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ANALYSE COMPAREE DES POLITIQUES ET DES ACTIONS … · 2017. 10. 27. · 3 Millennium Ecosystem...

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ANALYSE COMPAREE DES POLITIQUES ET DES ACTIONS DECLAREES EN FAVEUR DE LA BIODIVERSITE ET DES SERVICES ECOSYSTEMIQUES PAR LES ENTREPRISES DU CAC 40 2 ème édition – Stratégies 2014 Réalisation : Sylvain BOUCHERAND, Alice DEDA, Maximilien NOGUEIRA, Léa TERRAUBE Relecture : Christophe AUBEL, Béatrice BELLINI, Emmanuel DELANNOY, Ghislaine HIERSO, Nadia LOURY, Michèle ROYER, Anastasia WOLFF
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SOMMAIRE

ANALYSE COMPAREE DES POLITIQUES

ET DES ACTIONS DECLAREES EN FAVEUR DE LA

BIODIVERSITE ET DES SERVICES ECOSYSTEMIQUES

PAR LES ENTREPRISES DU CAC 40

2ème édition – Stratégies 2014

Réalisation : Sylvain BOUCHERAND, Alice DEDA, Maximilien NOGUEIRA, Léa TERRAUBE

Relecture : Christophe AUBEL, Béatrice BELLINI, Emmanuel DELANNOY, Ghislaine HIERSO, Nadia LOURY,

Michèle ROYER, Anastasia WOLFF

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Sommaire

I. Synthèse ..................................................................................................... 3

II. Biodiversité : état des lieux et enjeux pour l’entreprise ......................................... 4

II.1. La diversité biologique .............................................................................................................................. 4

II.2. Etat des lieux de la biodiversité ................................................................................................................ 5

II.3. Impacts des activités de l’entreprise sur la biodiversité ........................................................................... 7

II.4. Dépendances des activités de l’entreprise vis-à-vis de la biodiversité ..................................................... 8

III. Analyse détaillée des démarches biodiversité ..................................................... 10

III.1. Scores généraux ..................................................................................................................................... 10

III.2. Prise en compte générale de la biodiversité .......................................................................................... 15

III.3. Identification et analyse des impacts ..................................................................................................... 17

III.4.

Identification et analyse des dépendances ............................................................................................ 19

III.5. Actions sur le terrain menées en faveur de la biodiversité ................................................................... 20

III.6. Formalisation d’une politique et engagements en faveur de la biodiversité ........................................ 23

III.7.

Reconnaissance Stratégie Nationale pour la Biodiversité ..................................................................... 26

III.8.

Partenariats mis en place dans le cadre de la protection de la biodiversité ......................................... 26

III.9. Outils de management, de suivi et d’évaluation de la biodiversité ....................................................... 27

III.10. Intégration de la biodiversité dans la chaîne de valeurs de l’entreprise ............................................. 31

III.11.

Veilles, groupes de travail, R&D, offres de produits et services menés par l’entreprise .................... 35

IV. Rappel du contexte et méthodologie................................................................ 41

IV.1. Contexte général .................................................................................................................................... 41

IV.2. Contexte réglementaire en France : l’article 225 de la loi Grenelle II ................................................... 42

IV.3. Réflexion menée et objectifs de l’étude ................................................................................................ 43

IV.4. Entreprises évaluées et regroupements sectoriels ............................................................................... 44

IV.5. Description de la méthodologie............................................................................................................. 45

V. Conclusion ................................................................................................. 49

VI. Références ............................................................................................... 50

VII. Présentation de B&L évolution ...................................................................... 51

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I. Synthèse

La biodiversité représente la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre

autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes

écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi

que celle des écosystèmes »1. L’ensemble des activités humaines dépend de la biodiversité de façon

directe ou indirecte – nous et nos activités sommes partie intégrante de la biosphère. Pourtant, la

biodiversité ne cesse de s’éroder, comme l’a récemment montré le 4ème rapport des perspectives

mondiales pour la diversité biologique2, hors elle représente la capacité du monde vivant à se maintenir,

à s’adapter aux changements et à perdurer dans le temps. En cette année 2015, avec d’une part le vote

de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysage, prévoyant notamment la

création de l’Agence pour la Biodiversité et d’autre part la tenue de la COP21 à Paris, le changement

climatique est sur le devant de la scène, mais c’est bien de la capacité de résilience du monde vivant que

dépend la possibilité pour nos sociétés d’atténuer et de s’adapter au dérèglement du climat.

Afin d’évaluer l’engagement des entreprises françaises en faveur de la biodiversité, B&L évolution a

réalisé un référentiel d’évaluation et de notation des stratégies biodiversité des entreprises et l’a

appliqué aux sociétés du CAC 40. Une première version de cette « analyse comparée des politiques et

des actions déclarées en faveur de la biodiversité par les entreprises du CAC 40 » a été publiée début

2014. Ce document est donc une mise à jour de la précédente étude, permettant ainsi de suivre

l’évolution du sujet au sein des entreprises. Il a été basé sur les rapports extra-financiers 2014 et la

possibilité offerte aux entreprises de répondre à un questionnaire complémentaire, avec des critères de

notation affinés afin d’approfondir l’évaluation. Ce sont ainsi les 7 grands thèmes d’analyse qui ont été

abordés : impacts sur la biodiversité, dépendances aux écosystèmes, périmètre et chaîne de valeur,

moyens et résultats, parties prenantes, innovation et approche stratégique. Ces thèmes sont déclinés en

75 critères qui permettent une analyse fine des enjeux de biodiversité pour chacune des entreprises.

On peut noter une légère augmentation générale de la prise en compte du sujet. Cela dit, d’importantes

disparités subsistent entre les entreprises évaluées, aussi bien sur le type de démarche que sur le degré

de maturité de la démarche. Certaines thématiques sont plus abordées que d’autres, comme par

exemple la création de partenariats avec des professionnels de la biodiversité. Globalement, les

entreprises qui se saisissent le plus du risque biodiversité sont celles des secteurs de l’agroalimentaire et

cométiques.

Sur l’ensemble des entreprises analysées, 2 ne communiquent strictement aucune information sur la

biodiversité et 6 se disent non concernées par les enjeux de biodiversité. Au total, 8 entreprises ne

publient donc aucune donnée sur le vivant, ce qui représente un recul par rapport à 2013, quand 6

entreprises seulement étaient dans ce cas. De même, 8 groupes seulement disposent d’une équipe

dédiée à la biodiversité et 5 déclarent faire une veille réglementaire et stratégique sur le sujet.

1Nations Unies, Convention sur la diversité biologique, 1992. 2Cornelia B Krug et al., Progress towards the Aichi Biodiversity Targets: An Assessment of Biodiversity Trends, Policy Scenarios and Key Actions : Global Biodiversity Outlook 4 (GBO-4) Technical Report, 2014, http://alltitles.ebrary.com/Doc?id=10957213.

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Cependant, 17 d’entre elles revendiquent des travaux de recherche concernant le vivant et 27

reconnaissent des impacts de leur activité sur la biodiversité, sans toutefois les analyser précisément.

Tout n’est donc pas gris dans le domaine de la prise en compte de la biodiversité par les entreprises mais

du chemin reste à faire pour faire face à l’urgence de la situation. Espérons que la dynamique de prise en

compte de la biodiversité se poursuive et transforme rapidement en profondeur les business models !

II. Biodiversité : état des lieux et enjeux pour l’entreprise

II.1. La diversité biologique

La biodiversité est un terme qui a fait sa place dans le paysage du développement durable notamment

au cours des dernières années, suite à l’année 2010 qui a été désignée par l’assemblée générale de

l’ONU « année internationale de la biodiversité ». Ce concept est pourtant plus ancien, il a émergé en

1985 comme étant la contraction de « diversité biologique ».

Il désigne ainsi l’ensemble du monde vivant, dans sa diversité la plus large. On parle généralement de 3

niveaux : la diversité génétique, qui représente la diversité des individus au sein d’une espèce ; la

diversité spécifique, qui désigne la diversité des espèces vivantes ; et enfin la diversité écosystémique,

qui désigne les différents écosystèmes (forêts, zones humides, prairies, océans, etc.) constitués donc de

différentes espèces et surtout des interactions entre celles-ci.

En effet, l’ensemble des espèces vivantes interagissent entre elles.

Nous pouvons observer des relations de prédation, des relations de

compétition (par exemple pour accéder à une ressource, un milieu ou

un partenaire), mais aussi énormément de relations de coopération

(exemple connu des plantes qui fournissent aux abeilles un nectar

pour les nourrir, en échange ces dernières disséminent le pollen qui

permet ainsi à la fleur de se reproduire).

Il est important de rappeler que l’humain fait intégralement partie de la biodiversité. Il est en interaction

directe et indirecte avec un grand nombre

d’espèces vivantes. Les humains retirent des

fonctions des écosystèmes un certain nombre de

biens et services : on parle des services

écosystémiques. Ce sont par exemple la

production de bois par les forêts, la production de

poissons par les océans ou lacs, la capacité des

sols à filtrer et purifier l’eau, la régulation

climatique, la capacité d’une barrière de corail à

atténuer la force des vagues ou encore la

pollinisation faite par les insectes… Cette

approche a notamment été développée par le

MEA (Millenium Ecosystem Assessment, 2005), regroupement de 1360 experts internationaux.

La biodiversité constitue les mailles du tissu du système vivant planétaire. Sa

dynamique évolutive, son formidable potentiel d’adaptation aux changements globaux, est une garantie Pierre Dalous

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de survie pour l’humanité. Aujourd’hui, seule une petite partie des espèces vivantes est connue, ce qui a

pourtant permis le développement de l’agriculture, la découverte de médicaments ou encore la mise au

point d’innovation s’inspirant de certaines espèces, qui sait ce que la biodiversité peut receler comme

secret pour l’avenir… C’est donc également notre ‘assurance-vie’ !

II.2. Etat des lieux de la biodiversité

Cela fait plusieurs années que le déclin accéléré de la biodiversité est constaté, documenté, et dénoncé

comme lié aux activités humaines. Comme le montrent les rapports récents du MEA3 ou encore de la

TEEB4 en 2008, l’érosion de la biodiversité s’accélère avec, notamment, des effets délétères sur le bien-

être humain. Une érosion telle qu’elle s’apparente à une 6ème grande crise d’extinction des espèces

vivantes a d’ores et déjà commencé (la dernière ayant causé entre autre la disparition des dinosaures il y

a 65 millions d’années).

Le niveau de disparition des espèces et de dégradation des écosystèmes a atteint un niveau

préoccupant. L’ensemble des acteurs de la société doit en prendre conscience, que ce soit les citoyens,

les institutions publiques et les entreprises privées.

Les relations existantes entre une entreprise et la biodiversité s’observent à deux niveaux : d’une part, il

y a les impacts de l’activité d’une entreprise sur les écosystèmes, mais aussi d’autre part des situations

de dépendance des activités économiques au bon fonctionnement des écosystèmes et aux ressources

tirées du vivant. Il s’agit donc de relations d’interdépendances, directes et indirectes, propres à inciter

les entreprises à s’engager pour la diversité biologique.

La tenue de la 21ème conférence des parties de la convention cadre des Nations Unies sur le changement

climatique est l’occasion d’illustrer ces concepts en rappelant les liens existants entre changement

climatique et biodiversité. Dans son dernier rapport5, le GIEC (groupe d’expert intergouvernemental sur

l’évolution du climat) a reconnu le lien entre les activités humaines et le changement climatique. Par

ailleurs, ce même changement climatique a des effets importants sur la biodiversité, par exemple, via

l’augmentation de l’acidité des océans qui fragilise les récifs coralliens. Les entreprises ont leur part de

responsabilité dans l’augmentation des concentrations atmosphériques en gaz à effet de serre qui sont à

l’origine du changement climatique, notamment de par la combustion d’énergies fossiles pour la

production d’énergie ou le transport. Mais ces dérèglements peuvent également contribuer à accentuer

leurs dépendances à la biodiversité, par exemple en renforçant la pression sur certaines ressources

d’origine naturelle comme les matières premières agricoles. Enfin, les entreprises peuvent aussi

participer à engager nos sociétés dans une dynamique d’atténuation et d’adaptation à l’augmentation

des températures en promouvant des actions utilisant la biodiversité comme vecteur de transformation.

3 Millennium Ecosystem Assessment (Program), éd., Ecosystems and human well-being: synthesis (Washington, DC:

Island Press, 2005). 4The Economics of Ecosystems & Biodiversity: An Interim Report.([Germany]: European Communities, 2008). 5Thomas F Stocker, Intergovernmental Panel on Climate Change, et Working Group I, Climate Change 2013: The Physical Science Basis : Summary for Policymakers, a Report of Working Group I of the IPCC, Technical Summary, a Report Accepted by Working Group I of the IPCC but Not Approved in Detail and Frequently Asked Questions : Part of the Working Group I Contribution to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, 2013, http://www.ipcc.ch/.

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Figure 1 Interactions entre changement climatique et biodiversité (adapté d’Humanité & Biodiversité)

Figure 2 Source : adapté de MEA & TEEB : l’érosion de la biodiversité

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II.3. Impacts des activités de l’entreprise sur la biodiversité

Il y a différents facteurs qui participent à l’érosion de la biodiversité. Le Ministère français de l’Ecologie,

du Développement Durable et de l’Energie a regroupé ces atteintes selon cinq facteurs majeurs :

Toute entreprise a – de manière directe ou indirecte (via sa chaine de valeur notamment) – une

influence sur un ou plusieurs de ces facteurs. Il s’agit de ce que l’on peut appeler les impacts de leurs

Figure 3 Source : site du Ministère du Développement Durable

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activités sur la biodiversité et sur les écosystèmes, participant à leur dégradation. Les impacts indirects,

en particulier, peuvent avoir lieu à une grande distance des sites de production de l’entreprise vie

l’importation de biens d’origine exotique par exemple. Ce type d’impact n’est pas encore bien pris en

compte par la majorité des entreprises, même si des réflexions sont en cours, notamment par la

Plateforme RSE6 qui travaille sur des méthodes pour une meilleure intégration notamment de la

biodiversité dans les activités des entreprises via un devoir de vigilance sur les chaines de valeur.

II.4. Dépendances des activités de l’entreprise vis-à-vis de

la biodiversité

L’ensemble de la société humaine et l’économie dépendent du bon fonctionnement des écosystèmes.

En effet, les services qu’ils produisent et dont nous tirons un bénéfice sont à la base de l’ensemble de

nos activités. Le Millenium Ecosystem Assessment a proposé une classification de ces services selon

quatre catégories :

Figure 4 Source : adapté de Millenium Ecosystem Assessment

Toutes les entreprises sont donc directement ou indirectement (via leurs fournisseurs, clients,

partenaires) dépendantes d’un certain nombre de services écosystémiques.

6 La Plateforme Nationale RSE est une plateforme de dialogue sur la Responsabilité Sociétale des Organisations. Elle est rattachée au Premier Ministre et est multi-parties prenantes (entreprises et syndicats patronaux, syndicats, ONG, pouvoirs publics, chercheurs académiques etc…). Plus d’information : www.strategie.gouv.fr

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Il est aujourd’hui nécessaire pour les entreprises de prendre conscience de cette dépendance et d’agir

en faveur du maintien de la biodiversité, que ce soit pour prévenir les risques opérationnels (rupture

d’approvisionnement, dégradation de la qualité de matières premières…), les risques financiers

(augmentation des coûts, assurance…), les risques d’images ou de réputation (pression des parties

prenantes…). Il s’agit même d’une véritable opportunité qui s’offre à l’entreprise pour innover, mobiliser

ses équipes et qui s’intégrera et renforcera sa politique de responsabilité sociale et de développement

durable.

Au-delà de cette approche risques/opportunités, réinvestir dans le capital naturel, dont dépend

l’ensemble de l’activité économique humaine, devrait être inscrit dans le fonctionnement « normal » des

entreprises au même titre qu’elles réinvestissent dans le capital financier, le capital industriel et le

capital humain – ce qui leur permettrait de préserver leurs richesses et leur capacité à produire. Cette

approche permet également de rapprocher les entreprises des bassins de vie dans lesquels elles sont

implantées en les intégrant aux territoires. De plus, la prise en compte des enjeux de biodiversité par

une entreprise contribue à améliorer le bien-être de ses employés ainsi que des parties prenantes

locales. En effet, l’amélioration du cadre de vie contribue de façon importante au bonheur des habitants

et le fait de travailler pour une entreprise respectueuse de l’environnement peut être une source de

bien-être au travail pour les employés.

Le rôle des entreprises du CAC 40 dans cette prise en compte est d’autant plus déterminant que de par

leur taille, elles peuvent entraîner une part importante de l’économie mondiale dans leur sillage. De

nombreuses PME et PMI, qui composent la majorité du tissu économique français, travaillent en

collaboration avec ces grands groupes. Il est donc important que les entreprises du CAC 40 intègrent la

biodiversité dans leur chaîne de valeur pour induire un changement de comportement chez les

entreprises d’envergure plus modeste.

Geoff Gallice

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III. Analyse détaillée des démarches biodiversité

III.1. Scores généraux

La notation des démarches biodiversité est réalisée sur plus de 75 critères, sur une échelle de 1 à 5,

appliquée à chaque critère, 5 étant la meilleure note. L’échelle a été construite en fonction de ce qu’il

est possible d’attendre comme meilleures pratiques sur chacun des critères d’analyse afin de suivre au fil

des années la progression de chacune des entreprises du CAC40. La méthodologie est détaillée dans la

suite du document (IV.5. ). Le Tableau 1 montre le score global de chaque entreprise obtenu suite à la

procédure de notation. En italique sont notées les entreprises ayant quitté le CAC40 depuis la dernière

édition de l’étude, ajoutée ici à titre comparatif.

Tableau 1 Tableau des scores 2014 des entreprises du CAC40 (*entreprise ayant répondu à notre sollicitation concernant le questionnaire d’approfondissement)

Entreprise Score global

Biodiversité

Evolution par

rapport à 2013

Accor 1,79

Air Liquide* 1,45

Alcatel Lucent 1,31 Hors CAC40 en

2013

Alstom 1,38

Arcelormittal 1,58

Axa* 1,30

BNP Paribas 1,53

Bouygues* 2,45

Capgemini 1,18

Carrefour 2,12

Crédit Agricole 1,45

Danone 2,29

EADS 1,20

EDF* 2,67

Essilor International* 1,43

GDF Suez 2,00

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11

Gemalto 1,19

Kering* 2,60

Lafarge 1,97

Legrand* 1,30

L’Oréal 1,88

LVMH* 3,17

Michelin 2,22

Orange* 2,09

Pernod Ricard* 2,47

Publicis 1,26

Renault 1,60

Safran 1,45

Saint-Gobain 1,80

Sanofi* 2,10

Schneider Electric 1,46

Société générale 1,38

Solvay 1,53

ST Microelectronics 1,18

Technip 1,70

Total 1,99

Unibail-Rodamco 1,71

Valeo 1,61 Hors CAC40 en

2013

Vallourec 1,45

Veolia Environnement 2,28

Vinci 1,91

Vivendi 1,35

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Le Tableau 1 montre, comme l’an passé, que le sujet de la biodiversité est traité de manière assez

disparate en fonction des entreprises et secteurs comme l’an passé.

Tableau 2 Définition des regroupements sectoriels du panel d'entreprises

Regroupements d’activités Entreprises Score global Biodiversité

moyen

Industrie de l’énergie et de l’eau EDF, GDF Suez, Total,

Veolia Environnement 2,2

Construction Bouygues, Lafarge, Saint-

Gobain, Vinci 2

Industrie aérospatiale EADS, Safran 1,3

Industrie manufacturière

Alstom, Arcelor Mittal,

Essilor International,

Technip, Vallourec

1,5

Fabrication d’équipements électriques

et électroniques

Alcatel Lucent, Gemalto,

Legrand, Schneider

Electric,

STMicroelectronics

1,3

Industrie automobile Michelin, Renault, Valeo 1,8

Industrie agroalimentaire Danone, Pernod Ricard 2,4

Santé, cométiques et chimie Air Liquide, L’Oréal,

Solvay, Sanofi 1,7

Distribution et gestion multi-produits Carrefour, Kering, LVMH 2,6

Activités financières et d’assurance

Axa, BNP Paribas, Crédit

Agricole, Société

Générale

1,4

Activités immobilières et

d’hébergement Accor, Unibail-Rodamco 1,8

Information, communication, médias

et conseil

Capgemini, Orange,

Publicis, Vivendi 1,5

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Le Tableau 2 présente une synthèse sectorielle des résultats. Il permettra de réaliser des comparaisons

entre les entreprises et leur secteur ainsi qu’entre secteurs qui présentent des types d’interdépendances

à la biodiversité relativement proches. En italique, les valeurs sorties du CAC40 depuis la première

édition de l’étude, gardées dans cette étude au titre du suivi.

Le détail des scores par grand thème et par secteur d’activité est présenté ci-après, de façon à observer

la maturité de chaque regroupement sectoriel sur les huit thèmes qui structurent la grille d’analyse.

Figure 5 Première partie des scores sectoriels

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

Périmètre &chaîne de valeurs

Dépendances

Impacts

Approchestratégique

Moyens &Résultats

Parties prenantes

InnovationFabrication d'équipementsélectriques et électroniques

Industrie automobile

Construction

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

Périmètre &chaîne de

valeurs

Dépendances

Impacts

Approchestratégique

Moyens &Résultats

Partiesprenantes

Innovation

Industriesalimentaires

Santé, cosmétique etindustrie chimique

Information,communication,médias et conseil

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Figure 6 Deuxième partie des scores sectoriels

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

Périmètre &chaîne de

valeurs

Dépendances

Impacts

Approchestratégique

Moyens &Résultats

Partiesprenantes

Innovation

Activités financières etd'assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

Périmètre &chaîne de

valeurs

Dépendances

Impacts

Approchestratégique

Moyens &Résultats

Partiesprenantes

InnovationIndustries aérospatiales

Activités immobilières etd'hébergement

Industries énergie et eau

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Dans les parties qui suivent, un certain nombre d’indicateurs permet d’apprécier les différences

d’approches et les grandes tendances des démarches biodiversité des douze regroupements d’entreprises.

III.2. Prise en compte générale de la biodiversité

entreprises du CAC 40 ne communiquent aucune information concernant la biodiversité.

La Figure 7 donne la proportion7d’entreprises dans chaque groupement qui ne communique aucune

information sur la biodiversité

Deuxentreprises ne présentent aucune donnée sur la biodiversité dans leur document de référence ou

rapport RSE. L’article 225 de la loi portant engagement national pour l’environnement (loi Grenelle II)

spécifie, pourtant, que toutes les entreprises cotées ont l’obligation de reporter dans leur document de

référence des informations relatives la protection de la biodiversité; ou bien, justifier pourquoi elles

n’en publient pas.

7 Nous utilisons ici des pourcentages pour faciliter la lecture sur le graphique, le lecteur aura en tête qu’il s’agit au

total de deux à quatre entreprises en fonction des regroupements.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

20%

0%

0%

50%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

Figure 7 Répartition sectorielle des entreprises ne communicant aucune information sur la biodiversité

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6

entreprises du CAC 40 se disent non concernées par les enjeux de la biodiversité.

Ces groupes internationaux indiquent seulement que la biodiversité n’est pas une problématique

pertinente vis-à-vis de leurs activités et aucune information détaillée n’est ensuite publiée. Certaines

sociétés expliquent, de manière plus ou moins développée, les raisons pour lesquelles ces informations

ne sont pas publiées, tandis que d’autres se contentent de mentionner le fait que cette question n’est

pas pertinente. Ces entreprises appliquent ainsi la possibilité offerte par le principe de « comply or

explain » qui consiste soit à fournir les informations demandées, soit de justifier pourquoi l’entreprise ne

fournit pas les informations sur ce sujet. Cependant, la plupart des justifications des entreprises

concernant la non-pertinence de la question de la biodiversité vis-à-vis des activités de l’entreprise est

souvent peu développée et s’appuient sur des analyses de

matérialité dont l’approche biodiversité reste cantonnée à la

flore ou la faune ‘remarquable’. Le sujet et les enjeux ne sont

donc pas compris dans leur intégralité. L’information délivrée ne

peut par conséquent pas être jugée correctement fournie, dans

cet exercice, sachant qu’il est aujourd’hui largement admis que

toute entreprise (notamment de la taille de celle du CAC40) est

concernée par la biodiversité, de manière directe ou indirecte -

l’ensemble des activités humaines reposant sur la biodiversité et

les services fournis par les écosystèmes.

Figure 8 Répartition sectorielle des entreprises se disant non concernées par les enjeux de biodiversité

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

20%

0%

0%

0%

0%

0%

25%

20%

0%

0%

25%

50%

Siddharth Maheshwari

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17

amalavida.tv

27

En ajoutant les entreprises qui ne communiquent aucune information sur la biodiversité, il y a donc au

total huit entreprises qui ne publient aucune donnée concernant la biodiversité, ce qui représente un

recul par rapport à l’an dernier où elles étaient six dans ce cas. Sur les groupements concernés, on

retrouve sensiblement les mêmes que l’année dernière (une note détaillait dans le précédent rapport en

quoi ces entreprises étaient liées à la biodiversité). Il est plus surprenant de voir que cette année une

entreprise du groupement « Santé, cosmétique et industrie chimique » indique ne pas être concernée.

III.3. Identification et analyse des impacts

entreprises du CAC 40 ont identifié au moins un impact de leurs activités sur la

biodiversité.

Une part significative des entreprises du CAC 40 (près de 70%) a fait

l’effort de considérer au moins un impact sur les écosystèmes relié à

leurs activités. On peut tout de même noter que cette part a

légèrement diminué par rapport à l’étude 2013 (trois entreprises de

moins). Ces sociétés ont soit identifié un impact global de leurs

activités sur la biodiversité soit, plus rarement, distingué des

impacts spécifiques à leur cas. Cependant dans seulement

cinqgroupements sur douze l’intégralité des entreprises du

groupement a identifié un impact sur la biodiversité. Tous les secteurs

d’activités ne sont donc pas égaux face à cette prise de conscience. Les

impacts identifiés renvoient souvent aux catégories de facteur d’érosion de la biodiversité, par exemple :

destruction, modification, uniformisation et fragmentation des milieux (pour le groupement

« Construction » particulièrement), pollution (pour le groupement « Industrie automobile »),

surexploitation des ressources naturelles (pour le groupement « Industrie alimentaire »), introduction

d’espèces envahissantes, introduction de maladies, effet sur le changement climatique … Cependant le

lien entre biodiversité et changement climatique n’est que très rarement explicité dans les rapports

des entreprises. Du moins, elles ne l’expriment pas à ce stade de leur reporting.

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Figure 9 Répartition sectorielle des entreprises ayant identifié au moins un impact de leurs activité sur la biodiversité

L’analyse qu’elles font de leurs impacts est disparate, en fonction des entreprises : seulement onze

entreprises ayant identifié les impacts de leurs activités sur la biodiversité les caractérisent et

analysent de manière plus approfondie; seize entreprises s’arrêtent donc à la seule identification des

impacts qu’elles génèrent. Seul le regroupement « immobilier et hébergement » voit l’intégralité de ses

entreprises analyser leurs impacts sur la biodiversité. Il reste donc un réel effort à mener concernant

l’analyse des impacts par les entreprises, au-delà de la simple prise de conscience déclarative : en effet,

sans analyse approfondie comment espérer une stratégie efficace, cohérente et à la hauteur des risques

pour l’entreprise?

Figure 10 Répartition sectorielle des entreprises ayant analysé leurs impacts sur la biodiversité

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

20%

100%

75%

50%

100%

100%

25%

40%

100%

100%

75%

50%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

67%

25%

0%

100%

0%

0%

20%

33%

50%

25%

50%

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19

12

III.4. Identification et analyse des dépendances

entreprises identifient au moins une dépendance de leurs activités vis-à-vis de la

biodiversité.

Une part relativement faible des entreprises du CAC 40, comparativement à l’identification des impacts,

reconnaît leurs dépendances vis-à-vis de la biodiversité. Douze entreprises mentionnent dans leur rapport

leurs dépendances vis-à-vis de la biodiversité. Mais c’est tout de même environ deux fois plus

d’entreprises, par rapport à l’étude 2013 (au nombre de sept), qui identifient leurs dépendances. Il s’agit

d’une avancée encourageante car les dépendances, dont la prise de conscience est plus tardive,

présentent des risques opérationnels ou financiers non négligeables. Les catégories de dépendances

identifiées sont par exemple: les dépendances aux matières premières, les ressources naturelles, les

ressources génétiques…

Ce sont des catégories qui se réfèrent aux services d’approvisionnement. Or, beaucoup d’entreprises

dépendent aussi de la régulation et du traitement des eaux par les écosystèmes, de la régulation du

changement climatique par les écosystèmes, des nombreux

bénéfices culturels que les écosystèmes mettent à notre

disposition mais semblent l’ignorer, à en juger par les

informations qu’elles délivrent.

Dans le cas d’un secteur, « Distribution et gestion multi-

produit » seulement, l’intégralité des entreprises identifie sa

dépendance à la biodiversité. Certes, une partie significative

de leurs activités est basée sur des approvisionnements en

matières et produits issus directement du vivant, ce qui peut Figure 12 La destruction d'habitat par le secteur minier est un exemple d'impact direct de l'industrie sur la biodiversité (photo par Rmollik)

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

67%

25%

0%

0%

75%

0%

0%

100%

50%

25%

25%

Figure 11 Répartition sectorielle des entreprises ayant identifié au moins une dépendance de leurs activité vis-à-vis de la biodiversité

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20

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

33%

25%

0%

0%

50%

0%

0%

33%

100%

0%

0%

28

expliquer ce résultat.

Les secteurs les plus impliqués dans cette prise de conscience sont, cette année encore, les

regroupements « Distribution et gestion multi-produits », « Industrie de l’énergie et de l’eau »,

« Industrie automobile », « Industrie alimentaire. Ce sont des secteurs dont le lien avec la nature est

culturellement mieux établi.

Alors que de plus en plus d’entreprises identifient leurs dépendances, le nombre d’entreprises les

analysant de manière approfondie n’a pas augmenté. Seules sept entreprises (six en 2013) ont analysé

de manière poussée leurs dépendances à la biodiversité. L’importance de l’enjeu lié à l’identification des

dépendances est donc bien compris par un nombre croissant d’entreprises mais l’effort est à

poursuivre : une analyse approfondie des dépendances permet d’objectiver et participe à la réduction

des risques opérationnels, de réputation ou commerciaux par exemple.

III.5. Actions sur le terrain menées en faveur de la

biodiversité

entreprises du CAC 40 indiquent réaliser des actions sur le terrain en faveur de la

biodiversité, en lien avec les activités de l’entreprise.

Ce chiffre est légèrement inférieur à l’année dernière. Sur les actions menées, nous constatons que : soit

celles-ci sont réalisées sur l’un des sites d’exploitation de l’entreprise et permettent de préserver la

biodiversité sur ce site, soit elles permettent d’éviter, réduire ou compenser les impacts liés aux

activités de l’entreprise. Sept groupements d’entreprises ont en totalité réalisé des actions en faveur de

la biodiversité, selon leur rapport. A titre d’illustration, dans le secteur « Construction », une entreprise

Figure 13 Répartition sectorielle des entreprises analysant leurs dépendances vis-à-vis de la biodiversité

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indique avoir réalisé une restauration écologique au-delà des exigences règlementaires, lors de la

fermeture d’une carrière de sable arrivée en fin d’exploitation. Dans le regroupement « Information,

communication, médias et conseil », une entreprise indique poser des obturateurs sur les poteaux

téléphoniques métalliques et afin de protéger les espèces cavernicoles. A noter en revanche, que les

secteurs « Industrie aérospatiale » et « Fabrication d’équipements électriques et électroniques »

n’indiquent avoir mené aucune action terrain en faveur de la biodiversité.

Figure 14 Répartition sectorielle des entreprises menant des actions de terrain en faveur de la biodiversité

Les entreprises rapportent assez communément les actions de terrain qu’elles mènent en France. Dans

leurs publications en effet, une grande majorité d’entre elles restituent les projets réalisés dans

l’Hexagone. Toutefois, notons l’émergence d’un effort de communication quant aux initiatives menées

dans les pays étrangers où elles opèrent. En particulier, certains pays comme le Brésil, l’Inde, ou encore

l’Indonésie apparaissent de manière assez récurrente dans les rapports des entreprises. Les sociétés du

CAC 40 s’attachent à présenter les actions menées dans ces pays, emblématiques de problématiques

environnementales bien connues du grand public. Un autre facteur explicatif pourrait être l’accès à ces

marchés qui est conditionné à la réalisation d’un certain nombre d’actions en lien avec la responsabilité

sociale et environnementale des entreprises. Emerge également la tendance à privilégier des actions de

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et…

0%

100%

100%

0%

100%

100%

100%

40%

100%

100%

50%

50%

Zoom sur les impacts, dépendances et actions des groupements « Industrie aérospatiale » et « Fabrication

d’équipement électrique et électronique »

Ces deux groupements ont indiqué n’avoir réalisé aucune action de terrain en faveur de la biodiversité.

Il est regrettable qu’aucune action n’ai été menée alors que ces deux secteurs impactent fortement la biodiversité :

- Pour le secteur aérospatial : impact lié à l’extraction minière de métaux, impact lié aux émissions de polluants et de

gaz à effet de serre des aéronefs, …

- Pour le secteur électrique et électronique : impact de l’extraction minière de métaux, impact de la production

d’énergie dont dépendent les appareils fabriqués pour fonctionner, …

Ils dépendent également des services écosystémiques pour la fourniture de matière première.

Ils pourraient mener des actions de restauration de terrains exploités pour l’extraction des métaux ou des mesures

d’atténuation du changement climatique.

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10

sauvegarde d’une espèce ou d’un écosystème remarquable et médiatisé, plutôt que des actions liées à

leurs dépendances et leurs propres impacts vis-à-vis de la biodiversité. C’est l’indice que la biodiversité

n’est malheureusement pas encore réellement analysée et prise en compte, comme étant au cœur

d’activité de ces entreprises.

entreprises du CAC 40 possèdent une fondation qui mène des actions en faveur de

la biodiversité.

Certaines sociétés du CAC40 utilisent leur fondation d’entreprise pour mener sur le terrain, en partie ou

en totalité, leurs actions en faveur de la biodiversité. Par exemple, une fondation d’entreprise du secteur

« Industrie de l’énergie et de l’eau » intervient dans quatre domaines dont la biodiversité marine. Une

fondation d’entreprise du secteur « Construction » finance des projets de proximité proposés par des

associations, entreprises ou centre de recherches en lien avec la biodiversité. Les actions menées par les

fondations en matière de biodiversité demeurent, en majorité, peu en lien avec les activités des

entreprises ce qui au final ne permet pas une intégration du sujet dans son fonctionnement même.

G. Brändle

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

20%

0%

25%

0%

0%

50%

50%

20%

67%

50%

0%

0%

Figure 15 Répartition sectorielle des entreprises possédant une fondation qui mène des actions en faveur de la biodiversité

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23

23

III.6. Formalisation d’une politique et engagements en

faveur de la biodiversité

entreprises du CAC 40 énoncent une politique biodiversité formalisée.

Seulement un peu plus de la moitié des entreprises du CAC 40 déclare

posséder une politique biodiversité formalisée. Les regroupements

d’activités dont les entreprises affichent toutes une politique

biodiversité formalisée sont les secteurs « Industrie alimentaire »,

« Distribution et gestion multi-produit », « Industrie de l’énergie et de

l’eau », « Immobilier et hébergement » et « Construction ». Pour trois

secteurs aucune entreprise n’a établi de politique biodiversité. Il est

intéressant de comparer cet indicateur à l’indicateur précédent

(actions menées en faveur de la biodiversité) : vingt-huit entreprises

du CAC 40 mènent des actions en faveur de la biodiversité mais

seulement vingt-trois entreprises ont une politique biodiversité

formalisée. Une politique formalisée est indispensable à la cohérence,

et de fait les 5 entreprises n’en ayant pas mènent des actions

ponctuelles au risque de n’avoir pas de liens forts avec les activités et

de n’être pas assez suivies ou encadrées.

C. M. Stieglitz

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

67%

100%

0%

100%

100%

0%

40%

100%

100%

75%

25%

Figure 16 Répartition sectorielle des entreprises qui énoncent une politique biodiversité formalisée

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18

25

entreprises du CAC 40 s’appuient sur un système de management de

l’environnement (SME).

Dix-huit entreprises déclarent s’appuyer sur un système de management de l’environnement (SME) pour

sa mise en œuvre. La mise en place d’un SME peut permettre d’assurer un processus d’amélioration

continue via un meilleur contrôle de la connaissance et de l’évolution de la réglementation voire via

l’anticipation des changements réglementaires pouvant affecter l’activité. Un tel cadre peut également

inspirer la formalisation et le suivi de la politique biodiversité. A noter cependant que les systèmes de

management de l’environnement existants ne couvrent pas tous l’ensemble des dimensions de la

biodiversité qui concernent l’entreprise. Parfois en effet, leur référentiel n‘est pas à jour des

développements scientifiques les plus récents à propos de la biodiversité comme enjeu stratégique pour

les entreprises.

entreprises du CAC 40 explicitent des engagements concernant la biodiversité.

Figure 17 Répartition sectorielle des entreprises qui explicitent des engagements concernant la biodiversité

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

33%

100%

0%

100%

100%

75%

20%

100%

100%

75%

50%

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25

Sept secteurs sur douze ont plus de la moitié de leurs

entreprises explicitant des engagements en faveur de

la biodiversité. Ce point joue comme un révélateur de

la cohérence des constats faits précédemment : tous

les groupements dont la totalité des entreprises a

formalisé une politique biodiversité prennent des

engagements en faveur de la biodiversité. La mise en

place d’une politique biodiversité formalisée et la

prise d’engagements se renforcent mutuellement. Ces

derniers peuvent évidemment porter sur toute ou

partie de la chaîne de valeur. Par exemple : « Réduire

la consommation de ressources », « Sécuriser les

filières existantes », « Engager nos fournisseurs de

produits agricoles en faveur de la biodiversité », « Limiter l’impact de ses ingrédients sur les écosystèmes

aquatiques », « Assurer un approvisionnement responsable des matières premières renouvelables »,

« Identifier les sites prioritaires en matière de biodiversité », « Développer la connaissance des milieux

naturels » …

Soulignons que les secteurs d’activités « Industrie aérospatiale » et « Fabrication d’équipements

électriques et électroniques » sont les deux seuls groupements à ne présenter aucune entreprise

affichant une politique formalisée ou des engagements en faveur de la biodiversité.

Figure 18 Les barrages hydroélectriques représentent une source d'impact indirect sur la biodiversité (ici le barrage du Chastang par Glaurent)

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6

25

III.7. Reconnaissance Stratégie Nationale pour la

Biodiversité

entreprises ont été reconnues dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la

Biodiversité, ou souhaitent constituer un dossier de candidature prochainement.

Figure 19 Répartition sectorielle des entreprises reconnues SNB

Une entreprise de plus que l’année dernière a vu sa stratégie être reconnue au titre de la Stratégie

Nationale pour la Biodiversité (SNB). Le regroupement d’activités « Construction » est, comme l’année

dernière, le secteur présentant le plus d’entreprises dont la stratégie est reconnue SNB. Sans doute du

fait d’un engagement ancien du secteur qui veut montrer et valoriser son engagement, notamment pour

mieux faire accepter ses activités par la société.

III.8. Partenariats mis en place dans le cadre de la

protection de la biodiversité

entreprises ont mis en place des partenariats dans le cadre de la protection de la

biodiversité.

Cette année encore, un peu plus de la moitié des entreprises du CAC 40 déclare avoir noué des

partenariats dans le cadre de la protection de la biodiversité. Tout comme l’année précédente, il existe

une grande hétérogénéité quant aux comportements des entreprises sur la question. Dans quatre

regroupements sur douze, toutes les entreprises revendiquent au moins un partenariat, alors que six

regroupements ont la moitié au moins de leurs entreprises qui communiquent sur leurs partenariats

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

0%

75%

0%

0%

50%

0%

0%

33%

0%

0%

0%

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8

Figure 20 Répartition sectorielle des entreprises qui ont mis en place des partenariats dans le cadre de la protection de la biodiversité

A l’instar de l’année dernière, globalement les mêmes établissements publics, associations et ONG de

protection de l’environnement sont les partenaires bénéficiaires en question (par exemple FNH

Humanité & Biodiversité, LPO, WWF) ou le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et le

Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) en matière de recherche. De tels partenariats permettent

par exemple aux entreprises d’avoir accès à des expertises externes, de participer à des congrès

internationaux, de mettre en place des actions de protection de la nature comme la protection de

plusieurs milliers d’hectares de forêts… et également de s’appuyer sur la notoriété de ces partenaires

pour crédibiliser leurs actions et renforcer leur communication.

III.9. Outils de management, de suivi et d’évaluation de la

biodiversité

entreprises du CAC 40 disposent d’une équipe dédiée à la biodiversité.

Bien que ce chiffre ait doublé par rapport à l’année dernière, seule une petite dizaine d’entreprises du

CAC 40 possède une équipe dont les missions sont uniquement consacrées à la biodiversité. Sans équipe

dédiée, la mise en place d’une politique biodiversité, d’un plan d’actions ainsi que le suivi et le reporting

des actions peuvent s’avérer difficiles et peu efficaces. Cela étant, ce résultat est à mettre en regard du

nombre d’entreprises n’ayant encore pas mis en place de politique biodiversité formalisée.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

33%

100%

50%

50%

75%

75%

40%

100%

100%

100%

25%

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12

entreprises du CAC 40 mentionnent un tableau de bord Biodiversité dans leurs

rapports publics.

Comme l’an passé, une dizaine d’entreprises communiquent un tableau de bord relatif à la biodiversité,

composé d’indicateurs de moyens et de résultat définis, mesurés régulièrement. Certaines entreprises

présentent des indicateurs issus de la Global Reporting Initiative (indicateurs EN11 et EN12 des

Guidelines de la GRI). D’autres entreprises utilisent des indicateurs idoines, relatifs à leurs activités

comme par exemple :

■ pour le secteur « Construction » :

« Pourcentage de la prise de commandes

infrastructure où des engagements en

matière de biodiversité ont été pris » ou

« Taux de sites de production de granulats

ayant une action en faveur de la

biodiversité »

■ pour le secteur « Industrie alimentaire » :

« Volume d’utilisation d’herbicides »,

«Surface en ha gérée en agriculture

biologique »

Le faible nombre d’entreprises présentant ces informations montre que les sociétés du CAC 40 n’ont pas

encore pleinement intégré la biodiversité dans leur stratégie d’entreprise. En effet, sans indicateurs pour

rendre compte du suivi et des résultats, il est difficile d’établir des actions pertinentes pour la

conservation de la biodiversité. De plus, comme l’an dernier également, les quelques tableaux de bord

présentés possèdent en général peu d’indicateurs et ne sont pas tous rattachés à une stratégie d’action.

Les données sont collectées depuis moins de cinq ans pour la plupart des entreprises et les

comparaisons entre années, utiles pour piloter (amender, approfondir ou faire évoluer) un plan

d’actions, sont à peine esquissées, voire inexistantes. Il est possible que la difficulté actuelle d’établir des

indicateurs de biodiversité concoure à ces insuffisances.

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19

Figure 21 Répartition sectorielle des entreprises qui mentionnent un tableau de bord biodiversité

entreprises ont développé un outil de cartographie de la biodiversité sur les zones

qu’elles exploitent pour leurs activités.

Parmi les secteurs les plus investis sur cette question, arrivent en tête les groupements d’entreprises :

« Construction », « Distribution et gestion multi-produit », « Industrie alimentaire » et « Immobilier et

hébergement ». Trois regroupements ne présentent aucune information sur la cartographie de zones de

biodiversité autour de leurs sites d’activités. Pourtant, les sites d’activités d’entreprises peuvent être

implantés à proximité d’une zone de protection de la biodiversité et la cartographie de ces sites permet

une prise de conscience de ces enjeux ainsi qu’un suivi ciblé et adapté de la mise en place d’actions de

conservation de ces milieux.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

33%

75%

0%

50%

25%

0%

20%

67%

50%

25%

25%

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30

Figure 22 Répartition sectorielle des entreprises ayant développé un outil de cartographie des enjeux biodiversité

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

20%

67%

75%

0%

0%

50%

0%

60%

100%

100%

50%

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Lamiot

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31

7

III.10. Intégration de la biodiversité dans la chaîne de

valeurs de l’entreprise

Par chaîne de valeur de l’entreprise, nous entendons à la fois les processus de création de valeur interne

à une entreprise mais également l’ensemble des entreprises de la filière qui contribuent chacune à la

création de valeur vis-à-vis du produit ou service final. C’est ainsi tout le cycle de vie des produits et

services qui sont pris en compte.

entreprises mènent des actions de sensibilisation aux enjeux de la biodiversité

auprès de leurs collaborateurs.

Une faible part des entreprises du CAC 40 affirment proposer des actions de sensibilisation aux enjeux

de la biodiversité à leurs collaborateurs. Ces sociétés notent, par exemple, organiser des événements

dans le cadre de la semaine européenne du développement durable ou de journée mondiale de la

biodiversité. Par exemple, des conférences, des concours ou des visites en lien avec les enjeux de la

biodiversité. Des informations sur la biodiversité, abordée de façon générale ou sous l’angle des activités

de l’entreprise, se trouvent être parfois diffusées dans les journaux d’entreprise ou par une newsletter.

Seul un secteur sur douze a plus de la moitié de ses entreprises revendiquant des actions de

sensibilisation sur cette question alors que sept secteurs d’entreprises n’en mentionnent aucune.

Figure 23 : Schéma de la chaîne de valeur de Porter

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32

3

Figure 24 Répartition sectorielle des entreprises qui ont intégré la biodiversité dans leur chaîne de valeur

entreprises du CAC 40 proposent à leur personnel des formations aux enjeux de la

biodiversité.

Les formations aux enjeux de la biodiversité du personnel sont

encore moins fréquentes que la sensibilisation aux enjeux de la

biodiversité. Quand elles existent, elles concernent le

personnel technique et portent sur des pratiques plus

vertueuses à appliquer sur les sites sensibles ou dans le cadre

d’engagements pris par l’entreprise (formation des agents

d’entretien des espaces verts à une gestion sans produits

phytosanitaires par exemple). Les formations peuvent aussi

concerner la direction pour la sensibiliser aux enjeux de la

biodiversité et à ses liens avec les activités de l’entreprise afin

de faire évoluer les métiers et pratiques de l’entreprise.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

0%

0%

0%

50%

0%

25%

40%

67%

0%

0%

25%

Matt Wilson/Jay Clark

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13

Figure 25 Répartition sectorielle des entreprises qui proposent à leur personnel des formations aux enjeux de la biodiversité

entreprises du CAC 40 mènent des actions de sensibilisation auprès du grand

public.

La sensibilisation du grand public est un élément important pour permettre à la société de mieux

appréhender les enjeux de la biodiversité.. Certaines entreprises, par exemple, organisent une

conférence ouverte au grand public pour expliquer l’érosion de la biodiversité ainsi que les actions

qu’elles mettent en place pour freiner cette érosion. L’installation de toitures ou murs végétalisés

accompagnés de fiches explicatives permet aussi de sensibiliser le grand public à la biodiversité urbaine.

Il s’agit également d’un moyen apprécié par les sociétés pour démontrer les actions entreprises aux yeux

des clients finaux des produits et des services qu’elles proposent.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Construction

Immobilier et hébergement

Banque et assurance

Distribution et gestion multi-produit

Santé, cosmétique et industrie chimique

0%

0%

25%

0%

0%

25%

0%

0%

33%

0%

0%

0%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

33%

100%

0%

50%

0%

0%

20%

100%

100%

0%

25%

Figure 26 Répartition sectorielle des entreprises qui mènent des actions de sensibilisation auprès du grand public

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8

entreprises du CAC 40 incluent des critères liés aux enjeux de la biodiversité dans leur

politique d’achats.

Figure 27 Répartition sectorielle des entreprises qui incluent des critères liés aux enjeux de la biodiversité dans leur politique d'achat

Un seul secteur d’entreprises, « Distribution et gestion

multi-produits » voit l’intégralité de ses entreprises

déclarer inclure des critères biodiversité dans leurs

politiques d’achats respectives. Beaucoup d’entreprises

ont une politique d’achats durables qui intègre des

critères environnementaux. Mais très peu d’entreprises

précisent si, à quel point et comment la biodiversité fait

partie de ces critères environnementaux. Dans neuf

regroupements sur douze, plus de la moitié des

entreprises ne communique aucune information

concernant l’existence d’un critère biodiversité dans leur

politique d’achat (et à l’extrême, sept secteurs sur douze

ne contiennent aucune entreprise communiquant une

telle donnée). L’intégration de la biodiversité dans la

politique d’achats n’est donc pas encore au menu de la

stratégie des entreprises du CAC 40. Or, l’intégration des

enjeux de la biodiversité dans la chaîne de valeur est un

levier efficace et indispensable.

Orizatriz

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

0%

25%

50%

0%

25%

0%

0%

100%

0%

50%

0%

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35

Zoom sur la CDB et l’APA

La Convention sur la Diversité Biologique (CDB), adoptée à Rio de Janeiro en 1992, définit un cadre concernant la

préservation de la biodiversité. En 2015, 193 pays ont ratifié la CDB. Elle s’appuie sur trois enjeux :

La conservation de la biodiversité

L’utilisation durable des ressources

Le partage juste et équitable des avantages issus de l’utilisation des ressources génétiques

Le mécanisme d’accès et de partage des avantages (APA) répondau 3ème objectif de la CDB. Il s’intéresse à la relation

entre fournisseur et utilisateur de ressources génétiques et de

savoir-faire traditionnel associé. En pratique, il n’est plus possible d’utiliser les ressources génétiques d’un pays sans son

accord préalable et sans contrepartie, monétaire ou non. Cettecontrepartie devrait contribuer à lapréservation de

labiodiversité et la gestion durable des ressources

5

III.11. Veilles, groupes de travail, R&D, offres de produits et

services menés par l’entreprise

entreprises du CAC 40 expliquent dans leur rapport réaliser une veille, technologique ou

réglementaire, sur la biodiversité.

Cinq entreprises précisent dans leurs rapports qu’elles

mènent une veille concernant les enjeux de la

biodiversité – même si cela représente plus du double

par rapport à l’an dernier. Cela pose toujours la

question de l’absence d’anticipation réglementaire et

technologique par les entreprises – même si elles

mentionnent généralement une veille globale sur

l’environnement. L’actualité de la transcription du

protocole international APA dans le projet de loi pour la

reconquête de la Biodiversité, de la Nature et des

Paysages devrait inciter certains secteurs à renforcer ce

type d’action (cosmétique entre autre).

Figure 28 Répartition sectorielle des entreprises qui réalisent une veille sur la biodiversité

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

33%

25%

0%

50%

0%

0%

20%

33%

0%

0%

0%

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Zoom sur la FRB

La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) est une plateforme entre les différents acteurs scientifiques et les acteurs de la

société sur la biodiversité. Elle a été créée en 2008, à la suite du Grenelle de l’environnement, avec le soutien des Ministères de la recherche

et de l’écologie et de huit établissements publics de recherche. La mission de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB)

s'inscrit dans les orientations de la Stratégie nationale de la biodiversité et de la Stratégie nationale de la recherche. La FRB a pour mission de

favoriser au niveau national, communautaire et international le développement, le soutien et l'animation des activités de recherche sur la

biodiversité et leur valorisation, dans les domaines biologique, socio-économique et juridique, et des activités associées de formation, de

sensibilisation et de diffusion des résultats.

Cette mission est mise en œuvre suivant les priorités définies par la prospective scientifique sur la recherche française en biodiversité,

élaborée en 2009 par le Conseil scientifique de la FRB :

Renforcer les approches et les outils documentant l'état et la dynamique de la biodiversité.

Comprendre les mécanismes écologiques et socio-économiques sous-tendant la dynamique de la biodiversité et des services écologiques.

Modéliser et scénariser les changements de la biodiversité.

Prendre en compte les valeurs de la biodiversité.

Par ailleurs, B&L évolution est membre du Comité d’Orientation Stratégique de la FRB et invite

toutes les entreprises à suivre de près ces travaux pionniers.

Source : site internet de la FRB

10

entreprises participent à des groupes de travail en lien avec les enjeux de la

biodiversité.

Les groupes de travail permettent aux entreprises d’un même secteur d’activités de discuter des

problématiques liées à leurs activités, de trouver ensemble des solutions et de les mettre en œuvre à

travers un panel d’actions. Les groupes de travail sont aussi un lieu de partage des bonnes pratiques. Les

secteurs d’entreprises les plus actifs concernant ce sujet sont « Industrie de l’énergie et de l’eau » et

« Construction ». Les entreprises ont tout intérêt à s’investir dans de tels groupes : cela leur permet

d’appréhender d’une nouvelle manière les enjeux de la biodiversité, d’imaginer et de susciter de

nouvelles actions à mettre en place. Le groupe de travail le plus cité est celui de la Fondation de la

Recherche pour la Biodiversité.

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37

17

Figure 29 Répartition sectorielle des entreprises qui participent à des groupes de travail en lien avec la biodiversité

entreprises du CAC 40 effectuent ou financent des travaux de Recherche &

Développement sur les problématiques de biodiversité.

Moins de la moitié des entreprises du CAC 40

rapportent d’éventuels travaux de recherche liés à la

biodiversité. Quand c’est le cas, les travaux de

recherche sont soit menés par l’entreprise elle-même,

soit par une université ou un organisme de recherche

financé par l’entreprise. Et quasiment toutes

financent des chaires de recherche ou bien des projets

de recherche universitaire. A titre d’illustration, une

entreprise du secteur « Industrie automobile » a

installé un centre d’étude de la biodiversité sur un de

ses sites industriels. Ce site accueille jusqu’à seize

chercheurs dont l’entreprise finance une partie des

travaux de recherche. Cela contribue à sécuriser

l’approvisionnement de l’entreprise en matière

première, en effet, ce centre de recherche contribue à

lutter contre une maladie de l’hévéa, arbre dont est

fortement dépendante l’entreprise en question.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

0%

0%

75%

0%

0%

75%

0%

0%

33%

50%

25%

25%

Orizatriz

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Figure 30 Répartition sectorielle des entreprises qui effectuent ou financent des travaux de R&D sur la biodiversité

Un seul secteur d’entreprises, « Immobilier et hébergement » n’effectue pas ou ne finance pas de

travaux de recherche en lien avec la biodiversité. Tous les autres regroupements semblent impliqués

dans cette thématique bien que le niveau d’implication soit disparate. En effet, deux secteurs voient

l’intégralité de leurs entreprises mener ou financer des travaux de R&D en lien avec la biodiversité alors

que pour six regroupements, c’est le cas pour seulement moins de la moitié des entreprises qu’elles

réunissent. Les groupements les plus avancés sont : « Industrie alimentaire », « Distribution et gestion

multi-produit » et « Industrie de l’énergie et de l’eau ». Ce constat dénote le lien direct que ces activités

entretiennent avec les écosystèmes.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

20%

33%

50%

50%

0%

100%

25%

20%

67%

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25

entreprises prennent en compte les enjeux de la biodiversité dans la

conception/production de leurs produits/services.

Figure 31 Répartition sectorielle des entreprises qui prennent en compte les enjeux de la biodiversité dans la conception de leurs produits

Plus de la moitié des entreprises du CAC 40 déclare offrir des produits et services prenant en compte les

enjeux liés à la protection de la biodiversité. A titre de comparaison : vingt-cinq entreprises proposent

des produits/services en lien avec la biodiversité mais seulement dix-sept effectuent des travaux de R&D

sur ce sujet. On peut imaginer que certaines entreprises ne communiquent pas sur leurs travaux de R&D

dans leurs rapports publics. Les entreprises du secteur « Construction » par exemple font montre d’une

démarche de construction durable qui intègre des critères en lien avec la protection de la biodiversité,

dès la phase de conception des projets. Les entreprises du secteur « Distribution et gestion multi-

produit » soulignent qu’elles favorisent des matériaux (coton, textile, gelée royale…) d’origine

biologique. Cependant, cela ne saurait constituer une modalité de prise en compte de la biodiversité

dans les activités de l’entreprises que si ces filières sont gérées durablement et selon des critères de

préservation de la biodiversité.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Fabrication d'équipements électriques et…

Industrie automobile

Construction

Industrie aérospatiale

Immobilier et hébergement

Industrie de l'énergie et de l'eau

Banque et assurance

Industrie manufacturière

Distribution et gestion multi-produit

Industrie alimentaire

Santé, cosmétique et industrie chimique

Information, communication, médias et conseil

60%

100%

100%

50%

100%

25%

0%

60%

100%

50%

75%

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saref

o

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41

IV. Rappel du contexte et méthodologie

IV.1. Contexte général

L’étude est en ligne avec les méthodologies employées en notation extra-financière et en benchmarking

qui évaluent les informations non financières disponibles sur les entreprises. Ces informations sont par

exemple des indications sur la gouvernance de l’entreprise, la stratégie Développement Durable, le

degré de responsabilité sociale et sociétale, le nombre d’actions réalisées sur le terrain en faveur de

l’environnement, ou encore l’existence d’équipes internes dédiées à l’environnement. Ces informations

sont en général utilisées par les parties prenantes de l’entreprise (des actionnaires ou bien d’éventuels

investisseurs qui souhaitent posséder des critères de décision non financiers, des clients, des ONG et

associations, les employés, syndicats…). En effet, ces acteurs nourrissent des attentes vis-à-vis des

pratiques responsables des entreprises, et le reporting extra-financier est un moyen pour l’entreprise de

communiquer et de rendre compte de ces actions de RSE. D’ailleurs, de nouveaux investisseurs

responsables qui ne s’intéressent plus seulement à la performance économique ou financière pure des

entreprises émergent, et ont redéfini le concept de performance en y intégrant de nouvelles notions.

Ces investisseurs responsables se fient alors sur une évaluation multi-critères des entreprises pour

orienter leurs placements, exploitant les informations non financières qui entrent désormais dans leurs

critères de décision.

B&L évolution, constatant qu’aucune étude exhaustive approfondie et notation extra-financière des

entreprises n’avait alors été réalisée sur les politiques biodiversité en particulier a proposé dans un but

pédagogique et incitatif la première évaluation des stratégies biodiversité des entreprises du CAC40

publiée début 2014. Cette analyse était basée sur les documents publics des entreprises (document de

référence, rapport annuel, rapport RSE). Afin de continuer à mobiliser les entreprises sur cet enjeu

majeur pour leur soutenabilité, B&L évolution met à jour cette évaluation un an après. Cette année,

l’analyse est basée sur les documents de référence mais aussi sur un questionnaire envoyé aux

directeurs Développement Durable / Environnement ou aux responsables Biodiversité des entreprises

du CAC 40. Grâce à ce questionnaire, des

données qui n’apparaissent pas dans les

rapports publics ont pu être collectées et

complètent l’analyse. Répondre à ce

questionnaire représentait donc une

opportunité de taille pour les entreprises

désireuses de rendre transparente leur

politique biodiversité. Cette approche

pionnière est issue d’un modèle d’analyse

développé en interne depuis plus de près

de trois ans, centré sur l’interdépendance

des entreprises et des écosystèmes, leurs

politiques biodiversité et le management

de cette démarche.

Kelvin Blasko

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IV.2. Contexte réglementaire en France : l’article 225 de la

loi Grenelle II

La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant un engagement national

pour l’environnement, dite loi Grenelle II, constitue une étape

importante vers l’intégration du développement durable au cœur

des entreprises. L’article 225 est un dispositif central de cette

nouvelle réglementation, en instaurant une obligation de reporting

des sociétés en matière environnementale et sociale, élargie à

d’autres entreprises que les seules entreprises cotées (obligation

instituée pour elles dès la loi NRE de 2002). Cet article n’est pas isolé;

il vient en renfort d’autres dispositifs, comme l’article 75 par

exemple qui oblige de publier un bilan des émissions de carbone et

un plan d’actions de réduction.

Son décret d’application (n° 2012-557 du 24 avril 2012) relatif aux

obligations de transparence des entreprises en matière sociale et

environnementale (art. 225) détermine « les sociétés soumises à

l'obligation d'inclure dans leur rapport de gestion des informations à

caractère social et environnemental » (calendrier et seuils). A savoir,

d’ici 2015 toutes les entreprises de plus de cinq cent salariés, outre

les entreprises cotées. Le décret stipule également « les listes de ces

informations » à renseigner, l’une concernant les entreprises non

cotées visées par l’art. 225 et l’autre est celle applicable aux sociétés

cotées.

Ces informations concernent des aspects sociaux (comme la politique de l’emploi, les formations,

l’organisation du travail ou encore la santé et la sécurité des salariés) et des aspects environnementaux

(comme la politique environnementale globale, la gestion des déchets, les rejets de gaz à effet de serre

ou encore l’utilisation durable des ressources). Parmi ces informations environnementales que les

sociétés cotées doivent toutes fournir, la protection de la biodiversité est incluse, et en particulier il doit

être obligatoirement mentionné « les mesures prises pour préserver ou développer la biodiversité ».

Parmi les informations complémentaires demandées pour les sociétés cotées, on peut citer par exemple

la loyauté des pratiques ou encore les relations fournisseurs, mais il n’apparait pas de critères relatifs à

la biodiversité supplémentaire ou plus précis. Des cadres, comme celui de la GRI, se développent

cependant pour combler cette lacune et intégrer la biodiversité dans le reporting des entreprises.

Cependant, le décret prévoit que les sociétés peuvent indiquer parmi les informations demandées,

« celles qui, eu égard à la nature des activités ou à l'organisation de la société, ne peuvent être produites

ou ne paraissent pas pertinentes, en fournissant toutes explications utiles ». Il est également précisé,

concernant les informations à mentionner pour les sociétés cotées, l’« obligation pour la société de

justifier, le cas échéant, les raisons pour lesquelles elle s'est trouvée dans l'impossibilité de fournir

certaines des informations ».

En d’autres termes, l’article 225 de la loi Grenelle II oblige les grandes entreprises à mentionner dans

leurs rapports les mesures prises en faveur de la biodiversité, mais leur permet de ne pas fournir ces

Stefan.lefnaer

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43

informations si des explications sont données sur ce choix (principe du « comply or explain »). La

réglementation incite donc les entreprises à engager des politiques biodiversité mais en leur ménageant

une échappatoire, puisque qu’aucun critère sur les explications à fournir en cas d’impossibilité de

mentionner certaines des informations n’est détaillé. Les entreprises ont donc la liberté de choisir ou

non si elles souhaitent mentionner les mesures prises en faveur de la biodiversité, si elles savent

justifier, par un moyen qui leur est laissé libre, leur silence. Dans cette hypothèse, leur impossibilité de

livrer ces données ne saurait leur être reprochée par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers à laquelle

est conférée la mission de faire au gouvernement un rapport périodique sur la manière dont les

entreprises s’acquittent de cette obligation de reporting extra-financier).

L’union européenne a développé un cadre de reporting qui doit être d’ici 2016 en principe transcrit en

droit français. Le cadre actuel de reporting va donc être revu à cette aune. L’enjeu biodiversité incitant

les entreprises à progresser sur le sujet pourrait être à cette occasion mieux encadré.

IV.3. Réflexion menée et objectifs de l’étude

Dans le cadre d’un contexte général et réglementaire qui porte les entreprises à considérer la

biodiversité comme un enjeu, B&L Evolution a estimé fort utile de mettre à jour cette étude sur la prise

en compte, la stratégie et les actions menées en faveur de la biodiversité par les entreprises françaises.

Pour rappel, elle est basée sur une grille de critères d’analyse relatifs à la biodiversité, qui aboutit à une

cotation de la pertinence et de la performance de ces entreprises en matière d’intégration de la

biodiversité dans leur stratégie.

L’objectif premier est de dresser un état des lieux sur

la question de la biodiversité parmi les entreprises

évaluées, de mettre en avant celles qui dénotent une

avance stratégique de soutenabilité; et enfin, de

susciter la nécessaire prise en compte de cette

question, de manière stratégique et donc,

approfondie. L’étude se veut également informative

et pédagogique, dans une optique incitative pour

que les entreprises fassent évoluer leur stratégie, en

s’appuyant éventuellement sur une analyse

extérieure, en s’inspirant et échangeant entre pairs

les meilleures pratiques, par exemple.

A noter enfin que l’étude réalisée par B&L évolution consiste en une évaluation des engagements et des

efforts annoncés par les entreprises en faveur de la biodiversité, communiqués dans leur document de

référence et via réponses au questionnaire établi par B&L évolution; il ne s’agit pas d’une évaluation des

résultats physiques ou biologiques réellement obtenus par ces entreprises.

Cette mise à jour permet d’amorcer un suivi de l’évolution des pratiques des entreprises du CAC 40,

concernant la place de la biodiversité dans leurs stratégies, à travers la communication qui en est faite,

au titre de l’art.225 de la loi Grenelle2 et/ou un questionnaire spécifique conçu et traité par B&L

évolution.

Jenny Mealing

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IV.4. Entreprises évaluées et regroupements sectoriels

Afin de pouvoir observer la progression des entreprises, l’échantillon retenu comprend l’ensemble des

entreprises du CAC 40 et inclus les entreprises sorties du CAC 40 depuis le précédent rapport. Ce choix

résulte de plusieurs raisons. Puisque ces entreprises sont tenues par la loi de renseigner à l’occasion de

leur rapport de gestion un certain nombre d’informations; dont celles sur les mesures prises pour la

protection de la biodiversité, il existe donc une source relativement disponible. Un diagnostic détaillé

peut donc être mené sur chacune des entreprises, et une comparaison réalisée. De plus ces entreprises

sont, potentiellement, un levier important pour la conservation de la biodiversité, tant par les moyens

financiers dont elles disposent que par leur position de leader à l’échelle internationale sur ces

questions.

Le CAC 40, dont la composition utilisée a été relevée au 23 juin 2014, comporte les entreprises

suivantes : Accor, Air Liquide, Alcatel-Lucent, Alstom, Arcelormittal, Axa, BNP Paribas, Bouygues,

Capgemini, Carrefour, Crédit Agricole, Danone, EADS, EDF, Essilor International, GDF Suez, Gemalto,

Kering, Lafarge, Legrand, L’Oréal, LVMH, Michelin, Orange, Pernod Ricard, Publicis Groupe, Renault,

Safran, Saint Gobain, Sanofi, Schneider Electric, Société Générale, Solvay, Technip, Total, Unibail-

Rodamco, Valeo, Veolia Environnement, Vinci et Vivendi.

Dans un souci d’analyse comparée la moins biaisée possible, les entreprises évaluées, -à savoir les

sociétés du CAC 40- ont été rassemblées par affinités sectorielles, d’où des regroupements par type

d’activités. En effet, les activités des entreprises sont variées, et donc les enjeux relatifs à la biodiversité

diffèrent d’un Groupe à l’autre. L’analyse des entreprises est pertinente si elle est menée en relation

avec le cœur de métier de l’entreprise, son fonctionnement interne, et surtout en fonction des impacts

et des dépendances qu’elle entretient vis-à-vis de la biodiversité, et qui sont spécifiques à chaque type

d’industrie. Ainsi, douze secteurs d’activités ont été déterminés sur la base de ces différents paramètres

pour permettre une analyse plus globale et sectorielle.

Regroupement Entreprises concernées

Industrie de l’énergie et de l’eau EDF, GDF, Total, Veolia Environnement

Construction Bouygues, Lafarge, Saint-Gobain, Vinci

Industrie aérospatiale EADS, Safran

Industrie manufacturière Alstom, Arcelor Mittal, Essilor International,

Technip, Vallourec

Fabrication d’équipements électriques et

électroniques

Alcatel Lucent, Gemalto, Legrand,

Schneider Electric, STMicroelectronics

Industrie automobile Michelin, Renault, Valeo

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Industrie alimentaire Danone, Pernod Ricard

Santé, cosmétiques et industrie chimique Air Liquide, L’Oréal, Sanofi, Solvay

Distribution et gestion multi-produit Carrefour, Kering, LVMH

Activités financières et d’assurance Axa, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société

Générale

Activités immobilières et d’hébergement Accor, Unibail-Rodamco

Information, communication, médias et conseil Capgemini, Orange, Publicis Groupe,

Vivendi

En italique, les valeurs sorties du CAC40 depuis la première édition de l’étude, ajoutées ici à titre de

comparaison

IV.5. Description de la méthodologie

a. Sources utilisées

L’étude a été réalisée à partir des documents publics fournis par les entreprises sur leurs sites internet et

des réponses au questionnaire envoyé spécifiquement. Ce questionnaire regroupe les critères de la grille

d’analyse sur lesquels les entreprises ne rapportent peu ou pas d’informations dans leurs documents

publics et permet ainsi une analyse approfondie de la prise en compte du ‘risque biodiversité’. Pour

cette première édition du questionnaire, près de 30% des entreprises ont répondu à notre sollicitation.

Les documents étudiés portent tous sur l’exercice le plus récent, c'est-à-dire de l’année 2013 ou 2012

suivant les documents trouvés sur ces sites. Les documents et les rapports utilisés sont les suivants :

■ Documents de références, rapports annuels ou d’activités

■ Rapports ou documents de Développement Durable ou de Responsabilité Sociale d’Entreprise,

pour celles qui ont choisi de rapporter dans une publication spécifique, en plus de leur rapport

annuel de gestion.

Les entreprises du CAC 40 produisent parfois plusieurs documents sur leur stratégie environnementale

et développent souvent des plateformes web pour renforcer leur communication auprès du grand

public. Il a donc fallu restreindre le périmètre d’évaluation, et ne travailler que sur les rapports annuels

en matière de Développement Durable de ces groupes, en excluant les informations des sites internet,

ce qui a permis de standardiser l’évaluation. Cependant, en répondant au questionnaire envoyé, les

entreprises ont pu apporter de nouvelles informations, qui ne figuraient pas sur les documents exploités.

B&L évolution n’a pas fondé cette étude sur le résultat de missions de vérification ou d’audit des

données publiées par les entreprises, et ne peut être tenue responsable des informations émises par les

entreprises qui ont nourri cette étude. B&L évolution peut cependant réaliser de telles missions sur

sollicitation des entreprises volontaires.

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b. Elaboration d’une grille de critères

L’élaboration de la grille de critères relatifs à la biodiversité a été faite selon les modèles de grille de

notation extra financière. La grille comporte de ce fait sept grands thèmes d’analyse, qui permettent

d’appréhender exhaustivement l’ensemble des pratiques de gestion de l’enjeu biodiversité d’une

entreprise. Ces grands thèmes de base sont ensuite divisés en plusieurs niveaux, critères à la clé, pour

atteindre le niveau de précision requis dans cette analyse. Les sept grands thèmes sont ainsi les

suivants :

■ Impacts : ce critère est basé sur la

définition des cinq facteurs d’érosion, à savoir la

destruction des habitats et la fragmentation des

habitats, les pollutions engendrées, la

surexploitation des ressources, l’introduction

d’espèces envahissantes et enfin le changement

climatique. L’identification et l’analyse par

l’entreprise de ses impacts sur la biodiversité ont

été étudiées. Comme les impacts relevés par les

entreprises sont souvent réalisés dans le cadre

d’une analyse environnementale plus large que la

question de la biodiversité, le lien entre les impacts

et la biodiversité a bénéficié d’une attention

particulière.

■ Dépendances : ce critère est en partie basé sur la notion de service écosystémique. Toute activité

économique dépendant plus ou moins directement de la biodiversité, par l’intermédiaire des

services rendus par les écosystèmes. La prise de conscience des entreprises de cette dépendance a

été étudiée, en analysant l’utilisation de cette notion. L’approche par les services écosystémiques

a notamment été utilisée pour ce critère, car il s’agit de celle possédant le plus grand consensus à

ce jour concernant les problématiques des interdépendances entre les activités humaines et les

écosystèmes dans le monde scientifique et institutionnel.

■ Périmètre et chaine de valeur : Les différents périmètres qu’utilise l’entreprise pour le pilotage de

ses actions en faveur de la biodiversité ont été analysés. En particulier, La détermination d’un

périmètre au niveau du groupe entier, d’un déploiement partiel par filiales ou par sites, d’un

périmètre géographique, d’un périmètre par activités ou par métiers, par chaîne de valeur, ou

encore une approche par les produits et services offerts par l‘entreprise considérée a été étudié.

■ Moyens et résultats : ce critère regroupe l’ensemble des outils et les instruments créés ou à

disposition des entreprises pour mener la politique en matière de biodiversité. L’existence d’outil

de management de la biodiversité au sein de l’entreprise, l’existence et la précision d’un tableau

de bord biodiversité, les outils d’évaluation de la biodiversité sur les sites de l’entreprise, les

résultats et les moyens financiers engagés ont ainsi été étudiés.

Christopher Michel Christopher Michel

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■ Parties prenantes : ce critère regroupe les actions mises en place par l’entreprise pour former et

sensibiliser ses collaborateurs ainsi que le grand public. La prise en compte des parties prenantes

tout au long de la chaîne de valeur est aussi intégrée à ce critère. Les démarches volontaires

d’intégration territoriale et les actions volontaires mises en œuvre avec les parties prenantes

externes telles que les scientifiques ou les organisations de protection de la nature ont également

été analysées.

■ Innovation : Pour ce critère l’existence d’offres en lien avec la biodiversité ou développées dans

un but spécifique de protection de la biodiversité, la capacité à faire évoluer ses produits et ses

services, l’existence de travaux de Recherche & Développement, ou encore l’instauration de veilles

technologiques ou réglementaires ont été analysé.

■ Approche stratégique : ce dernier critère évalue le respect et le positionnement vis-à-vis de la

législation de l’entreprise (respect de l’article 225 du Grenelle II, démarche réglementaire ou

volontaire, amendes). L’engagement de la démarche est aussi étudié à travers les engagements

affichés par l’entreprise en faveur de la biodiversité et leur recouvrement, l’identification des

enjeux ainsi que l’existence de prix, labels tels que la reconnaissance SNB. La communication et les

supports de communications sur les actions mises en place par l’entreprise en faveur de la

biodiversité sont aussi analysés.

La grille finale de notation possède ainsi sept grandes catégories de facteurs (impacts, dépendances,

périmètres, approche stratégique, moyens, parties prenantes et chaînes de valeur, innovation) et

compte au total plus de soixante-quinze critères permettant une analyse fine des stratégies évaluées.

c. Notation des entreprises

Le système consiste à donner une note comprise entre 1 à 5 pour chacun des critères de la grille :

• 1 correspond à une prise en compte ou une pratique inexistante ou très faible

• 2 correspond à une prise en compte ou une pratique faible

• 3 correspond à une prise en compte ou une pratique moyenne

• 4 correspond à une prise en compte ou une pratique forte

• 5 correspond à une prise en compte ou une pratique exemplaire

Les notations sont ensuite consolidées par grand thème puis une note finale est attribuée, ce qui

permet de positionner l’entreprise parmi l’ensemble du panel évalué.

d. Limites méthodologiques

La méthodologie employée par B&L évolution possède plusieurs limites qu’il est important de souligner

pour la bonne interprétation de l’étude.

L’approche de la notation sur la base des documents publics fournis par les entreprises rencontre

plusieurs biais. D’une part, seules les informations présentées dans ces rapports peuvent être analysées :

si le groupe mène d’autres actions qui ne font pas l’objet d’un reporting ou d’information délivrées via le

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questionnaire, elles ne seront pas prises en compte; la note ne reflète donc pas à coup sûr les moyens

effectivement déployés par l’entreprise. À l’inverse, une surévaluation peut être parfois effectuée du fait

d’informations outrepassant la vérité, puisque l’étude n’a pas été menée en relation directe avec l’audit

deséquipes et des actions des entreprises évaluées.

Les regroupements d’activités ont été effectués en fonction du cœur de métier de chacune des

entreprises, des impacts et des dépendances de ce activités vis-à-vis de la biodiversité, ainsi que des

enjeux relatifs à la biodiversité de ses activités, tels qu’établis à date, scientifiquement et

raisonnablement.

B&L évolution a opté pour un niveau d’exigence élevé dans la notation afin d’identifier les marges de

progression des entreprises évaluées. Des exigences élevées permettent de mieux percevoir les

différences entre les Groupes et de mettre en valeur les évolutions positives dont leurs démarches sont

porteuses.

Agnieszka Urbaniak

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Pour les entreprises qui souhaitent aller plus loin…

Pour les entreprises qui souhaiteraient aller plus loin, nous proposons :

- Des évaluations sollicitées ou des analyses approfondies des résultats de cette étude

- L’animation de séminaires stratégiques et formations

- Des diagnostics des impacts sur la biodiversité et des dépendances aux écosystèmes

- Des analyses de risques des chaines de valeur / cycle de vie produit sur leur interdépendance à la biodiversité

- L’accompagnement global des démarches biodiversité et RSE

Au plaisir de vous lire : Sylvain BOUCHERAND [email protected] +33 9 81 49 72 59

V. Conclusion

La prise en compte de la biodiversité par les entreprises demeure inégale entre entreprises et entre

secteurs d’activité et reste globalement la grande oubliée des politiques de Responsabilité Sociétale des

Entreprises. La complexité, la méconnaissance et la relative jeunesse du sujet pour les entreprises sont

malheureusement des freins importants. Alors que la réflexion sur les enjeux de biodiversité permet de

faire de la cohérence dans la politique environnementale et de créer du lien avec les territoires, les

populations tout en impliquant les collaborateurs (on le rappelle encore : les humains font partie de la

biodiversité). Ainsi la stratégie biodiversité devrait être au cœur de la démarche RSE.

Comme lors de la précédente étude, les impacts sont mieux pris en considération que les dépendances.

Peu d’entreprises ont envisagé l’extension de leur périmètre d’analyse à l’ensemble de leurs activités et

encore moins à l’ensemble de leur chaîne de valeur. Certaines entreprises réalisent, cependant, des

actions de R&D en lien direct avec la biodiversité et s’inspirent de la nature pour la conception de leurs

produits.

Cette seconde édition de l’analyse comparée des politiques biodiversité des politiques et actions

déclarées en faveur de la biodiversité par les entreprises du CAC40 a montré que les évolutions dans le

domaine de la prise en compte de la biodiversité par les entreprises existent mais demeurent lentes face

à vitesse de l’érosion de la biodiversité. Comme en 2013, on le répète, la transformation en profondeur

de nos modèles visant à la réintégration de l’économie dans le vivant voulue par Robert Barbault et

Jacques Weber8 demeure un édifice auquel nous souhaitons apporter une contribution avec ce rapport

et auquel nous invitons les entreprises à s’en saisir.

Merci de votre intérêt !

8 Robert Barbault était écologue à l’université Paris-VI et Jacques Weber était économiste et anthropologue au Cirad ; ils ont révolutionné l’approche de la biodiversité et ont cosigné en 2010 « La vie, quelle entreprise ! » ed. Seuil.

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VI. Références

Barbault R. & Weber J., La vie, quelle enterprise !. Sciences Ouvertes. 2010.

Eurosif, Overview of biodiversity and ecosystem services (BES). Biodiversity Theme Report – 2nd in a series. June 2009.

Gerain Y. et Leconte D., Panorama des agences de notation extra-financière. Centre de recherche ISR, Novethic. Septembre

2011.

Grigg, A., Cullen, Z., Foxall, J., Crosbie, L., Jamison, L. and Brito, R., The Ecosystem Services Benchmark: A tool for investors to

assess the management of biodiversity and ecosystem services risks and opportunities in companies with an agricultural supply

chain. Guidance Document. The Natural Value Initiative (NVI). October 2009.

Jolivet P., Saint-Jean C., Sevin G., Deuxième année d’application du dispositif français de reporting extra-financier. Bilan et

perspectives. Orée. Octobre 2014 ; ainsi que les deux guides Orée sur l’intégration de la biodiversité dans les entreprises.

JORF n°0099 du 26 avril 2012 page 7439 texte n° 18. Décret n° 2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence

des entreprises en matière sociale et environnementale.

Kamelgarn Y. et Martin S., Baromètre 2013 du reporting environnemental de l’immobilier. Novethic. 2013.

Maresca B., Etude exploratoire pour une évaluation des services rendus par les écosystèmes en France. Application du

Millenium Ecosystem Assessment à la France. Collection des rapports n°260. Département « Evaluation des Politiques Publiques

», Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC). Septembre 2009.

Morandeau D. and Vilaysack D., Compensating for damage to biodiversity: an international benchmarking study. Collection

"Études et documents" of the Economy, Evaluation and Integration of Sustainable Development Service (SEEIDD) at the General

Commission for Sustainable Development (CGDD). August 2012.

Mulder I. et ClementsHunt P., Le capital naturel, un mythe ? Intégrer la biodiversité et les services écosystémiques (BES) dans la

finance. Biodiversity and Ecosystem Service Work Stream (BESWS), UNEP Finance Initiative. Oct. 2010.

Nations Unies, Convention sur la Diversité Biologique. 1992.

Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), Analyse comparative d'indicateurs de développement

durable. Octobre 2003.

Oekom research AG and Deutsche Performancemessungs-Gesellschaft für Wertpapierportfolios mbH (DPG), Double Dividend

with Sustainability Ratings from oekom research. Results of a comparative analysis of share performance based on oekom

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Péguin M., Moncorps S. et Rolland G., Panorama des services écologiques fournis par les milieux naturels en France. Volume 1 :

Contexte et enjeux. Comité français, UICN. Juin 2012.

Perceval C., McCormick N., Rafiq M., Business-related biodiversity assessments. Background discussion note for workshop. High

Level Conference on Business & Biodiversity. European Initiative on Business and Biodiversity. Lisbon, Novembre 2007.

Phantarangsi M., Morandeau D. et Meilhac C., Entreprises et biodiversité, premiers résultats d’enquête. Commissariat général

au Développement Durable. ISSN 2100 – 1634. Février 2011.

Thomas F Stocker, Intergovernmental Panel on Climate Change, et Working Group I, Climate Change 2013: The Physical Science

Basis : Summary for Policymakers, a Report of Working Group I of the IPCC, Technical Summary, a Report Accepted by Working

Group I of the IPCC but Not Approved in Detail and Frequently Asked Questions : Part of the Working Group I Contribution to the

Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, 2013, http://www.ipcc.ch/.

UICN France, 2014. Le reporting biodiversité des entreprises et ses indicateurs. Etat des lieux et recommandations. Paris, France.

Waysand C., Perbet M., Lavison C., Valles E., Notation = évaluation ? Volume 3 : La notation extra-financière. Cahiers de

l’évaluation n°6. Juillet 2012.

Les infographies du document ont été réalisées avec l’outil Piktochart : http://piktochart.com/v2/

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VII. Présentation de B&L évolution

1er social business d’expertise RSE – Énergie –

Biodiversité, B&L évolution est un bureau

d’étude en développement durable d’un genre

nouveau. Au service de la société, il souhaite

diffuser une vision innovante du développement

durable en associant une prise de conscience

des organisations et des individus afin de

repenser l’économie pour la remettre au service

des humains et les réintégrer au sein de la

biosphère.

Entreprise à but sociétal, nous souhaitons avant toute chose agir pour un développement durable de

notre société. Nous croyons qu’il n’y a aucun développement stable et pérenne sans prise en compte du

respect des humains et de l’environnement. Il est possible et nécessaire de mettre en place une société

juste et responsable, basée sur la préparation perpétuelle de son avenir. Nous essayons modestement

mais avec conviction de donner quelques clés pour réussir ce virage. Notre ambition est, à terme, que

toutes les organisations intègrent le développement durable au centre même de leur stratégie générale

afin qu’elles aillent au-delà de leur simple existence économique et assument pleinement leur

responsabilité vis-à-vis de la société et leur interdépendance à la société et à l’environnement.

Co-fondée par Sylvain BOUCHERAND et Charles Adrien LOUIS, véritables entrepreneurs du changement,

B&L évolution se veut en phase avec les enjeux actuels pour contribuer autant que possible à la

transition de la société. Pour cela, appuyé par une équipe, nous nous différencions par un esprit

d’initiative et de créativité ainsi que des expertises très pointues. Nous accompagnons les entreprises –

petites et grandes – et les collectivités dans leurs démarches de durabilité avec un positionnement

marqué sur les stratégies de Responsabilité Sociétale, de management de l’énergie et du carbone ainsi

que l’intégration de la biodiversité et de l’interdépendance aux écosystèmes dans leur business model

via des démarches d’éco-conception, de management et de stratégie.

L’expertise sur la biodiversité et les écosystèmes est développée et portée par Sylvain BOUCHERAND,

depuis plusieurs années. Son engagement allant au-delà de l’engagement professionnel, il

s’investissement fortement de manière bénévole au sein d’association et ONG, dont notamment

Humanité & Biodiversité et l’Association 4D dont il est au bureau. Il siège pour celles-ci dans différentes

instances de travail des ministères, dont la Plateforme Nationale RSE. Il intervient également

ponctuellement en école d’ingénieur, de commerce ou université pour transmettre son expérience.

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RSE – Energie – Biodiversité

Entrepreneurs du Changement

18 rue Yves TOUDIC

75 010 PARIS

+33 9 81 49 72 59

www.empreinte-biodiversite.org

www.bl-evolution.com

Contact :

Sylvain Boucherand

[email protected]


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