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Date post: 12-Oct-2015
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    Jean Darrouzs

    Le mmoire de Constantin Stilbs contre les LatinsIn: Revue des tudes byzantines, tome 21, 1963. pp. 50-100.

    Citer ce document / Cite this document :

    Darrouzs Jean. Le mmoire de Constantin Stilbs contre les Latins. In: Revue des tudes byzantines, tome 21, 1963. pp. 50-

    100.

    doi : 10.3406/rebyz.1963.1301

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1963_num_21_1_1301

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_31http://dx.doi.org/10.3406/rebyz.1963.1301http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1963_num_21_1_1301http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1963_num_21_1_1301http://dx.doi.org/10.3406/rebyz.1963.1301http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_31
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    LE MMOIRE DE CONSTANTIN STILBSCONTRE LES LATINS

    Les opuscules contre les Latins qui circulent dans les manuscritset les ditions et dont le pullulement se dveloppe surtout partirdu xiie sicle, ne sont pas trs bien connus. Ils sont souvent anonymes, interpols, mutils, mis sous de faux noms. Pour apporterun peu de clart dans cette tradition mouvante, il faut distinguerplusieurs catgories d'uvres. Laissons de ct tout d'abord les uvres ou opuscules qui traitent d'un problme particulier et biendfini, comme la procession du Saint-Esprit, la question des azymes,la primaut du pape. Ngligeons encore les opuscules purementhistoriques qui demanderaient une tude particulire. Ce genrelittraire a dj t tudi, principalement par Hergenrther quiles range sous le titre significatif 'Opuscula de origine schismatis ;les trois versions qu'il a dites donnent une ide suffisante de leurcontenu et de leur origine (1). Ces textes se rattachent videmmentaux efforts d'apologtique de l'glise grecque par rapport l'gliselatine, aprs Photius et Michel Crulaire.Ce qui nous intresse ici, ce sont les opuscules qui tentent de dresserune liste de griefs. Et nous devons encore, pour la commodit del'analyse, tablir une nouvelle distinction. Il existe des opuscules,en nombre assez limit et dont les auteurs sont gnralement connus, oles griefs sont condenss en quelques chapitres ou titres principauxet dont l'nonc est accompagn d'une rfutation. Ce genre littrairedpend troitement de la lettre encyclique de Photius aux patriarchesorientaux o sont numrs cinq griefs imputables aux Latins :le jene du samedi, le mariage des prtres, le carme, la confirmation,la procession de l'Esprit (2). A cette catgorie appartiennent princi-

    (1) J. Hergenrther, Monumenla graeca ad Photium ejusque historiam pertinentia,Ratisbonne, 1869, p. 154-181; l'tude critique de la tradition reste faire pour ces opuscules.(2) V. Grumel, Regestes, n 480-481; texte PG, 102, 721-741.

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 51paiement les opuscules produits par Nictas Stthatos, Nictas leNicen chartophylax, Lon d'Achrida, Jean de Russie, Nicolasd'Otrante, Jean de Naupacte (3). Lorsque les chapitres se multiplientet se prsentent en courts paragraphes, sans rfrences ni rfutationsprolonges, nous aboutissons au catalogue d'erreurs proprement dit.Ce genre prend son origine plus directe dans un autre documentpatriarcal, la lettre de Michel Crulaire Pierre d'Antioche (4). Lepatriarche Michel dveloppe de manire assez dsordonne et quelquepeu pittoresque et populaire les griefs formuls par Photius; par l ildonne le ton une longue srie d'opuscules, dont le Mmoire de Constantin Stilbs qui fut mtropolite de Cyzique sous le nom de Cyrilleparat ce jour l'exemplaire le plus dvelopp. Pour en apprcier laporte, il nous faut tout d'abord jeter un coup d'il sur la littraturedu xne sicle.

    I. La littrature du XIIe sicle.Dans son encyclique, Michel Crulaire place en premier lieu desfaits qui dnoncent une influence judaque sur les Latins : azymes,viandes touffes, rgime des jenes. Ensuite il mentionne deuxerreurs dogmatiques manifestes par la liturgie, puis des fautes contrele bon usage des sacrements, mariage et communion, contre les

    murs ecclsiastiques, le baptme, le culte des reliques et des Pres;le tout forme une liste de dix-neuf griefs. Pierre d'Antioche reprochera son confrre d'avoir ml des griefs importants des futilits qu'un homme de bon sens et clair sur la diversit des coutumes ne saurait retenir comme une faute (5). Il tiendrait par le faitmme revenir l'attitude de Photius qui se contentait d'tablirdes points capitaux discuter. Ce cera galement la position de Tho-phylacte de Bulgarie qui parat encore plus accommodant que Pierre(3) II faut insister spcialement, sur la personnalit de Nictas chartophylax, qui ne peuttre, mon avis, que le chartophylax de Michel Crulaire, celui qui tait en relations amicales avec Nictas Stthatos : voir l'dition des Opuscules et. Lettres (Sources chrtiennes 81),p. 17. La titulature du personnage est trs complexe : il est certainement chartophylax,mais son titre de protosyncelle est mis en balance avec celui de moine syncelle, par lecturedivergente de l'abrviation = proto ou monachos. Enfin des documents le dsignent (fils de)Coronitsa, du nom de sa mre, et d'autres Nicen, du nom sans doute de sa ville d'origine; chartophylax de Nice est une formule ambigu viter. Les textes de Nicolas d'Otranteet de Jean de Xaupacte sont indits et peu connus.(4) V. Grvmel, Re gestes, n 866; nous citons toujours le texte d'aprs PC, 120, 781-796.(5) /'G, 120, 7(.t6-816, surtout a partir du fi.

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    52 REVUE DES TUDES BYZANTINESd'Antioche et bien moins radical que Crulaire (6). Mais bornons-nous au problme littraire.Pour la composition des factums antilatins, l'encyclique de Crulaire parat avoir servi de modle, comme le prouvent un certainnombre d'opuscules anonymes drivs du document patriarcal. Ilsse reconnaissent surtout au nombre des griefs noncs. Ainsi le textedu Mosquensis 366, dit par Pavlov, quoique dj divergent et plusdvelopp, reste en relation troite avec la liste de Crulaire (7).J'en dirai autant des listes que donnent les manuscrits : Clarke 2,f. 144 (= Brescia A IV 3, f. 202); Iviron 351, . 12; Monacensis 226,f. 89V; Mosquensis 463 (VI, 332); R 18, f. 49; Sinaiticus 1641, f. 343V:Vaticanus 2198, Vindob. jur. gr. 10, f. 89V. Certains tmoins, parexemple Clarke 2, citent nommment Crulaire; d'autres (Vatic.Mosqu. Vindob.) ajoutent un prambule historique sur les Francsdnomms Germains (8), que Stilbs a utilis. Il est probable que biend'autres manuscrits contiennent des textes apparents, mais leursignalement par les catalogues reste vague. Lorsqu'on se trouvedevant une liste dite, comme celle du Bruxellensis II 4836 (9),on voit du premier coup le mode de formation de ce genre de textesles numros 1-19 ne sont pas autre chose que la liste de Crulaire,suivi de chapitres du Pseudo-Photius dont nous parlons plus loin.Durant l'poque des Croisades, sous les Comnne, les contactsnouveaux entre Occident et Orient deviennent favorables l observation des divergences de rites, de coutumes, de rgime alimentaire,et par consquent aussi l'amplification des listes de griefs, dontl'nonc devient plus prcis et plus pittoresque. La venue Byzancede l'archevque de Milan, en 1112, fut l'occasion de controverses donttous les textes ne sont pas connus (10). Parmi les Grecs se distinguaNictas Sides. Un fragment de son premier discours sur l'Esprit-Saint est dit dans le recueil de Pavlov et il fait allusion un catalogued'erreurs latines qui contenait trente-deux chapitres (11) : il ne retient

    (6) PG, 126, 221-249.(7) A. Pavlov, Essais critiques sur l'histoire sur la plus ancienne polmique grco-russecontre les Latins (en russe : je cite le tir part) Saint-Ptersbourg, 1878, p. 151-153; lemme ouvrage sera souvent cit par simple renvoi Pavlov.(8) Incipit : .(9) dition par Juliette Davreux, dans Byzantion, 10, 1935, p. 103-106, qui a not laparent avec Crulaire et le Pseudo-Photius. Ainsi ce manuscrit, copi en 1281, donneun tat du texte indpendant de la compilation de Stilbs en 1204.(10) V. Grumel, autour du voyage de Pierre Grossolanus de Milan Constantinople en1112; Echos d'Orient, 33, 1932, p. 22-33.(11) Pavlov, op. cit., p. 186-188; le manuscrit le plus important de l'uvre de Sidesest VAtheniensis483, dont une grande partie pourrait tre de la main de l'auteur.

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    .. DARROUZES : MEMOIRE DE CONSTANTIN STII.RES Oopour son compte que trois griefs capitaux : la procession de l'Esprit,les azymes et le culte de la Thotocos, mais il en cite neuf autres quel'on pourrait, son avis, passer sous silence; c'est ce qu'il fait pourle reste des griefs qu'il lit dans l'opuscule. Or Sides ne cite certainementas Grulaire, mais YOpusculum contra Francos (12) et un autre,De origine schismatis probablement; d'autre part, son attitude lerapproche de Thophylacte de Bulgarie.Une autre uvre, celle de Jean de Claudiopolis, me parat devoirtre date de la mme priode. Les griefs inclus dans son opuscule sontdits galement par Pavlov, mais ce n'est qu'un extrait (13). En plusdes manuscrits accessibles pour Pavlov {Mosquenses 366 et 368 (Vlad.239 et 240), on peut citer comme tmoins : Vatopedinus 229, f. 86-93et Marcianus 228 (Mingarelli, p. 422). Le Parisinus 1295, f. 9 prtend que c'est une lettre du patriarche Germain Thodore Stu-dite (14). Bien que le contenu ne nous permette pas de prciserla chronologie, il faut admettre qu'il s'agit du Jean de Claudiopolisconnu la fin du xie sicle. Le texte est dj donn dans Y atop. 229,ce recueil trop peu connu (15) de l'apologtique byzantine et qui estsensiblement antrieur au xme sicle. Jean de Claudiopolis voisineavec Jean Phourns, Eustrate de Nice, Thodore Smyrnaios, Jeand'Antioche, autant de protagonistes des discussions de 1112. L'uvre,qui se prsente sous forme de lettre ou de rponse une consultation,dveloppe surtout le thme des azymes, dont on connat actualitsous le patriarche Nicolas III (16). Plus tard, la date o apparatl'autre Jean de Claudiopolis (1172-1177) (17), l'on ne voit pas qu'unediscussion importante ait mis les azymes en cause; c'est le thme deJa primaut qui proccupait les esprits. Il serait important de savoirsi Jean de Claudiopolis, connu en 1092 (18), a survcu jusqu'en 1112,pour dterminer les rapports entre lui et Sides, car tous deux mentionnentes Vandales dans leur prambule (19), ou d'aprs la mmesource, ou en se copiant l'un l'autre. Mais, dans la rdaction mme des

    (12) Sous ce titre nous dsignons toujours lopuscule dit par Hergenrother Monumenta,p, 62-71. 11 est en grande partie reproduit dans la version d'thrien.(13) Op. cit., p. 189-191.(14) Allalius, qui connat et. cite Jean de Claudiopolis, s'interroge sur cette attribution Germain; il ne la connaissait que par des catalogues. De perptua r.onsensione p. 712, 871.1544.(15) Voir par exemple cette revue, t. XVIII, 1960, p. 180.(16) V. Grumel, Regestes, n 956.M 7) Tbi.it., n03 I 125, 1132, 134.(18) lJ(i. 119, 764 B; 127, 973 B; cf. Rcgesles. n : 965, 967.;19) l'w Lo\ , h/), cit., p, 187, 89.

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    54 REVUE DES TUDES BYZANTINESgriefs, le mtropolite se dgage quelque peu de la forme littraire deVOpusculum contra Francos qu'il doit connatre; son texte est unerdaction continue et sans numros inscrits.Par simple concidence, il y eut aussi un Jean de Jrusalem au dbutdu sicle et un autre, dans la seconde moiti. L. Petit a bien tablique le successeur de Symon de Jrusalem, aprs 1099, est l'auteurde discours contre les Latins (20). Mais faut-il lui attribuer aussi cetexte de Y Ambrosianus A 35 sup., f. 131v-140, qui aurait t compos Constantinople par le mme Jean de Jrusalem et qui. s'intitule demanire insolite : synodicon? A l'examen, cette uvre est des plussuspectes. Je croyais d'abord la retrouver sous le mme incipit , dans Parisinus 1295, f. 26, mais en ralit le manuscritde Paris, aprs le mme prambule ne fait que reprendre et dvelopper en certains points YOpusculum contra Francos; c'est peut-tre aussi le cas de Marcianus 503 (Zanetti, p. 265). Au contraire, letexte de Y Ambrosianus est plus original, ou du moins diffrent. Aprsles quatre lignes du prambule il reproduit des passages de la lettrede Pierre d'Antioche, avec quelques modifications superficielles;la fin n'est autre chose que la reproduction d'un fragment attribu Photius par Hergenrother (21) et probablement tort, comme nousverrons. Mais dans ce synodicon attribu Jean de Jrusalem cestextes sont fort bien cousus ensemble malgr la diversit des pices.Ds lors, qu'y a-t-il de propre au compilateur? Et, question plus grave,qui est le compilateur? tant donnes certaines remarques pluttdfavorables l'gard des Grecs, je doute que l'on puisse les attribuer au mme Jean de Jrusalem qui a crit les discours contre lesLatins, o l'on ne rencontre aucune remarque de mme qualit.En conclusion, il existe un opuscule qui est unevariante de YOpusculum contra Francos et distinct de celui de Jeande Jrusalem dont l'authenticit n'est pas tablie.Comme on le voit, ces auteurs divers ont utilis un opuscule prexistant,rs nettement distinct de celui qui dcoule de l'encyclique deCrulaire. A leur tmoignage, on peut joindre celui d'Ethrien, dontle rle Byzance au xne sicle n'a t mis en valeur que rcemment. A. Dondaine a bien montr que la traduction d'un opusculeDe erroribus quas in Latinos Graeci devolvunt a t faite par Hugues

    (20) Notice Jean de Jrusalem, DTC, VIII, 766-767.(21) PG, 102, 392 B-396 B.

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    J. DARROUZES : MEMOIRE DE CONSTANTIN STILRES 00Ethrien vers 1178 et adresse au cardinal Arduin (22). Il se diviseen trente-sept chapitres et correspond peu prs l'opuscule duPseudo-Photius dit par Hergenrother. Celui-ci avait bien vu quel'uvre telle que nous la connaissons ne pouvait tre l'uvre dupatriarche, cause des anachronismes (et nous ajouterons : desmesquineries et de la forme littraire) qui apparaissent vers l'poquede Crulaire. De plus aucun des auteurs que nous venons de citer nementionne le nom de Photius propos de YOpusculum contra Francos.L'opuscule du Pseudo-Photius pose en ralit un problme decritique et d'histoire littraire plus vaste, que nous devons voquerpour dfinir (la question. Trois textes, dont Hergenrother lui-mmeavoue qu'ils sont de tradition douteuse, doivent tre considrs ensemble:a) Contra Veteris Romae asseclas ; b) Ad illos qui dicunt Romam pri-mum esse thronum; c) Opusculum contra Francos. Pour le premier,que l'diteur estimait interpol (22), sa prsence dans le synodiconde Jean de Jrusalem exige un nouvel examen de la question. A proposdu second opuscule, il y a divergence de vues entre l'diteur, M. Gor-dillo, et Fr. Dolger (23). Celui-ci a fait remarquer en particulier quel'argument ex silentio, c'est--dire l'absence du nom de Photius entte de l'opuscule avant le xine sicle, est de faible poids. Mais en faitl'argument de l'diteur n'est pas ex silentio ; il tablit positivement quele nom de Photius est mis en avant sans raison tire des manuscrits eux-mmes. Il n'y avait, certes, aucune raison, aprs le patriarcat de Crulaire, de cacher que l'auteur du texte tait Photius; bien au contraire,puisque c'est en vue de lui donner du poids qu'on l'a attribu Photius. C'est ce qui s'est produit galement pour le troisime opuscule,Contra Francos, avec cette diffrence qu'il est manifestement connuavant le xme sicle et ds le dbut du xne, sans que personne l'aitattribu Photius. Qu'il existe des uvres perdues de ce patriarche,qu'il ait patron de son vivant d'autres uvres issues de son entourage, c'est fort probable; ce n'est une raison suffisante pour lui attribuer tel fragment ou tel opuscule mis sous son nom bien plus tard,

    (22) A. Dondaine, Hugues thrien et Lon Toscan, dans AHLDMA, 19, 1952, surtoutp. 1 et 114-116; du mme, Contra Graecos. Premiers crits polmiques des Dominicainsd'Orient, dans Arch. Fr. Praed., 21, 1951, p. 362-364. Le texte de la traduction d'thrienpeut se lire dans Hergenrother, Monumenta (avec le Pseudo-Photius) ou dans PG, 140,541-544, sous le titre Contra Bomanum Pontificem.(22) PG, 102, 273-274.(23) dition dans Or. Chr. Per., 6, 1940, p. 6-39; l'diteur rejette la paternit de Photiuscontre l'opinion la plus courante. Compte-rendu par Fr. Dolgfr, B. Z., 40, 1940, p. 522-525; le recenseur souligne l'insuffisance des arguments pour nier la paternit et admet[irovisoiremonl Faul hen licit , en souhaitant de nouveaux tmoins manuscrits.

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    56 REVUE DES TUDES BYZANTINESjusqu' deux cents ou trois cents ans aprs sa mort; et cela, alors quel'uvre circulait dj anonymement. Le cas du catalogue d'erreursest typique, car l'encyclique de Photius pouvait autoriser certainesattributions. Toutefois ce genre littraire lui-mme parat en soitranger la culture littraire du patriarche et drive plus vraisemblablement, comme il est tabli pour une srie de recensions, del'encyclique de Grulaire qui amorce la liste des griefs. h'Opusculumcontra Francos n'est pas connu avant les tmoignages de 1112 (Jeande Claudiopolis, Sides); il est donc normal, sans remonter Photius,de s'en tenir pour l'origine de cette uvre anonyme aux limites1054-vers 1112. Les nouveauts de cette liste s'expliquent soit par ladiffrence d'auteur (qui pourrait tre un quelconque partisan deCrulaire, par exemple Nictas le Nicen, son chartophylax), soit parune occasion de contacts nouveaux, comme la premire Croisade.

    II. Le Mmoire de Constantin Stilbs.1. L auteur.Si nous avons insist sur ces opuscules antrieurs, c'est qu'ils seretrouvent dans une rdaction plus longue et plus ordonne qui a vule jour aprs une circonstance mmorable, la prise de Constantinoplepar les Latins, en 1204; elle nous permet de saisir presque sur le vifle mode de formation et de propagation de ce genre de textes.Constantin Stilbs a t certainement mtropolite de Cyzique sousle nom de Cyrille, suivant le tmoignage d'au moins deux manusc

    ritsndpendants, le Vatopedinus 472 et le Barocianus 25. Dans lacopie de ses discours, ce dernier insiste plusieurs fois sur le fait qu'iltait encore diacre, ce qui signifie dans le contexte que le titre ou lanote ont t poss aprs l'piscopat de l'auteur. Il existe galementune lettre de Nictas Choniats, postrieure 1204 et adresse unStilbs (25); il s'agit sans doute du mme personnage, mais elle nenous apprend rien d'utile, sinon des rapports avec le clbre historien.Deux manuscrits, valeur de tmoin unique, attribuent ConstantinStilbs, ancien mtropolite de Cyzique, un opuscule sur les griefscontre les Latins qui est anonyme partout ailleurs. L'tat du ms.Atheniensis semble offrir une explication de cet accident; le dbut est

    (24) Voir cette revue, t. XVIII, 1960, p. 184-187.(25) A paratre avec les autres opuscules de Choniats, dans l'dition prpare par leP. Berardus van Dieten (Oosterhout).

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    J . DARHOL7.KS : MEMOIRE DE CONSTANTIN ST1LRES :>/copi sur un manuscrit mutil, o cependant le nom de l'auteur taitencore visible, car le copiste ne pouvait l'inventer Mais cela n'expliquepas le fait que les autres manuscrits, qui n'ont pas cette mutilation du dbut, ont cependant omis au contraire le titre, en totalitou en partie. Quoi qu'il en soit, du moment que cette copie du xvie siclene contredit pas, mais confirme d'autres tmoignages, la paternitde Constantin Stilbs n'est pas douteuse, et le titre indique que cetteuvre fut crite aprs l'occupation du sige de Gyzique, quand l'auteurtait devenu moine.Pour dater la composition du texte, le critre le plus important,aprs le nom de l'auteur, est l'allusion au sige de Constantinople en1204 et aux vnements proches qui Font suivi. La mention du cardinal Pelage (n. 95, apparat) ne semble pas appartenir l'original,puisque en aucune faon F histoire prcdente laquelle il est faitallusion n'est le morceau lui-mme, mais peut-tre les Annales deGeorges Acropolite. Cela nous rapporterait d'ailleurs aprs 1213, une date vraiment trop loigne de 1204. En principe, il n'est pasimpossible de reculer la date mme aprs le passage de Pelage, maisla logique des rapports entre manuscrits, et le caractre de cette partiepropre au Mmoire suggre une rdaction plus proche de l vnement apital qui Fa provoqu. Ce qui distingue, en effet, cet opusculede tous les prcdents et surtout de ceux qui restent anonymes, c'esttout d'abord le chapitre spcial concernant les mfaits des Latins Constantinople. Mme lorsqu'il copie ou rsume les opuscules antrieurs, Stilbs insre de nouveaux griefs avec des dtails qui relventde l'observation directe et non de l'rudition pure. 11 est cependantdifficile de faire le partage entre les deux sources, entre les faits vusou entendus par Fauteur et les rminiscences. Dans les passages pluspersonnels, des lgances de style permettent de reconnatre la maindu professeur que fut Silbs avant 1204. De toute faon, l'uvre n'apas la qualit littraire des discours pour la bonne raison que Fauteuraborde ici un genre tout fait diffrent et s'adresse un auditoirebeaucoup plus populaire que celui qui frquentaient les coles patriarcales.

    2. Manuscrits et ditions.Le Mmoire de Stilbs n'est pas entirement indit, ni inconnu (26).(26) Hergenrther en particulier l'a tudi de prs : Photius Patriarch con Conslantiiwpel,III, p. 175-223, 820-932; il travaille sur l'dition de Cotelier, sur le texte latin de Stevarliuset les mss, Monnc. 256. Arnbros. C 259 inf. Son commentaire est d'une grande rudition et

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    58 REVUE DES TUDES BYZANTINESMais la connaissance du nom de l'auteur donne son plein sens au document qui, une fois dat, permet son tour de procder aux classementsdes opuscules antrieurs et postrieurs. Les manuscrits se partagenten deux familles distinctes :AR : Atheniensis 2972 et Patmos 668;BMT: Monacensis2b6, Ambrosianus C, 259 in., TaurinensisB.Y. 16. : Parisinus 1267 dpendant de la premire famille, est part.A = Atheniensis 2972, f. 40-52. Pour se rendre du contenu de cemanuscrit, on peut se reporter la description d'un manuscrit duCaire, dont je ne puis dire exactement le rapport avec A (27). Lemanuscrit du Caire est de 1576, au moins en partie, et A doit tresensiblement de la mme poque. S'ils ne sont pas copis l'un surl'autre, ils dpendent strcitement d'un mme exemplaire, surtoutpour le texte qui nous intresse. Les folios 40-151 de A contiennentdans l'ordre suivant les textes numrots 70, 77, 62, 61, 66, 67 dans leCairensis. Le desinit de notre texte dans la description du Cairensis,au f. 152V, est en ralit celui d'une explication du Kyrie eleison quisuit galement dans A, au f. 52. Les deux tmoins ont un autre texterare, et mme unique, je crois : une dialexis entre Nicphore et lelgat de Clment IV, sous Michel PalQlogue. Le manuscrit A, certainement par la faute du copiste, passe directement du n. 74 (f. 49)au n. 86 (f. 49V), c'est--dire qu'il a omis, en tournant sa page, lesnumros 78-88 de notre dition. Ce dtail permettra peut-tre dedterminer son rapport avec le Cairensis.R. = Patmos 668. Le catalogue de Sakellion n'indique pas avecassez de prcision le contenu du manuscrit estim du xve sicle;en particulier le n. 8 est aussi une uvre contre les Latins. Notretexte occupe des folios 275-282 et il est suivi, comme dans A etCairensis, de l'explication brve du Kyrie eleison. Ensuite vient unemonodie, mutile du dbut, pour un personnage dont l'pouse estdite sbastocratorissa; c'est ce qui explique le titre du catalogue : monodie d'une sbastrocratorissa . Le voisinage de ce texteconstitue une certaine garantie pour celui de Stilbs.A part le fait que R omet les titres des sections, il s'accorde troitement avec A, en particulier pour toutes les omissions : 20, 95 (lerestera utile, mais nous envisageons le texte un point de vue beaucoup plus restreint :celui de son origine propre, en 1204, et celui de ses sources directes qui ne nous conduisentpas au-del de Michel Crulaire.(27) Description par Georges Charitaks des manuscrits dats de la Bibliothque patriarcaleu Caire : , 4, 1927, p. 148-155.

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    J. DARROrZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 59nom de Pelage), 97, 100 (en grande partie). A ne juger que par la photographie (28), R parat avoir un titre gnral plus court que celuide A et diffrent de celui de P; mais il n'est pas lisible.

    = Parisinus 1267, f. 119-124V. C'est le manuscrit de l'ditionCotelier (29). Tandis que la lettre du clerg grec (f. 124-126) a treproduite dans Migne notre texte a t dlaiss. Comme AR, P serecommande donc aussi du voisinage d'un texte unique, puisque lalettre est inconnue par ailleurs. Mais la recension de P, dont le texteproprement dit est de la famille AR, prsente des traits particuliers :rduction du titre gnral, omission des titres secondaires et des numros -8, 14, 22, 29-30, 47-49, 53-54; rdaction abrge pour 55-56,64-65; un paragraphe propre aprs 44. Enfin la partie originaleconcernant le sige de 1204, 76-98, forme la conclusion. C'est le changement le plus troublant pour la tradition du texte, car il rpond une certaine logique; de cette manire le dveloppement concernantles erreurs n'est pas interrompu par l insertion des griefs contemporainst le rcit des mfaits de 1204 introduit naturellement la lettredu clerg copie la suite. Cependant l'accord de tous les autresmanuscrits exclut cet ordre qu'il faut attribuer, dans l'tat actuel dela tradition, un remaniement de P, provoqu sans doute par levoisinage de la lettre. Je suppose que le ms. Atheniensis (Boul)35 (30) est de mme nature que le Parisinus.Dans la famille M T, un fait extrieur indique immdiatementl'influence du mme exemplaire : omission de 41-50. Comme lesnumros 40 et 51 sont de plus mutils, l'un de la fin, l'autre du dbut,il semble exclu que l'un des copistes ait omis volontairement ce passagepour lequel par exemple a laiss les folios 84 et 85 en blanc; ce videest moins tendu dans les autres manuscrits. Monacensis 256 (B),dat par Hardt du xive sicle, semble plutt du xvie; en tout casil est postrieur Marc d'phse dont il contient les uvres. Sontexte, traduit en latin par Stevartius, a paru dans les notes pourl'dition de VAdversus Graecos de Manuel Calcas (31). Avec un certain -propos le copiste a plac avant les griefs contre les Latins

    (28) Procure grce l'amabilit de N. A. Oikonomids, de la Fondation Royale de la Recherchecientifique (Athnes).(29) Dans Monumenta, III, p. 495-514. Cf. PG, 140, 293-298.(30) ,, 2, 1905, p. 233; le manuscrit est du wnie sicle et reproduitTordre du Parisinus, avec la lettre Innocent III; il se peut fort bien que ce soit simplement ne copie de l'dition de Cotelier.(31) J'ai sous les yeux le texte donn par Magna Bibliolheca veterum Pair um (Cologne,If>18), XIV, 337-338. Hergenrther cite le mme texte d'aprs Jiibl. Pair. Litgdun., t. XXVI.

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    60 HEVUE DES TUDES BYZANTINESun extrait de Joseph Bryennios, dans lequel ce prdicateur zl relveles fautes les plus saillantes des Grecs, qui leur ont valu, d'aprs lui,la dcadence des dbuts du xve sicle (32). Le texte de ne prsentegure que de trs lgres variantes avec T. L' Ambrosianus G 259 inf.{Martini, n. 899) parat driv de B,mais avec quelques fautes personnelles; un signe extrieur de cette parent, c'est que les deux mss.interrompent la numration des chapitres aprs le n. 8.Ces manuscrits se distinguent de AR par l'omission de 22 et 89;58 est joint 56 et le nom de Pelage est ajout au n. 95. Un rapportapparat avec du moment que celui-ci omet aussi 22 et qu'il maintient, au n. 100, des dveloppements communs BMT et omis parAR. Nous remarquons ainsi que est influenc par les deux familles.Pour l'dition, nous tenons AR pour le texte de base nous admettonsrarement les leons de BMT. Cependant, comme ce genre d'opusculesest expos principalement aux omissions et aux additions, nous admettons oute partie propre l'une ou l'autre famille, quand elle estconfirme par le tmoignage de P. Nous insisterons surtout dansl'apparat sur les additions et les omissions, laissant de ct des fautesmineures. En ralit, il aurait fallu comparer le texte de Stilbsavec celui de ses sources (surtout VOpusculum contra Francos, dont iln'existe pas d'dition critique) pour voir dans quelle mesure et dansquelle intention le compilateur modifie la rdaction, accepte des fautesou les corrige (voir notes 46 et 63). Dans l'dition, la numrationne correspond plus celle d'aucun manuscrit et il a sembl inutiled'encombrer l'apparat de chiffres divergents. est cit seul pour lafamille BMT.

    (32) Hergenrlher commente galement ce texte dont il n'a pas connu l'an Leur : l'hotius,III, p. 838-840. Depuis il a t dit par L. Oeconomos, avec traduction et commentaire,dans Mlanges Charles Diehl, I, p. 225-233, d'aprs l'dition des uvres de Bryennios parE. Boulgaris; c'est le chapitre xi.vn de l'uvre intitule Kephalaia (d. t. III, p. 119-123).

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    .1. DAHHOIZKS : MMOIRE J>K CONSTANTIN ST1LBKS 61

    .1 " . .

    '. . '. " , .'. ' .Codices : A Atheiiiensis 2972; R = Patmensis 668; Parisinus 1267:- Taurinensis . . 16 (valet etiam pro Monacensis 256 et M = Ambro-

    sianm C. 259 inf.). Titulus A incertus R ... om. 1 "... ,necnon alios titulos infra om. PR 2-8 Pleraque usque ad c. ex defeetu(\eni{)Iaris om. ACONSTANTIN ST1LBS, ANCIEN MTROPOLITEDE CYZIQUE CYRILLE

    LES GRIEFS CONTRE L'GLISE LATINEAU SUJET DES DOGMES, DES CRITURESET DE BEAUCOUP D'AUTRES POINTSI. Les dogmes, les critures et choses semblables.

    1. L'Esprit Saint, disent-ils, ne procde pas du Pre seul, mais aussi duFils et ils inscrivent par fraude ces mots dans le Symbole divin de la foi.2. A la formule seul saint, seul Seigneur Jsus-Christ pour la gloirede Dieu ils ajoutent par le Saint-Esprit .3. Ils n'crivent pas : un peu de ferment fait fermenter toute la pte .mais corrompt . tentant par l d'exclure le pain ferment.

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    62 REVUE DES TUDES BYZANTINES'. ' -10 , , ., , .'. , -15 , ,, , , ' . . , 20 .'. . ', , , ,

    .'. -25 , , , , , 18 om. 21-31 C. 7-8 om. || post c. 8 numros capitulorumom. BM 22 om. 26 : - AR

    4. Les saints canons et les divines critures leur sont presque inconnus;ils disent avoir pour canon et pour loi ce que le pape ordonne, le pape quiexiste et vit aujourd'hui; mais les dcrets de ceux qui ont quitt cette vie,fussent-ils Aptres ou Pres, sont morts avec eux, pensent-ils.5. Ils estiment que le serment n'est nullement dfendu et ils en abusentpour les affaires les plus futiles, ne faisant aucun cas du prcepte de l'vangilee ne pas jurer; car, disent-ils, Dieu aussi jure, par exemple : J'ai jur David et J'ai jur en moi-mme .6. Ils ne s'abstiennent pas non plus tant soit peu du parjure; d'avance,le pape lui-mme leur remet un manquement des serments futurs et lasanction mrit par le fait.7. Les crits inspirs par Dieu des grands astres et docteurs de l'glise,Chrysostome, Basile, Grgoire, ne sont pas admis chez eux.8. Ils ddaignent les ptres du grand aptre Paul, parce que, disent-ils,il n'a pas t du nombre des Douze ni tmoin du Christ; la vision clbrede Dieu sur le chemin (de Damas), les paroles sublimes du Christ l'aptre vase d'lection le port de son nom et de ses stigmates, le troisime ciel,

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 63 30 , ,.'. , , , .

    " .35 '. " - . . -

    , , ' 40 -.'. ' , 28-29 ... oni. 33 : (post ) 35 " : 36 : || : arco || : R : - (cf. Jn 6, 54)

    ses peines dmesures pour l'vangile et le fruit de ses labeurs, la foi detant de nations, rien de cela ne compte pour eux.9. Ils font une loi de louer la divinit seulement en trois langues, enlatin, en grec et en hbreu, l'exception d'aucune autre des peuples qui ontreu la foi.II. Les crmonies sacres et choses semblables.

    10. Ils font l'offrande des azymes et calomnient le grand (saint) Pierre,qu'ils vnrent peut-tre eux aussi, et ses successeurs, en disant qu'ils leuront donn cette tradition.11. Ils ne prennent pas un pain de certaine dimension et ils ne le rompentpas pour le distribuer, comme le Seigneur le donna au repas mystique; ilsprennent une sorte de pte azyme en forme de sou que le clbrant consommeseul sans la rompre.12. Que le clbrant soit vque ou prtre, lui seul communie au painoffert et il donne aux autres, clercs ou laques, le sacrement de communion

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    64 REVUE DES TUDES BYZANTINES . 45 ' , , -.'. 50 , ' , . ' , , . - , - , .55 '. ' - . , ; ' , ,'. ' , , 60 .

    45 : 46 R : om. 49 post : add. 55 c 14 om. || om. et post add. R 58 et Pseudo-Photius : APR

    par un baiser. Que devient donc chez eux la parole : Celui qui mange machair et boit mon sang a la vie ternelle , puisqu'ils ne participent pasau corps et au sang du Christ, en supposant mme que l'offrande soitlgitime?13. Tous communient le Vendredi Saint et au moment de la mort; mmeen cette occasion, ce n'est pas le pain azyme soi-disant consacr par euxqu'ils reoivent, mais un pain diffrent, commun et non offert la messe. Ilsen donnent cette raison : Nous ne savons pas qui est digne. Cette rponsefait apparatre un autre dfaut, le fait qu'ils n'ont pas recours des presspirituels; en effet s'ils avaient recours eux, ils n'ignoreraient pas qui estdigne.14. Celui qui reoit la communion de leur sacrement se rince la boucheavec de l'eau puis il la crache terre et la foule aux pieds. Si cela vient duChrist, comment peut-on le traiter sans honneur? S'il faut le traiter sanshonneur, cela n'est pas du Christ.15. Chez eux, un seul et mme prtre clbre la messe deux ou trois foisle mme jour et sur le mme autel, ou sur des autels diffrents, ou encorediffrents prtres au mme autel, chacun son tour.

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    J. DARHOIZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 65'. .'. - .()5 '. , .'. ' ' 70 - '.'. -

    -75 .'. , , , , -62 ... cf. Ac ta 5, 15 : ... 63 c 17oin. 58-69 ... - om. || :om. AR 73 c. 20 om. AR || : . 76 . APR16. Ils disent la messe ds le matin et non l'heure tablie de la descentedu Saint-Esprit.17. Ils ngligent absolument l'ordonnance de la liturgie divine composepar Basile le Grand et Chrysostoine.18. Ils baptisent par une seule immersion en invoquant le nom du Preet du Fils et du Saint Esprit, de sorte que le geste ressemble une ablutiondu visage.19. Ils baptisent seulement avec l'eau; ils remplissent de sel la bouche

    du baptis. Ils lui font une onction avec de la salive en crachant d'abord dansle creux de la main gauche; puis, remuant la salive de la main droite, ilss'en servent comme pour l'onction du baptis et ils n'emploient pas lechrme en usage dans l'glise sainte et apostolique.20. Quand le baptis est avanc en ge et qu'il est tomb dans les fauteshumaines, ils lui donnent l'onction de l'huile pour la rmission des pchs;ils semblent baptiser deux fois.21. Leurs vques ne clbrent pas en tout temps les ordinations de clercset d'vques, mais quatre fois par an et seulement l'entre des quatre

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    66 REVUE DES TUDES BYZANTINES , 80 , , , . Kai, , , 85 -, , .'. . -

    90 , ' . . \ , .95 '. " '

    79 AT : . PR quod stare posset 80 ... : 86 ... om. || om. 88 . 22 om. ||Initio add. R nam hoc capitulum forsitan ex nota marginaliadditur 91 : () AR || om. A 96-97 ... : saisons : printemps, t, automne, hiver, en observant ces premiers mois :mars, juin, septembre, dcembre. A la premire semaine du mois de mars oude l'un des mois susdits, le mercredi, ils ordonnent les prtres, les diacreset les autres clercs; le samedi, les vques et autres grands prtres; c'esten ces jours qu'ils limitent la descente de l'Esprit Saint et ils ne croientpas que c'est la vertu de celui qui reoit et de celui qui fait l'ordination,ou plutt l'efficacit des prires, qui est cause en tout temps de la venuede l'Esprit.

    22. Ils ne disent pas comme nous : Est baptis le serviteur de Dieu untel au nom du Pre et du Fils et du Saint-Esprit pour trois immersions,mais ils disent pour une seule ablution : Je baptise un tel au nom duPre et du Fils et du Saint-Esprit. 23. Ils ordonnent en mme temps plusieurs personnes vques, prtres etdiacres.24. Le successeur du pape dfunt est intronis de la faon suivante.Leur synode fait l'lection, puis on conduit le vivant prs du dfunt et

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 67, , -

    100 . . ' .'. 105 , .'. - ' .110 '. ' - - .'. -100 : ( ) PR 105 : R 106 c 27 om. P 107 (cf. c. 95) : etc. singulari AR 113-124 c. 29-30 om.

    l'intact prs de la dpouille; on prend la main du mort et on l'impose surle cou de celui qui a tous ses sens. C'est cela qui constitue, leur avis,l'onction et la conscration du successeur et celui-ci officie la premire foisaussitt aprs pour le service l'intention du dfunt qui l'a ordonn,et dans la suite il pontifie avec tout pouvoir comme parfaitementordonn.25. Durant le grand carme ils clbrent chaque jour la messe complteet jamais celle des Prsanctifis.26. Leurs prtres procdent des purifications et des aspersions pourcarter ce qu'ils craignent, se faisant les esclaves de coutumes judaques.27. Les plus importants parmi de leurs voques, pour l'entre la messe,se font souvent escorter par des garons peu vtus qui marchent devanteux; ils les aspergent, puis les renvoient. Ils enseignent qu' la suite decette crmonie ils sont viriliss et prservs des blessures et de la dfaitedans les combats.28. Pour absoudre quelqu'un de l'excommunication, ils le dnudentjusqu' la ceinture et le flagellent mme la peau avec des courroies ou desverges; aprs quoi ils le renvoient comme pardonn de ce fait.21. A l'occasion du solstice d't, ils font un tas d'ossements de btes

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    REVUE DES ETUDES BYZANTINES , , ' 115 ' , ', .'. ' ' ( , , ' ) 120 , - . ;125 '. ' ' , ' 130 , .'. - .

    117 R : - - 118 127-128 ... om. 128 om.

    immondes, nes, chiens et autres, et les brlent; puis ils recueillent leurscendres et en mettent dans l'eau dont ils se servent pour l'aspersion et lasanctification, ce qu'ils croient, de ceux qui sont aspergs.30. A l'entre du carme (c'est--dire la premire semaine, le mercredi,car c'est par l qu'ils le commencent), avec cette cendre mlange del'eau les prtres enduisent sur le sommet de la tte, sur le front et sur levisage, ceux qui se prsentent, car ils croient et donnent croire que cemoyen apporte une aide la pratique de la vertu et du jene. On dit encorequ'ils mlangent de cette cendre leur pain de table; dans ce cas, quelexcs d'abomination ne dpassent pas de telles pratiques31. Pour le dimanche de Pques ils tuent un agneau et l'apportent toutrti dans le sanctuaire o ils le dposent sur la pierre d'autel durant lasainte clbration; aprs la messe et sa conclusion, ils mangent la chair del'agneau et ils brlent les os dont ils conservent les cendres toute l'anne;et ils s'en servent pour saupoudrer ceux qui le veulent, en signe de sanctification, comme ils croient.32. La plupart des ftes du Seigneur sont clbres chez eux contretempset en dsordre et non selon la tradition des Pres.

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    J. DARHOUZS : CYRILLE CONSTANTIN STILBS 69'. eO 135 ,

    . , , , , , 140 , ' .'. ' 145 , , .'. .139 : - 146 ante : oorroadd. 147 ante : add. transp.

    33. Le pape et la hirarchie de ces gens absolvent des meurtres, des parjures et d'autres pchs qui sont dans le futur et dans le temps venir,ce qui quivaut pour les absous une porte ouverte sur toute action inconvenante. Chose encore plus risible, ils donnent l'absolution aux pcheurspour des annes dfinies venir, deux ou trois par exemple, ou plus, oumoins. Ce petit jeu porte aussi sur le pass et Ton remet des pchs pourdes annes dtermines, ou des mois, ou des jours, sans qu'ils puissent direquelles lois ecclsiastiques leur ont transmis cela, sinon peut-tre la quantit es prsents qui sont apports et pess par ceux qui reoivent ce pardoninefficace.34. Ils clbrent des mariages nuls et interdits. En effet deux frrespeuvent pouser deux soeurs et celui qui a donn sa fille en mariage peutprendre de la mme famille la fille du beau-pre pour son fils, ou pour sonfrre, ou pour un proche parent.35. Avec les cinq doigts ils font de travers une sorte de croix et signentde cette manire leur visage.

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    70 REVUE DES TUDES BYZANTINES" 150 .

    '. -. , * ' 155 " , , , , .\ ' ' , 160 , , ' - .'. -

    151 ante || ante 154-158 ... om. 155 om. 157 : 160 : || om. 164 :

    III. Les vques, les autres clercs et semblables.36. Le mariage des prtres et des diacres est interdit et ils rpugnent recevoir la communion de la part des prtres maris. Si des gens maris sontpar la suite ordonns prtres ou diacres, ils renvoient leurs femmes; et danstoutes leurs contres ils ont proclam la mme rgle pour ceux qui entrentdans les ordres; mais ceux-ci n'ont pas accept le dcret et beaucoup pchentl-contre en prenant une deuxime femme aprs la mort de la premire,

    certains mme une troisime, tout en exerant sans difficult leurministre.37. Chez eux, des membres du clerg, lorsqu'ils pchent avec leur amie enla recevant de nuit sous le couvre-lit sans la voir ni lui parler, estimentque ce n'est pas un pch mais un songe et une vision en tat de sommeildont ils ne se jugent pas coupables.38. Les vques eux aussi se mettent en guerre et marchent en tte desautres au combat; ils souillent leurs mains de sang en tuant ou en se

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    ,. n.vKROuzs : mmoire de Constantin stilbs 71 -, .'. , , .'. 170 ' , ' ' , ' , [] .'. 1 75 ' .\ .'. - -180 " ' .

    167 : 169 : 170 post lacuna usque ad c. 51 BMT. Manus recentior hic notam addit inT, f. 84 : , , - 171-173 ... . 172 post : add. ARfaisant tuer; ils deviennent meurtriers, eux les disciples du doux Christ, euxqui consacrent de ces mmes mains le corps et le sang sacramentels.30. Les vques se rasent et la barbe et le poil de tout le corps, en pensantque c'est une purification; en ralit c'est judaque.40. Aprs leur mort, les vques restent sans spulture pendant huit joursen vue d'un profit honteux, pour que les diocsains viennent leur rendrevisite et offrent ce qu'ils peuvent, suivant la coutume de chez eux. Lorsqu'ilsensevelissent un mort, ils ne mettent pas ses mains en croix, mais tenduesle long du corps et ils obturent tous les sens avec de la cire.41. Les transferts d'vques d'un sige un autre ne sont nullementdfendus chez eux.42. L'piscopat est accord ouvertement pour de l'argent, soit par lepape, soit par les autres vques.43. Si un vque est coupable d'une faute passible de dposition et s'ila avou, le pape le laisse libre de sa propre pnitence et souvent lui accordeun vch plus important; videmment les autres vques agissent de mmeavec leurs subordonns.

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    72 REVUE DES TUDES BYZANTINES'. , " 185 '

    ." , .

    '. , .190 '. , . , , , .

    183 ante : add. AR || post : add. AR 184-186 ... ( R) om. sedaddit : - , , , ] ' 189 ... om. || infine cap. add. R 190 ... om. 19 1 om. 193 om. || vide notam infra

    44. D'aprs ce qu'ils disent et croient, le pape n'est pas le successeurde Pierre, mais Pierre en personne; en le mettant au-dessus de Pierre, ilsle divinisent presque et le proclament seigneur de toute la chrtient; ilsexigent la reconnaissance par serment de cette divinisation de la part detoute l'glise cumnique et des diocses de partout.IV. Les saints, les choses sacres et semblables.

    45. Ils appellent la trs sainte Mre de Dieu non pas Thotocos, maissimplement Sainte Marie, comme l gyptienne ou la Madeleine.46. Ils ne se prosternent pas devant les reliques des saints et ne leurrendent aucun honneur; la plupart d'entre eux, et surtout les vques, nevnrent pas non plus les saintes images. Ils ne reprsentent pas les saintsen images, sauf la Crucifixion du Sauveur, et encore ils ne font pas unereprsentation^, [peinte, mais cuite (mail ou cramique), pareille unesculpture.

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    .T. DARROUZS : MEMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 73195 '. , , , " , '-, ,

    .'. , 200 , , .'. , ' ' . -205 , , , , ' .'. 210 " ' - .

    195-208 C. 47-49 om. 200-201 , cf. c. 7 (auctor ipse c. 47-48addidisse censendus est) 205 om. A 209 : 211 ... om. P

    47. Tous ne vnrent pas le grand aptre Paul, car, disent-ils, il n'a past tmoin oculaire du Christ. Tel est le prtexte; en ralit, c'est parce qu'illes attaque dans l'ptre aux Romains : oui, eux-mmes, dis-je.48. Ils ne comptent pas au nombre des saints le divin Chrysostome, legrand Basile ni Grgoire le Thologien, et ils n'acceptent pas, comme nousl'avons dit, leur doctrine.49. Ils ne font pas mmoire des saints en dehors de ceux qu'ils estimentde la mme race qu'eux; ils rejettent presque tous nos saints, grandsmartyrs ou pieux personnages. Le grand empereur Constantin, l gal desaptres, qui est cependant de leur race et qui les a affermis dans la foi ainsique les Grecs et tout peuple orthodoxe, loin d'tre considr commesaint, est repouss par eux comme un ennemi, parce qu'ils prtendent quel'empire de la nouvelle Rome appartient en propre l'autre, la leur.50. Quand ils entrent dans une glise, ils tombent la face contre terreet, colls au sol, ils se mettent chuchoter; aprs quoi ils tracent par terreune croix avec un doigt et la baisent avant de se relever; ainsi leur prireest finie et en se levant ils marchent sur la croix (trace).

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    74 HEVUE DES TUDES BYZANTINES'. , ' '215 , , ' .

    " , 220 ' .'. - " 225 ,

    , .230 '. 215-216 ... om. 219 post : add. || post desinit lacuna (cf. 1. 170) 221-235 c. 52-54 om. P 221 post : 51. Durant le carme, ils ne vnrent pas la croix et ne la voient mmepas, mais ils la cachent dans un lieu obscur aprs l avoir entoure de voiles.Avec elle ils enferment aussi l'alleluia, comme il leur semble, dans un rcipient, et ils ne le chantent plus de tout le carme. Le Samedi Saint, ilsretirent la croix de sa cachette et la dcouvrent, comme si elle sortait d'untombeau, pour la montrer la foule; aussitt, avec grande joie, tous entonnent 'alleluia qui dure des heures, comme chez nous Le Christ est ressuscit, au dimanche de Pques.52. Pour le grand dimanche de Pques, ils reprsentent l'intrieur del'glise le tombeau vivifiant de notre Seigneur et Sauveur en forme de cnotaphe avec des vtements communs que les gens portent sur eux. Aprscela ils s'en approchent et le vnrent comme le tombeau original; puischacun reprend son propre vtement et s'en sert comme auparavant pourse couvrir, consacrant le profane et profanant le sacr ; ils dmontent commeune scne vulgaire ce tombeau devant lequel ils tremblaient un instant auparavant, jouant l o il n'y a pas lieu de jouer, pareils aux enfants qui construisent des maisons instables.53. Pour eux, en gnral, la table de l'autel est commune, de mme que

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    J. D.VRRO17.ES : MEMOIRE DE CONSTANTIN STILBES /O .'. ' 235 .'. ' , ' . - , 240 " * , ' ' . [ 245 , , , , ' " ' -

    238-244 ... usque ad flnem c. om. 238 : R | ... : . AR 241 RT : 243 post : add. 244-250 [ ...] add. 24 7 corr. : - les nappes dont on la couvre et ils s'en servent aprs le sacrifice pour desrepas, aprs les repas pour le sacrifice.54. Ce qu'ils considrent le corps du Christ, l'azyme, lorsqu'ils partenten voyage, ils le portent comme une provision quelconque dans des boursesqui pendent le long des cuisses et sur le postrieur.55. L'autel est accessible au premier venu, quels que soient son ge, sonsexe ou son rang, mme pendant le temps de leur messe. Et mme ils dressentdes tribunaux l'intrieur du sanctuaire et des laques sigent l ct desclercs, et parfois, avec leurs perons aux talons et des btons en main; ilscrient et s'interpellent haute voix et tout ce qui se fait habituellementdans les tribunaux publics est os dans le sanctuaire interdit aux profanes; parfois aussi des femmes sigent dans l'assemble, tellement leshommes trs pieux de chez eux savent distinguer le sacr du profane.[Ce qui est encore plus odieux et plus vulgaire de leur part, c'est qu'ilslaissent entrer l aussi des animaux impurs des chiens, hlas , dis-je mme dans le temps de la clbration la plus respectable; l'heure del'lvation de ce qu'ils estiment le pain vivifiant, ils se tiennent aux pieds

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    76 REVUE DES TUDES BYZANTINES -250 . ]'. , , . . -255 , ' , .'. , - 260 , .'. ' ' , .265 '. ', ,

    252 254-256 ... om. 263 . 58 in finec. 56 ponit Tdes prtres et aboient contre ceux qui entrent dans l'glise et ils remuentla queue autour des assistants et des clbrants impurs.]56. Pendant la lecture des divins vangiles et la clbration de la messe,et mme quand les saints dons s avancent, chez eux, ceux qui le veulentrestent assis; rester assis durant toute louange adresse Dieu n'a rien dereprehensible pour eux. Si on leur en demande la raison, ils disent : c'estpour ne pas faire injure Dieu en ployant les jambes, si nous restons debout.Gomme si de rester assis de cette faon n tait pas une injure Dieu, maisune marque d'honneur.57. Aprs la communion, ils ne prennent pas d'eulogie en l'honneur de latoute sainte Mre de Dieu; bien plus ils nous raillent sur ce point et disentpar plaisanterie que les Grecs reoivent les espces sacres aprs avoirmang et bu satit; c'est ainsi qu'ils ironisent sur une chose trs vnrable non vnrable pour eux et qu'ils montrent par l leur manque devnration pour la trs sainte Mre de Dieu.58. Il n'est pas dfendu chez eux d'introduire dans les glises des chiens,des ours et autres animaux impurs.59. Ils nomment Bogomiles les plus religieux d'entre les Grecs et plusreligieux que ceux-ci sont dits les Armniens qu'ils chrissent vritablement;

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    J . DARROUZES : MEMOIRE DE CONSTANTIN STILBES //' .

    270 . .'. , 275 .'. ' , , ." .

    280 '. - . ''' ' 275 R : . .

    pour un peu ils blasphment contre nous en nous disant pires que les Hbreuxet les Sarrasins; ils adorent et baisent avec respect le livre de l'ancienneLoi qui circule aux mains des Hbreux.60. Le massacre des chrtiens est vu d'un bon il par leurs vques etsurtout par le pape et ils dclarent ces meurtres un moyen de salut pourceux qui les accomplissent.61. Ceux d'entre eux qui meurent dans les guerres sont dclars sauvs;d'aprs eux, ils entrent directement au paradis, mme s'ils ont succomb encombattant par avarice, par cruaut meurtrire ou quelque autre excs demalice.62. Quelle que soit la mort laquelle succombe Fun d'entre eux, ils mettent cela au compte de son risque , donnant ce nom barbare de rizico lafortune, au sort fix par le destin.

    V. Les vtements sacrs et choses semblables.63. Le pape et ses reprsentants portent mitre et manteau fminin et lereste en rapport avec les habits de la Loi ancienne. Et encore leur vtementliturgique n'est pas fait de poils (laine), en l'honneur du Christ sacrifi comme

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    78 REVUE DES TUDES BYZANTINES, . 285 , .'. , .'. 290 ' ' ' , , - ' . ', 295 , ' '. , , .

    283 : - - R 284-285 ... om. 284 AR (sic Stilbes?) : (vide notam ubi ex Pseudo-Photioproponitur ) 286 c. 64 brevius 295-298 ,' ... om. 298 :

    agneau, mais en tissu de soie et polychrome. Ils portent aussi des gants chaque main durant les crmonies; sur celui de droite ils dessinent unemain qui sort d'une nue, sur le gauche l Agneau de Dieu.64. Les vques portent toujours l'anneau et prtendent le porter en signede mariage avec l'glise qui leur est chue, comme avec leur propre pouse.C'est ainsi qu'ils conoivent les choses divines grossirement, de maniresensible.65. Tous ceux du clerg sculier et rgulier portent l'habit de tous lesjours semblable celui des laques, par mollesse et frivolit; la vue onne peut distinguer parmi eux si la personne est consacre ou non, puisquetous se rasent le menton et se montrent effmins, en affectant cette contrefaon Ils tirent vanit de leur honte. Et tandis que l'habit courant estfait de laine, l'habit liturgique est de soie et de lin; l aussi ils tablissentune loi contraire celle de l'glise catholique. Certains moines sont vtusentirement de blanc, en signe c'est eux qui le disent de vertu et depuret, et le peuple les nomme Blancs.

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBES 79" . .

    300 '. 6 , .305 '. - , " 310 .'. ' , 315 .

    299 " ... tituliim post c. 66 ponit 301 RT : - - (= Ducange, Glossarium, addenda, p. 185) 303 : || (scribitur ) et sequitur vacuum : om. AR 307 om. 311 c. 68 brevius || : 312 : - A om. 315 post : add.

    VI. Les aliments et choses semblables.66. Ils mangent les viandes d'animaux touffs, morts (accidentellement,de maladie) ou tus par les btes, ainsi que le sang et les animaux impurs :les ours, les chacals, les tortues, les porcs-pics, les castors, les corneilles,les corbeaux, les mouettes, les dauphins, les rats et des animaux plusrpugnants et plus dgotants, s'il en est.67. Ils ne connaissent pas la semaine de la tyrophagie, mais pendant

    toute sa dure ils mangent de la viande et, en plus, deux jours de la premiresemaine des jenes. Ils commencent le jene partir du mercredi (des cendres) et prtendent que les quarante jours sont complets partir de ce jourjusqu'au dimanche des Rameaux; c'est ainsi que ces jeneurs consciencieuxcomptent exactement le carme.68. Durant le carme, tout en me prenant peut-tre qu'un repas par jour,le soir ils mangent du poisson satit et s'enivrent; mais le fait de boiredu vin toute la journe et dans ces repas uniques de jene n'est pas reprehensible chez eux; c'est encore sobrit et uvre pie.

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    80 REVUE DES TUDES BYZANTINES'. .'. 320 , ,

    .'. -' , 325 .\ .'. ' ' 330 , , , .

    317 om. PR 318 om. 326 c 72 post in c. 73inserit || post . : add. || : - AR329 : deinde C. 72 inserit 330 : 331-332 ... : om. AR quae sensu neccessaria videntur.69. Les samedis et dimanches de tout le carme, ils donnent leursenfants du fromage et des ufs manger et tous, le Jeudi Saint, rompentle jene avec les mmes aliments.70. Durant toute l'anne, ils mangent du poisson chaque mercredi etvendredi et ils mangent aussi de la viande, tous le mercredi, quelques-unsle vendredi.71. Chaque samedi, ils jenent en ne mangeant que le soir et sans prendrede viande; mme si c'est la Nativit du Christ qui tombe un samedi, ou leBaptme (Epiphanie) ou toute autre grande fte, ils ne suppriment pas le

    jene.72. Ils mangent en compagnie de chiens et d'ours apprivoiss; ils leurdonnent lcher les assiettes qui contiennent les aliments sur la table etensuite ils mangent eux-mmes dans ces assiettes.73. Leurs moines consomment la graisse et la couenne de porc qui resteavec la chair; sous prtexte de quelque petite maladie, tous, moines et lques, mangent de la viande pendant le saint et grand carme ; et si un moineest ordonn vque, il a la permission de manger de la viande volont.

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    J. DRROtZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILRS 81'. -335 , ' /, ', , .'. , ' , ' ' ;

    340 " .' . ' , .'. .

    34 '. ' - .334-336 , , , 337 C. 75 om. AT 337-338 ... . R 338-339 ... ' om. 340-426 c 76-98 postc. 104 in finem transponit 340 " . . 342 :

    74. Les populations latines n'observent pas toutes le carme de faongale; la Pologne jene neuf semaines, les Italiens six, les autres, certainshuit, certains moins.75. On raconte que certains d'entre eux, sous prtexte de bonne santpour le corps se lavent avec leur propre urine, et parfois mme en boivent,comme les Armniens; quoi de plus rpugnant?VII. Les attentats contre les lieux saints et choses semblables

    durant la prise de Constantinople.76. Ils ont livr au feu, par milliers, des glises dont la beaut et la grcede l'Esprit qui les habite taient inexprimables.77. Des glises sauvegardes et des restes d'glises ils ont fait des curies chevaux.78. A mme le sanctuaire sacr de la trs grande glise de la Sagesse deDieu ils ont introduit des mulets pour les charger des richesses qu'ils entiraient et ces animaux sans raison ont dpos crottin et urine dans lesanctuaire interdit au profane.

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    82 REVUE DES TUDES BYZANTINES'. -350 . .

    , * -355 .'. , , .'. ' '360 ' - .'. , ,', .365 '. " ' .

    349-380 C. 79-88 (oumeris non mutatis infra) om. A || c. 79 post c. 80 ponit H357 :

    79. A l'intrieur du mme sanctuaire ils ont tu une des mules qu'ilsavaient introduite : acte inqualifiable.80. A l'intrieur du mme sanctuaire ils ont introduit une femme perduede murs; s'asseyant elle-mme ce qu'on appelle le synthronon, elle bnissait es gens prsents, parodiant les gestes de l'vque; finalement elle seleva pour danser et, aprs avoir tourn le lieu saint en drision par sesdanses, elle sortit : acte galement inqualifiable.81. La table d'autel de ce mme sanctuaire, une chose aussi rare par sonart que par sa matire et des plus sacres par sa conscration, fut mise enpices qu'ils utilisrent comme de vils dbris.82. Certains de leurs nobles chevaliers poussrent leur monture dans cetemple divin et leurs chevaux foulrent la dallage sacr en hennissant et enpiaffant.83. Des patnes et des calices con sacrs furent avilis au rang d'ustensilesde cabaret et de mauvais lieux et ils les dtournrent pour leur propretable, o leurs chiens chris taient, hlas leurs convives.84. Le sang et le pain consacrs furent renverss des vases sacrs et jetscomme des ordures.

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 83'. ,

    370 .\ .375 '. .'.

    .380 '. , , 6 , .V. , ,385 371-372 ... om. 376 ... PR 379 : 380

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    84 REVUE DES TUDES BYZANTINES' ' , , , , , .*7

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 85^z . , ' , "405 , ' ,

    " ' ' .^'. 410 ' , ', ' .^'. , -

    415 , , - . , 420 , ;408 ante , : add. (cf. GeorgiiAcropolitae annales, 17) || : 404 : - AR 406-407 ... m. || : 410 : - 412 : 413 . 97 om. AR 414 : - 420 pcf. Euripides, Or. 14

    95. Un cardinal, qui s'tait rendu l'glise de l'Archange Anaplous,fit enduire de chaux en cet endroit de nombreuses icons de saints; aprs (cetraitement) des icnes, il fit jeter les reliques des saints au fond de la mertoute proche, avec l'intention de se les appropier par la suite.96. Laissons le rcit des viols de jeunes filles et de moniales consacres,les adultres, la mise en esclavage d'enfants nobles et libres, leur vente enterre trangre et surtout chez les Sarrasins pour une raison, hlas inavouabl t pour que ces ngriers trafiquants en retirent un plus grand prix.97. Laissons l'immense injustice contre des gens qui ne les avaient lssen rien et qui taient chrtiens, alors qu'eux-mmes font profession dechristianisme; et comment ils sont venus d'une contre lointaine et d'unedistance infinie pour envahir une terre trangre, pour brler, massacrer,dpouiller de leurs derniers vtements ceux qui respiraient encore, aupoint que ceux-ci n'avaient devant eux qu'une vie plus pnible que la mortde ceux qui taient tus sur le coup, une mort prolonge. A quoi bon pourmoi numrer les choses indicibles, selon le mot de la tragdie, puisque ceque j'ai dit suffit mon dessein?

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    86 REVUE DES TUDES BYZANTINES^'. ' ' , , 425 .

    ^'. " ' , , ,430 , , , , .'. , , 435 -

    427-428 ... , om. || Numeros posteriores, quos omittuntAR, aliter oomputavimus ac RT 438 : om. 435 : - (- om. ) AR

    98. A l'occasion de tous ces mfaits commis par leur soldatesque contreDieu et les hommes, aucune sanction n'a t prise par leur sainte Jiglise l'gard des malfaiteurs; c'est tout le contraire. Nous en concluons ncessairement que leur hirarchie favorise de telles indcences et tombe parconsquent sous la mme accusation.VIII. Les rapports avec les autres hrtiques.

    99. Les membres de l'glise latine se rencontrent en quelques pointsavec des hrsies reconnues et condamnes dans le pass : ajoutons ici lesplus importantes. Tout d'abord ils relvent du Judasme en plusieurs desgriefs numrs : les azymes, la manducation de l'agneau, le fait que les voques se rasent tout le corps, la quasi observation du sabbat, les ablutionset les purifications, le vtement pontifical, etc.100. Ils suivent les coutumes armniennes de nouveau avec les azymes,en mangeant de la viande la semaine de la tyrophagie et la premire semainedu carme, en consommant ufs, lait et fromage les samedis et dimanches

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    .T. BARBOUZES : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 87 , ( ' , " ,440 ' ) , ( ' , , , ' 445 , , , ') , ( ' ' ) :> . ' 450 . ' , . ,

    38 : ' 441-446 ... Olli. AR 446 oui. 447-472 ... usque ad fin em c. orn. AR

    de carme, en clbrant contretemps les ftes du Seigneur (les Armniensclbrent en effet l'Annonciation le 5 janvier, au matin, et la Nativit duChrist le soir du mme jour, puis le Baptme le 6 du mme mois, avec laconviction que le Seigneur s'est incarn en apparence et non en vrit, selonle dogme de l'impie Mans); en manifestant leur mpris pour la sainte Mrede Dieu de la manire dont ils la nomment (en effet les Armniens de leurct blasphment contre le Seigneur en disant qu'il passe par la Viergecomme (l'eau) par un canal, selon le dogme reu de Valentin; c'est pourquoi ils minimisent le rle de celle qui est au-dessus des Chrubins et ne chantent pas habituellement son cantique, qui est dans l'vangile du divin Luc,prenant en cela pour matre Nestorius) en n'utilisant pas pour le baptmele chrme divin (car les Armniens, au lieu du chrme, utilisent tort dubeurre ou de l'huile de ssame); en ne mettant pas de l'eau dans le prcieuxsang. C'est ce que font galement les Armniens, de peur que l'on ne conoivedans le Christ divinit et humanit. Ils croient en effet, comme les mono-physites, la nature unique aprs l'union; bien plus, ils posent en dogme, lasuite de Paul de Samosate et Nestorius, que le Seigneur est purement homme.D'o aussi l'offrande des azymes, afin que l'on ne souponne en aucune

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    88 REVUE DES TUDES BYZANTINES ' ' ' " 455 , , . . 460 ' ' , , , ,, , ' 465 Lvov . ' ' . 470 , , .

    457 : - || . 458 ante om. 461 , . 472 : . 472 ante : add. faon que Homme-Dieu est double et que la partie assume est doued'me et d'intelligence; car ils repoussent l azyme comme symbole del'me et le sel comme symbole de l'intelligence, ayant appris d'Apollinaire concevoir la chair qui a reu l'hypostase divine comme prive d'me etd'intelligence. C'est aussi avec un seul doigt qu'ils forment le signe de lacroix sur leur visage pour signifier par l l'unique nature du Crucifi. Etde mme que les Latins prtendent tort que le grand aptre Pierre et lesPres leur ont donn la tradition de l'azyme, ainsi les Armniens attribuent saint Grgoire, le docteur divin de l'Armnie, leur doctrine de l'offrandeazyme et du calice sans eau, parce que, disent-ils, le Christ lui-mme a donn ses disciples pour le repas mystique de l azyme et une coupe sans mlange.Ils ne comprennent pas que l'glise clbre actuellement par ce rite le sanget l'eau sortis du ct du Seigneur et que les vangiles ne dclarent pasexpressment que le vin de la Cne est absolument sans mlange. LesArmniens encore, comme les Latins, ne font aucun cas de la communionen usage parmi nous et il leur est indiffrent d'y participer ou non. Eux aussi,le Vendredi Saint, enfouissent la sainte croix et aprs l'avoir cache jusqu'audimanche solennel de la Rsurrection, ds le matin de ce jour, ils courentde-ci de - l sa recherche et, l'ayant soi-disant trouve, ils l'exposent.

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    .1. DARROUZS : MEMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 89'. " , ' . 475 " -

    , , - . - . 480 .\ , ) . " ' . 485 ( ' ) - , , , ' " .'.

    476-477. ... om. 477 om. 478 : 479 om. 481 : R 484 -. : -. 486 : om. 487 , :-

    101. En certains points, les Latins tombent dans les erreurs des Jacobites, ainsi nomms d'un certain moine Jacques. Ceux-ci estiment indiffrent e vnrer ou non les saintes images dans le cas o ils font acte devnration, ils ne les baisent pas, mais il les touchent d'un seul doigt et baisent ensuite leur doigt. C'est aussi avec un seul doigt qu'ils signent leurvisage, en portant la main de gauche droite; ils mangent de la viandependant la semaine de la tyrophagie; ils ne mlent pas d'eau au vin dusacrement.102. Ainsi font galement les Chatzizaires. Ceux-ci jenent quelquesjours avant le dimanche de l'Apocro et, les samedis et dimanches de carme,prennent des ufs, du lait et du fromage. Ils offrent eux aussi des azymes.Ce nom de Chatzizaires est donn aux adorateurs de la croix (chatzi est lenom de la croix chez eux) et ils pensent que la croix est plus puissante que leChrist, puisque, disent-ils, elle a vaincu le Christ; c'est pourquoi ils plantent un clou au milieu de la croix; ils sont galement thopaschites et inono-physites et ils sont absolument opposs aux saintes images.103. Dans ces conditions, les Latins qui ont tous ces points communs

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    90 REVUE DES TUDES BYZANTINES490 ; ' ' ,

    , 495 . " , ;\ ' ', ', , , 500 , , ' , , , . -505 , 6' ,, , 493 ante : add. 495 : - 496 : - AT 497 C. 104 om. 499 :

    avec eux et qui falsifient autant de fois les traditions des Aptres et desPres, comment donc resteront-ils dans la stricte observance? Entre autrescanons, les Pres divins ont galement dict celui-ci : ceux qui ne se conforment as ce qu'ils ont crits et qui ne s'en tiennent pas aux saints conciles,mais s'en cartent tant soit peu, sont qualifis d'hrtiques et soumis l'anathme. Or si le moindre cart est trait ainsi, que penser de celui quiest immense?104. A la vrit, les historiens qui nous ont prcds racontent que lepape de Rome lui-mme et les chrtiens d'Occident, au-del du golfe d'Ionie,Italiens, Lombards, Francs nomms aussi Germains, Amalfitains, Vnitiens et autres, sont tous hors de l'glise catholique depuis de longuesannes et trangers aux traditions vangliques et apostoliques; c'est, ditl'histoire, cause des coutumes barbares et anormales qu'ils retiennent :c'est de l que viennent les diffrentes hrsies. La tribu des Vandales,autrefois, a renvers la puissance de Rome et dracin les anciens Romains;et, parce qu'ils partageaient diverses hrsies, du fait qu'ils taient ariens,nestoriens, macdoniens et peut-tre plus que cela, ils ont implant Romeleurs hrsies que les Francs et les Germains ont reues en hritage; depuis

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    .1. DAHROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 91 . ' ' 510 , .508 R : ora. 509 :

    lors elles se sont tendues en nombreux rejetons. En ralit, les Campanienset les Albanais ne diffrent en rien des Grecs de l'antiquit dans leurs manquements la religion et aux murs; seuls, les Calabrais sont depuis le dbutdes chrtiens orthodoxes.Commentaire

    Les notes qui suivent n'ont pas pour but de rechercher l'origine historiquee ces griefs, encore moins d'en montrer la vrit ou la fausset. 11 meparat plus utile d'indiquer les sources directes de Stilhs pour mettre envidence la composition de l'opuscule. En suivant Tordre des paragraphes,on se rendra compte que ce qui parat premire vue une dposition detmoin oculaire n'est qu'une citation livresque. Pour le reste, qui semblepropre l'auteur, il resterait examiner des sources parallles (discours,traits) et des indits. 11 ne semble pas que Stilbs ait fait beaucoupd'emprunts en dehors des textes que nous citerons avec les sigles suivants. Crulaire : encyclique, dont je cite le texte, PG: 120, en notant la colonne.789-793 et la ligne du paragraphe.Anon. (Bruxellensis), dans Byzantion, 10, 1935, p. 103-106; 1-19 sontdrivs de Crulaire; 20-39, du Pseudo-Photius.Anon. P. recension de Crulaire interpole : d. Pavlov, p. 151-157,n. 1-17.Jean : Jean de Claudiopolis (avant 1112?); liste drive du Pseudo-Photius, d. Pavlov, p. 189-191, n. 1-18 (numros de l'diteur).Seids : Nictas Seids (1112) : liste extraite d'un opuscule en trente-

    deux chapitres (Pseudo-Photius); d. Pavlov, p. 187-188.Ethrien : UOpusculum contra Francos du Pseudo-Photius et la versiond'thrien (1178) sont reproduits ensemble par Hergenrther, Monu-menta, p. 62-71, avec la mme numration : n. 1-28, plus unsupplment a-f dans la version d'thrien que l'on peut lire galement-dans PG, 140, 541 B-544 A. En ralit, Stilbs n'a gure lu oureproduit qu'une recension de cet opuscule; mais, comme il n'y apas d'dition critique, j'ai tendu l'enqute jusqu' Crulaire enpassant par les tmoins intermdiaires en vue d'clairer la tradition.

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    92 REVUE DES TUDES BYZANTINESTitre : est propre Stilbs; ailleurs on trouve , , etc.; OU bien, etc. Cesformules de titres permettent un classement approximatif, mais peu sr.1. Crulaire, 792 A 9-13. Anon. B, 9. Anon. P, 1. Seids, 1. thrien, 1.2. Crulaire, 792 A 14. Anon. B, 10. Anon. P, 2.3. Crulaire, 793 B 3. Anon. B, 17. Anon. P, 14.7. Crulaire, 793 B 8. Anon. P, 15.9. thrien, 19. Anon. B, 33.10. Crulaire, 789 C 14. Anon. B, 1. Anon. P, 3. Seids, 2. Jean de Clau-diopolis ne mentionne pas ce grief dans sa liste, parce que sa lettre esLconsacre prcisment aux azymes, d'aprs le titre.12. Crulaire, 793 A 2. Anon. P, 4. thrien, 27. L'Anonyme B, 38,tire ce grief du Pseudo-Photius et non de Crulaire, avec une citation scrip-turaire comme Stilbs.15. Jean, 14. Anon. B, 35. thrien, 21. Un acte patriarcal, qui a tattribu Photius, dfend aux prtres grecs de clbrer le saint sacrificeplus d'une fois par jour; certains manuscrits insinuaient cependant que cedcret avait t promulgu par Nicolas le Jeune : V. Grumel, Regestes, n588.L'loge indit du patriarche Nicolas III, parMouzalon, le futur patriarche,nous claire dfinitivement sur l'origine du document. L'orateur, en eiel ,dclare qu'une peste s'tait dclare dans la capitale : alors que leChrist n'a t perc par la lance et n'est mort qu'une fois, des prtres lecrucifient deux fois par jour, pour ne pas dire trois, en abusant de la communionu repas mystique et en faisant commerce de la clbration {Scorial.Y II 10, f. 292). Et l'orateur flicite le patriarche d'avoir mis fin cet abus.

    Mais il est curieux que Jean de Claudiopolis, contemporain de Nicolas III,reproche le mme abus aux Latins; c'est peut-tre parce que le dcret dupatriarche venait de le rprimer chez les Grecs et les avait rendu sensibles cette anomalie. D'ailleurs, vers l'poque de Stilbs, Thodore d'Andidasignale encore l'usage : PG, 140, 465 D. Quant l'attribution de l'acte Photius, avant d'y chercher des intentions dogmatiques ou apologtiques,il y aurait lieu de voir si elle n'est pas due simplement une erreur ou unaccident de la tradition manuscrite, comme c'est le cas pour bien d'autrespetits documents.18. Crulaire, 793 A 13. Anon. B, 15. Anon. P., 16. Seids, 6, mais plusvague.19. Crulaire, 793 A 15. Anon. B, 16. Anon. P., 16. Jean, 10-11. thrien,.14, dbut. La rdaction de Stilbs est proche de celle d'thrien, mais iln'a pas retenu le grief de l'usage du sel pour la bndiction dominicale del'eau que l'on trouve dans Anon. B, 26 et que je note encore dans Paris. 1295,f. 27. Cette variante montre que YOpusculum contra Francos avait des recensions dj diffrentes au xne sicle.20. Bien que les manuscrits A R omettent ce numro, il faut le maintenir

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    .1. DAHROl'ZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILRS 93dans le texte de Stilbs en raison de l'accord entre et T; d'ailleurs c'estun extrait d'thrien, 14 fin; cf. Anon. B, 27. Aprs ce passage, a un paragraphe qui lui est propre (29), o est voque la doctrine du Purgatoireconue comme libration du dmon et des damns; c'est sans doute le seulpassage o est anachronique par rapport ses sources, car les discussionssur ce point ne commencrent qu'avec Georges Bardans : Jugie, Thologia...Orientalium, IV, 102.21. Anon. B, 39. thrien, 28.22. Ce paragraphe pourrait tre suspect, parce que l'omettent etparce qu'il interrompt le dveloppement concernant les ordinations. 11 a putre dplac, ajout en marge dans l'exemplaire, mais son authenticit esttrs vraisemblable. S'il n'est pas de Stilbs lui-mme, il a d tre insr une date assez proche de lui. Il existe en effet un document contemporainde notre auteur, mais non dat avec prcision, sur la divergence des formulesdu baptme : G. Giannelli, Un documento sconosciuto dlia polemica traGreci e Latini, dans Or. Chr. Per., 10, 1944, p. 150-167.24. Il ne semble pas que l'on trouve ailleurs, chez un auteur grec antrieur,cette fable concernant l'ordination du pape. Il se pourrait que nous ayonsici un grief qui change de destinataire. En effet, Stilbs assimile souventles Latins aux Armniens : voir surtout n. 100. Les Bollandistes, RR. PP.Halkin et van Esbroeck, me suggrent un rapprochement sduisant avec destextes de la polmique antijulianiste qui font tat de l'ordination par lamain d'un vque dfunt : Le Muson, 54, 1941, p. 82 et 84, texte syriaquedit et traduit par R. Draguet; cf. PG, 132, 1243 B; G. Garitte, Narratiode rebus Armeniae, 59 et p. 129. Dans un document postrieur, les Armniens se dfendent prcisment de reconnatre une valeur sacramentelle un geste semblable, l'imposition de la main de saint Grgoire sur la tte desordinands; Concilium Armenorum (1342), dans Mansi, 25, 1263. Cependant,ni l'poque qui nous intresse, ni auparavant, on ne rencontre d'allusionprcise ce fait qui n'a pas t vulgaris dans les opuscules antiarmniens;voir, par exemple. PC, 132, 1196, 1221-1237, 1260 D-1261 A, enumerationsdiverses par les Grecs des erreurs armniennes.25. Anon. B, 20. Anon. P, 12.26. Anon. B, 28. thrien, 15.

    27. L'auteur fait allusion des crmonies de rception d'cuyers ou dechevaliers qu'il a pu voir ou dont il a entendu parler.29. Allusion aux feux del saint Jean, qui concident avec le solsticed't, 24 juin; une certaine vertu a t attribue aux cendres du feu pascal;notice Cendres. DAL, 2, 3044.31. La crmonie de l'agneau pascal est d'usage assez ancien : WalafridStraro. De rebus ecelesiasticis PL, 114, 938 D-939 A. C'est au chant d'untropaire grec que le pape et les cardinaux mangeaient l'agneau pascal :DM.. 1. 905. L'Euchologe grec contient lui aussi des bndictions pour une

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    94 REVUE DES TUDES BYZANTINEScrmonie de mme genre : Goar, Euchologion, 713-714. Ce que Stilbsreproche aux Latins, c'est d'inclure ce rite dans la clbration de la messepascale.32. Grief formul habituellement contre les Armniens : n. 100.33. Tout porterait croire que ce passage, surtout la seconde partie quidtaille les indulgences, est un anachronisme au dbut du xme sicle, carce point ne semble pas avoir t abord dans les controverses, moinsque des allusions se rencontrent dans Georges Bardans ou Nicolas d'Otrante.Mais l'accord des manuscrits nous garantit l'authenticit du paragraphe.Ce serait la plus ancienne mention des indulgences dans un trait de ce genreet elle est trs vraisemblable dans ce contexte o plusieurs dtails tmoignent d'une connaissance directe des coutumes des Croiss.34. Crulaire, 793 A 1. Anon. B, 36. Anon. P, 11. Jean, 15. Seds, 12.thrien, 22. b.35. Jean, 13. thrien, 16. L Anonyme B, 30, modifie curieusement legrief en ne parlant pas des cinq doigts, mais de l'index seul; c'est le reprochefait aux Armniens au n. 100. Stilbs a omis de son ct la mention dusigne de croix sur le front avec le pouce, dont parlent les deux autres tmoins.36. Crulaire 793 A 15. Anon. B, 32. Anon. P, 8. Seids, 11. thrien, 18.Pour la rdaction de ce grief, il semble que la lettre de Pierre d'Antiochea inspir un dtail qui n'est pas expressment dans Crulaire : la rpugnancedes Latins recevoir la communion de la main d'un prtre mari. Certainsopuscules mentionnent Pierre d'Antioche dans leur titre, par exemple Cai-rensis 137 (167), f. 56; et ce titre, , qui est aussi celuide Marcianus 503 (Zanetti, p. 265) nous mne encore la lettre du Pierred'Antioche; PG, 120, 800 B 5, 810 11-13. La formule de Photius ce sujetest plus vague ou plus littraire : PG, 102, 725 A 1.37. Les faits d'immoralit sont suffisamment connus par les conciles;mais ici, du point de vue littraire, nous trouvons peut-tre un cho de lagauloiserie des fabliaux ou de la subtilit des traits de casuistique.38. Crulaire, 793 A 8. Anon. B., 14. Anon. P., 10. Jean, 2. Seids, 10.thrien, 3.39. Crulaire, 789 C, 17. Anon. B, 3. Anon. P, 8. thrien, C. Le griefde la barbe rase, trs populaire encore maintenant, du fait que les prtresorientaux sont fidles au port de la barbe, prsente des anomalies curieuses.Crulaire adresse le reproche aux Romains en gnral, de mme l'Anonyme B,tandis que dj PAnonymeP ne s'adresse qu'aux prtres; Silbs ne vise que levques et le dtail qu'il ajoute, l'pilation de tout le corps, est trs prochede ce que dit Choniats propos de Thomas Morosini : Historia (De statuts),Bonn, 855 = PG, 139, 1042 A. Plusieurs explications se prsentent. La modea vari au cours du xne sicle, parmi les laques : Ph. Koukouls, t. IV, 359-360. Thophylacte accueille ce grief avecune certaine ironie {PG, 126, 224 C, 6-7) qui a d agir sur ses contemporains,

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 95par exemple Jean de Claudiopolis et Nictas Sides, et mme sur certainsrdacteurs de libelles, puisque nous n'avons ici que la version d'Ethrien(Hergenrther, Monumenta, p. 71). Encore mieux, le synodicon de Jean deJrusalem a cette rflexion originale : Le fait que les vques rasent leurmenton semble quivaloir au fait que ceux de chez nous se rasent le sommetde la tte en cercle [tonsure clricale]; car eux, comme nous, accomplissentce geste en l'honneur de Pierre le Coryphe {Ambrosianus , f. 133). L'auteurne fait cependant que reproduire un passage de Pierre d'Antioche : G, 120,800 BC.40. Anon. B, 34. Jean, 18, mais seulement la seconde partie concernantla position des mains du dfunt. thrien, 20.Aprs sa lacune, ajoute une remarque qui pourrait faire croire uneomission volontaire : Rveille-toi, trois fois malheureux, de ton ivresse,pour pouvoir envisager leurs vritables errements et ne pas te mettre reprocher ces schismatiques des choses incongrues et draisonnables qu'ilsn'admettent pas ni ne gardent. Mais la note est de seconde main et ne setrouve pas dans BM ; elle s'inspire des sentiments exprims autrefois parPierre d'Antioche et Thophylacte de Bulgarie.41. La question des transferts venait d'tre dbattue propos du patriar.ehe Dosithe, en 1191 : V. Grumel, Le et le patriarche deConstantinople Dosithe, dans cette revue, 1, 1943, p. 239-249. Elle seraencore agite plus tard aussi propos du schisme arsnite qui suscita plusieurs opuscules de controverse, dont l'un est sign par le moine Mthode :PG, 140, 781.

    44. Aprs ce paragraphe ajoute ceci : D'aprs eux, c'est l'glise deRome qui est l'glise catholique et apostolique, la seule qui englobe toutesles glises; et le seul vque qui rassemble tous les fidles, c'est le pape,comme Pierre unique, et sous son pouvoir ils attirent toutes les brebis duChrist et tout chrtien jusqu' la profession de foi avec serment. Du faitque et ses pareils sont lacuneux en cet endroit, nous ne pouvons dire sileur exemplaire s accordait avec comme en deux autres cas : 22, 100;cela est fort possible. Il n'y aurait aucune difficult, part l'omission deA R, pour accepter le texte dans l'opuscule.45. Anon. B, 24. Jean, 8, Seids, 3. thrien, 10. Le grief rejoint celuiqui est fait aux Armniens, n. 100. D'ailleurs Jean de Claudiopolis soulignela parent avec les Nestoriens et les Jacobites, tandis que Seids y voitun des trois chefs d'hrsie, les autres n'tant que des schismes.46. Crulaire, 796 6. Anon. , 18. Anon. P, 17. Ici encore le synodiconde Jean de Jrusalem reproduit la rponse de Pierre d'Antioche ce griefde Crulaire : G, 120, 812 A = Ambrosianus, f. 133V. Le paragraphe 8d'Ethrien ne comporte pas d'allusion aux icnes, mais correspond laseconde phrase de Stilbs sur la technique des images. Un mot demandeici quelque attention. Nous avons les formes suivantes : R, -

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    96 REVUE DES TUDES BYZANTINESA, , Pseudo-Photius. Le mot est pass dans Ducange(Glossarium, addenda, p. 16-17, sous la forme l'auteur cite letexte de Cotelier (= P) et la traduction du Pseudo-Photius par thrien(Hergenrther, Monumenta, p. 65). C'est la seule mention du terme etDucange admet que signifie opus plumarium,- mais renvoie antipempton dans le Glossaire de la latinit. Or nous trouvons l des glosesqui donnent pour antipempton : , recoctum. En ralit, le ms. a commis la mme faute que la recension dite du Pseudo-Photius; nousdevons lire ou : cuite ou recuite (comme l'mail et lacramique). Dans l'ide que les Latins ont des images en relief, on a donnau mot le sens de prominent qui s'accorderait avec la techniqueu mtal repouss ou du champlevage. Mais cet hapax est fort douteuxet son sens technique apparat difficilement.47. Autre rdaction du n. 8.48. Autre rdaction du n. 7; l'auteur s'est aperu de la rptition.

    49. Dans la finale, il faut prendre (', la nouvelle Rome)comme complment de .50. Anon. B, 23. Jean, 7, thrien, 9.51. thrien, 25. Stilbs omet au dbut une phrase importante : Tousles autres jours, ils admettent la croix du Seigneur dans l'glise; ils la vnrent, la voient et l'embrassent en se prosternant, mais pendant le carmeetc. Pendant le carme, les Byzantins ont un dimanche, le troisime, spcialement consacr l'adoration solennelle de la croix.L'omission de l Alleluia pendant le carme, signale par Stilbs comme enpassant, fait ailleurs l'objet d'un paragraphe diffrent : Anon. B, 31, avec uneraison originale sur la retraite du Christ au dsert. Anon. P, 13. Jean, 6.Seids, 8. thrien, 17, f.52. Il s'agit sans doute du Tombeau du Jeudi-Saint, destin accueillirla sainte rserve jusqu' la messe des Prsanctifis du Vendredi. Seul, thrienmentionne quelques dtails de l'office des Tnbres : PC, 140, 544 A =Hergenrther, p. 71.54. thrien, d = PG, 140, 543 1), avec des dtails diffrents.55. Anon. B, 25. Jean, 9. thrien, 11. Dans tous les passages o nousrencontrons le terme , le lieu propre du sacrifice, l'quivalentdu chur o se trouve l'autel, il faut se souvenir de l'iconostase chez lesGrecs. Ainsi Nictas Stthatos s'oppose vigoureusement ce que les laquesfranchissent ces portes : Opuscules et Lettres (Sources chrtiennes, 81),p. 232, 280-290. Les dtails que Stilbs ajoute ses devanciers, ici et dans lasuite, proviennent certainement d'un contact plus direct avec les Latinsaprs 1204. On remarquera que ( omet le passage) parle de femmesqui sigent l'assemble des vques ; on reconnat l'influence de YOpus-Cldlim : (= Eth. 11). Mais A R donnentle texte authentique de Stilbs qui a modifi les termes et qui est aussi plus

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    J. DARROUZS : MMOIRE DE CONSTANTIN STILBS 97vraisemblable en parlant des sances du tribunal. D'ailleurs la fin propre T, entre crochets, ne semble pas non plus authentique : voir n. 58.56. thrien, 26. Anon. B, 37. Stilbs parle de la messe latine comme s'ily avait une entre des dons, ainsi que dans la liturgie byzantine. L'opuscule on modle, parle simplement d'ecphonse de l'vangile et des dons;c'est encore un terme purement byzantin, mais qui peut signifier la lecturesolennelle de l'vangile et la prsentation de l Eucharistie pour la communion.58. Ce paragraphe, que joint 56, fait double emploi avec la fin de 55ajoute par le mme manuscrit.59. L'alliance la plus proche entre Armniens et Croiss date de 1189, l'entre de Frdric Barberousse Philippopoli. Stilbs, par son ami NictasChoniats, ancien fonctionnaire dans cette ville, tait certainement aucourant des efforts des Byzantins pour absorber la communaut armniennelocale. Nictas lui-mme a compos un loge indit du mtropolite qui dirigea cett