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article_hispa_0007-4640_1956_num_58_3_3491 (1)

Date post: 04-Jan-2016
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García Lorca
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Marie Laffranque Federico García Lorca. Déclarations et interviews retrouvés In: Bulletin Hispanique. Tome 58, N°3, 1956. pp. 301-343. Citer ce document / Cite this document : Laffranque Marie. Federico García Lorca. Déclarations et interviews retrouvés. In: Bulletin Hispanique. Tome 58, N°3, 1956. pp. 301-343. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hispa_0007-4640_1956_num_58_3_3491
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Marie Laffranque

Federico García Lorca. Déclarations et interviews retrouvésIn: Bulletin Hispanique. Tome 58, N°3, 1956. pp. 301-343.

Citer ce document / Cite this document :

Laffranque Marie. Federico García Lorca. Déclarations et interviews retrouvés. In: Bulletin Hispanique. Tome 58, N°3, 1956. pp.301-343.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hispa_0007-4640_1956_num_58_3_3491

FEDERICO GARCIA LORCA

DÉCLARATIONS ET INTERVIEWS RETROUVÉS1

Les textes de Federico Garcia Lorca que nous reproduisons aujourd'hui sont peu et mal connus, ou bien tout à fait oubliés.

Seuls deux d'entre eux ont déjà été inclus dans des livres devenus rares, où ils étaient passés, d'ailleurs, pratiquement inaperçus : nulle étude ultérieure ne les a mentionnés jusqu'ici2. Deux autres sont cités par des critiques du poète, mais de façon fragmentaire ou même inexacte. Six figurent dans les bibliographies relatives à Lorca, mais comme « études » et non comme interviews : aussi, que l'on sache, les chercheurs ne les ont-ils pas encore utilisés. Les neuf autres déclarations et les deux comptes rendus que nous y ajoutons ne figurent dans aucune bibliographie : comme naguère ceux parus dans la presse andalouse, on les a retrouvés en feuilletant jour par jour les collections de périodiques argentins et catalans où ils dormaient.

L'un de ces textes a été lu par l'auteur dans une séance tenue à la Faculté des Lettres de Madrid, l'autre est écrit de sa main, à l'intention d'un public sans doute américain. Le reste a été recueilli dans des bibliothèques publiques espagnoles : la Bibliothèque nationale et la « Hemeroteca Municipal » de Madrid, 1' « Archivo histórico de la Ciudad » de Barcelone3. Il s'agit soit

1. Voir Bull, hisp., 1953, p. 296, et 1954, p. 260 : ensemble de textes incorporé récemment à la 2e édition de Federico Garcia Lorca, Obras completas, Madrid, Agui- lar, 1955, p. 1507-1561 et 1608-1642.

2. Il s'agit des textes reproduits ici sous le titre : « Nota autobiográfica » et « Presentación de Pablo Neruda ». Voir les notes correspondantes. De même pour les deux interviews dont il est question ensuite : le premier recueilli par E. Giménez Caballero, le second cité par Roberto Sánchez.

3. Nous remercions pour sa complaisance le personnel de ces diverses biblio-

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d'interviews accordés par, le poète à divers journaux, soit de déclarations orales ou écrites communiquées par lui à un organe de presse de son choix : la Nación de Buenos Aires, enfin d'une allocution prononcée dans un récital d'un caractère et d'un retentissement tout particuliers. Interviews, comptes rendus et déclarations ont été publiés du vivant de l'auteur, dans des villes où il séjournait au moment de leur parution : autrement dit, par sa volonté expresse ou avec son consentement.

L'ensemble est assez disparate à première vue. Ces textes sont nombreux et plutôt courts. Ils s'échelonnent de juillet 1927, époque des premières représentations de Mariana Pineda, à décembre 1935, mois où Doña Rosita apparaît sur la scène. Ils sont datés d'endroits divers : Barcelone, Madrid, Buenos Aires, Madrid encore, de nouveau Barcelone. Enfin et peut-être surtout, bien que classés ici par ordre chronologique, ils ne prennent tout leur sens et toute leur valeur que si on les replace parmi les déclarations du poète déjà connues. On voit alors, mieux que jamais, l'unité d'une œuvre et d'une vie qu'ils contribuent à éclairer.

Leur intérêt est en tout premier lieu biographique. En dehors même des deux autobiographies, l'une dictée, l'autre écrite, et des déclarations analogues imparfaitement résumées par El Debate, ces textes témoignent du genre de vie du poète, de ses goûts et de ses relations sociales. On le voit d'abord dans le milieu bourgeois andalou, puis dans l'atmosphère moderne et libérale qui est celle des milieux universitaires, plus tard dans un grand hôtel argentin ou devant la foule cosmopolite et les cercles littéraires de Buenos Aires, enfin dans un fameux café barcelonais. Il apparaît choyé et heureux de l'être, d'ailleurs avec une simplicité et une bonne grâce constantes, vivement conscient de son personnage et des milieux auxquels il appartient. Ses déclarations révèlent ou précisent nombre de circonstances de sa vie, elles en ponctuent même les événements : voyages, changements d'occu-

thèques, et tout particulièrement M. Eulogio Várela, directeur de la t Hemeroteca Municipal » de Madrid, Mlle Pilar Várela, attachée au service des microfilms, et les employés de la salle de lecture de cette Hemeroteca, dont le cordial dévouement a permis ce travail.

FEDERICO GARCÍA LORCA ; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 303

pations et de préoccupations, « premières » de ses pièces, manifestations publiques de portée diverse, mais toujours de caractère littéraire.

On a ainsi sur ses méthodes de travail des renseignements nouveaux et de toute première main, puisque émanant de l'auteur. Il confirme, en général, ce qu'on savait déjà par ses amis. Il éclaire par des affirmations sans équivoque, mais demandant parfois à être interprétées, la genèse de ses œuvres aujourd'hui connues. Celle-ci paraît, en général, plus longue qu'on ne le croyait jusqu'ici, et le travail d'élaboration et d'achèvement plus important, plus soutenu et minutieux, contrôlé, en quelque sorte, par de multiples expériences de lecture. Le poète révèle ou confirme, en outre, à côté de sa production déjà publiée, l'existence de projets, d'ébauches ou d'œuvres élaborées à des degrés divers. D'où toute une moisson de titres jusqu'ici inconnus; reste à savoir, s'il en est temps encore, ce que Lorca avait réellement écrit et gardé, ou confié à des amis, au moment de sa mort.

On retrouve, finalement, dans les tout premiers temps de La Barraca — quelque six mois après ses premières représentations — et moins d'un an avant la disparition du poète, son intérêt passionné pour cette expérience théâtrale et son dévouement à la double cause qu'elle servait : cause du théâtre, cause de la culture du peuple. Doña Rosita prouve une fois de plus, par le sens que l'auteur lui attribue comme par son succès populaire à Barcelone, l'intime liaison qui existe entre la création personnelle de Lorca, sa volonté constante d'éduquer le public en lui parlant, et sa réussite, déjà, dans cette entreprise.

L'interview inédit d'Alejandro Casona, que nous reproduisons après ces textes, est contemporain des derniers de la série. Il montre la valeur objective du témoignage de Federico Garcia Lorca, aussi bien que son caractère représentatif d'un milieu : celui des intellectuels « de gauche », et d'une époque : celle de la République espagnole. Rapproché des affirmations du poète, il souligne l'opportunité de ses efforts et la signification historique de son œuvre entière.

Marie LAFFRANQUE.

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I Sobre Mariana Pineda1

10 2 — Y dîme, Federico... — Ah. No es una heroína para odas. No es eso. Mariana es una burguesa.

Lírica. Al final se convierte en la personificación de la Libertad, por haber comprendido que su amante la traicionaba con la Libertad.

— Y díme, Federico... — Nadie había dicho nada de esta figura del siglo xix. Nadie había

reparado en ella.- Era obligación mía exaltarla. Yo sentía ese imperativo. Porque ella es una figura esencialmente lírica. Sin odas. Sin milicianos. Sin lápidas de constitución. (Esas lápidas terribles — constitución, constitución, constitución — que tanto me intrigaban de niño 3.)

— Y dime, Federico... — Tengo tres versiones completamente distintas del drama. Las prime

ras no viables teatralmente. En absoluto... La que estreno implica una conexión, una sincronización. Hay en ella dos planos : uno amplio, sintético, por el que pueda deslizarse con facilidad la atención de la gente. Al segundo — el doble fondo — sólo llegará una parte del público.

Francisco AYALA.

20 4 « No enfoqué el drama épicamente — dice García Lorca mismo — yo

sentí la Mariana Pineda lírica, sencilla y popular... » Y agrega : « Yo veía dos maneras para realizar mi intento : una, tratando el tema con truculencias y manchones de cartel callejero (pero esto lo hace insuperablemente

1. Nous reproduisons sous ce titre deux brèves déclarations faites à la presse par le poète à l'occasion de la première représentation de Mariana Pineda à Barcelone (24 juin 1927), puis à Madrid (12 octobre 1927).

2. Un drama de Garcia Lorca : Mariana Pineda [Estatua de piedra. Estatua de cera], Gaceta Literaria, Madrid, 1er juillet 1927.

3. Il s'agit peut-être des plaques portant < Plaza de la Constitución » qui, durant tout le xixe siècle, à partir de 1820, apparurent et disparurent des places espagnoles selon les changements de régime. Le socle de la statue de Mariana Pineda, à Grenade, ne porte aucune inscription de ce genre. Quand il parle, un peu plus haut, d'odes et de miliciens, nous croyons avec M. Andrés Soria que Lorca pense plutôt au monument élevé sensiblement auparavant, en souvenir du général Torrijos, place de la Merced, à Málaga, et qui porte, outre une liste de miliciens morts pour la cause constitutionnelle, de part et d'autre du socle, les quatre vers suivants :

f El mártir que transmite su memoria No muere, sube al templo de la gloria. En vista de este ejemplo, ciudadanos, Antes morir que consentir tiranos. »

4. Los Teatros Fontalba. Compañía de Margarita Xirgu. Inauguración de « Mariana Pineda », romance popular en tres estampas por Federico García Lorca, La Libertad, Madrid, 13 octobre 1927, p. 3.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 305

Don Ramón)6, y otra, la que he seguido, que responde a una visión nocturna, lunar e infantil. »

M. MACHADO.

II Itinerarios jóvenes de España : Federico García Lorca1

Hablo a Lorca por teléfono. — ¿En qué año has nacido? — En 1899, 5 de Junio2. — ¿Dónde? — En Fuente vaqueros, Granada. — ¿Cómo se llaman tus padres? — Federico García Rodríguez y Vicenta

Lorca. — ¿De dónde son? — Andaluces, granadinos. — ¿Qué has heredado — vitalmente — de tu padre? — La pasión. — ¿Y de tu madre? — La inteligencia. — Dame más datos para tu solución de herencias. — Yo no soy gitano. — ¿Qué eres? — Andaluz, que no es igual, aun cuando todos los anda

luces seamos algo gitanos. Mi gitanismo es un tema literario y un libro. Nada más8.

— Más datos. — Mi padre, agricultor, hombre rico, emprendedor, buen caballista. Mi madre, de fina familia. Mi familia hizo crac en el siglo pasado. Ahora resurge otra vez.

— Gracias a ti. — Bueno, gracias a. mí. — Díme tu infancia. — Mi padre se casó viudo con mi madre. Mi infan

cia es la obsesión de unos cubiertos de plata y de unos retratos de aquella otra « que pudo ser mi madre », Matilde de Palacios. Mi infancia es aprender letras y música con mi madre, ser un niño rico en el pueblo, un mandón.

— ¿Te desplazas pronto de tu pueblo? — A un colegio de Almería, en seguidita*. Pero me sorprende un tremendo flemón y mis padres creen en mi próxima muerte y me llevan al pueblo otra vez a cuidarme.

5. Ramón M* del Valle-Inclán. 1 . Itinerarios jóvenes de España : Federico García Lorca, La Gaceta Literaria, Mad

rid, 15 décembre 1928. Portrait par J. Moreno Villa, reproduit notamment dans Federico García Lorca (1899-1936). Vida y obra, Bibliografía, Antología, Obras inéditas. Música popular, New- York, Hispanic Institute in the United States, 1941, p. 38. On remarquera que certains passages de cet interview, publié en décembre, et non en juin, comme l'indiquent les bibliographies, n'ont jamais été cités ni utilisés jusqu'à présent par les biographes du 'poète.

2. Sic. La date réelle, on le sait aujourd'hui, est : 5 juin 1898 ; cf. Ángel del Río, Vida y obra de Federico Garcia Lorca, éd. Heraldo de Aragón, Zaragoza, 1952, p. 10 : « Nota a la nueva edición. >

3. Allusion au Romancero Gitano, publié la même année, probablement à la fin de juillet ou au début d'août (date du premier compte rendu connu : 3 août, selon la bibliographie de M. del Hoyo : Federico García Lorca, Obras completas, Madrid, Aguilar, 2e éd., 1955, p. 1769. Voir aussi Postales ibéricas. Andalucía. Sevilla, par A. Collantes de Terán : Gaceta Literaria, 15 août 1928, p. 6).

4. Le jeune Federico est alors confié aux soins de son ancien maître d'école de Fuentevaqueros, don Antonio Rodríguez Espinosa, chez qui il loge avec plusieurs de

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— ¿A qué te gustaba jugar de chico? — A eso que juegan los niños que van a salir « tontos puros », poetas. A decir misas, hacer altares, construir teatritos...

— ¿Qué más estudiaste? — Estudié mucho. Estuve en el Sagrado Corazón de Jesús, en Granada. Yo sabía mucho, mucho. Pero en el Instituto me dieron cates colosales. Luego, en la Universidad. Yo he fracasado en Literatura, Preceptiva e Historia de la Lengua castellana. En cambio, me gané una popularidad magnifica poniendo motes y apodos a las gentes.

— ¿Cuántos hermanos tienes? — Tres. — ¿Amigos? — Muchos. — Destaca algunos. — El grupo de Gallo, la revista nuestra, la nueva

cuerda granadina. Joaquín Amigo, Arboleya, Ramos, Ayala, Fernández Casado, Menoyo5...

— ¿Qué otras fueron las cuerdas granadinas anteriores? — Antes de nosotros, la de Almagro, Gallego Burín, Navarro Pardo, Campos Aracava8 y el gran Paquito Soriano Lapresa — el que nos ha dado lectura a todos con su gran biblioteca7. Antes, el grupo de Ganivet, con D. Nicolás María López, S. Matías Méndez, Bellido, Barracheguren. Antes, las Academias del siglo xvin. Antes, Pedro Soto de Rojas y sus amigos... Antes...

— ¿Boabdil? — Si, Boabdil. — ¿Y los amigos de Madrid, de tu « Residencia »? ¿Cómo viniste a la

« Residencia »? — Yo estudiaba Derecho y Letras en Granada. Antes había estudiado música con un profesor que había hecho una ópera colosal, Las hijas de Sephté, que se llevó un horrible pateo. Yo le dediqué mi primer libro : Impresiones y Paisages*. Había recorrido España con mi profesor y gran amigo, a quien tanto debo, Domínguez Berrueta. Me tenían preparado el que me marchara pensionado a Bolonia. Pero mis conversaciones con Fernando de los Ríos me hicieron orientarme a la « Residencia » y me vine a Madrid, a seguir estudiando Letras.

ses cousins et qu'il retrouvera plus tard à Madrid (déclarations orales et Mémoires inédits de don Antonio Rodríguez Espinosa). Sur ce séjour, voir la Note autobiographique qui suit.

5. Les deux uniques numéros de Gallo venaient de paraître en mars et avril 1928. 6. Il s'agit de MM. Melchor Fernández Almagro, Antonio Gallego Burín, José

Navarro Pardo et Francisco Campos Aravaca. Cf. le compte rendu du « Banquete de Gallo » et nos notes au Bull, hisp., 1953, p. 341-345.

7. Mort jeune encore, en 1934, don Francisco Soriano Lapresa, qui fut professeur à la Faculté des Lettres de Grenade, était alors, comme Lorca, membre de V Ateneo Científico y Literario de Granada. Sa bibliothèque de lettré à la vaste érudition renfermait effectivement l'une des meilleures collections privées de la capitale andalouse.

8. Voici la dédicace de Impresiones y Paisajes, reproduite de l'exemplaire que M. Antonio Gallego Morell a eu l'amabilité de mettre à notre disposition à Grenade :

« A la venerada memoria de mi viejo maestro de música, que pasaba sus sarmentosas manos, que tanto habían pulsado pianos, por sus cabellos de plata crepuscular, con aire de galán enamorado y que sufría sus antiguas pasiones al conjuro de

' una sonata Beethoveniana. Era un santo ! « Con toda la piedad de mi devoción

« El autor. » Voir aussi Note autobiographique.

FEDERICO GARCÍA LORCA*, TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 307

— ¿Aquí, tus camaradas habituales?... — Dalí, Buñuel, Sánchez Ventura, Vicéns, Pepín Bello, Prados y tantos otros.

— Dicen que se puede escribir un libro con tus aventuras de colegio, de « Residencia ». ¿Cuál te parece la más divertida? — La de la « Cabana en el desierto ». Un día nos quedamos sin dinero Dalí y yo. Un día como tantos otros. Hicimos en nuestro cuarto de la « Residencia » un desierto. Con una cabana y un ángel maravilloso (trípode fotográfico, cabeza angélica y alas de cuellos almidonados). Abrimos la ventana y pedimos socorro a las gentes, perdidos como estábamos en el desierto 1 Dos días sin afeitarnos, sin salir de la habitación. Medio Madrid desfiló por nuestra cabana.

También hemos encontrado nosotros eso de 9 los « putrefactos » ya generalizado.

— ¿Qué cosas has escrito? — Yo empezé a escribir a los diez y siete años. Mi primer libro : Impresiones y Paisajes. Luego : Suites (sin publicar) Poemas del cante jondo (sin publicar) ; Libro de poemas (Ed. Maroto, 1920) ; Canciones (Litoral, 1927) ; Romancero gitano (« Revista de Occidente », 1928) ; Mariana Pineda (« La Farsa », 1928).

— ¿Qué preparas? — « Odas10 » ; Las tres degollaciones (La Gaceta Literaria) u ; un tomo de teatro : Amor de Don Perlimplln con Belisa en su jardin y Los Títeres de Cachiporra', un Libro de dibujos (de mi exposición en Barcelona, y otros) 13.

— ¿Cuál es tu posición teórica actual? — Trabajar puramente. Vuelta a la inspiración. Inspiración, puro instinto, razón única del poeta. La poesía lógica me es insoportable. Ya está bien la lección de Góngora. Apasionado instintivista, por ahora13.

— ¿Te parece bien que te llame — querido Lorca — diamante invalutable, porvenir sin tiempo, eternidad actual, ciprés horóscopo, motor y peineta, salsa de seguidilla y triunfo del rey de bastos, Hércules ole nieve y moro? — No veo más inconveniente que uno : el que me quitas mi record supremo de los motes.

E. GIMÉNEZ CABALLERO.

9. L'habitude de désigner sous ce nom les gens considérés comme « fossiles ». 10. Il s'agit sans doute : Io de la Oda al Santísimo Sacramento del Altar, dédiée à

Manuel de Falla, dont des fragments devaient être publiés peu après dans la Revista de Occidente, Madrid, décembre 1928; 2° de la Oda a Sesostris, dont on ne connaît jusqu'à ce jour que le fragment inséré par Lorca dans une lettre au poète Jorge Zalamea et publiée par celui-ci (Epistolario de García Lorca, Revista de las Indias, Bogotá, 1937, I); cf. Federico García Lorca, ibid., p. 1601 et 1644.

11. Deux de ces pièces seulement sont connues : Io La degollación de los inocentes, qui parut, peu après, dans la Gaceta Literaria, 15 janvier 1929, p. 1, col. 1 et 2, illustrée d'un dessin de S. Dali ; 2° La degollación del Bautista, publiée dans la Revista de Avance, La Habana, 1930, n° 4. Nous ne savons rien de la troisième « degollación » annoncée ici.

12. Projet non réalisé. 1 3. Cette déclaration concorde avec une lettre de l'année précédente à Jorge Guillen

(Inventario, Milano, anno III, n° 1, printemps 1950, lettre n° 5). Cf. Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1566.

308 BULLETIN HISPANIQUE

III Nota autobiográfica1 .

Mi padre, Federico García Rodríguez. Madre, Vicenta Lorca Romero. Nací en Fuente Vaqueros, pueblecito situado en el centro de la vega de Granada. A los siete años fui a Almería2, donde estuve en un colegio de padres escolapios y donde comencé el estudio de la irfúsica. Allí hice el examen de ingreso, y allí tuve una enfermedad en la boca y en la garganta que me impedía hablar y me puso en las puertas de la muerte. Sin embargo, pedí un espejo y me vi el rostro hinchado, y como no podía hablar escribí mi primer poema humorístico en el cual me comparaba con el gordo sultán de Marruecos Muley Hafid. Después me trasbordé a Granada donde continué el estudio de la música con un viejo compositor, discípulo de Verdi, D. Antonio Segura, a quien dediqué mi primer libro Impresiones y Paisajes3. Él fue quien me inició en la ciencia folklórica. La vida del poeta en Granada hasta el año de 1917 es dedicada exclusivamente a la música. Da varios conciertos y funda la Sociedad de Música de Cámara en la cual se oyeron los cuartetos de todos los clásicos en un orden como por circunstancias especiales no se habían oído en España4.

Como sus6 padres no permitieron que se trasladase a París para continuar sus estudios iniciales, y su maestro de música murió-6, García Lorca dirigió su (dramático) patético afán creativo a la poesía. Entonces publicó Impresiones y paisajes, y después infinidad de poemas, algunos recogidos en su Libro de poemas, y otros perdidos7. Así continuó su vida de poeta.

El gitanismo es tan sólo un tema de los muchísimos que tiene el poeta, pero no fundamental en su obra ni mucho menos persistente. El Romancero

1. Notice autobiographique écrite par Federico Garcia Lorca pour son premier compagnon de chambre à Columbia University, Francis C. Hayes, et écrite « sur plusieurs fiches d'une écriture presque illisible ». Reproduite dans John A. Crow, Federico Garcia Lorca, Los Angeles, University of California, 1945, p. 12-13. Nous croyons utile de reproduire ce texte, d'accès aujourd'hui difficile et passé, semble-t-il, inaperçu des critiques ultérieurs.

2. Sur ce séjour, voir le texte précédent, note 4. 3. Voir le texte précédent, note 8. 4. Nous n'avons pas d'autre témoignage sur cette activité de Lorca adolescent.

Peut-être est-ce dans le cadre de cette association qu'il présenta au « Centro Artístico y Literario de Granada » le tout jeune pianiste Francisco García Carrillo, futur disciple de Manuel de Falla.

5. Y a-t-il une pointe d'humour dans ce passage de la première à la troisième personne? Correspond-il, dans l'original, au début d'une nouvelle fiche? Il semble montrer, en tout cas, que cette notice a été rédigée pour servir de base à une présentation publique du poète et de ses œuvres par M. Francis C. Hayes ou une personne de son entourage.

6. Deux circonstances généralement inconnues de l'abandon des études musicales par Garcia Lorca..

7. Nombre de ces poèmes ont déjà été retrouvés et publiés : cf. Federico Garcia Lorca, ibid. : « Poemas sueltos », p. 507 et suiv. et p. 1642, ainsi que les notes correspondantes.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 309

Gitano es un libro en el que el poeta ha acertado por el tono del romance y por tratarse de un tema de su tierra natal, pero no se puede clasificar a este poeta de ambición más amplia como un cantor de esta raza y nada más8.

El viaje a Nueva York puede decirse que enriquece y cambia la obra del poeta ya que es la primera vez que este se enfronta con un mundo nuevo.

Tiene tres hermanos : Francisco, Concepción, e Isabel, la última gran amiga del gran Juan Ramón Jiménez, y a quien este poeta ha dedicado uno de sus más hermosos romances.

Gustos : Al poeta le gustan los toros y los deportes, y cultiva el tennis que dice es delicadísimo y aburridísimo casi como el billar.

El carro de la farándula1

Un auto de Calderón de la Barca, representado en el paraninfo de la Universidad ; y se trata, por añadidura, de uno de los autos sacramentales más sugestivos : « La Vida es Sueño ». Me apresuro a solicitar una invitación, y cuando atravieso los altos corredores, adornados con tapices y reposteros muy apropiados, he aquí que me cruzo nada menos que con uno de los directores de la farándula, el poeta García Lorca8.

¿Qué? ¿Un poeta andaluz vestido con el « mono » de los proletarios? Por algo dice la Constitución que somos una República de trabajadores. Aquí hay un poeta que quiere obedecer los preceptos de la Constitución. Parece un mecánico, un chófer, un obrero de taller, con su traje azul obscuro de tela ordinaria al que sólo le falta el agregado de un martillo asomando por la faltriquera. El cantor de los gitanos patéticos se nos ha transformado en un maquinista o cosa así.

— Parece usted un maquinista... — Pues no soy, por el momento, más que un director de escena. — Un enamorado de la « Barraca ». ¡ Bonito nombre ! « La Barraca » 1... — Sí, un nombre lindo. Una cosa que se monta y se desmonta, que rueda

y marcha por los caminos del mundo... — Y que ustedes la van empujando con todo su brío juvenil... — Bueno, para eso tenemos los camiones automóviles, que empujan con

más fuerza. Nosotros empujamos con lo otro... — Sí, con el corazón y con el espíritu. Es decir, con el entusiasmo, que

es el motor que empuja todas las cosas de este mundo. Entonces, admirable Lorca, ¿los versos han quedado suprimidos por una temporada?

8. Même insistance que dans l'interview précédent et dans la lettre n° 3 à, Jorge Guillen. Cf. Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1563.

î. Jdeas y Notas. El carro de la farándula, La Vanguardia, 1er décembre 1932, p. 5. 2. Comparer ces déclarations avec celles qu'il fera deux ans plus tard (J. Chabás,

Federico Garcia Lorca y la tragedia, Luz, 4 juillet 1934, et Vacaciones de La Barraca, Luz, 3 septembre 1934; interviews reproduits dans Bull, hisp., 1954, p. 274-281, et dans Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1622-1626) et avec le témoignage d'Alejandro Casona, sur son expérience de directeur des Misiones Pedagógicas, que nous reproduisons plus loin.

310 BULLETIN HISPANIQUE

— ¿Los versos? No ; los versos no se suspenden. Lo que pasa es que ahora andamos a vueltas con los versos de Calderón, de Cervantes y de Lope de Rueda. Los sacamos del fondo de las bibliotecas, se los arrebatamos a los eruditos, los devolvemos a la luz del sol, y al aire libre de los pueblos ; y si viera usted qué preciosos resultan.

— Lo que veo es que esta aventura de la « Barraca » le enamora a usted extraordinariamente. Noble aventura, marchar por las carreteras, sumergirse en las comarcas más apartadas como los antiguos « cómicos de la legua », como los farsantes del tiempo de Juan del Encina, y arriesgar el aplauso o Jas burlas del auténtico público... Porque habrá de todo : éxitos y fracasos.

— Eso es lo que se figuran muchos en la capital. Pero el público de los pueblos muestra siempre un respeto, una curiosidad y un deseo de comprender como los espectadores de las grandes ciudades no suelen presentar siempre. Créame usted que este feliz resultado es lo que nos da fuerzas para perseverar en una obra que yo considero útilísima.

— Exacto, admirado Lorca. Es una obra útil por lo que tiene de adorno literario, de verdadero adorno espiritual y fantasista. Porque, después de todo, si las naciones únicamente se dedicasen a contar las utilidades de riguroso valor práctico, serían bastante aburridas. Las naciones necesitan adornarse con lujos como el que ustedes ostentan. ¿Y qué dicen los cómicos?

— Qué van a decir? Son jóvenes, son estudiantes, son inteligentes, y con esto queda explicado todo. Han tomado el asunto con una vocación admirable, a prueba de sacrificios. Uno está acabando su carrera, otro tiene que hacer el servicio militar, otro se prepara para unas oposiciones ; no importa ; lo que por el momento les entusiasma es la gloria del actor. Y lo cierto es que han conseguido su deseo. Resultan unos actores formidables. ¿Usted no les ha visto trabajar?... Ya quisieran los cómicos de profesión parecerse a ellos. Y es que para reproducir una obra teatral primitiva hace falta algo más que el amaneramiento y los recursos del oficio de los profesionales ; se precisa, junto a la vocación, la cultura literaria, y el hondo sentido profesional de esos muchachos universitarios.

— ¿Y cómo se las arreglan ustedes para los efectos de la jerarquía? — ¡ Ah 1 muy bien I Aquí no hay ni primeras ni segundas figuras ; no

se admiten los divos. Formamos una especie de falansterio en que todos somos iguales y cada cual arrima el hombro según sus aptitudes. Si uno hace de protagonista, otro se encarga de distribuir los bastidores, otro se convierte en un organizador de los efectos luminosos, y el que parece que no sirve para nada está, sin embargo, haciendo a maravilla el oficio de conductor de camiones8. Una democrática y cordial camaradería nos gobierna y alienta a todos. Y así vamos, carretera adelante...

— ¿Hacia dónde irán ustedes ahora? — Es posible que vayamos a París, y que de París pasemos a Londres*.

3. Ce qui n'était pas un rôle facile ni secondaire, vu l'état des routes et l'isolement de nombre des agglomérations visitées. On peut en juger par les récits des difficultés analogues rencontrées par les Misiones Pedagógicas. Voir, par exemple, les comptes rendus publiés en 1934 dans El Sol.

4. Projet non réalisé, selon toute probabilité.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 311

En las dos capitales nos esperan con afectuosa curiosidad. Por nuestra parte, haremos lo posible para que los públicos ilustrados del extranjero reciban una buena impresión del espíritu de la juventud de la España nueva. Pero es hora ya. La representación está a punto y tengo que marcharme. Discúlpeme...

— Soy yo quien se disculpa y le da las gracias, querido Lorca. Le gente invade los corredores y busca la sala. El paraninfo de la Uni

versidad Central, convertido en teatro, ofrece un aspecto de gran festival ceremonioso. Embajadores extranjeros, catedráticos, algún ministro en funciones, ocupan el estrado, y los estudiantes y demás invitados llenan el extenso salón. Encima del improvisado escenario se coloca una orquesta estudiantil. Matan las luces. Hay unos minutos de silencio, y cuando reaparece la claridad ya está montada la escena y los personajes recitando. La escena, desde luego, se limita a la mayor simplicidad. Pero la mirada distingue pronto la más fina expresión de arte en todos los bastidores y en la caracterización de cada una de las figuras del auto sacramental.

¿No resulta acaso un poco chocante? Darle al público de una república laica un espectáculo lleno de problemas teológicos puede parecer, cuando menos, algo extemporáneo5. Pero se trata de una Universidad y de unos espectadores singularmente ilustrados. Se trata, además, de Calderón de la Barca, el genio que a todo cuanto toca le infunde una emoción y un vuelo excepcionales. El final del segundo acto, por ejemplo, es de una fuerza, de un sentimiento, de un efecto dramático verdaderamente conmovedores.

El auto sacramental quedaría incompleto si le faltase el auxilio de la música. Pero ahí, ocultos, están unas vihuelas y unos cantores adolescentes que en los momentos precisos dejan oír sus voces, sus loas, sus réplicas, a la manera del coro en la tragedia griega y como solían tañer y cantar en tiempos de Calderón en los atrios de los templos. Para mi gusto, la intervención de esos cantos resulta acaso lo más interesante, por la ingenuidad inspirada con que matizan el desarrollo de la religiosa tragedia. Es una música breve y simple, de canto eclesiástico, como la que hoy interpretan los « seises » en la catedral de Sevilla4, y su aire remoto trae reminiscencias de aquellos siglos en que una misma fe congregaba en una única preocupación a todos los componentes de la sociedad, señores y plebeyos, ancianos y jóvenes.

Tenía razón García Lorca. Los actores trabajan con una propiedad insuperable, con una vocación y un talento que hacen del auto sacramental una cosa positivamente magnífica. Y solamente con la vocación, la cultura y el talento de esos estudiantes puede intentarse una obra tan difícil de recitar, de tan largas tiradas de versos conceptuosos y armada toda ella con personajes que representan los elementos, las virtudes y las fuerzas teologales.

5. Écho d'objections déjà soulevées, parmi les intellectuels républicains et dans la presse contemporaine, par l'introduction de cet « auto » au répertoire de La Barraca. Voir Cipriano Rivas Cherif, Apuntaciones por el teatro dramático nacional, El Sol, 22 juillet 1932, p. 3.

6. Groupes de six enfants qui chantent et dansent chaque soir devant le Saint- Sacrement, dans la cathédrale de Séville, durant les « huitaines > de l'Immaculée- Conception et du Corpus Christi.

312 BULLETIN HISPANIQUE

Y lo cierto es que logran interesar al espectador actual y mantenerlo atento y gustoso durante toda la obra. Para los públicos puramente rurales, eligen obras de menos complicación. El entremés de Cervantes, « La Guarda Cuidadosa », parece que les ha proporcionado éxitos repetidos. A pesar del lenguage anacrónico y de lo extraño de los tipos y asuntos, la gente sigue con gran curiosidad el desenvolvimiento de esa vida de ficción que conserva, a pesar de los siglos, el aroma profundo de la raza y la huella eterna del genio.

El invierno extrema sus rigores, y vierte sus molestias por campos y caminos. Sin embargo, la « Barraca », el pintoresco falansterio de los comediantes, la casa ambulante de la camaradería no interrumpe sus aventuras a lo largo de los pueblos, con su cargamento de telones, de trajes arcaicos, de poetas y estudiantes, j He ahí unos hombres a quienes envidio de verdad ! Quisiera tener veinte años sólo para irme con ellos a vagabundear por las carreteras...

José María SALAVERRÍA.

El poeta García Lorca y su tragedia « bodas de sangre »x

s — Dígame, Josefina, ¿qué impresión le causó la lectura de Bodas de

Sangre ? — Impresión inolvidable y maravillosa. Hace mucho tiempo, una noche,

ya de madrugada, me telefoneó Federico diciéndome que quería leerme su obra. « Ven cuando quieras », fue mi respuesta. « ¿Te molestaría ahora mismo? », insistió él. « De ningún modo. Te espero. » Y tirándome de la cama, donde ya reposaba, me dispuse a escuchar sus cuadernos. No le voy a decir que me sorprendió la magnificencia de su tragedia. Por ser obra suya, yo esperaba en Bodas de Sangre todas las bellezas imaginables. Sin embargo logra García Lorca en esta pieza aciertos tan rotundos, vuela tan alto su genio creador, que, escuchándole, me invadió una emoción tan viva que no pude por menos que prorrumpir en un aplauso cerrado, lo que se dice enteramente rendida a sus gracias. Luego, los ensayos, el estreno felicísimo, y lo demás ya Usted lo conoce...

Ahora es Federico el que habla.

1. « Muy antiguo y muy moderno ». El poeta García Lorca y su tragedia « Bodas de Sangre », Crítica, Madrid, 9 abril 1933, p. 12-13. Photographies p. 12 : Io « La maravillosa escena de la boda, en el segundo acto de la admirable tragedia de García Lorca. En el centro del grupo, la ilustre Josefina Díaz de Artigas, con ese actor incomparable que es Manuel Collado »; 2o « Josefina Díaz de Artigas, vestida para interpretar su papel en « Bodas de Sangre », y Federico García Lorca, luciendo el « mono » que sirve de uniforme a los entusiastas creadores y mantenedores de < La « Barraca », con la que el gran poeta se dispone a salir de Madrid en el momento de hacerse esta información ». P. 13 : « García Lorca, visto por Arteche » (portrait au crayon ou au fusain).

2. Nous omettons la présentation de « Bodas de Sangre » par Pedro Massa, au

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 313

— No más una obra dramática con el martilleo del verso desde la primera a la última escena. La prosa libre y dura puede alcanzar altas jerarquías expresivas, permitiéndonos un desembarazo imposible de lograr dentro de las rigidices de la métrica. Venga en buena hora la poesía en aquellos instantes que la disipación y la frenesí del tema lo exijan. Mas nunca en otro momento. Respondiendo a esta fórmula, vea usted, en Bodas de Sangre, como hasta el cuadro epitalámico el verso no hace su aparición con la intensidad y la anchura debidas, y como ya no deja de señorear la escena en el cuadro del bosque y en el que pone fin a la obra.

— ¿Qué momento le satisface más en Bodas de Sangre, Federico? — Aquel en que intervienen la Luna y la Muerte, como elementos y sím

bolos de fatalidad. El realismo que preside hasta ese instante la tragedia se quiebra y desaparece para dar paso a la fantasía poética, donde es natural que yo me encuentre como el pez en el agua.

— Hay otra escena, Federico — le arguyo — que, sin perder su perfil de realidad, puede competir en belleza con esa que me señala.

— ¿Cuál? — Aquel coro de voces juveniles llamando a la novia al divino momento

de sus nupcias. ¿Quiere usted repetirlo? Y Federico lee la escena que transcribimos a continuación :

Muchacha Ia (entrando). Despierte la novia

Padre. Como un toro la boda levantándose, está 8.

Salud, amigo mío. Josefina Díaz de Artigas, salud y un poco de alegría para esos ojos bellísimos, hartos de llorar el bien perdido. Tendamos todos los lienzos de púrpura para esta musa gitana y granadina de Federico Gar-

. cía Lorca, que con la frente cuajada de mirtos líricos, acaba de ceñir sobre ellos la áurea diadema de la dramática, tan necesitada de acentos nuevos y de claras gracias inéditas. Salud, Josefina. Un abrazo muy fuerte, amigo mío.

Pedro MASSA.

VI Un reportaje. .

El poeta que ha estilizado los romances de plazuela1

Federico García Lorca ha jugado de niño en el corro de la plazuela de su rincón granadino. Ha bebido, como el agua del cauce bajo las acacias ílori-

début de cet article. La première représentation de la pièce avait eu lieu un mois auparavant, à Madrid, le 8 mars 1933.

3. Nous omettons la reproduction de ce passage connu. Cf. Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1126-1130.

1 . Un reportaje. El poeta que ha estilizado los romances de plazuela, El Debate, Madrid, 1er octobre 1933, p. 17, col. 6 et 7. Photographie du poète, de dos, à sa table de travail. Nous remercions M114 Estelle Trépanier (dont nous espérons lire bientôt la thèse sur « La fortune du théâtre de Lorca en France »), qui a bien voulu nous signaler l'existence d'un fragment d'interview dans cet article. Nous croyons utile de repro-

Bulletin hispanique. 21

314 BULLETIN HISPANIQUE

das, la poesía primaveral de las fiestas mayas. Se ha saturado su espíritu con la música ingenua y sensitiva de los viejos romances llenos de candor.

García Lorca ha vivido en la plazuela granadina esa infancia ensoñadora del niño que sueña con ser cardenal, almirante o torero : sueño de todas las imaginaciones infantiles antes de la época en que la aviación, el « cine » y el boxeo han cambiado la condición adjetiva de los héroes famosos.

Andalucía es una región imaginativa y en ella los juegos de los niños tienen un perfume poético en el que se mezclan los cánticos, las fiestas floridas con su evocación pagana, las representaciones teatrales... y las corridas de toros.

Los niños de 1905 de la plazuela granadina jugaban « a cantar » romances clásicos ; a « vestir » cruces de mayo, y a representar viejos pasos de comedia que tenían una tradición antiquísima. ¿Se iniciará aquí la génesis2 de una obra magnífica, mitad tragedia clásica, mitad romance de plazuela y canción heroica de serranía brava : esas « Bodas de sangre » que la pasada temporada teatral han puesto el mirto sobre la frente privilegiada?...

El niño que canta en la plazuela viejos romances tiene en Granada una casa típica con macetas llenas de claveles y blancos palomares ; con unas habitaciones hondas, en constante penumbra, blancas de cal, con muebles de estilo barroco y brillantes pisos de azulejos encarnados que cubren lienzos alpujarreños ; y una sala donde hay un piano que las manos del padre hacen sonar. La familia del niño vive un ambiente de arte. Desde los primeros años, la poesía, la música y el canto van sensibilizando el carácter naciente. La amistad con el maestro granadino Manuel de Falla acaba de decidir su suerte3, y Federico García Lorca, entre juegos y fiestas poéticas, que son el ambiente familiar, da comienzo al estudio del piano. Guando al cabo de siete años domina la mecánica, aprende armonía y así acaba doce años de preparación.

El músico, aficionado a las composiciones de carácter popular y folklórico, acaba por descubrir al poeta y el poeta recuerda en sus primeros versos las canciones, los romances, los ingenuos idilios, las aventuras de bandidos de sierra brava que ha oído y sentido de niño en la plazuela silente de su rincón granadino.

— Yo sueño ahora lo que viví en mi niñez — es lo primero que me dice García Lorca.

A los dieciséis años4 y aún no ha cumplido treinta6, publica en Granada

duire le reportage en entier pour sa valeur documentaire, mais sous réserve. On notera au passage quelques affirmations inexactes et d'autres douteuses.

2. Il s'agit de la genèse littéraire de la pièce. Voir plus loin l'origine du sujet : un fait divers contemporain.

3. Probablement inexact. Voir la note autobiographique ci-dessus. L'amitié du poète avec M. de Falla semble plus tardive. Cf. Ángel del Río, Vida y obras..., p. 15-18 et 28.

4. En réalité presque à vingt ans : fin mars-début avril 1918. 5. En réalité, il a alors trente-cinq ans passés.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 315

su primer libro. Son versos con el titulo de Impresiones y Paisajes8. Después obtiene el permiso paterno para viajar por España.

Con sus impresiones de viaje escribe largas cartas a sus amigos mayores que él, poetas y pintores y músicos — Falla — que, creyendo descubrir en el viajero a un excepcional escritor, le animan a que escriba para el público. García Lorca acepta la sugerencia y da a la imprenta las cartas y otros comentarios de su primera salida al mundo 7.

La amistad con Falla, bebiendo aire cálido de los cármenes granadinos le dicta los versos de « Romancero Gitano » su primera obra popular, cuyas páginas más que gitanas parecen de un primitivo, de un poeta 'del gótico con sus retablos, donde se inmortalizan ángeles, ciudades amuralladas, visiones a las que el Dante, había de prestar calificativo, escenas bíblicas, Samaría y Andalucía brava8.

A « Romancero gitano » siguen varios ensayos teatrales, siempre bien acogidos por Margarita Xirgu hasta llegar a « Bodas de sangre », un gran éxito de autor9...

« Bodas de sangre » no es una invención de poeta. Lo vio García Lorca entre los sucesos en un periódico y se quedó suspenso10. Allí había una obra, pero había que darle la propia substancia íntima : el alma, el sentimiento. Impresionado por el tema olvidó el « suceso » y la obra poética fue tomando forma en su ser. Cuatro años de latir juntos, tema y verbo... Surgió « Bodas de sangre ».

El estudiante — todavía lo es — ya había pasado por los Estados Unidos. Allí vio el teatro universitario.

Y en estudiante sigue viviendo García Lorca. Su cuarto : un piano, una

6. Impresiones y Paisajes est, en réalité, le livre en prose dont il est question au paragraphe' suivant.

7. .Version plausible, mais non confirmée, de la genèse de Impresiones y Paisajes. 8. Cette' caractérisa tion (« poète gothique ») ne nous semble pas être de Federico

Garcia Lorca. 9. Mariana Pineda, en 1927, avant la publication du Romancero gitano (1928) ;

en 1930, la version abrigée de La Zapatera prodigiosa', Bodas de sangre, alors créé depuis sept mois à Madrid par Josefa Díaz de Artigas (voir l'interview précédent) et depuis peu au théâtre Maipo de Buenos Aires par Lola Membrives, ne devait être- monté par Margarita Xirgu que le 22 novembre 1935, à Barcelone (trente-sept représentations) ; on verra qu'au moment du présent reportage elle avait accepté démonter Yerma.

10. Confirmé au cours d'une conversation dont nous ne connaissons que deux phrases : « Yo copio de la vida, de las noticias que leo, de lo que pasa... », c Bodas de sangre pasó en Almería » — insérées dans un article bien ultérieur du critique madrilène Antonio de Obregón : Un estreno en el Principal Palace de Barcelona « Doña Rosita la soltera o el lenguaje de las flores » de Federico García Lorca, Diario de Madrid, 14 décembre 1935, p. 2.

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cama turca, una mesa donde apenas hay libros, unos pocos retratos y cuartillas, una silla de las llamadas de Vitoria.

— ¿Cuando trabaja usted? — Guando ya no tengo otro remedio. Lo que más me importa es vivir.

Me paso el día en la calle : a ratos en los cafés, charlando. Frecuento. los paseos y algunas temporadas me voy al campo. El campo me gusta más que nada. Allí vivo, corro, trajino en faenas campesinas dos horas y escribo cinco. Donde mejor escribo es en el campo — añade.

Hace una pausa para beber un sorbo de coñac. — Escribo durante el verano, de día, y a las horas de calor ; pero en in

vierno de noche. — Y ahora ¿Federico? — Y dejo la interrogación suspendida. — Ahora perfecciono libros de versos : « Poeta en Nueva York », « Tierra

y Luna11 », « Porque te quiero a ti" »... De teatro, terminé « Yerma » que estrenará la Xirgu en el Español18 y... « Los títeres de Cachiporra »... Esta es una obra rara, letra y música mías, que se estrenará en Cádiz, con una compañía formada exclusivamente por gaditanos 14.

García Lorca ríe. — ¿Es usted feliz? — Sí. Siempre estoy alegre. He tenido una infancia muy larga y de esa

infancia tan prolongada me ha quedado esta alegría, mi optimismo inagotable18.

Y yo pienso, entonces, en estas otras infancias también muy dilatadas de niños que no tuvieron hermanos para jugar, ni una casa alegre, ni una azotea con claveles rojos y con palomas.

11. L'existence de ce livre n'est pas confirmée. Jusqu'ici, on ne connaît sous le titre Tierra y Luna que le poème publié dans la revue Tiempo presente, Madrid, 1931 (notes de M. del Hoyo dans Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1733 et 1793- 1794).

12. Nous ne connaissons aucune autre mention de ce titre. 13. Ou bien le poète donne ici pour achevée une pièce qui ne l'était pas encore

— ce n'est pas impossible — ou il a éprouvé le besoin de refaire par la suite tout ou partie de> Yerma. Cela expliquerait qu'il l'ait donnée pour inachevée, à Buenos Aires, quelques mois plus tard (voir La Nación de 1932, 22 janvier, p. 11 ; 8 février, p. 11 ; 21 février; 1er mars, p. 13 ; 2 mars, p. 13 ; 10 mars) ; peut-être aussi qu'elle ait été inaugurée seulement quinze mois après (29 décembre 1934).

14. Nous ne connaissons pas d'autre mention de ce projet. 15. Noter la succession des trois mots : c feliz », « alegre », « optimismo ». Elle

décèle un glissement des idées, du < bonheur » à un « optimisme » qui caractérise le « personnage » adopté par Lorca devant le public (par exemple, ici et dans l'interview suivant), mais correspond aussi à une attitude sincèrement active et confiante, attitude de courage et parfois de combat. Aussi Lorca ne se dément-il qu'en apparence lorsqu'il déclare, deux ans et demi plus tard : < El optimismo es propio de las almas de una sola dimensión, de las que no ven el torrente de lágrimas que nos rodea, producido por cosas que tienen remedio » {Diálogos de un caricaturista salvaje, El Sol, Madrid, 10 juin 1936 ; reproduit dans le Bull, hisp., 1954, p. 292-301, et dans Federico Garcia Lorca, ibid., 1956, p. 1636-1641).

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 317

VII Llegó anoche Federico García Lorca1

García Lorca es un muchacho que escribe versos. Versos admirables que surgen, originales y perfectos, con la misma espontaneidad con que habla, se mueve y ríe. Ríe casi constantemente, con una risa sana, satisfecha, campesina. La misma cara circunferente y luminosa que han divulgado sus fotografías, la frente alta, el pelo al desgaire, la sonrisa descubriendo los dientes blancos y fuertes, así es este muchacho, que habla de las cosas más serias, inclusive su propia obra, sin darle importancia a nada. Es un escritor — raro ejemplo — no sólo sencillo y modesto, sino despreocupado, jovial, que sólo quiere divertirse, gozar de la vida y escribir, de cuando en cuando, mucho, en momentos de fiebre creadora, sin preocuparse luego, más aún, con temor, con resistencia a publicar lo que ha escrito. Es un muchacho que hace versos porque se les dicta espontáneos, caudalosos, su talento.

LOS TÍOS DE AmÁRICA

Subimos al barco que lo trae y lo hallamos verdaderamente turbado por el maremagnum de la llegada. Casi ni habla. Apenas atina a saludar. En su aspecto, juvenil y fuerte, tiene salud de labriego y potencia de hombre del mar. Casi no pronuncia palabra, hasta que baja la planchada. Pero aquí se produce el encuentro imprevisto. Un matrimonio, algo entrado en años, ella con los ojos llorosos, él gesticulando de emoción, le alargan los brazos. Son el tío Francisco y la tía María, los tíos de América, que lo han criado, allá en su pueblo, en la región granadina. Abrazos, efusiones, lágrimas. Lágrimas de los tíos, porque el poeta aún no sabe bien donde está. Dirección del hotel, recuerdos, preguntas por los que han quedado en su tierra, promesa de visita. Por fin, en el desembarcadero, mientras va abriendo sus valijas, el poeta nos dice :

— Perdónenme Vds. Es que yo, cuando viajo, no sé quién soy. Es lo que llamo la « inquietud de estación », esta inquietud de llegada y partida, en que la gente lo va llevando, arrastrando de uiv lado a otro, y uno, aturdido, responde maquinalmente, y se deja llevar, ausente de todo lo que le rodea. Hay personas que tienen permanentemente esta « inquietud de estación », que llegan, saludan, hablan como si siempre estuvieran apurados.

1. Llegó anoche Federico García Lorca. El poeta y autor es un hombre feliz y juvenil. El plan completo de sus conferencias en Buenos Aires, La Nación, Buenos Aires, 14 octobre 1933, p. 9, col. 1 et 2. Le poète a donc séjourné en Argentine, sauf un court voyage en Uruguay (fin janvier-début février 1934), du 13 octobre 1933 au 27 mars 1934. Il convient, en effet, de retarder de trois jours la date indiquée jusqu'ici pour son départ (A. de la Guardia, Federico Garcia Lorca. Persona y creación, Buenos Aires, Shapire, 1954, p. 80) : cf. la chronologie de M. del Hoyo (Federico García Lorca, ibid., p. 1726). Voir, en effet, l'annonce de ce départ dans la presse locale : Partirán Garcia Lorca y Fontanals. Embarcarán mañana para su patria. Formarán un conjunto para cultivar un teatro artístico, La Nación, Buenos Aires, 26 mars 1934.

318 BULLETIN HISPANIQUE

Yo tenía un amigo así y por esto lo tuve que perder, pero verdaderamente no era posible tener un amigo que siempre estaba en partida o en llegada.

LO ESENCIAL DE LA VIDA ES DISFRUTAR

Así, en este tono, como esta su pintoresca consideración sobre el amigo, es todo lo que dice García Lorca. Ved como continúa.

— A mí lo único que me interesa es divertirme, salir, conversar largas horas con amigos, andar con muchachas. Todo lo que sea disfrutar de la vida, amplia, plena, juvenil, bien entendida. Lo último, para mí, es la literatura. Además, nunca me propongo hacerla. Sólo que en ciertos períodos, siento una atracción irresistible que me lleva a escribir. Entonces escribo, unos meses, febrilmente, para en seguida volver a la vida. Escribir sí, cuando estoy inclinado a ello, me produce un placer. En cambio, publicar, no. Todo lo contrario. Todo lo que yo he publicado me ha sido arrancado por editores o por amigos. A mí me gusta recitar mis versos, leer mis cosas. Pero luego le tengo un gran temor a la publicación. Esto se produce en mí porque cuando copio mis cosas, ya las empiezo a encontrar defectos, ya francamente no me gustan. Hay versos míos que se han propagado antes de publicarse. Mis libros me han sido arrancados a la fuerza. ¡ Con decirles que tengo actualmente cuatro libros de versos que aun no me he decidido a publicar !

Un libro volcado en una conferencia

Uno de esos libros, « Nueva York », lo dará a conocer el poeta en Buenos Aires, en una de sus conferencias en « Amigos del Arte 2 ». El libro no se ha publicado y lo que resulta más curioso es que, hace algunos meses, leíamos una crítica sobre él en un diario de Barcelona. Un libro al que se hace la crítica antes de publicarse es, realmente, un fenómeno extraordinario. Él nos dice :

— Pues ha ocurrido todavía algo más raro. Ha ocurrido que antes de publicarse mis primeros versos, ya tenía discípulos y ya se señalaba mi influencia. Eran los amigos, que se encargaban de propagar, recitando mis poesías. Este libro sobre « Nueva York » que traje de mi viaje a los Estados Unidos, no he querido darlo a ninguno de los editores que me lo han pedido. Después lo publicaré, pero primero quiero darlo a conocer en la forma de una conferencia. Leeré versos y explicaré cómo han surgido. Es decir, lo iré leyendo y analizando al mismo tiempo.

Y concluye con una modestia, increíble en un escritor : — Pero no todo ¿eh? Nada más que una parte. Todo sería demasiado.

Es un libro enorme, larguísimo. Un libro para matar a uno. En este caso, a todo un auditorio.

2. Ordre et dates de ces conférences d'après la presse de Buenos Aires : Io Juego y teoría del duende, 20 octobre 1933 ; 2° Como canta una ciudad de noviembre a no~ viembre, 26 octobre ; 3o Poeta en Nueva! York, 31 octobre ; 4o El canto primitivo canto andaluz, date inconnue, probablement début novembre. Ces quatre conférences à la société Amigos del Arte de Buenos Aires, Florida, 659. Reprise de la conférence Juego y teoría del duende, 14 novembre, toujours dans la salle de Amigos del Arte.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 319

SUS DISERTACIONES SOBRE MÚSICA

Dos de las conferencias de Garcia Lorca versarán sobre música : una sobre los orígenes de la música andaluza ; otra original, como todo lo suyo, se titulará, más o menos, « Una ciudad por su música de noviembre a noviembre » y versará sobre la ficción de un ciego que va recorriendo las distintas ciudades de España y, por el sonido característico de su música, va reconociendo a cada una. La cuarta conferencia — hemos anunciado ya los temas de tres — el poeta la anticipa así :

— Se titulará « Juego y teoría del duende ». Yo llamo el « duende » en arte ese fluido inasible, que es su sabor, su raigambre, algo así como un tirabuzón que lo mete en la sensibilidad del público. Esto lo analizaré particularmente aplicado al arte español. Además mis conferencias tendrán proyecciones e ilustraciones musicales y en algunas yo cantaré. Sí ¿porqué no? También cantaré. Garó está que muy bajito, pero cantaré, porque considero que soy el único que puede ilustrar, aunque lo haga mal, mis comentarios sobre los orígenes de la música andaluza.

Tiene escritas dos piezas de teatro

Además de sus tres piezas estrenadas que lo han hecho últimamente sobre todo hombre de teatro y que, además de sus conferencias, para asistir a las representaciones de dos de ellas, « Bodas de sangre » ya aplaudida en el Maipo, y « La Zapatera prodigiosa », que se estrenará en el Avenida, tiene escritas otras dos piezas, que no tiene interés ni muchas esperanzas de representar. Y sobre ellas se expresa así :

— Una que es un misterio, dentro de las características de este género, un misterio sobre el tiempo, escrita en prosa y verso. La traigo en mi valija, aunque no tenga la pretensión de estrenarla en Buenos Aires3. En cuanto a la otra, que se titula « El Público », no pretendo estrenarla en Buenos Aires, ni en ninguna parte, pues creo que no hay compañía que se anime a llevarla a escena ni público que la tolere sin indignarse.

Y como le pedimos que precise los motivos de afirmación tan inesperada, nos responde :

— Pues porque es el espejo del público. Es decir haciendo desfilar en escena los dramas propios que cada uno de los espectadores está pensando, mientras está mirando, muchas veces sin fijarse, la representación. Y como el drama de cada uno a veces es muy punzante y generalmente nada honroso, pues los espectadores en seguida se levantarían indignados e impedirían que continuara la representación. Sí, mi pieza no es una obra para representarse ; es, como yo la he definido, a Un poema para silbarlo* »-

3. Il s'agit évidemment de «Así que pasen cinco años », que Lola Membrives disait vouloir monter en mars 1934 (cf. La Nación, 10 mars 1934, article cité), mais ne représenta pas, en tout cas, avant son séjour en Espagne : été 1934-1936, et qui était complètement montée au début juillet 1936 par Mme Pura Maortua de Ucelay et le Club Anfistora (témoignage oral de Mme Pura de Ucelay).

4. On sait que le poète changea d'avis par la suite et déclarait vouloir faire représenter El Público, terminé depuis le printemps 1930. Voir Declaraciones de Garcia

320 BULLETIN HISPANIQUE

Su DEFINICIÓN DE SU PROPIO ARTE

Nos sorprende un poco, porque la materia que ha elegido para sus versos y hasta para alguna de sus piezas de teatro está hondamente arraigada en la entraña popular, esta declaración del poeta :

— Mi arte no es popular. Yo nunca he considerado que lo sea. Y lo explica de esta manera : — « El Romancero gitano » no es un libro popular, aunque lo sean algu

nos de sus temas. Sólo son populares algunos versos míos, pero sólo en minoría. « El romance de la casada infiel », por ejemplo, sí lo es, porque tiene entraña de raza y de pueblo y puede ser accesible a todos los lectores y emocionar a todos los que lo escuchen. Pero la mayor parte de mi obra no puede serlo, aunque lo parezca por su tema, porque es un arte, no diré aristocrático, pero sí depurado, con una visión y una técnica que contradicen la simple espontaneidad de lo popular.

Y en seguida agrega : — Pero no hablemos más de mi arte. No hablemos más en serio, j Qué

bien se respira en Buenos Aires ! Ya estoy deseando conocerla, volcarme en sus calles, ir a sus sitios de diversión, hacerme amigos, conocer muchachas. El arte no tiene interés nada más que en el momento en que se está realizando. Yo no me preocupo de nada ; no quiero preocuparme de nada. Quiero divertirme, gozar de la vida, ¡ vivir 1

¿V. vive de sus libros y de sus poemas? Y en su boca estalla una risa sana, con algo de labriego y algo de rumor

de mar, al mismo tiempo que contesta : — No ; por suerte no tengo que vivir de la pluma. Si tuviera, no sería tan

feliz. Gracias a Dios, tengo padres. Padres que a veces me retan, pero son muy buenos, y al final, siempre pagan.

Y he ahí un aspecto que sin duda nadie esperaba de García Lorca. El que nos imaginábamos un bohemio de café es un escritor rico. Un escritor que no necesita vivir de su pluma. Por eso es un escritor feliz.

VIII Un rato de charla con García Lorca1

García Lorca nos dice por teléfono, con su voz un poco marinera : Venga usted. He terminado la conferencia. Me voy a meter debajo del

agua y entretanto llega usted. Aquí hablaremos. La habitación del hotel es un cuarto de poeta. Una mesilla con cigarros,

libros, lápices, cuartillas, una botella vacía y monedas sueltas de diversas

Lorca sobre teatro, Heraldo de Madrid, 8 avril 1936. Reproduit dans le Bull, hisp., 1954, p. 290-292, et dans Federico Garcia Lorca, Ibid., p. 1634-1636. A. del Río (Vida y obras..., p. 121, note 17, et p. 122, note 18) signale l'importance de la pièce.

1. Un rato de charla con Garcia Lorca. Para el gran poeta español, soñar es mejor que vivir. El embrujo lírico de Galicia. Éxito de su primera conferencia, Correo de Galicia, Buenos Aires, 22 octobre 1933. Reportage non signé du journaliste Lence et du photographe Meana.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 321

naciones. Un peso argentino llora en soledad sobre las rayas de un pantalón tumbado en una silla.

Se oye el ruido de la ducha mientras el mecanógrafo teclea y se impacienta, procurando descifrar una palabra, en el enorme geroglíflco que son las grandes cuartillas en las que el poeta ha recogido los apuntes de la conferencia que ha de dar en Amigos del Arte 2.

— ¿Esta palabra? pregunta el mecanógrafo. — ¿Cuál? contesta el poeta, desde el cuarto de baño, donde él sigue

cantando su canción estrepitosa... — Elvira... Elvira... ¿qué? — Elvira, la caliente, niño : se llama « Elvira la caliente », nombre aris

tocrático y sagrado de una trotacafés de Sevilla... Tras de esta aclaración viene otra y otra. En las cuartillas como un

duende que lo revuelve e interviene en todo, andan mezclados los nombres de Isaías el profeta, Pastora Pavón, Niña de los Peines, Goya, San Juan de la Cruz, y aquel formidable gaditano, hermoso y grande como una « tortuga romana » que no había trabajado nunca, porque era de Cádiz...

Asistimos, con muchas horas de antelación, a la conferencia de García Lorca, dictada debajo del agua, y dudamos mucho de que el público, que más tarde la oyó en « Amigos del Arte », recibiera como nosotros una tan fuerte impresión.

Con la última palabra del poeta cesa la canción del agua y se abre con gran violencia la puerta encristalada. García Lorca nos sabe gallegos y nos recibe con un apretado abrazo. Nos sabe gallegos y nos habla así :

— « Llevo a Galicia en el corazón, porque en ella he vivido8 y soñado mucho : para mí es mejor soñar que vivir. »

Hablamos : Santiago de Compostela es en los labios de este muchacho recio, fornido, fino y elegante, una estrofa. Con él vivimos en un momento la odisea maravillosa del Santo Yago y de sus peregrinos.

— « Aún quedan las voces, clavadas en las piedras milenarias abrasadas por las caricias del sol, pulidas por el eterno « sobo » del agua, de aquellos peregrinos enfermos del cuerpo y del alma que en procura de la salud,

2. Cet interview est probablement antérieur à la première conférence donnée par Lorca aux' Amigos del Arte. Cette dernière, annoncée le 20 octobre même par la Prensa de Buenos Aires, sous le titre Como canta una ciudad de noviembre a noviembre, avait, en réalité, pour thème Juego y teoría del duende, comme l'indique le bref article qui suit le présent reportage : « Su primera conferencia del viernes último (20 octobre) en « Amigos del Arte », acerca del tema « Juego y teoría del duende », fue uno de los máximos éxitos de este género... »

3. Nous ignorons la date du séjour en Galice durant lequel Federico Garcia Lorca composâmes poèmes dont il parle plus loin. Peut-être 1931? Selon la chronologie de M. del Hoyo (Federico García Lorca, ibid., p. 1726), invité cette année-là par le « Comité de Cooperación intelectual », il donne à La Corogne une conférence intitulée Arquitectura del cante jondo (sans doute la même que celle prononcée plus tard à Séville : cf. Bull, hisp., 1953, p. 320-326). Le premier voyage du poète en Galice date de juin 1916 : il la visite rapidement au cours de l'excursion archéologique organisée par son maître, M. Domínguez Berrueta (cf. Lucidarium, Granada, nOi 2 et 3, enero 1917, p. 81-94).

322 BULLETIN HISPANIQUE

inundaban las carreteras del mundo con sus llagas y sus pecados para llegar a los pies del santo, varonil y milagroso. »

El sueño, mejor dicho el ensueño, amigo Lorca, es uno de los remedios que debieran recetar los médicos, con la seguridad absoluta de grandes resultados. Una noche de luna en Santiago de Gompostela es más eficaz para un enfermo del alma y del cuerpo, que una temporada en Niza.

Gompostela y el paisaje gallego... Gomo no han de surgir poetas llenos de vigor y de ternura de estas dos fuerzas tan formidables4?

A mi llegada a Galicia, ellas se apoderaron de mí en forma tal que también me sentí poeta de la alta yerba, de la lluvia alta y pausada.

Me sentí poeta gallego, y una imperiosa necesidad de hacer versos, su cantar me obligó a estudiar a Galicia y su dialecto o idioma, para lo maravilloso es igual...

Y en el estudio de lo gallego, en su literatura y en su música encontré afinidades verdaderamente milagrosas, con la música y la literatura andaluza, mejor dicho flamenca, y aún mejor dicho, gitana. ¡Y fenómeno curioso 1 los gitanos de las ferias y romerías, los hermanos del oso peludo y bailarín y la mona rabona y astrosa, no pueden vivir en Galicia. Allí no engañan a nadie y suelen encontrarse engañados muy a menudo.

Misterios de nuestra raza decimos, para preguntar luego con una doble intención, por supuesto, y ¿usted es español8?

— Claro — nos contesta — usted, como buen gallego, me hace una pregunta con intención de gitano, y yo, como un gitano le voy a contestar ; porque los gitanos, a veces, también dicen la verdad. Español por encima de todo y de todos, y después amante fervoroso de cuanto tienen de personal y característico las regiones. Qué profundo y qué respetable «¿s la diferencia que existe entre Andalucía y Galicia, y cómo existe, sin embargo, una corriente subterránea de subconsciencia, un eje espiritual que ata a sus hombres : el duende de quien hablo en mi conferencia y que se manifiesta en un gesto, en un sonido, en una actitud, y sobre todo en un sentimiento, cuya forma y fondo sería larguísimo de explicar. El mapa de España es la piel de un toro ¿no es verdad? Pues muchas veces he pensado que mucho tiempo estuvo doblada por el lomo y que asturianos y gallegos, andaluces y levantinos han vivido en una divertida mezcolanza, unos sobre otros, hasta que un día se desdobló la piel, y a los míos les tocó en el juego un sol abrasado, padre de la vid y del olivo, y a los de usted la lluvia constante y bienhechora que pinta los prados de un verde cristal y viste las piedras de un musgo aterciopelado.

4. Nous pensons que ce paragraphe doit être rattaché au suivant plutôt qu'au précédent et représente donc des paroles prononcées par le poète. Mais aucun signe typographique n'en fait foi dans l'original.

5. Le passage suivant fait allusion aux renaissances régionales des années 20 et 30, actives à, des degrés divers aussi bien en Galice et au Pays Basque qu'en Andalousie et en Catalogne. Rapprocher de la position indiquée ici par Lorca son intérêt pour l'avant-garde littéraire et artistique catalane, peut-être même pour le catalanisme, en liaison avec les problèmes propres à l'Andalousie (lettres à S. Gach, Federico Garcia Lorca, Cartas a sus amigos, Barcelona, Cobalto, 1950 ; Federico García Lorca, ibid., p. 1582-1596. Témoignage oral de M. Daniel Domingo, alors rédacteur des journaux catalans UHora et La Nau).

FEDERICO GARCÍA. LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 323

Suena el teléfono. Es el embajador de España que llama a García Lorca. — Sí, enseguida, la entrevista era a las seis, y son... El poeta nos mira aterrado, y con una resolución de chico caprichoso

nos sienta a su lado, en el bordo de la cama. El fotógrafo nos toma con rapidez vertiginosa, y luego empiezan a volar prendas de vestir, que toman posesión del cuerpo de Lorca.

La corbata se enreda entre los dedos. Dígame, Lence, y — nos pregunta — donde se dice aquí misa bien? — Hombre, de eso no puedo darle a usted noticia. Pero Meana, que no

pierde una. — ¿Pero, tú...? — Sí, hombre — dice Meana — No puedo substraerme a mi sino, el cual

me hizo monaguillo en mis primeros años, y, por consecuencia, fervoroso entusiasta de la liturgia. ¿Si a ti te pasa lo mismo...?

— Menos en lo de monaguillo, igual. El domingo a misa, y veremos si el sacerdote nos da la impresión de aquella suntuosa elegancia de los que en el Escorial la ofrecen todos los días por el alma del emperador Carlos V.

— Bueno, Federico, usted está en marcha y aún no me ha dicho nada de sus poesías gallegas, que ya tienen fama de ser tan bellas como las del Romancero gitano?

— ¿Mis Poesías gallegas? ¿El Romancero gitano? ¿Bodas de sangre? ¿Poema del Cante Jondo? ¿Donde estarán esos libros? Tengo la vaga idea de que algunos se editaron una vez, otros nunca. Pero no se apure usted : los llevo en la memoria, y un día que no cuente con la encantadora distracción de hablar con usted, que no me espere el embajador, que no precise pagar atenciones cariñosísimas a periodistas, autores, actores, poetas, literatos y a todos en este país, en fin, porque aquí la cordialidad tiene el mismo color y sabor de la luz y el aire primaverales, entonces me dedicaré a editar mis obras, y el mejor poema gallego se lo dedicaré a usted, que es tanto como ofrecérselo a todos los conterráneos ¿estamos6?

Un fuerte y conmovedor abrazo de este mocetón, que creemos genial y bueno, y lleno del más puro optimismo, que se desborda de él, alegrando todas las cosas que le rodean.

El automóvil arranca rapidísimo hacia la embajada. Un « El carballe- tra 7 », dicho desde la ventanilla, con su voz marinera y ofreciéndonos las dos manos, nos llega al corazón, como el divino romance de la luna luna...

IX Primeros contactos con el público argentino1

La reaparición de la compañía Lola Membrives anoche en el escenario

6. Aucun des Poèmes ne porte de dédicace dans l'édition de Santiago de Com- postela (1935 et 1936).

7. Sic. Lire : « Eh, carballeiral » Expression cordiale et sonore qui s'emploie entre Galiciens, en signe de confraternité.

1. Nous publions sous ce titre l'article suivant : Lola Membrives reapareció ayer en el Avenida. Federico Garcia Lorca habló y fue muy aplaudido, La Nación, Buenos Aires, 26 octobre 1933, p. 11, col. 4.

324 BULLETIN HISPANIQUE

del Avenida, con « Bodas de sangre », adquirió significativos caracteres y simpático relieve, por la presencia en Buenos Aires del autor de la obra bella y fuerte, que por primera vez asistía a una interpretación de su obra en Buenos Aires. La obra fue objeto de la misma prolija y expresiva versión escénica que escuchamos en el Maipo, destacándose, sobre todo, Lola Membrives y Helena Gortesina en los dos papeles de preponderencia, y siendo, en su amplio reparto y en su lucida presentación, objeto del mismo cuidado y de los mismos comentarios elogiosos, que ya registramos en su oportunidad. La atmósfera, amistosamente caldeada por la presencia del autor, determinó en el público un entusiasmo comunicativo, manifestándose en sus escenas culminantes y en los más felices de sus párrafos inspirados, y arrancó los sostenidos aplausos con que fue saludada la presencia de García Lorca- en el proscenio. El autor dirigió al público de Buenos Aires las siguientes palabras, que fueron vivamente celebradas, dejando la velada, el más grato recuerdo y un vibrante eco de simpatía. Dijo así :

— El dirigir la palabra esta noche al público no tiene más objeto que dar las gracias bajo el arco de la escena por el calor y la cordialidad y la simpatía con que me ha recibido este hermoso país, que abre sus praderas y sus ríos a todas las razas de la tierra.

A los rusos con sus estrellas de nieve, a los gallegos que llegan sonando ese cuerno de blando metal que es su idioma, a los franceses en su ansia de hogar limpio,, al italiano con su acordeón lleno de cintas, al japonés con su tristeza definitiva. Pero a pesar de esto, cuando subía las ondas rojizas y ásperas como la melena de un león que tiene el Río de la Plata, no soñaba esperar, por no merecer, esta paloma blanca temblorosa de confianza que la enorme ciudad me ha puesto en las manos ; y más que el aplauso agradece el poeta la sonrisa de viejo amigo que me ofrece el aire luminoso de la Avenida de Mayo.

En los comienzos de mi vida de autor dramático yo considero como fuerte espaldarazo esta ayuda atenta de Buenos Aires que correspondo buscando su perfil más agudo entre sus barcos, sus bandoneones, sus finos caballos tendidos al viento, la música dormida de su castellano suave y los hogares limpios del pueblo donde el tango abre en el crepúsculo sus mejores abanicos de lágrimas.

Rubén Darío, el gran poeta de América, cantó con voz inolvidable la gloria de la Argentina, poniendo Víctores azules y blancos en las pirámides que forman la zumbadora rosa de sus vientos. Para agradecer vuestra cortesía, yo pongo mi voz pequeña como un junco del Genil al lado de ese negro tronco de higuera que es la voz suya. Salud a todos.

X El estreno de « La Zapatera prodigiosa »

se dará Mañana a conocer en el teatro « Avenida »

Garda Lorca nos anticipa el contenido de su obra1.

Mañana se dará a conocer en el Avenida « La Zapatera prodigiosa », farsa

1. El estreno de La Zapatera prodigiosa se dará mañana a conocer en el Teatro « Ave-

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 325

lírica en dos partes, de Federico Garcia Lorca. Su anuncio ha despertado la expectativa justificada por el interés del aplaudido autor de « Bodas de sangre ». Como anticipo de su próximo estreno, García Lorca nos ha escrito las siguientes declaraciones previas :

— Deseo que las declaraciones que yo haga al público argentino sobre mi obra sean por intermedio de La Nación. Para ello he escrito las que van a leerse y son las que revelan el contenido exacto de mi pensamiento y el fondo y el detalle de mi obra. Me mueve a hacerlo así, no sólo la importancia del periódico que me abre sus columnas, sino mi condición de colaborador y viejo amigo de este diario*. Así pues, por intermedio de La Nación, tendrá el público argentino, verdaderamente, el anticipo de lo que me he propuesto realizar en « La Zapatera prodigiosa ».

Escribí « La Zapatera prodigiosa » el año 1926, poco después de terminar « Mariana Pineda3 » y no se estrenó hasta el 1930 por la compañía de Margarita Xirgu. Pero la obra que yo monté en el Teatro Español fue una versión de cámara, donde esta farsa adquiría una mayor intimidad, pero perdía todas sus perspectivas rítmicas.

En realidad su verdadero estreno es en Buenos Aires, ligado con las canciones del XVIII y XIX y bailada por la gracia extraordinaria de Lola Membrives con el apoyo de su compañía.

« La Zapatera prodigiosa » es una farsa simple, de puro tono clásico, donde se describe un espíritu de mujer, como son todas las mujeres y se hace, al mismo tiempo y de manera tierna, un apólogo del alma humana.

Así, pues, la Zapaterita es un tipo y un arquetipo a la vez ; es una criatura primaria y es un mito de nuestra pura ilusión insatisfecha.

Era el verano de 1926. Yo estaba en la ciudad de Granada rodeado de negras higueras, de espigas, de pequeñas coronitas de agua : era dueño de una caja de alegría, íntimo amigo de las rosas, y quise poner el ejemplo

nida ». García Lorca nos anticipa el contenido de su obra, La Nación, Buenos Aires, 30 novembre 1933, p. Il, col. 1.

2. Outre les deux interviews ci-dessus, La Nación avait déjà reproduit divers poèmes de Lorca. Telles, récemment encore, la Canción de la muerte pequeña et la Canción de las palomas oscuras (La Nación, Buenos Aires, 29 octobre 1933, Section Artes-Letras, p. 4).

3. Ceci semblerait contredire l'affirmation de M. A. del Rio (Vida y obras..., p. 42) selon laquelle Lorca écrivit aux États-Unis, en 1929-1930, « une grande partie de sa Zapatera prodigiosa ». Mais il peut aussi l'avoir longuement modifiée, comme il a fait pour beaucoup de ses poèmes et de ses pièces (voir ci-dessous ses déclarations à La Nación, concernant spécialement Mariana Pineda : La nueva obra de Garcia Lorca..., note 2). D'après cette indication de l'auteur, la pièce serait plus ancienne qu'on ne le croit d'habitude, plus ou moins contemporaine des Títeres de Cachiporra (annoncés en 1928 dans l'interview avec E. Giménez Caballero) et de Don Perlim- plln, dont la représentation aurait été annoncée par le groupe el Caracol en 1928- 1929 (chronologie de M. del Hoyo, p. 1725, date incertaine). Selon le témoignage oral de Mme Pura Maortua de Ucelay, la censure interdit alors la représentation et retint le manuscrit, qu'elle récupéra personnellement par la suite. L'édition Losada (Federico Garcia Lorca, Obras completas, 1944-1946) signale comme incriminée par la censure l'indication scénique suivante, à la fin du premier tableau : « Aparece Don Perlimplin en la cama con unos grandes cuernos dorados. >

326 BULLETIN HISPANIQUE

dramático de un modo sencillo, iluminando, con frescos tonos lo que podía tener fantasmas desilusionados.

Las cartas inquietas que recibía de mis amigos de París en hermosa y amarga lucha con un arte abstracto me llevaron a componer, por reacción, esta fábula casi vulgar con su realidad directa, donde yo quise que fluyera un invisible hilo de poesía y donde el grito cómico y el humor se levantan, claros y sin trampas, en los primeros términos.

Yo quise expresar en mi Zapatera, dentro de los límites de la farsa común, sin echar mano a elementos poéticos que estaban a mi alcance, la lucha de la realidad con la fantasía (entendiendo por fantasía todo lo que es irrealizable) que existe en el fondo de toda criatura.

La Zapatera lucha constantemente con ideas y objetos reales porque vive en su mundo propio, donde cada idea y cada objeto tienen un sentido misterioso que ella misma ignora. No ha vivido nunca ni ha tenido novios nunca más que en la otra orilla, donde no puede ni podrá nunca llegar.

Los demás personajes le sirven en su juego escénico sin tener más importancia de lo que la anécdota y el ritmo del teatro requiere. No hay más personaje que ella y la masa del pueblo que la circunda con un cinturón de espinas y carcajadas.

El dato más característico de la Zapaterilla loca es que no tiene más amistad que la de una nina pequeña4, compendio de ternura y símbolo de las cosas que están en semilla y tienen todavía muy lejana su voluntad de flor. Lo más característico de esta simple farsa es el ritmo de la escena, ligado y vivo, y la intervención de la música, que me sirve para desrealizar la escena y quitar a la gente la idea de que « aquello está pasando de veras », así como también para elevar el plano poético con el mismo sentido con que lo hacián nuestros clásicos.

El lenguaje es popular, hablado en castellano, pero de vocablos y sintaxis andaluzas, permitiéndome a veces, como cuando predica el zapatero, una leve caricatura cervantina.

La obra tiene un romance hecho a la manera de los viejos romancistas de cartel, y también compuse las letras de las canciones para que me sirvieran en el hilo de la fábula.

Así, pues, en un momento, cuando la realidad del pueblo canta : Ya la corteja el alcalde ya la corteja Don Mirlo Zapatera zapatera zapatera te has lucido.

Ella en su sueño puro responde : Cuando fuiste novio mío por la primavera blanca, los cascos de tu caballo cuatro sollozos de plata.

4. Le rôle toujours marqué « Niño » dans les éditions de La Zapatera prodigiosa a toujours été joué, en effet, du vivant de l'auteur, par une fillette ou une jeune fille : notamment par Pastora Peña, à Madrid, et peut-être déjà à Buenos Aires avec Lola Membrives (voir leur photographie dans ce rôle, Blanco y Negro, Madrid, mars

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 327

XI LOS ESPECTÁCULOS DEL AVENIDA

UN FIN DE FIESTA MONTADO CON UN SELLO ARTÍSTICO

El próximo estreno será « Mariana Pineda » de García Lorca1.

La empresa del Avenida, no obstante el franco éxito de « La Zapatera prodigiosa » se apresta a dar aún mayor animación a los espectáculos de esta sala. No se trata, por el momento, de sustituirla, sino tan sólo de matizarla con la alegría de un « fin de fiesta » y de preparar con tiempo, sin ningún apuro, el próximo espectáculo a ofrecerse. Naturalmente todos los proyectos giran, no sólo por su presencia en Buenos Aires, hasta el punto de ser el centro de los espectáculos del Avenida, alrededor de García Lorca. El próximo viernes2 se iniciará un « fin de fiesta » montado y elegido por él. El primer estreno será suyo : « Mariana Pineda » ; su primer pieza, y la única que queda ya entre las suyas, que se han dado a conocer en España. Por eso lo hemos entrevistado, y él nos ha dicho después de hacernos oír en el piano y cantarnos, con muy grata voz, las canciones que va e escenificar, lo siguiente :

— Este « fin de fiesta » es un entretenimiento que yo he planeado. Pero, naturalmente, este entretenimiento debe tener algún sabor artístico, cierta categoría dentro de su tono popular, pues, de lo contrario, no valdría la pena que uno se preocupara de él. He querido hacer algo fino, digno, noble, con mucho sabor, pero con cierta estilización de arte. Durará alrededor de media hora, y se pasarán tres partes. La primera consistirá en la escenificación de « Los pelegrinitos », así como suena, pues ésta es la pronunciación popular y andaluza. Se trata de una de las canciones más difundidas del siglo xviii español, un romance anónimo, que yo he arreglado para esta versión escénica. A continuación se pasará la conocida canción « Los cuatro muleros » y, finalmente, Lola Membrives interpretará un romance de' siglo xvi, algo modernizado, que titularemos « Canción castellana8 ». Yo considero que escenificar la canción, sobre todo estos romances, es una labor de más trascendencia que la que puede inferirse de su tono. La canción escenificada tiene sus personajes, que hablan con música, su coro, que juega el mismo papel que en la tragedia griega. Por lo tanto, es, dentro de un marco reducido, sobre todo de tiempo, un espectáculo breve, pero completo, lleno de sugerencias y de bellezas.

También está preparando García Lorca un espectáculo de fin de año, que define así :

— Renovaremos estas canciones escenificadas con otras, de distinto tono,

1935, section « Actualidades teatrales >), et par Matilde Fernández avec Margarita Xirgu, en 1930 et 1933 (voir Blanco y Negro, Madrid, janvier 1931, n° 1, section « Actualidades teatrales », et E. Diez Cañedo, Informaciones teatrales : Español, El Sol, Madrid, 26 décembre 1930, p. 4).

1. Los espectáculos del Avenida. Un fin de fiesta con un sello artístico. El próximo estreno será « Mariana Pineda » de García Lorca, La Nación, Buenos Aires, 12 décembre 1933, p. Il, col. 1.

2. C'est-à-dire le 15 décembre. 3. Nous ne connaissons aucune autre mention de ce titre.

328 BULLETIN HISPANIQUE

que ofreceremos haciéndolas coincidir con las fiestas de Navidad, y fin de año. Pienso escenificar lo que se llama o Villancicos », villancicos de Gón- gora, de Lope de Vega, de Calderón, de Tirso de Molina, muy breves y muy sabrosos, con un sentido profundo y una grata envoltura, que espero serán verdaderamente gustados por el público, y muy oportunos en el momento de su exhumación.

Finalmente nos informa Garcia Lorca de que ayer leyó a la compañía del Avenida su primer obra escénica, « Mariana Pineda », pieza romántica y heroica, de las luchas de España en el siglo xix, y nos dice :

— Todos los héroes del siglo xix español que tienen estatua han tenido también ya su dramaturgo. La única que no lo tenía era Mariana Pineda, quizá porque ésta necesitaba su poeta. Yo tenía en Granada su estatua frente a mi ventana, que me miraba continuamente4. ¿Cómo no había de creerme obligado, como homenaje a ella y a Granada, a cantar su gallardía?

Mariana Pineda se estrenará, en beneficio de Lola Membrives, en los primeros días del próximo enero.

XII

La nueva obra de García Lorca el 10 de enero subirá a escena mariana plneda

El autor nos adelanta amplias referencias de su pieza1.

El 10 de enero próximo se estrenará en el Avenida el poema dramático de Federico García Lorca, titulado « Mariana Pineda ». Es la tercera pieza de este escritor que representa Lola Membrives en el curso de esta temporada, lo que es sin duda un índice bien significativo del interés que ha despertado en nuestro público su personalidad literaria. < Mariana Pineda » es la primera pieza de García Lorca y sobre ello nos habla el autor en los siguientes términos :

a Mariana Pineda » fue una de las más grandes emociones de mi infancia. Los niños de mi edad y yo mismo, tomados de la mano en corros que se abrían y cerraban rítmicamente, cantábamos con un tono melancólico, que a mí se me figuraba trágico :

« | Oh I qué día tan triste en Granada que a las piedras hacia llorar al ver que Marianita se muere en cadalso por no declarar.

4. Exagération. Federico García Lorca n'a jamais habité place Mariana-Pineda, à Grenade, mais successivement Acera del Darro, Gran Vía et Acera del Casino. La première de ces avenues (comme, d'ailleurs, la dernière) est seulement proche de cette place.

1. La nueva obra de Garcia Lorca. El 10 de enero subirá a escena Mariana Pineda. El autor nos adelanta amplias referencias de su obra, La Nación, 29 décembre 1933, p. 15, col. 1 et 2. Comparer ces déclarations du poète sur Mariana Pineda à celles de 1927 (voir ci-dessus, p. 304) et de 1929 (Mariana Pineda en Granada, Defensor de Granada, 7 mai 1929, reproduit dans Bull, hisp., 1953, p. 345-347, et dans Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1553-1555).

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 329

Mañanita, sentada en su cuarto, no paraba de considerar : « Si Pedrosa me viera bordando la bandera de la. libertad ».

Mañanita, la bandera de la libertad, Pedrosa, adquirían para mi contornos fabulosos e inmateriales de cosas que se parecían a una nube, a un aguacero violentísimo, a una niebla blanca en copos, que venía a nosotros desde Sierra Nevada y envolvía al pequeño pueblo en una blancura y un silencio de algodón.

Un día llegué, de la mano de mi madre, a Granada : volvió a levantarse ante mi el romance popular, cantado también por niños que tenían las voces más graves y solemnes, mas dramáticas ájin que aquellas que llenaran las calles de mi pequeño pueblo, y con el corazón angustiado inquirí, pregunté, avizoré muchas cosas, y llegué a la conclusión de que Mariana Pineda era una mujer, una maravilla de mujer, y la razón de su existencia, el principal motor de ella, el amor y la libertad.

Sobre estas dos cruces de dolor y de dicha, clavada en estos dos inmortales espejismos, creados por los dioses para dar a la vida del hombre un contenido de esperanza, Mariana Pineda se me antojaba un ente fabuloso y bellísimo, cuyos ojos misteriosos seguían con inefable dulzura todos los movimientos de la ciudad. Materializando aquella figura ideal, an toj abáseme la Alhambra una luna que adornaba el pecho de la heroína : falda de su vestido, la vega bordada en los mil tonos del verde, y la blanca enagua, aquella nieve de la sierra, dentada sobre el cielo azul, puntilla labrada a la dorada llama de un cobrizo velón.

A los personajes creados por los autores del siglo de oro que leía con emoción vivísima, juntaba yo el de Mariana Pineda vistiéndolo con todo el ímpetu de una poesía heroica; Mariana Pineda hubiera salido de mi intelecto y de mis manos de entonces vestida con los arreos del Gran Capitán y matando con su larga espada a todos los que no aceptaron como esencia fundamental de la vida el amor a la libertad.

Envuelta en altisonantes endecasílabos, acrósticos y octavas reales, surgía constantemente Mariana Pineda cubierta de férrea armadura, en mi imaginación, mientras el corazón me decía suavemente « que no era aquello » : -Mariana Pineda llevaba en sus manos, no para vencer, sino para morir en la horca, dos armas, el amor y la libertad : dos puñales que se clavaban constantemente en su propio corazón.

Pero me decía a mi mismo también que para crear este ente fabuloso era absolutamente necesario falsear la historia y la historia es un hecho incontrovertible que no deja a la imaginación otro escape que el de vestirla de poesía en la palabra y de emoción en el silencio y en las cosas que lo rodean.

Y ya consciente de mi obligación, obligación que me había impuesto de ofrecer a Granada, la del agua cantora y cristalina, el homenaje de mi cariño y de mi admiración, inicié mi labor con el romance popular que cantaban en las calles las voces puras y graves de los niños, y terminaba musitándose tras de las celosías y de las rejas en un tono de oración, que me arrancaba lágrimas :

c i Oh I que día tan triste en Granada que a las piedras hacía llorar ».

Bulletin hispanique. 22

330 BULLETIN HISPANIQUE

Acercándose lo más posible al hecho histórico y vistiéndolo de emoción, y de dulce poesía que surge de los niños, de las monjitas, del silencio de los conventos, la poesía recia y varonil que acompaña a aquellos caballeros románticos del amor y la libertad en el siglo xvm, la que recoge la muerte bellísima de Torrijos, contraste de aquella obra que pinta una corrida de toros en Ronda la Vieja, toros con barbas y toreros con patillas en las mejillas y en las sienes ; conspiradores y enamorados, aire de libertad y argolla de opresión, y por encima de todos esta admirable mujer, que con el ala rota de su amor le basta con la otra de la libertad para conquistar el espacio y coronarse con la gloria de la inmortalidad.

Yo he intentado que Mariana Pineda, mujer de profunda raigambre española, cante al amor y a la libertad la estrofa de su vida en forma que adquiera el concepto de universalidad de aquellos dos grandes sentimientos, y así mi heroína exclama al final de la obra con una voz que viene de más lejos :

« Yo soy la libertad porque el amor lo quiso I Pedro ! la libertad por la cual me dejaste. Yo soy la libertad herida por los hombres Amor, amor, amor y eternas soledades. »

Aunque no la primera, sí, una de mis primeras obras, y siento por ella una emoción de novio. Está escrita el año 1923 2.

En su mayoría, los críticos madrileños exaltaron el valor literario y escénico de Mariana Pineda hasta un término que me sorprendió : el concepto general era que significaba, no una promesa, sino una realidad de autor que aportaba al teatro una técnica obligada por la circunstancia del hecho histórico y el caudal de una verdadera poesía que fluía natural y constantemente, no sólo de los personajes, sino del ambiente que les rodea ; poder emocional que tiene tanto relieve en los acentos trágicos de Mariana Pineda como en las dulces y doloridas palabras de las monjitas cuando se despiden en marcha hacia el patíbulo ; y de « Mariana Pineda » éste es el concepto que más me satisface, porque creo sinceramente que el teatro no es ni puede ser otra cosa que emoción y poesía, en la palabra, en la acción, y en el gesto.

Hay quien afirma que yo soy un autor para Lola Membrives y que esta gran artista es una actriz para mí ; es muy posible que esta afirmación sea un acierto rotundo. La madre, de « Bodas de sangre » ; la zapatera de « La Zapatera prodigiosa », y sobre todo, la agudísima comprensión y la emo-

2. Il faut sans doute entendre par là : « écrite pour l'essentiel ». En effet, le manuscrit reproduit par l'édition Aguilar est daté du 8 janvier 1925 (cf. notes de la 2* édition, p. 1795) et il ressort de déclarations faites par Lorca un mois auparavant (cf. ci-dessus, texte du 30 novembre 1933, note 3) qu'il avait achevé la pièce en 1925 ou au début de 1926. Voir, de même (ibid.), comment peuvent s'expliquer les données contradictoires sur La Zapatera prodigiosa ; et ci-dessus, également, ses déclarations apparemment contradictoires à propos de Yerma (texte du 1er octobre 1933, note 13).

FEDERICO GARCÍA LORCA ; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 331

ción, a veces dolorosa y siempre exaltada, con que Lola Membrives estudia y crea mis personajes3, me obligan a pensarlo así.

Lola Membrives, a bastantes días del estreno aún, ya empieza a ser Mariana Pineda ; es decir, ya es este mágico personaje, y todos los de la obra, y el mismo ambiente romántico de ella ; ya está « metida » en esta balumba de ensayos, decorados, trajes, luces (Oh admirable Fontanals) y siente nerviosamente la inquietud de la nueva creación ; sus grandes ojos son como aquellos que yo soñaba en « Mariana Pineda » avizorando todo lo que pasaba en Granada ; para los ojos de Lola Membrives no se pierde un solo detalle y en ellos se adivina el trabajo, el esfuerzo y el recreo del alma mientras va materializando el personaje y dándole el contenido emocional que requiere para que al unísono con el suyo se desgarre el corazón de los espectadores.

Posiblemente, « Mariana Pineda » sea el mayor triunfo de Lola Membrives como actriz y la prueba definitiva de sus extraordinarias condiciones como directora de escena, como creo también que el estreno de esta obra será para la compañía el triunfo más grande de interpretación entre los que ha alcanzado ya.

XIII Lope de Vega en un teatro nacional1

Guando fui a conversar con los representantes de la empresa de la Comedia y hasta con su director artístico, y a pedirles, datos sobre la forma en que será presentada la obra de Lope de Vega recibí la respuesta que consigno y que merece ser conocida como ejemplo de desinterés y de reconocimiento de valores :

— Converse V. con Lorca y Fontanals, pues aquí se hará lo que ellos quieran ; nada más que lo que ellos dispongan y todo lo que ellos digan.

Y siguiendo la indicación conversé con García Lorca al terminar éste la lectura que hizo de su arreglo a la compañía en medio de las sonrisas constantes de los intérpretes ante las ocurrencias, los giros, la gracia siempre elegante de. los giros del ingenio del siglo xvi8. Quería saber cómo había encarado García Lorca su ardua tarea de cortar, al ritmo de nuestra vida acelerada, .una obra hecha cuando se escuchaba sin apuro ni término. Le sobran antecedentes para ello, como que ha montado en su teatro experimental de La Barraca, del que ya he hablado una vez en estas columnas, los ocho entremeses de Cervantes, Lope, Tirso, lo más grande, para él, con

3. Confirmé par Lola Membrives à propos de Mariana Pineda : cf. Beneficio de. Lola Membrives..., La Nación, Buenos Aires, 12 janvier 1934, p. 9, col. 1, 2 et 3.

1. « Lope de Vega en un teatro nacional, por Octavio Ramírez », La Nación, Buenos Aires, 25 février 1934, section « Artes-Letras », p. 2 et 3. Photographie : « Un decorado de Fontanals para La Dama Boba ». Nous omettons le début de cet article, où est évoqué le regain de faveur que connaît alors un peu partout le théâtre classique européen.

2. Cet interview a donc eu lieu le 17 février; cf. La Nación, Buenos Aires, 16 février 1934, p. 9 : Mañana se reunirá en el teatro de la Comedia la compañía Eva Franco.

332 BULLETIN HISPANIQUE

su candente admiración, lo más sagrado del teatro español. Y con la vehemencia comunicativa de su tono, me va diciendo* :

— No he refundido, sino que he cortado, lo que es muy distinto. Las obras maestras no pueden refundirse. Es un pecado que yo jamás me hubiera atrevido a cometer. No es posible quitarles escenas, cuadros, ni nada, que sea esencial a su trama ni a su idea. La obra, tal como yo la he arreglado, queda igual e intacta en su armazón y en su desarrollo. « La dama boba », título que he querido respetar, aunque quizá tenga más belleza « La niña boba », pues aquel es el auténtico que le puso Lope, e ignoro cómo y cuándo ha surgido el segundo, llegará así íntegra en su proceso y en todos sus elementos esenciales. No he hecho más que cortar versos. De éstos sí he suprimido muchos. Lo he hecho por una serie de razones poderosas y hasta esenciales. Además de que la extensión original de la pieza fatigaría al público de hoy, hay versos que sobran. Esto lo digo sin desmedro del respeto ilimitado, incondicional que me merece toda la obra de Lope. Hay versos en cantidad, la mayoría de una belleza excepcional, de un donaire incomparablemente flexible y harmonioso, pero con la precipitación con que tuvo que escribir para dejar hecha su producción monumental, en su fecundidad inagotable y en su facilidad torrencial, era forzoso que alguna vez se le deslizara algún verso menos bello, menos jugoso, menos esencial o menos ajustado que la mayoría, y estos son los que he eliminado. La refundición, es decir, la tarea de suprimir escenas y partes enteras, sería muy fácil, pero es un sacrilegio. Los cortes, en cambio, son mucho más difíciles y demandan una tarea mucho más ardua que, no obstante, es la que he emprendido, porque era la única que debía realizar. Cortar significa, en seguida, engarzar. Y el engarce del verso con lógica, con ritmo, con armonía, es un trabajo muy difícil, muy prolijo, que es el que yo he hecho con toda escrupulosidad, con el fervor que me ha despertado siempre la joya literaria que he tenido en mis manos. « La dama boba » se representará, pues, en la Comedia, aligerada, cortada, nunca refundida. Queda, no sólo lo esencial, sino lo mejor de ella, porque cuando he encontrado un verso de soberana belleza, aun sin ser esencial a la acción o a la idea, lo he dejado, lo he respetado, porque habría sido una profanación tocarlo. Y así, creo, estoy seguro de que la obra de Lope llegará al público de Buenos Aires a través de la compañía nacional que ha tenido el inspirado intento de revivirla, no sólo en toda su lozanía, en toda su gracia, en todo su donaire, sino también más perfecta, porque ahora queda de ella lo más grande, lo más justo, lo más armonioso, lo más bello.

4 Claro está — me va diciendo Fontanals — que no ha podido hacerse todo

3. Comparer ces déclarations avec le texte du 19 septembre 1935 publié ci-dessous. Elles ne concordent pas entièrement quant à l'importance des coupures effectuées par Lorca. Àurait-il rétabli pour la compagnie Margarita Xirgu certains passages d'abord supprimés pour celle d'Eva Franco?

4. Nous omettons le passage suivant, où l'auteur de l'article évoque l'atmosphère de l'authentique « corral > où se jouait la comédie espagnole du Siècle d'Or. Puis vient une déclaration du peintre Fontanals, décorateur de nombre de pièces de Federico Garcia Lorca, que nous reproduisons.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 333

con rigurosa exactitud, pues ello lo impiden insalvables dificultades de orden práctico, pero se ha hecho todo, no sólo con la más cercana aproximación, sino también con un sentido de época y de atmósfera que transmitirá al p'úblico la sugestión propicia. Comenzando por la sala, no ha sido posible transformar los palcos en las ventanas con rejas, las bellas rejas caladas, muchas veces hasta por artificio, porque a veces, además de que tal vez no serían soportadas por los espectadores de hoy, al fijarlas sobre la simetría de los palcos darían una impresión de cárcel, bien distinta por cierto al desorden artístico de las ventanas y los balcones españoles. Pero con algunas rejas se ha logrado perfectamente la ficción de las paredes laterales que limitan el corral, y también las divisiones en ventanas que darán al público acodado a los palcos una distribución pintoresca. Tampoco he podido limitarme exactamente en el escenario a los medios tan esquemáticos de la época. En primer lugar, el escenario era sumamente reducido, lo que no permitía desplegar la agilidad del movimiento escénico que hoy se exige. La lona blanca y escueta es pobre decoración de fondo. Entonces la decoración de fondo que yo he realizado está constituida por un juego de escaleras, que también era posible en los corrales, puesto que ellas eran muchas veces el espontáneo telón de fondo que formaban las escaleras que conducían a las casas vecinas. Esto ya permite realizar motivos visuales de color y de perspectiva. Para facilitar y hacer más variado el movimiento escénico he colocado a un costado del escenario un tablado pequeño, desde el cual los personajes dialogan con los otros que están en el plano normal de la escena y aun suben y bajan, permitiendo un desarrollo flexible y novedoso. Y para dar mayor amplitud a los motivos pictóricos he puesto a un lado del escenario, pero bien visible desde éste y desde la sala, un jardín, recurso perfectamente lógico, puesto que desde muchos corrales eran también visibles los jardines contiguos. De esta manera se verá, bajo un amplio arco de follaje, un refrescante panorama de fronda, que transmitirá la impresión de su lozanía, enriqueciendo el cuadro con sü color y su perspectiva. Era necesario hacer un corral, pero también hacer un corral con visualidad y con belleza. Y yo creo que he realizado las dos cosas.

XIV Presentación de Pablo Neruda1

Esto que yo hago ahora se llama una presentación en el protocolo convencional de conferencias y lecturas, pero yo no presento, porque a un poeta de la calidad del Chileno Pablo Neruda no se le puede presentar,

1. Nous croyons devoir reproduire sous ce titre une allocution publiée il y a cinq ans, mais passée inaperçue de la critique • lorquienne ». Elle apparaissait dans l'appendice des Obras Completas de Pablo Neruda, Buenos Aires, Losada, 1951 (épuisé), sous le titre : Presentación de Federico Garcia Lorca, leída en la Universidad de Ma~ drid. Cette présentation eut sans doute lieu en 1934 ou 1935. Date probable de l'installation de Neruda à Madrid : dernier trimestre de 1934, selon les documents conservés aux Archives du ministère espagnol des Affaires étrangères, où notre ami José Luis Fernández de Castillejo a eu l'obligeance de les consulter.

334 BULLETIN HISPANIQUE

sino que con toda sencillez, y cobijado por mi pequeña historia de poeta, señalo, doy un suave pero profundo toque de atención.

Y digo que os dispongáis para oír a un auténtico poeta de los que tienen sus sentidos amaestrados en un mundo que no es el nuestro y que poca gente percibe. Un poeta más cerca de la muerte que de la filosofía, más cerca del dolor que de la inteligencia ; más cerca de la sangre que de la tinta. Un poeta lleno de voces misteriosas que afortunadamente él mismo no sabe descifrar ; de un hombre verdadero que ya sabe que el junco y la golondrina son más eternos que la mejilla dura de la estatua.

La América española nos envía constantemente poetas de diferente numen, de variadas capacidades y técnicas. Suaves poetas de trópico, de meseta, de montaña ; ritmos y tonos distintos que dan al idioma español una riqueza única. Idioma ya familiar para la serpiente borracha y el delicioso pingüino almidonado. Pero no todos estos poetas tienen el tono de América. Muchos parecen peninsulares y otros acentúan en su voz ráfagas extrañas, sobre todo francesas. Pero en los grandes, no. En los grandes cruje la luz ancha, romántica, cruel, desorbitada, misteriosa de América. Bloques a punto de hundirse, poemas sostenidos sobre el abismo por un hilo de araña, sonrisa con un leve matiz de jaguar, gran mano cubierta de vello que juega delicadamente con un pañuelito de encaje. Estos poetas dan el tono descarado del gran idioma español de los americanos, tan ligado con las fuentes de nuestros clásicos ; poesía que no tiene vergüenza de romper moldes, que no teme el ridículo y que se pone a llorar de pronto en mitad de la calle.

Al lado de la prodigiosa voz del siempre maestro Rubén Darío y de la extravagante, adorable, arrebatadoraraente cursi y fosforescente voz de Herrera y Reissig y del gemido del urugayo y nunca francés Conde de Lautréamont, cuyo canto llena de horror la madrugada del adolescente, la poesía de Pablo Neruda se levanta con un tono nunca igualado en América, de pasión, de ternura y sinceridad.

Se mantiene frente al mundo lleno de sincero asombro y le fallan los dos elementos con los que han vivido tantos falsos poetas, el odio y la ironía. Cuando va a castigar y levanta la espada, se encuentra de pronto con una paloma herida entre los dedos.

Yo os aconsejo oír con atención a este gran poeta y tratar de conmoveros con él cada uno a su manera. La poesía requiere una larga iniciación como cualquier deporte, pero hay en la verdadera poesía, un perfume, un acento, un rasgo luminoso que todas las criaturas pueden percibir. Y ojalá os sirva para nutrir ese grano de locura que todos llevamos dentro, que muchos matan para colocarse el odioso monóculo de la pedantería libresca y sin el cual es imprudente vivir*.

2. Dans l'appendice du même livre, sous le titre Homenaje de los poetas españoles, a été publiée la note suivante, dédicace d'une plaquette ou d'un livre de poèmes inédits que nous n'avons pas pu identifier jusqu'à présent (peut-être le deuxième volume de Residencia en la Tierra, publié à Madrid en 1935) :

< Chile ha enviado a España al gran poeta Pablo Neruda, cuya evidente fuerza creadora, en plena posesión de su destino poético, está produciendo obras personalí- simas, para honor del idioma castellano. Nosotros,- poetas y admiradores del joven e insigne escritor americano, al publicar estos poemas inéditos — último testimonio de su magnifica creación — no hacemos otra cosa que subrayar su extraordinaria

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 335

XV García Lorca en la Plaza de Cataluña1

Sí. La terraza de la « Maison2 » se ha llenado de acento granadino. Federico García Lorca — rostro aniñado, ademanes suaves, palabras vivas — nos lo ha traído desde el Sur, apenas desvirtuado por la meseta. García Lorca es, ante todo, andaluz. De esa región que Diego Ruiz definió « barro de España », García Lorca tiene los ojos y los pies de andaluz legítimo. Y la gracia espontánea. Y el tono zumbón. En esta tertulia improvisada en la Plaza de Cataluña, junto a las « eses » catalana y frente a los despachos bancarios, García Lorca desparrama « zedas » y habla de versos, de coplas, de toros, de « cante jondo » y de gitanos cetrinos — esfinges de bronze y sueño que adoran a la luna vestida con su polisón de nardos. Se habla de andalucismo. Alguien establece los grados, desde el maestro Falla a Fernando de los Ríos. Cuenta el autor de « Yerma » que de su poema elegiaco dedicado a la muerte de Sánchez Mejías aparecerá en breve la versión francesa3. Hay quien pregunta :

— ¿Prepara Vd. algo en poesía? — Si. Este título : « Un poeta en Nueva York. » Versos... Tengo^n car

tera tres libros más *. — Me gustaría conocer su opinión sobre « Yerma ». Ya sabe Vd. la expec

tación que en Barcelona ha despertado su obra... — « Yerma » es una tragedia. He procurado. guai dar fidelidad a los

cánones. La parte fundamental — claro — reside en los coros, que subrayan la acción de los protagonistas. No hay argumento en « Yerma ». Yo he querido hacer eso : una tragedia, pura y simplemente.

— ¿Qué es lo que más le interesa en estos momentos? — Llevar al cine cuanto se relaciona con la lidia, con el toro de lidia.

No el acto de la lidia, no. El ambiente : coplas, bailables, leyendas... — ¿Hace alguna obra teatral? — En efecto. Estoy trabajando en otra tragedia. Una tragedia política5...

personalidad y su indudable altura literaria. Al reiterarle en esta ocasión una cordial bienvenida, este grupo de poetas españoles se complace en manifestar una vez más y públicamente su admiración por una obra que sin disputa constituye una de las mas auténticas realidades de la poesía de lengua española. Alberti, Aleixandre, Alto- laguirre, Cernuda, Diego, León Felipe, Federico García Lorca, Guillen, Salinas, Miguel Hernández, José A. Muñoz Rojas, Leopoldo y Juan Panero, Luis Rosales, Arturo Serrano Plaja, Luis Felipe Vivanco ».

1. El teatro al día. Para el entreacto. La nueva obra escénica de García Lorca será una tragedia política. García Lorca en la Plaza de Cataluña, El Día Gráfico, Barcelona, 17 septembre 1935, p. 18, col. 3 et 4.

2. Il s'agit de la « Maison Dorée », comme dans l'interview suivant. 3. Nous ignorons de quelle version il s'agit. 4. L'un des trois, sans nul doute, est le Diván de Tamarit. Un autre, peut-être,

les Sonetos del amor oscuro. Le troisième a-t-il jamais été annoncé avec plus de précision? On ne saurait le dire. Rappelons simplement le titre avancé par Lorca en octobre 1933 (cf. le texte du 1er octobre 1933 publié ci-dessus, note 12) : c Porque te quiero a ti. »

5. Ce n'est peut-être pas La casa de Bernarda Alba. Cf. Declaración de García

336 BULLETIN HISPANIQUE

XVI A proposit de « La Dama Boba »

García Lorca i el teatre classic espanyol1

A la Maison Dorée, Federico Garcia Lorca demana al cambrer una cama- milla amb una copa d'anís.

Estic a règim — em diu — pero, com veieu, és un règim de <t presó atenuada ». Ai, quan em posin en llibertat I Rieu-vos d'aquell gran músic i gran bevedor que fou Mussorgsky !

García Lorca, andalús cent per cent, com ell mateix confessa, és abundant i viu de paraula, incisiu i ingénu alhora. Aquests dies es passa la vida entre el Barcelona i 'la terrassa de la Maison.

El teatre i el carrer... Les dues coses que mes l'atrauen. Al teatre recorda el que succeeix al

carrer, font de poesía. Al carrer li plau conversar sovint sobre el teatre. Quin apassionat I La seva passió, pero, és passió d'home intelligent, pas-

sió de poeta. Ve a tomb La Dama Boba, i li comunico el retret que li fa molta gent

d'haver suprimit trossos essencials de la bella comedia de Lope de Vega i d'haver-hi introduit modificacions que la desnaturalitzen.

Qué he dit I Garcia Lorca salta de seguida : — Aqueixa pobre gent que em censuren a proposit de La Dama Boba,

no saben ni que Lope de Vega existit. Gonfonen La Dama Boba de Lope, de l'inmens Lope, amb La Niña Boba que des de fa anys es ve représentant i que no és altra cosa que una refosa lamentable.

— Qué heu suprimit vos en definitiva? — Vint versos. Menys I Uns quinze, només. I potser ni hi arriben. Son

versos innecessaris i mes aviat dolents. Son punts morts de l'obra. El teatre classic espanyol n'esta pie, de punts morts d'aquests. Son versos que resultaven pesats i alteraven el ritme de farsa — de farsa molieresca — que he volgut donar a la comedia.

García Lorca continua : — Si hi hagués fet alguna mutilació d'importància, ho confessaria i trac-

taria de justificar-la. Jo sóc molt franc I En El Caballero de Olmedo, per exemple, que és una de les obres mes considerables del teatre universal, hé tallat, en la versió que representa Pagrupament « La Barraca », les tres escenes darreres de la venjança. Amb la mort d'Olmedo tôt acaba, no és

Lorca sobre teatro, Heraldo de Madrid, 8 avril 1936, reproduit dans Bull, hisp., 1954, p. 292-294, et dans Federico Garcia Lorca, ibid., p. 1634-1636.

1. A proposit de « La Dama Boba ». Garcia Lorca i el teatre classic espanyol, Mirador, Barcelona, 19 septembre 1935, p. 5, col. 1 et 2. D'après les témoignages oraux de divers amis catalans de Lorca, nous pensons qu'il a donné l'interview en castillan ; mais cette version catalane a dû être publiée avec son assentiment. Il comprenait le catalan et semble l'avoir un peu pratiqué, non l'avoir parlé couramment. Voir, à ce propos, le texte du 26 octobre 1933, publié ci-dessus, et la note 5 ; pour le contenu de cet interview, voir, ci-dessus, les textes du 1er octobre 1932 et du 25 février 1934.

FEDERICO GARCÍA LORCA ; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 337

veritat? Dones, després de la mort, prou ! A dormir I Les tres escenes allu- dides son una concessió feta per Lope al public, i amb elles l'obra perd grandesa. Perô ja és sabut que en. temps de Lope el public reclamava el càstig deis culpables. « [ Que los maten 1 » — cridava — « ¡ Que los maten 1 ». Els autors, aleshores, els havien de matar, i axi, per culpa del « j Que los maten 1 » varen ésser malmeses un grapat d'obres teatrals d'aquella época.

L'autor de Yerma és ja un torbellí. Ningú no el detura. No deixa interrompre, no deixa preguntar. Enamorat deis clàssics espanyols, no admet que se l'acusi de mancament a la devoció que els té.

— Voleu un altre exemple de com procedeixo i he procedit sempre amb els clàssics en general i mes concretament amb Lope de Vega? Ens l'ofereix Fuenteovejuna. D'aquesta obra només n'he donat, en les representacions de « La Barraca », seixanta escenes. He séparât tôt el drama polític i m'he limitât a seguir el drama social. Perô ho he advertit. No he dit : « Ara aneu a veure i escoltar Fuenteovejuna », sino que he anunciat : « Vaig a presen- tar-vos una antología de Fuenteovejuna. »

— Tothom auria d'ésser honest aixi. — Jo estic content d'ésser-ho. Amb els clàssics espanyols s'hi ha atrevit

el primer que li ha semblât, i per aixô hem vist i veiem; del nostre teatre clàssic, representacions llastimoses. Els clàssics espanyols poden ésser interpretáis de diverses maneres, sempre que sigui a través d'un poeta que els senti en el seu eos i en la seva ánima. Ocorre el que amb la música. Una composició de Chopin resultará diferent si l'executa Rubinstein o si l'exe- cutant és Brailowsky, perô l'obra resultará la mateixa. Es tracta de la forma — sensibilitat, tempérament — de fer-la arribar al public.

— Exacte. — No penseu que sigui enemic deis textos integres. Vaig donar una ve

gada, sencera, La guardia cuidadosa, de Cervantes, i vaig presentar-la com una gran pantomima de circ. Admirable, eh? Admirable ! Perô fou un dal- tabaix.

— Aqüestes fantasies haurien d'ésser acceptades mes aviat que certes refoses.

— I tant, home ! El que s'ha fet, en general, amb els clàssics, no té nom. Es representa per Borras una refosa à'El Alcalde de Zalamea en la quai el paper de la dama no té cap relleu i les escenes mes formoses de l'obra han desaparegut. Perqué? Per a facilitar el màxim lluïment de Tactor.

— Que cobra els drets, a ben segur. — Jo no m'atrevia a dir-ho. Garcia Lorca té, encara, tela per estona. — Moites de les refoses d'obres del teatre clàssic espanyol foren fêtes a les

darreries del segle passât. Els refonedors procuraren adaptar llur treball al gust del temps, no ja solament modificant el carácter deis personatges, i, per tant, de vegades, Tessència de l'obra, sino també distribuait les escenes en els tres actes de reglament, amb la quai cosa s'estalviaven els inconvénients de l'escenari múltiple. Aixi, tornant a La Dama Boba, algú ha insinuât que jo he retallat el paper de Nise, la germana, quan en realitat no l'he tocat en res, absolutament en res, de l'original. El que passa és que alguns refonedors li augmentaren el text amb uns latinajos i unes ximple-

338 BULLETIN HISPANIQUE

ries que no hi ha per on agafar-ho. Heus-ho aci ! Varen creure que Topo- sido amb la Boba seria, d'aquesta forma, mes oberta. Una véritable desgracia 1 Hi ha refonedors que àdhuc han canviat els noms deis personatges. A Clara, la dameta de companyia, li diuen Blasilla, no sé per que. Us diré mes : Maria Guerrero, que era una actriu magnifica, presentava — a través d'una refosa fêta, creo, pel seu marit i un traspunt — La Dama Boba com una ingenua que feia la tonta. No, no I La Boba de Lope és boba de veritat 1 Lope no volgué, com molts suposen, oposar dos caràcters, sino demostrar que una anima obscura pot ésser curada per l'amor. Es mes ciar que l'aigua.

Aprofito un moment de respirado del meu interlocutor per a pregun- tar-li que ha introduit ell en La Dama Boba.

— La canco deis gats i les seguidilles del final. Res mes I La primera, perqué trobo que hi escau ; les seguidilles, per a completar l'acabament de l'obra a la manera d'aquelles tonadilleras que en temps de Lope actuaven, molt sovint, després de Pespectacle.

— Son vostres les illustracions musicals de La Dama Boba? — La canco deis gats i les seguidilles, si2. N'hi ha, a mes, dues de Sali

nas i una de Barbieri. La lletra de les seguidilles és de Cervantes. L'he treta d'un entremés8. Es preciosa, o¡?

Garcia Lorca no se sap estar de cantar-la : Pisaré yo el polvico,

[ ay ! atan menudico; pisaré yo el polvo, atan menudo.

Joan TOMAS.

XVII

García Lorca invitado por el Ateneo Enciclopédico Popular de Barcelona1

10 En el Barcelona. Lectura de poesías por Federico García Lorca*.

El domingo día 6 por la mañana, con la sala llena a rebosar, tuvo efecto en el teatro de Barcelona, organizado por el Ateneo Enciclopédico Popular3, la lectura de poemas del poeta Federico García Lorca por su propio autor, con la colaboración de Margarita Xirgu.

2. Nous ne connaissons pas d'autre mention de cette musique. 3. La elección de los alcaldes de Daganzo. 1. Nous réunissons sous ce titre deux textes relatifs au récital de poèmes de Feder

ico Garcia Lorca, donné par l'auteur et Margarita Xirgu dans le cadre des manifestations culturelles de 1' « Ateneo Enciclopédico Popular » de Barcelone. Nous reproduisons successivement un compte rendu de cette séance et un court article résumant l'essentiel de l'adresse au public de Federico Garcia Lorca.

2. En el Barcelona. Lectura de poemas por Federico Garcia Lorca, El Día Gráfico, Barcelona, 8 octobre 1935, p. 17. Voir l'évocation de cette même manifestation culturelle dans l'article de Juan G. Olmedilla : Barcelona. Garcia Lorca y su Romancero del Pueblo, Defensor de Granada, 13 octobre 1935, p. 4, col. 6-7.

3. Selon M. Âmbrosi Carrion, qui fut son président durant les premières années

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 339

Después de unas palabras de presentación del presidente del Ateneo, don Víctor Colomer, García Lorca se dirigió al público, para manifestarle cor- dialmente su posición al ofrecerle lo más puro y entrañable de su concepción poética. Dio comienzo la lectura, con « Cante Jondo » ; después cuatro cancioncillas para niños del libro « Canciones » y cuatro romances del « Romancero gitano », que hicieron desbordar el entusiasmo del público, con clamorosos y reiterados aplausos.

Por último, García Lorca leyó los poemas de un libro inédito o El poeta en Nueva York » ; la « Oda al rey de Harlem » y la canción « Iré a Santiago », ambas impregnadas de ese sabor acre que muestran los negros.

A continuación Margarita Xirgu con esa primorosa suavidad y esa intensa entonación dramática que hacen de ella una artista extraordinaria, la hermosa elegía « Llanto por Ignacio Sánchez Mejías », última obra de García Lorca, y el romance « La monja gitana ».

Los aplausos entusiastas con que fue saludada Margarita Xirgu al presentarse a escena, culminaron con una franca, unánime y estruendosa ovación tributada por la concurrencia a la prestigiosa actriz, al terminar la lectura.

Margarita Xirgu, que vestía un traje con los colores republicanos, fuó obsequiada con un espléndido ramo de flores.

2» El poeta y la multitud*.

La poesía tiene, por lo general, un carácter recogido y debe ser leída a solas o ante un cenáculo de amigos e iniciados. Por lo general, decimos, ya que existen algunos géneros poéticos propicios a lo espectacular.

Pero ante buenos recitadores, cabe la presentación pública de poesías por líricas e íntimas que sean. Quiere decirse con ello que todo marco es

. adecuado para un buen cuadro. Y que los recitales poéticos son siempre admitidos con deleite y muchas veces aplaudidos con entusiasmo.

Es por eso que debe prodigarse para mejor difundir la obra poética el espectáculo que se dio días atrás en Barcelona a petición de la entidad cultural, con sello obrero que se llama Ateneo Enciclopédico Popular.

La digna intervención de la ilustre actriz Margarita Xirgu y del poeta García Lorca dieron al acto su máximo relieve. Y deben prodigarse esa clase de lecturas en colectividad porque es el modo de realizar la poesía y de lograr a favor de este género literario las ventajas que para el autor tiene la obra teatral.

En efecto, en la obra que tiene su realización en escena, por la comuni-

de la République, cette association déjà ancienne, et qui réussit à se maintenir sous la dictature de Primo de Rivera, réunissait en vue des activités culturelles les plus diverses une majorité d'ouvriers et d'étudiants peu fortunés. Elle serait arrivée à grouper jusqu'à 11.000 membres représentant tout l'éventail des formations politiques de gauche. Outre un enseignement régulier (préparation du baccalauréat, comptabilité, etc.), on y donnait des cours libres et des conférences. Une bibliothèque, ' contenant plusieurs milliers de volumes, était à la disposition de ses membres. En 1 939, les locaux furent occupés par la Phalange et l'association dissoute.

4. Glosas del día. El poeta y la multitud, Día Gráfico, Barcelona, 10 octobre 1935, p. 1.

340 BULLETIN HISPANIQUE

cación de público y autor, éste aprecia mejor el efecto de las estrofas en la multitud, y aparte de saborear su triunfo — desde el propio palco escénico si el autor recita o entre basditores, si actúa de oyente — siente el latido de la muchedumbre, adivina los afanes y juzga incluso su propia obra poética con elementos externos, en este caso con el alma del pueblo, que se manifiesta tal como es ante la copla y el romance, y se lo dice al autor.

Cada género literario tiene su marco adecuado, pero la interpretación popular aumenta en todos ellos en valor. Pone el pueblo su sello en las cuartillas reservadas a los escogidos, cuando son leídas en grandes asambleas. Lo supo decir muy bien6, con su gratitud anticipada, Lorca, el poeta gitano, cuando se presentó ante el nutrido auditorio del Barcelona, ávido de identificarse con el poeta.

J. P.

XVIII

Una gran solemnidad teatral en Barcelona

Estreno de Doña Rosita la soltera o el lenguaje de las flores, nueva obra de García Lorca, interpretada por Margarita Xirgu1.

— Díme, Federico, ¿Qué es Doña Rosita1! — Doña Rosita es la vida mansa por fuera y requemada por dentro de

una doncella granadina, que poco a poco se va convirtiendo en esa cosa grotesca y conmovedora que es una solterona en España. Cada jornada de la obra se desarrolla en una época distinta. Transcurre el primer tiempo en los años almidonados y relamidos de 1885. Polisón, cabellos complicados, muchas lanas y sedas sobre las carnes, sombrillas de colores... Doña Rosita tiene en ese momento veinte años. Toda la esperanza del mundo está en ella. El segundo acto pasa en 1900. Talles de avispa, faldas de campánula2, exposición de París, modernismo, primeros automóviles3... Doña Rosita alcanza la plena madurez de su carne 4. Si me apuras un poco casi te diría que un punto de marchitez asoma en sus encantos. Tercera jornada : 1911. Falda entravée*, aeroplano8. Un paso más, la guerra. Dijé- rase que el esencial trastorno que produce en el mundo la conflagración se presiente ya en almas y cosas.

5. Souligné par nous. 1. Una gran solemnidad teatral en Barcelona. Estreno de Doña Rosita la soltera o

el lenguaje de las flores, nueva obra de García Lorca, interpretada por Margarita Xirgu » Crónica, Madrid, 15 décembre 1935. Nous omettons le début de cet article, qui se borne à résumerla pièce. Comparer ce texte intégral avec la version reproduite par M. Roberto G. Sánchez : Federico Garcia Lorca. Ensayo sobre su teatro, Madrid, Jura, 1950, p. 61, se référant à un article qu'il nous a été impossible de consulter : Armando de María y Campos, Lope de Vega y Garcia Lorca, Presencias de Teatro, México, 1937, p. 271.

2. Sic. Ponctuation du texte cité par M. Roberto G. Sánchez : « ... faldas de campánula. Exposición de París... ».

3. Sic. Pas de points de suspension dans R. G. Sánchez. 4. Sic. R. G. Sánchez : « de sus encantos ». 5. Sic. R. G. Sánchez : « entrevés ». 6. Sic. R. G. Sánchez : « aeroplanos », au pluriel.

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 341

Doña Rosita tiene ya en este acto muy cerca del medio siglo7. Senos lacios, escurridiza cadera, pupilas con un brillo lejano, ceniza en la boca y en las trenzas que se anuda sin gracia... Poema para familias, digo en los carteles que es esta obra, y no otra cosa es8. Cuántas damas maduras españolas se verán reflejadas en Doña Rosita como en un espejo 1 He querido que la más pura línea conduzca mi comedia desde el principio hasta el fin. ¿Comedia he dicho9? Mejor sería decir10 el drama de la cursilería española, de la mojigatería española11, del ansia de gozar que las mujeres han de reprimir por fuerza en lo más hondo de su entraña enfebrecida1*.

— ¿Por qué titulas esta obra El lenguaje de las flores? — Doña Rosita tiene un tío que es botánico. Su fino arte consigue una

rosa, que el llama la rosa mutábila, flor que por la mañana es roja ; más roja al mediodía; a la tarde, blanca, y por la noche se deshace. Esta flor es como el símbolo del pensamiento que he querido recoger en Doña Rosita. Pensamiento que la propia doncella repite una, y otra, y otra vez, a lo largo de la comedia, en estos versos que vas a escuchar :

Cuando se abre en la mañana roja como sangre está ; el rocío no la toca porque se teme quemar. Abierta en el mediodía, es dura como el coral ; el sol se asoma a los vidrios para verla relumbrar. Cuando en las ramas empiezan los pájaros' a cantar y se desmaya la tarde en las violetas del mar, se pone blanco, con blanco de una mejilla de sal. Y cuando la noche toca blando cuerno de metal, y las estrellas avanzan mientras los aires se van, en la raya de lo obscuro se comienza a deshojar...

He ahí la vida de mi Doña Rosita. Mansa, sin fruto, sin objeto, cursi... ¿ Hasta cuándo seguirán así todas las Doñas Rositas de España?

Y Federico García Lorca, diciendo esto, cerraba los ojos con un dolor franciscano, colmado de ternura.

Pedro MASSA.

7. Sic. R. G. Sánchez (trois omissions probables) : « Dijérase que el esencial trastorno que produce en el mundo tiene ya más de medio siglo. Senos lacios... ».

8. Sic. Cette dernière phrase est omise dans R. G. Sánchez. 9. Sic. Même remarque. 10. Sic. R. G. Sánchez : «... hasta el fin. Mejor que comedia sería decir drama,

drama de la cursilería... ». 11. Sic. Membre de phrase omis dans R. G. Sánchez. 12. La fin de l'interview, à partir d'ici, n'est pas reproduite dans R. G. Sánchez.

342 BULLETIN HISPANIQUE

XIX Declaraciones de Alejandro Casona sobre teatro1

Si queréis que os entiendan, al hablar de Alejandro Casona, decid que es el autor de « La sirena varada », y en seguida quedará identificada su personalidad. Pues pocas veces, en retratos ni en carteles, ni en banquetes o recepciones oficiales, ni oficiosas, se ha visto el rostro, la figura, de este autor joven, sencillo, modesto... En cambio esa obra « La sirena varada », que premió el Ayuntamiento de Madrid y estrenó aquí la Xirgu2, difícilmente se borrará de la mente de quienes la vieron.

Ahora, hoy, Casona estrena una nueva comedia suya : « Nuestra Nata- cha ». El estreno.es absoluto en España. « Natacha » es Pepita Díaz. La obra se representa, claro, con la compañía que en el teatro de Barcelona acaudilla, en unión de Manolo Collado, esta exquisita actriz.

Un momento, abriéndonos paso entre la nerviosidad contenida y la emoción no ocultada del ensayo general llegamos hasta el ya ilustre autor. Hablamos, claro, de la obra que, antes que otro ninguno, va el público a conocer esta noche :

— ¿Alguna similitud con « La sirena varada »? preguntamos. — No, no. En absoluto. Es decir, sonríe, acaso en un fondo profundísimo,

una pareja corriente de inquietudes, de convicciones. Pero una diversidad absoluta de forma expresiva.

— ¿Más seria? ¿Más risueña? ¿Más...? — No sé. Otra cosa. Puestos a buscar un más o un menos, yo diré : más

humana. — Se ha dicho si en ella palpitaba una tesis... — ¡ No ! — protesta — De ningún modo. Nada de tesis. Pero sí la expre

sión de los problemas vivos de cada día, de los que nos acucian e inquietan a quienes nos ocupamos de este algo grande ¡ y también dramático ! que es la educación.

Alejandro Casona es maestro. Y su profesión de educador le enorgullece, tanto, por lo menos, como la de autor de comedia. En algunos instantes funde las dos en un hoy fervoroso...

— No puede Vd. imaginar nada que enseña tanto en auténtica materia teatral como esta labor de las « Misiones Pedagógicas8 » del Teatro, que

1 . Nous croyons devoir reproduire sous ce titre un interview donné dans la même ville et à la même époque que les quatre interviews de Lorca qui précèdent : Alejandro Casona nos habla de su estreno de hoy, y de otras cosas, La Vanguardia, Barcelona, 13 novembre. Sur la situation et les possibilités du théâtre espagnol de l'époque, sur les expériences analogues de « La Barraca » et des « Misiones Pedagógicas », les témoignages et les jugements des deux auteurs présentent, en effet, une concordance significative.

2. Première représentation au théâtre Poliorama de Barcelone en mai-juin 1934. Cf. Les estrenes, t La sirena varada » per Alejandro Casona. Poliorama, Mirador, Barcelona, 7 juin 1934, p. 5.

3. Les « Misiones Pedagógicas », fondées dès le 29 mai 1931 par un décret de Marcelino Domingo, ministre de l'Instruction publique avant Fernando de los Ríos, étaient composées d'équipes volantes chargées de mettre divers moyens de culture à la portée de la population des villages espagnols, même et surtout les plus isolés. Outre une bibliothèque roulante, un cinéma et un musée circulants, elles comprenaient une

FEDERICO GARCÍA LORCA; TEXTES ET PAROLES RETROUVÉS 343

llevamos a cabo desde hace unos años. Llegamos, con los estudiantes, a pueblecillos de menos de quinientos vecinos; montamos la barraca en la plaza, a la vista de las gentes, que en seguida simpatizan con nosotros ; representamos pasos de Lope de Rueda y Cervantes ; romancillos antiguos, coplas y decires... Es admirable y aleccionadora la intuición con que las gentes sencillas, no estragadas por una visión continuada de teatro comercial, captan las esencias del teatro genuino.

— Pero Vd. si ha de producir como esperamos, como espera el público, no podrá seguir esa labor de las « Misiones Pedagógicas »...

— Por eso produzco poco. Por nada renunciaría a mi tarea viva de maestro. Que sólo me deja realizar una obra al año : la de vacaciones...

— ¿Y si habláramos de técnica teatral? — Yo creo que el Teatro debe concebirse en lírico... pero realizarse en

dramático. — El deber de los autores nuevos... — Es seguir su propio camino, cultivar su propio huerto. Benavente, los

Alvarez Quintero, Martínez Sierra, Arniches, trabajaron, dura y exquisitamente, su parcela de espíritu humano. Eran preciosos, en esa parcela y en ese momento, que siguen siendo los suyos, conquistados legítimamente. Lo que ya no me parecería legítimo, ni honrado, sería que yo u otro autor nuevo, nos metiéramos por esas mismas parcelas...

— Los asuntos teatrales... — Creo que cada vez se hace más urgente llevar al teatro las inquietudes,

los problemas del mundo. Asi fue siempre, y hoy menos que nunca tenemos derecho a entretenermos en los laberintos estéticos del arte por el arte. Grande es ser artista; pero necesario es servir... Y el teatro puede, debe prestar espiritual servicio...

— La llamada crisis del teatro... — No creo absolutamente en ella. Ese ejemplo que le he recordado del

humilde teatro de las Misiones Pedagógicas, que vuelven a lo ingenuo, a lo primitivo, frente a gentes primitivas e ingenuas, le muestra que si el teatro llegara a morir, volvería a renacer de sí mismo. En cuanto a la tan decantada competencia del cine, es absurda. ¡ Cine y teatro son cosas de tan distintas esencias !

— Volviendo a « Nuestra Natacha »... — Es la obra en que puse mi fe. Creo en ella. Por eso tengo miedo por ella. . . Llaman al autor para dar al ensayo un último toque. Nos alejamos tam

bién con fe en la obra de este maestro joven, que dio al teatro de España una nota distinta en su « Sirena varada », y que hoy, esta noche, nos trae la obra de su fe y de su inquietud : « Nuestra Natacha ».

M. L. M.*.

troupe théâtrale ambulante dirigée à l'origine par Rafael Marquina et Luis Santu- llano, puis par A. Casona et Eduardo Torner. Leur fondation avait été déjà préconisée par Manuel B. de Cossio, dans une étude, en 1882, puis dans un projet de réforme de l'Enseignement primaire, en 1922. Cf. G. Somolinos d'Ardois, Las Misiones Pedagógicas de España, in Cuadernos Americanos, Mexico, septembre 1953, p. 206-225.

4. María Luz Morales, directrice de La Vanguardia de Barcelone et auteur de chroniques théâtrales de ce journal.


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