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Analyse du statut nutritionnel et du statut en vitamine D de patients
épileptiques français pharmaco et non-pharmaco résistants
Pouchard L1, Jésus P1,3,4, Godet B2,3,4,, Fayemendy P1, Abdallah-Lebeau F2,
Villeneuve O2, Marcon C2, Gimenez L2, Preux PM3,4, Couratier P2,3,4, Desport JC1,3,4. 1 Unité de Nutrition, CHU de Limoges.
2 Service de Neurologie, CHU de Limoges.
3 INSERM UMR1094, « Neuroépidémiologie Tropicale », Faculté de médecine de Limoges.
4 Institut d’Epidémiologie neurologique et de Neurologie Tropicale, Université de Limoges.
Lucile Pouchard 9ème Journée Inter-CLAN du Limousin
22/11/2013
L’épilepsie :
Affection neurologique la plus fréquente après la migraine
50 millions de personnes dans le monde
500 000 personnes environ en France
Prévalence : 0,78% des hommes 0,52% des femmes
Pharmaco-résistance (PR) : Persistance de crises invalidantes pendant au moins 2 ans
malgré un traitement bien conduit 20-30%
Picot et al. Epilepsia 2008 ; Genton Rev Neurol (Paris) 2004
Etat nutritionnel des patients épileptiques :
Prévalence de dénutrition plus élevée : 22,1% au Bénin 25,4% chez des enfants en Afrique 40% chez des enfants pharmaco-résistants en Italie
En revanche, surpoids obésité aux USA : 59%
Crépin et al. Epilepsia 2007 ; Elliot et al. Epilepsy Behav 2008.
Etat nutritionnel des patients épileptiques : Certains anti-épileptiques (AE) peuvent entrainer une
perte de poids : felbamate, topiramate, zonisamide, stiripentol
A l’inverse d’autres AE peuvent entraîner une prise pondérale : carbamazépine, oxcarbamazépine, prégabaline,
vigabatrine, clonazépam, valproate de sodium
Crépin et al. Clin Nutr 2009.
Conséquences de la dénutrition sur l’épilepsie :
Altération de la transmission des neurotransmetteurs
Carence en micronutriments
Garcion et al. Trends Endocrinol Metab 2002 ; Kocovska et al. Research Develop Disabil 2012.
Carence en vitamine D (Vit D) : possible rôle dans la genèse des crises d’épilepsie récepteurs de la vit D au niveau du système nerveux central régulation de facteurs de croissance neuronaux synthèse de neurotransmetteurs rôle anti-oxydant
Vitamine D et épilepsie :
2 études sur des patients épileptiques PR : î de 30 et 40% du nombre de crise à la suite d’une supplémentation en Vit D
Modèles animaux : Injection de Vit D : ì seuil épileptogène Souris déficientes en récepteur de la Vit D : ì susceptibilité aux crises d’épilepsie
Christiansen et al. Br Med J 1974 ; Hollo et al. Epilepsy Behav 2012 ; Siegel et al. Brain Res 1984
Vitamine D et épilepsie :
Crise d’épilepsie
Cytochrome P450 î Vitamine D
Déminéralisation osseuse
AE Inducteurs enzymatiques
(IE)
Ostéoporose
Harms et al. Best pract Res Clin Endocrinol Metabol 2011.
But :
Etudier l’état nutritionnel et le statut en vitamine D de patients épileptiques avec ou sans pharmaco-résistance.
Méthode : Etude prospective
46 patients épileptiques adultes
Données générales : Age, sexe, traitement et présence ou non d’une PR
Evaluation nutritionnelle : Mesures anthropométriques Impédancemétrie Dosage sérique Vit D avant supplémentation (carence < 30
ng/mL)
Analyse statistique : test t de Student, Chi 2, ANOVA.
Genton Rev Neurol (Paris).2004
Résultats : Population
Ø Age : 44,5 ± 14,3 ans Ø Sexe ratio H/F : 1,3
Ø Pharmaco-résistants : 61% Ø Femme : 57,1% (p = 0,02)
Ø IMC moyen : 28,7 ± 7,0 kg/m2
Ø Statut moyen en vit D : 15,3 ± 9,9 ng/mL
2,2% 28,3%
39,1%
30,4%
dénutris normal surpoids obésité
13% 6,5%
45,7%
34,8%
Taux normal Carence modérée Carence sévère Carence très sévère
13% 6,5%
45,7%
34,8%
Taux normal Carence modérée Carence sévère Carence très sévère
Fig 2: Taux sérique de vitamine D
13% 6,5%
45,7%
34,8%
Taux normal Carence modérée Carence sévère Carence très sévère
13% 6,5%
45,7%
34,8%
Taux normal Carence modérée
Carence sévère Carence très sévère
Résultats : Statut nutritionnel PR et non PR
0,0
29,0
43,0
29,0
5,6
27,7 33,3 33,4
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Dénutrition Normal Surpoids Obésité
Pharmacorésistant Non pharmacorésistant
Pharmaco-résistants (n=28)
(moyenne +/- ET)
Non pharmaco-résistants (n= 18)
(moyenne +/- ET)
Poids 82,51 +/- 25,47 78,97 +/- 17,59
IMC 29,53 +/- 7,64 27,3 +/- 5,68
Tour de taille 92,53 +/- 19,44 93,47 +/- 15,72
Périmètre brachial 33,16 +/- 5,05 31,06 +/- 4,68
Pli cutané tricipital 28,57 +/- 10,23 21,24 +/- 11,35
Pli cutané bicipital 18,41 +/- 10,23 11,73 +/- 6,93
Pli cutané sous-scapulaire 24,41 +/- 10, 82 19,86 +/- 8,56
Pli cutané supra-iliaque 19,50 +/- 9,89 16,60 +/- 7,21
Circonférence musculaire brachiale 24,19 +/- 3,51 24,38+/- 2,83
Masse maigre 56,51 +/- 13,85 56,54 +/- 10,48
Masse grasse 28,25 +/- 16,43 20,16 +/- 12,8
Résultats: Statut nutritionnel PR et non PR
P = 0,03
Résultats: Statut en vitamine D PR ou non PR
10,7 10,70
32,1
46,5
16,7
0,0
66,6
16,7
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Normal Carence modérée
Carence sévère Carence très sévère
Pharmaco-résistant Non pharmaco-résistant
Résultats: Statut en vitamine D avec ou sans AE IE
11,1 11,1
44,5
33,3
17,4
4,3
43,5 34,8
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Normal Carence modérée Carence sévère Carence très sévère
Sans inducteur enzymatique Avec inducteur enzymatique
Conclusion : Etat nutritionnel
Dénutrition rare, excès pondéral fréquent (69% vs 47,3% de la population générale [Obépi 2012])
Statut nutritionnel : non différent entre PR et non PR non relié au type de traitement AE
Carence en Vit D + fréquente qu’en population générale (87% vs 80%)
Carence très sévère en Vit D beaucoup plus fréquente (40% vs 4%)
Carence en Vit D non liée à la PR ni aux IE
Conclusion : Statut vitamine D
Perspectives :
Il semble important de doser et d’adapter la supplémentation en Vit D des patients épileptiques
L’étude de la densitométrie osseuse serait intéressante chez les patients épileptiques
Poursuite de l’étude sur 200 patients.