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appel - santecom.qc.ca€¦ · instituî nationa dle santépubiiqû^Québec 463b, avenue...

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instituî national de santépubiiqû^Québec 463b, avenue- Christopho-Colomb. bureau 200

Montréal (Québec) H2J3G8

Tél.: (514) 5 9 7 - 0 6 0 6

o r t r a i t d e s s e r v i c e s et de la c l i e n t è l e adul te

f a i s a n t a p p e l aux s e r v i c e s s o c i a u x

ou de s a n t é ( p u b l i c , c o m m u n a u t a i r e et privé)

en m a t i è r e d ' a g r e s s i o n s à c a r a c t è r e s e x u e l

RESUME DE L'ETUDE EXPLORATOIRE

Ginette J. Savoie Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale (LAREHS),

Université du Québec à Montréal (UQUAM)

Marc Tourlgny Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale (LAREHS),

Université du Québec à Montréal (UQUAM) Département de psycho-éducation, Université du Québec à Hull (UQAH)

JUIN 1996

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Ce document présente un résumé des deux rapports de recherche qui suivent :

Biais, Danièle. Portrait de la clientèle adulte qui consulte les services sociaux et de santé concernant les agressions à caractère sexuel. Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale, Université du Québec à Montréal, 1995.

Savoie, Ginette J. et Marc Tourigny. Les services offerts aux victimes d'agression à caractère sexuel et aux agresseurs ': une étude exploratoire. Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale, Université du Québec à Montréal, 1995.

Il est distribué parle :

Service des communications Ministère de la santé et des services sociaux 1075, Chemin Ste-Foy - 16e étage Québec (Québec) G1S2M1 Télécopieur : (418) 644-4574

Les établissements et les régies régionales de la santé et des services sociaux ainsi que les établissements d'enseignement sont autorisés à procéder, pour leurs besoins, à une reproduction totale ou partielle du présent document. S'il est reproduit pour vente, le prix de vente ne devra pas excéder le coût de reproduction.

Dépôt légal, Bibliothèque nationale du Québec, 1996 ISBN 2-550-30488-8

Dans ce document, le générique masculin est utilisé sans intention discriminatoire et uniquement dans le but d'alléger le texte.

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APERÇU

INTRODUCTION 2 Quelques mots sur cette étude 2 Quelques mots sur les limites de cette étude 3

PARTIE 1 : DU CÔTÉ DES VICTIMES 4 Les ressources participantes 4 Quelques indications sur la clientèle 5 Portrait des sen/ices 7 Les relations entre les ressources 10 En résumé 11

PARTIE 2 : DU CÔTÉ DES AGRESSEURS 12 Les ressources participantes 12 Quelques indications sur la clientèle 13^ Portrait des sen/ices 14 Les relations entre les ressources 16 En résumé. 16

PARTIE 3 : UNE VUE D'ENSEMBLE 18 Un contexte plutôt difficile 18 Des problèmes bien réels 20 La nécessité d'une politique 22

CONCLUSION ET AVENUES DE RECHERCHE 23 Les principaux constats 23 Quelques avenues de recherche 25

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INTRODUCTION

À l'automne 1994, le Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale de l'UQAM réalisait, pour le compte du Groupe de travail sur les agressions à caractère sexuel, une étude exploratoire.

De façon générale, cette étude visait à recueillir des informations sur la clientèle adulte (victimes et agresseurs) faisant appel aux ressources des réseaux public, communautaire et privé, de même que sur les services qui leur étaient offerts.

Les résultats ont été présentés dans deux rapports1, mais dans le but 1 // s'agit des rapports d'en assurer une plus large diffusion, la Direction générale de la santé deBldHa9vlflet publique du ministère de la Santé et Services sociaux nous a demandé Tourigny(i99S). d'en présenter ici les faits saillants.

QUELQUES MOTS SUR CETTE ÉTUDE Comme il s'agissait dans cette recherche d'explorer un domaine encore méconnu, les données ont principalement été recueillies par le biais d'entrevues auprès d'informateurs clés2.

D'une durée moyenne de 90 minutes, ces entrevues ont été conduites à partir d'un schéma portant sur : 1 ) les caractéristiques de l'intervention; 2) les mécanismes de concertation avec les autres ressources; 3) les systèmes d'information; 4) les informations disponibles concernant la clientèle, les

caractéristiques de l'agression et les types d'aide apportée.

Au total, 34 informateurs clés, dont 19 femmes et 15 hommes, oeuvrant pour 28 ressources ont été interviewés.

Les organismes ont été sélectionnés sur la base de deux critères de représentativité, soit : le type de réseau (public, communautaire et privé) et le milieu géographique (Montréal, milieux urbains autres que Montréal et région éloignée)3. Le tableau qui suit rend compte de la répartition des 28 ressources selon les critères retenus.

D'autres documents, tels les rapports annuels, ont aussi été utilisés pour compléter

ces données.

J «Montréal» réfère à ffle de Montréal; les «milieux

urbains autres que Montréal» renvoient à

Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Longueuil St-

Jérôme et Repentiany, la «région éloignée» est

représentée par la Côte-Nord (Baie-Comeau et Sept-

Iles).

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Répartition des ressources participantes en fonction du type de réseau et du milieu géographique

Milieu géographique Type Milieux urbains Région

de réseau Montréal autres que Mtl éloignée Total

Public 5 2 2 9 Communautaire 5 7 1 13 Privé 2 2 2 6 Total 12 11 5 28

Quant aux informations recueillies, elles ont été traitées à partir d'une grille, inspirée du modèle écologique4, et dont le principal intérêt est oréîinâedansfe d'établir différents niveaux d'analyse et de montrer leurs influences rapport de Savoie et

réciproques. Dans le cadre de cette étude, les principaux niveaux Toungny(199$). d'analyse considérés sont : • les ressources (ex. : clientèles, services offerts, problèmes

rencontrés); • l'organisation des sen/ices (ex. : mécanismès de collaboration et de

concertation dans les régions); • le contexte général (ex : orientations et politiques gouvernementales,

préjugés, valeurs, idéologies).

QUELQUES MOTS SUR LES LIMITES DE CETTE ETUDE Avant de poursuivre, il importe d'attirer l'attention des lecteurs sur le fait que certains aspects d'ordre méthodologique limitent la généralisation des résultats de cette étude, notamment parce que : • les données proviennent des ressources elles-mêmes, ce qui donne

un portrait des services et de leur organisation basé sur les perceptions des intervenants plutôt que sur des observations directes;

• les organismes participants ne sont pas tout à fait représentatifs de l'ensemble des ressources québécoises pour victimes et pour agresseurs;

• la recherche a été menée avant que ne s'amorce le «virage ambulatoire» et en ce sens, elle ne rend pas compte des changements survenus depuis.

Ceci étant dit, cette étude n'en est pas moins intéressante parce qu'elle a permis de tracer un premier tableau des services offerts aux victimes d'agressions sexuelles et aux agresseurs et de mettre en lumière trois problèmes face auxquels il faudrait réagir rapidement : 1. l'impossibilité de dégager un portrait réel de la clientèle qui fréquente

les services offerts aux victimes et aux agresseurs; 2. la fragilité du réseau de sen/ices en place et l'absence de services

pour certaines clientèles, par exemple les personnes appartenant à certaines communautés culturelles;

3. le manque de concertation entre les ressources pour victimes et les organismes pour agresseurs en vue de diminuer les agressions sexuelles commises dans notre société.

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PARTIE 1 - DU COTE DES VICTIMES

Cette première partie du résumé concerne la clientèle adulte qui consulte les ressources pour victimes, ainsi que les services offerts par ces organismes. Son contenu est structuré autour des questions suivantes : • Quelles sont les principales caractéristiques des ressources ayant

participé à l'étude? • Quelle clientèle les consulte? Comment recueillent-elles leurs

données? • Quels sen/ices offrent-elles aux victimes? Quelles sont leurs

caractéristiques? • Quelle est la nature des liens qu'elles entretiennent avec les autres

organismes pour victimes et pour agresseurs?

LES RESSOURCES PARTICIPANTES Des 28 ressources participantes, 20 offrent des services aux victimes adultes1. De ce nombre, sept appartiennent au réseau public, huit, au réseau communautaire et cinq, au réseau privé. Du point de vue géographique, huit sont situées à Montréal, sept sont localisées dans des milieux urbains autres que montréalais et cinq se trouvent en région éloignée. Le tableau qui suit présente cette distribution.

Répartition des ressources pour victimes en fonction du réseau d'appartenance et du milieu géographique2

2 Dans ce document, «CLSC» signifie Centre iocai de sen/ices

communautaire, «CAVAC» réfère à Centre d'aide aux

victimes d'actes criminels et «CALAC» renvoie à Centre d'aide et de lutte contre les

agressions à caractère sexuel.

1 Notons que 16 organismes appartiennent au réseau de la

santé et des sendees sociaux, tandis que les deux autres sont

rattachés au réseau de la justice.

Milieu géographique Type de réseau Montréal

Milieux urbains autres que Mtl

Région éloignée Total

PUBUC Hôpital désigné # 1 Hôpital désigné #2 CLSC

Hôpital désigné # 3 CLSC

Hôp. non désigné CLSC

7 COMMUNAUTAIRE Ress. gais et lesb.

Ress. victimes # 1 CAVAC

Ress. victimes # 2 Parents-Unis # 1 Parents-Unis #2 CAVAC

CALAC

8 PRIVÉ Psychologue

Sexologue Psychologue Psychologue

Travailleuse sociale 5

TOTAL 8 7 5 20

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De façon générale, les clientèles de ces 20 organismes se caractérisent comme suit : • la majorité (17/20) rejoignent, en plus des victimes, d'autres

clientèles, tels les agresseurs; • près des deux-tiers (12/20) offrent des services tant aux adultes,

aux adolescents qu'aux enfants; • la moitié (10/20) s'adressent à la fois aux femmes et aux hommes.

Quant au personnel dont disposent ces ressources, les résultats montrent que : • dans le secteur public, les catégories d'intervenants impliqués au

niveau des services d'urgence varient d'une ressource à l'autre3; • dans le secteur communautaire, les effectifs permanents sont plutôt

limités (entre un et sept employés) et que, règle générale, ils sont supportés par des bénévoles et/ou des professionnels provenant d'organismes publics, comme c'est le cas pour les organismes Parents-Unis.

Par exemple, pour l'établissement situé en région

éloignée, les services sont rendus par une Infirmière de

l'urgence et le médecin de garde. Dans l'autre milieu urbain, c'est seulement un

médecin qui intervient puisque dans cette région, il y a toujours une intervention psychosociale

qui est réalisée au préalable par une intervenante d'une

ressource communautaire.

QUELQUES INDICATIONS SUR LA CLIENTÈLE

Pour établir le profil de leur clientèle, les organismes compilent leurs données à partir d'un système qui leur est propre ou qu'ils partagent avec d'autres ressources. Aussi, allons-nous examiner les systèmes utilisés par les organismes pour victimes avant de tenter d'en dégager les principales caractéristiques.

Les systèmes d'information

• Qu'est-ce qu'un système d'information?

Comme on peut s'en douter, il existe différentes façons de recueillir l'information : certaines sont structurées, d'autres moins; certaines sont informatisées, d'autres pas. Mais pour être qualifiées de «système», nous considérons que ces méthodes doivent inclure quatre dimensions : 1. une cueillette de données effectuée à l'aide d'instruments, un guide

d'utilisation des instruments incluant une définition des termes et un processus d'implantation;

2. une compilation des données réalisée manuellement ou avec un support informatique;

3. une analyse des données; 4. une diffusion des résultats.

Sur la base de cette définition, nos analyses révèlent que la plupart des ressources publiques (5 sur 7) sont dotées d'un système d'information, que c'est le cas de près des trois-quarts (5 sur 8) des ressources communautaires et qu aucune ressource privée n'en possède.

• Les cinq principaux systèmes utilisés 4

Pour ce qui est des principaux systèmes utilisés dans les réseaux public et communautaire, on en dénombre cinq :

4 Pour une présentation exhaustive, voir les rapports de

Biais (1995) et de Savoie et Tourigny (1995).

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1) Trousse médico-légale (TML)

Introduite en 1984, et complétant le Guide d'intervention pour les victimes d'agression à caractère sexuel, la TML a pour but de faciliter les démarches des victimes qui portent plainte ou non. Cette trousse comprend huit formulaires couvrant différents aspects reliés à l'agression (ex. : examen physique, prélèvements, traitement et suivi, etc.). Le principal avantage de la TML est de permettre la collecte d'une multitude d'informations5. Par contre, ses limites sont nombreuses, en particulier : les données recueillies sont incomplètes, les termes utilisés ne sont pas définis, la compilation des informations porte uniquement sur le nombre et la provenance des trousses acheminées.

Comme ta pratique des hôpitaux consiste à déposer

tous les formulaires reliés à la TML ou au Guide d'intervention

dans les dossiers des usagers, il est permis de croire que

toutes les ressources publiques rencontrées ont en main des

données permettant de tracer un portrait des victimes d'acs et de documenter les caractéristiques

reliées à ces agressions.

2) Système d'Information Clientèle des CLSC

Au moment de l'étude, deux versions de ce système étaient utilisées, soit : STATUS et S.C.I.C. (Logibec). Visant à recueillir de l'information sur la clientèle et les services rendus, ce système comprend deux formulaires. S'il offre la possibilité d'identifier les victimes d'acs et d'obtenir plus d'information sur le type d'agression, ce système présente cependant certaines lacunes : sa typologie des agressions est plus ou moins adéquate et le support informatique ne permet pas la compilation de toutes les données, notamment dans le domaine des acs6.

6 Dans le but d'alléger le texte, l'abréviation «acs« sera

employée en place et lieu de l expression «agressions à

caractère sexuel».

3) Grille de la Table de concertation sur les agressions sexuelles (région de Montréal)

Comportant un seul formulaire, ce système a principalement pour but de décrire la clientèle, d'analyser la problématique et d'identifier les pistes d'action. Alors que son principal avantage est d'uniformiser la cueillette des données dans des organismes des réseaux public et communautaire, ses principaux inconvénients sont : les termes employés ne sont pas définis, sa typologie est incomplète et la compilation des données n'est pas mise à jour de façon constante, faute de personnel et de support informatique.

4) Système des CAVAC7

Ce système comprend une dizaine de formulaires, dont cinq sont obligatoires. Essentiellement, ce système vise à connaître la clientèle, consigner les renseignements sur les événements criminels

. et compiler les services rendus. Parmi les systèmes considérés dans cette étude, il apparaît être le mieux structuré, bien qu'il ne permette pas de préciser le type d'agression sexuelle et les données recueillies sont sous-exploitées, en raison du logiciel utilisé.

5) Grille statistique du Regroupement québécois des CALACS

Ayant pour but de quantifier les services rendus et de compiler les données concernant la problématique des acs, ce système comporte trois formulaires. Son principal avantage est d'offrir une typologie exhaustive des agressions sexuelles, tandis que ces principaux inconvénients sont : les termes utilisés ne sont pas toujours bien définis et les données ne sont pas saisies dans un fichier commun; chaque CALAC remettant sa propre compilation des données au Regroupement.

Soulignons que ce système est administré par la Bureau

d'aide aux victimes d'acte criminel (BAVAC).

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• Le potentiel est là, sauf que...

Sans s'étendre sur le sujet, force est de constater que ces cinq systèmes ont un potentiel élevé d'informations, dont notamment la Trousse médico-légale (renseignements recueillis considérables et diversifiés), le système des CAVAC (qualité de la structure de cueillette données), la grille statistique du Regroupement québécois des CALACS (exhaustivité de la typologie des agressions sexuelles) et la grille de la Table de concertation sur les agressions sexuelles (seul système regroupant des organismes appartenant à différents réseaux).

Toutefois, il faut aussi convenir que ces mêmes systèmes sont présentement sous-utilisés, soit par manque de' personnel, de ressources financières ou de support informatique. En outre, ils comportent des lacunes importantes, dont les principales sont : • les données recueillies sont incomplètes; • la terminologie employée n'est pas uniforme; • les variables ne sont pas définies ou, lorsqu'elles le sont, les

définitions proposées sont incomplètes.

La clientèle

Considérant ce qui précède, on comprendra que les limites actuelles de ces systèmes, couplées à leur sous-utilisation, font en sorte qu'on peut difficilement en dégager un portrait fidèle et représentatif de la situation prévalant actuellement dans le domaine d'acs8. À ces difficultés s'ajoute aussi le fait que les statistiques disponibles portent rarement sur une même période de temps.

Quoi qu'il en soit, Biais (1995) a tout de même tenter de faire ressortir quelques caractéristiques de cette clientèle que l'on a pu lire dans le rapport du Groupe de travaiP.

Tout d'abord, les analyses montrent que la majorité des victimes qui consultent les ressources publiques et communautaires seraient des femmes, dont l'âge se situe surtout entre 18 à 40 ans.

Les résultats semblent également indiquer que le type de ressource consultée varierait en fonction du lieu de l'agression. En effet, les victimes s'adresseraient davantage aux organismes communautaires lorsque l'agression a eu lieu dans un lieu privé (domicile de la victime, domicile de l'agresseur, automobile), tandis que celles ayant été agressées dans un lieu public (rue, parc) consulteraient plutôt les établissements publics, notamment les hôpitaux.

Cette étude fait finalement ressortir que le type de ressource auquel les victimes s'adressent serait fonction du lien entre la victime et l'agresseur. Celles qui consulteraient un établissement public auraient généralement été agressées par un inconnu, alors que ce ne serait pas le cas chez celles qui s'adresseraient à un organisme communautaire.

PORTRAIT DES SERVICES Au chapitre des services, nos résultats montrent, à l'instar du Groupe de travail, qu'il existe des différences entre les ressources tant en fonction

3 C'est d'ailleurs pour ces raisons que le Groupe de travail estimait qu'il s'agissait là d'un

"constat dramatique».

Groupe de travail sur les agressions à caractère sexuel.

Les agressions sexuelles,: Sloa, Grouvemement du

Québec, 1995, p. 67.

Portrait des services et de la clientèle Page - 7

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de leur réseau d'appartenance, qu'en fonction de leur milieu géographique10.

Sous l'angle du réseau d'appartenance

Par rapport aux trois réseaux considérés, on constate d'abord que les organismes communautaires offrent aux victimes des services plus diversifiés que les ressources publiques ou privées. À titre d'exemple, le nombre de services varie entre six et neuf chez les organismes communautaires, tandis qu'il oscille entre 2 et 6 chez les ressources publiques.

Ensuite, on observe que ces trois réseaux se démarquent quant à la nature des services offerts. De fait, les examens médicaux ou médico-légaux ne sont disponibles que dans le réseau public, alors que les services d'écoute téléphonique ne sont offerts que par le réseau communautaire. Par ailleurs, les réseaux communautaire et privé offrent des sen/ices que l'on ne retrouve pas dans le secteur public, soit : l'accompagnement, les thérapies de groupe et les groupes d'entraide.

En dépit de ces différences, ces trois réseaux ont tout de même certains points en commun sur le plan des services : • les trois-quarts (3/4) des ressources participantes réfèrent au besoin

leur clientèle à d'autres organismes; • près des deux-tiers (2/3) offrent des activités de sensibilisation, de

prévention et/ou de formation, ainsi que des services de thérapie individuelle;

• près de la moitié (1/2) offrent d'autres services reliés à la problématique des acs, tels les activités de parrainage/marrainage.

Cette étude révèle aussi d'autres différences entre ces réseaux relativement à la durée, les heures d'accès (accessibilité) et les coûts associés aux services.

10 Dans cette étude, tes services considérés sont : 1)

accueil/informa tion; 2) accueil/information incluant une

évaluation; 3) écoute téléphonique; 4) examen

médical ou médico-légal; S) thérapie individuelle; 6) suivi

individuel; 7) thérapie de groupe; 8) groupe de soutien; 9)

références d'ordre général; 10) références spécifiques à l'IVAC; i l ) accompagnement; 12) cours

d'autodéfense; 13) activités de prévention, de sensibilisation et/ou de formation; 14) autres

services liés aux acs (ex. : parrainage/marrainage).

Sur le pian de la durée, il ressort que, dans le secteur public, les services sont de courte durée (au maximum 10 rencontres) et se limitent à des interventions d'urgence et/ou de crise tandis que, dans le secteur privé, ils sont surtout à moyen (10 semaines à 1 an) et long termes (1 an et plus). Du côté du secteur communautaire, on note que les services vont du moyen terme (10 semaines à 1 an) à du long terme (plus d'un an) dans les ressources offrant des sen/ices plus spécifiques aux acs, par exemple les CALACS, et que ceux-ci sont généralement de courte durée (quelques rencontres) dans les organismes qui offrent des services moins spécialisés, par exemple les CAVACS.

Pour ce qui est des heures d'accès, les résultats montrent que chaque réseau possède ses particularités. En effet, le secteur public se démarque par des services continus (hôpitaux seulement) et des sen/ices offerts au-delà des horaires habituels de travail (CLSC). Pour sa part, le réseau communautaire se caractérise par la présence d'une ligne d'urgence accessible en dehors des heures habituelles de travail (jours de la semaine et soirées). Quant au réseau privé, les victimes y ont généralement accès en semaine et en soirée.

Relativement aux coûts associés aux services, ils sont toujours présents dans le secteur privé, tandis que dans le réseau communautaire, il n'y en a que chez quelques ressources et seulement

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pour les thérapies de groupe et de soutien. Par exemple, chez les deux ressources dédiées à la problématique des abus intra-familiaux, les coûts étaient, à l'automne 1994, de 15$ par rencontre de groupe.

Quant à savoir comment les victimes ont appris l'existence des ressources qu'elles consultent, on peut difficilement le préciser puisque bon nombre de ressources ne compilent pas les informations sur cet aspect liées aux agressions à caractère sexuel, par exemple le type d'agression pour lequel on demande de l'aide ou encore, la présence d'une agression antérieure.

Sous l'angle du milieu géographique

Lorsqu'on aborde les sen/ices du point de vue des régions, on constate, globalement, que les services semblent non seulement moins nombreux dans la région éloignée que dans les deux autres milieux (Montréal; autres milieux urbains), mais aussi qu'ils semblent généralement moins diversifiés et moins faciles d'accès11.

Pour ce qui est des services médicaux d'urgence, les résultats indiquent en effet que les pratiques diffèrent d'une région à l'autre et que, dans le cas de Montréal, celles-ci varient aussi à l'intérieur même de cette réaion. En revanche, on remarque que l'utilisation de la Trousse médico-légale est pratique courante et que, partout, les procédures liées aux services d'urgence sont supportées par les corps policiers. Quant à la possibilité d'avoir accès à des services psychosociaux d'urgence, on note qu'ils sont accessibles seulement dans les milieux urbains (Montréal; autres milieux urbains).

Au chapitre de la durée, on remarque que les possibilités semblent diminuer au fur et à mesure qu'on s'éloigne des centres urbains. En effet, en région éloignée, les services sont, soit à court terme (au maximum 10 rencontres), soit à long terme (plus d'un an).

Quant aux heures d'ouverture, Montréal et l'un des autres milieux urbains (Québec) sont comparables : on peut avoir accès en tout temps à certains services (ex. : examen médical ou médico-légal; intervention de crise; écoute téléphonique) et d'autres services sont accessibles à des heures qui avantagent les personnes qui travaillent de jour (ex.. rencontres de suivi; thérapie de groupe; groupe de soutien). Dans le cas de la région éloignée, les possibilités sont plus réduites, sauf pour les services médicaux d'urgence.

Où vont ies victimes après la première intervention?

Dans le but de connaître un peu mieux le maillage entre ces trois réseaux, nous avons demandé aux informateurs s'ils savaient où se rendaient les victimes suite à une première intervention d'urgence (intervention de crise, examen médical ou médico-légal). Comme on le sait, la Trousse médico-légale et le Guide d'intervention recommandent d'informer les victimes des services psychosociaux disponibles dans la région (références) et de lui demander où elle compte se rendre à leur sortie de l'établissement.

Pour les services de références, les résultats révèlent que toutes ressources concernées ont intégré ce service à leurs pratiques et que, la plupart du temps, celui-ci inclut des informations sur l'IVAC.

1 Quand ce n'est pas la distance géographique qui

empêchent les victimes d'acs d'y avoir accès facilement, ce

sont les services qui sont interrompus temporairement,

faute d'argent pour défrayer les coûts d'opération.

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En ce qui regarde la connaissance qu'ont ces organismes de l'endroit où se rendent les victimes à leur sortie, les données disponibles ne nous permettent pas d'être aussi affirmatifs. Bien qu'il soit permis de croire que cette pratique est presque systématique, on ne sait pas toutefois ce qu'il advient des victimes qui, parce qu'elles ont décidé de porter plainte, quittent l'hôpital avec les policiers. Aussi, pour mieux documenter cet aspect, faudrait-il interroger les corps policiers.

Les problèmes reliés aux services

Pour terminer ce tour d'horizon sur les services, voici brièvement les problèmes dont les informateurs nous ont fait part12.

Dans l'ensemble, on remarque que ce type de problèmes diffère d'un réseau à l'autre. De fait, les problèmes rapportés touchent davantage les aspects organisationnels dans le réseau public, tandis qu'ils sont plutôt d'ordre financiers dans le réseau communautaire. De plus, on constate que, dans le cas du secteur public, les problèmes ne sont pas les mêmes d'une région à l'autre.

Par exemple, dans la région de Montréal, on indique que les services offerts ne sont pas tout à fait adaptés aux personnes à certaines communautés culturelles. On déplore aussi le fait que la Trousse médico-légale ne soit pas disponible en anglais. Dans la ressource où le service aux victimes n'est pas officiellement reconnu par l'institution, on souligne également le manque de disponibilité des praticiens, l'absence de services psychosociaux d'urgence, ainsi que la difficulté de recruter des médecins, entre autres parce qu'ils ne sont pas rémunérés lorsqu'ils sont appelés à témoigner lors de procédures judiciaires.

Dans la région éloignée, les principaux problèmes tiennent aux difficultés à préserver l'anonymat des victimes, surtout lorsque les blessures physiques sont importantes, et à offrir des services aux personnes qui habitent loin des centres urbains.

Du côté du secteur communautaire, la majorité des problèmes identifiés ont pour dénominateur commun le manque de ressources financières. Selon nos informateurs, les impacts du manque de financement sur les services seraient : • l'absence de continuité sur le plan des interventions; • l'existence de listes d'attente; • l'impossibilité de répondre à tous les besoins; • l'accessibilité réduite pour les victimes qui ne peuvent communiquer

en français ou en anglais; • le manque de complémentarité entre certains services (thérapie

individuelle vs thérapie de groupe).

12 Notons que les données recueillies pour ce thème ne

concernent que les ressources des réseaux public et

communautaire.

LES RELATIONS ENTRE LES RESSOURCES De façon générale, les relations qu'entretiennent les ressources participantes avec les autres organismes pour victimes et/ou agresseurs sont de deux types : formel ou informel;

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Lorsque les relations sont de nature formelle, ces liens reposent évidemment sur des ententes ou des protocoles inter-institutions. Malgré an!smEn tair2SoTmntnt slïr le fait que ce type de relation n'est pas très fréquent dans cette étude13, %es ententes formelles avec

on constate tout de même que les procédures les plus courantes ci-autres ressources. concernent les services médicaux d'urgence et qu'elles sont présentes seulement dans deux des régions, soit Montréal et l'autre milieu urbain.

Qu'il y ait ou non un protocole qui encadre les relations entre les organismes, il ressort toutefois que la pratique la plus répandue en matière de services d'urgence consiste à diriger les victimes vers les ressources «désignées» quand il y a une procédure établie et connue des organismes et intervenants de la région (selon le cas, il peut s'agir d'une ressource publique ou d'un organisme communautaire) ou en l'absence d'une telle procédure, vers les centres hospitaliers.

Lorsqu'il s'agit de liens informels, les résultats montrent que ce sont généralement les organismes qui offrent le plus de services qui entretiennent le plus de relations avec les autres organismes. On constate de plus que les liens entre les ressources sont plus nombreux dans les deux régions où il existe des ententes inter-institutions autour des services médicaux d'urgence (Montréal et l'autre milieu urbain). Et cette caractéristique se retrouve autant chez les organismes communautaires, que chez les établissements publics.

EN RÉSUMÉ Ces résultats révèlent que les principaux systèmes d'information employés par les organismes pour victimes ne permettent pas de connaître véritablement la clientèle adulte qui les consulte. Tout au plus, nous permettent-ils d'en brosser un tableau très sommaire.

En second lieu, ils indiquent que les victimes adultes en région éloignée seraient moins avantagées que celles de la région Montréal ou d'un autre milieu urbain, entre autres parce qu'elles ne pourraient pas bénéficier de service d'urgence de type psychosocial. En outre, ces résultats montrent que, même dans les régions où les services offerts sont plus diversifiés, certaines clientèles sont encore laissées pour compte, telles les victimes issues de certaines communautés culturelles ou encore, les hommes agressés.

Attendu les problèmes de financement du réseau communautaire, les informations disponibles laissent enfin supposer que bon nombre des organismes y appartenant ne seraient pas en mesure d'offrir rapidement des sen/ices, autre que l'accueil, à toutes les personnes qui franchissent leur porte ou qui les contactent.

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PARTIE 2 - DU COTE DES AGRESSEURS

La seconde partie du résumé porte sur la clientèle consultant les organismes pour agresseurs, de même que sur les services qu'ils offrent. Tout comme la section précédente, elle tente de répondre à ces questions : • Quelles sont les principales caractéristiques des organismes ayant

participé à l'étude? • Quelle clientèle les consulte? Comment recueillent-ils leurs données? • Quels sen/ices offrent-ils aux agresseurs? Quelles sont leurs

principales caractéristiques? • Quelle est la nature des liens qu'ils entretiennent avec les autres

ressources pour victimes et pour agresseurs?

LES RESSOURCES PARTICIPANTES Au total, 16 des 28 organismes rencontrés offrent des services aux agresseurs d'âge adulte1. Pour chacun des réseaux distingués, ces ressources sont regroupées comme suit : trois appartiennent au réseau public, sept, au réseau communautaire et six, au réseau privé. Sur le plan géographique, six sont localisées à Montréal, huit appartiennent à des milieux urbains autres que montréalais et deux sont situées en région éloignée. Cette distribution est présentée ci-dessous :

Répartition des ressources pour agresseurs en fonction du réseau d'appartenance et du milieu géographique

1 Notons que, dans ce groupe, 13 ressources sont

associées au réseau de la santé et des services sociaux, tandis que les trois autres sont

rattachées au réseau de la justice.

Milieu géographique Type de réseau Montréal

Milieux urbains autres que Mtl

Région éloignée Total

PUBLIC Hôp. psychiatrique CLSC

CLSC (aucune), 3

COMMUNAUTAIRE Ress. agress. # 1 Ress. agress. it 2

Ress. agress. # 3 Ress. agress. # 4 Parents-Unis # 1 Parents-Unis # 2 Parents-Unis # 3

(aucune)

7 PRIVÉ Psychologue

Sexologue Psychologue Sexologue

Psychologue Travailleuse sociale 6

TOTAL 6 8 2 16

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Dans l'ensemble, les caractéristiques de ces ressources sont les suivantes : • 62,5% (10/16) rejoignent d'autres clientèles, en plus des agresseurs,

soit des victimes et des membres de leur entourage; • 37,5% (6/16) offrent exclusivement des services aux adultes; • 62,5% (10/16) comptent parmi leur clientèle des hommes et des

femmes.

Quant au personnel y travaillant, on constate que, règle générale, leurs effectifs permanents sont tout aussi réduits que ceux des ressources pour victimes. Bien qu'à ceux-ci peuvent venir se joindre des stagiaires, des bénévoles, des contractuels ou des professionnels rattachés à des organismes publics, il semble toutefois que leur nombre est nettement moins important que dans les organismes s'adressant aux victimes.

QUELQUES INDICATIONS SUR LA CLIENTÈLE Pour traiter de ces questions, nous avons respecté la même démarche que celle décrite dans la partie précédente. C'est dire que nous avons analysé les svstèmes d'information de ces organismes à partir de quatre paramètres? et qu'ensuite, nous avons tenté de dégager les traits distinctifs de leur clientèle.

Les systèmes d'information

De façon générale, nos analyses révèlent que la situation prévalant dans les ressources pour agresseurs n'est guère meilleure que celle observée dans les organismes pour victimes. En effet, non seulement il y a peu de véritables systèmes d'information dans les ressources pour agresseurs, mais encore ici on note qu'aucun intervenant du réseau privé n'est doté d'un système correspondant à nos critères.

Cela dit, il ne faut pas conclure pour autant que les ressources pour agresseurs n'ont pas de données sur leur clientèle. Dans les faits, la situation se présente ainsi : • tous les établissements publics rencontrés administrent un système

d'information satisfaisant nos exigences, dont l'un d'eux constitue une source considérable d'information, soit l'Hôpital psychiatrique;

• quatre des sept organismes du secteur communautaire ont un système rencontrant en partie nos exigences, notamment les trois organismes «Parens-Unis».

Autrement dit, ces ressources pourraient théoriquement nous aider à tracer un portrait .de cette clientèle. Cependant, elles ne peuvent le faire pour l'instant, puisque leur système est sous-exploité pour des motifs semblables à ceux soulevés par les organismes pour victimes : manque de ressources financières ou humaines et/ou absence de support informatique adéquat.

La clientèle

Attendu ce triste constat, il n'est pas surprenant que les ressources rencontrées n'aient pas été en mesure de nous transmettre des statistiques sur leur clientèle au moment de l'étude. Malgré tout, les infor-

2 Rappelons que ces quatre paramètres sont : 1) ta cueillette

de données, 2) la compilation des données (manuelle ou

Informatique), 3) l'analyse des données et 4) la diffusion des

résultats.

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mateurs nous ont fourni certaines données qui, bien qu'elles ne permettent pas de brosser un tableau de cette clientèle, présentent au moins l'avantage de pouvoir en dégager quelques caractéristiques..

Tout d'abord, il ressort que la clientèle de ces ressources serait majoritairement constituée de personnes dont la situation est «judiciarisée» et que, dans bon nombre de cas, elle ne consulterait pas sur une base volontaire3. Soulignons ici que ces observations rejoignent celles du Groupe de travail voulant que ce type de demande d'aide soit habituellement associé à une situation de dévoilement qui inciterait les agresseurs «à chercher à être évalués ou à être traités, particulièrement s'il y a un processus judiciaire en cours et s'ils ont l'espoir que l'évaluation et le traitement puissent servir à atténuer la sanction légale» (1995, p. 84).

Ensuite, les informations transmises donnent à penser que la clientèle des réseaux public et communautaire serait, en grande partie, composée de personnes bénéficiant de l'aide sociale, surtout pour les agresseurs dont la situation serait judiciarisée.

Enfin, il est intéressant de constater que la clientèle des CLSC s'apparente à celle qui consulte certains intervenants du réseau privé, au sens où, dans un cas comme dans l'autre, ce seraient les agresseurs qui initieraient le premier contact

3 Cette caractéristique semble commune aux trois réseaux

distingués, quoi qu'elle semble plus marquée dans le secteur

communautaire.

PORTRAIT DES SERVICES Au chapitre des services4, on observe des différences tant sous l'angle des réseaux que du point de vue des régions.

Sous l'angle du réseau d'appartenance

À cet égard, cette étude révèle en premier lieu que ce sont les ressources du réseau communautaire qui offrent le plus de services à leur clientèle, quoi qu'il faut garder à l'esprit que la présence des organismes «Parents-Unis» contribue à biaiser les résultats, puisqu'ils sont sur-représentés dans'ce secteur.

On note également un moins grand nombre de services dans les établissements du réseau public, notamment dans les CLSC, puisque selon nos informations, ces ressources ne feraient que référer les agresseurs à d'autres organismes.

* Dans le cas des organismes pour agresseurs, les services

considérés sont : 1) accueil/Information; 2)

accueil/information incluant une évaluation; 3) écoute

téléphonique; 4) thérapie Individuelle; 5) suivi après

traitement; 6) thérapie de groupe; 6) groupe de soutien; 7)

références; 8) accompagnement; 9) activités

de prévention, de sensibilisation et/ou de

formation; 19) autres sen/ices liés aux acs (ex. : évaluation

de la dangemsité)

Pour ce qui est de la nature des services offerts, cette étude fait par contre ressortir plusieurs similitudes entre les ressources communautaires et l'hôpital psychiatrique, parmi lesquelles figurent : • l'évaluation des besoins ou de la situation pour tous les nouveaux

clients; • la thérapie de groupe comme service de base pour tous les

agresseurs qui consultent; • la possibilité de jumeler ce dernier service à une thérapie individuelle; • le service de références; • les activités de prévention, de sensibilisation et/ou de formation.

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En dépit de ces nombreuses ressemblances, il faut noter que le service d'écoute téléphonique n'est spécifique qu'aux ressources communautaires et, qu'à cause de sa vocation universitaire, l'hôpital psychiatrique offre des services qu'on ne retrouve pas dans les deux autres réseaux, telle l'évaluation de la dangerosité ou encore, diverses modalités d'encadrement lors de la mise sur pied de nouvelles ressources5.

Il faut également ajouter que la thérapie individuelle semble le principal service offert par les intervenants du réseau privé, bien que certains d'entre eux offrent des services similaires à ceux des deux autres réseaux, notamment : la thérapie de groupe, l'accompagnement lors des procédures judiciaires; les activités de sensibilisation et/ou de formation et l'évaluation psycho-légale.

D'autre part, nos résultats mettent en lumière certaines différences entre les organismes pour agresseurs et les ressources pour victimes. Premièrement, on remarque que, sur le plan de la durée, les possibilités s'avèrent plus limitées dans les organismes faisant partie du premier groupe. En fait, les services offerts couvrent une période, soit relativement longue (par exemple, quand les agresseurs s'impliquent dans un programme), soit très courte (par exemple, quand le service se limite à des références).

Relativement aux heures d'ouverture, on constate ensuite que la majorité des services offerts sont accessibles du lundi au vendredi et, occasionnellement en soirée. D'ailleurs, contrairement à ce qui se passe chez les organismes dédiés aux victimes, aucune ressource pour agresseurs n'offre de sen/ices sur une base continue (24 heures sur 24, 7 jours sur 7).

Quant à la question des coûts, on note que, non seulement les organismes pour agresseurs sont plus nombreux à exiger des frais pour leurs services, mais que les coûts demandés sont nettement plus élevés que dans le cas des victimes6.

Sous l'angle du milieu géographique

Du point de vue géographique, les résultats montrent que, dans la région éloignée, les organismes pour agresseurs se font encore plus rares que ceux destinés aux victimes. Qui plus est, les informations recueillies laissent même supposer que cette clientèle n'aurait accès qu'aux professionnels du réseau privé.

Par ailleurs, cette étude révèle que les services offerts par les ressources des centres urbains (Montréal et autres milieux urbains) sont à peu de choses près semblables, quoi que la présence des organismes «Parents-Unis» fait en sorte que leurs services sont sureprésentés dans le portrait que nous traçons7. Dans les faits, on retrouve l'éventail de services qui suit :

7 Les services spécifiques à 1 ) l'accueil incluant une évaluation*; ces organismes sont indiqués

2 l'écoute téléphonique; par un astérisque • v

3) la thérapie individuelle; 4) le suivi après traitement; 5) les thérapies de groupe*; 6) les références*;

À ce sujet, soulignons que deux des quatre ressources

communautaires rencontrées ont bénéficié de ce service et

qu'au moment de l'étude, elles en bénéficiaient toujours.

6 À titre d'exemple, les frais associes à l'un des

programmes pour agresseurs d'une durée de huit mois

pouvaient atteindre, au moment de l'étude 1,600$, alors que

dans les ressources pour victimes, les coûts les plus

élevés étaient d'environ 450$ pour un programme

s'échelonnent sur neuf mois.

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7) les activités de prévention, de sensibilisation et/ou de formation*; 8) d'autres services, tels le parrainage/marrainage ou l'évaluation de la

dangerosité*.

Les problèmes reliés aux services8

De façon générale,, on constate que les problèmes touchant les services ne sont pas les mêmes d'un réseau à l'autre. De fait, dans le secteur public, le seul problème rapporté tient au fait que les agresseurs pouvaient attendre jusqu'à six mois pour accéder à des services. Soulignons cependant que ce problème n'a été relevé que par l'hôpital psychiatrique, puisque les CLSC ne semblent offrir que des services de références.

Par contre, dans le réseau communautaire, la situation est toute autre. En effet, quelque soit le milieu géographique, on remarque que la majorité des problèmes ont, comme dénominateur commun, le manque de financement. Selon les informateurs, les impacts de ce problème sur les sen/ices seraient notamment : • la nécessité d'exiger des frais, ce qui limite l'accès aux services pour

certaines clientèles, par exemple les bénéficiaires de l'aide sociale; • l'impossibilité de «publiciser» les services; • la difficulté de répondre à tous les besoins.

Sachant qu'on éprouve certaines difficultés à impliquer les agresseurs dans un traitement, ce manque de ressources financières nous semble un problème très important.

RELATIONS ENTRE LES RESSOURCES® 3 Précisons que cet aspect n'a

Contrairement à ce que nous avons noté chez les ressources pour lnf0Tmatei%Sffî'puS victimes, il ressort que les liens qu'entretiennent les organismes pour et communautaire.

agresseurs avec les autres ressources ne prennent généralement pas appui sur des ententes ou protocoles inter-institutions.

En revanche, on observe encore ici, qu'en région éloignée, les liens entre les ressources sont rares et que les relations informelles sont plus nombreuses chez les organismes qui offrent le plus de services.

Concernant ces derniers organismes, il est intéressant de constater qu'ils ont plusieurs points en commun : tous sont en relation avec les services de probation ou les services correctionnels, la majorité ont des liens avec les CLSC et plus de la moitié sont en contact avec des établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Cela dit, les ressources communautaires ont des relations qui leur sont propres : de fait, contrairement à l'hôpital psychiatrique, certaines d'entre elles sont en J

relation avec les CALACS ou les CAVACS ou encore, avec des maisons d'hébergement pour femmes.

EN RÉSUMÉ Bref, cette autre série de résultats soulève une fois de plus l'existence de problèmes considérables relativement aux systèmes d'information. Aussi, n'est-il pas surprenant que seules des caractéristiques très

Notons que pour cet aspect, nous ne disposions

d'informations que pour les réseaux public et

communautaire.

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«superficielles» sur la clientèle adulte consultant les organismes pour agresseurs ont pu être décrites dans cette partie.

Sur le plan des services, ces résultats nous ont également confrontés au fait que, dans la région éloignée, les agresseurs ont accès, tout comme les victimes, à des services plutôt limités.

Quant à la situation prévalant dans le réseau communautaire, ces résultats ont aussi révélé que ses organismes font face à d'importants problèmes de financement qui, entre autres, limitent l'accès aux services.

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PARTIE 3 - UNE VUE D'ENSEMBLE

Nos entretiens avec les informateurs clés se sont avérés des moments privilégiés pour connaître leurs opinions sur le réseau des services en Dlace et sur son organisation, de même que les solutions qu'ils jugeaient es plus appropriées pour pallier aux problèmes qu'ils ont identifiés.

C'est donc à partir de ce matériel que nous avons tenté de poser un regard d'ensemble sur la problématique des acs au Québec, en cherchant notamment à dégager les problèmes d'ordre général et à considérer l'impact de certains phénomènes sur les orientations et les politiques gouvernementales.

Il faut cependant souligner que ce regard ne saurait être neutre. En effet, cette analyse est influencée tant par les expériences et les conceptions de l'organisation des services des informateurs rencontrés, que par nos propres points de vue. Aussi, souhaitons-nous que les questions traitées dans cette section soient surtout utilisées comme dés pistes de réflexion et de discussion.

UN CONTEXTE PLUTÔT DIFFICILE De façon générale, cette étude nous amène à constater que certains phénomènes font présentement obstacle à la collaboration et à la concertation entre les organismes, tels la rareté des ressources financières et la persistance de certains préjugés.

La course au financement

Comme on le sait, les ressources des réseaux publics ont dû faire face, depuis le début des années 80, à des vagues successives de coupures. De leur côté, les organismes communautaires ont dû évoluer dans un contexte où les ressources financières de l'État se faisaient de plus en plus rares. Aussi, cette situation fait en sorte que ces organismes sont plus que jamais appelés à faire davantage, à se concerter et à se compléter sur le plan de l'intervention.

Toutefois, pour répondre à cette nouvelle réalité, il faut non seulement souscrire a cette façon de concevoir les choses, mais aussi, il ne faut pas se sentir menacé. Or, quand les services sont comparables, que les expertises ne sont pas reconnues, ou que le rôle de certains organismes

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est redéfini, comme c'est le cas des CLSC, il est en tout autrement. Comme le dit si bien l'un des informateurs : «la course au financement ne favorise pas l'entraide et la complémentarité, car tout le monde cherche à prouver qu'il est important et qu'il doit être subventionné».

Sachant que les acquis relatifs à l'organisation des sen/ices sont rares, les défis posés par le contexte actuel sont de taille : les besoins à la base sont considérables, mais les attentes au sommet sont énormes et les contraintes, importantes.

Des préjugés qui ont la vie dure

Tout comme en a fait état le Groupe de travail, cette étude révèle l'existence de nombreux préjugés entourant les agressions sexuelles. Les propos recueillis amènent à penser que ces préjugés seraient encore largement répandus, puisque même les intervenants du milieu éprouvent certaines difficultés à aborder ce phénomène de manière plus globale1.

À notre avis, ces préjugés ne résultent pas d'une méconnaissance de la problématique, mais seraient plutôt la manifestation de valeurs plus profondes. A l'instar des propos rapportés par le Groupe de travail, les intervenants oeuvrant auprès des agresseurs font aussi état de leur difficulté à travailler avec cette clientèle, principalement en raison de sa réputation. Et encore là, on passe sous silence un groupe dont la réputation est davantage entachée, celui des pédophiles.

Aussi, retrouve-t-on chez les intervenants certains préjugés courants dans la population en général. Et, s'il peut paraître simpliste d'établir un clivage entre d'un côté, les «méchants» (lire les agresseurs) et de l'autre, les victimes, c'est-à-dire les personnes avec lesquelles on sympathise plus spontanément, on a juste à se demander, par exemple, comment réagirait la population du Québec à une campagne de levée de fonds visant à financer un centre de traitement pour agresseurs pour comprendre que ce clivage n'est pas aussi «cliché» qu'il ne le paraît.

À ce phénomène viennent s'ajouter d'autres facteurs qui ont freiné la mise en place de mécanismes de concertation, dont deux retiennent notre attention. Le premier tient à ce que les réseaux d'organismes pour victimes et ceux pour agresseurs se sont développés parallèlement et dans des contextes très différents. De fait, les ressources pour victimes se sont développées à partir du réseau communautaire et avec une clientèle non judiciarisée, tandis que les organismes pour agresseurs sont issus du réseau public et rejoignent une clientèle judiciarisée.

Ensuite, il faut savoir que ces deux catégories de ressources ont subit les contrecoups d'un mouvement socio-politique très puissant. Bien

3u'on parle désormais de post-féminisme, il reste que, dans le domaine e la violence et en particulier, de la violence sexuelle, les positions

radicales des deux dernières décennies n'ont pas été propices à la collaboration. Qui plus est, ces positions auraient même entraîné l'exclusion des intervenants travaillant avec les hommes violents et les agresseurs des tables de concertation et des comités interministériels.

En regard de l'établissement des priorités et de la mise en place d'une structure de services, ces valeurs et idéologies sont lourdes de conséquences. Tout d'abord, elles suggèrent qu'il est encore difficile de

Par exemple, ils ont tendance à faire une distinction entre les victimes et les agresseurs et à

associer un sexe à chacune de ces clientèles : tes victimes

seraient exclusivement de sexe féminin et les agresseurs,

•uniquement de sexe masculin.

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mettre sur pied de nouveaux services ou d'adapter les services existants pour des catégories de victimes et d'agresseurs qui n'entrent pas dans les catégories actuellement identifiées. En dépit de la rareté de données sur ces clientèles, les informateurs s'entendent pour cibler davantage les groupes suivants : du côté des victimes, il s'agit des hommes en général et des homosexuels de sexe masculin. Du côté des agresseurs, ce sont bien sûr les femmes qui sont laissées pour compte.

Pour les ressources et les professionnels impliqués auprès des hommes, ces valeurs et idéologies ont aussi des impacts considérables. Chez les 2 organismes, notre etude laisse croire que les ressources oeuvrant nettementamoînsnde%énévoieas auprès des hommes éprouveraient plus de difficultés à compter sur des 0manismel%1i7aqdresseui stagiaires et des bénévoles pour offrir certains types de service2. Chez que dans les ressources pour

les professionnels, les commentaires suggèrent aussi qu'ils vivraient victimes.

davantage d'isolement que leurs collègues intervenant auprès des victimes et qu'ils seraient plus nombreux à envisager une réorientation de carrière.

DES PROBLEMES BIEN REELS... Si on peut remettre en cause l'influence de certaines valeurs et idéologies sur la mise en place des structures et l'établissement des priorités, il faut convenir par ailleurs que les problèmes touchant l'organisation des services en matière d'acs pour adultes sont, quant à eux, bien réels.

À la grandeur du Québec

Force est de constater qu'il y a bon nombre de problèmes touchant la problématique des acs qui sont vécus par l'ensemble des ressources et déplorés, autant par les intervenants travaillant auprès des victimes que par ceux oeuvrant auprès des agresseurs.

De façon générale, les principales difficultés soulevées par les informateurs s'articulent autour de ces thèmes : 1) le manque de concertation entre tous les secteurs et ressources impliqués dans le dossier des acs; 2) l'absence de reconnaissance de l'expertise développée par les organismes du réseau communautaire; 3) les lacunes sur le plan de la formation; 4) le manque de continuité au niveau de la prise en charge des clientèles (victimes et agresseurs)3; 5) la pénurie d'intervenants oeuvrant auprès des agresseurs.

Pour remédier à ces problèmes, plusieurs pistes de solution ont été proposées. En ce qui concerne la concertation, des informateurs estiment que l'application de cette orientation doit être encadrée par un processus découlant d'une volonté politique. Ils sont également d'avis que pour orienter les efforts dans une même direction, tous les acteurs et les secteurs impliqués doivent être réunis.

Pour ce qui est de la reconnaissance de l'expertise du réseau communautaire, cette demande est fortement appuyée, principalement en raison de l'expertise unique développée dans ce réseau et de la place centrale qu'il occupe en matière de services aux adultes4.

Au chapitre de la formation, il semble que l'expertise existante permettrait de répondre aux besoins exprimés par les intervenants. Voila pourquoi les intervenants souhaiteraient que l'on fasse l'inventaire des

3 Dans les réseaux des services pour agresseurs, la

situation est à ce point critique qu'on parle «d'éclatement des

services-.

4 Pour mettre à profit cette expertise, on pourrait par exemple augmenter leur

présence au sein des régies régionales et tenter de les

consulter davantage.

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programmes existants, ainsi que des personnes ressources actuellement disponibles et que l'on fasse circuler ces informations. Soulignons cependant que, du côté des organismes pour agresseurs, on considère que les activités de perfectionnement devraient rejoindre l'ensemble des intervenants parce qu'il s'agit d'une spécialité plus récente, tandis que du côté des ressources pour victimes, celles-ci devraient s'adresser plutôt à certains groupes5.

Attendu les attentes du gouvernement concernant la concertation, mais aussi des difficultés qu'éprouvent certains organismes à collaborer entre eux, il ressort enfin que les intervenants impliqués dans la problématique des acs devraient avoir accès à : 1) des activités de sensibilisation portant sur divers aspects liés à la

concertation; 2) des programmes de perfectionnement reliés au développement de

compétences rattachées au travail d'équipe; 3) des personnes ressources pouvant agir à titre de conseiller auprès

de groupes ayant des difficultés au niveau de leur fonctionnement ou souhaitant mettre en place une structure ou un lieu de concertation6.

5 Dans fes services médicaux d'urgence , ce sont les

médecins et infirmières, alors que dans le réseau judiciaire , Il s'agit des juges, des avocats et

des procureurs de la couronne.

6 Notamment ceux qui ont été confrontés à des divergences

idéologiques.

Dans certaines régions

En ce qui concerne les problèmes qui sont davantage d'ordre régional, notre principal constat renvoie sans équivoque à la rareté des ressources disponibles en région éloignée et'ce, tant pour les victimes que pour les agresseurs. En fait, la région considérée dans cette étude se caractérise ainsi : on y retrouve moins d'ententes inter-institutions et les services offerts sont moins diversifiés, plus précaires, moins spécialisés et moins accessibles.

En second lieu, on observe que l'organisation des services aux victimes varie d'une région urbaine à l'autre. Cela dit, les entrevues révèlent que la région de Montréal demeure tout de même confrontée à des problèmes qui la distingue des autres : les ressources existantes (publiques et communautaires) éprouvent des difficultés à offrir des services adaptés aux personnes issues des communautés culturelles et les organismes communautaires, en raison du peu de personne dont ils disposent, peuvent difficilement répondre à toutes les demandes, ni offrir des services à plus long terme (1 an et plus).

Enfin, il faut mentionner que la réorganisation des services en cours laisse entrevoir des problèmes dans les régions où l'organisation des services médicaux d'urgence s'appuie sur des protocoles, notamment dans les régions de Montréal et de Québec. Considérant que l'organisation des services en matière d'acs est encore relativement précaire, il apparaît que les changements en cours risquent de perturber momentanément tes services médicaux d'urgence7. Cette éventualité mérite d'autant plus d'attention que ces mêmes services semblent généralement peu connus de la population.

Et avec les instances gouvernementales

À l'heure actuelle, au moins deux ministères chapeautent les ressources concernées par la problématique des acs, soit : le ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de la Sécurité publique. Même s'il y a un protocole d'entente liant ces ministères sur la question des

7 Mentionnons qu'à Montréal, c'est le centre hospitalier pour

anglophones qui est concerné, tandis que dans la région de

Québec, c'est l'hôpital désigné qui est directement touché.

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services pour les agresseurs, il semble que les intervenants travaillant auprès de cette clientèle ne parviennent pas à le faire appliquer. De s Noton ue le œstata(res d9 lavis de ces informateurs, cette situation constituerait un obstacle raide sociale faisant partie de

important à la collaboration, sans compter qu'elle contribuerait à pénaliser CmllS!edTdéîmyern!£%û certains bénéficiaires8. Aussi, l'un des principaux problèmes qui associés à leur thérapie.

concernent les instances gouvernementales tient au manque d'arrimage entre les deux ministères impliqués dans les services aux agresseurs.

Concernant les disparités entre les régions, les informateurs considèrent qu'elles dépendent principalement de la difficulté du gouvernement à identifier les sommes investies dans la prise en charge des victimes et des agresseurs. En l'absence d'une vision globale et de données permettant d'établir les priorités, nos informateurs jugent que la distribution des ressources financières ne pèut être équitable.

Cela dit, il importe de reconnaître que, pour faire des choix éclairés, le gouvernement doit disposer d'informations lui permettant de connaître l'ampleur de ce phénomène à l'échelle de la société québécoise. Or, comme nous l'avons vu, les principaux systèmes d'information en vigueur permettent difficilement de tracer un portrait représentatif et réaliste des victimes et des agresseurs. D'autre part, il faut rappeler que les ressources oeuvrant dans cette problématique font partie de différents réseaux (public, communautaire et privé) et relèvent de différents ministères ou associations professionnelles. Comme il n'y a pas d'inventaire permettant de dénombrer le nombre d'organismes desservant ces clientèles et d'avoir une vue d'ensemble sur les services offerts et leurs principales caractéristiques, la tâche des décideurs s'en trouve complexifiée.

LA NÉCESSITÉ D'UNE POLITIQUE

Malgré l'apparence d'une certaine complémentarité entre les ressources impliquées auprès des victimes d'acs, on constate que l'organisation des services ne prend pas appui sur une politique générale. Tout au plus, les structures en place semblent tributaires d'un ensemble de variables, dont la région géographique, le dynamisme de certaines ressources, l'implication de certains professionnels et le financement gouvernemental.

À notre avis, le manque d'orientation politique explique en partie certains problèmes reliés aux services, notamment les difficultés organisationnelles, dans le cas des organismes publics, et les problèmes financiers, dans le cas des ressources communautaires. C'est pourquoi une telle politique est nécessaire, entre autres parce qu'elle permettrait de pallier à plusieurs des difficultés rencontrées actuellement par les organismes des réseaux public et communautaire, de même qu'elle contribuerait à mieux arrimer les services existants et à mieux orienter leur développement.

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CONCLUSION ET AVENUES DE RECHERCHE

LES PRINCIPAUX CONSTATS Si certains aspects d'ordre strictement méthodologique limitent la généralisation des résultats de cette étude, il faut tout de même convenir que cette dernière a l'avantage de tracer un portrait initial des services offerts. Elle présente aussi l'intérêt de faire sortir de l'ombre trois réalités qui caractérisent ce milieu d'intervention.

1ier constat - Il est actuellement impossible de dégager un portrait rigoureux et valide de la clientèle qui fréquente les services offerts aux victimes et aux agresseurs.

Comme nous l'avons souligné à maintes reprises, il existe un éventail de problèmes du côté des systèmes d'information. La situation est à ce point critique que les informations actuellement disponibles ne permettent pas de distinguer, chez bon nombre de ressources, les différentes catégories de clientèles qu'elles desservent1.

À tous les niveaux de l'organisation des sen/ices destinés aux adultes, ce constat a des répercussions considérables. En effet, une meilleure connaissance des clientèles pourrait entre autres permettre aux ressources de mieux planifier leurs services. De plus, de telles informations permettraient, aux autres niveaux concernés2, d'élaborer des politiques et de concevoir des protocoles inter-institutions tenant compte davantage de la diversité des besoins des clientèles adultes. Finalement, ces données permettraient au gouvernement de connaître les sommes réellement investies dans la prise en charge des victimes et des agresseurs et par conséquent, lui fourniraient de meilleures assises pour orienter ses politiques et supporter ses décisions.

2lème constat - Les ressources publiquesf communautaires et privées, avec leurs expertises complémentaires et diversifiées, constituent une base qu'on aurait avantage à consolider et à développer.

Le second fait saillant de cette étude tient à ce que l'organisation des sen/ices diffère d'une région à l'autre, mais que, dans certains cas, les structures mises en place favorisent davantage la collaboration et la concertation. On observe surtout ce phénomène dans les régions où les organismes ont su développer des mécanismes permettant à la fois de

1 Par exemple, la distinction qu'on pourrait établir entre les femmes agressées dans leur

enfance et celles victimes d'une agression sexuelle à l'âge

adulte.

2 Tels que les tables de concertation, les régies régionales, les comités

ministériels, etc.

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répondre aux besoins des clientèles et de mettre à profit leur expertise respective.

Voilà pourquoi il nous apparaît plus approprié de favoriser l'établissement de protocoles adaptés aux besoins et aux particularités des régions, que d'imposer l'application d'un protocole standard. Toutefois, une telle orientation n'est possible qu'à la condition que soient reconnus : • les compétences développées par chacun des trois réseaux; • la nécessité de travailler dans une optique de complémentarité; • les compétences spécifiques aux organismes communautaires3; • le travail des professionnels au réseau public parce qu'ils

investissent dans des services qui, trop souvent, ne sont pas jugés prioritaires par leur établissement.

Dans le but de consolider les services existants, nous croyons également qu'il faut entre autres miser sur la formation des intervenants.

De plus, il faut veiller à parachever le réseau des services afin de pallier aux problèmes actuels, tels le peu de collaboration avec le secteur privé, l'absence de services et/ou de ressources dans certaines régions éloignées et le manque de services pour certaines clientèles.

3lème constat - Les services aux victimes et aux agresseurs : deux mondes qui se sont développés en parallèle, mais qui ont en commun certains problèmes et plusieurs objectifs.

Force est de constater que la mise en place des services pour victimes a suivi une trajectoire distincte de ceux destinés aux agresseurs. D'un côté, les services pour victimes ont principalement émergé du réseau communautaire et se sont développés, par la suite, en lien avec le réseau public de la santé et de services sociaux et, dans une moindre mesure, avec le réseau judiciaire. De l'autre, les services pour agresseurs ont été mis sur pied plus récemment et ont été surtout promus par le secteur public dés sen/ices de santé et sociaux, en étroite collaboration avec le secteur judiciaire.

En dépit du fait que toutes ces ressources ont en commun plusieurs problèmes4, il faut convenir que ce développement parallèle n'a pas servi la cause qui lie théoriquement ces deux types de ressource, soit la nécessité de diminuer les agressions sexuelles commises dans notre société. Cette situation a plutôt conduit à favoriser certaines clientèles, à nuire au partage des connaissances et à diviser les forces.

Mais pour que tous les efforts soient dirigés vers cet objectif commun, il est essentiel que l'ensemble des intervenants concernés amorce une réflexion qui, cependant, soulève des questions éthiques d'une très grande importance et que nous ne pouvons éviter, comme par exemple celle-ci : afin d'empêcher la récidive et de diminuer à plus long terme le nombre d'agressions sexuelles commises, ne serait-il pas plus opportun d'investir davantage de ressources au niveau des services offerts aux agresseurs et dans la prévention?

Nul doute que de telles questions sont très délicates. Mais nous pensons, qu'à moyen et à long termes, elles doivent être abordées et prises en compte aans l'élaboration des politiques gouvernementales.

J Entre autres, en raison de leur très

grande expertise dans le domaine de

l'intervention psychosociale.

Comme par exemple, leur survie et la reconnaissance de

leur expertise, les besoins de formation de leurs Intervenants

et la nécessité de mieux décrire leurs clientèles.

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QUELQUES AVENUES DE RECHERCHE L'ensemble des résultats observés dans cette étude nous ont aussi conduit à formuler des recommandations concernant la poursuite de la recherche dans le domaine des agressions à caractère sexuel touchant les adultes. En voici un aperçu :

7ière avenue - Acquérir une bonne connaissance de ia ciientèie afin d'offrir de meilleurs services et d'améliorer l'organisation de ceux-ci.

Considérant la méconnaissance des clientèles actuellement desservies, il nous apparaît impératif d'entreprendre rapidement des recherches permettant de mieux connaître, non seulement les clientèles consultant les ressources, mais aussi l'ensemble des victimes d'agressions sexuelles et des agresseurs, qui représentent, tout compte fait, les clientèles potentielles des organismes5.

Afin de tracer un portrait général des services offerts, l'une des premières étapes pourrait, par exemple, consister à établir un répertoire des ressources s'adressant aux victimes et aux agresseurs qui serait constamment mis à jour.

Dans le but de documenter les clientèles et les services, on pourrait également mettre sur pied un projet-pilote, basé sur la participation volontaire des organismes et des professionnels, qui viserait à instaurer un système d'information régional6.

2fème avenue - Se rendre directement sur le terrain pour documenter tant les services dispensés aux clientèles, que l'organisation des services prévalant dans les différents milieux.

Il serait aussi intéressant de s'adresser à la clientèle bénéficiant de ces services et/ou tenter de décrire leur niveau de participation pour chacun d'eux. Ces informations permettraient de préciser, d'un point de vue quantitatif, l'importance de chaque service par rapport aux autres et, d'un point de vue qualitatif, le degré de satisfaction quant aux services reçus. Ces recherches pourraient être aussi fort utiles dans l'élaboration des protocoles inter-institutions, parce qu'elles fourniraient des réponses à des questions, telles : Comment les clientèles entrent-elles en contact avec le réseau de services? Quelles sont les portes, d'entrée et les principaux itinéraires empruntés par les clientèles?

3ième avenue - Amorcer des recherches évaluatives portant sur l'efficacité des services offerts.

5 A cet égard, voir les recommandations

proposées par Tourigny et Lavergne dans le

rapport mtttulé : Les agressions à caractère sexuel facs) : état

de la situation, efficacité des programmes de prévention et

facteurs associés à la dénonciation. Laboratoire de

recherche en écologie humaine et sociale, université du

Québec à Montréal, 1995, 87 pages.

6 Voir à ce sujet les recommandations

proposées par Biais (1995).

Finalement, il nous semble essentiel de poursuivre l'évaluation des services offerts. Même s'il existe déjà des recherches évaluatives au niveau du traitement des agressions sexuelles, il n'en reste pas moins que ces recherches s'effectuent surtout auprès des organismes publics (ex. : les Centres Jeunesses) ou des organismes communautaires associés à ceux-ci (ex. : Parents-Unis). Voilà pourquoi d'autres études devraient être entreprises; mais dans le but de supporter les organismes dans leur démarche d'amélioration des sen/ices, celles-ci devraient avant tout avoir pour objectif d'améliorer les services.

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