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Monad-isme Exposition internationale d’art contemporain
12 octobre - 3 novembre 2011
Vernissage au 11 Octobre, à 18h
Café international au samedi 15 Octobre, à 14h30 *une heure de visite avec les artistes, suivie par une rencontre à La Caféothèque
Artistes présentés:
Chieh-Jen CHEN "
Yu-Cheng CHOU #
Masaki FUJIHATA $
HEHE
Hee-Seon KIM !
Si-Nae KIM !
Vincent RIOUX
Jun TAKITA !%
Jun-Jieh WANG
Aiyoung YUN"
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Cité Internationale des Arts
18, rue de l’Hôtel de Ville
75004 Paris
Tél : 01 42 78 71 72
tous les jours sauf le dimanche, de 14h à 19h
Présentation
Tout en répondant au thème du FICEP 2011 (Forum des instituts culturels étrangers à Paris)
Quoi de neuf depuis l’an 2000 ? et suite au succès de l’exposition Distances - Regards
croisés entre la France et l’Asie, en collaboration avec la Cité Internationale des Arts en avril
2010, le Centre Culturel de Taïwan à Paris poursuit ses efforts pour renforcer les échanges
culturels entre des artistes européens et des artistes issus des cultures asiatiques et travaillant
en Europe dans l’univers de l’art plastique.
Le thème de l’exposition, Monad-isme, se réfère tout d’abord au concept leibnizien des
« monades », qui sont des unités distinctes exprimant le monde sur le mode partiel d’une
perspective ordonnée aux autres monades selon une harmonie préétablie. Dotées de forces et
d’une capacité d’action, ces « monades » forment ainsi une sorte d’univers de « monad-isme »,
dans lequel chaque individu perçoit le monde avec une clarté infinie.
En effet, avec le phénomène de la mondialisation occasionné par les inventions
technologiques, les champs de la réflexion de l’homme ne cessent de s’agrandir, et le monde
entier et notamment les artistes sont entrés dans un rapport nouveau avec le temps et l’espace.
A travers les parcours qui se mènent en un petit instant, une force énorme se dégage. D’un
côté, la planète s’est contractée en un « microcosme » qui se suffit à lui-même, de l’autre,
avec les nouvelles technologies capables d’évaluer en nano-mesure, la planète se dilate
infiniment. Fluctuante, instantanée ou éphémère, de la mouvance des « monades » émane un
dynamisme épatant. Basé sur cet univers d’effervescence, un certain « monad-isme» se
construit et se traduit par la volonté passionnante de parcourir et de rencontrer, où l’affection
entre des agents hétérogènes se produit sans arrêt.
Réunis pour l’occasion, les œuvres des artistes venus d’Angleterre, d’Allemagne, de France,
de Corée, du Japon et de Taïwan pourraient bien répondre à la notion du « monad-isme».
Que ce soit considéré d’un point de vue historique, géopolitique, social ou architectural,
différents supports artistiques sont représentés, tels la vidéo, la sculpture, la peinture, la
photographie ou l’installation, donnant ainsi une grande diversité à l’exposition.
Artistes présentés
HEHE Collectif créé en 1999, composé de :
Helen Evans GRANDE BRETAGNE
Heiko Hansen ALLEMAGNE
Catastrophe domestique No 2
Plaçant toujours le spectateur au centre de ses préoccupations, les oeuvres du collectif HeHe
traversent plusieurs champs d’expérimentation : des questions liées à la perception ou au jeux
chromatiques jusqu’aux interrogations plus larges qui portent sur des phénomènes sociaux ou
écologiques. Mais il sera toujours question, avec un vrai sens de la performance, et avec
humour, de visualiser certaines de nos préoccupations quotidiennes (pollution,
consommation…) dans lesquels nous sommes tous impliqués.
L’installation est un trompe-l’oeil en forme d’une rallonge multiprise qui dégage en
permanence une vapeur pendant la durée de l'exposition. Le dispositif se compose d'un câble
de courant spécial (fabriquée par HeHe) qui est branché dans une fausse prise intégrée dans
une cloison. Le câble d’une longueur de quelques mètres est alimenté avec un liquide par
l’arrière de la cloison. Ce mélange d’eau et glycérine s’évapore par un conducteur Trichromie
intégré dans le câble lui-même, chauffé en basse tension.
HeHe
Catastrophe domestique No.2
image de synthèse
2011
FRANCE!
Vincent RIOUX
ON DENOMBRE
Impressions sur traceurs numériques, contrecollées sur aluminium.
Trois dessins provenant de tirages aléatoires réalisés à l'aide d'un programme informatique.
Chaque dessin comprend 4096 (64 par 64) représentations d'un cube et de ses douze arêtes
(incluant le cube vide), formant autant de symboles ou caractères d'un vaste alphabet.
Le nombre total de combinaisons parmi lesquelles chaque tirage a été réalisé est
factoriel(4096), soit environ 1013020
.
En 2011 on dénombre environ : 1080
électrons, 1020
êtres vivants sur terre, 1011
neurones dans
chaque cerveau humain.
COREE!
Hee-Seon KIM !$%
Well+being
Hee-Seon KIM travaille sur l’interactivit. ; s’interrogeant sur la question de l’expérience d’un
certain temps et de l’espace, la communication et la relation entre les gens, elle développe sa
réflexion sur la vie et la mort. Depuis son plus jeune âge, KIM s’intéresse à la vie des gens,
leurs expériences et mémoires. Elle les observe d’un oeil attentif tout en se référant à sa
propre vie pour en créer une histoire singulière.
« Well+being » (signifiant le bien-être en français) est son projet récent en quête de réponses
fondamentales, d’un mode de vie permettant un certain degré de satisfaction et du bonheur
dans la vie. Hee-Seon KIM met en place un processus ; une collecte de sentiments positifs, de
bonnes humeurs ou de souvenirs agréables basés sur l’échange avec les autres. Elle se met
aux fourneaux pour ses proches, avec des courses qu’elle a faites elle-même, dans leur propre
cuisine. Ils mangent ses petits plats en racontant leur vie et en écoutant la sienne.
La réalisation finale est un dispositif représentant tout le processus, Hee-Seon KIM met la
table de manière symbolique avec différents objets sur lesquels les images des bouches
dégustant la nourriture sont projetées. En recourant à des sens comme le goût qui s’associe
également à la vue et l’odorat, l’artiste offre et s’offre un plaisir tout en prenant soin des
autres.
Hee-Seon KIM tente ainsi d’extraire un sentiment de familiarité, quelque chose en commun
voire un consensus, à partir d'histoires très personnelles avec des récits autobiographiques, des
lettres, des e-mails, ou des interviews recueillis sur différents supports, et arrive à aborder
jusqu’à des problèmes socio-politiques. A travers un travail sobre et perspicace, Hee-Seon
KIM affirme son engagement de faire évoluer ce qui nous entoure tout en gardant un regard
généreux et bienveillant sur les autres pour un monde meilleur.
Si-Nae KIM !&'
Browser Abstract
Le travail de Si-Nae KIM consiste à rendre visible ce qu’est la société actuelle, ses règles de
fonctionnement et ce à quoi nous conduit la vie moderne. Si-Nae KIM utilise des outils
informatiques, des robots équipés de capteurs intelligents, l’infographie et la publicité, tout le
produit dérivé de la culture capitaliste et ses symboles, afin de révéler la vérité gênante que
l’on ne reconnaît pas facilement : le confort apporté par l’évolution de la technologie n’est
que superficiel et l’utilisation de ses outils nous entraîne à notre insu dans son système de
contrôle et de pouvoir.
« Browser Abstract » est une série d’images en HTML – le format de données conçu pour
représenter les pages web –, des images constituées des barres de défilement de l’ordinateur.
Celles-ci sont disposées généralement sur le côté de la zone d'affichage à faire défiler, à droite
ou en dessous. Ces barres symbolisent ici la restriction des informations que l’on consulte sur
le net. Effectivement, en les manipulant, on obtient ou on ignore librement des informations
alors que cette liberté n’est qu’une illusion, car toutes ces fenêtres qui s’ouvrent contiennent
des informations limitées, voire imposées. Nous sommes facilement influençables par le flux
d’informations, et l’opinion soi-disant majoritaire qui circule sur le net affecte même nos
critères du bien et du mal.
A travers ses dispositifs informatiques, Si-Nae KIM lance un avertissement, et signale
discrètement le danger du mode de fonctionnement dans la société actuelle qui arrive à
empiéter sur la liberté de pensée, et même les valeurs morales.
No Border Psalm
Flickr provides both private and public image storage. I collect clouds images all around the
world in the Flickr
Concept
“Psalm” (1976)
Wyslawa Szymborska:
Oh, the leaky boundaries of man-made states!
How many clouds float past them with impunity;
how much desert sand shifts from one land to another;
how many mountain pebbles tumble onto foreign soil
in provocative hops!
Need I mention every single bird that flies in the face of frontiers
or alights on the roadblock at the border?
A humble robin - still, its tail resides abroad
while its beak stays home. If that weren't enough, it won't stop bobbing!
Among innumerable insects, I'll single out only the ant
between the border guard's left and right boots
blithely ignoring the questions "Where from?" and "Where to?"
Oh, to register in detail, at a glance, the chaos
prevailing on every continent!
Isn't that a privet on the far bank
smuggling its hundred-thousandth leaf across the river?
And who but the octopus, with impudent long arms,
would disrupt the sacred bounds of territorial waters?
And how can we talk of order overall?
when the very placement of the stars
leaves us doubting just what shines for whom?
Not to speak of the fog's reprehensible drifting!
And dust blowing all over the steppes
as if they hadn't been partitioned!
And the voices coasting on obliging airwaves,
that conspiratorial squeaking, those indecipherable mutters!
Only what is human can truly be foreign.
The rest is mixed vegetation, subversive moles, and wind.
Aiyoung YUN "()
Rêve
Aiyoung YUN explore le domaine de l’image, centré sur la vidéo et la photographie. Ces
médiums lui servent à collecter des traces de ce qui est absent, mémoires éparpillées, et graver
des moments fugaces en images afin que tout ceci s’estompe et prenne un nouvel essor. Quant
à l’image en mouvement, pour l’artiste, l’intérêt vient du fait que le passé, le présent et le
futur y coexistent et gagnent une certaine profondeur spatiale et temporelle face à la durée.
Les installations vidéo de Aiyoung YUN ont comme principal point commun de figurer un
univers poétique et intuitif, ouvertement onirique et souvent tourné sur lui-même. Non pas
fermé aux autres mais étudié comme un cocon accueillant et confortable, propice au
recueillement. L’esprit flotte dans un état second alors que le corps se promène. Aiyoung
YUN conçoit ses oeuvres comme un mélange subtil d’éléments de réalité. Dans sa vidéo
intitulée « Rêve » , plusieurs réalités se côtoient, des phénomènes naturels concrets agencés
de telle sorte qu’ils évoquent un monde parallèle, entre rêve et fantasme.
« Le poisson dans l’eau a soif », cite l’artiste, comme cet extrait d’un poème de Kabir (poète,
philosophe et figure emblématique du mysticisme hindou), le monde qu’on ressent est aux
antipodes de ce qui est visible et réel. La solitude règne plus dans une foule, les gens
s’éloignent de plus en plus malgré une croissance considérable de la population dans le
monde. A travers ses recherches sur l’image, l’artiste rêve de construire et de trouver un
monde parallèle en reconstituant des éléments du monde réel.
JAPON
Jun TAKITA !%,
Sens de l’équilibre
Travaillant avec des matéraux vivants, s’intéresse à la perception et à la communication à
travers des phénomènes naturels.
La loi de l’attraction universelle (*1) explique l’équilibre des mouvements de rotation et des
mouvements circulaires des étoiles, de la Terre, du soleil, de la lune, des planètes de notre
système solaire et des galaxies.
Sur notre planète, la Terre, l’attraction de la lune et du soleil engendrent un autre phénomène:
la marée. Ce phénomène est rendu visible par la variation quotidienne du niveau de la mer.
Quant à la croûte terrestre, si dure et si stable en apparence, elle est elle aussi soumise à
l'influence de ces forces et se déforme continuellement comme une balle en caoutchouc.
Tous les êtres vivants sont soumis à la loi de l’attraction universelle, mais la plupart d’entre
eux ne perçoivent pas l’influence de l’attraction planétaire. Ressentir la déformation de la
croûte terrestre semble impossible par nos propres capteurs biologiques puisque la variation
du mouvement est infiniment petite, comparée à la taille de la planète. Par exemple, au pôle
nord et au pôle sud où ce mouvement est le plus accentué, sa variation est environ 1,50 m et
ne représente que 0,0000002 % du rayon polaire terrestre (qui est d’environ 6357 km).
Pour mesurer la variation de la croûte terrestre, il faut établir comme point d’ancrage le centre
de la Terre. Les géologues sont parvenus à déterminer sa position quasi exacte, ce qui ouvre
des perspectives tant du point de vue plastique qu’artistique. Chacun sait que la Terre est
ronde mais seuls quelques astronautes - qui ont pu observer sa rotondité depuis les satellites
spatiaux - en ont fait l’expérience.
De même que pour dessiner un cercle, il faut d'abord déterminer son centre, c’est en
déterminant le centre de la Terre qu’il sera possible de dessiner sa circonférence ; cette
métaphore permet d’éprouver la rotondité de cette Terre, sans devoir, au contraire des
astronautes, quitter celle-ci.
Le concept de cette sculpture consistera à « sculpter » la Terre à l’échelle 1. La première étape
de sa mise en œuvre consistera à trouver le centre de cette Terre et à lui donner une forme
concrète.
(*1)
La loi de la gravitation, ou loi de l’attraction universelle, découverte par Isaac Newton est la loi décrivant
la gravitation comme une force responsable de la chute des corps et du mouvement des corps célestes, et de
façon générale, de l'attraction entre des corps ayant une masse, par exemple les planètes, les satellites
naturels ou artificiels.
Jun TAKITA Projet « Sens de l’équilibre »
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Masaki FUJIHATA *+)$
Off-Sense
« Off-Sense, the title of this work, indicates that my intent was not to take a nonsense position
which negates common sense, nor on the other hand create something random and senseless,
but to posit conversation from a non-standard sensibility ? rather than something between
humans and computers, I decided to develop a conversation between computers. »
Dans l’Off-Sense, l’espace physique de la galerie s’emmêle avec l'espace navigable de
l’environnement virtuel. Cette installation tentaculaire de matériel informatique nous permet
d’accéder à un monde virtuel, où les visiteurs sont encouragés à manipuler des avatars qui
flottent, qui se déplacent, et qui communiquent de façon autonome grâce à un environnement
fermé. Chaque ordinateur est réalisé comme un avatar instruit à errer à travers le cyberespace
en cherchant un autre.
Basé sur la question si les ordinateurs peuvent émuler une conversation humaine, ces avatars
explorent l’espace en réseau et s’engagent dans des échanges absurdes avec les autres (dans
une approximation de discours humain qui est tirée de bases de données conformant au
spécifique Question & Answer rule-sets). Le spectateur observe tout cela de l’extérieur,
comme s’il regardait un réservoir de poissons, avec l’enchevêtrement des câbles et des
moniteurs qui occupent l’espace de la galerie, et qui contrastent fortement avec le monde
virtuel propre de la transmission sans fil.
TAIWAN
Chieh-Jen CHEN "&'
Empire’s Borders I
Les créations de Chieh-Jen CHEN, faites de harcèlement ou d’embuscades, ont fait irruption
dans les années 80, à l’époque où Taiwan était encore sous la loi martiale. Après la levée de
cette loi en 1987, il a interrompu son travail artistique pendant neuf ans. Depuis 2002, il
s’attache à la marginalité historique et aux faits censés être réels. Pour les évoquer et les
exploiter pleinement, il recourt, de manière fictive, imaginaire et créative, aux images
narratives montées en installation vidéo. Ses films qui transgressent de temps à autre les
normes admises dans notre société témoignent de sa volonté stratégique. Leur tournage peut
être considéré comme « un acte d’écriture des mémoires en marge », il reste « ouvert à
l’autre » et gèle « la colonisation de l’intérieur et de l’extérieur du pays ».
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Jun-Jieh WANG -./!
Projet Rrose: L’amour et la mort !2011
« Les hommes peuvent mourir sans anxiété s’ils savent que ce qu’ils aiment est protégé de la misère et
de l’oubli. » -Herbert Marcuse, Eros et Civilisation
« Projet Rrose » est une série d’oeuvres en hommage à l’indifférence, et qui pose aussi encore
une fois une vieille question qui n’est plus d’actualité : Qu’est-ce que l’art ? La création de
« Projet Rrose » a commencé en 2009, avec le projet du programme d’artiste en résidence de
la distillerie Glenfiddich en Ecosse, en s’inspirant de la dernière grande installation de Marcel
Duchamp (1887-1968) créée en secret pendant vingt ans et intitulée : « Etant donnés : 1. la
chute d’eau, 2. le gaz d’éclairage » (1946-1966). Cette installation exprime le désir, la
sexualité, la crainte, le mystère, la nature et la mort en regardant à travers un trou dans une
porte de ferme catalane. Cette oeuvre de Duchamp réunit une série de visions qui suggèrent
qu’Eros existe à la fois dans ce qui est vu et dans ce qui est caché. C’est une imagination
narratrice en continu. Ce qui est révélé ou caché à la vue sont justement les questions de
civilisation dont les réponses ont été longtemps masquées par les trivialités du quotidien. On
peut en dire de même concernant la question de la fonction de l’art contemporain. Quand il ne
s’agit plus d’art esthétique pur, que reste-t-il derrière la stimulation visuelle, les formes et les
techniques ? A part l’échange d’argent par le commerce des oeuvres, ce qui provoque la rétine
ne serait presque plus qu’une coquille vide ? « L’amour et la mort », la dernière oeuvre de la
série « Projet Rrose », s’approprie des éléments visuels obscurs de l’oeuvre de Marcel
Duchamp « Etant donnés ». En plus de mettre ces éléments en animation, cette oeuvre est une
tentative de trouver la possible signification de ce que les mots art, artiste ou encore oeuvre
d’art représentent dans le contexte actuel. Le fait de savoir où se trouve le rôle de l’Art dans
une société de plus en plus hétérogène devient ambigu, comme c’est ambigu dans la
répression d’Eros. Est-ce que l’Art peut être libéré de la répression dans le contexte
contemporain ? Peut-être la source originale de l’Art peut-elle être trouvée dans la réponse de
Duchamp à la sexualité, aux objets et aux affaires ordinaires du quotidien.
Yu-Cheng CHOU #()
Souvenirs – Paris
Jusqu’au début des vingt dernières années, les produits industriels « Made in Taiwan » avaient
acquis une réelle notoriété. Mais aujourd’hui, ces produits taïwanais ont été supplantés par le
« Made in China ». Dans le même temps, en raison d’une situation politique difficile, le
gouvernement taïwanais n’a eu de cesse de tenter d’apparaître sur la scène internationale. Le
projet que l’artiste compte pouvoir mener à bien consiste à fabriquer, grâce à des subventions
de services officiels, différents souvenirs pour touristes selon les lieux et à y inscrire « Made
in Taiwan » et « Tel ou tel organe gouvernemental » (par exemple, Ministère du Tourisme ou
Ministère de la Culture), ce qui les distinguerait des autres produits marchands. Dans l’étui ou
la boîte se trouverait un texte présentant l’histoire du lieu concerné et au verso serait présenté
le projet ; les objets seraient mis en vente dans les magasins de souvenirs du lieu. Comme il
s’agit d’un projet à fin non-lucrative, les commerçants, en revendant ces produits
subventionnés, pourraient tirer un profit plus grand qu’avec les autres souvenirs, tout en les
écoulant le plus naturellement du monde.
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