+ All Categories
Home > Documents > Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

Date post: 31-Dec-2016
Category:
Upload: doliem
View: 213 times
Download: 0 times
Share this document with a friend
15
NeurophysioL clin., 18 (1988) 203-217 203 © Elsevier, Paris R6sum6s et comptes rendus de r6unions * ACTES DE LA SOCIETE D'EEG ET DE NEUROPHYSIOLOGIE CLINIQUE DE LANGUE FRAN~AISE* QUATRIEME REUNION TRIMESTRIELLE : << ELECTROPHYSIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE >> Paris, 1 et 2 d6cembre 1987. Coordonnateur : A. Autret. R~sum~ des communications** De l'dectroenc~phalographie quantitative la cartographie en pharmacoiogie cli- nique. P. Etevenon (Centre Esquirol, CHU COte-de-Nacre, F-14033 Caen Cedex, France). Les m6thodes d'EEG quantitative suiven, t les progrOs des techniques utilisOes. L'61ec- troenc6phalographie quantitative selon Drohocki, poursuivie par Goldstein, uti- lise l'amplitude intOgrOe de I'EEG redress& Fink et Itil utilisent d'abord l'analyse de p6riode avant l'analyse spec- trale de I'EEG. Herrmann a 6tudi6 chez 75 sujets volontaires sains en 1982, en comparaison indOpendante avec Itil, les erreurs de classification et les effets sur I'EEG des quatre principales classes de psychotropes (20) contre placebo (5). I1 a derni~rement propos6 avec Schaefer (1986) de nouveaux tableaux des profils d'EEG quantitative de ces quatre classes, bas6s sur les valeurs de puissance relative d'une d6rivation occipitale, enregistrOe chez des sujets volontaires sains. Ces der- niers probl~mes ont conduit Itil, apr~s Kunkel et Matejcek, ~t utiliser plusieurs d6rivations EEG simultan6ment. A partir de 16 dOrivations et plus, Duffy, Coppola et Buchsbaum ont dOvelopp6 les enregis- trements topographiques EEG, qui ont 6t6 rapidement appliquOs aux 6tudes de pharmaco-EEG. L'auteur propose une stratOgie d'analyse statistique conservatrice mini- male, recherchant un plus petit dOnomina- teur entre 16 dOrivations EEG enregistrOes simultanOment, et chacune quantifiOe par 17 paramOtres spectraux (frOquences moyennes, amplitudes absolues et relati- ves). Un exemple est propos6 ~ partir d'un modOle d'activation cOrObrale locale phar- macologique (apr~s administration de 400 mg de cafOine, per os). Caf~ine et cartographie EEG: effets d'une tfiche visuo-spatiale chez des volontaires sains. Strat~gie d'analyse des donn~es ~lectropharmacologiques multivoies et multisujets. P. Etevenon, P. Peron-Magnan, S. Guillou, M. Toussaint, B. Gueguen, J.P. Bou- lenger, P. Deniker & H. Loo (Centre Esquirol, CHU COte-de-Nacre, F-14033 Caen Ceclex, France). * Textes recueillis par J. Gaches. ** Est seule indiquOe l'adresse du premier auteur. Les plus importantes de ces communi- cations para~tront ultOrieurement in extenso.
Transcript
Page 1: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

NeurophysioL clin., 18 (1988) 203-217 203 © Elsevier, Paris

R6sum6s et comptes rendus de r6unions *

A C T E S D E L A S O C I E T E D ' E E G E T D E N E U R O P H Y S I O L O G I E C L I N I Q U E

D E L A N G U E F R A N ~ A I S E *

Q U A T R I E M E R E U N I O N T R I M E S T R I E L L E :

<< E L E C T R O P H Y S I O L O G I E E T P H A R M A C O L O G I E >>

Paris, 1 et 2 d6cembre 1987. Coordonnateur : A. Autret.

R~sum~ des communications**

De l'dectroenc~phalographie quantitative la cartographie en pharmacoiogie cli-

nique. P. Etevenon (Centre Esquirol, CHU COte-de-Nacre, F-14033 Caen Cedex, France).

Les m6thodes d 'EEG quantitative suiven, t les progrOs des techniques utilisOes. L'61ec- troenc6phalographie quantitative selon Drohocki, poursuivie par Goldstein, uti- lise l ' a m p l i t u d e intOgrOe de I ' E E G redress& Fink et Itil utilisent d 'abord l 'analyse de p6riode avant l 'analyse spec- trale de I 'EEG. Herrmann a 6tudi6 chez 75 sujets volontaires sains en 1982, en comparaison indOpendante avec Itil, les erreurs de classification et les effets sur I 'EEG des quatre principales classes de psychotropes (20) contre placebo (5). I1 a derni~rement p ropos6 avec Schaefer (1986) de nouveaux tableaux des profils d 'EEG quantitative de ces quatre classes, bas6s sur les valeurs de puissance relative d 'une d6rivation occipitale, enregistrOe chez des sujets volontaires sains. Ces der- niers probl~mes ont conduit Itil, apr~s Kunkel et Matejcek, ~t utiliser plusieurs d6rivations EEG simultan6ment. A partir

de 16 dOrivations et plus, Duffy, Coppola et Buchsbaum ont dOvelopp6 les enregis- trements topographiques EEG, qui ont 6t6 r ap idemen t appliquOs aux 6tudes de pharmaco-EEG.

L ' a u t e u r p ropose une stratOgie d'analyse statistique conservatrice mini- male, recherchant un plus petit dOnomina- teur entre 16 dOrivations EEG enregistrOes simultanOment, et chacune quantifiOe par 17 paramOtres spectraux (frOquences moyennes, amplitudes absolues et relati- ves). Un exemple est propos6 ~ partir d 'un modOle d'activation cOrObrale locale phar- macologique (apr~s adminis trat ion de 400 mg de cafOine, per os).

Caf~ine et cartographie EEG: effets d'une tfiche visuo-spatiale chez des volontaires sains. Strat~gie d'analyse des donn~es ~lectropharmacologiques multivoies et multisujets. P. Etevenon, P. P e r o n - M a g n a n , S. Gui l lou , M. Toussaint, B. Gueguen, J.P. Bou- lenger, P. Deniker & H. Loo (Centre Esquirol, CHU COte-de-Nacre, F-14033 Caen Ceclex, France).

* Textes recueillis par J. Gaches.

** Est seule indiquOe l 'adresse du premier auteur. Les plus importantes de ces communi- cations para~tront ultOrieurement in extenso.

Page 2: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

204 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

Un groupe de 10 sujets volontaires sains, droitiers, d'fige moyen 27,2 ans, a parti- cip6 ~ une 6tude en double-aveugle : effets de la caf6ine (400 mg per os, dose unique) versus p lacebo . Une p6r iode d ' u n e semaine s6parait les deux sessions d'enre- gistrements EEG. Chaque sujet 6tait enre- gistr6 4 fois: 2,5 rain d 'EEG en condition d 'at tention diffuse yeux ferm6s, suivies de 2,5 rain lots d 'une tfiche visuo-spatiale, en deux sessions (avant administration du produit - temps z6ro - , et 1 h apr6s- administration de caf6ine ou de placebo).

Rdsultats: ils indiquent globalement une. augmentation des fr6quences moyennes (de l 'a lpha pour la situation <~yeux fer- m6s>>, du delta pour la situation <<yeux ouverts >>) et une diminution des amplitu- des moyennes (de l 'a lpha en valeurs abso- lues et relatives dans les deux situations, de l 'amplitude totale de I 'EEG non filtr6 darts la situation <<yeux ferm6s>>, avec augmentation de l 'amplitude relative de l'activit6 rapide bSta-2% (dans la situation <~ yeux ouverts >>). Les tests non param6tri- ques de Fisher ne sont pas toujours statis- tiquement significatifs pour la mSme d6ri- vation EEG selon le param&re spectral consid6r6, sauf sur la r6gion temporale gauche.

Nous proposons une strat6gie statistique conservatrice minimale entre les diff6rents tableaux de r6sultats et les cartes moyen- nes EEG de groupe.

Effets EEG quantifi6s (EEG-Q) et psycho- m~triques de la dexfenfluramine chez l'adulte jeune. P. Baud, K. Le Roch & C. Sebban (H@ital Henri-Dunant, 95, rue Miche l -Ange , 17-75016 Paris, France).

Une dose unique de dexfenfluramine (15, 30 ou 60 mg) a 6t6 administr6e versus pla- cebo, en double insu et en cross-over, intervalle d 'une semaine dans 3 groupes de 9 sujets sains. Apr~s 2 enregistrements de base, EEG et tests ont 6t~ pass6s toutes les heures pendant 6 h. L'6volution des puissances spectrales absolues par rapport au temps initial sous produit et sous pla- cebo ont 6t6 compar~es et analys~es par une ANOVA. I1 ressort que la dexfenflu- ramine diminue les puissances dans les bandes th&a et alpha-1 et augmente la puissance bSta de fa~on dose-d6pendante.

La repr6sentation topographique de ces modifications montre des effets sur les r6gions centrales et post6rieures pour th&a et alpha-1 et sur les r6gions temporales pour b&a. Les cartographies de la diff6- rence des 6volutions des puissances relati- ves sous dexfenfluramine versus placebo amplifient les r6sultats obtenus en puis- sances absolues. Aux tests psychom&ri- ques, les scores d ' e x t r a v e r s i o n et d 'humeur tendent ~ augmenter avec le produit, mais I 'ANOVA n'est pas signifi- cative. La vigilance et les tests de perfor- mance ne sont pas modifi6s.

Cette 6tude montre que les effets EEG-Q d'une substance agoniste s&otoni- nergique indirecte peuvent &re plus sensi- bles que les modifications psychom&ri- ques.

Effets d'un antagoniste des benzodiaz~pi- nes (RO 15-3505) sur I'activit~ ~lectri- que e~r~brale. S. Laurian, J.M. Gaff- lard, L. Oros & J. Sch6pf (Clinique psychiatrique de l'Universitd de Lau- sanne, H6pi ta l de Cery, CH-IO08 Prilly, Suisse).

Cette 6tude fait partie d 'une recherche en vue de d&erminer un 6ventuel effet intrin- s~que du RO 15-3505 (antagoniste des effets centraux des benzodiaz6pines poss6- dant aussi une faible action agoniste inverse) et d'explorer les possibilit6s d 'nti- lisation clinique. Douze sujets ont regu par voie orale 4 doses du produit (0,5, 2, 4 et 8 mg) et un placebo. On a 6tudi6 les effets sur l'activit6 c6r6brale spontan6e et 6voqu6e par des stimuli anditifs, 1 et 3 h apr~s admin i s t r a t i on du RO-3505. L'analyse spectrale de I 'EEG de repos a montr6 une augmentation de la fr6quence moyenne dans la bande th&a et de la puis- sance absolue darts la bande alpha, une diminution de la puissance relative darts la bande delta et de la variabilit6 dans la bande alpha. Les potentiels 6voqu6s ont montr6 uric diminution de l 'amplitude des composantes exog~nes (notamment de l 'onde P2) et une augmentation d 'ampli- tude avec diminution de la latence de l 'onde P300. Ces modifications s 'accom- pagnaient d 'une diminution du temps de r6action.

En conclusion, le RO 15-3505 poss~de une activit6 pharmacologique intrins~que;

Page 3: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS 205

certaines modifications EEG qu'il induit apparaissent compatibles avec des propri6- t6s utiles en psychog6riatrie.

EEG dans l '6valuat ion de la latence d 'act ion des benzodiaz6pines.

Int~r~t de I'analyse spectrale de i'EEG dans l'~valuation de la latence d'activit~ des benzodiaz~pines. M. Ansseau, P. Papart , J.L. Cerfontaine, H. Manta- nus, J .C. Rousseau & M. Timsit- Berthier (Unit~ de psychiatrie biologi- que et psychopharmacologie, CHU B33, B-4000 Libge Sart-Tilman, Bel- gique).

La latence d 'act ion d 'une benzodiaz6pine apr6s prise unique est un param~tre important, notamment pour le traitement des 6tats aigus tels que les acc6s de pani- que. Dans ce contexte , nous avons compar6 la tatence d 'appari t ion de l ' e f fe t central de deux formes gal6niques diff6- rentes de lorazepam 2 mg (les comprim6s commercialis6s et des comprim6s h disso- lution rapide, freeze-dried dosage formu- lation ou FDDF) et d 'un placebo en ntili- sant deux m6thodologies: une analyse spectrale de I 'EEG et des 6chelles analogi- ques visuelles. L'6tude a 6t6 r6alis6e en double insu et cross-over chez 8 patienfs hospitalis6s r6pondant aux crit6res de trouble anxieux g6n6ralis6, et sans traite- ment m6dicamenteux depuis au moins 2 semaines. Duran t 3 s6ances ~ une semaine d'intervalle, les sujets ont re9u une dose unique de 2 mg de lorazepam comprim6s, de lorazepam FDDF ou un placebo. Une analyse spectrale de I 'EEG et une batterie de 10 lignes analogiques visuelles 6valuant la symptomatologie anxieuse ont 6t6 r6alis6es toutes les 15 min pendant 120 min. L'analyse statistique de l '6volution dans des bandes de fr6quence b~ta-1 et b6ta-2 (en Fz-Cz et en Cz-Pz) a mis en 6vidence une 6volntion diff6rente dans les 3 groupes, avec significativement plus d ' a u g m e n t a t i o n sous lo razepam FDDF que sous placebo apr6s 90 min et sous lorazepam que sous placebo apr~s 120 min. L'6volution des notes aux 6chel- les ana logiques visuelles a confirm6 Faction anxiolytique plus rapide du lora- zepam FDDF compar6 au lorazepam comprim6s et au placebo.

Ces r6suttats d~montfent l'int6r~t de la combinaison d 'une approche clinique et

Recherche 61ectroenc6phalographique appliqu6e ~ l'6tude des drogues psycho- tropes chez le malade mental. P. Ge- ki~re, P. Kramarz, P. Cujo, C. Soret, G. All6gre & P. Borenstein (Labora- toire de psychopharmacologie neu- rophysiologique, Service XI, CHS, F-94806 Villejuif Cedex, France).

Depuis 30 ans, plus de 40 000 trac6s EEG ont 6t6 enregistr6s selon Un m~me proto- cole (trac6 de r6f6rence et trac6s sous dro- gues) chez des sujets ~g6s de 16 h 95 ans, hospitalis6s ou trait6s <~en ambulatoire)>, repr6sentant un 6ventail de toute la patho- logie mentale, dans notre laboratoire d 'EEG clinique situ6 au sein d 'un service de psychiatrie adulte sectoris6, en vue de d6terminer les modifications 61ectrophy- siologiques induites par diff6rentes dro- gues psychotropes. Cette recherche a eu pour but de mettre en 6vidence l 'apport de cette technique EEG dans : le d6pistage syst6matique de pathologies organiques 6ventuelles, le suivi th6rapeutique, les effets secondaires et les effets de sevrage des psychotropes. Elle a, de plus, permis de recenser quelques effets originaux.

Avec quelques exemples d6monstratifs, les r6sultats obtenus sont r~sum6s, notam- ment en ce qui concerne les benzodiaz6pi- nes, le lithium (enc6phalopathies en asso- ciat ion ~ certains neuroleptiques), le valpromide, le progabide, la bromocrip- fine (dans les 6tats d6mentiels) et enfin les benzamides (dont le plus r6cent : l 'amisul- piride).

Etude des variations diurnes de la vigi- lance chez le sujet sain. Utilisation de i'indiee th~ta/alpha sur un protocole de tests it~ratifs d'endormissement. F. Goldenberg & R. Von Frenckell (Explo- rations fonctionnelles du syst~me ner- veux, HOpital Henri-Mondor, F-94010 Crdteil Cedex, France).

Trois essais successifs avec produits de r6f6rence (amph6tamine 10 mg, aminep- fine 200 mg, clonidine 150/~g) ont 6t6 r6a- lis6s chez le volontaire sain, en double- aveugle cross-over versus placebo sur un

Page 4: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

206 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

protocole de tests it6ratifs d'endormisse- ment eoupl6 ~ l 'analyse spectrale. Une analyse de la variance pour mesures r6p6- t6es ~ 3 facteurs a montr6 quels 6taient les param6tres les plus sensibles ~t l 'effet temps (variation physiologique de la vigi- lance dans la journ6e) et ~ l 'effet produit (effet stimulant ou s6datif). Le param6tre le plus sensible est la diff6rence entre la valeur maximum et la valeur minimum du coefficient th~ta/alpha au cours de la" s6quence d'enregistrement. Le temps au bout duquel le th~ta/alpha double et le temps n6cessaire pour atteindre le maxi- mum de relaxation sont sensibles ~ l 'effet temps et seulement ~t l 'effet s6datif. Les r6sultats tir6s des autres param6tres classi- ques de MSLT, des 6chelles analogiques visuelles et des questionnaires de sommeil sont discut6s. L'utilisation de param&res tir6s de I 'EEG quantifi6 pour ia constitu- t ion de groupes de volontaires sains homog6nes sur le plan de la vigilance est 6galement abord6e.

Enc~phalopathie bismuthique. Etude ~lec- troclinique h propos d'un eas r~cent. C. Sicard, M.O. Josse, H.P. Cathala, M. Vidailhet, B. Wechsler, P. Godeau & V. Supino-Viterbo (Explorations fonctionnelles neurologiques, H6pital de La Salpdtri&re, 17-75651 Paris Cedex 13, France).

Nous rapportons ici un cas r6cent d'enc6- phalopathie bismuthique, d6couvert en 1987. Le patient, ~g6 de 58 ans, prenalt depuis environ 30 ans des sels insolubles de bismuth. Brutalement, en quelques semaines, sont apparus des troubles de concentration, de m6moire, de l'6criture, une asth6nie importante, une somnolence, une hyperphagie entra~nant une prise de poids importante alnsi que des myoclo- nies. La bismuth6mie est alors retrouv6e ~t 736 /zg/1. L 'EEG montre des anomalies th~ta monomorphes au niveau des r6gions ant6rieures fronto-temporo-rolandiques, comparables ~ celles qui ont 6t6 d6crites dans les pr6c6dentes publications. Le scan- ner c6r6bral est normal ainsi que les radios d 'abdomen sans pr6paration et les radios des 6paules et des hanches. D6s l 'arr& du bismuth, l 'enc6phalopathie a r6gress6 et en quelques semaines, le sujet a gu6ri. L 'EEG pratiqu6 ~t distance est sensible-

ment normal. L'int6r~t de cette observa- tion est qu' i l ne faut pas oublier que cette intoxication devenue rare existe encore en France du falt de l 'autom6dication et de la p rescr ip t ion du b i smuth sous forme magistrale.

Apparition d'anomalies EEG chez deux patients ell traitement chronique par les vitamines B. P. Santinelli, G. Gobbi, F. Albani & H. Gastaut (Istituto di Scienza Neurologiche, Facoltd di Mede- cina e Chirurgia, Napoli, Italie).

Deux femmes d'une soixantaine d'ann6es, l 'une sou((rant d 'une 6pilepsie temporale (trait6e par ph6nobarbital et carbamaz~- pine), l 'autre d'une n6vrose d'angoisse (sans autre m6dication) ont pr6sent6 des bouff6es d'ondes delta sous l 'effet de l 'absorption, pendant plusieurs mois, de vitamines du groupe B (riboflavine et acide nicotinique, respectivement). Ces modifications EEG, d6couvertes fortuite- ment , ne s ' accompagna ien t d ' aucune manifestation clinique et ont progressive- ment disparu en quelques semaines apr~s interruption du traitement vitaminique.

Nous estimons ce traitement vitamini- que enti6rement responsable des modifica- tions EEG puisqu'une des malades ne pre- nait aucun autre traltement; et que chez la seconde ne fur observ6e aucune variation significative des taux s6riques de ph6no- barbital et de carbamaz6pine, aussi bien pendant qu'apr6s le traitement vitami- nique.

Place des enregistrements polygraphiques dans l'~tude des hypnotiques. F. Gol- denberg (Explorations fonctionnelles du syst~me nerveux, H6pital Henri- Monclor, F-94010 Crdteil Cedex, France).

Les enregistrements polygraphiques ont une place importante darts l '6tude d 'une mol6cule hypnotique. Les enregistrements du sommeil de nuit permettent d'6valuer l 'effet hypnotique objectif h court terme et ~t long terme, de d6terminer les modifi- cations de l 'architecture dn sommeil dues /t l 'hypnotique, de quantifier un rebond d'insomnie au sevrage. L'int6r& relatif de l 'enregistrement en laboratoire de sommeil

Page 5: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS 207

ou par m&hode ambulatoire est discut6. Les enregistrements polygraphiques per- mettent 6galement d'6valuer l'effet r6si- duel diurne sur la vigilance. I1 peut s'agir d'enregistrements polygraphiques de 24 h ou de tests it6ratifs d'endormissement h 5 ou 6 moments de la journ6e suivant la prise d'hypnotique.

Effets de la fengabine sur le sommeil du sujet sain. J.M. Gaio, C. Bonnet, C. Feuerstein, S. Trocherie & P. Guillet (Laboratoire d'~tude du sommeil patho- logique, Clinique neurologique, CHU, BP 217X, F-38043 Grenoble Cedex, France).

La fengabine (SL 79.229) est un agoniste GABA actif dans les tests pr6-cliniques indicatifs d'tine activit6 antid6pressive. Ses effets sur le sommeil ont 6t6 6valu6s dans une 6rude en simple aveugle, au cours de laquelle 6 volontaires sains, ~g6s de 23 26 ans, ont re~u successivement du pla- cebo (2 jours), 1 200 mg de fengabine par jour (7 jours) puis du placebo (2 jours). Les enregistrements polygraphiques ont 6t6 r6alis6s au d6but et ~ la fin de chacune des trois p6riodes de traitement. Le teml~s de sommeil total, la dur6e du stade 1, du stade 4 et du sommeil paradoxat ne sont pas modifi6es par l 'administration de fen- gabine. En revanche, on observe une d iminu t ion signif icat ive du stade 2 (P<0,05) associ6e ~ une augmentation 6galement signif icat ive du stade 3 (P<0,01). Ces modifications persistent pendant la phase placebo post-traitement. La qualit~ du sommeil, appr6ci6e ~t l'aide d'6chelles visuelles analogiques, n ' a pas 6t6 modifi6e.

Cont ra i rement aux antid6presseurs tr icycliques classiques, la fengabine n'entra~ne, chez les sujets volontaires sains (~ la posologie de 1 200 mg), aucune modification du sommeil paradoxal~

Les trac~s alternants cycliques, une nou- velle approehe en pharmacologie du sommeil. M.G. Terzano, L. Parrino, G. Fioriti, A. Farolfi, B. Orofiamma & J.P. Sauvanet (Laboratoire du som- meil, Universit~ di Parma, 1-43100 Parma, Italie).

Les trac6s alternants cycliques (CAP) sont une activit6 EEG p6riodique observ6e dans t o u s l e s stades de sommeil non- REM, organis6e en cycles biphasiques de 40 sec et repr6sentant les fluctuations de longue dur6e de l'6tat de vigilance noc- turne. Ils sont observ6s lors des change- ments de stade de sommeil, lors des mou- vements corporels et sont consid6rable- ment augment6s par les stimuli ext6rieurs. Le pourcentage de CAP (CAPR) est une nouvelle variable polysomnographique qui mesure le CAP total durant la nuit; il est calcul6 pour ta dur6e totale du sommeil et la dur6e du sommeil non-REM. Nous avons montr6 qu~un bruit continu de 45 db induit une augmentation significa- rive du CAPR, directement corr616e/t une d6t6rioration de la qualit6 subjective du sommeil. Notre hypoth~se qu 'un hypnoti- que peut limiter cette augmentation du CAPR a 6t6 v6rifi6e par une ~tude double- aveugle versus placebo, conduite chez 12 adultes sains recevant un nouvel hypnoti- que, le zolpidem. Durant les nuits pertur- b6es par un bruit continu, le zolpidem a clairement d6montr6 un effet protecteur sur le CAPR (pr6dominant pendant le sommeil lent profond) et sur la qualit6 du sommeil.

Le CAPR apparait comme un indica- teur sensible de la qualit6 du sommeil. L'6tude de sa distribution pendant la nuit, sous l ' inf luence de stimuli ext6rieurs contr616s, repr6sente une nouvel le m6thode pour 6valuer les effets d 'un hypnotique sur le sommeil.

Potenfiels lents et agents pharmacologi- ques. M. Timsit-Berthier (Laboratoire de neurophysiologie clinique et de psychopathologie de l'Universit~, 153, bd de la Constitution, B-4020 Libge, Belgique).

De fagon g6n6rale, chez les volontaires sains et en prise aigu6, les m6dications s6datives et les anticholinergiques dimi- nuent l 'amplitude de la P300, de la VCN et/ou du Bereitschaftspotential, alors que des m6dications stimulantes l 'augmentent. On dolt cependant tenir compte d 'une typologie ~< psychopharmacologique >> et une absence de relation lin6aire entre dose et effets. Les potentiels endogbnes permet- tent l '6valuation objective de l'effet th6ra-

Page 6: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

208 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

peutique d 'une drogue en montrant la normalisation progressive des param&res initialement anormaux en pathologie; par exemple: augmentation de la P300 sous m6thylph6nidate chez des enfants pr6sen- rant des troubles attentionnels, normalisa- tion de la << n6gativit6 de traitement >> chez des enfants dyslexiques trait6s par pirace- tam ou normalisation des diff&ents para- m&res de la VCN au cours de traitement antid6presseur. Ils peuvent aussi 8tre utili- s6s pour s61ectionner, parmi une popula- tion h6t6rog6ne de patients, des sujets 6lectivement r6pondeurs/t une th6rapeuti- que particuli6re (par exemple: amplitude de la VCN et b~ta-bloquants dans les migraines). Ils peuvent enfin ~tre utilis6s dans une perspective psychophysiologique afin de d&erminer le mode d 'act ion d 'une substance donn6e. Le mod61e d 'Enoch Callaway* permet ainsi de distinguer les drogues agissant au stade pr6coce de l ' information sensorielle (substances choli- nergiques) de ceUes agissant sur des stades plus tardifs en relation avec la qualit6 et la vitesse de la performance motrice (m&hyl- ph6nidate).

* Psychophysiology (1983) 20, 359-369,

Modifications de la variation contingente n~gative (VCN) par l 'ocytocine. M. Timsit-Berthier, H. Mantanus, V. Geennen, F. Adam & J.J . Legros (Laboratoire de neurophysiologie clini- queet de psychopathologie de l'Univer- sit~, 153, bd de la Constitution, B-4020 Liege, Belgique).

Une 6tude en double-aveugle 61ectro- physiologique et psychom6trique a 6t6 pratiqu6e chez 20 sujets normaux de sexe masculin, afin de d&erminer l 'effet cen- tral d 'une perfusion d'ocytocine (OT: 3 680 mlU en 45 min). On a enregistr6 simultan6ment la VCN en deux d6riva- tions (Fz-AI et Cz-A1) et I 'EEG spontan6 trait6 par analyse de Fourier (P3-P4). Les tests psychom6triques appr6ciaient la m6moire, l 'attention et l 'humeur (profil de rendement mn6sique de Rey, t e s t de KT et 6chelle analogue visuelle d'humeur). La perfusion d 'OT produit dans l 'heure qui suit une diminution significative de l 'amplitude de la VCN et une augmenta- tion de la positivit6 postimp6rative au

niveau de Fz-A1, ce qui sugg~re un effet long terme de cette hormone neurohy-

pophysaire. Aucune influence de I 'OT sur l 'humeur et les tests d 'at tention ni aucun effet subjectif n 'ont pu &re mis en 6vi- dence: un seul item du test de m6moire (PRM-item 4) r6v~le une alt&ation signifi- cative des performances chez des sujets perfus6s.

Ces observations apportent des argu- ments en faveur de l 'hypoth6se selon laquelle l 'administration p6riph6rique de I 'OT aurait, chez l 'homme, une action centrale consistant en une acc616ration des processus << d'habituation >> de la VCN, inverse de celle d6crite pr6c6demment pour la vasopressine.

Etude de la fiabilit~ de la variation contin- gente n~gative (VCN) en psychophar- macologie: application ~t la fenflura- mine. M. Hansenne, H. Mantanus & M. Timsit-Berthier (Laboratoire de neu- rophysiologie clinique et de psychopa- thologie de l'Universitd, 153, bd de la Constitution, B-4020 Liege, Belgique).

La variabilit6 des mesures 61ectrophysiolo- giques des potentiels li6s aux 6v6nements (ERPs) constitue tin biais important dans les 6tudes 61ectropharmacologiques. Pour mieux comprendre ces variations, la pre- miere partie de l'exp6rience avait pour but d'analyser de mani~re syst6matique les diff6rentes sources de variations de la VCN. L'6tude portait sur 12 sujets de contr61e. Nous avons utilis6 des coeffi- c ients de va r i a t ion (d6via t ion s tan- dard/moyenne) pour caract6riser chaque variable. Les donn6es 6taient ainsi compa- rabies entre elles. Les r6sultats nous ont conduit ~ rejeter 2 sujets de l'exp6rience et

consid6rer uniquement les mesures M2, M3, M4 et M5 en Cz. Apr6s avoir contr6- ler les sources de variations, la seconde part ie de l 'exp6rience avait pour but d'6tudier l 'effet de la 1-fenfluramine sur la VCN. Les r6sultats t6moignent d 'une action psychotrope du produit.

Action d'un agoniste dopaminergique sur les potentiels ~voqu~s endog~nes du sujet fig~ pr~sentant des troubles cogni- tifs. B. Gueguen, J. Gasnault, D. Valade, C. Jeannin & P. Rondot (Neu-

Page 7: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS 209

rophysiologie clinique, Centre Hospita- lier Sainte-Anne, F-75674 Paris Cedex 14, France).

Les potentiels endog6nes ont 6t6 propos6s comme moyen d'exploration des troubles cognitifs li6s au vieillissement (m6moire, attention, adaptation.. .) et le d6ficit dopa- minergique constat6 lors du vieillissement a pu &re incrimin6 (Wong, 1984).

Six sujets (2 hommes, 4 femmes; Age moyen" 78,8 arts) pr6sentant de tels trou- bles, mais exempts de toute maladie chro- nique et de th6rapeutique psychotrope ou s6dative, ont 6t~ s61ectionn6s pour la mesure de ces potentiels avant et apr6s traitement par un agoniste dopaminergi- que (pirib6dil), soit per os (50 m g / j pen- dant 2 mois), soit IV (3 mg en 30 min). Ces potentiels ont 6t6 enregistr6s selon un paradigme oddball classique: bursts de 50 msec, 80 d B S L ; son non -c ib l e : 1 000 Hz (P=0,8) et son-cible: 2 000 Hz (P= 0,2), en stimulation binaurale au cas- que. Les latences et les amplitudes des ondes N1, P2, N2 et P3 ont 6t6 mesur6es. Les latences n 'ont pas 6t6 significative- ment modifi6es, tant apr~s le traitement per os qu'apr~s le traitement IV. En revanche, les ampli tudes de N~ et P3 apparaissent modifi6es dans le sens d 'une positivation apr6s le traitement per os et d 'une n6gativation apr~s perfusion IV. Outre les probl~mes m6thodologiques de mesure et d 'analyse que pose ce type de protocole, est 6galement discut6e la signi- fication possible de ces modifications pharmacologiques, notamment au vu du possible r61e des dopaminergiques qui pourraient favoriser l 'act ion des aff6ren- ces cholinergiques en bloquant Faction inhibitrice du GABA et se traduire par une n6gativation des r6ponses 6voqu6es (Marczinski, 1978).

Effets de la bromocriptine sur la variation eontingente n~gative ( V C N ) c h e z ies d~prim~s caract~ris~s par un ~mousse- ment affectif. N. Les~vre, F. E1 Mas- sioui, M. Smith, R. Jouvent & M. Le Boyer (LENA, CNRS UA 654, H6pital de La Salp~tri~re, F-75651 Paris Cedex 13, France).

Cette 6tude vise ~ 6valuer, au moyen de la VCN et des scores obtenus ~ diverses

6ctielles cliniques quantitatives, les effets d 'une drogue dopaminergique, la bromo- criptine, sur des patients pr6sentant une d6pression majeure et caract6ris6s par un 6moussement de l'affectivit6 et un ralen- tissement psychomoteur importants. Nos r6sul ta ts pr61iminaires po r t e n t sur 8 patients (20-35 ans) examin6s deux fois: avant traitement et 8 jours apr~s une prise journali~re de 14 mg de bromocriptine. Apr6s 8 jours de traitement, les scores obtenus par les malades aux 6chelles d ' 6 m o u s s e m e n t et de r a l en t i s semen t psychomoteur ont 6t6 significativement tr~s am61ior6s, alors que ni la d6pression dans son ensemble (6chelle de Hamilton), ni l'anxi6t6 de ces malades n 'ont significa- tivement chang6. Pour ce qui est de la VCN (enregistr6e sur Cz et Fz, lors d 'un protocole classique), deux r6sultats princi- paux, inattendus &ant donn6 l 'homog6- n6it6 clinique de ce groupe de d6prim6s, ont 6t6 constat6s: 1) avant drogue, l'h6t6- rog6n6it6 des amplitudes des VCN de ce groupe de patients (cependant toutes, les VCN plates comme les hyper-amples, pr6- sentent la caract6ristique commune de se prolonger apr6s $2) ; 2) la diff6rence, d 'un pa t i en t ~ l ' a u t r e , des changements d 'ampli tude de la VCN constat6s apr~s drogue, contrastant avec l'am61ioration de l '6moussement affectif et du manque d' init iation motrice observ6e chez tous.

L'aetivit~ phasique PGO-R: un module ~iectropharmacologique pour i'~tude de I'action centrale des diff~rents agents s~rotoninergiques. F. Riou-Merle & H. Depoor t e re (LERS, 23/25, avenue Morane-Saulnier, F-92366 Meudon-la- For~t, France).

L'influence de diff6rents types d'agents s6rotoninergiques a 6t6 6tudi6e sur la den- sit6 des pointes PGO induites par la r6ser- pine chez le chat (PGO-R). Les produits ont 6t6 administr6s IV ~ des doses crois- santes toutes les 30 min. La dose active qui r6duit de 50% le nombre des PGO-R a 6t6 d6termin6e (DA50: mg/kg IV). Les agonistes 5-HT1A (8-OH-DPAT, buspi- rone, ipsapirone et PAPP) provoquent l 'appari t ion de fuseaux au niveau cortical et une diminution des PGO-R (DAs0: 0,001-0,03). Les produits de type 5-HTIB (RU 24969, cyanop indo lo l , 5-CT et

Page 8: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

210 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

TFMPP) induisent les mSmes modifica- tions (DAs0: 0,06-0,7). La m6thiot6pine antagonise les effets des 5-HT~A et des 5-HTIB. La m6sulergine, agoniste 5-HT~c a peu d'effet (DAs0: 3). Quelques antago- nistes 5-HT2 (ICI 169369, spip6rone, ritans6rine) augmentent les PGO-R tandis que d'autres (k&ans6rine, pirenp6rone, mians6rine), ainsi que les antagonistes 5-HT3 (odans6rine, MDL 72222), ne les modifient pas. Les ergolines (m6thyser- gide, m6tergoline) diminuent les PGO-R" (DAs0: 0,2-0,6) et se comportent comme des agonistes centraux 5-HT1.

Ces r6sultats sugg6rent une action postsynaptique de ces produits et confir- ment le r61e inhibiteur de la s&otonine sur la genbse des PGO.

Etude EEG de l'aetivit~ s~dative de quel- ques antihistaminiques chez le rat. M. Decobert, F. Riou-Merle & H. Depoor- tere (LERS, 23/25, avenue Morane- Saulnier, F-92366 Meudon-la-For~t, France).

Les antihistaminiques (anti-H0 classiques entrainent des effets s6datifs. Ainsi, cinna- rizine, cyproheptadine et pizotif~ne aug- mentent la dur6e du sommeil chez le rat. De m~me, chez le rat immobilis6 (alcuro- nium), la dexchlorph6niramine, la m6py- ramine, la cyproheptadine et la dox6pine (1 mg/kg ip) provoquent l'apparition de trac6s corticaux de sommeil. R6cemment, certains anti-Hi ont 6t6 d6crits comme des produits non s6datifs chez l'homme. Toutefois, chez le rat implant6 libre enre- gistr6 durant la p&iode d'obscurit6, l'ast6- mizole, la loratadine et la terf6nadine (10 mg/kg ip) augmentent le sommeil clas- sique (somnolence + sommeil lent) respec- tivement de 52, 46 et 19%. Cet effet facili- tateur sur le sommeil n'intervient que 3 h apr6s l'injection. Chez le rat immobi- lis6, l'injection de doses croissantes (1 ~t 30 mg/kg ip) h 30 rain d'intervalle de ces produits n'entra~ne pas d'effet s6datif au niveau des trac6s corticaux. En revan- che, leur administration intraveineuse (3 mg/kg) ou intrac6r6broventriculaire (10/zg) provoque l'apparition de trac6s d'endormissement.

Les r6sultats obtenus avec ces nouveaux anti-Hi (ast6mizole, loratadine, terf6na- dine) t6moignent donc d'une faible acti-

vit6 s6dative intrins6que et sugg6rent que l 'absence d'effet s6datif chez l 'homme pourrait &re li6e ~ leur faible passage de la barri&e h6mato-enc6phalique, notam- merit aux doses th&apeutiques pr6coni- s6es.

Le r61e des diff&ents agents s~rotoninergi- ques dans la r~gulation des ~tats de vigi- lance. H. Depoortere, P. Granger & F. giou-Merle (LERS, 23/25, avenue Morane-Saulnier, F-92366 Meudon-la- For&t, France).

Les agonistes 5-HT1A tels que 8-OH- DPAT, buspirone, ipsapirone ainsi que la m6tergoline (5-HT1A agoniste et 5-HT2 antagoniste) r6duisent la densit6 des poin- tes PGO-R tout comme les antid6presseurs inhibiteurs du recaptage de la 5-HT (cita~ lopram, imipramine, indalpine, fluox6- tine, zim61idine). Chez le rat, les agonistes 5-HT~A diminuent la dur6e totale du s0m- meil paradoxal (SP) et augmentent l'6veil ainsi clue la latence du SP. Ces effets, de courte dur6e, sont suivis par un rebond de sommeil et de SP (plus tardif pour la m&ergoline). Les antid6presseurs pr6sen- tent les m~mes effets h l'exception du rebond de SP. Chez le rat, le 8-OH-DPAT (0,3 mg/kg ip) et l'ipsapirone (1 mg/kg ip) r6duisent respectivement le SP de 93 et 41%. Contrairement aux antid6presseurs, ils sont 6veillants (+35 et +24%) et ils diminuent le sommeil ~t ondes lentes. Ces agonistes 5-HT~A provoquent un rebond de SP (+62 et +19%) dans les 24h.

Ces r6sultats sugg~rent que les agonistes des r6cepteurs 5-HT~A postsynaptiques et pr6synaptiques (autor~cepteurs), outre leurs implications dans la th6rapeutique de l'anxi6t6 et de la migraine, seraient des produits dot6s de propri6t6s antid6pressi- yes potentielles.

Etude ¢lectrophysiologique de la tianep- tine, nouveau stimulant du recaptage de la s&otonine poss~dant ane activit~ antid~pressive. F. Lejeune, J.C. Poi- gnant & H. Reure (Institut de recher- ches Servier, 11, rue des Moulineaux, F-92150 Suresnes, France).

La tianeptine est un antid6presseur non apparent6 aux compos6s tricycliques. Son

Page 9: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS 211 .

m6canisme d 'act ion implique pr6f6rentiel- lement les transmissions s6rotoninergiques centrales. Une augmentation du recaptage de la s6rotonine a 6t6 mise en 6vidence apr6s traitement aigu et chronique chez le rat au niveau c6r6bral et plaquettaire et, chez l 'homme, au niveau plaquettaire. Les effets de la tianeptine ont 6t6 &udi6s par 3 m6thodes 61ectrophysiologiques: les ondes FGO induites chez le rat par le RO 4-1284, l 'activit6 EEG n6ocorticale du rat en aigu et les modifications du cycle veille-sommeil chez des rats implant6s chroniquement. La tianeptine diminue la densit6 des ondes PGO induites par le Ro 4-1284, la dose minimale efficace &ant de 2 mg.kg-1 IV (DE50=2,9 mg .kg- I IV). Chez le rat en aigu, l 'architecture EEG de base h ondes rapides de faible voltage n'est pas modifi6e par la tianep- tine administr6e ~ des doses allant de 1,25 ~t 20 mg.kg -1 ip. De plus fortes doses (25-50 mg.kg -1 ip) induisent des 6pisodes de forte ampli tude avec peu ou pas d 'ondes delta. Les doses n 'ayant pas modifi6 de fa~on apparente I 'EEG en aigu ont 6t6 test6es sur le cycle veille-sommeil de rats implant6s : la tianeptine ne modifie pas les s tades de sommeil j u s q u ' ~ 2,5 mg.kg -1 ip. Une augmentation de l'6veil est observ6e pendant la 1 re h ap'r~s 5-10 mg.kg -1 ip, les stades de sommeil redeviennent comparables aux valeurs contr61es de 2 ~t 12 h apr6s traitement. Un enregistrement de 12 h effectu6 24 h apr~s traitement ne montre aucun changement par rapport au trac6 de r6f6rence avant admin i s t r a t ion . Apr~s admin i s t r a t ion subchronique (2,5 mg.kg -1 i p / j o u r / 9 jours), aucune modification des phases d'6veil et de sommeil n'est apparue pen- dant ou h la cessation du traitement.

Le profil 61ectroenc6phalographique de la tianeptine est radicalement diff&ent de celui des antid6presseurs tricycliques clas- siques.

Etude ~lectro-ene~phalographique d'un nouvel hypnot ique , ie zo lp idem. Analyse spectrale et cartographie. H. Depoortere & M. Decobert (LERS, 23/25, avenue Morane-Saulnier, F-92366 Meudon-la-Fordt, France).

Le zolpidem est un nouvel hypnotique peu myorelaxant ayant une affinit6 s61ective

pour les sites BZ 1 (~1). Chez le rat comme chez l 'homme, il augmente la dur6e du sommeil lent sans modification du sommeil paradoxal aux doses th6rapeu- tiques. Chez le rat immobilis6 (alcuro- nium), le zolpidem provoque l 'appari- tion de trac6s corticaux de sommeil d6s 0,1 mg/kg ip, 0,3 mg/kg po, 0,01 mg/kg IV et 0,003 mg icy. Les trac6s de sommeil se caract6risent par la pr6dominance d 'ondes lentes (1-4 Hz) et la pr6sence de p6riodes transitoires de fuseaux seulement aux doses 61ev6es de 3 ~t 10 mg/kg ip. L'analyse spectrale de l 'influence du zolpi- dem sur l'61ectrocorticogramme du rat met en 6vidence une augmentation impor- tante de l'6nergie au niveau de la bande delta (1-4 Hz). Contrairement aux benzo- diaz6pines (flunitraz6pam, midazolam, triazolam) et ~t la zopiclone, le zolpidem n ' a qu'une faible action au niveau de l'6nergie des fr6quences rapides (8-16 Hz). La cartographie (16 61ectrodes corticales) confirme et iUustre que ce ph6nom6ne appara~t au niveau des diff6rentes r6gions corticales (aires frontale, pari6tale, occipi- tale). L'accroissement de l'6nergie dans la bande delta et sa faible augmentation au niveau des bandes alpha et bSta se v6ri- fient chez le lapin et le singe (Papio anubis).

Contrairement anx hypnotiques utilis6s, le zolpidem induit des trac6s de sommeil lent physiologique.

Profil des effets EEG quantifi~s de ia dex- fenfluramine apr~s administration aigni~ chez le rat adulte. C. Sebban, B. Guar- diola, A. Shvaloff & B. Tesolin (Labo- ratoire d'explorations fonctionnelles, H6pital Charles-Foix, F-94206 lvry-sur- Seine Cedex, France).

Les effets EEG de 2,5, 5 et 10 mg/kg intrap6riton6al de d-fenfluramine (isom6- ride R) ont 6t6 6tudi6s darts les r6gions ant6rieures et post6rieures du cortex de 10 rats ~g6s de 8 mois. Dans les r6gions ant6rieures, une diminution de puissance significative est observ6e 1 h apr6s admi- nistration de la drogue pour les compo- santes 3 h 30 Hz. Elle dispara~t rapide- merit et presque totalement 3 h apr6s. Dans les r6gions post&ieures, une diminu- tion de puissance pour les composantes 2

30 Hz est observ6e ~t la I re heure. Elle

Page 10: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

212 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

s'associe 3 h et 5 h apr~s l ' injection ~ un accroissement des composantes de 10 24 Hz. Aucune analogie nette ne peut &re propos6e pour les effets ant6rieurs. En revanche, l 'effet EEG post6rieur et tardif 6voque celui de l 'halop6ridol (0,5 mg/kg). La d-fenfiuramine n ' a d 'act ion directe que sur le syst6me s6rotoninergique (inhibition du reeaptage).

Ces r6sultats posent le probl~me des interactions entre les syst6mes de neuro- transmission s6rotoninergique et dopami- nergique.

Int~r~t de l'~lectrophysiologie pour l'~va- luation exp~rimentale et clinique de ia r~g~n~ration nerveuse p~riph~rique: application aux substances <<neurotro- pes>>. A. S6bille (Laboratoire de physiologie, Facult~ de Mddecine Saint- Anto ine , F-75571 Paris Cedex 12, France).

Exp6rimentalement, la vitesse de r6g6n6ra- tion peut ~tre mesur6e en enregistrant dans une clave ~ neff le potentiel du nerf en r6g6n6ration apr6s 16sion localis6e, mais cette m&hode n'6value que les fibres dont la r6g6n6ration est la plus rapide (4,4 mm/j) . La date d 'appari t ion de la r6innervation musculaire, le taux et la dur6e de poly-innervation transitoire peu- vent ~tre 6valu6s par enregistrement intra- cellulaire du potentiel de plaque faible- ment curaris6e. La mesure de la tension musculaire 6value certains param~tres de la r6innervation fonctionneUe musculaire. Enfin, l 'enregistrement des potentiels 6vo- qu6s somesth6siques corticaux pr6coces, obtenus en stimulant distalement le nerf 16s6, informe sur la maturation des fibres r6g6n6r6es. Cliniquement, il n'existe pas de m6thode 61ectrophysiologique pour 6valuer la vitesse de r6g6n6ration de fa~on directe. La surface des potentiels de nerfs cutan6s qui refl6te le nombre de fibres my61inis6es fonctionnelles est parfois utili- s6e. La r6g6n6ration des fibres propriocep- tives peut &re 6valu6e h l 'aide du seuil vibratoire ou par la r6appari t ion du r6flexe T du triceps sural. L'6tude de la r6innervation musculaire se fait par l 'enre- gistrement du potentiel de surface des petits muscles (dont l 'amplitude ou la sur- face sont sensiblement proportionnels au nombre de fibres musculaires fonctionnel-

les) et celui de la richesse du trac6 EMG conventionnel h l'aiguille, Une informa- tion suppl6mentaire peut &re obtenue grace ~ la densit6 de fibres enregistr6es en EMG de fibre unique ou en macroEMG et ~t la technique d 'EMG coh&ente.

Les explorations ~leetrophysiologiqnes en toxicologie exp~rimentale et clinique du syst~me nerveux p~riph~rique. A. S6bille (Laboratoire de physiologie, Facultd de Mddecine Saint-Antoine, F-75571 Paris Cedex 12, France).

La profusion du cytoplasme par rapport au volume du corps ceUulaire entraine vraisemblablement la fragilit6 des neuro- nes face ~ eertaines substances. Chez le rongeur, des r6ductions des vitesses de conduction motrice (VCM) ont 6t6 d6cri- tes au cours d ' in tox ica t ions vari~es: plomb, acrylamide, m6thyl-mercure, d6ri- v6s de l 'hexane ou du styrene, oxyde de carbone. La m~me technique permet d'enregistrer un r6flexe H dans les muscles plantaires. Les potentiels des nerfs sensi- tifs obtenus par moyennage (1 h 3 /~V) sont d'usage encore limit6. La vitesse de conduction est ralentie, l 'amplitude du potentiel restant constante dans l ' intoxica- tion ~t l'hexachloroph&ne, la vitesse nor- male et l 'amplitude du potentiel r6duite pour le Zn pyrith6dione (d6g6n6rescence axonale). L 'EMG h l'aiguille est utilis6e avec les m~mes crit6res qu'en clinique.

Les investigations ~lectrophysiologiques cliniques ont pour but de d6pister des neu- ropathies infracliniques ou cliniquement dgbutantes. Les toxiques purement d6my6- linisants au d6but sont rares (hexachloro- ph6ne, perhexiUine) et les VCM de peu d'aide. Dans la plupart des autres cas, le tableau de d6g6n6rescence axonale r6tro- grade affecte la partie distale des fibres les plus longues et de plus gros diam~tre. A longueur de fibres 6gale, les fibres pro- prioceptives d6g6n6rent les premieres, ensuite les fibres sensitives cutan6es, enfin les fibres motrices. C'est pourquoi le rap- port de l 'amplitude maximale du r6flexe T sur celle du r6flexe H du triceps sural est le param6tre le plus pr6cocement affect& Mais c'est l 'amplitude d 'un potentiel sen- sitif qui est le plus souvent enregistr6e, la recherche d'une diminution.

Page 11: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS 213

R6flexe de flexion tardif et g6n6rateur spi- nal de marche ehez l'homme parapl6gi- que. B. Bussel, A. Roby-Brami & A. Yakovleff (1NSERM U 215, H6pital Raymond-Poincar~, F-92380 Garches, France).

Nous avons montr6 r6cemment, chez l 'homme parapl6gique, que la stimulation 61ectrique des aff6rents du r6flexe de flexion (ARF) provoque deux r6flexes dis- tincts: pr6coce (latence de 100 msec) et tardif (latence sup&ieure ~ 150 msec). Le r6flexe pr6coce n 'est pas diff&ent du r6flexe de flexion observ6 chez l 'homme normal. Nous avons pu prouver que la longue latence du r6flexe tardif est li6e un long temps de conduction intraspinal. La latence du r6flexe est prolong6e lors- que l 'on augmente l'intensit6 ou la dur6e de la stimulation des ARF. Ce caract6re trbs particulier permet de le rapprocher du r6flexe tardif de flexion d6crit chez le chat spinal aigu sous DOPA par Lundberg et aL Les effets spinaux de la DOPA et des aut res d rogues ca t6cho laminerg iques comme la clonidine ont 6t6 largement 6tu- di6s chez l 'animal. Ces drogues provo- quent la liberation du r6flexe tardif et une r6o rgan i sa t i on fonc t ionne l l e sp ina le complexe aboutissant / t l 'apparit ion d 'une activit6 locomotrice. I1 est probable que les voies du r6flexe tardif font partie int6- grante du g6n6rateur spinal de marche, bien que leurs rapports exacts demeurent discut6s.

La pr6sence du r6flexe tardi f chez l 'homme parapl6gique, ainsi que d'autres arguments r6flexologiques, permettent de penser que les circuits spinaux assurant le fonctionnement du g6n6rateur spinal de marche existent chez l 'homme adulte.

Effets du baelof~ne intrath6cal sur ies r6flexes spinaux. B. Bussel, A. Biraben, A. Roby-Brami, P. Azouvi & J.B. Thi6baut (INSERM U 215, H6pital Raymond-Poincard, F-92380 Garches, France).

giques chez 15 patients ayant des 16sions s~pinales ou supraspinales entrainant des troubles du tonus cliniquement g~nants. Nous avons 6tudi6 des rdflexes monosy- naptiques (H r6flexe du sol6aire ou du quadriceps, r6flexe achill6en et rotulien), au repos et pendant vibration du tendon du muscle et des r6flexes polysynaptiques de flexion. Lorsque cela &ait possible, nous avons enregistr6 la vitesse de mouve- ments volontaires. L'injection intrath6cale d 'une dose unique de 20 ~t 100/zg entra~- na~t chez tousles sujets la m~me modifica- tion des r6flexes, pourvu que la dose inject6e soit suffisante, Une diminution parall~le des r6flexes monosynaptiques H et T apparaissait 10 h 60 rain apr~s l 'injec- tion. Plus tard, on pouvait observer une abolition compl&e de ces r6flexes. L'effet inhibiteur des vibrations sur ces r6flexes n 'augmentait pas. Les r6flexes polysynap- tiques 6taient 6galement d6prim6s mais ne disparaissaient qu'apr~s l ' injection de plus fortes doses. Tous ces effets persistaient 8 /l 20 h apr~s l 'injection. On a pu mettre en 6vidence chez certains patients une rela- tion effet-dose nette: plus la dose inject6e 6tait forte, plus la d6pression des r6flexes 6tait pr6coce et importante. I1 nous a sem- blb que les effets 6taient plus importants, pour une m~me dose, chez les patients ayant une 16sion spinale complete. Chez certains sujets, nous avons observ6 apr~s injection de faibles doses de baclof~ne une am61ioration de l'activit6 motrice volon- taire. Nous n'avons pas observ6 d'effet secondaire ~ type de somnolence ni de modifications des r6flexes monosynapti- clues ou de la force musculaire aux mem- bres sup6rieurs.

Effets neurophysiologiques de deux dro- gues ant i -arythmiques (CM 78-57 Sanofi et disopyramide) ~tudi~es chez le babouin normal au repos. D. Fran~on, M. E1 Kharoussi, M. Hugon & P. Vilain (CNRS UA 372, Universitd de Provence, F-13397 Marseille Cedex 04, France).

Penn et Kroin ont montr6, en 1984, que l ' injection intrath6cale de baclof6ne, subs- tance GABA B agoniste, r6duisait consi- d6rablement la spasticit6 et les spasmes en flexion. Les effets de ce traitement ont 6t6 6tudi6s par des techniqiaes 61ectrophysiolo-

L 'adminis t ra t ion intragastrique de ces drogues a provoqu6, comme attendu, une r6duction de la fr6quence cardiaque chez le babouin vigile au repos; parall~lement, la variabilit6 de la fr6quence cardiaque a augment6. Les effets anti-arythmiques de

Page 12: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

214 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

CM 78-57 ont 6t6 6tudi6s in vitro sur les diverses cat6gories de cellules du coeur de chien (Sanofi). Ils ont 6t6 attribu6s ~t des modifications des courants ioniques trans- membranaires. Or, des courants ioniques analogues sous-tendent les fonctionne- merits nerveux sensorimoteurs. I1 6tait donc souhaitable de rechercher des effets neurophysiologiques sensorimoteurs secondaires ~t l'administration des drogues AA. Les r6flexes spinaux et les potentiels 6voqu6s somesth6siques (PES) ont servi de tests. Le r6flexe H (soleus) a 6t6 r6duit en amplitude de fa~on ~t peine significative. Les composantes pr6coces et tardives des r6flexes polysynaptiques ext6roceptifs- nociceptifs ont 6t6 faiblement facilit6s. Les latences et dur6es des r6flexes mono- et polysynaptiques n 'ont pas 6t6 modifi6s, non plus que les composantes primaires des PES.

Ces conclusions valent pour l'une et l 'autre drog'le. I1 appara~t donc que les doses employ6es (relativement 61ev6es) n 'ont pas induit de modification des pro- cessus ioniques qui sous-tendent les fonc- tionnements sensorimoteurs g6n6raux.

D6ficit dopaminergique et oculomotrieit~. O. Rascol, M. Clanet, M. Simonetta, B. Fraysse, M.J. Soulier, J.F. Demonet & J.L. Montastruc (Laboratoire de pharmacologie m6dicale et clinique, INSERM U 317, Facult6 de M~decine de Purpan, F-31059 Toulouse Cedex, France).

L'61ectro-oculogramme (EOG) (Pathfin- der II, Nicolet Biom. Insts.) de 45 parkin- soniens idiopathiques ( 6 1 + 9 ans; 20 jamais trait6s, 25 sevr6s depuis au moins 48 h; 20 pr6sentant un h6miparkin- son) a 6t6 compar6 ~ celui de 25 sujets normaux (58+6 ans). Tous l e s malades ont 6t6 cot6s sur le plan moteur par dou- ble score (Hoehn et Yahr, 1967; Unified Parkinson Rating Scale, 1984). Chez 22 malades, un EOG a 6t6 effectu6 avant et 90 rain apr~s la prise de 200 mg de L-Dopa; 10 malades ont re~u un placebo. Les 45 malades pr6sentaient des anomalies des saccades (latence, vitesse, amplitude), de la poursuite (vitesse, gain), du nystag- mus optocin6tique (vitesse maximale, vitesse moyenne). Le gain du r6flexe oculo-vestibulaire (ROV) darts l'obscurit6

&ak normal, alors que sa suppression visuelle ou imaginaire 6tait ak6r6e. La s6v6rit6 de la maladie 6tait significative- ment corr616e avec l 'altdration de la latence et de la vitesse des saccades, de la vitesse et du gain de la poursuite et de la suppression du ROV. Le score d'akin6sie &air corr616 avec les anomalies de la latence et de la vitesse des saccades, la latence &ant plus longue du c5t6 sympto- matique chez les h6miparkinsoniens. La L-Dopa a am61ior6 l'amplitude des sacca- des ainsi que le gain et la vitesse de la poursuite, alors que le placebo 6tait sans effet.

Ces r6sultats, significatifs de P<0 ,05 P<0;001, sont en faveur d 'un contr61e dopaminergique de certains param~tres oculomoteurs.

R61e des monoamines dans le contr61e des d6charges de pointes-ondes spontan6es sur une souche de rats Wistar. J.M. Warter, C. Marescaux, G. Micheletti, B. Lannes, A. Depaulis & M. Vergnes (Clinique neurologique, Hospices Civils, F-67091 Strasbourg, France).

Sur une souche de rats Wistar pr6sentant spontan6ment des d6charges de pointes- ondes hilat6rales et sym6triques, a 6t6 6tu- di6 l'effet, par voie g6n6rale, de diff6ren- tes drogues interagissant avec la neuro- transmission mono-aminergique centrale. Les drogues qui augmentent la neuro- transmission dopaminergique (L-Dopa, apomorphine, amph6tamine et nomifen- sine) et alpha-noradr6nergique (cirazoline, yohimbine) entra~nent une diminution dose-d6pendante de la dur6e des d6charges de pointes-ondes. A l'inverse, les drogues qui bloquent la neurotransmission dopa- minergique (neuroleptiques) et alpha- noradr6nergique (prazosine et clonidine) augmentent la dur6e de ces d6charges. Les drogues interagissant avec la neurom6dia- tion b~ta-noradr6nergique sont sans effet sur ce module. Enfin, l 'augmentation par le 5-hydrotryptophane (5-HTP) ou la diminution par la parachloroph6nylanine (PCPA) du taux intrac6r6bral de s6roto- nine ne modifient pas de fa~on significa- tire la dur6e de ces d6charges de pointes- ondes.

Ces r6sultats sugg6rent que la dopamine et la noradr6naline participent au contr61e

Page 13: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES ET'COMPTES RENDUS DE REUNIONS 215

de la dur6edes d6charges de pointes-ondes dans ce module, comme dans d'autres mod61es d '6p i l eps i e g6n6ralis6e non convulsive.

G. Rondouin, M. Lerner-Natoli & M. /Baldy-Moulinier (CNRS L P 8402, Insti- tut de Biologie, F-34060 Montpellier Cedex, France).

Pertinence de I'effet d'embrasement limbi- que comme mod~le d'~pilepsie partielle. M. Lerner-Natoli, G. Rondouin & M. Baldy-Moulinier (CNRS L P 8402, Insti- tut de Biologie, F-34060 Montpellier Cedex, France).

L'effet d 'embrasement , obtenu par la r6p6tition de stimulations 61ectriques des structures limbiques, induit chez l 'animal une 6pilepsie partielle progressivement g6n6ralis6e, qui est ~t rapprocher de l'6pi- lepsie du lobe t empora l (ELT) chez l 'homme. Nous comparons ici les princi- pales caract6ristiques de ce module et cel- les de I 'ELT, en soulignant les similitudes pouvant correspondre ~ des m6canismes communs. L'embrasement est non 16sion- nel, alors qu'une 16sion 6pileptog6ne est fr6quemment associ6e h l'6pilepsie tempo- rale, et les variations d'excitabilit6 mesu- r6es dans le foyer d'embrasement sont dif- f6rentes des modifications observ6es lors de I 'ELT. En revanche, la propagation du ph6nom6ne s 'accompagne de variations 61ectrophysiologiques transynaptiques iden- tiques (transferts, foyers miroirs, potentia- tion) et de manifestations comportementa- les similaires, sugg6rant des voies ana- tomiques et des m6canismes physiopatho- logiques communs. La g6n6ralisation, syst6matique dans le module, rare dans I 'ELT, souligne l ' importance du d6velop- pement n6ocortical par rapport au syst~me limbique au cours de la phylogen~se, ainsi que la var iabi l i t6 intersp~cif ique de l 'expression critique. Enfin, les crises spontan6es sont rarissimes chez l 'animal embras6, mais la capacit6 de d6clencher des convulsions g6n6ralis6es demeure.

L ' embra semen t in terv iendra i t donc dans I 'ELT en aggravant une condition 6pileptog~ne pr6-existante. Chez l 'animal, il constitue un modble privil6gi6 de plasti- cit6 du syst~me nerveux central, permet- tant d 'obtenir une susceptibilit6 6pilepto- g6ne permanente.

Utilisation de I'effet d'embrasement pour I'~valuation des propri~t~s anticonvulsi- vantes des nouveaux m~dicaments.

L'embrasement obtenu par la stimulation r6p6t6e des structures limbiques ou n6o- corticales est un mod61e d'6pilepsie exp6ri- mentale caract&is6 par un contr61e du d6clenchement e t du d6veloppement des crises, codifi6 selon plusieurs stades, ~t partir d 'un site anatomique pr6cis, en l 'absence de 16sions c6r6brales. Ces carac- t6ristiques essentielles constituent autant d 'avantages lors de la recherche de l 'effet anti6pileptique d 'une nouvelle mol6cule. Ainsi pourront &re 6tudi6s ~t la fois l 'effet anticonvulsivant potentiel d 'une substance (inhibition des crises g6n6ralis6es chez l 'animal embras6) et son effet prophylacti- que 6ventuel sur le d6veloppement de l'6pilepsie (retard ou absence de d6velop- pement de l 'embrasement). De nombreux travaux ont 6t6 consacr6s attx effets sur l 'embrasement des anticonvulsivants clas- siques et de nombreuses mol6cules renfor- gant la transmission GABAergique, I1 a m~me 6t6 possible de mettre en 6vidence certains sites privil6gi6s d 'act ion anti- convuls ivante de ces substances. La d6monstration r6cente d 'une implication des r6cepteurs NMDA dans l 'embrase- ment limbique permet de proposer ce mod61e comme un test privil6gi6 de l 'effet prophylactique des agonistes sp6cifiques ou non comp6titifs de ces r6cepteurs.

Mise en ~vidence d'un syndrome d'absti- nenee ~pileptog~ne apr~s infusion chro- nique intracorticale de GABA chez le singe et chez le rat. C. Menini, C. Silvat-Barrat, S. Brailowsky, M. Kuni- moto, D. Riche, G. Le Gal La Salle & R. Naquet (CNRS, Laboratoire de physiologic nerveuse 1, F-91190 Gif- sur- Yvette, France).

Des infusions chroniques bilat6rales de GABA dans le cortex moteur de babouins Papio-papio, naturellement photosensi- bles, ont bloqu6 les manifestations 6pilep- tiques EEG et cliniques induites par la sti- mulation lumineuse intermittente. La fin de l ' infusion de GABA &ait suivie, apr~s quelques heures et durant 3 ~t 4 jours, de l ' appar i t ion de d6charges 6pileptiques

Page 14: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

216 RESUMES ET COMPTES RENDUS DE REUNIONS

spontan6es p6riodiques, localis6es aux sites d'infusion et associ6es ~ un myoclo- nus du territoire corporel correspondant. Un rebond d'excitabilit6 neuronale sem- blable &ait observ6 chez des babouins non photosensibles apr6s infusion unilat6rale de GABA dans diff6rentes aires corticales, et chez des rats apr6s infusion dans le n6o- cortex aussi bien que dans l 'hippocampe ou l 'amygdale. Dans tous les cas, la d6charge focale restait localis6e au site d ' infusion et n'6voluait jamais en crise. g6n6ralis6e. Ce ph6nom6ne, ind6pendant d 'une irritation m6canique, rappeUe les syndromes d ' abs t inence 6pileptog6nes d6crits chez les sujets humains 6pileptiques ou non-6pileptiques ainsi que chez l 'ani- real, apr6s l 'arr& de traitements chroni- ques par diff6rentes drogues ayant en commun de potentialiser la transmission GABAergique. Le syndrome d'abstinence au GABA constitue un nouveau mod61e d'6pilepsie focale non induite par une dro- gue convulsivante. Ses m6canismes sont en cours d'investigation.

I1 serait int6ressant de savoir si certaines situations pathologiques peuvent produire un ph6nom6ne semblable chez des patients pour expliquer la survenue d'6pilepsies foe~es oU multifocales transitoires,

Enregistrements polygraphiques et mea l l caments psychotropes . J. Touchon, M. Billard, A. Besset & J. Cadilhac (Ser- vice d'EEG et d'explorations fonction-

nelles du syst~me nerveux, Dpt, des troubles du sommeil, Centre mddical Gui-de-Chauliac, 34059 Montpellier Cedex, France).

La plupar t des drogues psychotropes modifient le sommeil. Les enregistrements polygraphiques de sommeil de nuit appor- tent assez de donn6es mesurables et modi- fiables par les substances pharmacologi- ques pour &re un moyen efficace et re la t ivement simple &exp lo ra t i on du systbme nerveux central. Les effets, sur le sommeil, des repr6sentants majeurs des grandes classes de psychotropes ont 6t6 analys6s (neuroleptiques, tranquillisants, antid~presseurs, anti6pileptiques...), les r6sultats chez l 'homme ont 6t6 compar6s aux donn6es de l 'exp6rimentation ani- male. A la lumi6re de ces donn6es, cer- tains probl~mes pratiques (choix d 'un hypnotique ou d 'un antid6presseur) o u th6oriques (m6canisme d 'act ion des anti- d6presseurs et des anti6pileptiques, rela- tion entre d6pression et modif icat ion du sommeil, relation entre processus 6pilepti- que et d~sorganisation du sommeil, m6ca- nismes induisant le sommeil paradoxal. . . ) ont 6t~ abord~s. L'6tude des modifications du sommeil par les drogues psychotropes repr6sente une m6thode de recherche per- formante darts plusieurs domaines: m6ca. nismes de r~gulation du sommeil, m6ca- n ismes d ' a c t i o n des p sycho t ropes , physiopathologie de certaines affections neuropsychiatriques, applications th6ra- peutiques nouvelles...

ASSEMBLI~E GI~NI~RALE D E L A SOCII~T]~

H6pital du Val-de-Gr~ce, Paris, 1 cr d6cembre 1987

Elect ions de nouveaux membres

Ont 6t6 61us membres d 'honneur: Pr F. Isch (Strasbourg); Pr R.J . Ell ingson (Omaha, USA).

Ont 6t6 61us membres titulaires les membres associ6s dont les noms suivent: Drs U. Aguglia, C. Billiard, F. Bout, R. Duclaux, B. Gueguen, M. Pestre,

J. Pouget, C. Remy et J.P. Spire. Leur adresse est indiqu6e dans la liste publi6e des membres de la soci6t6 (Rev. EEG Neurophysiol. clin., 1987, 17 (1) 105-118).

Ont 6t6 61us membres associ6s : Mine Dr M.J. Badouraly, CHRU H6pital Jean- Bernard, Service d 'EFSN, BP 577, 86021 Poitiers Cedex; Mme Dr H. Bastuji,

Page 15: Actes de la Societe d'EEG et de neurophysiologie clinique de langue française

RESUMES E T COMPTES RENDUS DE REUNIONS 217

HSpital neurologique, Service d'EEG, BP Lyon-Montchat, 69394 Lyon Cedex 3; Dr M. Belaidi, Institut de Biologie, Lab. de m6decine exp6rimentale, Institut de Biolo- gie, bd Henri-IV, 34060 Montpellier Cedex; Dr R. Benasouli, 21, av. Jean- Lolive, 93500 Pantin; Mme Dr F. Boi- dein, 24, rue Desrousseaux, 59800 Lille; Dr P. Bouhours, 105, av. Victor-Hugo, 75116 Paris; Pr M. Cepreganov, bd Parti- zanski, adred 101/IV/4, Skopje, Yougos- lavie; Dr P. Clavelou, Service de neurolo- gie, CHR, BP 69, 63003 Clermont-Fer- rand Cedex; Dr A. Dakar, Neurologie- EEG, CHG, BP 310, 65115 Lourdes Cedex; Dr B. Duche, Service de neurolo- gie, H6pital Pellegrin-Tripode, 33076 Bor- deaux Cedex; Dr J. Duhurt, EFN-EEG, CHR, 79021 Niort Cedex; Dr W. Emser, Universit/its Nervenklinik, Klinische Neu- rophysiologie, D-6650 Homburg/Saar, RFA; Dr J.P. Escaillas, Service de m6de- cine, CHG, BP 220, 52208 Langres Cedex; Dr J.M. Gaio, Service de neurolo- gie D6jerine, CHRU, BP 217 X, 38043 Grenoble Cedex; Dr B.P. Guastalla, Cen- tre de neurologie et rhumatologie Saint- Thomas, 36, Cours des Arts-et-M6tiers, 13100 Aix-en-Provence; Dr M. Lauxerois, 7, av. Aristide-Briand, 63400 Chamali6- res; Mme Dr M.C. Lavallard-Rousseau, Service d'EFN, H6pital Saint-Antoine, 75571 Paris Cedex 12; Dr J. Le Guyader, 7, rue Comtesse-de-Carbonni~res, 29200 Brest; Mme Dr B. Lucas, Clinique neuro- logique, CHRU H6pital Bretonneau, 37044 Tours Cedex; Dr M. Mann, 7, rue

Poirier-de-Nar~ay, 75014 Paris; Mine Dr B. Meignie-Ramon, Service d'EF neuro- chirurgicales, CHU HSpital B, 59037 Lille Cedex; Mme Dr M.C. Pelier-Cady, Ser- vice de neurologie, r66ducation fonction- nelle, CHU, 49036 Angers Cedex; Dr C. Sebban, Centre d'explorations fonction- nelles, HSpital Charles-Foix, 94206 Ivry- sur-Seine Cedex 06; Dr M. Tager, Centre m6dico-chirurgical Parly-Grand-Chesnay, 21, rue Moxouris, 78150 Le Chesnay; Mme Dr D. Thevenier, D6partement d'EFSN, H6pital des Enfants-Malades, 75730 Paris Cedex 15; Dr A. Velez Van Merbeke, Calle 87 n ° 8-69, Bogota 8, Colombie; Dr C. Vial, Service d'EMG, HSpital neurologique, BP Lyon- Montchat, 69394 Lyon Cedex 03; Dr S. Zagury, avenue Juste-Olivier, CH-1006 Lausanne, Suisse.

Addendum

Apr6s r6vision du fichier informatis6, il y a lieu d'ajouter h la liste des membres publi6e dans Rev. E E G NeurophysioL clin., 1987, 17 (1) 105-118: France: Dr C. Blanc (MT), 10, rue Daru, 75008 Paris; Dr L. Dreyfuss (MA), 25, av. Ste- Marie, 94160 Saint-Mand6; Dr C. Igert, 62, av. de la Dame-Blanche, 94300 Vin- cennes; Belgique: Pr L. Ectors (MT), 235, rue de la Loi, Bo~te 4, B-1040 BruXelles; Dr J. Jacquy, 108, rue Charbonnel, B-62010 Ransart; Mme Dr J. Manil, 56, av. Brillat-Savarin, B-1050 Bruxelles.


Recommended