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BUDO INTERNATIONAL FRANCE S.L.

Date post: 25-Mar-2016
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Le magazine des Arts Martiaux
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Nº 180 BIS AVRIL BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF BIS AVRIL BIMESTRIEL Nº 180 BIS AVRIL BIMESTRIEL Nº 180 Nº 180 BIS AVRIL BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • KERAMBIT • SHAOLIN HUNG GAR. GUNG GEE FOOK FU KUEN • HAPKIDO LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • KERAMBIT • SHAOLIN HUNG GAR. GUNG GEE FOOK FU KUEN • HAPKIDO MASAAKI HATSUMI : Le Maître Ninja MASAAKI HATSUMI : Le Maître Ninja U.F.C. RÍO : Rentrant par la grande porte U.F.C. RÍO : Rentrant par la grande porte LE KERAMBIT : Un « couteau » mortel LE KERAMBIT : Un « couteau » mortel JOSE ALDO : « OSCAR » 2010 du MMA JOSE ALDO : « OSCAR » 2010 du MMA
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MASAAKI HATSUMI : Le Maître Ninja

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JOSE ALDO :« OSCAR » 2010

du MMA

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Vous êtes à un Vous êtes à un clic clic

de ce qu’il y de mieux de ce qu’il y de mieux

en en francaisfrancais dans dans

les arts martiaux.les arts martiaux.

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e bonheur a toujours étéidentif ié à l’ ignorant. Maiscomment peut-on être heureuxdans l’ignorance ? L’ignorantest heureux jusqu’à ce que sonincompétence le place devant

la conséquence naturelle d’être ignorant.Tôt ou tard, irrémédiablement, sonignorance le fera errer, confondre, malinterpréter, l ire imprudemment lemoment, se tromper et infailliblement ilsouffrira de cela et des conséquencesque cela engendre.Identifier le bonheur avec l’ignorant acependant un sens réel, si on leconsidère depuis une perspectivedifférente. Tout le bonheur de l’ignorantréside dans le fait de se regarder lui-même et de regarder la vie sansaigreur et avec bienveillance. Le regardde l’enfant, la chance du néophyte seproduisent parce que, vides d’intention,parfois, il nous faut seulement Être. Sansintention, la fluidité se produit et tout seconjure pour que le positif surgisse. Sanspréjugés, sans culpabilités, nous ne nousafférons à rien et rien ne s’accroche ànous. Mais cet état de bien-être n’estpas éternel et on sait bien que noussommes ici pour apprendre, pour nousperfectionner ou en tout cas, d’après lesmoins enthousiastes de la croissance,pour Être.D’après un ami très cher, le bonheurest un état naturel qui ne peut cependantêtre forcé. Il se produit naturellement unefois que rien ne l’empêche, c’est d’unecertaine manière l’état naturel del’homme, quand il est dans cet état, biensûr ! Car l’homme change, vit des cycles,monte et descend, entre et sort, avec lamême rigueur que changent les lunes,les saisons, avec la même certitudequ’au sol naissant suivra le crépuscule. Le bonheur ne peut être poursuivi, maisnous ne devons pas non plus courirdevant ! L’acharnement à l’obtenir devientprécisément cette course incohérente.Nous fuyons ce que nous cherchonsparce qu’il n’y a pas moyen del’appréhender. Le bonheur arrive et ennous y accrochant, nos l’asphyxions. S’ilne vient pas, nous le conjurons enpoursuivant ses nombreux succédanés…

une course de fous, littéralement, avec la peur derrière qui pousse… etl’insatisfaction devant qui tire…Parfois le bonheur est si proche qu’ilsuffit juste de lâcher les amarres et levent nous y emporte. Se laisser aller etlaisser aller ! Nous accrochons toutautant qu’on nous accroche quand nousnous accrochons.Quel gigantesque leurre ! Depuis toutpetit, on nous apprend à être dansl’avoir, dans la réussite, dans l’obtention,mais personne ne nous initie au mystèrede l’Être. Quel dommage fait-on ainsiaux meilleurs ! Ceux qui ne s’ajustentpas au moule seront ceux qui ouvrirentles portes qui sont fermées à tous. Il n’ya pas de grand homme qui n’ait senti ladouleur de sa différence et qui ait fait decette douleur le moteur de son efficacité,l’impulsion de sa créativité. Une tellechose cependant ne doit pas setransformer en rancœur, en vengeance,ni en douleur permanente. La grandeurdu véritablement grand se trouve dans lacapacité de dissoudre ce sentiment avecle naturel avec lequel un enfant oublie sacolère… Parce que le monde est plein dechoses intéressantes à découvrir.La douleur en excès asphyxie lacuriosité, la grâce et tout acharnement àêtre tout simplement. La dépressiondevient alors une conséquence naturellede la fatigue et de la torture, enkystant lapersonne dans sa rancœur, dans saprévention en face de l’autre ; en serefermant sur sa négativité, ses eaux sepourrissent comme celles d’un étang quine renouvelle pas ses sources.Combien de fois oublions-nous le plus simple. Fatigués d’affronter lacomplication de la vie d’aujourd’hui dufait de la multiplicité des pièges,vautours et charognards divers, nousnous perdons dans les détails. Si quelquechose vous brûle, lâchez-le ! Ne vousaccrochez pas à plus fort que vous !Combien de fois un mal connu est-ilmeilleur qu’un bien à découvrir… lapeur… toujours la peur.Non. Ce n’est jamais facile. Le direc’est bien, le raconter c’est bien… etmême le comprendre, mais ce n’estjamais, jamais facile à la première

personne. Embrouillés dans les détails,perdus dans l’abondance d’explications,nous oublions d’ouvrir la main et delâcher. Nous oublions qu’il faut oublier,pas parce que nous devons être bons…mais parce qu’il n’est pas bon de se lierau négatif ; pire encore de le porter ; et leplus horrible, chercher vengeance.Inutile, futile et misérable… ruminer lesfautes. Non, il ne faut pas pardonner ! Iln’y a rien à pardonner ! L’erreur n’est riend’autre que le préambule dudiscernement, l’inadéquation au momentc’est un pas vers la recherche del’harmonie, un pas de plus sur le cheminde ce que nous sommes venus faire.Le pire des scénarios, c’est celui defaire une routine avec tout cela, semordre la queue comme un serpent entournant sur soi-même. I l arrive unmoment où il vaut mieux que ça fassemal, parce que nous nous persuadonsqu’ainsi nous serons mieux préparés àsupporter ou à anticiper la douleursuivante. Combien nous sommesabsurdes !Le lâcher, le laisser aller, ne s’obtientqu’en s’ouvrant au nouveau avec lacuriosité d’un enfant qui oublie vite parcequ’il ne s’accroche pas. Il y a beaucoupplus à savourer au banquet. La table estservie ! Tout sur la nappe est exquis,riche, varié… Nous ne savourons jamaistout, nous n’expérimentons jamais tout,mais… et pourquoi ne pas essayer ?L’enfant goûte et s’amuse parce quegoûter est amusant, et pas tant pour lefait en lui-même mais pour l’esprit quianime l’épreuve. Goûter, pas pour seprouver à soi-même, pas pour prévaloirsur les autres, goûter parce que c’estnaturel, parce que tout est un cadeau sinous savons le regarder comme tel. Lesobligations, l’obligatoire, tuent lescadeaux parce qu’elles tuent la surprise,la réalisation n’est pas satisfaite parcequ’elle est prévue… Et sans surprise, iln’y a pas d’adrénaline, i l n’y a pasd’ocytocine, ni d’endorphines qui valent.L’art d’être adulte est paradoxal et,comme tout, il se voit dans son contraire :être comme des enfants. Être commedes enfants étant adultes, ça ne veut pasdire être stupide et agir de manière

RIAL

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COMMENT ÊTRE HEUREUX, SANS DEVENIR STUPIDE« Si vous n’êtes pas heureux, vous n’êtes ni sage, ni rien »

Gato Pérez (rumba)

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Editorial

irresponsable. Être comme un enfant, c’est se reconnecter à notre innocence, à notrecuriosité, mais sans nous lier à rien de négatif, sans congeler le passé, sansfragmenter le présent en mille raisons, sans nous inquiéter pour un lendemain quin’existe pas encore et qui peut changer complètement à chaque instant. Il n’existeaucune voie heureuse qui ne passe par ce principe, par cette attitude… tout le restesera des succédanés, des placebos avec lesquels nous occuper et être de plus enplus perdus.Reprendre contact avec notre intérieur a à voir avec cet enfant primordial qu’il y a ennous, qui joue parce que c’est là son travail. S’il ne donne pas de la place à cet enfant,l’homme s’éteint et ne rencontre pas le Yin dont il a besoin pour exprimer le Yang ; sanshuile, la machine s’échauffe, se sèche et sans eau, la plante se fane prématurément.Il n’est jamais trop tard pour rire comme cet enfantet s’il le faut, pourquoi pas, pour pleurer avec lui aussi.Parce que les pleurs d’un enfant sont sains etlibérateurs, intenses mais courts, parce qu’il nes’entête pas à la douleur. Laisser jaillir l’enfant chaquejour un peu, parce que sa compagnie nous rendmeilleurs, nous réconforte et nous réconcilie avec la vie.Se faire un caprice ! Jouer pour jouer et de temps entemps que ce soit quelque chose de nouveau.Abandonnez-vous à rêver, sans autre but que devagabonder entre vos désirs, capables de laisserpoindre quelque chose de bon et qui vous surprenne !Soyez paresseux sans être nonchalants. Rompezconsciemment les routines parce qu’elles asphyxienttoute créativité et soutiennent les chaînes desmensonges que nous créons. De temps en temps,pratiquez le non faire avec une intense délectation et unelicence absolue. Découvrez un inconnu, mais regardezaussi d’un œil nouveau une personne connue. Faitesquelque chose pour le faire, sans admettre ni intention, niraison aucune. Riez de tout, mais surtout de vous-mêmes,sans humour, le meilleur de la vie… ne vaut rien. Nousnous prenons tellement au sérieux que nous sommescapables de justifier nos propres pièges. L’humourrenverse les murail les de notre importancepersonnelle et nous rend simples. Et surtout, suivezvotre cœur en le maintenant bien ouvert, parce quemême blessé, un seul instant à ses côtés vaut plusqu’une vie sans lui.Nous sommes ici pour vivre ! Le reste ne sont quedes opinions… c’est une certitude. Faire de cet acte,sacré et extraordinaire, un enfer est le plus grand despéchés. Nous tombons tous, nous mordons lapoussière, nous souffrons la défaite à un momentdonné. Le guerrier est celui qui se relève et continue.S’il s’enroule dans sa douleur, il deviendra dense,lourd et morbide. En réalité, il ne faut pas luttercontre elle, il faut juste recommencer et notrecommencement fut exactement le même pour tous.D’une nouvelle manière, il faut redevenir un enfant.

Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.e-mail: [email protected]

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L’UFC à Rio de Janeiro, leberceau du Vale Tudo, c’estcomme un retour en entrant par la

grande porte… Et ça aura lieu le 27 août 2011 !

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UFC RIO

Dans les années 90, Johil deOliveira était considéré comme

l’un des meilleurs du monde de sa catégorie,mais un accident au Pride changeacomplètement sa vie. Aujourd’hui, à l’âge de41 ans, Johil est en fin de carrière et lemagazine Budo International rend icihommage à ce vrai exemple de guerrier desrings et de la vie.

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PRIDE

Hu Jianqiang fut deuxfois champion du mondedes formes de Wushu, ilest acteur, chorégraphe etvedette du cinémainternational. Au cours decette interview, nousinvitons Wu à partageravec nos lecteurs sesconnaissances du Wushuqui lui furent si difficiles àobtenir.

p. 56

WUSHU

En 2009, JoséAldo remporta la

ceinture de champion dumonde du WEC. Cette année,après avoir battu huitadversaires et remporté lestitres de a WEC et de l’UFC,Aldo reçut l’Oscar du meilleurcombattant de l’année2010…

p. 25

Pratiquement impossible àdésarmer, le Kerambit estsans nul doute l’une des

armes blanches les plus létales. Cet articleprésente les origines et la nature de cettearme dévastatrice, au dessin anatomique etau fonctionnement parfait.

p. 50

KERAMBIT

WEC & UFC

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE

Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialiséedans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans sondomaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE

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La première etprincipale forme duShaolin Hung GarKung-Fu original,Gung Gee Fook FuKuen, est l’une desformes les plusanciennes de toutescelles qui contiennentdes connaissancesanciennes et destechniques duvéritable Kung-Fu deShaolin du Sud.

p. 12

Il y a un phénomène qui, s’il ne s’estpas encore produit dans tous les payseuropéens, est sur le point de le faire :

les pratiques coréennes unies autour de la Fédérationla plus puissante de celles-ci, la Fédération deTaekwondo.

p. 06

HAPKIDO

Le Maître MasaakiHatsumi est à l’évidencel’âme indiscutable duNinjutsu au Japon et dansle monde. À la fin de cetteannée, il va fêter ses 80 anset c’est un bon momentpour repasser son histoireet ses idées à traversd’anciennes déclarations.

p. 28

NINJUTSU

GUNG GEE FOOK FU KUEN

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] • Directeur de publication: Alfredo Tucci,

e-mail: [email protected] • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-BeltránGarcía, e-mail: [email protected] • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03.• Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, LillaDistéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière.Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº CommissionParitaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

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Arts Martiaux Coréens

Président de la Fédération espagnole de Taekwondo

Directeur technique de Hapkido et de Fédération espagnole de Taekwondo

« L’art martial coréen enfin organisé et systématisé,dans un programme cohérent d’apprentissage, et avecl’aval et la reconnaissance officielle d’une Fédération

nationale leader internationalement. »

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est un phénomène qui, s’il ne s’est pas encoreproduit dans tous les pays européens, est sur lepoint de le faire : les pratiques coréennes uniesautour de la Fédération la plus puissante decelles-ci, la Fédération de Taekwondo.En Espagne, c’est ce qui s’est passé, avec des

cautions de première ligne, comme le propre Conseil supérieur desSports de l’État. Le Hapkido a été officiellement intégré comme uneactivité réglée au sein de la Fédération espagnole de Taekwondo.Derrière les considérations politiques et organisationnelles de cettenouveauté, il existe un travail très bien organisé à propos de cetart martial au sein de la Fédération de Taekwondo depuislongtemps. L’Espagne a accueilli beaucoup de Coréens dans lesannées 60 et 70 du siècle dernier. C’est grâce à cela, sans doute,que purent s’établir les bases qui ont permis à cet art martial detrouver autant de pratiquants et d’atteindre un très haut niveaudans ce pays. Ce sont cependant les élèves espagnols de cesmaîtres, aujourd’hui maîtres eux-mêmes, et particulièrement ladi l igente gestion de l ’actuel président Jesus Castel lanos(également vice-président européen et président de la Fédérationlatino-américaine) qui stimula une époque de grandes réussitesdans le terrain sportif et organisationnel. De nos jours, les équipesespagnoles sont internationalement reconnues comme les

meil leures, toujours en lutte avec les coréennes, qui ontindiscutablement du mal à lâcher le contrôle d’un art qui –même siça fait mal à l’orgueil national alors que ce devrait être tout lecontraire– est devenu quelque chose d’universel, son seulementen tant que sport, mais également comme pratique formative pourdes milliers de jeunes. Le Hapkido reste ainsi sous la tutelle d’une Fédération sérieuse quia commencé déjà à organiser clairement et systématiquement lesdétails techniques. Elle a pour cela organisé la production de cepremier DVD avec le programme officiel jusqu’à la ceinture noire. Leprogramme inclut tous les aspects techniques indispensables pourl’étude de cet art martial, depuis les chutes et les coups de pied,jusqu’aux projections les plus inextricables.Ce travail précède l’apparition d’un livre sur le sujet, qui viendraclarifier pour les élèves tout ce qui concerne l’apprentissage de cestyle si complet. Les deux travaux ont été réalisés sous lasupervision du président Jesus Castellanos, dirigés par le directeurtechnique actuel de la Fédération espagnole, Alfonso Rubio, maîtreréputé de l’art martial et possédant une longue trajectoire danscelui-ci, et comptent sur la co llaboration de leurs maîtres les plusremarquables À Budo International, nous sommes ravis d’avoir fait ce travail etavec des personnes d’un aussi haut niveau technique.

Programme officiel de Hapkido jusqu’à la ceinture noire de la Fédération espagnole de Taekwondo

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Arts Martiaux Coréens

HapkidoLe Hapkido, art martial lié à la pratique du

Taekwondo, d’origine coréenne, est pratiquéen Espagne depuis l’année 1968 quand lemaître Kim Jae Win vint s’installer à Madrid.Le Hapkido était alors une pratique parallèleet l’on mettait plus l’accent sur leTaekwondo comme sport.

Plus prosaïquement, le Hapkido constitueune méthode systématique et pédagogiqued’enseignement de techniques de self-défense et de combat. Le Hapkido estcependant également une bonne manièrede transmettre des valeurs commel’humilité, le dépassement de soi, lapersévérance, l’épanouissement de la santé,l’amitié, la fidélité et l’engagement.

En tant qu’art martial éminemment deself-défense, il reprend et fonde en uneseule méthode d’enseignement la meilleuretradition martiale coréenne, le Tae Kyum(base traditionnelle du Taekwondomoderne), le Kuk Sul Won (self-défensedynamique coréenne) et la lutte Syrum(très populaire en Corée et trèssimilaire à la lutte canarienne). De cettefaçon, le Hapkido rassemble en uneseule méthode éducative le meilleurdes styles. Des styles aussi variés quitravail lent depuis le combat endistance longue et moyenne, basés surles coups de poing et de pied (TKD,Karaté…), jusqu’au combat au corps àcorps en distance courte (Judo,Syrum…).

Le père du Hapkido tel que nous leconnaissons aujourd’hui est le maître ChoiYong Sul (1904-1987). C’est dans lesannées 50 et 60, que le Hapkido et leTaekwondo surgirent en tant qu’écoles etfurent adoptés comme méthodesd’enseignement du combat par les corpspoliciers et militaires de la société coréenne.

Leur expansion en Occident se doitfondamentalement à la présence destroupes des Nations Unies et à l’adoptionpar les unités des armées américaines desméthodes d’enseignement du combat aucorps à corps des troupes coréennes, leTaekwondo et le Hapkido, comme deuxdisciplines complémentaires.

Le terme Taekwondo fut adopté en 1957par les maîtres de différentes écoles d’artsmartiaux coréens. À cette époque, leTaekwondo permit la synthèse en une écoleunique de l’essentiel des différents styles decombat coréens basés sur le combat àdistance, utilisant les coups des bras et des

jambes, et devint, en résumé, l’héritier duTae Kyum traditionnel.

Sa consolidation institutionnelle en tantqu’art de combat en Corée fut cependantbeaucoup plus modeste que celle duTaekwondo. Tant et si bien que ladénomination et la création d’une écoleofficielle de Hapkido se dut à la tâcheentreprise par son meilleur élève, le maître JiJan Jae. Le maître Ji fonda le Hapkido telque nous le connaissons aujourd’hui en1959 et deux années plus tard, en 1961, ilfut engagé par le gouvernement de Coréedu Sud pour instruire les Forces de sécuritéprésidentielles aux techniques de combat,un poste qu’il occupa jusqu’en 1979.

De nos jours, le Hapkido et le Taekwondopartagent un statut similaire dans l’État deCorée et malgré les différences qui existententre les deux disciplines, la pratique duHapkido et du Taekwondo se déroule demanière intégrée et complémentaire (il nefaut pas oublier qu’i ls sont tous deux

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héritiers légitimes du Tae Kyum traditionnel). De cette manière, les maîtres et les instructeurssont formés simultanément dans les deuxdisciplines et donnent cours parallèlement.

Bien que le Taekwondo et le Hapkido soientles disciplines martiales coréennes les plus diffusées dans le monde, lapratique du Taekwondo s’est développée plus rapidement dans lemonde comme discipline sportive olympique alors que la diffusion duHapkido s’est vue freinée, en partie par le grand succès du Taekwondoet en partie par les conditionnements institutionnels de leur origine.Peut-être la plus grande différence entre les deux disciplines réside-t-elle dans le fait que la pratique du TKD se soit orientée dans unedirection essentiellement compétitive (et de là son développementcomme sport de compétition) tandis que la pratique duHapkido a conservé intact son bagage martial. Il convientde ne pas oublier que ceux qui ont introduit le TKD et leHapkido en Espagne sont les maîtres eux-mêmes quipartagent leur condition d’experts et d’instructeursdans les deux disciplines, mais qui à un momentdonné choisirent de se centrer sur la diffusion duTKD, très certainement parce que son caractèrecompétitif lui ouvrait dans notre société, elle aussihautement compétitive, d’innombrables occasions dedéveloppement.

Caractéristiques du HapkidoLe Hapkido est un art martial très complet, ses

projections créatives lui ont valu le respect des élèvesd’autres styles depuis qu’il se fit connaître, mais cet aspectn’est qu’une partie de la richesse de celui-ci. En plusdes chapitres techniques consacrés à la self-défense, le Hapkido possède un énorme bagagetechnique qui inclut un vaste arsenal sur toutes les distances.

Cette richesse technique est manifeste dans le travail quenous avons réalisé en ordonnant les techniques nécessairespour son apprentissage correct jusqu’à la ceinture noire.

L’une des caractéristiques différenciatrices du Hapkido estl’intelligence dans l’usage de la force face à n’importe quellecirconstance et la capacité d’utiliser ses techniques pour profiter de laforce de l’attaquant sans s’arrêter sur des considérations concernant letype de techniques à uti l iser, ce qui permet de combineradéquatement des techniques de frappe, de saut, de projection,de sol, des clés… indistinctement. En effet, son origine en tantqu’art de combat n’établit pas de cadres restreints à sondéveloppement, bien que la systématisation de sonapprentissage actuellement permette aux élèvesd’apprendre cet art martial sans courir de risque.

Le potentiel du Hapkido en tant que système de self-défense a fait de lui un style puissant et toujoursrespecté dans le contexte martial du monde entier.Organiser ses contenus fut un travail ardu, mais lerésultat facilitera plus encore son expansion.

« Le potentiel duHapkido en tant que

système de self-défense a fait delui un style puissantet toujours respecté

dans le contextemartial du monde

entier. »

« Le Hapkido est un artmartial très complet,ses projectionscréatives lui ontvalu le respectdes élèves d’autresstyles depuis qu’il se fitconnaître, mais cet aspect n’est qu’unepartie de la richesse de celui-ci. »

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Arts Martiaux Coréens

« Une fois qu’un élève aapprofondi sérieusement

le Taekwondo, il est difficile d’oublier

l’idée d’étudier le Hapkido. »

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Reportage

Sa pratique permet aux élèves deTaekwondo qui le désirent de compléter leurapprentissage, particulièrement en ce quiconcerne la self-défense. La souplesse et lapréparation que le Taekwondo apporte auxélèves est une base magnifique pourdécouvrir ce style. L’usage des jambes etdes bras dans les techniques de frappe secomplète ainsi avec d’autres où le contactest redirigé vers les projections, les luxationset des contrôles complexes qui viennentenrichir la connaissance de n’importe quelélève d’art martial.

Une fois qu’un élève a approfondisérieusement le Taekwondo, il est difficiled’oublier l’idée d’étudier le Hapkido. Le faitqu’ils possèdent la même racine culturellefacilite énormément le processus pour lesélèves de Taekwondo et i ls peuventintensément en jouir. Il y en a cependant quidécident de se consacrer exclusivement auHapkido, mais généralement c’est lecontraire. Les personnes qui le connaissentà travers leur entraînement du Taekwondo etqui ont observé un cours de Hapkido sontgénéralement séduites par sa force et sonesthétique particulière dont émane unesensation de la fermeté et de puissancepleine de contrôle.

Le système organisé pour sonapprentissage correct est la base de ceDVD, un travail profondément médité pouraccomplir son objectif, la formation correcteet complète des élèves et la création d’unguide solide pour que les maîtres puissentréaliser adéquatement leur travaildidactique.

Reconnaissance en Espagnedu Hapkido en tant quediscipline associée à laFédération espagnole deTaekwondo

Le Hapkido après avoir déambulé denombreuses années à essayer de seconsolider comme une discipline associéeau sein de la Fédération espagnole deTaekwondo est aujourd’hui une réalitéreconnue par le Conseil supérieur desSports. Et ce, grâce en grande partie àl’effort intense et à l’intérêt constant del’actuel président de la FET, JesusCatellanos, qui eut comme objectif au débutde sa législature de pouvoir ouvrir ledépartement national de Hapkido au sein dela Fédération espagnole de Taekwondo, entant que discipline associée.

Il y eut de nombreux essais, écrits, travaildéveloppé, brouil lons de règlements,modification de statuts, pour finalementparvenir à en faire une réalité. Au cours del’année 2008 fut célébré le premierchampionnat d’Espagne de Hapkido, auquelil fut fait bel accueil et où l’on eut le plaisird’apprécier l’excellence, l’efficacité et labeauté de cette discipline.

Au cours de l’année 2009, eut lieu ledeuxième championnat d’Espagne deHapkido, qui commença par les examensofficiels de ceintures noires avec lesdiplômes officiels, les cours de formation de

juges, les cours de diplômes et les cours derecyclage et d’actualisation.

L’an 2010 fut conclue la troisième éditiondu championnat d’Espagne avec un niveauet un accueil excellents des Espagnols.

En guise d’éclaircissement et devant les doutes que présentent certainesassociations, voici le texte que reçut leConseil supérieur des Sports : « … leHapkido est reconnu par cet organismecomme une spécialité sportive intégrée ausein de la Fédérat ion espagnole deTaekwondo, entité déjà inscrite au Registredes Associations sportive de ce Conseilsupérieur des Sports et qui est la seuleentité à qui sont déléguées en exclusivitéles fonct ions publ iques de caractèreadministratif qui sont contemplée par laLoi du Sport telle qu’elle figure dans sesstatuts publiés dans le BOE. Dès lors,dans le cadre sportif, seules seront valideset reconnues officiellement à ce jour lesactions sur le Hapkido menées à bien parladite Fédérat ion espagnole deTaekwondo. »

Nous joignons également une référencede la copie de l’écrit avec enregistrement desortie du Conseil supérieur des Sports nº 08.02.07 002008, de M. Ramón BarbaSánchez, secrétaire de la Commissiondirectrice du Conseil supérieur des Sportsqui nous notifie l’approbation de l’inclusiondu Hapkido en tant que discipline associéedans les statuts de cette Fédérationespagnole de Taekwondo.

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« Il y a des exercicesphysiques intensifsd’endurcissement,

par exemple Sam Seng, qui sont inclus dans GungGee, forgeant ainsi le corps

de l’élève. Il n’est pasétonnant que depuis toujours,les combattants de Hung Garaient été redoutés pour lesavant-bras et leurs tibiasdurs comme le fer. »

« Le grand maître Chiu Chi Lingnous montre certaines parties decette forme Gung Gee Fook FuKuen dans son nouveau DVDd’instruction et indique lespoints les plus

importants pourmener à bien le

processusd’apprentissage. »

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Silencieusement, le tigre se faufile dans lesbroussailles. La lune illumine vaguement sonchemin, mais de toute manière, le tigre trouverasa proie, en se glissant intrépide et mortel. À cette époque, sur la montagne Ling Nam au sud

de la Chine, on ne connaissait r ien de plusdangereux et de plus fort que le tigre de la forêtde bambou. Il y avait des moines guerriers qui

apprenaient à se battre dans lesmonastères, à qui leurs maîtresenseignaient les techniques. « Gung Gee Fook Fu Kuen »,proférait l’abbé Chi Sim SumSi (également connu commeJi Sim) pendant qu’ i lobservait ses élèvesexécuter la forme du « poing qui vainc le tigre ».Il leur disait : « Vousallez devenir si forts quevous serez capable devaincre l’ennemi le plusdangereux et le plus fortqui existe, le tigre ! ». Lasueur coulait sur lesvisages de ses élèves,leurs bras et leursjambes tremblaientsous l’effort. « Aucund’entre vous ne serajamais un véritableguerrier Shaolin si vousne dominez pas cetteforme ». Probablement,bien peu des élèves qui sidurement s’entraînaientsavaient combien avait raisonl ’abbé, le dernier abbé deShaolin du Sud…

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Le Gung Gee Fook Fu Kuencontient le véritable savoirde Shaolin

La première et principale forme du ShaolinHung Gar Kung-Fu original, Gung Gee FookFu Kuen, est l ’une des formes les plusanciennes de toutes celles qui contiennentdes connaissances anciennes et destechniques du véritable Kung-Fu de Shaolindu Sud. De nos jours, cette forme que l’abbéChi Sim Sum Si enseignait personnellementpossède la réputation presque légendaired’être la forme du Hung Gar par excellence.C’est l’une des plus célèbres dans le mondeaprès la fameuse forme Tigre-Grue.L’entraînement construct i f du Kung-Fufortifie tous les pratiquants, mais Gung GeeFook Fu Kuen représente une porte qu’il fautfranchir pour devenir un vér i tablecombattant. Il n’est pas étonnant que ce soitla première et la principale forme du fameuxsystème Hung Gar.

Un élément fixe de Gung Gee Fook Fu Kuenest le travail de l’énergie interne, appelé QiGong. On sait que le Hung Gar Qi Gong existedéjà dans les formes précédentes, mais cen’est que dans Gung Gee Fook Fu Kuen quel’élève l’affronte consciemment. Grâce au QiGong, l’élève apprend mieux que jamaisauparavant à canaliser son énergie et à utilisersa force judicieusement. Ceci fomente laqualité de vie du pratiquant, exerçantégalement dans une grande mesure son espritguerrier, parce que s’élève en lui égalementson niveau énergétique de guerrier.

Dans les entraînements, Gung Gee Fook FuKuen est la forme la plus longue (plus de 300mouvements) et cela représente également unnouveau défi ajouté. Tout comme Sai Pin TaiMa, la position du cavalier du Hung Gar Kuen,elle exige une grande capacité de résistanceet de force mentale. Elle nous met face à faceà nos limites internes et externes et nous aideà les dépasser. En outre, il y a des exercicesphysiques intensifs d’endurcissement,

par exemple Sam Seng, qui sont inclus dansGung Gee, forgeant ainsi le corps de l’élève. Iln’est pas étonnant que depuis toujours, lescombattants de Hung Gar aient été redoutéspour les avant-bras et leurs tibias durs commele fer.

« Dès le premier moment, on sent que laforme Gung Gee Fook Fu Kuen est quelquechose de très spécial. Comme si on arrivait àune nouvelle étape de l’apprentissage.Aujourd’hui, cette forme fait partie de monentraînement », raconte R. Gilser, un élèvesuisse remarquable, pratiquant de Hung Gar.

Plus on pratique la forme, plus l’élèveacquiert d’expérience du fait des principesinhérents au Hung Gar : le Pa Kua et le travaildes pas associés au combat, le Yam et leYeung (Yin-Yang) qui font partie del’apprentissage de la gestion de l’énergie et duprincipe fondamental du Shaolin Kung-Fuoriginal, le Boxing Sutras et les 12 points duHung Gar. Tout ça, et bien plus encore, faitpartie de Gung Gee Fook Fu Kuen.

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Kung-Fu

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Reportage

Si nous pensons que les moines du fameuxmonastère de Shaolin ont voulu réunir dansune forme la plus grande quantité possible deleurs expériences, nous pouvons penserdirectement à Gung Gee Fook Fu Kuen.

Depuis que le Kung-Fu original et correctabandonna le monastère de Shaolin, une seulechose a changé dans la forme et cela se dut niplus ni moins au héros du village, Wong FeiHung. En tant que grand combattant de HungGar et célèbre médecin, Wong Fei Hung estconsidéré comme un héros du peuple chinois.Il ajouta à la forme plus de mouvements etcréa une première partie d’instruction qui vintcompléter le reste de la forme, avec uneconnaissance élémentaire de Hung Gar. Cettepremière partie, appelée Gung Gee, facilitel’accès aux formes avancées du Kung-Fu deShaolin du Sud comme avec Fook Fo Kuen, ladeuxième partie de la forme d’aujourd’hui, quise trouve dans tous les systèmes de Kung-Fuprovenant réellement de Shaolin du Sud.

Pour les maîtres expérimentés, Gung GeeFook Fu Kuen est très importante même aprèsavoir appris d’autres formes principales. Elle estpour cela régulièrement pratiquée y compris parle grand maître Chiu Chi Ling. Transmisedirectement à travers l’arbre généalogique de lafamille Hung, la forme Gung Gee Fook Fu Kuenfut enseignée à Chiu Chi Ling dès le début. Pourson père et Sifu, le grand maître Chiu Kow(1895-1995), il était très important que son filsprenne au sérieux la formation. « Enfant, jen’avais pas toujours envie de m’entraîner à GungGee Fook Fu Kuen huit heures par jour », nousraconte en souriant le grand maître Chiu ChiLing, « Aujourd’hui, j’ai encore de nombreusescicatrices de cette époque où mon père devait

me convaincre pour que je pratique Gung GeeFook Fu Kuen. Mais aujourd’hui, je remercie monpère pour chacune de ses leçons ! »

Le grand maître Chiu Chi Ling nous montrecertaines parties de cette forme Gung GeeFook Fu Kuen dans son nouveau DVDd’instruction et indique les points les plusimportants pour mener à bien le processusd’apprentissage.

Le grand maître Chiu Chi Ling, 10e Dan,enregistra cette partie du DVD à Amsterdam,dans le cadre d’un séminaire spécialementpréparé par le maître Martin Sewer pour lespratiquants du véritable Hung Gar.

Mais où pourrait-on apprendre cette formeavec la qualité de Shaolin ? Un art aussi ancienet éprouvé sera un secret bien gardé, penserontcertains. Secret ? Bien au contraire ! Étant l’undes cinq arts martiaux les plus célèbres de laChine (Hung, Lau, Choy, Li et Mok), le HungGar Kung-Fu et avec lui la forme Gung GeeFook Fu Kuen sont tout sauf un secret. Etcependant, seul celui qui les cherche pourraitles trouver… De nos jours, il n’y a pas demeilleur endroit que l’actuel bastion du ShaolinHung Gar Kung-Fu original qui se trouve dansla merveilleuse Suisse. Nous nous référons ausuccesseur du style des familles Chiu Hung GarKung-Fu par désignation du grand maître ChiuChi Ling, le maître Martin Sewer.

« Aucun élève de l’école de Kung-Fu MartinSewer ne peut suivre sa formation sans avoirappris l’art de la première forme principale.Celle-ci apporte à l’élève de nombreuxinstruments importants pour le développementde ses capacités. Pour la pratique dumannequin de bois, c’est également uneforme incontournable », commente le maître

Martin Sewer qui reçut, i l y a quelquessemaines, le 8e Dan (Tuan, Duan, grade demaîtrise) de son maître à Amsterdam, enprésence de nombreux grands maîtres deKung-Fu chinois.

Pour cet élève à qui le grand maître ChiuChi Ling, 10e Dan, a octroyé le plus hautgrade du monde en tant qu’élève, la formeGung Gee Fook Fu Kuen est un programmeobligatoire pour la formation à la KUNG FUSCHULE MARTIN SEWER. Et ceci, pour segraduer à n’importe quel niveau !

Cela fait déjà plusieurs dizaines d’annéesque le Sifu Martin Sewer suit son maître ets’entraîne avec lui régulièrement. Il a coutumede dire : « Je n’oublierai jamais quand je suisallé apprendre la forme Gung Gee Fook FuKuen à la vieille école de mon Sifu, dans PakHoi Street à Hong Kong… »

Il est clair que Gung Gee Fook Fu Kuen estaujourd’hui et sera sûrement dans le futurégalement l’une des formes élémentaires etfondamentales dans la formation de ceux quipratiquent le Hung Gar.

La communauté internationale de Hung Garattendait ce nouveau DVD d’instruction del’école de Kung-Fu Martin Sewer. Présenté parle Sifu Martin Sewer, 8e Dan, et son meilleurélève le Sifu Fadri Canal, 3e Dan, i l estcomplété par les explications du grand maîtreChiu Chi Ling, 10e Dan, ce qui fait de ce DVDd’instruction du Gung Gee Fook Fu Kuen untravail indispensable pour tout élève de HungGar qui veut vraiment apprendre.

Peut-être le tigre n’est-il plus l’ennemi leplus fort que nous connaissions aujourd’hui,mais il est clair que la forme Gung Gee FookFu Kuen le réveillera. Le tigre est en vous !

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Tribalisme Martial

Bien que nous soyons immergés dans une réalité où il existe de grandes facilitéspour la recherche du savoir et des informations, nous percevons clairement le fait quenous devons affronter certaines difficultés dans le monde martial du point de vue dela rationalité, de l’égalité ou en tout cas de la liberté de choix. Serions-nous le fruitd’une génération martiale qui ne se serait pas encore totalement récupérée du chocinitial de ses naissances et manifestations artistiques combatives ? Pourrons-nousêtre le produit de la transition de la société martiale tribale (avec sa soumissionaux forces magiques et mythiques immergées dans les légendes, des forcesobscures en ce qui concerne les réalités observables, une société fermée àdifférentes versions), pourrons-nous être la transition, disions-nous, vers uneère martiale ouverte, qui laisse libres les facultés critiques et créatives de l’être humain ?

Le choc de cette transition est l’un des facteurs qui a permis lesurgissement des mouvements réactionnaires qui au contraire cherchent– ou en tout cas font usage de l’ intellect–, imprégnés d’unsentimentalisme possessif, à renverser une civilisation martiale et àrevenir au tribalisme le plus primitif.

Nous voyons sur la scène martiale un combat voilé entre deuxtypes de mentalités qui discutent le nouveau destin du cadredes arts martiaux. D’un côté, un déterminisme qui agit endéfense de versions qui ont été transmises sous l’aspectd’une réalité immutable et de l’autre, la recherche de laliberté de création et d’adaptation de ces mêmes artsmartiaux, purs ou mélangés, qui naissent à une époquecontemporaine presque libre des héritages. Uneépoque de liberté conquise dans le processus de lacivi l isation des groupes polit iques et sociaux(restreinte par l’opinion publique partiale et basée surle sens commun) et dès lors, asphyxiée parl’opposition d’un ensemble faiblement relié deconcepts qui s’imposent dans notre contexte martial.

Il n’y aurait pas d’espace pour la création, d’aprèsles formulations, bien qu’inconscientes, des plusradicaux qui, semble-t-il, oublient qu’ils sontégalement le fruit de ce même processusrelativement récent. Accordons qu’il ne s’agit pasde remplacer les anciens systèmes traditionnelsou les plus modernes par un nouveau enpossession de n’importe quelle vérité,mais seulement de considérer leprocessus de création, dunouveau, comme naturel etcomme une conséquencede la capacité del’intelligence humainecomme n’importequel autre aspect del’évolution.

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Réflexion

« Nousne devonspas sous-

estimer ceuxqui, demanière

créative,découvrent de

nouveaux moyenset de nouvellesthéories pour lesarts de combat,les actualisantpour les besoinscontemporains. »

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La sélection naturelle de l’environnement ne fut jamais aussi agressive que lasélection naturelle exercée par l’homme lui-même quand il possède l’intention d’exterminer

un autre art, pour ainsi dire, « naturel », quand celle-ci est idéalisée à travers la manipulation del’opinion publique avec la claire mobilisation de la masse des élèves et des pratiquants contred’autres appartenant à d’autres écoles et d’autres styles. Et bien que ce processus contre des

cultures et des arts martiaux différents, dans le cas supposé d’une guerre entre deux tribus,soit peu compréhensible, ce qui l’est encore moins, c’est d’accepter ce fait au sein d’un

même art martial sous forme d’un courant de critiques envers le comportement moral outechnique d’un professionnel de la même catégorie.

Nous atteignons un niveau de tribalisme martial où ce qui aurait dû être respecté etanalysé soigneusement est soumis à une vague de diffamation, avec des attitudesmasquées et considérées comme pacifiques, invoquant un droit à l’opinion et doncvaguement discutées. Approfondir un sujet déterminé exige du temps et de l’analyseet si, anciennement, n’importe quelle nouvelle théorie scientifique était présentée aux

plus experts de l’époque, pour que les nouveaux concepts soient discutésouvertement et éclairés, et s’ils étaient mis en doute, être interrogés ou débattus

avec de vastes notions des conséquences, aujourd’hui personne ne sembleconsacrer de temps à analyser préalablement n’importe quelle affirmation. Il estplus important de participer à une discussion, même si les paroles ne sont pasmeilleures que les silences.

Nous ne questionnons ici aucun favoritisme concernant la divisionhistorique des périodes de la naissance des arts martiaux, qu’ils soient

traditionnels ou modernes. Le tribalisme dont il s’agit ici est en relationavec le type de comportement que nous voyons aujourd’hui sur lascène martiale. Il y a sans doute de grandes valeurs dans une sociététribale, caractérisée par la stabilité et la rigidité, mais n’oublions pasque cette même société est déterminée par des tabous sociaux etreligieux, où chacun occupe une place assignée dans l’ensemble de lastructure sociale, percevant que cet endroit est l’adéquat, le « naturel »et qu’il lui a été destiné par les forces qui régissent le monde. D’unautre côté, la société démocratique est caractérisée par l’affrontementde l’individu avec ses problèmes personnels. De cette manière, laconfrontation est normale et doit être considérée comme telle, sansbesoin d’un opinion collective ou de la manipulation de n’importe queltype de pensée qui ne soit celle du maître ou du professeur, erronémentdivinisé ou considéré comme tel.

En cherchant les réponses dans l’histoire des arts martiaux et de leursfondateurs, souvenons-nous que toutes les descriptions des faits, ycompris les scientifiques sont hautement sélectives, toujours dépendantesde théories.

« Du fait de l’infinie richesse et variété des aspects possibles et de leurspossibilités, une description dépendra en grande mesure de notre point devue, de nos intérêts, qui sont comme une règle reliée à la théorie oul’hypothèse que nous voulons prouver ; mais elle dépendra également desfaits relatés. En histoire, pas moins qu’en science, nous ne pouvons nous

soustraire à notre point de vue et croire que nous pourrions le faire nous

« Nous voyons sur la scènemartiale un combat voilé entredeux types de mentalités quidiscutent le nouveau destin ducadre des arts martiaux. »

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Réflexion

conduirait à nous tromper nous-même et à un manque d’attentioncritique. L’histoire est différente de la physique ou des sciencesexactes dont le point de vue se présente habituellement comme unethéorie qui peut être corroborée par la recherche de nouveauxfacteurs. » – Popper, « La Société ouverte et ses ennemis ».

En histoire, les faits à notre disposition sont souvent limités, ils nepeuvent être contrastés et ont été réunis suivant un point de vuedéterminé, enregistrés dans les versions des vainqueurs, ce quialtère profondément le sens de termes comme révolution, rébellion,trahison et perfectionnement, qui sont souvent utilisés pour qualifierla moral des professionnels des autres arts martiaux ousimplement les suiveurs d’autres lignes.

Si nous analysons froidement les mythes et lesversions qui expliquent les histoires des artsmartiaux, nous aurions du mal à considérertoute signification autrement que commepoét ique ou comme un type demanifestation culturelle. Il n’y a pasune histoire d’un art martial ensoi , mais des inf in i tés

d’histoires de toutes sortes d’aspects techniques et mythiques.Réunies, el les ne constituent pas l’histoire de l’art martialvéritable ou son essence absolue. Nous pouvons cependantl’interpréter pour résoudre les problèmes de types politique denotre époque où existe, de ce point de vue, une lutte pour lepouvoir et la suprématie martiale.

Le futur et leur perspective dépendent de nous. Nous nedépendons cependant d’aucune nécessité historique pour respecterl’héritage que chaque art martial contient en lui-même, qu’il soitancien ou pas. Nous ne devons pas sous-estimer ceux qui, demanière créative, découvrent de nouveaux moyens et de nouvelles

théories pour les arts de combat, les actualisant pour les besoinscontemporains. La vérité martiale dont beaucoup se croient les

maîtres n’est pas la somme de toutes les choses, mais latotalité de tous les changements, un ingénieux

mélange de spéculation et d’observation aiguëdes faits et des efficacités techniques, pleines

ou dépourvues de philosophie, mais quiexercent de manière responsable leur

droit à la liberté d’expression.

« La vérité martiale dont beaucoupse croient les maîtres n’est pas lasomme de toutes les choses, mais

la totalité de tous leschangements,

un ingénieux mélange despéculation et d’observation

aiguë des faits et desefficacités techniques,

pleines ou dépourvues dephilosophie,

mais qui exercent demanière responsable leur

droit à la libertéd’expression. »

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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

DVD:

€35

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Pratiquement impossible de désarmer, le Kerambitindonésien est une arme extrêmement efficace etmortelle, qui nous offre un point de vue différent

dans le maniement des armes blanches. Son doubletranchant et son anneau de rétention nouspermettront de découvrir les innombrables

possibilités qui font de lui le couteau tactique parexcellence. Cependant, pour mieux comprendre sonmaniement, nous aurons besoin d’une méthode quinous permette d’appréhender la nature de l’arme.

C’est là l’objectif de ce DVD. Au cours de cetapprentissage, nous découvrirons les innombrablescombinaisons, en fonction de notre perception et denotre base martiale, pour ainsi les incorporer à notreentraînement à main nue et développer nos proprestechniques. Ce travail présente les différents typesde saisie, les variantes, les applications, les angles

d’attaque et des exercices permettant de progresserdans la souplesse et la dextérité de son maniement.

Le Hapkido constitue une méthode systématiqueet pédagogique d’enseignement des techniques deself-défense et de combat. En tant qu’art martial, il rassemble et fusionne le meilleur de la tradition

coréenne du Tae Kyum (base traditionnelle duTaekwondo moderne), du Kuk Sul Won et de la lutte

Syrum. Il réunit ainsi le meilleur des styles quitravaille depuis le combat en longue et moyenne

distance, basé sur les coups de poings et de piedsjusqu’au combat au corps à corps en distance

courte. Ce premier DVD, qui présente le programmeofficiel jusqu’à la ceinture noire, a été avalisé par laFédération espagnole de Taekwondo et il est dirigépar le directeur technique du Département nationalde Hapkido, M. Alfonso Rubio, avec la collaboration

de ses maîtres les plus remarquables. Un travailprofondément médité pour remplir un objectif :

la formation correcte et complète des élèves et lacréation d’un guide solide pour que les maîtres

puissent réaliser adéquatement leur tâchedidactique.

Le maître Sewer, 8e Dan Shaolin Hung Gar Kung-Fu et successeur officiel du GrandMaître Chiu Chi Ling, 10e Dan, nous présente cette fois la principale forme du style

original ainsi que l’explication de toutes ses techniques et applications. Gung GeeFook Fu Kuen est l’une des plus anciennes formes du poing de Shaolin. Elle fut

transmise par le dernier abbé du monastère, Chi Sim, à l’un de ses meilleursélèves, Hung Hee Gung. C’est très certainement une forme incontournablepour tous les inconditionnels de Shaolin du Sud, car elle incorpore tout lebagage ancestral sur la respiration, la santé et les techniques ancestrales.La pratique de cette longue forme intense développe le corps des élèves etleur permet de réaliser des progrès substantiels car c’est également labase du Chi Sao, du mannequin de bois, des exercices d’endurcissementet du Shaolin Qi Gong. Ce travail contient également un extrait de la formeexécutée par Chiu Chi Ling.

Tous les DVDs produits par Budo International sontscellés au moyen d’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sur support DVD-5, formatMPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même,l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphiessuivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVDne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vousmontrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

NOUVEAUTÉS

DU MOIS!!!

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C.

TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04

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Ceux qui connaissent le monde de la luttede ces dernières décennies ont pu admirer lesrécits des histoires des précurseurs du sport.Des noms comme Helio Gracie, CarlsonGracie, João Alberto Barreto qui nousracontaient toujours un tas de choses destemps où les idoles de la lutte étaient traitéescomme des héros par la presse brésilienne.Depuis le jour fatidique où João Alberto

cassa le bras d’un lutteur dans uneretransmission en direct à l’ancien canal TVContinental en 1953, tout changea et la pressecommença à considérer les défis lancés par lafamille Gracie comme des cas pour la police.Il fallut presque 60 ans pour que le Vale

Tudo parvienne à conquérir le monde grâce àla famille Gracie, pour qu’il soit remodelé parles Américains et présenter de nouveau sur saterre natale sous un nouveau nom, MMA, oumieux encore, UFC.

« Après l’annonce des Jeux olympiques etde la Coupe du Monde de football, nous avonsle grand plaisir de vous annoncer l’arrivée del’UFC à Rio de Janeiro ». L’annonce fut faitepar le président de l’événement, Dana White.À côté de lui, le propriétaire de l’événement,Lorenzo Fertitta, Royce Gracie (fils de l’hommepar qui tout commença, il y a presque 80 ans)et le maire de Rio, Eduardo Paes. « Noussouhaiterions remercier le maire Eduardo Paeset tous les Cariocas de recevoir l’UFC qui, en

plus d’être un sport fantastique, a, là où ilpasse, un impact économique de l’ordre de 15 à 50 mil l ions de dollars américains »commenta Dana White enthousiaste, assurantque ces chiffres magiques, logiquement,seront intéressants pour tout le monde. « Nousallons recevoir 13 milles personnes au HSBCArena et chacune contagionnera 10 à 15autres personnes. Et c’est là que commencerace que nous appelons le « virus » qui s’étendraà tout le pays. C’est ce qui s’est passé danstous les pays où nous sommes allés et je suissûr qu’au Brésil, le pays où tout a commencé,ce ne sera pas différent. »

Hommage posthume à Hélio GracieL’une des attractions de la conférence de

presse fut Royce Gracie. Présenté par DanaWhite comme le père de l’UFC, le championde l’UFC 1, 2 et 4 a voulu mettre en évidencepour la presse l’importance de son père dansl’histoire du sport.

« C’est à Rio que tout commença. Il y a 75 ans, mon père créa ce type d’événements etde spectacle pour vérifier quel était le meilleurstyle de combat. Sans le Gracie Jiu-Jitsu etsans la famille Gracie, il n’y aurait pas d’UFC.Rio est le berceau de ce sport et c’est pour çaqu’il y a autant d’enthousiasme pour le retour

UFC Rio : Rentrant par la grande porte

Pendant des années, lesBrésiliens ont rêvé du jour où leplus grand événement de MMAdu monde viendrait au Brésil etoffrirait enfin une édition auberceau du Vale Tudo, la ville deRio de Janeiro. Le 19 décembredernier, ce rêve se réalisa engrande pompe au palais de laville, la résidence officielle dumaire de Rio, Eduardo Paes. Enprésence de Dana White, LorenzoFertitta, Anderson Si lva,Mauricio Shogun, José Aldo,Royce Gracie et Vitor Belfort, lemaire Paes annonça qu’à partirdu 27 août 2011, l’UFC allaitfaire partir du calendrier officielde la ville.

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Marcelo AlonsoTexte et photos :

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de l’événement ici », commenta Royce Gracie,assurant qu’il était en train de négocier pourfaire ses adieux dans cette ville. « Mon père afait son dernier combat à l’âge de 53 ans, j’enai 44 », commenta Royce, qui ne voulutcependant pas définir quel était le pourcentagede possibilités qu’il soit présent à l’UFC Rio.

L’appui du maireLe discours d’Eduardo Paes, le maire de Rio

de Janeiro, fut le moment culminant de laconférence de presse, car finalement, jusqu’ily a très peu de temps, le sport était interditdans la ville, un fait que le maire lui-mêmevoulut rappeler : « Il est important de faireremarquer que dans le passé, Rio a eu desproblèmes avec ce qu’on appela le Vale Tudo.L’UFC n’a aujourd’hui plus rien à voir avec ceVale Tudo, car c’est un sport avec des règles,une organisation, un sport transparent et trèsprofessionnel », expliqua Paes à la presse.Le maire voulut également souligner que

c’était lui qui avait invité Dana. « J’ai étécherché Dana pour que nous puissions fairevenir l’UFC à Rio et j’avoue que je n’avais pasidée des dimensions de cet événement et del’impact qu’il pourrait avoir sur notre ville. Unequantité impressionnante de personnes sontvenues me trouver depuis que la nouvelle acommencé à circuler pour me dire que faire

venir l’UFC à la ville de Rio était une idéemagnifique. Dans la ville, une porte s’estouverte au monde grâce à la famille Gracie etune porte s’ouvre de nouveau à Rio pour quel’UFC revienne au Brésil », expliqua Paes.Après avoir reçu une ceinture de l’UFC,

cadeau de Dana, Paes souligna égalementl’ impact économique que ce spectacleaméricain pouvait signifier pour la vi l le. « Comme l’UFC est retransmis dans 147 pays,ils montreront sûrement aussi des images de laville. Il n’est pas facile de trouver un endroitavec d’aussi beaux paysages et une natureaussi merveilleuse que Rio de Janeiro. Je suissûr que la vil le va recevoir beaucoup devisiteurs, les hôtels auront un haut tauxd’occupation et nous transformerons cela enun événement de plus sur le calendrier denotre ville. Nous aurons ensuite Rock in Rio etle Festival de cinéma. J’aimerais remercierDana et Lorenzo et dire que la ville a sesportes ouvertes et qu’elle est prête à aider et àcollaborer pour que ce soit un grandévénement. J’ai eu le grand plaisir de fairecette présentation, soyez les bienvenus à Riode Janeiro », conclut le maire.

La ScèneAvec la capacité de recevoir jusqu’à

18 mille personnes, le HSBC Arena à la Barra

de Tijuca a déjà été testé et approuvé dansdivers événements comme le Mondial deJudo, le Championnat panaméricain ou degrands spectacles comme ceux de RobertoCarlos et The Scorpions. D’après Dana, lesentrées commenceront à se vendre à partirde mai, quand f inalement sera révéléel’affiche finale et le prix de celles-ci. Leprésident de l’UFC assura que les Brésiliensn’auront pas de raison d’être effrayés parson prix. « Nous faisons des événementsdans le monde entier et nous fixons toujoursles pr ix en fonction de la réalité de chaque pays ».

« Ring Girls » brésiliennesUne fois la conférence de presse terminée,

dans une interview exclusive pour le CanalCombate, Dana White révéla qu’il utiliseraittrès probablement pour la première fois des « ring girls » locale dans une édition de l’UFC.« Le Brésil a les femmes les plus sensuelles dumonde et naturellement nous envisageonsl’idée d’utiliser des jeunes locales pour l’UFCde Rio ». Cette déclaration du businessman futpubliée dans la colonne « Gente Boa » de Joaquín Ferreira dos Santos du journal « O Globo » et fut reproduite dans le forum duportail de Vale Tudo, provoquant denombreuses pages de débat.

Royce Gracie au cours de la conférence de presse.L’Arena HSBC, scène de l’UFC Rio, le 27 août.Le maire Eduardo Paes avec Royce.

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Selon l’opinion de ses admirateurs, la Brésilienne, musechoisie pour défilé avec la plaque entre les rounds sera JulianaSalimeni. Couverture du magazine Playboy en 2009, Juju futchoisie comme la femme la plus sexy du monde par lemagazine VIP en 2010. Pour celui qui ne la connaît pas, cettebeauté commença sa carrière comme « ring girl » au MO TeamLeague, l’IFL brésilien qui, au cours de trois éditions, confrontales équipes de Minotauro, Rizzo, Wanderlei et Bustamante. En 2010, déjà consacrée, Juju apparut de nouveau au Shootobrésilien 18, à Brasilia. Une autre beauté dont se souviennent les amis du forum du

PVT, c’est Babi Rossi, sa camarade dans le programmepanique de la Rede TV. Ce serait certainement un jolihommage de la part de Dana White au public brésilien, leproblème serait que le monde du MMA pourrait prendre demauvaises habitudes…

Affiche rêvée« Nous avons 36 combattants brésiliens en contrat avec

l’UFC, trois étant des champions et un d’entre eux la plus grandPound for Pound de l’actualité. Vous pouvez être tranquilles, vosgrandes idoles se battront à Rio ». L’affirmation de Dana Whiteen répondant aux questions des journalistes qui n’avaient pasété présents à la conférence de presse laissa rêveuses de nombreusespersonnes quant à l’affiche du mois d’août. Et pourtant tout le mondesait qu’il est impossible de réunir tous les grands combattants brésiliensà l’UFC dans un même événement, car premièrement, il faudrait troisévénements et deuxièmement, une telle réunion de vedettes ferait dutort à l’élaboration des affiches des événements postérieurs, mais rêverne coûte rien et le portail du Vale Tudo prend la liberté de donner desidées à Dana White…

Le palais de la ville reçut plus de 200 journalistes le jour de laprésentation de l’UFC Rio.Juju Panicat qui fit la couverture du magazine Playboy pourrait être

la ring girl de l’UFC Rio.Doña Vera, veuve d’Hélio et mère de Royce.Belfort, Anderson, Aldo, Shogun et Royce, les grandes idoles

brésiliennes au cours de la présentation de l’UFC Rio.

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Oscar du MMAL’émotion fut très grande. Dès le

début, j’ai toujours essayé de donnerle meil leur de moi, sans écraserpersonne. Grâce à Dieu, tout a bienété, cette année fut magnifique. Letravail a été couronné par l’Oscar et jedois pour cela remercier monentraîneur André Pederneiras et ceuxqui m’aident aux entraînements. Jeme sens très reconnaissant pour ceprix qui n’est pas seulement mien,mais de toute l’équipe, de ma femmeet de tous ceux qui ont toujours été àmes côtés.

UFC RioLes expectatives sont les meilleurs.

Il était plus que mérité d’avoir uneédition ici. Nous allons à l’extérieur etnous nous battons d’égal à égal avectout le monde, il était donc temps queça se produise… C’est une forme dereconnaissance pour tous ceux quifont ce travail et c’est pour ça quel’UFC vient au Brésil.

Le rêve de voir la merDepuis tout petit, je rêvais de voir la

mer. Je disais à ma maman quej’allais aller à Rio et que je seraisfootballeur. Je suis allé à Rio parceque je suis devenu un lutteur. Lapremière fois que je suis allé à Rio cefut avec mon frère et nous avons

apporté de l’eau de mer à maman,pour lui prouver que nous avions vu lamer.Que je gagne une ceinture de

champion du monde, ce fut unegrande émotion pour ma mère. Unpetit jeune qui venait de nulle part etqui était arrivé à devenir le championdu monde… n’importe quelle mère enserait fière. Toute ma famille est fièrede moi.

Là où tout commençaLe premier art martial que j’ai

pratiqué à Manaus fut la Capoeira,ensuite j’ai commencé à pratiquer leJiu-Jitsu avec le professeur MarcioPontes (Nova Uniao). Ensuite, je mesuis entraîné à Nonato, la maisonprincipale de la Nova Uniao à Manauset c’est là que j’ai connu Loro.Depuis, je m’entraîne avec lui. À cetteépoque, Loro se battait en Shooto auJapon et il m’emmena vivre dans sonacadémie…

Évolution deboutJ’ai toujours eu des facilités pour

l’échange debout. J’avais un bon jeuet quand je suis arrivé à Rio, j’aiobservé les entraînements de MuayThaï et j’ai eu envie de participer. Jel’ai dit à Pedro Rizzo et il me laissacommencer à m’entraîner. Comme jevivais à l’académie, je pouvaisfacilement le faire. J’étais du

Quand il était enfant et vivait dans un quartierpauvre de Manaus, José Aldo surprit sa mère avecune phrase qui semblait ambitieuse pour la réalitéd’alors : « Quand je serai grand, je vous apporterezde l’eau de mer de Rio de Janeiro ». Doña Rocilenesouriait car il est très naturel qu’un enfant rêveéveillé et son fils voulait voir la mer.

En 2009, José Aldo vivait à Manaus et sa mèren’allait plus jamais douter des rêves d’un enfant.Son sourire incrédule se transforma en larmes dejoie lorsqu’elle reçut une bouteille d’eau de mer. Surl’une de ses épaules, son fils portait la ceinture dechampion du monde du WEC, le deuxièmeévénement le plus important du monde.

Mais la capacité de son fils de faire de ses rêvesdes réalités n’était pas encore tarie. Cette année,après avoir vaincu huit adversaires et unifié lestitres du WEC et de l’UFC, Aldo a de nouveausurpris Doña Rocilene en arrivant à Manaus avecl’Oscar du meilleur combattant de l’année 2010.

Texte et photos : UFCPhotos :

Marcelo Alonso

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dimanche au dimanche à l’académie. Lesamedi et le dimanche après-midi, àl’académie, il n’y avait plus personne, j’étaistout seul. Je frappais des sacs de sable et jefaisais des séances d’entraînement, enessayant toujours d’améliorer l’exécution descoups, en répétant beaucoup. Je ne sortaisque pour aller manger. Ça m’a beaucoup aidédans la partie debout et dans mon évolution.

Inspiré par son idole Quand je suis arrivé à l’académie, nous

nous entraînions au MMA et ils voulaient tousseulement renverser pour se battre au sol. Moije n’aimais pas cela et je voulais être commePedro Rizzo. Je le considérais comme unesource d’inspiration, j’aimais son jeu et jevoulais être comme lui. Avoir quelqu’uncomme lui pour m’entraîner était ce qu’il yavait de meilleur pour moi. Et à cette époque,il était mon idole et je m’entraînais avec lui.Aujourd’hui, je continue de le suivre, je me suistoujours inspiré de lui. Le jeu debout,l’échange de coups et les low kicks, tout vientde lui, il me modela et me donna de nombreuxconseils.

Vie dans le quartierÀ Manaus, je vivais dans un quartier pauvre

qui s’appelait Alvorada Tres. Quand je suis

arrivé à Rio, je suis allé me battre avec Hudsonen Shooto. Je vivais à l’académie, mais à unesemaine du combat, Marlon m’emmena chezlui, dans le quartier de Santo Amaro. Avec letemps, je suis allé vivre chez lui et ensuitechez Hacran Dias qui vivait dans le mêmequartier. Puis, j’ai loué une maison dans lapartie haute et nous sommes allés y vivre mafiancée et moi. Au début, c’était bizarre devivre dans un endroit dominé par le trafic dedrogue. Pour moi, tout cela était nouveau. Lapremière fois que j’ai vu une arme, j’en suisresté très impressionné. Quand j’entendais unéchange de coups de feu la nuit, ça meparaissait une histoire de fous. Puis je me suishabitué, on peut s’adapter à tout… Je me suisadapté et, grâce à Dieu, tout a bien été.Personne ne s’en est jamais pris à moi et ils nefirent rien contre moi.

DifficultésIl y eut une époque où je vivais à l’académie

et où je devais m’entraîner à la boxe avecGiovane à Copacabana. Il y avait un gars, quiest mort, qui vivait également à l’académie,nous l’appelons Sabara. Un jour, il m’invita àmanger avec lui un peu de viande grillée avecde la farine de manioc et je lui ai avoué que çaallait être mon petit-déjeuner. Je m’entraînais àla Boxe l’estomac vide. Je n’avais pasd’argent, je pouvais juste manger à midi et lesoir et à un moment donné, j’ai même dûretourner à Manaus du fait du manque

d’argent, mais Dédém’envoya un billet pourque je revienne à Rio. Sans cela, il est possibleque j’eusse dû abandonner mon rêve dedevenir un combattant.

GratitudeCertaines personnes ont été très

importantes dans ma vie et je leur en suis trèsreconnaissant. D’abord mon père, quim’appuya pour que je devienne lutteur, alorsmême qu’il n’avait pas de moyens et qu’iltravaillait comme aide-maçon. Ensuite Loro,qui me fit venir à Rio et m’ouvrit les portes deson académie. Et puis Dedé, qui m’a aidé etcontinue de m’aider aujourd’hui encore.

Entraînement avec AndersonJ’ai eu l’occasion de m’entraîner avec lui.

C’est un grand athlète et j’ai beaucoup apprisen étant avec lui. Nous nous entraînionsdebout et au sol. Il m’enseigna beaucoup dechoses debout et i l a une très bonnetechnique. J’allais le voir à sa maison et noussortions ensemble, nous jouions au ballon, auxjeux vidéos. Il y a des gens qui disent de luique c’est un despote, mais ceux qui disentcela ne le connaissent pas. À partir dumoment où vous le connaissez et vous parlezavec lui, on devine son bon cœur. C’estquelqu’un de magnifique et c’est pour moi unhonneur d’être comparé avec lui.

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Reportage

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Grands Maîtres

ous connaissons l’originedu Ninjutsu actuel, de cetart très complet desguerriers invisibles qui,avec toutes sortes detrucs, de techniques et

d’armes, de tromperies, de stratégies et devenins, réalisaient leurs missions parfois enmercenaires, mais généralement aubénéfice du simple vil lage auquel i lsappartenaient. Nous pourrions dire que,fréquemment, ils affrontaient les dangereuxsamouraïs. Saboteurs expérimentés, ilfurent redoutés au cours du Moyen Âgejaponais pour leur rapidité, leur efficacité,leur pertinence, leurs connaissances etleur dangerosité. Leur mission était contrel’oppression militaire bien que parfoiscertains exerçaient n’importe quel autretype de mission.Vers la moitié du XIXe siècle, les

Tokugawa qui avaient gouvernés pendant200 ans passent au pouvoir de l’empereur,ce qui suppose la fin des samouraïs carl’objectif primordial devient alorsl’ouverture du Japon à l’extérieur et ledéveloppement culturel. Avec lessamouraïs qui avaient existé pendant plusde 700 ans disparaissent les mystérieuxNinjas avec une histoire de près de 900ans. Ils laissèrent la place à de nouvellesversions du combat plus culturelles.Apparurent Jigoro Kano avec son Judo,Morihei Hueshiba avec l’Aïkio, GichinFunakoshi avec le Karaté. Les Ninjascontinuèrent d’exister dans laclandestinité (comme ils l’avaient toujoursfaits), tandis que ces autres arts martiauxdevinrent de plus en plus populaires.L’un des principaux Ninjas, Takakage

Matsutaro Ishitani, 26e grand maître deKuki Shinden Ryu Happo Hihen, un styleexpert dans les armes secrètes et quecréa Izumo Kanja Yoshiteru, refusa de seconsacrer à l’enseignement en massealors que le courant recherché par lesgens était le mouvement zen et l’aspectsportif du combat. Il n’accepta pas cela etresta confiné à de petits travaux qui luipermirent de continuer dans sa ligne. Il seconsacra alors à des missions de sécuritédans les usines de la famille Takamatsu, àKobe, de manière clandestine et sansenseigner son art martial.Ishitani était prêt à détruire ses armes et

ses connaissances avant de mourir pour

éviter qu’une information de son style netombe dans des mains inadéquates, maisle fils du propriétaire des usines où iltravail lait commença à s’intéressersérieusement à ses techniques.Toshitsugu Takamatsu, tel était son

nom, était né en 1888 et pratiquait les artsmartiaux de l’école Shinden Fudo Ryu,puis un art martial appelé Koto RyuKoppojitsu avec son grand-père,Shinryuken Masamitsu Toda (superviseurdes professeurs de l’épée de l’école dugouvernement du shogun des Tokugawa).À l’âge de 13 ans, il était déjà un véritable

expert et obtint le titre de maître deShinden Fudo Ryu Dankentai Jutsu. Toda,son grand-père, était le 32e grand maître deTogakure Ryu Ninkutsu. Quand il eut reçuson diplôme scolaire, il commença à étudierle Takagi Yoshin Ryu Jutaijutsu avec le 15eSoke, Mizuta Yoshitaro Tadafusa. Ensuite, àl’usine familiale de Kobe, il rencontra lemaître Ishitani Matsutaro, responsable de lasécurité de l’usine avec qui il apprit leKukishinden Ryu Happo Bikenjutsu, leHontai Takagi Yoshin Ryu, le Gikan RyuKoppojutsu et le Muso Shinden Ryu. Ishitanilui enseigna les secrets de son art quiincluent les aspects suivants :

• TAIJUTSU : Combat sans arme• HICHOJUTSU : Techniques de sauts

et acrobaties• NAWANAGE : Descentes de corde• KOPPOJUTSU : Techniques de

fracture des os• JUTAIJUTSU : Combat au corps à

corps• YARIJUTSU : Techniques de lance• NAGINATA JUTSU : Lance courbe• BOUJUTSU, JOJUTSU et

HANMBOJUTSU : Technique de bâton • SENBAN NAGE : Lancement de

Shuriken (armes de jets)• TOKENJITSU : Techniques d’armes

blanches• KAJUTSU : Techniques de feu et

explosifs• SUIJUTSU : Techniques dans l’eau• CHIKU JO GUNRYAKU HEIHO :

Tactiques militaires et stratégie• ONSHINJUTSU : Art de l’invisibilité

(camouflage)• HENSOJUTSU : Art du déguisement• HIKE : Épée courte, épée (Ken), lames

courtes (Kodachi) et techniques face àl’épée (Jutte)

Takamatsu continua des’entraîner également avecson grand-père Toda auTokagure Ryu. Ishitani lenomma 27e grand maître deKuki. Il semble que le Ninjutsusoit un art extrêmementcomplet et méconnu ou cequi est pire… mal connuparfois. Takamatsu, qui après l’ invasionjaponaise au début duXXe siècle ét ait parti enChine (où i l fut connucomme Moko no Tora,« le Tigre deMongolie »pour sa dextérité) revint au Japondans les années 20 et se consacra àl’hôtellerie. En 1957, il commença àenseigner de manière exclusive àl’heureux Masaaki Hatsumi. En 1972,Takamatsu décéda, âgé de 85 ans.Masaaki Hatsumi est né le

2 décembre 1931 à Noda Shi et fut l ’hérit ier technique du maîtreTakamatsu. Hatsumi est la têteindiscutable du Ninjutsu mondial etl’artisan, il y a déjà de nombreusesannées, de l’ouverture de cet artmartial à l’extérieur et pourtout le monde « parce que lagrande richesse culturelledu Ninjutsu ne peut restersecrète », d’après cequ’il confessa lui-même.Hatsumi est actuellement

à la tête de plusieurstraditions ninjas et jouit d’unsérieux et d’une crédibilité totaledans ce monde. Plus de 50 ansde pratique et d’étude l’accréditeet on peut lui en êtrereconnaissant pour un artqui, malheureusement,afficha à ses débuts àl’extérieur du Japontrop de sujetsobscurs et unmanque de sérieuxde la part de nombreuxde ses « maîtres » (entreguillemets), souvent enmanque de préparationet profitant de l’ ignorance générale vis-à-vis de cet art martial.

Le Maître Masaaki Hatsumi, qui va fêter ses 80 ans à la fin de cette année, est à l’évidencel’âme indiscutable du Ninjutsu au Japon et dans le monde. C’est un bon moment pour repasserson histoire et ses idées à travers d’anciennes conversations avec Salvador Herraiz, cetinfatigable voyageur en terres japonaises et dans le monde, maître de Karaté et depuistoujours passionné par le curieux monde du Shinobi. Le Sensei Herraiz a rencontré Hatsumi,il y a longtemps, et a toujours senti pour lui un grand respect en tant que maître d’un art oùtout ce qui brille n’est pas or.

MASAAKI HATSUMI, LE MAÎTRE NINJA

Salvador Herraiz,Noda Shi, Japón7e Dan de KaratéTexte :

N

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Grands Maîtres

Hatsumi n’enseigna le Ninjutsuque dix ans après la mort deTakamatsu et le f it de manièrepopulaire, dans le monde entier etcentré sur son dojo de Moda. Il y aune vingtaine d’années, la télévisionjaponaise commença à émettre unesérie sur le Ninjutsu avec les fils deHatsumi comme protagonistes.Cette série, avec des costumesspectaculaires, que j’ai eul’occasion de voir au Japon,s’intitula « Jiraija » tout comme uneexposition de peintures de Hatsumi.Mon premier contact direct avec

Masaaki Hatsumi eut lieu en 1988, ily a 23 ans, quand il me souhaitaaimablement la bienvenue lors demon deuxième voyage au Japon,m’invitant à une exposition de ses

peintures. Nous avons ensuiteéchangé des lettres pendant uncertain temps. Bien que je soisengagé corps et âme dans leKaraté, j’ai toujours eu beaucoupde curiosité pour le mondeinquiétant et légendaire du Ninjutsuoriginal. Plus tard en 1994 et àl’occasion de l’obtention de mon 5e

Dan de Karaté, Masaaki Hatsumim’offrit une ravissante peinture quireprésentait l ’un de ses motifspréférés : Bodhidharma Daruma, lemoine hindou du bouddhisme zenqui introduisit les arts martiaux enChine et qui est aujourd’hui unvéritable symbole au Japon.Hatsumi aime particulièrement offrirdes peintures de Daruma.Ensuite, après plusieurs années

sans contact avec lui et au cours del’un de mes voyages au Japon, j’aidécidé un jour d’aller le voir chez luidans la ville de Noda, au nord-estde Tokyo. Cela me fit revenir à lamémoire ce qu’il m’avait racontéquelques années avant.

- Maître, quels furent vos débutdans le Budo avant de connaître

Takamatsu dont vous être leprincipal élève ?- Et bien, à 7 ans, j’ai commencé

à faire du Kendo, à 10 ans du Judoet l’année suivante, du Karaté-do etde la gymnastique, à 12 ans, je me suis également mis au footballau cours du baccalauréatconjointement au Judo. Ensuite àl’université, je me suis consacré auJudo. Je me suis égalementintéressé au Kobudo, les vieillestechniques du combat médiéval.- Comment fut alors le contact

avec Takamatsu Sensei ?- Je n’étais pas satisfait de ce

que j’avais pratiqué et vu avant deconnaître Takamatsu Sensei, je suisdonc devenu son disciple.- Et que pensez-vous de lui ?

- J’ai énormément d’estime pourlui et je suis très fier d’être sonsuccesseur. C’est le maître de toutela vie.

Hatsumi, 5e Dan de Karaté ShitoRyu, enseigna le Judo aux soldatsaméricains de l’Occupation après laguerre et ses « vices » sont les artsmartiaux, le théâtre et la peinture.Hatsumi s’entraîna avec Takamatsuà Kasiwabana, à l’ouest d’Iga ethérita du titre de grand maître desneuf traditions guerrières.

- Maître Hatsumi, combien detemps vous êtes-vous entraîné avecTakamatsu ?- Pendant 15 ans, jusqu’à sa

mort. Je me souviens toujours deses enseignements et je répète lesexercices. Maintenant, alors que 40ans ont passé depuis que j’aicommencé avec lui, je commence àcomprendre ses mots un par un.- De quoi vous souvenez-vous

particulièrement ?- Ah ! Les souvenirs de lui n’ont

pas leur place ici. Ils sont infinis… Onne peut les exprimer avec des mots.

« Masaaki Hatsumi a déjà 79 ans et jouit

de la sérénité et de la sagesse,récompense des années,

de la pratique, de la patience et de l’étude. »

LE MAÎTRE NINJA

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Hatsumi Sensei vit dans une grande maison près du templed’Atago. Sa maison ressemble à un véritable musée rempli depeintures, de prix et de souvenirs de ses innombrables voyages àtravers le monde. Cette fois, c’est le plein hiver et je tue le tempsen attendant le maître avec à côté de moi, mon épouse et monpetit garçon, dans une agréable taverne japonaise de la même rue.Plus tard, une fois avec Hatsumi, le maître a la délicate attention dem’offrir des petites figurines en bois taillé et gravé qu’il signe àl’endroit même.

- M. Hatsumi, vous peignez également. Parlez-nous un peu decela s’il vous plaît. - Salvador, tu es invité à la galerie « Nagai » où sont exposés mes

cadres. J’aime beaucoup Picasso. Dans les arts martiaux, il y abeaucoup de monde, mais, comme dans la peinture, un géniecomme l’était Picasso apparaît rarement…- J’ai cru comprendre que vous étiez l’ami de l’écrivain Yukio

Mishima qui, en 1970, se suicida avec un Harakiri, d’après lui, àcause de la décadence capitaliste dont le Japon était l’objet. C’est vrai ?- Effectivement, j’ai connu Mishima. Nous étions amis. - Que vous rappelez-vous de lui ?- Quand nous bavardions, c’était toujours de littérature. Je le

connaissais parce que je suis un genre de directeur du club desécrivains.- Maître Hatsumi, qu’est-ce qui est le plus important dans le

Ninjutsu ?- Le plus important, c’est de sentir, de vivre ce que l’on fait et

d’être expert dans quelque chose, dans ce que l’on fait. Il faut arriverà être un homme, une personne. Dans les arts martiaux, on peut êtrefort ou faible… La vitesse ou la force parfois peuvent être un pouvoirpositif, mais parfois aussi ça peut être un défaut et être la cause del’échec. Le tigre et l’ours sont forts, mais c’est pour ça que les

« Hatsumi Sensei vit dansune grande maison près du

temple d’Atago. Sa maison ressemble à unvéritable musée rempli depeintures, de prix et desouvenirs de ses

innombrables voyages àtravers le monde. »

Sur la page précédente, MasaakiHatsumi dans sa maison avec

Salvador Herraiz en 2006.En haut, la porte du dojo du

Maître, le Bushinden.Au milieu, l’extérieur de la

maison de Hatsumi Sensei.En bas, l’intérieur du dojo.

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hommes les tuent. Pour comprendre ça, il faut très bienanalyser la manière de penser dans les arts martiaux.- Maître, quels autres maîtres y a-t-il encore de votre

catégorie aujourd’hui ?- Je suis le seul survivant dans le monde entier de ceux

qui ont reçu les enseignements de Takamatsu Sensei. Et siquelqu’un affirme avoir été formé par lui… il ment.

Masaaki Hatsumi a déjà 79 ans et jouit de la sérénité etde la sagesse, récompense des années, de la pratique, dela patience et de l’étude. Près de chez lui (qui était aussi son ancien dojo) se trouve

l’endroit où il donne ses cours de Ninjutsu, un dojo, leBushinden plein de dessins et de photos intéressantes,mais surtout d’armes. Bien qu’Hatsumi donne courségalement au Budokan d’Ayase (qui n’a rien à voir avec lefameux Nippon Budokan de Tokyo), c’est ici que se trouvele dojo du maître.

« (…) ses “vices” sont lesarts martiaux, le théâtre

et la peinture. »

En haut à droite, dessin de Bodhidharma (Daruma) réalisé parMasaaki Hatsumi et offert à Salvador Herraiz lorsqu’il obtint le 5e

Dan de Karaté en 1994.En bas à gauche, Masaaki Hatsumi en 1987.

À droite, Takamatsu Toshitsugu Sensei et Hatsumi Masaaki, trèsjeune, au cours d’entraînements, et le monument à son Ninjutsu.

En bas au milieu, Hatsumi et ses fils parés pour la série detélévision de 1988, « Jiraija ».

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out le monde sait que le Muay Thaï est l’un des artsmartiaux qui a le plus approfondi l’étude des techniquesde coude au point de faire de ses pratiquants devéritables experts dans l’usage de cette puissante armenaturelle.

Les coudes d’un Nak Muay sont « aiguisés » commedes lames ou des poinçons pour pouvoir provoquer des blessuresimportantes sur le corps de l’adversaire et chaque athlète est capabled’utiliser efficacement ses coudes comme des armes offensives oudes boucliers défensifs indépendamment de sa propre structurephysique. Les coudes sont utilisés dans tous les aspects de l’actiond’attaque et de défense, pour frapper, mais également pour parer,feinter, dévier ou écraser. En ce sens, normalement le couden’implique pas seulement la protubérance osseuse du coudeproprement dit, mais également une partie de l’avant-bras.

Parmi les nombreux systèmes d’entraînement utilisés par les maîtresthaïs pour entraîner leurs disciples dans l’usage des techniques ducoude, le plus connu consiste à frapper de manière répétée desaccessoires adéquats parmi lesquels les plus importants de tous sontles sacs lourds, les paos et les pattes d’ours. Mais l’entraînement avecimpact n’est qu’une partie de la préparation nécessaire pour arriver àdevenir un expert dans l’art de l’usage des coudes, le reste desentraînements doit également être fait :

a) en testant les attaques avec un partenaire au cours de la pratiquedu combat au corps à corps,

b) en exécutant des séquences préétablies de techniques de coudeen solitaire.

En réalité, cette dernière pratique a, dans les faits, disparu desméthodologies utilisées actuellement par les Kru Muay et seulescertaines écoles traditionnelles comme celle du maître Sane Tubtimtongcontinuent de former régulièrement leurs élèves à l’usage des coudesdans le combat à travers la pratique constante des formes Ran Muay.De manière analogue, depuis toujours les programmes techniques del’Académie internationale de Muay Boran accordent une grandeimportance à l’étude et à la pratique de ces formes et récemment, denombreux stages ont été consacrés à approfondir ce sujet.

Nous allons maintenant analyser en détail des différentes méthodesd’entraînement qu’utilisent les formes du coude, rappelant quel’apprentissage des séquences doit suivre une progression rigide, encommençant par les séries élémentaires avant de pouvoir passer à lapratique des plus complexes comme les attaques multiples. Lesexercices élémentaires permettent d’enseigner à l’élève à automatiserl’usage des coups de coude en suivant huit trajectoires principalesd’attaque. Ces exercices introduisent également l’importance d’utiliser unmouvement de rotation des hanches autour de l’axe central du corpspour transmettre aux bras l’énergie tirée de la terre à travers une torsiondes hanches puissante et rapide. On peut obtenir tout cela grâce à uneparfaite coordination des mouvements des jambes et du reste du corps.Comme pour tous les exercices, l’exécution de ces séquences devraégalement se faire lentement dans un premier temps et conclure parl’étude des détails de chaque coup pour ensuite devenir progressivementplus rapide et plus fluide et finalement explosive et intentionnelle. Aucours de cette dernière étape, la visualisation de l’adversaire et de sesmouvements est essentielle pour l’exécution correcte de la séquence.

En plus des évidents bénéfices d’ordre technique, l’apprentissagecorrect des actions de défense et d’attaque, les exercices pour lescoudes augmentent également la souplesse des muscles des épaules,du haut du dos et de la zone moyenne de celui-ci. Avoir des musclessouples dans ces zones est fondamental pour obtenir des coups decoudes réellement destructeurs. Un coup de coude ne peut compter surl’articulation du poignet pour engendrer de la puissance comme cela seproduit pour un coup de poing explosif dans une chaîne cinétiquebeaucoup plus longue. La souplesse des mouvements de l’épaule estun élément décisif pour appliquer correctement un coup de coude.Conserver les épaules détendues au cours de l’exécution du coup estun élément essentiel que nous devons toujours considérer quand nous

exécutons ces attaques et la juste détente s’obtient à travers unepratique constante et correcte des formes de coude élémentaires.

La pratique des séquences élémentaires permet également depréparer les zones que nous venons de mentionner pour l’exécutiondes formes plus avancées qui, du fait de la difficulté intrinsèque destechniques qui les composent, exigent une grande aisance desépaules et du dos.

À mesure que son niveau technique progresse, l’élève sera formé àla pratique des formes de coude supérieures, qui combinent d’autresarmes naturelles et les coups de coude. La difficulté à surmonter cettephase consiste à acquérir une certaine spontanéité dans lesmouvements des formes afin de parvenir à imprimer une grandeaccélération aux deux armes utilisées en même temps (par exemplecoude et genou) sans charger excessivement les actions, rendant lesattaques imprévisibles et donc pratiquement impossibles à parer.L’énergie nécessaire sera imprimée à travers une contraction explosivedes muscles des jambes et du tronc, projetant de manière décisive etincisive les armes du Nak Muay contre l’adversaire.

L’étude des formes du coude, élémentaires et avancées, a été etcontinue d’être un complément indispensable pour acquérir unetechnique sans failles et des habiletés physiques extraordinaires. Cen’est qu’en combinant la pratique des exercices avec l’entraînement àl’impact et l’étude des nombreuses actions avec un partenaire dansles séances de Grappling qu’il sera possible d’atteindre un niveaud’excellence dans l’usage martial de l’une des armes naturelles lesplus efficaces à disposition des pratiquants des arts de combat.

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TÉtude des formes traditionnelles du coude dans le Muay Boran

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Les dix sagesses du WengChun Kung-Fu – Première partieLe Weng Chun Kung Fu (Siu Lam Sim

Weng Chun Kung Fu/Shaolin Zishan YoungChun Quan) est un ancien art martial,physique et médical chinois qui inclut lesconnaissances des fameux monastères deShaolin du Nord et du Sud. Il inclut etcombine en outre les très efficaces artsmartiaux du Qi Gong et du Chan (zen). Cetancien art martial chinois a été transmis demaître en maître. Le dernier grand maîtrechinois, le grand maître Wai Yan de HongKong transmit son héritage à son élèveoccidental, Andreas Hoffmann. La doctrinedes dix sagesses, qui décriventlonguement ce que doit apprendre unélève d’art martial pour pouvoir avanceravec succès sur la voie du guerrier ettrouver le Printemps éternel (Weng Chunsignifie Printemps éternel), est l’une destraditions du Shaolin Weng Chun.

Première sagesse : SIK – connaissance/sagesseTout commence par la première sagesse

qui s’appelle Sik, qui signifie connaissanceet sagesse. La personne qui commence às’entraîner au Kung-Fu acquiert lespremières connaissances qui sont :comment donner des coups de poing, descoups de pied, faire des renversements etapprendre différents éléments de latradition Shaolin. Nous ne devons pasoublier que même un combattantprofessionnel a besoin du SIK. Il doit savoircomment fortifier le corps (Ging), pourquoion le frappe dans les combats et la manièred’éviter d’être renversé. D’un point de vuespirituel, dans la philosophie Chan,l’ignorance, le contraire de Sik, est lasource des émotions qui nous font souffrir,la haine, la colère, la peur, etc. En ce sens,Sik signifie percevoir et utiliser la connexionavec n’importe quel autre être humain.

Deuxième sagesse : Dam –courage/audace/fermetéL’entraînement du Weng Chun Kung-Fu

développe la fermeté et le courage quiconstituent la deuxième sagesse appeléeDam. Si un guerrier devient le jouet de sapropre peur ou de ses passions –l’avarice,la jalousie ou la haine par exemple–, il nesera jamais capable de vaincre dans uncombat contre un adversaire de catégorie.Le Dam le rendra capable de resterinamovible en son centre ce qui l’aidera à

prendre la décision qui lui permettrade faire ce qui est correct aumoment adéquat. Dans cecas, il est important pour luide savoir que l’adversairedevrait être sa plusgrande source depouvoir, mais il fautqu’i l soit capabled’entrer enconnexion avec lui.Un jour, j ’étaisbloqué dans uncombat et mongrand maître WaiYan me dit : « HoiTschung Sat LoiChum », autrementdit, tout adversairenous montre sesfaiblesses, nousdevons simplement lesdécouvrir. La force del’adversaire est égalementsa faiblesse. Utilisez-la ! J’aifait certains « combats decour » à Hong Kong pour lafamille du Weng Chun. Il n’y avaitpas beaucoup de règles dans cescombats, je ne savais même pas contrequi je devais me battre. Les maîtresenvoyaient leurs meilleurs élèves pourqu’ils se battent entre eux. Quand lescombats terminaient, il y avait un repas oùétaient partagées les expériences. Malgrél’intensité de ces combats, je n’ai jamaiseu peur parce que je sentais que je faisaispartie de l’ancienne famille du Weng Chun.Les guerriers spirituels Chan n’ont paspeur parce qu’ils connaissent la nature deleurs pensées, qui sont comme l’espace.L’espace est quelque chose d’immatérielet donc d’indestructible.

Troisième sagesse : HEI/QI – énergiePour devenir inébranlable, le combattant

doit se concentrer sur son Qi et centrer sespensées sur la zone basse de l’abdomen :Jam Hei/Qi Dantien ( laisser le Qi sedéplacer vers le bas de l’abdomen) pournous guider dans la troisième sagesseappelée Hei/Qi. En travail lantconsciemment notre Qi, nous acquéronscourage, puissance, santé, vitesse, etc.C’est l’aliment et le pouvoir hérité de nosparents, notre respiration nourrit notreBeing Qi. La connaissance du Yin et duYang qui est enseignée comme Fu Mo (le principe du père et de la mère) dans le

Weng Chun est très importante pourutiliser le Qi. Activité et repos, tension etdétente, doivent être connectés les unsaux autres. Si nous connaissons le Yin et leYang et que nous les utilisons dans noscombats, notre Qi sera en équilibre. Nousapprenons le sens plus profond du Qi aumoyen de l’apprentissage des méridiens etdes points d’acupuncture sur le corps. Ladoctrine chinoise bouddhiste et taoïste descinq éléments peut être extrapolée etpratiquée au moyen des arts martiaux. Cen’est que si le Qi circule en quantitésuffisante, suivant le rythme correct et enéquilibre, que le grand pouvoir Ging peutêtre atteint par le combattant.

Quatrième sagesse : GING – pouvoirPour un guerrier, le Ging (pouvoir) est

essentiel. Tout système d’arts martiauxessaye d’enseigner des manières dedévelopper le pouvoir. Le pouvoir Ging duWeng Chun signif ie apprendre unestructure physique et mentale intelligentequi permet au combattant de faire face auxdéfis du combat et de la vie, de manièrerapide, sûre et souple. En apprenant àsavoir utiliser tout le corps, le pratiquant de

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Weng Chun

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Weng Chun apprend à coordonner toutes sesarticulations, ses muscles et sa force mentale. Ilapprend à les centrer sur un point, c’est essentiel.Dans la perspective du Chan bouddhiste, lepouvoir existe partout et n’a pas à être développélaborieusement, on peut le développer sans grandeffort au moyen d’exercices.

Voici certains des outils du Weng Chun pourtravailler le corps :• Utilisez vos hanches et votre taille dans six

directions (en haut, en bas, en arrière, en avant, àgauche et à droite). C’est l’outil essentiel pourengendrer le pouvoir Ging qu’on appelle Yiu Ging.• Uti l isez le pouvoir du pompage (Tun :

absorber ; Tuo : relâcher ; Fout : flotter, monter ;Chum : s’enfoncer ; Wub : cercle).• Utilisez le pouvoir impulsif, explosif appelé

Tun Ging.• Apprenez à utiliser votre poitrine, votre

sternum, vos omoplates et votre cagethoracique dans les six directions.• Utilisez les cinq éléments du bouddhisme

Chan pour les exercices de pouvoir Ging :- Terre : lent, fort, simple.- Eau : couler, connecter, écouter.- Feu : exposer, s’élever.- Vent : sauvage, inattendu, comme une

tornade.- Espace : combinez toutes les énergies et

apparaissez et disparaissez.• Utilisez les anneaux de feu du Weng Chun,

les bâtons longs, le mannequin de bois et lescouteaux doubles pesants pour intensifier lesexercices de pouvoir Ging.

Cinquième sagesse : SAN/CHEN – espritLa devise du Chan « Esprit pur, cœur éveillé »

décrit l’accès au Shen. Si nous sommes capablesd’avoir des pensées et des sentiments clairs, notrecœur et notre nature resteront tranquilles et celaremplira notre existence de pouvoir, sympathie,connaissance et énergie.

Dans le Weng Chun, nous décrivons le Shenen trois étapes :• Premièrement : un combattant a besoin de

concentration, le pouvoir de sa pensée appeléYee ;• Deuxièmement : il doit ensuite unir cela avec

le pouvoir de ses émotions, la penséeémotionnelle appelée Xin et • Troisième et dernière étape : i l faut

transformer cela en l’esprit appelé Shen, quicontient les puissantes qualités naturelles d’unguerrier.

Association internationale de Weng ChunKung-Fu, grand maître Andreas Hoffmann.

www.weng-chun.com

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DVD:

€35,00C/U

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€35,00C/U

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PRIX: 29€

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Crampes aux piedset crampes mus-culaires

Ça pourrait sembler unétrange besoin pourl’entraînement duKyusho, mais cetteétude a eu un impactréel et important car leKyusho provoque toutessortes de crampesmusculaires. La raison estsimple. Quand onapplique correctementle Kyusho, il provoqueune rapide contractionmusculaire qui

provoque parfois desnœuds et des crampes

musculaires. La raison pourlaquelle nous avons appelé

cela crampes auxpieds, c’est parceque ce fut lepremier endroit oùse manifesta le

phénomène quandnous nous entraînions

à un certain niveau duprogramme d’étude.Le niveau de Kyusho

dont nous parlons estcelui où l’on apprend les

renversements Kyusho quiincluent de nombreuses

attaques dans le bas des jambes,ainsi que des actions de balayagescontre le point SP-6 (Rate 6), desattaques contre les tendons de lacheville et même des coups depieds aux nerfs du mollet et autibia. C’était un niveau épuisant oùles participants se déshydrataientau cours des longues séancesd’entraînement. Le processus dedéshydratation peut égalementprovoquer des crampes aux piedset dans les muscles. Si nousunissions les attaques aux nerfs etla déshydratation, l’usure physiqueexigeait de trouver une solutionpour pouvoir continuer.

La première fois que nous avonsprovoqué une crampe sévère quiexigea une réanimation immédiate,ce fut avec un coup de pied sur unpoint appelé BL-55 (Vessie 55) qui

se trouve au milieu du muscle dumollet. La réaction physique d’uneintense douleur obligeait celui quien souffrait à s’incliner vers l’avantet à pousser le pied vers le basjusqu’à rester bloqué à cet endroit.Cela survenait parce que lesmuscles du mollet se nouaient toutcomme ceux du bout du pied (du fait de la constriction de cesgroupes musculaires).

L’autre endroit que noustravaillions de la même manièreétait la zone qui provoquait la

douleur le plus intense et qui n’étaitautre que la plante du pied. Lesmuscles de la zone centrale de laplante du pied étaient extrêmementtendus, mais i l était vraimentétonnant de voir dans cet endroitun nœud musculaire (on sentaitune protubérance dure) juste au-dessus du point K-1 (Rein 1).

Le point le plus important enrelation avec cette crampemusculaire est le point qui se trouvesur la plante du pied et qui s’appelleK-1 (Rein 1). Ce point se trouvejuste au milieu de la plante du pied,derrière le métatarse. Si on libère cepoint en appuyant et en frottant telqu’on le montre dans le DVD, onpeut éliminer le blocage du piedprovoquant la douleur. Ensuite onfrappe vers le bas le méridien (lelong de la branche crural médianedu nerf saphène), le long de l’arrièredu tibia, jusqu’à l’arrière du musclede la cheville hors du point K-1.Nous appliquons une pressionimmédiatement et ensuite nousrelâchons, cela permet au nœud dese détendre instantanément. Aprèsavoir appuyé et relâché plusieursfois, le nœud musculaire se détend

complètement, ainsi que lesmuscles du pied et le mollet.

Quand nous avonsdécouvert cela, nousavons commencé à nousrendre compte quecette méthode despremiers secoursétait en train de nousenseigner lessolutions universelles

pour éliminer certainstypes de douleurs ou de

dysfonctionnements, pour autantque l’on applique ce traitementimmédiatement.

Quand un expert martialexpérimente cette réaction intensedans l’une de ses techniques, lapremière chose à faire, c’estessayer de le refaire. I ls ontsûrement obtenu les mêmesrésultats en donnant un puissantcoup de pied à d’autres individussur le point BL-55 et les mêmesrésultats positifs grâce aux mêmespremiers secours. Les attaquesaussi bien que la méthode despremiers secours devinrent l’une des parties favorites duprogramme d’étude de Kyusho.Mais quand nous avonscommencé à l’utiliser plus souventet avec plus de personnes, nousavons découvert quelque chose

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Points Vitaux : Premiers Secours

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d’incroyable. Nous avons découvertqu’en donnant un coup direct sur le pointBL-55, les résultats étaient les mêmes,mais si nous frappions un peu plus prèsde l’intérieur du pied du récepteur, c’étaitla voûte plantaire qui souffrait la crampe.Bien sûr, cela nous a conduit à d’autresexpérimentations et nous avonsdécouvert qu’en frappant légèrement cepoint sur l’autre pied du récepteur,c’étaient les muscles du côté extérieurdu pied qui souffraient la crampe.

Nous avons ainsi commencé à fairebeaucoup plus d’attaques aux jambes envariant les directions, provoquantbeaucoup plus d’autres types decrampes, non seulement au pied, maisaussi tout le long de la jambe. À chaquefois, nous remarquions que si nousappuyions et relâchions la zone la plusnouée et tendue nous parvenions à ladétendre. Mais nous avons égalementremarqué que dans une séance de deuxheures, nous pouvions provoquerbeaucoup de crampes et de nœuds

musculaires qui, bien que pouvant êtresoignés immédiatement, réapparaissaientau cours de la journée ou pendant la nuit.Cela provoquait une série de troublesfonctionnels et de troubles du sommeil.Nous nous sommes rendus compte, parconséquent, que nous n’avions pastrouvé un remède absolument efficace. Il était nécessaire de trouver une méthodeque nous puissions utiliser commepremier secours et qui eut en outre uneffet plus durable.

La recherche cette fois prit plus detemps car il nous a fallu découvrir leséléments clés des applications despremiers secours au fil des leçons pourobtenir des résultats. Nous sommesrapidement arrivé à la conclusion que lesnerfs impliqués ne se situaient passeulement à un endroit très concret,mais qu’ils occupaient une zone plusétendue, au-delà de la région du nœudmusculaire.

Cette approche ne servit passeulement pour les premiers secours

dans l’entraînement du Kyusho, pour lesproblèmes provoqués par nos attaques,mais également pour toutes sortes decrampes aux pieds et dans les jambes,indépendamment de leur cause. Nousl’avons utilisée avec grand succès ycompris pour aider des personnessouffrant du syndrome RLS (syndromedes jambes sans repos). Ce syndromeest un désordre neurologique qui secaractérise par des crampes, desgonflements, une lourdeur et d’autressensations désagréables dans lesjambes, qui deviennent parfoisinsupportables et qu’i l est urgentd’éliminer. On en souffre surtout lessymptômes quand on est couché,quand la personne est détendue et serepose et ceux-ci peuvent augmenter aucours de la nuit. On les appelle souventparesthésie (sensations anormales), lessensations empirent, passent du malaiseà l’irritation voire à la douleur.

Nous pouvons donc offrir une solutionpour ces affections et pas seulementpour les crampes dans les pieds. L’idée,c’est d’étudier comment les nerfsaffectent les muscles, qui à leur touraffectent les nerfs et d’autres structuresinternes et externes, au point de pouvoirnuire à la santé.

Tout cela fait partie de l’étude de lacondition humaine. Nous appelons celaKyusho… points vitaux.

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La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale« Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn »Histoire et scénario de Matt StevensIllustré par Chase ConleyDialogue de Jaymes Reed

Un Steinway Boston fait à la main. Uninstrument magnifique, comme aucun autre.

Ma mè re m’ obligea à en jouer, malgré mes pleurs.Mais j’ en remercie Dieu, car ç a m’ a permis de

niquer un nombre incalculable de fois.

Alors lavedette du Kung-Fu

sait vraiment en jouer ?

Je parieque le fait d’ en jouert’ as aidé à beaucoup

baiser.

Ouai…Je ne peux pas

me plaindre.

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(Suite)

Salut Vincent.

C’ est un plaisir de pouvoir

finalement parler avec le

personnage principal.

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Self-défense

Le Kerambit : « l’arme fatale »

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Reportage

Le Kerambit (ou Karambit) est sans nul doute l’unedes armes les plus létales et il est pratiquementimpossible de désarmer celui qui la porte. Originaire deJava, cette arme s’est rapidement étendue dans tout leSud-Est asiatique. Les techniques tradit ionnellesproviennent de cette région et de nombreux experts s’yintéressent actuellement. J’ai découvert le Kerambit pourla première fois entre les mains du maître TonyMontana et j’ai été étonné de la vitesse aveclaquelle il le maniait. Il semblait pratiquementimpossible de se défendre de quelquechose comme ça. Au cours du

dernier « Hall of Fame », de nombreux maîtresinternationaux ont eu l’occasion de voir son travail,aussi bien à travers le stage qu’il dirigea qu’au cours dela démonstration qu’offrirent ses élèves au cours dudîner. Nous avons tous conclu qu’il s’agissait là réellementde quelque chose d’extraordinaire.Cela fait de nombreuses années que Tony Montana étudie

divers arts de défense, la philosophie du JKD se perçoitderrière ses approches, même si son éclectisme ne se limitepas seulement à cette influence. Habile et réfléchi, Tonyréunit, avec de telles vertus, deux conditions essentiellespour bien enseigner et c’est ce qu’il fait. Le DVD quenous vous présentons aujourd’hui le démontre.

Alfredo Tucci

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Self-défense

e Kerambit est une armed’origine indonésienne très peuconnue, mais extrêmement létale.J’ai travaillé avec elle pour quevous puissiez apprendrecomment l’utiliser à partir d’une

méthode structurée de base qui fonctionne enallant du plus simple au plus complexe etvous permettra en peu de temps d’accroîtrevos habileté avec des techniques de plus enplus intenses et rapides. Dans cet article,nous allons présenter l’origine et la nature decette arme dévastatrice, au modèleanatomique et au fonctionnement parfait.Pour comprendre son protocole technique,

ses mécanismes, il faut suivre une méthodequi nous familiarise avec le fonctionnementd’une arme si caractéristique. Dans le DVDque nous vous présentons aujourd’hui, vouspourrez voir les angles, les applications et lesvariantes possibles du Kerambit. Celapermettra à l’élève de découvrir lesinnombrables combinaisons en fonction de saperception personnelle et de ses basesmartiales. Car ce sera finalement notrepersonnalité, notre attitude face à l’arme quidonnera cette touche personnelle à sonmaniement.Au cours de notre entraînement, nous

devrons l’expérimenter dans les conditionsles plus diverses afin de pouvoir faire ladifférence en fonction de l’arme del’adversaire : Kerambit contre couteau, contrebâton, contre main nue, un Kerambit danschaque main, deux couteaux, etc.

Histoire et concepts élémentaires du KerambitOn raconte que les sujets du roi croyaient

qu’à sa mort, son esprit voletait dans la jungleet se transformait en l’esprit d’un tigre. Dansla jungle à l’ouest de Java, on utilise le termede Harimau, terme générique du mot Bahasaypour le tigre. Un autre terme utilisé est celuide Pac Macan ou Grand Tigre.On situe son origine au début du XIe siècle,

à Java en Malaisie et postérieurement auxPhilippines. Il est inspiré de la forme de lagriffe d’un tigre. À l’origine, c’était uninstrument agricole, utilisé pour faucher le riz.On le considérait comme un instrumentféminin et les femmes avaient coutume de leporter noué dans les cheveux.Arme courbe à double tranchant,

avec un anneau où l’onmettait initialement l’index,bien que dans l’une desvariantes de la saisie, onpeut inverser l’arme ety placer l’auriculaire,pour avoir ainsi letranchant vers le haut. La lame de grande

tail le, en Indonésie,était appelée KukuMacan ou griffe de

Pamacan (griffe du tigre). Postérieurement,pour la rendre plus maniable, l’arme réduisitsa taille. C’est le cas de la version philippinede l’arme. Ayant le tranchant plus petit, elleprovoque des coupures moins profondes etpar conséquent, les zones d’attaquechangent. Les objectifs sont les testicules, les

yeux, les biceps, les artères, lespoignets, l’intérieur de la cuisse ou letendon d’Achil le, pour ne citerqu’eux.

La pointe extrêmementaiguisée se plante dans lachair pour ensuite déchirerles muscles, les tendons,les artères, etc. Saforme recourbée nous

permet d’accrocher desarticulations et, au moyen

de mouvements

« Son double tranchant etl’anneau de rétention font

d’elle une armepratiquement impossible à

désarmer. »

« On situe l’originedu Kerambit au

début du XIe siècle,à Java en Malaisieet postérieurementaux Philippines. »

L

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circulaires, horizontaux, descendants, ascendants, de déséquilibrerl’adversaire avec une souplesse et une rapidité inhabituelle.Certains modèles de Kerambit peuvent avoir des pointes ou

des saillies sur la partie avant ou arrière destinées àinjecter un venin quelconque (venin de serpent,d’araignée, de scorpion…) qui pénètreinstantanément dans le torrent sanguin. Il existe une variété de Kerambit occidental

où nous observons un seul tranchant sur lapartie interne. Nous pouvons égalementtrouver un modèle avec lame pliable et unseul tranchant sur la partie interne, plus facileà camoufler que le Kerambit avec la lametendue.L’anneau, en plus de faciliter la saisie,

interdit la possibilité d’une possible tentativede désarmement de la part de l’adversaire,ce qui est l’un des problèmes du couteau.Perdre l’arme n’est pas le seul

problème, le pire c’est que nous pourrions la donner à l’ennemi qui enferait usage contre nous. L’anneau de rétention nous permet en outrede frapper et d’appuyer sur les os, les muscles et évidemmentattaquer les points de pression (Kyusho) avec un effet sur le système

nerveux. Tout en appuyant, nous pouvons dans le mêmemouvement, couper ou déchirer.

Il convient de faire remarquer le mouvement d’extension duKerambit, un mouvement qui imite le geste de défense d’unfélin, l’alerte quand le tigre sort ses griffes.

Les mouvements circulaires augmentent l’énergiecinétique et font de lui une arme dévastatrice, provoquantpar son attaque des lacérations, des coupes et desdéchirements qui font du Kerambit un couteau tactiqueextraordinaire.

Techniquement, en regardant sonmaniement, on peut observer

que les mouvements sonttrès bien définis etcoordonnés bien

« En la self-défense, leKerambit possède unecapacité résolutive

écrasante. »

1. Rétraction Ciel.2. Rétraction Terre.3. Extension.4. Transition et changement.5. Nous ramenons avec l’autre main.6. Rétraction main opposée.

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Reportage

Le Kerambit : « l’arme fatale »

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Self-défense

qu’ils paraissent simpleset peu étendus. C’est àleur exécution et à lastratégie que nousdevrons faire attention.Une fois que nousconnaissons le protocoletechnique, nous devonsdévelopper notre propreméthode d’entraînementen fonction de notre styleou système (Kenpo, TaiChi, Karaté, Kung-Fu, Kali,JKD…) même si, commenous le savons, l’évolutionde cette arme surgit audépart au sein du Silat etdes arts martiauxphilippins.

Types de saisieet variantes

• On place l’index à l’intérieur de l’anneau de rétention• On place l’auriculaire à l’intérieur de l’anneau de rétention• La paume de la main peut être tournée vers le haut• La paume de la main peut être tournée vers le bas• La direction de la coupe peut être horizontale ou verticale• Le mouvement de coupe peut être ascendant ou descendant• Avec l’anneau de rétention, on peut frapper et appuyer sur les

articulation et les points de pression.

Mouvements élémentairesIl y a trois mouvements de base du Kerambit :• Hacking : Nous bloquons avec la partie extérieure du tranchant• Slashing : Nous coupons avec un mouvement rapide et continu• Thrushing : Nous plantons la pointe du Kerambit en poussant

pour ensuite déchirer.La combinaison de ces trois mouvements fait du Kerambit une arme

dévastatrice. Je recommande l’usage d’un Kerambit en bois, en aluminium ou en

plastique pour le premier et le deuxième niveau pour ensuite, lorsque

l’on possède une meilleure connaissance de l’arme, utiliser le Kerambità double tranchant et petit à petit prendre conscience de sadangerosité.

MéthodeComme dit un grand maître et philosophe : « Suivez la Voie de la

non-Voie, n'ayez aucune limite pour seule limite. »Je ne souhaite pas parler de manière dogmatique ni imposer de

limites à l’arme et encore moins à l’élève, mais bien donner des lignesà suivre et une méthode pour faciliter l’apprentissage. Nous allonsdonc programmer pour ensuite déprogrammer.J’aimerais mettre clairement en évidence une question

indispensable pour différencier la méthode d’entraînement à suivre.D’un côté, nous avons la self-défense qui présente, pourrions-nousdire, dans le cas du Kerambit, une capacité résolutive écrasante. Avecson double tranchant et pratiquement impossible à désarmer, avecdes mouvements et des changements de rythmes, nous provoqueronsdes nombreuses coupures en quelques dixièmes de seconde. D’un autre côté, nous devons tenir compte de la partie technique et

plus traditionnelle où, à travers des exercices très souples, nousacquérrons vitesse, contrôle et dextérité dans son maniement. Maisc’est surtout notre attitude mentale qui nous permettra, dans unegrande mesure, d’évoluer personnellement et nous approchera avecrespect et humilité de la perfection du mouvement.L’éternel désaccord entre tradition et évolution continue de marquer

notre manière de nous entraîner. Je suppose que nous devons d’unemanière ou d’une autre nous réinventer pour finalement nousretrouver. Dans ce processus, nous grandissons et nous nousdéfinissons en nous situant par rapport à nos convictions héritées etacquises, nous ancrant parfois dans la sécurité que nous apporte latradition ou dans la liberté que nous offre l’évolution. Quelle est fragilela l igne qui divise ces deux spectres si vulnérables et sicomplémentaires l’un de l’autre !Mais bon, pour apprendre à utiliser cette merveilleuse arme mortelle,

vous aurez juste besoin d’un Kerambit et ensuite bien sûr d’uncamarade. Cela dépend donc de vous. Courage et allez-y ! Vousdécouvrirez que c’est une arme aussi inconnue que passionnante. « Une fois les notes apprises, il ne nous reste plus qu’à créer notre

propre harmonie. »Je voudrais remercier la collaboration des instructeurs Luis Ayala,

Damian Martin, Joan Pons, Pere Palou et Martin Blanco. Grâce à eux,la route est plus facile.

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Le Singe dérobe le spectacle

Emilio AlpansequeDean Royal & www.wushucenter.comPhotos :

Texte :

Hu Jianqiang fut deux foischampion du monde des formes

de Wushu, il est acteur,chorégraphe et vedette du cinémainternational. Né à HangZhou en

1958, il eut l’honneur d’êtrechoisi pour jouer le rôle de l’un

des athlètes de Wushu des filmssur le Temple de Shaolin, unefameuse trilogie produite en

Chine et qui présenta le Wushuau monde entier au cours

des années 80.Aujourd’hui, plus d’un quatre de

siècle après, sa passion pour l’artmartial et son engagement dansle travail dur sont toujours aussi

forts. Au cours de cetteinterview, nous invitons Wu à

partager avec nos lecteurs sesconnaissances du Wushu qui lui

furent si difficiles à obtenir.

Budo International : Maître Hu, commentêtes-vous entré en contact avec le Wushu ?

Maître Hu Jianqiang : Quand j’étais enfant,je faisais de la gymnastique à l’Institut dessports de la province de Zhejiang à Hangzhou.Vers l’an 1971, l’entraîneur de l’équipe deWushu pensa que je serais meil leur si jepratiquais le Wushu du fait de ma puissance detype explosif et de ma capacitéd’apprentissage. C’est ainsi que je suis passéau Wushu. Je n’avais jamais fait de Wushuavant, mais je savais qu’on y maniait les bâtonset les épées et c’est pour ça que j’ai décidéd’essayer. À cette époque, le Wushu n’était

absolument pas une activité habituelle en Chine.Mais je m’y suis pleinement engagé et je suisdevenu membre de l’équipe professionnelle. LeWushu faisait partie de ma vie quotidienne. Jen’y ai pas beaucoup pensé, j’étais jeune, j’avais11 ans et je pratiquais jour et nuit, je pratiquaisde plus en plus.

B.I. : Quelles furent vos plus grandesréussites au cours de votre carrière decompétiteur ?

M.H. : Je me suis uni à l’équipe nationalechinoise de Wushu quand j’avais 14 ans.Ensuite, au cours des 10 années suivantes,

j’ai remporté de nombreux titres individuels etje me suis rendu dans plus de 30 pays.Comme je suis un expert mart ia lprofessionnel, j’ai une longue expérience dansles arts martiaux. Je suis parvenu à dominerla major i té des armes et à connaî t reégalement de nombreux systèmes régionaux,mais mes spécialités en compétition étaientNanquan (boxe du sud), Ditangquan (boxe ausol), Gunshu (bâton), Daoshu (épée longue),Hougun (bâton du s inge) et Dui l ian(démonstrat ion avec un partenaire) . J’aiobtenu le t i t re de champion nat ional deWushu en 1981 et en 1982.

Une interview de Jianqiang, l’athlète extraordinaire du Wushu

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B.I. : Aujourd’hui, sentez-vous que vous devez aller au-delà de vos études deWushu ?

M.H. : La pratique du Wushu est interminable.Plus vous pratiquez, plus vous vous rendezcompte que vous devez améliorer les choses.L’amélioration n’a pas seulement à voir avec leniveau de présentation et d’exécution, maiségalement avec le niveau spirituel et decompréhension. Avec le temps, l’expérienceaugmente et les sensations sont à chaque foismeilleures. On peut pratiquer le Wushu toute lavie. Votre niveau augmentera toujours si vouscontinuez de pratiquer. Votre progrès est enrapport avec la pratique et l’âge. Un jeune nepense généralement pas beaucoup à ce qu’il esten train de faire, il ne sait pas apprendre enobservant les autres, il sait seulement pratiqueret pratiquer. Mais avec l’âge, on apprend àobserver et à étudier le meilleur Wushu desautres. Ce n’est donc pas seulement la pratiquedu Wushu qui s’améliorera, mais également lacapacité de penser et d’observer. Trois ans sontmieux qu’un, dix ans son mieux que trois, plusça dure, mieux c’est. Je crois que je progresseencore.

B.I. : Quelle fut votre motivation au coursde toutes ces années ?

M.H. : Motivations pour pratiquer le Wushu ?(Rires). Le Wushu c’est ma vie ! La pratique duWushu est en elle-même ma motivation. C’estmagnifique pour la santé, pour se fortifier et j’aien outre la responsabilité de le promouvoir. Parexemple, je vis aux États-Unis et mon travail,c’est de promouvoir la culture chinoise dans cepays ! Je préserve l’attrait pour le style. Ainsi,

pour la démonstration que firent mes élèves aucours du Tournoi international de Wushu à LosAngeles, j’ai fait absolument toute lachorégraphie. Si les mouvements sont bons, ilsseront acceptés et se maintiendront, sinon ilsseront modifiés. Je consacre actuellementbeaucoup de temps à ce type de travail et jepense beaucoup à la manière d’améliorer les choses.

B.I. : Pouvez-vous nous parler de la sériedu Bâton de Singe que vous faites dans lesdémonstrations ?

M.H. : Le Style du Singe est un style de Wushuqui utilise les mouvements typiques d’un singedans la technique et cela inclut des sauts, desrotations, des coups de pied et des coups depoing aux jambes et à l’entrejambe del’adversaire en plus des éléments d’imitationcomme regarder autour de soi nerveusement, segratter la tête, attraper des fruits et des insectesimaginaires. Le Bâton de Singe combine destechniques du Bâton de Shaolin du Nord et dustyle de la Boxe du Singe. Il est important deconserver l’équilibre entre les deux, il ne peut yavoir trop de Boxe du Singe ou trop de Bâton.Les formes du Singe sont comiques etamusantes, elles attirent généralement beaucoupl’attention dans les tournois d’arts martiaux. J’aiappris cette série avec Wang Jinbao, un célèbrechampion des années soixante et soixante-dix.

B.I. : La série représente en quelque sortela réincarnation de Sun Wukong lepersonnage mythique du Roi Singe.

M.H. : La ressemblance physique estimportante, mais plus importante encore est la

connexion spirituelle. La Boxe du Singe commed’autres styles d’imitation du Wushu est denature chamanique. Les pratiquants entre enconnexion avec l’esprit d’un animal et laisse cetesprit s’exprimer à travers leurs corps. On utilisebeaucoup de symboles dans cette forme : lesinge abandonne la grotte, le singe grimpe àl’arbre, le singe regarde la lune, le singe vole defruit, etc., ainsi que de nombreux mouvementsajoutés pour élever le niveau de la technique.Mais on peut également trouver dans chaquemouvement du singe des tactiques et destechniques de self-défense cachées comme descoups de poings, des blocages, des saisies, descoups de pied, en plus de toutes les techniquesavec le bâton. La nature de ce style est trèstraditionnelle.

B.I. : Quelle est votre impression généralequant à l’état actuel du Wushu ?

M.H. : Cet aspect ne m’intéresse pas, ce quime préoccupe, ce sont les nouveauxparamètres de compétition du Wushu qui nevont pas dans la direction correcte, c’est en toutcas mon opinion. Je ne suis pas d’accord avecles changements du nouveau Wushu. Latendance fut d’aller dans le sens de lagymnastique et moi, j ’aime le Wushutraditionnel. Les nouvelles techniques exigentque les coups de pieds sautés comme le coupde pied frontal sauté, le coup de pied tornade,etc., soient exécutés séparément des autrestechniques. Les athlètes font de longues pausesavant d’exécuter leurs sauts. Il n’y a pas degrande différence avec une simple culbute. Lesnouvelles formes sont jolies, mais elles nedevaient pas être comme ça. C’est bien de faire

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Grands Maîtres

à l’occasion une jolie posture dans les formes, maispas dans la forme complète avec des techniques desauts. Il vaudrait probablement mieux l’appelerpratique de gymnastique que pratique de Wushu. LeWushu a sa propre âme, son propre esprit et sapropre signification, mais le nouveau Wushu neressemble pas à du Wushu mais à une gymnastiqueou à des acrobaties. En plus, avec autant de sauts etde rotations, la majorité des gens ne peuvent pas lepratiquer, seuls les professionnels peuvent le faire.Cette manière de le pratiquer rend impossible sonusage par les gens en général. Beaucoup pourraientse faire mal avec les nouveaux changements. Onpeut perdre l’une des fonctions principales du Wushuqui est d’améliorer la santé et la condition physique.

B.I. : Que faut-il pour comprendre l’esprit duWushu ?

M.H. : Ça dépendra beaucoup de la manièred’enseigner des entraîneurs. S’il n’est pas bienenseigné aux élèves personne ne pourra lecomprendre. L’esprit du Wushu, d’après moi, ça peutêtre beaucoup de choses, depuis notre tempéramentapparent quand nous travaillons jusqu’au processusle plus intime de notre être. L’action dans le Wushuexige que le pratiquant ait une attitude martiale danschaque mouvement, en plus de faire attention auxdescriptions physiques comme se déplacer aussirapidement que le vent, être ferme comme unemontagne, flotter comme une feuille, grimper commeun singe, se plier comme un arc, tourner comme uneroue et bien d’autres. Il faut faire attention auxaspects moraux, respecter le maître, faire attentionaux camarades, etc. Tout cela a à voir avec l’espritdu Wushu.

B.I. : Ces aspects culturels du Wushu sont trèsintéressants…

M.H. : Oui, ma femme Zong Jianmei et moi, noussommes rendu compte que notre expérience dansles arts martiaux pouvait être utilisée pour fomenterl’échange culturel. C’est pour cela que nous avonsfondé le Centre d’échange culturel à Zhejiang enChine pour que les personnes du monde entierpuissent apprendre le Wushu, la langue chinoise etd’autres choses. Jusqu’à présent, ce fut un succèsfantastique pour nous, nous avons organisé denombreux voyages culturels en Chine, nous avonsfait venir des délégations d’athlètes chinois auxÉtats-Unis pour qu’ils vivent dans des famillesaméricaines, nous avons organisé des tournoisd’arts martiaux chinois, des stages et bien d’autreschoses pour favoriser cet échange culturel. Lesuccès du centre dépasse chaque année nospropres expectatives. Nous sommes en train detravailler également sur le programme After SchoolAll-Stars (vedettes après l’école). Nous travaillonsavec ce programme surtout dans la région de LosAngeles, où nous enseignons le Wushu et lemandarin aux élèves problématiques des écoles dela ville, tout cela sponsorisé par la vedette du NBA,Kobe Bryant.

B.I. : Souhaitez-vous faire un derniercommentaire à nos lecteurs ?

M.H. : J’espère qu’ils pratiqueront de plus en plusle Wushu, j’espère que le Wushu sera connu etpratiqué dans le monde et je désire que l’esprit duWushu puisse être transmis de génération engénération. Pratiquer le Wushu est une activité pourtoute la vie. Soyez appliqués, soyez humbles etessayez d’atteindre des objectifs de plus en plushauts.

B.I. : Nous aimerions vous remercier pour avoirtrouvé un moment dans votre agenda serré etpermettre cette interview.

M.H. : De rien, c’est toujours un plaisir.

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Interview

Budo International : Que faites-vous actuellement ?Johil de Oliveira : Je m’occupe de l’entraînement de chiens.

J’ai suivi des cours à Sao Paulo et je suis professionnel, c’est montravail en ce moment. Je suis en train de mettre un point final à macarrière car je n’ai plus d’occasions de me battre. Pourtant, malgréle fait que j’ai 41 ans, j’aimerais pouvoir démontrer que j’ai encorebeaucoup à offrir au sport.

B.I. : Votre nom est un hommage à votre père et à votreancien entraîneur de la Budokan, Joao Ricardo, n’est-ce pas ?J.O. : Comme vous le dites, mon père et Joao Ricardo avaient

une académie dans le centre de Rio et son nom était Jo-Hil. C’étaitle Jo de Joao et le Hil de Hilbernon, qui est le nom de mon père.C’est de là que vient mon nom. J’ai tout appris avec Leitao, JoaoRicardo et mon père, également avec Luis Alves. Avec lui, ce futsurtout la partie debout, bien qu’il s’entraînât également à la lutte

Après avoir été considéré comme l’un desmeilleurs du monde en –80 kg dans les années90, Johil de Oliveira débuta au Pride, mais unaccident quelques minutes avant son combatchangea complètement sa vie. Le combattant futvictime d’une terrible brûlure en pleine passerellede l’événement japonais. Il passa plusieurs moisà l’hôpital et malgré cela recommença à sebattre. Et comme si ça ne suffisait pas, Johilperdit la vision d’un œil dans un accident devoiture et une fois de plus, cela ne le fit pasrenoncer aux rings. À l’âge de 41 ans, Johil esten f in de carrière et le magazine BudoInternational rend ici hommage à ce vraiexemple de guerrier des rings et de la vie.

Un héros des rings Marcelo Alonso & Gleidson VengaTexte et photos :

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Grands Combattants

libre avec nous. On nous donna laceinture noire plus ou moins à lamême époque, en 1989

B.I. : Vous souvenez-vous devotre premier Vale Tudo ?J.O. : Ce fut à l’île des Pêcheurs à

Rio. Je me suis battu et j’ai gagné enmoins d’une minute et pourtantj’étais très nerveux car c’était monpremier Vale Tudo. J’étais très jeuneet j’ai très bien gagné. Monadversaire était beaucoup plus fortque moi et beaucoup plus lourd,mais je l’ai battu en le soumettant.

B.I. : Pelé fut le principaladversaire de votre carrière ?J.O. : Oui, ce fut lui. Nous avons

fait deux combats et ce furent lesplus difficiles pour moi. Le combatque je fis contre Darrel Gohlar futégalement un combat très difficile,mais la grande rivalité, ce fut avecPelé.

B.I. : Nous avons interviewé Peléet il nous a dit que le premiercombat entre vous était sorti unpeu de la normalité, qu’il fut trèsviolent. Que pensez-vous de cecombat ?J.O. : Je suis entré comme réserve

dans ce combat et je n’étais pas prêtpour l’événement. Le combattant quidevait affronter Pelé dans la demi-finale se blessa et c’est moi qui ai dûcombattre. Je me suis battu contrePelé et ce ne furent que des coups.Je lui ai donné 93 coups de tête en30 minutes, pratiquement trois coupsde tête par minute. Nous avonsterminé tous les deux fort blessés.J’étais sérieusement blessé, mais jecrois que lui l’était plus encore.

B.I. : Que pensez-vous desanciennes règles du Vale Tudo ?J.O. : Je préférais les anciennes.

Par exemple, mon fort, ce sont lescoups de tête et maintenant, je nepeux pas les donner. Beaucoup dechoses qu’on pouvait faire alors sontaujourd’hui interdites. Il faut s’adapteraux nouvelles règles et cela m’a

porté beaucouppréjudice. J’étaishabitué à descombats de 30minutes et sou-dain sont appa-rus les combatsde 5 minutes. Sivous deviez vousbattre contre unadversaire pluslourd qui vousamenait au sol etque vous ne par-veniez pas à sor-tir, le combat se terminait etvous perdiezsans qu’un seulcoup de poingvous ait atteint.

J’ai perdu quatre combats comme ça.J’ai terminé sans une égratignure,mais ce fut pour le peu de temps qu’ildura. Pour le sport aujourd’hui réelle-ment c’est autre chose, comme spec-tacle aujourd’hui le sport n’est pasaussi violent qu’il l’était ancienne-ment. Mais si je pouvais choisir dansquel Vale Tudo me battre, je choisiraiscelui d’avant.

B.I. : Vous avez égalementremporté plusieurs tournois quandil fallait faire parfois trois combatsen une soirée et aujourd’hui, il estpresque impossible que cela seproduise. Comment c’était ?J.O. : Une année, j’ai fait trois

combat. Dans un tournoi où nousparvenions difficilement à arriverentier dans le deuxième combat,trente minutes de combat sans rien,sans gants, et où tout valait, vousterminiez crevé. Vous passiez audeuxième tour rompu et broyé. Sivous aviez eu un combat plus dureque votre adversaire, i l avaitbeaucoup plus de possibilités quevous. Malgré cela, ça a toujoursfonctionné pour moi, ce système detrois combats.

B.I. : Les entraînements étaientdifférents également ?J.O. : Oui, ils l’étaient. Aujourd’hui,

ça a beaucoup changé. L’entraînement est plus moderne.Excepté les coups de poing au visa-ge, tout valait également dans lesentraînements, même les coups detête, seuls les coups de poing n’étaient pas admis. L’entraînementétait aussi lourd que le Vale Tudo. Lesentraînements étaient parfois pluslourds que le combat lui-même.

B.I. : Une autre chose dont nousavons parlé avec Pelé, c’est de sessouvenirs des temps de l’IVC. Ilnous a dit que l’odeur du sang étaitson souvenir le plus puissant, qu’ilrestait pendant des jours aveccette odeur de sang et que c’étaittrès fort. Quel est votre principalsouvenir de cette époque ?J.O. :Ça impressionnait beaucoup.

C’est curieux, mais ça ne medéplaisait pas de me battre avec dusang, plus j’avais de sang sur levisage, plus j’avais d’envie decontinuer. Je réagissais, c’est vrai. Lesang était une raison pour lutter plusencore. Terminer un combat sanssang, c’était comme ne pas leterminer.

B.I. : Comment se passa votrefameux combat contre DarrelGohlar ?J.O. : Ce fut un combat où j’ai cher-

ché plus la partie debout. Comme ilétait, lui, exceptionnellement bon enWrestling, il était difficile de l’amenerau sol. J’avais plus de technique quelui en sol, mais renverser un Wrestlerest très difficile. Je fus l’un des

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Interview

premiers combattant de l’époque à battre unwrestler. Jusqu’alors personne ne l’avait fait. Ily aura toujours quelqu’un pour penser que cecombat n’était pas pour moi, mais vu objecti-vement, pendant les trente premières minutes,j’ai fait beaucoup plus de choses que lui. Ce nefurent pas dix minutes de combat mais trente.La seule chose qu’il fit ce fut, à la fin, de mejeter par terre et quelque chose au début, lereste du temps, le combat se passa debout. Ily eut plusieurs chutes et des coups de poingau visage. J’ai dominé complètement le ringdebout.

B.I. : À cette époque, la Budokan étaitl’une des principales équipes de Vale Tudo.Il y avait vous, The Pedro, Ebenezer,Marcelo Aguiar, entre autres. Comment sepassaient les entraînements avec tant decourageux ?J.O. : Ce fut l’une des meilleures époques

de ma vie. C’est là que tout commençaréellement. Les entraînements étaient vraimentpour les courageux. Certains samedis, lesgens qui venaient voir les entraînementsrepartaient aussi vite car les coups étaient devrais coups. C’était un spectacle très cruel. Ilfallait être très courageux, il ne suffisait pasd’être un combattant. Ça faisait peur.

B.I. : Quelle fut votre relation avec l’autrepartie de la Lutte Libre, Eugenio Tadeu etHugo Duarte ?J.O. : Les gens de Cromado venaient même

s’entraîner avec nous. Mais à cette époque, iln’y avait pas beaucoup de contact.Aujourd’hui, tout a changé, maisanciennement, chacun allait de son côté,chacun voulait avoir son équipe, mais avecnous, i l n’y eut pas de problème, notreacadémie ne voulait de bagarres avecpersonne. D’autres équipes cependant, qui secroyaient meilleures, disaient des choses…Finalement, la Budokan devint vraiment lameilleure équipe de Vale Tudo.

B.I. : Dans les années 80 et au début desannées 90, il y eut cette rivalité entre le Jiu-Jitsu et la Lutte Libre, avec des combatsdans les rues et tout le reste. Vous avezparticipé à l’un ou l’autre de ces épisodes ?J.O. : Non, je n’ai jamais mélangé les

choses. À cette époque, il existait une granderivalité. Nous ne pouvions pas parler du Jiu-Jitsu et en ce qui me concerne, je n’aimaispas beaucoup que d’autres combattantsdisent qu’un art martial était meilleur qu’unautre. Je crois qu’il n’existe pas d’art martialmeil leur qu’un autre, mais un meil leurcombattant. Il n’existe pas un meilleur combat,mais un combattant mieux préparé. À cetteépoque, c’était la guerre, avec tous cescombats de rue, les combats entre Eugenio etRenzo et il y avait des coups. Moi, je neparticipais pas à tout ça, je n’ai même pas étéà la fameuse rencontre d’Eugenio contreRenzo. Je savais que ça finirait par des coupset je suis toujours resté dans la marge. Monnom n’a jamais été mélangé à tout ça. Vous nepourrez jamais lire quoi que ce soit disant queje me suis battu dans la rue. Je suis unvéritable professionnel, le combat doit se fairesur le ring. C’est sur le ring que vous devezmontrer ce que vous êtes. Dans la rue, c’estfacile, cogner quelqu’un qui ne sait rien, c’est ce qu’il y a de plus facile…

B.I. : Que se passa-t-il lors de cetaccident au Pride où une grande partie devotre corps fut brûlée ?J.O. : Ce fut au Pride 9. Je devais me battre

contre Matt Serra, un élève de Renzo Gracie.J’étais sur la passerelle et ils me dirent quequand j’aurais traversé la passerelle, ils allaientappuyer sur un bouton pour mettre en routeun lance-flammes. Beaucoup de gens pensentque ce furent des feux d’artifice, mais c’étaitvraiment du feu. C’était un lance-flammes quidevait s’activer une fois que j’étais passé,mais ils appuyèrent sur le bouton alors quej’étais toujours sur la passerelle et près de 70 % de mon corps a été brûlé. La partie dedevant fut complètement brûlée par le feu.C’est un sujet difficile et vilain. Le premier quim’aida fut Renzo Gracie, il était tout prèsparce que j’allais me battre contre son élève. Ilfut le premier à venir m’aider. Liborio était toutprès également et m’aida. Des gens du Jiu-Jitsu… À ce moment-là voyant commentje brûlais, tout fut oublié et i ls aidèrent l’être humain.

B.I. : Et comment vous traita le Pride ? Ils vous indemnisèrent ?J.O. : Oui, il m’indemnisèrent, mais ce ne fut

pas ce que j’imaginais. Quand ça se produisit,j’étais couché sans pratiquement pouvoirbouger. Complètement brûlé. Le président del’organisation est venu immédiatement avecune indemnisation, mais je me battais pourmille dollars, par exemple, et il est venum’offrir cent mille dollars. Je ne pouvais pascomprendre pourquoi cet argent et j’aiaccepté. Beaucoup de gens pensent que j’aireçu cinq cent mille dollars ou un million etréellement, ça aurait pu être, mais je n’avaispersonne à mes côtés pour résoudre cetteaffaire. C’est moi qui ai dû tout résoudre.J’étais dans une situation où je ne pouvais pasparler, j ’uti l isais seulement un code. Jepouvais à peine voir ce qu’ils écrivaient et untraducteur me le disait. I l disait qu’i lsm’offraient autant pour avoir été blessé et jene pensais qu’à une seule chose : j’avais étépour un combat à 500 dollars et ils m’offraient150 mille dollars, je devais accepter.

B.I. : Comment fut votre récupération ?J.O. : J’ai été sans rien faire pendant un an

et aujourd’hui encore, j’ai des problèmessuite à ce qui m’est arrivé. Quand je me rase,mon visage se cabosse et j’ai encore descicatr ices de cet accident. J’a i mislongtemps à m’en récupérer. Quand j’allaisme battre et qu’il y avait tous ces feux, j’enétais effrayé et j’entrais craintif. Une chosequi ne me paraît pas bien non plus, c’est ceque fit le Pride avec moi à cette époque.Quand j’ai recommencé à me battre, ils mefirent un contrat pour trois combats et medirent que ce seraient des combats facilespour que je puisse les gagner. Ils me direntque ma bourse serait de quarante mil ledollars et que je gagnerais un total de 120mille dollars. J’ai dit alors que je n’avaisjamais choisi un adversaire. Je ne l’avaisjamais fait et c’est toujours vrai aujourd’hui.Je n’ai jamais dit, dans ma vie, que je nebattrais que contre telle personne. C’estpour ça que cette proposition me parutbizarre. Ils allaient me donner trois combatsfaciles pour gagner de l’argent facile… Maisde facile, rien du tout ! Le premier combat fut

contre Carlos Newton, qui à cette époqueécrasait tout le monde. J’ai fait contre lui ungrand combat, je considère que c’est l’un demes mei l leurs combats. J'ai perdu auxpoints. Ensuite, je me suis battu contre NinoSchembri, aveugle, car ils m’avaient fait unetransplantation de cornée. Je me suis battuen étant en état d'infériorité de conditions.Comme c’était par contrat, je me battaispour de l’argent, je devais me battre et je mesuis battu de toute manière. J’ai perdu cecombat. Le dernier combat fut contre DaijuTakase, qui soumit Anderson Silva. Je fusmeilleur que lui mais ils lui donnèrent lavictoire. C’est là que se terminapratiquement ma carrière à l’extérieur.

B.I. : Que s’est-il passé dans cet accidentde voiture qui vous laissa aveugle ?J.O. : L’accident se produisit en 96

ou 97. Un morceau de verre resta dans un œil,aucun médecin ne put le sortir et je ne savaismême pas qu’i l était là. Au cours desentraînements de la Budokan, un élève metoucha en s’entraînant avec moi etaccidentellement, il mit un doigt dans cet œil.Quand cela se produisit, le bout de verre sortitde je ne sais où et perfora la membrane del’œil et j’en perdis la vision. J’ai perdu la visionen 98 ou 99.

B.I. : Revenons à Pelé. Avez-vous un typede contact ou de relation avec lui ? Vousvous parlez ?J.O. : Non, malheureusement je n’ai pas de

contact avec Pelé. Il habite dans un endroitéloigné de tout, mais j’aimerais avoir cecontact. Pelé me paraît un excellentprofessionnel et un excellent combattant, maisà cette époque nous étions réellement trèsrivaux. Pelé voulait me frapper dans n’importequel coin.

B.I. : Vous avez tous les deux créé unproblème à l’aéroport, racontez-nous ?J.O. : Ce fut après ma première victoire,

quand nous avions déjà combiné unerevanche. J’ai accepté de me battre contre luide nouveau et quand i l me rencontra àl’aéroport, il voulut se battre avec moi àl’endroit même. On nous expulsa presque del’aéroport et le pilote ne pouvait pas décoller.C’était une guerre. À cette époque vraiment ilme détestait, il ne pouvait pas me voir. Il étaitvraiment très irrité et cela le marqua. Vousimaginez voir votre photo dans tous lesjournaux et magazine du monde avec levisage en bouillie. Malgré cela, quand je mesuis brûlé, il me téléphona à l’hôpital où j’étaiset bavarda avec moi, me souhaitant lemeilleur. Je n’ai pas de mal à dire de Pelé. Cefut un grand adversaire et cela revalorisa macarrière tout autant que la sienne. L’un leval’autre, de sorte que je ne peux que leremercier pour avoir pu me battre contre lui etavoir eu cette opportunité. Ce fut un ex-æquo1 à 1. Personne ne fut déloyal contre l’autre etle combat dura une heure. D’abord 30 minuteset ensuite 30 autres minutes. Ce fut réellementspectaculaire.

B.I. : Quel fut le meilleur et le piremoment de votre carrière ?J.O. : Le pire moment fut l’accident au

Japon. Cela changea alors réellementbeaucoup ma vie. Je suis resté au Japon très

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Grands Combattants

sérieusement blessé et tout seul pendant presque deux mois. Je suis resté sans amis,sans famille, sans rien. Le meilleur moment, ce sont les principaux combats que j’aifaits. Ce fut la victoire contre Pelé, qui fut réellement déterminante. Il avait déjà battuMacaco et ce jour-là, il le battit de nouveau. J’étais déjà connu, mais Pelé avait battuMacaco. J’avais toujours voulu me battre contre Macaco, mais je n’y étais jamaisparvenu. Lui, il s’était battu deux fois et avait gagné les deux fois, de sorte que cecombat contre Pelé fut très important pour moi.

B.I. : Qui est pour vous le meilleur combattant du monde actuellement ?J.O. : J’aime beaucoup voir George St Pierre combattre. J’aime également

beaucoup BJ Penn. Parmi les Brésiliens, j’aime bien Anderson Silva, Minotauro etShogun. La manière de combattre de Shogun spectaculaire et sa manière d’êtreagressif sont incroyables.

B.I. : Dans la Lutte Libre actuellement, l’équipe de Cromado est celle qui pointele plus. Comment considérez-vous ce sport actuellement ?J.O. : Il s’est beaucoup amélioré. Aujourd’hui Cromado fait un excellent travail. La

Budokan pas autant, car elle n’a pas autant grandi. Il y eut un temps où les meilleurscombattants étaient de la Budokan, ils étaient tous de bons combattants. Il y avaitMarcelo, qui était champion de l’IVC, moi qui fus champion du Japon, Pedro Rizzos’entraînait avec nous et Ruas aussi. Nous avions la meilleure équipe de Vale Tudo àcette époque, notre équipe était vraiment imbattable. Beaucoup de gens sont partis et

ce fut presque la f in pour laBudokan, elle a encore la LutteLibre, mais elle n’a plus le nomqu’elle avait avant.

B.I. : Comment sont vosentraînements aujourd’hui ? Avecqui vous entraînez-vous ?J.O. : Maintenant, je m’entraîne

avec Marcelo Aguiar. Ce n’est pasdans une académie, nous nousentraînons dans un chenil. Marceloa un chenil qui s’appelle Perrera

Aguiar et c’est là que nous nous entraînons. Il se trouve àPendotiba, Niteroi. Il n’y a que lui pour m’entraîner et iln’entraîne que moi. I l y a certaines personnes quim’aident dans les entraînements, mais ce n’est pas lamême chose que de s’entraîner dans une équipe où il y a15 personnes pour s’entraîner avec vous et vous aider. Jem’entraîne au style homme des cavernes. Si j’étaissponsorisé pour m’entraîner, je pourrais m’entraînern’importe où. Je crois qu’un athlète mérite de recevoirune aide pour ses dépenses et être sponsorisé pourpouvoir s’entraîner et se consacrer seulement au sport.Cela ne m’est jamais arrivé, je n’ai jamais été sponsorisé,j’ai toujours dû travailler tout en étant dans le sport. Je suis convaincu que j’aurais pour arriver bien plus loin.Je suis resté pendant trois ans numéro un du monde. Jesais qu’aujourd’hui, avec mes 40 ans, je pourrais être ausommet à me battre dans ma catégorie des –70 kg.

Je pourrais être en train de me battre avecceux qui sont en première ligne. Bien entraîné,je ne suis inférieur à aucun d’eux.

B.I. : Quel bilan faites-vous de toute votrecarrière ?J.O. : J’espère que les gens se souviendront

de moi en pensant au guerrier que je fus sur lesrings, à mon esprit combattant, pour ne jamaisabandonner un combat et toujours lutterjusqu’au bout. Je suis avocat et je travailleaujourd’hui comme dresseur de chiens, maisj’aime le Vale Tudo. Il est difficile de penserqu’un jour, je vais cesser de me battre, mais unjour, ça arrivera. Ça fait presque un an que jesuis sans me battre, mais je continue d’avoirenvie de le faire… Je rêve de me battre, je mevois en train de me battre et de faire tout ce quiest en rapport avec la lutte. Je ne peux pasencore admettre que ça arrive à sa fin.J’aimerais faire quelques combats avant deconclure ma carrière, j’aimerais faire quelquescombats pour que le public puisse revoir Johilen train de se battre.

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Parmi les professeurs des artsdu Sud-Est asiatiqued’aujourd’hui, notre invitéd’aujourd’hui, le professeurDave Gould brille toutparticulièrement. Dave Goulda développé un travailintense, spécialement en ce quiconcerne l’usage des armes. À travers ses DVDs d’instruction, son travail a attiré

puissamment l’attention des pratiquants dans le mondeentier.L’Eskrima philippine acquiert avec lui tout son sens d’art

de combat. Sa vaste expérience de ces combats n’a faitqu’accentuer son respect pour ses professeurs, mais il estvrai que son travail créé un pont entre la tradition asiatiquede l’Eskrima et le combat au corps à corps réel, ouvrantune brèche à de nouveaux horizons dans les postulatsdiffusés jusqu'à aujourd’hui et plus étendus en la matière.Nous vous présentons ici son dernier travail un thèmeessentiel dans l’affrontement avec armes blanches, une réflexion pratique et profonde sur le déploiement des armes.La capacité de surprendre et d’achever une action de

combat avec une arme blanche se résout fréquemmentdans les premières actions, de là l’importance d’affrontercette question aussi bien dans la défense que dans desactions offensives.En cette matière où la clarté est essentielle, ça ne sert à

rien de simplifier, mais il est indispensable d’avoir uneidée très claire de nos options, ce n’est qu’ainsi que noussurvivrons. À ne pas manquer !

Alfredo Tucci

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