Post on 06-May-2018
transcript
COMPAGNIE TROIS…SIX…NEUF 72 rue du Temple – 75003 - Paris 09 77 75 33 98 / 06 20 39 02 45
cietroisixneuf@orange.fr / www.cietroisixneuf.fr Siret 449 641 851 00026 – APE 9001 Z Licences de spectacle 2-1060725 / 3-1060726
d’après Virginia Woolf vwunechambreasoi.fr
mise en scène, traduction, adaptation Marie-Paule Ramo
interprétation, coadaptation Nathalie Prokhoris lumière Véronique Lorin
Création Festival Avignon Off 2013
� Espace Roseau, Avignon - du 8 au 31 juillet 2013 à l’Espace Roseau
� Petit Théâtre Odyssée l’Escale, Levallois-Perret – du 21 au 24 novembre 2013
� Saison 2014-2015 : Théâtre de Saint-Maur-des-Fossés
Théâtre du Grütli, Genève (Quinzaine de l’Egalité)
Printemps de l’Egalité, Les Arènes de Nanterre
durée du spectacle – 1 h 10 contact compagnie – 06 64 77 85 41
cietroisixneuf@orange.fr
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
“Quelle véritable influence pouvons-nous avoir sur la justice ou les affaires, sur la religion ou la politique, nous devant qui tant de portes demeurent encore fermées ; au mieux, à peine entrouvertes ? Nous qui n’avons derrière nous ni capital ni forces ?”
Trois guinées “Pour écrire un roman, une femme doit avoir de l’argent et une chambre à soi, un espace rien qu’à elle.”
Une chambre à soi
Les photos illustrant ce dossier ont été prises en répétition, mars 2013 - © Véronique Lorin
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
# LA PIÈCE
V.W. UNE CHAMBRE A SOI
d’après “A Room of One’s Own” de Virginia Woolf
Surgie du passé pour pointer du doigt le sort fait aux femmes, Virginia Woolf, telle un
Sherlock Holmes en jupe et cardigan, mène l’enquête sur ce qui, au cours de l’Histoire, les
a empêchées d’accéder à l’écriture.
du livre à la pièce de théâtre “Pour écrire un roman, une femme doit avoir de
l’argent et une chambre à soi, un espace rien
qu’à elle.” V. Woolf
Dans ce texte précurseur du féminisme qu’est Une chambre à soi, publié en 1929, Virginia
Woolf nous donne à comprendre ce qu’écrire exige d’éducation, de temps, de
tranquillité, d’espace personnel, d’argent, toutes choses dont les femmes ont
cruellement manqué au cours du temps.
Au-delà de la parole engagée de l’auteur qui fait écho aujourd’hui au combat en faveur de
l’égalité femmes-hommes, Une chambre à soi élargit son propos aux difficultés d’être
artiste, homme ou femme, et révèle les coulisses de la création.
Comme une corne dans la brume, V.W. nous interpelle, nous parle intimement. Et ce
qu’elle dit est vivant. Son enquête prend une tournure inattendue : loin de se réduire à un
essai, comme on le présente habituellement, le texte prend corps lorsque Virginia
s'invente en personnage de fiction. Avec un sens théâtral intuitif et sûr, elle se met en
scène dans un va-et-vient habile et incessant entre fiction et réel, s’emparant des outils
mêmes de la fiction pour nous dire ce qu’est un roman.
C’est une étonnante immersion dans le processus de création à laquelle nous invite une
Virginia (la vraie ?) facétieuse, piquante et inspirée.
En proposant une nouvelle traduction et en adaptant ce texte pour la scène nous avons
choisi de restaurer la dimension fictionnelle du texte, essentielle mais souvent éclipsée au
profit de la seule dimension féministe – qui demeure bien présente –, et de rendre justice
à un aspect méconnu de la personnalité de Virginia Woolf qui était aussi une femme
ancrée dans la vie et le réel et pleine d’humour.
“ Je trouve qu’on devrait quantifier les répercussions du découragement sur l’esprit de
l’artiste : si, si, j’ai bien vu qu’une coopérative laitière avait mesuré les effets d’un lait
ordinaire ou d’un lait de qualité supérieure sur la croissance des rats. De deux rats placés
dans des cages voisines, l’un, gavé au lait ordinaire, devint chétif, craintif, furtif, et l’autre,
nourri du lait de qualité supérieure devint gros, gras et enhardi. Alors, à votre avis, de quoi
nourrissons-nous les femmes en tant qu’artistes ? ” V. Woolf
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
d’un mot à l’autre : une nouvelle traduction
Traduttore traditore... Si traduire c’est choisir, alors traduire à nouveau Une chambre à soi
a toute sa pertinence. Ici, V.W. a privilégié au sens la musique des mots, là, elle semble
avoir recours à un champ sémantique particulièrement marqué. Choisir en permanence.
Au détour de chaque phrase, se poser de bonnes questions. Ne pas araser le rythme
d’une phrase. Comprendre l’éventail des sens d’un mot, tenter d’en trouver un qui puisse
en français rendre cette polysémie. Ne pas se tromper de registre de langue. Faire œuvre
patiente de passeur. Tenir compte du spectateur. Avoir l’oreille. Dénicher l’humour,
révéler l’ironie. Lire. Relire. Avoir à la conscience que ces mots seront dits et non pas lus.
Dire. Redire. Jongler en somme. Et pour finir, écrire en français pour du théâtre.
“Si seulement on pouvait garder à un travail élaboré la qualité d’une esquisse. C’est cela que je cherche. ” Journal – V. Woolf
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
mettre en scène “V.W. Une chambre à soi ”
Une malle-cabine pour unique décor. Une simple malle - comme métaphore de son
espace mental - pour signifier le voyage au pays de Virginia Woolf, à savoir l’esprit. Il
s’agit de la suivre dans le cheminement de ses pensées. La malle renferme tous les
éléments nécessaires à la démonstration. Elle devient tour à tour paravent, cage, chaire,
placard qui recèle des secrets, prétoire, cabinet de lecture…
V.W. – une Virginia de théâtre après avoir été une Virginia de papier dans Une chambre à
soi – prend corps pour nous sur la scène. Dans son essai, Virginia Woolf transparaît dans
chacun des exemples choisis pour éclairer son propos. Elle se met en scène sous le
masque de la fiction, c’est pourquoi nous avons choisi comme titre non pas Une chambre
à soi mais V.W. Une chambre à soi.
A l’évocation de Virginia Woolf, l’image retenue est habituellement celle, figée, d’une
femme recluse, dépressive mettant fin à ses jours en se jetant dans la rivière Ouse, les
poches remplies de cailloux. On oublie souvent le versant riant et vivant de cette
personnalité complexe qui savait se moquer d’elle-même, et portait sur les autres un
regard aigu et pénétrant, débordant d’intelligence et de poésie.
“C’est en faisant évoluer les mentalités que l’on peut espérer changer le cours du monde.” V. Woolf
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
“Je ne veux être ni “célèbre” ni “grande”. Je veux aller de l’avant, changer, ouvrir mon esprit et mes yeux, refuser d’être étiquetée et stéréotypée. Ce qui compte, c’est se libérer soi-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves.” V. Woolf
Virginia Woolf en quelques dates 1882 - Née à Londres, elle baigne très tôt dans la
littérature, son père, Sir Leslie Stephen, philosophe, homme de lettres ami de Henry James lui ayant ouvert les portes de sa vaste bibliothèque où Virginia va lire les auteurs classiques, Platon, Spinoza, Montaigne, Shakespeare... Cependant ni elle ni sa sœur aînée Vanessa – qui sera peintre – ne feront d’études, contrairement à leurs frères.
1905 - A la mort de leur père, neuf ans après celle de leur mère, les enfants Stephen
emménagent dans le quartier bohème de Bloomsbury où se formera le groupe du même nom, dont Vanessa et surtout Virginia seront les figures-phares. Ecrivains, artistes avant-gardistes, historiens, économistes, critiques d’art, la plupart amis de leur frère Thoby qui étudiait à Cambridge, se retrouvent tous les jeudis pour débattre de littérature, d’art… Un vent anticonformiste et libéral souffle sur le groupe d’intellectuels qui compte parmi ses membres Clive Bell, futur époux de Vanessa, et Leonard Woolf que Virginia épousera en 1912.
1917 – Virginia et Léonard Woolf fondent la Hogarth Press, qui deviendra l’une des plus
importantes maisons d’édition anglaises, faisant découvrir Katherine Mansfield, T.S. Elliot, Rilke, Gorki, Freud pour la première fois en anglais et bien d’autres plumes de renom. La Hogarth Presse publiera également toute l’œuvre de Virginia (hormis son premier roman, La Traversée des apparences, paru en 1915), ouvrages dont la couverture était illustrée par sa sœur Vanessa Bell. Virginia, critique littéraire pour des hebdomadaires depuis 1904 (The Guardian, le Times Literary Supplement), poursuit son œuvre – nouvelles, romans, essais – tout en menant son activité d’éditrice.
1925 – Avec Mrs Dalloway, qui rencontre immédiatement un vif succès, Virginia Woolf
montre une maîtrise parfaite de sa technique romanesque déjà à l’œuvre dans La Chambre de Jacob (1922), qui rompt radicalement avec le roman classique. Quête de l’insaisissable, de l’écoulement du temps, que déploieront d’autres œuvres majeures, La Promenade au phare (1927), Orlando (1928)…
1929 – Virginia Woolf, sensible à la cause des femmes, signe un essai aux accents
résolument féministes, Une chambre à soi, qui sera suivi dix ans plus tard de Trois guinées (1939). Paraissent Les Vagues (1931), Les Années (1938).
1941 – Virginia Woolf qui sa vie durant a lutté contre des dépressions chroniques, met fin
à ses jours. Entre les actes paraîtra, inachevé, à titre posthume, comme de très nombreux essais.
Virginia Woolf laisse également une abondante correspondance et son Journal, tenu tout au long de sa vie de 1905 jusqu’en mars 1941.
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
# L’ÉQUIPE
Marie-Paule Ramo mise en scène, traduction, adaptation
Premières années tissées d’imprévu, premiers écrits, elle apprend à faire vivre des spectacles autant
qu’à les monter (Le Serpent noir, Les Oiseaux, La Nuit de l’Hidrellez).
Rejoignant Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil comme comédienne, elle participe à ses
créations pendant 6 ans. S’y forgent ses qualités de comédienne improvisatrice, son goût pour
l’écriture et pour la transmission. (La Ville Parjure, Tartuffe, Soudain des nuits d’éveil, Tout est bien qui
finit bien, Tambours sur la digue).
Sa collaboration avec Irina Brook pendant 10 ans porte à maturité une activité parallèle à son parcours
de comédienne : l’adaptation théâtrale, la traduction. Elle traduit Shakespeare (Roméo et Juliette, Le
Songe d’une nuit d’été), Brecht (La bonne âme du Séchouan – Editions de l’Arche), Cervantes (Don
Quichotte), Katherine Burger (Résonances), collabore aux mises en scène de En attendant le Songe et
Somewhere la Mancha.
Dan Jemmett, dont elle est la complice et traductrice de Shake, Dog Face et Femmes gare aux femmes
de Middleton (Editions Kargo) lui propose d’écrire une pièce pour le jeune public, L’amour des trois
oranges (d’après Gozzi) projet auquel elle participe aussi comme comédienne.
Tentée par des aventures plus personnelles, elle met, notamment, en scène Rose de Martin Sherman,
avec Perrine Moran. Aujourd’hui, parallèlement à la traduction d’une pièce canadienne en vers
« Swollen Tongues » (Défi de scène 2013) qu’elle transpose en alexandrins, elle traduit, adapte avec
Nathalie Prokhoris, et met en scène V.W. Une chambre à soi.
Nathalie Prokhoris interprétation, coadaptation
De son enfance grecque, Nathalie Prokhoris, en fille spirituelle d’Ulysse, garde le goût des voyages au
long cours et des quêtes à travers les histoires, les mythes, la littérature.
Après une formation théâtrale (Ch. Audhuy collaboratrice de A. Voutsinas, D. Mesguich, D. Bezace) et
musicale (Centre d’Etudes Polyphoniques, Conservatoire russe Rachmaninoff), menée parallèlement à
des études littéraires, elle collabore de façon suivie avec différentes compagnies théâtrales (Cie Les
Masques, Cie du Samovar).
A cette activité de compagnie, s’ajoutent des lectures et performances théâtrales à la Maison des
Ecrivains, à la Maison de la Grèce, France-Culture, au sein des Comptoirs du Noir.
Sa rencontre en 2007 avec la grande Catherine Zarcate décide d’une nouvelle orientation vers l’art du
Conte. Elle navigue depuis entre le théâtre et le conte où elle développe un répertoire de contes
traditionnels, de Grèce et d’ailleurs.
Elle fonde la Compagnie Trois…six…neuf, au sein de laquelle elle effectue un travail personnel de
conception, d’écriture, de réalisation et d’interprétation, portée par le désir de faire émerger des
figures mal connues ou méconnues de la littérature (Colette, M. Polydouri, C. Pozzi…). Sa quête se
poursuit aujourd’hui avec Virginia Woolf, grâce à sa collaboration avec Marie-Paule Ramo.
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
Véronique Lorin lumière, régie
Véronique Lorin vient du cinéma. Après des études de cinéma à l’école Louis-Lumière (1989-91),
centrées sur l’étude du cadre et de la lumière, elle s’installe à Londres (1993) où elle se forme au
montage, puis travaille comme assistante monteuse. Parallèlement à ses études de cinéma, elle
aborde le théâtre côté cour pour se familiariser avec la direction d’acteurs. Revenue à Paris (2001), elle
est assistante, monteuse, puis professeur de montage à l’école Louis-Lumière (depuis 2004). Elle a
réalisé plusieurs courts-métrages : « Watching you without me » (clip sur une musique de Kate Bush,
4mn, 1990), "The Fall" (drame, 7mn, 1999), "La quiche" (comédie, 13mn, 2009). Récemment, elle
poursuit des collaborations créatives dans le milieu théâtral.
Elle fait la création lumière pour « V.W. Une chambre à soi » (et en assure la régie à Avignon 2013) ainsi
que pour la reprise de « Manteau couleur du temps… » à Levallois.
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
# LA COMPAGNIE
LA COMPAGNIE TROIS…SIX…NEUF
Explorer théâtralement des objets littéraires en privilégiant les auteurs peu connus ou méconnus tel
est un des projets initiaux de la Compagnie Trois…six…neuf, qui oriente ses choix en particulier vers
des écrivains femmes, avec le souci constant d’offrir à chaque parole singulière un espace où se
déployer, un espace pour dire.
La Cie Trois…six…neuf est une compagnie théâtrale professionnelle, indépendante et non
subventionnée créée en 2001 par Nathalie Prokhoris, et basée à Paris.
Depuis 2010, elle s’ouvre à la littérature orale, en proposant des programmes de contes.
Les pièces – 2013-2016
“ Je sais ce qui vous mène”, de Marie-Paule Ramo, avec Cyril Benoît, Félicie Fabre, Mbembo et Marie-
Paule Ramo. Théâtre de la Girandole, Montreuil, janvier-février 2016.
“ V.W. Une chambre à soi ”, d’après Virginia Woolf, traduction, adaptation et mise en scène de Marie-
Paule Ramo, avec Nathalie Prokhoris, co-adaptatrice et interprète – création Festival d’Avignon Off
2013. Tournée France et Suisse 2013/2014/2015.
Spectacle/objet littéraire – 2013-2016
“ Manteau couleur du temps… ”, spectacle d’après Colette, adaptation, mise en
scène et interprétation Nathalie Prokhoris, créé en 2001 à Paris, joué en
province, à l’étranger, repris à Paris en 2005.
Repris en novembre 2013 au Petit Théâtre Odyssée-L’Escale de Levallois-Perret, dans une nouvelle
mise en scène de Marie-Paule Ramo.
Reprise en septembre 2016 au Centre Mandapa, septembre 2016, sous le titre “J’ai été mordue par
une presse à gaufrer”.
Les programmes de contes – 2014-2016
“Les Contes du Santour”, deux programmes de contes de Grèce, avec Nathalie Prokhoris (contes) et
Ourania Lampropoulou (musique). Premier programme créé sous un autre titre fin 2014, et repris en
2016. Deuxième programme créé début 2016. Centre Mandapa, Paris. Théâtre la Petite Caserne,
Avignon Off 2016, du 7 au 17 et du 24 au 30 juillet 2016
Lecture – 2016
“République-Bastille” – Lecture d’après le roman éponyme de Melpo Axioti, Paris.
Les autres programmes de contes – 2010-2014
“ La Caravane des rêves”, “ D’Ores et de Jade”, “Les Rendez-vous contes de la rue Monsieur le Prince”,
“A pas contés” : programmes proposés par Nathalie Prokhoris, 2010-2014.
Les lectures/spectacles – 2003-2007
“ Puisque tu m’as aimée”, lecture-spectacle sur l’œuvre de la poétesse grecque Maria Polydouri,
2007, “ Le Point du jour ”, lecture-spectacle sur le thème du journal intime, 2006, 2007, “ Jules
Verne a-t-il mis le feu à l’Archipel ? ”, lecture-spectacle, 2005 “ L’encre de la liberté ”, lecture
consacrée à l’écrivain Malika Mokeddem, 2003
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
# LA PRESSE – LES MÉDIAS
PAS LA PEINE DE CRIER par Marie Richeux – émission du 15 juillet 2013 « Je déballe ma bibliothèque » avec Régine Detambel
– 16 h
Marie Richeux : Vous choisissez de commencer, Régine Detambel, par un extrait d’ « Une chambre à soi » de Virginia Woolf.
C’est un choix du cœur et de la dernière minute puisqu’il nous a valu un bref échange de mails ce week-end. Qu’est-ce qui nous
vaut ce sursaut ?
Régine Detambel : Un coup de cœur, tout simplement !
Je suis allée à Avignon ce week-end et j’ai vu une pièce extraordinaire. Ça s’appelle “V.W. Une chambre à soi”. C’est une
traduction nouvelle de “Une chambre à soi” de Virginia Woolf avec une adaptation et une mise en scène de Marie-Paule
Ramo et c’est majestueusement interprété par Nathalie Prokhoris, qui nous joue dans les 35 ° C d’Avignon une Virginia
Woolf en jupe longue… très sobre notre Virginia. Et le coup de cœur, ça a été […] que je l’ai vue, moi, sur cette scène à
l’Espace Roseau en Avignon : j’ai vu Virginia Woolf.
M.R. - Est-ce que c’est pour vous la façon de redécouvrir un texte qui vous a accompagné longuement ?
R.D. - Oui, bien sûr, parce qu' « Une chambre à soi »… ça va faire 30 ans que ce texte m’accompagne, mais là, en
l’occurrence, c’est une vraie rencontre. Une vraie rencontre avec une nouvelle traduction de Marie-Paule Ramo. Moi, ce
que je vous ai lu là, c’est la vieille traduction de Clara Malraux. Je sais qu’il y en a une nouvelle maintenant sous le titre
« Une pièce bien à soi », mais là, c’est vraiment autre chose : une traduction faite vraiment pour la scène. Et franchement,
ça vit !!
Critique - Théâtre - Avignon Off - V.W. Une chambre à soi - Virginia Woolf à la tribune Par Sophie LESPIAUX Publié le 15 juillet 2013
Texte essentiel sur l'émancipation des femmes et sur la condition des femmes de lettres, " Une chambre à soi " est portée sur scène par Nathalie Prokhoris dans une interprétation qui rend justice à l'imagination fertile, à la vivacité d'esprit de l'auteure anglaise.
[…] Dirigée par Marie-Paule Ramo, Nathalie Prokhoris prête sa voix au discours de Virginia Woolf pour la faire entendre sur scène. Veste et jupe écossaise, chignon, parapluie et cigarette fumée distraitement, le style anglais des années 1920 se dessine avec une sobre discrétion. Objet volumineux faisant office de pupitre, une malle-cabine, métaphore du voyage de l'esprit, contient des accessoires insolites. De la figure de Virginia Woolf transparaît sa curiosité, son regard perçant porté sur le monde, son imagination fertile, son humour, et son admirable vivacité d'esprit.
Nathalie Prokhoris entre en scène comme dans le cadre d'une conférence : l'adresse au public est vive, elle le happe. L'élocution rapide et l'air pénétré soulignent le foisonnement des idées et la pensée toute en circonlocution de Virginia Woolf qui font tout le charme de sa prose, spirituelle et facétieuse. […]
Extraits de l’article paru sur Rue du Théâtre, - consultable en ligne
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
Mercredi 10 juillet 2013
C'est un grand bonheur de retrouver sur scène une Virginia Woolf, malheureusement si méconnue
bien que constamment présente dans chacun de ses écrits : riante, curieuse, ironique, d'une
grande acuité et d'une immense honnêteté d'esprit. Toutes ces qualités ne pouvaient en faire
qu'une féministe des plus pertinentes, et une essayiste précise à la recherche constante de "pures
pépites de vérité". C'est certainement cette quête, et l'allure so british de Virginia, qui ont donné
l'idée à Marie-Paule Ramo de camper Mme Woolf en une sorte de Sherlock Holmes au regard
pénétrant et à l'allure fureteuse. Munie d'un parapluie et d'une malle, notre enquêtrice va et vient,
dynamique et droite, du campus d'Oxbridge (contraction d'Oxford et de Cambridge, souvent
utilisée par l'auteure dans ses nouvelles et essais) à la métropole de Londres, ne lâchant jamais le fil
de sa pensée et la profondeur de sa réflexion. Elle explore différents sentiments, de la colère au
dégout, de l'incompréhension au mépris mais jamais jusqu'à la résignation ou la facilité de pensée.
Est toujours présent son désir de comprendre et de disséquer us et coutumes, histoires, destins
rêvés, destins brisés, âmes courageuses, précurseurs et, a contrario, lâchetés et peurs de perdre
une position confortable.
Nathalie Prokhoris est excellente dans le rôle. Sa diction est parfaite, son regard pétillant et malicieux ainsi que son jeu
subtil et élégant nous captent. Le texte, qui n'a pas été écrit pour être joué, a été retraduit et adapté pour la scène par
Marie-Paule Ramo. Il trouve ainsi un nouveau souffle et une vie palpitante. Virginia, ou ses différents avatars, nous livre de
ces arguments qui nous ont souvent manqués avant qu'on la découvre. Elle leur donne une existence imbattable. On se
laisse embarquer par les vagues de sa réflexion, comme dans l'un de ces romans. Nous naviguons avec elle, emportés par
une démonstration sans failles qu'elle tente de combler, toujours, malgré l'absurdité de l'âme humaine et la difficulté faite
au génie d'éclore dans la pauvreté et l'enfermement.
Dans ce spectacle, on ouvre les fenêtres, les malles, mais surtout les esprits. Toutes les chances seront données aux
destins, tous les destins, mais surtout ceux qui ont du génie pour la littérature ; ceci grâce à la force de pensée, à l'énergie
et à la pugnacité extraordinaire de Virginia, brillamment rendues dans ce jeu, cette mise en scène et cette mise en lumière.
Merci à La compagnie "Trois... six...neuf ", qui "oriente ses choix vers des écrivains femmes, avec le souci d'offrir à chaque
parole un espace où se déployer", de nous donner à (re)découvrir avec tant de justesse et de cohérence un texte
fondamental dans l'histoire du féminisme. Un texte malheureusement si peu lu, tout comme la production entière de
Virginia Woolf. Venez au moins l'écouter à l'Espace Roseau ! Vous ne serez ni déçus, ni ennuyés, bien au contraire...
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
68e ANNÉE – OCTOBRE-DÉCEMBRE 2013 N° 676
FESTIVAL D'AVIGNON,
67e ÉDITION, ET APRÈS...
par Micheline B. Servin
V. W. Une chambre à soi. La censée conférence sur les femmes et le roman, en lien avec une chambre à soi. Virginia Woolf en expose les raisons par des exemples concrets. Elle parcourt la littérature romanesque, écrite par beaucoup d'hommes et peu de femmes, ce que cela raconte de la société, du fossé entre les femmes décrites et les contraintes qui leur sont imposées, la vie qui leur est imposée. La condition des femmes et les conditions pour écrire : l'éducation, le temps libre, l'indépendance et la confiance en soi, cette force libératrice. Marie-Paule Ramo signe une nouvelle et vive traduction et la mise en scène, cosigne l'adaptation avec Nathalie Prokhoris qui, avec intelligence fine et des touches d'humour, une connivence avec les mots, offre en partage complice l'exercice de la pensée et les réflexions pénétrantes de Virginia Woolf, évoquée marchant dans une rue de Londres un parapluie ouvert sur l'épaule ou s'organisant dans une chambre de collège afin de préserver une vie à soi et satisfaire ses goûts. La fiction pour éclairer la réalité et provoquer la réflexion. Une opportune (re)découverte, alors que l'amélioration de la condition des femmes semble acquise. La liberté est une incessante conquête.
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
Marie-Paule Ramo : de Shakespeare à Virginia Woolf Mis en ligne le 09/07/13 I Rédaction par
Elise Lasry
Marie-Paule Ramo a adapté et mis en scène Une chambre à soi de Virginia Woolf. Un détour féministe dans un parcours éclectique.
« Ce qui m'intéresse ce sont les ressorts de l'âme humaine – c'est peut-être un peu pompeux », confie timidement Marie-Paule Ramo. Son métier, son parcours n'incitent pourtant pas à la réserve : ancienne comédienne du prestigieux Théâtre du Soleil, elle a joué sous la direction d'Ariane Mnouchkine avant de devenir elle-même auteure et metteuse en scène.
Aujourd'hui Marie-Paule Ramo monte son propre projet, avec la Compagnie Trois... six... neuf et la comédienne Nathalie Prokhoris. Après une première rencontre au sein d'un projet théâtral sur Virginia Woolf qui fera long feu,
elles se retrouvent perdues ensemble à Avignon et décident de faire leur propre adaptation de l’œuvre majeure de l'auteure. Ce sera V.W. Une chambre à soi.
« On parle peu de l'esprit et de l'humour de Virginia Woolf », ont constaté la metteuse en scène et la comédienne. « Dans Une chambre à soi, pour rendre compte de ce qu'est la fiction, Virginia Woolf se met en scène en tant que personnage. » C'est donc ce que fera V.W. le personnage interprété par Nathalie Prokhoris sur scène, une malle-cabine pleine d'accessoires comme seul décor. Quant à Marie-Paule Ramo, elle a retraduit tous les passages joués […] Elles sélectionnent ensemble les passages les plus théâtraux tout en rendant compte de la totalité de l’œuvre : un essai sur l'émancipation féminine, leur cheminement en littérature et les ressorts de la fiction.
Formée par Ariane Mnouchkine La passion pour le théâtre de Marie-Paule Ramo n'est pas nouvelle. « Quand j'étais petite j'écrivais des pièces et je tapais sur mes cousins pour qu'ils viennent répéter. J'étais un peu facho », s'amuse-t-elle. Un peu plus tard, elle éprouve un choc esthétique en voyant ses premières pièces au Théâtre du Soleil. Elle enchaîne les rencontres, les ateliers de pratique théâtrale, les stages, se forme auprès de Ludwig Flaszen et Teresa Nawrot – comédiens du Théâtre-Laboratoire et émules de Grotowski, l'un des grands réformateurs du théâtre du XX° – puis va faire, de stage en stage, sa place dans la compagnie d'Ariane Mnouchkine. Elle y restera six ans.
C'est au Théâtre du Soleil qu'elle rencontre Irina Brook. […] Les deux femmes sympathisent et Marie-Paule Ramo devient l'assistante de Brook. Elle travaillera à ses côtés en tant que traductrice et adaptatrice et rencontrera par la même occasion Dan Jemmett. Elle adaptera pour eux des pièces inspirées de Shakespeare, Juliette et Roméo avec la première, Shake (d'après La Nuit des rois) avec le second. Elle jouera aussi dans certaines de leurs productions comme L’Amour des trois oranges, mis en scène par Dan Jemmett. Leur collaboration durera environ dix ans.
Auteure de théâtre Marie-Paule Ramo est aussi auteure. Tout commence avec La Nuit de l’Hidrellez vers 1987. Elle y raconte des histoires de nomades inspirées des récits de Yachar Kemal, romancier et journaliste turc. Parmi ses pièces principales (à l'écriture et à la mise en scène), Abel et Lucy en 2005 – l'histoire de deux paléoanthropologues coincés dans un petit bureau en sous-sol, une immersion « kafkaienne » dans les processus de l’inconscient. Elle écrit également pour ses élèves.[…]
Avec V.W. Une chambre à soi elle a également dû suspendre Stockholm (titre provisoire), une pièce qu'elle écrivait à propos des « violences faites aux femmes et ce que cela provoque ». Il faut dire qu'elle a, dans le même temps, traduit Swollen Tongues de Kathleen Oliver, un chassé-croisé amoureux sur l'éveil à l'homosexualité d'une jeune fille. Marie-Paule Ramo traduit en alexandrins cette pièce écrite en vers mais dans une langue moderne. Elle la compare à La Nuit des rois. Shakespeare, toujours. Mise en scène par Marjolaine Aïzpiri et Hélène Labadie – qui ont commandé la traduction – Swollen Tongues sera jouée le 16 septembre au Théâtre de l’Escale, dans le cadre de Défi de Scène, à Levallois.
Après Avignon, Marie-Paule aimerait partir en tournée avec V.W. Une chambre à soi (…), reprendre l’écriture de Stockholm et, pourquoi pas, adapter Le Saule, d’Hubert Selby Jr. […] Avec la langue particulière du roman, Marie-Paule Ramo a de beaux défis de traduction en perspective.
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
QUINZAINE DE L’EGALITE SUR LES PLANCHES
Une chambre à soi au Théâtre du Grütli, ou le féminisme avant l’heure
November 28, 2014 / by R.E.E.L. /
Dans le cadre de la Quinzaine de l’égalité, le Théâtre du Grütli proposait, les 21 et 22 novembre derniers, une
adaptation d’Une chambre à soi, essai pamphlétaire de Virginia Woolf, datant de 1929.
À l’origine, ce texte est uniquement destiné aux femmes, puisqu’il se base sur des conférences données par
Virginia Woolf dans deux collèges de l’Université de Cambridge, collèges alors réservés aux femmes. L’essai
se présente sous la forme d’une fiction vraisemblable. Dès le départ, la fiction est acceptée, et même
revendiquée. Dire qu’il s’agit d’une « fiction » est toutefois quelque peu réducteur, puisqu’il s’agit en réalité de
plusieurs petites histoires mises bout à bout. Le prétexte à cet essai est simple : la narratrice – Virginia Woolf
semble-t-il, même si elle se cache derrière un personnage – se questionne sur le lien entre les femmes et le
roman : les femmes comme sujet de roman, les femmes comme auteures de roman, les femmes comme
inspiratrices de roman, tous ces rapports complexes qu’elles peuvent avoir avec l’œuvre littéraire. On navigue
alors dans l’histoire des femmes, en partant du présent des années 1920, pour revenir au XVIème siècle,
avant d’avancer dans le temps, pour en revenir à ce présent, aujourd’hui passé.
Le texte étant trop long pour être présenté tel quel, la metteure en scène Marie-Paule Ramo et la comédienne
Nathalie Prokhoris ont collaboré afin d’en choisir des extraits qui, mis ensemble, forment au final un tout
cohérent. On obtient ainsi un aperçu de l’évolution, non seulement du rapport des femmes au roman, mais
aussi de leur situation plus générale dans la vie de tous les jours. Partant d’un constat simple – pour qu’une
femme puisse écrire, il lui faut deux choses : une chambre à soi qu’elle peut fermer à clé et disposer de 500
livres de rente lui permettant de vivre sans souci – Virginia Woolf constate que les femmes qui ont pu publier
ont toujours été issues de milieux privilégiés. Au-delà de cela, ce qu’il faut surtout retenir du contenu de ce
texte est le manque d’égalité entre hommes et femmes il n’y a encore pas si longtemps – et c’est évidemment
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
toujours vrai, par certains aspects, aujourd’hui. On se rend compte que les femmes n’avaient pas le droit de
s’asseoir dans l’herbe, ne pouvaient accéder à certaines bibliothèques, plus globalement, que leurs chances
au départ n’étaient pas les mêmes que pour les hommes. Un exemple parmi d’autres est l’histoire de la sœur
de William Shakespeare, que la narratrice invente et nous conte. Cette sœur aurait eu autant de talent, si ce
n’est plus, que le dramaturge. Elle aurait écrit dans l’ombre, sans jamais montrer un seul de ses textes, aurait
été engagée dans un théâtre grâce à sa ressemblance avec son frère, avant de finir par mourir dans
l’anonymat le plus complet et d’être enterrée à un carrefour quelconque, là où les bus s’arrêtent. Une petite
fiction dans la fiction qui résume à elle seule le propos général.
Le tout est narré par une Nathalie Prokhoris magistrale dans son rôle. Elle occupe, seule, tout l’espace de la
scène, accompagnée uniquement d’une malle à tiroirs, métaphore de l’esprit créateur féminin. Sans aucun
décor, elle nous fait pourtant imaginer tour à tour une Université pour femmes totalement inventée, le Londres
des années 1920, une chambre d’hôtel… On entre véritablement dans l’intimité de cette femme, qui nous
ouvre la porte de sa chambre à soi. La représentation se termine sur une leçon de morale assez forte, qui
enjoint les femmes à ne pas craindre d’être jugées, à libérer leur esprit créateur, à s’imposer, à s’émanciper, à
ne jamais dépendre de personne.
Partant du rapport entre femmes et roman, ce pamphlet de Virginia Woolf ouvre une dimension bien plus
grande, celle d’un féminisme avant l’heure, avec ce texte précurseur dont les échos sont encore très actuels.
Si cette mise en scène est à nouveau proposée un jour, je ne peux que vous inciter à aller la voir, cela en
vaut vraiment la peine. Un petit bijou d’écriture et de jeu. Bravo à vous, Marie-Paule Ramo et Nathalie
Prokhoris.
Fabien Imhof
COMPAGNIE TROIS...SIX...NEUF – V.W. Une chambre à soi -
# LES ÉLÉMENTS TECHNIQUES durée spectacle 1h10
en tournée 1 comédienne, 1 régisseu-r-se et/ou metteur en scène
plateau Dimensions idéales, adaptables
Ouverture : 7 m (5m mini.)
Profondeur : 5 m (3,5m mini.)
Hauteur : 3, 5 m (3m mini.)
Le spectacle peut être présenté dans des salles de dimensions
plus vastes.
services requis A titre d’exemple : sur la base de services de 4 heures, pré-
montage effectué en amont par l’équipe d’accueil, et d’une
représentation à 20h30
9-13h = installation décor, réglages lumières
14h-18h = conduite, filage des effets, raccords
20h-23h = représentation, démontage
lumières Lumière de coulisses = sources discrètes, pour accessoires et
déplacements comédienne
Lumière de scène = éclairage gradué depuis la régie
Plan de feux sur demande - adaptable
prix de cession nous contacter