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BELGIQUE - United Nations Office at Geneva · 2015-07-08 · plateau des Ardennes, bordé de vastes...

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SOCIÉTÉ DES NATIONS CONFÉRENCE EUROPEENNE DE LA VIE RURALE 1939 BELGIQUE
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SOCIÉTÉ DES NATIONS

C O N F É R E N C E E U R O P E E N N E

DE LA VIE RURALE 1 9 3 9

BELGI QUE

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N° officiel : C. 2 . M. 2, 1939. Conf. E. V. R. 3.

Genève, le 23 janvier 1939.

SOCIETE DES NATIONS

CONFÉRENCE EUROPÉENNE

DE LA VIE RURALE 1939

M onographies nationales

établies p a r les Gouvernements

BELGIQUE

S ér ie d e Publ ic a t i ons d e la S ocié té d e s N a t i o n s

CONFÉRENCE EUROPÉENNE tyDE LA VIE RURALE ^

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(Photo S ergysels-OB L U T . )

Vieille ferme en Campine.

[Uillustration sur la couverture est reproduite d'une photo par O B L U T .]

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TABLE DES M ATIÈRES

Pages

Introduction..................................................................................... 7

I

A. Influence de la situation dém ographique ................................ 14B. Densité de la population agricole ............................................ 14C. Etat de s a n t é ............................................................................. 18

I I

A. Régimes fonciers, colonisation interne, réformes agraires . . 21B. Amélioration des systèmes de c u l tu r e .................................... 23C. Bonification et amélioration du s o l ........................................ 24D. Amélioration de la production végétale et animale . . . . 25E. E qu ipem en t................................................................................. 26F. Industries rura les ......................................................................... 26G. Diminution des prix de revient, organisation de la vente

et des m a rc h é s ............................................................................. 27H. S ta n d a rd isa t io n ......................................................................... 28

I I I . — C o o p é r a t i o n a g r i c o l e

A. Les associations à caractère exclusivement officiel............... 30B. Les associations à caractère semi-officiel............................... 30C. Les associations libres..................................................................... 31D. Les associations à but i l l i m i t é ............................................... 34E. Les associations à but l im ité ................................................... 34

I V . — L e c r é d i t a g r i c o l e

A. De l ’importance du crédit agricole pour le relèvement conscient du niveau de la vie rurale.................................... 37

B. Le crédit agricole en B e l g iq u e ................................................ 39

3959 — S .D.N . 2.100 (F.) 1.440 (A.) 4/39. Im p . Réunies Chambéry.

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4 BELGIQUE

V . — E d u c a t i o n p ages

A. Education générale, ménagère, technique et propagande éducative :

Première partie : Aperçu général :

1. L ’école primaire et le concours de l ’instituteur . . . . 41

2. Le développement et les principes de l'enseignementagricole et m én a g e r .................................................... 42

Deuxième partie: Les établissements d'enseignement agricole :

1. Enseignement aux jeunes gens :

a) Enseignement supérieur :Instituts agricoles su p é r ieu rs ........................................ 43Stations agronomiques.................................................... 44Ecole de médecine vétérinaire........................................ 44

b) Enseignement agricole moyen ..................................... 44E c o le s ................................................................................. 45S e c t io n s ............................................................................. 45

c) Enseignement agricole p o s tsc o la i re ............................ 45Sections p o s tsc o la i re s .................................................... 45Ecoles régionales d ’a g r i c u l t u r e .................................... 45Cours et conférences .................................................... 46Ecole de maréchalerie et de mécanique agricole . . . 46

2. Enseignement aux jeunes filles :

à) Degré supérieu r ................................................................ 47b) Degré moyen :

E c o le s ................................................................................ 48S e c t io n s ............................................................................ 48

c) Degré in f é r ie u r ................................................................ 48Sections ménagères agricoles postscolaires.................... 49Ecoles ménagères agricoles ambulantes de l ’Etat . . 49Cours abrégés. Conférences............................................ 50

3. Enseignement horticole............................................................. 5°

4. Service de vulgarisation agricole :

a) Agronomes de l’E t a t ........................................................ 51b) Conseillers d ’horticulture................................................ 52c) Conseillères ménagères agricoles.................................... 52d) Conseillers de zootechnie................................................ 52e) Service de tracts ................................................................ 52

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BELGIQUE 5

Pages

B. La culture paysanne, l’art paysan et le folklore.................... 54

C. Organisation des loisirs à la c a m p a g n e ........................................ 54

VI. — P o l i t i q u e m é d i c o - s o c i a l e .................... 56

V I I . — A l i m e n t a t i o n ................................... 58

VIII. — A m é n a g e m e n t r u r a l

A. Aménagement régional :

1. T r a n s p o r t s ............................................................................ 592. Communications.................................................................... 593. Approvisionnement en eau. Eviction des matières usées . 594. Electrification........................................................................ 61

B. L’action de l’Etat en faveur des bibliothèques publiques etdes organisations culturelles :

1. Les bibliothèques publiques................................................ 622. Encouragement aux organisations privées........................ 63

C. La maison rurale et ses d é p e n d an c e s ................................ 64

C o n c l u s i o n

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M ONOGRAPHIE DE LA BELGIQUE

IN TR O D U C TIO N

Avant d ’engager le lecteur de la présente monographie nationale dans l’objet spécial de chacun des huit chapitres qui la composent et qui tra iten t chacun un sujet bien déterminé, il convient de jeter, au préalable, un coup d'œil général sur l’en­semble des caractéristiques de la vie rurale belge.

Suivant le point de vue où l ’on se place, cet aperçu compren­dra une brève description de l’aspect agricole du pays, du passé de son agriculture et de la vie rurale proprement dite.

L ’a s p e c t a g r i c o l e d u p a y s

Abordant le pays pour le parcourir de l ’ouest à l’est, on rencontre en bordure de l’Océan, au pied des dunes, une plaine basse qui s’é tend sur une largeur de deux à trois lieues. Ce sont les polders, âpre et belle conquête de nos ancêtres sur la mer du Nord. Des digues les protègent contre la haute marée.

Les dunes de Coxyde. (Photo o b l u t . )

Alluvion argileuse, la terre y est souvent trop lourde pour être labourée ; elle est transformée alors en ces grasses pâtures qui s’étendent le long de l’Yser ju squ’à Dixmude. Dans la monotonie de la plaine, les fermes isolées s’aperçoivent de loin en loin,

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8 BELGIQUE

reliées le long des routes par des rangées d ’arbres inclinés par le vent.

En obliquant vers Bruges, on s'engage dans la région sablon­neuse du pays, qui s ’étend sur le Nord des Flandres et au-delà de l ’Escaut, sur la province d ’Anvers et une grande partie du Limbourg. Dans ces dernières provinces, elle prend un aspect particulier, bien connu des poètes et des peintres. C’est la Campine.

L e rouissage du fin à Courtrai. (Photo o b l u t . )

La mise en valeur de ces étendues qui, à l ’origine, n'étaient que bruyères et terres incultes, constitue également une conquête de notre agriculture. Grâce au travail opiniâtre du paysan flamand, grâce aussi à un empirisme séculaire, certaines parties de cette contrée furent même transformées en régions très productives, tels ce pays de Waas, où la terre fu t depuis des siècles cultivée avec tan t de soins q u ’il fu t appelé le « jardin de l 'Europe ».

Pour conserver dans ces terres l’eau nécessaire à la fertilité, tou t champ est entouré d’une plantation d ’arbres, qui forme écran contre l ’action desséchante des vents. C’est ainsi que la région sablonneuse revêt cet aspect boisé si caractéristique.

Les constructions en torchis, couvertes de chaume, si pitto­resques, tendent à disparaître pour être remplacées par des constructions modernes en matériaux plus durables.

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BELGIQUE 9

Si, par contre, le voyageur se dirige dans la direction de Courtrai, il entre, en qu it tan t les polders, dans la plaine flamande. Pays à population dense et à culture très intensive. La surface arable, divisée et morcelée en une m ultitude de champs, est cultivée jusqu'en ses derniers recoins avec un soin jaloux. C'est un immense damier où le bleu tendre des lins alterne avec le vert gris des seigles, le vert sombre des chicorées avec la pourpre des trèfles en fleur. Les prairies bordées de saules-

Une rue à D am m e en Flandre. (Photo Sergysels-O BLU T.)

têtards sont éparpillées dans ce damier. Les fermes, aux toits de tuiles rouges et aux murs en briques, souvent crépis à la chaux, ont un aspect propret et riant. On n ’aperçoit que peu de bétail laitier dans les pâtures, celui-ci é tan t affouragé à l’étable même pendant l’été.

Entre les plaines flamande et campinoise d ’une part, et la région wallonne de grande culture d ’autre part, se situe une région intermédiaire, pittoresque et accidentée, riche et essentiellement agricole, et qui est probablem ent la plus anciennement cultivée de la Belgique. S’é tendant du Tournaisis jusqu’au sud du Lim- bourg, elle passe par le sud de la Flandre et englobe la région rurale de Bruxelles.

Le sol est un limon léger et profond se p rê tan t à une grande variété de cultures ; celles des légumes et des fruits s’y p rati ­quent sur une vaste échelle, à côté de cultures industrielles telles

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que le houblon, le tabac et les plantes médici­nales. Chaque ferme est blottie dans son verger et ceux-ci, dans le L im b o u rg , p r e n n e n t des étendues parfois très importan­tes. Ce sont les excellentespâtu- res artificielles de cette région qui ont permis

de créer le cheval belge de gros trait, gloire de notre élevage, et aussi ce bétail renommé, à robe grise, de la moyenne Belgique.

E t voici la plaine, ondulante à perte de vue, du limon hes- bayen. Des champs immenses où ondoient les froments et les avoines ou qui portent la grasse végétation des betteraves sucrières. Peu d'arbres, peu d ’habitations, quelques grandes routes ; ici et là, un clocher émergeant du vallonnement du ter­rain et groupant au tour de lui les quelques grosses fermes qui exploitent la vaste plaine. C’est la grande culture wallonne. Les belles fermes imposantes et riantes en même temps, crépies à la chaux, ont l’aspect cossu. Dans de bonnes pâtures, un beau bétail ; l ’élevage du cheval belge s’est centralisé dans cette région où il faut de forts attelages pour travailler une terre lourde et fertile et charrier dans un terrain très ondulé.

E t puis, en dépassant la Meuse et la Sambre, le voyageur arrive en haute Belgique. La nature du sol change, une large bande calcaire traverse le pays du sud au nord. Au sud, elle forme le Condroz, pays de grande culture et cl’élevage de gros bétail. Les fermes, de construction massive en pierres du pays et couvertes d ’ardoises, ont l ’aspect sévère des manoirs. Au nord, c’est le pays de Herve, verdoyant et pittoresque plateau, très accidenté, où l ’argile repose sur le calcaire et qui s’adonne exclusivement à la culture herbagère et à l ’industrie laitière.

Plus haut, le voyageur aborde des régions plus ingrates. C’est d 'abord à une altitude de 200 à 300 mètres, la Famenne, et puis, à une altitude de 400 à 600 mètres, l ’Ardenne. Le haut p lateau des Ardennes, bordé de vastes forêts, connaît le climat le plus froid et le plus pluvieux de la Belgique. La petite culture, exploitée familialement, y prédomine. Jusque vers la fin du siècle dernier, l ’agriculture y était prim itive et pauvre. On y élevait cependant un excellent cheval, de taille petite, endurant et vif, et qui éta it très apprécié jadis comme cheval de guerre.

Une ferme modernisée en Flandre. (Photo O B L U T .)

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BELGIQUE II

Rappelons les services qu ’il rendit à Napoléon, lors de sa campa­gne de Russie. C’est dans les Ardennes que les progrès agricoles ont été les plus m arquants ces dernières dizaines d ’années.

Enfin, le voyageur, en q u it tan t la Belgique par Arlon, t ra ­verse une dernière région agricole, plus fertile que l ’Ardenne grâce au terrain de nature jurassique et au climat plus doux : c’es t la Lorraine belge.

L e p a s s é d e l ’a g r i c u l t u r e b e l g e

Une caractéristique frappante de l ’agriculture de la partie septentrionale de la Belgique est le très grand morcellement de la terre arable. Même les grandes fermes — et dans cette région, une ferme de 50 hectares est considérée comme telle — ont rarement leurs terres réunies toutes en un tenant. Dans ce pays, la terre fut morcelée de tou t temps.

Or, cette situation agraire eut pour conséquence que les paysans flamands et brabançons ont toujours au cœur l ’espoir de devenir un jour propriétaires fonciers, puissant mobile qui les conduit à être sobres, économes, travailleurs — vertus cardinales du paysan belge.

Alors que l ’exploitation des grands domaines wallons suivait les systèmes de culture très extensifs des provinces françaises voisines — cultures où l ’immuable rotation triennale avec jachère était la règle — la culture intensive flamande fut la première en Europe à supprimer la jachère et adopter des ro ta ­tions souples e t variées en multipliant les cultures industrielles et fourragères. Elle révolutionna l'économie agricole en in tro ­duisant et en propageant la culture du trèfle; elle fu t,à une époque où les engrais chimiques étaient inconnus, la promotrice de la production intensive du fumier par la culture de plantes four­ragères et l’affouragement à l ’étable ; elle parvint même à faire donner à la terre deux récoltes par an par la culture dérobée des navets, et celapour la première Groupement de petites propriétés à Evere (environs de Bruxelles), fois en Europe dans ce pays de Waas oùlesol,de nature sablon­neuse, est na tu ­rellement moins fertile. Aussi, ce n’est pas sans fierté que les Waasiens por­tent dans leur blason un navet au naturel sur fond d'azur !

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1 2 BELGIQUE

L ’ancienne agriculture empirique était, au x v m e siècle, à son apogée dans le Brabant et en Flandre ; notre agriculture servit de modèle à celle des pays avoisinants sur lesquels elle exerce une influence profonde.

Paysage en Flandre. (Photo Scrgysds-O BLU T,j

A s p e c t g é n é r a l d e l a v i e r u r a l e

En Belgique, où la population est dense, où les centres industriels et les centres agricoles se compénètrent, où les moyens de communication entre les villes et les campagnes sont nombreux et faciles, on chercherait vainement dans les campagnes un costume national, des danses nationales ou toute autre mani­festation pittoresque et haute en couleurs d ’un folklore national, telles q u ’on en trouve encore dans certaines contrées plus isolées, moins influencées par le monde moderne.

Ce n ’est que dans les cortèges et les fêtes folkloriques que ces anciennes manifestations de l ’art et de l’âme populaires sont reconstituées ; là, on peut voir des paysannes campinoises po rtan t la coiffe rigide aux rubans bistres et le grand châle de leur grand’mère, ou des jeunes filles du pays de Liège au grand chapeau en cornette, ou des paysans brabançons au sarreau bleu lustré, po r tan t la haute casquette de soie noire.

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BELGIQUE 13

Seuls les grands mouchoirs rouges aux pois blancs servent t o u j o u r s d e coiffe aux femmes flamandes lors des travaux c h a m p ê t r e s et m etten t une joyeuse tache d ’un rouge coquelicot dans la vie des champs.

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i4 BELGIQUE

I

A. I N F L U E N C E D E L A S I T U A T I O N D É M O G R A P H I Q U E

B . D E N S I T É D E L A P O P U L A T I O N A G R I C O L E

C. E T A T D E S A N T É , ETC.

A. I n f l u e n c e d e l a s i t u a t i o n d é m o g r a p h i q u e

Fin décembre 1930, il y avait en Belgique 2.671 communes dont 2.357 ayant une population inférieure à 5.000 habitants et une population totale de 3.198.321 personnes, c ’est-à-dire 39,52 % de la population totale du pays.

314 communes ayant une population supérieure à 5.000 habi­tan ts comptaient 4.893.683 habitants ou 60,48% de la population totale.

D ’après le recensement de 1930, la population active agricole serait cîe 635.032 personnes sur un to ta l de 3.750.285 personnes actives, c’est-à-dire 16,9%. Il y a lieu de tenir compte des per­sonnes occupées d ’une façon temporaire aux travaux agricoles. Ainsi la population agricole active est de quelque 800.000 per­sonnes, c ’est-à-dire 20,5% de la population active du pays.

B. D e n s i t é d e l a p o p u l a t i o n a g r i c o l e

Le tableau ci-après indique par canton et par province le nombre de personnes occupées aux travaux agricoles par 100 hec­tares d ’étendue exploitée. Ces données sont le résultat de calculs effectués à l ’aide des statistiques du recensement agricole de 1929.

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R e c e n s e m e n t d e l ’a g r i c u l t u r e d e 1 9 2 9

Tableau in d iq u a n t , p a r c a n t o n ju d ic ia i re , l ' i n t e n s i t é re la t iv e de la p o p u la t io n

agricole a c t iv e p a r 100 h e c t a r e s de sup er f ic ie exp lo i té e .

"rteNoms des cantons Rapports Numéros

d’ordreNoms des cantons Rapports

A n v e r s 32 L o u v a i n .............................. 54>533 N i v e l l e s .............................. 24,9

I A n v e r s .............................. 43 5 34 P e r w e z .............................. 31,9

A rendonck ......................... 30,0 35 S a in t -G i l l e s ......................... 17,2

3456

B e r c h e m .............................. 7 i ,9 36 S t- J o s s e - te n - N o o d e . . 72,0

B o o m ................................... 61,4 37 S c h a e r b e e k .................... 115,8

B o r g e r h o u t .................... 83.3 38 M o le n b e e k -S t - J e a n . . 115,0

B rech t .............................. 32,6 39 T i r l e m o n t ......................... 4 g ,9

C o n t i c h .............................. 58,340 U c c l e .................................. 43,3

8 D u f f e l ................................... 9 4 .2 4 1 V i l v o r d e ............................. 71,4

g E e c k e r e n .............................. 28,9 42 W a v r e ............................. 27,6

10 H e r e n t h a l s ......................... 39,3 43 W o l v e r t h e m .................... 61,0

11 H eyst op den B e rg . . 74,9 44 L é a u .................................. 36,9

12 H o o g s tr ae ten . . . . 3 T>5L a province . . . .

13 Lierre ................................... 60,6 47,6

14 M a l i n e s .............................. 79,4

15 M o l l .................................. 3 3 .r F l a n d r e - O c c i d e n t a l e

16 P u e r s ................................... 70,845 A rd o v e .............................. 57,4

17 S a n t h o v e n ......................... 36,7 46 A v e l g h e m ......................... 47,318 T u rn h o u t ......................... 39,4 47 B ru g e s .............................. 37,819 W e s t e r l o o ......................... 46,8 48 D i x m u d e .............................. 38,9

La ;province . . . .49 G h i s t e l l e s ........................ 37,5

45,2 505 1

H a r l e b e k e .........................H o o g l e d e ........................

5 M55,1

B r a b a n t 5 -53

Y p rè s ...................................I s e g e m ..............................

35.1 40, r

20 A erschot ......................... 55,5 54 C o u r t r a i .............................. 48,121 A n d e r l e c h t ......................... 93,8 55 M e n i n .................................. 36,122 A s s c h e .............................. 69,0 56 M e s s i n e s .............................. 36,523 B ru x e l le s .............................. 209,7 5 7 M e u l e b e k e ........................ 45,324 D i e s t .................................. 44,7 58 M o o r s e e l e ......................... 39,325 G enappe .............................. 20,1 59 M o u s c r o n ......................... 4° ,626 G lab e e k -S u rb c m p d e . . 5 i , 9 60 Ni eu p o r t ........................ 29,627 H a e c h t .............................. 64,8 6 1 O s t e n d e .............................. 33,628 H a l ................................. . . 37,4 62 O o s tro o seb ek e . . . . 46,629 Ixelles .............................. 7 8 , 5 t>3 P a s c h e n d a e l e . . . . 43,430 i o d o i g n e ......................... 4° ,9 6 4 P o p e r i n g l i e .................... 43,531 L en n ic k -S t-O u e n t in . . 55,7 6 5 R o u s b ru g g e - H a r in g h e . 34 , 1

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i 6 BELGIQUE

Noms des cantons RapportsNumérosd ’ordre

Noms des cantons Rapports

R o u l e r s ............................. 49,4 H a i n a u tR u y sse led e .................... 46,5T h i e l t .................................. 39,9 IO4 A n t o i n g .............................. 36,9T h o u r o u t ......................... 52,8 105 A t h ....................................... 38,0F u r n e s .................................. 25,2 106 B e a u m o n t ........................ 16,0W e rv ic q ........................ 40,6 107 B i n c h e .............................. 32,3

108 B o u s s u ............................. 534L a province . . . . 40,2 109 C e l l e s .................................. 32,6

IIO C har le ro i ........................ 81,3F l a n d r e - O r i e n t a l e I I I C h â t e l e t ............................. 30,4

A l o s t .................................. 64,0 112 C h i è v r e .............................. 38,6

A s s e n e d e ......................... 65,7 113 C h i n i a y .............................. 13,6

A u d e n a r d c ......................... 43 ,6 I I 4 D o u r ............................. .... 31,6

B e v e r e n ............................. 32,5 115 E n g h i e n ............................. 3Li

C a p ry c k e ........................ 37,8 I l 6 F l o b e c q ............................. 38,3

C r u y s h a u t e m ................... 55,6 I I ? F o n ta in e -1'E v ê q u e . . 37,8

T e r m o n d e ......................... 68,4 I l 8 Frasnes- lez -B u issen a l 38,3

D e v n z e ............................. 47-5 119 Gosselies ........................ 29,3

E ec loo ............................. 50,8 120 J u m e t ............................. 40,6

E v e r g e m ........................ 80,1 121 L a L o u v i è r e .................... 49,0

G r a m m o n t ........................ 4 6 ,3 122 L e n s .................................. 30,3

G a n d .................................. 46,2 123 L e s s i n e s ............................. 42,2

H a m m e ............................. 61,9 124 L euze .................................. 38,2j

H e r z e l e ............................. 56,2 125 M a r c h ie n n e -a u - P o n t 33,3

L e d e b e r g ............................. 51,8 126 M e r b e s - l e -C h â te a u . . . 22,3

L o k e r e n ............................. 76,3 127 M o n s .................................. 4I>5

L o o c h r i s ty ....................,61,0 128 P â t u r a g e s ........................ 26,1

N a z a r e t h ............................. 54,8 129 P e r u w e l z ........................ 36,4

N e d e r b r a k e l ................... 53,8 130 O u e v a u c a m p s . . . . 37,2

N e v e l e .............................. 45 ,° 131 R o e u l x ............................. 30,0

N in o v e .............................. 53,6 132 S e n e f f e ............................. 27,3

O oste rzee le ................... 58,6 133 S o i g m e s ............................. 22,9

R e n a i x ............................. 35,7 134 T e m p l c u v e ........................ 33,4

H o o re b eek e -S te -M ar ie . 53,5 135 T h u i n .................................. 2 7,7

S a i n t - N i c o l a s ................... 61,2 136 T o u r n a i ............................. 42,3

S t-G i l le s -W aes . . . . 49,7S o m e r g e m ........................ 48,2 L a province . . . . 30,9

T a m i s e .............................. 48,9S o t t e g e m ........................ 5°.5 L iè g eW a e r s c h o o t .................... 57,9W e t t e r e ............................. 68,7 137 A u b e l .................................. 34’°Z e l e ....................................... 70,0 138 D al h e m .............................. 38,9

139 D i s o n .................................. 50,6

L a province . . . . 53>$ I40 E u p e n ............................. 17,1

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BELGIQUE 17

Numérosd'ordre

Noms des cantons Rapports

14I Ferrières ......................... 17.4

I42 F e x h e - S l i n s ................... 31-8

143 Fléron .............................. 4°.7

144 G r i v e g n é e ......................... 48,1

145 H a n n u t ............................. 40,8

T 46 H é r o n .................................. 28,1

147 H e r s t a l ............................. 61,6

148 H e r v e .................................. 45-2

149 H o llogne -aux -P ie r re s . 33-2

150 H uy .................................. K> -jx CT\

151 Je h a y -B o d eg n ée . . . 31,0

I52 L an d em ............................. 47.2

153 L i è g e .................................. 169,0

154 L i m b o u r g ......................... 19,0

r55 L o u v e i g n é ......................... 24,4

156 M a lm é d y ............................. 20,5

157 N a n d r i n .............................. 17,2

158 S a i n t - N i c o l a s ................... 130,7

159 S a i n t - V i t h ......................... 20,8

160 S e r a i n g ............................. 23.7161 S p a ....................................... 22,2

162 S tav e lo t ............................. 17,7163 V e r v i e r s ............................. 48,6

164 W a r e m m e ........................ 32,1

L a province . . . .

L i m b o u r g

26,6

165 B e e r i n g e n ........................

corfro

166 B i l s e n .................................. 33,9167 L o o z .................................. 39,2168 B r é e .................................. 31,4169 H a s s e l t ............................. 46,7170 H erck-Ia-Ville . . . . 42,1

171 M a e s e y c k ........................ 32,5172 M e c h e len ............................. 32,1

1/3 N e e r p e l t ............................. 31,8

174 P e e r .................................. 30,7r75 S ichen-Sussem -B olré . . 38,9176 S a i n t - ï r o n d ................... 35,5177 ï o n g r e s .............................. 34,8

L a province . . . . 35,4

Numérosd 'o rd re Noms des cantons Rapports

178

L u x e m b o u r g

A r l o n .................................. 22,4179 B as to gne ........................ 21.0180 B o u i l l o n ............................. I I , I

181 D u r b u y .............................. 18,3182 E rezée ............................. 16,2

183 E t a l l e .................................. 13,5184 F a u v i l l e r s ......................... 17,0

185 F l o r e n v i l l e ........................ 14,6186 H o u f f a l i z e ......................... 19,2187 L a R o c h e -e n -A rd e n n e . 15,4188 M a r c h e .............................. 14,7189 M e s s a n c y ......................... 28,8190 X a s s o g n e ......................... 13,0

191 N e u f c h â t e a u .................... 19,3192 P a l i s e u l ............................. 14,5193 S a i n t - H u b e r t .................... 13,0

194 S ib re t .................................. 19,6

195 V i e l s a l m ............................. 19,6

196 V ir to n .............................. 16,4

197 W ellin .................................... 12,0

L a province . . . . 16,6

198

N a m u r

A n d e n n e ......................... 20,8199 B e a u r a i n g ......................... 10,6

200 C i n e y ................................... 14,9201 Cou v i n .............................. 10,3202 D in a n t .............................. 13,3203 E g h e z é e .............................. 26,9

204 F l o r e n n e s ........................ 13,5205 F o s s e .................................. 21,8

206 G e d in n e ............................. 14.5207 G e m b l o u x ........................ 27,1

208 N a m u r ......... 22,3

209 P h i l l i p p e v i l l e .................... 13,0210 R o c h e f o r t ......................... 13-2211 W a l c o u r t ........................ 18,2

L a province . . . . 16,8

Le R o y a u m e . . . . 32,7

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i 8 BELGIQUE

C. É T A T D E S A N T É

D ’une façon générale, l ’é ta t de santé des populations rurales est moins bon que celui des citadins.

Les taux de mortalité ne diffèrent pas sensiblement pour la ville et pour la campagne, mais il y a lieu de tenir compte du fait que la population rurale est plus jeune que la population des villes, la natalité y é tan t beaucoup plus forte.

Une statistique, établie en 1 9 3 5 , indique que les localités de faible et de moyenne importance, c ’est-à-dire comportant respectivement de 2 .0 0 0 à 5 .0 0 0 habitants et de 5 . 0 0 0 à 25 .0 0 0 habitants, accusent les chiffres les plus bas, 1 2 ,0 8 et 1 2 ,3 9 décès pour 1 .0 0 0 habitants, tandis que les hameaux et les grandes villes semblent moins favorisés avec des taux de 1 3 ,3 5 et I 3>520/ 0o-

Ouant à la mortalité infantile, elle est beaucoup plus forte dans les campagnes que dans les villes. Les localités les plus importantes où la natalité est faible perdent relativement moins de nourrissons.

C’est un exemple des résultats que peuvent produire les mesures générales d ’assainissement, l ’amélioration des conditions de vie, l ’activité des services d ’hygiène. Non seulement, les influences néfastes de l ’urbanisation sont vaincues, mais la mor­talité des petits enfants est ramenée bien au-dessous du niveau qu'elle atte in t dans les campagnes.

Par contre, si la mortalité infantile est plus forte dans les campagnes qu’en ville, cela provient, en partie, de ce que les familles y sont plus nombreuses : la fermière, absorbée par des travaux agricoles (soins du bétail, etc.) qui l ’éloignent de son ménage, est souvent dans l ’impossibilité de soigner convena­blement ses enfants en bas âge.

Mortalité par 1 .0 0 0 naissances vivantes : 1 9 3 4 /3 5 1-

Catégories de communes :moins de de 2.000 à de 5.000 à plus de2.000 hab . 5.000 hab . 25.000 hab . 25.000 hab.

1 à 2 m o i s .................... S,o 9,5 9,3 7,42 à 3 m o i s .................... 8,7 9,7 9,2 7,43 à 6 m o i s .................... 5.7 5,8 5,7 5,5

(m o y en n e mens.)6 à 12 mois . . . . 3,0 3,2 2,8 2,7

(m o y en n e mens.)1 à 12 mois . . . . 5 2,2 55,7 52,7 47,6

La situation est relativement plus favorable dans les toutes petites communes, et l ’excédent de mortalité rurale est plus prononcé au cours du troisième mois.

1 Calculée d ’après les tableaux du mouvement de l ’E ta t civil (Office central de Statis tique).

Les tableaux o n t été empruntés à « La Mortalité en Belgique », par Will y S e l l e s l a g s , paru d a n s la revue Archives de Médecine sociale et d’Hygiène, 1938, place Royale, 1, Bruxelles.

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BELGIQUE i g

A titre d ’exemple, signalons que, alors que le taux de mor­talité infantile de la province d ’Anvers est de 7,66 °/00, il est de 5 , 0 6 °/oo seulement pour la ville d ’Anvers. Dans cette même province, 56 villages ont une mortalité de plus de 10 °/00 et 4 de plus de 2 0 °/oo-

La raison principale est l ’ignorance des mères en fait de puériculture.

Toutefois, le taux de m ortinatalité est plus bas à la cam­pagne qu 'à la ville. Cela s'expliquerait par le rapport direct entre le taux de m ortinatalité et le nombre d ’enfants illégitimes, beaucoup plus grand à la ville.

Taux de m o rt in a ta li tCatégories de com munes pour 1.000 naissances

to tales (1934/35)

Moins de 2.000 h a b i t a n t s ............................................ 28,7De 2.000 à 5.000 h a b i t a n t s ....................................... 29,3De 5.000 à 25.000 h a b i t a n t s ....................................... 32,7P lu s de 25.000 h a b i t a n t s ............................................ 37,1I.e R o y a u m e ..................................................................... 32,2

Les statistiques m anquent qui permettraient de comparer les ravages effectués par les diverses maladies à la ville et à la campagne.

Signalons cependant que la tuberculose qui, jusqu’à ces derniers temps, paraissait être une maladie spécifiquement urbaine, ne semble plus pouvoir être considérée comme telle, la mortalité tuberculeuse des grandes villes subissant une diminution proportionnelle plus accentuée que dans les campagnes.

La tendance des dernières années semble préparer l ’inversion de l’ancienne règle et mène à une mortalité tuberculeuse d ’autant plus élevée que la localité serait moins importante.

La tuberculose en Belgique : mortalité fa r catégorie de communes.

Moins de 5.000 h a b i t a n t s . . . De 5.000 à 25.000 h a b i t a n t s De 25.000 à 100.000 h a b i t a n t s P lus de 100.000 h a b i t a n t s . .

1903-1905 1923-1925 1933-1935Taux pour 100.000 habi lants

99 53 5 095 6 6 5 3

1 2 0 104 79163 105 6 8

Indices de régression

Moins de 5.000 h a b i t a n t s . . . De 5.000 à 25.000 h a b i t a n t s De 25.000 à 100.000 h a b i t a n t s P lus de 100.000 h a b i t a n t s . .

100 54 51100 60 56100 87 66100 64 42

Quant au cancer, cette maladie a pris partout plus d ’extension ces derniers temps.

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20 BELGIQUE

En outre, chaque village semble accuser chaque année une épidémie de grippe.

Une maladie spécifique des régions rurales est la mélitococcie, dénommée aussi fièvre de Malte, fièvre méditerranéenne ou fièvre ondulante. De méditerranéenne qu ’elle était au début de ce siècle, cette maladie, au jourd’hui, se répand partout. On a signalé son existence certaine dans soixante-quatre départements français, pendant l ’année 1936 ; quatorze cas certains ont été diagnostiqués à l’Insti tu t bactériologique provincial pour la seule province de Nam ur ; mais les cas doivent être beaucoup plus nombreux ; car c’est une maladie protéiforme qui ne peut être diagnostiquée que par l ’analyse du sang.

Cette maladie, sans gravité spéciale en elle-même, peut entraîner des complications nerveuses et pulmonaires. Elle est transmise à l 'homme par les animaux domestiques, notamment les bovins. La transmission se fait par contact direct et par voie digestive.

En somme, on peut admettre que, d 'une façon générale, l ’é ta t sanitaire des populations rurales est satisfaisant. Certes, des améliorations sensibles peuvent et doivent y être apportées encore à l ’avenir. Elles seront acquises grâce à l’activité conjuguée des autorités publiques et des particuliers dans un triple domaine : l ’enseignement, par la diffusion des principes d ’hygiène et de puériculture ; l ’aménagement rural, principalement par l ’ex­tension des distributions d’eau potable ; enfin le domaine économique, par l ’amélioration des conditions de vie des campagnards.

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BELGIQUE 21

I I

A R É G IM E S F O N C I E R S , C O L O N I S A T I O N I N T E R N E , R É F O R M E S A G R A I R E S

B. A M É L I O R A T I O N D E S S Y S T È M E S D E C U L T U R E

C. B O N I F I C A T I O N E T A M É L I O R A T I O N D U S O L

D. A M É L I O R A T I O N D E LA P R O D U C T I O N V É G É T A L E E TA N I M A L E

E. É Q U I P E M E N T

F. I N D U S T R I E S R U R A L E S

G. D I M I N U T I O N D E S P R I X D E R E V I E N T , O R G A N I S A T I O N D ELA V E N T E E T D E S M A R C H É S

H. S T A N D A R D I S A T I O N

A. R é g i m e s f o n c i e r s , c o l o n i s a t i o n i n t e r n e ,RÉFORMES AGRAIRES

En Belgique, se rencontrent deux modes d ’exploitation de la terre :

1. Le faire-valoir direct ou l ’exploitation par le propriétaire lui-même.

Le cultivateur peut s’appliquer à la mise en valeur to ta le de son domaine sans devoir craindre un départ de la ferme, toujours préjudiciable à la continuité d ’une bonne exploitation. De plus, grâce à la garantie des biens qu ’il possède, il trouvera facilement du crédit pour améliorer ou agrandir son exploitation.

2. Le faire-valoir indirect ou l ’exploitation par un cultivateur ayant en location la ferme qu’il exploite.

La loi du 7 mars 1929 assure au preneur une première occu­pation d ’une durée minimum de neuf ans. Si le bail est prorogé après cette période, le propriétaire peut signifier son congé au locataire en respectant simplement la clause concernant le préavis de deux ans. Beaucoup de fermiers réclament une plus grande stabilité, no tam m ent pa r des prorogations de bail de neuf ans également. Une proposition dans ce sens est actuellement en discussion au Parlement.

Signalons également que la législation belge consacre le principe des indemnités de sortie dues au fermier sortant pour les travaux, p lantations et mise en valeur des terrains, exécutés durant le bail ainsi que pour les avances aux cultures faites en fin de bail. Le locataire en tran t néglige t rop souvent de faire dresser un é ta t des lieux suivant les prescriptions légales. Cette

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22 BELGIQUE

omission entraîne bien souvent pour lui, la perte des indemnités de sortie.

L ’organisation du crédit au profit des locataires gagnerait à être étendue et assouplie. A cet égard, les caisses Raiffeisen rendent, toutefois, des services considérables.

Un In sti tu t de crédit agricole vient d ’être créé par l ’arrêté royal du 30 septembre 1937, mais son action en est encore à ses débuts.

Les deux tableaux ci-après m ettent en lumière la répartition des exploitations agricoles suivant leur mode d ’exploitation ainsi que l 'évolution qui s’est produite dans ce domaine de 1880 à nos jours.

Répartition des exploitations suivant le mode d ’exploitation.

Suivant le nombre d ’exploitations.

En propriété E n location

Année Total N om bre Pourcentage N om bre Pourcentage

1SS0 . 910.396 293-524 32,24 616.872 67,761895 . 820.62 5 231.319 27,88 598.306 72,121910 . Chiffres non recenses1930 . 1 .131.146 545.117 48,19 586.029 51,81

Suivant l ’étendue des exploitations.

Total Faire-valo ir d irect E n location

1880 . 1.983.570 713-050 1.270.5111895 . [.916.617 596.259 1.320.3581910 . 2.017.964 616.753 I . 4 0 I .2 I I1930 . 1.906.598 726.834 j . 179.764

L ’extension du mode d ’exploitation en faire-valoir indirect (location) semble régulière jusqu’en 1910.

Le recensement de 1930 semble indiquer une rupture du mouvement ascensionnel de faire-valoir indirect. Cette rupture est due à la période passagère de prospérité que connut l ’agricul­tu re de 1925 à 1928, prospérité qui a permis à de nombreux cultivateurs de libérer des hypothèques et d ’acheter ou de racheter une partie des terres q u ’ils cultivaient.

Quant à l ’étendue des domaines agricoles, nous constatons une prédominance marquée de la petite culture (5 à 10-15 hectares) en même temps qu ’une tendance au morcellement des terres. E n effet, devant les difficultés de l ’heure, les grands propriétaires terriens ont avantage à diviser leurs domaines en exploitations de moyenne importance.

Si les petites exploitations ont offert une résistance plus opiniâtre et plus efficace aux effets de la crise, c ’est grâce, d ’une part, à la multiplicité de leurs spéculations, cl’autre part et surtout aux sacrifices que s’y imposent l 'exploitant et sa famille.

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BELGIQUE 23

Le tableau ci-après indique la répartition des exploitations s u i v a n t leur étendue à trente-cinq années d ’intervalle :

Répartition des exploitations suivant leur étendue.

Nombre d ’exploi ta tions

Remarques

L ’e x p l o i t a n t e x e rce u n a u t r e m é tie r .

A u g m e n t a t i o n d u n o m b r e d e p e t i t e s e x p lo i ta t io n s .

D im in u t io n du n o m b r e de g r a n d e s e x p lo i ta t io n s .

Etendue (hectares) E n 1895 En 1930

Moins de c . . 544.041 838.883

r - 5 ...................5- 1 0 ...................10-20 . . . . 20-30 . . . . 30-50 . . . . 50-100 . . . . P lus de 100 . .

191-833 49.065 2 8 .1 5 1

3.163 4 .78s 2.661

923

194-914 56.3 n27.882

7.0103-6562.026

464

T o ta l . . . 829.625 1.131.1461 .131.146 P re u v e d u m o rc e l lem en t .

Signalons aussi, dans cet ordre d ’idées, l ’action de la Société nationale de la petite propriété terrienne. Cette œuvre, fondée en 1935, s’est donné pour bu t de créer un mouvement de « retour et de maintien à la terre ». Créée sous l ’égide du Gouvernement, la Société a été mise en possession des moyens financiers pour passer à l’exécution de ses desseins.

Elle aide les familles de petits agriculteurs ou d ’ouvriers à devenir propriétaires de petites cultures, de bâtim ents agricoles ou de jardins, en leur prêtan t, à un taux d ’intérêt réduit, une partie im portante des frais d ’achat. Le remboursement se fait en dix à vingt-cinq ans par des annuités qui ne peuvent pas dépasser un loyer ou un fermage normal.

Comme réformes sociales, nous pouvons encore signaler la législation en voie d 'élaboration tendant à organiser le salariat agricole.

D’ores et déjà, des comités paritaires sont constitués ayant pour objet de régler les rapports entre employeurs et ouvriers agricoles. Des contrats collectifs ont été rédigés qui, sans avoir force de loi, constituent néanmoins une indication semi- officielle concernant le travail du salarié agricole (minimum de salaire, durée du travail journalier, basée sur les prestations totales de l’année, estimation des avantages en nature, etc.).

Ajoutons que l ’application des lois sociales aux ouvriers agricoles est entrée dans la phase de réalisation.

B. A m é l i o r a t i o n d e s s y s tè m e s d e c u l t u r e .

Le cultivateur belge exploite ses terres d ’une façon très intensive. Par l ’application rationnelle des méthodes cultural es et par l’usage raisonné des engrais ta n t naturels que chimiques, il est parvenu à utiliser au mieux le pouvoir producteur du sol. Ceci ne veut pas dire q u ’il ne serait pas possible de produire

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24 BELGIQUE

davantage à l ’hectare. Mais l ’accroissement de dépenses entraîné notam m ent par des travaux supplémentaires et des applications à dose plus massive d ’engrais chimiques, ne serait pas compensé par un excédent de recettes correspondant à une augmentation de la production.

L ’agriculteur belge s’efforce d ’abaisser ses prix de revient en modernisant les méthodes de culture, en réduisant notamment la m ain-d’œuvre par l ’emploi de trac teurs et de machines agricoles à grand rendement partou t où c ’est possible. La main-d’œuvre constitue, en effet, un des postes les plus impor­tan ts dans un bilan agricole. Citons quelques chiffres extraits des comptabilités de fermes exploitées en Hesbaye, région agricole par excellence, durant l ’exercice 1937.

Pour une ferme de 10 hectares, sur un to ta l de dépenses de 30.800 francs, 10.000 francs sont affectés à la m ain-d’œuvre.

Pour une ferme de 20 hectares, sur un to ta l de 63.750 francs,20.000 francs y sont consacrés.

Enfin, pour une ferme de 100 hectares, 100.000 francs sont absorbés par la main-d’œuvre, sur un to ta l de 263.500 francs.

C’est dire que la main-d’œuvre intervient dans les frais de production pour environ 25 à 35 %. Il serait donc très intéressant de réduire ce poste par la motorisation des exploitations agricoles. Cette motorisation exigerait malheureusement des investissements nouveaux que l’agriculture peut difficilement se permettre. E n second lieu, l ’étendue réduite de la plupart des fermes belges s’oppose à l’emploi généralisé de tracteurs et de machines agricoles puissantes.

La m otoculture présente également un danger qui ne doit pas être sous-estimé, en ce sens qu ’elle est la concurrente directe de la traction chevaline. Cette constatation revêt tou te son im portance si l ’on considère que l'élevage chevalin est une branche très im portante de l ’économie agricole belge.

C. B o n i f i c a t i o n e t a m e l i o r a t i o n d u s o l

De tou t temps, le paysan belge a eu à cœur de posséder des terres parfaitem ent entretenues et saines. Pour arriver à ce résultat, il n ’a ménagé ni son temps ni ses peines. Malheureuse­ment, le prix des éléments de restitution étan t trop élevé, il ne lui est pas toujours possible d ’améliorer ses terres comme il le voudrait. Cette question des engrais est au premier plan des préoccupations des milieux agricoles belges.

En ce qui concerne le chaulage périodique des terres, on a pu enregistrer de grands progrès depuis une vingtaine d ’années. Alors que [jadis, parm i les cultivateurs, ceux qui pratiquaient le chaulage étaient la minorité, tous en connaissent actuellement les avantages et la p lupart y ont recours.

11 ; «

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BELGIQUE 25

D’au tres am e n d em en ts tels que l ’ép ierrem ent et le drainage, ne sont pas exécutés aussi généra lem en t q u ’il serait souhaitab le .

Il serait désirable également que les terrains restés en friche, dont l ’étendue est d ’ailleurs minime en Belgique, soient mis en valeur. Ce vœ u ne sera pas réalisé de sitôt en raison du prix des produits agricoles. I l faudrait, en effet, que la rentabilité des terres nouvellement mises en exploitation, pût rémunérer les capitaux investis pour leur mise en valeur. Le Départem ent de l’Agriculture accorde la collaboration technique du Service de l’hydraulique agricole et des subsides en vue de l ’assainissement des terres.

D. Amélioration de la p ro d u c tio n v é g é t a l e e t animale

L’avenir de l ’agriculture repose sur l ’application rationnelle des données scientifiques mises à jour grâce aux recherches des savants et des techniciens agronomes.

La Belgique possède une pléiade remarquable de chercheurs et d’hommes de science qui se livrent avec ardeur à des recherches d ’ordre agricole. La sélection des semences, les essais d ’alimentation, le contrôle laitier retiennent tour à tour leur a tten tion avertie.

Les théories mises sur pied par les chercheurs agricoles sont vulgarisées par tous les moyens modernes de diffusion, tels que articles de journaux, tracts, brochures, conférences, émissions radiophoniques, démonstrations pratiques, etc. Les concours d ’étables et de culture contribuent également à ce but.

La Belgique peut en outre s’enorgueillir de posséder un corps d ’agronomes dont la compétence et le dévouement sont universellement reconnus. Grâce à ces fonctionnaires d’élite, le cultivateur est constam ment conseillé et guidé dans la voie du progrès agricole.

Comme facteurs d ’amélioration de la production agricole, il y a lieu de noter encore certaines initiatives gouvernementales telles que l ’octroi de subsides pour la construction de silos et de fosses à purin, l ’octroi de subsides et de crédits pour l ’améliora­tion des étables, etc., ainsi que l ’organisation, sous l ’égide des pouvoirs publics, de concours et d ’expertises pour les différentes catégories du cheptel élevé en Belgique. Des subsides sont accordés par le Gouvernement, sous forme de primes, pour les étalons de la race de t ra i t belge, approuvés pour la monte publique par des jurys officiels spécialement désignés à cet effet.

Les propriétaires des meilleures pouliches et juments pouli­nières de la race de tra i t belge bénéficient également de primes analogues. Les sociétés d ’élevage des bêtes bovines, porcines, caprines et ovines se voient également accorder des subsides en vue de l ’amélioration de ces espèces.

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Signalons encore la création de l ’Office national du lait et de ses dérivés, ayant pour mission d ’apporter son concours au Département de l ’Agriculture en vue de promouvoir l ’améliora­tion de la production, de la distribution et du marché du lait et de ses dérivés.

E. E q u ip e m e n t

Si l ’on compare les statistiques de 1910 à celles de 1929 pour ce qui concerne le nombre de machines détenues pour les besoins de l 'exploitation agricole, on constate, d ’un côté, une diminution marquée ou la disparition presque complète d ’outils plutôt primitifs tels que moteurs à vent, charrues simples, herses, etc., au bénéfice de machines plus perfectionnées et à rendement supérieur comme les moteurs à pétrole et à essence, les charrues doubles Brabant et polysocs, les extirpateurs, les moissonneuses et les faucheuses. D ’un autre côté, apparaissent, en 1929, des engins inconnus ou presque inconnus en 1910 ; ce sont, notam ­ment, les moteurs électriques, les tracteurs et motocharrues, les planteurs de pommes de terre, les presses à paille et à fourrage, les soufreuses, les couveuses et éleveuses artificielles, les hangars à moisson et les installations de tra ite mécanique.

Il reste des domaines tels que l ’amélioration de la voirie rurale et l ’électrification des fermes où l ’action des pouvoirs publics pourrait utilement se faire sentir pour contribuer au relèvement des conditions cl'existence dans nos campagnes. L ’E ta t subventionne les travaux d ’amélioration de la grande voirie rurale. Il accorde également des subsides pour l ’électriloca­tion des écarts.

Le cultivateur comprend et apprécie l ’aide que l ’énergie électrique peut lui apporter dans ses travaux ; la preuve en est que le nombre de moteurs électriques en usage dans des exploi­tations agricoles a passé de 348 en 1910 à 27.336 en 1929 (dernier recensement agricole).

F. I n d u s t r i e s r u r a l e s

La p lupart des industries travaillant les produits de l ’agri­culture telles que la sucrerie, la meunerie et la brasserie, se sont fortement développées et peuvent passer pour des modèles du genre.

Une forte concentration de ces industries s ’est bientôt produite aboutissant à la constitution de trusts ou de monopoles de fait qui régissent en pratique tout le marché.

Le nombre de sucreries a passé de 100 en 1900 à 51 en 1928 et n ’était plus que de 36 à l ’heure actuelle. Elles ont produit, en 1937, environ 230.000 tonnes de sucre. Un accord est intervenu, tout récemment, entre les sucriers et les planteurs

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de betteraves en vue d’assurer le contrôle de la réception des betteraves, donnant ainsi toute garantie aux deux parties.

On comptait en 1910, 3.350 brasseries, grandes et petites ; ce nombre passe à 1.555 en 1930 et tom be à 1.300 en 1934. La production en bière se monte en 1937 à 14.300.000 hecto­litres, provenant, pour la presque totalité , de matières premières (orges et houblons) d ’origine étrangère.

Les moulins locaux à eau et à vent disparaissent progres­sivement en présence de la concurrence qui leur est faite par les moulins industriels, dont les plus im portants — au nombre d ’environ quatre-vingts — tenden t à se substituer aux autres.

Les moulins industriels travaillent surtout des blés exotiques. En vue de valoriser le froment indigène, les meuniers sont actuellement obligés d ’incorporer un pourcentage variable de blé indigène dans leurs farines de meunerie.

L’industrie de la conserve de légumes a beaucoup d ’intérêt par les débouchés qu ’elle fournit à l 'agriculture. La capacité de production des usines belges, dont la renommée est univer­selle, a progressé surtout depuis 1927 et a été portée en 1935 à 100 millions de boîtes d ’un demi-litre.

Sur l ’intervention du Ministère de l ’Agriculture, cherchant des débouchés nouveaux pour nos produits laitiers, les industriels chocolatiers ont conclu en 1937, avec les fabricants belges de poudre de lait, une convention d ’approvisionnement qui permet à ces derniers de rem ettre partiellement en activité leurs usines fermées depuis plusieurs années.

La Belgique compte environ 180 laiteries coopérativesgroupant 36.000 membres to ta lisan t environ 109.000 vaches. Ces laiteries ont vendu, en 1934, des produits laitiers (lait,beurre, fromage et autres) pour une valeur de 218.171.000 francs.

Ouant à l ’industrie fromagère, elle est généralement peudéveloppée. Le Département de l ’Agriculture s’efforce del'améliorer dans les régions où elle constitue une spécialité.

G. D im in u t io n d e s p r i x d e r e v i e n t , o r g a n i s a t i o n d e l a v e n t e e t d e s m a rc h é s

Dans la situation économique actuelle, l 'exploitation agricole est avant tou t une lu tte incessante contre les prix de revient.

La rentabilité de son exploitation étant des plus précaires, le cultivateur doit s’efforcer de réduire au minimum ses frais de production. La moindre dépense ne peut être engagée qu’après mûre réflexion et en cas de nécessité absolue.

Au point de vue de l ’organisation professionnelle, on peut regretter que le cultivateur ne fasse pas plus fréquemment appel à la coopération, notam m ent pour ses achats de matières premières.

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Après avoir consacré toute son atten tion à comprimer ses prix de revient, le cultivateur, pour se créer une marge bénéfi­ciaire, doit s’efforcer de réaliser le meilleur prix de vente possible. Pour arriver à cette fin, il devra offrir au consommateur un produit de qualité, frais et bien présenté.

En dehors de cela, le producteur agricole doit apprendre à m ettre son offre en rapport avec la demande du consommateur. Il faut qu ’il soit à même d ’apprécier la quantité de produits qu ’un marché peut absorber ; il doit savoir également à quels marchés il peut présenter en vente tel ou tel produit.

Ces connaissances d ’ordre commercial ne peuvent cependant être d ’utilité que pour les exploitants de quelque importance qui ont des moyens de transport appropriés et peuvent engager certaines dépenses pour la conservation de leurs produits. Le petit cultivateur, au contraire, est tenu d ’écouler ses produits sur le marché le plus proche, au fur et à mesure de leur récolte. Ce faisant, il est complètement à la merci du consommateur ou de l'intermédiaire. La production laitière nous donne un exemple typique de cette situation désavantageuse.

En ce qui concerne les échanges in ternationaux, nous sommes obligés de défendre notre marché et notre propre production contre la concurrence et le dumping de l ’étranger. De là, le système de contingentement et de droits de licence, système très souple, qui est adapté constam ment aux nécessités du moment.

En vue d ’élargir les débouchés agricoles à l ’étranger, le Gouvernement se propose de créer un Office national des débou­chés agricoles et horticoles, qui coordonnera les efforts mis en œuvre déjà dans ce domaine par l ’initiative privée, notam m ent par l’Association pour le développement des débouchés agricoles et horticoles.

Cet Office des débouchés peut faire œuvre très utile pour l ’agriculture belge en dégorgeant notre marché national de son trop-plein, ce qui aurait au tom atiquem ent pour consé­quence de valoriser nos produits agricoles à l ’intérieur du pays,

H. S t a n d a r d i s a t i o n

Si l ’agriculteur veut se constituer une clientèle fidèle et régulière — la seule intéressante d ’ailleurs — il doit s ’efforcer de lui offrir toujours des produits de qualité et d 'aspect identi­ques à ceux auxquels elle est habituée.

De là, la nécessité de poursuivre la standardisation des produits tan t au point de vue de la qualité que des dimensions, de la présentation et de l ’emballage.

Par la standardisation, le producteur assure ses débouches intérieurs et se prépare des débouchés à l ’extérieur.

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Petit à petit, une réglementation s’élabore tendant à unifier la production agricole belge. Les premiers produits dont la s tandar­disation fut étudiée et fit l ’objet de prescriptions réglementaires, furent ceux dont l ’exporta tion était encore assurée tels que la chicorée « Witloof », les pommes de terre, les œufs et les fruits (cerises, pommes).

Il va sans dire que ce tte s tandardisation ne peut être in tro ­duite que graduellement et après une étude approfondie de tous les facteurs en jeu : possibilités de production, modes de conservation, moyens de transport, desiderata du consommateur, emballages et présentation, etc.

Il ne faut pas perdre de vue que l ’éducation du producteur doit être faite également. E n tre temps, une propagande adroite et insinuante doit être entreprise en faveur des produits s tandar ­disés afin que les qualités des produits ainsi garantis soient connues et appréciées de la masse des consommateurs.

C'est donc une œuvre de longue haleine qui ne peut donner de fruits qu ’à échéance éloignée. Le premier pas é tan t franchi, il suffira de persévérer dans cette voie dont l’aboutissement logique est la création généralisée de marques de garanties pour la p lupart des produits agricoles.

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I II . COOPÉRATION AGRICOLE

Au point de vue de leur caractère, il existe en Belgique cinq grandes catégories de groupements agricoles :

A. L E S A S S O C I A T I O N S A C A R A C T È R E E X C L U S I V E M E N T O F F I ­C I E L

B. L E S A S S O C I A T I O N S A C A R A C T È R E S E M I - O F F I C I E L

C. L E S A S S O C I A T I O N S L I B R E S

D. L E S A S S O C I A T I O N S A B U T I L L I M I T É

E. L E S A S S O C I A T I O N S A B U T L I M I T É

A. L e s a s s o c ia t io n s a c a r a c t è r eEXCLUSIVEMENT OFFICIEL

A leur base on trouve le comice. Ce comice exerce son activité dans une circonscription, généralement un canton ; il veille aux intérêts professionnels de ses membres et s ’occupe des expositions et des concours locaux. La circonscription est délimitée pa r le ministre de l ’Agriculture, qui détermine également l 'organisation interne du comice et son activité.

Les comices d ’une même province se fédèrent en une Société -provinciale d ’agriculture. Cette société surveille, dirige les comices et s’occupe de tout ce qui regarde l 'activité agricole provinciale. Son bureau, dénommé « Commission provinciale d ’agriculture», est chargé de l ’administration ordinaire. Le pré­sident ou le vice-président ainsi q u ’un délégué de chaque comice font partie de la Société provinciale.

B. L e s a s s o c i a t i o n s a c a r a c t è r e s e m i - o f f i c i e l

On pourrait les considérer comme tra it d ’union entre les groupements officiels et les groupements libres.

On trouve tout d ’abord les Chambres provinciales d’agriculture, créées en 1924 et existant dans chaque province. Elles sont composées :

i ° D ’au tan t de délégués de la Société provinciale d ’agriculture qu ’il existe de comices ;

2° D ’un nombre égal de délégués des associations libres ayant pour objet de promouvoir les intérêts généraux de l'agriculture ;

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30 De délégués des associations libres à b u t limité, le nombre de ces derniers é tan t le quart du to ta l des repré­sentants des deux premiers groupes. A noter q u ’un délégué de la députation perm anente est de droit membre de la Chambre provinciale.

La Chambre provinciale prend toutes les mesures qui lui paraissent, dans sa province, utiles aux intérêts généraux de l’agriculture et donne son avis sur toutes les questions qui in téressen t le progrès agricole. Elle répond aux demandes de renseignements qui lui sont demandées par l ’Administration centrale ou le Conseil supérieur de l’agriculture et signale à ces organismes tous les faits, préjudiciables à l ’industrie rurale, dont elle a connaissance. Elle participe à l ’organisation des concours et à l ’exécution des mesures arrêtées par le Gouver­nement pour encourager et protéger les différentes branches de l’agriculture.

Vient ensuite le Conseil supérieur de Vagriculture, dont la composition a été modifiée en 1924 pour perm ettre une plus large représentation des groupements agricoles libres. Il estcomposé de :

i° Six membres nommés par le ministre de l’Agriculture ;

2° Cinq délégués de chaque Chambre provinciale, délégués élus au vote secret ;

30 Douze membres élus par cooptation et choisis parm i les personnalités les plus compétentes et les plus avisées du monde agricole. Ces douze membres sont nommés par les délégués du ministre et les délégués des Chambres pro­vinciales, lors de leur première réunion.

Le Conseil supérieur s’occupe du développement et du progrès des diverses branches de l ’activité agricole nationale, donne son avis sur les questions que le Gouvernement lui soumet et examine les vœux et propositions à lui transmis par les Chambres provinciales et les membres du Conseil. Un Comité central expédie les affaires courantes et donne son avis au Gouvernement sur les questions urgentes ainsi que sur celles qui ne paraissent pas suffisamment importantes pour être soumises aux délibé­rations du Conseil.

C. L e s a s s o c i a t i o n s l i b r e s

Elles poursuivent un but comm un : l ’augmentation du bien- être de la classe agricole. Leur succès provient de ce que ces associations ne s’assignent pas uniquem ent un bu t économique immédiat, mais s’adjoignent et exercent un rôle social. Certaines associations possèdent un caractère confessionnel bien déterminé.

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i . Le « Boerenbond » belge, à Louvain.

Cette association, qui s’étend sur les provinces flamandes et le Brabant wallon, est la plus forte, la mieux organisée et la plus complète. Son action est sociale et économique ; sociale, parce que s 'occupant de la vie corporative de ses groupements, de l ’éducation religieuse, morale, sociale de ses membres, de leur formation professionnelle et de la défense de leurs intérêts d ’agriculteurs ; économique, parce que s’occupant également de leurs intérêts matériels.

Le point de départ est la gilde, ou association agricole locale de la commune ou de la paroisse ; le chef de famille y est seul inscrit, mais tous les membres profitent des avantages de la coopération.

Des délégués des gildes d ’un arrondissement forment la Fédération d'arrondissement, qui s’occupe des in térêts agricoles régionaux et spécialement de la représentation politique agricole.

Au sommet se trouve le Conseil supérieur et le Comité directeur, ce dernier assurant l ’expédition des affaires courantes et contrôlant et dirigeant toute l ’activité du « Boerenbond .

Pour réaliser son programme, le « Boerenbond » dispose de divers services centraux :

a) Le Secrétariat général : transmet aux gildes les direc­tives au point de vue organisation et action sociale, s’occupe des intérêts moraux et religieux, cherche à augmenter l ’instruction professionnelle et l’éducation générale, tâche d ’améliorer la technique agricole et la rentabilité des exploi­tations rurales et prend la défense des intérêts professionnels et sociaux des cultivateurs.

b) La Ligue des fermières, réservée aux femmes et filles des membres et s'occupant de leur formation religieuse, morale et sociale et tâchant de parfaire leur éducation générale.

c) Le Service d ’inspection, qui est l ’intermédiaire entre la Direction générale et les gildes locales et qui contrôle toutes les activités de ces dernières.

d) Le Service technique, assurant la direction et entrepre­nant l ’exécution de travaux intéressant l ’agriculture et la population rurale et donnant tous conseils et renseignements relevant de sa compétence.

e) Le Comptoir d’achat et de vente, qui est à la disposition de sections d ’achat et de vente des gildes pour leurs com­mandes et qui a la direction de la vente des produits.

f) La Caisse centrale de crédit rural, qui fait des ouvertures de crédit, reçoit des dépôts, consent des prêts, etc.

g) La Société d’assurance, qui s’occupe des branches incendie, vie, accidents et grêle.

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2. L ’Alliance agricole belge.

Fondée en 1930, par la fusion des associations provinciales de Liège, de Luxembourg, du Hainaut et de Namur, elle a pour objet de grouper les cultivateurs de la Wallonie en un organisme professionnel chrétien en vue de la défense de tous leurs intérêts moraux et matériels et de promouvoir la p rospérité de l ’agriculture.

La base de l ’organisation est le syndicat local paroissial. Ces groupements locaux sont réunis en circonscriptions régionales. A la tê te de l ’organisation se trouvent le Conseil supérieur et le Comité directeur. Le Conseil supérieur est spécialement chargé de la défense des intérêts professionnels de la classe agricole auprès des pouvoirs publics et des groupements poli­tiques. Le Comité directeur a plus spécialement dans ses attributions la direction de la partie commerciale et financière de la société dont il assume seul la responsabilité. Il est en outre chargé de l ’organisation et de l ’inspection des syndicats et cercles locaux.

L ’Alliance agricole belge exerce son activité en vue de la formation et de l ’éducation professionnelles du cultivateur ainsi que de la défense de tous ses intérêts.

Elle concourt au développement des connaissances profession­nelles des cultivateurs, par ses périodiques (journal, revue et bulletin), ses brochures spéciales, ses conférences, ses consulta­tions, ses champs d ’expérience et de sélection, ses concours de prairies et de jardins, son cours d ’agronomie par correspondance et par la création de cours postscolaires et normaux.

Pour tou t ce qui concerne les services économiques, elle a conclu une convention spéciale avec le Comptoir d ’achat et de vente du « Boerenbond » belge.

3. Les Unions professionnelles agricoles (U. P. A .) .

Fondées après la guerre, les U. P. A. recrutent surtout leurs membres chez les grands fermiers de Wallonie. Elles restent neutres au point de vue religieux et politique et visent à créer un mouvement d ’opinion en faveur des agriculteurs pour obtenir des mesures favorables à l'agriculture.

Le groupement initial est Y association cantonale, affiliée à une fédération provinciale. Les fédérations provinciales forment la fédération nationale : un comité directeur et un conseil général détiennent l ’au torité de la Fédération nationale.

Comme institutions économiques, les U. P. A. ont créé la Banque agricole de Belgique, qui fait toutes les opérations que font les autres banques, et un Comptoir commercial. Au point de vue assurance, elles patronnent les sociétés d ’assurance leur paraissant les meilleures pour leurs membres. Elles possèdent

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des groupements mixtes de jeunesse (J. A. P.) réunis en fédéra­tions provinciales formant une fédération nationale.

D ’autres associations libres, telles que le Eigenaars-en- Landbouwersbond, de Bruges, Redt u Zelven, d ’Alost, la Fédéra­tion des Ménagères rurales, le Boerenfront, etc., déploient, dans un rayon plus limité, une activité analogue à celle des grandes organisations professionnelles décrites ci-dessus. L ’espace manque pour exposer leur organisation et leur action.

*

A u point de vue de leur activité, on peut diviser les organisa­tions agricoles en associations à but illimité et en associations à bu t limité.

D. L es a s s o c ia t io n s a b u t i l l i m i t é

Ces associations se caractérisent par la création, dans leur sein, de sections indépendantes les unes des autres, possédant leur direction exclusive, leur comptabilité et leur caisse. Cette multiplicité est rendue nécessaire afin de pouvoir réaliser certains points spéciaux, étant donné la diversité des différentes activités agricoles et les intérêts divers des membres pouvant être affiliés à ces associations.

Dans ces associations se trouvent la gilde, le Syndicat agricole local. C’est ainsi que les gildes possèdent, pour la p lupart, une section d ’achat et de vente, une section de crédit rural, une section de jeunesse, une section d ’étude, un cercle de fermières et, suivant la région où elles sont établies et les intérêts q u ’elles ont à défendre, un syndicat betteravier, uni- laiterie coopérative, un syndicat d ’exploitation du bétail, une section d ’assurance, etc. Elle participe à des concours, des expositions agricoles et, avec le concours des pouvoirs publics, organise l’enseignement agricole et horticole. C’est en réalité une centrale agricole locale dont l ’activité se manifeste dan- tous les domaines susceptibles d ’améliorer la situation tant matérielle que morale de l ’agriculteur.

E. L e s a s s o c i a t i o n s a b u t l i m i t é

Leur but est strictement limité et d ’ordre économique, mais leur rôle est très important et s'exerce au profit des diverses branches de l’économie agricole :

i . Les laiteries coopératives visent à obtenir un beurre demeilleure qualité, plus uniforme, tout en travaillan t pluséconomiquement et avec un rendement plus élevé.

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2. Les syndicats betteraviers défendent les in térêts de leurs membres et éventuellement s ’occupent de la vente en commun de leurs betteraves ; à l ’arrachage, ils surveillent la réception des racines à l'usine, le pesage, le tarage et vérifient les analyses.

3. Les mutuelles d ’assurance et de réassurance des bêtes bovines, des chevaux agricoles, des chèvres, des porcs, etc. Les mutuelles locales se fédèrent à des caisses provinciales qui bénéficient de subsides im portan ts du Gouvernement et de la Province.

4. Les syndicats d’élevage, très nombreux et très variés, qui, afin d ’être subsidiés par les pouvoirs publics, se groupent en fédérations provinciales, ces dernières formant les fédéra­tions nationales :

a) Les syndicats d ’exploitation du bétail et les syndicats pour tau reaux concourent à l ’amélioration du bétail en favorisant la multiplication des bonnes lignées. A cette fin, les syndicats tiennent des livres généalogiques, organisent des concours où les animaux sont jugés et d ’après leurs caractères extérieurs et en tenant compte de leur origine, de leur descendance, de leur production, etc.

b) Les syndicats de petit élevage tendent à faire de leurs membres des aviculteurs, des cuniculteurs, etc., modernes et avertis.

c) Syndicats porcins, syndicats pour chèvres et moutons : ces divers groupements s’occupent de la sélection, de l’élevage de ces animaux et de l ’éducation professionnelle de leurs membres.

5. Les syndicats horticoles, apicoles et les syndicats d ’ordres spéciaux, suivant que des cultures spéciales ou des activités spéciales se sont développées dans l ’une ou l ’au tre région. C’est ainsi qu ’on a les fédérations des planteurs de « witloof », les fédérations de planteurs de fraises, de tabac, les fédéra­tions des fructiculteurs, des planteurs de houblon, des floriculteurs, des maraîchers, des planteurs de chicorée, des viticulteurs, etc.

6. Les coopératives pour l ’achat en commun achètent pour leurs membres, à des conditions favorables, ce qui est néces­saire dans une exploitation agricole : engrais, aliments pour bétail, charbon, paille, plants, semences, matériel agricole.

7. Les coopératives pour la vente en commun tâchent d ’assurer à leurs membres une meilleure vente de leurs produits et

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cherchent de nouveaux débouchés. Elles font également l ’éducation de leurs membres pour qu ’ils se préoccupent davantage des desiderata du consommateur.

On trouve aussi des comptoirs de vente en commun des pommes de terre (Comptoir du « Boerenbond » belge à Malines), des œufs (Comptoir du « Boerenbond » belge de Hasselt-Bruxelles-Gand et Anvers), des légumes (Minques du «Boerenbond» belge à Malines et Hasselt), des céréales, du beurre (Minques d'Anvers, de Hasselt et de Bruxelles).

8. Les institutions de crédit reçoivent les dépôts des membres et leur consentent des prêts avec caution. On trouve aussi les caisses locales de crédit rural qui sont affiliées à une Caisse centrale, telle la Caisse centrale de crédit rural du « Boerenbond », à Louvain.

** *

Cette efflorescence d ’associations professionnelles servant et défendant efficacement les intérêts moraux, professionnels et matériels de la classe agricole, témoigne de la richesse des réalisations opérées en agriculture et montre également combien les agriculteurs belges ont compris la nécessité de la coopération.

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BELGIQUE 3 7

IV. LE C R ÉD IT AGRICOLE

A. D e l ’i m p o r t a n c e d u c r é d i t a g r i c o l e p o u r l e r e l è v e m e n t

c o n s c i e n t d u n i v e a u d e l a v i e r u r a l e

Le crédit agricole, adéquatem ent organisé, est certainem ent un des moyens les plus efficaces pour promouvoir le relèvement conscien t du niveau de la vie rurale.

Il perm et d ’a t te in d re plusieurs objectifs, qui tous concourent à un re lèvem ent du « s ta n d a rd » de vie de la classe agricole.

En premier lieu, il facilite l ’accession du paysan à la pro­priété. En lui facilitant l ’achat des terres qu’il cultive et de la ferme qu’il exploite, le crédit agricole favorise une répartition équitable des propriétés agricoles. C’est de plus un bienfait social d ’une im portance primordiale que de faire du locataire un propriétaire. Enfin, il est certain que le fermier exploitera d ’une façon optim um les terres qui sont sa propriété, ce qui aura des conséquences heureuses sur les résultats de l ’exploitation ; le paysan locataire est toujours exposé à voir dénoncer le bail ; l’instabilité de son exploitation l ’empêche de se lancer dans des spéculations foncières à long terme et diminue ses chances de bénéfice.

Le paysan propriétaire aura en principe une existence plus aisée et, par conséquent, un niveau de vie plus élevé que le paysan locataire. Pour faire accroître la catégorie des paysans propriétaires, les effets bienfaisants du crédit agricole sont d ’une portée très grande.

Il en est de même pour les autres objectifs, directement productifs, que permet d ’a tte indre le crédit agricole, notam m ent le crédit pour l ’achat d ’engrais et de semences sélectionnées, le crédit pour l ’achat de machines agricoles, le crédit pour l ’achat de bétail. Tout spécialement en ce qui concerne ce dernier but, l ’action du crédit agricole pour le relèvement du niveau de la vie rurale est déterminant dans le cas, par exemple, de stom atite aphteuse. Cette calamité occasionne des pertes sévères dans le cheptel. Dans cette situation tragique, le crédit agricole doit apporter le secours aux sinistrés en leur procurant les moyens financiers nécessaires pour restaurer le cheptel à son niveau primitif. En assurant la restauration du cheptel aux nécessités de l’exploitation, le crédit agricole assure déjà le m aintien du niveau de la vie rurale. Il empêche de cette façon un effondre­ment irréparable de ce niveau et permet une amélioration ultérieure.

Le crédit agricole peut aussi contribuer d ’une façon indirecte au maintien et au développement du niveau de la vie rurale.

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Par exemple, dans les cas de succession, il empêche un morcelle­ment démesuré des exploitations agricoles. Celles-ci doivent toujours garder un minimum de terres exploitables pour nourrir et faire prospérer une famille. Le crédit agricole y veillera en donnant les crédits nécessaires pour désintéresser les cohéritiers et assurer de cette façon à l ’exploitant successeur les conditions requises pour exploiter économiquement le domaine.

Les résultats décrits ci-dessus ne seront a tte in ts q u ’à condi­tion que le crédit agricole soit adapté aux nécessités de la classe rurale. Celle-ci doit pouvoir disposer de crédit à court terme, à moyen et à long terme.

Le crédit à court et à moyen terme doit pouvoir être mis à la disposition de la classe agricole par des formalités très simples et à des conditions peu coûteuses. A cet effet :

i° Les remboursements doivent être échelonnés sur toute la durée du prêt ;

2° Les remboursements anticipés doivent être autorisés à tout moment sans indemnités de remploi ;

3° Les prêts doivent se faire avec simple garantie per­sonnelle dans les pays où les frais d ’inscription hypothécaire sont élevés, ce qui est d'ailleurs généralement le cas.

4° Le taux d ’intérêt doit être modéré. Cela signifie que le taux ordinaire des avances bancaires est généralement prohibitif, mais cela ne veut pas dire q u ’a priori une intervention des pouvoirs publics soit absolument nécessaire pour faire du crédit agricole à des taux anormalement bas.

En général, le crédit mutuel, tel qu’il est pratiqué sur une très large échelle dans les pays où le système Raiffeisen est appliqué, a toujours été fait à des taux modérés, qui constituent une charge financière supportable pour la classe agricole. Le principe de m utualité qui est à la base du système a les effets les plus heureux. Le superflu des uns sert à aider ceux qui ont besoin de crédit. Aux dépôts d ’épargne, il est alloué un intérêt raison­nable, qui s’approche dans la plupart des cas du taux alloué par les Caisses d ’épargne publiques. Les frais généraux sont extrêmement modérés et n ’atteignent dans la généralité des cas que le quart des frais généraux bancaires.

Une longue pratique a montré que le crédit m utuel est vraiment le crédit approprié pour la classe agricole et q u ’il a des effets les plus salutaires pour assurer un plein épanouissement économique des populations agricoles qui en ont été les bénéficiaires.

Il n ’est pas démontré, d ’autre part, qu ’au cas où le crédit agricole serait organisé de façon officielle et à des taux réduits,

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on rendrait service à l ’agriculture et qu ’on assurerait un relève­ment du niveau de la vie rurale.

Si l ’on s’engage dans cette voie, il faudra avoir la certitude que les caisses de l ’E ta t seront toujours à même de continuer à fournir tous les capitaux nécessaires.

Si, en cas de crise financière grave, le gouvernement, à court de moyens financiers, se trouvait forcé de suspendre les avances de cette nature, les agriculteurs, habitués à jouir d ’un crédit à taux très réduit et ayant des prix de revient en conséquence, ne seraient plus capables de soutenir la concurrence au cas où, du jour au lendemain, ils se verraient contraints de recourir à un crédit accordé à un taux normal. Le bu t qu ’on aurait voulu atteindre serait du coup écarté, et la classe agricole se débattrait dans une crise grave qui réduirait son niveau de vie.

La solution à préconiser est que les gouvernements, par des mesures d ’ordre général et, le cas échéant, par des mesures fiscales appropriées et par un système de contrôle adéquat, encouragent les organisations de crédit mutuel existantes — et elles sont nombreuses dans les pays de l ’Europe occidentale — à continuer de jouer le rôle de distributrices du crédit agricole qu’elles ont rempli avec tan t de succès dans le passé.

Ainsi, les pouvoirs publics travailleront de la façon la plus adéquate au relèvement conscient du niveau de la vie rurale.

B. L e c r é d i t a g r i c o l e e n B e l g i q u e

1. Les Caisses Raiffeisen.

Fin 1937, la Caisse centrale de crédit agricole du « Boeren­bond » belge (Louvain) groupait 1.097 caisses locales (dénom­mées Caisses Raiffeisen). Ces caisses sont situées principalement dans la partie flamande du pays. Elles sont autorisées à faire toutes les opérations de crédit agricole, mais la majeure partie des prêts se font sur caution personnelle. Fin 1937, le m ontant total des prêts en cours dépassait 25 millions de francs. Pendant cette année, 1.388 emprunts furent consentis.

2. Les comptoirs agricoles.

La loi du 15 avril 1884 autorise la Caisse générale d ’épargne et de retraite (Bruxelles) à employer une partie de ses fonds disponibles en prêts aux agriculteurs. Ces opérations se font sur l 'intervention de comptoirs agricoles. Ceux-ci se portent garants envers la Caisse d ’épargne des opérations qu ’ils présentent. Le taux de l ’intérêt est de 4% pour les prêts ne dépassant pas20.000 francs et d e 4,25 % pour les prêts supérieurs à 20.000 francs. Le m ontant du prêt m axim um consenti par les Comptoirs agricoles est de 100.000 francs. Les vingt-deux comptoirs

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existant dans le pays avaient, au total, au 31 décembre 1937, 27.019 prêts en cours pour un m ontant global de 405.390.686 francs. Les prêts consentis pendant l ’année 1937 étaient au nombre de 3.853 pour un m ontant to ta l de 73.308.850 francs.

3. L ’Institu t national de Crédit agricole.

Cet établissement public fut créé par arrêté du 30 septembre 1937. Il a pour objet de favoriser ou consentir, directement ou indirectement, toutes opérations de crédit agricole. P a r suite de sa création récente, il n ’est pas possible de donner un aperçu de son activité actuelle.

4. Société nationale de la petite propriété terrienne.

Constituée par arrêté royal du 27 février 1935, la Société nationale de la petite propriété terrienne a pour but de fixer dans les banlieues rurales les ouvriers industriels et d ’aider les ouvriers agricoles et les petits cultivateurs à trouver la terre qui leur perm ettra de se procurer le minimum vital nécessaire à l’entretien de la famille. E lle s’adresse donc exclusivement aux « classes peu aisées » et s ’efforce de leur procurer une « petite propriété terrienne ». L ’argent nécessaire est avancé par l 'E ta t moyennant un intérêt très modique et est remboursé par les bénéficiaires de l ’œuvre sous forme d ’annuités dont le montant ne dépasse pas un loyer normal. Fin 1937, la Société avait conclu 1.055 prêts pour un montant to ta l de 31.918.485 francs.

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V. ÉDUCATION

A. É D U C A T I O N G É N É R A L E , M É N A G È R E , T E C H N I Q U E E TP R O P A G A N D E É D U C A T I V E

B. LA C U L T U R E P A Y S A N N E , L ' A R T P A Y S A N E T L E F O L K L O R E

C. O R G A N I S A T I O N D E S L O I S I R S A L A C A M P A G N E

A. E d u c a t i o n g é n é r a l e , m é n a g è r e , t e c h n i q u e

e t p r o p a g a n d e é d u c a t i v e

P r e m i è r e p a r t i e . — A p e r ç u g é n é r a l

i. L ’école primaire et le concours de l ’instituteur.

Grâce à l ’instruction, rendue obligatoire pour l ’enseignement primaire depuis 1914, l ’enfant reçoit, dès son admission au premier degré, une instruction et une éducation qui tiendront compte du milieu où il est élevé.

L ’enfant, à la cam pagne, ap p re n d ra à conna ître le nom des choses et des ê tres qui l ’en to u ren t , le pourquoi du t rav a il qu’il voit accom plir tous les jours p a r ses p aren ts et îçs villageois, ses concitoyens ; il a p p re n d ra à aim er ainsi la vie à la cam pagne, la beauté, m algré ses rudesses, de la profession agricole.

Ces prem ières im pressions, favorab les à la vie ch am p être , ne seront pas perdues.

Les fils de cu l t iv a teu rs ne p eu v e n t pas tous reste r à la terre , mais, issus de familles paysannes, ils au ro n t à cœ ur p lus ta rd , quelle que soit leur carrière, de co n tr ibue r à assurer à la profes ­sion agricole plus d ’aisance et à embellir ainsi la vie à la cam ­pagne.

L’im portance de ce tte éducation dès les premières années de l ’école primaire fait l ’objet des préoccupations de l’école normale. Dans les programmes et directives, il est tenu compte de cette vocation de l’institu teur rural ; c’est ainsi qu’on lit dans les directives pédagogiques données aux écoles normales primaires par le Ministère de l’Instruction publique :

« Le jard in de l ’école devra procurer en nombre suffisant des exemplaires de toutes les familles végétales décrites dans les cours. U sera entretenu par les élèves sous la direc­tion du professeur de culture. On procédera à l ’élevage de quelques petits animaux en vue des leçons.

« Nos écoles normales sont peuplées de jeunes gens qui connaissent la vie des champs et s’y intéressent. L a plupart d ’entre eux seront appelés aux fonctions d ’institu teur

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dans une école primaire rurale. Il est im portant, pour eux, d ’être initiés aux méthodes scientifiques qui trouvent leur application dans un cours d ’agriculture. »

Ces principes d ’éducation générale créent ainsi chez le futur institu teur une mentalité favorable à la vie rurale et aux activités susceptibles d ’en améliorer avantageusement les conditions.

C’est pourquoi, le Ministère de l ’Agriculture \ lorsqu'il en treprit sa propagande éducative chez les agriculteurs, songea tou t de suite à utiliser le concours de l’instituteur. Celui-ci vivant au milieu des campagnards, connaissant leur mentalité, les difficultés avec lesquelles ils sont aux prises, leurs déficiences dans le métier, possédant leur confiance, était tout indiqué pour servir de truchement entre la science agronomique rénovée et ceux qu ’elle voulait convaincre.

C’est ainsi que l ’enseignement général servit dès le début de véhicule aux progrès de l ’enseignement agricole.

2. Le développement et les principes de l ’enseignement agricole et ménager.

Les pouvoirs publics, depuis i860, ont toujours porté la plus grande attention à l’enseignement agricole et ménager, qui conditionne en ordre principal le « s tandard » de vie des populations rurales.

A côté des formes diverses et multiples que revêt l ’enseigne­ment proprement dit et qui vont être rapidement énumérées, le Ministère de l ’Agriculture a, en outre, mis en œuvre, pour l 'instruction et l’éducation des classes agricoles, des moyens de propagande qui forçaient leur attention.

Ces méthodes de vulgarisation des découvertes et procédés scientifiques dans le domaine de l ’agriculture ont accru la production agricole au point que, malgré la densité de la popu­lation belge (243 habitan ts par kilomètre carré), l’agriculture du pays couvre aujourd’hui les quatre cinquièmes de ses besoins alimentaires.

On estime, d’autre part, que grâce à ce réseau serré d ’éta­blissements d ’enseignement agricole, horticole et ménager, la majorité des jeunes gens des deux sexes sont initiés aux meilleures méthodes et pratiques de leur profession.

Enfin, une dernière considération s’impose.Dans les efforts déployés pour répandre les nouvelles données

scientifiques qui intéressaient les agriculteurs, les pouvoirs publics se sont toujours inspirés des règles suivantes :

1 A noter que ju squ ’en 1932,l ’organisation de l ’enseignement agricole rentrait exclusivement dans les a ttributions du Ministère de l ’Agriculture. E n 1932, il fut transféré au Ministère de l ’Instruction publique, Office de l ’enseignement technique, mais le Ministère de l ’Agriculture en a conservé la direction technique.

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1. Stimuler l’initiative privée et l ’encourager par des subventions appropriées. Ce régime des subventions a été mis au point lors de la création de l'Office de l ’enseignement technique, en 1932. L ’octroi de ces subventions se fait selon des règles précises et sur rapport favorable d ’inspecteurs techniques et administratifs.

2. Tenir compte des besoins régionaux, de la mentalité des agriculteurs à qui peut s 'appliquer plus qu ’à d ’autres peut-être l ’axiome connu : « Rien n ’entre dans l ’intelligence qui ne passe d ’abord par les sens. »

3. Abandonner résolument l ’enseignement livresque et donner un enseignement pratique, démonstratif, en relation avec les réalités de l ’existence des masses agricoles.

4. Elaboration de programmes adaptés.

D e u x i è m e p a r t i e . — L e s é t a b l i s s e m e n t s d ’ e n s e i g n e m e n t

A G R I C O L E

1. Enseignement aux jeunes gens.

a) Enseignement supérieur.

Instituts agricoles supérieurs. — L ’enseignement agricole supérieur a été organisé en exécution de la loi de i860, succes­sivement modifiée par celles des 4 avril 1890 et 15 novembre 1919.

Plus récemment, les arrêtés royaux du 30 juin 1933 et no tam ­ment ceux des 31 octobre 1933 et 30 avril 1934 ont opéré la refonte des études et des règlements organiques des institu ts de l 'E ta t et ont fixé, pour tous, les conditions de collation des diplômes.

Il y a trois instituts agronomiques supérieurs : Gembloux, G and et Louvain.

Les deux premiers, situés au centre de chacune des deux régions linguistiques du pays, sont des établissements de l 'E ta t ; le dernier est annexé à l 'Université libre de Louvain.

Ces établissements sont destinés à former l ’élite agricole. L’arrêté royal du 31 octobre 1934 règle les conditions

d’admission et de collation des diplômes.Pour être admis en première année d ’études, les jeunes gens

doivent être âgés de 16 ans révolus, porteurs d ’un certificat d’études moyennes du degré supérieur ou d ’un certificat cons­tatant qu’ils ont subi avec succès une des épreuves préparatoires imposées par la loi du 10 avril 1890-10 juillet 1891 sur la collation des grades académiques et le programme des examens universitaires. Sont également admis les porteurs d ’un certificat constatant q u ’ils ont subi avec succès l’examen d ’admission à l ’école militaire (section des armes spéciales) ou aux écoles délivrant le diplôme d’ingénieur civil.

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Les jeunes gens étrangers doivent fournir la preuve q u ’ils ont suivi avec succès un enseignement équivalant à celui exigé pour l'admission des élèves belges.

Aux termes de l ’arrêté royal précité du 31 octobre 1934, l’enseignement comprend trois cycles : le premier s’étend sur deux années d ’études et se termine par la délivrance du grade de candidat ingénieur agronome ; le deuxième comprend deux années et se termine par la délivrance du grade d ’ingénieur agronome ou d ’ingénieur chimiste agronome ; le troisième comprend une année d’études facultatives et se termine par la délivrance d ’un des grades de spécialisation des eaux et forêts: agronome colonial, horticole, du génie rural, des industries agricoles.

Ces titres bénéficient de la protection légale (loi du 11 sep­tembre 1933).

Stations agronomiques. — Aux Insti tu ts agronomiques de l ’E ta t sont annexées les stations agronomiques : Stations de génie rural, S ta tion laitière, Station phytopathologique, Station entomologique, Station de recherches pour l ’amélioration des plantes de grande culture, Station de chimie et de physique agricoles, Station de sylviculture, S tation d ’économie rurale, Station pour l ’amélioration des plantes fourragères. Ces orga­nismes sont spécialement outillés pour les recherches scientifiques et expérimentales agricoles. Ils ont également pour mission de répondre aux demandes de renseignements que leur adressent les cultivateurs.

Ecoles de médecine vétérinaire. — Les écoles de médecine vétérinaire sont organisées sur les bases fixées par la loi du 4 avril 1890, modifiées par celles du 28 mai 1906 et du 23 mai 1924 ainsi que par les arrêtés royaux qui en ont assuré l ’exécution.

La plus ancienne école est celle de Cureghem-Anderlecht.Récemment, une école vétérinaire où la langue véhiculaire

est exclusivement le flamand, a été annexée à la Faculté de médecine de l ’Université de l’E ta t à G and.

Pour être admis, les élèves doivent avoir le grade de candidat en sciences (groupe : médecine vétérinaire).

La durée des études est de quatre ans.Le grade de candidat vétérinaire est accordé après une

première année d ’études et un examen com portant une épreuve unique.

Le grade de docteur en médecine vétérinaire s ’obtient après un examen com portan t trois épreuves espacées d ’un an au moins.

b) Enseignement agricole moyen.

C’est à l ’initiative privée, stimulée, comme il est dit plus hau t, par les pouvoirs publics, q u ’est due en Belgique l ’organisa­tion des premières écoles agricoles du degré moyen.

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A ce stade, l ’enseignement se présente sous deux aspects : écoles et sections. Les unes et les autres ont en vue la formation des fils de cu ltivateurs appartenan t à la moyenne culture.

Ecoles. — Les jeunes gens y sont admis après le troisième degré primaire. Us continuent à recevoir l ’enseignement général dans la proportion voulue par la loi sur l ’enseignement primaire et les règlements spéciaux des écoles d ’agriculture.

La durée des é tudes y est normalement de trois années.Ces écoles disposent ordinairement d 'une ferme et des

terrains nécessaires aux démonstrations culturales et autres.L’E ta t possède une seule école moyenne. Toutes les autres

appartiennent aux provinces et à des Comités libres auxquels l’E tat accorde des subventions.

Sections. — Elles sont ordinairement annexées à des établisse­ments d ’enseignement moyen général (section des ■ humanités, degré inférieur). Les élèves de la section agricole sont réunis pour certains cours agricoles que ne suivent pas les élèves des sections gréco-latines ou modernes et réciproquement.

c) Enseignement agricole postscolaire.

Cette forme d ’enseignement s ’adresse aux jeunes gens qui, ayant a tte in t l’âge de 14 ans et trouvan t une occupation à la ferme, ne sont plus astreints à l ’obligation scolaire.

Il revêt plusieurs aspects.

Sections postscolaires. — Celles-ci sont organisées par les agronomes de l ’E ta t , les particuliers, les associations agricoles. Elles présentent le caractère temporaire et hivernal d ’un cours d’adultes.

Les cours se donnent ordinairement dans les locaux de l’école primaire, et le professeur est le plus souvent l ’institu teur lui-même, à condition, toutefois, q u ’il soit nanti du diplôme spécial conféré à la suite d ’un cours normal d ’agriculture.

L’inspection technique des sections postscolaires est confiée aux agronomes de l ’E ta t .

L’enseignement est gratuit.En principe, le program me se répartit sur deux années,

à raison de 100 heures par année, a lternativem ent consacrées à l’étude de la p lan te et de l ’animal. Mais l ’horaire peut être réduit et com porter un nombre d ’heures moindre (30 au minimum).

Une ou deux excursions, à bu t agricole de caractère facul­tatif, peuven t clôturer les cours.

Ecoles régionales d ’agriculture. — L ’école régionale s ’adresse de préférence aux jeunes gens ayant déjà suivi une section postscolaire. Elle rejoint, comme type d ’enseignement, l ’école

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industrielle d ’enseignement technique proprement dit, où nous voyons l ’ouvrier venir chercher, le soir, après son travail, auprès de maîtres spécialisés la connaissance scientifique de son métier qui fera de lui un ouvrier qualifié.

Dans les écoles régionales d ’agriculture, les cours se donnent pendant le jour, durant la saison d ’hiver. Comme dans les écoles industrielles, le personnel enseignant est spécialisé. Il se recrute ici parmi les ingénieurs agricoles et horticoles, les électriciens, les mécanciens, les comptables, les médecins vétérinaires, les doc­teurs en droit.

Le programme peut être réparti sur deux années et com­porter un ensemble de 100 à 240 heures par année.

L ’E ta t , par l ’intermédiaire de ses agronomes, organise des écoles de ce genre. Il subventionne, sous certaines conditions, celles qui sont dues à l ’initiative de particuliers ou d'associations agricoles.

Cours et conférences. — Les cours et conférences constituent le moyen populaire de vulgarisation agricole.

Ils se donnent également pendant la saison d ’hiver, en semaine ou le dimanche, selon les régions. Ils comportent une causerie sur un sujet appartenant au programme des écoles d ’agriculture en général, causerie après laquelle le conférencier s ’entretient familièrement avec les auditeurs et complète au besoin l ’exposé de sa conférence.

Ces causeries, ces contacts directs avec les cultivateurs après avoir inévitablement pâti de leur indifférence sinon de leur méfiance, finirent par s ’imposer.

Elles contribuèrent puissamment, lors des crises agricoles (1884-1895), à soutenir l ’effort des agriculteurs, à vaincre les procédés routiniers, à adapter les méthodes de culture et d ’élevage. Dans le trouble des actualités agricoles, elles n ’ont pas perdu leur efficacité.

L ’a ttra i t que ces causeries avaient pour les jeunes agricul­teurs inspira l ’idée de les faire servir à l’utilisation des loisirs du soldat.

Des « cours aux militaires » sont encore au jourd’hui organisés dans les casernes à l ’intention des miliciens agriculteurs.

Des conférences sur des sujets d ’actualité sont également données à l ’occasion des congrès, concours et expositions agri­coles et sont suivies par les agriculteurs, qui viennent en assez grand nombre à ces rendez-vous du monde agricole.

Les conférences subventionnées par le Ministère de l'Agri­culture sont inspectées par les agronomes de l ’E ta t.

Ecole de maréchalerie et de mécanique agricole. — En marge de l ’enseignement agricole proprement dit, il faut mentionner comme présentant un réel intérêt pour l ’agriculture : l ’enseigne­ment de la maréchalerie et de la mécanique agricole.

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Une seule école de maréchalerie existe : l'Ecole centrale pratique de maréchalerie de l 'E ta t , à Anderlecht, commune faisant partie de l ’agglomération bruxelloise.

Les élèves se recrutent parm i les auditeurs qui ont suivi avec succès les cours de maréchalerie institués par le Ministère de l’Agriculture.

L’école délivre le diplôme de « Maître maréchal ferrant ». Les cours sont donnés tous les jours, sauf le dimanche, d ’octobre à lin juillet.

Cette école a rendu indirectement de grands services à l’agri­culture. Les maréchaux ferrants villageois, diplômés de l'école, so n t mieux formés à l ’exercice de leur profession.

D’autre part, initiés à l ’anatomie et aux particularités physiologiques et pathologiques du pied des chevaux, ils exercent leur métier avec intelligence, j ’allais dire : avec hum a­nité, et prolongent ainsi les services que le cheval continue à rendre à l ’agriculture d ’un pays comme le nôtre où la petite et la moyenne culture, se partageant la grande majorité des terres cultivables, ne peuvent bénéficier des progrès de la traction mécanique.

L’enseignement de la mécanique, bien que porté au pro­gramme des écoles moyennes et même des écoles régionales, est enseigné spécialement dans deux écoles.

2. Enseignement aux jeunes filles.

L’enseignement ménager agricole, tou t comme l ’enseignement aux jeunes gens, adap te avec beaucoup de souplesse ses pro­grammes aux trois degrés : supérieur, moyen, inférieur.

a) Degré supérieur.

La première école ménagère agricole supérieure a été instituée par le Ministère de l ’Agriculture en 1919. C’est l ’Insti tu t normal supérieur d ’économie ménagère agricole, à Laeken (Bruxelles). Presque aussitôt, six autres écoles furent successivement créées par l ’initiative de congrégations religieuses.

Il en subsiste cinq, qui sont agréées et subventionnées par l’Etat.

Les études durent trois ans et conduisent au diplôme de régente ménagère agricole.

Les institutrices primaires et les régentes sont admises à faire les études en deux ans.

Prochainement, le cycle d ’études comprendra quatre années, à l’effet de compléter la formation générale et pédagogique des futures régentes.

Le but des écoles ménagères agricoles supérieures est double : former des régentes ménagères agricoles qui se destinent à

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l ’enseignement, et préparer une élite féminine pour les œuvres à la campagne et qui puisse au besoin assumer la direction d ’une exploitation agricole.. L ’âge d ’admission est de 16 ans révolus au 31 décembre de l ’année d ’admission.

Le programme comprend des branches d ’enseignement général, les sciences naturelles, agricoles, ménagères et péda­gogiques.

Les exercices pratiques occupent plus de la moitié de l ’horaire.

b) Degré moyen.

Ecoles. — Les écoles sont accessibles aux jeunes filles ayant terminé le troisième degré primaire. Les cours durent normale­m ent trois années.

Ces écoles ne sont pas fréquentées uniquement par des jeunes filles issues de familles de cultivateurs, mais par d ’autres jeunes filles appartenan t au milieu rural et qui viennent y apprendre l’a r t de remplir au mieux leur rôle de mères de famille, de ménagères rurales, de fermières.

Le programme, qui s ’inspire de ce triple but, comporte des branches d ’enseignement général, des cours théoriques de sciences naturelles, ménagères, agricoles, d ’hygiène et surtout des cours pratiques d ’alimentation humaine (cuisine) et d ’éco­nomie domestique.

Toutes les écoles ménagères agricoles du degré moyen, sauf deux qui appartiennent à des provinces, sont organisées par des comités libres. L’E ta t ne possède pas d ’école de ce genre. Il subventionne les autres sous certaines conditions.

Un in ternat est généralement annexé à l ’école, qui, elle-même, fait partie d ’un groupe d ’écoles constituant un établissement libre.

Sections. — Les sections ne diffèrent des écoles que par la durée des études et l ’ampleur du programme. L ’exécution de celui-ci est réparti sur deux années à raison de 300 heures par année. Les cours se donnent pendant la saison d ’hiver et durant le jour, à raison de plusieurs journées ou demi-journées par semaine.

Pour y être admises, les jeunes filles doivent être âgées de 14 ans au moins.

c) Degré inférieur.

Le degré inférieur de l ’enseignement ménager agricole, s’il em prunte comme pour les garçons la forme de sections postscolaires et de cours et conférences, se présente sous un autre aspect plus particulier : les écoles ambulantes de l ’Etat.

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Sections ménagères agricoles postscolaires. — L'âge d ’admis­sion est de 14 ans au moins.

L ’en se ig n e m e n t est confié de préférence à des régentes ménagères agricoles. Quelques sections sont encore organisées par des institutrices de l ’enseignement primaire qui ont suivi un cours normal de vacances et obtenu le diplôme spécial d’aptitude à l ’enseignement ménager agricole.

Toutes les sections postscolaires sont sur le même pied au point de vue des subventions de l ’E ta t.

Le programme comporte 200 heures de cours qui peuvent être réparties sur deux années. Les cours se donnent générale­m ent l ’hiver pendant le jour et aux heures les plus favorables pour une fréquentation régulière. Certaines sections donnent le cours le dimanche dans la matinée.

Voici, à t i tre d ’indication, comm ent se répartissent, sur l'horaire de deux années, les branches du programme.

Heures

482 5 4 0

16

9 1 5

1510 20

T o t a l .......................................................................... 200

Ecoles ménagères agricoles ambulantes de l ’Etat. — Les écoles ménagères agricoles am bulantes constituent un type intéressant d ’éducation professionnelle de la ménagère rurale. Alors que pour aller aux écoles supérieures et moyennes, la jeune fille doit s’astreindre à qu itte r le village et troquer la vie de famille contre celle du pensionnat, ici, au contraire, c ’est l'école am bulante qui se déplace, v a vers les jeunes filles, de village en village, pourvue de tou t le matériel nécessaire à l’enseignement : mobilier de classe, cuisine, appareils de laiterie et de fromagerie, de lessivage et de repassage. Parfois un matériel d’aviculture y fonctionne pour les démonstrations d ’incubation artificielle et d ’élevage des poussins.

L ’école dispose également d ’une bibliothèque.Les cours durent de trois à quatre mois (une session). Parfois,

lorsque la population scolaire le permet, une deuxième session a lieu dans la même localité.

Les administrations communales ou les associations qui demandent l ’école doivent fournir des locaux suffisants.

Les cours se donnent tous les jours sauf, en général, le samedi. Ils sont organisés de telle façon que les cours pratiques

A lim e n ta t io n h u m a in e L ess ivage e t r e p a s s a g eC o u t u r e ..............................H y g i è n e ..............................E c o n o m ie d o m e s t iq u e Z o o te c h n ie . . . . .L a i t e r i e ..............................A v ic u l t u r e .........................A g r ic u l tu re e t j a r d in a g e A sso c ia t io ns agr ico les .

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aient lieu le matin, à raison de trois heures, et les cours théoriques, l'après-midi (deux heures).

L ’enseignement est donc essentiellement pratique et démons­tratif.

Les élèves sont divisées en deux groupes pour les cours pratiques et réunies pour les cours théoriques.

Les élèves de moins de 14 ans ne sont pas admises, sauf de très rares exceptions et moyennant autorisation de l ’inspecteur cantonal de l ’enseignement primaire.

L'enseignement est donné exclusivement par des régentes ménagères agricoles, au nombre de deux. La direction est confiée au jou rd ’hui aux conseillères ménagères agricoles, agents qui appartiennent à un service de vulgarisation dont il va être question.

Il y a dix-neuf écoles ambulantes, soit, en moyenne, deux par province.

Cours abrégés. — Conférences. — Le moyen d ’éducation que constituent les cours abrégés d ’économie ménagère agricole est mis en œuvre lorsque les travaux saisonniers agricoles rendent impossible une session de quatre mois de l’école ambulante.

Les cours abrégés, dont la durée est de deux à trois semaines, peuvent être organisés dans des centres ruraux ou semi-ruraux.

Ces cours, qui em pruntent le programme réduit des écoles permanentes et ambulantes, constituent un excellent moyen de propagande pour un enseignement plus développé.

Ils sont le plus souvent organisés par les conseillères ména­gères agricoles. Dans ce cas, l’E ta t supporte toutes les dépenses.

Les conférences se donnent le dimanche ou en semaine, selon les régions. Elles ont lieu sur l’intervention des associations féminines libres. L ’E ta t les subventionne sur rapport des conseillères ménagères agricoles, dont ce contrôle constitue une de ses attributions.

Signalons encore comme intéressant les fermières, les con­cours de tra ite à l ’occasion desquels les régentes ménagères agricoles des écoles ambulantes donnent des démonstrations et d ’utiles conseils sur la récolte hygiénique du lait, la conserva­tion de la crème, la fabrication du beurre, les concours de jardins et décorations de fenêtres, issus de l’émulation apportée, pendant les fêtes du centenaire de l ’Indépendance nationale, à réaliser la « Belgique fleurie ».

3. Enseignement horticole.

L ’enseignement de l ’horticulture est organisé sur les mêmes bases que l ’enseignement agricole proprement dit et se développe parallèlement à celui-ci, toute proportion gardée.

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Au degré supérieur, l ’enseignement horticole figure au pro­gram m e des institu ts supérieurs (section horticole).

Au degré moyen, il existe deux écoles de l ’E ta t : à G and et à Vilvorde. La durée des études y est de trois années ; les meilleurs élèves peuvent y accomplir une quatrièm e année comme stagiaire.

Ces écoles reçoivent de préférence les fils d ’horticulteurs.A côté de ces deux écoles officielles, fonctionnent également

une douzaine d ’écoles libres subventionnées par les pouvoirs publics.

Au degré inférieur, l'enseignement de l 'horticu lture présente une organisation analogue à celle de l ’enseignement agricole : cours temporaires, écoles régionales, cours normaux.

L’inspection de ces cours est confiée aux conseillers d 'horti ­culture de l ’E ta t .

4. Service de vulgarisation agricole.

a) A gronomes de l ’Etat.

Le service des agronomes de l’E ta t date de 1884, année où fut créé le Ministère de l ’Agriculture. Dès l’origine, ces techniciens ont vécu au milieu des agriculteurs.

Us ont pour mission principale :

a) De vulgariser les notions et les procédés de la science agronomique, notam m ent, par voie de conférences, consulta­tions orales ou écrites, de champ de démonstration et d ’expé­rience, etc. ; ils se m etten t en rapport direct avec les cultivateurs, donnent gratu item ent à ceux-ci les conseils qui leur sont demandés ;

b) D ’enseigner aux cultivateurs les avantages que peut leur procurer l’association et de fournir aux personnes qui leur en font la demande des données précises sur l ’organisation ainsi que sur le fonctionnement des groupements agricoles ;

c) D ’éclairer l ’administration centrale sur les travaux des sociétés agricoles, officielles ou subventionnées de leur circonscription de service et sur les encouragements q u ’il convient de leur accorder ;

d) D ’organiser et de diriger les cours agricoles pour adultes établis dans leur ressort.

Certaines provinces et associations agricoles, à l ’exemple de l ’E ta t , se sont a ttaché des agronomes pour la direction technique de leurs services intérieurs et extérieurs.

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b) Conseillers d ’horticulture.

Dans le domaine de l ’horticulture, les conseillers d'horti­culture sont ce que sont les agronomes pour l ’agriculture.

Ce service a été créé quelques années avant la guerre, en même temps que l ’Office horticole du Ministère de l ’Agriculture,

c) Conseillères ménagères agricoles.

Ce service a été créé après la guerre. Les a ttr ibutions de ces agents en font, comme le nom l’indique, des conseillères en ce qui constitue plus spécialement l’activité de la fermière et de la ménagère rurale.

Les conseillères ménagères agricoles organisent et dirigent les écoles ambulantes de l ’E ta t , les cours abrégés, inspectent les cours et conférences aux fermières, prêtent leur aide à l ’organi­sation de concours au sein des associations féminines, donnent des conseils et répondent aux consultations qui leur sont demandées. Elles organisent des concours de traite, des journées du lait, des essais d ’alimentation rationnelle du bétail, etc.

I l y a une conseillère par province.

d) Conseillers de zootechnie.

L ’activité des conseillers de zootechnie se limite à l ’applica­tion des données de la génétique aux méthodes d ’élevage, en vue d ’améliorer les races d ’animaux domestiques.

e) Service de tracts.

Le Ministère de l 'Agriculture a réuni dans une série de brochures, publiées sous forme d ’avis aux cultivateurs, les lois, arrêtés et instructions relatifs à l ’enseignement agricole. Depuis 1932, les écoles agricoles ayant été rattachées au Ministère de l ’Instruction publique, une documentation spéciale concernant la situation légale de ces instituteurs vis-à-vis des pouvoirs publics a été élaborée et réunie sous la forme d ’un « Code de l ’enseignement agricole ».

A côté des dispositions réglementaires, on a également publié, par les soins du Ministère de l ’Agriculture et sous forme « d ’avis aux cultivateurs », « des leçons modèles d ’horticulture », des trac ts de vulgarisation donnant en raccourci et simplement les notions qui intéressaient plus spécialement l’agriculteur, l ’horticulteur, la fermière, la ménagère rurale.

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T a b leau s t a tis tiq u e m ontrant la s ituation a c tu elle

DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE EN BELGIQUE 1

Genre d’institution Nombre

A. Ecole de médecine v é tér ina ire de l ' E t a t ............................ iEcole ce n tra le p ra t iq u e de m a r é c h a l e r i e ............................. i

B. E nseignem ent agricole.

1. I n s t i t u t agronom ique :

E t a t ..................................................................................... 2L i b r e ..................................................................................... I

2. Ecoles m oyennes :

E t a t ..................................................................................... iL i b r e s ................................................................................. iS

Sections m oyennes :

L i b r e s ............................................... 21

a) Sections postscola ires a g r i c o l e s ................... 597b) Ecoles r é g i o n a l e s ............................................... 100c) Cours n o r m a u x p ou r in s t i tu te u rs . . . . 6

C. E nse ignem ent horticole.

a) Ecoles m oyennes :

E t a t ..................................................................................... 2L i b r e s ................................................................................. 12

b) E nse ignem en t postscola ire :

a) Sections p o s t s c o l a i r e s ........................................... 8b) Cours rég ionaux .................................................... 59c) Cours n o r m a u x ......................................................... 1

D. E nseignem ent m énager agricole.

a) I n s t i t u t supérieur :

E t a t ..................................................................................... ]L i b r e ..................................................................................... 6

b) Ecoles e t sections m oyennes subventionnées . . . . 42

c) Cours rég ionaux m é n a g e r s ............................................... 31Cours n o rm au x pour i n s t i t u t r i c e s ................................. 1Sections postscolaires ménagères ag r ic o le s ................... 168

1 Année 1936/37.

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B. L a c u l t u r e p a y s a n n e , l ’a rt p a y s a n et l e f o l k l o r e

L’instruction s’est développée parmi la classe paysanne et a atte in t aussi, depuis le milieu du x ix e siècle, la catégorie fort nombreuse des petits cultivateurs et des ouvriers agricoles. Actuellement, rares sont les fermes où ne pénètrent pas le journal ou l ’hebdomadaire local, le périodique d ’information profession­nelle, les livres. Les bibliothèques publiques jouissent, depuis une vingtaine d ’années, d ’une vogue toujours croissante à la campagne. D uran t la saison d ’hiver, on organise, dans beaucoup de villages, des conférences de vulgarisation (genre « extension universitaire ») très suivies. Les conférences agricoles et celles qui s’adressent spécialement aux fermières et à la jeunesse agricole trouvent toujours un auditoire empressé. Le théâtre populaire, ainsi que les sociétés de musique (fanfares, chorales, etc.) fleurissent jusque dans les coins les plus reculés de la campagne. La jeune génération, grâce à l ’école, tend à parler une langue plus cultivée.

L ’art paysan (disons plutôt : « art populaire », c’est-à-dire l ’art des artisans ruraux) a presque to ta lem ent disparu en Belgique, pays à communications faciles, industrialisé depuis la première moitié du x ix e siècle. Costumes et mobiliers régio­naux n ’existent plus et ne pourraient renaître qu'artificiellement. Par contre, un large mouvement d ’intérêt vers l ’étude du terroir (<c Heim atkunde ») se fait jour. Beaucoup de localités ont déjà leur musée local. Le nouveau programme de l ’enseignement primaire donne une grande importance à l ’étude du milieu villageois. Les manifestations folkloriques collectives (festivités, processions, cortèges, etc.) n ’ont rien perdu de leur entrain d ’autrefois. C’est plu tôt le folklore familial et individuel qui est en régression. Divers organismes s’a ttachen t à faire revivre les danses populaires d'autrefois. Les publications d ’histoire locale et de folklore sont très nombreuses.

C. O r g a n i s a t i o n d e s lo isirs a la ca m p a g n e

La salle de famille est mieux chauffée et éclairée qu ’au­trefois ; journaux, revues, livres ont pénétré dans la ferme : la famille lit. Autre conséquence : le trésor folklorique familial des contes, légendes, chansons, devinettes, etc., disparaît ; ces choses servaient autrefois à tuer le temps autour de l ’âtre, dans une salle mal éclairée. La radio a fait son entrée dans de nombreuses fermes, apportant un nouvel élément de distrac­tion. Des jeux en famille, seules à peu près les cartes subistent.

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Toutefois, le bricolage, en hiver, et le jardinage, en été, n ’ont rien perdu de leur fav eu r auprès de beaucoup de paysans. De même, les fem m es t r ico ten t , rem aillent, etc., au lieu de filer la quenouille de leurs g r a n d ’mères.

Le dimanche, après la messe, les paysans font une visite au café, et l ’après-midi, quand le temps s’y prête, ils font une promenade dans les champs. Les jeunes s ’intéressent au sport cycliste ; d ’autres aux concours de pigeons voyageurs. Les cinémas et les salles de danse (aux innombrables kermesses locales, sinon à la ville prochaine) exercent une grosse attirance. Il faut néanmoins constater, depuis quelques années, une forte réaction des organisations de jeunesse où l ’on combat âprement la conception matérialiste de la vie, qui tendait, dans les années d’après guerre, à tuer le sens moral aussi à la campagne.

On peut citer encore l’action développée par les organismes culturels (conférences, lectures, par exemple, en pays flamand; le « Davidsfonds », les Sociétés de musique, le théâtre villageois, etc.), action que le paysan en général apprécie.

Enfin, le cam pagnard n ’est plus l ’homme casanier de jadis ; il participe volontiers à des excursions touristiques collectives (à bicyclette, en autocar, etc.).

On peut conclure que les loisirs du paysan sont mieux orga­nisés que jadis et qu’il y règne une plus grande variété.

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VI. PO LITIQ UE MÉDICO-SOCIALE

L ’E ta t se préoccupe activement d ’améliorer l ’état sanitaire des populations rurales, surtout au cours des dernières années et no tam m ent depuis la création du Départem ent de la Santé publique, qui a largement favorisé la création d ’hôpitaux, hospices, maternités, centres de santé, plaines de jeux, bassins de natation.

E n général, le pouvoir central se borne à encourager les initiatives des organismes régionaux ou locaux. Il subventionne et surveille les travaux exécutés par les provinces, les communes, les associations de commune. La vie administrative repose sur le principe de l ’autonomie communale. Ce principe est respecté, et il n ’y est apporté que les restrictions qu ’impose l’intérêt général, compromis parfois par des considérations d ’intérêt local. Sans porter atteinte directement aux prérogatives com­munales, le pouvoir central dispose d ’une sanction particulière­ment efficace : le refus de subventionner les travaux qui ne trouvent pas son agrément ; et ce subside est im portant dans le cas où 1 es travaux sont agréés : un tiers, du Département de la Santé publique, un tiers, du Ministère des T ravaux publics et de la résorption du chômage.

Cependant, malgré ces encouragements, les communes agri­coles les moins denses restent inactives. Le problème se pose pour le Gouvernement d ’envisager dans quels cas, dans quelle mesure et comment il convient de donner à certaines communes défavorisées les avantages que d ’autres possèdent. Souvent, il faudra créer des établissements ou effectuer des travaux qui répondront aux besoins de plusieurs petites agglomérations : la construction d 'un hôpital réduit doit être rejetée. Il faut créer un hôpital parfaitement équipé, pour desservir plusieurs agglomérations ; les communes, peu distantes les unes des autres, sont généralement pourvues d ’excellents moyens de communication. La question de la distance reste toutefois un inconvénient. Le paysan ne se déplace q u ’en cas d ’absolue nécessité. Il doit pouvoir être examiné et soigné sur place dans les cas peu graves. C’est la raison pour laquelle on envisage la création de dispensaires ambulants, qui seraient parfaitement équipés pour cette tâche. Depuis quelques années, dans la pro­vince de Liège, fonctionne un laboratoire ambulant de radiologie destiné au dépistage de la tuberculose parmi les écoliers. La multi­plication de voitures de ce genre renforcerait considérablement l ’efficacité de l ’inspection médicale scolaire, qui laisse encore beaucoup à désirer.

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Particulièrement utile serait la mise en circulation de cliniques dentaires ambulantes, qui pourraient vaincre l’incurie profonde des populations agricoles en ce qui concerne les soins de la bouche et des dents.

L’action des pouvoirs publics dans le dom aine des réalisations d’intérêt san ita ire doit ê tre appuyée p a r une p ropagande intense en faveu r de la v u lgarisa tion de l ’hygiène, p ropagande particulièrement nécessaire chez les popu la tions rurales moins éduquées.

Elle a été menée avec grand succès par les croisades de santé, entreprises sur (l’initiative du Départem ent de la Santé publique et sous la direction de la Croix-Rouge de Belgique en 1937 et en1938.

Groupant les organismes les plus divers, coordonnan t les efforts du corps médical, du corps enseignant, des œ uvres nationales, des ligues féminines, des groupem ents sportifs, etc., les croisades ont organisé, t a n t dans les régions rurales que dans les cen tres urbains, des conférences, des cours, des dém ons­trations, auxquels pa r tic ip è ren t ac tivem en t , des dizaines de milliers d ’adultes et des dizaines de milliers d ’enfants.

A titre d 'exemple, signalons que dans la seule province de Namur, qui comporte 366 communes et une population de 356.000 habitan ts environ, les délégués du comité central de la Croix-Rouge visitèrent systématiquement 159 communes, procédant à des enquêtes détaillées sur la situation sanitaire auprès des bourgmestres, des médecins, des chefs d ’école, et dressant rapport de ces visites. Dans cette province, l 'action de la croisade fu t particulièrement active dans les écoles : cinq grandes conférences pédagogiques furent organisées, aux­quelles assistèrent 400 instituteurs. Des causeries pratiques furent données dans 106 écoles atte ignant envion 10.590 enfants.

Dans le domaine de l ’alimentation, trois grandes expositions y attirèrent l ’attention des masses sur la falsification des denrées alimentaires. La Ligue nationale belge contre la tuberculose, l'Œuvre nationale de l ’enfance, notam m ent, y organisèrent de nombreuses causeries et démonstrations.

Il faut souligner encore l ’activité des œuvres telles que les cercles de ménagères rurales, les Ligues féminines chrétiennes, les Femmes prévoyantes socialistes, qui parvinrent à toucher dans différentes communes des milliers de femmes et de jeunes filles.

L ’intérêt énorme que suscitèrent ces manifestations et les initiatives qui les suivirent témoignent de l ’intérêt que portent les populations ta n t rurales q u ’urbaines aux questions d ’hygiène.

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VII. ALIMENTATION

En 1935, le Ministère de l'Hygiène fit une enquête appro­fondie pour examiner l’influence de la crise économique sur l ’é ta t sanitaire des adolescents. On arrive à cette constatation surprenante que la jeunesse rurale souffrait de sous-nutrition, et non la jeunesse des centres industriels frappés de chômage.

La population agricole comme la population urbaine ne consomme pas en quantité suffisante les « aliments protecteur:- >, (lait, beurre, œufs, viande, légumes verts, fruits frais). Elle produit ces denrées, mais s ’en prive par pauvreté ou économie mal entendue. A l ’exception des paysans plus aisés, la famille paysanne ne tue q u ’un porc par an et n ’achète de la viande bovine que le dimanche ; le beurre est remplacé par de la marga­rine, la consommation de légumes est insuffisante, et, surtout, l 'alimentation manque de variété.

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V I I I . — AMÉNAGEMENT RURAL

A Am é n a g e m e n t r é g i o n a l : T r a n s p o r t s , Co m m u n i c a t i o n s ;

A p p r o v i s i o n n e m e n t e n e a u , é v i c t i o n d e s m a t i è r e s u s é e s ;

é l e c t r i f i c a t i o n , etc .

i. Transports.

La Belgique est un des pays où les transports en commun se sont le plus développés.

Les chemins de fer à voie normale possèdent un réseau excessivement dense : ils exploitent environ 5.732 kilomètres de lignes sur un territoire de 30.506 kilomètres carrés.

Les chemins de fer vicinaux ont un développement de 5,130 kilomètres dont, en 1935, 3.863 étaient exploités à vapeur et 1.267 à l ’électricité.

Les services d ’autobus ont pris une grande extension : le 31 décembre 1937, on comptait 484 lignes régulières desservies par 1.400 véhicules contre 125 lignes en 1929.

Au point de vue des transports, les régions rurales sont donc favorisées.

2. Communications.

L’E ta t belge possède 8.832 kilomètres de routes, les provinces, 1.585 kilomètres.

Les chemins vicinaux ont une longueur de 1.703 kilomètres dont 1.411 pavés et 292 empierrés. L ’entretien de ces derniers est susceptible d ’être sensiblement amélioré.

3. Approvisionnement en eau.. Eviction des matières usées.

En 1850, le nombre des communes possédant une distribution d'eau n ’était que de cinq. Ce chiffre s ’élevait à 573 en 1912, à 738 en 1935. Le I er janvier 1938, 883 communes (sur un total de 2.672) possédaient une distribution d ’eau.

Ces chiffres m arquent un progrès constant et un effort particulier au cours des dernières années.

Ce progrès a été réalisé à l ’intervention de la Société nationale de distribution d ’eau, constituée le 15 mai 1914 par l ’E ta t et les neuf provinces, ainsi q u ’à celle du Ministère de l’Intérieur et de la Santé publique, qui, par l ’intermédiaire de son Inspection des travaux d ’hygiène, s’occupe spécialement des services de distribution d ’eau autonomes (services comm unaux et inter­communaux).

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L ’Inspection des travaux d ’hygiène examine et corrige les pro­jets, approuve l ’adjudication et surveille l’exécution des travaux.

Les travaux sont subventionnés par le Département de la Santé publique à concurrence d ’un tiers. E n outre, une intervention supplémentaire d ’un tiers peut être accordée par le Dépar­tem ent des Travaux publics et de la résorption du chômage.

Malgré cet effort, il restait 67% de communes à desservir, le I e r janvier 1938. Sans doute, ces communes comptent-elles parmi les moins im portantes et les moins peuplées; néanmoins, elles représentaient 3.288.561 habitan ts sur un to ta l de 8.330.959.

Le 31 décembre 1930, les communes de moins de 5.000 habi­tan ts s ’élevaient au nombre de 2.357 sur un to ta l de 2.671 et comprenaient une population de 3.198.321 habitants sur un to ta l de 8.092.004. On voit que le chiffre de 3.288.561 habitants dépourvus le I er janvier 1938 de canalisations d ’eau, représente la presque totalité des habitants des petites communes rurales.

Toutefois, le nombre de distributions d ’eau est en réalité supérieur aux chiffres indiqués : beaucoup de communes, en effet, possèdent plusieurs services indépendants, principalement dans le Luxembourg et les régions sud des provinces de Liège et de Kamur, où des communes fort étendues sont composées de sections form ant des agglomérations ou hameaux distincts.

D ’autre part, tous les habitants des communes possédant une distribution d ’eau ne sont pas nécessairement alimentés par cette distribution ; souvent, les canalisations ne s ’étendent qu ’à une partie du territoire de la commune ; de plus, il n ’est pas rare que des habitants isolés ne soient pas reliés à la distribution d ’eau en raison de leur éloignement des parties agglomérées.

Compte tenu de ces deux remarques, on peut dire toutefois q u ’à la campagne, deux Belges sur cinq doivent encore s’ali­menter aux sources, aux puits et aux fontaines. E t ces campa­gnards, pour la plupart, ont besoin de grandes quantités d ’eau, nécessaires à l ’entretien des étables, à la préparation des aliments du bétail, à la fabrication des produits de la laiterie.

L ’absence de canalisations d ’eau leur inflige un surcroît de fatigue physique et une perte de temps considérable. Si l ’on calculait sur la base d ’un salaire normal, le prix du temps qu ’ils passent à aller chercher de l’eau, on s’apercevrait que cette eau « gratuite » leur coûte deux ou trois fois plus cher que le prix auquel elle leur reviendrait si elle leur était livrée à domicile. Le coût des installations elles-mêmes est relativement minime par tê te d ’habitant. Il varie évidemment avec l ’importance de la commune et est proportionnellement plus élevé dans les communes moins peuplées. Mais même dans les communes de moins de 3.000 habitants, le prix de revient de la création du réseau ne dépasse pas en moyenne 21 centimes par jour et par habitant. Déduction faite des subsides de l’E ta t, ce chiffre tombe à 7 centimes par jour et par habitant.

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Ajoutons que l ’in s ta l la t ion d 'u n réseau de d is tr ibu tion d ’eau, non seulement réd u it le t rav a i l de la popu lation rura le , mais contribue pu issam m en t à am éliorer son é ta t sanitaire , celui du bétail, la q ua li té des p rod u its de la ferme.

Les heureux effets de la multiplication des distributions d’eau sont particulièrement appréciables dans la lu tte contre la fièvre typhoïde.

Le nombre de décès provoqués par cette maladie atteignait, de 1850 à 1880, le chiffre de 65 à 110 par 100.000 habitants, chiffre qui est tom bé progressivement ju squ’à moins de 10 pendant les vingt-cinq dernières années et ju squ’à moins de 2 pendant les dernières années.

A la question des distributions d ’eau se rattache celle des égouts.

Le 31 décembre 1930, 550 communes seulement sur 2.670 possédaient un réseau d ’égouts. Ce sont principalement les communes rurales qui en sont dépourvues. Certaines d 'entre elles possédaient quelques canalisations pour les eaux résiduaires, mais sans jamais avoir fait élaborer un projet d’assainissement complet, malgré les subsides qui pouvaient leur être alloués par l’E tat dans la même proportion qu ’en ce qui concerne les dis­tributions d ’eau.

Restent la suppression des mares, qui sont des foyers d ’in­fection responsables des maladies telles que gourme, morve, fièvre aphteuse, qui frappent les animaux et qui, d ’au tre part, constituent un danger continuel pour les enfants ; l'amélioration des fosses à fumier, qui toutes devraient être cimentées et pourvues d ’une margelle pour éviter les écoulements de purin, enfin, l’amélioration des étables, pour laquelle l ’E ta t accorde un subside représentant 30% du coût des travaux.

Dans ces divers domaines, il reste beaucoup à faire.

4. Electrification.

Il ne reste plus q u ’une dizaine de communes dont le centre ne soit pas électrifié. Pour électrifier les hameaux et les fermes isolées, il faudrait construire encore 35.000 kilomètres de lignes à haute et à basse tension. Ces t ravaux sont subventionnés à raison de 20% par le Départem ent de l'Agriculture. Si les subsides sont maintenus dans les prochaines années, l ’électrifica- tion sera terminée pour 1943.

Toutefois, si le courant électrique est obtenu dans presque toutes les communes, son utilisation efficace et rationnelle dans le ménage et dans l ’exploitation du fermier est encore peu développée.

Dans la p lupart des cas, le fermier se borne à utiliser l ’électri­cité pour l ’éclairage de sa maison et de l ’étable. Encore l ’installa­tion est-elle parfois rudim entaire et, poussé par son sens naturel

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d ’économie, le fermier se contente de quelques lampes d ’une faible valeur d ’éclairement.

L ’emploi d 'installations électriquess dans le ménage (cui­sinière, essoreuse, machine à laver, fer à repasser, etc.) et dans l'exploitation (éclairage des poulaillers, couveuses et éleveuses électriques, chauffage des couches et des serres) est peu répandu ; dans ce domaine tou t est encore à faire.

Le battage et le labourage électriques ne peuvent pratique­m ent s ’effectuer que dans de très grandes fermes. Or, celles-ci sont rares. Une compagnie de distribution de l ’est de la Belgique a commencé en 1933 l ’entreprise de ba ttage moyennant un loyer relativement bas (environ 25 francs l ’heure). Le tableau ci-après rend compte de l ’accueil réservé à l ’entreprise :

1933 1934 1935 1936N o m b re d e b a t t e u s e s u ti l isées . 3 3 3 4N o m b r e d e fe rm es v is i tées . . 19S 240 220 384N o m b r e de to n n e s de g ra in s

t r a i t é e s ....................................... 750 9 3 ° 800 960N o m b re de k W h . co n so m m és . 5 -76o 7-870 8.202 11.801

Le labourage électrique n ’est pas appliqué.

B. L ' a c t io n d e l ’E tat e n f a v e u r d e s b i b l i o t h è q u e s

p u b l i q u e s e t d e s o r g a n i s a t i o n s c u l t u r e l l e s

1. Les bibliothèques publiques.

î l existe un réseau très complet et bien organisé de biblio­thèques publiques. Ce résultat est dû principalement à la loi du 17 octobre 1921 sur les bibliothèques publiques, dont voici les principales dispositions :

« Les communes peuvent créer des bibliothèques com­munales ou en adopter une ou plusieurs selon les besoins. Dans les communes où il n ’existe pas de bibliothèque répon­dant aux conditions de la présente loi, l ’administration communale sera tenue de l 'établir dès q u ’elle sera sollicitée par des électeurs représentant le cinquième du corps électoral. Toute commune établissant ou adoptant une bibliothèque doit consacrer au moins 25 centimes par habi­tan t à l’aménagement, à l ’entretien et au développement de la bibliothèque. Celle-ci, qu’elle soit communale, adoptée ou libre, jouit de l ’aide et des subsides de l ’E ta t si elle remplit les conditions suivantes :

« a) E tre installée dans un local convenable ;<ib) Posséder un minimum de livres et effectuer un

minimum de prêts ;

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« c) E tre accessible à tous ;<c d) E tre gratu ite ;v.e) Avoir un m inimum de séances de prêts par semaine ; « f) Se soumettre à l’inspection de l 'E ta t ;« g) E tre gérée par un bibliothécaire possédant un

certificat d ’aptitude. Ce certificat est délivré par un jury d ’E ta t . »

L’E ta t intervient par un subside annuel en livres (l’impor­tance de ce subside dépend de la cote obtenue par la bibliothèque) et par une indemnité annuelle payée au bibliothécaire. Cette indemnité varie d ’après l ’im portance de la commune.

Grâce à ces avantages et aussi grâce à une propagande incessante faite par les inspecteurs des bibliothèques publiques, ces bibliothèques ont, à la campagne surtout, pris un essor inespéré.

Quelques chiffres m ontreront les progrès réalisés depuis le vote de la loi de 1921.

En 1920, il y avait en Belgique 1.370 bibliothèques, plus ou moins publiques. Beaucoup de ces bibliothèques n ’étaient que semi-publiques (scolaires, techniques, de sociétés, etc.).

Actuellement, le nombre des bibliothèques reconnues, c’est-à-dire réunissant tou tes les conditions exigées par la loi, est de 2.370.

En 1922, le nombre de volumes que possédaient les bibliothèques publiques reconnues était de 1.540.547. Actuelle­ment, ce nombre s’élève à 5.245.527.

En 1922, le nombre de prêts effectués par ces bibliothèques était de 2.686.319 ; il est actuellement de 9.898.967.

Ces bibliothèques sont dirigées par 2.441 bibliothécaires, dont la majorité sont diplômés.

La Belgique n ’a peut-être pas les vastes bibliothèques modèles dont s’enorgueillissent, à juste titre, les Etats-Unis et l’Angleterre ; mais la lecture a pénétré profondément jusque dans les campagnes les plus reculées.

Enfin, ta n t les bibliothécaires que les inspecteurs s’évertuent à élever le niveau des livres empruntés.

2. Encouragement aux organisations privées.

Cet encouragement dépend d ’abord du service des œuvres postscolaires, ensuite de l ’Office national des loisirs du travailleur. Le premier service, créé dès 1922, subventionne toutes les œuvres ayant pour bu t la continuation de l ’école. Ces subsides vont surtout à des conférences, à des représentations cinématogra­phiques ayant un bu t instructif, à des représentations d ram a­tiques de haute tenue et à des manifestations musicales.

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En dehors de l 'action du Ministère de l ’Instruction publique, le développement culturel des populations rurales fait l ’objet d ’un effort magnifique de la part d ’institutions privées, parmi lesquelles le « Davidsfonds » et les Centrales socialistes d’éducation ouvrière.

a) Le « Davidsfonds ». — En 1936, les sections régionales de cette im portante institution ont donné 724 représentations dram atiques et concerts, 1.316 soirées de conférences, dont un grand nombre avec projections \ 254 réunions de jeunesse, 154 soirées cinématographiques, 360 voyages d ’études et 177 concours de rédaction. Il a organisé, d ’autre part, 477 bibliothèques publiques. L’immense majorité de ces manifes­tations s’adresse aux populations rurales.

b) L ’action de la Centrale d’éducation ouvrière s’étend presque exclusivement aux travailleurs industriels dans les villes et les centres industriels. Elle intéresse donc moins les populations purement rurales.

On pourrait citer aussi le Willemsfonds, dont le bu t est à peu près identique à celui du « Davidsfonds » ; mais son action, très féconde et bien organisée, s’adresse plus spécialement aux centres urbains.

C. L a m a i s o n r u r a l e e t s e s d é p e n d a n c e s

Le temps n ’est pas éloigné où le paysan aisé, désireux d ’innover et de se m ettre en évidence, voulant se bien loger, bâtissait une maison à la mode de la ville, banale, aux pignons aveugles, à plusieurs étages et, de ce fait, laide et incommode, tandis que le paysan pauvre végétait parfois dans une habitation insuffisante, malpropre, fermée à l ’air et à la lumière. Dans les deux cas, ces constructions défectueuses déparaient les beaux villages et juraient avec les belles fermes et les constructions rurales d ’autrefois, dont le style simple, caractéristique des diverses régions, relevait la beauté rustique de la campagne. Il importait d ’adapter l’habitation rurale aux progrès du temps.

Cela ne veut pas dire qu’il faille enlever à la maison rurale sa rusticité : la maison rurale sans rusticité n ’est jamais que l ’imitation bâtarde d ’une maison de ville, mais la rusticité n ’est pas incompatible avec le confort.

L ’habita tion idéale est celle qui est le mieux appropriée aux besoins, à la manière de vivre, aux occupations et aux ressources de la famille qui doit l ’occuper.

1 Le « Davidsfonds » a d ’ailleurs créé une centrale pour l'enseignement par les projections. Cette centrale possède déjà en propre 106 appareils de projections.

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L’extérieur de la m aison ru ra le est l ’accessoire : il doit dépendre du principal, c ’est-à-dire des pièces nécessaires ; c’est à l ’arch itecte à faire u n ensemble d ’un aspect agréable et en harmonie avec le ca rac tè re de la région.

Sous ce rapport, les vieilles maisons rurales belges, avec un seul toit très simple et le minimum d ’entretien, étaient beaucoup plus rationnelles.

Le style régional, né des habitudes régionales et des m até ­riaux du pays, doit être au tan t que possible conservé.

Parmi les défectuosités que l ’on peut encore rencontrer dans certaines constructions anciennes, il faut citer :

Le nombre trop restreint de pièces et leur manque d ’espace;Les plafonds trop bas, la distance du sol ne dépassant

guère 2 mètres ;L’absence ou les défectuosités de pavements placés à

même le sol ;L'humidité des murs salpêtrés ;L’absence ou l ’insuffisance des caves ;Les fenêtres trop étroites et trop basses pour perm ettre

un bon éclairage ;L’aération inexistante ou insuffisante ;L ’orientation défectueuse ;La communication directe des pièces habitées avec les

locaux occupés par des animaux.

A ces défectuosités inhérentes aux constructions elles-mêmes, il faut ajouter :

Le manque d ’eau potable ; celle dont on dispose est tirée d’un puits parfois éloigné et qui n ’est pas toujours à l ’abri des infiltrations de surface ;

On ne dispose que de lieux d ’aisances rudimentaires, répugnants et malsains ;

Le manque de moyens hygiéniques pour l 'évacuation des eaux usées et le fumier dans la cour rendent les abords malpropres, insalubres, malodorants.

Bien que ces défectuosités ne se rencontrent pas toutes simultanément et que la grande majorité des anciennes hab ita ­tions aient été améliorées suivant les possibilités, il reste trop de mauvaises habitations.

Il faut signaler aussi, lorsqu’il s’agit de fermes et de petites exploitations, que les principaux efforts ont porté sur l’améliora­tion des locaux d ’exploitation et les logements des animaux, pour lesquels des subsides sont accordés par le Gouvernement, no tam ­ment, pour l ’amélioration des étables, la construction de fosses à purin et de silos à fourrages.

La plaie des taudis ne s’étend pas seulement aux villes ; elle atteint les régions rurales dans des proportions encore mal définies.

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Une enquête récente menée par le Gouvernement provincial de la Flandre-Occidentale a révélé que 30% des taudis étaient situés dans les communes rurales. Les statistiques prouvent que le plus grand nombre de malades tuberculeux se trouvent, toute proportion gardée, dans les provinces les plus rurales.

La Société nationale de la petite propriété terrienne, dont l ’entrée en action date de deux ans environ, mène une campagne vigoureuse contre le taudis rural.

Depuis 1905, les fondateurs de la Commission nationale pour l ’embellissement de la vie rurale se sont attachés à l ’amélioration de l ’habitation rurale par une active propagande, notamment par la construction de types d ’habitations rurales et de fermes dans les Expositions internationales ; ces constructions, étudiées par des hygiénistes, par des agronomes et des architectes spécialistes, signalées au public, ont eu une heureuse influence sur les améliorations constatées depuis lors clans nos campagnes,

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CONCLUSION

Dans l ’ensemble, on peut adm ettre que l ’agriculteur belge a fait depuis quelque cinquante ans un effort considérable pour sa situation à tous points de vue.

Travailleur et économe, il réussit, grâce aux efforts réunis de tous les membres de sa famille, à arracher ses moyens d ’existence à une exploitation d ’une étendue parfois médiocre. E n augmen­tant sans cesse le rendement de sa terre et de son bétail, la population rurale parvient, sinon à prospérer, du moins à vivre sur un espace limité. On a dit, à ce propos, que le Belge a triplé, au cours des cinquante dernières années, l ’étendue du pays « sans tirer une balle ».

Si, au point de vue de la technique de la production, le cultivateur belge peut, sans crainte, subir la comparaison avec ses voisins, peut-être n ’en est-il pas de même en ce qui concerne l ’a rt d ’écouler ses produits sur le marché. Le sens commercial et, pa r voie de conséquence, le sens coopératif, ne sont pas encore suffisamment développés chez lui. Sans doute les difficultés économiques résultent-elles surtout des entraves d’ordre international. Aussi la tâche des pouvoirs publics consiste-t-elle à adoucir le plus possible les effets des mesures prohibitives ou autres qui s’opposent au maintien et au déve­loppement des débouchés naturels des produits de l ’agriculture et de l’horticulture.

La vie rurale est actuellement dominée par le problème économique, en d ’autres termes, par la rentabilité de l ’agri­culture. Toute amélioration au point de vue social et hygiénique semble conditionnée par la solution de ce problème.

Dès lors, tous les efforts doivent tendre à l’assainissement économique du marché agricole, condition préalable au relèvement de la vie rurale.

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(Photo Lumière — OBLUT.)

Paysage en B rabant (environs de Gaesbeek).


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