SURVEILLANCE DE LA QUALITE DE L’AIR EN CHAMPAGNE-ARDENNE
MDA, 2 rue Léon Patoux, CS 50001, 51664 Reims Cedex
Tél : 03 26 04 97 50 - Fax : 03 26 04 97 51 E-mail : [email protected] – Website : www.atmo-ca.asso.fr
CAMPAGNE DE MESURE DE LA
POLLUTION TRAFIC A CHARLEVILLE-
MEZIERES Boulevard Gambetta, du 29 janvier au 19 mars et du 21 juin au
19 août 2016.
2016
Campagne de mesure de la pollution trafic à Charleville-Mézières 1/20
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CONDITIONS DE DIFFUSION
Diffusion libre pour une réutilisation ultérieure des données dans les conditions ci-dessous :
Toute utilisation partielle ou totale de ce document devra porter la mention : "Source
d'information ATMO CA- ETS-EDA-16-015".
Les données contenues dans ce document restent la propriété d'ATMO Champagne-Ardenne.
ATMO Champagne-Ardenne n’est en aucune façon responsable des interprétations, travaux
intellectuels et publications diverses issus de ce document et pour lesquels elle n’aurait pas
donné d’accord préalable.
PERSONNES EN CHARGE DU DOSSIER
Rédaction : Estelle DANELON, Chargée d’études
Relecture : Ève CHRETIEN, Ingénieur responsable d’études
Approbation : Emmanuelle DRAB-SOMMESOUS, Directrice
Référence du rapport : ETS-EDA-16-015
Date de publication : 24/11/2016
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Nous remercions la ville de Charleville-Mézières pour sa participation, et l’aide précieuse de
ses services pour la mise en place des mesures.
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SOMMAIRE
SOMMAIRE ...................................................................................................................................... 3
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 4
I. PRESENTATION DE L’ETUDE ................................................................................................ 5
1. LES POLLUANTS MESURES .................................................................................................. 5
2. LE SITE DE MESURE ............................................................................................................... 5
II. RESULTATS DE L’ETUDE ................................................................................................ 8
1. CONDITIONS METEOROLOGIQUES .................................................................................... 8
2. EXPLOITATION DES RESULTATS ........................................................................................ 9
2.1. Dioxyde d’azote – NO2 ..................................................................................................... 10
2.1.1. Evolution des concentrations ......................................................................................... 10
2.1.2. Comparaison à la réglementation .................................................................................. 13
2.1.3. Comparaison aux autres stations ................................................................................... 13
2.2. Poussières fines – PM10 ..................................................................................................... 14
2.2.1. Evolution des concentrations ......................................................................................... 14
2.2.2. Comparaison à la réglementation .................................................................................. 16
2.2.3. Comparaison aux autres stations ................................................................................... 17
CONCLUSION ................................................................................................................................ 18
ANNEXE .......................................................................................................................................... 19
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INTRODUCTION
En 2014, ATMO Champagne-Ardenne a réalisé une campagne de mesure en dioxyde d’azote (NO2) par
tubes à diffusion passive sur l’agglomération de Charleville-Mézières/Sedan. Cette étude avait pour
objectif d’alimenter une future plateforme fine de modélisation de la qualité de l’air.
Quatre points de mesure avec des concentrations élevées sont ressortis de cette étude : un sur le
boulevard Gambetta, un sur la rue de Montjoly et deux autres sur l’avenue Charles de Gaulle, avec des
niveaux variant entre 51 et 64 µg/m3, ainsi supérieurs à la valeur limite annuelle réglementaire de 40
µg/m3. L’observation de ces dépassements a induit la mise en place d’une vérification par une méthode
de mesure de référence d’un éventuel dépassement réglementaire sur l’un de ces points. Ainsi en 2016,
des mesures complémentaires ont été effectuées par ATMO Champagne-Ardenne à l’aide d’une unité
mobile. En raison d’une étude déjà effectuée sur l’avenue Charles de Gaulle en 2010 et des contraintes
techniques, le site de mesure s’est situé boulevard Gambetta.
Cette étude s’est déroulée sur deux saisons afin que les mesures soient représentatives de l’année :
Période de mesure hivernale : du 29 janvier au 19 mars 2016
Période de mesure estivale : du 21 juin au 19 août 2016
Les mesures ont concerné le dioxyde d’azote (NO2) et les poussières fines (PM10).
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I. PRESENTATION DE L’ETUDE
1. LES POLLUANTS MESURES
Conformément aux exigences de la directive 2008/50/CE du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air
ambiant, une période minimale de 14 % de l’année soit 8 semaines est requise pour l’évaluation annuelle
des teneurs en polluants. Pour cette étude, la période de mesure a représenté 30 % de l’année 2016.
Les polluants mesurés sont le dioxyde d’azote (NO2) et les poussières fines (PM10). Le NO2 est émis en
grande partie par le trafic routier ; les PM10 sont également émises par le trafic routier mais dans une
moindre mesure.
Le tableau 1 récapitule les différents polluants suivis dans le cadre de cette étude, et pour chacun d’entre
eux leur méthode de mesure et durée de l’échantillonnage. Les sources et les effets de ces polluants
figurent en ANNEXE.
Tableau 1 : Récapitulatif des polluants mesurés
Polluants Méthode de mesure Durée
Oxydes d’azote (NO2+NO)
Analyseur
Norme NF EN 14211 d’octobre 2012
Mesure en continu
Poussières fines, de diamètre inférieur à 10μm (PM10)
Analyseur
Norme XP CEN/TS 16450 de juillet 2013
Mesure en continu
2. LE SITE DE MESURE
L’emplacement du site de mesure a été défini selon les contraintes techniques, c’est-à-dire le respect des
règles d’implantation de l’unité mobile, la métrologie et l’alimentation en électricité. Ainsi, c’est devant
le numéro 11 du boulevard Gambetta que les mesures ont été effectuées. La Figure 1 ci-après indique
l’emplacement du site sur une carte, et les points de mesures supérieurs à 40 µg/m3 de moyenne annuelle
en NO2 mesurés en 2014 à l’aide d’une méthode indicative. La figure 2 est une photographie de l’unité
mobile installée.
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Figure 1 : Emplacement de l'unité mobile de mesure et des points de l’étude par tubes passifs 2014 présentant des concentrations moyennes annuelles en NO2 supérieures à 40 µg/m3
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Figure 2 : L'unité mobile de mesure
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II. RESULTATS DE L’ETUDE
1. CONDITIONS METEOROLOGIQUES
Du fait du rôle important des conditions atmosphériques sur la dispersion, l’abattement et la réactivité
chimique des polluants, différents paramètres météorologiques ont été suivis au cours de la campagne
de mesure. Les figures 3 et 4 récapitulent la température moyenne, la pluviométrie, et les vents pour les
2 périodes de l’étude, hivernale et estivale. Les données sont issues de la station Météo-France de
Charleville-Mézières.
Figure 3 : Températures, précipitations et rose des vents pour la période hivernale
La figure 3 montre que durant la période hivernale du 29 janvier au 19 mars 2016, les températures sont
assez fraîches et varient entre -1 et 11 °C. La température moyenne est de 4 °C.
Les perturbations sont nombreuses, avec une pointe à 25 mm le 30 janvier et de nombreux passages
pluvieux par la suite. En fin de période ces épisodes pluvieux se raréfient et les températures restent
basses. Le temps devient anticyclonique à partir du 10 mars. Au total, il y a eu 169 mm de précipitations
sur la période.
Pour ce qui est du vent, la période est plutôt mouvementée. Les vents les plus forts sont observés début
février, avec des valeurs horaires jusqu’à 43 km/h le 9 février. En début de période, les vents sont
principalement de sud-ouest, puis à partir du mois de mars proviennent majoritairement du secteur nord-
est à sud-est.
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Figure 4: Températures, précipitations et rose des vents pour la période estivale
En cette période estivale, du 21 juin au 19 août 2016, les températures varient entre 11 et 24 °C, pour
une température moyenne de 18 °C.
En début de période, les précipitations sont faibles jusqu’au début du mois de juillet. Ensuite, ce sont
principalement des épisodes brefs et intenses, avec un cumul journalier maximum de 21 mm observé le
22 juillet. Le cumul des précipitations sur la période est de 91 mm.
Les vents sont moins forts qu’en période hivernale. C’est la composante ouest à nord-ouest qui domine.
La composante ouest à sud-ouest est également bien représentée, notamment en début de période. Les
moyennes horaires les plus importantes sont principalement observés mi-juillet, avec 25 à 29 km/h.
2. EXPLOITATION DES RESULTATS
Définitions :
Station dite « de fond » : station permettant le suivi de l’exposition moyenne de la population aux
phénomènes de pollution atmosphérique de fond.
Station dite « trafic » : station permettant la fourniture d’informations sur les concentrations mesurées
dans des zones représentatives du niveau maximum d’exposition auquel la population, située en
proximité d’une infrastructure routière, est susceptible d’être exposée.
Seuil d’évaluation supérieur : niveau en-dessous duquel il est permis, pour évaluer la qualité de l’air
ambiant, d’utiliser une combinaison de mesures fixes et de techniques de modélisation et/ou de mesures
indicatives.
Seuil d’évaluation inférieur : niveau en-dessous duquel il est suffisant, pour évaluer la qualité de l’air
ambiant, d’utiliser des techniques de modélisation ou d’estimation objective.
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2.1. Dioxyde d’azote – NO2
2.1.1. Evolution des concentrations
La figure 5 présente l’évolution des teneurs moyennes journalières en dioxyde d’azote au niveau :
De l’unité mobile « trafic » installée Boulevard Gambetta, que l’on nommera par la suite
Charleville_Trafic ;
De la station fixe « de fond » de Charleville-Mézières, que l’on nommera par la suite
Charleville_Fond ;
Des stations « trafic » de Reims et d’Epernay, que l’on nommera par la suite respectivement
Reims_Trafic et Epernay_Trafic.
Figure 5 : Evolution des concentrations journalières en NO2 sur les 2 périodes de mesures
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La station de fond de Charleville-Mézières mesure des concentrations en NO2 bien plus faibles que les
3 autres stations dites trafic, aussi bien en été qu’en hiver. Cet écart est dû à la présence d’une source
supplémentaire de pollution sur les 3 autres stations : le trafic routier.
D’autre part, les 3 stations trafic n’observent pas les mêmes teneurs en NO2. En effet, la station rémoise
présente des concentrations majoritairement supérieures à celles des deux autres stations trafic. A
l’inverse, la station trafic située à Epernay mesure des teneurs en grande partie plus faibles que les
stations trafic de Reims et Charleville-Mézières. Ceci est cohérent avec son environnement puisqu’elle
est soumise à un trafic routier moins important.
Tableau 2 : Moyennes, maxima journaliers et horaires en dioxyde d'azote NO2 au cours de l'étude
Charleville_Trafic Charleville_Fond Epernay_Trafic Reims_Trafic
Moyenne de la campagne
(μg/m3) 32 12 24 40
Maximum journalier
(μg/m3)
(de minuit à minuit)
60
(le 17/03)
32
(le 11/03)
55
(le 17/03)
81
(le 25/02)
Maximum horaire (μg/m3) 113
(le 18/03)
82
(le 03/03)
122
(le 17/03)
148
(le 16/02)
Le tableau 2 ci-dessus récapitule les concentrations moyennes ainsi que les maxima horaires et
journaliers mesurés sur chaque site durant la campagne de mesure.
Si l’on considère les années 2010 à 2015, l’écart relatif moyen entre la moyenne annuelle réelle et la
moyenne annuelle calculée à partir des périodes de mesures de l’étude sur les stations fixes est de 5%.
La moyenne de la campagne de mesure peut donc être considérée comme représentative de la moyenne
annuelle en NO2.
Les maxima journalier et horaire les plus importants sont observés par la station trafic de Reims, et les
moins importants par la station de fond de Charleville-Mézières. L’unité mobile en proximité trafic à
Charleville-Mézières présente une concentration moyenne en NO2 sur la campagne près de 3 fois plus
importante que la station fixe de fond de Charleville-Mézières. D’autre part, comme sur la figure 5, on
remarque une hiérarchisation des concentrations mesurées par les stations trafic. En effet si l’on
considère les moyennes de la campagne, celle de l’unité mobile est inférieure de 19% à celle de la station
trafic de Reims, et supérieure de 31% à celle de la station trafic d’Epernay.
Par ailleurs, la figure 5 affiche des concentrations moyennes mesurées plus élevées lors de la période
hivernale, que ce soit en situation de fond ou en proximité trafic. De plus, les maxima horaires et
journaliers présentés dans le tableau 2 sont uniquement observés en période hivernale
Plusieurs phénomènes en sont à l’origine :
Les conditions de dispersion des polluants sont moins favorables durant la période dite hivernale
du fait des phénomènes d’inversion thermique ;
Les températures étant plus basses, une nouvelle source d’émissions de dioxyde d’azote a été
utilisée : le chauffage.
Les figures 6 et 7 ci-après présentent l’évolution moyenne des teneurs en dioxyde d’azote au cours d’une
journée et d’une semaine type au niveau des quatre sites de mesures.
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Figure 6 : Profils journaliers en NO2
La figure 6 montre des niveaux horaires moyens en NO2 plus élevés sur chacun des sites durant les
pointes de circulation du matin et du soir, et plus faibles la nuit. Les concentrations en NO2 mesurées
par l’unité mobile sont proches de celles de la station trafic de Reims en journée mais diminuent plus
significativement la nuit.
Figure 7 : Profils hebdomadaires en NO2
Les figure 6 et 7 indiquent des teneurs plus importantes et d’une plus grande variabilité sur les sites
trafic, en raison de la proximité de la source automobile. Les niveaux de concentrations des profils
journalier et hebdomadaire du site trafic de Charleville-Mézières sont globalement intermédiaires à ceux
des stations trafic de Reims et Epernay.
La figure 7 montre que pour chacun des sites, les teneurs sont plus élevées les 2 derniers jours de la
semaine et diminuent fortement le week-end.
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2.1.2. Comparaison à la réglementation
Le tableau 3 ci-dessous confronte les résultats obtenus sur le site Charleville_Trafic à la réglementation
en vigueur pour l’année 2016 (Décret n°2010-1250 du 21 octobre 2010).
Tableau 3 : Réglementation pour le NO2 (Décret n°2010-1250 du 21 octobre 2010)
Moyenne de la campagne (µg/m3) Maximum horaire (µg/m3)
Charleville_Trafic 32 113
Réglementation
Valeurs annuelles Valeur horaire
Seuil d’évaluation inférieur
Seuil d’évaluation supérieur
Valeur limite
Seuil d’information et de recommandation
26 32 40 200
La concentration moyenne annuelle au niveau de l’unité mobile de l’étude est de 32 µg/m3. Cette
concentration est supérieure au seuil d’évaluation inférieur mais pas au seuil d’évaluation supérieur.
Pour évaluer la qualité de l’air ambiant, il est donc permis d’utiliser une combinaison de mesures fixes
et de techniques de modélisation et/ou de mesures indicatives.
La valeur limite annuelle en NO2 n’est pas dépassée, et le seuil d’information et de recommandation n’a
pas été atteint au cours de la campagne de mesure.
2.1.3. Comparaison aux autres stations
La figure 8 ci-dessous situe les concentrations en NO2 mesurées par l’unité mobile par rapport à celles
observées par l’ensemble des stations fixes de Champagne-Ardenne. Les concentrations affichées sont
les moyennes annuelles calculées sur les périodes de mesure de la campagne.
Figure 8 : Comparaison des teneurs en NO2 à celles des autres stations
Sur la figure 8, la fourchette des concentrations moyennes annuelles des stations de fond est représentée
en violet, celle des stations trafic en orange, et celle de l’unité mobile est représentée en bleu clair. Cette
figure indique que l’unité mobile se situe dans la gamme de concentration des stations trafic de
Champagne-Ardenne.
30 10 20
0 40 Valeur limite
NO2
(µg/m3)
Charleville_Trafic
Stations de fond Stations trafic
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2.2. Poussières fines – PM10
2.2.1. Evolution des concentrations
La figure 10 présente l’évolution des teneurs moyennes journalières en PM10 au niveau :
De l’unité mobile « trafic » installée Boulevard Gambetta, que l’on nommera par la suite
Charleville_Trafic ;
De la station fixe « de fond » de Charleville-Mézières, que l’on nommera par la suite
Charleville_Fond ;
Des stations « trafic » de Reims et d’Epernay, que l’on nommera par la suite respectivement
Reims_Trafic et Epernay_Trafic.
Figure 9 : Evolution des concentrations journalières en PM10 sur les 2 périodes de mesure
Campagne de mesure de la pollution trafic à Charleville-Mézières 15/20
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La figure 10 montre une très forte corrélation entre les sites de mesure. Le site trafic de Reims mesure
néanmoins des pointes de concentrations plus élevées que les autres sites. En juillet, certaines périodes
de mesures de l’unité mobile ont dû être invalidées en raison de travaux de voiries, qui ont émis des
poussières fines.
Tableau 4 : Moyennes, maximas journaliers et horaires en poussières fines PM10 au cours de l'étude
Charleville_Trafic Charleville_Fond Epernay_Trafic Reims_Trafic
Moyenne de la campagne
(μg/m3) 21 18 21 22
Maximum journalier
(μg/m3)
(de minuit à minuit)
63 (le 18/03) 51 (le 18/03) 58 (le 18/03) 74 (le 18/03)
Maximum horaire (μg/m3) 113 (le 18/03) 71 (le 01/03) 83 (le 17/03) 108 (le 11/03)
Si l’on considère les années 2010 à 2015, la représentativité de la moyenne annuelle calculée à partir
des périodes de mesures de l’étude est plutôt bonne, avec un écart relatif moyen à la valeur réelle de
13% pour les PM10. Les concentrations moyennes annuelles en PM10 sur les différents sites varient de
18 à 22 µg/m3. La concentration moyenne annuelle en PM10 mesurée au niveau de l’unité mobile est
semblable à celle de la station trafic d’Epernay, inférieure de 4% à celle de la station trafic de Reims et
supérieure de 21% à celle de la station de fond de Charleville-Mézières.
Les maxima horaires et journaliers ont tous été observés en mars, et pour leur grande majorité le 18
mars. Ceci s’explique par des températures toujours fraîches au mois de mars accompagnées d’émissions
liées au chauffage, et l’apparition d’une nouvelle source de particules secondaires (le nitrate
d’ammonium, formé à partir des oxydes d’azotes du trafic routier et de l’ammoniac des épandages
agricoles). De plus aux alentours du 18 mars, des conditions météorologiques très stables (vent très
faible, inversion de températures) ont entraîné l’accumulation des polluants dans l’atmosphère et ainsi
l’augmentation des concentrations en PM10.
Les figures 10 et 11 présentent l’évolution moyenne des teneurs en PM10 au cours d’une journée et d’une
semaine type au niveau des quatre sites de mesures.
Figure 10 : Profil journalier en PM10
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Figure 11 : Profils hebdomadaires en PM10
Les figures 10 et 11 mettent en exergue l’influence du trafic routier sur les teneurs en poussières fines.
Les variations de concentrations au cours de la journée sont néanmoins moins marquées que pour le
NO2, les sources de PM10 étant multiples (le chauffage l’hiver en particulier ainsi que les émissions
secondaires). Comme pour le NO2, les teneurs augmentent au fil de la semaine, avec une légère
diminution le mercredi et décroissent largement le week-end, lorsque le trafic routier est moins dense.
2.2.2. Comparaison à la réglementation
Le tableau 5 ci-dessous confronte les résultats obtenus sur le site Charleville_Trafic à la réglementation
en vigueur pour l’année 2016 (Décret n°2010-1250 du 21 octobre 2010).
Tableau 5 : Réglementation pour les PM10 (Décret n°2010-1250 du 21 octobre 2010)
Moyenne de la campagne (µg/m3) Moyenne maximale sur 24h (de minuit à minuit) (µg/m3)
Charleville_Trafic 21 63
Réglementation
Valeurs annuelles Moyenne sur 24h (de minuit
à minuit)
Seuil d’évaluation inférieur
Seuil d’évaluation supérieur
Valeur limite
Seuil d’information et de recommandation
20 28 40 50
La concentration moyenne annuelle au niveau de l’unité mobile de l’étude est de 21 µg/m3. Cette
concentration est supérieure au seuil d’évaluation inférieur mais inférieure au seuil d’évaluation
supérieur. Comme pour le NO2, il est donc permis d’utiliser une combinaison de mesures fixes et de
techniques de modélisation et/ou de mesures indicatives pour évaluer la qualité de l’air ambiant.
La valeur limite annuelle en PM10 n’est pas dépassée. Le seuil d’information et de recommandation a
été dépassé deux fois au cours de la campagne de mesure, les 11 et 18 mars 2016. L’unité mobile ne
participait pas aux déclenchements des procédures d’alertes sur la région, mais la procédure
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d’information et de recommandation a été déclenchée par les stations participant au dispositif d’alerte
le 18 mars dans les Ardennes, l’Aube et la Marne.
2.2.3. Comparaison aux autres stations
La figure 12 ci-dessous situe les concentrations en PM10 mesurées par l’unité mobile par rapport à celles
observées sur les mêmes périodes par l’ensemble des stations fixes de Champagne-Ardenne. Les
concentrations affichées sont les moyennes annuelles calculées sur les périodes de mesure de la
campagne.
Figure 12 : Comparaison des teneurs en PM10 à celles des autres stations
La concentration moyenne annuelle en PM10 au niveau de l’unité mobile se situe dans la gamme des
concentrations moyennes annuelles des sites trafic de la région.
Charleville_Trafic
30 10 20
0 40 Valeur limite
Stations de fond Stations trafic
PM10
(µg/m3)
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CONCLUSION
Cette étude 2016 a permis d’évaluer les concentrations en NO2 et PM10 sur le Boulevard Gambetta à
Charleville-Mézières, en proximité trafic. Une concentration moyenne annuelle pour chacun des
polluants mesurés a pu être calculée à partir des deux périodes de mesures, hivernale et estivale.
Les teneurs observées sont inférieures aux valeurs limites réglementaires, avec 32 µg/m3 en NO2 et 21
µg/m3 en PM10. Pour les deux polluants, le seuil d’évaluation inférieur est néanmoins dépassé. Il est
donc permis, pour évaluer la qualité de l’air ambiant pour ces deux polluants, d’utiliser une combinaison
de mesures fixes et de techniques de modélisation et/ou de mesures indicatives.
Le seuil réglementaire d’information et de recommandation en NO2 n’a pas été dépassé au cours de la
campagne de mesure. En PM10 cependant, ce seuil a été dépassé deux fois, au mois de mars, en même
temps que sur les stations trafic de Reims et d’Epernay. Les concentrations moyennes en dioxyde d’azote
mesurées par l’unité mobile se situent dans la gamme de concentrations des stations trafic de la région.
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ANNEXE
SOURCE ET EFFETS DES POLLUANTS MESURÉS
1. DIOXYDE D’AZOTE – NO2
a) Sources
Le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2) sont émis lors des phénomènes de combustion.
Le NO2 est issu de l’oxydation du NO. Le pot catalytique a permis, depuis 1993, une diminution des
émissions des véhicules à essence. Par ailleurs, l’entrée en vigueur de la norme EURO III pour les poids
lourds en 2002 et la norme EURO IV en 2005 pour les véhicules particuliers accompagnée d’une
stabilité du parc roulant contribue également à cette diminution.
Figure 13 : Contribution aux émissions de NOx sur l’agglomération de Charleville-Mézières/Sedan (Source : Inventaire ATMO Champagne-Ardenne A10M12-01-Secten12)
b) Effets
Sur la santé
Le dioxyde d’azote est un gaz irritant pour les bronches. Chez les asthmatiques, il augmente la fréquence
et la gravité des crises. Chez l’enfant, il favorise les infections pulmonaires.
Sur l’environnement
Le dioxyde d’azote participe au phénomène des pluies acides, à la formation de l’ozone troposphérique,
dont il est l’un des précurseurs, à l’atteinte de la couche d’ozone stratosphérique et à l’effet de serre.
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2. POUSSIÈRES FINES – PM10 et PM2.5
a) Sources
Les particules ou poussières en suspension liées à l’activité humaine proviennent majoritairement de la
combustion des matières fossiles, du transport automobile (gaz d’échappement, usure, frottements...) et
d'activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération...). Leur taille et leur composition sont très
variables. Les particules sont souvent associées à d'autres polluants tels le SO2, les HAP (Hydrocarbures
Aromatiques Polycycliques) etc. Les PM10 représentent la catégorie de particules dont le diamètre est
inférieur à 10 micromètres (les PM2.5, ou très fines particules, ont un diamètre inférieur à 2,5
micromètres).
Figure 14 : Contribution aux émissions de PM10 sur
l’agglomération de Charleville-Mézières/Sedan (Source : Inventaire ATMO Champagne-Ardenne
A10M12-01-Secten12)
Figure 15 : Contribution aux émissions de PM2.5 sur
l’agglomération de Charleville-Mézières/Sedan (Source : Inventaire ATMO Champagne-Ardenne
A10M12-01-Secten12)
b) Effets
Sur la santé
Selon leur taille (granulométrie), les particules pénètrent plus ou moins profondément dans l’arbre
pulmonaire. Les particules les plus fines peuvent, à des concentrations relativement basses, irriter les
voies respiratoires inférieures et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Certaines particules
ont des propriétés mutagènes et cancérigènes. Les PM2,5 se déposent plus facilement et sont en général
moins bien évacuées que les PM10-2,5 (particules dont le diamètre est compris entre 2.5 et 10µm) dans
les alvéoles pulmonaires.
Sur l’environnement
Les effets de salissure des bâtiments et des monuments sont les atteintes à l’environnement les plus
perceptibles.