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00 1¡ pages Braconnier… · 2013. 10. 31. · Philippe Gutton Patrice Huerre Philippe Jeammet...

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L’adolescence aujourd’hui Extrait de la publication Extrait de la publication Extrait de la publication Extrait de la publication
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  • L’adolescence aujourd’hui

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  • ONT PARTICIPÉ À CET OUVRAGE

    Alain Braconnier

    Jean-Pierre Chartier

    Philippe Gutton

    Patrice Huerre

    Philippe Jeammet

    Didier Lauru

    Donata Marra

    François Marty

    Laurent Renard

    Marcel Rufo

    Marie-Pierre Vinuela-Willig

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  • ONT PARTICIPÉ À CET OUVRAGE

    Alain Braconnier

    Jean-Pierre Chartier

    Philippe Gutton

    Patrice Huerre

    Philippe Jeammet

    Didier Lauru

    Donata Marra

    François Marty

    Laurent Renard

    Marcel Rufo

    Marie-Pierre Vinuela-Willig

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  • ONT PARTICIPÉ À CET OUVRAGE

    Alain Braconnier

    Jean-Pierre Chartier

    Philippe Gutton

    Patrice Huerre

    Philippe Jeammet

    Didier Lauru

    Donata Marra

    François Marty

    Laurent Renard

    Marcel Rufo

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  • ONT PARTICIPÉ À CET OUVRAGE

    Alain Braconnier

    Jean-Pierre Chartier

    Philippe Gutton

    Patrice Huerre

    Philippe Jeammet

    Didier Lauru

    Donata Marra

    François Marty

    Laurent Renard

    Marcel Rufo

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  • Sous la direction de

    Alain Braconnier

    L’adolescenceaujourd’hui

    00 1° pages Braconnier 18/09/09 12:02 Page 5

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  • Sous la direction de

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  • Sous la direction de

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  • Conception de la couverture :Anne Hébert

    Version PDF © Éditions érès 2012CF - ISBN PDF : 978-2-7492-2678-1Première édition © Éditions érès 2005

    33, avenue Marcel-Dassault, 31500 Toulouse, Francewww.editions-eres.com

    Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représen-tation, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédéque ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans leconsentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et consti-tue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de lapropriété intellectuelle.L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenueauprès du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris, tél. 01 44 07 47 70, fax 01 46 34 67 19.

    00 1° pages Braconnier.qxp 5/09/12 9:07 Page 6

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  • Conception de la couverture :Anne Hébert

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  • IntroductionAlain Braconnier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachementUne des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    Violence, violencesPhilippe Gutton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    Positions rivales fraternelles à l’adolescenceMarcel Rufo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    Condamnés à l’adolescence ?Patrice Huerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    À propos de la résistance narcissiqueà l’investissement de l’objet de l’adolescence

    François Marty . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    Santé mentale à l’adolescence et milieu scolaireDonata Marra, Laurent Renard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

    Pas-sage vers le sujet énamouréDidier Lauru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    Freud et les jeunes de banlieuesJean-Pierre Chartier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    Filières, loi et cheminement, désirMarie-Pierre Vinuela-Willig . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

    Pour aller plus loin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

    Table des matières

    01 Intérieur Braconnier 18/09/09 12:03 Page 119

    Extrait de la publicationExtrait de la publicationExtrait de la publication

  • IntroductionAlain Braconnier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachementUne des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    Violence, violencesPhilippe Gutton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    Positions rivales fraternelles à l’adolescenceMarcel Rufo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    Condamnés à l’adolescence ?Patrice Huerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    À propos de la résistance narcissiqueà l’investissement de l’objet de l’adolescence

    François Marty . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    Santé mentale à l’adolescence et milieu scolaireDonata Marra, Laurent Renard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

    Pas-sage vers le sujet énamouréDidier Lauru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    Freud et les jeunes de banlieuesJean-Pierre Chartier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    Filières, loi et cheminement, désirMarie-Pierre Vinuela-Willig . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

    Pour aller plus loin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

    Table des matières

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  • IntroductionAlain Braconnier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachementUne des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    Violence, violencesPhilippe Gutton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    Positions rivales fraternelles à l’adolescenceMarcel Rufo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    Condamnés à l’adolescence ?Patrice Huerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    À propos de la résistance narcissiqueà l’investissement de l’objet de l’adolescence

    François Marty . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    Santé mentale à l’adolescence et milieu scolaireDonata Marra, Laurent Renard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

    Pas-sage vers le sujet énamouréDidier Lauru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    Freud et les jeunes de banlieuesJean-Pierre Chartier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    Filières, loi et cheminement, désirMarie-Pierre Vinuela-Willig . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

    Pour aller plus loin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

    Table des matières

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  • IntroductionAlain Braconnier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachementUne des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    Violence, violencesPhilippe Gutton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    Positions rivales fraternelles à l’adolescenceMarcel Rufo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    Condamnés à l’adolescence ?Patrice Huerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    À propos de la résistance narcissiqueà l’investissement de l’objet de l’adolescence

    François Marty . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    Santé mentale à l’adolescence et milieu scolaireDonata Marra, Laurent Renard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

    Pas-sage vers le sujet énamouréDidier Lauru . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    Freud et les jeunes de banlieuesJean-Pierre Chartier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    Filières, loi et cheminement, désirMarie-Pierre Vinuela-Willig . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

    Pour aller plus loin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

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  • Au cours des trente dernières années, la société,les parents, les professionnels ont porté uneattention croissante sur les adolescents, leursmodalités d’existence, leur devenir, leurs diffi-cultés. Si de tout temps l’adolescence corres-pond à cette période de l’existence dansl’histoire du sujet au cours de laquelle s’asso-cient des changements physiques irréversibles,des changements psychologiques souvent para-doxaux et des changements sociaux plus oumoins progressifs selon la place que la société

    Introduction

    Alain Braconnier

    Alain Braconnier, psychiatre, psychanalyste, centre PhilippePaumelle.

    01 Intérieur Braconnier 18/09/09 12:03 Page 7

  • Au cours des trente dernières années, la société,les parents, les professionnels ont porté uneattention croissante sur les adolescents, leursmodalités d’existence, leur devenir, leurs diffi-cultés. Si de tout temps l’adolescence corres-pond à cette période de l’existence dansl’histoire du sujet au cours de laquelle s’asso-cient des changements physiques irréversibles,des changements psychologiques souvent para-doxaux et des changements sociaux plus oumoins progressifs selon la place que la société

    Introduction

    Alain Braconnier

    Alain Braconnier, psychiatre, psychanalyste, centre PhilippePaumelle.

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  • Au cours des trente dernières années, la société,les parents, les professionnels ont porté uneattention croissante sur les adolescents, leursmodalités d’existence, leur devenir, leurs diffi-cultés. Si de tout temps l’adolescence corres-pond à cette période de l’existence dansl’histoire du sujet au cours de laquelle s’asso-cient des changements physiques irréversibles,des changements psychologiques souvent para-doxaux et des changements sociaux plus oumoins progressifs selon la place que la société

    Introduction

    Alain Braconnier

    Alain Braconnier, psychiatre, psychanalyste, centre PhilippePaumelle.

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  • Au cours des trente dernières années, la société,les parents, les professionnels ont porté uneattention croissante sur les adolescents, leursmodalités d’existence, leur devenir, leurs diffi-cultés. Si de tout temps l’adolescence corres-pond à cette période de l’existence dansl’histoire du sujet au cours de laquelle s’asso-cient des changements physiques irréversibles,des changements psychologiques souvent para-doxaux et des changements sociaux plus oumoins progressifs selon la place que la société

    Introduction

    Alain Braconnier

    Alain Braconnier, psychiatre, psychanalyste, centre PhilippePaumelle.

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  • laisse et donne à cette période de transforma-tion, nos sociétés occidentales contemporaines,caractérisées par des repères constamment etrapidement changeants, différents d’une généra-tion à l’autre, entrent en résonance avec ce quise passe pour chaque sujet à cette période de lavie, amenant à s’interroger sur la question desavoir si nous ne vivons pas dans une société« adolescente ». La réédition par les éditionsérès de ce dossier que la revue Carnet Psy avaitconsacré à « L’adolescence aujourd’hui », en1998, permet de s’interroger sur l’actualitétoujours importante des différentes questionsabordées alors et dans cette réédition, et enmême temps sur la manière dont elles peuventse poser déjà autrement sept ans plus tard. Siune des tâches essentielles de l’adolescence aété, reste et restera sûrement encore longtempsla gestion de la distance relationnelle aux objetsd’attachement (Philippe Jeammet), la questionde la violence et des violences telle qu’elle estabordée dans le texte de cet ouvrage (PhilippeGutton) interroge sur une approche trop stricte-ment psychanalytique. De même une questioncentrale de l’adolescent s’exprime sous la formede la possibilité de « tomber amoureux ». Aumoment de l’adolescence, le corps pubère auraéternellement à revivre cette expérience dumiroir dans cet état amoureux qu’il a déjàélaboré au cours de sa petite enfance, l’amenantà la constitution de son identité sexuée de sujet

    L’adolescence aujourd’hui8

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  • laisse et donne à cette période de transforma-tion, nos sociétés occidentales contemporaines,caractérisées par des repères constamment etrapidement changeants, différents d’une généra-tion à l’autre, entrent en résonance avec ce quise passe pour chaque sujet à cette période de lavie, amenant à s’interroger sur la question desavoir si nous ne vivons pas dans une société« adolescente ». La réédition par les éditionsérès de ce dossier que la revue Carnet Psy avaitconsacré à « L’adolescence aujourd’hui », en1998, permet de s’interroger sur l’actualitétoujours importante des différentes questionsabordées alors et dans cette réédition, et enmême temps sur la manière dont elles peuventse poser déjà autrement sept ans plus tard. Siune des tâches essentielles de l’adolescence aété, reste et restera sûrement encore longtempsla gestion de la distance relationnelle aux objetsd’attachement (Philippe Jeammet), la questionde la violence et des violences telle qu’elle estabordée dans le texte de cet ouvrage (PhilippeGutton) interroge sur une approche trop stricte-ment psychanalytique. De même une questioncentrale de l’adolescent s’exprime sous la formede la possibilité de « tomber amoureux ». Aumoment de l’adolescence, le corps pubère auraéternellement à revivre cette expérience dumiroir dans cet état amoureux qu’il a déjàélaboré au cours de sa petite enfance, l’amenantà la constitution de son identité sexuée de sujet

    L’adolescence aujourd’hui8

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  • laisse et donne à cette période de transforma-tion, nos sociétés occidentales contemporaines,caractérisées par des repères constamment etrapidement changeants, différents d’une généra-tion à l’autre, entrent en résonance avec ce quise passe pour chaque sujet à cette période de lavie, amenant à s’interroger sur la question desavoir si nous ne vivons pas dans une société« adolescente ». La réédition par les éditionsérès de ce dossier que la revue Carnet Psy avaitconsacré à « L’adolescence aujourd’hui », en1998, permet de s’interroger sur l’actualitétoujours importante des différentes questionsabordées alors et dans cette réédition, et enmême temps sur la manière dont elles peuventse poser déjà autrement sept ans plus tard. Siune des tâches essentielles de l’adolescence aété, reste et restera sûrement encore longtempsla gestion de la distance relationnelle aux objetsd’attachement (Philippe Jeammet), la questionde la violence et des violences telle qu’elle estabordée dans le texte de cet ouvrage (PhilippeGutton) interroge sur une approche trop stricte-ment psychanalytique. De même une questioncentrale de l’adolescent s’exprime sous la formede la possibilité de « tomber amoureux ». Aumoment de l’adolescence, le corps pubère auraéternellement à revivre cette expérience dumiroir dans cet état amoureux qu’il a déjàélaboré au cours de sa petite enfance, l’amenantà la constitution de son identité sexuée de sujet

    L’adolescence aujourd’hui8

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  • laisse et donne à cette période de transforma-tion, nos sociétés occidentales contemporaines,caractérisées par des repères constamment etrapidement changeants, différents d’une généra-tion à l’autre, entrent en résonance avec ce quise passe pour chaque sujet à cette période de lavie, amenant à s’interroger sur la question desavoir si nous ne vivons pas dans une société« adolescente ». La réédition par les éditionsérès de ce dossier que la revue Carnet Psy avaitconsacré à « L’adolescence aujourd’hui », en1998, permet de s’interroger sur l’actualitétoujours importante des différentes questionsabordées alors et dans cette réédition, et enmême temps sur la manière dont elles peuventse poser déjà autrement sept ans plus tard. Siune des tâches essentielles de l’adolescence aété, reste et restera sûrement encore longtempsla gestion de la distance relationnelle aux objetsd’attachement (Philippe Jeammet), la questionde la violence et des violences telle qu’elle estabordée dans le texte de cet ouvrage (PhilippeGutton) interroge sur une approche trop stricte-ment psychanalytique. De même une questioncentrale de l’adolescent s’exprime sous la formede la possibilité de « tomber amoureux ». Aumoment de l’adolescence, le corps pubère auraéternellement à revivre cette expérience dumiroir dans cet état amoureux qu’il a déjàélaboré au cours de sa petite enfance, l’amenantà la constitution de son identité sexuée de sujet

    L’adolescence aujourd’hui8

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  • (Didier Lauru). À l’inverse, les positions rivalesfraternelles à cette période de l’existence nesont-elles pas aujourd’hui de plus en plus à ré-élaborer à partir de l’augmentation constante,ces dernières années, du nombre d’adolescentsvivant dans des familles monoparentales ourecomposées (Marcel Rufo) ? L’étrange histoirede la notion d’adolescence (Patrice Huerre),autre question abordée dans cet ouvrage, permetde comprendre que, selon les époques, lajeunesse a représenté un bien précieux pourl’avenir d’une société donnée, ou a pu susciter lapeur, la méfiance du monde des adultes dans cequ’elle a de violent, de révolte et de non maîtri-sable. Enfin un recueil sur l’adolescence seraitaujourd’hui incomplet s’il n’abordait pas lesproblèmes de la relation entre la vie scolaire et lasanté mentale (Laurent Renard, Donata Marra),la question des projets individuels (Marie-PierreVinuela-Willig), la question difficile de l’articu-lation entre la délinquance ou les violencesurbaines, ce que peut penser – panser – l’ana-lyste (Jean-Pierre Chartier). Enfin, pour revenirà ce qui pourrait être une question intemporelle,l’articulation intrapsychique entre le narcissismeet l’investissement de l’objet (François Marty)nous ramène au champ de la clinique et de lapratique psychothérapique, constituant le cœurde nos expériences de thérapeute et de soignant.

    L’adolescence se prête donc bien à différentsregards, elle n’en garde pas moins pour autant

    Introduction 9

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  • (Didier Lauru). À l’inverse, les positions rivalesfraternelles à cette période de l’existence nesont-elles pas aujourd’hui de plus en plus à ré-élaborer à partir de l’augmentation constante,ces dernières années, du nombre d’adolescentsvivant dans des familles monoparentales ourecomposées (Marcel Rufo) ? L’étrange histoirede la notion d’adolescence (Patrice Huerre),autre question abordée dans cet ouvrage, permetde comprendre que, selon les époques, lajeunesse a représenté un bien précieux pourl’avenir d’une société donnée, ou a pu susciter lapeur, la méfiance du monde des adultes dans cequ’elle a de violent, de révolte et de non maîtri-sable. Enfin un recueil sur l’adolescence seraitaujourd’hui incomplet s’il n’abordait pas lesproblèmes de la relation entre la vie scolaire et lasanté mentale (Laurent Renard, Donata Marra),la question des projets individuels (Marie-PierreVinuela-Willig), la question difficile de l’articu-lation entre la délinquance ou les violencesurbaines, ce que peut penser – panser – l’ana-lyste (Jean-Pierre Chartier). Enfin, pour revenirà ce qui pourrait être une question intemporelle,l’articulation intrapsychique entre le narcissismeet l’investissement de l’objet (François Marty)nous ramène au champ de la clinique et de lapratique psychothérapique, constituant le cœurde nos expériences de thérapeute et de soignant.

    L’adolescence se prête donc bien à différentsregards, elle n’en garde pas moins pour autant

    Introduction 9

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  • (Didier Lauru). À l’inverse, les positions rivalesfraternelles à cette période de l’existence nesont-elles pas aujourd’hui de plus en plus à ré-élaborer à partir de l’augmentation constante,ces dernières années, du nombre d’adolescentsvivant dans des familles monoparentales ourecomposées (Marcel Rufo) ? L’étrange histoirede la notion d’adolescence (Patrice Huerre),autre question abordée dans cet ouvrage, permetde comprendre que, selon les époques, lajeunesse a représenté un bien précieux pourl’avenir d’une société donnée, ou a pu susciter lapeur, la méfiance du monde des adultes dans cequ’elle a de violent, de révolte et de non maîtri-sable. Enfin un recueil sur l’adolescence seraitaujourd’hui incomplet s’il n’abordait pas lesproblèmes de la relation entre la vie scolaire et lasanté mentale (Laurent Renard, Donata Marra),la question des projets individuels (Marie-PierreVinuela-Willig), la question difficile de l’articu-lation entre la délinquance ou les violencesurbaines, ce que peut penser – panser – l’ana-lyste (Jean-Pierre Chartier). Enfin, pour revenirà ce qui pourrait être une question intemporelle,l’articulation intrapsychique entre le narcissismeet l’investissement de l’objet (François Marty)nous ramène au champ de la clinique et de lapratique psychothérapique, constituant le cœurde nos expériences de thérapeute et de soignant.

    L’adolescence se prête donc bien à différentsregards, elle n’en garde pas moins pour autant

    Introduction 9

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  • (Didier Lauru). À l’inverse, les positions rivalesfraternelles à cette période de l’existence nesont-elles pas aujourd’hui de plus en plus à ré-élaborer à partir de l’augmentation constante,ces dernières années, du nombre d’adolescentsvivant dans des familles monoparentales ourecomposées (Marcel Rufo) ? L’étrange histoirede la notion d’adolescence (Patrice Huerre),autre question abordée dans cet ouvrage, permetde comprendre que, selon les époques, lajeunesse a représenté un bien précieux pourl’avenir d’une société donnée, ou a pu susciter lapeur, la méfiance du monde des adultes dans cequ’elle a de violent, de révolte et de non maîtri-sable. Enfin un recueil sur l’adolescence seraitaujourd’hui incomplet s’il n’abordait pas lesproblèmes de la relation entre la vie scolaire et lasanté mentale (Laurent Renard, Donata Marra),la question des projets individuels (Marie-PierreVinuela-Willig), la question difficile de l’articu-lation entre la délinquance ou les violencesurbaines, ce que peut penser – panser – l’ana-lyste (Jean-Pierre Chartier). Enfin, pour revenirà ce qui pourrait être une question intemporelle,l’articulation intrapsychique entre le narcissismeet l’investissement de l’objet (François Marty)nous ramène au champ de la clinique et de lapratique psychothérapique, constituant le cœurde nos expériences de thérapeute et de soignant.

    L’adolescence se prête donc bien à différentsregards, elle n’en garde pas moins pour autant

    Introduction 9

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  • une part de mystère. L’intérêt de la réédition dece dossier repose notamment sur l’utilité de lireet de relire ce que les auteurs cités ci-dessus ontpu écrire à un moment donné, dans le but nonpas tant de constituer un savoir définitif, maisau contraire de susciter les associations person-nelles de chacun à partir de sa propre expé-rience et les nouvelles questions qui nemanquent pas d’émerger au fil du temps.

    L’adolescence aujourd’hui10

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  • une part de mystère. L’intérêt de la réédition dece dossier repose notamment sur l’utilité de lireet de relire ce que les auteurs cités ci-dessus ontpu écrire à un moment donné, dans le but nonpas tant de constituer un savoir définitif, maisau contraire de susciter les associations person-nelles de chacun à partir de sa propre expé-rience et les nouvelles questions qui nemanquent pas d’émerger au fil du temps.

    L’adolescence aujourd’hui10

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  • une part de mystère. L’intérêt de la réédition dece dossier repose notamment sur l’utilité de lireet de relire ce que les auteurs cités ci-dessus ontpu écrire à un moment donné, dans le but nonpas tant de constituer un savoir définitif, maisau contraire de susciter les associations person-nelles de chacun à partir de sa propre expé-rience et les nouvelles questions qui nemanquent pas d’émerger au fil du temps.

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  • une part de mystère. L’intérêt de la réédition dece dossier repose notamment sur l’utilité de lireet de relire ce que les auteurs cités ci-dessus ontpu écrire à un moment donné, dans le but nonpas tant de constituer un savoir définitif, maisau contraire de susciter les associations person-nelles de chacun à partir de sa propre expé-rience et les nouvelles questions qui nemanquent pas d’émerger au fil du temps.

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  • L’une des grandes caractéristiques de l’adoles-cence est la nécessaire modification de ladistance aux parents et aux adultes, liée spécifi-quement aux effets de la puberté. Celle-ciengendre en effet une modification brutale etrapide du corps de l’enfant qui devient apte àagir sa vie pulsionnelle, en particulier la sexua-lité et l’agressivité. L’effet s’en fait immédiate-ment sentir sur la relation aux parents qui perdson naturel. La sexualisation du lien crée unegêne que traduit l’apparition de la rougeur et de

    Gérer la distance relationnelleaux objets d’attachement

    Une des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet

    Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’ado-lescent, Institut mutualiste Montsouris.

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  • L’une des grandes caractéristiques de l’adoles-cence est la nécessaire modification de ladistance aux parents et aux adultes, liée spécifi-quement aux effets de la puberté. Celle-ciengendre en effet une modification brutale etrapide du corps de l’enfant qui devient apte àagir sa vie pulsionnelle, en particulier la sexua-lité et l’agressivité. L’effet s’en fait immédiate-ment sentir sur la relation aux parents qui perdson naturel. La sexualisation du lien crée unegêne que traduit l’apparition de la rougeur et de

    Gérer la distance relationnelleaux objets d’attachement

    Une des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet

    Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’ado-lescent, Institut mutualiste Montsouris.

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  • L’une des grandes caractéristiques de l’adoles-cence est la nécessaire modification de ladistance aux parents et aux adultes, liée spécifi-quement aux effets de la puberté. Celle-ciengendre en effet une modification brutale etrapide du corps de l’enfant qui devient apte àagir sa vie pulsionnelle, en particulier la sexua-lité et l’agressivité. L’effet s’en fait immédiate-ment sentir sur la relation aux parents qui perdson naturel. La sexualisation du lien crée unegêne que traduit l’apparition de la rougeur et de

    Gérer la distance relationnelleaux objets d’attachement

    Une des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet

    Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’ado-lescent, Institut mutualiste Montsouris.

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  • L’une des grandes caractéristiques de l’adoles-cence est la nécessaire modification de ladistance aux parents et aux adultes, liée spécifi-quement aux effets de la puberté. Celle-ciengendre en effet une modification brutale etrapide du corps de l’enfant qui devient apte àagir sa vie pulsionnelle, en particulier la sexua-lité et l’agressivité. L’effet s’en fait immédiate-ment sentir sur la relation aux parents qui perdson naturel. La sexualisation du lien crée unegêne que traduit l’apparition de la rougeur et de

    Gérer la distance relationnelleaux objets d’attachement

    Une des tâches essentielles de l’adolescence

    Philippe Jeammet

    Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’ado-lescent, Institut mutualiste Montsouris.

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  • formations réactionnelles caractéristiques del’adolescence qui expriment toutes les réactionsde fuite, voire de dégoût, à l’égard du corps desparents. L’inévitable sexualisation des liens créeles conditions d’une prise de distance d’avec lesparents. Mais celle-ci génère à son tour uneinterrogation sur la capacité d’autonomie del’adolescent et la qualité de ce qu’il a à l’inté-rieur de lui-même.

    L’adolescence est ainsi révélatrice de la qualitéde ce que l’on a pu emmagasiner, intérioriserpendant l’enfance. Plus on arrive à l’adoles-cence pourvu d’une sécurité intérieure, d’uneestime de soi suffisante, nourri de la qualité desliens avec l’environnement, plus on seracapable de gérer la distance avec une certainesouplesse. Mais plus on y accède avec un passifimportant, des traumatismes, une dépendanceexagérée à l’environnement, plus ce sera diffi-cile. Les jeunes ont d’autant plus besoin de sesentir reconnus qu’ils ne sont pas sûrs eux-mêmes de leur propre valeur.

    Avec l’adolescence, les problématiques objec-tales et narcissiques se conflictualisent récipro-quement. L’attachement œdipien en particuliercontribue souvent à dramatiser les liens auxparents. Il oblige l’adolescent à prendre sesdistances avec ses parents réveillant les inquié-tudes narcissiques et la quête d’un soutienobjectal. Inversement, la fragilité narcissique enexacerbant l’« appétence objectale » contribue à

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  • formations réactionnelles caractéristiques del’adolescence qui expriment toutes les réactionsde fuite, voire de dégoût, à l’égard du corps desparents. L’inévitable sexualisation des liens créeles conditions d’une prise de distance d’avec lesparents. Mais celle-ci génère à son tour uneinterrogation sur la capacité d’autonomie del’adolescent et la qualité de ce qu’il a à l’inté-rieur de lui-même.

    L’adolescence est ainsi révélatrice de la qualitéde ce que l’on a pu emmagasiner, intérioriserpendant l’enfance. Plus on arrive à l’adoles-cence pourvu d’une sécurité intérieure, d’uneestime de soi suffisante, nourri de la qualité desliens avec l’environnement, plus on seracapable de gérer la distance avec une certainesouplesse. Mais plus on y accède avec un passifimportant, des traumatismes, une dépendanceexagérée à l’environnement, plus ce sera diffi-cile. Les jeunes ont d’autant plus besoin de sesentir reconnus qu’ils ne sont pas sûrs eux-mêmes de leur propre valeur.

    Avec l’adolescence, les problématiques objec-tales et narcissiques se conflictualisent récipro-quement. L’attachement œdipien en particuliercontribue souvent à dramatiser les liens auxparents. Il oblige l’adolescent à prendre sesdistances avec ses parents réveillant les inquié-tudes narcissiques et la quête d’un soutienobjectal. Inversement, la fragilité narcissique enexacerbant l’« appétence objectale » contribue à

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  • formations réactionnelles caractéristiques del’adolescence qui expriment toutes les réactionsde fuite, voire de dégoût, à l’égard du corps desparents. L’inévitable sexualisation des liens créeles conditions d’une prise de distance d’avec lesparents. Mais celle-ci génère à son tour uneinterrogation sur la capacité d’autonomie del’adolescent et la qualité de ce qu’il a à l’inté-rieur de lui-même.

    L’adolescence est ainsi révélatrice de la qualitéde ce que l’on a pu emmagasiner, intérioriserpendant l’enfance. Plus on arrive à l’adoles-cence pourvu d’une sécurité intérieure, d’uneestime de soi suffisante, nourri de la qualité desliens avec l’environnement, plus on seracapable de gérer la distance avec une certainesouplesse. Mais plus on y accède avec un passifimportant, des traumatismes, une dépendanceexagérée à l’environnement, plus ce sera diffi-cile. Les jeunes ont d’autant plus besoin de sesentir reconnus qu’ils ne sont pas sûrs eux-mêmes de leur propre valeur.

    Avec l’adolescence, les problématiques objec-tales et narcissiques se conflictualisent récipro-quement. L’attachement œdipien en particuliercontribue souvent à dramatiser les liens auxparents. Il oblige l’adolescent à prendre sesdistances avec ses parents réveillant les inquié-tudes narcissiques et la quête d’un soutienobjectal. Inversement, la fragilité narcissique enexacerbant l’« appétence objectale » contribue à

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  • formations réactionnelles caractéristiques del’adolescence qui expriment toutes les réactionsde fuite, voire de dégoût, à l’égard du corps desparents. L’inévitable sexualisation des liens créeles conditions d’une prise de distance d’avec lesparents. Mais celle-ci génère à son tour uneinterrogation sur la capacité d’autonomie del’adolescent et la qualité de ce qu’il a à l’inté-rieur de lui-même.

    L’adolescence est ainsi révélatrice de la qualitéde ce que l’on a pu emmagasiner, intérioriserpendant l’enfance. Plus on arrive à l’adoles-cence pourvu d’une sécurité intérieure, d’uneestime de soi suffisante, nourri de la qualité desliens avec l’environnement, plus on seracapable de gérer la distance avec une certainesouplesse. Mais plus on y accède avec un passifimportant, des traumatismes, une dépendanceexagérée à l’environnement, plus ce sera diffi-cile. Les jeunes ont d’autant plus besoin de sesentir reconnus qu’ils ne sont pas sûrs eux-mêmes de leur propre valeur.

    Avec l’adolescence, les problématiques objec-tales et narcissiques se conflictualisent récipro-quement. L’attachement œdipien en particuliercontribue souvent à dramatiser les liens auxparents. Il oblige l’adolescent à prendre sesdistances avec ses parents réveillant les inquié-tudes narcissiques et la quête d’un soutienobjectal. Inversement, la fragilité narcissique enexacerbant l’« appétence objectale » contribue à

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  • donner aux liens objectaux une intensité qui enrenforce le caractère potentiellement inces-tueux. Cette dialectique – entre le besoin quel’on a de s’appuyer sur les autres, la sexualisa-tion de ce lien et le besoin de se différencier etde s’affirmer dans son autonomie – constitueune des clés de la problématique adolescente etse présente sous la forme d’un paradoxe : « Cedont j’ai besoin, cette force des adultes qui memanque, et à la mesure de ce besoin, c’est ce quimenace mon autonomie naissante. » Il y a làquelque chose qui peut être vécu comme unecontradiction absolue : comment, pour trouverla sécurité, la force, les atouts qui manquent, senourrir de ces adultes qui sont censés avoir toutcela sans être complètement dépendant d’eux ?

    C’est ce que traduit cette expression si parlantedes jeunes disant d’un adulte qu’il leur « prendla tête ». Mais la tête n’est prise que parcequ’elle est ouverte. Si l’adolescent n’était pas enattente de quelque chose des adultes, l’adulte nele pénétrerait pas. Il ne le pénètre que parcequ’il y a ouverture. Son propre ennemi est à l’intérieur de lui : c’est son désir lui-même, véritable cheval de Troie de l’objet à l’intérieurde lui.

    Plus le jeune attend quelque chose de l’adulte,plus il se sent en menace de pénétration et cettemenace génère une humiliation d’autant plusintense qu’il se sent prêt à céder. Le plaisir dedésirer se transforme en un pouvoir sur soi

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 13

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  • donner aux liens objectaux une intensité qui enrenforce le caractère potentiellement inces-tueux. Cette dialectique – entre le besoin quel’on a de s’appuyer sur les autres, la sexualisa-tion de ce lien et le besoin de se différencier etde s’affirmer dans son autonomie – constitueune des clés de la problématique adolescente etse présente sous la forme d’un paradoxe : « Cedont j’ai besoin, cette force des adultes qui memanque, et à la mesure de ce besoin, c’est ce quimenace mon autonomie naissante. » Il y a làquelque chose qui peut être vécu comme unecontradiction absolue : comment, pour trouverla sécurité, la force, les atouts qui manquent, senourrir de ces adultes qui sont censés avoir toutcela sans être complètement dépendant d’eux ?

    C’est ce que traduit cette expression si parlantedes jeunes disant d’un adulte qu’il leur « prendla tête ». Mais la tête n’est prise que parcequ’elle est ouverte. Si l’adolescent n’était pas enattente de quelque chose des adultes, l’adulte nele pénétrerait pas. Il ne le pénètre que parcequ’il y a ouverture. Son propre ennemi est à l’intérieur de lui : c’est son désir lui-même, véritable cheval de Troie de l’objet à l’intérieurde lui.

    Plus le jeune attend quelque chose de l’adulte,plus il se sent en menace de pénétration et cettemenace génère une humiliation d’autant plusintense qu’il se sent prêt à céder. Le plaisir dedésirer se transforme en un pouvoir sur soi

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 13

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  • donner aux liens objectaux une intensité qui enrenforce le caractère potentiellement inces-tueux. Cette dialectique – entre le besoin quel’on a de s’appuyer sur les autres, la sexualisa-tion de ce lien et le besoin de se différencier etde s’affirmer dans son autonomie – constitueune des clés de la problématique adolescente etse présente sous la forme d’un paradoxe : « Cedont j’ai besoin, cette force des adultes qui memanque, et à la mesure de ce besoin, c’est ce quimenace mon autonomie naissante. » Il y a làquelque chose qui peut être vécu comme unecontradiction absolue : comment, pour trouverla sécurité, la force, les atouts qui manquent, senourrir de ces adultes qui sont censés avoir toutcela sans être complètement dépendant d’eux ?

    C’est ce que traduit cette expression si parlantedes jeunes disant d’un adulte qu’il leur « prendla tête ». Mais la tête n’est prise que parcequ’elle est ouverte. Si l’adolescent n’était pas enattente de quelque chose des adultes, l’adulte nele pénétrerait pas. Il ne le pénètre que parcequ’il y a ouverture. Son propre ennemi est à l’intérieur de lui : c’est son désir lui-même, véritable cheval de Troie de l’objet à l’intérieurde lui.

    Plus le jeune attend quelque chose de l’adulte,plus il se sent en menace de pénétration et cettemenace génère une humiliation d’autant plusintense qu’il se sent prêt à céder. Le plaisir dedésirer se transforme en un pouvoir sur soi

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 13

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  • donner aux liens objectaux une intensité qui enrenforce le caractère potentiellement inces-tueux. Cette dialectique – entre le besoin quel’on a de s’appuyer sur les autres, la sexualisa-tion de ce lien et le besoin de se différencier etde s’affirmer dans son autonomie – constitueune des clés de la problématique adolescente etse présente sous la forme d’un paradoxe : « Cedont j’ai besoin, cette force des adultes qui memanque, et à la mesure de ce besoin, c’est ce quimenace mon autonomie naissante. » Il y a làquelque chose qui peut être vécu comme unecontradiction absolue : comment, pour trouverla sécurité, la force, les atouts qui manquent, senourrir de ces adultes qui sont censés avoir toutcela sans être complètement dépendant d’eux ?

    C’est ce que traduit cette expression si parlantedes jeunes disant d’un adulte qu’il leur « prendla tête ». Mais la tête n’est prise que parcequ’elle est ouverte. Si l’adolescent n’était pas enattente de quelque chose des adultes, l’adulte nele pénétrerait pas. Il ne le pénètre que parcequ’il y a ouverture. Son propre ennemi est à l’intérieur de lui : c’est son désir lui-même, véritable cheval de Troie de l’objet à l’intérieurde lui.

    Plus le jeune attend quelque chose de l’adulte,plus il se sent en menace de pénétration et cettemenace génère une humiliation d’autant plusintense qu’il se sent prêt à céder. Le plaisir dedésirer se transforme en un pouvoir sur soi

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  • donné à l’autre. Il y a là quelque chose d’assezintolérable, avec toutes les gradations entre lesrelations normales – celles que l’on rencontresouvent dans les relations amoureuses – et lesrelations psychopathologiques.

    L’opposition est l’une des façons de sortir de ceparadoxe. Dans l’opposition, on s’appuie surl’autre tout en méconnaissant qu’on en abesoin, puisque on n’est pas d’accord avec lui.C’est l’une des clés pour comprendre l’impor-tance des conduites négatives des adolescents,même s’il existe des facteurs d’ordres divers(tempérament, génétique, etc.). La pathologie,c’est l’enfermement dans la répétition deconduites dont on sait – et l’adolescent le saitau fond de lui-même – qu’elles ont une capacitéd’autosabotage de ses potentialités. Cesconduites ont toutes cette dimension d’échecplus ou moins sévère et focalisée (l’anorexie,c’est le problème de son corps et de la nourri-ture, pour un autre, ce sera l’échec scolaire,etc.). Le piège et le drame sont que ce compor-tement négatif est pour l’adolescent un moyend’affirmer son identité et sa différence. Quel-qu’un qui est trop en attente ne sait plus où estson propre désir et celui des autres. Il est dansun état de gêne et de confusion d’autant plusgrand que ses relations de plaisir ou de satisfac-tion créent un rapproché exagéré avec un desadultes (le père ou la mère, avec toute la sexua-lisation de ce lien).

    L’adolescence aujourd’hui14

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  • donné à l’autre. Il y a là quelque chose d’assezintolérable, avec toutes les gradations entre lesrelations normales – celles que l’on rencontresouvent dans les relations amoureuses – et lesrelations psychopathologiques.

    L’opposition est l’une des façons de sortir de ceparadoxe. Dans l’opposition, on s’appuie surl’autre tout en méconnaissant qu’on en abesoin, puisque on n’est pas d’accord avec lui.C’est l’une des clés pour comprendre l’impor-tance des conduites négatives des adolescents,même s’il existe des facteurs d’ordres divers(tempérament, génétique, etc.). La pathologie,c’est l’enfermement dans la répétition deconduites dont on sait – et l’adolescent le saitau fond de lui-même – qu’elles ont une capacitéd’autosabotage de ses potentialités. Cesconduites ont toutes cette dimension d’échecplus ou moins sévère et focalisée (l’anorexie,c’est le problème de son corps et de la nourri-ture, pour un autre, ce sera l’échec scolaire,etc.). Le piège et le drame sont que ce compor-tement négatif est pour l’adolescent un moyend’affirmer son identité et sa différence. Quel-qu’un qui est trop en attente ne sait plus où estson propre désir et celui des autres. Il est dansun état de gêne et de confusion d’autant plusgrand que ses relations de plaisir ou de satisfac-tion créent un rapproché exagéré avec un desadultes (le père ou la mère, avec toute la sexua-lisation de ce lien).

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  • donné à l’autre. Il y a là quelque chose d’assezintolérable, avec toutes les gradations entre lesrelations normales – celles que l’on rencontresouvent dans les relations amoureuses – et lesrelations psychopathologiques.

    L’opposition est l’une des façons de sortir de ceparadoxe. Dans l’opposition, on s’appuie surl’autre tout en méconnaissant qu’on en abesoin, puisque on n’est pas d’accord avec lui.C’est l’une des clés pour comprendre l’impor-tance des conduites négatives des adolescents,même s’il existe des facteurs d’ordres divers(tempérament, génétique, etc.). La pathologie,c’est l’enfermement dans la répétition deconduites dont on sait – et l’adolescent le saitau fond de lui-même – qu’elles ont une capacitéd’autosabotage de ses potentialités. Cesconduites ont toutes cette dimension d’échecplus ou moins sévère et focalisée (l’anorexie,c’est le problème de son corps et de la nourri-ture, pour un autre, ce sera l’échec scolaire,etc.). Le piège et le drame sont que ce compor-tement négatif est pour l’adolescent un moyend’affirmer son identité et sa différence. Quel-qu’un qui est trop en attente ne sait plus où estson propre désir et celui des autres. Il est dansun état de gêne et de confusion d’autant plusgrand que ses relations de plaisir ou de satisfac-tion créent un rapproché exagéré avec un desadultes (le père ou la mère, avec toute la sexua-lisation de ce lien).

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  • donné à l’autre. Il y a là quelque chose d’assezintolérable, avec toutes les gradations entre lesrelations normales – celles que l’on rencontresouvent dans les relations amoureuses – et lesrelations psychopathologiques.

    L’opposition est l’une des façons de sortir de ceparadoxe. Dans l’opposition, on s’appuie surl’autre tout en méconnaissant qu’on en abesoin, puisque on n’est pas d’accord avec lui.C’est l’une des clés pour comprendre l’impor-tance des conduites négatives des adolescents,même s’il existe des facteurs d’ordres divers(tempérament, génétique, etc.). La pathologie,c’est l’enfermement dans la répétition deconduites dont on sait – et l’adolescent le saitau fond de lui-même – qu’elles ont une capacitéd’autosabotage de ses potentialités. Cesconduites ont toutes cette dimension d’échecplus ou moins sévère et focalisée (l’anorexie,c’est le problème de son corps et de la nourri-ture, pour un autre, ce sera l’échec scolaire,etc.). Le piège et le drame sont que ce compor-tement négatif est pour l’adolescent un moyend’affirmer son identité et sa différence. Quel-qu’un qui est trop en attente ne sait plus où estson propre désir et celui des autres. Il est dansun état de gêne et de confusion d’autant plusgrand que ses relations de plaisir ou de satisfac-tion créent un rapproché exagéré avec un desadultes (le père ou la mère, avec toute la sexua-lisation de ce lien).

    L’adolescence aujourd’hui14

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  • Il est frappant de voir combien d’adolescents, àla puberté, mettent en échec ce qui est sourcede valorisation, ce qui était objet de fierté parta-gée avec l’un ou l’autre, ou les deux parents.L’adolescent n’a subitement plus envie de prati-quer sport ou piano (en fait, il en a trop envie)car cela crée une relation de gêne comme si,dans ce succès partagé, il perdait ses limites etson identité, et ce d’autant plus que le climataffectif « incestuel » avec l’un des parents seraplus important. Il se met donc en situationd’échec pour assurer sa différence. L’échecsuprême, c’est souvent la conduite suicidairequi est rarement un désir de mourir ; ou undésir de mourir qui traduit en fait la peur et lerefus d’avoir à renoncer à vivre comme onaurait envie de vivre. C’est beaucoup plus l’ex-pression d’un désir de vivre que d’un désir de sedétruire. Dans la tentative de suicide, l’adoles-cent inverse la situation de dépendance.

    Lorsqu’un adolescent nous dit qu’il n’a pasdemandé à naître mais qu’il continue à vivre, ils’inscrit dans une filiation. Ceux qui sont bienpourvus continuent de s’enrichir, ils arriventsolides à l’adolescence, ils continuent leursidentifications, ils s’inscrivent dans une lignée,ça ne leur pose pas de problèmes parce que çane compromet pas leur identité.

    Pour ceux qui arrivent à l’adolescence avec unsentiment de vide et d’insécurité internes, s’ins-crire dans une lignée, c’est risquer de se trouver

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 15

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  • Il est frappant de voir combien d’adolescents, àla puberté, mettent en échec ce qui est sourcede valorisation, ce qui était objet de fierté parta-gée avec l’un ou l’autre, ou les deux parents.L’adolescent n’a subitement plus envie de prati-quer sport ou piano (en fait, il en a trop envie)car cela crée une relation de gêne comme si,dans ce succès partagé, il perdait ses limites etson identité, et ce d’autant plus que le climataffectif « incestuel » avec l’un des parents seraplus important. Il se met donc en situationd’échec pour assurer sa différence. L’échecsuprême, c’est souvent la conduite suicidairequi est rarement un désir de mourir ; ou undésir de mourir qui traduit en fait la peur et lerefus d’avoir à renoncer à vivre comme onaurait envie de vivre. C’est beaucoup plus l’ex-pression d’un désir de vivre que d’un désir de sedétruire. Dans la tentative de suicide, l’adoles-cent inverse la situation de dépendance.

    Lorsqu’un adolescent nous dit qu’il n’a pasdemandé à naître mais qu’il continue à vivre, ils’inscrit dans une filiation. Ceux qui sont bienpourvus continuent de s’enrichir, ils arriventsolides à l’adolescence, ils continuent leursidentifications, ils s’inscrivent dans une lignée,ça ne leur pose pas de problèmes parce que çane compromet pas leur identité.

    Pour ceux qui arrivent à l’adolescence avec unsentiment de vide et d’insécurité internes, s’ins-crire dans une lignée, c’est risquer de se trouver

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 15

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  • Il est frappant de voir combien d’adolescents, àla puberté, mettent en échec ce qui est sourcede valorisation, ce qui était objet de fierté parta-gée avec l’un ou l’autre, ou les deux parents.L’adolescent n’a subitement plus envie de prati-quer sport ou piano (en fait, il en a trop envie)car cela crée une relation de gêne comme si,dans ce succès partagé, il perdait ses limites etson identité, et ce d’autant plus que le climataffectif « incestuel » avec l’un des parents seraplus important. Il se met donc en situationd’échec pour assurer sa différence. L’échecsuprême, c’est souvent la conduite suicidairequi est rarement un désir de mourir ; ou undésir de mourir qui traduit en fait la peur et lerefus d’avoir à renoncer à vivre comme onaurait envie de vivre. C’est beaucoup plus l’ex-pression d’un désir de vivre que d’un désir de sedétruire. Dans la tentative de suicide, l’adoles-cent inverse la situation de dépendance.

    Lorsqu’un adolescent nous dit qu’il n’a pasdemandé à naître mais qu’il continue à vivre, ils’inscrit dans une filiation. Ceux qui sont bienpourvus continuent de s’enrichir, ils arriventsolides à l’adolescence, ils continuent leursidentifications, ils s’inscrivent dans une lignée,ça ne leur pose pas de problèmes parce que çane compromet pas leur identité.

    Pour ceux qui arrivent à l’adolescence avec unsentiment de vide et d’insécurité internes, s’ins-crire dans une lignée, c’est risquer de se trouver

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  • Il est frappant de voir combien d’adolescents, àla puberté, mettent en échec ce qui est sourcede valorisation, ce qui était objet de fierté parta-gée avec l’un ou l’autre, ou les deux parents.L’adolescent n’a subitement plus envie de prati-quer sport ou piano (en fait, il en a trop envie)car cela crée une relation de gêne comme si,dans ce succès partagé, il perdait ses limites etson identité, et ce d’autant plus que le climataffectif « incestuel » avec l’un des parents seraplus important. Il se met donc en situationd’échec pour assurer sa différence. L’échecsuprême, c’est souvent la conduite suicidairequi est rarement un désir de mourir ; ou undésir de mourir qui traduit en fait la peur et lerefus d’avoir à renoncer à vivre comme onaurait envie de vivre. C’est beaucoup plus l’ex-pression d’un désir de vivre que d’un désir de sedétruire. Dans la tentative de suicide, l’adoles-cent inverse la situation de dépendance.

    Lorsqu’un adolescent nous dit qu’il n’a pasdemandé à naître mais qu’il continue à vivre, ils’inscrit dans une filiation. Ceux qui sont bienpourvus continuent de s’enrichir, ils arriventsolides à l’adolescence, ils continuent leursidentifications, ils s’inscrivent dans une lignée,ça ne leur pose pas de problèmes parce que çane compromet pas leur identité.

    Pour ceux qui arrivent à l’adolescence avec unsentiment de vide et d’insécurité internes, s’ins-crire dans une lignée, c’est risquer de se trouver

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  • sous la dépendance des adultes et y perdrejusqu’à leur identité. Ils préfèrent entrer dans lanégativité dont l’avantage, contrairement auplaisir, est de n’avoir pas de fin. Si l’on veuts’opposer, on peut le faire sans arrêt, alors quele plaisir aura automatiquement une fin. Toutce qui est de l’ordre du plaisir et de la satisfac-tion confronte à la perte et à la séparation, et aufait que l’on dépend des autres. Dans le refus,on ne dépend plus, on le paie cher mais on estson maître, et que ne ferait-on pas pour êtremaître chez soi ? On le voit dans les groupes oules nations, certains peuvent aller jusqu’à leurperdition pour avoir le sentiment qu’ils restentmaîtres chez eux.

    Ce paradoxe (ce dont j’ai besoin est ce qui memenace) est l’un des axes essentiels de ce qui vase jouer dans la relation aux adultes, maismoins ce sera joué au niveau intrapsychique,plus ce le sera dans les actes (en « faisant » lagueule, en s’enfermant dans sa chambre, enfaisant une fugue, en sautant par la fenêtre...).Quelle peut être l’attitude des adultes ?

    Ce qui aggrave la situation, c’est que cette crisede l’adolescence a comme corollaire la crise dumilieu de la vie des parents. Celle-ci va entreren résonance avec l’adolescence qui est le révé-lateur de la qualité de sécurité que l’on aacquise pendant l’enfance. La fameuse crise dumilieu de la vie est peut-être le révélateur de ceque l’on a fait de notre adolescence. A-t-on pu

    L’adolescence aujourd’hui16

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  • sous la dépendance des adultes et y perdrejusqu’à leur identité. Ils préfèrent entrer dans lanégativité dont l’avantage, contrairement auplaisir, est de n’avoir pas de fin. Si l’on veuts’opposer, on peut le faire sans arrêt, alors quele plaisir aura automatiquement une fin. Toutce qui est de l’ordre du plaisir et de la satisfac-tion confronte à la perte et à la séparation, et aufait que l’on dépend des autres. Dans le refus,on ne dépend plus, on le paie cher mais on estson maître, et que ne ferait-on pas pour êtremaître chez soi ? On le voit dans les groupes oules nations, certains peuvent aller jusqu’à leurperdition pour avoir le sentiment qu’ils restentmaîtres chez eux.

    Ce paradoxe (ce dont j’ai besoin est ce qui memenace) est l’un des axes essentiels de ce qui vase jouer dans la relation aux adultes, maismoins ce sera joué au niveau intrapsychique,plus ce le sera dans les actes (en « faisant » lagueule, en s’enfermant dans sa chambre, enfaisant une fugue, en sautant par la fenêtre...).Quelle peut être l’attitude des adultes ?

    Ce qui aggrave la situation, c’est que cette crisede l’adolescence a comme corollaire la crise dumilieu de la vie des parents. Celle-ci va entreren résonance avec l’adolescence qui est le révé-lateur de la qualité de sécurité que l’on aacquise pendant l’enfance. La fameuse crise dumilieu de la vie est peut-être le révélateur de ceque l’on a fait de notre adolescence. A-t-on pu

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  • sous la dépendance des adultes et y perdrejusqu’à leur identité. Ils préfèrent entrer dans lanégativité dont l’avantage, contrairement auplaisir, est de n’avoir pas de fin. Si l’on veuts’opposer, on peut le faire sans arrêt, alors quele plaisir aura automatiquement une fin. Toutce qui est de l’ordre du plaisir et de la satisfac-tion confronte à la perte et à la séparation, et aufait que l’on dépend des autres. Dans le refus,on ne dépend plus, on le paie cher mais on estson maître, et que ne ferait-on pas pour êtremaître chez soi ? On le voit dans les groupes oules nations, certains peuvent aller jusqu’à leurperdition pour avoir le sentiment qu’ils restentmaîtres chez eux.

    Ce paradoxe (ce dont j’ai besoin est ce qui memenace) est l’un des axes essentiels de ce qui vase jouer dans la relation aux adultes, maismoins ce sera joué au niveau intrapsychique,plus ce le sera dans les actes (en « faisant » lagueule, en s’enfermant dans sa chambre, enfaisant une fugue, en sautant par la fenêtre...).Quelle peut être l’attitude des adultes ?

    Ce qui aggrave la situation, c’est que cette crisede l’adolescence a comme corollaire la crise dumilieu de la vie des parents. Celle-ci va entreren résonance avec l’adolescence qui est le révé-lateur de la qualité de sécurité que l’on aacquise pendant l’enfance. La fameuse crise dumilieu de la vie est peut-être le révélateur de ceque l’on a fait de notre adolescence. A-t-on pu

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  • sous la dépendance des adultes et y perdrejusqu’à leur identité. Ils préfèrent entrer dans lanégativité dont l’avantage, contrairement auplaisir, est de n’avoir pas de fin. Si l’on veuts’opposer, on peut le faire sans arrêt, alors quele plaisir aura automatiquement une fin. Toutce qui est de l’ordre du plaisir et de la satisfac-tion confronte à la perte et à la séparation, et aufait que l’on dépend des autres. Dans le refus,on ne dépend plus, on le paie cher mais on estson maître, et que ne ferait-on pas pour êtremaître chez soi ? On le voit dans les groupes oules nations, certains peuvent aller jusqu’à leurperdition pour avoir le sentiment qu’ils restentmaîtres chez eux.

    Ce paradoxe (ce dont j’ai besoin est ce qui memenace) est l’un des axes essentiels de ce qui vase jouer dans la relation aux adultes, maismoins ce sera joué au niveau intrapsychique,plus ce le sera dans les actes (en « faisant » lagueule, en s’enfermant dans sa chambre, enfaisant une fugue, en sautant par la fenêtre...).Quelle peut être l’attitude des adultes ?

    Ce qui aggrave la situation, c’est que cette crisede l’adolescence a comme corollaire la crise dumilieu de la vie des parents. Celle-ci va entreren résonance avec l’adolescence qui est le révé-lateur de la qualité de sécurité que l’on aacquise pendant l’enfance. La fameuse crise dumilieu de la vie est peut-être le révélateur de ceque l’on a fait de notre adolescence. A-t-on pu

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  • continuer ce travail d’intériorisation, s’assureret poser un certain nombre de bases, ou est-ceque des choses mises de côté vont resurgir defaçon flambante au moment de cette crise dumilieu de la vie où l’adulte se confronte àquelque chose qui est de l’ordre de la dépres-sion (ce n’est pas pour rien que les dépressionssont si fréquentes à cet âge de la vie) ?

    Au moment où les adolescents commencent àse développer, les parents sont obligés d’ad-mettre que leur vie entame la deuxième partiede sa courbe. Ils sont donc contraints de réajus-ter un certain nombre de leurs idéaux et géné-ralement à la baisse. L’une des façons de sortirde cette dépression est de se dire que l’on vabien mais que c’est le « petit » qui donne dessoucis. S’il n’y a pas ces soucis, d’autres surgis-sent, et il y a un risque de collusion très grandentre cette dépressivité et le réajustement de ladistance entre les parents. Les conflits larvés,les problèmes professionnels et les émotionsque cela suscite sont déversés sur l’adolescent.Les parents vont s’inquiéter pour lui et il y a lerisque d’une résonance entre les deux problé-matiques. Avec deux positions schématiques :ceux qui s’inquiètent exagérément et ceux qui,au contraire, ne veulent rien voir. Or ce qui estimportant pour cet adolescent en mal de gérerla distance, c’est que plus il a du mal à la gérer,plus il va falloir que l’environnement fasse uneffort pour lui. Cet adolescent en difficulté,

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 17

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  • continuer ce travail d’intériorisation, s’assureret poser un certain nombre de bases, ou est-ceque des choses mises de côté vont resurgir defaçon flambante au moment de cette crise dumilieu de la vie où l’adulte se confronte àquelque chose qui est de l’ordre de la dépres-sion (ce n’est pas pour rien que les dépressionssont si fréquentes à cet âge de la vie) ?

    Au moment où les adolescents commencent àse développer, les parents sont obligés d’ad-mettre que leur vie entame la deuxième partiede sa courbe. Ils sont donc contraints de réajus-ter un certain nombre de leurs idéaux et géné-ralement à la baisse. L’une des façons de sortirde cette dépression est de se dire que l’on vabien mais que c’est le « petit » qui donne dessoucis. S’il n’y a pas ces soucis, d’autres surgis-sent, et il y a un risque de collusion très grandentre cette dépressivité et le réajustement de ladistance entre les parents. Les conflits larvés,les problèmes professionnels et les émotionsque cela suscite sont déversés sur l’adolescent.Les parents vont s’inquiéter pour lui et il y a lerisque d’une résonance entre les deux problé-matiques. Avec deux positions schématiques :ceux qui s’inquiètent exagérément et ceux qui,au contraire, ne veulent rien voir. Or ce qui estimportant pour cet adolescent en mal de gérerla distance, c’est que plus il a du mal à la gérer,plus il va falloir que l’environnement fasse uneffort pour lui. Cet adolescent en difficulté,

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  • continuer ce travail d’intériorisation, s’assureret poser un certain nombre de bases, ou est-ceque des choses mises de côté vont resurgir defaçon flambante au moment de cette crise dumilieu de la vie où l’adulte se confronte àquelque chose qui est de l’ordre de la dépres-sion (ce n’est pas pour rien que les dépressionssont si fréquentes à cet âge de la vie) ?

    Au moment où les adolescents commencent àse développer, les parents sont obligés d’ad-mettre que leur vie entame la deuxième partiede sa courbe. Ils sont donc contraints de réajus-ter un certain nombre de leurs idéaux et géné-ralement à la baisse. L’une des façons de sortirde cette dépression est de se dire que l’on vabien mais que c’est le « petit » qui donne dessoucis. S’il n’y a pas ces soucis, d’autres surgis-sent, et il y a un risque de collusion très grandentre cette dépressivité et le réajustement de ladistance entre les parents. Les conflits larvés,les problèmes professionnels et les émotionsque cela suscite sont déversés sur l’adolescent.Les parents vont s’inquiéter pour lui et il y a lerisque d’une résonance entre les deux problé-matiques. Avec deux positions schématiques :ceux qui s’inquiètent exagérément et ceux qui,au contraire, ne veulent rien voir. Or ce qui estimportant pour cet adolescent en mal de gérerla distance, c’est que plus il a du mal à la gérer,plus il va falloir que l’environnement fasse uneffort pour lui. Cet adolescent en difficulté,

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  • continuer ce travail d’intériorisation, s’assureret poser un certain nombre de bases, ou est-ceque des choses mises de côté vont resurgir defaçon flambante au moment de cette crise dumilieu de la vie où l’adulte se confronte àquelque chose qui est de l’ordre de la dépres-sion (ce n’est pas pour rien que les dépressionssont si fréquentes à cet âge de la vie) ?

    Au moment où les adolescents commencent àse développer, les parents sont obligés d’ad-mettre que leur vie entame la deuxième partiede sa courbe. Ils sont donc contraints de réajus-ter un certain nombre de leurs idéaux et géné-ralement à la baisse. L’une des façons de sortirde cette dépression est de se dire que l’on vabien mais que c’est le « petit » qui donne dessoucis. S’il n’y a pas ces soucis, d’autres surgis-sent, et il y a un risque de collusion très grandentre cette dépressivité et le réajustement de ladistance entre les parents. Les conflits larvés,les problèmes professionnels et les émotionsque cela suscite sont déversés sur l’adolescent.Les parents vont s’inquiéter pour lui et il y a lerisque d’une résonance entre les deux problé-matiques. Avec deux positions schématiques :ceux qui s’inquiètent exagérément et ceux qui,au contraire, ne veulent rien voir. Or ce qui estimportant pour cet adolescent en mal de gérerla distance, c’est que plus il a du mal à la gérer,plus il va falloir que l’environnement fasse uneffort pour lui. Cet adolescent en difficulté,

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  • c’est comme s’il n’avait pas de peau, ou commes’il était en court-circuit. Il va falloir que lesadultes mettent de la médiation, de la distancepour que le temps passe.

    Quand on dit à un adolescent : « Tu verras, çava s’arranger, on a connu ça... », ça l’exaspèreparce que le temps renvoie à la passivité ; poureux, cette passivité les renvoie à la dépendanceet à leur attente à l’égard des adultes. Ceux quisont les plus passifs, qui auraient le plus besoinde se nourrir, vont devenir les plus hyperactifs ;ils répondront au temps par un maniement del’espace (ils vont fuguer, etc.) : ils vont essayerde maîtriser dans l’espace ce qu’ils ne maîtrisentpas intérieurement, cette nécessité d’attendrequelque chose des adultes qui les nourriraitmais par rapport auxquels ils se sentent enposition d’excessive reddition. Cette maîtrise del’espace par le passage à l’acte va considérable-ment solliciter les adultes et ce que ne peut pasfaire l’appareil psychique des jeunes, c’est l’en-tourage qui va devoir le faire, c’est-à-dire assu-rer ce rôle de tampon, de relativisation, que leurappareil psychique ne peut pas assurer.

    Comment sortir de ce dilemme : ce qui estnécessaire c’est aussi ce qui nous menace ? Parla médiation, le tiers, la différence. L’adulte doitmontrer que, certes, l’adolescent a des désirs,mais que ceux du père et de la mère ne sont pasforcément les mêmes, ceux du grand-père sontencore différents. Dans cette diversité, il y a

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  • c’est comme s’il n’avait pas de peau, ou commes’il était en court-circuit. Il va falloir que lesadultes mettent de la médiation, de la distancepour que le temps passe.

    Quand on dit à un adolescent : « Tu verras, çava s’arranger, on a connu ça... », ça l’exaspèreparce que le temps renvoie à la passivité ; poureux, cette passivité les renvoie à la dépendanceet à leur attente à l’égard des adultes. Ceux quisont les plus passifs, qui auraient le plus besoinde se nourrir, vont devenir les plus hyperactifs ;ils répondront au temps par un maniement del’espace (ils vont fuguer, etc.) : ils vont essayerde maîtriser dans l’espace ce qu’ils ne maîtrisentpas intérieurement, cette nécessité d’attendrequelque chose des adultes qui les nourriraitmais par rapport auxquels ils se sentent enposition d’excessive reddition. Cette maîtrise del’espace par le passage à l’acte va considérable-ment solliciter les adultes et ce que ne peut pasfaire l’appareil psychique des jeunes, c’est l’en-tourage qui va devoir le faire, c’est-à-dire assu-rer ce rôle de tampon, de relativisation, que leurappareil psychique ne peut pas assurer.

    Comment sortir de ce dilemme : ce qui estnécessaire c’est aussi ce qui nous menace ? Parla médiation, le tiers, la différence. L’adulte doitmontrer que, certes, l’adolescent a des désirs,mais que ceux du père et de la mère ne sont pasforcément les mêmes, ceux du grand-père sontencore différents. Dans cette diversité, il y a

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  • c’est comme s’il n’avait pas de peau, ou commes’il était en court-circuit. Il va falloir que lesadultes mettent de la médiation, de la distancepour que le temps passe.

    Quand on dit à un adolescent : « Tu verras, çava s’arranger, on a connu ça... », ça l’exaspèreparce que le temps renvoie à la passivité ; poureux, cette passivité les renvoie à la dépendanceet à leur attente à l’égard des adultes. Ceux quisont les plus passifs, qui auraient le plus besoinde se nourrir, vont devenir les plus hyperactifs ;ils répondront au temps par un maniement del’espace (ils vont fuguer, etc.) : ils vont essayerde maîtriser dans l’espace ce qu’ils ne maîtrisentpas intérieurement, cette nécessité d’attendrequelque chose des adultes qui les nourriraitmais par rapport auxquels ils se sentent enposition d’excessive reddition. Cette maîtrise del’espace par le passage à l’acte va considérable-ment solliciter les adultes et ce que ne peut pasfaire l’appareil psychique des jeunes, c’est l’en-tourage qui va devoir le faire, c’est-à-dire assu-rer ce rôle de tampon, de relativisation, que leurappareil psychique ne peut pas assurer.

    Comment sortir de ce dilemme : ce qui estnécessaire c’est aussi ce qui nous menace ? Parla médiation, le tiers, la différence. L’adulte doitmontrer que, certes, l’adolescent a des désirs,mais que ceux du père et de la mère ne sont pasforcément les mêmes, ceux du grand-père sontencore différents. Dans cette diversité, il y a

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  • c’est comme s’il n’avait pas de peau, ou commes’il était en court-circuit. Il va falloir que lesadultes mettent de la médiation, de la distancepour que le temps passe.

    Quand on dit à un adolescent : « Tu verras, çava s’arranger, on a connu ça... », ça l’exaspèreparce que le temps renvoie à la passivité ; poureux, cette passivité les renvoie à la dépendanceet à leur attente à l’égard des adultes. Ceux quisont les plus passifs, qui auraient le plus besoinde se nourrir, vont devenir les plus hyperactifs ;ils répondront au temps par un maniement del’espace (ils vont fuguer, etc.) : ils vont essayerde maîtriser dans l’espace ce qu’ils ne maîtrisentpas intérieurement, cette nécessité d’attendrequelque chose des adultes qui les nourriraitmais par rapport auxquels ils se sentent enposition d’excessive reddition. Cette maîtrise del’espace par le passage à l’acte va considérable-ment solliciter les adultes et ce que ne peut pasfaire l’appareil psychique des jeunes, c’est l’en-tourage qui va devoir le faire, c’est-à-dire assu-rer ce rôle de tampon, de relativisation, que leurappareil psychique ne peut pas assurer.

    Comment sortir de ce dilemme : ce qui estnécessaire c’est aussi ce qui nous menace ? Parla médiation, le tiers, la différence. L’adulte doitmontrer que, certes, l’adolescent a des désirs,mais que ceux du père et de la mère ne sont pasforcément les mêmes, ceux du grand-père sontencore différents. Dans cette diversité, il y a

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  • place pour le sujet. Personne ne peut vivre seul.Tout système fermé se dégrade et on a tousbesoin d’échange. Pour sortir d’un échangetotalitaire ou nul (« je refuse tout », comme ditl’anorexique ou « j’avale tout », comme dit laboulimique), il faut trouver du tiers, de la diffé-rence et n’être plus dans ces relations d’invasionou d’emprise. C’est tout l’intérêt de l’Œdipe. Cequi est intéressant, c’est qu’un père et une mèresoient différents. Ils sont deux, différentscorporellement, et qui acceptent que personnen’a tout et que l’on a besoin de l’autre, et le plai-sir est dans cette complémentarité. Cela donneà l’enfant le sentiment qu’il n’a pas tout maisqu’il va se compléter.

    Il faut introduire du tiers. Ce mécanisme,courant au niveau social, doit être appliqué auniveau familial, c’est-à-dire qu’il faut com-prendre que l’on n’est plus au temps où lesproblèmes se réglaient par des mesures d’auto-rité avec une espèce de consensus social (« c’estcomme cela que l’on élève ses enfants »). Il y aeu un très grand changement. Il n’y a plus deconsensus pour élever ses enfants ; par contre,il y a beaucoup plus de médiation. Si quelquechose nous pose problème, on va en discuter.Les groupes, l’école, les intervenants sociaux,les psys, peuvent jouer ce rôle de médiateur. Onva chercher la solution entre les partenaires,mais pour qu’elle soit acceptable il faut qu’il yait quelqu’un d’extérieur. Si les thérapies fami-

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    01 Intérieur Braconnier 18/09/09 12:03 Page 19

  • place pour le sujet. Personne ne peut vivre seul.Tout système fermé se dégrade et on a tousbesoin d’échange. Pour sortir d’un échangetotalitaire ou nul (« je refuse tout », comme ditl’anorexique ou « j’avale tout », comme dit laboulimique), il faut trouver du tiers, de la diffé-rence et n’être plus dans ces relations d’invasionou d’emprise. C’est tout l’intérêt de l’Œdipe. Cequi est intéressant, c’est qu’un père et une mèresoient différents. Ils sont deux, différentscorporellement, et qui acceptent que personnen’a tout et que l’on a besoin de l’autre, et le plai-sir est dans cette complémentarité. Cela donneà l’enfant le sentiment qu’il n’a pas tout maisqu’il va se compléter.

    Il faut introduire du tiers. Ce mécanisme,courant au niveau social, doit être appliqué auniveau familial, c’est-à-dire qu’il faut com-prendre que l’on n’est plus au temps où lesproblèmes se réglaient par des mesures d’auto-rité avec une espèce de consensus social (« c’estcomme cela que l’on élève ses enfants »). Il y aeu un très grand changement. Il n’y a plus deconsensus pour élever ses enfants ; par contre,il y a beaucoup plus de médiation. Si quelquechose nous pose problème, on va en discuter.Les groupes, l’école, les intervenants sociaux,les psys, peuvent jouer ce rôle de médiateur. Onva chercher la solution entre les partenaires,mais pour qu’elle soit acceptable il faut qu’il yait quelqu’un d’extérieur. Si les thérapies fami-

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 19

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  • place pour le sujet. Personne ne peut vivre seul.Tout système fermé se dégrade et on a tousbesoin d’échange. Pour sortir d’un échangetotalitaire ou nul (« je refuse tout », comme ditl’anorexique ou « j’avale tout », comme dit laboulimique), il faut trouver du tiers, de la diffé-rence et n’être plus dans ces relations d’invasionou d’emprise. C’est tout l’intérêt de l’Œdipe. Cequi est intéressant, c’est qu’un père et une mèresoient différents. Ils sont deux, différentscorporellement, et qui acceptent que personnen’a tout et que l’on a besoin de l’autre, et le plai-sir est dans cette complémentarité. Cela donneà l’enfant le sentiment qu’il n’a pas tout maisqu’il va se compléter.

    Il faut introduire du tiers. Ce mécanisme,courant au niveau social, doit être appliqué auniveau familial, c’est-à-dire qu’il faut com-prendre que l’on n’est plus au temps où lesproblèmes se réglaient par des mesures d’auto-rité avec une espèce de consensus social (« c’estcomme cela que l’on élève ses enfants »). Il y aeu un très grand changement. Il n’y a plus deconsensus pour élever ses enfants ; par contre,il y a beaucoup plus de médiation. Si quelquechose nous pose problème, on va en discuter.Les groupes, l’école, les intervenants sociaux,les psys, peuvent jouer ce rôle de médiateur. Onva chercher la solution entre les partenaires,mais pour qu’elle soit acceptable il faut qu’il yait quelqu’un d’extérieur. Si les thérapies fami-

    Gérer la distance relationnelle aux objets d’attachement 19

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  • place pour le sujet. Personne ne peut vivre seul.Tout système fermé se dégrade et on a tousbesoin d’échange. Pour sortir d’un échangetotalitaire ou nul (« je refuse tout », comme ditl’anorexique ou « j’avale tout », comme dit laboulimique), il faut trouver du tiers, de la diffé-rence et n’être plus dans ces relations d’invasionou d’emprise. C’est tout l’intérêt de l’Œdipe. Cequi est intéressant, c’est qu’un père et une mèresoient différents. Ils sont deux, différentscorporellement, et qui acceptent que personnen’a tout et que l’on a besoin de l’autre, et le plai-sir est dans cette complémentarité. Cela donneà l’enfant le sentiment qu’il n’a pas tout maisqu’il va se compléter.

    Il faut introduire du tiers. Ce mécanisme,courant au niveau social, doit être appliqué auniveau familial, c’est-à-dire qu’il faut com-prendre que l’on n’est plus au temps où lesproblèmes se réglaient par des mesures d’auto-rité avec une espèce de consensus social (« c’estcomme cela que l’on élève ses enfants »). Il y aeu un très grand changement. Il n’y a plus deconsensus pour élever ses enfants ; par contre,il y a beaucoup plus de médiation. Si quelquechose nous pose problème, on va en discuter.Les groupes, l’école, les intervenants sociaux,les psys, peuvent jouer ce rôle de médiateur. Onva cherc


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