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ABSTRACT - cec-chibougamau.qc.ca€¦ · puisque ceux-ci sont les principaux outils de...

Date post: 17-Jun-2020
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1 ANN FORTIN 110 Rue Obalski Chibougamau, Québec, G8P 2E9 [email protected] GABRIELLE GAGNÉ 110 Rue Obalski Chibougamau, Québec, G8P 2E9 [email protected] ABSTRACT Each person has five senses and the vision is one of the most complex. There are many diseases of the eye, but this project explores only three of them: myopia, hypermetropia and presbyopia. A person who has myopia or hypermetropia is nearsighted and a presbyope is farsighted. Presbyopia is a disease that appears when a person reaches an old age. At that moment, the crystalline lens becomes rigid and less flexible. Vision problems are detected with the measurements of the near point of accommodation and the far point. The near point of accommodation is the shortest distance between the eye and an object that the person is able to see. The far point is the longest distance between the eye and an object that the person can see. Those principles are important for four of the hypothesis. The first one says that the accommodation of the crystalline lens drops when a person gets older. The first graphic shows that this hypothesis is confirmed. The second and the third assumptions say that the near point of accommodation of a myopic person is closer than the one of a normal eye and that the near point of accommodation of a farsigthed person is farther. Both of the hypothesis are rejected because there was not enough people to test them. The fourth hypothesis mentions that the accommodation of the eye is the same with and without the corrective glasses. The results show that it is impossible to confirm this assumption because the difference between those two accommodations is too big. The last hypothesis concerns people who have myopia and presbyopia. These people have problems with their near and distance vision and they need special treatments. One of those treatments is called monovision: one of the eye is corrected to see the nearest object and the other to see the farthest object. To reproduce this treatment, glasses with replaceable lenses were created. Professionals of the vision say the difference between the two lenses can’t exceed 2,5 dioptres. This is the last hypothesis of the experimentation. To test that, people were wearing the glasses and the lenses were changed until their vision became blurry. Results show that the difference average between the two lenses was 2,6 dioptres. It’s possible to say that the fifth assumption is confirmed. Finally, the experimentation was a success even if not all the hypothesis were affirmed. MOTS-CLÉS : Optique géométrique, punctum proximum, punctum remotum, lentilles, cristallin INTRODUCTION : Chaque individu de la Terre est doté de cinq sens qu’il utilise quotidiennement : l’ouïe, le goût, le toucher, l’odorat et la vision. Il est primordial de bien prendre soin des organes sensoriels qui nous permettent d’avoir accès à ces sens puisque ceux-ci sont les principaux outils de communication verbale ou non- verbale avec le monde environnant. Or, le
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ANN FORTIN 110 Rue Obalski

Chibougamau, Québec, G8P 2E9 [email protected]

GABRIELLE GAGNÉ 110 Rue Obalski

Chibougamau, Québec, G8P 2E9 [email protected]

ABSTRACT Each person has five senses and the vision is one of the most complex. There are many diseases of the eye, but this project explores only three of them: myopia, hypermetropia and presbyopia. A person who has myopia or hypermetropia is nearsighted and a presbyope is farsighted. Presbyopia is a disease that appears when a person reaches an old age. At that moment, the crystalline lens becomes rigid and less flexible. Vision problems are detected with the measurements of the near point of accommodation and the far point. The near point of accommodation is the shortest distance between the eye and an object that the person is able to see. The far point is the longest distance between the eye and an object that the person can see. Those principles are important for four of the hypothesis. The first one says that the accommodation of the crystalline lens drops when a person gets older. The first graphic shows that this hypothesis is confirmed. The second and the third assumptions say that the near point of accommodation of a myopic person is closer than the one of a normal eye and that the near point of accommodation of a farsigthed person is farther. Both of the hypothesis are rejected because there was not enough people to test them. The fourth hypothesis mentions that the accommodation of the eye is the same with and without the corrective glasses. The results show that it is impossible to confirm this assumption because the difference between those two accommodations is too big. The last hypothesis concerns people who have myopia and presbyopia. These people have problems with their near and distance vision and they need special treatments. One of those treatments is called monovision: one of the eye is corrected to see the nearest object and the other to see the farthest object. To reproduce this treatment, glasses with replaceable lenses were created. Professionals of the vision say the difference between the two lenses can’t exceed 2,5 dioptres. This is the last hypothesis of the experimentation. To test that, people were wearing the glasses and the lenses were changed until their vision became blurry. Results show that the difference average between the two lenses was 2,6 dioptres. It’s possible to say that the fifth assumption is confirmed. Finally, the experimentation was a success even if not all the hypothesis were affirmed. MOTS-CLÉS : Optique géométrique, punctum proximum, punctum remotum, lentilles, cristallin INTRODUCTION : Chaque individu de la Terre est doté de cinq sens qu’il utilise quotidiennement : l’ouïe, le goût, le toucher, l’odorat et la vision. Il est primordial de bien prendre

soin des organes sensoriels qui nous permettent d’avoir accès à ces sens puisque ceux-ci sont les principaux outils de communication verbale ou non-verbale avec le monde environnant. Or, le

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tiers de la population mondiale vit avec un trouble de la vision non-corrigé (Internet 1). Parmi ces troubles, on compte la myopie, l’hypermétropie et la presbytie. Les deux premiers sont causés par une forme anormale de l’œil alors que la presbytie apparaît lorsque le cristallin n’est plus en mesure de se contracter assez pour former l’image parfaitement sur la rétine. Pour détecter et mesurer l’ampleur de ces troubles, on utilise la notion de punctum proximum et de punctum remotum. Le punctum proximum représente la distance minimale à laquelle un œil peut voir nettement un objet, qui est de 25 cm pour un œil normal. Le punctum remotum est tant qu’à lui la distance maximale à laquelle il est possible de voir un objet éloigné. Pour un œil normal, cette distance est infinie. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il y a environ 2 milliards de myopes sur Terre. (Internet 6). En Amérique du Nord, le nombre d’enfants atteints de myopie a doublé depuis 20 ans. Ce trouble apparaît également plus tôt dans leur développement. En effet, l’âge moyen de l’apparition de ce trouble a passé de 10-11 ans à 8-9 ans (Internet 2). Une forte majorité de personnes âgées de 45 ans et plus est atteinte de presbytie. Ceci implique qu’une personne myope de plus de 45 ans développe également un problème de presbytie, entraînant une mauvaise vision de loin et de près. (Internet 3). Heureusement, il existe des traitements qui corrigent ces deux troubles de la vision à la fois. L’un d’eux est la monovision, c’est-à-dire réduire la correction de l’œil myope d’un côté. De cette façon, la vision d’un œil est meilleure de loin alors que la vision de l’autre est meilleure de près.

En sondant des personnes de différents âges, il est possible de vérifier certaines affirmations concernant la vue. Voici cinq hypothèses qui peuvent être affirmées ou infirmées lors de sondages. Dans la théorie, les origines de ces hypothèses seront élaborées. Hypothèses : 1- L’accommodement du cristallin

diminue avec l’âge. 2- Le punctum proximum d’un œil

myope est inférieur, donc plus près, à celui d’un œil normal.

3- Le punctum proximum d’un œil hypermétrope est supérieur, donc plus éloigné, à celui d’un œil normal.

4- L’accommodement du cristallin est le même avec ou sans correction.

5- Dans le traitement de la monovision, le cerveau ne peut pas s’adapter à une différence de plus de 2,5 dioptries entre les deux yeux.

Biologie L’œil est composé de plusieurs structures. Parmi toutes ses composantes, la lumière traverse les suivantes : la cornée, l’humeur aqueuse, le cristallin, l’humeur vitrée et finalement une petite région de la partie nerveuse de la rétine. Ces structures apparaissent sur la figure 1. La cornée est la membrane transparente antérieure de l’œil. Elle réfracte la lumière vers la partie intérieure de celui-ci. L’humeur aqueuse se trouve dans le segment antérieur au cristallin. C’est un liquide qui se renouvelle constamment et qui aide à la lubrification de l’œil. Le cristallin est une lentille biconvexe ayant la capacité de changer de forme pour focaliser l’image sur la rétine. Il

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converge donc les rayons vers celle-ci. Ce cristallin est entouré d’un anneau de muscles ciliaires appelé corps ciliaire qui permet le changement de forme. Le mouvement de ces muscles permet la contraction et le relâchement du cristallin et s’appelle l’accommodement. En vieillissant, ces muscles faiblissent, le cristallin se fatigue et devient plus rigide. De cette affirmation découle la première hypothèse qui stipule que l’accommodement diminue en fonction de l’âge. L’humeur vitrée est un gel se trouvant dans le segment postérieur au cristallin. Il est permanent, il a donc été formé chez l’embryon et accomplit sa tâche tout au long d’une vie. Il permet à l’œil de garder sa forme. La dernière structure est la rétine. C’est sur celle-ci que se forme l’image. Elle est recouverte de photorécepteurs, soient les bâtonnets et les cônes. Ces premiers perçoivent la présence ou l’absence de lumière alors que les cônes différencient les couleurs. Après avoir atteint la rétine, les informations visuelles sont transmises au cerveau par le nerf optique et se retrouvent plus précisément à l’aire visuelle primaire. L’aire visuelle associative associe ces informations avec les expériences passées permettant la reconnaissance visuelle.

Figure 1. Structures de l’œil. (Internet 4)

Physique optique La vergence est la mesure de la capacité d’une lentille à faire converger ou diverger les rayons. Une lentille convergente possède une vergence positive alors qu’une valeur négative signifie une lentille divergente. Pour une lentille entourée d’air, cette vergence est inversement proportionnelle à la distance focale :

! =1$

Où v représente la vergence et f la distance focale. L’unité de la vergence est la dioptrie (D). La distance focale est la distance entre l’endroit où l’image se forme et la lentille pour un objet se trouvant à l’infini. La figure 2 représente ce concept.

Figure 2. Distance focale. (SÉGUIN, M. 2010) Le punctum proximum (P.P.) est la plus petite distance possible entre l’œil et un objet à laquelle l’individu peut voir parfaitement. L’accommodement du cristallin est alors maximal. Le punctum remotum (P.R.) est la plus grande distance entre l’œil et l’objet pour laquelle l’individu voit parfaitement. Il n’y a pas d’accommodement. Un œil au repos est donc conçu pour la vision de loin. L’amplitude d’accommodation est la capacité du cristallin de changer de forme afin de modifier la vergence de l’œil et

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donc de bien voir des objets de loin ou de près. Elle se calcule de la façon suivante :

%&'' = )

*++− )

*+- (1)

où dpp représente la distance entre le punctum proximum et l’œil et dpr la distance entre le punctum remotum et l’œil. L’unité de l’amplitude est la dioptrie (D). Théoriquement, l’accommodement est une caractéristique du cristallin ainsi qu’une relation entre le punctum remotum et le punctum proximum. De ce fait, l’hypothèse 4 qui stipule que l’accommodement reste le même avec ou sans correction part de ce principe-ci. Un œil nominal est un œil normal, ayant aucun problème ou maladie. Son punctum proximum est de 25 cm et son punctum remotum se situe à l’infini. Son amplitude d’accommodation est donc de 4 dioptries. (SÉGUIN, M. 2010) Maladies de l’œil dues à la forme de l’oeil Un œil emmétrope possède un punctum remotum de valeur infinie. Un œil nominal est donc également emmétrope. Voir figure 3.

Figure 3. Œil emmétrope. (SÉGUIN, M. 2010) L’œil myope est qualifié comme étant trop long, alors les rayons convergent devant la rétine, comme présenté sur la figure 4. Le punctum remotum d’un œil myope ne se situe pas à l’infini, mais entre 0 et l’infini. La myopie est donc un trouble de vision de loin. Une lentille divergente est utilisée pour traiter ce problème. Selon l’équation 1, si le dpr est

plus petit, le dpp l’est également. Un oeil myope voit les objets plus proches qu’un œil emmétrope. De cette théorie part la seconde hypothèse qui stipule que le punctum proximum d’un myope est plus près que celui d’un œil normal.

Figure 4. Œil myope. (SÉGUIN, M. 2010) Le globe oculaire d’un œil hypermétrope est considéré comme trop court. Les rayons convergent donc derrière la rétine comme le présente la figure 5. Le punctum remotum est virtuel et possède une valeur négative. L’hypermétropie est initialement un trouble de vision de loin qui implique que le cristallin doit toujours travailler pour regarder un objet éloigné. Comme la capacité d’accommodement du cristallin diminue avec l’âge, l’hypermétropie peut devenir un trouble de vision de près également. Pour corriger ce problème, une lentille convergente est utilisée. La troisième hypothèse stipule que le punctum proximum d’un hypermétrope est plus éloigné que celui d’un œil normal. Celle-ci vient du fait que selon l’équation 1, si le punctum remotum possède une valeur négative cela implique que le dpp est plus grand et donc le punctum proximum est plus éloigné.

Figure 5. Œil emmétrope. (SÉGUIN, M. 2010)

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Maladies de l’œil dues au cristallin La presbytie est causée lors du vieillissement, lorsque le cristallin devient moins flexible. L’amplitude d’accommodation diminue alors, devenant inférieure à 4 D. Le punctum proximum se situe au-delà de 25 cm. La figure 6 présente un œil presbyte. La presbytie est donc un problème de vision de près. Une lentille convergente peut corriger ce trouble.

Figure 6. Œil presbyte. (Internet 5) Il se peut qu’un individu soit atteint de plus d’un problème de vision à la fois. Il arrive fréquemment aux myopes qui vieillissent de faire face à la presbytie. Cela apporte donc un problème de vision de loin et de près. Pour corriger cette anomalie, des lentilles contenant des foyers progressifs sont utilisées. Celles-ci sont en fait 2 lentilles en une. Lorsque l’individu regarde dans le haut des lentilles, sa myopie est corrigée et il voit mieux de loin. Le bas des lentilles corrige la presbytie pour améliorer la vision de près. Il est également possible pour ces individus de subir une opération suivant le principe de monovision. Cela consiste à améliorer la vision de près pour un œil en diminuant la correction de la myopie dans celui-ci et de corriger complètement le problème de vision de loin dans l’autre

oeil. Selon les professionnels de la vision, la différence de dioptries ne peut pas excéder 2,5 sinon le cerveau est dans l’incapacité de s’adapter pour atteindre une vision parfaite. C’est la dernière hypothèse de l’expérimentation. MATÉRIEL ET MÉTHODE Pour commencer, une visite à la clinique d’optométrie Iris a permis l’obtention des cartes lettrées permettant les examens de la vue. Celles-ci ont servi pour les mesures du punctum proximum ainsi que du punctum remotum. Pour mesurer le punctum proximum, la carte appropriée comportait plusieurs paragraphes de différentes grosseurs. L’individu effectuant le test devait donc lire le plus petit paragraphe possible en le rapprochant le plus près de son visage sans que ses yeux forcent ou qu’il ressente un inconfort. La distance était ensuite calculée à l’aide d’un ruban à mesurer. Pour la mesure du punctum remotum, le même principe a été utilisé, mais cette fois-ci avec une affiche sur laquelle était inscrite des lettres de différentes grosseurs. La ligne de 6,10 m a été définie comme témoin. L’individu devait se reculer jusqu’à ce qu’il n’arrive plus à apercevoir les lettres de façon nette et précise. Cette distance était également mesurée. Pour un individu portant des verres correcteurs, ces examens ont été réalisés avec et sans ses lunettes de correction. Les résultats des tests étaient toujours inscrits sur un questionnaire préalablement établi qui a également été rempli par les sujets pour en connaître plus sur la santé de leurs yeux. Ces examens ont été effectués sur des sujets faisant partie de différentes tranches d’âge. Des jeunes de 5-10 ans, des adolescents entre 12 et 18 ans, des

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adultes ainsi que des personnes âgées se sont portés volontaires pour l’expérience. Pour la deuxième partie de l’expérimentation, la construction de lunettes a été nécessaire. Celles-ci devaient permettre un changement de lentilles facile et rapide. Un fil d’aluminium a été modulé dans la forme de lunettes demi-lune. Ensuite, le bout de ce fil a été entouré autour d’anciennes branches de lunettes pour bien appuyer sur les oreilles. Des morceaux de caoutchouc provenant de lunettes de natation ont été collés à l’intérieur des demi-lunes d’aluminium. Ce caoutchouc comportait une fente permettant d’insérer et de retirer facilement les verres correcteurs sans risque que ceux-ci tombent. Les membres de l’équipe ont porté les lunettes pour vérifier qu’elles fonctionnaient bien avant de faire l’expérience sur les sujets. Lors du test, l’individu presbyte devait porter les lunettes qui comportait une différence d’un dioptrie pour commencer (une lentille biconvexe de 1 dioptrie ainsi qu’un œil sans correction). Cette différence était ensuite augmentée jusqu’à ce que la personne vive un inconfort tels qu’un mal de tête, mal de cœur ou des étourdissements. Pour un individu qui était myope en plus de presbyte, son problème de myopie était corrigé complètement pour un œil alors que le traitement de la myopie était diminué dans l’autre œil (exemple : une personne myope de -5 portait une lentille biconcave de -5 dioptries ainsi qu’une de -4 dioptries). Cette différence était augmentée de la même façon qu’un individu seulement presbyte.

RÉSULTATS ET DISCUSSION Le punctum proximum en fonction de l’âge Dans un premier temps, les données ont été regroupées par groupe d’âge et par type de problème de vision. D’abord, un graphique (figure 7) des valeurs du punctum proximum des individus en fonction de leur âge a été conçu. Une droite de régression passant par le nuage de points a été ajoutée. Le coefficient de détermination est de 0,58607, ce qui permet d’affirmer qu’il existe une corrélation entre les données. Le punctum proximum augmente donc avec l’âge. Il faut prendre en considération que lors du classement des données, les différentes maladies de l’œil des individus n’ont pas été prises en compte. Cela peut alors expliquer les données se trouvant de part et d’autre du centre du nuage de points, qui représente la tendance. Les individus hypermétropes se trouvent au-dessus de la droite de régression alors que les gens myopes se trouvent en-dessous.

Figure 7. Graphique du punctum proximum en fonction de l’âge. L’accommodement en fonction de l’âge Par la suite, un deuxième graphique (figure 8) a été créé; celui de l’accommodement en fonction de l’âge qui permet de vérifier la première

y=1,2712x- 10,153R²=0,58607

0

50

100

150

200

250

0 50 100

Punctumproximum

(cm)

Âge(an)

7

hypothèse. Encore une fois, la tendance se voit facilement. Le coefficient de détermination de la droite de régression passant par le nuage de points est de 0,6812. De cette manière, il est possible d’établir une corrélation entre ces données. Il est vrai de dire que 68% de la variation de l’accommodation est dû à l’âge des individus. Les points rouges représentent les données théoriques trouvées dans le livre. (SÉGUIN, M. 2010). Il est possible de remarquer que la majorité des points se trouvent près des points rouges et donc que les données fonctionnent bien avec la théorie. Avec ces résultats, la première hypothèse est donc affirmée.

Figure 8. Graphique de l’accommodement en fonction de l’âge. Le punctum proximum selon le trouble de vision Les deuxième et troisième hypothèses ont été vérifiées en effectuant une moyenne des punctum proximum selon le type de problème de vue affectant les sujets ainsi qu’un écart-type de ces données. Celles-ci se trouvent dans le tableau 1. En comparant les moyennes, il est possible de remarquer que le punctum proximum moyen des individus presbytes-myopes est inférieur à celui des gens presbytes-emmétropes. Avec les résultats, il est également possible de voir une tendance selon laquelle le punctum proximum

d’une personne myope est plus rapproché qu’un œil emmétrope alors que celui d’un individu hypermétrope est plus éloigné qu’un œil emmétrope. Par contre, l’écart-type est très grand. En effectuant des intervalles de confiance à 95% pour déterminer où se situe la valeur moyenne de la population, le punctum proximum moyen est compris entre 10 et 14 cm pour les myopes, entre 10 et 21 cm pour les hypermétropes et entre 11 et 15 cm pour les emmétropes. Il est donc possible de remarquer que les intervalles se superposent. En effectuant des tests d’hypothèse à 95% sur les moyennes, il est impossible de conclure qu’une moyenne est inférieure à une autre (voir annexe pour un exemple des tests). Il n’est pas concevable d’affirmer la deuxième et la troisième hypothèses. Elles sont donc infirmées. Tableau 1 : Punctum proximum moyen.

P.P. moyen (cm)

Écart-type (cm)

Myope 12,3 4,3 Hypermétrope 15,3 5,0

Emmétrope 13,3 6,1 Presbyte - emmétrope

84,3 42,8

Presbyte - myope

79,7 69,8

La monovision En ce qui concerne la dernière hypothèse parlant du traitement de la myopie au même moment que celui de la presbytie qui utilise la monovision, le tableau 2 a été créé. Celui-ci présente la différence de vergence moyenne atteinte entre les deux yeux par les sujets. Certains ont supporté une différence de 4 dioptries alors que d’autres n’arrivaient pas à focaliser leur

y=-0,1257x+10,065R²=0,6812

0

5

10

15

0 50 100Accommod

ement(D)

Âge(an)

8

vision avec une différence de 1 dioptrie. La moyenne résultante est de 2,6 dioptries. La différence maximale qui a été établie par les professionnels de la vue est de 2,5 dioptries. En regardant la moyenne ainsi que l’écart-type et en effectuant un test d’hypothèse, il est possible de conclure que le résultat n’est pas différent de 2,5 dioptries, ce qui permet l’affirmation de l’hypothèse 5. Tableau 2 : Résultats monovision.

Moyenne (D)

Écart-type (D)

Différence de dioptries

2,6 0,5

L’accommodement avec ou sans lunettes Pour la quatrième hypothèse qui stipule que l’accommodement est le même avec et sans la correction pour chaque personne, la différence entre les deux accommodations a été calculée. La moyenne de ces données ainsi que l’écart-type ont été déterminées. Les résultats se retrouvent dans le tableau 3. Tableau 3 : Résultats accommodement avec/sans correction.

Moyenne (D)

Écart-type (D)

Différence des accommodations

1,97 1,66

L’intervalle de confiance montre que les résultats ne sont pas concluants. En effet, la différence entre l’accommodement calculé avec la correction et celui calculé sans les lunettes est trop grande. Évidemment, la théorie prévoit une différence de 0. Par contre, selon l’intervalle de confiance, la différence moyenne est comprise entre 1,5 et 2,4 dioptries. Le résultat n’est pas compatible

avec la théorie pour deux raisons principales. Premièrement, lors de la théorie, il est pris en compte que la lentille de correction est complètement collée au cristallin alors que dans la réalité 5 cm sépare ces deux composantes. De plus, les foyers progressifs ont faussé les résultats puisqu’ils combinent 2 lentilles pour corriger à la fois la vision de loin et la vision de près. Il aurait fallu que l’individu regarde toujours à travers la même partie de la lentille. L’hypothèse 4 est donc infirmée. CONCLUSION Pour conclure, la biologie et l’anatomie de l’œil ainsi que les formules provenant de la physique optique ont été nécessaires à la réalisation de ce projet. À l’aide de la prise de données sur des sujets volontaires, de calculs de moyenne et d’écart-type, de tests d’hypothèse et d’intervalles de confiance, il a été possible d’affirmer ou d’infirmer 5 hypothèses préétablies au début de l’expérimentation. En effet, les tests de punctum proximum et de punctum remotum sur plusieurs catégories d’âge ont permis de calculer l’accommodement. La création d’un graphique de cet accommodement en fonction de l’âge des individus montre clairement une pente descendante. L’hypothèse selon laquelle l’accommodement diminue avec l’âge est donc affirmée. Le test du punctum proximum a également permis d’établir des moyennes de cette donnée pour les groupes d’individus portant les différents problèmes de vision. Il est possible de remarquer une tendance selon laquelle le punctum proximum des myopes est inférieur à celui d’un œil nominal alors

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que le punctum proximum des hypermétropes est supérieur. Par contre, le manque de données et le chevauchement des intervalles de confiance ainsi que des tests d’hypothèses ne permettent pas d’affirmer la deuxième et la troisième hypothèses. Par conséquent, elles sont infirmées. Le calcul des accommodements avec et sans correction ainsi que les différences entre ceux-ci n’autorisent pas l’affirmation de la quatrième hypothèse. En effet, celle-ci stipule que l’accommodement est le même avec et sans le port de la correction. Or, ce n’est pas le cas pour la majorité des sujets, l’hypothèse est donc réfutée. La dernière hypothèse affirmant que la différence entre deux lentilles ne doit pas excéder 2,5 dioptries a été confirmée avec succès. En effet, les individus testés avec les lunettes maison n’ont pas pu supporter une différence de plus de 2,6 dioptres en moyenne. L’hypothèse est donc affirmée. Ce projet comporte quelques problématiques dont les tests de punctum proximum chez les personnes plus âgées qui n’arrivaient pas à lire le paragraphe écrit avec la plus petite calligraphie. Il a donc fallu leur faire lire celui de leur choix et trouver ensuite un moyen de convertir les données. De plus, l’application du protocole sur plusieurs catégories d’âge a posé quelques problèmes puisqu’une adaptation à chacune d’elles était nécessaire. Le protocole devait donc parfois être modifié pour que chaque sujet soit confortable.

SUGGESTION ET PERSPECTIVE D’AVENIR Afin de permettre aux futurs étudiants en Sciences de la nature qui voudraient répéter l’expérience d’améliorer les résultats, quelques modifications pourraient y être apportées. Effectivement, d’autres problèmes affectant la vision autre que la myopie, la presbytie ainsi que l’hypermétropie existent et n’ont pas été pris en compte lors de l’expérimentation tels que l’astigmatisme, le strabisme et la diplopie. Or, il n’est pas rare que ces problèmes s’ajoutent à ceux plus fréquents. Par exemple, plusieurs personnes sont myopes et astigmate. Il aurait donc été intéressant de prendre en compte ces autres problèmes de vue qui ont pu influencer nos différents résultats. De plus, lors du calcul de l’accommodement en fonction de l’âge, tous les sujets ont été pris en compte, sans distinction des différentes maladies visuelles qui les accablaient. Cela peut expliquer les points aberrants de part et d’autre du nuage de points. Il aurait été intéressant de considérer les problèmes de vue des sujets lors du calcul de l’accommodement puisque ceux-ci ont pu influencer les résultats. REMERCIEMENTS Ce projet n’aurait pu être réalisé sans l’aide de plusieurs personnes, il est donc de mise de les remercier : les professeurs Jean-Norbert Fournier, Martin Imbeault, Steve Gamache et Audrey Fortin pour leur soutien tout au long du projet ainsi que les optométristes Marie-Philipe Blanchette, Catherine Douillard et Vicky Paradis pour le prêt de matériel et leur éclaircissement aux nombreux questionnements. Une mention spéciale à Éric Fortin qui a porté main forte à la confection des lunettes.

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RÉFÉRENCES MARIEB, E et HOEHN, K. (2010). Anatomie et physiologie humaines, 4e édition. ERPI. 1293 pages. SÉGUIN, M. (2010) Ondes et physique moderne. Les éditions du Renouveau Pédagogique. Saint-Laurent. 572 pages.

Internet 1 : BONNET, G. et CAMUS, G. (2004, 1er octobre) Les défauts de la vision, Planet-Vie. Page consultée le mercredi 6 février 2019 https://planet-vie.ens.fr/article/1445/defauts-vision

Internet 2 : Association des optométristes du Québec. Myopie. Page consultée le 8 février 2019. https://www.aoqnet.qc.ca/votre-vision-et-vos-yeux/troubles-de-la-vision/la-myopie/

Internet 3 : Dr. Gamien Gatinel. Myopie et presbytie. Page consultée le 8 février 2019. https://www.gatinel.com/chirurgie-refractive/myopie-et-presbytie/

Internet 4 : Lumière bleue. TPE impact des écrans LCD sur notre organisme. Page consultée le 10 mai 2019 à 18h32. https://lumierebleue.wordpress.com/2016/03/09/la-lumiere-de-loeil-au-cerveau/

Internet 5 : Supra laser. Opération presbytie. Page consultée le 10 mai 2019 à 18h40. http://www.operation-yeux-laser.fr/operation-des-yeux-au-laser/operation-presbytie/

Internet 6 : LETARTE, M. (2016, 22 septembre). Québec Science. Myopes comme des taupes. Page consultée le 11 mai 2019 à 22h42. https://www.quebecscience.qc.ca/sante/myopes-comme-des-taupes/

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ANNEXES Exemple d’intervalle de confiance sur les punctum proximum d’un œil emmétrope: ./ 0 − 2,02 ⋅ 5

6; 0 + 2,02 ⋅ 5

6

./ 13,3 − 2,02 ⋅ :,);<; 13,3 + 2,02 ⋅ :,)

;<

./ 11; 15 Il y a donc 95% de chance que la moyenne se situe entre 11 et 15 cm. Exemple d’un test d’hypothèse sur l’accommodement avec et sans lunettes : H0 : µ = 0 H1 : µ > 0 Choix d’un seuil de signification : a = 0,05 Vérification des conditions d’application : N= 50 > 30 Calcul de la variable d’écart : > = ?@ABC

D

= ),EF@GH,IIJB

= 8,40

Détermination des valeurs critiques : C1= -1,645 C2= 1,645 On rejette H0 si z < - 1,645 ou si z > 1,645 Comme z = 8,40 étant plus grand que 1,645, on rejette H0. Exemple d’un test d’hypothèse sur les moyennes des punctum proximum d’un myope H0 : µ1 = µ2 H1 : µ1 < µ2 Choix d’un seuil de signification : a = 0,05 Vérification des conditions d’application : N= N1+ N2= 20 + 42 = 62 > 30 Calcul de la variable d’écart : > = ?@ABM

D

= AH@ANMN

DHOMN

D

= )<,P@)P,PQ,RN

NBOI,HN

QN

=-0,743

Détermination des valeurs critiques : C1= -1,645 C2= 1,645 On rejette H0 si z < - 1,645 ou si z > 1,645 Comme z = -0,743 étant plus grand que -1,645, on ne rejette pas H0.

iii

Figures

Figure 1. Structure de l’œil. (Internet 4) Figure 6. Oeil presbyte. (Internet 5)

iv

Figure 7. Graphique du punctum proximum en fonction de l’âge.

Figure 8. Graphique de l’accommodement en fonction de l’âge.

y=1,2712x- 10,153R²=0,58607

0

50

100

150

200

250

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Punctumproximum

(cm)

Âge(an)

y=-0,1257x+10,065R²=0,6812

0

2

4

6

8

10

12

14

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Accommod

ement(D)

Âge(an)

v

Figure 9. Matériel.

Figure 10. Confection lunettes.

vi

Questionnaire Par Ann Fortin et Gabrielle Gagné

1. Quel est votre nom?

2. Quel est votre âge?

3. Quel est votre sexe?

Féminin Masculin

4. Avez-vous des problèmes de vue? Myopie Presbytie Hypermétropie Autre :

5. À quel niveau? Quelle est votre prescription?

6. Avez-vous déjà subi une opération aux yeux? Oui Non

7. Avez-vous d’autres problèmes relatifs à la santé de vos yeux? Non Si oui, lesquels :

8. Portez-vous des verres de contact?

9. Résultats des examens :

Punctum remotum : Punctum proximum : Punctum remotum (sans la correction) : Punctum proximum (sans la correction) :

10. Résultats monovision : Différence 1 dioptre : Différence 2 dioptre : Différence 3 dioptre : Différence 4 dioptre : Différence 5 dioptre : Différence 6 dioptre :

vii

Autorisation parentale

Ann Fortin et Gabrielle Gagné

Bonjour,

Nous sommes finissantes en Sciences de la nature au Centre d’études collégiales à

Chibougamau et nous devons réaliser une activité synthèse de programme. Celle-ci a

comme but de tester l’accommodement du cristallin pour la vision de près et de loin et de

voir si celui-ci diminue avec l’âge. Pour cela, nous aimerions effectuer des examens sur

votre enfant. Ceux-ci ressembleront grandement à ceux qu’il reçoit lors de sa visite chez

l’optométriste. Nous testerons en fait avec une carte d’examen de la vue la qualité de la

vue de près et de loin de votre enfant. Celui-ci n’aura qu’à nous nommer les lettres qu’il

est capable de lire. Si vous acceptez de laisser participer votre enfant à notre expérience,

veuillez s’il-vous-plaît remplir le questionnaire suivant au nom de celui-ci.

Merci de votre compréhension,

Bonne fin de journée,

Ann Fortin et Gabrielle Gagné

Je, ______________________________, accepte que mon enfant,

____________________, participe à l’expérience menée par les étudiantes en Sciences de

la nature dans le cadre de leur activité synthèse de programme.

Signature : _________________________________

Date : ________________________________


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