Bureau International d'Education
Evolution de l'Education
Rapport National de la République Libanaise
Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques
Février 2001
Ce rapport a été élaboré par un comité d'experts:
- Docteur Nemer FRAYHA (Président)
- Docteur Assaad YOUNES (Membre)
- Docteur Hassan JOUMAA (Membre)
- Monsieur Joseph ABI RACHED (Membre)
TABLE DES MATIERES
Avant-Propos
Introduction
Chapitre 1Aperçu du système éducatif au Liban à la fin du 20e siècle
Ce chapitre comporte 4 parties:
1.1 – Principales étapes de la réforme et de la rénovation du système éducatif
durant la dernière décennie du 20e siècle.
1.1.1 – Le cadre législatif: La politique éducative, ses principes et ses objectifs
1.1.1.1 – Dans l'enseignement général
1.1.1.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel
1.1.1.3 – Dans l'enseignement supérieur
1.1.2 – La structure du système éducatif, son organisation et sa gestion.
1.1.2.1– La structure du système éducatif selon les différents cycles, les
différents niveaux et les différentes branches.
1.1.2.2 – L'organisation administrative de l'enseignement au Liban
1.1.3 – Evaluation de l'efficacité du système éducatif et de son rendement
1.1.3.1 – Les organismes responsables de l'évaluation
1.1.3.2 – Les méthodes adoptées dans l'évaluation
1.1.3.3 – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation
1.1.3.4 – Les points forts relatifs à l'efficacité et au rendement du
système éducatif
1.1.3.5 – Les perspectives d'avenir dans le domaine de l'évaluation
1.1.4 – Les réformes éducatives actuelles, ses points forts et ses objectifs
1.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière
décennie
1.2.1 – Dans le domaine de l'enseignement général pré-universitaire
1.2.2 – Dans le domaine de l'enseignement technique et professionnel
1.2.3 – Dans le domaine de l'enseignement supérieur
1.3 – Les leçons tirées de la réforme éducative.
1.4 – Les problèmes et les défis auxquels l'éducation est confrontée au seuil du
21e siècle
Chapitre 2Les contenus de l'éducation: les principes, les hypothèses et les mécanismes de
changement et de modification.
2.1 – Les programmes d'enseignement: leur évolution, leurs principes et les hypothèses
sur lesquels ils étaient fondés..
2.1.1 – Processus de la prise des décisions propres à l'élaboration des programmes
d'enseignement, leur application et leur évaluation
2.1.2 – Les objectifs généraux et les principales hypothèses sur lesquelles étaient
fondés les programmes d'enseignement
2.1.3 – Les stratégies de l'enseignement et de l'apprentissage (méthodes, formation
et recyclage des enseignants)
2.1.4 – Les contenus de l'éducation et les mécanismes de changement et de
modification.
2.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière
décennie
2.2.1 – Les facteurs incitatifs de la réforme des programmes d'enseignement
2.2.2 – Les organismes et les institutions qui ont contribué à l'opération de
changement et de modification
2.2.3 – Les domaines affectés par le changement: les nouvelles disciplines, le
contenu des matières d'enseignement et ses thèmes (enseignement
général, enseignement technique et professionnel, enseignement
supérieur, éducation formelle et non-formelle
2.2.4 – Les stratégies adoptées dans l'évaluation de la réforme des programmes
(planification, application et suivi)
2.2.5 – Les points forts, les points faibles et les solutions adoptées
- Bibliographie
AVANT-PROPOS
Ce rapport traitant de l'évolution de l'éducation dans la RépubliqueLibanaise constitue un impérieux besoin national, enrichissant,
d'une part, la mémoire éducative des libanais et contribuant, d'autrepart, et de manière efficace, aux efforts que fournit le bureaumondial de l'éducation en vue de préparer la 46ème session ducomité international de l'Education qui se tiendra à Genève entre le5 et le 7 septembre de l'année en cours. Cette conférence traite:"Contenu de l'Education et stratégies d'enseignement adoptées au21e siècle: Problèmes et solutions.
Il est à noter, par ailleurs, que ce rapport vise à fournir des informationssur l'état de l'éducation au Liban ainsi que ses évolutionspermettant de tenir au courant, les participants au congrès sur lesdonnées de cette situation et de tirer profit des solutions apportées,abstraction faite des diverses possibilités offertes pour établir descomparaisons utiles au monde entier. A ce titre le réseau Internetjoue un rôle primordial.
Il y a lieu de signaler dans ce contexte que les disparités sociales etculturelles ainsi que les efforts fournis par les spécialistes à la findu 20e siècle, la restructuration du secteur éducatif font de cerapport un document de haute importance.
De même, les expériences qu'il comporte, viennent soutenir, d'une part,les efforts de nombreux pays qui se préoccupent de réformer leursinstitutions et permettre, d'autre part, de consolider le principe devivre ensemble ou de coexistence auquel aspirent toutes les nationsdu monde à travers une génération nouvelle de compétencespropres à affronter les évolutions accélérées et les défis des tempsmodernes. En se fondant sur ce qui précède le présent rapport a étépréparé prenant en compte le modèle que le bureau international àGenève avait proposé.
Ce dernier étant constitué d'un préambule et de 2 chapitresessentiels.
- Le préambule comprend des informations générales sur le LibanLe premier chapitre un aperçu du système éducatif au Liban à la findu 20e siècle insistant sur les principales étapes de la réforme de cesystème et sa rénovation ainsi que sur les principales réalisations dansles divers domaines de l'enseignement durant la dernière décennie du20e siècle, viennent s'y ajouter les leçons tirées de la réforme éducative,les problèmes et les défis auxquels, l'éducation au Liban est confrontéeà l'aube du 3ème millénaire.Quant au deuxième chapitre, il comprend les contenus et les principessur lesquels se fonde l'éducation, tout en déterminant les mécanismesde changement et de modification, notamment pour ce qui est desprogrammes de l'enseignement, leur évolution dans leurs diversescomposantes. Dans ce rapport sont définis aussi les organismes ettoutes les forces vives de l'Education Nationale, ainsi que lesorganisations internationales concernées qui ont contribuéefficacement à l'opération de réforme. Il est fait état de même desprocessus de prise de décision et des stratégies visées en mettant enlumière les points faibles et les solutions adoptées.
INTRODUCTION
Ayant la ferme conviction qu'on ne saurait créer un système éducatif de"rien" mais toujours à partir d'une réalité démographique, politique,économique et sociale dont il serait l'image et le reflet.Le Liban se situe au Sud Ouest de l'Asie sur le littoral Est de la
Méditerranée. Il s'étend sur 10452 km2 où vivent 4 millions d'habitants
dont 3 millions deux cent mille, de nationalité libanaise atteignant une
moyenne de croissance démographique de 1,2 %. Bien que petit, le Liban
demeure de par ses spécificités un pays privilégié et par sa situation
géographique il est l'ouverture de l'Orient arabe sur le monde, constituant
ainsi un pont culturel, confessionnel, social, commercial entre plusieurs
mondes et plusieurs civilisations arabes et occidentales (notamment
francophones et anglophones) et un lieu favori de rencontre de diverses
cultures renforcé par l'existence de plusieurs grandes communautés
libanaises à travers le monde.
Depuis son indépendance en 1943, le Liban a adopté le système
économique libéral basé sur l'ouverture aux divers pays du monde. Cette
économie a été vivement marquée par sa situation et sa nature
géographique et démographique de sorte que le secteur tertiaire accapare
65,1% des forces actives contre 25,9% dans les secteurs industriel et celui
de la construction et 9% dans le secteur de l'agriculture.
Quant au PNB, le secteur tertiaire s'en empare de 75% contre 15%
à l'industrie et 10% à l'agriculture alors que le PNI par personne s'élève à
2660 dollars par an.
Pour ce qui est de la réalité éducative au Liban, on constate que
presque le tiers de ses habitants fréquentent les écoles, les instituts et les
universités conformément aux statistiques parues au CRDP. En 1999 le
nombre d'étudiants et élèves, tous secteurs et cycles d'enseignement
confondus, ont atteint 146545. Les salariés dans différents secteurs et
cycles de l'enseignement sont estimés à 97 000, ce qui représente 7,1% du
total de la main-d'œuvre libanaise. Cela signifie que, ceux qui sont
concernés directement par le système éducatif au Liban constituent 35,7%
du nombre total des habitants. Sachant que ce pourcentage ne concerne
pas les parents d'étudiants ne faisant pas partie de ce secteur. Comme ce
pourcentage ne prend pas en compte les employés et fonctionnaires des
entreprises économiques, commerciales et immobilières en contact direct
avec le secteur éducatif bien que subissant ses données et ses fluctuations.
Pour ce qui est des données spécifiques du système éducatif au
Liban, elles feront l'objet d'une étude détaillée dans les deux chapitres
suivants de ce rapport avec un aperçu explicatif de l'évolution de ce
système à travers l'histoire.
CHAPITRE 1
Aperçu du système éducatif au Liban à la fin du 20e siècle
Ce chapitre comporte 4 parties:
1.1 – Principales étapes de la réforme et de la rénovation du système éducatif
durant la dernière décennie du 20e siècle.
1.1.1 – Le cadre législatif: La politique éducative, ses principes et ses objectifs
1.1.1.1 – Dans l'enseignement général
1.1.1.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel
1.1.1.3 – Dans l'enseignement supérieur
1.1.2 – La structure du système éducatif, son organisation et sa gestion.
1.1.2.1– La structure du système éducatif selon les différents cycles, les
différents niveaux et les différentes branches.
1.1.2.2 – L'organisation administrative de l'enseignement au Liban
1.1.3 – Evaluation de l'efficacité du système éducatif et de son rendement
1.1.3.1 – Les organismes responsables de l'évaluation
1.1.3.2 – Les méthodes adoptées dans l'évaluation
1.1.3.3 – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation
1.1.3.4 – Les points forts relatifs à l'efficacité et au rendement du
système éducatif
1.1.3.5 – Les perspectives d'avenir dans le domaine de l'évaluation
1.1.4 – Les réformes éducatives actuelles, ses points forts et ses objectifs
1.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière
décennie
1.2.1 – Dans le domaine de l'enseignement général pré-universitaire
1.2.2 – Dans le domaine de l'enseignement technique et professionnel
1.2.3 – Dans le domaine de l'enseignement supérieur
1.3 – Les leçons tirées de la réforme éducative.
1.4 – Les problèmes et les défis auxquels l'éducation est confrontée au seuil du
21e siècle
Etude préliminaire
On sait que les divers aspects de l'essor culturel au Liban ont vu le
jour au début du 18e s. notamment suite à la réunion du Concile de
Louaïzé en 1736 qui a déclenché la création de diverses écoles d'autant
plus qu'il était le 1er congrès appelant à la scolarisation obligatoire et
gratuite pour tous les enfants du Liban. (S'il a faim donnons-lui à
manger).
Le 19è s. a vu le nombre des écoles dépasser largement celui des
siècles précédents grâce, d'une part, à l'arrivée des missionnaires et des
congrégations et, à l'installation en 1846, par l'Etat ottoman d'un conseil
d'éducation générale s'occupant de l'enseignement public dans tout
l'Empire, d'autre part. Les écoles privées étaient exclues de ce système.
Lors du Mandat Français la politique éducative a privilégié
l'enseignement de la langue et de la culture françaises et a insisté sur
l'uniformisation des programmes et des examens officiels ainsi que sur
l'installation d'un système administratif central, tout en gardant la
collaboration du secteur privé, pour opter finalement à accorder à l'arabe
et au français la même importance dans les programmes de
l'enseignement. Cette manifestation éducative s'est poursuivie sous
l'Indépendance et la constitution a maintenu la sauvegarde de la liberté de
l'enseignement tout en adoptant l'arabe comme langue officielle. Ainsi
l'année 1946 a vu paraître le programme officiel et la réglementation des
examens, que les gouvernements qui se sont succédé ont continué à
renforcer en y effectuant quelques modifications de base en 1968 dans
l'objectif de les actualiser et prendre en compte les besoins sociaux de
l'enfant de manière plus judicieuse.
Ces remaniements, furent loin d'augmenter les effectifs dans les
écoles officielles par rapport aux écoles privées dont le taux au début des
années 70 s'élève à 56% du total des effectifs au Liban pour atteindre
environ 70% dans les années 93-94. Ceci est dû à plusieurs facteurs dont,
notamment la guerre civile libanaise commencée en 1975 et qui a duré 25
ans environ, balayant tout sur son passage et causant une dégradation
générale et des déficiences, que ce soit sur le plan éducatif, en particulier
dans le secteur public, ou sur le plan humain.
C'est l'accord de Taëf qui au début des années 90, a mis fin aux
conflits et aux actions militaires et a mis en place un vaste plan de
redressement social et économique suivi d'un plan de redressement
pédagogique (approuvé par le gouvernement en 1994), fixant des
objectifs d'union et d'unification dans les domaines pédagogique et
éducatif. Cet accord est considéré comme un changement qualitatif et une
étape importante dans l'histoire de l'éducation au Liban. En effet, c'est à
partir de ce moment qu'on pourra dire qu'un nouveau système unifié dans
ses objectifs, son contenu et ses orientations, a été établi sans porter
atteinte à la liberté de l'enseignement privé, sans toutefois omettre de
soutenir l'école publique.
De ce plan est née la restructuration du système éducatif en 1995 et
les Nouveaux Programmes en 1997, mis en application progressivement
conformément à un calendrier élaboré en début de l'année scolaire 2000-
2001.
Par ailleurs, il serait bon de noter que dans la dernière décennie, le
taux des affiliations dans le secteur public a accusé une augmentation
appréciable, il en est de même dans le secteur technique et professionnel.
Si la totalité des élèves et des étudiants, tous secteurs et niveaux
confondus, a atteint dans le courant de l'année scolaire 91-92, 843 974
(85,9% dans l'enseignement général, 4% dans l'enseignement technique et
professionnel et 10,1% dans l'enseignement supérieur), ces données ont
accusé un changement (en 1998-1999) où le nombre d'élèves et étudiants
a atteint 1 046 545 dont 83,3% dans l'enseignement général (répartis dans
une proportion de 37% dans le public, 63% dans le privé, 7% dans
l'enseignement technique et professionnel et 9,7% dans l'enseignement
supérieur).
1.1 – Etapes principales de la réforme du système d'enseignement et
son renouvellement dans la 2ème moitié du 20e s.
Le cadre législatif: la politique éducative, ses principes et ses objectifs.
La politique éducative est basée au Liban sur le principe de la
liberté de l'enseignement stipulée par la Constitution Libanaise.
Au Liban, l'enseignement est libre "tant qu'il ne trouble pas l'ordre
public, n'enfreint pas la morale et ne lèse pas la dignité des religions et
des sectes, le droit des différentes communautés à fonder leurs propres
écoles reste inaliénable tant qu'elles respectent les directions officielles
dans le domaine de l'Education Nationale".
Cette politique éducative de restructuration à partir de laquelle
seront élaborés les programmes scolaires, s'inspire des principes
mentionnés dans l'introduction de notre nouvelle constitution émanant de
l'accord de Taëf et comporte une réforme importante dans le domaine
éducatif.
- Assurer l'enseignement pour tous et le rendre obligatoire pour tous les
citoyens, au moins pour le cycle primaire qui peut être considéré
comme la 1ère phase de la scolarisation obligatoire.
- Insister sur la liberté de l'enseignement conformément aux lois
définies dans la constitution.
- Garantir l'enseignement privé et assurer le contrôle des écoles privées
et du livre scolaire par l'Etat.
- Effectuer une réforme de l'enseignement officiel technique et
professionnel, le consolider et l'améliorer en fonction des besoins du
développement du pays, et la restructuration de l'Université Libanaise
en lui fournissant le soutien nécessaire, notamment dans ses facultés
expérimentales.
- Réviser les programmes et les améliorer dans l'optique de
l'appartenance et de l'union nationales, l'ouverture spirituelle et
culturelle et l'uniformisation du livre d'histoire et d'instruction civique
et ce, sur le plan de la législation constitutionnelle.
Quant aux lois et décrets relatifs à l'éducation, c'était le Ministère
de l'Education Nationale qui assumait les responsabilités définies par le
décret no 2869 du 16/12/1959 dans tous les domaines et à tous les niveaux
de l'éducation par le biais de la Direction Générale de l'Education, celle
de la Jeunesse et des Sports et celle de l'Enseignement Technique et
Professionnel avec la collaboration étroite du CRDP, l'université libanaise
et le conservatoire national.
Cette situation a duré jusqu'en 1993 l'année qui a vu se former 3
ministères indépendants, celui de l'Education Nationale de la Jeunesse et
des Sports, celui de l'enseignement Technique et Professionnel et celui de
la Culture et de l'Enseignement Supérieur.
La dernière décennie du 20e s. a connu des évolutions importantes
dans le domaine des législations sur le plan pédagogique et en ce qui
concerne l'amélioration du secteur de l'Education au Liban, notamment
pour ce qui est de l'adoption d'une philosophie éducative dont les
principes et les objectifs se caractérisent par la clarté et la précision. C'est
de cette philosophie qu'ont paru des textes législatifs officiels en accord
avec la nouvelle constitution, le document de Taëf.
Ajoutons à cela les retombées positives des congrès mondiaux,
notamment celui de Jom-Tein (1990) dans ce cadre, que nous allons
éclaircir par rapport à la politique éducative dans l'enseignement général,
l'enseignement technique et professionnel et l'enseignement supérieur.
1.1.1.1 – Dans l'enseignement général
Avant 1994 (date du projet d'un nouveau système éducatif au
Liban), les finalités et les objectifs de la politique éducative définis dans
les textes officiels en vigueur n'ont pas changé avec les gouvernements
successifs. Ils étaient fondés sur la:
- Nécessité d'assurer une véritable éducation nationale, de continuer la
mission culturelle du Liban en sauvegardant sa particularité dans ce
domaine, de relier l'éducation à la vie économique, d'étendre
l'enseignement, le diversifier et le généraliser.
- Nécessité de remettre en question la politique d'enseignement et de
planification, les programmes, les examens, le livre scolaire, les
bâtiments scolaires, la relation entre l'Etat et les écoles privées, les
recherches pédagogiques.
C'est dans le décret no 2869 du 16/12/59 que le Ministère
s'occupant de l'Education devient désormais, le Ministère de l'Education
Nationale et des beaux-arts jusqu'en 1993 où il fut converti en Ministère
de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports par suite de la
création du ministère de la Culture et de l'enseignement supérieur et du
ministère de l'enseignement technique et professionnel.
Ses fonctions se sont alors réduites à l'éducation et à
l'enseignement général pré-universitaire et à l'éducation sportive. De
même, les décrets no 9099 et 3100 en date du 8/1/1968 et les décrets 2150
et 2151 en date du 6/11/1971 en vigueur, n'ont pas déterminé les finalités
et les objectifs généraux de l'éducation. On s'est contenté de déterminer
des objectifs spécifiques pour chacun des cycles d'enseignement et la
réalité sur le terrain s'écarte, la plupart du temps, du contenu des textes
parus dans ces décrets.
Le projet d'un nouveau système éducatif au Liban émane du "plan
de redressement pédagogique" approuvé en conseil des ministres en date
du 17/8/1994 et s'appliquant sur neuf ans. Il prône entre autres objectifs,
l'amélioration "des structures du système éducatif" et l'élaboration d'un
système éducatif "conçu dans une optique résolument moderne".
C'est une nouvelle philosophie éducative pour le Liban avec ses
dimensions intellectuelle, humaine, nationale et sociale qui a déterminé
les objectifs pédagogiques et la politique éducative dans laquelle
s'inscrivent les finalités et les objectifs généraux du redressement
éducatif.
A – Les objectifs principaux du plan:
Ces programmes se proposent les principes suivants:
- Consolider l'esprit d'appartenance et de fusion nationales et
l'ouverture spirituelle et culturelle et ce, en révisant les programmes et
en les améliorant.
- Munir la nouvelle génération d'un ensemble de valeurs, de savoirs, de
compétences et de connaissances modernes en insistant sur l'Education
Nationale et les valeurs libanaises telles la liberté, la démocratie, la
tolérance et la non-violence et en insistant également sur les activités
sportives et artistiques.
- Améliorer les niveaux d'enseignement et d'aptitude dans toutes les
étapes pré-universitaires.
- Ménager une souplesse et une complémentarité plus grandes entre
l'enseignement général académique et l'enseignement professionnel et
technique et consolider leur relation avec l'Enseignement Supérieur.
- Réaliser les liens et la complémentarité entre l'éducation et
l'enseignement, d'une part, et les besoins de la société et du marché du
travail au Liban et dans le monde arabe, d'autre part.
- Accompagner l'évolution scientifique et technologique et renforcer
l'ouverture aux autres cultures et la participation active à ces cultures
constituant une source de développement et d'enrichissement mutuels.
B – Les objectifs généraux
Ces objectifs se basent sur la formation d'un citoyen
- Fier de son pays et de son appartenance à ce pays, engagé dans la
défense de sa cause.
- Fier de son appartenance et de son identité arabes.
- Conscient de son héritage spirituel issu des religions célestes et
attaché aux valeurs et à l'éthique humaines.
- Puisant dans la conscience de son patrimoine national, de quoi
développer le présent et préparer l'avenir.
- Imprégné de son histoire nationale commune, loin de tout sectarisme
étroit et aspirant à une société homogène et ouverte.
- Conscient de l'importance de la coexistence car "est illégitime toute
autorité qui enfreint le pacte de coexistence nationale", afin que
l'expérience libanaise reste un modèle pour les autres pays de la région
et du monde.
- Respectueux des libertés individuelles et publiques encourageant les
initiatives productives individuelles ou collectives, défendant les droits
et la propriété d'autrui.
- Attaché à l'arabe, sa langue maternelle et sachant s'en servir
correctement et efficacement.
- Connaissant parfaitement une langue étrangère au moins, ce qui doit
lui permettre de s'ouvrir à toutes les cultures du monde, s'enrichissant
ainsi à leur contact et les enrichissant à son tour.
- Participant activement avec ses concitoyens à l'instauration d'une
société démocratique qui incite à l'émulation constructive, assure la
justice et le bien-être social et soit capable d'assimiler le progrès dans
les divers domaines de la connaissance.
- S'efforçant d'instaurer l'esprit de paix en lui-même, dans ses relations
individuelles ainsi que dans les relations sociales et nationales.
- Pratiquant les règles d'hygiène menant à une croissance physique,
psychique et morale saine.
- Soucieux de développer sa culture et ses connaissances, sa sensibilité
artistique, d'exercer sa créativité et d'affiner son goût esthétique.
- Capable, à travers tout son itinéraire scolaire et avec l'orientation
pédagogique adéquate, de choisir en toute liberté une carrière et de
poursuivre, de manière autonome, son ascension sur la voie de la
connaissance et du développement professionnel.
- Conscient de l'importance de la technologie, capable de s'en servir, de
la développer et de réagir avec elle à bon escient et en toute maîtrise.
- Respectueux des ressources du Liban et de son environnement
naturel, travaillant sans cesse à leur défense et à leur protection pour le
développement matériel et moral de la société.
- Comprenant son milieu social tel qu'il est, agissant et réagissant avec
les multiples aspects de ce milieu et œuvrant pour y développer toutes
sortes de savoir-faire et notamment l'artisanat local.
C – Le cadre de la politique éducative
La politique éducative s'inspire des principes suivants;
- L'éducation des enfants est une responsabilité partagée entre la
famille, la société et l'Etat.
- L'enseignement public doit être optimisé; dans cette perspective,
diverses mesures s'imposent:
- Mettre en place, dans le secteur éducatif, une administration
dynamique et souple, chargée à travers les ministères concernés
(Ministères de l'Education Nationale, de la jeunesse et des Sports, de
l'Enseignement technique et Professionnel: de la planification et du
suivi centralisés, et laissant à chacun des ministères, séparément, les
tâches d'exécution et d'évaluation.
- Inciter les citoyens à apporter activement leur soutien à
l'enseignement public et, au besoin, à assurer eux-mêmes les
conditions indispensables à sa mise en place.
• Assurer les moyens nécessaires au relèvement du niveau de
l'enseignement public sur tout le territoire et, plus spécialement, dans les
zones périphériques.
- Réaliser le projet de regroupement scolaire
- Préserver l'enseignement privé tout en renforçant le contrôle de l'Etat
sur les écoles de ce secteur.
- Souligner l'importance de la complémentarité entre l'enseignement
général et l'enseignement technique et professionnel en liaison étroite
avec l'enseignement supérieur.
- Développer les programmes scolaires avec, pour objectif de:
٠ Edifier une société libanaise unifiée et homogène capable de jouer un
rôle prépondérant au niveau international comme au sein de son
environnement arabe en apportant sa contribution à la civilisation des
hommes.
٠ Fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de connaissances et de
savoir-faire à travers l'enseignement de la technologie en tant que
discipline scolaire au programme.
٠ Soigner l'enseignement de l'arabe, notre langue maternelle et outil de
communication historique, social, culturel et scientifique et accorder
beaucoup de soin aux langues étrangères, moyen privilégié d'accès
aux cultures et aux civilisations du monde et à de solides relations
économiques.
٠ Moderniser le livre scolaire en vue d'assurer une éducation scolaire
formative adaptée aux impératifs du progrès des sciences et de la
technologie.
٠ Développer la notion d'évaluation pédagogique aussi bien dans les
examens scolaires que dans les épreuves nationales et l'adapter aux
impératifs de l'enseignement supérieur et du marché de l'emploi.
- Unifier les manuels d'histoire et d'éducation civique et imposer leur
usage dans les écoles publiques et privées en vue de développer les
sentiments d'appartenance et d'union nationales.
- Améliorer la situation professionnelle des enseignants, matériellement
et moralement, ainsi que les structures de contrôle et d'orientation
pédagogique de sorte à relever le niveau de leurs prestations.
- Relever la rentabilité de l'enseignement, dans tous les cycles par
l'élaboration de programmes adaptés de formation à tous les niveaux et
dans toutes les disciplines et recycler les enseignants en exercice dans
les deux secteurs public et privé.
- Améliorer les méthodes de formation des directeurs des écoles
publiques, prévoir périodiquement des sessions de recyclage à leur
intention et leur accorder des prérogatives administratives et
financières élargies.
- Aménager un certain nombre de locaux scolaires en "Ecoles globales"
pour l'accueil des différents types d'enseignement spécialisé.
- Elaborer des programmes spéciaux destinés aux élèves surdoués dans
tous les cycles d'enseignement.
- Elaborer des programmes spécifiques pour les handicapés en adaptant
le milieu scolaire à leurs besoins du point de vue architectural et
pédagogique.
- Etendre l'usage des laboratoires ambulants (Sciences, mathématiques,
langues) et équiper convenablement les écoles et les écoles normales.
- Tirer profit de la télévision, de la radio et de l'informatique et les
mettre au service de l'enseignement.
- Accorder aux écoles maternelles l'intérêt et le soin nécessaires:
٠ les équiper convenablement
٠ relever le niveau d'instruction et de compétence professionnelle des
puéricultrices
٠ déterminer les normes architecturales, pédagogiques et sanitaires
pour l'école maternelle et les appliquer systématiquement.
- Fixer les normes architecturales, pédagogiques et sanitaires pour tous
les bâtiments scolaires.
- Développer le rôle de l'information dans le secteur éducatif en tant
que facteur déterminant de la réforme de l'éducation, dans le but de
consolider l'unité du pays, l'union des libanais et d'apporter aux élèves
et à leurs parents une information appropriée sur les plans civique,
culturel, professionnel et scientifique.
- Œuvrer, en collaboration avec des associations bénévoles, à
l'éducation des adultes et à l'alphabétisation.
- Développer les activités artistiques et sportives destinées aux jeunes
dans les écoles et au dehors et encourager l'ouverture de l'école à son
environnement et la coordination fructueuse entre l'administration
scolaire et les comités des parents.
Les domaines d'application du plan
Considérant les Fondements du Plan de Restructuration du
Système éducatif, ses objectifs et ses dimensions politique et sociale, on
peut dégager les priorités suivantes:
- L'administration de l'éducation et la direction scolaire
- Les programmes scolaires
- Les manuels
- Le matériel pédagogique
- L'enseignant
- Les bâtiments scolaires
- L'enseignement spécialisé
- Les activités de jeunesse et sportives
- Les prestations éducatives – orientation et Information
Il importe de savoir qu'un nouveau système éducatif pour le Liban
a été conçu en 1995, de Nouveaux programmes pour l'enseignement
général en 1997 et des mesures pour l'amélioration de l'enseignement
ainsi que des conditions adhérentes à cette opération éducative et la
réalisation d'une scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans en 1ère
étape et 15 ans en 2ème étape (fin de l'éducation de base).
1.1.1.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel
Avant 1993 date de la création du ministère de l'enseignement
technique et professionnel arrêtée par la loi 211 en date du 2/4/1993, le
ministère de l'Education Nationale et des beaux-arts était responsable des
affaires de cet enseignement à travers la direction de l'enseignement
technique et professionnel, devenue le 14/4/1971 la direction générale
"responsable des affaires des écoles techniques officielles et du contrôle
des institutions privées de l'enseignement et de la formation technique et
professionnelle, ainsi que des programmes d'enseignement dans ces
écoles"1. Toutefois la politique éducative de cet enseignement n'était pas
claire bien que la direction sus-mentionnée ait établi un plan de 6 ans en
vue de l'amélioration de ce type d'enseignement, que l'éclatement de la
guerre a entravé.
Il a fallu attendre l'accord de Taëf en 1989 qui a insisté sur la
réforme de l'enseignement officiel technique et professionnel et son
amélioration en fonction des besoins de développement et de construction
du pays.
En 1993 a été créé le ministère de l'enseignement technique et
professionnel par la loi no 211 paru le 2/4/93 qui a défini les fonctions
assignées à la direction générale de l'enseignement technique et
professionnel en lui ajoutant la mission "du développement global du
secteur technique et professionnel, son amélioration et sa
modernisation en fonction des besoins du marché du travail et de la
structure économique dans l'avenir"2. C'est ce qui a donné une
dimension importante de développement à la politique de l'Etat dans ce
domaine. Dans la même année, un plan de redressement de
l'enseignement technique et professionnel a suivi, définissant ses
principaux objectifs de redressement de cet enseignement, de
l'amélioration de sa qualité et de l'exercice de ceux qui travaillent dans
l'enseignement formel et non formel que la coordination entre cet
enseignement et les besoins du marché du travail et les exigences futures
de développement et de construction au Liban, tout en accompagnant la
marche du progrès scientifique et l'évolution technologique.
Quant à la politique éducative de ce plan, elle fut basée sur les
principes suivants:
- L'enseignement technique et la formation aux métiers est un droit dû à
tous les citoyens que l'Etat garantit de sorte qu'il ne soit pas restreint
aux élèves scolarisés et aux étudiants mais qu'il s'adresse aussi à
l'ensemble des citoyens quel que soit leur âge ou leur appartenance
sociale et professionnelle.
1 Textes législatifs, Les lois du Liban, Maison de la Presse juridique, Imprimerie Sader, Beyrouth.2 Textes législatifs, Les lois du Liban, Maison de la Presse juridique, Imprimerie Sader, Beyrouth.
- Le souci de relier organiquement l'enseignement général et
académique à l'enseignement technique et professionnel de sorte que
l'élève puisse bénéficier en vue d'y créer des branches d'enseignement
technique. (Para–Technical Education)
- Insister à effacer complètement un ancien préjugé qui subsiste dans
les esprits à savoir que la plupart des élèves appartenant à
l'enseignement technique et professionnel ne se sont pas vu offrir les
chances d'adhérer à l'enseignement général à un moment ou à un autre
de leur cursus.
- Former un citoyen capable à travers tout son itinéraire scolaire et avec
l'orientation pédagogique adéquate de choisir en toute liberté une
carrière et de poursuivre de manière autonome une ascension sur la
voie de la connaissance et du développement professionnel et ce, à
partir du cycle moyen.
- Insister sur les objectifs pédagogiques pour former le citoyen
capable de:
٠ comprendre l'importance de la productivité, de la bonne organisation
des services et de la rationalisation de la consommation dans la
société
٠ s'intéresser aux ressources du Liban et de son environnement naturel,
travaillant sans cesse à leur défense et à leur protection
٠ développer le patrimoine culturel et technologique et aussi la
conscience professionnelle
٠ se perfectionner dans son métier d'enseignant par l'auto-formation et
tout autre moyen disponible ainsi que dans sa fonction par la
formation continue et l'acquisition de nouvelles capacités
- Consolider l'enseignement technique et professionnel à travers le
fait de:
٠ mettre en place une administration moderne, dynamique et souple,
chargée, à travers les ministères concernés de la planification et du
suivi centralisés, les tâches d'exécution et d'évaluation décentralisées.
٠ assurer les bâtiments scolaires et les instituts techniques convenables
répondant aux conditions pédagogiques de l'apprentissage
٠ renforcer les projets productifs à l'école technique officielle et offrir
la chance au stagiaire de participer à ces projets pour être efficace
dans la production et bénéficier du gain correspondant.
٠ organiser des sessions de formation en vue d'assurer les techniciens
chargés des laboratoires et des ateliers
٠ assurer le support d'enseignement fiable et le matériel pédagogique
national en vue de consolider l'enseignement et la formation, formels
et non formels.
- Protection de l'enseignement privé et renforcement du contrôle de
l'Etat sur les écoles de ce secteur3 en vue de consolider les liens entre
ce secteur et le secteur public afin d'unifier les orientations dans le
cadre des lois et des réglementations.
- Amélioration des programmes de l'enseignement et leur
diversification afin qu'ils soient adaptés, d'un côté, aux aspirations et
aux possibilités du citoyen et, d'un autre côté, aux besoins actuels et à
venir de la société et aux exigences du marché de l'emploi dans
l'objectif de:
٠ édifier une société libanaise unie, homogène, capable d'assumer son
rôle dans la civilisation mondiale en général, et arabe, en particulier.
٠ concrétiser la notion de l'éducation scolaire formative basée sur le fait
de fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de savoirs, de
compétences à travers l'enseignement de la technologie introduite
dans toutes les disciplines scolaires afin qu'il soit capable de s'en
servir, de la développer et de réagir avec elle à bon escient et en toute
maîtrise.
٠ s'occuper de la langue arabe et des langues étrangères de manière à
maîtriser une langue étrangère, au moins, pour une meilleure
ouverture aux cultures du monde et à la technologie.
- Développer la notion d'évaluation pédagogique aussi bien dans les
examens scolaires que dans les concours d'entrée aux écoles
techniques et dans les épreuves nationales et les diplômes en vigueur,
et l'adapter aux impératifs de l'enseignement supérieur et du marché de
l'emploi.
- Améliorer les programmes de l'enseignement non-formel
- Mettre l'accent sur la formation des cadres techniques ainsi que les
cadres artistiques et l'amélioration du système de formation précédant
l'affectation des professeurs du technique et des maîtres professionnels
ainsi que la formation des enseignants en fonction, dans les 2 secteurs,
public et privé.
- Recycler périodiquement les directeurs des écoles techniques et
élargir leurs attributions.
- Inciter la société civile, sur tout le territoire à participer plus
activement au relèvement de l'enseignement public et poursuivre les
programmes de formation technique et professionnelle.
- Œuvrer en collaboration avec des associations bénévoles à
l'éducation des adultes et à l'alphabétisation.
- Développer le rôle de l'information dans le secteur éducatif, en tant
que facteur déterminant de la réforme de l'éducation.
- S'occuper des diplômés de l'enseignement technique et professionnel
et poursuivre leur situation professionnelle et sociale et leur présenter
3 Document de l'Entente Nationale, paragraphe E, l'Education et l'Enseignement, article 3.
les conseils et le soutien dans le but de les aider pédagogiquement et
techniquement.
- Améliorer sans cesse les méthodes de formation des techniciens à
travers l'enseignement technique et professionnel, public et privé, dans
le cadre de la collaboration continue avec tous les cadres de
développement locaux régionaux et internationaux.
Considérant les Fondements du Plan de restructuration du Système
éducatif de l'enseignement technique et professionnel, on peut dégager
les priorités suivantes:
- L'administration de l'éducation et la direction scolaire
- Restructuration de l'enseignement professionnel et de ses programmes
scolaires.
- Les manuels scolaires techniques et le matériel pédagogique.
- Le maître technicien et le formateur technique.
- Les bâtiments scolaires et leurs équipements.
- L'orientation technique et l'information pédagogique.
C'est en 1994 que ce plan a été complété par celui du redressement
pédagogique précité dont l'objectif fondamental est d'instaurer un
équilibre entre l'enseignement général et l'enseignement technique et
professionnel tout en les reliant à l'enseignement supérieur, ménageant
une certaine harmonie et complémentarité entre éducation et
enseignement, d'un coté, et les besoins des marchés et de la société, d'un
autre.
Ces objectifs se sont concrétisés dans le Nouveau système de
l'enseignement approuvé en 95 et complété par le plan de restructuration
du système éducatif technique et professionnel en 2000, qui a insisté sur
le système de l'exercice pratique du métier sur le terrain et la possibilité
d'accès à l'enseignement supérieur des titulaires du bac technique leur
permettant de poursuivre leurs études supérieures dans le but d'obtenir un
diplôme de technicien supérieur (TS) ou un LT (licence technique) ou
encore un L.E.T.
1.1.1.3 – Dans l'enseignement supérieur
L'enseignement supérieur au Liban a été établi à travers 2 grandes
institutions: l'université américaine et l'université Saint-Joseph fondées
au 19e siècle, puis il s'est étendu dans la 2ème moitié du 20e siècle, pour
atteindre en septembre 2000 39 établissements d'enseignement supérieur
et le nombre d'étudiants affiliés à cet enseignement, 101440 en 1999 dont
58,88% à l'université libanaise.
Sur ce, et avant 1993 c'était le ministère de l'Education Nationale
et des Beaux-Arts qui s'occupait de tous les degrés et niveaux de
l'enseignement, notamment, de l'enseignement supérieur du fait que
l'université libanaise et le conservatoire national soient mis sous sa tutelle
et à travers la participation de ce ministère au conseil de l'enseignement
supérieur, qui émet son avis à propos des demandes de permis
d'enseignement supérieur des institutions privées, ainsi qu'à travers
l'équivalence des diplômes que délivre cet enseignement et le conseil
consultatif supérieur des universités du Liban, que le ministère a défini
ses fonctions, consistant à être au courant du fonctionnement des
universités, de leurs projets et de leurs grands problèmes sans porter
atteinte à leur autonomie interne.
Pour cette raison nous constatons que la politique éducative de
l'enseignement supérieur, définie dans les lois et décrets s'y rapportant
n'était pas claire, excepté, ce que les institutions d'enseignement
supérieur habilitées, elles-mêmes se sont fixé les fonctions, telles,
"donner les chances d'études universitaires, répandre l'enseignement
spécialisé, participer au développement de la connaissance, assurer les
besoins de la société et former l'élite". Il est à noter que:4
- La réglementation de l'université libanaise a défini sa mission, à
savoir, qu'il s'agit "d'une institution publique, son rôle est de
dispenser un enseignement supérieur à tous les degrés et dans
toutes les sections, munie de centres de recherche scientifique et
littéraire de haut niveau, tout cela dans le but d'incruster les
valeurs humaines dans les esprits des citoyens, son rôle consiste
aussi à s'occuper des examens et à délivrer les diplômes et les
grades universitaires". 5
- L'université américaine de Beyrouth AUB vise "à former des êtres,
non seulement compétents techniquement dans leur domaine de
spécialisation, mais aussi dotés d'un esprit large, conscients des
responsabilités civiques et morales et attachés aux valeurs
fondamentales de la vie".
- L'université Saint-Joseph U.S.J. entend remplir une double mission.
D'une part, "offrir aux étudiants, une formation universitaire dans
une discipline précise débouchant sur une profession et, d'autre
part, les aider à aborder leur vie d'adulte et les problèmes de leur
profession dans une perspective plus large, celle d'une promotion
humaine totale, accueillante aux valeurs spirituelles".
- L'université Saint-Esprit de Kaslik U.S.E.K. vise non seulement "à
dispenser un enseignement supérieur spécialisé mais aussi
d'assurer en même temps: la promotion des valeurs humaines
universelles et le maintien et le développement des traditions et du
patrimoine spirituels et culturels propres au Liban".
4 Dr. Nemer Frayha "Les Programmes et les Curricula, l'Enseignement Supérieur au Liban,l'Association Libanaise des Sciences éducatives, Beyrouth, Janvier 19975 Textes législatifs, Les lois du Liban, Maison de la Presse juridique, Imprimerie Sader, Beyrouth. Cesextraits figurent dans l'Introduction des programmes du guide de chaque université.
- L'université arabe de Beyrouth B.A.U. s'occupe de "tout ce qui a
trait à l'enseignement universitaire et les recherches scientifiques
dans un but précis: servir la société et assurer l'accès à la culture
dans le but de fournir au Liban et aux pays arabes islamiques des
spécialistes, des techniciens et des experts dans les différents
domaines".
- L'université de Balamand A.L.B.A. s'est donnée pour objectif de
"délivrer son enseignement avec le souci de se particulariser par
des programmes originaux et d'avant-garde pour ne point répéter
les formations déjà en cours au Liban. Ses différents programmes
sont ainsi axés sur ce qui rend l'enseignement universitaire plus
efficace dans ses relations avec le monde en permettant de mettre
la connaissance au service du peuple".
- L'université Notre-Dame de Louaïzé N.D.U. a pour mission de
"promouvoir les valeurs humaines, spirituelles et morales,
renforcer la recherche intellectuelle et prendre conscience de la
dignité humaine".
- L'université américaine libanaise vise, entre autre, "à assurer à ses
étudiants les moyens techniques les plus modernes afin de leur
permettre la meilleure formation possible afin de contribuer,
efficacement, au développement du Liban et du Moyen-Orient et
de travailler pour la paix, la justice et la sauvegarde des droits de
l'homme".
Cet aperçu des diverses philosophies pédagogiques et des objectifs
des plus importantes institutions d'enseignement supérieur au Liban
figure dans l'introduction de leurs guides et programmes pour refléter les
missions qu'elles assument pour ce qui est de leur conviction en la valeur
de l'homme, en l'importance de l'enseignement dans la formation d'un
citoyen productif, croyant aux valeurs morales et pour ce qui est aussi de
la participation au développement de la société libanaise.
En 1993 a été créé le ministère de la Culture et de l'Enseignement
Supérieur par la loi no 215 du 2/4/1993 pour s'occuper des activités
culturelles et des affaires de l'enseignement supérieur en prenant à sa
charge les missions suivantes:
- Pour ce qui est de la culture
٠ Renforcer et activer le mouvement culturel, encourager l'esprit
créatif, apporter le soutien aux associations culturelles dans les
domaines intellectuel, littéraire et artistique.
٠ Prendre soin et améliorer la bibliothèque nationale, créer et diriger
des bibliothèques publiques.
٠ Procéder à des fouilles, protéger les sites de vestiges archéologiques
et des aspects de la civilisation, construire des musées et les diriger.
٠ Prendre soin des affaires et des activités culturelles, des sites
historiques et des activités artistiques.
- Pour ce qui est de l'enseignement supérieur
٠ Prendre en charge l'enseignement supérieur, public et privé, dans le
cadre d'une politique nationale générale en tenant compte de
l'autonomie de l'U.L. et le principe de la liberté de l'enseignement
privé selon des lois en vigueur.
٠ Exercer le tutorat sur l'U.L. et sur le conservatoire national.
٠ Harmoniser entre les diverses universités au Liban à travers le
Conseil Supérieur Consultatif des universités.6
Ce conseil a été transféré à ce ministère sans aucune modification
de ses autorités et fonctions.
On attend de la création de ce ministère une politique plus claire de
l'enseignement supérieur, notamment si l'on tient compte des facultés et
des instituts d'expérimentation, crées dans cette dernière décade. Tout
cela illustrant les principes parus dans le document de l'Entente Nationale
pour ce qui est de la réforme de l'enseignement dans l'objectif de
"répondre aux besoins de développement et de construction du pays
et le redressement du statut de l'U.L., lui présenter le soutien
nécessaire, notamment, dans ses facultés d'application".7
Tout cela s'est éclairci dans "le plan de redressement pédagogique"
approuvé en 1994 dont l'un de ses objectifs fondamentaux est de
consolider la relation entre l'enseignement général et l'enseignement
technique et professionnel d'une part, et l'enseignement supérieur, d'autre
part, et "de réaliser harmonie et complémentarité entre éducation et
enseignement d'un côté, et les besoins de la société et les exigences du
marché de l'emploi8, de l'autre, afin de suivre l'évolution scientifique
et le développement technologique" 9.
6 Textes législatifs, Les lois du Liban - Maison de la Presse juridique - Imprimerie Sader – Beyrouth.7 Le document de l'Entente Nationale – Article des autres réformes.8 Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, le C.R.D.P. – Plan du redressementdu système éducatif – Beyrouth.9 Idem.
Il est important de mentionner ici le décret no 247 du 14/08/2000
arrêtant la fusion, la suppression ou la création de ministères et de
conseils, faisant de l'enseignement dans tous ses niveaux la responsabilité
d'un seul ministère appelé le ministère de l'Education et de
l'Enseignement Supérieur, sans aucune modification des fonctions et des
textes en vigueur; à l'exception des affaires culturelles, confiées au
ministère de la Culture, et les affaires de Sport et de Jeunesse, au
ministère de la Jeunesse et des Sports.
Evolution des appellations des ministères s'occupant de l'Education
depuis les années antérieures à 1993 jusqu'à nos jours
avant 1993 entre 1993 et octobre 2000 à partir d'octobre 2000Ministère de
l'Education Nationale
et des Beaux-Arts
- Ministère de l'Education
Nationale de la Jeunesse et
des Sports
- Ministère de l'Enseignement
Technique et Professionnel
- Ministère de la Culture et de
l'Enseignement Supérieur
- Ministère de l'Education
et de l'Enseignement
Supérieur
- Ministère de la Culture
- Ministère de la Jeunesse
et des Sports
Les principes et les objectifs de la politique éducative se résument ainsi:
- Les principes
٠ Prendre, comme point de départ, le situation actuelle et œuvrer à
l'améliorer suivant un système qu'on puisse exécuter
٠ Prendre en considération les moyens disponibles pour des exécutions
réalisables progressivement selon les priorités à la lumière des
résultats positifs de ce qui a été accompli.
٠ Diminuer au maximum le gaspillage en éducation en améliorant
l'efficacité et la productivité.
Croire à la responsabilité de tous dans le redressement éducatif et
au fait que le succès dans ce domaine dépend de la transparence, de la
collaboration et du dialogue constructif.
- Les objectifs
٠ La nouvelle stratégie éducative se propose d'assurer aux jeunes les
connaissances, les expériences et les compétences nécessaires tout
en portant une attention particulière à l'instruction civique et
aux valeurs typiquement libanaises de liberté, de démocratie, de
tolérance et de non-violence – comme elle se propose d'optimiser
la qualité de l'enseignement et de la formation dans les cycles
pré-universitaires, de réaliser l'équilibre entre l'enseignement
académique général et l'enseignement technique et professionnel
tout en maintenant un équilibre judicieux entre les acquisitions
théoriques et les applications pratiques. Elle a pour objectif aussi
de répercuter les progrès scientifiques ainsi que l'évolution des
technologies.
٠ Ouvrir l'école et l'université à la vie et à la société en vue de rendre
l'enseignement plus efficace et plus actif et de réduire le gaspillage
résultant du taux important d'échecs et de fuites dans l'objectif
d'optimiser la qualité de l'enseignement pour permettre aux étudiants
de participer au plan de développement social et économique tout en
insistant sur l'orientation psychique, scolaire et professionnelle.
٠ Les objectifs généraux des programmes d'enseignement se proposent
de développer la personnalité du libanais en tant qu'individu, en tant
qu'élément productif d'une société libre et démocratique, en tant que
citoyen obéissant aux lois et attaché aux principes qui fondent
l'existence de la patrie, ouvert à son environnement et au monde.
٠ Réalisation de la scolarisation obligatoire et de l'enseignement pour
tous en améliorant la qualité de cet enseignement et en favorisant les
conditions matérielles et humaines nécessaires en accord avec les
moyens de l'Etat avec l'idée de la nécessité de renforcer
l'enseignement public.
٠ Inciter la société civile, municipalités et comités de parents à
participer plus activement au relèvement de l'enseignement public.
٠ Accorder une importance primordiale à la culture parce qu'elle
constitue une partie fondamentale de la richesse du Liban.
1.1.2 – La structure du système éducatif, son organisation et son
administration:
Ce rapport traite 2 sujets importants: la structure du système
éducatif (les filières de l'enseignement) et son organisation administrative
à tous les niveaux. Cette étude comporte l'enseignement général pré-
universitaire, l'enseignement technique et professionnel et l'enseignement
supérieur et ce, notamment durant ces 10 dernières années.
1.1.2.1 – La structure du système éducatif dans toutes les étapes, tous
ses niveaux et toutes ses filières:
I – Structure de l'enseignement jusqu'en 1995
- L'enseignement général pré-universitaire: on peut considérer que
l'année scolaire 2000-2001 est celle où ont été complétés le système
éducatif et les Nouveaux Programmes issus du plan de restructuration
pédagogique mentionné plus haut. Mais avant d'aborder ce système, il
s'avère nécessaire de mentionner celui qui lui a précédé.
Ceci a commencé au début des années 70. Les décrets no 9099 et 9100
en date du 8/1/1968 et les décrets 2150 et 2151 en date du 6/11/1971 qui
sont en vigueur ne font pas état des finalités de l'enseignement. Le décret
no 9099 en date du 8/1/68 a délimité les cycles d'enseignement pré-
universitaire à 4:
- Le jardin d'enfant. Cette étape s'étend sur 2 ans, l'âge requis de la
scolarisation est de 3 ans au moins, modifié pour être 4 ans par le
décret ministériel no 295 en date du 8/4/1974.
- Le cycle primaire s'étend sur 5 ans. Pour y être admis il faut avoir 5
ans, au moins. L'âge requis a été modifié aussi par ledit décret no 295
à 6 ans au lieu de 5.
- Le cycle complémentaire s'étend sur 4 ans, est admis celui qui a 10
ans révolus
- Le cycle secondaire s'étend sur 3 ans, on y est admis à l'âge de 14 ans
au moins et ayant poursuivi le cycle complémentaire.
Mais au Liban, la réalité sur le terrain s'écarte, la plupart du temps, du
contenu des textes parus dans le décret no 9099. Nous constatons du point
de vue de la structure et des objectifs beaucoup de lacunes:
- Au niveau de la répartition des cycles: (à propos du cycle
complémentaire).
Les écoles privées et publiques continuent à avoir des divergences à
propos du cycle complémentaire. Les unes le rattachent au cycle
primaire, les autres au cycle secondaire. Ce qui prouve l'inexistence
d'une conception unique de l'enseignement au Liban.
- Au niveau de la détermination de l'âge requis pour une classe donnée.
On peut dire que la situation actuelle dans le secteur de l'éducation
diffère complètement des textes sus-mentionnés parus en 1968. Depuis
un certain temps, un certain nombre d'écoles a pris coutume de
considérer que l'année préparatoire (ou 2ème jardin) fait partie du cycle
primaire pour un enfant qui a 5 ans révolus, ce qui donne une durée de
6 ans au lieu de 5 pour le cycle primaire, auquel cas l'enseignement
pré-universitaire comporterait 13 années au lieu de 12 (5+4+3) pour le
primaire, le complémentaire et le secondaire ceci entraîne un
déséquilibre au niveau des équivalences entre les écoles.
- Au niveau de l'échelle scolaire de l'enseignement au Liban:
L'échelle scolaire en vigueur accuse les lacunes suivantes:
- Il y a des divergences dans la dénomination des classes car les écoles
privées optent pour des dénominations différentes pour une même
classe et ceci à cause de la diversité des programmes adoptés.
- On observe une certaine ambiguïté dans la distinction entre les divers
cycles d'enseignement car on trouve parfois une difficulté à distinguer
entre le cycle complémentaire toujours rattaché au cycle secondaire et
ce même cycle complémentaire rattaché au cycle primaire.
On constate une certaine difficulté de passer d'une filière à l'autre ou
d'une branche à l'autre, et quand cela arrive c'est de manière arbitraire
- L'enseignement technique et professionnel.
Après examen du décret no 7880 du 25/07/1967 amendé par le décret10
no 2872 du 21/04/1980 relatif à l'organisation de l'enseignement
technique et professionnel, de ses cycles et de ses diplômes, il
convient de noter ce qui suit:
Les principes de base
٠ Il faut définir des cadres souples pour les cycles de formation en
accord avec les diverses situations professionnelles.
٠ Il est nécessaire de ménager des passerelles entre les divers cycles
de formation et les différents cycles de l'enseignement général en vue
d'offrir aux jeunes de multiples chances d'orientation vers un
enseignement spécialisé.
٠ Il faut donner à l'élève doué des possibilités de promotion
scientifique et technique en lui permettant de passer d'un cycle à
l'autre.
10 En date du 21/4/1980, le décret no 2872 a paru modifiant les appellations des diplômes. Un seuldiplôme le BT a remplacé le bac technique 1ère et 2ème partie préparé en 3 ans au lieu de 4 ans.
٠ Il est important de revaloriser le travail manuel et de réactiver la
conscience professionnelle chez l'ouvrier en l'encourageant au travail
de groupe et à l'assimilation des concepts relatifs à la productivité.
٠ Il est en outre nécessaire de chercher à améliorer les moyens de
formation initiale et continue.
- Les domaines de la formation technique et professionnelle, ses
cycles et ses diplômes
٠ La formation professionnelle qui comprend 3 cycles:
1er- Le cycle qui mène au certificat d'aptitude professionnelle (CAP)
2e- Le cycle complémentaire qui mène au brevet professionnel (BP)
3e- Le cycle qui mène au certificat de formation professionnelle de
maîtrise (FPM)
٠ L'enseignement technique qui comprend:
1er- Le niveau de maîtrise qui mène au baccalauréat supérieur.
2e- Le niveau des cadres moyens qui mène au certificat technique
supérieur (TS)
3e- Le niveau des cadres supérieurs qui mène à la licence technique (LT)
1er- Au niveau de CAP qui mène au certificat d'Aptitude
Professionnelle s'étend sur 2 ans, prépare à des spécialisations
d'ordre manuel, dans des écoles techniques ou par la formation
dans l'exercice du métier. L'âge requis du candidat est entre 12 et
16 ans ayant poursuivi le cycle primaire.
2e- Au niveau du cycle complémentaire.
Ce cycle mène au Brevet professionnel et s'étend sur 2 ans. Il
prépare un ouvrier compétent. L'âge requis du candidat est entre 12
et 18 ans ayant achevé avec succès la 2ème année complémentaire.
3e- Au niveau de la formation professionnelle supérieure.
Ce niveau débouche sur l'obtention du diplôme de Formation
Professionnelle de Maîtrise (FPM). On se prépare pour être maître-
ouvrier ou chef de chantier. Cette formation s'étend sur 3 ans. L'âge
requis du candidat est entre 15 et 20 ans ayant terminé le cycle
complémentaire de l'enseignement général ou titulaire du brevet
technique.
II – Le domaine de l'enseignement technique
Ce domaine est composé de 3 niveaux:
1er- Au niveau de l'exécution
A ce niveau il mène à l'obtention du baccalauréat technique (BT).
Le bac technique permet à son titulaire, en premier lieu, de
pratiquer le métier pour lequel il a été formé (et qui est déterminé à
l'origine par le marché du travail) ou bien de poursuivre des études
supérieures. Les études s'étendent sur 3 années et l'âge requis du
candidat est entre 15 et 20 ans. L'obtention du brevet de
l'enseignement général ou le brevet technique est une condition
nécessaire pour accéder à ce cycle.
2e- Au niveau des cadres moyens
Ce cycle mène au diplôme de technicien supérieur (TS). Ce cycle
prépare des cadres pour le secteur industriel.
Le bac technique ou celui de l'enseignement général est une
condition nécessaire pour accéder à ce cycle. Quant à l'âge requis, il
est entre 16 et 23 ans.
3e- Au niveau des cadres supérieurs
Les études se poursuivent dans ce domaine sur 4 années. Le bac
général ou le bac technique est une condition nécessaire pour
accéder à ce cycle au terme duquel il est titulaire soit:
- de la licence technique (LT) (Instituts techniques)
- de la licence d'enseignement technique (LET) (Institut technique
officiel uniquement)
Il est à noter qu'il existe plusieurs instituts et associations privés qui
assurent la formation technique d'urgence à des adultes. Les programmes
de cette formation ne se soumettent pas aux programmes officiels, sa
durée est inférieure à une année et délivre au stagiaire une attestation
certifiée par les associations officielles concernées.
- L'enseignement supérieur
Le Liban compte jusqu'en 1995-1996 23 universités et instituts:
l'université libanaise, l'université arabe de Beyrouth, l'université Saint-
Joseph, l'université américaine de Beyrouth, l'université Saint Esprit de
Kaslik, l'université libanaise américaine, le collège Haigazian, l'université
de Notre-Dame de Louïzé , la faculté islamique, le collège Supérieur de
droit de la Sagesse, l'université islamique, la faculté du Moyen-Orient,
l'Institut Supérieur des études islamiques, l'institut de Saint Paul de
philosophie et de théologie, le collège national supérieur des sciences
infirmières, l'université de Balamand, l'académie libanaise des Beaux-
Arts, la faculté de Théologie du Proche-Orient, la faculté de Shariaa
islamique, l'université de Jenane, l'institut universitaire de Tripoli pour les
études islamiques, l'école normale supérieure, l'université islamique au
Liban. Ces universités accueillent 87 957 étudiants dont 49755 à
l'université libanaise (l'université officielle) c'est-à-dire 56,5% du total
des effectifs de l'enseignement supérieur et cette université comprenait
jusqu'en 1996 13 facultés et 2 instituts répartis dans la région: faculté des
Lettres et des Sciences Humaines, faculté de Droit et des Sciences
Politiques et Administratives, faculté des Sciences, institut des Sciences
Sociales, institut des Beaux-Arts, faculté d'Enseignement et de
Pédagogie, faculté d'Information et de Documentation, faculté des
Sciences Economiques et de Gestion, faculté de Génie. faculté
d'Agronomie, faculté de Santé Publique, faculté de Médecine, faculté de
Pharmacie, institut des Sciences Expérimentales et Economiques,
l'institut Universitaire de Technologie.
Comme nous l'avons déjà signalé, cette université est mise sous la
tutelle du ministère de la culture et de l'enseignement supérieur qui
détient le pouvoir de délivrer des permis aux universités et instituts
privés.
En résumé, la structure de l'enseignement supérieur au Liban
abonde de diplômes et de spécialisations connues à l'échelle mondiale
dont le tableau ci-dessous nous donne les principaux
Tableau no 1
Les diplômes de l'enseignement supérieur au Liban 11
Niveau Diplôme Nombred'années
Nombred'années(après le
bac)
Etud
esun
iver
sita
ires
- Bachelor- Licence- Maîtrise- C.A.P.E.S.- Diplôme d'ingénieur- Diplôme universitaire de technologie- Diplôme
33 – 412523 – 5
33 – 446523 – 5
Etud
essu
périe
ures - D.E.A.
- D.E.S.- D.E.S.S.
11 – 1
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Doc
tora
t - Diplôme de spécialisation (après leDoctorat médecine)
- Doctorat- Doctorat d'exercice (pharmacie)- Doctorat en médecine
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11 Dr. Nemer Frayha "Les Programmes et les Curricula, l'Enseignement Supérieur au Liban,l'Association Libanaise des Sciences éducatives – Beyrouth - Janvier 1997
On constate qu'en ce qui concerne les spécialisations dans ces
établissements, la gestion, la pédagogie et les sciences religieuses
l'emportent car il existe 11 institutions qui en ont la charge, vient en
second lieu, l'architecture dispensée dans 8 institutions et enfin la
comptabilité, la langue anglaise et la psychologie, sont assurées par 7
universités et instituts. Par contre, le choix est limité pour les autres
spécialisations telles les études arméniennes offertes uniquement par le
collège Haigazian, l'urbanisme par l'université de Balamand, la musique
par l'université Saint-Joseph.
Quant aux études pétrolières, géologiques, santé environnementale,
sciences alimentaires et nutritives, économie agricole, médecine
vétérinaire, ingénierie, elles sont délivrées par l'université américaine.
L'université libanaise américaine offre un éventail de spécialisations dont
le génie industriel. Les études d'orthophonie et de tourisme à l'université
Saint-Joseph.
Cependant, il est à noter que les étudiants ne sont pas
proportionnellement répartis dans ces spécialisations, on ne trouve, par
exemple, qu'1,6% des étudiants dans le domaine de la pédagogie et
1,89% dans celui des sciences religieuses. Ces universités décernent des
diplômes, la licence, le Bachelor, la maîtrise, le diplôme, les "Masters"
(Mastère) ou le "Doctorat", le diplôme d'études approfondies (DEA), le
diplôme d'études supérieures (DES), diplôme d'études supérieures
spécialisées (DESS), doctorat 3ème cycle et doctorat d'Etat.
Enfin, notons tout de même que quelques-unes des appellations des
diplômes prêtent quelquefois à confusion:
- La licence s'étend sur 3 ou 4 ans selon le système de chacune des
universités mais il est nécessaire de distinguer la licence
d'enseignement préparée en 4 ans en une discipline enseignée dans les
écoles telles que les maths ou les lettres, des autres licences comme
une licence en droit ou en gestion qui ne sont pas des licences
d'enseignement parce que ces 2 disciplines ne sont pas enseignées au
cycle pré-universitaire et la licence en lettres correspondant à 3 ans
n'est pas considérée comme une licence d'enseignement, sauf si
l'étudiant poursuit ses études et obtient la maîtrise, diplôme équivalent
à la licence d'enseignement délivrée par toutes les universités et
institutions au Liban, excepté dans le système américain où elle a une
autre appellation.
- Le Bachelor
Le collège américain est une école post-secondaire.
A terme, les étudiants peuvent recevoir le diplôme "Bachelor of
Arts" (BA) ou "Bachelor of Sciences" (BS) appelés ainsi par toutes les
institutions américaines au Liban. Le Bachelor est l'équivalent d'une
simple licence et non d'une licence d'enseignement, correspondant à 3
années d'études au moins. Pour cela, ces institutions offrent un
programme supplémentaire d'une année, en vue d'obtenir un diplôme
d'enseignement (TD) concernant une des disciplines classées par le
ministère ou l'université libanaise dans cette perspective. Ainsi ce
diplôme avec le Bachelor sont équivalents à la licence d'enseignement.
L'université arabe, elle, adopte la même appellation pour le Bachelor,
mais la durée d'études est de 4 ans en général; la même appellation
s'applique aussi à la spécialisation en architecture correspondant au moins
à 5 ans d'études, ainsi il est impossible d'estimer la valeur académique
(pour ce qui est de nombre des années d'études et des unités de valeur) de
n'importe quel Bachelor sans que l'on puisse précisément être informé sur
le programme particulier de chacun.
- La Maîtrise: Elle existe à l'U.L. (institut des sciences sociales) à
l'université Saint-Joseph et à l'université Saint-Esprit de Kaslik, elle est
décernée au terme de la 4ème année c'est-à-dire l'année qui suit la licence
correspondant à 3 ans de spécialisation. Dans ce cas elle est équivalente
à la licence d'enseignement c'est-à-dire si un étudiant a obtenu en 3 ans
une licence en histoire et une maîtrise en 4ème année, il peut par
conséquent, obtenir une attestation d'équivalence à la licence
d'enseignement.
- Le certificat d'aptitude professionnel à l'enseignement supérieur
(C.A.P.E.S.) décerné par la faculté de pédagogie à l'U.L. Son
programme exige 2 ans d'études à l'issue de la licence d'enseignement.
Son objectif est la formation au professorat de l'enseignement
secondaire (actuellement) ou à n'importe quelle autre étape d'études
(plus tard) conformément à ce que le gouvernement libanais exige. Le
contenu des programmes de ce diplôme comprend des cours dans le
domaine pédagogique telles que la méthodologie, l'observation des
classes, la pratique de l'enseignement, les techniques de l'éducation et
autres. Mais 2 conditions sont nécessaires pour que ce diplôme soit
reconnu: une condition académique (réussir au concours d'admission
organisé par le conseil de la fonction publique et une condition
administrative relevant de la volonté du ministère de l'éducation de
former des professeurs secondaires). Pour cette raison l'élaboration des
programmes de ce diplôme est suspendu quelquefois si le ministère n'a
pas besoin de nouveaux professeurs dans l'enseignement secondaire.
- Le diplôme: Le mot diplôme est un peu vague car une école
technique pourrait délivrer à ses étudiants un diplôme ou encore, une
institution formant des personnes inscrites afin d'acquérir une
compétence déterminée, pourrait aussi en délivrer un. En général on
peut parler de 2 types de diplômes: celui délivré au niveau des études
universitaires, et celui délivré au niveau des études supérieures. Pour ce
qui est des études universitaires, nous mentionnons:
٠ Le diplôme d'études universitaires générales (DEUG) délivré par
l'USJ et l'université Saint Esprit, c'est le premier cycle, de 2 ans, des
études universitaires.
٠ Le diplôme en architecture, en pharmacie ou en sciences infirmières
et en art dentaire de 5 ans appelé diplôme d'exercice par analogie
aux facultés d'expérimentation où il est délivré.
Pour ce qui est des études supérieures, nous mentionnons:
٠ Le diplôme d'études approfondies DEA, une expression française
utilisée par l'UL. l'institut des sciences sociales, à titre d'exemple.
٠ Le diplôme d'études supérieures spécialisées DESS adopté aussi
dans les institutions qui adoptent le système français.
Ces 2 diplômes sont équivalents par leur importance (au terme des
études universitaires) et par leur valeur (nombre des UV) au "Master"
(Mastère) donnant accès au doctorat.
- Le Mastère délivré par l'UL, l'université américaine, l'université
libanaise américaine, l'université de Balamand et la faculté de l'Imam
Ouzaï. Comme il existe aussi d'autres institutions délivrant ce diplôme
dans une de ses branches comme l'université Saint-Joseph (branche des
lettres arabes qui a repris l'appellation de l'institut des lettres orientales)
ou dans une seule spécialisation comme l'université arabe (pharmacie)
et la faculté de théologie du Moyen-Orient (éducation chrétienne). Ce
niveau d'enseignement se situe à l'issue de la licence ou de la maîtrise et
sa durée est d'1 ou 2 ans avec une thèse-recherche exigée de toutes les
institutions excepté quelques cas.
- Le doctorat: Le 3ème cycle adopté en France jusqu'en 1990. Les
études s'étendent sur, au moins 2 ans. Il est décerné par l'USJ.
- Il existe aussi le doctorat d'Etat ou doctorat 1ère catégorie équivalent à
"Ph. D" dans le système américain décerné par 5 institutions au Liban:
l'UL qui décerne "le doctorat libanais", l'USJ, le Saint-Esprit,
l'université arabe, la faculté de l'Imam Ouzaï pour les études
islamiques. La durée de la préparation de ce doctorat n'est pas moins de
2 ans à l'université arabe et de 3 ans dans les autres institutions et il ne
comporte pas de programmes d'études mais quelques séminaires qui ne
sont pas obligatoires et la thèse qui y est incluse.
- Cette diversité des diplômes et de leurs appellations indique que
l'enseignement supérieur au Liban est l'un des rares systèmes
d'enseignement au monde comportant un tel nombre de degrés
d'enseignement universitaire. Cela est dû à la liberté d'enseignement
notamment dans le secteur privé et garantie par la constitution.
Les conditions d'admission dans les institutions de l'enseignement
supérieur:
- L'étudiant doit être titulaire du baccalauréat libanais 2ème partie ou
d'une équivalence officielle.
- Pour être admis en architecture à l'USJ, le candidat ne doit pas avoir
plus de 23 ans, et 30 ans s'il désire s'inscrire en traduction. Pour ce qui
est des sciences infirmières, il ne doit pas avoir moins que 18 ans. De
même l'âge du candidat à l'institut supérieur de la formation des
maîtres, ne doit pas dépasser 22 ans.
- Le concours d'admission diffère d'une université à l'autre ou d'une
spécialisation à l'autre à l'intérieur de la même institution. D'autre part,
l'admission aux institutions adoptant le système américain est
conditionnée par 2 examens: l'examen d'Anglais (maîtrise de la langue)
et l'examen à l'admission aux institutions adoptant le système français,
elle est conditionnée par 2 tests aussi: un test d'aptitude en langue
française et un test relatif à chaque spécialisation.
- Quant à l'UL, certaines de ses facultés exigent un test en langue arabe
et un en langue française, ou, se contentent d'un, en langue arabe
uniquement, alors que d'autres n'exigent aucun examen d'entrée. Pour
l'université arabe la condition d'admission est un 1er test d'aptitude en
langue anglaise et un deuxième portant sur les disciplines scientifiques
ou les compétences techniques, la comptabilité selon les facultés
choisies12.
En fin de compte, il est à noter que le test d'aptitude en langue est un test
presque commun à toutes les institutions de l'enseignement supérieur au
Liban.
2 – Le nouveau système d'enseignement à partir de 1995:
En accord avec le plan de redressement pédagogique, un Nouveau
système éducatif a été approuvé en 1995 au Liban. Il prône entre autres
objectifs l'amélioration des structures du système d'enseignement conçu
dans une optique moderne et de Nouveaux programmes. On entend par
système éducatif le cadre général permettant de délimiter les principaux
itinéraires de formation, les différentes filières possibles, la relation de
l'enseignement général avec l'enseignement technique et professionnel, la
relation de l'enseignement pré-universitaire avec l'enseignement supérieur
et, enfin de l'enseignement formel et non-formel sous toutes ses formes et
à tous ses niveaux avec le marché du travail et de la production ainsi
qu'avec les besoins et les aspirations de la société libanaise. L'éducation
formelle commence au jardin d'enfants, les cycles primaire et
complémentaire constituent l'éducation de base et s'étendent sur 9 ans.
12 Docteur Nemr Freiha: Les programmes et les Curricula - , l'Enseignement Supérieur au Liban, LeComité Libanais des Sciences Educatives - Beyrouth - janvier 1997.
Au terme de ce cycle les élèves sont soumis à un examen officiel
permettant d'obtenir le diplôme du brevet qui permet à son titulaire de
choisir son orientation au niveau du cycle secondaire en optant soit pour
l'enseignement professionnel et technique, soit pour l'enseignement
général. A la fin du cycle secondaire, toutes séries confondues, l'élève est
soumis à un examen officiel aboutissant au diplôme de l'enseignement
secondaire (le baccalauréat) dans la série désirée. Ce diplôme permet à
son titulaire d'avoir accès au marché du travail ou de poursuivre ses
études supérieures.
Au niveau de l'éducation non-formelle le nouveau système éducatif
présente un itinéraire assurant une formation permettant de pratiquer
n'importe quelle profession reconnue sur le marché du travail à l'intention
d'apprenants titulaires d'une attestation de fin d'études primaires et
désirant faire, de manière précoce, l'apprentissage d'un métier. Sont
concernés également les techniciens et professionnels qui travaillent déjà.
Ils reçoivent une formation professionnelle de façon à ce que la formation
s'effectue à l'intérieur de modules d'apprentissage autonomes, leur
donnant des possibilités de passer d'un module d'apprentissage déterminé
à un autre de niveau supérieur ou bien à un autre métier du même niveau
à l'intérieur d'une même série de métiers.
Les caractéristiques du nouveau système éducatif:
- Le nouveau système couvre le même nombre d'années que le système
actuel (12 ans)
- Dans le nouveau système éducatif l'enseignement primaire s'étend sur
6 ans au lieu de 5 ans, en 2 modules de 3 ans chacun et le cycle
complémentaire s'étend sur 3 autres années au lieu de 4 dans l'ancien,
ce qui fait 9 années pour l'éducation de base.
- La première année secondaire considérée comme un tronc commun.
Deux options sont offertes à partir de la deuxième année secondaire:
٠ Humanités
٠ Sciences
Quatre autres options s'ajoutent à partir de la troisième année:
٠ Lettres et Humanités
٠ Sociologie et Economie
٠ Sciences Générales
٠ Sciences de la Vie
- Adopter la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de douze ans d'abord,
puis progressivement mise en place jusqu'à l'âge de quinze ans et il est
fait en sorte que l'élève libanais ne puisse passer à l'enseignement
technique formel avant l'âge de 12 ans l'âge limite de la scolarisation
obligatoire.
- Relier organiquement l'enseignement général à l'enseignement
technique et professionnel de sorte que l'élève puisse passer d'une
filière à l'autre dans les deux directions et non pas en sens unique en
accordant une place de choix à la technologie et à l'acquisition des
compétences selon les besoins du marché du travail local et arabe.
- Mettre en relief le rôle de l'Agence Nationale Pour l'Emploi pour ce
qui est de la coordination entre l'enseignement, la formation continue
et les besoins du marché du travail, notamment dans le domaine de
l'enseignement technique et professionnel non formel.
- Imposer l'année scolaire de 36 semaines et ajouter 4 heures
supplémentaires à l'emploi du temps hebdomadaire dans les cycles
complémentaire et secondaire.
- Il importe de savoir que le nouveau système éducatif pour le Liban a
été conçu compte tenu des perspectives économiques, sociales et
nationales:
Un- l'organisation des cycles d'enseignement et l'augmentation de leur
rentabilité se reflètent positivement sur l'organisation de la
pyramide des métiers et sur le choix d'une typologie unifiée des
carrières dans tous les secteurs de production. Ainsi les liens entre
l'enseignement et le marché du travail seront consolidés.
Deux- cette restructuration comporte des dimensions de développement
du point de vue national, économique et social à travers
l'organisation des cycles d'enseignement et sa relation avec le
marché du travail.
C'est dans le cadre de cette restructuration que le conseil des ministres a
approuvé le 16/08/2000 le nouveau système de l'enseignement technique
et professionnel avec les modifications suivantes:
- Au niveau de la formation professionnelle: (CAP) (le certificat
d'aptitude)
٠ Adoption du système de formation continue au métier dans les
centres de formation professionnelle modulaire. Le stagiaire reçoit
plusieurs modules, au terme du 3ème module d'apprentissage, il
obtient le CAP qui lui permet de travailler dans les établissements de
production et dans les chantiers. Comme il peut obtenir après avoir
réussi chaque module, une attestation officielle de travail lui
permettant de pratiquer le métier pour lequel il a été formé.
٠ Echange de la qualification "d'ouvrier expert" mentionnée dans
l'échelle des qualifications et dans la structure du système
d'enseignement par la qualification "d'ouvrier compétent" afin
d'éviter toute confusion.
- Au niveau de l'enseignement technique et professionnel
secondaire:
٠ Traiter de la même façon les titulaires du bac technique et ceux du
bac professionnel – système d'alternance en ce qui concerne la
qualification dans la pyramide des métiers ou la poursuite des études
supérieures.
٠ Donner la qualification "d'ouvrier qualifié" au titulaire du bac
technique ou du bac professionnel et ce, en accord avec les
appellations internationales adoptées.
٠ Maintenir les possibilités d'accès aux études supérieures aux
titulaires d'un de ces 2 diplômes dans les limites des conditions
spécifiques exigés par ces universités.
- Au niveau de l'enseignement technique et professionnel
supérieur:
٠ Répartir l'enseignement technique et professionnel supérieur en deux
niveaux: niveau des cadres moyens qui s'étend sur 3 années et mène
à l'obtention du TS et le niveau des cadres supérieurs qui s'étend sur
deux années et permet d'obtenir une LT ou une LET (licence
d'enseignement technique)
٠ Considérer le niveau des cadres moyens comme un parcours
commun à tous les étudiants leur permettant une formation dans les
diverses spécialisations selon le système des programmes
d'enseignement adoptés pour l'obtention du travail ou leur permet de
poursuivre les études supérieures.
٠ Définir les programmes principaux que l'étudiant est censé
poursuivre pour obtenir un des diplômes de cadre supérieur.
٠ Permettre aux élèves admis au cycle de cadre moyen de poursuivre
des programmes d'enseignement, comportant, en plus des principaux
cours scolaires, des cours de rattrapage qu'il doit poursuivre pour
obtenir le diplôme de la spécialisation qu'il a choisie.
٠ Fournir les conditions principales suivantes, pour que l'étudiant
puisse poursuivre ses études techniques supérieures.
- Obtention du TS avec succès, la moyenne étant déterminée à l'avance
avec la possibilité d'une modification par l'administration, toutes les
fois que cela s'avère nécessaire en début de chaque année scolaire.
- Faire passer des concours d'admission afin de déterminer le nombre
des admis aux diverses spécialisations en fonction des besoins du
marché du travail et de production et de ses aspirations.
- L'étudiant doit poursuivre la spécialisation technique supérieure en
accord avec les unités d'apprentissage déjà acquises, autrement dit,
dans des spécialisations en rapport les unes aux autres pour la
préparation à un des diplômes de ces cadres: la licence technique (LT),
la LET ou le génie-technique, et ce, conformément aux orientations
principales du nouveau système d'enseignement technique et
professionnel.
- Accorder une place de choix à l'enseignement technique et
professionnel et le relier à l'enseignement général de sorte que l'élève
puisse passer d'une filière à l'autre dans les deux directions.
- Permettre à l'élève de choisir sa future profession en toute liberté
grâce à un programme d'orientation commençant par l'initiation aux
métiers et à l'introduction de la technologie dans les programmes
relatifs à l'enseignement général.
- Instaurer un système de recyclage permanent en vue de
l'augmentation des possibilités de promotion grâce à un
perfectionnement des connaissances relatives au métier pratiqué.
- Inciter la société civile et les secteurs de production et de
développement à participer à l'amélioration de l'enseignement
technique et professionnel.
- Développer et diversifier les programmes d'enseignement pour les
adapter aux besoins de la société et aux exigences du marché de
l'emploi, compte tenu des évolutions technologiques et scientifiques
rapides accélérées.
- Adopter des méthodes modernes pour un enseignement meilleur et
plus efficace.
- Instaurer les programmes d'enseignement et de formation non-formels
et leur assurer tous les moyens évolués en vue de leur permettre
d'accueillir tous les cas, dont l'enseignement spécialisé.
- Etablir un système d'évaluation adoptant des principes et des critères
clairs et précis et basé sur les compétences et la capacité, à mettre en
application, des connaissances acquises.
- Accorder de l'importance aux applications pratiques et insister sur les
compétences techniques conformes aux conditions et aux critères
mondialement adoptés.
Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, il est à noter son extension
ces derniers temps car le nombre des étudiants affiliés à cet
enseignement a atteint 101440 conformément aux statistiques de 1998-
1999 et ce par le biais des permis accordés à de nouvelles universités
et facultés, et à de nouveaux instituts:
Les universités
- l'université Saint-Joseph
- l'université américaine de Beyrouth
- l'université Saint-Esprit de Kaslik
- l'université arabe de Beyrouth
- l'université libanaise américaine
- le collège Haigazian
- le collège de la Sagesse
- l'université de Balamand
- l'université de Notre-Dame de Louïzé
- l'université de Makassed
- l'université islamique de Beyrouth
- l'université islamique au Liban
- l'université Manar – Tripoli
- l'université des Pères Antonins
- l'université Jenane – Tripoli
- l'université internationale - Beyrouth
Les instituts et facultés
- l'institut de Saint Paul de philosophie et de théologie – Harissa
- la faculté de Théologie du Proche-Orient – Beyrouth – Hamra
- la faculté du Moyen-Orient – Sabtié
- la faculté de l'Imam Ouzaï des Etudes Islamiques
- la faculté de la gestion islamique – Ouzaï
- l'institut universitaire de Tripoli des études islamiques
- l'institut supérieur des affaires – Beyrouth – Hamra
- le centre universitaire de la technologie à Tripoli
- l'institut universitaire des études islamiques – près de l'ambassade
de Koweit
- l'institut universitaire de technologie du Maten – Maten
- centre canadien universitaire Hariri des Sciences et de la
technologie– Mouchref
- l'institut d'enseignement supérieur de physiothérapie – Jounieh
- l'institut de l'éducation technologique au Nord – Arfa
- l'institut universitaire de la technologie et l'institut universitaire de
pédagogie – Kafaat
- l'institut universitaire de technologie de Jouaya – Jouaya
- l'institut de l'université américaine de technologie
- l'institut de gestion et d'informatique universitaire
- l'institut C et E de l'université américaine
- l'institut supérieur mondial de gestion
- l'institut universitaire de l'administration et des sciences
- l'institut de technologie et des sciences de l'université américaine
- l'institut supérieur de sciences infirmières et de physiothérapie de la
Sainte-Famille
- l'institut universitaire Beydoun
Il est utile de mentionner la mise en place, actuellement, d'une
évaluation de la situation de l'enseignement supérieur à la lumière du plan
de redressement éducatif et du document de l'entente nationale,
notamment pour ce qui est de la revalorisation de l'Université Libanaise.
1.1.2.2. – L'organisation administrative de l'enseignement au Liban
A partir de 1993, trois ministères se sont partagé l'éducation. Le
ministère de l'éducation nationale de la Jeunesse et des Sports (qui
s'appelait avant le ministère de l'éducation nationale et des Beaux-Arts) a
gardé la responsabilité de l'enseignement général pré-universitaire, alors
qu'ont été créés 2 autres ministères: le ministère de l'enseignement
technique et professionnel et le ministère de la culture et de
l'enseignement supérieur. Chacun des ministères est dirigé par un
ministre, qui occupe le sommet de l'échelle administrative, et assure
l'exécution de la politique du gouvernement par les services qui lui sont
rattachés. Il va sans dire que l'administration éducative au Liban souffre
d'une grande divergence entre le secteur public et le secteur privé du
point de vue organisation, objectif et pouvoirs, ainsi qu'en ce qui
concerne l'efficacité et la productivité. Il en va de même pour toutes les
administrations du secteur privé qui souffrent également de la même
divergence à cause de la diversité de ceux qui dirigent des institutions
éducatives, qu'il s'agisse d'individus ou d'associations civiles et
religieuses ainsi que de congrégations étrangères religieuses ou laïques.
Ils sont tous à l'origine de ces divergences de systèmes et des problèmes
auxquels est confrontée chacune des administrations et des institutions.
Comme il est nécessaire de mentionner ici que les 3 ministères sus-
mentionnés comptent 43000 fonctionnaires entre personnel administratif
et corps enseignant, ce qui représente 44,3% du total des travailleurs dans
le domaine éducatif au Liban. Signalons que le nombre du personnel
administratif permanent ne dépasse pas 400 membres, auquel s'ajoutent
autant de contractuels et d'employés.
Quant aux écoles, on en compte 3084, dont 1379 écoles publiques
dans les secteurs de l'enseignement général et de l'enseignement
technique; ce qui représente 44,7%, à cela s'ajoutent 24 universités et
instituts de l'enseignement supérieur. Ce nombre s'est élevé en l'an 2000 à
39.
Il serait utile, avant d'aborder l'organisation administrative de
l'enseignement au Liban, d'attirer l'attention sur les changements
intervenus en ce qui concerne la politique éducative, notamment au cours
de la dernière décennie, que ce soit au niveau de la détermination des
finalités, des objectifs, des structures d'enseignement et des Nouveaux
Programmes ou au niveau des efforts fournis dans le cadre des études et
recherches, de l'évaluation, des bâtiments scolaires et les équipements
nécessaires. Ces changements sur le plan éducatif n'ont pas été
accompagnés malheureusement, par d'autres sur le plan administratif
dans les trois ministères permettant l'application et l'exécution des plans
élaborés car on s'est contenté, la plupart du temps, de former des comités,
des commissions et des conseils temporaires pour l'exécution des travaux
demandés en attendant qu'ils soient confirmés par des textes législatifs.
Sont exceptés, de cet état de fait, la direction de l'enseignement technique
convertie en ministère, et le ministère de l'enseignement supérieur et de la
culture qui n'existait pas auparavant.
A – L'organisation administrative de l'enseignement général pré-
universitaire
A partir de 1993 et jusqu'au dixième mois de l'an 2000, on a
considéré le ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des
Sports, responsable de l'enseignement général pré-universitaire des
activités sportives et de celles relatives aux jeunes. Le ministre est le plus
haut fonctionnaire, le CRDP est sous sa tutelle. Le service administratif
conjoint qui harmonise avec les diverses directions, dépend de lui. Ce
ministère comprend: Le service des affaires juridiques, le service de la
comptabilité, le service du personnel, le service administratif conjoint, le
service des fournitures. Il comporte la Direction générale de l'éducation
nationale, le CRDP et la Direction Générale de la Jeunesse et des Sports
ainsi que la direction administrative des services conjoints. Ces directions
comptent environ 35700 enseignants et membres du personnel
administratif, ce qui représente 45,7% du total des enseignants du secteur
public et privé affectés dans 1343 écoles publiques, ce qui représente
49,3% du total des institutions de l'enseignement public pré-universitaire
qui comptent 2719 institutions publiques et privées.
Signalons qu'à partir du 10e mois de l'an 2000 les appellations des
ministères ont été modifiées et on n'en compte aujourd'hui qu'un seul
s'occupa des affaires de l'éducation et de l'enseignement: général,
technique et professionnel et supérieur.
Dans ce qui suit nous allons détailler la structure administrative de
la direction générale de l'éducation nationale et du CRDP.
- La Direction Générale de l'éducation nationale
Elle comporte:
Le service du greffe: assume les missions qui lui sont assignées par
les lois et les règlements. Le bureau des examens qui lui est rattaché
prépare les formalités administratives relatives aux examens du diplôme
officiel, élabore les documents, les attestations et les légalisations comme
il s'occupe de tous les examens que le ministère organise.
٠ La direction de l'enseignement primaire: elle se charge des
conditions et des affaires des écoles officielles primaire et
complémentaire.
٠ La direction de l'enseignement secondaire: elle se charge des affaires
des écoles secondaires officielles.
٠ La direction de l'enseignement privé: elle se charge principalement
du contrôle des écoles privées au Liban, un organisme d'orientation,
un bureau de l'enseignement privé et un bureau de l'enseignement
primaire lui sont rattachés.
٠ Les régions de l'éducation: ces régions ont été créées au ministère de
l'éducation nationale par le texte de loi no 3252 en date du
17/05/1972, elles effectuent leur travail dans la région (Mouhafaza)
sous le contrôle du directeur régional (Mouhafez). Elles ont pour
fonctions:
- La représentation des diverses administrations rattachées au
ministère de l'éducation nationale et le contrôle des écoles
officielles et des enseignants ainsi que le contrôle et la surveillance
des écoles privées.
- Assurer la relation entre les administrations centrales spécialisées
et les administrations des écoles.
- Assurer les bâtiments scolaires, leurs équipements, leurs
fournitures et assurer aussi leur entretien.
- Etudier les demandes d'ouverture des écoles privées et la
modification de leur situation.
- Collecter les bulletins et les statistiques propres aux écoles et ce, en
coopérant avec le service des statistiques de l'administration
centrale.
- Collaborer à assurer les centres d'examens et le nombre suffisant de
surveillants conformément aux instructions du service des
examens.
- Accomplir les différentes missions que les administrations
centrales lui confient conformément aux lois et aux
réglementations.
- Préparer les programmes des conseillers d'orientation techniques et
le contrôle de leurs travaux.
Le chef de la région de l'éducation est rattaché administrativement
au directeur général de l'éducation nationale et aux directeurs de
l'enseignement secondaire et primaire, il est aussi le président direct des
fonctionnaires administratifs et techniciens. Ajoutons que la direction de
l'orientation pédagogique ainsi que la direction des affaires culturelles et
des Beaux-Arts sont, elles aussi, rattachées à la direction générale de
l'éducation nationale.
Le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques - CRDP
Le CRDP fut créé au ministère de l'éducation nationale en 1971 par
le décret no 2356 comme un établissement public jouissant d'une
personnalité morale et d'une autonomie administrative et financière, sous
la tutelle du ministre de l'Education Nationale de la Jeunesse et des
Sports.
Il représente une réponse à la nécessité d'avoir dans le domaine de
l'éducation un organisme central qui puisse prendre en charge les aspects
pédagogiques et technologiques relatifs à ce domaine. L'objectif de sa
création relève des principes suivants:
- Nécessité d'un organisme officiel centralisateur, en charge des affaires
pédagogiques, capable de faire converger vers lui les meilleures
compétences scientifiques en vue d'améliorer la qualité de
l'enseignement au Liban.
- Nécessité de suivre de très près le progrès scientifique et le
développement technologique et culturel dans le monde.
- Nécessité d'avoir un organisme officiel jouant le rôle de système de
référence éducative, pouvant coopérer avec des institutions
équivalentes dans d'autres pays.
Fonctions principales
Le CRDP a pour mission principale de:
- Concevoir les projets relatifs aux plans éducatifs à tous les niveaux de
l'enseignement pré-universitaire et la surveillance de leur exécution
après leur approbation par les services concernés.
- Etudier les programmes d'enseignement, proposer tout ce qui convient
à cet égard et poursuivre leur application dans les écoles.
- Décider les livres scolaires, les publications et les auxiliaires
pédagogiques.
- Produire des livres scolaires, des publications et des auxiliaires
pédagogiques.
- Former les enseignants de l'enseignement secondaire.
- Former les enseignants de l'enseignement pré-universitaire dans les
écoles normales et les centres de formation.
- Concevoir le type des questions des examens officiels et leur
élaboration et participer aux commissions d'examens.
- Entreprendre des recherches pédagogiques de tout ordre et diffuser les
résultats par les moyens appropriés.
- Prendre en charge des statistiques éducatives et diffuser des bulletins
périodiques à cet effet.
- Faire des propositions en ce qui concerne les conditions d'exécution
des bâtiments scolaires et de l'équipement correspondant, aux niveaux
technique et sanitaire.
- Conseiller le ministre de l'éducation nationale pour les projets de
création, de développement, de modification ou d'annulation d'une
institution d'enseignement dans le cadre des plans éducatifs adoptés ou
en voie d'élaboration.
L'organisation du centre
Le centre assume ses fonctions par l'intermédiaire de divers organismes
administratifs et techniques. Citons dans l'ordre:
٠ Le bureau de la présidence du centre
Il comprend le Président du centre, qui est le directeur général, la
direction administrative, les unités techniques, le conseil académique
groupant tous les spécialistes et les spécialistes-adjoints et dont les
fonctions sont les suivantes:
- L'élaboration de nouveaux programmes, leur expérimentation dans un
effort continu de rénovation de ces derniers.
- La rénovation des séries du livre scolaire national, leur
expérimentation et leur modernisation de façon régulière.
- L'élaboration de nouveaux programmes de formation, leur
expérimentation et leur révision.
٠ Le conseil des spécialistes
Il se compose:
- Du Président du Centre
- De quatre spécialistes élus parmi les spécialistes et spécialistes-
adjoints. Il décide le budget du centre, du règlement intérieur, du plan
de travail annuel, de tous les projets relatifs à l'éducation et au
développement qui sont à exécuter par les organismes responsables. il
nomme différentes commissions de travail et décide également des
engagements contractés avec des particuliers et des institutions dans le
cadre des attributions du Centre.
٠ Le bureau de Recherche Pédagogique
Il a pour fonctions de:
- Réaliser des recherches pédagogiques de tout ordre d'en diffuser les
résultats par les moyens appropriés.
- Concevoir des projets relatifs aux plans éducatifs à tous les niveaux
de l'enseignement pré-universitaire, veiller à l'exécution de ces plans et
les réviser.
- Réaliser les études préparatoires aux opérations de réforme des
programmes d'enseignement.
- Prendre en charge les statistiques relatives à l'éducation et faire
paraître des bulletins périodiques.
- Concevoir le système et les services suivants: la planification, les
projets, les programmes, les statistiques, ainsi que d'une unité
récemment créée, en cours d'être approuvée par les textes officiels.
٠ Le bureau d'équipement et d'outils pédagogiques
Il a pour fonctions de:
- Produire des manuels scolaires, des publications et des outils
pédagogiques divers.
- Etablir les conditions d'exécution des équipements pédagogiques sur
le triple plan, technique, éducatif et sanitaire.
- Etudier les normes d'exécution des bâtiments scolaires.
٠ Le bureau de formation initiale et permanente
Il a pour fonctions principales:
- La formation des enseignants au niveau de tous les cycles de
l'enseignement pré-secondaire.
- La formation des membres du corps enseignant et des autres agents
du système éducatif au niveau de tous les cycles de l'enseignement
pré-universitaire. Les Ecoles Normales dans toutes les régions
libanaises sont rattachées à ce bureau.
٠ Unités techniques et unités de Production
- L'unité informatique: celle-ci assure l'information des statistiques, desétudes, des recherches diverses, des examens officiels et des autrestravaux administratifs.
- L'imprimerie: Elle assure l'impression du Livre Scolaire National, desbulletins statistiques des revues et des ouvrages pédagogiques produitspar le Centre.
- L'unité de radio-télévision éducative: Cette unité conçoit et produitdes émissions radio et télé-diffusées à caractère éducatif et scolaire.
- L'unité des bâtiments et de maintenance: Elle est responsable desbâtiments du centre et des Ecoles Normales.
- L'unité des relations et services éducatifs: Elle s'attache à promouvoirles échanges à caractère éducatif en assurant l'information nécessaire.
L'analyse des domaines législatif et organisationnel de l'administration
éducative au ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des
sports fait ressortir les remarques suivantes:
- La forte centralisation et concentration des pouvoirs qui augmentent
les responsabilités des services éducatifs centraux dans la capitale
alors qu'elles diminuent dans les autres régions.
- La bureaucratie administrative déclenchant la routine du travail à tous
les niveaux de l'administration éducative.
- Les méthodes de travail traditionnelles adoptées ne suivent pas
l'évolution scientifique et technologique au niveau de toutes les
informations et de leur traitement et de l'accomplissement des
formalités administratives.
- La dispersion des pouvoirs et la faible harmonisation entre les
différentes unités administratives à l'intérieur du ministère et entre le
ministère et les administrations chargées de quelques affaires
matérielles comme par exemple, le conseil du développement et de
construction et le ministère des travaux publics.
- Les divergences entre l'administration du secteur public et celle du
secteur privé en ce qui concerne l'organisation et le contrôle technique,
la formation et l'échange des expériences pédagogiques car les
institutions privées jouissent d'une autonomie leur permettant de
s'adapter rapidement aux changements et aux transformations
demandés.
- La participation insuffisante de la société civile dans l'organisation
des affaires scolaires et dans la planification du travail à l'intérieur de
l'école.
- Le fait de ne pas donner à la réforme pédagogique touchant les
finalités, les objectifs et les structures de l'enseignement un caractère
institutionnel légal confirmé par des décrets, bien que des efforts
soient fournis à cet effet et continuent de l'être par la coopération entre
les institutions de l'enseignement public et celles de l'enseignement
privé et par le biais du programme de développement des Nations-
Unies et les organismes de l'Unesco et de L'Unicef ainsi que celui de
la Banque Mondiale, pour le redressement du secteur éducatif que
nous allons détaillé plus loin.
B – L'organisation administrative de l'enseignement technique et
professionnel
Une direction générale de l'enseignement technique et
professionnel a été créée en 1971 au ministère de l'Education Nationale et
des Beaux-Arts, elle fut rattachée par la suite au ministère de
l'enseignement technique et professionnel à l'issue de sa création en1993.
Ce ministère se charge des affaires de l'enseignement technique et
professionnel public et privé et de la gestion des affaires des écoles et des
instituts techniques et professionnels officiels, ainsi que du contrôle et la
surveillance des institutions privées de l'enseignement et de la formation
technique et professionnelle et des programmes scolaires. Tout en
œuvrant à un développement global de cet enseignement en accord avec
les besoins et les exigences du marché de l'emploi dans l'avenir et avec la
structure économique.
Dans cette organisation le ministre, à qui est rattaché un secrétariatgénéral, est au sommet de la pyramide administrative. Ce ministèrecompte selon les statistiques de 1998, 3500 enseignants et fonctionnairesadministratifs, ce qui représente 34,8% de l'ensemble des travailleursdans l'enseignement technique et professionnel dans les deux secteurspublic et privé. Ils sont affectés dans 36 écoles techniques officielles (cenombre s'est élevé à 43 en 1999), ce qui représente 10% du total desinstitutions de l'enseignement technique et professionnel au Liban qui encompte, au total, 365.
- La direction de l'enseignement technique et professionnel
Elle comprend 5 départements et services d'informatique et de statistiques
en plus des bureaux de l'éducation dans les régions (Mouhafazat)
auxquels sont rattachés les instituts, les écoles et les centres de formation
officiels.
٠ Département d'administration et d'exécution
Il comprend 5 services: le service administratif, le service du personnel,
le service des affaires juridiques, le service des fournitures et le service
des relations publiques et des publications.
٠ Le département technique
Il se compose de 4 services: les études, la recherche et l'évolution, la
coopération technique et la maintenance, les programmes et les
techniques de l'enseignement.
٠ Le département de la comptabilité et du contrôle
Il comprend le service de comptabilité et celui du contrôle ou de la
vérification.
٠ Le département de la formation technique
Il comprend le service des programmes de la formation et celui des
niveaux de formation.
٠ Le département du contrôle et des examens
Il comprend le service du contrôle et de l'orientation pédagogiques de
l'enseignement public et privé, le service des examens et le secrétariat
général de la commission des équivalences.
٠ Le département d'informatique et de statistiques:
Il se charge de l'élaboration, de l'organisation et de l'exécution de
systèmes informatiques en vue d'informatiser toutes les unités du
ministère avec l'instauration d'un réseau de communications
informatiques entre les différentes unités, en plus de l'élaboration des
bulletins statistiques périodiques concernant l'enseignement.
٠ Les départements de l'éducation dans les régions (mouhafazat):
Ils représentent toutes les unités du ministère de l'enseignement technique
et professionnel dans les régions et ce, sous le contrôle du directeur
général de la région (le Mouhafez) comme il assure le lien entre
l'administration Centrale, les instituts et les écoles et les différentes
formalités et fonctions dont l'administration centrale la charge.
- Le conseil supérieur de l'enseignement technique et professionnel:
C'est un conseil consultatif dont la fonction consiste à émettre son
avis à propos des projets de loi et des décrets ainsi qu'à propos du projet
de budget et les projets de loi concernant la création de nouvelles écoles
techniques privées.
Ce conseil se compose du ministre de l'enseignement technique et
professionnel (Président), du directeur général (rapporteur) avec onze
membres représentant les diverses administrations et institutions
publiques (4 membres), les organismes et les associations syndicales (4
membres), un d'une école technique officielle et un deuxième d'une école
privée ainsi qu'un représentant des comités techniques consultatifs qu'il
est possible qu'ils soient créés en vue d'un métier déterminé ou d'un
groupe de métiers ou l'un des domaines techniques et professionnels.
- La caisse "Privée" de l'enseignement technique et professionnel
Elle est approvisionnée par les frais des inscriptions annuelles et
les frais d'examens officiels et la vente de la production des écoles
techniques officielles en plus de l'aide du gouvernement et des diverses
donations. Cette caisse est dirigée par un conseil d'administration
groupant le directeur général du ministère (Président) (Ce texte a été
modifié en 1996 et la caisse est, depuis, sous la direction du ministère),
un fonctionnaire du ministère et un directeur d'une des écoles techniques
et professionnelle, ainsi qu'un contrôleur financier délégué par le ministre
des finances. Cette caisse participe au financement de l'exécution des
projets conjoints du ministère et des associations publiques et privées
d'un côté, et aux dépenses résultant des frais de fonctionnement des
écoles techniques et professionnelles, de l'autre.
Après avoir pris connaissance de la structure organique et
administrative du ministère de l'enseignement technique et professionnel,
nous pouvons, à la lumière de l'innovation de la structure de
l'enseignement, de ses finalités, de ses objectifs pédagogiques que le
redressement éducatif avait fixés, faire les remarques suivantes:
- La centralisation de la prise des décisions et le fait que les méthodesde travail dans l'administration n'aient pas suivi, suffisammentl'évolution scientifique et technique, que ce soit au niveau de la collecteet du traitement des informations ou à celui de l'accomplissement desformalités administratives.
- L'inexistence d'une harmonisation suffisante entre le secteurtechnique et les secteurs de l'enseignement général et supérieur.
- Les divergences dans l'administration des institutions et institutstechniques et professionnels dans chacun des 2 secteurs public et privéet dans la capacité de l'adaptation aux transformations et changementsdemandés.
- Le fait de ne pas donner à la réforme pédagogique et au plan deredressement de l'enseignement, un caractère institutionnel légalconfirmé par des décrets et ce, à l'exception de la conversion de ladirection de l'enseignement technique et professionnel en un ministèreaccordant une plus grande importance à cet enseignement d'autant plusque les changements et les modifications survenus aux programmesd'enseignement au niveau du baccalauréat technique ont été effectuéspar des commissions temporaires. De même, il est utile de signaler lesgrands espoirs de pouvoir renforcer l'enseignement technique etaméliorer la structure administrative de façon plus adaptée auxexigences d'un tel enseignement et ce, grâce aux accords de prêts signésavec la banque mondiale et d'autres organismes.
C – L'organisation administrative de l'enseignement supérieur
A partir de 1993 et jusqu'au 10e mois de l'an 2000, l'enseignement
supérieur au Liban dépendait du ministère de la Culture et de
l'enseignement supérieur, un ministère autonome chargé des affaires de la
culture et de l'enseignement supérieur par le biais des permis accordés
aux universités privées, du droit de tutelle sur l'université libanaise et le
conservatoire national, aussi par les activités culturelles, les arts
folkloriques, les fouilles archéologiques, et leur maintenance et par son
patronage et son entretien des bibliothèques nationales et des musées.
Le ministre est à la tête de ce ministère qui compte selon les
statistiques de 1998, 5705 enseignants et fonctionnaires administratifs
(36,5% parmi le personnel administratif) ce qui représente 63,2% de
l'ensemble du personnel de l'enseignement supérieur. Pour ce qui est du
nombre des travailleurs dans le secteur de l'enseignement supérieur,
l'Université Libanaise accapare le plus grand nombre. Quant aux
étudiants affiliés à cet enseignement, elle en monopolise aussi la majorité
et, est la détentrice d'un record dans ce domaine.
Le ministère de la culture et de l'enseignement supérieur est
constitué de 3 Directions qui sont: La Direction Générale de la Culture et
de l'Enseignement Supérieur, la Direction Générale de l'archéologie, la
Direction des affaires du cinéma, du théâtre et des expositions,
l'Université Libanaise, le Conservatoire National auxquels s'ajoutent le
conseil de l'enseignement supérieur et un conseil national de culture, sont
rattachés au ministère qui est représenté ipso facto dans le conseil
d'administration du conseil national de recherche scientifique . Dans ce
qui suit nous allons prendre connaissance de la structure administrative de
la direction générale de la culture et de l'enseignement supérieur, du
conseil de l'enseignement supérieur, du conseil consultatif supérieur des
universités et de l'institut national supérieur de musique, de l'université
libanaise ainsi que des plus importantes universités et instituts privés.
- Le Conseil d'Enseignement Supérieur
Il groupe le ministre de la culture et de l'enseignement supérieur,
Président, le directeur général du ministère de la culture et de
l'enseignement supérieur, Vice-président, le directeur général du Palais de
la Justice, le président de l'Université Libanaise, le Président du Syndicat
ou les Présidents des Syndicats concernés, membres. Ce conseil étudie les
demandes de permis qui lui parviennent pour la création de nouvelles
institutions d'enseignement ou l'extension des activités d'une institution
déjà existante par la création de nouvelles branches et ce, après
consultation des institutions déjà existantes.
- Le Conseil Consultatif Supérieur des Universités
Il est composé du ministre de la culture et de l'enseignement
supérieur, Président, des présidents des universités établies au Liban,
membres. Sa fonction se limite à trouver un système évolué de
coopération entre les diverses universités au Liban et de fournir à ces
universités les orientations et les conseils efficaces notamment pour ce
qui est des affaires conjointes.
- Le Conservatoire National Supérieur
C'est une institution publique connue avant 1995 sous le nom du
conservatoire national, il est rattaché directement au ministre et est sous
sa tutelle, il est dirigé par un conseil d'administration. Cet institut assure
l'enseignement de la musique, l'organisation des concerts musicaux et
leur animation.
- L'Université Libanaise
L'Université Libanaise a débuté par une "Ecole Normale
Supérieure" et l'institut des statistiques, elle a été fondée en 1951, elle n'a
pas arrêté d'évoluer successivement et l'année 1959 est l'année de la
promulgation du décret qui lui est relatif, notamment le décret de son
organisation no 2883 du 16/12/1959 qui a arrêté dans son 1er article que
"L'Université Libanaise est une institution accomplissant la mission de
l'enseignement supérieur public dans ses diverses branches et à ses divers
degrés...". Mais c'est la loi fondamentale de l'organisation de l'université
no 67/75 du 16/12/1967 qui a consacré son autonomie académique,
administrative et financière. C'est après que fut organisé le corps
enseignant à l'université par la loi no 6/70, ainsi que la situation financière
de l'université par le décret no 14246 du 14/04/1970, et la participation
des étudiants à l'administration de l'université et à celle de ses facultés et
instituts a été définie par la loi mise en application par le décret no 2963
du 16/03/1972.
Et dès le commencement de l'université, les décrets des facultés et
instituts ont commencé à paraître successivement permettant une
évolution et une rapide extension de cette université qui comprend
aujourd'hui 17 facultés et instituts répartis comme suit: Faculté des
Lettres et des Sciences Humaines, Faculté de Droit et des Sciences
Politiques et Administratives, Faculté des Sciences, Institut des Sciences
Sociales, Institut des Beaux-Arts, Faculté de Pédagogie (remplaçant
l'Ecole Normale Supérieure), faculté d'Information et de Documentation,
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Faculté de Génie,
Faculté d'Agronomie, Faculté de Santé Publique, Faculté du Tourisme et
d'Hôtellerie. A l'université sont aussi rattachés l'institut des Sciences
appliquées et économiques ainsi que l'institut universitaire de
technologie.
Ces facultés et instituts sont répartis dans toutes les régions.
Cette répartition n'a commencé qu'en 1976, suite aux événements
qui secouèrent le pays à partir d'avril 1975. Ainsi donc, 2 décennies de
regroupement des facultés à Beyrouth et ses banlieues faisaient place à
une implantation de 48 sections dans les 5 mohafazats: Beyrouth, Le
Mont Liban, Le Liban Nord, Le Liban Sud et la Békaa.
Il faut dire que les difficultés de transport et le manque de sécurité
sont la cause essentielle de cette décision. Les programmes et les
diplômes, quant à eux, restèrent les mêmes dans toutes les sections ainsi
que l'administration centrale qui, elle aussi est restée la même avec tous
ses organismes à Beyrouth.
L'université Libanaise est considérée comme l'unique institution
officielle au Liban qui se charge de l'enseignement supérieur public dans
ses divers spécialisations et degrés, de la recherche, de la formation
continue, jouant ainsi son rôle national, humain de développement pour
tous les secteurs et régions.
Cette université comprend, selon les statistiques de 1998-1999,
5972813 étudiants, ce qui représente 58,8% de l'ensemble des étudiants de
l'enseignement supérieur au Liban.
Elle est dirigée par un Président, un conseil d'université, des
conseils de facultés des conseils de sections. Le corps enseignant exerce
ses activités syndicales par l'intermédiaire de l'amicale des professeurs à
temps plein.
L'université Libanaise jouit de l'autonomie académique
(scientifique), administrative et financière, elle est sous la tutelle du
ministre de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur et ce,
conformément aux lois, sachant bien que c'est le conseil des ministres qui
y opère les nominations principales et prend les décisions, que ce soient
celles qui se transforment en décrets émis par le Président de la
République, ou celles transmises comme projets de lois. Le président de
l'université est nommé par décret sur proposition du ministre de la culture
et de l'enseignement supérieur. Le conseil de l'université propose 3
candidatures pour ce poste parmi les professeurs titulaires à l'université.
Le président est élu pour 5 ans renouvelables. C'est un fonctionnaire de
1ère catégorie, il exerce les mêmes pouvoirs administratifs et financiers
que le ministre.
Quant au conseil de l'université: il est composé du Président de
l'université, Président, des Doyens des unités. C'est-à-dire les facultés et
instituts (13 facultés actuellement)14 et un seul représentant de chacune
des unités universitaires, élu par les membres du corps enseignant, de 4
étudiants représentant l'union nationale des étudiants de l'université
libanaise et de 2 personnalités disposant d'une compétence reconnue15.
C'est le secrétaire général de l'université qui est, en même temps, le
secrétaire général du conseil. Ainsi le conseil compte en tout, y compris
le président, 34 personnes. Quant aux 2 personnalités, elles seront
nommées pour 2 ans par décret arrêté par le conseil des ministres sur
proposition du ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur. Ces
2 personnes ne peuvent être nommées qu'à condition d'avoir enseigné, au
moins, 10 ans et qu'elles aient des publications scientifiques connues.
Le secrétaire de l'université est nommé par décret suite à un avis
favorable du président de l'université, il est à la tête du corps administratif
de l'université.
13 CRDP - Statistiques 1998-1999 – Beyrouth 2000.14 Elles sont successivement selon leur fondation: (1- faculté de Pédagogie, 2- Faculté des Lettres et desSciences Humaine, 3- Faculté Sciences, 4- Faculté de Droit et des Sciences Politiques etAdministratives, 5- Institut des Sciences Sociales, 6- Institut des Beaux-Arts, 7-Faculté del'Information et de la Documentation, 8- Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, 9- Facultéde Génie, 10- Faculté d'Agronomie, 11- Faculté de la Santé Publique, 12- Faculté de Médecine, 13-Faculté de Pharmacie.15 décret no 1658 du 15 septembre 1991 (organisation du Conseil de l'Université libanaise).
Quant au Doyen, il est nommé pour 3 ans renouvelables, comme il peut
être nommé 3 ans après son 2ème mandat par un décret du conseil des
ministres sur proposition du ministre de la culture et de l'enseignement
supérieur fondée sur une liste de candidatures de 3 noms, au moins,
choisis par le conseil de l'université s'appuyant, à son tour, sur la
recommandation du conseil de la faculté ou de l'institut. Le conseil peut,
s'il n'est pas favorable à la recommandation, présenter une liste
supplémentaire, indépendante et justifiée. Quant au renvoi du Doyen de
son poste, cela se fait aussi par décret, sur proposition du ministre de la
culture et de l'enseignement supérieur, et après consultation du conseil
d'université ou sur une recommandation de ce dernier.
Pour ce qui est du conseil des facultés, il est composé du Doyen,
nommé président, de représentants du corps enseignant et des étudiants
dont le nombre et les conditions de participation aux travaux du conseil
sont fixés par décret arrêté en conseil des ministres (article 7). Ce décret
n'a pas vu le jour, mais le Président de l'université a promulgué une
circulaire (no 44 du 25 avril 1995) par laquelle il appelle les facultés à
former leur conseil comme suit: Le Doyen, Président, les directeurs des
facultés et les représentants du corps enseignant aux conseils des
Sections, membres, en plus du président du centre de recherche s'il était
présent et déjà membre du conseil de la section. La durée de ce conseil
est d'un an car le mandat des représentants des professeurs est d'un an
seulement.
Le Directeur de la Section: C'est un poste créé par le décret no 81016 suite
à la parution des décrets relatifs à la création des diverses sections de
l'université. Il est nommé pour 3 ans renouvelables, sur décision du
président de l'université après consultation du Doyen de l'unité et, selon
ce même décret chacune des sections a désormais son budget (article 10),
le Directeur gère la section financièrement et administrativement (article
6) alors que le Doyen s'occupe des affaires académiques dans toutes les
sections, il contrôle aussi les affaires administratives et financières
(article 8) comme il détient le pouvoir de décider des dépenses.
Et comme il n'existe pas de texte officiel organisant la composition
du conseil de l'unité et de son travail, il n'existe pas, non plus, un texte
déterminant la composition du conseil de la section. Mais du point de vue
pratique le conseil de la section ressemble au conseil de la faculté.
Le chef du département, il est élu par les membres du corps enseignant de
sa section pour une année scolaire renouvelable, alors que le secrétaire de
la section lui, est nommé par le Président de l'université.
La structure administrative des plus importantes universités et
instituts privés au Liban17
L'analyse de la structure administrative des plus importantes
universités au Liban y compris celle de l'université libanaise montre bien
que cette structure se répartit selon 4 modèles: le modèle gouvernemental,
le modèle arabe, le modèle français et le modèle américain.
16 En date du 5/01/1978 (définir les conditions de nomination des directeurs des branches des unitésuniversitaires à l'université libanaise ainsi que leurs pouvoirs et ceux des doyens des unités.17 D – El Amine Adnane, Les Structures organiques des universités. L'enseignement Supérieur auLiban, Association Libanaise des Sciences de l'Education.
Structure des 4 modèles
Modèle américain Modèle français Modèle arabe Modèlegouvernemental
Le Synode Le ministre del'éducation en Egypte
Conseils desministres
Conseil de tutelle Conseil Supérieur del'université
Le ministre detutelle
Le Recteur Le Président /recteur Le recteur Le 1er ministre
Vice-président Vice-président
Le Sénat Conseil d'université Le conseild'université
Le conseild'université
Le secrétairegénéral Le secrétaire général Le secrétaire
général
Le 2ème conseil
Le Doyen Le Doyen / ledirecteur Le Doyen Le Doyen
Le conseil defaculté / de l'institut
Le conseil de lafaculté
Le conseil d'unité(de la faulté)
Le Directeur
Conseil de lasection
Le chef de service Le chef dudépartement
Chef dedépartement
Le chef de service Secrétaire
Le secrétaire
Le modèle américain comprend les universités américaines de
Beyrouth, l'université libanaise américaine de Balamand, de Notre-Dame
de Louaizé. Ce modèle se caractérise par la présence d'un conseil de
tutelle, plus haut placé que le Président, de vice-présidents, notamment
son vice-président pour les affaires académiques.
De même, le Président, le Doyen et le directeur de bureau jouissent
d'importants pouvoirs, chacun selon sa place dans la pyramide des postes,
Le conseil de l'université a un pouvoir presque législatif.
Le modèle français comprend 2 universités: l'université Saint-
Joseph et l'université Saint Esprit. Ce type fonctionne dans une
perspective religieuse car c'est la congrégation "Les Autorités de
Compagnie de Jésus" au Liban, qui définit sa politique de l'université,
nomme ou participe à la nomination du Président. Elle comprend aussi le
poste d'un secrétaire général et de Vice-Président des affaires de la
Recherche Scientifique, récemment créé. Ces 2 universités classées dans
ce type, se distinguent au niveau des pouvoirs du conseil de l'université,
et des Doyens, qui sont beaucoup plus importants à l'université Saint-
Joseph. Quant à l'université arabe de Beyrouth, le 3ème modèle , c'est le
ministre de l'enseignement supérieur égyptien qui est `a la tête de son
corps administratif ainsi que le conseil suprême de l'université
d'Alexandrie à laquelle elle est académiquement affiliée, c'est ce qui rend
les autorités académiques dans cette université plus faibles que dans les 2
modèles précédents. Finalement, pour ce qui est de l'université libanaise,
elle est sous la tutelle du ministre de l'éducation et c'est lui, avec le
gouvernement, qui définissent la politique de l'université, mais c'est la
guerre qui a conduit à la création d'un poste de directeur. Ainsi la
reconstitution d'un conseil de l'université selon ce qui a été prévu et
décidé dans ce sens, avant la guerre, a fait en sorte que les pouvoirs
académiques soient monopolisés par les administrations des diverses
sections et le conseil de l'université, au détriment de l'autorité académique
classique: Le Doyen et le Président.
L'analyse de la structure organisationnelle et administrative du
ministère de la culture et de l'enseignement supérieur montre qu'on a
donné une plus grande importance à cet enseignement en lui consacrant
un ministère indépendant en 1993, tout en sachant que cette modification
n'a pas été accompagnée de changements fondamentaux dans la structure
administrative de l'enseignement supérieur, qui est restée la même que
lorsqu'elle était rattachée au ministère de l'éducation nationale et des
Beaux-Arts. Ainsi, jusqu'à ce jour, nous ne pouvons pas considérer que ce
ministère soit une référence, ni d'information et de documentation relative
à ce secteur, ni en ce qui concerne les programmes, les diplômes, les
bâtiments, les équipements ou les aptitudes des enseignants, ni encore en
ce qui concerne l'existence de départements pour la recherche, la
planification et la recherche scientifique, où il est possible, par exemple,
de trouver des critères unifiés relatifs aux diplômes, et des signes de
développement auxquels seront reliés la délivrance des permis pour les
universités et les instituts privés et l'extension des branches ou sections de
l'universités libanaise de façon à ce que, ces universités et ces instituts,
répondent aux exigences du développement et de l'évolution économique
et sociale par le biais d'une structure administrative apte à accompagner
ces exigences et ces innovations dans les domaines de l'évolution
scientifique et technique.
Signalons au passage que le ministère de la culture et de
l'enseignement supérieur avait entamé depuis 1995 à exécuter des projets
en vue de renforcer l'enseignement supérieur et d'établir une structure
administrative en accord avec l'évolution technique demandée, avec
l'archivage des dossiers des équivalences de l'enseignement supérieur.
Mais ces efforts ont toujours besoin d'être aussi, améliorés.
1.1.3 – Evaluation de l'efficacité du système éducatif:
L'évaluation dans son sens actuel est une opération vaste et
complexe car elle comprend la système éducatif dans sa totalité et ses
divers éléments, à savoir, élèves, enseignants, programmes et
équipements, à cela s'ajoutent les conditions dans lesquelles s'effectue la
pédagogique de l'enseignement, en un mot l'évaluation est une opération
continue et globale. Il est à signaler ici, que malgré les efforts fournis au
cours de cette dernière décennie dans le domaine de la restructuration du
secteur éducatif, notamment dans le domaine de l'évaluation, on n'a pas
pu instituer l'évaluation dans sa large conception, cela dit, nous allons
essayer dans cette partie du rapport, de traiter les points suivants:
- Les organismes responsables de l'évaluation- Les méthodes adoptées en évaluation- Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation- Les principaux aspects de l'efficacité du système éducatif.
1.1.3.1 – Les organismes responsables de l'évaluation
Un grand nombre d'organismes et d'administrations au Liban se
charge de l'évaluation dans sa conception traditionnelle et sous toutes ses
formes conformément aux textes officiels.
A – L'inspection générale de l'éducation
Elle fait partie de l'Inspection Centrale rattachée à la présidence du
ministère. on définit ses fonctions comme suit "L'inspection générale de
l'éducation accomplit sa mission dans le domaine éducatif et inspecte
tous les instituts de l'enseignement officiel, elle contrôle, en particulier:
- Le travail dans les écoles- La compétence des enseignants- La mise en œuvre effective des systèmes de l'enseignement et des
programmes- La mise en œuvre effective des systèmes des examens officiels.18
18 Kobeissi Hassan: L'Etat et l'enseignement public au Liban. L'Etat et l'enseignement au Liban,L'Association Libanaise des Sciences de l'Education, Beyrouth, Août, 1999.
Les services de l'inspection se chargent du contrôle et de
l'orientation au niveau des fonctionnaires administratifs et des
enseignants. Ce secteur compte 80 inspecteurs d'éducation qui se
déplacent d'une école ou d'un service administratif à l'autre, transmettent
régulièrement des rapports. Un rapport annuel, comportant les travaux
pédagogiques réalisés, est présenté par l'inspecteur général en précisant
les défauts et les points forts, tout en mentionnant les décisions qu'ils ont prises.
Il est nécessaire de noter ici que les professeurs universitaires ne
sont pas soumis au contrôle de l'Inspection mais à celui des services dont
ils dépendent, à savoir, les directeurs, les doyens et les conseils des
facultés et de l'université.
B – Les services des examens et de l'évaluation: Ils en sont 3:
- Le service des examens au ministère de l'Education Nationale de la
Jeunesse et des Sports: chargé de préparer et de surveiller les épreuves
sanctionnées par des diplômes officiels dans l'enseignement général.
- Direction du contrôle et des examens de l'enseignement technique et
professionnel: qui comprend le service du contrôle pédagogique et de
l'orientation et le service des examens. le service du contrôle et
d'orientation est chargé de contrôler et de surveiller le bon
fonctionnement de l'enseignement professionnel et public,
l'élaboration de rapports relatifs au corps enseignant, ses besoins de
formation, son orientation et la rectification de sa pratique. Ce service
a aussi la tâche d'organiser des programmes de travail pour les
contrôleurs techniques de l'éducation, et pour les conseillers
d'orientation professionnels. De même, il étudie les demandes de
permis d'ouverture d'instituts et d'écoles techniques privés, oriente
leurs enseignants et légalise les attestations délivrées par ces instituts
et écoles. Quant au travail du service des examens, il porte sur
l'organisation des formalités administratives se rapportant aux
diplômes officiels et sur la proposition des mesures nécessaires à son
exécution, ce service surveille et contrôle également les examens
annuels dans les écoles professionnelles et techniques et organise leur
concours d'entrée.
- L'unité d'évaluation au CRDP: elle est rattachée au bureau de la
recherche pédagogique et est chargée d'étudier les principes généraux
des modalités des questions d'examen comme elle s'occupe de toutes
les études et recherches relatives à l'évaluation pédagogique.
C - L'orientation et le conseil pédagogique sont restés confiés à
l'Inspection de l'éducation jusqu'à la parution du décret no 3252 du
17/05/1972 qui a arrêté la création d'un organisme de conseillers
pédagogiques au Ministère de l'Education Nationale ainsi que la création
de régions d'éducation dans les divers départements libanais (ou
mouhafazat), mais cet organisme n'a pas vu le jour. Il a fallu attendre
jusqu'au 15/02/1995, date du décret no 6352, qui a arrêté la nomination
d'un Directeur pour ce qu'on a appelé "bureau de l'Orientation et des
conseils" en vue que soit créée, plus tard, une Direction spécifique
d'orientation et de conseils. Mais le fait de se disputer les pouvoirs, au
sein du Ministère de l'éducation et avec l'Inspection de l'éducation, a
voué à l'échec la constitution de cet organisme.
A l'issue de cet échec, le Directeur du bureau a choisi 2 adjoints
parmi les enseignants du secondaire, du complémentaire et du primaire
de diverses spécialisations, pour assurer la coordination entre les
enseignants des disciplines de spécialisation dans les écoles publiques,
dans l'objectif d'améliorer les méthodes de l'enseignement. Ces
directeurs-adjoints organisent, également, de temps à autre, des
journées pédagogiques dans certaines écoles. De là, il s'avère que la
question de l'orientation n'est pas encore mise en place comme il faut
dans le système de l'enseignement libanais, car, elle n'est, à plusieurs
égards, pas inscrite dans un fonctionnement institutionnel pleinement
satisfaisant, comme aucun dispositif n'a jusqu'ici fait totalement ses
preuves, qu'il s'agisse, de réglementations officielles à ce sujet ou
d'instances pour les promulguer ou même du côté théorique
académique. Pour toutes ces raisons réunies, l'orientation perd de son
efficacité et parce qu'on se soucie peu d'offrir des services dans ce sens,
dans les écoles publiques et privées, sauf ponctuellement et pour un
nombre de cas limité, l'élève libanais est obligé, pour décider de son
avenir scolaire et professionnel de compter, la plupart du temps, sur des
facteurs personnels.
1.1.3.2 – Les méthodes d'évaluation adoptées
Les méthodes adoptées en évaluation, notamment l'évaluation de
l'efficacité du système éducatif se résument ainsi:
- Les examens sanctionnés par les diplômes de fin de cursus, dans
toutes ses ramifications et à tous les niveaux, sont considérés comme
des indicateurs importants dans le domaine de l'évaluation.
- Les rapports de l'Inspection de l'éducation, notamment, le rapport
annuel
- Les publications statistiques qui indiquent le nombre d'élèves et
d'étudiants, les taux de pourcentage, la répartition des comités
d'administration et d'enseignement, les écoles et leurs équipements
- Les études et les recherches qui abordent le système d'enseignement,
notamment celles menées par le bureau de la recherche éducative dans
ses différentes unités et, particulièrement, celle de la planification en
collaboration avec des organismes locaux, régionaux ou
internationaux.
- Les études et recherches menées par les institutions de l'enseignement
supérieur, public et privé, et quelques organismes et associations,
notamment, l'Association libanaise des Sciences éducatives.
- Les rapports rédigés par des experts locaux et internationaux dans le
cadre du Projet de développement des Nations-Unies pour consolider
et renforcer le projet de restructuration du secteur éducatif.
1.1.3.3 – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation
Dans le cadre des efforts fournis pour la restructuration du système
éducatif et le plan de redressement pédagogique, approuvé en 1994, la
nouvelle structure de l'enseignement au Liban, qui y émane, approuvée
en 1995 et complétée en 2000 par la nouvelle structure de l'enseignement
technique et professionnel, le courant de réforme touche également le
système d'évaluation dans son sens large, et on met tout en œuvre, pour
son amélioration et celle de l'enseignement général et l'enseignement
technique et professionnel. Cette nouvelle structure de l'enseignement a,
d'ailleurs, confirmé la nécessité d'adopter un système d'évaluation
pédagogique évolué fondé sur un système d'orientation pédagogique et
professionnelle, à condition qu'il soit appliqué au niveau de toutes les
étapes de l'enseignement, compte tenu, au moment de l'évaluation des
spécialisations professionnelles et techniques, des capacités de la
pratique du métier.
A – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation dans
l'enseignement général:
La nouvelle structure de l'enseignement au Liban confirme que les
méthodes d'évaluation étaient fondées sur les compétences de
mémorisation et de reproduction des informations, sans tenir compte de
la capacité à mettre en application, les connaissances acquises, ni d'autres
compétences de type intellectuel ou en rapport avec la créativité
(Aptitude à résoudre des problèmes – analyser – créer – produire –
inventer). Par ailleurs, ce système était dominé par l'obsession des
examens officiels. Pour cette raison, cette structure insiste sur un système
d'évaluation qui porte, d'un côté, sur l'apprenant et d'un autre coté, sur
tout le processus d'apprentissage. Touchant l'apprenant, l'évaluation a
pour but de déterminer, dans quelle mesure il atteint les objectifs fixés
par les programmes, quelles sont les lacunes de son apprentissage et ses
échecs, en vue de trouver les solutions adéquates.
Touchant l'apprentissage lui-même, l'évaluation porte sur le
programme, l'enseignant et sa performance, le contexte dans lequel se
déroule l'apprentissage, les moyens utilisés ainsi que le concours de tous
ces éléments réunis pour atteindre les objectifs prévus.
Ainsi, des efforts ont été fournis afin d'améliorer le système
d'évaluation et d'examens par le biais des études menées autour du
système de l'enseignement sous tous ces aspects, l'instauration des
fondements et des principes de l'évaluation dans les divers cycles de
l'enseignement pré-universitaire et la proposition d'un système propre
aux examens officiels.
- Les Etudes et recherche pédagogiques
Elles comportent les divers aspects de l'enseignement, citons,
spécialement, les études menées par le bureau des recherches
pédagogiques et de ses diverses unités notamment, l'unité de la
planification en collaboration avec des organismes locaux, régionaux et
internationaux.
Les plus importantes études sont les suivantes:
٠ Les études de "l'Evaluation des acquis" qui ont porté en 1994-95
sur la classe de la 4ème année de base, en 1995-1996 sur la classe de la
9ème année de base et entrepris en 1997-98 la classe de seconde, ont
permis de renforcer les capacités nationales par le biais de l'évaluation
des acquis et les facteurs qui jouent, dans ce domaine dans les
diverses disciplines et étapes de l'enseignement général. Ces études
ont valeur d'évaluation qualitative pour certains aspects de l'opération
éducative et les facteurs qui y jouent, en vue de cerner les problèmes
et y apporter les remèdes ou les solutions nécessaires et faire en sorte
de prévoir tout dysfonctionnement pour pouvoir l'éviter dans l'avenir.
D'ailleurs, les études menées sur l'évaluation des acquis, ont révélé
des divergences dans la qualité de l'enseignement à tous les niveaux
et, notamment dans le secteur public et les régions rurales, ainsi
qu'une claire faiblesse dans l'acquisition des savoir-faire dans les
domaines de la Santé, de l'hygiène de l'environnement et de méthodes
de travail permettant de résoudre les problèmes. De même au niveau
du raisonnement, citons, à titre d'exemple, quelques pourcentages de
retard dans ce domaine: 33% en 4ème année primaire, 44,4% au terme
du cycle complémentaire et 77,3% des élèves de seconde.
٠ Etudes des "Indicateurs du Système éducatif au Niveau de l'E.B",
ces études ont participé à faciliter l'élaboration du rapport de la
République Libanaise autour de "l'Education pour Tous:
Evaluation de l'an 2000". La première partie de cette étude a visé de
fixer des indicateurs objectifs et des conceptions pratiques pour
évaluer l'efficacité du système de l'enseignement et vérifier si ce
système a atteint ses objectifs, notamment pour ce qui concerne
l'éducation de base et ce, pour bénéficier de ces indicateurs et les
investir dans le bon fonctionnement du plan de redressement
pédagogique et dans la structure, les programmes, les plans de
formation et l'évaluation qui en découlent. Quant au rapport, son
principal objectif était de déterminer le stade d'évolution que le Liban
a atteint dans les domaines de l'éducation pour tous, depuis le congrès
de Jom-Tein en 1990 et de proposer des plans pour l'avenir.
٠ Etudes de "L'évaluation des programmes au Liban par les
institutions éducatives, économiques et syndicales" (1996) qui vise
à bénéficier de l'expérience des institutions concernées par l'éducation
dans l'objectif de veiller à l'application et au bon fonctionnement des
Nouveaux Programmes. D'ailleurs cette étude a révélé que la majorité
de ces institutions étaient favorables aux objectifs généraux: exception
faite, à ceux des disciplines artistiques (Arts Plastiques, théâtre) de
sociologie et d'économie où 50% des institutions ont réclamé la
nécessité de modifier les objectifs généraux: Signalons de même que
le dépouillement des réponses aux questionnaires a révélé une certaine
inquiétude provenant du déséquilibre entre les contenus conçus de
chacune des disciplines et le cadre horaire qui leur est imparti, de la
difficulté dans le recrutement d'enseignants, particulièrement en
technologie et en informatique d'autant plus que les équipements dans
ces domaines font souvent défaut.
٠ Etude du "Système des examens officiels au Liban: Réalités et
perspectives" (1997), cette étude vise à examiner les modalités des
examens officiels au Liban en effectuant des ajustements pour qu'elles
correspondent aux Nouveaux programmes et ce, à travers une
conception préliminaire du système des examens officiels.
٠ Etude des "Réalités de l'école publique et de l'administration
éducative", (1998) elle vise à définir la réalité de l'école publique et
les problèmes dont elle souffre, particulièrement, pour ce qui concerne
l'administration éducative, à tous les niveaux, et partant, à renforcer
l'école publique et à améliorer l'administration éducative à tous les
niveaux, car il est apparu, à titre d'exemple, que plus que la moitié des
directeurs d'écoles publiques (51,5% se trouvent obligés de changer à
plusieurs reprises les emplois du temps en cours de l'année scolaire à
cause de la mutation des enseignants.
٠ Etude de "L'orientation scolaire et professionnelle et les élèves de
l'enseignement secondaire au Liban" (1999), elle vise à examiner la
situation de l'élève libanais de première (2ème année secondaire) de
l'année scolaire 1997-1998 pour ce qui est de la façon dont il envisage
son avenir scolaire et professionnel correspondant aux facteurs
pédagogiques, sociaux et économiques qui l'entourent, Et partant,
cette étude a révélé que dans tous les types d'enseignement et à tous
les cycles, les programmes ne prévoient pas de structure spécifique
pour l'orientation pédagogique et professionnelle. Les programmes de
l'enseignement général en particulier, souffrent de l'absence d'activités
servant à informer et à orienter l'élève dans le choix de son avenir
professionnel, et les services offerts dans ce domaine font souvent
défaut, car 58% des élèves de première (2ème année secondaire)
ignorent presque tout des études spécialisées qu'ils comptent
poursuivre, et 12% seulement se basent sur leurs résultats et leur
niveau scolaire pour choisir leur branche de spécialisation. De même
cette étude souligne les divergences entre les choix des élèves et les
exigences du marché de l'emploi car 65,4% ont choisi des professions
intellectuelles et scientifiques ainsi que des professions de cadres
supérieurs, alors que ces catégories professionnelles ne représentent
que 20%, à peu près, des besoins du marché de l'emploi.
٠ L'étude sur "La scolarité obligatoire au Liban: le besoin de
l'enseignement public" (1999), cette étude a pour objectif de détecter
les réalités de l'enseignement général au Liban en 1998 à propos de
l'adhésion aux établissements d'enseignement, de l'abandon et du
retard scolaire. Cette étude prend aussi en considération, la capacité
d'assimilation des écoles existantes ainsi que le statut et la situation du
corps enseignant auxquels s'ajoute le coût de l'enseignement dans les
secteurs public et rivé.
٠ Etude des "Difficultés et des problèmes dont souffrent les élèves
du cycle primaire dans l'enseignement public" (2000), cette étude
vise à examiner les cas des élèves qui souffrent de difficultés
d'apprentissage en déterminant la nature de ces difficultés en vue d'y
remédier.
٠ Etude "Diagnostique de l'analphabétisme pour les tranches d'âge
de 15 à 25 ans" (2000), cette étude a pour objectif de déterminer les
besoins des analphabètes et la nature des programmes qu'ils
aimeraient suivre pour se former, soit dans le domaine de
l'enseignement, soit dans les domaines professionnel et technique.
٠ Etude de "La relation de l'administration scolaire avec les
parents et la société civile" (2000), cette étude vise à établir une
coopération étroite entre l'administration scolaire et la société à
travers les comités de parents d'élèves, les œuvres caritatives et les
municipalités, dans l'opération éducative, en vue de renforcer le rôle
de l'école et de resserrer ses liens avec l'environnement, ce qui est
susceptible d'accroître l'efficacité de l'opération d'apprentissage.
Comme il était possible par le biais de ces études, d'éclaircir et de
faire le point sur les divers aspects du système éducatif, de former un
certain nombre de cadres nationaux, d'établir des tests et de dresser
des inventaires dans toutes les étapes de l'enseignement pré-
universitaire. mais jusqu'à ce jour, la structure de l'évaluation du
système éducatif n'est pas encore institutionnalisée, de façon à ce
qu'on puisse suivre régulièrement ces démarches.
- Instauration des concepts fondamentaux et des principes de l'évaluation
dans toutes les étapes de l'enseignement pré-universitaire:
Ces concepts ont été établis en octobre 1999, ils comportent une
définition des concepts et des critères d'évaluation, des compétences
d'apprentissage et de leurs domaines ainsi que les outils d'évaluation par
le biais de 3 sortes de documents: bases de l'évaluation des acquis des
élèves, détermination des disciplines (ou matières) complétée par la
méthode de pondération, le principe de passage de classe et le système de
soutien scolaire.
Quant au livret scolaire, il fait l'objet du 3ème document. Une
vingtaine de guides d'évaluation ont suivi, utilisés par l'enseignant à
raison d'un guide ou 2 par matière, un pour l'éducation de base, un 2ème
pour l'enseignement secondaire. Le CRDP a établi plus tard des types de
questions d'examen correspondant au nouveau système d'évaluation,
comme il a publié huit Annales Zéro comprenant 14 matières de
l'enseignement secondaire et 2 pour la 9ème année de l'E.B. (Brevet). Ces
guides sont considérés comme les premiers du genre dans l'histoire de
l'éducation au Liban, voire dans toute la région. Cette initiative est sans
doute un saut qualitatif considérable dans l'élaboration d'un système
d'évaluation scolaire efficace, à même d'atteindre les objectifs définis
dans le plan de redressement éducatif et la nouvelle structure de
l'enseignement au Liban, notamment en ce qui concerne la scolarisation
obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans comme première phase, qui sera
progressivement mise en place jusqu'à l'âge de 15 ans c'est-à-dire au
terme de la période de la scolarisation obligatoire ce qui représente 9 ans
d'enseignement primaire et complémentaire, c'est-à-dire ce qu'on a
convenu d'appeler: l'Education de base et ce, par le biais du passage
"facilité", dans le premier module de cet enseignement.
- Proposition du système des examens officiels:
On attend prochainement l'instauration d'une organisation des
examens officiels pour le diplôme de l'éducation de base et celui des
études secondaires dans ses 4 branches. Cette organisation se caractérise
par l'adoption d'épreuves écrites et d'épreuves pratiques comme pour
l'informatique, la technologie, les arts et le sport. Les épreuves pratiques
seront notées par les écoles, alors que les épreuves écrites, elles seront
sanctionnées par un examen national selon les modèles élaborés des
épreuves relatives à chaque matière de sorte que les questions soient
diversifiées et globales.
B – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation dans
l'enseignement professionnel et technique:
L'évolution qu'a connue le secteur éducatif par le biais de la
restructuration de l'enseignement a touché également l'enseignement
technique et professionnel et a eu d'importants effets, notamment dans le
domaine de l'évaluation car cette structure prescrit un système
d'évaluation évolué et fiable basé sur des concepts et des critères clairs et
précis, assorti d'un système d'orientation et d'information avec des
modalités d'évaluation diversifiées en accord avec les diverses
spécialisations, tout en se centrant sur les savoir-faire.
Quelques études et rapports qui ont abordé l'enseignement professionnel
et technique y ont cerné les défauts suivants:
- L'absence de souplesse permettant de se déplacer de l'enseignement
général à l'enseignement technique, soit dans le sens contraire, à cela
s'ajoute l'absence de système de modules qui aide à l'installation d'un
système d'enseignement souple.
- Absence de structure spécifique pour l'orientation professionnelle
servant à informer et à orienter l'élève dans le choix de son avenir
professionnel
- Facilité d'avoir des permis d'installation d'écoles techniques privées
insuffisamment contrôlées par les organismes publics officiels
- manque des équipements techniques modernes dans la majorité des
écoles privées (et publiques)
- Absence de coordination entre les écoles techniques et les entreprises
de production (le marché de l'emploi)
- Absence de méthodologie et de stratégies pédagogiques et
professionnelles dans les programmes.
- Absence de statistiques précises pour les besoins du marché de
l'emploi.
- Insuffisance des spécialisations disponibles dans les instituts (les
mêmes spécialisations sont enseignées dans la plupart des institutions
éducatives)
- Monopolisation des décisions et des orientations par le secteur public
bien que le secteur privé abonde de compétences dont on peut
bénéficier pour consolider les bases d'enseignement technique et
professionnel pouvant combler les besoins du Liban à l'aube du 3ème
millénaire.
- Déséquilibre entre l'enseignement technique et professionnel et
l'enseignement général au niveau de l'affiliation malgré son
amélioration les 5 dernières années. Tandis que le nombre d'élèves qui
se sont orientés vers l'enseignement technique et professionnel formel
dans les 2 cycles complémentaire et secondaire ne dépasse pas les 8,9%
du nombre total d'élèves en 1994, il s'est élevé à 13 % en 1998-1999.
- Absence d'un dispositif permanent pour assurer le suivi de l'opération
éducative et de son évaluation sous ses divers aspects dans ce type
d'enseignement.
Eu égard aux remarques et critiques précédentes, une modification
et une amélioration se sont produites au cours des 5 dernières années dans
les programmes de l'enseignement professionnel et technique sanctionnés
par les diplômes du cycle secondaire. La structure de cet enseignement
fut complétée par l'adoption du système modulaire et le principe
d'alternance: 2 périodes/matières par rotation toutes les 2 semaines.
Ces structures permettent de consolider les liens entre
l'apprentissage et la production effective puisqu'elles permettent de mieux
adapter les savoir-faire de l'apprenant et ses pratiques aux caractéristiques
du marché du travail et de ses besoins, en insistant surtout sur les travaux
pratiques: 75% de travaux pratiques du total des heures de formation (600
à 900 heures), 40% en 2ème année (bac technique et bac professionnel) et
50% en BTS et en licence.
Après avoir réussi chaque module d'apprentissage, chaque élève
reçoit une attestation officielle lui permettant de pratiquer le métier pour
lequel il a été formé ainsi que la possibilité de poursuivre sa formation
dans le module d'apprentissage suivant l'échelle des qualifications
adoptées au Liban.
Les efforts fournis dans le domaine de la modernisation de
l'évaluation dans son sens large sont insuffisants jusqu'à ce jour, que ce
soit au niveau de l'évaluation du système de l'enseignement technique et
professionnel, sous tous ses aspects ou de l'évaluation des élèves en vue
de leur délivrer des attestations ou des diplômes officiels.
C – Les efforts fournis dans le domaine de l'évaluation dans
l'enseignement supérieur:
On ne peut pas parler d'un système d'évaluation unifié pour
l'enseignement supérieur au Liban, ou de l'existence d'un organisme
public auquel cette mission est confiée, mais d'études et recherches
abordant quelques aspects de cet enseignement. Il serait utile de signaler
ici, qu'une préparation s'élabore dans ce sens, concernant l'université
libanaise en collaboration avec des organismes internationaux, en effet,
un accord fut signé dernièrement avec le "programme de développement
des Nations-Unies" pour le redressement de cette université qui compte
59%, à peu près, des étudiants de l'enseignement supérieur au Liban.
D'autant plus que "Les orientations stratégiques de l'éducation
et de l'enseignement au Liban pour l'an 2015", émises récemment par
le Ministère de l'Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur,
mentionnent que les éléments de qualité sont faibles ou l'on s'en sert mal
dans l'enseignement supérieur et ils se restreignent à un nombre limité
d'universités et de facultés. Le milieu d'enseignement n'est pas souvent
convenable, comme il n'existe pas de référence unifiée pour les
programmes et la délivrance des diplômes, les appellations de ces
diplômes ou le nombre d'années d'études nécessaires pour leur obtention,
comme il convient.
Quant à la recherche scientifique, elle n'a pas les attributions qu'il
faut du budget accordé. Et pour ce qui est de l'évaluation des étudiants il
n'existe pas non plus, de système unifié. Elle diffère suivant l'université
ou la faculté ou encore selon les spécialisations et la durée de ces
spécialisations.
On passe les examens à l'écrit, seules les thèses sont soutenues
oralement. Mais la majorité des institutions adoptent plus qu'un seul
examen ou qu'une seule activité pour évaluer la façon de faire ou le
savoir-faire de l'étudiant pendant le cours. C'est ce qu'on appelle
l'évaluation continue où l'échec ou la réussite d'un étudiant ne dépend pas
d'un seul examen ou d'une seule épreuve.
Quant aux examens de fin d'année ou l'examen final, il s'effectue
sous plusieurs formes. Certaines universités et certains instituts font
passer les examens en 2 sessions, au profit des étudiants qui échouent à la
1ère session ils peuvent alors se présenter à la 2ème ce qui leur épargne de
reprendre la même U.V., on leur donne donc une 2ème chance.
Ce type d'examen est adopté par les systèmes libanais, égyptien et
français mais l'étudiant n'est pas considéré admis s'il échoue dans 3 unités
de valeur (U.V.) par contre il peut "porter" 2 unités de valeur pour la 2ème
année ou le 2ème trimestre, s'il a réussi aux autres.
Quant à l'U.S.J., on applique le système de groupement, c'est-à-dire
plusieurs matières ou disciplines sont groupées ensemble. En cas
d'obtention d'une moyenne inférieure à celle requise ou d'une note
éliminatoire, ne serai-ce qu'en une seule matière du groupement,
l'étudiant échoue, il peut se présenter à la 2ème session si le système de
l'université en autorise 2, sinon, il rate une année puisqu'il est obligé de
redoubler, il n'en a le droit qu'une seule fois (la 1ère année ou la 2ème).
Quant aux institutions adoptant le modèle américain, elles
n'autorisent pas 2 sessions mais l'étudiant peut recommencer l'U.V. qu'il
n'a pas eue. Et puisque ces institutions imposent l'évaluation continue,
l'examen de fin de trimestre ne constitue qu'une partie ne dépassant pas
habituellement 40% de la note.
De même la procédure de correction diffère d'une institution à
l'autre. A l'université libanaise la correction de l'examen final est confiée
à 2 correcteurs au moins. L'harmonisation entre correcteurs, suit la
correction. Les correcteurs comparent leurs moyennes et discutent les
écarts. Cette délibération peut se faire en jury spécifiques qui se
réunissent et examinent les notes avant de les émettre officiellement au
nom de la faculté ou de la section, alors que dans les autres universités la
correction est confiée directement au professeur concerné mais des
commissions sont formes de jury spécifiques pour évaluer le projet.
En dernier lieu, il s'agit de la note dans le travail d'évaluation. il est
de coutume dans les institutions adoptant le système américain que la
note de passage est 60/100 pour chacune des matières mais elle n'est pas
la même dans toutes les spécialisations, parce que la moyenne générale
doit être 70/100 ou plus, sinon l'étudiant est tenu sous probation, et s'il
continue à avoir une moyenne inférieure à 2 ou 3 reprises, il est exclu et
renvoyé de l'université. Par contre, dans les institutions adoptant d'autres
systèmes, la moyenne exigée est 50/100 ou qui pourrait devenir
progressive en gravissant l'échelle scolaire comme dans certaines facultés
de l'U.S.J.
Rappelons que d'autres institutions adoptent une moyenne de
60/100 pour que l'étudiant puisse réussir ou pour suivre ses études au-delà
de la licence.
Bien que la note soit un facteur essentiel en évaluation, l'obtention
du diplôme doit obéir à d'autres conditions comme la résidence
(présence), dans certaines institutions, notamment celles qui adoptent le
système américain, l'obtention du diplôme est conditionnée par une
présence au cours obligatoire, déterminée par 6 semestres pour un
étudiant en Bachelor qui doit être détenteur de 12 unités de valeur par
semestre en temps scolaire normal et un peu moins, en période d'été.
Nous citons ci-dessous les conditions de réussite:
- Inscription à temps plein de 6 semestres en temps scolaire normal et
de 2 en période d'été, au moins
- Réussir le minimum d'U.V. fixées par le programme
- Avoir une moyenne générale de 70/100 sachant que c'est la moyenne
requise dans les disciplines relevant directement de la spécialisation.
Autrement dit il existe 2 moyennes: une pour la spécialisation et une
autre pour les autres matières y compris la culture générale.
Ces 2 moyennes sont indépendantes l'une de l'autre et ne se
compensent pas. L'étudiant ne peut pas se servir de la haute moyenne en
culture générale et en disciplines facultatives pour élever sa moyenne en
matière de spécialisation si celle-ci est au-dessous de 70/100.
Ces institutions adoptent, d'autre part, le système Cross
Registration permettant à l'étudiant de s'inscrire dans le domaine de sa
spécialisation, à une discipline, dans une autre institution que la sienne si
cette dernière ne dispense pas cette même matière à cette période et il est
tenu compte de la note reçue, dans la moyenne générale des autres
matières.
Dans le système de ces universités il existe un conseiller dès la 1ère
année, nommé par l'université, pour chaque groupe d'étudiants. Ce
conseiller est en même temps un professeur de la section à laquelle ces
étudiants sont affiliés. Il a pour mission d'aider les étudiants dans leurs
études et de les orienter dans leurs travaux et activités académiques. il
représente pour eux une référence à divers sujets.
Les universités adoptant le système américain suivent le même
système jusqu'à la licence mais au-delà l'université nomme un conseiller
pour chaque étudiant.
Quant à d'autres systèmes il est à noter que l'université du Moyen-
Orient est la seule université de l'enseignement supérieur au Liban qui
exige une spécialisation mineure ou secondaire à coté de la spécialisation
majeure ou principale dès les premières années universitaires, de la 1ère
année jusqu'à la licence, alors que la plupart des autres institutions
obéissant aux mêmes conditions ne l'exigent qu'à partir de la licence.
Malgré tout ceci, nous espérons qu'on mettra tout en œuvre dans les
années à venir, en vue de renforcer cet enseignement en détaillant la
partie de la nouvelle structure de l'enseignement au Liban, qui se rapporte
à l'enseignement supérieur.
1.1.3.4– Les plus importants aspects de l'efficacité du système éducatif:
Les efforts fournis au cours de la dernière décennie du siècle dans
le domaine de l'évaluation des divers éléments du système de
l'enseignement au Liban à tous ses niveaux, a révélé les faits suivants:
- Le grand écart entre le pourcentage d'adhésion globale et celui de
l'adhésion effective au cycle primaire qui a atteint 21,77% en 1998, ce
qui indique les pourcentages élevés de retard et d'échec car 47,7% des
élèves ont redoublé une année, au moins, au cours de leurs études
primaires.
- Incapacité d'un grand nombre d'élèves, dans les divers secteurs et
cycles de l'enseignement, d'atteindre le pourcentage acceptable des
compétences nécessaires (33% en 4ème année primaire19, 44,4% au
terme du cycle complémentaire20, et 77,3% des élèves de seconde21)
- Des divergences au niveau des acquis dans les différents cycles et un
niveau faible dans l'acquisition des compétences de type intellectuel et
de raisonnement: 86,4% contre 15,6% dans le domaine de l'analyse.
- 13,6% du total des habitants de 15 ans et au-delà souffrent encore de
l'analphabétisme, particulièrement dans la tranche d'âge de 40 ans et au-
delà et chez les filles.
19 CRDP, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban pour la 4ème année primaire de l'année scolaire1994-1995, Beyrouth - 1996.20 CRDP, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban pour la 4ème année complémentaire de l'annéescolaire 1995-1996, Beyrouth - 1997.21 CRDP, Mesure des acquis d'apprentissage au Liban des élèves pour la première de l'année scolaire1997-1998, Beyrouth - 1998.
- L'enseignement est d'un faible apport pour ce qui est de l'orientation et
de l'information. Les programmes souffrent de l'absence d'activités
servant à informer et à orienter l'élève dans le choix de son avenir
professionnel, car 58% des élèves de seconde ne possèdent pas les
renseignements nécessaires relatifs aux spécialisations qu'ils comptent
poursuivre et ne connaissent pas exactement leurs capacités car 12%
seulement des élèves choisissent leur spécialisation correspondant au
niveau réel de leurs acquis d'apprentissage et de connaissances.
- Le gaspillage en éducation qui apparaît nettement au niveau de la
faible rentabilité du système de l'enseignement, pour ce qui est de sa
relation avec le marché de l'emploi.
Car une divergence existe entre les choix des élèves de première et les
besoins du marché de travail puisque 65,4% d'entre eux ont choisi les
professions intellectuelles et scientifiques ainsi que les cadres
supérieurs alors que ces catégories professionnelles présentent 20% des
besoins du marché de l'emploi. Et 9% ont choisi les métiers de services
et de commerce, sachant que ces métiers constituent 59,5% des besoins
du marché de l'emploi.
- La centralisation de l'administration et la routine administrative ainsi
que le cumul d'emplois dans le travail de certains organismes.
- Manque d'harmonisation entre les divers partis participant à la prise
des décisions et à leur exécution.
- Absence d'un système permanent permettant le suivi de l'évaluation de
l'opération éducative sous tous ses aspects.
- Manque de cadres formés et, souffrant lorsqu'ils existent, de la
dispersion des efforts et du gaspillage des capacités.
- Faible participation de la société locale dans l'opération éducative.
- Prédominance de l'enseignement général sur l'enseignement
professionnel et technique.
- Faiblesse des liens du système éducatif aux divers niveaux et branches
avec la société et les besoins du marché de l'emploi.
- Défaillance qualitative des formations des enseignants et mauvaise
répartition dans certaines régions.
- Insuffisance des bâtiments scolaires
- Inexistence de services sanitaires, médicaux et sociaux suffisants,
offerts aux élèves.
En résumé, ceci montre que le système souffre d'une certaine
faiblesse au niveau de son efficacité et de sa rentabilité et, c'est en partant
de là qu'on a commencé à l'aube des années 90 à mettre tout en œuvre et à
déployer tous les efforts avec le plan de redressement pédagogique afin
d'élaborer un système éducatif "conçu dans une optique résolument
moderne" permettant de remédier aux déficiences.
1.1.3.5 – Les nouvelles perspectives dans le domaine de l'évaluation
Les perspectives d'avenir visent à améliorer l'évaluation aux divers
niveaux par le biais d'un plan de travail élaboré par le CRDP en
collaboration avec la Banque Mondiale en l'an 2000. Ce plan vise à
renforcer les organismes s'occupant de l'évaluation et des examens ainsi
que l'instauration d'un système de gestion des informations pédagogiques
en vue d'en dégager les indicateurs permettant d'évaluer régulièrement
notre système éducatif à tous les niveaux et conformément aux finalités et
aux objectifs fixés. Ainsi "l'Education pour Tous: évaluation de l'an
2000" et les études ou ateliers de travail qui l'ont précédée constituent une
étape élaborée dans la bonne direction.
1.1.4 – La réforme pédagogique actuelle: ses aspects et ses objectifs
Il n'est pas difficile de déterminer les aspects de la rénovation
pédagogique et de ses objectifs en cette fin de siècle car nous pouvons les
dégager des travaux réalisés dans le domaine de la restructuration du
secteur éducatif. Ces rénovations se caractérisent par:
- Dirigisme des dépenses et diminution au maximum du gaspillage.
- Unification des efforts et des capacités ainsi que de tous les
organismes s'occupant des mêmes domaines et travaillant dans le même
sens.
- Le redressement pédagogique est considéré comme une responsabilité
collective dont le succès dépend de la transparence et de la
collaboration de tous.
- Prise en compte des moyens disponibles par le biais de projets réalisés
successivement et selon une échelle de priorités, tenant compte des
éléments positifs des projets déjà exécutés.
- L'ouverture aux cultures internationales et aux connaissances
technologiques par le biais du renforcement de la culture technologique
moderne et les réseaux de communication avec le monde (Internet)
- Mise en œuvre de tous les moyens pour obtenir des financements de
l'étranger en collaborant avec les organisations arabes concernées ainsi
qu'avec celles des Nations-Unies s'occupant des affaires éducatives et
aussi, par le biais des prêts accordés par la Banque Mondiale et la
Banque Islamique pour le développement et autres.
Il en va de même des accords d'aide culturelle avec certains pays
comme la France et l'Allemagne, et ce, en vue de satisfaire aux exigences
du redressement pédagogique.
Quant aux objectifs des réformes pédagogiques exécutées, ils sont
mis en application conformément à ce qu'a fixé le plan de redressement
pédagogique comme finalités et objectifs, la structure d'enseignement et
les nouveaux programmes qui y émanent et peuvent se résumer comme
suit:
- Adopter la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans comme
première phase.
- Un effort de modernisation qui permet d'être au fait des derniers
développements scientifiques et technologiques et de se mettre à jour
par rapport aux plus récentes tendances scientifiques et éducatives avec
la prise en compte des dimensions humaine, éthique et civique qui sont
attachées à tout programme national, qui permet aussi à l'élève de
s'imprégner de la culture nationale et d'assimiler les principes d'hygiène
publique, les pratiquer et protéger l'environnement et ce, dans le cadre
de l'égalité des sexes.
- Amélioration de la qualité de l'enseignement de façon à effacer les
inégalités entre les régions, les secteurs et les sexes, dans
l'apprentissage et les conditions où se déroule l'opération
d'apprentissage.
- Améliorer les capacités du corps enseignant et du corps administratif
en fixant des critères de recrutement des directeurs d'écoles et en
procédant à une répartition juste et équitable des enseignants dans les
écoles. L'amélioration doit se réaliser aussi en organisant des sessions
de formation et de recyclage pour les nouveaux enseignants et pour
ceux qui sont déjà en service, en vue de relever le niveau de
l'enseignement.
- Assurer les bâtiments scolaires nécessaires à l'assimilation des élèves
en construisant de nouvelles écoles et en réhabilitant les écoles
publiques en mauvais état.
- Unification des bâtiments des Ministères de l'Education en les
regroupant et en les fusionnant avec le Ministère de l'Education et de
l'Enseignement Supérieur. Cette unification s'effectue aussi par le biais
d'une structure d'enseignement unifiée permettant une plus grande
souplesse dans le passage d'une filière à l'autre, si bien que chaque
individu voit s'ouvrir devant lui de multiples horizons dans les
domaines de l'éducation formelle (enseignement général et
professionnel) aussi bien qu'au niveau de l'éducation non formelle, liées
au marché de l'emploi.
- L'ouverture aux cultures internationales par l'introduction d'une 2ème
langue étrangère à partir de la 7ème année de l'E.B. (langues française,
anglaise, espagnole, italienne, allemande, arménienne) et par
l'institution du baccalauréat international.
- Faire promulguer des textes législatifs garantissant l'accès de l'école
aux personnes ayant des besoins particuliers et élaborer à leur égard des
programmes adaptés.
- Introduction de la technologie dans l'enseignement général permettant
à l'apprenant de s'en servir, de la développer afin de le préparer à
choisir à bon escient et judicieusement le métier qu'il exercera plus tard.
- Ramification de l'enseignement général et diversification des
spécialisations dans l'enseignement professionnel et technique et
instauration d'un enseignement technique supérieur.
- Faire en sorte que toutes les spécialisations débouchent sur un métier
même celles qui paraissent très loin du marché de l'emploi et de la
production.
- Renforcer l'enseignement technique et professionnel en ouvrant de
nouvelles écoles dans les diverses régions libanaises.
- Trouver un équilibre entre les branches d'enseignement théorique et
les branches d'enseignement pratique par le biais de création d'instituts
et de facultés d'application.
- Amélioration des conditions matérielles dans lesquelles s'effectue
l'opération éducative particulièrement à l'université libanaise en
assurant les bâtiments convenables et en les regroupant.
- Amélioration de l'administration du système éducatif et son évaluation
périodiquement par le biais de l'administration des informations
éducatives et ce, en utilisant les moyens les plus modernisés afin de
dégager les indicateurs convenables.
- Renforcer l'harmonisation entre les secteurs public et privé, en vue
d'assurer leur complémentarité.
- Renforcer le rôle de la société civile comprenant les municipalités, les
comités de parents d'élèves, les associations et des organismes locaux.
Comme il est nécessaire de renforcer aussi l'harmonisation avec les
secteurs de production et de développement constituant
l'environnement de l'école afin d'améliorer l'opération éducative et la
pratique des enseignants.
- Augmentation des possibilités de promotion grâce à un
perfectionnement des connaissances relatives au métier pratiqué en
donnant une chance aux ouvriers et aux techniciens qui aimeraient
suivre le programme modulaire ou celui de formation continue.
- L'enseignement technique et professionnel est pour l'apprenant un
choix primordial car les liens entre cet enseignement et le marché du
travail étant consolidés, ce qui garantit des opportunités
professionnelles pour ceux qui le désirent et comme il est aussi relié à
l'enseignement général. L'élève peut passer d'une filière à l'autre dans
les 2 directions.
1.2 – Les travaux qualitatifs et quantitatifs exécutés au cours de la
dernière décennie
Les études et les publications statistiques et les rapports relatifs au
système d'enseignement au Liban ont montré qu'au cours de ces 10
dernières années de ce siècle le pourcentage d'adhésion à l'enseignement,
à tous ses niveaux et dans toutes ses filières a augmenté. Mais bien que
ces statistiques mettent en évidence des pourcentages élevés et montrent
bien à quel point le Libanais s'intéresse à l'enseignement, et qu'il est un
grand consommateur des services offerts par les établissements
d'enseignement, il dissimule des divergences, pour ce qui est de la qualité
de cet enseignement et au niveau de son adaptation aux besoins de la
société. L'inégalité apparaît nettement au niveau des conditions
pédagogiques et sociales accompagnant l'opération d'apprentissage et ceci
est doublement sensible, pour ce qui est de l'efficacité et la rentabilité de
cet enseignement. Ainsi nous constatons que le pourcentage d'adhésion
scolaire est de 78,3% du total des habitants âgés entre 3 et 22 ans22 et
selon les statistiques du CRDP le nombre des élèves et étudiants a
augmenté 24% en moyenne entre les 2 années scolaires 1991-1992 et
1998-1999 où le nombre a atteint 10 46 545 élèves et étudiants. 83,3%
d'entre eux à l'enseignement général pré-universitaire dont les élèves sont
répartis en moyenne de 37% dans les écoles publiques, 63% dans les
écoles privées, 7% à l'enseignement technique et professionnel et 9,7% à
l'enseignement supérieur. En parallèle on compte 843974 élèves et
étudiants en 1991-1992 dont 85,8% d'entre eux à l'enseignement général
pré-universitaire dont les élèves sont répartis en moyenne de 32,5% dans
les écoles publiques, 67,5% dans les écoles privées, 4,8% à 22 CRDP et l'Institution de la Recherche et de Consultations. La scolarisation obligatoire au Liban,CRDP, Beyrouth, mars 1999.
l'enseignement professionnel et technique et 10,1% à l'enseignement
supérieur.
Ces chiffres montrent clairement 2 faits: l'augmentation des
pourcentages d'adhésion à l'enseignement technique et professionnel
d'une part, et les pourcentages d'adhésion aux écoles officielles dans
l'enseignement général, d'autre part.
Cette partie du rapport comporte les travaux achevés au cours de la
dernière décennie du 20ème siècle portant sur l'affiliation, l'égalité, la
qualité de l'enseignement et la participation de la société et ce, dans
chacun des enseignements général, technique et professionnel et
supérieur en insistant sur le fait qu'en l'absence de statistiques
démographiques globales et précises et en cas de l'existence d'un système
d'administration des informations éducatives, incomplet et d'une
évaluation des travaux élaborés dans le cadre du plan de redressement
éducatif, inachevée, il nous est difficile de mesurer exactement le progrès
réalisé au cours des 5 dernière années dans le domaine de l'adhésion
scolaire ainsi qu'au niveau des égalités des chances. Cela nous conduit à
dire tout simplement que ce n'est pas encore le moment d'en parler. Nous
allons tout de même, à la lumière des études accompagnant le plan de
redressement pédagogique, de la structure qui a suivi, des Nouveaux
Programmes aussi et des rapports élaborés, nous contenter de dégager
quelques données statistiques et préciser les points faibles détectés, allant
jusqu'à mentionner les travaux exécutés et ceux en voie d'exécution dans
tous les domaines de l'enseignement.
Il est important de noter que les élèves de l'enseignement technique et professionnel représentent 18%du total des élèves des 2 cycles complémentaire et secondaire et 27% à peu près des élèves du cyclesecondaire.
1.2.1 – Dans le domaine de l'enseignement général pré-universitaire
Cet enseignement comporte l'étape qui précède l'Education de Base
(elle s'étend sur 3 années), l'étape de l'E.B. (9 années), l'étape de
l'enseignement secondaire (3 années). Les élèves de ces étapes sont
répartis selon le tableau ci-dessous:
Tableau no 2
Répartition des élèves de l'enseignement général
pré-universitaire selon le secteur,
l'étape et le sexe au cours de la dernière décennie du 20e siècle.1991 – 1992 1998 - 1999 L'année scolaire
Variable effectifs % effectifs %
public 236253 32, 5 320936 36, 82
privé gratuit 119014 16, 6 95501 10, 96Secteur de
l'enseignementprivé payant 369566 50, 9 455144 52, 22
pré-scolaire 131074 18, 1 142991 16, 4
E.B. 530588 73, 2 638019 73, 2Cycle de
l'enseignementsecondaire 63171 8, 7 90571 10, 4
garçons 362167 49, 9 436794 50, 3Sexe
filles 362666 50, 1 434787 49, 7
Total 724833 100 871581 100
Ce tableau met en évidence une augmentation du nombre des
élèves de l'enseignement général pré-universitaire de 20% en moyenne
entre les 2 années 1991-1992 et 1997-1998 et une augmentation du
pourcentage des élèves affiliés à l'E.B., encore une augmentation du
nombre des affiliés à l'enseignement secondaire et à l'enseignement
public au détriment de l'enseignement privé gratuit. ce constat n'a pas
changé grand chose pour ce qui est de la monopolisation de
l'enseignement privé payant du grand nombre des élèves de cette étape.
1.2.1.1 – L'étape qui précède l'éducation de base
Malgré l'extension qu'a connue cette étape au niveau des
opportunités d'apprentissage au cours des dernières années, puisque le
pourcentage d'adhésion globale est passé de 67,81% en 1991-1992, à
71,36% en 1997-1998 et, malgré aussi l'élaboration de Nouveaux
Programmes pour les jardins d'enfants au Liban en 1997 et les sessions de
formation des jardinières ainsi que la formation de nouvelles d'entre elles
et en dépit de la formation du conseil supérieur de l'Enfance présidé par le
ministre des affaires sociales et dirigé aussi par les membres représentant
les divers ministères et le secteur civil, il nous reste beaucoup à faire pour
assurer ce genre d'éducation à nos jeunes enfants, les Nouveaux
Programmes ont besoin d'être évalués et le secteur public n'accapare que
22% seulement des affiliés à cette étape. D'autre part, les données
indiquent des divergences dans la qualité de l'enseignement entre les
secteurs, dues, la plupart du temps, à l'insuffisance des équipements et à
la formation des jardinières et leurs compétences, ceci est surtout
remarquable dans le secteur public. Cette étape de l'enseignement
demande une évaluation globale de sa situation qui ne va plus tarder,
comme nous l'espérons.
1.2.1.2 – L'étape ou cycle de l'Education de Base
Cette étape a connu au cours de la dernière décennie une extension
des opportunités d'apprentissage bien que le pourcentage net d'adhésion
soit passé de 88,67% en 1995-1996 à 91,23% en 1997-1998 et ce par
rapport aux 5 dernières années de l'enseignement de base alors que le
pourcentage global d'adhésion a baissé, et il est passé de 117,33% à 113%
à la même période. Les orientations stratégiques publiées dernièrement
par le Ministère de l'Education Nationale et de l'enseignement supérieur a
mentionné que le pourcentage des inscrits de 6 à 10 ans a atteint 97,8%
ce qui est, à peu de chose près, un pourcentage de saturation puisqu'elles
estiment le nombre d'enfants non scolarisés appartenant à la tranche d'âge
sus-mentionnés, à 7000 en 1999. Quant aux 4 dernières années de l'E.B.
(Cycle moyen) le pourcentage brut d'adhésion a atteint 88,29% et le
pourcentage net 63,56% en 1995-199623 et conformément aux
"Orientations stratégiques sus-mentionnées, le pourcentage d'adhésion
globale a atteint à cette période 95,1%. Ces pourcentages sont un peu plus
élevés au terme de l'E.B. (55,3% chez les filles contre 44,7% chez les
garçons selon les statistiques de 1997-1998).
Quant aux égalités des chances d'apprentissage et la qualité de
l'enseignement, elles ne sont pas disponibles de la même façon et au
même niveau pour tout le monde car un important gaspillage apparaît
nettement à travers les pourcentages de retard scolaire, d'échec et
d'abandon si bien que le retard a atteint en 1995-1996 33% à peu près, des
élèves du primaire (les premières 5 classes de l'éducation de base) et 45%
des élèves du complémentaire (les 4 dernières classes de l'E.B.), comme
47,7% des élèves ont redoublé une classe ou plus, au cours de leurs
études primaires. Par ailleurs l'abandon affecte 33% des élèves du
complémentaire et le pourcentage de réussite au terme de l'éducation de
base (les examens officiels), a atteint 61% en 199824. Ces pourcentages
diffèrent selon le sexe, la qualité de l'enseignement et les régions, mais il
est difficile de fournir de nouvelles données à cause des mesures qu'on a
adoptées au cours de ces 2 dernières années pour ce qui est de
l'abaissement des moyennes de passage et de réussite aux examens
scolaires et officiels et ce, en raison de l'application des Nouveaux
Programmes.
23 Docteur Hassane Joumaa – Docteur Youssef Sader, Docteur Suzane Abed El Reda et autres; LaRéalité de l'enseignement au Liban et des substituts futurs, Beyrouth - 199724 Dr Gaby Saliba, Dr Hassane Joumaa, Dr. Youssef Sader, Mme Amale Shérara: L'Education pourTous: Evaluation de l'an 2000, le Rapport National de la République libanaise, Beyrouth, 2000.
De même, les 2 études mesurant les acquis de la classe de 4ème
année de l'Education de Base (primaire)25 et de la classe de 9ème année
(complémentaire) ont laissé paraître des divergences selon les matières,
les thèmes qu'elles abordent et les compétences relatives aux
connaissances et selon aussi les régions (Mouhafazat), le secteur
d'enseignement et le lieu de résidence (campagne-ville). Ces divergences
sont les suivantes:
- Mesure (ou évaluation) des acquis de 4ème année primaire de l'année
1995-1996:
L'échantillon, objet de l'enquête, compte 200 écoles (représentant
10% des écoles primaires). Ces écoles renferment tous les effectifs de
la 4ème année primaire, elles comptent 7662 élèves, 221 enseignants et
200 directeurs.
- Résultats des tests des connaissances au niveau national:
Environ les 2 tiers des élèves (65,4%) ont acquis le pourcentage
acceptable en compétences cognitives, autrement dit, les niveaux de
leurs acquis ont dépassé le seuil de la maîtrise fixé à 55%, et 34,6% des
élèves se sont montrés incapables. Ci-dessous nous avons un tableau
représentant les niveaux des acquis d'apprentissage dans toutes les
matières et leur répartition suivant les secteurs de l'enseignement.
25 Le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques, Evaluation des acquis au Liban pour la4ème année primaire de l'année 1994-1995, Beyrouth, 1996.
Tableau no 3
Les niveaux des acquis scolaires pour les élèves
de la 4ème année primaire selon les matières et le secteur
d'enseignement 1994 - 1995Secteur de l'enseignement
Discipline
Secteur public
%
Privé gratuit
%
Privé Payant
%
Tous secteurs
confondus
%
Arabe 56 72 82 71, 4
Français 32, 1 70, 5 94, 6 65, 4
Anglais 3, 2 7, 9 57, 1 36, 6
Maths 46, 9 67, 6 70, 2 60, 6
Sciences 82 68, 7 49, 9 64, 4
Compétences transversales 46, 2 54 53, 3 52, 9
Niveau global des acquis 50, 4 64, 8 77, 1 65, 4
Ce tableau met en évidence qu'environ les 2 tiers des élèves ont
acquis le pourcentage acceptable des compétences d'apprentissage mais il
existe un écart clair au niveau de l'acquisition des matières.
Le meilleur niveau a été atteint en langues arabes, 71,4%, puis les
langues françaises, 65,4% auxquelles font suite la biologie, 64,4% et les
mathématiques, 60,6%.
Alors que, pour ce qui est des savoir-faire comportementaux nous
constatons que la moitié des élèves n'ont pas atteint le niveau requis,
52,9% quant à l'anglais, un tiers seulement des élèves l'ont atteint.
٠ Les niveaux des acquis selon le type de l'institution, son secteur et la
région où elle se situe:
Il est apparu que les niveaux des acquis diffèrent selon le type de
l'institution, son secteur d'enseignement et sa situation géographique et
démographique et le sexe des élèves.
- Les résultats des statistiques nous ont conduits aux remarques
suivantes: Les plus bas niveaux des acquis d'apprentissage ont été
enregistrés dans la région (Mouhafaza) de la Békaa 57,5%, du Nord
57,9% et au Liban Sud 58,6% et parmi les élèves de la campagne 63%
pour 68% des élèves des villes (exception faite des sciences) et 63,8%
pour les garçons, 69,1% pour les filles (exception faite des
mathématiques).
Et, à propos des divers secteurs de l'enseignement, les élèves du
secteur privé payant ont atteint le meilleur niveau car plus que 77% ont
pu atteindre le niveau de l'acquisition totale. Le secteur privé gratuit vient
tout de suite après, avec 67,8%, alors que ce niveau n'a pu être atteint que
par 50,4% des élèves du secteur public.
- Mesure des acquis d'apprentissage pour la 4ème année
complémentaire de l'année 1995-1996:
132 écoles ont été prises en échantillon (10% des écoles
complémentaires) ainsi que 132 directeurs, 792 enseignants et 4400
élèves avec leurs parents, parmi les élèves de la 4ème année
complémentaire.
٠ Les niveaux des acquis d'apprentissage globaux dans toutes les
matières.
55,6% des élèves ont atteint le pourcentage acceptable dans
l'acquisition des compétences d'apprentissage, ce qui signifie que le
niveau de leurs acquis a égalisé ou dépassé le degré de performance fixé à
60%, et 16% se sont montré incapables d'atteindre le pourcentage
acceptable de réussite, c'est-à-dire 50%.
٠ Mesure des niveaux selon le secteur de l'enseignement:
D'importantes divergences ont apparu dans les niveaux de
l'acquisition des matières dans l'un et l'autre des 2 secteurs de
l'enseignement, particulièrement dans les 2 langues, française et anglaise
et en mathématiques mais beaucoup plus dans le secteur public que dans
le secteur privé, et partant, de mauvais résultats ont été obtenus par les
élèves du secteur public parce que 28% seulement des élèves ont atteint le
niveau d'apprentissage global. Exception faite en langue arabe où 86%
des élèves ont atteint le niveau de performance et, en savoir-faire
comportementaux où 61% des élèves l'ont atteint aussi, nous constatons
que les déficiences et les lacunes sont au niveau de toutes les autres
matières et les difficultés existent en orthographe, en grammaire et en
expression française, ainsi qu'en géométrie, en physique, en sciences. Le
problème se pose de même au niveau des savoir-faire techniques, du
raisonnement et de la solidarité pour ce qui savoir-faire
comportementaux.
En ce qui concerne le domaine des savoir-faire cognitifs, les
capacités d'application, d'analyse et de syntaxe dans les diverses matières
n'échappent pas à ces difficultés.
Quant aux sujets secondaires et les savoir-faire cognitifs des
matières, les mêmes difficultés ont été cernées dans les 3 secteurs et dans
tous les domaines: au niveau de l'application et de l'analyse dans toutes
les matières et en grammaire et orthographe en langues ainsi qu'au niveau
de la résolution des problèmes en mathématiques et dans les sujets relatifs
à l'environnement, l'hygiène et la nutrition. il en va de même pour les
sciences et les savoir-être.
Tableau no 8Pourcentage des élèves de la 4ème année complémentaire qui ont
atteint le niveau global des acquis selon les matières enseignées et lesecteur de l'enseignement, de l'année 1995-1996
Secteur
DisciplinePublic Privé payant Tous les secteurs
Langue arabe 86, 3 91, 64 90
Langue française 11, 5 56, 5 42
Langue anglaise 16, 54 60, 11 49, 7
Mathématiques 21, 65 58, 3 44, 8
Sciences 53, 62 73, 8 72, 7
Savoir-être 61, 22 60, 72 60, 9
Total 27, 8 71, 8 55, 6
Tableau no 9Niveaux des acquis et leurs divergences selon l'endroit de l'école et lesexe des élèves de la 4ème année complémentaire de l'année scolaire
1995-1996Pourcentage des élèves qui ont atteint
le degré de maîtriseVariables
Beyrouth 76 %
Mont-Liban 49, 7 %
Nord 58, 5 %
Bekaa 39 %
Sud 68, 6 %
Mouhafazat
Nabatieh 34, 5 %
Garçons 51, 5 %Sexe
Filles 58, 4 %
Campagne 51, 3 %Lieu de résidence
Villes 58, 6 %
Les divergences apparaissent clairement entre les régions
(Mouhafazat) au niveau des acquis d'apprentissage. Beyrouth atteint un
pourcentage record dans ce domaine, s'élevant à 76%, alors que la région
de Nabatieh enregistre le pourcentage le plus bas, 34,5% et 39%, quant à
la Békaa. Comme il va de soi que ces divergences soient encore plus
accentuées entre les régions rurales où le pourcentage est de 51,3% et les
régions urbaines où il atteint 58,6% ainsi qu'entre les garçons et les filles
mais au profit des filles cette fois-ci.
Ces 2 études ont laissé également paraître des divergences dans les
conditions sociales et pédagogiques où se déroule l'opération éducative,
dues à l'insuffisance de bâtiments scolaires convenables et adaptés et à un
manque dans les équipements et la formation de certains éléments des
corps administratif et enseignant.
Quant au secteur privé, il monopolise les 2 tiers des affiliés à
l'enseignement de l'Education de base (61,4%) et le reste, dans le secteur
public selon les statistiques de 1998-1999.
Cela signifie que les familles au Liban assument de lourdes
dépenses dans cet enseignement, ces dépenses pourraient être réparties
entre les élèves du secteur public en moyenne de 10%, de 4,5% entre
ceux de l'enseignement gratuit et 58,5% de l'enseignement privé payant
selon les études "Coût de l'enseignement"26. Comme il est à noter que ces
familles assument 67,2% environ du total des dépenses de l'enseignement
selon les données de 1998.
26 Le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques: Coût de l'enseignement et dépenses desparents sur les élèves des écoles privées payantes 1992-1993, Beyrouth 1995.
1.2.1.3 – Dans le cycle secondaire
Conformément aux données citées dans les orientations
stratégiques27 sus-mentionnées, le pourcentage d'adhésion global à
l'enseignement secondaire au Liban a atteint 60% en 1999 et le
pourcentage d'adhésion brut 82% conformément aux publications de
l'Unesco. Ce qui reflète une progression des pourcentages d'adhésion à ce
type d'enseignement, et un pourcentage plus élevé au profit des filles et
des écarts entre les régions.
Ces publications montrent aussi que les pourcentages de réussite au
baccalauréat étaient 51% en sciences expérimentales en 1997 de 57% en
mathématiques et de 65% en philosophie. De même ces taux de réussite
ne sont pas communs à toutes les régions ni à tous les secteurs de
l'enseignement, c'est ce qu'a confirmé, d'ailleurs l'Etude des Acquis
d'Apprentissage pour la classe de seconde dont les résultats ont permis de
faire les remarques et les constatations suivantes:
- Les niveaux de l'acquisition selon les changements fondamentaux:
Les objectifs de l'apprentissage ne sont pas, pour le mieux, atteints
par les élèves de seconde.
Les résultats de l'acquisition ont montré qu'une minorité d'entre eux
22,7% ont pu atteindre la perfection au niveau de l'acquisition totale et
globale et très peu nombreux 0,2% sont ceux qui sont arrivés à des
niveaux supérieurs alors que 74,8% ont pu dépasser la moyenne de
réussite fixée à 50% et adoptée actuellement en évaluation et aux
examens officiels. Il est à noter ici qu'environ 60% des élèves sont restés
au niveau de (40 à 60%) du test.
27 Le Centre de Recherche et de développement Pédagogiques: Les frais de l'enseignement et lesdépenses des parents sur les élèves de l'enseignement général de l'année 1994-1995, Beyrouth 1997.
Il en va de même pour chacune des matières d'apprentissage, un
très faible pourcentage d'élèves a atteint la maîtrise dans le domaine:
En Littérature et Langue arabes 13,3%
En Littérature et Langue anglaises 44,3%
En Sciences 4,6%
En Comportementaux 27,2%
Les mathématiques et la Littérature et la Langue françaises se sont
distinguées par le fait d'avoir atteint le niveau de la maîtrise avec 61,2%
dans la première (Maths) et 69,7% dans la seconde (Langue et Littérature
françaises). Ces résultats étant estimés les meilleurs des disciplines
enseignées.
Comme il était possible de noter des divergences et des écarts dans
les acquis de l'apprentissage total et global entre les 2 branches de
l'enseignement (littérature et scientifique) dans toutes les disciplines car
le niveau d'acquisition des élèves littéraires a baissé et n'ont atteint la
maîtrise que 5.6% des élèves contre 31,2% dans la branche scientifique.
- Les niveaux des acquis d'apprentissage divergent donc selon les
écoles, leur situation géographique, le lieu de résidence, le sexe de
l'élève et la branche de l'enseignement. Les résultats ont confirmé la
présence d'écarts aigus au niveau des acquis d'apprentissage dus aux
changements fondamentaux suivants:
٠ Le type de l'école
Les écoles privées et publiques continuent à avoir des divergences,
selon les variables dans le secteur de l'enseignement. En ce qui concerne
le fait d'atteindre la maîtrise, les écoles privées l'emportent car elles ont
des pourcentages beaucoup plus élevés dans ce domaine que le secteur
public. Comme c'est le cas aussi au niveau de l'acquisition totale et
globale et au niveau de toutes les matières d'enseignement.
Secteur
NiveauPrivé Public
Niveau global des acquis 32, 7 % 13, 3 %
Langue et Littérature arabes 27, 4 % 19, 4 %
Langue et Littérature françaises 84, 1 % 57, 1 %
Langue et Littérature anglaises 60, 8 % 26, 7 %
Maths 56, 2 % 49, 4 %
Sciences 9, 1 % 50, 3 %
Quant aux résultats du test des savoir-faire qui ne sont pas des
matières d'enseignement nous remarquons, en les analysant que ce
variable ne les a pas affectés vraiment.
٠ La situation géographique
Des écarts aigus ont apparu dans les résultats des élèves des diverses
régions (Mouhafazat) au niveau de l'acquisition totale et globale. Les
élèves ont pu atteindre le niveau de maîtrise dans l'acquisition globale
mais à différents degrés 11,3% à Beyrouth, 35% mont-Liban,14,8% au
Nord, 12,7% à la Bekaa, 10,9% au Liban Sud 28,9% à Nabatieh.
De même des écarts au niveau de l'acquisition dans chacune des
matières de l'enseignement, relativement à chacune des régions
(mouhafazat) ont été cernés. les pourcentages s'ordonnent comme suit:.
En Langue et Littérature arabes
La Békaa 10,6% ; Le Nord 12,7%
Beyrouth 16,9% ; Le Sud 17,6%
En Langue et Littérature anglaises
Le Sud 19,3% ; Le Mont-Liban 33,5%
En Langue et Littérature françaises
La Békaa 31,4%; Nabatieh 44,9%
En Mathématiques:
La Békaa 38,9% ; Beyrouth 39,4%
En Sciences: Les résultats ont baissé dans toutes les régions
(Mouhafazat), les taux de maîtrise ont varié entre 0,4% au Sud et 15,7% à
Nabatieh.
Quant aux savoir-être les résultats ont varié entre 22,8% au Nord et
38,4% à Nabatieh.
٠ Le lieu de résidence
Les résultats de l'acquisition globale ont baissé dans les écoles des
régions rurales où 20,5% des élèves ont atteint le niveau de maîtrise
contre 23,7% dans les villes. Il va de soi que les plus grosses difficultés
soient ressenties dans les régions rurales: les langue et littérature
françaises, les mathématiques et les sciences, exception faite de la langue
anglaise dont les résultats étaient meilleurs que ceux des élèves des villes.
٠ Le sexe de l'élève
Les résultats des filles et des garçons se rapprochent, sauf les écarts
qu'on remarque au niveau des matières en arabe et des mathématiques,
qui sont au profit des garçons alors que ces écarts sont en faveur des filles
dans les langues et littérature françaises et anglaises.
٠ La branche de l'enseignement
Les résultats de l'acquisition et de ses différents niveaux ont été plus
profondément affectés par ce changement que par le reste des
changements. Des écarts aigus sont apparus dans les taux de maîtrise
entre les branches scientifique et littéraire dans l'acquisition globale
comme dans la plupart des matières. Et les niveaux ont baissé dans la
branche littéraire, de façon très sensible suivant le tableau ci-dessous:
Secteur
NiveauScientifique Littéraire
Niveau global des acquis 31, 2 % 5, 9 %
Langue et Littérature arabes 30, 1 % 9, 6 %
Maths 63 % 31, 8 %
Sciences 6, 8 % Zéro
Savoir-faire et savoir-être 29, 6 % 22, 3 %
En langues étrangères les notes dans les 2 filières se sont
rapprochées.
٠ La Langue de l'enseignement
Ces variables reflètent des écarts moins accusés que d'autres dans la
réalisation du perfectionnement sur le plan des acquis comme pour les
matières d'apprentissage. Les résultats de ces acquis ont été à l'avantage
des écoles françaises en math et langue étrangère et des écoles anglaises
en matières scientifiques. On remarque toutefois que le rapprochement
était très sensible pour ce qui est des savoir-faire comme pour les autres
variables.
- Des écarts également ont été perceptibles pour ce qui est des
niveaux de production et des capacités d'exercice ou de pratique tant sur
le plan des matières et des thèmes afférents que sur celui des
connaissances cognitives.
Cette étude a confirmé, de même, que les conditions sociales et
pédagogiques déterminant l'opération éducative n'étaient pas adéquates
pour plusieurs raisons, dont l'insuffisance des équipements matériels et
pédagogiques, insuffisance aussi de la formation pédagogique et scolaire
pour une partie du personnel travaillant au niveau de cette étape de
l'enseignement.
Il est nécessaire de signaler ici que les secteurs public et privé se
partagent, à peu de chose près, les effectifs dans ce type d'enseignement
(47,6% dans le secteur public contre 52,4% dans le secteur privé) et ce,
selon les statistiques de 1998-1999 mais cet état de fait connaît de grands
changements, en raison de l'affiliation d'un grand nombre d'élèves ces 2
dernières années aux écoles publiques.
A ces données s'ajoutent des efforts fournis au cours de ces dernières
années, par le biais du plan de redressement pédagogique, de la structure
d'enseignement, des Nouveaux Programmes, des sessions et des stages de
formation du corps enseignant ainsi que des bâtiments et des équipements
mis en place progressivement, conformément à des textes de loi fixant et
définissant les critères techniques des équipements et du matériel
pédagogique nécessaire aux nouvelles disciplines et matières introduites
dans les Nouveaux Programmes. Il en va de même pour les bâtiments
scolaires adaptés aux exigences de la nouvelle structure et de ses
programmes. Ainsi nous pouvons résumer les travaux et les services que
le Ministère a offerts, à travers le CRDP et autres directions générales,
par les points suivants:
- Procéder à des études statistiques éducatives globales et unifiées dans
le cadre d'un système pour l'administration de l'information permettant
de rendre compte objectivement des réalités des écoles sous tous leurs
aspects.
- Faire l'inventaire des bien-fonds en possession du Ministère de
l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (660 bien-fonds,
comme premier chiffre)
- Promulgation du décret no 1620 du 08/11/1999 modifié par le décret no
3801 du 06/09/2000 les critères et les normes architecturales,
pédagogiques et sanitaires des bâtiments scolaires publics de
l'enseignement général pré-universitaire, en accord avec les exigences
de la nouvelle structure et des Nouveaux Programmes pour ce qui
concerne le nombre des salles de classes, les espaces extérieurs destinés
aux jeux, aux pauses et aux récréations sportives, à la circulation et aux
parkings. Ainsi que des normes et des critères ont été fixés pour les
espaces verts et les surfaces intérieures réservées à l'administration et
aux services conjoints pour chacune des étapes et pour l'école en
général (une infirmerie, un appartement de concierge, une salle à tous
usages…)
- Adoption des techniques scientifiques en vigueur permettant d'établir
la carte scolaire avant de passer à l'exécution, sera portée sur cette carte
la répartition des bâtiments qui ne doit pas être laissée au hasard mais
exécutée selon des critères tenant compte des priorités suivantes:
٠ Le nombre des écoles et des élèves dans tous les secteurs de
l'enseignement (public, privé gratuit et privé payant)
٠ Répartition des élèves du secteur public dans les diverses étapes de
l'enseignement et dans les sections.
٠ La mesure de l'écart entre le nombre des sections actuelles et celui
des sections prévues selon les critères fixés (24 élèves au jardin
d'enfants, 36 élèves en primaire et en complémentaire, 30 élèves en
secondaire)
٠ Prévoir l'évolution et les mutations futures afin de former les élèves
dans les diverses étapes de l'enseignement et ce, dans les années à
venir.
٠ Prévoir le besoin en sections correspondant aux futurs effectifs.
٠ Divergence entre le nombre actuel des sections ou classes
(conformément aux normes fixées) et les besoins prévus dans
l'avenir.
٠ Dénombrer les écoles au régime de double vacation dans le
département.
٠ Prendre en compte le lieu de résidence des élèves et l'endroit où se
situe l'école.
٠ Propriété du bâtiment scolaire
٠ Etablir la relation entre les effectifs du secteur public et ceux du
secteur privé.
٠ Production d'un guide des équipements scolaires fixant les
caractéristiques des produits, des instruments scientifiques et de
matériels pédagogiques.
٠ Procéder à la construction de 33 bâtiments scolaires financée par les
prêts extérieurs selon le calendrier suivant:
. 9 écoles équipées, de la banque européenne de développement
. 24 écoles pour les régions qui en manquent, de la banque mondiale
- Destination d'une somme de 18 millions de dollars pour l'achat
d'équipements et de mobilier aux écoles publiques.
- Procéder à des appels d'offres pour l'achat de 1200 ordinateurs financé
par les caisses des écoles et destinés à équiper 100 écoles publiques au
Liban, comme première étape.
- Connecter 24 écoles secondaires au Liban avec les réseaux Internet
mondiaux.
- Renforcer les structures administratives et techniques nécessaires
relatives aux unités spécialisées chargées de l'informatisation, de la
carte d'implantation, des bâtiments scolaires et de leurs équipements en
insistant sur l'informatisation des organismes du Ministère de
l'Education nationale de la Jeunesse et des Sports.
A tout ceci s'ajoutent les travaux et les projets que le Centre de Rechercheet de Développement Pédagogiques a réalisés et exécutés portantsur le nouveau système d'évaluation, le passage "facilité" pour lesélèves du 1er module de l'Education de Base, le système de soutienscolaire pour les élèves qui en ont besoin. Outre les travaux sus-mentionnés, le CRDP a mené des études et des recherchesconcernant les difficultés d'apprentissage des élèves, sans toutefoisoublier de mentionner les études et les inventaires pédagogiquesélaborés en collaboration avec des organisations internationalestelles l'Unesco et l'Unicef afin d'améliorer le systèmed'enseignement et permettre l'accès de l'école aux enfants ayantbesoin d'une éducation spécialisée. (handicapés)Quant au secteur privé et la société civile, nombre d'organismes
participent et œuvrent à mettre en application la scolarisation obligatoire
et l'amélioration de sa qualité en impliquant les municipalités dans le
développement des écoles par le biais de nouvelles constructions, de
réhabilitation des écoles en mauvais état et l'élaboration des
aménagements nécessaires. De même ces organismes s'impliquent pour
instaurer le système du prêt, à de bas prix, du livre scolaire en
collaboration avec le CRDP, l'Unesco et l'Unicef. Il est utile de noter que
des travaux continuent et d'autres mesures sont en voie d'application mais
sur lesquelles il est un peu tôt de porter un jugement, en tous cas, tous ces
travaux visent à améliorer le système de l'enseignement, à le rendre plus
rentable et plus efficace pour tous nos enfants.
1.2.2 – Dans l'enseignement technique et professionnel
Ces dernières années ont vu une remarquable extension de l'enseignementprofessionnel et technique. Cette extension est représentée par lespoints suivants:
- Augmentation du nombre des élèves affiliés à cet enseignement de
79% entre les années 1991 et 1998 dans les divers cycles
d'enseignement et de formation où il est passé de 41097 à 73524 élèves.
- Le pourcentage des élèves affiliés à l'enseignement technique et
professionnel a atteint 18,03% du total des élèves du complémentaire
et du secondaire en 1998-1999, contre 14,2% en 1991-1992.
- Augmentation du nombre des institutions d'enseignement
professionnel et technique de 354 à 365 institutions officielles et
privées entre 1991 et 1998.
- Le pourcentage des élèves affiliés à l'enseignement professionnel et
technique a atteint 27% environ du total des élèves du secondaire
seulement.
٠ Cette extension ou cet élargissement de l'enseignement professionnel
n'a pas été accompagnée de grands changements au cours des années
précédentes en ce qui concerne le pourcentage d'affiliation par
rapport au sexe, car ce pourcentage d'affiliation des garçons était de
53,5% en 1991, il s'est très peu élevé pour atteindre 54,7% en 1998
comme le montre le tableau no 10 qui indique aussi que le plus grand
nombre des élèves concernés par ce genre d'enseignement fréquentent
le secteur public.
Tableau no 10Répartition des élèves et étudiants de l'enseignement technique selon
le secteur, le sexe, des années 1991 – 1992 et 1998 – 1999
1991 – 1992 1998 - 1999Année scolaire
Variableeffectifs % effectifs %
Public 7451 18, 1 17569 23, 9
Privé 33646 81, 9 55955 76, 1
Total 41097 100 73524 100
Garçons 22013 53, 5 40218 54, 7
Filles 19084 46, 5 33306 54, 3
Total 41097 100 73024 100
٠ La répartition des élèves de l'enseignement technique et
professionnel par rapport aux diplômes n'a pas changé au cours de ces
dernières années car les élèves du baccalauréat technique représentent
les deux tiers environ de ce genre d'enseignement, comme le montre
le tableau suivant:
٠ La répartition des diplômes de l'enseignement technique et
professionnel dans le secteur public met en évidence de grands
pourcentages d'échec, 50% environ au niveau de la licence
d'enseignement technique et de la licence technique ainsi qu'au
niveau du BTS et du bac technique, comme le montre le tableau
suivant:
Tableau no 12Répartition des diplômes de l'année scolaire1997 – 1998 (1ère et 2ème session)Enseignement Technique et Professionnel
Connaissancesgénérales
Les diplômes officiels
Candidats Absents Echec Diplômés(reçus)
Pourcentagede réussite
CAP 576 22 15 539 93, 18 %
BP 1722 71 293 1358 78, 86 %
BT 8258 345 3248 4665 56, 97 %
TS 2329 182 934 1213 52, 08 %
LET 173 10 58 105 60, 69 %
LT 70 3 31 36 51, 43 %
Total 13128 633 4579 7916 60, 3 %
La révision des chiffres statistiques et des rapports montrent qu'on a encorebeaucoup à faire pour pouvoir réaliser plus d'égalité dans l'enseignement, comme il
s'avère nécessaire de tout mettre en œuvre pour adapter cet enseignement auxexigences de l'évolution et aux besoins des élèves, et d'améliorer surtout sa qualité,
car les données de ces rapports ont révélé les points suivants:- L'accord de tous les responsables dans les secteurs de l'industrie que
les compétences des diplômés de l'enseignement technique et
professionnel ne correspondent pas aux exigences de l'industrie
libanaise, que l'aspect théorique domine le contenu des programmes et
prend le pas sur l'aspect pratique/expérimental et que les instruments et
les machines utilisés en formation sont très anciens.
- Que les diplômés dans ce type d'enseignement n'ont pas acquis des
compétences qui soient en rapport direct avec certains secteurs
industriels principaux telles l'impression et la plastique, l'industrie du
tissu et les industries alimentaires. C'est ce qu'ont confirmé d'ailleurs les
représentants des secteurs hôteliers, de l'informatique, du génie civil et
des services.
- Que les éléments nécessaires (personnels et matériel) ne sont pas
toujours suffisamment disponibles pour assurer un enseignement
technique et professionnel de qualité.
- L'extension de l'enseignement technique et professionnel n'a pas réussi
à colmater le fossé entre les 2 sexes puisque le pourcentage total des
garçons affiliés à cet enseignement est toujours supérieur à celui des
filles, en proportion de 54,7% contre 45,3%.
- La proportion des élèves qui se contentent d'obtenir une attestation
dans l'enseignement technique privé est en augmentation (de 27,4% en
1995 à 32,1% en 1998) et ces attestations touchent les filles plus que les
garçons.
- Les pourcentages d'échec aux diplômes officiels de l'enseignement
technique et professionnel est toujours élevé car il touche 50% environ
des candidats au baccalauréat technique, au TS et à la licence (Voir
tableau no 12).
- La plupart des institutions de l'enseignement technique sont encore
centralisées à Beyrouth et sa banlieue où elles s'accaparent de 62% des
élèves de cet enseignement au Liban selon les statistiques de 1996.
- Les proportions d'adhésion à l'enseignement technique et
professionnel sont encore au-dessous du niveau requis, comparées à
celles des affiliés à l'enseignement général (40%).
Face à cet état de fait et ces constats, le Ministère de l'Education et
de l'enseignement supérieur a entamé des mesures destinées à combler les
lacunes. Ces mesures consistent à achever l'exécution de la nouvelle
structure de l'enseignement technique et professionnel et la ratifier en
conseil des Ministres. Remédier à cette situation nécessite aussi
l'amélioration des programmes de l'enseignement technique et
professionnel en collaboration avec les Allemands ainsi que le
relancement et la réactivation du Protocole français suspendu depuis 1996
et dont la valeur remonte à 18 millions de francs destinés à l'instauration
et aux équipements de 3 laboratoires modèles, la réactivation du rôle du
conseil supérieur de l'enseignement technique et professionnel.
Ces mesures ne sont pas sans toucher au problème financier
comme la ratification de l'accord de prêt de la banque mondiale qui
remonte à 63 millions de dollars, destiné à renforcer le secteur de
l'enseignement technique et professionnel, ainsi que la ratification de
construire 42 écoles ou instituts ou encore un centre de formation
professionnel dans les diverses régions libanaises en ratifiant 3 prêts pour
participer à leur financement. A cela s'ajoutent la réorganisation de
l'institut technique de l'éducation et l'obtention d'une donation de 10
millions de dollars destinés à construire un ensemble professionnel à
Damour, signature d'un accord d'aide avec les industries alimentaires, le
syndicat de l'impression dans l'objectif d'installer 2 écoles techniques
modèles dirigées par des industriels en coopération avec l'enseignement
technique et professionnel public, soutenu par l'Union Européenne, la
création d'un diplôme d'ingénieur technique. Enfin, il s'agit d'encourager
la formation de conseils consultatifs dans les écoles et les instituts de
l'enseignement technique et professionnel public.
A cela s'ajoute la bonne volonté des chefs d'entreprises
industrielles d'ouvrir leurs portes à la formation d'autant plus qu'il est
nécessaire de promouvoir une certaine participation entre les
établissements d'enseignement professionnel et les entreprises afin que
ces dernières participent à la formation continue des apprenants dans le
cadre de leurs établissements, de leurs chantiers et de leurs usines. Ceci
est connu sous le non "de système dual" (appelé également "formation
par alternance).
On attend que cette multitude de mesures et de travaux aboutisse à
la modernisation de l'enseignement technique et professionnel et
l'accroissement de son efficacité et de sa productivité jusqu'à la résolution
des problèmes épineux, permettant ainsi un enseignement de bonne
qualité apte à réaliser l'équilibre dans le choix des spécialisations et ses
adaptations aux besoins effectifs du marché de l'emploi et des institutions
de production.
1.2.3 – Dans le domaine de l'enseignement supérieur28
L'enseignement supérieur a connu au cours de la dernière décennie
une remarquable extension se manifestant entre les années 1991-1992 et
1998-1999 par les faits suivants:
- accroissement du nombre des étudiants de l'enseignement supérieur
pour chaque 100 000 habitants, de 3053 à 3283.
- Augmentation du nombre des institutions de l'enseignement supérieur
de 18 au début de cette décennie à 24 institutions en 1999. Cette
extension s'est manifestée à travers l'ouverture de nouvelles facultés
d'application.
- Accroissement des effectifs de 85 495 à 10 1440, ce qui veut dire une
proportion de 19%.
- Hausse du pourcentage des étudiants affiliés à l'université libanaise de
44,6% à 58,88%, ce qui signifie que le secteur public a une plus grande
part que le secteur privé.
28 Les chiffres mentionnés sont pris des publications statistiques menées par le CRDP.
- Hausse du pourcentage des filles affiliées à l'enseignement supérieur
de 47,8% à 51,64%.
Les points sus-mentionnés résument les efforts fournis dans le
cadre du renforcement de l'enseignement supérieur se caractérisant
essentiellement par l'ouverture d'un plus grand nombre de facultés et
d'instituts universitaires avec des modifications dans les programmes
d'enseignement et les diverses spécialisations relatives à chacune des
institutions universitaires. Ces réalités nécessitent une évaluation globale
des réalités et de la situation de l'enseignement supérieur ainsi que de
leurs liens avec le marché de l'emploi et les besoins du développement
économique et social.
A la lumière de tout cela, il est possible de résumer la réalité de
l'enseignement supérieur en ce qui concerne l'égalité, la qualité,
l'adaptation et la participation de la société, par les points suivants:
- On ne peut pas dire que toutes les institutions de l'enseignement
supérieur au Liban jouissent des mêmes critères de qualité. La chose
diffère d'une université à l'autre, d'une faculté à l'autre, voire dans la
même université suivant les conditions d'affiliation (concours
d'admission ou affiliation ouverte et libre), et suivant évidemment les
éléments humains et matériels disponibles.
- L'ambiance et l'environnement d'enseignement avec les bâtiments et
les équipements dont ils sont composés ne disposent pas toujours
d'éléments de qualité, vu que certaines institutions de l'enseignement
supérieur ou ses branches soient installées dans des bâtiments normaux
souvent dispersés où les bibliothèques et les ordinateurs ne sont pas
toujours disponibles selon les critères.
- A leur tour, les programmes d'enseignement manquent de cohérence et
de continuité et reflètent des divergences car il n'existe pas de référence
commune ou des textes imposant des critères d'évaluation déterminés.
Beaucoup d'universités ont comme références une université ou un
ensemble d'universités à l'étranger et la réputation de certaines d'entre
elles ne dépend pas uniquement des compétences de ses diplômés mais
aussi de la maîtrise d'une langue étrangère,.
- Il existe des écarts dans le niveau des professeurs qui sont en majorité
des contractuels c'est-à-dire qu'ils ne jouissent pas de la stabilité
nécessaire à tout enseignement et toute recherche.
- La recherche scientifique dans l'enseignement supérieur au Liban est
toujours au-dessous du niveau souhaité et souffre de la pénurie des
budgets et du petit nombre des compétences, comme elle souffre de
l'insuffisance de coopération, d'un côté, entre les institutions s'occupant
de ce domaine, et les besoins de développement économique et social,
de l'autre.
- Si le pourcentage d'affiliation, à l'enseignement supérieur des filles
dépasse celui des garçons, en revanche nous ne pouvons pas encore
parler d'égalité des chances d'apprentissage dans ce domaine parce que
cette affiliation diffère selon le type de l'université et selon le type de
spécialisation. Les chances des filles atteignent le maximum aux
universités: Le Saint-Esprit (60,3%) l'université Saint-Joseph vient à la
suite puis l'université libanaise et l'université de Balamand (49%). Alors
qu'elles représentent 44% et 46,5% dans les 2 universités les plus
chères: l'université américaine à Beyrouth et l'université américaine
libanaise, comme ce pourcentage s'élève dans les spécialisations en
langues et lettres, en sciences sociales, en pédagogie en sciences de la
santé, en publicité et documentation où le pourcentage des filles grimpe
jusqu'à 70% du total des inscrits. Quant aux garçons, leurs chances
dépassent 70% en génie et 60% en sciences pures et en droit, elles sont
de 50% en gestion, en médecine et en agriculture (1994 -1995). De
même l'écart entre les 2 sexes apparaît lors de la comparaison entres les
étudiants et les professeurs, au niveau des étudiants, les filles
constituent la moitié et au niveau du corps enseignant le quart
seulement. A l'intérieur de ce corps, la proportion diminue tout en se
dirigeant vers les facultés d'application ou vers les diplômes supérieurs
ou encore vers les hauts titres, particulièrement le titre de professeur.
- La répartition actuelle des universités et des instituts de l'enseignement
supérieur au Liban souffre d'un déséquilibre entre les régions et ne
s'effectue pas selon nos besoins de développement et leurs critères.
- Les débouchés de l'enseignement supérieur ne correspondent pas aux
besoins du marché de l'emploi. La preuve en est qu'il existe un surplus
de médecins, d'ingénieurs et d'architectes, avocats au chômage. Ce
problème nous pousse à réagir et à dire qu'il est nécessaire d'instaurer
un système d'orientation scolaire et professionnelle permettant
l'économie des efforts et le dirigisme des dépenses.
- La faible participation des puissances sociales et économiques à la
structure des universités et instituts supérieurs.
- Les lourdes dépenses des parents à la scolarité de leurs enfants car les
frais de scolarisation dans certaines spécialisations dépassent de loin
ceux de l'étranger.
La situation mentionnée plus haut demande de déployer beaucoup
d'efforts en vue de l'améliorer. Rien de plus éloquent peut-être, de ce
point de vue que ce que l'accord de Taëf a prescrit en 1989, concernant le
redressement de la situation de l'université libanaise et le soutien et le
renforcement qu'il faut lui accorder, particulièrement, dans ses facultés
d'application. Ainsi que l'accord signé avec le programme de
développement des Nations-Unies en l'an 2000 et autres accords. Cela
constituerait un premier pas sur le chemin de la réforme.
1.3 – Les leçons tirées de la réforme pédagogique: les points forts et
les points faibles
Il s'avère difficile, au stade où l'on est actuellement, de dégager les
leçons des efforts fournis et qui sont toujours à l'œuvre pour la
restructuration de notre secteur éducatif et ce, parce que les projets prévus
et mis à exécution n'ont pas dépassé jusqu'à présent les délais dans
beaucoup de cas. De là, il serait peut-être tôt de porter un jugement
définitif sur ce sujet, mais quand même, nous ne pouvons que signaler les
points forts et les points faibles, vu que l'évaluation est une opération
permanente et continue.
Les points forts
- Fixation de finalités et des objectifs à l'éducation et à des programmes
d'enseignement unifiés et, les mêmes, pour tous les libanais et ce pour
la 1ère fois au Liban.
- Ratification d'une structure d'enseignement se caractérisant par la
souplesse et la complémentarité, en outre on constate au niveau de ce
projet le souci de relier les unes aux autres, les diverses ramifications
de l'enseignement comme elle prévoit un itinéraire pour l'éducation
formelle et un, pour l'éducation non-formelle.
- Ratification de la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 12 ans, en
1ère phase et repoussée jusqu'à 15 ans en 2ème phase.
- Modernisation des programmes d'enseignement fondée sur la nécessité
de fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de savoirs, de
compétences et de comportements relatifs à l'environnement, à la santé
et à l'égalité entre les sexes. Cette modernisation se réalise aussi et
surtout par l'introduction de la technologie et de l'ordinateur en reliant
certaines écoles aux réseaux internationaux de l'Internet.
- Faire de l'apprenant l'agent principal de l'opération éducative en
insistant sur l'utilisation de méthodes actives, particulièrement le
travail de groupe et en groupe.
- Instaurer un système d'évaluation fondé sur le développement des
capacités de l'apprenant et ses compétences, ainsi que la production de
guides pédagogiques et des cahiers d'évaluation adaptés.
- Intégrer les conceptions de l'éducation moderne aux textes législatifs
relatifs à l'enseignement
- Adoption de programmes d'enseignement détaillés pour ce qui est des
finalités, des objectifs et des contenus dans toutes les matières. A cela
s'ajoute le fait que le livre d'histoire, d'instruction civique et
d'éducation nationale soient obligatoires pour toutes les écoles
publiques et privées.
- Mener des études et recherches portant sur les différents éléments et
aspects du système éducatif, notamment les études concernant les
acquis.
- Formation d'un grand nombre de cadres libanais dans les domaines de
l'évaluation, de la production de livres etc.
- Mettre en place un mécanisme d'harmonisation et d'aide entre les
diverses institutions publiques et privées concernées par l'opération
éducative.
- Créer des liens solides au niveau accords d'aide avec certaines
organisations arabes et mondiales en tirant profit des expériences
mondiales, multiples, par le biais des projets de renforcement de
structuration du secteur éducatif et la signature d'un nombre de prêts
avec les banques et les institutions financières arabes et mondiales
(comme la banque mondiale et la banque islamique).
- Mise en place d'un système d'administration de l'information
pédagogique de façon globale.
- Accroître l'efficacité du système d'enseignement en réduisant le taux
d'échec et d'abandon qui relèvent de l'existence dans le système
d'enseignement de déficiences auxquelles il faudra remédier.
- Accroître l'efficacité du système d'enseignement en augmentant la
proportion de l'affiliation scolaire et en consolidant l'unité et la
cohésion nationales entre les citoyens de la même patrie, par le biais
aussi de la concordance entre les débouchés du système
d'enseignement et les besoins du marché de l'emploi en augmentant les
proportions d'adhésion à l'enseignement professionnel et en
diversifiant ses spécialisations et ses branches ainsi que les branches de
l'enseignement général. Il en va de même pour ce qui est de
l'augmentation de la proportion d'adhésion à l'enseignement supérieur.
- Œuvrer au dirigisme des dépenses là où cela est possible comme le
regroupement des écoles dont le nombre des élèves est moins de 50,
avec d'autres écoles à proximité.
- Baisse de la proportion de l'analphabétisme.
- Définir pour les écoles une "architecture normalisée" économique et
prévoyant l'accès des personnes handicapées.
- Fixer des critères objectifs pour le choix des directeurs d'écoles.
- Faire en sorte de pouvoir accueillir les élèves qui affluent aux écoles
publiques.
- Rendre efficace le système d'enseignement non formel par la
formation professionnelle.
- Œuvrer à ouvrir de nouvelles écoles techniques au Liban.
- Elaborer des études et faire des recherches portant sur les difficultés
d'apprentissage des élèves, l'administration éducative, le système
d'orientation et d'information etc.
- Recycler le corps enseignant et arrêter le plan quinquennal pour la
formation de 6200 enseignants à l'école normale.
- Faire construire 33 bâtiments scolaires financés par les prêts de
l'étranger et les équiper en laboratoires fixes, en ordinateurs, ainsi que
des équipements pour les matières artistiques; de technologie et
d'éducation sportive de sorte que ces équipements soient complétés
dans les années à venir.
- Faire promulguer un décret autorisant au secteur privé, s'il en est
besoin, la construction d'écoles qui seront louées par l'Etat, pour une
durée déterminée, au terme de laquelle le Ministère de l'Education en
devient le propriétaire.
Les points faibles, les plus importants
- Ne pas mettre en place un plan d'exécution accompagnant le plan de
redressement pédagogique, prenant en compte les besoins des écoles,
lors de l'application des Nouveaux Programmes, en enseignants pour
les nouvelles matières introduites au programme, en bâtiments et en
équipements et matériel pédagogique.
- Hypertrophie du nombre des enseignants jointe à une baisse de leur
niveau de compétence professionnelle imputable principalement, à
l'interruption du processus de recyclage. En bref, on peut dire qu'il
s'agit d'un manque qualitatif et d'un surplus quantitatif.
- Déséquilibre au niveau de la remédiation dans les divers domaines et
composantes du plan de redressement pédagogique, l'amélioration des
programmes n'a pas été accompagnée d'une amélioration au niveau des
services éducatifs tels les conseils et le suivi psychologique ou encore
l'orientation scolaire et professionnelle.
- Le cumul d'emplois dans le travail de certains organismes éducatifs
comme conséquence normale de l'absence d'une nouvelle structure
administrative du Ministère de l'Education et de l'Enseignement
Supérieur.
- Insuffisance de la durée déterminée destinée à l'exécution du plan
éducatif.
- Insuffisance de la formation des enseignants, particulièrement des
enseignants des matières nouvellement introduites ou innovées, en
qualité et en temps.
- Omission d'institutionnaliser les unités et les structures administratives
nécessaires au plan de redressement éducatif et l'élaboration des
Nouveaux Programmes. L'unité de la carte scolaire, par exemple,
attend toujours les textes législatifs nécessaires, ainsi que l'organisme
de l'orientation et des conseils qui est toujours en situation illégale du
fait que son fonctionnement empiète sur celui de l'inspection et vice-
versa. D'où résulte une situation conflictuelle. De même pour l'unité
de l'évaluation au Centre de Recherche et de Développement
Pédagogiques et qui a besoin d'être développée et modernisée.
- Inadéquation des désignations aux postes vacants dans nombre
d'administrations du Ministère de l'éducation aux compétences
requises. Et, faut-il le rappeler, les cadres formés ne font pas toujours
partie des titulaires de ces ministères, ainsi beaucoup de commissions
et de comités, particulièrement, le comité chargé de la planification,
étaient temporaires et ponctuels + ce qui a affaibli la politique
éducative, sachant que l'unité à qui est confiée la planification est une
unité intégrante au Centre de Recherche et de Développement
Pédagogiques et qui a été plus tard consolidée et renforcée par le biais
d'un programme conjoint avec la banque mondiale.
- Insuffisance d'harmonisation dans le travail des administrations et
celui de certains services destinés à renforcer le secteur éducatif.
- Insuffisance de l'évolution des structures et des cadres administratifs
en vue de répondre plus efficacement aux exigences du redressement
éducatif.
- La grosse quantité de livres scolaires prévus et ses conséquences
négatives sur la constitution physique de l'élève est une des raisons
invitant à repenser ces livres et à remettre en question les modalités de
leur élaboration afin d'y remédier, notamment dans le 1er module de
l'Education de Base. Aujourd'hui certaines écoles expérimentent
l'éducation globale.
- Malgré tous les efforts fournis, nombreux sont les enfants qui n'entrent
pas au jardin d'enfants et l'écart entre le pourcentage d'adhésion brut et
le pourcentage net est toujours élevé dans le cycle primaire. Comme il
est difficile à beaucoup d'élèves d'acquérir le minimum acceptable des
compétences d'apprentissage dans les divers cycles de l'enseignement.
Comme faut-il rappeler qu'une grande partie des bâtiments scolaires et
des équipements sont encore en-dessous du niveau requis.
- Absence de recensement global. L'échantillon constitue la seule source
de renseignements.
- Absence de plan de développement social et économique globale et
cohérent, ce qui rend difficile la concordance des débouchés avec le
marché de l'emploi et aboutit au gaspillage apparaissant dans
l'incompatibilité entre les choix des élèves et des étudiants et les
besoins du marché de l'emploi 65,4%29 en effet des élèves de seconde
ont choisi les professions intellectuelles et scientifiques et celles des
cadres supérieurs alors que ces catégories professionnelles ne
29 Dr. Hassane Joumaa, Dr. Fawzi Ayoub et autres: L'orientation scolaire et professionnelle pour lesétudiants du secondaire au Liban, CRDP, Beyrouth, 1999.
représentent que 20% des besoins du marché de l'emploi et 9% ont
choisi leur profession dans le secteur tertiaire, sachant que ces
professions représentent 59,5% des besoins du marché de l'emploi.
- Retard des labeurs dépensés pour le regroupement des bâtiments de
l'université libanaise et sa modernisation.
- Malgré le fait d'avoir commencé à œuvrer pour la mise en place de
l'éducation non formelle dans l'enseignement professionnel, il reste
beaucoup à faire au niveau de son amélioration et sa généralisation.
- Lenteur de la remise en question de l'enseignement supérieur à la
lumière de la rénovation des programmes, par les responsables
concernés.
- Nous nous arrêtons là, sachant que nous avons encore besoin de
fournir beaucoup d'efforts pour faire évoluer les concepts de
l'éducation moderne dans la mentalité et l'esprit de tous ceux qui
travaillent dans ce domaine, car, comme on le sait, les évolutions en
matière d'éducation sont lentes, qu'elles ne tiennent pas, loin s'en faut,
au seul changement des structures et des textes mais mettent en jeu
l'évolution des esprits.
1.4 – Les problèmes et les défis auxquels l'éducation est confrontée à
l'aube du 21e siècle
Déterminer les problèmes auxquels l'éducation est confrontée et les défisqu'elle doit relever à l'aube du 21ème siècle, nous épargne l'effortde chercher, car le livret spécial des "orientations stratégiques del'éducation et de l'enseignement au Liban pour l'an 2015, publié parle ministère de l'éducation et de l'enseignement supérieur en datedu 12/10/2000 par le biais du comité de détermination des aspectsstratégiques de l'éducation et de l'enseignement et le suivi de lamise en application du plan de redressement pédagogique" présidépar M. Le Ministre, a résumé ces problèmes et ces défis commesuit:
- Le premier défi: Assurer les mêmes chances d'apprentissage pour tous
les libanais et éliminer les foyers de privation, en effet, on accuse une
insuffisance relative des chances d'apprentissage, notamment en ce qui
touche, d'une part, l'enseignement des enfants dans le pré-scolaire et
les adolescents qui ont abandonné l'école à un âge avancé et, d'autre
part, les jeunes qui ont opté pour l'enseignement secondaire et
l'enseignement supérieur, et les adultes en vue d'abolir
l'analphabétisme car malgré l'extension des chances d'apprentissage
dans le courant des 3 dernières décennies 30% des enfants entre 3 et 5
ans n'ont pas pu encore avoir accès au pré-scolaire ainsi, le taux total
de l'adhésion à l'enseignement secondaire a atteint 60% en 1999 et
13,6% sont toujours analphabètes. A cela s'ajoute les foyers de
défavorisés dans certaines régions libanaises (les banlieues de
Beyrouth, certaines régions du Nord, de la Bekaa et du Sud) et dans
certaines catégories sociales défavorisées, abstraction faite, le besoin
d'assurer des chances d'apprentissage à ceux qui doivent suivre un
enseignement spécialisé (handicapés, surdoués…). En bref, ces
orientations stratégiques estiment que le défi dans ce domaine consiste
à accroître le potentiel d'apprentissage des habitants et à le promouvoir
au rang des pays développés.
- Le second défi: Assurer la qualité de l'enseignement à la lumière des
conditions humaines et matérielles conformes à tous les étudiants
libanais de sorte qu'il n'y ait plus de divergence dans la qualité de
l'enseignement, que ce soit au niveau du secteur d'enseignement
(public et privé) ou de celui de l'emplacement géographique
(Mouhafazat) ou enfin du lieu de résidence (région rurale ou région
urbaine), tant sur le plan des matières et des thèmes d'enseignement,
que sur le plan des connaissances intellectuelles. A cela viennent
s'ajouter les problèmes de qualité que pose l'enseignement technique et
professionnel en ce qui concerne l'inadaptation des compétences
acquises par les diplômés dans cet enseignement, la plupart des cas,
aux exigences des secteurs de productivité libanaise et notamment le
fait que les spécialisations disponibles ne soient pas à même de
répondre aux besoins du marché de travail, à la main-d'œuvre, sans
compter, bien sûr, les carences dans les conditions matérielles et
humaines adéquates, propres `a assurer un enseignement technique et
professionnel perfectionné. Quant à l'enseignement supérieur, les
éléments de qualité font souvent défaut et ce, dans ses différentes
institutions où les proportions varient d'une université à l'autre pour ce
qui est du cadre de l'apprentissage, des programmes adoptés, des
conditions de recherche scientifique et des éléments humains
travaillant dans ces institutions.
- Le 3ème défi: Assurer la fusion sociale et nationale car une grande part
de la dislocation de la société libanaise, notamment, durant les derniers
événements que le pays a connus, de 1975 à 1990, a porté atteinte en
partie au système d'enseignement au Liban, vu que ces institutions
comptent parmi les plus importants partis responsables de l'éducation
nationale et du développement des capacités de dialogue, de
l'acceptation de l'Autre et la reconnaissance du fait que la diversité
culturelle constitue une richesse, tant au pays qu'aux citoyens, cela
suppose la mise en place d'un programme d'enseignement souple
propre à créer une dynamique sociale et nationale par le biais
d'institutions ouvertes, les unes aux autres, et par le biais d'un
enseignement qualitatif correct.
- Le 4ème défi: La contribution de l'enseignement à la satisfaction des
besoins du marché de l'emploi et à l'amélioration sectorielle. Le Liban
affronte de sérieux problèmes au sujet de la contribution du système de
l'enseignement au développement économique et social, notamment à
l'heure de l'accélération du progrès technique et tous les changements
intervenus dans le monde. Ces transformations imposent une nouvelle
optique et de nouvelles approches, permettant de faire face à la
concurrence dans tous les domaines, ce qui impose d'assurer des forces
actives ayant les compétences et les spécialisations dont a besoin le
marché de l'emploi et capables d'affronter la concurrence car, il existe
un terrible dysfonctionnement entre les débouchés du système de
l'enseignement et les besoins du marché de l'emploi, ceci apparaît
clairement à travers le chômage des médecins, des avocats et des
ingénieurs, il existe, en effet 7000 ingénieurs affiliés au syndicat et qui
sont au chômage, 3 médecins contre une infirmière et un médecin pour
chaque 325 citoyens contre un pour 446 aux Etats-Unies.
- Le 5ème défi: Les subventions versées à l'enseignement et les
ressources nécessaires au financement. Sous le poids de l'augmentation
de la dette publique au Liban qui atteint 23 milliards de dollars, ce qui
équivaut en effet à 135% du produit national brut et d'un budget en
déficit, ce qui va sans doute augmenter les problèmes et compliquer les
possibilités de solutions. En effet, les subventions versées pour
l'enseignement a atteint 2011 milliards de livres libanaises (ce qui
équivaut à 1 674000000 dollars) en 1998 c'est-à-dire 10,2% du PNB et
qui représente un pourcentage élevé, comparé à d'autres pays plus
développés que le Liban. D'autre part le lot des parents dans les frais
de scolarité est de 67% environ, mais le problème réside dans le fait
que cet excédent de dépenses ne correspond pas aux services offerts,
dont la quantité et la qualité font défaut. de même les dépenses
assumées par les familles dans l'enseignement privé payant sont
considérées comme excessives.
- Le 6ème défi: Il traite de la question de l'administration du système
éducatif. Relever les défis sus-mentionnés a besoin de ressources
humaines et matérielles comme d'une bonne gestion ainsi qu'une bonne
gérance concernant le rôle de l'Etat dans l'enseignement en ses 2
secteurs public et privé, les modalités de la prise des décisions, la
structure de l'administration éducative, les méthodes de travail, les
ressources humaines et administratives et ce, en incitant tous les
secteurs publics et privés à participer effectivement à l'opération de
redressement pédagogique de façon à pouvoir réaliser la justice et
l'égalité des chances d'apprentissage et à prendre les décisions basées
sur des informations et des études, selon une structure englobant tous
les responsables du plus bas de l'échelle administrative au plus haut.
Tout cela exige une réforme globale de l'administration éducative
fondée sur les principes de la procédure de réforme, rendue publique
dans toutes les administrations de l'Etat. Comme il exige une bonne
relation avec les administrations dans les autres secteurs de sorte qu'il y
ait une harmonisation et une coopération à tous les niveaux et dans tous
les domaines.
Chapitre 2Les contenus de l'éducation: les principes, les hypothèses et les mécanismes de
changement et de modification.2.2.1 – Les programmes d'enseignement: leur évolution, leurs principes et les
hypothèses sur lesquels ils étaient fondés..2.1.1 – Processus de la prise des décisions propres à l'élaboration des programmes
d'enseignement, leur application et leur évaluation
2.1.2 – Les objectifs généraux et les principales hypothèses sur lesquelles étaient
fondés les programmes d'enseignement
2.1.3 – Les stratégies de l'enseignement et de l'apprentissage (méthodes, formation
et recyclage des enseignants)
2.1.4 – Les contenus de l'éducation et les mécanismes de changement et de
modification.
2.2 – Principales réalisations quantitatives et qualitatives durant la dernière
décennie
2.2.1 – Les facteurs incitatifs de la réforme des programmes d'enseignement
2.2.2 – Les organismes et les institutions qui ont contribué à l'opération de
changement et de modification
2.2.3 – Les domaines affectés par le changement: les nouvelles disciplines, le
contenu des matières d'enseignement et ses thèmes (enseignement
général, enseignement technique et professionnel, enseignement
supérieur, éducation formelle et non-formelle
2.2.4 – Les stratégies adoptées dans l'évaluation de la réforme des programmes
(planification, application et suivi)
2.2.5 – Les points forts, les points faibles et les solutions adoptées
2 – Les contenus de l'éducation: les objectifs, les hypothèses et les
mécanismes de changement et de modification
Cette partie du rapport traite des contenus de l'éducation et des
objectifs sur lesquels ils ont reposé en déterminant les mécanismes du
changement et de modification, notamment pour ce qui est des
programmes de l'enseignement et son évolution dans ses différentes
composantes, en déterminant aussi les organismes et les institutions qui
ont collaboré à l'opération du changement et de modification, à la prise
des décisions et des stratégies adoptées tout en rendant compte des points
forts et des points faibles ainsi que des solutions adoptées. Il est à signaler
dans ce domaine que les changements intervenus au cours des dernières
années ont touché fondamentalement les programmes dans les étapes de
l'enseignement général pré-universitaire et un peu moins les programmes
de l'enseignement technique et professionnel. Quant aux changements
dans les programmes de l'enseignement supérieur, ils ne font que
commencer. ces différents degrés au niveau du changement sont dus au
fait que le plan de redressement pédagogique et tout ce qui y a émané a
imposé un changement global dans le système de l'enseignement et sa
structure. Il est donc normal que ce changement commence du plus bas
point de l'échelle scolaire pour atteindre progressivement le plus haut
degré de l'enseignement supérieur.
7 ans ont passé jusqu'à ce jour sur le plan de redressement, ce qui
nous conduit à dire qu'on peut admettre qu'il ne soit pas encore complété
puisque le délai qu'on lui a accordé est de 9 ans et ce délai n'a pas encore
expiré. De là, nous allons essayer dans cette partie du rapport de traiter
les différents points qu'il englobe mais dans les limites des données
disponibles et dans les limites de ce qui a été possible d'atteindre dans les
étapes du changement déterminé par le plan de redressement
pédagogique.
2.1– Les programmes de l'enseignement: leur amélioration, les
objectifs et les hypothèses sur lesquels ils se sont basés
Tous ceux qui s'occupent de pédagogie au Liban sont désormais
convaincus que les programmes d'enseignement doivent être revus et
réformés de manière radicale. Les programmes n'ont pas été révisés
depuis leur entrée en application il y a déjà un quart de siècle, car ils
datent de 1968–1970 et 1971. Donc leur remise en question s'impose dans
l'enseignement général pré-universitaire, ce qui a été fait en approuvant et
ratifiant les Nouveaux Programmes de l'enseignement général, de ses
finalités, ses objectifs généraux et spécifiques dans chacune des matières
et chacune des étapes ou cycle scolaire y compris les contenus, et ce, par
le décret no 10227 en date du 8 mai 1997 du conseil des ministres et par
le décret no 3175 en date du 22/06/2000 pour la matière d'histoire. Quant
aux programmes de l'enseignement technique et professionnel, ils
remontent aux années 1967 et 1970 avec quelques modifications en 1983.
Aucun changement radical n'a eu lieu au niveau de cet enseignement
qu'au début de 1997 et qui a paru en 1999 dans les programmes du
baccalauréat technique (BT) et le diplôme de technicien supérieur (TS)
comme il est attendu que ces changements se poursuivent une fois
terminée la nouvelle structure de cet enseignement, et en l'an 2000.
L'enseignement supérieur, quant à lui, se distingue en ce que les
changements intervenus dans les programmes diffèrent d'une institution à
l'autre et d'une faculté `a l'autre à l'intérieur d'une même institution. Les
nouveaux programmes de certaines facultés sont étroitement liés à leur
récente création, sachant que les facultés déjà existantes effectuent de
temps à autre des modifications à leurs programmes, il reste difficile, en
effet, de parler d'un changement global dans ce domaine.
2.1.1 – L'orientation de la prise des décisions relatives à l'élaboration
des programmes de l'enseignement, leur application et leur
évaluation
Il est nécessaire de rappeler que les programmes nationaux
résultent d'un processus placé sous la responsabilité des organismes
officiels représentés par le Ministère de l'Education, ses Directions et ses
départements. Ces programmes sont fixés et déterminés par des décrets et
des décisions élaborés par les responsables concernés.
Ceci ne veut pas dire que ce processus s'effectue automatiquement
et par roulement car en dépit de la forte centralisation et l'exclusivité du
pouvoir en ce qui concerne les décisions dans ce domaine, nous
constatons que tous ceux qui sont concernés par l'éducation, que ce soit
sur le plan individuel ou sur celui des institutions, et malgré les
événements qui ont affecté tous les libanais, ont été tous mobilisés et ont
efficacement participé à préparer le terrain pour que ces changements
interviennent dans le système éducatif au Liban et par conséquent dans
les programmes de l'enseignement. Ceci est dénoté par les points
suivants:
- L'accord de Taëf en 1989 eu égard à la nécessité de réformer
l'enseignement et de remettre en question les programmes, les améliorer
et en opérer une refonte de manière à renforcer l'unité et la cohésion
nationales et à appliquer l'enseignement obligatoire jusqu'à la fin du
cycle primaire au moins.
Cet accord fut conclu suite à un diagnostic des députés des réalités de la
situation au Liban et leur concordance à considérer qu'une des clés de la
réforme générale est celle des programmes.
- Le projet d'un nouveau système éducatif au Liban émane du "plan de
redressement pédagogique" approuvé en conseil des ministres en date
du 17/08/1994. Il prône, entre autres objectifs, l'amélioration "des
structures du système éducatif" et l'élaboration d'un système éducatif"
conçu dans une optique résolument moderne. La nouvelle structure a
été ratifiée en 1995 et les Nouveaux Programmes en 1997.
Pour un dossier aussi délicat qu'important le Centre de Recherche
et de Développement Pédagogiques a eu le souci de consacrer tout le
temps nécessaire à l'étude de la question et de faire participer à
l'élaboration du projet le plus grand nombre possible de responsables 400
à peu près, des secteurs privé et public ainsi que des experts en éducation
libanais ou délégués par les instances internationales, les Nations-unies,
l'Unesco et l'Unicef.
En d'autres termes, la restructuration du système éducatif proposée
par le Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques ne
représente pas uniquement le point de vue de cette institution, il résulte
d'une participation de très large envergure de tous les responsables
pédagogiques, le Centre de Recherche et de Développement
Pédagogiques ne jouant en l'occurrence qu'un rôle de catalyseur de toutes
les forces vives en matière d'éducation à l'échelle nationale. Ces
responsables sont répartis en commissions relatives à chaque matière,
supervisées à leur tour par un comité de planification et de suivi et par un
comité consultatif dirigé par le Président du Centre de Recherche et de
Développement Pédagogiques, coordonnateur général.
Un organisme technique, des coordonnateurs, un comité de
l'évaluation et des examens ainsi qu'un comité responsable de la
formation, sont associés à ce travail, épaulés d'experts de tous les pays,
particulièrement, la France.
Finalement, après de longues consultations et de nombreuses
discussions la 4ème version du projet a été ratifiée au cours d'une réunion
au bureau du Ministre de l'Education Nationale de Jeunesse et des Sports
et le conseil des ministres promulguant les décrets nécessaires, laissant
une marge importante au Ministre de l'Education permettant de
promulguer, au besoin, des instructions relatives aux modifications ou à
l'éclaircissement de certains détails contenus des programmes, des
objectifs d'apprentissage pour chaque matière et des méthodes
correspondantes et ce, sur propositions du conseil des spécialistes au
Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques.
- La mise en application des programmes parue dans les textes du même
décret, par lequel ont été déterminés et fixés les programmes de
l'enseignement général pré-universitaire et ses objectifs en 1997, par le
biais d'un calendrier fixant 4 ans pour cette mise en application,
expirant en 2000-2001. Ce calendrier est réparti comme suit:
Le jardin d'enfants: en 1997-1998, les programmes des 1ère, 4ème et
7ème année de l'Education de Base ainsi que ceux de la seconde en 1998-
1999. Les programmes de la 2ème année, 5ème et 8ème année de l'Education
de Base ainsi que ceux de la classe de Première qui ont suivi en 1999-
2000, et cette année 2000-2001 c'est le tour des classes de 3ème, 6ème et
9ème année de l'Education de Base ainsi que de ceux de la 3ème année
secondaire (Terminale).
- Pour ce qui est de l'évaluation: Le décret 10277 a considéré que les
programmes étaient en état de révision continue de la part du Centre de
Recherche et de Développement Pédagogiques à raison d'une révision,
au moins, tous les quatre ans, donnant lieu à des modifications
conformément aux normes adoptées en principe, dans l'évaluation des
programmes. Il est, en effet, à signaler que ces programmes parus en
mai 1997 n'englobaient pas un système d'évaluation. En fait, ce système
n'a pas été mis en place que plus tard. Il a paru en 2 étapes: la 1ère en
1999 consistant en l'évaluation du travail quotidien des élèves et la 2ème
en 2000 portant sur les examens officiels, qu'un décret s'y rattachant,
sera promulgué ultérieurement, alors que les modalités des questions
d'examen sont fixées par une décision et des instructions ministérielles
sur propositions présentées par le CRDP qui a constitué un comité pour
ce faire ayant déjà exécuté le travail qui lui a été confié.
Il est à noter que le plan de redressement pédagogique a été
accompagné d'études et de recherches dont la plus importante est celle de
la mesure, estimation des acquis d'apprentissage qui témoigne de la
divergence suivant le secteur de l'enseignement, la situation géographique
et démographique, selon les matières d'enseignement, les thèmes et les
compétences qui s'y rapportent. A cela s'ajoutent les conditions dans
lesquelles se déroule l'opération d'apprentissage. D'autres études ont été
menées sur le système d'apprentissage. Signalons que toutes ces études
ont contribué à l'orientation des décisions prises dans le domaine de la
restructuration du secteur de l'éducation et les modifications des
programmes.
Cet état de fait sus-mentionné, s'applique non seulement à
l'enseignement général pré-universitaire mais aussi sur l'enseignement
technique et professionnel pour lequel un plan de redressement a été mis
en place aussi.
A fait suivre les programmes du bac technique et du TS par le
Ministère de l'enseignement technique et professionnel et de ses divers
organismes qui associent de nombreux comités de professionnels et de
spécialistes, épaulés par un bureau technique de planification.
L'élaboration de ces programmes étant achevée, fut approuvée par un
décret promulgué par le conseil des ministres. Et l'an 2000 voit paraître la
nouvelle structure de l'enseignement technique et professionnel dans le
cadre d'une nouvelle structure de l'enseignement au Liban par l'arrêté no
31 en date du 16/08/2000. Cette structure a été élaborée par un comité
d'experts libanais, que le ministre de l'éducation a constitué à ce sujet.
Quant à l'enseignement supérieur, l'élaboration des programmes de
l'UL qui est l'université officielle, se fait par décrets arrêtés par le conseil
des ministres sur proposition des conseils de la faculté et de l'université,
allant jusqu'au ministre concerné.
Pour ce qui est du système des universités privées, ceci relève des
conseils de ces universités sous la surveillance indirecte du conseil
supérieur de l'enseignement supérieur par le biais des suggestions
d'attributions de permis et de l'équivalence des diplômes.
Quant à l'évaluation de programmes, conformément aux normes
adoptées, il est très rare qu'elle se fasse dans les institutions de
l'enseignement supérieur au Liban, la preuve réside dans le fait qu'il
n'existe pas d'études évaluatives, exception faite, d'une étude30 présentée
par Docteur Nemer Frayha lors d'un congrès au sujet de l'UL publiée
ultérieurement comme une première approche ou une première initiative
dans cette perspective.
De ce qui précède, la lumière est faite sur la procédure de la prisedes décisions relatives aux programmes, à leur mise en application et àleur exécution, et l'on peut comprendre qu'elle est en fait sous laresponsabilité des organismes officiels en collaboration avec lesassociations de la société et de ses institutions éducatives à des degrésdifférents et sans que cette collaboration ou cette coopération prennent uncaractère institutionnel, lui conférant éternellement cette tâche et cesfonctions. Il s'avère utile de citer, à titre d'exemple, le comité deplanification et le comité consultatif au Centre de Recherche et deDéveloppement pédagogiques auxquels l'élaboration des programmes del'enseignement général pré-universitaire était confiée et dont le rôle estterminé avec l'achèvement de l'élaboration des programmes.
30 Docteur Nemer Frayha "Introduction à l'évaluation des Programmes de l'université libanaise aucongrès du rôle de l'université dans une société diversifiée, Liban, 1998.
2.1.2 – Les objectifs généraux et les hypothèses sur lesquels sont
fondés les programmes
2.1.2.1 – L'enseignement général pré-universitaire
Le changement des programmes est engendré par les hypothèses
suivantes:
- Existence de failles et de déficiences dans les programmes en vigueur,
avant 1997 (du début de l'application des Nouveaux Programmes). Les
différentes études élaborées, soit au Centre de Recherche et de
Développement Pédagogiques, soit au dehors ont montré que le
système de l'enseignement et par conséquent les programmes, souffrent
de déficiences rendant difficile de parler d'un système unifié
d'éducation et d'enseignement au Liban. Et ce, pour les raisons
suivantes:
٠ Divergences et diversification des systèmes de l'enseignement et de
ses procédés par rapport au type d'école, à la situation géographique
et démographique. En effet, 2 tiers des élèves sont affiliés à
l'enseignement public et le reste fréquente les écoles privées. Comme
on constate des divergences dans les niveaux d'enseignement du côté
des objectifs, des matières, des thèmes et des compétences cognitives
ou de celui des conditions sociales et pédagogiques où se déroule
l'opération éducative faisant ainsi des pourcentages élevés
d'affiliation scolaire au primaire une sorte d'égalité purement
formelle.
٠ L'enseignement se réduit souvent à de simples connaissances et des
compétences de mémorisation et de reproduction des informations
sans tenir compte de la capacité à mettre en application les
connaissances acquises ni d'autres compétences de type intellectuel
ou en rapport avec la créativité (résoudre des problèmes – analyser –
créer – produire – inventer). A titre d'exemple, l'étude de la mesure
des acquis menée par le Centre de Recherche et de Développement
Pédagogiques en collaboration avec l'Unesco et l'Unicef nous
apprend que 86,4% des élèves ont atteint le niveau de maîtrise dans
le domaine de la connaissance contre 15,6% seulement dans le
domaine de l'analyse et ce, en 4ème année primaire31.
٠ Absence d'objectifs généraux et de planification de l'éducation: Les
décrets no 9099 et 9100 en date du 08/01/1968 et les décrets 2150 et
2151 en date du 06/11/1971 qui sont en vigueur ne font pas état des
finalités de l'enseignement. On s'est contenté de déterminer des
objectifs spécifiques pour chacun des cycles d'enseignement.
٠ Existence de déficiences dans le système scolaire. En effet, un grand
nombre d'enfants quittent l'école avant même d'acquérir le minimum
des compétences d'apprentissage. Ceci apparaît clairement dans le
pourcentage élevé de retard scolaire touchant un tiers environ des
élèves du primaire et 45% des élèves du complémentaire ainsi que
l'abandon qui touche 31,7% des élèves de cette même étape.
٠ Faiblesse externe du système de l'enseignement y compris les
programmes du fait de leur manque de contribution à la cohésion
nationale et au développement économique et social.
٠ Adoption d'une méthodologie d'enseignement s'appuyant sur la
méthode magistrale dont l'élément central est l'enseignant. Cette
méthode est également fondée sur le travail individuel et néglige les
techniques de travail en groupe et l'apprentissage de type coopératif.
٠ Adoption du système classique d'évaluation axé sur la note et les
examens ne tenant pas compte d'un système d'orientation et de
conseils pédagogiques.
31 Centre de Recherche et de Développement Pédagogiques (CRDP): Mesure des acquis au Liban pourla 4ème année primaire de l'année scolaire 1994-1995, Beyrouth 1996.
٠ Faiblesse de l'enseignement technique et professionnel relativement
à l'enseignement général, les élèves de l'enseignement professionnel
représentent, en effet, au cycle complémentaire, 1,25% des élèves du
même cycle, et 27% des élèves du cycle secondaire.
٠ Minceur de l'harmonisation entre les différents partis de l'opération
éducative à tous les niveaux.
٠ Il y a des divergences dans la dénomination des classes car les écoles
privées optent pour des dénominations différentes pour une même
classe et ceci à cause de la diversité des programmes adoptés, comme
on observe une certaine ambiguïté dans la distinction entre les divers
cycles d'enseignement et une certaine difficulté de passer d'un filière
à l'autre ou d'une branche à l'autre et quand cela arrive, c'est de
manière arbitraire.
٠ l'impuissance à accompagner le progrès scientifique et l'évolution
technologique caractéristiques de notre temps.
٠ Absence de programmes pédagogiques spécifiques pour les enfants
ayant des besoins particuliers.
Quant aux principes sur lesquels sont fondés les Nouveaux
Programmes de l'enseignement général pré-universitaire, ils se reflètent
dans les finalités du plan de redressement pédagogique, dans ses cadres
et dans les objectifs généraux des programmes tels qu'ils ont paru dans
la nouvelle structure de l'enseignement et dans les programmes. Ici,
faut-il insister sur les points suivants:
Les objectifs généraux et les finalités
٠ Fixer des finalités et des objectifs pour les programmes de
l'enseignement, unifiés et unissant tous les libanais cette
restructuration à partir de laquelle seront élaborés les programmes
scolaires s'inspire des principes du plan de redressement
pédagogique et de ceux, mentionnés dans l'introduction de notre
nouvelle constitution émanant de l'accord de Taëf "Ces programmes
se proposent de développer la personnalité du libanais en tant
qu'individu, en tant qu'élément productif d'une société libre et
démocratique, en tant que citoyen obéissant aux lois et attaché aux
principes qui fondent l'existence de la patrie, ces programmes
satisfont également aux impératifs dictés par la volonté d'édifier une
société évoluée, cohérente où les citoyens vivent unis dans un
climat de liberté, de justice, de démocratie et d'égalité.
٠ La formation de l'individu doit être conçue de telle sorte qu'il puisse
se réaliser lui-même, assumer ses responsabilités, adopter un
comportement moral, traiter avec autrui dans un esprit de
citoyenneté responsable et de fraternité humaine dans les domaines
suivants:
- intellectuel et cognitif (savoirs et compétences)
- affectif moral (prise de position, valeurs)
- dynamique (comportement)
Cette capacité est renforcée par la pratique des activités culturelles,
sociales, artistiques et sportives dans la limites des moyens de
l'individu et de ses désirs.
Elle est également renforcée par l'introduction de l'éducation civique
(et morale), écologique (démographie et urbanisme compris),
sanitaire (et familiale) dans les cursus correspondants aux divers
cycles de l'enseignement.
- Formation du citoyen: ces programmes visent à l'édification d'une
société libanaise unie, homogène, capable d'assumer son rôle dans la
civilisation mondiale en général et arabe en particulier.
Ces programmes visent à former un citoyen:
٠ Fier de son pays et de son appartenance à ce pays, engagé dans la
défense de sa cause.
٠ Fier de son appartenance et de son identité arabes.
٠ Conscient de son héritage spirituel issu des religions célestes et
attaché aux valeurs et à l'éthique humaines.
٠ Imprégné de son histoire nationale collective, rejetant tout sectarisme
étroit et aspirant à une société unifiée et ouverte à toute l'humanité.
٠ Œuvrant pour l'intérêt public et soumis aux lois dans le cadre du
pacte de coexistence nationale.
٠ Attaché à la langue arabe, sa langue nationale officielle et capable de
s'en servir en toute maîtrise et efficacement dans tous les domaines.
٠ S'efforçant d'instaurer l'esprit de paix, en lui-même, dans ses
relations individuelles ainsi que dans les relations sociales et
nationales.
٠ Pratiquant les règles d'hygiène menant à une croissance physique
psychique et morale saine.
٠ Soucieux de développer sa culture et ses connaissances, sa sensibilité
artistique, d'exercer sa créativité et d'affiner son goût esthétique.
٠ Capable, à travers tout son itinéraire scolaire et avec l'orientation
pédagogique adéquate de choisir en toute liberté une carrière et de
poursuivre de manière autonome, son ascension sur la voie de la
connaissance et du développement professionnel.
٠ Au fait de l'importance de la technologie, capable de s'en servir, de la
développer et de réagir avec elle à bon escient et en toute maîtrise.
٠ Respectueux des ressources du Liban et de son environnement
naturel, travaillant sans cesse à leur défense et à leur protection.
Le contenu
- Elaboration d'un contenu détaillé de façon à ce qu'il succède aux
objectifs fixés et élaborés de manière détaillée, aussi et ce, à travers:
٠ Elaborer non seulement des programmes unifiés d'instruction
civique, d'éducation nationale et d'histoire mais aussi des livres
unifiés pour toutes les écoles au Liban, dans ces 2 matières.
٠ Introduction de la technologie, des activités et de l'informatique dans
les Nouveaux Programmes.
٠ Elaboration d'un contenu permettant de développer les capacités de
l'apprenant et ses compétences intellectuelles et scientifiques en
approfondissant sa connaissance de la langue arabe et en améliorant
ses capacités de communication par le canal de cette langue. De
même la langue arabe doit apprendre à l’apprenant à goûter la
littérature et à s’exprimer de manière originale et créative. Aussi il
faut avoir de bonnes compétences de communication dans les
langues étrangères considérées comme outils de communication et
d’interaction culturelle. Ces contenus se proposent aussi de permettre
à l’apprenant d’assimiler les concepts et les théories dans les
domaines de la culture, des sciences des mathématiques et de la
technique, ce qui lui facilite de cerner les difficultés et les problèmes,
les analyser dans le cadre d’une démarche scientifique en raisonnant
de manière méthodique. D’assimiler aussi les principes d’hygiène
publique, les pratiquer et protéger l’environnement. Inciter aussi
l’apprenant à acquérir des concepts de base relatifs au régime social,
économique et politique du Liban. Ainsi, en lui offrant ces
compétences et ces connaissances, on le motive et on lui permet de
s’orienter vers le monde de l’emploi ou vers l’enseignement
supérieur en étant en possession de concepts de base et de
connaissances théoriques et pratiques dans les domaines de la
culture, des sciences et de la technologie moderne.
٠ Enseignement de 2 langues étrangères avec la langue arabe. Le
français, l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol ou l’arménien ou
d’autres encore: une, au cycle primaire, une deuxième en
complémentaire.
٠ Offrir le minimum suffisant et nécessaire de connaissances, de
compétences et de valeurs au terme de l’Education de base c’est-à-
dire au terme du cycle complémentaire.
٠ Faire acquérir par l’apprenant des connaissances et des compétences,
le former aux valeurs civiques, à l’identité nationale et humaine et à
la culture civique qui en découlent dans les diverses matières de
l’enseignement.
٠ Détailler les programmes, leurs objectifs et leur contenu de manière
à concevoir catégoriquement des livres scolaires unifiés pour tous les
libanais en dépit de la diversité des auteurs.
La méthodologie et le matériel pédagogique
Adopter des méthodes d’enseignement diversifiées, avec une
préférence pour les méthodes modernes comme le travail en groupe, à la
lumière de la situation des apprenants, des possibilités de l’école et de la
nature de la matière enseignée. Réserver une place importante aux
activités pédagogiques expérimentales. Se pencher, en priorité, sur
l’amélioration du livre scolaire national de sorte qu’il présente des textes
et pose, pour l’étude et l’analyse, des problèmes suscitant la réflexion de
l’apprenant, liés à sa vie et à ses préoccupations quotidiennes et aux faits
touchant au milieu où il vit, abordant les développements les plus récents
de la science et des techniques afin de se familiariser avec la technologie
et son utilisation, l’audio-visuel, la télévision pédagogique et l’ordinateur,
en particulier comme un auxiliaire pédagogique comme une source ou un
outil de traitement de l’information.
Dans le domaine de l’évaluation
- Adopter un système d’évaluation souple, global, basé sur le contrôle
continu utilisant divers types de procédés aussi bien précis
qu’estimatifs correspondant à la variété des objectifs d’apprentissage,
des compétences prévues dans la leçon ou plus globalement au niveau
de la discipline, allant même jusqu’à l’examen de certaines conduites
relatives aux situations. Cela signifie l’utilisation de procédés dans les
domaines oral ou écrit ou l’exécution de certaines tâches, ou le cas
échéant, les 3 ensemble. A cela s’ajoute les domaines de l’évaluation
basés sur des activités à long terme (dossier de l’élève, ses activités).
Dans ce domaine on insiste sur le fait de:
٠ Inciter les différents partis de l’opération éducative à participer à
l’évaluation (l’enseignant, l’élève et les parents).
٠ Faire usage de l’évaluation dans les différentes étapes
d’apprentissage, à commencer par l’évaluation diagnostique passant
par la formative pour terminer par la sommative destinée à prendre les
décisions relatives à l’avenir de l’élève.
٠ Adopter un système d’évaluation basé sur l’évaluation des capacités
et des compétences à développer chez l’élève, ce qui signifie,
déterminer les capacités et les compétences requises au terme de
chaque module d’apprentissage ou année, ou cycle ou étape scolaire
puis fixer les critères et les indicateurs particuliers à chacune des
compétences.
٠ Concordance avec les objectifs de l’évaluation dans les différentes
étapes de l’enseignement tels qu’ils ont paru dans la nouvelle
structure éducative. Au jardin d’enfants et dans le 1er module du cycle
primaire, l’évaluation consiste à donner une appréciation générale et
globale pour chacun des élèves en adoptant le passage “facilité”. Au
second module le passage dépend des notes de l’élève. Quant au cycle
moyen, l’évaluation se base sur l’orientation de l’élève, préparé, soit à
accéder aux écoles techniques, soit à l’enseignement général après
avoir réussi aux examens officiels et obtenu son brevet, au terme des
études complémentaires. Pour ce qui est du cycle secondaire,
l’évaluation aide l’élève à prendre des décisions concernant son avenir
scolaire et professionnel pour l’orienter en fin de seconde (tronc
commun) vers une option ou une spécialisation, cette option peut être,
soit la série Humanités, soit la série Sciences et au terme de la 2ème
année (la classe de Première) vers l’une des 4 branches : Lettres, Arts,
Humanités, les Sciences Sociales et Economiques, les Mathématiques,
la Biologie et les Sciences de la vie.
Il est important de signaler que l’évaluation porte sur l’apprenant et
sur les programmes. Elle n’est pas seulement, partie des programmes
pour déterminer dans quelle mesure l’apprenant atteint les objectifs fixés
mais aussi le programme lui-même, dans le but de l’améliorer en faisant
participer tous les partis concernés.
2.1.2.2 – L’enseignement technique et professionnel
Le changement et la rénovation des programmes de l’enseignement
technique et professionnel s’est basé sur les hypothèses suivantes:
- Les modifications de structures (nouvelles voies de formation) les
évolutions dans la définition des emplois, les progrès de la
connaissance (particulièrement dans le domaine scientifique) les
transformations des objets d’étude, imposent des changements de
programme et l’intégration des nouveaux savoirs, surtout que les
programmes n’ont pas été révisés, depuis leur entrée en application, il
y a déjà un quart de siècle. Et durant cette même période des
développements importants sont intervenus dans différents domaines,
autant dans celui des sciences que dans celui des arts. Nul ne s’étonne
plus que l’élève puise à la télévision et dans l’ordinateur les
connaissances et les informations les plus actualisées. On est forcé
d’admettre que ce qu’on apprend à l’école risque dorénavant d’être
dépassé ou plutôt d’appartenir désormais à un autre monde.
- Lacunes et déficiences dans la conception des programmes, des
objectifs, des méthodes d’enseignement, des procédés d’évaluation et
des examens officiels par rapport aux principes éducatifs modernes et
leurs critères.
- Incompatibilité entre les contenus des programmes dans les écoles et
l’environnement familial et social.
- L’échec et le retard scolaire et comme conséquence inévitable:
l’abandon ainsi que le gaspillage financier et humain qui en résulte.
- Faiblesse des liens et déséquilibre patent entre l’enseignement
général et l’enseignement technique et professionnel.
- Les programmes sont inadaptés et ne répondent pas aux exigences
des différentes spécialisations de l’enseignement supérieur. Ils
n’offrent pas de véritable formation de base permettant de préparer
l’apprenant dans les cycles pré-universitaires, d’où l’absence de
complémentarité entre l’enseignement pré-universitaire et
l’enseignement supérieur.
- Force est de constater l’absence totale de cours d’initiation à la
technologie ce qui fait perdre à l’apprenant ses chances d’ouverture au
monde de la technique. De même les programmes souffrent de
l’absence de cours d’initiation aux Beaux-Arts, à la connaissance
professionnelle, à l’ordinateur, aux sciences sociales et économiques.
- L’aspect théorique domine le contenu des programmes et prend le
pas sur l’aspect pratique consistant en une formation sur le terrain,
dans des usines et des chantiers, des ateliers de l’établissement
scolaire, auquel on consacre très peu de périodes scolaires (27% dans
les spécialisations industrielles contre 73% pour les matières
théoriques et celles de la spécialisation).
- Insuffisance du nombre de périodes hebdomadaires dont le total ne
dépasse pas 24 semaines d’enseignement effectif durant l’année
scolaire.
- L’ancien contenu des programmes élaborés dans les années quatre
vingts a besoin d’une amélioration permanente et continue d’autant
plus que nombre de ces programmes n’a pas été modifié depuis les
années soixante.
- Blocage des spécialisations correspondant aux besoins du marché de
l’emploi, ce qui impose la participation de représentants du monde de
l’économie à l’élaboration des programmes.
- On ne fait pas état officiellement de l’éducation non formelle ou
d’une filière de formation et par conséquent les itinéraires de formation
pour les ouvriers et ceux qui ont abandonné l’enseignement général,
sont inexistants.
- Absence de formation dans l’éducation formelle.
- L’enseignement supérieur professionnel n’est pas suffisamment
disponible.
Quant aux principes sur lesquels sont fondés les Nouveaux
Programmes de l’enseignement technique et professionnel, ils sont
inspirés des finalités du plan de redressement pédagogique et de la
nouvelle structure de l’enseignement technique et professionnel ainsi que
de la stratégie générale du plan de redressement de l’enseignement
technique et professionnel. Cette stratégie a, en effet, fixé les objectifs
suivants:
- Redressement de l’enseignement technique et professionnel et
amélioration de sa qualité dans tous les domaines de formation
professionnelle et à divers niveaux.
- Amélioration de la pratique de toutes les forces actives libanaises et
le relèvement de la proportion de la main-d’œuvre compétente
nationale par le biais de l’enseignement professionnel formel et non
formel.
- Consolider les liens et particulièrement la complémentarité entre
l’enseignement technique et professionnel et les besoins du marché de
l’emploi, d’une part, et les exigences du mouvement de développement
et de construction au Liban, de l’autre.
- Un effort de modernisation qui permet d’être au fait des derniers
développements scientifiques et technologiques et de se mettre à jour
par rapport aux plus récentes tendances scientifiques et éducatives.
- Assurer les ressources “financières personnelles” par le biais du
programme “la production en cours de formation”.
- Revaloriser le travail manuel et réactiver la conscience
professionnelle chez l’ouvrier en l’encourageant au travail de groupe,
et lui fournir un ensemble de valeurs, notamment les valeurs
typiquement libanaises.
Quant à la nouvelle structure de l’enseignement technique et
professionnel elle a défini les orientations de cet enseignement comme
suit:
- Il ménage une souplesse et une complémentarité plus grandes entre
l’enseignement général et l’enseignement technique et professionnel en
créant des passerelles et des cursus communs entre les 2. Le passage
d’un enseignement à l’autre pourrait ainsi se faire beaucoup plus
facilement tout au long de l’échelle scolaire.
- Permettre à chaque élève de choisir en toute liberté sa profession
d’avenir par le biais d’un système d’orientation, lui permettant de se
familiariser avec la technologie et son utilisation de l’ordinateur au
cours du tronc commun.
- Introduction de la technologie dans l’enseignement général afin de
permettre à l’élève de connaître les métiers et renforcer ses capacités à
choisir librement son projet d’avenir.
- L’augmentation des possibilités de promotion grâce à un
perfectionnement des connaissances relatives au métier pratiqué.
Le nouvel organigramme de l’enseignement donne plusieurs
occasions aux techniciens et aux professionnels intégrés au marché du
travail d’avoir une formation technique continue afin de les remettre à
jour en les initiant à toutes les innovations technologiques aux fins de
réaliser le principe de l’éducation permanente de manière que le
technicien ou le professionnel stagiaire puisse obtenir à la fin de chaque
stage de formation une attestation de spécialisation dans son domaine de
formation.
- Inciter la société civile et les secteurs de production et de
développement ainsi que les secteurs spécialisés à contribuer de façon
permanente à l’amélioration de l’enseignement technique et
professionnel et à la détermination de ses orientations et de ses
itinéraires.
- Amélioration et diversification des programmes de façon à répondre
aux exigences de la société d’une part, et aux besoins actuels et
envisagés du marché de l’emploi d’autre part, en tenant compte des
évolutions technologiques et scientifiques accélérées.
- Adopter un système et des méthodes d’enseignement modernes
permettant un enseignement de qualité.
- Multiplier les possibilités de programmes de formation et d’éducation
non-formelle offrant des facilités qui autorisent les citoyens à profiter
d’une occasion de formation, et leur fournir les moyens nécessaires
leur permettant d’assimiler toutes les catégories socio-professionnelles
y compris celles ayant besoin d’un enseignement spécialisé.
- Mettre en place un système d’évaluation fiable adoptant des critères
clairs et précis, basé sur les compétences de pratique acquises quelque
soit son origine.
- Donner aux travaux pratiques un rôle prépondérant et insister sur les
compétences techniques conformément aux conditions et aux critères
adoptés mondialement.
2.1.2.3 – L’enseignement supérieurIl est difficile de parler des hypothèses et des principes qui sont à l’origine des
changements dans les programmes de l’enseignement supérieur en raison de la grandediversification des systèmes des institutions de cet enseignement et des propositionsacadémiques soumises, mais à la lumière des données concrètes et des études, nouspouvons dégager les hypothèses qui sont derrière les réclamations et les appels auxchangements des programmes et à leur remise en question: - Incompatibilité entre les diplômés des institutions de l’enseignement
supérieur et les besoins du marché de l’emploi libanais et arabe.
- Fragilité des liens entre l’enseignement général et l’enseignement
technique et professionnel d’une part, et l’enseignement supérieur
d’autre part. Le CRDP a, en effet, pris conscience de cette situation et a
fait appel à un chantier de travail intitulé “Harmonisation des
spécialisations universitaires avec les Nouveaux Programmes de
l’enseignement général” auquel se sont associées des institutions de
l’enseignement supérieur privé et public au Liban.
- Le besoin de moderniser certains programmes et matières afin qu’ils
puissent accompagner le progrès scientifique et l’évolution
technologique.
- Adoption de certaines universités et certains instituts de programmes
fixes ne permettant pas à l’étudiant d’opérer un choix ni au niveau des
cours et disciplines, ni au niveau des horaires.
- Divergence à propos des appellations des spécialisations entre
certaines universités au Liban.
- Absence de souplesse facilitant à l’étudiant le transfert d’une
institution à l’autre, sans perdre couramment quelque temps sur son
établissement d’origine.
Quant aux principes sur lesquels on espère que la réforme de
l’enseignement supérieur se base dans l’avenir, ils sont résumés par le
plan de redressement pédagogique comme suit:
- Consolider les liens entre l’enseignement et les besoins du marché de
l’emploi libanais et arabe.
- Accompagner le progrès scientifique et l’évolution technologique et
renforcer l’interaction avec les cultures internationales.
- Œuvrer pour atteindre l’équilibre entre l’enseignement général
académique et l’enseignement technique et professionnel et renforcer
leurs liens avec l’enseignement supérieur.
Quant aux “Orientations stratégiques de l’éducation et de
l’enseignement au Liban pour l’an 2015”32, elle a fixé ce qui suit:
- Classer les programmes de l’enseignement supérieur et procéder à
les rendre plus souples et mieux adaptés aux exigences des
changements dans le monde de l’économie et des métiers
(programmes à court et à long terme, professionnels et non
professionnels).
- Organisation des programmes de l’enseignement supérieur de
façon à permettre le déplacement académique entre ses institutions
ainsi que le passage de l'enseignement au monde de travail et vice-
versa.
- Organisation de l'enseignement supérieur de manière à ce que tous
les types d'enseignement post-universitaire obéissent à un système
unique.
- Mettre en place des procédures et des mécanismes pour diminuer
les proportions de redoublement en 1ère année à l'U.L. et mettre fin
au gaspillage qui en résulte.
- Instaurer une procédure complète pour l'enseignement continu à
vie, ceci consiste à:
- Instituer l'université ouverte
- Instituer des cours du soir
- Suivre les cours et les terminer sans obtenir nécessairement un
diplôme
- Organiser des séminaires et des conférences sur lieu de travail.
- Extension de l'éducation non formelle
- Exploiter les moyens de communication et de la technologie.
32 Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignemnt Supérieur: Orientations stratégiques del’éducation et de l’enseignement au Liban pour l’an 2015 – Beyrouth - 2000.
- Mettre en place des programmes spécifiques aux catégories et
aux régions défavorisées. Ceci englobe:
- Organisation de campagnes pour enrayer l'analphabétisme.
- Instaurer des programmes complets de développement englobant
l'enseignement, le travail, les services sanitaires et sociaux.
- Resserrer les camps de privation et les classer en priorité dans
l'exécution de la carte scolaire et les plans de développement.
- Révision de la conception du programme de formation et ses
spécialisations dans les 2 cycles, secondaire et supérieur de
manière à assurer au système d'enseignement les conditions de
rigueur et de souplesse à la fois, et ce par le souci de:
- Assurer l'équilibre entre les capacités générales et la spécialisation
précise, ce qui garantit aux diplômés les chances d'adaptation aux
changements produits dans le monde des métiers.
- Assurer un noyau obligatoire et une marge facultative des matières
et des cours scolaires, permettant ainsi de répondre aux orientations
d'études des étudiants qui tiennent compte, à leur tour de leurs
capacités individuelles et des perspectives professionnelles dans la
société.
- Assurer les chances de transfert académique entre les
spécialisations dispensées par les diverses universités et leurs
facultés, et les instituts.
2.1.3 – Les stratégies de l'enseignement et de l'apprentissage (méthodes deformation des enseignants):
2.1.3.1 – Dans l'enseignement général pré-universitaireLes études et les données statistiques ont montré que
l'enseignement adopte, au Liban, des méthodes magistrales dont
l'élément central est l'enseignant. Cette méthode est également fondée
sur le travail individuel et néglige les techniques de travail en groupe et
l'apprentissage de type coopératif. Et une grande partie du corps
enseignant a besoin de formation. Ces statistiques mentionnent que 16%
seulement du total du corps enseignant dans les 2 secteurs public et privé
ont bénéficié d'une formation, soit à l'école normale, soit à la faculté de
pédagogie, comme 17,5% d'entre eux dans le secteur public ont déjà 50
ans révolus. Ajoutons que la nouvelle structure et les Nouveaux
Programmes ont imposé la formation des enseignants, en service ainsi
que la formation de nouveaux enseignants particulièrement pour les
matières nouvellement introduites.
Cela dit, le plan de redressement pédagogique a mentionné dans
ses objectifs de relever le niveau de l'enseignement par le biais de
l'amélioration du système de formation des enseignants et sa
modernisation de manière à ce qu'il corresponde à ces objectifs.
Comme on peut atteindre cet objectif en réalisant l'équilibre entre laformation des enseignants et les besoins des écoles publiques.
A cela s'ajoute le souci de renforcer le métier de l'enseignant et lanécessité de le former, de l'assister et de le conseiller. Les mesurespratiques que le plan a proposées englobent la formation desenseignants aux Nouveaux Programmes et à l'adoption deméthodes modernes d'estimation et d'évaluation et la révision desinstructions pédagogiques relatives au système de formation et derecyclage par le biais de la modification des conditions d'admissiondes étudiants aux écoles normales et les spécialisations demandées,la durée de la formation avec le lancement d'un projet de formationcontinue.
De nouveaux programmes ont été élaborés en l'an 2000 pour les écolesnormales primaires et complémentaires, donnant lieu,effectivement, à un concours d'entrée imposant comme conditiond'admission une année universitaire au moins pour avoir accès àces écoles normales.
Ajoutons la remise en question des cadres et des statuts del'enseignement, l'échelle des salaires en vue de constituer un cadreunifié en réhabilitant les enseignants, détenteurs d'une licence,revoir le système des sanctions et des récompenses en vue dedonner une motivation matérielle et morale supplémentaire àl'enseignant qui réussit, sans omettre de revoir la carte
d'implantation des écoles normales à la lumière de leur rôleprimordial dans l'éducation mais aussi pour le développement.
Quant à la nouvelle structure de l'enseignement, elle a bien suivi lesnouvelles orientations de l'éducation au Liban et ce, comme suit:
Pour atteindre les finalités et les objectifs des Nouveaux Programmesd'enseignement, une nouvelle stratégie éducative est adoptée auLiban. Cette stratégie se propose d'assurer à l'apprenant unensemble de valeurs, de savoirs, de compétences et deconnaissances scientifiques modernes, d'attitudes. Cette stratégieprend en compte d'un côté, l'assimilation, par l'apprenant, desconnaissances, des définitions, des applications, de l'analyse et dela synthèse, dans les limites autorisées par la discipline en question,et par les capacités physiques, intellectuelles et linguistiques del'apprenant, et de l'autre, les besoins actuels et futurs des marchéslocal et arabe du travail.
Cette stratégie se développe dans 4 domaines: 1- Les contenus des programmes
2- La méthodologie
3- La formation initiale et la formation continue des directeurs, des
enseignants et des conseillers d'orientation.
4- Les procédés d'évaluation.
1- Les programmes d'enseignement: contenu et cadre généralIls comprennent:
- Les connaissances relatives à une discipline donnée, un équilibre judicieux doitêtre maintenu entre les acquisitions théoriques et les acquisitions pratiques.
- Les cultures nationale et civique (morale comprise), l'écologie (démographie eturbanisme compris), la santé (la famille aussi), les arts et les sports, qui doiventêtre offerts à l'apprenant dans le cadre des cursus adoptés et des activités(scolaires et parascolaires) qui les accompagnent.
- Les connaissances et les compétences techniques qui doivent permettre de relierles programmes scolaires aux impératifs du développement socio-économique,d'informer l'apprenant, de manière concrète et directe sur les matières en relationavec le monde de la technique, ses caractéristiques, ses outils et ses contraintes etde l'exercer à accomplir un travail manuel ou automatisé soigné.
- Les connaissances technologiques dans les domaines qui les autorisent.L'introduction de la technologie et de son enseignement dans le cadre del'enseignement général n'étant pas un objectif en soi, mais plutôt l'acquisition d'unmode de travail et de pensée menant au renforcement des mécanismes mettant enjeu les connaissances et les concepts scientifiques, dans leur contexte général, entant que compétences pratiques.
- Prendre soin – dans toutes les disciplines et les connaissances prévues par lesprogrammes, ainsi que dans toutes les activités afférentes – de:
٠ Former l'esprit critique de l'apprenant, son initiative et sa créativité, l'exercer àla recherche scientifique, seul ou en groupe, en vue de faciliter sonadaptation à l'évolution rapide de la science et des techniques.
٠ Accentuer dans les programmes, la portée humaine, l'engagement moral, laresponsabilité et l'esprit de modernité.
٠ Eduquer le goût artistique et le sens esthétique à travers spécialement, leprogramme des disciplines artistiques.
2- La méthodologie
- Adopter des méthodes d'enseignement diversifiées avec une
préférence pour les méthodes modernes, à la lumière de la situation
des apprenants, des possibilités de l'école et de la nature de la matière
enseignée. Réserver une place importante aux activités pédagogiques
expérimentales.
- Se pencher en priorité sur l'amélioration du livre scolaire national de
sorte qu'il présente des textes et pose, pour l'étude et l'analyse, des
problèmes suscitant la réflexion de l'apprenant, liés à sa vie et à ses
préoccupations quotidiennes et aux faits touchant au milieu où il vit,
aiguisant son sens de la responsabilité, abordant les développements
les plus récents de la science et des techniques.
3- La formation et le recyclage continu des directeurs, des
enseignants et des conseillers d'orientation:Dans ce domaine l'effort portera surtout sur:
- Les méthodes modernes de gestion qui assurent l'efficacité, augmentent laproductivité et renforcent les relations humaines.
- Les méthodes modernes d'enseignement qui mettent l'accent sur lamobilisation des capacités de l'apprenant, sur la diversification des moyensd'acquisition des connaissances nouvelles ainsi que sur les compétences decommunication sociale.
- L'observation attentive des développements des sciences, des connaissancesdes méthodes et outils de travail pour les besoins de la formation continue.
- Les meilleurs procédés d'orientation qui doivent aider l'apprenant à résoudreles problèmes auxquels il pourrait être confronté et à faire un choix judicieux desa future profession.
4- Les procédés d'évaluation
L'évaluation porte, d'un côté, sur l'apprenant, et, d'un autre côté
sur tout le processus d'apprentissage. Touchant à l'apprenant, l'évaluation
a pour but de déterminer dans quelle mesure il atteint les objectifs fixés
par les programmes, quelles sont les lacunes de son apprentissage et ses
échecs en vue de trouver les solutions adéquates.
Touchant l'apprentissage lui-même, l'évaluation porte sur les
programmes, l'enseignant et sa performance, le contexte dans lequel se
déroule l'apprentissage, les moyens utilisés, ainsi que le concours de tous
ces éléments réunis pour atteindre les objectifs prévus.
5- Le nombre de journées de classe
En vue d'atteindre ces objectifs et spécialement de pouvoir
achever les cursus imposés par les Nouveaux Programmes. Pour une
plus grande régularité du travail scolaire et pour être sûr d'atteindre les
objectifs prévus.
La durée de l'année scolaire est fixée à 36 semaines de travail, ce
qui est la norme moyenne dans le monde.
En harmonie avec ce qui précède, les mesures suivantes ont été
établies au cours des dernières années:
- Les sessions de formation ont commencé depuis 1997. 60 000
enseignants sont concernés assistés par nombre de formateurs. Un
tableau statistique élaboré par l'unité de formation au Centre de
Recherche et de Développement Pédagogiques montre que la
moyenne des formateurs de 1998 à 2000 est 800 annuellement.
Quant au nombre des stagiaires pour la même période, il a atteint 45
829 stagiaires, les matières de formation sont: langue arabe, langue
française, langue anglaise, science de la vie, chimie, physique,
instruction civique, maths, géographie, socio-économie, technologie
et toutes les matières du 1er module du cycle primaire.
Le programme de formation des formateurs
- Les matières pédagogiques générales qui englobent les matières
suivantes:
٠ La philosophie des programmes à la lumière de la nouvelle
structure
٠ Approche globalisante (1er module)
٠ Des méthodes d'enseignement actives
٠ Les techniques d'apprentissage axées autour de l'amélioration des
capacités cognitives du formateur, renforcement de ses
compétences du côté de la gestion de classe, préparation de la
leçon et l'utilisation des moyens d'apprentissage et autres.
- Les matières pédagogiques spécifiques axées sur les contenus des
Nouveaux Programmes relatifs à chaque discipline pour ce qui est
des objectifs, des activités, des travaux d'application, la
méthodologie et les techniques d'évaluation afférentes.
Le programme de formation des enseignants
- Les matières pédagogiques générales:
٠ La philosophie des programmes à la lumière de la nouvelle
structure
٠ Les méthodes d'enseignement actives
٠ les techniques d'apprentissage
- Les matières pédagogiques spécifiques:
٠ Les objectifs afférents
٠ Le contenuComme toutes les autres sessions de formation sur les programmes, la
session de formation n'est pas isolée de la complexité de la réalité éducative. De là,on ne peut pas dire qu'elle soit exempte de failles et de défauts mais le Centre deRecherche et de Développement Pédagogiques a essayé pour ce qui le concerne, desurmonter les difficultés entravant cette opération. En effet le bureau de formation semobilise et travaille assidûment et d'affilée du 1er octobre jusqu'à fin décembre dechaque année, sans discontinuer, à la préparation de ses stages par des réunionsintensives tenues entre le comité de formation et les formateurs choisis enharmonisation et après consultation des chefs de département.
Un organisme de formation a été formé pour la 1ère étape (1998-2001); Lesprincipes suivants ont présidé à sa formation:
- Formateurs choisis parmi les membres des comités d'auteurs, de professeursuniversitaires à base de la compétence et de l'expérience.
- Formateurs choisis parmi les coordonateurs des disciplines dans les écolespubliques et privées, des professeurs de l'école normale, des professeurs del'enseignement secondaire. Comme on fait quelquefois appel à des enseignantspour les étapes d'application.
- Les stagiaires sont les enseignants des écoles publiques et ceux, qui le désirent,des écoles privées.
Pour ce qui est de la 2ème étape et comme la politique du Centre de Rechercheet de Développement Pédagogiques considère que la formation est une activitécontinue qui ne doit en aucun cas s'arrêter, un plan quinquennal a été élaboré avec lacollaboration de la banque mondiale pour la formation d'un organisme professionnelde formation travaillant avec le CRDP, mettant l'accent sur une formation qualitativedes enseignants sur les méthodes d'enseignement et les activités.
Dans le cadre de ce plan, en vue de former les enseignants et de les recycler,citons ce qui a été réalisé:
- Formation de 400 enseignants environ en art et sport pour satisfaire les besoinsdes écoles
- Elaboration de Nouveaux Programmes pour la formation des enseignants enaccord avec les Nouveaux Programmes de l'enseignement général.
L'accent est mis dans ce domaine sur les éléments suivants:٠ Etablir des liens et une complémentarité entre les disciplines: principe de la
discipline décloisonnée, ouverte sur les autres disciplines, ancrée dans lesréalités quotidiennes, expérimentales, authentiques.
٠ Correspondance et équilibre entre la théorie et la pratique. Aucune ne doitprédominer
٠ Bénéficier des évolutions les plus récentes en technologie, informatique,sciences éducatives et académiques, méthodes d'enseignement et procédésd'évaluation.
٠ Répondre aux exigences des nouveaux programmes et partant, aux besoins desécoles publiques au Liban, en enseignants compétents, dans le présent et dansl'avenir
Pour cette raison et conformément aux pouvoirs assignés au CRDP, desprogrammes de formation ont été élaborés portant sur:٠ Les matières théoriques académiques: langues, sciences, pédagogie générale et
les programmes.٠ Les matières technologiques: technologie, informatique, ateliers pédagogiques.٠ Les techniques d'apprentissage/enseignement en méthodologie de
l'enseignement et gestion de classe.٠ Les travaux pratiques d'application: observation de classe, stages et pratiques
d'enseignement.٠ Les orientations pédagogiques internationales en éducation globale et
l'éducation relative à l'environnement, à la santé et à l'évaluation.٠ Conceptions et problèmes internationaux comme la démocratie, la solidarité,
éducation et sensibilisation aux problèmes et aux notions de la paix, del'environnement, de la pollution, des droits et des libertés et du sens dupatriotisme.
Quant à la durée de la scolarité dans les écoles normales, elle a été fixéeconformément aux règlements et aux lois:٠ Une année, pour les enseignants du complémentaire dans les spécialisations sus-
mentionnées. Les conditions d'admission: bac + 2 (2 années universitairespassées avec succès) dans les disciplines de leur spécialisation et il est à signalerque cette année s'étale sur 3 trimestres (42 semaines) et ce en vue de profiterpleinement de la durée fixée à cette fin.
٠ 2 années scolaires pour les enseignants du primaire et de la maternelle: Lesconditions d'admission: - le baccalauréat libanais – et réussir le concours d'entréeorganisé par le CRDP, à cette fin, exception faite des enseignants optant pour laspécialisation en langues étrangères ils doivent alors remplir, en plus desconditions sus-mentionnées, celle d'avoir à leur actif une année universitaire(dans la langue correspondant à leur spécialisation).
Quant à la formation les spécialisations sont ainsi ramifiées:- Spécialisation jardinière- Spécialisation 1er et 2ème cycle de l'enseignement fondamental- Générale: (Langue arabe / sociologie)- Générale: (Science / maths)- Langue étrangère (anglais ou français)- Education artistique (Arts plastiques ou éducation musicale)- Education sportive- Spécialisation 3ème cycle de l'Education de Base (précédemment appelé
complémentaire)- Sciences- Maths- Langue étrangère (anglais / français)
Les conditions d'admission à ces spécialisations ont été modifiées en particulier, lalangue arabe et les langues étrangères (une année universitaire de plus correspondantà la spécialisation pour laquelle on a opté) dans l'intention de relever le niveau descandidats.
2.1.3.2 – L'enseignement technique et professionnelLe plan de redressement de l'enseignement technique et professionnel
et la nouvelle structure de cet enseignement avec ce qu'ils renferment commeobjectifs s'y rattachant et le souci de la réalisation d'une correspondance et d'unecomplémentarité avec les besoins du marché de l'emploi, ainsi que l'amélioration desprogrammes d'enseignement et leur modernisation… Toutes ces innovations ontimposé des changements au niveau des méthodes de travail et de la formation desenseignants parce qu'en réalité cette formation s'avère insuffisante d'autant plus quela guerre au Liban à déclenché l'émigration d'un grand nombre de professeurs del'enseignement technique et professionnel.Par ailleurs, pour être à même des évolutions technologiques, les
diplômés de l'institut pédagogique technique ont vivementéprouvé le besoin de se recycler, chacun dans son domaine. A celas'ajoute l'extension que l'enseignement technique et professionnela connue, ces dernières années, pour ce qui est des spécialisationset l'adoption des modules de formation et du système d'alternancedans l'enseignement (Dual System).
Sur ce, ont été entreprises ces dernières années, les mesures suivantes:- La mise en application de nouvelles stratégies éducatives fondées
sur la nécessité de fournir à l'apprenant un ensemble de savoirs et decompétences, faisant de celui-ci l'agent principal de l'apprentissage.A ce moment-là, l'apprenant ne se contenterait pas de donner unedéfinition du savoir, mais il procéderait à son analyse critique, usantpour cela d'une approche globalisante et se basant sur le concept dela technologie, celle-ci étant entendue comme une démarchescientifique du raisonnement.
- Renforcer le rôle des travaux d'application et de la pratique eninsistant sur les compétences techniques afin de les acquérir selon lescritères adoptés mondialement.
- Amélioration de l'enseignement supérieur technique etprofessionnel par la création du diplôme d'ingénieur technique(décret no 3571 en date du 04/08/2000) que l'étudiant obtient auterme de 2 années d'études après le TS.
L'enseignement est fondé au cours de ces 2 ans sur la pratique etl'application directe dans les usines, sur les chantiers et dans lesateliers au terme desquelles l'étudiant obtient un diplômed'ingénieur technique dans les spécialisations industrielles (il est àsignaler ici que les diplômés peuvent s'affilier à un syndicat quileur est propre, autre que celui des ingénieurs).
Comme on espère améliorer dans les années à venir cet enseignement,pour ce qui concerne la formation de cadres scientifiquescompétents par le biais des prêts et des donations précités.
2.1.3.3 – l'enseignement supérieur
Vu que le plan de redressement pédagogique spécifique à l'enseignementsupérieur au Liban et la diversité des institutions d'enseignementsupérieur, il s'avère difficile de parler d'une stratégie unifiéespécifique visant la formation des enseignants et leur recyclageainsi que les méthodes d'enseignement adoptées. En effet, desdivergences existent au niveau des conditions de nomination desenseignants entre les universités tel que l'affirme "les stratégies del'éducation et de l'enseignement au Liban en 2015". Ainsi l'U.L. estla seule qui recrute ses professeurs à plein-temps, `a base dudoctorat. ils représentent 77,5% contre 47,8% dans les universitésprivées dont le reste sont détenteurs d'un diplôme de travauxpratiques comme, à titre d'exemple, le génie civil ou le dessinarchitectural. Comme dans nombre d'institutions, il n'existe pas desystème d'évaluation ni de promotion réglementée. D'autres encore,imposent aux professeurs des emplois du temps ne leur permettantaucune disponibilité pour mener des recherches ou accomplird'autres tâches.
Mais, ce qu'il faut dire et reconnaître, c'est que les conditions del'enseignement dans les institutions de l'enseignement supérieursont maintenant plus exigeantes pour ce qui est de l'obtention dudoctorat, de l'ancienneté ou des années d'expériences, desrecherches et des publications comme conditions d'échelonnementet d'avancement. C'est ce qu'a affirmé l'étude de l'enseignementsupérieur au Liban33, mentionnant que les 2/3 des professeursuniversitaires au Liban (63,6%) sont détenteurs de diplômessupérieurs dans leur spécialisation. ce pourcentage est le signerévélateur du haut niveau académique de ces professeurs, comme ilindique la possibilité d'aller encore plus loin et atteindre un niveausupérieur, d'autant plus que 42% de ces professeurs ont moins que45 ans et jouissent donc de l'enthousiasme et de toutes lesqualifications académiques nécessaires à la promotion. En effet, cesont ces professeurs qui travailleront à l'amélioration desprogrammes de l'enseignement supérieur. Les titulaires d'undoctorat représentent les 2/3 des détenteurs de diplômes supérieurs,ce qui équivaut à 41,5% du total des professeurs.
Recensés, indépendamment des contractuels, le pourcentage desprofesseurs à plein-temps titulaires d'un doctorat, augmente de88,3% et plus. Ce sont des professeurs du 3ème grade (à l'universitélibanaise, assistant, à l'université américaine de Beyrouth).
33 Dr. Nemer Frayha, Les Programmes et les Curricula, L'enseignement supérieur au Liban,l'association libanais des Sciences éducatives, Beyrouth, Janvier 1997.
En regardant de près la situation de l'U.L., nous constatons qu'elle estmeilleure de ce côté là (qualités du corps enseignant) que la plupartdes autres institutions de l'enseignement supérieur.
En effet, le pourcentage de ses professeurs titulaires d'un doctorat (plein-temps ou non) est de 77,5% (contre 47,8% de ceux dans lesinstitutions privées et 63,6% comme moyenne générale) et ceuxayant obtenu un doctorat de l'Europe occidentale est de 51,4%(contre 26,3% dans les universités privées). Le nombre desdiplômes délivrés au Liban est inférieur (34% contre 50,6% dansles universités privées). Il est à noter aussi qu'il n'existe pas à l'U.L.des professeurs à plein-temps du 4ème grade (formateur ou maître-assistant) et du 5ème grade (divers). Pour cette raison la proportiondes professeurs des 1er et 2ème grade (professeur-assistant et du 3ème
(Répétiteur) augmente pour former 89,6% contre 67,7% dans latotalité de l'enseignement supérieur. Enfin, si l'on procède à unecomparaison entre l'U.L. et l'université américaine, nous pourronsconstater que les 2 universités sont sur le même pied d'égalité pource qui est du profil du corps enseignant tandis que l'U.L. resteremarquablement supérieure quant au pourcentage des professeurstitulaires d'un doctorat: 77,5 contre 68% à l'université américaine.10,4% des professeurs de 1er grade – Professeur (contre 16,9% àl'AUB), et 42,3% des professeurs de 2ème grade (contre 18,1%) et47,4% du 3ème grade (contre 24,8%) sachant que les membres ducorps enseignant à plein-temps (titulaires) représentent le tiers ducorps enseignant (32,3%) contre un dixième seulement (3,6%) àl'AUB.
2.1.4 – L'évolution de l'élève ou de l'étudiant: les outils utilisés et lesprogrammes de soutien
2.1.4.1 – Dans l'enseignement général pré-universitaire:La promulgation du plan de redressement, la nouvelle structure et les
Nouveaux Programmes qui y émanent sont considérés comme unchangement radical dans la conception de l'évaluation et desexamens. Au début des années 90, le système d'évaluation seconfondait avec le système d'examens elle était basée surl'évolution des compétences de mémorisation et reproduction desinformations sans tenir compte de la capacité à mettre enapplication les connaissances acquises ni d'autres compétences detype intellectuel ou en rapport avec la créativité.
Sur ce, nous pouvons résumer les réalités de l'enseignement et desexamens comme suit:L'évaluation scolaire
Les programmes de l'enseignement général pré-universitaire en vigueuravant 1999-2000 ne prenaient pas en compte les critèresd'évaluation moderne et à valeur scientifique, on s'est contenté dedéterminer les objectifs généraux que l'enseignant et l'élève doiventatteindre, ce qui laisse une large place aux interprétationsdivergentes dans ce domaine, or s'il existe dans ce domaine unorganisme chargé du contrôle dans toutes les institutionséducatives publiques, et tenu à orienter les itinéraires del'évaluation dans le bon sens, cela n'est pas le cas pour ce quiconcerne les écoles privées où les systèmes d'évaluation sediversifient selon la politique éducative de chaque école, et lesdivergences avec les écoles publiques sont dues à leur soumission àun règlement intérieur donnant des orientations déterminées en cequi concerne les acquis des apprenants et les conditions de réussite.
Néanmoins, nombre de dénominateurs communs font que toutes lesécoles se rejoignent dans ce domaine:
- Des examens mensuels (basés sur des devoirs écrits, récitation enclasse) et des examens trimestriels (2 ou 3 par an) dont le plusimportant est celui de fin d'année.
- Participation, quelquefois, du conseil de classe aux décisions depassage de classe, notamment pour les cas particuliers. Quant auxparents et conseillers d'éducation, ils ne participent pas effectivementdans ce genre de décision.
- Adoption des notes chiffrées et des appréciations personnelles del'enseignant comme critères de base dans l'évaluation des acquis del'apprenant.
- Utilisation de procédés traditionnels dans l'élaboration desquestions des tests et leur correction. Manque de prise en compte descritères d'évaluation moderne et de tests techniques et adoption d'uneévaluation compétitive comparant l'apprenant aux autres et l'évaluantrelativement à ses camarades, ce qui risque de développer chez luides sentiments d'agressivité, écartent tout esprit de solidarité et decollaboration.
- Prédominance du principe de l'évaluation finale de la situationscolaire de l'élève au détriment de l'évaluation formative comme onne se soucie guère de faire correspondre les capacités et les besoinsdes élèves aux objectifs et aux procédés de l'enseignement.
- Le fait de ne pas prendre suffisamment en considération lesrésultats des examens dans l'objectif d'élaborer des programmes deremédiation aux problèmes et aux lacunes des élèves d'un côté, etassurer l'orientation scolaire, psychologique et professionnellenécessaire aux élèves, de l'autre.
- Insuffisance des cours d'évaluation aux stages de formation et qui yont d'ailleurs été introduits et intégrés récemment, à partir de l'an2000.
- Manque de confiance de l'école à l'égard des procédés et des critèresde l'évaluation adoptés et des critères de l'évaluation adoptés par lesautres écoles, ce qui affecte le parcours scolaire de l'élève dans le casde transfert de l'établissement d'origine à un autre.
Comme on signale que le pourcentage de retard est très élevé. En effet, lepourcentage de retard atteint les 33,3% dans le cycle primaire et44% dans le cycle complémentaire. Quant à l'échec, il atteint37,5% dans le cycle primaire et 32% dans le cycle complémentaire,le pourcentage d'abandon lui, atteint 40% dans le cyclecomplémentaire. Ces pourcentages diffèrent et divergent selon lesrégions et les secteurs de l'enseignement. Par exemple, lepourcentage d'échec atteint 40% dans le cycle complémentaire des
écoles publiques contre 16% dans l'enseignement privé. Ainsi quele pourcentage d'abandon dans ce même cycle, il atteint 50% dansl'enseignement public contre 35% dans l'enseignement privé. Ceschiffres et données sont extraits des 2 études sur la mesure desacquis élaborées par le CRDP en collaboration avec l'UNICEF etl'UNESCO. De même faut-il le rappeler, que l'apprentissage estlimité, la plupart du temps, au niveau cognitif inférieur où laconnaissance n'est que la reproduction et la mémorisation desinformations sans procéder à l'utilisation et à l'exploitation de cesconnaissances et de cette acquisition dans le but de construire lesavoir et d'atteindre les compétences requises. Citons à titred'exemple, que 15,6% des élèves du cycle primaire ont été capablesd'atteindre le niveau de perfectionnement de la compétenced'analyse en mathématiques contre 86,4% en la compétenced'analyse en langue française contre 72,6% en la compétence desconnaissances.
Les examens officiels:Les décrets no 9010 en date du 8/12/1968 et le no 145129 en date du
13/5/1970 ont organisé les examens de chacun des diplômes dubac et du brevet, et le décret no 2796 en date du 23/02/1972 aannulé le diplôme des études primaires supérieures.
Quant au bac libanais 1ère partie il a été annulé par le décret no 2385 endate du 23/4/1992 qui a été remplacé par l'épreuve anticipée dubac en langue arabe et étrangère et après examen de la structured'organisation et de réglementation des examens dans cetteperspective nous remarquons que:
- La décision de la réussite dans les classes à diplôme est prise selonles résultats des examens officiels, uniquement, sans prendre enconsidération les résultats de l'évaluation scolaire.
- Exigences de condition d'âge et d'études pour pouvoir se présenterà ces examens.
- Adoption du principe de la note éliminatoire (zéro) et d'une 2ème
session et absence d'examens oraux et de Travaux pratiques ainsi quecertaines disciplines se trouvent écartées.
- Absence d'orientation, de conseils pratiques détaillés et deconsignes claires dans le but d'orienter les commissions d'examen etde lever toute ambiguïté pour ce qui est de la formulation desquestions, de la pondération (coefficients) ainsi que des critères decorrection et ce, dans toutes les matières, ce qui entraîne desdivergences et des écarts dans les formes et les types des procédésd'évaluation utilisés.
- Adoption de formules et de consignes traditionnelles dans lesquestions d'examen, rarement soumises à des modifications d'uneannée à l'autre.
- Existence de lacunes organisationnelles (différence dans la qualitédu contrôle d'un centre à l'autre, temps insuffisant à l'élaboration desquestions d'examen et à la correction) manque de compétences decertains membres des commissions d'examen, compte tenu du faitque ces commissions sont rarement renouvelées et renforcées tout enécartant les spécialistes éducatifs et en les éloignant de toutes cesopérations d'organisation. Comme il est à signaler l'absence quasitotale des études critiques autour de ce système (exception faite desinitiatives engendrées par le secteur privé d'un côté, et le CRDP del'autre dans le but de proposer un nouveau système.
- Incomptabilité d'une partie des tests avec les objectifs desprogrammes du fait qu'ils ne couvrent pas la totalité du programmede l'année scolaire et qu'ils mettent l'accent sur les connaissances demémorisation et d'information.
- Inexistence des tests aidant à connaître les penchants et lestendances scolaires des élèves en vue de les orienter vers lesspécialisations les mieux adaptées à leur personnalité et aux besoinsdu pays.
Cette situation a évolué avec l'instauration du plan de redressementpédagogique qui a stipulé l'urgence de la conception de l'évaluationpédagogique ainsi que des examens officiels relatifs au brevet et aubac sans omettre la formation du corps enseignant sur laméthodologie moderne de la mesure et de l'évaluation. De même lanouvelle structuration de l'enseignement a permis le principe depassage "automatique" dans le 1er module et le passage "facilité"dans le 2ème module en mettant l'accent que l'évaluation porte surl'apprenant et l'opération éducation en détectant les retards et leséchecs en vue d'établir les solutions adéquates en corrélation avecun système d'orientation. Un décret du ministre de l'éducation datéde 1999 a paru en ce sens fixant avec précision les critères, lesprincipes, les procédés, la pondération des différentes disciplines,les principes de passage de classe, le système de soutien scolairecomme suit:
- Le nouveau système d'évaluation tiendra compte du parcoursscolaire spécifique à chaque élève et de l'aide lui permettant àdévelopper ses compétences parallèlement à la mesure des acquistraduite par une note. Le rôle de l'évaluation ne consiste pas à unemesure quantitative des connaissances que l'élève a mémoriséesmais à prendre en compte l'exploitation de ses connaissances et leurréinvestissement dans des situations analogues faisant ainsi de
l'évaluation une partie inhérente à l'opération d'apprentissage,procédant ainsi à un diagnostic des difficultés des apprenants ytrouvant les moyens d'y remédier.
De là, les fonctions de l'évaluation ont été fixées à 3 principales:l'évaluation diagnostique, formative et sommative.
- Adoption du principe de l'acquisition des compétences et desdomaines afférents de façon à préparer l'apprenant à affronter lessituations de la vie et cherchant à s'y adapter.
- Adoption du guide de l'enseignant pour l'évaluation qui élucide lesprincipes d'évaluation dans une matière donnée tous cyclesconfondus en déterminant les limites des compétences de chacune, endéveloppant les composantes et les illustrant par des exemples.
- L'adoption du livret scolaire révèle la progression des acquis del'apprenant horizontalement et verticalement.
Des signes conventionnels seront adoptés au 1er cycle simplifiant ainsi lepassage "facilité" et une note chiffrée dans les autres cycles.Passera à un niveau supérieur tout élève qui aura obtenu 50% encontrôle continu et 50% à l'examen trimestriel.
- Faire en sorte que l'échelle d'évaluation au 1er cycle de l'E.B. soitconstitué de 6 niveaux (A,B,C,D,E,F) évaluant les acquis del'apprenant, toutes disciplines confondues, conformément aux grillesrelatives à chacune des disciplines. Le redoublement ne toucheradans ce cycle que celui qui sera classé au bas de l'échelle (F)autrement dit celui qui n'aura pas acquis les compétences requises.
- Cette évaluation prend en compte les programmes de soutien àl'élève qui aura montré des difficultés dans l'acquisition etl'application de certaines compétences.
- Dans les 2ème et 3ème cycles a été adopté le système d'évaluationcorrespondant aux acquis des apprenants conformément auxdomaines des compétences dans toutes les disciplines. La moyennede réussite étant de 10/20 celui qui aura obtenu entre 9,5 et 10 nepassera pas de classe sauf sur décision justifiée du conseil de classe.Par ailleurs, ces programmes ont pris en compte les programmes desoutien.
- Dans le cycle secondaire, l'évaluation a adopté le principe depondération des notes conformément à la répartition des périodesdans les années scolaires que comprend ce cycle. le même principe aété adopté dans le passage de classe mentionné déjà dans les 2ème et3ème cycles tout en prévoyant un programme de soutien pour ceux quien ont besoin. Le système d'évaluation a prévu enfin l'existence d'unconseiller jouant le rôle d'intermédiaire entre l'apprenant et sa familled'une part, et l'apprenant et l'équipe pédagogique scolaire d'autre part.
Quant au système des examens officiels du brevet et dubaccalauréat il n'a pas encore paru, à cette date, dans sa versiondéfinitive. Toutefois et pour la 1ère fois dans l'histoire des examensau Liban il sera tenu compte de la note scolaire pour ce qui est desmatières pratiques: informatique, technologie, art et éducationphysique, et les matières de spécialisation seront comptées dansune proportion de 50% du total général dans les 4 branches dubaccalauréat et 45% pour les autres matières. Une session derattrapage sera conçue à l'intention de ceux qui ne se seront pasprésentés aux examens à la 1ère session ou ceux qui auraient échouéavec une moyenne générale dépassant 8/20. Il y a lieu de signalerque les modifications portant sur l'évaluation scolaire ainsi que lesexamens scolaires ont fait l'objet de diverses consultations au coursd'ateliers de travail auxquels étaient convoqués des représentantsde la plupart des institutions privées et publiques.
2.1.4.2 – Dans l'enseignement professionnel techniqueLa modernisation de la conception de l'évaluation et des examens telle
que le plan de redressement pédagogique et la nouvellestructuration de l'enseignement ont déterminée avec lespropositions de formation du corps enseignant et son recyclage envue d'adopter les procédés modernes de la mesure et de l'évaluationorientés vers l'établissement d'un système d'évaluation crédible estune chose dont l'enseignement technique et professionnel a besoin,ainsi que l'enseignement général, sachant que les examens scolaireset officiels dans l'enseignement technique et professionnel sont deniveaux divers, chacun des diplômes englobe un ensemble despécialisations et chacune des spécialisations est formée deplusieurs disciplines, ce qui fait de ces examens une missionépineuse et complexe requérant une recherche approfondie desprocédés et des moyens qu'il faut suivre en vue d'améliorerl'opération d'évaluation et de mesure, de l'alléger en l'étalant surune plus longue durée conformément à un système souple etmalléable pour évaluer les acquis pratiques et académiques desétudiants. La réalité de l'évaluation dans ce type d'enseignementrepose dans sa conception traditionnelle sur le contrôle, lesélectionnement de sorte que tout candidat qui n'aura pas obtenu60% du total des notes ne soit pas admis aux examens officiels. Cetétat de fait ne concorde pas avec les conceptions modernes que lanouvelle structuration de l'enseignement avait prêchées et qui avaitadopté un système d'apprentissage par alternance et des modules deformation professionnelle, d'où les changements qui commencent àsurgir dans ce domaine et qui se résument ainsi:
- Adoption du système de modules de formation dans le cadre destages professionnels répartis en crédits et au terme de chacun desmodules, une attestation officielle d'emploi sera délivrée au stagiairelui permettant d'exercer un métier et de poursuivre sa formation dansle module qui suit.
- Une part importante de la note sera accordée aux activités deformation et aux applications pratiques permettant au stagiaired'obtenir au terme du 3ème module le CAP.
- Accorder une importance capitale à la formation pratique, et sur leterrain, notamment en vue d'obtenir le bac professionnel.
- Ajout d'un 3ème groupe de matières renfermant des activitésphysiques et diverses.
- Offrir l'occasion et donner la chance à chaque élève de passer d'unniveau à l'autre ou d'une filière à l'autre de façon souple.
- Accorder une part importante dans l'enseignement techniquesupérieur aux travaux pratiques atteignant 50%.
Ces mesures représentent un progrès appréciable vers la réalisation desobjectifs que les plans de structuration visant à bénéficier descapacités des élèves au maximum, ont déterminés.
Quant aux procédures du changement et de modification des texteslégislatifs relatifs à l'évaluation scolaire et aux examens officiels,elles demeurent pareilles à celles suivies dans l'enseignementgénéral, autrement dit les examens et les procédures adoptées sontpromulgués par des décrets.
Quant aux détails et mécanismes de l'évaluation ainsi que les examensofficiels, ils paraissent sur décision du ministre conformément auxpropositions des services officiels concernés.
2.1.4.3 – Dans l'enseignement supérieurIl est connu qu'il n'existe pas dans les institutions d'enseignement
supérieur au Liban des conditions convenues sur les composantesgénérales des programmes et les principes d'octroi des diplômes etleur appellation ainsi que des années d'études. Le mécanisme dutravail du conseil de l'enseignement supérieur et ses fonctionsn'aboutit pas à l'adoption d'un cadre unifié de ces programmes etleurs éléments constitutifs. Les conditions de la délivrance desdiplômes et le fonctionnement du système d'évaluation changentd'une institution à l'autre, comme il a été explicité dans la premièrepartie de ce rapport. Mais le besoin demeure, quant à lagénéralisation de la culture de l'évaluation et l'instauration d'unestructure définitive stable et souple spécifique à ce domaine et ce,en harmonie avec ce qui a paru dans le plan de redressement
pédagogique et ce qui a été exécuté dans ce sens dans les étapes del'enseignement général pré-universitaire.
Quant aux procédures de remaniements des examens, des évaluations etdes changements des programmes, elles varient d'une faculté àl'autre. A l'U.L. (université officielle) les changements dans ledomaine de l'évaluation trimestrielle et secondaire serontdéterminés par l'intermédiaire du département concerné et duconseil de faculté. Pour ce qui est des examens ils requièrentl'approbation du conseil d'université et l'aval du ministre, sachantque l'organisation des facultés et de ses spécialisations paraîtrontpar décrets adoptés en conseil des ministres.
2.2. – Les contenus de l'éducation et les mécanismes de changementset remaniements
Tout comme le cadre des efforts fournis pour la restructuration du secteuréducatif, le contenu de l'éducation a connu des changements etremaniements portant sur les aspects académiques et pédagogiques.
La proportion de ce changement a varié selon les disciplines, la classe, lecycle, la branche et le niveau d'apprentissage. Sur ce, nousaborderons dans ce cadre les facteurs incitant à la réforme desprogrammes d'enseignement en citant les organismes qui ontcontribué aux changements, tout en déterminant avec précision ceschangements, leurs sujets ainsi que les stratégies adoptées dansl'évaluation jusqu'à en dégager les aspects positifs et négatifs et lessolutions adoptées dans ce domaine.
2.2.1. Les facteurs incitant à la réforme des programmes d'enseignementIl n'est pas difficile de déterminer les facteurs motivant la réforme des
programmes de l'enseignement au Liban si on prend en compte lespoints déjà mentionnés dans ce rapport qui a signalé dans plusieursendroits ces facteurs et qu'on pourra résumer comme suit:
- L'accord de Taëf en 1989 qui a posé dans l'un de ses articles laquestion de renforcement de l'enseignement et la réalisation de lafusion et de la coexistence nationales:
- Les réclamations réitérées des comités estudiantins et syndicaux envue de remanier les programmes d'enseignement et suite auxévénements que le Liban a connus quinze ans d'affiliée et quebeaucoup ont attribué au système d'enseignement une part importantede responsabilité dans ce domaine, vu que les programmesd'enseignement adoptés en ce temps-là posent différentes conceptionset une vaste marge d'interprétations quelque fois, concernant certainesquestions importantes telles l'identité et l'histoire du pays.
- L'influence des congrès internationaux notamment celui de Jom-Tein tenu en Thaïlande en 1990 et qui a recommandé le droit àl'enseignement pour tous, abstraction faite de la couleur, de la race, dusexe et de la religion.
- Prise de conscience de l'importance des ressources humaines et lanécessité de les développer au maximum possible, étant donné que lanature de notre siècle avec les problèmes et les défis qu'il pose exigequ'on profite des ressources humaines au maximum ainsi que destechniques évaluées dans les divers domaines comme celui del'Internet et de l'informatique.
- Les efforts fournis par les organisations arabes et internationales etles organismes locaux par le biais des ateliers et des colloquesréclamant ainsi une modification des programmes d'enseignementvisant à y introduire de nouveaux concepts portant sur la santé etl'hygiène ainsi que sur l'éducation dans les domaines de ladémographie et de l'urbanisme.
- Les données résultant des études et recherches et qui ont mis enévidence le besoin urgent d'améliorer et de moderniser le système del'enseignement et ses programmes dans toutes leurs composantesnotamment si l'on prend en compte les pourcentages élevés du retardscolaire ainsi que de l'échec et de l'abandon.
- Structure figée de l'enseignement et des programmes en vigueur etson impuissance à accompagner le progrès scientifique et l'évolutiontechnologique caractéristiques de notre temps.
- Impuissance des anciens programmes à la réalisation d'undéveloppement global de la personnalité de l'élève, étant donné laprédominance de l'aspect théorique qui prend le pas sur l'aspectpratique/expérimental, les défauts se situent aussi au niveau del'accumulation quantitative du savoir au détriment du choix qualitatif.
- Les divergences dans les niveaux d'enseignement suivant les régionset les disciplines et leurs thèmes.
- L'inégalité des conditions et des circonstances matérielles ethumaines dans lesquelles se déroule l'opération éducative.
- Le besoin de réaliser une concordance avec les exigences du marchéde l'emploi et celles du développement économique et social.
- Promulgation du plan de redressement éducatif et ce qui l'a suiviainsi que du plan de redressement de l'enseignement technique etprofessionnel et ce qu'il en a résulté.
Comme il ne faut pas oublier l'influence prépondérante des cadres hautplacés et jouissant d'un remarquable niveau de culture et dediplômes, dans les pays développés, ainsi que leur rôle consistant àaccélérer les choses et à œuvrer en vue d'améliorer les programmesde façon à ce qu'ils soient adaptés aux exigences du siècle et cela
sans parler de l'influence de l'information, de la médiatisation etdes communications en vue de motiver les forces vives de lasociété, individus et institutions, dans le sens de l'amélioration deleurs programmes et de leurs stratégies éducatives.
2.2.2 – Les organismes et les institutions contribuant à l'opérationdu changement et de la modification
L'amélioration du secteur éducatif au Liban et le plan de redressementpédagogique qui en a résulté ainsi que la restructuration del'enseignement et les Nouveaux Programmes qui y émanent sont lerésultat de grands efforts, d'une étude approfondie de la question etde la participation à leur élaboration du plus grand nombre possiblede responsables des secteurs privés et publics ainsi que des expertsen éducation libanais ou délégués par les instances internationales,l'Unesco notamment. Ajoutons à tous ceux-là les fonctionnaires de1ère catégorie concernés par les affaires de l'éducation et del'enseignement.
En d'autres termes la restructuration du système éducatif proposée par leCRDP ne représente pas uniquement le point de vue de cetteinstitution.
Cette réforme résulte d'une participation de très large envergure de tousles responsables pédagogiques, qui ne se limite pas au plan deredressement, à la structure et aux programmes mais elle s'élargitpour englober les études, les ateliers et les activités qui ont préparéles Nouveaux Programmes.
Dans ce domaine, nous citons les ateliers de travail et les commissionsspécifiques au projet de la mesure des acquis d'apprentissage etcelles spécifiques de la restructuration du secteur éducatif au Libanou relatives à l'éducation, à la démocratie et aux Droits de l'Hommeou l'éducation à la prévention du Sida, l'édification des capacitésnationales en y dégageant les indicateurs qualitatifs.
A cela s'ajoutent les ateliers de travail et les congrès spécifiques à l'imagede la femme dans les programmes éducatifs et les manuelsscolaires ainsi que l'enseignement spécialisé (handicapés, surdoués)et l'éducation globale.
On peut donc parler d'une très large participation à laquelle n'ont pasmanqué les plus importantes organisations dont, comme nousl'avons mentionné plus haut, l'Unseco et l'Unicef ainsi quel'organisation de la santé mondiale, le programme dedéveloppement des Nations Unies en plus des organismes officielsdu ministère de l'éducation nationale au niveau de directeursgénéraux, chefs administratifs des régions….
Quant à la hiérarchie pyramidale des commissions et comités qui ontcontribué et participé effectivement à l'exécution des programmesd'enseignement elle s'échelonne comme suit:
- L'organisme de la planification et du suivi, il englobe desreprésentants de:٠ CRDP٠ La Direction Générale de l'éducation٠ La Direction Générale de l'enseignement technique et
professionnel٠ L'U.L.٠ Secrétariat Général des écoles catholiques٠ L'Association Islamique caritative de Makassed٠ L'A.U.B٠ International Collège (I.C.)٠ Un représentant de l'Unesco٠ Un représentant du Projet de la restructuration du secteur
éducatif- L'organisme consultatif, il comprend:
٠ Le CRDP٠ L'Inspection Générale٠ L'U.S.J.٠ L'Université Américaine٠ Le conseiller du ministre de l'éducation
- La commission de la formation et du recyclage, elle comprend:٠ Le bureau de formation et de recyclage٠ Le Directeur de l'enseignement secondaire٠ Le Directeur de l'enseignement primaire٠ L'Inspection Générale
A ceux-là s'ajoutent des éléments représentant des institutions éducativesdu secteur privé.
- Le comité de l'évaluation et des examens, il comprend:٠ Le CRDP٠ Le département des examens au ministère de l'éducation٠ L'Inspection Générale
A ceux-là s'ajoutent des éléments représentant des institutionséducatives du secteur privé.- Les comités d'auteurs des programmes, ils comprennent:
٠ Les chefs des départements académiques au CRDP et desreprésentants des 2 secteurs public et privé. A ceux-là s'ajoutentdes coordonnateurs verticaux et horizontaux
- Les comités d'auteurs du livre scolaire national, formés ainsi:
٠ Un coordonnateur général et un rapporteur général chargés desurveiller et de superviser les travaux des auteurs des livresrelatifs à une matière dans tous les cycles et les années.
٠ Les comités d'auteurs ont été formés à raison d'un seul comitépar matière au niveau des années du cycle en vue d'assurer lasuccession et la progressivité des savoirs et informations sur lesannées du même cycle.
٠ Le nombre des membres des comités de composition d'un livrepour une année (élève / maître / exercices)varie entre 3 et 5auteurs et ce, selon le cadre horaire particulier à la matière, auniveau de l'année et du cycle.
٠ Les membres des comités d'auteurs ont été choisis parmi lesspécialistes des disciplines et les professeurs pratiquantl'enseignement au niveau du cycle de façon à prendre en comptela réalité de l'enseignement de la matière et les nécessités duchangement et de l'amélioration.
٠ Des commissions et des comités spécialisés où étaientreprésentés les ministères et les directions éducatives officiellesainsi que l'Unesco et les grandes institutions éducativespubliques et privées ont suivi les travaux d'élaboration et deproduction au CRDP et ce, dans l'objectif d'unifier le travail, derenforcer l'esprit de collaboration et de solidarité et d'enrichir lesprogrammes au niveau de la pédagogie, des connaissances dessavoirs, savoir-faire et savoir-être.
٠ Réalisation d'une coordination et d'une harmonisation verticaleset horizontales entre les comités et commissions au niveaudisciplinaire et interdisciplinaire dans le but d'assurer laprogression au niveau du contenu d'une même matière et lesactivités transversales par le principe de décloisonnement, visantaussi par là à éviter les répétitions, les redondances et le superflu.
Il est aussi à signaler que cette vaste collaboration a abordé égalementl'évaluation des programmes au niveau des institutions suivantes:
- Le CRDP- L'inspection Générale- La Direction Générale de l'éducation- L'A.U.B.- L'U.S.J.- L'U.L.- L'Université de Balamand- L'Université Saint-Esprit de kaslik- Le syndicat des enseignants- La Banque Centrale du Liban- Le secrétariat général des écoles catholiques
- L'Association caritative islamique de Makassed- Les écoles de l'association de "Amlieh"- Les associations éducatives "Amal"- L'école arménienne catholique- Les écoles de "Moustafa"- Les écoles de "Irfan"- Les écoles orthodoxes- International Collège (I.C.)- L'institution islamique de l'éducation et de l'enseignement- L'Association de l'instruction religieuse islamique- L'Université Notre Dame de Louaïzé- L'école de la communauté américaine- L'école secondaire évangéliste française- L'école secondaire de Rawda
Ainsi nous constatons que la participation était d'une large envergure etles efforts fournis dans ce sens étaient sans égal, ce projet a pris, eneffet, plus de 9 mois de travail, sans compter que 2 colloques ontété consacrés, mais bien que la participation soit aussi importanteet bien que des représentants de diverses institutions et organismesaient participé et collaboré. Ce travail acharné a fait l'objet dequelques objections et critiques.
Par contre, pour ce qui est de l'enseignement technique et professionnel,et de l'élaboration d'une nouvelle structure spécifique à cetenseignement, la participation était moindre.
Elle s'est en fait limitée aux agents concernés directement par cetenseignement, à savoir, le ministre de l'éducation et del'enseignement supérieur, du président du CRDP, le directeurgénéral de l'Agence Nationale de l'emploi, le directeur général del'industrie, le directeur général de la santé, le président del'association des industriels, le représentant de la chambre ducommerce, le président du syndicat des hôpitaux privés, lereprésentant du syndicat des hôteliers, le directeur de l'instituttechnique industriel, le directeur de l'institution technique de"Amlieh", le directeur général de l'enseignement technique etprofessionnel.
A cela s'ajoute une participation à l'échelle mondiale qui s'est manifestéepar le biais des accords d'aide entre le Liban et la France,l'Allemagne, la Banque Mondiale et les Programmes dedéveloppement des Nations-Unies.
Quant à l'enseignement supérieur, l'image qu'on a n'est pas aussi nette quecelle de l'enseignement général et l'enseignement technique etprofessionnel, vu la diversification et les multiples ramifications
de cet enseignement, étant donné aussi que les changements et lesmodifications n'ont pas, à ce jour, les dimensions globales dignesd'attention, dans ce domaine, exception faite des changements ouremaniements effectués au niveau des programmes de certainesfacultés, de quelques colloques et congrès tenus aux pays arabesauxquels ont participé les universités et les ministres del'enseignement supérieur. Mais on espère que cet état de fait etcette situation changent et s'améliorent. D'ailleurs, ce qui se passemaintenant au niveau de l'U.L. pour ce qui est des initiativesentreprises en collaboration avec le programme de développementdes Nations-Unies et l'Unesco par le biais des accords d'aide signésrécemment, permet d'espérer.
2.2.3 – Les domaines concernés par le changement pour ce qui est descycles de l'enseignement, leurs fonctions, leurs objectifs et leurscaractéristiques ainsi qu'au niveau des programmes et desmatières ou disciplines nouvellement introduites
Les changements les plus importants effectant l'enseignement généralpré-universitaire et l'enseignement technique et professionnel auniveau de ses 2 itinéraires formel et non-formel, de tous sescycles, des objectifs inhérents à chacune des étapes, leurscaractéristiques et les matières nouvellement introduites, ont étéabordés dans la nouvelle structure.
2.2.3.1 – L'enseignement général pré-universitaireIl s'étend sur quinze ans, de 3 à 18 ans et comporte 3 étapes:
- Le jardin d'enfants- Le primaire- Le moyen
l'éducation de base
- Le secondaire avec ses 2 filières: l'enseignement général etl'enseignement technique et professionnel
Le jardin d'enfantsFonctions et objectifs- Habituer progressivement les enfants à passer de l'ambiance de la
maison à celle de l'école.- Assurer l'équilibre entre les impératifs de la croissance de l'enfant
sur les plans physiologique, dynamique, moral et intellectuel.- Créer un climat propice apte à encourager l'enfant à communiquer
avec autrui et à s'exprimer.- Développer les capacités physiques de l'enfant, la maîtrise de ses
membres, la coordination de ses gestes et l'éducation de ses sens.- Encourager l'acquisition spontanée par l'enfant, des compétences
linguistiques qui se manifestent par la compréhension, l'expression,l'habileté gestuelle, qui préparent à la lecture et l'écriture.
- Aider l'enfant à avoir confiance en lui-même, à exprimer sessentiments, à devenir autonome et responsable.
- Aider l'enfant à raisonner, comprendre et apprendre à travers sessens, par des procédés et des méthodes scientifiques et en interactionavec son environnement.
- Développer chez l'enfant, l'esprit de coopération et de discipline,l'éduquer à la morale et lui donner des habitudes comportementalescorrectes (savoir-être)
- Habituer l'enfant à vivre en société, l'aider à établir des relationsfamiliales et sociales, et lui apprendre grâce à des manifestationsélémentaires, l'amour de la patrie.
- Développer, chez l'enfant, un comportement positif vis-à-vis destravaux manuels
Caractéristiques- Cette étape s'étend sur 2 ans, de l'âge de 4 à 6 ans.- Ses classes: le premier et le deuxième jardin- Accède au premier jardin l'enfant qui a 4 ans révolus avant le 31
décembre de l'année d'inscription au jardin.- Répartition quotidienne des activités
L'enfant passe au jardin 4 heures quotidiennes au minimum et 5 jourspar semaine au moins. Cette période quotidienne est suffisantepour des activités variées dont nous citons à titre indicatif:٠ Les activités individuelles libres:On y accueille l'enfant, on contrôle son état de santé, on donne àchacun l'occasion de s'exprimer pour le préparer à participeractivement aux activités du jour.٠ Les activités collectives:Activités gestuelles et rythmiques diverses effectuées par toute laclasse à l'intérieur ou dans la cour.٠ Les activités dirigées:L'enfant acquiert au cours de ces activités des expériencescohérentes et complémentaires.٠ Les activités ludiques libres:Elles ont lieu en présence des jardinières sous le contrôle dupsychosociologue et sont interrompues par des pauses réservées àla nutrition et au repos.
Le cycle primaireDans le nouveau système, le cycle primaire s'étend sur 6 ans au lieu des
5 ans prévus dans l'ancien. Il commence à l'âge de 6 ans et serépartit en 2 modules de 3 années chacun. Le nombre de périodesquotidiennes et hebdomadaires est resté inchangé (six périodesquotidiennes et 30 hebdomadaires).
Quant à sa fonction, rien, dans l'ancienne structure, ne permet deprocéder à une comparaison. Ce que nous en disons plus bas estune plate-forme consensuelle pour une multitude de systèmesd'enseignement modernes qui considèrent ce cycle comme uneétape préparatoire aux autres cycles et à l'insertion sociale, commeà tout autre type d'enseignement académique ou non-académique.
Le renouvellement, on le trouve au niveau des objectifs, du contenu, dela durée du cycle et de sa partition en 2 modules.
Les nouveaux objectifs, par leurs détails et leurs nouvelles orientationsportent sur les dimensions de l'enseignement de base dans lasociété libanaise: maîtrise de la langue et de la communication
avec autrui, compréhension des éléments scientifiques etmathématiques de base, connaissance scientifique del'environnement social, attachement à l'identité nationale, à lapatrie, à la morale, développement du goût et pratiques desactivités artistiques, sportives et manuelles.
Les modifications ont, en outre, porté sur la répartition des coursreflétant ainsi la part plus importante accordée par les nouveauxobjectifs au renforcement des activités artistiques, descompétences manuelles, des sports et des autres activités prévuesau programme.
Cette tendance est représentée dans la nouvelle organisation des cyclesqui exige:
- La subdivision du cycle primaire en 2 modules de 3 ans chacun.- La modernisation des contenus d'apprentissage en y intégrant les
développements les plus récents.- La modernisation de la démarche pédagogique et de l'évaluation sur
la base des conclusions des recherches pédagogiques dans le mondeet des expériences innovatrices dans l'enseignement primaire.
Fonctions et objectifs- Assurer le minimum nécessaire de connaissances, de compétences et
de valeurs, indispensables pour l'intégration de l'enfant dans unesociété policée, en accord avec les critères de croissance à cet âge etpermettant à l'enfant de participer efficacement à l'opérationd'apprentissage.
- Faire que l'enfant s'approprie les compétences fondamentales decommunication: compréhension, lecture, expression orale et écrite, etencourager en lui, le goût de la lecture.
- Donner à l'enfant les compétences scientifiques et arithmétiques debase, lui fournir les connaissances scientifiques, écologiques,hygiéniques de base et la terminologie scientifique élémentairenécessaires à la compréhension, même partielle, de ce qui se passeautour de lui et utiles pour la suite de ses études.
- Faire acquérir par l'enfant un ensemble de connaissances, decompétences et de valeurs relatives à la société où il vit, du point devue de la géographie, de l'histoire, de la civilisation et de ladémographie. Ceci vaut pour son environnement direct, pour leLiban, sa patrie, pour son milieu arabe et pour quelques aspects dumonde et de l'univers afin de développer en lui les notions de temps,de lieu et d'identité.
- Lui donner une attitude appréciative à l'égard de la connaissance, dutravail, de l'environnement, du progrès, des bonnes mœurs, de lacivilisation et d'autrui, que cet autre soit un individu, une collectivitéou une nation.
- Développer chez l'enfant ses capacités artistiques, sportives etgestuelles ainsi que son goût du beau.
- Stimuler chez l'enfant, la confiance en soi, l'autonomie, une pratiquecomportementale civilisée, le travail coopératif aussi bien à l'écolequ'à l'extérieur.
CaractéristiquesLe cycle primaire s'étend sur six ans, entre l'âge de 6 et 12 ans. Il est
obligatoire pour tous les citoyens et peut être considéré comme lapremière phase de la scolarisation obligatoire qui seraprogressivement mise en place jusqu'à l'âge de 15 ans.
Ce cycle se subdivise en 2 modules comprenant, le premier: la 1ère, la2ème et la 3ème année; le deuxième: la 4ème, la 5ème et la 6ème année.Est admis en 1ère année l'élève qui a 6 ans révolus au 31 décembrede l'année d'inscription à l'école.
Répartition hebdomadaire des matières et des périodesLe nombre de périodes dans chacune des années du cycle primaire est de
30 par semaine au moins, à raison de 6 périodes par jour. La duréede la période est de 45 minutes au moins, dans le premier module,et pourrait être augmentée dans le second, les matières et lespériodes qui y sont consacrées se répartissent selon le tableau no
13.
Tableau no 13Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
matière
s
année
Françaisou
anglais
InstructionciviqueHist.Géo.
Sciences34
Maths
Artsetactivitésdivers35
Educationphysique
Totaldespériodes
1ère 7 3 2 5 4 2 30
2ème 7 3 2 5 4 2 30
3ème 7 3 3 5 3 2 30
Nombre depériode
s
42 9 22 17 90
Pourcentage
46,6%10%
24,4% 19%
100%
4ème 6 3 4 5 4 2 30
5ème 6 3 4 5 4 2 30
1er m
odul
e
6ème 6 3 5 5 3 2 30
*L'instruction religieuse sera assurée dans les écoles publiques de manière facultative lesVendredi et dimanche et ce, pour une durée de 2 heures. Toutefois, en date du 6/12/99 ledécret ministériel no 1847 stipule qu'une période entière (hebdomadaire) sera consacrée àl'instruction religieuse conformément à l'arrêté no 112 du conseil des ministres en date du28/10/2000. Cet enseignement se fera exclusivement à partir des manuels émis par le CRDP, àcompter de l'année scolaire prochaine (2001-2002)34 Certaines matières peuvent être combinées (sciences, hygiène, environnement pour lesbesoins méthodologiques d'une approche globalisante.
35 Ces activités comprennent les beaux-Arts et les activités diverses, nous citons, à titre indicatif: ledessin, la photographie, la sculpture, l'écriture, le chant, la musique, la danse, le théâtre, les travauxmanuels, l'agriculture, les arts ménagers, l'informative, les jeux gestuels
Nombre depériode
s
36 9 28 17 90
Pourcentage
40%10%
31% 19%
100%
Le cycle moyenLe nouveau système attribue au cycle moyen de nouveaux objectifs qui
prennent en compte les besoins des apprenants ainsi que ladidactique des différentes disciplines à cet âge. De plus cesobjectifs mettent l'accent sur le raisonnement et les compétencesautant que sur l'acquisition des connaissances, les problèmes, lesvaleurs et les activités.
Signalons dans ce contexte que les nouveaux objectifs imposent lacréation d'un poste d'orientation scolaire et professionnelle dans lecycle moyen, ainsi que des postes d'animateurs, pour les différentesactivités, pouvant être confiés, soit à des spécialistes, soit à desenseignants ayant reçu des formations spécialisées.
Par ailleurs, les changements ont porté sur les différentes disciplines et larépartition des matières pour les adapter aux nouveaux objectifs età la durée du cycle:
- Introduction de la technologie et de l'informatique.- Enseignement d'une 2ème langue étrangère.- Augmentation du temps alloué aux sciences.- Elargissement de l'éventail des activités diverses: manuelles,
sportives et artistiques.- Activités de familiarisation professionnelle.Sur le plan des contenus du programme, de la méthodologie et del'évaluation, le nouveau système suppose:- Que soit ménagée entre la 7ème année (la 1ère année moyenne) d'un
côté, et la 8ème et la 9ème année, de l'autre, une progression interne quipose d'abord les connaissances de base en vue de les approfondirultérieurement.
- L'actualisation de la matière d'apprentissage.- La concordance entre les impératifs des différents domaines
cognitifs, les besoins sociaux et ceux des apprenants à cet âge.- L'adoption d'un système moderne d'évaluation.
Fonctions et objectifsOffrir le minimum suffisant et nécessaire de connaissances, de
compétences et de valeurs en vue de:- Former un citoyen cultivé et civilisé.- Permettre à chacun de découvrir ses capacités individuellement et ses
goûts, de poursuivre des études académiques ou de s'intégrer à la vieactive et au circuit économique.
- Faire acquérir par l'apprenant, des connaissances et des compétences,le former aux valeurs physiques, à l'identité nationale et humaine et àla culture civique qui en découlent.
- Approfondir la culture de l'apprenant dans les domaines de l'hygiène,des relations sociales, de l'environnement, de la civilisation, lui offrir
des occasions de débat sur certaines problématiques contemporainesen vue de l'habituer à des prises de position objectives et rationnelles.
- Développer les compétences fondamentales de la communicationlinguistique jusqu'à amener l'apprenant à goûter la langue et lalittérature et à s'exprimer de manière originale et créative.
- Donner à l'apprenant les connaissances et les compétencesnécessaires, développer l'esprit scientifique et les valeurs qui s'yrattachent, enrichir ses connaissances terminologiques et élargir lesconnaissances et les principes scientifiques et mathématiques.
- Le familiariser avec la technologie et son utilisation, l'ordinateur enparticulier, comme un auxiliaire pédagogique, comme une source ouun outil de traitement de l'information.
- Familiariser l'apprenant avec les activités manuelles et le monde desmétiers en vue, d'abord de susciter en lui une attitude positive à leurégard, pour le former à certains de ces métiers, ensuite afin dedévelopper ses dons et le préparer à choisir à bon escient, etjudicieusement, le métier qu'il exercera plus tard.
- Développer la confiance de l'apprenant en lui-même en tant quepersonne libre d'esprit, apte à la coopération et à l'insertion sociale,également libre et responsable.
Avec le cycle primaire, l'enseignement moyen constitue ce qu'on appellel'enseignement de base.
La durée de ce cycle est de 3 ans, il comprend, à la suite du cycleprimaire, la 7ème, la 8ème et la 9ème.Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
Le nombre de périodes hebdomadaires pour toutes les classes du cycle estde 34 périodes de 50 minutes au moins chacune, réparties sur 5jours.
Les matières et les périodes sont réparties tout au long des 3 annéescomme indiqué sur le tableau ci-dessous:
Tableau no 14Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
Cycle moyenmatières
anné
Ara
be
1ère
lang
ue é
trang
ère
2ème
lang
ue é
trang
ère
Inst
ruct
ion
civi
que
His
t.
Géo
.
Mat
hs
Scie
nces
tech
nolo
gie
Info
rmat
ique
Arts
et a
ctiv
ités
dive
rses
Educ
atio
n ph
ysiq
ue
7ème
8ème
9ème
Nombre depériode
s
42 12 36 15
Pourcentage
40% 11,4% 34,2% 14,3%
*L'instruction religieuse sera assurée dans les écoles publiques de manière facultative lesVendredi et dimanche et ce, pour une durée de 2 heures. Toutefois, en date du 6/12/99 ledécret ministériel no 1847 stipule qu'une période entière (hebdomadaire) sera consacrée àl'instruction religieuse conformément à l'arrêté no 112 du conseil des ministres en date du28/10/2000. Cet enseignement se fera exclusivement à partir des manuels émis par le CRDP, àcompter de l'année scolaire prochaine (2001-2002).
Le cycle secondaire de l'enseignement généralSi le secondaire suscite un si grand intérêt parmi tous les autres cycles
d'enseignement au Liban, c'est parce que ce cycle est crucial pourparachever le développement du citoyen, lui permettre de faire unchoix judicieux quant à son avenir, après lui avoir offert lesdifférentes connaissances et les compétences indispensables.
Que la structure de l'enseignement au Liban et les programmes n'aientreçu aucun amendement pendant près d'un quart de siècle, a creuséun fossé profond entre la fonction, les cycles, les objectifs et lescaractéristiques de la structure actuelle (surtout pour le secondairequi devrait en principe coller de plus près à la réalité de la vie) etentre les changements survenus dans la société sur le marché del'emploi, dans les sciences, les techniques, la pédagogie, la vie engénéral et aux différents niveaux de l'enseignement supérieur.
Le nombre d'années du cycle tel que dans la structure actuelle reste lemême pour le nouveau système. La fonction que nous assignons ci-dessous à cette nouvelle structure ne peut être comparée à lafonction actuelle passée sous silence. La nouveauté principale, onla trouve dans le nombre d'options et de spécialités, dans les limitestemporelles de ces options, qui donnent à l'apprenant une annéesupplémentaire pour fixer son choix quant à sa spécialisation, etune plus grande souplesse dans le passage d'une filière à l'autre,pour mieux s'adapter aux différents domaines de spécialisation del'enseignement supérieur et aux exigences du marché de l'emploilibanais et arabe. Ceci est visible dans les objectifs du cycle et lescontenus du programme qui permettent aux apprenants d'être aufait des derniers développements scientifiques, technologiques etculturels, de déterminer leurs choix quant à l'insertion socio-professionnelle immédiate ou à la poursuite d'études supérieures.
Fonctions et objectifsL'enseignement général, tant général que technique, se propose de resserrer les
liens entre l'école et la vie en offrant les connaissances et les compétences qui
permettent à l'apprenant de s'orienter vers le monde de l'emploi ou vers
l'enseignement supérieur en étant en possession de concepts de base et de
connaissances théoriques et pratiques dans les domaines de la culture des sciences et
de la technologie moderne.
L'enseignement secondaire se propose de donner à l'apprenant les capacités
suivantes:
- Comprendre les fondements des religions et leur rôle dans l'accomplissement de
la personnalité aux niveaux spirituel, moral et humain.
- Prendre conscience de l'importance des valeurs morales et humaines et de leur
pratique, du respect d'autrui et du renforcement du principe de coexistence.
- Comprendre la signification des droits, des devoirs, des lois et les pratiquer en
toute responsabilité, exprimer son opinion dans les limites autorisées par la loi.
- Etre attaché au Liban, pays de liberté, de démocratie et de justice et en être fier.
- Comprendre la place du Liban dans la civilisation mondiale et accorder de
l'importance au fait de s'imprégner de la culture nationale, héritière d'un triple
patrimoine libanais, arabe et international.
- Etre au fait du rôle assumé par le Liban au sein des organismes arabes et
internationaux, de sa participation à leur fondation, à la rédaction de leurs chartes
auxquelles il est attaché, et notamment celles qui défendent les Droits de
l'homme.
- Acquérir les concepts de base relatifs au régime social, économique et politique
du Liban et y jouer son rôle en tant que citoyen responsable.
- Assimiler les concepts et les théories dans les domaines de la culture, des
sciences et de la technique et s'en servir à bon escient.
- Cerner les difficultés et les problèmes, les analyser dans le cadre d'une démarche
scientifique en raisonnant de manière méthodique.
- S'adonner à des activités sportives, culturelles et artistiques pour un meilleur
équilibre physique, moral, intellectuel et affectif.
- Assimiler les principes d'hygiène publique, les pratiquer et protéger
l'environnement.
- Etre créatif et inventif, avoir le sens du beau, réagir aux créations artistiques,
scientifiques et technologiques sur ce plan.
- Respecter le travail productif et le tenir pour une valeur importante tant dans sa
vie personnelle que dans celle de la société.
- Comprendre l'importance de la productivité, de la bonne organisation des
services et de la rationalisation de la consommation dans la société.
- Comprendre l'importance de la famille pour le développement de la société et la
nécessité de la planifier.
- Approfondir sa connaissance de la banque arabe, améliorer ses capacités de
communication par le canal de cette langue, apprendre à goûter la littérature et à
s'exprimer de manière originale et créative.
- Avoir de bonnes compétences de communication dans les langues étrangères
considérées comme outils de communication et d'interaction culturelle.
CaractéristiquesPour accéder à ce cycle, il faut être titulaire du brevet. Les études d'une durée
de 3 ans, sont sanctionnées par un examen officiel menant aux différentes options du
baccalauréat offert par les 2 filières d'enseignement secondaire, l'enseignement
général et l'enseignement technique. Ce diplôme habilite le titulaire à s'inscrire aux
facultés, aux instituts techniques ou artistiques supérieurs pour y poursuivre les
spécialités pour lesquelles il a été formé. Tout changement de spécialité est soumis à
des conditions fixées par la faculté ou l'institut concerné.
- Répartition hebdomadaire des contenus et des périodes
Deux filières distinctes sont disponibles dans le cycle secondaire: lafilière générale et la filière technique.1ère filière: Enseignement général – Cycle secondaire général.
Il comprend 3 classes: 1ère année secondaire
2ème année secondaire
3ème année secondaire
Il est sanctionné par le baccalauréat général:
- Humanités
-Sciences
Quatre autres options s'ajoutent à partir de la 3ème année:
- Lettres et Humanités
- Sociologie et Economie
- Sciences Générales
- Sciences de la Vie
Les disciplines sont réparties en modules d'apprentissage prenant en compte
pour ce qui est du nombre d'heures hebdomadaires consacrées à chaque discipline, le
pourcentage qui revient à chaque module dans la répartition générale des périodes
hebdomadaires.
Le nombre de périodes hebdomadaires est fixé à 35 au moins, 7 périodes de 50
minutes au moins, par jour en moyenne.
Les tableaux 15-16-17-18-19-20- 21 donnent la répartition hebdomadaire des
disciplines, des périodes, des modules ainsi que le pourcentage du temps
hebdomadaire alloué.
Tableau no 15
Répartition hebdomadaire des matières et des périodes1ère année secondaire
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
%Observation
s
1èr
e
- Langue et littérature arabes- Langue et littératures étrangères- 2ème langue étrangère
Total
55212
34,30%
2è
m
e
- Sociologie, économie et gestion- Education civique- Histoire- Géographie
Total
21126
17,10%
3è
m
e
- Mathématiques- Physique- Chimie- Sciences- Technologie
Total
5322112
37,10%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1214
11,50%
Total général
35 100%
Tableau no 16Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
2ème année secondaire – Série Humanités
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
% Observations
1èr
e
- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère
Total
66214
40%
2è
m
e
- Philosophie et civilisations- Sociologie et économie- Education civique- Histoire- Géographie
Total
3311210
28,60%
3è
m
e
- Mathématiques- Culture scientifique- Technologie
Total
4318
22,80%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1223
8,60%
2périodes/ matièreparrotationtoutes les2semaines
Total général
35 100%
Tableau no 17Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
2ème année secondaire – Série Sciences
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
%Observation
s
1èr
e
- Langue et littérature arabes- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère
Total
3328
22,80%
2è
m
e
- Philosophie et civilisations- Sociologie et économie- Education civique- Histoire- Géographie
Total
221117
20%
3è
m
e
- Mathématiques- Physique- Chimie- Sciences- Technologie
Total
6532117
48,60%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1223
8,60%
2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines
Total général
35 100%
Tableau no 18Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
3ème année secondaire – Série Lettres et Humanités
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
%Observation
s
1èr
e
- Langue arabe et thème- Langue étrangère et version- 2ème langue étrangère
Total
66214
40%
2è
m
e
- Philosophie et civilisations- Education civique- Histoire- Géographie
Total
911213
37,10%
3è
m
e
- Mathématiques- Culture scientifique
Total
235
14,30%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1223
8,60%
2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines
Total général
35 100%
Tableau no 19Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
3ème année secondaire – Série Socio-Economie
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
%Observation
s
1èr
e
- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère
Total
44210
28,60%
2è
m
e
- Philosophie et civilisations- Sociologie et économie- Education civique- Histoire- Géographie
Total
3811114
40%
3è
m
e
- Mathématiques- Culture scientifique
Total
448
22,80%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1223
8,60%
2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines
Total général
35 100%
Tableau no 20Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
3ème année secondaire – Série Sciences générales
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
%Observation
s
1èr
e
- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère
Total
2226
17,10%
2è
m
e
- Philosophie et civilisations- Education civique- Histoire- Géographie
Total
21115
14,30%
3è
m
e
- Mathématiques- Physique- Chimie
Total
107421
60%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1223
8,60%
2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines
Total général
35 100%
Tableau no 21Répartition hebdomadaire des matières et des périodes
3ème année secondaire – Série Sciences de la Vie
Module
Matière / activité
Nombrede
périodeshebdoma
-daire
s
%Observation
s
1èr
e
- Langue arabe et thème- Langue étrangère et traduction- 2ème langue étrangère
Total
2226
17,10%
2è
m
e
- Philosophie et civilisations- Education civique- Histoire- Géographie
Total
21115
14,30%
3è
m
e
- Mathématiques- Physique- Chimie- Sciences de la vie
Total
555621
60%
4è
m
e
- Informatique- Education physique- Arts et activités diverses
Total
1223
8,60%
2périodes /matièreparrotationtoutesles 2semaines
Total général
35 100%
2.2.3.2 – L'enseignement technique et professionnel
Nous allons ici aborder 2 points importants: Il s'agit d'abord de ladiversification des domaines de spécialisations de l'enseignement technique etprofessionnel, ensuite nous abordons les modifications effectuées dans ce type
d'enseignement en accord avec la nouvelle structure.La diversification des domaines et des spécialisations de l'enseignement technique et
professionnel avant que la nouvelle structure ne soit approuvée en conseil des
ministres en l'an 2000:
Tableau no 22Répartition des domaines et spécialisations de l'enseignement
technique et professionnel et leurs niveauxDomaine
del'enseigne
mentprofession
nel
Spécialisation
Niveaudes cadressupérieurs
(LT –LET)
- Génie civil - Mácanique - Electricité
- Electronique - Gestion
- Expertise
Cadresmoyens(TSP –
TS)TSP TS
- Mécanique - Electricité - Electronique - Génie civil - Gestion et informatique - Expertise
- Secrétaire de direction - Expertise–comptabilité - Sciences bancaires - Assurance - Gestion et organisation - Génie civil - Climatisation - Topographie - Hôtellerie - Sciences touristiques - Chimie industrielle
- Mécanique - Mécanique d'aviation - Soins infirmiers - Electricité - Electronique - Optométrie - Education pré-
scolaire et primaire - Education spécialisée - Assistance sociale - Gestion informatique - Statistiques - Analyses médicales
BT
- Secrétariat - Sciences commerciales - Documentation - Travaux publics - Climatisation - Dessin architectural - Architecture d'intérieur - Hôtellerie (vente) - Hôtellerie (production)
- Imprimerie - Chimie industrielle - Mécanique automobile - Mécanique maritime - Mécanique d'aviation - Construction métallique - Fonderie - Dessin industriel
- Soins infirmiers - Electricité - Electronique - ]Musique - Education pré-
scolaire et primaire - Informatique - Publicité - Laboratoires
Tableau no 23Répartition des domaines et spécialisations
de l'enseignement techniqueDomaine
de laformationprofession
nel
Spécialisation
Niveaucompléme
ntaireBT
- Employé de banque - Employé d'assurance - Aide-comptable - Vendeur - Mainteneur - Plombier - Aide typographe - Serveur de restaurant - Cuisinier - Pâtissier - Imprimeur
- Imprimeur - Ebéniste - Couturier - Mécanicien automobile - Mécanicien agricole - Forgeron - Horloger
- Esthéticien - Electricien de bâtiments - Réparateur Radio et T.V. - Dessinateur publicitaire - Tanneur
CAP
- Maçon - Aide-plombier - Ouvrier peintre - Aide-cuisinier - Aide-pâtissier - Couvreur - Relieur - Peintre (bâtiment)
- Boucher - Boulanger - Menuisier - Aide-couturière - Tisseur
- Limeur - Fraiseur - Ouvrier Fraiseur - Soudeur - Forgeron - coiffeur - Manucure - Electricien - Cordonnier
Niveau deformationprofession
nelleFPA
- Maçon - Soudeur - Dactylographe - Spécialiste électronique - Electricien de voiture - Comptable
- Dessin architectural - Electricien - Chef-comptable
- Maçon - Décorateur - Dépanneur radio-T.V. - Mécanicien automobile - Costumier styliste
Le diplôme de BP se distingue du diplôme d'études secondaires techniquespour ce qui est des conditions d'admission des élèves car on n'exige qu'une attestation
de fin d'études complémentaires (E.B.). les cours théoriques sont dispensés parl'établissement, alors que les travaux pratiques ont lieu dans les usines, les chantiersles entreprises de production et de développement comme la proportion des travaux
pratiques est naturellement supérieure à celle des études théoriques.- Les changements survenus dans l'enseignement technique et professionnel tels
qu'ils ont été annoncés dans la nouvelle structure:
- Le bac technique (BT) qui permet à son titulaire, en premier lieu, de pratiquer le
métier pour lequel il a été formé (et qui est déterminé à l'origine par le marché du
travail) ou bien de poursuivre des études supérieures.
- Le bac professionnel (BP) système d'alternance, créé par le décret no 1384 en date
du 04/10/99 et qui permet à son titulaire, en premier lieu d'exercer le métier pour
lequel il a été formé, et qui est déterminé à l'origine par le marché du travail.
Le cycle secondaire technique – Système d'alternance s'étend sur 3 années: 1ère
année2ème année3ème année
L'obtention du diplôme du brevet est une condition nécessaire pour accéder à
ce cycle. Nous le considérons comme une étape d'initiation à l'enseignement
technique et professionnel formel. Durant ce cycle, l'enseignement et la formation
continue se diversifient en 3 domaines ou options:
- L'agronomie
- L'industrie
- Les sciences / finance / commerce / gestion / tourisme /
informatique / hôtellerie / santé etc.
Pour le secteur des services, la diversification commence à partir de la 2ème
année. La première année est considérée comme un tronc commun.
En ce qui concerne les autres domaines (l'agronomie ou l'industrie). C'est à
partir de la 1ère année que la diversification commence tout en conservant des
modules d'apprentissages communs.
Le total général des périodes scolaires et de formation continue
concernant une seule spécialisation, dans ce domaine des services varie
entre 2800 périodes et 3000 ce qui équivaut en moyenne à 950 périodes
par an. Ainsi la moyenne des périodes concernant l'un des domaines
(l'agronomie ou l'industrie) varie entre 3000 et 33000 périodes équivalant
à 1050 par an.Ces périodes sont réparties à peu près sur 30 semaines effectives par an (compte
non tenu des vacances scolaires, des jours fériés ou des séances consacrées aux
examens) à raison de 35 périodes par semaine, la durée de chaque période étant de 50
minutes minimum.
Les périodes d'enseignement et de formation continue dans toutes
les spécialisations se répartissent en 4 modules (A,B, C et D) et il
convient de noter ce qui suit:Premier module: Matières générales
(A) - Langue arabe
- Première langue étrangère
- Deuxième langue étrangère
- Mathématiques
- Sciences
- Sociologie
On consacre à ce module entre 40 et 45% du total général des périodes dans
les premières années et dans toutes les spécialisations. Cette proportion se réduit
progressivement à 35 ou 40% en 2ème et 3ème année.Deuxième module: Les domaines des spécialisations
(B) - Matières de spécialisation
- Disciplines scientifiques associées à la spécialisation (sciences etmathématiques appliquées etc.)On consacre à ce module entre 45 et 50% du total général des périodes dans les
premières années et dans toutes les spécialisations. Et cette proportion pourrait
s'élever progressivement à 55 ou 60% du total général des périodes en 2ème et 3ème
année.Troisième module: Activités
(C) - Sport
- Autres activitésOn consacre à ce module 10% du total général des périodes dans les premières
années. Et cette proportion se réduit à 5% dans les années suivantes en fonction du
principe d'alternance: 2 périodes / matières par rotation toutes les 2 semaines.
Quatrième module: Formation continue
(D) - Sur le terrain, dans des usines et des chantiers relevant d'établissements de
production ou dans les ateliers de l'établissement scolaire au cas où il s'avère
impossible d'organiser des stages en usine.
On consacre à ce module 35 à 40% du total général des périodes dans les
premières années et cela pourrait s'élever progressivement à 40 ou 50% du total
général des périodes en 2ème et 3ème année.
L'établissement d'enseignement technique, reconnu officiellement prend à sa
charge d'assurer la formation pratique continue indispensable aux étudiants qui
postulent pour le baccalauréat technique et ceci dans ses usines et ses ateliers ou dans
ceux des établissements de production et de services coopérant avec cet établissement
suivant les principes du système dual.
Est titulaire du baccalauréat technique celui qui termine avec succès les unités
d'apprentissage et les applications pratiques des matières à l'intérieur des modules (A),
(B) et (C) sus-mentionnées.
Est titulaire du baccalauréat professionnel (BP). Système d'alternance, celui
qui termine avec succès toutes les unités d'apprentissage / de formation des matières à
l'intérieur des modules (B), (C) et (D) sus-mentionnées.
La formation initiale et continue dans le cycle technique et professionnel
Il est possible de préparer les étudiants au Bac technique et au BacProfessionnel selon le programme du système dual qui comprenddes modules de formation s'étendant sur 3 ans à raison d'un seulmodule de formation par an.L'étudiant qui aura terminé avec succès les 3 modules pourra avoir le droit de
se présenter aux examens officiels pour le baccalauréat technique ou pour le
baccalauréat professionnel dans les limites des conditions spécifiques de chacun de
ces 2 diplômes. De même l'étudiant qui aura terminé avec succès chaque module de
formation, obtiendra une attestation officielle, à toutes fins utiles.
Les structures du système dual dans le cycle secondaire technique notamment
en formation professionnelle supérieure, constituent une approche efficace et
opérationnelle pour la formation initiale et la formation continue.
De même, elles permettent de consolider les liens entre l'apprentissage et la
production effective puisqu'elles permettent de mieux adapter les savoir-faire de
l'apprenant et ses pratiques avec les caractéristiques du marché du travail et de ses
besoins.
Par ailleurs, ce système est à l'avantage des établissements de production car le
système leur permet de recruter du personnel qui n'a besoin ni de formation ni de
recyclage au moment où il est embauché.Changement de parcours
La répartition des périodes d'apprentissage suivant les séries et les modules
d'enseignement, soit dans l'enseignement secondaire général soit dans l'enseignement
technique permet à l'apprenant inscrit à l'une des séries d'opérer un changement de
parcours et de profiter ainsi d'unités d'apprentissage déjà acquises et correspondant à
la nouvelle orientation des études.La formation technique continue
Le nouvel organigramme d'enseignement donne plusieurs occasions aux
techniciens et aux professionnels intégrés au marché du travail, d'avoir une formation
technique continue afin de les remettre à jour en les initiant à toutes les innovations
technologiques aux fins de réaliser le principe de l'éducation permanente de manière
que le technicien ou le professionnel stagiaire puisse obtenir à la fin de chaque stage
de formation une attestation de spécialisation dans son domaine de formation.La formation professionnelle modulaire
Du point de vue de l'éducation non formelle, le nouveau système fait état d'une
filière de formation aux métiers décrits dans le marché du travail notamment pour les
apprenants qui ont déjà terminé le cycle primaire et souhaiteraient acquérir
immédiatement un métier.
Dans les centres de formation professionnelle modulaire, l'apprenant reçoit
une formation professionnelle à 3 niveaux de façon à ce que la formation initiale
s'effectue à l'intérieur de modules d'apprentissage autonomes, donnant à l'apprenant
des possibilités de passer verticalement (C'est-à-dire, d'un module d'apprentissage
déterminé, à un autre de niveau supérieur) ou bien horizontalement à un autre métier
du même niveau à l'intérieur d'une même série de métiers.
Après avoir réussi chaque module d'apprentissage, chaque stagiaire reçoit une
attestation officielle de travail lui permettant de pratiquer le métier pour lequel il a été
formé ainsi que la possibilité de poursuivre sa formation dans le module
d'apprentissage, suivant l'échelle des qualifications adoptée au Liban.
Dans chaque module de formation, le stagiaire reçoit de 600 à 900 heures de
formation: 25% de théorie et 75% de travaux pratiques.
Au terme du 3ème module d'apprentissage, le stagiaire obtient le CAP qui lui
permet de travailler dans les établissements de production et dans les chantiers ainsi
que dans le domaine des services à titre d'ouvrir spécialisé, il peut, s'il le désire,
poursuivre sa formation au niveau technique supérieur formel et non formel suivant la
procédure propre à l'établissement fréquenté en coordination avec la direction
officielle concernée.
Un apprenant qui a abandonné la filière correspondant à l'éducation debase ou toute autre filière de formation peut suivre les coursdispensés dans le cadre de l'apprentissage modulaire. Ces courssont également ouverts aux adultes qui souhaiteraient profiter deces programmes dans le but de se recycler dans une autreprofession ou par désir de promotion tout en restant dans le mêmedomaine professionnel. Ces programmes ouvrent des horizons trèsdivers devant chaque individu et préparent à la pratique des métiersen cours sur le marché du travail.Quant aux conditions d'admission aux divers modules d'apprentissage, elles
sont liées aux exigences de chaque spécialisation, et seront précisées régulièrement
toutes les fois que cela s'avère nécessaire par le ministère de l'enseignement technique
et professionnel en collaboration avec le ministère du travail, par le biais de l'Agence
Nationale pour l'Emploi, compte tenu des missions qui sont assignées à cette
institution en vertu de l'article 3 du décret-loi no 80 en date du 27/06/1977 et ce que
l'article 5 exige du point de vue de la consolidation des liens entre les activités de
formation et les besoins du marché du travail (en ce qui concerne les besoins actuels
et futurs),. La direction générale de l'enseignement technique et professionnel est
responsable de la conception et de l'organisation des stages relatifs aux modules
d'apprentissage signalés plus haut.
Il est à signaler que le nouvel organigramme ou la nouvelle structure de
l'enseignement technique et professionnel, approuvé en l'an 2000 a suspendu les
programmes donnant accès au CAP et BP en leur substituant le système dual ou
système d'alternance de formation sanctionné par le BP – Système dual. Donc le
brevet professionnel a été remplacé par le baccalauréat professionnel, et ce, en
adoptant le système des modules de formation.
Dans le domaine de l'enseignement technique supérieur, on a défini et
déterminé les diplômes suivants:
- La licence technique (LT) pour les spécialisations adoptées dans le secteur
tertiaire.
- Le génie technique pour les spécialisations adoptées en industrie et en agronomie.
- La licence d'enseignement technique (LET) pour les spécialisations adoptées pour
la formation des enseignants dans les divers secteurs.
Ces cadres moyens et supérieurs répondent, pour ce qui est de leur
administration, leurs programmes d'enseignement, leurs spécialisations, leurs objectifs
généraux et spécifiques, leurs contenus, les procédés de leur enseignement ainsi que
de leur système d'évaluation et leurs examens, aux besoins du marché de l'emploi.
La formation aux spécialisations prévues dans ces cadres est dispensée dans
les instituts techniques rattachés à la direction générale de l'enseignement technique et
professionnel. Les permis permettant à ces instituts d'exercer obéissent à une
législation et des réglementations spécifiques, ainsi que leurs activités et leur
concordance avec les besoins des secteurs de l'emploi et de production, enfin tout ce
qui relève de la relation entre ces instituts et les entreprises (formation, recyclage des
ouvriers…), obéit à des réglementations et est régi par des textes législatifs,
organisant cette relation.
Quant à l'admission et l'organisation des études et cours dans ces instituts
techniques, en vue d'obtenir le diplôme de TS, la licence technique (LT) et la licence
d'enseignement technique (LET) et autres des diplômes de l'enseignement technique
et professionnel supérieur, ils exigent de l'étudiant de fournir les documents suivants:
- Le bac libanais (ou équivalent)
- Le bac technique (ou équivalent)
- Le bac professionnel – Système d'alternance (ou équivalent)
L'étudiant doit réussir au concours d'entrée. Les candidats sont choisis suite à
une entrevue testant le niveau de connaissances, le caractère, le tempérament et les
capacités personnelles du candidat, compte tenu aussi des besoins du marché de
l'emploi.
Pour ce qui est des détenteurs d'un TS et qui aimeraient poursuivre leurs
études supérieures ils sont choisis selon les mêmes critères, autrement dit, le concours
d'entrée, l'entrevue et le niveau des acquis dans leur spécialisation. Les instituts
techniques adoptent le système des modules d'apprentissage. Il est possible que
certains cours s'étendent sur la totalité de l'année scolaire comme il est possible que le
reste des cours soit dispensé en un trimestre.
Dans les instituts techniques les cours se répartissent ainsi: Le diplôme de TS
La durée d'études pour les cadres moyens est de 3 ans à condition que les
périodes de leçons théoriques, pratiques et d'orientation ne soient pas inférieures à
2400 au cours des 3 années et en moyenne de 50 minutes la période.
La répartition des cours est la suivante:
- de 20% à 25% des cours théoriques
- de 30% à 40% de travaux dirigés par groupe de 24 étudiants tout au plus
- de 40% à 50% de travaux pratiques par petits groupes de 12 étudiants tout
au plus.A cela s'ajoutent des stages dans les entreprises de production d'une durée de 20 semaines au
moins au cours des 3 années au terme desquelles l'étudiant se présente à un examen officiel en
vue d'obtenir le TS.
Le diplôme des cadres supérieurs
La durée d'études est de 2 ans, l'étudiant doit suivre au moins 1800 périodes
scolaires de cours théoriques, travaux dirigés et travaux pratiques, la durée de chaque
période étant de 50 minutes.
Ces périodes scolaires se rapportant aux spécialisations dans les différents
secteurs de développement et de production, se répartissent comme suit:
- de 20% à 25% des cours théoriques
- de 30% à 40% de travaux dirigés (groupe de 24 étudiants au plus)
- de 40% à 50% de travaux pratiques (petit groupe de 12 étudiants
maximum).
Dans tous les cas le total des pourcentages doit atteindre 100%.
Le système suivi est celui de l'alternance, les étudiants suivent des stages de
formation dans les entreprises à raison de 14 semaines au cours des 2 années. Au
terme du parcours, l'étudiant présente un projet (Projet de diplôme) et s'il termine avec
succès, il obtient un des diplômes des cadres supérieurs sus-mentionnés.
Il est utile de rappeler que les Nouveaux Programmes renferment les points
forts suivants:
- Une complémentarité au niveau des 4 composantes: les objectifs, le contenu, la
méthode d'enseignement, le système d'évaluation.
- La clarté, la précision et une plus grande transparence au niveau des finalités et
des objectifs généraux aussi bien que particuliers, traduisibles sans difficulté en
objectifs pédagogiques terminaux (habiletés, comportements, habitudes…)
- La mise en application de nouvelles stratégies éducatives sur la nécessité de
fournir à l'apprenant un ensemble de valeurs, de savoirs, de compétences et de
comportements faisant de celui-ci l'agent principal de l'apprentissage,.
- A ce moment-là, l'apprenant ne se contenterait pas de chercher à comprendre et à
donner une définition du savoir mais il procéderait à son analyse critique et à son
évaluation, usant pour cela d'une approche globalisante et se basant sur le concept
de la technologie, celle-ci étant entendue comme une démarche spécifique de
raisonnement.
- Un effort de modernisation qui permet d'être au fait des derniers développements
scientifiques et technologiques et de se mettre à jour par rapport aux plus récentes
tendances scientifiques et éducatives avec la prise en compte des dimensions
humaines, éthique et civique qui sont attachées à tout programme national.
- Le souci d'adaptation constante aux besoins et aux conditions du marché du travail
en tenant compte des capacités de l'individu, des besoins de la société et des
attentes futures de la société en contexte local et arabe.
- La souplesse et la diversité de sorte qu'elles établissent un équilibre entre les
différents savoirs, entre la théorie et la pratique, tout en tenant compte des
particularités des apprenants.
Descriptif des matières nouvellement introduites dans l'enseignement général pré-
universitaire:
- La technologie
L'enseignement de cette discipline vise à familiariser l'apprenant avec les
réalisations scientifiques (machines et instruments) inventées grâce à l'application de
principes et de savoirs acquis dans les différentes branches de la science. En effet la
technologie, en ce qu'elle est l'application ingénieuse des acquis des sciences pures,
vise à initier l'apprenant au travail sur le terrain, à ses outils et à ses règles en vue de
l'habiliter à faire un meilleur choix professionnel.
Dans ce qui suit, nous signalons à titre purement indicatif quelques thèmes d'étude en
technologie:
- Historique et évolution des sciences et des technologies, importance du rôle de la
recherche scientifique dans le perfectionnement des équipements, des outils et des
instruments, ainsi que dans les modifications apportées à leur usage, en mettant en
relief les conséquences de tout cela sur les communautés humaines et leur
développement.
- Observation pratique des applications concrètes de la technologie avec insistance
sur les techniques de maintenance, les moyens de prévention contre les accidents.
- Observation de spécimens d'équipements et outillages anciens et récents dans les
secteurs: agricole, industriel et des services.
- Réalisation de travaux à caractère manuel, technique et mécanique conçus pour
donner à l'apprenant une expérience personnelle des outils et des matériaux et
l'habituer à concrétiser ses idées et à les traduire en actes précis et soignés.
- Prise de contact avec le monde des métiers, et, notamment, ceux qui privilégient la
technologie et ses moyens d'action.
L'informatique (l'ordinateur)
Par l'initiation à l'informatique, on se propose d'analyser le fonctionnement etles caractéristiques de l'ordinateur à l'intérieur des systèmes informatiques.
L'apprenant sera appelé plus particulièrement à:
- Découvrir les composantes internes de l'ordinateur.
- Connaître les fonctions des diverses composantes de l'ordinateur et de la
configuration: l'unité centrale, la mémoire, les disquettes etc.
- Avoir une notion des concepts de connexion, d'interface et de comptabilité.
- Dialoguer avec l'ordinateur au niveau des codes et des programmes.
- Etre au fait des concepts et des principaux termes techniques relatifs à
l'informatique afin que l'apprenant puisse l'utiliser comme moyen d'apprentissage
et comme outil auxiliaire dans les travaux de gestion et de bureau.
- Savoir l'exploiter comme un outil de sauvegarde et de traitement de l'information.Education artistique et activités diverses
Cet ensemble comprend: la musique, le chant, le théâtre, le dessin, la peinture,la sculpture, la danse folklorique, la calligraphie, l'économie domestique, la conduite
automobile, des enquêtes sur le monde du travail et ses caractéristiques,l'informatique, la protection de l'environnement, la participation à des enquêtes
locales. Ces activités seront organisées au sein de clubs scolaires. L'école sélectionneparmi ces activités celles qui conviennent le mieux à l'environnement local, de
manière à donner à l'apprenant, à travers les clubs scolaires, l'occasion de s'exprimerpersonnellement, et par conséquent de développer ses compétences propres et de
pouvoir se réaliser pleinement.Cultures et civilisations
Cette discipline comprend, à titre indicatif:- Les différents concepts de civilisation et de culture
- Le rapport entre la culture, la civilisation et l'avenir
- L'évolution de l'homme en tant qu'être civilisé
- Les inventions de l'esprit humain: les courants de pensée et les théories de la
connaissance
- Les découvertes scientifiques / techniques
- Les doctrines religieuses
- Les courants philosophiques les plus importants avec leurs principaux promoteurs
- Les principaux courants en psychologie
- La mythologie et la culture populaire
- Les principaux régimes politiques et systèmes économiques
- La morale et la vie en société
- Les aspects de la vie sociale (folklore, alimentation, mariage…)
- Les institutions, les systèmes, les traites et les pactes dans la civilisation moderne
- L'étude des civilisations pour que l'homme accède à un niveau supérieur de prise
de conscience de lui-même, de son environnement et de l'humanité toute entière, ce
qui lui permettrait d'atteindre un niveau culturel tel qu'il puisse avoir les moyens de
contribuer à préserver le patrimoine culturel de l'humanité.Gestion, études économiques et sociales
Les justificatifs de l'introduction de ces disciplines, le développement trèsrapide de la technologie a entraîné des transformations radicales dans les structures du
marché et dans les rapports de productivité. La séparation traditionnelle en activitémanuelle et activité intellectuelle a été abolie ainsi que le cloisonnement entre gestion
et production.La connaissance des sciences économiques et sociales de la gestion et de
l'informatique est devenue un prérequis pour la plupart des métiers répertoriés sur le
marché du travail et dans les secteurs de la production.
Les connaissances acquises en gestion et sciences économiques aident à
organiser les informations disponibles en fonction du marché du travail et des
services; le savoir acquis dans le domaine des sciences sociales fournit des éléments
mettant en relief les composantes d'ordre sociologique dans lesquelles se développe
telle ou telle profession.
Afin de répondre de façon positive, aux mutations signalées plus haut, il est
nécessaire de réserver, au sein des Nouveaux Programmes une place de choix aux
disciplines sus-mentionnées, à savoir les sciences économiques et sociales, la gestion
et la technologie.
La sociologieCette discipline est concernée par tout ce qui touche aux collectivités
humaines, à tout ce qui résulte du fait d'un rassemblement humain en un lieu donné:
attitudes, comportements, mœurs et coutumes, traditions et réglementations,
institutions et services destinés à assurer les besoins essentiels de chacun, comme
garantie de stabilité, de sécurité et de paix.
A titre purement indicatif, nous proposons de traiter les domaines suivants:
- L'individu et la société- La socialisation (formes et localisations)- Les différents modes de vie- Les divers aspects de la vie communautaire- Démographie et services sociaux- La société civile: la société libanaise- Les systèmes sociaux: l'éducation, la famille, l'économie, la politique.
Il faudrait, par ailleurs, porter l'apprenant à s'intéresser aux grandsproblèmes sociaux qui agitent toutes les communautés en vue delui faire prendre conscience des moyens à mettre en œuvre afin d'yfaire face. Entre autres problèmes, une prise de conscience s'avèrenécessaire pour les problèmes relatifs au chômage, à la pauvreté,au mariage et à la fonction d'une cellule familiale, etc.
EconomieIl s'agit de donner à l'apprenant les moyens de comprendre les priorités
économiques de la vie moderne et ce, de façon simple, à partir de quelques notions
élémentaires d'économie.
On trouvera ci-après quelques suggestions relatives aux principaux thèmes à
traiter:
- Les problèmes liés à la tarification des produits commercialisés sur le marché (loi
de l'offre et de la demande)
- Les principes fondamentaux de la comptabilité nationale; notions essentielles
relatives aux forces actives, aux groupements économiques
- La gestion du budget de l'Etat à partir des concepts de consommation, d'épargne et
d'investissement.
- Les relations économiques entretenues avec l'extérieur à partir de l'analyse de la
balance des paiements.
- Les relations économiques d'Etat à Etat.
- Le budget familial
Il faudrait également prévoir au programme l'étude des étapes les plus
importantes de l'évolution de l'économie dans le monde afin que l'apprenant puisse
connaître les bases qui ont fondé les principaux régimes économiques que le monde a
connus à travers l'histoire.
La gestionIl s'agit de l'étude des moyens pratiques à mettre en œuvre en vue d'organiser
le travail d'un ensemble d'individus engagés dans un même projet, afin d'en réaliser
les objectifs déclarés.
De façon plus pratique, cela suppose une connaissance à la fois générale et
détaillée des principes qui régissent les activités suivantes:
- La planification: élaboration d'un plan à court, moyen ou long terme pour la
réalisation du projet.
- La répartition des tâches entre les membres du même groupe de travail.
- La coordination d'activités parallèles.
- L'élaboration du calendrier de réalisation du projet.
- Le financement du projet: notions et comptabilité.
- Le suivi des travaux et le contrôle des activités en voie de réalisation.
- La prise de décisions.
- Sanctions et récompenses.
A ceci il convient d'ajouter:- Les principes de l'animation de groupe
- Esprit d'initiative et esprit critique
- Technique de communication: prise de contact, confirmation de rendez-vous,
ponctualité.
- Evaluation de performance en liaison avec des objectifs fixés au départ.
- Applications pratiques sur la société libanaise.
2.2.3.3 – Dans l'enseignement supérieur
Il est difficile d'aborder en détail les changements survenus dans les
programmes de l'enseignement supérieur, vu la grande diversification des systèmes de
ses institutions, ses programmes, les unités de valeur, les crédits, les cours et les
disciplines adoptés dans chacune des spécialisations.
Pour ces raisons nous allons nous contenter de signaler la grande extension
que les facultés et les instituts ainsi que les spécialisations de cet enseignement ont
connue ces dernières années, notamment, les sciences infirmières, la physiothérapie,
l'art dentaire, la technologie et les sciences, l'informatique, la gestion, le tourisme,
l'hôtellerie, et la traduction.
Comme il est important de mentionner qu'il existe des cours communs à 2
spécialisations ou plus comme, par exemple, en maths, physique, chimie et biologie
qui existent dans les programmes de plusieurs spécialités. Il en va de même pour les
matières ou les cours des langues, de l'économie et de l'histoire.
Quant à la culture générale, elle est partie intégrante des programmes de
chacune des spécialisations, notamment dans les institutions adoptant le système
américain où ces cours de culture générale représentent entre 15 et 28% du total des
cours requis pour obtenir le B.A. ou le B.S. par exemple.36
Ces cours portent sur la philosophie, les questions culturelles, la psychologie,
la sociologie, les sciences politiques, les lettres, des compétences dans le domaine de
la comptabilité. Il est nécessaire ici, de souligner que les orientations générales de
l'enseignement supérieur insistent sur le fait de fournir aux étudiants, quelle que soit
leur spécialisation, quelques connaissances générales, des notions et des compétences
qui ne se rapportent pas nécessairement à leur spécialisation, allant même jusqu'à les
influencer dans leur système de valeurs en intégrant des matières et discours portant
sur l'histoire des civilisations, l'évolution des sociétés, les relations sociales, les
principes des sciences politiques, la musique…. Ainsi le rôle de l'université ne
consiste pas seulement à assurer la spécialisation de l'étudiant et à lui fournir des
connaissances dans son domaine mais d'aller bien au-delà et beaucoup plus loin en
visant à former sa personnalité en tant qu'élément actif dans la société où il vit et au
sein de l'humanité toute entière. Cela ne signifie en aucun sens que les autres
institutions qui ne dispensent pas autant de cours et de matières de culture générale,
soient contre ce principe mais, du moins apparemment, ces cours ne font pas partie
des programmes qui portent uniquement sur la spécialisation, notamment en gestion,
droit, sciences, génie, et si jamais, ces programmes renferment des cours de culture
générale, ce sera dans les 2 premières années, pour disparaître complètement après
c'est-à-dire en 3ème et 4ème année.
Il n'y a que le cours de langue étrangère qui reste associé à tous lesprogrammes et au niveau de toutes les années, particulièrement lalangue anglaise considérée aujourd'hui beaucoup plus qu'unelangue de culture mais plutôt, un besoin. Vu que la plupart deslivres, des études et des circulaires sont publiés en anglais et c'estjustement pour cette raison que l'étudiant est censé la maîtriser envue d'enrichir sa culture dans d'autres domaines. Quant à la
36 Dr. Nemer Frayha: Les programmes et les curricula, l'enseignement supérieur au Liban. L'associationlibanaise des sciences éducatives, Beyrouth, Janvier 1997.
répartition des programmes, entre théoriques et pratiques oud'application, cela dépend de chacune des spécialisations.
Ici, 2 remarques sont à noter:- Bien que les programmes renferment une assez bonne quantité de travaux
d'application, pratiques, de travaux dirigés et de travaux d'application relatifs
aux spécialisations basées sur la pratique et l'expérimentation telles la médecine,
les sciences infirmières, le génie, l'architecture, l'agronomie et l'éducation,
l'aspect théorique reste souvent prédominant en 1er et 2ème année mais nous
constatons que la proportion des travaux pratiques augmente à chaque fois que
l'étudiant passe à un niveau supérieur.
- Les programmes des autres spécialisations manquent complètement de cours ou
de disciplines dans ce sens comme dans les domaines de la gestion, des lettres et
sciences sociales où les matières et les cours abondent mais au moment où on
les consulte et regarde de près, on voit que ces cours sont dispensés
théoriquement, en général.
Il existe pourtant des cours dans la plupart des programmes desinstitutions, intitulés "des cours de perfectionnement" ou des "coursde remédiation" dans les domaines des langues et desmathématiques mais ces cours ne font pas l'objet d'un examenofficiel.
2.2.4 – Les stratégies adoptées dans l'évaluation de la réforme des programmes
(la planification, l'application et le suivi)
Avec la réforme des programmes l'évaluation a pris une dimension importante,
se manifestant dans une stratégie considérant l'évaluation une opération globale,
devant englober tous les éléments du système éducatif, et, notamment les programmes
et leurs composantes. Cette conception n'était pas claire chez tous ceux qui ont
participé à l'élaboration des Nouveaux Programmes mais au fur et à mesure de la
progression dans les plans d'études et l'application, il était illogique d'adopter le
système classique d'évaluation. Ainsi, et à la suite des problèmes que cette situation a
suscités, les discussions, les rapports élaborés par les experts libanais et étrangers et à
la lumière des données et des résultats obtenus par les études menées à propos des
acquis d'apprentissage particulièrement la 1ère étude réalisée en collaboration du
CRDP et de l'Unicef et l'Unesco, une stratégie est donc adoptée dans cette perspective
qu'on peut résumer par les points suivants:
- La participation et le diagnostique, concrétisés par:
٠ Participation du plus grand nombre possible des forces et des institutions
publiques et privées concernées par l'opération éducative, soit dans les études
d'évaluation des acquis et l'élaboration de tests, soit dans l'élaboration d'une
nouvelle structure et de nouveaux programmes. 400 spécialistes ont participé à
cette opération venus de divers secteurs. Formant ainsi une équipe nationale
appelée comité de planification devant accompagner l'élaboration des
programmes, discuter et débattre les travaux exécutés. Un comité consultatif fut
aussi créé, formé d'experts auxquels sont transmis les problèmes et les litiges, ce
comité se conformera pour toutes les décisions relatives à l'exécution, aux textes
et règlements au CRDP et dans les administrations concernées.
٠ Ajoutons que le comité de planification était épaulé par l'Unesco dont personne
n'ignore l'efficacité de sa participation.
٠ Distribution des premières copies des programmes de l'enseignement général
aux institutions éducatives, syndicales et économiques avec des questionnaires à
remplir ou à cocher de façon à faire remarquer les défauts tout en avançant les
propositions adéquates, dont il a été tenu compte et après examen des réponses,
les modifications nécessaires furent introduites aux programmes avant même
l'élaboration de leur version définitive.
٠ Le fait de tirer profit et de bénéficier des accords d'aide et de collaboration avec
certains pays dans les domaines de la formation, du recyclage et des experts
envoyés.
٠ Les colloques organisés dans cet objectif en présence d'experts arabes et
étrangers afin de bénéficier de leurs compétences et expériences dans le domaine
de l'élaboration des programmes. Signalons en particulier l'apport du Royaume
Jordanien Hachimite.
L'expérimentation se résume ainsi:
Expérimenter les Nouveaux Programmes sur un échantillon d'élèves est une
chose nécessaire qui nous épargne des sauts qualitatifs imprévus.
En fait, cette expérimentation n'a pas eu lieu dans le sens étroit du terme mais
a considéré l'application des programmes dans toutes les écoles comme une étape
d'expérimentation en attendant d'effectuer des modifications à la lumière des
problèmes posés, cette révision permettra d'éviter tout facteur susceptible de
compromettre leur application. On procédera donc rapidement à faire le nécessaire de
peur d'entraver l'opération du redressement pédagogique un laps de temps au bout
duquel les circonstances politiques ne seraient plus propices à l'exécution d'un travail
d'une telle dimension.Accompagnement de l'évaluation à l'élaboration des programmes
Cet accompagnement s'est effectué soit par des études et des enquêtes sur le
terrain, soit par le biais des rencontres avec les enseignants et les directeurs d'école,
soit aussi par des colloques tenus en présence d'experts locaux et étrangers, cet
accompagnement a englobé les programmes (et leurs différents éléments notamment
l'évaluation des manuels scolaires afin d'autoriser l'usage) et la formation parle biais
de la distribution de questionnaires et fiches aux stagiaires pour rendre compte de
leurs opinions et de leurs propositions, on procède actuellement à un suivi à cette
évaluation à travers des études et des visites dans les écoles pour évaluer les acquis
des élèves et les conditions dans lesquelles se déroule l'opération éducative.
L'opération de l'évaluation se poursuit par le biais d'un projet global
d'évaluation en voie d'exécution en collaboration entre le CRDP et l'Unesco. Ce projet
comporte 7 composantes:
1- Les objectifs et la répartition de matières
2- Evaluation des programmes des matières
3- Evaluation des manuels scolaires et des guides des enseignants
4- Evaluation des programmes des cycles
5- Evaluation du système d'évaluation
6- Evaluation des acquis
7- Evaluation des programmes de formation
Dans ce cadre a été entamée la 1ère étude du projet portant sur la 6ème
composante relative aux acquis des étudiants qui sera revue en 2ème session à la 2ème
étape de l'exécution du projet de l'évaluation des programmes, l'étape qui comporte 3
autres composantes secondaires: les objectifs, l'échelle de l'enseignement et la
répartition des leçons, le système d'évaluation et le programme de formation des
enseignants.L'évaluation en vue d'une rectification
Il est attendu, à la lumière des remarques recueillies et des résultats desétudes en voie d'exécution, qu'on remette en question lesprogrammes en vue de mener l'enseignement sur la bonne voie etd'effectuer les rectifications, les remaniements et la remédiationnécessaires afin de combler toutes les lacunes.
Tirer parti des expériences locales, arabes et mondiales
Il est très important et bénéfique de tirer parti des expériences car on compte
beaucoup sur ces collaborations et ces aides. En effet, la présence d'experts et de
personnes compétentes au sein de l'opération éducative ne peut être que bénéfique
permettant ainsi d'entretenir un contact au plus haut niveau avec le savoir, dans une
vision d'ensemble des programmes.
Nous avons ainsi abordé les points les plus importants susceptibles d'éclaircir
la stratégie adoptée dans le domaine de l'élaboration des programmes d'enseignement,
dans les différentes branches et à tous les niveaux, et même si cela se fait à des degrés
différents suivant la progression réalisée dans l'opération de la réforme éducative et
cette innovation fut la plus importante dans l'enseignement général pré-universitaire
tout en espérant qu'elle soit prochainement instaurée dans toutes les filières de
l'enseignement.
2.2.5 – Les positifs, le négatifs et les solutions adoptées
Le processus de restructuration du secteur éducatif qui a pris en considérationet de manière fondamentale l'enseignement général pré-universitaire puis
l'enseignement technique et professionnel et en partie l'enseignement supérieur, avaitses points forts mais aussi ses imperfections et des défauts auxquels on a cherché des
solutions afin d'y faire face, et ce, au niveau des 3 filières.2.2.5.1 – Dans l'enseignement général pré-universitaire
Les points positifs, les plus importants:
Conception et promulgation de programmes unifiés pour tous les libanaisdepuis 1994, date de la ratification du plan de redressement pédagogique et c'est àpartir de ce moment qu'il est devenu possible de parler d'un système éducatif unifiédans ses orientations, ses objectifs et ses contenus. Un système évolué, faisant de
l'élève l'agent principal du processus d'apprentissage, fondé sur un systèmed'évaluation moderne et global et comme nous le savons déjà, ce système a fait
émaner une nouvelle structure d'enseignement évoluée ayant le souci de relier, entreelles, les différentes filières de l'enseignement.
- Intégration d'objectifs généraux et spécifiques aux programmes donnant ainsi
une nouvelle conception aux contenus, axés d'ores et déjà sur l'atteinte de ces
objectifs.
- Lancement d'un énorme, mieux, gigantesque chantier éducatif en un temps
relativement court et limité, ce qui a renforcé la mobilisation et la motivation de
s'occuper des affaires de l'éducation au Liban.
- Association, à la conception et à l'élaboration des programmes tous les partis
concernés collaborant ensemble dans le cadre de l'amélioration du système
éducatif libanais, renforcés et épaulés par la participation des organisations
mondiales telles, l'Unesco et l'Unicef.
- Mise en place d'un nouveau processus d'évaluation fondé sur le développement
des capacités de l'apprenant et ses compétences, aboutissant progressivement à
l'enseignement obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans.
- Elaboration pour tous les cycles pré-universitaires 2 collections-type de manuels
d'histoire et d'éducation civique et ce, dans les 2 secteurs public et privé.
- Ouverture des programmes sur les technologies modernes permettant de les
accompagner afin d'être au fait des derniers développements scientifiques et
technologiques en introduisant les nouvelles matières et disciplines dans le
programme telles la technologie, l'informatique, la sociologie etc. en introduisant
de même une 2ème langue étrangère.
- Réservation d'une place aux programmes relatifs à la santé, l'environnement, la
démographie dans leur conception moderne afin de répondre aux besoins de notre
temps.
- L'afflux des enseignants du public et du privé, aux stages de formation dans le
but de se familiariser avec les Nouveaux Programmes et pouvoir les
accompagner.
- Recyclage de certains cadres dans certains domaines spécifiques à l'élaboration
des programmes et leurs divers éléments.
- Le projet tiré des études et recherches en vue de comprendre et d'examiner la
réalité du système de l'enseignement et les problèmes qu'il pose.
- La réaction positive des élèves et des parents vis-à-vis des Nouveaux
Programmes favorisant ainsi l'autonomie de l'apprentissage (l'autodidactisme) et
l'exercice des procédés techniques.
Les imperfections et les défauts- La lenteur de la mise en application des programmes pratiques, c'est-à-dire des
modalités d'exécution accompagnant le plan de redressement pédagogique qui
prend en considération les besoins des écoles, notamment, en enseignants pour
certaines disciplines nouvellement introduites et aussi le besoin de bâtiments
scolaires, d'équipements et autres.
- La difficulté de modifier le planning des vacances scolaires a créé une certaine
discordance entre les contenus des manuels et le cadre horaire qui leur est imparti.
- Ramification d'une même matière en plusieurs manuels ce qui a alourdi le
cartable scolaire de l'élève, relativement à son jeune âge, notamment dans les 2
premiers cycles de l'E.B.
- La difficulté d'adopter les méthodes actives dans l'enseignement, notamment le
travail de groupe dans certaines écoles publiques et privées et ce, à cause d'un
manque dans les bâtiments scolaires convenables, les moyens, les outils et le
matériel pédagogiques en plus des équipements adéquats.
- La difficulté de consacrer et de réserver le temps nécessaire aux stages de
formation des enseignants ainsi que la difficulté d'assurer le nombre nécessaire de
formateurs et d'animateurs compétents.
- Déséquilibre pratique et fonctionnel entre le nombre des enseignants et les
besoins réels de l'enseignement public.
- Déséquilibre au niveau des solutions de remédiation dans les divers domaines et
cadres du plan de redressement pédagogique. L'évolution et la transformation ne
doivent pas toucher un domaine sans l'autre, c'est l'ensemble de l'édifice qui est
transformé. Le Domaine des services pédagogiques de conseils psychologiques et
d'orientation scolaire et professionnelle ne s'est pas amélioré parallèlement à celui
des programmes. Il en va de même pour ce qui est de l'administration éducative à
tous ses niveaux.
- Insuffisance d'harmonisation entre les divers organismes concernés par
l'opération éducative.
- Absence d'une perspective claire et nette spécifique aux services de conseils et
d'orientation des enseignants ce qui impose le fait de clarifier les rôles réciproques
de l'inspection pédagogique et des conseillers.
- Insuffisance d'harmonisation pour ce qui est du fait de tirer parti et bénéficier au
maximum des aides extérieures offertes et des accords d'aide signés.
Les solutionsFace aux problèmes et aux aspects négatifs déjà mentionnés, compromettant le
processus de redressement pédagogique, des solutions ont été adoptées afin d'atténuer
et de minimiser ces déficiences et ces écueils. Citons-en les plus évidentes:
- Adoption d'un système d'évaluation fondé sur le développement des compétences
de l'apprenant précisant les compétences à maîtriser ou à acquérir par année
scolaire et par cycle, faisant ainsi de l'apprenant l'agent conscient de l'opération
d'apprentissage.
- Suspension du travail dans certains domaines et disciplines en vue d'alléger les
contenus de façon à ce qu'on puisse finir le programme au cours de l'année étant
donné qu'on n'a pas réussi à imposer l'année scolaire de 36 semaines.
- Attirer l'attention des enseignants et convaincre les directeurs de la possibilité
d'adopter les méthodes actives et le travail de groupe suivant les moyens
disponibles.
- Assurer une partie des équipements et du matériel de base nécessaires à
l'application des Nouveaux Programmes, pour chaque école dans les limites des
moyens financiers disponibles et travailler sérieusement à assurer
progressivement le reste.
- Mener une série d'études et de recherches en vue de renforcer les liens entre
l'école et la société locale et détecter les élèves souffrant de difficultés
d'apprentissage.
Sur ce, ont eu lieu les démarches suivantes:
- Le recensement général du secteur de l'éducation: cette étude se propose de
collecter toutes les informations concernant les élèves et les enseignants ainsi que
les locaux, les manuels, les équipements etc.
L'étude est confiée au département des statistiques du CRDP en collaboration
avec l'unité d'informatique.
- Enquête et inventaire exhaustif des bien-fonds que possède le ministère de
l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, sur l'ensemble du territoire
libanais (660 bien-fonds comme premier chiffre)
- Promulgation du décret no 3801 fixant les critères et les normes des bâtiments
scolaires publics de l'enseignement général pré-universitaire.
- Adoption des techniques scientifiques conformément aux Nouveaux Programmes
dans l'élaboration de la carte scolaire pour l'implantation et la répartition des
bâtiments afin de ne pas laisser au hasard la construction des écoles et leurs
réaménagements.
- Production d'un dossier pédagogique et technique sur le mobilier scolaire et
administratif (le guide du mobilier scolaire et administratif)
- La construction de 33 écoles financée des prêts provenant de l'étranger, comme
suit:
٠ 9 écoles équipées de la banque européenne de développement
٠ 24 écoles pour les zones périphériques de la banque mondiale
- Réservation de 18 millions de dollars pour l'achat d'équipements et de mobilier
pour les écoles publiques
- Des appels d'offre en vue d'acheter 1200 ordinateurs servant à équiper 100 écoles
publiques au Liban comme première phase, alimentés par la caisse des écoles.
- Projet de relier 24 écoles secondaires au Liban au réseau Internet international.
- Œuvrer à renforcer ou à instaurer les structures administratives et techniques
nécessaires pour ce qui est des unités spécialisées chargées de la carte, des
bâtiments scolaires et de leurs équipements en insistant sur l'informatisation des
organismes du ministère de l'éducation Nationale et de l'enseignement supérieur.
- Passer à l'exécution de l'évaluation des Nouveaux Programmes dans tous leurs
éléments et toutes leurs constituantes en envisageant la possibilité de combiner les
disciplines dans le 1er cycle de l'E.B. (Projet en collaboration entre le CRDP et
l'Unicef).
- Formation de nouveaux enseignants afin de répondre aux besoins des écoles
notamment pour les matières nouvellement introduites dans le programme. Des
contractuels ont été recrutés en attendant que le plan de formation soit complété.
- Location de nouveaux bâtiments scolaires ou réhabilitation des anciens en vue de
satisfaire l'afflux des élèves aux écoles publiques.
- Organisation de journées pédagogiques au cours de l'année scolaire dans
l'objectif de développer les capacités des enseignants et améliorer leur
méthodologie et leurs pratiques, et ce, pour pallier l'insuffisance des sessions de
formation et de recyclage dans ce domaine.
- Création d'un groupe de travail provisoire, répondant aux besoins et émettant les
décisions relatives à l'exécution du plan et ce, en raison de l'absence d'un conseil
supérieur d'enseignement ou un comité supérieur de planification ou encore un
système d'évaluation.
- Résolution des problèmes financiers des élèves incapables de payer les frais
d'inscription et ce, en les exonérant. Ces mesures ont été prises aussi au niveau
des écoles privées concernant les élèves dont les parents ont des difficultés
pécuniaires. Cette procédure a l'avantage de permettre l'affiliation d'un plus grand
nombre aux écoles. A cela s'ajoute le fait d'assurer des livres à bas prix dans
certaines régions, en collaboration entre les organismes publics, les municipalités
et l'organisation de l'Unicef.
- Afin de trouver facilement des solutions. Des projets et des programmes
conjoints ont été signés avec certains organismes et organisations dans l'objectif
de développer le secteur éducatif. Nous en citons:
٠ Projet du soutien de la restructuration du secteur éducatif lancé en 1996 soutenu
par le programme de développement des Nations-Unies pour l'amélioration du
système éducatif libanais, ses principaux objectifs se résument en un travail de
consolidation, de collaboration d'harmonisation et de planification entre les
partis libanais et non-libanais. Ainsi que le développement des diverses
compétences organisationnelles de tous ceux qui travaillent dans le secteur
éducatif, notamment les décideurs, les comités administratifs, ainsi que
l'amélioration des capacités de gestion des institutions éducatives par le biais de
l'amélioration de leurs programmes d'enseignement, de leurs manuels scolaires,
leur système d'évaluation et la formation des enseignants qui constitue à coup
sûr un facteur essentiel. Ce projet prend aussi en considération le côté financier
et cherche à fournir ou à assurer les financements nécessaires en vue d'améliorer
le secteur éducatif, notamment le système des conseils et de l'orientation dans
les écoles des zones périphériques défavorisées. A cela s'ajoute le souci de se
préoccuper des enfants ayant besoin d'un enseignement spécialisé adapté à leurs
besoins. Le réaménagement et la construction de bâtiments scolaires
n'échappent pas à ce souci d'amélioration et de rénovation, en effet, le projet
prend en compte la nécessité d'élaborer un plan architectural d'exécution
commun à tous les bâtiments scolaires.
٠ Le projet d'éducation générale, entamé en 1997 par le CRDP avec le soutien de
la banque mondiale et une donation du gouvernement japonais en vue
d'effectuer les travaux préparatoires qui ont d'ailleurs abouti à avoir un prêt de la
banque précitée en l'an 2000 dont le montant s'élève à 56 millions et 570 mille
dollars en vue de construire de nouvelles écoles, réhabiliter celles en mauvais
état, ajouter des extensions à d'autres, assurer les équipements nécessaires
consolider et renforcer les moyens de formation, de recyclage et d'évaluation
tout en assurant les outils pédagogiques et les techniques modernes et couronner
tout cela par l'installation d'un système d'informatique relatif à l'administration
éducative. A cela s'ajoute la mise en place d'écoles pilotes. Par ailleurs, le PEG
vise à promouvoir une utilisation rationnelle des ressources financières.
2.2.5.2 – Dans l'enseignement technique et professionnelLes réalisations: Nous en citons les plus évidentes:
- Ratification du plan de redressement pédagogique avec le souci de relier
organiquement l'enseignement général et académique à l'enseignement technique
et professionnel et la consolidation des liens entre ces 2 enseignements et
l'enseignement supérieur.
- Ratification de la nouvelle structure de l'enseignement technique et professionnel
qui a adopté le système de formation professionnelle modulaire et l'instauration
du système d'alternance. Le nouvelle structure donne plusieurs occasions aux
techniciens et aux professionnels d'avoir une formation technique continue afin de
les mettre à jour en les initiant à toutes les innovations technologiques.
A cela s'ajoute l'extension de l'enseignement supérieur et sa diversification tout en
déterminant les domaines des matières à tous les niveaux et en renforçant les
travaux pratiques.
- Modernisation des programmes de l'enseignement technique et professionnel au
niveau du cycle secondaire (BT) et au niveau des cadres moyens (TS) dans 22
spécialisations. Il est en train de s'élaborer actuellement une évaluation globale de
ces programmes par l'organisation allemande G.T.Z.
- Identifier l'enseignement technique et professionnel supérieur, sa fonction et sa
relation avec l'enseignement général académique.
- Commencer par ouvrir de nouvelles écoles professionnelles et des centres de
formation et de recyclage intensif.
- Formation d'un nombre d'enseignants et réorganisation de l'institut technique
éducatif.
Les faiblesses: en voici les plus évidentes:
- Le processus de la modernisation des programmes qui a touché le BT et le TS
dans 22 spécialisations ne s'est pas élaboré dans la perspective annoncée par le
plan de redressement pédagogique. En effet, on a omis certaines matières
communes entre les 2 filières générale et professionnelle comme l'instruction
civique par exemple, ainsi que ces programmes n'ont pas pris en considération les
modifications affectant les mathématiques, les sciences, les langues et
l'informatique dans les Nouveaux Programmes de l'enseignement général. Il est
nécessaire d'ajouter que cette modernisation et ces innovations n'étaient pas dans
le cadre d'un diagnostic précis des besoins du marché de l'emploi.
- Les plans visant l'extension dans l'enseignement technique et professionnel ont
besoin d'être renforcés par des études sur le terrain qui reflètent nos besoins réels
et déterminent l'amélioration effective comme il est encore un peu tôt pour porter
un jugement sur la conformité de cette extension aux besoins des régions.
- Il est toujours d'urgence de former les cadres techniques nécessaires ainsi que les
enseignants.
- L'application du système d'alternance soutenu par le GTZ a toujours besoin de
l'harmonisation de ses programmes avec les programmes de l'enseignement
technique et professionnel qui lui sont parallèles. Ajoutons que cette expérience
n'est pas encore généralisée mais se réduit à quelques spécialisations et est
adoptée par très peu d'écoles.
- Insuffisance d'équipement notamment, les modernes d'entre eux, et d'écoles
adéquates aux nouvelles spécialisations.
Les solutions:
- Achever l'élaboration de la nouvelle structure de l'enseignement technique et
professionnel et la ratifier afin d'assurer la complémentarité entre les programmes
d'enseignement, dans tous les domaines.
- Signer une série d'accords de prêts et de coopération dont le montant s'élève à
200 millions de dollars en vue de construire 42 écoles ou instituts de formation
technique ainsi que l'ensemble professionnel de Damour (La Banque Mondiale) et
2 écoles techniques pilotes dirigées par les industriels et le ministère et soutenues
par l'Union Européenne. Ces aides serviront aussi à équiper 3 laboratoires (accord
avec la France).
- Faire réactiver le conseil supérieur de l'enseignement technique et créer des
conseils consultatifs dans chacune des écoles techniques.
- remettre en question les programmes d'enseignement dans l'objectif de les
améliorer et recycler les membres du corps enseignant (accord avec la Banque
Mondiale).
2.2.5.3 – Dans l'enseignement supérieur
Les points forts, dont:
- Multiplication des chances à l'enseignement supérieur par le biais de la création
de nouvelles branches, facultés.
- Création de facultés d'application et d'expérimentation telles, le génie civil, la
médecine et la pharmacie.
- Modernisation et amélioration des programmes dans certaines facultés et
universités en adoptant quelquefois le système de modules.
- Adoption de l'évaluation des activités de l'étudiant et de certains de ses projets
ainsi que des examens en vue d'améliorer et d'orienter cet état de fait vers un
système d'évaluation continu et souple.
Les faiblesses et les failles:
- L'extension dans l'enseignement supérieur ne s'effectue pas dans une perspective
claire, tenant compte des besoins du marché de l'emploi, augmentant ainsi les
chômeurs parmi des diplômés qualifiés.
- Divergences dans les appellations des diplômes et des spécialisations et manque
de souplesse entravant le transfert de l'étudiant d'une université à l'autre ou d'une
spécialisation à l'autre au sein de la même université sans, pour autant, perdre
quelque temps sur l'établissement d'origine.
- Absence de conditions matérielles et humaines favorables à un enseignement de
qualité dans la plupart des sections universitaires déjà existantes ou nouvellement
introduites.
- Inadéquation des tests et des examens, la plupart du temps, aux capacités des
étudiants et aux besoins du marché de l'emploi, ceci ne peut être autrement, en
l'absence d'un système d'orientation scolaire et professionnelle.
- Absence d'accompagnement de l'enseignement académique supérieur, des
innovations et évolutions survenues dans les cycles de l'enseignement pré-
universitaire.
- Poursuivre le travail afin de compléter le plan de redressement pédagogique et la
nouvelle structure de l'enseignement pour ce qui est de l'enseignement supérieur.
- Effectuer une évaluation globale diagnostiquant l'état actuel de l'enseignement
supérieur jusqu'à proposer des solutions adéquates, notamment par le biais de
l'accord d'aide signé avec la programmation des Nations-Unies.
- Faire en sorte d'assurer les conditions matérielles favorables aux facultés de l'U.L
par le biais des exécutions en cours de la construction de nouveaux ensembles
pour les facultés de cette université.
- Prendre en compte les orientations édictées par la stratégie proposée pour l'année
2015, où les efforts qui sont fournis convergent vers la réalisation du minimum de
ce qui a paru dans cette stratégie du coté de la réhabilitation des 3 fonctions
principales de l'enseignement supérieur (l'enseignement, la recherche et
l'assistance sociale) ainsi que l'amélioration des statuts et des réglementations en
vue d'assurer un enseignement supérieur de qualité à l'intérieur de services
d'orientation et de conseils adéquats).
Face à cette situation et cet état de fait, la meilleure solution serait, de pouvoir
s'approprier les savoir-faire et les savoir-être du siècle basés sur la coopération et la
solidarité, le dialogue, la participation des diverses forces actives de la société à
l'opération de redressement éducatif ainsi qu'en appuyant et encourageant les
compétences tout en permettant à chaque individu de s'affirmer et de se réaliser soi-
même. Tout cela doit être possible et aisé parce qu'on croit que tout individu sera
capable de réussir et d'exceller dans un domaine si les circonstances et les conditions
lui sont favorables. L'expérience force à dire que les évolutions en matière d'éducation
sont lentes et qu'il n'existe pas de solution miracle ni de solution idéale. Il est
vivement recommandé, dans ce domaine, de ne pas brûler les étapes mais d'aller
progressivement et suivant un processus scientifique, vers le but et sans toutefois
oublier de prendre en considération les moyens disponibles et de procéder selon
l'échelle des priorités.
En tout cas et quelles que soient les conditions et les circonstances, la qualité
de l'enseignement reste la plus importante, constituant la base de toutes les activités et
des efforts fournis dans ce sens de tous ceux qui sont concernés par l'opération
éducative et l'enseignement au Liban de demain parce que sans la bonne qualité de
l'enseignement et la maîtrise dans l'application, le développement aura du mal et ne
saura atteindre ses objectifs, dans un temps où tout le monde sait, très bien,
professionnaliser les spécialisations, mieux, toutes les spécialisations même celles
paraissant les plus éloignées du marché de l'emploi.
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