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A.N.T.H.R.O.P.O.C.E.N - Meessen De Clercq · Navid Nuur qui a modelé un vase qu’il a vitrifié...

Date post: 19-Oct-2020
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A.N.T.H.R.O.P.O.C.E.N.E Ignasi Aballí Vanessa Billy Katinka Bock Milena Bonilla Susan Collis Jordi Colomer Lieven De Boeck Ryan Foerster Hreinn Fridfinnsson Aurélien Froment Ryan Gander Filip Gilissen Ellen Harvey Adam Henry Nicolás Lamas Guillaume Leblon Benoît Maire Jorge Méndez Blake Navid Nuur Claudio Parmiggiani Tania Pérez Córdova Wilfredo Prieto Benoît Pype Evariste Richer Fabrice Samyn Kelly Schacht José María Sicilia Lucy Skaer Thu Van Tran Maarten Vanden Eynde Chaim Van Luit Leon Vranken DECEMBER 12, 2015 – FEBRUARY 6, 2016 TUESDAY – SATURDAY 11 – 18 h M E E S S E N D E C L E R C Q Abdijstraat 2a Rue de l’Abbaye, 1000 Brussels, Belgium +32 2 644 34 54 www.meessendeclercq.be
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  • A.N.T.H.R .O.P.O.C .E.N.EIgnasi AballíVanessa BillyKatinka BockMilena BonillaSusan Collis

    Jordi ColomerLieven De Boeck

    Ryan FoersterHreinn FridfinnssonAurélien Froment

    Ryan GanderFilip GilissenEllen HarveyAdam Henry

    Nicolás LamasGuillaume Leblon

    Benoît MaireJorge Méndez Blake

    Navid NuurClaudio ParmiggianiTania Pérez Córdova

    Wilfredo PrietoBenoît Pype

    Evariste RicherFabrice SamynKelly Schacht

    José María SiciliaLucy Skaer

    Thu Van TranMaarten Vanden Eynde

    Chaim Van LuitLeon Vranken

    DECEMBER 12, 2015 – FEBRuARy 6 , 2016TuESDAy – SATuRDAy 11 – 18 h

    M E E S S E N D E C L E R C QAbdijstraat 2a Rue de l’Abbaye, 1000 Brussels, Belgium

    +32 2 644 34 54 www.meessendeclercq.be

  • The epoch in which man could believe himself to be in harmony with nature has expired’ Walter Benjamin

    ‘Les événements que nous devons affronter ne sont pas situés dans l’avenir mais dans un passé récent’ Bruno Latour

    A l’occasion de l’extension de la galerie et de l’exposition A.N.T.H.R.O.P.O.C.E.N.E, Meessen de Clercq est heureux d’inviter trente-deux artistes à investir l’entièreté de l’espace.Cette volonté de convier un grand nombre d’artistes reflète le vaste champ de réflexion que recouvre cette hypothèse admise de façon quasi unanime par la communauté scientifique. De quoi s’agit-il ? Le terme Anthropocène, introduit pour la première fois en 2000 par le chimiste et climatologue Paul Crutzen, signifie que l’espèce humaine est devenue une force géologique en tant que telle. Ses agissements sur la biosphère, l’atmosphère, l’hydrosphère et la lithosphère ont atteint une telle importance que le métabolisme de la Terre a subi des bouleversements irrémédiables. L’origine anthropique des mutations a poussé Crutzen à proposer le terme d’anthropocènce (du grec anthropos, l’homme et kainos, récent). Nous sortons d’un monde et nous entrons dans un autre. Les artistes invités pour cette exposition de groupe attirent l’attention sur la problématique et renouvellent les façons de penser et nos modes de perception pour pouvoir faire face à ce qui est en train d’arriver. Cette exposition est une vue subjective d’un état objectif de notre planète. La connaissance des phénomènes observés est incontestable ; les conclusions scientifiques sont multiples, étayées par plusieurs disciplines ayant chacune leur propre méthodologie. C’est ce recoupement massif d’informations qui rend les constations indéniables. La problématique est vaste et l’exposition n’aborde qu’une vue partielle mais la littérature, les panels de discussion, les sites d’information sont nombreux et permettent de comprendre et de mieux affronter ce qui arrive – ce qui est arrivé.

    Le visiteur est accueilli par Apuntalamiento cognitivo (Fondements cognitifs) (1), une œuvre de Nicolás Lamas qui consiste en un étançon étiré entre le plafond et une pile de magazines National Geographic qui assure la stabilité de l’ensemble. Cette revue connue du grand public relaie depuis des décennies une certaine vision de notre planète : reportages splendides montrant les beautés aux quatre coins du globe, phénomènes naturels, photos d’animaux sauvages,... L’étançon est un élément-clé dans le domaine de la construction. Il est ce qui permet à l’homme d’élever et de bâtir. Cette œuvre associe donc symboliquement et dans une tension palpable la Terre et l’entreprise humaine et plus spécifiquement son génie technique. La base est néanmoins rendue inaccessible. A force de vouloir élever et s’élever, l’homme ne finira-t-il pas par se couper de ses ressources naturelles et de ses racines profondes ? Voilà la question que pose Lamas tout en faisant allusion à la stratigraphie et aux couches de sédiments analysées par les géologues pour pouvoir déterminer les climats antérieurs qu’a connus la terre.

    Dans la salle de gauche, une entrée en matière temporelle permet d’estimer la place de l’humain à l’échelle de l’existence de la planète. Adam Henry a peint un diagramme (2) montrant, du bas vers le haut, la formation de la Terre (4 milliards d’années environ) puis l’apparition du vivant, des poissons, des reptiles, des mammifères pour intégrer finalement la place de l’humain (en jaune). Cette place est insignifiante à l’échelle de l’ensemble mais pourtant l’humain endosse la responsabilité d’une mutation de la Terre sans précédent à l’époque contemporaine.

    Diverses pièces parlent donc de cet Homo sapiens sapiens. On peut, par exemple, observer Who carries Atlas (3), un fémur humain dont l’extrémité a été minutieusement gravée par Fabrice Samyn pour représenter un globe terrestre. Samyn lie intimement un os majeur du squelette à notre planète, l’intime et le cosmos, les gesticulations humaines aux mouvements célestes. La photographie des My Hands after holding dirty things d’Ignasi Aballi (4) donne à voir les traces de la manipulation de notre environnement et des conséquences potentielles. L’Anthropos est caractérisé par le développement de ses mains et de la préhension mais aussi et surtout par son cerveau, par sa faculté à penser et conscientiser ; le visiteur a l’occasion d’apercevoir dans des endroits disséminés dans tout le bâtiment Second Thoughts (5), douze tranches du cerveau de Chaim van Luit reproduites en cuivre. L’artiste s’est fait scanner le cerveau pour souligner d’une part la formidable expansion du savoir et du savoir-faire humain et d’autre part, pour illustrer l’aspect viral ou maladif de l’humain à vouloir conquérir son environnement de façon totale. En outre, le cuivre est un enjeu économique considérable et son extraction n’est pas sans impact écologique. Avec l’œuvre Contact (7), Nicolás Lamas expose côte à côte une ammonite, fossile âgé de 65 millions d’années au minimum, et un iPad sorti des usines Apple au début des années 2010. Les notions d’obsolescence, de déchets, de traces laissées, de digitalisation de notre environnement voire de notre mémoire remontent à la surface de la conscience comme ces fossiles retrouvés sous les pieds du promeneur. La notion d’Anthropocène est évidemment liée à l’empreinte humaine considérable laissée par l’humain dans le processus d’extraction des énergies fossiles. Evariste Richer montre ce lien dans son Planisphère

  • (8) dessiné au pétrole brut. Avec Plastic Reef (9), Maarten Vanden Eynde attire l’attention sur la disparition des récifs coralliens et de la menace grandissante des « océans de plastique » qui se déplacent avec les courants marins. Les coraux permettent aussi de « lire » les archives climatiques de la planète tout comme les sédiments marins et les calottes de glace. On ne peut éluder la question du rapport entre les agissements de l’homme et le capitalisme. Force est de constater que les deux sont liés. Benoît Maire rappelle subtilement la notion de la spéculation en introduisant un Napoléon d’or dans une poignée d’eurocents (10) et Lucy Skaer établit un parallélisme entre merveille géologique (‘limestone’ datant de plusieurs millions d’années) et croissance économique en taillant en forme de pierre précieuse une pierre lithographique (11) (référence au formidable essor de la lithographie au XIXe siècle). Ses autres œuvres sont des photos insérées dans des coques en plastique et dissimulées sous des cristaux artificiellement fabriqués en laboratoire en Chine (12-14). La présence humaine est à peine perceptible et est masquée derrière la technologie manipulatrice. L’idée de la consommation du plastique, enfant du XXe siècle, ouvre la problématique du déchet. Guillaume Leblon avec Sea Brass (16) et Maarten Vanden Eynde avec Paleontologic Plastic III (15) l’évoquent ainsi que Navid Nuur qui a modelé un vase qu’il a vitrifié en utilisant des résidus non recyclables de l’incinérateur de la ville d’Amsterdam. Flower vase (17) ne peut être montré qu’avec des fleurs fraîches ; ce qui accentue la tension de la pièce.

    Dans la salle de droite, la question du changement climatique est mise en exergue. A l’occasion de la COP21, la presse relaie intensément que le dérèglement climatique planétaire menace, à terme, la poursuite de l’existence de la population humaine globale. Le constat est que ces modifications profondes du système terre appellent une réaction claire du politique. Mais comme le dit Bruno Latour dans son dernier ouvrage : « Au moment même où il faudrait refaire de la politique, on n’a plus à notre disposition que les pathétiques ressources du « management » et de la « gouvernance ». Jamais une définition plus provinciale de l’humanité n’a été transformée en un standard universel de comportement »1. Cela pourrait faire le sujet d’une exposition en soi. Cette salle s’intéresse davantage aux effets ou au constat de mutations observées.Un vaste mur est occupé par La Grêle d’Evariste Richer (21), un inventaire de milliers de photos de grêlons répertoriées sur Internet et développées en cyanotypie, technique ancienne révélant les images en dominante bleue. Les dérives du climat se marquent par le réchauffement climatique, la fonte des icebergs et de la calotte glacière (dessinée par Jorge Méndez Blake en faisant appel à la littérature) (21), les pluies acides (ne peut-on pas les voir apparaître dans les peintures de Benoît Maire ?) (23), la hausse de l’acidité des océans et les inondations de plus en plus récurrentes (Ryan Foerster montrant une œuvre ravagée dans son atelier lors de l’ouragan Sandy en 2012 (25)). Une autre problématique est la déforestation massive qu’on peut évoquer de façon elliptique avec l’impressionnante œuvre de Leon Vranken qui a taillé sa sculpture Volumes (29) dans une poutre de chêne massif en formant trois volumes équivalents qui tendent à leur disparition verticale tandis que Fabrice Samyn révèle, en alternant subtilement feuille d’or et calcination, le cœur d’une planche de bois brûlé portant en elle la marque de sa propre disparition (24).

    Dans le nouvel espace, les œuvres The World Unmade de Lieven De Boeck (35) et Non-places de Nicolás Lamas (37)concernent la vision du globe terrestre mutant et soulignent le fait qu’au XXe siècle, l’homme a exploré tous les territoires du globe. Sa connaissance du moindre rivage, de la moindre île est maintenant totale grâce à la technologie mais ne l’épargnera pas nécessairement de sa mise sous eau, de sa dislocation ou de sa disparition. Dreaming of the South (36) est une œuvre de Kelly Schacht qui consiste en un miroir au tain partiellement enlevé ne laissant apparaître que des bribes de la phrase « Lost Missions are the new vacations ». Posé sur Das Narrenschiff (La Nef des Fous) écrit à la fin du XVe siècle par Sebastian Brant qui fustige le comportement humain, le miroir nous donne à voir le reflet de nous-même partiellement abîmé. Comment les générations futures nous verront-elles ? Quelle sera l’image qu’ils auront de leurs ancêtres responsables de ce que l’on nomme la ‘Grande Accélération’ qui est le processus d’intensification des impacts d’origine anthropique sur la Terre ? Notre finitude est aussi envisagée par José Marìa Sicilia qui a appliqué des dents en or (nos dernières traces) sur son tableau La locura de ver (38) fait de soie et de papier qui traduit la lumière en formes géométriques (en se basant sur l’expérience de Young). Ses recherches sur la notion de l’instant ne sont pas sans rapport avec l’idée de ‘vanitas’ et abordent même l’idée d’extinction possible de la race humaine.

    Maarten Vanden Eynde avec Technofossil (50), de son côté, interroge l’archéologie du futur en dévoilant des fossiles de téléphones portables encore pris dans leur gangue minérale. L’artiste a ramené ces blocs de malachite brute du Congo, ce qui ouvre la question des lieux colonisés ; de ce qui a été pris et ce qui reste sur place (l’idée du débris, des extractions minières et des ressources). La malachite est utilisée dans le processus de composition desdits téléphones mais fait aussi référence aux rapports Nord-Sud qu’on ne peut éliminer de la discussion sur les enjeux de l’Anthropocène (aussi ici, sujet d’une autre exposition possible). Les enjeux économiques et le rapport à une société néo-libérale débridée sont le cœur de la réflexion conceptuelle de Filip Gilissen. Avec The Rocking Guru (47), il pose la problématique du monde du futur. Cette sculpture faite d’étagères dorées, de fausses colonnes grecques, de

    1 Latour (B.), Face à Gaïa, LA Découverte, Paris, 2015, p.143

  • bougies LED et de diffuseurs d’odeur est une installation qui ouvre la question du déchet, de la volonté de sociétés commerciales de promouvoir le factice pour faire oublier la réalité. La redigestion des matériaux et des formes, la ruine du passé, la conception du temps venue de la modernité (le futur = le progrès) sont convoquées pour questionner la modernité et les enjeux de demain. Maintenant qu’il est établi que la planète n’est pas exploitable à souhait, comment faire face à ce qui nous attend ?Le rapport entre temps culturel et temps géologique est fondamental dans la notion d’Anthropocène. Le visiteur le constate avec Connaissance des Arts de Nicolas Lamas (49) ou An Endless Present de Milena Bonilla (39) qui recompose jaquettes et quatrièmes de couverture de livres. Avec Benoît Maire aussi qui utilise intensément les formes du passé et les déchets ; on les retrouve dans sa Double conjonction (40) grand panneau mural mais aussi dans son astucieuse association d’une coquille d’huître et d’une protection d’ordinateur Apple en polystyrène (51). Dans cette œuvre, il met rapport la protection naturelle (la coquille) et la protection industrielle, provenant de la technologie. Le déchet ne peut être nommé, il est innommable. Bien qu’il peut parfois être détourné de façon ingénieuse ; avec La Fabrique de papier pressé, Benoît Pype (42) a recyclé des emballages de sa consommation de fast-food pour en faire du papier. D’une certaine façon, il convertit son désir d’instantanéité en activité lente et séculaire. A partir du recyclage des emballages de sa consommation personnelle de fast-food, il s’agit de convertir le «fast» en «slow» en déployant l’activité de fabrication du papier sur plusieurs semaines.

    L’empreinte écologique de l’élevage intensif des animaux est aussi un problème et il est suggéré dans Cured Cuts de Vanessa Billy (43). Le monde est en constante évolution, la matière subissant des transformations incessantes quoique lentes parfois entre les états solide-liquide-gazeux et vice-versa. La boue est un élément transitoire, entre liquide et solide. Elle est la base de notre sol et porte en elle le mythe de la création (la forme émanant de l’informe). C’est une pièce d’énergies latentes que Vanessa Billy nous propose avec End of Days (45) ; amas d’ampoules ‘mortes’ en suspension, comme le sont les particules de boue dans l’eau trouble. Dans sa vidéo And then (41), Adam Henry a assemblé des dizaines de copies Xerox d’une image de la terre photocopiées successivement pour arriver à une exténuation complète des détails. Cette vidéo montre la disparition d’un monde qui, projetée en loop, donne aussi à voir l’apparition d’un monde. Dans divers endroits de la galerie, le visiteur découvre des photos d’Aurélien Froment qui relèvent le propos de chaque salle.

    On en retrouve deux dans la wunderkammer qui aborde la notion de disparition des espèces vivantes (caractéristique aussi de l’Anthropocène) au travers de photos symboliques ou de fossiles de végétaux mais aussi d’œuvres sur papier se référant aux chants d’oiseaux (53-55) (José María Sicilia), de fossiles de crustacés marins (52) (Vanessa Billy). La pièce centrale, End Game (59), de Maarten Vanden Eynde met en exergue, non sans humour, la menace de la disparition du plus grand mammifère terrestre, l’éléphant. Au centre de nombreux trafics, la défense en ivoire est ici exposée comme dans un musée d’histoire naturelle avec, posé sur sa partie la plus pointue, un cube utilisé par les joueurs de billard.

    Premier étagePlusieurs dates pour le commencement de l’Anthropocène ont été avancées. Certains l’estiment autour de 1800, au début de la Révolution industrielle en Europe, mais un consensus semble se dessiner pour prendre comme date symbolique l’année 1945 et même de façon précise le 16 juillet lorsque les Etats-Unis testèrent pour la première fois une arme nucléaire dans le désert du Nouveau-Mexique. Les retombées radioactives des différents essais atomiques ont laissé assez de traces sur la surface du globe pour qu’on puisse les considérer comme des marqueurs valables d’un point de vue stratigraphique. La salle de gauche contient différentes œuvres qui traitent de la puissance atomique ; reproduction en verre d’un essai nucléaire de 1952 en utilisant de la trinitite (sable vitrifié sous la chaleur de l’explosion) par Benoît Pype (70), figure fantomatique de Claudio Parmiggiani (66) qui n’est pas sans rappeler les traces de formes humaines restées visibles sous le souffle des explosions d’Hiroshima et de Nagasaki, énergie expansive et contamination dans le dessin de Thu Van Tran (64), allusion au ginkgo biloba, l’arbre survivant des dites explosions et la plus ancienne famille d’arbres connue puisqu’elle serait apparue sur terre il y 270 millions d’années. Enfin, Kelly Schacht et Susan Collis livrent de belles pirouettes temporelles avec respectivement Minutes for eternity (67) et The Fallen (69), dessin minutieux en trompe-l’œil de poussière retombée sur une étagère. De la dissémination à l’évaporation, il n’y a qu’un pas qu’on franchit avec les trois photos de Katinka Bock (71) qui révèlent l’acte de cession, de passage de céramiques ayant contenu des objets qui ont brûlé durant la cuisson. Le feu détruit mais la céramique résiste.

    La salle de droite aborde cette idée de résistance et de comment faire face à notre avenir (Jordi Colomer) (78). Ryan Gander propose des essais variés de lampes créées pour sa femme (79-82) qu’on pourrait lire métaphoriquement comme des essais de trouver des réponses alternatives aux propositions existantes ; Wilfredo Prieto dépose une boule de cristal au sol et la titre Uncertain Future tandis qu’Evariste Richer photographie deux quartz qui semblent

  • former un regard venu de temps immémoriaux charriant une expérience chamanique du monde.« Apprendre à honorer ce à quoi nous tenons, ce qui nous donne la force de penser, d’imaginer, de lutter, c’est en « redécrire-reconstruire » l’expérience sur un mode qui affirme que nous ne tenons pas sans être tenus, sans nous déclarer redevables à ce qui nous tient. »2 Les frontières des savoirs se redessinent et cette nouvelle ère laisse entrevoir de nouveaux possibles. En cela, la mutation est fascinante.

    2 Stengers (I.), Penser à partir du ravage écologique in De l’univers clos au monde infini, éditions Dehors, 2014, p. 189

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  • Nicolás Lamas, Apuntalamiento cognitivo, 2015Adam Henry, From earth to human in 6 colors, 2015Fabrice Samyn, Who carries atlas?, 2015Ignasi Aballí, My hands after holding dirty things, 2015Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015Benoît Maire, Peinture de nuage, 2015Nicolás Lamas, Contact, 2015Evariste Richer, Planisphère, 2006Maarten Vanden Eynde, Plastic Reef, 2008-2015Benoît Maire, Sans titre, 2015Lucy Skaer, Untitled, 2015Lucy Skaer, 1098g Laboratory creating clear quartz crystal material, 2015Lucy Skaer, 2 Labaratory creating clear quartz crystal brick material b2, 2015Lucy Skaer, 980g Laboratory creating purple crystal, 2015Maarten Vanden Eynde, Paleontologic Plastic III, 2014Guillaume Leblon, Sea Brass 2 (Towel blue and fish), 2012Navid Nuur, Flower Vase, 2015Ignasi Aballí, Time sequences, 2015Evariste Richer, La grêle (1-16), 2012Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015Benoît Maire, Peinture de nuages indexée 2015 #8, 2015Fabrice Samyn, Untitled, 2015Ryan Foerster, Hurricanes Series, 2006-2013Jorge Méndez Blake, We’d Rather Have the Iceberg than the Ship, 2012Ignasi Aballí, Listados (%) III, 1998-2012Ignasi Aballí, Listados (%) IV, 1998-2012Leon Vranken, Untitled, 2015Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015Aurélien Froment, Form of Beauty of the Second Gift, 2013Kelly Schacht, M of memory Stick, 2015Lieven De Boeck, The world unmade, 2015Kelly Schacht, Dreaming of the South, 2015Nicolás Lamas, Non-places, 2011José María Sicilia, La locura de ver, 2015Milena Bonilla, Untilted, 2015Benoît Maire, Double Conjonction, 2015Adam Henry, And Then, 2003-2015Benoît Pype, La Fabrique de papier pressé, 2011Vanessa Billy, Cured Cuts, 2013Vanessa Billy, Set, 2013Vanessa Billy, End of days, 2013Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015Filip Gilissen, Can you tell if this is Rome or Macao? “The Rocking Guru”, 2015Ryan Gander, A lamp made by the artist for his wife (Forty sixth attempt), 2014Nicolás Lamas, Connaissance des arts, 2015 Maarten Vanden Eynde, Technofossil, 2015Benoît Maire, Déchets indexés (ITSELF), 2015

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  • Vanessa Billy, Old Flesh, 2013José María Sicilia, El instante, 2015Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015Aurélien Froment, Forms of Beauty of the Twentieth Gift, 2013Aurélien Froment, Forms of Nature of the Twentieth Gift, 2013Maarten Vanden Eynde, End Game, 2015

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  • Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015José María Sicilia, Eco (We Have what’s left), 2012Thu Van Tran, Grey herbicides, 2015Hreinn Fridfinnsson, UntiltedClaudio Parmiggiani, Senza titolo, 2015Kelly Schacht, Minutes for eternity, 2015Aurélien Froment, Form of Knowledge of the Nineteenth Gift, 2013Susan Collis, The fallen, 2015Benoît Pype, Le désert de verre, 2013Katinka Bock, Untilted, 2015Chaim van Luit, Second Thoughts, 2015Aurélien Froment, Form of Beauty of the Eighth Gift, 2013Wilfredo Prieto, Uncertain future, 2011Kelly Schacht, M of memory Stick, 2015Jordi Colomer, L’avenir, 2011Ryan Gander, A lamp made by the artist for his wife, 2014Evariste Richer, L’inuit, 2015

    60-6263646566676869707172737475-767879-8283

  • Adam HenryFrom earth to human in 6 colors, 2015Synthetic polymers on linen97 x 8 cm

  • Detail From earth to human in 6 colors, 2015

  • Fabrice SamynWho carries atlas?, 2015 Engraved human bone

  • Fabrice SamynWho carries atlas?, 2015 Engraved human bone

  • Detail of Fabrice Samyn, Who carries atlas?, 2015

  • Ignasi AballíMy hands after holding dirty things, 2015 Print on Baryte paper23,5 x 33,5 cm (framed)Edition of 3

  • Exhibition viewLeft: Benoît Maire - Nicolás Lamas Center: Evariste Richer - Maarten Vanden Eynde Right: Benoît Maire - Lucy Skaer

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper29 x 19,5 x 0,2 cm Edition of 3

  • Benoît MairePeinture de nuage, 2015Oil on painting and print on paper 150 x 100 cm

  • Nicolás LamasContact, 2015Fossil and iPad

  • Evariste RicherPlanisphère, 2006 Watercolour paper, crude oil 150 x 220 cmUnique work

  • Maarten Vanden EyndePlastic reef, 2008-2015Melted plasticca 145 x 90 x 30 cm

  • Benoît MaireSans titre, 2015Bois, brou de noix, pièces (euros), pièce en or, quartz, verre, papier certificat 10 x 30 x 40,5 cm

  • Lucy SkaerUntitled, 2015 Lithographic limestone 45 x 28 x 6 cm

  • Lucy Skaer2 Laboratory creating clear quartz crystal brick material b2 #321788738856, 2015Photograph, crystal and vacuum formed plastic41 x 29 x 5 cm

  • Lucy Skaer1098g Laboratory creating Clear Quartz crystal brick material #391208094090, 2015 Photograph, crystal and vacuum formed plastic41 x 29 x 5 cm

  • Lucy Skaer980g Laboratory creating Purple crystal material #321739944399, 2015photograph, crystal and vacuum formed plastic 41 x 29 x 5 cm

  • Maarten Vanden EyndePaleontologic Plastic III, 2014 Plastic, wood, glass48,5 x 41,5 x 17 cm

  • Guillaume LeblonSea Brass 2 (Towel Blue and Fish), 2012 Brass, towel, sand, shells and beach debris 145 x 85 x 7 cm

  • Navid NuurFlower Vase, 2015Stoneware clay glazed by the non recyclable residue from the Amsterdam’s city trash incinerator ca 27 H x 15 x 15 cm

  • Exhibition viewIgnasi Aballí, Time sequences, 2015

  • Ignasi AballíTime sequences, 2015 Print on paper22 x 31 cm (framed)

  • Ignasi AballíTime sequences, 2015 Print on paper22 x 31 cm (framed)

  • Ignasi AballíTime sequences, 2015 Print on paper22 x 31 cm (framed)

  • Evariste RicherLa Grêle, 2012100 cyanotypes glued on cardboard 100 x 100 cm (x 16)

  • Exhibition viewEvariste Richer - Leon Vranken

  • Exhibition viewEvariste Richer - Leon Vranken - Benoît Maire - Fabrice Samyn - Nicolás Lamas

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper23 x 12 x 12,5 cm Edition of 3

  • Benoît MairePeinture de nuages indexée 2015 #8, 2015 Oil on canvas144 x 98 cm

  • Fabrice SamynUntitled, 2015Wood, gold leaves 32,5 x 25,5 cm

  • Ryan FoersterHurrican Series, 2006-2013C-print and debris80 x 60 cm101,6 x 76,2 cm (framed)

  • Exhibition viewLeft to right:Ryan Foerster - Jorge Méndez Blake - Ignasi Aballí

  • Jorge Méndez BlakeWe’d Rather Have the Iceberg than the Ship, 2012 Colored pencil on paperUnique edition

  • Ignasi AballíListados (%) III, 1998-2012 Collage29,7 x 21 cm

  • Leon VrankenUntitled, 2015Wood220 x 30 x 30 cm

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015Copper25 x 13 x 8 cmEdition of 3

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper26 x 14 x 10Edition of 3

  • Aurélien FromentForms of Beauty of the Fourth Gift, 2013One framed archival pigment prints on photo rag baryta paper 52 x 52 cm (framed)Edition of 1 + 1 AP

  • Kelly SchachtM of memorystick, 2015 Ebony wood - Marble102cm - 98 cm

  • Lieven De BoeckThe World unmade, 2015 Cut on paper60 x 100 cm75 x 105 cm (framed) Edition of 10 + 3 AP

  • Kelly SchachtDreaming of the South, 2015Sanded mirror, books, vinyl on the wall203 x 120 x 10 cm

  • Nicolás LamasNon-places, 2011Map edge with pins36 x 37 x 27 cm

  • José María SiciliaLa locura de ver, 2015Ink and silk on Japanese paper laid down on canvas on wood and gold 200 x 150 cm202,5 x 152,5 cm (framed)

  • Milena BonillaAn Endless Present, 2015 PaperEdition of 3 + 2 AP

  • Benoît MaireDouble Conjonction, 2015Bois contreplaqué, dé, sérigraphie sur toile, bronze, verre, peinture à l’huile 230 x 154 x 13,5 cm

  • Benoît PypeLa Fabrique de papier pressé, 2011 Artisanal paper made from fast-food items 43,5 x 31 cm (x10)

  • Detail of La fabrique de papier pressé Benoît Pype

  • Exhibition viewLeft to right: Chaim van Luit, Filip Gilissen, Vanessa Billy, Benoît Pype

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper23 x 12 x 12,5 cm Edition of 3

  • Filip GilissenCan you tell if this is Rome or Macao? “The Rocking Guru”, 2015 Polystyren, glass, gold vinyl, wax led candles, led aroma disperser 140 x 180 x 35 cm

  • Ryan GanderA lamp made by the artist for his wife (Forty sixth attempt), 2014 Jerry can, bulb, cable, zip ties, electrical fittings and fixtures51 x 31 x 18 cm

  • Nicolás LamasConnaissance des arts, 2015Book, stones31x 51 x 4,5 cm

  • Exhibition view

  • Benoît MaireSans titre, 2015Polystyrène, huître23 x 23,5 x 18 cm

  • Maarten Vanden EyndeTechnofossil, 2015 Malachite stone

  • Exhibition view

  • José María SiciliaEl instante, 2015Ink on Japanese paper laid down on canvas on wood50 x 70 cm52,5 x 72,5 cm (framed)

  • José María SiciliaEl instante, 2015Ink on Japanese paper laid down on canvas on wood50 x 70 cm52,5 x 72,5 cm (framed)

  • José María SiciliaEl instante, 2015Ink on Japanese paper laid down on canvas on wood50 x 70 cm52,5 x 72,5 cm (framed)

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper20 x 12 x 6,5 cm Edition of 3

  • Aurélien FromentForms of Beauty of the Twentieth Gift, 2013One framed archival pigment print on photo rag baryta paper64 x 52 cm (framed)Edition 1/1 + 1 AP

  • Aurélien FromentForms of Nature of the Twentieth Gift, 2013One framed archival pigment print on photo rag baryta paper 64 x 52 cm (framed)Edition 1/1 + 1 AP

  • Exhibition viewLeft to right: Vanessa Billy - José María Sicilia - Maarten Vanden Eynde - Chaim van Luit

  • Maarten Vanden EyndeEnd game, 2015Ivory, wood98 x 32 cm x 8,5 diameter pedestal 116 x 55 x 100 cm glass cover 116 x 55 x 45 cm

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper25 x 13 x 8 cm Edition of 3

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper20 x 17,5 x 0,2 cm cmEdition of 3

  • José María SiciliaEco (We Have what’s left), 2012 Bronze55 x 46 x 2,5 cm

  • Exhibition viewLeft to right: Hreinn Fridfinnsson, Benoît Pype, Claudio Parmiggiani

  • Thu Van TranRainbow herbicides, 2015Graphite on Canson paper, spray can paint 160 x 155 cm

  • Hreinn FridfinnssonUntilted22,5 x 31 cm (framed)

  • Detail of Hreinn Fridfinnsson, Untilted

  • Claudio ParmiggianiSenza titolo, 2015Smoke and soot on wood 150 x 115 cm

  • Kelly SchachtMinutes for eternity, 2015 Rubber, metal and black pigment 28 x 2,5 x 3,5 cmEdition of 3 + 1AP

  • Aurélien FromentForm of Knowledge of the Nineteenth Gift, 2013One framed archival pigment print on photo rag baryta paper 64 x 52 cm (framed)Edition of 1 + 1 AP

  • Susan CollisThe fallenGraphite and coloured pencil on Fabriano paper 110 x 27 x 3,5 cm

  • Detail of Susan Collis, The Fallen

  • Benoît PypeLe désert de verre, 2013Glass

  • Katinka BockZarba Lonsa, 2015 Photographie analogue N/B 28,5 x 36,5 cm (each) (framed) Edition of 4 + 2 AP

  • Chaim van LuitSecond thoughts, 2015 Copper26 x 13 x 13cm Edition of 3

  • Aurélien FromentForm of Beauty of the Eighth Gift, 2013One framed archival pigment print on photo rag baryta paper 52 x 52 cm (framed)Edition of 1 + 1 AP

  • Ryan GanderA lamp made by the artist for his wife (Forty second attempt), 2014Knife, wooden base, plastic pipe, zip ties, halogen bulb, cable, electrical fittings and fixtures42 x 15 x 18 cm

  • Ryan GanderA lamp made by the artist for his wife (Thirty eighth attempt), 2014Bench clamp, club hammer, zip ties, microphone holder, cable, filament bulb, electrical fittings and fixtures 43 x 51 x 18 cm

  • Ryan GanderA lamp made by the artist for his wife (Twenty eighth attempt), 2013Stainless steel funnel, silvered filament light bulb, electrical cable, electrical fittings and fixtures 25 x 13 x 13 cm

  • Ryan GanderA lamp made by the artist for his wife (Twenty fourth attempt), 2013Desk-top microphone stand, dumbell weight, bulb cage, zip ties, electrical cable, electrical fittingsand fixtures 28 x 29 x 30 cm

  • Evariste RicherL’inuit, 2015Digital printing on baryta paper61 x 61 cm (x2)Edition of 5

  • Jordi ColomerL’avenir, 2011Giclée print on dibond 80 x 120 cmEdition of 7 + 3AP


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