Blieck, Auguste \u0026 Derycke eds 2011. GeoReg. Abstract volume

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FORUM 23-27 octobre 2011 / October 23-27, 2011

Villeneuve d’Ascq (France)

Programme & résumés Programme & abstracts

A. Blieck, P. Auguste & C. Derycke coord. / eds.

FRE 3298 CNRS & Université Lille 1 - UFR Sciences de la Terre 59655 Villeneuve dʼAscq cedex

Octobre 2011

Subventions, sponsors, partenaires / Financial supports & partners Co-organisateurs / Co-organizers

http://www.univ-lille1.fr/

http://www.polytech-lille.fr/

http://geosystemes.univ-lille1.fr/

http://ageol.sup.fr/

http://www.conservatoiresitesnpc.org/index.html

http://www.forumdepartementaldessciences.fr/

http://www.mairie-lille.fr/fr/Culture/Musees/Musee_d_Histoire_Naturelle_et_de_Geologie

http://www.mres-asso.org/

http://www.isa-lille.fr/

http://www.fundp.ac.be/sciences/geologie

http://www.sciencesnaturelles.be/

http://www.inra.fr/internet/Hebergement/afes/

http://www.afeq.cnrs-bellevue.fr/

http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/p-7-Accueil.htm

http://sgfr.free.fr/section/jeunes/index.php

I

GeoReg

Forum de la Fédération Française des Géosciences

Géosciences des régions de France et des pays environnants Regional geosciences of France and neighbouring countries

FORUM 23-27 octobre 2011 / October 23-27, 2011

Villeneuve d’Ascq (France)

Programme & résumés Programme & abstracts

A. Blieck, P. Auguste & C. Derycke coord. / eds.

FRE 3298 CNRS & Université Lille 1 - UFR Sciences de la Terre 59655 Villeneuve dʼAscq cedex

Octobre 2011

II

III

Programme / Programme

PRE-FORUM

Dimanche 23 octobre / Sunday 23 October

Excursion pré-Forum « Géologie en Lille » / Pre-Forum field trip « Geology in Lille ». Dimanche 23 octobre en fin dʼaprès-midi / Sunday 23 October, late in the afternoon 18h – 20h : Pot de bienvenue au bâtiment SN5 (Sciences de la Terre) de l’Université Lille 1 et premières inscriptions / Ice-breaking party and early registration in SN5 (Earth Sciences building), Lille 1 University campus.

SESSIONS PLENIERES / PLENARY SESSIONS

Grand amphithéatre Migeon de PolytechʼLille / Great lecture room Migeon of PolytechʼLille

Lundi 24 octobre / Monday 24 October Accueil + inscription à partir de 8h00 dans le hall de Polytech’Lille Reception and registration from 8.00 in Polytech’Lille entrance hall 9h30 : Cérémonie d’ouverture / Opening session Session SP1 : Thèmes actuels de recherche en Géosciences des régions de France Current research themes of regional geosciences of France Conférence invitée / Invited lecture (25 + 5 = 30’) 10h15 : Pierre ANTOINE : Enregistrement des grands cycles climatiques et des évènements rapides dans les environnements quaternaires continentaux : les données du Nord de la France. Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 10h45 : Francis AMÉDRO, Bertrand MATRION, Rodolphe TOUCH & Jean-Marie VERRIER : Extension inter-régionale d'un niveau-repère riche en Inoceramus crippsi [bivalve] dans le Cénomanien basal du bassin anglo-parisien. 11h00 : Pascal BOUTON & Jean-Pierre CAMUZARD : Le Givétien de la Villedé d’Ardin (Deux-Sèvres), formation sédimentaire énigmatique de la chaîne hercynienne de l’ouest de la France. 11h15 – 11.30 : pause café / coffee break 11h30 : Denise BRICE, Jean-Pierre NICOLLIN & Bruno MISTIAEN : Compléments sur des taxa guides de Brachiopodes Rhynchonellida et Spiriferida du Dévonien terminal (Strunien) du « calcaire d’Etrœungt » (Avesnois, N. France) : systématique, biostratigraphie. 11h45 : Laurent DESCHODT : Apports de gisements néolithiques du Nord - Pas-de-Calais à la restitution du cadre paléoécologique, paléoclimatique et chronostratigraphique. 12h00 : Laurent DESCHODT & Patrick AUGUSTE : L’enregistrement du « marais de Dourges » (nord de la France) : marqueur de variations d'humidité au Tardiglaciaire et gisement paléontologique.

IV

12h15 : Rémi LEQUINT & Eric FOUACHE : Apports de la géoarchéologie à l’étude de la baie de Wissant. 12h30 : José MARGOTTA, Alain TRENTESAUX, Nicolas TRIBOVILLARD & Wim VERSTEEG : French Flanders fields very high-resolution seismic. 12h45 – 14h00: repas de midi au R. U. Sully / Lunch in the Sully university restaurant 14h00 : Murielle MEURISSE-FORT, D. CENSE, L. VERSLYPE, A. MASSE, J.-M. WILLOT, J. MANIEZ, G. GOSSELIN & B. VAN VLIET-LANOË : Evolution littorale du Pas-de-Calais à l’Holocène : une approche géoarchéologique. 14h15 : Henri-Georges NATON : La géoarchéologie en archéologie préventive, apports et échanges avec les autres disciplines des géosciences. 14h30 : Maryse OHNENSTETTER, Yaser HAFEZNIA, Camille VALLET, Cyrille DELANGLE, Daniel OHNENSTETTER, Frédéric DIOT, Robert JOUSSEMET, Sylvain BOURLANGE & Jean-Paul GREMILLET :

Platinoïdes et chaîne hercynienne : une prospective à partir d'indices minéralisés découverts dans les Vosges. 14h45 : Alain TRENTESAUX, Olivier LASSUE, Laure SIMPLET & Guillaume GOSSELIN : Evolution du cours des paléovallées fluviatiles néogènes au large de la Picardie. Session SP2 : Géosciences des régions des pays environnants de la France Regional geosciences of neighbouring countries Conférence invitée / Invited lecture (25 + 5 = 30’) 15h00 : Frédéric BOULVAIN : Des récifs dans le temps et l’espace. Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 15h30 : Jean-Marc BAELE, Luc ANDRE & Stijn DEWAELE : Sectorisation cristalline et partition des éléments en traces dans la fluorite des Ardennes franco-belges et dans la cassitérite du centre de l’Afrique. 15h45 : Hafida BEN HARDOUZE, Patrick HOFFSUMMER, Frédéric GUIBAL, Hanane REDDAD, Ouafae BEN HARDOUZ, Issam ETEBAAI & Brahim DAMNATI : Reconstitution du climat au Maroc (dans le Moyen Atlas et le Rif) entre 1800 et 2007 en se basant sur la dendroclimatologie. [16h00 – 17h00 : Assemblée Générale de la FFG, amphithéatre Lebon / FFG General Assembly, Lebon room] 16h00 – 16h15 : pause café / coffee break 16h15 – 17h00 : session posters SP1 + SP2 / SP1 + SP2 poster session Posters SP1 Olivier AVERBUCH, Jean-Pierre VIDIER, Amélie LEDUC & Bruno MINGUELY : Développement et inversion du bassin jurassique supérieur du Boulonnais : apport des affleurements côtiers entre Audresselles et Cap Gris-Nez. H. DARWISHE, B. LOUCHE, E. MASSON, F. CHAABAN, J. EL KHATTABI & E. CARLIER : Prédiction spatiale de la concentration en nitrates dans les eaux souterraines de Béthune (Nord de la France) : réseaux de neurones artificiels, modèle numérique et système d’information géographique. David GARCIA MORENO, Koen VERBEECK, Kris VANNESTE, Rindert JANSSENS, Willem VERSTEEG, Hervé JOMARD & Matthias BAEYE : Seeking the source of the 1580 Dover-Strait/Pas-de-Calais earthquake. Bruno MISTIAEN, Denise BRICE, Christian LOONES & Anthony DE SOUSA : Intérêt d’affleurements temporaires pour la connaissance de la géologie régionale. Contact Formation de Beaulieu – Formation de Ferques (Boulonnais).

V

Koen VERBEECK, Thomas LECOCQ, Kris VANNESTE, Dimitri KUSTERS, Thierry CAMELBEECK, Michel SEBRIER, Françoise BERGERAT, Hervé JOMARD, Stéphane BAIZE, Jean-Pierre COLBEAUX & Sara VANDYCKE : Earthquake and fault activity in northern France. Posters SP2 Amar ASSES & Fadila ZOUGAR : Particularité de la sédimentation du Dévonien inférieur au NW de la plate-forme saharienne –Algérie. Jean-Marc BAELE, Luc ANDRE & Stijn DEWAELE : Sectorisation cristalline et partition des éléments en traces dans la fluorite des Ardennes franco-belges et dans la cassitérite du centre de l’Afrique. Isabelle BELANGER, Sabine BLOCKMANS, Serge DELABY, Bernard DELCAMBRE, Virginie DUMOULIN, Pierre GHYSEL, Michel HENNEBERT, Martin LALOUX, Jean-Marc MARION, Bernard MOTTEQUIN & Jean-Louis PINGOT : La nouvelle carte géologique de Wallonie et ses applications. Marleen DE CEUKELAIRE & Nick VAN LIEFFERINGE : Discovery of green flint incorporated in quartzarenitic sandstone of Early Eocene age in the Belgian basin (Flobecq, Belgium). Florie DEPUISET & Olivier KAUFMANN : Détection de paléokarsts sous couverture dans le Tournaisis par ondes de surface (MASW). Johan MATTHIJS & David LAGROU : Flanders’ subsurface in 3d. Séverine PAPIER, Jean-Marc BAELE, David C. GILLAN & Ruddy WATTIEZ : Analyse minéralogique et biologique des mattes bactériennes ferrugineuses dans les régions de Malmédy et de Mons (Belgique). H. REDDAD, I. ETABAAI, H. BENHARDOUZE, O. BENHARDOUZ, F. THEVENON & B. DAMNATI : Les enregistrements de résidus carbonés de feux dans les sédiments lacustres du lac Ifrah (Moyen Atlas marocain) au cours de l’Holocène : implications climatiques. Lundi 24 octobre / Monday 24 October - soirée / evening party 18h00 : MRES, Lille - visite commentée des fresques géologiques de l’ancienne Faculté des Sciences / in the MRES building, Lille - a guided visit of wall geological paintings of the ancient Faculty of Sciences of Lille : http://www.mres-asso.org/ vers 18h30 – 18h45 / at ca. 18.30 – 18.45 : Musée d’Histoire Naturelle de Lille – visite guidée et réception / Natural History Museum of Lille : a guided visit and reception : http://www.mairie-lille.fr/fr/Culture/Musees/Musee_d_Histoire_Naturelle_et_de_Geologie vers 20h – 20h30 / at ca. 20.00 – 20.30 : dîner de gala au restaurant Le Meunier, 15 rue de Tournai, Lille / Forum dinner in Le Meunier restaurant, 15 rue de Tournai, Lille : http://contactmeunier.free.fr/

Mardi 25 octobre / Tuesday 25 October Accueil + inscription à partir de 8h00 dans le hall de Polytech’Lille Reception and registration from 8.00 in Polytech’Lille entrance hall Session SP2 (suite / continued) Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 9h30 : Roel DE KONINCK & Johan MATTHIJS : Defining the Flemish valley border: a new approach. 9h45 : Laurent DESCHODT & I-Lin WU : Les terrasses marines holocènes de la baie de Doulan (côte est de Taïwan) : évolution paléogéographique et conditions de préservation d'un gisement néolithique. 10h00 : Michiel DUSAR, Roland DREESEN & Luc LENAERTS : Biodiversity anomalies related to geological substrates - a case study of waxcap fungi grasslands.

VI

10h15 : Michel EVERAERTS & Walter DE VOS : A new Bouguer anomaly map of Belgium with varying reduction density. 10h30 : David LAGROU & Michiel DUSAR : Revised lithostratigraphic subdivision of the Cretaceous in the subsurface of Flanders. 10h45 : Johan MATTHIJS : A 3D model for the base of the Quaternary in Flanders. 11h00 : Séverine PAPIER, Jean-Marc BAELE, David C. GILLAN & Ruddy WATTIEZ : Analyse minéralogique et biologique des mattes bactériennes ferrugineuses dans les régions de Malmédy et de Mons (Belgique). 11h15 – 11h30 : pause café / coffee break Session SP3 : géotechnique, géologie appliquée, hydrogéologie, pédologie, matériaux, pollutions ... / geotechnics, applied geology, hydrogeology, soil science, materials, waste, … Conférence invitée / Invited lecture (25 + 5 = 30’) 11h30 : Jean-Louis DURVILLE : L'indispensable expérience régionale en géologie du génie civil. Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 12h00 : Denis BAIZE, Francis DOUAY, Thibault STERCKEMAN, Estelle VILLANNEAU, Hocine BOURENNANE & Henri CIESIELSKI : Teneurs en éléments traces et facteurs d'enrichissement dans les sols agricoles en Nord – Pas-de-Calais. 12h15 : Roland DREESEN, Michiel DUSAR & Marleen DE CEUKELAIRE : The fate of historical building stones of local origin in regions poor in natural stone: provenance and use of Tertiary building stones in Flanders. 12h30 : Stéphanie EYSSAUTIER, Gilles FRONTEAU, Céline SCHNEIDER, Claire MOREAU, Maxime GOMMEAUX, Benoit KARTHEUSER & Luminita IORDACHE : Protection de la surface des pierres naturelles employées dans le bâti du nord de la France et du sud de la Belgique : le programme HYBRIPROTECH. 12h45 : Carmen HIDALGO, Javier REY, Julián MARTÍNEZ, M. Jóse DE LA TORRE & José BENAVENTE : Soil and water pollution derived from a smelting tailing (Linares, Spain). 13h00 – 14h15 : repas de midi au R. U. Sully / Lunch in the Sully university restaurant 14h15 : Antoine MARACHE, Denys BREYSSE & Christophe PIETTE : Modélisation géologique et géotechnique 3D à l’échelle de la ville : exemple de Pessac (Gironde). 14h30 : Guglielmina OLIVEROS-TORO & David MATHON : Déviation de la route nationale 10 à Lisle et Pezou (Loir-et-Cher) : prise en compte du contexte géologique dans la gestion du tracé neuf. 14h45 : Jean-Michel VAILLANT : Prise en compte de l’aléa cavités dans la définition de campagnes géotechniques. Session SP4a : patrimoines géologique et géographique / geological and geographical heritage Conférence invitée / Invited lecture (25 + 5 = 30’) 15h00 : Patrick DE WEVER, Annie CORNEE & Grégoire EGOROFF : Patrimoine géologique : de l'inventaire au géotourisme, en France. Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 15h30 : Jacques AVOINE : La protection du patrimoine géologique en France : bilan et perspectives.

VII

15h45 : Manfred R. BRIX, Gabriele WOLF & Engelbert WÜHRL : Successful intra-urban networking for the valorization of geological and industrial heritage in Bochum, Germany, triggered by the GeoPark Ruhrgebiet. 16h00 – 16h15 : pause café / coffee break 16h15 : Nathalie CAYLA & Anne GUYOMARD : Le projet « HINT » (Heritage Interpretation through New Technologies), une coopération internationale au service de la valorisation des géopatrimoines. 16h30 : Myette GUIOMAR, Cécile MIRAMONT, Olivier SIVAN & Frédéric GUIBAL : Etude des gisements d’arbres subfossiles holocènes de la Réserve géologique de Haute Provence. 16h45 – 17h30 : session posters SP3 + SP4 / SP3 + SP4 poster session Posters SP3 Ouafae BEN HARDOUZ, Olivier DEBAUCHE, Brahim DAMNATI : Adaptation des données d’entrée marocaines au modèle de qualité de l’eau SWAT (cas du bassin versant El Hachef). Víctor CÁRDENES, Félix J. MATEOS & Remigio PARADELO : Analysis of the correlations between freeze-thaw and salt crystallization tests. Marleen DE CEUKELAIRE, Pascal VANCAMPENHOUT, Michiel DUSAR, LIE Sun Fan & Laurent WOUTERS : Drilling water wells: spatial and temporal evolution with respect to different aquifers in northern Belgium. Pierre-Yves DECLERCQ & Eric GOEMAERE : Cartographie digitale et aléa minier du bassin charbonnier d’Andenne (Belgique). F. DOUAY, A. LEPRÊTRE, E. THERSSEN, A. DERAM, P. SHIRALI, F. CAZIER, A. RICHARD, R. SCHEIFLER, C. STATNIK, J. MUCHEMBLED, J. BLAREL & B. LEFÈVRE : Evaluation d’un mode de gestion durable de sols agricoles fortement contaminés par les éléments traces métalliques : application aux alentours de l’ancienne fonderie de plomb Metaleurop Nord. Gilles FRONTEAU, Stéphanie EYSSAUTIER, Aurélie TURMEL, Céline SCHNEIDER & Vincent BARBIN : Pierres de taille des environs de Reims et de Charleville-Mézières, l’emploi de pierres dites analogues issues d’autres régions compense-t-il efficacement la disparition des carrières locales ? Elodie VILOIN, Julia LECHEVRETEL, Pascale LUTZ & Lahcen ZOUHRI : Caractérisation hydrogéophysique de l’aquifère de la craie de Beauvais (Oise). Posters SP4 Irma APPORA : Médiation scientifique en géosciences au Palais de l’Univers et des Sciences (PLUS), Cappelle-la-Grande (59). Laurent BARCHY, Emmanuel CHEVALIER, Jean-Marc MARION, Bernard MOTTEQUIN & Edouard POTY : Les géosites d’Ampsin et d’Engis (Belgique) : deux exemples de reconversion de carrières désaffectées. Annie CORNEE, Patrick DE WEVER & Grégoire EGOROFF : Faire connaître le patrimoine géologique. Jessie CUVELIER, Pascal DEVILLE & Thierry OUDOIRE : Collections géologiques et laboratoires lillois. Itahisa DÉNIZ-GONZÁLEZ & Francis DURANTHON : Mise en valeur du gisement paléontologique de Montréal-du-Gers (Midi-Pyrénées, France) dans le cadre d’un projet européen de développement régional. Carmen HIDALGO, Vicente LÓPEZ, Javier REY, Julián MARTÍNEZ, M. José DE LA TORRE & Roque AGUADO : Projet d'enseignement en géologie pour étudiants en génie minier. Max JONIN : La Bretagne et son patrimoine géologique : intuition, opportunités, pragmatisme. Un siècle déjà !

VIII

Patrice LEGRAND : La Cave aux Coquillages. Christian LOONES : Quarante années de recherche et de collaboration avec des scientifiques lillois : Université Lille 1, Université Catholique de Lille et Musée d’Histoire Naturelle de Lille. Mardi 25 octobre / Tuesday 25 October - soirée / evening party Au Forum Départemental des Sciences, 1 Place de lʼHôtel de Ville, à Villeneuve dʼAscq / in the Forum

Départemental des Sciences, 1 Place de lʼHôtel de Ville, Villeneuve dʼAscq : 18h30 : visite de lʼexposition « ma terre première » / visit of exhibition « ma terre première » 19h30 : table ronde grand public sur « Energie : faut-il se mettre au régime ? » avec Luc HOSSEPIED

(journaliste, modérateur), Pascal BRETON (Total, pétrole), un intervenant sur les énergies renouvelables, un intervenant sur les aspects sociologiques du problème / public round-table debate on energy, with Luc HOSSEPIED (journalist, moderator), Pascal BRETON (Total, oil), somebody on renewable energy, somebody on social aspects of the problem.

(soirée et dîner libres / evening and dinner at participantsʼ choice)

Mercredi 26 octobre / Wednesday 26 October Accueil + inscription à partir de 8h30 dans le hall de Polytech’Lille Reception and registration from 8.30 in Polytech’Lille entrance hall Session SP4a : patrimoines géologique et géographique / geological and geographical heritage (suite / continued) Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 9h30 : Grégoire EGOROFF, Patrick DE WEVER, Annie CORNÉE & Kathleen MONOD : Intégrer la géologie dans les programmes de protection de la nature : le cas de la stratégie de création d’aires protégées. 9h45 : Eric GOEMAERE, Pierre-Yves DECLERCQ, Yves QUINIF & Anne PLUYMAEKERS : Vingt siècles d’exploitation des argiles plastiques d'Andenne (Belgique): du gisement au musée de la céramique. 10h00 : Gaëlle GUYETANT : Rôle des Conservatoires d'espaces naturels dans la protection du patrimoine géologique - exemple de la RNR des anciennes carrières de Cléty. 10h15 : Max JONIN : La Bretagne et son patrimoine géologique : intuition, opportunités, pragmatisme. Un siècle déjà ! 10h30 : Guillaume LEMOINE : Intérêts, gestion, protection et valorisation des terrils miniers dans la région Nord - Pas-de-Calais. 10h45 : Nicole LIMONDIN-LOZOUET & Alexandre LAINE : L’aménagement du tuf quaternaire de La Celle (Seine-et-Marne) : un partenariat Recherche-Collectivités locales réussi. 11h00 : Jérôme THOMAS, Hervé DINEUR, Emmanuel FARA Pascal NEIGE, Emmanuelle VENNIN & Didier MERLE : Quelques biais dans la constitution des collections paléontologiques. 11h15 – 11h30 : pause café / coffee break Session SP4b : médiation, vulgarisation, histoire de la géologie / mediation, popular science, history of geology Communications orales / Oral communications (10 + 5 = 15’) 11h30 : Irma APPORA : Médiation scientifique en géosciences au Palais de l’Univers et des Sciences (PLUS), Cappelle-la-Grande (59).

IX

11h45 : Claude COLLETÉ : Amateurs et professionnels pour une meilleure connaissance de la géologie régionale : exemple du département de l’Aube. 12h00 : Eric GOEMAERE & Pierre-Yves DECLERCQ : Le "coticule" de Vielsalm et Lierneux (Belgique), une pierre à aiguiser au passé mondial. 12h15 : Patrice LEGRAND : La Cave aux Coquillages. 12h30 : Thierry MALVESY : Comment susciter l’intérêt pour les sciences de la Terre ? L’exemple du site de Romain-la-Roche (25). 12h45 : Antoine MATRION: Les financements de la Faculté des Sciences de Lille par les compagnies minières : un simple échange de bons procédés ? 13h00 – 14h15 : repas de midi au R. U. Sully / Lunch in the Sully university restaurant Session SP5 ProGEO (groupe Europe du SW) / ProGEO session (SW Europe working group) : « Patrimoine géologique, 20 ans après la déclaration de Digne : résultats et défis » « Geoconservation 20 years after the Digne conference : outcomes and challenges » Conférences invitées / Invited lectures (25 + 5 = 30’) 14h15 : José BRILHA : Geoconservation: international advancements and future challenges. 14h45 : Enrique DÍAZ-MARTÍNEZ : Typology of heritage: where does geoheritage fit in? 15h15 : Lars ERIKSTAD : The evolution of geoconservation in Europe. 15h45 : Myette GUIOMAR : The international declaration of the rights of the memory of the Earth – Digne 1991 to Digne 2031 ? 16h15 – 16h30 : pause café / coffee break 16h30 : Carmen HIDALGO : Patrimoine géologique et géotourisme en Andalousie, Espagne. CONCLUSION Communication orale / Oral communication (10 + 5 = 15’) 17h00 : Francis MEILLIEZ : Le citoyen géosensible a besoin d’un cadre régional. 17h15 : cérémonie de clôture / closing session. [17h15 – 18h00 : réunion de travail ProGEO, amphithéatre Lebon / ProGEO working meeting in Lebon room] Mercredi 26 octobre / Wednesday 26 October – soirée / evening party vers 18h00 / at ca. 18.00 : cocktail / cocktail.

X

ATELIERS / WORKSHOPS Amphithéatre Lebon de PolytechʼLille / Lecture room Lebon of PolytechʼLille.

Lundi 24 octobre / Monday 24 October Atelier A1 AFES - FFG « Stockage et protection des matières organiques dans les sols, les sédiments et les roches » (coordin. Christian FELLER et Alain-Yves HUC) / AFES - FFG Workshop on « Organic matter storage and protection in soils, sediments and rocks » (convened by Christian FELLER and Alain-Yves HUC) 10h15 : accueil / welcoming Conférences / Lectures 10h20 : Christian FELLER & Alain-Yves HUC :: Quelques travaux pionniers au cours du XXe siècle sur les matières organiques naturelles des sols, des sédiments et des roches. Introduction de l’Atelier A1. 10h45 : Martial BERNOUX & Jean-Luc CHOTTE : Stocks et qualité des MO dans les sols : le sol comme puits de C ? 11h15 – 11h30 : pause café / coffee break 11h30 : Michel BROSSARD, Éric BLANCHART & Tiphaine CHEVALLIER : Protection des matières organiques dans les sols. Le rôle du biologique. 12h00 : Remigio PARADELO, Folkert VAN OORT, Daniel BILLIOU, Jean-Pierre PETRAUD & Claire CHENU : Limited impact of soil aggregation on the preservation of stable C: a study using long-term bare-fallows. 12h30 : Alexandra COYNEL : Transferts fluviaux de carbone organique : sources, bilan et devenir. 13h00 – 14h00: repas de midi au R. U. Sully / Lunch in the Sully university restaurant 14h00 : Alain-Yves HUC : Sedimentation of organic matter of planktonic origin. 14h30 : Alain-Yves HUC : Deep biosphere and geologic biogas. 15h00 : Jean-Robert DISNAR : Analyse de la matière organique de sédiments récents et sols : pyrolyse analytique vs. pyrolyse globale. 15h30 : discussion générale et clôture / general discussion and closing. 16h00 – 16h15 : pause café / coffee break.

Mardi 25 octobre / Tuesday 25 October Atelier A2 AFEQ - CNRS - INRAP « Géosciences et défis de l'archéologie » (coordin. Marie-Agnès COURTY, Pascal DEPAEPE et Jean-Paul RAYNAL) / AFEQ - CNRS - INRAP Workshop on « Geosciences and challenges of geo-archaeology » (convened by Marie-Agnès COURTY, Pascal DEPAEPE and Jean-Paul RAYNAL) 9h30 : accueil / welcoming. Conférences / Lectures 9h35 : Marie-Agnès COURTY, Pascal DEPAEPE & Jean-Paul RAYNAL : Géosciences et défis de l'archéologie

XI

– Introduction de l’Atelier A2. 10h05 : Marie-Agnès COURTY, Francine DAVID, Maurice HARDY, Michel GIRARD, Marie-Hélène MONCEL & Jean-Philippe RIGAUD : Néanderthal, premiers arts du feu et de la terre : approche contextuelle et multi-analytique. 10h35 : Martine REGERT : Géosciences et témoins culturels des activités humaines : marqueurs organiques. nature, processus de formation, degré de préservation. 11h05 – 11h30 : pause café / coffee break 11h30 : Laurent BRUXELLES & Marc JARRY : La vallée de la Garonne au Pléistocène : un territoire ou une frontière ? Les réponses de l'archéologie et des géosciences. 12h00 : Pascal BERTRAN, Arnaud LENOBLE & Luca SITZIA : Paléogéographie du peuplement paléolithique supérieur en Aquitaine : données issues des géosciences. 12h30 : Laurent DESCHODT : Cartographie géologique des formations superficielles de Lille et genèse urbaine. 13h00 – 14h15 : repas de midi au R. U. Sully / Lunch in the Sully university restaurant 14h15 : Stéphane PIRSON, Grégory ABRAMS, Dominique BONJEAN & Kevin DI MODICA : Les interfaces géosciences et archéologie en milieux karstiques : le cas de la grotte Scladina (Belgique). 14h45 : Sylvie JEREMIE, Etienne DAMBRINE, Bruno HERAULT et l’équipe du projet COUAC : L’anthropisation dans le monde amazonien précolombien : le rôle des géosciences dans le projet COUAC. 15h15 : Thierry GE, Mathieu RUE et Marie-Agnès COURTY : Du diagnostic à la lecture taphonomique et à l’interprétation fonctionnelle des structures archéologiques. 15h45 : Alain TRENTESAUX, Eric ARMYNOT-DU-CHATELET & Philippe RECOURT : Reconstitution de l’environnement de dépôt d’une épave du XVeme siècle en Canche. 16h15 – 16h30 : pause café / coffee break 16h30 : Delphine LACANETTE : La simulation numérique : une approche nouvelle pour l’étude climatique des grottes ornées. 17h00 : discussion générale et clôture / general discussion and closing. Poster Eric GOEMAERE, Claire GOFFIOUL & Frédéric HANUT : Le mobilier lithique de l'établissement germanique du Bas-Empire à Baelen/Nereth, province de Liège (Belgique) : recherche des sources géographiques et géologiques.

Mercredi 26 octobre / Wednesday 26 October 9h30 – 12h30 : Atelier A3 : atelier FFG des étudiants sur le thème de la rédaction de CV et de lettre de motivation (coord. Pierre VINOUR, Fabien GRAVELEAU & Benjamin LEPOUTRE) / FFG student workshop on CV and cover letter writing (conveners Pierre VINOUR, Fabien GRAVELEAU & Benjamin LEPOUTRE) - Pierre VINOUR (CV Associés) : Introduction (5 mn) - Benjamin LEPOUTRE (AGEOL, Université Lille 1) : présentation de l’AGEOL (5 mn) - Fabien GRAVELEAU (SGF Jeunes, Université Lille 1) : présentation de la SGF Jeunes (5 mn). - Pierre VINOUR : « Concevoir un CV et une lettre de motivation » - interventions de Nicolas TRIBOVILLARD (Université Lille 1), Pascal BRETON (Total), de l’AGEOL et de la SGF Jeunes ; échanges avec la salle.

XII

Post-Forum

Jeudi 27 octobre / Thursday 27 October

Excursion post-Forum « Bernissart et ses iguanodons » Post-Forum field trip “Bernissart and its iguanodons.

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Sommaire / Summary Session SP1 : Géosciences des régions de France / Regional geosciences of France Conférence invitée et communications orales / Invited lecture and oral communications 1 Affiches / Posters 15 Session SP2 : Géosciences des régions des pays environnants / Regional geosciences of neighbouring countries Conférence invitée et communications orales / Invited lecture and oral communications 23 Affiches / Posters 35 Session SP3 : Géologie appliquée / Applied geology Conférence invitée et communications orales / Invited lecture and oral communications 45 Affiches / Posters 55 Session SP4a : Patrimoines géologique et géographique / Geological and geographical heritage Conférence invitée et communications orales / Invited lecture and oral communications 65 Session SP4b : Médiation, vulgarisation, histoire de la géologie / Mediation, popular science, history of geology Communications orales / Oral communications 79 Sessions SP4a & SP4b : Affiches / Posters 87 Session SP5 ProGEO / ProGEO session : « Patrimoine géologique, 20 ans après la déclaration de Digne» / « Geoconservation, 20 years after the Digne conference » Conférences invitées / Invited lectures 99 CONCLUSION : Communication orale / Oral communication 107 Atelier A1 : Matières organiques / Organic matter Conférences / Lectures 109 Atelier A2 : Géoarchéologie / Geo-archaeology Conférences et affiche/ Lectures and poster 119 INDEX DES AUTEURS / INDEX OF AUTHORS 133

Forum GeoReg 23-27 Oct. 2011, Villeneuve dʼAscq — Résumés / Abstracts

1

Session SP1

Thèmes actuels de recherche en Géosciences des régions de France

Current research themes of regional geosciences of France

Conférence invitée et communications orales

Invited lecture and oral communications

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ENREGISTREMENT DES GRANDS CYCLES CLIMATIQUES ET DES EVENEMENTS DANS LES ENVIRONNEMENTS CONTINENTAUX : LES DONNEES DU NORD DE LA FRANCE Pierre ANTOINE Laboratoire de Géographie Physique (UMR CNRS 8591). E1 "Environnements quaternaires : dynamiques naturelles et anthropisation", 1 Place Aristide Briand, F-92195 Meudon cedex ; Pierre.Antoine@cnrs-bellevue.fr La période quaternaire, dont la limite inférieure a récemment été portée à 2.58 MA par l’IUGS (Gibbard & Head, 2009), se caractérise par des variations climatiques cycliques essentiellement liées aux modifications des paramètres astronomiques de l’orbite terrestre (théorie de Milankovitch). L’étude des variations des isotopes de l’oxygène (δ18O) de la glace de la calotte groenlandaise (NGRIP members, 2004), ainsi que l’analyse des foraminifères benthiques dans les carottages océaniques ont permis de mettre en évidence une variabilité climatique à haute fréquence (millénaire) au cours des derniers 130 ka, ainsi que des épisodes de débâcles d’icebergs (évènements rapides) en Atlantique Nord (évènements de Heinrich, Grousset, 2002). Parallèlement, les recherches menées sur l’impact de ces variations et évènements climatiques sur les environnements continentaux se sont rapidement développées à partir de l’approche pluridisciplinaire des archives sédimentaires et morpho-sédimentaires quaternaires (lacs, systèmes de terrasses fluviatiles et marines, séquences de loess et paléosols, spéléothèmes, remplissages karstiques). D’une manière générale, ces travaux ont montré l’importance de la commande climatique dans le contrôle de la sédimentation, de la pédogenèse et de la morphogenèse. Dans le Nord de la France, qui pendant la majeure partie du Quaternaire se situait dans la zone périglaciaire (marge de l’inlandsis), les formations continentales les plus étudiées sont les systèmes de terrasses fluviatiles et les séquences loessiques (loess et paléosols). L’étude de ces formations débouche sur une approche intégrée de la réponse aux variations climatiques et environnementales au cours du dernier Ma. C’est par exemple le cas de la vallée de la Somme qui représente actuellement un modèle reconnu de réponse aux variations climatiques cycliques dans un contexte de surrection tectonique lente pour le dernier Ma (Antoine et al., 2007). À l’échelle du dernier cycle climatique, l’étude de la réponse des environnements aux variations climatiques est fondée sur l’analyse de la séquence loessique régionale (Eemien-Weichselien), qui s’intègre dans la mise en place d’un schéma pédostratigraphique et chronoclimatique au niveau de l’Europe du Nord-ouest (Antoine et al., 2009). Enfin, il faut souligner que les recherches ont bénéficié depuis plus de 20 ans d’une collaboration active avec les spécialistes de l’archéologie de sauvetage ; collaboration qui est à l’origine d’une part importante des nouvelles données régionales. Références GIBBARD, P.L. & HEAD, M.J. 2009. IUGS ratification of the Quaternary System/Period and the Pleistocene

Series/Epoch with a base at 2.58 Ma, Quaternaire, 20/4. ANTOINE, P., LIMONDIN-LOZOUET, N., CHAUSSÉ, C., LAUTRIDOU, J.P., PASTRE, J.F., AUGUSTE,

P., BAHAIN, J.J., FALGUÈRES, C. & GALEHB B. 2007. Pleistocene fluvial terraces from northern France (Seine, Yonne, Somme) : synthesis and new results. Quaternary Science Reviews, 26 : 2701-2723.

ANTOINE, P., ROUSSEAU, MOINE, O., D.D. KUNESCH, S., HATTÉ, C., LANG, A., & ZÖLLER, L. 2009. Evidence of rapid and cyclic eolian deposition during the Last Glacial in European loess series (Loess Events): The high-resolution records from Nussloch (Germany). Quaternary Science Reviews, 28 : 2955–2973.

GROUSSET F. 2002. Les changements abrupts du climat depuis 60 000ans. Quaternaire, 12 : 203-211. NORTHGRIP MEMBERS 2004. High resolution Climate Record of the Northern Hemisphere reaching into the

last Glacial Interglacial Period. Nature, 431 : 147-151.

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EXTENSION INTER-RÉGIONALE D'UN NIVEAU-REPÈRE RICHE EN INOCERAMUS CRIPPSI (BIVALVE) DANS LE CÉNOMANIEN BASAL DU BASSIN ANGLO-PARISIEN Francis AMÉDRO 1, Bertrand MATRION 2, Rodolphe TOUCH 3 & Jean-Marie VERRIER 4 1 26, rue de Nottingham, 62100 Calais et Université de Bourgogne, UMR 5561, CNRS Biogéosciences, 6 bd

Gabriel, 2100 Dijon. E-mail : francis.amedro@free.fr 2 26, avenue Jules Guesde, 10150 Pont Sainte-Marie 3 20, rue Roger Martin du Gard, 10440 La Rivière de Corps 4 5, chemin de Derrière, 10100 Crancey Un horizon d'abondance de l'espèce Inoceramus crippsi Mantell, 1822, associée à l'huître Rastellum carinatum (Lamarck, 1806) et aux ammonites Sharpeiceras laticlavium (Sharpe, 1855) et S. schlueteri Hyatt, 1903, est décrit dans le Cénomanien basal du bassin anglo-parisien, depuis les falaises du SE de l'Angleterre jusqu'aux départements de l'Aube et de la Marne en France. Cet éco-événement est daté par les ammonites de la zone à Mantelliceras mantelli et plus précisément de la sous-zone à Sharpeiceras schlueteri. Il est aisément reconnaissable sur le terrain et dans les sondages ; il définit une ligne de corrélation très fine par rapport aux zones macro- ou micropaléontologiques classiques, beaucoup plus longues. La découverte de ce niveau repère dans l'Aube et la Marne comme dans le Kent, le Sussex, le Boulonnais et le Bec de Caux révèle l’histoire bio-sédimentaire commune dès le Cénomanien inférieur d'une vaste aire allant des falaises de la Manche à la bordure SE du bassin anglo-parisien. D'un autre côté, l'horizon riche en I. crippsi est proche de la limite Albien-Cénomanien. En appréciant sa position géométrique par rapport aux niveaux glauconieux, transgressifs, de la base du Cénomanien, il devient possible de mettre en évidence un diachronisme de ces derniers comme cela a été fait à travers le détroit du Pas-de-Calais lors de la réalisation du Tunnel sous la Manche. Le même raisonnement permet également d'identifier des aires plus ou moins subsidentes au sein du bassin et met, par exemple, en évidence un enregistrement sédimentaire exceptionnellement épais dans le département de la Marne à la base du Cénomanien. INTER-REGIONAL EXTENSION OF A MARKER BED CONTAINING ABUNDANT INOCERAMUS CRIPPSI [BIVALVE] IN THE LOWERMOST CENOMANIAN OF THE ANGLO-PARIS BASIN An horizon of abundance of the inoceramid Inoceramus crippsi Mantell, 1822, together with the oyster Rastellum carinatum (Lamarck, 1806) and the ammonites Sharpeiceras laticlavium (Sharpe, 1855) and S. schlueteri Hyatt, 1903, occurs in the lowermost Cenomanian chalks of the English-Paris basin. Its continuity is demonstrated from the channel coastal sections to the Aube and Marne departments. This marker bed, dated from the Mantelliceras mantelli zone and precisely from the Sharpeiceras schlueteri subzone, is located just above the transgressive Cenomanian beds. It is easily recognisable in boreholes and outcrops and very useful to obtain precise correlations over large distances through the basin.

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LE GIVETIEN DE LA VILLEDE D’ARDIN (DEUX-SEVRES), FORMATION SEDIMENTAIRE ENIGMATIQUE DE LA CHAINE HERCYNIENNE DE L’OUEST DE LA FRANCE Pascal BOUTON 1 & Jean-Pierre CAMUZARD 2 1 Oolite, 102 La Bournaire, 44690 Monnières ; pascal.bouton.geologue@orange.fr 2 jp.camuzard@orange.fr Le Givétien marin de la Villedé d’Ardin occupe une surface réduite (< 10 km²) au sein des terrains hercyniens de la terminaison méridionale du Massif Armoricain. Il est accolé par faille aux dépôts continentaux namuro-stéphaniens du bassin houiller de Faymoreau qui, comme ceux du Givétien, sont exempts de métamorphisme. Puissant d'environ 400 m, le Givétien comprend de bas en haut : 1 – conglomérat oligomictique à galets quartzeux et matrice quartzarénitique (70 m) ; 2 - quartzarénite jaune à entroque (30 m), niveau décalcifié à intercalations de grès micacés à trilobites (Dechenella), brachiopodes et polypiers ; 3 - calcaires argilo-gréseux sombres en bancs décimétriques (40 m), à trilobites, brachiopodes, polypiers (Calceola) et débris végétaux ; 4 - calcaires gréseux sombres massifs, généralement dolomitisés (50 m) ; 5 - calcaire beige construit (200 m), à stromatopores, polypiers et grands brachiopodes (stringocéphales). Le Givétien et le Carbonifère supérieur sont encaissés au sein de l’unité de Roc-Cervelle, série terrigène rapportée sans certitude au Cambrien. Cette unité est affectée par un métamorphisme épizonal associé à une schistosité horizontale très pénétrative. Elle est remaniée dans les conglomérats du Carbonifère supérieur, mais on ne la connaît pas dans ceux du Givétien dont les éléments sont exclusivement quartzeux. En fait, aucune observation stratigraphique ou structurale ne permet d'affirmer que le Givétien repose en discordance stratigraphique sur les terrains épimétamorphiques adjacents. La singularité de la série néritique de la Villedé d’Ardin est renforcée par la présence à ses côtés de l’unité de Puyhardy, à brachiopodes du Cambrien supérieur, dont les dépôts siliciclastiques de plate-forme sont allochtones sur l’unité de Chantonnay. La série de Chantonnay (Cambrien supérieur à Dévonien moyen ou supérieur), qui est affectée par la déformation synmétamorphe, témoigne de milieux de dépôt très différents tant au Cambrien supérieur (série à cachet turbiditique à forte empreinte volcanique) qu’au Dévonien moyen à supérieur (pélites hémipélagiques et volcanisme sous-marin d’arrière-arc). Tout suggère que les unités de Puyhardy et de la Villedé d’Ardin sont les reliques d’un domaine paléogéographique disparu.

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COMPLEMENTS SUR DES TAXA GUIDES DE BRACHIOPODES RHYNCHONELLIDA ET SPIRIFERIDA DU DEVONIEN TERMINAL (STRUNIEN) DU « CALCAIRE D’ETRŒUNGT » (AVESNOIS, N. FRANCE) : SYSTEMATIQUE, BIOSTRATIGRAPHIE Denise BRICE 1, Jean-Pierre NICOLLIN 2 & Bruno MISTIAEN 2 1 Faculté Libre des Sciences et Technologies & Institut Supérieur d’Agriculture, Université catholique de Lille,

41 rue du Port, 59046 Lille Cedex, France ; d.brice@isa-lille.fr 2 Faculté Libre des Sciences et Technologies & Institut Supérieur d’Agriculture, Université catholique de Lille,

FRE 3298 du CNRS, 41 rue du Port, 59046 Lille Cedex, France ; jean-pierre.nicollin@icl-lille.fr; b.mistiaen@isa-lille.fr

Des données systématiques nouvelles sont apportées sur cinq espèces de brachiopodes

présentes dans le « Calcaire d’Etrœungt » en Avesnois, dans la coupe type de la carrière du

Parcq à Etrœungt et dans ses environs. Il s’agit de rhynchonellides : Araratella morestenensis

(DE KONINCK, 1887), Centrorhynchus letiensis (GOSSELET, 1860) et de spiriferides : Prospira

struniana (GOSSELET, 1879), P. pseudostruniana nov. sp., Sphenospira julii (DEHEE, 1929).

Des précisions sont données sur la distribution stratigraphique de ces espèces en Avesnois

dans plusieurs coupes, levées banc par banc. L’accent est mis sur l’intérêt que représentent

ces genres ou espèces pour caractériser le Famennien terminal dans de nombreuses régions du

globe et apporter des contributions dans la révision en cours de la limite Dévonien-

Carbonifère.

Références MISTIAEN, B. 1997. Découverte du genre Amphipora Schulz, 1883, dans le Famennien terminal de la carrière

du Parcq, à Etrœungt et ailleurs en Avesnois (Nord de la France). C.R. Acad. Sci. Paris, 324, Iia : 655-662. NICOLLIN, J.P. & BRICE, D. 2004. Biostratigraphical value of some Strunian (Devonian, uppermost

Famennian) Productidina, Rhynchonellida, Spiriferida, Spiriferinida brachiopods. Geobios, 37 : 437-453. STREEL, M., BRICE, D., DEGARDIN, J.M., DERYCKE, C., DREESEN, R.,GROESSENS, E., HANCE, L.,

LEGRAND-BLAIN, M., LETHIERS, F., LOBOZIAK, S., MAZIANE, N., MILHAU, B., MISTIAEN, B., POTY, E., ROHART, J-C., SARTENAER, P., THOREZ, J., VACHARD, D. & BLIECK, A. 1998. Proposal for a Strunian substage and a subdivision of the Famennian Stage into four substages. Subcommission on Devonian Stratigraphy, Newsletter, 15 : 47-52.

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APPORTS DE GISEMENTS NEOLITIQUES DU NORD-PAS-DE-CALAIS A LA RESTITUTION DU CADRE PALEOECOLOGIQUE, PALEOCLIMATIQUE, ET CHRONO-STRATIGRAPHIQUE Laurent DESCHODT Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, 11 rue des Champs, 59650 Villeneuve d’Ascq ; laurent.deschodt@inrap.fr

Par contraste avec les modifications des variations climatiques de grande ampleur du

Pléistocène supérieur et de la transition avec l'Holocène, les variations intra-holocènes

et leurs corollaires stratigraphiques et paléoécologiques sont beaucoup plus discrets.

Toutefois, ceux-ci existent indéniablement, même s'ils sont parfois plus délicats à

identifier. Nous présenterons plusieurs exemples pris sur des sites néolithiques ou des

séquences de l'Atlantique étudiés dans le nord de la France. Il en sera ainsi de la crise

hydrologique perçue sur le site d'Houplin-Ancoisne « Le Marais de Santes » (vallée de

la Deûle), d’un indicateur entomologique de températures particulièrement clémentes

sur le même site, de la succession des pics d'humidité perçue à travers le cortège de

pollens de plantes hygrophiles à Valenciennes « Le Vignoble » (Vallée de l'Escaut) ...

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L’ENREGISTREMENT DU « MARAIS DE DOURGES » (NORD DE LA FRANCE) : MARQUEUR DE VARIATIONS D’HUMIDITE AU TARDIGLACIAIRE ET GISEMENT PALEONTOLOGIQUE Laurent DESCHODT 1 et Patrick AUGUSTE 2 1Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, 11 rue des Champs, 59650 Villeneuve d’Ascq ;

laurent.deschodt@inrap.fr 2 Laboratoire Géosystèmes (FRE 3298 du CNRS), Université Lille 1, Bâtiment SN5, 59655 Villeneuve d’Ascq

cedex ; Patrick.Auguste@univ-lille1.fr. Une dépression dans le fond de la vallée de la Deûle, au pied du versant crayeux de la Gohelle

(bassin minier de Lens), a permis la mise en place et la conservation de sédiments

tardiglaciaires lacustres et palustres avec des sites paléontologiques et archéologiques

associés. La nature des dépôts est commandée par les variations d’humidité. Un épisode

lacustre est daté du Bølling. Il est caractérisé par le développement d’une biocénose aquatique

(poissons et mollusques). Le Dryas moyen se distingue par un assèchement et un hiatus

stratigraphique. Après une nouvelle période d’hydrologie plus marquée (récurrence de crues

de courte durée), la zone redevient marécageuse à l’Allerød. La fin de l’Allerød se caractérise

par un retour à des conditions sèches et la formation d’un sol humifère. Le refroidissement du

Dryas récent engendre une déstabilisation du versant et le début du comblement de la

dépression par des colluvions limoneuses.

Le marais de Dourges était particulièrement attractif pour la grande faune et les populations

du Paléolithique. Plusieurs dizaines de vestiges osseux et dentaires de grands mammifères ont

été découverts. La spécificité de ce gisement réside en la très faible densité des éléments par

rapport à la surface considérée et l’absence de grande concentration d’ossements comme c’est

souvent le cas dans d’autres contextes. L’analyse de toutes les pièces mises au jour nous a

permis d’attribuer anatomiquement et spécifiquement l’essentiel du matériel. L’Aurochs se

singularise très nettement par une très grande massivité de ses os, indiquant des individus de

très grande taille comparable à celles des animaux couramment rencontrés durant le

Pléistocène. Les associations de grands mammifères identifiées dans les différents niveaux

permettent d’effectuer des comparaisons avec d’autres faunes et de replacer ce gisement au

sein du monde tardiglaciaire de l’Europe du Nord-Ouest.

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APPORTS DE LA GÉOARCHÉOLOGIE À L’ETUDE DE LA BAIE DE WISSANT Rémi LEQUINT & Eric FOUACHE

INRAP - Laboratoire GECKO EA375, Centre de recherche de Géographie comparée des Suds et des Nords, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 200 avenue de la République, 92001 Nanterre Cedex France ; lequintremi@aol.com ; eric.g.fouache@wanadoo.fr Le bassin de Wissant possède une façade littorale composée d’une côte sableuse encadrée par

des falaises rocheuses. Elle est la proie d’une érosion reconnue qui a été à l’origine de

l’effondrement de la digue en 2002 et 2007. Le phénomène d’érosion côtière est bien étudié,

il est un des plus importants en France avec des vitesses de recul qui peuvent atteindre 15 m

par an selon les secteurs. De nombreuses données archéologiques existent sur Wissant.

Depuis le milieu du XIXe siècle, de nombreuses campagnes de fouilles y ont été conduites.

Elles ont notamment été menées avec l’objectif de retrouver les vestiges du port médiéval et

du Portus Itius de César qui pourrait être situé à Wissant. Mais le but recherché n’est jamais

apparu clairement. Les données archéologiques récentes montrent que l’occupation de la baie

est continue depuis le Néolithique. Les populations ont toujours entretenu des relations avec

la mer. L’occupation a tantôt été favorisée, tantôt été rendue difficile par les dynamiques

littorales. Les études géomorphologiques menées à Wissant ont permis de rendre compte de

l’évolution à moyen et court terme du littoral et de la force des agents littoraux en jeu.

Depuis le début de la remontée post-glaciaire, les relations Nature-Société sont déterminantes

dans l’occupation du site. L’étude du site de Wissant s’inscrit donc dans l’appréhension de la

relation entre les phénomènes naturels et les faits humains. Elle passe par la synthèse des

données historiques et archéologiques mises en relation avec une étude géomorphologique

générale de la baie. La méthodologie et les premiers résultats de la thèse seront présentés.

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FRENCH FLANDERS FIELDS VERY HIGH-RESOLUTION SEISMIC José MARGOTTA 1, Alain TRENTESAUX 1, Nicolas TRIBOVILLARD 1 & Wim VERSTEEG 2

1 Laboratoire Géosystèmes FRE CNRS 3298, Université Lille 1, Bât. SN5, 59655 Villeneuve d´Ascq cedex,

France ; ja.margotta-coronado@etudiant.univ-lille1.fr 2 Renard Centre of Marine Geology. Universiteit Gent. Krijgslaan 281, s.8. B-9000 Gent, Belgium. The French Flanders fields (FFF) constitute the French side of the Flemish coastal plain that extends until the Netherlands. With an approximate area of 750 km2 this zone includes a complex Quaternary infill with remarkable changes in the distribution of sedimentary facies. The sedimentary record changed through the Holocene. The main surfaces and the arrangement of the sedimentary bodies have been always discussed, especially due to the fact that stratigraphy and correlations are based on data from punctual drilling and surfaces samples, in this sense we do not have a clear 3D view of the area. Therefore, it seems necessary to improve our knowledge on the stratigraphy of this area. It is important to recognize the sedimentary processes and their controls on the sedimentation, understand the rythmicity, lateral and vertical changes of facies and implications of these deposits during the evolution of the Quaternary record. To determine the overall sedimentary succession, we propose a new insight, data and results starting from very high-resolution reflection seismic. Some studies and examples in the Belgian side (Mathys, 2009), which use this type of seismic has revealed good results to better understand the infilling history of the area. In this manner, this article display preliminary data from 12 very high-resolution seismic lines made in the FFF waterways, which allows observing the image for the first 20 m of the subsoil and the distinguishable features of the Quaternary infilling. The acquisition and analysis of this new seismic data are included within the first steps of our research work. Our investigation program will combine seismic data, core samples, surface samples and radiometric dating data in order to reconstruct the depositional history of this area and elucidate a better approximation for the architecture of the FFF. Reference MATHYS, M., 2009. The Quaternary geological evolution of the Belgian Continental Shelf, southern North Sea. ,

Ph.D. thesis, Ghent University, Belgium: 382 p.

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EVOLUTION LITTORALE DU PAS-DE-CALAIS A L’HOLOCENE : UNE APPROCHE GEOARCHEOLOGIQUE Murielle MEURISSE-FORT 1, D. CENSE 2, L. VERSLYPE 3, A. MASSE 1, J.-M. WILLOT 1, J. MANIEZ 1, G. GOSSELIN 4 & B. VAN VLIET-LANOË 5

1 Centre Départemental d’Archéologie du Conseil Général du Pas-de-Calais, Hôtel du Département, rue Ferdinand Buisson, F-62018 Arras cedex 9 ; meurisse.fort.murielle@cg62.fr

2 Archeopole, Linselles 3 CRAN, Université Catholique de Louvain-la-Neuve 4 FRE 3298 Géosystèmes du CNRS – Université Lille 1 5 Laboratoire Domaines océaniques, Université de Bretagne Occidentale L’approche paléoenvironnementale développée autour du littoral du Nord de la France est basée sur des études diversifiées et adaptées à la richesse des paysages rencontrés ainsi qu’aux sites archéologiques traités. Cette communication vise à présenter les résultats des dernières recherches géoarchéologiques menées entre la baie de Wissant et la vallée de la Canche. Les reconstitutions proposées s’appuient sur des données stratigraphiques (coupes, sondages, carottages), dispersées dans et hors de sites archéologiques. Couplées à plus de 300 datations (14C calibrées, OSL et vestiges archéologiques), ces données ont permis d’établir un cadre chronostratigraphique holocène argumenté et cohérent. Les études les plus récentes se sont également concentrées autour d’analyses sédimentologiques, pédologiques ou paléoécologiques (microfaune, paléobotanique) permettant d’ajuster le cadre géologique initialement acquis. La focalisation des études paléoenvironnementales récentes autour de cette zone littorale fait écho à la qualité et au potentiel d’information disponibles : les faciès sédimentaires sont bien préservés tandis que la multiplication des sites archéologiques permet de compléter finement les données purement géologiques. Cette relation est d’ailleurs double puisque les données issues des fouilles archéologiques sont aujourd’hui intégrées directement dans leur contexte paysager. Références MEURISSE-FORT, M. 2009. Enregistrement haute résolution des massifs dunaires ; Manche, Mer du Nord et

Atlantique - Le rôle des tempêtes. Thèse de Doctorat, Université Lille1, Collection Recherches - Sciences (Sciences de la Terre). EPU-Publibook (éd.), Paris : 310 p.

MEURISSE-FORT, M., PHILIPPE, M., GOSSELIN, G. & VAN VLIET-LANOË, B. 2009. Perspectives d’exploitation croisée des sources géomorphologiques et géoarchéologiques dans le Nord de la France et plus particulièrement dans le Val de Canche. Partie I : nouvelles données environnementales, géomorphologiques et archéologiques. In BECK, C., GUIZARD-DUCHAMP, F. & HEUDE, J. (dir.), Lit mineur, lit majeur, lit voyageur, mémoires et cours d'eau (Actes des 11e rencontres de Liessies). Revue du Nord – Histoire et Archéologie, hors-série, collection Art et archéologie, n° 14 : 29-50.

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LA GÉOARCHÉOLOGIE EN ARCHÉOLOGIE PRÉVENTIVE, APPORTS ET ÉCHANGES AVEC LES AUTRES DISCIPLINES DES GÉOSCIENCES Henri-Georges NATON

Géoarchéon SARL, 30 rue de la Victoire, F-55210 Viéville-sous-les-Côtes, France ; geoarcheon@geoarcheon.fr La géoarchéologie est une discipline assez récente, née du développement des opérations d'archéologie et notamment de l'archéologie préventive depuis une quarantaine d'années en France. Cette discipline définit l'ensemble des actes qui ont pour projet la compréhension des contextes sédimentaires et stratigraphiques des vestiges archéologiques au sens large. Elle s'appuie sur les démarches de plusieurs autres géosciences, dans les domaines de la géologie, de la géographie ou des sciences du sol. Les surfaces concernées par les opérations d'archéologie préventive sont considérables et donnent des fenêtres d'observation inespérées pour les géosciences. Les décapages de grande ampleur nécessaires aux actes d'archéologie pourraient être utiles à la communauté des géosciences, voire même aux géotechniciens des projets concernés. Pour illustrer ces propos, sont proposés plusieurs exemples d'apports et d'échanges entre la géoarchéologie et les autres disciplines des géosciences. L'étude de la vallée de l'Alzette au niveau de Lorentzweiler (Grand-Duché de Luxembourg) illustre comment des carottages géotechniques peuvent devenir une source d'information pour la compréhension de la dynamique morphosédimentaire de la rivière. Le décapage archéologique d'un site de minières daté du Néolithique à Mesnil-Saint-Loup (Aube, France), donne des informations sur la géologie de la craie, la répartition des bancs de silex en son sein et le remplissage d'un paléokarst estimé d'âge tertiaire. Les sondages profonds mis en œuvre lors des opérations d'archéologie préventive sur la Ligne à Grande Vitesse Est-Européenne auraient pu intéresser les géotechniciens. Références NATON, H.-G. 2008. Évolution morphosédimentaire et paléoenvironnementales de la vallée de l’Alzette, étude

préliminaire. Rapport interne du Service géologique de l’Administration des ponts et chaussées du Grand-Duché de Luxembourg : 62 p., 32 fig.

NATON, H.-G., BOULEN, M., DECOCQ, O. & FIGUEIRAL, I. 2003. Etudes paléoenvironnementales sur la fouille TGV-Est n°15, « Liévaux », Dampierre-le-Château (Marne). DFS, SRA, Châlons-en-Champagne : 53 p.

NATON, H.-G., BOULEN, M., DECOCQ, O. & FIGUEIRAL, I. 2011. Etudes paléoenvironnementales de la vallée de l'Aire à Nubécourt « Aux Villées » (55). DFS, SRA, Châlons-en-Champagne : 109 p.

NATON H.-G., CORDIER S., BROU L., DAMBLON F. FRECHEN M., HAUZEUR, A., LE BRUN-RICALENS F. & VALOTTEAU, F. 2009 Fluvial evolution of the Moselle valley in Luxembourg during Late Pleistocene and Holocene : palaeoenvironment and human occupation. Quaternaire, 20 (1) : 81-92.

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PLATINOÏDES ET CHAINE HERCYNIENNE : UNE PROSPECTIVE A PARTIR D'INDICES MINERALISES DECOUVERTS DANS LES VOSGES Maryse OHNENSTETTER 1, Yaser HAFEZNIA 1, Camille VALLET 2, Cyrille DELANGLE 3, Daniel OHNENSTETTER 1, Frédéric DIOT 4, Robert JOUSSEMET 4, Sylvain BOURLANGE 1 & Jean-Paul GREMILLET 3

1 CNRS-CRPG, 15 rue Notre Dame des Pauvres, B.P. 20, 54501 Vandœuvre-les-Nancy Cedex :

mohnen@crpg.cnrs-nancy.fr 2 Université de Lorraine, Faculté des Sciences et Technologie, Boulevard des Aiguillettes, BP 70239, 54506

Vandœuvre-les-Nancy Cedex : valletcamille@gmail.com 3 Centre de Géologie Terrae Genesis, 88120 Saint Amé, France : Cyrille.Delangle@ac-nancy-metz.fr 4 CNRS-LEM (STEVAL), rue du Doyen Roubault, 54500 Vandœuvre-les-Nancy Cedex :

robert.joussemet@ensg.inpl-nancy.fr Les travaux effectués dans les Vosges ces dernières années ont conduit à la découverte de

Minéraux du Groupe du Platine (MGP) dans deux types de gisement fort contrastés. Dans le

premier type, les MGP ont été détectés dans des péridotites à grenat d'origine mantellique et

infra-continentale. Les MGP comportent de la sperrylite et de nombreux minéraux porteurs de

Pd associés à Cu, Pb, As, Te et/ou Sb. Les MGP, qui auraient cristallisé à des températures

inférieures à 500°C, jouxtent souvent des pentlandites cobaltifères.

Dans le second type, des MGP (oxydes de ruthénium et tellurure de palladium) ont été trouvés

dans l'encaissant immédiat d'un filon minéralisé de la mine de Gabe Gottes, dans le district de

Sainte Marie-aux-Mines, connu pour ses minéralisations hydrothermales argentifères. Ces

MGP de basse température, inclus dans un plagioclase sodique, seraient strictement d'origine

hydrothermale. Les études sont en cours pour situer leur formation par rapport aux différents

stades minéralisants, dont ceux à : 1) sulfures; 2) arsenic, lié au dépôt de l'argent natif.

Dans les Vosges, la présence d'indices porteurs d'éléments du groupe du platine (EGP),

quoique non conventionnels, incite à évaluer plus précisément le potentiel en EGP de ce

massif, et au delà, celui de la chaîne hercynienne. On peut retenir, a priori, comme zone à

explorer, les péridotites du manteau, d'origine continentale ou océanique (ophiolites), les

intrusions gabbroïques à ultramafiques, les alluvions et placers en aval de ces ensembles, mais

aussi les sédiments argileux, dont le dépôt a été associé à des émissions volcaniques, et les

gisements hydrothermaux, polymétalliques, auxquels se rattachent les filons argentifères ou

uranifères.

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EVOLUTION DU COURS DES PALEOVALLEES FLUVIATILES NEOGENES AU LARGE DE LA PICARDIE Alain TRENTESAUX 1, Olivier LASSUE 1, Laure SIMPLET 2 & Guillaume GOSSELIN 1 1 Université Lille 1, FRE 3298 Lille 1/CNRS, 59655 Villeneuve d’Ascq cedex, France ; alain.trentesaux@univ-

lille1.fr 2 IFREMER GM/LES, Technopôle Brest-Iroise, BP 70, 29280 Plouzané, France ; laure.simplet@ifremer.fr Les fonds de la Manche orientale sont recouverts par de grands ensembles sédimentaires,

bancs et dunes de sable. Dans les parties plus pauvres en sédiment il est possible d’entrevoir

la surface du substratum méso-cénozoïque. Elle est modelée par les courants actuels, mais les

principaux traits géomorphologiques sont liés à l’histoire récente avec des fluctuations

importantes du niveau marin. La Manche a pu être parcourue par un réseau fluviatile entre

Mer du Nord et Atlantique. Des cartes de ce paléoréseau ont été proposées (par ex. Auffret et

al., 1980) : elles sont basées sur des levés bathymétriques et sismiques. Notre étude concerne

une surface d’environ 120 km2 au large de la Picardie et permet, grâce à des profils sismiques

espacés de 200 m, d’avoir une vue précise de la forme des chenaux anciens.

Il apparaît que, comparés à la situation actuelle, leurs styles géomorphologiques sont

originaux. Au large de la plaine maritime comprise entre Somme et Authie, il est possible de

mettre en évidence un chenal à méandres qui incise sur près de 10 mètres le substratum tout

en conservant la morphologie de barres de méandres. Ceci témoigne peut-être d’une

antécédence conservée lors des chutes du niveau marin. Au contraire, le cours de la Somme

semble relativement constant, conservant la direction structurale majeure héritée de

l’Hercynien. Il est même possible de détecter la présence de terrasses fluviatiles étagées qu’il

conviendrait de dater. Ces terrasses sont caractérisées par la présence de tourbe et de gaz.

Elles semblent organisées selon un schéma proche de celui qui est observé à terre (Antoine,

2000). La question de l’âge absolu de chacune de ces incisions reste ouverte.

Références ANTOINE, P., LAUTRIDOU, J.P. & LAURENT, M. 2000. Long-term fluvial archives in NW France. Response

of the Seine and Somme rivers to tectonic movements, climatic variations and sea-level changes. Geomorphology, 33 : 183-207.

AUFFRET, J.-P., ALDUC, D., LARSONNEUR, C. & SMITH, A.J. 1980. Cartographie du réseau des paléovallées et de l'épaisseur des formations superficielles meubles de la Manche orientale. Ann. Inst. Océano., 56 : 21-35.

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Session SP1

Thèmes actuels de recherche en Géosciences des régions de France

Current research themes of regional geosciences of France

Affiches / Posters

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DEVELOPPEMENT ET INVERSION DU BASSIN JURASSIQUE SUPERIEUR DU BOULONNAIS : APPORT DES AFFLEUREMENTS COTIERS ENTRE AUDRESSELLES ET CAP GRIS-NEZ Olivier AVERBUCH 1, Jean-Pierre VIDIER 2, Amélie LEDUC 1 & Bruno MINGUELY 1 1 Université Lille 1, Laboratoire Geosystèmes FRE 3298, Bâtiment SN5, F-59655 Villeneuve d’Ascq Cedex,

France ; olivier.averbuch@univ-lille1.fr 2 PN 82, Rue du Calvaire, F-62137 Coulogne Le Boulonnais correspond à un site géologique tout à fait remarquable dans le Nord de la

France. On y a, en effet, accès à l’ensemble sédimentaire le plus complet en bordure sud du

Massif du Brabant avec une série sédimentaire mésozoïque beaucoup plus épaisse qu’ailleurs

dans la région. Cet épaississement, de l’ordre de plusieurs centaines de mètres dans le

Boulonnais, est lié à l’existence de dépôts jurassiques d’âge bathonien à tithonien, délimités

par un système de failles normales de direction N110-120 et N020-030. Ce système de failles

délimite au Jurassique un domaine subsident en connexion avec le bassin du Weald-Wessex

du sud de l’Angleterre. Les dépôts jurassiques disparaissent aussi bien vers le nord (Calais)

que vers le sud (Montreuil) ou l’est (Saint-Omer) et ne réapparaissent qu’en sondage, à

l’extrémité sud de la région, se calquant ainsi sur la disposition cartographique en boutonnière

du massif du Boulonnais. Dans les zones de lacune des dépôts jurassiques, on retrouve

directement sur le substratum paléozoïque les séries d’âge crétacé supérieur reposant sur une

surface d’érosion majeure à l’échelle du bassin, d’âge fini-jurassique.

Les études structurales menées ces dernières années à terre et en mer, en Manche orientale,

suggèrent que la géométrie en grand du Boulonnais peut être interprétée comme un large

demi-graben inversé, initialisé lors de la période de rifting majeur du Jurassique supérieur-

Crétacé inférieur (rifting Nord Atlantique et Mer du Nord) puis surélevé et plissé en

antiforme, lors de la phase d’inversion alpine paroxysmale à l’Eocène supérieur – Oligocène.

C’est l’érosion de cette structure d’inversion tectonique positive qui a permis l’exhumation

des séries syn-rift du Jurassique supérieur-Crétacé inférieur. Ce scénario géologique sera

argumenté et illustré ici à partir de l’analyse d’affleurements de Jurassique supérieur en plage

et en falaise, le long d’un transect entre Audresselles et le Cap Gris-Nez.

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PREDICTION SPATIALE DE LA CONCENTRATION EN NITRATES DANS LES EAUX SOUTERRAINES DE BETHUNE (NORD DE LA FRANCE) : RESEAUX DE NEURONES ARTIFICIELS, MODELE NUMERIQUE ET SYSTEME D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE Hanan DARWISHE 1, Barbara LOUCHE 2, Eric MASSON 3, Fadi CHAABAN 1, Jamal EL KHATTABI 1 & Erick CARLIER 1

1 Université Lille 1, Laboratoire Génie-Civil et géoEnvironnement (LGCgE), Polytech'Lille, France ;

hanan.darwishe@hotmail.com 2 Université d’Artois, Faculté Jean Perrin, France. 3 Université Lille 1, Laboratoire TVES EA 4077.

Les modèles numériques dispersifs s’appuient sur des équations mathématiques complexes.

Leur utilisation nécessite l’acquisition de nombreuses données d’entrée. Le couplage des

résultats obtenus grâce à l’utilisation conjointe des réseaux de neurones artificiels (RNA) et

des systèmes d'information géographique (SIG) a permis de créer des cartes de la distribution

spatiale en nitrates à différentes échelles temporelles et de prédire la répartition spatiale de la

pollution en nitrates dans les eaux souterraines. La zone d’étude choisie est située à proximité

de Béthune, dans la région du Nord - Pas-de-Calais, en France. Le nombre de données

disponibles a permis la création d’un modèle numérique hydrodynamique et hydrodispersif

selon le code MT3D. La comparaison des résultats obtenus par ces deux approches permet de

valider les résultats obtenus par les réseaux de neurones artificiels. Les résultats de cette

recherche pourraient être utiles à des fins de gestion de la pollution par les nitrates dans les

eaux souterraines.

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SEEKING THE SOURCE OF THE 1580 DOVER-STRAIT / PAS-DE-CALAIS EARTHQUAKE David GARCIA MORENO 1, Koen VERBEECK 1, Kris VANNESTE 1, Rindert JANSSENS 2, Willem VERSTEEG 2, Hervé JOMARD 3 & Matthias BAEYE 2

1 Royal Observatory of Belgium, Av. Circulaire 3, 1180 Brussels, Belgium ; David.GarciaMoreno@oma.be 2 Renard Center of Marine Geology, Ghent University, Krijgslaan 281, Ghent, Belgium. 3 Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, 31 Av. de la Division Leclerc, Fontenay-aux-Roses,

France.

Northern France, England and Belgium are characterized (apart from the Roer Valley Graben) by moderate and diffuse instrumental seismicity. Nonetheless, destructive earthquakes have occurred in historical times, as the one that occurred in the Dover Strait (Pas de Calais) on November 28th, 1580, and had an estimated magnitude of 6.0. This earthquake was widely felt and caused significant damage in many cities, reaching intensities of VIII (MSK). The epicenter of this event has been located near the offshore extension of the Artois Shear zone, a major Variscan tectonic structure that intersects the Dover Strait, suggesting that this structure, or some of its fault segments, may be presently active, and hence potentially defines a seismogenic source. In April 2010, multibeam bathymetry and seismic reflection data was collected from an area of ~200 km² situated off the French coast of Sangatte with the objective of finding evidence of recent tectonic activity in the epicentral area of the 1580 earthquake. The analysis of this data shows a prominent monoclinal structure that can be traced from southeast to northwest along the seismic grid. The geometry of this structure gradually evolves from a broad monocline in the southeast into what looks like a fault zone with reverse motion in the northwest. On the sea-floor, the crest of the monocline coincides with a NW-SE ridge cross-cutting the whole survey area. This ridge corresponds to an outcropping seismic unit with higher reflectivity than under- and overlying layers, and probably formed by differential erosion. The characteristics and continuity of the monocline suggest that it may be the surface expression of a blind fault at depth. However, we have not been able to verify this hypothesis due to the low penetration of the seismic survey. So far, we could not find any clear evidence of recent deformation recorded in the sea-floor morphology or in Quaternary deposits, but this is severely hampered by the strong erosion and sediment-starved conditions in this area.

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INTERET D’AFFLEUREMENTS TEMPORAIRES POUR LA CONNAISSANCE DE LA GEOLOGIE REGIONALE. CONTACT FORMATION DE BEAULIEU – FORMATION DE FERQUES (BOULONNAIS) Bruno MISTIAEN 1, Denise BRICE 2, Christian LOONES 3 & Anthony DE SOUSA 4 1 Faculté Libre des Sciences et Technologies & Groupe ISA, Université catholique de Lille, FRE 3298 du

CNRS, 41 rue du Port, F-59046 Lille Cedex ; b.mistiaen@isa-lille.fr

2 Faculté Libre des Sciences et Technologies & Groupe ISA, Université catholique de Lille, 41 rue du Port, F-59046 Lille Cedex ; d.brice@isa-lille.fr

3 10 rue Gustave Courbet, F-59120 Loos ; christian_loones@hotmail.com 4 Carrières de Stinkal, 62250 Ferques. Une tranchée temporaire, creusée pour l’aménagement d’installations de concassage de la Société Stinkal (Ferques) a permis d’observer très nettement le sommet du Membre des Pâtures de la Formation de Beaulieu et son passage au Membre de Fiennes de la Formation de la Parisienne (Brice et al., 1979), décrits en détail il y a plus d’un siècle par Rigaux (1908) mais rarement observés par la suite. Plusieurs points sont à souligner : - Le contact entre les argilites du sommet du Mb. des Pâtures et la base du Mb. dolomitique de Fiennes est brutal et particulièrement net ; aucun accident tectonique ne semble s’y localiser alors que de tels accidents sont habituels au contact de formations de compétences différentes ; - A 1,80 m sous cette limite, un banc d’argilite légèrement calcaire a livré une faune abondante bien que mal conservée de coquilles désarticulées de Brachiopodes, dans des niveaux réputés azoïques ; la distribution de certaines espèces peut être précisée ; - Ces observations complètent de façon intéressante celles qui ont été effectuées dans la partie moyenne de la Fm. de Beaulieu (Mistiaen et al., 2002). Dans une période où les affleurements deviennent rares, il convient de souligner l’intérêt de ces observations sporadiques, la nécessité de les répertorier et de les analyser avec le maximum de précisions. Références BRICE, D, COLBEAUX, J.P., MISTIAEN, B. & ROHART, J.C. 1979. Les formations dévoniennes de Ferques

(Bas-Boulonnais – France). Ann. Soc. Géol. Nord, 100 : 307-324, 3 fig., 1 tabl. MISTIAEN, B., BECKER, T., BRICE, D., DEGARDIN, J.M., DERYCKE, C., LOONES, C. & ROHART J.C.

2002. Données nouvelles sur la partie supérieure de la Formation de Beaulieu (Frasnien de Ferques, Boulonnais, France). Ann. Soc. Géol. Nord, 9 (2ème série) (2) : 75-84.

RIGAUX, E. 1908. Le Dévonien de Ferques et ses Brachiopodes. Boulogne sur Mer : 33 p., 1 tabl., 2 pl.

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EARTHQUAKE AND FAULT ACTIVITY IN NORTHERN FRANCE Koen VERBEECK 1, Thomas LECOCQ 1, Kris VANNESTE 1, Dimitri KUSTERS 1, Thierry CAMELBEECK 1, Michel SEBRIER 2, Françoise BERGERAT 2, Hervé JOMARD 3, Stéphane BAIZE 3, Jean-Pierre COLBEAUX 4 & Sara VANDYCKE 5

1 Royal Observatory of Belgium, Seismology, Avenue Circulaire 3, B-1180 Uccle, Belgium ;

Thomas.Lecocq@oma.be 2 UMR 7193, CNRS-UPMC, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France. 3 IRSN – Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire, Paris, France. 4 Université Lille 1 – Sciences et Technologies, Villeneuve d’Ascq, France 5 Géologie Fondamentale et Appliquée, Faculté Polytechnique, Université de Mons, Belgium ;

Sara.VANDYCKE@umons.ac.be On September 2, 1896, an earthquake caused damages in the Scarpe valley. A comprehensive revaluation of the available data allows us to consider that it is located close to the Marqueffle fault. Since 2006 we are investigating the possible relationship between the earthquake activity at the limit of the Artois hills and the plain of Flanders, and faults that have been proved to be active during the Tertiary. We present the results on the different investigations conducted on the Marqueffle fault between Vimy and Fampoux to identify recent activity. They are based on the geology, morphology and geophysical measurements. So far, we have surveyed 12 electrical resistivity profiles, 69 ambient seismic noise and 40 relative gravimetric measurements. We identify contrasts in the physical properties of the subsurface at depths varying from 1 to 60 m. These contrasts are identified along the scarp from the northwest of Vimy to the southeast of Farbus, where the interpretation is less evident. If these contrasts image a fault, supposedly the Marqueffle fault, then this observation could be explained by its segmentation.

Figure 1 : Electrical Resistivity Tomography at the base of the Vimy scarp in the vicinity of Vimy. The colors illustrates the different resistivities present in the subsurface. We also conducted preliminary works to identify the Sangatte fault between Calais and the Cap Blanc-Nez in parallel to our off-shore investigations, which are also presented at this meeting.

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Session SP2

Géosciences des régions des pays environnants de la France

Regional geosciences of neighbouring countries

Conférence invitée et communications orales

Invited lecture and oral communications

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DES RECIFS DANS LE TEMPS ET L’ESPACE Frédéric BOULVAIN Pétrologie sédimentaire, B20, Université de Liège, Sart Tilman, B-4000 Liège (Belgique) ; fboulvain@ulg.ac.be Les récifs ou bioconstructions carbonatées sont un des écosystèmes les plus riches des océans actuels. Dans l’Ancien, ils sont connus depuis plusieurs centaines de millions d’années sous des formes diverses et avec des complexités variables. Le but de cette conférence est de suggérer cette diversité et d’illustrer le fonctionnement de ces écosystèmes récifaux : naissance, développement en fonction des variations des paramètres océaniques/climatiques et mort. Des exemples issus principalement de la nature actuelle et du Paléozoïque seront examinés. L’étude de toute forme de bioconstruction conduira en général à l'identification des communautés d’organismes constructeurs, de son environnement de développement et surtout de son mode de fonctionnement : photosynthèse seule, mélange d'hétérotrophie et de photosynthèse, hétérotrophie seule ou chimiotrophie. Différents types de bioconstructions sont définis : récifs, monticules récifaux, monticules algo-microbiens, monticules micritiques et monticules squelettiques. Au cours des temps géologiques, on distingue plusieurs périodes au cours desquelles des groupes de métazoaires constructeurs différents ont édifié des récifs et des monticules récifaux. Le caractère commun et fondamental des communautés algo-microbiennes qui construisent les stromatolithes est leur autotrophie: leur source d'énergie primaire est le soleil. Leur répartition et leur étendue dépendent de facteurs climatiques, biologiques et mécaniques. Des exemples actuels (Australie) permettent de mieux comprendre la répartition et la genèse des stromatolithes du Givétien belge. Les récifs des eaux tropicales superficielles sont actuellement des récifs résistant aux vagues, érigés principalement par des coraux hermatypiques et des algues corallines. Une barrière récifale comparable aux actuelles (Australie) est observée dans le Givétien franco-belge. Son étude permet une reconstitution détaillée du développement récifal en fonction des variations du niveau marin. Des monticules récifaux hétérotrophes n’ont été décrits que relativement tardivement dans l’océan actuel, en raison de leur profondeur de développement. Les plus connus ont été découverts le long de la marge orientale du "Little Bahama Bank". De tels monticules sont observés dans le Frasnien de la Belgique où ils ont été exploités pour fournir une des plus belles variétés de marbre rouge du monde. Des exemples de communautés organiques basées sur la dégradation du méthane ont été observés dans la nature actuelle, notamment en Mer Noire. Dans le Bassin de Porcupine, au large de l’Irlande, des monticules profonds ont été découverts. Leur fonctionnement purement hétérotrophique ou partiellement chimiotrophique est en débat. Des monticules récifaux hétérotrophes-chimiotrophes fossiles ont été observés à plusieurs reprises. L’exemple abordé ici correspond aux « kess-kess » de l’Emsien-Givétien de l’Anti- Atlas marocain. Cette revue très partielle des bioconstructions montre la diversité de leur constitution, de leur environnement de dépôt et de leur fonctionnement. Un spectre pratiquement continu existe depuis les tapis algo-microbiens photosynthétiques littoraux jusqu’aux monticules chimiotrophes profonds. Des critères sédimentologiques précis doivent être utilisés pour identifier le type de bioconstruction, critères qui nécessitent la mise en oeuvre de la pétrographie, de la paléontologie et de la géochimie isotopique. Dans la plupart des cas, la sédimentologie se base sur des études actuelles pour expliquer leur fonctionnement. Références BOULVAIN, F., 2009. Bioconstructions dans le temps et l'espace : fonctionnement et exemples dévoniens. Bull.

Classe Sci. Acad. Roy. Belgique, 6e série, XX : 31-46. VENNIN, E., ARETZ, M., BOULVAIN, F. & MUNNECKE, 2007. Facies from Palaeozoic reefs and

bioaccumulations. Mém. Mus. Natn. Hist. Nat., Paris, 195 : 341 p.

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SECTORISATION CRISTALLINE ET PARTITION DES ELEMENTS EN TRACES DANS LA FLUORITE DES ARDENNES FRANCO-BELGES ET DANS LA CASSITERITE DU CENTRE DE L’AFRIQUE Jean-Marc BAELE 1, Luc ANDRE 2 et Stijn DEWAELE 2

1 Université de Mons, Faculté Polytechnique, Service de Géologie Fondamentale et Appliquée, Place du Parc 20,

B-7000 Mons, Belgique ; jean-marc.baele@umons.ac.be 2 Musée Royal de l’Afrique Centrale, Département des Sciences de la Terre, Division minéralogie, pétrographie

et géochimie, Leuvensesteenweg 13, B-3080 Tervuren, Belgique ; luc.andre@africamuseum.be ; stijn.dewaele@africamuseum.be

L’incorporation sélective des éléments en traces dans les différents secteurs cristallins des

minéraux est connue de longue date. Le biais que ce phénomène introduit dans l’interprétation

des analyses géochimiques n’est cependant pas pris en compte dans tous les domaines. La

présente contribution illustre l’impact de la sectorisation cristalline sur les indicateurs

géochimiques dans deux types de minéraux. Ces résultats ont été récemment acquis grâce à la

cathodoluminescence (CL), en particulier la spectroscopie et l’imagerie spectrale, à partir de

fluorites provenant des ardennes franco-belges et des cassitérites d’Afrique centrale. Les

indications fournies par la CL ont été confirmées par l’utilisation de la spectrométrie de masse

avec micro-prélèvements par ablation laser (LA-ICP-MS) et par la spectrométrie de longueur

d’onde en microanalyse électronique (WDS). Dans la fluorite, un fractionnement

systématique et important des lanthanides dans les secteurs correspondant au cube et au

dodécaèdre a été mis en évidence. Il remet en question l’utilisation des spectres de terres rares

et autres indicateurs géochimiques dérivés dans les problèmes paragénétiques ou de

provenance. Un fractionnement similaire des éléments en traces souvent utilisés comme

traceurs (Nb, Ti et Fe) a été observé dans la cassitérite. Les processus de cristallisation et la

morphologie cristalline qui en résulte exercent donc un contrôle important dans la distribution

des éléments en traces dans les minéraux. Les analyses géochimiques, qu’elles soient globales

ou locales, risquent donc de fournir des résultats biaisés même si les morphologies cristallines

externes sont identifiables. Il est par conséquent indispensable d’examiner les textures

cristallines en section en utilisant des moyens d’imagerie appropriés à chaque cas (CL,

imagerie X, électrons rétrodiffusés, …).

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RECONSTITUTION DU CLIMAT AU MAROC (DANS LE MOYEN ATLAS ET LE RIF) ENTRE 1800 ET 2007 EN SE BASANT SUR LA DENDROCLIMATOLOGIE Hafida BEN HARDOUZE 1, Patrick HOFFSUMMER 2, Frédéric GUIBAL 3, Hanane REDDAD 1, Ouafae BEN HARDOUZ ¹, Issam ETEBAAI 1 & Brahim DAMNATI 1

1 Faculté des Sciences et Techniques, Département des Science de la Terre, Laboratoire Environnement,

Océanologie et Ressources Naturelles. B.P 416, Tanger, Maroc ; benhardouzeh@yahoo.fr ou h.benhardouze@gmail.com

2 Université de Liège, Centre Européen d’archéométrie, Laboratoire de dendrochronologie, B-4000 Liège, Belgique.

3 Faculté des Sciences et Techniques de Saint-Jérôme, CNRS - Institut Méditerranéen d'Ecologie et de Paléoécologie I.M.E.P., Box 45, F-13397 Marseille Cedex 20, France.

La dendroclimatologie utilise les informations contenues dans les anneaux de croissance pour étudier la variabilité des climats présents et passés (Fritts, 1971). Trois espèces permettent d’appliquer les méthodes relatives de datation de la dendrochronologie à la formation de chaque cerne d'accroissement du tronc et à la relation qui existe entre l’épaisseur des cernes et le climat. Il s’agit du cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica manetti), du Rif et du Moyen Atlas, du pin parasol (Pinus pinea L.) des environs de Tanger, et du sapin du Maroc (Abies marocana) de Talasemtan au Rif. Plus de trois cents carottes ont été sélectionnées. Les prélèvements ont été effectués au cours de quatre années consécutives (2007-2010). Les cernes ont été interdatées et leurs épaisseurs ont été mesurées en utilisant le logiciel Winddendro et la table à mesurer les cernes LINTAB, équipée d'un microscope stéréoscopique. Les séries numériques ont été vérifiées visuellement avec pour objectif la construction de moyennes de sites, le dessin des courbes et la validation des chronologies. Les résultats préliminaires ont montré que la majorité des chronologies totales obtenues couvrent la période entre 1800 et 2007. Plusieurs années caractéristiques d’une tendance négative ont été mises en évidence. Les tendances négatives caractérisant les années 1934, 1945, 1966, 1995, 2000 et la période des années quatre-vingts, pourraient être expliquées par l’influence des conditions climatiques relativement arides ayant dominé au cours de ces périodes. Dans les sites au sud et à l’ouest du Moyen Atlas (Azegza, Sidi M’guid et Col de Zad), les faibles épaisseurs des cernes par rapport aux autres sites seraient liées à l’influence des conditions climatiques locales plus arides. Les études statistiques vont apporter plus d’informations nécessaires pour une meilleure compréhension du climat marocain et particulièrement celui de la région du Moyen Atlas et du Rif. Référence FRITTS, H.C. 1971. Dendroclimatology and dendroecology. Quaternary Research, 1 (4) : 419-449.

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DEFINING THE FLEMISH VALLEY BORDER: A NEW APPROACH Roel DE KONINCK & Johan MATTHIJS

Flemish Institute for Technological Research (VITO), Boeretang 200, B-2400 Mol, Belgium; roel.dekoninck@vito.be; johan.matthijs@vito.be The Flemish Valley is an ancient Quaternary valley system, which cuts deep into the Tertiary strata of Flanders. The main phases of this incision occurred during the Middle and Late Pleistocene, at the beginning of the Saale and Weichsel ice ages, and were triggered by a lowering of the eustatic sea level at that time. The multiple phase infill occurred during the Saalian, Eemian and Weichselian stages and represents complex niveo-fluvial and estuarine deposits. In the past, the border of the Flemish Valley was defined as the 0m contour of the top of the Tertiary substrate (De Moor & Heyse, 1978). However, Weichselian fluvial deposits can be found outside of this rather arbitrary boundary. Consequently, a more accurate delineation of the Flemish Valley was needed. In general, one could state that the boundary of the Flemish Valley coincides with the extents of the Weichselian fluvial sediments. To construct this boundary, an intersection had to be made between the top surface of the Weichselian fluvial deposits and the top surface of the Tertiary substrate. A detailed 3D surface for the base of the Quaternary in Flanders was already available (Matthijs, 2011). The 3D surface for the top of the Weichselian fluvial deposits was reconstructed through the use of the actual topography. This surface had to be extrapolated to a broader region. Finally, the intersection of both 3D surfaces resulted in a new boundary for the Flemish Valley. Comparing this new border with the extent of the Weichselian fluvial sediments on the Quaternary map of Flanders (Bogemans, 2005), one can see that there is a far better match than with the existing outline of the Flemish Valley. References BOGEMANS, F. 2005. Technisch verslag bij de opmaak van de quartairgeologische overzichtskaart van

Vlaanderen. Under the authority of the Flemish Government, Natural Resource Service. DE MOOR, G. & HEYSE, I. 1978. De morfologische evolutie van de Vlaamse Vallei. De Aardrijkskunde, 2 (4):

343-375. MATTHIJS, J. 2011. Opbouw van een geologisch 3D-lagenmodel: Quartair - exclusief de Kempen Groep en de

Merksplas Formatie. Under the authority of the Flemish Government, Natural Resource Service.

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LES TERRASSES MARINES HOLOCENES DE LA BAIE DE DOULAN (COTE EST DE TAIWAN) : EVOLUTION PALEOGEOGRAPHIQUE ET CONDITIONS DE PRESERVATION D’UN GISEMENT NEOLITHIQUE Laurent DESCHODT 1 et I-Lin WU 2 1 Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, 11 rue des Champs, 59650 Villeneuve d’Ascq ;

laurent.deschodt@inrap.fr 2 Musée National de Préhistoire de Taiwan, 1 Museum Rd., Taitung, Taiwan (R.O.C.) et CREDO (UMR 6574),

Centre de Recherche et de Documentation sur l'Océanie, Maison Asie Pacifique, Campus St Charles, 3 Place Victor Hugo, 13003 Marseille ; ilwu25@gmail.com

La côte est de Taiwan est caractérisée par une surrection rapide qui peut atteindre environ

1 cm par an. Une campagne de sondages à la tarière manuelle a été entreprise sur les

gisements archéologiques néolithiques de Chaolai et Shan Yuan en position de terrasses

(environ +50 m par rapport au niveau de la mer). Les terrasses sont constituées d’une

formation sableuse (plage soulevée et, dans le cas de Chaolai, recouvertes de petites dunes)

scellée par une formation limono-argileuse à cailloutis et agrégats de sol remaniés (colluvions

à Shan Yuan, alluvions et cônes de déjection à Chaolai situé au débouché d’une vallée). Le

niveau archéologique se développe à l’interface entre le sable et les sédiments fins.

Les observations permettent de proposer le scénario suivant : après le début de la surrection

de la plage, de petites dunes se forment à Chaolai tandis que se développe un cône de

déjection entre les dunes et le versant. Les hommes occupent au Néolithique ces petits reliefs

sableux. Le cône de déjection a une évolution complexe (incision/remblaiement). Il scelle une

partie du niveau archéologique. Ultérieurement, la surrection conduit à l’incision généralisée

du réseau fluviatile, à une défluviation de part et d’autre de la terrasse de Chaolai et au

démantèlement du complexe terrasse/cône de déjection. Les parties de la formation sableuse

non protégée par les dépôts de versant subissent une forte érosion.

Dans un contexte morpho-stratigraphique complexe, l’approche géoarchéologique est à notre

avis un préalable nécessaire à toute étude archéologique et paléoenvironnementale.

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BIODIVERSITY ANOMALIES RELATED TO GEOLOGICAL SUBSTRATES – A CASE STUDY OF WAXCAP FUNGI GRASSLANDS Michiel DUSAR 1, Roland DREESEN 2 & Luc LENAERTS 3

1 Geological Survey of Belgium, Jennerstreet 13, B-1000 Brussels (Belgium);

michiel.dusar@natuurwetenschappen.be 2 LIKONA, Geolim, Provinciaal natuurcentrum, Bokrijk, B-3600 Genk (Belgium). 3 LIKONA, Mycolim, Provinciaal natuurcentrum, Bokrijk, B-3600 Genk (Belgium). The steep western slope of the Berwinne river in Moelingen (Voeren/Fourons, eastern Belgium) are covered with a banal grassland macrovegetation. However, they contain an extreme abundance of rare waxcap fungi assemblages, that normally belong to a broad spectrum of different biotopes. Waxcap-rich areas alternate with areas devoid of waxcaps, the latter coinciding with well drained colluvial fans and ditch bottoms. The former occur above a wide variety of geological substrates, under a thin loam cover, reflecting both primary (undisturbed) and secondary (disturbed) conditions. The slope was geologically investigated by different methods: hand augering, soil analyses and spectrometry. The geology of the investigated area is very complex, as it is located on the Visé block, displaying faulted and therefore abrupt lithological changes. The bedrock rarely crops out but consists of varying lithologies, from south to north over a length of 1 km: Upper Devonian (Frasnian) dolomite with galena-rich gossans passing via a karstified contact into shale, both covered by a halloysitic paleosoil at the Palaeozoic-Mesozoic contact, to the north replaced by Upper Cretaceous (Maastrichtian) chalks covering silicified Lower Carboniferous (Viséan) limestone breccias, all covered by gravelly Quaternary river terraces of both Meuse (upper slope) and, locally, Berwinne (middle slope) mixed into the colluvial loam. Moreover, abandoned and hidden (18th century mostly) lead mining and chalk quarrying formed many irregularities in the slope morphology (receding walls and ditches, spoil heaps). These activities also resulted in the mixing of the different geological substrates and in abnormal thick local accumulations of loam. Hence the poor or non-existent soil profile. The steep slope is poor in nutrients, never complemented by fertilisers; its vegetation is kept short but not fertilised by grazing cattle. Subtle differences in soil cations and pH values, and variations in the spectral analysis of radioactive elements (U-Th-K) can be linked to changes in the waxcap assemblages, but need multivariate statistics to be confirmed. The working hypothesis explaining the spatial distribution of the waxcap assemblages favours the effect of dryness stress: on the steep slope runoff exceeds infiltration which is compensated by vadose groundwater flow from the plateau deflected to the slope through the heterogenous geological substrates, affecting the soil moisture captured by the waxcaps.

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A NEW BOUGUER ANOMALY MAP OF BELGIUM WITH VARYING REDUCTION DENSITY Michel EVERAERTS & Walter DE VOS Geological Survey of Belgium, Royal Belgian Institute of Natural Sciences; michel.everaerts@sciencesnaturelles.be, Walter.DeVos@naturalsciences.be A first Belgian gravity network with 24 stations was established in 1928 with an internal error from 1 to 3 mGal. In 1947-48 a second gravity survey was performed with 381 stations covering the whole territory, with a precision better than 0.7 mGal. Subsequently the National Geographic Institute and the Royal Observatory of Belgium collaborated to densify the gravity coverage of Belgium. In 1986 a systematic survey of the country started, at the initiative of the Geological Survey of Belgium. This goal was reached in 2002. The density coverage is lower in the south-eastern part of the country (1 station per 2.5 km² to 1 per 5 km²) but reaches 1 station per km² in the rest of the territory. A classical Bouguer anomaly map with a reduction density of 2.67 g/cm³ was then be calculated, where the reduction density represents the mean rock density between sea level and the topographical surface. Bedrock density in the south of the country has a mean density estimated at 2.67. However soft sediments with a density of 2.1 have to be taken into account for the northern part of Belgium, and in the centre of the country there is a zone where soft sediments lie on top of the bedrock. Therefore a new map was produced with a varying reduction density, adapted to every particular area. For this new 2011 Bouguer anomaly map, all the gravity data from Belgium itself, the continental shelf, and from the surrounding countries were integrated, and the calculation was performed using a varying rock density. First a bathymetric map of the top of the bedrock was produced. Where only soft sediments are present above sea level, the reduction density of 2.1 is used; where only bedrock is present above sea level, 2.67 is used; and in the central area, where soft sediment is stacked on top of the bedrock, a gradually increasing value is used. In this way, we produced a Bouguer anomaly map where the effects of topography and of the shallow composition of the underground are reduced to a minimum. The digital version of this map provides an additional tool for geologists to interpret the deeper Belgian subsoil. Some geological interpretations of this new map will be presented.

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REVISED LITHOSTRATIGRAPHIC SUBDIVISION OF THE CRETACEOUS IN THE SUBSURFACE OF FLANDERS David LAGROU 1 & Michiel DUSAR 2

1 VITO, Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek, Boeretang 200, B-2400 Mol, Belgium;

david.lagrou@vito.be 2 Koninklijk Belgisch Instituut voor Natuurwetenschappen, Belgische Geologische Dienst, Jennerstraat 13, B-1000

Brussel, Belgium; michiel.dusar@natuurwetenschappen.be The marine sedimentary rock sequence of the Cretaceous covers about 95% of the subsurface of Flanders, only missing on top of the WNW-ESE-running axis and culminating points of the London-Brabant Massif. The outcrop zone is limited to a narrow band in Limburg to the south of Tongeren and over most of Voeren. The Cretaceous is northwards versus southwards thickening, depending on the position north or south of the London-Brabant Massif and increasingly covered by Cenozoic sequences towards the N. Subsurface mapping is mainly based on correlation of lithological borehole descriptions and geophysical well logs, applying eco- and biostratigraphic controls and reflection seismic data in more tectonised areas. The formal lithostratigraphic scale of Belgium is based on the outcrop zones in the Maastricht and Mons areas. However, little attention was paid to subsurface lithological characterization. As a result of the present 3D detailed mapping campaign a new lithostratigraphic correlation scheme could be established linking the Maastricht and Mons outcrop areas. New units are introduced for the intermediate, concealed Cretacous strata. The Nevele Formation comprising all white chalk deposits on the London-Brabant Massif (Dusar & Lagrou, 2007), with locally a lower slightly grey Wachtebeke Member. In the Vaals Formation an upper Sonnisheide Member and lower Asdonk Member are officialized. In the eastern part of the Campine Basin along the boundary faults of the Roer Valley Graben the more clastic sediments of the new Dorne Formation and the lithified beds with the Kunrade facies are distinguished. Reference DUSAR, M. & LAGROU, D. 2007. Cretaceous flooding of the Brabant Massif and the lithostratigraphic

characteristics of its chalk cover in northern Belgium. Geologica Belgica, 10/1-2 : 27-38.

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A 3D MODEL FOR THE BASE OF THE QUATERNARY IN FLANDERS Johan MATTHIJS

VITO, Flemish Institute for Technological Research, Boeretang 200, B-2400 Mol, Belgium; johan.matthijs@vito.be Since 2006 VITO has been working on a 3D model for the subsurface of Flanders. The Flemish Government will make it available via the free web application “Databank Ondergrond Vlaanderen” (http://dov.vlaanderen.be). The base of the Quaternary constitutes a major surface in this model, as it delimits the distribution of all subcropping Tertiary strata. Quaternary sediments in Flanders mainly have an eolian, fluvial or mass movement origin. They cover a Late Tertiary to Late Pleistocene paleorelief, which sculptures the top of a Tertiary substrate. Flanders’ regional geological database comprises 130.000 lithological descriptions of outcrops and boreholes. These are not evenly distributed and not all of them reach the base of the Quaternary. Consequently there are areas with a lack of data where extrapolations are required in order to create a 3D model. Quaternary deposits are highly variable in lithology and thickness over short distances. Therefore it is likely that major errors will be made. To reduce errors and make sound extrapolations, the ‘geo-logic’ underlying the variability of the Quaternary needs to be unraveled. This ‘geo-logic’ was found in the correlations between the thickness of the Quaternary cover on the one hand and the lithology and permeability of the substrate and the topographical position and slope on the other hand. The correlations are the result of geological processes. Infiltration, runoff, erosion, transport and deposition are influenced by topography and substrate and as a result so is the thickness of the Quaternary. For each of the correlations a map was made, which was transformed into a regularly spaced grid of 100m by 100m cells, each with a certain relative thickness attribute according to the correlation represented. The numerical sum of the relative thickness attributes of these grids results in a map that gives a reasonable indication on the relative thickness range, which can be expected for the Quaternary cover at any point in Flanders. This map guides the computer generated 3D modeling of the Quaternary thickness, thus reducing the extrapolation errors in areas with a lack of data. The base of the Quaternary was reconstructed through the numerical difference of the topographical model and the model for the thickness of the Quaternary deposits.

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ANALYSE MINERALOGIQUE ET BIOLOGIQUE DES MATTES BACTERIENNES

FERRUGINEUSES DANS LES REGIONS DE MALMEDY ET DE MONS (BELGIQUE)

Séverine PAPIER 1, Jean-Marc BAELE 1, David C. GILLAN 2 & Ruddy WATTIEZ 2 1 Université de Mons, Faculté Polytechnique, Service de géologie fondamentale et appliquée, Place du Parc 20,

B-7000 Mons, Belgique ; Severine.papier@umons.ac.be ; Jean-Marc.baele@umons.ac.be 2 Université de Mons, Faculté des Sciences, Service de protéomique et microbiologie, Pentagone, Av. du

Champ de Mars n° 6, B-7000 Mons, Belgique; David.gillan@umons.ac.be ; Ruddy.Wattiez@umons.ac.be Les micro-organismes jouent un rôle important dans le cycle biogéochimique des éléments à la

surface de la Terre. La présente étude s’intéresse aux ferrobactéries qui forment des

communautés microbiennes de couleur ocre aux endroits de résurgence d’eaux douces riches en

fer ferreux. La composition minéralogique et bactérienne des mattes ferrugineuses qui se

développent en milieu naturel (vallée du Trô Maret, Malmédy et vallée de la Helle, Eupen), et

en milieu perturbé par l’homme (carrière d’Hautrage) a été analysée. Des échantillons ont été

collectés de façon bimestrielle en utilisant un dispositif d’échantillonnage développé en

laboratoire. On espère de cette façon mettre en évidence les facteurs qui influencent

l’évolution des mattes et, ainsi, évaluer l’impact des variations saisonnières. Les échantillons

sont alors analysés en utilisant des techniques chimiques (FTIR), minéralogiques (DRX) et

biologiques (biomasse et biodiversité). Les premières analyses montrent des différences

significatives entre les sites d’échantillonnage et des variations en fonction de la profondeur à

l’intérieur d’un même dépôt, notamment en ce qui concerne les micro-organismes présents

(bactéries apparentées aux genres Gallionella et Lepthotrix). La formation des mattes

ferrugineuses et le type de micro-organismes qui les constitue semblent bien liés aux facteurs

environnementaux, comme le montrent les différences de pH et de conductivité du milieu,

entre autres, et les variations associées des communautés bactériennes.

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Session SP2

Géosciences des régions des pays environnants de la France

Regional geosciences of neighbouring countries

Affiches / Posters

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PARTICULARITE DE LA SEDIMENTATION DU DEVONIEN INFERIEUR AU NW DE LA PLATE-FORME SAHARIENNE – ALGERIE Amar ASSES & Fadila ZOUGAR

Université de BOUMERDES, Faculté des Hydrocarbures et de la Chimie, Avenue de l’Indépendance, 35000 Boumerdès, Algérie ; assesamar@yahoo.fr

Nous nous intéressons ici à une région située au nord-ouest du Sahara algérien, représentée par un pincement septentrional du grand bassin de Timimoun entre deux structures positives : la voûte d’Allal à l’est et celle d’Oued Namous à l’ouest. Les grès du Dévonien inférieur connus pour leur potentiel en hydrocarbures sont étudiés afin d’élucider le problème de la source d’apport en matériel clastique. La combinaison des informations des puits voisins montre du point de vue de la stratigraphie une série s’étalant du Précambrien au Quaternaire. La région est encadrée vers le sud par un système de failles de direction NW-SE, à l’ouest par des accidents sub-méridiens hérités du socle, au nord par l’accident sud-atlasique et à l’est par une transition vers la zone haute bordière d’Allal. Les marqueurs paléontologiques manquant, la séparation des deux étages « Gédinnien » et « Siegénien » s’avère délicate. Cependant, l’ensemble est bien limité à sa base par la dalle calcaire à Scyphocrinites et à son sommet par les calcaires à Orthoceras formant la « muraille de Chine ». Entre ces deux repères, l’étude pétrographique montre une partie inférieure argilo-gréseuse et une supérieure gréso-argileuse et carbonatée. L’ensemble peut atteindre une épaisseur importante (850 m) qui atteste du caractère subsident prononcé semblable à celui de la chaîne de l’Ougarta plus au sud-ouest. L’analyse séquentielle révèle un prisme de bas niveau et un intervalle transgressif séparés par une surface de transgression et couronnés par une surface d’inondation maximale. Le matériel déposé, par sa nature fine argilo-gréseuse, puis argilo-silteuse, et enfin plus grossière et propre, retrace une activité deltaïque, tour à tour en progradation et rétrogradation. L’évolution diagénétique est guidée par trois périodes, à savoir : un enfouissement pré-hercynien suivi d’une surrection hercynienne que relaye un ré-enfouissement post-hercynien. Les ciments carbonatés et même siliceux se développent et se dissolvent pour reprécipiter en trois phases où la matière organique devient mature et se pyritise. Les apports sont essentiellement fins en provenance d’une source lointaine du sud. Au cours de la phase ardennaise, à la suite des mouvements verticaux, le « Gédinnien » est érodé et contribue à un apport plus proximal au nord. Ce matériel plus grossier meuble le « Siégénien » comme c’est observé dans plusieurs puits montrant une bonne porosité et une bonne perméabilité. Maturation, migration des hydrocarbures et matériel sont tous propices à une hypothèse de présence d’hydrocarbures objectivant l’avenir prometteur de cette région à travers l’effort d’exploration soutenu actuellement.

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SECTORISATION CRISTALLINE ET PARTITION DES ELEMENTS EN TRACES DANS LA FLUORITE DES ARDENNES FRANCO-BELGES ET DANS LA CASSITERITE DU CENTRE DE L’AFRIQUE Jean-Marc BAELE 1, Luc ANDRE 2 et Stijn DEWAELE 2

1 Université de Mons, Faculté Polytechnique, Service de Géologie Fondamentale et Appliquée, Place du Parc 20,

B-7000 Mons, Belgique ; jean-marc.baele@umons.ac.be 2 Musée Royal de l’Afrique Centrale, Département des Sciences de la Terre, Division minéralogie, pétrographie

et géochimie, Leuvensesteenweg 13, B-3080 Tervuren, Belgique ; luc.andre@africamuseum.be ; stijn.dewaele@africamuseum.be

L’incorporation sélective des éléments en traces dans les différents secteurs cristallins des

minéraux est connue de longue date. Le biais que ce phénomène introduit dans l’interprétation

des analyses géochimiques n’est cependant pas pris en compte dans tous les domaines. La

présente contribution illustre l’impact de la sectorisation cristalline sur les indicateurs

géochimiques dans deux types de minéraux. Ces résultats ont été récemment acquis grâce à la

cathodoluminescence (CL), en particulier la spectroscopie et l’imagerie spectrale, à partir de

fluorites provenant des ardennes franco-belges et des cassitérites d’Afrique centrale. Les

indications fournies par la CL ont été confirmées par l’utilisation de la spectrométrie de masse

avec micro-prélèvements par ablation laser (LA-ICP-MS) et par la spectrométrie de longueur

d’onde en microanalyse électronique (WDS). Dans la fluorite, un fractionnement

systématique et important des lanthanides dans les secteurs correspondant au cube et au

dodécaèdre a été mis en évidence. Il remet en question l’utilisation des spectres de terres rares

et autres indicateurs géochimiques dérivés dans les problèmes paragénétiques ou de

provenance. Un fractionnement similaire des éléments en traces souvent utilisés comme

traceurs (Nb, Ti et Fe) a été observé dans la cassitérite. Les processus de cristallisation et la

morphologie cristalline qui en résulte exercent donc un contrôle important dans la distribution

des éléments en traces dans les minéraux. Les analyses géochimiques, qu’elles soient globales

ou locales, risquent donc de fournir des résultats biaisés même si les morphologies cristallines

externes sont identifiables. Il est par conséquent indispensable d’examiner les textures

cristallines en section en utilisant des moyens d’imagerie appropriés à chaque cas (CL,

imagerie X, électrons rétrodiffusés, …).

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LA NOUVELLE CARTE GÉOLOGIQUE DE WALLONIE ET SES APPLICATIONS Isabelle BELANGER 1, Sabine BLOCKMANS 2, Serge DELABY 3, Bernard DELCAMBRE 4, Virginie DUMOULIN 2, Pierre GHYSEL 1, Michel HENNEBERT 3, Martin LALOUX 4, Jean-Marc MARION 5, Bernard MOTTEQUIN 5 & Jean-Louis PINGOT 4 1 Service Géologique de Belgique, rue Jenner 13, B-1000 Bruxelles, Belgique ;

isabelle.belanger@sciencesnaturelles.be, pierre.ghysel@naturalsciences.be 2 Université Libre de Bruxelles, Sciences de l’Environnement, avenue F. D. Roosevelt 50, B-1050 Bruxelles;

sblockma@ulb.ac.be, vidumoul@ulb.ac.be 3 Université de Mons, Faculté Polytechnique, rue de Houdain 9, B-7000 Mons, Belgique; 4 Université Catholique de Louvain, Earth and Life Institute, place Louis Pasteur 3, B-1348 Louvain-la-Neuve,

Belgique; Bernard.delcambre@uclouvain.be, Martin.LALOUX.ext@spw.wallonie.be, jean-louis.pingot@uclouvain.be

5 Université de Liège, Département de Géologie, allée du 6 Août B18, B-4000 Liège 1, Belgique; jmmarion@ulg.ac.be, bmottequin@ulg.ac.be

La révision de la Carte géologique de Wallonie a débuté en 1990 à l’initiative du

gouvernement wallon et devrait, du moins en ce qui concerne la phase de lever, se terminer en

2017. A l’heure actuelle, cinq équipes de deux géologues appartenant aux universités

francophones de Belgique et au Service Géologique de Belgique participent à ce programme

en collectant de nouvelles données de terrain nécessaires à l’élaboration des cartes

géologiques ainsi qu’à la rédaction de leur notice explicative. Chacune d’entre elles est éditée

à l’échelle du 1:25 000 et couvre habituellement une surface de 160 km2. A l’inverse de la

précédente édition de la Carte géologique de la Belgique, ces nouvelles cartes sont levées sur

base lithostratigraphique afin de répondre aux besoins du plus grand nombre d’utilisateurs et

comportent de multiples données élémentaires telles que l’âge et la nature des roches, la

localisation des carrières et des zones karstiques, etc. L’ensemble des cartes publiées ou

déposées pour relecture est accessible gratuitement via le portail de la Carte géologique de

Wallonie [1]. Ces documents revêtent une importance considérable pour les politiques

d’aménagement du territoire (implantation de lotissements, voiries, etc.). Cependant, en vertu

de la grande part d’interprétation qu’ils comportent, il est indispensable de contrôler autant

que possible les tracés géologiques par des moyens d’expertise appropriés.

[1] http://environnement.wallonie.be/cartosig/cartegeologique/

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DISCOVERY OF GREEN FLINT INCORPORATED IN QUARTZARENITIC SANDSTONE OF EARLY EOCENE AGE IN THE BELGIAN BASIN (FLOBECQ, BELGIUM). Marleen DE CEUKELAIRE 1 & Nick VAN LIEFFERINGE 2

1 Royal Belgian Institute of Natural Sciences, Brussels (Belgium), Jennerstraat 13, B-1000 Brussel ; marleen.deceukelaire@naturalsciences.be

2 Waaienberg 40, B-9500 Geraardsbergen ; Nick.vanliefferinge@archaeological-solutions.be

Greenish grey “field stone”(Pierre volante / glauconiferous quartzarenitic sandstone) occurs as

stratiform lithifications in the Tielt Formation of central West-Flanders and southern East-Flanders.

This stone type was locally used as building material in Romanesque buildings but was quickly

abandoned in favour of local limestones, available in larger and more regular formats; however, their

use continued till recent in vernacular buildings. Recent outcrops are rare, one of which is located

near the village of Flobecq (province Hainaut).

In the particular outcrop “Les Plancettes” in Flobecq, a unique lithofacies was discovered during an

archeological prospection autumn 2008, consisting of layered intercalations of cm scale in the

sandstone, never seen before. They are composed of opal, cryptocrystalline quartz and some clay

minerals in a dense texture producing a smooth cut. The hypothesis is formulated that the ‘secondary’

silicifications result from pedogenetic processes preceding the overall silicification of the sand bed

and therefore are preserved only at some unique localities near the former shoreline of the Tielt

Formation depositional area.

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DETECTION DE PALEOKARSTS SOUS COUVERTURE DANS LE TOURNAISIS PAR ONDES DE SURFACE (MASW) Florie DEPUISET et Olivier KAUFMANN

Université de Mons, Service de Géologie Fondamentale et Appliquée, Place du Parc 20, B-7000 Mons, Belgique ; Florie.Depuiset@umons.ac.be, Olivier.Kaufmann@umons.ac.be La région du Tournaisis est soumise à des effondrements de terrain depuis le début du XXe siècle, sous la forme de crises pluriannuelles impliquant un grand nombre d’évènements sur un même site. Des paléokarsts sous couverture, composés d’une roche provenant de l’altération isovolumique in situ du calcaire encaissant, affectent le socle calcaire de la région et sont à l’origine des effondrements. L’aménagement du territoire nécessite la détection de ces zones à risques, aussi bien pour prévenir les dégâts éventuels aux infrastructures existantes que pour gérer la mise en place sécurisée de nouvelles. Les hétérogénéités spatiales introduites par les paléokarsts dans le milieu géologique imposent l’utilisation des méthodes géophysiques de subsurface, indirectes et non destructives. Le site du Rieu de Warchin à Gaurain-Ramecroix a été le siège de nombreux effondrements ayant détruit une maison, provoqué les pertes successives du ruisseau dans le sous-sol et vidé un bassin de décantation, entre 1984 et 1999. Sur ce site, plusieurs tomographies en résistivité électrique et des tests pénétrométriques ont été réalisés pour délimiter les zones altérées. Dans le cadre de la détection de paléokarsts sous couverture dans le Tournaisis, un profil MASW a été acquis pour évaluer les possibilités de cette méthode. La comparaison des résultats obtenus avec ceux issus des tomographies et des tests pénétrométriques confirme la possibilité d’identification de zones altérées par MASW. Le toit du socle est globalement horizontal, recouvert en moyenne de 4 mètres de couverture plutôt meuble. Des zones de vitesses sismiques faibles sont reconstruites au sein du calcaire, elles correspondent en partie à des zones de résistivité électrique faible et à des résistances à la pointe indiquant un matériau peu résistant, caractéristiques des paléokarsts du Tournaisis.

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FLANDERS’ SUBSURFACE IN 3D Johan MATTHIJS & David LAGROU

VITO, Flemish Institute for Technological Research, Boeretang 200, B-2400 Mol, Belgium ; johan.matthijs@vito.be; david.lagrou@vito.be VITO has been working on a 3D model for the subsurface of Flanders since 2006. The first step in building a geological model is subdividing the subsurface into different lithostratigraphic units by means of 3D surfaces. Depending on the amount and type of data available and on the type of 3D surface to be modeled, different methods are used to generate the surfaces. The geologist has a major influence on the resulting model as he decides which way the 3D surfaces are to be modeled. By introducing geological concepts into the modeling process he makes the difference between a mathematically or statistically correct model and a geologically realistic one. Up to now the major lithostratigraphic units of the Palaeozoic and Mesozoic were modeled. The 3D surfaces of the Palaeozoic strata are based on subcrop and isochron maps, derived from seismic survey data. Thickness models were built for each unit by adding thicknesses, observed in boreholes, to the subcrop maps. The 3D surfaces were constructed by adding the thickness models to the 3D surface for the base of the Mesozoic. The latter represents the subcrop surface for the Palaeozoic strata. It was generated by using borehole and outcrop data and by adding the concept of block faulting in the Campine Basin and Roer Valley Graben area and the concept of a palaeorelief at the top of the Lower Palaeozoic in the Brabant Massif. The lithostratigraphic units within the Cretaceous were modeled in a proportionate way, based on the percentage of the total thickness of the Cretaceous for each lithostratigraphic unit, observed in the boreholes. As Cenozoic strata in Flanders are strongly influenced by topography, a topographic model was generated. The 3D surface for the base of the Quaternary is the result of the numerical difference between the topographic model and a thickness model for the Quaternary. This was generated not only by using the boreholes and outcrops, but also by applying concepts derived from the correlation between the thickness of the Quaternary cover on the one hand and the lithology and permeability of the substrate and the topographical position and slope on the other hand. The base of the Quaternary constitutes a major subcrop surface for the Tertiary strata. The modeling of these strata is still in progress.

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ANALYSE MINERALOGIQUE ET BIOLOGIQUE DES MATTES BACTERIENNES

FERRUGINEUSES DANS LES REGIONS DE MALMEDY ET DE MONS (BELGIQUE)

Séverine PAPIER 1, Jean-Marc BAELE 1, David C. GILLAN 2 & Ruddy WATTIEZ 2 1 Université de Mons, Faculté Polytechnique, Service de géologie fondamentale et appliquée, Place du Parc 20,

B-7000 Mons, Belgique ; Severine.papier@umons.ac.be ; Jean-Marc.baele@umons.ac.be 2 Université de Mons, Faculté des Sciences, Service de protéomique et microbiologie, Pentagone, Av. du

Champ de Mars n° 6, B-7000 Mons, Belgique; David.gillan@umons.ac.be ; Ruddy.Wattiez@umons.ac.be Les micro-organismes jouent un rôle important dans le cycle biogéochimique des éléments à la

surface de la Terre. La présente étude s’intéresse aux ferrobactéries qui forment des

communautés microbiennes de couleur ocre aux endroits de résurgence d’eaux douces riches en

fer ferreux. La composition minéralogique et bactérienne des mattes ferrugineuses qui se

développent en milieu naturel (vallée du Trô Maret, Malmédy et vallée de la Helle, Eupen), et

en milieu perturbé par l’homme (carrière d’Hautrage) a été analysée. Des échantillons ont été

collectés de façon bimestrielle en utilisant un dispositif d’échantillonnage développé en

laboratoire. On espère de cette façon mettre en évidence les facteurs qui influencent

l’évolution des mattes et, ainsi, évaluer l’impact des variations saisonnières. Les échantillons

sont alors analysés en utilisant des techniques chimiques (FTIR), minéralogiques (DRX) et

biologiques (biomasse et biodiversité). Les premières analyses montrent des différences

significatives entre les sites d’échantillonnage et des variations en fonction de la profondeur à

l’intérieur d’un même dépôt, notamment en ce qui concerne les micro-organismes présents

(bactéries apparentées aux genres Gallionella et Lepthotrix). La formation des mattes

ferrugineuses et le type de micro-organismes qui les constitue semblent bien liés aux facteurs

environnementaux, comme le montrent les différences de pH et de conductivité du milieu,

entre autres, et les variations associées des communautés bactériennes.

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LES ENREGISTREMENTS DE RESIDUS CARBONES DE FEUX DANS LES SEDIMENTS LACUSTRES DU LAC IFRAH (MOYEN ATLAS MAROCAIN) AU COURS DE L’HOLOCENE : IMPLICATIONS CLIMATIQUES H. REDDAD 1, I. ETABAAI 1, H. BEN HARDOUZE 1, O. BEN HARDOUZ 1, F. THEVENON 2 & B. DAMNATI 1

1 Faculté des Sciences et Technique de Tanger (FSTT), Université Abdel Malek Essaâdi (UAE) ;

reddad_hanane@yahoo.fr 2 Institut F.-A. Forel, Université de Genève (UNIGE). L’activité des paléofeux en Afrique du Nord et sa relation avec les changements climatiques passés restent encore mal documentées. Une analyse à haute résolution des archives lacustres (matières organiques et inorganiques, éléments majeurs et traces, susceptibilité magnétique, micro-charbon de bois et données polliniques) du lac Ifrah (Moyen Atlas, Maroc) apporte un nouvel éclairage permettant de mieux comprendre l’occurrence des paléofeux au cours de l’Holocène. La comparaison entre les distributions des classes de taille de micro-charbon de bois et des variables environnementales lacustres reconstituées met en évidence la variabilité de l'activité des paléofeux qui est interprétée en termes de changements climatiques (Daniau et al., 2009 ; Thevenon et al., 2004). La forte abondance des micro-charbons de bois associée à des changements dans la composition pollinique témoignent des émissions régionales des feux de forêt et du transport atmosphérique. Ces événements de feux de biomasse sont associés à de longues périodes de sécheresse ; ceci est confirmé par une diminution brutale dans le contenu des éléments majeurs et traces (par exemple, le Titane lié aux apports lithogéniques) et l'augmentation des teneurs en carbonate. En fait, cette reconstitution de l'activité des paléofeux ne suit pas seulement la variabilité climatique qui a eu lieu au cours de l'Holocène à une échelle locale (connue par une phase millénaire d'aridité prononcée), mais aussi elle est synchrone avec les grandes phases d'aridité précédemment mises en évidence par Damnati (2009), Chaddadi et al. (2004), Benkaddour et al. (2005) et Rhoujjati et al. (2010) à une échelle régionale. Références Benkaddour, A., Lamb, H., Leng, M. & Gasse, F. 2005. Stable Isotope records of Holocene environmental

changes from Moroccan lakes: an emerging synthesis. In: PAGES Second Open Science Meeting, China. Abstract.

Chaddadi, R., Taeib, M., Damnati, B., Ortu, E, Guiot, J. & Lamb, H. 2004. Climate changes since the last glacial maximum in Morocco and predicted impact on the Mediterranean ecosystems. In: Leroy S. & Costa P. (Eds). Environnemental catastrophes in Mauritania, the desert and the coast : 39-43.

Damnati, B. 2009. Données lacustres et reconstitution du climat en Afrique Nord hémisphère depuis le dernier maximum glaciaire jusqu’à l’actuel. Africa Geoscience Review, 16 (1) : 49-59.

Daniau, A.L., Sanchez Goni, M.F. & Dupart, J. 2009. Last glacial fire regime variability in western France inferred from microcharcoal preserved in core MD04-2854, Bay of Biscay. Quaternary Research, 71: 885-396.

Rhoujjati, A., Cheddadi, R., Taeib, M., Baali, A. & Ortu, E. 2010. Environmental changes over the past c. 29,000 years in the Middle Atlas (Morocco): A record from Lake Ifrah. Journal of Arid Environments, 74 : 737-745.

Thevenon, F., Bard, E., Williamson, D. & Beaufort, L., 2004. A biomass burning record from the West Equatorial Pacific over the last 360 kyr: methodological, climatic and anthropic implications. Paleogeography, Paleoclimatology, Paleoecology, 213: 83–99.

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Session SP3

Géotechnique, géologie appliquée, hydrogéologie, pédologie, matériaux, pollutions ...

Geotechnics, applied geology, hydrogeology, soil science,

materials, waste, …

Conférence invitée et communications orales

Invited lecture and oral communications

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L'INDISPENSABLE EXPERIENCE REGIONALE EN GEOLOGIE DU GENIE CIVIL Jean-Louis DURVILLE Conseil général de l'environnement et du développement durable, MEDDTL, Tour Pascal B, 92055 La Défense

cedex. jean-louis.durville@developpement-durable.gouv.fr Les problèmes rencontrés par le géologue du génie civil sont de divers types : les ressources en matériaux (granulats, ciment, etc.), la réalisation et la stabilité des déblais et remblais, les risques naturels tels que glissements de terrain, chutes de blocs ou effondrements de cavités souterraines, la stabilité des fondations, le creusement et la stabilité des ouvrages souterrains, les impacts sur le milieu tels que la pollution des sols et des eaux souterraines ou les vibrations, etc. Les formations géologiques concernées par un projet, vis-à-vis de ces différents items, ont des caractéristiques qu'il faut évaluer et des comportements qu'il faut prévoir. Si la connaissance de la nature pétrographique et la réalisation d'essais adaptés permettent d'évaluer les propriétés probables des terrains, seule une connaissance régionale approfondie des formations, appuyée sur des constats de chantier, peut fournir une appréciation opérationnelle, avec une bonne fiabilité, de leur comportement réel. En particulier, la transposition des propriétés de l'éprouvette de laboratoire à l'échelle de l'ouvrage reste une question imparfaitement résolue et l'expérience de travaux en grandeur réelle est irremplaçable. L'apport de la connaissance régionale est essentiel dès les études préliminaires pour identifier les « points durs » auxquels le projet sera confronté (par ex., risque de rencontre de zones altérées ou broyées) et donc pour guider les reconnaissances (sondages, etc.). Le raisonnement géologique reste le meilleur guide d'interpolation et d'extrapolation de données nécessairement ponctuelles, bien supérieur aux statistiques, fussent-elles régionalisées. Quelques exemples sont présentés qui illustrent les synthèses régionales réalisées sur certaines formations avec les propriétés et particularités que l'on peut leur attribuer en géologie de l'ingénieur. L'importance de la connaissance de la géologie régionale dans sa composante « engineering geology » pose la question aujourd'hui de la formation des spécialistes : la mobilité qui se développe dans les bureaux d'études publics ou privés ne favorise pas l'acquisition de cette expérience et la difficulté de transmission du savoir des « anciens » doit être surmontée.

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TENEURS EN ÉLÉMENTS TRACES ET FACTEURS D'ENRICHISSEMENT DANS LES SOLS AGRICOLES EN NORD – PAS-DE-CALAIS Denis BAIZE 1, Francis DOUAY 2, Thibault STERCKEMAN 3, Estelle VILLANNEAU 4, Hocine BOURENNANE 1 & Henri CIESIELSKI 5 1 INRA, Science du Sol, CS 40001, 45075 Orléans cedex 2 ; denis.baize@orleans.inra.fr 2 Groupe ISA, LGCgE, Sols et Environnement, 48 boulevard Vauban, 59046 Lille cedex 3 Nancy Université INRA, Sols et Environnement, 54505 Vandœuvre-lès-Nancy cedex 4 INRA, Infosol, CS 40001, 45075 Orléans cedex 2 5 INRA, Laboratoire d’Analyses des Sols, 273 rue de Cambrai, 62000 Arras Le Nord – Pas-de-Calais est une région densément peuplée avec une agriculture intensive mais aussi un passé dominé par des industries polluantes. Plus qu’ailleurs, se pose la question de la contamination en éléments traces de ses sols. Pour y répondre, une base de données a été construite en rassemblant les résultats d’analyses réalisées sur environ 4000 sites dans le cadre d’études menées sur les sols agricoles. Leur traitement géostatistique a abouti à l’élaboration de cartes des concentrations en Cd, Cu, Cr, Ni, Hg, Pb et Zn des horizons de surface. Elles montrent qu’il existe des « sites critiques » liés à des sources ponctuelles de pollution bien connues, mais aussi que les sols en zones rurales ne sont pas particulièrement contaminés par les métaux. Pour préciser les effets des activités anthropiques sur les concentrations en éléments traces des sols, des facteurs d'enrichissement (FE) ont été calculés pour 18 éléments en traces et 250 sites. Ont été utilisés les concentrations en Al, élément majeur peu sensible aux processus pédologiques, et les données collectées sur un horizon profond, supposé intact de toute contamination et servant de matériau de référence. Une analyse variographique a montré que seuls les FE de 8 métaux sont corrélés spatialement. Les cartographies ainsi obtenues sont cohérentes avec les sources de contamination connues. Le Cd présente un enrichissement marqué (FE de 3 à 30) sur tout le territoire, y compris les zones rurales, tandis que Zn et Pb montrent des FE élevés (de 10 à 30) à proximité immédiate d'usines et de zones urbaines. Pour Bi, Cu et Sn, les enrichissements sont modérés (de 1,5 à 3) sur une moitié du territoire, principalement autour des plus grosses villes et des grands sites industriels. L'indium (In) présente des FE de 3 à 5 en deux situations très locales. Aucun enrichissement en thallium (Tl) n’apparaît. Ces résultats ont été obtenus grâce à des échantillons suffisamment nombreux, bien répartis dans l'espace, pris dans des fosses pédologiques et issus d'horizons bien identifiés ainsi qu’à une méthodologie analytique appropriée fondée sur la détermination des concentrations totales des éléments, dont Al et Fe.

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THE FATE OF HISTORICAL BUILDING STONES OF LOCAL ORIGIN IN REGIONS POOR IN NATURAL STONE: PROVENANCE AND USE OF TERTIARY BUILDING STONES IN FLANDERS Roland DREESEN, Michiel DUSAR & Marleen DE CEUKELAIRE Royal Belgian Institute of Natural Sciences, Geological Survey of Belgium, Brussels; roland.dreesen@naturalsciences.be The subsoil of Flanders is mainly composed of Tertiary sands and clays deposited at the southern bight of the North Sea basin. Within this sequence of unconsolidated sediments, few lithified strata occur which were only accessible and systematically quarried in more elevated areas, whatever strength or durability. Different limestones and sandstones have supplied building stones with marked differences in extent of provenance area, distribution in monuments and usage in time (considering only the permanent stone building period from the Roman till recent times). Sandstones (e.g. the quartzarenitic ‘veldsteen’ or ‘pierre volante’ in central West-Flanders and southern East-Flanders, the ‘bergsteen’ ferruginous sandstone in southwestern Flanders, the Diestian ferruginous sandstone in northeastern Brabant, the Tienen quartzite in southeastern Brabant) were commonly used as building stone until the 15th century in their provenance area but not traded outside. Moreover, these compact, hard to work sandstones were extracted from shallow pits which left no traces in the landscape or in the historical record. Generally, sandstones were replaced by soft porous limestones for gothic monuments which have remained the favourite building material till the early 20th century (e.g. the Ledian stone from East Flanders and Brussels and the Brussels stone from the area east of Brussels, or to a lesser extent the Ypresian nummulitic limestone from East Flanders and Lincent tuffeau from southeastern Brabant). The Ledian stone, a light-coloured sandy limestone of Lutetian age, was extensively quarried and very dominant as a building stone from the 15th to 18th centuries, supplying also building stones to the stone-poor north. Vulnerability to acid rain and decreasing stocks interrupted the production in the 19th century but a modest revival is noticed today. Change in supply did not modify the preference for light-coloured building stones as the Ledian stone was replaced by French limestones and temporarily but on a massive scale by another ‘white’ native limestone, the Gobertange, also of Lutetian age but originating from southeastern Brabant. Traditional use and distribution of building stones continue to follow the same patterns till the ascent of concrete architecture and globalisation of the markets in the second half of the 20th century.

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PROTECTION DE LA SURFACE DES PIERRES NATURELLES EMPLOYEES DANS LE BATI DU NORD DE LA FRANCE ET DU SUD DE LA BELGIQUE : LE PROGRAMME HYBRIPROTECH Stéphanie EYSSAUTIER 1, Gilles FRONTEAU 1, Céline SCHNEIDER 1, Claire MOREAU 1, Maxime GOMMEAUX 1, Benoit KARTHEUSER 2 & Luminita IORDACHE 3 1 Groupe d’Etude sur les Géomatériaux et les Environnements naturels Anthropiques et Archéologiques EA

3795 (GEGENAA) – Université de Reims Champagne-Ardenne, CREA, 2 Esplanade R. Garros, 51100 Reims. France ; stephanie.eyssautier@univ-reims.fr, gilles.fronteau@univ-reims.fr

2 Centre de Ressources Technologiques en Chimie (CERTECH), rue Jules Bordet, Zone industrielle C, 7180 Seneffe, Belgique.

3 Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie (CRITT-MDTS), 3, Boulevard Jean Delautre, ZHT du Moulin Leblanc, 08000 Charleville-Mézières, France.

Le projet HYBRIPROTECH correspond à une volonté de développer un pôle de recherche franco-belge sur les techniques de protection des surfaces sensibles tels que les métaux et les pierres des monuments. Ce programme, de type « INTERREG transfrontalier », dure 4 ans (de 2008 à 2012). Il vise à développer les liens entre les différents centres qui interviennent, mais aussi à aider les entreprises du secteur considéré en leur fournissant une aide technique sur ces produits de nouvelle génération. La zone d’étude est située dans le nord de la France (départements du Nord, des Ardennes, de l’Aisne et de la Marne) et dans le sud de la Wallonie (provinces du Hainaut, de Namur et du Luxembourg). Ce projet regroupe trois partenaires : un laboratoire wallon de recherche et développement en chimie (le CERTECH de Seneffe), un laboratoire d’analyse et d’expertise des matériaux et de leurs procédés de mise en œuvre (le CRITT de Charleville-Mézières) et un laboratoire universitaire de géologie, spécialisé dans l’étude des pierres et de leurs altérations (le GEGENAA de l’URCA). Il s’inscrit dans une démarche de développement durable en se focalisant sur les produits protecteurs, hydrofuges et biocides, formulés par procédé SOL-GEL, produits qui doivent répondre aux impératifs des restaurateurs de la pierre qui cherchent à stabiliser et à conserver la structure existante des bâtiments plutôt qu’à la remplacer. Un inventaire des pierres à bâtir de la zone d’étude et de leur dégradation a été établi afin d’adapter au mieux les revêtements de protection des surfaces aux problèmes d’altération liés à différents processus extérieurs et aux caractéristiques intrinsèques des pierres présentes dans le bâti des régions du projet. Trois mécanismes majeurs (chimique, physique et biologique) sont effectivement responsables de la détérioration des bâtiments. Pour les tests pétrophysiques, la pierre retenue pour le projet correspond aux calcaires du Bajocien (Jurassique moyen), fortement présents dans la région de Charleville-Mézières - Sedan et dans la partie sud de la province du Luxembourg. Ces calcaires sont très poreux (30 à 35 % de porosité) et très capillaires, ils constituent un milieu favorable au développement d’une flore qui y trouve un réservoir d’eau et de sels minéraux. Enfin, pour connaître l’efficacité et la durabilité des produits de protection de la pierre, des tests en laboratoire ou en vieillissement naturel ont été entrepris sur des produits hydrofuges dilués dans le White Spirit ou en phase aqueuse, des produits biocides agissant par photo-catalyse et des produits formulés au sein du programme Hybriprotech. Références EYSSAUTIER-CHUINE, S., FRONTEAU, G., GOMMEAUX, M., SCHNEIDER-THOMACHOT C. &

MICHAUD, G. Sous presse. Estimation de l’efficacité et de la durabilité par vieillissement naturel des produits protecteurs de la pierre : le programme HYBRIPROTECH. Matériaux et Techniques.

MOREAU, C., VERGES-BELMIN, V., LEROUX, L. & FRONTEAU, G. 2009. Etude de la durabilité des traitements hydrofuges : exposition en milieu urbain de pierres calcaires hydrofugées. Pierre Actual - Magazine professionnel sur la pierre, le marbre et le granit, 878 : 54-72.

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SOIL AND WATER POLLUTION DERIVED FROM A SMELTING TAILING (LINARES, SPAIN) Carmen HIDALGO 1, Javier REY 1, Julián MARTÍNEZ 1, M. Jóse DE LA TORRE 1 & José BENAVENTE 2 1 Escuela Politécnica Superior de Linares, Universidad de Jaén, c/ Alfonso X el Sabio 28, 23700 Linares, Spain;

chidalgo@ujaen.es;jrey@ujaen.es; jmartine@ujaen.es; mjtorre@ujaen.es 2 Instituto del Agua, Universidad de Granada, c/ Ramón y Cajal 4, 28071 Granada, Spain; jbenaven@ugr.es Soils and waters from an historical Pb mining area (Linares, Spain) have been analyzed with multielement determination to evaluate the mobility of metals and semimetals in the vicinity of an ancient smelting tailing. Elevated contents of total elements were found in samples from the smelting site (4235, 51280, 22890 and 302 mg/kg for Cu, Zn, Pb and As, respectively), that exceeded the maximum concentrations allowed by the legislation. Leachates from the tailing are characterized by a pH > 8, with electric conductivity ranging from 2 to 15 mS.cm-1 and up to 1.5, 2.1, 9.6, 43 and 4200 mg.l-1 of dissolved Cu, Fe, Pb, As and SO4

2-, respectively. Soil samples obtained downstream the smelter, in a lower area receiving the polluted leaching, also had elevated trace element concentrations (243, 1758 and 9900 mg.kg-1 for Cu, Zn and Pb, respectively), with the maximum total content for As (502 mg.kg-1). Trace element partitioning, by a 5 step-sequential extraction procedure, showed greater mobility and potential bioavailability of As at the smelting site than in downstream soils. In contrast, the distribution of fractions for Cu, Zn and Pb was similar in both sites. The most important fraction for Cu and Zn was the oxide form and the carbonate fraction was the dominant phase for Pb. Despite the high total contents, the exchangeable fractions were very low and this partitioning contributed to prevent the metal mobility in the environment. (Project CGL2009-12396, Spanish Ministry of Science and Innovation, co-financed FEDER) References HIDALGO, M.C., REY, J., BENAVENTE, J. & MARTÍNEZ, J. 2010. Hydrogeochemistry of abandoned Pb

sulphide mines: the mining district of La Carolina (southern Spain). Environmental Earth Sciences, 61: 37-46.

MARTÍNEZ, J., LLAMAS, J., DE MIGUEL, E., REY, J. & HIDALGO, M.C. 2007. Determination of the geochemical background in a metal mining site: example of the mining district of Linares (South Spain). Journal of Geochemical Exploration, 94: 19-29.

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MODELISATION GEOLOGIQUE ET GEOTECHNIQUE 3D A L’ECHELLE DE LA VILLE : EXEMPLE DE PESSAC (GIRONDE) Antoine MARACHE 1, Denys BREYSSE 1 & Christophe PIETTE 2 1 Université de Bordeaux, UMR 5295 I2M - Département GCE, Av.des facultés, 33405 Talence cedex, France ;

antoine.marache@u-bordeaux1.fr, denis.breysse@u-bordeaux1.fr 2 Ville de Pessac, Service Aménagement Urbain, 33604 Pessac cedex, France ; christophe.piette@mairie-

pessac.fr En milieu urbain, de nombreux désordres affectant les infrastructures sont directement ou indirectement liés aux conditions géologiques, géotechniques ou hydrogéologiques rencontrées. C’est par exemple le cas des tassements différentiels et de leurs conséquences sur le bâti ou des problèmes liés aux casses des canalisations enterrées soumises aux variations des niveaux de nappe. Réduire le risque dans ces domaines passe donc par une amélioration de la connaissance et de la représentation géologique du sous-sol et de ses paramètres mécaniques. Sur la commune de Pessac (Gironde, 39 km²), nous avons construit et exploité une base de données de plus de 2000 forages géologiques et géotechniques. Géologiquement, la commune est constituée d’un substratum tertiaire recouvert des terrasses quaternaires de la Garonne, elles-mêmes recouvertes de remblais. L’exploitation de la base de données a pour objectif de construire par des méthodes géostatistiques des modèles 3D d’une part des formations géologiques et, d’autre part, de paramètres géotechniques. Pour le modèle géologique, le krigeage sous contraintes d’inégalités a permis de reconstruire l’ensemble des interfaces en respectant toutes les données de sondages dans des logiques de dépôt–érosion. Pour les modèles de paramètres géotechniques, tel que le module pressiométrique par exemple, l’utilisation des simulations conditionnelles d’indicatrices a permis de développer un outil d’aide à la décision permettant d’optimiser de futures campagnes de sondages. Ces modèles permettent d’identifier les zones de la commune présentant de faibles caractéristiques géotechniques et pouvant donc être potentiellement des zones à risque au regard de futures constructions. Ils pourront à présent être utilisés afin de réduire les désordres potentiels affectant les infrastructures et donc les surcoûts qui en découlent. Référence MARACHE, A., BREYSSE, D., PIETTE, C. & THIERRY, P. 2009. Geological and geotechnical modelling at

the city scale using statistical and geostatistical tools: The Pessac case (France). Engineering Geology, 107 (3-4): 67-76.

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DEVIATION DE LA ROUTE NATIONALE 10 A LISLE ET PEZOU (LOIR-ET-CHER) : PRISE EN COMPTE DU CONTEXTE GEOLOGIQUE DANS LA GESTION DU TRACE NEUF Guglielmina OLIVEROS-TORO 1 & David MATHON 2 1 DREAL Centre, 5 avenue Buffon, BP 6407, 45000 ORLEANS ; Guglielmina.Oliveros-Toro@developpement-

durable.gouv.fr 2 CETE Normandie-Centre, Laboratoire Régional de Blois, 11 rue Laplace, CS 2912, 41029 Blois Cedex ;

david.mathon@developpement-durable.gouv.fr La déviation de la route nationale 10 entre Lisle et Pezou dans le Loir-et-Cher permet d’assurer une continuité en route express entre Vendôme et Chartres. Les travaux ont débuté en 2004 et l’infrastructure a été mise en service en décembre 2008. Dans cette zone, la RN10 est presque parallèle à la vallée du Loir dont l’orientation est dictée par la présence d’un fossé d’effondrement. La déviation contourne les communes de Lisle et de Pezou par le nord-ouest, s’appuyant successivement sur les alluvions sablo-graveleuses de la vallée du Loir, sur les argiles à silex des colluvions de pente et sur les dépôts de l’Eocène situés sur le plateau. Ces formations de surface coiffent un substratum calcaro-crayeux datant du Turonien (Crétacé) connu pour être particulièrement karstifié. L’apparition d’aléas géologiques récurrents et d’importance lors des phases de projet et de réalisation de l’infrastructure routière, a conduit la DREAL Centre à diligenter, auprès du Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées, une étude générale des risques géologiques et hydrogéologiques. Le rapport final est destiné à la direction interdépartementale des routes nord-ouest (DIR NO) pour son centre d’exploitation de Vendôme, gestionnaire de l’infrastructure. L'analyse, par le CETE Normandie Centre, des différents rapports géotechniques et hydrogéologiques concernant la zone d'étude prouve que celle-ci présente un découpage structural assez dense qui commande notamment les écoulements de la nappe d'eau souterraine et le relief de surface. L’infrastructure routière, recoupant pour partie ces discontinuités structurales, rencontre donc plusieurs zones pouvant être propices à des manifestations géotechniques tels que des affaissements, des effondrements karstiques ou des glissements de talus. A la suite d’une analyse par photographie aérienne et d’un relevé de terrain systématique, des zones d’aléas spécifiques ont été identifiées tout au long de l'itinéraire routier et des préconisations particulières de gestion ont été définies. Référence COLLECTIF ASSOCIATION DES AMIS DES SOURCES 1996. Émergences de la nappe du Turonien dans la

vallée du Loir entre Morée et Vendôme. Chronique des Sources et Fontaines, 1996 : 29-36.

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PRISE EN COMPTE DE L’ALEA CAVITES DANS LA DEFINITION DE CAMPAGNES GEOTECHNIQUES Jean-Michel VAILLANT 1 1 FONDASOL, Agence de Lille, 16 Rue des Entrepreneurs, B.P. 33021, 59703 MARCQ-EN-BAROEUL ; jean-

michel.vaillant@fondasol.fr La présente communication concerne la prise en compte de l’aléa relatif à la présence de cavités souterraines dans le cadre de l’exécution de missions géotechniques dans le Nord – Pas-de-Calais. Ces cavités, rencontrées notamment dans les horizons crayeux et d’origine souvent anthropique, posent un réel problème constructif et doivent être considérées comme un aléa majeur dès l’exécution des études géotechniques préalables, à savoir les missions de classes G11 (étude géotechnique préliminaire de site) et G12 (étude géotechnique d’avant-projet) et ce, selon la norme NFP 94-500. L’objectif est donc tout d’abord de définir l’ensemble des éléments à disposition afin de cerner au mieux cet aléa en s’appuyant notamment sur les documents publics tels que les P.E.R. (Plan d’Exposition aux Risques) et P.P.R. (Plan de Prévention des Risques) des communes, les sites web spécialisés (www.bdcavite.net...) ou la littérature ainsi que sur la base de données interne à l’entreprise représentant plus de 35 ans d’investigation locale. Nous détaillons ensuite la définition des campagnes d’investigation géotechnique spécifiques qui sont à adapter au projet de construction, à la géologie locale prévisible et bien évidemment aux types de cavités recherchées, de natures diverses et variées ; celles-là pouvant être notamment de type méthode géophysique contrôlée par des forages mécaniques. Nous abordons enfin les résultats de certaines études géotechniques réalisées par FONDASOL afin d’avoir un aperçu de différents types de vides relevés mais aussi des solutions retenues pour la poursuite des études géotechniques compte tenu que la levée (ou non) de l’aléa relatif aux cavités est nécessaire mais non suffisant à la définition du système de fondations d’un ouvrage. Références NFP 94-500 : Classification des Missions Géotechniques Types, Révision Décembre 2006. www.bdcavite.net : Banque de Données Nationale des Cavités Souterraines Abandonnées en France

Métropolitaine “hors mines”.

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Session SP3

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Affiches / Posters

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ADAPTATION DES DONNEES D’ENTRÉE MAROCAINES AU MODELE DE

QUALITE DE L’EAU SWAT (CAS DU BASSIN VERSANT EL HACHEF)

Ouafae BEN HARDOUZ 1, Olivier DEBAUCHE 2 & Brahim DAMNATI 1

1Faculté des Sciences et Techniques de Tanger, Laboratoire Environnement, Océanologie et Ressources Naturelles, Ancienne Route de l’Aéroport, Km 10, Ziaten, BP 416, Tanger, Maroc ; benhardouz@yahoo.fr

2 Université de Liège - Gembloux Agro-Bio Tech, Unité d’Hydrologie et Hydraulique agricole, Passage des Déportés 2, B-5030 Gembloux, Belgique.

L’érosion hydrique représente la forme de dégradation des sols la plus dangereuse au Maroc, notamment dans les montagnes du Rif et du pré-Rif, à cause de l’agressivité climatique (intensité des précipitations), de la gestion anthropique, et des pentes fortes associées aux matériaux géologiques tendres. Dans l’objectif d’actualiser les méthodes d’identification des processus à l’origine de l’érosion par ruissellement dans les bassins versants du nord-ouest marocain, le modèle semi-distribué SWAT «Soil and Water Assessment Tool» a été choisi pour la modélisation hydrologique au niveau du bassin versant du barrage 9 Avril (El Hachef), situé à 27 km au sud de la ville de Tanger. Les résultats des diverses applications du modèle SWAT dans le monde entier ont prouvé sa capacité à modéliser efficacement le fonctionnement hydrologique et les flux des sédiments dans les bassins versants des zones rurales. Le modèle SWAT nécessite une base de données définissant la topographie, la pédologie et l’occupation du sol, ainsi que des données météorologiques journalières. Notre communication présente une méthodologie pour l’adaptation des données cartographiques disponibles au Maroc aux formats des données demandées par le SWAT et leur influence sur la précision des résultats acquis par la modélisation.

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ANALYSIS OF THE CORRELATIONS BETWEEN FREEZE-THAW AND SALT CRYSTALLIZATION TESTS Víctor CÁRDENES 1, Félix J. MATEOS 2 & Remigio PARADELO 3 1 Área de Petrología, Dpto. Geología, Universidad de Oviedo, Jesús Arias de Velasco, 33005 Oviedo, Spain;

victor@valdeorras.com 2 Gea Asesoría Geológica, Peña Beza 16, 33192 Llanera, Spain. 3 Equipe Matières organiques des sols: dynamique et fonctions, UMR Bioemco (Biogéochimie et Ecologie des Milieux

Continentaux), AgroParisTech, Grignon; Remigio.Paradelo@grignon.inra.fr Two of the most popular weathering tests used in ornamental stones are the EN 12371 Freeze-Thaw test (FT) and the EN 12370 Salt Crystallization test (SC). These tests are used to affect a durability index to the rocks. Both tests are based on the cyclic growth of crystals (ice in the case of FT, and salt for SC) in the porous system of the rock. This growth causes structural stresses on the rock matrix which may affect its integrity. The weathering mechanism is the same in both tests, although the rate of volume increase is higher for the salt crystals. Due to this similarity, both tests give complementary information. The European Norm (EN) advises to evaluate their results together, but does not establish the correlations of the results of both tests for different types of rocks. The knowledge of these relationships would improve our understanding of the response to weathering of building stones once placed in a building. In this work, several ornamental rocks from the Iberian Peninsula were submitted to FT and SC tests, and their results were quantified numerically, in order to compare them. The rocks were characterized both mineralogically and petrographically, and their porous systems were studied by a combination of techniques (scanning electronic microscopy, digital image analysis, and mercury porosimetry), and the rate of propagation of ultrasonic waves was measured before and after the tests. The numerical quantification of the weathering tests was validated by a strong correlation with the rate of ultrasonic waves. After the statistical analysis, significant correlations were found between the results of the FT and the SC tests, and between the parameters describing the porous system and the durability indices of the rocks.

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DRILLING WATER WELLS: SPATIAL AND TEMPORAL EVOLUTION WITH RESPECT TO DIFFERENT AQUIFERS IN NORTHERN BELGIUM Marleen DE CEUKELAIRE 1, Pascal VANCAMPENHOUT 1, Michiel DUSAR 1, LIE Sun Fan 2 & Laurent WOUTERS 3

1 Royal Belgian Institute of Natural Sciences, Geological Survey of Belgium, Brussels; marleen.deceukelaire@natuurwetenschappen.be, michiel.dusar@natuurwetenschappen.be

2 FANINBEL bvba 3 ONDRAF/NIRAS The archives of the Geological Survey of Belgium contain borehole records that are representative for the overall drilling activity at depths greater than 30 m for the 1890-1990 period. This dataset allows statistical analysis of the stratigraphy at final depth and of attributes such as year drilled and purpose of drilling. The vast majority of recorded drillings in this time span consists of water wells. The study targeted those wells > 40 m (to exclude less reliable information on the shallow wells) of which the drilling depth was determined with reference to the major Rupelian Boom Clay or Ypresian Clays aquicludes in northern Belgium. Both are considered as potential host rocks in the Belgian programme dealing with the long term high and medium level radioactive waste management. Time series analysis allowed to identify different trends in the spatial distribution and depth range of wells. A northward migration and persistent depth increase (at 1 m.year-1) was observed for wells with respect to the Boom Clay, whereas no such trends were found for the Ypresian Clays. These discrepancies may be explained by different geological setting and hydrogeological characteristics, but also by the economic expansion in the Campine region of NE Belgium. In the Campine, the north-dipping Boom Clay is the most important layer determining the depth of a water well. In comparison, East and West Flanders (NW Belgium) are underlain at shallow depth by the Courtrai Clay. The Boom Clay separates two productive aquifers, the Neogene and Lower Rupelian to Lutetian sands respectively. Initially water wells concentrated in the phreatic zone close to the outcrop of the Boom Clay in the area between Brussels and Antwerp, to the southwest of the Campine. Currently, freshwater resources are being tapped down to a depth of 400 m from the semi-confined aquifers in the northern Campine, driven by the industrialization of this previously rural region. East and West Flanders are less endowed with water resources, because of a clay-rich subsoil and rapid salinity increase, neutralizing the water resource in the north. The most important aquifer underlying the Courtrai Clay is formed by the fissured top of the Lower Palaeozoic basement of the Brabant Massif, losing its permeability with depth. Today, despite overexploitation, drilling of water wells in NW Belgium is still guided towards the same productive reservoirs as one century ago.

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CARTOGRAPHIE DIGITALE ET ALEA MINIER DU BASSIN CHARBONNIER D’ANDENNE (BELGIQUE) Pierre-Yves DECLERCQ & Eric GOEMAERE Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Service Géologique de Belgique, Rue Jenner 13, B-1000 Bruxelles, Belgique ; pierre-yves.declercq@naturalsciences.be, eric.goemaere@naturalsciences.be Le bassin houiller d’Andenne (Namurien et base du Westphalien) est un petit bassin relayé à l’ouest par le bassin de Basse-Sambre puis de Charleroi, du Centre et du Couchant de Mons et à l’est par les bassins de Huy et de Liège. Le bassin d’Andenne est structuré en deux plis synclinaux faillés d’axes est-ouest, séparés par le pli anticlinal calcaire de Thiarmont. Le synclinal septentrional est large et peu déformé et les couches de charbon (riches en pyrite et en cendres) d’âge namurien y sont peu profondes. L’activité extractive à partir de tranchées et petits puits date au moins du 14ème siècle et nous ne disposons d’aucun plan. Au début du 19ème siècle, dix zones ont été concédées et plus de 270 puits, bures et arènes sont recensés sur le territoire. De longues galeries d’exhaure ont été ouvertes. L’activité a cessé définitivement au milieu du 20ème siècle. La faible profondeur des couches de charbon a facilité leur extraction, engendrant un risque après-mine qu’il y a lieu de contrôler. En effet, l’extension de l’habitat empiète sur l’ancienne zone déhouillée (e.g. quartier du Calvaire ou Peu d’Eau). Le croisement spatial de l’habitat, des couches géologiques et des anciens plans miniers dans un système d’informations géographiques (SIG) permet de cartographier les zones sensibles. Un lourd travail de collecte, digitalisation et géoréférencement des plans miniers disponibles au Service Géologique de Belgique et au Service Publique de Wallonie est nécessaire à l’accomplissement de cette tâche. Les schistes ampélitifères de la base du Namurien ont été exploités au Moyen Age pour la production de l’alun. Des exploitations charbonnières, il ne reste que peu de traces dans le paysage andennais, seuls quelques terrils épars et une cheminée sont les témoins de ce passé minier. C’est pourquoi la conservation et la transposition des documents d’archives cartographiques utilisables dans un SIG sont essentielles pour la cartographie de l’aléa minier. Référence GOEMAERE, E. (Ed.) 2010. Terres, pierres et feu en vallée mosane. L’exploitation des ressources

naturelles minérales de la commune d’Andenne : géologie, industries, cadre historique et patrimoines culturel et biologique. SGB-IRScNB, 544 p.

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EVALUATION D’UN MODE DE GESTION DURABLE DE SOLS AGRICOLES FORTEMENT CONTAMINES PAR LES ELEMENTS TRACES METALLIQUES : APPLICATION AUX ALENTOURS DE L’ANCIENNE FONDERIE DE PLOMB METALEUROP NORD

F. DOUAY 1, A. LEPRÊTRE 2, E. THERSSEN 3, A. DERAM 4, P. SHIRALI 5, F. CAZIER 6, A. RICHARD 7, R. SCHEIFLER 8, C. STATNIK 9, J. MUCHEMBLED 10, J. BLAREL 11 & B. LEFÈVRE 12 1 Equipe Sols et Environnement, LGCgE, EA4515, Groupe ISA, 59046 Lille cedex ; francis.douay@isa-lille.fr ; 2 Equipe Ecologie Numérique et Ecotoxicologie, LGCgE, EA4515, Université Lille 1, 59655 Villeneuve d’Ascq ; 3 UMR CNRS 8522, PC2A, Université Lille 1, 59655 Villeneuve d’Ascq cedex ; 4 Laboratoire des sciences végétales et fongiques, ILIS, EA 4483, Université Lille 2, 59006 Lille ; 5 Unité de Chimie Environnementale et Interaction sur le Vivant, EA4492, ULCO, 59140 Dunkerque ; 6 Centre Commun de Mesure, ULCO, 59140 Dunkerque ; 7 Laboratoire d’Analyses des Sols INRA, 62000 Arras ; 8 LCE, UMR UFC/CNRS 6249 UsC INRA, Université de Franche-Comté, 25030 Besançon Cedex ; 9 GRECAT, Groupe ISA, 59046 Lille cedex ; 10 BioGAP, Groupe ISA, 59046 Lille cedex ; 11 Chambre Régionale d’Agriculture Nord-Pas de Calais, 62051 Saint Laurent Blangy cedex ; 12 Exploitation agricole du Lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines, 62217 Tilloy-lès-Mofflaines La contamination des sols constitue une préoccupation majeure dans l’ancien bassin minier du Nord – Pas-de-Calais où Metaleurop Nord (Noyelles-Godault) a rejeté pendant plus d’un siècle des quantités considérables de poussières dans l’atmosphère. Il en résulte une forte contamination en métaux des sols aux alentours. Ainsi, les concentrations en plomb, cadmium et zinc dans l’horizon labouré des parcelles agricoles sont de 20 à 50 fois supérieures aux teneurs agricoles régionales habituelles. Les productions végétales agricoles obtenues excèdent souvent les valeurs réglementaires en vigueur pour l’alimentation humaine et, dans une moindre part, pour l’alimentation animale. Cette contamination des sols, qui représente un danger environnemental et sanitaire, nécessite la mise en place d’un plan de gestion durable. Ceci est particulièrement complexe compte tenu de l’étendue de la contamination des sols et des enjeux socio-économiques. Dans ce contexte, le programme pluridisciplinaire PHYTENER a pour objectif d’étudier in situ l’intérêt de la phytostabilisation à des fins énergétiques. Ce mode de phytomanagement vise à réduire la mobilité et la biodisponibilité des métaux dans la rhizosphère. Les végétaux, sélectionnés pour leur faible capacité à accumuler les polluants dans les parties récoltées, alimenteront une chaudière polycombustible. Deux filières ont été retenues : (1) arborée, avec la mise en place en place en 1999 d’une parcelle expérimentale sur laquelle ont été plantés 1 800 arbres : robinier pseudoacacia, aulne, chêne et érable, (2) herbacée, avec trois parcelles plantées en 2007 avec du Miscanthus. En 2010, le dispositif expérimental a été complété avec trois nouvelles parcelles présentant un degré de contamination des sols. Il a pour objectif d’évaluer différentes variétés de Miscanthus et pratiques culturales. Depuis 2010, le programme PHYTENER bénéficie d’un soutien financier de l’ADEME et s’inscrit dans le réseau national SAFIR (Sites Ateliers Français pour l’Innovation et la Recherche pour la gestion des sols). Sont étudiés : - les impacts de ce mode de gestion sur les sols, le comportement des métaux, l’écologie et les paysages. Le changement d’usage des sols mis en place est en effet connu pour induire des changements physiques, chimiques et biologiques des sols ; - les aspects économiques (optimisation des itinéraires techniques agricoles sur Miscanthus, développement de productions non alimentaires, optimisation d’une chaudière pilote polycombustible, bilan économique des filières étudiées) ; - les avancées sociales et sanitaires (exposition des populations, perception par la population locale du mode de gestion proposé, aménagement du territoire et restructuration des exploitations agricoles concernées).

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PIERRES DE TAILLE DES ENVIRONS DE REIMS ET DE CHARLEVILLE-MEZIERE : L’EMPLOI DE PIERRES DITES ANALOGUES ISSUES D’AUTRES REGIONS COMPENSE-T-IL EFFICACEMENT LA DISPARITION DES CARRIERES LOCALES ? Gilles FRONTEAU, Stéphanie EYSSAUTIER, Aurélie TURMEL, Céline SCHNEIDER & Vincent BARBIN GEGENA2, EA3795, Université de Reims Champagne-Ardenne, CREA, 2 Esplanade Roland Garros, 51100 Reims ; gilles.fronteau@univ-reims.fr La fermeture de la carrière de pierre de taille de Courville en 2005, dernier site d’extraction de pierre à bâtir naturelle du département de la Marne, est l’étape finale d’un long processus commencé au moins depuis la Première Guerre mondiale. Entre Reims et Fismes, 25 kilomètres à l’ouest de Courville, les inventaires anciens et les cartes géologiques témoignent du très grand nombre de sites carriers au sein des formations du Lutétien. Il s’agit soit de carrières à ciel ouvert dans les calcaires à Ditrupa ou dans les calcaires à cérithes du Lutétien supérieur, soit de carrières souterraines exploitant la pierre fine, si typique de la ville de Reims. Le même constat s’observe pour les calcaires roux du Bajocien, anciennement exploités depuis la limite de la Thiérache jusqu’à Sedan, dont le centre du bassin carrier, situé à Dom-le-Mesnil, a délivré ses dernières pierres dans les années 1970. Pour la restauration ou la construction en pierre « analogue », ce sont désormais les pierres de Saint-Maximin, Noyant ou Saint-Pierre-Aigle qui sont utilisées en remplacement des calcaires lutétiens marnais. Dans le département des Ardennes, c’est la Pierre de Jaumont qui a remplacé les calcaires bajociens locaux. D’une façon générale, ces substitutions pourraient apparaître judicieuses et donc ne poser aucun problème : les pierres sont du même étage géologique et ont des couleurs proches (beige clair à gris ou blanc pour les calcaires lutétiens, roux pour les calcaires bajociens). Cependant un examen plus précis des pierres locales, de leur aspect, de leur vieillissement en œuvre, de leurs caractéristiques physiques ou pétrographiques, montre que ces analogues ne sont pas si satisfaisants qu'ils le paraissent. En effet, les calcaires lutétiens des environs de Reims sont des pierres beiges prenant une patine un peu plus rousse (que l’on dira « champagne ») et ont des porosités de l’ordre de 15-20%, essentiellement composées de micropores. A l’inverse, les pierres du Lutétien moyen du centre du Bassin de Paris ont des patines plus grises et des porosités de l’ordre de 25-45%, largement composées de macropores. Quant aux calcaires bajociens des environs de Charleville-Mézières, ils sont essentiellement composés de débris d’échinodermes avec une macroporosité intergranulaire très connectée, alors que la pierre de Jaumont est une roche oolithique à macroporosité intragranulaire et très peu connectée. Pour les deux secteurs géographiques cités ici en exemple, nous montrons donc qu’il existe des différences entre les pierres analogues utilisées en substitution et les pierres locales d’origine. Mais, si ces choix sont actuellement les mieux adaptés, c’est surtout qu’ils paraissent les moins mauvais et qu’à cause de la disparition des sites d’extractions locaux, il n’est actuellement plus possible de faire autrement. Référence FRONTEAU, G., MOREAU, C., THOMACHOT-SCHNEIDER, C. & BARBIN, V. 2010. Variability of some

Lutetian building stones from the Paris Basin, from characterisation to conservation. Engineering Geology, 115: 158-166.

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CARACTERISATION HYDROGEOPHYSIQUE DE L’AQUIFERE DE LA CRAIE DE BEAUVAIS (OISE) Elodie VILOIN, Julia LECHEVRETEL, Pascale LUTZ & Lahcen ZOUHRI

HydrISE, Institut Polytechnique LaSalle Beauvais, 19 rue Pierre Waguet, BP 30313, F-60026 Beauvais Cedex, France ; viloin.elodie@gmail.com Cette étude a été réalisée en périphérie de Beauvais, au sein de l’Institut Polytechnique LaSalle (Oise, France). Elle porte sur l’aquifère de la craie alimentant en eau la région et a pour objectif de caractériser le sous-sol ainsi que la géométrie de la nappe en se basant sur les méthodes géophysiques : électrique et sismique. Une série de tomographies électriques de 315 m (protocoles gradient et pôle-dipôle) a été réalisée afin d’obtenir, après traitement (inversion des données de résistivité apparente), des sections 2D de la résistivité en fonction de la profondeur et de la distance le long des profils. Ces dernières ont été complétées par des profils de sismique réfraction à la masse afin de générer, après traitement (pointés et inversion des temps d’arrivées), des sections 2D de la vitesse des ondes sismiques. Ces modèles géophysiques ont ensuite été interprétés en intégrant les informations hydrogéologiques disponibles sur le site d’étude : données cartographiques, informations issues des forages et mesures du niveau piézométrique. Ils ont ainsi permis d’obtenir des informations complémentaires concernant la lithologie, la fracturation et l’altération de la craie, la saturation en eau et la géométrie de la nappe. Il ressort ainsi que la lithologie est composée d’une couche d’argile-limons de quelques mètres, puis d’une épaisse couche de craie présentant plusieurs faciès (argileux, peu poreux, altéré très poreux) et plus ou moins saturée en eau. Le toit de la nappe, surmonté d’une zone vadose, est à une profondeur moyenne de 42 m. Les résultats permettent aussi de mettre en évidence des zones fracturées influençant l’écoulement souterrain de la nappe. Les déductions hydrogéologiques montrent le caractère libre de la nappe de la craie. Enfin, deux modèles SIG ont été réalisés : - un modèle 3D géophysique qui permet de visualiser l’ensemble des sections de résistivité ; - un modèle 3D du toit de la nappe de l’aquifère de Beauvais. En conclusion, cette étude a permis d’améliorer les connaissances sur la géométrie de la nappe de l’aquifère de la craie et contribue ainsi à augmenter les informations nécessaires pour l’estimation des ressources en eau du secteur de Beauvais.

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Session SP4a

Patrimoines géologique et géographique

Geological and geographical heritage

Conférence invitée et communications orales

Invited lecture and oral communications

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PATRIMOINE GEOLOGIQUE : DE L’INVENTAIRE AU GEOTOURISME EN FRANCE Patrick DE WEVER, Annie CORNEE & Grégoire EGOROFF Muséum national d’histoire naturelle, Géologie, 43 rue Buffon, 75005 Paris ; pdewever@mnhn.fr, cornee@mnhn.fr, geopatrimoine@mnhn.fr La notion de patrimoine géologique, préoccupation de notre communauté en forte émergence, reste bien en deçà de ce qui existe pour les sciences du vivant. Il y a une fracture entre géosciences et citoyens. Le patrimoine recouvre des champs très variés : inventaire, protection, valorisation, diffusion, éducation, géotourisme, ... L’intérêt pour le patrimoine doit associer le terrain et les collections (universitaires ou muséales), associer l’objet in situ et les objets ex situ, raison pour laquelle dans chaque volume de la collection PATRIMOINE GEOLOGIQUE qui a été lancée en France en 2008, il est fait état des collections universitaires ou muséales de chacun des stratotypes français. De la même façon, pour chaque site figurant dans l’inventaire géologique en cours pour la France, il est prévu de mentionner les collections afférentes. Pour le terrain comme pour les collections, l’approche raisonnée commence par des inventaires qui permettent une sélection, à la fois des objets et d’éventuels procédés de conservation. Ensuite peuvent être envisagées la protection raisonnée et la valorisation (scientifique, pédagogique ou géotouristique). L’inventaire national du patrimoine géologique va permettre d’établir des catégories de sites, de déterminer leur importance, de locale à internationale. Les données sur les sites de l’inventaire seront mises à disposition et iront alimenter plusieurs bases de données : 1- au niveau national : Système d’Information sur la Nature et Paysages (SINP) du Ministère de l’environnement (qui comporte aussi les ZNIEFF, etc.) ; base « lithothèque nationale » du Ministère de l’Education nationale, destinée aux lycées et collèges ; 2- au niveau international : ces géosites seront versés dans une base de données internationale, à la fois au niveau européen (ProGEO) et international (via l’IUGS/UNESCO, « taskforce Geoheritage » mise en place par l’IUGS). L’inventaire réalisé et les sites peuvent ensuite être valorisés pour la pédagogie, la culture et le tourisme. On peut signaler une expérience européenne avec les géoroutes (la Via GeoAlpina et la Route géologique transpyrénéenne). La Via GeoAlpina (IUGS/UNESCO) regroupe divers organismes des plusieurs pays de l’arc alpin. Elle se développe le long de sentiers de randonnée. La Route géologique transpyrénéenne traverse les Pyrénées. Leur but est de valoriser et de diffuser les connaissances des Sciences de la Terre sur des sujets variés : géologie, géomorphologie, hydrologie, risques naturels ou exploitation de la pierre.

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LA PROTECTION DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE EN FRANCE : BILAN ET PERSPECTIVES Jacques AVOINE Université de Caen et Réserves Naturelles de France, Département des Sciences de la Terre, Esplanade de la Paix, 14032 Caen cedex, France ; jacques.avoine@unicaen.fr Depuis plus d’un siècle, la France s’est dotée de nombreux outils législatifs et réglementaires susceptibles de protéger ses richesses géologiques. En étendant la notion de patrimoine naturel à la géologie, une étape décisive semble avoir été franchie, mais il n’existe encore qu’une trentaine de réserves naturelles créées sur le fondement du patrimoine géologique. L’initiative de collectivités ou d’associations a permis d’accroître le nombre de sites géologiques bénéficiant d’une protection juridique et/ou physique, nombre qui reste toutefois encore faible au regard de la situation européenne. En donnant une place aux géologues dans les conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel et en lançant l’inventaire national du patrimoine géologique en 2007, la France a manifesté sa volonté de rattraper son retard. Dans les faits, l’inventaire est mené au niveau des régions en ordre dispersé et en adaptant parfois la méthodologie préconisée. En outre, la récente mise en œuvre à marche forcée d’une stratégie nationale de création d’aires protégées incluant le patrimoine géologique vient quelque peu brouiller cette démarche. S’il est encore trop tôt pour faire le bilan de ces initiatives, il faut espérer qu’un réseau cohérent de sites géologiques protégés verra bientôt le jour à l’échelle nationale, perspective qui dépendra des moyens mobilisés et donc des volontés politiques. Dans l’attente de cette concrétisation qui permettrait à la France de faire bonne figure sur la scène européenne, un travail important est réalisé dans de nombreuses régions. En Basse-Normandie par exemple, la protection du patrimoine géologique peut s’appuyer sur un solide inventaire régional, une stratégie partagée de création de sites protégés, une bonne prise en compte du patrimoine géologique dans les décisions des instances consultatives, des services de l’Etat et des collectivités ainsi que des actions associatives concertées. Références AVOINE, J. & JONIN, M. 2010. Réserves naturelles et patrimoine géologique. Géologie de la France, 1 : 11-

17. DE WEVER, P. & CORNEE, A. 2010. Un inventaire du patrimoine géologique pour la France. Géologie de la

France, 1 : 5-10. JONIN, M. 2007. Mémoire de la Terre, patrimoine géologique français. Delachaux et Niestlé, 192 p.

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SUCCESSFUL INTRA-URBAN NETWORKING FOR THE VALORIZATION OF GEOLOGICAL AND INDUSTRIAL HERITAGE IN BOCHUM, GERMANY, TRIGGERED BY THE GEOPARK RUHRGEBIET Manfred R. BRIX 1, Gabriele WOLF 2 & Engelbert WÜHRL 3 1 Ruhr-Universität Bochum, Institut für Geologie, Mineralogie und Geophysik, D-44780 Bochum;

manfred.r.brix@rub.de. 2 Stadt Bochum, Umwelt- und Grünflächenamt, D-44777 Bochum; gabriele.wolf@bochum.de. 3 Stemmansfeld 10, D-44797 Bochum; engelbert.wuehrl@freenet.de. Bochum is one of the major cities within the heavily industrialized zone next to the lower part of the river Ruhr in northwestern Germany. Many sites reflect the different phases of the technical, cultural, and social evolution in the region. Industrialization started from raw materials found on the spot; e.g. coal, iron ore, and claystone. A natural framework, favouring the installation of transport links to customers, marine ports, or other industrial centers on rivers, canals, rails and roads supported the subsequent development. An initiative of regional institutions started in 2003 to set up the GeoPark Ruhrgebiet, which is the first GeoPark in a metropolitan area. The main aim is to preserve actively geoscientific and mining heritage and to make it more appreciated by the more than 5 million inhabitants. Coordination of multifold activities by many individuals and groups is an important service the GeoPark provides in order to make them more visible to the public. Bochum hosts several parties involved in geosciences, environmental aspects, and local heritage conservation: the municipality, the Ruhr-University, the Georg Agricola University of applied sciences, the German Mining Museum, a local geoscientific society, associations for the preservation of the mining tradition, as well as individuals. Shortly after the creation of the GeoPark, joint initiatives started to clean and rearrange three important and instructive geological outcrops. Regular guided tours attract an increasing number of participants, not only from Bochum; they are supported by reports on the GeoPark in the new media and the GeoPark News. Specific events for children include fossil “hunting”, rallies based on questionnaires, and environmental education. Local geological walking trails were subsequently connected by the GeoRoute Ruhr, a long distance trail marked by the GeoPark. A recent cooperation offers a holiday program especially for children of unemployed persons. Inclusion of handicapped persons will be addressed in the near future.

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LE PROJET « HINT » (HERITAGE INTERPRETATION THROUGH NEW TECHNOLOGIES), UNE COOPERATION INTERNATIONALE AU SERVICE DE LA VALORISATION DES GEOPATRIMOINES Nathalie CAYLA 1 & Anne GUYOMARD 2 1 Laboratoire EDYTEM UMR CNRS-Université de Savoie, Pôle Montagne, Technolac, F-73376 Le Bourget-du-

Lac Cedex ; nathalie.cayla@univ-savoie.fr 2 Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais, 2 Avenue des Allobroges, Square Voltaire, 74200

Thonon-les-Bains ; a.guyomard@siac-chablais.fr Associer le tourisme à la mise en valeur des géopatrimoines est un des objectifs majeurs du réseau des Géoparcs européens. Dans cette perspective, plusieurs territoires européens se sont appuyés sur des programmes LEADER qui ont permis depuis une dizaine d’années de promouvoir de nouvelles formes de géovalorisation ou de géointerprétation. Le projet HINT (Heritage Interpretation Through New Technologies) regroupe quatre partenaires, déjà labellisés European Geoparks ou en demande. Chacun d’entre eux est investi dans la mise en place d’un projet pilote associant nouvelles technologies et géotourisme. Parallèlement à ces quatre expérimentations qui pour la plupart associent la découverte de terrain à l’usage des technologies numériques nomades, le réseau se veut un observatoire des bonnes pratiques à l’échelle européenne afin de faire connaître les outils ou expériences les plus aboutis dans le but de contribuer à leur diffusion. L’implication du laboratoire EDYTEM dans ce projet repose sur l’expertise développée au sein des équipes dans différents domaines appliquant des techniques numériques aux domaines des géopatrimoines (Imagerie 3D pour la reconstitution, l’étude, la protection ou la mise en valeur, Webmapping via les Api Google Earth ou géoportail, visites virtuelles…). Outre ces aspects de diffusion des pratiques, notre travail interroge également la place de l’innovation au sein des territoires labellisés European Geoparks. Le géotourisme est une niche touristique en plein développement, mais il est encore difficile d’identifier si elle s’appuie sur de nouveaux patrimoines comme ressources territoriales à valoriser via des processus que l’on pourrait qualifier de classiques, ou bien si les réseaux d’acteurs propres à ce domaine innovent sur les territoires. Cette innovation est suggérée par les expériences de sciences participatives en développement dans le Parc Naturel Régional du massif des Bauges ou le projet « du virtuel au réel » de chasse au trésor géologique en cours de création dans le territoire du Syndicat d’Aménagement du Chablais. Références CAYLA, N. 2011. New technologies and valorization of the geoheritage: A project combining social

networking, treasure hunting and adventurous game in interpretation of the geoheritage. In 10th European Geoparks Conference 2011. Abstracts.

HOBLEA, F. 2011. The concept of “Hybrid research” applied to the geoheritage of the Bauges Massif (French Alps): When the promotion of the geoheritage helps geosciences and vice versa. The geojournal of Tourism and Geosites, à paraître.

JAILLET, S. PLOYON, E. & VILLEMIN, T. 2011. Images et modèles 3D en milieux naturels. Collection EDYTEM, N° 12 : 210 p.

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ETUDE DES GISEMENTS D’ARBRES SUBFOSSILES HOLOCENES DE LA RESERVE GEOLOGIQUE DE HAUTE PROVENCE Myette GUIOMAR 1, Cécile MIRAMONT 2, Olivier SIVAN 3 & Frédéric GUIBAL 2

1 Réserve Naturelle géologique de Haute Provence, 10 montée Bernard Dellacasagrande, BP 156, F-04005

DIGNE-LES-BAINS cedex ; m.guiomar@resgeol04.org 2 Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie, UMR 6116-CNRS, Europôle méditerranéen de l’Arbois,

Bâtiment Villemin, BP 80, F-13545 Aix-en-Provence cedex 04 ; cecile.miramont@univ-provence.fr 3 Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, CEPAM UMR 6130-CNRS, 24 avenue de la

Grande Bégude, Immeuble le Mozart, F-13770 Venelles ; olivier.sivan@inrap.fr Depuis une dizaine d’années, les études portant sur les arbres subfossiles holocènes et sur l’histoire de la torrentialité se sont développées dans les Alpes du Sud et en particulier sur le territoire de la Réserve Naturelle de Haute Provence. Après le travail de thèse mené par l’un d’entre nous (Sivan, 2002), la Réserve a mis en évidence la présence de nouveaux gisements de troncs préservés dans des dépôts holocènes de son territoire. Un programme de recherches a été élaboré pour exploiter ces nouvelles données et améliorer les connaissances de l’évolution post-glaciaire des versants et des peuplements forestiers de la Haute Provence. Comme dans la plupart des gisements déjà étudiés des Alpes du Sud, les arbres appartiennent majoritairement à l’espèce Pinus sylvestris (Miramont et al., 2004) et les âges obtenus s’échelonnent entre 9 000 et 3 000 ans BP. Seuls quelques arbres appartiennent à des séries historiques autour de 1 000 BP. Par ailleurs, un site comportant des vestiges d’arbres pléistocènes datés entre 42 000 et 48 000 ans BP a été découvert. Plusieurs campagnes d’échantillonnage ont été réalisées en 2011. Les analyses dendrochronologiques des bois sont en cours. Ce type d’étude, qui éclaire une partie de l’histoire récente de la Terre, du climat et des conséquences de l’occupation humaine dans les Alpes, intéresse au plus haut point les partenaires locaux. Le projet a ainsi obtenu le soutien de la Région et certains habitants ont souhaité participer aux travaux sur le terrain. Cette implication des locaux est précieuse, tant pour la préservation et le respect des gisements que pour le signalement de nouveaux arbres et l’enrichissement des inventaires. Le résultat des études sera valorisé au travers de différents types d’actions à destination des scientifiques et du grand public.

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INTÉGRER LA GÉOLOGIE DANS LES PROGRAMMES DE PROTECTION DE LA NATURE : LE CAS DE LA STRATÉGIE DE CRÉATION D’AIRES PROTEGÉES Grégoire EGOROFF 1, Patrick DE WEVER 1, Annie CORNÉE 1 & Kathleen MONOD 2

1 Muséum national d’histoire naturelle, Géologie, 43 rue Buffon, 75005 Paris ; geopatrimoine@mnhn.fr,

pdewever@mnhn.fr, cornee@mnhn.fr 2 Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement - Direction de l'eau et de la

biodiversité, La Grande Arche F-92055 La Défense ; kathleen.Monod@developpement-durable.gouv.fr Le lancement d’une Stratégie de Création d’Aires Protégées terrestres (SCAP) constitue un des chantiers du « Grenelle de l’environnement ». Cette démarche lancée par le ministère en charge de l’environnement vise à placer 2% du territoire terrestre métropolitain sous protection forte dans les dix prochaines années et à améliorer la représentativité et la cohérence du réseau des aires protégées. Jusqu’alors, pour protéger un site géologique, l’efficience invitait à rechercher une plante ou un animal à préserver également aussi. Bien que des espaces protégés à caractère « géologique » existassent déjà, la géologie n’était toujours pas un élément fréquent dans les dossiers de création. Avec la SCAP, la géodiversité revêt une importance similaire à celle de la biodiversité et a été pleinement intégrée dès le début des travaux. Quatre catégories de sites géologiques ont ainsi été distinguées : les étalons internationaux, les sites « ponctuels » de conservation, les grands ensembles géologiques et tectoniques, et les paysages géologiques, à l’interface entre géologie et géographie. Une première liste d’une centaine de sites majeurs restant à préserver a été constituée sur cette base et devrait dès lors, à terme, faire l’objet d’une protection adaptée. Parallèlement à cette reconnaissance nationale, un nouvel outil dédié à la protection de ces sites d’intérêt géologique devrait voir prochainement le jour, à savoir l’arrêté de protection de géotope (dont la rédaction du décret afférent est en cours). Nous développerons ces éléments dans notre présentation et plus particulièrement le volet géodiversité de cette stratégie, sa déclinaison en région et son état d’avancement.

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VINGT SIÈCLES D’EXPLOITATION DES ARGILES PLASTIQUES D'ANDENNE (BELGIQUE) : DU GISEMENT AU MUSÉE DE LA CÉRAMIQUE Eric GOEMAERE 1, Pierre-Yves DECLERCQ 1, Yves QUINIF 2 & Anne PLUYMAEKERS 3 1 Institut Royal des sciences Naturelles de Belgique, Service Géologique de Belgique, Rue Jenner 13, B-1000

Bruxelles, Belgique ; eric.goemaere@naturalsciences.be 2 Faculté Polytechnique de Mons, Service de géologie Fondamentale et Appliquée, Rue de Houdain 9, B-7000

Mons, Belgique. 3 Musée de la Céramique, Rue Charles Lapierre 29, B-5300 Andenne, Belgique. Disposés en chapelets, les gisements de terres plastiques d’Andenne sont associés à trois bandes de calcaires dinantiens ou frasniens orientées E-W. Ce sont des remplissages de cryptokarsts à halloysite. Sables, lignites et argiles d’âge tertiaire (Eocène–Miocène) se sont accumulés dans ces dépressions karstiques parfois profondes de 100 m. Le soutirage karstique a induit la déformation des sédiments. L’acide sulfurique issu de l’oxydation des sulfures des lignites est responsable de la formation d’halloysite aux dépens des minéraux argileux et des feldspaths. Les circulations d’eau ont induit le lessivage du fer et leur accumulation dans certains horizons. Les argiles blanches riches en alumine sont les plus recherchées pour leurs propriétés réfractaires. Exploités en surface puis en galeries souterraines, certains gisements sont connus depuis l’époque romaine. Le développement maximal a été atteint au tournant des 19-20ème pour s’arrêter vers 1970. L’argile fut employée dans les industries du feu : glacerie, verrerie, cristallerie, l’industrie du zinc ... et alimenta les poteries, briqueteries, tuileries, faïenceries, porcelaineries, piperies et l’industrie des réfractaires industriels. L’argile blanche d’abord puis les produits fins ont été exportés dès le Moyen Age aux Pays-Bas et en Allemagne, contribuant à sa renommée. Dans le paysage andennais, il reste très peu de choses apparentes de toutes ces industries. Le Musée de la Céramique conserve les traces de ce remarquable patrimoine géologique, minier, industriel et artistique en présentant ses collections exceptionnelles de faïences, porcelaines et pipes. Musée vivant porteur de mémoire, il assure des fonctions éducatives et culturelles par ses expositions temporaires. Référence GOEMAERE, E. (Ed.) 2010. Terres, pierres et feu en vallée mosane. L’exploitation des ressources naturelles

minérales de la commune d’Andenne : géologie, industries, cadre historique et patrimoines culturel et biologique. SGB-IRScNB : 544 p.

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ROLE DES CONSERVATOIRES D'ESPACES NATURELS DANS LA PROTECTION DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE : EXEMPLE DE LA RNR DES ANCIENNES CARRIERES DE CLETY (PAS-DE-CALAIS) Gaëlle GUYETANT Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, 152 Bd. de Paris, 62190 LILLERS ; gaelle.guyetant@espaces-naturels.fr La Société géologique du Nord (SGN) faisant partie des associations fondatrices du Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, ce dernier a toujours intégré la géodiversité dans ses projets. La première action d'envergure remonte à 1997 avec la réalisation d'un atlas des sites géologiques remarquables régionaux. Conçu comme un outil de connaissance scientifique et opérationnelle du patrimoine géologique en Nord - Pas-de-Calais, il a servi de base pour une série de démarches engagées par le Conservatoire avec l'appui scientifique de la SGN : protection et gestion de sites géologiques, valorisation du patrimoine géologique et des sites, publication d'ouvrages de vulgarisation, mise en œuvre d'un plan d'action régional, animation des déclinaisons régionales de programmes nationaux tels que l'Inventaire national du patrimoine géologique (INPG) en 2007 ou la Stratégie de création d'aires protégées (SCAP) en 2011. Gérées depuis 1999 par le Conservatoire, les anciennes carrières de Cléty illustrent parfaitement cette dynamique. En juillet 2011, elles sont devenues la première réserve naturelle régionale à vocation géologique de la région Nord - Pas-de-Calais. Ce classement, nouvelle étape dans la vie du site, ouvre, par ailleurs, de nouvelles perspectives à l'échelle régionale vers une stratégie de protection du patrimoine géologique par la mise en place d'un statut fort fondé sur une règlementation adaptée.

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LA BRETAGNE ET SON PATRIMOINE GEOLOGIQUE : INTUITION, OPPORTUNITES, PRAGMATISME. UN SIECLE DEJA ! Max JONIN Société géologique et minéralogique de Bretagne, Université de Rennes 1, faculté des sciences, campus de Beaulieu, bât.15, 263 Av. Général Leclerc, 35042 Rennes Cedex ; joninlormeau@wanadoo.fr Le Comte de Limur (géologue breton) à la fin du 19ème siècle déjà, mais surtout Michel-Hervé Julien (Quimperois, pionnier de la protection de la nature) dans les années cinquante ont eu l’intuition du patrimoine géologique et de sa conservation. Quelques géologues universitaires se mobiliseront avec efficacité pour quelques interventions protectrices dans les années 1960-1980 et réaliseront en 1994 le premier inventaire régional des sites d’intérêt géologique. Avec le souci d’une bonne cohérence entre action nationale et action régionale, la Société géologique et minéralogique de Bretagne (SGMB) sera refondée en 2000 pour proposer un partenariat régional crédible. Dans un cadre contractuel avec la Région et les conseils généraux depuis 2003, progressivement le patrimoine géologique prend sa place aux côtés du patrimoine biologique dans les politiques concernant le patrimoine naturel. Inventaire et carte des « enjeux du patrimoine géologique de Bretagne » constituent un tableau de bord partagé, à partir duquel toutes les opportunités sont exploitées pour mettre en œuvre conservation et valorisation. Référence JONIN, M. 2006. Géodiversité en Bretagne, un patrimoine remarquable. Cahiers naturalistes de Bretagne,

collection de la Région Bretagne, éditions Biotope, 160 p.

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INTERETS, GESTION, PROTECTION ET VALORISATION DES TERRILS MINIERS DANS LA REGION NORD - PAS-DE-CALAIS Guillaume LEMOINE

Établissement Public Foncier Nord Pas-de-Calais, 594 avenue Willy Brandt, CS 20003, F-59777 Euralille ; oggmm.lemoine@orange.fr Dans le Nord - Pas-de-Calais, la chaîne des terrils s’étire sur plus de cent vingt kilomètres jusqu’au Borinage belge. Plusieurs centaines de collines noires s’élevaient ainsi pour témoigner de l’histoire industrielle régionale et de l’extraction du charbon qui a duré plus de deux siècles. Composée de grès et de schistes houillers, la majorité des terrils est ou a été ré-exploitée. Se pose la question du devenir des autres. La question intéresse depuis plus de 20 ans les acteurs de la protection des espaces naturels, car la nature minérale et drainante des matériaux qui les composent, leur couleur noire et leur relief en font des géotopes et des biotopes bien à part. Formés de matériaux s’asséchant rapidement, plus ou moins acides, plus ou moins instables et se réchauffant facilement avec les rayonnements solaires ou les phénomènes de combustion, les terrils apportent des éléments de biodiversité dans un Nord aux terres calcaires, au climat humide et aux températures modérées. Ils présentent de nombreuses ruptures ou contrastes écologiques (relief, climat, sol, usages … ), ce qui permet à de nombreuses espèces thermophiles et acidoclines de s’y rencontrer. Les terrils accueillent ainsi des habitats uniques et des espèces animales et végétales prestigieuses, souvent inconnues en région, ou en situation défavorable de conservation dans leurs milieux naturels d’origine. Devant ce surprenant patrimoine géologique et écologique ; la Région, les Départements du Nord, du Pas-de-Calais et l’Association des Communes Minières ont signé une convention avec l’Établissement public foncier (EPF) du Nord et du Pas-de-Calais. Ils l’ont mandaté pour acheter les biens de l’entreprise Terril SA, filiale d’exploitation des Charbonnages de France, avant qu’ils ne soient vendus à des privés et échappent aux stratégies des collectivités. Une bonne partie de ce patrimoine a intégré les espaces naturels protégés des départements du Nord et du Pas-de-Calais et des collectivités locales. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais se sont ainsi rendu propriétaires de près d’une vingtaine de sites miniers qui totalisent plus de 1 000 hectares. Avant leur transfert, l’Établissement public foncier, en lien avec les collectivités, a procédé à une requalification et une mise en sécurité des friches minières là où cela semblait nécessaire. Ces travaux ont permis à certains terrils de devenir les maillons forts d’une Trame verte et bleue dans le bassin minier. Ils accueillent également une certaine biodiversité ordinaire dans une région très industrielle, à la population nombreuse et à l’agriculture performante. Les requalifications entreprises n’ont pas exclu l’homme : les terrils miniers situés à proximité des zones densément urbanisées constituent des espaces de promenade pour les nombreux habitants. Patrimoine encombrant, symbole des conditions de travail difficiles et accusés d’enlaidir nos paysages, les terrils comme l’ensemble du patrimoine minier font maintenant l’objet d’un intérêt renouvelé. Image d’un renouveau et du dynamisme de la région, le patrimoine matériel et immatériel du bassin minier fait l’objet d’une démarche de reconnaissance internationale. Portée par les élus locaux et régionaux, une demande d’inscription par l’UNESCO en tant que patrimoine mondial de l’humanité est en cours, tout comme le classement de certains de ses éléments au titre du patrimoine historique, pittoresque, paysager ou naturel par l’État français.

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L’AMENAGEMENT DU TUF QUATERNAIRE DE LA CELLE (SEINE-ET-MARNE) : UN PARTENARIAT RECHERCHE-COLLECTIVITES LOCALES REUSSI Nicole LIMONDIN-LOZOUET 1 & Alexandre LAINE 2 1 Laboratoire de Géographie Physique, 1 Place A. Briand, 92195 Meudon cedex ; limondin@cnrs-bellevue.fr 2 Conseil général de Seine-et-Marne, 15 Place Porte de Paris, 77000 Melun ; alexandre.laine@cg77.fr Le tuf de La Celle est connu par les scientifiques depuis le 19ème siècle pour son exceptionnelle puissance de près de 10 mètres et sa richesse paléontologique qui en font un témoin particulièrement représentatif d’une phase interglaciaire du Quaternaire moyen. Au début des années 2000 son étude détaillée a été reprise dans le cadre d’un programme de recherche INSU-CNRS dédié à la caractérisation des paléoenvironnements interglaciaires du Pléistocène en milieu continental. Le projet scientifique s'est développé en adéquation avec une volonté des collectivités locales (municipalité et département) de préserver et de valoriser leur patrimoine géologique auprès du grand public. Une première phase de collaboration s’est concrétisée par le soutien logistique des collectivités locales apporté à l’équipe scientifique lors des interventions de terrain et la participation de cette dernière à des évènements ponctuels (journées du patrimoine, visite du site). Dans un deuxième temps, un partenariat plus structuré, visant à la protection du dépôt et à l’aménagement du site en vue de son ouverture au grand public, a été mis en place entre la municipalité de la commune de Vernou-La-Celle, le Conseil général de Seine-et-Marne et l’équipe scientifique coordonnée par le CNRS. Au terme de plusieurs années d’échanges, il a abouti au classement du gisement en « espace naturel sensible » et à l’aménagement d’un parcours de visite documenté par sept panneaux et une plaquette de présentation. Le site a été inauguré officiellement le 18 Mai 2011. C’est l’histoire de ce parcours avec ses aléas que retrace cette communication.

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QUELQUES BIAIS DANS LA CONSTITUTION DES COLLECTIONS PALEONTOLOGIQUES Jérôme THOMAS 1, Hervé DINEUR 1, Emmanuel FARA 1, Pascal NEIGE 1, Emmanuelle VENNIN 1 & Didier MERLE 2 1 Université de Bourgogne, UMR 5561 Biogéosciences, UFR des Sciences de la Vie, de la Terre et de

l’Environnement, 6 Bd. Gabriel, 21000 DIJON ; jerome.thomas@u-bourgogne.fr, dineur.herve@orange.fr, emmanuel.fara@u-bourgogne.fr, pascal.neige@u-bourgogne.fr, emmanuelle.vennin@u-bourgogne.fr

2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7207 Centre de Recherche sur la Paléobiodiversité et les Paléoenvironnements, Département Histoire de la Terre, 8 rue Buffon, 75005 Paris ; dmerle@mnhn.fr

L’histoire de certaines collections paléontologiques nous permet de mieux appréhender les différents biais qui ont affecté leurs constitutions. Les collections que nous conservons dans nos institutions ne nous permettent pas de répondre de la même façon aux questions scientifiques actuelles que les données de terrain, notamment en raison de la représentativité des collections. Cependant, n’oublions pas que la vision que nous avons de la « réalité du terrain » est également biaisée par ce que nous souhaitons voir dans l’enregistrement fossile. C’est sous ce double aspect que nous discuterons du potentiel recherche d’anciennes collections. L’exemple de l’étude des faunes du bassin d’Araripe (Fara et al., 2005) nous montre clairement l’impact de l’esthétique sur la constitution d’une collection, rendant celle-ci quasiment inexploitable pour appréhender correctement les assemblages fauniques. L’examen de collections issues du gisement de Grignon (en cours d’étude par une collaboration MNHN – Biogéosciences) et conservées depuis plus d’un siècle à l’université de Bourgogne, révèle d’autres biais constitutifs. Ceci ne signifie pas que nos collections soient inutiles, mais juste qu’il faut pouvoir parfaitement les documenter pour en extraire des informations pertinentes (Washburn, 1984). Ce regard sur le passé est résolument tourné vers l’avenir afin de ne pas rendre inutiles des fouilles en associant conservation préventive et documentation des spécimens dans nos projets scientifiques. Références FARA, E., SARAIVA, A., CAMPOS, D.A., MOREIRA, J.K.R., SIEBRA, D.C. & KELLNER, A.W.A. 2005.

Controlled excavations in the Romualdo Member of the Santana Formation (Araripe Basin, Lower Cretaceous, northeastern Brazil) : stratigraphic, palaeoenvironmental and palaeoecological implications. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 218 (1-2): 145-160.

WASHBURN, W.E. 1984. Collecting information, not objects. Museum News, 62 (3): 5-15.

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Session SP4b

Médiation, vulgarisation, histoire de la géologie

Mediation, popular science, history of geology

Communications orales

Oral communications

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MEDIATION SCIENTIFIQUE EN GEOSCIENCES AU PALAIS DE L’UNIVERS ET DES SCIENCES (PLUS), CAPPELLE-LA-GRANDE (59) Irma APPORA Palais de l’Univers et des Sciences, Communauté urbaine de Dunkerque, rue du Planétarium, 59180 Cappelle-la-Grande, France ; irma.appora@cud.fr Le Palais de l’Univers et des Sciences (PLUS), équipement de la Communauté urbaine de Dunkerque, a pour mission la promotion de la culture scientifique et technique dans les domaines des sciences de l’Univers, de la Terre et de la Vie. En plus de l’exposition permanente (1 500 m² sur le thème des origines de l’Univers, de la Terre et de la Vie) et du planétarium, le PLUS accueille des expositions temporaires (300 m²) et propose depuis son ouverture (octobre 2009) des ateliers de pratique scientifique. Le projet pédagogique met l’accent plus particulièrement sur trois thématiques des sciences de la Terre : la géodynamique interne, la paléontologie et la géologie régionale. Ces thématiques sont intégrées dans l’espace d’exposition permanente, ce qui invite à des itinéraires de visite pluridisciplinaires et transversaux. L’espace d’exposition temporaire permet d’approfondir une thématique particulière. Les ateliers de pratique scientifique constituent le lieu privilégié de l’apprentissage de la démarche scientifique. Pour faciliter l’apprentissage des sciences de la Terre et toucher un maximum de public, une offre de médiation assez large a été développée et de nombreux outils pédagogiques ont été conçus. C’est ce travail qui sera présenté et discuté au cours du Forum GéoReg, dans l’optique d’informer, de partager et discuter des problématiques rencontrées et de présenter un premier bilan après deux ans d’ouverture. Concernant l’offre en géologie, le PLUS propose actuellement l’exposition « Séismes, Volcans ». Cette exposition conçue par le Palais de la découverte (un lieu Universcience) privilégie une approche expérimentale ludique riche en manipulations. Pour cette exposition, des visites animées, des exposés et des visites guidées sont proposés. Parallèlement, une dizaine d’ateliers pédagogiques ont été conçus en deux ans : cinq sur des thématiques liées à la géodynamique interne ; cinq sur des thématiques relatives à la paléontologie et la préhistoire. Pour les besoins de ces ateliers, des outils pédagogiques spécifiques ont été développés (maquettes 3D représentant l’intérieur d’un volcan ou l’intérieur de la Terre, spirale de l’évolution *...) et seront présentés lors du Forum. * Remerciement à l’unité de recherche Géosystèmes (FRE 3298 CNRS – Université Lille 1)

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AMATEURS ET PROFESSIONNELS POUR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DE LA GEOLOGIE REGIONALE : EXEMPLE DU DEPARTEMENT DE L’AUBE Claude COLLETÉ Association Géologique Auboise, 11 rue du 11 Novembre, F-10300 Ste-Savine ; a.geol.aube@wanadoo.fr L’Association Géologique Auboise (AGA) est née fin 1970 ; à cette date, les travaux traitant du sous-sol de l’Aube étaient peu nombreux. Ils se résumaient essentiellement à ceux de Jacques Piétresson de Saint-Aubin sur le Rauracien, le Néocomien et la craie ou bien dataient de la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. L’AGA dès sa création a développé des activités scientifiques rigoureuses pour augmenter les connaissances sur les terrains de l’Aube ; dès 1978, elle a interdit à ses membres « toute vente de spécimens, récoltés ou non dans le cadre des sorties de groupe ». Rapidement, plusieurs membres ont osé écrire pour laisser une trace de leurs observations et de leurs récoltes de fossiles. En 1977, un bulletin annuel a été lancé avec des notes précises sur des terrains et des fossiles de l’Aube. En 1982, « Les fossiles de l’Albien de l’Aube » a été publié par l’AGA ; ces différents écrits plus ceux de J. Pietresson de Saint-Aubin ont introduit l’association au sein de la communauté des géosciences. Des contacts avec des chercheurs se sont établis. Des travaux sur du matériel découvert par les membres de l’AGA ou initiés par ces spécialistes ont fait l’objet de publications souvent sous la signature commune des professionnels et des amateurs. Depuis les années 1980, l’AGA a ainsi collaboré avec nombre de spécialistes : Amédro F., Atrops F., Baudin F., Boullier A., Breton G., Busson G., Capetta H., Courville P., Buffetaut E., Deconinck J.-F., Destombes P., Foucher J.-C., Fouray M., Garcia J.-P., Gaspard D., Hantzpergue P., Hatrival J.-N., Janin M.-C., Joly B., Laurain M., Magniez-Jannin F., Marchand D., Masure E., Kollmann H.A., Löser H., Mazin J.-M., Menillet F., Noël D., Pomerol C., Pons D., Reboulet S., Robaszynski F., Rulleau L., Sornay J., Thierry J., Tintant H. et Wenz S. La plupart de ces travaux se sont concrétisés par des publications apportant une somme de données nouvelles sur les craies, l’étage Albien, le Crétacé inférieur et à un degré moindre sur le Jurassique supérieur de l’Aube. Sans ces collaborations et les recherches régulières des membres de l’AGA depuis 40 ans, la connaissance de ce secteur de l’est du Bassin de Paris serait nettement moindre. Ces résultats positifs sont le fruit d’échanges mutuels de compétences entre les chercheurs spécialistes et les amateurs attachés à « leur » sous-sol et soucieux de le partager avec la communauté des Sciences de la Terre. Références AMEDRO, F., COLLETE, C., PIETRESSON DE SAINT-AUBIN, J. & ROBASZYNSKI, F.1982. Le Turonien

supérieur à Romaniceras deverianum de l’Aube (France). Bull. Inf. Géol. Bass. Paris, 19 (2). AMEDRO, F., MAGNIEZ-JANNIN, F., COLLETE, C. & FRICOT, C. 1995. L’Albien-type de l’Aube, France :

une récision nécessaire. Géol. France, 2. COURVILLE, P. & LORIN, S. 2002. La série oxfordienne de Mussy-sur-Seine (Aube) : aspect lithologiques,

paléontologiques et biostratigraphiques. Bull. Ass. Géol. Auboise, 23. REBOULET, S. 2002. Les ammonites de l’Hauterivien de l’Aube : systématique et évolution. Bull. Ass. Géol.

Auboise, 23. ROBASZYNSKI, F., AMEDRO, F., COLLETE, C. & FRICOT, C. 1987. La limite Cénomanien-Turonien dans

la région de Troyes. Bull. Inf. Géol. Bass. Paris, 24 (4). SORNAY, J. 1986. Inocérames. Bull. Ass. Géol. Auboise, 9. WENZ, S. & FRICOT, C. 1985. Présence de Pachyrhizodus salmoneus (Günther), Pisces, Teleostei,

Pachyrhizodontidae, dans l’Albien moyen de l’Aube (France). Bull. Inf. Géol. Bass. Paris, 22 (4).

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LE "COTICULE" DE VIELSALM ET LIERNEUX (BELGIQUE), UNE PIERRE A AIGUISER AU PASSÉ MONDIAL Eric GOEMAERE & Pierre-Yves DECLERCQ Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Service Géologique de Belgique, Rue Jenner 13, B-1000 Bruxelles, Belgique ; eric.goemaere@naturalsciences.be Le coticule est une roche constituée de cristaux micrométriques de spessartite (grenat Mn), de microphyllites de micas ainsi que de quartz inframicrométriques. Associé aux roches métamorphisées du sud du Massif de Stavelot, le coticule constitue des couches d’épaisseur millimétrique à pluricentimétrique intercalées dans des phyllades violacés (Ordovicien, Formation d’Ottré, Membre de les Plattes). Les couches se distribuent en quatre faisceaux séparés par des intercalaires décamétriques de phyllades. Chaque couche a ses propriétés spécifiques. De couleur jaune pâle, des variétés verdâtres ou rougeâtres existent. Ses propriétés exceptionnelles d’affilage du métal (rasoir, tranchant mince, tranchant large, tranchant courbe) lui ont valu une renommée et une distribution mondiale (barbier, circonciseur, chirurgien, boucher, menuisier …). Exploité comme « pierre à rasoir » depuis le 16ème siècle, le coticule s’exporta rapidement en Europe puis dans le monde entier. Il fut exploité artisanalement sur les communes de Vielsalm et Lierneux, d’abord en surface, dans des tranchées, puis ensuite par galeries souterraines, suivant l’évolution des techniques d’extraction, d’éclairage et d’exhaure. Le matériau était scié, mis à dimensions (mesures anglaises) et poli, d’abord par les femmes, puis au sein de petits ateliers. Le nombre de modèles (> 200), les différentes étapes de fabrication, le faible rendement (2-5 %), la concurrence des pierres synthétiques, la disparition de la clientèle, la durabilité et le prix élevé du matériau … ont sonné le glas de cette industrie unique. Une seule carrière à ciel ouvert exploite le coticule à Lierneux dont l’essentiel de sa production est exportée vers les USA. Les anciennes galeries d’extraction, aujourd’hui le refuge hivernal de populations de chauve-souris, sont considérées comme des cavités d’intérêt scientifique. Enfin le Musée du coticule de Salmchâteau (Vielsalm) refait vivre cette industrie au destin mondial. Référence GOEMAERE, E. (Ed.) 2008. Ardoise et Coticule en Terre de Salm. Des Pierres et des Hommes. Les

exploitations souterraines de la commune de Vielsalm : un patrimoine géologique, historique, culturel et biologique exceptionnel. SGB-IRScNB, 408 p.

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LA CAVE AUX COQUILLAGES Patrice LEGRAND La Cave aux Coquillages, 39 rue du Bourg de Vesle, 51480 Fleury-la-Rivière, France ; info@lacaveauxcoquillages.fr , www.lacaveauxcoquillages.fr Un site fossilifère est aménagé dans le tuffeau de Damery à Fleury-la-Rivière. Ce sable calcaire du lutétien (- 45 Ma), très réputé pour la richesse et la conservation de ses fossiles, témoigne de la présence d’une mer tropicale en Champagne. La Cave aux Coquillages a été créée à partir d’anciennes caves champenoises reliées par des galeries. Ces galeries sont directement creusées dans le tuffeau. Cela a permis de mettre en évidence l’extraordinaire couche coquillière avec notamment la présence du gastéropode géant qu’est le Campanile giganteum (40 à 60 cm de long). Outre la présentation des fossiles in situ, toute l’histoire de ce site est racontée dans un parcours souterrain. La Cave aux Coquillages est un lieu où l’on montre au public un patrimoine géologique local et c’est également une zone d’activité pédagogique. Des ateliers en galeries et dans les bâtiments reprennent les différentes étapes de la recherche en paléontologie avec (1) un chantier de fouille permanent, (2) l’accès à l’intégralité des couches géologiques de ce tuffeau, (3) la constitution d’une collection de référence et (4) la conservation de données permettant de mener des études. Une approche géo-œnologique est mise en évidence dans la muséographie en galerie. La Cave aux Coquillages c’est donc un accueil dans une ancienne fermette champenoise ; un lieu de visite du site fossilifère ; des initiations et des stages en paléontologie ; des chambres d’hôtes avec des propositions de séjour ; une exploitation viticole (champagne Legrand-Latour) ; un espace dégustation avec bar ambiance 1900 ; et une boutique.

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COMMENT SUSCITER L’INTERET POUR LES SCIENCES DE LA TERRE ? L’EXEMPLE DU SITE DE ROMAIN-LA-ROCHE (25) Thierry MALVESY Attaché de conservation – responsable du muséum Cuvier, Château de la Ville de Montbéliard, BP 95287, 25205 Montbéliard cedex ; tmalvesy@montbeliard.com Le musée du Château de la Ville de Montbéliard conserve et met en valeur des collections en beaux-arts et art contemporain, histoire, archéologie et histoire naturelle. Cette diversité est un atout qui se transforme en handicap en terme de lisibilité pour le public envers chaque secteur du musée pris individuellement. La section Histoire Naturelle se nomme « muséum Cuvier ». En utilisant l’image du naturaliste montbéliardais Georges Cuvier (1769-1832) dans sa valorisation des sciences naturelles, le muséum Cuvier se créait une identification auprès du public et des instances politiques et administratives. Pour autant, depuis 10 ans, le muséum utilise les outils habituels de valorisation : - exposition permanente : la galerie Cuvier depuis 2007 (250 m2) ; - expositions temporaires : six expositions temporaires à vocation naturaliste, dont deux sur le thème de la paléontologie ; - visites guidées et animations ponctuelles : 152 visites guidées ; - conférences scientifiques : 115 prestations effectuées ; - publications : quatre ouvrages grand public ayant un lien plus ou moins direct avec la paléontologie ; - colloque scientifique : depuis 1982, un colloque « Georges Cuvier » sur la paléontologie des vertébrés a lieu tous les 10 ans ; le prochain se tiendra du 9 au 12 octobre 2012. En ce qui concerne l’action qui a été menée sur le site pléistocène moyen final de Romain-la-Roche (25), les trois missions principales d’un musée ont été satisfaites : - « conserver et gérer au mieux le patrimoine pour les générations futures » : en 2002, la Ville de Montbéliard a accepté de gérer les collections du site pléistocène moyen de Romain-la-Roche (25 000 ossements représentant 63 espèces animales différentes) ; - « le mettre à disposition du monde de la recherche » : la publication scientifique sur Romain-la-Roche vient de paraître à la Revue de Paléobiologie de Genève ; - « valoriser le patrimoine pour le public actuel » : depuis 2007 une exposition permanente est consacrée à l’aven de Romain-la-Roche dans la galerie Cuvier ; une exposition temporaire quasiment entièrement consacrée à ce site a été présentée en 2010-2011 ; la publication scientifique vient de sortir et enfin, les aventures 2010 de « Rahan, l’homme des âges farouches » (BD) se passent en Franche-Comté et en particulier à Romain-la-Roche.

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LES FINANCEMENTS DE LA FACULTE DES SCIENCES DE LILLE PAR DES COMPAGNIES MINIERES : UN SIMPLE ECHANGE DE BONS PROCEDES ? Antoine MATRION Chargé du Patrimoine Scientifique au PRES Université Lille Nord de France, Espace Culture, Cité Scientifique, 59655 Villeneuve d’Ascq cedex ; antoine.matrion@univ-lille1.fr En 1864 est créée au sein de la Faculté des Sciences de Lille une chaire de géologie dont le premier titulaire est Jules Gosselet. L’extraction minière du charbon est alors en plein développement dans la région. Gosselet, grâce à l’utilisation de la paléontologie, science peu connue des industriels, contribue fortement à une meilleure connaissance du bassin minier régional. Des relations fortes se matérialisent avec les ingénieurs des mines par la création de la Société Géologique du Nord en 1870, qui agit comme un point de rencontre des mondes industriel et universitaire. Le successeur de Gosselet à la chaire de géologie de la Faculté des Sciences est Charles Barrois. La famille de Charles Barrois est une des plus grandes dynasties industrielles régionales : par exemple, ses membres font partie des administrateurs de la Compagnie des Mines de Lens. Charles Barrois fait fructifier ses relations avec ce monde industriel qui lui fournit un support de recherche direct. De plus, il crée en 1907 le Musée Houiller de Lille qui est subventionné par les compagnies minières. Ce processus s’achève par la création en 1931 de l’Institut de la Houille de la Faculté des Sciences de Lille. Ce laboratoire de sciences appliquées à la connaissance de la houille est également financé en partie par les compagnies minières. Dans cette communication, j’envisage de présenter quels sont les objectifs respectifs des universitaires et des industriels dans ce type de collaboration : qui profite de qui ? L’investissement financier et matériel des compagnies minières ne semble pas relever de la simple volonté de participer au progrès scientifique, et peut être finalement envisagé comme un investissement devant entraîner, en retour, des résultats quantifiables pour le financeur privé. Sources utilisées : Annales de l’Université de Lille Comptes-rendus des conseils d’administration de la Faculté des Sciences de Lille Archives départementales du Nord : sous-série 2T, fonds du rectorat de Douai-Lille Archives Nationale du Monde du Travail de Roubaix : fonds de la Compagnie des Mines de Vicoigne, Noeux et

Drocourt Annales de la Société Géologique du Nord

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Sessions SP4 a & b

Patrimoines géologique et géographique Médiation, vulgarisation, histoire de la géologie

Geological and geographical heritage

Mediation, popular science, history of geology

Affiches / Posters

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MEDIATION SCIENTIFIQUE EN GEOSCIENCES AU PALAIS DE L’UNIVERS ET DES SCIENCES (PLUS), CAPPELLE-LA-GRANDE (59) Irma APPORA Palais de l’Univers et des Sciences, Communauté urbaine de Dunkerque, rue du Planétarium, 59180 Cappelle-la-Grande, France ; irma.appora@cud.fr Le Palais de l’Univers et des Sciences (PLUS), équipement de la Communauté urbaine de Dunkerque, a pour mission la promotion de la culture scientifique et technique dans les domaines des sciences de l’Univers, de la Terre et de la Vie. En plus de l’exposition permanente (1 500 m² sur le thème des origines de l’Univers, de la Terre et de la Vie) et du planétarium, le PLUS accueille des expositions temporaires (300 m²) et propose depuis son ouverture (octobre 2009) des ateliers de pratique scientifique. Le projet pédagogique met l’accent plus particulièrement sur trois thématiques des sciences de la Terre : la géodynamique interne, la paléontologie et la géologie régionale. Ces thématiques sont intégrées dans l’espace d’exposition permanente, ce qui invite à des itinéraires de visite pluridisciplinaires et transversaux. L’espace d’exposition temporaire permet d’approfondir une thématique particulière. Les ateliers de pratique scientifique constituent le lieu privilégié de l’apprentissage de la démarche scientifique. Pour faciliter l’apprentissage des sciences de la Terre et toucher un maximum de public, une offre de médiation assez large a été développée et de nombreux outils pédagogiques ont été conçus. C’est ce travail qui sera présenté et discuté au cours du Forum GéoReg, dans l’optique d’informer, de partager et discuter des problématiques rencontrées et de présenter un premier bilan après deux ans d’ouverture. Concernant l’offre en géologie, le PLUS propose actuellement l’exposition « Séismes, Volcans ». Cette exposition conçue par le Palais de la découverte (un lieu Universcience) privilégie une approche expérimentale ludique riche en manipulations. Pour cette exposition, des visites animées, des exposés et des visites guidées sont proposés. Parallèlement, une dizaine d’ateliers pédagogiques ont été conçus en deux ans : cinq sur des thématiques liées à la géodynamique interne ; cinq sur des thématiques relatives à la paléontologie et la préhistoire. Pour les besoins de ces ateliers, des outils pédagogiques spécifiques ont été développés (maquettes 3D représentant l’intérieur d’un volcan ou l’intérieur de la Terre, spirale de l’évolution *...) et seront présentés lors du Forum. * Remerciement à l’unité de recherche Géosystèmes (FRE 3298 CNRS – Université Lille 1)

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LES GEOSITES D’AMPSIN ET D’ENGIS (BELGIQUE) : DEUX EXEMPLES DE RECONVERSION DE CARRIERES DESAFFECTEES Laurent BARCHY 1, Emmanuel CHEVALIER 1, Jean-Marc MARION 2, Bernard MOTTEQUIN 2 & Edouard POTY 2

1 Carmeuse S.A., rue du Château 13a, B-5300 Seilles, Belgique ; laurent.barchy@carmeuse.be;

emmanuel.chevalier@carmeuse.be 2 Université de Liège, Département de Géologie – Carte géologique de la Wallonie, allée du 6 août, B18, B-4000

Liège 1, Belgique ; jmmarion@ulg.ac.be; bmottequin@ulg.ac.be; e.poty@ulg.ac.be Deux anciennes carrières, situées respectivement à Ampsin et à Engis, ont récemment été aménagées en géosites par l’Unité de Paléontologie animale et humaine de l’Université de Liège. A Ampsin (commune d’Amay), un sentier géologique arpente le site désaffecté d’une carrière ouverte dans les calcaires chaufourniers du Viséen (Carbonifère ; formations de Lives et des Grands Malades). Le parcours, agrémenté de panneaux explicatifs (Barchy et al., 2008), présente la géologie locale et régionale ainsi que la faune et la flore qui ont colonisé l’excavation après l’arrêt de l’activité extractive. Ce site fait partie intégrante du musée « Les Maîtres du Feu », lequel, au travers d’un parcours-spectacle, permet d’appréhender les différents processus de transformation de l’argile en brique, du calcaire en chaux et des schistes alunifères en alun. A Engis, l’ancienne carrière des Tchafornis (Poty & Chevalier, 2007) présente une coupe remarquable au sein des calcaires frasniens des formations de Lustin et d’Aisemont (Dévonien supérieur). Certains bancs y sont particulièrement riches en coraux (rugueux et tabulés) mais aussi en stromatopores et en brachiopodes. Plusieurs panneaux didactiques donnent les informations essentielles sur l’histoire géologique du site et de la région, sans oublier l’interprétation paléoécologique des divers organismes rencontrés et la reconstitution des paléoenvironnements. En outre, un ancien four à chaux est visible à l’entrée du site ; le visiteur découvrira aussi un large panel de roches exploitées autrefois et à l’heure actuelle sur le territoire de la commune d’Engis. Références BARCHY, L., MARION, J.-M. & POTY, E. 2008. Itinéraire géologique et paléontologique dans la carrière

d’Ampsin (Amay, Belgique). http://hdl.handle.net/2268/82984 POTY, E. & CHEVALIER, E. 2007. Late Frasnian phillipsastreid biostromes in Belgium. Geol. Soc. London,

Spec. Publ., 275 : 143-161.

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FAIRE CONNAITRE LE PATRIMOINE GEOLOGIQUE Annie CORNEE, Patrick DE WEVER & Grégoire EGOROFF Muséum national d’histoire naturelle, Géologie, CP 48, 43 rue Buffon, 75005 Paris ; cornee@mnhn.fr, pdewever@mnhn.fr, geopatrimoine@mnhn.fr La préservation du patrimoine naturel est une préoccupation de notre société en forte émergence, mais la place du volet géologique dans ce patrimoine naturel n’a été reconnue que récemment. Le domaine du patrimoine géologique recouvre des aspects très variés : inventaire, protection, valorisation, éducation ... La France est dotée d’un patrimoine géologique d’une grande richesse et d’une diversité remarquable (géodiversité). Parmi les sites géologiques qui doivent être préservés en priorité figurent notamment ceux qui représentent des étalons internationaux. De telles références, appelées stratotypes, appartiennent au patrimoine géologique mondial. La France en compte une quarantaine ; pourtant seul un petit nombre de ces étalons est aujourd’hui protégé. Afin de sensibiliser le public à la géodiversité et à son patrimoine, deux collections de livres ont vu le jour : « Patrimoine géologique. Stratotypes » et « Balades géologiques en ville ». Destinée à un large public, la collection « Stratotypes » a pour objectif d’expliquer ce qu’est un stratotype. Chaque ouvrage retrace l’historique des travaux publiés, rassemble les données géologiques sur cet étage. Il présente aussi l’influence de ce patrimoine géologique sur les activités humaines. Dans la mesure du possible, l’ouvrage recense les collections associées à cet étage (contenu, abondance, lieux de conservation), soulignant que le patrimoine géologique couvre aussi bien les objets in situ que les objets ex situ. Deux volumes sont publiés : Lutétien et Albien. L’Hettangien et le Stampien sont prévus pour 2011. Une dizaine d’autres sont en cours de rédaction. La collection « Balades géologiques en ville » veut, sous forme de petits fascicules, montrer de façon distrayante que nos villes ne sont pas construites avec n’importe quels types de pierre. Les matériaux utilisés, notamment dans les bâtiments anciens, reflètent la géologie locale. Ainsi, on peut porter un regard à la fois géologique, historique, architectural, culturel sur la ville. Le projet couvre toute la France. Plusieurs villes ont déjà été traitées : Etampes, La Rochelle, Milly-la-Forêt, Bordeaux, Fréjus, Chambéry, Dourdan, Lille, Niort, Fougères ; une vingtaine d’autres sont en cours de rédaction (en plus de Paris qui fera l’objet de 19 fascicules).

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COLLECTIONS GEOLOGIQUES ET LABORATOIRES LILLOIS Jessie CUVELIER 1, Pascal DEVILLE 2 & Thierry OUDOIRE 3 1 FRE 3298 CNRS – Université Lille 1 : « Géosystèmes », Bâtiment SN5, Avenue Paul

Langevin, 59655 Villeneuve d’Ascq cedex ; Jessie.Cuvelier@univ-lille1.fr 2 Laboratoire de Paléontologie stratigraphique, FLST - ISA, « Géosystèmes » FRE 3298

CNRS, 41 rue du Port, 59046 Lille cedex ; pascal.deville@icl-lille.fr 3 Musée d’Histoire Naturelle, 19 rue de Bruxelles, 59000 Lille ; toudoire@mairie-lille.fr La recherche et les collections géologiques lilloises ont près de 150 ans d’histoire et tirent leurs origines des créations de la chaire de Minéralogie et de Géologie à la Faculté des Sciences en 1857 et du Laboratoire de Paléontologie Stratigraphique à la Faculté Libre des Sciences en 1880. L’ « école lilloise » est marquée par l’émergence de scientifiques de renommée internationale qui ont axé leurs recherches vers une science appliquée, au contact des industriels et du grand public. Jules GOSSELET crée la Société Géologique du Nord en 1870 et rassemble des collections qui seront ouvertes au public en 1902. Charles BARROIS enrichit ce Musée de Géologie par un Musée Houiller en 1907, orientant l’activité scientifique du laboratoire vers le développement économique du Nord-Pas-de-Calais.

Ce travail sera poursuivi vers d’autres disciplines : subsidence (Pierre PRUVOST), formation de la houille (André DUPARQUE), paléobotanique (Paul BERTRAND, Paul CORSIN puis Jean-Pierre LAVEINE), hydrogéologie (Louis DOLLÉ), géologie structurale (Gérard WATERLOT) ... Lors de la création, sur le campus de Villeneuve d’Ascq, de l’Université des Sciences et Techniques de Lille en 1966, les deux entités se séparent : les collections de recherche (50 000 spécimens dont 3 400 types) sont gérées par le laboratoire de l’Université, les collections patrimoniales constituent le fonds géologique ancien du Musée d’Histoire Naturelle de Lille (180 000 spécimens aujourd’hui dont 2 000 types). Emilien BOURGEAT fonde le Laboratoire de Paléontologie Stratigraphique de la Faculté Libre des Sciences de Lille en 1880. De nombreux chercheurs s’y succèdent, notamment Gaston DELÉPINE (faunes du Carbonifère), Gonzague DUBAR (faunes du Lias), Nicolas BOULAY et Alfred CARPENTIER (flores carbonifères et autres), Dorothée LE MAITRE (faunes dévoniennes). Actuellement axé sur des groupes d’invertébrés du Dévonien (brachiopodes, ostracodes et constructeurs), le laboratoire conserve et gère d’importantes collections dont 8 000 types et figurés.

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MISE EN VALEUR DU GISEMENT PALEONTOLOGIQUE DE MONTREAL-DU-GERS (MIDI-PYRENEES, FRANCE) DANS LE CADRE D’UN PROJET EUROPEEN DE DEVELOPPEMENT REGIONAL Itahisa DÉNIZ-GONZÁLEZ 1 & Francis DURANTHON 2

1 Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, 35 Allées Jules Guesde, 31000 Toulouse, France ;

itahisadg@gmail.com 2 Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, 35 Allées Jules Guesde, 31000 Toulouse, France / AMIS UMR

5288 ; francis.duranthon@mairie-toulouse.fr Etudié depuis sa découverte en 1987 par le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, le gisement paléontologique de Montréal-du-Gers a livré une très importante faune de vertébrés miocènes, qui l’inscrit sur la liste des grands gisements européens et lui confère valeur patrimoniale. Dix ans après sa découverte, la mairie de Toulouse a acquis le site qui est géré par le Muséum de Toulouse. Le projet ORIGENES a pour objectif d’encourager un modèle de tourisme durable et innovant, mettant en valeur le patrimoine naturel et historique existant ainsi que les connaissances scientifiques qu’il engendre. Des activités en rapport avec l’astronomie, la paléontologie et l’archéologie structurent « La Route des Origines ». Le public pourra y comprendre l’origine de l’univers, la Terre, la vie, les mammifères et l’être humain. Différentes actions globales et thématiques sont développées par six partenaires des deux côtés des Pyrénées, avec un financement à 65% du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) dans le cadre du Programme Opérationnel de Coopération Espagne-France-Andorre (POCTEFA) 2007-2013. Dans son étape à Montréal, « La Route des Origines » offre une expérience réelle des travaux de fouilles paléontologiques. Le plan d’aménagement du site inclut la construction d’une couverture et d’installations annexes pour garantir la protection des fossiles et de bonnes conditions pour fouilleurs et visiteurs. Le plan d’interprétation a pour objectif de développer une expérience de géotourisme, en déterminant des ressources et services d’interprétation sur site et leur adaptation à l’évolution du gisement et des visiteurs. A partir de l’été 2012, les installations seront ouvertes au public, et seront proposés des séjours vacances pour adolescents et stages d’initiation pour étudiants, destinés à encourager leur intérêt pour la paléontologie, l’apprentissage de la méthodologie des travaux scientifiques et la compréhension de l’importance du patrimoine géologique. Toutes ces actions participent ainsi de la promotion de la culture scientifique en établissant très clairement le lien entre culture et patrimoine.

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PROJET D'ENSEIGNEMENT EN GEOLOGIE POUR ETUDIANTS EN GENIE MINIER Carmen HIDALGO, Vicente LÓPEZ, Javier REY, Julián MARTÍNEZ, M. José DE LA TORRE & Roque AGUADO Escuela Politécnica Superior de Linares, Universidad de Jaén, rue Alfonso X el Sabio 28, 23700 Linares, Spain; chidalgo@ujaen.es; vlopez@ujaen.es;jrey@ujaen.es; jmartine@ujaen.es; mjtorre@ujaen.es; raguado@ujaen.es L'importance des connaissances géologiques en Génie Minier est en relation évidente avec les attributions inhérentes aux ingénieurs des mines dans leur activité professionnelle. Ainsi, plusieurs matières géologiques sont incluses dans leurs cursus ; cependant, les descriptifss des matières enseignées sont assez spécifiques et la charge en crédits ECTS est très réduite, ce qui parfois peut donner aux étudiants une vision trop compartimentée et rigide sur cette discipline. Pour cette raison, on a développé un projet d'innovation dans l’enseignement en géologie, de caractère multidisciplinaire et appliqué à l'étude d’un ancien district minier. L'objectif général de ce projet a été de contribuer à ce que les étudiants comprennent depuis le début de leurs études universitaires que la géologie est une science unitaire dans laquelle toutes ses spécialités sont en inter-relation et que ceci est fondamental pour le succès de sa future carrière professionnelle. À ce propos, un matériel multimédia a été élaboré sur la base des différentes activités autour d'excursions d'un jour dans une région minière. L'intérêt des itinéraires choisis et leur adéquation aux objectifs proposés sont justifiés par: a) la variété d'observations qu'il est possible d'effectuer ; b) la qualité des affleurements ; c) un environnement géographique proche et connu, ce qui augmente le degré de motivation ; d) la richesse minière du secteur choisi, avec toutes ses implications géochimiques et environnementales. Chaque itinéraire inclut la description du parcours géologique et une série d'activités à développer par les étudiants ainsi que le matériel complémentaire prévu pour la réalisation de ces activités. Comme complément à l’enseignement, d'autres activités ont été conçues, parmi lesquelles il faut souligner : des session dans lesquelles est analysé l’ensemble des données et échantillons rassemblés pendant les excursions, et des séminaires prévus pour l’expositions publique des principaux résultats obtenus sur le terrain. Ces itinéraires géologiques, bien que conçus comme un vrai laboratoire de travaux pratiques pour l'enseignement de la géologie, pourraient aussi être utilisés dans des cours de formation en matière d'interprétation et de gestion éducatif de géoressources.

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LA BRETAGNE ET SON PATRIMOINE GEOLOGIQUE : INTUITION, OPPORTUNITES, PRAGMATISME. UN SIECLE DEJA ! Max JONIN Société géologique et minéralogique de Bretagne, Université de Rennes 1, faculté des sciences, campus de Beaulieu, bât.15, 263 Av. Général Leclerc, 35042 Rennes Cedex ; joninlormeau@wanadoo.fr Le Comte de Limur (géologue breton) à la fin du 19ème siècle déjà, mais surtout Michel-Hervé Julien (Quimperois, pionnier de la protection de la nature) dans les années cinquante ont eu l’intuition du patrimoine géologique et de sa conservation. Quelques géologues universitaires se mobiliseront avec efficacité pour quelques interventions protectrices dans les années 1960-1980 et réaliseront en 1994 le premier inventaire régional des sites d’intérêt géologique. Avec le souci d’une bonne cohérence entre action nationale et action régionale, la Société géologique et minéralogique de Bretagne (SGMB) sera refondée en 2000 pour proposer un partenariat régional crédible. Dans un cadre contractuel avec la Région et les conseils généraux depuis 2003, progressivement le patrimoine géologique prend sa place aux côtés du patrimoine biologique dans les politiques concernant le patrimoine naturel. Inventaire et carte des « enjeux du patrimoine géologique de Bretagne » constituent un tableau de bord partagé, à partir duquel toutes les opportunités sont exploitées pour mettre en œuvre conservation et valorisation. Référence JONIN, M. 2006. Géodiversité en Bretagne, un patrimoine remarquable. Cahiers naturalistes de Bretagne,

collection de la Région Bretagne, éditions Biotope, 160 p.

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LA CAVE AUX COQUILLAGES Patrice LEGRAND La Cave aux Coquillages, 39 rue du Bourg de Vesle, 51480 Fleury-la-Rivière, France ; info@lacaveauxcoquillages.fr , www.lacaveauxcoquillages.fr Un site fossilifère est aménagé dans le tuffeau de Damery à Fleury-la-Rivière. Ce sable calcaire du lutétien (- 45 Ma), très réputé pour la richesse et la conservation de ses fossiles, témoigne de la présence d’une mer tropicale en Champagne. La Cave aux Coquillages a été créée à partir d’anciennes caves champenoises reliées par des galeries. Ces galeries sont directement creusées dans le tuffeau. Cela a permis de mettre en évidence l’extraordinaire couche coquillière avec notamment la présence du gastéropode géant qu’est le Campanile giganteum (40 à 60 cm de long). Outre la présentation des fossiles in situ, toute l’histoire de ce site est racontée dans un parcours souterrain. La Cave aux Coquillages est un lieu où l’on montre au public un patrimoine géologique local et c’est également une zone d’activité pédagogique. Des ateliers en galeries et dans les bâtiments reprennent les différentes étapes de la recherche en paléontologie avec (1) un chantier de fouille permanent, (2) l’accès à l’intégralité des couches géologiques de ce tuffeau, (3) la constitution d’une collection de référence et (4) la conservation de données permettant de mener des études. Une approche géo-œnologique est mise en évidence dans la muséographie en galerie. La Cave aux Coquillages c’est donc un accueil dans une ancienne fermette champenoise, un lieu de visite du site fossilifère, des initiations et des stages en paléontologie, des chambres d’hôtes avec des propositions de séjour, une exploitation viticole (champagne Legrand-Latour), un espace dégustation avec bar ambiance 1900 et une boutique.

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QUARANTE ANNEES DE RECHERCHE ET DE COLLABORATION AVEC DES SCIENTIFIQUES LILLOIS : UNIVERSITE LILLE 1, UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LILLE ET MUSEE D’HISTOIRE NATURELLE DE LILLE Christian LOONES 10 rue Gustave Courbet, 59120 Loos ; loones_christian@hotmail.com Durant une quarantaine d’années, j’ai récolté dans les carrières Stinkal, à Ferques (62), banc par banc, plus de 10 000 fossiles du Dévonien, contribuant à la sauvegarde de ce patrimoine, ceci grâce à la compréhension et aux bonnes relations que j’ai toujours eues avec la direction de l’entreprise, ce dont je la remercie. Ces fossiles, merveilleusement conservés, appartiennent à de nombreux groupes d’organismes différents : stromatolithes, stromatopores, coraux rugueux et tabulés, brachiopodes, bryozoaires, mollusques bivalves et céphalopodes, crinoïdes, trilobites et vertébrés. Une partie des découvertes a fait l’objet de publications par et avec différents chercheurs (A. Blieck, D. Brice, B. Mistian, P. Morzadec et autres chercheurs associés). Elles concernent la description d’espèces nouvelles ou de nouvelles corrélations biostratigraphiques et paléobiogéographiques. Le matériel décrit est déposé et conservé dans les collections du Musée d’Histoire Naturelle de Lille et dans les collections des universités (Université Lille 1 et Université Catholique de Lille). Le matériel non encore décrit, parfaitement localisé dans la série dévonienne, permettra sans aucun doute d’autres publications contribuant à montrer la grande diversité des faunes dévoniennes du Boulonnais.

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Session SP5 ProGEO (groupe Europe du SW) ProGEO session (SW Europe working group)

Patrimoine géologique, 20 ans après la déclaration de Digne :

résultats et défis

Geoconservation 20 years after the Digne conference : outcomes and challenges

Conférences invitées

Invited lectures

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GEOCONSERVATION : INTERNATIONAL ADVANCEMENTS AND FUTURE CHALLENGES José BRILHA University of Minho, Earth Sciences Department, Campus de Gualtar, 4710-057 Braga, Portugal; jbrilha@dct.uminho.pt Geoconservation aims the identification, protection and management of geological heritage, those exceptional occurrences of geodiversity with particular importance for science, education, geotourism, and culture. During the last two decades, geoconservation has been gradually entering into the geosciences’ community. Recently, Henriques et al. (2011) presented a theoretical framework justifying geoconservation as an emerging geoscience. Today, there are institutions where geoconservation is researched and developed (universities, geological surveys, scientific associations). The study and characterisation of geosites uses the same scientific approach employed in geology and research results are published in journals and discussed in congresses. The first international journal fully dedicated to geoconservation – Geoheritage – has started its publication in 2009 under the umbrella of the European Association for the Conservation of the Geological Heritage (ProGEO). Besides general conceptual papers, up to now Geoheritage has published geoconservation examples from countries such as Australia, Brazil, Colombia, France, Ireland, Italy, Malta, Morocco, Netherlands, Poland, Portugal, Russia, Slovenia, Spain, Turkey, United Kingdom, and Vietnam. Geological heritage – materialized in geosites properly managed – establishes multiple links with the society. For example, the geopark concept based on the conservation of geological heritage can promote geotourism activities and generate sustainable development of local populations, together with biological and cultural resources. Under the auspices of UNESCO, the Global Geoparks Network (GGN) created in 2004 has today almost 80 geoparks around the world. In spite of this general positive trend, geoconservation faces some future challenges: i) strengthening of geoconservation in international institutions (IUCN, IUGS, IGU, UNESCO); ii) consolidation of a global inventory of geosites with international scientific relevance; iii) publication of adequate legislation to protect geosites; iv) reinforcement of science-orientated decisions and science research; v) sustainable GGN growing; vi) involvement of young people and promotion of jobs creation. Reference HENRIQUES, M.H., PENA DOS REIS, R., BRILHA, J. & MOTA, T.S. 2011. Geoconservation as an emerging

geoscience. Geoheritage, 3 (2): 117-128.

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TYPOLOGY OF HERITAGE: WHERE DOES GEOHERITAGE FIT IN ? Enrique DÍAZ-MARTÍNEZ Instituto Geológico y Minero de España (IGME), Ríos Rosas 23, E-28003 Madrid, Spain; e.diaz@igme.es Heritage is the legacy of tangible objects and intangible attributes of a group or society. It is inherited from past generations, maintained in the present and bestowed for the benefit of future generations. This prospective benefit, interest or value is an intrinsic characteristic of heritage: we do not consider heritage something with little or no value, or from which we expect no future benefit or interest. This also implies that: (1) not everything may be considered heritage (because not everything has interest), (2) the value given to heritage may change with time, and (3) heritage value may be estimated (not all heritage elements have the same value). Simply defined, heritage refers to elements with value. The type of element is fixed and its value may change, so the classification of heritage necessarily needs to be based on the type of element, not on the type of value. Thus, depending on the elements under consideration, heritage may include tangible elements, either immovable (such as buildings, monuments, outcrops or landscapes) or movable elements (such as organisms, books, artifacts or fossils), as well as intangible elements (such as knowledge, traditions or language). Value is what determines if an element is heritage or not. The value or interest of an element is always biased and subjective depending on cultural aspects such as human experience, demand, knowledge, etc. Geological elements (including all natural abiotic features such as structures, rocks, sediments, landforms, fossils, minerals, etc.) originate by natural processes, so if such an element is given sufficient value, it may be considered geoheritage. An outstanding landform such as the only moraine remaining from a former glacier system, or a unique fossil such as the holotype of an extinct species, would respectively be geomorphologic and paleontological heritage. Both are different kinds of geological heritage, which is a kind of natural heritage. Furthermore, non-geological elements such as trees affected by floods or plaques indicating flood height may be of geological interest but should still be considered biological heritage or cultural heritage according to the type of element (Díaz-Martínez & Díez-Herrero, 2011). Reference DÍAZ-MARTÍNEZ, E. & DÍEZ-HERRERO, A., 2011. Los elementos biológicos y culturales de interés

geológico: un patrimonio a conservar. In: FERNANDEZ-MARTINEZ, E. & CASTAÑO DE LUIS, R. (eds.)., Avances y retos en la conservación del Patrimonio Geológico en España. Universidad de León, p. 85-90.

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THE EVOLUTION OF GEOCONSERVATION IN EUROPE Lars ERIKSTAD

Norwegian Institute for Nature Research, Gaustadalléen 21, N-0349 Oslo, Norway; and Natural History Museum, P.O. Box 1172, Blindern, N-0318 Oslo, Norway; lars.erikstad@nina.no The First International Symposium on the Conservation of our Geological Heritage in Digne in 1991 left the impression of a great diversity in the work with geological heritage in Europe. Although a long tradition of geoconservation (Erikstad, 2008) in Europe, the 1991 status represented diversity from well established and functioning systems to almost no presence. Twenty years later the situation is more or less the same, although the activity certainly has increased in some countries and we also have experienced new initiatives both in national legislations as well as in international awareness in organizations such as The European Council of Ministers, EU, IUGS and IUCN. The main practical trends over these twenty years have been linked to two main issues:

• Integration in nature management via concepts such as geodiversity. This is seen in practical legislation in Norway, but is contradicted by the formal suggestion in EU to include geoconservation in the soil strategy rather than integrated in the habitat directive. The IUCN interest and acceptance of geoconservation belong to this trend.

• The initiative in using geological heritage for geotouristic purposes as seen in international Geopark networks. Although having tourism as a main goal, this development has geoconservational impact as the Geoparks are linked to the idea of sustainable use.

ProGEO was established as an association, partly as a result of the Digne symposium. ProGEO has in these 20 years been the only international organization dedicated to geoconservation and with a constant flow of activity documented today at our website: www.progeo.se. One of the major initiatives is the establishment of the Journal Geoheritage (Springer Verlag). One of the major problems and challenges of the future is the lack of working capacity and funding of activity. This is partly related to the lack of foundation in any EU directives and inclusion in the EU research framework programs, but is also seen in the lack of stability of support from cooperative organizations in specific projects such as Geosite. Reference ERIKSTAD, L. 2008. History of geoconservation in Europa. In: BUREK, C.V. & PROSSER, C.D. (eds.), The

history of geoconservation. Geological Society, London, Special Publication 300: 249-256.

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THE INTERNATIONAL DECLARATION OF THE RIGHTS OF THE MEMORY OF THE EARTH : DIGNE 1991 TO DIGNE 2031? Myette GUIOMAR Réserve Naturelle géologique de Haute Provence, 10 montée Bernard Dellacasagrande, BP 156, F- 04005 Digne-les-Bains cedex ; m.guiomar@resgeol04.org In 1991, at the end of the first International Symposium on the Protection of the Geological Heritage, the organizing committee wrote the “Declaration of the Rights of the Memory of the Earth”. The “Digne Declaration” marks a decisive moment in the recognition of this heritage. At a local scale, the Geological Reserve of Haute-Provence has undertaken many activities and developments, with the support of the local elected representatives; it has continued to develop the economic potential of the Reserve’s territory based around its geological sites, fossils and landscapes. In France, the CPPG (Permanent Conference for the Geological Heritage) was founded and National and Regional Days for the Geological Heritage have since been organized. New geological reserves were created. With the Law "Democracy of Nearness " of 2002, the Geological Heritage is recognized as being a part of the natural heritage. Thanks to this recognition, the Ministry of the Environment launched, in 2007, the National Inventory of the Geological Heritage. Recently the French State developed a new policy, which during the next 10 years will allow the creation of new protected geological sites. At an international scale, ten years after the Declaration, the Reserve, with 3 other territories, established the first European Geoparks. Every body knows the current development of the Geoparks (European and Global) across the world. Increasing the local population’s understanding of, and participation in, Geoparks will be an important tool to manage the exploitation of minerals and fossils, especially in the less developed countries. Following the Declaration: have all national and international authorities implemented policies to ensure the protection of their geological heritage using all necessary legal, financial and organizational measures? What they have done so, what are the results and what could be the new challenges for Digne 2031? Références Actes du Premier symposium international sur la protection du patrimoine Géologique. Digne les Bains, 11-16

juin 1991. Mém. Soc. Géol. Fr., 165 : 276 p. AVOINE, J. & JONIN, M. 2010. Réserves naturelles et patrimoine géologique. Géologie de la France, 1: 11-17. BILLET, P. 2002. La protection du patrimoine géologique - Guide juridique. ATEN, Montpellier, Cahiers

Techniques, Droit et police de la nature, 67: 148 p. DE WEVER, P. & CORNEE, A. 2010. Un inventaire du patrimoine géologique pour la France. Géologie de la

France, 1: 5-10. JONIN, M. 2007. Mémoire de la Terre, patrimoine géologique français. Delachaux et Niestlé, 192 p. GUIOMAR, M. 2009. Le patrimoine géologique en prise avec son territoire. La lettre de l’OCIM, 123 : 31-39. MARTINI, G. 2010. Les Geoparks pour une évolution du concept de territoire. Géologie de la France, 1: 35-40.

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PATRIMOINE GÉOLOGIQUE ET GÉOTOURISME EN ANDALOUSIE, ESPAGNE Carmen HIDALGO Escuela Politécnica Superior de Linares, Universidad de Jaén, c/Alfonso X el Sabio 28, 23700 Linares, Spain; chidalgo@ujaen.es En Andalousie, les études de géodiversité et de patrimoine géologique furent entamées en 1989 par le gouvernement régional (loi 2/89 du Consejería de Medio Ambiente, Junta de Andalucía), avec l'incorporation au Réseau d'Espaces Naturels Protégés d'Andalousie (RENPA) de certaines enclaves de haute valeur géologique. La loi des Espaces Naturels Protégés inclut presque 20% du territoire andalou avec différents statuts de protection (Parcs Naturels, Réserves Naturelles, Monuments Naturels et autres). L'aménagement et la planification de ces espaces protégés, à travers les Plans d'Aménagement de Ressources Naturelles (PORNs: Planes de Ordenación de Recursos Naturales), ont inclus des références et réglementations spécifiques relatives aux valeurs géologiques. À partir de l'année 2000, le gouvernement régional d’Andalousie a mis en place la Stratégie Andalouse de Conservation de la Géodiversité et l'Inventaire de Géo-ressources Culturels, ainsi que le Diagnostic et Évaluation de la Géodiversité en Andalousie. Cette Stratégie comporte différentes propositions d'activités, qui abordent quatre lignes de travail : inventaire des géo-ressources d'Andalousie, établissement d'un cadre légal et administratif de protection, incitation des politiques et programmes d’utilisation et de mise en valeur, et développement des activités de coordination avec des programmes transnationaux. Une des mesures stratégiques incluses dans ces objectifs consiste à renforcer la présence de l’Andalousie dans des initiatives internationales comme le Réseau Européen de Géoparcs. D'autre part, il est de plus en plus fréquent qu'au niveau local on conçoive des itinéraires géologiques, des parcs géologiques, des musées et du matériel de divulgation de divers type, comme options de géotourisme. Références CARCAVILLA, L., DURÁN, J.J., GARCÍA-CORTÉS, A. & LÓPEZ-MARTÍNEZ, J. 2009. Geological

Heritage and Geoconservation in Spain: Past, Present, and Future. Geoheritage, 1: 75-91. DÍAZ-MARTÍNEZ, E., CARCAVILLA, L., GARCÍA-CORTÉS & A., VEGAS, J. 2010. Advances on

geoconservation in Spain. In: LAMOLDA, M.A. et al. (eds.), Geovents, Geological Heritage and the Role of the IGCP, p. 32-36; Ayuntamiento de Caravaca de la Cruz, Spain.

VILLALOBOS, M. & PÉREZ, A. 2006. Geodiversidad y patrimonio geológico de Andalucía. Itinerario geológico por Andalucía. Guía práctica de campo. Consejería de Medio Ambiente. Junta de Andalucía.

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Conclusion / Conclusion

Communication orale

Oral communication

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LE CITOYEN GEOSENSIBLE A BESOIN D’UN CADRE REGIONAL Francis MEILLIEZ Laboratoire Géosystèmes, FRE 3298 CNRS, Université Lille1 - Sciences et Technologies, F-59655 Villeneuve d’Ascq cedex ; Francis.Meilliez@univ-lille1.fr Un constat : le tsunami du Japon a été vécu quasiment en direct par toute la planète. La circulation facile de l’information modifie les perceptions : le citoyen est prêt à accepter l’idée que les cataclysmes naturels sont plus fréquents et plus intenses aujourd’hui qu’hier. Les réactions sont exacerbées. Interpelé par l’événement exceptionnel, le citoyen perd l’échelle du quotidien parce qu’il perd le sens de l’observation de son environnement proche et du temps nécessaire à consacrer à cette observation. Une conviction et un objectif : si chaque citoyen se sent responsable de la portée environnementale de ses gestes quotidiens, la qualité des milieux de vie peut au moins localement se stabiliser, si ce n’est s’améliorer. Pour cela, il faut redonner au citoyen la maîtrise des outils élémentaires (observer, reporter, réfléchir, proposer, critiquer, revenir à l’observation), et lui permettre de se situer dans les systèmes auxquels il participe (les effets d’échelle, la durée, la biodiversité, les paysages, …). A lui de décider, en connaissance de cause, du choix qu’il fera. Le cadre régional est le support approprié. Comprendre le fonctionnement du système paysager dans lequel nous vivons : voilà un beau programme. C’est-à-dire tenter de se mettre à la place de ceux de nos ancêtres qui ont découvert le territoire sur lequel nous vivons. Comprendre d’où arrive l’eau, naturellement, vers où elle s’écoule, naturellement. Comprendre que si certains de nos ancêtres ont bâti là où l’eau stagne naturellement, au moins épisodiquement, il n’est guère étonnant de subir des « catastrophes naturelles » ou dites telles. Mais pour être compris, il faut expliquer et convaincre. L’échelle régionale est tout à fait appropriée pour cela. La région Nord – Pas-de-Calais et ses voisines sont d’une telle diversité de composition, d’une telle richesse d’histoire géologique que, même sans qu’elles soient exposées aux risques les plus spectaculaires dont nous abreuve la télévision, les exemples sont très nombreux de sites qui gagneraient à être un peu améliorés. Le contribuable en verrait nettement l’intérêt s’il devenait un citoyen raisonnable.

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Atelier A1 AFES – FFG / AFES - FFG Workshop

Stockage et protection des matières organiques dans les sols, les sédiments et les roches

Organic matter storage and protection in soils, sediments and

rocks

Conférences / Lectures

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QUELQUES TRAVAUX PIONNIERS AU COURS DU XXe SIECLE SUR LES MATIERES ORGANIQUES NATURELLES DES SOLS, DES SEDIMENTS ET DES ROCHES - INTRODUCTION DE L’ATELIER A1 Christian FELLER 1 & Alain-Yves HUC 2

1 Institut de Recherche pour le Développement (IRD), UMR Eco&Sols (Montpellier SupAgro-Cirad-INRA-

IRD), Bâtiment 12, 2 place Viala, 34060 Montpellier cedex 2, France ; christian.feller@ird.fr 2 Institut Français du Pétrole (IFP), Energies nouvelles - Geology-Geochemistry-Geophysics, 1 et 4 avenue

de Bois-Préau, 92852 Rueil-Malmaison cedex, France ; alain-yves.huc@ifpen.fr Les matières organiques (MO) naturelles (MON) en général, et les substances humiques (SH) en particulier, sont au centre de nombreux cycles biogéochimiques liant les compartiments naturels sols, roches, eaux et végétations. Parmi les processus concernés impliqués dans les services écosystémiques fournis par ces MO à la société, on peut citer l’altération minérale, la nutrition végétale, la biodisponibilité des éléments nutritifs, le pouvoir tampon, la mobilité et la toxicité des éléments traces, la dégradation et le transport des produits chimiques organiques hydrophobes, le traitement des eaux polluées et, plus généralement, le cycle global du carbone (C). Avant les années 1970, les MON et les SH de différents compartiments de l’écosystème (par ex. les sols, les sédiments et les eaux naturelles) étaient souvent étudiées de manière très disciplinaire, bien que de nombreuses similitudes existent pour les MON de différentes origines. Depuis, même si les domaines d’étude restent encore souvent séparés entre les spécialistes de la MO des sols et les géochimistes organiciens des roches et sédiments, de nombreuses recherches visent (i) à étudier le parcours du C des végétations continentales jusqu’aux sédiments profonds, et (ii) à comparer des approches méthodologiques entre les différentes disciplines citées. Cette communication présentera un bref historique des études sur les MON depuis le début du XXe siècle, en insistant sur les œuvres de quelques chercheurs (Waksman, Van Krevelen) et programmes pionniers (ORGON, IFP-CNRS) qui ont particulièrement œuvré pour rapprocher dans l’étude des MON les scientifiques du sol et les géochimistes organiciens des sédiments et des roches.

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STOCKS ET QUALITE DES MATIERES ORGANIQUES DANS LES SOLS : LE SOL COMME PUITS DE C ? Martial BERNOUX & Jean-Luc CHOTTE Institut de Recherche pour le Développement – IRD, UMR Eco&Sols (Montpellier-SupAgro, Cirad, Inra, IRD), 2 place Viala, 34060 Montpellier cedex 2 ; martial.bernoux@ird.fr Les préoccupations sur le réchauffement global et l’augmentation des teneurs en gaz à effet de serre (GES, en particulier CO2, CH4, N2O) de l’atmosphère conduisent à s’interroger sur le rôle des sols en termes de source ou de puits de C. Les sols constituent le plus gros réservoir superficiel de C organique, environ 1500 Gt de C, ce qui équivaut à presque trois fois la quantité stockée dans la biomasse terrestre, et deux fois celle de l’atmosphère. Toute modification de l´usage des terres ou de l’itinéraire technique, peut induire des variations du stockage du carbone dans les sols. L’atmosphère échange en permanence du carbone avec la biosphère. Ainsi, la végétation retire annuellement de l’atmosphère environ 120 Gt de C via la photosynthèse, c'est-à-dire que plus d’un atome de carbone atmosphérique sur 6 passe annuellement par une feuille. Mais dans le même temps, les plantes respirent et rendent à l’atmosphère environ la moitié de ce qu’elles ont retiré. Le reste retourne lui aussi presque entièrement dans l’atmosphère selon un processus appelé la « respiration du sol », c'est-à-dire via la respiration autotrophe racinaire et la respiration hétérotrophe, qui domine le plus souvent. Au final, actuellement la photosynthèse brute est légèrement supérieure à la respiration des plantes et du sol : les écosystèmes terrestres retirent donc du CO2 de l’atmosphère. Ce puits de carbone est de l’ordre de 2-3 Gt de C par an, ce qui permet de freiner l’augmentation annuelle de CO2 dans l’atmosphère. Mais de plus, il est possible d’augmenter ce puits. Ainsi, la « séquestration du carbone par les sols » apparaît sous de nombreux points de vue (économique, environnemental et agronomique par exemple) comme une solution avantageuse d’atténuation des concentrations des GES atmosphériques. Toutefois, la prise en compte de ce puits par les mécanismes politiques et économiques peine à se mettre en place du fait de barrières importantes qui concernent, inter alia, les mesures, le manque d’outil d’aide à la décision adéquat, la validation sans équivoque de pratiques « séquestrantes », etc. Enfin, une réflexion est menée sur les possibilités de mise en place d’un marché carbone pour les sols, la nécessité de voir au-delà de la simple « comptabilité carbone » et les outils d’aide à la décision. Néanmoins, du fait des autres services écosystémiques qui sont liés à la matière organique du sol, la prise en compte des puits terrestres s’impose de plus en plus comme une solution indispensable.

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PROTECTION DES MATIERES ORGANIQUES DANS LES SOLS - LE ROLE DU BIOLOGIQUE Michel BROSSARD, Éric BLANCHART & Tiphaine CHEVALLIER Institut de recherche pour le développement (IRD), UMR 210 Eco&Sols, Campus SupAgro, 2 Place Viala, 34060 Montpellier cedex 1, France ; michel.brossard@ird.fr La matière organique dans le sol peut être fraîche ou humifiée ; ces deux compartiments ont des dynamiques très différentes. Les sols sont le siège d’une importante activité biologique due à la faune, aux micro-organismes et aux racines. Ces activités participent à l’organisation du réseau poral du sol, mais également contribuent efficacement à l’édification de structures et microstructures (dites biogéniques) qui contiennent des matières organiques (MO) qui sont à divers degrés de décomposition et d’humification. Si la structure physique du sol est un élément visible, les fonctions biogéochimiques exercées par le « biologique » sont plus discrètes mais essentielles. Elles constituent en particulier le principal maillon de l’intégration des MO au sol, donc de leurs associations avec les minéraux, et, au cours de ces processus, les activités microbiennes sont particulièrement actives. De plus, la faune du sol et les racines des plantes conditionnent les activités microbiennes en tant que partenaires biocénotiques ou par la construction d’habitats (rhizosphère, détritusphère, tube digestif, excrétas d'invertébrés, nouvelles structures biogènes). L’ensemble des processus conduit à la « protection » momentanée ou plus ou moins durable d’une partie des MO. Nous proposons de résumer les approches physico-chimiques et biologiques qui conduisent à définir cette notion de protection des MO. Nous l’illustrerons au travers d’exemples mettant en scène des acteurs (faune du sol, micro-organismes …) à diverses échelles dans les sols. Les exemples pris contribueront à résumer les actions principalement physiques de protection ; nous verrons que les stabilisations sont souvent biologiques sans ignorer leur relation aux matières minérales. En effet, les interactions entre surfaces organiques et minérales jouent un rôle, alors que plantes et micro-organismes sont capables de fournir des agents inhibiteurs d’activités enzymatiques et microbiennes qui sont de puissants régulateurs du recyclage des MO dans les sols. Cette activité biologique a des conséquences importantes vis-à-vis de la séquestration du carbone dans les sols (stockage de matière organique et/ou émissions de gaz à effet de serre).

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LIMITED IMPACT OF SOIL AGGREGATION ON THE PRESERVATION OF STABLE C: A STUDY USING LONG-TERM BARE-FALLOWS Remigio PARADELO 1, Folkert VAN OORT 2, Daniel BILLIOU 1, Jean Pierre PETRAUD 2 & Claire CHENU 1 1 Equipe Matières organiques des sols: dynamique et fonctions, UMR Bioemco (Biogéochimie et Ecologie des

Milieux Continentaux), AgroParisTech, Grignon, France; Remigio.Paradelo@grignon.inra.fr 2 Unité Pessac, INRA 78026 Versailles, France. The long term bare fallow experiment of Versailles (42 plots) offers a double opportunity to study carbon stabilization in soils in the long term: (i) after 80 years of bare fallow most of the organic carbon is stable kinetically; and (ii) the bare fallow plots have been amended annually with different treatments leading to very contrasted soil structures. Hence this experiment should allow to analyze the impact of soil structure on the amount of stable organic matter. The relationships between organic C contents, stocks and structure have been studied in the plots receiving CaCO3 or KCl as amendments, and compared to the control plots, sampled in the 0-20 cm layer in 2008. These treatments lead to the most contrasted soil structures. We measured soil macroaggregation, by determining the stability of aggregates to slow rewetting (Le Bissonnais, 1996) and microaggregation by quantifying easily dispersible clay (Barral et al., 1998). The addition of CaCO3, as expected, decreased the amount of water dispersible clay compared to the reference plots. This better interparticle cohesion also resulted in a better stability of macroaggregates than the other treatments. KCl plots soil exhibited opposite trends with more water dispersible clay and less stable macroaggregates than the reference plots. Besides, the bulk density of the soils decreased in the sequence KCl plots > control plots > CaCO3 plots. It could be expected that this amelioration of structure due to CaCO3 would have provided for a higher degree of protection of organic matter, therefore resulting in a higher C content in those plots; and accordingly that poor soil structure in the KCl plots would have provided less efficient physical protection of the organic matter. However, the organic carbon contents and the C stocks in the three treatments were very similar, and the small differences found were not significant. Thus, it seems that the size of the stable C pool in this silty soil was only little affected by the potential of soil structure to offer physical protection, both at a millimetre scale (macroaggregation) and at a micrometer scale (dispersible clay). Two hypotheses may explain these results. The first one is that the stabilization of C in soil at centennial scales is due to other processes: physicochemical protection (i.e. adsorption to clay minerals and oxides) or chemical recalcitrance of the organic matter. The second is that the change in soil structure over 80 years of the contrasted treatments could not affect the fate of the stable C because it had been stabilized partly by entrapment into very stable micrometer size aggregates which were formed centuries or millennia ago. Further investigation of the processes responsible for the stabilization of C in soils over such time scales is necessary as it would give information on the vulnerability of this pool to changes in soil management (amendments, fertilisers, tillage, etc..). References BARRAL, M.T., ARIAS, M. & GUÉRIF, J., 1998. Effects of iron and organic matter on the porosity and

structural stability of soil aggregates. Soil and Tillage Research, 46: 261-272. LE BISSONNAIS, Y., 1996. Aggregate stability and measurement of soil crustability and erodibility. I. Theory

and methodology. European Journal of Soil Science, 47: 425–437.

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TRANSFERTS FLUVIAUX DE CARBONE ORGANIQUE : SOURCES, BILAN ET DEVENIR Alexandra COYNEL Université Bordeaux 1, UMR 5805 EPOC, Avenue des Facultés, 33405 Talence cedex; a.coynel@epoc.u-bordeaux1.fr Sur le long terme, l’érosion des continents contrôle la teneur en CO2 de l’atmosphère via : (i) l’altération des silicates et la précipitation des carbonates marins et (ii) l’enfouissement de carbone organique (CO) dans les sédiments marins. L’efficacité du second processus est limitée par les facteurs et processus qui contrôlent la charge en CO des sédiments ainsi que par l’oxydation dont l’intensité est, en partie, fonction de la qualité de la matière organique. De la nature des sources de CO va dépendre le devenir de la matière organique. Les fleuves, qui sont les principaux agents de transfert, jouent donc un rôle crucial dans ces processus, et sont une des composantes majeures du cycle du carbone. A l’échelle planétaire, le flux global de CO apporté par les fleuves est ~ 0.4 GtC/an dont près de la moitié sous forme particulaire (Ludwig et al., 1996). La détermination des flux de carbone du continent vers les océans est capitale dans les bilans de CO bien que les flux soient inférieurs à la production de CO par le phytoplancton océanique (20 GtC/an ; Degens et al., 1991 ; Meybeck, 1993). En effet, le CO phytoplanctonique est plus labile et sujet à des processus de dégradation avant son dépôt. Dans le cadre de l’atelier «Stockage et protection du carbone dans les sols, les sédiments et les roches», nous verrons que, malgré les avancées dans la connaissance des flux initiée par le programme SCOPE/CARBON (Degens et al., 1991), des lacunes persistent : certains des fleuves contribuant significativement aux transferts (e.g. petits systèmes montagneux) ne sont pas encore suffisamment étudiés pour mettre en évidence les facteurs responsables des variabilités temporelles et accéder à des bilans fiables, souvent sous-estimés du fait d’un pas de temps inadapté à la variabilité temporelle de certains événements hydrologiques (Coynel et al., 2005). Nous démontrerons également que, comme les flux de matières en suspension constituent un paramètre clé pour le transport fluvial de CO vers l’océan, les systèmes fortement érosifs asiatiques ont une contribution importante au flux mondial de carbone. Ces environnements revêtent une seconde importance puisque l’enfouissement des flux exportés y est rapide, permettant le stockage de carbone dans les sédiments océaniques (France-Lanord & Derry, 1997). Références COYNEL, A., ETCHEBER, H., ABRIL, G., MANEUX, E., DUMAS, J. & HURTREZ, J.-E. 2005. Contribution

of small mountainous rivers to particulate organic carbon input in the Bay of Biscay. Biogeochemistry, 74: 151-171.

DEGENS, E.T., KEMPE, S. & RICHEY, J.E. 1991. Biogeochemistry of major world rivers. SCOPE report, 42, New York, John Wiley and Sons, 356 p.

FRANCE-LANORD, C. & DERRY, L.A. 1997. Organic carbon burial forcing of the carbon cycle from Himalayan erosion. Nature, 390: 65-67.

LUDWIG, W., PROBST, J.L. & KEMPE, S. 1996. Predicting the oceanic input of organic carbon by continental erosion. Global Biogeochemical Cycles, 10: 23-41.

MEYBECK, M. 1993. C, N, P and S in rivers: from sources to global inputs. In: WOLLAST, R., MACKENZIE, F. & CHOU, L. (eds.), Interactions of C, N, P and S Biogeochemical Cycles and Global Change. Springer Verlag, Berlin & Heidelberg.

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SEDIMENTATION OF ORGANIC MATTER OF PLANKTONIC ORIGIN Alain-Yves HUC Geology-Geochemistry-Geophysics Direction, IFP Energies nouvelles, 92852 Rueil-Malmaison, France; alain-yves.huc@ifpen.fr The occurrence of organic-rich layers in a sedimentary basin is mandatory for the generation of fossil fuels. This is a well known feature of petroleum systems, and the modeling of hydrocarbons generation from these "source rocks" is a common practice for oil and gas exploration. However, for a long time our knowledge on the processes which actually control the accumulation and distribution of the sedimentary organic matter remained basic and often controversial, focusing for instance on a debate on the relative role of primary productivity and anoxia. The situation changed drastically during the last decades thanks to the strong impetus on research related to the carbon cycle in the framework of the climatic change concern, and more recently due to the rise of interest regarding the gas trapped within thermally mature organic rich sediments: the so-called shale gas. This paper intends to summarize the fate of organics deriving from plankton biomass eventually leading to localized organic rich sedimentary bodies. In this respect the first instrumental driver is the primary productivity for three main reasons: 1) The quantity of organic matter available to be injected in the water column is dependent on the pool of biosynthesized phytoplankton tissues. 2) The density of organic matter by itself is insufficient to promote its sinking through the water column. The sinking has to rely on a ballast effect provided by the association of the organics with minerals. These organo-mineral vectors can be marginally algal remains including their own bio-minerals or more generally fecal pellets or aggregates (also refereed as sea snow in marine systems). The size, density and sinking rate of the fecal pellets excreted by the zooplankton increase according to the primary productivity. The aggregates are made of residual cell tissues, fecal pellets and mineral particles glued within a polysaccharide (TEP standing for Transparent Exopolymer Particles) which is actually exudates produced by the phytoplankton itself. The size and the sinking rate of the aggregates are controlled by the quantity of available TEP itself function in turn of primary productivity. 3) The quantity of organic matter delivered in the water column promotes the oxygen demand and consequently favors the onset of anoxic condition allowing a better preservation of the organics. The fecal pellets and the aggregates have a limited time life: the chitinous peritrophic membrane of the fecal pellets and the TEP resist only few days to the activity of microbial attack. A first implication is the importance of water depth and sinking rate for the deposition of organic matter. A second implication is the disaggregation and dispersion of the biologically controlled organic-mineral associations. The released organic moieties will physically re-associate with fine grain minerals (gluing, electro negativity ...) to form flocculates. These flocculates are the main form of transportation of the organics within the benthic boundary layer. They undergo lateral transport through advection, resuspension, horizontal flux controlled by the gradient of water energy and minimum bed shear stress. As a result, the organics will tend to accumulate within physiographic depressions of the sea bottom or continental shelf and to eventually form organic rich slope depocenters where the water energy becomes sufficiently low. Epicontinental situation (i.e. Toarcian of the Paris Basin) or oceanic shelf situation (i.e. present day offshore Namibia) exemplify these processes. Unraveling this behavior allows a better understanding of the organic accumulation in a sequence stratigraphy framework.

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DEEP BIOSPHERE AND GEOLOGIC BIOGAS Alain-Yves HUC Geology-Geochemistry-Geophysics Direction , IFP Energies nouvelles, 92852 Rueil-Malmaison, France ; alain-yves.huc@ifpen.fr The role of microbiology in geological processes has been largely underestimated up to the turn of the XXIst century. The discovery of the deep biosphere, a huge microbial biomass living underground (with a low metabolitic rate) down to few hundreds (thousands?) meters changed drastically the perspective. Actually two types of biogas can be recognized: the primary and secondary biogas. Primary biogenic gas: During the early stage of burial (early diagenesis) the sedimentary organic matter undergoing fossilization is subjected to the action of micro-organisms. For this purpose microbial communities rely on electron acceptors. The latter are consumed in a sequential manner: first the oxygen, then the sulfates. In organic-rich sediments, due to the high demand in oxygen, the pore environment becomes rapidly anoxic. In marine system the occurrence of sulfates allows sulfate reducing bacteria to oxidize the organic matter with the generation of H2S. Sulfates reducers keep the partial pressure of H2 too low for methanogens to be active. But if the sedimentation rate is sufficient to prevent the renewal of sulfates by diffusion from sea water, the microbial activity will rapidly be driven by fermentatives and methanogens. This biologic activity leads to the generation of a very dry gas which consists almost entirely of methane, exhibiting a very light carbon isotope signature. The accumulation of this biologic gas, coined "primary biogenic gas", in commercial quantities requires relatively unusual geologic conditions. Actually it can only migrate as a separate phase if the quantity formed is large enough to overcome its saturation in water in order to be available for trapping if the geological conditions allow, e.g. the occurrence of adequate trap and seal in a shallow context. Secondary biogenic gas: Biodegradation of oil is mainly taken as responsible for the formation of heavy crude oils. However, this process which is mediated by anaerobic micro-organisms results also in the generation of gas products: mainly CH4 and CO2. The metabolitic processes are not fully deciphered but they apparently involve the fermentation of hydrocarbons to acetate and hydrogen, syntrophic oxidation of acetate to carbon dioxide and hydrogen, and finally reduction of CO2 mediated by methanogens. In term of carbon cycle, the secondary biogenic gas corresponds to the ultimate fate of the oil on its travel, following the carrier system, towards the surface where it does meet thermal condition allowing the activity of micro-organisms using the oil as source of carbon and energy. This secondary biogenic gas might account for a large part of the gas fields and gas dissolved in oil when associated with biodegraded oil provinces. A recent regional study would assign a secondary biogenic origin to the extensive gas reserves of the northern part of Western Siberia. Isotope signature can be exploited in order to identify the processes at the origin of the gases (thermogenic, primary and secondary biogenic gas). Whatever its origin, primary and secondary biogas are estimated to account for 80% of the methane trapped in gas hydrate, the most important reservoir in the outer envelopes of the Earth. The other 20% are assigned to thermogenic gas leaking from active petroleum systems …

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ANALYSE DE LA MATIERE ORGANIQUE DE SEDIMENTS RECENTS ET SOLS : PYROLYSE ANALYTIQUE VS. PYROLYSE GLOBALE Jean-Robert DISNAR CNRS-ISTO, INSU UMR 6113, Institut des Sciences de la Terre d’Orléans, Université d’Orléans, 1A rue de la Férollerie, 45071 Orléans cedex 2, France ; Jean-Robert.Disnar@univ-orleans.fr Les dernières décennies ont vu un large développement de méthodes d’analyse de la matière organique (MO), et notamment de méthodes spectroscopiques permettant d’accéder à une information de niveau moléculaire (Hatcher et al., 2001). Sans omettre la résonance magnétique nucléaire (RMN) qui par son importance et sa spécificité mérite une place à part, parmi ces approches figurent au premier chef les couplages chromatographie gazeuse-spectrométrie de masse (CG-SM). Outre leur application naturelle à des composés monomoléculaires dont elles permettent l’identification immédiate, ces techniques permettent aussi d’obtenir une information structurale sur des composés macromoléculaires via l’analyse de leurs produits de pyrolyse « off line » et surtout « on line » (couplages py-CG-SM). Bien que le caractère fragmentaire de l’information ainsi obtenue ne permette pas une véritable reconnaissance structurale des composés macromoléculaires analysés (de plus toujours étudiés en mélange), elle demeure a priori satisfaisante dans une perspective scientifique. En revanche, elle est trop complexe pour une utilisation de routine. De plus, la sophistication de ces techniques impose aussi une sélection préalable des échantillons à étudier via des approches faciles à mettre en œuvre et à exploiter, surtout sur des effectifs importants. Sur ce plan, si le simple dosage du carbone organique total (COT) demeure la donnée quantitative de base, sur le plan qualitatif les pédologues demeurent attachés au C/N, mais celui-ci demeure limité, surtout lorsqu’il est appliqué à des sédiments. La pyrolyse Rock-Eval développée il y a une trentaine d’années (Espitalié et al., 1977) permet d’obtenir des données fondamentales sur l’abondance et la qualité de la MO de sédiments et de sols, à commencer par leur teneur en COT (sans décarbonatation préalable des échantillons), et les valeurs des indices d’hydrogène et d’oxygène IH et IO (qui se corrèlent respectivement à celles des rapports H/C et O/C d’une MO isolée, purifiée). Les potentialités de cette technique ont d’abord été largement utilisées pour l’exploration pétrolière à laquelle elle était effectivement initialement destinée, mais elle a assez rapidement aussi été mise en œuvre pour étudier des sédiments récents (notamment à des fins de reconstitutions paléoenvironnementales), voire des sols (Disnar & Trichet, 1984 ; Talbot 1988 ; Disnar et al., 2003 et autres références citées). Le but essentiel de cette présentation est d’illustrer les possibilités et limites respectives de la pyrolyse analytique et de la pyrolyse globale. Au niveau global, l’accent sera notamment mis sur la pyrolyse Rock-Eval dont les possibilités d’application aux sols et sédiments récents demeurent encore largement méconnues. Références DISNAR, J.R. & TRICHET, J. 1984. The influence of various divalent cations (UO2

2+, Cu2+ , Pb2+, Co2+, Ni2+, Zn2+, Mn2+) on thermally induced evolution of organic matter isolated from an algal mat. Org. Geochem., 6 : 865-874.

DISNAR, J.R., GUILLET, B., KERAVIS, D., DI GIOVANNI, C. & SEBAG, D., 2003. Soil organic matter (SOM) characterization by Rock-Eval pyrolysis : scope and limitations. Org. Geochem., 34: 327–343.

ESPITALIÉ , J., LAPORTE, J.L., MADEC, M., MARQUIS, F., LEPLAT, P., PAULET, J. & BOUTEFEU, A. 1977. Méthode rapide de caractérisation des roches mères, de leur potentiel pétrolier et de leur degré d’évolution. Rev. Inst. Fr. Pét., 32: 23–42.

HATCHER, P.G., DRIA, K.J., KIM, S. & FRAZIER, S.W. 2001. Modern Analytical Studies of Humic Substances. Soil Sci., 166: 770-794.

TALBOT, M. R. 1988. The origins of lacustrine oil source rocks; evidence from the lakes of tropical Africa. In: FLEET, A.J., KELTS, K. & TALBOT, M.R. (Eds), Lacustrine petroleum source rocks. Spec. Publ. Geol. Soc. London, 40: 29-43.

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Atelier A2 AFEQ - CNRS - INRAP / AFEQ - CNRS - INRAP Workshop

Géosciences et défis de l'archéologie

Geosciences and challenges of geo-archaeology

Conférences et affiche

Lectures and poster

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GEOSCIENCES ET DEFIS DE L'ARCHEOLOGIE – INTRODUCTION DE L’ATELIER A2 Marie-Agnès COURTY 1, Pascal DEPAEPE 2 & Jean-Paul RAYNAL 3 1 UMR 7194 CNRS-MNHN/IPHES, Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social. Universitat

Rovira i Virgil, Plaza Imperial, C/ESCORXADOR, s/n., E-43003 Tarragona, Espagne ; macourty@wanadoo.fr

2 INRAP, 7 rue de Madrid, 75008 Paris ; pascal.depaepe@inrap.fr 3 CNRS, UMR 5199 PACEA, Université Bordeaux 1, Avenue des Facultés, bâtiment B18, 33405 Talence cedex ;

jpraynal@wanadoo.fr L’exigence des questionnements propres à l’archéologie nécessite aujourd’hui de recourir avec pertinence aux moyens d’investigations analytiques offerts par l’ensemble des géosciences. En retour, les géosciences trouvent dans l’archéologie des champs d’investigation et de modélisation, parfois originaux, suscités par la nécessité de travailler ensemble aux marges des disciplines. L’archéologie propose en effet un formidable réservoir de données brutes dont l’ouverture raisonnée crée un espace de réflexion, d’initiatives et d’applications multiscalaires et transdisciplinaires diachronique unique. Si on peut dater l’invention de la préhistoire aux travaux de J. Boucher de Perthes dans la vallée de la Somme, au milieu du XIXe siècle, la synergie entre archéologues et géologues suivit de très près. En effet, dès 1859, des géologues anglais, dont Charles Lyell déjà en relation suivie avec différents naturalistes de terrain français (Croizet par exemple), visitèrent les carrières de la Somme afin d’y authentifier les découvertes (notons que Lyell effectua l’année suivante une visite à Engis afin de vérifier les travaux de Schmerling). Ces déplacements, pour importants qu’ils soient dans la reconnaissance du lointain passé de l’humanité, restent cependant assez déconnectés des préoccupations d’études intégrées et pluridisciplinaires des sites archéologiques telles que nous les concevons aujourd’hui. Qu’en est-il 150 ans après ? Si les préhistoriens ont désormais une longue tradition d’association avec les géosciences, les spécialistes des autres périodes semblent les avoir découvertes sur le tard. En conséquence, la synergie entre archéologie et sciences de la Terre (et de la vie !) est encore parfois balbutiante. Comment archéologues et spécialistes des paléoenvironnements peuvent-ils entretenir le dialogue indispensable à la compréhension des sites archéologiques dans leur milieu naturel ? Si la tendance est depuis maintenant plusieurs années à l’étude des interactions hommes-milieux, les divers protagonistes sont-ils suffisamment (in)formés des problématiques et possibilités de leurs champs d’actions respectifs ? De nouvelles disciplines émergent-elles de cette osmose apparente ? Il faut par conséquent ouvrir un débat pour le futur : les structures existantes en matière analytique sont-elles adéquates pour poursuivre et amplifier cette recherche intégrée, tant dans les opérations préventives que pour les fouilles programmées ? Au-delà des simples analyses et de l’intégration de leurs résultats au discours de l’archéologue, dessinons-nous une nouvelle archéologie, donc un nouveau métier ? Où devons-nous désormais inscrire en ce cas les formations professionnelles ? Cet atelier vise donc à faire le point des avancées méthodologiques et des résultats novateurs qui ont été développés ces dernières années à l’interface des géosciences et de l’archéologie. Un des objectifs est d’illustrer comment s’est réalisée l’intégration de données multidisciplinaires dans l’analyse des enregistrements archéologiques, depuis la phase du diagnostic dans le cas de l’archéologie préventive, au niveau des stratégies de fouilles préventives ou programmées et dans l’étape ultime de restitution paléoécologique et culturelle des publications.

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NEANDERTHAL, PREMIERS ARTS DU FEU ET DE LA TERRE : APPROCHE CONTEXTUELLE ET MULTI-ANALYTIQUE Marie-Agnès COURTY 1, Francine DAVID 2, Maurice HARDY 2, Michel GIRARD 3, Marie-Hélène MONCEL 4 & Jean-Philippe RIGAUD 5 1 UMR 7194 CNRS-MNHN, IPHES, Universitat Rovira i Virgil, Plaza Imperial, C/ESCORXADOR, s/n, E-43003 Tarragona. Espagne; macourty@wanadoo.fr 2 CNRS, UMR 7041 Maison René Ginouvès, 21 allée de l'Université, 92023 Nanterre ; francine.david@mae.u-paris10.fr, maurice.hardy@wanadoo.fr 3 CEPAM-UMR 6130, CNRS, 24 avenue des Diables Bleus, 06357 Nice ; mra.girard@gmail.com 4 UMR 7194 CNRS-MNHN, Département de Préhistoire, 1 rue René Panhard, 75013 Paris; moncel@mnhn.fr 5 UMR 5199 PACEA, Université Bordeaux 1, 33405 Talence ; j.ph.rigaud@wanadoo.fr La découverte à l’abri Romani (Capellades, Espagne) de composés carbonés singuliers, produits de transformation de combustibles fossiles et de matériaux exogènes travaillés dans des niveaux d’occupation moustériens, marque un tournant majeur de nos connaissances des modes de vie et des traditions techniques maîtrisés par Néanderthal. L’objectif de cette présentation est de faire le point des implications de ces résultats originaux sur les stratégies de recherche en contexte archéologique impliquant une forte implication des géosciences dans la gestion des fouilles. Les caractères diagnostiques de sédiments riches en composés organiques dans les enregistrements anciens seront examinés pour clarifier les modalités d’une lecture haute résolution sur le terrain de faciès anthropiques singuliers. Les composés carbonés originaux et les matériaux associés rencontrés dans des niveaux d’occupation néanderthaliens seront ensuite présentés. Le protocole analytique mis en œuvre pour déterminer la nature de ces composés, leur origine, leur modification par les manipulations anthropiques et leur transformation au cours de la fossilisation sera présenté. Ces propos seront illustrés par de nouveaux résultats obtenus sur trois sites moustériens représentatifs de contextes culturels et de milieux de dépôts contrastés : le niveau IV de la grotte XV de Vaufrey (Dordogne) avec des structures de combustion aménagées synchrones du dernier interglaciaire (SIM 5.e) ; le niveau I de la grotte du Bison à Arcy-sur-Cure (Yonne) en cours de datation, riche en témoins de combustion et en amas structurés ; le niveau 4 de l’abri du Maras à Saint-Martin d’Ardèche (Ardèche) en cours de datation d’où viennent d’être mis au jours des amas structurés bien préservés. La comparaison de ces trois contextes montrera l’intérêt d’une analyse contextuelle intégrée des vestiges archéologiques et des marqueurs de combustion dans la matrice hôte associée. Cette analyse débouchera sur l’élaboration d’un protocole d’analyse pour restituer la chaîne opératoire des activités pyrotechniques maîtrisées par Néanderthal. Une lecture fine des états d’agrégation en termes de constituants impliqués, de mécanismes et de stabilité sera présentée pour les cas étudiés. Elle montrera comment révéler la présence d’entités structurées soigneusement préparées dans des milieux de dépôt qui ne semblaient pas offrir une qualité d’enregistrement exceptionnelle. En conclusion, l’intérêt de mettre en œuvre l’approche contextuelle multi-scalaire et multi-analytique à tout type d’enregistrement archéologique sera débattu.

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GEOSCIENCES ET TEMOINS CULTURELS DES ACTIVITES HUMAINES : MARQUEURS ORGANIQUES - NATURE, PROCESSUS DE FORMATION, DEGRE DE PRESERVATION Martine REGERT UMR 6130 Université Nice Sophia Antipolis – CNRS. Centre d’Études Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge. Pôle Universitaire Saint-Jean-d’Angély 3. 24 Avenue des Diables bleus, 06357 Nice cedex 4, France ; martine.regert@cepam.cnrs.fr Parmi les matériaux exploités par les populations du passé, les bio-ressources de nature organique sont particulièrement sensibles aux processus naturels d’altération. Leur conservation est donc relativement rare mais on peut les retrouver dans des contextes privilégiés, qu’il s’agisse des sédiments lacustres, des sites de milieux chauds et secs ou encore des sites gelés. L’absence de morphologie caractéristique de ces vestiges, leur constitution chimique complexe (mélanges moléculaires, degré d’altération et de polymérisation, large gamme de masse molaire et de volatilité, etc.) et les petites quantités disponibles en font des matériaux particulièrement délicats à caractériser. Les développements analytiques de ces dernières décennies permettent cependant d’accéder maintenant à la connaissance de matériaux qui nous paraissaient « perdus pour la science » il y a peu. Ainsi, produits de la ruche, produits laitiers, boissons fermentées, huiles végétales peuvent maintenant être étudiés, qu’ils soient conservés sous forme d’encroûtements carbonisés dans des céramiques néolithiques ou plus récentes ou de résidus visibles à la surface d’outils lithiques ou osseux (Evershed, 2008 ; Regert, 2011a-b). Dans le cadre de cette présentation, nous ferons un tour d’horizon de l’avancée actuelle des recherches sur les matériaux organiques amorphes susceptibles de se conserver en contexte archéologique, les matrices ou les matériaux et objets auxquels ils sont associés (sédiments, récipients en céramique, outils lithiques et osseux, métal, etc.), les méthodes les plus récentes et appropriées développées (techniques séparatives, spectrométrie de masse moléculaire et isotopique, spectroscopies vibrationnelles) et leur potentiel informatif en termes archéologiques. Nous traiterons en particulier de la question des graisses animales et des huiles végétales, des produits laitiers (Mirabaud et al., 2007), des cires (Regert, 2009) et des exsudats et goudrons végétaux. Nous montrerons comment la caractérisation de ces matériaux à partir d’un cortège de marqueurs lipidiques altérés permet d’éclairer différents pans de la vie des sociétés du passé, qu’il s’agisse des modalités d’utilisation des poteries (Regert, 2007), des stratégies d’exploitation des ressources végétales et animales ou encore de la gestion et des échanges de certains matériaux (Regert et al., 2008). Références EVERSHED, R.P. 2008a. Organic residue analysis in archaeology: The archaeological biomarker revolution.

Archaeometry, 50: 895–924. MIRABAUD, S., ROLANDO, C. & REGERT, M. 2007. Molecular criteria for discriminating adipose fat and

milk from different species by nanoESI MS and MS/MS of their triacylglycerols: application to archaeological remains. Analytical Chemistry, 79: 6182-6192.

REGERT, M. 2007. Elucidating Pottery Function Using a Multi-Step Analytical Methodology Combining Infrared Spectroscopy, Mass Spectrometry and Chromatographic Procedures. British Archaeological Reports, S1650: 61-76.

REGERT, M., DEVIÈSE, T., LE HÔ, A.-S. & ROUGEULLE, A. 2008. Reconstructing ancient Yemeni commercial routes during the Middle-Ages using structural characterisation of terpenoid resins. Archaeometry, 50 : 668-695.

REGERT, M. 2009. Direct Mass Spectrometry to characterise lipid materials. In: COLOMBINI, M.-P. & MODUGNO, F. (dir. ), Organic Mass Spectrometry in Art and Archaeology. Wiley, p. 97-129.

REGERT, M. 2011a. Analytical strategies for discriminating archaeological fatty substances from animal origin. Mass Spectrometry Reviews, 30 (2): 177-220.

REGERT, M. 2011b. Du défi analytique aux interprétations archéologiques : caractérisation des substances organiques piégées dans les poteries préhistoriques. Actualité chimique, 353-354 : 1-8 [sous presse].

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LA VALLEE DE LA GARONNE AU PLEISTOCENE : UN TERRITOIRE OU UNE FRONTIERE ? LES REPONSES DE L'ARCHEOLOGIE ET DES GEOSCIENCES Laurent BRUXELLES 1 & Marc JARRY 2 1 Inrap, Traces UMR 5608, Université de Toulouse, et GAES Université de Witwatersrand (Johannesburg), 561

rue Etienne Lenoir, Km Delta, 30900 Nîmes, France ; laurent.bruxelles@inrap.fr 2 Inrap et Traces UMR 5608, Université de Toulouse, Centre Archéologique INRAP, 13 rue du Négoce, 31650

Saint-Orens-de-Gameville, France ; marc.jarry@inrap.fr Une analyse critique de la répartition des sites du Paléolithique entre Massif central et Pyrénées sera proposée afin de comprendre les modalités de peuplement d’une partie du Bassin aquitain pendant la dernière péjoration climatique quaternaire. Cette approche est complétée par l'apport des données récentes, stratigraphiques et archéologiques, issues de milliers de sondages systématiques réalisés dans le cadre de l'archéologie préventive sur l'ensemble des contextes géomorphologiques concernés. Elles apportent des réponses à la question ancienne de la place de la plaine alluviale garonnaise dans le territoire aquitain pendant le Paléolithique supérieur. Les implications sont discutées, cette partie de l'Europe étant considérée, en partie à juste titre, comme une zone privilégiée, asile de la contraction, sinon du refuge, des populations septentrionales pendant les phases glaciaires. Les conclusions permettent de révéler une partition de territoire aquitain, alors coupé en deux par une large zone dépeuplée ou faiblement peuplée. Des perspectives sont alors évoquées, non seulement sur la réalité territoriale des groupes préhistoriques ayant vécu en marge de cette frontière, mais aussi sur les endémismes culturels que peuvent provoquer cette géographie marquée par une influence climatique, manifestement plus forte que celle admise en général dans cette région.

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PALEOGEOGRAPHIE DU PEUPLEMENT PALEOLITHIQUE SUPERIEUR EN AQUITAINE : DONNEES ISSUES DES GEOSCIENCES Pascal BERTRAN 1,2, Arnaud LENOBLE 2 & Luca SITZIA 2 1 INRAP, 156 avenue Jean Jaurès, F-33600 Pessac ; pascal.bertran@inrap.fr 2 PACEA, UMR 5199, bâtiment de géologie, avenue des facultés, F-33405 Talence cedex ; a.lenoble@pacea.u-

bordeaux1.fr, ca3bigio@gmail.com A la fin de la dernière période glaciaire, soit approximativement entre 15 et 25 ka, un vaste désert périglaciaire composé de sables de couverture parsemés de dunes et entourés d’accumulations lœssiques occupait une grande partie de l’Aquitaine. Corrélativement, les rivières issues du Massif Central et des Pyrénées étaient caractérisées par la mise en place d’une plaine de graviers à chenaux tressés, bordée par d’épais dépôts sableux de crue. L’accumulation de particules facilement remobilisables par le vent dans les vallées, mais aussi sous forme d’épandages alluviaux sur le plateau continental alors émergé, a probablement joué un rôle majeur sur la dynamique éolienne, en contexte de gel profond des sols et/ou de pergélisol. L’analyse des cartes de distribution des sites du Paléolithique supérieur en Aquitaine met en évidence une concentration des occupations dans les vallées. Pour le Pléniglaciaire supérieur, de nombreux sites bien préservés ont notamment été découverts dans les dépôts de crue. En revanche, le faible nombre de sites répertoriés dans les sables éoliens, par comparaison avec ce qui est connu pour les zones périphériques, indique que ce désert constituait une zone peu attractive pour les populations de chasseurs-cueilleurs préhistoriques, probablement en raison d’une biomasse végétale et animale réduite. Il a en effet pu être démontré, grâce à l’archéologie préventive, que la rareté des sites ne résultait pas d’un défaut de prospection ni d’un problème de recouvrement par les sables, mais reflétait bien une réalité archéologique. Cela conduit donc à revoir la vision de zone-refuge globalement attribuée à l’Aquitaine pendant les périodes froides du Pléistocène et à lui substituer un schéma plus complexe, dans lequel de vastes zones restaient en marge du peuplement tandis que les couloirs alluviaux concentraient probablement la majeure partie de la population. La distribution de marqueurs culturels tels que les types d’objets d’art et de pointes de projectiles indique également que le désert a vraisemblablement constitué une barrière séparant deux aires culturelles distinctes à certaines périodes du Paléolithique supérieur, l’une située sur les Pyrénées et la Cantabre, l’autre centrée sur le Périgord. Cette vision paléogéographique du peuplement paléolithique, obtenue en couplant données archéologiques et reconstitutions paléoenvironnementales, met clairement en évidence l’influence majeure du climat sur la structuration du Paléolithique français. Le développement de ce type d’approche pointe la nécessité d’un archivage systématique des données géologiques récoltées dans le cadre de l’archéologie préventive.

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CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE DES FORMATIONS SUPERFICIELLES DE LILLE ET GENESE URBAINE Laurent DESCHODT Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, 11 rue des Champs, 59650 Villeneuve d’Ascq ; laurent.deschodt@inrap.fr Lille, comme la plupart des villes d’émergence médiévale du nord de la France, est née d’une rivière au droit d’une limite de navigabilité. Elle porte son origine jusque dans son nom. Toutefois, le site originel est depuis longtemps masqué voire détruit par le fait urbain lui-même. La carte géologique ne permet pas d’apprécier ce qu’était l’insula. Les reconstitutions et hypothèses des géographes ou historiens sont floues ou au contraire faussement précises. L’étude des formations géologiques superficielles réalisée à l’occasion d’un travail universitaire peut aider à reconstituer le site d’origine (Deschodt, 1999). Le dépouillement d’une partie des données disponibles (observations anciennes, sondages de la banque du sous-sol et des observations personnelles développées à l’occasion d’opération archéologique) permet de dresser un catalogue des dépôts quaternaires dans la vallée de la Deûle : dépôts loessiques de fond de vallée du Pléniglaciaire weichsélien supérieur, alluvions sablo-graveleuses antérieures, alluvions limono-tourbeuses tardiglaciaires-holocènes. La cartographie de ces éléments et la prise en compte de la topographie de détail permet de proposer une reconstitution du site : un îlot lœssique (aux environs de la place de l’Opéra) émerge d’un large fond de vallée humide. Situé dans l’axe d’une accumulation lœssique déposé sous le versant du Weppes, cette île est un carrefour entre la traversée de la vallée (axe Saint-André / rue de Paris) et la circulation fluviale (déchargement des marchandises entre Haute et Basse Deûle). Dans ce contexte, nous proposons un scénario de l’émergence de la ville. Référence DESCHODT, L., 1999. Ebauche d'une cartographie au 1/10 000 des formations superficielles de Lille. Synthèse

sur la stratigraphie des sédiments de la vallée de la Deûle en contexte urbain, perçue à travers les fouilles archéologiques et les sondages géotechniques. Les Cahiers de la Préhistoire du Nord, 21-22 : 208 p.

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LES INTERFACES GEOSCIENCES ET ARCHEOLOGIE EN MILIEUX KARSTIQUES : LE CAS DE LA GROTTE SCLADINA (BELGIQUE) Stéphane PIRSON 1, 2, Grégory ABRAMS 3, Dominique BONJEAN 3 & Kevin DI MODICA 3 1 Service public de Wallonie, DGO4, Direction de l’Archéologie, rue des Brigades d’Irlande 1, B-5100 Jambes,

Belgique ; stephane.pirson@spw.wallonie.be 2 Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Département de Paléontologie, rue Vautier 29, B-1000

Bruxelles, Belgique. 3 Centre de recherches de la grotte Scladina, asbl Archéologie Andennaise, rue Fond des Vaux 339d, B-5300

Sclayn, Belgique ; Scladina@swing.be, gregoryabrams@yahoo.fr, kevin_dimodica@yahoo.fr Des progrès importants ont été enregistrés ces dernières années dans la compréhension de la genèse des séquences sédimentaires d’entrée de grotte, notamment à la suite d’expérimentations en milieu périglaciaire actif (Bertran et al., 2009). En particulier, une meilleure identification des processus sédimentaires responsables de l’accumulation des dépôts joue un rôle déterminant dans la manière d’appréhender le degré d’intégrité des assemblages archéologiques. Les travaux menés ces dernières années à la grotte Scladina (Belgique), intégrant ces nouveaux acquis, illustrent bien l’apport des géosciences à l’archéologie en contexte karstique. Fouillée depuis 1978, la grotte Scladina est un site présentant une séquence stratigraphique exceptionnelle, atteignant 15 m en épaisseurs cumulées. Elle a notamment livré deux importants assemblages du Paléolithique moyen et les restes osseux et dentaires d’un enfant néandertalien. Depuis 2003, les problématiques liées aux géosciences y ont été étroitement associées, avec des résultats dans les domaines du paléoenvironnement, de la chronostratigraphie ou de la sédimentogenèse (Pirson et al., 2008). La dynamique sédimentaire a ainsi été étudiée à travers la séquence stratigraphique et les liens avec la taphonomie osseuse ou l’archéologie ont été approchés (Bonjean et al., 2009). Ces travaux sont toujours en cours. Nous proposons ici de présenter les derniers résultats concernant l’intégration des approches stratigraphiques, sédimentologiques, archéologiques et archéozoologiques. Références BERTRAN, P. et al. 2009. Dynamique sédimentaire et taphonomie des abris-sous-roche et des porches de grotte

en milieu périglaciaire. Le programme Gavarnie. Les Nouvelles de l'archéologie, 118 : 11-16. BONJEAN, D. et al. 2009. La microstratigraphie, une clé de lecture des remaniements sédimentaires successifs.

Le cas de l'industrie moustérienne 1A de Scladina. Notae Praehistoricae, 29 : 139-147. PIRSON, S. et al. 2008. New data on geology, anthracology and palynology from the Scladina Cave pleistocene

sequence: preliminary results. Memoirs of the Geological Survey of Belgium, 55 : 71-93.

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L’ANTHROPISATION DANS LE MONDE AMAZONIEN PRECOLOMBIEN : LE ROLE DES GEOSCIENCES DANS LE PROJET COUAC Sylvie JEREMIE 1, Etienne DAMBRINE 2, Bruno HERAULT 3 & l’équipe du projet COUAC (PO Amazonie – CNRS) 1 INRAP, 842 Chemin St Antoine, 97300 Cayenne, France ; sylvie.jeremie@inrap.fr 2 INRA 3 UMR Ecofog, CNRS L’influence des populations précolombiennes sur les écosystèmes amazoniens et par conséquence le degré d’anthropisation de ces biotopes, sont discutés depuis les années 1980 grâce au développement de l’écologie historique. Cependant, il faut attendre la fin des années 2000 pour voir l’éclosion de programmes de recherches transdisciplinaires alliant sciences de l’Homme et sciences de l’Environnement. Située sur les marches septentrionales de l’Amazonie, la Guyane française offre un vaste territoire forestier (1/5 de la France), où l’occupation amérindienne commence il y a au moins 7 000 ans. Cette occupation est dispersée sur l’ensemble de la région et offre une importante diversité typologique liée tant aux variables culturelles et sociales qu’aux variables environnementales. Les recherches archéologiques entamées en Guyane depuis deux décennies, principalement grâce à l’archéologie préventive, mettent en avant une anthropisation régulière du milieu. La présence de l’Homme entraîne des modifications des paysages et les découvertes archéologiques remettent en cause la conception que nous pouvons avoir des sociétés amérindiennes anciennes. Il est important d’insister sur le fait que, d’un point de vue archéologique, la destination fonctionnelle des occupations humaines mises en évidence reste encore peu précise. Qu’ils soient isolés, bien circonscrits, pérennes ou dispersés dans le paysage, nombre d’éléments concernant ces sites ne sont pas encore connus. Or, la fonction d’un site a des répercussions importantes sur son environnement immédiat et, par conséquent, sur l’impact éventuel de l’anthropisation sur les communautés végétales et sur le fonctionnement des sols (pratiques agro-pastorales, aménagements fossoyés d’ampleur, etc.). Issu des problématiques conjuguées des paléo-environnementalistes et des archéologues, nous avons mis en place un projet d’étude transdisciplinaire faisant la part belle aux géosciences. Le projet COUAC a une ambition clairement affirmée : développer l’étude des conséquences des activités amérindiennes passées sur les propriétés des sols et la diversité végétale de l’écosystème forestier guyanais, définissant ainsi l’impact de l’anthropisation amérindienne ancienne sur les paysages. Trois questions charnières servent d’assise à ce projet, elles seront développées au cours de cette présentation : 1 - jusqu’à quel degré les forêts tropicales actuelles ont-elles été occupées par l’homme ? 2 - ces usages anciens ont-ils modifié significativement la fertilité des sols ? 3 - la diversité des espèces actuelles pourrait-elle en partie être expliquée par ces usages anciens ? Le projet COUAC s’inscrit dans une perspective trans-régionale, à dimension amazonienne. La conclusion permettra d’évoquer la mise en place des outils et des indicateurs permettant d’aborder la question controversée de l’impact humain dans les temps longs sur le Plateau des Guyanes, le rôle porteur des géosciences dans ce projet sera souligné et discuté.

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DU DIAGNOSTIC A LA LECTURE TAPHONOMIQUE ET A L’INTERPRETATION FONCTIONNELLE DES STRUCTURES ARCHEOLOGIQUES. Thierry GE 1, Mathieu RUE 2 & Marie-Agnès COURTY 3

1 INRAP-GSO, 156 avenue Jean-Jaurès, 33600 Pessac ; thierry.ge@inrap.fr 2 SARL Paléotime, 272 rue du Lycée Polonais, 38350 Villard-de-Lans ; mathieu.rue@paleotime.fr 3 UMR 7194 CNRS-MNHN, IPHES, Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social, Universitat

Rovira i Virgil, Plaza Imperial, C/ESCORXADOR, s/n, E-43003 Tarragona, Espagne; macourty@wanadoo.fr

La restitution du déroulement des activités humaines dans leur contexte culturel et paléoenvironnemental, aux pas de temps et aux échelles spatiales les plus pertinentes pour débattre des dynamiques sociales, constitue un défi sans cesse renouvelé en archéologie. Les protocoles de fouille adaptés à la diversité des situations ont depuis longtemps établi l’importance de maîtriser lors du dégagement la géométrie des entités stratigraphiques aux niveaux les plus fins, la configuration des structures et la distribution spatiale des témoins de la culture matérielle. En l’absence de vestiges construits bien conservés, la lecture des structures reste une opération délicate fortement contrainte par la difficulté de reconnaître sur le terrain la nature des aménagements initiaux (géométrie, matériaux), les modalités de leur disparition (destruction, effondrement, réaménagement) et leur transformation au cours de la fossilisation. En l’absence d’une méthode d’étude modulable selon la spécificité des contextes, une fouille par demi-structure suivie d’un lever stratigraphique de la coupe mise au jour reste le protocole le plus couramment adopté. A partir des vestiges recueillis, des caractères des matériaux de comblement et de la nature des limites, des hypothèses sont formulées quant à la fonction possible des structures mises au jour. L’objectif de cette présentation est de souligner les contradictions entre les objectifs de la fouille de structures et les conditions de son déroulement pour proposer des changements de comportements afin d’améliorer la gestion des situations. Cette présentation sera illustrée par des cas d’étude choisis dans des contextes culturels et des milieux de dépôt variés : les fosses du Bronze ancien de Puy Long à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; les structures de combustion plates à grès exogènes, du Bronze récent, à Fossemagne (Dordogne) ; le site antique d’Audenge (Dordogne) ; le site médiéval du collège Mignet à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). A partir des difficultés d’interprétation rencontrées dans ces différentes situations, il s’agit de montrer que, dans les cas de préservation moyenne à faible, une compréhension préalable des structures portant sur les comblements, les limites et les encaissants fournit des données essentielles pour en assurer un démontage contrôlé, la fouille se référant alors à des unités de structuration clairement identifiées. Une méthode d’étude en deux temps sera proposée : lors de la phase de diagnostic, une première caractérisation exhaustive des matériaux constitutifs des structures, de la nature des limites et des propriétés des encaissants, nécessitant la mise en œuvre d’un protocole analytique ad hoc en vue de l’établissement d’un inventaire des matériaux ; dans un second temps, le suivi au cours du dégagement de la configuration des structures en s’appuyant sur le catalogue préalablement établi. Les modalités de mise en œuvre de cette méthode d’étude seront débattues, tant dans les opérations de fouilles préventives que programmées.

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RECONSTITUTION DE L’ENVIRONNEMENT DE DEPOT D’UNE EPAVE DU XVEME SIECLE EN CANCHE Alain TRENTESAUX, Eric ARMYNOT-DU-CHATELET & Philippe RECOURT Université Lille 1, FRE 3298 Lille 1/CNRS, 59655 Villeneuve d’Ascq cedex, France ; alain.trentesaux@univ-lille1.fr L’épave immergée d’un navire marchand du XVème siècle, 12 km en amont de l’embouchure de la Canche, petit fleuve côtier du nord de la France, pose un problème quant à l’évolution de la navigabilité de ces voies d’eau. En effet, ce navire qui remontait sans doute jusqu’à la ville de Montreuil, mesure de l’ordre de 14 m ce qui serait incompatible avec une navigation actuelle. Une étude combinant sédimentologie et micropaléontologie a été entreprise à proximité afin de reconstituer l’environnement au moment du naufrage, élément majeur dans les reconstitutions archéologiques. Des prélèvements ont été effectués entre l’embouchure et Montreuil afin de décrire l’évolution du sédiment et des faunes de foraminifères et de thécamœbiens. Les tendances observées permettent de proposer un modèle de répartition des sédiments et de la microfaune. A proximité de l’épave, dix carottes ont été réalisées. Les analyses permettent de distinguer des faciès continentaux marqués par l’abondance des faunes remaniées des versants voisins, des faciès de barres de méandres, des faciès grossiers de fond de chenal, des séquences de comblement de zone estuarienne et des niveaux riches en éléments d’origine anthropique. Bien que les corrélations ne soient pas faciles, on note une tendance généralisée à la continentalisation progressive du milieu. Ceci est marqué par l’évolution des faciès, mais également des assemblages faunistiques qui montrent une diminution rapide des espèces continentales et remaniées puis des groupes d’affinité marine. L’évolution des faciès permet également de proposer que, lorsque la navigation était encore possible, la zone fut caractérisée par des chenaux moins profonds, mais plus larges, plus actifs en terme de dynamique hydrologique et éventuellement à chenaux multiples. L’anthropisation progressive de ces zones basses a conduit à contraindre la Canche dans son lit actuel en la corsetant entre deux levées aménagées. Ceci a conduit à un approfondissement du fleuve, mais également une restriction importante de sa largeur. L’épave quant à elle semble avoir subi un affouillement dans le lit de la rivière. De même, des phénomènes gravitaires à partir des berges témoignent d’un envasement progressif des bordures du fleuve, conduisant à la préservation de l’épave en rive droite.

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LA SIMULATION NUMÉRIQUE : UNE APPROCHE NOUVELLE POUR L’ÉTUDE CLIMATIQUE DES GROTTES ORNÉES Delphine LACANETTE Institut de Mécanique et d’Ingénierie de Bordeaux (UMR 5295), Département TREFLE, 16 avenue Pey-Berland, 33607 Pessac Cedex, France ; lacanette@enscbp.fr La simulation numérique en mécanique des fluides est communément utilisée dans de nombreux domaines industriels et environnementaux. Elle fait ici partie intégrante d’une méthodologie nouvelle (Lacanette et al., 2009) pour l’étude des processus climatiques dans les grottes ornées, et entend apporter des éléments archéologiques et conservatoires sur ces sites. La grotte de Lascaux en Dordogne est considérée comme l’une des plus importantes grottes ornées du Paléolithique (Aujoulat, 2004). Son anthropisation aigüe a rendu le fonctionnement du milieu complexe. Les travaux de simulation des écoulements thermoaérauliques ont pu apporter des éléments d’analyse concernant l’apparition d’événements perturbateurs, et ayant provoqué l’altération des parois (micro-organismes, érosion, calcite …). Par ailleurs, une grotte dépourvue d’intérêt archéologique a été sélectionnée puis instrumentalisée pour l’étude des processus d’interactions roche-eau-air et micro-organismes. Elle est située en Dordogne, dans la vallée de la Vézère. Les démarches nécessaires à l'observation et la quantification des mécanismes qui ne peuvent pas l’être dans des sites archéologiques aussi sensibles que sont les grottes ornées sont réalisées dans cette cavité. Finalement, des travaux ont été initiés récemment sur l’impact et le fonctionnement des aires de combustion dans la grotte Chauvet en Ardèche (Feruglio, 2006). De nombreuses questions émergent autour de l’utilisation de ces feux, auxquelles la compréhension des écoulements d’air dans la grotte pourrait apporter des éléments de réponse. Des expériences de réalisation de feux en milieu équivalent sont en cours. Références AUJOULAT, N. 2004. Lascaux, le geste, l’espace et le temps. Le Seuil. FERUGLIO, V. 2006. De la faune au bestiaire – La grotte Chauvet-Pont d’Arc, aux origines de l’art pariétal

paléolithique. C. R. Palevol, 2: 213-222. LACANETTE, D., VINCENT, S., SARTHOU, A., MALAURENT, P. & CALTAGIRONE, J.P. 2009. An

Eulerian/Lagrangian method for the numerical simulation of incompressible flows interacting with complex obstacles : application to the natural convection in the cave of Lascaux. Int. J. of Heat and Mass Transfer, 52: 2528-2542.

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LE MOBILIER LITHIQUE DE L’ETABLISSEMENT GERMANIQUE DU BAS-EMPIRE A BAELEN/NERETH, PROVINCE DE LIEGE (BELGIQUE) : RECHERCHE DES SOURCES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES Éric GOEMAERE 1, Claire GOFFIOUL 2 & Frédéric HANUT 3 1 Institut Royal des sciences Naturelles de Belgique, Service géologique de Belgique, Rue Jenner 13, B-1000

Bruxelles, Belgique ; eric.goemaere@naturalsciences.be 2 Service de l’Archéologie, Direction extérieure de Liège 1, Service public de Wallonie, DGO4. 3 Direction de l’Archéologie, Service public de Wallonie, DGO4, Rue des Brigades d'Irlande 1, B-5100 Jambes. L’opération archéologique préalable aux travaux du TGV et menée à Baelen/Nereth par la Direction de l’Archéologie du Service Public de Wallonie révéla une vaste occupation de l’Antiquité tardive s’implantant en bordure d’un habitat rural du Haut-Empire (fin Ier – IIIe siècles apr. J.-C). Les vestiges d’au moins deux constructions sur poteaux du Bas-Empire ainsi que leurs fosses associées ont livré de grandes quantités de déchets métallurgiques ainsi qu’un nombre élevé de poteries, d’artefacts lithiques et métalliques révélant l’identité des occupants du site au IVe siècle : des immigrants germaniques originaires de la rive droite du Rhin (Hanut et al., 2011). Le mobilier céramique du Bas-Empire indique une majorité de céramiques culinaires de l’Eifel, se partageant entre les productions de Speicher et de Mayen. Deux types de dégraissants ont été reconnus par l’étude pétrographique des vases en céramique modelée de tradition germanique : des roches volcaniques issues du volcanisme quaternaire de l’Eifel et des sables quartzeux grossiers blancs peut-être issus des massifs quartzitiques de l’Hunsrück ou du Taunus. Le mobilier en pierre est constitué de matériaux locaux présents sur le site (grès famenniens, calcaires et dolomies du Dinantien) ou disponibles dans un rayon de 10 à 15 km (siltites micacées comme produits de couverture ; grès et quartzites du Dévonien inférieur). Le basalte de l’Eifel et le grès blanc à graviers (Formation de Vicht, Dévonien moyen) ont servi à la confection des meules. Plusieurs types de grès et de quartzites ont été utilisés comme pierre à aiguiser dont on retrouve les différentes étapes de fabrication. Le minerai de fer est représenté par de rares fragments de limonite. Référence HANUT, F., GOFFIOUL, C. & GOEMAERE, E. 2011. L’établissement germanique du Bas-Empire à

Baelen/Nereth, province de Liège (Belgique). Relicta tijdschrift, 8 [à paraître].

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INDEX DES AUTEURS / INDEX OF AUTHORS Grégory ABRAMS 127 Roque AGUADO 94 Francis AMÉDRO 4 Luc ANDRE 26, 38 Pierre ANTOINE 3 Irma APPORA 81, 89 Eric ARMYNOT-DU-CHATELET 130 Amar ASSES 37 Patrick AUGUSTE 8 Olivier AVERBUCH 17 Jacques AVOINE 68 Jean-Marc BAELE 26, 34, 38, 43 Matthias BAEYE 19 Denis BAIZE 48 Stéphane BAIZE 21 Vincent BARBIN 62 Laurent BARCHY 90 Isabelle BELANGER 39 José BENAVENTE 51 Ouafae BEN HARDOUZ 27, 44, 57 Hafida BEN HARDOUZE 27, 44 Françoise BERGERAT 21 Martial BERNOUX 112 Pascal BERTRAN 125 Daniel BILLIOU 114 Éric BLANCHART 113 J. BLAREL 61 Sabine BLOCKMANS 39 Dominique BONJEAN 127 Frédéric BOULVAIN 25 Hocine BOURENNANE 48 Sylvain BOURLANGE 13 Pascal BOUTON 5 Denys BREYSSE 52 Denise BRICE 6, 20 José BRILHA 101 Manfred R. BRIX 69 Michel BROSSARD 113 Laurent BRUXELLES 124 Thierry CAMELBEECK 21 Jean-Pierre CAMUZARD 5 Víctor CÁRDENES 58 Erick CARLIER 18 Nathalie CAYLA 70 F. CAZIER 61 D. CENSE 11 Fadi CHAABAN 18 Claire CHENU 114 Emmanuel CHEVALIER 90 Tiphaine CHEVALLIER 113 Jean-Luc CHOTTE 112 Henri CIESIELSKI 48 Jean-Pierre COLBEAUX 21 Claude COLLETÉ 82 Annie CORNEE 67, 72, 91 Marie-Agnès COURTY 121, 122, 129 Alexandra COYNEL 115 Jessie CUVELIER 92

Etienne DAMBRINE 128 Brahim DAMNATI 27, 44, 57 Hanan DARWISHE 18 Francine DAVID 122 Olivier DEBAUCHE 57 Marleen DE CEUKELAIRE 40, 49, 59 Pierre-Yves DECLERCQ 60, 73, 83 Roel DE KONINCK 28 Serge DELABY 39 Cyrille DELANGLE 13 M. Jóse DE LA TORRE 51, 94 Bernard DELCAMBRE 39 Itahisa DÉNIZ-GONZÁLEZ 93 Pascal DEPAEPE 121 Florie DEPUISET 41 A. DERAM 61 Laurent DESCHODT 7, 8, 29, 126 Anthony DE SOUSA 20 Pascal DEVILLE 92 Walter DE VOS 31 Stijn DEWAELE 26, 38 Patrick DE WEVER 67, 72, 91 Enrique DÍAZ-MARTÍNEZ 102 Kevin DI MODICA 127 Hervé DINEUR 78 Frédéric DIOT 13 Jean-Robert DISNAR 118 Francis DOUAY 48, 61 Roland DREESEN 30, 49 Virginie DUMOULIN 39 Francis DURANTHON 93 Jean-Louis DURVILLE 47 Michiel DUSAR 30, 32, 49, 59 Grégoire EGOROFF 67, 72, 91 Jamal EL KHATTABI 18 Lars ERIKSTAD 103 Issam ETEBAAI 27, 44 Michel EVERAERTS 31 Stéphanie EYSSAUTIER 50, 62 Emmanuel FARA 78 Christian FELLER 111 Eric FOUACHE 9 Gilles FRONTEAU 50, 62 David GARCIA MORENO 19 Thierry GE 129 Pierre GHYSEL 39 David C. GILLAN 34, 43 Michel GIRARD 122 Eric GOEMAERE 60, 73, 83, 132 Claire GOFFIOUL 132 Maxime GOMMEAUX 50 Guillaume GOSSELIN 11, 14 Jean-Paul GREMILLET 13 Frédéric GUIBAL 27, 71 Myette GUIOMAR 71, 104 Gaëlle GUYETANT 74 Anne GUYOMARD 70 Yaser HAFEZNIA 13

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Frédéric HANUT 132 Maurice HARDY 122 Michel HENNEBERT 39 Bruno HERAULT 128 Carmen HIDALGO 51, 94, 105 Patrick HOFFSUMMER 27 Alain-Yves HUC 111, 116, 117 Luminita IORDACHE 50 Rindert JANSSENS 19 Marc JARRY 124 Sylvie JEREMIE 128 Hervé JOMARD 19, 21 Max JONIN 75, 95 Robert JOUSSEMET 13 Benoit KARTHEUSER 50 Olivier KAUFMANN 41 Dimitri KUSTERS 21 Delphine LACANETTE 131 David LAGROU 32, 42 Alexandre LAINE 77 Martin LALOUX 39 Olivier LASSUE 14 Julia LECHEVRETEL 63 Thomas LECOCQ 21 Amélie LEDUC 17 B. LEFÈVRE 61 Patrice LEGRAND 84, 96 Guillaume LEMOINE 76 Luc LENAERTS 30 Arnaud LENOBLE 125 A. LEPRÊTRE 61 Rémi LEQUINT 9 LIE Sun Fan 59 Nicole LIMONDIN-LOZOUET 77 Christian LOONES 20, 97 Vicente LÓPEZ 94 Barbara LOUCHE 18 Pascale LUTZ 63 Thierry MALVESY 85 J. MANIEZ 11 Antoine MARACHE 52 José MARGOTTA 10 Jean-Marc MARION 39, 90 Julián MARTÍNEZ 51, 94 A. MASSE 11 Eric MASSON 18 Félix J. MATEOS 58 David MATHON 53 Antoine MATRION 86 Bertrand MATRION 4 Johan MATTHIJS 28, 33, 42 Francis MEILLIEZ 108 Didier MERLE 78 Murielle MEURISSE-FORT 11 Bruno MINGUELY 17 Cécile MIRAMONT 71 Bruno MISTIAEN 6, 20 Marie-Hélène MONCEL 122 Kathleen MONOD 72 Claire MOREAU 50

Bernard MOTTEQUIN 39, 90 J. MUCHEMBLED 61 Henri-Georges NATON 12 Pascal NEIGE 78 Jean-Pierre NICOLLIN 6 Daniel OHNENSTETTER 13 Maryse OHNENSTETTER 13 Guglielmina OLIVEROS-TORO 53 Thierry OUDOIRE 92 Séverine PAPIER 34, 43 Remigio PARADELO 58, 114 Jean Pierre PETRAUD 114 Christophe PIETTE 52 Jean-Louis PINGOT 39 Stéphane PIRSON 127 Anne PLUYMAEKERS 73 Edouard POTY 90 Yves QUINIF 73 Jean-Paul RAYNAL 121 Philippe RECOURT 130 Hanane REDDAD 27, 44 Martine REGERT 123 Javier REY 51, 94 A. RICHARD 61 Jean-Philippe RIGAUD 122 R. SCHEIFLER 61 Céline SCHNEIDER 50, 62 Michel SEBRIER 21 P. SHIRALI 61 Laure SIMPLET 14 Luca SITZIA 125 Olivier SIVAN 71 C. STATNIK 61 Thibault STERCKEMAN 48 E. THERSSEN 61 F. THEVENON 44 Jérôme THOMAS 78 Rodolphe TOUCH 4 Alain TRENTESAUX 10, 14, 130 Nicolas TRIBOVILLARD 10 Aurélie TURMEL 62 Jean-Michel VAILLANT 54 Camille VALLET 13 Pascal VANCAMPENHOUT 59 Sara VANDYCKE 21 Nick VAN LIEFFERINGE 40 Kris VANNESTE 19, 21 Folkert VAN OORT 114 B. VAN VLIET-LANOË 11 Emmanuelle VENNIN 78 Koen VERBEECK 19, 21 Jean-Marie VERRIER 4 L. VERSLYPE 11 Willem (Wim) VERSTEEG 10, 19 Jean-Pierre VIDIER 17 Estelle VILLANNEAU 48 Elodie VILOIN 63 Ruddy WATTIEZ 34, 43 J.-M. WILLOT 11 Gabriele WOLF 69

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Laurent WOUTERS 59 I-Lin WU 29 Engelbert WÜHRL 69

Fadila ZOUGAR 37 Lahcen ZOUHRI 63

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http://www.mnhn.fr/pgn/

http://www.progeo.se/

http://www.iugs.org/ Autres soutiens financiers : subventions, sponsors / Other financial supports

http://www.total.com/

http://www.groupecb.fr/

http://www.pierresetmarbres.be/

http://www.andra.fr/

http://www.cg59.fr/frontoffice/Accueil.aspx

http://www.nordpasdecalais.fr/ Partenaires / Partners

http://www.magazine-durabilis.net/

http://www.rgsc.org.uk/

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