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Caractérisation structurale et fonctionnelle de la peptide ...

Date post: 23-Feb-2022
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242
HAL Id: tel-02398199 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02398199 Submitted on 7 Dec 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Caractérisation structurale et fonctionnelle de la peptide déformylase du phage Vp16T Julien Nusbaum To cite this version: Julien Nusbaum. Caractérisation structurale et fonctionnelle de la peptide déformylase du phage Vp16T. Biochimie, Biologie Moléculaire. Université Paris-Saclay, 2016. Français. NNT : 2016SACLS510. tel-02398199
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HAL Id tel-02398199httpstelarchives-ouvertesfrtel-02398199

Submitted on 7 Dec 2019

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents whether they are pub-lished or not The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad or from public or private research centers

Lrsquoarchive ouverte pluridisciplinaire HAL estdestineacutee au deacutepocirct et agrave la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche publieacutes ou noneacutemanant des eacutetablissements drsquoenseignement et derecherche franccedilais ou eacutetrangers des laboratoirespublics ou priveacutes

Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle de la peptidedeacuteformylase du phage Vp16T

Julien Nusbaum

To cite this versionJulien Nusbaum Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle de la peptide deacuteformylase du phageVp16T Biochimie Biologie Moleacuteculaire Universiteacute Paris-Saclay 2016 Franccedilais NNT 2016SACLS510 tel-02398199

1

NNT 2016SACLS510

THESE DE DOCTORAT

DE

LrsquoUNIVERSITE PARIS-SACLAY

PREPAREE A

LrsquoUNIVERSITE PARIS-SUD

ECOLE DOCTORALE Ndeg 577

Structure et Dynamique des Systegravemes Vivants

Speacutecialiteacute de doctorat Sciences de la vie et de la santeacute

Par

Mr Julien NUSBAUM

Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle

de la peptide deacuteformylase du phage Vp16T

Thegravese preacutesenteacutee et soutenue agrave Gif-sur-Yvette le 06 deacutecembre 2016

Composition du Jury Madame BURY-MONE Steacutephanie Pr Institut de Biologie Inteacutegrative de la Cellule (I2BC) Preacutesidente du jury Monsieur GENEVAUX Pierre DR Laboratoire de Microbiologie et Geacuteneacutetique Moleacuteculaire Rapporteur

Monsieur GILLET Reynald DR Institut de Geacuteneacutetique et Deacuteveloppement de Rennes Rapporteur

Madame ROMBY Pascale DR Institut de Biologie Moleacuteculaire et Cellulaire Examinateur

Madame GIGLIONE Carmela DR Institut de Biologie Inteacutegrative de la Cellule (I2BC) Directeur de thegravese

Madame FIEULAINE Sonia CR Institut de Biologie Inteacutegrative de la Cellule (I2BC) Co-directeur de thegravese

2

3

4

Table des matiegraveres Introduction geacuteneacuterale

A-La traduction 10

A1-La structure du ribosome 10

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments cellulaires 12

A3- Le tunnel de sortie du peptide 13

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie 15

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes 18

B1- Les RPBs 18 a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de lrsquoexcision de la meacutethionine

N-terminale (NME) 18 b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les proteacuteines bacteacuteriennes 19 c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor (TF) 20 d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide 21 e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et Sec 22

B2- interactions RPBribosome 25

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation 32

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME 39

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP) 41 1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations 41 2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique 42

C2 ndash Les peptides deacuteformylases 44

D-Probleacutematique 48

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle dune peptide deformylase atypique

de phage Vp16PDF

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages 54

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs virales 54

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

57

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une activiteacute

deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo 58

5

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T 60

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles mis au point pour les

formes bacteacuteriennes 60

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active 61

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF 64

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement la proteacuteine 65

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique assorti de quelques

particulariteacutes 69

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

in vitro 73

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon augmente la

concentration en nickel dans le tampon de lyse 74

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon de lyse est de bas pH et

qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en nickel 75

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF 79

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en nickel 79

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF purifieacutee avec le

nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant des constantes catalytiques

comparables aux autres PDFs actives 80

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine 81

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF 83

Conclusion 87

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique du complexe Vp16PDFribosome

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-

terminale typique des PDFs de type 1B 90

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une localisation au

ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF 93

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome 94

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF ribosome 97

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de

Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome 99

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la longueur du

polypeptide naissant 107

Conclusion 113

6

Chapitre III Caracteacuterisation de lexpression de Vp16PDF chez E coli

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance bacteacuterienne agrave basse

tempeacuterature 118

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne 118 A 119 B 119 C 119 D 119

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une compeacutetition entre Vp16PDF et

EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature 120

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des bacteacuteries 121

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une

forme active de lrsquoenzyme 123

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet inhibiteur exerceacute par

lrsquoexpression de la proteacuteine 124

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne 127

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe bacteacuterienne 127

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de deacutetergents et

antibiotiques 128

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines 130

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats 134

Conclusion 136

Discussion

Discussion 141

Mateacuteriels et meacutethodes

A-Techniques de biologie moleacuteculaire 156

A1-Souches bacteacuteriennes 156

A2 ndash Protocole 156 1) Ensemble des constructions plasmidiques 156 2) Mutageacutenegravese dirigeacutee 150

7

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes dans le plasmide pBAD vers le vecteur

pET-16b 151 4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes 153 5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique 154 6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps) 154 7) Seacutequenccedilage 155

B-Techniques de biochimie 155

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres 155 1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute 156 2) Purification de Vp16PDF (forme peu active) 156 3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active) 158 4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford 159 5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes 159 6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection 160

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase 162 1) Mateacuteriel et solutions 163 2) Protocole 164 3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine 164

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF 165 1) Souches 165 2) Compleacutementation fonctionnelle 165 2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries 168 3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes 168 4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

digestion trypsique drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE 170

B4 Etudes des interactions avec le ribosome 172 1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli 172 2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus 176 Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes 180 3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled ribosomes raquo) 182 4) Test de seacutedimentation 188 5) Pontage chimique 189

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME 191

Bibliographie

Bibliographie 203

Introduction

8

Introduction

Introduction

9

Introduction

10

Introduction

A- La traduction Les ecirctres vivants possegravedent une quantiteacute immense drsquoinformation geacuteneacutetique contenue sur

un support biologique leur ADN Celui-ci leur sert de matrice pour produire lrsquoARN messager

puis les proteacuteines neacutecessaires agrave leur structure et leur meacutetabolisme Lrsquoeacutetape permettant de

produire les proteacuteines est appeleacutee laquo traduction raquo et elle est assureacutee par de grands complexes

moleacuteculaires les ribosomes Apregraves transcription de lrsquoADN en ARN messager (ARNm) le

ribosome laquo lit raquo la seacutequence nucleacuteotidique et assisteacute par des proteacuteines speacutecialiseacutees la

machinerie traductionnelle utilise ainsi les acides amineacutes libres agrave lrsquointeacuterieur de la cellule pour

les assembler afin de produire les proteacuteines Ce processus est rapide la vitesse eacutetant de 10 agrave 22

acides amineacutes assembleacutes chaque seconde chez les procaryotes 12 et 5 agrave 6 acides amineacutes par

seconde pour les eucaryotes 3

Les avanceacutees techniques des derniegraveres anneacutees en matiegravere de cryo-microscopie

eacutelectronique et de cristallographie ont permis lrsquoobtention de donneacutees preacutecises sur la structure

tridimensionnelle des ribosomes aidant ainsi agrave ameacuteliorer la compreacutehension de ce meacutecanisme

incroyablement complexe qursquoest la traduction Nous allons voir dans cette partie les

caracteacuteristiques des diffeacuterents types de ribosomes ainsi que les principales eacutetapes de la

traduction chez les procaryotes de lrsquoinitiation agrave la terminaison

A1-La structure du ribosome

Les ribosomes forment une machinerie ribonucleacuteoproteacuteique complexe (25 MDa chez

les procaryotes plus de 33 MDa chez les eucaryotes) destineacutee agrave deacutechiffrer le code geacuteneacutetique

(sous forme drsquoARNm) pour le traduire et produire les proteacuteines Ils possegravedent deux fonctions

principales celle de deacutecoder lrsquoARNm en reconnaissant les codons et en faisant interagir les

ARNt correspondants chargeacutes des acides amineacutes arrivant puis celle qui consiste agrave assembler

les acides amineacutes entre eux via la creacuteation de liaisons peptidiques On les retrouve dans le

cytoplasme des cellules eucaryotes et procaryotes mais eacutegalement dans les organites des

cellules eucaryotes (mitochondries et chloroplastes)

Les ribosomes procaryotes sont composeacutes drsquoune cinquantaine de proteacuteines et 3 ARN

ribosomaux (ARNr) les ribosomes cytoplasmiques eucaryotes sont plus complexes puisqursquoils

possegravedent environ 80 proteacuteines et 4 ARNr Les ribosomes sont composeacutes de deux sous-uniteacutes

contenant chacune des proteacuteines et une ou plusieurs ARNr Elles se diffeacuterencient par la longueur

Introduction

11

de leur(s) ARNr par le nombre de leurs proteacuteines et ainsi par leur coefficient de seacutedimentation

S (Sverdberg) Chez les procaryotes on deacutefinit la petite sous-uniteacute 30S et la grande sous-uniteacute

50S formant un complexe final 70S (Figure i1) Cette organisation en deux sous-uniteacutes est

fortement conserveacutee dans lrsquoensemble du regravegne du vivant La petite sous-uniteacute contient environ

vingt proteacuteines et un ARNr 16S (environ 1500 nucleacuteotides) Elle contribue agrave la reconnaissance

de lrsquoARNm par lrsquointermeacutediaire des proteacuteines ribosomales bS1 uS3 bS18 et bS21 et de lrsquoARNr

16S dont lrsquoextreacutemiteacute reconnaicirct la seacutequence Shine-Dalgarno de lrsquoARNm 45 Elle permet

eacutegalement le deacutecodage de lrsquoARNm en controcirclant les appariements codon-anticodon entre

lrsquoARNm et les ARNt 4 Enfin cette sous-uniteacute contient eacutegalement les sites de liaison pour les

facteurs drsquoinitiation IF1 IF2 et IF3 4 La grande sous-uniteacute contient quant agrave elle une trentaine

de proteacuteines et deux ARNr le 23S (environ 2500 nucleacuteotides) et le 5S (environ 120

nucleacuteotides) Elle catalyse la formation des liaisons peptidiques en utilisant lrsquoeacutenergie provenant

de lrsquohydrolyse du GTP notamment gracircce aux facteurs drsquoeacutelongation EF-G et EF-Tu Le

meacutecanisme de catalyse des liaisons peptidiques se deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase

(PTC) de cette grande sous-uniteacute Par ailleurs la grande sous-uniteacute possegravede trois sites de

fixation des ARNt i) le site A (aminoacyl-ARNt) dans lequel vient se fixer lrsquoARNt chargeacute de

lrsquoacide amineacute arrivant (ARNtaa) (hormis lrsquoARNt initiateur qui vient se fixer directement dans

le site P) ii) le site P (peptidyl-ARNt) sur lequel est accrocheacute le polypeptide en cours de

synthegravese et ougrave a lieu la liaison peptidique et iii) le site E (laquo exit raquo) qui permet le relargage de

lrsquoARNt deacutechargeacute une fois la liaison peptidique catalyseacutee au niveau du PTC (Figure i1) Enfin

il existe un tunnel agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute reliant le PTC jusqursquoagrave la surface du

ribosome qui permet lrsquoeacutemergence du peptide en cours de synthegravese

Figure i1 Structure du ribosome bacteacuterien Structure

du ribosome 70S avec ARNm ARNt et chaicircne naissante

Les ARNt sont preacutesents dans les sites E P et A

respectivement en jaune vert et rose Le tunnel de sortie

du peptide est repreacutesenteacute par des pointilleacutes rouges

Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

3rsquo 5rsquo

Introduction

12

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments

cellulaires

Bien que lrsquoarchitecture globale du ribosome soit conserveacutee agrave travers le regravegne du vivant

formant un macro-complexe ribonucleacuteoproteacuteique composeacute de deux sous-uniteacutes ces entiteacutes

possegravedent neacuteanmoins des particulariteacutes structurales suivant lrsquoorganisme etou le compartiment

ougrave elles se trouvent (Figure i2) Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment une diffeacuterence

majeure est observable entre les ribosomes eucaryotes et procaryotes puisque les premiers sont

plus volumineux contenant un plus grand nombre de proteacuteines des ARNr plus longs mais

eacutegalement un ARNr suppleacutementaire dans la grande sous-uniteacute Nous savons maintenant que les

ribosomes ont eacutevolueacute ainsi pour permettre un meacutecanisme de traduction de plus en plus

complexe En effet chez les organismes eucaryotes une plus grande diversiteacute de proteacuteines doit

ecirctre traduite et les meacutecanismes de deacutecodage de synthegravese de correction de la traduction et de

modifications des peptides sont alors plus complexes De mecircme les ribosomes preacutesents dans

les mitochondries et les chloroplastes montrent des particulariteacutes structurales adapteacutees agrave la

traduction des proteacuteines codeacutees par les geacutenomes chloroplastiques et mitochondriaux les mito-

ribosomes sont particuliegraverement modifieacutes par rapport agrave la structure des ribosomes

cytoplasmiques (voir ci-dessous)

Concernant les ribosomes des organites le ribosome mitochondrial se trouve agrave

lrsquointeacuterieur de la matrice de la mitochondrie fortement associeacute agrave la membrane Cela permet

lrsquoinsertion co-traductionnelle dans la membrane interne de la mitochondrie de la plupart des

proteacuteines codeacutes par le geacutenome mitochondrial notamment les proteacuteines de la chaicircne respiratoire

7 Ces ribosomes contiennent moins drsquoARNr et de proteacuteines ribosomales que leurs homologues

procaryotes et eucaryotes et certains de leurs composants ne semblent pas avoir drsquohomologues

chez les ribosomes cytoplasmiques (Figure i2) 89 De plus il semble exister une diversiteacute de

ribosomes mitochondriaux dont la structure peut fortement varier en fonction du type

drsquoorganisme (protiste levure mammifegraveres plantes voir Tableau Sup1 dans 7) Les

particulariteacutes fonctionnelles de chacun des diffeacuterents types de ribosomes mitochondriaux ne

sont pas encore connues agrave ce jour On observe cependant que les proteacuteines entourant le tunnel

de sortie du peptide sont pour la plupart speacutecifiques aux mitochondries (Figure i2) De plus

bien que son existence et son rocircle soient encore tregraves contesteacutes un second tunnel de sortie du

peptide semble exister dans la grande sous-uniteacute des ribosomes mitochondriaux 8ndash11

Les ribosomes 70S de chloroplastes sont quant agrave eux beaucoup plus similaires agrave ceux

retrouveacutes chez les bacteacuteries et possegravedent peu de proteacuteines ribosomales speacutecifiques (PSRP 1 agrave

Introduction

13

6)12 Ces PSRP semblent ecirctre localiseacutees loin du tunnel de sortie du peptide (Figure i2) et ne

participeraient donc pas agrave la reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels 12

Figure i2 Comparaison de lrsquoorganisation des ribosomes cytoplasmiques chloroplastiques et

mitochondriaux dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide La grande sous-uniteacute des

ribosomes est vue du dessus au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (repreacutesenteacutee par un rond noir) drsquoougrave

eacutemerge le polypeptide naissant Lrsquoextreacutemiteacute du probable second tunnel de sortie du ribosome mitochondrial est

repreacutesenteacutee par un carreacute noir Les proteacuteines ribosomales sont repreacutesenteacutees de la mecircme couleur si elles sont

homologues Drsquoapregraves Breiman et al 2015 7

A3- Le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie est situeacute agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute ribosomale reliant le

centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) agrave la surface et permettant la sortie du peptide (Figure i3) Sa

longueur est eacutevalueacutee agrave environ 80 agrave 100 Aring 1314 permettant ainsi de contenir une chaicircne

peptidique drsquoune longueur de 30 agrave 60 acides amineacutes 15ndash17 Le nombre drsquoacides amineacutes pouvant

ecirctre preacutesents dans le tunnel avant que la chaicircne peptidique nrsquoeacutemerge deacutepend de la capaciteacute du

Introduction

14

peptide agrave se replier Si aucune structure secondaire nrsquoest formeacutee (peptide en conformation

eacutetendue) alors le peptide sortira du tunnel une fois que 30 agrave 40 acides amineacutes auront eacuteteacute

assembleacutes si au contraire une structure secondaire se forme (type heacutelice α) alors la chaicircne

naissante contiendra 40 agrave 60 acides amineacutes avant drsquoeacutemerger

Ce tunnel est essentiellement formeacute par les reacutegions conserveacutees de lrsquoARNr 23S 18 et

possegravede donc un fort potentiel eacutelectroneacutegatif 1920 En plus de lrsquoARNr viennent srsquoajouter des

extensions des proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 qui contribuent agrave former une zone de

constriction au sein du tunnel 14 (Figure i3) Nous ne connaissons pas encore le rocircle preacutecis de

cette reacutegion mais des eacutetudes reacutecentes suggegraverent qursquoelle permettrait de creacuteer des interactions

avec le peptide naissant qui contribueraient agrave reacuteguler la traduction 21 On retrouve eacutegalement

une extension de la proteacuteine uL23 aux abords de la sortie du tunnel 18

Figure i3 Coupe transversale du ribosome

70S et visualisation du tunnel de sortie du

peptide Le tunnel de sortie du peptide se

deacutecompose en trois zones les parties

supeacuterieures et infeacuterieures contribuant au

repliement de la chaicircne peptidique notamment

via des interactions avec les proteacuteines uL4

uL22 et uL23 constituant les parois du tunnel

Un ARNt (en vert) est preacutesent dans le site P du

PTC La sous-uniteacute 30S du ribosome est

repreacutesenteacutee en jaune et la 50S en bleu Drsquoapregraves

Knoops et al 2012 22

Durant de nombreuses anneacutees ce tunnel a eacuteteacute consideacutereacute comme un canal passif

permettant uniquement lrsquoeacutemergence du peptide agrave la surface du ribosome Cependant de

reacutecentes deacutecouvertes ont permis de mettre en eacutevidence son rocircle dans la reacutegulation de la

traduction En effet un certain nombre de seacutequences peptidiques peuvent entrer en interaction

avec des composants du tunnel ARNr ou proteacuteines Une seacutequence particuliegravere de la proteacuteine

bacteacuterienne SecM est un exemple de plus en plus documenteacute Cette proteacuteine permet la

reacutegulation de lrsquoexpression de la proteacuteine SecA et ainsi la reacutegulation de la seacutecreacutetion des

proteacuteines SecM possegravede en C-terminal une seacutequence dite laquo seacutequence drsquoarrecirct SecM raquo qui

lorsqursquoelle traverse le tunnel de sortie induit une pause dans la traduction En effet la seacutequence

C-terminale drsquoarrecirct de SecM est capable drsquoadopter une conformation compacte et drsquointeragir

avec les composants du tunnel de sortie au niveau de la zone de constriction 2324 Des

Introduction

15

interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S

modifient la conformation globale du ribosome 2425 qui observe alors une pause pendant la

traduction Tregraves reacutecemment une structure en cryo-EM agrave environ 35 Aring de reacutesolution a permis

de preacuteciser au niveau atomique le meacutecanisme drsquointeraction de la seacutequence SecM avec le tunnel

de sortie du peptide 24 en montrant notamment un repositionnement de la sous-uniteacute 30S par

rapport agrave la 50S Actuellement des recherches sont en cours afin de muter des reacutesidus dans la

seacutequence C-terminale de SecM pour aboutir agrave des interactions plus forte avec le ribosome et

ainsi permettre une pause de la traduction plus importante 26 Drsquoautres eacutetudes commencent agrave

mettre en eacutevidence le rocircle de la seacutequence interne de SecM 27 ainsi que la seacutequence N-terminale

dans la reacutegulation du meacutecanisme drsquoarrecirct du ribosome 28 Drsquoautres seacutequences drsquoarrecirct permettant

la reacutegulation de la traduction ont eacutegalement eacuteteacute deacutecouvertes dans lrsquoensemble du regravegne du vivant

comme TnaC 29 MfiM 30 ErmCL 31 et ErmBL 31ndash34

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie

Bien qursquoil ait eacuteteacute montreacute que le ribosome est capable de syntheacutetiser in vitro un peptide

en absence de facteurs de traduction le meacutecanisme est lent et le mode drsquoinitiation non

canonique 35 En reacutealiteacute le ribosome ne peut assumer agrave lui seul la fonction de traduction dans

la cellule et neacutecessite lrsquointervention de nombreux facteurs afin de reacutealiser de faccedilon optimale le

deacutecodage de lrsquoARNm et la synthegravese de la chaicircne peptidique

Ce meacutecanisme de synthegravese des proteacuteines se deacuteroule en trois eacutetapes - lrsquoinitiation

lrsquoeacutelongation et la terminaison - neacutecessitant lrsquointervention de plusieurs proteacuteines auxiliaires

Lrsquoinitiation de la traduction permet de mettre en place une machinerie fonctionnelle en

favorisant la reconnaissance de lrsquoARNm de lrsquoaminoacyl-ARNt initiateur et en favorisant la

formation du complexe ribosomal entier (70S) Chez les bacteacuteries la petite sous-uniteacute reconnaicirct

un motif consensus particulier appeleacute seacutequence Shine-Dalgarno (SD) preacuteceacutedant le codon

initiateur ATG et srsquoy fixe Des facteurs drsquoinitiation (IF) permettent ensuite la reconnaissance

et la fixation de lrsquoARNt initiateur (ARNtfMet) ainsi que la stabilisation du complexe en vue du

deacutemarrage de lrsquoeacutelongation (Figure i4) Une fois la grande sous-uniteacute fixeacutee la synthegravese

peptidique agrave proprement parler peut alors deacutebuter

Ce complexe final (70S) recrute tour agrave tour des facteurs drsquoeacutelongation (EF-Tu et EF-G)

afin de drsquoassembler les acides amineacutes-ARNt Le meacutecanisme de liaison des acides amineacutes se

deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) de la grande sous-uniteacute Lrsquoacide amineacute-ARNt

Introduction

16

arrive dans le site A la liaison peptidique est formeacutee avec lrsquoacide amineacute preacuteceacutedant se trouvant

dans le site P puis le ribosome se deacutecale drsquoun codon (translocation) Le cycle va alors continuer

allongeant le polypeptide au site P jusqursquoagrave la reconnaissance drsquoun codon stop (Figure i4)

La terminaison du processus de traduction se produit lorsque le site A du ribosome

rencontre un codon stop (Figure i4) La reconnaissance de ce codon implique deux facteurs de

terminaison (laquo release factors raquo ou RF) RF1 et RF2 36 Ils participent au relargage de la chaicircne

peptidique lieacutee agrave lrsquoARNt du site P Un autre facteur de traduction intervient RRF (laquo release

recycling factor raquo) permettant la dissociation de lrsquoARNm et de lrsquoARNt preacutesent dans le

ribosome et par la mecircme occasion les sous-uniteacutes ribosomales

Figure i4 Vue drsquoensemble du meacutecanisme de traduction chez la bacteacuterie Pour simplifier toutes les eacutetapes

intermeacutediaires ne sont pas montreacutees Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

Cette eacutetape de traduction de lrsquoARNm chez les procaryotes a lieu alors que la synthegravese

du messager (transcription) est toujours en cours Au fur et agrave mesure que lrsquoADN est transcrit et

que le messager srsquoallonge les ribosomes se fixent agrave lrsquoARNm Il est ainsi possible que plusieurs

ribosomes se fixent les uns apregraves les autres sur lrsquoARNm formant ainsi un complexe appeleacute

Introduction

17

polysome et permettant de traduire plusieurs fois la mecircme proteacuteine agrave partir drsquoun seul

messager37

Les chloroplastes et les mitochondries possegravedent leur propre ADN et machinerie de

traduction Dans ces compartiments la traduction de se deacuteroule de faccedilon similaire agrave celle

retrouveacutee chez la bacteacuterie38ndash40 sans toutefois que les meacutecanismes ne soient encore suffisamment

documenteacutes pour bien comprendre leur speacutecificiteacute 41 42

Chez les eucaryotes le meacutecanisme de traduction dans le cytoplasme est globalement

similaire mais preacutesente tout de mecircme certaines diffeacuterences Tout drsquoabord la meacutethionine

initiatrice ne possegravede pas de groupement formyle comme observeacute chez les bacteacuteries Cependant

lrsquoARNt posseacutedant la meacutethionine initiatrice est diffeacuterent des ARNt chargeacutes drsquoincorporer les

meacutethionines internes agrave la seacutequence peptidique LrsquoARNm ne contient pas de seacutequence Shine-

Dalgarno la petite sous-uniteacute du ribosome vient donc se fixer en 5rsquo de lrsquoARNm sur une

seacutequence appeleacutee laquo coiffe raquo et contenant une proteacuteine particuliegravere appeleacutee CBP (CAP binding

protein) et effectue un balayage ou scanning de la seacutequence nucleacuteotidique jusqursquoagrave arriver au

codon drsquoinitiation AUG Cette eacutetape est assisteacutee en plus de la proteacuteine CBP par des facteurs

drsquoinitiation fixeacutes sur une queue poly-A en 3rsquo du messager et qui se fixent agrave la petite sous-uniteacute

40S en circularisant lrsquoARNm La reconnaissance du codon drsquoinitiation par lrsquoARNt initiateur

deacuteclenche la dissociation des facteurs drsquoinitiation et le recrutement de la grande sous-uniteacute 60S

pour le deacutemarrage de la traduction De plus contrairement aux procaryotes chez qui la

transcription et la traduction ont lieu dans le mecircme compartiment et sont coupleacutees lrsquoARNm des

eucaryotes est syntheacutetiseacute dans le noyau drsquoougrave il est ensuite exporteacute pour ecirctre traduit dans le

cytoplasme les deux processus ne pouvant donc pas avoir lieu simultaneacutement

A lrsquoissue des trois grandes eacutetapes deacutecrites ci-dessus les proteacuteines sont nouvellement

syntheacutetiseacutees Cependant la seule synthegravese des chaicircnes peptidiques par le ribosome nrsquoest pas

suffisante pour obtenir des proteacuteines fonctionnelles En effet drsquoautres eacutetapes co- etou post-

traductionnelles sont neacutecessaires Les proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees doivent ainsi ecirctre

replieacutees (par des meacutecanismes geacuteneacuteralement assisteacutes par des chaperons) et subissent

geacuteneacuteralement des modifications reacuteversibles ou non comme lrsquoajout de groupements chimiques

qui leur confegraverent une fonction preacutecise Certaines proteacuteines vont eacutegalement ecirctre adresseacutees vers

des membranes pour ecirctre seacutecreacuteteacutees inseacutereacutees dans les membranes ou transloqueacutees dans des

compartiments cellulaires

Introduction

18

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes

Degraves que le peptide en cours de synthegravese eacutemerge agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

ribosome les premiers eacutevegravenements co-traductionnels se mettent en route afin que la proteacuteine

puisse acqueacuterir la fonction et la localisation adeacutequates Parmi ces eacutevegravenements nous pouvons

citer les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine le repliement de novo ainsi

que la prise en charge du complexe chaicircne naissanteribosome pour lrsquoadressage vers un

compartiment speacutecifique Tous ces eacutevegravenements sont assisteacutes par des facteurs speacutecifiques les

laquo ribosome-associated protein biogenesis factors raquo ou RPBs (Figure i5)

Figure i5 Les diffeacuterents eacutevegravenements co-traductionnels preacutecoces qui touchent une proteacuteine en cours de

synthegravese lorsque celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome Les facteurs (RPBs) impliqueacutes dans ces

diffeacuterents eacutevegravenements sont indiqueacutes

B1- Les RPBs

a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de

lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (NME)

Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (voie de la NME) est le premier eacutevegravenement co-

traductionnel qui touche une proteacuteine en cours de synthegravese degraves que celle-ci eacutemerge du tunnel

de sortie La NME est un meacutecanisme universel essentiel et irreacuteversible Chez les procaryotes

cette modification est effectueacutee en deux eacutetapes successives chacune drsquoelle eacutetant assureacutee par

une enzyme deacutedieacutee la peptide deacuteformylase (PDF) clive le groupement formyl preacutesent sur la

meacutethionine initiatrice puis la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) excise la meacutethionine

(Figure i6) Cet eacutevegravenement geacutenegravere une grande diversiteacute drsquoextreacutemiteacutes N-terminales et permet

dans certains cas drsquoautres modifications de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese Bien que

Introduction

19

le caractegravere co-traductionnel de la NME eacutetait connu depuis la fin des anneacutees 1960 lrsquointeraction

directe entre les enzymes PDF et MetAP nrsquoa eacuteteacute prouveacutee que reacutecemment (voir section B2 et

B3 de lrsquointroduction)

Dans le cytoplasme des eucaryotes le meacutecanisme de la NME ne comprend qursquoune seule

eacutetape lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice par la MetAP En effet la traduction dans le

cytoplasme des eucaryotes commence avec une Met initiatrice libre

Il existe de nombreuses isoformes des enzymes PDF et MetAP dont la structure et le

rocircle seront deacutetailleacutes dans les sections C1 et C2 de lrsquointroduction

Figure i6 Le meacutecanisme de la NME La suppression du groupement formyl par la PDF nrsquoa lieu que chez les

bacteacuteries et les organites Lrsquoexcision de la meacutethionine par la MetAP est universelle

b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les

proteacuteines bacteacuteriennes

Il est maintenant admis que les proteacuteines bacteacuteriennes peuvent ecirctre aceacutetyleacutees y compris

au niveau de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale 43ndash46 Lrsquoaceacutetylation catalyseacutee par les enzymes RimIJL

touche la Met initiatrice si celle-ci nrsquoest pas cliveacutee par la voie de la NME ou le deuxiegraveme acide

amineacute (plus freacutequemment Ser Ala ou Thr) qui devient accessible apregraves clivage de la Met

initiale Comme chez les eucaryotes lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes est

vraisemblablement co-traductionnelle

Lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes reste relativement rare (moins de

20 du proteacuteome bacteacuterien drsquoapregraves les donneacutees actuelles) alors qursquoelle est tregraves freacutequente chez

les eucaryotes avec plus de 20 des peptides N-terminaux qui nrsquoont pas subi la NME

aboutissant agrave une aceacutetylation de la Met initiatrice et plus de 50 des peptides N-terminaux qui

lrsquoont subi (aceacutetylation du deuxiegraveme acide amineacute) 47 Cette modification est eacutegalement fortement

preacutesente dans le proteacuteome des chloroplastes mais tregraves rare dans le proteacuteome de la mitochondrie

Enfin lrsquoaceacutetylation du N-terminal a eacutegalement eacuteteacute identifieacutee chez les archeacutees 48

Introduction

20

Lrsquoaceacutetylation de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines est essentielle pour la viabiliteacute

cellulaire chez les eucaryotes 474950 Elle serait eacutegalement impliqueacutee dans la deacutegradation des

proteacuteines 51 lrsquoadressage membranaire et les interactions proteacuteine-proteacuteine 5253 Cependant le

rocircle de cette modification chez les procaryotes nrsquoest pas encore connu

c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor

(TF)

Chez les bacteacuteries le repliement de novo des petites proteacuteines est le plus souvent (65 agrave

80 des cas) assureacute par le trigger factor (TF) un chaperon moleacuteculaire qui agit tregraves

preacutecocement pendant la traduction alors que les proteacuteines plus grosses neacutecessitent ensuite

lrsquointervention drsquoautres chaperons avec les systegravemes DnaKDnaJ et GroELGroES 5455 Le TF

permet drsquoeacuteviter eacutegalement lrsquoagreacutegation des proteacuteines en cas de mauvais repliement et eacutevite

ainsi une issue fatale pour les cellules notamment agrave des tempeacuteratures supeacuterieures agrave 30degC 5657

Bien que les proteacuteines DnaKDnaJ assistent le repliement des proteacuteines de faccedilon co-

traductionnelle seul le TF a eacuteteacute montreacute a lrsquoheure actuelle comme eacutetant en interaction directe

avec le ribosome (voir section B2 et B3 de lrsquointroduction)

Cette proteacuteine de 48 kDa se deacutecompose en trois domaines (Figure i7) Le domaine N-

terminal de 149 acides amineacutes est neacutecessaire et suffisant pour lrsquointeraction avec le ribosome 58ndash

60 La partie centrale de la seacutequence proteacuteique se replie de faccedilon agrave former un domaine agrave fonction

peptidylndashprolyl cistrans isomerase (PPIase) Ce domaine nrsquoest pas essentiel in vivo il

intervient dans la reconnaissance du substrat et lrsquoactiviteacute chaperone mais son rocircle preacutecis reste

cependant encore mal connu 60ndash62 Enfin le domaine C-terminal correspond au module principal

drsquoactiviteacute chaperonne Le TF expose des reacutesidus hydrophiles et hydrophobes et les diffeacuterents

domaines possegravedent une bonne flexibiliteacute le tout permettant au TF de srsquoaccommoder agrave un grand

nombre de substrats 596364

Introduction

21

Figure i7 Structure du Trigger factor (TF)

drsquoE coli composeacute de trois domaines En vert et

bleu le domaine C-terminal agrave activiteacute chaperonne

en rouge le domaine N-terminal permettant

lrsquointeraction avec le ribosome et en jaune le

domaine PPIase dont la fonction est encore mal

connu Les trois domaines du TF sont eacutegalement

nommeacutes T (tail) H (head) et A (Arm) Drsquoapregraves

Ferbitz et al 2004 63

d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie du peptide joue un rocircle dans la reacutegulation de la traduction en

permettant au ribosome de ralentir voire de srsquoarrecircter durant la synthegravese 6566 En effet les reacutesidus

chargeacutes positivement comme les lysines ou arginines preacutesentes dans la chaicircne naissante

peuvent ralentir ou arrecircter la traduction gracircce agrave des interactions charge-speacutecifiques entre la

chaicircne peptidique et le tunnel 192066 Il permet eacutegalement de provoquer un repliement co-

traductionnel du peptide avant mecircme son eacutemergence agrave la surface et sa prise en charge par les

proteacuteines chaperonnes Il a eacuteteacute montreacute par cryo-EM que chez le ribosome eucaryote 80S le

repliement co-traductionnel du peptide en heacutelice α pouvait ecirctre initieacute agrave lrsquointeacuterieur mecircme du

tunnel 67ndash70 De plus certaines seacutequences peuvent se replier jusqursquoagrave former des domaines

complets au sein du tunnel comme des petits domaines en doigts de zinc 21 (Figure i8A)

Enfin il a eacutegalement eacuteteacute montreacute par des meacutethodes utilisant la spectroscopie RMN que

le peptide naissant pouvait se replier partiellement agrave la surface du ribosome agrave proximiteacute de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie par des interactions avec lrsquoARNr et la proteacuteine uL24 71 (Figure

i8B) Les auteurs suggegraverent que ce repliement partiel contribuerait agrave reacuteduire les risques de

mauvais repliement Comme un certain nombre drsquoautres eacutevegravenements co-traductionnels le

repliement du peptide naissant qui ne neacutecessite pas lrsquoaction de RPBs est deacutependant de la

seacutequence du peptide

Introduction

22

A

B

Figure i8 Repliement du peptide naissant agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome A) Formation de

structure secondaire du peptide ADR1 agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du peptide Coupe transversale de densiteacute

obtenue par cryo-EM La seacutequence SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese est

repreacutesenteacutee en vert et un domaine de la proteacuteine ADR1 en rouge (PDB 2ADR) La petite sous-uniteacute 30S est

repreacutesenteacutee en jaune et la grande sous-uniteacute 50S en gris Drsquoapregraves Nilsson et al 2015 21 B) Structure RMN

drsquoun complexe ribosomechaicircne naissante (chaicircne peptidique de 110 acides amineacutes) montrant le repliement co-

traductionnel du peptide agrave la surface du ribosome Le domaine deacutesordonneacute est repreacutesenteacute en cyan et le domaine

replieacute naturellement en rose (PDB 2N62 et BMRB 25748) Drsquoapregraves Cabrita et al 2016 71

e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et

Sec

Lrsquoadressage drsquoun peptide vers une membrane se fait geacuteneacuteralement en cours de traduction

ce qui permet de ne pas exposer ses zones hydrophobes eacutevitant ainsi des deacutefauts de repliement

et lrsquoagreacutegation des proteacuteines membranaires Deux voies drsquoadressage aux membranes sont

possibles via les particules SRP (laquo signal recognition particule raquo) et la voie Sec La voie TAT

(laquo twin arginine translocation raquo) est eacutegalement utiliseacutee si la proteacuteine est deacutejagrave replieacutee 72

Introduction

23

Chez les eucaryotes les particules SRP sont des complexes ribonucleacuteoproteacuteiques composeacutes

de six proteacuteines (SRP54196872914) et drsquoune moleacutecule drsquoARN 7374 La proteacuteine SRP54 tregraves

conserveacutee possegravede un domaine M qui reconnaicirct la seacutequence signal hydrophobe du peptide

naissant et un domaine NG qui se fixe au ribosome 7374 Chez les bacteacuteries la particule SRP

est constitueacutee drsquoune seule proteacuteine (Ffh qui est lrsquohomologue de la proteacuteine SRP54 des

eucaryotes) complexeacutee agrave une moleacutecule drsquoARN 73ndash75 (Figure i9A) Fhf possegravede comme SRP54

des domaines M et NG qui reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergeant du ribosome

permettant la formation drsquoun complexe ribosomepeptideSRP lequel est ensuite envoyeacute vers

la membrane plasmique 75 Il semblerait que le caractegravere hydrophobe du peptide naissant soit

neacutecessaire mais pas suffisant pour permettre sa prise en charge par la SRP et que la rapiditeacute du

peptide agrave se replier dans le cytoplasme influe neacutegativement sur son interaction avec la SRP 76

A B

Figure i9 Structure de la SRP drsquoEcoli et interaction avec le ribosome A) Modegravele moleacuteculaire de la SRP

drsquoEcoli Le domaine M de la proteacuteine Ffh est repreacutesenteacute en jaune et son domaine NG en vert lrsquoARN 45S est en

orange Drsquoapregraves Schaffitzel et al 2006 77 B) En absence de chaicircne naissante la SRP interagit avec le ribosome au

niveau de la proteacuteine uL23 via son domaine N alors que le domaine M scanne le tunnel de sortie dans lrsquoattente du

peptide signal A ce stade les domaines M et NG sont flexibles et peuvent donc adopter des orientations

diffeacuterentes Une fois le peptide signal repeacutereacute la SRP se retrouve fixeacutee au RNC avec trois points de contact avec

la sous-uniteacute 50S Ffh se lie agrave uL23 et uL29 et lrsquoARN 45S agrave uL18 Le peptide vient alors srsquoancrer dans la poche

hydrophobe du domaine M et le domaine NG voit son affiniteacute pour le GTP augmenter ce qui est neacutecessaire pour

lrsquointeraction avec le reacutecepteur FtsY La sous-uniteacute 30S est repreacutesenteacutee en jaune la grande sous-uniteacute 50S en bleu

le peptidyl-ARNt en vert la SRP en rouge et les proteacuteines ribosomales de contact uL18 et uL23 en orange Drsquoapregraves

Schaffitzel et al 2006 77

De plus il a eacuteteacute montreacute que drsquoautres paramegravetres ont une influence sur lrsquointeraction entre

le peptide naissant et la SRP Ainsi si la seacutequence signal est deacutefavorable agrave un repliement en

heacutelice α cela empecircche la reconnaissance par la SRP 78 alors que la preacutesence de plusieurs reacutesidus

Introduction

24

basiques favorise cette interaction 79 Des reacutesultats reacutecents montrent que la chaicircne naissante

comprenant le peptide signal de la proteine DsbA cible de la SRP adopte une structure eacutetendue

dans le ribosome avec seulement des populations mineures de structure heacutelicoiumldale 80

indiquant que la SRP pourrait tout de mecircme reconnaicirctre des peptides qui nrsquoadoptent pas de

structure secondaire en heacutelice α

Apregraves la reconnaissance du peptide signal par la SRP et son transport jusqursquoagrave la

membrane la chaicircne en cours de synthegravese est alors prise en charge par des reacutecepteurs de

particules SRP (SR chez les eucaryotes FtsY chez les bacteacuteries) permettant sa translocation au

niveau du complexe membranaire SecYEG de la membrane interne Cette voie peut aussi

permettre agrave des proteacuteines de passer dans le peacuteriplasme ou la membrane externe 76

La voie Sec est une voie drsquoadressage des proteacuteines membranaires indeacutependante des

particules SRP faisant intervenir les proteacuteines SecA et SecB 8182 (Figure i10) La proteacuteine

SecB interagit avec la chaicircne naissante de certaines proteacuteines et permet drsquoeacuteviter des deacutefauts de

repliement 83 La faccedilon dont SecB distingue les peptides qui doivent ecirctre transloqueacutes est encore

mal connue Une seacutequence de 9 acides amineacutes avec des cycles aromatiques ou reacutesidus basiques

semblent ecirctre favorables alors que les reacutesidus acides ne semblent pas approprieacutes 81 Le

complexe chaicircne naissanteSecB interagit eacutegalement avec SecA par une interaction directe

SecASecB qui permet de transporter le complexe jusqursquoagrave la membrane pour la translocation

du peptide en cours de synthegravese au travers du complexe SecYEG La proteacuteine SecA ne sert pas

uniquement agrave adresser le peptide vers la membrane elle permet eacutegalement la translocation du

peptide par son activiteacute ATPase en fournissant lrsquoeacutenergie neacutecessaire au systegraveme et en permettant

le deacutecrochage de SecB SecA se deacutecroche du complexe une fois que la translocation du peptide

est effectueacutee 83ndash85

Introduction

25

Figure i10 Scheacutema de lrsquoadressage des proteacuteines par le systegraveme Sec translocase Le systegraveme Sec translocase

se trouve dans la membrane interne (ou membrane cytoplasmique (CM)) et fait intervenir le moteur SecA (en

vert) et le canal conducteur SecYEG (en orange) ainsi que des proteacuteines auxiliaires comme YidC (en rouge) et

SecDF (en rose) La proteacuteine Signal peptidase (SPase) permet de cliver le peptide signal sur la surface

peacuteriplasmique de la membrane a) La proteacuteine seacutecreacuteteacutee est adresseacutee au systegraveme Sec translocase par sa seacutequence

signal qui est reconnue directement par SecA ou avec lrsquoaide de SecB (en bleu) b) Les proteacuteines membranaires

peuvent ecirctre adresseacutees au systegraveme translocase en formant un complexe ribosomechaicircne naissanteSRP et par

le reacutecepteur SRP FtsY (en violet) c) Certaines proteacuteines membranaires sont inseacutereacutees dans la membrane via

YidC Drsquoapregraves Driessen et Nouwen 2008 81

B2- interactions RPBribosome

Comme deacutecrit plusieurs facteurs agissent sur le peptide naissant au moment ougrave celui-ci

eacutemerge du tunnel de sortie Cela contribue agrave lui confeacuterer un certain nombre de proprieacuteteacutes qui

permettront agrave la proteacuteine syntheacutetiseacutee drsquoacqueacuterir sa fonction et donc drsquoassurer son destin Il est

maintenant connu que tous ces facteurs exercent leur fonction de faccedilon tregraves preacutecoce en

interagissant agrave la fois avec le peptide naissant mais aussi avec le ribosome Bien que de

nombreuses questions subsistent lrsquoaccumulation des donneacutees permet de mieux comprendre la

reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels - modifications repliement adressage

Ainsi pour bien comprendre la dynamique spatio-temporelle drsquointervention des RPBs

il est neacutecessaire drsquoavoir un grand nombre drsquoinformations les concernant leur concentration

intracellulaire leur localisation sur le ribosome leur affiniteacute pour celui-ci ainsi que lrsquoinfluence

de la taille et de la nature du peptide naissant Lrsquoensemble de ces paramegravetres permet ainsi de

proposer des modegraveles pour comprendre leur intervention durant la synthegravese ainsi que leur

possible coopeacuterationexclusion au niveau du ribosome

Introduction

26

Le caractegravere co-traductionnel de la voie de la NME a eacuteteacute deacutecrit chez les bacteacuteries il y a

pregraves de 50 ans Il avait alors eacuteteacute montreacute que la deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice suivie

de son excision ont lieu tregraves tocirct dans la synthegravese des proteacuteines degraves que le polypeptide en cours

de synthegravese eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome lorsqursquoil deacutepasse une taille drsquoenviron 40

plusmn 5 acides amineacutes pouvant aller jusqursquoagrave 60 reacutesidus 86ndash89 Cependant il a longtemps eacuteteacute admis

que la PDF nrsquointeragissait pas avec le ribosome car cette interaction nrsquoeacutetait pas deacutetectable mais

aussi parce que lrsquoenzyme est capable de deacuteformyler un peptide en absence de ribosomes 90 Ce

nrsquoest qursquoen 2008 que des eacutetudes de co-seacutedimentation ont montreacute que la PDF drsquoE coli interagit

avec le ribosome entier ou la grande sous-uniteacute 50S selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une

affiniteacute relativement faible (Kd = 18 plusmn 09 microM pour le 70S) 91 Ayant remarqueacute que le complexe

EcPDFribosome eacutetait sensible agrave la force saline du tampon les auteurs ont preacutesumeacute que le

maintien du complexe devait reposer en grande partie sur des interactions eacutelectrostatiques et

ont supposeacute que lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF (voir section C2) chargeacutee positivement

pouvait ecirctre impliqueacutee dans lrsquointeraction Ils ont alors deacuteleacuteteacute cette heacutelice et montreacute que le variant

EcPDF-C nrsquoeacutetait plus capable drsquointeragir avec le ribosome aboutissant agrave la conclusion que

cette heacutelice eacutetait vraisemblablement responsable de lrsquointeraction EcPDFribosome 91 Forts de

ce reacutesultat les auteurs ont alors reacutesolu la structure cristalline drsquoun complexe entre un ribosome

70S drsquoE coli et un peptide syntheacutetique de 22 acides amineacutes dont la seacutequence correspond agrave celle

de lrsquoheacutelice C-terminale drsquoEcPDF (reacutesidus 147 agrave 168) Cette structure montre que le peptide

utiliseacute replieacute sous forme heacutelicale vient se loger dans un sillon situeacute entre les proteacuteines

ribosomales uL22 et bL32 agrave proximiteacute de la proteacuteine bL17 (Figure i11) 91 Cette zone

drsquointeraction est en accord avec des donneacutees de pontage chimique entre EcPDF et le ribosome

70S qui coupleacutees agrave une analyse en spectromeacutetrie de masse ont permis drsquoidentifier la proteacuteine

bL17 comme partenaire 91 Les interactions entre ce peptide C-terminal et le ribosome

impliquent des ponts salins ainsi que des contacts hydrophobes la chaicircne lateacuterale de la Leu149

du peptide est inseacutereacutee dans une poche hydrophobe de la proteacuteine ribosomale uL22 le reacutesidu

Arg153 forme un pont salin avec le reacutesidu Glu59 de la proteacuteine ribosomale uL22 et le reacutesidu

Lys157 interagit avec lrsquoheacutelice 24 du domaine I de lrsquoARNr 23S 91 Partant de cette structure les

auteurs ont superposeacute la structure de la PDF drsquoE coli entiegravere sur le peptide mimant son heacutelice

C-terminale de faccedilon agrave modeacuteliser le complexe PDFribosome Drsquoapregraves ce modegravele (Figure i11)

le site actif de la PDF serait positionneacute vers lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie agrave environ 35 Aring de

celui-ci Cette distance correspond agrave la longueur qursquoadopte un peptide de 13 acides amineacutes qui

ne forme pas de structure secondaire Ainsi en consideacuterant que la longueur du tunnel

Introduction

27

correspond en moyenne agrave un peptide de 35 acides amineacutes en conformation eacutetendue cela signifie

que la PDF accueillerait dans son site actif un peptide long de 50 acides amineacutes 91 taille qui est

tout agrave fait coheacuterente avec ce qui avait eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment 8687 Enfin consideacuterant que les

trois reacutesidus impliqueacutes dans lrsquointeraction avec le ribosome sont conserveacutes dans la famille des

PDFs les auteurs ont alors abouti agrave la conclusion que lrsquoheacutelice C-terminale des PDFs est le

deacuteterminant majeur de lrsquointeraction des PDFs avec le ribosome 91 hypothegravese corroboreacutee par

des travaux qui montrent que cette heacutelice nrsquoest pas indispensable agrave lrsquoactiviteacute peptide

deacuteformylase 92

Or lrsquoanalyse des structures tridimensionnelles de plusieurs dizaines de PDFs procaryotes

et eucaryotes par cristallographie et RMN montre qursquoelles peuvent preacutesenter des structures

diffeacuterentes du C-terminal sur lesquelles nous reviendrons plus loin dans lrsquointroduction (voir

Section C2) Ainsi le modegravele drsquointeraction entre la PDF 1B drsquoE coli et le ribosome ne peut

ecirctre geacuteneacuteraliseacute agrave toutes les classes de peptides deacuteformylases 93

Une eacutetude plus reacutecente comparant lrsquointeraction drsquoEcPDF avec des ribosomes vides et

des ribosomes en cours de traduction bloqueacutes avec une chaicircne peptidique de 40 acides amineacutes

nrsquoa pas reacuteveacuteleacute de diffeacuterence dans la valeur de lrsquoaffiniteacute suggeacuterant que la taille de la chaicircne en

cours de traduction nrsquoa pas drsquoeffet sur la fixation drsquoEcPDF avec le ribosome 94

A B

Figure i11 Interaction de la peptide deacuteformylase drsquoEcoli avec le ribosome A) Interaction drsquoun peptide

syntheacutetique correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale dlsquoEcPDF au niveau des proteacuteines ribosomales uL22 (en

rose) bL32 (en jaune) Le tunnel de sortie du peptide est repreacutesenteacute par une eacutetoile rouge B) Superposition de la

structure drsquoEcPDF sur le ribosome drsquoapregraves les donneacutees de cristallographie obtenues avec le peptide syntheacutetique

correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale Figures drsquoapregraves Bingel-Erlenmeyer et al 2008 91

Introduction

28

Les premiegraveres eacutetudes sur la NME ont montreacute que la Met initiatrice est eacutelimineacutee de la

proteacuteine en cours de synthegravese sitocirct apregraves le clivage de son formyl et lorsque 40 agrave 60 reacutesidus ont

eacuteteacute syntheacutetiseacutes 868789 Plusieurs approches ont montreacute que les MetAPs responsables de

lrsquoexcision de la Met initiatrice interagissent avec le ribosome 94ndash96 avec une affiniteacute de 24 plusmn

04 microM 94 mais la (les) reacutegion(s) des MetAPs impliqueacutee(s) dans lrsquointeraction nrsquoont pas encore

eacuteteacute clairement identifieacutee(s) Il existe plusieurs types de MetAPs (voir Section C1) qui se

distinguent notamment par lrsquoexistence de domaines N-terminaux speacutecifiques (domaine en doigt

de zinc domaine poly-chargeacute motif drsquointeraction aux domaines SH3) 47 lesquels seraient

impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 959798 ce qui reste agrave deacutemontrer Chez E coli

une boucle chargeacutee positivement situeacutee dans le domaine catalytique agrave proximiteacute du site actif

de la MetAP permettrait lrsquointeraction avec les proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i12)

94

A B

Figure i12 Interaction putative drsquoEcMetAP avec le ribosome bacteacuterien A) Potentiel eacutelectrostatique agrave la

surface de la MetAP En bleu le potentiel positif et en rouge le potentiel neacutegatif En bas boucle chargeacutee

positivement contenant la Lys211 permettant lrsquointeraction de la MetAP avec le ribosome B) Modegravele in silico

du complexe MetAPribosome Repreacutesentation de la MetAP en cartoon bleu fonceacute LrsquoARNr en gris et les

proteacuteines ribosomales bL17 bL32 uL22 et uL23 en rouge jaune violet et orange respectivement Drsquoapregraves

Sandikci et al 2013 94

De nombreux travaux ont permis de montrer que le trigger factor (TF) interagit avec les

proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 ainsi qursquoavec lrsquoARNr 23S principalement par

lrsquointermeacutediaire de son domaine N-terminal 6399100 Plusieurs structures de complexes entre le

Introduction

29

domaine N-terminal du TF et le ribosome (entier ou uniquement la grande sous-uniteacute 50S) ont

reacuteveacuteleacute que ce domaine se positionne au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide

63100101 (Figure i13A) sous la forme drsquoune caviteacute hydrophobe confeacuterant au TF un rocircle de

bouclier pouvant assister le repliement de la nouvelle proteacuteine 63102 (Figure i13B) Au vu de

lrsquoaffiniteacute du TF pour le ribosome et de sa concentration dans la cellule il est probable que celui-

ci ait la capaciteacute de se fixer sur nrsquoimporte quel ribosome en cours de traduction ou non et dont

le peptide possegravede la seacutequence approprieacutee ou non Cependant plusieurs eacutetudes tendent agrave

deacutemontrer que le TF interagit preacutefeacuterentiellement avec un ribosome en cours de traduction la

chaicircne naissante ayant une influence sur lrsquoaffiniteacute TFribosome La taille du polypeptide

naissant pris en charge par le TF est encore incertaine allant de 20 agrave 60 acides amineacutes 6364103104

et il a eacuteteacute montreacute qursquoil pourrait mecircme se fixer bien plus tardivement sur un peptide drsquoau moins

100 reacutesidus encore en cours de synthegravese mais sans interaction avec le ribosome 105 Il a

eacutegalement eacuteteacute observeacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour un ribosome contenant une chaicircne naissante est

drsquoautant plus importante que le peptide est long (environ 100 reacutesidus) et hydrophobe 94105ndash108

De plus lrsquoassociation de reacutegions hydrophobes et chargeacutees positivement sur le peptide favorise

le recrutement du TF

Introduction

30

A B

Figure i13 Interaction du TF avec le ribosome A) Structure du complexe formeacute entre le domaine N-

terminal du TF (les 112 acides amineacutes faisant partie du domaine drsquointeraction) et la sous-uniteacute 50S de

Deinococcus radiodurans LrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales sont coloreacutes en bleu pacircle excepteacutes les proteacuteines

uL22 (cyan) uL23 (vert) uL24 (jaune) et uL29 (orange) Le tunnel de sortie du peptide est indiqueacute par une

flegraveche Deux orientations de la sous-uniteacute sont repreacutesenteacutees avec les proteacuteines uL1 et bL12 (L7L12) comme

reacutefeacuterences Drsquoapregraves Schlunzen et al 2005 100 B) La deacutetermination de la structure cristalline du domaine N-

terminal (domaine T sur la figure) du trigger factor avec le ribosome a permis drsquoeacutetablir un modegravele de la fixation

du trigger factor entier sur le ribosome Les trois domaines A (C-terminal) T (N-terminal) et H (PPIase) du

trigger factor sont repreacutesenteacutes La chaicircne naissante arrive au niveau drsquoune caviteacute hydrophobe du TF Le contact

principal du TF avec le ribosome se fait au niveau de la proteacuteine uL23 Le peptide entame ensuite probablement

un repliement preacutecoce dans la caviteacute hydrophobe formeacutee par le TF Drsquoapregraves Horwich 2004 et Ferbitz et al

2004 63102

Diverses eacutetudes structurales ont montreacute que les particules SRP interagissent avec le

ribosome bacteacuterien dans une reacutegion situeacutee agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

peptide plus preacuteciseacutement avec les proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 77109110 (Figure i9B)

le domaine NG permettant cette interaction avec le ribosome 22 Le domaine M permet lui

lrsquoaccrochage avec le peptide naissant 73 LrsquoARN 45S peut eacutegalement interagir avec la proteacuteine

ribosomale uL18 Le peptide signal reconnu par la SRP montre de fortes variations en terme de

taille et de composition en acides amineacutes mais il preacutesente toujours une reacutegion hydrophobe 111

Il est difficile de discriminer les peptides qui seront pris en charge par la voie Sec et ceux par

la voie SRP 112 Bien que la SRP puisse interagir avec un ribosome en absence de chaicircne

naissante celle-ci permet drsquoaugmenter fortement lrsquoaffiniteacute de la SRP pour le complexe RNC

113ndash115 Il semblerait que la fenecirctre drsquointervention de cette enzyme soit assez courte puisque

qursquoelle ne peut plus interagir si le peptide naissant deacutepasse une longueur drsquoenviron 140 acides

Introduction

31

amineacutes 113114116 De plus il a eacuteteacute montreacute que la majoriteacute des interactions de la SRP avec le

ribosome se font lorsque le peptide atteint une taille drsquoenviron 40 agrave 55 acides amineacutes lorsque

le peptide eacutemerge du tunnel 116117 Cependant une eacutetude reacutecente suggegravere que la SRP peut

interagir avec le complexe RNC bien avant que le peptide eacutemerge agrave la surface par

lrsquointermeacutediaire de son domaine proteacuteique M qui entre en contact avec le peptide naissant agrave

lrsquointeacuterieur du tunnel 110 Concernant le reacutecepteur SecYEG il entrerait en contact avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine uL23 lors de la translocation du peptide 118 Ainsi suivant

lrsquoorganisme eacutetudieacute la technique utiliseacutee ainsi que la nature du peptide en cours de synthegravese il

est encore difficile de deacuteterminer preacuteciseacutement la fenecirctre temporelle drsquointervention de cette

enzyme

Comme deacutecrit plus haut un certain nombre de proteacuteines bacteacuteriennes (proteacuteines

peacuteriplasmiques ainsi que proteacuteines de la membrane externe) peuvent ecirctre adresseacutees agrave la

membrane cytoplasmique par la voie Sec indeacutependamment de la voie SRP (Figure i10) ce qui

permet leur translocation agrave travers cette membrane Les proteacuteines prises en charge par la voie

Sec possegravedent en N-terminal une seacutequence signal qui est cliveacutee durant la translocation 82 Il a

longtemps eacuteteacute admis que lrsquoadressage par la voie Sec eacutetait inteacutegralement post-traductionnel

8182119 la reconnaissance de la proteacuteine substrat et sa translocation se faisant une fois le peptide

deacutetacheacute du ribosome Il a cependant eacuteteacute deacutemontreacute que SecA peut interagir avec des peptides

naissants 120ndash122 ainsi qursquoavec les ribosomes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide 123124

lrsquoaffiniteacute de SecA pour un ribosome bloqueacute en cours de traduction est infeacuterieure agrave 05 microM 123

Ainsi SecA reconnaicirctrait le peptide naissant (contenant environ 160 reacutesidus) lrsquoadresserait agrave la

membrane plasmique ougrave il se deacutetacherait et serait alors transloqueacute de faccedilon post-traductionnelle

(Figure i10) 123 Le rocircle de SecB nrsquoest pas encore bien compris mais il contribuerait gracircce agrave

sa fonction chaperon et agrave une interaction directe avec SecA agrave lrsquoadressage du peptide vers le

translocon SecYEG (Figure i10) 123 De mecircme il nrsquoest pas encore clairement deacutefini comment

SecA interagit avec le ribosome puisque des eacutetudes contradictoires montrent que SecA pourrait

se fixer sous forme monomeacuterique 123 ou dimeacuterique 124 Une premiegravere moleacutecule de SecA se

fixerait agrave la proteacuteine ribosomale uL23 123124 puis une deuxiegraveme interagirait avec les proteacuteines

ribosomales uL22 et uL24 recouvrant totalement lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 124 (Figure

i14)

Introduction

32

Figure i14 Le ribosome 70S en interaction avec deux

moleacutecules de SecA La premiegravere proteacuteine SecA vient se

fixer sur la proteacuteine ribosomale uL23 La seconde

moleacutecule SecA vient se fixer au niveau des proteacuteines

ribosomales uL22uL24 agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie

du peptide Les deux moleacutecules entourent complegravetement le

tunnel de sortie du peptide Dans ce modegravele ni le TF ni la

SRP ne peuvent interagir de concert avec SecA Singh et

al 2014 124

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation

Comme nous lrsquoavons vu un certain nombre de proteacuteines non-ribosomales sont chargeacutees

drsquoeffectuer des modifications sur le peptide naissant tregraves preacutecocement durant la synthegravese Afin

que les eacutetapes drsquoeacutelongation de repliement drsquoadressage et de controcircle qualiteacute permettent une

synthegravese efficace et ainsi drsquoaboutir agrave une proteacuteine replieacutee fonctionnelle et correctement

localiseacutee une coordination efficace doit ecirctre eacutetablie entre les diffeacuterents facteurs Ainsi

lrsquoensemble des proteacuteines ribosomales se trouvant sur la surface du ribosome autour du tunnel

contribue agrave former une plateforme drsquointeraction et de reacutegulation pour lrsquointervention des facteurs

auxiliaires 94125ndash127 Cette reacutegion comprenant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32

uL24 uL29 et uL23 semble donc ecirctre fortement impliqueacutee dans la reacutegulation des modifications

co-traductionnelles preacutecoces (Figure i15) 22 Drsquoailleurs il apparaicirct que la proteacuteine uL23 est un

site de fixation universel pour plusieurs facteurs tel le TF 128 SecA 123 et SRP 77 Cette proteacuteine

possegravede un domaine constituant une partie du tunnel de sortie et un domaine agrave la surface du

ribosome Il est donc fortement suspecteacute qursquoelle puisse permettre un forme de communication

entre la chaicircne en cours de synthegravese agrave lrsquointeacuterieur du tunnel et la surface du ribosome bien que

ce meacutecanisme nrsquoai pas encore eacuteteacute deacutemontreacute Il faut eacutegalement noter que mecircme si les proteacuteines

ribosomales impliqueacutees dans les interactions avec les diffeacuterents RPBs sont identifieacutees il est

eacutegalement important de prendre en compte lrsquoencombrement steacuterique des RPBs (Figure i15B)

Introduction

33

A B

Figure i15 Plateforme de recrutement des facteurs impliqueacutes dans les modifications co-traductionnelles

preacutecoces du N-terminal des proteacuteines chez le ribosome drsquoE coli A) Repeacutesentation des diffeacuterents facteurs

intervenant au niveau du tunnel de sortie du peptide B) Localisation des diffeacuterents acteurs des modifications

preacutecoces du N-terminal aux abords du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetoile jaune repreacutesente la sortie du tunnel

du peptide TF pour trigger factor PDF pour peptide deformylase SRP pour laquo signal recognition particle raquo et

MetAP pour methionine aminopeptidase Drsquoapregraves Selmer et Liljas 2008 127

La synthegravese des eacutetudes reacutealiseacutees sur ces diffeacuterents facteurs a donc permis de deacuteterminer

la localisation des diffeacuterents RPBs sur le ribosome (Figure i15A) et ainsi drsquoeacutetablir des modegraveles

dynamiques de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles (Figure i15B)

Chez E coli la PDF interagit au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL22 91 et

la MetAP au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i15B ) 94 Bien que ces

sites de fixation soient distincts ils sont suffisamment proches lrsquoun de lrsquoautre pour entraicircner un

encombrement steacuterique si les deux proteacuteines se fixaient en mecircme temps au ribosome

conduisant agrave une compeacutetition entre la PDF et la MetAP (Figure i15B) 94 La deacuteformylation

ayant lieu obligatoirement avant lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice 129 la PDF intervient

neacutecessairement sur la chaicircne avant la MetAP Ainsi la cineacutetique rapide de la PDF sa faible

affiniteacute pour le ribosome et sa faible abondance (environ 1300 PDF par cellule pour 50000

ribosomes) sont autant de facteurs suggeacuterant qursquoelle pourrait scanner le ribosome et agir

rapidement sur la chaicircne pour ensuite se deacutecrocher et laisser la MetAP agir Jusqursquoagrave preacutesent

aucune donneacutee ne suggegravere que la longueur de la chaicircne peptidique a une influence sur

Introduction

34

lrsquointeraction 94 De plus des eacutetudes in vitro nrsquoont pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat 130

Actuellement il nrsquoa donc pas eacuteteacute observeacute que lrsquoeacutetat de traduction du ribosome avait une

influence sur le recrutement de la PDF En ce qui concerne lrsquoexcision de la meacutethionine il

apparaicirct que cet eacutevegravenement intervient lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 40 agrave

50 acides amineacutes 94 et que la nature du second acide amineacute ainsi que les 4-5 suivants ont une

influence sur les paramegravetres cineacutetiques de la MetAP 131 Une eacutetude reacutealiseacutee avec des ribosomes

bloqueacutes ayant une chaicircne de 40 acides amineacutes nrsquoa cependant pas montreacute une influence de la

chaicircne peptidique sur lrsquoaffiniteacute de la MetAP avec le ribosome (Kd = 24 plusmn 04 microM) 94 Il est

supposeacute que les cineacutetiques rapides drsquointervention de ces deux enzymes permettent de

compenser leur faible abondance dans la cellule 94 Cependant la litteacuterature ne donne encore

que tregraves peu drsquoinformations sur la reacutegulation de lrsquointervention de ces deux enzymes

Nous avons vu que le TF interagit avec le ribosome au niveau des proteacuteines ribosomales

uL23 et uL29 (Figure i15B) Mecircme si le TF possegravede une forte affiniteacute pour le ribosome (Kd =

2 nM pour des ribosomes en cours de traduction et 100 nM pour des ribosomes deacutepourvus de

chaicircne naissante) 132 il a eacuteteacute montreacute que plus la chaicircne peptidique est longue plus le TF a

drsquoaffiniteacute pour le complexe ribosomechaicircne naissante (RNC) 107108 Une chaicircne de 43 acides

amineacutes peut interagir avec le TF mais crsquoest agrave partir de 90 acides amineacutes que la chaicircne naissante

engage le plus drsquointeractions avec le TF notamment avec le domaine PPIase Ainsi les auteurs

ont suggeacutereacute que le meacutecanisme drsquoassistance au repliement effectueacute par le TF a lieu de faccedilon

optimale lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 90 acides amineacutes 64 Cependant

eacutetant donneacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour les ribosomes vide est assez importante 132 que la nature

du peptide naissant preacutesent dans le tunnel influence son affiniteacute 133 et que sa dureacutee de fixation

sur le ribosome est relativement longue (entre 15s et 50s suivant les caracteacuteristiques du peptide

en cours de synthegravese et partant du principe que les ribosomes assemblent entre 10 et 20 acides

amineacutes par seconde) 1108 les auteurs ont supposeacute que ce facteur peut interagir avec le ribosome

degraves le deacutebut de la traduction et qursquoil reste fixeacute aux abords du tunnel de sortie du peptide jusqursquoagrave

ce que le peptide atteigne une longueur drsquoenviron 150 agrave 200 reacutesidus 64 Cette hypothegravese reste

valide si on tient compte du fait que ce facteur nrsquoentre pas en compeacutetition avec la PDF et la

MetAP 91 En 2008 alors que les donneacutees drsquointeraction de la MetAP avec le ribosome nrsquoeacutetaient

pas encore disponibles le site de fixation du TF au ribosome eacutetant diffeacuterent de celui de la PDF

il a tout drsquoabord eacuteteacute proposeacute qursquoil puisse interagir simultaneacutement avec la PDF et la MetAP (en

supposant que celle-ci nrsquoentrait pas en compeacutetition avec la PDF) Cela permettant de diriger la

chaicircne eacutemergente vers lrsquoune ou lrsquoautre des deux enzymes se trouvant de part et drsquoautre du TF

Introduction

35

(Figure i15B) 91 Pourtant des eacutetudes in vivo plus reacutecentes proposent une forme de compeacutetition

entre le TF et la PDF 94132 car la surexpression du TF semble provoquer une croissance

cellulaire leacutegegraverement reacuteduite pheacutenotype particuliegraverement eacutevident lorsque les cellules qui

expriment la PDF endogegravene drsquoE coli ont eacuteteacute traiteacutees avec un inhibiteur de PDFs lrsquoactinonine

Cette inhibition cellulaire par surexpression de TF est eacutegalement exacerbeacutee lorsque les cellules

inhibeacutees par lrsquoactinonine expriment la version tronqueacutee en C-terminal de la PDF drsquoE coli Etant

donneacute que les 21 derniers reacutesidus de lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF drsquoE coli ne sont pas

neacutecessaires pour assurer le caractegravere essentiel de la PDF in vivo 94 mais qursquoune interaction de

celle-ci avec le ribosome a eacuteteacute observeacutee les donneacutees in vivo ci-dessus ne trouvent pas

drsquoexplication agrave ce jour Pour compliquer encore davantage le sceacutenario plusieurs donneacutees

drsquointeraction in vitro montrent que TF et PDF ou MetAP peuvent se lier simultaneacutement agrave

ribosomes ou RNC 94132 Mecircme si des compeacutetitions partielles entre ces facteurs ont pu ecirctre

observeacutees 94 il a eacuteteacute proposeacute que TF reste lieacute lorsque la PDF interagit avec les RNCs speacutecifiques

ou les ribosomes vides mais avec des agencements modifieacutes (des modifications partielles ougrave

aucune alteacuteration du Kd pour la liaison du TF au ribosome nrsquoa eacuteteacute observeacutee en preacutesence de

concentrations croissantes de PDF) 132 Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute rapporteacutes pour la MetAP

drsquoE coli 132 Neacuteanmoins il faut rappeler qursquoune eacutetude preacuteceacutedente sur la localisation de la

MetAP bacteacuterienne sur le ribosome 94 a suggeacutereacute qursquoune compeacutetition pouvais exister entre la

PDF et la MetAP due agrave la promiscuiteacute des sites drsquointeraction des deux enzymes et de leur

encombrement steacuterique De plus bien qursquoil nrsquoy ait pas eu de compeacutetition observeacutee concernant

lrsquointeraction du TF et de la MetAP sur le ribosome 132 lrsquoefficaciteacute de lrsquoexcision de la meacutethionine

est plus faible lorsque le TF est deacutejagrave preacutesent sur le ribosome suggeacuterant que sa fixation reacuteduit

lrsquoefficaciteacute de la MetAP et que le TF doit intervenir apregraves lrsquoexcision de la meacutethionine 94 Cela

est probablement ducirc au fait que malgreacute des sites de fixation distincts le recouvrement du

peptide naissant par le TF le rend inaccessible pour la MetAP (Figure i16)

Bien que les reacutesultats ne sont pas encore tregraves clairs et parfois mecircme contradictoires au

premier abord il semblerait que le modegravele admis actuellement consiste en lrsquointervention

seacutequentielle de ces facteurs agrave savoir la PDF dans un premier temps suivie de la MetAP puis

enfin du Trigger factor (Figure i17C)

La particule SRP se fixe tout comme le TF au niveau des proteacuteines ribosomales uL23

et uL29 suggeacuterant une compeacutetition entre ces deux enzymes (Figure i16) Cependant les

donneacutees de la litteacuterature sont encore contradictoires certains reacutesultats indiquant une interaction

simultaneacutee 123134135 et drsquoautres une compeacutetition entre ces deux enzymes 77136137 Une autre

Introduction

36

eacutetude indique que la SRP et le TF peuvent interagir en mecircme temps mais que cela impose un

reacutearrangement du complexe ribosomefacteur reacutearrangement reacutesultant en un avantage

compeacutetitif en faveur de la SRP 132 Il a eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment que la SRP pouvait interagir

avec le ribosome et reconnaicirctre un peptide signal alors mecircme que celui-ci est encore contenu

dans le tunnel 110 Dans ce cas de figure la SRP peut intervenir soit avant soit agrave la place du TF

Il apparaissait ainsi que ces deux enzymes entraient en compeacutetition la nature du peptide en

cours de synthegravese permettant de discriminer lrsquointervention de lrsquoune ou lrsquoautre de ces deux

enzymes pour un repliement co-traductionnel de la chaicircne ou son adressage agrave la membrane Il

a eacuteteacute proposeacute que le TF empecircche la fixation de la SRP dans un contexte ou le peptide est peu

hydrophobe 22 Le TF et la particule SRP reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergent

sans toutefois que lrsquoon ait pu deacuteterminer des seacutequences speacutecifiquement reconnues par la SRP

ou le TF Un eacutetude plus reacutecente a montreacute que la SRP reconnaicirct preacutefeacuterentiellement les domaines

transmembranaires hydrophobes et exclut plutocirct les seacutequences signal de proteacuteines de la

membrane externe prises en charge probablement par la voie Sec 138 Ce travail propose un

fonctionnement universel pour la SRP drsquoE coli dans lrsquoadressage des proteacuteines agrave la membrane

interne (IMP pour inner membrane protein) agrave lrsquoexception des courts IMPs (ie YbgT and

YbhT) suggeacutereacutes comme eacutetant pris en charge par YidC138 Cela nrsquoexclut pas qursquoun groupe

important soit eacutegalement substrat des SRP incluant des proteacuteines cytoplasmiques comme la

chaperonne DnaK Dans ce travail tregraves reacutecent il a eacuteteacute montreacute eacutegalement que lrsquoadressage des

proteacuteines meacutedieacute par la SRP nrsquoest pas influenceacute par le TF qui semble ne pas partager le mecircme

ensemble de substrats Ainsi en opposition avec drsquoautres donneacutees les auteurs ont trouveacute que le

TF nrsquoaugmente pas la speacutecificiteacute de SRP (la surexpression de TF nrsquoaffecte pas le binding de

SRP agrave ses substrats mais au contraire la deacuteleacutetion de TF augmente lrsquointeraction avec des IMPs

et reacuteduit lrsquointeraction avec les proteacuteines cytosoliques) Enfin les reacutesultats de cette eacutetude ne sont

pas en accord avec drsquoautres donneacutees montrant que la SRP peut lier indistinctement tous les

ribosomes au deacutebut de la traduction avant que leur N-terminus eacutemerge 139 Les donneacutees de

proteacuteomique et de lrsquointeractome de la SRP ont en effet montreacute que les SRP semblent se lier au

RNC lorsque les chaicircnes naissantes sont drsquoenviron 50 agrave 100 reacutesidus de long138 Enfin il

semblerait que la SRP et la PDF ou MetAP nrsquoentrent pas en compeacutetition mecircme si le ribosome

traduit une chaicircne naissante posseacutedant une seacutequence signal pour la SRP 94 indiquant que la

PDF ou la MetAP peuvent probablement agir et permettre ensuite agrave la SRP de prendre en charge

le complexe RNC pour lrsquoadresser agrave la membrane 140 (Figure i17A)

Introduction

37

A

B

Figure i16 Intervention spatiale des diffeacuterents RPBs A) Structure des proteacuteines PDF MetAP TF et SRP en

interaction avec le ribosome126 b) Evolution du modegravele drsquointeraction de diffeacuterents RPBs sur le ribosome depuis

les derniegraveres anneacutees 91126132

Enfin il a eacuteteacute montreacute que le translocon SecYEG peut eacutegalement interagir avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine ribosomale uL23 et uL29 138Cependant bien qursquoaucune

donneacutee ne soit disponible concernant la taille du peptide naissant lors de cette interaction les

auteurs soupccedilonnent que celle-ci a lieu apregraves lrsquointervention de la SRP (Figure i17B) Pour finir

la proteacuteine SecA interagit au niveau des mecircmes proteacuteines ribosomales que le TF et la SRP

(uL23) et possiblement avec les proteacuteines uL22 et uL24 et intervient relativement tard durant

la synthegravese du peptide afin de repeacuterer une seacutequence signal Lrsquoinfluence de la seacutequence

peptidique sur son recrutement nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacutee Les seules donneacutees disponibles indiquent

qursquoelle ne peut interagir avec le complexe RNC lorsque la chaicircne peptidique deacutepasse 166 acides

amineacutes mais nous ne savons pas quelle est la taille minimum du peptide naissant pour que SecA

puisse interagir

Introduction

38

Figure i17 Intervention temporelle des diffeacuterents RPBs Drsquoapregraves Gloge et al 2014 126

A) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de translocation co-traductionnelle La SRP se fixe tregraves

tocirct durant la synthegravese puis interviennent la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine la SRP

reste fixeacutee sur le ribosome jusqursquoagrave la prise en charge du RNC par le complexe SecYEG B) Intervention

spatiale des RPBs dans un contexte de translocation post-traductionnelle La SRP est la premiegravere enzyme agrave

intervenir sur le ribosome mais se retire avant intervention de la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la

meacutethionine SecA se fixe au ribosome et par lrsquointervention de SecB le peptide est adresseacute au complexe

SecYEG C) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de repliement du peptide dans le cytosol La

SRP est preacutesente avant lrsquointervention de la PDF et la MetAP puis suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine le TF

intervient pour que le peptide soit ensuite pris en charge par les chaperones DnaKJ et GroELES

En conclusion bien que des modegraveles ont eacuteteacute proposeacutes (Figure i16 et i17) les donneacutees

actuelles concernant lrsquointervention des facteurs impliqueacutes dans les modifications preacutecoces du

N-terminal ne sont pas toutes en adeacutequation Srsquoil apparaicirct que la PDF intervient avant la MetAP

nous ne savons pas reacuteellement ce qursquoil en est concernant le TF et la SRP Ces deux enzymes

peuvent entrer en compeacutetition mais ce nrsquoest pas toujours le cas et bien que leur intervention

soit favoriseacutee par lrsquoeacutemergence de seacutequences peptidiques particuliegraveres agrave la sortie du tunnel des

signaux envoyeacutes depuis lrsquointeacuterieur du tunnel tregraves preacutecocement durant la synthegravese servent de

signal pour leur recrutement Il est fortement probable que la seacutequence en cours de traduction

permette de reacuteguler lrsquointervention des diffeacuterentes enzymes en favorisant la NME etou le

repliement etou lrsquoadressage du peptide durant la traduction

Introduction

39

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME

Le premier reacutesidu incorporeacute lors de la synthegravese peptidique est dans la grande majoriteacute

des cas une meacutethionine de rares exceptions ont toutefois eacuteteacute observeacutees chez les bacteacuteries les

eucaryotes et les proteacuteines virales ougrave la synthegravese proteacuteique peut deacutebuter par un reacutesidu Val Leu

ou Gln 141ndash144 Chez les bacteacuteries et dans les organites (mitochondries et chloroplastes) la

meacutethionine initiatrice possegravede un groupement formyl ajouteacute sur le groupement amino-terminal

de la meacutethionine chargeacutee sur lrsquoARNtMet initiateur (Met-ARNtMet Fo-Met-ARNtMet) par la

meacutethionyl-ARNt formyltransferase (FMT) la formylation permet vraisemblablement de

stabiliser le complexe ribosomal durant lrsquoinitiation de la traduction 4 Pourtant la plupart des

proteacuteines perdent leur meacutethionine initiatrice ou la formyl-meacutethionine gracircce agrave un processus co-

traductionnel proteacuteolytique appeleacute excision de la meacutethionine N-terminale (NME) Ce

meacutecanisme est universel et irreacuteversible et a eacuteteacute mis en eacutevidence dans lrsquoensemble du regravegne du

vivant 142 Ce processus essentiel a lieu aussi bien chez les procaryotes que dans le cytoplasme

et les organites des eucaryotes (mitochondries et chloroplastes) La NME est assureacutee par deux

enzymes la peptide deacuteformylase (PDF) qui enlegraveve le groupement formyl quand il est preacutesent

(dans les bacteacuteries et organelles) et la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) qui clive la

meacutethionine initiatrice uniquement apregraves lrsquoaction preacutealable de la PDF 129 La deacuteformylation

concerne plus de 90 du proteacuteome chez la bacteacuterie et dans les chloroplastes et ne concerne

que quelques proteacuteines dans les mitochondries En effet le nombre de proteacuteines codeacutees dans le

geacutenome mitochondrial est variable en fonction de lorganisme (par exemple 13

chez lhomme et 33 dans la plante modegravele Arabidopsis thaliana) A cause de leur forte

hydrophobiciteacute la caracteacuterisation chimique de ces proteacuteines et en particulier de leur extreacutemiteacute

N-terminale est resteacutee inaccessible durant longtemps En mesurant la masse moleacuteculaire de la

plupart des 13 proteacuteines mitochondriale de cœur de bœuf il a eacuteteacute suggeacutereacute que probablement

seule la proteacuteine CoxII subit le processus NME Neacuteanmoins il a eacuteteacute deacutemontreacute que la PDF

mitochondriale humaine est capable de deformyler efficacement au moins in vitro 7 peptides

formyleacutes tous deacuteriveacutes de lextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines mitochondriales Enfin le

seacutequenccedilage de 8 des 32 proteacuteines mitochondriales drsquoA thaliana reacutevegravele clairement que toutes

les proteacuteines seacutequenceacutees avec une seule exception ont leur N-formyl-Met exciseacutee 47140145

Lrsquoexpression et la fonction des PDF et MetAP sont tregraves finement reacuteguleacutees durant le

deacuteveloppement cellulaire La NME est impliqueacutee dans la formation de tumeurs en reacuteponse agrave

des stresses biotiques et abiotiques 146ndash148 suggeacuterant lrsquoimportance de cette reacuteaction dans

Introduction

40

diverses fonctions meacutetaboliques Plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer le

clivage preacutecoce de la meacutethionine initiatrice

- consideacuterant que la meacutethionine est un acide amineacute tregraves peu abondant dans les cellules 149 que

les animaux ne savent pas syntheacutetiser et dont la biosynthegravese est coucircteuse chez les bacteacuteries les

archeacutees et les plantes la NME permettrait de maintenir continuellement un reacuteservoir de

meacutethionine libre dans la cellule 150 Cela permettrait alors drsquoinitier en permanence des synthegraveses

proteacuteiques sans atteindre de carence en meacutethionine

- eacutetant donneacute que la meacutethionine libre srsquooxyde facilement il est suggeacutereacute que cet acide amineacute a

la possibiliteacute de proteacuteger les cellules contre le stress oxydatif en jouant un rocircle drsquoanti-oxydant

En effet les meacutethionines peuvent reacuteagir avec les ROS (laquo reactive oxygene species raquo) et former

de la meacutethionine sulfoxide La plupart des cellules contiennent une ou plusieurs meacutethionine

sulfoxide reacuteductases permettant de catalyser la reacuteduction de meacutethionine sulfoxide en

meacutethionine reacuteaction deacutependante de la thioreacutedoxine 151152 Ainsi la meacutethionine libre aurait un

rocircle dans la gestion des ROS lors de conditions de stress oxydatif Les meacutethionines internes aux

proteacuteines preacutesentes en surface permettraient elles aussi de proteacuteger la proteacuteine contre

lrsquooxydation en srsquooxydant elle-mecircme afin de proteacuteger le site actif 153

- le clivage de la meacutethionine N-terminale permet eacutegalement de geacuteneacuterer une tregraves grande diversiteacute

de reacutesidus N-terminaux (laquo N-end rule raquo) chez les proteacuteines qui peuvent ecirctre ainsi des signaux

potentiels de stabilisation ou de deacutestabilisation influant donc sur la demi-vie et lrsquohomeacuteostasie

des proteacuteines 47154ndash156 En effet un systegraveme de deacutegradation reconnaicirct speacutecifiquement le N-

terminal des proteacuteines les N-recognines pour les eucaryotes qui avec lrsquoubiquitination du N-

terminal envoie le peptide dont le signal est deacutestabilisant au proteacuteasome On retrouve chez les

procaryotes la proteacuteine ClpS qui dirige la proteacuteine dont le N-terminal est deacutestabilisant vers la

proteacutease ClpAP pour sa deacutegradation 157

La proportion de proteacuteines dont la meacutethionine N-terminale est exciseacutee varie beaucoup

selon les organismes ou les compartiments eacutetudieacutes Ainsi la NME concerne plus de 50 du

proteacuteome chez les bacteacuteries environ 70 du proteacuteome cytoplasmique des eucaryotes plus de

40 dans les chloroplastes et un peu plus de 10 dans les mitochondries mais les pourcentages

varient selon les organismes eacutetudieacutes 7145158159 47 Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale

existe eacutegalement chez les archeacutees environ 40 des proteacuteines sont concerneacutees 47

La NME peut ecirctre suivie drsquoautres modifications co-traductionnelles qui affectent

lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines en cours de synthegravese comme la N--aceacutetylation catalyseacutee

Introduction

41

par des N-aceacutetyltransfeacuterases (Nat) ou la myristoylation catalyseacutee par des N-

myristoyltransfeacuterases (NMT) dans les organismes eucaryotes 47 Il est donc neacutecessaire que ce

meacutecanisme soit finement reacuteguleacute afin de ne pas perturber lrsquoensemble du processus de

modification de la chaicircne naissante et ainsi son devenir

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP)

1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations

Les MetAP sont des enzymes essentielles identifieacutees dans tout le regravegne du vivant des

bacteacuteries aux eucaryotes supeacuterieurs 142147 Ce sont des meacutetalloproteacuteases contenant deux cations

divalents (comme Fe2+ Co2+ Mn2+ ou Zn2+) indispensables au meacutecanisme enzymatique mais

dont la nature exacte reste encore deacutebattue

Les MetAP se distinguent en 2 groupes (1 et 2) et plusieurs sous-groupes (1a 1b 1c 1d

et 2a 2b) Les MetAP ne preacutesentent qursquoune faible homologie de seacutequences entre elles mais

preacutesentent de fortes homologies de structure au niveau du site actif et du site de liaison aux

meacutetaux Les organismes eucaryotes possegravedent les deux types de MetAP (1 et 2) contrairement

aux bacteacuteries qui ne possegravedent que des MetAP1s et les archeacutees qui nrsquoont que des MetAP2

(Figure i18) Les MetAP1a se retrouvent dans le cytoplasme des eucaryotes Elles sont

eacutegalement preacutesentes chez les bacteacuteries ainsi que les MetAP1arsquo reacutecemment deacutecouvertes chez

Streptococci et Lactobacilli 160 posseacutedant une insertion dans le corps de la proteacuteine Les trois

MetAP1b 1c 1d srsquoobservent dans les organites eucaryotes (Figure i 18) Drsquoautres bacteacuteries

comme les actinobacteacuteries possegravedent une autre MetAP de type 1c qui possegravede en N-terminal

un domaine de fixation aux domaines SH3 (laquo SH3 binding motif raquo) contenant le motif typique

P-X-X-P De plus les MetAP eucaryotes possegravedent une extension N-terminale de 50 agrave 100

reacutesidus qui nrsquoest pas preacutesente chez les MetAP procaryotes 142 (Figure i18) La diffeacuterence

majeure qui permet de distinguer les deux types de MetAP est lrsquoexistence de deux insertions au

sein du domaine catalytique des MetAP de type 2 dont la fonction est encore inconnue Par

ailleurs la MetAP2b possegravede eacutegalement un domaine additionnel en N-terminal47 Le rocircle de ce

domaine suppleacutementaire qui nrsquoest pas neacutecessaire pour lrsquoactiviteacute catalytique 161 reste encore

inconnu mais il serait probablement impliqueacute dans les interactions avec diffeacuterents partenaires

dans le but de reacuteguler le processus de NME Il a par exemple eacuteteacute montreacute que le domaine N-

terminal riche en lysines de la MetAP2b permet de preacutevenir la phosphorylation du facteur

drsquoeacutelongation eIF2 afin drsquoeacuteviter lrsquoinhibition de lrsquoinitiation de la traduction 162163 Il a eacutegalement

eacuteteacute proposeacute mais non prouveacute que le domaine en doigt de zinc des MetAP1b et le laquo SH3 binding

motif raquo des MetAP1c seraient impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 9597 Cependant

Introduction

42

des travaux reacutecents ont proposeacute que crsquoest une boucle chargeacutee positivement et situeacutee au cœur du

domaine catalytique de la MetAP1a drsquoE coli qui serait responsable de la formation du

complexe avec le ribosome 94 Si lrsquointeraction MetAPribosome a bien eacuteteacute mise en eacutevidence 94ndash

96 le mode drsquointeraction preacutecis reste donc agrave eacutelucider

Figure i18 Les diffeacuterentes classes de MetAPs et leur reacutepartition par compartimentsorganismes La

localisation des diffeacuterentes classes de MetAPs est preacutesenteacutee cependant les cellules ne possegravedent que certaines

classes de MetAPs et non pas lrsquoensemble de celles preacutesenteacutees dans la figure au sein drsquoune cellule

2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique

La speacutecificiteacute de substrat des MetAPs les conduit agrave ne cliver la meacutethionine initiatrice

que si celle-ci est suivie drsquoun acide amineacute dont la chaicircne lateacuterale est peu volumineuse Val

Gly Cys Pro Ala Ser et Thr 131164ndash166 Bien qursquoin vitro les MetAPs de types 1 et 2 semblent

Introduction

43

partager la mecircme speacutecificiteacute de substrat la situation in vivo est leacutegegraverement diffeacuterente Ainsi

lrsquoinactivation de la MetAP1 induit chez la levure un fort retard de croissance alors que ce

pheacutenotype est moins fort lors de lrsquoinactivation de la MetAP2 167168 Au contraire les cellules

de mammifegraveres sont plus sensibles agrave lrsquoinactivation de la MetAP2 Enfin chez Arabidopsis

thaliana la fonction des deux types drsquoenzyme peut ecirctre interchangeable 147

Les meacutethionine aminopeptidases eacutetant des enzymes essentielles agrave la survie des cellules

les avanceacutees dans la compreacutehension de leurs meacutecanismes drsquoaction ont fait drsquoelles des cibles

theacuterapeutiques prometteuses En effet le fait que les cellules procaryotes ne possegravedent qursquoun

seul gegravene codant une MetAP celle de type 1 la deacutecouverte de composeacutes inhibiteurs agrave large

spectre est envisageacutee De plus lrsquoimplication de ces enzymes dans un grand nombre de

pathologies comme le deacuteveloppement tumoral et lrsquoangiogenegravese ont attiseacute lrsquointeacuterecirct des

chercheurs 169ndash171 Cependant lrsquoinconveacutenient majeur reacuteside dans le fait que les cellules

humaines possegravedent eacutegalement des MetAP de type 1 cytoplasmiques et mitochondriales qui

risquent drsquoecirctre eacutegalement inhibeacutees par des anti-MetAP1 et ainsi provoquer des effets

secondaires Il est donc important de connaicirctre avec preacutecision le meacutecanisme drsquoaction des MetAP

agrave travers lrsquoensemble des organismes du regravegne du vivant

La fumagilline un composeacute drsquoorigine naturelle provenant du champignon Aspergillus

fumigatus est un inhibiteur naturel des MetAPs de type 2 Des deacuteriveacutes syntheacutetiques de ce

composeacute ont eacuteteacute deacutecouverts et ont pu montrer leur rocircle dans lrsquoarrecirct de la prolifeacuteration cellulaire

drsquoun grand nombre de ligneacutees de cellules canceacutereuses 172ndash174 Lrsquoimplication de la MetAP dans

un grand nombre de processus cellulaires implique qursquoelle est actuellement une cible

theacuterapeutique drsquoimportance pour la lutte contre certains types de cancers ainsi que drsquoautres

pathologies comme lrsquoobeacutesiteacute 175

De plus jusqursquoalors il eacutetait admis que les MetAP pouvaient agir sur un peptide seul

indeacutependamment du ribosome les tests drsquoactiviteacute eacutetant reacutealiseacutes in vitro avec de courts peptides

portant une meacutethionine Cependant des donneacutees reacutecentes indiquent que ces enzymes ont la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome aux niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 gracircce

agrave une boucle chargeacutee positivement proche du site actif et contenant un brin β 94 (Figure i12B)

Bien que ces reacutesultats concernent la MetAP drsquoE coli il est reconnu que cette interaction existe

eacutegalement chez les eucaryotes 9596 Cependant les sites de fixation des MetAP eucaryotes avec

le ribosome ne sont pas encore identifieacutes

Introduction

44

C2 ndash Les peptides deacuteformylases

Comme deacutecrit plus haut la meacutethionine initiatrice des proteacuteines bacteacuteriennes et des

proteacuteines codeacutees par les geacutenomes mitochondriaux ou chloroplastiques possegravede un formyle au

niveau de son groupement amino-terminal lequel est geacuteneacuteralement exciseacute La peptide

deacuteformylase (PDF) est la premiegravere enzyme qui modifie le N-terminal des proteacuteines Cette

reacuteaction de deacuteformylation est essentielle et irreacuteversible 142 Les PDF sont des meacutetalloenzymes

contenant 140 agrave 200 reacutesidus en moyenne qui neacutecessitent la preacutesence drsquoun ion meacutetallique au

sein de leur site actif Les PDF ont eacuteteacute identifieacutees chez les bacteacuteries les archeacutees les

chloroplastes et les mitochondries et sont absentes dans le cytoplasme eucaryote et les levures

Il est agrave noter que les PDF mitochondriales et chloroplastiques sont codeacutees par le geacutenome

nucleacuteaire et sont donc exprimeacutees dans le cytoplasme puis adresseacutees vers les organites gracircce agrave

une extension N-terminale de 50 agrave 100 acides amineacutes servant de peptide signal 176ndash178

Les peptides deacuteformylases preacutesentent une faible identiteacute de seacutequence globale environ

20 agrave 30 179180 mais une forte homologie au niveau de trois motifs conserveacutes (Figure i19A)

participant agrave la structure du site actif GΦGΦAAxQ (motif 1) EGCΦS (motif 2) et

HEΦDHxxG (motif 3) Φ eacutetant un acide amineacute hydrophobe et x un acide amineacute quelconque

179180 Certaines PDFs preacutesentent des insertions typiques conduisant agrave des particulariteacutes

structurales qui ont permis drsquoeacutetablir une classification en diffeacuterents sous-types 142181182 Les

PDFs de type 1B dont le repreacutesentant est lrsquoenzyme codeacutee par E coli sont geacuteneacuteralement

trouveacutees chez les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif ainsi que dans les chloroplastes et mitochondries des

plantes (Figure i19B) Les PDFs de type 2 exprimeacutees par les bacteacuteries agrave Gram positif (Figure

i19B) preacutesentent deux agrave trois insertions dans le cœur globulaire de la proteacuteine Le type 1A est

speacutecifique des organites (Figure i19B) et contient une longue insertion entre les motifs 1 et 2

Les PDFs de type 3 retrouveacutees chez les protistes et dont la structure et le rocircle sont encore

inconnus contiennent des mutations critiques dans les motifs conserveacutes les rendant inactives

ou peu actives (Figure i19A)

Introduction

45

A

B

Figure i19 Les diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases A) Alignement des seacutequences proteacuteiques des

domaines catalytiques et C-terminaux de plusieurs types de deacuteformylases Les trois motifs du site actif sont

repreacutesenteacutes Deux seacutequences repreacutesentatives de chaque groupe sont preacutesenteacutees Les PDF1B sont repreacutesenteacutees par

les seacutequences des peptides deacuteformylases drsquoEscherichia coli et Pseudomonas aeruginosa Les types 2 sont

repreacutesenteacutes par Bacillus stearothermophilus et Streptococcus aureus Les types 3 sont repreacutesenteacutes par

Trypanosoma brucei et Leishmania major Les 38 et 90 derniers reacutesidus des PDFs de types 3 ne sont pas

repreacutesenteacutes Les reacutesidus strictement conserveacutes sont en blanc sur fond rouge et les reacutesidus majoritairement

conserveacutes sont rouges B) Reacutepartition des diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases dans les organismes et

organites

Les diffeacuterents types de deacuteformylases possegravedent geacuteneacuteralement un corps globulaire et

diffegraverent fortement au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure i20) La plupart des

repreacutesentants des types 1B possegravedent une reacutegion C-terminale structureacutee en heacutelice α alors que

les PDF1A ont une reacutegion C-terminale relativement deacutesordonneacutee Les PDFs de type 2 possegravedent

quant agrave elle un brin β Aucune structure de PDF de type 3 nrsquoa encore eacuteteacute reacutesolue mais les

programmes de preacutediction de structures secondaires indiquent que leur extreacutemiteacute C-terminale

pourrait se replier en heacutelice α

Introduction

46

Figure i20 Structure et position du domaine C-terminal des diffeacuterents types de PDF 47 A) Structure

des PDF drsquoEcoli B stearothermophilus et H sapiens repreacutesentant respectivement les PDF de type 1B 2 et

1A Les trois motifs du site actif sont coloreacutes en magenta lrsquoextreacutemiteacute C-terminale en vert et les insertions en

bleu et rouge B) Comparaison du repliement du domaine C-terminal des PDF de types 1A 1B et 2 par

superposition sur le corps globulaire de la PDF drsquoEcoli

Les geacutenomes codent geacuteneacuteralement une seule PDF mais on rencontre parfois deux gegravenes

notamment chez les bacteacuteries Nous ne savons pas quelles sont les conseacutequences physiologiques

pour un organisme qui exprime diffeacuterentes PDFs et si celles-ci peuvent se lier simultaneacutement

au mecircme ribosome Chez certaines bacteacuteries seule une des deux PDF serait fonctionnelle car

lrsquoune des deux isoformes est inactive 183184 Pourtant comme deacutecrit plus haut les plantes codent

et expriment deux PDFs toutes deux fonctionnelles au niveau des chloroplastes et

mitochondries Ces deux isoformes preacutesentent quelques diffeacuterences qui pourraient leur confeacuterer

des rocircles speacutecifiques Il a par exemple eacuteteacute montreacute que les deux PDFs de plante nrsquoutilisent pas

le mecircme ion en guise de co-facteur Ainsi la PDF1A possegravede naturellement un ion zinc alors

que la PDF1B contient vraisemblablement un ion fer 185

Les trois motifs conserveacutes deacutecrits plus haut (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG)

participent agrave la structure du site actif et sont impliqueacutes aussi bien dans la reconnaissance et la

fixation du substrat que dans le meacutecanisme enzymatique Il a eacuteteacute montreacute que contrairement aux

MetAP les PDF nrsquoont pas de speacutecificiteacute de substrat et peuvent ainsi virtuellement agir sur tous

les peptides qui se preacutesentent agrave elle 93186ndash188 Le site de fixation du ligand est composeacute de trois

Introduction

47

laquo poches raquo distinctes appeleacutees S1rsquo S2rsquo et S3rsquo (Figure i21) La poche S1rsquo fortement

hydrophobe et tregraves conserveacutee accueille la chaicircne lateacuterale de la meacutethionine formyleacutee 130 Il est agrave

noter que les PDF de type 1A ont une poche S1rsquo plus eacutetroite et moins flexible que celle retrouveacutee

chez les PDFs bacteacuteriennes 189 Chez la PDF humaine la poche S1rsquo est par ailleurs consideacutereacutee

comme la seule veacuteritable poche permettant de recevoir le substrat formyleacute 158 Les poches S2rsquoet

S3rsquo sont moins conserveacutees et ne participent que peu agrave la reconnaissance du substrat La cysteacuteine

du motif 2 et les deux histidines du motif 3 combineacutees agrave une moleacutecule drsquoeau participent agrave la

fixation du meacutetal 90190191 Le meacutetal naturel de la plupart des PDF est le fer Fe2+ mais celui-ci

eacutetant tregraves sensible agrave lrsquooxydation il contribue agrave rendre lrsquoenzyme particuliegraverement instable 192193

Cependant il a eacuteteacute deacutemontreacute que les deacuteformylases peuvent ecirctre actives et plus stables en

substituant drsquoautres ions comme le Ni2+ 192194 ou le Co2+ 195 Il est agrave noter que certaines

enzymes comme la PDF1A drsquoA thaliana possegravedent naturellement du zinc et sont

naturellement actives avec ce meacutetal 185 Ainsi lrsquoobtention de PDFs recombinantes pleinement

actives est difficile et neacutecessite la mise au point de protocole de purification adapteacute consistant

agrave tester plusieurs concentrations et types drsquoions dans les tampons ainsi que diffeacuterents pH La

glutamine du motif 1 et le glutamate du motif 2 sont essentiels dans le meacutecanisme de catalyse

et directement impliqueacutes dans la reconnaissance du groupement formyl 130190196 Les autres

reacutesidus du motif 1 sont impliqueacutes dans la reconnaissance et la fixation du substrat 130

Figure i21 Le site actif des peptides deacuteformylases Repreacutesentation scheacutematique du site actif fixant un substrat

formyleacute Le peptide est repreacutesenteacute en vert et les liaisons hydrogegravene en rouge Le X repreacutesente nrsquoimporte quelle

chaicircne agrave condition qursquoelle ne soit pas chargeacutee neacutegativement Le meacutetal est repreacutesenteacute en rose Drsquoapregraves Ragusa et al

1999 130

Introduction

48

Les peptides deacuteformylases eacutetant des enzymes essentielles elles sont depuis leur

deacutecouverte consideacutereacutees comme des cibles theacuterapeutiques inteacuteressantes 130196ndash199 Un puissant

inhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine a eacuteteacute deacutecouvert il y a deacutejagrave plusieurs anneacutees 200201

Cette moleacutecule ne peut ecirctre utiliseacutee en theacuterapie car i) elle est cytotoxique 202ndash205 ii) elle est

rapidement eacutelimineacutee par les bacteacuteries via des pompes drsquoefflux 206ndash208 iii) des pheacutenomegravenes de

reacutesistance apparaissent rapidement 183184209ndash211 iv) des homologues sensibles agrave lrsquoactinonine

existent chez les eucaryotes notamment chez lrsquohomme 178203204212213 et enfin v) elle semble

affecter agrave haute concentration drsquoautres aminopeptidases 214215 De nombreux autres composeacutes

anti-PDFs deacuteriveacutes ou non de lrsquoactinonine ont eacuteteacute deacutecrits et certains drsquoentre eux sont entreacutes en

phase drsquoessais cliniques sans avoir pu agrave ce jour aboutir agrave une autorisation de mise sur le marcheacute

Cependant les PDFs restent une cible attractive pour la conception de nouveaux antibiotiques

et les tentatives de mise au point de nouveaux inhibiteurs de PDF continuent 216217

D-Probleacutematique

La NME est un processus essentiel chez tous les organismes vivants Les avanceacutees

scientifiques des derniegraveres anneacutees ont montreacute son importance dans la reacutegulation du

deacuteveloppement cellulaire et drsquoun grand nombre de pathologies Certains composeacutes anti-NME

ont eacuteteacute identifieacutes et sont freacutequemment utiliseacutes en laboratoire pour les eacutetudes sur les meacutecanismes

catalytiques de ces enzymes Neacuteanmoins il reste encore beaucoup de zones drsquoombres

concernant la reacutegulation de la NME et son implication dans diverses cascades de reacuteactions

meacutetaboliques

Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment les peptides deacuteformylases jouent un rocircle crucial

dans la maturation des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees et sont preacutesentes dans la quasi-

totaliteacute des geacutenomes du regravegne du vivant De leur action deacutecoule toute une cascade de reacuteactions

permettant drsquoaboutir agrave des proteacuteines fonctionnelles Ces enzymes sont eacutetudieacutees depuis plus de

20 ans et leur meacutecanisme enzymatique est maintenant fortement documenteacute Jusqursquoalors les

moyens techniques ne permettaient pas de deacutemontrer que les deacuteformylases pouvaient interagir

au niveau du ribosome La deacutemonstration que la PDF drsquoE coli interagit avec le ribosome au

niveau du tunnel de sortie du peptide en cours de synthegravese a ouvert la voie agrave de nouvelles

perspectives concernant la reacutegulation de la NME et de la traduction en regravegle geacuteneacuterale En effet

lrsquointeraction de ces enzymes au niveau drsquoune plateforme de reacutegulation de la synthegravese proteacuteique

sur le ribosome suggegravere une reacutegulation fine du meacutecanisme drsquointervention des deacuteformylases Le

fait que le domaine C-terminal des PDF1B soit preacutesenteacute comme le deacuteterminant majeur

Introduction

49

permettant lrsquointeraction de lrsquoenzyme au ribosome il est alors possible que drsquoautres structures

preacutesentes en C-terminal chez les diffeacuterentes sous-familles permettent des formes de reacutegulation

diffeacuterentes de la traduction Actuellement aucune information nrsquoest encore disponible quant au

mode drsquointeraction des autres types de PDFs ne disposant pas de lrsquoheacutelice α Le modegravele deacutecrit

chez E coli nrsquoest donc pas geacuteneacuteralisable agrave lrsquoensemble des voies NME preacutesentes dans le regravegne

du vivant Il paraicirct ainsi eacutevident que des diffeacuterences concernant la localisation de lrsquoenzyme sur

le ribosome son affiniteacute ainsi que le laquo moment raquo de son intervention sont autant de paramegravetres

permettant de reacuteguler la synthegravese proteacuteique De plus nous ne savons pas reacuteellement qursquoelle est

lrsquoinfluence de la chaicircne naissante sur lrsquoaffiniteacute de la PDF puisque seuls des ribosomes bloqueacutes

avec une chaicircne naissante de 40 acides amineacutes ont eacuteteacute utiliseacutes dans les expeacuteriences drsquointeraction

PDFribosome Il ressort ainsi des eacutetudes que lrsquoaffiniteacute de la PDF pour le ribosome est tregraves

faible lui permettant de laquo scanner raquo rapidement les ribosomes afin drsquointervenir sur le peptide

lorsqursquoil eacutemerge du tunnel de sortie puis de libeacuterer instantaneacutement son site de fixation pour

lrsquointervention drsquoautres facteurs comme la MetAP ou le TF Il semble donc important de reacuteussir

agrave deacutecrypter ces meacutecanismes chez les diffeacuterentes sous-familles de peptide deacuteformylases

Durant cette thegravese je me suis ainsi inteacuteresseacute agrave la fonction du domaine C-terminal en heacutelice

α des PDF1B Je me suis plus particuliegraverement inteacuteresseacute agrave une PDF1B drsquoorigine virale

Vp16PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 dont le rocircle est encore inconnu Cette enzyme

preacutesente un inteacuterecirct tout particulier Tout drsquoabord parce que crsquoest lrsquoune des seacutequences de peptide

deacuteformylase les plus courtes connues agrave ce jour et ne posseacutedant pas a priori drsquoheacutelice α C-

terminale comme crsquoest le cas pour EcPDF Ainsi cette enzyme semblait ecirctre un bon outil pour

lrsquoeacutetude du rocircle du domaine C-terminal des PDF dans leur interaction et leur localisation sur le

ribosome De plus jusqursquoagrave tregraves reacutecemment lrsquoexistence de ce type drsquoenzyme eacutetait encore

insoupccedilonneacutee chez les virus Ainsi jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave un certain nombre de questions

Le gegravene homologue de peptide deacuteformylase deacutecouvert chez le phage Vp16T permet-il

de coder pour une enzyme agrave fonction deacuteformylase in vivo Si oui quelles sont ses

particulariteacutes biochimiques structurales et enzymatiques lui confeacuterant un inteacuterecirct

eacutevolutif pour le phage Pour reacutepondre agrave ces questions jrsquoai donc eacutetudieacute la

compleacutementation fonctionnelle in vivo de ce gegravene chez E coli et reacutealiseacute une eacutetude

structure-fonction in vitro afin de deacuteterminer ses paramegravetres cineacutetiques

La peptide deacuteformylase du phage Vp16T bien que ne posseacutedant pas drsquoheacutelice α en C-

terminal peut-elle tout de mecircme interagir avec le ribosome Si oui sa localisation et

son affiniteacute sont-elles diffeacuterentes par rapport agrave une enzyme preacutesentant une heacutelice α en

Introduction

50

C-terminal Jrsquoai donc reacutealiseacute des eacutetudes in vitro drsquointeraction avec les ribosomes par

seacutedimentation pontage chimique et analyse en Western-blot et spectromeacutetrie de masse

Pour la PDF drsquoE coli une eacutetude a montreacute que la taille de la chaicircne peptidique en cours de

synthegravese ne modifie pas son affiniteacute pour le ribosome 94 Cependant une enzyme preacutesentant

un domaine C-terminal modifieacute pourrait montrer une diffeacuterence de comportement durant la

synthegravese peptidique

Ainsi la taille de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese a-t-elle une influence sur

lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme pour le ribosome Pour cela jrsquoai reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction

par seacutedimentation en utilisant des ribosomes bloqueacutes en cours de synthegravese posseacutedant

diffeacuterentes longueurs de chaicircnes peptidiques

Enfin quel pourrait-ecirctre lrsquointeacuterecirct pour les virus et plus particuliegraverement le phage Vp16T

drsquoexprimer une peptide deacuteformylase Pour reacutepondre agrave cette question jrsquoai eacutetudieacute

lrsquoimpact in vivo que pouvait avoir lrsquoexpression de cette enzyme chez la bacteacuterie E coli

Les reacuteponses agrave ses diffeacuterentes probleacutematiques ont pour objectif drsquoapprofondir les connaissances

sur la reacutegulation de la NME et son lien avec les autres modifications affectant la synthegravese des

proteacuteines De plus la peptide deacuteformylase eacutetant une cible theacuterapeutique faisant lrsquoobjet de

nombreuses recherches il semble inteacuteressant de pouvoir deacutecrypter ses meacutecanismes

drsquointeraction en vue de rechercher des composeacutes theacuterapeutiques non plus cibleacutes uniquement

sur lrsquoactiviteacute enzymatique mais eacutegalement sur la capaciteacute des enzymes agrave interagir avec le

ribosome

Introduction

51

Chapitre I

52

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et

fonctionnelle drsquoune peptide deacuteformylase

atypique drsquoorigine virale Vp16PDF

Chapitre I

53

Chapitre I

54

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs

virales Durant les 15 derniegraveres anneacutees des seacutequences codant des PDFs ont eacuteteacute trouveacutees dans la

majoriteacute des geacutenomes (eucaryotes et procaryotes) et en 2003 deux seacutequences tregraves proches des

peptides deacuteformylases ont eacutegalement eacuteteacute mises en eacutevidence chez les phages Vp16T et Vp16C

de la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 218 Un travail pionner plus reacutecent portant sur lrsquoanalyse

des donneacutees meacutetageacutenomiques des oceacuteans (GOS) et des donneacutees provenant du seacutequenccedilage de

viromes et de microbiomes marins a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux gegravenes meacutetaboliques

auxiliaires (AMGs) incluant des homologues de proteacuteines impliqueacutees dans la traduction telles

que des proteacuteines ribosomales des facteurs drsquoinitiation des phosphorylases et des peptides

deacuteformylases 219 Il est drsquoailleurs inteacuteressant de noter que les seacutequences de peptide deacuteformylase

sont les plus freacutequemment retrouveacutees parmi les AMGs Les geacutenomes de nombreux autres

phages et virus ont depuis eacuteteacute seacutequenceacutes et des seacutequences de peptide deacuteformylases ont ainsi eacuteteacute

observeacutees dans lrsquoensemble de ces organismes 219220

Un alignement de seacutequences entre diffeacuterentes PDFs retrouveacutees chez des virus ainsi que

des repreacutesentants des divers types de PDFs retrouveacutees chez les procaryotes et les eucaryotes

nous permet de mettre en eacutevidence certaines caracteacuteristiques des PDFs virales (Figure I-1) Tout

drsquoabord il faut signaler que la plupart des deacuteformylases ont une faible homologie de seacutequence

globale ce qui contraste fortement avec la forte homologie retrouveacutee au niveau des motifs du

site actif 142 Ainsi les trois motifs conserveacutes participant agrave la structure du site actif et

caracteacuteristiques des PDFs (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG ougrave Φ est un acide amineacute

hydrophobe et x un acide amineacute quelconque) sont bien preacutesents dans lrsquoensemble des seacutequences

des PDFs putatives retrouveacutees chez les virus permettant de les classer comme homologues de

peptides deformylases (Figure I-1A)

Apregraves avoir identifieacute les motifs laquo signature raquo des PDFs la comparaison des seacutequences

et des structures permet de classer ces enzymes en trois groupes distincts 1 2 et 3 Les PDFs

de type 1 se reacutepartissent en deux sous-groupes les 1A et les 1B Les deacuteformylases de type 1B

et en particulier la PDF drsquoE coli (EcPDF) sont consideacutereacutees comme les peptides deacuteformylases

modegraveles Une de leur principale caracteacuteristique est une extreacutemiteacute C-terminale se repliant sous

forme drsquoheacutelice α 191221222 Le sous-type 1A se distingue par la preacutesence drsquoune longue insertion

dans le corps de la proteacuteine et par une extreacutemiteacute C-terminale non structureacutee adoptant une

conformation eacutetendue 158189 Les PDFs de type 2 possegravedent quant agrave elles plusieurs insertions

Chapitre I

55

par rapport au type 1 et une extreacutemiteacute C-terminale qui a tendance agrave former des brins β 181

Enfin les PDFs de type 3 dont aucune structure nrsquoa encore eacuteteacute deacutetermineacutee preacutesentent des

substitutions cruciales au niveau des motifs I et II les rendant tregraves peu ou totalement inactives

47223 Drsquoapregraves lrsquoensemble des donneacutees issues de la litteacuterature et de lrsquoalignement de seacutequences

(Figure I-1A) il apparaicirct que les peptides deacuteformylases virales se rapprochent plus

particuliegraverement du sous-groupe 1B En effet celles-ci ne preacutesentent pas drsquoinsertion particuliegravere

dans le corps de la proteacuteine les distinguant des PDFs de type 1A et 2 et les trois motifs du site

actif sont conserveacutes

Il ressort donc clairement que les PDFs virales identifieacutees et analyseacutees sont apparenteacutees

aux PDFs de type 1B avec toutefois une extreacutemiteacute C-terminale fortement tronqueacutee Les PDF

virales forment alors un sous-groupe parmi le type 1B (Figure I-1B) Par ailleurs toutes les

PDF virales appartiennent agrave ce nouveau sous-groupe et correspondent aux seacutequences de

deacuteformylases putatives actives les plus courtes parmi lrsquoensemble des seacutequences reacutepertorieacutees

A

Figure I-1 Comparaison de seacutequences proteacuteiques de peptide deacuteformylases provenant de divers organismes A) Alignement

de seacutequences de PDFs appartenant aux types 1A 1B 2 et 3 Les PDFs virales marines sont surligneacutees en gris celles de

cyanobacteacuteries en vert celles de picoeucaryotes oceacuteaniques photosyntheacutetiques en bleu et enfin la PDF du bacteacuteriophage Vp16C

en beige Les PDFs de type 3 sont quant agrave elles surligneacutees en orange La numeacuterotation des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence

drsquoEcPDF Figure tireacutee de Sharon et al 2011 219 B) Classification des peptides deacuteformylases dans un arbre phylogeacuteneacutetique baseacute

sur la comparaison de 192 seacutequences choisies pour repreacutesenter la diversiteacute des PDFs drsquoapregraves Sharon et al 2011 219 (supplementary

figure S2 de la publication citeacutee)

Chapitre I

56

Chapitre I

57

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio

parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

Notre laboratoire a focaliseacute son attention sur les seacutequences de peptide deacuteformylases

provenant des phages Vp16T et Vp16C 218 car ce sont les seacutequences de PDFs parmi les plus

courtes identifieacutees agrave ce jour Lrsquoanalyse de la seacutequence de ces deux enzymes a reacuteveacuteleacute qursquoelles

appartiennent agrave la mecircme classe que la PDF drsquoE coli mais qursquoelles preacutesentent des

caracteacuteristiques distinctes notamment au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure I-1 et I-

2A) Les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas de mutations pouvant suggeacuterer une

deacuteficience dans lrsquoactiviteacute de la proteacuteine comme crsquoest le cas pour les PDFs de type 3 224 ou

certaines PDF1A comme la peptide deacuteformylase humaine178 De plus aucune insertion

particuliegravere nrsquoest observable par rapport agrave la seacutequence drsquoEcPDF et des PDFs de type 1B en

geacuteneacuteral Cependant lrsquoextreacutemiteacute C-terminale diffegravere puisque elle ne preacutesente pas lrsquoextension

permettant le repliement sous forme drsquoune heacutelice α Une eacutetude preacuteceacutedemment reacutealiseacutee avec

EcPDF indique que la proteacuteine peut ecirctre active en deacutepit de lrsquoabsence de son heacutelice α3 C-

terminale tant que la deacuteleacutetion nrsquoa pas lieu trop pregraves du motif 3 permettant la structure du site

actif Ainsi chez EcPDF une deacuteleacutetion en amont du 139egraveme acide amineacute (Val) aboutit agrave une perte

totale drsquoactiviteacute alors qursquoune deacuteleacutetion agrave partir du reacutesidu 141 (Lys) nrsquoempecircche pas la

compleacutementation in vivo du gegravene endogegravene 92 Le dernier acide amineacute des deacuteformylases de

phage (Ile) correspond au 143egraveme acide amineacute drsquoEcPDF (Figure I-1A) ce qui signifie que

malgreacute leur tregraves courte seacutequence celle-ci sont potentiellement drsquoune taille suffisante pour coder

une proteacuteine active Finalement les seacutequences des PDFs des phages Vp16T et Vp16C ne

montrent pas de mutation dans les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas drsquoinsertion

particuliegravere suggeacuterant un repliement diffeacuterent drsquoEcPDF et lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte

ne semble pas reacutedhibitoire pour la conservation de lrsquoactiviteacute de la proteacuteine Il est donc probable

que le gegravene des peptides deacuteformylases identifieacute chez ces phages code pour deux enzymes

actives

Ainsi lrsquoidentification de seacutequences nucleacuteotidiques codant potentiellement des proteacuteines

ayant toutes les caracteacuteristiques des peptides deacuteformylases neacutecessite de caracteacuteriser ces

proteacuteines Jusqursquoagrave preacutesent seule la PDF identifieacutee dans le geacutenome du cyanophage S-SSM7 a

eacuteteacute caracteacuteriseacutee 225 indiquant que cette proteacuteine est en tout point similaire aux PDFs connues

jusqursquoalors Au cours de ce travail nous avons souhaiteacute aller plus loin en caracteacuterisant la PDF

preacutesentant la plus courte seacutequence identifieacutee agrave ce jour mais potentiellement active et avons

alors choisi la PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 la plus proche homologue de la PDF

Chapitre I

58

de Vp16C (Figure I-2A) Nous avons proceacutedeacute agrave une caracteacuterisation structure-fonction pousseacutee

de cette proteacuteine chercheacute agrave caracteacuteriser la faccedilon dont elle interagit avec les ribosomes bacteacuteriens

(voir chapitre II) et enfin tenteacute de comprendre les conseacutequences de lrsquoexpression du gegravene lors

de lrsquoinfection de bacteacuteries par le phage (voir chapitre III)

La proteacuteine recombinante Vp16PDF que jrsquoai eacutetudieacutee au cours de cette thegravese est codeacutee

par un gegravene syntheacutetique (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) contenu dans diffeacuterents plasmides en

fonction du type drsquoapproche expeacuterimentale utiliseacutee Les phages Vp16T et VpP16C ayant un

contenu en bases GC eacuteleveacute 218 le gegravene a eacuteteacute conccedilu avec optimisation de codons pour une

expression optimale en systegraveme bacteacuterien La proteacuteine est composeacutee de 137 acides amineacutes

(Figure I-2B) elle a une masse moleacuteculaire theacuteorique de 147832 Da ainsi qursquoun point

isoeacutelectrique (pI) calculeacute de 700

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une

activiteacute deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo Avant de deacutemarrer une eacutetude structure-fonction sur la proteacuteine recombinante Vp16PDF

nous avons chercheacute agrave savoir si cette proteacuteine preacutesente une activiteacute deacuteformylase in vivo crsquoest-agrave-

dire si elle est capable de deacuteformyler les proteacuteines dans un contexte cellulaire Nous avons pour

A

B 10 20 30 40 50 60

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

70 80 90 100 110 120

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

130

TAFCLQHEID HLNGVTI

Figure I-2 Seacutequence de la proteacuteine Vp16PDF recombinante eacutetudieacutee au cours de cette thegravese A) Alignement

de seacutequence des PDFs de Vp16C et Vp16T Lrsquoalignement a eacuteteacute reacutealiseacute avec Clustal Omega Les eacutetoiles indiquent

les reacutesidus identiques B) Seacutequence proteacuteique de Vp16PDF Les motifs conserveacutes typiques des PDFs sont indiqueacutes

en rouge (motif I GΦGΦAAxQ motif II EGCΦS motif III HEΦDH ou Φ est un acide amineacute hydrophobique

et x un acide amineacute quelconque)

Chapitre I

59

cela reacutealiseacute des expeacuteriences de compleacutementation fonctionnelle selon un protocole mis au point

preacuteceacutedemment au laboratoire (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoexpeacuterience est baseacutee sur

lrsquoutilisation drsquoune souche drsquoE coli leacutetale conditionnelle (PAL421Tr) dont le gegravene

chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute et posseacutedant un plasmide pMAK

portant le gegravene codant EcPDF sauvage (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) 226 Ce plasmide preacutesente

une origine de reacuteplication thermosensible 227 Ainsi pour des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales

agrave 37degC (tempeacuteratures dites permissives) le plasmide peut se reacutepliquer durant les divisions

cellulaires les cellules filles possegravedent alors le plasmide et peuvent survivre Pour des

tempeacuteratures supeacuterieures agrave 37degC (tempeacuteratures dites non permissives) le plasmide nrsquoest plus

reacutepliqueacute durant les divisions les cellules filles ne possegravedent plus le plasmide ni aucun gegravene de

deacuteformylase aboutissant agrave la mort cellulaire Lrsquoutilisation de ce plasmide permet ainsi une

expression thermosensible de la PDF drsquoE coli sauvage Lors drsquoune expeacuterience de

compleacutementation fonctionnelle visant agrave eacutetudier une activiteacute deacuteformylase in vivo la souche

PAL421Tr est transformeacutee par un plasmide pBADMyc-HisA portant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct Lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee dans ce plasmide est inductible par lrsquoarabinose En

reacutealisant une gamme de concentration drsquoarabinose dans le milieu de croissance il est ainsi

possible de moduler et controcircler le niveau drsquoexpression de la deacuteformylase testeacutee Ce protocole

permet de disposer drsquoune souche pour laquelle nous pouvons controcircler aussi bien lrsquoexpression

du gegravene EcPDF sauvage que celle du gegravene de compleacutementation Vp16PDF en jouant sur la

tempeacuterature drsquoincubation des bacteacuteries etou lrsquoajout drsquoarabinose dans le milieu de culture La

croissance des bacteacuteries est alors suivie sur milieu solide agrave 30 et 42degC (tempeacuteratures permissive

et non permissive respectivement) Ainsi agrave 42degC et avec ajout drsquoarabinose dans le milieu seule

lrsquoexpression de la PDF porteacutee par le plasmide pBAD est assureacutee Si cette proteacuteine est active

crsquoest-agrave-dire qursquoelle est capable drsquoassurer la deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli la souche

pousse si la proteacuteine est inactive la souche ne pousse pas

Preacutealablement agrave lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle un controcircle est reacutealiseacute

agrave 30degC sur milieu solide contenant du glucose et non de lrsquoarabinose qui reacuteprime lrsquoexpression

du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Ainsi seul le gegravene porteacute par le plasmide pMAK (codant

ici EcPDF wt) est exprimeacute et les bacteacuteries doivent pousser correctement quel que soit le gegravene

inseacutereacute dans le plasmide pBAD Des gouttes de dilutions successives reacutealiseacutees agrave partir drsquoune

culture bacteacuterienne en milieu liquide sont deacuteposeacutees sur boicircte et incubeacutees agrave 30degC permettant de

srsquoassurer que les quantiteacutes de bacteacuteries testeacutees sont eacutequivalentes pour chacune des constructions

testeacutees controcircles inclus Le controcircle preacutealable agrave 30degC sur milieu glucose ayant eacuteteacute concluant

Chapitre I

60

(Figure I-3A) nous avons pu reacutealiser lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC en

preacutesence drsquoarabinose Comme attendu les bacteacuteries posseacutedant le plasmide pBAD vide ne

poussent pas alors que celles posseacutedant le gegravene codant EcPDF wt poussent (Figure I-3B) Les

bacteacuteries exprimant le gegravene Vp16PDF poussent eacutegalement agrave 42degC en preacutesence drsquoarabinose

(Figure I-3B) ce qui indique que lrsquoenzyme est active in vivo et est capable drsquoassurer la

deacuteformylation du proteacuteome drsquoE coli

A B

Figure I-3 Mesure de la fonction deacuteformylase du gegravene du bacteacuteriophage Vp16T codant une PDF putative

par un test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur

une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche

PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un

plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Les boicirctes contenant 05 de

glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC B) Les boicirctes contenant 2 drsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles

mis au point pour les formes bacteacuteriennes Vp16PDF a initialement eacuteteacute purifieacutee dans les conditions habituellement utiliseacutees au

laboratoire pour drsquoautres PDFs ce qui inclut la preacutesence de nickel dans les tampons de lyse et

de purification En effet les deacuteformylases sont des meacutetalloenzymes utilisant un ion meacutetallique

lors du meacutecanisme enzymatique drsquohydrolyse du groupement formyl de la meacutethionine N-

terminale des proteacuteines 190 A lrsquoeacutetat natif il srsquoagit geacuteneacuteralement de fer Fe2+ 192193 Or le Fe2+

srsquooxyde facilement en Fe3+ ce qui conduit agrave lrsquooxydation de la Cys catalytique rendant lrsquoenzyme

inactive 193228 De plus le Fe2+ a une faible affiniteacute pour les PDFs et est facilement remplaceacute

spontaneacutement par du zinc dont lrsquoaffiniteacute pour les PDFs est bien supeacuterieure 142229 Cependant la

plupart des PDFs sont tregraves peu actives lorsqursquoelles sont complexeacutees agrave du Zn2+ 230 Il est toutefois

possible de substituer le meacutetal catalytique natif par drsquoautres cations divalents lors de la

Chapitre I

61

purification des PDFs notamment du Ni2+ permettant de purifier des proteacuteines recombinantes

dont lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee 230

Vp16PDF eacutetant une PDF de type 1B nous avons choisi dans un premier temps de suivre

le protocole utiliseacute pour purifier la PDF drsquoE coli 230 qui est la proteacuteine de reacutefeacuterence pour le

type 1B Apregraves surexpression de la proteacuteine codeacutee par le gegravene contenu dans le plasmide pBAD

dans un milieu contenant de lrsquoarabinose la lyse des bacteacuteries a ainsi eacuteteacute effectueacutee en preacutesence

de 20mM NiCl2 concentration qui permet de preacuteserver lrsquoactiviteacute drsquoEcPDF mais eacutegalement de

preacutecipiter de nombreuses proteacuteines Une concentration de 5mM NiCl2 a ensuite eacuteteacute utiliseacutee au

cours des diffeacuterentes eacutetapes de purification afin de maintenir lrsquoion Ni2+ dans le site actif de

lrsquoenzyme De maniegravere classique les PDFs purifieacutees au laboratoire ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

drsquoaffiniteacute et sont purifieacutees sur colonne eacutechangeuse drsquoions Compte tenu du point isoeacutelectrique

inhabituel de Vp16PDF (pI = 70 contre 55 pour EcPDF) nous avons lyseacute les bacteacuteries dans

un tampon agrave pH55 permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre chargeacutee positivement et ainsi de srsquoaccrocher

agrave une colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse de la proteacuteine sur

gel drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes apregraves cette premiegravere eacutetape de chromatographie

a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux contaminants (Figure I-4 puits 2) ce qui nous a conduits agrave

proceacuteder agrave une seconde eacutetape de purification sur tamis moleacuteculaire (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) Nous avons ainsi pu obtenir une proteacuteine pure agrave 95 (Figure I-4 puits 3 4 et 5)

Figure I-4 Suivi de la purification

de Vp16PDF par analyse sur gel

SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie Puits 1 Surnageant de

lyse Puits 2 Proteacuteine partiellement

purifieacutee sur SP-Sepharose Puits 3 4 et

5 respectivement 1microg 5microg et 10microg de

proteacuteine purifieacutee sur tamis

moleacuteculaire La flegraveche indique la

position de la proteacuteine Vp16PDF

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active

Lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine purifieacutee comme deacutecrit ci-dessus a eacuteteacute mesureacutee in

vitro et compareacutee agrave lrsquoactiviteacute drsquoautres PDFs bien caracteacuteriseacutees Jrsquoai utiliseacute le test drsquoactiviteacute

Chapitre I

62

deacuteformylase coupleacute agrave lrsquoactiviteacute de la formyl deacuteshydrogeacutenase reacutealiseacute comme deacutecrit dans la

litteacuterature 231 Dans ce test la PDF clive le groupement formyl de son substrat (geacuteneacuteralement

un tripeptide formyleacute) lequel est oxydeacute par la formate deacuteshydrogeacutenase pour reacuteduire une

moleacutecule de NAD+ en NADH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) La production du NADH est suivie

au cours du temps par mesure drsquoabsorbance agrave 340 nm Les vitesses initiales de reacuteaction obtenues

sont exprimeacutees en fonction de la concentration en peptide formyleacute utiliseacute dans le test et

lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten permet alors de deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la PDF

testeacutee

Comme attendu suite aux reacutesultats de compleacutementation Vp16PDF preacutesente bien une

activiteacute deacuteformylase En revanche dans les conditions de purification deacutecrites ci-dessus

lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF srsquoest reacuteveacuteleacutee particuliegraverement faible kcat Km = 915 M-1s-

1 contre kcat Km = 54000 M-1s-1 pour EcPDF par exemple (Tableau I-1) Cette faible efficaciteacute

catalytique nrsquoest pas due agrave lrsquoaffiniteacute pour le substrat qui est comparable agrave celle geacuteneacuteralement

obtenue pour drsquoautres PDFs actives quel que soit le type (Km de lrsquoordre de 1 agrave 6 mM voir

Tableau I-1) mais agrave la vitesse de reacuteaction En effet kcat = 3 s-1 pour Vp16PDF lagrave ougrave on obtient

une valeur supeacuterieure agrave 20 s-1 pour les PDFs actives pouvant mecircme aller jusqursquoagrave 1007 s-1 pour

les enzymes les plus actives (Tableau I-1) Ainsi la vitesse de reacuteaction de Vp16PDF se

rapproche plus de celle mesureacutee avec des PDFs connues pour ecirctre constitutivement peu actives

comme les enzymes humaine178 ou issue de Plasmodium falciparum 232 ou de celles dont le

meacutetal catalytique est un Zn2+ et non un Ni2+ (Tableau I-1) Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est eacutegalement

similaire agrave celle mesureacutee pour la peptide deacuteformylase du phage S-SSM7 225

Chapitre I

63

Tableau I-1 Constantes cineacutetiques de Vp16PDF et autres PDFs Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute

mesureacutees en utilisant le test coupleacute agrave la FDH et du Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme substrat 194 et les paramegravetres

cineacutetiques ont eacuteteacute calculeacutes en utilisant le logiciel Sigma Plot Pour la PDF de Synechococcus elongatus et du phage

associeacute S-SSM7 les tests drsquoactiviteacute ont eacuteteacute reacutealiseacutes avec les substrats fMTSI fMLIS fMTTA fMAKK fMARI

fMSRV Pour la PDF de Plasmodium falciparum (PfPDF) le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute selon le protocole de Wei

et al 1997 233avec le substrat formyl-Met-Leu-p-nitroanilide Ec pour Escherichia coli Tt pour Thermus

thermophilus Se pour Synechococcus elongatus At pour Arabidopsis thaliana Vp16 pour phage Vp16T S-SSM7

pour phage de Synechococcus elongatus Hs pour Homo sapiens Bst pour Bacillus stearothermophilus Sa

(Streptococcus agalactiae Pf pour Plasmodium falciparum Tb pour Trypanosoma brucei Ni et Zn indiquent que

la proteacuteine purifieacutee est une forme avec nickel ou zinc respectivement lorsque le meacutetal a eacuteteacute identifieacute

PDF kcat (s-1) Km (mM) kcat Km (M

-1s-1) Reacutefeacuterence

Type 1B

Bacteacuteries

Zn-EcPDF 56 plusmn 15 70 plusmn 20 80 plusmn 22 Ragusa et al 1998 194

Ni-EcPDF 210 plusmn 13 39 plusmn 06 54000 plusmn 8000 Ragusa et al 1998 194

TtPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-TtPDF 27 plusmn 3 23 plusmn 05 11739 plusmn 2500 Ragusa et al 1998 194

SePDF 150-250 1-19 88-313 Frank et al 2013 225

Organites AtPDF1B 13 plusmn 2 82 plusmn 02 1600 plusmn 40 Serero et al 2001 185

Ni-AtPDF 75 plusmn 15 56 plusmn 19 13300 plusmn 1500 Serero et al 2001 185

Phages Vp16PDF 3 32 915 Ce travail

S-SSM7 PDF 583-800 03-13 449-2204 Frank et al 2013 225

Type 1A

Organites

AtPDF1A 22 plusmn 2 025 plusmn 007 88000 plusmn 150 Serero et al 2003 178

HsPDF 0030

plusmn 0005 16 plusmn 04 18 plusmn 2 Serero et al 2003 178

Type 2

Bacteacuteries Gram+

BstPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-BstPDF 1007 plusmn 191 41 plusmn 12 245000 plusmn 10000 Ragusa et al 1998 194

Ni-SaPDF 50 plusmn 3 120 plusmn 08 41993 Fieulaine et al accepteacute

Type 3

Archeacutees

et Trypanosomes

Ni-PfPDF ND ND 13700 plusmn 1000 Bracchi-Ricard et al 2001 232

Zn-TbPDF ND ND 8 Bouzaidi-Tiali 2007 224

Chapitre I

64

La mesure drsquoune faible activiteacute de Vp16PDF suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal

catalytique natif par le nickel au cours de la purification de la proteacuteine impliquant que le

protocole suivi nrsquoest pas optimal Cependant drsquoautres hypothegraveses pourraient expliquer la faible

activiteacute catalytique de cette proteacuteine En effet il est possible que Vp16PDF soit naturellement

peu active et ce pour plusieurs raisons Il est par exemple connu que les PDFs mitochondriales

des mammifegraveres preacutesentent deux mutations critiques dans les motifs consensus qui caracteacuterisent

la famille des PDFs 178 expliquant la faible activiteacute mesureacutee pour lrsquoenzyme humaine

158178204213234 Or comme deacutecrit plus haut (Figure I-1A) lrsquoanalyse de la seacutequence de Vp16PDF

ne permet pas drsquoidentifier une quelconque mutation qui pourrait alteacuterer le meacutecanisme

enzymatique conduisant agrave une faible vitesse de reacuteaction Une autre explication tiendrait agrave

lrsquoextreacutemiteacute C-terminale atypique de Vp16PDF qui est la plus courte deacutecouverte agrave ce jour (voir

paragraphe A2) Enfin il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF adopte un repliement atypique etou

qursquoelle ait une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle

Ainsi bien que cette premiegravere tentative de purification de la proteacuteine Vp16PDF ne nous

ait pas permis drsquoobtenir une proteacuteine tregraves active la haute pureteacute de lrsquoeacutechantillon (Figure I-

4) ainsi que le bon rendement de purification (8 mg de proteacuteine pure pour 2 litres de culture

bacteacuterienne) nous ont permis de caracteacuteriser la proteacuteine par diffeacuterentes approches afin de mettre

en eacutevidence ses particulariteacutes eacuteventuelles (voir sections C4 agrave C6) En parallegravele jrsquoai eacutegalement

optimiseacute les conditions de purification de Vp16PDF dans le but de disposer drsquoune proteacuteine dont

lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee (voir section D)

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF Lrsquoobtention de la proteacuteine Vp16PDF pure nous a permis de stimuler la production

drsquoanticorps dirigeacutes contre la proteacuteine par immunisation de lapins (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

La caracteacuterisation de ces anticorps sur des extraits bruts bacteacuteriens nous a permis de deacutemontrer

leur speacutecificiteacute ils reconnaissent exclusivement la PDF de phage et pas celle drsquoE coli (Figure

I-5) Un signal unique et intense est observeacute dans les extraits bruts surexprimant Vp16PDF

correspondant agrave une proteacuteine ayant une taille drsquoenviron 14 kDa comparable agrave celle attendue

drsquoapregraves sa seacutequence codante (Figure I-2) Ces anticorps speacutecifiques et de haute affiniteacute sont

devenus un outil tregraves puissant pour la suite de mes eacutetudes Ils sont utiliseacute agrave une dilution de

15000 durant les expeacuteriences

Chapitre I

65

Figure I-5 Test des anticorps-anti-Vp16PDF Pour chaque gel 10ng 50ng et 100ng de proteacuteine purifieacutee ont

eacuteteacute deacuteposeacutes et compareacutes agrave un aliquote drsquoextrait brut (EB) Chaque membrane a eacuteteacute incubeacutee avec une dilution

drsquoanticorps primaire variable (11000 12000 15000 et 110000) suivie drsquoune incubation en preacutesence

drsquoanticorps secondaire porteur drsquoun fluorophore La fluorescence a ensuite eacuteteacute deacutetecteacutee reacuteveacutelant une bande

speacutecifique entre 10 et 15 kDa qui correspond agrave Vp16PDF

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement

la proteacuteine Gracircce agrave diffeacuterentes collaborations nous avons pu caracteacuteriser la stabiliteacute thermique de

Vp16PDF en utilisant deux techniques diffeacuterentes

En collaboration avec la plateforme laquo Mesures drsquointeraction des macromoleacutecules raquo

(PIM) de lrsquoI2BC la stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC

(laquo differential scanning calorimetry raquo) qui mesure la variation de capaciteacute calorifique associeacutee

agrave la deacutenaturation de la moleacutecule lorsque celle-ci est chauffeacutee agrave vitesse constante Le

thermogramme obtenu permet alors de deacuteterminer une tempeacuterature de transition noteacutee Tm

A titre de comparaison la valeur Tm a eacuteteacute mesureacutee pour Vp16PDF ainsi que pour

drsquoautres PDFs (la valeur Tm associeacutee agrave la PDF1B drsquoA thaliana (AtPDF1B) est tireacutee de

preacuteceacutedentes expeacuteriences reacutealiseacutees dans les mecircmes conditions 235) Il est agrave noter que les proteacuteines

ont systeacutematiquement preacutecipiteacute agrave haute tempeacuterature donnant des thermogrammes qui ne

peuvent pas ecirctre pleinement analyseacutes (crsquoest-agrave-dire que les variations drsquoenthalpie et drsquoentropie

ne sont pas quantifiables) mais permettant tout de mecircme une bonne estimation du Tm associeacute agrave

chaque proteacuteine testeacutee

Les PDF 1Bs drsquoE coli et A thaliana ont une stabiliteacute thermique semblable avec un Tm

de 60degC et 61degC respectivement (Figure I-6 et 235) Le Tm de la PDF1B de Thermus

thermophilus (TtPDF) est bien plus eacuteleveacute (73degC Figure I-6) vraisemblablement car elle est

produite par une bacteacuterie hyperthermophile De maniegravere inteacuteressante le Tm mesureacute de Vp16PDF

Chapitre I

66

est eacutegalement eacuteleveacute avec une valeur de 68degC (Figure I-6) Cette valeur est tregraves proche de celle

obtenue avec une version de la PDF drsquoE coli dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale a eacuteteacute tronqueacutee

(variant 1-148 Tm = 72degC Figure I-6) Ce reacutesultat signifie que lrsquoabsence drsquoheacutelice alpha en C-

terminal stabilise significativement les PDFs de type 1B effet qui avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute lors

drsquoune preacuteceacutedente eacutetude avec EcPDF 92

La stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacutegalement eacuteteacute analyseacutee par la technique de

thermofluor ou FTSA (laquo Fluorescence-based Thermal Shift Assay raquo) en collaboration avec

Eric Jacquet agrave lrsquoInstitut de Chimie des Substances Naturelles (ICSN Gif-sur-Yvette) Cette

technique est baseacutee sur lrsquoanalyse des variations de lrsquointensiteacute de fluorescence de colorants

fluorescents tels que le Sypro Orange en preacutesence de la proteacuteine et en fonction de la

tempeacuterature le fluorophore fluoresce lorsqursquoil est en contact avec les reacutegions hydrophobes des

proteacuteines reacutegions qui sont progressivement exposeacutees agrave mesure que la proteacuteine est deacutenatureacutee par

la tempeacuterature croissante Les courbes de fluorescence obtenues sont deacuteriveacutees afin drsquoavoir accegraves

agrave la tempeacuterature de demie-deacutenaturation Tm

La deacutenaturation thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee pour diffeacuterentes concentrations

de proteacuteine (de 13 agrave 49 microM) la proteacuteine eacutetant stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH55 5 mM NiCl2 et dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH55 sans NiCl2 une quantiteacute

reacutesiduelle de NiCl2 eacutetait preacutesente dans les eacutechantillons (de 208 agrave 750 microM) Cette premiegravere seacuterie

Figure I-6 Stabiliteacute thermique de diffeacuterentes PDFs de type 1B dont Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

diffeacuterentes PDFs de type 1B a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC Les tempeacuteratures apparentes de transition Tm

ont eacuteteacute deacuteduites des thermogrammes apregraves correction de la ligne de base En rouge Vp16PDF bleu EcPDF

vert EcPDF variant 1-148 noir TtPDF

Chapitre I

67

de tests a permis de deacuteterminer un Tm eacutegal agrave 67 plusmn 1degC (Figure I-7A courbes bleues) eacutegal agrave celui

deacutetermineacute par DSC (Figure I-6) Lrsquoajout de 75 mM EDTA a fortement modifieacute le

comportement de Vp16PDF En effet nous avons pu observer i) une augmentation de la

fluorescence du fluorophore associeacutee agrave la deacutenaturation de Vp16PDF ii) une diminution

significative du Tm (61 plusmn 1degC) et iii) lrsquoapparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation entre 30

et 45degC (Figure I-7A courbes vertes) Ce reacutesultat suggeacuterait une influence du NiCl2 sur la

conformation et la stabiliteacute de la proteacuteine son absence contribuant agrave une stabiliteacute moindre Nous

avons alors purifieacute Vp16PDF en absence totale de nickel afin de proceacuteder agrave de nouveaux tests

La proteacuteine ainsi purifieacutee en absence de NiCl2 srsquoest aveacutereacutee aussi stable que ce soit en absence

ou en preacutesence de NiCl2 suppleacutementaire dans lrsquoeacutechantillon (Tm = 70 plusmn 1degC et 68 plusmn 1degC Figure

I-7B courbes noire et verte respectivement) En revanche lrsquoajout de 2 mM EDTA a comme

preacuteceacutedemment modifieacute le comportement de la proteacuteine (diminution du Tm (62 plusmn 1degC) et

apparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation voir Figure I-7B courbe rouge) La proteacuteine

testeacutee ayant eacuteteacute purifieacutee en absence de nickel ce dernier reacutesultat suggegravere un lien entre la stabiliteacute

de Vp16PDF et la preacutesence drsquoun ou plusieurs meacutetaux lieacute(s) intrinsegravequement agrave la proteacuteine et non

pas ajouteacutes au cours de la purification ou de lrsquoexpeacuterience De plus Vp16PDF ayant un pI

particuliegraverement eacuteleveacute en comparaison drsquoautres PDFs nous avons souhaiteacute tester lrsquoinfluence du

pH sur sa stabiliteacute (les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees en utilisant la proteacuteine purifieacutee en absence

de NiCl2) Nous avons ainsi pu constater que la proteacuteine eacutetait deacutestabiliseacutee lorsqursquoelle eacutetait dilueacutee

dans un tampon agrave pH 40 au lieu de 55 (Tm = 52 plusmn 1degC avec une forte diminution de la

fluorescence Figure I-7C courbes bleues) De plus les reacutesultats preacuteceacutedents ont eacuteteacute confirmeacutes

agrave savoir une stabiliteacute inchangeacutee par lrsquoajout de 2 mM NiCl2 (Tm = 51 plusmn 1degC) mais diminueacutee en

preacutesence drsquoEDTA (Tm = 45 plusmn 1degC) (Figure I-7D courbes vertes et rouges respectivement)

Bien que ces reacutesultats soient encore preacuteliminaires et meacuteriteraient drsquoecirctre approfondis il

en ressort un lien eacutevident entre la stabiliteacute de la proteacuteine et le tampon dans lequel elle est purifieacutee

etou dilueacutee tant au niveau de lrsquoinfluence du pH que du meacutetal lieacute au niveau du site actif etou agrave

drsquoautres sites non identifieacutes jusqursquoici

Chapitre I

68

Figure I-7 Influence des meacutetaux et du pH sur la stabiliteacute thermique de Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique de thermofluor Lrsquoeffet du NiCl2 de lrsquoEDTA et du pH a eacuteteacute testeacute Les

tempeacuteratures apparentes de transition Tm ont eacuteteacute deacuteduites agrave partir de la deacuterivation des courbes de fluorescence

obtenues en fonction de la tempeacuterature Pour chaque condition lrsquoexpeacuterience est reacutepeacuteteacutee deux fois A) Vp16PDF

stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 a eacuteteacute dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH 55 conduisant agrave une concentration reacutesiduelle de NiCl2 de 750 microM et contenant ou non de lrsquoEDTA agrave 75 mM

B) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee dans un tampon 50mM MES-KOH pH 55 a eacuteteacute dilueacutee

dans un tampon contenant au final 2 mM de NiCl2 ou drsquoEDTA A titre de controcircle la proteacuteine a eacuteteacute dilueacutee dans le

tampon 50mM MES-KOH pH 55 seul (courbe noire) C) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee

dans un tampon 50 mM MES-KOH agrave pH 55 ou 40 D) Mecircme expeacuterience que C mais avec ajout de 2 mM de NiCl2

ou drsquoEDTA

Chapitre I

69

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique

assorti de quelques particulariteacutes

Dans le but de deacuteterminer si lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte etou un repliement atypique de

Vp16PDF pourraient expliquer la faible activiteacute mesureacutee nous avons reacutesolu sa structure cristalline La

proteacuteine purifieacutee en preacutesence de faibles concentrations en nickel eacutetait parfaitement adapteacutee pour la

technique de cristallographie des rayons X car purifieacutee agrave homogeacuteneacuteiteacute en relativement grande quantiteacute

et stable (voir reacutesultats preacuteceacutedents)

De maniegravere inattendue nous avons obtenu plusieurs dizaines de formes cristallines en utilisant

des kits de cristallisations disponibles agrave la plateforme de cristallographie de lrsquoI2BC (voir Mateacuteriels amp

Meacutethodes) La diffraction des cristaux a pu ecirctre testeacutee directement agrave partir des plaques de cristallisation

(voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) et une douzaine drsquoentre eux a diffracteacute agrave une reacutesolution comprise entre 2

et 45 Aring Lrsquooptimisation manuelle de ces cristaux a eacuteteacute reacutealiseacutee avec succegraves pour deux conditions de

cristallisation Les cristaux ainsi obtenus ont permis de reacutesoudre la structure cristalline de Vp16PDF agrave

17 Aring de reacutesolution par remplacement moleacuteculaire en utilisant la structure de la PDF de Pseudomonas

aeruginosa (code PDB 1LRY 181) priveacutee de son extreacutemiteacute C-terminale qui preacutesente une identiteacute de

seacutequence de 34 Les deux formes cristallines obtenues sont parfaitement superposables (rmsd lt 05

Aring pour 100 des C) et seule lrsquoune drsquoelle a ensuite eacuteteacute consideacutereacutee pour lrsquoanalyse structurale

Vp16PDF adopte un repliement classique comparable agrave celui des autres PDFs de type 1B

connues notamment celles de Vibrio cholerae (code PDB 3FWX) et E coli (code PDB 2AI8 182) qui

sont les plus proches homologues structuraux ainsi qursquoavec la PDF du phage S-SSM7 (code PDB

3UWA 225) Elle possegravede sept brins β (β1 agrave β7) deux heacutelices α (α1 et α2) ainsi que deux heacutelices 310 (η1

et η2) (Figure I-8) Bien que la structure de Vp16PDF soit classique plusieurs diffeacuterences sont notables

Figure I-8 Comparaison structurale de plusieurs PDFs de type 1B La structure de Vp16PDF (agrave gauche)

est compareacutee aux structures des PDFs drsquoE coli (milieu) et du phage S-SSM7 (droite) Les heacutelices α et les brins

β sont repreacutesenteacutes en violet et vert respectivement Les trois motifs caracteacuteristiques des PDFs constituant le site

actif sont repreacutesenteacutes en jaune Lrsquoheacutelice 310 (η3) preacutesente chez E coli et S-SSM7 est entoureacutee en rouge

Chapitre I

70

La diffeacuterence la plus importante concerne lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF La

proteacuteine srsquoarrecircte quelques reacutesidus apregraves lrsquoheacutelice α2 elle ne comporte donc ni lrsquoheacutelice α C-

terminale ni lrsquoheacutelice 310 3 typiques des PDFs de type 1B que lrsquoon retrouve par exemple chez

EcPDF (Figure I-8) Or cette heacutelice 310 est preacutesente dans quasiment toutes les PDFs de structure

connue (voir Figure S1 dans 235) et constitue une reacutegion critique pour lrsquoactiviteacute de la proteacuteine

En effet comme deacutecrit plus haut (section C5) une deacuteleacutetion de la proteacuteine EcPDF au niveau

des reacutesidus 139 agrave 143 situeacutes avant ou dans cette heacutelice η3 conduit agrave une inactivation partielle

ou totale de la proteacuteine 92

Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoest pas flottante elle est colleacutee contre le cœur

globulaire de la proteacuteine agrave proximiteacute du site actif La chaicircne lateacuterale de la Thr136 lavant-

dernier reacutesidu fait une liaison hydrogegravene avec la chaicircne lateacuterale de la Tyr88 tandis que la

chaicircne lateacuterale de Ile137 est enfouie agrave linteacuterieur dune poche hydrophobe constitueacutee de reacutesidus

provenant des brins 4 et 5 (Figure I-9) Enfin un pont salin maintient le groupement

carboxyle terminal du dernier reacutesidu (Ile137) avec lrsquoextreacutemiteacute de la chaicircne lateacuterale de la Lys91

(Figure I-9) Ce reacuteseau drsquointeractions a eacuteteacute compareacute agrave celui existant dans les PDFs drsquoE coli et

du cyanophage S-SSM7 La seule interaction conserveacutee entre ces trois PDFs est le contact

hydrophobe mentionneacute ci-dessus Cette interaction implique geacuteneacuteralement un reacutesidu Phe ou Tyr

(que lrsquoon retrouve dans plus de 93 de PDFs y compris celle du cyanophage S-SSM7) et il

est relativement rare de trouver une Ile dans cette position (moins de 2 des cas) La PDF de

Thermotoga maritima repreacutesente lrsquoune des exceptions puisqursquoelle possegravede une Ile agrave cette

position et non une Phe ou une Tyr Cependant la preacutesence de ce reacutesidu ne modifie pas le

reacuteseau drsquointeractions dans cette zone (Figure I-9) Il est eacutegalement inteacuteressant de souligner

qursquoune Ile est systeacutematiquement retrouveacutee agrave la place des reacutesidus conserveacutes Phe ou Tyr dans la

plupart des PDFs de classe 3 qui sont inactives (Figure I-1) 219

Malgreacute ces particulariteacutes lrsquoenvironnement de lextreacutemiteacute C-terminale de la proteacuteine

semble finalement assez similaire agrave celui observeacute dans dautres PDFs et ne permet donc pas

drsquoexpliquer la faible efficaciteacute catalytique observeacutee in vitro avec la proteacuteine purifieacutee dans les

conditions deacutecrites preacuteceacutedemment

Chapitre I

71

Figure I-9 Zoom sur les extremiteacutes C-terminales de plusieurs PDFs de type 1B Les structures de la PDF

du phage Vp16T du phage S-SSM7 drsquoE coli et T maritima sont repreacutesenteacutees A) Repliement de la structure

C-terminale pour les diffeacuterentes PDFs B) Interactions entre la reacutegion C-terminale et lrsquoextreacutemiteacute de la proteacuteine

pour les diffeacuterentes PDFs

Il a eacuteteacute montreacute que le domaine C-terminal des deacuteformylases ne joue pas un rocircle majeur

dans lrsquoactiviteacute enzymatique 92 mais qursquoil est neacutecessaire pour lrsquointeraction avec le ribosome 91

A ce jour lrsquointeraction PDFribosome a eacuteteacute montreacutee uniquement pour la proteacuteine drsquoE coli

indiquant que cette interaction est meacutedieacutee par lrsquoheacutelice α3 C-terminale drsquoEcPDF qui entre en

contact avec la proteacuteine ribosomale uL22 via des contacts hydrophobes et eacutelectrostatiques

(Figure i12 de lrsquointroduction) 91 Or comme deacutecrit plus haut nous savons que les PDFs de type

1A et 2 nrsquoont pas drsquoheacutelice α en C-terminal et que certaines PDFs de type 1B ont une extreacutemiteacute

C-terminale tregraves courte sans eacutequivalent de lrsquoheacutelice α3 drsquoEcPDF Ainsi en supposant que toutes

les PDFs sont capables drsquointeragir avec le ribosome ce qui reste agrave deacutemontrer drsquoautres types

drsquointeractions sont agrave envisager Quelques particulariteacutes structurales ont pu ecirctre releveacutees sur la

structure de Vp16PDF qui pourraient entrer en jeu lors de lrsquointeraction avec le ribosome le cas

eacutecheacuteant

En raison de son point isoeacutelectrique moins acide que celui calculeacute pour les autres PDFs

(pI =700 contre 40-55 habituellement) la reacutepartition des charges en surface de Vp16PDF est

leacutegegraverement modifieacutee En effet il apparaicirct clairement que la surface de Vp16PDF est globalement

moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand (Figure I-

10A) Cela est particuliegraverement valable en comparaison drsquoEcPDF (Figure I-10A Panneau du

haut) Etonnement cette alteacuteration de reacutepartitions de charges ne srsquoapplique pas pour la PDF tregraves

courte du cyanophage S-SSM7 dont le pI calculeacute est de 545 (Figure I-10A) De plus bien

Chapitre I

72

qursquoaucun patch acide ou basique ne soit caracteacuteristique de tel ou tel type de PDF un faible

patch basique est observable sur la proteacuteine Vp16PDF (Figure I-10A) Par ailleurs la reacutepartition

des reacutesidus hydrophobes semble ecirctre alteacutereacutee chez Vp16PDF avec une heacutelice α1 qui preacutesente

une surface accessible au solvant particuliegraverement hydrophobe (Figure I-10B) Enfin avec un

tour en moins agrave son extreacutemiteacute N-terminale lrsquoheacutelice α1 de Vp16PDF est significativement plus

courte que celle des autres PDFs quel que soit le type

Il nrsquoest pas exclu que lrsquoensemble de ces particulariteacutes puisse moduler lrsquointeraction avec

le ribosome et seules des eacutetudes compleacutementaires permettront de valider ces hypothegraveses

Enfin les cartes de densiteacute eacutelectronique ont reacuteveacuteleacute la preacutesence drsquoun ion meacutetallique dans

le site actif de la proteacuteine Vp16PDF coordonneacute de faccedilon classique agrave la cysteine du motif 2

aux deux histidines du motif 3 et agrave une moleacutecule drsquoeau Cet ion srsquoest aveacutereacute ecirctre un Zn2+ et non

un Ni2+ La preacutesence drsquoun ion zinc dans le site actif des PDFs est courante car lrsquoaffiniteacute de ce

meacutetal pour les PDFs est tregraves eacuteleveacutee cet ion provient geacuteneacuteralement de la solution de

cristallisation Or Vp16PDF a cristalliseacute dans des conditions de cristallisation sans zinc (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) ce qui suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal lors de la

purification de la proteacuteine ayant conduit agrave lrsquoincorporation de Zn2+ et non de Ni2+ Cette

hypothegravese est renforceacutee par une expeacuterience de spectromeacutetrie de masse native sur la proteacuteine

purifieacutee (reacutealiseacutee en collaboration avec Sarah Cianferani au LSMBO de Strasbourg) qui

indique une masse moleacuteculaire expeacuterimentale de 14847 plusmn 1 Da Cette masse correspond

exactement agrave la masse moleacuteculaire theacuteorique de Vp16PDF (MM = 147832 Da) complexeacutee agrave

un atome de Zn2+ (MM theacuteorique = 6538 Da)

Ces reacutesultats suggegraverent fortement que nous ne sommes pas parvenus agrave substituer le meacutetal

endogegravene de lrsquoenzyme (probablement du Fe2+ comme beaucoup drsquoautres PDFs) par du nickel

au cours de la purification de lrsquoenzyme En preacutesence de faibles concentrations en nickel nous

aurions donc produit une forme Zn-Vp16PDF ce qui expliquerait la faible activiteacute enzymatique

mesureacutee in vitro

Chapitre I

73

Figure I-10 Reacutepartition des reacutesidus chargeacutes ou hydrophobes agrave la surface de diffeacuterents types de PDFs

Les structures de PDFs de type 1B (issues de Vp16T E coli et S-SSM7) de type 2 (issue de B

stearothermophilus) et de type 1A (issue drsquoA thaliana) ont eacuteteacute compareacutees A) La surface des proteacuteines est

repreacutesenteacutee et coloreacutee selon la reacutepartition des reacutesidus basiques (arginine lysine et histidine) et acides (aspartate

et glutamate) respectivement en bleu et rouge Un patch chargeacute positivement (entoureacute en rouge) est preacutesent sur

Vp16PDF B) Les reacutesidus hydrophobes sont repreacutesenteacutes en orange

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute

de Vp16PDF in vitro

Lrsquoensemble des reacutesultats obtenus et deacutecrits dans la premiegravere partie de ce chapitre

montrent que Vp16PDF est une proteacuteine tregraves semblable aux autres PDFs deacutecrites avec quelques

particulariteacutes de seacutequence et de structure Les reacutesultats indiquent eacutegalement que lrsquoincorporation

du nickel dans le site actif nrsquoa vraisemblablement pas eacuteteacute effective conduisant agrave une mauvaise

activiteacute enzymatique et donc agrave lrsquoimpossibiliteacute de deacuteterminer totalement les proprieacuteteacutes

enzymatiques de cette PDF de bacteacuteriophage notamment sa speacutecificiteacute de substrat Dans cette

deuxiegraveme partie jrsquoai donc naturellement chercheacute agrave optimiser la purification de Vp16PDF dans

le but de disposer drsquoune proteacuteine pleinement active En plus de jouer sur la concentration en

nickel au moment de la lyse des bacteacuteries qui surexpriment la proteacuteine jrsquoai eacutegalement testeacute

lrsquoinfluence du pH dans les tampons de lyse Par ailleurs voulant augmenter les rendements de

purification jrsquoai produit la proteacuteine agrave partir du gegravene sous-cloneacute dans un plasmide pET16b

inductible agrave lrsquoIPTG (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Chapitre I

74

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon

augmente la concentration en nickel dans le tampon de lyse

Il est connu que la concentration en nickel du tampon dans lequel est effectueacutee la lyse

des bacteacuteries surexprimant une PDF recombinante repreacutesente un point critique pour

lrsquoincorporation de ce meacutetal 194 Crsquoest pourquoi jrsquoai fait varier la concentration en nickel dans le

tampon de lyse et mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction de Vp16PDF sur les extraits bruts

solubles ainsi obtenus Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute dans les conditions classiques agrave 37degC en

utilisant le substrat de reacutefeacuterence fMAS agrave 4 mM

Jrsquoai ainsi constateacute qursquoentre 0 mM et 20 mM drsquoion nickel dans le tampon de lyse

lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait pratiquement nulle et qursquoil fallait utiliser des concentrations supeacuterieures

agrave 20 mM pour observer une augmentation significative de lrsquoactiviteacute (Figure I-11A courbe

bleue) Ces concentrations eacuteleveacutees eacutetant inhabituelles jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant

une plus forte concentration de substrat (6 mM au lieu de 4 mM) afin de veacuterifier que la

concentration de NADH formeacute eacutetait bien en lien avec lrsquohydrolyse du substrat et donc lrsquoactiviteacute

deacuteformylase Les vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees eacutetaient significativement supeacuterieures

(Figure I-11A courbe rouge) indiquant que lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait bien due agrave Vp16PDF et non

agrave un artefact De plus jrsquoai voulu savoir si lrsquoactiviteacute de Vp16PDF mesureacutee in vitro pouvait ecirctre

moduleacutee par la tempeacuterature Jrsquoai donc reproduit lrsquoexpeacuterience preacuteceacutedente en testant quatre

tempeacuteratures (25degC 30degC 37degC et 42degC) agrave une concentration fixe de fMAS (4 mM) Les

vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees ont eacuteteacute significativement plus eacuteleveacutees lorsque le test

drsquoactiviteacute eacutetait reacutealiseacute agrave 37 ou 42degC compareacute agrave 30 ou 25degC avec une diffeacuterence drsquoautant plus

marqueacutee que la concentration en nickel dans le tampon de lyse eacutetait plus eacuteleveacutee 229 (Figure I-

11B) Ce comportement est courant pour une PDF et les tests drsquoactiviteacute suivants ont donc eacuteteacute

reacutealiseacutes classiquement agrave 37degC

Chapitre I

75

Cette premiegravere eacutetape de lrsquooptimisation du protocole de purification a montreacute une

deacutependance au nickel de Vp16PDF inhabituelle indiquant que la concentration en nickel

utiliseacutee au moment de la lyse des bacteacuteries lors des premiegraveres purifications de la proteacuteine eacutetait

loin drsquoecirctre optimale conduisant agrave une activiteacute enzymatique tregraves faible La premiegravere gamme de

concentration testeacutee mrsquoa permis de montrer que le tampon de lyse doit contenir un minimum

de 30 mM de NiCl2 pour pouvoir preacuteserver efficacement lrsquoactiviteacute enzymatique de Vp16PDF

Durant les tests suivants jrsquoai encore augmenteacute cette concentration afin de deacuteterminer la

concentration optimale agrave utiliser lors de la lyse des bacteacuteries De plus je me suis inteacuteresseacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon

de lyse est de bas pH et qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en

nickel

Comme deacutecrit plus haut Vp16PDF possegravede un point isoeacutelectrique theacuteorique inhabituel

eacutegal agrave 700 conduisant agrave une reacutepartition atypique des charges en surface de la proteacuteine (voir

section C5 Figure I-10) De plus nous avons montreacute que des variations de pH influencent la

stabiliteacute de la proteacuteine (voir section C4 Figure I-7) Au cours drsquoune deuxiegraveme seacuterie de tests

jrsquoai donc chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoinfluence du pH sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF en modifiant le pH du

Figure I-11 Influence de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute

resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH55 en preacutesence de diffeacuterentes concentrations de NiCl2 (de 3 agrave 30 mM)

La vitesse initiale de reacuteaction (v0) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus et reporteacutee

sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse A) Le test drsquoactiviteacute

a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et deux concentrations en substrat fMAS ont eacuteteacute testeacutees 4 mM et 6 mM repreacutesenteacutes en

bleu et rouge respectivement B) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave diffeacuterentes tempeacuteratures 25degC 30degC 37degC et

42degC (repreacutesenteacutes respectivement en jaune vert rouge et bleu) en utilisant 4 mM de fMAS

Chapitre I

76

tampon de lyse des bacteacuteries ayant surexprimeacute la proteacuteine Lrsquoensemble des tests drsquoactiviteacute a eacuteteacute

reacutealiseacute agrave partir des extraits bruts solubles ainsi obtenus agrave 37degC et en utilisant 4 mM de fMAS

Outre le tampon de lyse agrave pH 55 (celui utiliseacute lors de la premiegravere seacuterie de tests voir

section preacuteceacutedente) jrsquoai testeacute deux pH lrsquoun infeacuterieur (pH 40) et lrsquoautre proche du pI

theacuteorique (pH 75) permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre globalement chargeacutee positivement dans un

cas et globalement neutre dans lrsquoautre Jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute sur des bacteacuteries

lyseacutees dans un tampon contenant 0 10 ou 50 mM de NiCl2 Une augmentation de la vitesse

initiale de reacuteaction a pu ecirctre observeacutee agrave 50 mM de nickel pour des bacteacuteries lyseacutees dans un

tampon agrave pH 55 compareacute agrave 75 (Figure I-12A courbes rouge et noire) Une activation bien plus

importante a pu ecirctre mesureacutee pour des bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 40 (Figure I-12A

courbe bleue)

Une concentration de 50 mM NiCl2 eacutetant relativement eacuteleveacutee jrsquoai voulu veacuterifier la

solubiliteacute des proteacuteines dans les eacutechantillons testeacutes Jrsquoai donc analyseacute sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes les fractions solubles et insolubles des extraits bruts lyseacutes dans les

diffeacuterents tampons Comme observeacute preacuteceacutedemment on retrouve Vp16PDF majoritairement

dans la fraction insoluble quel que soit le pH (Figure I-12B puits laquo 0 raquo) De plus au contraire

des contaminants qui preacutecipitent Vp16PDF reste stable en preacutesence de 10 ou 50 mM de nickel

et reste partiellement soluble agrave pH 40 (Figure I-12B puits laquo 10 raquo et laquo 50 raquo) Ces reacutesultats eacutetaient

particuliegraverement inteacuteressants car ils montraient que lyser les bacteacuteries dans un tampon agrave pH 40

et fortement concentreacute en nickel permettait non seulement drsquoactiver Vp16PDF (Figure I-12A)

mais eacutegalement de la purifier partiellement en preacutecipitant de nombreux contaminants Jrsquoai donc

par la suite testeacute une gamme plus large de concentrations en nickel (jusqursquoagrave 100 mM) afin de

deacuteterminer la concentration la plus eacuteleveacutee que je pouvais utiliser dans le tampon de lyse pour

obtenir lrsquoactiviteacute maximale de lrsquoenzyme mais eacutegalement eacuteliminer le maximum de

contaminants Ainsi pour chaque aliquote de culture bacteacuterienne lyseacute dans un tampon agrave pH 40

et contenant des concentrations croissantes en NiCl2 jrsquoai mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction

et quantifieacute les proteacuteines contenues dans les eacutechantillons testeacutes la vitesse initiale de reacuteaction a

eacutegalement eacuteteacute mesureacutee pour un tampon agrave pH 55 Jrsquoai ainsi montreacute que lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

est fortement augmenteacutee en utilisant un tampon de lyse contenant jusqursquoagrave 80 mM de NiCl2

concentration au-delagrave de laquelle un plateau semble ecirctre atteint (Figure I-12C) Par ailleurs

lrsquoactivation semble meilleure avec un tampon de lyse agrave pH 40 compareacute agrave pH 55 De plus

comme attendu suite aux tests preacuteceacutedents la quantiteacute totale de proteacuteines diminue agrave mesure que

lrsquoon augmente la concentration en nickel (Figure I-12C) De maniegravere surprenante jrsquoai mecircme pu

Chapitre I

77

observer une augmentation de la quantiteacute totale de proteacuteines au-delagrave de 50 mM de nickel (Figure

I-12C) qui semble correspondre agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute de Vp16PDF soluble (Figure

I-12B)

Figure I-12 Influence du pH et de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de

Vp16PDF dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF

ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH variable en preacutesence de diffeacuterentes concentrations en NiCl2

La vitesse initiale de reacuteaction (vo (A340min-1)) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus

et reporteacutee sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse De plus

les eacutechantillons ont eacuteteacute analyseacutes sur gels drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes coloreacutes au bleu de

Coomassie A) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes dans un

tampon agrave pH 40 55 ou 75 (courbes en bleu rouge et noir respectivement) B) Les eacutechantillons testeacutes en A ont

eacuteteacute analyseacutes sur gel C) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes

dans un tampon agrave pH 40 ou 55 (courbes en bleu et rouge respectivement) avec des concentrations en NiCl2

allant jusqursquoagrave 100 mM La quantiteacute de proteacuteines totales dans les eacutechantillons a eacuteteacute mesureacutee et les valeurs

reporteacutees sur le graphique D) Lrsquoactiviteacute speacutecifique (vitesse initiale diviseacutee par la quantiteacute de proteacuteines totales)

est repreacutesenteacutee en fonction de la concentration en nickel dans le tampon de lyse pour chacun des deux pH (40

et 55 courbes en bleu et rouge respectivement)

Chapitre I

78

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents mrsquoa permis de deacuteterminer le tampon de lyse adeacutequat

(50 mM MES-KOH pH4 avec 80 mM de NiCl2) permettant agrave la proteacuteine Vp16PDF drsquoecirctre agrave la

fois soluble et de preacuteserver son activiteacute Par ailleurs un avantage non neacutegligeable de ce tampon

est qursquoil permet une purification partielle de la proteacuteine via lrsquoeacutelimination drsquoun grand nombre de

contaminants Cependant avant de proceacuteder agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en

utilisant ce tampon optimiseacute jrsquoai voulu veacuterifier si lrsquoon pouvait diminuer la concentration en nickel

apregraves la lyse crsquoest-agrave-dire durant la purification sans affecter lrsquoactiviteacute enzymatique En effet dans la

suite de ma thegravese (voir Chapitre II) jrsquoai eacutetudieacute les interactions de Vp16PDF avec les ribosomes

bacteacuteriens qui sont tregraves sensibles aux ions meacutetalliques 236 Nous avons donc chercheacute agrave travailler

avec des concentrations de nickel les plus faibles possible pour ne pas risquer de perturber leur

inteacutegriteacute Ainsi une dialyse de la fraction soluble active obtenue en lysant les bacteacuteries ayant

surexprimeacute Vp16PDF dans le tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 a eacuteteacute effectueacutee

contre un tampon 50 mM MES-KOH pH40 contenant des concentrations plus faibles en NiCl2

(2 mM 5 mM 10 mM et 15 mM) Lrsquoanalyse des eacutechantillons dialyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes a montreacute que diminuer la concentration en nickel apregraves lrsquoeacutetape de

lyse nrsquoaltegravere pas la solubiliteacute de la proteacuteine quelle que soit la concentration en nickel (Figure

I-13A) Les eacutechantillons contiennent donc tous la mecircme quantiteacute de Vp16PDF et des tests

drsquoactiviteacute ont donc pu ecirctre reacutealiseacutes La mesure des vitesses initiales de reacuteaction a montreacute une

perte quasi-totale de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF lorsque celle-ci eacutetait dialyseacutee contre un tampon

contenant une faible concentration en nickel (Figure I-13B) indiquant que le maintien de

lrsquoactiviteacute enzymatique neacutecessite un minimum de 15 mM de NiCl2 dans le tampon de dialyse

Cette concentration eacutetant deacutejagrave trop importante pour la stabiliteacute des ribosomes utiliseacutes lors

drsquoexpeacuteriences ulteacuterieures nous avons deacutecideacute de ne pas tester drsquoautres concentrations en nickel

dans le tampon de dialyse Comme deacutecrit dans le chapitre II les tests drsquointeraction avec les

ribosomes ont donc eacuteteacute reacutealiseacutes avec la forme peu active de Vp16PDF purifieacutee avec des

tampons faiblement concentreacutes en nickel (5 mM) comme deacutecrit preacuteceacutedemment (voir section

C1 et C2) Par ailleurs les tests drsquoactiviteacute ont reacuteveacuteleacute une diminution de lrsquoactiviteacute enzymatique

au-delagrave de 3 mM de substrat fMAS pheacutenomegravene connu pour ecirctre une inhibition par excegraves de

substrat propre aux PDFs 229 Ce pheacutenomegravene nrsquoavait pas eacuteteacute observeacute jusqursquoagrave maintenant (jrsquoai

au contraire montreacute une vitesse initiale de reacuteaction supeacuterieure en utilisant 6 mM de fMAS

compareacute agrave 4 mM voir Figure I-11A) probablement parce que lrsquoactiviteacute enzymatique nrsquoeacutetait

pas optimiseacutee en raison de conditions de tampons non adapteacutees (mesures reacutealiseacutees sur des

bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 55)

Chapitre I

79

Figure I-13 Activiteacute de Vp16PDF apregraves dialyse dans des tampons contenant de faibles concentrations en

nickel Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon

MES-KOH 50 mM pH 40 80 mM NiCl2 puis dialyseacutes contre des tampons contenant des concentrations en

NiCl2 plus faibles (2 agrave 15 mM) A) Les eacutechantillons dialyseacutes ont eacuteteacute analyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese en

conditions deacutenaturantes coloreacute au bleu de Coomassie B) Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute mesureacutees sur

les eacutechantillons dialyseacutes ainsi obtenus pour des concentrations croissantes de substrat fMAS En bleu la vitesse

initiale mesureacutee pour la proteacuteine Vp16PDF non dialyseacutee en jaune violet et bleu les proteacuteines dialyseacutees contres

des tampons contenant respectivement 5 10 ou 15 mM de NiCl2

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF

Par la suite jrsquoai proceacutedeacute agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en utilisant les

conditions de tampon permettant le maintien de lrsquoactiviteacute ce qui mrsquoa permis de deacuteterminer

preacuteciseacutement ses constantes catalytiques

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en

nickel

Vp16PDF a eacuteteacute surexprimeacutee en bacteacuteries et les cellules ont eacuteteacute lyseacutees dans le tampon

optimiseacute 50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 La proteacuteine eacutetant globalement chargeacutee

positivement dans ce tampon jrsquoai pu proceacuteder agrave une eacutetape de chromatographie en utilisant une

colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue de cette eacutetape la pureteacute

de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee supeacuterieure agrave 90 (Figure I-14)

Gracircce agrave lrsquooptimisation du tampon de lyse des bacteacuteries il est donc possible en une seule

eacutetape chromatographique drsquoobtenir la proteacuteine Vp16PDF sous forme pure et active avec un bon

rendement de purification (12 mg de proteacuteine pour 2 litres de culture bacteacuterienne)

Chapitre I

80

Figure I-14 Analyse de la pureteacute de Vp16PDF

apregraves purification dans des conditions de bas

pH (40) et forte concentration en nickel (80

mM) Gel SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF

purifieacutee avec le nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant

des constantes catalytiques comparables aux autres PDFs actives

Les constantes enzymatiques de Vp16PDF purifieacutee via le protocole optimiseacute ont eacuteteacute

deacutetermineacutees avec le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) en utilisant le

substrat Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme preacuteceacutedemment Les vitesses initiales de reacuteaction

obtenues en faisant varier la concentration en substrat ont pu ecirctre traiteacutees selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten (Figure I-15A)

La modification des conditions de purification a permis drsquoobtenir une enzyme ayant une

vitesse de catalyse nettement ameacutelioreacutee par rapport au premier protocole utiliseacute (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 contre 3 s-1) (Tableau I-1) Lrsquoefficaciteacute catalytique deacutetermineacutee par le rapport entre la vitesse

catalytique (kcat) et la constante de Michaeumllis (Km) est eacutegalement fortement ameacutelioreacutee (8478 M-

1s-1 contre 915 M-1s-1 obtenue initialement avec la forme purifieacutee en condition pH55 et 5 mM

de nickel) et est comparable agrave celle drsquoautres deacuteformylases actives connues comme Ni-

AtPDF1B ou Ni-TtPDF (Tableau I-I) De plus Vp16PDF possegravede une affiniteacute pour le substrat

fMAS qui est dans lrsquoordre de grandeur de celui observeacute pour les peptides deacuteformylases actives

(Km = 23 plusmn 03 mM)

Drsquoapregraves les donneacutees obtenues et compareacutees agrave celles issues de la litteacuterature il semble

que Vp16PDF soit une deacuteformylase pleinement active une fois purifieacutee dans les nouvelles

conditions que jrsquoai eacutetablies

Chapitre I

81

Figure I-15 Vitesse initiale de deacuteformylation de Ni-Vp16PDF Les vitesses initiales de reacuteaction pour chaque

concentration de substrat sont repreacutesenteacutees selon les repreacutesentations de Michaeumllis et Menten (A) et Lineweaver

et Burke (B) Lrsquoactiviteacute deformylase a eacuteteacute mesureacutee en preacutesence de concentrations croissantes de fMAS et 675

nM drsquoenzyme

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine

Lrsquoactinonine est un inhibiteur peptidomimeacutetique naturel des PDFs 200 dont le mode

drsquoaction est connu 201235 Crsquoest un inhibiteur compeacutetitif 200201 qui se fixe aux PDFs selon un

meacutecanisme agrave deux eacutetapes (Figure I-16) Au cours de la premiegravere eacutetape lrsquoactinonine se fixe

rapidement agrave lrsquoenzyme avec une constante drsquoinhibition KI modeacutereacutee Le complexe EI ainsi formeacute

eacutevolue ensuite lentement vers un complexe EI de tregraves haute affiniteacute (KI ltlt KI) Ce complexe

final est qualifieacute de quasi-irreacuteversible car il possegravede une constante de dissociation tregraves faible

Le passage du complexe EI en complexe EI est vraisemblablement ducirc agrave un changement de

conformation de lrsquoenzyme en reacuteponse agrave la fixation de lrsquoactinonine (processus drsquoinduced-fit)

235237 Lrsquoactinonine eacutetant un inhibiteur universel des PDFs jrsquoai chercheacute agrave savoir si Vp16PDF y

est eacutegalement sensible et si oui agrave en deacuteterminer les constantes drsquoinhibition en comparant

notamment les valeurs KI et KI La mesure des constantes drsquoinhibition utilise le test drsquoactiviteacute

coupleacute agrave la FDH et le substrat fMAS et lrsquoactinonine est ajouteacutee agrave des concentrations variables

de maniegravere agrave obtenir des courbes dose-reacuteponse (voir Mateacuteriel et Meacutethodes)

Figure I-16 Mode drsquoaction de lrsquoactinonine (I) sur une PDF (E) selon un meacutecanisme de slow-tight binding

en deux eacutetapes

Chapitre I

82

Dans un premier temps jrsquoai deacutetermineacute la valeur drsquoIC50 correspondant agrave la concentration

drsquoactinonine neacutecessaire pour inhiber lrsquoactiviteacute PDF de moitieacute Pour cela jrsquoai preacute-incubeacute la

proteacuteine et lrsquoactinonine pendant 10 min agrave 37degC en utilisant des concentrations croissantes

drsquoactinonine puis deacuteclencheacute la reacuteaction enzymatique par lrsquoajout de substrat agrave une concentration

fixe (3 mM) Jrsquoai ainsi obtenu une IC50 de 51 plusmn 4 nM pour 100 nM de Vp16PDF (Figure I-17A)

Par ailleurs la preacute-incubation conduit agrave la formation drsquoun complexe final EI stable ce qui

permet le cas eacutecheacuteant de srsquoaffranchir de lrsquoeacutetape lente du meacutecanisme drsquoinhibition par slow-tight

binding permettant ainsi drsquoavoir accegraves agrave la valeur KI Dans ce travail jrsquoai deacutetermineacute une

constante drsquoinhibition apparente (KIapp) via la repreacutesentation du rapport vo vi (= vitesse initiale

de reacuteaction en absence drsquoactinonine vitesse initiale de reacuteaction en preacutesence drsquoactinonine) en

fonction de la concentration en actinonine qui conduit agrave une courbe dose-reacuteponse sous la forme

drsquoune droite (figure I-18B droite avec les carreacutes) dont le coefficient directeur est eacutegal agrave la valeur

1 KIapp Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur KIapp eacutegale agrave 30 plusmn 3 nM

Par la suite jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant les mecircmes concentrations en

actinonine substrat et enzyme mais cette fois sans preacute-incubation du complexe

Vp16PDFactinonine Les cineacutetiques obtenues eacutetaient diffeacuterentes de celles observeacutees

preacuteceacutedemment avec deux phases clairement distinctes Les vitesses initiales de reacuteaction pour

la premiegravere phase ont eacuteteacute releveacutees et la droite vo vi en fonction de la concentration en actinonine

traceacutee (Figure I-17B droite avec les triangles) Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur de KI eacutegale agrave

167 plusmn 10 nM (le coefficient directeur de la droite est eacutegal agrave 1 KI)

Les cineacutetiques drsquoinhibition ainsi que la comparaison des valeurs KI et KIapp (KIapp lt

KI) montrent clairement une diffeacuterence de comportement de Vp16PDF selon qursquoelle est preacute-

incubeacutee ou non avec lrsquoactinonine Cela est tout agrave fait coheacuterent avec un meacutecanisme drsquoinhibition

par slow-tight binding que lrsquoon retrouve pour la plupart des PDFs 201235238

Chapitre I

83

Figure I-17 Inhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine A) Mesure de lrsquoIC50 de lrsquoactinonine sur Vp16PDF

(100 nM) Lrsquoactiviteacute reacutesiduelle de lrsquoenzyme a eacuteteacute mesureacutee pour des concentrations croissantes drsquoactinonine en

preacutesence de 3 mM fMAS Lrsquoactiviteacute initiale hors preacutesence drsquoinhibiteur est consideacutereacutee comme eacutequivalente agrave

100 B) Repreacutesentation des vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees en A sous la forme v0 vi = f(actinonine)

Le coefficient directeur de la droite ainsi obtenue permet de deacuteterminer le KI apparent Les carreacutes repreacutesentent

lrsquoexpeacuterience avec preacuteincubation du complexe enzymeinhibiteur et les triangles lrsquoexpeacuterience sans preacuteincubation

du complexe enzymeinhibiteur

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF

Jusqursquoagrave preacutesent lrsquoensemble des proprieacuteteacutes enzymatiques de Vp16PDF a eacuteteacute deacutetermineacute

avec un seul tripeptide (fMAS) qui est le plus souvent utiliseacute au laboratoire car lrsquoun de ceux

qui permettent drsquoobtenir les meilleures efficaciteacutes catalytiques avec la PDF drsquoE coli 130229 Or

il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat particuliegravere permettant de

favoriser la deacuteformylation de lrsquoune ou lrsquoautre des proteacuteines codeacutees par le geacutenome du phage

Vp16T ou au contraire de deacutefavoriser la deacuteformylation des proteacuteines de la bacteacuterie hocircte Une

telle observation serait un eacuteleacutement pour comprendre la preacutesence drsquoun gegravene codant une PDF

dans des geacutenomes de virus Il est agrave noter que la caracteacuterisation in vitro de lrsquoactiviteacute deacuteformylase

de la PDF du cyanophage Synechococcus S-SSM7 en utilisant diffeacuterents teacutetrapeptides formyleacutes

deacuteriveacutes de seacutequences de proteacuteines du phage a mis en eacutevidence une leacutegegravere diffeacuterence de

speacutecificiteacute de substrat de lrsquoenzyme par rapport agrave lrsquoenzyme de lrsquohocircte 225 Afin de deacuteterminer si

Vp16PDF pourrait deacuteformyler speacutecifiquement des proteacuteines codeacutees par son propre geacutenome

nous avons deacutefini des tripeptides dont la seacutequence est deacuteriveacutee des seacutequences N-terminales du

proteacuteome du phage Drsquoapregraves les donneacutees de seacutequenccedilage le geacutenome du phage Vp16T contient

64 ORFs (Figure I-18) 218 Une fonction a pu ecirctre attribueacutee pour seulement douze des proteacuteines

codeacutees par ces ORFs 218 mais aucune drsquoelle nrsquoa encore eacuteteacute confirmeacutee expeacuterimentalement

Chapitre I

84

Figure I-18 Carte geacutenomique du phage Vp16T Seules les ORFs codant pour des seacutequences proteacuteiques

supeacuterieures agrave 70 acides amineacutes sont repreacutesenteacutees Seules 12 ORFs codent pour des proteacuteines dont la seacutequence

est homologue agrave celle de proteacuteines dont la fonction est connue Drsquoapregraves Seguritan et al 2003 218

Apregraves analyse des seacutequences proteacuteiques codeacutees par les ORFs de Vp16T nous avons

choisi de tester les peptides MNE MAL MPA et MSN correspondant respectivement aux N-

terminaux des proteacuteines putatives ADN polymeacuterase proteacuteine de queue (laquo tail fiber protein raquo)

capside et heacutelicase De plus nous avons choisi de tester les peptides MAK MTT et MKL

correspondant agrave des seacutequences N-terminales repreacutesenteacutees plusieurs fois (3 fois maximum) dans

le geacutenome du phage (le peptide MNE est trouveacute deux fois dans les seacutequences N-terminales du

phage) Les efficaciteacutes catalytiques de Vp16PDF et EcPDF vis-agrave-vis de ces peptides ont eacuteteacute

deacutetermineacutees en utilisant le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH les efficaciteacutes catalytiques obtenues

avec le peptide de reacutefeacuterence fMAS ont eacuteteacute fixeacutees arbitrairement comme eacutetant 100

Les peptides ont eacuteteacute solubiliseacutes dans de lrsquoeau (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Malheureusement malgreacute de nombreux essais dont lrsquoajout de DMSO (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) les peptides fMNE et fMAL nrsquoont pas pu ecirctre solubiliseacutes et ils nrsquoont donc pas eacuteteacute

testeacutes De plus en raison de problegravemes expeacuterimentaux le peptide fMAK a pu ecirctre testeacute

uniquement avec EcPDF

Lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF vis-agrave-vis des peptides fMKL et fMTT est

eacutequivalente agrave celle obtenue avec le fMAS tandis que celle pour les peptides fMPA et fMSN est

leacutegegraverement moins bonne (Tableau I-2) Neacuteanmoins bien qursquoune leacutegegravere speacutecificiteacute de substrat

semble ressortir de ces reacutesultats celle-ci nrsquoest pas significative car les mecircmes tendances ont eacuteteacute

obtenues avec la PDF drsquoE coli (Tableau I-2) Si ces reacutesultats ne reacutevegravelent pas pour lrsquoinstant une

activiteacute preacutefeacuterentielle de la PDF du phage pour ses propres proteacuteines il serait toutefois

neacutecessaire de tester drsquoautres tripeptides correspondant aux N-terminaux drsquoautres proteacuteines du

phage afin drsquoavoir une vision plus exhaustive et pouvoir deacuteterminer plus sucircrement si Vp16PDF

pourrait ou non favoriser la deacuteformylation des proteacuteines du phage

Chapitre I

85

Peptide

Vp16PDF EcPDF

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

fMAS 23 196 8478 100 249 57 22800 100

fMKL 29 274 9448 111 019 344 86000 377

fMPA 143 53 3711 437 51 82 16080 705

fMSN 12 274 2286 269 58 886 15355 673

fMTT 101 904 8950 105 14 701 49366 216

fMAK ND ND ND ND 38 1442 44808 205

Tableau I-2 Constantes enzymatiques de Vp16PDF et EcPDF pour diffeacuterents tripeptides formyleacutes Tableau

comparatif des constantes catalytiques mesureacutees pour diffeacuterents substrats entre EcPDF et Vp16PDF Efficaciteacute

catalytique pour le fMAS fixeacutee arbitrairement comme 100 drsquoactiviteacute

Les PDFs nrsquoayant pas de speacutecificiteacute de substrat elles reconnaissent virtuellement

nrsquoimporte quelle proteacuteine du moment que celle-ci deacutebute par une meacutethionine formyleacutee 229 ce

qui conduit agrave la deacuteformylation de la quasi-totaliteacute des proteacuteines en cours de synthegravese la

proportion allant jusqursquoagrave 95 chez les bacteacuteries 47140 De ce fait lrsquoensemble des vingt acides

amineacutes est repreacutesenteacute en N-terminal des proteacuteines notamment en deuxiegraveme position (voir

Figure I-19 sur laquelle les proteacuteomes des bacteacuteries E coli et V parahaemolyticus ont eacuteteacute pris

pour exemples) De maniegravere eacutetonnante la nature du deuxiegraveme acide amineacute dans les proteacuteines

codeacutees par Vp16T est un peu diffeacuterente Aucun reacutesidu Trp Cys Met ou Glu nrsquoest trouveacute en

deuxiegraveme position (Figure I-19) De plus le reacutesidu Ala est particuliegraverement abondant tandis

que le reacutesidu Ser est sous-repreacutesenteacute (Figure I-19) Dans une moindre mesure une Tyr est plus

freacutequemment retrouveacutee en deuxiegraveme position dans le proteacuteome de Vp16T compareacute aux deux

geacutenomes bacteacuteriens pris en exemple (Figure I-19) Cette tendance est partiellement retrouveacutee

dans le proteacuteome du cyanophage S-SSM7 les reacutesidus Trp et Cys ne sont jamais preacutesents en

deuxiegraveme position et il plutocirct rare drsquoavoir une His (Figure I-19) Ces particulariteacutes pourraient

conduire agrave une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle Bien que les tests preacuteliminaires de speacutecificiteacute

de substrat ne lrsquoindiquent pas (Tableau I-2) des eacutetudes compleacutementaires seront neacutecessaires

Par ailleurs si le reacutesidu en deuxiegraveme position nrsquoa geacuteneacuteralement pas drsquoinfluence pour les

PDFs elle en a une pour les meacutethionines aminopeptidases (MetAPs) En effet il a eacuteteacute montreacute

qursquoune chaicircne lateacuterale peu encombrante en deuxiegraveme position (Gly Ala Pro Ser Cys voire

Thr et Val) permet aux MetAPs de cliver la Met initiale preacutealablement deacuteformyleacutee tandis

Chapitre I

86

qursquoune chaicircne lateacuterale encombrante ne permet pas le clivage 131 La nature du deuxiegraveme acide

amineacute eacutetant inhabituelle dans le proteacuteome du phage Vp16T nous nous sommes demandeacute quelle

sera la conseacutequence quant au clivage de la Met initiatrice des proteacuteines du phage lors de

lrsquoexpression de ces proteacuteines par la cellule hocircte (le geacutenome de Vp16T ne posseacutedant a priori pas

drsquoORF codant une MetAP putative lrsquoexcision de la Met initiatrice sera vraisemblablement

assureacutee par la MetAP de lrsquohocircte) Nous avons utiliseacute le logiciel TermiNator

(httpsbiowebi2bcparis-saclayfrterminator3) 188 qui permet de preacutedire pour un proteacuteome

donneacute la proportion de proteacuteines qui subissent la voie de la NME (crsquoest-agrave-dire perte de la

formyl-meacutethionine) Drsquoapregraves cette preacutediction 41 des proteacuteines du phage Vp16T devraient

perdre leur formyl-Met proportion tregraves similaire agrave celle preacutedite pour les proteacuteines des bacteacuteries

E coli et V parahaemolyticus ainsi que pour le cyanophage S-SSM7 (respectivement 39 36

et 41) La nature atypique des extreacutemiteacutes N-terminales des proteacuteines du phage Vp16T ne

devrait donc pas avoir drsquoeffet sur le clivage des Met N-ter hypothegravese qui reste toutefois agrave

valider expeacuterimentalement

Figure I-19 Freacutequence des amineacutes retrouveacutes en seconde position dans le proteacuteome drsquoE coli V

parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 Les freacutequences de chaque acide amineacute sont repreacutesenteacutees en bleu orange

gris et jaune pour les organismes E coli V parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 respectivement

Chapitre I

87

Conclusion Lrsquoeacutetude des seacutequences geacutenomiques issues de programmes de seacutequenccedilage reacutecents a

permis drsquoidentifier la preacutesence jusqursquoalors insoupccedilonneacutee de seacutequences homologues de peptides

deacuteformylases chez un certain nombre de virus et bacteacuteriophages Parmi ces seacutequences celle

provenant du phage Vp16T apparaicirct comme eacutetant lrsquoune des plus courtes identifieacutees agrave ce jour

Lrsquoanalyse des alignements de seacutequences avec de nombreuses peptides deacuteformylases indique

que cette enzyme est la plus proche du sous-type 1B comme celle drsquoE coli Neacuteanmoins cette

PDF est tronqueacutee en C-terminal et ne possegravede donc pas lrsquoheacutelice α caracteacuteristique des PDFs de

type 1B deacutecrite comme permettant lrsquointeraction avec le ribosome 91

Lrsquoeacutetude de sa structure et de sa stabiliteacute a permis de montrer que la proteacuteine a un

repliement classique pour une PDF de type 1B ainsi qursquoune stabiliteacute similaire aux autres

deacuteformylases connues Cette PDF est active in vivo ayant la capaciteacute de compleacutementer la

deacuteformylase endogegravene drsquoE coli De plus les expeacuterimentations in vitro indiquent que les

constantes catalytiques sont similaires agrave celles obtenues pour drsquoautres deacuteformylases actives et

aucune speacutecificiteacute de substrat nrsquoa pu ecirctre observeacutee Neacuteanmoins une particulariteacute reacuteside dans les

conditions de purification de lrsquoenzyme En effet afin de substituer son meacutetal naturel et de

conserver son activiteacute durant la purification Vp16PDF neacutecessite drsquoecirctre extraite et purifieacutee dans

un tampon acide (pH 40) avec une forte concentration en nickel (80 mM) Lrsquoeacutetude de son

inhibition par lrsquoactinonine puissant inhibiteur des PDFs reacutevegravele des constantes drsquoinhibition de

lrsquoordre de grandeur de celles observeacutees pour drsquoautres deacuteformylases

Nous pouvons ainsi conclure agrave lrsquoissue de ce chapitre que la seacutequence homologue des

PDFs identifieacutee chez le phage Vp16T code bien une peptide deacuteformylase de type 1B posseacutedant

des caracteacuteristiques de structure de stabiliteacute et drsquoactiviteacute communes agrave un grand nombre de

deacuteformylases connues Jrsquoai par la suite chercheacute agrave savoir si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec

les ribosomes malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale caracteacuteristique des PDFs de type 1B

et si oui comment Les reacutesultats sont deacutecrits dans le chapitre suivant

Chapitre II

88

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique

du complexe Vp16PDFribosome

Chapitre II

89

Chapitre II

90

Jrsquoai montreacute dans le Chapitre I que lrsquoORF 60 identifieacutee dans le geacutenome du bacteacuteriophage

Vp16T supposeacutee coder une PDF 218 code effectivement une proteacuteine ayant une activiteacute peptide

deacuteformylase in vitro et in vivo Jrsquoai eacutegalement montreacute que cette proteacuteine (Vp16PDF) est

globalement comparable aux autres PDFs connues si ce nrsquoest son extreacutemiteacute C-terminale

extrecircmement courte conduisant agrave lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale typique des PDFs de type

1B auxquelles elle est affilieacutee Or cette heacutelice permet vraisemblablement aux PDF1Bs

drsquointeragir avec les ribosomes bacteacuteriens au moins chez E coli 94 Nous nous sommes alors

demandeacute si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale et si oui comment Quelles sont les reacutegions de Vp16PDF et du ribosome impliqueacutees

dans lrsquointeraction Quelle est lrsquoaffiniteacute du complexe PDFribosome Quel est le rocircle exact de

lrsquoheacutelice α C-terminale de la PDF drsquoE coli Quel est le rocircle de la chaicircne polypeptidique en

cours de synthegravese dans la formation du complexe Jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave ces questions en

mettant en place toute une seacuterie drsquoexpeacuteriences baseacutees sur des approches biochimiques et

structurales

Les reacutesultats obtenus au cours de la caracteacuterisation biochimique et enzymatique de

Vp16PDF (voir Chapitre I) ont montreacute qursquoil est possible de preacuteserver une bonne activiteacute

deacuteformylase agrave condition de maintenir lrsquoenzyme dans un tampon contenant une tregraves forte

concentration en nickel (80 mM) Neacuteanmoins compte tenu de lrsquoinfluence des ions divalents sur

la structure du ribosome etou sur lrsquointeraction de ce dernier avec ses partenaires ainsi que les

problegravemes techniques qui peuvent ecirctre engendreacutes par la haute concentration de nickel jrsquoai

deacutecideacute de travailler avec la proteacuteine purifieacutee dans des tampons faiblement concentreacutes en nickel

(5 mM) pour eacuteviter toute sorte drsquointerfeacuterence avec le ribosome La totaliteacute des expeacuteriences

preacutesenteacutees dans ce chapitre a eacuteteacute reacutealiseacutee avec des ribosomes 70S drsquoE coli Pour les expeacuteriences

de pontage chimique jrsquoai utiliseacute des ribosomes que jrsquoai purifieacutes au laboratoire et pour les

expeacuteriences de seacutedimentation jrsquoai utiliseacute les ribosomes provenant drsquoun kit commercial (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes)

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice

C-terminale typique des PDFs de type 1B

In vitro la PDF drsquoE coli (EcPDF) interagit avec les ribosomes bacteacuteriens et plus

particuliegraverement avec la grande sous-uniteacute selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une affiniteacute de

lrsquoordre de 2 microM (Kd = 25 plusmn 10 microM pour les 70S et Kd = 18 plusmn 09 microM pour les 50S selon

Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM pour les 70S selon Bornemann et al 132) EcPDF se

Chapitre II

91

positionne sur le ribosome agrave proximiteacute des proteacuteines bL17 bL32 et uL22 crsquoest-agrave-dire pregraves de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (voir Figure i11 en Introduction) elle interagit directement avec

la proteacuteine uL22 ainsi que lrsquoARN ribosomal 23S via son heacutelice α C-terminale 91 Vp16PDF

eacutetant une PDF tregraves proche structuralement drsquoEcPDF (voir Chapitre I section C5) mais ne

posseacutedant pas lrsquoheacutelice C-terminale qui permet agrave EcPDF de se fixer au ribosome mon premier

objectif a donc eacuteteacute de deacuteterminer si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute

lrsquoabsence de cette heacutelice et si oui de deacuteterminer avec quelle affiniteacute Pour cela jrsquoai mis au point

un protocole inspireacute de la technique de seacutedimentation sur couche de sucrose utiliseacutee

preacuteceacutedemment par Sandikci et al 94 (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans cette expeacuterience

lrsquoeacutechantillon contenant le complexe PDFribosome preacutealablement formeacute est deacuteposeacute agrave la surface

drsquoune solution de sucrose et soumis agrave ultracentrifugation (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Les

ribosomes se retrouvent alors dans le culot et les proteacuteines solubles dans le surnageant Un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF que nous

avons produits (voir Chapitre I) est reacutealiseacute sur le culot afin de deacutetecter ou non la preacutesence de

Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes

Dans un premier temps jrsquoai voulu reproduire lrsquoapproche suivie par Sandikci et al 94 agrave

savoir utiliser une concentration fixe de ribosomes et des concentrations croissantes de

Vp16PDF Jrsquoai donc commenceacute par controcircler le comportement de Vp16PDF en absence de

ribosomes De maniegravere surprenante lrsquoanalyse par Western-blot a alors montreacute que la proteacuteine

seacutedimente malgreacute lrsquoabsence de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon de faccedilon proportionnelle agrave la

quantiteacute de proteacuteine testeacutee (Figure II-1) Nous avons constateacute le mecircme comportement avec la

proteacuteine drsquoE coli Ce reacutesultat signifiait que lrsquoexpeacuterience ne pouvait pas ecirctre reacutealiseacutee en preacutesence

drsquoune concentration constante de ribosomes et drsquoune concentration variable de proteacuteine

Vp16PDF

Figure II-1 Seacutedimentation de Vp16PDF en

absence de ribosomes Des concentrations

croissantes de Vp16PDF (de 1 agrave 15 microM) ont eacuteteacute

deacuteposeacutees agrave la surface drsquoune couche de sucrose

puis les eacutechantillons ont eacuteteacute centrifugeacutes Les

culots ont alors eacuteteacute resuspendus puis analyseacutes

par Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

92

Pour pouvoir mrsquoaffranchir de la capaciteacute de Vp16PDF agrave seacutedimenter seule jrsquoai donc

modifieacute le protocole en fixant la concentration de Vp16PDF (5 microM) et en augmentant

progressivement la concentration en ribosomes (de 02 microM agrave 2 microM) Dans ces conditions une

fraction constante de proteacuteine seacutedimentera indeacutependamment de la preacutesence de ribosomes (voir

ci-dessus) et lrsquoaugmentation de la quantiteacute de PDF seacutedimenteacutee en preacutesence de ribosomes sera

donc due agrave sa capaciteacute agrave interagir avec les ribosomes et non pas agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute

de deacuteformylase dans le meacutelange reacuteactionnel Comme attendu une leacutegegravere fraction de Vp16PDF

seacutedimente en absence de ribosomes et une quantiteacute plus importante de proteacuteine seacutedimente agrave

mesure que lrsquoon augmente la quantiteacute de ribosomes dans les eacutechantillons (Figure II-2) Ce

reacutesultat indique une interaction PDF70S qui semble speacutecifique et signifie donc que lrsquoabsence

drsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF nrsquoempecircche pas la proteacuteine de se lier au ribosome

La quantiteacute de Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes peut ecirctre quantifieacutee agrave partir

du reacutesultat de Western-blot (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) permettant de repreacutesenter la quantiteacute

de proteacuteine co-seacutedimenteacutee en fonction de la concentration de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon

(Figure II-2B) On remarque qursquoentre 02 microM et 15 microM de ribosome la quantiteacute de Vp16PDF

seacutedimenteacutee reste tregraves faible (bien que supeacuterieure agrave la quantiteacute seacutedimenteacutee en absence de

ribosomes voir Figure II-2A) alors que lorsque la concentration en ribosomes atteint 2 microM on

observe une forte augmentation de la seacutedimentation de Vp16PDF (FigureII-2) Lrsquoaffiniteacute

apparente est donc supeacuterieure ou eacutegale agrave 1-2 microM ce qui paraicirct comparables aux valeurs

mesureacutees pour le complexe EcPDFEc70S 91132 Aucun plateau correspondant agrave la quantiteacute

maximale de proteacuteine qui peut co-seacutedimenter nrsquoa pu ecirctre atteint et pour des raisons techniques

la quantiteacute de ribosomes testeacutee nrsquoa pas pu ecirctre augmenteacutee En effet pour pouvoir ensuite

comparer ces reacutesultats avec ceux obtenus avec des ribosomes ayant une chaine polypeptidique

preacutecise jai utiliseacute les ribosomes drsquoun kit commercial adapteacute pour la preacuteparation des ribosomes

bloqueacutes dont la concentration en ribosome est tregraves faible

Chapitre II

93

A

B

Figure II-2 Interaction de Vp16PDF avec les ribosomes 70S vides drsquoE coli A) Reacutesultat typique montrant

lrsquointeraction Vp16PDF70S qui a eacuteteacute mesureacutee par une expeacuterience de co-seacutedimentation sur couche de 20

sucrose et analyseacutee par gel SDS-PAGE 15 suivi drsquoun Western-blot en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

B) Quantification du signal de fluorescence et normalisation en quantiteacute seacutedimenteacutee de Vp16PDF () en

fonction de la concentration en ribosome (microM) La quantification provient de gels drsquoanalyses ou lrsquoon compare

sur le mecircme gel la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de ribosome posseacutedant plusieurs longueurs de

chaicircne peptidique Crsquoest la raison pour laquelle le point agrave 15 microM preacutesent sur la figure A (qui repreacutesente une

gamme de concentration de ribosome la plus large possible) ne figure pas sur la figure B

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une

localisation au ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF

Apregraves avoir montreacute que Vp16PDF interagit avec des ribosomes bacteacuteriens vides jrsquoai

chercheacute agrave savoir quelles proteacuteines ribosomales sont impliqueacutees dans lrsquointeraction Jrsquoai pour cela

proceacutedeacute agrave deux types drsquoapproches des expeacuteriences de pontage chimique coupleacutees agrave des

analyses par Western-blot et spectromeacutetrie de masse ainsi que des expeacuteriences de cristallisation

visant agrave deacuteterminer la structure du complexe Vp16PDFribosome par cristallographie des rayons

X

Chapitre II

94

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome

Le cross-linking ou pontage chimique est une technique qui utilise un agent pontant (ou

cross-linker) permettant de lier de maniegravere covalente deux partenaires par exemple des

proteacuteines impliqueacutes dans un complexe stable Le complexe proteacuteine-proteacuteine ainsi formeacute peut

alors ecirctre eacutetudieacute par diffeacuterentes approches dont la spectromeacutetrie de masse Dans le cadre de

lrsquoeacutetude des interactions PDFribosome cette technique a permis agrave Bingel-Erlenmeyer et al de

reacuteveacuteler une proximiteacute spatiale entre la PDF drsquoE coli et la proteacuteine ribosomale bL17 situeacutee agrave

proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 91 Jrsquoai voulu reproduire cette expeacuterience et

appliquer le protocole pour eacutetudier la formation du complexe Vp16PDFribosome

Afin de pouvoir comparer aiseacutement les reacutesultats obtenus avec EcPDF 91 jrsquoai choisi

drsquoutiliser comme deacutecrit lrsquoEDC (ou 1-Ethyl-3-[3-dimethylaminopropyl]carbodiimide

hydrochloride) comme agent pontant Cette moleacutecule possegravede deux extreacutemiteacutes reacuteactives Lrsquoune

reacuteagit avec le groupement carboxylate drsquoun aspartate ou glutamate pour produire un composeacute

agrave fonction amine reacuteactive mais qui est instable et donc sujet agrave lrsquohydrolyse Lrsquoautre extreacutemiteacute si

elle reacuteagit rapidement avec lrsquoamine primaire drsquoune lysine forme alors une liaison amide avec

lrsquoEDC LrsquoEDC a la particulariteacute drsquoecirctre un agent pontant de longueur nulle crsquoest-agrave-dire qursquoil

peut lier un aspartate ou glutamate avec une lysine qui sont tregraves proches spatialement Drsquoautre

part agrave lrsquoissue de la reacuteaction de pontage lrsquoEDC nrsquoexiste plus les deux chaicircnes lateacuterales eacutetant

lieacutees covalemment lrsquoune agrave lrsquoautre par une liaison amide Cela geacutenegravere donc des complexes

proteacuteiques dont la masse moleacuteculaire est la simple addition de la masse des proteacuteines lieacutees

moins une moleacutecule drsquoeau perdue lors de la formation de cette liaison amide

A lrsquoissue de la reacuteaction de pontage chimique une eacutetape drsquoultracentrifugation permet la

seacutedimentation des ribosomes seuls ou complexeacutes avec Vp16PDF ce qui permet drsquoeacuteliminer les

contaminants de faibles poids moleacuteculaires se trouvant dans le surnageant Une digestion agrave la

RNAse permet ensuite de deacutegrader lrsquoARN et de dissocier lrsquoensemble des ribosomes en

proteacuteines seules ou complexes covalents proteacuteine-proteacuteine Drsquoautre part nous avons utiliseacute dans

cette expeacuterience une proteacuteine Vp16PDF qui possegravede une eacutetiquette Strep-tag inseacutereacutee agrave son

extreacutemiteacute N-terminale ou une eacutetiquette 6xHis en C-terminal permettant une eacutetape de

purification partielle de la proteacuteine contenue dans le meacutelange reacuteactionnel Ainsi lrsquoeacutechantillon

final analyseacute ne contient en theacuteorie que la proteacuteine Vp16PDF (eacuteventuellement en complexe avec

elle-mecircme) en complexe covalent avec un ou plusieurs partenaires proteacuteiques ribosomaux le

cas eacutecheacuteant Les proteacuteines contenues dans lrsquoeacutechantillon sont seacutepareacutees par eacutelectrophoregravese sur gel

de polyacrylamide en conditions deacutenaturantes suivie par un transfert sur membrane et une

Chapitre II

95

immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF Lrsquoexpeacuterience a eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutee avec EcPDF

En preacutesence de ribosomes mais en absence drsquoEDC (Figure II-3 A et B) une bande

correspondant agrave EcPDF ou Vp16PDF est observeacutee confirmant la co-seacutedimentation de chacune

des deux proteacuteines avec les ribosomes En ajoutant de lrsquoEDC aux mecircmes eacutechantillons des

bandes de plus hauts poids moleacuteculaires apparaissent (Figure II-3A et B) que lrsquoon ne retrouve

pas lorsque lrsquoEDC est ajouteacute agrave de la PDF seule (Figure II-3-A et B) Cela indique la formation

de complexes impliquant lrsquoune ou lrsquoautre des deux PDFs ce qui suggegravere comme publieacute

preacuteceacutedemment 91 la formation de complexes covalents entre les PDFs et des proteacuteines

ribosomales

A B

Figure II-3 Analyse des produits de cross-linking entre la PDF et le ribosome 70S A) Analyse du produit de cross-

linking entre Strep-EcPDF et les ribosomes 70S migreacute sur gel SDS-PAGE 12 puis Western-blot avec anticorps anti-

EcPDF B) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de gauche) et entre

Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de droite) migreacute sur gel SDS-PAGE 14 puis Western-blot avec anticorps

anti-Vp16PDF Les asteacuterisques repreacutesentent les bandes proteacuteiques contenant la PDF drsquointeacuterecirct lieacutee agrave drsquoautre(s) proteacuteine(s)

Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

Une analyse des bandes de plus haut poids moleacuteculaire par spectromeacutetrie de masse a

effectivement reacuteveacuteleacute la preacutesence de proteacuteines ribosomales au sein de ces bandes de hauts poids

moleacuteculaires (Figure 4A et B) La proteacuteine bL17 a eacuteteacute identifieacutee dans les eacutechantillons obtenus

avec EcPDF confirmant les donneacutees de la litteacuterature 91 Les proteacuteines bL17 bL19 uL23 uL24

bL25 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees dans les eacutechantillons obtenus avec His-Vp16PDF (Figure II-

4A) et les proteacuteines uL22 uL23 uL24 bL25 uL29 uL30 bL31 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees

pour les eacutechantillons obtenus avec Strep-Vp16PDF (Figure II-4B)Ces proteacuteines sont toutes

pour la plupart situeacutees dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (Figure II-4C) ce qui

est coheacuterent avec ce que lrsquoon attend du mode de fixation de Vp16PDF sur le ribosome De plus

ces reacutesultats semble indiquer que nous aurions identifieacute un site de fixation de Vp16PDF

Chapitre II

96

commun avec EcPDF situeacute agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide et impliquant la proteacuteine

bL17 mais eacutegalement deux autres sites potentiels de fixation de Vp16PDF eacutegalement situeacutes au

voisinage du tunnel de sortie (Figure II-4C)

A

B

C

Figure II-4 Analyse des produits de cross-linking entre Vp16PDF et les ribosomes 70S par spectromeacutetrie

de masse (NanoLC-MS LTQ-Orbitrap) A) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les

ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de

spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees

dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans lrsquoeacutechantillon contenant Vp16PDF) B) Analyse du

produit de cross-linking entre Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro

ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont

normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans

lrsquoeacutechantillon contenant Vp16-PDF) Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

C) Repreacutesentation des sites putatifs de fixation de Vp16PDF et EcPDF au ribosome deacutetermineacutes par

spectromeacutetrie de masse Les cercles rouges repreacutesentent les sites de fixation identifieacutes pour Vp16PDF et le cercle

bleu pour EcPDF Lrsquoeacutetoile blanche indique la position de la sortie du tunnel du peptide

Chapitre II

97

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF

ribosome

La reacutesolution de la structure tridimensionnelle de complexes PDFribosome par la

technique de cristallographie des rayons X permettrait drsquoidentifier et deacutecrire les interactions

entre les ribosomes et les PDFs agrave un niveau atomique Pour cela il est neacutecessaire de produire

des cristaux de complexe ribosomePDF Plutocirct que de chercher de nouvelles conditions de

cristallisation des ribosomes en complexe avec la PDF approche qui srsquoaveacuterait particuliegraverement

ardue nous avons choisi de partir de conditions de cristallisation de ribosomes bacteacuteriens

connues et largement utiliseacutees par diffeacuterents laboratoires Dans le cadre drsquoune collaboration

avec lrsquoeacutequipe de Marat Yusupov (IGBMC Strasbourg) nous avons donc choisi de travailler agrave

partir de conditions de cristallisation des ribosomes 70S de Thermus thermophilus qui ont

permis de reacutesoudre de nombreuses structures Jrsquoai donc purifieacute au laboratoire des ribosomes de

T thermophilus (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) et jrsquoai ensuite suivi deux approches la co-

cristallisation et le trempage La co-cristallisation consiste agrave former un complexe ribosomePDF

en solution puis ensuite agrave cristalliser ce complexe Avec cette approche des modifications du

protocole de cristallisation peuvent possiblement ecirctre neacutecessaires par rapport au protocole

utiliseacute pour la cristallisation des ribosomes seuls En effet le macrocomplexe ribosomePDF

eacutetant diffeacuterent du ribosome seul les paramegravetres permettant la cristallisation ainsi que

lrsquoagencement des moleacutecules au sein du cristal peuvent ecirctre diffeacuterents La technique de trempage

quant agrave elle consiste agrave former des cristaux de ribosomes seuls puis agrave ajouter la proteacuteine PDF

dans la goutte de cristallisation contenant les cristaux de ribosomes stables La PDF peut alors

peacuteneacutetrer dans les cristaux pour aller se fixer agrave son ou ses site(s) de liaison Cette approche

suppose que les canaux de solvant preacutesents dans les cristaux de ribosomes vides sont

suffisamment larges pour que la PDF puisse y diffuser De plus le ou les site(s) de fixation de

la PDF sur le ribosome doivent ecirctre accessibles crsquoest-agrave-dire non impliqueacutes dans des contacts

cristallins Nous avons donc analyseacute lrsquoempilement cristallin des cristaux de ribosomes 70S de

T thermophilus obtenus agrave partir des conditions de cristallisation que nous avons choisi drsquoutiliser

18239 Cela nous a montreacute que la zone situeacutee autour de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie nrsquoest pas

impliqueacutee dans des contacts ce qui signifie qursquoelle est accessible agrave Vp16PDF

Les cristaux ont eacuteteacute produits agrave 24degC par la technique de diffusion de phase-vapeur en

gouttes assises avec une solution de cristallisation qui contient un meacutelange de deux PEG agrave

concentrations eacutegales du thiocyanate de potassium ainsi qursquoun tampon Tris 18239 (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) Par rapport agrave une purification de reacutefeacuterence donnant de nombreux beaux

Chapitre II

98

cristaux (ribosomes purifieacutes donneacutes par M Yusupov) la preacuteparation de ribosomes que jrsquoai

obtenue a permis lrsquoobtention de cristaux de ribosomes seuls preacutesentant sensiblement les critegraveres

attendus notamment en terme drsquoaspect et de taille (figure II-5A) Jrsquoai donc proceacutedeacute agrave des

expeacuteriences de co-cristallisation et trempage avec Vp16PDF mais eacutegalement les proteacuteines PDF

et MetAP drsquoE coli (EcPDF et EcMetAP) La co-cristallisation a produit des cristaux de taille

et drsquoaspect attendus (Figure II-5B) Cependant rien nrsquoindique la preacutesence de lrsquoune ou lrsquoautre

des proteacuteines au sein des cristaux Les expeacuteriences de trempage ont quant agrave elle donneacute des

cristaux dont lrsquoaspect nrsquoest pas alteacutereacute (Figure II-5C) indiquant soit la fixation de la proteacuteine sur

les moleacutecules de ribosomes cristalliseacutes sans affecter lrsquoempilement cristallin soit qursquoaucune

proteacuteine nrsquoest rentreacutee dans les cristaux

A

B

C

Figure II-5 Cristaux de ribosomes de T thermophilus A Cristaux de ribosomes seuls obtenus dans des

conditions de cristallisation connues 18239 B Cristaux obtenus par co-cristallisation avec un eacutechantillon

contenant des ribosomes et EcPDF (gauche) ou EcMetAP (milieu) ou Vp16PDF (droite) C Cristaux de

ribosomes apregraves trempage avec EcMetAP

Jrsquoai ensuite testeacute la diffraction des diffeacuterents types de ribosomes obtenus au synchrotron

SOLEIL (Gif-sur-Yvette) Jrsquoai pour cela proceacutedeacute agrave une eacutetape preacutealable de cryoprotection des

cristaux (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) selon le protocole utiliseacute par lrsquoeacutequipe de M Yusupov 239

Malheureusement les cristaux ont eacuteteacute fortement alteacutereacutes par ce traitement allant mecircme jusqursquoagrave

leur dissolution complegravete Jrsquoai malgreacute tout pu tester la diffraction des rayons X des cristaux qui

restaient et qui ne semblaient pas endommageacutes Les meilleurs cristaux ont diffracteacute jusqursquoagrave 10

Chapitre II

99

agrave 15Aring de reacutesolution ce qui est tregraves loin des 3Aring attendus 239 Etant donneacute la qualiteacute visuelle des

cristaux avant le protocole de cryoprotection nous avons alors supposeacute que crsquoeacutetait cette eacutetape

critique qui avait fortement alteacutereacute les cristaux Dans le but de tester cette hypothegravese nous avons

confieacute une de nos preacuteparations de ribosomes agrave Axel Innis (IECB Bordeaux) Dans ses mains

les ribosomes que nous avons produits ont donneacute des cristaux qui ont diffracteacute jusqursquoagrave 35Aring de

reacutesolution Crsquoest pourquoi afin drsquoaugmenter nos chances de reacutesoudre des structures de

complexes ribosome-proteacuteine de la NME nous avons deacutecideacute drsquoentamer une collaboration avec

lui en lui confiant leacutetude des interactions PDFribosome par cristallographie des rayons X

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux

de Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome

Ayant montreacute que Vp16PDF est capable drsquointeragir avec le ribosome malgreacute lrsquoabsence

de lrsquoheacutelice supposeacutee meacutedier lrsquointeraction jrsquoai par la suite chercheacute agrave mieux comprendre le rocircle

joueacute par lrsquoextreacutemiteacute C-terminale des PDFs de type 1B dans la formation du complexe

PDFribosome Nous avons donc deacutecideacute de construire des proteacuteines chimeacuteriques agrave savoir une

PDF de bacteacuteriophage Vp16T agrave laquelle on ajoute une reacutegion C-terminale heacutelicale mimant une

PDF de type 1B classique et inversement une PDF drsquoE coli deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-

terminale mimant Vp16PDF Jrsquoai alors testeacute lrsquoeffet des modifications apporteacutees agrave chacune des

deux PDFs par un test de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC identique agrave celui reacutealiseacute au

chapitre I Dans ce test les gegravenes codant les diffeacuterentes constructions chimeacuteriques sont inseacutereacutes

dans un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose lequel est utiliseacute pour transformer la souche

PAL421Tr drsquoE coli dont le gegravene chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute (voir

section B du Chapitre I et Mateacuteriels et Meacutethodes) Les bacteacuteries posseacutedant le plasmide codant

la proteacuteine drsquointeacuterecirct sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et incubeacutees agrave

42degC Dans ces conditions la deacuteformylase endogegravene nrsquoest pas exprimeacutee seule la proteacuteine

drsquointeacuterecirct est induite

Chapitre II

100

Dans un premier temps nous avons simplement souhaiteacute ajouter agrave Vp16PDF les deux

heacutelices C-terminales drsquoEcPDF (3 et 3) (Figure II-6 et II-7) Or le dernier reacutesidu de Vp16PDF

(I137) correspondant au premier reacutesidu de lrsquoheacutelice 310 3 drsquoEcPDF (F143) et voulant ecirctre sucircrs

que cette reacutegion se replierait bien sous forme drsquoune heacutelice 310 nous avons choisi de conserver

la seacutequence situeacutee en amont de cette heacutelice et avons donc substitueacute les trois derniers reacutesidus de

Vp16PDF par les trois reacutesidus eacutequivalents dans EcPDF soit le motif V135T136I137 muteacute par le

motif K135L136F137 Cette chimegravere appeleacutee Vp16PDF(KLF)heacutelice possegravede donc la seacutequence

correspondant aux deux heacutelices C-terminales complegravetes drsquoEcPDF mais ne contient pas la

seacutequence totale de Vp16PDF (Figure II-7A et B) De maniegravere surprenante cette chimegravere srsquoest

aveacutereacutee incapable de compleacutementer la souche E coli def conditionnelle dans des conditions non

permissives (Figure II-9A) Les controcircles eacutetant conformes aux reacutesultats attendus agrave savoir la

proteacuteine Vp16PDF sauvage qui compleacutemente agrave un niveau comparable agrave celui obtenu avec

EcPDF (Figure II-9A) ce reacutesultat suggeacuterait que cette chimegravere preacutesentait une capaciteacute de

deacuteformylation fortement diminueacutee in vivo

Nous avons donc deacutecideacute de construire une deuxiegraveme chimegravere ougrave nous avons cette fois

conserveacute les trois derniers reacutesidus VTI de Vp16PDF et ajouteacute la seacutequence C-terminale drsquoEcPDF

en respectant exactement lrsquoalignement de seacutequences (Figure II-6 et II-7A et B) Cette chimegravere

appeleacutee Vp16PDF(VTI)heacutelice possegravede alors la seacutequence complegravete de Vp16PDF additionneacutee en

C-terminal de la seacutequence drsquoEcPDF allant du reacutesidu M144 (situeacute au milieu de lrsquoheacutelice 3) au

Figure II-6 Alignement de seacutequences de plusieurs PDFs appartenant aux diffeacuterents types Les PDFs 1B sont

repreacutesenteacutees par celle du phage VP16T de V parahaemolyticus (Vp16PDF1B) drsquoE coli (EcPDF) de A thaliana

(AtPDF1B) et du phage S-SSM7 (S-SSM7PDF1B) Les PDFs du type 1A sont repreacutesenteacutees par celle drsquoA thaliana

(AtPDF1A) et de H sapiens (HsPDF1A) Les PDFs de type 2 sont repreacutesenteacutees par celles de B stearothermophilus

(BstPDF2) et S aureus (SaPDF2)

Vp16PDF

Chapitre II

101

reacutesidu terminal A169 Les expeacuteriences ont montreacute que cette chimegravere permettait la

compleacutementation de la souche PAL421Tr (Figure II-9A) ce qui signifiait que cette chimegravere

eacutetait capable comme Vp16PDF ou EcPDF sauvages de deacuteformyler des proteacuteines in vivo

Les reacutesultats totalement opposeacutes obtenus avec ces deux chimegraveres nous ont conduits agrave

regarder plus attentivement la seacutequence dans la reacutegion situeacutee autour de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF

En alignant plusieurs seacutequences et conformeacutement agrave ce que nous avions deacutejagrave noteacute au Chapitre I

(voir Figure I-1 et section A1) nous avons remarqueacute que les reacutesidus terminaux Thr et Ile de

Vp16PDF sont plutocirct inhabituels et qursquoils correspondent tregraves geacuteneacuteralement agrave des reacutesidus Leu

ou Met et Phe ou Tyr respectivement (Figure II-6)

Nous avons alors construit une derniegravere chimegravere appeleacutee Vp16PDF(VTF)heacutelice dans

laquelle nous avons remplaceacute le dernier reacutesidu I137 de Vp16PDF par la seacutequence C-terminale

drsquoEcPDF agrave partir du reacutesidu F143 (Figure II-7A et B) Cette chimegravere srsquoest montreacutee incapable de

deacuteformyler des proteacuteines in vivo (Figure II-9A) La seule diffeacuterence entre cette chimegravere et la

preacuteceacutedente qui est active (Vp16PDF(VTI)heacutelice) eacutetant le reacutesidu I137 de Vp16PDF substitueacute par

une Phe ce reacutesultat a mis en eacutevidence le rocircle crucial de ce reacutesidu I137 Cependant les tests

drsquoactiviteacute in vitro sur extraits bruts ainsi que les tests de compleacutementation in vivo ne nous

A B

Figure II-7 Structure du domaine C-terminal des versions chimeacuteriques de Vp16PDF A) Proteacuteines

chimeacuteriques destineacutees agrave lrsquoeacutetude de lrsquoimpact de lrsquoheacutelice α C-ter des PDF1B sur les proprieacuteteacutes de la proteacuteine

Vp16PDF La numeacuterotation des acides amineacutes correspond agrave la seacutequence drsquoEcPDF B) Zoom sur la superposition

des structures drsquoEcPDF et Vp16PDF au niveau du C-terminal En bleu structure du C-ter de Vp16PDF et les

reacutesidus C-terminaux associeacutes En marron structure du C-ter drsquoEcPDF et les reacutesidus C-terminaux associeacutes Les

trois structures preacutesentes agrave la droite correspondent aux C-ter des trois proteacuteines chimegraveres deacutecrites Les rectangles

correspondent aux trois reacutesidus de jonction entre la seacutequence de Vp16PDF et la seacutequence C-ter drsquoEcPDF

Chapitre II

102

permettent pas de deacuteterminer si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquointeraction de lrsquoenzyme avec le

ribosome etou dans lrsquoactiviteacute catalytique Des tests drsquoactiviteacute sur les proteacuteines purifieacutees

permettraient drsquoeacutetablir les constantes catalytiques des diffeacuterentes chimegraveres et ainsi deacuteterminer

si le reacutesidu I137 possegravede un rocircle dans la catalyse enzymatique Des seacutedimentations en preacutesence

de ribosome deacutetermineront si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme avec le

ribosome

En parallegravele des constructions de proteacuteines mutantes drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutees afin de mimer la structure de Vp16PDF Les reacutesultats preacuteceacutedents ayant mis en eacutevidence

un rocircle important des reacutesidus VTI chez Vp16PDF nous avons donc deacutecideacute dans un premier

temps drsquoobserver lrsquoinfluence de ces reacutesidus chez lrsquoenzyme EcPDF Ainsi nous avons construit

un mutant drsquoEcPDF au niveau du reacutesidu F143 substitueacute par le reacutesidu I137 de Vp16PDF appeleacute

EcPDF(KLI) Un second mutant a eacutegalement eacuteteacute construit en remplaccedilant les reacutesidus

K141L142F143 drsquoEcPDF par les reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF appeleacute EcPDF(VTI) (Figure II-

8) Ces deux mutants permettront de deacuteterminer lrsquoinfluence de ces reacutesidus dans lrsquoactiviteacute

catalytique etou lrsquointeraction avec le ribosome Dans un second temps nous avons choisi

drsquoeacutetudier la forme courte drsquoEcPDF pour deacuteterminer lrsquoinfluence de lrsquoheacutelice α dans lrsquointeraction

de lrsquoenzyme avec le ribosome

Figure II-8 Proteacuteines EcPDF mutantes destineacutees agrave lrsquoeacutetude du rocircle de lrsquoheacutelice α C-ter La numeacuterotation

des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence drsquoEcPDF

Chapitre II

103

La construction de la forme courte drsquoEcPDF deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-terminale

a reposeacute sur des donneacutees biochimiques reliant lrsquoactiviteacute de lrsquoenzyme agrave la longueur de lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale 92 Si la deacuteleacutetion se fait apregraves le reacutesidu 145 (Figure II-8) la proteacuteine conserve 100

de son activiteacute alors que si lrsquoon tronque la proteacuteine apregraves le reacutesidu 143 lrsquoactiviteacute mesureacutee nrsquoest

que de 20 Les deacuteleacutetions du domaine C-terminal ont donc eacuteteacute faites apregraves le reacutesidu 143

drsquoEcPDF

Le mutant EcPDF(KLF)ΔC-ter possegravede la seacutequence EcPDFwt mais avec une deacuteleacutetion

du C-terminal agrave partir du reacutesidu 144 Le mutant EcPDF(KLI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du

mutant EcPDF(KLI) (variant 1 agrave 143) mais avec deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu

144 Le mutant EcPDF(VTI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du mutant EcPDF(VTI) mais avec

deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu 144 (Figure II-8) Ainsi ces mutants vont permettre

de comprendre le rocircle que peut avoir lrsquoheacutelice α dans lrsquoaffiniteacute et la localisation des proteacuteines au

ribosome ainsi que la fonction des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de Vp16PDF

Lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle a eacuteteacute reacutealiseacutee avec les mutants drsquoEcPDF

chez qui jrsquoai testeacute les diffeacuterentes deacuteleacutetions de lrsquoextreacutemiteacute C-terminale deacutecrites ci-dessus (Figure

II-9B) De maniegravere surprenante lrsquoensemble des constructions srsquoest aveacutereacute capable de

compleacutementer la souche PAL421Tr ce qui signifie que la deacuteleacutetion des heacutelices C-terminales

drsquoEcPDF nrsquoaffecte pas la capaciteacute de deacuteformylation de lrsquoenzyme (Figure II-9B) De mecircme la

substitution des reacutesidus KLF par KLI et VTI qursquoils soient avant lrsquoheacutelice α C-terminale (dans

les constructions EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI)) ou directement en C-terminal

(EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter) ne diminue pas la capaciteacute des cellules agrave

compleacutementer la PDF endogegravene (Figure II-9B) Les constructions eacutetant fonctionnelles nous

pouvons supposer que les proteacuteines sont solubles et correctement exprimeacutees Elles seront donc

purifieacutees et pourront servir drsquooutil pour observer lrsquointeraction et la localisation au ribosome des

PDFs mutantes Nous deacuteterminerons ainsi si lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale modifie la

capaciteacute drsquointeraction de lrsquoenzyme et le rocircle que peuvent avoir les reacutesidus VTI (preacutesents en C-

terminal de Vp16PDF) dans ces interactions

Chapitre II

104

Figure II-9 Deacuteformylation in vivo des versions chimegraveres de la proteacuteine Vp16PDF (ajout drsquoheacutelice α en C-

terminal) et des versions mutantes de la proteacuteine EcPDF (suppression de lrsquoheacutelice α en C-terminal) par un

test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture

liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent

le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant

les gegravenes codant pour les proteacuteines chimegraveres et mutantes A) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines Vp16PDF chimegraveres Les boicirctes contenant 05 de glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC Les boicirctes

contenant de lrsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC B) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines EcPDF mutantes Les boicirctes contenant 05 de glucose et celles contenant lrsquoarabinose sont incubeacutees une

nuit agrave 30degC Le milieu geacuteloseacute contient toujours 50microgmL drsquoampicilline

Afin de deacuteterminer si le deacutefaut de deacuteformylation observeacute in vivo avec la chimegravere

Vp16PDF(KLF)heacutelice pouvait avoir un lien avec une perte dactiviteacute enzymatique jai voulu

tester lactiviteacute deacuteformylase in vitro de cette chimegravere agrave comparer agrave celle des autres chimegraveres

qui elles compleacutementent Jrsquoai donc produit les diffeacuterentes chimegraveres en suivant le protocole

utiliseacute pour lrsquoexpression de la proteacuteine sauvage et sa purification sous forme active Des

aliquotes de cultures bacteacuteriennes ont alors eacuteteacute resuspendus dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH40 contenant 80 mM de nickel tampon deacutetermineacute comme permettant le maintien de

lrsquoactiviteacute deacuteformylase de Vp16PDF (voir chapitre I) Il est agrave noter que les mutants drsquoEcPDF

eacutetant fonctionnels in vivo (Figure II-9B) je nrsquoai pas testeacute leur activiteacute in vitro

Chapitre II

105

Le niveau drsquoexpression et la solubiliteacute des chimegraveres se sont aveacutereacutes comparables si ce

nrsquoest supeacuterieur agrave ceux obtenus pour Vp16PDF sauvage (Figure II-10) et jrsquoai donc proceacutedeacute agrave

des mesures drsquoactiviteacute enzymatique des diffeacuterentes chimegraveres

Jrsquoai pour cela utiliseacute le test drsquoactiviteacute coupleacute qui mrsquoavait preacutealablement servi agrave

deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la proteacuteine sauvage (voir Chapitre I) Avant de purifier

les proteacuteines recombinantes jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute enzymatique sur les fractions

solubles des aliquotes preacutepareacutes ci-dessus Ces premiers reacutesultats ont montreacute que les trois

chimegraveres ont une activiteacute deacuteformylase in vitro mesurable Neacuteanmoins la chimegravere

Vp16PDF(VTI)heacutelice semble leacutegegraverement plus active que Vp16PDF wt tandis que les chimegraveres

Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice ont une activiteacute leacutegegraverement infeacuterieure agrave celle

de Vp16PDF wt (Figure II-11) Ces reacutesultats preacuteliminaires devront ecirctre confirmeacutes en mesurant

preacuteciseacutement lrsquoactiviteacute enzymatique in vitro des proteacuteines purifieacutees (y compris en regardant la

speacutecificiteacute de substrat des diffeacuterentes chimegraveres) mais il apparaicirct deacutejagrave que les variations

drsquoactiviteacute semblent ecirctre correacuteleacutees avec les reacutesultats obtenus par lrsquoapproche de compleacutementation

notamment une baisse drsquoactiviteacute enzymatique associeacutee agrave une compleacutementation moins bonne

(Tableau II-1)

Figure II-10 Test drsquoexpression des proteacuteines Vp16PDF chimeacuteriques Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au

bleu de Coomassie NI pour non-induit I-ins pour fraction insoluble drsquoeacutechantillon induit I-sol pour fraction

soluble drsquoeacutechantillon induit Les proteacuteines chimegraveres ont eacuteteacute produites selon le mecircme protocole que celui utiliseacute

pour la forme sauvage Les constructions ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

Chapitre II

106

Figure II- 11 Test drsquoactiviteacute deacuteformylase reacutealiseacute sur fractions solubles drsquoextraits bruts exprimant

Vp16PDF ou les proteacuteines chimeacuteriques Les activiteacutes de Vp16PDF Vp16PDF(KLF)heacutelice

Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice sont exprimeacutees par microg de proteacuteines totales dans lrsquoextrait brut

soluble

Constructions Compleacutementation fonctionnelle

agrave 42degC Activiteacute in vitro

Vp16PDF +++ +++

Vp16PDF(KLF)heacutelice - +

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ ++++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - +

Tableau II-1 Bilan de lrsquoactiviteacute in vivo et in vitro des constructions de Vp16PDF sauvage et des diffeacuterentes

chimegraveres

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique que le simple ajout des heacutelices 310 et α C-terminales

drsquoEcPDF agrave la deacuteformylase de phage ne perturbe en rien son activiteacute En revanche ils mettent

en lumiegravere le rocircle crucial joueacute par le tout dernier reacutesidu Ile137 dans lrsquoactiviteacute de Vp16PDF Il

nrsquoest toutefois pas exclu que cet acide amineacute puisse eacutegalement jouer un rocircle dans la formation

du complexe Vp16PDFribosome ce qursquoil faudra deacuteterminer en testant la capaciteacute des

diffeacuterentes chimegraveres agrave former des complexes avec les ribosomes comme jrsquoai pu le faire avec

Vp16PDF sauvage

Chapitre II

107

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la

longueur du polypeptide naissant

Apregraves avoir montreacute que la PDF drsquoE coli interagit avec des ribosomes vides 91 le groupe

de Bernd Bukau a montreacute que la proteacuteine est eacutegalement capable drsquointeragir avec des ribosomes

en cours de synthegravese plus preacuteciseacutement avec des ribosomes posseacutedant une chaicircne peptidique de

40 acides amineacutes fusionneacutee agrave une seacutequence drsquoarrecirct appeleacutee SecM 94 Toutefois la preacutesence de

cette chaicircne naissante ne modifie pas lrsquoaffiniteacute drsquoEcPDF pour le ribosome (Kd = 18 plusmn 09 microM)

ce qui suggegravere un rocircle passif du polypeptide naissant dans la formation du complexe

PDFribosome 9194 Cependant les expeacuteriences nrsquoayant eacuteteacute meneacutees qursquoavec une seule longueur

de polypeptide il serait neacutecessaire de tester drsquoautres longueurs de chaicircnes afin de deacuteterminer

clairement son rocircle

Au cours de ma thegravese jrsquoai montreacute que Vp16PDF semble avoir un comportement

diffeacuterent drsquoEcPDF vis-agrave-vis de lrsquointeraction avec le ribosome (voir parties preacuteceacutedentes) Nous

nous sommes donc demandeacute quelle pouvait ecirctre lrsquoinfluence de la chaicircne peptidique dans la

formation du complexe Vp16PDFribosome Pour cela jrsquoai produit des ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction et regardeacute lrsquointeraction avec Vp16PDF

Les ribosomes bloqueacutes (ou RNC pour laquo ribosome nascent chain raquo) ont eacuteteacute produits en

utilisant comme matrice de deacutepart un ADN contenant une seacutequence particuliegravere en C-terminal

appeleacutee seacutequence drsquoarrecirct SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese Chez

E coli cette seacutequence fait naturellement partie drsquoun opeacuteron secM-secA et permet de reacuteguler

lrsquoexpression de la proteacuteine SecA via la proteacuteine SecM en reacuteponse au statut de la cellule 240

Dans des conditions cellulaires normales la seacutequence Shine-Dalgarno situeacutee en amont du gegravene

secA est masqueacutee dans une structure tige-boucle formeacutee par lrsquoARNm rendant impossible la

fixation directe de ribosomes sur cette seacutequence conduisant agrave la reacutepression de lrsquoexpression de

SecA (Figure II-12A) Il a eacuteteacute montreacute que lorsque le ribosome traduit lrsquoARNm de lrsquoopeacuteron

secM-secA il marque une pause en 3rsquo de la seacutequence codante de secM permettant la

deacutestructuration de la tige-boucle deacutemasquant ainsi la seacutequence Shine-Dalgarno ce qui permet

la traduction de la seacutequence codante de secA situeacutee en aval Ce processus conduit agrave un faible

niveau basal de proteacuteine SecA dans la cellule La reprise de la traduction de la seacutequence codante

de secM est induite par la prise en charge de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine SecM en

cours de synthegravese par une particule SRP qui adresse le complexe ribosomeARNmSecM vers

la membrane plasmique (Figure II-12A) SecM peut alors traverser la membrane plasmique

gracircce au translocon SecYEG qui fonctionne de concert avec la proteacuteine SecA (Figure II-12A)

Chapitre II

108

par ce biais la proteacuteine SecA est syntheacutetiseacutee directement agrave proximiteacute de la membrane

plasmique ougrave elle exercera son rocircle Le ribosome se dissocie et la structure tige-boucle se

reforme (Figure II-12A) Dans des cas de deacuteficience en proteacuteines de seacutecreacutetion la pause du

ribosome se prolonge ce qui conduit agrave la surproduction de la proteacuteine SecA (Figure II-12B)

Figure II-12 Principe de fonctionnement de lrsquoopeacuteron secM-secA A) Reacutegulation de lrsquoexpression de SecA

en conditions normales Lrsquoopeacuteron contient la seacutequence codante de SecM suivi de la seacutequence codante de SecA

Les deux seacutequences sont seacutepareacutees par une structure tige-boucle de lrsquoARNm qui rend inaccessible la seacutequence

Shine-Dalgarno (SD) qui preacutecegravede le gegravene secA Une seacutequence drsquoarrecirct particuliegravere bloque le ribosome agrave la fin de

la seacutequence secM Cela permet de deacutestabiliser la structure tige-boucle de lrsquoARNm et permet ainsi agrave drsquoautres

ribosomes de venir traduire la seacutequence secA en se fixant directement agrave la seacutequence SD ainsi deacutemasqueacutee Lors

de la traduction de secM le complexe ribosomeARNmSecM est adresseacute agrave la membrane par une particule SRP

et le peptide naissant est pris en charge par le complexe SecA-SecYEG Lrsquointeraction avec ces autres facteurs

legraveve la pause du ribosome aboutissant agrave la terminaison de la traduction du gegravene secM suivi de la dissociation

du ribosome B) Reacutegulation SecM-deacutependante de lrsquoexpression de SecA dans des conditions deacuteficientes en

proteacuteines de la vie de seacutecreacutetion La pause au niveau de la seacutequence drsquoarrecirct dure plus longtemps permettant

drsquoaugmenter la quantiteacute de proteacuteine SecA syntheacutetiseacutee Figure reacutealiseacutee drsquoapregraves Nakatogawa et Ito 2004 240

Il a eacuteteacute montreacute que la pause du ribosome pendant la traduction de secM est induite par

une seacutequence proteacuteique de 17 acides amineacutes (F150XXXXWIXXXXGIRAGP166 Figure II-13A)

situeacutee dans la reacutegion C-terminale de la proteacuteine 241 Lorsque ce motif dit laquo seacutequence drsquoarrecirct raquo

traverse le tunnel de sortie du ribosome il est capable drsquoadopter une conformation compacte et

drsquointeragir avec les composants du tunnel de sortie au niveau drsquoune reacutegion appeleacutee point de

constriction (Figure i3 et II-13B) 23 Des interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales

uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S (Figure II-13B) modifient la conformation globale du

ribosome 25 qui fait alors une pause pendant la traduction Bien que des expeacuteriences biochimiques

Chapitre II

109

et des donneacutees de cryo-microscopie eacutelectronique aient conduit agrave lidentification de certains reacutesidus

impliqueacutes dans la reconnaissance de la seacutequence SecM la voie entiegravere dinteraction des reacutesidus qui

relient SecM au ribosome na pas encore eacuteteacute eacutetablie de faccedilon concluante Neacuteanmoins il semblerait

que ce soit lrsquoARNt-P166 qui reste bloqueacute dans le site A du PTC (laquo peptidyl transferase

center raquo) empecircchant sa translocation vers le site P et retardant ainsi lrsquoincorporation de la Pro166

apregraves la Gly165 du polypeptide en cours de synthegravese 24242243 Cette seacutequence drsquoarrecirct peut

fonctionner de faccedilon indeacutependante au reste de la seacutequence de SecM et peut donc ecirctre fusionneacutee

agrave nrsquoimporte quelle proteacuteine drsquointeacuterecirct 241 Drsquoautres motifs riches en seacutequences XPPX capables

drsquoinduire un blocage des ribosomes en cours de traduction plus au moins fort ont eacuteteacute identifieacutes

dans drsquoautres proteacuteines 244 Cela permet de produire des ribosomes bloqueacutes en cours de

traduction la longueur de la proteacuteine produite eacutetant modulable

Figure II-13 Seacutequence drsquoarrecirct SecM et interaction avec lrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales A)

Seacutequence drsquoarrecirct SecM Les reacutesidus conserveacutes agrave travers les seacutequences SecM sont repreacutesenteacutes en couleur En

rouge les reacutesidus qui interagissent avec les proteacuteines ribosomales et en vert les reacutesidus qui interagissent avec

lrsquoARNr 23S B) Repreacutesentation drsquoune chaicircne naissante avec seacutequence SecM dans le tunnel de sortie du

peptide La seacutequence drsquoarrecirct situeacute en C-terminal de SecM se compacte en creacuteant des interactions avec le

ribosome Droite zoom sur les interactions proteacuteiques entre les reacutesidus de la seacutequence SecM et les proteacuteines

ribosomales uL4 et uL22 Figures drsquoapregraves Woolhead et al 2006 et Fedyakina et al 2011 23125

Chapitre II

110

Dans le but drsquoeacutetudier lrsquoinfluence du polypeptide naissant dans la formation du complexe

Vp16PDFribosome la seacutequence drsquoarrecirct SecM a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de la proteacuteine -

galactosidase drsquoE coli Cette proteacuteine est substrat aussi bien de la PDF que de la MetAP et elle

ne possegravede pas de signal drsquoadressage pouvant ecirctre cliveacute le N-terminal est donc approprieacute pour

notre eacutetude De plus cette seacutequence possegravede plusieurs domaines lui confeacuterant ainsi la

possibiliteacute drsquoavoir des formes de repliements co-traductionnels intermeacutediaires Enfin toutes les

meacutethionines sauf la meacutethionine initiatrice ont eacuteteacute substitueacutees par mutageacutenegravese dirigeacutee la

seacutequence ne possegravede donc pas drsquoautres meacutethionines agrave part la meacutethionine initiatrice ce qui est

important pour deacuteterminer le ratio de ribosome bloqueacutes (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Diffeacuterentes constructions ont eacuteteacute reacutealiseacutees et introduites dans un vecteur pET-22b(+)

compatible avec le systegraveme de traduction in vitro utiliseacute Ces constructions ont eacuteteacute penseacutees pour

geacuteneacuterer des RNC contenant des peptides naissants dont lrsquoextreacutemiteacute N-terminale reste confineacutee

agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome ou eacutemerge agrave peine agrave la surface du ribosome ou

encore soit totalement agrave lrsquoexteacuterieur du ribosome Etant connu que la longueur moyenne du

tunnel de sortie du ribosome bacteacuterien est drsquoenviron 80-100Aring 1314 qui correspond agrave un peptide

naissant de 30 agrave 60 acides amineacutes (30 agrave 40 si le polypeptide adopte une conformation totalement

eacutetendue 40 agrave 60 srsquoil se replie sous forme drsquoheacutelice ) 15ndash17 et compte-tenu eacutegalement que la

seacutequence drsquoarrecirct SecM contient 17 reacutesidus des fragments N-terminaux de -galactosidase

contenant les 3 8 18 25 36 54 78 88 et 239 premiers reacutesidus ont eacuteteacute fusionneacutes agrave la seacutequence

drsquoarrecirct SecM Cela a donneacute les constructions noteacutees SecMX ougrave X comprend le fragment de la

β-galactosidase suivi de la seacutequence SecM soit SecM20 SecM25 SecM35 SecM42 SecM53

SecM71 SecM95 SecM105 et SecM256 (Figure II-14)

Figure II-14 Repreacutesentation scheacutematique de la seacutequence de la β-galactosidase et des diffeacuterentes

constructions disponibles Les constructions comprennent la seacutequence de la β-galactosidase et la seacutequence de

pause SecM

Chapitre II

111

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits en faisant de la traduction

in vitro agrave lrsquoaide drsquoun kit commercial Le plasmide pET-22b(+) contenant le gegravene codant lrsquoune

ou lrsquoautre des constructions SecMX est ajouteacute dans le kit qui contient tous les composants

neacutecessaires pour les eacutetapes de transcription et traduction (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue

de la reacuteaction les ribosomes bloqueacutes sont produits et peuvent ecirctre utiliseacutes directement Le

rendement de production des ribosomes bloqueacutes a eacuteteacute estimeacute au laboratoire en utilisant de la

meacutethionine marqueacutee agrave lrsquoisotope 35S (35S-Met) ce qui a montreacute des diffeacuterences importantes selon

les constructions obtention de 17 12 40 26 90 32 52 49 de RNC pour les

constructions SecM20 25 35 42 53 71 95 et 105 respectivement apregraves 150 min de reacuteaction

Jrsquoai choisi pour mes eacutetudes de commencer agrave travailler avec les constructions SecM35 (40) et

SecM53 (90)

Jrsquoai alors proceacutedeacute agrave des expeacuteriences de seacutedimentation in vitro afin de regarder lrsquoaffiniteacute

de Vp16PDF pour ces ribosomes en utilisant le mecircme protocole que preacuteceacutedemment (gamme

de concentrations de ribosomes croissantes et concentration constante drsquoenzyme voir section

A) Comme pour les expeacuteriences preacuteceacutedentes reacutealiseacutees avec des ribosomes vides les meacutelanges

reacuteactionnels contenant les ribosomes bloqueacutes et Vp16PDF ont eacuteteacute fractionneacutes par

ultracentrifugation sur coussin de sucrose 20 et le contenu des culots a eacuteteacute analyseacute par

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF Comme

preacuteceacutedemment une leacutegegravere seacutedimentation de la proteacuteine en absence de ribosome a pu ecirctre

observeacutee (Figure II-15A et B) Les expeacuteriences reacutealiseacutees avec chacune des deux constructions

SecM35 et SecM53 ont montreacute une interaction entre Vp16PDF et les ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction avec un signal bien plus fort pour SecM53 par rapport aux ribosomes vides

ou bloqueacutes avec la construction SecM35 (Figure II-15B) de faccedilon reproductible

Figure II-15 Interaction de Vp16PDF avec des ribosomes bloqueacutes SecM35 et SecM53 A) Test de

seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM35 Gel repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-

blot avec des anticorps anti-Vp16PDF B) Test de seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM53 Gel

repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-blot avec des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

112

La quantification des bandes obtenues par Western-blot permet de regarder la proportion

de proteacuteine seacutedimenteacutee en fonction de la concentration en ribosomes A partir des diffeacuterents

tests de seacutedimentations reacutealiseacutes jrsquoai alors normaliseacute les reacutesultats pour pouvoir comparer les

donneacutees obtenues Jrsquoai pour cela repreacutesenteacute la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee sous forme de

pourcentage en fonction de la concentration de ribosomes (Figure II-16) Les expeacuteriences de

seacutedimentation ont alors eacuteteacute reproduites avec comme teacutemoin constant 5microM de Vp16PDF

seacutedimenteacutee en preacutesence de 2microM de ribosome et lrsquoensemble des valeurs de fluorescence de

chacune des bandes a ensuite eacuteteacute exprimeacute en pourcentage agrave partir de cette reacutefeacuterence 100

En comparant la proportion de Vp16PDF qui seacutedimente selon laquo lrsquoeacutetat raquo du ribosome

utiliseacute nous observons que le profil de seacutedimentation de Vp16PDF est le mecircme selon qursquoelle

co-seacutedimente en preacutesence de ribosome 70S vides ou de ribosomes 70S-SecM35 (Figure II-16)

Crsquoest agrave partir de 15 microM de ribosome que lrsquoon observe une augmentation significative de la

seacutedimentation Neacuteanmoins ne pouvant exceacuteder 2 microM de ribosome dans ce test les reacutesultats ne

nous permettent pas de visualiser un plateau maximum de seacutedimentation de PDF et le Kd ne

peut donc pas ecirctre deacutetermineacute On peut toutefois estimer une affiniteacute apparente avec un Kd

supeacuterieur ou eacutegal agrave 2 microM

Les reacutesultats concernant la co-seacutedimentation de Vp16PDF avec les ribosomes 70S-

SecM53 sont quant agrave eux significativement diffeacuterents En effet la quantification du signal de

Vp16PDF indique qursquoen preacutesence de ces ribosomes une quantiteacute importante de PDF seacutedimente

quantiteacute supeacuterieure agrave celle observeacutee lors de la seacutedimentation avec les autres constructions de

ribosomes (Figure II-16) Nous pouvons observer qursquoen preacutesence de 05 microM de ribosome la

quantiteacute maximale de PDF seacutedimente puisqursquoen augmentant la gamme de concentration de

ribosome jusqursquoagrave 2 microM la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee reste la mecircme Le plateau eacutetant

apparemment atteint le Kd est drsquoenviron 025 microM

Chapitre II

113

Figure II-16 Comparaison de la seacutedimentation de Vp16PDF en fonction de diffeacuterentes constructions de

ribosomes Seacutedimentation de Vp16PDF selon qursquoelle est incubeacutee en preacutesence de 70S vides de 70S-SecM35 ou

de 70S-SecM53 Les reacutesultats sont exprimeacutes en pourcentage de signal de Vp16PDF On considegravere comme 100

le signal correspondant agrave la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de 2microM de 70S-SecM53

Conclusion

Je me suis inteacuteresseacute dans ce chapitre agrave la capaciteacute de Vp16PDF agrave interagir avec les

ribosomes et jrsquoai amorceacute la caracteacuterisation de cette interaction (affiniteacute proteacuteines ribosomales

et motifs de Vp16PDF impliqueacutes) Jrsquoai pu montrer que Vp16PDF interagit avec les ribosomes

vides malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice en C-ter ducirc agrave une extreacutemiteacute C-terminale tregraves courte avec une

affiniteacute dans la gamme du micromolaire Cette donneacutee suggegravere que lrsquoheacutelice α C-ter des PDFs

de type 1B nrsquoest pas le seul deacuteterminant permettant aux PDFs drsquointeragir avec le ribosome et

permet de proposer que les autres types de deacuteformylases (types 1A 2 et 3) peuvent eacutegalement

interagir avec le ribosome Les donneacutees issues des expeacuteriences de pontage chimique et

drsquoanalyse en spectromeacutetrie de masse mrsquoont eacutegalement permis drsquoobserver que Vp16PDF pourrait

posseacuteder plusieurs sites de fixation au ribosome localiseacutes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du

peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction des proteacuteines chimegraveres et mutants drsquoEcPDF nous permettra de

savoir si lrsquoheacutelice α (ou les reacutesidus charniegravere VTI de Vp16PDF) jouent un rocircle dans cette

localisation

Enfin nous avons constateacute que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF semblait plus importante pour le

ribosome lorsque celui-ci avait syntheacutetiseacute une chaicircne peptidique de 53 acides amineacutes Ces

donneacutees suggegraverent donc que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome est fortement influenceacutee

par la longueur de la chaicircne naissante qui devient un eacuteleacutement cleacute pour le recrutement de

Chapitre II

114

Vp16PDF au ribosome Ainsi ces donneacutees nous laissent supposer que la proteacuteine Vp16PDF

nrsquoest peut-ecirctre pas preacutesente sur le ribosome degraves le deacutebut de la traduction mais qursquoelle intervient

lorsque la chaicircne eacutemerge du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction de Vp16PDF

avec drsquoautres formes de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction nous permettra de deacuteterminer

le stade de la traduction le plus favorable agrave lrsquointervention de cette enzyme

Chapitre II

115

Chapitre III

116

Chapitre III Caracteacuterisation de

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli

Chapitre III

117

Chapitre III

118

Dans les chapitres preacuteceacutedents jrsquoai pu montrer que Vp16PDF est capable de

compleacutementer une souche bacteacuterienne (PAL421Tr) deacuteficiente pour le gegravene def endogegravene agrave des

tempeacuteratures non permissives (42degC) confirmant une activiteacute deacuteformylase in vivo de cette

proteacuteine Neacuteanmoins nous nous sommes aperccedilus que lrsquoincubation des mecircmes boicirctes agrave 30degC

induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne Ces reacutesultats inattendus jamais observeacutes avec

aucune autre PDF nous ont conduits agrave reacutealiser une caracteacuterisation plus approfondie de cet effet

inhibiteur associeacute agrave lrsquoexpression de Vp16PDF dans plusieurs souches bacteacuteriennes

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance

bacteacuterienne agrave basse tempeacuterature

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne Comme observeacute preacuteceacutedemment dans les tests de compleacutementation de la souche

PAL421Tr (voir Figure I-3 du Chapitre I) agrave 30degC et en preacutesence de glucose seule EcPDF dont

le gegravene est contenu dans le plasmide pMAK est exprimeacutee et toutes les bacteacuteries poussent de la

mecircme faccedilon (Figure III-1A) De mecircme agrave 42degC et en preacutesence drsquoarabinose seules les bacteacuteries

exprimant une PDF fonctionnelle porteacutee par le plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose peuvent

pousser confirmant que Vp16PDF assure pleinement une activiteacute peptide deacuteformylase in vivo

(Figure III-1B) Pourtant nous avons constateacute une inhibition de croissance de la souche

PAL421Tr quand des boicirctes identiques avaient eacuteteacute incubeacutees agrave 30degC au lieu de 42degC Cette

inhibition augmente avec la concentration drsquoarabinose et se manifeste deacutejagrave agrave des concentrations

tregraves faibles (Figure III-1C)

Afin de mieux comprendre cet effet inhibiteur les bacteacuteries PAL421Tr ont ensuite eacuteteacute

cultiveacutees en milieu liquide contenant de lrsquoarabinose et incubeacutees agrave 30degC Le suivi de la

croissance bacteacuterienne au cours du temps a montreacute une inhibition significative apregraves 2h de

culture suivi drsquoun arrecirct quasi-total de la croissance agrave 7h de culture uniquement en preacutesence de

Vp16PDF (Figure III-1D courbe rouge agrave comparer au controcircle (courbe noire) dans lequel les

bacteacuteries expriment uniquement EcPDF codeacutee agrave la fois par les plasmides pBAD et pMAK)

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique une inhibition de la croissance bacteacuterienne induite

par lrsquoexpression de Vp16PDF

Chapitre III

119

A

B

C

D

Figure III-1 Croissance bacteacuterienne agrave 30degC et 42degC lors de lrsquoexpression de Vp16PDF dans la souche PAL421Tr Des

gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu

geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont

transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Croissance sur milieu solide

agrave 30degC avec ampicilline et 05 de glucose pour inhiber lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD Seule EcPDF codeacutee

par le pMAK est exprimeacutee Les boicirctes sont incubeacutees 20h Ce controcircle permet de veacuterifier que la mecircme quantiteacute de cellules est

deacuteposeacutee pour chacun des eacutechantillons B) Croissance sur milieu solide agrave 42degC avec ampicilline et une concentration croissante

drsquoarabinose afin drsquoinduire lrsquoexpression du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h C) Croissance sur

milieu solide agrave 30degC avec ampicilline et des concentrations croissante drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le

pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h D) Croissance bacteacuterienne en milieu liquide agrave 30degC Utilisation de milieu LB avec 1

drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD (indiqueacute sur les courbes) Les cellules expriment toutes EcPDF

codeacutee par le pMAK

Chapitre III

120

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une

compeacutetition entre Vp16PDF et EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature

Suite aux reacutesultats preacuteceacutedents et afin de deacuteterminer si lrsquoeffet inhibiteur de la croissance

observeacute chez les bacteacuteries exprimant Vp16PDF serait ducirc agrave la co-expression avec EcPDF jrsquoai

reacutealiseacute un nouveau test de compleacutementation fonctionnelle en utilisant cette fois une souche de

bacteacuteries PAL421Tr ayant perdu le plasmide pMAK705 contenant le gegravene codant EcPDF apregraves

plusieurs cycles de repiquage des cellules agrave 42degC (souche appeleacutee PAL421TrΔpMAK) Par

conseacutequent ces cellules nrsquoexpriment pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF codeacutee par le

plasmide pBAD quelle que soit la tempeacuterature drsquoincubation degraves lors que de lrsquoarabinose est

preacutesent dans le milieu de culture Lrsquoexpeacuterience a montreacute une inhibition tregraves forte de la

croissance bacteacuterienne agrave 30degC de mecircme intensiteacute que celle observeacutee lorsque les deux proteacuteines

EcPDF et Vp16PDF sont exprimeacutees simultaneacutement (Figure III-2A panneau de droite deux

lignes du bas) Ces reacutesultats signifient que lrsquoeffet inhibiteur sur la croissance nrsquoest pas ducirc agrave une

eacuteventuelle compeacutetition entre les deux deacuteformylases mais uniquement agrave lrsquoexpression de

Vp16PDF Par ailleurs cet effet est deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil est eacutegalement observeacute

agrave 25degC (Figure III-2A panneau de gauche) mais pas agrave 37 ou 42degC (Figure III-2B)

Chapitre III

121

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des

bacteacuteries

Afin de veacuterifier si lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par Vp16PDF ne deacutepend pas du

fond geacuteneacutetique de la souche bacteacuterienne utiliseacutee nous avons choisi drsquoeacutetudier la croissance

drsquoautres souches drsquoE coli Les tests preacuteceacutedents ayant montreacute qursquoil nrsquoy avait pas de compeacutetition

entre EcPDF et Vp16PDF il nrsquoeacutetait donc pas neacutecessaire drsquoutiliser des souches dont le gegravene de

deacuteformylase endogegravene a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et lrsquoexpeacuterience a donc simplement consisteacute agrave transformer

de nouvelles souches bacteacuteriennes (MG1655 W3110 MC4100 et JM101Tr voir Mateacuteriels et

Meacutethodes tableau MM-1) avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant Vp16PDF Les

bacteacuteries ont alors eacuteteacute cultiveacutees agrave 30degC en utilisant un milieu LB contenant diffeacuterentes

concentrations drsquoarabinose Comme observeacute dans la souche PAL421Tr lrsquoexpression de la

A

B

Figure III-2 Test de croissance de bacteacuteries E coli sur milieu solide exprimant soit Vp16PDF et EcPDF

simultaneacutement soit uniquement Vp16PDF agrave diffeacuterentes tempeacuteratures et en preacutesence drsquoarabinose A) A

25degC et 30degC la souche PAL421Tr exprime le gegravene EcPDF porteacute par le pMAK705-EcPDF La souche

PAL421TrΔpMAK (derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle

nrsquoexprime donc pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD induit avec les 2 drsquoarabinose B)

A 37degC et 42degC le plasmide pMAK705-EcPDF (thermosensible) nrsquoest plus preacutesent dans les cellules Le gegravene

porteacute par le pBAD est toujours induit par lrsquoarabinose preacutesent dans le milieu (2) La souche PAL421TrΔpMAK

(derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle nrsquoexprime donc pas EcPDF

mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

122

proteacuteine Vp16PDF induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne de chacune des souches

testeacutees effet drsquoautant plus marqueacute que la concentration en arabinose est forte (Figure III-3A)

Lrsquoeffet inhibiteur est lagrave encore deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil nrsquoest pas observeacute agrave 37degC

(Figure III-3B) De mecircme lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF

a pu ecirctre observeacutee sur des cultures en milieu liquide pour les deux souches MG1655 et JM101Tr

(Figure III-3C)

A

B

C

Figure III-3 Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance cellulaire de diffeacuterentes souches drsquoE coli

sauvages A) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches drsquoE coli MG1655 W3110 Jm101Tr

et MC4100 Les bacteacuteries sont cultiveacutees sur des milieux de culture solides (LB agar) avec ampicilline et diffeacuterentes

concentration drsquoarabinose (02 et 1) B) La mecircme expeacuterience a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave 37degC avec les souches MG1655 W3110

Jm101Tr C) Cineacutetique de croissance des souches MG1655 et Jm101Tr en milieu LB liquide avec 2 drsquoarabinose Effet

de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches E coli MG1655 et Jm101Tr en milieu liquide (LB) avec

ampicilline et 1 drsquoarabinose

Chapitre III

123

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par

lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une forme active de

lrsquoenzyme

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents montre que Vp16PDF provoque un ralentissement

significatif de la croissance bacteacuterienne et ce agrave basse tempeacuterature De plus lrsquoinhibition est

indeacutependante de la souche bacteacuterienne utiliseacutee et nrsquoest pas la conseacutequence drsquoune compeacutetition

avec la PDF naturellement exprimeacutee par la bacteacuterie Je me suis alors demandeacute si lrsquoinhibition

observeacutee pouvait avoir un lien avec lrsquoactiviteacute enzymatique peptide deacuteformylase de Vp16PDF

Jrsquoai pour cela effectueacute des tests de compleacutementation en utilisant deux mutants catalytiques de

Vp16PDF E128A et Q47K Jrsquoai choisi de muter les reacutesidus E128 et Q47 car les reacutesidus

eacutequivalents chez EcPDF (E133 et Q50) sont impliqueacutes dans lrsquoaffiniteacute pour le substrat et dans le

meacutecanisme catalytique de deacuteformylation130180190 (voir Introduction Figure i22) En effet le

mutant E133A drsquoEcPDF est inactif in vivo (il ne compleacutemente pas agrave 42degC) et in vitro (Km =

0011 mM vs 62 mM pour la wt activiteacute relative kcat Km infeacuterieure agrave 05 de lrsquoactiviteacute obtenue

avec EcPDF sauvage) 130 de mecircme que le mutant Q50A drsquoEcPDF dont les paramegravetres

cineacutetiques indiquent clairement une perte drsquoefficaciteacute catalytique mais dont lrsquoaffiniteacute pour le

substrat est inalteacutereacutee 130 Afin de veacuterifier que les mutations E128A et Q47K introduites dans

Vp16PDF provoquent bien une inactivation de la proteacuteine le test de compleacutementation

fonctionnelle a drsquoabord eacuteteacute effectueacute agrave 42degC Comme attendu par homologie avec EcPDF

chacune des deux mutations inactive la fonction peptide deacuteformylase de Vp16PDF lrsquoempecircchant

de compleacutementer les bacteacuteries PAL421Tr (Figure III-4 agrave 42degC) En revanche lorsque le test est

reacutealiseacute agrave 30degC les bacteacuteries posseacutedant les versions muteacutees de Vp16PDF ont une croissance

normale et eacutequivalente agrave celle des bacteacuteries exprimant EcPDF sauvage (aucun effet inhibiteur

nrsquoest observeacute voir Figure III-4 agrave 30degC) Cela signifie que lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF sur la

croissance des bacteacuteries est lieacute agrave lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine crsquoest-agrave-dire agrave sa fonction

de deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli en cours de synthegravese

Chapitre III

124

Figure III-4 Influence de lrsquoactiviteacute deformylase de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries PAL421Tr

A 42degC seule la deacuteformylase codeacutee par le pBAD est exprimeacutee A 30degC les cellules expriment la deacuteformylase

codeacutee par le pBAD ainsi que la deacuteformylase endogegravene drsquoE coli codeacutee par le pMAK705

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet

inhibiteur exerceacute par lrsquoexpression de la proteacuteine

Etant donneacute qursquoune des diffeacuterences majeures entre Vp16PDF et EcPDF reacuteside agrave lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale de ces deux proteacuteines nous avons deacutecideacute drsquoeacutevaluer la possibiliteacute que cette reacutegion

(incluant lrsquoheacutelice Cter) ait un impact sur lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF agrave des

tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC Ainsi dans le but drsquoidentifier les deacuteterminants responsables

de lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF nous avons drsquoabord analyseacute lrsquoeffet agrave 30degC des versions

chimeacuteriques de Vp16PDF qui possegravedent agrave leur extreacutemiteacute C-terminale diffeacuterents fragments issus

de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF (chimegraveres preacuteceacutedemment utiliseacutees pour les tests de

compleacutementation fonctionnelle voir chapitre II section C1 et Figure II-7)

Comme attendu Vp16PDF wt inhibe la croissance bacteacuterienne agrave 30degC (Figure III-5)

Au contraire la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice ne provoque pas drsquoinhibition de croissance

(Figure III-5) Or jrsquoai montreacute que cette chimegravere est tregraves peu active in vivo (voir Chapitre II

Figure II-10A) ce qui signifie qursquoelle nrsquoest pas capable drsquoexercer pleinement son activiteacute

deacuteformylase Cela peut ecirctre ducirc agrave un deacutefaut drsquoactiviteacute enzymatique etou une incapaciteacute de se

lier au ribosome hypothegraveses qui seront testeacutees en purifiant la proteacuteine recombinante Les

cellules exprimant la chimegravere Vp16PDF(VTI)heacutelice ne montrent pas non plus drsquoinhibition de

croissance en preacutesence drsquoarabinose agrave 02 et une leacutegegravere inhibition pour des concentrations en

arabinose plus eacuteleveacutees comparable agrave celle observeacutee avec Vp16PDF(KLF)heacutelice (Figure III-5)

Cependant drsquoapregraves les tests preacuteliminaires drsquoactiviteacute et de compleacutementation fonctionnelle cette

proteacuteine est tregraves active (voir Chapitre II Figure II-10A) Il semble donc que lrsquoajout de lrsquoheacutelice

α en C-terminal sans modification des trois derniers reacutesidus VTI de la proteacuteine supprime lrsquoeffet

Chapitre III

125

inhibiteur de croissance provoqueacute par Vp16PDF Enfin les cellules exprimant

Vp16PDF(VTF)heacutelice ont une croissance inhibeacutee le pheacutenotype nrsquoeacutetant pas drastique mais

intermeacutediaire entre celui observeacute pour Vp16PDF wt et les deux autres chimegraveres (Figure III-5)

Lrsquoinhibition est drsquoautant plus forte que la concentration en arabinose augmente et donc la

quantiteacute de proteacuteine chimegravere exprimeacutee (Figure III-5)

Figure III-5 Test de croissance de bacteacuteries exprimant les proteacuteines peptides deacuteformylases chimegraveres sur

milieu solide agrave 30degC Les boicirctes sont suppleacutementeacutees soit en glucose (pour ne pas exprimer le gegravene du pBAD)

soit avec diffeacuterentes concentrations drsquoarabinose (pour exprimer le gegravene du pBAD) Elles sont incubeacutees 24h agrave

30degC La souche utiliseacutee est Jm101Tr

Drsquoapregraves mes reacutesultats la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de

Vp16PDF constitue un eacuteleacutement essentiel dans lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF En

effet la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoaltegravere pas

lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vivo et in vitro mais supprime de faccedilon drastique lrsquoeffet inhibiteur sur

la croissance bacteacuterienne agrave 30degC

Lrsquoeffet inhibiteur est eacutegalement aboli avec les chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et

Vp16PDF(VTF)heacutelice Neacuteanmoins lrsquoabsence de compleacutementation fonctionnelle in vivo et la

faible activiteacute in vitro observeacutees avec ces deux derniegraveres chimegraveres nous laissent suggeacuterer que

lrsquoabsence drsquoinhibition agrave 30degC est relieacutee agrave une baisse drsquoactiviteacute deacuteformylase des deux chimegraveres

reproduisant la situation deacutejagrave observeacutee avec les mutants E128A et Q47K Si crsquoest le cas les

trois derniers reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF seraient des eacuteleacutements deacuteterminants pour

lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine En effet si nos donneacutees enzymatiques sont confirmeacutees

cela impliquera que la substitution des reacutesidus VTI en reacutesidus KLF diminue fortement lrsquoactiviteacute

et la compleacutementation agrave 42degC mais nrsquoinhibe pas la croissance bacteacuterienne (comparer les

chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1) Par ailleurs la simple

substitution de lrsquoI137 en Phe suffit agrave diminuer fortement lrsquoactiviteacute (comparer les chimegraveres

Vp16PDF(VTF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1)

Chapitre III

126

Cependant la preacutesence de la seacutequence VTI et lrsquoabsence de lrsquoheacutelice 3 sont des

conditions neacutecessaires mais pas suffisantes pour transposer lrsquoeffet inhibiteur agrave toute autre PDFs

En effet les versions chimeacuteriques drsquoEcPDF construites pour mimer Vp16PDF (Chapitre II

Figure II-9) ne provoquent aucune inhibition de croissance Ainsi bien que les diffeacuterents

chimegraveres soient fonctionnellement actives (Chapitre II) ni la deacuteleacutetion des heacutelices 3 et 3

drsquoEcPDF ni la mutation des reacutesidus KLF en VTI ne provoquent une inhibition de croissance

(Figure III-6)

Construction Compleacutementation

fonctionnelle (42degC) Activiteacute in vitro Croissance agrave 30degC

Vp16PDF +++ +++ ---

Vp16PDF(KLF)heacutelice + + +++

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ +++ +++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - + +

Tableau III-1 Tableau reacutecapitulatif de lrsquoactiviteacute peptide deacuteformylase de Vp16PDF et de ses chimegraveres

Lrsquoensemble combineacute de ces reacutesultats met en lumiegravere le lien entre les diffeacuterentes

particulariteacutes structurales de Vp16PDF et les conseacutequences de son expression dans une bacteacuterie

agrave des tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC En particulier lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte est

directement responsable de lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne par la proteacuteine Vp16PDF

vraisemblablement via un mode de fixation au ribosome diffeacuterent de celui de la proteacuteine drsquoE

coli En effet lrsquoajout agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF nrsquoaltegravere

Figure III-6 Test de croissance agrave 30degC des bacteacuteries PAL421Tr transformeacutees avec des versions muteacutees

drsquoEcPDF au niveau de la reacutegion C-terminale Les gouttes de cultures de dilutions successives au dixiegraveme

sont deacuteposeacutees sur boicircte LB agar suppleacutementeacutee avec 1 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des proteacuteines

Lrsquoincubation des boicirctes est faite agrave 30degC durant 17h

Chapitre III

127

pas lrsquoactiviteacute deacuteformylase de la proteacuteine mais suffit agrave restaurer la croissance bacteacuterienne

Neacuteanmoins drsquoautres facteurs speacutecifiques de la proteacuteine Vp16PDF non encore identifieacutes

semblent ecirctre neacutecessaires pour pouvoir reproduire lrsquoeffet inhibiteur dans drsquoautres PDFs

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

Apregraves avoir observeacute les cineacutetiques de croissance des bacteacuteries exprimant Vp16PDF et

remarqueacute une mort cellulaire preacutecoce agrave 30degC (voir ci-dessus) nous avons deacutecideacute drsquoobserver

lrsquoapparence des cellules afin de voir srsquoil eacutetait possible de deacuteceler des particulariteacutes

pheacutenotypiques permettant de nous eacuteclairer sur les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression

de Vp16PDF Ainsi des bacteacuteries de la souche JM101Tr ont eacuteteacute transformeacutees avec le plasmide

pBAD contenant le gegravene codant EcPDF ou Vp16PDF et mises en culture liquide agrave 30degC en

preacutesence drsquoarabinose Des aliquotes ont alors eacuteteacute preacuteleveacutes agrave 5h et agrave 24h de culture (Figure III-

1D) et traiteacutes avec du iodure de propidium (IP) un agent intercalant utiliseacute comme marqueur

de la viabiliteacute cellulaire En effet agrave cause de sa lipophobie eacuteleveacutee lrsquoIP ne peut peacuteneacutetrer dans les

cellules viables posseacutedant une bonne inteacutegriteacute membranaire Lrsquoobservation des eacutechantillons au

microscope photonique a montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF sont moins nombreuses

que celles exprimant EcPDF et qursquoune forte proportion semble lyseacutee (Figure III-5A)

conduisant agrave une forte mortaliteacute cellulaire (Figure III-5B) De plus lrsquoobservation des mecircmes

eacutechantillons (apregraves 5h de culture) en microscopie eacutelectronique agrave transmission a montreacute que les

bacteacuteries exprimant Vp16PDF ont un aspect anormal deacuteformeacute notamment au niveau de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (Figure III-5C panneaux de gauche) En effet les trois structures de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (membrane externe peacuteriplasme et membrane interne) sont bien

visibles et diffeacuterencieacutees dans les cellules controcircles mais sont confondues dans les cellules

exprimant la proteacuteine Vp16PDF (Figure III-5C panneaux de droite)

Chapitre III

128

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de

deacutetergents et antibiotiques

Les bacteacuteries ayant une enveloppe alteacutereacutee peuvent preacutesenter des pheacutenotypes de

sensibiliteacute accrue agrave diffeacuterentes moleacutecules comme les deacutetergents et les antibiotiques Afin de

confirmer lrsquoalteacuteration de lrsquoenveloppe de la bacteacuterie E coli induite par Vp16PDF nous avons

donc choisi de tester lrsquoeffet drsquoun deacutetergent (SDS) et drsquoun antibiotique (vancomycine) sur la

croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant la proteacuteine Le SDS est un deacutetergent anionique

puissant qui a un effet deacutenaturant sur les membranes 245 via la deacutenaturation des proteacuteines

membranaires hydrophobes Toutefois agrave basse concentration la croissance de bacteacuteries

sauvages nrsquoest que peu affecteacutee par le SDS au contraire des bacteacuteries dont la paroi est alteacutereacutee

La vancomycine est un antibiotique qui inhibe la synthegravese du peptidoglycane des bacteacuteries agrave

A

B

C

Figure III-5 Taux de mortaliteacute et aspect des cellules bacteacuteriennes (Jm101Tr) exprimant soit EcPDF soit

Vp16PDF agrave 30degC en milieu liquide LB avec 2 drsquoarabinose A) Observation des cellules bacteacuteriennes au

microscope photonique exprimant EcPDF ou Vp16PDF apregraves 5h et 24h de culture B) Taux de mortaliteacute des

cellules apregraves 5h et 24h de culture C) Observation au microscope eacutelectronique agrave transmission des cellules apregraves

5h de culture A 30degC les cellules expriment toutes EcPDF codeacutee par le pMAK En preacutesence drsquoarabinose les

cellules expriment eacutegalement le gegravene EcPDF ou Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

129

Gram positif Elle nrsquoa aucun effet sur les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif dont le peptidoglycane est

plus fin et preacutesent dans lrsquoespace peacuteriplasmique elle est en outre trop grosse pour passer agrave travers

les porines de la membrane externe des bacteacuteries agrave Gram neacutegatif

Des tests sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et SDS ou vancomycine ont eacuteteacute

effectueacutes Les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees agrave 30degC et 37degC Comme attendu en absence de SDS

ou vancomycine toutes les bacteacuteries poussent normalement agrave 37degC indeacutependamment du gegravene

porteacute par le pBAD car aucune inhibition induite par Vp16PDF wt nrsquoest observeacutee agrave cette

tempeacuterature sur milieu solide (Figure III-6 panneaux de gauche) En revanche en preacutesence de

SDS ou de vancomycine faiblement concentreacutes la croissance des bacteacuteries exprimant la forme

active de Vp16PDF est inhibeacutee alors que les bacteacuteries exprimant EcPDF ou les formes inactives

de Vp16PDF (mutants E128A et Q47K voir Figure III-4) ne sont pas affecteacutees (Figure III-6)

Cela signifie que lrsquoexpression de Vp16PDF wt induit un pheacutenotype de sensibiliteacute au SDS ou agrave

la vancomycine ce qui confirme que lrsquointeacutegriteacute de la membrane externe est alteacutereacutee suite agrave

lrsquoexpression de cette proteacuteine Notons eacutegalement que seule la forme active de Vp16PDF induit

ce deacutefaut de croissance indiquant encore une fois que le pheacutenotype est lieacute agrave lrsquoactiviteacute

enzymatique de la proteacuteine Les mecircmes effets mais plus intenses ont eacuteteacute obtenus agrave 30degC

(donneacutees non montreacutees) Ainsi lrsquoeffet de la vancomycine pourrait indiquer une alteacuteration de la

structure des porines de la membrane externe des bacteacuteries lui permettant alors de peacuteneacutetrer

dans lrsquoespace peacuteriplasmique et ainsi deacutegrader le peptidoglycane conduisant agrave lrsquoeacuteclatement des

bacteacuteries par choc osmotique

Figure III-6 Effet drsquoun deacutetergent et drsquoun antibiotique sur la croissance de bacteacuteries Jm101Tr qui

expriment Vp16PDF A) Effet du SDS sur la croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant Vp16PDF (induction

de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC) B) Effet de la vancomycine sur la croissance des bacteacuteries JM101tr

exprimant Vp16PDF (induction de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC)

Chapitre III

130

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines

Lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF mime les pheacutenotypes observeacutes dans les cellules

bacteacuteriennes qui ont perdu la chaperonne Trigger Factor (TF) En effet le mutant tig manifeste

aussi un deacutefaut de croissance agrave 30degC 246 Le fait qursquoaucun pheacutenotype ne soit visible agrave des

tempeacuteratures plus eacuteleveacutees dans le mutant tig a eacuteteacute expliqueacute par lrsquoexpression induite en reacuteponse

agrave des stress notamment thermiques drsquoautres laquo heat shock proteins raquo (Hsp) qui ne rendent plus

le TF essentiel 246 De plus le mutant tig manifeste eacutegalement une susceptibiliteacute accrue au

SDS et agrave la vancomycine due agrave une diminution des proteacuteines OMPs (laquo Outer Membrane

Proteins raquo) 105247 En effet le TF a eacuteteacute montreacute comme jouant un rocircle crucial dans la biogenegravese

des OMPs Cela nous a ameneacutes agrave suggeacuterer que lrsquoexpression de Vp16PDF pourrait provoquer

des deacutefauts dans la biogenegravese des OMPs y compris les porines Notons eacutegalement que le

pheacutenotype induit par lexpression de Vp16PDF a aussi eacuteteacute observeacute pour des mutants drsquoE coli

dans les gegravenes Sec qui constituent les principaux processus de transport des proteacuteines de la

membrane dans les bacteacuteries 248249 De maniegravere inteacuteressante nous avons constateacute que les

cellules exprimant Vp16PDF eacutetaient sensibles aux inhibiteurs de SecA (Figure III-7) et la

proteacuteine induit la formation dagreacutegats intracellulaires (voir paragraphe suivant) suggeacuterant que

Vp16PDF pourrait eacutegalement interfeacuterer avec la translocation des proteacuteines via la voie Sec

Figure III-7 Croissance bacteacuterienne en preacutesence de NaN3 Lrsquoazide de sodium est un inhibiteur de la voie

Sec Souche Jm101Tr induction des proteacuteines avec arabinose croissance agrave 37degC

Chez les bacteacuteries le repliement de la majoriteacute des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees

est assureacute par le trigger factor (TF) et une proportion non neacutegligeable de proteacuteines (~30)

neacutecessite ensuite lrsquointervention drsquoautres chaperons moleacuteculaires (DnaKDnaJ etou

GroELGroES) (Figure III-8A) Ces voies ne sont pas indeacutependantes mais au contraire

eacutetroitement lieacutees avec lrsquoexistence drsquoautres voies connecteacutees incluant la voie SecASecB (Figure

III-8B) Ainsi une bacteacuterie deacuteficiente en lrsquoun ou lrsquoautre de ces facteurs met en place des voies

de contournement afin de pouvoir assurer malgreacute tout le repliement des proteacuteines naissantes 246

Chapitre III

131

Figure III-8 Les diffeacuterentes voies meacutetaboliques impliqueacutees dans le repliement et lrsquoadressage des

proteacuteines chez la bacteacuterie A) Facteurs impliqueacutes dans le repliement des proteacuteines Le TF est la premiegravere

enzyme agrave intervenir ensuite le systegraveme GroESEL etou le systegraveme des Hsp70 DnaKJ permettent le repliement

des proteacuteines de novo ou en condition de stress Drsquoapregraves Pechmann et al 2013 250 B) Rocircles des diffeacuterentes

voies de chaperons moleacuteculaires dans le repliement et lrsquoadressage des proteacuteines La synthegravese de proteacuteines de

novo (au centre) la voie cytosolique (agrave droite) la voie Sec (en bas) la voie TAT (en haut) et lrsquoadressage agrave la

membrane via un peptide signal en C-ter (agrave gauche) Les abreacuteviations pour les chaperons sont Trigger factor

(TF) DnaKDnaJDnaE (KJE) GroESGroEL (ESL) Sec A (A) SecB (B) et les proteacuteines de maturation redox

(REMPs) IM signifie membrane interne Une flegraveche verte indique une implication prouveacutee une flegraveche noire

remplie indique une interaction deacutemontreacutee et une flegraveche en pointilleacutee une interaction possible Drsquoapregraves Castanieacute-

Cornet et al 2014 246

A la lumiegravere de toutes ces donneacutees nous avons eacutemis lrsquohypothegravese que Vp16PDF pourrait

perturber le repliement etou lrsquoadressage co-traductionnel des proteacuteines agrave la membrane ce qui

est coheacuterent avec les expeacuteriences de pontage chimique entre Vp16PDF et le ribosome qui ont

montreacute que cette deacuteformylase atypique pourrait interagir avec le ribosome agrave proximiteacute du

tunnel de sortie du peptide (Chapitre II Figure II-4) au niveau des zones drsquointeraction du TF

(proteacuteines ribosomales uL23 uL24 et uL29) et de SecA (proteacuteines ribosomales uL22 uL23 et

uL24 Jrsquoai ainsi chercheacute agrave comprendre le possible dialogue entre Vp16PDF TF SecA et

drsquoautres possibles facteurs co-traductionnelles impliqueacutes dans le repliement et translocation des

chaicircnes naissantes

Chapitre III

132

Nous avons alors choisi drsquoeacutetudier lrsquoinfluence de Vp16PDF dans plusieurs contextes mutants

Nous avons choisi des mutants de chaperons moleacuteculaires fournis par lrsquoeacutequipe de Pierre

Genevaux en lrsquooccurrence un mutant KO dans le gegravene codant pour le chaperon Trigger Factor

(mutant Δtig) un mutant KO dans le gegravene codant pour la proteacuteine drsquoadressage SecB (mutant

ΔsecB) et un double mutant KO dans les gegravenes TF et SecB (mutant ΔtigΔsecB) (voir les

caracteacuteristiques de ces souches toutes deacuteriveacutees de la souche sauvage MG1655 dans le chapitre

Mateacuteriels et Meacutethodes) Ces mutants sont viables car le repliement des proteacuteines en cours de

synthegravese est assureacute par diffeacuterents facteurs plus ou moins interchangeables et les bacteacuteries

peuvent donc srsquoadapter sans trop de deacutesordres meacutetaboliques 246 Jrsquoai utiliseacute ces souches

mutantes pour exprimer Vp16PDF (gegravene codant porteacute par le plasmide pBAD) en preacutesence

drsquoarabinose Jrsquoai alors regardeacute lrsquoeffet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des souches

mutantes ainsi que lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats dans ces contextes mutants (voir paragraphe

suivant)

Lrsquoexpeacuterience a confirmeacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque lrsquoinhibition de la

croissance bacteacuterienne de la souche MG1655 sauvage (Figure III-9A panneau laquo wt raquo) comme

cela avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute (voir Figure III-1 et III-3) De maniegravere inteacuteressante nous avons

observeacute que la deacuteleacutetion du gegravene codant TF (Δtig) ou SecB (ΔsecB) a consideacuterablement aggraveacute

la toxiciteacute exerceacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF lrsquoinhibition ayant eacuteteacute observeacutee sur milieu

solide (Figure III-9A) et en cultures liquides (Figure III-9B) En revanche lrsquoeffet inhibiteur sur

milieu solide est nettement moins prononceacute chez le double mutant ΔtigΔsecB (Figure III-9A)

et inexistant dans les conditions expeacuterimentales testeacutees en culture liquide (Figure III-9B) De

plus la surexpression de TF ou SecB dans les souches ΔsecB et Δtig respectivement supprime

lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF (Figure III-9C)

Chapitre III

133

Ces reacutesultats suggegraverent que lexpression de Vp16 PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec

la voie SecBTF Le fait que le double mutant ΔtigΔsecB deacutemontreacute preacuteceacutedemment comme

adressant les preacute-proteacuteines via un mode de translocation co-traductionnelle plus speacutecifique et

indeacutependante de SecB 105248251 est moins sensible agrave lrsquoexpression de Vp16PDF que les deux

simples mutants suggegravere encore plus que Vp16PDF interfegravere en effet avec la voie Sec

A

B

C

Figure III-9 Caracteacuterisation preacuteliminaire in vivo de lrsquoeffet bacteacutericide induit par Vp16PDF A) Test de

croissance sur milieu solide de la souche MG1655 Des gouttes de culture bacteacuterienne avec dilutions successives

au dixiegraveme sont deacuteposeacutees sur boicirctes LB agar suppleacutementeacutees avec 035 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des

gegravenes preacutesents dans le pBAD B) Test de croissance en milieu liquide de la souche MG1655 Culture en milieu

LB suppleacutementeacute avec 2 drsquoarabinose incubeacutee agrave 28degC En bleu bacteacuteries avec plasmide vide en orange

bacteacuteries exprimant EcPDF en gris bacteacuteries exprimant Vp16PDF C) Utilisation de la souche MG1655

transformeacutee avec un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose permettant lrsquoexpression de EcPDF ou Vp16PDF

et avec un plasmide p29SEN inductible agrave lrsquoIPTG permettant lrsquoexpression de EcTF ou EcSecB

Chapitre III

134

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats

Des travaux anteacuterieurs ont montreacute que des mutations dans le gegravene codant SecB induisent

lrsquoaccumulation de proteacuteines de la voie de seacutecreacutetion dans des agreacutegats cytosoliques 248252 Dans

le but de mieux comprendre les dommages causeacutes par Vp16PDF jrsquoai donc deacutecideacute drsquoanalyser

lrsquoagreacutegation des proteacuteines en reacuteponse agrave son expression

Des bacteacuteries E coli W3110 transformeacutees avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant

EcPDF ou Vp16PDF ont eacuteteacute mises en culture liquide dans un milieu suppleacutementeacute en arabinose

et incubeacutees agrave 30degC (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans ces conditions lrsquoexpression de lrsquoune ou

lrsquoautre des deux PDFs est induite et la croissance bacteacuterienne inhibeacutee en reacuteponse agrave lrsquoexpression

de Vp16PDF (voir Figure III-1B et C) Drsquoautre part les cultures ont eacuteteacute arrecircteacutees agrave une DO600

eacutegale agrave 1 crsquoest-agrave-dire avant que lrsquoinhibition de croissance ne soit visible (voir Figure III-1D)

puis les agreacutegats proteacuteiques extraits (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse des surnageants de

lyse ou des fractions insolubles a montreacute des profils eacutelectrophoreacutetiques eacutequivalents pour des

bacteacuteries ayant exprimeacute EcPDF ou Vp16PDF similaires agrave celui obtenu avec des bacteacuteries

nrsquoayant surexprimeacute aucune proteacuteine (Figure III-10) Cela indique que lrsquoaccumulation des

proteacuteines solubles ou insolubles nrsquoest pas drastiquement affecteacutee En revanche lrsquoanalyse des

profils eacutelectrophoreacutetiques correspondant aux agreacutegats proteacuteiques a reacuteveacuteleacute que les bacteacuteries

exprimant Vp16PDF montrent un pattern de ces agreacutegats diffeacuterent de celui surexprimant EcPDF

ou le plasmide vide (Figure III-10)

Figure III-10 Analyse du profil eacutelectrophoreacutetique des fractions solubles insolubles et des agreacutegats

obtenus agrave partir de cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC Analyse sur gel SDS-PAGE 14 La souche utiliseacutee

est W3110 mise en culture jusqursquoagrave une DO600 = 1 en preacutesence drsquoarabinose 2 pour exprimer le gegravene preacutesent

dans le pBAD

Chapitre III

135

Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec la souche MG1655 (Figure III-11A et B) Une

analyse quantitative du gel (voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) a ensuite eacuteteacute reacutealiseacutee pour affiner ces

observations Lrsquoapparition drsquoun plus grand nombre de pics a confirmeacute la preacutesence de

nombreuses proteacuteines potentiellement nouvelles agreacutegeacutees en reacuteponse agrave lrsquoexpression de

ltVp16PDF (Figure III-11C panneau du bas agrave comparer aux panneaux du haut et du milieu)

Par ailleurs lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats semble toucher des proteacuteines de tous poids moleacuteculaires

avec toutefois une accumulation sensiblement plus marqueacutee pour des tailles infeacuterieures agrave 40

kDa environ Enfin les cellules exprimant EcPDF contiennent comme celles nrsquoexprimant

aucune PDF des proteacuteines agreacutegeacutees dont la grande majoriteacute des bandes proteacuteiques ne deacutepasse

pas une intensiteacute supeacuterieure agrave 7500 ua (Figure III-11C) Seuls trois pics de proteacuteines deacutepassent

cette valeur pour atteindre une intensiteacute comprise entre 30000 et 45000 ua Les cellules ayant

exprimeacute Vp16PDF preacutesentent quant agrave elles des bandes proteacuteiques dont lrsquointensiteacute est supeacuterieure

agrave 7500 ua atteignant pour un grand nombre drsquoentre elles une valeur supeacuterieure agrave 15000 ua

(Figure III-11C)

Figure III-11 Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats de cellules MG1655

exprimant EcPDF ou Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose A) Profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons du surnageant de lyse Un mecircme volume drsquoeacutechantillon est deacuteposeacute dans

chaque puits (expeacuterience permettant de veacuterifier que lrsquoon va extraire les agreacutegats agrave partir drsquoune mecircme quantiteacute

de cellules) B) Profil eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats C) Quantification des bandes proteacuteiques

observeacutees sur le gel SDS-PAGE 14 des agreacutegats Les bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue

correspond agrave une intensiteacute de 7500 ua et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 ua

Chapitre III

136

Jrsquoai par la suite analyseacute les agreacutegats produits en reacuteponse agrave lrsquoexpression de Vp16PDF

dans chacune des souches mutants MG1655 testeacutees preacuteceacutedemment (ie Δtig ΔsecB et

ΔtigΔsecB) En absence de toute expression de PDF (bacteacuteries transformeacutees avec le plasmide

pBAD vide) nous avons confirmeacute que les bacteacuteries secB contiennent naturellement plus

drsquoagreacutegats proteacuteiques que les bacteacuteries MG1655 wt (Figure III-12 voir les gels ainsi que leur

quantification) ce qui est la conseacutequence directe de la mutation Au contraire les bacteacuteries Δtig

montrent un profil eacutelectrophoreacutetique drsquoagreacutegats relativement similaire agrave celui observeacute dans les

cellules sauvages (Figure III-12) Nos reacutesultats montrent eacutegalement que la surexpression de

Vp16PDF augmente consideacuterablement lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats de proteacuteines dans le mutant

ΔsecB par rapport agrave la souche de type sauvage refleacutetant peut-ecirctre la synergie in vivo deacutecrite ci-

dessus Enfin lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats est nettement moindre dans le mutant ΔtigΔsecB et

comparable agrave celle observeacutee dans les cellules exprimant le plasmide vide ou la PDF drsquoE coli

(voir Figure III-12) en accord avec la suppression de lrsquoeffet toxique de lrsquoexpression de

Vp16PDF dans cette souche ΔtigΔsecB

Les reacutesultats obtenus jusqursquoici ne nous permettent pas de deacuteterminer la nature des

proteacuteines preacutesentes dans les agreacutegats Une analyse par spectromeacutetrie de masse devrait nous

permettre drsquoidentifier preacuteciseacutement les proteacuteines agreacutegeacutees et de deacuteterminer si les deacutefauts de

synthegravese proteacuteique touchent toutes les proteacuteines ou seulement certaines espegraveces proteacuteiques

comme des proteacuteines membranaires ce que lrsquoon peut supposer Jrsquoai preacutepareacute les eacutechantillons sur

les agreacutegats provenant de la souche sauvage en vue de reacutealiser prochainement lrsquoanalyse par

spectromeacutetrie de masse

Conclusion Dans ce chapitre jrsquoai montreacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque agrave basse

tempeacuterature (le 30degC) une inhibition de la croissance cellulaire Les cellules ont un taux de

mortaliteacute supeacuterieur agrave celui des controcircles et montrent une alteacuteration de la paroi De plus les

cellules accumulent une plus grande quantiteacute de proteacuteines dans les agreacutegats Lrsquoensemble des

eacutetudes reacutealiseacutees incluant aussi les mutants des proteacuteines TF et SecB nous suggegraverent que

lrsquoexpression de la proteacuteine active Vp16PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec la voie engageant

SecB et TF Enfin il apparaicirct que si lrsquoon ajoute lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF agrave Vp16PDF

le pheacutenotype drsquoinhibition de croissance agrave 30degC nrsquoest plus observable

Chapitre III

137

Chapitre III

138

Figure III-12 Analyse sur gel SDS-PAGE 14 coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats extraits de cellules MG1655 sauvage et mutantes exprimant EcPDF ou

Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose Les souches mutantes Δtig ΔsecB et ΔtigΔsecB sont deacuteriveacutees de la souche MG1655 wt Le profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats est repreacutesenteacute agrave gauche la quantification des bandes proteacuteiques observeacutees sur le gel SDS-PAGE des agreacutegats agrave droite Les

bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue correspond agrave une intensiteacute de 7500 au et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 au

139

Discussion

140

Discussion

Discussion

141

Discussion

142

Lrsquoexistence des peptide deacuteformylases (PDFs) a eacuteteacute prouveacutee dans les anneacutees 1960 par la

mise en eacutevidence de la reacuteaction de deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice chez les bacteacuteries

186 mais ce nrsquoest que dans les anneacutees 1990 que ces enzymes ont pu ecirctre purifieacutees et caracteacuteriseacutees

229 Jusqursquoau deacutebut des anneacutees 2000 il eacutetait admis que seules les bacteacuteries posseacutedaient des

peptides deacuteformylases mais il a ensuite eacuteteacute deacutemontreacute qursquoelles eacutetaient eacutegalement preacutesentes dans

les organites (chloroplastes et mitochondries) des cellules eucaryotes 225 Leur caractegravere

essentiel a alors eacuteteacute deacutemontreacute chez tous ces organismes procaryotes et eucaryotes 177 Depuis

les programmes massifs de seacutequenccedilage qui ont eacutemergeacute au cours de la derniegravere deacutecennie ont

reacuteveacuteleacute la preacutesence jusque-lagrave insoupccedilonneacutee de gegravenes codant potentiellement des PDFs chez un

grand nombre de virus et plus particuliegraverement des virus marins 218219 Ces nouvelles donneacutees

semblent confirmer le caractegravere universel de la deacuteformylation mais soulegravevent de nombreuses

questions quant au(x) rocircle(s) joueacute(s) par les PDFs virales si elles sont exprimeacutees et

fonctionnelles dans les cycles de reacuteplication virale Ainsi la compreacutehension de la nature et de

la fonction de ces PDFs neacutecessite leur caracteacuterisation

Au deacutebut de ma thegravese les PDFs pouvaient ecirctre classeacutees en trois grandes familles appeleacutes

types 1 2 et 3 avec deux sous-types 1B et 1A Les premiegraveres seacutequences de PDFs virales

identifieacutees ont eacuteteacute compareacutees aux PDFs connues jusqursquoalors indiquant leur appartenance au

type 1 et plus particuliegraverement au type 1B dont le repreacutesentant est la PDF drsquoE coli 218219 Les

PDFs codeacutees par les bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C 218 semblaient alors particuliegraverement

proches de la PDF drsquoE coli au contraire des PDFs codeacutees par drsquoautres virus marins qui faisaient

partie drsquoune autre sous-branche du type 1B (voir Figure I1B du Chapitre I) 219 En parallegravele

une analyse phylogeacuteneacutetique reacutealiseacutee par un autre laboratoire 225 a toutefois proposeacute que les PDFs

des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C nrsquoappartiendraient pas agrave la mecircme sous-classe que les autres

PDFs virales et ne seraient mecircme pas apparenteacutees aux PDFs de type 1B (voir Figure 3B de

Frank et al 2003) 225 Ainsi eacutetant donneacutee la difficulteacute agrave classer les nouvelles seacutequences de PDFs

virales par rapport aux seacutequences des PDFs connues jusqursquoalors et bien caracteacuteriseacutees et gracircce

au nombre croissant de seacutequences de PDFs deacutecouvertes et disponibles agrave ce jour nous avons

deacutecideacute de construire un nouvel arbre phylogeacuteneacutetique plus preacutecis Nous avons pour cela utiliseacute

263 seacutequences de PDFs seacutelectionneacutees pour repreacutesenter la diversiteacute des seacutequences de PDFs et

comprenant eacutegalement les seacutequences virales nouvellement deacutecouvertes Les seacutequences ont eacuteteacute

Discussion

143

extraite de geacutenomes complegravetement seacutequenceacutes ou de geacutenomes pour lesquels le seacutequenccedilage eacutetait

presque complet Les seacutequences ont eacuteteacute aligneacutees avec Clustal X 253 et larbre a eacuteteacute construit avec

PHYLIP De maniegravere inteacuteressante une nouvelle classification a pu ecirctre eacutetablie comprenant

trois sous-classes de PDF1 (types 1A 1B et 1C) une classe 2 une classe 3 et une nouvelle

classe 4 (Figure D-1) Les PDFs de type 1A contiennent des seacutequences provenant de bacteacuteries

de plantes drsquoanimaux et de champignons Les PDFs de type 2 contiennent uniquement des

seacutequences provenant de bacteacuteries et champignons On retrouve les PDFs drsquoamibes drsquoarcheacutees

de kinetoplastes et de bacteacuteries dans le groupe des PDFs de type 3 De plus cette analyse classe

les PDFs drsquoarcheacutees dans un nouveau sous-groupe appeleacute type 1C Enfin dans ce nouvel arbre

phylogeacuteneacutetique les PDFs identifieacutees dans les geacutenomes des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C se

retrouvent comme la plupart des autres PDFs virales dans la sous-classe de type 1B En

revanche les seacutequences reconstruites des PDFs virales dorigine marine appartiendraient agrave une

branche plus eacuteloigneacutee constituant une nouvelle classe de PDFs appeleacutee type 4 et incluant par

ailleurs les PDFs de certain Apicomplexes (Figure D-1)

Devant la difficulteacute agrave classer les PDFs virales identifieacutees au cours des derniegraveres anneacutees

il est apparu neacutecessaire de caracteacuteriser ces enzymes afin drsquoen comprendre leurs speacutecificiteacutes

Cette caracteacuterisation eacutetait drsquoautant plus importante que lrsquoanalyse de lrsquoensemble des PDFs

virales a montreacute des seacutequences dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale est tregraves courte tronqueacutee quelques

reacutesidus apregraves le motif conserveacute 3 (voir Figure I1A du Chapitre I) Cette observation est tregraves

surprenante car il a eacuteteacute proposeacute que crsquoest justement cette reacutegion de la PDF drsquoE coli qui serait

en interaction directe avec le ribosome au cours du processus de deacuteformylation des proteacuteines

en cours de synthegravese in cellulo 91 Nous avons donc deacutecideacute de caracteacuteriser la PDF virale du

bacteacuteriophage Vp16T qui nous est apparu comme la PDF active ayant la seacutequence la plus courte

connue agrave ce jour Entre-temps au cours de ma thegravese la caracteacuterisation de la PDF du cyanophage

S-SMM7 a eacuteteacute publieacutee 225 La reacutesolution de sa structure a confirmeacute son affiliation au type 1B

avec un cœur globulaire deacutepourvu de lrsquoheacutelice C-terminale typique de la PDF drsquoE coli en

raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal et sa caracteacuterisation enzymatique a par ailleurs

montreacute une proteacuteine ayant une activiteacute deacuteformylase tregraves faible

Discussion

144

Figure D-1 Arbre phylogeacuteneacutetique des peptides deacuteformylases Lrsquoarbre a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de 263

seacutequences Lrsquoalignement a eacuteteacute fait avec Clustal X et lrsquoarbre phylogeacuteneacutetique construit avec PHYLIP Le sous-

groupe 1B comprend des PDFs provenant de bacteacuteries de plantes de champignons drsquoalgues drsquoapicomplexes

de bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoamibes Le sous-groupe 1C ne comprend que des PDFs drsquoarcheacutees Le sous-

groupe 1A contient des PDFs de bacteacuteries drsquoanimaux de plantes et de champignons Le groupe des PDFs de

type 2 comprend les enzymes de bacteacuteries et de champignons Le groupe de PDFs de type 3 comprend les

bacteacuteries les amibes les kineacutetoplastes et les archeacutees Le groupe de type 4 contient des deacuteformylases de

bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoapicomplexes

Discussion

145

Durant ma thegravese jrsquoai montreacute que le gegravene homologue de peptide deacuteformylase identifieacute

chez le phage Vp16T code bien pour une enzyme agrave activiteacute deacuteformylase et jrsquoai donc chercheacute agrave

purifier cette enzyme pour proceacuteder agrave sa caracteacuterisation Or il est connu que la purification de

PDFs pleinement actives est souvent difficile car la Cys conserveacutee du motif II qui participe au

meacutecanisme enzymatique est tregraves sujette agrave lrsquooxydation via lrsquooxydation du meacutetal catalytique

192193 La preacuteservation de lrsquoactiviteacute est toutefois possible en forccedilant lrsquoincorporation dans le site

actif du cation divalent adeacutequat au moment de la lyse des bacteacuteries qui servent agrave la surexpression

de la proteacuteine recombinante mais rien ne permet a priori de preacutevoir quelles seront les meilleures

conditions de purification 194195229 Trouver les conditions ideacuteales de purification drsquoune

nouvelle PDF permettant de disposer drsquoune enzyme pleinement active peut donc ecirctre difficile

La mise au point des conditions de purification ideacuteales pour le maintien de lrsquoactiviteacute

enzymatique de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee particuliegraverement ardue et la composition des tampons

retenue est tout agrave fait inhabituelle

Pour commencer jrsquoai montreacute qursquoil eacutetait neacutecessaire drsquoutiliser une tregraves forte concentration

de nickel (80 mM) pour disposer drsquoune enzyme pleinement active Nous avons eacutegalement

constateacute que la stabiliteacute de la proteacuteine semblait deacutependre de la preacutesence drsquoions nickel dans le

milieu Ce comportement est inhabituel et neacutecessitera drsquoinvestiguer le rocircle de ce meacutetal pour

mieux comprendre la fonction de lrsquoenzyme On sait toutefois que lorsque les PDFs sont

purifieacutees sans ajout artificiel de meacutetal elles contiennent le plus souvent du Fe2+ celui-ci eacutetant

vraisemblablement le meacutetal naturellement preacutesent au sein du site actif de la plupart des PDFs

in cellulo 190193 Rien ne nous permet actuellement de savoir quel serait le meacutetal naturellement

preacutesent chez Vp16PDF Cependant le Fe2+ nrsquoeacutetant preacutesent qursquoen tregraves faible quantiteacute dans les

oceacuteans nous pouvons supposer que les deacuteformylases infectant des micro-organismes marins

nrsquoutilisent pas cet ion pour le meacutecanisme de catalyse

Jrsquoai eacutegalement montreacute qursquoil fallait purifier la proteacuteine recombinante dans un tampon de

bas pH (40) pour preacuteserver lrsquoactiviteacute enzymatique De plus lagrave encore la stabiliteacute de la proteacuteine

semble influenceacutee par le pH du milieu environnant Ce comportement est probablement lieacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine qui est relativement eacuteleveacute par rapport agrave celui de la

plupart des PDFs connues (70 contre 45-50) Ce pI eacuteleveacute est du agrave un nombre anormalement

bas de reacutesidus chargeacutes neacutegativement ce qui conduit agrave une reacutepartition des charges en surface

atypique En effet la reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que sa surface est

globalement moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand

Discussion

146

Cette particulariteacute structurale ne trouve pas drsquoexplication agrave ce jour mais pourrait entrer en jeu

lors de lrsquointeraction avec le ribosome

Gracircce agrave la mise au point de tampons adapteacutes speacutecifiquement agrave la purification de la

proteacuteine Vp16PDF jrsquoai alors pu passer drsquoune forme faiblement active agrave une forme dont

lrsquoactiviteacute est tout agrave fait comparable agrave celle obtenue avec drsquoautres PDFs connues (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 Km = 23 plusmn 03 mM kcat Km = 8478 M-1s-1 voir Chapitre I) Les donneacutees drsquoactiviteacute in vivo

et in vitro indiquent donc que la peptide deacuteformylase codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T est tregraves

probablement exprimeacutee lors de lrsquoinfection de lrsquohocircte et assure une fonction de deacuteformylation

dans la cellule Dans ce cas quels sont ses substrats A-t-elle une preacutefeacuterence pour les proteacuteines

codeacutees par le bacteacuteriophage est-elle capable de deacuteformyler les proteacuteines de lrsquohocircte Est-elle

capable drsquointeragir avec le ribosome Si oui agit-elle de concert ou au contraire en compeacutetition

avec la PDF de lrsquohocircte Quel est le rocircle drsquoune PDF virale dans le cycle drsquoinfection

Les travaux publieacutes en 2013 par Frank et al suggegraverent que la PDF codeacutee par le

cyanophage S-SSM7 deacuteformylerait preacutefeacuterentiellement les proteacuteines de lrsquohocircte S elongatus

impliqueacutees dans la photosynthegravese 225 La proteacuteine chloroplastique D1 serait particuliegraverement

substrat de la PDF du cyanophage La PDF codeacutee par le bacteacuteriophage contribuerait alors agrave

maintenir un environnement cellulaire favorable pour mener agrave bien sa reacuteplication En effet la

litteacuterature commence agrave documenter de faccedilon plus importante le rocircle des AMGs chez les virus

(auxiliary metabolic genes) dont la fonction est drsquooptimiser le meacutetabolisme de la cellule hocircte

pendant lrsquoinfection 254 Lrsquoexistence de proteacuteines de photosystegraveme codeacutees par les virus marins

est drsquoailleurs un bon exemple de cette strateacutegie adopteacutee par les phages 220255256 Mais la fonction

des AMGs ne semble pas concerner uniquement le meacutecanisme de photosynthegravese des cellules

hocirctes mais pourrait posseacuteder une grande varieacuteteacute de fonction comme le meacutetabolisme du carbone

257 la synthegravese des acides nucleacuteiques 258 ou la toleacuterance aux stress 259 Par la suite jrsquoai donc

tout naturellement chercheacute agrave deacuteterminer si lrsquoenzyme de phage avait des speacutecificiteacutes de substrat

dirigeacutees vers ses propres proteacuteines ou vers celles de son hocircte Jrsquoai pour cela reacutealiseacute des tests

drsquoactiviteacute avec diffeacuterents peptides formyleacutes correspondant au N-terminal des principales

proteacuteines codeacutees par le phage 218 Cette approche nrsquoa pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat

particuliegravere de Vp16PDF (voir Chapitre I) ce qui semble indiquer que cette enzyme nrsquoa pas

pour fonction de deacuteformyler preacutefeacuterentiellement les proteacuteines du phage En parallegravele lrsquoanalyse

en spectromeacutetrie de masse sur le proteacuteome N-terminal drsquoE coli exprimant Vp16PDF nrsquoa pas

non plus montreacute de diffeacuterence de speacutecificiteacute de lrsquoenzyme du bacteacuteriophage Neacuteanmoins il est

Discussion

147

possible que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat dirigeacutee vers drsquoautres proteacuteines codeacutees par

son geacutenome ce que nous nrsquoavons pas encore testeacute

La reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que la proteacuteine adopte un repliement

global classique et qursquoen raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal elle est deacutepourvue de

lrsquoheacutelice C-terminale typique des PDFs de type 1B comme EcPDF Or la litteacuterature indique

qursquoEcPDF interagit avec le ribosome gracircce agrave son heacutelice α en C-terminal 91 Il nous est donc

apparu crucial de deacuteterminer si une PDF active deacutepourvue drsquoheacutelice α C-terminale avait la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome Jrsquoai alors reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction entre Vp16PDF

et les ribosomes drsquoE coli De faccedilon surprenante Vp16PDF interagit bien avec les ribosomes

70S avec une affiniteacute de lrsquoordre du micromolaire ce qui est comparable agrave ce qui avait eacuteteacute publieacute

avec EcPDF 91132 (voir Chapitre II) Cela signifie que contrairement agrave ce qui a pu ecirctre proposeacute

jusqursquoalors lrsquoheacutelice α des PDFs nrsquoest pas lrsquounique deacuteterminant permettant aux peptides

deacuteformylases drsquointeragir avec le ribosome et remet donc en question la theacuteorie actuellement

admise 9194126132 Cela permet eacutegalement drsquoextrapoler que les autres types de PDFs (1A et 2)

dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale adopte un repliement diffeacuterent 4793 peuvent eacutegalement interagir

avec le ribosome selon des meacutecanismes moleacuteculaires qui restent agrave investiguer Les travaux

meneacutes pendant ma thegravese ne nous ont pas permis de deacuteterminer preacuteciseacutement quels reacutesidus de

Vp16PDF sont impliqueacutes lors de la formation du complexe mais jrsquoai malgreacute tout pu montrer

que la reacutegion C-terminale de la proteacuteine et plus particuliegraverement ses deux derniers reacutesidus

jouent un rocircle cleacute dans la fonction de la proteacuteine Lrsquoeacutetude plus approfondie des chimegraveres que

jrsquoai construit permettra alors de mieux comprendre comment une PDF sans heacutelice C-terminale

parvient agrave se lier au ribosome

Jrsquoai en parallegravele chercheacute agrave identifier les proteacuteines ribosomales impliqueacutees dans

lrsquointeraction avec Vp16PDF Il en est ressorti que Vp16PDF viendrait se fixer au niveau de la

proteacuteine ribosomale uL22 tout comme EcPDF 91 Cependant nos donneacutees indiquent qursquoelle

pourrait eacutegalement cibler deux autres sites de fixation lrsquoun au niveau des proteacuteines ribosomales

uL29uL24uL23 et lrsquoautre au niveau des proteacuteines uL25uL30 Ce reacutesultat bien qursquoil doive

ecirctre confirmeacute en utilisant les proteacuteines chimeacuteriques est tregraves inteacuteressant dans la mesure ougrave il

indique que crsquoest probablement lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez la peptide deacuteformylase qui entraicircne

une relocalisation de lrsquoenzyme Nous ne savons pas ce qui motive cette PDF agrave interagir

preacutefeacuterentiellement sur lrsquoun ou lrsquoautre des sites ou si deux particules pourraient se fixer

simultaneacutement sur le ribosome comme ce qui semble ecirctre le cas pour la proteacuteine drsquoadressage

SecA 124

Discussion

148

Nous avons eacutegalement voulu nous inteacuteresser au rocircle joueacute par le peptide naissant Pour

cela jai preacutepareacute des ribosomes bloqueacutes en cours de traduction en utilisant la proteacuteine β-

galactosidase agrave laquelle nous avons fusionneacute une seacutequence drsquoarrecirct SecM agrave son extreacutemiteacute C-

terminale Les reacutesultats sont preacuteliminaires mais montrent clairement une diffeacuterence drsquoaffiniteacute

de Vp16PDF selon la longueur de la chaicircne polypeptidique en cours de synthegravese Lrsquoaffiniteacute

semble en effet meilleure lorsque le peptide naissant eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome

compareacute agrave des ribosomes vides ou dont le peptide naissant est encore confineacute dans le tunnel de

sortie Ce reacutesultat est en accord avec une eacutetude preacuteceacutedente qui montrait une affiniteacute eacutequivalente

pour un ribosome vide ou contenant un tregraves court peptide 94 Lrsquoaffiniteacute la plus importante a eacuteteacute

obtenue avec un peptide naissant contenant au total 53 reacutesidus drsquoacides amineacutes ce qui est

coheacuterent avec la distance de 13Aring mesureacutee entre lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie et le

positionnement putatif du site actif drsquoEcPDF lorsque celle-ci est fixeacutee au ribosome 91

Cependant ces reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec Vp16PDF qui ne contient pas lrsquoheacutelice C-terminale

drsquoEcPDF et qui semble se positionner diffeacuteremment La mecircme approche devra donc ecirctre

appliqueacutee avec EcPDF

Les peptides deacuteformylases ayant une affiniteacute tregraves faible pour le ribosome (de lrsquoordre du

micromolaire Kd = 25 plusmn 10 microM selon Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM selon

Bornemann et al 132 et une affiniteacute apparente de lrsquoordre de 1 agrave 2 microM selon notre eacutetude sur

Vp16PDF voir Chapitre II) et eacutetant moins abondantes dans la cellule que les ribosomes

(environ 1300 PDFs par cellule 194 contre environ 50000 ribosomes) il apparaicirct peu probable

que lrsquoenzyme se fixe sur le ribosome et laquo attende raquo que le peptide eacutemerge De plus eacutetant donneacute

que la plupart des facteurs qui agissent sur le peptide naissant degraves sa sortie du ribosome

interviennent au niveau drsquoune plateforme commune drsquointeraction situeacutee agrave proximiteacute du tunnel

de sortie du peptide (incluant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32 uL24 uL29 et uL23)

22126 tout semble indiquer que le peptide naissant sert de signal pour favoriser lrsquointervention de

la PDF Cette hypothegravese peut ecirctre soutenue par le fait qursquoil a eacuteteacute suggeacutereacute que le peptide en cours

de synthegravese sert de signal pour le recrutement du TF 107108 et de la SRP 22138 Cependant il est

encore difficile de savoir si la PDF peut se lier au ribosome de faccedilon simultaneacute avec le TF 94132

Notons qursquoune compeacutetition semble exister entre la PDF et la MetAP Ces donneacutees confortent

ainsi lrsquohypothegravese drsquoune intervention seacutequentielle de plusieurs facteurs des modifications co-

traductionnelles du N-terminal et donc de la peptide deacuteformylase motiveacutee possiblement par la

taille et la nature du peptide naissant

Discussion

149

Concernant les autres types de ribosomes aucune donneacutee nrsquoest actuellement disponible

Les ribosomes chloroplastiques bien qursquoils possegravedent des proteacuteines speacutecifiques preacutesentent les

mecircmes proteacuteines faisant partie de la plateforme commune drsquointeraction des ribosomes

bacteacuteriens 7 Les chloroplastes contiennent des PDFs de type 1B dont la structure preacutesente une

extreacutemiteacute C-terminale sous forme drsquoheacutelice et nous pouvons donc raisonnablement supposer

que le meacutecanisme drsquointeraction est le mecircme que celui deacutecrit chez les procaryotes 91 Quant agrave la

reacutegulation du meacutecanisme de deacuteformylation au niveau du ribosome mitochondrial il est probable

que le meacutecanisme soit diffeacuterent En effet bien que certaines proteacuteines ribosomales universelles

et appartenant agrave la plateforme commune drsquointeraction soient preacutesentes des proteacuteines

mitochondriales speacutecifiques y sont eacutegalement preacutesentes Ainsi nous ne pouvons pas preacutedire la

localisation de la PDF1B dans cet environnement De plus les mitochondries contiennent

eacutegalement des PDF1A dont le domaine C-terminal nrsquoest pas structureacute en heacutelice et dont

nous ne connaissons pas le mode drsquointeraction Enfin il a eacuteteacute suggeacutereacute que le ribosome

mitochondrial posseacutedait un second tunnel de sortie du peptide 8ndash11 Dans ce contexte il est

difficile drsquoimaginer le deacuteroulement de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles des

proteacuteines qui eacutemergent au niveau de ce second tunnel

Enfin nous ne savons pas non plus pourquoi certains organismes possegravedent deux types

diffeacuterents de peptides deacuteformylases Une premiegravere hypothegravese se dirige sur leur capaciteacute agrave fixer

des ions meacutetalliques diffeacuterents 183185 Des conditions de stresses pouvant modifier

lrsquohomeacuteostasie dans la cellule et ainsi la disponibiliteacute de certains types drsquoions il est probable

que les organismes qui possegravedent plusieurs types de PDF peuvent continuer agrave controcircler la

deacuteformylation de leur proteacuteome mecircme lorsque les conditions meacutetaboliques changent La

seconde hypothegravese pourrait se diriger vers leur capaciteacute agrave interagir avec le ribosome lorsque

celles-ci possegravedent des structures diffeacuterentes du domaine C-terminal Nous pouvons noter la

preacutesence de peptides deacuteformylases chez les archeacutees qui ne possegravedent pas de meacutethionines

formyleacutees 224 Dans ce cas nous ne connaissons pas le rocircle de ces PDFs putatives

De maniegravere tregraves inteacuteressante jrsquoai montreacute que la PDF du bacteacuteriophage Vp16T provoque

lorsqursquoelle est exprimeacutee agrave des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales agrave 30degC un pheacutenotype

drsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne et drsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats

Notons que les proteacuteines chimegraveres que jrsquoai construit posseacutedant la seacutequence de Vp16PDF

additionneacutee de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF ne montrent pas de pheacutenotype drsquoinhibition de

Discussion

150

croissance (voir chapitre III) Cela suggegravere donc que le pheacutenomegravene drsquoinhibition est directement

lieacute agrave lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez Vp16PDF Il nrsquoest toutefois pas exclu que les deux derniers

reacutesidus de la proteacuteine puissent jouer un rocircle dans le pheacutenomegravene drsquoinhibition point qui sera

investiguer en eacutetudiant lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats lorsque les bacteacuteries expriment non pas

Vp16PDF mais ses chimegraveres

Nous avons eacutegalement montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC preacutesentent

une alteacuteration inattendue de lrsquoenveloppe bacteacuterienne Ce pheacutenotype a eacuteteacute confirmeacute en cultivant

les cellules sur des milieux astringents contenant un antibiotique la vancomycine ou un

deacutetergent le SDS Les cellules exprimant Vp16PDF preacutesentent un pheacutenotype de sensibiliteacute

accrue au SDS et la vancomycine montrant une inhibition de croissance reflet drsquoune

permeacuteabiliteacute de lrsquoenveloppe bacteacuterienne plus importante

Les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression de la PDF du bacteacuteriophage

ressemblent tregraves fortement a ce qui est observeacute chez des mutants des voies drsquoadressage des

proteacuteines membranaires comme SecB 252260 et TF 105261 Etant donneacute que Vp16PDF semble se

fixer au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide naissant nous

supposons que cette proteacuteine pourrait bloquer une ou plusieurs voies de repliement ou

drsquoadressage du peptide en cours de synthegravese aboutissant agrave des proteacuteines qui srsquoagregravegent agrave cause

de leurs deacutefauts de repliement etou drsquoadressage Nos donneacutees indiquant que le pheacutenotype

drsquoinhibition de croissance provoqueacute par Vp16PDF agrave 30degC nrsquoest que peu ou pas observable dans

un contexte double mutant ΔtigΔsecB alors qursquoil est intensifieacute dans un contexte simple mutant

Δtig ou ΔsecB supportent lrsquohypothegravese du lien entre Vp16PDF et la voie TFSecB Dans ce

contexte double mutant drsquoautres voies drsquoadressage des proteacuteines doivent ecirctre mise en place

voies dans lesquelles Vp16PDF nrsquointervient pas Cela peut ecirctre ducirc au fait que les proteacuteines

concerneacutees sont prises en charge de faccedilon post-traductionnelle ou bien parce que les facteurs

impliqueacutes dans un contexte ougrave la voie TFSecB ne fonctionne pas ne possegravedent pas les mecircmes

zones drsquointeraction sur le ribosome et nrsquoentrent donc pas en compeacutetition avec Vp16PDF Les

diffeacuterentes voies drsquoadressage des proteacuteines sont complexes composeacutees drsquoun grand nombre de

facteurs dont plusieurs peuvent ecirctre interchangeables Les donneacutees sont nombreuses mais il

reste pourtant encore beaucoup agrave deacutecouvrir tant ce meacutecanisme semble complexe et finement

reacuteguleacute

Discussion

151

Les phages sont incapables de se reproduire par leurs propres moyens et deacutependent

donc de lrsquohocircte pour se multiplier Lrsquoeacutetape la plus critique est la reacuteplication de leur mateacuteriel

geacuteneacutetique qui neacutecessite drsquoutiliser et de mobiliser la machinerie de traduction cellulaire A

lrsquoissue de ce processus de reacuteplication du geacutenome ainsi qursquoagrave lrsquoassemblage de la particule virale

les phages provoquent le plus souvent la lyse de la cellule hocircte ce qui permet la libeacuteration des

particules virales en vue de leur propagation La phase lytique intervient au moment adeacutequat

du cycle de reacuteplication virale ce qui permet au phage drsquoutiliser suffisamment longtemps le

meacutetabolisme de lrsquohocircte 262 Lrsquoenveloppe bacteacuterienne eacutetant une barriegravere difficile agrave franchir lrsquoune

des strateacutegies principales utiliseacutees par les phages pour laquo sortir raquo de la cellule est la

permeacuteabilisation de cette enveloppe Un certain nombre de phages utilisent alors un couple de

deux proteacuteines appeleacutees endolysines et holines 262263 Ces proteacuteines sont codeacutees par le geacutenome

du phage Les holines permettent de permeacuteabiliser la membrane plasmique en y creacuteant des

pores Les endolysines ont alors la possibiliteacute drsquoatteindre le peptidoglycane afin de le deacutegrader

Lrsquoenveloppe bacteacuterienne est aussitocirct fragiliseacutee ce qui provoque la lyse bacteacuterienne et la

libeacuteration des particules virales

Le cycle lytique du phage Vp16T nrsquoest pas deacutecrit mais son geacutenome ne semble pas

contenir de gegravenes codant des endolysines ou holines 218 au contraire drsquoautres phages infectant

la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 264 En revanche nous avons observeacute que la peptide

deacuteformylase codeacutee par Vp16T interfegravere avec la voie de repliement et drsquoadressage TFSec

provoque lrsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats et deacutestabilise lrsquoenveloppe

bacteacuterienne aboutissant pour finir agrave la lyse des cellules Par ailleurs la sensibiliteacute des bacteacuteries

agrave lantibiotique vancomycine suggegravere une fragilisation de la membrane externe en reacuteponse agrave

lexpression de Vp16PDF (voir Chapitre III) Sachant que les mutants de la voie TF preacutesentent

un deacutefaut de synthegravese de proteacuteines membranaires notamment les porines OMPs 105246249 nous

pouvons poser lrsquohypothegravese que nous trouverons une accumulation plus importante dOMPs

dans les agreacutegats provoqueacutes par lrsquoexpression de Vp16PDF Nos reacutesultats semblent alors

indiquer que le phage Vp16T utiliserait un meacutecanisme tout agrave fait original de lyse alternatif agrave

celui des holinesendolysines induit par la PDF Cette enzyme pourrait alors jouer un double

rocircle Celui drsquoassurer un taux de deacuteformylation optimal dans la cellule beacuteneacutefique pour le bon

deacuteroulement de la traduction des proteacuteines de lrsquohocircte comme celui de ses propres proteacuteines

mais eacutegalement celui de fragiliser lrsquoenveloppe bacteacuterienne en perturbant une voie de repliement

et drsquoadressage des proteacuteines membranaires afin de pouvoir libeacuterer les particules virales lors de

la phase lytique

Discussion

152

Enfin comme deacutecrit dans lrsquointroduction les peptides deacuteformylases sont des cibles

theacuterapeutiques inteacuteressantes 130197199 De nos jours les inhibiteurs sont dirigeacutes vers le site actif

de lrsquoenzyme Lrsquoapprofondissement des connaissances quant au mode drsquointeraction de ces

enzymes avec le ribosome pourrait permettre la synthegravese de nouveaux inhibiteurs dirigeacutes non

pas vers le site actif mais vers le(s) domaine(s) drsquointeraction avec le ribosome Depuis

maintenant presque un siegravecle la theacuterapie phagique est utiliseacutee pour lutter contre les infections

bacteacuteriennes 265 Lrsquoeacutetude et la compreacutehension des meacutecanismes drsquoinfection des phages est donc

drsquoune grande importance drsquoun point de vue theacuterapeutique Ainsi toute deacutecouverte de fonction

enzymatique jusqursquoalors insoupccedilonneacutee chez les phages pourrait ecirctre importante pour

lrsquoutilisation de ce type de theacuterapie

Discussion

153

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Mateacuteriels et Meacutethodes

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

Discussion

156

A-Techniques de biologie moleacuteculaire

A1-Souches bacteacuteriennes

Les souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire sont reacutepertorieacutees dans le Tableau

MM-1

Tableau MM-1 Souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire

A2 ndash Protocole

1) Ensemble des constructions plasmidiques

Le gegravene de 417 pb codant la proteacuteine Vp16PDF wt a eacuteteacute syntheacutetiseacute par lrsquoentreprise

GeneArt et cloneacute dans un vecteur pBADMyc-HisA (Invitrogen) en utilisant les sites de

restriction BspHI et PstI (lrsquoutilisation de ces sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis

contenue dans le plasmide) LrsquoORF60 preacutesente dans le geacutenome du bacteacuteriophage Vp16T eacutetant

tregraves riche en GC 218 la seacutequence nucleacuteotidique codant Vp16PDF a eacuteteacute conccedilue avec optimisation

de codons pour une expression optimale en systegraveme bacteacuterien (voir la seacutequence nucleacuteotidique

et proteacuteique de Vp16PDF wt dans le Tableau MM-2) Le plasmide a eacuteteacute introduit dans la souche

drsquoE coli K12 (dam+ et dcm+) pour ecirctre amplifieacute puis a eacuteteacute purifieacute Le plasmide lyophiliseacute (5microg)

nous a ensuite eacuteteacute envoyeacute lequel a alors eacuteteacute resuspendu dans 50 microL drsquoeau milliQ

Le gegravene de 495 pb codant la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice a eacutegalement eacuteteacute syntheacutetiseacute

par lrsquoentreprise GeneArt eacutegalement avec optimisation de codons Le gegravene contient la seacutequence

codante drsquoEcPDF (K141LFMDYLSPLKQQRIRQKVEKLDRLKARA169) fusionneacutee en C-

terminal du gegravene codant Vp16PDF (apregraves le 134egraveme reacutesidu voir Tableau MM-2) il a eacuteteacute cloneacute

dans le vecteur pBADMyc-HisA avec les sites de restriction NcoI et XhoI (lrsquoutilisation de ces

sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis contenue dans le plasmide)

Les gegravenes de 495 pb codant les chimegraveres Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF)heacutelice

ont eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee (voir la proceacutedure paragraphe 2) agrave partir du gegravene codant

Vp16PDF(KLF)heacutelice preacutesent dans le plasmide pBADMyc-HisA de faccedilon agrave remplacer les

reacutesidus K132L133F134 par V132T133I134 ou V132T133F134 respectivement

Souche Geacutenotype Source

DH5 fhuA2 lac(del)U169 phoA glnV44 Φ80 lacZ(del)M15 gyrA96 recA1 relA1

endA1 thi-1 hsdR17 Invitrogen

Tg1 K-12 supE thi-1 Δ(lac-proAB) Δ(mcrB-hsdSM)5 (rK-mK

-) Lucigen

NEB Turbo F proA+B+ lacIq ∆lacZM15 fhuA2 ∆(lac-proAB) glnV galK16 galE15 R(zgb-210Tn10)TetS endA1 thi-1 ∆(hsdS-mcrB)5

Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

Les mutants drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee notons que la

version sauvage drsquoEcPDF est eacutegalement nommeacutee EcPDF(KLF) pour mettre lrsquoaccent sur les

reacutesidus qui sont muteacutes par la suite EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) ont eacuteteacute produits par la

substitution des reacutesidus K141L142F143 drsquoEcPDF par K141L142I143 ou V141T142I143

respectivementLes versions tronqueacutees et muteacutees drsquoEcPDF EcPDF(KLF)ΔC-ter

EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter ont eacuteteacute construites respectivement agrave partir des gegravenes

codant EcPDF wt EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) dans lesquels un double codon stop a eacuteteacute inseacutereacute

apregraves le codon correspondant au 144egraveme acide amineacute

Le gegravene sauvage codant EcPDF eacutetait preacutesent initialement dans un plasmide pBADMyc-

HisA ainsi que dans un plasmide pET-22b(+) Toutes les mutations ont eacuteteacute effectueacutees agrave la fois

dans les gegravenes contenus dans le plasmide pBADMyc-HisA mais eacutegalement dans ceux contenus

dans le pET-22b(+)

Lrsquoensemble des constructions utiliseacutees au cours de ce travail est reacutepertorieacute dans les

tableaux MM-2 et MM-3

Mateacuteriels et Meacutethodes

147

Tableau MM-2 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques de Vp16PDF dans ses versions wt et chimeacuteriques

Les reacutesidus muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale drsquoEcPDF qui est ajouteacutee agrave la seacutequence de Vp16PDF est repreacutesenteacutee en vert

Version de Vp16PDF Seacutequence geacutenomique Seacutequence proteacuteique

wt

ATGAAAATTCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCAATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACCGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGCC

CGACCTTTAAAGGTTGTGTTATTAATCCGATTATTACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTTGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCAGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAACATGAAATTGATCATCTGAATGGCGTGACCATTTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTI

Vp16PDF(KLF)heacutelice

ATGAAAATCCTGCATGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGKLFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTI)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATgGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTIMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTF)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGgtGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGTTCATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

148

Tableau MM-3 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques drsquoEcPDF dans ses versions wt et mutantes

Version de EcPDF Seacutequences geacutenomiques Seacutequences proteacuteiques

wt

(proteacuteine eacutegalement

appeleacutee EcPDF(KLF)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLFMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(KLI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(VTI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTgGCGGCAACCCAGG

ttGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

149

Les acides amineacutes muteacutes par rapport agrave la version sauvage sont repreacutesenteacutes en rouge La seacutequence proteacuteique correspondant agrave la seacutequence sauvage drsquoEcPDF est repreacutesenteacutee en

vert

EcPDF(KLF)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLF

EcPDF(KLI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGT

GCTTTAGTGCCGCGCGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGAC

GGTCTGTTAGCCATCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLI

EcPDF(VTI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTI

Mateacuteriels et Meacutethodes

150

2) Mutageacutenegravese dirigeacutee

La mutagenegravese dirigeacutee est utiliseacutee pour substituer deacuteleacuteter ou ajouter un petit nombre

drsquoacides amineacutes Pour cela nous avons utiliseacute le kit QuickChange Mutagenesis site-directed de

Stratagene Les amorces ont eacuteteacute conccedilues avec le serveur PrimerX

(httpwwwbioinformaticsorgprimerxcgi-binprotein_1cgi) dont les paramegravetres par deacutefaut

ont eacuteteacute modifieacutes le pourcentage de GC doit ecirctre compris entre 30 agrave 60 la longueur de 25

agrave 70 pb le Tm de la reacutegion apparieacutee compris entre 50 et 55degC et il est eacutegalement preacutefeacuterable que

lrsquooligonucleacuteotide se termine par un nucleacuteotide G ou C (ce qui eacutevite des appariements non

speacutecifiques) La tempeacuterature de deacuteshybridation des brins doit-ecirctre comprise entre 75 et 85degC

On preacutepare le mix reacuteactionnel suivant 5 microL de laquo 10X reaction buffer raquo auquel on ajoute 25 ng

drsquoADN 15 pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableaux MM-4 et MM-5) 02 mM

de dNTP mix (Agilent) et H2O pour compleacuteter agrave 49 microL On ajoute alors 1 μL de PfuUltra HF

DNA polymerase (concentration initiale 25 Uμl Agilent) Une premiegravere incubation de 1 min

agrave 95degC est reacutealiseacutee suivie du programme PCR suivant 45 sec agrave 95degC pour deacutesapparier les brins

drsquoADN puis 1 min agrave 55degC pour hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 9 min agrave 72degC pour

permettre agrave la polymeacuterase de reacutepliquer le plasmide 18 cycles de PCR sont neacutecessaires pour

obtenir le mateacuteriel final A la fin des 18 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est

reacutealiseacutee On ajoute ensuite 1microL de lrsquoenzyme DpnI (Thermofisher Scientific) qui permet de

digeacuterer les brins matrices meacutethyleacutes qui nrsquoont pas incorporeacute les mutations Lrsquoincubation se fait

durant 2h agrave 37degC Les plasmides sont alors utiliseacutes pour transformer la souche bacteacuterienne NEB

turbo Les clones obtenus sont mis en preacuteculture afin de reacutealiser une extraction plasmidique et

un seacutequenccedilage des plasmides par lrsquoentreprise GATC Biotech

Tableau MM-4 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus V132T133I134 de Vp16PDF avec

heacutelice

Constructions Seacutequences des amorces

Vp16PDF(VTI)heacutelice CTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATTATCGTTACGCCGTTCAG

Vp16PDF(VTF)heacutelice CTGAACGGCGTAACGTTTATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATAAACGTTACGCCGTTCAG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

Mateacuteriels et Meacutethodes

151

Tableau MM-5 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus 141 agrave 143 drsquoEcPDF wt

Constructions Seacutequences des amorces

EcPDF(KLI) CACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACC GGTGACAGATAATCCATAATCAGTTTGCCGACCAGGTG

EcPDF(VTI) CACCTGGTCGGCGTCACCATC ATGGATTATCTGTCACC CAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGG

EcPDF(KLF)ΔC-ter CCTGGTCGGCAAACTGTTTTAGGATTATCTGTCACCGCTG

CAGCGGTGACAGATAATCCTAAAACAGTTTGCCGACCAGG

EcPDF(KLI)ΔC-ter GATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATCTAGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATCAGTTTGCCGACCAGGTGATCCATC

EcPDF(VTI)ΔC-ter

CAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTCACCATCTAGGATTATCTGTCACCGCT

GAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGGTGATCCATCTCATGCTG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes

dans le plasmide pBAD vers le vecteur pET-16b Les gegravenes des proteacuteines chimeacuteriques eacutetaient initialement preacutesents dans un plasmide

pBAD utiliseacute pour reacutealiser les tests de compleacutementation fonctionnelle (voir plus loin)

Cependant afin de pouvoir surexprimer les proteacuteines et les purifier il a eacuteteacute neacutecessaire de sous-

cloner ces gegravenes dans un plasmide drsquoexpression permettant drsquoobtenir des quantiteacutes plus

importantes de proteacuteines Les gegravenes ont donc eacuteteacute sous-cloneacutes dans le vecteur pET-16b

(Novagen carte du plasmide en annexe)

Le meacutelange reacuteactionnel pour lrsquoamplification par PCR est le suivant 3 ng de plasmide 50

pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableau MM-6) 1 mM de dNTP (Agilent) 5 microL

de tampon de reacuteaction 10X 1 microL de Pfu DNA polymerase (Agilent 25 uniteacutesmicroL) dans 50 microL

final Le programme PCR se compose drsquoune eacutetape de deacutenaturation agrave 95degC durant 1 min puis 1

min drsquohybridation agrave 55degC et une eacutetape de synthegravese agrave 72degC durant 2 min On reacutealise 30 cycles

de deacutenaturationhybridationpolymeacuterisation et agrave la fin des cycles une derniegravere incubation de

10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Les amorces utiliseacutees pour amplifier les gegravenes (voir Tableau MM-

6) insegraverent des sites BspHI et XhoI aux extreacutemiteacutes 5rsquo et 3rsquo respectivement On purifie les

produits de PCR avec un kit speacutecifique (QIAquick PCR purification kit de Qiagen) Une fois

purifieacutes les produits de PCR sont alors digeacutereacutes par les enzymes BspHI et XhoI durant 20 min

agrave 37degC Le plasmide vide pET-16b est digeacutereacute avec lrsquoenzyme XhoI ainsi qursquoavec lrsquoenzyme NcoI

qui geacutenegravere des extreacutemiteacutes compatibles avec celles geacuteneacutereacutees par BspHI Pour la ligation nous

Mateacuteriels et Meacutethodes

152

avons utiliseacute 300 ng de pET-16b digeacutereacute 220 ng de produit de PCR purifieacute et digeacutereacute 2 microL de

T4 DNA ligase (Invitrogen 1 uniteacutemicroL) et 2 microL de tampon 10X dans un volume finale de 20

microL Les eacutechantillons sont incubeacutes agrave 22degC durant 4h Suite agrave la ligation le produit de reacuteaction

est transformeacute dans des bacteacuteries thermocompeacutetentes DH5α (voir protocole de transformation)

Les clones obtenus sont alors cribleacutes par PCR Pour cela nous reacutealisons pour chaque colonie

une reacuteaction de 25 microL final comprenant 15 microL de tampon 10X 02 mM de dNTP 2 mM

MgCl2 1 microL drsquoamorce T7 promoteur et T7 terminateur agrave4 pmolmicroL et 01 microL de Taq

Polymerase (Eurobio Taq 05U ) Le mix est tout drsquoabord preacutepareacute dans un volume final de 15

microL En parallegravele une colonie du clone agrave cribler est piqueacutee avec une pointe et meacutelangeacutee dans 10

microL drsquoeau (on repique eacutegalement ce clone sur boicircte LB agar contenant 25 microgmL drsquoampicilline

que lrsquoon incube la journeacutee agrave 37degC) On ajoute ensuite les 10 microL contenant la colonie dilueacutee dans

le mix PCR de 15 microL pour obtenir un volume finale de reacuteaction de 25 microL On utilise ensuite le

programme PCR suivant pour amplifier le plasmide preacutesent dans la colonie 3 min agrave 94degC pour

deacutesapparier les brins drsquoADN puis des cycles comprenant 30 sec agrave 94degC 30 sec agrave 52degC pour

hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 3 min agrave 72degC pour permettre agrave la polymeacuterase de

reacutepliquer le plasmide Il faut reacutealiser 30 cycles de PCR pour obtenir le mateacuteriel final A la fin

des 30 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Le produit de PCR est

alors analyseacute sur gel drsquoagarose 1 Les clones positif sont alors mis en preacuteculture dans 5 mL

de milieu LB liquide avec 25 microgmL drsquoampicilline et incubeacutes la nuit agrave 37degC On reacutealise le

lendemain une extraction des plasmides (voir extraction de plasmide avec le kit miniprep) Les

ADN purifieacutes sont alors envoyeacutes agrave lrsquoentreprise GATC Biotech pour ecirctre seacutequenceacutes

Tableau MM-6 Couples drsquoamorces permettant le transfert des gegravenes codant les chimegraveres de

Vp16PDF du plasmide pBADMyc-HisA vers le vecteur pET-16b

Constructions Seacutequences

Vp16PDF(KLF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTI)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Les seacutequences des amorces dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees de 5rsquo en 3rsquo Les sites de

restriction sont souligneacutes Les codons drsquoinitiation et de terminaison sont indiqueacutes respectivement en rouge et vert

Mateacuteriels et Meacutethodes

153

4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes

Les bacteacuteries thermocompeacutetentes ont eacuteteacute preacutepareacutees selon la meacutethode drsquoInoue

Tampon et milieu

Milieu SOB 2 bactotryptone 05 extrait de levures 10 mM NaCl 25 mM KCl 25 mM

MgCl2 10 mM MgSO4 pH64 Le milieu est autoclaveacute

Tampon TB 10 mM Pipes 55 mM MnCl2 15 mM CaCl2 250 mM KCl pH 67 Le tampon

est filtreacute et non autoclaveacute

Protocole

On reacutealise une preacuteculture de la souche souhaiteacutee (voir tableau MM-1) dans 7 mL de

milieu LB contenant les antibiotiques approprieacutes le cas eacutecheacuteant La preacuteculture est alors incubeacutee

la nuit agrave 37degC sous agitation (200 rpm) Ensuite on ensemence les cultures dans du milieu SOB

avec 250 microL de preacuteculture et lrsquoantibiotique si neacutecessaire La culture est reacutealiseacutee agrave 18degC sous

agitation (170 rpm) Lorsque la DO600 est voisine de 06 la culture est mise 10 min dans la

glace On centrifuge alors la culture agrave 2500 g 10 min agrave 4degC La re-suspension du culot se fait

de maniegravere douce dans 80 mL de TB froid On laisse reposer 10 min dans la glace On centrifuge

de nouveau lrsquoeacutechantillon agrave 2500 g 10 min agrave 4degC On resuspend cette fois le culot dans 20 mL

de TB froid On ajoute du DMSO agrave 7 final On laisse reposer 10 min dans la glace On reacutealise

des aliquotes de 200 microL que lrsquoon plonge dans lrsquoazote liquide Les bacteacuteries thermocompeacutetentes

sont ensuite stockeacutees agrave -80degC

Pour les souches MG1655 wt et mutantes (Tableau MM-8) le protocole de preacuteparation

des cellules thermocompeacutetentes est le suivant On reacutealise une culture de 30 mL de milieu LB

avec 300 microL de 1M MgSO4 50 microgmL drsquoampicilline et 300 microL de preacuteculture (incubeacutee la nuit agrave

37degC) La culture est incubeacutee 2h agrave 37degC (DO600 environ eacutegale agrave 04) On centrifuge la culture

durant 5 min agrave 5000 rpm agrave 4degC puis on resuspend le culot dans 10 mL de 01 M CaCl2 froid

puis on laisse reposer 20 min dans la glaceOn centrifuge alors la solution bacteacuterienne agrave 6000

rpm agrave 4degC durant 5 min puis on reprend le culot dans 1 mL de 01 M CaCl2 contenant 15 de

glyceacuterol On aliquote ensuite 100 microL par tube

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Test de compeacutetence des cellules

Pour effectuer un test de compeacutetence on reacutealise une transformation avec le plasmide de controcircle

pUC19 posseacutedant un gegravene de reacutesistance agrave lrsquoampicilline et on eacutetale les bacteacuteries transformeacutees

sur boicircte LB agar + 50 microgmL drsquoampicilline

On compte les colonies et on utilise la formule suivante

Lrsquoefficaciteacute (CFU) correspond au nombre de clones obtenus par microg de plasmide transformeacute

FD correspond au facteur de dilution si on reacutealise des dilutions

5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique

Les transformations bacteacuteriennes par choc thermique ont eacuteteacute reacutealiseacutees avec des bacteacuteries

thermocompeacutetentes Pour cela on utilise 50 microL de bacteacuteries thermocompeacutetentes deacutecongeleacutees

lentement dans la glace dans lesquelles on ajoute environ 100 ng de plasmide On laisse reposer

quelques minutes dans la glace puis on place le meacutelange durant 2 min agrave 42degC Suite au choc

thermique les tubes sont replaceacutes dans la glace durant 5 min On ajoute alors 1 mL de milieu

LB et on incube les tubes durant 1h agrave 37degC avec agitation permettant ainsi aux bacteacuteries de se

reacutegeacuteneacuterer Le meacutelange de transformation est ensuite dilueacute au dixiegraveme et au centiegraveme puis

deacuteposeacute sur des boicirctes de Peacutetri contenant du milieu LB agar auxquelles on a preacutealablement

ajouteacute le ou les antibiotiques correspondant agrave la reacutesistance du plasmide (100 microgmL

drsquoampicilline etou 34 microgmL de chlorampheacutenicol) Les boicirctes sont ensuite incubeacutees durant la

nuit agrave 37degC

6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps)

Les plasmides reacutepliqueacutes dans les bacteacuteries DH5α ont eacuteteacute extraits et purifieacutes avec le kit

QIAprep Spin Miniprep High-Yield de Qiagen Pour cela une colonie bacteacuterienne

preacutealablement transformeacutee avec le plasmide drsquointeacuterecirct est inoculeacutee dans 5 mL de milieu LB

contenant lrsquoantibiotique approprieacute et incubeacutee durant 12 agrave 16h agrave 37degC La preacuteculture est ensuite

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

centrifugeacutee 15 min agrave 4400 rpm Le surnageant est eacutevacueacute et le culot est resuspendu dans 250

microL de tampon P1 (50 mM Tris-HCl pH 80 plus de 5 min dans le tampon de lyse On ajoute

ensuite 350 microL de tampon de neutralisation N3 (42 M Gu-HCl 09 M aceacutetate de potassium

pH48) et on meacutelange tout de suite lrsquoeacutechantillon par inversion afin de preacutecipiter lrsquoADN

geacutenomique Une centrifugation de 10 min agrave 13000 rpm (4degC) permet de culoter lrsquoADN

geacutenomique et de reacutecupeacuterer le surnageant contenant le mateacuteriel plasmidique qui est alors deacuteposeacute

sur une colonne QIAprep spin Une centrifugation agrave 13000 rpm est faite durant 1 min agrave

tempeacuterature ambiante On ajoute 750 microL de tampon PE (10mM Tris-HCl pH75 80 eacutethanol)

et lrsquoon refait la mecircme centrifugation que preacuteceacutedemment (la centrifugation peut ecirctre reacutepeacuteteacutee

encore une fois afin drsquoeacuteliminer les restes de tampon) Enfin on place la colonne dans un tube

Eppendorf on ajoute 30 microL drsquoeau milliQ et on laisse reposer 1 min agrave tempeacuterature ambiante

Une derniegravere centrifugation agrave 13000 rpm est reacutealiseacutee et permet drsquoeacuteluer lrsquoADN plasmidique Une

mesure de la concentration est reacutealiseacutee au Nanodrop puis les plasmides sont stockeacutes agrave -20degC

7) Seacutequenccedilage

Les seacutequenccedilages ont eacuteteacute reacutealiseacutes par lrsquoentreprise GATC Biotech agrave partir de 20 microL de

plasmide agrave une concentration comprise entre 50 ngmicroL et 80 ngmicroL Dans le cas des

constructions disponibles dans le pET-16b les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage

sont les primers de GATC correspondant au T7 promoteur Dans le cas des constructions

disponibles dans le pBADMyc-HisA les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage sont les

primers de GATC correspondant au pBAD promoteur

B-Techniques de biochimie

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres

Les diffeacuterentes proteacuteines drsquointeacuterecirct ont eacuteteacute exprimeacutees sous forme recombinante dans E

coli en utilisant les souches reacutepertorieacutees dans le tableau MM-7

Tableau MM-7

Souche Geacutenotype Source

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Rosetta2(DE3)pLysS F- ompT hsdSB(rB

- mB-) gal dcm (DE3)

pLysSRARE2 (CamR) Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

156

1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute

Apregraves transformation de bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS avec un plasmide pET contenant la

proteacuteine drsquointeacuterecirct (vecteur pET-22b pour les mutants drsquoEcPDF ou pET-16b pour les chimegraveres

de Vp16PDF voir plus haut) un clone est mis en preacuteculture dans 5 mL de milieu LB

suppleacutementeacute avec 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol La preacuteculture est

incubeacutee la nuit agrave 37degC sous agitation Le lendemain on ensemence 100 mL de milieu 2YT avec

2 mL de preacuteculture suppleacutementeacute en ampicilline 50 microgmL et chlorampheacutenicol 34 microgmL La

culture est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm jusqursquoagrave lrsquoobtention drsquoune densiteacute optique

agrave 600nm (DO600) de 06-08 Lrsquoexpression de la proteacuteine drsquointeacuterecirct est alors induite par lrsquoajout

drsquoIPTG agrave une concentration finale de 05 mM et la culture est poursuivie 4-5h agrave 37degC sous

agitation Par la suite les diffeacuterents preacutelegravevements sont dilueacutes afin que chaque eacutechantillon ait la

mecircme absorbance agrave 600nm (crsquoest-agrave-dire la mecircme quantiteacute de bacteacuteries dans chaque eacutechantillon)

et centrifugeacutes pendant 15 min agrave 4400 rpm (4degC) Les culots bacteacuteriens sont alors resuspendus

dans 15 mL de tampon de lyse(tampon 50 mM MES-KOH agrave pH7555 ou 4 suivant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct et contenant diffeacuterentes concentrations en NiCl2 - 5 mM 20 mM ou 80 mM) puis

transfeacutereacutes dans un tube Eppendorf de 2 mL afin drsquoecirctre lyseacutes par sonication (3 seacuteries de 20

pulsations par eacutechantillon agrave 50 de la puissance maximale avec 1 min de repos dans la glace

entre chaque seacuterie de pulsations) Lrsquoextrait brut soniqueacute est alors seacutepareacute en deux aliquotes de

750 microL Lrsquoun des aliquotes est analyseacute sur gel SDS-PAGE 14 (apregraves lrsquoavoir centrifugeacute 20

min agrave 8000 rpm pour eacuteliminer les deacutebris cellulaires) afin drsquoobserver lrsquoexpression globale de la

proteacuteine Lrsquoautre aliquote va ecirctre traiteacute de faccedilon agrave seacuteparer les proteacuteines solubles et insolubles

Pour cela une centrifugation agrave 14000 rpm durant 20 min est reacutealiseacutee (4degC) Le surnageant

correspond agrave la fraction soluble et le culot agrave la fraction insoluble Ce culot est resuspendu dans

20 microL de tampon de lyse et les deux fractions soluble et insoluble sont analyseacutees sur gel SDS-

PAGE 14

2) Purification de Vp16PDF (forme peu active)

Des bacteacuteries PAL421Tr thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc thermique avec le

plasmide pBADMyc-His A contenant le gegravene codant Vp16PDF wt Les bacteacuteries transformeacutees

sont eacutetaleacutees sur boicircte LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et incubeacutees environ 24h agrave

37degC Des preacutecultures de 20 mL contenant 50 microgmL drsquoampicilline sont inoculeacutees agrave partir drsquoun

clone et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Par la suite 2 L de milieu LB contenant 50 microgmL

drsquoampicilline et 02 drsquoarabinose (pour lrsquoinduction de la proteacuteine) sont inoculeacutes avec la

preacuteculture La culture est reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

culture et est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm durant 7h jusqursquoagrave obtention drsquoune

DO600 = 20 On centrifuge ensuite la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-

10 centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de

lyse 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute

agrave -80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

La purification se fait par chromatographie eacutechangeuse de cations en utilisant 23 mL de

reacutesine SP-Sepharose Fast Flow packeacutee dans une colonne (GE Healthcare life science) La

colonne est eacutequilibreacutee avec le mecircme tampon que celui utiliseacute pour la lyse que lrsquoon nomme

tampon A (50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2) Une fois lrsquoeacutechantillon injecteacute lrsquoeacutelution agrave

4degC se fait avec un tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 1M KCl (que lrsquoon nomme

tampon B) Pour cela une premiegravere eacutetape drsquoeacutelution est reacutealiseacutee en passant 6 volumes de colonne

avec 15 de tampon B Une autre eacutetape consiste ensuite agrave reacutealiser un gradient de 15 agrave 60

de tampon B durant 8 volumes de colonnes agrave 2 mLmin Des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees

et analyseacutees sur gel SDS-PAGE 14 puis on reacutecupegravere celles qui contiennent Vp16PDF (environ

35 mL) Il faut ensuite concentrer les proteacuteines avec les uniteacutes drsquoultrafiltration AmiconUltra 3

kDa-15mL (Merck Millipore) en les centrifugeant agrave 4000g jusquagrave obtention drsquoenviron 11 mL

Une centrifugation 10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC permet drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Cet

eacutechantillon est alors injecteacute sur une colonne Superdex 75 Prepgrade de 120 mL (GE Healthcare)

Lrsquoeacutelution de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacutee avec 15 volumes de colonne de tampon A agrave 15 mLmin

Les fractions sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE 15 et lrsquoensemble des fractions drsquointeacuterecirct sont

rassembleacutees (environ 15 agrave 20 mL total) Un second passage de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacute sur la

colonne Superdex 75 Prepgrade (dans les mecircmes conditions que preacuteceacutedemment) afin

drsquoaugmenter le degreacute de pureteacute de la proteacuteine Apregraves analyse des fractions sur gel SDS-PAGE

14 les fractions drsquointeacuterecirct sont rassembleacutees et concentreacutees avec les tubes Amicon Ultra 3kDa-

15 mL agrave 4000g agrave 4degC jusqursquoagrave obtention drsquoenviron 500 microL Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute

10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Un dosage de Bradford

permet alors de mesurer la concentration de la proteacuteine On reacutealise ensuite des aliquotes et la

proteacuteine est conserveacutee agrave -80degC La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

Mateacuteriels et Meacutethodes

158

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 La proteacuteine est alors stockeacutee agrave -80degC

et sera utiliseacutee pour des tests drsquointeraction

Remarque Il est impeacuteratif drsquoutiliser de la verrerie en plastique et non en pyrex pendant

toutes les eacutetapes de purification afin drsquoeacuteviter tout relargage de meacutetaux qui pourraient se fixer

au site actif de lrsquoenzyme agrave la place du nickel 194

3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active)

Des bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc

thermique avec le plasmide pET16bVp16PDF Les bacteacuteries transformeacutees sont eacutetaleacutees sur boicircte

LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol et incubeacutees

environ 24h agrave 37degC Des preacutecultures de 20 mL de milieu LB contenant 50 microgmL drsquoampicilline

et 34 microgmL de chlorampheacutenicol sont inoculeacutees agrave partir drsquoun clone et incubeacutees durant la nuit agrave

37degC Par la suite 2 L de milieu 2YT contenant 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de

chlorampheacutenicol sont inoculeacutes avec la preacuteculture de faccedilon agrave avoir DO600 = 02 La culture est

reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de culture et est incubeacutee agrave 37degC

sous agitation agrave 150 rpm Lrsquoexpression de la proteacuteine est induite lorsque les bacteacuteries atteignent

une DO600 = 05-06 avec lrsquoajout de 05 mM IPTG On laisse pousser les bacteacuteries 3h agrave 37degC et

150 rpm puis on centrifuge la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-10

centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de lyse

50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute agrave

-80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

Le protocole permettant de purifier Vp16PDF sous forme active consiste agrave utiliser des

tampons de lyse et de purification agrave pH4 et avec 80 mM de NiCl2 Ainsi le tampon de lyse est

le suivant MES-KOH 50 mM pH4 80 mM de NiCl2 Lrsquoeacutetape de purification sur colonne SP

Sepharose Fast Flow (GE Healthcare life science) est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que celui

Mateacuteriels et Meacutethodes

159

utiliseacute pour la forme inactive mais en preacutesence de tampons de composition diffeacuterente La

colonne est eacutequilibreacutee avec le tampon de lyse et lrsquoeacutelution se fait avec le tampon 50 mM MES-

KOH pH4 80 mM NiCl2 1 M KCl Les fractions drsquoeacutelution sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE

14 et celles contenant la proteacuteine sont rassembleacutees Lrsquoeacutechantillon peut alors ecirctre concentreacute

jusqursquoagrave environ 5 mL avec les tubes Amicon Ultra 3 kDa-15 mL agrave 4000g agrave 4degC Lrsquoeacutechantillon

est alors centrifugeacute 10min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees

La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford

On reacutealise tout drsquoabord une gamme eacutetalon avec de la proteacuteine BSA (solution stock 1

mg mL) Dans des cuves de spectrophotomegravetre on ajoute 200 microL de reacuteactif de Bradford

(BioRad) des quantiteacutes de BSA allant 1 microg agrave 10 microg et on complegravete avec de lrsquoeau jusqursquoagrave un

volume final de 1 mL (ajouter du NiCl2 dans la gamme si la proteacuteine agrave doser en contient) On

meacutelange bien lrsquoeacutechantillon et on laisse incuber 15 min agrave tempeacuterature ambiante On reacutealise en

parallegravele de la gamme eacutetalon de BSA une gamme de la proteacuteine agrave doser Pour cela dans un

volume de 1 mL on ajoute diffeacuterents volumes de proteacuteines 200 microL de reacuteactif de Bradford et

on complegravete avec de lrsquoeau Apregraves avoir meacutelangeacute on laisse incuber les eacutechantillons 15 min agrave

tempeacuterature ambiante On reacutealise alors une mesure de lrsquoabsorbance agrave 595 nm de chacun des

eacutechantillons de la gamme eacutetalon ce qui permet de tracer la droite qui relie lrsquoabsorbance en

fonction de la concentration de proteacuteine contenue dans lrsquoeacutechantillon On reacutealise les mecircmes

mesures drsquoabsorbance avec les eacutechantillons dont la concentration de proteacuteine est inconnue et

on reporte les valeurs sur la courbe de la gamme eacutetalon On peut alors deacuteterminer la

concentration en proteacuteine de lrsquoeacutechantillon

5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes

Lrsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes (SDS-PAGE) est reacutealiseacutee agrave partir du protocole

de Laemmli 266 Le gel drsquoeacutelectrophoregravese se compose drsquoun gel de concentration (36

drsquoacrylamide) et drsquoun gel de seacuteparation (entre 10 et 15 drsquoacrylamide selon la taille des

proteacuteines que lrsquoon souhaite observer) et contenant 01 de SDS Les gels de concentration et

de seacuteparation sont preacutepareacutes avec le systegraveme Mini-PROTEAN de Biorad Une quantiteacute

deacutetermineacutee de proteacuteines est meacutelangeacutee avec du tampon de charge (2X 100mM Tris-HCl 4

SDS 20 glyceacuterol 8 β-mercaptoeacutethanol 01 bleu de bromopheacutenol pH 68) et chauffeacutee

Mateacuteriels et Meacutethodes

160

durant 5 min agrave 95degC Les eacutechantillons agrave analyser sont deacuteposeacutes dans les puits du mini-gel ainsi

qursquoun marqueur de poids moleacuteculaire (PageRuler Prestained Protein Ladder 26616 de Thermo

Scientific) La migration srsquoeffectue dans un tampon Tris-Glycine-SDS pH83 (25 mM Tris-

HCl 01 SDS 192 mM Glycine) et se deacuteroule sous une tension de 100V jusqursquoagrave ce que les

proteacuteines passent le gel de concentration puis 200V pour le gel de seacuteparation jusqursquoagrave la sortie

du front de migration du gel

Pour reacutealiser les gels SDS-PAGE il faut utiliser un beacutecher pour preacuteparer la solution pour le

gel de seacuteparation (14 acrylamide 0378 M Tris-HCl pH 88 01 SDS 014 APS 01

TEMED) (volume final de 5 mL) On commence par ajouter le tampon Tris puis lrsquoacrylamide

le SDS lrsquoAPS et lrsquoeau Ajouter agrave la fin le TEMED qui va acceacuteleacuterer la reacuteaction de

polymeacuterisation On meacutelange agrave la pipette et on deacutepose doucement la solution entre les deux vitres

du Mini-PROTEAN System de Biorad On ajoute doucement 200 microL drsquoisopropanol apregraves avoir

deacuteposeacute le gel de seacuteparation afin drsquoaplanir le niveau et drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles bulles Il faut

ensuite attendre une heure que le gel polymeacuterise Ensuite on penche le systegraveme de faccedilon agrave

eacutevacuer lrsquoisopropanol et on essuie les reacutesidus avec du papier propre On preacutepare alors dans un

beacutecher la solution pour le gel de concentration (36 acrylamide 012 M Tris-HCl pH 68

01 SDS 02 APS 01 TEMED) (volume final 5 mL) Tout comme le gel de seacuteparation

on ajoute le TEMED uniquement agrave la fin On deacutepose alors la solution entre les vitres au-dessus

du gel de seacuteparation preacutealablement polymeacuteriseacute jusqursquoagrave la limite supeacuterieure des vitres On

deacutepose alors le peigne contenant les puits entre les deux vitres Il faut ecirctre preacutecautionneux afin

de ne pas inseacuterer de bulles dans le gel

6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

Preacuteparation des anticorps

Les anticorps anti-Vp16PDF ou anti-EcPDF ont eacuteteacute produits agrave partir de lapins agrave lrsquoanimalerie

de lrsquoINAF au CNRS de Gif-sur-Yvette

Pour chaque seacuterie drsquoanticorps 500 microL de proteacuteine agrave 1 mgmL additionneacutes de 500 microL

drsquoadjuvant de Freund ont eacuteteacute injecteacutes agrave deux lapins en parallegravele agrave J0 J14 J28 et J43 (adjuvant

complet pour la premiegravere injection incomplet pour les injections suivantes) Des preacutelegravevements

sanguins ont eacuteteacute reacutealiseacutes dans lrsquoartegravere meacutediane agrave J0 et J37 pour les anticorps anti-Vp16PDF et

J0 J36 et J64 pour les anticorps anti-EcPDF Un dernier preacutelegravevement intracardiaque a eacuteteacute

effectueacute agrave J58 pour les anticorps anti-Vp16PDF et J81 pour les anticorps anti-EcPDF

Mateacuteriels et Meacutethodes

161

Pour chaque preacutelegravevement il faut reacutecupeacuterer le seacuterum contenant les anticorps Pour cela il

faut casser 2-3 pipettes Pasteur en verre agrave lrsquointeacuterieur de chacun des tubes de preacutelegravevement et les

incuber 1h agrave 37degC dans une eacutetuve On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon durant 20 min agrave 2000 rpm

agrave tempeacuterature ambiante et on reacutecupegravere la partie supeacuterieure du seacuterum ainsi obtenue Des aliquotes

de 500 microL sont stockeacutes agrave -80degC

Preacutecipitation des anticorps au sulfate drsquoammonium

On deacutecongegravele lentement (dans de la glace) les anticorps stockeacutes agrave -80degC (durant environ

3h) Pour 1 mL drsquoeacutechantillon on centrifuge 30 min agrave 14000 g On reacutecupegravere le surnageant et on

le preacutecipite avec 40 drsquoammonium sulfate (243 mg) pendant 1h agrave 4degC On centrifuge de

nouveau 1h agrave 14000 g et on resuspend ensuite le culot avec 1 mL de tampon phosphate (Na2Na)

20 mM pH 72 On effectue une dialyse toute la nuit contre 500 mL de ce mecircme tampon On

deacutetermine alors la concentration en anticorps (une DO280 de 135 correspond agrave une

concentration en IgG de 1 mgmL)

Produits utiliseacutes pour le Western-blot

Tampon de transfert 192 mM Glycine 25 mM Tris-base 005 SDS 20 Methanol

PBS 5X 750 M NaCl 80 mM Na2HPO4 20 mM NaH2PO4

Tween20 (Sigma P-7949)

Lait en poudre (GE Healthcare)

Membrane PVDF (GE Healthcare)

Anticorps primaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Anticorps anti-EcTF dilution 1 15000

Anticorps anti-EcMetAP (lapin 361) dilution 15000-10000

Anticorps anti-EcPDF (lapin 363) dilution 110000

Anticorps anti-Vp16PDF (lapin 342) dilution 1 5000-10000

Anticorps secondaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Goat anti-rabbit IgG-Cy5 dilution 1 1000 (Amersham)

Protocole

Le principe du Western-blot est drsquoidentifier une proteacuteine drsquointeacuterecirct agrave lrsquoaide drsquoanticorps

primaires dirigeacutes speacutecifiquement contre cette proteacuteine Un anticorps secondaire auquel est

greffeacutee une sonde fluorescente dirigeacute contre lrsquoanticorps primaire permet alors de deacutetecter la

proteacuteine par fluorescence

Mateacuteriels et Meacutethodes

162

Les eacutechantillons sont deacuteposeacutes sur gel SDS-PAGE agrave 15 drsquoacrylamide (voir eacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes) La migration se fait agrave 100V dans un tampon Tris-Glycine-SDS

Le gel est alors reacutecupeacutereacute et rinceacute dans du tampon de transfert apregraves eacutelimination du stacking (gel

de concentration) Le sandwich permettant le transfert des proteacuteines depuis le gel vers la

membrane est reacutealiseacute en appliquant le gel contre un morceau de membrane PVDF

preacutealablement activeacutee dans du meacutethanol le tout entre plusieurs feuilles de papier Whatman

Lrsquoensemble est placeacute dans une cassette laquelle est placeacutee dans la cuve remplie de tampon de

transfert Un courant constant de 30V est appliqueacute durant la nuit en chambre froide Le transfert

effectif des proteacuteines sur la membrane est aiseacutement veacuterifiable gracircce agrave lrsquoutilisation de marqueurs

de poids moleacuteculaires coloreacutes (ThermoFisher Prestained protein ladder 26616)

La membrane est ensuite reacutecupeacutereacutee et laveacutee rapidement agrave lrsquoeau puis avec du tampon PBS

1X La saturation de la membrane permettant drsquoeacuteviter la fixation aspeacutecifique des anticorps est

effectueacutee pendant 5h agrave 4degC dans un tampon PBS Tween20 03 et 5 drsquoagent bloquant

(Amersham ECL blocking agent) La membrane est ensuite laveacutee avec du tampon PBS 1X

Tween20 03 durant 30 min agrave 4degC puis incubeacutee la nuit agrave 4degC en preacutesence drsquoanticorps primaire

dilueacute dans du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 La membrane est laveacutee

5 fois 10 min avec du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 avant drsquoincuber

agrave lrsquoobscuriteacute durant 3h en preacutesence des anticorps secondaires (Ig-Cy5-Anti rabbit Amersham

dilueacute 1000 fois) La membrane est alors laveacutee 3 fois avec du tampon PBS 1X Tween20 03

lait 025 puis 2 fois 10 min dans du tampon PBS1X Tween20 03 et enfin une derniegravere

fois dans du PBS 1X Apregraves seacutechage la fluorescence de la membrane peut ecirctre reacuteveacuteleacutee Nous

utilisons au laboratoire lrsquoappareil PharosFX Molecular Imager de BIO-RAD pour la reacuteveacutelation

Nous utilisons le logiciel Quantity One en mode laquo basic raquo pour quantifier le signal de

fluorescence Avec lrsquooption laquo rect tool raquo nous traccedilons un cadre autour des bandes agrave quantifier

ainsi qursquoun cadre ne contenant aucune bande afin drsquoobtenir le signal de bruit de fond Le signal

de fluorescence agrave lrsquointeacuterieur de chaque cadre est alors quantifieacute Les valeurs ainsi obtenues sont

rentreacutees dans le logiciel Excel afin de reacutealiser un traitement des donneacutees

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase

Lrsquoactiviteacute des enzymes PDF est mesureacutee par un test cineacutetique spectrophotomeacutetrique 231 La

reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme PDF est coupleacutee agrave la reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme formate

deacuteshydrogeacutenase (FDH) selon les deux reacuteactions suivantes

Mateacuteriels et Meacutethodes

163

ougrave N-formyl-Met-X (ou fMX) est un peptide syntheacutetique de longueur variable et posseacutedant une

meacutethionine initiatrice formyleacutee NAD+ est le produit de la reacuteaction de deacuteformylation (la

nicotinamide adeacutenine dinucleacuteotide sous forme oxydeacutee) et le NADH sous forme reacuteduite (produit

de la reacuteaction de la formate deacutehydrogenase) Le peptide couramment utiliseacute au laboratoire est

le N-formyl-Met-Ala-Ser ou fMAS

La quantiteacute de peptide deacuteformyleacute est proportionnelle agrave la quantiteacute de NADH formeacute avec

une stoechiomeacutetrie 11 La mesure de lrsquoabsorbance du NADH agrave 340 nm au cours du temps

permet donc de mesurer directement le taux de deacuteformylation de la meacutethionine et donc lrsquoactiviteacute

de lrsquoenzyme A340 = ἐNADH-340nm x [PDF] x l ougrave ἐ est le coefficient drsquoextinction molaire du NADH

(ἐNADH-340nm = 6220 mol-1Lcm-1 ou M-1cm-1) et l la longueur du trajet optique de la cuve (1

cm) Ainsi cette eacutequation permet le calcul theacuteorique de la variation drsquoabsorbance observable

pour une concentration en substrat donneacutee Une gamme de concentration en fMAS allant de 0

mM agrave 10 mM est ainsi reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF

en fonction de la concentration en substrat (vi = A340min-1) La courbe vi = f([fMAS]) est alors

traceacutee gracircce au module Kinetics de SigmaPlot selon lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten etou

Lineweaver-Burke Cela permet de deacuteterminer les constantes Vmax (A340min) et Km (mM) Le

kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

1) Mateacuteriel et solutions

Les mesures sont reacutealiseacutees dans des cuves en quartz de 200 microL preacutealablement nettoyeacutees

avec de lrsquoacide sulfochromique La longueur du trajet optique est de 1 cm Le

spectrophotomegravetre Ultraspec2100Pro (GE Healthcare) utiliseacute possegravede un portoir de 6 cuves agrave

effet Peltier ainsi qursquoune uniteacute de controcircle de la tempeacuterature Le spectrophotomegravetre est controcircleacute

par le logiciel SWIFT II

Les solutions stocks utiliseacutees pour le meacutelange reacuteactionnel sont 1M Hepes-KOH pH 75

10 mgmL BSA (pour limiter la fixation aspeacutecifique de lrsquoenzyme sur les parois de la cuve)

NAD+ 32 mM (Roche) 180 UmL FDH (Sigma ref F8649-250UN) 200 mM fMAS (Bachem

ref H-6210 250 mg) 10 mM NiCl2 Toutes les solutions sont preacutepareacutees dans de lrsquoeau

Mateacuteriels et Meacutethodes

164

Lrsquoenzyme Vp16PDF est conserveacutee agrave -20degC dans un tampon 50 mM MES-KOH pH4 80

mM NiCl2 50 glyceacuterol Une dilution intermeacutediaire de la PDF agrave 2-5 microM dans un tampon 50

mM MES-KOH pH4 80 mM NiCl2 est preacutepareacutee extemporaneacutement et conserveacutee dans la glace

pour la journeacutee Lrsquoenzyme conserveacutee dans le tampon 50 mM MES pH55 et 5 mM NiCl2 a

eacutegalement eacuteteacute testeacutee apregraves avoir reacutealiseacute une dilution intermeacutediaire agrave 2-5 microM

2) Protocole

Chaque meacutelange reacuteactionnel de 200 microL est preacutepareacute dans un tube Eppendorf contenant

HEPES-KOH 50 mM pH 75 NiCl2 1 mM NAD+ 12 mM FDH 45 UmL Vp16PDF 100 nM

(pour les tests reacutealiseacutes avec les extraits brut 10 microL de fraction soluble agrave 05 microgmicrol sont ajouteacutes)

Le meacutelange reacuteactionnel est ensuite transvaseacute dans une cuve laquelle est inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre preacutealablement chauffeacute agrave 37degC 6 conditions expeacuterimentales peuvent ecirctre

testeacutees en mecircme temps gracircce au portoir de cuves contenant 6 emplacements La reacuteaction est

deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat fMAS apregraves 2 min drsquoincubation dans le spectrophotomegravetre

(le tripeptide est remplaceacute par de lrsquoeau pour le blanc) et lrsquoabsorbance agrave 340 nm est mesureacutee

pendant 10 min agrave 37degC Une gamme de concentration en fMAS allant de 0 mM agrave 10 mM est

reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF en fonction de la

concentration en substrat La courbe vi = f([fMAS]) est alors traceacutee selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten etou Lineweaver-Burke On deacutetermine ainsi les constantes Vmax (mmolmin)

et Km (mM) Le kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

avec ἐNADH-340nm = 6220 mol-1L-1cm-1

3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine

Lrsquoinhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine a eacuteteacute mesureacutee par le test drsquoactiviteacute deacutecrit ci-

dessus selon un protocole leacutegegraverement modifieacute les concentrations en PDF et substrat sont

constantes lrsquoactinonine (resuspendue dans de lrsquoeacutethanol 100) est ajouteacutee agrave des concentrations

variables et la reacuteaction enzymatique est deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat Pour deacuteterminer les

valeurs drsquoIC50 et de KIapp Le meacutelange reacuteactionnel contenant Vp16PDF et lrsquoactinonine est

incubeacute 10 min agrave 37degC puis transfeacutereacute dans une cuve laquelle est alors inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre maintenu agrave 37degC Apregraves 2 min drsquoincubation le substrat est ajouteacute et la

cineacutetique mesureacutee par la deacutetection de lrsquoabsorbance agrave 340 nm La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

Pour deacuteterminer la valeur du KIon utilise le mecircme protocole que le test drsquoactiviteacute deacutecrit

preacuteceacutedemment mais lrsquoactinonine est ajouteacutee au meacutelange reacuteactionnel Aucune preacuteincubation du

Mateacuteriels et Meacutethodes

165

complexe enzymeinhibiteur nrsquoa lieu Le meacutelange contient drsquoabord le substrat et lrsquoinhibiteur

lrsquoenzyme est ajouteacutee ensuite pour deacuteclencher la reacuteaction La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF

1) Souches

Les souches drsquoE coli utiliseacutees dans cette partie sont reacutepertorieacutees dans le Tableau MM-8

Tableau MM-8 Souches utiliseacutees pour les tests de compleacutementation fonctionnelle test de croissance et

extraction drsquoagreacutegats

2) Compleacutementation fonctionnelle

Le principe de la compleacutementation fonctionnelle de Vp16PDF est drsquoutiliser une souche de

bacteacuterie E coli dont le gegravene def codant EcPDF a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et de le remplacer par le gegravene codant

la deacuteformylase de Vp16T via un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose afin drsquoobserver si

lrsquoenzyme exprimeacutee permet aux bacteacuteries de survivre et donc de restaurer la croissance La

souche de bacteacuterie utiliseacutee pour les expeacuteriences de compleacutementation est la souche PAL421Tr

dont le gegravene chromosomique de deacuteformylase est deacuteleacuteteacute et qui contient un plasmide pMAK-

705-EcPDF contenant le gegravene de deacuteformylase endogegravene Ce plasmide est thermosensible ce

qui permet de controcircler sa capaciteacute agrave se reacutepliquer en fonction de la tempeacuterature Cette souche

est alors transformeacuteeavec un plasmide pBADMyc-HisA contenant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct

Souche Geacutenotype Source

Compleacutementation fonctionnelle

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Extraction des agreacutegats et tests de croissance

W3110 F- lambda- IN(rrnD-rrnE)1 rph-1 P Genevaux

MG1655 wild type K-12 strain F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 P Genevaux

MG1655ΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB P Genevaux

MG1655Δtig F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 Δtig P Genevaux

MG1655 ΔtigΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB Δtig P Genevaux

A1119 W3110 Delta proteacuteases Lon ClpP ClpQY P Genevaux

A722 W3110 wild type P Genevaux

Jm101Tr Facute traD36 proA+B+ lacIq Δ(lacZ)M15 Δ(lac-proAB)

glnV thi recA56 srl-300 Tn10

Hirel et al 1988 267

Mateacuteriels et Meacutethodes

166

Une culture liquide de 100 mL de bacteacuteries PAL421Tr transformeacutee avec lrsquoune ou lrsquoautre

des diffeacuterentes constructions contenues dans un plasmide pBADMyc-HisA est reacutealiseacutee en

milieu LB contenant de lrsquoampicilline agrave 25 microgmL et incubeacutee agrave 30degC jusqursquoagrave ce que la densiteacute

optique des cultures soit DO600 = 1 On preacutelegraveve alors 10 mL de chaque eacutechantillon dans un tube

Falcon (dans le cas ougrave de leacutegegraveres variations de densiteacute optique seraient observeacutees entre des

souches transformeacutees avec des constructions diffeacuterentes on dilue avec du milieu LB liquide les

cultures de faccedilon agrave ce qursquoelles possegravedent toutes exactement la mecircme DO600 dans les 10mL)

Les eacutechantillons sont alors centrifugeacutes agrave 4400 rpm durant 15 min agrave 4degC de faccedilon agrave obtenir un

culot Ce culot est alors resuspendu dans 1 mL de milieu LB liquide Pour chacune des souches

on reacutealise alors une seacuterie de dilutions successives au dixiegraveme sur une plaque 96 puits (Figure

MM-1) On deacutepose par la suite sur un milieu nutritif LB geacuteloseacute une goutte de 10 microL de

chacune des dilutions pour chacune des souches utiliseacutees afin de deacuteposer de moins en moins

de bacteacuteries au fil des dilutions (Figure MM1) Le deacutepocirct des gouttes se fait sur boicircte LB agar

suppleacutementeacute avec 05 de glucose (pour inhiber lrsquoexpression du pBAD) et en parallegravele sur

boicirctes suppleacutementeacutees avec des concentrations drsquoarabinose allant de 02 agrave 2 et cultiveacutees agrave

30degC ou 42degC (voir Figure MM-1)

Mateacuteriels et Meacutethodes

167

Figure MM-1 Expeacuterience de compleacutementation fonctionnelle A) Culture de bacteacuteries PAL421Tr

transformeacutees avec un plasmide pBAD contenant le gegravene de la PDF drsquointeacuterecirct B) Preacuteparation des dilutions de

culture C) Deacutepocirct des gouttes sur boicircte et incubation

Mateacuteriels et Meacutethodes

168

2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries

Cette expeacuterience a pour objectif drsquoobserver si lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF modifie

la cineacutetique de croissance des bacteacuteries en fonction de la souche bacteacuterienne testeacutee et de la

tempeacuterature drsquoincubation utiliseacutee Pour cela diffeacuterentes souches de bacteacuteries drsquoexpression (voir

tableau MM-8) ont eacuteteacute transformeacutees (soit avec un plasmide pBAD vide soit avec le plasmide

pBADEcPDF soit avec le plasmide pBADVp16PDF) et eacutetaleacutees sur boicirctes LB agar avec 100

microgmL drsquoampicilline et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Des preacutecultures de 5mL de LB sont

inoculeacutees avec un clone et mises en incubation agrave 37degC durant la nuit sous agitation dans un

milieu LB avec ampicilline (pour chaque construction transformeacutee un clone est testeacute) Le

lendemain des fioles contenant 100 mL de milieu 2YT sont inoculeacutees avec 200 microL de

preacuteculture et cela pour chaque construction On ajoute le ou les antibiotiques approprieacutes ainsi

qursquoune concentration finale de 2 drsquoarabinose (permet lrsquoinduction de la proteacuteine exprimeacutee par

le pBAD) pour chaque culture Les cultures bacteacuteriennes sont alors mises agrave incuber agrave diffeacuterentes

tempeacuteratures (28degC 30degC 37degC ou 42degC) Une mesure de lrsquoabsorbance agrave 600 nm est reacutealiseacutee

toutes les heures afin de pouvoir tracer une cineacutetique de croissance bacteacuterienne

3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes

Les agreacutegats de proteacuteines ont eacuteteacute isoleacutes en utilisant la meacutethode de Tomoyasu 268

NB lrsquoensemble des eacutetapes de ce protocole doit ecirctre effectueacute dans un meacutelange deau froide et

de glace

Tampons neacutecessaires pour lrsquoextraction des agreacutegats

Tampon A 10 mM KH2PO4 pH65 (agrave partir drsquoun stock agrave 05 M) 1 mM EDTA 20 sucrose

2 mgmL de lysozyme La solution est preacutepareacutee le jour mecircme

Tampon B 10 mM KH2PO4 pH65 1 mM EDTA

Protocole drsquoextraction des agreacutegats agrave partir de diffeacuterentes souches de bacteacuteries

Les souches utiliseacutees sont preacutesenteacutees dans le tableau MM-8 (la souche Jm101Tr nrsquoa pas eacuteteacute

utilseacutee pour lrsquoextraction des agreacutegats mais seulement pour les tests de croissance) elles sont

toutes transformeacutees avec le plasmide pBAD ou pBADVp16PDF ou pBADEcPDF

Les bacteacuteries sont mises en preacuteculture dans 4 mL de milieu LB avec 05 de glucose durant

la nuit agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

50 mL de milieu LB avec une DO600 initiale de 004 le milieu contenant de lrsquoampicilline (50

microgmL) et 2 arabinose La culture se fait agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Lorsque

Mateacuteriels et Meacutethodes

169

la DO600 atteint 1 uniteacute drsquoabsorbance ou apregraves 6h la culture est mise 15-20 min dans un meacutelange

eauglace On preacutelegraveve ensuite la quantiteacute neacutecessaire de bacteacuteries pour avoir une DO600 eacutegale agrave

1 en suivant la formule suivante 1 DO600 x 16 = volume agrave preacutelever (mL)

Lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 15 min agrave 6000 g (4degC) dans des tubes Falcon de 50 mL On

eacutevacue le surnageant et on resuspend le culot dans 120 microL de tampon A puis on laisse reposer

30 min dans lrsquoeauglace Par la suite 1080 microL de tampon B sont ajouteacutes la solution est

meacutelangeacutee par retournement puis transfeacutereacutee dans un tube Eppendorf de 2 mL La solution de

bacteacuteries est alors deacuteposeacutee dans un beacutecher contenant un meacutelange glaceeau et lyseacutee par

sonication en reacutealisant deux cycles de 10 pulsations par eacutechantillon avec une minute de repos

entre chaque seacuterie de pulsation (en utilisant 50 de puissance avec lrsquoappareil Sonifier cell

disruptor 200 de Branson) Lrsquoeacutechantillon est soumis agrave deux sonications avec une minute de

repos dans la glace entre les deux sessions de pulsations La solution de lyse est ensuite

centrifugeacutee 15 min agrave 2000 g (4degC) Le surnageant est transfeacutereacute dans un autre tube Eppendorf

(un aliquote de 100 microL est preacuteleveacute afin de reacutealiser un dosage des proteacuteines (voir dosage par la

meacutethode de Bradford) et une analyse sur gel SDS-PAGE afin de veacuterifier que les diffeacuterents

eacutechantillons testeacutes contiennent la mecircme quantiteacute de proteacuteines Le surnageant est alors centrifugeacute

25 min agrave 14000g (4degC) le surnagent eacutelimineacute puis le culot est centrifugeacute encore 2 min pour

eacuteliminer le reste de surnagent Enfin le culot est congeleacute agrave -80degC pour la nuit

Le lendemain le culot est resuspendu dans 1 mL de tampon B puis soniqueacute suivant les

mecircmes conditions que pour la lyse Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute 25 min agrave 14000 g (4degC)

puis le culot est resuspendu dans 960 microL de tampon B La suspension est de nouveau soniqueacutee

suivant les conditions deacutecrites preacuteceacutedemment mais en utilisant cette fois deux sessions de 8

pulsations On ajoute 240 microL de solution NonidetP-40 10 puis on vortexe

Les tubes sont mis agrave centrifuger 35 min agrave 14000 g puis le culot est resuspendu dans 960 microL

de tampon B et soniqueacute deux fois avec 8 pulsations On ajoute agrave nouveau 240 microL de solution

NonidetP-40 agrave 10 puis on vortexe On centrifuge une derniegravere fois lrsquoeacutechantillon durant 35

min agrave 14000 g (4degC) Le culot est alors resuspendu dans 40 microL de tampon de charge 1X et

utiliseacute pour diffegraverent expeacuteriences En geacuteneacuteral 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15

avec coloration au bleu de Coomassie ou Sypro Ruby pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats Les eacutechantillons peuvent eacutegalement ecirctre analyseacutes par Western-blot afin de

visualiser speacutecifiquement la preacutesence de certaines proteacuteines Dans ce cas il faut eacutegalement

charger 20 microL par puits drsquoeacutechantillon sur un gel SDS-PAGE 15 On reacutealise ensuite le

Mateacuteriels et Meacutethodes

170

protocole du Western-blot (voir partie Western-blot) avec des anticorps dirigeacutes contre les

proteacuteines drsquointeacuterecirct

4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une

analyse en spectromeacutetrie de masse digestion trypsique

drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE Lrsquoobjectif de cette expeacuterience est drsquoidentifier les espegraveces proteacuteiques preacutesentes dans un

eacutechantillon drsquoagreacutegats cellulaires Sur les 40 microL drsquoeacutechantillon obtenus apregraves extraction des

agreacutegats 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15 pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats et le gel est coloreacute avec du SYPRO Ruby (Thermofisher) Pour chaque eacutechantillon

deacuteposeacute sur gel le profil de migration est analyseacute et les bandes reacuteveacuteleacutees sont minutieusement

deacutecoupeacutees pour ensuite ecirctre traiteacutees pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

La deacutecoupe des bandes se fait sur une plaque de reacuteveacutelation UV preacutealablement recouverte

de film plastique pour eacuteviter toute forme de contamination Il est neacutecessaire drsquoutiliser des tubes

Eppendorf preacutealablement traiteacutes agrave lrsquoaceacutetonitrile (afin de dissoudre les eacuteventuels contaminants)

pour reacutecupeacuterer les eacutechantillons Il est eacutegalement important de se munir de gants propres et drsquoune

charlotte pour eacuteviter les contaminations par la keacuteratine Pour chaque bande deacutecoupeacutee un scalpel

propre doit ecirctre utiliseacute

Solutions utiliseacutees

- Solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM (solution AB) 198 g de bicarbonate

drsquoammonium 50 mL drsquoeau pour HPLC (ne pas utiliser drsquoeau MQ)

- Solution de DTT agrave 10 mM diluer le DTT (stock agrave 1 M masse moleacuteculaire = 15425

gmol) dans 1mL de solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution drsquoiodoaceacutetamide (55 mM) diluer lrsquoiodoaceacutetamide (stock agrave 100 mM) dans une

solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de bicarbonate drsquoammonium avec 5 drsquoaceacutetonitrile diluer 50 microL

drsquoaceacutetonitrile pur dans 950 microL de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de trypsine Trypsine PROMEGA (20 microg) dilueacute dans 400 microL de solution de

reacutehydratation PROMEGA (Ref V5280)

Protocole

Pour un eacutechantillon migreacute sur gel SDS-PAGE chaque bande proteacuteique est deacutecoupeacutee

Chacune des bandes est deacuteposeacutee dans un tube Eppendorf puis deacutecoupeacutee en cubes de 1-2mm x

1-2mm x 1mm agrave lrsquoaide drsquoune lame de scalpel On ajoute alors 20 agrave 100 microL drsquoaceacutetonitrile 100

Mateacuteriels et Meacutethodes

171

durant 10 min pour deacuteshydrater le gel puis on retire le liquide Srsquoen suit une eacutetape de reacuteduction

des eacutechantillons durant laquelle on ajoute 20 agrave 100 microL (suivant le volume de la bande

deacutecoupeacutee) de solution de bicarbonate drsquoammonium (50 mM) contenant 10 mM de DTT durant

1h agrave 37degC en agitant les tubes occasionnellement mais vigoureusement Le liquide est ensuite

eacutevacueacute On poursuit sur une eacutetape drsquoalkylation ougrave lrsquoon va ajouter une solution drsquoiodoaceacutetamide

(55 mM) en utilisant le mecircme volume que celui ajouteacute lors de lrsquoeacutetape de reacuteduction Puis les

eacutechantillons sont incubeacutes 30 agrave 60 min agrave lrsquoabri de la lumiegravere en prenant soin drsquoagiter

occasionnellement et eacutenergiquement On eacutevacue ensuite le liquide On recommence lrsquoeacutetape de

deacuteshydratation en ajoutant 20-100 microL de solution drsquoaceacutetonitrile durant 10 min puis on eacutevacue

le surnageant On peut alors reacutehydrater les eacutechantillons en les laissant reposer durant 20 min

dans 20-100 microL de solution AB suivi drsquoune nouvelle deacuteshydratation avec 20-100 microL

drsquoaceacutetonitrile 100 durant 10 min On eacutevacue ensuite le liquide Les morceaux de gel sont alors

laveacutes dans 50-200 microL de solution de bicarbonate drsquoammonium et le liquide est retireacute Les

eacutechantillons sont de nouveau deacuteshydrateacutes durant 10 min avec 50-200 microL drsquoaceacutetonitrile puis on

eacutevacue les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile en placcedilant les eacutechantillons durant 30 min agrave 1h dans un

SpeedVac (cela permet drsquoeacutevacuer les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile neacutefastes pour lrsquoeacutetape de digestion

agrave la trypsine) Les eacutechantillons sont ensuite digeacutereacutes avec 2 microL de solution de trypsine en laissant

le temps aux morceaux de gel de se reacutehydrater agrave 0degC

Lorsque les eacutechantillons ont absorbeacute la solution de trypsine on ajoute 10-100 microL de

solution de bicarbonate drsquoammonium contenant 5 drsquoaceacutetonitrile pour reacutehydrater

complegravetement les morceaux de gel Les tubes sont mis agrave incuber durant 15 min (on peut ajouter

plus de solution le but eacutetant que les morceaux de gel soient complegravetement reacutehydrateacutes en eacutevitant

drsquoavoir un surplus de surnageant) Lrsquoeacutetape de digestion se deacuteroule ensuite durant 1 agrave 2h agrave 37degC

dans un thermomixeur agrave 600 rpm A lrsquoissue de la digestion on ajoute 2-10 microL de solution 1

FA (acide formique) ou 01 TFA (acide trifluoroaceacutetique) dilueacute dans de lrsquoeau si lrsquoextraction

doit ecirctre faite le lendemain Sinon on passe directement agrave lrsquoeacutetape de premiegravere extraction qui

consiste agrave reacutecupeacuterer le surnageant et le transfeacuterer dans un nouveau tube auquel on ajoute 10-

50 microL drsquoune solution 1 FA On incube lrsquoeacutechantillon durant 20-30 min agrave tempeacuterature ambiante

en agitant occasionnellement On reacutealise ensuite la seconde extraction qui consiste agrave ajouter

10-50microL de solution 80 aceacutetonitrile 01 FA et on incube durant 20-30 min agrave tempeacuterature

ambiante en agitant occasionnellement et vigoureusement On reacutecupegravere alors le surnageant que

lrsquoon ajoute agrave la fraction preacuteceacutedente On garde les morceaux de gel jusqursquoagrave ce que les analyses

de spectromeacutetrie de masse aient eacuteteacute effectueacutees Les tubes contenant le surnageant sont mis dans

Mateacuteriels et Meacutethodes

172

un concentrateur SpeedVac afin drsquoeacutevaporer le liquide et seacutecher les eacutechantillons (pas de

chauffage requis) On ajoute alors 10 microL drsquoeau pour resuspendre le mateacuteriel et on replace les

tubes dans la centrifugeuse sous vide afin drsquoobtenir seulement 2 microL de liquide dans le tube

Pour finir on resuspend lrsquoeacutechantillon dans 10-50 microL de solvant A (5 aceacutetonitrile 01 FA)

B4 Etudes des interactions avec le ribosome

1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli

Mateacuteriel et Solutions

-Centrifuge Beckman rotor JA20

-Rotors rotor 70Ti ou 502Ti pour ultracentrifugeuse (Beckman Coulter ref 337922)

-Tubes pour lrsquoultracentrifugation en polycarbonate aluminium (ref 355618 Beckman) adapteacutes

aux rotors 70Ti (Beckman Coulter) et 502Ti

-La paillasse et les pipettes sont nettoyeacutees avec une solution anti-RNAse (Ambion 9780)

Composition des diffeacuterents tampons et milieu de culture

-Tous les tampons sont preacutepareacutes au plus tocirct quelques jours en avance filtreacutes sur des filtres de

022 μm et stockeacutes agrave 4degC

-7 SpectraPor Dialysis Membrane MWCO 8000 Wet in 01 sodium azide (no ref 734-0614

VWR)

-Ammonium chloride A9434-1KG (Sigma)

-Lysozyme 62970-5G-F (Sigma)

-Potassium chloride P9541-500G (Sigma)

-Sucrose molecular biology grade RNase-free S0389-1KG (Sigma)

-Complete EDTA-free Protease Inhibitor Cocktail Tablets Cat No 11 873 580 001 (20

tablets) or Cat No 05 056 489 001 (3x20 tablets) (Roche)

-DNase I FPLC pure Product number 27-0514 (Amersham Biosciences)

-PBS 10X sterile Molecular biology biosolve CAT Ndeg 16232321

Composition apregraves dilution

-PBS 1X 10 mM sodium phosphate 18 mM potassium phosphate 137 mM sodium chloride

27 mM potassium chloride pH 74 (25degC) Filtreacute avec filtres de 022 μm

Mateacuteriels et Meacutethodes

173

Tableau MM-9 Composition des tampons RSP pour la purification des ribosomes 70S drsquoE coli

Tampons

RSP Tris-HCl MgCl2 NH4Cl KCl Sucrose Autre

RSP 25 mM 10 mM 50 mM --- --- 7 mM -mercaptoethanol

(ajouteacute agrave la derniegravere minute)

RSP-10 25 mM 10 mM 50 mM --- 10 1 mM pefabloc + 05 mgmL

lysozyme (Roche)

RSP-18 A 25 mM 10 mM 05 M --- 18

RSP-18 B 25 mM 10 mM 1 M --- 18

RSP-low Mg 50 mM 1 mM 30 mM 30 mM ---

RSP-20 50 mM 05 mM 30 mM 30 mM 20

RSP-30 50 mM 13 mM 30 mM 30 mM 30

Protocole de purification des ribosomes drsquoE coli

La souche de bacteacuteries E coli MRE600 (souche deacuteficiente en RNase voir 269) est utiliseacutee

pour cette purification Cette souche ne contenant pas de plasmide portant une reacutesistance agrave un

antibiotique il est tregraves important de prendre des preacutecautions lors de la culture afin de ne pas

avoir de contamination

La souche MRE600 (conserveacutee en glyceacuterol agrave -80degC) est mise en preacuteculture (7 mL) pendant

12h agrave 37degC et sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

32 L de milieu LB reacutepartis dans 4 erlens de 3L (1mL de preacuteculture agrave DO600 ~ 5-6 pour 800 mL

de milieu) qui sont ensuite mis sous agitation constante (180pm) agrave 37degC Lorsque la DO600

atteint 27 agrave 29 uniteacutes drsquoabsorbance (il est important de ne pas deacutepasser ces valeurs pour que

la culture soit en phase exponentielle) la culture est arrecircteacutee en mettant les erlens dans la glace

durant 20 min (run on) puis centrifugeacutee pendant 30 min agrave 6000 rpm agrave 4degC (JA10 Beckman)

entre 10 et 12 g de bacteacuteries sont ainsi reacutecolteacutees Les culots bacteacuteriens sont laveacutes deacutelicatement

avec ~7 volumes de PBS 1X froid pour 1g de cellules La resuspension se fait avec une pipette

de 10 mL en eacutevitant de faire des bulles Geacuteneacuteralement on ajoute 50 mL de tampon dans le

premier tube et apregraves resuspension on transfert dans le deuxiegraveme tube et ainsi de suite jusqursquoau

dernier tube Tous les tubes de maniegravere seacutequentielle sont enfin laveacutes avec le reste de tampon

que lrsquoon ajoute agrave la solution initiale Les bacteacuteries et les solutions doivent ecirctre maintenues

constamment dans la glace Les cellules resuspendues sont distribueacutees dans deux tubes Falcons

de 50 mL puis centrifugeacutees 10-20 min agrave 6000 rpm 4degC (rotor laquo swinging centrifuge raquo)

Le culot bacteacuterien est resuspendu dans la glace (en utilisant une tige de verre arrondie) dans

15 mL de tampon RSP-10 Pour faciliter la resuspension les cellules sont mises agrave agiter

Mateacuteriels et Meacutethodes

174

doucement dans une chambre froide jusqursquoagrave complegravete suspension La solution de bacteacuteries

(~25mL) est additionneacutee de tampon RSP-10 sucrose jusqursquoagrave un volume final de 50 mL

Deux meacutethodes de lyse ont eacuteteacute utiliseacutees La plupart des purifications de ribosomes ont eacuteteacute

obtenues par sonication des cellules mais lrsquoutilisation drsquoun laquo cell distruptor (voir ci-dessous) a

eacutegalement eacuteteacute essayeacutee

Sonication

La lyse est effectueacutee par Sonication (Branson Digital Sonifer) Pour 50 mL de cellules

resuspendues on utilise un beacutecher de 100 mL en plastique (nettoyeacute avec de lrsquoeacutethanol) et deacuteposeacute

dans un beacutecher en verre de 1 L contenant un meacutelange drsquoeau et de glace

Les conditions de sonication sont les suivantes

Temps 3rsquo

Tempeacuterature max 11degC

Amplitude 60

Pulsation 5rsquorsquo

Intervalle 30rsquorsquo

Tempeacuterature pulsation 7degC

Tempeacuterature sonde 3degC

Dans le cas ougrave nous avons utiliseacute le Sonicator (Sonifier cell disruptor 200 de Branson) dont

nous ne pouvons pas controcircler tous les paramegravetres la sonication a eacuteteacute effectueacutee par des

pulsations de 5 sec avec des intervalles de 55 sec pour un temps total de pulsation de 3 min

(donc 36 pulsations de 5 sec drsquointervalle avec des pauses de 55 sec)

- Lyse des cellules avec le Cell Distruptor

Dans les cas ougrave nous avons utiliseacute le Cell Distruptor nous avons effectueacute 8 passages de

lrsquoeacutechantillon dans le microfluidizer avec une pression de 20 kpsi (apregraves chaque passage on

reacutecupegravere lrsquoeacutechantillon puis on le reacuteinjecte dans la machine)

Lrsquoeacutechantillon est ensuite centrifugeacute dans deux tubes 30 min agrave 19000 rpm 4degC (Beckman

rotor JA20) pour eacuteliminer les membranes Le surnageant est collecteacute dans un tube de 50 mL

auquel on ajoute de la DNase agrave 1 mgmL final (moitieacute drsquoune petite spatule ne pas doser car tregraves

volatile) partageacute dans deux tubes froids drsquoultracentrifugeuse de 25 mL (no ref 355618

Mateacuteriels et Meacutethodes

175

Beckman ndash les tubes sont adapteacutes pour les rotors type 70 Ti et type 502 Ti) et centrifugeacute 3h30

agrave 50000 rpm 4degC (rotor 70 Ti)

- Lavage I

Les culots sont resuspendus sous agitation douce (ne pas essayer drsquoobtenir une solution

homogegravene) agrave 4degC pendant 30 min dans 20 mL de tampon RSP puis deacuteposeacutes au fond du tube

On ajoute ensuite au fond du tube une solution RSP-18 A (le tout est reacuteparti dans 2 tubes)

Plus preacuteciseacutement en utilisant une seringue agrave pointe plate contenant 13 mL de solution pour

eacuteviter des bulles et positionneacutee au fond du tube Les tubes sont eacutequilibreacutes avec du tampon RSP

+ 1mM Pefabloc et centrifugeacutes pendant 16h agrave 25000 rpm ou 4h agrave 45000 rpm 4degC (Optima 70

Ti) Le surnageant est eacutelimineacute ainsi que la couche marron proche du culot

- Lavage II

Les culots sont ensuite resuspendus sous agitation douce 30 min avec une tige de verre ou

la nuit (shaking platform agrave 100-150 rpm) agrave 4degC dans 10 mL de tampon RSP puis centrifugeacutes

20 min agrave 17000 rpm (4degC) cette eacutetape de centrifugation est reacutepeacuteteacutee 2-3 fois Dans un tube 10

mL de surnageant sont alors deacuteposeacutes suivi par 125 mL drsquoune solution RSP-18 sucrose

contenant 1M NH4Cl La mecircme proceacutedure que celle deacutecrit dans laquo lavage I raquo est utiliseacutee pour

charger Centrifuger 3h agrave 50000 rpm (ou 3h30 agrave 40 000 rpm) dans un rotor 70 Ti (Optima)

4degC

Les culots sont resupendus dans 10 mL de tampon RSP sous agitation douce (sans chercher agrave

obtenir une solution homogegravene) pendant 30 min ou la nuit agrave 4degC (shaker 150 rpm)

- Lavage III (facultatif)

Le surnageant est centrifugeacute 20 min agrave 18000 rpm (JA20 Beckman) puis on le deacutepose au

fond drsquoune solution RSP-18 B comme dans le lavage I Centrifuger a 40000 rpm 3h30 ou

24000 rpm la nuit agrave 4degC

Les culots sont resupendus 30 min (150 rmp) agrave 4degC dans 3 mL de tampon RSP low Mg (ne pas

essayer drsquoobtenir une solution homogegravene) On centrifuge alors agrave 18000 rpm 20 min (JA20

Beckman 4degC)

Le surnageant est ensuite deacuteposeacute sur une bicouche de sucrose (couche supeacuterieure composeacutee

de 125 mL de tampon RSP-20 couche infeacuterieure composeacutee de 5 mL de tampon RSP-30)

Le deacutepocirct de lrsquoeacutechantillon et des deux couches se fait dans lrsquoordre suivant 1) eacutechantillon 2)

tampon RSP-20 et 3) tampon RSP-30 Apregraves une centrifugation de 5h agrave 50000 rpm ou la

nuit agrave 28000 rpm (4degC) les culots sont repris deacutelicatement dans 3mL de tampon 50 mM Tris-

Mateacuteriels et Meacutethodes

176

HCl 50 mM NH4Cl 50 mM MgCl2 7 mM β-mercaptoethanol La resuspension se fait avec

une tige de verre et une agitation douce agrave 150 rpm la nuit agrave 4degC si besoin Enfin les ribosomes

resuspendus sont dialyseacutes la nuit agrave 4degC contre environ 100 mL de tampon contenant 50 de

glyceacuterol 50 mM Tris-HCl 10 mM NH4Cl 10 mM MgCl2 7mM β-mercaptoethanol ou 2 mM

DTT

La concentration de ribosomes purifieacutes est mesureacutee avant et apregraves la dialyse (apregraves dialyse

lrsquoeacutechantillon est dilueacute au moins 1000-1500 fois pour le dosage) par mesure drsquoabsorbance agrave 260

nm dans 1 mL en utilisant les donneacutees suivantes 15 uniteacutes drsquoabsorbance (A260) correspondent

agrave 1 mg de 70S 1 A260 correspond agrave 25 pmolmL de 70S

La concentration de ribosome typique est entre 10 et 20 microM

2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus

Mateacuteriel et Solutions

Les tampons utiliseacutes pour la purification des ribosomes de T thermophilus (listeacutes ci-

dessous) sont preacutepareacutes le matin du premier jour

Lrsquoindice de reacutefraction de chacune des solutions est mesureacute avec un reacutefractomegravetre

ATAGO Abbe ce qui permet de veacuterifier que la composition des tampons est exactement la

mecircme drsquoune purification agrave une autre

Tampon A (500mL) 100mM NH4Cl Mg(CH3COO)2 105 mM 20 mM HEPES-KOH

pH75 05 mM EDTA 1 mM DTT 01 mM benzamidine ajouter un peu de PMSF dissout

dans 100 μL drsquoaceacutetone juste avant la lyse

Tampon B (200 mL) (Indice de reacutefraction 1394) 11 M Sucrose 05 M KCl 105

mM Mg(CH3COO)2 05 mM EDTA 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon C (15 L) (Indice de reacutefraction 1365) 15 M Ammonium sulfate 10 mM

Mg(CH3COO)2 400 mM KCl 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon D (1 L) (Indice de reacutefraction 1338) Mg(CH3COO)2 10 mM 400 mM KCl

20 mM HEPES-KOH pH75 20 mM DTT

Tampon E 5X (250mL) 250 mM KCl 50mM NH4Cl 5125mM MgAcetate 125 mM

EDTA 50 mM HEPES-KOH pH75 5 mM DTT

Solution agrave 5 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13413) 30 mL de sucrose

50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 210 mL drsquoH2O

Mateacuteriels et Meacutethodes

177

Solution agrave 20 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13630) ) 120 mL de

sucrose 50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 120 mL drsquoH2O

Tampon G (100mL) 10 mM Mg(CH3COO)2 50 mM KCl 10 mM NH4Cl 50 mM

HEPES-KOHpH75 1 mM DTT

Protocole de purification des ribosomes de T thermophilus

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute purifieacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 239

Les bacteacuteries T thermophilus HB8 sont acheteacutees aupregraves du service Bioexpression amp

Fermentation Facility (University of Georgia Athens GA USA) qui reacutealise les cultures par

fermenteur (culture reacutealiseacutee agrave 70degC jusqursquoagrave DO600 = 2) puis nous fournit les cellules sous forme

drsquoun unique bloc de culot sec de 250g stockeacute dans un pot en plastique lequel est conserveacute tel

quel agrave -80degC

Environ 25g de bacteacuteries T thermophilus HB8 sont preacuteleveacutes du bloc de culot sec en utilisant

un tournevis et un marteau pour en deacutetacher des morceaux Les bacteacuteries sont alors deacutecongeleacutees

lentement durant 1 agrave 2 h agrave tempeacuterature ambiante dans du tampon A en utilisant 15 mL de

tampon par gramme de bacteacuteries Les bacteacuteries resuspendues sont transvaseacutees dans une

eacuteprouvette de 50 mL en les filtrant agrave travers de la gaze pour eacuteliminer les eacuteventuels morceaux de

plastique Le volume est ajusteacute agrave 90 mL avec du tampon A puis de la DNase est ajouteacutee (agrave

raison de 2 microL de DNase agrave 1 UmicroL par gramme de cellules) La lyse des bacteacuteries est effectueacutee

avec un disrupteur de cellules (Cell Disrupteur de Constant Systems LTD) par 3 passages

successifs agrave une pression de 15 kbar agrave 4degC

Les bacteacuteries lyseacutees sont centrifugeacutees 1 h agrave 13500 rpm (4degC) On complegravete ensuite agrave 160

mL avec du tampon A et lrsquoeacutechantillon est reacuteparti agrave la surface de 4 tubes (Nalgene ref 355622)

contenant chacun 25 mL de tampon B Les eacutechantillons sont centrifugeacutes agrave 45000 rpm durant 17

h agrave 4degC Les surnageants sont soigneusement eacutelimineacutes et chaque culot est laveacute deacutelicatement

avec 2 mL de tampon C Les culots sont alors resuspendus avec 4 mL de tampon C par tube

sous agitation leacutegegravere agrave 4degC en utilisant des barreaux aimanteacutes de 15 cm de longueur Les culots

resuspendus drsquoun volume total de 20-25 mL sont rassembleacutes et la quantiteacute de ribosomes est

estimeacutee en mesurant la DO260 drsquoun aliquote dilueacute 10 fois (1 mgmL de 70S donne une DO260 =

15) On fait ensuite une centrifugation de 10 min agrave 10000 rpm agrave 4degC dans un seul tube de 50

mL

Une chromatographie drsquointeractions hydrophobes est ensuite reacutealiseacutee agrave 4degC avec une

colonne contenant 200 mL de reacutesine Butyl-650S (Tosoh Bioscience) le deacutebit est de 6 mLmin

Mateacuteriels et Meacutethodes

178

pour chaque eacutetape Lrsquoeacutechantillon est injecteacute sur la colonne preacutealablement eacutequilibreacutee avec 2

volumes de colonnes (VC) de tampon C puis la colonne est laveacutee avec 2VC de tampon D agrave

50 Lrsquoeacutelution est reacutealiseacutee gracircce agrave un gradient inverse de sulfate drsquoammonium allant de 50

de tampon D agrave 100 de tampon D des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees agrave chaque eacutetape La

DO260 de chacune des fractions est mesureacutee par un spectrophotomegravetre Nanodrop en utilisant 5

microL non dilueacutes les valeurs sont reporteacutees sur une courbe laquo DO260 en fonction du numeacutero de

fraction raquo afin de seacutelectionner les fractions contenant les ribosomes 70S Les fractions dont la

DO260 est comprise entre DOmax et DOmax 2 correspondant aux ribosomes 70S sont

rassembleacutees (Figure MM-2A) cette eacutetape de chromatographie permet lrsquoeacutelimination de

nombreux contaminants notamment la proteacuteine S1 La DO260 de ce pool est mesureacutee (sans

dilution) permettant agrave nouveau drsquoestimer la quantiteacute de ribosomes Apregraves avoir compleacuteteacute le

volume agrave 120 mL avec du tampon E lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC

Figure MM-2 A) Suivi du gradient inverse en sulfate drsquoammonium au cours de la chromatographie

drsquointeractions hydrophobes (absorbance agrave 260nm en fonction des fractions collecteacutees) B) Analyse de

lrsquoabsorbance agrave 260nm dans les diffeacuterentes fractions des gradients (seul le premier gradient est repreacutesenteacute) Pour

chacune des deux eacutetapes les fractions comprises entre les deux traits verticaux ont eacuteteacute rassembleacutees et soumises

agrave lrsquoeacutetape suivante du protocole de purification

Mateacuteriels et Meacutethodes

179

Les ribosomes sont ensuite purifieacutes sur des gradients de sucrose le protocole preacutevoit

normalement drsquoutiliser 12 gradients de sucrose reacutepartis dans deux ultracentrifugeuses mais

pour des raisons techniques nous nrsquoavons pu utiliser qursquoune seule seacuterie de 6 gradients Les

gradients de sucrose (20-5) sont preacutepareacutes durant lrsquoeacutetape de chromatographie il srsquoagit de

mettre 175 mL de solution agrave 5 de sucrose dans chaque tube puis drsquoajouter au fond du tube

en passant agrave travers la solution agrave 5 175 mL de solution agrave 20 de sucrose Les gradients sont

ensuite formeacutes avec un formeur de gradient puis conserveacutes en chambre froide durant la nuit

Les culots obtenus par ultracentrifugation sont rinceacutes avec du tampon E (1 mL par

culot) puis resuspendus lentement dans du tampon E agrave raison de 1 mL de tampon par culot (2h

sous agitation lente en chambre froide avec des barreaux aimanteacutes de 06-07 cm) Les culots

ainsi resuspendus sont rassembleacutes et la DO260 est mesureacutee (apregraves dilution 1500) A cette eacutetape

la concentration typique est de 35-45 mgmL et une perte de ribosomes de 25 agrave 30 est

observeacutee par rapport agrave lrsquoeacutetape preacuteceacutedente Les eacutechantillons sont alors deacutelicatement deacuteposeacutes agrave la

surface de chacun des gradients agrave raison de 7 agrave 8 mg de ribosomes par gradient Apregraves

centrifugation agrave 15400 rpm et agrave 4degC durant 17h avec un rotor SW28 les gradients sont

fractionneacutes du bas vers le haut agrave lrsquoaide drsquoune pompe peacuteristaltique par fractions de 1 mL (deacutebit

de 2 mLmin et agrave une tempeacuterature de 4degC) La DO260 de chacune des fractions issues du premier

gradient est mesureacutee et la courbe repreacutesentant la DO260 en fonction du numeacutero de la fraction est

traceacutee Les fractions correspondant au pic (Figure MM-2B) sont rassembleacutees (~30 mL) puis on

mesure le volume et la DO260 du pool avec un Nanodrop Ensuite on dilue le pool avec du

tampon E pour le reacutepartir dans 2 tubes la concentration mesureacutee au Nanodrop ne doit pas ecirctre

infeacuterieure agrave 06-1 mgmL Une centrifugation est effectueacutee durant 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC avec

un rotor 70Ti On eacutevacue le surnageant et on rince les culots avec 1 mL de tampon G par tube

On eacutevacue le tampon puis on resuspend lentement les culots dans 250 μL de tampon G par

tube avec un barreau aimanteacute (06-07 cm) en chambre froide On deacutepose les culots resuspendus

dans un tube de 15 mL et on mesure le volume exact ainsi que la DO260 (perte typique de 10

mg) Si neacutecessaire on dilue lrsquoeacutechantillon avec le tampon G pour obtenir une concentration finale

de 23-25 mgmL dans un volume de 800 microL (environ 10 microM) Ce protocole permet drsquoobtenir

~50 mg de ribosome agrave partir de 25g de bacteacuteries Enfin on filtre la solution finale de ribosomes

sur des tubes Eppendorf eacutequipeacutes drsquoun filtre 022 μm par centrifugation agrave 4degC quelques minutes

agrave 10000 g

Enfin les eacutechantillons sont aliquoteacutes congeleacutes rapidement agrave lrsquoazote liquide et stockeacutes agrave

-80degC Une analyse de suivi de la purification peut ecirctre reacutealiseacutee sur gel SDS-PAGE agrave partir

drsquoaliquot preacuteleveacutes agrave chaque eacutetape de la purification (voir Figure MM-3)

Mateacuteriels et Meacutethodes

180

Figure MM-3 Analyse des diffeacuterentes eacutetapes de purification des ribosomes 70S de T thermophilus sur

gel SDS-PAGE 15 1 Surnageant de lyse 2 Culot resuspendu apregraves eacutetape du coussin de sucrose 3 Apregraves

eacutetape de centrifugation agrave 10000 rpm 4 Pool apregraves la chromatographie HIC 5 Culot apregraves lrsquoultracentrigation

sur la nuit 6 Pool apregraves eacutetape de centrifugation de lrsquoeacutechantillon sur gradient de sucrose 7 ribosomes purifieacutes

Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes Lrsquoactiviteacute des ribosomes 70S est consideacutereacutee comme la capaciteacute agrave syntheacutetiser des chaicircnes

poly-pheacutenylalanines in vitro (on mesure ainsi lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation) On mesure

lrsquoincorporation de la pheacutenylalanine tritieacutee dans la chaicircne polypeptidique deacutependant de lrsquoARNm

syntheacutetique poly(U) en preacutesence de tous les eacuteleacutements neacutecessaires pour le processus

drsquoeacutelongation 270ndash274 et un excegraves de pheacutenylalanine froid

Tampons neacutecessaires pour le test drsquoactiviteacute

Tampon D (pour dilution des ribosomes 500μL) 40 mM Tris-HCl pH 75 7 mM

MgCl2 80 mM NH4Cl 1 mM DTT

Tampon C (tampon de reacuteaction 10X 500μL) 400 mM Tris-HCl pH 75 70 mM MgCl2

800 mM NH4Cl 5mM DTT 10mM ATP 5mM GTP phosphoenolpyruvate 10 mM PEP-K

(C3H4O6P-K)

Tampon B (340microL) 0041 μgmL PK 0147mgmL ARN Poly(U) 0453 μM EF-Ts

046 μM EF-G 071 μM EF-Tu preacutepareacute dans du tampon C 1X

Tampon A (meacutelange contenant les ARNt Phe 180μL) tARNPhe chargeacute 175 μgμL

ARNt totaux 0167 μgμL PK 138 μCimL 3H-Phe soit environ 31106 dpmmL 244 μM

Phe preacutepareacute dans du tampon C 1X

Mateacuteriels et Meacutethodes

181

Mesure drsquoactiviteacute des ribosomes drsquoE coli MRE600 et de T thermophilus HB8

On dilue les ribosomes purifieacutes comme deacutecrit preacuteceacutedemment dans du tampon D pour avoir

les trois concentrations suivantes 196 μM 098 μM et 049 μM que lrsquoon incube 1 min agrave

30degC On preacutepare le tampon A pour la reacuteaction de chargement des ARNt et on incube 30 min agrave

30degC On meacutelange 20 μL de tampon B avec 5μL de solution de ribosomes dilueacutes et on

preacutechauffe 10 min agrave 30degC La reacuteaction de synthegravese proteacuteique est deacutemarreacutee en ajoutant 10 μL de

tampon A au meacutelange tampon B et la solution de ribosomes preacutepareacutee preacuteceacutedemment On incube

les eacutechantillons 6 min agrave 30degC La reacuteaction est arrecircteacutee en mettant 28 μL du meacutelange reacuteactionnel

sur un filtre GFC puis on plonge immeacutediatement chaque filtre dans du TCA 10 froid durant

15 min (pour preacutecipiter lrsquoensemble des macromoleacutecules) Pour le lavage on deacutepose le filtre

dans du TCA 5 agrave eacutebullition durant 15 min pour eacuteliminer ARNt acides amineacutes chaicircnes

peptidiques infeacuterieures agrave 3 reacutesidus Apregraves cette eacutetape le filtre est laveacute par trempage durant 1

min dans du TCA 5 Enfin on lave les filtres deux fois 10 min dans une solution eacutethanoleacutether

(eacutelimine le TCA qui laquo quenche raquo le comptage) puis une derniegravere fois 10 min dans de lrsquoeacutether agrave

tempeacuterature ambiante Les filtres sont seacutecheacutes sous la sorbonne Pour deacuteterminer la radioactiviteacute

lieacutee aux filtres on deacutepose ces filtres dans 4 mL de solution de scintillation (ECOLITE(+) Liquid

scintillation cocktail de MP Biomedicals) on agite 30 min et les produits de la reacuteaction fixeacutes agrave

la membrane sont quantifieacutes par un compteur agrave scintillation Les reacutesultats obtenus sont analyseacutes

avec le tableur Excel et repreacutesenteacutes graphiquement par les picomoles de pheacutenylalanine

incorporeacutes en fonction de la concentration de ribosomes

Nous avons constateacute que les preacuteparations de reacutefeacuterences R1 et M1 preacutealablement reacutealiseacutees

au laboratoire sont actives alors que les preacuteparations M3 et T4 sont 37 fois moins actives Il

est probable qursquoun problegraveme survenu lors de la purification a abouti agrave une deacutestructuration des

ribosomes drsquoE coli dans la preacuteparation M3 Concernant le protocole de purification de T

thermophilus le protocole implique une eacutetape qui aboutit agrave la perte de proteacuteines ribosomales

notamment la proteacuteine S1 neacutecessaires pour lrsquoactiviteacute de traduction ayant pour conseacutequence

une quantiteacute de pheacutenylalanine incorporeacutee tregraves faible

Mateacuteriels et Meacutethodes

182

Figure MM-4 Test drsquoincorporation in vitro de la pheacutenylalanine tritieacutee en fonction de la concentration

en ribosomes 70S Les purifications R1 M1 et M3 sont des preacuteparations de ribosomes 70S drsquoE coli MRE600

La purification T4 est une preacuteparation de ribosomes 70S de T thermophilus Lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation est mesureacutee

de faccedilon comparative avec la preacuteparation de reacutefeacuterence R1

3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled

ribosomes raquo)

Principe

Lrsquoobjectif de ce protocole est la production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction

en controcirclant preacuteciseacutement la longueur de la chaicircne peptidique syntheacutetiseacutee Ainsi il est possible

drsquoobtenir des chaicircnes de longueurs variables dont lrsquoextreacutemiteacute est confineacutee agrave lrsquointeacuterieur du

tunnel de sortie du ribosome ou au contraire qui eacutemerge de ce tunnel Le protocole utilise les

proprieacuteteacutes de la seacutequence SecM (seacutequence F150XXXXWIXXXXGIRAGP166) naturellement

preacutesente dans des proteacuteines drsquoE coli destineacutees agrave ecirctre exporteacutees240 La seacutequence SecM contenue

dans la proteacuteine induit naturellement une pause du processus de traduction Les meacutecanismes

qui induisent une pause du ribosome avec la seacutequence SecM sont encore en cours

drsquoinvestigation 24 Cette seacutequence est couramment utiliseacutee pour produire des ribosomes bloqueacutes

en cours de traduction et qui ne se dissocient pas (aussi appeleacutes laquo stalled ribosomes raquo ou RNC

pour laquo ribosome nascent chain raquo)

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits avec le kit laquo PURExpress

in vitro Protein Synthesis Kit raquo de chez New England Biolabs Ce kit contient tous les

composants pour transcrire un gegravene drsquointeacuterecirct en ARNm (facteurs de transcription

nucleacuteotideshellip) ainsi que les composants neacutecessaires agrave la traduction de lrsquoARNm syntheacutetiseacute

Mateacuteriels et Meacutethodes

183

(ribosomes facteurs de traduction ARNt acides amineacuteshellip) La transcription ainsi que la

traduction se deacuteroulent dans le mecircme meacutelange reacuteactionnel

La composition exacte des solutions A et B nrsquoest pas preacuteciseacutee dans le kit mais drsquoapregraves le livre

Cell-free Protein Purification chapitre 2 du Dr Takuya Ueda les compositions sont

- Solution A 02 mM de chacun des 20 acides amineacutes 108 DO260mL E coli tRNA

mixtures 4 mM ATP 4 mM GTP 2 mM CTP 2 mM UTP 40 mM creatine phosphate 20

microgmL formyl donor 100 mM Hepes-KOH pH 76 200 mM potassium glutamate 26 mM

magnesium acetate 4 mM spermidine 2 mM DTT

- Solution B 690 microgmL alanyl-tRNA synthetase 20 microgmL arginyl-tRNA synthetase

220 microgmL asparaginyl-tRNA synthetase 80 microgmL aspartate-tRNA synthetase 12 microgmL

cysteinyl-tRNA synthetase 38 microgmL glutaminyl-tRNA synthetase 126 microgmL glutamyl-

tRNA synthetase 96 microgmL glycyl-tRNA synthetase 8 microgmL histidyl-tRNA synthetase 400

microgmL isoleucyl-tRNA synthetase 40 microgmL leucyl-tRNA synthetase 64 lysyl-

tRNAsynthetase 21 microgmL methionyl-tRNA synthetase 170 microgmL phenylalanyl-tRNA

synthetase 100 microgmL prolyl-tRNA synthetase 19 microgmL seryl-tRNA synthetase 63 microgmL

threonyl-tRNA synthetase 11 microgmL tryptophanyl-tRNA synthetase 6 gmL tyrosyl-tRNA

synthetase 18 microgmL valyl-tRNA synthetase 200 microgmL methionyl-tRNA formyltransferase

100 microgmL initiation factor 1 (IF1) 400 microgmL initiation factor 2 (IF2) 100 microgmL initiation

factor 3 (IF3) 500 microgmL elongation factor G (EF-G) 1000 microgmL elongation factor Tu (EF-

Tu) 500 microgmL elongation factor Ts (EF-Ts) 100 microgmL release factor 1 (RF1) 100 microgmL

release factor 3 (RF3) 100 microgmL ribosome recycling factor (RRF) T7 ARN polymerase

ribosomes 70S E coli souche A19 13 microM 275

Il est inteacuteressant de noter que la solution B contient une meacutethionyl-tRNA

formyltransfeacuterase et la solution A du donneur de formyle Cela permet lrsquoincorporation drsquoune

Met initiatrice sous forme formyleacutee Ainsi le complexe ribosome chaicircne peptidique se trouve

dans un eacutetat permettant le recrutement de la peptide deacuteformylase

Ne sachant pas si lrsquoenzyme EcPDF est preacutesente dans les solutions du kit jrsquoai reacutealiseacute un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-EcPDF De mecircme jrsquoai

chercheacute agrave savoir si le kit contient le trigger factor EcTF Jrsquoai ainsi montreacute que le kit contient du

TF mais pas EcPDF (Figure MM-5)

Mateacuteriels et Meacutethodes

184

Figure MM-5 Analyse de la preacutesence

drsquoEcPDF et EcTF dans les solutions A et B

du kit de ribosome laquo PURExpress in vitro

Protein Synthesis Kit raquo de chez New

England Biolabs par Western-blot Deacutepocirct de

10 microL de solution A et 75 microL de solution B sur

gel SDS-PAGE 14 La partie haute de la

membrane a eacuteteacute incubeacutee avec des anticorps

anti-EcTF et la partie basse avec des anticorps

anti-EcPDF

Description de la seacutequence geacutenomique utiliseacutee

Nous avons choisi de fusionner la seacutequence drsquoarrecirct SecM en C-terminal de la proteacuteine -

galacosidase drsquoE coli Cependant le N-terminus MTM a eacuteteacute modifieacute en MSL afin de ne contenir

qursquoune seule meacutethionine ce qui sera important pour deacuteterminer le ratio de ribosomes bloqueacutes

De plus le reste de la seacutequence est eacutegalement optimiseacute de faccedilon agrave ne contenir qursquoune

meacutethionine la meacutethionine initiatrice Cela permet ainsi de pouvoir compter le ratio de

ribosomes bloqueacutes agrave lrsquoissue de la reacuteaction (en utilisant de la 35S-L-Methionine) La seacutequence

geacutenomique

(5rsquoTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCG

TAG-3rsquo)

correspondant agrave la seacutequence drsquoarrecirct de SecM (FSTPVWISQAQGIRAGPP) inclut un codon

proline ainsi qursquoun codon stop en 3rsquo permettant drsquooptimiser le blocage du ribosome 276277 La

seacutequence drsquoarrecirct SecM optimiseacutee a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de diffeacuterentes seacutequences de β-

galactosidase de longueurs variables Les constructions preacutesenteacutees dans le tableau MM-10

correspondent agrave des proteacuteines recombinantes de 20 25 35 42 53 71 95 105 et 256 acides

amineacutes au total Lrsquoensemble des constructions a eacuteteacute inseacutereacute dans le plasmide drsquoexpression pET-

22b(+)

Mateacuteriels et Meacutethodes

185

Tableau MM-10 Liste des seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques des diffeacuterentes constructions β-gal-SecM disponibles

SecM20

ATGAGCCTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM25

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM35

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAATTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCC

GTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWEFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM42

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCaattATTCAGCACGCCCGTCTGGATA

AGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM53

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGctagTTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM71

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTACGCAGCTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCA

GGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSFSTPVWISQAQGIRAGPP

Mateacuteriels et Meacutethodes

186

SecM95

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCG

CCTTGCAGCACATCCCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCA

GCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTGGTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGcgATTTCAGC

ACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM105

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGgtacCCTTCAGCACGCCCGTCTGGAT

AAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPFSTPVWISQ

AQGIRAGPP

SecM256

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGGTACCCTCAAACTGGCAGATGCAC

GGTTACGACGCGCCCATCTACACCAACGTGACATATCCCATTACGGTCAATCCGCCATTTGTTCCCACGGAGAATCCGACCGGTTGTTACTCGCT

CACATTTAACGTCGACGAAAGCTGGCTACAGGAAGGCCAGACGCGAATTATTTTTGATGGCGTGAATTCGGCGTTTCATCTGTGGTGCAACGGGCGCTGGGTCGGTTATGGCCAGGACAGTCGTTTGCTGTCTGAATTTGACCTGAGCGCATTTTTACGCGCCGGAGAAAACCGCCTCGCGGTGATGG

TGCTGCGCTGGAGTGACGGCAGTTATCTGGAAGATCAGGATATGTGGCGGATGAGCGGCATTTTCCGTGACGTCTCGTTGCTGCACAAACCGAC

CACACAAATCAGCGATTTCCATGTTGCCACTCTCTTTAATGATGATTTTTCACGCGCGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCA

TCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPSNWQMHGY

DAPIYTNVTYPITVNPPFVPTENPTGCYSLTFNVDESWLQEGQTRIIFDGVNSAFHLWCNGRWVGYGQDSRLLSEFDLSAFLRAGENRLAVMVLRWSD

GSYLEDQDMWRMSGIFRDVSLLHKPTTQISDFHVATLFNDDFSRAFSTPVWISQAQGIRAGPP

Les seacutequences souligneacutees correspondent agrave la seacutequence de SecM permettant le blocage du ribosome

Mateacuteriels et Meacutethodes

187

Le meacutelange reacuteactionnel pour obtenir 24 microM de ribosomes bloqueacutes dans 25 microL final est le

suivant dans un tube Eppendorf on deacutepose 10 microL de solution A puis 75 microL de solution B ainsi

que 05 microL drsquoinhibiteur de RNAse (RNAse inhibitor murine de New England Biolabs 40000

uniteacutesmL) et le plasmide pET-22bSecM agrave une concentration finale de 5 agrave 25 ngmicroL (voir

tableau MM-11) On complegravete agrave 25 microL avec de lrsquoeau milliQ Le mix est alors doucement agiteacute

puis mis agrave incuber dans un thermomixeur agrave 37degC durant 150 min (un bain-marie agrave 37degC peut

eacutegalement ecirctre utiliseacute) Il faut faire attention de ne jamais vortexer la solution ni produire de

bulles afin de ne pas entraicircner une dissociation des ribosomes A lrsquoissue de la reacuteaction les

ribosomes bloqueacutes en cours de traduction sont precircts agrave ecirctre utiliseacutes

Tableau MM-11 Concentration et temps drsquoincubation optimaux pour obtenir des ribosomes bloqueacutes

avec les constructions SecM25 SecM42 SecM53 SecM71 et SecM105

Constructions Concentration optimale de

plasmides Temps optimal drsquoincubation

SecM25 5 ngmicroL 120 min

SecM42 15 agrave 25 ngmicroL 120 min

SecM53 5 ngmicroL 150 min

SecM71 5 ngmicroL 120 min

SecM105 15 ngmicroL 120 min

Veacuterification du ratio de ribosomes bloqueacutes produits

Le rendement drsquoobtention de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction est mesureacute en

preacuteparant les ribosomes selon le protocole deacutecrit ci-dessus et en utilisant de la meacutethionine

radioactive Les ribosomes ainsi produits sont isoleacutes sur une colonne Sephacryl S-300 et la

radioactiviteacute contenue dans le meacutelange est mesureacutee La -galactosidase utiliseacutee ne contenant

qursquoune seule Met (voir lrsquooptimisation de seacutequence deacutecrite ci-dessus) la quantiteacute de radioactiviteacute

incorporeacutee est directement lieacutee agrave la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes

La reacuteaction de synthegravese est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que deacutecrit preacuteceacutedemment

en ajoutant 2 microL de meacutethionine marqueacutee (EasyTag methionine 35S-Met de Perkin Helmer

reacutefeacuterence NEG709A agrave 14 microgmL et 1025 mCimL) dans le meacutelange reacuteactionnel

Dans une reacuteaction de 25 microL nous avons 60 pmol de ribosomes (24 microM) Comme chaque

ribosome bloqueacute nrsquoincorpore qursquoune seule meacutethionine (en N-terminal) 100 de ribosomes

Mateacuteriels et Meacutethodes

188

bloqueacutes incorporent donc 60 pmol de meacutethionine marqueacutee Nous utilisons 5 microL de meacutelange

reacuteactionnel pour le comptage de radioactiviteacute soit 12 pmol de ribosomes marqueacutes au maximum

La gamme eacutetalon de meacutethionine marqueacutee srsquoeacutetend donc de part et drsquoautre de cette valeur La

gamme est reacutealiseacutee dans un tampon 50 mM Hepes-KOHpH75 10 mM Mg(Ac)2et 75 mM

KAc

On deacutepose 1 mL de reacutesine Sephacryl S-300 high resolution (GE Healthcare) sur une

colonne Mobicole classique (MoBiTec) apregraves avoir mis un filtre Une fois lrsquoincubation des

ribosomes termineacutee on deacutepose le meacutelange reacuteactionnel au centre de la colonne (max 50

microLcolonne) et on centrifuge lrsquoeacutechantillon 2 min agrave 05 rcf Le filtrat contient alors les ribosomes

bloqueacutes alors que la reacutesine retient les meacutethionines marqueacutees libres qui nrsquoont pas eacuteteacute

incorporeacutees durant la synthegravese peptidique

Pour le comptage nous deacuteposons 100 microL drsquoeau 5 microL de solution de ribosomes bloqueacutes et

5 mL de liquide de scintillation dans un tube de comptage On peut alors reacutealiser les mesures

On reacutealise eacutegalement une gamme de concentration de 35S-L-Methionine afin de deacutefinir le

nombre de coups compteacutes en fonction de la quantiteacute de meacutethionine marqueacutee preacutesente dans la

solution Ainsi le nombre de coups mesureacutes dans la solution de ribosomes bloqueacutes nous indique

la quantiteacute de meacutethionine preacutesente et donc la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes ayant incorporeacute

une meacutethionine

Tampon utiliseacute pour la gamme 50 mM HEPES-KOHpH 75 10 mM Mg(Ac)2 75 mM KAc

Nous ajoutons ensuite la meacutethionine marqueacutee au tampon Pour les comptages de

radioactiviteacute du liquide de scintillation (ECOLITE(+) Liquid scintillation cocktail de MP

Biomedicals) est alors ajouteacute

Une fois la gamme effectueacutee on attend la fin de lrsquoincubation de la reacuteaction de synthegravese

des laquo stalled ribosomes raquo Le comptage de la radioactiviteacute de la gamme et des eacutechantillons est

effectueacute avec un compteur agrave scintillation

4) Test de seacutedimentation

Lrsquointeraction ribosomePDF a eacuteteacute mesureacutee gracircce agrave un test de seacutedimentation sur couche de

sucrose selon un protocole publieacute 94

La PDF drsquointeacuterecirct (5 microM) est incubeacutee en preacutesence de concentrations croissantes de ribosomes

bloqueacutes (de 02 microM agrave 2 microM) dans un meacutelange reacuteactionnel de 60 microL contenant du tampon

Mateacuteriels et Meacutethodes

189

drsquointeraction (50 mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP)

Un extrait cellulaire S150 (contenant lrsquoensemble des proteacuteines bacteacuteriennes solubles mais pas

les ribosomes voir ci-dessous) est ajouteacute de faccedilon agrave diminuer les interactions aspeacutecifiques de

la PDF avec le ribosome Le meacutelange reacuteactionnel est incubeacute 30 min dans la glace puis centrifugeacute

agrave 16100 g durant 10 min (4degC) afin drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles proteacuteines preacutecipiteacutees Le

surnageant (60 microL) est alors deacutelicatement deacuteposeacute sur 120 microL de couche de sucrose 20 (50

mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP 20 sucrose)

dans des tubes pour rotor TLA 100 Les tubes sont alors centrifugeacutes agrave 245000 g durant 30 min

agrave 4degC (rotor TLA100) A lrsquoissue de la centrifugation un culot leacutegegraverement jaune est visible On

eacutelimine le surnageant et on lave le culot 2 fois agrave la pipette avec le tampon drsquointeraction en

faisant couler le tampon le long de la paroi du tube de faccedilon agrave ne pas perturber le culot Le

culot est ensuite resuspendu dans 20 microL de tampon de charge 1X et les eacutechantillons sont

analyseacutes par Western-blot

5) Pontage chimique

Preacuteparation de lrsquoextrait S150 ( drsquoapregraves 278ndash280)

Une culture de bacteacuteries E coli MRE600 est reacutealiseacutee dans 1 L de milieu de culture

contenant 56 g KH2PO4 289 g K2HPO4 10 g extrait de levure auquel on ajoute 1 de

glucose et 10 mg de thiamine apregraves autoclavage Elle est incubeacutee agrave 37degC sous agitation (200

rpm) jusqursquoagrave obtenir une DO600 = 08 On place alors rapidement la culture dans la glace pour

stopper la croissance cellulaire On centrifuge les cellules 20 min agrave 8000 g afin drsquoobtenir un

culot qui est alors laveacute deux fois avec un tampon TMP (10 mM Tris-acetatepH 80 15 mM

magneacutesium acetate 60 mM potassium acetate 1 mM DTT 75 microgmL pMSF) Pour 1 L de

culture on obtient un culot de environ 25 g que lrsquoon resuspend apregraves rinccedilage dans 10 mL de

tampon TMP (le volume final apregraves resuspension est donc environ 12 mL) La lyse des cellules

est reacutealiseacutee avec un sonicateur Branson en faisant 3 cycles de 1 min de pulsation avec 1min

de pause entre chaque pulsation On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon agrave 30000 g (26000 rpm) dans

un rotor TLA 1003 agrave 4degC durant 30 min On reacutecupegravere le surnageant et on le centrifuge de

nouveau dans les mecircmes conditions On mesure la concentration de proteacuteines par la meacutethode

de Bradford et on ajuste la concentration agrave 15 mgmL avec le tampon TMP Le lysat est ensuite

dialyseacute contre 1L du tampon TMP agrave 4degC durant 3h On reacutealise alors de nouveau une

centrifugation agrave 150000 g (65000 rpm) avec le rotor TLA 1003 durant 24 min agrave 4degC Le

surnageant S150 est collecteacute aliquoteacute dans des tubes de 100 microL puis est rapidement congeleacute

dans de lrsquoazote liquide afin drsquoecirctre stockeacute agrave -80degC

Mateacuteriels et Meacutethodes

190

La centrifugeuse utiliseacutee est la Beckman TL-100 le rotor TLA 1003 et les tubes Ultra-Clear

tubes frac12 x 2 13 x 51 mm (reacutefeacuterence 344057 chez Beckman)

Tampon pour le protocole de pontage chimique

Cross-linking buffer 100 mM HEPES-KOH 100mM KCl 10 mM MgCl2 pH 76

Binding buffer 20 mM HEPES-KOH 100mM NH4OAc 20 mM MgCl2 1 mM TCEP pH

74

Quenching buffer 1 M NH4OAc 1M Tris-HCl pH 74

Dissociation buffer 20 mM HEPES-KOH 100 mM NH4OAc 03 mM MgCl2 pH 74

Strep-Tactin lysis buffer 20 mM HEPES-KOH 150 mM KCl pH 75

Protocole du pontage chimique

Le pontage chimique avec lrsquoEDC permet de lier covalemment deux proteacuteines dont les reacutesidus

aspartateglutamate et lysine se retrouvent proches dans lrsquoespace (Figure MM-6)

Figure MM-6 Reacuteaction de pontage chimique entre lrsquoEDC et les groupements carboxyle et amine

primaire de deux proteacuteines

On incube 5 microM de ribosome avec 25 microM de strep-PDF dans le laquo cross-linking buffer raquo

dans un volume total de 2375 microL On incube alors lrsquoeacutechantillon durant 30 min agrave 25degC On

ajoute ensuite de lrsquoEDC agrave une concentration finale de 50 mM de faccedilon agrave obtenir un volume

final de 25 microL On incube 30 min agrave 25degC On ajoute alors 275 microL de laquo quenching buffer raquo

Lrsquoeacutechantillon est ensuite dilueacute avec le laquo binding buffer raquo pour obtenir un volume final de 50

microL On ajoute alors 100 microL drsquoextrait S150 et on charge lrsquoeacutechantillon sur 2 mL drsquoune couche de

sucrose agrave 20 (reacutealiseacutee dans du laquo binding buffer raquo) On centrifuge lrsquoeacutechantillon dans un rotor

TLA55 agrave 55000 rpm durant 35 h agrave 4degC (ou 55000 rpm durant 25 h agrave 4degC dans un rotor TLA

Mateacuteriels et Meacutethodes

191

1003) Le culot est ensuite laveacute deux fois avec 300 microL de laquo dissociation buffer raquo froid Le culot

est alors resuspendu dans 20 microL de laquo dissociation buffer raquo Une mesure de la concentration de

ribosome est effectueacutee agrave 260 nm En parallegravele on eacutequilibre la reacutesine Strep-Tactin-Sepharose

avec 30 microL de laquo dissociation buffer raquo puis une fois eacutequilibreacutee on ajoute la reacutesine au culot de

ribosome resuspendu On ajoute alors de la Bovine pancratic RNase A (Roche) agrave une

concentration finale de 5 microgmL Lrsquoeacutechantillon est incubeacute la nuit agrave 4degC Le lendemain on

transfegravere lrsquoeacutechantillon (incluant la reacutesine) dans un tube laquo filter spin column (MoBiTec) raquo de 1

mL On centrifuge 30 s agrave 100 g agrave 4degC On reacutecupegravere les proteacuteines non accrocheacutees en lavant la

reacutesine 3 fois avec 100 microL de laquo Strep-Tactin lysis buffer raquo On eacutelue ensuite les proteacuteines

accrocheacutees agrave la colonne avec 25 microL de tampon de charge 1X et on incube lrsquoeacutechantillon agrave 95degC

durant 10 min On centrifuge ensuite durant 2 min agrave 16000 g afin de reacutecupeacuterer les proteacuteines

Les eacutechantillons sont alors precircts agrave ecirctre analyseacutes sur gel SDS-PAGE etou Western-blot

Figure MM-7 Principe du pontage chimique entre 70S E coli et Strep-Vp16PDF avec EDC

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute cristalliseacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 18239 par la technique de diffusion de vapeur en reacutealisant des gouttes assises

dans des boicirctes 24 puits

Les cristaux de ribosomes seuls sont obtenus en meacutelangeant 2 microL de ribosomes agrave 13 microM et 2

microL de solution de puits contenant 38 agrave 43 de PEG-20000 38 agrave 43 de PEG-550 MME

Mateacuteriels et Meacutethodes

192

100 mM de KSCN et 100 mM de Tris-aceacutetate pH7 Les reacuteservoirs contiennent 400 microL de

solution de cristallisation Lrsquoeacutechantillon de ribosomes contient 185 pmol drsquoARNtfMet

preacutealablement activeacute 2 min agrave 55degC ainsi que 28 mM final de DBC (deoxy big chap) Les

proteacuteines PDF ou MetAP ont eacuteteacute cocristalliseacutees avec les ribosomes en preacuteparant des

eacutechantillons contenant un excegraves molaire 6X de proteacuteine par rapport aux ribosomes Les boicirctes

sont incubeacutees agrave 24degC durant 2 agrave 3 semaines

Les cristaux obtenus sont soumis agrave un protocole de cryoprotection 24h avant les expeacuteriences

de diffraction des rayons X Pour cela la solution de cristallisation drsquoun puits est transvaseacutee

dans un tube ougrave lrsquoon ajoute du MgCl2 agrave une concentration finale de 10 mM 600 μL de 60

MPD sont ajouteacutes dans les puits ainsi videacutes et 10 μL de solution de cristallisation contenant

10mM de MgCl2 sont alors ajouteacutes dans chacune des gouttes de cristallisation Les boicirctes de

cristallisation ainsi preacutepareacutees sont mises agrave eacutequilibrer 24h agrave 24degC Une fois sur la ligne de

lumiegravere soit 24h apregraves le deacutebut du protocole de cryoprotection la solution des gouttes de

cristallisation est eacutechangeacutee par 3 ajouts successifs de 45 μL de solution de cryoprotection (ajout

de solution puis eacutelimination sans toucher aux cristaux 3 fois de suite) constitueacutee typiquement

de 45 PEG-20000 45 PEG-550 MME 01M KSCN pH70 10 mM MgAcetate 30

MPD Les cristaux sont alors monteacutes sur une boucle et congeleacutes directement dans le flux drsquoazote

sur la tecircte goniomeacutetrique

Les expeacuteriences de diffraction ont eacuteteacute reacutealiseacutees au synchrotron SOLEIL sur la ligne de

lumiegravere PROXIMA1

Mateacuteriels et Meacutethodes

193

Carte des vecteurs vides

pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

194

pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

195

pET-22b

Mateacuteriels et Meacutethodes

196

Constructions en pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

197

Mateacuteriels et Meacutethodes

198

Mateacuteriels et Meacutethodes

199

Construction des chimegraveres en pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

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229

Titre Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle de la peptide deformylase du phage Vp16T

Mots cleacutes modification co-traductionnelle ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Reacutesumeacute Les proteacuteines en cours de synthegravese subissent des modifications tregraves preacutecoces de leur extreacutemiteacute

N-terminale degraves lors que celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome La premiegravere modification est

lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice assureacutee par une meacutethionine aminopeptidase (MetAP) preacuteceacutedeacutee

de sa deacuteformylation par une enzyme peptide deacuteformylase (PDF) chez les bacteacuteries et dans les

mitochondries et chloroplastes Ce processus est ubiquitaire et essentiel et a eacuteteacute deacutecrit dans tout le regravegne

du vivant Chez les bacteacuteries les PDFs de type 1B se fixeraient au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute

du tunnel de sortie du peptide naissant via son heacutelice α C-terminale Or des analyses meacutetageacutenomiques

reacutecentes ont reacuteveacuteleacute la preacutesence insoupccedilonneacutee de gegravenes codant des PDFs putatives chez des virus marins

De maniegravere inattendue toutes les PDF virales preacutesentent des seacutequences C-terminales tregraves courtes et

deacutepourvues de lrsquoheacutelice 3 Lrsquoidentification de ces PDFs atypiques soulegraveve alors de nouvelles questions

quant agrave leur possible interaction au ribosome et agrave leur fonction biologique Lrsquoobjectif de ma thegravese a donc

eacuteteacute de reacutealiser la caracteacuterisation complegravete et inteacutegreacutee de la peptide deacuteformylase du bacteacuteriophage Vp16T

dont la seacutequence est lrsquoune des plus courtes connues agrave ce jour Jrsquoai montreacute que le phage Vp16T code une

proteacuteine active in vivo et in vitro et qursquoelle peut se lier au ribosome malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale La caracteacuterisation structure-fonction de Vp16PDF a reacuteveacuteleacute des caracteacuteristiques uniques qui

pourraient alors expliquer sa fonction au cours de la reacuteplication du phage Ainsi jrsquoai montreacute que

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli modifie la structure de lrsquoenveloppe induit lrsquoaccumulation

drsquoagreacutegats et finalement inhibe la croissance bacteacuterienne De plus lrsquoeacutetude de souches bacteacuteriennes

mutantes a montreacute que Vp16PDF interfegravere speacutecifiquement avec le repliement et lrsquoadressage de proteacuteines

membranaires Cette derniegravere fonction pourrait permettre de deacutestabiliser la membrane de lrsquohocircte et ainsi

favoriser la libeacuteration des particules virales

Title Structural and functional characterization of peptide deformylase from Vp16T phage

Keywords co-translational modification ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Abstract Being synthesized proteins undergo very early changes in their N-terminal end since it

emerges from the outlet channel of the ribosome The first modification is the excision of the initiator

methionine provided by a methionine aminopeptidase (MetAP) preceded by its deformylating enzyme

peptide deformylase (PDF) in bacteria and in mitochondria and chloroplasts This process is ubiquitous

and essential and has been described in the kingdom of life In bacteria Type 1B PDFs would bind to

the ribosome near the end of the outlet tunnel of the nascent peptide via its C-terminal helix But

recent metagenomic analyzes revealed the unexpected presence of genes encoding putative PDFs in

marine viruses Unexpectedly all viral PDF have very short C-terminal sequences and lacking the 3

helix The identification of these atypical PDFs then raises new questions about their possible interaction

with ribosome and their biological function The aim of my thesis was therefore to achieve the complete

and integrated characterization of peptide deformylase bacteriophage Vp16T the sequence is one of the

shortest known to date I showed that the phage Vp16T code an active protein in vivo and in vitro and

can bind to the ribosome despite the absence of the C-terminal helix The structure-function

characterization Vp16PDF revealed unique features that could then explain its function in the replication

of the phage Thus I have shown that expression in E coli Vp16PDF modifies the envelope structure

induces accumulation of aggregates and ultimately inhibits bacterial growth In addition the study of

mutant bacterial strains showed that Vp16PDF specifically interfere with the folding and addressing of

membrane proteins This latter function could help destabilize the membrane of the host and thereby

promote release of viral particles

230

1

NNT 2016SACLS510

THESE DE DOCTORAT

DE

LrsquoUNIVERSITE PARIS-SACLAY

PREPAREE A

LrsquoUNIVERSITE PARIS-SUD

ECOLE DOCTORALE Ndeg 577

Structure et Dynamique des Systegravemes Vivants

Speacutecialiteacute de doctorat Sciences de la vie et de la santeacute

Par

Mr Julien NUSBAUM

Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle

de la peptide deacuteformylase du phage Vp16T

Thegravese preacutesenteacutee et soutenue agrave Gif-sur-Yvette le 06 deacutecembre 2016

Composition du Jury Madame BURY-MONE Steacutephanie Pr Institut de Biologie Inteacutegrative de la Cellule (I2BC) Preacutesidente du jury Monsieur GENEVAUX Pierre DR Laboratoire de Microbiologie et Geacuteneacutetique Moleacuteculaire Rapporteur

Monsieur GILLET Reynald DR Institut de Geacuteneacutetique et Deacuteveloppement de Rennes Rapporteur

Madame ROMBY Pascale DR Institut de Biologie Moleacuteculaire et Cellulaire Examinateur

Madame GIGLIONE Carmela DR Institut de Biologie Inteacutegrative de la Cellule (I2BC) Directeur de thegravese

Madame FIEULAINE Sonia CR Institut de Biologie Inteacutegrative de la Cellule (I2BC) Co-directeur de thegravese

2

3

4

Table des matiegraveres Introduction geacuteneacuterale

A-La traduction 10

A1-La structure du ribosome 10

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments cellulaires 12

A3- Le tunnel de sortie du peptide 13

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie 15

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes 18

B1- Les RPBs 18 a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de lrsquoexcision de la meacutethionine

N-terminale (NME) 18 b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les proteacuteines bacteacuteriennes 19 c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor (TF) 20 d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide 21 e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et Sec 22

B2- interactions RPBribosome 25

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation 32

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME 39

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP) 41 1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations 41 2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique 42

C2 ndash Les peptides deacuteformylases 44

D-Probleacutematique 48

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle dune peptide deformylase atypique

de phage Vp16PDF

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages 54

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs virales 54

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

57

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une activiteacute

deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo 58

5

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T 60

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles mis au point pour les

formes bacteacuteriennes 60

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active 61

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF 64

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement la proteacuteine 65

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique assorti de quelques

particulariteacutes 69

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

in vitro 73

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon augmente la

concentration en nickel dans le tampon de lyse 74

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon de lyse est de bas pH et

qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en nickel 75

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF 79

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en nickel 79

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF purifieacutee avec le

nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant des constantes catalytiques

comparables aux autres PDFs actives 80

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine 81

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF 83

Conclusion 87

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique du complexe Vp16PDFribosome

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-

terminale typique des PDFs de type 1B 90

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une localisation au

ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF 93

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome 94

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF ribosome 97

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de

Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome 99

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la longueur du

polypeptide naissant 107

Conclusion 113

6

Chapitre III Caracteacuterisation de lexpression de Vp16PDF chez E coli

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance bacteacuterienne agrave basse

tempeacuterature 118

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne 118 A 119 B 119 C 119 D 119

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une compeacutetition entre Vp16PDF et

EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature 120

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des bacteacuteries 121

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une

forme active de lrsquoenzyme 123

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet inhibiteur exerceacute par

lrsquoexpression de la proteacuteine 124

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne 127

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe bacteacuterienne 127

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de deacutetergents et

antibiotiques 128

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines 130

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats 134

Conclusion 136

Discussion

Discussion 141

Mateacuteriels et meacutethodes

A-Techniques de biologie moleacuteculaire 156

A1-Souches bacteacuteriennes 156

A2 ndash Protocole 156 1) Ensemble des constructions plasmidiques 156 2) Mutageacutenegravese dirigeacutee 150

7

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes dans le plasmide pBAD vers le vecteur

pET-16b 151 4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes 153 5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique 154 6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps) 154 7) Seacutequenccedilage 155

B-Techniques de biochimie 155

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres 155 1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute 156 2) Purification de Vp16PDF (forme peu active) 156 3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active) 158 4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford 159 5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes 159 6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection 160

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase 162 1) Mateacuteriel et solutions 163 2) Protocole 164 3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine 164

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF 165 1) Souches 165 2) Compleacutementation fonctionnelle 165 2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries 168 3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes 168 4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

digestion trypsique drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE 170

B4 Etudes des interactions avec le ribosome 172 1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli 172 2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus 176 Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes 180 3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled ribosomes raquo) 182 4) Test de seacutedimentation 188 5) Pontage chimique 189

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME 191

Bibliographie

Bibliographie 203

Introduction

8

Introduction

Introduction

9

Introduction

10

Introduction

A- La traduction Les ecirctres vivants possegravedent une quantiteacute immense drsquoinformation geacuteneacutetique contenue sur

un support biologique leur ADN Celui-ci leur sert de matrice pour produire lrsquoARN messager

puis les proteacuteines neacutecessaires agrave leur structure et leur meacutetabolisme Lrsquoeacutetape permettant de

produire les proteacuteines est appeleacutee laquo traduction raquo et elle est assureacutee par de grands complexes

moleacuteculaires les ribosomes Apregraves transcription de lrsquoADN en ARN messager (ARNm) le

ribosome laquo lit raquo la seacutequence nucleacuteotidique et assisteacute par des proteacuteines speacutecialiseacutees la

machinerie traductionnelle utilise ainsi les acides amineacutes libres agrave lrsquointeacuterieur de la cellule pour

les assembler afin de produire les proteacuteines Ce processus est rapide la vitesse eacutetant de 10 agrave 22

acides amineacutes assembleacutes chaque seconde chez les procaryotes 12 et 5 agrave 6 acides amineacutes par

seconde pour les eucaryotes 3

Les avanceacutees techniques des derniegraveres anneacutees en matiegravere de cryo-microscopie

eacutelectronique et de cristallographie ont permis lrsquoobtention de donneacutees preacutecises sur la structure

tridimensionnelle des ribosomes aidant ainsi agrave ameacuteliorer la compreacutehension de ce meacutecanisme

incroyablement complexe qursquoest la traduction Nous allons voir dans cette partie les

caracteacuteristiques des diffeacuterents types de ribosomes ainsi que les principales eacutetapes de la

traduction chez les procaryotes de lrsquoinitiation agrave la terminaison

A1-La structure du ribosome

Les ribosomes forment une machinerie ribonucleacuteoproteacuteique complexe (25 MDa chez

les procaryotes plus de 33 MDa chez les eucaryotes) destineacutee agrave deacutechiffrer le code geacuteneacutetique

(sous forme drsquoARNm) pour le traduire et produire les proteacuteines Ils possegravedent deux fonctions

principales celle de deacutecoder lrsquoARNm en reconnaissant les codons et en faisant interagir les

ARNt correspondants chargeacutes des acides amineacutes arrivant puis celle qui consiste agrave assembler

les acides amineacutes entre eux via la creacuteation de liaisons peptidiques On les retrouve dans le

cytoplasme des cellules eucaryotes et procaryotes mais eacutegalement dans les organites des

cellules eucaryotes (mitochondries et chloroplastes)

Les ribosomes procaryotes sont composeacutes drsquoune cinquantaine de proteacuteines et 3 ARN

ribosomaux (ARNr) les ribosomes cytoplasmiques eucaryotes sont plus complexes puisqursquoils

possegravedent environ 80 proteacuteines et 4 ARNr Les ribosomes sont composeacutes de deux sous-uniteacutes

contenant chacune des proteacuteines et une ou plusieurs ARNr Elles se diffeacuterencient par la longueur

Introduction

11

de leur(s) ARNr par le nombre de leurs proteacuteines et ainsi par leur coefficient de seacutedimentation

S (Sverdberg) Chez les procaryotes on deacutefinit la petite sous-uniteacute 30S et la grande sous-uniteacute

50S formant un complexe final 70S (Figure i1) Cette organisation en deux sous-uniteacutes est

fortement conserveacutee dans lrsquoensemble du regravegne du vivant La petite sous-uniteacute contient environ

vingt proteacuteines et un ARNr 16S (environ 1500 nucleacuteotides) Elle contribue agrave la reconnaissance

de lrsquoARNm par lrsquointermeacutediaire des proteacuteines ribosomales bS1 uS3 bS18 et bS21 et de lrsquoARNr

16S dont lrsquoextreacutemiteacute reconnaicirct la seacutequence Shine-Dalgarno de lrsquoARNm 45 Elle permet

eacutegalement le deacutecodage de lrsquoARNm en controcirclant les appariements codon-anticodon entre

lrsquoARNm et les ARNt 4 Enfin cette sous-uniteacute contient eacutegalement les sites de liaison pour les

facteurs drsquoinitiation IF1 IF2 et IF3 4 La grande sous-uniteacute contient quant agrave elle une trentaine

de proteacuteines et deux ARNr le 23S (environ 2500 nucleacuteotides) et le 5S (environ 120

nucleacuteotides) Elle catalyse la formation des liaisons peptidiques en utilisant lrsquoeacutenergie provenant

de lrsquohydrolyse du GTP notamment gracircce aux facteurs drsquoeacutelongation EF-G et EF-Tu Le

meacutecanisme de catalyse des liaisons peptidiques se deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase

(PTC) de cette grande sous-uniteacute Par ailleurs la grande sous-uniteacute possegravede trois sites de

fixation des ARNt i) le site A (aminoacyl-ARNt) dans lequel vient se fixer lrsquoARNt chargeacute de

lrsquoacide amineacute arrivant (ARNtaa) (hormis lrsquoARNt initiateur qui vient se fixer directement dans

le site P) ii) le site P (peptidyl-ARNt) sur lequel est accrocheacute le polypeptide en cours de

synthegravese et ougrave a lieu la liaison peptidique et iii) le site E (laquo exit raquo) qui permet le relargage de

lrsquoARNt deacutechargeacute une fois la liaison peptidique catalyseacutee au niveau du PTC (Figure i1) Enfin

il existe un tunnel agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute reliant le PTC jusqursquoagrave la surface du

ribosome qui permet lrsquoeacutemergence du peptide en cours de synthegravese

Figure i1 Structure du ribosome bacteacuterien Structure

du ribosome 70S avec ARNm ARNt et chaicircne naissante

Les ARNt sont preacutesents dans les sites E P et A

respectivement en jaune vert et rose Le tunnel de sortie

du peptide est repreacutesenteacute par des pointilleacutes rouges

Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

3rsquo 5rsquo

Introduction

12

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments

cellulaires

Bien que lrsquoarchitecture globale du ribosome soit conserveacutee agrave travers le regravegne du vivant

formant un macro-complexe ribonucleacuteoproteacuteique composeacute de deux sous-uniteacutes ces entiteacutes

possegravedent neacuteanmoins des particulariteacutes structurales suivant lrsquoorganisme etou le compartiment

ougrave elles se trouvent (Figure i2) Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment une diffeacuterence

majeure est observable entre les ribosomes eucaryotes et procaryotes puisque les premiers sont

plus volumineux contenant un plus grand nombre de proteacuteines des ARNr plus longs mais

eacutegalement un ARNr suppleacutementaire dans la grande sous-uniteacute Nous savons maintenant que les

ribosomes ont eacutevolueacute ainsi pour permettre un meacutecanisme de traduction de plus en plus

complexe En effet chez les organismes eucaryotes une plus grande diversiteacute de proteacuteines doit

ecirctre traduite et les meacutecanismes de deacutecodage de synthegravese de correction de la traduction et de

modifications des peptides sont alors plus complexes De mecircme les ribosomes preacutesents dans

les mitochondries et les chloroplastes montrent des particulariteacutes structurales adapteacutees agrave la

traduction des proteacuteines codeacutees par les geacutenomes chloroplastiques et mitochondriaux les mito-

ribosomes sont particuliegraverement modifieacutes par rapport agrave la structure des ribosomes

cytoplasmiques (voir ci-dessous)

Concernant les ribosomes des organites le ribosome mitochondrial se trouve agrave

lrsquointeacuterieur de la matrice de la mitochondrie fortement associeacute agrave la membrane Cela permet

lrsquoinsertion co-traductionnelle dans la membrane interne de la mitochondrie de la plupart des

proteacuteines codeacutes par le geacutenome mitochondrial notamment les proteacuteines de la chaicircne respiratoire

7 Ces ribosomes contiennent moins drsquoARNr et de proteacuteines ribosomales que leurs homologues

procaryotes et eucaryotes et certains de leurs composants ne semblent pas avoir drsquohomologues

chez les ribosomes cytoplasmiques (Figure i2) 89 De plus il semble exister une diversiteacute de

ribosomes mitochondriaux dont la structure peut fortement varier en fonction du type

drsquoorganisme (protiste levure mammifegraveres plantes voir Tableau Sup1 dans 7) Les

particulariteacutes fonctionnelles de chacun des diffeacuterents types de ribosomes mitochondriaux ne

sont pas encore connues agrave ce jour On observe cependant que les proteacuteines entourant le tunnel

de sortie du peptide sont pour la plupart speacutecifiques aux mitochondries (Figure i2) De plus

bien que son existence et son rocircle soient encore tregraves contesteacutes un second tunnel de sortie du

peptide semble exister dans la grande sous-uniteacute des ribosomes mitochondriaux 8ndash11

Les ribosomes 70S de chloroplastes sont quant agrave eux beaucoup plus similaires agrave ceux

retrouveacutes chez les bacteacuteries et possegravedent peu de proteacuteines ribosomales speacutecifiques (PSRP 1 agrave

Introduction

13

6)12 Ces PSRP semblent ecirctre localiseacutees loin du tunnel de sortie du peptide (Figure i2) et ne

participeraient donc pas agrave la reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels 12

Figure i2 Comparaison de lrsquoorganisation des ribosomes cytoplasmiques chloroplastiques et

mitochondriaux dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide La grande sous-uniteacute des

ribosomes est vue du dessus au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (repreacutesenteacutee par un rond noir) drsquoougrave

eacutemerge le polypeptide naissant Lrsquoextreacutemiteacute du probable second tunnel de sortie du ribosome mitochondrial est

repreacutesenteacutee par un carreacute noir Les proteacuteines ribosomales sont repreacutesenteacutees de la mecircme couleur si elles sont

homologues Drsquoapregraves Breiman et al 2015 7

A3- Le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie est situeacute agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute ribosomale reliant le

centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) agrave la surface et permettant la sortie du peptide (Figure i3) Sa

longueur est eacutevalueacutee agrave environ 80 agrave 100 Aring 1314 permettant ainsi de contenir une chaicircne

peptidique drsquoune longueur de 30 agrave 60 acides amineacutes 15ndash17 Le nombre drsquoacides amineacutes pouvant

ecirctre preacutesents dans le tunnel avant que la chaicircne peptidique nrsquoeacutemerge deacutepend de la capaciteacute du

Introduction

14

peptide agrave se replier Si aucune structure secondaire nrsquoest formeacutee (peptide en conformation

eacutetendue) alors le peptide sortira du tunnel une fois que 30 agrave 40 acides amineacutes auront eacuteteacute

assembleacutes si au contraire une structure secondaire se forme (type heacutelice α) alors la chaicircne

naissante contiendra 40 agrave 60 acides amineacutes avant drsquoeacutemerger

Ce tunnel est essentiellement formeacute par les reacutegions conserveacutees de lrsquoARNr 23S 18 et

possegravede donc un fort potentiel eacutelectroneacutegatif 1920 En plus de lrsquoARNr viennent srsquoajouter des

extensions des proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 qui contribuent agrave former une zone de

constriction au sein du tunnel 14 (Figure i3) Nous ne connaissons pas encore le rocircle preacutecis de

cette reacutegion mais des eacutetudes reacutecentes suggegraverent qursquoelle permettrait de creacuteer des interactions

avec le peptide naissant qui contribueraient agrave reacuteguler la traduction 21 On retrouve eacutegalement

une extension de la proteacuteine uL23 aux abords de la sortie du tunnel 18

Figure i3 Coupe transversale du ribosome

70S et visualisation du tunnel de sortie du

peptide Le tunnel de sortie du peptide se

deacutecompose en trois zones les parties

supeacuterieures et infeacuterieures contribuant au

repliement de la chaicircne peptidique notamment

via des interactions avec les proteacuteines uL4

uL22 et uL23 constituant les parois du tunnel

Un ARNt (en vert) est preacutesent dans le site P du

PTC La sous-uniteacute 30S du ribosome est

repreacutesenteacutee en jaune et la 50S en bleu Drsquoapregraves

Knoops et al 2012 22

Durant de nombreuses anneacutees ce tunnel a eacuteteacute consideacutereacute comme un canal passif

permettant uniquement lrsquoeacutemergence du peptide agrave la surface du ribosome Cependant de

reacutecentes deacutecouvertes ont permis de mettre en eacutevidence son rocircle dans la reacutegulation de la

traduction En effet un certain nombre de seacutequences peptidiques peuvent entrer en interaction

avec des composants du tunnel ARNr ou proteacuteines Une seacutequence particuliegravere de la proteacuteine

bacteacuterienne SecM est un exemple de plus en plus documenteacute Cette proteacuteine permet la

reacutegulation de lrsquoexpression de la proteacuteine SecA et ainsi la reacutegulation de la seacutecreacutetion des

proteacuteines SecM possegravede en C-terminal une seacutequence dite laquo seacutequence drsquoarrecirct SecM raquo qui

lorsqursquoelle traverse le tunnel de sortie induit une pause dans la traduction En effet la seacutequence

C-terminale drsquoarrecirct de SecM est capable drsquoadopter une conformation compacte et drsquointeragir

avec les composants du tunnel de sortie au niveau de la zone de constriction 2324 Des

Introduction

15

interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S

modifient la conformation globale du ribosome 2425 qui observe alors une pause pendant la

traduction Tregraves reacutecemment une structure en cryo-EM agrave environ 35 Aring de reacutesolution a permis

de preacuteciser au niveau atomique le meacutecanisme drsquointeraction de la seacutequence SecM avec le tunnel

de sortie du peptide 24 en montrant notamment un repositionnement de la sous-uniteacute 30S par

rapport agrave la 50S Actuellement des recherches sont en cours afin de muter des reacutesidus dans la

seacutequence C-terminale de SecM pour aboutir agrave des interactions plus forte avec le ribosome et

ainsi permettre une pause de la traduction plus importante 26 Drsquoautres eacutetudes commencent agrave

mettre en eacutevidence le rocircle de la seacutequence interne de SecM 27 ainsi que la seacutequence N-terminale

dans la reacutegulation du meacutecanisme drsquoarrecirct du ribosome 28 Drsquoautres seacutequences drsquoarrecirct permettant

la reacutegulation de la traduction ont eacutegalement eacuteteacute deacutecouvertes dans lrsquoensemble du regravegne du vivant

comme TnaC 29 MfiM 30 ErmCL 31 et ErmBL 31ndash34

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie

Bien qursquoil ait eacuteteacute montreacute que le ribosome est capable de syntheacutetiser in vitro un peptide

en absence de facteurs de traduction le meacutecanisme est lent et le mode drsquoinitiation non

canonique 35 En reacutealiteacute le ribosome ne peut assumer agrave lui seul la fonction de traduction dans

la cellule et neacutecessite lrsquointervention de nombreux facteurs afin de reacutealiser de faccedilon optimale le

deacutecodage de lrsquoARNm et la synthegravese de la chaicircne peptidique

Ce meacutecanisme de synthegravese des proteacuteines se deacuteroule en trois eacutetapes - lrsquoinitiation

lrsquoeacutelongation et la terminaison - neacutecessitant lrsquointervention de plusieurs proteacuteines auxiliaires

Lrsquoinitiation de la traduction permet de mettre en place une machinerie fonctionnelle en

favorisant la reconnaissance de lrsquoARNm de lrsquoaminoacyl-ARNt initiateur et en favorisant la

formation du complexe ribosomal entier (70S) Chez les bacteacuteries la petite sous-uniteacute reconnaicirct

un motif consensus particulier appeleacute seacutequence Shine-Dalgarno (SD) preacuteceacutedant le codon

initiateur ATG et srsquoy fixe Des facteurs drsquoinitiation (IF) permettent ensuite la reconnaissance

et la fixation de lrsquoARNt initiateur (ARNtfMet) ainsi que la stabilisation du complexe en vue du

deacutemarrage de lrsquoeacutelongation (Figure i4) Une fois la grande sous-uniteacute fixeacutee la synthegravese

peptidique agrave proprement parler peut alors deacutebuter

Ce complexe final (70S) recrute tour agrave tour des facteurs drsquoeacutelongation (EF-Tu et EF-G)

afin de drsquoassembler les acides amineacutes-ARNt Le meacutecanisme de liaison des acides amineacutes se

deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) de la grande sous-uniteacute Lrsquoacide amineacute-ARNt

Introduction

16

arrive dans le site A la liaison peptidique est formeacutee avec lrsquoacide amineacute preacuteceacutedant se trouvant

dans le site P puis le ribosome se deacutecale drsquoun codon (translocation) Le cycle va alors continuer

allongeant le polypeptide au site P jusqursquoagrave la reconnaissance drsquoun codon stop (Figure i4)

La terminaison du processus de traduction se produit lorsque le site A du ribosome

rencontre un codon stop (Figure i4) La reconnaissance de ce codon implique deux facteurs de

terminaison (laquo release factors raquo ou RF) RF1 et RF2 36 Ils participent au relargage de la chaicircne

peptidique lieacutee agrave lrsquoARNt du site P Un autre facteur de traduction intervient RRF (laquo release

recycling factor raquo) permettant la dissociation de lrsquoARNm et de lrsquoARNt preacutesent dans le

ribosome et par la mecircme occasion les sous-uniteacutes ribosomales

Figure i4 Vue drsquoensemble du meacutecanisme de traduction chez la bacteacuterie Pour simplifier toutes les eacutetapes

intermeacutediaires ne sont pas montreacutees Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

Cette eacutetape de traduction de lrsquoARNm chez les procaryotes a lieu alors que la synthegravese

du messager (transcription) est toujours en cours Au fur et agrave mesure que lrsquoADN est transcrit et

que le messager srsquoallonge les ribosomes se fixent agrave lrsquoARNm Il est ainsi possible que plusieurs

ribosomes se fixent les uns apregraves les autres sur lrsquoARNm formant ainsi un complexe appeleacute

Introduction

17

polysome et permettant de traduire plusieurs fois la mecircme proteacuteine agrave partir drsquoun seul

messager37

Les chloroplastes et les mitochondries possegravedent leur propre ADN et machinerie de

traduction Dans ces compartiments la traduction de se deacuteroule de faccedilon similaire agrave celle

retrouveacutee chez la bacteacuterie38ndash40 sans toutefois que les meacutecanismes ne soient encore suffisamment

documenteacutes pour bien comprendre leur speacutecificiteacute 41 42

Chez les eucaryotes le meacutecanisme de traduction dans le cytoplasme est globalement

similaire mais preacutesente tout de mecircme certaines diffeacuterences Tout drsquoabord la meacutethionine

initiatrice ne possegravede pas de groupement formyle comme observeacute chez les bacteacuteries Cependant

lrsquoARNt posseacutedant la meacutethionine initiatrice est diffeacuterent des ARNt chargeacutes drsquoincorporer les

meacutethionines internes agrave la seacutequence peptidique LrsquoARNm ne contient pas de seacutequence Shine-

Dalgarno la petite sous-uniteacute du ribosome vient donc se fixer en 5rsquo de lrsquoARNm sur une

seacutequence appeleacutee laquo coiffe raquo et contenant une proteacuteine particuliegravere appeleacutee CBP (CAP binding

protein) et effectue un balayage ou scanning de la seacutequence nucleacuteotidique jusqursquoagrave arriver au

codon drsquoinitiation AUG Cette eacutetape est assisteacutee en plus de la proteacuteine CBP par des facteurs

drsquoinitiation fixeacutes sur une queue poly-A en 3rsquo du messager et qui se fixent agrave la petite sous-uniteacute

40S en circularisant lrsquoARNm La reconnaissance du codon drsquoinitiation par lrsquoARNt initiateur

deacuteclenche la dissociation des facteurs drsquoinitiation et le recrutement de la grande sous-uniteacute 60S

pour le deacutemarrage de la traduction De plus contrairement aux procaryotes chez qui la

transcription et la traduction ont lieu dans le mecircme compartiment et sont coupleacutees lrsquoARNm des

eucaryotes est syntheacutetiseacute dans le noyau drsquoougrave il est ensuite exporteacute pour ecirctre traduit dans le

cytoplasme les deux processus ne pouvant donc pas avoir lieu simultaneacutement

A lrsquoissue des trois grandes eacutetapes deacutecrites ci-dessus les proteacuteines sont nouvellement

syntheacutetiseacutees Cependant la seule synthegravese des chaicircnes peptidiques par le ribosome nrsquoest pas

suffisante pour obtenir des proteacuteines fonctionnelles En effet drsquoautres eacutetapes co- etou post-

traductionnelles sont neacutecessaires Les proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees doivent ainsi ecirctre

replieacutees (par des meacutecanismes geacuteneacuteralement assisteacutes par des chaperons) et subissent

geacuteneacuteralement des modifications reacuteversibles ou non comme lrsquoajout de groupements chimiques

qui leur confegraverent une fonction preacutecise Certaines proteacuteines vont eacutegalement ecirctre adresseacutees vers

des membranes pour ecirctre seacutecreacuteteacutees inseacutereacutees dans les membranes ou transloqueacutees dans des

compartiments cellulaires

Introduction

18

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes

Degraves que le peptide en cours de synthegravese eacutemerge agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

ribosome les premiers eacutevegravenements co-traductionnels se mettent en route afin que la proteacuteine

puisse acqueacuterir la fonction et la localisation adeacutequates Parmi ces eacutevegravenements nous pouvons

citer les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine le repliement de novo ainsi

que la prise en charge du complexe chaicircne naissanteribosome pour lrsquoadressage vers un

compartiment speacutecifique Tous ces eacutevegravenements sont assisteacutes par des facteurs speacutecifiques les

laquo ribosome-associated protein biogenesis factors raquo ou RPBs (Figure i5)

Figure i5 Les diffeacuterents eacutevegravenements co-traductionnels preacutecoces qui touchent une proteacuteine en cours de

synthegravese lorsque celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome Les facteurs (RPBs) impliqueacutes dans ces

diffeacuterents eacutevegravenements sont indiqueacutes

B1- Les RPBs

a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de

lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (NME)

Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (voie de la NME) est le premier eacutevegravenement co-

traductionnel qui touche une proteacuteine en cours de synthegravese degraves que celle-ci eacutemerge du tunnel

de sortie La NME est un meacutecanisme universel essentiel et irreacuteversible Chez les procaryotes

cette modification est effectueacutee en deux eacutetapes successives chacune drsquoelle eacutetant assureacutee par

une enzyme deacutedieacutee la peptide deacuteformylase (PDF) clive le groupement formyl preacutesent sur la

meacutethionine initiatrice puis la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) excise la meacutethionine

(Figure i6) Cet eacutevegravenement geacutenegravere une grande diversiteacute drsquoextreacutemiteacutes N-terminales et permet

dans certains cas drsquoautres modifications de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese Bien que

Introduction

19

le caractegravere co-traductionnel de la NME eacutetait connu depuis la fin des anneacutees 1960 lrsquointeraction

directe entre les enzymes PDF et MetAP nrsquoa eacuteteacute prouveacutee que reacutecemment (voir section B2 et

B3 de lrsquointroduction)

Dans le cytoplasme des eucaryotes le meacutecanisme de la NME ne comprend qursquoune seule

eacutetape lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice par la MetAP En effet la traduction dans le

cytoplasme des eucaryotes commence avec une Met initiatrice libre

Il existe de nombreuses isoformes des enzymes PDF et MetAP dont la structure et le

rocircle seront deacutetailleacutes dans les sections C1 et C2 de lrsquointroduction

Figure i6 Le meacutecanisme de la NME La suppression du groupement formyl par la PDF nrsquoa lieu que chez les

bacteacuteries et les organites Lrsquoexcision de la meacutethionine par la MetAP est universelle

b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les

proteacuteines bacteacuteriennes

Il est maintenant admis que les proteacuteines bacteacuteriennes peuvent ecirctre aceacutetyleacutees y compris

au niveau de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale 43ndash46 Lrsquoaceacutetylation catalyseacutee par les enzymes RimIJL

touche la Met initiatrice si celle-ci nrsquoest pas cliveacutee par la voie de la NME ou le deuxiegraveme acide

amineacute (plus freacutequemment Ser Ala ou Thr) qui devient accessible apregraves clivage de la Met

initiale Comme chez les eucaryotes lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes est

vraisemblablement co-traductionnelle

Lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes reste relativement rare (moins de

20 du proteacuteome bacteacuterien drsquoapregraves les donneacutees actuelles) alors qursquoelle est tregraves freacutequente chez

les eucaryotes avec plus de 20 des peptides N-terminaux qui nrsquoont pas subi la NME

aboutissant agrave une aceacutetylation de la Met initiatrice et plus de 50 des peptides N-terminaux qui

lrsquoont subi (aceacutetylation du deuxiegraveme acide amineacute) 47 Cette modification est eacutegalement fortement

preacutesente dans le proteacuteome des chloroplastes mais tregraves rare dans le proteacuteome de la mitochondrie

Enfin lrsquoaceacutetylation du N-terminal a eacutegalement eacuteteacute identifieacutee chez les archeacutees 48

Introduction

20

Lrsquoaceacutetylation de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines est essentielle pour la viabiliteacute

cellulaire chez les eucaryotes 474950 Elle serait eacutegalement impliqueacutee dans la deacutegradation des

proteacuteines 51 lrsquoadressage membranaire et les interactions proteacuteine-proteacuteine 5253 Cependant le

rocircle de cette modification chez les procaryotes nrsquoest pas encore connu

c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor

(TF)

Chez les bacteacuteries le repliement de novo des petites proteacuteines est le plus souvent (65 agrave

80 des cas) assureacute par le trigger factor (TF) un chaperon moleacuteculaire qui agit tregraves

preacutecocement pendant la traduction alors que les proteacuteines plus grosses neacutecessitent ensuite

lrsquointervention drsquoautres chaperons avec les systegravemes DnaKDnaJ et GroELGroES 5455 Le TF

permet drsquoeacuteviter eacutegalement lrsquoagreacutegation des proteacuteines en cas de mauvais repliement et eacutevite

ainsi une issue fatale pour les cellules notamment agrave des tempeacuteratures supeacuterieures agrave 30degC 5657

Bien que les proteacuteines DnaKDnaJ assistent le repliement des proteacuteines de faccedilon co-

traductionnelle seul le TF a eacuteteacute montreacute a lrsquoheure actuelle comme eacutetant en interaction directe

avec le ribosome (voir section B2 et B3 de lrsquointroduction)

Cette proteacuteine de 48 kDa se deacutecompose en trois domaines (Figure i7) Le domaine N-

terminal de 149 acides amineacutes est neacutecessaire et suffisant pour lrsquointeraction avec le ribosome 58ndash

60 La partie centrale de la seacutequence proteacuteique se replie de faccedilon agrave former un domaine agrave fonction

peptidylndashprolyl cistrans isomerase (PPIase) Ce domaine nrsquoest pas essentiel in vivo il

intervient dans la reconnaissance du substrat et lrsquoactiviteacute chaperone mais son rocircle preacutecis reste

cependant encore mal connu 60ndash62 Enfin le domaine C-terminal correspond au module principal

drsquoactiviteacute chaperonne Le TF expose des reacutesidus hydrophiles et hydrophobes et les diffeacuterents

domaines possegravedent une bonne flexibiliteacute le tout permettant au TF de srsquoaccommoder agrave un grand

nombre de substrats 596364

Introduction

21

Figure i7 Structure du Trigger factor (TF)

drsquoE coli composeacute de trois domaines En vert et

bleu le domaine C-terminal agrave activiteacute chaperonne

en rouge le domaine N-terminal permettant

lrsquointeraction avec le ribosome et en jaune le

domaine PPIase dont la fonction est encore mal

connu Les trois domaines du TF sont eacutegalement

nommeacutes T (tail) H (head) et A (Arm) Drsquoapregraves

Ferbitz et al 2004 63

d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie du peptide joue un rocircle dans la reacutegulation de la traduction en

permettant au ribosome de ralentir voire de srsquoarrecircter durant la synthegravese 6566 En effet les reacutesidus

chargeacutes positivement comme les lysines ou arginines preacutesentes dans la chaicircne naissante

peuvent ralentir ou arrecircter la traduction gracircce agrave des interactions charge-speacutecifiques entre la

chaicircne peptidique et le tunnel 192066 Il permet eacutegalement de provoquer un repliement co-

traductionnel du peptide avant mecircme son eacutemergence agrave la surface et sa prise en charge par les

proteacuteines chaperonnes Il a eacuteteacute montreacute par cryo-EM que chez le ribosome eucaryote 80S le

repliement co-traductionnel du peptide en heacutelice α pouvait ecirctre initieacute agrave lrsquointeacuterieur mecircme du

tunnel 67ndash70 De plus certaines seacutequences peuvent se replier jusqursquoagrave former des domaines

complets au sein du tunnel comme des petits domaines en doigts de zinc 21 (Figure i8A)

Enfin il a eacutegalement eacuteteacute montreacute par des meacutethodes utilisant la spectroscopie RMN que

le peptide naissant pouvait se replier partiellement agrave la surface du ribosome agrave proximiteacute de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie par des interactions avec lrsquoARNr et la proteacuteine uL24 71 (Figure

i8B) Les auteurs suggegraverent que ce repliement partiel contribuerait agrave reacuteduire les risques de

mauvais repliement Comme un certain nombre drsquoautres eacutevegravenements co-traductionnels le

repliement du peptide naissant qui ne neacutecessite pas lrsquoaction de RPBs est deacutependant de la

seacutequence du peptide

Introduction

22

A

B

Figure i8 Repliement du peptide naissant agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome A) Formation de

structure secondaire du peptide ADR1 agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du peptide Coupe transversale de densiteacute

obtenue par cryo-EM La seacutequence SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese est

repreacutesenteacutee en vert et un domaine de la proteacuteine ADR1 en rouge (PDB 2ADR) La petite sous-uniteacute 30S est

repreacutesenteacutee en jaune et la grande sous-uniteacute 50S en gris Drsquoapregraves Nilsson et al 2015 21 B) Structure RMN

drsquoun complexe ribosomechaicircne naissante (chaicircne peptidique de 110 acides amineacutes) montrant le repliement co-

traductionnel du peptide agrave la surface du ribosome Le domaine deacutesordonneacute est repreacutesenteacute en cyan et le domaine

replieacute naturellement en rose (PDB 2N62 et BMRB 25748) Drsquoapregraves Cabrita et al 2016 71

e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et

Sec

Lrsquoadressage drsquoun peptide vers une membrane se fait geacuteneacuteralement en cours de traduction

ce qui permet de ne pas exposer ses zones hydrophobes eacutevitant ainsi des deacutefauts de repliement

et lrsquoagreacutegation des proteacuteines membranaires Deux voies drsquoadressage aux membranes sont

possibles via les particules SRP (laquo signal recognition particule raquo) et la voie Sec La voie TAT

(laquo twin arginine translocation raquo) est eacutegalement utiliseacutee si la proteacuteine est deacutejagrave replieacutee 72

Introduction

23

Chez les eucaryotes les particules SRP sont des complexes ribonucleacuteoproteacuteiques composeacutes

de six proteacuteines (SRP54196872914) et drsquoune moleacutecule drsquoARN 7374 La proteacuteine SRP54 tregraves

conserveacutee possegravede un domaine M qui reconnaicirct la seacutequence signal hydrophobe du peptide

naissant et un domaine NG qui se fixe au ribosome 7374 Chez les bacteacuteries la particule SRP

est constitueacutee drsquoune seule proteacuteine (Ffh qui est lrsquohomologue de la proteacuteine SRP54 des

eucaryotes) complexeacutee agrave une moleacutecule drsquoARN 73ndash75 (Figure i9A) Fhf possegravede comme SRP54

des domaines M et NG qui reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergeant du ribosome

permettant la formation drsquoun complexe ribosomepeptideSRP lequel est ensuite envoyeacute vers

la membrane plasmique 75 Il semblerait que le caractegravere hydrophobe du peptide naissant soit

neacutecessaire mais pas suffisant pour permettre sa prise en charge par la SRP et que la rapiditeacute du

peptide agrave se replier dans le cytoplasme influe neacutegativement sur son interaction avec la SRP 76

A B

Figure i9 Structure de la SRP drsquoEcoli et interaction avec le ribosome A) Modegravele moleacuteculaire de la SRP

drsquoEcoli Le domaine M de la proteacuteine Ffh est repreacutesenteacute en jaune et son domaine NG en vert lrsquoARN 45S est en

orange Drsquoapregraves Schaffitzel et al 2006 77 B) En absence de chaicircne naissante la SRP interagit avec le ribosome au

niveau de la proteacuteine uL23 via son domaine N alors que le domaine M scanne le tunnel de sortie dans lrsquoattente du

peptide signal A ce stade les domaines M et NG sont flexibles et peuvent donc adopter des orientations

diffeacuterentes Une fois le peptide signal repeacutereacute la SRP se retrouve fixeacutee au RNC avec trois points de contact avec

la sous-uniteacute 50S Ffh se lie agrave uL23 et uL29 et lrsquoARN 45S agrave uL18 Le peptide vient alors srsquoancrer dans la poche

hydrophobe du domaine M et le domaine NG voit son affiniteacute pour le GTP augmenter ce qui est neacutecessaire pour

lrsquointeraction avec le reacutecepteur FtsY La sous-uniteacute 30S est repreacutesenteacutee en jaune la grande sous-uniteacute 50S en bleu

le peptidyl-ARNt en vert la SRP en rouge et les proteacuteines ribosomales de contact uL18 et uL23 en orange Drsquoapregraves

Schaffitzel et al 2006 77

De plus il a eacuteteacute montreacute que drsquoautres paramegravetres ont une influence sur lrsquointeraction entre

le peptide naissant et la SRP Ainsi si la seacutequence signal est deacutefavorable agrave un repliement en

heacutelice α cela empecircche la reconnaissance par la SRP 78 alors que la preacutesence de plusieurs reacutesidus

Introduction

24

basiques favorise cette interaction 79 Des reacutesultats reacutecents montrent que la chaicircne naissante

comprenant le peptide signal de la proteine DsbA cible de la SRP adopte une structure eacutetendue

dans le ribosome avec seulement des populations mineures de structure heacutelicoiumldale 80

indiquant que la SRP pourrait tout de mecircme reconnaicirctre des peptides qui nrsquoadoptent pas de

structure secondaire en heacutelice α

Apregraves la reconnaissance du peptide signal par la SRP et son transport jusqursquoagrave la

membrane la chaicircne en cours de synthegravese est alors prise en charge par des reacutecepteurs de

particules SRP (SR chez les eucaryotes FtsY chez les bacteacuteries) permettant sa translocation au

niveau du complexe membranaire SecYEG de la membrane interne Cette voie peut aussi

permettre agrave des proteacuteines de passer dans le peacuteriplasme ou la membrane externe 76

La voie Sec est une voie drsquoadressage des proteacuteines membranaires indeacutependante des

particules SRP faisant intervenir les proteacuteines SecA et SecB 8182 (Figure i10) La proteacuteine

SecB interagit avec la chaicircne naissante de certaines proteacuteines et permet drsquoeacuteviter des deacutefauts de

repliement 83 La faccedilon dont SecB distingue les peptides qui doivent ecirctre transloqueacutes est encore

mal connue Une seacutequence de 9 acides amineacutes avec des cycles aromatiques ou reacutesidus basiques

semblent ecirctre favorables alors que les reacutesidus acides ne semblent pas approprieacutes 81 Le

complexe chaicircne naissanteSecB interagit eacutegalement avec SecA par une interaction directe

SecASecB qui permet de transporter le complexe jusqursquoagrave la membrane pour la translocation

du peptide en cours de synthegravese au travers du complexe SecYEG La proteacuteine SecA ne sert pas

uniquement agrave adresser le peptide vers la membrane elle permet eacutegalement la translocation du

peptide par son activiteacute ATPase en fournissant lrsquoeacutenergie neacutecessaire au systegraveme et en permettant

le deacutecrochage de SecB SecA se deacutecroche du complexe une fois que la translocation du peptide

est effectueacutee 83ndash85

Introduction

25

Figure i10 Scheacutema de lrsquoadressage des proteacuteines par le systegraveme Sec translocase Le systegraveme Sec translocase

se trouve dans la membrane interne (ou membrane cytoplasmique (CM)) et fait intervenir le moteur SecA (en

vert) et le canal conducteur SecYEG (en orange) ainsi que des proteacuteines auxiliaires comme YidC (en rouge) et

SecDF (en rose) La proteacuteine Signal peptidase (SPase) permet de cliver le peptide signal sur la surface

peacuteriplasmique de la membrane a) La proteacuteine seacutecreacuteteacutee est adresseacutee au systegraveme Sec translocase par sa seacutequence

signal qui est reconnue directement par SecA ou avec lrsquoaide de SecB (en bleu) b) Les proteacuteines membranaires

peuvent ecirctre adresseacutees au systegraveme translocase en formant un complexe ribosomechaicircne naissanteSRP et par

le reacutecepteur SRP FtsY (en violet) c) Certaines proteacuteines membranaires sont inseacutereacutees dans la membrane via

YidC Drsquoapregraves Driessen et Nouwen 2008 81

B2- interactions RPBribosome

Comme deacutecrit plusieurs facteurs agissent sur le peptide naissant au moment ougrave celui-ci

eacutemerge du tunnel de sortie Cela contribue agrave lui confeacuterer un certain nombre de proprieacuteteacutes qui

permettront agrave la proteacuteine syntheacutetiseacutee drsquoacqueacuterir sa fonction et donc drsquoassurer son destin Il est

maintenant connu que tous ces facteurs exercent leur fonction de faccedilon tregraves preacutecoce en

interagissant agrave la fois avec le peptide naissant mais aussi avec le ribosome Bien que de

nombreuses questions subsistent lrsquoaccumulation des donneacutees permet de mieux comprendre la

reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels - modifications repliement adressage

Ainsi pour bien comprendre la dynamique spatio-temporelle drsquointervention des RPBs

il est neacutecessaire drsquoavoir un grand nombre drsquoinformations les concernant leur concentration

intracellulaire leur localisation sur le ribosome leur affiniteacute pour celui-ci ainsi que lrsquoinfluence

de la taille et de la nature du peptide naissant Lrsquoensemble de ces paramegravetres permet ainsi de

proposer des modegraveles pour comprendre leur intervention durant la synthegravese ainsi que leur

possible coopeacuterationexclusion au niveau du ribosome

Introduction

26

Le caractegravere co-traductionnel de la voie de la NME a eacuteteacute deacutecrit chez les bacteacuteries il y a

pregraves de 50 ans Il avait alors eacuteteacute montreacute que la deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice suivie

de son excision ont lieu tregraves tocirct dans la synthegravese des proteacuteines degraves que le polypeptide en cours

de synthegravese eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome lorsqursquoil deacutepasse une taille drsquoenviron 40

plusmn 5 acides amineacutes pouvant aller jusqursquoagrave 60 reacutesidus 86ndash89 Cependant il a longtemps eacuteteacute admis

que la PDF nrsquointeragissait pas avec le ribosome car cette interaction nrsquoeacutetait pas deacutetectable mais

aussi parce que lrsquoenzyme est capable de deacuteformyler un peptide en absence de ribosomes 90 Ce

nrsquoest qursquoen 2008 que des eacutetudes de co-seacutedimentation ont montreacute que la PDF drsquoE coli interagit

avec le ribosome entier ou la grande sous-uniteacute 50S selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une

affiniteacute relativement faible (Kd = 18 plusmn 09 microM pour le 70S) 91 Ayant remarqueacute que le complexe

EcPDFribosome eacutetait sensible agrave la force saline du tampon les auteurs ont preacutesumeacute que le

maintien du complexe devait reposer en grande partie sur des interactions eacutelectrostatiques et

ont supposeacute que lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF (voir section C2) chargeacutee positivement

pouvait ecirctre impliqueacutee dans lrsquointeraction Ils ont alors deacuteleacuteteacute cette heacutelice et montreacute que le variant

EcPDF-C nrsquoeacutetait plus capable drsquointeragir avec le ribosome aboutissant agrave la conclusion que

cette heacutelice eacutetait vraisemblablement responsable de lrsquointeraction EcPDFribosome 91 Forts de

ce reacutesultat les auteurs ont alors reacutesolu la structure cristalline drsquoun complexe entre un ribosome

70S drsquoE coli et un peptide syntheacutetique de 22 acides amineacutes dont la seacutequence correspond agrave celle

de lrsquoheacutelice C-terminale drsquoEcPDF (reacutesidus 147 agrave 168) Cette structure montre que le peptide

utiliseacute replieacute sous forme heacutelicale vient se loger dans un sillon situeacute entre les proteacuteines

ribosomales uL22 et bL32 agrave proximiteacute de la proteacuteine bL17 (Figure i11) 91 Cette zone

drsquointeraction est en accord avec des donneacutees de pontage chimique entre EcPDF et le ribosome

70S qui coupleacutees agrave une analyse en spectromeacutetrie de masse ont permis drsquoidentifier la proteacuteine

bL17 comme partenaire 91 Les interactions entre ce peptide C-terminal et le ribosome

impliquent des ponts salins ainsi que des contacts hydrophobes la chaicircne lateacuterale de la Leu149

du peptide est inseacutereacutee dans une poche hydrophobe de la proteacuteine ribosomale uL22 le reacutesidu

Arg153 forme un pont salin avec le reacutesidu Glu59 de la proteacuteine ribosomale uL22 et le reacutesidu

Lys157 interagit avec lrsquoheacutelice 24 du domaine I de lrsquoARNr 23S 91 Partant de cette structure les

auteurs ont superposeacute la structure de la PDF drsquoE coli entiegravere sur le peptide mimant son heacutelice

C-terminale de faccedilon agrave modeacuteliser le complexe PDFribosome Drsquoapregraves ce modegravele (Figure i11)

le site actif de la PDF serait positionneacute vers lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie agrave environ 35 Aring de

celui-ci Cette distance correspond agrave la longueur qursquoadopte un peptide de 13 acides amineacutes qui

ne forme pas de structure secondaire Ainsi en consideacuterant que la longueur du tunnel

Introduction

27

correspond en moyenne agrave un peptide de 35 acides amineacutes en conformation eacutetendue cela signifie

que la PDF accueillerait dans son site actif un peptide long de 50 acides amineacutes 91 taille qui est

tout agrave fait coheacuterente avec ce qui avait eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment 8687 Enfin consideacuterant que les

trois reacutesidus impliqueacutes dans lrsquointeraction avec le ribosome sont conserveacutes dans la famille des

PDFs les auteurs ont alors abouti agrave la conclusion que lrsquoheacutelice C-terminale des PDFs est le

deacuteterminant majeur de lrsquointeraction des PDFs avec le ribosome 91 hypothegravese corroboreacutee par

des travaux qui montrent que cette heacutelice nrsquoest pas indispensable agrave lrsquoactiviteacute peptide

deacuteformylase 92

Or lrsquoanalyse des structures tridimensionnelles de plusieurs dizaines de PDFs procaryotes

et eucaryotes par cristallographie et RMN montre qursquoelles peuvent preacutesenter des structures

diffeacuterentes du C-terminal sur lesquelles nous reviendrons plus loin dans lrsquointroduction (voir

Section C2) Ainsi le modegravele drsquointeraction entre la PDF 1B drsquoE coli et le ribosome ne peut

ecirctre geacuteneacuteraliseacute agrave toutes les classes de peptides deacuteformylases 93

Une eacutetude plus reacutecente comparant lrsquointeraction drsquoEcPDF avec des ribosomes vides et

des ribosomes en cours de traduction bloqueacutes avec une chaicircne peptidique de 40 acides amineacutes

nrsquoa pas reacuteveacuteleacute de diffeacuterence dans la valeur de lrsquoaffiniteacute suggeacuterant que la taille de la chaicircne en

cours de traduction nrsquoa pas drsquoeffet sur la fixation drsquoEcPDF avec le ribosome 94

A B

Figure i11 Interaction de la peptide deacuteformylase drsquoEcoli avec le ribosome A) Interaction drsquoun peptide

syntheacutetique correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale dlsquoEcPDF au niveau des proteacuteines ribosomales uL22 (en

rose) bL32 (en jaune) Le tunnel de sortie du peptide est repreacutesenteacute par une eacutetoile rouge B) Superposition de la

structure drsquoEcPDF sur le ribosome drsquoapregraves les donneacutees de cristallographie obtenues avec le peptide syntheacutetique

correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale Figures drsquoapregraves Bingel-Erlenmeyer et al 2008 91

Introduction

28

Les premiegraveres eacutetudes sur la NME ont montreacute que la Met initiatrice est eacutelimineacutee de la

proteacuteine en cours de synthegravese sitocirct apregraves le clivage de son formyl et lorsque 40 agrave 60 reacutesidus ont

eacuteteacute syntheacutetiseacutes 868789 Plusieurs approches ont montreacute que les MetAPs responsables de

lrsquoexcision de la Met initiatrice interagissent avec le ribosome 94ndash96 avec une affiniteacute de 24 plusmn

04 microM 94 mais la (les) reacutegion(s) des MetAPs impliqueacutee(s) dans lrsquointeraction nrsquoont pas encore

eacuteteacute clairement identifieacutee(s) Il existe plusieurs types de MetAPs (voir Section C1) qui se

distinguent notamment par lrsquoexistence de domaines N-terminaux speacutecifiques (domaine en doigt

de zinc domaine poly-chargeacute motif drsquointeraction aux domaines SH3) 47 lesquels seraient

impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 959798 ce qui reste agrave deacutemontrer Chez E coli

une boucle chargeacutee positivement situeacutee dans le domaine catalytique agrave proximiteacute du site actif

de la MetAP permettrait lrsquointeraction avec les proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i12)

94

A B

Figure i12 Interaction putative drsquoEcMetAP avec le ribosome bacteacuterien A) Potentiel eacutelectrostatique agrave la

surface de la MetAP En bleu le potentiel positif et en rouge le potentiel neacutegatif En bas boucle chargeacutee

positivement contenant la Lys211 permettant lrsquointeraction de la MetAP avec le ribosome B) Modegravele in silico

du complexe MetAPribosome Repreacutesentation de la MetAP en cartoon bleu fonceacute LrsquoARNr en gris et les

proteacuteines ribosomales bL17 bL32 uL22 et uL23 en rouge jaune violet et orange respectivement Drsquoapregraves

Sandikci et al 2013 94

De nombreux travaux ont permis de montrer que le trigger factor (TF) interagit avec les

proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 ainsi qursquoavec lrsquoARNr 23S principalement par

lrsquointermeacutediaire de son domaine N-terminal 6399100 Plusieurs structures de complexes entre le

Introduction

29

domaine N-terminal du TF et le ribosome (entier ou uniquement la grande sous-uniteacute 50S) ont

reacuteveacuteleacute que ce domaine se positionne au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide

63100101 (Figure i13A) sous la forme drsquoune caviteacute hydrophobe confeacuterant au TF un rocircle de

bouclier pouvant assister le repliement de la nouvelle proteacuteine 63102 (Figure i13B) Au vu de

lrsquoaffiniteacute du TF pour le ribosome et de sa concentration dans la cellule il est probable que celui-

ci ait la capaciteacute de se fixer sur nrsquoimporte quel ribosome en cours de traduction ou non et dont

le peptide possegravede la seacutequence approprieacutee ou non Cependant plusieurs eacutetudes tendent agrave

deacutemontrer que le TF interagit preacutefeacuterentiellement avec un ribosome en cours de traduction la

chaicircne naissante ayant une influence sur lrsquoaffiniteacute TFribosome La taille du polypeptide

naissant pris en charge par le TF est encore incertaine allant de 20 agrave 60 acides amineacutes 6364103104

et il a eacuteteacute montreacute qursquoil pourrait mecircme se fixer bien plus tardivement sur un peptide drsquoau moins

100 reacutesidus encore en cours de synthegravese mais sans interaction avec le ribosome 105 Il a

eacutegalement eacuteteacute observeacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour un ribosome contenant une chaicircne naissante est

drsquoautant plus importante que le peptide est long (environ 100 reacutesidus) et hydrophobe 94105ndash108

De plus lrsquoassociation de reacutegions hydrophobes et chargeacutees positivement sur le peptide favorise

le recrutement du TF

Introduction

30

A B

Figure i13 Interaction du TF avec le ribosome A) Structure du complexe formeacute entre le domaine N-

terminal du TF (les 112 acides amineacutes faisant partie du domaine drsquointeraction) et la sous-uniteacute 50S de

Deinococcus radiodurans LrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales sont coloreacutes en bleu pacircle excepteacutes les proteacuteines

uL22 (cyan) uL23 (vert) uL24 (jaune) et uL29 (orange) Le tunnel de sortie du peptide est indiqueacute par une

flegraveche Deux orientations de la sous-uniteacute sont repreacutesenteacutees avec les proteacuteines uL1 et bL12 (L7L12) comme

reacutefeacuterences Drsquoapregraves Schlunzen et al 2005 100 B) La deacutetermination de la structure cristalline du domaine N-

terminal (domaine T sur la figure) du trigger factor avec le ribosome a permis drsquoeacutetablir un modegravele de la fixation

du trigger factor entier sur le ribosome Les trois domaines A (C-terminal) T (N-terminal) et H (PPIase) du

trigger factor sont repreacutesenteacutes La chaicircne naissante arrive au niveau drsquoune caviteacute hydrophobe du TF Le contact

principal du TF avec le ribosome se fait au niveau de la proteacuteine uL23 Le peptide entame ensuite probablement

un repliement preacutecoce dans la caviteacute hydrophobe formeacutee par le TF Drsquoapregraves Horwich 2004 et Ferbitz et al

2004 63102

Diverses eacutetudes structurales ont montreacute que les particules SRP interagissent avec le

ribosome bacteacuterien dans une reacutegion situeacutee agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

peptide plus preacuteciseacutement avec les proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 77109110 (Figure i9B)

le domaine NG permettant cette interaction avec le ribosome 22 Le domaine M permet lui

lrsquoaccrochage avec le peptide naissant 73 LrsquoARN 45S peut eacutegalement interagir avec la proteacuteine

ribosomale uL18 Le peptide signal reconnu par la SRP montre de fortes variations en terme de

taille et de composition en acides amineacutes mais il preacutesente toujours une reacutegion hydrophobe 111

Il est difficile de discriminer les peptides qui seront pris en charge par la voie Sec et ceux par

la voie SRP 112 Bien que la SRP puisse interagir avec un ribosome en absence de chaicircne

naissante celle-ci permet drsquoaugmenter fortement lrsquoaffiniteacute de la SRP pour le complexe RNC

113ndash115 Il semblerait que la fenecirctre drsquointervention de cette enzyme soit assez courte puisque

qursquoelle ne peut plus interagir si le peptide naissant deacutepasse une longueur drsquoenviron 140 acides

Introduction

31

amineacutes 113114116 De plus il a eacuteteacute montreacute que la majoriteacute des interactions de la SRP avec le

ribosome se font lorsque le peptide atteint une taille drsquoenviron 40 agrave 55 acides amineacutes lorsque

le peptide eacutemerge du tunnel 116117 Cependant une eacutetude reacutecente suggegravere que la SRP peut

interagir avec le complexe RNC bien avant que le peptide eacutemerge agrave la surface par

lrsquointermeacutediaire de son domaine proteacuteique M qui entre en contact avec le peptide naissant agrave

lrsquointeacuterieur du tunnel 110 Concernant le reacutecepteur SecYEG il entrerait en contact avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine uL23 lors de la translocation du peptide 118 Ainsi suivant

lrsquoorganisme eacutetudieacute la technique utiliseacutee ainsi que la nature du peptide en cours de synthegravese il

est encore difficile de deacuteterminer preacuteciseacutement la fenecirctre temporelle drsquointervention de cette

enzyme

Comme deacutecrit plus haut un certain nombre de proteacuteines bacteacuteriennes (proteacuteines

peacuteriplasmiques ainsi que proteacuteines de la membrane externe) peuvent ecirctre adresseacutees agrave la

membrane cytoplasmique par la voie Sec indeacutependamment de la voie SRP (Figure i10) ce qui

permet leur translocation agrave travers cette membrane Les proteacuteines prises en charge par la voie

Sec possegravedent en N-terminal une seacutequence signal qui est cliveacutee durant la translocation 82 Il a

longtemps eacuteteacute admis que lrsquoadressage par la voie Sec eacutetait inteacutegralement post-traductionnel

8182119 la reconnaissance de la proteacuteine substrat et sa translocation se faisant une fois le peptide

deacutetacheacute du ribosome Il a cependant eacuteteacute deacutemontreacute que SecA peut interagir avec des peptides

naissants 120ndash122 ainsi qursquoavec les ribosomes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide 123124

lrsquoaffiniteacute de SecA pour un ribosome bloqueacute en cours de traduction est infeacuterieure agrave 05 microM 123

Ainsi SecA reconnaicirctrait le peptide naissant (contenant environ 160 reacutesidus) lrsquoadresserait agrave la

membrane plasmique ougrave il se deacutetacherait et serait alors transloqueacute de faccedilon post-traductionnelle

(Figure i10) 123 Le rocircle de SecB nrsquoest pas encore bien compris mais il contribuerait gracircce agrave

sa fonction chaperon et agrave une interaction directe avec SecA agrave lrsquoadressage du peptide vers le

translocon SecYEG (Figure i10) 123 De mecircme il nrsquoest pas encore clairement deacutefini comment

SecA interagit avec le ribosome puisque des eacutetudes contradictoires montrent que SecA pourrait

se fixer sous forme monomeacuterique 123 ou dimeacuterique 124 Une premiegravere moleacutecule de SecA se

fixerait agrave la proteacuteine ribosomale uL23 123124 puis une deuxiegraveme interagirait avec les proteacuteines

ribosomales uL22 et uL24 recouvrant totalement lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 124 (Figure

i14)

Introduction

32

Figure i14 Le ribosome 70S en interaction avec deux

moleacutecules de SecA La premiegravere proteacuteine SecA vient se

fixer sur la proteacuteine ribosomale uL23 La seconde

moleacutecule SecA vient se fixer au niveau des proteacuteines

ribosomales uL22uL24 agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie

du peptide Les deux moleacutecules entourent complegravetement le

tunnel de sortie du peptide Dans ce modegravele ni le TF ni la

SRP ne peuvent interagir de concert avec SecA Singh et

al 2014 124

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation

Comme nous lrsquoavons vu un certain nombre de proteacuteines non-ribosomales sont chargeacutees

drsquoeffectuer des modifications sur le peptide naissant tregraves preacutecocement durant la synthegravese Afin

que les eacutetapes drsquoeacutelongation de repliement drsquoadressage et de controcircle qualiteacute permettent une

synthegravese efficace et ainsi drsquoaboutir agrave une proteacuteine replieacutee fonctionnelle et correctement

localiseacutee une coordination efficace doit ecirctre eacutetablie entre les diffeacuterents facteurs Ainsi

lrsquoensemble des proteacuteines ribosomales se trouvant sur la surface du ribosome autour du tunnel

contribue agrave former une plateforme drsquointeraction et de reacutegulation pour lrsquointervention des facteurs

auxiliaires 94125ndash127 Cette reacutegion comprenant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32

uL24 uL29 et uL23 semble donc ecirctre fortement impliqueacutee dans la reacutegulation des modifications

co-traductionnelles preacutecoces (Figure i15) 22 Drsquoailleurs il apparaicirct que la proteacuteine uL23 est un

site de fixation universel pour plusieurs facteurs tel le TF 128 SecA 123 et SRP 77 Cette proteacuteine

possegravede un domaine constituant une partie du tunnel de sortie et un domaine agrave la surface du

ribosome Il est donc fortement suspecteacute qursquoelle puisse permettre un forme de communication

entre la chaicircne en cours de synthegravese agrave lrsquointeacuterieur du tunnel et la surface du ribosome bien que

ce meacutecanisme nrsquoai pas encore eacuteteacute deacutemontreacute Il faut eacutegalement noter que mecircme si les proteacuteines

ribosomales impliqueacutees dans les interactions avec les diffeacuterents RPBs sont identifieacutees il est

eacutegalement important de prendre en compte lrsquoencombrement steacuterique des RPBs (Figure i15B)

Introduction

33

A B

Figure i15 Plateforme de recrutement des facteurs impliqueacutes dans les modifications co-traductionnelles

preacutecoces du N-terminal des proteacuteines chez le ribosome drsquoE coli A) Repeacutesentation des diffeacuterents facteurs

intervenant au niveau du tunnel de sortie du peptide B) Localisation des diffeacuterents acteurs des modifications

preacutecoces du N-terminal aux abords du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetoile jaune repreacutesente la sortie du tunnel

du peptide TF pour trigger factor PDF pour peptide deformylase SRP pour laquo signal recognition particle raquo et

MetAP pour methionine aminopeptidase Drsquoapregraves Selmer et Liljas 2008 127

La synthegravese des eacutetudes reacutealiseacutees sur ces diffeacuterents facteurs a donc permis de deacuteterminer

la localisation des diffeacuterents RPBs sur le ribosome (Figure i15A) et ainsi drsquoeacutetablir des modegraveles

dynamiques de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles (Figure i15B)

Chez E coli la PDF interagit au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL22 91 et

la MetAP au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i15B ) 94 Bien que ces

sites de fixation soient distincts ils sont suffisamment proches lrsquoun de lrsquoautre pour entraicircner un

encombrement steacuterique si les deux proteacuteines se fixaient en mecircme temps au ribosome

conduisant agrave une compeacutetition entre la PDF et la MetAP (Figure i15B) 94 La deacuteformylation

ayant lieu obligatoirement avant lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice 129 la PDF intervient

neacutecessairement sur la chaicircne avant la MetAP Ainsi la cineacutetique rapide de la PDF sa faible

affiniteacute pour le ribosome et sa faible abondance (environ 1300 PDF par cellule pour 50000

ribosomes) sont autant de facteurs suggeacuterant qursquoelle pourrait scanner le ribosome et agir

rapidement sur la chaicircne pour ensuite se deacutecrocher et laisser la MetAP agir Jusqursquoagrave preacutesent

aucune donneacutee ne suggegravere que la longueur de la chaicircne peptidique a une influence sur

Introduction

34

lrsquointeraction 94 De plus des eacutetudes in vitro nrsquoont pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat 130

Actuellement il nrsquoa donc pas eacuteteacute observeacute que lrsquoeacutetat de traduction du ribosome avait une

influence sur le recrutement de la PDF En ce qui concerne lrsquoexcision de la meacutethionine il

apparaicirct que cet eacutevegravenement intervient lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 40 agrave

50 acides amineacutes 94 et que la nature du second acide amineacute ainsi que les 4-5 suivants ont une

influence sur les paramegravetres cineacutetiques de la MetAP 131 Une eacutetude reacutealiseacutee avec des ribosomes

bloqueacutes ayant une chaicircne de 40 acides amineacutes nrsquoa cependant pas montreacute une influence de la

chaicircne peptidique sur lrsquoaffiniteacute de la MetAP avec le ribosome (Kd = 24 plusmn 04 microM) 94 Il est

supposeacute que les cineacutetiques rapides drsquointervention de ces deux enzymes permettent de

compenser leur faible abondance dans la cellule 94 Cependant la litteacuterature ne donne encore

que tregraves peu drsquoinformations sur la reacutegulation de lrsquointervention de ces deux enzymes

Nous avons vu que le TF interagit avec le ribosome au niveau des proteacuteines ribosomales

uL23 et uL29 (Figure i15B) Mecircme si le TF possegravede une forte affiniteacute pour le ribosome (Kd =

2 nM pour des ribosomes en cours de traduction et 100 nM pour des ribosomes deacutepourvus de

chaicircne naissante) 132 il a eacuteteacute montreacute que plus la chaicircne peptidique est longue plus le TF a

drsquoaffiniteacute pour le complexe ribosomechaicircne naissante (RNC) 107108 Une chaicircne de 43 acides

amineacutes peut interagir avec le TF mais crsquoest agrave partir de 90 acides amineacutes que la chaicircne naissante

engage le plus drsquointeractions avec le TF notamment avec le domaine PPIase Ainsi les auteurs

ont suggeacutereacute que le meacutecanisme drsquoassistance au repliement effectueacute par le TF a lieu de faccedilon

optimale lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 90 acides amineacutes 64 Cependant

eacutetant donneacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour les ribosomes vide est assez importante 132 que la nature

du peptide naissant preacutesent dans le tunnel influence son affiniteacute 133 et que sa dureacutee de fixation

sur le ribosome est relativement longue (entre 15s et 50s suivant les caracteacuteristiques du peptide

en cours de synthegravese et partant du principe que les ribosomes assemblent entre 10 et 20 acides

amineacutes par seconde) 1108 les auteurs ont supposeacute que ce facteur peut interagir avec le ribosome

degraves le deacutebut de la traduction et qursquoil reste fixeacute aux abords du tunnel de sortie du peptide jusqursquoagrave

ce que le peptide atteigne une longueur drsquoenviron 150 agrave 200 reacutesidus 64 Cette hypothegravese reste

valide si on tient compte du fait que ce facteur nrsquoentre pas en compeacutetition avec la PDF et la

MetAP 91 En 2008 alors que les donneacutees drsquointeraction de la MetAP avec le ribosome nrsquoeacutetaient

pas encore disponibles le site de fixation du TF au ribosome eacutetant diffeacuterent de celui de la PDF

il a tout drsquoabord eacuteteacute proposeacute qursquoil puisse interagir simultaneacutement avec la PDF et la MetAP (en

supposant que celle-ci nrsquoentrait pas en compeacutetition avec la PDF) Cela permettant de diriger la

chaicircne eacutemergente vers lrsquoune ou lrsquoautre des deux enzymes se trouvant de part et drsquoautre du TF

Introduction

35

(Figure i15B) 91 Pourtant des eacutetudes in vivo plus reacutecentes proposent une forme de compeacutetition

entre le TF et la PDF 94132 car la surexpression du TF semble provoquer une croissance

cellulaire leacutegegraverement reacuteduite pheacutenotype particuliegraverement eacutevident lorsque les cellules qui

expriment la PDF endogegravene drsquoE coli ont eacuteteacute traiteacutees avec un inhibiteur de PDFs lrsquoactinonine

Cette inhibition cellulaire par surexpression de TF est eacutegalement exacerbeacutee lorsque les cellules

inhibeacutees par lrsquoactinonine expriment la version tronqueacutee en C-terminal de la PDF drsquoE coli Etant

donneacute que les 21 derniers reacutesidus de lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF drsquoE coli ne sont pas

neacutecessaires pour assurer le caractegravere essentiel de la PDF in vivo 94 mais qursquoune interaction de

celle-ci avec le ribosome a eacuteteacute observeacutee les donneacutees in vivo ci-dessus ne trouvent pas

drsquoexplication agrave ce jour Pour compliquer encore davantage le sceacutenario plusieurs donneacutees

drsquointeraction in vitro montrent que TF et PDF ou MetAP peuvent se lier simultaneacutement agrave

ribosomes ou RNC 94132 Mecircme si des compeacutetitions partielles entre ces facteurs ont pu ecirctre

observeacutees 94 il a eacuteteacute proposeacute que TF reste lieacute lorsque la PDF interagit avec les RNCs speacutecifiques

ou les ribosomes vides mais avec des agencements modifieacutes (des modifications partielles ougrave

aucune alteacuteration du Kd pour la liaison du TF au ribosome nrsquoa eacuteteacute observeacutee en preacutesence de

concentrations croissantes de PDF) 132 Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute rapporteacutes pour la MetAP

drsquoE coli 132 Neacuteanmoins il faut rappeler qursquoune eacutetude preacuteceacutedente sur la localisation de la

MetAP bacteacuterienne sur le ribosome 94 a suggeacutereacute qursquoune compeacutetition pouvais exister entre la

PDF et la MetAP due agrave la promiscuiteacute des sites drsquointeraction des deux enzymes et de leur

encombrement steacuterique De plus bien qursquoil nrsquoy ait pas eu de compeacutetition observeacutee concernant

lrsquointeraction du TF et de la MetAP sur le ribosome 132 lrsquoefficaciteacute de lrsquoexcision de la meacutethionine

est plus faible lorsque le TF est deacutejagrave preacutesent sur le ribosome suggeacuterant que sa fixation reacuteduit

lrsquoefficaciteacute de la MetAP et que le TF doit intervenir apregraves lrsquoexcision de la meacutethionine 94 Cela

est probablement ducirc au fait que malgreacute des sites de fixation distincts le recouvrement du

peptide naissant par le TF le rend inaccessible pour la MetAP (Figure i16)

Bien que les reacutesultats ne sont pas encore tregraves clairs et parfois mecircme contradictoires au

premier abord il semblerait que le modegravele admis actuellement consiste en lrsquointervention

seacutequentielle de ces facteurs agrave savoir la PDF dans un premier temps suivie de la MetAP puis

enfin du Trigger factor (Figure i17C)

La particule SRP se fixe tout comme le TF au niveau des proteacuteines ribosomales uL23

et uL29 suggeacuterant une compeacutetition entre ces deux enzymes (Figure i16) Cependant les

donneacutees de la litteacuterature sont encore contradictoires certains reacutesultats indiquant une interaction

simultaneacutee 123134135 et drsquoautres une compeacutetition entre ces deux enzymes 77136137 Une autre

Introduction

36

eacutetude indique que la SRP et le TF peuvent interagir en mecircme temps mais que cela impose un

reacutearrangement du complexe ribosomefacteur reacutearrangement reacutesultant en un avantage

compeacutetitif en faveur de la SRP 132 Il a eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment que la SRP pouvait interagir

avec le ribosome et reconnaicirctre un peptide signal alors mecircme que celui-ci est encore contenu

dans le tunnel 110 Dans ce cas de figure la SRP peut intervenir soit avant soit agrave la place du TF

Il apparaissait ainsi que ces deux enzymes entraient en compeacutetition la nature du peptide en

cours de synthegravese permettant de discriminer lrsquointervention de lrsquoune ou lrsquoautre de ces deux

enzymes pour un repliement co-traductionnel de la chaicircne ou son adressage agrave la membrane Il

a eacuteteacute proposeacute que le TF empecircche la fixation de la SRP dans un contexte ou le peptide est peu

hydrophobe 22 Le TF et la particule SRP reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergent

sans toutefois que lrsquoon ait pu deacuteterminer des seacutequences speacutecifiquement reconnues par la SRP

ou le TF Un eacutetude plus reacutecente a montreacute que la SRP reconnaicirct preacutefeacuterentiellement les domaines

transmembranaires hydrophobes et exclut plutocirct les seacutequences signal de proteacuteines de la

membrane externe prises en charge probablement par la voie Sec 138 Ce travail propose un

fonctionnement universel pour la SRP drsquoE coli dans lrsquoadressage des proteacuteines agrave la membrane

interne (IMP pour inner membrane protein) agrave lrsquoexception des courts IMPs (ie YbgT and

YbhT) suggeacutereacutes comme eacutetant pris en charge par YidC138 Cela nrsquoexclut pas qursquoun groupe

important soit eacutegalement substrat des SRP incluant des proteacuteines cytoplasmiques comme la

chaperonne DnaK Dans ce travail tregraves reacutecent il a eacuteteacute montreacute eacutegalement que lrsquoadressage des

proteacuteines meacutedieacute par la SRP nrsquoest pas influenceacute par le TF qui semble ne pas partager le mecircme

ensemble de substrats Ainsi en opposition avec drsquoautres donneacutees les auteurs ont trouveacute que le

TF nrsquoaugmente pas la speacutecificiteacute de SRP (la surexpression de TF nrsquoaffecte pas le binding de

SRP agrave ses substrats mais au contraire la deacuteleacutetion de TF augmente lrsquointeraction avec des IMPs

et reacuteduit lrsquointeraction avec les proteacuteines cytosoliques) Enfin les reacutesultats de cette eacutetude ne sont

pas en accord avec drsquoautres donneacutees montrant que la SRP peut lier indistinctement tous les

ribosomes au deacutebut de la traduction avant que leur N-terminus eacutemerge 139 Les donneacutees de

proteacuteomique et de lrsquointeractome de la SRP ont en effet montreacute que les SRP semblent se lier au

RNC lorsque les chaicircnes naissantes sont drsquoenviron 50 agrave 100 reacutesidus de long138 Enfin il

semblerait que la SRP et la PDF ou MetAP nrsquoentrent pas en compeacutetition mecircme si le ribosome

traduit une chaicircne naissante posseacutedant une seacutequence signal pour la SRP 94 indiquant que la

PDF ou la MetAP peuvent probablement agir et permettre ensuite agrave la SRP de prendre en charge

le complexe RNC pour lrsquoadresser agrave la membrane 140 (Figure i17A)

Introduction

37

A

B

Figure i16 Intervention spatiale des diffeacuterents RPBs A) Structure des proteacuteines PDF MetAP TF et SRP en

interaction avec le ribosome126 b) Evolution du modegravele drsquointeraction de diffeacuterents RPBs sur le ribosome depuis

les derniegraveres anneacutees 91126132

Enfin il a eacuteteacute montreacute que le translocon SecYEG peut eacutegalement interagir avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine ribosomale uL23 et uL29 138Cependant bien qursquoaucune

donneacutee ne soit disponible concernant la taille du peptide naissant lors de cette interaction les

auteurs soupccedilonnent que celle-ci a lieu apregraves lrsquointervention de la SRP (Figure i17B) Pour finir

la proteacuteine SecA interagit au niveau des mecircmes proteacuteines ribosomales que le TF et la SRP

(uL23) et possiblement avec les proteacuteines uL22 et uL24 et intervient relativement tard durant

la synthegravese du peptide afin de repeacuterer une seacutequence signal Lrsquoinfluence de la seacutequence

peptidique sur son recrutement nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacutee Les seules donneacutees disponibles indiquent

qursquoelle ne peut interagir avec le complexe RNC lorsque la chaicircne peptidique deacutepasse 166 acides

amineacutes mais nous ne savons pas quelle est la taille minimum du peptide naissant pour que SecA

puisse interagir

Introduction

38

Figure i17 Intervention temporelle des diffeacuterents RPBs Drsquoapregraves Gloge et al 2014 126

A) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de translocation co-traductionnelle La SRP se fixe tregraves

tocirct durant la synthegravese puis interviennent la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine la SRP

reste fixeacutee sur le ribosome jusqursquoagrave la prise en charge du RNC par le complexe SecYEG B) Intervention

spatiale des RPBs dans un contexte de translocation post-traductionnelle La SRP est la premiegravere enzyme agrave

intervenir sur le ribosome mais se retire avant intervention de la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la

meacutethionine SecA se fixe au ribosome et par lrsquointervention de SecB le peptide est adresseacute au complexe

SecYEG C) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de repliement du peptide dans le cytosol La

SRP est preacutesente avant lrsquointervention de la PDF et la MetAP puis suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine le TF

intervient pour que le peptide soit ensuite pris en charge par les chaperones DnaKJ et GroELES

En conclusion bien que des modegraveles ont eacuteteacute proposeacutes (Figure i16 et i17) les donneacutees

actuelles concernant lrsquointervention des facteurs impliqueacutes dans les modifications preacutecoces du

N-terminal ne sont pas toutes en adeacutequation Srsquoil apparaicirct que la PDF intervient avant la MetAP

nous ne savons pas reacuteellement ce qursquoil en est concernant le TF et la SRP Ces deux enzymes

peuvent entrer en compeacutetition mais ce nrsquoest pas toujours le cas et bien que leur intervention

soit favoriseacutee par lrsquoeacutemergence de seacutequences peptidiques particuliegraveres agrave la sortie du tunnel des

signaux envoyeacutes depuis lrsquointeacuterieur du tunnel tregraves preacutecocement durant la synthegravese servent de

signal pour leur recrutement Il est fortement probable que la seacutequence en cours de traduction

permette de reacuteguler lrsquointervention des diffeacuterentes enzymes en favorisant la NME etou le

repliement etou lrsquoadressage du peptide durant la traduction

Introduction

39

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME

Le premier reacutesidu incorporeacute lors de la synthegravese peptidique est dans la grande majoriteacute

des cas une meacutethionine de rares exceptions ont toutefois eacuteteacute observeacutees chez les bacteacuteries les

eucaryotes et les proteacuteines virales ougrave la synthegravese proteacuteique peut deacutebuter par un reacutesidu Val Leu

ou Gln 141ndash144 Chez les bacteacuteries et dans les organites (mitochondries et chloroplastes) la

meacutethionine initiatrice possegravede un groupement formyl ajouteacute sur le groupement amino-terminal

de la meacutethionine chargeacutee sur lrsquoARNtMet initiateur (Met-ARNtMet Fo-Met-ARNtMet) par la

meacutethionyl-ARNt formyltransferase (FMT) la formylation permet vraisemblablement de

stabiliser le complexe ribosomal durant lrsquoinitiation de la traduction 4 Pourtant la plupart des

proteacuteines perdent leur meacutethionine initiatrice ou la formyl-meacutethionine gracircce agrave un processus co-

traductionnel proteacuteolytique appeleacute excision de la meacutethionine N-terminale (NME) Ce

meacutecanisme est universel et irreacuteversible et a eacuteteacute mis en eacutevidence dans lrsquoensemble du regravegne du

vivant 142 Ce processus essentiel a lieu aussi bien chez les procaryotes que dans le cytoplasme

et les organites des eucaryotes (mitochondries et chloroplastes) La NME est assureacutee par deux

enzymes la peptide deacuteformylase (PDF) qui enlegraveve le groupement formyl quand il est preacutesent

(dans les bacteacuteries et organelles) et la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) qui clive la

meacutethionine initiatrice uniquement apregraves lrsquoaction preacutealable de la PDF 129 La deacuteformylation

concerne plus de 90 du proteacuteome chez la bacteacuterie et dans les chloroplastes et ne concerne

que quelques proteacuteines dans les mitochondries En effet le nombre de proteacuteines codeacutees dans le

geacutenome mitochondrial est variable en fonction de lorganisme (par exemple 13

chez lhomme et 33 dans la plante modegravele Arabidopsis thaliana) A cause de leur forte

hydrophobiciteacute la caracteacuterisation chimique de ces proteacuteines et en particulier de leur extreacutemiteacute

N-terminale est resteacutee inaccessible durant longtemps En mesurant la masse moleacuteculaire de la

plupart des 13 proteacuteines mitochondriale de cœur de bœuf il a eacuteteacute suggeacutereacute que probablement

seule la proteacuteine CoxII subit le processus NME Neacuteanmoins il a eacuteteacute deacutemontreacute que la PDF

mitochondriale humaine est capable de deformyler efficacement au moins in vitro 7 peptides

formyleacutes tous deacuteriveacutes de lextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines mitochondriales Enfin le

seacutequenccedilage de 8 des 32 proteacuteines mitochondriales drsquoA thaliana reacutevegravele clairement que toutes

les proteacuteines seacutequenceacutees avec une seule exception ont leur N-formyl-Met exciseacutee 47140145

Lrsquoexpression et la fonction des PDF et MetAP sont tregraves finement reacuteguleacutees durant le

deacuteveloppement cellulaire La NME est impliqueacutee dans la formation de tumeurs en reacuteponse agrave

des stresses biotiques et abiotiques 146ndash148 suggeacuterant lrsquoimportance de cette reacuteaction dans

Introduction

40

diverses fonctions meacutetaboliques Plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer le

clivage preacutecoce de la meacutethionine initiatrice

- consideacuterant que la meacutethionine est un acide amineacute tregraves peu abondant dans les cellules 149 que

les animaux ne savent pas syntheacutetiser et dont la biosynthegravese est coucircteuse chez les bacteacuteries les

archeacutees et les plantes la NME permettrait de maintenir continuellement un reacuteservoir de

meacutethionine libre dans la cellule 150 Cela permettrait alors drsquoinitier en permanence des synthegraveses

proteacuteiques sans atteindre de carence en meacutethionine

- eacutetant donneacute que la meacutethionine libre srsquooxyde facilement il est suggeacutereacute que cet acide amineacute a

la possibiliteacute de proteacuteger les cellules contre le stress oxydatif en jouant un rocircle drsquoanti-oxydant

En effet les meacutethionines peuvent reacuteagir avec les ROS (laquo reactive oxygene species raquo) et former

de la meacutethionine sulfoxide La plupart des cellules contiennent une ou plusieurs meacutethionine

sulfoxide reacuteductases permettant de catalyser la reacuteduction de meacutethionine sulfoxide en

meacutethionine reacuteaction deacutependante de la thioreacutedoxine 151152 Ainsi la meacutethionine libre aurait un

rocircle dans la gestion des ROS lors de conditions de stress oxydatif Les meacutethionines internes aux

proteacuteines preacutesentes en surface permettraient elles aussi de proteacuteger la proteacuteine contre

lrsquooxydation en srsquooxydant elle-mecircme afin de proteacuteger le site actif 153

- le clivage de la meacutethionine N-terminale permet eacutegalement de geacuteneacuterer une tregraves grande diversiteacute

de reacutesidus N-terminaux (laquo N-end rule raquo) chez les proteacuteines qui peuvent ecirctre ainsi des signaux

potentiels de stabilisation ou de deacutestabilisation influant donc sur la demi-vie et lrsquohomeacuteostasie

des proteacuteines 47154ndash156 En effet un systegraveme de deacutegradation reconnaicirct speacutecifiquement le N-

terminal des proteacuteines les N-recognines pour les eucaryotes qui avec lrsquoubiquitination du N-

terminal envoie le peptide dont le signal est deacutestabilisant au proteacuteasome On retrouve chez les

procaryotes la proteacuteine ClpS qui dirige la proteacuteine dont le N-terminal est deacutestabilisant vers la

proteacutease ClpAP pour sa deacutegradation 157

La proportion de proteacuteines dont la meacutethionine N-terminale est exciseacutee varie beaucoup

selon les organismes ou les compartiments eacutetudieacutes Ainsi la NME concerne plus de 50 du

proteacuteome chez les bacteacuteries environ 70 du proteacuteome cytoplasmique des eucaryotes plus de

40 dans les chloroplastes et un peu plus de 10 dans les mitochondries mais les pourcentages

varient selon les organismes eacutetudieacutes 7145158159 47 Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale

existe eacutegalement chez les archeacutees environ 40 des proteacuteines sont concerneacutees 47

La NME peut ecirctre suivie drsquoautres modifications co-traductionnelles qui affectent

lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines en cours de synthegravese comme la N--aceacutetylation catalyseacutee

Introduction

41

par des N-aceacutetyltransfeacuterases (Nat) ou la myristoylation catalyseacutee par des N-

myristoyltransfeacuterases (NMT) dans les organismes eucaryotes 47 Il est donc neacutecessaire que ce

meacutecanisme soit finement reacuteguleacute afin de ne pas perturber lrsquoensemble du processus de

modification de la chaicircne naissante et ainsi son devenir

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP)

1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations

Les MetAP sont des enzymes essentielles identifieacutees dans tout le regravegne du vivant des

bacteacuteries aux eucaryotes supeacuterieurs 142147 Ce sont des meacutetalloproteacuteases contenant deux cations

divalents (comme Fe2+ Co2+ Mn2+ ou Zn2+) indispensables au meacutecanisme enzymatique mais

dont la nature exacte reste encore deacutebattue

Les MetAP se distinguent en 2 groupes (1 et 2) et plusieurs sous-groupes (1a 1b 1c 1d

et 2a 2b) Les MetAP ne preacutesentent qursquoune faible homologie de seacutequences entre elles mais

preacutesentent de fortes homologies de structure au niveau du site actif et du site de liaison aux

meacutetaux Les organismes eucaryotes possegravedent les deux types de MetAP (1 et 2) contrairement

aux bacteacuteries qui ne possegravedent que des MetAP1s et les archeacutees qui nrsquoont que des MetAP2

(Figure i18) Les MetAP1a se retrouvent dans le cytoplasme des eucaryotes Elles sont

eacutegalement preacutesentes chez les bacteacuteries ainsi que les MetAP1arsquo reacutecemment deacutecouvertes chez

Streptococci et Lactobacilli 160 posseacutedant une insertion dans le corps de la proteacuteine Les trois

MetAP1b 1c 1d srsquoobservent dans les organites eucaryotes (Figure i 18) Drsquoautres bacteacuteries

comme les actinobacteacuteries possegravedent une autre MetAP de type 1c qui possegravede en N-terminal

un domaine de fixation aux domaines SH3 (laquo SH3 binding motif raquo) contenant le motif typique

P-X-X-P De plus les MetAP eucaryotes possegravedent une extension N-terminale de 50 agrave 100

reacutesidus qui nrsquoest pas preacutesente chez les MetAP procaryotes 142 (Figure i18) La diffeacuterence

majeure qui permet de distinguer les deux types de MetAP est lrsquoexistence de deux insertions au

sein du domaine catalytique des MetAP de type 2 dont la fonction est encore inconnue Par

ailleurs la MetAP2b possegravede eacutegalement un domaine additionnel en N-terminal47 Le rocircle de ce

domaine suppleacutementaire qui nrsquoest pas neacutecessaire pour lrsquoactiviteacute catalytique 161 reste encore

inconnu mais il serait probablement impliqueacute dans les interactions avec diffeacuterents partenaires

dans le but de reacuteguler le processus de NME Il a par exemple eacuteteacute montreacute que le domaine N-

terminal riche en lysines de la MetAP2b permet de preacutevenir la phosphorylation du facteur

drsquoeacutelongation eIF2 afin drsquoeacuteviter lrsquoinhibition de lrsquoinitiation de la traduction 162163 Il a eacutegalement

eacuteteacute proposeacute mais non prouveacute que le domaine en doigt de zinc des MetAP1b et le laquo SH3 binding

motif raquo des MetAP1c seraient impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 9597 Cependant

Introduction

42

des travaux reacutecents ont proposeacute que crsquoest une boucle chargeacutee positivement et situeacutee au cœur du

domaine catalytique de la MetAP1a drsquoE coli qui serait responsable de la formation du

complexe avec le ribosome 94 Si lrsquointeraction MetAPribosome a bien eacuteteacute mise en eacutevidence 94ndash

96 le mode drsquointeraction preacutecis reste donc agrave eacutelucider

Figure i18 Les diffeacuterentes classes de MetAPs et leur reacutepartition par compartimentsorganismes La

localisation des diffeacuterentes classes de MetAPs est preacutesenteacutee cependant les cellules ne possegravedent que certaines

classes de MetAPs et non pas lrsquoensemble de celles preacutesenteacutees dans la figure au sein drsquoune cellule

2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique

La speacutecificiteacute de substrat des MetAPs les conduit agrave ne cliver la meacutethionine initiatrice

que si celle-ci est suivie drsquoun acide amineacute dont la chaicircne lateacuterale est peu volumineuse Val

Gly Cys Pro Ala Ser et Thr 131164ndash166 Bien qursquoin vitro les MetAPs de types 1 et 2 semblent

Introduction

43

partager la mecircme speacutecificiteacute de substrat la situation in vivo est leacutegegraverement diffeacuterente Ainsi

lrsquoinactivation de la MetAP1 induit chez la levure un fort retard de croissance alors que ce

pheacutenotype est moins fort lors de lrsquoinactivation de la MetAP2 167168 Au contraire les cellules

de mammifegraveres sont plus sensibles agrave lrsquoinactivation de la MetAP2 Enfin chez Arabidopsis

thaliana la fonction des deux types drsquoenzyme peut ecirctre interchangeable 147

Les meacutethionine aminopeptidases eacutetant des enzymes essentielles agrave la survie des cellules

les avanceacutees dans la compreacutehension de leurs meacutecanismes drsquoaction ont fait drsquoelles des cibles

theacuterapeutiques prometteuses En effet le fait que les cellules procaryotes ne possegravedent qursquoun

seul gegravene codant une MetAP celle de type 1 la deacutecouverte de composeacutes inhibiteurs agrave large

spectre est envisageacutee De plus lrsquoimplication de ces enzymes dans un grand nombre de

pathologies comme le deacuteveloppement tumoral et lrsquoangiogenegravese ont attiseacute lrsquointeacuterecirct des

chercheurs 169ndash171 Cependant lrsquoinconveacutenient majeur reacuteside dans le fait que les cellules

humaines possegravedent eacutegalement des MetAP de type 1 cytoplasmiques et mitochondriales qui

risquent drsquoecirctre eacutegalement inhibeacutees par des anti-MetAP1 et ainsi provoquer des effets

secondaires Il est donc important de connaicirctre avec preacutecision le meacutecanisme drsquoaction des MetAP

agrave travers lrsquoensemble des organismes du regravegne du vivant

La fumagilline un composeacute drsquoorigine naturelle provenant du champignon Aspergillus

fumigatus est un inhibiteur naturel des MetAPs de type 2 Des deacuteriveacutes syntheacutetiques de ce

composeacute ont eacuteteacute deacutecouverts et ont pu montrer leur rocircle dans lrsquoarrecirct de la prolifeacuteration cellulaire

drsquoun grand nombre de ligneacutees de cellules canceacutereuses 172ndash174 Lrsquoimplication de la MetAP dans

un grand nombre de processus cellulaires implique qursquoelle est actuellement une cible

theacuterapeutique drsquoimportance pour la lutte contre certains types de cancers ainsi que drsquoautres

pathologies comme lrsquoobeacutesiteacute 175

De plus jusqursquoalors il eacutetait admis que les MetAP pouvaient agir sur un peptide seul

indeacutependamment du ribosome les tests drsquoactiviteacute eacutetant reacutealiseacutes in vitro avec de courts peptides

portant une meacutethionine Cependant des donneacutees reacutecentes indiquent que ces enzymes ont la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome aux niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 gracircce

agrave une boucle chargeacutee positivement proche du site actif et contenant un brin β 94 (Figure i12B)

Bien que ces reacutesultats concernent la MetAP drsquoE coli il est reconnu que cette interaction existe

eacutegalement chez les eucaryotes 9596 Cependant les sites de fixation des MetAP eucaryotes avec

le ribosome ne sont pas encore identifieacutes

Introduction

44

C2 ndash Les peptides deacuteformylases

Comme deacutecrit plus haut la meacutethionine initiatrice des proteacuteines bacteacuteriennes et des

proteacuteines codeacutees par les geacutenomes mitochondriaux ou chloroplastiques possegravede un formyle au

niveau de son groupement amino-terminal lequel est geacuteneacuteralement exciseacute La peptide

deacuteformylase (PDF) est la premiegravere enzyme qui modifie le N-terminal des proteacuteines Cette

reacuteaction de deacuteformylation est essentielle et irreacuteversible 142 Les PDF sont des meacutetalloenzymes

contenant 140 agrave 200 reacutesidus en moyenne qui neacutecessitent la preacutesence drsquoun ion meacutetallique au

sein de leur site actif Les PDF ont eacuteteacute identifieacutees chez les bacteacuteries les archeacutees les

chloroplastes et les mitochondries et sont absentes dans le cytoplasme eucaryote et les levures

Il est agrave noter que les PDF mitochondriales et chloroplastiques sont codeacutees par le geacutenome

nucleacuteaire et sont donc exprimeacutees dans le cytoplasme puis adresseacutees vers les organites gracircce agrave

une extension N-terminale de 50 agrave 100 acides amineacutes servant de peptide signal 176ndash178

Les peptides deacuteformylases preacutesentent une faible identiteacute de seacutequence globale environ

20 agrave 30 179180 mais une forte homologie au niveau de trois motifs conserveacutes (Figure i19A)

participant agrave la structure du site actif GΦGΦAAxQ (motif 1) EGCΦS (motif 2) et

HEΦDHxxG (motif 3) Φ eacutetant un acide amineacute hydrophobe et x un acide amineacute quelconque

179180 Certaines PDFs preacutesentent des insertions typiques conduisant agrave des particulariteacutes

structurales qui ont permis drsquoeacutetablir une classification en diffeacuterents sous-types 142181182 Les

PDFs de type 1B dont le repreacutesentant est lrsquoenzyme codeacutee par E coli sont geacuteneacuteralement

trouveacutees chez les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif ainsi que dans les chloroplastes et mitochondries des

plantes (Figure i19B) Les PDFs de type 2 exprimeacutees par les bacteacuteries agrave Gram positif (Figure

i19B) preacutesentent deux agrave trois insertions dans le cœur globulaire de la proteacuteine Le type 1A est

speacutecifique des organites (Figure i19B) et contient une longue insertion entre les motifs 1 et 2

Les PDFs de type 3 retrouveacutees chez les protistes et dont la structure et le rocircle sont encore

inconnus contiennent des mutations critiques dans les motifs conserveacutes les rendant inactives

ou peu actives (Figure i19A)

Introduction

45

A

B

Figure i19 Les diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases A) Alignement des seacutequences proteacuteiques des

domaines catalytiques et C-terminaux de plusieurs types de deacuteformylases Les trois motifs du site actif sont

repreacutesenteacutes Deux seacutequences repreacutesentatives de chaque groupe sont preacutesenteacutees Les PDF1B sont repreacutesenteacutees par

les seacutequences des peptides deacuteformylases drsquoEscherichia coli et Pseudomonas aeruginosa Les types 2 sont

repreacutesenteacutes par Bacillus stearothermophilus et Streptococcus aureus Les types 3 sont repreacutesenteacutes par

Trypanosoma brucei et Leishmania major Les 38 et 90 derniers reacutesidus des PDFs de types 3 ne sont pas

repreacutesenteacutes Les reacutesidus strictement conserveacutes sont en blanc sur fond rouge et les reacutesidus majoritairement

conserveacutes sont rouges B) Reacutepartition des diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases dans les organismes et

organites

Les diffeacuterents types de deacuteformylases possegravedent geacuteneacuteralement un corps globulaire et

diffegraverent fortement au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure i20) La plupart des

repreacutesentants des types 1B possegravedent une reacutegion C-terminale structureacutee en heacutelice α alors que

les PDF1A ont une reacutegion C-terminale relativement deacutesordonneacutee Les PDFs de type 2 possegravedent

quant agrave elle un brin β Aucune structure de PDF de type 3 nrsquoa encore eacuteteacute reacutesolue mais les

programmes de preacutediction de structures secondaires indiquent que leur extreacutemiteacute C-terminale

pourrait se replier en heacutelice α

Introduction

46

Figure i20 Structure et position du domaine C-terminal des diffeacuterents types de PDF 47 A) Structure

des PDF drsquoEcoli B stearothermophilus et H sapiens repreacutesentant respectivement les PDF de type 1B 2 et

1A Les trois motifs du site actif sont coloreacutes en magenta lrsquoextreacutemiteacute C-terminale en vert et les insertions en

bleu et rouge B) Comparaison du repliement du domaine C-terminal des PDF de types 1A 1B et 2 par

superposition sur le corps globulaire de la PDF drsquoEcoli

Les geacutenomes codent geacuteneacuteralement une seule PDF mais on rencontre parfois deux gegravenes

notamment chez les bacteacuteries Nous ne savons pas quelles sont les conseacutequences physiologiques

pour un organisme qui exprime diffeacuterentes PDFs et si celles-ci peuvent se lier simultaneacutement

au mecircme ribosome Chez certaines bacteacuteries seule une des deux PDF serait fonctionnelle car

lrsquoune des deux isoformes est inactive 183184 Pourtant comme deacutecrit plus haut les plantes codent

et expriment deux PDFs toutes deux fonctionnelles au niveau des chloroplastes et

mitochondries Ces deux isoformes preacutesentent quelques diffeacuterences qui pourraient leur confeacuterer

des rocircles speacutecifiques Il a par exemple eacuteteacute montreacute que les deux PDFs de plante nrsquoutilisent pas

le mecircme ion en guise de co-facteur Ainsi la PDF1A possegravede naturellement un ion zinc alors

que la PDF1B contient vraisemblablement un ion fer 185

Les trois motifs conserveacutes deacutecrits plus haut (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG)

participent agrave la structure du site actif et sont impliqueacutes aussi bien dans la reconnaissance et la

fixation du substrat que dans le meacutecanisme enzymatique Il a eacuteteacute montreacute que contrairement aux

MetAP les PDF nrsquoont pas de speacutecificiteacute de substrat et peuvent ainsi virtuellement agir sur tous

les peptides qui se preacutesentent agrave elle 93186ndash188 Le site de fixation du ligand est composeacute de trois

Introduction

47

laquo poches raquo distinctes appeleacutees S1rsquo S2rsquo et S3rsquo (Figure i21) La poche S1rsquo fortement

hydrophobe et tregraves conserveacutee accueille la chaicircne lateacuterale de la meacutethionine formyleacutee 130 Il est agrave

noter que les PDF de type 1A ont une poche S1rsquo plus eacutetroite et moins flexible que celle retrouveacutee

chez les PDFs bacteacuteriennes 189 Chez la PDF humaine la poche S1rsquo est par ailleurs consideacutereacutee

comme la seule veacuteritable poche permettant de recevoir le substrat formyleacute 158 Les poches S2rsquoet

S3rsquo sont moins conserveacutees et ne participent que peu agrave la reconnaissance du substrat La cysteacuteine

du motif 2 et les deux histidines du motif 3 combineacutees agrave une moleacutecule drsquoeau participent agrave la

fixation du meacutetal 90190191 Le meacutetal naturel de la plupart des PDF est le fer Fe2+ mais celui-ci

eacutetant tregraves sensible agrave lrsquooxydation il contribue agrave rendre lrsquoenzyme particuliegraverement instable 192193

Cependant il a eacuteteacute deacutemontreacute que les deacuteformylases peuvent ecirctre actives et plus stables en

substituant drsquoautres ions comme le Ni2+ 192194 ou le Co2+ 195 Il est agrave noter que certaines

enzymes comme la PDF1A drsquoA thaliana possegravedent naturellement du zinc et sont

naturellement actives avec ce meacutetal 185 Ainsi lrsquoobtention de PDFs recombinantes pleinement

actives est difficile et neacutecessite la mise au point de protocole de purification adapteacute consistant

agrave tester plusieurs concentrations et types drsquoions dans les tampons ainsi que diffeacuterents pH La

glutamine du motif 1 et le glutamate du motif 2 sont essentiels dans le meacutecanisme de catalyse

et directement impliqueacutes dans la reconnaissance du groupement formyl 130190196 Les autres

reacutesidus du motif 1 sont impliqueacutes dans la reconnaissance et la fixation du substrat 130

Figure i21 Le site actif des peptides deacuteformylases Repreacutesentation scheacutematique du site actif fixant un substrat

formyleacute Le peptide est repreacutesenteacute en vert et les liaisons hydrogegravene en rouge Le X repreacutesente nrsquoimporte quelle

chaicircne agrave condition qursquoelle ne soit pas chargeacutee neacutegativement Le meacutetal est repreacutesenteacute en rose Drsquoapregraves Ragusa et al

1999 130

Introduction

48

Les peptides deacuteformylases eacutetant des enzymes essentielles elles sont depuis leur

deacutecouverte consideacutereacutees comme des cibles theacuterapeutiques inteacuteressantes 130196ndash199 Un puissant

inhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine a eacuteteacute deacutecouvert il y a deacutejagrave plusieurs anneacutees 200201

Cette moleacutecule ne peut ecirctre utiliseacutee en theacuterapie car i) elle est cytotoxique 202ndash205 ii) elle est

rapidement eacutelimineacutee par les bacteacuteries via des pompes drsquoefflux 206ndash208 iii) des pheacutenomegravenes de

reacutesistance apparaissent rapidement 183184209ndash211 iv) des homologues sensibles agrave lrsquoactinonine

existent chez les eucaryotes notamment chez lrsquohomme 178203204212213 et enfin v) elle semble

affecter agrave haute concentration drsquoautres aminopeptidases 214215 De nombreux autres composeacutes

anti-PDFs deacuteriveacutes ou non de lrsquoactinonine ont eacuteteacute deacutecrits et certains drsquoentre eux sont entreacutes en

phase drsquoessais cliniques sans avoir pu agrave ce jour aboutir agrave une autorisation de mise sur le marcheacute

Cependant les PDFs restent une cible attractive pour la conception de nouveaux antibiotiques

et les tentatives de mise au point de nouveaux inhibiteurs de PDF continuent 216217

D-Probleacutematique

La NME est un processus essentiel chez tous les organismes vivants Les avanceacutees

scientifiques des derniegraveres anneacutees ont montreacute son importance dans la reacutegulation du

deacuteveloppement cellulaire et drsquoun grand nombre de pathologies Certains composeacutes anti-NME

ont eacuteteacute identifieacutes et sont freacutequemment utiliseacutes en laboratoire pour les eacutetudes sur les meacutecanismes

catalytiques de ces enzymes Neacuteanmoins il reste encore beaucoup de zones drsquoombres

concernant la reacutegulation de la NME et son implication dans diverses cascades de reacuteactions

meacutetaboliques

Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment les peptides deacuteformylases jouent un rocircle crucial

dans la maturation des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees et sont preacutesentes dans la quasi-

totaliteacute des geacutenomes du regravegne du vivant De leur action deacutecoule toute une cascade de reacuteactions

permettant drsquoaboutir agrave des proteacuteines fonctionnelles Ces enzymes sont eacutetudieacutees depuis plus de

20 ans et leur meacutecanisme enzymatique est maintenant fortement documenteacute Jusqursquoalors les

moyens techniques ne permettaient pas de deacutemontrer que les deacuteformylases pouvaient interagir

au niveau du ribosome La deacutemonstration que la PDF drsquoE coli interagit avec le ribosome au

niveau du tunnel de sortie du peptide en cours de synthegravese a ouvert la voie agrave de nouvelles

perspectives concernant la reacutegulation de la NME et de la traduction en regravegle geacuteneacuterale En effet

lrsquointeraction de ces enzymes au niveau drsquoune plateforme de reacutegulation de la synthegravese proteacuteique

sur le ribosome suggegravere une reacutegulation fine du meacutecanisme drsquointervention des deacuteformylases Le

fait que le domaine C-terminal des PDF1B soit preacutesenteacute comme le deacuteterminant majeur

Introduction

49

permettant lrsquointeraction de lrsquoenzyme au ribosome il est alors possible que drsquoautres structures

preacutesentes en C-terminal chez les diffeacuterentes sous-familles permettent des formes de reacutegulation

diffeacuterentes de la traduction Actuellement aucune information nrsquoest encore disponible quant au

mode drsquointeraction des autres types de PDFs ne disposant pas de lrsquoheacutelice α Le modegravele deacutecrit

chez E coli nrsquoest donc pas geacuteneacuteralisable agrave lrsquoensemble des voies NME preacutesentes dans le regravegne

du vivant Il paraicirct ainsi eacutevident que des diffeacuterences concernant la localisation de lrsquoenzyme sur

le ribosome son affiniteacute ainsi que le laquo moment raquo de son intervention sont autant de paramegravetres

permettant de reacuteguler la synthegravese proteacuteique De plus nous ne savons pas reacuteellement qursquoelle est

lrsquoinfluence de la chaicircne naissante sur lrsquoaffiniteacute de la PDF puisque seuls des ribosomes bloqueacutes

avec une chaicircne naissante de 40 acides amineacutes ont eacuteteacute utiliseacutes dans les expeacuteriences drsquointeraction

PDFribosome Il ressort ainsi des eacutetudes que lrsquoaffiniteacute de la PDF pour le ribosome est tregraves

faible lui permettant de laquo scanner raquo rapidement les ribosomes afin drsquointervenir sur le peptide

lorsqursquoil eacutemerge du tunnel de sortie puis de libeacuterer instantaneacutement son site de fixation pour

lrsquointervention drsquoautres facteurs comme la MetAP ou le TF Il semble donc important de reacuteussir

agrave deacutecrypter ces meacutecanismes chez les diffeacuterentes sous-familles de peptide deacuteformylases

Durant cette thegravese je me suis ainsi inteacuteresseacute agrave la fonction du domaine C-terminal en heacutelice

α des PDF1B Je me suis plus particuliegraverement inteacuteresseacute agrave une PDF1B drsquoorigine virale

Vp16PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 dont le rocircle est encore inconnu Cette enzyme

preacutesente un inteacuterecirct tout particulier Tout drsquoabord parce que crsquoest lrsquoune des seacutequences de peptide

deacuteformylase les plus courtes connues agrave ce jour et ne posseacutedant pas a priori drsquoheacutelice α C-

terminale comme crsquoest le cas pour EcPDF Ainsi cette enzyme semblait ecirctre un bon outil pour

lrsquoeacutetude du rocircle du domaine C-terminal des PDF dans leur interaction et leur localisation sur le

ribosome De plus jusqursquoagrave tregraves reacutecemment lrsquoexistence de ce type drsquoenzyme eacutetait encore

insoupccedilonneacutee chez les virus Ainsi jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave un certain nombre de questions

Le gegravene homologue de peptide deacuteformylase deacutecouvert chez le phage Vp16T permet-il

de coder pour une enzyme agrave fonction deacuteformylase in vivo Si oui quelles sont ses

particulariteacutes biochimiques structurales et enzymatiques lui confeacuterant un inteacuterecirct

eacutevolutif pour le phage Pour reacutepondre agrave ces questions jrsquoai donc eacutetudieacute la

compleacutementation fonctionnelle in vivo de ce gegravene chez E coli et reacutealiseacute une eacutetude

structure-fonction in vitro afin de deacuteterminer ses paramegravetres cineacutetiques

La peptide deacuteformylase du phage Vp16T bien que ne posseacutedant pas drsquoheacutelice α en C-

terminal peut-elle tout de mecircme interagir avec le ribosome Si oui sa localisation et

son affiniteacute sont-elles diffeacuterentes par rapport agrave une enzyme preacutesentant une heacutelice α en

Introduction

50

C-terminal Jrsquoai donc reacutealiseacute des eacutetudes in vitro drsquointeraction avec les ribosomes par

seacutedimentation pontage chimique et analyse en Western-blot et spectromeacutetrie de masse

Pour la PDF drsquoE coli une eacutetude a montreacute que la taille de la chaicircne peptidique en cours de

synthegravese ne modifie pas son affiniteacute pour le ribosome 94 Cependant une enzyme preacutesentant

un domaine C-terminal modifieacute pourrait montrer une diffeacuterence de comportement durant la

synthegravese peptidique

Ainsi la taille de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese a-t-elle une influence sur

lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme pour le ribosome Pour cela jrsquoai reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction

par seacutedimentation en utilisant des ribosomes bloqueacutes en cours de synthegravese posseacutedant

diffeacuterentes longueurs de chaicircnes peptidiques

Enfin quel pourrait-ecirctre lrsquointeacuterecirct pour les virus et plus particuliegraverement le phage Vp16T

drsquoexprimer une peptide deacuteformylase Pour reacutepondre agrave cette question jrsquoai eacutetudieacute

lrsquoimpact in vivo que pouvait avoir lrsquoexpression de cette enzyme chez la bacteacuterie E coli

Les reacuteponses agrave ses diffeacuterentes probleacutematiques ont pour objectif drsquoapprofondir les connaissances

sur la reacutegulation de la NME et son lien avec les autres modifications affectant la synthegravese des

proteacuteines De plus la peptide deacuteformylase eacutetant une cible theacuterapeutique faisant lrsquoobjet de

nombreuses recherches il semble inteacuteressant de pouvoir deacutecrypter ses meacutecanismes

drsquointeraction en vue de rechercher des composeacutes theacuterapeutiques non plus cibleacutes uniquement

sur lrsquoactiviteacute enzymatique mais eacutegalement sur la capaciteacute des enzymes agrave interagir avec le

ribosome

Introduction

51

Chapitre I

52

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et

fonctionnelle drsquoune peptide deacuteformylase

atypique drsquoorigine virale Vp16PDF

Chapitre I

53

Chapitre I

54

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs

virales Durant les 15 derniegraveres anneacutees des seacutequences codant des PDFs ont eacuteteacute trouveacutees dans la

majoriteacute des geacutenomes (eucaryotes et procaryotes) et en 2003 deux seacutequences tregraves proches des

peptides deacuteformylases ont eacutegalement eacuteteacute mises en eacutevidence chez les phages Vp16T et Vp16C

de la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 218 Un travail pionner plus reacutecent portant sur lrsquoanalyse

des donneacutees meacutetageacutenomiques des oceacuteans (GOS) et des donneacutees provenant du seacutequenccedilage de

viromes et de microbiomes marins a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux gegravenes meacutetaboliques

auxiliaires (AMGs) incluant des homologues de proteacuteines impliqueacutees dans la traduction telles

que des proteacuteines ribosomales des facteurs drsquoinitiation des phosphorylases et des peptides

deacuteformylases 219 Il est drsquoailleurs inteacuteressant de noter que les seacutequences de peptide deacuteformylase

sont les plus freacutequemment retrouveacutees parmi les AMGs Les geacutenomes de nombreux autres

phages et virus ont depuis eacuteteacute seacutequenceacutes et des seacutequences de peptide deacuteformylases ont ainsi eacuteteacute

observeacutees dans lrsquoensemble de ces organismes 219220

Un alignement de seacutequences entre diffeacuterentes PDFs retrouveacutees chez des virus ainsi que

des repreacutesentants des divers types de PDFs retrouveacutees chez les procaryotes et les eucaryotes

nous permet de mettre en eacutevidence certaines caracteacuteristiques des PDFs virales (Figure I-1) Tout

drsquoabord il faut signaler que la plupart des deacuteformylases ont une faible homologie de seacutequence

globale ce qui contraste fortement avec la forte homologie retrouveacutee au niveau des motifs du

site actif 142 Ainsi les trois motifs conserveacutes participant agrave la structure du site actif et

caracteacuteristiques des PDFs (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG ougrave Φ est un acide amineacute

hydrophobe et x un acide amineacute quelconque) sont bien preacutesents dans lrsquoensemble des seacutequences

des PDFs putatives retrouveacutees chez les virus permettant de les classer comme homologues de

peptides deformylases (Figure I-1A)

Apregraves avoir identifieacute les motifs laquo signature raquo des PDFs la comparaison des seacutequences

et des structures permet de classer ces enzymes en trois groupes distincts 1 2 et 3 Les PDFs

de type 1 se reacutepartissent en deux sous-groupes les 1A et les 1B Les deacuteformylases de type 1B

et en particulier la PDF drsquoE coli (EcPDF) sont consideacutereacutees comme les peptides deacuteformylases

modegraveles Une de leur principale caracteacuteristique est une extreacutemiteacute C-terminale se repliant sous

forme drsquoheacutelice α 191221222 Le sous-type 1A se distingue par la preacutesence drsquoune longue insertion

dans le corps de la proteacuteine et par une extreacutemiteacute C-terminale non structureacutee adoptant une

conformation eacutetendue 158189 Les PDFs de type 2 possegravedent quant agrave elles plusieurs insertions

Chapitre I

55

par rapport au type 1 et une extreacutemiteacute C-terminale qui a tendance agrave former des brins β 181

Enfin les PDFs de type 3 dont aucune structure nrsquoa encore eacuteteacute deacutetermineacutee preacutesentent des

substitutions cruciales au niveau des motifs I et II les rendant tregraves peu ou totalement inactives

47223 Drsquoapregraves lrsquoensemble des donneacutees issues de la litteacuterature et de lrsquoalignement de seacutequences

(Figure I-1A) il apparaicirct que les peptides deacuteformylases virales se rapprochent plus

particuliegraverement du sous-groupe 1B En effet celles-ci ne preacutesentent pas drsquoinsertion particuliegravere

dans le corps de la proteacuteine les distinguant des PDFs de type 1A et 2 et les trois motifs du site

actif sont conserveacutes

Il ressort donc clairement que les PDFs virales identifieacutees et analyseacutees sont apparenteacutees

aux PDFs de type 1B avec toutefois une extreacutemiteacute C-terminale fortement tronqueacutee Les PDF

virales forment alors un sous-groupe parmi le type 1B (Figure I-1B) Par ailleurs toutes les

PDF virales appartiennent agrave ce nouveau sous-groupe et correspondent aux seacutequences de

deacuteformylases putatives actives les plus courtes parmi lrsquoensemble des seacutequences reacutepertorieacutees

A

Figure I-1 Comparaison de seacutequences proteacuteiques de peptide deacuteformylases provenant de divers organismes A) Alignement

de seacutequences de PDFs appartenant aux types 1A 1B 2 et 3 Les PDFs virales marines sont surligneacutees en gris celles de

cyanobacteacuteries en vert celles de picoeucaryotes oceacuteaniques photosyntheacutetiques en bleu et enfin la PDF du bacteacuteriophage Vp16C

en beige Les PDFs de type 3 sont quant agrave elles surligneacutees en orange La numeacuterotation des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence

drsquoEcPDF Figure tireacutee de Sharon et al 2011 219 B) Classification des peptides deacuteformylases dans un arbre phylogeacuteneacutetique baseacute

sur la comparaison de 192 seacutequences choisies pour repreacutesenter la diversiteacute des PDFs drsquoapregraves Sharon et al 2011 219 (supplementary

figure S2 de la publication citeacutee)

Chapitre I

56

Chapitre I

57

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio

parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

Notre laboratoire a focaliseacute son attention sur les seacutequences de peptide deacuteformylases

provenant des phages Vp16T et Vp16C 218 car ce sont les seacutequences de PDFs parmi les plus

courtes identifieacutees agrave ce jour Lrsquoanalyse de la seacutequence de ces deux enzymes a reacuteveacuteleacute qursquoelles

appartiennent agrave la mecircme classe que la PDF drsquoE coli mais qursquoelles preacutesentent des

caracteacuteristiques distinctes notamment au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure I-1 et I-

2A) Les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas de mutations pouvant suggeacuterer une

deacuteficience dans lrsquoactiviteacute de la proteacuteine comme crsquoest le cas pour les PDFs de type 3 224 ou

certaines PDF1A comme la peptide deacuteformylase humaine178 De plus aucune insertion

particuliegravere nrsquoest observable par rapport agrave la seacutequence drsquoEcPDF et des PDFs de type 1B en

geacuteneacuteral Cependant lrsquoextreacutemiteacute C-terminale diffegravere puisque elle ne preacutesente pas lrsquoextension

permettant le repliement sous forme drsquoune heacutelice α Une eacutetude preacuteceacutedemment reacutealiseacutee avec

EcPDF indique que la proteacuteine peut ecirctre active en deacutepit de lrsquoabsence de son heacutelice α3 C-

terminale tant que la deacuteleacutetion nrsquoa pas lieu trop pregraves du motif 3 permettant la structure du site

actif Ainsi chez EcPDF une deacuteleacutetion en amont du 139egraveme acide amineacute (Val) aboutit agrave une perte

totale drsquoactiviteacute alors qursquoune deacuteleacutetion agrave partir du reacutesidu 141 (Lys) nrsquoempecircche pas la

compleacutementation in vivo du gegravene endogegravene 92 Le dernier acide amineacute des deacuteformylases de

phage (Ile) correspond au 143egraveme acide amineacute drsquoEcPDF (Figure I-1A) ce qui signifie que

malgreacute leur tregraves courte seacutequence celle-ci sont potentiellement drsquoune taille suffisante pour coder

une proteacuteine active Finalement les seacutequences des PDFs des phages Vp16T et Vp16C ne

montrent pas de mutation dans les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas drsquoinsertion

particuliegravere suggeacuterant un repliement diffeacuterent drsquoEcPDF et lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte

ne semble pas reacutedhibitoire pour la conservation de lrsquoactiviteacute de la proteacuteine Il est donc probable

que le gegravene des peptides deacuteformylases identifieacute chez ces phages code pour deux enzymes

actives

Ainsi lrsquoidentification de seacutequences nucleacuteotidiques codant potentiellement des proteacuteines

ayant toutes les caracteacuteristiques des peptides deacuteformylases neacutecessite de caracteacuteriser ces

proteacuteines Jusqursquoagrave preacutesent seule la PDF identifieacutee dans le geacutenome du cyanophage S-SSM7 a

eacuteteacute caracteacuteriseacutee 225 indiquant que cette proteacuteine est en tout point similaire aux PDFs connues

jusqursquoalors Au cours de ce travail nous avons souhaiteacute aller plus loin en caracteacuterisant la PDF

preacutesentant la plus courte seacutequence identifieacutee agrave ce jour mais potentiellement active et avons

alors choisi la PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 la plus proche homologue de la PDF

Chapitre I

58

de Vp16C (Figure I-2A) Nous avons proceacutedeacute agrave une caracteacuterisation structure-fonction pousseacutee

de cette proteacuteine chercheacute agrave caracteacuteriser la faccedilon dont elle interagit avec les ribosomes bacteacuteriens

(voir chapitre II) et enfin tenteacute de comprendre les conseacutequences de lrsquoexpression du gegravene lors

de lrsquoinfection de bacteacuteries par le phage (voir chapitre III)

La proteacuteine recombinante Vp16PDF que jrsquoai eacutetudieacutee au cours de cette thegravese est codeacutee

par un gegravene syntheacutetique (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) contenu dans diffeacuterents plasmides en

fonction du type drsquoapproche expeacuterimentale utiliseacutee Les phages Vp16T et VpP16C ayant un

contenu en bases GC eacuteleveacute 218 le gegravene a eacuteteacute conccedilu avec optimisation de codons pour une

expression optimale en systegraveme bacteacuterien La proteacuteine est composeacutee de 137 acides amineacutes

(Figure I-2B) elle a une masse moleacuteculaire theacuteorique de 147832 Da ainsi qursquoun point

isoeacutelectrique (pI) calculeacute de 700

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une

activiteacute deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo Avant de deacutemarrer une eacutetude structure-fonction sur la proteacuteine recombinante Vp16PDF

nous avons chercheacute agrave savoir si cette proteacuteine preacutesente une activiteacute deacuteformylase in vivo crsquoest-agrave-

dire si elle est capable de deacuteformyler les proteacuteines dans un contexte cellulaire Nous avons pour

A

B 10 20 30 40 50 60

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

70 80 90 100 110 120

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

130

TAFCLQHEID HLNGVTI

Figure I-2 Seacutequence de la proteacuteine Vp16PDF recombinante eacutetudieacutee au cours de cette thegravese A) Alignement

de seacutequence des PDFs de Vp16C et Vp16T Lrsquoalignement a eacuteteacute reacutealiseacute avec Clustal Omega Les eacutetoiles indiquent

les reacutesidus identiques B) Seacutequence proteacuteique de Vp16PDF Les motifs conserveacutes typiques des PDFs sont indiqueacutes

en rouge (motif I GΦGΦAAxQ motif II EGCΦS motif III HEΦDH ou Φ est un acide amineacute hydrophobique

et x un acide amineacute quelconque)

Chapitre I

59

cela reacutealiseacute des expeacuteriences de compleacutementation fonctionnelle selon un protocole mis au point

preacuteceacutedemment au laboratoire (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoexpeacuterience est baseacutee sur

lrsquoutilisation drsquoune souche drsquoE coli leacutetale conditionnelle (PAL421Tr) dont le gegravene

chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute et posseacutedant un plasmide pMAK

portant le gegravene codant EcPDF sauvage (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) 226 Ce plasmide preacutesente

une origine de reacuteplication thermosensible 227 Ainsi pour des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales

agrave 37degC (tempeacuteratures dites permissives) le plasmide peut se reacutepliquer durant les divisions

cellulaires les cellules filles possegravedent alors le plasmide et peuvent survivre Pour des

tempeacuteratures supeacuterieures agrave 37degC (tempeacuteratures dites non permissives) le plasmide nrsquoest plus

reacutepliqueacute durant les divisions les cellules filles ne possegravedent plus le plasmide ni aucun gegravene de

deacuteformylase aboutissant agrave la mort cellulaire Lrsquoutilisation de ce plasmide permet ainsi une

expression thermosensible de la PDF drsquoE coli sauvage Lors drsquoune expeacuterience de

compleacutementation fonctionnelle visant agrave eacutetudier une activiteacute deacuteformylase in vivo la souche

PAL421Tr est transformeacutee par un plasmide pBADMyc-HisA portant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct Lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee dans ce plasmide est inductible par lrsquoarabinose En

reacutealisant une gamme de concentration drsquoarabinose dans le milieu de croissance il est ainsi

possible de moduler et controcircler le niveau drsquoexpression de la deacuteformylase testeacutee Ce protocole

permet de disposer drsquoune souche pour laquelle nous pouvons controcircler aussi bien lrsquoexpression

du gegravene EcPDF sauvage que celle du gegravene de compleacutementation Vp16PDF en jouant sur la

tempeacuterature drsquoincubation des bacteacuteries etou lrsquoajout drsquoarabinose dans le milieu de culture La

croissance des bacteacuteries est alors suivie sur milieu solide agrave 30 et 42degC (tempeacuteratures permissive

et non permissive respectivement) Ainsi agrave 42degC et avec ajout drsquoarabinose dans le milieu seule

lrsquoexpression de la PDF porteacutee par le plasmide pBAD est assureacutee Si cette proteacuteine est active

crsquoest-agrave-dire qursquoelle est capable drsquoassurer la deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli la souche

pousse si la proteacuteine est inactive la souche ne pousse pas

Preacutealablement agrave lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle un controcircle est reacutealiseacute

agrave 30degC sur milieu solide contenant du glucose et non de lrsquoarabinose qui reacuteprime lrsquoexpression

du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Ainsi seul le gegravene porteacute par le plasmide pMAK (codant

ici EcPDF wt) est exprimeacute et les bacteacuteries doivent pousser correctement quel que soit le gegravene

inseacutereacute dans le plasmide pBAD Des gouttes de dilutions successives reacutealiseacutees agrave partir drsquoune

culture bacteacuterienne en milieu liquide sont deacuteposeacutees sur boicircte et incubeacutees agrave 30degC permettant de

srsquoassurer que les quantiteacutes de bacteacuteries testeacutees sont eacutequivalentes pour chacune des constructions

testeacutees controcircles inclus Le controcircle preacutealable agrave 30degC sur milieu glucose ayant eacuteteacute concluant

Chapitre I

60

(Figure I-3A) nous avons pu reacutealiser lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC en

preacutesence drsquoarabinose Comme attendu les bacteacuteries posseacutedant le plasmide pBAD vide ne

poussent pas alors que celles posseacutedant le gegravene codant EcPDF wt poussent (Figure I-3B) Les

bacteacuteries exprimant le gegravene Vp16PDF poussent eacutegalement agrave 42degC en preacutesence drsquoarabinose

(Figure I-3B) ce qui indique que lrsquoenzyme est active in vivo et est capable drsquoassurer la

deacuteformylation du proteacuteome drsquoE coli

A B

Figure I-3 Mesure de la fonction deacuteformylase du gegravene du bacteacuteriophage Vp16T codant une PDF putative

par un test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur

une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche

PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un

plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Les boicirctes contenant 05 de

glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC B) Les boicirctes contenant 2 drsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles

mis au point pour les formes bacteacuteriennes Vp16PDF a initialement eacuteteacute purifieacutee dans les conditions habituellement utiliseacutees au

laboratoire pour drsquoautres PDFs ce qui inclut la preacutesence de nickel dans les tampons de lyse et

de purification En effet les deacuteformylases sont des meacutetalloenzymes utilisant un ion meacutetallique

lors du meacutecanisme enzymatique drsquohydrolyse du groupement formyl de la meacutethionine N-

terminale des proteacuteines 190 A lrsquoeacutetat natif il srsquoagit geacuteneacuteralement de fer Fe2+ 192193 Or le Fe2+

srsquooxyde facilement en Fe3+ ce qui conduit agrave lrsquooxydation de la Cys catalytique rendant lrsquoenzyme

inactive 193228 De plus le Fe2+ a une faible affiniteacute pour les PDFs et est facilement remplaceacute

spontaneacutement par du zinc dont lrsquoaffiniteacute pour les PDFs est bien supeacuterieure 142229 Cependant la

plupart des PDFs sont tregraves peu actives lorsqursquoelles sont complexeacutees agrave du Zn2+ 230 Il est toutefois

possible de substituer le meacutetal catalytique natif par drsquoautres cations divalents lors de la

Chapitre I

61

purification des PDFs notamment du Ni2+ permettant de purifier des proteacuteines recombinantes

dont lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee 230

Vp16PDF eacutetant une PDF de type 1B nous avons choisi dans un premier temps de suivre

le protocole utiliseacute pour purifier la PDF drsquoE coli 230 qui est la proteacuteine de reacutefeacuterence pour le

type 1B Apregraves surexpression de la proteacuteine codeacutee par le gegravene contenu dans le plasmide pBAD

dans un milieu contenant de lrsquoarabinose la lyse des bacteacuteries a ainsi eacuteteacute effectueacutee en preacutesence

de 20mM NiCl2 concentration qui permet de preacuteserver lrsquoactiviteacute drsquoEcPDF mais eacutegalement de

preacutecipiter de nombreuses proteacuteines Une concentration de 5mM NiCl2 a ensuite eacuteteacute utiliseacutee au

cours des diffeacuterentes eacutetapes de purification afin de maintenir lrsquoion Ni2+ dans le site actif de

lrsquoenzyme De maniegravere classique les PDFs purifieacutees au laboratoire ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

drsquoaffiniteacute et sont purifieacutees sur colonne eacutechangeuse drsquoions Compte tenu du point isoeacutelectrique

inhabituel de Vp16PDF (pI = 70 contre 55 pour EcPDF) nous avons lyseacute les bacteacuteries dans

un tampon agrave pH55 permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre chargeacutee positivement et ainsi de srsquoaccrocher

agrave une colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse de la proteacuteine sur

gel drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes apregraves cette premiegravere eacutetape de chromatographie

a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux contaminants (Figure I-4 puits 2) ce qui nous a conduits agrave

proceacuteder agrave une seconde eacutetape de purification sur tamis moleacuteculaire (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) Nous avons ainsi pu obtenir une proteacuteine pure agrave 95 (Figure I-4 puits 3 4 et 5)

Figure I-4 Suivi de la purification

de Vp16PDF par analyse sur gel

SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie Puits 1 Surnageant de

lyse Puits 2 Proteacuteine partiellement

purifieacutee sur SP-Sepharose Puits 3 4 et

5 respectivement 1microg 5microg et 10microg de

proteacuteine purifieacutee sur tamis

moleacuteculaire La flegraveche indique la

position de la proteacuteine Vp16PDF

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active

Lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine purifieacutee comme deacutecrit ci-dessus a eacuteteacute mesureacutee in

vitro et compareacutee agrave lrsquoactiviteacute drsquoautres PDFs bien caracteacuteriseacutees Jrsquoai utiliseacute le test drsquoactiviteacute

Chapitre I

62

deacuteformylase coupleacute agrave lrsquoactiviteacute de la formyl deacuteshydrogeacutenase reacutealiseacute comme deacutecrit dans la

litteacuterature 231 Dans ce test la PDF clive le groupement formyl de son substrat (geacuteneacuteralement

un tripeptide formyleacute) lequel est oxydeacute par la formate deacuteshydrogeacutenase pour reacuteduire une

moleacutecule de NAD+ en NADH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) La production du NADH est suivie

au cours du temps par mesure drsquoabsorbance agrave 340 nm Les vitesses initiales de reacuteaction obtenues

sont exprimeacutees en fonction de la concentration en peptide formyleacute utiliseacute dans le test et

lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten permet alors de deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la PDF

testeacutee

Comme attendu suite aux reacutesultats de compleacutementation Vp16PDF preacutesente bien une

activiteacute deacuteformylase En revanche dans les conditions de purification deacutecrites ci-dessus

lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF srsquoest reacuteveacuteleacutee particuliegraverement faible kcat Km = 915 M-1s-

1 contre kcat Km = 54000 M-1s-1 pour EcPDF par exemple (Tableau I-1) Cette faible efficaciteacute

catalytique nrsquoest pas due agrave lrsquoaffiniteacute pour le substrat qui est comparable agrave celle geacuteneacuteralement

obtenue pour drsquoautres PDFs actives quel que soit le type (Km de lrsquoordre de 1 agrave 6 mM voir

Tableau I-1) mais agrave la vitesse de reacuteaction En effet kcat = 3 s-1 pour Vp16PDF lagrave ougrave on obtient

une valeur supeacuterieure agrave 20 s-1 pour les PDFs actives pouvant mecircme aller jusqursquoagrave 1007 s-1 pour

les enzymes les plus actives (Tableau I-1) Ainsi la vitesse de reacuteaction de Vp16PDF se

rapproche plus de celle mesureacutee avec des PDFs connues pour ecirctre constitutivement peu actives

comme les enzymes humaine178 ou issue de Plasmodium falciparum 232 ou de celles dont le

meacutetal catalytique est un Zn2+ et non un Ni2+ (Tableau I-1) Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est eacutegalement

similaire agrave celle mesureacutee pour la peptide deacuteformylase du phage S-SSM7 225

Chapitre I

63

Tableau I-1 Constantes cineacutetiques de Vp16PDF et autres PDFs Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute

mesureacutees en utilisant le test coupleacute agrave la FDH et du Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme substrat 194 et les paramegravetres

cineacutetiques ont eacuteteacute calculeacutes en utilisant le logiciel Sigma Plot Pour la PDF de Synechococcus elongatus et du phage

associeacute S-SSM7 les tests drsquoactiviteacute ont eacuteteacute reacutealiseacutes avec les substrats fMTSI fMLIS fMTTA fMAKK fMARI

fMSRV Pour la PDF de Plasmodium falciparum (PfPDF) le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute selon le protocole de Wei

et al 1997 233avec le substrat formyl-Met-Leu-p-nitroanilide Ec pour Escherichia coli Tt pour Thermus

thermophilus Se pour Synechococcus elongatus At pour Arabidopsis thaliana Vp16 pour phage Vp16T S-SSM7

pour phage de Synechococcus elongatus Hs pour Homo sapiens Bst pour Bacillus stearothermophilus Sa

(Streptococcus agalactiae Pf pour Plasmodium falciparum Tb pour Trypanosoma brucei Ni et Zn indiquent que

la proteacuteine purifieacutee est une forme avec nickel ou zinc respectivement lorsque le meacutetal a eacuteteacute identifieacute

PDF kcat (s-1) Km (mM) kcat Km (M

-1s-1) Reacutefeacuterence

Type 1B

Bacteacuteries

Zn-EcPDF 56 plusmn 15 70 plusmn 20 80 plusmn 22 Ragusa et al 1998 194

Ni-EcPDF 210 plusmn 13 39 plusmn 06 54000 plusmn 8000 Ragusa et al 1998 194

TtPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-TtPDF 27 plusmn 3 23 plusmn 05 11739 plusmn 2500 Ragusa et al 1998 194

SePDF 150-250 1-19 88-313 Frank et al 2013 225

Organites AtPDF1B 13 plusmn 2 82 plusmn 02 1600 plusmn 40 Serero et al 2001 185

Ni-AtPDF 75 plusmn 15 56 plusmn 19 13300 plusmn 1500 Serero et al 2001 185

Phages Vp16PDF 3 32 915 Ce travail

S-SSM7 PDF 583-800 03-13 449-2204 Frank et al 2013 225

Type 1A

Organites

AtPDF1A 22 plusmn 2 025 plusmn 007 88000 plusmn 150 Serero et al 2003 178

HsPDF 0030

plusmn 0005 16 plusmn 04 18 plusmn 2 Serero et al 2003 178

Type 2

Bacteacuteries Gram+

BstPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-BstPDF 1007 plusmn 191 41 plusmn 12 245000 plusmn 10000 Ragusa et al 1998 194

Ni-SaPDF 50 plusmn 3 120 plusmn 08 41993 Fieulaine et al accepteacute

Type 3

Archeacutees

et Trypanosomes

Ni-PfPDF ND ND 13700 plusmn 1000 Bracchi-Ricard et al 2001 232

Zn-TbPDF ND ND 8 Bouzaidi-Tiali 2007 224

Chapitre I

64

La mesure drsquoune faible activiteacute de Vp16PDF suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal

catalytique natif par le nickel au cours de la purification de la proteacuteine impliquant que le

protocole suivi nrsquoest pas optimal Cependant drsquoautres hypothegraveses pourraient expliquer la faible

activiteacute catalytique de cette proteacuteine En effet il est possible que Vp16PDF soit naturellement

peu active et ce pour plusieurs raisons Il est par exemple connu que les PDFs mitochondriales

des mammifegraveres preacutesentent deux mutations critiques dans les motifs consensus qui caracteacuterisent

la famille des PDFs 178 expliquant la faible activiteacute mesureacutee pour lrsquoenzyme humaine

158178204213234 Or comme deacutecrit plus haut (Figure I-1A) lrsquoanalyse de la seacutequence de Vp16PDF

ne permet pas drsquoidentifier une quelconque mutation qui pourrait alteacuterer le meacutecanisme

enzymatique conduisant agrave une faible vitesse de reacuteaction Une autre explication tiendrait agrave

lrsquoextreacutemiteacute C-terminale atypique de Vp16PDF qui est la plus courte deacutecouverte agrave ce jour (voir

paragraphe A2) Enfin il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF adopte un repliement atypique etou

qursquoelle ait une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle

Ainsi bien que cette premiegravere tentative de purification de la proteacuteine Vp16PDF ne nous

ait pas permis drsquoobtenir une proteacuteine tregraves active la haute pureteacute de lrsquoeacutechantillon (Figure I-

4) ainsi que le bon rendement de purification (8 mg de proteacuteine pure pour 2 litres de culture

bacteacuterienne) nous ont permis de caracteacuteriser la proteacuteine par diffeacuterentes approches afin de mettre

en eacutevidence ses particulariteacutes eacuteventuelles (voir sections C4 agrave C6) En parallegravele jrsquoai eacutegalement

optimiseacute les conditions de purification de Vp16PDF dans le but de disposer drsquoune proteacuteine dont

lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee (voir section D)

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF Lrsquoobtention de la proteacuteine Vp16PDF pure nous a permis de stimuler la production

drsquoanticorps dirigeacutes contre la proteacuteine par immunisation de lapins (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

La caracteacuterisation de ces anticorps sur des extraits bruts bacteacuteriens nous a permis de deacutemontrer

leur speacutecificiteacute ils reconnaissent exclusivement la PDF de phage et pas celle drsquoE coli (Figure

I-5) Un signal unique et intense est observeacute dans les extraits bruts surexprimant Vp16PDF

correspondant agrave une proteacuteine ayant une taille drsquoenviron 14 kDa comparable agrave celle attendue

drsquoapregraves sa seacutequence codante (Figure I-2) Ces anticorps speacutecifiques et de haute affiniteacute sont

devenus un outil tregraves puissant pour la suite de mes eacutetudes Ils sont utiliseacute agrave une dilution de

15000 durant les expeacuteriences

Chapitre I

65

Figure I-5 Test des anticorps-anti-Vp16PDF Pour chaque gel 10ng 50ng et 100ng de proteacuteine purifieacutee ont

eacuteteacute deacuteposeacutes et compareacutes agrave un aliquote drsquoextrait brut (EB) Chaque membrane a eacuteteacute incubeacutee avec une dilution

drsquoanticorps primaire variable (11000 12000 15000 et 110000) suivie drsquoune incubation en preacutesence

drsquoanticorps secondaire porteur drsquoun fluorophore La fluorescence a ensuite eacuteteacute deacutetecteacutee reacuteveacutelant une bande

speacutecifique entre 10 et 15 kDa qui correspond agrave Vp16PDF

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement

la proteacuteine Gracircce agrave diffeacuterentes collaborations nous avons pu caracteacuteriser la stabiliteacute thermique de

Vp16PDF en utilisant deux techniques diffeacuterentes

En collaboration avec la plateforme laquo Mesures drsquointeraction des macromoleacutecules raquo

(PIM) de lrsquoI2BC la stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC

(laquo differential scanning calorimetry raquo) qui mesure la variation de capaciteacute calorifique associeacutee

agrave la deacutenaturation de la moleacutecule lorsque celle-ci est chauffeacutee agrave vitesse constante Le

thermogramme obtenu permet alors de deacuteterminer une tempeacuterature de transition noteacutee Tm

A titre de comparaison la valeur Tm a eacuteteacute mesureacutee pour Vp16PDF ainsi que pour

drsquoautres PDFs (la valeur Tm associeacutee agrave la PDF1B drsquoA thaliana (AtPDF1B) est tireacutee de

preacuteceacutedentes expeacuteriences reacutealiseacutees dans les mecircmes conditions 235) Il est agrave noter que les proteacuteines

ont systeacutematiquement preacutecipiteacute agrave haute tempeacuterature donnant des thermogrammes qui ne

peuvent pas ecirctre pleinement analyseacutes (crsquoest-agrave-dire que les variations drsquoenthalpie et drsquoentropie

ne sont pas quantifiables) mais permettant tout de mecircme une bonne estimation du Tm associeacute agrave

chaque proteacuteine testeacutee

Les PDF 1Bs drsquoE coli et A thaliana ont une stabiliteacute thermique semblable avec un Tm

de 60degC et 61degC respectivement (Figure I-6 et 235) Le Tm de la PDF1B de Thermus

thermophilus (TtPDF) est bien plus eacuteleveacute (73degC Figure I-6) vraisemblablement car elle est

produite par une bacteacuterie hyperthermophile De maniegravere inteacuteressante le Tm mesureacute de Vp16PDF

Chapitre I

66

est eacutegalement eacuteleveacute avec une valeur de 68degC (Figure I-6) Cette valeur est tregraves proche de celle

obtenue avec une version de la PDF drsquoE coli dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale a eacuteteacute tronqueacutee

(variant 1-148 Tm = 72degC Figure I-6) Ce reacutesultat signifie que lrsquoabsence drsquoheacutelice alpha en C-

terminal stabilise significativement les PDFs de type 1B effet qui avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute lors

drsquoune preacuteceacutedente eacutetude avec EcPDF 92

La stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacutegalement eacuteteacute analyseacutee par la technique de

thermofluor ou FTSA (laquo Fluorescence-based Thermal Shift Assay raquo) en collaboration avec

Eric Jacquet agrave lrsquoInstitut de Chimie des Substances Naturelles (ICSN Gif-sur-Yvette) Cette

technique est baseacutee sur lrsquoanalyse des variations de lrsquointensiteacute de fluorescence de colorants

fluorescents tels que le Sypro Orange en preacutesence de la proteacuteine et en fonction de la

tempeacuterature le fluorophore fluoresce lorsqursquoil est en contact avec les reacutegions hydrophobes des

proteacuteines reacutegions qui sont progressivement exposeacutees agrave mesure que la proteacuteine est deacutenatureacutee par

la tempeacuterature croissante Les courbes de fluorescence obtenues sont deacuteriveacutees afin drsquoavoir accegraves

agrave la tempeacuterature de demie-deacutenaturation Tm

La deacutenaturation thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee pour diffeacuterentes concentrations

de proteacuteine (de 13 agrave 49 microM) la proteacuteine eacutetant stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH55 5 mM NiCl2 et dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH55 sans NiCl2 une quantiteacute

reacutesiduelle de NiCl2 eacutetait preacutesente dans les eacutechantillons (de 208 agrave 750 microM) Cette premiegravere seacuterie

Figure I-6 Stabiliteacute thermique de diffeacuterentes PDFs de type 1B dont Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

diffeacuterentes PDFs de type 1B a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC Les tempeacuteratures apparentes de transition Tm

ont eacuteteacute deacuteduites des thermogrammes apregraves correction de la ligne de base En rouge Vp16PDF bleu EcPDF

vert EcPDF variant 1-148 noir TtPDF

Chapitre I

67

de tests a permis de deacuteterminer un Tm eacutegal agrave 67 plusmn 1degC (Figure I-7A courbes bleues) eacutegal agrave celui

deacutetermineacute par DSC (Figure I-6) Lrsquoajout de 75 mM EDTA a fortement modifieacute le

comportement de Vp16PDF En effet nous avons pu observer i) une augmentation de la

fluorescence du fluorophore associeacutee agrave la deacutenaturation de Vp16PDF ii) une diminution

significative du Tm (61 plusmn 1degC) et iii) lrsquoapparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation entre 30

et 45degC (Figure I-7A courbes vertes) Ce reacutesultat suggeacuterait une influence du NiCl2 sur la

conformation et la stabiliteacute de la proteacuteine son absence contribuant agrave une stabiliteacute moindre Nous

avons alors purifieacute Vp16PDF en absence totale de nickel afin de proceacuteder agrave de nouveaux tests

La proteacuteine ainsi purifieacutee en absence de NiCl2 srsquoest aveacutereacutee aussi stable que ce soit en absence

ou en preacutesence de NiCl2 suppleacutementaire dans lrsquoeacutechantillon (Tm = 70 plusmn 1degC et 68 plusmn 1degC Figure

I-7B courbes noire et verte respectivement) En revanche lrsquoajout de 2 mM EDTA a comme

preacuteceacutedemment modifieacute le comportement de la proteacuteine (diminution du Tm (62 plusmn 1degC) et

apparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation voir Figure I-7B courbe rouge) La proteacuteine

testeacutee ayant eacuteteacute purifieacutee en absence de nickel ce dernier reacutesultat suggegravere un lien entre la stabiliteacute

de Vp16PDF et la preacutesence drsquoun ou plusieurs meacutetaux lieacute(s) intrinsegravequement agrave la proteacuteine et non

pas ajouteacutes au cours de la purification ou de lrsquoexpeacuterience De plus Vp16PDF ayant un pI

particuliegraverement eacuteleveacute en comparaison drsquoautres PDFs nous avons souhaiteacute tester lrsquoinfluence du

pH sur sa stabiliteacute (les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees en utilisant la proteacuteine purifieacutee en absence

de NiCl2) Nous avons ainsi pu constater que la proteacuteine eacutetait deacutestabiliseacutee lorsqursquoelle eacutetait dilueacutee

dans un tampon agrave pH 40 au lieu de 55 (Tm = 52 plusmn 1degC avec une forte diminution de la

fluorescence Figure I-7C courbes bleues) De plus les reacutesultats preacuteceacutedents ont eacuteteacute confirmeacutes

agrave savoir une stabiliteacute inchangeacutee par lrsquoajout de 2 mM NiCl2 (Tm = 51 plusmn 1degC) mais diminueacutee en

preacutesence drsquoEDTA (Tm = 45 plusmn 1degC) (Figure I-7D courbes vertes et rouges respectivement)

Bien que ces reacutesultats soient encore preacuteliminaires et meacuteriteraient drsquoecirctre approfondis il

en ressort un lien eacutevident entre la stabiliteacute de la proteacuteine et le tampon dans lequel elle est purifieacutee

etou dilueacutee tant au niveau de lrsquoinfluence du pH que du meacutetal lieacute au niveau du site actif etou agrave

drsquoautres sites non identifieacutes jusqursquoici

Chapitre I

68

Figure I-7 Influence des meacutetaux et du pH sur la stabiliteacute thermique de Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique de thermofluor Lrsquoeffet du NiCl2 de lrsquoEDTA et du pH a eacuteteacute testeacute Les

tempeacuteratures apparentes de transition Tm ont eacuteteacute deacuteduites agrave partir de la deacuterivation des courbes de fluorescence

obtenues en fonction de la tempeacuterature Pour chaque condition lrsquoexpeacuterience est reacutepeacuteteacutee deux fois A) Vp16PDF

stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 a eacuteteacute dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH 55 conduisant agrave une concentration reacutesiduelle de NiCl2 de 750 microM et contenant ou non de lrsquoEDTA agrave 75 mM

B) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee dans un tampon 50mM MES-KOH pH 55 a eacuteteacute dilueacutee

dans un tampon contenant au final 2 mM de NiCl2 ou drsquoEDTA A titre de controcircle la proteacuteine a eacuteteacute dilueacutee dans le

tampon 50mM MES-KOH pH 55 seul (courbe noire) C) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee

dans un tampon 50 mM MES-KOH agrave pH 55 ou 40 D) Mecircme expeacuterience que C mais avec ajout de 2 mM de NiCl2

ou drsquoEDTA

Chapitre I

69

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique

assorti de quelques particulariteacutes

Dans le but de deacuteterminer si lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte etou un repliement atypique de

Vp16PDF pourraient expliquer la faible activiteacute mesureacutee nous avons reacutesolu sa structure cristalline La

proteacuteine purifieacutee en preacutesence de faibles concentrations en nickel eacutetait parfaitement adapteacutee pour la

technique de cristallographie des rayons X car purifieacutee agrave homogeacuteneacuteiteacute en relativement grande quantiteacute

et stable (voir reacutesultats preacuteceacutedents)

De maniegravere inattendue nous avons obtenu plusieurs dizaines de formes cristallines en utilisant

des kits de cristallisations disponibles agrave la plateforme de cristallographie de lrsquoI2BC (voir Mateacuteriels amp

Meacutethodes) La diffraction des cristaux a pu ecirctre testeacutee directement agrave partir des plaques de cristallisation

(voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) et une douzaine drsquoentre eux a diffracteacute agrave une reacutesolution comprise entre 2

et 45 Aring Lrsquooptimisation manuelle de ces cristaux a eacuteteacute reacutealiseacutee avec succegraves pour deux conditions de

cristallisation Les cristaux ainsi obtenus ont permis de reacutesoudre la structure cristalline de Vp16PDF agrave

17 Aring de reacutesolution par remplacement moleacuteculaire en utilisant la structure de la PDF de Pseudomonas

aeruginosa (code PDB 1LRY 181) priveacutee de son extreacutemiteacute C-terminale qui preacutesente une identiteacute de

seacutequence de 34 Les deux formes cristallines obtenues sont parfaitement superposables (rmsd lt 05

Aring pour 100 des C) et seule lrsquoune drsquoelle a ensuite eacuteteacute consideacutereacutee pour lrsquoanalyse structurale

Vp16PDF adopte un repliement classique comparable agrave celui des autres PDFs de type 1B

connues notamment celles de Vibrio cholerae (code PDB 3FWX) et E coli (code PDB 2AI8 182) qui

sont les plus proches homologues structuraux ainsi qursquoavec la PDF du phage S-SSM7 (code PDB

3UWA 225) Elle possegravede sept brins β (β1 agrave β7) deux heacutelices α (α1 et α2) ainsi que deux heacutelices 310 (η1

et η2) (Figure I-8) Bien que la structure de Vp16PDF soit classique plusieurs diffeacuterences sont notables

Figure I-8 Comparaison structurale de plusieurs PDFs de type 1B La structure de Vp16PDF (agrave gauche)

est compareacutee aux structures des PDFs drsquoE coli (milieu) et du phage S-SSM7 (droite) Les heacutelices α et les brins

β sont repreacutesenteacutes en violet et vert respectivement Les trois motifs caracteacuteristiques des PDFs constituant le site

actif sont repreacutesenteacutes en jaune Lrsquoheacutelice 310 (η3) preacutesente chez E coli et S-SSM7 est entoureacutee en rouge

Chapitre I

70

La diffeacuterence la plus importante concerne lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF La

proteacuteine srsquoarrecircte quelques reacutesidus apregraves lrsquoheacutelice α2 elle ne comporte donc ni lrsquoheacutelice α C-

terminale ni lrsquoheacutelice 310 3 typiques des PDFs de type 1B que lrsquoon retrouve par exemple chez

EcPDF (Figure I-8) Or cette heacutelice 310 est preacutesente dans quasiment toutes les PDFs de structure

connue (voir Figure S1 dans 235) et constitue une reacutegion critique pour lrsquoactiviteacute de la proteacuteine

En effet comme deacutecrit plus haut (section C5) une deacuteleacutetion de la proteacuteine EcPDF au niveau

des reacutesidus 139 agrave 143 situeacutes avant ou dans cette heacutelice η3 conduit agrave une inactivation partielle

ou totale de la proteacuteine 92

Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoest pas flottante elle est colleacutee contre le cœur

globulaire de la proteacuteine agrave proximiteacute du site actif La chaicircne lateacuterale de la Thr136 lavant-

dernier reacutesidu fait une liaison hydrogegravene avec la chaicircne lateacuterale de la Tyr88 tandis que la

chaicircne lateacuterale de Ile137 est enfouie agrave linteacuterieur dune poche hydrophobe constitueacutee de reacutesidus

provenant des brins 4 et 5 (Figure I-9) Enfin un pont salin maintient le groupement

carboxyle terminal du dernier reacutesidu (Ile137) avec lrsquoextreacutemiteacute de la chaicircne lateacuterale de la Lys91

(Figure I-9) Ce reacuteseau drsquointeractions a eacuteteacute compareacute agrave celui existant dans les PDFs drsquoE coli et

du cyanophage S-SSM7 La seule interaction conserveacutee entre ces trois PDFs est le contact

hydrophobe mentionneacute ci-dessus Cette interaction implique geacuteneacuteralement un reacutesidu Phe ou Tyr

(que lrsquoon retrouve dans plus de 93 de PDFs y compris celle du cyanophage S-SSM7) et il

est relativement rare de trouver une Ile dans cette position (moins de 2 des cas) La PDF de

Thermotoga maritima repreacutesente lrsquoune des exceptions puisqursquoelle possegravede une Ile agrave cette

position et non une Phe ou une Tyr Cependant la preacutesence de ce reacutesidu ne modifie pas le

reacuteseau drsquointeractions dans cette zone (Figure I-9) Il est eacutegalement inteacuteressant de souligner

qursquoune Ile est systeacutematiquement retrouveacutee agrave la place des reacutesidus conserveacutes Phe ou Tyr dans la

plupart des PDFs de classe 3 qui sont inactives (Figure I-1) 219

Malgreacute ces particulariteacutes lrsquoenvironnement de lextreacutemiteacute C-terminale de la proteacuteine

semble finalement assez similaire agrave celui observeacute dans dautres PDFs et ne permet donc pas

drsquoexpliquer la faible efficaciteacute catalytique observeacutee in vitro avec la proteacuteine purifieacutee dans les

conditions deacutecrites preacuteceacutedemment

Chapitre I

71

Figure I-9 Zoom sur les extremiteacutes C-terminales de plusieurs PDFs de type 1B Les structures de la PDF

du phage Vp16T du phage S-SSM7 drsquoE coli et T maritima sont repreacutesenteacutees A) Repliement de la structure

C-terminale pour les diffeacuterentes PDFs B) Interactions entre la reacutegion C-terminale et lrsquoextreacutemiteacute de la proteacuteine

pour les diffeacuterentes PDFs

Il a eacuteteacute montreacute que le domaine C-terminal des deacuteformylases ne joue pas un rocircle majeur

dans lrsquoactiviteacute enzymatique 92 mais qursquoil est neacutecessaire pour lrsquointeraction avec le ribosome 91

A ce jour lrsquointeraction PDFribosome a eacuteteacute montreacutee uniquement pour la proteacuteine drsquoE coli

indiquant que cette interaction est meacutedieacutee par lrsquoheacutelice α3 C-terminale drsquoEcPDF qui entre en

contact avec la proteacuteine ribosomale uL22 via des contacts hydrophobes et eacutelectrostatiques

(Figure i12 de lrsquointroduction) 91 Or comme deacutecrit plus haut nous savons que les PDFs de type

1A et 2 nrsquoont pas drsquoheacutelice α en C-terminal et que certaines PDFs de type 1B ont une extreacutemiteacute

C-terminale tregraves courte sans eacutequivalent de lrsquoheacutelice α3 drsquoEcPDF Ainsi en supposant que toutes

les PDFs sont capables drsquointeragir avec le ribosome ce qui reste agrave deacutemontrer drsquoautres types

drsquointeractions sont agrave envisager Quelques particulariteacutes structurales ont pu ecirctre releveacutees sur la

structure de Vp16PDF qui pourraient entrer en jeu lors de lrsquointeraction avec le ribosome le cas

eacutecheacuteant

En raison de son point isoeacutelectrique moins acide que celui calculeacute pour les autres PDFs

(pI =700 contre 40-55 habituellement) la reacutepartition des charges en surface de Vp16PDF est

leacutegegraverement modifieacutee En effet il apparaicirct clairement que la surface de Vp16PDF est globalement

moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand (Figure I-

10A) Cela est particuliegraverement valable en comparaison drsquoEcPDF (Figure I-10A Panneau du

haut) Etonnement cette alteacuteration de reacutepartitions de charges ne srsquoapplique pas pour la PDF tregraves

courte du cyanophage S-SSM7 dont le pI calculeacute est de 545 (Figure I-10A) De plus bien

Chapitre I

72

qursquoaucun patch acide ou basique ne soit caracteacuteristique de tel ou tel type de PDF un faible

patch basique est observable sur la proteacuteine Vp16PDF (Figure I-10A) Par ailleurs la reacutepartition

des reacutesidus hydrophobes semble ecirctre alteacutereacutee chez Vp16PDF avec une heacutelice α1 qui preacutesente

une surface accessible au solvant particuliegraverement hydrophobe (Figure I-10B) Enfin avec un

tour en moins agrave son extreacutemiteacute N-terminale lrsquoheacutelice α1 de Vp16PDF est significativement plus

courte que celle des autres PDFs quel que soit le type

Il nrsquoest pas exclu que lrsquoensemble de ces particulariteacutes puisse moduler lrsquointeraction avec

le ribosome et seules des eacutetudes compleacutementaires permettront de valider ces hypothegraveses

Enfin les cartes de densiteacute eacutelectronique ont reacuteveacuteleacute la preacutesence drsquoun ion meacutetallique dans

le site actif de la proteacuteine Vp16PDF coordonneacute de faccedilon classique agrave la cysteine du motif 2

aux deux histidines du motif 3 et agrave une moleacutecule drsquoeau Cet ion srsquoest aveacutereacute ecirctre un Zn2+ et non

un Ni2+ La preacutesence drsquoun ion zinc dans le site actif des PDFs est courante car lrsquoaffiniteacute de ce

meacutetal pour les PDFs est tregraves eacuteleveacutee cet ion provient geacuteneacuteralement de la solution de

cristallisation Or Vp16PDF a cristalliseacute dans des conditions de cristallisation sans zinc (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) ce qui suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal lors de la

purification de la proteacuteine ayant conduit agrave lrsquoincorporation de Zn2+ et non de Ni2+ Cette

hypothegravese est renforceacutee par une expeacuterience de spectromeacutetrie de masse native sur la proteacuteine

purifieacutee (reacutealiseacutee en collaboration avec Sarah Cianferani au LSMBO de Strasbourg) qui

indique une masse moleacuteculaire expeacuterimentale de 14847 plusmn 1 Da Cette masse correspond

exactement agrave la masse moleacuteculaire theacuteorique de Vp16PDF (MM = 147832 Da) complexeacutee agrave

un atome de Zn2+ (MM theacuteorique = 6538 Da)

Ces reacutesultats suggegraverent fortement que nous ne sommes pas parvenus agrave substituer le meacutetal

endogegravene de lrsquoenzyme (probablement du Fe2+ comme beaucoup drsquoautres PDFs) par du nickel

au cours de la purification de lrsquoenzyme En preacutesence de faibles concentrations en nickel nous

aurions donc produit une forme Zn-Vp16PDF ce qui expliquerait la faible activiteacute enzymatique

mesureacutee in vitro

Chapitre I

73

Figure I-10 Reacutepartition des reacutesidus chargeacutes ou hydrophobes agrave la surface de diffeacuterents types de PDFs

Les structures de PDFs de type 1B (issues de Vp16T E coli et S-SSM7) de type 2 (issue de B

stearothermophilus) et de type 1A (issue drsquoA thaliana) ont eacuteteacute compareacutees A) La surface des proteacuteines est

repreacutesenteacutee et coloreacutee selon la reacutepartition des reacutesidus basiques (arginine lysine et histidine) et acides (aspartate

et glutamate) respectivement en bleu et rouge Un patch chargeacute positivement (entoureacute en rouge) est preacutesent sur

Vp16PDF B) Les reacutesidus hydrophobes sont repreacutesenteacutes en orange

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute

de Vp16PDF in vitro

Lrsquoensemble des reacutesultats obtenus et deacutecrits dans la premiegravere partie de ce chapitre

montrent que Vp16PDF est une proteacuteine tregraves semblable aux autres PDFs deacutecrites avec quelques

particulariteacutes de seacutequence et de structure Les reacutesultats indiquent eacutegalement que lrsquoincorporation

du nickel dans le site actif nrsquoa vraisemblablement pas eacuteteacute effective conduisant agrave une mauvaise

activiteacute enzymatique et donc agrave lrsquoimpossibiliteacute de deacuteterminer totalement les proprieacuteteacutes

enzymatiques de cette PDF de bacteacuteriophage notamment sa speacutecificiteacute de substrat Dans cette

deuxiegraveme partie jrsquoai donc naturellement chercheacute agrave optimiser la purification de Vp16PDF dans

le but de disposer drsquoune proteacuteine pleinement active En plus de jouer sur la concentration en

nickel au moment de la lyse des bacteacuteries qui surexpriment la proteacuteine jrsquoai eacutegalement testeacute

lrsquoinfluence du pH dans les tampons de lyse Par ailleurs voulant augmenter les rendements de

purification jrsquoai produit la proteacuteine agrave partir du gegravene sous-cloneacute dans un plasmide pET16b

inductible agrave lrsquoIPTG (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Chapitre I

74

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon

augmente la concentration en nickel dans le tampon de lyse

Il est connu que la concentration en nickel du tampon dans lequel est effectueacutee la lyse

des bacteacuteries surexprimant une PDF recombinante repreacutesente un point critique pour

lrsquoincorporation de ce meacutetal 194 Crsquoest pourquoi jrsquoai fait varier la concentration en nickel dans le

tampon de lyse et mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction de Vp16PDF sur les extraits bruts

solubles ainsi obtenus Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute dans les conditions classiques agrave 37degC en

utilisant le substrat de reacutefeacuterence fMAS agrave 4 mM

Jrsquoai ainsi constateacute qursquoentre 0 mM et 20 mM drsquoion nickel dans le tampon de lyse

lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait pratiquement nulle et qursquoil fallait utiliser des concentrations supeacuterieures

agrave 20 mM pour observer une augmentation significative de lrsquoactiviteacute (Figure I-11A courbe

bleue) Ces concentrations eacuteleveacutees eacutetant inhabituelles jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant

une plus forte concentration de substrat (6 mM au lieu de 4 mM) afin de veacuterifier que la

concentration de NADH formeacute eacutetait bien en lien avec lrsquohydrolyse du substrat et donc lrsquoactiviteacute

deacuteformylase Les vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees eacutetaient significativement supeacuterieures

(Figure I-11A courbe rouge) indiquant que lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait bien due agrave Vp16PDF et non

agrave un artefact De plus jrsquoai voulu savoir si lrsquoactiviteacute de Vp16PDF mesureacutee in vitro pouvait ecirctre

moduleacutee par la tempeacuterature Jrsquoai donc reproduit lrsquoexpeacuterience preacuteceacutedente en testant quatre

tempeacuteratures (25degC 30degC 37degC et 42degC) agrave une concentration fixe de fMAS (4 mM) Les

vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees ont eacuteteacute significativement plus eacuteleveacutees lorsque le test

drsquoactiviteacute eacutetait reacutealiseacute agrave 37 ou 42degC compareacute agrave 30 ou 25degC avec une diffeacuterence drsquoautant plus

marqueacutee que la concentration en nickel dans le tampon de lyse eacutetait plus eacuteleveacutee 229 (Figure I-

11B) Ce comportement est courant pour une PDF et les tests drsquoactiviteacute suivants ont donc eacuteteacute

reacutealiseacutes classiquement agrave 37degC

Chapitre I

75

Cette premiegravere eacutetape de lrsquooptimisation du protocole de purification a montreacute une

deacutependance au nickel de Vp16PDF inhabituelle indiquant que la concentration en nickel

utiliseacutee au moment de la lyse des bacteacuteries lors des premiegraveres purifications de la proteacuteine eacutetait

loin drsquoecirctre optimale conduisant agrave une activiteacute enzymatique tregraves faible La premiegravere gamme de

concentration testeacutee mrsquoa permis de montrer que le tampon de lyse doit contenir un minimum

de 30 mM de NiCl2 pour pouvoir preacuteserver efficacement lrsquoactiviteacute enzymatique de Vp16PDF

Durant les tests suivants jrsquoai encore augmenteacute cette concentration afin de deacuteterminer la

concentration optimale agrave utiliser lors de la lyse des bacteacuteries De plus je me suis inteacuteresseacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon

de lyse est de bas pH et qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en

nickel

Comme deacutecrit plus haut Vp16PDF possegravede un point isoeacutelectrique theacuteorique inhabituel

eacutegal agrave 700 conduisant agrave une reacutepartition atypique des charges en surface de la proteacuteine (voir

section C5 Figure I-10) De plus nous avons montreacute que des variations de pH influencent la

stabiliteacute de la proteacuteine (voir section C4 Figure I-7) Au cours drsquoune deuxiegraveme seacuterie de tests

jrsquoai donc chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoinfluence du pH sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF en modifiant le pH du

Figure I-11 Influence de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute

resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH55 en preacutesence de diffeacuterentes concentrations de NiCl2 (de 3 agrave 30 mM)

La vitesse initiale de reacuteaction (v0) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus et reporteacutee

sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse A) Le test drsquoactiviteacute

a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et deux concentrations en substrat fMAS ont eacuteteacute testeacutees 4 mM et 6 mM repreacutesenteacutes en

bleu et rouge respectivement B) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave diffeacuterentes tempeacuteratures 25degC 30degC 37degC et

42degC (repreacutesenteacutes respectivement en jaune vert rouge et bleu) en utilisant 4 mM de fMAS

Chapitre I

76

tampon de lyse des bacteacuteries ayant surexprimeacute la proteacuteine Lrsquoensemble des tests drsquoactiviteacute a eacuteteacute

reacutealiseacute agrave partir des extraits bruts solubles ainsi obtenus agrave 37degC et en utilisant 4 mM de fMAS

Outre le tampon de lyse agrave pH 55 (celui utiliseacute lors de la premiegravere seacuterie de tests voir

section preacuteceacutedente) jrsquoai testeacute deux pH lrsquoun infeacuterieur (pH 40) et lrsquoautre proche du pI

theacuteorique (pH 75) permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre globalement chargeacutee positivement dans un

cas et globalement neutre dans lrsquoautre Jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute sur des bacteacuteries

lyseacutees dans un tampon contenant 0 10 ou 50 mM de NiCl2 Une augmentation de la vitesse

initiale de reacuteaction a pu ecirctre observeacutee agrave 50 mM de nickel pour des bacteacuteries lyseacutees dans un

tampon agrave pH 55 compareacute agrave 75 (Figure I-12A courbes rouge et noire) Une activation bien plus

importante a pu ecirctre mesureacutee pour des bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 40 (Figure I-12A

courbe bleue)

Une concentration de 50 mM NiCl2 eacutetant relativement eacuteleveacutee jrsquoai voulu veacuterifier la

solubiliteacute des proteacuteines dans les eacutechantillons testeacutes Jrsquoai donc analyseacute sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes les fractions solubles et insolubles des extraits bruts lyseacutes dans les

diffeacuterents tampons Comme observeacute preacuteceacutedemment on retrouve Vp16PDF majoritairement

dans la fraction insoluble quel que soit le pH (Figure I-12B puits laquo 0 raquo) De plus au contraire

des contaminants qui preacutecipitent Vp16PDF reste stable en preacutesence de 10 ou 50 mM de nickel

et reste partiellement soluble agrave pH 40 (Figure I-12B puits laquo 10 raquo et laquo 50 raquo) Ces reacutesultats eacutetaient

particuliegraverement inteacuteressants car ils montraient que lyser les bacteacuteries dans un tampon agrave pH 40

et fortement concentreacute en nickel permettait non seulement drsquoactiver Vp16PDF (Figure I-12A)

mais eacutegalement de la purifier partiellement en preacutecipitant de nombreux contaminants Jrsquoai donc

par la suite testeacute une gamme plus large de concentrations en nickel (jusqursquoagrave 100 mM) afin de

deacuteterminer la concentration la plus eacuteleveacutee que je pouvais utiliser dans le tampon de lyse pour

obtenir lrsquoactiviteacute maximale de lrsquoenzyme mais eacutegalement eacuteliminer le maximum de

contaminants Ainsi pour chaque aliquote de culture bacteacuterienne lyseacute dans un tampon agrave pH 40

et contenant des concentrations croissantes en NiCl2 jrsquoai mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction

et quantifieacute les proteacuteines contenues dans les eacutechantillons testeacutes la vitesse initiale de reacuteaction a

eacutegalement eacuteteacute mesureacutee pour un tampon agrave pH 55 Jrsquoai ainsi montreacute que lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

est fortement augmenteacutee en utilisant un tampon de lyse contenant jusqursquoagrave 80 mM de NiCl2

concentration au-delagrave de laquelle un plateau semble ecirctre atteint (Figure I-12C) Par ailleurs

lrsquoactivation semble meilleure avec un tampon de lyse agrave pH 40 compareacute agrave pH 55 De plus

comme attendu suite aux tests preacuteceacutedents la quantiteacute totale de proteacuteines diminue agrave mesure que

lrsquoon augmente la concentration en nickel (Figure I-12C) De maniegravere surprenante jrsquoai mecircme pu

Chapitre I

77

observer une augmentation de la quantiteacute totale de proteacuteines au-delagrave de 50 mM de nickel (Figure

I-12C) qui semble correspondre agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute de Vp16PDF soluble (Figure

I-12B)

Figure I-12 Influence du pH et de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de

Vp16PDF dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF

ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH variable en preacutesence de diffeacuterentes concentrations en NiCl2

La vitesse initiale de reacuteaction (vo (A340min-1)) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus

et reporteacutee sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse De plus

les eacutechantillons ont eacuteteacute analyseacutes sur gels drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes coloreacutes au bleu de

Coomassie A) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes dans un

tampon agrave pH 40 55 ou 75 (courbes en bleu rouge et noir respectivement) B) Les eacutechantillons testeacutes en A ont

eacuteteacute analyseacutes sur gel C) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes

dans un tampon agrave pH 40 ou 55 (courbes en bleu et rouge respectivement) avec des concentrations en NiCl2

allant jusqursquoagrave 100 mM La quantiteacute de proteacuteines totales dans les eacutechantillons a eacuteteacute mesureacutee et les valeurs

reporteacutees sur le graphique D) Lrsquoactiviteacute speacutecifique (vitesse initiale diviseacutee par la quantiteacute de proteacuteines totales)

est repreacutesenteacutee en fonction de la concentration en nickel dans le tampon de lyse pour chacun des deux pH (40

et 55 courbes en bleu et rouge respectivement)

Chapitre I

78

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents mrsquoa permis de deacuteterminer le tampon de lyse adeacutequat

(50 mM MES-KOH pH4 avec 80 mM de NiCl2) permettant agrave la proteacuteine Vp16PDF drsquoecirctre agrave la

fois soluble et de preacuteserver son activiteacute Par ailleurs un avantage non neacutegligeable de ce tampon

est qursquoil permet une purification partielle de la proteacuteine via lrsquoeacutelimination drsquoun grand nombre de

contaminants Cependant avant de proceacuteder agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en

utilisant ce tampon optimiseacute jrsquoai voulu veacuterifier si lrsquoon pouvait diminuer la concentration en nickel

apregraves la lyse crsquoest-agrave-dire durant la purification sans affecter lrsquoactiviteacute enzymatique En effet dans la

suite de ma thegravese (voir Chapitre II) jrsquoai eacutetudieacute les interactions de Vp16PDF avec les ribosomes

bacteacuteriens qui sont tregraves sensibles aux ions meacutetalliques 236 Nous avons donc chercheacute agrave travailler

avec des concentrations de nickel les plus faibles possible pour ne pas risquer de perturber leur

inteacutegriteacute Ainsi une dialyse de la fraction soluble active obtenue en lysant les bacteacuteries ayant

surexprimeacute Vp16PDF dans le tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 a eacuteteacute effectueacutee

contre un tampon 50 mM MES-KOH pH40 contenant des concentrations plus faibles en NiCl2

(2 mM 5 mM 10 mM et 15 mM) Lrsquoanalyse des eacutechantillons dialyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes a montreacute que diminuer la concentration en nickel apregraves lrsquoeacutetape de

lyse nrsquoaltegravere pas la solubiliteacute de la proteacuteine quelle que soit la concentration en nickel (Figure

I-13A) Les eacutechantillons contiennent donc tous la mecircme quantiteacute de Vp16PDF et des tests

drsquoactiviteacute ont donc pu ecirctre reacutealiseacutes La mesure des vitesses initiales de reacuteaction a montreacute une

perte quasi-totale de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF lorsque celle-ci eacutetait dialyseacutee contre un tampon

contenant une faible concentration en nickel (Figure I-13B) indiquant que le maintien de

lrsquoactiviteacute enzymatique neacutecessite un minimum de 15 mM de NiCl2 dans le tampon de dialyse

Cette concentration eacutetant deacutejagrave trop importante pour la stabiliteacute des ribosomes utiliseacutes lors

drsquoexpeacuteriences ulteacuterieures nous avons deacutecideacute de ne pas tester drsquoautres concentrations en nickel

dans le tampon de dialyse Comme deacutecrit dans le chapitre II les tests drsquointeraction avec les

ribosomes ont donc eacuteteacute reacutealiseacutes avec la forme peu active de Vp16PDF purifieacutee avec des

tampons faiblement concentreacutes en nickel (5 mM) comme deacutecrit preacuteceacutedemment (voir section

C1 et C2) Par ailleurs les tests drsquoactiviteacute ont reacuteveacuteleacute une diminution de lrsquoactiviteacute enzymatique

au-delagrave de 3 mM de substrat fMAS pheacutenomegravene connu pour ecirctre une inhibition par excegraves de

substrat propre aux PDFs 229 Ce pheacutenomegravene nrsquoavait pas eacuteteacute observeacute jusqursquoagrave maintenant (jrsquoai

au contraire montreacute une vitesse initiale de reacuteaction supeacuterieure en utilisant 6 mM de fMAS

compareacute agrave 4 mM voir Figure I-11A) probablement parce que lrsquoactiviteacute enzymatique nrsquoeacutetait

pas optimiseacutee en raison de conditions de tampons non adapteacutees (mesures reacutealiseacutees sur des

bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 55)

Chapitre I

79

Figure I-13 Activiteacute de Vp16PDF apregraves dialyse dans des tampons contenant de faibles concentrations en

nickel Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon

MES-KOH 50 mM pH 40 80 mM NiCl2 puis dialyseacutes contre des tampons contenant des concentrations en

NiCl2 plus faibles (2 agrave 15 mM) A) Les eacutechantillons dialyseacutes ont eacuteteacute analyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese en

conditions deacutenaturantes coloreacute au bleu de Coomassie B) Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute mesureacutees sur

les eacutechantillons dialyseacutes ainsi obtenus pour des concentrations croissantes de substrat fMAS En bleu la vitesse

initiale mesureacutee pour la proteacuteine Vp16PDF non dialyseacutee en jaune violet et bleu les proteacuteines dialyseacutees contres

des tampons contenant respectivement 5 10 ou 15 mM de NiCl2

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF

Par la suite jrsquoai proceacutedeacute agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en utilisant les

conditions de tampon permettant le maintien de lrsquoactiviteacute ce qui mrsquoa permis de deacuteterminer

preacuteciseacutement ses constantes catalytiques

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en

nickel

Vp16PDF a eacuteteacute surexprimeacutee en bacteacuteries et les cellules ont eacuteteacute lyseacutees dans le tampon

optimiseacute 50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 La proteacuteine eacutetant globalement chargeacutee

positivement dans ce tampon jrsquoai pu proceacuteder agrave une eacutetape de chromatographie en utilisant une

colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue de cette eacutetape la pureteacute

de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee supeacuterieure agrave 90 (Figure I-14)

Gracircce agrave lrsquooptimisation du tampon de lyse des bacteacuteries il est donc possible en une seule

eacutetape chromatographique drsquoobtenir la proteacuteine Vp16PDF sous forme pure et active avec un bon

rendement de purification (12 mg de proteacuteine pour 2 litres de culture bacteacuterienne)

Chapitre I

80

Figure I-14 Analyse de la pureteacute de Vp16PDF

apregraves purification dans des conditions de bas

pH (40) et forte concentration en nickel (80

mM) Gel SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF

purifieacutee avec le nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant

des constantes catalytiques comparables aux autres PDFs actives

Les constantes enzymatiques de Vp16PDF purifieacutee via le protocole optimiseacute ont eacuteteacute

deacutetermineacutees avec le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) en utilisant le

substrat Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme preacuteceacutedemment Les vitesses initiales de reacuteaction

obtenues en faisant varier la concentration en substrat ont pu ecirctre traiteacutees selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten (Figure I-15A)

La modification des conditions de purification a permis drsquoobtenir une enzyme ayant une

vitesse de catalyse nettement ameacutelioreacutee par rapport au premier protocole utiliseacute (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 contre 3 s-1) (Tableau I-1) Lrsquoefficaciteacute catalytique deacutetermineacutee par le rapport entre la vitesse

catalytique (kcat) et la constante de Michaeumllis (Km) est eacutegalement fortement ameacutelioreacutee (8478 M-

1s-1 contre 915 M-1s-1 obtenue initialement avec la forme purifieacutee en condition pH55 et 5 mM

de nickel) et est comparable agrave celle drsquoautres deacuteformylases actives connues comme Ni-

AtPDF1B ou Ni-TtPDF (Tableau I-I) De plus Vp16PDF possegravede une affiniteacute pour le substrat

fMAS qui est dans lrsquoordre de grandeur de celui observeacute pour les peptides deacuteformylases actives

(Km = 23 plusmn 03 mM)

Drsquoapregraves les donneacutees obtenues et compareacutees agrave celles issues de la litteacuterature il semble

que Vp16PDF soit une deacuteformylase pleinement active une fois purifieacutee dans les nouvelles

conditions que jrsquoai eacutetablies

Chapitre I

81

Figure I-15 Vitesse initiale de deacuteformylation de Ni-Vp16PDF Les vitesses initiales de reacuteaction pour chaque

concentration de substrat sont repreacutesenteacutees selon les repreacutesentations de Michaeumllis et Menten (A) et Lineweaver

et Burke (B) Lrsquoactiviteacute deformylase a eacuteteacute mesureacutee en preacutesence de concentrations croissantes de fMAS et 675

nM drsquoenzyme

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine

Lrsquoactinonine est un inhibiteur peptidomimeacutetique naturel des PDFs 200 dont le mode

drsquoaction est connu 201235 Crsquoest un inhibiteur compeacutetitif 200201 qui se fixe aux PDFs selon un

meacutecanisme agrave deux eacutetapes (Figure I-16) Au cours de la premiegravere eacutetape lrsquoactinonine se fixe

rapidement agrave lrsquoenzyme avec une constante drsquoinhibition KI modeacutereacutee Le complexe EI ainsi formeacute

eacutevolue ensuite lentement vers un complexe EI de tregraves haute affiniteacute (KI ltlt KI) Ce complexe

final est qualifieacute de quasi-irreacuteversible car il possegravede une constante de dissociation tregraves faible

Le passage du complexe EI en complexe EI est vraisemblablement ducirc agrave un changement de

conformation de lrsquoenzyme en reacuteponse agrave la fixation de lrsquoactinonine (processus drsquoinduced-fit)

235237 Lrsquoactinonine eacutetant un inhibiteur universel des PDFs jrsquoai chercheacute agrave savoir si Vp16PDF y

est eacutegalement sensible et si oui agrave en deacuteterminer les constantes drsquoinhibition en comparant

notamment les valeurs KI et KI La mesure des constantes drsquoinhibition utilise le test drsquoactiviteacute

coupleacute agrave la FDH et le substrat fMAS et lrsquoactinonine est ajouteacutee agrave des concentrations variables

de maniegravere agrave obtenir des courbes dose-reacuteponse (voir Mateacuteriel et Meacutethodes)

Figure I-16 Mode drsquoaction de lrsquoactinonine (I) sur une PDF (E) selon un meacutecanisme de slow-tight binding

en deux eacutetapes

Chapitre I

82

Dans un premier temps jrsquoai deacutetermineacute la valeur drsquoIC50 correspondant agrave la concentration

drsquoactinonine neacutecessaire pour inhiber lrsquoactiviteacute PDF de moitieacute Pour cela jrsquoai preacute-incubeacute la

proteacuteine et lrsquoactinonine pendant 10 min agrave 37degC en utilisant des concentrations croissantes

drsquoactinonine puis deacuteclencheacute la reacuteaction enzymatique par lrsquoajout de substrat agrave une concentration

fixe (3 mM) Jrsquoai ainsi obtenu une IC50 de 51 plusmn 4 nM pour 100 nM de Vp16PDF (Figure I-17A)

Par ailleurs la preacute-incubation conduit agrave la formation drsquoun complexe final EI stable ce qui

permet le cas eacutecheacuteant de srsquoaffranchir de lrsquoeacutetape lente du meacutecanisme drsquoinhibition par slow-tight

binding permettant ainsi drsquoavoir accegraves agrave la valeur KI Dans ce travail jrsquoai deacutetermineacute une

constante drsquoinhibition apparente (KIapp) via la repreacutesentation du rapport vo vi (= vitesse initiale

de reacuteaction en absence drsquoactinonine vitesse initiale de reacuteaction en preacutesence drsquoactinonine) en

fonction de la concentration en actinonine qui conduit agrave une courbe dose-reacuteponse sous la forme

drsquoune droite (figure I-18B droite avec les carreacutes) dont le coefficient directeur est eacutegal agrave la valeur

1 KIapp Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur KIapp eacutegale agrave 30 plusmn 3 nM

Par la suite jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant les mecircmes concentrations en

actinonine substrat et enzyme mais cette fois sans preacute-incubation du complexe

Vp16PDFactinonine Les cineacutetiques obtenues eacutetaient diffeacuterentes de celles observeacutees

preacuteceacutedemment avec deux phases clairement distinctes Les vitesses initiales de reacuteaction pour

la premiegravere phase ont eacuteteacute releveacutees et la droite vo vi en fonction de la concentration en actinonine

traceacutee (Figure I-17B droite avec les triangles) Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur de KI eacutegale agrave

167 plusmn 10 nM (le coefficient directeur de la droite est eacutegal agrave 1 KI)

Les cineacutetiques drsquoinhibition ainsi que la comparaison des valeurs KI et KIapp (KIapp lt

KI) montrent clairement une diffeacuterence de comportement de Vp16PDF selon qursquoelle est preacute-

incubeacutee ou non avec lrsquoactinonine Cela est tout agrave fait coheacuterent avec un meacutecanisme drsquoinhibition

par slow-tight binding que lrsquoon retrouve pour la plupart des PDFs 201235238

Chapitre I

83

Figure I-17 Inhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine A) Mesure de lrsquoIC50 de lrsquoactinonine sur Vp16PDF

(100 nM) Lrsquoactiviteacute reacutesiduelle de lrsquoenzyme a eacuteteacute mesureacutee pour des concentrations croissantes drsquoactinonine en

preacutesence de 3 mM fMAS Lrsquoactiviteacute initiale hors preacutesence drsquoinhibiteur est consideacutereacutee comme eacutequivalente agrave

100 B) Repreacutesentation des vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees en A sous la forme v0 vi = f(actinonine)

Le coefficient directeur de la droite ainsi obtenue permet de deacuteterminer le KI apparent Les carreacutes repreacutesentent

lrsquoexpeacuterience avec preacuteincubation du complexe enzymeinhibiteur et les triangles lrsquoexpeacuterience sans preacuteincubation

du complexe enzymeinhibiteur

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF

Jusqursquoagrave preacutesent lrsquoensemble des proprieacuteteacutes enzymatiques de Vp16PDF a eacuteteacute deacutetermineacute

avec un seul tripeptide (fMAS) qui est le plus souvent utiliseacute au laboratoire car lrsquoun de ceux

qui permettent drsquoobtenir les meilleures efficaciteacutes catalytiques avec la PDF drsquoE coli 130229 Or

il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat particuliegravere permettant de

favoriser la deacuteformylation de lrsquoune ou lrsquoautre des proteacuteines codeacutees par le geacutenome du phage

Vp16T ou au contraire de deacutefavoriser la deacuteformylation des proteacuteines de la bacteacuterie hocircte Une

telle observation serait un eacuteleacutement pour comprendre la preacutesence drsquoun gegravene codant une PDF

dans des geacutenomes de virus Il est agrave noter que la caracteacuterisation in vitro de lrsquoactiviteacute deacuteformylase

de la PDF du cyanophage Synechococcus S-SSM7 en utilisant diffeacuterents teacutetrapeptides formyleacutes

deacuteriveacutes de seacutequences de proteacuteines du phage a mis en eacutevidence une leacutegegravere diffeacuterence de

speacutecificiteacute de substrat de lrsquoenzyme par rapport agrave lrsquoenzyme de lrsquohocircte 225 Afin de deacuteterminer si

Vp16PDF pourrait deacuteformyler speacutecifiquement des proteacuteines codeacutees par son propre geacutenome

nous avons deacutefini des tripeptides dont la seacutequence est deacuteriveacutee des seacutequences N-terminales du

proteacuteome du phage Drsquoapregraves les donneacutees de seacutequenccedilage le geacutenome du phage Vp16T contient

64 ORFs (Figure I-18) 218 Une fonction a pu ecirctre attribueacutee pour seulement douze des proteacuteines

codeacutees par ces ORFs 218 mais aucune drsquoelle nrsquoa encore eacuteteacute confirmeacutee expeacuterimentalement

Chapitre I

84

Figure I-18 Carte geacutenomique du phage Vp16T Seules les ORFs codant pour des seacutequences proteacuteiques

supeacuterieures agrave 70 acides amineacutes sont repreacutesenteacutees Seules 12 ORFs codent pour des proteacuteines dont la seacutequence

est homologue agrave celle de proteacuteines dont la fonction est connue Drsquoapregraves Seguritan et al 2003 218

Apregraves analyse des seacutequences proteacuteiques codeacutees par les ORFs de Vp16T nous avons

choisi de tester les peptides MNE MAL MPA et MSN correspondant respectivement aux N-

terminaux des proteacuteines putatives ADN polymeacuterase proteacuteine de queue (laquo tail fiber protein raquo)

capside et heacutelicase De plus nous avons choisi de tester les peptides MAK MTT et MKL

correspondant agrave des seacutequences N-terminales repreacutesenteacutees plusieurs fois (3 fois maximum) dans

le geacutenome du phage (le peptide MNE est trouveacute deux fois dans les seacutequences N-terminales du

phage) Les efficaciteacutes catalytiques de Vp16PDF et EcPDF vis-agrave-vis de ces peptides ont eacuteteacute

deacutetermineacutees en utilisant le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH les efficaciteacutes catalytiques obtenues

avec le peptide de reacutefeacuterence fMAS ont eacuteteacute fixeacutees arbitrairement comme eacutetant 100

Les peptides ont eacuteteacute solubiliseacutes dans de lrsquoeau (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Malheureusement malgreacute de nombreux essais dont lrsquoajout de DMSO (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) les peptides fMNE et fMAL nrsquoont pas pu ecirctre solubiliseacutes et ils nrsquoont donc pas eacuteteacute

testeacutes De plus en raison de problegravemes expeacuterimentaux le peptide fMAK a pu ecirctre testeacute

uniquement avec EcPDF

Lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF vis-agrave-vis des peptides fMKL et fMTT est

eacutequivalente agrave celle obtenue avec le fMAS tandis que celle pour les peptides fMPA et fMSN est

leacutegegraverement moins bonne (Tableau I-2) Neacuteanmoins bien qursquoune leacutegegravere speacutecificiteacute de substrat

semble ressortir de ces reacutesultats celle-ci nrsquoest pas significative car les mecircmes tendances ont eacuteteacute

obtenues avec la PDF drsquoE coli (Tableau I-2) Si ces reacutesultats ne reacutevegravelent pas pour lrsquoinstant une

activiteacute preacutefeacuterentielle de la PDF du phage pour ses propres proteacuteines il serait toutefois

neacutecessaire de tester drsquoautres tripeptides correspondant aux N-terminaux drsquoautres proteacuteines du

phage afin drsquoavoir une vision plus exhaustive et pouvoir deacuteterminer plus sucircrement si Vp16PDF

pourrait ou non favoriser la deacuteformylation des proteacuteines du phage

Chapitre I

85

Peptide

Vp16PDF EcPDF

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

fMAS 23 196 8478 100 249 57 22800 100

fMKL 29 274 9448 111 019 344 86000 377

fMPA 143 53 3711 437 51 82 16080 705

fMSN 12 274 2286 269 58 886 15355 673

fMTT 101 904 8950 105 14 701 49366 216

fMAK ND ND ND ND 38 1442 44808 205

Tableau I-2 Constantes enzymatiques de Vp16PDF et EcPDF pour diffeacuterents tripeptides formyleacutes Tableau

comparatif des constantes catalytiques mesureacutees pour diffeacuterents substrats entre EcPDF et Vp16PDF Efficaciteacute

catalytique pour le fMAS fixeacutee arbitrairement comme 100 drsquoactiviteacute

Les PDFs nrsquoayant pas de speacutecificiteacute de substrat elles reconnaissent virtuellement

nrsquoimporte quelle proteacuteine du moment que celle-ci deacutebute par une meacutethionine formyleacutee 229 ce

qui conduit agrave la deacuteformylation de la quasi-totaliteacute des proteacuteines en cours de synthegravese la

proportion allant jusqursquoagrave 95 chez les bacteacuteries 47140 De ce fait lrsquoensemble des vingt acides

amineacutes est repreacutesenteacute en N-terminal des proteacuteines notamment en deuxiegraveme position (voir

Figure I-19 sur laquelle les proteacuteomes des bacteacuteries E coli et V parahaemolyticus ont eacuteteacute pris

pour exemples) De maniegravere eacutetonnante la nature du deuxiegraveme acide amineacute dans les proteacuteines

codeacutees par Vp16T est un peu diffeacuterente Aucun reacutesidu Trp Cys Met ou Glu nrsquoest trouveacute en

deuxiegraveme position (Figure I-19) De plus le reacutesidu Ala est particuliegraverement abondant tandis

que le reacutesidu Ser est sous-repreacutesenteacute (Figure I-19) Dans une moindre mesure une Tyr est plus

freacutequemment retrouveacutee en deuxiegraveme position dans le proteacuteome de Vp16T compareacute aux deux

geacutenomes bacteacuteriens pris en exemple (Figure I-19) Cette tendance est partiellement retrouveacutee

dans le proteacuteome du cyanophage S-SSM7 les reacutesidus Trp et Cys ne sont jamais preacutesents en

deuxiegraveme position et il plutocirct rare drsquoavoir une His (Figure I-19) Ces particulariteacutes pourraient

conduire agrave une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle Bien que les tests preacuteliminaires de speacutecificiteacute

de substrat ne lrsquoindiquent pas (Tableau I-2) des eacutetudes compleacutementaires seront neacutecessaires

Par ailleurs si le reacutesidu en deuxiegraveme position nrsquoa geacuteneacuteralement pas drsquoinfluence pour les

PDFs elle en a une pour les meacutethionines aminopeptidases (MetAPs) En effet il a eacuteteacute montreacute

qursquoune chaicircne lateacuterale peu encombrante en deuxiegraveme position (Gly Ala Pro Ser Cys voire

Thr et Val) permet aux MetAPs de cliver la Met initiale preacutealablement deacuteformyleacutee tandis

Chapitre I

86

qursquoune chaicircne lateacuterale encombrante ne permet pas le clivage 131 La nature du deuxiegraveme acide

amineacute eacutetant inhabituelle dans le proteacuteome du phage Vp16T nous nous sommes demandeacute quelle

sera la conseacutequence quant au clivage de la Met initiatrice des proteacuteines du phage lors de

lrsquoexpression de ces proteacuteines par la cellule hocircte (le geacutenome de Vp16T ne posseacutedant a priori pas

drsquoORF codant une MetAP putative lrsquoexcision de la Met initiatrice sera vraisemblablement

assureacutee par la MetAP de lrsquohocircte) Nous avons utiliseacute le logiciel TermiNator

(httpsbiowebi2bcparis-saclayfrterminator3) 188 qui permet de preacutedire pour un proteacuteome

donneacute la proportion de proteacuteines qui subissent la voie de la NME (crsquoest-agrave-dire perte de la

formyl-meacutethionine) Drsquoapregraves cette preacutediction 41 des proteacuteines du phage Vp16T devraient

perdre leur formyl-Met proportion tregraves similaire agrave celle preacutedite pour les proteacuteines des bacteacuteries

E coli et V parahaemolyticus ainsi que pour le cyanophage S-SSM7 (respectivement 39 36

et 41) La nature atypique des extreacutemiteacutes N-terminales des proteacuteines du phage Vp16T ne

devrait donc pas avoir drsquoeffet sur le clivage des Met N-ter hypothegravese qui reste toutefois agrave

valider expeacuterimentalement

Figure I-19 Freacutequence des amineacutes retrouveacutes en seconde position dans le proteacuteome drsquoE coli V

parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 Les freacutequences de chaque acide amineacute sont repreacutesenteacutees en bleu orange

gris et jaune pour les organismes E coli V parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 respectivement

Chapitre I

87

Conclusion Lrsquoeacutetude des seacutequences geacutenomiques issues de programmes de seacutequenccedilage reacutecents a

permis drsquoidentifier la preacutesence jusqursquoalors insoupccedilonneacutee de seacutequences homologues de peptides

deacuteformylases chez un certain nombre de virus et bacteacuteriophages Parmi ces seacutequences celle

provenant du phage Vp16T apparaicirct comme eacutetant lrsquoune des plus courtes identifieacutees agrave ce jour

Lrsquoanalyse des alignements de seacutequences avec de nombreuses peptides deacuteformylases indique

que cette enzyme est la plus proche du sous-type 1B comme celle drsquoE coli Neacuteanmoins cette

PDF est tronqueacutee en C-terminal et ne possegravede donc pas lrsquoheacutelice α caracteacuteristique des PDFs de

type 1B deacutecrite comme permettant lrsquointeraction avec le ribosome 91

Lrsquoeacutetude de sa structure et de sa stabiliteacute a permis de montrer que la proteacuteine a un

repliement classique pour une PDF de type 1B ainsi qursquoune stabiliteacute similaire aux autres

deacuteformylases connues Cette PDF est active in vivo ayant la capaciteacute de compleacutementer la

deacuteformylase endogegravene drsquoE coli De plus les expeacuterimentations in vitro indiquent que les

constantes catalytiques sont similaires agrave celles obtenues pour drsquoautres deacuteformylases actives et

aucune speacutecificiteacute de substrat nrsquoa pu ecirctre observeacutee Neacuteanmoins une particulariteacute reacuteside dans les

conditions de purification de lrsquoenzyme En effet afin de substituer son meacutetal naturel et de

conserver son activiteacute durant la purification Vp16PDF neacutecessite drsquoecirctre extraite et purifieacutee dans

un tampon acide (pH 40) avec une forte concentration en nickel (80 mM) Lrsquoeacutetude de son

inhibition par lrsquoactinonine puissant inhibiteur des PDFs reacutevegravele des constantes drsquoinhibition de

lrsquoordre de grandeur de celles observeacutees pour drsquoautres deacuteformylases

Nous pouvons ainsi conclure agrave lrsquoissue de ce chapitre que la seacutequence homologue des

PDFs identifieacutee chez le phage Vp16T code bien une peptide deacuteformylase de type 1B posseacutedant

des caracteacuteristiques de structure de stabiliteacute et drsquoactiviteacute communes agrave un grand nombre de

deacuteformylases connues Jrsquoai par la suite chercheacute agrave savoir si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec

les ribosomes malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale caracteacuteristique des PDFs de type 1B

et si oui comment Les reacutesultats sont deacutecrits dans le chapitre suivant

Chapitre II

88

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique

du complexe Vp16PDFribosome

Chapitre II

89

Chapitre II

90

Jrsquoai montreacute dans le Chapitre I que lrsquoORF 60 identifieacutee dans le geacutenome du bacteacuteriophage

Vp16T supposeacutee coder une PDF 218 code effectivement une proteacuteine ayant une activiteacute peptide

deacuteformylase in vitro et in vivo Jrsquoai eacutegalement montreacute que cette proteacuteine (Vp16PDF) est

globalement comparable aux autres PDFs connues si ce nrsquoest son extreacutemiteacute C-terminale

extrecircmement courte conduisant agrave lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale typique des PDFs de type

1B auxquelles elle est affilieacutee Or cette heacutelice permet vraisemblablement aux PDF1Bs

drsquointeragir avec les ribosomes bacteacuteriens au moins chez E coli 94 Nous nous sommes alors

demandeacute si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale et si oui comment Quelles sont les reacutegions de Vp16PDF et du ribosome impliqueacutees

dans lrsquointeraction Quelle est lrsquoaffiniteacute du complexe PDFribosome Quel est le rocircle exact de

lrsquoheacutelice α C-terminale de la PDF drsquoE coli Quel est le rocircle de la chaicircne polypeptidique en

cours de synthegravese dans la formation du complexe Jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave ces questions en

mettant en place toute une seacuterie drsquoexpeacuteriences baseacutees sur des approches biochimiques et

structurales

Les reacutesultats obtenus au cours de la caracteacuterisation biochimique et enzymatique de

Vp16PDF (voir Chapitre I) ont montreacute qursquoil est possible de preacuteserver une bonne activiteacute

deacuteformylase agrave condition de maintenir lrsquoenzyme dans un tampon contenant une tregraves forte

concentration en nickel (80 mM) Neacuteanmoins compte tenu de lrsquoinfluence des ions divalents sur

la structure du ribosome etou sur lrsquointeraction de ce dernier avec ses partenaires ainsi que les

problegravemes techniques qui peuvent ecirctre engendreacutes par la haute concentration de nickel jrsquoai

deacutecideacute de travailler avec la proteacuteine purifieacutee dans des tampons faiblement concentreacutes en nickel

(5 mM) pour eacuteviter toute sorte drsquointerfeacuterence avec le ribosome La totaliteacute des expeacuteriences

preacutesenteacutees dans ce chapitre a eacuteteacute reacutealiseacutee avec des ribosomes 70S drsquoE coli Pour les expeacuteriences

de pontage chimique jrsquoai utiliseacute des ribosomes que jrsquoai purifieacutes au laboratoire et pour les

expeacuteriences de seacutedimentation jrsquoai utiliseacute les ribosomes provenant drsquoun kit commercial (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes)

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice

C-terminale typique des PDFs de type 1B

In vitro la PDF drsquoE coli (EcPDF) interagit avec les ribosomes bacteacuteriens et plus

particuliegraverement avec la grande sous-uniteacute selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une affiniteacute de

lrsquoordre de 2 microM (Kd = 25 plusmn 10 microM pour les 70S et Kd = 18 plusmn 09 microM pour les 50S selon

Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM pour les 70S selon Bornemann et al 132) EcPDF se

Chapitre II

91

positionne sur le ribosome agrave proximiteacute des proteacuteines bL17 bL32 et uL22 crsquoest-agrave-dire pregraves de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (voir Figure i11 en Introduction) elle interagit directement avec

la proteacuteine uL22 ainsi que lrsquoARN ribosomal 23S via son heacutelice α C-terminale 91 Vp16PDF

eacutetant une PDF tregraves proche structuralement drsquoEcPDF (voir Chapitre I section C5) mais ne

posseacutedant pas lrsquoheacutelice C-terminale qui permet agrave EcPDF de se fixer au ribosome mon premier

objectif a donc eacuteteacute de deacuteterminer si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute

lrsquoabsence de cette heacutelice et si oui de deacuteterminer avec quelle affiniteacute Pour cela jrsquoai mis au point

un protocole inspireacute de la technique de seacutedimentation sur couche de sucrose utiliseacutee

preacuteceacutedemment par Sandikci et al 94 (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans cette expeacuterience

lrsquoeacutechantillon contenant le complexe PDFribosome preacutealablement formeacute est deacuteposeacute agrave la surface

drsquoune solution de sucrose et soumis agrave ultracentrifugation (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Les

ribosomes se retrouvent alors dans le culot et les proteacuteines solubles dans le surnageant Un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF que nous

avons produits (voir Chapitre I) est reacutealiseacute sur le culot afin de deacutetecter ou non la preacutesence de

Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes

Dans un premier temps jrsquoai voulu reproduire lrsquoapproche suivie par Sandikci et al 94 agrave

savoir utiliser une concentration fixe de ribosomes et des concentrations croissantes de

Vp16PDF Jrsquoai donc commenceacute par controcircler le comportement de Vp16PDF en absence de

ribosomes De maniegravere surprenante lrsquoanalyse par Western-blot a alors montreacute que la proteacuteine

seacutedimente malgreacute lrsquoabsence de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon de faccedilon proportionnelle agrave la

quantiteacute de proteacuteine testeacutee (Figure II-1) Nous avons constateacute le mecircme comportement avec la

proteacuteine drsquoE coli Ce reacutesultat signifiait que lrsquoexpeacuterience ne pouvait pas ecirctre reacutealiseacutee en preacutesence

drsquoune concentration constante de ribosomes et drsquoune concentration variable de proteacuteine

Vp16PDF

Figure II-1 Seacutedimentation de Vp16PDF en

absence de ribosomes Des concentrations

croissantes de Vp16PDF (de 1 agrave 15 microM) ont eacuteteacute

deacuteposeacutees agrave la surface drsquoune couche de sucrose

puis les eacutechantillons ont eacuteteacute centrifugeacutes Les

culots ont alors eacuteteacute resuspendus puis analyseacutes

par Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

92

Pour pouvoir mrsquoaffranchir de la capaciteacute de Vp16PDF agrave seacutedimenter seule jrsquoai donc

modifieacute le protocole en fixant la concentration de Vp16PDF (5 microM) et en augmentant

progressivement la concentration en ribosomes (de 02 microM agrave 2 microM) Dans ces conditions une

fraction constante de proteacuteine seacutedimentera indeacutependamment de la preacutesence de ribosomes (voir

ci-dessus) et lrsquoaugmentation de la quantiteacute de PDF seacutedimenteacutee en preacutesence de ribosomes sera

donc due agrave sa capaciteacute agrave interagir avec les ribosomes et non pas agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute

de deacuteformylase dans le meacutelange reacuteactionnel Comme attendu une leacutegegravere fraction de Vp16PDF

seacutedimente en absence de ribosomes et une quantiteacute plus importante de proteacuteine seacutedimente agrave

mesure que lrsquoon augmente la quantiteacute de ribosomes dans les eacutechantillons (Figure II-2) Ce

reacutesultat indique une interaction PDF70S qui semble speacutecifique et signifie donc que lrsquoabsence

drsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF nrsquoempecircche pas la proteacuteine de se lier au ribosome

La quantiteacute de Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes peut ecirctre quantifieacutee agrave partir

du reacutesultat de Western-blot (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) permettant de repreacutesenter la quantiteacute

de proteacuteine co-seacutedimenteacutee en fonction de la concentration de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon

(Figure II-2B) On remarque qursquoentre 02 microM et 15 microM de ribosome la quantiteacute de Vp16PDF

seacutedimenteacutee reste tregraves faible (bien que supeacuterieure agrave la quantiteacute seacutedimenteacutee en absence de

ribosomes voir Figure II-2A) alors que lorsque la concentration en ribosomes atteint 2 microM on

observe une forte augmentation de la seacutedimentation de Vp16PDF (FigureII-2) Lrsquoaffiniteacute

apparente est donc supeacuterieure ou eacutegale agrave 1-2 microM ce qui paraicirct comparables aux valeurs

mesureacutees pour le complexe EcPDFEc70S 91132 Aucun plateau correspondant agrave la quantiteacute

maximale de proteacuteine qui peut co-seacutedimenter nrsquoa pu ecirctre atteint et pour des raisons techniques

la quantiteacute de ribosomes testeacutee nrsquoa pas pu ecirctre augmenteacutee En effet pour pouvoir ensuite

comparer ces reacutesultats avec ceux obtenus avec des ribosomes ayant une chaine polypeptidique

preacutecise jai utiliseacute les ribosomes drsquoun kit commercial adapteacute pour la preacuteparation des ribosomes

bloqueacutes dont la concentration en ribosome est tregraves faible

Chapitre II

93

A

B

Figure II-2 Interaction de Vp16PDF avec les ribosomes 70S vides drsquoE coli A) Reacutesultat typique montrant

lrsquointeraction Vp16PDF70S qui a eacuteteacute mesureacutee par une expeacuterience de co-seacutedimentation sur couche de 20

sucrose et analyseacutee par gel SDS-PAGE 15 suivi drsquoun Western-blot en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

B) Quantification du signal de fluorescence et normalisation en quantiteacute seacutedimenteacutee de Vp16PDF () en

fonction de la concentration en ribosome (microM) La quantification provient de gels drsquoanalyses ou lrsquoon compare

sur le mecircme gel la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de ribosome posseacutedant plusieurs longueurs de

chaicircne peptidique Crsquoest la raison pour laquelle le point agrave 15 microM preacutesent sur la figure A (qui repreacutesente une

gamme de concentration de ribosome la plus large possible) ne figure pas sur la figure B

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une

localisation au ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF

Apregraves avoir montreacute que Vp16PDF interagit avec des ribosomes bacteacuteriens vides jrsquoai

chercheacute agrave savoir quelles proteacuteines ribosomales sont impliqueacutees dans lrsquointeraction Jrsquoai pour cela

proceacutedeacute agrave deux types drsquoapproches des expeacuteriences de pontage chimique coupleacutees agrave des

analyses par Western-blot et spectromeacutetrie de masse ainsi que des expeacuteriences de cristallisation

visant agrave deacuteterminer la structure du complexe Vp16PDFribosome par cristallographie des rayons

X

Chapitre II

94

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome

Le cross-linking ou pontage chimique est une technique qui utilise un agent pontant (ou

cross-linker) permettant de lier de maniegravere covalente deux partenaires par exemple des

proteacuteines impliqueacutes dans un complexe stable Le complexe proteacuteine-proteacuteine ainsi formeacute peut

alors ecirctre eacutetudieacute par diffeacuterentes approches dont la spectromeacutetrie de masse Dans le cadre de

lrsquoeacutetude des interactions PDFribosome cette technique a permis agrave Bingel-Erlenmeyer et al de

reacuteveacuteler une proximiteacute spatiale entre la PDF drsquoE coli et la proteacuteine ribosomale bL17 situeacutee agrave

proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 91 Jrsquoai voulu reproduire cette expeacuterience et

appliquer le protocole pour eacutetudier la formation du complexe Vp16PDFribosome

Afin de pouvoir comparer aiseacutement les reacutesultats obtenus avec EcPDF 91 jrsquoai choisi

drsquoutiliser comme deacutecrit lrsquoEDC (ou 1-Ethyl-3-[3-dimethylaminopropyl]carbodiimide

hydrochloride) comme agent pontant Cette moleacutecule possegravede deux extreacutemiteacutes reacuteactives Lrsquoune

reacuteagit avec le groupement carboxylate drsquoun aspartate ou glutamate pour produire un composeacute

agrave fonction amine reacuteactive mais qui est instable et donc sujet agrave lrsquohydrolyse Lrsquoautre extreacutemiteacute si

elle reacuteagit rapidement avec lrsquoamine primaire drsquoune lysine forme alors une liaison amide avec

lrsquoEDC LrsquoEDC a la particulariteacute drsquoecirctre un agent pontant de longueur nulle crsquoest-agrave-dire qursquoil

peut lier un aspartate ou glutamate avec une lysine qui sont tregraves proches spatialement Drsquoautre

part agrave lrsquoissue de la reacuteaction de pontage lrsquoEDC nrsquoexiste plus les deux chaicircnes lateacuterales eacutetant

lieacutees covalemment lrsquoune agrave lrsquoautre par une liaison amide Cela geacutenegravere donc des complexes

proteacuteiques dont la masse moleacuteculaire est la simple addition de la masse des proteacuteines lieacutees

moins une moleacutecule drsquoeau perdue lors de la formation de cette liaison amide

A lrsquoissue de la reacuteaction de pontage chimique une eacutetape drsquoultracentrifugation permet la

seacutedimentation des ribosomes seuls ou complexeacutes avec Vp16PDF ce qui permet drsquoeacuteliminer les

contaminants de faibles poids moleacuteculaires se trouvant dans le surnageant Une digestion agrave la

RNAse permet ensuite de deacutegrader lrsquoARN et de dissocier lrsquoensemble des ribosomes en

proteacuteines seules ou complexes covalents proteacuteine-proteacuteine Drsquoautre part nous avons utiliseacute dans

cette expeacuterience une proteacuteine Vp16PDF qui possegravede une eacutetiquette Strep-tag inseacutereacutee agrave son

extreacutemiteacute N-terminale ou une eacutetiquette 6xHis en C-terminal permettant une eacutetape de

purification partielle de la proteacuteine contenue dans le meacutelange reacuteactionnel Ainsi lrsquoeacutechantillon

final analyseacute ne contient en theacuteorie que la proteacuteine Vp16PDF (eacuteventuellement en complexe avec

elle-mecircme) en complexe covalent avec un ou plusieurs partenaires proteacuteiques ribosomaux le

cas eacutecheacuteant Les proteacuteines contenues dans lrsquoeacutechantillon sont seacutepareacutees par eacutelectrophoregravese sur gel

de polyacrylamide en conditions deacutenaturantes suivie par un transfert sur membrane et une

Chapitre II

95

immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF Lrsquoexpeacuterience a eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutee avec EcPDF

En preacutesence de ribosomes mais en absence drsquoEDC (Figure II-3 A et B) une bande

correspondant agrave EcPDF ou Vp16PDF est observeacutee confirmant la co-seacutedimentation de chacune

des deux proteacuteines avec les ribosomes En ajoutant de lrsquoEDC aux mecircmes eacutechantillons des

bandes de plus hauts poids moleacuteculaires apparaissent (Figure II-3A et B) que lrsquoon ne retrouve

pas lorsque lrsquoEDC est ajouteacute agrave de la PDF seule (Figure II-3-A et B) Cela indique la formation

de complexes impliquant lrsquoune ou lrsquoautre des deux PDFs ce qui suggegravere comme publieacute

preacuteceacutedemment 91 la formation de complexes covalents entre les PDFs et des proteacuteines

ribosomales

A B

Figure II-3 Analyse des produits de cross-linking entre la PDF et le ribosome 70S A) Analyse du produit de cross-

linking entre Strep-EcPDF et les ribosomes 70S migreacute sur gel SDS-PAGE 12 puis Western-blot avec anticorps anti-

EcPDF B) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de gauche) et entre

Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de droite) migreacute sur gel SDS-PAGE 14 puis Western-blot avec anticorps

anti-Vp16PDF Les asteacuterisques repreacutesentent les bandes proteacuteiques contenant la PDF drsquointeacuterecirct lieacutee agrave drsquoautre(s) proteacuteine(s)

Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

Une analyse des bandes de plus haut poids moleacuteculaire par spectromeacutetrie de masse a

effectivement reacuteveacuteleacute la preacutesence de proteacuteines ribosomales au sein de ces bandes de hauts poids

moleacuteculaires (Figure 4A et B) La proteacuteine bL17 a eacuteteacute identifieacutee dans les eacutechantillons obtenus

avec EcPDF confirmant les donneacutees de la litteacuterature 91 Les proteacuteines bL17 bL19 uL23 uL24

bL25 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees dans les eacutechantillons obtenus avec His-Vp16PDF (Figure II-

4A) et les proteacuteines uL22 uL23 uL24 bL25 uL29 uL30 bL31 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees

pour les eacutechantillons obtenus avec Strep-Vp16PDF (Figure II-4B)Ces proteacuteines sont toutes

pour la plupart situeacutees dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (Figure II-4C) ce qui

est coheacuterent avec ce que lrsquoon attend du mode de fixation de Vp16PDF sur le ribosome De plus

ces reacutesultats semble indiquer que nous aurions identifieacute un site de fixation de Vp16PDF

Chapitre II

96

commun avec EcPDF situeacute agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide et impliquant la proteacuteine

bL17 mais eacutegalement deux autres sites potentiels de fixation de Vp16PDF eacutegalement situeacutes au

voisinage du tunnel de sortie (Figure II-4C)

A

B

C

Figure II-4 Analyse des produits de cross-linking entre Vp16PDF et les ribosomes 70S par spectromeacutetrie

de masse (NanoLC-MS LTQ-Orbitrap) A) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les

ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de

spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees

dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans lrsquoeacutechantillon contenant Vp16PDF) B) Analyse du

produit de cross-linking entre Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro

ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont

normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans

lrsquoeacutechantillon contenant Vp16-PDF) Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

C) Repreacutesentation des sites putatifs de fixation de Vp16PDF et EcPDF au ribosome deacutetermineacutes par

spectromeacutetrie de masse Les cercles rouges repreacutesentent les sites de fixation identifieacutes pour Vp16PDF et le cercle

bleu pour EcPDF Lrsquoeacutetoile blanche indique la position de la sortie du tunnel du peptide

Chapitre II

97

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF

ribosome

La reacutesolution de la structure tridimensionnelle de complexes PDFribosome par la

technique de cristallographie des rayons X permettrait drsquoidentifier et deacutecrire les interactions

entre les ribosomes et les PDFs agrave un niveau atomique Pour cela il est neacutecessaire de produire

des cristaux de complexe ribosomePDF Plutocirct que de chercher de nouvelles conditions de

cristallisation des ribosomes en complexe avec la PDF approche qui srsquoaveacuterait particuliegraverement

ardue nous avons choisi de partir de conditions de cristallisation de ribosomes bacteacuteriens

connues et largement utiliseacutees par diffeacuterents laboratoires Dans le cadre drsquoune collaboration

avec lrsquoeacutequipe de Marat Yusupov (IGBMC Strasbourg) nous avons donc choisi de travailler agrave

partir de conditions de cristallisation des ribosomes 70S de Thermus thermophilus qui ont

permis de reacutesoudre de nombreuses structures Jrsquoai donc purifieacute au laboratoire des ribosomes de

T thermophilus (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) et jrsquoai ensuite suivi deux approches la co-

cristallisation et le trempage La co-cristallisation consiste agrave former un complexe ribosomePDF

en solution puis ensuite agrave cristalliser ce complexe Avec cette approche des modifications du

protocole de cristallisation peuvent possiblement ecirctre neacutecessaires par rapport au protocole

utiliseacute pour la cristallisation des ribosomes seuls En effet le macrocomplexe ribosomePDF

eacutetant diffeacuterent du ribosome seul les paramegravetres permettant la cristallisation ainsi que

lrsquoagencement des moleacutecules au sein du cristal peuvent ecirctre diffeacuterents La technique de trempage

quant agrave elle consiste agrave former des cristaux de ribosomes seuls puis agrave ajouter la proteacuteine PDF

dans la goutte de cristallisation contenant les cristaux de ribosomes stables La PDF peut alors

peacuteneacutetrer dans les cristaux pour aller se fixer agrave son ou ses site(s) de liaison Cette approche

suppose que les canaux de solvant preacutesents dans les cristaux de ribosomes vides sont

suffisamment larges pour que la PDF puisse y diffuser De plus le ou les site(s) de fixation de

la PDF sur le ribosome doivent ecirctre accessibles crsquoest-agrave-dire non impliqueacutes dans des contacts

cristallins Nous avons donc analyseacute lrsquoempilement cristallin des cristaux de ribosomes 70S de

T thermophilus obtenus agrave partir des conditions de cristallisation que nous avons choisi drsquoutiliser

18239 Cela nous a montreacute que la zone situeacutee autour de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie nrsquoest pas

impliqueacutee dans des contacts ce qui signifie qursquoelle est accessible agrave Vp16PDF

Les cristaux ont eacuteteacute produits agrave 24degC par la technique de diffusion de phase-vapeur en

gouttes assises avec une solution de cristallisation qui contient un meacutelange de deux PEG agrave

concentrations eacutegales du thiocyanate de potassium ainsi qursquoun tampon Tris 18239 (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) Par rapport agrave une purification de reacutefeacuterence donnant de nombreux beaux

Chapitre II

98

cristaux (ribosomes purifieacutes donneacutes par M Yusupov) la preacuteparation de ribosomes que jrsquoai

obtenue a permis lrsquoobtention de cristaux de ribosomes seuls preacutesentant sensiblement les critegraveres

attendus notamment en terme drsquoaspect et de taille (figure II-5A) Jrsquoai donc proceacutedeacute agrave des

expeacuteriences de co-cristallisation et trempage avec Vp16PDF mais eacutegalement les proteacuteines PDF

et MetAP drsquoE coli (EcPDF et EcMetAP) La co-cristallisation a produit des cristaux de taille

et drsquoaspect attendus (Figure II-5B) Cependant rien nrsquoindique la preacutesence de lrsquoune ou lrsquoautre

des proteacuteines au sein des cristaux Les expeacuteriences de trempage ont quant agrave elle donneacute des

cristaux dont lrsquoaspect nrsquoest pas alteacutereacute (Figure II-5C) indiquant soit la fixation de la proteacuteine sur

les moleacutecules de ribosomes cristalliseacutes sans affecter lrsquoempilement cristallin soit qursquoaucune

proteacuteine nrsquoest rentreacutee dans les cristaux

A

B

C

Figure II-5 Cristaux de ribosomes de T thermophilus A Cristaux de ribosomes seuls obtenus dans des

conditions de cristallisation connues 18239 B Cristaux obtenus par co-cristallisation avec un eacutechantillon

contenant des ribosomes et EcPDF (gauche) ou EcMetAP (milieu) ou Vp16PDF (droite) C Cristaux de

ribosomes apregraves trempage avec EcMetAP

Jrsquoai ensuite testeacute la diffraction des diffeacuterents types de ribosomes obtenus au synchrotron

SOLEIL (Gif-sur-Yvette) Jrsquoai pour cela proceacutedeacute agrave une eacutetape preacutealable de cryoprotection des

cristaux (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) selon le protocole utiliseacute par lrsquoeacutequipe de M Yusupov 239

Malheureusement les cristaux ont eacuteteacute fortement alteacutereacutes par ce traitement allant mecircme jusqursquoagrave

leur dissolution complegravete Jrsquoai malgreacute tout pu tester la diffraction des rayons X des cristaux qui

restaient et qui ne semblaient pas endommageacutes Les meilleurs cristaux ont diffracteacute jusqursquoagrave 10

Chapitre II

99

agrave 15Aring de reacutesolution ce qui est tregraves loin des 3Aring attendus 239 Etant donneacute la qualiteacute visuelle des

cristaux avant le protocole de cryoprotection nous avons alors supposeacute que crsquoeacutetait cette eacutetape

critique qui avait fortement alteacutereacute les cristaux Dans le but de tester cette hypothegravese nous avons

confieacute une de nos preacuteparations de ribosomes agrave Axel Innis (IECB Bordeaux) Dans ses mains

les ribosomes que nous avons produits ont donneacute des cristaux qui ont diffracteacute jusqursquoagrave 35Aring de

reacutesolution Crsquoest pourquoi afin drsquoaugmenter nos chances de reacutesoudre des structures de

complexes ribosome-proteacuteine de la NME nous avons deacutecideacute drsquoentamer une collaboration avec

lui en lui confiant leacutetude des interactions PDFribosome par cristallographie des rayons X

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux

de Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome

Ayant montreacute que Vp16PDF est capable drsquointeragir avec le ribosome malgreacute lrsquoabsence

de lrsquoheacutelice supposeacutee meacutedier lrsquointeraction jrsquoai par la suite chercheacute agrave mieux comprendre le rocircle

joueacute par lrsquoextreacutemiteacute C-terminale des PDFs de type 1B dans la formation du complexe

PDFribosome Nous avons donc deacutecideacute de construire des proteacuteines chimeacuteriques agrave savoir une

PDF de bacteacuteriophage Vp16T agrave laquelle on ajoute une reacutegion C-terminale heacutelicale mimant une

PDF de type 1B classique et inversement une PDF drsquoE coli deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-

terminale mimant Vp16PDF Jrsquoai alors testeacute lrsquoeffet des modifications apporteacutees agrave chacune des

deux PDFs par un test de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC identique agrave celui reacutealiseacute au

chapitre I Dans ce test les gegravenes codant les diffeacuterentes constructions chimeacuteriques sont inseacutereacutes

dans un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose lequel est utiliseacute pour transformer la souche

PAL421Tr drsquoE coli dont le gegravene chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute (voir

section B du Chapitre I et Mateacuteriels et Meacutethodes) Les bacteacuteries posseacutedant le plasmide codant

la proteacuteine drsquointeacuterecirct sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et incubeacutees agrave

42degC Dans ces conditions la deacuteformylase endogegravene nrsquoest pas exprimeacutee seule la proteacuteine

drsquointeacuterecirct est induite

Chapitre II

100

Dans un premier temps nous avons simplement souhaiteacute ajouter agrave Vp16PDF les deux

heacutelices C-terminales drsquoEcPDF (3 et 3) (Figure II-6 et II-7) Or le dernier reacutesidu de Vp16PDF

(I137) correspondant au premier reacutesidu de lrsquoheacutelice 310 3 drsquoEcPDF (F143) et voulant ecirctre sucircrs

que cette reacutegion se replierait bien sous forme drsquoune heacutelice 310 nous avons choisi de conserver

la seacutequence situeacutee en amont de cette heacutelice et avons donc substitueacute les trois derniers reacutesidus de

Vp16PDF par les trois reacutesidus eacutequivalents dans EcPDF soit le motif V135T136I137 muteacute par le

motif K135L136F137 Cette chimegravere appeleacutee Vp16PDF(KLF)heacutelice possegravede donc la seacutequence

correspondant aux deux heacutelices C-terminales complegravetes drsquoEcPDF mais ne contient pas la

seacutequence totale de Vp16PDF (Figure II-7A et B) De maniegravere surprenante cette chimegravere srsquoest

aveacutereacutee incapable de compleacutementer la souche E coli def conditionnelle dans des conditions non

permissives (Figure II-9A) Les controcircles eacutetant conformes aux reacutesultats attendus agrave savoir la

proteacuteine Vp16PDF sauvage qui compleacutemente agrave un niveau comparable agrave celui obtenu avec

EcPDF (Figure II-9A) ce reacutesultat suggeacuterait que cette chimegravere preacutesentait une capaciteacute de

deacuteformylation fortement diminueacutee in vivo

Nous avons donc deacutecideacute de construire une deuxiegraveme chimegravere ougrave nous avons cette fois

conserveacute les trois derniers reacutesidus VTI de Vp16PDF et ajouteacute la seacutequence C-terminale drsquoEcPDF

en respectant exactement lrsquoalignement de seacutequences (Figure II-6 et II-7A et B) Cette chimegravere

appeleacutee Vp16PDF(VTI)heacutelice possegravede alors la seacutequence complegravete de Vp16PDF additionneacutee en

C-terminal de la seacutequence drsquoEcPDF allant du reacutesidu M144 (situeacute au milieu de lrsquoheacutelice 3) au

Figure II-6 Alignement de seacutequences de plusieurs PDFs appartenant aux diffeacuterents types Les PDFs 1B sont

repreacutesenteacutees par celle du phage VP16T de V parahaemolyticus (Vp16PDF1B) drsquoE coli (EcPDF) de A thaliana

(AtPDF1B) et du phage S-SSM7 (S-SSM7PDF1B) Les PDFs du type 1A sont repreacutesenteacutees par celle drsquoA thaliana

(AtPDF1A) et de H sapiens (HsPDF1A) Les PDFs de type 2 sont repreacutesenteacutees par celles de B stearothermophilus

(BstPDF2) et S aureus (SaPDF2)

Vp16PDF

Chapitre II

101

reacutesidu terminal A169 Les expeacuteriences ont montreacute que cette chimegravere permettait la

compleacutementation de la souche PAL421Tr (Figure II-9A) ce qui signifiait que cette chimegravere

eacutetait capable comme Vp16PDF ou EcPDF sauvages de deacuteformyler des proteacuteines in vivo

Les reacutesultats totalement opposeacutes obtenus avec ces deux chimegraveres nous ont conduits agrave

regarder plus attentivement la seacutequence dans la reacutegion situeacutee autour de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF

En alignant plusieurs seacutequences et conformeacutement agrave ce que nous avions deacutejagrave noteacute au Chapitre I

(voir Figure I-1 et section A1) nous avons remarqueacute que les reacutesidus terminaux Thr et Ile de

Vp16PDF sont plutocirct inhabituels et qursquoils correspondent tregraves geacuteneacuteralement agrave des reacutesidus Leu

ou Met et Phe ou Tyr respectivement (Figure II-6)

Nous avons alors construit une derniegravere chimegravere appeleacutee Vp16PDF(VTF)heacutelice dans

laquelle nous avons remplaceacute le dernier reacutesidu I137 de Vp16PDF par la seacutequence C-terminale

drsquoEcPDF agrave partir du reacutesidu F143 (Figure II-7A et B) Cette chimegravere srsquoest montreacutee incapable de

deacuteformyler des proteacuteines in vivo (Figure II-9A) La seule diffeacuterence entre cette chimegravere et la

preacuteceacutedente qui est active (Vp16PDF(VTI)heacutelice) eacutetant le reacutesidu I137 de Vp16PDF substitueacute par

une Phe ce reacutesultat a mis en eacutevidence le rocircle crucial de ce reacutesidu I137 Cependant les tests

drsquoactiviteacute in vitro sur extraits bruts ainsi que les tests de compleacutementation in vivo ne nous

A B

Figure II-7 Structure du domaine C-terminal des versions chimeacuteriques de Vp16PDF A) Proteacuteines

chimeacuteriques destineacutees agrave lrsquoeacutetude de lrsquoimpact de lrsquoheacutelice α C-ter des PDF1B sur les proprieacuteteacutes de la proteacuteine

Vp16PDF La numeacuterotation des acides amineacutes correspond agrave la seacutequence drsquoEcPDF B) Zoom sur la superposition

des structures drsquoEcPDF et Vp16PDF au niveau du C-terminal En bleu structure du C-ter de Vp16PDF et les

reacutesidus C-terminaux associeacutes En marron structure du C-ter drsquoEcPDF et les reacutesidus C-terminaux associeacutes Les

trois structures preacutesentes agrave la droite correspondent aux C-ter des trois proteacuteines chimegraveres deacutecrites Les rectangles

correspondent aux trois reacutesidus de jonction entre la seacutequence de Vp16PDF et la seacutequence C-ter drsquoEcPDF

Chapitre II

102

permettent pas de deacuteterminer si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquointeraction de lrsquoenzyme avec le

ribosome etou dans lrsquoactiviteacute catalytique Des tests drsquoactiviteacute sur les proteacuteines purifieacutees

permettraient drsquoeacutetablir les constantes catalytiques des diffeacuterentes chimegraveres et ainsi deacuteterminer

si le reacutesidu I137 possegravede un rocircle dans la catalyse enzymatique Des seacutedimentations en preacutesence

de ribosome deacutetermineront si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme avec le

ribosome

En parallegravele des constructions de proteacuteines mutantes drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutees afin de mimer la structure de Vp16PDF Les reacutesultats preacuteceacutedents ayant mis en eacutevidence

un rocircle important des reacutesidus VTI chez Vp16PDF nous avons donc deacutecideacute dans un premier

temps drsquoobserver lrsquoinfluence de ces reacutesidus chez lrsquoenzyme EcPDF Ainsi nous avons construit

un mutant drsquoEcPDF au niveau du reacutesidu F143 substitueacute par le reacutesidu I137 de Vp16PDF appeleacute

EcPDF(KLI) Un second mutant a eacutegalement eacuteteacute construit en remplaccedilant les reacutesidus

K141L142F143 drsquoEcPDF par les reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF appeleacute EcPDF(VTI) (Figure II-

8) Ces deux mutants permettront de deacuteterminer lrsquoinfluence de ces reacutesidus dans lrsquoactiviteacute

catalytique etou lrsquointeraction avec le ribosome Dans un second temps nous avons choisi

drsquoeacutetudier la forme courte drsquoEcPDF pour deacuteterminer lrsquoinfluence de lrsquoheacutelice α dans lrsquointeraction

de lrsquoenzyme avec le ribosome

Figure II-8 Proteacuteines EcPDF mutantes destineacutees agrave lrsquoeacutetude du rocircle de lrsquoheacutelice α C-ter La numeacuterotation

des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence drsquoEcPDF

Chapitre II

103

La construction de la forme courte drsquoEcPDF deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-terminale

a reposeacute sur des donneacutees biochimiques reliant lrsquoactiviteacute de lrsquoenzyme agrave la longueur de lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale 92 Si la deacuteleacutetion se fait apregraves le reacutesidu 145 (Figure II-8) la proteacuteine conserve 100

de son activiteacute alors que si lrsquoon tronque la proteacuteine apregraves le reacutesidu 143 lrsquoactiviteacute mesureacutee nrsquoest

que de 20 Les deacuteleacutetions du domaine C-terminal ont donc eacuteteacute faites apregraves le reacutesidu 143

drsquoEcPDF

Le mutant EcPDF(KLF)ΔC-ter possegravede la seacutequence EcPDFwt mais avec une deacuteleacutetion

du C-terminal agrave partir du reacutesidu 144 Le mutant EcPDF(KLI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du

mutant EcPDF(KLI) (variant 1 agrave 143) mais avec deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu

144 Le mutant EcPDF(VTI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du mutant EcPDF(VTI) mais avec

deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu 144 (Figure II-8) Ainsi ces mutants vont permettre

de comprendre le rocircle que peut avoir lrsquoheacutelice α dans lrsquoaffiniteacute et la localisation des proteacuteines au

ribosome ainsi que la fonction des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de Vp16PDF

Lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle a eacuteteacute reacutealiseacutee avec les mutants drsquoEcPDF

chez qui jrsquoai testeacute les diffeacuterentes deacuteleacutetions de lrsquoextreacutemiteacute C-terminale deacutecrites ci-dessus (Figure

II-9B) De maniegravere surprenante lrsquoensemble des constructions srsquoest aveacutereacute capable de

compleacutementer la souche PAL421Tr ce qui signifie que la deacuteleacutetion des heacutelices C-terminales

drsquoEcPDF nrsquoaffecte pas la capaciteacute de deacuteformylation de lrsquoenzyme (Figure II-9B) De mecircme la

substitution des reacutesidus KLF par KLI et VTI qursquoils soient avant lrsquoheacutelice α C-terminale (dans

les constructions EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI)) ou directement en C-terminal

(EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter) ne diminue pas la capaciteacute des cellules agrave

compleacutementer la PDF endogegravene (Figure II-9B) Les constructions eacutetant fonctionnelles nous

pouvons supposer que les proteacuteines sont solubles et correctement exprimeacutees Elles seront donc

purifieacutees et pourront servir drsquooutil pour observer lrsquointeraction et la localisation au ribosome des

PDFs mutantes Nous deacuteterminerons ainsi si lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale modifie la

capaciteacute drsquointeraction de lrsquoenzyme et le rocircle que peuvent avoir les reacutesidus VTI (preacutesents en C-

terminal de Vp16PDF) dans ces interactions

Chapitre II

104

Figure II-9 Deacuteformylation in vivo des versions chimegraveres de la proteacuteine Vp16PDF (ajout drsquoheacutelice α en C-

terminal) et des versions mutantes de la proteacuteine EcPDF (suppression de lrsquoheacutelice α en C-terminal) par un

test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture

liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent

le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant

les gegravenes codant pour les proteacuteines chimegraveres et mutantes A) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines Vp16PDF chimegraveres Les boicirctes contenant 05 de glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC Les boicirctes

contenant de lrsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC B) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines EcPDF mutantes Les boicirctes contenant 05 de glucose et celles contenant lrsquoarabinose sont incubeacutees une

nuit agrave 30degC Le milieu geacuteloseacute contient toujours 50microgmL drsquoampicilline

Afin de deacuteterminer si le deacutefaut de deacuteformylation observeacute in vivo avec la chimegravere

Vp16PDF(KLF)heacutelice pouvait avoir un lien avec une perte dactiviteacute enzymatique jai voulu

tester lactiviteacute deacuteformylase in vitro de cette chimegravere agrave comparer agrave celle des autres chimegraveres

qui elles compleacutementent Jrsquoai donc produit les diffeacuterentes chimegraveres en suivant le protocole

utiliseacute pour lrsquoexpression de la proteacuteine sauvage et sa purification sous forme active Des

aliquotes de cultures bacteacuteriennes ont alors eacuteteacute resuspendus dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH40 contenant 80 mM de nickel tampon deacutetermineacute comme permettant le maintien de

lrsquoactiviteacute deacuteformylase de Vp16PDF (voir chapitre I) Il est agrave noter que les mutants drsquoEcPDF

eacutetant fonctionnels in vivo (Figure II-9B) je nrsquoai pas testeacute leur activiteacute in vitro

Chapitre II

105

Le niveau drsquoexpression et la solubiliteacute des chimegraveres se sont aveacutereacutes comparables si ce

nrsquoest supeacuterieur agrave ceux obtenus pour Vp16PDF sauvage (Figure II-10) et jrsquoai donc proceacutedeacute agrave

des mesures drsquoactiviteacute enzymatique des diffeacuterentes chimegraveres

Jrsquoai pour cela utiliseacute le test drsquoactiviteacute coupleacute qui mrsquoavait preacutealablement servi agrave

deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la proteacuteine sauvage (voir Chapitre I) Avant de purifier

les proteacuteines recombinantes jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute enzymatique sur les fractions

solubles des aliquotes preacutepareacutes ci-dessus Ces premiers reacutesultats ont montreacute que les trois

chimegraveres ont une activiteacute deacuteformylase in vitro mesurable Neacuteanmoins la chimegravere

Vp16PDF(VTI)heacutelice semble leacutegegraverement plus active que Vp16PDF wt tandis que les chimegraveres

Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice ont une activiteacute leacutegegraverement infeacuterieure agrave celle

de Vp16PDF wt (Figure II-11) Ces reacutesultats preacuteliminaires devront ecirctre confirmeacutes en mesurant

preacuteciseacutement lrsquoactiviteacute enzymatique in vitro des proteacuteines purifieacutees (y compris en regardant la

speacutecificiteacute de substrat des diffeacuterentes chimegraveres) mais il apparaicirct deacutejagrave que les variations

drsquoactiviteacute semblent ecirctre correacuteleacutees avec les reacutesultats obtenus par lrsquoapproche de compleacutementation

notamment une baisse drsquoactiviteacute enzymatique associeacutee agrave une compleacutementation moins bonne

(Tableau II-1)

Figure II-10 Test drsquoexpression des proteacuteines Vp16PDF chimeacuteriques Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au

bleu de Coomassie NI pour non-induit I-ins pour fraction insoluble drsquoeacutechantillon induit I-sol pour fraction

soluble drsquoeacutechantillon induit Les proteacuteines chimegraveres ont eacuteteacute produites selon le mecircme protocole que celui utiliseacute

pour la forme sauvage Les constructions ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

Chapitre II

106

Figure II- 11 Test drsquoactiviteacute deacuteformylase reacutealiseacute sur fractions solubles drsquoextraits bruts exprimant

Vp16PDF ou les proteacuteines chimeacuteriques Les activiteacutes de Vp16PDF Vp16PDF(KLF)heacutelice

Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice sont exprimeacutees par microg de proteacuteines totales dans lrsquoextrait brut

soluble

Constructions Compleacutementation fonctionnelle

agrave 42degC Activiteacute in vitro

Vp16PDF +++ +++

Vp16PDF(KLF)heacutelice - +

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ ++++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - +

Tableau II-1 Bilan de lrsquoactiviteacute in vivo et in vitro des constructions de Vp16PDF sauvage et des diffeacuterentes

chimegraveres

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique que le simple ajout des heacutelices 310 et α C-terminales

drsquoEcPDF agrave la deacuteformylase de phage ne perturbe en rien son activiteacute En revanche ils mettent

en lumiegravere le rocircle crucial joueacute par le tout dernier reacutesidu Ile137 dans lrsquoactiviteacute de Vp16PDF Il

nrsquoest toutefois pas exclu que cet acide amineacute puisse eacutegalement jouer un rocircle dans la formation

du complexe Vp16PDFribosome ce qursquoil faudra deacuteterminer en testant la capaciteacute des

diffeacuterentes chimegraveres agrave former des complexes avec les ribosomes comme jrsquoai pu le faire avec

Vp16PDF sauvage

Chapitre II

107

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la

longueur du polypeptide naissant

Apregraves avoir montreacute que la PDF drsquoE coli interagit avec des ribosomes vides 91 le groupe

de Bernd Bukau a montreacute que la proteacuteine est eacutegalement capable drsquointeragir avec des ribosomes

en cours de synthegravese plus preacuteciseacutement avec des ribosomes posseacutedant une chaicircne peptidique de

40 acides amineacutes fusionneacutee agrave une seacutequence drsquoarrecirct appeleacutee SecM 94 Toutefois la preacutesence de

cette chaicircne naissante ne modifie pas lrsquoaffiniteacute drsquoEcPDF pour le ribosome (Kd = 18 plusmn 09 microM)

ce qui suggegravere un rocircle passif du polypeptide naissant dans la formation du complexe

PDFribosome 9194 Cependant les expeacuteriences nrsquoayant eacuteteacute meneacutees qursquoavec une seule longueur

de polypeptide il serait neacutecessaire de tester drsquoautres longueurs de chaicircnes afin de deacuteterminer

clairement son rocircle

Au cours de ma thegravese jrsquoai montreacute que Vp16PDF semble avoir un comportement

diffeacuterent drsquoEcPDF vis-agrave-vis de lrsquointeraction avec le ribosome (voir parties preacuteceacutedentes) Nous

nous sommes donc demandeacute quelle pouvait ecirctre lrsquoinfluence de la chaicircne peptidique dans la

formation du complexe Vp16PDFribosome Pour cela jrsquoai produit des ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction et regardeacute lrsquointeraction avec Vp16PDF

Les ribosomes bloqueacutes (ou RNC pour laquo ribosome nascent chain raquo) ont eacuteteacute produits en

utilisant comme matrice de deacutepart un ADN contenant une seacutequence particuliegravere en C-terminal

appeleacutee seacutequence drsquoarrecirct SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese Chez

E coli cette seacutequence fait naturellement partie drsquoun opeacuteron secM-secA et permet de reacuteguler

lrsquoexpression de la proteacuteine SecA via la proteacuteine SecM en reacuteponse au statut de la cellule 240

Dans des conditions cellulaires normales la seacutequence Shine-Dalgarno situeacutee en amont du gegravene

secA est masqueacutee dans une structure tige-boucle formeacutee par lrsquoARNm rendant impossible la

fixation directe de ribosomes sur cette seacutequence conduisant agrave la reacutepression de lrsquoexpression de

SecA (Figure II-12A) Il a eacuteteacute montreacute que lorsque le ribosome traduit lrsquoARNm de lrsquoopeacuteron

secM-secA il marque une pause en 3rsquo de la seacutequence codante de secM permettant la

deacutestructuration de la tige-boucle deacutemasquant ainsi la seacutequence Shine-Dalgarno ce qui permet

la traduction de la seacutequence codante de secA situeacutee en aval Ce processus conduit agrave un faible

niveau basal de proteacuteine SecA dans la cellule La reprise de la traduction de la seacutequence codante

de secM est induite par la prise en charge de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine SecM en

cours de synthegravese par une particule SRP qui adresse le complexe ribosomeARNmSecM vers

la membrane plasmique (Figure II-12A) SecM peut alors traverser la membrane plasmique

gracircce au translocon SecYEG qui fonctionne de concert avec la proteacuteine SecA (Figure II-12A)

Chapitre II

108

par ce biais la proteacuteine SecA est syntheacutetiseacutee directement agrave proximiteacute de la membrane

plasmique ougrave elle exercera son rocircle Le ribosome se dissocie et la structure tige-boucle se

reforme (Figure II-12A) Dans des cas de deacuteficience en proteacuteines de seacutecreacutetion la pause du

ribosome se prolonge ce qui conduit agrave la surproduction de la proteacuteine SecA (Figure II-12B)

Figure II-12 Principe de fonctionnement de lrsquoopeacuteron secM-secA A) Reacutegulation de lrsquoexpression de SecA

en conditions normales Lrsquoopeacuteron contient la seacutequence codante de SecM suivi de la seacutequence codante de SecA

Les deux seacutequences sont seacutepareacutees par une structure tige-boucle de lrsquoARNm qui rend inaccessible la seacutequence

Shine-Dalgarno (SD) qui preacutecegravede le gegravene secA Une seacutequence drsquoarrecirct particuliegravere bloque le ribosome agrave la fin de

la seacutequence secM Cela permet de deacutestabiliser la structure tige-boucle de lrsquoARNm et permet ainsi agrave drsquoautres

ribosomes de venir traduire la seacutequence secA en se fixant directement agrave la seacutequence SD ainsi deacutemasqueacutee Lors

de la traduction de secM le complexe ribosomeARNmSecM est adresseacute agrave la membrane par une particule SRP

et le peptide naissant est pris en charge par le complexe SecA-SecYEG Lrsquointeraction avec ces autres facteurs

legraveve la pause du ribosome aboutissant agrave la terminaison de la traduction du gegravene secM suivi de la dissociation

du ribosome B) Reacutegulation SecM-deacutependante de lrsquoexpression de SecA dans des conditions deacuteficientes en

proteacuteines de la vie de seacutecreacutetion La pause au niveau de la seacutequence drsquoarrecirct dure plus longtemps permettant

drsquoaugmenter la quantiteacute de proteacuteine SecA syntheacutetiseacutee Figure reacutealiseacutee drsquoapregraves Nakatogawa et Ito 2004 240

Il a eacuteteacute montreacute que la pause du ribosome pendant la traduction de secM est induite par

une seacutequence proteacuteique de 17 acides amineacutes (F150XXXXWIXXXXGIRAGP166 Figure II-13A)

situeacutee dans la reacutegion C-terminale de la proteacuteine 241 Lorsque ce motif dit laquo seacutequence drsquoarrecirct raquo

traverse le tunnel de sortie du ribosome il est capable drsquoadopter une conformation compacte et

drsquointeragir avec les composants du tunnel de sortie au niveau drsquoune reacutegion appeleacutee point de

constriction (Figure i3 et II-13B) 23 Des interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales

uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S (Figure II-13B) modifient la conformation globale du

ribosome 25 qui fait alors une pause pendant la traduction Bien que des expeacuteriences biochimiques

Chapitre II

109

et des donneacutees de cryo-microscopie eacutelectronique aient conduit agrave lidentification de certains reacutesidus

impliqueacutes dans la reconnaissance de la seacutequence SecM la voie entiegravere dinteraction des reacutesidus qui

relient SecM au ribosome na pas encore eacuteteacute eacutetablie de faccedilon concluante Neacuteanmoins il semblerait

que ce soit lrsquoARNt-P166 qui reste bloqueacute dans le site A du PTC (laquo peptidyl transferase

center raquo) empecircchant sa translocation vers le site P et retardant ainsi lrsquoincorporation de la Pro166

apregraves la Gly165 du polypeptide en cours de synthegravese 24242243 Cette seacutequence drsquoarrecirct peut

fonctionner de faccedilon indeacutependante au reste de la seacutequence de SecM et peut donc ecirctre fusionneacutee

agrave nrsquoimporte quelle proteacuteine drsquointeacuterecirct 241 Drsquoautres motifs riches en seacutequences XPPX capables

drsquoinduire un blocage des ribosomes en cours de traduction plus au moins fort ont eacuteteacute identifieacutes

dans drsquoautres proteacuteines 244 Cela permet de produire des ribosomes bloqueacutes en cours de

traduction la longueur de la proteacuteine produite eacutetant modulable

Figure II-13 Seacutequence drsquoarrecirct SecM et interaction avec lrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales A)

Seacutequence drsquoarrecirct SecM Les reacutesidus conserveacutes agrave travers les seacutequences SecM sont repreacutesenteacutes en couleur En

rouge les reacutesidus qui interagissent avec les proteacuteines ribosomales et en vert les reacutesidus qui interagissent avec

lrsquoARNr 23S B) Repreacutesentation drsquoune chaicircne naissante avec seacutequence SecM dans le tunnel de sortie du

peptide La seacutequence drsquoarrecirct situeacute en C-terminal de SecM se compacte en creacuteant des interactions avec le

ribosome Droite zoom sur les interactions proteacuteiques entre les reacutesidus de la seacutequence SecM et les proteacuteines

ribosomales uL4 et uL22 Figures drsquoapregraves Woolhead et al 2006 et Fedyakina et al 2011 23125

Chapitre II

110

Dans le but drsquoeacutetudier lrsquoinfluence du polypeptide naissant dans la formation du complexe

Vp16PDFribosome la seacutequence drsquoarrecirct SecM a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de la proteacuteine -

galactosidase drsquoE coli Cette proteacuteine est substrat aussi bien de la PDF que de la MetAP et elle

ne possegravede pas de signal drsquoadressage pouvant ecirctre cliveacute le N-terminal est donc approprieacute pour

notre eacutetude De plus cette seacutequence possegravede plusieurs domaines lui confeacuterant ainsi la

possibiliteacute drsquoavoir des formes de repliements co-traductionnels intermeacutediaires Enfin toutes les

meacutethionines sauf la meacutethionine initiatrice ont eacuteteacute substitueacutees par mutageacutenegravese dirigeacutee la

seacutequence ne possegravede donc pas drsquoautres meacutethionines agrave part la meacutethionine initiatrice ce qui est

important pour deacuteterminer le ratio de ribosome bloqueacutes (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Diffeacuterentes constructions ont eacuteteacute reacutealiseacutees et introduites dans un vecteur pET-22b(+)

compatible avec le systegraveme de traduction in vitro utiliseacute Ces constructions ont eacuteteacute penseacutees pour

geacuteneacuterer des RNC contenant des peptides naissants dont lrsquoextreacutemiteacute N-terminale reste confineacutee

agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome ou eacutemerge agrave peine agrave la surface du ribosome ou

encore soit totalement agrave lrsquoexteacuterieur du ribosome Etant connu que la longueur moyenne du

tunnel de sortie du ribosome bacteacuterien est drsquoenviron 80-100Aring 1314 qui correspond agrave un peptide

naissant de 30 agrave 60 acides amineacutes (30 agrave 40 si le polypeptide adopte une conformation totalement

eacutetendue 40 agrave 60 srsquoil se replie sous forme drsquoheacutelice ) 15ndash17 et compte-tenu eacutegalement que la

seacutequence drsquoarrecirct SecM contient 17 reacutesidus des fragments N-terminaux de -galactosidase

contenant les 3 8 18 25 36 54 78 88 et 239 premiers reacutesidus ont eacuteteacute fusionneacutes agrave la seacutequence

drsquoarrecirct SecM Cela a donneacute les constructions noteacutees SecMX ougrave X comprend le fragment de la

β-galactosidase suivi de la seacutequence SecM soit SecM20 SecM25 SecM35 SecM42 SecM53

SecM71 SecM95 SecM105 et SecM256 (Figure II-14)

Figure II-14 Repreacutesentation scheacutematique de la seacutequence de la β-galactosidase et des diffeacuterentes

constructions disponibles Les constructions comprennent la seacutequence de la β-galactosidase et la seacutequence de

pause SecM

Chapitre II

111

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits en faisant de la traduction

in vitro agrave lrsquoaide drsquoun kit commercial Le plasmide pET-22b(+) contenant le gegravene codant lrsquoune

ou lrsquoautre des constructions SecMX est ajouteacute dans le kit qui contient tous les composants

neacutecessaires pour les eacutetapes de transcription et traduction (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue

de la reacuteaction les ribosomes bloqueacutes sont produits et peuvent ecirctre utiliseacutes directement Le

rendement de production des ribosomes bloqueacutes a eacuteteacute estimeacute au laboratoire en utilisant de la

meacutethionine marqueacutee agrave lrsquoisotope 35S (35S-Met) ce qui a montreacute des diffeacuterences importantes selon

les constructions obtention de 17 12 40 26 90 32 52 49 de RNC pour les

constructions SecM20 25 35 42 53 71 95 et 105 respectivement apregraves 150 min de reacuteaction

Jrsquoai choisi pour mes eacutetudes de commencer agrave travailler avec les constructions SecM35 (40) et

SecM53 (90)

Jrsquoai alors proceacutedeacute agrave des expeacuteriences de seacutedimentation in vitro afin de regarder lrsquoaffiniteacute

de Vp16PDF pour ces ribosomes en utilisant le mecircme protocole que preacuteceacutedemment (gamme

de concentrations de ribosomes croissantes et concentration constante drsquoenzyme voir section

A) Comme pour les expeacuteriences preacuteceacutedentes reacutealiseacutees avec des ribosomes vides les meacutelanges

reacuteactionnels contenant les ribosomes bloqueacutes et Vp16PDF ont eacuteteacute fractionneacutes par

ultracentrifugation sur coussin de sucrose 20 et le contenu des culots a eacuteteacute analyseacute par

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF Comme

preacuteceacutedemment une leacutegegravere seacutedimentation de la proteacuteine en absence de ribosome a pu ecirctre

observeacutee (Figure II-15A et B) Les expeacuteriences reacutealiseacutees avec chacune des deux constructions

SecM35 et SecM53 ont montreacute une interaction entre Vp16PDF et les ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction avec un signal bien plus fort pour SecM53 par rapport aux ribosomes vides

ou bloqueacutes avec la construction SecM35 (Figure II-15B) de faccedilon reproductible

Figure II-15 Interaction de Vp16PDF avec des ribosomes bloqueacutes SecM35 et SecM53 A) Test de

seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM35 Gel repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-

blot avec des anticorps anti-Vp16PDF B) Test de seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM53 Gel

repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-blot avec des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

112

La quantification des bandes obtenues par Western-blot permet de regarder la proportion

de proteacuteine seacutedimenteacutee en fonction de la concentration en ribosomes A partir des diffeacuterents

tests de seacutedimentations reacutealiseacutes jrsquoai alors normaliseacute les reacutesultats pour pouvoir comparer les

donneacutees obtenues Jrsquoai pour cela repreacutesenteacute la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee sous forme de

pourcentage en fonction de la concentration de ribosomes (Figure II-16) Les expeacuteriences de

seacutedimentation ont alors eacuteteacute reproduites avec comme teacutemoin constant 5microM de Vp16PDF

seacutedimenteacutee en preacutesence de 2microM de ribosome et lrsquoensemble des valeurs de fluorescence de

chacune des bandes a ensuite eacuteteacute exprimeacute en pourcentage agrave partir de cette reacutefeacuterence 100

En comparant la proportion de Vp16PDF qui seacutedimente selon laquo lrsquoeacutetat raquo du ribosome

utiliseacute nous observons que le profil de seacutedimentation de Vp16PDF est le mecircme selon qursquoelle

co-seacutedimente en preacutesence de ribosome 70S vides ou de ribosomes 70S-SecM35 (Figure II-16)

Crsquoest agrave partir de 15 microM de ribosome que lrsquoon observe une augmentation significative de la

seacutedimentation Neacuteanmoins ne pouvant exceacuteder 2 microM de ribosome dans ce test les reacutesultats ne

nous permettent pas de visualiser un plateau maximum de seacutedimentation de PDF et le Kd ne

peut donc pas ecirctre deacutetermineacute On peut toutefois estimer une affiniteacute apparente avec un Kd

supeacuterieur ou eacutegal agrave 2 microM

Les reacutesultats concernant la co-seacutedimentation de Vp16PDF avec les ribosomes 70S-

SecM53 sont quant agrave eux significativement diffeacuterents En effet la quantification du signal de

Vp16PDF indique qursquoen preacutesence de ces ribosomes une quantiteacute importante de PDF seacutedimente

quantiteacute supeacuterieure agrave celle observeacutee lors de la seacutedimentation avec les autres constructions de

ribosomes (Figure II-16) Nous pouvons observer qursquoen preacutesence de 05 microM de ribosome la

quantiteacute maximale de PDF seacutedimente puisqursquoen augmentant la gamme de concentration de

ribosome jusqursquoagrave 2 microM la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee reste la mecircme Le plateau eacutetant

apparemment atteint le Kd est drsquoenviron 025 microM

Chapitre II

113

Figure II-16 Comparaison de la seacutedimentation de Vp16PDF en fonction de diffeacuterentes constructions de

ribosomes Seacutedimentation de Vp16PDF selon qursquoelle est incubeacutee en preacutesence de 70S vides de 70S-SecM35 ou

de 70S-SecM53 Les reacutesultats sont exprimeacutes en pourcentage de signal de Vp16PDF On considegravere comme 100

le signal correspondant agrave la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de 2microM de 70S-SecM53

Conclusion

Je me suis inteacuteresseacute dans ce chapitre agrave la capaciteacute de Vp16PDF agrave interagir avec les

ribosomes et jrsquoai amorceacute la caracteacuterisation de cette interaction (affiniteacute proteacuteines ribosomales

et motifs de Vp16PDF impliqueacutes) Jrsquoai pu montrer que Vp16PDF interagit avec les ribosomes

vides malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice en C-ter ducirc agrave une extreacutemiteacute C-terminale tregraves courte avec une

affiniteacute dans la gamme du micromolaire Cette donneacutee suggegravere que lrsquoheacutelice α C-ter des PDFs

de type 1B nrsquoest pas le seul deacuteterminant permettant aux PDFs drsquointeragir avec le ribosome et

permet de proposer que les autres types de deacuteformylases (types 1A 2 et 3) peuvent eacutegalement

interagir avec le ribosome Les donneacutees issues des expeacuteriences de pontage chimique et

drsquoanalyse en spectromeacutetrie de masse mrsquoont eacutegalement permis drsquoobserver que Vp16PDF pourrait

posseacuteder plusieurs sites de fixation au ribosome localiseacutes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du

peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction des proteacuteines chimegraveres et mutants drsquoEcPDF nous permettra de

savoir si lrsquoheacutelice α (ou les reacutesidus charniegravere VTI de Vp16PDF) jouent un rocircle dans cette

localisation

Enfin nous avons constateacute que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF semblait plus importante pour le

ribosome lorsque celui-ci avait syntheacutetiseacute une chaicircne peptidique de 53 acides amineacutes Ces

donneacutees suggegraverent donc que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome est fortement influenceacutee

par la longueur de la chaicircne naissante qui devient un eacuteleacutement cleacute pour le recrutement de

Chapitre II

114

Vp16PDF au ribosome Ainsi ces donneacutees nous laissent supposer que la proteacuteine Vp16PDF

nrsquoest peut-ecirctre pas preacutesente sur le ribosome degraves le deacutebut de la traduction mais qursquoelle intervient

lorsque la chaicircne eacutemerge du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction de Vp16PDF

avec drsquoautres formes de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction nous permettra de deacuteterminer

le stade de la traduction le plus favorable agrave lrsquointervention de cette enzyme

Chapitre II

115

Chapitre III

116

Chapitre III Caracteacuterisation de

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli

Chapitre III

117

Chapitre III

118

Dans les chapitres preacuteceacutedents jrsquoai pu montrer que Vp16PDF est capable de

compleacutementer une souche bacteacuterienne (PAL421Tr) deacuteficiente pour le gegravene def endogegravene agrave des

tempeacuteratures non permissives (42degC) confirmant une activiteacute deacuteformylase in vivo de cette

proteacuteine Neacuteanmoins nous nous sommes aperccedilus que lrsquoincubation des mecircmes boicirctes agrave 30degC

induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne Ces reacutesultats inattendus jamais observeacutes avec

aucune autre PDF nous ont conduits agrave reacutealiser une caracteacuterisation plus approfondie de cet effet

inhibiteur associeacute agrave lrsquoexpression de Vp16PDF dans plusieurs souches bacteacuteriennes

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance

bacteacuterienne agrave basse tempeacuterature

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne Comme observeacute preacuteceacutedemment dans les tests de compleacutementation de la souche

PAL421Tr (voir Figure I-3 du Chapitre I) agrave 30degC et en preacutesence de glucose seule EcPDF dont

le gegravene est contenu dans le plasmide pMAK est exprimeacutee et toutes les bacteacuteries poussent de la

mecircme faccedilon (Figure III-1A) De mecircme agrave 42degC et en preacutesence drsquoarabinose seules les bacteacuteries

exprimant une PDF fonctionnelle porteacutee par le plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose peuvent

pousser confirmant que Vp16PDF assure pleinement une activiteacute peptide deacuteformylase in vivo

(Figure III-1B) Pourtant nous avons constateacute une inhibition de croissance de la souche

PAL421Tr quand des boicirctes identiques avaient eacuteteacute incubeacutees agrave 30degC au lieu de 42degC Cette

inhibition augmente avec la concentration drsquoarabinose et se manifeste deacutejagrave agrave des concentrations

tregraves faibles (Figure III-1C)

Afin de mieux comprendre cet effet inhibiteur les bacteacuteries PAL421Tr ont ensuite eacuteteacute

cultiveacutees en milieu liquide contenant de lrsquoarabinose et incubeacutees agrave 30degC Le suivi de la

croissance bacteacuterienne au cours du temps a montreacute une inhibition significative apregraves 2h de

culture suivi drsquoun arrecirct quasi-total de la croissance agrave 7h de culture uniquement en preacutesence de

Vp16PDF (Figure III-1D courbe rouge agrave comparer au controcircle (courbe noire) dans lequel les

bacteacuteries expriment uniquement EcPDF codeacutee agrave la fois par les plasmides pBAD et pMAK)

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique une inhibition de la croissance bacteacuterienne induite

par lrsquoexpression de Vp16PDF

Chapitre III

119

A

B

C

D

Figure III-1 Croissance bacteacuterienne agrave 30degC et 42degC lors de lrsquoexpression de Vp16PDF dans la souche PAL421Tr Des

gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu

geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont

transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Croissance sur milieu solide

agrave 30degC avec ampicilline et 05 de glucose pour inhiber lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD Seule EcPDF codeacutee

par le pMAK est exprimeacutee Les boicirctes sont incubeacutees 20h Ce controcircle permet de veacuterifier que la mecircme quantiteacute de cellules est

deacuteposeacutee pour chacun des eacutechantillons B) Croissance sur milieu solide agrave 42degC avec ampicilline et une concentration croissante

drsquoarabinose afin drsquoinduire lrsquoexpression du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h C) Croissance sur

milieu solide agrave 30degC avec ampicilline et des concentrations croissante drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le

pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h D) Croissance bacteacuterienne en milieu liquide agrave 30degC Utilisation de milieu LB avec 1

drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD (indiqueacute sur les courbes) Les cellules expriment toutes EcPDF

codeacutee par le pMAK

Chapitre III

120

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une

compeacutetition entre Vp16PDF et EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature

Suite aux reacutesultats preacuteceacutedents et afin de deacuteterminer si lrsquoeffet inhibiteur de la croissance

observeacute chez les bacteacuteries exprimant Vp16PDF serait ducirc agrave la co-expression avec EcPDF jrsquoai

reacutealiseacute un nouveau test de compleacutementation fonctionnelle en utilisant cette fois une souche de

bacteacuteries PAL421Tr ayant perdu le plasmide pMAK705 contenant le gegravene codant EcPDF apregraves

plusieurs cycles de repiquage des cellules agrave 42degC (souche appeleacutee PAL421TrΔpMAK) Par

conseacutequent ces cellules nrsquoexpriment pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF codeacutee par le

plasmide pBAD quelle que soit la tempeacuterature drsquoincubation degraves lors que de lrsquoarabinose est

preacutesent dans le milieu de culture Lrsquoexpeacuterience a montreacute une inhibition tregraves forte de la

croissance bacteacuterienne agrave 30degC de mecircme intensiteacute que celle observeacutee lorsque les deux proteacuteines

EcPDF et Vp16PDF sont exprimeacutees simultaneacutement (Figure III-2A panneau de droite deux

lignes du bas) Ces reacutesultats signifient que lrsquoeffet inhibiteur sur la croissance nrsquoest pas ducirc agrave une

eacuteventuelle compeacutetition entre les deux deacuteformylases mais uniquement agrave lrsquoexpression de

Vp16PDF Par ailleurs cet effet est deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil est eacutegalement observeacute

agrave 25degC (Figure III-2A panneau de gauche) mais pas agrave 37 ou 42degC (Figure III-2B)

Chapitre III

121

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des

bacteacuteries

Afin de veacuterifier si lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par Vp16PDF ne deacutepend pas du

fond geacuteneacutetique de la souche bacteacuterienne utiliseacutee nous avons choisi drsquoeacutetudier la croissance

drsquoautres souches drsquoE coli Les tests preacuteceacutedents ayant montreacute qursquoil nrsquoy avait pas de compeacutetition

entre EcPDF et Vp16PDF il nrsquoeacutetait donc pas neacutecessaire drsquoutiliser des souches dont le gegravene de

deacuteformylase endogegravene a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et lrsquoexpeacuterience a donc simplement consisteacute agrave transformer

de nouvelles souches bacteacuteriennes (MG1655 W3110 MC4100 et JM101Tr voir Mateacuteriels et

Meacutethodes tableau MM-1) avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant Vp16PDF Les

bacteacuteries ont alors eacuteteacute cultiveacutees agrave 30degC en utilisant un milieu LB contenant diffeacuterentes

concentrations drsquoarabinose Comme observeacute dans la souche PAL421Tr lrsquoexpression de la

A

B

Figure III-2 Test de croissance de bacteacuteries E coli sur milieu solide exprimant soit Vp16PDF et EcPDF

simultaneacutement soit uniquement Vp16PDF agrave diffeacuterentes tempeacuteratures et en preacutesence drsquoarabinose A) A

25degC et 30degC la souche PAL421Tr exprime le gegravene EcPDF porteacute par le pMAK705-EcPDF La souche

PAL421TrΔpMAK (derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle

nrsquoexprime donc pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD induit avec les 2 drsquoarabinose B)

A 37degC et 42degC le plasmide pMAK705-EcPDF (thermosensible) nrsquoest plus preacutesent dans les cellules Le gegravene

porteacute par le pBAD est toujours induit par lrsquoarabinose preacutesent dans le milieu (2) La souche PAL421TrΔpMAK

(derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle nrsquoexprime donc pas EcPDF

mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

122

proteacuteine Vp16PDF induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne de chacune des souches

testeacutees effet drsquoautant plus marqueacute que la concentration en arabinose est forte (Figure III-3A)

Lrsquoeffet inhibiteur est lagrave encore deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil nrsquoest pas observeacute agrave 37degC

(Figure III-3B) De mecircme lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF

a pu ecirctre observeacutee sur des cultures en milieu liquide pour les deux souches MG1655 et JM101Tr

(Figure III-3C)

A

B

C

Figure III-3 Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance cellulaire de diffeacuterentes souches drsquoE coli

sauvages A) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches drsquoE coli MG1655 W3110 Jm101Tr

et MC4100 Les bacteacuteries sont cultiveacutees sur des milieux de culture solides (LB agar) avec ampicilline et diffeacuterentes

concentration drsquoarabinose (02 et 1) B) La mecircme expeacuterience a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave 37degC avec les souches MG1655 W3110

Jm101Tr C) Cineacutetique de croissance des souches MG1655 et Jm101Tr en milieu LB liquide avec 2 drsquoarabinose Effet

de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches E coli MG1655 et Jm101Tr en milieu liquide (LB) avec

ampicilline et 1 drsquoarabinose

Chapitre III

123

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par

lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une forme active de

lrsquoenzyme

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents montre que Vp16PDF provoque un ralentissement

significatif de la croissance bacteacuterienne et ce agrave basse tempeacuterature De plus lrsquoinhibition est

indeacutependante de la souche bacteacuterienne utiliseacutee et nrsquoest pas la conseacutequence drsquoune compeacutetition

avec la PDF naturellement exprimeacutee par la bacteacuterie Je me suis alors demandeacute si lrsquoinhibition

observeacutee pouvait avoir un lien avec lrsquoactiviteacute enzymatique peptide deacuteformylase de Vp16PDF

Jrsquoai pour cela effectueacute des tests de compleacutementation en utilisant deux mutants catalytiques de

Vp16PDF E128A et Q47K Jrsquoai choisi de muter les reacutesidus E128 et Q47 car les reacutesidus

eacutequivalents chez EcPDF (E133 et Q50) sont impliqueacutes dans lrsquoaffiniteacute pour le substrat et dans le

meacutecanisme catalytique de deacuteformylation130180190 (voir Introduction Figure i22) En effet le

mutant E133A drsquoEcPDF est inactif in vivo (il ne compleacutemente pas agrave 42degC) et in vitro (Km =

0011 mM vs 62 mM pour la wt activiteacute relative kcat Km infeacuterieure agrave 05 de lrsquoactiviteacute obtenue

avec EcPDF sauvage) 130 de mecircme que le mutant Q50A drsquoEcPDF dont les paramegravetres

cineacutetiques indiquent clairement une perte drsquoefficaciteacute catalytique mais dont lrsquoaffiniteacute pour le

substrat est inalteacutereacutee 130 Afin de veacuterifier que les mutations E128A et Q47K introduites dans

Vp16PDF provoquent bien une inactivation de la proteacuteine le test de compleacutementation

fonctionnelle a drsquoabord eacuteteacute effectueacute agrave 42degC Comme attendu par homologie avec EcPDF

chacune des deux mutations inactive la fonction peptide deacuteformylase de Vp16PDF lrsquoempecircchant

de compleacutementer les bacteacuteries PAL421Tr (Figure III-4 agrave 42degC) En revanche lorsque le test est

reacutealiseacute agrave 30degC les bacteacuteries posseacutedant les versions muteacutees de Vp16PDF ont une croissance

normale et eacutequivalente agrave celle des bacteacuteries exprimant EcPDF sauvage (aucun effet inhibiteur

nrsquoest observeacute voir Figure III-4 agrave 30degC) Cela signifie que lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF sur la

croissance des bacteacuteries est lieacute agrave lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine crsquoest-agrave-dire agrave sa fonction

de deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli en cours de synthegravese

Chapitre III

124

Figure III-4 Influence de lrsquoactiviteacute deformylase de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries PAL421Tr

A 42degC seule la deacuteformylase codeacutee par le pBAD est exprimeacutee A 30degC les cellules expriment la deacuteformylase

codeacutee par le pBAD ainsi que la deacuteformylase endogegravene drsquoE coli codeacutee par le pMAK705

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet

inhibiteur exerceacute par lrsquoexpression de la proteacuteine

Etant donneacute qursquoune des diffeacuterences majeures entre Vp16PDF et EcPDF reacuteside agrave lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale de ces deux proteacuteines nous avons deacutecideacute drsquoeacutevaluer la possibiliteacute que cette reacutegion

(incluant lrsquoheacutelice Cter) ait un impact sur lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF agrave des

tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC Ainsi dans le but drsquoidentifier les deacuteterminants responsables

de lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF nous avons drsquoabord analyseacute lrsquoeffet agrave 30degC des versions

chimeacuteriques de Vp16PDF qui possegravedent agrave leur extreacutemiteacute C-terminale diffeacuterents fragments issus

de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF (chimegraveres preacuteceacutedemment utiliseacutees pour les tests de

compleacutementation fonctionnelle voir chapitre II section C1 et Figure II-7)

Comme attendu Vp16PDF wt inhibe la croissance bacteacuterienne agrave 30degC (Figure III-5)

Au contraire la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice ne provoque pas drsquoinhibition de croissance

(Figure III-5) Or jrsquoai montreacute que cette chimegravere est tregraves peu active in vivo (voir Chapitre II

Figure II-10A) ce qui signifie qursquoelle nrsquoest pas capable drsquoexercer pleinement son activiteacute

deacuteformylase Cela peut ecirctre ducirc agrave un deacutefaut drsquoactiviteacute enzymatique etou une incapaciteacute de se

lier au ribosome hypothegraveses qui seront testeacutees en purifiant la proteacuteine recombinante Les

cellules exprimant la chimegravere Vp16PDF(VTI)heacutelice ne montrent pas non plus drsquoinhibition de

croissance en preacutesence drsquoarabinose agrave 02 et une leacutegegravere inhibition pour des concentrations en

arabinose plus eacuteleveacutees comparable agrave celle observeacutee avec Vp16PDF(KLF)heacutelice (Figure III-5)

Cependant drsquoapregraves les tests preacuteliminaires drsquoactiviteacute et de compleacutementation fonctionnelle cette

proteacuteine est tregraves active (voir Chapitre II Figure II-10A) Il semble donc que lrsquoajout de lrsquoheacutelice

α en C-terminal sans modification des trois derniers reacutesidus VTI de la proteacuteine supprime lrsquoeffet

Chapitre III

125

inhibiteur de croissance provoqueacute par Vp16PDF Enfin les cellules exprimant

Vp16PDF(VTF)heacutelice ont une croissance inhibeacutee le pheacutenotype nrsquoeacutetant pas drastique mais

intermeacutediaire entre celui observeacute pour Vp16PDF wt et les deux autres chimegraveres (Figure III-5)

Lrsquoinhibition est drsquoautant plus forte que la concentration en arabinose augmente et donc la

quantiteacute de proteacuteine chimegravere exprimeacutee (Figure III-5)

Figure III-5 Test de croissance de bacteacuteries exprimant les proteacuteines peptides deacuteformylases chimegraveres sur

milieu solide agrave 30degC Les boicirctes sont suppleacutementeacutees soit en glucose (pour ne pas exprimer le gegravene du pBAD)

soit avec diffeacuterentes concentrations drsquoarabinose (pour exprimer le gegravene du pBAD) Elles sont incubeacutees 24h agrave

30degC La souche utiliseacutee est Jm101Tr

Drsquoapregraves mes reacutesultats la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de

Vp16PDF constitue un eacuteleacutement essentiel dans lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF En

effet la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoaltegravere pas

lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vivo et in vitro mais supprime de faccedilon drastique lrsquoeffet inhibiteur sur

la croissance bacteacuterienne agrave 30degC

Lrsquoeffet inhibiteur est eacutegalement aboli avec les chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et

Vp16PDF(VTF)heacutelice Neacuteanmoins lrsquoabsence de compleacutementation fonctionnelle in vivo et la

faible activiteacute in vitro observeacutees avec ces deux derniegraveres chimegraveres nous laissent suggeacuterer que

lrsquoabsence drsquoinhibition agrave 30degC est relieacutee agrave une baisse drsquoactiviteacute deacuteformylase des deux chimegraveres

reproduisant la situation deacutejagrave observeacutee avec les mutants E128A et Q47K Si crsquoest le cas les

trois derniers reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF seraient des eacuteleacutements deacuteterminants pour

lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine En effet si nos donneacutees enzymatiques sont confirmeacutees

cela impliquera que la substitution des reacutesidus VTI en reacutesidus KLF diminue fortement lrsquoactiviteacute

et la compleacutementation agrave 42degC mais nrsquoinhibe pas la croissance bacteacuterienne (comparer les

chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1) Par ailleurs la simple

substitution de lrsquoI137 en Phe suffit agrave diminuer fortement lrsquoactiviteacute (comparer les chimegraveres

Vp16PDF(VTF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1)

Chapitre III

126

Cependant la preacutesence de la seacutequence VTI et lrsquoabsence de lrsquoheacutelice 3 sont des

conditions neacutecessaires mais pas suffisantes pour transposer lrsquoeffet inhibiteur agrave toute autre PDFs

En effet les versions chimeacuteriques drsquoEcPDF construites pour mimer Vp16PDF (Chapitre II

Figure II-9) ne provoquent aucune inhibition de croissance Ainsi bien que les diffeacuterents

chimegraveres soient fonctionnellement actives (Chapitre II) ni la deacuteleacutetion des heacutelices 3 et 3

drsquoEcPDF ni la mutation des reacutesidus KLF en VTI ne provoquent une inhibition de croissance

(Figure III-6)

Construction Compleacutementation

fonctionnelle (42degC) Activiteacute in vitro Croissance agrave 30degC

Vp16PDF +++ +++ ---

Vp16PDF(KLF)heacutelice + + +++

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ +++ +++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - + +

Tableau III-1 Tableau reacutecapitulatif de lrsquoactiviteacute peptide deacuteformylase de Vp16PDF et de ses chimegraveres

Lrsquoensemble combineacute de ces reacutesultats met en lumiegravere le lien entre les diffeacuterentes

particulariteacutes structurales de Vp16PDF et les conseacutequences de son expression dans une bacteacuterie

agrave des tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC En particulier lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte est

directement responsable de lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne par la proteacuteine Vp16PDF

vraisemblablement via un mode de fixation au ribosome diffeacuterent de celui de la proteacuteine drsquoE

coli En effet lrsquoajout agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF nrsquoaltegravere

Figure III-6 Test de croissance agrave 30degC des bacteacuteries PAL421Tr transformeacutees avec des versions muteacutees

drsquoEcPDF au niveau de la reacutegion C-terminale Les gouttes de cultures de dilutions successives au dixiegraveme

sont deacuteposeacutees sur boicircte LB agar suppleacutementeacutee avec 1 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des proteacuteines

Lrsquoincubation des boicirctes est faite agrave 30degC durant 17h

Chapitre III

127

pas lrsquoactiviteacute deacuteformylase de la proteacuteine mais suffit agrave restaurer la croissance bacteacuterienne

Neacuteanmoins drsquoautres facteurs speacutecifiques de la proteacuteine Vp16PDF non encore identifieacutes

semblent ecirctre neacutecessaires pour pouvoir reproduire lrsquoeffet inhibiteur dans drsquoautres PDFs

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

Apregraves avoir observeacute les cineacutetiques de croissance des bacteacuteries exprimant Vp16PDF et

remarqueacute une mort cellulaire preacutecoce agrave 30degC (voir ci-dessus) nous avons deacutecideacute drsquoobserver

lrsquoapparence des cellules afin de voir srsquoil eacutetait possible de deacuteceler des particulariteacutes

pheacutenotypiques permettant de nous eacuteclairer sur les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression

de Vp16PDF Ainsi des bacteacuteries de la souche JM101Tr ont eacuteteacute transformeacutees avec le plasmide

pBAD contenant le gegravene codant EcPDF ou Vp16PDF et mises en culture liquide agrave 30degC en

preacutesence drsquoarabinose Des aliquotes ont alors eacuteteacute preacuteleveacutes agrave 5h et agrave 24h de culture (Figure III-

1D) et traiteacutes avec du iodure de propidium (IP) un agent intercalant utiliseacute comme marqueur

de la viabiliteacute cellulaire En effet agrave cause de sa lipophobie eacuteleveacutee lrsquoIP ne peut peacuteneacutetrer dans les

cellules viables posseacutedant une bonne inteacutegriteacute membranaire Lrsquoobservation des eacutechantillons au

microscope photonique a montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF sont moins nombreuses

que celles exprimant EcPDF et qursquoune forte proportion semble lyseacutee (Figure III-5A)

conduisant agrave une forte mortaliteacute cellulaire (Figure III-5B) De plus lrsquoobservation des mecircmes

eacutechantillons (apregraves 5h de culture) en microscopie eacutelectronique agrave transmission a montreacute que les

bacteacuteries exprimant Vp16PDF ont un aspect anormal deacuteformeacute notamment au niveau de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (Figure III-5C panneaux de gauche) En effet les trois structures de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (membrane externe peacuteriplasme et membrane interne) sont bien

visibles et diffeacuterencieacutees dans les cellules controcircles mais sont confondues dans les cellules

exprimant la proteacuteine Vp16PDF (Figure III-5C panneaux de droite)

Chapitre III

128

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de

deacutetergents et antibiotiques

Les bacteacuteries ayant une enveloppe alteacutereacutee peuvent preacutesenter des pheacutenotypes de

sensibiliteacute accrue agrave diffeacuterentes moleacutecules comme les deacutetergents et les antibiotiques Afin de

confirmer lrsquoalteacuteration de lrsquoenveloppe de la bacteacuterie E coli induite par Vp16PDF nous avons

donc choisi de tester lrsquoeffet drsquoun deacutetergent (SDS) et drsquoun antibiotique (vancomycine) sur la

croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant la proteacuteine Le SDS est un deacutetergent anionique

puissant qui a un effet deacutenaturant sur les membranes 245 via la deacutenaturation des proteacuteines

membranaires hydrophobes Toutefois agrave basse concentration la croissance de bacteacuteries

sauvages nrsquoest que peu affecteacutee par le SDS au contraire des bacteacuteries dont la paroi est alteacutereacutee

La vancomycine est un antibiotique qui inhibe la synthegravese du peptidoglycane des bacteacuteries agrave

A

B

C

Figure III-5 Taux de mortaliteacute et aspect des cellules bacteacuteriennes (Jm101Tr) exprimant soit EcPDF soit

Vp16PDF agrave 30degC en milieu liquide LB avec 2 drsquoarabinose A) Observation des cellules bacteacuteriennes au

microscope photonique exprimant EcPDF ou Vp16PDF apregraves 5h et 24h de culture B) Taux de mortaliteacute des

cellules apregraves 5h et 24h de culture C) Observation au microscope eacutelectronique agrave transmission des cellules apregraves

5h de culture A 30degC les cellules expriment toutes EcPDF codeacutee par le pMAK En preacutesence drsquoarabinose les

cellules expriment eacutegalement le gegravene EcPDF ou Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

129

Gram positif Elle nrsquoa aucun effet sur les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif dont le peptidoglycane est

plus fin et preacutesent dans lrsquoespace peacuteriplasmique elle est en outre trop grosse pour passer agrave travers

les porines de la membrane externe des bacteacuteries agrave Gram neacutegatif

Des tests sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et SDS ou vancomycine ont eacuteteacute

effectueacutes Les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees agrave 30degC et 37degC Comme attendu en absence de SDS

ou vancomycine toutes les bacteacuteries poussent normalement agrave 37degC indeacutependamment du gegravene

porteacute par le pBAD car aucune inhibition induite par Vp16PDF wt nrsquoest observeacutee agrave cette

tempeacuterature sur milieu solide (Figure III-6 panneaux de gauche) En revanche en preacutesence de

SDS ou de vancomycine faiblement concentreacutes la croissance des bacteacuteries exprimant la forme

active de Vp16PDF est inhibeacutee alors que les bacteacuteries exprimant EcPDF ou les formes inactives

de Vp16PDF (mutants E128A et Q47K voir Figure III-4) ne sont pas affecteacutees (Figure III-6)

Cela signifie que lrsquoexpression de Vp16PDF wt induit un pheacutenotype de sensibiliteacute au SDS ou agrave

la vancomycine ce qui confirme que lrsquointeacutegriteacute de la membrane externe est alteacutereacutee suite agrave

lrsquoexpression de cette proteacuteine Notons eacutegalement que seule la forme active de Vp16PDF induit

ce deacutefaut de croissance indiquant encore une fois que le pheacutenotype est lieacute agrave lrsquoactiviteacute

enzymatique de la proteacuteine Les mecircmes effets mais plus intenses ont eacuteteacute obtenus agrave 30degC

(donneacutees non montreacutees) Ainsi lrsquoeffet de la vancomycine pourrait indiquer une alteacuteration de la

structure des porines de la membrane externe des bacteacuteries lui permettant alors de peacuteneacutetrer

dans lrsquoespace peacuteriplasmique et ainsi deacutegrader le peptidoglycane conduisant agrave lrsquoeacuteclatement des

bacteacuteries par choc osmotique

Figure III-6 Effet drsquoun deacutetergent et drsquoun antibiotique sur la croissance de bacteacuteries Jm101Tr qui

expriment Vp16PDF A) Effet du SDS sur la croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant Vp16PDF (induction

de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC) B) Effet de la vancomycine sur la croissance des bacteacuteries JM101tr

exprimant Vp16PDF (induction de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC)

Chapitre III

130

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines

Lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF mime les pheacutenotypes observeacutes dans les cellules

bacteacuteriennes qui ont perdu la chaperonne Trigger Factor (TF) En effet le mutant tig manifeste

aussi un deacutefaut de croissance agrave 30degC 246 Le fait qursquoaucun pheacutenotype ne soit visible agrave des

tempeacuteratures plus eacuteleveacutees dans le mutant tig a eacuteteacute expliqueacute par lrsquoexpression induite en reacuteponse

agrave des stress notamment thermiques drsquoautres laquo heat shock proteins raquo (Hsp) qui ne rendent plus

le TF essentiel 246 De plus le mutant tig manifeste eacutegalement une susceptibiliteacute accrue au

SDS et agrave la vancomycine due agrave une diminution des proteacuteines OMPs (laquo Outer Membrane

Proteins raquo) 105247 En effet le TF a eacuteteacute montreacute comme jouant un rocircle crucial dans la biogenegravese

des OMPs Cela nous a ameneacutes agrave suggeacuterer que lrsquoexpression de Vp16PDF pourrait provoquer

des deacutefauts dans la biogenegravese des OMPs y compris les porines Notons eacutegalement que le

pheacutenotype induit par lexpression de Vp16PDF a aussi eacuteteacute observeacute pour des mutants drsquoE coli

dans les gegravenes Sec qui constituent les principaux processus de transport des proteacuteines de la

membrane dans les bacteacuteries 248249 De maniegravere inteacuteressante nous avons constateacute que les

cellules exprimant Vp16PDF eacutetaient sensibles aux inhibiteurs de SecA (Figure III-7) et la

proteacuteine induit la formation dagreacutegats intracellulaires (voir paragraphe suivant) suggeacuterant que

Vp16PDF pourrait eacutegalement interfeacuterer avec la translocation des proteacuteines via la voie Sec

Figure III-7 Croissance bacteacuterienne en preacutesence de NaN3 Lrsquoazide de sodium est un inhibiteur de la voie

Sec Souche Jm101Tr induction des proteacuteines avec arabinose croissance agrave 37degC

Chez les bacteacuteries le repliement de la majoriteacute des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees

est assureacute par le trigger factor (TF) et une proportion non neacutegligeable de proteacuteines (~30)

neacutecessite ensuite lrsquointervention drsquoautres chaperons moleacuteculaires (DnaKDnaJ etou

GroELGroES) (Figure III-8A) Ces voies ne sont pas indeacutependantes mais au contraire

eacutetroitement lieacutees avec lrsquoexistence drsquoautres voies connecteacutees incluant la voie SecASecB (Figure

III-8B) Ainsi une bacteacuterie deacuteficiente en lrsquoun ou lrsquoautre de ces facteurs met en place des voies

de contournement afin de pouvoir assurer malgreacute tout le repliement des proteacuteines naissantes 246

Chapitre III

131

Figure III-8 Les diffeacuterentes voies meacutetaboliques impliqueacutees dans le repliement et lrsquoadressage des

proteacuteines chez la bacteacuterie A) Facteurs impliqueacutes dans le repliement des proteacuteines Le TF est la premiegravere

enzyme agrave intervenir ensuite le systegraveme GroESEL etou le systegraveme des Hsp70 DnaKJ permettent le repliement

des proteacuteines de novo ou en condition de stress Drsquoapregraves Pechmann et al 2013 250 B) Rocircles des diffeacuterentes

voies de chaperons moleacuteculaires dans le repliement et lrsquoadressage des proteacuteines La synthegravese de proteacuteines de

novo (au centre) la voie cytosolique (agrave droite) la voie Sec (en bas) la voie TAT (en haut) et lrsquoadressage agrave la

membrane via un peptide signal en C-ter (agrave gauche) Les abreacuteviations pour les chaperons sont Trigger factor

(TF) DnaKDnaJDnaE (KJE) GroESGroEL (ESL) Sec A (A) SecB (B) et les proteacuteines de maturation redox

(REMPs) IM signifie membrane interne Une flegraveche verte indique une implication prouveacutee une flegraveche noire

remplie indique une interaction deacutemontreacutee et une flegraveche en pointilleacutee une interaction possible Drsquoapregraves Castanieacute-

Cornet et al 2014 246

A la lumiegravere de toutes ces donneacutees nous avons eacutemis lrsquohypothegravese que Vp16PDF pourrait

perturber le repliement etou lrsquoadressage co-traductionnel des proteacuteines agrave la membrane ce qui

est coheacuterent avec les expeacuteriences de pontage chimique entre Vp16PDF et le ribosome qui ont

montreacute que cette deacuteformylase atypique pourrait interagir avec le ribosome agrave proximiteacute du

tunnel de sortie du peptide (Chapitre II Figure II-4) au niveau des zones drsquointeraction du TF

(proteacuteines ribosomales uL23 uL24 et uL29) et de SecA (proteacuteines ribosomales uL22 uL23 et

uL24 Jrsquoai ainsi chercheacute agrave comprendre le possible dialogue entre Vp16PDF TF SecA et

drsquoautres possibles facteurs co-traductionnelles impliqueacutes dans le repliement et translocation des

chaicircnes naissantes

Chapitre III

132

Nous avons alors choisi drsquoeacutetudier lrsquoinfluence de Vp16PDF dans plusieurs contextes mutants

Nous avons choisi des mutants de chaperons moleacuteculaires fournis par lrsquoeacutequipe de Pierre

Genevaux en lrsquooccurrence un mutant KO dans le gegravene codant pour le chaperon Trigger Factor

(mutant Δtig) un mutant KO dans le gegravene codant pour la proteacuteine drsquoadressage SecB (mutant

ΔsecB) et un double mutant KO dans les gegravenes TF et SecB (mutant ΔtigΔsecB) (voir les

caracteacuteristiques de ces souches toutes deacuteriveacutees de la souche sauvage MG1655 dans le chapitre

Mateacuteriels et Meacutethodes) Ces mutants sont viables car le repliement des proteacuteines en cours de

synthegravese est assureacute par diffeacuterents facteurs plus ou moins interchangeables et les bacteacuteries

peuvent donc srsquoadapter sans trop de deacutesordres meacutetaboliques 246 Jrsquoai utiliseacute ces souches

mutantes pour exprimer Vp16PDF (gegravene codant porteacute par le plasmide pBAD) en preacutesence

drsquoarabinose Jrsquoai alors regardeacute lrsquoeffet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des souches

mutantes ainsi que lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats dans ces contextes mutants (voir paragraphe

suivant)

Lrsquoexpeacuterience a confirmeacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque lrsquoinhibition de la

croissance bacteacuterienne de la souche MG1655 sauvage (Figure III-9A panneau laquo wt raquo) comme

cela avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute (voir Figure III-1 et III-3) De maniegravere inteacuteressante nous avons

observeacute que la deacuteleacutetion du gegravene codant TF (Δtig) ou SecB (ΔsecB) a consideacuterablement aggraveacute

la toxiciteacute exerceacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF lrsquoinhibition ayant eacuteteacute observeacutee sur milieu

solide (Figure III-9A) et en cultures liquides (Figure III-9B) En revanche lrsquoeffet inhibiteur sur

milieu solide est nettement moins prononceacute chez le double mutant ΔtigΔsecB (Figure III-9A)

et inexistant dans les conditions expeacuterimentales testeacutees en culture liquide (Figure III-9B) De

plus la surexpression de TF ou SecB dans les souches ΔsecB et Δtig respectivement supprime

lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF (Figure III-9C)

Chapitre III

133

Ces reacutesultats suggegraverent que lexpression de Vp16 PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec

la voie SecBTF Le fait que le double mutant ΔtigΔsecB deacutemontreacute preacuteceacutedemment comme

adressant les preacute-proteacuteines via un mode de translocation co-traductionnelle plus speacutecifique et

indeacutependante de SecB 105248251 est moins sensible agrave lrsquoexpression de Vp16PDF que les deux

simples mutants suggegravere encore plus que Vp16PDF interfegravere en effet avec la voie Sec

A

B

C

Figure III-9 Caracteacuterisation preacuteliminaire in vivo de lrsquoeffet bacteacutericide induit par Vp16PDF A) Test de

croissance sur milieu solide de la souche MG1655 Des gouttes de culture bacteacuterienne avec dilutions successives

au dixiegraveme sont deacuteposeacutees sur boicirctes LB agar suppleacutementeacutees avec 035 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des

gegravenes preacutesents dans le pBAD B) Test de croissance en milieu liquide de la souche MG1655 Culture en milieu

LB suppleacutementeacute avec 2 drsquoarabinose incubeacutee agrave 28degC En bleu bacteacuteries avec plasmide vide en orange

bacteacuteries exprimant EcPDF en gris bacteacuteries exprimant Vp16PDF C) Utilisation de la souche MG1655

transformeacutee avec un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose permettant lrsquoexpression de EcPDF ou Vp16PDF

et avec un plasmide p29SEN inductible agrave lrsquoIPTG permettant lrsquoexpression de EcTF ou EcSecB

Chapitre III

134

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats

Des travaux anteacuterieurs ont montreacute que des mutations dans le gegravene codant SecB induisent

lrsquoaccumulation de proteacuteines de la voie de seacutecreacutetion dans des agreacutegats cytosoliques 248252 Dans

le but de mieux comprendre les dommages causeacutes par Vp16PDF jrsquoai donc deacutecideacute drsquoanalyser

lrsquoagreacutegation des proteacuteines en reacuteponse agrave son expression

Des bacteacuteries E coli W3110 transformeacutees avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant

EcPDF ou Vp16PDF ont eacuteteacute mises en culture liquide dans un milieu suppleacutementeacute en arabinose

et incubeacutees agrave 30degC (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans ces conditions lrsquoexpression de lrsquoune ou

lrsquoautre des deux PDFs est induite et la croissance bacteacuterienne inhibeacutee en reacuteponse agrave lrsquoexpression

de Vp16PDF (voir Figure III-1B et C) Drsquoautre part les cultures ont eacuteteacute arrecircteacutees agrave une DO600

eacutegale agrave 1 crsquoest-agrave-dire avant que lrsquoinhibition de croissance ne soit visible (voir Figure III-1D)

puis les agreacutegats proteacuteiques extraits (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse des surnageants de

lyse ou des fractions insolubles a montreacute des profils eacutelectrophoreacutetiques eacutequivalents pour des

bacteacuteries ayant exprimeacute EcPDF ou Vp16PDF similaires agrave celui obtenu avec des bacteacuteries

nrsquoayant surexprimeacute aucune proteacuteine (Figure III-10) Cela indique que lrsquoaccumulation des

proteacuteines solubles ou insolubles nrsquoest pas drastiquement affecteacutee En revanche lrsquoanalyse des

profils eacutelectrophoreacutetiques correspondant aux agreacutegats proteacuteiques a reacuteveacuteleacute que les bacteacuteries

exprimant Vp16PDF montrent un pattern de ces agreacutegats diffeacuterent de celui surexprimant EcPDF

ou le plasmide vide (Figure III-10)

Figure III-10 Analyse du profil eacutelectrophoreacutetique des fractions solubles insolubles et des agreacutegats

obtenus agrave partir de cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC Analyse sur gel SDS-PAGE 14 La souche utiliseacutee

est W3110 mise en culture jusqursquoagrave une DO600 = 1 en preacutesence drsquoarabinose 2 pour exprimer le gegravene preacutesent

dans le pBAD

Chapitre III

135

Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec la souche MG1655 (Figure III-11A et B) Une

analyse quantitative du gel (voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) a ensuite eacuteteacute reacutealiseacutee pour affiner ces

observations Lrsquoapparition drsquoun plus grand nombre de pics a confirmeacute la preacutesence de

nombreuses proteacuteines potentiellement nouvelles agreacutegeacutees en reacuteponse agrave lrsquoexpression de

ltVp16PDF (Figure III-11C panneau du bas agrave comparer aux panneaux du haut et du milieu)

Par ailleurs lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats semble toucher des proteacuteines de tous poids moleacuteculaires

avec toutefois une accumulation sensiblement plus marqueacutee pour des tailles infeacuterieures agrave 40

kDa environ Enfin les cellules exprimant EcPDF contiennent comme celles nrsquoexprimant

aucune PDF des proteacuteines agreacutegeacutees dont la grande majoriteacute des bandes proteacuteiques ne deacutepasse

pas une intensiteacute supeacuterieure agrave 7500 ua (Figure III-11C) Seuls trois pics de proteacuteines deacutepassent

cette valeur pour atteindre une intensiteacute comprise entre 30000 et 45000 ua Les cellules ayant

exprimeacute Vp16PDF preacutesentent quant agrave elles des bandes proteacuteiques dont lrsquointensiteacute est supeacuterieure

agrave 7500 ua atteignant pour un grand nombre drsquoentre elles une valeur supeacuterieure agrave 15000 ua

(Figure III-11C)

Figure III-11 Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats de cellules MG1655

exprimant EcPDF ou Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose A) Profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons du surnageant de lyse Un mecircme volume drsquoeacutechantillon est deacuteposeacute dans

chaque puits (expeacuterience permettant de veacuterifier que lrsquoon va extraire les agreacutegats agrave partir drsquoune mecircme quantiteacute

de cellules) B) Profil eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats C) Quantification des bandes proteacuteiques

observeacutees sur le gel SDS-PAGE 14 des agreacutegats Les bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue

correspond agrave une intensiteacute de 7500 ua et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 ua

Chapitre III

136

Jrsquoai par la suite analyseacute les agreacutegats produits en reacuteponse agrave lrsquoexpression de Vp16PDF

dans chacune des souches mutants MG1655 testeacutees preacuteceacutedemment (ie Δtig ΔsecB et

ΔtigΔsecB) En absence de toute expression de PDF (bacteacuteries transformeacutees avec le plasmide

pBAD vide) nous avons confirmeacute que les bacteacuteries secB contiennent naturellement plus

drsquoagreacutegats proteacuteiques que les bacteacuteries MG1655 wt (Figure III-12 voir les gels ainsi que leur

quantification) ce qui est la conseacutequence directe de la mutation Au contraire les bacteacuteries Δtig

montrent un profil eacutelectrophoreacutetique drsquoagreacutegats relativement similaire agrave celui observeacute dans les

cellules sauvages (Figure III-12) Nos reacutesultats montrent eacutegalement que la surexpression de

Vp16PDF augmente consideacuterablement lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats de proteacuteines dans le mutant

ΔsecB par rapport agrave la souche de type sauvage refleacutetant peut-ecirctre la synergie in vivo deacutecrite ci-

dessus Enfin lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats est nettement moindre dans le mutant ΔtigΔsecB et

comparable agrave celle observeacutee dans les cellules exprimant le plasmide vide ou la PDF drsquoE coli

(voir Figure III-12) en accord avec la suppression de lrsquoeffet toxique de lrsquoexpression de

Vp16PDF dans cette souche ΔtigΔsecB

Les reacutesultats obtenus jusqursquoici ne nous permettent pas de deacuteterminer la nature des

proteacuteines preacutesentes dans les agreacutegats Une analyse par spectromeacutetrie de masse devrait nous

permettre drsquoidentifier preacuteciseacutement les proteacuteines agreacutegeacutees et de deacuteterminer si les deacutefauts de

synthegravese proteacuteique touchent toutes les proteacuteines ou seulement certaines espegraveces proteacuteiques

comme des proteacuteines membranaires ce que lrsquoon peut supposer Jrsquoai preacutepareacute les eacutechantillons sur

les agreacutegats provenant de la souche sauvage en vue de reacutealiser prochainement lrsquoanalyse par

spectromeacutetrie de masse

Conclusion Dans ce chapitre jrsquoai montreacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque agrave basse

tempeacuterature (le 30degC) une inhibition de la croissance cellulaire Les cellules ont un taux de

mortaliteacute supeacuterieur agrave celui des controcircles et montrent une alteacuteration de la paroi De plus les

cellules accumulent une plus grande quantiteacute de proteacuteines dans les agreacutegats Lrsquoensemble des

eacutetudes reacutealiseacutees incluant aussi les mutants des proteacuteines TF et SecB nous suggegraverent que

lrsquoexpression de la proteacuteine active Vp16PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec la voie engageant

SecB et TF Enfin il apparaicirct que si lrsquoon ajoute lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF agrave Vp16PDF

le pheacutenotype drsquoinhibition de croissance agrave 30degC nrsquoest plus observable

Chapitre III

137

Chapitre III

138

Figure III-12 Analyse sur gel SDS-PAGE 14 coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats extraits de cellules MG1655 sauvage et mutantes exprimant EcPDF ou

Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose Les souches mutantes Δtig ΔsecB et ΔtigΔsecB sont deacuteriveacutees de la souche MG1655 wt Le profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats est repreacutesenteacute agrave gauche la quantification des bandes proteacuteiques observeacutees sur le gel SDS-PAGE des agreacutegats agrave droite Les

bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue correspond agrave une intensiteacute de 7500 au et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 au

139

Discussion

140

Discussion

Discussion

141

Discussion

142

Lrsquoexistence des peptide deacuteformylases (PDFs) a eacuteteacute prouveacutee dans les anneacutees 1960 par la

mise en eacutevidence de la reacuteaction de deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice chez les bacteacuteries

186 mais ce nrsquoest que dans les anneacutees 1990 que ces enzymes ont pu ecirctre purifieacutees et caracteacuteriseacutees

229 Jusqursquoau deacutebut des anneacutees 2000 il eacutetait admis que seules les bacteacuteries posseacutedaient des

peptides deacuteformylases mais il a ensuite eacuteteacute deacutemontreacute qursquoelles eacutetaient eacutegalement preacutesentes dans

les organites (chloroplastes et mitochondries) des cellules eucaryotes 225 Leur caractegravere

essentiel a alors eacuteteacute deacutemontreacute chez tous ces organismes procaryotes et eucaryotes 177 Depuis

les programmes massifs de seacutequenccedilage qui ont eacutemergeacute au cours de la derniegravere deacutecennie ont

reacuteveacuteleacute la preacutesence jusque-lagrave insoupccedilonneacutee de gegravenes codant potentiellement des PDFs chez un

grand nombre de virus et plus particuliegraverement des virus marins 218219 Ces nouvelles donneacutees

semblent confirmer le caractegravere universel de la deacuteformylation mais soulegravevent de nombreuses

questions quant au(x) rocircle(s) joueacute(s) par les PDFs virales si elles sont exprimeacutees et

fonctionnelles dans les cycles de reacuteplication virale Ainsi la compreacutehension de la nature et de

la fonction de ces PDFs neacutecessite leur caracteacuterisation

Au deacutebut de ma thegravese les PDFs pouvaient ecirctre classeacutees en trois grandes familles appeleacutes

types 1 2 et 3 avec deux sous-types 1B et 1A Les premiegraveres seacutequences de PDFs virales

identifieacutees ont eacuteteacute compareacutees aux PDFs connues jusqursquoalors indiquant leur appartenance au

type 1 et plus particuliegraverement au type 1B dont le repreacutesentant est la PDF drsquoE coli 218219 Les

PDFs codeacutees par les bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C 218 semblaient alors particuliegraverement

proches de la PDF drsquoE coli au contraire des PDFs codeacutees par drsquoautres virus marins qui faisaient

partie drsquoune autre sous-branche du type 1B (voir Figure I1B du Chapitre I) 219 En parallegravele

une analyse phylogeacuteneacutetique reacutealiseacutee par un autre laboratoire 225 a toutefois proposeacute que les PDFs

des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C nrsquoappartiendraient pas agrave la mecircme sous-classe que les autres

PDFs virales et ne seraient mecircme pas apparenteacutees aux PDFs de type 1B (voir Figure 3B de

Frank et al 2003) 225 Ainsi eacutetant donneacutee la difficulteacute agrave classer les nouvelles seacutequences de PDFs

virales par rapport aux seacutequences des PDFs connues jusqursquoalors et bien caracteacuteriseacutees et gracircce

au nombre croissant de seacutequences de PDFs deacutecouvertes et disponibles agrave ce jour nous avons

deacutecideacute de construire un nouvel arbre phylogeacuteneacutetique plus preacutecis Nous avons pour cela utiliseacute

263 seacutequences de PDFs seacutelectionneacutees pour repreacutesenter la diversiteacute des seacutequences de PDFs et

comprenant eacutegalement les seacutequences virales nouvellement deacutecouvertes Les seacutequences ont eacuteteacute

Discussion

143

extraite de geacutenomes complegravetement seacutequenceacutes ou de geacutenomes pour lesquels le seacutequenccedilage eacutetait

presque complet Les seacutequences ont eacuteteacute aligneacutees avec Clustal X 253 et larbre a eacuteteacute construit avec

PHYLIP De maniegravere inteacuteressante une nouvelle classification a pu ecirctre eacutetablie comprenant

trois sous-classes de PDF1 (types 1A 1B et 1C) une classe 2 une classe 3 et une nouvelle

classe 4 (Figure D-1) Les PDFs de type 1A contiennent des seacutequences provenant de bacteacuteries

de plantes drsquoanimaux et de champignons Les PDFs de type 2 contiennent uniquement des

seacutequences provenant de bacteacuteries et champignons On retrouve les PDFs drsquoamibes drsquoarcheacutees

de kinetoplastes et de bacteacuteries dans le groupe des PDFs de type 3 De plus cette analyse classe

les PDFs drsquoarcheacutees dans un nouveau sous-groupe appeleacute type 1C Enfin dans ce nouvel arbre

phylogeacuteneacutetique les PDFs identifieacutees dans les geacutenomes des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C se

retrouvent comme la plupart des autres PDFs virales dans la sous-classe de type 1B En

revanche les seacutequences reconstruites des PDFs virales dorigine marine appartiendraient agrave une

branche plus eacuteloigneacutee constituant une nouvelle classe de PDFs appeleacutee type 4 et incluant par

ailleurs les PDFs de certain Apicomplexes (Figure D-1)

Devant la difficulteacute agrave classer les PDFs virales identifieacutees au cours des derniegraveres anneacutees

il est apparu neacutecessaire de caracteacuteriser ces enzymes afin drsquoen comprendre leurs speacutecificiteacutes

Cette caracteacuterisation eacutetait drsquoautant plus importante que lrsquoanalyse de lrsquoensemble des PDFs

virales a montreacute des seacutequences dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale est tregraves courte tronqueacutee quelques

reacutesidus apregraves le motif conserveacute 3 (voir Figure I1A du Chapitre I) Cette observation est tregraves

surprenante car il a eacuteteacute proposeacute que crsquoest justement cette reacutegion de la PDF drsquoE coli qui serait

en interaction directe avec le ribosome au cours du processus de deacuteformylation des proteacuteines

en cours de synthegravese in cellulo 91 Nous avons donc deacutecideacute de caracteacuteriser la PDF virale du

bacteacuteriophage Vp16T qui nous est apparu comme la PDF active ayant la seacutequence la plus courte

connue agrave ce jour Entre-temps au cours de ma thegravese la caracteacuterisation de la PDF du cyanophage

S-SMM7 a eacuteteacute publieacutee 225 La reacutesolution de sa structure a confirmeacute son affiliation au type 1B

avec un cœur globulaire deacutepourvu de lrsquoheacutelice C-terminale typique de la PDF drsquoE coli en

raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal et sa caracteacuterisation enzymatique a par ailleurs

montreacute une proteacuteine ayant une activiteacute deacuteformylase tregraves faible

Discussion

144

Figure D-1 Arbre phylogeacuteneacutetique des peptides deacuteformylases Lrsquoarbre a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de 263

seacutequences Lrsquoalignement a eacuteteacute fait avec Clustal X et lrsquoarbre phylogeacuteneacutetique construit avec PHYLIP Le sous-

groupe 1B comprend des PDFs provenant de bacteacuteries de plantes de champignons drsquoalgues drsquoapicomplexes

de bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoamibes Le sous-groupe 1C ne comprend que des PDFs drsquoarcheacutees Le sous-

groupe 1A contient des PDFs de bacteacuteries drsquoanimaux de plantes et de champignons Le groupe des PDFs de

type 2 comprend les enzymes de bacteacuteries et de champignons Le groupe de PDFs de type 3 comprend les

bacteacuteries les amibes les kineacutetoplastes et les archeacutees Le groupe de type 4 contient des deacuteformylases de

bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoapicomplexes

Discussion

145

Durant ma thegravese jrsquoai montreacute que le gegravene homologue de peptide deacuteformylase identifieacute

chez le phage Vp16T code bien pour une enzyme agrave activiteacute deacuteformylase et jrsquoai donc chercheacute agrave

purifier cette enzyme pour proceacuteder agrave sa caracteacuterisation Or il est connu que la purification de

PDFs pleinement actives est souvent difficile car la Cys conserveacutee du motif II qui participe au

meacutecanisme enzymatique est tregraves sujette agrave lrsquooxydation via lrsquooxydation du meacutetal catalytique

192193 La preacuteservation de lrsquoactiviteacute est toutefois possible en forccedilant lrsquoincorporation dans le site

actif du cation divalent adeacutequat au moment de la lyse des bacteacuteries qui servent agrave la surexpression

de la proteacuteine recombinante mais rien ne permet a priori de preacutevoir quelles seront les meilleures

conditions de purification 194195229 Trouver les conditions ideacuteales de purification drsquoune

nouvelle PDF permettant de disposer drsquoune enzyme pleinement active peut donc ecirctre difficile

La mise au point des conditions de purification ideacuteales pour le maintien de lrsquoactiviteacute

enzymatique de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee particuliegraverement ardue et la composition des tampons

retenue est tout agrave fait inhabituelle

Pour commencer jrsquoai montreacute qursquoil eacutetait neacutecessaire drsquoutiliser une tregraves forte concentration

de nickel (80 mM) pour disposer drsquoune enzyme pleinement active Nous avons eacutegalement

constateacute que la stabiliteacute de la proteacuteine semblait deacutependre de la preacutesence drsquoions nickel dans le

milieu Ce comportement est inhabituel et neacutecessitera drsquoinvestiguer le rocircle de ce meacutetal pour

mieux comprendre la fonction de lrsquoenzyme On sait toutefois que lorsque les PDFs sont

purifieacutees sans ajout artificiel de meacutetal elles contiennent le plus souvent du Fe2+ celui-ci eacutetant

vraisemblablement le meacutetal naturellement preacutesent au sein du site actif de la plupart des PDFs

in cellulo 190193 Rien ne nous permet actuellement de savoir quel serait le meacutetal naturellement

preacutesent chez Vp16PDF Cependant le Fe2+ nrsquoeacutetant preacutesent qursquoen tregraves faible quantiteacute dans les

oceacuteans nous pouvons supposer que les deacuteformylases infectant des micro-organismes marins

nrsquoutilisent pas cet ion pour le meacutecanisme de catalyse

Jrsquoai eacutegalement montreacute qursquoil fallait purifier la proteacuteine recombinante dans un tampon de

bas pH (40) pour preacuteserver lrsquoactiviteacute enzymatique De plus lagrave encore la stabiliteacute de la proteacuteine

semble influenceacutee par le pH du milieu environnant Ce comportement est probablement lieacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine qui est relativement eacuteleveacute par rapport agrave celui de la

plupart des PDFs connues (70 contre 45-50) Ce pI eacuteleveacute est du agrave un nombre anormalement

bas de reacutesidus chargeacutes neacutegativement ce qui conduit agrave une reacutepartition des charges en surface

atypique En effet la reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que sa surface est

globalement moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand

Discussion

146

Cette particulariteacute structurale ne trouve pas drsquoexplication agrave ce jour mais pourrait entrer en jeu

lors de lrsquointeraction avec le ribosome

Gracircce agrave la mise au point de tampons adapteacutes speacutecifiquement agrave la purification de la

proteacuteine Vp16PDF jrsquoai alors pu passer drsquoune forme faiblement active agrave une forme dont

lrsquoactiviteacute est tout agrave fait comparable agrave celle obtenue avec drsquoautres PDFs connues (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 Km = 23 plusmn 03 mM kcat Km = 8478 M-1s-1 voir Chapitre I) Les donneacutees drsquoactiviteacute in vivo

et in vitro indiquent donc que la peptide deacuteformylase codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T est tregraves

probablement exprimeacutee lors de lrsquoinfection de lrsquohocircte et assure une fonction de deacuteformylation

dans la cellule Dans ce cas quels sont ses substrats A-t-elle une preacutefeacuterence pour les proteacuteines

codeacutees par le bacteacuteriophage est-elle capable de deacuteformyler les proteacuteines de lrsquohocircte Est-elle

capable drsquointeragir avec le ribosome Si oui agit-elle de concert ou au contraire en compeacutetition

avec la PDF de lrsquohocircte Quel est le rocircle drsquoune PDF virale dans le cycle drsquoinfection

Les travaux publieacutes en 2013 par Frank et al suggegraverent que la PDF codeacutee par le

cyanophage S-SSM7 deacuteformylerait preacutefeacuterentiellement les proteacuteines de lrsquohocircte S elongatus

impliqueacutees dans la photosynthegravese 225 La proteacuteine chloroplastique D1 serait particuliegraverement

substrat de la PDF du cyanophage La PDF codeacutee par le bacteacuteriophage contribuerait alors agrave

maintenir un environnement cellulaire favorable pour mener agrave bien sa reacuteplication En effet la

litteacuterature commence agrave documenter de faccedilon plus importante le rocircle des AMGs chez les virus

(auxiliary metabolic genes) dont la fonction est drsquooptimiser le meacutetabolisme de la cellule hocircte

pendant lrsquoinfection 254 Lrsquoexistence de proteacuteines de photosystegraveme codeacutees par les virus marins

est drsquoailleurs un bon exemple de cette strateacutegie adopteacutee par les phages 220255256 Mais la fonction

des AMGs ne semble pas concerner uniquement le meacutecanisme de photosynthegravese des cellules

hocirctes mais pourrait posseacuteder une grande varieacuteteacute de fonction comme le meacutetabolisme du carbone

257 la synthegravese des acides nucleacuteiques 258 ou la toleacuterance aux stress 259 Par la suite jrsquoai donc

tout naturellement chercheacute agrave deacuteterminer si lrsquoenzyme de phage avait des speacutecificiteacutes de substrat

dirigeacutees vers ses propres proteacuteines ou vers celles de son hocircte Jrsquoai pour cela reacutealiseacute des tests

drsquoactiviteacute avec diffeacuterents peptides formyleacutes correspondant au N-terminal des principales

proteacuteines codeacutees par le phage 218 Cette approche nrsquoa pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat

particuliegravere de Vp16PDF (voir Chapitre I) ce qui semble indiquer que cette enzyme nrsquoa pas

pour fonction de deacuteformyler preacutefeacuterentiellement les proteacuteines du phage En parallegravele lrsquoanalyse

en spectromeacutetrie de masse sur le proteacuteome N-terminal drsquoE coli exprimant Vp16PDF nrsquoa pas

non plus montreacute de diffeacuterence de speacutecificiteacute de lrsquoenzyme du bacteacuteriophage Neacuteanmoins il est

Discussion

147

possible que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat dirigeacutee vers drsquoautres proteacuteines codeacutees par

son geacutenome ce que nous nrsquoavons pas encore testeacute

La reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que la proteacuteine adopte un repliement

global classique et qursquoen raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal elle est deacutepourvue de

lrsquoheacutelice C-terminale typique des PDFs de type 1B comme EcPDF Or la litteacuterature indique

qursquoEcPDF interagit avec le ribosome gracircce agrave son heacutelice α en C-terminal 91 Il nous est donc

apparu crucial de deacuteterminer si une PDF active deacutepourvue drsquoheacutelice α C-terminale avait la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome Jrsquoai alors reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction entre Vp16PDF

et les ribosomes drsquoE coli De faccedilon surprenante Vp16PDF interagit bien avec les ribosomes

70S avec une affiniteacute de lrsquoordre du micromolaire ce qui est comparable agrave ce qui avait eacuteteacute publieacute

avec EcPDF 91132 (voir Chapitre II) Cela signifie que contrairement agrave ce qui a pu ecirctre proposeacute

jusqursquoalors lrsquoheacutelice α des PDFs nrsquoest pas lrsquounique deacuteterminant permettant aux peptides

deacuteformylases drsquointeragir avec le ribosome et remet donc en question la theacuteorie actuellement

admise 9194126132 Cela permet eacutegalement drsquoextrapoler que les autres types de PDFs (1A et 2)

dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale adopte un repliement diffeacuterent 4793 peuvent eacutegalement interagir

avec le ribosome selon des meacutecanismes moleacuteculaires qui restent agrave investiguer Les travaux

meneacutes pendant ma thegravese ne nous ont pas permis de deacuteterminer preacuteciseacutement quels reacutesidus de

Vp16PDF sont impliqueacutes lors de la formation du complexe mais jrsquoai malgreacute tout pu montrer

que la reacutegion C-terminale de la proteacuteine et plus particuliegraverement ses deux derniers reacutesidus

jouent un rocircle cleacute dans la fonction de la proteacuteine Lrsquoeacutetude plus approfondie des chimegraveres que

jrsquoai construit permettra alors de mieux comprendre comment une PDF sans heacutelice C-terminale

parvient agrave se lier au ribosome

Jrsquoai en parallegravele chercheacute agrave identifier les proteacuteines ribosomales impliqueacutees dans

lrsquointeraction avec Vp16PDF Il en est ressorti que Vp16PDF viendrait se fixer au niveau de la

proteacuteine ribosomale uL22 tout comme EcPDF 91 Cependant nos donneacutees indiquent qursquoelle

pourrait eacutegalement cibler deux autres sites de fixation lrsquoun au niveau des proteacuteines ribosomales

uL29uL24uL23 et lrsquoautre au niveau des proteacuteines uL25uL30 Ce reacutesultat bien qursquoil doive

ecirctre confirmeacute en utilisant les proteacuteines chimeacuteriques est tregraves inteacuteressant dans la mesure ougrave il

indique que crsquoest probablement lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez la peptide deacuteformylase qui entraicircne

une relocalisation de lrsquoenzyme Nous ne savons pas ce qui motive cette PDF agrave interagir

preacutefeacuterentiellement sur lrsquoun ou lrsquoautre des sites ou si deux particules pourraient se fixer

simultaneacutement sur le ribosome comme ce qui semble ecirctre le cas pour la proteacuteine drsquoadressage

SecA 124

Discussion

148

Nous avons eacutegalement voulu nous inteacuteresser au rocircle joueacute par le peptide naissant Pour

cela jai preacutepareacute des ribosomes bloqueacutes en cours de traduction en utilisant la proteacuteine β-

galactosidase agrave laquelle nous avons fusionneacute une seacutequence drsquoarrecirct SecM agrave son extreacutemiteacute C-

terminale Les reacutesultats sont preacuteliminaires mais montrent clairement une diffeacuterence drsquoaffiniteacute

de Vp16PDF selon la longueur de la chaicircne polypeptidique en cours de synthegravese Lrsquoaffiniteacute

semble en effet meilleure lorsque le peptide naissant eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome

compareacute agrave des ribosomes vides ou dont le peptide naissant est encore confineacute dans le tunnel de

sortie Ce reacutesultat est en accord avec une eacutetude preacuteceacutedente qui montrait une affiniteacute eacutequivalente

pour un ribosome vide ou contenant un tregraves court peptide 94 Lrsquoaffiniteacute la plus importante a eacuteteacute

obtenue avec un peptide naissant contenant au total 53 reacutesidus drsquoacides amineacutes ce qui est

coheacuterent avec la distance de 13Aring mesureacutee entre lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie et le

positionnement putatif du site actif drsquoEcPDF lorsque celle-ci est fixeacutee au ribosome 91

Cependant ces reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec Vp16PDF qui ne contient pas lrsquoheacutelice C-terminale

drsquoEcPDF et qui semble se positionner diffeacuteremment La mecircme approche devra donc ecirctre

appliqueacutee avec EcPDF

Les peptides deacuteformylases ayant une affiniteacute tregraves faible pour le ribosome (de lrsquoordre du

micromolaire Kd = 25 plusmn 10 microM selon Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM selon

Bornemann et al 132 et une affiniteacute apparente de lrsquoordre de 1 agrave 2 microM selon notre eacutetude sur

Vp16PDF voir Chapitre II) et eacutetant moins abondantes dans la cellule que les ribosomes

(environ 1300 PDFs par cellule 194 contre environ 50000 ribosomes) il apparaicirct peu probable

que lrsquoenzyme se fixe sur le ribosome et laquo attende raquo que le peptide eacutemerge De plus eacutetant donneacute

que la plupart des facteurs qui agissent sur le peptide naissant degraves sa sortie du ribosome

interviennent au niveau drsquoune plateforme commune drsquointeraction situeacutee agrave proximiteacute du tunnel

de sortie du peptide (incluant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32 uL24 uL29 et uL23)

22126 tout semble indiquer que le peptide naissant sert de signal pour favoriser lrsquointervention de

la PDF Cette hypothegravese peut ecirctre soutenue par le fait qursquoil a eacuteteacute suggeacutereacute que le peptide en cours

de synthegravese sert de signal pour le recrutement du TF 107108 et de la SRP 22138 Cependant il est

encore difficile de savoir si la PDF peut se lier au ribosome de faccedilon simultaneacute avec le TF 94132

Notons qursquoune compeacutetition semble exister entre la PDF et la MetAP Ces donneacutees confortent

ainsi lrsquohypothegravese drsquoune intervention seacutequentielle de plusieurs facteurs des modifications co-

traductionnelles du N-terminal et donc de la peptide deacuteformylase motiveacutee possiblement par la

taille et la nature du peptide naissant

Discussion

149

Concernant les autres types de ribosomes aucune donneacutee nrsquoest actuellement disponible

Les ribosomes chloroplastiques bien qursquoils possegravedent des proteacuteines speacutecifiques preacutesentent les

mecircmes proteacuteines faisant partie de la plateforme commune drsquointeraction des ribosomes

bacteacuteriens 7 Les chloroplastes contiennent des PDFs de type 1B dont la structure preacutesente une

extreacutemiteacute C-terminale sous forme drsquoheacutelice et nous pouvons donc raisonnablement supposer

que le meacutecanisme drsquointeraction est le mecircme que celui deacutecrit chez les procaryotes 91 Quant agrave la

reacutegulation du meacutecanisme de deacuteformylation au niveau du ribosome mitochondrial il est probable

que le meacutecanisme soit diffeacuterent En effet bien que certaines proteacuteines ribosomales universelles

et appartenant agrave la plateforme commune drsquointeraction soient preacutesentes des proteacuteines

mitochondriales speacutecifiques y sont eacutegalement preacutesentes Ainsi nous ne pouvons pas preacutedire la

localisation de la PDF1B dans cet environnement De plus les mitochondries contiennent

eacutegalement des PDF1A dont le domaine C-terminal nrsquoest pas structureacute en heacutelice et dont

nous ne connaissons pas le mode drsquointeraction Enfin il a eacuteteacute suggeacutereacute que le ribosome

mitochondrial posseacutedait un second tunnel de sortie du peptide 8ndash11 Dans ce contexte il est

difficile drsquoimaginer le deacuteroulement de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles des

proteacuteines qui eacutemergent au niveau de ce second tunnel

Enfin nous ne savons pas non plus pourquoi certains organismes possegravedent deux types

diffeacuterents de peptides deacuteformylases Une premiegravere hypothegravese se dirige sur leur capaciteacute agrave fixer

des ions meacutetalliques diffeacuterents 183185 Des conditions de stresses pouvant modifier

lrsquohomeacuteostasie dans la cellule et ainsi la disponibiliteacute de certains types drsquoions il est probable

que les organismes qui possegravedent plusieurs types de PDF peuvent continuer agrave controcircler la

deacuteformylation de leur proteacuteome mecircme lorsque les conditions meacutetaboliques changent La

seconde hypothegravese pourrait se diriger vers leur capaciteacute agrave interagir avec le ribosome lorsque

celles-ci possegravedent des structures diffeacuterentes du domaine C-terminal Nous pouvons noter la

preacutesence de peptides deacuteformylases chez les archeacutees qui ne possegravedent pas de meacutethionines

formyleacutees 224 Dans ce cas nous ne connaissons pas le rocircle de ces PDFs putatives

De maniegravere tregraves inteacuteressante jrsquoai montreacute que la PDF du bacteacuteriophage Vp16T provoque

lorsqursquoelle est exprimeacutee agrave des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales agrave 30degC un pheacutenotype

drsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne et drsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats

Notons que les proteacuteines chimegraveres que jrsquoai construit posseacutedant la seacutequence de Vp16PDF

additionneacutee de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF ne montrent pas de pheacutenotype drsquoinhibition de

Discussion

150

croissance (voir chapitre III) Cela suggegravere donc que le pheacutenomegravene drsquoinhibition est directement

lieacute agrave lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez Vp16PDF Il nrsquoest toutefois pas exclu que les deux derniers

reacutesidus de la proteacuteine puissent jouer un rocircle dans le pheacutenomegravene drsquoinhibition point qui sera

investiguer en eacutetudiant lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats lorsque les bacteacuteries expriment non pas

Vp16PDF mais ses chimegraveres

Nous avons eacutegalement montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC preacutesentent

une alteacuteration inattendue de lrsquoenveloppe bacteacuterienne Ce pheacutenotype a eacuteteacute confirmeacute en cultivant

les cellules sur des milieux astringents contenant un antibiotique la vancomycine ou un

deacutetergent le SDS Les cellules exprimant Vp16PDF preacutesentent un pheacutenotype de sensibiliteacute

accrue au SDS et la vancomycine montrant une inhibition de croissance reflet drsquoune

permeacuteabiliteacute de lrsquoenveloppe bacteacuterienne plus importante

Les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression de la PDF du bacteacuteriophage

ressemblent tregraves fortement a ce qui est observeacute chez des mutants des voies drsquoadressage des

proteacuteines membranaires comme SecB 252260 et TF 105261 Etant donneacute que Vp16PDF semble se

fixer au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide naissant nous

supposons que cette proteacuteine pourrait bloquer une ou plusieurs voies de repliement ou

drsquoadressage du peptide en cours de synthegravese aboutissant agrave des proteacuteines qui srsquoagregravegent agrave cause

de leurs deacutefauts de repliement etou drsquoadressage Nos donneacutees indiquant que le pheacutenotype

drsquoinhibition de croissance provoqueacute par Vp16PDF agrave 30degC nrsquoest que peu ou pas observable dans

un contexte double mutant ΔtigΔsecB alors qursquoil est intensifieacute dans un contexte simple mutant

Δtig ou ΔsecB supportent lrsquohypothegravese du lien entre Vp16PDF et la voie TFSecB Dans ce

contexte double mutant drsquoautres voies drsquoadressage des proteacuteines doivent ecirctre mise en place

voies dans lesquelles Vp16PDF nrsquointervient pas Cela peut ecirctre ducirc au fait que les proteacuteines

concerneacutees sont prises en charge de faccedilon post-traductionnelle ou bien parce que les facteurs

impliqueacutes dans un contexte ougrave la voie TFSecB ne fonctionne pas ne possegravedent pas les mecircmes

zones drsquointeraction sur le ribosome et nrsquoentrent donc pas en compeacutetition avec Vp16PDF Les

diffeacuterentes voies drsquoadressage des proteacuteines sont complexes composeacutees drsquoun grand nombre de

facteurs dont plusieurs peuvent ecirctre interchangeables Les donneacutees sont nombreuses mais il

reste pourtant encore beaucoup agrave deacutecouvrir tant ce meacutecanisme semble complexe et finement

reacuteguleacute

Discussion

151

Les phages sont incapables de se reproduire par leurs propres moyens et deacutependent

donc de lrsquohocircte pour se multiplier Lrsquoeacutetape la plus critique est la reacuteplication de leur mateacuteriel

geacuteneacutetique qui neacutecessite drsquoutiliser et de mobiliser la machinerie de traduction cellulaire A

lrsquoissue de ce processus de reacuteplication du geacutenome ainsi qursquoagrave lrsquoassemblage de la particule virale

les phages provoquent le plus souvent la lyse de la cellule hocircte ce qui permet la libeacuteration des

particules virales en vue de leur propagation La phase lytique intervient au moment adeacutequat

du cycle de reacuteplication virale ce qui permet au phage drsquoutiliser suffisamment longtemps le

meacutetabolisme de lrsquohocircte 262 Lrsquoenveloppe bacteacuterienne eacutetant une barriegravere difficile agrave franchir lrsquoune

des strateacutegies principales utiliseacutees par les phages pour laquo sortir raquo de la cellule est la

permeacuteabilisation de cette enveloppe Un certain nombre de phages utilisent alors un couple de

deux proteacuteines appeleacutees endolysines et holines 262263 Ces proteacuteines sont codeacutees par le geacutenome

du phage Les holines permettent de permeacuteabiliser la membrane plasmique en y creacuteant des

pores Les endolysines ont alors la possibiliteacute drsquoatteindre le peptidoglycane afin de le deacutegrader

Lrsquoenveloppe bacteacuterienne est aussitocirct fragiliseacutee ce qui provoque la lyse bacteacuterienne et la

libeacuteration des particules virales

Le cycle lytique du phage Vp16T nrsquoest pas deacutecrit mais son geacutenome ne semble pas

contenir de gegravenes codant des endolysines ou holines 218 au contraire drsquoautres phages infectant

la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 264 En revanche nous avons observeacute que la peptide

deacuteformylase codeacutee par Vp16T interfegravere avec la voie de repliement et drsquoadressage TFSec

provoque lrsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats et deacutestabilise lrsquoenveloppe

bacteacuterienne aboutissant pour finir agrave la lyse des cellules Par ailleurs la sensibiliteacute des bacteacuteries

agrave lantibiotique vancomycine suggegravere une fragilisation de la membrane externe en reacuteponse agrave

lexpression de Vp16PDF (voir Chapitre III) Sachant que les mutants de la voie TF preacutesentent

un deacutefaut de synthegravese de proteacuteines membranaires notamment les porines OMPs 105246249 nous

pouvons poser lrsquohypothegravese que nous trouverons une accumulation plus importante dOMPs

dans les agreacutegats provoqueacutes par lrsquoexpression de Vp16PDF Nos reacutesultats semblent alors

indiquer que le phage Vp16T utiliserait un meacutecanisme tout agrave fait original de lyse alternatif agrave

celui des holinesendolysines induit par la PDF Cette enzyme pourrait alors jouer un double

rocircle Celui drsquoassurer un taux de deacuteformylation optimal dans la cellule beacuteneacutefique pour le bon

deacuteroulement de la traduction des proteacuteines de lrsquohocircte comme celui de ses propres proteacuteines

mais eacutegalement celui de fragiliser lrsquoenveloppe bacteacuterienne en perturbant une voie de repliement

et drsquoadressage des proteacuteines membranaires afin de pouvoir libeacuterer les particules virales lors de

la phase lytique

Discussion

152

Enfin comme deacutecrit dans lrsquointroduction les peptides deacuteformylases sont des cibles

theacuterapeutiques inteacuteressantes 130197199 De nos jours les inhibiteurs sont dirigeacutes vers le site actif

de lrsquoenzyme Lrsquoapprofondissement des connaissances quant au mode drsquointeraction de ces

enzymes avec le ribosome pourrait permettre la synthegravese de nouveaux inhibiteurs dirigeacutes non

pas vers le site actif mais vers le(s) domaine(s) drsquointeraction avec le ribosome Depuis

maintenant presque un siegravecle la theacuterapie phagique est utiliseacutee pour lutter contre les infections

bacteacuteriennes 265 Lrsquoeacutetude et la compreacutehension des meacutecanismes drsquoinfection des phages est donc

drsquoune grande importance drsquoun point de vue theacuterapeutique Ainsi toute deacutecouverte de fonction

enzymatique jusqursquoalors insoupccedilonneacutee chez les phages pourrait ecirctre importante pour

lrsquoutilisation de ce type de theacuterapie

Discussion

153

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Mateacuteriels et Meacutethodes

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

Discussion

156

A-Techniques de biologie moleacuteculaire

A1-Souches bacteacuteriennes

Les souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire sont reacutepertorieacutees dans le Tableau

MM-1

Tableau MM-1 Souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire

A2 ndash Protocole

1) Ensemble des constructions plasmidiques

Le gegravene de 417 pb codant la proteacuteine Vp16PDF wt a eacuteteacute syntheacutetiseacute par lrsquoentreprise

GeneArt et cloneacute dans un vecteur pBADMyc-HisA (Invitrogen) en utilisant les sites de

restriction BspHI et PstI (lrsquoutilisation de ces sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis

contenue dans le plasmide) LrsquoORF60 preacutesente dans le geacutenome du bacteacuteriophage Vp16T eacutetant

tregraves riche en GC 218 la seacutequence nucleacuteotidique codant Vp16PDF a eacuteteacute conccedilue avec optimisation

de codons pour une expression optimale en systegraveme bacteacuterien (voir la seacutequence nucleacuteotidique

et proteacuteique de Vp16PDF wt dans le Tableau MM-2) Le plasmide a eacuteteacute introduit dans la souche

drsquoE coli K12 (dam+ et dcm+) pour ecirctre amplifieacute puis a eacuteteacute purifieacute Le plasmide lyophiliseacute (5microg)

nous a ensuite eacuteteacute envoyeacute lequel a alors eacuteteacute resuspendu dans 50 microL drsquoeau milliQ

Le gegravene de 495 pb codant la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice a eacutegalement eacuteteacute syntheacutetiseacute

par lrsquoentreprise GeneArt eacutegalement avec optimisation de codons Le gegravene contient la seacutequence

codante drsquoEcPDF (K141LFMDYLSPLKQQRIRQKVEKLDRLKARA169) fusionneacutee en C-

terminal du gegravene codant Vp16PDF (apregraves le 134egraveme reacutesidu voir Tableau MM-2) il a eacuteteacute cloneacute

dans le vecteur pBADMyc-HisA avec les sites de restriction NcoI et XhoI (lrsquoutilisation de ces

sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis contenue dans le plasmide)

Les gegravenes de 495 pb codant les chimegraveres Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF)heacutelice

ont eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee (voir la proceacutedure paragraphe 2) agrave partir du gegravene codant

Vp16PDF(KLF)heacutelice preacutesent dans le plasmide pBADMyc-HisA de faccedilon agrave remplacer les

reacutesidus K132L133F134 par V132T133I134 ou V132T133F134 respectivement

Souche Geacutenotype Source

DH5 fhuA2 lac(del)U169 phoA glnV44 Φ80 lacZ(del)M15 gyrA96 recA1 relA1

endA1 thi-1 hsdR17 Invitrogen

Tg1 K-12 supE thi-1 Δ(lac-proAB) Δ(mcrB-hsdSM)5 (rK-mK

-) Lucigen

NEB Turbo F proA+B+ lacIq ∆lacZM15 fhuA2 ∆(lac-proAB) glnV galK16 galE15 R(zgb-210Tn10)TetS endA1 thi-1 ∆(hsdS-mcrB)5

Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

Les mutants drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee notons que la

version sauvage drsquoEcPDF est eacutegalement nommeacutee EcPDF(KLF) pour mettre lrsquoaccent sur les

reacutesidus qui sont muteacutes par la suite EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) ont eacuteteacute produits par la

substitution des reacutesidus K141L142F143 drsquoEcPDF par K141L142I143 ou V141T142I143

respectivementLes versions tronqueacutees et muteacutees drsquoEcPDF EcPDF(KLF)ΔC-ter

EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter ont eacuteteacute construites respectivement agrave partir des gegravenes

codant EcPDF wt EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) dans lesquels un double codon stop a eacuteteacute inseacutereacute

apregraves le codon correspondant au 144egraveme acide amineacute

Le gegravene sauvage codant EcPDF eacutetait preacutesent initialement dans un plasmide pBADMyc-

HisA ainsi que dans un plasmide pET-22b(+) Toutes les mutations ont eacuteteacute effectueacutees agrave la fois

dans les gegravenes contenus dans le plasmide pBADMyc-HisA mais eacutegalement dans ceux contenus

dans le pET-22b(+)

Lrsquoensemble des constructions utiliseacutees au cours de ce travail est reacutepertorieacute dans les

tableaux MM-2 et MM-3

Mateacuteriels et Meacutethodes

147

Tableau MM-2 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques de Vp16PDF dans ses versions wt et chimeacuteriques

Les reacutesidus muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale drsquoEcPDF qui est ajouteacutee agrave la seacutequence de Vp16PDF est repreacutesenteacutee en vert

Version de Vp16PDF Seacutequence geacutenomique Seacutequence proteacuteique

wt

ATGAAAATTCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCAATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACCGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGCC

CGACCTTTAAAGGTTGTGTTATTAATCCGATTATTACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTTGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCAGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAACATGAAATTGATCATCTGAATGGCGTGACCATTTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTI

Vp16PDF(KLF)heacutelice

ATGAAAATCCTGCATGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGKLFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTI)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATgGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTIMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTF)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGgtGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGTTCATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

148

Tableau MM-3 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques drsquoEcPDF dans ses versions wt et mutantes

Version de EcPDF Seacutequences geacutenomiques Seacutequences proteacuteiques

wt

(proteacuteine eacutegalement

appeleacutee EcPDF(KLF)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLFMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(KLI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(VTI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTgGCGGCAACCCAGG

ttGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

149

Les acides amineacutes muteacutes par rapport agrave la version sauvage sont repreacutesenteacutes en rouge La seacutequence proteacuteique correspondant agrave la seacutequence sauvage drsquoEcPDF est repreacutesenteacutee en

vert

EcPDF(KLF)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLF

EcPDF(KLI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGT

GCTTTAGTGCCGCGCGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGAC

GGTCTGTTAGCCATCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLI

EcPDF(VTI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTI

Mateacuteriels et Meacutethodes

150

2) Mutageacutenegravese dirigeacutee

La mutagenegravese dirigeacutee est utiliseacutee pour substituer deacuteleacuteter ou ajouter un petit nombre

drsquoacides amineacutes Pour cela nous avons utiliseacute le kit QuickChange Mutagenesis site-directed de

Stratagene Les amorces ont eacuteteacute conccedilues avec le serveur PrimerX

(httpwwwbioinformaticsorgprimerxcgi-binprotein_1cgi) dont les paramegravetres par deacutefaut

ont eacuteteacute modifieacutes le pourcentage de GC doit ecirctre compris entre 30 agrave 60 la longueur de 25

agrave 70 pb le Tm de la reacutegion apparieacutee compris entre 50 et 55degC et il est eacutegalement preacutefeacuterable que

lrsquooligonucleacuteotide se termine par un nucleacuteotide G ou C (ce qui eacutevite des appariements non

speacutecifiques) La tempeacuterature de deacuteshybridation des brins doit-ecirctre comprise entre 75 et 85degC

On preacutepare le mix reacuteactionnel suivant 5 microL de laquo 10X reaction buffer raquo auquel on ajoute 25 ng

drsquoADN 15 pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableaux MM-4 et MM-5) 02 mM

de dNTP mix (Agilent) et H2O pour compleacuteter agrave 49 microL On ajoute alors 1 μL de PfuUltra HF

DNA polymerase (concentration initiale 25 Uμl Agilent) Une premiegravere incubation de 1 min

agrave 95degC est reacutealiseacutee suivie du programme PCR suivant 45 sec agrave 95degC pour deacutesapparier les brins

drsquoADN puis 1 min agrave 55degC pour hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 9 min agrave 72degC pour

permettre agrave la polymeacuterase de reacutepliquer le plasmide 18 cycles de PCR sont neacutecessaires pour

obtenir le mateacuteriel final A la fin des 18 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est

reacutealiseacutee On ajoute ensuite 1microL de lrsquoenzyme DpnI (Thermofisher Scientific) qui permet de

digeacuterer les brins matrices meacutethyleacutes qui nrsquoont pas incorporeacute les mutations Lrsquoincubation se fait

durant 2h agrave 37degC Les plasmides sont alors utiliseacutes pour transformer la souche bacteacuterienne NEB

turbo Les clones obtenus sont mis en preacuteculture afin de reacutealiser une extraction plasmidique et

un seacutequenccedilage des plasmides par lrsquoentreprise GATC Biotech

Tableau MM-4 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus V132T133I134 de Vp16PDF avec

heacutelice

Constructions Seacutequences des amorces

Vp16PDF(VTI)heacutelice CTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATTATCGTTACGCCGTTCAG

Vp16PDF(VTF)heacutelice CTGAACGGCGTAACGTTTATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATAAACGTTACGCCGTTCAG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

Mateacuteriels et Meacutethodes

151

Tableau MM-5 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus 141 agrave 143 drsquoEcPDF wt

Constructions Seacutequences des amorces

EcPDF(KLI) CACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACC GGTGACAGATAATCCATAATCAGTTTGCCGACCAGGTG

EcPDF(VTI) CACCTGGTCGGCGTCACCATC ATGGATTATCTGTCACC CAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGG

EcPDF(KLF)ΔC-ter CCTGGTCGGCAAACTGTTTTAGGATTATCTGTCACCGCTG

CAGCGGTGACAGATAATCCTAAAACAGTTTGCCGACCAGG

EcPDF(KLI)ΔC-ter GATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATCTAGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATCAGTTTGCCGACCAGGTGATCCATC

EcPDF(VTI)ΔC-ter

CAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTCACCATCTAGGATTATCTGTCACCGCT

GAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGGTGATCCATCTCATGCTG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes

dans le plasmide pBAD vers le vecteur pET-16b Les gegravenes des proteacuteines chimeacuteriques eacutetaient initialement preacutesents dans un plasmide

pBAD utiliseacute pour reacutealiser les tests de compleacutementation fonctionnelle (voir plus loin)

Cependant afin de pouvoir surexprimer les proteacuteines et les purifier il a eacuteteacute neacutecessaire de sous-

cloner ces gegravenes dans un plasmide drsquoexpression permettant drsquoobtenir des quantiteacutes plus

importantes de proteacuteines Les gegravenes ont donc eacuteteacute sous-cloneacutes dans le vecteur pET-16b

(Novagen carte du plasmide en annexe)

Le meacutelange reacuteactionnel pour lrsquoamplification par PCR est le suivant 3 ng de plasmide 50

pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableau MM-6) 1 mM de dNTP (Agilent) 5 microL

de tampon de reacuteaction 10X 1 microL de Pfu DNA polymerase (Agilent 25 uniteacutesmicroL) dans 50 microL

final Le programme PCR se compose drsquoune eacutetape de deacutenaturation agrave 95degC durant 1 min puis 1

min drsquohybridation agrave 55degC et une eacutetape de synthegravese agrave 72degC durant 2 min On reacutealise 30 cycles

de deacutenaturationhybridationpolymeacuterisation et agrave la fin des cycles une derniegravere incubation de

10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Les amorces utiliseacutees pour amplifier les gegravenes (voir Tableau MM-

6) insegraverent des sites BspHI et XhoI aux extreacutemiteacutes 5rsquo et 3rsquo respectivement On purifie les

produits de PCR avec un kit speacutecifique (QIAquick PCR purification kit de Qiagen) Une fois

purifieacutes les produits de PCR sont alors digeacutereacutes par les enzymes BspHI et XhoI durant 20 min

agrave 37degC Le plasmide vide pET-16b est digeacutereacute avec lrsquoenzyme XhoI ainsi qursquoavec lrsquoenzyme NcoI

qui geacutenegravere des extreacutemiteacutes compatibles avec celles geacuteneacutereacutees par BspHI Pour la ligation nous

Mateacuteriels et Meacutethodes

152

avons utiliseacute 300 ng de pET-16b digeacutereacute 220 ng de produit de PCR purifieacute et digeacutereacute 2 microL de

T4 DNA ligase (Invitrogen 1 uniteacutemicroL) et 2 microL de tampon 10X dans un volume finale de 20

microL Les eacutechantillons sont incubeacutes agrave 22degC durant 4h Suite agrave la ligation le produit de reacuteaction

est transformeacute dans des bacteacuteries thermocompeacutetentes DH5α (voir protocole de transformation)

Les clones obtenus sont alors cribleacutes par PCR Pour cela nous reacutealisons pour chaque colonie

une reacuteaction de 25 microL final comprenant 15 microL de tampon 10X 02 mM de dNTP 2 mM

MgCl2 1 microL drsquoamorce T7 promoteur et T7 terminateur agrave4 pmolmicroL et 01 microL de Taq

Polymerase (Eurobio Taq 05U ) Le mix est tout drsquoabord preacutepareacute dans un volume final de 15

microL En parallegravele une colonie du clone agrave cribler est piqueacutee avec une pointe et meacutelangeacutee dans 10

microL drsquoeau (on repique eacutegalement ce clone sur boicircte LB agar contenant 25 microgmL drsquoampicilline

que lrsquoon incube la journeacutee agrave 37degC) On ajoute ensuite les 10 microL contenant la colonie dilueacutee dans

le mix PCR de 15 microL pour obtenir un volume finale de reacuteaction de 25 microL On utilise ensuite le

programme PCR suivant pour amplifier le plasmide preacutesent dans la colonie 3 min agrave 94degC pour

deacutesapparier les brins drsquoADN puis des cycles comprenant 30 sec agrave 94degC 30 sec agrave 52degC pour

hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 3 min agrave 72degC pour permettre agrave la polymeacuterase de

reacutepliquer le plasmide Il faut reacutealiser 30 cycles de PCR pour obtenir le mateacuteriel final A la fin

des 30 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Le produit de PCR est

alors analyseacute sur gel drsquoagarose 1 Les clones positif sont alors mis en preacuteculture dans 5 mL

de milieu LB liquide avec 25 microgmL drsquoampicilline et incubeacutes la nuit agrave 37degC On reacutealise le

lendemain une extraction des plasmides (voir extraction de plasmide avec le kit miniprep) Les

ADN purifieacutes sont alors envoyeacutes agrave lrsquoentreprise GATC Biotech pour ecirctre seacutequenceacutes

Tableau MM-6 Couples drsquoamorces permettant le transfert des gegravenes codant les chimegraveres de

Vp16PDF du plasmide pBADMyc-HisA vers le vecteur pET-16b

Constructions Seacutequences

Vp16PDF(KLF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTI)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Les seacutequences des amorces dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees de 5rsquo en 3rsquo Les sites de

restriction sont souligneacutes Les codons drsquoinitiation et de terminaison sont indiqueacutes respectivement en rouge et vert

Mateacuteriels et Meacutethodes

153

4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes

Les bacteacuteries thermocompeacutetentes ont eacuteteacute preacutepareacutees selon la meacutethode drsquoInoue

Tampon et milieu

Milieu SOB 2 bactotryptone 05 extrait de levures 10 mM NaCl 25 mM KCl 25 mM

MgCl2 10 mM MgSO4 pH64 Le milieu est autoclaveacute

Tampon TB 10 mM Pipes 55 mM MnCl2 15 mM CaCl2 250 mM KCl pH 67 Le tampon

est filtreacute et non autoclaveacute

Protocole

On reacutealise une preacuteculture de la souche souhaiteacutee (voir tableau MM-1) dans 7 mL de

milieu LB contenant les antibiotiques approprieacutes le cas eacutecheacuteant La preacuteculture est alors incubeacutee

la nuit agrave 37degC sous agitation (200 rpm) Ensuite on ensemence les cultures dans du milieu SOB

avec 250 microL de preacuteculture et lrsquoantibiotique si neacutecessaire La culture est reacutealiseacutee agrave 18degC sous

agitation (170 rpm) Lorsque la DO600 est voisine de 06 la culture est mise 10 min dans la

glace On centrifuge alors la culture agrave 2500 g 10 min agrave 4degC La re-suspension du culot se fait

de maniegravere douce dans 80 mL de TB froid On laisse reposer 10 min dans la glace On centrifuge

de nouveau lrsquoeacutechantillon agrave 2500 g 10 min agrave 4degC On resuspend cette fois le culot dans 20 mL

de TB froid On ajoute du DMSO agrave 7 final On laisse reposer 10 min dans la glace On reacutealise

des aliquotes de 200 microL que lrsquoon plonge dans lrsquoazote liquide Les bacteacuteries thermocompeacutetentes

sont ensuite stockeacutees agrave -80degC

Pour les souches MG1655 wt et mutantes (Tableau MM-8) le protocole de preacuteparation

des cellules thermocompeacutetentes est le suivant On reacutealise une culture de 30 mL de milieu LB

avec 300 microL de 1M MgSO4 50 microgmL drsquoampicilline et 300 microL de preacuteculture (incubeacutee la nuit agrave

37degC) La culture est incubeacutee 2h agrave 37degC (DO600 environ eacutegale agrave 04) On centrifuge la culture

durant 5 min agrave 5000 rpm agrave 4degC puis on resuspend le culot dans 10 mL de 01 M CaCl2 froid

puis on laisse reposer 20 min dans la glaceOn centrifuge alors la solution bacteacuterienne agrave 6000

rpm agrave 4degC durant 5 min puis on reprend le culot dans 1 mL de 01 M CaCl2 contenant 15 de

glyceacuterol On aliquote ensuite 100 microL par tube

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Test de compeacutetence des cellules

Pour effectuer un test de compeacutetence on reacutealise une transformation avec le plasmide de controcircle

pUC19 posseacutedant un gegravene de reacutesistance agrave lrsquoampicilline et on eacutetale les bacteacuteries transformeacutees

sur boicircte LB agar + 50 microgmL drsquoampicilline

On compte les colonies et on utilise la formule suivante

Lrsquoefficaciteacute (CFU) correspond au nombre de clones obtenus par microg de plasmide transformeacute

FD correspond au facteur de dilution si on reacutealise des dilutions

5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique

Les transformations bacteacuteriennes par choc thermique ont eacuteteacute reacutealiseacutees avec des bacteacuteries

thermocompeacutetentes Pour cela on utilise 50 microL de bacteacuteries thermocompeacutetentes deacutecongeleacutees

lentement dans la glace dans lesquelles on ajoute environ 100 ng de plasmide On laisse reposer

quelques minutes dans la glace puis on place le meacutelange durant 2 min agrave 42degC Suite au choc

thermique les tubes sont replaceacutes dans la glace durant 5 min On ajoute alors 1 mL de milieu

LB et on incube les tubes durant 1h agrave 37degC avec agitation permettant ainsi aux bacteacuteries de se

reacutegeacuteneacuterer Le meacutelange de transformation est ensuite dilueacute au dixiegraveme et au centiegraveme puis

deacuteposeacute sur des boicirctes de Peacutetri contenant du milieu LB agar auxquelles on a preacutealablement

ajouteacute le ou les antibiotiques correspondant agrave la reacutesistance du plasmide (100 microgmL

drsquoampicilline etou 34 microgmL de chlorampheacutenicol) Les boicirctes sont ensuite incubeacutees durant la

nuit agrave 37degC

6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps)

Les plasmides reacutepliqueacutes dans les bacteacuteries DH5α ont eacuteteacute extraits et purifieacutes avec le kit

QIAprep Spin Miniprep High-Yield de Qiagen Pour cela une colonie bacteacuterienne

preacutealablement transformeacutee avec le plasmide drsquointeacuterecirct est inoculeacutee dans 5 mL de milieu LB

contenant lrsquoantibiotique approprieacute et incubeacutee durant 12 agrave 16h agrave 37degC La preacuteculture est ensuite

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

centrifugeacutee 15 min agrave 4400 rpm Le surnageant est eacutevacueacute et le culot est resuspendu dans 250

microL de tampon P1 (50 mM Tris-HCl pH 80 plus de 5 min dans le tampon de lyse On ajoute

ensuite 350 microL de tampon de neutralisation N3 (42 M Gu-HCl 09 M aceacutetate de potassium

pH48) et on meacutelange tout de suite lrsquoeacutechantillon par inversion afin de preacutecipiter lrsquoADN

geacutenomique Une centrifugation de 10 min agrave 13000 rpm (4degC) permet de culoter lrsquoADN

geacutenomique et de reacutecupeacuterer le surnageant contenant le mateacuteriel plasmidique qui est alors deacuteposeacute

sur une colonne QIAprep spin Une centrifugation agrave 13000 rpm est faite durant 1 min agrave

tempeacuterature ambiante On ajoute 750 microL de tampon PE (10mM Tris-HCl pH75 80 eacutethanol)

et lrsquoon refait la mecircme centrifugation que preacuteceacutedemment (la centrifugation peut ecirctre reacutepeacuteteacutee

encore une fois afin drsquoeacuteliminer les restes de tampon) Enfin on place la colonne dans un tube

Eppendorf on ajoute 30 microL drsquoeau milliQ et on laisse reposer 1 min agrave tempeacuterature ambiante

Une derniegravere centrifugation agrave 13000 rpm est reacutealiseacutee et permet drsquoeacuteluer lrsquoADN plasmidique Une

mesure de la concentration est reacutealiseacutee au Nanodrop puis les plasmides sont stockeacutes agrave -20degC

7) Seacutequenccedilage

Les seacutequenccedilages ont eacuteteacute reacutealiseacutes par lrsquoentreprise GATC Biotech agrave partir de 20 microL de

plasmide agrave une concentration comprise entre 50 ngmicroL et 80 ngmicroL Dans le cas des

constructions disponibles dans le pET-16b les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage

sont les primers de GATC correspondant au T7 promoteur Dans le cas des constructions

disponibles dans le pBADMyc-HisA les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage sont les

primers de GATC correspondant au pBAD promoteur

B-Techniques de biochimie

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres

Les diffeacuterentes proteacuteines drsquointeacuterecirct ont eacuteteacute exprimeacutees sous forme recombinante dans E

coli en utilisant les souches reacutepertorieacutees dans le tableau MM-7

Tableau MM-7

Souche Geacutenotype Source

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Rosetta2(DE3)pLysS F- ompT hsdSB(rB

- mB-) gal dcm (DE3)

pLysSRARE2 (CamR) Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

156

1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute

Apregraves transformation de bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS avec un plasmide pET contenant la

proteacuteine drsquointeacuterecirct (vecteur pET-22b pour les mutants drsquoEcPDF ou pET-16b pour les chimegraveres

de Vp16PDF voir plus haut) un clone est mis en preacuteculture dans 5 mL de milieu LB

suppleacutementeacute avec 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol La preacuteculture est

incubeacutee la nuit agrave 37degC sous agitation Le lendemain on ensemence 100 mL de milieu 2YT avec

2 mL de preacuteculture suppleacutementeacute en ampicilline 50 microgmL et chlorampheacutenicol 34 microgmL La

culture est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm jusqursquoagrave lrsquoobtention drsquoune densiteacute optique

agrave 600nm (DO600) de 06-08 Lrsquoexpression de la proteacuteine drsquointeacuterecirct est alors induite par lrsquoajout

drsquoIPTG agrave une concentration finale de 05 mM et la culture est poursuivie 4-5h agrave 37degC sous

agitation Par la suite les diffeacuterents preacutelegravevements sont dilueacutes afin que chaque eacutechantillon ait la

mecircme absorbance agrave 600nm (crsquoest-agrave-dire la mecircme quantiteacute de bacteacuteries dans chaque eacutechantillon)

et centrifugeacutes pendant 15 min agrave 4400 rpm (4degC) Les culots bacteacuteriens sont alors resuspendus

dans 15 mL de tampon de lyse(tampon 50 mM MES-KOH agrave pH7555 ou 4 suivant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct et contenant diffeacuterentes concentrations en NiCl2 - 5 mM 20 mM ou 80 mM) puis

transfeacutereacutes dans un tube Eppendorf de 2 mL afin drsquoecirctre lyseacutes par sonication (3 seacuteries de 20

pulsations par eacutechantillon agrave 50 de la puissance maximale avec 1 min de repos dans la glace

entre chaque seacuterie de pulsations) Lrsquoextrait brut soniqueacute est alors seacutepareacute en deux aliquotes de

750 microL Lrsquoun des aliquotes est analyseacute sur gel SDS-PAGE 14 (apregraves lrsquoavoir centrifugeacute 20

min agrave 8000 rpm pour eacuteliminer les deacutebris cellulaires) afin drsquoobserver lrsquoexpression globale de la

proteacuteine Lrsquoautre aliquote va ecirctre traiteacute de faccedilon agrave seacuteparer les proteacuteines solubles et insolubles

Pour cela une centrifugation agrave 14000 rpm durant 20 min est reacutealiseacutee (4degC) Le surnageant

correspond agrave la fraction soluble et le culot agrave la fraction insoluble Ce culot est resuspendu dans

20 microL de tampon de lyse et les deux fractions soluble et insoluble sont analyseacutees sur gel SDS-

PAGE 14

2) Purification de Vp16PDF (forme peu active)

Des bacteacuteries PAL421Tr thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc thermique avec le

plasmide pBADMyc-His A contenant le gegravene codant Vp16PDF wt Les bacteacuteries transformeacutees

sont eacutetaleacutees sur boicircte LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et incubeacutees environ 24h agrave

37degC Des preacutecultures de 20 mL contenant 50 microgmL drsquoampicilline sont inoculeacutees agrave partir drsquoun

clone et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Par la suite 2 L de milieu LB contenant 50 microgmL

drsquoampicilline et 02 drsquoarabinose (pour lrsquoinduction de la proteacuteine) sont inoculeacutes avec la

preacuteculture La culture est reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

culture et est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm durant 7h jusqursquoagrave obtention drsquoune

DO600 = 20 On centrifuge ensuite la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-

10 centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de

lyse 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute

agrave -80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

La purification se fait par chromatographie eacutechangeuse de cations en utilisant 23 mL de

reacutesine SP-Sepharose Fast Flow packeacutee dans une colonne (GE Healthcare life science) La

colonne est eacutequilibreacutee avec le mecircme tampon que celui utiliseacute pour la lyse que lrsquoon nomme

tampon A (50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2) Une fois lrsquoeacutechantillon injecteacute lrsquoeacutelution agrave

4degC se fait avec un tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 1M KCl (que lrsquoon nomme

tampon B) Pour cela une premiegravere eacutetape drsquoeacutelution est reacutealiseacutee en passant 6 volumes de colonne

avec 15 de tampon B Une autre eacutetape consiste ensuite agrave reacutealiser un gradient de 15 agrave 60

de tampon B durant 8 volumes de colonnes agrave 2 mLmin Des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees

et analyseacutees sur gel SDS-PAGE 14 puis on reacutecupegravere celles qui contiennent Vp16PDF (environ

35 mL) Il faut ensuite concentrer les proteacuteines avec les uniteacutes drsquoultrafiltration AmiconUltra 3

kDa-15mL (Merck Millipore) en les centrifugeant agrave 4000g jusquagrave obtention drsquoenviron 11 mL

Une centrifugation 10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC permet drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Cet

eacutechantillon est alors injecteacute sur une colonne Superdex 75 Prepgrade de 120 mL (GE Healthcare)

Lrsquoeacutelution de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacutee avec 15 volumes de colonne de tampon A agrave 15 mLmin

Les fractions sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE 15 et lrsquoensemble des fractions drsquointeacuterecirct sont

rassembleacutees (environ 15 agrave 20 mL total) Un second passage de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacute sur la

colonne Superdex 75 Prepgrade (dans les mecircmes conditions que preacuteceacutedemment) afin

drsquoaugmenter le degreacute de pureteacute de la proteacuteine Apregraves analyse des fractions sur gel SDS-PAGE

14 les fractions drsquointeacuterecirct sont rassembleacutees et concentreacutees avec les tubes Amicon Ultra 3kDa-

15 mL agrave 4000g agrave 4degC jusqursquoagrave obtention drsquoenviron 500 microL Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute

10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Un dosage de Bradford

permet alors de mesurer la concentration de la proteacuteine On reacutealise ensuite des aliquotes et la

proteacuteine est conserveacutee agrave -80degC La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

Mateacuteriels et Meacutethodes

158

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 La proteacuteine est alors stockeacutee agrave -80degC

et sera utiliseacutee pour des tests drsquointeraction

Remarque Il est impeacuteratif drsquoutiliser de la verrerie en plastique et non en pyrex pendant

toutes les eacutetapes de purification afin drsquoeacuteviter tout relargage de meacutetaux qui pourraient se fixer

au site actif de lrsquoenzyme agrave la place du nickel 194

3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active)

Des bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc

thermique avec le plasmide pET16bVp16PDF Les bacteacuteries transformeacutees sont eacutetaleacutees sur boicircte

LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol et incubeacutees

environ 24h agrave 37degC Des preacutecultures de 20 mL de milieu LB contenant 50 microgmL drsquoampicilline

et 34 microgmL de chlorampheacutenicol sont inoculeacutees agrave partir drsquoun clone et incubeacutees durant la nuit agrave

37degC Par la suite 2 L de milieu 2YT contenant 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de

chlorampheacutenicol sont inoculeacutes avec la preacuteculture de faccedilon agrave avoir DO600 = 02 La culture est

reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de culture et est incubeacutee agrave 37degC

sous agitation agrave 150 rpm Lrsquoexpression de la proteacuteine est induite lorsque les bacteacuteries atteignent

une DO600 = 05-06 avec lrsquoajout de 05 mM IPTG On laisse pousser les bacteacuteries 3h agrave 37degC et

150 rpm puis on centrifuge la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-10

centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de lyse

50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute agrave

-80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

Le protocole permettant de purifier Vp16PDF sous forme active consiste agrave utiliser des

tampons de lyse et de purification agrave pH4 et avec 80 mM de NiCl2 Ainsi le tampon de lyse est

le suivant MES-KOH 50 mM pH4 80 mM de NiCl2 Lrsquoeacutetape de purification sur colonne SP

Sepharose Fast Flow (GE Healthcare life science) est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que celui

Mateacuteriels et Meacutethodes

159

utiliseacute pour la forme inactive mais en preacutesence de tampons de composition diffeacuterente La

colonne est eacutequilibreacutee avec le tampon de lyse et lrsquoeacutelution se fait avec le tampon 50 mM MES-

KOH pH4 80 mM NiCl2 1 M KCl Les fractions drsquoeacutelution sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE

14 et celles contenant la proteacuteine sont rassembleacutees Lrsquoeacutechantillon peut alors ecirctre concentreacute

jusqursquoagrave environ 5 mL avec les tubes Amicon Ultra 3 kDa-15 mL agrave 4000g agrave 4degC Lrsquoeacutechantillon

est alors centrifugeacute 10min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees

La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford

On reacutealise tout drsquoabord une gamme eacutetalon avec de la proteacuteine BSA (solution stock 1

mg mL) Dans des cuves de spectrophotomegravetre on ajoute 200 microL de reacuteactif de Bradford

(BioRad) des quantiteacutes de BSA allant 1 microg agrave 10 microg et on complegravete avec de lrsquoeau jusqursquoagrave un

volume final de 1 mL (ajouter du NiCl2 dans la gamme si la proteacuteine agrave doser en contient) On

meacutelange bien lrsquoeacutechantillon et on laisse incuber 15 min agrave tempeacuterature ambiante On reacutealise en

parallegravele de la gamme eacutetalon de BSA une gamme de la proteacuteine agrave doser Pour cela dans un

volume de 1 mL on ajoute diffeacuterents volumes de proteacuteines 200 microL de reacuteactif de Bradford et

on complegravete avec de lrsquoeau Apregraves avoir meacutelangeacute on laisse incuber les eacutechantillons 15 min agrave

tempeacuterature ambiante On reacutealise alors une mesure de lrsquoabsorbance agrave 595 nm de chacun des

eacutechantillons de la gamme eacutetalon ce qui permet de tracer la droite qui relie lrsquoabsorbance en

fonction de la concentration de proteacuteine contenue dans lrsquoeacutechantillon On reacutealise les mecircmes

mesures drsquoabsorbance avec les eacutechantillons dont la concentration de proteacuteine est inconnue et

on reporte les valeurs sur la courbe de la gamme eacutetalon On peut alors deacuteterminer la

concentration en proteacuteine de lrsquoeacutechantillon

5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes

Lrsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes (SDS-PAGE) est reacutealiseacutee agrave partir du protocole

de Laemmli 266 Le gel drsquoeacutelectrophoregravese se compose drsquoun gel de concentration (36

drsquoacrylamide) et drsquoun gel de seacuteparation (entre 10 et 15 drsquoacrylamide selon la taille des

proteacuteines que lrsquoon souhaite observer) et contenant 01 de SDS Les gels de concentration et

de seacuteparation sont preacutepareacutes avec le systegraveme Mini-PROTEAN de Biorad Une quantiteacute

deacutetermineacutee de proteacuteines est meacutelangeacutee avec du tampon de charge (2X 100mM Tris-HCl 4

SDS 20 glyceacuterol 8 β-mercaptoeacutethanol 01 bleu de bromopheacutenol pH 68) et chauffeacutee

Mateacuteriels et Meacutethodes

160

durant 5 min agrave 95degC Les eacutechantillons agrave analyser sont deacuteposeacutes dans les puits du mini-gel ainsi

qursquoun marqueur de poids moleacuteculaire (PageRuler Prestained Protein Ladder 26616 de Thermo

Scientific) La migration srsquoeffectue dans un tampon Tris-Glycine-SDS pH83 (25 mM Tris-

HCl 01 SDS 192 mM Glycine) et se deacuteroule sous une tension de 100V jusqursquoagrave ce que les

proteacuteines passent le gel de concentration puis 200V pour le gel de seacuteparation jusqursquoagrave la sortie

du front de migration du gel

Pour reacutealiser les gels SDS-PAGE il faut utiliser un beacutecher pour preacuteparer la solution pour le

gel de seacuteparation (14 acrylamide 0378 M Tris-HCl pH 88 01 SDS 014 APS 01

TEMED) (volume final de 5 mL) On commence par ajouter le tampon Tris puis lrsquoacrylamide

le SDS lrsquoAPS et lrsquoeau Ajouter agrave la fin le TEMED qui va acceacuteleacuterer la reacuteaction de

polymeacuterisation On meacutelange agrave la pipette et on deacutepose doucement la solution entre les deux vitres

du Mini-PROTEAN System de Biorad On ajoute doucement 200 microL drsquoisopropanol apregraves avoir

deacuteposeacute le gel de seacuteparation afin drsquoaplanir le niveau et drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles bulles Il faut

ensuite attendre une heure que le gel polymeacuterise Ensuite on penche le systegraveme de faccedilon agrave

eacutevacuer lrsquoisopropanol et on essuie les reacutesidus avec du papier propre On preacutepare alors dans un

beacutecher la solution pour le gel de concentration (36 acrylamide 012 M Tris-HCl pH 68

01 SDS 02 APS 01 TEMED) (volume final 5 mL) Tout comme le gel de seacuteparation

on ajoute le TEMED uniquement agrave la fin On deacutepose alors la solution entre les vitres au-dessus

du gel de seacuteparation preacutealablement polymeacuteriseacute jusqursquoagrave la limite supeacuterieure des vitres On

deacutepose alors le peigne contenant les puits entre les deux vitres Il faut ecirctre preacutecautionneux afin

de ne pas inseacuterer de bulles dans le gel

6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

Preacuteparation des anticorps

Les anticorps anti-Vp16PDF ou anti-EcPDF ont eacuteteacute produits agrave partir de lapins agrave lrsquoanimalerie

de lrsquoINAF au CNRS de Gif-sur-Yvette

Pour chaque seacuterie drsquoanticorps 500 microL de proteacuteine agrave 1 mgmL additionneacutes de 500 microL

drsquoadjuvant de Freund ont eacuteteacute injecteacutes agrave deux lapins en parallegravele agrave J0 J14 J28 et J43 (adjuvant

complet pour la premiegravere injection incomplet pour les injections suivantes) Des preacutelegravevements

sanguins ont eacuteteacute reacutealiseacutes dans lrsquoartegravere meacutediane agrave J0 et J37 pour les anticorps anti-Vp16PDF et

J0 J36 et J64 pour les anticorps anti-EcPDF Un dernier preacutelegravevement intracardiaque a eacuteteacute

effectueacute agrave J58 pour les anticorps anti-Vp16PDF et J81 pour les anticorps anti-EcPDF

Mateacuteriels et Meacutethodes

161

Pour chaque preacutelegravevement il faut reacutecupeacuterer le seacuterum contenant les anticorps Pour cela il

faut casser 2-3 pipettes Pasteur en verre agrave lrsquointeacuterieur de chacun des tubes de preacutelegravevement et les

incuber 1h agrave 37degC dans une eacutetuve On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon durant 20 min agrave 2000 rpm

agrave tempeacuterature ambiante et on reacutecupegravere la partie supeacuterieure du seacuterum ainsi obtenue Des aliquotes

de 500 microL sont stockeacutes agrave -80degC

Preacutecipitation des anticorps au sulfate drsquoammonium

On deacutecongegravele lentement (dans de la glace) les anticorps stockeacutes agrave -80degC (durant environ

3h) Pour 1 mL drsquoeacutechantillon on centrifuge 30 min agrave 14000 g On reacutecupegravere le surnageant et on

le preacutecipite avec 40 drsquoammonium sulfate (243 mg) pendant 1h agrave 4degC On centrifuge de

nouveau 1h agrave 14000 g et on resuspend ensuite le culot avec 1 mL de tampon phosphate (Na2Na)

20 mM pH 72 On effectue une dialyse toute la nuit contre 500 mL de ce mecircme tampon On

deacutetermine alors la concentration en anticorps (une DO280 de 135 correspond agrave une

concentration en IgG de 1 mgmL)

Produits utiliseacutes pour le Western-blot

Tampon de transfert 192 mM Glycine 25 mM Tris-base 005 SDS 20 Methanol

PBS 5X 750 M NaCl 80 mM Na2HPO4 20 mM NaH2PO4

Tween20 (Sigma P-7949)

Lait en poudre (GE Healthcare)

Membrane PVDF (GE Healthcare)

Anticorps primaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Anticorps anti-EcTF dilution 1 15000

Anticorps anti-EcMetAP (lapin 361) dilution 15000-10000

Anticorps anti-EcPDF (lapin 363) dilution 110000

Anticorps anti-Vp16PDF (lapin 342) dilution 1 5000-10000

Anticorps secondaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Goat anti-rabbit IgG-Cy5 dilution 1 1000 (Amersham)

Protocole

Le principe du Western-blot est drsquoidentifier une proteacuteine drsquointeacuterecirct agrave lrsquoaide drsquoanticorps

primaires dirigeacutes speacutecifiquement contre cette proteacuteine Un anticorps secondaire auquel est

greffeacutee une sonde fluorescente dirigeacute contre lrsquoanticorps primaire permet alors de deacutetecter la

proteacuteine par fluorescence

Mateacuteriels et Meacutethodes

162

Les eacutechantillons sont deacuteposeacutes sur gel SDS-PAGE agrave 15 drsquoacrylamide (voir eacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes) La migration se fait agrave 100V dans un tampon Tris-Glycine-SDS

Le gel est alors reacutecupeacutereacute et rinceacute dans du tampon de transfert apregraves eacutelimination du stacking (gel

de concentration) Le sandwich permettant le transfert des proteacuteines depuis le gel vers la

membrane est reacutealiseacute en appliquant le gel contre un morceau de membrane PVDF

preacutealablement activeacutee dans du meacutethanol le tout entre plusieurs feuilles de papier Whatman

Lrsquoensemble est placeacute dans une cassette laquelle est placeacutee dans la cuve remplie de tampon de

transfert Un courant constant de 30V est appliqueacute durant la nuit en chambre froide Le transfert

effectif des proteacuteines sur la membrane est aiseacutement veacuterifiable gracircce agrave lrsquoutilisation de marqueurs

de poids moleacuteculaires coloreacutes (ThermoFisher Prestained protein ladder 26616)

La membrane est ensuite reacutecupeacutereacutee et laveacutee rapidement agrave lrsquoeau puis avec du tampon PBS

1X La saturation de la membrane permettant drsquoeacuteviter la fixation aspeacutecifique des anticorps est

effectueacutee pendant 5h agrave 4degC dans un tampon PBS Tween20 03 et 5 drsquoagent bloquant

(Amersham ECL blocking agent) La membrane est ensuite laveacutee avec du tampon PBS 1X

Tween20 03 durant 30 min agrave 4degC puis incubeacutee la nuit agrave 4degC en preacutesence drsquoanticorps primaire

dilueacute dans du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 La membrane est laveacutee

5 fois 10 min avec du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 avant drsquoincuber

agrave lrsquoobscuriteacute durant 3h en preacutesence des anticorps secondaires (Ig-Cy5-Anti rabbit Amersham

dilueacute 1000 fois) La membrane est alors laveacutee 3 fois avec du tampon PBS 1X Tween20 03

lait 025 puis 2 fois 10 min dans du tampon PBS1X Tween20 03 et enfin une derniegravere

fois dans du PBS 1X Apregraves seacutechage la fluorescence de la membrane peut ecirctre reacuteveacuteleacutee Nous

utilisons au laboratoire lrsquoappareil PharosFX Molecular Imager de BIO-RAD pour la reacuteveacutelation

Nous utilisons le logiciel Quantity One en mode laquo basic raquo pour quantifier le signal de

fluorescence Avec lrsquooption laquo rect tool raquo nous traccedilons un cadre autour des bandes agrave quantifier

ainsi qursquoun cadre ne contenant aucune bande afin drsquoobtenir le signal de bruit de fond Le signal

de fluorescence agrave lrsquointeacuterieur de chaque cadre est alors quantifieacute Les valeurs ainsi obtenues sont

rentreacutees dans le logiciel Excel afin de reacutealiser un traitement des donneacutees

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase

Lrsquoactiviteacute des enzymes PDF est mesureacutee par un test cineacutetique spectrophotomeacutetrique 231 La

reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme PDF est coupleacutee agrave la reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme formate

deacuteshydrogeacutenase (FDH) selon les deux reacuteactions suivantes

Mateacuteriels et Meacutethodes

163

ougrave N-formyl-Met-X (ou fMX) est un peptide syntheacutetique de longueur variable et posseacutedant une

meacutethionine initiatrice formyleacutee NAD+ est le produit de la reacuteaction de deacuteformylation (la

nicotinamide adeacutenine dinucleacuteotide sous forme oxydeacutee) et le NADH sous forme reacuteduite (produit

de la reacuteaction de la formate deacutehydrogenase) Le peptide couramment utiliseacute au laboratoire est

le N-formyl-Met-Ala-Ser ou fMAS

La quantiteacute de peptide deacuteformyleacute est proportionnelle agrave la quantiteacute de NADH formeacute avec

une stoechiomeacutetrie 11 La mesure de lrsquoabsorbance du NADH agrave 340 nm au cours du temps

permet donc de mesurer directement le taux de deacuteformylation de la meacutethionine et donc lrsquoactiviteacute

de lrsquoenzyme A340 = ἐNADH-340nm x [PDF] x l ougrave ἐ est le coefficient drsquoextinction molaire du NADH

(ἐNADH-340nm = 6220 mol-1Lcm-1 ou M-1cm-1) et l la longueur du trajet optique de la cuve (1

cm) Ainsi cette eacutequation permet le calcul theacuteorique de la variation drsquoabsorbance observable

pour une concentration en substrat donneacutee Une gamme de concentration en fMAS allant de 0

mM agrave 10 mM est ainsi reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF

en fonction de la concentration en substrat (vi = A340min-1) La courbe vi = f([fMAS]) est alors

traceacutee gracircce au module Kinetics de SigmaPlot selon lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten etou

Lineweaver-Burke Cela permet de deacuteterminer les constantes Vmax (A340min) et Km (mM) Le

kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

1) Mateacuteriel et solutions

Les mesures sont reacutealiseacutees dans des cuves en quartz de 200 microL preacutealablement nettoyeacutees

avec de lrsquoacide sulfochromique La longueur du trajet optique est de 1 cm Le

spectrophotomegravetre Ultraspec2100Pro (GE Healthcare) utiliseacute possegravede un portoir de 6 cuves agrave

effet Peltier ainsi qursquoune uniteacute de controcircle de la tempeacuterature Le spectrophotomegravetre est controcircleacute

par le logiciel SWIFT II

Les solutions stocks utiliseacutees pour le meacutelange reacuteactionnel sont 1M Hepes-KOH pH 75

10 mgmL BSA (pour limiter la fixation aspeacutecifique de lrsquoenzyme sur les parois de la cuve)

NAD+ 32 mM (Roche) 180 UmL FDH (Sigma ref F8649-250UN) 200 mM fMAS (Bachem

ref H-6210 250 mg) 10 mM NiCl2 Toutes les solutions sont preacutepareacutees dans de lrsquoeau

Mateacuteriels et Meacutethodes

164

Lrsquoenzyme Vp16PDF est conserveacutee agrave -20degC dans un tampon 50 mM MES-KOH pH4 80

mM NiCl2 50 glyceacuterol Une dilution intermeacutediaire de la PDF agrave 2-5 microM dans un tampon 50

mM MES-KOH pH4 80 mM NiCl2 est preacutepareacutee extemporaneacutement et conserveacutee dans la glace

pour la journeacutee Lrsquoenzyme conserveacutee dans le tampon 50 mM MES pH55 et 5 mM NiCl2 a

eacutegalement eacuteteacute testeacutee apregraves avoir reacutealiseacute une dilution intermeacutediaire agrave 2-5 microM

2) Protocole

Chaque meacutelange reacuteactionnel de 200 microL est preacutepareacute dans un tube Eppendorf contenant

HEPES-KOH 50 mM pH 75 NiCl2 1 mM NAD+ 12 mM FDH 45 UmL Vp16PDF 100 nM

(pour les tests reacutealiseacutes avec les extraits brut 10 microL de fraction soluble agrave 05 microgmicrol sont ajouteacutes)

Le meacutelange reacuteactionnel est ensuite transvaseacute dans une cuve laquelle est inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre preacutealablement chauffeacute agrave 37degC 6 conditions expeacuterimentales peuvent ecirctre

testeacutees en mecircme temps gracircce au portoir de cuves contenant 6 emplacements La reacuteaction est

deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat fMAS apregraves 2 min drsquoincubation dans le spectrophotomegravetre

(le tripeptide est remplaceacute par de lrsquoeau pour le blanc) et lrsquoabsorbance agrave 340 nm est mesureacutee

pendant 10 min agrave 37degC Une gamme de concentration en fMAS allant de 0 mM agrave 10 mM est

reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF en fonction de la

concentration en substrat La courbe vi = f([fMAS]) est alors traceacutee selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten etou Lineweaver-Burke On deacutetermine ainsi les constantes Vmax (mmolmin)

et Km (mM) Le kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

avec ἐNADH-340nm = 6220 mol-1L-1cm-1

3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine

Lrsquoinhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine a eacuteteacute mesureacutee par le test drsquoactiviteacute deacutecrit ci-

dessus selon un protocole leacutegegraverement modifieacute les concentrations en PDF et substrat sont

constantes lrsquoactinonine (resuspendue dans de lrsquoeacutethanol 100) est ajouteacutee agrave des concentrations

variables et la reacuteaction enzymatique est deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat Pour deacuteterminer les

valeurs drsquoIC50 et de KIapp Le meacutelange reacuteactionnel contenant Vp16PDF et lrsquoactinonine est

incubeacute 10 min agrave 37degC puis transfeacutereacute dans une cuve laquelle est alors inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre maintenu agrave 37degC Apregraves 2 min drsquoincubation le substrat est ajouteacute et la

cineacutetique mesureacutee par la deacutetection de lrsquoabsorbance agrave 340 nm La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

Pour deacuteterminer la valeur du KIon utilise le mecircme protocole que le test drsquoactiviteacute deacutecrit

preacuteceacutedemment mais lrsquoactinonine est ajouteacutee au meacutelange reacuteactionnel Aucune preacuteincubation du

Mateacuteriels et Meacutethodes

165

complexe enzymeinhibiteur nrsquoa lieu Le meacutelange contient drsquoabord le substrat et lrsquoinhibiteur

lrsquoenzyme est ajouteacutee ensuite pour deacuteclencher la reacuteaction La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF

1) Souches

Les souches drsquoE coli utiliseacutees dans cette partie sont reacutepertorieacutees dans le Tableau MM-8

Tableau MM-8 Souches utiliseacutees pour les tests de compleacutementation fonctionnelle test de croissance et

extraction drsquoagreacutegats

2) Compleacutementation fonctionnelle

Le principe de la compleacutementation fonctionnelle de Vp16PDF est drsquoutiliser une souche de

bacteacuterie E coli dont le gegravene def codant EcPDF a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et de le remplacer par le gegravene codant

la deacuteformylase de Vp16T via un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose afin drsquoobserver si

lrsquoenzyme exprimeacutee permet aux bacteacuteries de survivre et donc de restaurer la croissance La

souche de bacteacuterie utiliseacutee pour les expeacuteriences de compleacutementation est la souche PAL421Tr

dont le gegravene chromosomique de deacuteformylase est deacuteleacuteteacute et qui contient un plasmide pMAK-

705-EcPDF contenant le gegravene de deacuteformylase endogegravene Ce plasmide est thermosensible ce

qui permet de controcircler sa capaciteacute agrave se reacutepliquer en fonction de la tempeacuterature Cette souche

est alors transformeacuteeavec un plasmide pBADMyc-HisA contenant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct

Souche Geacutenotype Source

Compleacutementation fonctionnelle

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Extraction des agreacutegats et tests de croissance

W3110 F- lambda- IN(rrnD-rrnE)1 rph-1 P Genevaux

MG1655 wild type K-12 strain F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 P Genevaux

MG1655ΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB P Genevaux

MG1655Δtig F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 Δtig P Genevaux

MG1655 ΔtigΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB Δtig P Genevaux

A1119 W3110 Delta proteacuteases Lon ClpP ClpQY P Genevaux

A722 W3110 wild type P Genevaux

Jm101Tr Facute traD36 proA+B+ lacIq Δ(lacZ)M15 Δ(lac-proAB)

glnV thi recA56 srl-300 Tn10

Hirel et al 1988 267

Mateacuteriels et Meacutethodes

166

Une culture liquide de 100 mL de bacteacuteries PAL421Tr transformeacutee avec lrsquoune ou lrsquoautre

des diffeacuterentes constructions contenues dans un plasmide pBADMyc-HisA est reacutealiseacutee en

milieu LB contenant de lrsquoampicilline agrave 25 microgmL et incubeacutee agrave 30degC jusqursquoagrave ce que la densiteacute

optique des cultures soit DO600 = 1 On preacutelegraveve alors 10 mL de chaque eacutechantillon dans un tube

Falcon (dans le cas ougrave de leacutegegraveres variations de densiteacute optique seraient observeacutees entre des

souches transformeacutees avec des constructions diffeacuterentes on dilue avec du milieu LB liquide les

cultures de faccedilon agrave ce qursquoelles possegravedent toutes exactement la mecircme DO600 dans les 10mL)

Les eacutechantillons sont alors centrifugeacutes agrave 4400 rpm durant 15 min agrave 4degC de faccedilon agrave obtenir un

culot Ce culot est alors resuspendu dans 1 mL de milieu LB liquide Pour chacune des souches

on reacutealise alors une seacuterie de dilutions successives au dixiegraveme sur une plaque 96 puits (Figure

MM-1) On deacutepose par la suite sur un milieu nutritif LB geacuteloseacute une goutte de 10 microL de

chacune des dilutions pour chacune des souches utiliseacutees afin de deacuteposer de moins en moins

de bacteacuteries au fil des dilutions (Figure MM1) Le deacutepocirct des gouttes se fait sur boicircte LB agar

suppleacutementeacute avec 05 de glucose (pour inhiber lrsquoexpression du pBAD) et en parallegravele sur

boicirctes suppleacutementeacutees avec des concentrations drsquoarabinose allant de 02 agrave 2 et cultiveacutees agrave

30degC ou 42degC (voir Figure MM-1)

Mateacuteriels et Meacutethodes

167

Figure MM-1 Expeacuterience de compleacutementation fonctionnelle A) Culture de bacteacuteries PAL421Tr

transformeacutees avec un plasmide pBAD contenant le gegravene de la PDF drsquointeacuterecirct B) Preacuteparation des dilutions de

culture C) Deacutepocirct des gouttes sur boicircte et incubation

Mateacuteriels et Meacutethodes

168

2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries

Cette expeacuterience a pour objectif drsquoobserver si lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF modifie

la cineacutetique de croissance des bacteacuteries en fonction de la souche bacteacuterienne testeacutee et de la

tempeacuterature drsquoincubation utiliseacutee Pour cela diffeacuterentes souches de bacteacuteries drsquoexpression (voir

tableau MM-8) ont eacuteteacute transformeacutees (soit avec un plasmide pBAD vide soit avec le plasmide

pBADEcPDF soit avec le plasmide pBADVp16PDF) et eacutetaleacutees sur boicirctes LB agar avec 100

microgmL drsquoampicilline et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Des preacutecultures de 5mL de LB sont

inoculeacutees avec un clone et mises en incubation agrave 37degC durant la nuit sous agitation dans un

milieu LB avec ampicilline (pour chaque construction transformeacutee un clone est testeacute) Le

lendemain des fioles contenant 100 mL de milieu 2YT sont inoculeacutees avec 200 microL de

preacuteculture et cela pour chaque construction On ajoute le ou les antibiotiques approprieacutes ainsi

qursquoune concentration finale de 2 drsquoarabinose (permet lrsquoinduction de la proteacuteine exprimeacutee par

le pBAD) pour chaque culture Les cultures bacteacuteriennes sont alors mises agrave incuber agrave diffeacuterentes

tempeacuteratures (28degC 30degC 37degC ou 42degC) Une mesure de lrsquoabsorbance agrave 600 nm est reacutealiseacutee

toutes les heures afin de pouvoir tracer une cineacutetique de croissance bacteacuterienne

3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes

Les agreacutegats de proteacuteines ont eacuteteacute isoleacutes en utilisant la meacutethode de Tomoyasu 268

NB lrsquoensemble des eacutetapes de ce protocole doit ecirctre effectueacute dans un meacutelange deau froide et

de glace

Tampons neacutecessaires pour lrsquoextraction des agreacutegats

Tampon A 10 mM KH2PO4 pH65 (agrave partir drsquoun stock agrave 05 M) 1 mM EDTA 20 sucrose

2 mgmL de lysozyme La solution est preacutepareacutee le jour mecircme

Tampon B 10 mM KH2PO4 pH65 1 mM EDTA

Protocole drsquoextraction des agreacutegats agrave partir de diffeacuterentes souches de bacteacuteries

Les souches utiliseacutees sont preacutesenteacutees dans le tableau MM-8 (la souche Jm101Tr nrsquoa pas eacuteteacute

utilseacutee pour lrsquoextraction des agreacutegats mais seulement pour les tests de croissance) elles sont

toutes transformeacutees avec le plasmide pBAD ou pBADVp16PDF ou pBADEcPDF

Les bacteacuteries sont mises en preacuteculture dans 4 mL de milieu LB avec 05 de glucose durant

la nuit agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

50 mL de milieu LB avec une DO600 initiale de 004 le milieu contenant de lrsquoampicilline (50

microgmL) et 2 arabinose La culture se fait agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Lorsque

Mateacuteriels et Meacutethodes

169

la DO600 atteint 1 uniteacute drsquoabsorbance ou apregraves 6h la culture est mise 15-20 min dans un meacutelange

eauglace On preacutelegraveve ensuite la quantiteacute neacutecessaire de bacteacuteries pour avoir une DO600 eacutegale agrave

1 en suivant la formule suivante 1 DO600 x 16 = volume agrave preacutelever (mL)

Lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 15 min agrave 6000 g (4degC) dans des tubes Falcon de 50 mL On

eacutevacue le surnageant et on resuspend le culot dans 120 microL de tampon A puis on laisse reposer

30 min dans lrsquoeauglace Par la suite 1080 microL de tampon B sont ajouteacutes la solution est

meacutelangeacutee par retournement puis transfeacutereacutee dans un tube Eppendorf de 2 mL La solution de

bacteacuteries est alors deacuteposeacutee dans un beacutecher contenant un meacutelange glaceeau et lyseacutee par

sonication en reacutealisant deux cycles de 10 pulsations par eacutechantillon avec une minute de repos

entre chaque seacuterie de pulsation (en utilisant 50 de puissance avec lrsquoappareil Sonifier cell

disruptor 200 de Branson) Lrsquoeacutechantillon est soumis agrave deux sonications avec une minute de

repos dans la glace entre les deux sessions de pulsations La solution de lyse est ensuite

centrifugeacutee 15 min agrave 2000 g (4degC) Le surnageant est transfeacutereacute dans un autre tube Eppendorf

(un aliquote de 100 microL est preacuteleveacute afin de reacutealiser un dosage des proteacuteines (voir dosage par la

meacutethode de Bradford) et une analyse sur gel SDS-PAGE afin de veacuterifier que les diffeacuterents

eacutechantillons testeacutes contiennent la mecircme quantiteacute de proteacuteines Le surnageant est alors centrifugeacute

25 min agrave 14000g (4degC) le surnagent eacutelimineacute puis le culot est centrifugeacute encore 2 min pour

eacuteliminer le reste de surnagent Enfin le culot est congeleacute agrave -80degC pour la nuit

Le lendemain le culot est resuspendu dans 1 mL de tampon B puis soniqueacute suivant les

mecircmes conditions que pour la lyse Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute 25 min agrave 14000 g (4degC)

puis le culot est resuspendu dans 960 microL de tampon B La suspension est de nouveau soniqueacutee

suivant les conditions deacutecrites preacuteceacutedemment mais en utilisant cette fois deux sessions de 8

pulsations On ajoute 240 microL de solution NonidetP-40 10 puis on vortexe

Les tubes sont mis agrave centrifuger 35 min agrave 14000 g puis le culot est resuspendu dans 960 microL

de tampon B et soniqueacute deux fois avec 8 pulsations On ajoute agrave nouveau 240 microL de solution

NonidetP-40 agrave 10 puis on vortexe On centrifuge une derniegravere fois lrsquoeacutechantillon durant 35

min agrave 14000 g (4degC) Le culot est alors resuspendu dans 40 microL de tampon de charge 1X et

utiliseacute pour diffegraverent expeacuteriences En geacuteneacuteral 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15

avec coloration au bleu de Coomassie ou Sypro Ruby pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats Les eacutechantillons peuvent eacutegalement ecirctre analyseacutes par Western-blot afin de

visualiser speacutecifiquement la preacutesence de certaines proteacuteines Dans ce cas il faut eacutegalement

charger 20 microL par puits drsquoeacutechantillon sur un gel SDS-PAGE 15 On reacutealise ensuite le

Mateacuteriels et Meacutethodes

170

protocole du Western-blot (voir partie Western-blot) avec des anticorps dirigeacutes contre les

proteacuteines drsquointeacuterecirct

4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une

analyse en spectromeacutetrie de masse digestion trypsique

drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE Lrsquoobjectif de cette expeacuterience est drsquoidentifier les espegraveces proteacuteiques preacutesentes dans un

eacutechantillon drsquoagreacutegats cellulaires Sur les 40 microL drsquoeacutechantillon obtenus apregraves extraction des

agreacutegats 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15 pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats et le gel est coloreacute avec du SYPRO Ruby (Thermofisher) Pour chaque eacutechantillon

deacuteposeacute sur gel le profil de migration est analyseacute et les bandes reacuteveacuteleacutees sont minutieusement

deacutecoupeacutees pour ensuite ecirctre traiteacutees pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

La deacutecoupe des bandes se fait sur une plaque de reacuteveacutelation UV preacutealablement recouverte

de film plastique pour eacuteviter toute forme de contamination Il est neacutecessaire drsquoutiliser des tubes

Eppendorf preacutealablement traiteacutes agrave lrsquoaceacutetonitrile (afin de dissoudre les eacuteventuels contaminants)

pour reacutecupeacuterer les eacutechantillons Il est eacutegalement important de se munir de gants propres et drsquoune

charlotte pour eacuteviter les contaminations par la keacuteratine Pour chaque bande deacutecoupeacutee un scalpel

propre doit ecirctre utiliseacute

Solutions utiliseacutees

- Solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM (solution AB) 198 g de bicarbonate

drsquoammonium 50 mL drsquoeau pour HPLC (ne pas utiliser drsquoeau MQ)

- Solution de DTT agrave 10 mM diluer le DTT (stock agrave 1 M masse moleacuteculaire = 15425

gmol) dans 1mL de solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution drsquoiodoaceacutetamide (55 mM) diluer lrsquoiodoaceacutetamide (stock agrave 100 mM) dans une

solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de bicarbonate drsquoammonium avec 5 drsquoaceacutetonitrile diluer 50 microL

drsquoaceacutetonitrile pur dans 950 microL de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de trypsine Trypsine PROMEGA (20 microg) dilueacute dans 400 microL de solution de

reacutehydratation PROMEGA (Ref V5280)

Protocole

Pour un eacutechantillon migreacute sur gel SDS-PAGE chaque bande proteacuteique est deacutecoupeacutee

Chacune des bandes est deacuteposeacutee dans un tube Eppendorf puis deacutecoupeacutee en cubes de 1-2mm x

1-2mm x 1mm agrave lrsquoaide drsquoune lame de scalpel On ajoute alors 20 agrave 100 microL drsquoaceacutetonitrile 100

Mateacuteriels et Meacutethodes

171

durant 10 min pour deacuteshydrater le gel puis on retire le liquide Srsquoen suit une eacutetape de reacuteduction

des eacutechantillons durant laquelle on ajoute 20 agrave 100 microL (suivant le volume de la bande

deacutecoupeacutee) de solution de bicarbonate drsquoammonium (50 mM) contenant 10 mM de DTT durant

1h agrave 37degC en agitant les tubes occasionnellement mais vigoureusement Le liquide est ensuite

eacutevacueacute On poursuit sur une eacutetape drsquoalkylation ougrave lrsquoon va ajouter une solution drsquoiodoaceacutetamide

(55 mM) en utilisant le mecircme volume que celui ajouteacute lors de lrsquoeacutetape de reacuteduction Puis les

eacutechantillons sont incubeacutes 30 agrave 60 min agrave lrsquoabri de la lumiegravere en prenant soin drsquoagiter

occasionnellement et eacutenergiquement On eacutevacue ensuite le liquide On recommence lrsquoeacutetape de

deacuteshydratation en ajoutant 20-100 microL de solution drsquoaceacutetonitrile durant 10 min puis on eacutevacue

le surnageant On peut alors reacutehydrater les eacutechantillons en les laissant reposer durant 20 min

dans 20-100 microL de solution AB suivi drsquoune nouvelle deacuteshydratation avec 20-100 microL

drsquoaceacutetonitrile 100 durant 10 min On eacutevacue ensuite le liquide Les morceaux de gel sont alors

laveacutes dans 50-200 microL de solution de bicarbonate drsquoammonium et le liquide est retireacute Les

eacutechantillons sont de nouveau deacuteshydrateacutes durant 10 min avec 50-200 microL drsquoaceacutetonitrile puis on

eacutevacue les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile en placcedilant les eacutechantillons durant 30 min agrave 1h dans un

SpeedVac (cela permet drsquoeacutevacuer les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile neacutefastes pour lrsquoeacutetape de digestion

agrave la trypsine) Les eacutechantillons sont ensuite digeacutereacutes avec 2 microL de solution de trypsine en laissant

le temps aux morceaux de gel de se reacutehydrater agrave 0degC

Lorsque les eacutechantillons ont absorbeacute la solution de trypsine on ajoute 10-100 microL de

solution de bicarbonate drsquoammonium contenant 5 drsquoaceacutetonitrile pour reacutehydrater

complegravetement les morceaux de gel Les tubes sont mis agrave incuber durant 15 min (on peut ajouter

plus de solution le but eacutetant que les morceaux de gel soient complegravetement reacutehydrateacutes en eacutevitant

drsquoavoir un surplus de surnageant) Lrsquoeacutetape de digestion se deacuteroule ensuite durant 1 agrave 2h agrave 37degC

dans un thermomixeur agrave 600 rpm A lrsquoissue de la digestion on ajoute 2-10 microL de solution 1

FA (acide formique) ou 01 TFA (acide trifluoroaceacutetique) dilueacute dans de lrsquoeau si lrsquoextraction

doit ecirctre faite le lendemain Sinon on passe directement agrave lrsquoeacutetape de premiegravere extraction qui

consiste agrave reacutecupeacuterer le surnageant et le transfeacuterer dans un nouveau tube auquel on ajoute 10-

50 microL drsquoune solution 1 FA On incube lrsquoeacutechantillon durant 20-30 min agrave tempeacuterature ambiante

en agitant occasionnellement On reacutealise ensuite la seconde extraction qui consiste agrave ajouter

10-50microL de solution 80 aceacutetonitrile 01 FA et on incube durant 20-30 min agrave tempeacuterature

ambiante en agitant occasionnellement et vigoureusement On reacutecupegravere alors le surnageant que

lrsquoon ajoute agrave la fraction preacuteceacutedente On garde les morceaux de gel jusqursquoagrave ce que les analyses

de spectromeacutetrie de masse aient eacuteteacute effectueacutees Les tubes contenant le surnageant sont mis dans

Mateacuteriels et Meacutethodes

172

un concentrateur SpeedVac afin drsquoeacutevaporer le liquide et seacutecher les eacutechantillons (pas de

chauffage requis) On ajoute alors 10 microL drsquoeau pour resuspendre le mateacuteriel et on replace les

tubes dans la centrifugeuse sous vide afin drsquoobtenir seulement 2 microL de liquide dans le tube

Pour finir on resuspend lrsquoeacutechantillon dans 10-50 microL de solvant A (5 aceacutetonitrile 01 FA)

B4 Etudes des interactions avec le ribosome

1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli

Mateacuteriel et Solutions

-Centrifuge Beckman rotor JA20

-Rotors rotor 70Ti ou 502Ti pour ultracentrifugeuse (Beckman Coulter ref 337922)

-Tubes pour lrsquoultracentrifugation en polycarbonate aluminium (ref 355618 Beckman) adapteacutes

aux rotors 70Ti (Beckman Coulter) et 502Ti

-La paillasse et les pipettes sont nettoyeacutees avec une solution anti-RNAse (Ambion 9780)

Composition des diffeacuterents tampons et milieu de culture

-Tous les tampons sont preacutepareacutes au plus tocirct quelques jours en avance filtreacutes sur des filtres de

022 μm et stockeacutes agrave 4degC

-7 SpectraPor Dialysis Membrane MWCO 8000 Wet in 01 sodium azide (no ref 734-0614

VWR)

-Ammonium chloride A9434-1KG (Sigma)

-Lysozyme 62970-5G-F (Sigma)

-Potassium chloride P9541-500G (Sigma)

-Sucrose molecular biology grade RNase-free S0389-1KG (Sigma)

-Complete EDTA-free Protease Inhibitor Cocktail Tablets Cat No 11 873 580 001 (20

tablets) or Cat No 05 056 489 001 (3x20 tablets) (Roche)

-DNase I FPLC pure Product number 27-0514 (Amersham Biosciences)

-PBS 10X sterile Molecular biology biosolve CAT Ndeg 16232321

Composition apregraves dilution

-PBS 1X 10 mM sodium phosphate 18 mM potassium phosphate 137 mM sodium chloride

27 mM potassium chloride pH 74 (25degC) Filtreacute avec filtres de 022 μm

Mateacuteriels et Meacutethodes

173

Tableau MM-9 Composition des tampons RSP pour la purification des ribosomes 70S drsquoE coli

Tampons

RSP Tris-HCl MgCl2 NH4Cl KCl Sucrose Autre

RSP 25 mM 10 mM 50 mM --- --- 7 mM -mercaptoethanol

(ajouteacute agrave la derniegravere minute)

RSP-10 25 mM 10 mM 50 mM --- 10 1 mM pefabloc + 05 mgmL

lysozyme (Roche)

RSP-18 A 25 mM 10 mM 05 M --- 18

RSP-18 B 25 mM 10 mM 1 M --- 18

RSP-low Mg 50 mM 1 mM 30 mM 30 mM ---

RSP-20 50 mM 05 mM 30 mM 30 mM 20

RSP-30 50 mM 13 mM 30 mM 30 mM 30

Protocole de purification des ribosomes drsquoE coli

La souche de bacteacuteries E coli MRE600 (souche deacuteficiente en RNase voir 269) est utiliseacutee

pour cette purification Cette souche ne contenant pas de plasmide portant une reacutesistance agrave un

antibiotique il est tregraves important de prendre des preacutecautions lors de la culture afin de ne pas

avoir de contamination

La souche MRE600 (conserveacutee en glyceacuterol agrave -80degC) est mise en preacuteculture (7 mL) pendant

12h agrave 37degC et sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

32 L de milieu LB reacutepartis dans 4 erlens de 3L (1mL de preacuteculture agrave DO600 ~ 5-6 pour 800 mL

de milieu) qui sont ensuite mis sous agitation constante (180pm) agrave 37degC Lorsque la DO600

atteint 27 agrave 29 uniteacutes drsquoabsorbance (il est important de ne pas deacutepasser ces valeurs pour que

la culture soit en phase exponentielle) la culture est arrecircteacutee en mettant les erlens dans la glace

durant 20 min (run on) puis centrifugeacutee pendant 30 min agrave 6000 rpm agrave 4degC (JA10 Beckman)

entre 10 et 12 g de bacteacuteries sont ainsi reacutecolteacutees Les culots bacteacuteriens sont laveacutes deacutelicatement

avec ~7 volumes de PBS 1X froid pour 1g de cellules La resuspension se fait avec une pipette

de 10 mL en eacutevitant de faire des bulles Geacuteneacuteralement on ajoute 50 mL de tampon dans le

premier tube et apregraves resuspension on transfert dans le deuxiegraveme tube et ainsi de suite jusqursquoau

dernier tube Tous les tubes de maniegravere seacutequentielle sont enfin laveacutes avec le reste de tampon

que lrsquoon ajoute agrave la solution initiale Les bacteacuteries et les solutions doivent ecirctre maintenues

constamment dans la glace Les cellules resuspendues sont distribueacutees dans deux tubes Falcons

de 50 mL puis centrifugeacutees 10-20 min agrave 6000 rpm 4degC (rotor laquo swinging centrifuge raquo)

Le culot bacteacuterien est resuspendu dans la glace (en utilisant une tige de verre arrondie) dans

15 mL de tampon RSP-10 Pour faciliter la resuspension les cellules sont mises agrave agiter

Mateacuteriels et Meacutethodes

174

doucement dans une chambre froide jusqursquoagrave complegravete suspension La solution de bacteacuteries

(~25mL) est additionneacutee de tampon RSP-10 sucrose jusqursquoagrave un volume final de 50 mL

Deux meacutethodes de lyse ont eacuteteacute utiliseacutees La plupart des purifications de ribosomes ont eacuteteacute

obtenues par sonication des cellules mais lrsquoutilisation drsquoun laquo cell distruptor (voir ci-dessous) a

eacutegalement eacuteteacute essayeacutee

Sonication

La lyse est effectueacutee par Sonication (Branson Digital Sonifer) Pour 50 mL de cellules

resuspendues on utilise un beacutecher de 100 mL en plastique (nettoyeacute avec de lrsquoeacutethanol) et deacuteposeacute

dans un beacutecher en verre de 1 L contenant un meacutelange drsquoeau et de glace

Les conditions de sonication sont les suivantes

Temps 3rsquo

Tempeacuterature max 11degC

Amplitude 60

Pulsation 5rsquorsquo

Intervalle 30rsquorsquo

Tempeacuterature pulsation 7degC

Tempeacuterature sonde 3degC

Dans le cas ougrave nous avons utiliseacute le Sonicator (Sonifier cell disruptor 200 de Branson) dont

nous ne pouvons pas controcircler tous les paramegravetres la sonication a eacuteteacute effectueacutee par des

pulsations de 5 sec avec des intervalles de 55 sec pour un temps total de pulsation de 3 min

(donc 36 pulsations de 5 sec drsquointervalle avec des pauses de 55 sec)

- Lyse des cellules avec le Cell Distruptor

Dans les cas ougrave nous avons utiliseacute le Cell Distruptor nous avons effectueacute 8 passages de

lrsquoeacutechantillon dans le microfluidizer avec une pression de 20 kpsi (apregraves chaque passage on

reacutecupegravere lrsquoeacutechantillon puis on le reacuteinjecte dans la machine)

Lrsquoeacutechantillon est ensuite centrifugeacute dans deux tubes 30 min agrave 19000 rpm 4degC (Beckman

rotor JA20) pour eacuteliminer les membranes Le surnageant est collecteacute dans un tube de 50 mL

auquel on ajoute de la DNase agrave 1 mgmL final (moitieacute drsquoune petite spatule ne pas doser car tregraves

volatile) partageacute dans deux tubes froids drsquoultracentrifugeuse de 25 mL (no ref 355618

Mateacuteriels et Meacutethodes

175

Beckman ndash les tubes sont adapteacutes pour les rotors type 70 Ti et type 502 Ti) et centrifugeacute 3h30

agrave 50000 rpm 4degC (rotor 70 Ti)

- Lavage I

Les culots sont resuspendus sous agitation douce (ne pas essayer drsquoobtenir une solution

homogegravene) agrave 4degC pendant 30 min dans 20 mL de tampon RSP puis deacuteposeacutes au fond du tube

On ajoute ensuite au fond du tube une solution RSP-18 A (le tout est reacuteparti dans 2 tubes)

Plus preacuteciseacutement en utilisant une seringue agrave pointe plate contenant 13 mL de solution pour

eacuteviter des bulles et positionneacutee au fond du tube Les tubes sont eacutequilibreacutes avec du tampon RSP

+ 1mM Pefabloc et centrifugeacutes pendant 16h agrave 25000 rpm ou 4h agrave 45000 rpm 4degC (Optima 70

Ti) Le surnageant est eacutelimineacute ainsi que la couche marron proche du culot

- Lavage II

Les culots sont ensuite resuspendus sous agitation douce 30 min avec une tige de verre ou

la nuit (shaking platform agrave 100-150 rpm) agrave 4degC dans 10 mL de tampon RSP puis centrifugeacutes

20 min agrave 17000 rpm (4degC) cette eacutetape de centrifugation est reacutepeacuteteacutee 2-3 fois Dans un tube 10

mL de surnageant sont alors deacuteposeacutes suivi par 125 mL drsquoune solution RSP-18 sucrose

contenant 1M NH4Cl La mecircme proceacutedure que celle deacutecrit dans laquo lavage I raquo est utiliseacutee pour

charger Centrifuger 3h agrave 50000 rpm (ou 3h30 agrave 40 000 rpm) dans un rotor 70 Ti (Optima)

4degC

Les culots sont resupendus dans 10 mL de tampon RSP sous agitation douce (sans chercher agrave

obtenir une solution homogegravene) pendant 30 min ou la nuit agrave 4degC (shaker 150 rpm)

- Lavage III (facultatif)

Le surnageant est centrifugeacute 20 min agrave 18000 rpm (JA20 Beckman) puis on le deacutepose au

fond drsquoune solution RSP-18 B comme dans le lavage I Centrifuger a 40000 rpm 3h30 ou

24000 rpm la nuit agrave 4degC

Les culots sont resupendus 30 min (150 rmp) agrave 4degC dans 3 mL de tampon RSP low Mg (ne pas

essayer drsquoobtenir une solution homogegravene) On centrifuge alors agrave 18000 rpm 20 min (JA20

Beckman 4degC)

Le surnageant est ensuite deacuteposeacute sur une bicouche de sucrose (couche supeacuterieure composeacutee

de 125 mL de tampon RSP-20 couche infeacuterieure composeacutee de 5 mL de tampon RSP-30)

Le deacutepocirct de lrsquoeacutechantillon et des deux couches se fait dans lrsquoordre suivant 1) eacutechantillon 2)

tampon RSP-20 et 3) tampon RSP-30 Apregraves une centrifugation de 5h agrave 50000 rpm ou la

nuit agrave 28000 rpm (4degC) les culots sont repris deacutelicatement dans 3mL de tampon 50 mM Tris-

Mateacuteriels et Meacutethodes

176

HCl 50 mM NH4Cl 50 mM MgCl2 7 mM β-mercaptoethanol La resuspension se fait avec

une tige de verre et une agitation douce agrave 150 rpm la nuit agrave 4degC si besoin Enfin les ribosomes

resuspendus sont dialyseacutes la nuit agrave 4degC contre environ 100 mL de tampon contenant 50 de

glyceacuterol 50 mM Tris-HCl 10 mM NH4Cl 10 mM MgCl2 7mM β-mercaptoethanol ou 2 mM

DTT

La concentration de ribosomes purifieacutes est mesureacutee avant et apregraves la dialyse (apregraves dialyse

lrsquoeacutechantillon est dilueacute au moins 1000-1500 fois pour le dosage) par mesure drsquoabsorbance agrave 260

nm dans 1 mL en utilisant les donneacutees suivantes 15 uniteacutes drsquoabsorbance (A260) correspondent

agrave 1 mg de 70S 1 A260 correspond agrave 25 pmolmL de 70S

La concentration de ribosome typique est entre 10 et 20 microM

2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus

Mateacuteriel et Solutions

Les tampons utiliseacutes pour la purification des ribosomes de T thermophilus (listeacutes ci-

dessous) sont preacutepareacutes le matin du premier jour

Lrsquoindice de reacutefraction de chacune des solutions est mesureacute avec un reacutefractomegravetre

ATAGO Abbe ce qui permet de veacuterifier que la composition des tampons est exactement la

mecircme drsquoune purification agrave une autre

Tampon A (500mL) 100mM NH4Cl Mg(CH3COO)2 105 mM 20 mM HEPES-KOH

pH75 05 mM EDTA 1 mM DTT 01 mM benzamidine ajouter un peu de PMSF dissout

dans 100 μL drsquoaceacutetone juste avant la lyse

Tampon B (200 mL) (Indice de reacutefraction 1394) 11 M Sucrose 05 M KCl 105

mM Mg(CH3COO)2 05 mM EDTA 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon C (15 L) (Indice de reacutefraction 1365) 15 M Ammonium sulfate 10 mM

Mg(CH3COO)2 400 mM KCl 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon D (1 L) (Indice de reacutefraction 1338) Mg(CH3COO)2 10 mM 400 mM KCl

20 mM HEPES-KOH pH75 20 mM DTT

Tampon E 5X (250mL) 250 mM KCl 50mM NH4Cl 5125mM MgAcetate 125 mM

EDTA 50 mM HEPES-KOH pH75 5 mM DTT

Solution agrave 5 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13413) 30 mL de sucrose

50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 210 mL drsquoH2O

Mateacuteriels et Meacutethodes

177

Solution agrave 20 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13630) ) 120 mL de

sucrose 50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 120 mL drsquoH2O

Tampon G (100mL) 10 mM Mg(CH3COO)2 50 mM KCl 10 mM NH4Cl 50 mM

HEPES-KOHpH75 1 mM DTT

Protocole de purification des ribosomes de T thermophilus

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute purifieacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 239

Les bacteacuteries T thermophilus HB8 sont acheteacutees aupregraves du service Bioexpression amp

Fermentation Facility (University of Georgia Athens GA USA) qui reacutealise les cultures par

fermenteur (culture reacutealiseacutee agrave 70degC jusqursquoagrave DO600 = 2) puis nous fournit les cellules sous forme

drsquoun unique bloc de culot sec de 250g stockeacute dans un pot en plastique lequel est conserveacute tel

quel agrave -80degC

Environ 25g de bacteacuteries T thermophilus HB8 sont preacuteleveacutes du bloc de culot sec en utilisant

un tournevis et un marteau pour en deacutetacher des morceaux Les bacteacuteries sont alors deacutecongeleacutees

lentement durant 1 agrave 2 h agrave tempeacuterature ambiante dans du tampon A en utilisant 15 mL de

tampon par gramme de bacteacuteries Les bacteacuteries resuspendues sont transvaseacutees dans une

eacuteprouvette de 50 mL en les filtrant agrave travers de la gaze pour eacuteliminer les eacuteventuels morceaux de

plastique Le volume est ajusteacute agrave 90 mL avec du tampon A puis de la DNase est ajouteacutee (agrave

raison de 2 microL de DNase agrave 1 UmicroL par gramme de cellules) La lyse des bacteacuteries est effectueacutee

avec un disrupteur de cellules (Cell Disrupteur de Constant Systems LTD) par 3 passages

successifs agrave une pression de 15 kbar agrave 4degC

Les bacteacuteries lyseacutees sont centrifugeacutees 1 h agrave 13500 rpm (4degC) On complegravete ensuite agrave 160

mL avec du tampon A et lrsquoeacutechantillon est reacuteparti agrave la surface de 4 tubes (Nalgene ref 355622)

contenant chacun 25 mL de tampon B Les eacutechantillons sont centrifugeacutes agrave 45000 rpm durant 17

h agrave 4degC Les surnageants sont soigneusement eacutelimineacutes et chaque culot est laveacute deacutelicatement

avec 2 mL de tampon C Les culots sont alors resuspendus avec 4 mL de tampon C par tube

sous agitation leacutegegravere agrave 4degC en utilisant des barreaux aimanteacutes de 15 cm de longueur Les culots

resuspendus drsquoun volume total de 20-25 mL sont rassembleacutes et la quantiteacute de ribosomes est

estimeacutee en mesurant la DO260 drsquoun aliquote dilueacute 10 fois (1 mgmL de 70S donne une DO260 =

15) On fait ensuite une centrifugation de 10 min agrave 10000 rpm agrave 4degC dans un seul tube de 50

mL

Une chromatographie drsquointeractions hydrophobes est ensuite reacutealiseacutee agrave 4degC avec une

colonne contenant 200 mL de reacutesine Butyl-650S (Tosoh Bioscience) le deacutebit est de 6 mLmin

Mateacuteriels et Meacutethodes

178

pour chaque eacutetape Lrsquoeacutechantillon est injecteacute sur la colonne preacutealablement eacutequilibreacutee avec 2

volumes de colonnes (VC) de tampon C puis la colonne est laveacutee avec 2VC de tampon D agrave

50 Lrsquoeacutelution est reacutealiseacutee gracircce agrave un gradient inverse de sulfate drsquoammonium allant de 50

de tampon D agrave 100 de tampon D des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees agrave chaque eacutetape La

DO260 de chacune des fractions est mesureacutee par un spectrophotomegravetre Nanodrop en utilisant 5

microL non dilueacutes les valeurs sont reporteacutees sur une courbe laquo DO260 en fonction du numeacutero de

fraction raquo afin de seacutelectionner les fractions contenant les ribosomes 70S Les fractions dont la

DO260 est comprise entre DOmax et DOmax 2 correspondant aux ribosomes 70S sont

rassembleacutees (Figure MM-2A) cette eacutetape de chromatographie permet lrsquoeacutelimination de

nombreux contaminants notamment la proteacuteine S1 La DO260 de ce pool est mesureacutee (sans

dilution) permettant agrave nouveau drsquoestimer la quantiteacute de ribosomes Apregraves avoir compleacuteteacute le

volume agrave 120 mL avec du tampon E lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC

Figure MM-2 A) Suivi du gradient inverse en sulfate drsquoammonium au cours de la chromatographie

drsquointeractions hydrophobes (absorbance agrave 260nm en fonction des fractions collecteacutees) B) Analyse de

lrsquoabsorbance agrave 260nm dans les diffeacuterentes fractions des gradients (seul le premier gradient est repreacutesenteacute) Pour

chacune des deux eacutetapes les fractions comprises entre les deux traits verticaux ont eacuteteacute rassembleacutees et soumises

agrave lrsquoeacutetape suivante du protocole de purification

Mateacuteriels et Meacutethodes

179

Les ribosomes sont ensuite purifieacutes sur des gradients de sucrose le protocole preacutevoit

normalement drsquoutiliser 12 gradients de sucrose reacutepartis dans deux ultracentrifugeuses mais

pour des raisons techniques nous nrsquoavons pu utiliser qursquoune seule seacuterie de 6 gradients Les

gradients de sucrose (20-5) sont preacutepareacutes durant lrsquoeacutetape de chromatographie il srsquoagit de

mettre 175 mL de solution agrave 5 de sucrose dans chaque tube puis drsquoajouter au fond du tube

en passant agrave travers la solution agrave 5 175 mL de solution agrave 20 de sucrose Les gradients sont

ensuite formeacutes avec un formeur de gradient puis conserveacutes en chambre froide durant la nuit

Les culots obtenus par ultracentrifugation sont rinceacutes avec du tampon E (1 mL par

culot) puis resuspendus lentement dans du tampon E agrave raison de 1 mL de tampon par culot (2h

sous agitation lente en chambre froide avec des barreaux aimanteacutes de 06-07 cm) Les culots

ainsi resuspendus sont rassembleacutes et la DO260 est mesureacutee (apregraves dilution 1500) A cette eacutetape

la concentration typique est de 35-45 mgmL et une perte de ribosomes de 25 agrave 30 est

observeacutee par rapport agrave lrsquoeacutetape preacuteceacutedente Les eacutechantillons sont alors deacutelicatement deacuteposeacutes agrave la

surface de chacun des gradients agrave raison de 7 agrave 8 mg de ribosomes par gradient Apregraves

centrifugation agrave 15400 rpm et agrave 4degC durant 17h avec un rotor SW28 les gradients sont

fractionneacutes du bas vers le haut agrave lrsquoaide drsquoune pompe peacuteristaltique par fractions de 1 mL (deacutebit

de 2 mLmin et agrave une tempeacuterature de 4degC) La DO260 de chacune des fractions issues du premier

gradient est mesureacutee et la courbe repreacutesentant la DO260 en fonction du numeacutero de la fraction est

traceacutee Les fractions correspondant au pic (Figure MM-2B) sont rassembleacutees (~30 mL) puis on

mesure le volume et la DO260 du pool avec un Nanodrop Ensuite on dilue le pool avec du

tampon E pour le reacutepartir dans 2 tubes la concentration mesureacutee au Nanodrop ne doit pas ecirctre

infeacuterieure agrave 06-1 mgmL Une centrifugation est effectueacutee durant 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC avec

un rotor 70Ti On eacutevacue le surnageant et on rince les culots avec 1 mL de tampon G par tube

On eacutevacue le tampon puis on resuspend lentement les culots dans 250 μL de tampon G par

tube avec un barreau aimanteacute (06-07 cm) en chambre froide On deacutepose les culots resuspendus

dans un tube de 15 mL et on mesure le volume exact ainsi que la DO260 (perte typique de 10

mg) Si neacutecessaire on dilue lrsquoeacutechantillon avec le tampon G pour obtenir une concentration finale

de 23-25 mgmL dans un volume de 800 microL (environ 10 microM) Ce protocole permet drsquoobtenir

~50 mg de ribosome agrave partir de 25g de bacteacuteries Enfin on filtre la solution finale de ribosomes

sur des tubes Eppendorf eacutequipeacutes drsquoun filtre 022 μm par centrifugation agrave 4degC quelques minutes

agrave 10000 g

Enfin les eacutechantillons sont aliquoteacutes congeleacutes rapidement agrave lrsquoazote liquide et stockeacutes agrave

-80degC Une analyse de suivi de la purification peut ecirctre reacutealiseacutee sur gel SDS-PAGE agrave partir

drsquoaliquot preacuteleveacutes agrave chaque eacutetape de la purification (voir Figure MM-3)

Mateacuteriels et Meacutethodes

180

Figure MM-3 Analyse des diffeacuterentes eacutetapes de purification des ribosomes 70S de T thermophilus sur

gel SDS-PAGE 15 1 Surnageant de lyse 2 Culot resuspendu apregraves eacutetape du coussin de sucrose 3 Apregraves

eacutetape de centrifugation agrave 10000 rpm 4 Pool apregraves la chromatographie HIC 5 Culot apregraves lrsquoultracentrigation

sur la nuit 6 Pool apregraves eacutetape de centrifugation de lrsquoeacutechantillon sur gradient de sucrose 7 ribosomes purifieacutes

Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes Lrsquoactiviteacute des ribosomes 70S est consideacutereacutee comme la capaciteacute agrave syntheacutetiser des chaicircnes

poly-pheacutenylalanines in vitro (on mesure ainsi lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation) On mesure

lrsquoincorporation de la pheacutenylalanine tritieacutee dans la chaicircne polypeptidique deacutependant de lrsquoARNm

syntheacutetique poly(U) en preacutesence de tous les eacuteleacutements neacutecessaires pour le processus

drsquoeacutelongation 270ndash274 et un excegraves de pheacutenylalanine froid

Tampons neacutecessaires pour le test drsquoactiviteacute

Tampon D (pour dilution des ribosomes 500μL) 40 mM Tris-HCl pH 75 7 mM

MgCl2 80 mM NH4Cl 1 mM DTT

Tampon C (tampon de reacuteaction 10X 500μL) 400 mM Tris-HCl pH 75 70 mM MgCl2

800 mM NH4Cl 5mM DTT 10mM ATP 5mM GTP phosphoenolpyruvate 10 mM PEP-K

(C3H4O6P-K)

Tampon B (340microL) 0041 μgmL PK 0147mgmL ARN Poly(U) 0453 μM EF-Ts

046 μM EF-G 071 μM EF-Tu preacutepareacute dans du tampon C 1X

Tampon A (meacutelange contenant les ARNt Phe 180μL) tARNPhe chargeacute 175 μgμL

ARNt totaux 0167 μgμL PK 138 μCimL 3H-Phe soit environ 31106 dpmmL 244 μM

Phe preacutepareacute dans du tampon C 1X

Mateacuteriels et Meacutethodes

181

Mesure drsquoactiviteacute des ribosomes drsquoE coli MRE600 et de T thermophilus HB8

On dilue les ribosomes purifieacutes comme deacutecrit preacuteceacutedemment dans du tampon D pour avoir

les trois concentrations suivantes 196 μM 098 μM et 049 μM que lrsquoon incube 1 min agrave

30degC On preacutepare le tampon A pour la reacuteaction de chargement des ARNt et on incube 30 min agrave

30degC On meacutelange 20 μL de tampon B avec 5μL de solution de ribosomes dilueacutes et on

preacutechauffe 10 min agrave 30degC La reacuteaction de synthegravese proteacuteique est deacutemarreacutee en ajoutant 10 μL de

tampon A au meacutelange tampon B et la solution de ribosomes preacutepareacutee preacuteceacutedemment On incube

les eacutechantillons 6 min agrave 30degC La reacuteaction est arrecircteacutee en mettant 28 μL du meacutelange reacuteactionnel

sur un filtre GFC puis on plonge immeacutediatement chaque filtre dans du TCA 10 froid durant

15 min (pour preacutecipiter lrsquoensemble des macromoleacutecules) Pour le lavage on deacutepose le filtre

dans du TCA 5 agrave eacutebullition durant 15 min pour eacuteliminer ARNt acides amineacutes chaicircnes

peptidiques infeacuterieures agrave 3 reacutesidus Apregraves cette eacutetape le filtre est laveacute par trempage durant 1

min dans du TCA 5 Enfin on lave les filtres deux fois 10 min dans une solution eacutethanoleacutether

(eacutelimine le TCA qui laquo quenche raquo le comptage) puis une derniegravere fois 10 min dans de lrsquoeacutether agrave

tempeacuterature ambiante Les filtres sont seacutecheacutes sous la sorbonne Pour deacuteterminer la radioactiviteacute

lieacutee aux filtres on deacutepose ces filtres dans 4 mL de solution de scintillation (ECOLITE(+) Liquid

scintillation cocktail de MP Biomedicals) on agite 30 min et les produits de la reacuteaction fixeacutes agrave

la membrane sont quantifieacutes par un compteur agrave scintillation Les reacutesultats obtenus sont analyseacutes

avec le tableur Excel et repreacutesenteacutes graphiquement par les picomoles de pheacutenylalanine

incorporeacutes en fonction de la concentration de ribosomes

Nous avons constateacute que les preacuteparations de reacutefeacuterences R1 et M1 preacutealablement reacutealiseacutees

au laboratoire sont actives alors que les preacuteparations M3 et T4 sont 37 fois moins actives Il

est probable qursquoun problegraveme survenu lors de la purification a abouti agrave une deacutestructuration des

ribosomes drsquoE coli dans la preacuteparation M3 Concernant le protocole de purification de T

thermophilus le protocole implique une eacutetape qui aboutit agrave la perte de proteacuteines ribosomales

notamment la proteacuteine S1 neacutecessaires pour lrsquoactiviteacute de traduction ayant pour conseacutequence

une quantiteacute de pheacutenylalanine incorporeacutee tregraves faible

Mateacuteriels et Meacutethodes

182

Figure MM-4 Test drsquoincorporation in vitro de la pheacutenylalanine tritieacutee en fonction de la concentration

en ribosomes 70S Les purifications R1 M1 et M3 sont des preacuteparations de ribosomes 70S drsquoE coli MRE600

La purification T4 est une preacuteparation de ribosomes 70S de T thermophilus Lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation est mesureacutee

de faccedilon comparative avec la preacuteparation de reacutefeacuterence R1

3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled

ribosomes raquo)

Principe

Lrsquoobjectif de ce protocole est la production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction

en controcirclant preacuteciseacutement la longueur de la chaicircne peptidique syntheacutetiseacutee Ainsi il est possible

drsquoobtenir des chaicircnes de longueurs variables dont lrsquoextreacutemiteacute est confineacutee agrave lrsquointeacuterieur du

tunnel de sortie du ribosome ou au contraire qui eacutemerge de ce tunnel Le protocole utilise les

proprieacuteteacutes de la seacutequence SecM (seacutequence F150XXXXWIXXXXGIRAGP166) naturellement

preacutesente dans des proteacuteines drsquoE coli destineacutees agrave ecirctre exporteacutees240 La seacutequence SecM contenue

dans la proteacuteine induit naturellement une pause du processus de traduction Les meacutecanismes

qui induisent une pause du ribosome avec la seacutequence SecM sont encore en cours

drsquoinvestigation 24 Cette seacutequence est couramment utiliseacutee pour produire des ribosomes bloqueacutes

en cours de traduction et qui ne se dissocient pas (aussi appeleacutes laquo stalled ribosomes raquo ou RNC

pour laquo ribosome nascent chain raquo)

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits avec le kit laquo PURExpress

in vitro Protein Synthesis Kit raquo de chez New England Biolabs Ce kit contient tous les

composants pour transcrire un gegravene drsquointeacuterecirct en ARNm (facteurs de transcription

nucleacuteotideshellip) ainsi que les composants neacutecessaires agrave la traduction de lrsquoARNm syntheacutetiseacute

Mateacuteriels et Meacutethodes

183

(ribosomes facteurs de traduction ARNt acides amineacuteshellip) La transcription ainsi que la

traduction se deacuteroulent dans le mecircme meacutelange reacuteactionnel

La composition exacte des solutions A et B nrsquoest pas preacuteciseacutee dans le kit mais drsquoapregraves le livre

Cell-free Protein Purification chapitre 2 du Dr Takuya Ueda les compositions sont

- Solution A 02 mM de chacun des 20 acides amineacutes 108 DO260mL E coli tRNA

mixtures 4 mM ATP 4 mM GTP 2 mM CTP 2 mM UTP 40 mM creatine phosphate 20

microgmL formyl donor 100 mM Hepes-KOH pH 76 200 mM potassium glutamate 26 mM

magnesium acetate 4 mM spermidine 2 mM DTT

- Solution B 690 microgmL alanyl-tRNA synthetase 20 microgmL arginyl-tRNA synthetase

220 microgmL asparaginyl-tRNA synthetase 80 microgmL aspartate-tRNA synthetase 12 microgmL

cysteinyl-tRNA synthetase 38 microgmL glutaminyl-tRNA synthetase 126 microgmL glutamyl-

tRNA synthetase 96 microgmL glycyl-tRNA synthetase 8 microgmL histidyl-tRNA synthetase 400

microgmL isoleucyl-tRNA synthetase 40 microgmL leucyl-tRNA synthetase 64 lysyl-

tRNAsynthetase 21 microgmL methionyl-tRNA synthetase 170 microgmL phenylalanyl-tRNA

synthetase 100 microgmL prolyl-tRNA synthetase 19 microgmL seryl-tRNA synthetase 63 microgmL

threonyl-tRNA synthetase 11 microgmL tryptophanyl-tRNA synthetase 6 gmL tyrosyl-tRNA

synthetase 18 microgmL valyl-tRNA synthetase 200 microgmL methionyl-tRNA formyltransferase

100 microgmL initiation factor 1 (IF1) 400 microgmL initiation factor 2 (IF2) 100 microgmL initiation

factor 3 (IF3) 500 microgmL elongation factor G (EF-G) 1000 microgmL elongation factor Tu (EF-

Tu) 500 microgmL elongation factor Ts (EF-Ts) 100 microgmL release factor 1 (RF1) 100 microgmL

release factor 3 (RF3) 100 microgmL ribosome recycling factor (RRF) T7 ARN polymerase

ribosomes 70S E coli souche A19 13 microM 275

Il est inteacuteressant de noter que la solution B contient une meacutethionyl-tRNA

formyltransfeacuterase et la solution A du donneur de formyle Cela permet lrsquoincorporation drsquoune

Met initiatrice sous forme formyleacutee Ainsi le complexe ribosome chaicircne peptidique se trouve

dans un eacutetat permettant le recrutement de la peptide deacuteformylase

Ne sachant pas si lrsquoenzyme EcPDF est preacutesente dans les solutions du kit jrsquoai reacutealiseacute un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-EcPDF De mecircme jrsquoai

chercheacute agrave savoir si le kit contient le trigger factor EcTF Jrsquoai ainsi montreacute que le kit contient du

TF mais pas EcPDF (Figure MM-5)

Mateacuteriels et Meacutethodes

184

Figure MM-5 Analyse de la preacutesence

drsquoEcPDF et EcTF dans les solutions A et B

du kit de ribosome laquo PURExpress in vitro

Protein Synthesis Kit raquo de chez New

England Biolabs par Western-blot Deacutepocirct de

10 microL de solution A et 75 microL de solution B sur

gel SDS-PAGE 14 La partie haute de la

membrane a eacuteteacute incubeacutee avec des anticorps

anti-EcTF et la partie basse avec des anticorps

anti-EcPDF

Description de la seacutequence geacutenomique utiliseacutee

Nous avons choisi de fusionner la seacutequence drsquoarrecirct SecM en C-terminal de la proteacuteine -

galacosidase drsquoE coli Cependant le N-terminus MTM a eacuteteacute modifieacute en MSL afin de ne contenir

qursquoune seule meacutethionine ce qui sera important pour deacuteterminer le ratio de ribosomes bloqueacutes

De plus le reste de la seacutequence est eacutegalement optimiseacute de faccedilon agrave ne contenir qursquoune

meacutethionine la meacutethionine initiatrice Cela permet ainsi de pouvoir compter le ratio de

ribosomes bloqueacutes agrave lrsquoissue de la reacuteaction (en utilisant de la 35S-L-Methionine) La seacutequence

geacutenomique

(5rsquoTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCG

TAG-3rsquo)

correspondant agrave la seacutequence drsquoarrecirct de SecM (FSTPVWISQAQGIRAGPP) inclut un codon

proline ainsi qursquoun codon stop en 3rsquo permettant drsquooptimiser le blocage du ribosome 276277 La

seacutequence drsquoarrecirct SecM optimiseacutee a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de diffeacuterentes seacutequences de β-

galactosidase de longueurs variables Les constructions preacutesenteacutees dans le tableau MM-10

correspondent agrave des proteacuteines recombinantes de 20 25 35 42 53 71 95 105 et 256 acides

amineacutes au total Lrsquoensemble des constructions a eacuteteacute inseacutereacute dans le plasmide drsquoexpression pET-

22b(+)

Mateacuteriels et Meacutethodes

185

Tableau MM-10 Liste des seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques des diffeacuterentes constructions β-gal-SecM disponibles

SecM20

ATGAGCCTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM25

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM35

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAATTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCC

GTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWEFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM42

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCaattATTCAGCACGCCCGTCTGGATA

AGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM53

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGctagTTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM71

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTACGCAGCTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCA

GGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSFSTPVWISQAQGIRAGPP

Mateacuteriels et Meacutethodes

186

SecM95

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCG

CCTTGCAGCACATCCCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCA

GCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTGGTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGcgATTTCAGC

ACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM105

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGgtacCCTTCAGCACGCCCGTCTGGAT

AAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPFSTPVWISQ

AQGIRAGPP

SecM256

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGGTACCCTCAAACTGGCAGATGCAC

GGTTACGACGCGCCCATCTACACCAACGTGACATATCCCATTACGGTCAATCCGCCATTTGTTCCCACGGAGAATCCGACCGGTTGTTACTCGCT

CACATTTAACGTCGACGAAAGCTGGCTACAGGAAGGCCAGACGCGAATTATTTTTGATGGCGTGAATTCGGCGTTTCATCTGTGGTGCAACGGGCGCTGGGTCGGTTATGGCCAGGACAGTCGTTTGCTGTCTGAATTTGACCTGAGCGCATTTTTACGCGCCGGAGAAAACCGCCTCGCGGTGATGG

TGCTGCGCTGGAGTGACGGCAGTTATCTGGAAGATCAGGATATGTGGCGGATGAGCGGCATTTTCCGTGACGTCTCGTTGCTGCACAAACCGAC

CACACAAATCAGCGATTTCCATGTTGCCACTCTCTTTAATGATGATTTTTCACGCGCGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCA

TCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPSNWQMHGY

DAPIYTNVTYPITVNPPFVPTENPTGCYSLTFNVDESWLQEGQTRIIFDGVNSAFHLWCNGRWVGYGQDSRLLSEFDLSAFLRAGENRLAVMVLRWSD

GSYLEDQDMWRMSGIFRDVSLLHKPTTQISDFHVATLFNDDFSRAFSTPVWISQAQGIRAGPP

Les seacutequences souligneacutees correspondent agrave la seacutequence de SecM permettant le blocage du ribosome

Mateacuteriels et Meacutethodes

187

Le meacutelange reacuteactionnel pour obtenir 24 microM de ribosomes bloqueacutes dans 25 microL final est le

suivant dans un tube Eppendorf on deacutepose 10 microL de solution A puis 75 microL de solution B ainsi

que 05 microL drsquoinhibiteur de RNAse (RNAse inhibitor murine de New England Biolabs 40000

uniteacutesmL) et le plasmide pET-22bSecM agrave une concentration finale de 5 agrave 25 ngmicroL (voir

tableau MM-11) On complegravete agrave 25 microL avec de lrsquoeau milliQ Le mix est alors doucement agiteacute

puis mis agrave incuber dans un thermomixeur agrave 37degC durant 150 min (un bain-marie agrave 37degC peut

eacutegalement ecirctre utiliseacute) Il faut faire attention de ne jamais vortexer la solution ni produire de

bulles afin de ne pas entraicircner une dissociation des ribosomes A lrsquoissue de la reacuteaction les

ribosomes bloqueacutes en cours de traduction sont precircts agrave ecirctre utiliseacutes

Tableau MM-11 Concentration et temps drsquoincubation optimaux pour obtenir des ribosomes bloqueacutes

avec les constructions SecM25 SecM42 SecM53 SecM71 et SecM105

Constructions Concentration optimale de

plasmides Temps optimal drsquoincubation

SecM25 5 ngmicroL 120 min

SecM42 15 agrave 25 ngmicroL 120 min

SecM53 5 ngmicroL 150 min

SecM71 5 ngmicroL 120 min

SecM105 15 ngmicroL 120 min

Veacuterification du ratio de ribosomes bloqueacutes produits

Le rendement drsquoobtention de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction est mesureacute en

preacuteparant les ribosomes selon le protocole deacutecrit ci-dessus et en utilisant de la meacutethionine

radioactive Les ribosomes ainsi produits sont isoleacutes sur une colonne Sephacryl S-300 et la

radioactiviteacute contenue dans le meacutelange est mesureacutee La -galactosidase utiliseacutee ne contenant

qursquoune seule Met (voir lrsquooptimisation de seacutequence deacutecrite ci-dessus) la quantiteacute de radioactiviteacute

incorporeacutee est directement lieacutee agrave la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes

La reacuteaction de synthegravese est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que deacutecrit preacuteceacutedemment

en ajoutant 2 microL de meacutethionine marqueacutee (EasyTag methionine 35S-Met de Perkin Helmer

reacutefeacuterence NEG709A agrave 14 microgmL et 1025 mCimL) dans le meacutelange reacuteactionnel

Dans une reacuteaction de 25 microL nous avons 60 pmol de ribosomes (24 microM) Comme chaque

ribosome bloqueacute nrsquoincorpore qursquoune seule meacutethionine (en N-terminal) 100 de ribosomes

Mateacuteriels et Meacutethodes

188

bloqueacutes incorporent donc 60 pmol de meacutethionine marqueacutee Nous utilisons 5 microL de meacutelange

reacuteactionnel pour le comptage de radioactiviteacute soit 12 pmol de ribosomes marqueacutes au maximum

La gamme eacutetalon de meacutethionine marqueacutee srsquoeacutetend donc de part et drsquoautre de cette valeur La

gamme est reacutealiseacutee dans un tampon 50 mM Hepes-KOHpH75 10 mM Mg(Ac)2et 75 mM

KAc

On deacutepose 1 mL de reacutesine Sephacryl S-300 high resolution (GE Healthcare) sur une

colonne Mobicole classique (MoBiTec) apregraves avoir mis un filtre Une fois lrsquoincubation des

ribosomes termineacutee on deacutepose le meacutelange reacuteactionnel au centre de la colonne (max 50

microLcolonne) et on centrifuge lrsquoeacutechantillon 2 min agrave 05 rcf Le filtrat contient alors les ribosomes

bloqueacutes alors que la reacutesine retient les meacutethionines marqueacutees libres qui nrsquoont pas eacuteteacute

incorporeacutees durant la synthegravese peptidique

Pour le comptage nous deacuteposons 100 microL drsquoeau 5 microL de solution de ribosomes bloqueacutes et

5 mL de liquide de scintillation dans un tube de comptage On peut alors reacutealiser les mesures

On reacutealise eacutegalement une gamme de concentration de 35S-L-Methionine afin de deacutefinir le

nombre de coups compteacutes en fonction de la quantiteacute de meacutethionine marqueacutee preacutesente dans la

solution Ainsi le nombre de coups mesureacutes dans la solution de ribosomes bloqueacutes nous indique

la quantiteacute de meacutethionine preacutesente et donc la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes ayant incorporeacute

une meacutethionine

Tampon utiliseacute pour la gamme 50 mM HEPES-KOHpH 75 10 mM Mg(Ac)2 75 mM KAc

Nous ajoutons ensuite la meacutethionine marqueacutee au tampon Pour les comptages de

radioactiviteacute du liquide de scintillation (ECOLITE(+) Liquid scintillation cocktail de MP

Biomedicals) est alors ajouteacute

Une fois la gamme effectueacutee on attend la fin de lrsquoincubation de la reacuteaction de synthegravese

des laquo stalled ribosomes raquo Le comptage de la radioactiviteacute de la gamme et des eacutechantillons est

effectueacute avec un compteur agrave scintillation

4) Test de seacutedimentation

Lrsquointeraction ribosomePDF a eacuteteacute mesureacutee gracircce agrave un test de seacutedimentation sur couche de

sucrose selon un protocole publieacute 94

La PDF drsquointeacuterecirct (5 microM) est incubeacutee en preacutesence de concentrations croissantes de ribosomes

bloqueacutes (de 02 microM agrave 2 microM) dans un meacutelange reacuteactionnel de 60 microL contenant du tampon

Mateacuteriels et Meacutethodes

189

drsquointeraction (50 mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP)

Un extrait cellulaire S150 (contenant lrsquoensemble des proteacuteines bacteacuteriennes solubles mais pas

les ribosomes voir ci-dessous) est ajouteacute de faccedilon agrave diminuer les interactions aspeacutecifiques de

la PDF avec le ribosome Le meacutelange reacuteactionnel est incubeacute 30 min dans la glace puis centrifugeacute

agrave 16100 g durant 10 min (4degC) afin drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles proteacuteines preacutecipiteacutees Le

surnageant (60 microL) est alors deacutelicatement deacuteposeacute sur 120 microL de couche de sucrose 20 (50

mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP 20 sucrose)

dans des tubes pour rotor TLA 100 Les tubes sont alors centrifugeacutes agrave 245000 g durant 30 min

agrave 4degC (rotor TLA100) A lrsquoissue de la centrifugation un culot leacutegegraverement jaune est visible On

eacutelimine le surnageant et on lave le culot 2 fois agrave la pipette avec le tampon drsquointeraction en

faisant couler le tampon le long de la paroi du tube de faccedilon agrave ne pas perturber le culot Le

culot est ensuite resuspendu dans 20 microL de tampon de charge 1X et les eacutechantillons sont

analyseacutes par Western-blot

5) Pontage chimique

Preacuteparation de lrsquoextrait S150 ( drsquoapregraves 278ndash280)

Une culture de bacteacuteries E coli MRE600 est reacutealiseacutee dans 1 L de milieu de culture

contenant 56 g KH2PO4 289 g K2HPO4 10 g extrait de levure auquel on ajoute 1 de

glucose et 10 mg de thiamine apregraves autoclavage Elle est incubeacutee agrave 37degC sous agitation (200

rpm) jusqursquoagrave obtenir une DO600 = 08 On place alors rapidement la culture dans la glace pour

stopper la croissance cellulaire On centrifuge les cellules 20 min agrave 8000 g afin drsquoobtenir un

culot qui est alors laveacute deux fois avec un tampon TMP (10 mM Tris-acetatepH 80 15 mM

magneacutesium acetate 60 mM potassium acetate 1 mM DTT 75 microgmL pMSF) Pour 1 L de

culture on obtient un culot de environ 25 g que lrsquoon resuspend apregraves rinccedilage dans 10 mL de

tampon TMP (le volume final apregraves resuspension est donc environ 12 mL) La lyse des cellules

est reacutealiseacutee avec un sonicateur Branson en faisant 3 cycles de 1 min de pulsation avec 1min

de pause entre chaque pulsation On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon agrave 30000 g (26000 rpm) dans

un rotor TLA 1003 agrave 4degC durant 30 min On reacutecupegravere le surnageant et on le centrifuge de

nouveau dans les mecircmes conditions On mesure la concentration de proteacuteines par la meacutethode

de Bradford et on ajuste la concentration agrave 15 mgmL avec le tampon TMP Le lysat est ensuite

dialyseacute contre 1L du tampon TMP agrave 4degC durant 3h On reacutealise alors de nouveau une

centrifugation agrave 150000 g (65000 rpm) avec le rotor TLA 1003 durant 24 min agrave 4degC Le

surnageant S150 est collecteacute aliquoteacute dans des tubes de 100 microL puis est rapidement congeleacute

dans de lrsquoazote liquide afin drsquoecirctre stockeacute agrave -80degC

Mateacuteriels et Meacutethodes

190

La centrifugeuse utiliseacutee est la Beckman TL-100 le rotor TLA 1003 et les tubes Ultra-Clear

tubes frac12 x 2 13 x 51 mm (reacutefeacuterence 344057 chez Beckman)

Tampon pour le protocole de pontage chimique

Cross-linking buffer 100 mM HEPES-KOH 100mM KCl 10 mM MgCl2 pH 76

Binding buffer 20 mM HEPES-KOH 100mM NH4OAc 20 mM MgCl2 1 mM TCEP pH

74

Quenching buffer 1 M NH4OAc 1M Tris-HCl pH 74

Dissociation buffer 20 mM HEPES-KOH 100 mM NH4OAc 03 mM MgCl2 pH 74

Strep-Tactin lysis buffer 20 mM HEPES-KOH 150 mM KCl pH 75

Protocole du pontage chimique

Le pontage chimique avec lrsquoEDC permet de lier covalemment deux proteacuteines dont les reacutesidus

aspartateglutamate et lysine se retrouvent proches dans lrsquoespace (Figure MM-6)

Figure MM-6 Reacuteaction de pontage chimique entre lrsquoEDC et les groupements carboxyle et amine

primaire de deux proteacuteines

On incube 5 microM de ribosome avec 25 microM de strep-PDF dans le laquo cross-linking buffer raquo

dans un volume total de 2375 microL On incube alors lrsquoeacutechantillon durant 30 min agrave 25degC On

ajoute ensuite de lrsquoEDC agrave une concentration finale de 50 mM de faccedilon agrave obtenir un volume

final de 25 microL On incube 30 min agrave 25degC On ajoute alors 275 microL de laquo quenching buffer raquo

Lrsquoeacutechantillon est ensuite dilueacute avec le laquo binding buffer raquo pour obtenir un volume final de 50

microL On ajoute alors 100 microL drsquoextrait S150 et on charge lrsquoeacutechantillon sur 2 mL drsquoune couche de

sucrose agrave 20 (reacutealiseacutee dans du laquo binding buffer raquo) On centrifuge lrsquoeacutechantillon dans un rotor

TLA55 agrave 55000 rpm durant 35 h agrave 4degC (ou 55000 rpm durant 25 h agrave 4degC dans un rotor TLA

Mateacuteriels et Meacutethodes

191

1003) Le culot est ensuite laveacute deux fois avec 300 microL de laquo dissociation buffer raquo froid Le culot

est alors resuspendu dans 20 microL de laquo dissociation buffer raquo Une mesure de la concentration de

ribosome est effectueacutee agrave 260 nm En parallegravele on eacutequilibre la reacutesine Strep-Tactin-Sepharose

avec 30 microL de laquo dissociation buffer raquo puis une fois eacutequilibreacutee on ajoute la reacutesine au culot de

ribosome resuspendu On ajoute alors de la Bovine pancratic RNase A (Roche) agrave une

concentration finale de 5 microgmL Lrsquoeacutechantillon est incubeacute la nuit agrave 4degC Le lendemain on

transfegravere lrsquoeacutechantillon (incluant la reacutesine) dans un tube laquo filter spin column (MoBiTec) raquo de 1

mL On centrifuge 30 s agrave 100 g agrave 4degC On reacutecupegravere les proteacuteines non accrocheacutees en lavant la

reacutesine 3 fois avec 100 microL de laquo Strep-Tactin lysis buffer raquo On eacutelue ensuite les proteacuteines

accrocheacutees agrave la colonne avec 25 microL de tampon de charge 1X et on incube lrsquoeacutechantillon agrave 95degC

durant 10 min On centrifuge ensuite durant 2 min agrave 16000 g afin de reacutecupeacuterer les proteacuteines

Les eacutechantillons sont alors precircts agrave ecirctre analyseacutes sur gel SDS-PAGE etou Western-blot

Figure MM-7 Principe du pontage chimique entre 70S E coli et Strep-Vp16PDF avec EDC

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute cristalliseacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 18239 par la technique de diffusion de vapeur en reacutealisant des gouttes assises

dans des boicirctes 24 puits

Les cristaux de ribosomes seuls sont obtenus en meacutelangeant 2 microL de ribosomes agrave 13 microM et 2

microL de solution de puits contenant 38 agrave 43 de PEG-20000 38 agrave 43 de PEG-550 MME

Mateacuteriels et Meacutethodes

192

100 mM de KSCN et 100 mM de Tris-aceacutetate pH7 Les reacuteservoirs contiennent 400 microL de

solution de cristallisation Lrsquoeacutechantillon de ribosomes contient 185 pmol drsquoARNtfMet

preacutealablement activeacute 2 min agrave 55degC ainsi que 28 mM final de DBC (deoxy big chap) Les

proteacuteines PDF ou MetAP ont eacuteteacute cocristalliseacutees avec les ribosomes en preacuteparant des

eacutechantillons contenant un excegraves molaire 6X de proteacuteine par rapport aux ribosomes Les boicirctes

sont incubeacutees agrave 24degC durant 2 agrave 3 semaines

Les cristaux obtenus sont soumis agrave un protocole de cryoprotection 24h avant les expeacuteriences

de diffraction des rayons X Pour cela la solution de cristallisation drsquoun puits est transvaseacutee

dans un tube ougrave lrsquoon ajoute du MgCl2 agrave une concentration finale de 10 mM 600 μL de 60

MPD sont ajouteacutes dans les puits ainsi videacutes et 10 μL de solution de cristallisation contenant

10mM de MgCl2 sont alors ajouteacutes dans chacune des gouttes de cristallisation Les boicirctes de

cristallisation ainsi preacutepareacutees sont mises agrave eacutequilibrer 24h agrave 24degC Une fois sur la ligne de

lumiegravere soit 24h apregraves le deacutebut du protocole de cryoprotection la solution des gouttes de

cristallisation est eacutechangeacutee par 3 ajouts successifs de 45 μL de solution de cryoprotection (ajout

de solution puis eacutelimination sans toucher aux cristaux 3 fois de suite) constitueacutee typiquement

de 45 PEG-20000 45 PEG-550 MME 01M KSCN pH70 10 mM MgAcetate 30

MPD Les cristaux sont alors monteacutes sur une boucle et congeleacutes directement dans le flux drsquoazote

sur la tecircte goniomeacutetrique

Les expeacuteriences de diffraction ont eacuteteacute reacutealiseacutees au synchrotron SOLEIL sur la ligne de

lumiegravere PROXIMA1

Mateacuteriels et Meacutethodes

193

Carte des vecteurs vides

pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

194

pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

195

pET-22b

Mateacuteriels et Meacutethodes

196

Constructions en pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

197

Mateacuteriels et Meacutethodes

198

Mateacuteriels et Meacutethodes

199

Construction des chimegraveres en pBADMyc-HisA

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229

Titre Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle de la peptide deformylase du phage Vp16T

Mots cleacutes modification co-traductionnelle ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Reacutesumeacute Les proteacuteines en cours de synthegravese subissent des modifications tregraves preacutecoces de leur extreacutemiteacute

N-terminale degraves lors que celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome La premiegravere modification est

lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice assureacutee par une meacutethionine aminopeptidase (MetAP) preacuteceacutedeacutee

de sa deacuteformylation par une enzyme peptide deacuteformylase (PDF) chez les bacteacuteries et dans les

mitochondries et chloroplastes Ce processus est ubiquitaire et essentiel et a eacuteteacute deacutecrit dans tout le regravegne

du vivant Chez les bacteacuteries les PDFs de type 1B se fixeraient au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute

du tunnel de sortie du peptide naissant via son heacutelice α C-terminale Or des analyses meacutetageacutenomiques

reacutecentes ont reacuteveacuteleacute la preacutesence insoupccedilonneacutee de gegravenes codant des PDFs putatives chez des virus marins

De maniegravere inattendue toutes les PDF virales preacutesentent des seacutequences C-terminales tregraves courtes et

deacutepourvues de lrsquoheacutelice 3 Lrsquoidentification de ces PDFs atypiques soulegraveve alors de nouvelles questions

quant agrave leur possible interaction au ribosome et agrave leur fonction biologique Lrsquoobjectif de ma thegravese a donc

eacuteteacute de reacutealiser la caracteacuterisation complegravete et inteacutegreacutee de la peptide deacuteformylase du bacteacuteriophage Vp16T

dont la seacutequence est lrsquoune des plus courtes connues agrave ce jour Jrsquoai montreacute que le phage Vp16T code une

proteacuteine active in vivo et in vitro et qursquoelle peut se lier au ribosome malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale La caracteacuterisation structure-fonction de Vp16PDF a reacuteveacuteleacute des caracteacuteristiques uniques qui

pourraient alors expliquer sa fonction au cours de la reacuteplication du phage Ainsi jrsquoai montreacute que

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli modifie la structure de lrsquoenveloppe induit lrsquoaccumulation

drsquoagreacutegats et finalement inhibe la croissance bacteacuterienne De plus lrsquoeacutetude de souches bacteacuteriennes

mutantes a montreacute que Vp16PDF interfegravere speacutecifiquement avec le repliement et lrsquoadressage de proteacuteines

membranaires Cette derniegravere fonction pourrait permettre de deacutestabiliser la membrane de lrsquohocircte et ainsi

favoriser la libeacuteration des particules virales

Title Structural and functional characterization of peptide deformylase from Vp16T phage

Keywords co-translational modification ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Abstract Being synthesized proteins undergo very early changes in their N-terminal end since it

emerges from the outlet channel of the ribosome The first modification is the excision of the initiator

methionine provided by a methionine aminopeptidase (MetAP) preceded by its deformylating enzyme

peptide deformylase (PDF) in bacteria and in mitochondria and chloroplasts This process is ubiquitous

and essential and has been described in the kingdom of life In bacteria Type 1B PDFs would bind to

the ribosome near the end of the outlet tunnel of the nascent peptide via its C-terminal helix But

recent metagenomic analyzes revealed the unexpected presence of genes encoding putative PDFs in

marine viruses Unexpectedly all viral PDF have very short C-terminal sequences and lacking the 3

helix The identification of these atypical PDFs then raises new questions about their possible interaction

with ribosome and their biological function The aim of my thesis was therefore to achieve the complete

and integrated characterization of peptide deformylase bacteriophage Vp16T the sequence is one of the

shortest known to date I showed that the phage Vp16T code an active protein in vivo and in vitro and

can bind to the ribosome despite the absence of the C-terminal helix The structure-function

characterization Vp16PDF revealed unique features that could then explain its function in the replication

of the phage Thus I have shown that expression in E coli Vp16PDF modifies the envelope structure

induces accumulation of aggregates and ultimately inhibits bacterial growth In addition the study of

mutant bacterial strains showed that Vp16PDF specifically interfere with the folding and addressing of

membrane proteins This latter function could help destabilize the membrane of the host and thereby

promote release of viral particles

230

2

3

4

Table des matiegraveres Introduction geacuteneacuterale

A-La traduction 10

A1-La structure du ribosome 10

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments cellulaires 12

A3- Le tunnel de sortie du peptide 13

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie 15

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes 18

B1- Les RPBs 18 a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de lrsquoexcision de la meacutethionine

N-terminale (NME) 18 b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les proteacuteines bacteacuteriennes 19 c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor (TF) 20 d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide 21 e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et Sec 22

B2- interactions RPBribosome 25

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation 32

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME 39

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP) 41 1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations 41 2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique 42

C2 ndash Les peptides deacuteformylases 44

D-Probleacutematique 48

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle dune peptide deformylase atypique

de phage Vp16PDF

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages 54

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs virales 54

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

57

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une activiteacute

deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo 58

5

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T 60

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles mis au point pour les

formes bacteacuteriennes 60

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active 61

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF 64

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement la proteacuteine 65

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique assorti de quelques

particulariteacutes 69

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

in vitro 73

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon augmente la

concentration en nickel dans le tampon de lyse 74

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon de lyse est de bas pH et

qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en nickel 75

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF 79

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en nickel 79

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF purifieacutee avec le

nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant des constantes catalytiques

comparables aux autres PDFs actives 80

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine 81

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF 83

Conclusion 87

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique du complexe Vp16PDFribosome

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-

terminale typique des PDFs de type 1B 90

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une localisation au

ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF 93

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome 94

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF ribosome 97

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de

Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome 99

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la longueur du

polypeptide naissant 107

Conclusion 113

6

Chapitre III Caracteacuterisation de lexpression de Vp16PDF chez E coli

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance bacteacuterienne agrave basse

tempeacuterature 118

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne 118 A 119 B 119 C 119 D 119

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une compeacutetition entre Vp16PDF et

EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature 120

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des bacteacuteries 121

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une

forme active de lrsquoenzyme 123

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet inhibiteur exerceacute par

lrsquoexpression de la proteacuteine 124

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne 127

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe bacteacuterienne 127

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de deacutetergents et

antibiotiques 128

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines 130

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats 134

Conclusion 136

Discussion

Discussion 141

Mateacuteriels et meacutethodes

A-Techniques de biologie moleacuteculaire 156

A1-Souches bacteacuteriennes 156

A2 ndash Protocole 156 1) Ensemble des constructions plasmidiques 156 2) Mutageacutenegravese dirigeacutee 150

7

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes dans le plasmide pBAD vers le vecteur

pET-16b 151 4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes 153 5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique 154 6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps) 154 7) Seacutequenccedilage 155

B-Techniques de biochimie 155

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres 155 1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute 156 2) Purification de Vp16PDF (forme peu active) 156 3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active) 158 4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford 159 5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes 159 6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection 160

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase 162 1) Mateacuteriel et solutions 163 2) Protocole 164 3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine 164

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF 165 1) Souches 165 2) Compleacutementation fonctionnelle 165 2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries 168 3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes 168 4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

digestion trypsique drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE 170

B4 Etudes des interactions avec le ribosome 172 1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli 172 2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus 176 Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes 180 3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled ribosomes raquo) 182 4) Test de seacutedimentation 188 5) Pontage chimique 189

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME 191

Bibliographie

Bibliographie 203

Introduction

8

Introduction

Introduction

9

Introduction

10

Introduction

A- La traduction Les ecirctres vivants possegravedent une quantiteacute immense drsquoinformation geacuteneacutetique contenue sur

un support biologique leur ADN Celui-ci leur sert de matrice pour produire lrsquoARN messager

puis les proteacuteines neacutecessaires agrave leur structure et leur meacutetabolisme Lrsquoeacutetape permettant de

produire les proteacuteines est appeleacutee laquo traduction raquo et elle est assureacutee par de grands complexes

moleacuteculaires les ribosomes Apregraves transcription de lrsquoADN en ARN messager (ARNm) le

ribosome laquo lit raquo la seacutequence nucleacuteotidique et assisteacute par des proteacuteines speacutecialiseacutees la

machinerie traductionnelle utilise ainsi les acides amineacutes libres agrave lrsquointeacuterieur de la cellule pour

les assembler afin de produire les proteacuteines Ce processus est rapide la vitesse eacutetant de 10 agrave 22

acides amineacutes assembleacutes chaque seconde chez les procaryotes 12 et 5 agrave 6 acides amineacutes par

seconde pour les eucaryotes 3

Les avanceacutees techniques des derniegraveres anneacutees en matiegravere de cryo-microscopie

eacutelectronique et de cristallographie ont permis lrsquoobtention de donneacutees preacutecises sur la structure

tridimensionnelle des ribosomes aidant ainsi agrave ameacuteliorer la compreacutehension de ce meacutecanisme

incroyablement complexe qursquoest la traduction Nous allons voir dans cette partie les

caracteacuteristiques des diffeacuterents types de ribosomes ainsi que les principales eacutetapes de la

traduction chez les procaryotes de lrsquoinitiation agrave la terminaison

A1-La structure du ribosome

Les ribosomes forment une machinerie ribonucleacuteoproteacuteique complexe (25 MDa chez

les procaryotes plus de 33 MDa chez les eucaryotes) destineacutee agrave deacutechiffrer le code geacuteneacutetique

(sous forme drsquoARNm) pour le traduire et produire les proteacuteines Ils possegravedent deux fonctions

principales celle de deacutecoder lrsquoARNm en reconnaissant les codons et en faisant interagir les

ARNt correspondants chargeacutes des acides amineacutes arrivant puis celle qui consiste agrave assembler

les acides amineacutes entre eux via la creacuteation de liaisons peptidiques On les retrouve dans le

cytoplasme des cellules eucaryotes et procaryotes mais eacutegalement dans les organites des

cellules eucaryotes (mitochondries et chloroplastes)

Les ribosomes procaryotes sont composeacutes drsquoune cinquantaine de proteacuteines et 3 ARN

ribosomaux (ARNr) les ribosomes cytoplasmiques eucaryotes sont plus complexes puisqursquoils

possegravedent environ 80 proteacuteines et 4 ARNr Les ribosomes sont composeacutes de deux sous-uniteacutes

contenant chacune des proteacuteines et une ou plusieurs ARNr Elles se diffeacuterencient par la longueur

Introduction

11

de leur(s) ARNr par le nombre de leurs proteacuteines et ainsi par leur coefficient de seacutedimentation

S (Sverdberg) Chez les procaryotes on deacutefinit la petite sous-uniteacute 30S et la grande sous-uniteacute

50S formant un complexe final 70S (Figure i1) Cette organisation en deux sous-uniteacutes est

fortement conserveacutee dans lrsquoensemble du regravegne du vivant La petite sous-uniteacute contient environ

vingt proteacuteines et un ARNr 16S (environ 1500 nucleacuteotides) Elle contribue agrave la reconnaissance

de lrsquoARNm par lrsquointermeacutediaire des proteacuteines ribosomales bS1 uS3 bS18 et bS21 et de lrsquoARNr

16S dont lrsquoextreacutemiteacute reconnaicirct la seacutequence Shine-Dalgarno de lrsquoARNm 45 Elle permet

eacutegalement le deacutecodage de lrsquoARNm en controcirclant les appariements codon-anticodon entre

lrsquoARNm et les ARNt 4 Enfin cette sous-uniteacute contient eacutegalement les sites de liaison pour les

facteurs drsquoinitiation IF1 IF2 et IF3 4 La grande sous-uniteacute contient quant agrave elle une trentaine

de proteacuteines et deux ARNr le 23S (environ 2500 nucleacuteotides) et le 5S (environ 120

nucleacuteotides) Elle catalyse la formation des liaisons peptidiques en utilisant lrsquoeacutenergie provenant

de lrsquohydrolyse du GTP notamment gracircce aux facteurs drsquoeacutelongation EF-G et EF-Tu Le

meacutecanisme de catalyse des liaisons peptidiques se deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase

(PTC) de cette grande sous-uniteacute Par ailleurs la grande sous-uniteacute possegravede trois sites de

fixation des ARNt i) le site A (aminoacyl-ARNt) dans lequel vient se fixer lrsquoARNt chargeacute de

lrsquoacide amineacute arrivant (ARNtaa) (hormis lrsquoARNt initiateur qui vient se fixer directement dans

le site P) ii) le site P (peptidyl-ARNt) sur lequel est accrocheacute le polypeptide en cours de

synthegravese et ougrave a lieu la liaison peptidique et iii) le site E (laquo exit raquo) qui permet le relargage de

lrsquoARNt deacutechargeacute une fois la liaison peptidique catalyseacutee au niveau du PTC (Figure i1) Enfin

il existe un tunnel agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute reliant le PTC jusqursquoagrave la surface du

ribosome qui permet lrsquoeacutemergence du peptide en cours de synthegravese

Figure i1 Structure du ribosome bacteacuterien Structure

du ribosome 70S avec ARNm ARNt et chaicircne naissante

Les ARNt sont preacutesents dans les sites E P et A

respectivement en jaune vert et rose Le tunnel de sortie

du peptide est repreacutesenteacute par des pointilleacutes rouges

Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

3rsquo 5rsquo

Introduction

12

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments

cellulaires

Bien que lrsquoarchitecture globale du ribosome soit conserveacutee agrave travers le regravegne du vivant

formant un macro-complexe ribonucleacuteoproteacuteique composeacute de deux sous-uniteacutes ces entiteacutes

possegravedent neacuteanmoins des particulariteacutes structurales suivant lrsquoorganisme etou le compartiment

ougrave elles se trouvent (Figure i2) Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment une diffeacuterence

majeure est observable entre les ribosomes eucaryotes et procaryotes puisque les premiers sont

plus volumineux contenant un plus grand nombre de proteacuteines des ARNr plus longs mais

eacutegalement un ARNr suppleacutementaire dans la grande sous-uniteacute Nous savons maintenant que les

ribosomes ont eacutevolueacute ainsi pour permettre un meacutecanisme de traduction de plus en plus

complexe En effet chez les organismes eucaryotes une plus grande diversiteacute de proteacuteines doit

ecirctre traduite et les meacutecanismes de deacutecodage de synthegravese de correction de la traduction et de

modifications des peptides sont alors plus complexes De mecircme les ribosomes preacutesents dans

les mitochondries et les chloroplastes montrent des particulariteacutes structurales adapteacutees agrave la

traduction des proteacuteines codeacutees par les geacutenomes chloroplastiques et mitochondriaux les mito-

ribosomes sont particuliegraverement modifieacutes par rapport agrave la structure des ribosomes

cytoplasmiques (voir ci-dessous)

Concernant les ribosomes des organites le ribosome mitochondrial se trouve agrave

lrsquointeacuterieur de la matrice de la mitochondrie fortement associeacute agrave la membrane Cela permet

lrsquoinsertion co-traductionnelle dans la membrane interne de la mitochondrie de la plupart des

proteacuteines codeacutes par le geacutenome mitochondrial notamment les proteacuteines de la chaicircne respiratoire

7 Ces ribosomes contiennent moins drsquoARNr et de proteacuteines ribosomales que leurs homologues

procaryotes et eucaryotes et certains de leurs composants ne semblent pas avoir drsquohomologues

chez les ribosomes cytoplasmiques (Figure i2) 89 De plus il semble exister une diversiteacute de

ribosomes mitochondriaux dont la structure peut fortement varier en fonction du type

drsquoorganisme (protiste levure mammifegraveres plantes voir Tableau Sup1 dans 7) Les

particulariteacutes fonctionnelles de chacun des diffeacuterents types de ribosomes mitochondriaux ne

sont pas encore connues agrave ce jour On observe cependant que les proteacuteines entourant le tunnel

de sortie du peptide sont pour la plupart speacutecifiques aux mitochondries (Figure i2) De plus

bien que son existence et son rocircle soient encore tregraves contesteacutes un second tunnel de sortie du

peptide semble exister dans la grande sous-uniteacute des ribosomes mitochondriaux 8ndash11

Les ribosomes 70S de chloroplastes sont quant agrave eux beaucoup plus similaires agrave ceux

retrouveacutes chez les bacteacuteries et possegravedent peu de proteacuteines ribosomales speacutecifiques (PSRP 1 agrave

Introduction

13

6)12 Ces PSRP semblent ecirctre localiseacutees loin du tunnel de sortie du peptide (Figure i2) et ne

participeraient donc pas agrave la reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels 12

Figure i2 Comparaison de lrsquoorganisation des ribosomes cytoplasmiques chloroplastiques et

mitochondriaux dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide La grande sous-uniteacute des

ribosomes est vue du dessus au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (repreacutesenteacutee par un rond noir) drsquoougrave

eacutemerge le polypeptide naissant Lrsquoextreacutemiteacute du probable second tunnel de sortie du ribosome mitochondrial est

repreacutesenteacutee par un carreacute noir Les proteacuteines ribosomales sont repreacutesenteacutees de la mecircme couleur si elles sont

homologues Drsquoapregraves Breiman et al 2015 7

A3- Le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie est situeacute agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute ribosomale reliant le

centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) agrave la surface et permettant la sortie du peptide (Figure i3) Sa

longueur est eacutevalueacutee agrave environ 80 agrave 100 Aring 1314 permettant ainsi de contenir une chaicircne

peptidique drsquoune longueur de 30 agrave 60 acides amineacutes 15ndash17 Le nombre drsquoacides amineacutes pouvant

ecirctre preacutesents dans le tunnel avant que la chaicircne peptidique nrsquoeacutemerge deacutepend de la capaciteacute du

Introduction

14

peptide agrave se replier Si aucune structure secondaire nrsquoest formeacutee (peptide en conformation

eacutetendue) alors le peptide sortira du tunnel une fois que 30 agrave 40 acides amineacutes auront eacuteteacute

assembleacutes si au contraire une structure secondaire se forme (type heacutelice α) alors la chaicircne

naissante contiendra 40 agrave 60 acides amineacutes avant drsquoeacutemerger

Ce tunnel est essentiellement formeacute par les reacutegions conserveacutees de lrsquoARNr 23S 18 et

possegravede donc un fort potentiel eacutelectroneacutegatif 1920 En plus de lrsquoARNr viennent srsquoajouter des

extensions des proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 qui contribuent agrave former une zone de

constriction au sein du tunnel 14 (Figure i3) Nous ne connaissons pas encore le rocircle preacutecis de

cette reacutegion mais des eacutetudes reacutecentes suggegraverent qursquoelle permettrait de creacuteer des interactions

avec le peptide naissant qui contribueraient agrave reacuteguler la traduction 21 On retrouve eacutegalement

une extension de la proteacuteine uL23 aux abords de la sortie du tunnel 18

Figure i3 Coupe transversale du ribosome

70S et visualisation du tunnel de sortie du

peptide Le tunnel de sortie du peptide se

deacutecompose en trois zones les parties

supeacuterieures et infeacuterieures contribuant au

repliement de la chaicircne peptidique notamment

via des interactions avec les proteacuteines uL4

uL22 et uL23 constituant les parois du tunnel

Un ARNt (en vert) est preacutesent dans le site P du

PTC La sous-uniteacute 30S du ribosome est

repreacutesenteacutee en jaune et la 50S en bleu Drsquoapregraves

Knoops et al 2012 22

Durant de nombreuses anneacutees ce tunnel a eacuteteacute consideacutereacute comme un canal passif

permettant uniquement lrsquoeacutemergence du peptide agrave la surface du ribosome Cependant de

reacutecentes deacutecouvertes ont permis de mettre en eacutevidence son rocircle dans la reacutegulation de la

traduction En effet un certain nombre de seacutequences peptidiques peuvent entrer en interaction

avec des composants du tunnel ARNr ou proteacuteines Une seacutequence particuliegravere de la proteacuteine

bacteacuterienne SecM est un exemple de plus en plus documenteacute Cette proteacuteine permet la

reacutegulation de lrsquoexpression de la proteacuteine SecA et ainsi la reacutegulation de la seacutecreacutetion des

proteacuteines SecM possegravede en C-terminal une seacutequence dite laquo seacutequence drsquoarrecirct SecM raquo qui

lorsqursquoelle traverse le tunnel de sortie induit une pause dans la traduction En effet la seacutequence

C-terminale drsquoarrecirct de SecM est capable drsquoadopter une conformation compacte et drsquointeragir

avec les composants du tunnel de sortie au niveau de la zone de constriction 2324 Des

Introduction

15

interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S

modifient la conformation globale du ribosome 2425 qui observe alors une pause pendant la

traduction Tregraves reacutecemment une structure en cryo-EM agrave environ 35 Aring de reacutesolution a permis

de preacuteciser au niveau atomique le meacutecanisme drsquointeraction de la seacutequence SecM avec le tunnel

de sortie du peptide 24 en montrant notamment un repositionnement de la sous-uniteacute 30S par

rapport agrave la 50S Actuellement des recherches sont en cours afin de muter des reacutesidus dans la

seacutequence C-terminale de SecM pour aboutir agrave des interactions plus forte avec le ribosome et

ainsi permettre une pause de la traduction plus importante 26 Drsquoautres eacutetudes commencent agrave

mettre en eacutevidence le rocircle de la seacutequence interne de SecM 27 ainsi que la seacutequence N-terminale

dans la reacutegulation du meacutecanisme drsquoarrecirct du ribosome 28 Drsquoautres seacutequences drsquoarrecirct permettant

la reacutegulation de la traduction ont eacutegalement eacuteteacute deacutecouvertes dans lrsquoensemble du regravegne du vivant

comme TnaC 29 MfiM 30 ErmCL 31 et ErmBL 31ndash34

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie

Bien qursquoil ait eacuteteacute montreacute que le ribosome est capable de syntheacutetiser in vitro un peptide

en absence de facteurs de traduction le meacutecanisme est lent et le mode drsquoinitiation non

canonique 35 En reacutealiteacute le ribosome ne peut assumer agrave lui seul la fonction de traduction dans

la cellule et neacutecessite lrsquointervention de nombreux facteurs afin de reacutealiser de faccedilon optimale le

deacutecodage de lrsquoARNm et la synthegravese de la chaicircne peptidique

Ce meacutecanisme de synthegravese des proteacuteines se deacuteroule en trois eacutetapes - lrsquoinitiation

lrsquoeacutelongation et la terminaison - neacutecessitant lrsquointervention de plusieurs proteacuteines auxiliaires

Lrsquoinitiation de la traduction permet de mettre en place une machinerie fonctionnelle en

favorisant la reconnaissance de lrsquoARNm de lrsquoaminoacyl-ARNt initiateur et en favorisant la

formation du complexe ribosomal entier (70S) Chez les bacteacuteries la petite sous-uniteacute reconnaicirct

un motif consensus particulier appeleacute seacutequence Shine-Dalgarno (SD) preacuteceacutedant le codon

initiateur ATG et srsquoy fixe Des facteurs drsquoinitiation (IF) permettent ensuite la reconnaissance

et la fixation de lrsquoARNt initiateur (ARNtfMet) ainsi que la stabilisation du complexe en vue du

deacutemarrage de lrsquoeacutelongation (Figure i4) Une fois la grande sous-uniteacute fixeacutee la synthegravese

peptidique agrave proprement parler peut alors deacutebuter

Ce complexe final (70S) recrute tour agrave tour des facteurs drsquoeacutelongation (EF-Tu et EF-G)

afin de drsquoassembler les acides amineacutes-ARNt Le meacutecanisme de liaison des acides amineacutes se

deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) de la grande sous-uniteacute Lrsquoacide amineacute-ARNt

Introduction

16

arrive dans le site A la liaison peptidique est formeacutee avec lrsquoacide amineacute preacuteceacutedant se trouvant

dans le site P puis le ribosome se deacutecale drsquoun codon (translocation) Le cycle va alors continuer

allongeant le polypeptide au site P jusqursquoagrave la reconnaissance drsquoun codon stop (Figure i4)

La terminaison du processus de traduction se produit lorsque le site A du ribosome

rencontre un codon stop (Figure i4) La reconnaissance de ce codon implique deux facteurs de

terminaison (laquo release factors raquo ou RF) RF1 et RF2 36 Ils participent au relargage de la chaicircne

peptidique lieacutee agrave lrsquoARNt du site P Un autre facteur de traduction intervient RRF (laquo release

recycling factor raquo) permettant la dissociation de lrsquoARNm et de lrsquoARNt preacutesent dans le

ribosome et par la mecircme occasion les sous-uniteacutes ribosomales

Figure i4 Vue drsquoensemble du meacutecanisme de traduction chez la bacteacuterie Pour simplifier toutes les eacutetapes

intermeacutediaires ne sont pas montreacutees Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

Cette eacutetape de traduction de lrsquoARNm chez les procaryotes a lieu alors que la synthegravese

du messager (transcription) est toujours en cours Au fur et agrave mesure que lrsquoADN est transcrit et

que le messager srsquoallonge les ribosomes se fixent agrave lrsquoARNm Il est ainsi possible que plusieurs

ribosomes se fixent les uns apregraves les autres sur lrsquoARNm formant ainsi un complexe appeleacute

Introduction

17

polysome et permettant de traduire plusieurs fois la mecircme proteacuteine agrave partir drsquoun seul

messager37

Les chloroplastes et les mitochondries possegravedent leur propre ADN et machinerie de

traduction Dans ces compartiments la traduction de se deacuteroule de faccedilon similaire agrave celle

retrouveacutee chez la bacteacuterie38ndash40 sans toutefois que les meacutecanismes ne soient encore suffisamment

documenteacutes pour bien comprendre leur speacutecificiteacute 41 42

Chez les eucaryotes le meacutecanisme de traduction dans le cytoplasme est globalement

similaire mais preacutesente tout de mecircme certaines diffeacuterences Tout drsquoabord la meacutethionine

initiatrice ne possegravede pas de groupement formyle comme observeacute chez les bacteacuteries Cependant

lrsquoARNt posseacutedant la meacutethionine initiatrice est diffeacuterent des ARNt chargeacutes drsquoincorporer les

meacutethionines internes agrave la seacutequence peptidique LrsquoARNm ne contient pas de seacutequence Shine-

Dalgarno la petite sous-uniteacute du ribosome vient donc se fixer en 5rsquo de lrsquoARNm sur une

seacutequence appeleacutee laquo coiffe raquo et contenant une proteacuteine particuliegravere appeleacutee CBP (CAP binding

protein) et effectue un balayage ou scanning de la seacutequence nucleacuteotidique jusqursquoagrave arriver au

codon drsquoinitiation AUG Cette eacutetape est assisteacutee en plus de la proteacuteine CBP par des facteurs

drsquoinitiation fixeacutes sur une queue poly-A en 3rsquo du messager et qui se fixent agrave la petite sous-uniteacute

40S en circularisant lrsquoARNm La reconnaissance du codon drsquoinitiation par lrsquoARNt initiateur

deacuteclenche la dissociation des facteurs drsquoinitiation et le recrutement de la grande sous-uniteacute 60S

pour le deacutemarrage de la traduction De plus contrairement aux procaryotes chez qui la

transcription et la traduction ont lieu dans le mecircme compartiment et sont coupleacutees lrsquoARNm des

eucaryotes est syntheacutetiseacute dans le noyau drsquoougrave il est ensuite exporteacute pour ecirctre traduit dans le

cytoplasme les deux processus ne pouvant donc pas avoir lieu simultaneacutement

A lrsquoissue des trois grandes eacutetapes deacutecrites ci-dessus les proteacuteines sont nouvellement

syntheacutetiseacutees Cependant la seule synthegravese des chaicircnes peptidiques par le ribosome nrsquoest pas

suffisante pour obtenir des proteacuteines fonctionnelles En effet drsquoautres eacutetapes co- etou post-

traductionnelles sont neacutecessaires Les proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees doivent ainsi ecirctre

replieacutees (par des meacutecanismes geacuteneacuteralement assisteacutes par des chaperons) et subissent

geacuteneacuteralement des modifications reacuteversibles ou non comme lrsquoajout de groupements chimiques

qui leur confegraverent une fonction preacutecise Certaines proteacuteines vont eacutegalement ecirctre adresseacutees vers

des membranes pour ecirctre seacutecreacuteteacutees inseacutereacutees dans les membranes ou transloqueacutees dans des

compartiments cellulaires

Introduction

18

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes

Degraves que le peptide en cours de synthegravese eacutemerge agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

ribosome les premiers eacutevegravenements co-traductionnels se mettent en route afin que la proteacuteine

puisse acqueacuterir la fonction et la localisation adeacutequates Parmi ces eacutevegravenements nous pouvons

citer les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine le repliement de novo ainsi

que la prise en charge du complexe chaicircne naissanteribosome pour lrsquoadressage vers un

compartiment speacutecifique Tous ces eacutevegravenements sont assisteacutes par des facteurs speacutecifiques les

laquo ribosome-associated protein biogenesis factors raquo ou RPBs (Figure i5)

Figure i5 Les diffeacuterents eacutevegravenements co-traductionnels preacutecoces qui touchent une proteacuteine en cours de

synthegravese lorsque celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome Les facteurs (RPBs) impliqueacutes dans ces

diffeacuterents eacutevegravenements sont indiqueacutes

B1- Les RPBs

a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de

lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (NME)

Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (voie de la NME) est le premier eacutevegravenement co-

traductionnel qui touche une proteacuteine en cours de synthegravese degraves que celle-ci eacutemerge du tunnel

de sortie La NME est un meacutecanisme universel essentiel et irreacuteversible Chez les procaryotes

cette modification est effectueacutee en deux eacutetapes successives chacune drsquoelle eacutetant assureacutee par

une enzyme deacutedieacutee la peptide deacuteformylase (PDF) clive le groupement formyl preacutesent sur la

meacutethionine initiatrice puis la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) excise la meacutethionine

(Figure i6) Cet eacutevegravenement geacutenegravere une grande diversiteacute drsquoextreacutemiteacutes N-terminales et permet

dans certains cas drsquoautres modifications de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese Bien que

Introduction

19

le caractegravere co-traductionnel de la NME eacutetait connu depuis la fin des anneacutees 1960 lrsquointeraction

directe entre les enzymes PDF et MetAP nrsquoa eacuteteacute prouveacutee que reacutecemment (voir section B2 et

B3 de lrsquointroduction)

Dans le cytoplasme des eucaryotes le meacutecanisme de la NME ne comprend qursquoune seule

eacutetape lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice par la MetAP En effet la traduction dans le

cytoplasme des eucaryotes commence avec une Met initiatrice libre

Il existe de nombreuses isoformes des enzymes PDF et MetAP dont la structure et le

rocircle seront deacutetailleacutes dans les sections C1 et C2 de lrsquointroduction

Figure i6 Le meacutecanisme de la NME La suppression du groupement formyl par la PDF nrsquoa lieu que chez les

bacteacuteries et les organites Lrsquoexcision de la meacutethionine par la MetAP est universelle

b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les

proteacuteines bacteacuteriennes

Il est maintenant admis que les proteacuteines bacteacuteriennes peuvent ecirctre aceacutetyleacutees y compris

au niveau de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale 43ndash46 Lrsquoaceacutetylation catalyseacutee par les enzymes RimIJL

touche la Met initiatrice si celle-ci nrsquoest pas cliveacutee par la voie de la NME ou le deuxiegraveme acide

amineacute (plus freacutequemment Ser Ala ou Thr) qui devient accessible apregraves clivage de la Met

initiale Comme chez les eucaryotes lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes est

vraisemblablement co-traductionnelle

Lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes reste relativement rare (moins de

20 du proteacuteome bacteacuterien drsquoapregraves les donneacutees actuelles) alors qursquoelle est tregraves freacutequente chez

les eucaryotes avec plus de 20 des peptides N-terminaux qui nrsquoont pas subi la NME

aboutissant agrave une aceacutetylation de la Met initiatrice et plus de 50 des peptides N-terminaux qui

lrsquoont subi (aceacutetylation du deuxiegraveme acide amineacute) 47 Cette modification est eacutegalement fortement

preacutesente dans le proteacuteome des chloroplastes mais tregraves rare dans le proteacuteome de la mitochondrie

Enfin lrsquoaceacutetylation du N-terminal a eacutegalement eacuteteacute identifieacutee chez les archeacutees 48

Introduction

20

Lrsquoaceacutetylation de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines est essentielle pour la viabiliteacute

cellulaire chez les eucaryotes 474950 Elle serait eacutegalement impliqueacutee dans la deacutegradation des

proteacuteines 51 lrsquoadressage membranaire et les interactions proteacuteine-proteacuteine 5253 Cependant le

rocircle de cette modification chez les procaryotes nrsquoest pas encore connu

c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor

(TF)

Chez les bacteacuteries le repliement de novo des petites proteacuteines est le plus souvent (65 agrave

80 des cas) assureacute par le trigger factor (TF) un chaperon moleacuteculaire qui agit tregraves

preacutecocement pendant la traduction alors que les proteacuteines plus grosses neacutecessitent ensuite

lrsquointervention drsquoautres chaperons avec les systegravemes DnaKDnaJ et GroELGroES 5455 Le TF

permet drsquoeacuteviter eacutegalement lrsquoagreacutegation des proteacuteines en cas de mauvais repliement et eacutevite

ainsi une issue fatale pour les cellules notamment agrave des tempeacuteratures supeacuterieures agrave 30degC 5657

Bien que les proteacuteines DnaKDnaJ assistent le repliement des proteacuteines de faccedilon co-

traductionnelle seul le TF a eacuteteacute montreacute a lrsquoheure actuelle comme eacutetant en interaction directe

avec le ribosome (voir section B2 et B3 de lrsquointroduction)

Cette proteacuteine de 48 kDa se deacutecompose en trois domaines (Figure i7) Le domaine N-

terminal de 149 acides amineacutes est neacutecessaire et suffisant pour lrsquointeraction avec le ribosome 58ndash

60 La partie centrale de la seacutequence proteacuteique se replie de faccedilon agrave former un domaine agrave fonction

peptidylndashprolyl cistrans isomerase (PPIase) Ce domaine nrsquoest pas essentiel in vivo il

intervient dans la reconnaissance du substrat et lrsquoactiviteacute chaperone mais son rocircle preacutecis reste

cependant encore mal connu 60ndash62 Enfin le domaine C-terminal correspond au module principal

drsquoactiviteacute chaperonne Le TF expose des reacutesidus hydrophiles et hydrophobes et les diffeacuterents

domaines possegravedent une bonne flexibiliteacute le tout permettant au TF de srsquoaccommoder agrave un grand

nombre de substrats 596364

Introduction

21

Figure i7 Structure du Trigger factor (TF)

drsquoE coli composeacute de trois domaines En vert et

bleu le domaine C-terminal agrave activiteacute chaperonne

en rouge le domaine N-terminal permettant

lrsquointeraction avec le ribosome et en jaune le

domaine PPIase dont la fonction est encore mal

connu Les trois domaines du TF sont eacutegalement

nommeacutes T (tail) H (head) et A (Arm) Drsquoapregraves

Ferbitz et al 2004 63

d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie du peptide joue un rocircle dans la reacutegulation de la traduction en

permettant au ribosome de ralentir voire de srsquoarrecircter durant la synthegravese 6566 En effet les reacutesidus

chargeacutes positivement comme les lysines ou arginines preacutesentes dans la chaicircne naissante

peuvent ralentir ou arrecircter la traduction gracircce agrave des interactions charge-speacutecifiques entre la

chaicircne peptidique et le tunnel 192066 Il permet eacutegalement de provoquer un repliement co-

traductionnel du peptide avant mecircme son eacutemergence agrave la surface et sa prise en charge par les

proteacuteines chaperonnes Il a eacuteteacute montreacute par cryo-EM que chez le ribosome eucaryote 80S le

repliement co-traductionnel du peptide en heacutelice α pouvait ecirctre initieacute agrave lrsquointeacuterieur mecircme du

tunnel 67ndash70 De plus certaines seacutequences peuvent se replier jusqursquoagrave former des domaines

complets au sein du tunnel comme des petits domaines en doigts de zinc 21 (Figure i8A)

Enfin il a eacutegalement eacuteteacute montreacute par des meacutethodes utilisant la spectroscopie RMN que

le peptide naissant pouvait se replier partiellement agrave la surface du ribosome agrave proximiteacute de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie par des interactions avec lrsquoARNr et la proteacuteine uL24 71 (Figure

i8B) Les auteurs suggegraverent que ce repliement partiel contribuerait agrave reacuteduire les risques de

mauvais repliement Comme un certain nombre drsquoautres eacutevegravenements co-traductionnels le

repliement du peptide naissant qui ne neacutecessite pas lrsquoaction de RPBs est deacutependant de la

seacutequence du peptide

Introduction

22

A

B

Figure i8 Repliement du peptide naissant agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome A) Formation de

structure secondaire du peptide ADR1 agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du peptide Coupe transversale de densiteacute

obtenue par cryo-EM La seacutequence SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese est

repreacutesenteacutee en vert et un domaine de la proteacuteine ADR1 en rouge (PDB 2ADR) La petite sous-uniteacute 30S est

repreacutesenteacutee en jaune et la grande sous-uniteacute 50S en gris Drsquoapregraves Nilsson et al 2015 21 B) Structure RMN

drsquoun complexe ribosomechaicircne naissante (chaicircne peptidique de 110 acides amineacutes) montrant le repliement co-

traductionnel du peptide agrave la surface du ribosome Le domaine deacutesordonneacute est repreacutesenteacute en cyan et le domaine

replieacute naturellement en rose (PDB 2N62 et BMRB 25748) Drsquoapregraves Cabrita et al 2016 71

e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et

Sec

Lrsquoadressage drsquoun peptide vers une membrane se fait geacuteneacuteralement en cours de traduction

ce qui permet de ne pas exposer ses zones hydrophobes eacutevitant ainsi des deacutefauts de repliement

et lrsquoagreacutegation des proteacuteines membranaires Deux voies drsquoadressage aux membranes sont

possibles via les particules SRP (laquo signal recognition particule raquo) et la voie Sec La voie TAT

(laquo twin arginine translocation raquo) est eacutegalement utiliseacutee si la proteacuteine est deacutejagrave replieacutee 72

Introduction

23

Chez les eucaryotes les particules SRP sont des complexes ribonucleacuteoproteacuteiques composeacutes

de six proteacuteines (SRP54196872914) et drsquoune moleacutecule drsquoARN 7374 La proteacuteine SRP54 tregraves

conserveacutee possegravede un domaine M qui reconnaicirct la seacutequence signal hydrophobe du peptide

naissant et un domaine NG qui se fixe au ribosome 7374 Chez les bacteacuteries la particule SRP

est constitueacutee drsquoune seule proteacuteine (Ffh qui est lrsquohomologue de la proteacuteine SRP54 des

eucaryotes) complexeacutee agrave une moleacutecule drsquoARN 73ndash75 (Figure i9A) Fhf possegravede comme SRP54

des domaines M et NG qui reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergeant du ribosome

permettant la formation drsquoun complexe ribosomepeptideSRP lequel est ensuite envoyeacute vers

la membrane plasmique 75 Il semblerait que le caractegravere hydrophobe du peptide naissant soit

neacutecessaire mais pas suffisant pour permettre sa prise en charge par la SRP et que la rapiditeacute du

peptide agrave se replier dans le cytoplasme influe neacutegativement sur son interaction avec la SRP 76

A B

Figure i9 Structure de la SRP drsquoEcoli et interaction avec le ribosome A) Modegravele moleacuteculaire de la SRP

drsquoEcoli Le domaine M de la proteacuteine Ffh est repreacutesenteacute en jaune et son domaine NG en vert lrsquoARN 45S est en

orange Drsquoapregraves Schaffitzel et al 2006 77 B) En absence de chaicircne naissante la SRP interagit avec le ribosome au

niveau de la proteacuteine uL23 via son domaine N alors que le domaine M scanne le tunnel de sortie dans lrsquoattente du

peptide signal A ce stade les domaines M et NG sont flexibles et peuvent donc adopter des orientations

diffeacuterentes Une fois le peptide signal repeacutereacute la SRP se retrouve fixeacutee au RNC avec trois points de contact avec

la sous-uniteacute 50S Ffh se lie agrave uL23 et uL29 et lrsquoARN 45S agrave uL18 Le peptide vient alors srsquoancrer dans la poche

hydrophobe du domaine M et le domaine NG voit son affiniteacute pour le GTP augmenter ce qui est neacutecessaire pour

lrsquointeraction avec le reacutecepteur FtsY La sous-uniteacute 30S est repreacutesenteacutee en jaune la grande sous-uniteacute 50S en bleu

le peptidyl-ARNt en vert la SRP en rouge et les proteacuteines ribosomales de contact uL18 et uL23 en orange Drsquoapregraves

Schaffitzel et al 2006 77

De plus il a eacuteteacute montreacute que drsquoautres paramegravetres ont une influence sur lrsquointeraction entre

le peptide naissant et la SRP Ainsi si la seacutequence signal est deacutefavorable agrave un repliement en

heacutelice α cela empecircche la reconnaissance par la SRP 78 alors que la preacutesence de plusieurs reacutesidus

Introduction

24

basiques favorise cette interaction 79 Des reacutesultats reacutecents montrent que la chaicircne naissante

comprenant le peptide signal de la proteine DsbA cible de la SRP adopte une structure eacutetendue

dans le ribosome avec seulement des populations mineures de structure heacutelicoiumldale 80

indiquant que la SRP pourrait tout de mecircme reconnaicirctre des peptides qui nrsquoadoptent pas de

structure secondaire en heacutelice α

Apregraves la reconnaissance du peptide signal par la SRP et son transport jusqursquoagrave la

membrane la chaicircne en cours de synthegravese est alors prise en charge par des reacutecepteurs de

particules SRP (SR chez les eucaryotes FtsY chez les bacteacuteries) permettant sa translocation au

niveau du complexe membranaire SecYEG de la membrane interne Cette voie peut aussi

permettre agrave des proteacuteines de passer dans le peacuteriplasme ou la membrane externe 76

La voie Sec est une voie drsquoadressage des proteacuteines membranaires indeacutependante des

particules SRP faisant intervenir les proteacuteines SecA et SecB 8182 (Figure i10) La proteacuteine

SecB interagit avec la chaicircne naissante de certaines proteacuteines et permet drsquoeacuteviter des deacutefauts de

repliement 83 La faccedilon dont SecB distingue les peptides qui doivent ecirctre transloqueacutes est encore

mal connue Une seacutequence de 9 acides amineacutes avec des cycles aromatiques ou reacutesidus basiques

semblent ecirctre favorables alors que les reacutesidus acides ne semblent pas approprieacutes 81 Le

complexe chaicircne naissanteSecB interagit eacutegalement avec SecA par une interaction directe

SecASecB qui permet de transporter le complexe jusqursquoagrave la membrane pour la translocation

du peptide en cours de synthegravese au travers du complexe SecYEG La proteacuteine SecA ne sert pas

uniquement agrave adresser le peptide vers la membrane elle permet eacutegalement la translocation du

peptide par son activiteacute ATPase en fournissant lrsquoeacutenergie neacutecessaire au systegraveme et en permettant

le deacutecrochage de SecB SecA se deacutecroche du complexe une fois que la translocation du peptide

est effectueacutee 83ndash85

Introduction

25

Figure i10 Scheacutema de lrsquoadressage des proteacuteines par le systegraveme Sec translocase Le systegraveme Sec translocase

se trouve dans la membrane interne (ou membrane cytoplasmique (CM)) et fait intervenir le moteur SecA (en

vert) et le canal conducteur SecYEG (en orange) ainsi que des proteacuteines auxiliaires comme YidC (en rouge) et

SecDF (en rose) La proteacuteine Signal peptidase (SPase) permet de cliver le peptide signal sur la surface

peacuteriplasmique de la membrane a) La proteacuteine seacutecreacuteteacutee est adresseacutee au systegraveme Sec translocase par sa seacutequence

signal qui est reconnue directement par SecA ou avec lrsquoaide de SecB (en bleu) b) Les proteacuteines membranaires

peuvent ecirctre adresseacutees au systegraveme translocase en formant un complexe ribosomechaicircne naissanteSRP et par

le reacutecepteur SRP FtsY (en violet) c) Certaines proteacuteines membranaires sont inseacutereacutees dans la membrane via

YidC Drsquoapregraves Driessen et Nouwen 2008 81

B2- interactions RPBribosome

Comme deacutecrit plusieurs facteurs agissent sur le peptide naissant au moment ougrave celui-ci

eacutemerge du tunnel de sortie Cela contribue agrave lui confeacuterer un certain nombre de proprieacuteteacutes qui

permettront agrave la proteacuteine syntheacutetiseacutee drsquoacqueacuterir sa fonction et donc drsquoassurer son destin Il est

maintenant connu que tous ces facteurs exercent leur fonction de faccedilon tregraves preacutecoce en

interagissant agrave la fois avec le peptide naissant mais aussi avec le ribosome Bien que de

nombreuses questions subsistent lrsquoaccumulation des donneacutees permet de mieux comprendre la

reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels - modifications repliement adressage

Ainsi pour bien comprendre la dynamique spatio-temporelle drsquointervention des RPBs

il est neacutecessaire drsquoavoir un grand nombre drsquoinformations les concernant leur concentration

intracellulaire leur localisation sur le ribosome leur affiniteacute pour celui-ci ainsi que lrsquoinfluence

de la taille et de la nature du peptide naissant Lrsquoensemble de ces paramegravetres permet ainsi de

proposer des modegraveles pour comprendre leur intervention durant la synthegravese ainsi que leur

possible coopeacuterationexclusion au niveau du ribosome

Introduction

26

Le caractegravere co-traductionnel de la voie de la NME a eacuteteacute deacutecrit chez les bacteacuteries il y a

pregraves de 50 ans Il avait alors eacuteteacute montreacute que la deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice suivie

de son excision ont lieu tregraves tocirct dans la synthegravese des proteacuteines degraves que le polypeptide en cours

de synthegravese eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome lorsqursquoil deacutepasse une taille drsquoenviron 40

plusmn 5 acides amineacutes pouvant aller jusqursquoagrave 60 reacutesidus 86ndash89 Cependant il a longtemps eacuteteacute admis

que la PDF nrsquointeragissait pas avec le ribosome car cette interaction nrsquoeacutetait pas deacutetectable mais

aussi parce que lrsquoenzyme est capable de deacuteformyler un peptide en absence de ribosomes 90 Ce

nrsquoest qursquoen 2008 que des eacutetudes de co-seacutedimentation ont montreacute que la PDF drsquoE coli interagit

avec le ribosome entier ou la grande sous-uniteacute 50S selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une

affiniteacute relativement faible (Kd = 18 plusmn 09 microM pour le 70S) 91 Ayant remarqueacute que le complexe

EcPDFribosome eacutetait sensible agrave la force saline du tampon les auteurs ont preacutesumeacute que le

maintien du complexe devait reposer en grande partie sur des interactions eacutelectrostatiques et

ont supposeacute que lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF (voir section C2) chargeacutee positivement

pouvait ecirctre impliqueacutee dans lrsquointeraction Ils ont alors deacuteleacuteteacute cette heacutelice et montreacute que le variant

EcPDF-C nrsquoeacutetait plus capable drsquointeragir avec le ribosome aboutissant agrave la conclusion que

cette heacutelice eacutetait vraisemblablement responsable de lrsquointeraction EcPDFribosome 91 Forts de

ce reacutesultat les auteurs ont alors reacutesolu la structure cristalline drsquoun complexe entre un ribosome

70S drsquoE coli et un peptide syntheacutetique de 22 acides amineacutes dont la seacutequence correspond agrave celle

de lrsquoheacutelice C-terminale drsquoEcPDF (reacutesidus 147 agrave 168) Cette structure montre que le peptide

utiliseacute replieacute sous forme heacutelicale vient se loger dans un sillon situeacute entre les proteacuteines

ribosomales uL22 et bL32 agrave proximiteacute de la proteacuteine bL17 (Figure i11) 91 Cette zone

drsquointeraction est en accord avec des donneacutees de pontage chimique entre EcPDF et le ribosome

70S qui coupleacutees agrave une analyse en spectromeacutetrie de masse ont permis drsquoidentifier la proteacuteine

bL17 comme partenaire 91 Les interactions entre ce peptide C-terminal et le ribosome

impliquent des ponts salins ainsi que des contacts hydrophobes la chaicircne lateacuterale de la Leu149

du peptide est inseacutereacutee dans une poche hydrophobe de la proteacuteine ribosomale uL22 le reacutesidu

Arg153 forme un pont salin avec le reacutesidu Glu59 de la proteacuteine ribosomale uL22 et le reacutesidu

Lys157 interagit avec lrsquoheacutelice 24 du domaine I de lrsquoARNr 23S 91 Partant de cette structure les

auteurs ont superposeacute la structure de la PDF drsquoE coli entiegravere sur le peptide mimant son heacutelice

C-terminale de faccedilon agrave modeacuteliser le complexe PDFribosome Drsquoapregraves ce modegravele (Figure i11)

le site actif de la PDF serait positionneacute vers lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie agrave environ 35 Aring de

celui-ci Cette distance correspond agrave la longueur qursquoadopte un peptide de 13 acides amineacutes qui

ne forme pas de structure secondaire Ainsi en consideacuterant que la longueur du tunnel

Introduction

27

correspond en moyenne agrave un peptide de 35 acides amineacutes en conformation eacutetendue cela signifie

que la PDF accueillerait dans son site actif un peptide long de 50 acides amineacutes 91 taille qui est

tout agrave fait coheacuterente avec ce qui avait eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment 8687 Enfin consideacuterant que les

trois reacutesidus impliqueacutes dans lrsquointeraction avec le ribosome sont conserveacutes dans la famille des

PDFs les auteurs ont alors abouti agrave la conclusion que lrsquoheacutelice C-terminale des PDFs est le

deacuteterminant majeur de lrsquointeraction des PDFs avec le ribosome 91 hypothegravese corroboreacutee par

des travaux qui montrent que cette heacutelice nrsquoest pas indispensable agrave lrsquoactiviteacute peptide

deacuteformylase 92

Or lrsquoanalyse des structures tridimensionnelles de plusieurs dizaines de PDFs procaryotes

et eucaryotes par cristallographie et RMN montre qursquoelles peuvent preacutesenter des structures

diffeacuterentes du C-terminal sur lesquelles nous reviendrons plus loin dans lrsquointroduction (voir

Section C2) Ainsi le modegravele drsquointeraction entre la PDF 1B drsquoE coli et le ribosome ne peut

ecirctre geacuteneacuteraliseacute agrave toutes les classes de peptides deacuteformylases 93

Une eacutetude plus reacutecente comparant lrsquointeraction drsquoEcPDF avec des ribosomes vides et

des ribosomes en cours de traduction bloqueacutes avec une chaicircne peptidique de 40 acides amineacutes

nrsquoa pas reacuteveacuteleacute de diffeacuterence dans la valeur de lrsquoaffiniteacute suggeacuterant que la taille de la chaicircne en

cours de traduction nrsquoa pas drsquoeffet sur la fixation drsquoEcPDF avec le ribosome 94

A B

Figure i11 Interaction de la peptide deacuteformylase drsquoEcoli avec le ribosome A) Interaction drsquoun peptide

syntheacutetique correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale dlsquoEcPDF au niveau des proteacuteines ribosomales uL22 (en

rose) bL32 (en jaune) Le tunnel de sortie du peptide est repreacutesenteacute par une eacutetoile rouge B) Superposition de la

structure drsquoEcPDF sur le ribosome drsquoapregraves les donneacutees de cristallographie obtenues avec le peptide syntheacutetique

correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale Figures drsquoapregraves Bingel-Erlenmeyer et al 2008 91

Introduction

28

Les premiegraveres eacutetudes sur la NME ont montreacute que la Met initiatrice est eacutelimineacutee de la

proteacuteine en cours de synthegravese sitocirct apregraves le clivage de son formyl et lorsque 40 agrave 60 reacutesidus ont

eacuteteacute syntheacutetiseacutes 868789 Plusieurs approches ont montreacute que les MetAPs responsables de

lrsquoexcision de la Met initiatrice interagissent avec le ribosome 94ndash96 avec une affiniteacute de 24 plusmn

04 microM 94 mais la (les) reacutegion(s) des MetAPs impliqueacutee(s) dans lrsquointeraction nrsquoont pas encore

eacuteteacute clairement identifieacutee(s) Il existe plusieurs types de MetAPs (voir Section C1) qui se

distinguent notamment par lrsquoexistence de domaines N-terminaux speacutecifiques (domaine en doigt

de zinc domaine poly-chargeacute motif drsquointeraction aux domaines SH3) 47 lesquels seraient

impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 959798 ce qui reste agrave deacutemontrer Chez E coli

une boucle chargeacutee positivement situeacutee dans le domaine catalytique agrave proximiteacute du site actif

de la MetAP permettrait lrsquointeraction avec les proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i12)

94

A B

Figure i12 Interaction putative drsquoEcMetAP avec le ribosome bacteacuterien A) Potentiel eacutelectrostatique agrave la

surface de la MetAP En bleu le potentiel positif et en rouge le potentiel neacutegatif En bas boucle chargeacutee

positivement contenant la Lys211 permettant lrsquointeraction de la MetAP avec le ribosome B) Modegravele in silico

du complexe MetAPribosome Repreacutesentation de la MetAP en cartoon bleu fonceacute LrsquoARNr en gris et les

proteacuteines ribosomales bL17 bL32 uL22 et uL23 en rouge jaune violet et orange respectivement Drsquoapregraves

Sandikci et al 2013 94

De nombreux travaux ont permis de montrer que le trigger factor (TF) interagit avec les

proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 ainsi qursquoavec lrsquoARNr 23S principalement par

lrsquointermeacutediaire de son domaine N-terminal 6399100 Plusieurs structures de complexes entre le

Introduction

29

domaine N-terminal du TF et le ribosome (entier ou uniquement la grande sous-uniteacute 50S) ont

reacuteveacuteleacute que ce domaine se positionne au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide

63100101 (Figure i13A) sous la forme drsquoune caviteacute hydrophobe confeacuterant au TF un rocircle de

bouclier pouvant assister le repliement de la nouvelle proteacuteine 63102 (Figure i13B) Au vu de

lrsquoaffiniteacute du TF pour le ribosome et de sa concentration dans la cellule il est probable que celui-

ci ait la capaciteacute de se fixer sur nrsquoimporte quel ribosome en cours de traduction ou non et dont

le peptide possegravede la seacutequence approprieacutee ou non Cependant plusieurs eacutetudes tendent agrave

deacutemontrer que le TF interagit preacutefeacuterentiellement avec un ribosome en cours de traduction la

chaicircne naissante ayant une influence sur lrsquoaffiniteacute TFribosome La taille du polypeptide

naissant pris en charge par le TF est encore incertaine allant de 20 agrave 60 acides amineacutes 6364103104

et il a eacuteteacute montreacute qursquoil pourrait mecircme se fixer bien plus tardivement sur un peptide drsquoau moins

100 reacutesidus encore en cours de synthegravese mais sans interaction avec le ribosome 105 Il a

eacutegalement eacuteteacute observeacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour un ribosome contenant une chaicircne naissante est

drsquoautant plus importante que le peptide est long (environ 100 reacutesidus) et hydrophobe 94105ndash108

De plus lrsquoassociation de reacutegions hydrophobes et chargeacutees positivement sur le peptide favorise

le recrutement du TF

Introduction

30

A B

Figure i13 Interaction du TF avec le ribosome A) Structure du complexe formeacute entre le domaine N-

terminal du TF (les 112 acides amineacutes faisant partie du domaine drsquointeraction) et la sous-uniteacute 50S de

Deinococcus radiodurans LrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales sont coloreacutes en bleu pacircle excepteacutes les proteacuteines

uL22 (cyan) uL23 (vert) uL24 (jaune) et uL29 (orange) Le tunnel de sortie du peptide est indiqueacute par une

flegraveche Deux orientations de la sous-uniteacute sont repreacutesenteacutees avec les proteacuteines uL1 et bL12 (L7L12) comme

reacutefeacuterences Drsquoapregraves Schlunzen et al 2005 100 B) La deacutetermination de la structure cristalline du domaine N-

terminal (domaine T sur la figure) du trigger factor avec le ribosome a permis drsquoeacutetablir un modegravele de la fixation

du trigger factor entier sur le ribosome Les trois domaines A (C-terminal) T (N-terminal) et H (PPIase) du

trigger factor sont repreacutesenteacutes La chaicircne naissante arrive au niveau drsquoune caviteacute hydrophobe du TF Le contact

principal du TF avec le ribosome se fait au niveau de la proteacuteine uL23 Le peptide entame ensuite probablement

un repliement preacutecoce dans la caviteacute hydrophobe formeacutee par le TF Drsquoapregraves Horwich 2004 et Ferbitz et al

2004 63102

Diverses eacutetudes structurales ont montreacute que les particules SRP interagissent avec le

ribosome bacteacuterien dans une reacutegion situeacutee agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

peptide plus preacuteciseacutement avec les proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 77109110 (Figure i9B)

le domaine NG permettant cette interaction avec le ribosome 22 Le domaine M permet lui

lrsquoaccrochage avec le peptide naissant 73 LrsquoARN 45S peut eacutegalement interagir avec la proteacuteine

ribosomale uL18 Le peptide signal reconnu par la SRP montre de fortes variations en terme de

taille et de composition en acides amineacutes mais il preacutesente toujours une reacutegion hydrophobe 111

Il est difficile de discriminer les peptides qui seront pris en charge par la voie Sec et ceux par

la voie SRP 112 Bien que la SRP puisse interagir avec un ribosome en absence de chaicircne

naissante celle-ci permet drsquoaugmenter fortement lrsquoaffiniteacute de la SRP pour le complexe RNC

113ndash115 Il semblerait que la fenecirctre drsquointervention de cette enzyme soit assez courte puisque

qursquoelle ne peut plus interagir si le peptide naissant deacutepasse une longueur drsquoenviron 140 acides

Introduction

31

amineacutes 113114116 De plus il a eacuteteacute montreacute que la majoriteacute des interactions de la SRP avec le

ribosome se font lorsque le peptide atteint une taille drsquoenviron 40 agrave 55 acides amineacutes lorsque

le peptide eacutemerge du tunnel 116117 Cependant une eacutetude reacutecente suggegravere que la SRP peut

interagir avec le complexe RNC bien avant que le peptide eacutemerge agrave la surface par

lrsquointermeacutediaire de son domaine proteacuteique M qui entre en contact avec le peptide naissant agrave

lrsquointeacuterieur du tunnel 110 Concernant le reacutecepteur SecYEG il entrerait en contact avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine uL23 lors de la translocation du peptide 118 Ainsi suivant

lrsquoorganisme eacutetudieacute la technique utiliseacutee ainsi que la nature du peptide en cours de synthegravese il

est encore difficile de deacuteterminer preacuteciseacutement la fenecirctre temporelle drsquointervention de cette

enzyme

Comme deacutecrit plus haut un certain nombre de proteacuteines bacteacuteriennes (proteacuteines

peacuteriplasmiques ainsi que proteacuteines de la membrane externe) peuvent ecirctre adresseacutees agrave la

membrane cytoplasmique par la voie Sec indeacutependamment de la voie SRP (Figure i10) ce qui

permet leur translocation agrave travers cette membrane Les proteacuteines prises en charge par la voie

Sec possegravedent en N-terminal une seacutequence signal qui est cliveacutee durant la translocation 82 Il a

longtemps eacuteteacute admis que lrsquoadressage par la voie Sec eacutetait inteacutegralement post-traductionnel

8182119 la reconnaissance de la proteacuteine substrat et sa translocation se faisant une fois le peptide

deacutetacheacute du ribosome Il a cependant eacuteteacute deacutemontreacute que SecA peut interagir avec des peptides

naissants 120ndash122 ainsi qursquoavec les ribosomes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide 123124

lrsquoaffiniteacute de SecA pour un ribosome bloqueacute en cours de traduction est infeacuterieure agrave 05 microM 123

Ainsi SecA reconnaicirctrait le peptide naissant (contenant environ 160 reacutesidus) lrsquoadresserait agrave la

membrane plasmique ougrave il se deacutetacherait et serait alors transloqueacute de faccedilon post-traductionnelle

(Figure i10) 123 Le rocircle de SecB nrsquoest pas encore bien compris mais il contribuerait gracircce agrave

sa fonction chaperon et agrave une interaction directe avec SecA agrave lrsquoadressage du peptide vers le

translocon SecYEG (Figure i10) 123 De mecircme il nrsquoest pas encore clairement deacutefini comment

SecA interagit avec le ribosome puisque des eacutetudes contradictoires montrent que SecA pourrait

se fixer sous forme monomeacuterique 123 ou dimeacuterique 124 Une premiegravere moleacutecule de SecA se

fixerait agrave la proteacuteine ribosomale uL23 123124 puis une deuxiegraveme interagirait avec les proteacuteines

ribosomales uL22 et uL24 recouvrant totalement lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 124 (Figure

i14)

Introduction

32

Figure i14 Le ribosome 70S en interaction avec deux

moleacutecules de SecA La premiegravere proteacuteine SecA vient se

fixer sur la proteacuteine ribosomale uL23 La seconde

moleacutecule SecA vient se fixer au niveau des proteacuteines

ribosomales uL22uL24 agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie

du peptide Les deux moleacutecules entourent complegravetement le

tunnel de sortie du peptide Dans ce modegravele ni le TF ni la

SRP ne peuvent interagir de concert avec SecA Singh et

al 2014 124

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation

Comme nous lrsquoavons vu un certain nombre de proteacuteines non-ribosomales sont chargeacutees

drsquoeffectuer des modifications sur le peptide naissant tregraves preacutecocement durant la synthegravese Afin

que les eacutetapes drsquoeacutelongation de repliement drsquoadressage et de controcircle qualiteacute permettent une

synthegravese efficace et ainsi drsquoaboutir agrave une proteacuteine replieacutee fonctionnelle et correctement

localiseacutee une coordination efficace doit ecirctre eacutetablie entre les diffeacuterents facteurs Ainsi

lrsquoensemble des proteacuteines ribosomales se trouvant sur la surface du ribosome autour du tunnel

contribue agrave former une plateforme drsquointeraction et de reacutegulation pour lrsquointervention des facteurs

auxiliaires 94125ndash127 Cette reacutegion comprenant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32

uL24 uL29 et uL23 semble donc ecirctre fortement impliqueacutee dans la reacutegulation des modifications

co-traductionnelles preacutecoces (Figure i15) 22 Drsquoailleurs il apparaicirct que la proteacuteine uL23 est un

site de fixation universel pour plusieurs facteurs tel le TF 128 SecA 123 et SRP 77 Cette proteacuteine

possegravede un domaine constituant une partie du tunnel de sortie et un domaine agrave la surface du

ribosome Il est donc fortement suspecteacute qursquoelle puisse permettre un forme de communication

entre la chaicircne en cours de synthegravese agrave lrsquointeacuterieur du tunnel et la surface du ribosome bien que

ce meacutecanisme nrsquoai pas encore eacuteteacute deacutemontreacute Il faut eacutegalement noter que mecircme si les proteacuteines

ribosomales impliqueacutees dans les interactions avec les diffeacuterents RPBs sont identifieacutees il est

eacutegalement important de prendre en compte lrsquoencombrement steacuterique des RPBs (Figure i15B)

Introduction

33

A B

Figure i15 Plateforme de recrutement des facteurs impliqueacutes dans les modifications co-traductionnelles

preacutecoces du N-terminal des proteacuteines chez le ribosome drsquoE coli A) Repeacutesentation des diffeacuterents facteurs

intervenant au niveau du tunnel de sortie du peptide B) Localisation des diffeacuterents acteurs des modifications

preacutecoces du N-terminal aux abords du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetoile jaune repreacutesente la sortie du tunnel

du peptide TF pour trigger factor PDF pour peptide deformylase SRP pour laquo signal recognition particle raquo et

MetAP pour methionine aminopeptidase Drsquoapregraves Selmer et Liljas 2008 127

La synthegravese des eacutetudes reacutealiseacutees sur ces diffeacuterents facteurs a donc permis de deacuteterminer

la localisation des diffeacuterents RPBs sur le ribosome (Figure i15A) et ainsi drsquoeacutetablir des modegraveles

dynamiques de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles (Figure i15B)

Chez E coli la PDF interagit au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL22 91 et

la MetAP au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i15B ) 94 Bien que ces

sites de fixation soient distincts ils sont suffisamment proches lrsquoun de lrsquoautre pour entraicircner un

encombrement steacuterique si les deux proteacuteines se fixaient en mecircme temps au ribosome

conduisant agrave une compeacutetition entre la PDF et la MetAP (Figure i15B) 94 La deacuteformylation

ayant lieu obligatoirement avant lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice 129 la PDF intervient

neacutecessairement sur la chaicircne avant la MetAP Ainsi la cineacutetique rapide de la PDF sa faible

affiniteacute pour le ribosome et sa faible abondance (environ 1300 PDF par cellule pour 50000

ribosomes) sont autant de facteurs suggeacuterant qursquoelle pourrait scanner le ribosome et agir

rapidement sur la chaicircne pour ensuite se deacutecrocher et laisser la MetAP agir Jusqursquoagrave preacutesent

aucune donneacutee ne suggegravere que la longueur de la chaicircne peptidique a une influence sur

Introduction

34

lrsquointeraction 94 De plus des eacutetudes in vitro nrsquoont pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat 130

Actuellement il nrsquoa donc pas eacuteteacute observeacute que lrsquoeacutetat de traduction du ribosome avait une

influence sur le recrutement de la PDF En ce qui concerne lrsquoexcision de la meacutethionine il

apparaicirct que cet eacutevegravenement intervient lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 40 agrave

50 acides amineacutes 94 et que la nature du second acide amineacute ainsi que les 4-5 suivants ont une

influence sur les paramegravetres cineacutetiques de la MetAP 131 Une eacutetude reacutealiseacutee avec des ribosomes

bloqueacutes ayant une chaicircne de 40 acides amineacutes nrsquoa cependant pas montreacute une influence de la

chaicircne peptidique sur lrsquoaffiniteacute de la MetAP avec le ribosome (Kd = 24 plusmn 04 microM) 94 Il est

supposeacute que les cineacutetiques rapides drsquointervention de ces deux enzymes permettent de

compenser leur faible abondance dans la cellule 94 Cependant la litteacuterature ne donne encore

que tregraves peu drsquoinformations sur la reacutegulation de lrsquointervention de ces deux enzymes

Nous avons vu que le TF interagit avec le ribosome au niveau des proteacuteines ribosomales

uL23 et uL29 (Figure i15B) Mecircme si le TF possegravede une forte affiniteacute pour le ribosome (Kd =

2 nM pour des ribosomes en cours de traduction et 100 nM pour des ribosomes deacutepourvus de

chaicircne naissante) 132 il a eacuteteacute montreacute que plus la chaicircne peptidique est longue plus le TF a

drsquoaffiniteacute pour le complexe ribosomechaicircne naissante (RNC) 107108 Une chaicircne de 43 acides

amineacutes peut interagir avec le TF mais crsquoest agrave partir de 90 acides amineacutes que la chaicircne naissante

engage le plus drsquointeractions avec le TF notamment avec le domaine PPIase Ainsi les auteurs

ont suggeacutereacute que le meacutecanisme drsquoassistance au repliement effectueacute par le TF a lieu de faccedilon

optimale lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 90 acides amineacutes 64 Cependant

eacutetant donneacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour les ribosomes vide est assez importante 132 que la nature

du peptide naissant preacutesent dans le tunnel influence son affiniteacute 133 et que sa dureacutee de fixation

sur le ribosome est relativement longue (entre 15s et 50s suivant les caracteacuteristiques du peptide

en cours de synthegravese et partant du principe que les ribosomes assemblent entre 10 et 20 acides

amineacutes par seconde) 1108 les auteurs ont supposeacute que ce facteur peut interagir avec le ribosome

degraves le deacutebut de la traduction et qursquoil reste fixeacute aux abords du tunnel de sortie du peptide jusqursquoagrave

ce que le peptide atteigne une longueur drsquoenviron 150 agrave 200 reacutesidus 64 Cette hypothegravese reste

valide si on tient compte du fait que ce facteur nrsquoentre pas en compeacutetition avec la PDF et la

MetAP 91 En 2008 alors que les donneacutees drsquointeraction de la MetAP avec le ribosome nrsquoeacutetaient

pas encore disponibles le site de fixation du TF au ribosome eacutetant diffeacuterent de celui de la PDF

il a tout drsquoabord eacuteteacute proposeacute qursquoil puisse interagir simultaneacutement avec la PDF et la MetAP (en

supposant que celle-ci nrsquoentrait pas en compeacutetition avec la PDF) Cela permettant de diriger la

chaicircne eacutemergente vers lrsquoune ou lrsquoautre des deux enzymes se trouvant de part et drsquoautre du TF

Introduction

35

(Figure i15B) 91 Pourtant des eacutetudes in vivo plus reacutecentes proposent une forme de compeacutetition

entre le TF et la PDF 94132 car la surexpression du TF semble provoquer une croissance

cellulaire leacutegegraverement reacuteduite pheacutenotype particuliegraverement eacutevident lorsque les cellules qui

expriment la PDF endogegravene drsquoE coli ont eacuteteacute traiteacutees avec un inhibiteur de PDFs lrsquoactinonine

Cette inhibition cellulaire par surexpression de TF est eacutegalement exacerbeacutee lorsque les cellules

inhibeacutees par lrsquoactinonine expriment la version tronqueacutee en C-terminal de la PDF drsquoE coli Etant

donneacute que les 21 derniers reacutesidus de lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF drsquoE coli ne sont pas

neacutecessaires pour assurer le caractegravere essentiel de la PDF in vivo 94 mais qursquoune interaction de

celle-ci avec le ribosome a eacuteteacute observeacutee les donneacutees in vivo ci-dessus ne trouvent pas

drsquoexplication agrave ce jour Pour compliquer encore davantage le sceacutenario plusieurs donneacutees

drsquointeraction in vitro montrent que TF et PDF ou MetAP peuvent se lier simultaneacutement agrave

ribosomes ou RNC 94132 Mecircme si des compeacutetitions partielles entre ces facteurs ont pu ecirctre

observeacutees 94 il a eacuteteacute proposeacute que TF reste lieacute lorsque la PDF interagit avec les RNCs speacutecifiques

ou les ribosomes vides mais avec des agencements modifieacutes (des modifications partielles ougrave

aucune alteacuteration du Kd pour la liaison du TF au ribosome nrsquoa eacuteteacute observeacutee en preacutesence de

concentrations croissantes de PDF) 132 Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute rapporteacutes pour la MetAP

drsquoE coli 132 Neacuteanmoins il faut rappeler qursquoune eacutetude preacuteceacutedente sur la localisation de la

MetAP bacteacuterienne sur le ribosome 94 a suggeacutereacute qursquoune compeacutetition pouvais exister entre la

PDF et la MetAP due agrave la promiscuiteacute des sites drsquointeraction des deux enzymes et de leur

encombrement steacuterique De plus bien qursquoil nrsquoy ait pas eu de compeacutetition observeacutee concernant

lrsquointeraction du TF et de la MetAP sur le ribosome 132 lrsquoefficaciteacute de lrsquoexcision de la meacutethionine

est plus faible lorsque le TF est deacutejagrave preacutesent sur le ribosome suggeacuterant que sa fixation reacuteduit

lrsquoefficaciteacute de la MetAP et que le TF doit intervenir apregraves lrsquoexcision de la meacutethionine 94 Cela

est probablement ducirc au fait que malgreacute des sites de fixation distincts le recouvrement du

peptide naissant par le TF le rend inaccessible pour la MetAP (Figure i16)

Bien que les reacutesultats ne sont pas encore tregraves clairs et parfois mecircme contradictoires au

premier abord il semblerait que le modegravele admis actuellement consiste en lrsquointervention

seacutequentielle de ces facteurs agrave savoir la PDF dans un premier temps suivie de la MetAP puis

enfin du Trigger factor (Figure i17C)

La particule SRP se fixe tout comme le TF au niveau des proteacuteines ribosomales uL23

et uL29 suggeacuterant une compeacutetition entre ces deux enzymes (Figure i16) Cependant les

donneacutees de la litteacuterature sont encore contradictoires certains reacutesultats indiquant une interaction

simultaneacutee 123134135 et drsquoautres une compeacutetition entre ces deux enzymes 77136137 Une autre

Introduction

36

eacutetude indique que la SRP et le TF peuvent interagir en mecircme temps mais que cela impose un

reacutearrangement du complexe ribosomefacteur reacutearrangement reacutesultant en un avantage

compeacutetitif en faveur de la SRP 132 Il a eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment que la SRP pouvait interagir

avec le ribosome et reconnaicirctre un peptide signal alors mecircme que celui-ci est encore contenu

dans le tunnel 110 Dans ce cas de figure la SRP peut intervenir soit avant soit agrave la place du TF

Il apparaissait ainsi que ces deux enzymes entraient en compeacutetition la nature du peptide en

cours de synthegravese permettant de discriminer lrsquointervention de lrsquoune ou lrsquoautre de ces deux

enzymes pour un repliement co-traductionnel de la chaicircne ou son adressage agrave la membrane Il

a eacuteteacute proposeacute que le TF empecircche la fixation de la SRP dans un contexte ou le peptide est peu

hydrophobe 22 Le TF et la particule SRP reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergent

sans toutefois que lrsquoon ait pu deacuteterminer des seacutequences speacutecifiquement reconnues par la SRP

ou le TF Un eacutetude plus reacutecente a montreacute que la SRP reconnaicirct preacutefeacuterentiellement les domaines

transmembranaires hydrophobes et exclut plutocirct les seacutequences signal de proteacuteines de la

membrane externe prises en charge probablement par la voie Sec 138 Ce travail propose un

fonctionnement universel pour la SRP drsquoE coli dans lrsquoadressage des proteacuteines agrave la membrane

interne (IMP pour inner membrane protein) agrave lrsquoexception des courts IMPs (ie YbgT and

YbhT) suggeacutereacutes comme eacutetant pris en charge par YidC138 Cela nrsquoexclut pas qursquoun groupe

important soit eacutegalement substrat des SRP incluant des proteacuteines cytoplasmiques comme la

chaperonne DnaK Dans ce travail tregraves reacutecent il a eacuteteacute montreacute eacutegalement que lrsquoadressage des

proteacuteines meacutedieacute par la SRP nrsquoest pas influenceacute par le TF qui semble ne pas partager le mecircme

ensemble de substrats Ainsi en opposition avec drsquoautres donneacutees les auteurs ont trouveacute que le

TF nrsquoaugmente pas la speacutecificiteacute de SRP (la surexpression de TF nrsquoaffecte pas le binding de

SRP agrave ses substrats mais au contraire la deacuteleacutetion de TF augmente lrsquointeraction avec des IMPs

et reacuteduit lrsquointeraction avec les proteacuteines cytosoliques) Enfin les reacutesultats de cette eacutetude ne sont

pas en accord avec drsquoautres donneacutees montrant que la SRP peut lier indistinctement tous les

ribosomes au deacutebut de la traduction avant que leur N-terminus eacutemerge 139 Les donneacutees de

proteacuteomique et de lrsquointeractome de la SRP ont en effet montreacute que les SRP semblent se lier au

RNC lorsque les chaicircnes naissantes sont drsquoenviron 50 agrave 100 reacutesidus de long138 Enfin il

semblerait que la SRP et la PDF ou MetAP nrsquoentrent pas en compeacutetition mecircme si le ribosome

traduit une chaicircne naissante posseacutedant une seacutequence signal pour la SRP 94 indiquant que la

PDF ou la MetAP peuvent probablement agir et permettre ensuite agrave la SRP de prendre en charge

le complexe RNC pour lrsquoadresser agrave la membrane 140 (Figure i17A)

Introduction

37

A

B

Figure i16 Intervention spatiale des diffeacuterents RPBs A) Structure des proteacuteines PDF MetAP TF et SRP en

interaction avec le ribosome126 b) Evolution du modegravele drsquointeraction de diffeacuterents RPBs sur le ribosome depuis

les derniegraveres anneacutees 91126132

Enfin il a eacuteteacute montreacute que le translocon SecYEG peut eacutegalement interagir avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine ribosomale uL23 et uL29 138Cependant bien qursquoaucune

donneacutee ne soit disponible concernant la taille du peptide naissant lors de cette interaction les

auteurs soupccedilonnent que celle-ci a lieu apregraves lrsquointervention de la SRP (Figure i17B) Pour finir

la proteacuteine SecA interagit au niveau des mecircmes proteacuteines ribosomales que le TF et la SRP

(uL23) et possiblement avec les proteacuteines uL22 et uL24 et intervient relativement tard durant

la synthegravese du peptide afin de repeacuterer une seacutequence signal Lrsquoinfluence de la seacutequence

peptidique sur son recrutement nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacutee Les seules donneacutees disponibles indiquent

qursquoelle ne peut interagir avec le complexe RNC lorsque la chaicircne peptidique deacutepasse 166 acides

amineacutes mais nous ne savons pas quelle est la taille minimum du peptide naissant pour que SecA

puisse interagir

Introduction

38

Figure i17 Intervention temporelle des diffeacuterents RPBs Drsquoapregraves Gloge et al 2014 126

A) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de translocation co-traductionnelle La SRP se fixe tregraves

tocirct durant la synthegravese puis interviennent la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine la SRP

reste fixeacutee sur le ribosome jusqursquoagrave la prise en charge du RNC par le complexe SecYEG B) Intervention

spatiale des RPBs dans un contexte de translocation post-traductionnelle La SRP est la premiegravere enzyme agrave

intervenir sur le ribosome mais se retire avant intervention de la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la

meacutethionine SecA se fixe au ribosome et par lrsquointervention de SecB le peptide est adresseacute au complexe

SecYEG C) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de repliement du peptide dans le cytosol La

SRP est preacutesente avant lrsquointervention de la PDF et la MetAP puis suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine le TF

intervient pour que le peptide soit ensuite pris en charge par les chaperones DnaKJ et GroELES

En conclusion bien que des modegraveles ont eacuteteacute proposeacutes (Figure i16 et i17) les donneacutees

actuelles concernant lrsquointervention des facteurs impliqueacutes dans les modifications preacutecoces du

N-terminal ne sont pas toutes en adeacutequation Srsquoil apparaicirct que la PDF intervient avant la MetAP

nous ne savons pas reacuteellement ce qursquoil en est concernant le TF et la SRP Ces deux enzymes

peuvent entrer en compeacutetition mais ce nrsquoest pas toujours le cas et bien que leur intervention

soit favoriseacutee par lrsquoeacutemergence de seacutequences peptidiques particuliegraveres agrave la sortie du tunnel des

signaux envoyeacutes depuis lrsquointeacuterieur du tunnel tregraves preacutecocement durant la synthegravese servent de

signal pour leur recrutement Il est fortement probable que la seacutequence en cours de traduction

permette de reacuteguler lrsquointervention des diffeacuterentes enzymes en favorisant la NME etou le

repliement etou lrsquoadressage du peptide durant la traduction

Introduction

39

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME

Le premier reacutesidu incorporeacute lors de la synthegravese peptidique est dans la grande majoriteacute

des cas une meacutethionine de rares exceptions ont toutefois eacuteteacute observeacutees chez les bacteacuteries les

eucaryotes et les proteacuteines virales ougrave la synthegravese proteacuteique peut deacutebuter par un reacutesidu Val Leu

ou Gln 141ndash144 Chez les bacteacuteries et dans les organites (mitochondries et chloroplastes) la

meacutethionine initiatrice possegravede un groupement formyl ajouteacute sur le groupement amino-terminal

de la meacutethionine chargeacutee sur lrsquoARNtMet initiateur (Met-ARNtMet Fo-Met-ARNtMet) par la

meacutethionyl-ARNt formyltransferase (FMT) la formylation permet vraisemblablement de

stabiliser le complexe ribosomal durant lrsquoinitiation de la traduction 4 Pourtant la plupart des

proteacuteines perdent leur meacutethionine initiatrice ou la formyl-meacutethionine gracircce agrave un processus co-

traductionnel proteacuteolytique appeleacute excision de la meacutethionine N-terminale (NME) Ce

meacutecanisme est universel et irreacuteversible et a eacuteteacute mis en eacutevidence dans lrsquoensemble du regravegne du

vivant 142 Ce processus essentiel a lieu aussi bien chez les procaryotes que dans le cytoplasme

et les organites des eucaryotes (mitochondries et chloroplastes) La NME est assureacutee par deux

enzymes la peptide deacuteformylase (PDF) qui enlegraveve le groupement formyl quand il est preacutesent

(dans les bacteacuteries et organelles) et la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) qui clive la

meacutethionine initiatrice uniquement apregraves lrsquoaction preacutealable de la PDF 129 La deacuteformylation

concerne plus de 90 du proteacuteome chez la bacteacuterie et dans les chloroplastes et ne concerne

que quelques proteacuteines dans les mitochondries En effet le nombre de proteacuteines codeacutees dans le

geacutenome mitochondrial est variable en fonction de lorganisme (par exemple 13

chez lhomme et 33 dans la plante modegravele Arabidopsis thaliana) A cause de leur forte

hydrophobiciteacute la caracteacuterisation chimique de ces proteacuteines et en particulier de leur extreacutemiteacute

N-terminale est resteacutee inaccessible durant longtemps En mesurant la masse moleacuteculaire de la

plupart des 13 proteacuteines mitochondriale de cœur de bœuf il a eacuteteacute suggeacutereacute que probablement

seule la proteacuteine CoxII subit le processus NME Neacuteanmoins il a eacuteteacute deacutemontreacute que la PDF

mitochondriale humaine est capable de deformyler efficacement au moins in vitro 7 peptides

formyleacutes tous deacuteriveacutes de lextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines mitochondriales Enfin le

seacutequenccedilage de 8 des 32 proteacuteines mitochondriales drsquoA thaliana reacutevegravele clairement que toutes

les proteacuteines seacutequenceacutees avec une seule exception ont leur N-formyl-Met exciseacutee 47140145

Lrsquoexpression et la fonction des PDF et MetAP sont tregraves finement reacuteguleacutees durant le

deacuteveloppement cellulaire La NME est impliqueacutee dans la formation de tumeurs en reacuteponse agrave

des stresses biotiques et abiotiques 146ndash148 suggeacuterant lrsquoimportance de cette reacuteaction dans

Introduction

40

diverses fonctions meacutetaboliques Plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer le

clivage preacutecoce de la meacutethionine initiatrice

- consideacuterant que la meacutethionine est un acide amineacute tregraves peu abondant dans les cellules 149 que

les animaux ne savent pas syntheacutetiser et dont la biosynthegravese est coucircteuse chez les bacteacuteries les

archeacutees et les plantes la NME permettrait de maintenir continuellement un reacuteservoir de

meacutethionine libre dans la cellule 150 Cela permettrait alors drsquoinitier en permanence des synthegraveses

proteacuteiques sans atteindre de carence en meacutethionine

- eacutetant donneacute que la meacutethionine libre srsquooxyde facilement il est suggeacutereacute que cet acide amineacute a

la possibiliteacute de proteacuteger les cellules contre le stress oxydatif en jouant un rocircle drsquoanti-oxydant

En effet les meacutethionines peuvent reacuteagir avec les ROS (laquo reactive oxygene species raquo) et former

de la meacutethionine sulfoxide La plupart des cellules contiennent une ou plusieurs meacutethionine

sulfoxide reacuteductases permettant de catalyser la reacuteduction de meacutethionine sulfoxide en

meacutethionine reacuteaction deacutependante de la thioreacutedoxine 151152 Ainsi la meacutethionine libre aurait un

rocircle dans la gestion des ROS lors de conditions de stress oxydatif Les meacutethionines internes aux

proteacuteines preacutesentes en surface permettraient elles aussi de proteacuteger la proteacuteine contre

lrsquooxydation en srsquooxydant elle-mecircme afin de proteacuteger le site actif 153

- le clivage de la meacutethionine N-terminale permet eacutegalement de geacuteneacuterer une tregraves grande diversiteacute

de reacutesidus N-terminaux (laquo N-end rule raquo) chez les proteacuteines qui peuvent ecirctre ainsi des signaux

potentiels de stabilisation ou de deacutestabilisation influant donc sur la demi-vie et lrsquohomeacuteostasie

des proteacuteines 47154ndash156 En effet un systegraveme de deacutegradation reconnaicirct speacutecifiquement le N-

terminal des proteacuteines les N-recognines pour les eucaryotes qui avec lrsquoubiquitination du N-

terminal envoie le peptide dont le signal est deacutestabilisant au proteacuteasome On retrouve chez les

procaryotes la proteacuteine ClpS qui dirige la proteacuteine dont le N-terminal est deacutestabilisant vers la

proteacutease ClpAP pour sa deacutegradation 157

La proportion de proteacuteines dont la meacutethionine N-terminale est exciseacutee varie beaucoup

selon les organismes ou les compartiments eacutetudieacutes Ainsi la NME concerne plus de 50 du

proteacuteome chez les bacteacuteries environ 70 du proteacuteome cytoplasmique des eucaryotes plus de

40 dans les chloroplastes et un peu plus de 10 dans les mitochondries mais les pourcentages

varient selon les organismes eacutetudieacutes 7145158159 47 Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale

existe eacutegalement chez les archeacutees environ 40 des proteacuteines sont concerneacutees 47

La NME peut ecirctre suivie drsquoautres modifications co-traductionnelles qui affectent

lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines en cours de synthegravese comme la N--aceacutetylation catalyseacutee

Introduction

41

par des N-aceacutetyltransfeacuterases (Nat) ou la myristoylation catalyseacutee par des N-

myristoyltransfeacuterases (NMT) dans les organismes eucaryotes 47 Il est donc neacutecessaire que ce

meacutecanisme soit finement reacuteguleacute afin de ne pas perturber lrsquoensemble du processus de

modification de la chaicircne naissante et ainsi son devenir

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP)

1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations

Les MetAP sont des enzymes essentielles identifieacutees dans tout le regravegne du vivant des

bacteacuteries aux eucaryotes supeacuterieurs 142147 Ce sont des meacutetalloproteacuteases contenant deux cations

divalents (comme Fe2+ Co2+ Mn2+ ou Zn2+) indispensables au meacutecanisme enzymatique mais

dont la nature exacte reste encore deacutebattue

Les MetAP se distinguent en 2 groupes (1 et 2) et plusieurs sous-groupes (1a 1b 1c 1d

et 2a 2b) Les MetAP ne preacutesentent qursquoune faible homologie de seacutequences entre elles mais

preacutesentent de fortes homologies de structure au niveau du site actif et du site de liaison aux

meacutetaux Les organismes eucaryotes possegravedent les deux types de MetAP (1 et 2) contrairement

aux bacteacuteries qui ne possegravedent que des MetAP1s et les archeacutees qui nrsquoont que des MetAP2

(Figure i18) Les MetAP1a se retrouvent dans le cytoplasme des eucaryotes Elles sont

eacutegalement preacutesentes chez les bacteacuteries ainsi que les MetAP1arsquo reacutecemment deacutecouvertes chez

Streptococci et Lactobacilli 160 posseacutedant une insertion dans le corps de la proteacuteine Les trois

MetAP1b 1c 1d srsquoobservent dans les organites eucaryotes (Figure i 18) Drsquoautres bacteacuteries

comme les actinobacteacuteries possegravedent une autre MetAP de type 1c qui possegravede en N-terminal

un domaine de fixation aux domaines SH3 (laquo SH3 binding motif raquo) contenant le motif typique

P-X-X-P De plus les MetAP eucaryotes possegravedent une extension N-terminale de 50 agrave 100

reacutesidus qui nrsquoest pas preacutesente chez les MetAP procaryotes 142 (Figure i18) La diffeacuterence

majeure qui permet de distinguer les deux types de MetAP est lrsquoexistence de deux insertions au

sein du domaine catalytique des MetAP de type 2 dont la fonction est encore inconnue Par

ailleurs la MetAP2b possegravede eacutegalement un domaine additionnel en N-terminal47 Le rocircle de ce

domaine suppleacutementaire qui nrsquoest pas neacutecessaire pour lrsquoactiviteacute catalytique 161 reste encore

inconnu mais il serait probablement impliqueacute dans les interactions avec diffeacuterents partenaires

dans le but de reacuteguler le processus de NME Il a par exemple eacuteteacute montreacute que le domaine N-

terminal riche en lysines de la MetAP2b permet de preacutevenir la phosphorylation du facteur

drsquoeacutelongation eIF2 afin drsquoeacuteviter lrsquoinhibition de lrsquoinitiation de la traduction 162163 Il a eacutegalement

eacuteteacute proposeacute mais non prouveacute que le domaine en doigt de zinc des MetAP1b et le laquo SH3 binding

motif raquo des MetAP1c seraient impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 9597 Cependant

Introduction

42

des travaux reacutecents ont proposeacute que crsquoest une boucle chargeacutee positivement et situeacutee au cœur du

domaine catalytique de la MetAP1a drsquoE coli qui serait responsable de la formation du

complexe avec le ribosome 94 Si lrsquointeraction MetAPribosome a bien eacuteteacute mise en eacutevidence 94ndash

96 le mode drsquointeraction preacutecis reste donc agrave eacutelucider

Figure i18 Les diffeacuterentes classes de MetAPs et leur reacutepartition par compartimentsorganismes La

localisation des diffeacuterentes classes de MetAPs est preacutesenteacutee cependant les cellules ne possegravedent que certaines

classes de MetAPs et non pas lrsquoensemble de celles preacutesenteacutees dans la figure au sein drsquoune cellule

2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique

La speacutecificiteacute de substrat des MetAPs les conduit agrave ne cliver la meacutethionine initiatrice

que si celle-ci est suivie drsquoun acide amineacute dont la chaicircne lateacuterale est peu volumineuse Val

Gly Cys Pro Ala Ser et Thr 131164ndash166 Bien qursquoin vitro les MetAPs de types 1 et 2 semblent

Introduction

43

partager la mecircme speacutecificiteacute de substrat la situation in vivo est leacutegegraverement diffeacuterente Ainsi

lrsquoinactivation de la MetAP1 induit chez la levure un fort retard de croissance alors que ce

pheacutenotype est moins fort lors de lrsquoinactivation de la MetAP2 167168 Au contraire les cellules

de mammifegraveres sont plus sensibles agrave lrsquoinactivation de la MetAP2 Enfin chez Arabidopsis

thaliana la fonction des deux types drsquoenzyme peut ecirctre interchangeable 147

Les meacutethionine aminopeptidases eacutetant des enzymes essentielles agrave la survie des cellules

les avanceacutees dans la compreacutehension de leurs meacutecanismes drsquoaction ont fait drsquoelles des cibles

theacuterapeutiques prometteuses En effet le fait que les cellules procaryotes ne possegravedent qursquoun

seul gegravene codant une MetAP celle de type 1 la deacutecouverte de composeacutes inhibiteurs agrave large

spectre est envisageacutee De plus lrsquoimplication de ces enzymes dans un grand nombre de

pathologies comme le deacuteveloppement tumoral et lrsquoangiogenegravese ont attiseacute lrsquointeacuterecirct des

chercheurs 169ndash171 Cependant lrsquoinconveacutenient majeur reacuteside dans le fait que les cellules

humaines possegravedent eacutegalement des MetAP de type 1 cytoplasmiques et mitochondriales qui

risquent drsquoecirctre eacutegalement inhibeacutees par des anti-MetAP1 et ainsi provoquer des effets

secondaires Il est donc important de connaicirctre avec preacutecision le meacutecanisme drsquoaction des MetAP

agrave travers lrsquoensemble des organismes du regravegne du vivant

La fumagilline un composeacute drsquoorigine naturelle provenant du champignon Aspergillus

fumigatus est un inhibiteur naturel des MetAPs de type 2 Des deacuteriveacutes syntheacutetiques de ce

composeacute ont eacuteteacute deacutecouverts et ont pu montrer leur rocircle dans lrsquoarrecirct de la prolifeacuteration cellulaire

drsquoun grand nombre de ligneacutees de cellules canceacutereuses 172ndash174 Lrsquoimplication de la MetAP dans

un grand nombre de processus cellulaires implique qursquoelle est actuellement une cible

theacuterapeutique drsquoimportance pour la lutte contre certains types de cancers ainsi que drsquoautres

pathologies comme lrsquoobeacutesiteacute 175

De plus jusqursquoalors il eacutetait admis que les MetAP pouvaient agir sur un peptide seul

indeacutependamment du ribosome les tests drsquoactiviteacute eacutetant reacutealiseacutes in vitro avec de courts peptides

portant une meacutethionine Cependant des donneacutees reacutecentes indiquent que ces enzymes ont la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome aux niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 gracircce

agrave une boucle chargeacutee positivement proche du site actif et contenant un brin β 94 (Figure i12B)

Bien que ces reacutesultats concernent la MetAP drsquoE coli il est reconnu que cette interaction existe

eacutegalement chez les eucaryotes 9596 Cependant les sites de fixation des MetAP eucaryotes avec

le ribosome ne sont pas encore identifieacutes

Introduction

44

C2 ndash Les peptides deacuteformylases

Comme deacutecrit plus haut la meacutethionine initiatrice des proteacuteines bacteacuteriennes et des

proteacuteines codeacutees par les geacutenomes mitochondriaux ou chloroplastiques possegravede un formyle au

niveau de son groupement amino-terminal lequel est geacuteneacuteralement exciseacute La peptide

deacuteformylase (PDF) est la premiegravere enzyme qui modifie le N-terminal des proteacuteines Cette

reacuteaction de deacuteformylation est essentielle et irreacuteversible 142 Les PDF sont des meacutetalloenzymes

contenant 140 agrave 200 reacutesidus en moyenne qui neacutecessitent la preacutesence drsquoun ion meacutetallique au

sein de leur site actif Les PDF ont eacuteteacute identifieacutees chez les bacteacuteries les archeacutees les

chloroplastes et les mitochondries et sont absentes dans le cytoplasme eucaryote et les levures

Il est agrave noter que les PDF mitochondriales et chloroplastiques sont codeacutees par le geacutenome

nucleacuteaire et sont donc exprimeacutees dans le cytoplasme puis adresseacutees vers les organites gracircce agrave

une extension N-terminale de 50 agrave 100 acides amineacutes servant de peptide signal 176ndash178

Les peptides deacuteformylases preacutesentent une faible identiteacute de seacutequence globale environ

20 agrave 30 179180 mais une forte homologie au niveau de trois motifs conserveacutes (Figure i19A)

participant agrave la structure du site actif GΦGΦAAxQ (motif 1) EGCΦS (motif 2) et

HEΦDHxxG (motif 3) Φ eacutetant un acide amineacute hydrophobe et x un acide amineacute quelconque

179180 Certaines PDFs preacutesentent des insertions typiques conduisant agrave des particulariteacutes

structurales qui ont permis drsquoeacutetablir une classification en diffeacuterents sous-types 142181182 Les

PDFs de type 1B dont le repreacutesentant est lrsquoenzyme codeacutee par E coli sont geacuteneacuteralement

trouveacutees chez les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif ainsi que dans les chloroplastes et mitochondries des

plantes (Figure i19B) Les PDFs de type 2 exprimeacutees par les bacteacuteries agrave Gram positif (Figure

i19B) preacutesentent deux agrave trois insertions dans le cœur globulaire de la proteacuteine Le type 1A est

speacutecifique des organites (Figure i19B) et contient une longue insertion entre les motifs 1 et 2

Les PDFs de type 3 retrouveacutees chez les protistes et dont la structure et le rocircle sont encore

inconnus contiennent des mutations critiques dans les motifs conserveacutes les rendant inactives

ou peu actives (Figure i19A)

Introduction

45

A

B

Figure i19 Les diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases A) Alignement des seacutequences proteacuteiques des

domaines catalytiques et C-terminaux de plusieurs types de deacuteformylases Les trois motifs du site actif sont

repreacutesenteacutes Deux seacutequences repreacutesentatives de chaque groupe sont preacutesenteacutees Les PDF1B sont repreacutesenteacutees par

les seacutequences des peptides deacuteformylases drsquoEscherichia coli et Pseudomonas aeruginosa Les types 2 sont

repreacutesenteacutes par Bacillus stearothermophilus et Streptococcus aureus Les types 3 sont repreacutesenteacutes par

Trypanosoma brucei et Leishmania major Les 38 et 90 derniers reacutesidus des PDFs de types 3 ne sont pas

repreacutesenteacutes Les reacutesidus strictement conserveacutes sont en blanc sur fond rouge et les reacutesidus majoritairement

conserveacutes sont rouges B) Reacutepartition des diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases dans les organismes et

organites

Les diffeacuterents types de deacuteformylases possegravedent geacuteneacuteralement un corps globulaire et

diffegraverent fortement au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure i20) La plupart des

repreacutesentants des types 1B possegravedent une reacutegion C-terminale structureacutee en heacutelice α alors que

les PDF1A ont une reacutegion C-terminale relativement deacutesordonneacutee Les PDFs de type 2 possegravedent

quant agrave elle un brin β Aucune structure de PDF de type 3 nrsquoa encore eacuteteacute reacutesolue mais les

programmes de preacutediction de structures secondaires indiquent que leur extreacutemiteacute C-terminale

pourrait se replier en heacutelice α

Introduction

46

Figure i20 Structure et position du domaine C-terminal des diffeacuterents types de PDF 47 A) Structure

des PDF drsquoEcoli B stearothermophilus et H sapiens repreacutesentant respectivement les PDF de type 1B 2 et

1A Les trois motifs du site actif sont coloreacutes en magenta lrsquoextreacutemiteacute C-terminale en vert et les insertions en

bleu et rouge B) Comparaison du repliement du domaine C-terminal des PDF de types 1A 1B et 2 par

superposition sur le corps globulaire de la PDF drsquoEcoli

Les geacutenomes codent geacuteneacuteralement une seule PDF mais on rencontre parfois deux gegravenes

notamment chez les bacteacuteries Nous ne savons pas quelles sont les conseacutequences physiologiques

pour un organisme qui exprime diffeacuterentes PDFs et si celles-ci peuvent se lier simultaneacutement

au mecircme ribosome Chez certaines bacteacuteries seule une des deux PDF serait fonctionnelle car

lrsquoune des deux isoformes est inactive 183184 Pourtant comme deacutecrit plus haut les plantes codent

et expriment deux PDFs toutes deux fonctionnelles au niveau des chloroplastes et

mitochondries Ces deux isoformes preacutesentent quelques diffeacuterences qui pourraient leur confeacuterer

des rocircles speacutecifiques Il a par exemple eacuteteacute montreacute que les deux PDFs de plante nrsquoutilisent pas

le mecircme ion en guise de co-facteur Ainsi la PDF1A possegravede naturellement un ion zinc alors

que la PDF1B contient vraisemblablement un ion fer 185

Les trois motifs conserveacutes deacutecrits plus haut (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG)

participent agrave la structure du site actif et sont impliqueacutes aussi bien dans la reconnaissance et la

fixation du substrat que dans le meacutecanisme enzymatique Il a eacuteteacute montreacute que contrairement aux

MetAP les PDF nrsquoont pas de speacutecificiteacute de substrat et peuvent ainsi virtuellement agir sur tous

les peptides qui se preacutesentent agrave elle 93186ndash188 Le site de fixation du ligand est composeacute de trois

Introduction

47

laquo poches raquo distinctes appeleacutees S1rsquo S2rsquo et S3rsquo (Figure i21) La poche S1rsquo fortement

hydrophobe et tregraves conserveacutee accueille la chaicircne lateacuterale de la meacutethionine formyleacutee 130 Il est agrave

noter que les PDF de type 1A ont une poche S1rsquo plus eacutetroite et moins flexible que celle retrouveacutee

chez les PDFs bacteacuteriennes 189 Chez la PDF humaine la poche S1rsquo est par ailleurs consideacutereacutee

comme la seule veacuteritable poche permettant de recevoir le substrat formyleacute 158 Les poches S2rsquoet

S3rsquo sont moins conserveacutees et ne participent que peu agrave la reconnaissance du substrat La cysteacuteine

du motif 2 et les deux histidines du motif 3 combineacutees agrave une moleacutecule drsquoeau participent agrave la

fixation du meacutetal 90190191 Le meacutetal naturel de la plupart des PDF est le fer Fe2+ mais celui-ci

eacutetant tregraves sensible agrave lrsquooxydation il contribue agrave rendre lrsquoenzyme particuliegraverement instable 192193

Cependant il a eacuteteacute deacutemontreacute que les deacuteformylases peuvent ecirctre actives et plus stables en

substituant drsquoautres ions comme le Ni2+ 192194 ou le Co2+ 195 Il est agrave noter que certaines

enzymes comme la PDF1A drsquoA thaliana possegravedent naturellement du zinc et sont

naturellement actives avec ce meacutetal 185 Ainsi lrsquoobtention de PDFs recombinantes pleinement

actives est difficile et neacutecessite la mise au point de protocole de purification adapteacute consistant

agrave tester plusieurs concentrations et types drsquoions dans les tampons ainsi que diffeacuterents pH La

glutamine du motif 1 et le glutamate du motif 2 sont essentiels dans le meacutecanisme de catalyse

et directement impliqueacutes dans la reconnaissance du groupement formyl 130190196 Les autres

reacutesidus du motif 1 sont impliqueacutes dans la reconnaissance et la fixation du substrat 130

Figure i21 Le site actif des peptides deacuteformylases Repreacutesentation scheacutematique du site actif fixant un substrat

formyleacute Le peptide est repreacutesenteacute en vert et les liaisons hydrogegravene en rouge Le X repreacutesente nrsquoimporte quelle

chaicircne agrave condition qursquoelle ne soit pas chargeacutee neacutegativement Le meacutetal est repreacutesenteacute en rose Drsquoapregraves Ragusa et al

1999 130

Introduction

48

Les peptides deacuteformylases eacutetant des enzymes essentielles elles sont depuis leur

deacutecouverte consideacutereacutees comme des cibles theacuterapeutiques inteacuteressantes 130196ndash199 Un puissant

inhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine a eacuteteacute deacutecouvert il y a deacutejagrave plusieurs anneacutees 200201

Cette moleacutecule ne peut ecirctre utiliseacutee en theacuterapie car i) elle est cytotoxique 202ndash205 ii) elle est

rapidement eacutelimineacutee par les bacteacuteries via des pompes drsquoefflux 206ndash208 iii) des pheacutenomegravenes de

reacutesistance apparaissent rapidement 183184209ndash211 iv) des homologues sensibles agrave lrsquoactinonine

existent chez les eucaryotes notamment chez lrsquohomme 178203204212213 et enfin v) elle semble

affecter agrave haute concentration drsquoautres aminopeptidases 214215 De nombreux autres composeacutes

anti-PDFs deacuteriveacutes ou non de lrsquoactinonine ont eacuteteacute deacutecrits et certains drsquoentre eux sont entreacutes en

phase drsquoessais cliniques sans avoir pu agrave ce jour aboutir agrave une autorisation de mise sur le marcheacute

Cependant les PDFs restent une cible attractive pour la conception de nouveaux antibiotiques

et les tentatives de mise au point de nouveaux inhibiteurs de PDF continuent 216217

D-Probleacutematique

La NME est un processus essentiel chez tous les organismes vivants Les avanceacutees

scientifiques des derniegraveres anneacutees ont montreacute son importance dans la reacutegulation du

deacuteveloppement cellulaire et drsquoun grand nombre de pathologies Certains composeacutes anti-NME

ont eacuteteacute identifieacutes et sont freacutequemment utiliseacutes en laboratoire pour les eacutetudes sur les meacutecanismes

catalytiques de ces enzymes Neacuteanmoins il reste encore beaucoup de zones drsquoombres

concernant la reacutegulation de la NME et son implication dans diverses cascades de reacuteactions

meacutetaboliques

Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment les peptides deacuteformylases jouent un rocircle crucial

dans la maturation des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees et sont preacutesentes dans la quasi-

totaliteacute des geacutenomes du regravegne du vivant De leur action deacutecoule toute une cascade de reacuteactions

permettant drsquoaboutir agrave des proteacuteines fonctionnelles Ces enzymes sont eacutetudieacutees depuis plus de

20 ans et leur meacutecanisme enzymatique est maintenant fortement documenteacute Jusqursquoalors les

moyens techniques ne permettaient pas de deacutemontrer que les deacuteformylases pouvaient interagir

au niveau du ribosome La deacutemonstration que la PDF drsquoE coli interagit avec le ribosome au

niveau du tunnel de sortie du peptide en cours de synthegravese a ouvert la voie agrave de nouvelles

perspectives concernant la reacutegulation de la NME et de la traduction en regravegle geacuteneacuterale En effet

lrsquointeraction de ces enzymes au niveau drsquoune plateforme de reacutegulation de la synthegravese proteacuteique

sur le ribosome suggegravere une reacutegulation fine du meacutecanisme drsquointervention des deacuteformylases Le

fait que le domaine C-terminal des PDF1B soit preacutesenteacute comme le deacuteterminant majeur

Introduction

49

permettant lrsquointeraction de lrsquoenzyme au ribosome il est alors possible que drsquoautres structures

preacutesentes en C-terminal chez les diffeacuterentes sous-familles permettent des formes de reacutegulation

diffeacuterentes de la traduction Actuellement aucune information nrsquoest encore disponible quant au

mode drsquointeraction des autres types de PDFs ne disposant pas de lrsquoheacutelice α Le modegravele deacutecrit

chez E coli nrsquoest donc pas geacuteneacuteralisable agrave lrsquoensemble des voies NME preacutesentes dans le regravegne

du vivant Il paraicirct ainsi eacutevident que des diffeacuterences concernant la localisation de lrsquoenzyme sur

le ribosome son affiniteacute ainsi que le laquo moment raquo de son intervention sont autant de paramegravetres

permettant de reacuteguler la synthegravese proteacuteique De plus nous ne savons pas reacuteellement qursquoelle est

lrsquoinfluence de la chaicircne naissante sur lrsquoaffiniteacute de la PDF puisque seuls des ribosomes bloqueacutes

avec une chaicircne naissante de 40 acides amineacutes ont eacuteteacute utiliseacutes dans les expeacuteriences drsquointeraction

PDFribosome Il ressort ainsi des eacutetudes que lrsquoaffiniteacute de la PDF pour le ribosome est tregraves

faible lui permettant de laquo scanner raquo rapidement les ribosomes afin drsquointervenir sur le peptide

lorsqursquoil eacutemerge du tunnel de sortie puis de libeacuterer instantaneacutement son site de fixation pour

lrsquointervention drsquoautres facteurs comme la MetAP ou le TF Il semble donc important de reacuteussir

agrave deacutecrypter ces meacutecanismes chez les diffeacuterentes sous-familles de peptide deacuteformylases

Durant cette thegravese je me suis ainsi inteacuteresseacute agrave la fonction du domaine C-terminal en heacutelice

α des PDF1B Je me suis plus particuliegraverement inteacuteresseacute agrave une PDF1B drsquoorigine virale

Vp16PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 dont le rocircle est encore inconnu Cette enzyme

preacutesente un inteacuterecirct tout particulier Tout drsquoabord parce que crsquoest lrsquoune des seacutequences de peptide

deacuteformylase les plus courtes connues agrave ce jour et ne posseacutedant pas a priori drsquoheacutelice α C-

terminale comme crsquoest le cas pour EcPDF Ainsi cette enzyme semblait ecirctre un bon outil pour

lrsquoeacutetude du rocircle du domaine C-terminal des PDF dans leur interaction et leur localisation sur le

ribosome De plus jusqursquoagrave tregraves reacutecemment lrsquoexistence de ce type drsquoenzyme eacutetait encore

insoupccedilonneacutee chez les virus Ainsi jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave un certain nombre de questions

Le gegravene homologue de peptide deacuteformylase deacutecouvert chez le phage Vp16T permet-il

de coder pour une enzyme agrave fonction deacuteformylase in vivo Si oui quelles sont ses

particulariteacutes biochimiques structurales et enzymatiques lui confeacuterant un inteacuterecirct

eacutevolutif pour le phage Pour reacutepondre agrave ces questions jrsquoai donc eacutetudieacute la

compleacutementation fonctionnelle in vivo de ce gegravene chez E coli et reacutealiseacute une eacutetude

structure-fonction in vitro afin de deacuteterminer ses paramegravetres cineacutetiques

La peptide deacuteformylase du phage Vp16T bien que ne posseacutedant pas drsquoheacutelice α en C-

terminal peut-elle tout de mecircme interagir avec le ribosome Si oui sa localisation et

son affiniteacute sont-elles diffeacuterentes par rapport agrave une enzyme preacutesentant une heacutelice α en

Introduction

50

C-terminal Jrsquoai donc reacutealiseacute des eacutetudes in vitro drsquointeraction avec les ribosomes par

seacutedimentation pontage chimique et analyse en Western-blot et spectromeacutetrie de masse

Pour la PDF drsquoE coli une eacutetude a montreacute que la taille de la chaicircne peptidique en cours de

synthegravese ne modifie pas son affiniteacute pour le ribosome 94 Cependant une enzyme preacutesentant

un domaine C-terminal modifieacute pourrait montrer une diffeacuterence de comportement durant la

synthegravese peptidique

Ainsi la taille de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese a-t-elle une influence sur

lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme pour le ribosome Pour cela jrsquoai reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction

par seacutedimentation en utilisant des ribosomes bloqueacutes en cours de synthegravese posseacutedant

diffeacuterentes longueurs de chaicircnes peptidiques

Enfin quel pourrait-ecirctre lrsquointeacuterecirct pour les virus et plus particuliegraverement le phage Vp16T

drsquoexprimer une peptide deacuteformylase Pour reacutepondre agrave cette question jrsquoai eacutetudieacute

lrsquoimpact in vivo que pouvait avoir lrsquoexpression de cette enzyme chez la bacteacuterie E coli

Les reacuteponses agrave ses diffeacuterentes probleacutematiques ont pour objectif drsquoapprofondir les connaissances

sur la reacutegulation de la NME et son lien avec les autres modifications affectant la synthegravese des

proteacuteines De plus la peptide deacuteformylase eacutetant une cible theacuterapeutique faisant lrsquoobjet de

nombreuses recherches il semble inteacuteressant de pouvoir deacutecrypter ses meacutecanismes

drsquointeraction en vue de rechercher des composeacutes theacuterapeutiques non plus cibleacutes uniquement

sur lrsquoactiviteacute enzymatique mais eacutegalement sur la capaciteacute des enzymes agrave interagir avec le

ribosome

Introduction

51

Chapitre I

52

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et

fonctionnelle drsquoune peptide deacuteformylase

atypique drsquoorigine virale Vp16PDF

Chapitre I

53

Chapitre I

54

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs

virales Durant les 15 derniegraveres anneacutees des seacutequences codant des PDFs ont eacuteteacute trouveacutees dans la

majoriteacute des geacutenomes (eucaryotes et procaryotes) et en 2003 deux seacutequences tregraves proches des

peptides deacuteformylases ont eacutegalement eacuteteacute mises en eacutevidence chez les phages Vp16T et Vp16C

de la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 218 Un travail pionner plus reacutecent portant sur lrsquoanalyse

des donneacutees meacutetageacutenomiques des oceacuteans (GOS) et des donneacutees provenant du seacutequenccedilage de

viromes et de microbiomes marins a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux gegravenes meacutetaboliques

auxiliaires (AMGs) incluant des homologues de proteacuteines impliqueacutees dans la traduction telles

que des proteacuteines ribosomales des facteurs drsquoinitiation des phosphorylases et des peptides

deacuteformylases 219 Il est drsquoailleurs inteacuteressant de noter que les seacutequences de peptide deacuteformylase

sont les plus freacutequemment retrouveacutees parmi les AMGs Les geacutenomes de nombreux autres

phages et virus ont depuis eacuteteacute seacutequenceacutes et des seacutequences de peptide deacuteformylases ont ainsi eacuteteacute

observeacutees dans lrsquoensemble de ces organismes 219220

Un alignement de seacutequences entre diffeacuterentes PDFs retrouveacutees chez des virus ainsi que

des repreacutesentants des divers types de PDFs retrouveacutees chez les procaryotes et les eucaryotes

nous permet de mettre en eacutevidence certaines caracteacuteristiques des PDFs virales (Figure I-1) Tout

drsquoabord il faut signaler que la plupart des deacuteformylases ont une faible homologie de seacutequence

globale ce qui contraste fortement avec la forte homologie retrouveacutee au niveau des motifs du

site actif 142 Ainsi les trois motifs conserveacutes participant agrave la structure du site actif et

caracteacuteristiques des PDFs (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG ougrave Φ est un acide amineacute

hydrophobe et x un acide amineacute quelconque) sont bien preacutesents dans lrsquoensemble des seacutequences

des PDFs putatives retrouveacutees chez les virus permettant de les classer comme homologues de

peptides deformylases (Figure I-1A)

Apregraves avoir identifieacute les motifs laquo signature raquo des PDFs la comparaison des seacutequences

et des structures permet de classer ces enzymes en trois groupes distincts 1 2 et 3 Les PDFs

de type 1 se reacutepartissent en deux sous-groupes les 1A et les 1B Les deacuteformylases de type 1B

et en particulier la PDF drsquoE coli (EcPDF) sont consideacutereacutees comme les peptides deacuteformylases

modegraveles Une de leur principale caracteacuteristique est une extreacutemiteacute C-terminale se repliant sous

forme drsquoheacutelice α 191221222 Le sous-type 1A se distingue par la preacutesence drsquoune longue insertion

dans le corps de la proteacuteine et par une extreacutemiteacute C-terminale non structureacutee adoptant une

conformation eacutetendue 158189 Les PDFs de type 2 possegravedent quant agrave elles plusieurs insertions

Chapitre I

55

par rapport au type 1 et une extreacutemiteacute C-terminale qui a tendance agrave former des brins β 181

Enfin les PDFs de type 3 dont aucune structure nrsquoa encore eacuteteacute deacutetermineacutee preacutesentent des

substitutions cruciales au niveau des motifs I et II les rendant tregraves peu ou totalement inactives

47223 Drsquoapregraves lrsquoensemble des donneacutees issues de la litteacuterature et de lrsquoalignement de seacutequences

(Figure I-1A) il apparaicirct que les peptides deacuteformylases virales se rapprochent plus

particuliegraverement du sous-groupe 1B En effet celles-ci ne preacutesentent pas drsquoinsertion particuliegravere

dans le corps de la proteacuteine les distinguant des PDFs de type 1A et 2 et les trois motifs du site

actif sont conserveacutes

Il ressort donc clairement que les PDFs virales identifieacutees et analyseacutees sont apparenteacutees

aux PDFs de type 1B avec toutefois une extreacutemiteacute C-terminale fortement tronqueacutee Les PDF

virales forment alors un sous-groupe parmi le type 1B (Figure I-1B) Par ailleurs toutes les

PDF virales appartiennent agrave ce nouveau sous-groupe et correspondent aux seacutequences de

deacuteformylases putatives actives les plus courtes parmi lrsquoensemble des seacutequences reacutepertorieacutees

A

Figure I-1 Comparaison de seacutequences proteacuteiques de peptide deacuteformylases provenant de divers organismes A) Alignement

de seacutequences de PDFs appartenant aux types 1A 1B 2 et 3 Les PDFs virales marines sont surligneacutees en gris celles de

cyanobacteacuteries en vert celles de picoeucaryotes oceacuteaniques photosyntheacutetiques en bleu et enfin la PDF du bacteacuteriophage Vp16C

en beige Les PDFs de type 3 sont quant agrave elles surligneacutees en orange La numeacuterotation des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence

drsquoEcPDF Figure tireacutee de Sharon et al 2011 219 B) Classification des peptides deacuteformylases dans un arbre phylogeacuteneacutetique baseacute

sur la comparaison de 192 seacutequences choisies pour repreacutesenter la diversiteacute des PDFs drsquoapregraves Sharon et al 2011 219 (supplementary

figure S2 de la publication citeacutee)

Chapitre I

56

Chapitre I

57

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio

parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

Notre laboratoire a focaliseacute son attention sur les seacutequences de peptide deacuteformylases

provenant des phages Vp16T et Vp16C 218 car ce sont les seacutequences de PDFs parmi les plus

courtes identifieacutees agrave ce jour Lrsquoanalyse de la seacutequence de ces deux enzymes a reacuteveacuteleacute qursquoelles

appartiennent agrave la mecircme classe que la PDF drsquoE coli mais qursquoelles preacutesentent des

caracteacuteristiques distinctes notamment au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure I-1 et I-

2A) Les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas de mutations pouvant suggeacuterer une

deacuteficience dans lrsquoactiviteacute de la proteacuteine comme crsquoest le cas pour les PDFs de type 3 224 ou

certaines PDF1A comme la peptide deacuteformylase humaine178 De plus aucune insertion

particuliegravere nrsquoest observable par rapport agrave la seacutequence drsquoEcPDF et des PDFs de type 1B en

geacuteneacuteral Cependant lrsquoextreacutemiteacute C-terminale diffegravere puisque elle ne preacutesente pas lrsquoextension

permettant le repliement sous forme drsquoune heacutelice α Une eacutetude preacuteceacutedemment reacutealiseacutee avec

EcPDF indique que la proteacuteine peut ecirctre active en deacutepit de lrsquoabsence de son heacutelice α3 C-

terminale tant que la deacuteleacutetion nrsquoa pas lieu trop pregraves du motif 3 permettant la structure du site

actif Ainsi chez EcPDF une deacuteleacutetion en amont du 139egraveme acide amineacute (Val) aboutit agrave une perte

totale drsquoactiviteacute alors qursquoune deacuteleacutetion agrave partir du reacutesidu 141 (Lys) nrsquoempecircche pas la

compleacutementation in vivo du gegravene endogegravene 92 Le dernier acide amineacute des deacuteformylases de

phage (Ile) correspond au 143egraveme acide amineacute drsquoEcPDF (Figure I-1A) ce qui signifie que

malgreacute leur tregraves courte seacutequence celle-ci sont potentiellement drsquoune taille suffisante pour coder

une proteacuteine active Finalement les seacutequences des PDFs des phages Vp16T et Vp16C ne

montrent pas de mutation dans les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas drsquoinsertion

particuliegravere suggeacuterant un repliement diffeacuterent drsquoEcPDF et lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte

ne semble pas reacutedhibitoire pour la conservation de lrsquoactiviteacute de la proteacuteine Il est donc probable

que le gegravene des peptides deacuteformylases identifieacute chez ces phages code pour deux enzymes

actives

Ainsi lrsquoidentification de seacutequences nucleacuteotidiques codant potentiellement des proteacuteines

ayant toutes les caracteacuteristiques des peptides deacuteformylases neacutecessite de caracteacuteriser ces

proteacuteines Jusqursquoagrave preacutesent seule la PDF identifieacutee dans le geacutenome du cyanophage S-SSM7 a

eacuteteacute caracteacuteriseacutee 225 indiquant que cette proteacuteine est en tout point similaire aux PDFs connues

jusqursquoalors Au cours de ce travail nous avons souhaiteacute aller plus loin en caracteacuterisant la PDF

preacutesentant la plus courte seacutequence identifieacutee agrave ce jour mais potentiellement active et avons

alors choisi la PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 la plus proche homologue de la PDF

Chapitre I

58

de Vp16C (Figure I-2A) Nous avons proceacutedeacute agrave une caracteacuterisation structure-fonction pousseacutee

de cette proteacuteine chercheacute agrave caracteacuteriser la faccedilon dont elle interagit avec les ribosomes bacteacuteriens

(voir chapitre II) et enfin tenteacute de comprendre les conseacutequences de lrsquoexpression du gegravene lors

de lrsquoinfection de bacteacuteries par le phage (voir chapitre III)

La proteacuteine recombinante Vp16PDF que jrsquoai eacutetudieacutee au cours de cette thegravese est codeacutee

par un gegravene syntheacutetique (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) contenu dans diffeacuterents plasmides en

fonction du type drsquoapproche expeacuterimentale utiliseacutee Les phages Vp16T et VpP16C ayant un

contenu en bases GC eacuteleveacute 218 le gegravene a eacuteteacute conccedilu avec optimisation de codons pour une

expression optimale en systegraveme bacteacuterien La proteacuteine est composeacutee de 137 acides amineacutes

(Figure I-2B) elle a une masse moleacuteculaire theacuteorique de 147832 Da ainsi qursquoun point

isoeacutelectrique (pI) calculeacute de 700

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une

activiteacute deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo Avant de deacutemarrer une eacutetude structure-fonction sur la proteacuteine recombinante Vp16PDF

nous avons chercheacute agrave savoir si cette proteacuteine preacutesente une activiteacute deacuteformylase in vivo crsquoest-agrave-

dire si elle est capable de deacuteformyler les proteacuteines dans un contexte cellulaire Nous avons pour

A

B 10 20 30 40 50 60

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

70 80 90 100 110 120

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

130

TAFCLQHEID HLNGVTI

Figure I-2 Seacutequence de la proteacuteine Vp16PDF recombinante eacutetudieacutee au cours de cette thegravese A) Alignement

de seacutequence des PDFs de Vp16C et Vp16T Lrsquoalignement a eacuteteacute reacutealiseacute avec Clustal Omega Les eacutetoiles indiquent

les reacutesidus identiques B) Seacutequence proteacuteique de Vp16PDF Les motifs conserveacutes typiques des PDFs sont indiqueacutes

en rouge (motif I GΦGΦAAxQ motif II EGCΦS motif III HEΦDH ou Φ est un acide amineacute hydrophobique

et x un acide amineacute quelconque)

Chapitre I

59

cela reacutealiseacute des expeacuteriences de compleacutementation fonctionnelle selon un protocole mis au point

preacuteceacutedemment au laboratoire (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoexpeacuterience est baseacutee sur

lrsquoutilisation drsquoune souche drsquoE coli leacutetale conditionnelle (PAL421Tr) dont le gegravene

chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute et posseacutedant un plasmide pMAK

portant le gegravene codant EcPDF sauvage (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) 226 Ce plasmide preacutesente

une origine de reacuteplication thermosensible 227 Ainsi pour des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales

agrave 37degC (tempeacuteratures dites permissives) le plasmide peut se reacutepliquer durant les divisions

cellulaires les cellules filles possegravedent alors le plasmide et peuvent survivre Pour des

tempeacuteratures supeacuterieures agrave 37degC (tempeacuteratures dites non permissives) le plasmide nrsquoest plus

reacutepliqueacute durant les divisions les cellules filles ne possegravedent plus le plasmide ni aucun gegravene de

deacuteformylase aboutissant agrave la mort cellulaire Lrsquoutilisation de ce plasmide permet ainsi une

expression thermosensible de la PDF drsquoE coli sauvage Lors drsquoune expeacuterience de

compleacutementation fonctionnelle visant agrave eacutetudier une activiteacute deacuteformylase in vivo la souche

PAL421Tr est transformeacutee par un plasmide pBADMyc-HisA portant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct Lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee dans ce plasmide est inductible par lrsquoarabinose En

reacutealisant une gamme de concentration drsquoarabinose dans le milieu de croissance il est ainsi

possible de moduler et controcircler le niveau drsquoexpression de la deacuteformylase testeacutee Ce protocole

permet de disposer drsquoune souche pour laquelle nous pouvons controcircler aussi bien lrsquoexpression

du gegravene EcPDF sauvage que celle du gegravene de compleacutementation Vp16PDF en jouant sur la

tempeacuterature drsquoincubation des bacteacuteries etou lrsquoajout drsquoarabinose dans le milieu de culture La

croissance des bacteacuteries est alors suivie sur milieu solide agrave 30 et 42degC (tempeacuteratures permissive

et non permissive respectivement) Ainsi agrave 42degC et avec ajout drsquoarabinose dans le milieu seule

lrsquoexpression de la PDF porteacutee par le plasmide pBAD est assureacutee Si cette proteacuteine est active

crsquoest-agrave-dire qursquoelle est capable drsquoassurer la deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli la souche

pousse si la proteacuteine est inactive la souche ne pousse pas

Preacutealablement agrave lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle un controcircle est reacutealiseacute

agrave 30degC sur milieu solide contenant du glucose et non de lrsquoarabinose qui reacuteprime lrsquoexpression

du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Ainsi seul le gegravene porteacute par le plasmide pMAK (codant

ici EcPDF wt) est exprimeacute et les bacteacuteries doivent pousser correctement quel que soit le gegravene

inseacutereacute dans le plasmide pBAD Des gouttes de dilutions successives reacutealiseacutees agrave partir drsquoune

culture bacteacuterienne en milieu liquide sont deacuteposeacutees sur boicircte et incubeacutees agrave 30degC permettant de

srsquoassurer que les quantiteacutes de bacteacuteries testeacutees sont eacutequivalentes pour chacune des constructions

testeacutees controcircles inclus Le controcircle preacutealable agrave 30degC sur milieu glucose ayant eacuteteacute concluant

Chapitre I

60

(Figure I-3A) nous avons pu reacutealiser lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC en

preacutesence drsquoarabinose Comme attendu les bacteacuteries posseacutedant le plasmide pBAD vide ne

poussent pas alors que celles posseacutedant le gegravene codant EcPDF wt poussent (Figure I-3B) Les

bacteacuteries exprimant le gegravene Vp16PDF poussent eacutegalement agrave 42degC en preacutesence drsquoarabinose

(Figure I-3B) ce qui indique que lrsquoenzyme est active in vivo et est capable drsquoassurer la

deacuteformylation du proteacuteome drsquoE coli

A B

Figure I-3 Mesure de la fonction deacuteformylase du gegravene du bacteacuteriophage Vp16T codant une PDF putative

par un test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur

une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche

PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un

plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Les boicirctes contenant 05 de

glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC B) Les boicirctes contenant 2 drsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles

mis au point pour les formes bacteacuteriennes Vp16PDF a initialement eacuteteacute purifieacutee dans les conditions habituellement utiliseacutees au

laboratoire pour drsquoautres PDFs ce qui inclut la preacutesence de nickel dans les tampons de lyse et

de purification En effet les deacuteformylases sont des meacutetalloenzymes utilisant un ion meacutetallique

lors du meacutecanisme enzymatique drsquohydrolyse du groupement formyl de la meacutethionine N-

terminale des proteacuteines 190 A lrsquoeacutetat natif il srsquoagit geacuteneacuteralement de fer Fe2+ 192193 Or le Fe2+

srsquooxyde facilement en Fe3+ ce qui conduit agrave lrsquooxydation de la Cys catalytique rendant lrsquoenzyme

inactive 193228 De plus le Fe2+ a une faible affiniteacute pour les PDFs et est facilement remplaceacute

spontaneacutement par du zinc dont lrsquoaffiniteacute pour les PDFs est bien supeacuterieure 142229 Cependant la

plupart des PDFs sont tregraves peu actives lorsqursquoelles sont complexeacutees agrave du Zn2+ 230 Il est toutefois

possible de substituer le meacutetal catalytique natif par drsquoautres cations divalents lors de la

Chapitre I

61

purification des PDFs notamment du Ni2+ permettant de purifier des proteacuteines recombinantes

dont lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee 230

Vp16PDF eacutetant une PDF de type 1B nous avons choisi dans un premier temps de suivre

le protocole utiliseacute pour purifier la PDF drsquoE coli 230 qui est la proteacuteine de reacutefeacuterence pour le

type 1B Apregraves surexpression de la proteacuteine codeacutee par le gegravene contenu dans le plasmide pBAD

dans un milieu contenant de lrsquoarabinose la lyse des bacteacuteries a ainsi eacuteteacute effectueacutee en preacutesence

de 20mM NiCl2 concentration qui permet de preacuteserver lrsquoactiviteacute drsquoEcPDF mais eacutegalement de

preacutecipiter de nombreuses proteacuteines Une concentration de 5mM NiCl2 a ensuite eacuteteacute utiliseacutee au

cours des diffeacuterentes eacutetapes de purification afin de maintenir lrsquoion Ni2+ dans le site actif de

lrsquoenzyme De maniegravere classique les PDFs purifieacutees au laboratoire ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

drsquoaffiniteacute et sont purifieacutees sur colonne eacutechangeuse drsquoions Compte tenu du point isoeacutelectrique

inhabituel de Vp16PDF (pI = 70 contre 55 pour EcPDF) nous avons lyseacute les bacteacuteries dans

un tampon agrave pH55 permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre chargeacutee positivement et ainsi de srsquoaccrocher

agrave une colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse de la proteacuteine sur

gel drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes apregraves cette premiegravere eacutetape de chromatographie

a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux contaminants (Figure I-4 puits 2) ce qui nous a conduits agrave

proceacuteder agrave une seconde eacutetape de purification sur tamis moleacuteculaire (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) Nous avons ainsi pu obtenir une proteacuteine pure agrave 95 (Figure I-4 puits 3 4 et 5)

Figure I-4 Suivi de la purification

de Vp16PDF par analyse sur gel

SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie Puits 1 Surnageant de

lyse Puits 2 Proteacuteine partiellement

purifieacutee sur SP-Sepharose Puits 3 4 et

5 respectivement 1microg 5microg et 10microg de

proteacuteine purifieacutee sur tamis

moleacuteculaire La flegraveche indique la

position de la proteacuteine Vp16PDF

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active

Lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine purifieacutee comme deacutecrit ci-dessus a eacuteteacute mesureacutee in

vitro et compareacutee agrave lrsquoactiviteacute drsquoautres PDFs bien caracteacuteriseacutees Jrsquoai utiliseacute le test drsquoactiviteacute

Chapitre I

62

deacuteformylase coupleacute agrave lrsquoactiviteacute de la formyl deacuteshydrogeacutenase reacutealiseacute comme deacutecrit dans la

litteacuterature 231 Dans ce test la PDF clive le groupement formyl de son substrat (geacuteneacuteralement

un tripeptide formyleacute) lequel est oxydeacute par la formate deacuteshydrogeacutenase pour reacuteduire une

moleacutecule de NAD+ en NADH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) La production du NADH est suivie

au cours du temps par mesure drsquoabsorbance agrave 340 nm Les vitesses initiales de reacuteaction obtenues

sont exprimeacutees en fonction de la concentration en peptide formyleacute utiliseacute dans le test et

lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten permet alors de deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la PDF

testeacutee

Comme attendu suite aux reacutesultats de compleacutementation Vp16PDF preacutesente bien une

activiteacute deacuteformylase En revanche dans les conditions de purification deacutecrites ci-dessus

lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF srsquoest reacuteveacuteleacutee particuliegraverement faible kcat Km = 915 M-1s-

1 contre kcat Km = 54000 M-1s-1 pour EcPDF par exemple (Tableau I-1) Cette faible efficaciteacute

catalytique nrsquoest pas due agrave lrsquoaffiniteacute pour le substrat qui est comparable agrave celle geacuteneacuteralement

obtenue pour drsquoautres PDFs actives quel que soit le type (Km de lrsquoordre de 1 agrave 6 mM voir

Tableau I-1) mais agrave la vitesse de reacuteaction En effet kcat = 3 s-1 pour Vp16PDF lagrave ougrave on obtient

une valeur supeacuterieure agrave 20 s-1 pour les PDFs actives pouvant mecircme aller jusqursquoagrave 1007 s-1 pour

les enzymes les plus actives (Tableau I-1) Ainsi la vitesse de reacuteaction de Vp16PDF se

rapproche plus de celle mesureacutee avec des PDFs connues pour ecirctre constitutivement peu actives

comme les enzymes humaine178 ou issue de Plasmodium falciparum 232 ou de celles dont le

meacutetal catalytique est un Zn2+ et non un Ni2+ (Tableau I-1) Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est eacutegalement

similaire agrave celle mesureacutee pour la peptide deacuteformylase du phage S-SSM7 225

Chapitre I

63

Tableau I-1 Constantes cineacutetiques de Vp16PDF et autres PDFs Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute

mesureacutees en utilisant le test coupleacute agrave la FDH et du Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme substrat 194 et les paramegravetres

cineacutetiques ont eacuteteacute calculeacutes en utilisant le logiciel Sigma Plot Pour la PDF de Synechococcus elongatus et du phage

associeacute S-SSM7 les tests drsquoactiviteacute ont eacuteteacute reacutealiseacutes avec les substrats fMTSI fMLIS fMTTA fMAKK fMARI

fMSRV Pour la PDF de Plasmodium falciparum (PfPDF) le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute selon le protocole de Wei

et al 1997 233avec le substrat formyl-Met-Leu-p-nitroanilide Ec pour Escherichia coli Tt pour Thermus

thermophilus Se pour Synechococcus elongatus At pour Arabidopsis thaliana Vp16 pour phage Vp16T S-SSM7

pour phage de Synechococcus elongatus Hs pour Homo sapiens Bst pour Bacillus stearothermophilus Sa

(Streptococcus agalactiae Pf pour Plasmodium falciparum Tb pour Trypanosoma brucei Ni et Zn indiquent que

la proteacuteine purifieacutee est une forme avec nickel ou zinc respectivement lorsque le meacutetal a eacuteteacute identifieacute

PDF kcat (s-1) Km (mM) kcat Km (M

-1s-1) Reacutefeacuterence

Type 1B

Bacteacuteries

Zn-EcPDF 56 plusmn 15 70 plusmn 20 80 plusmn 22 Ragusa et al 1998 194

Ni-EcPDF 210 plusmn 13 39 plusmn 06 54000 plusmn 8000 Ragusa et al 1998 194

TtPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-TtPDF 27 plusmn 3 23 plusmn 05 11739 plusmn 2500 Ragusa et al 1998 194

SePDF 150-250 1-19 88-313 Frank et al 2013 225

Organites AtPDF1B 13 plusmn 2 82 plusmn 02 1600 plusmn 40 Serero et al 2001 185

Ni-AtPDF 75 plusmn 15 56 plusmn 19 13300 plusmn 1500 Serero et al 2001 185

Phages Vp16PDF 3 32 915 Ce travail

S-SSM7 PDF 583-800 03-13 449-2204 Frank et al 2013 225

Type 1A

Organites

AtPDF1A 22 plusmn 2 025 plusmn 007 88000 plusmn 150 Serero et al 2003 178

HsPDF 0030

plusmn 0005 16 plusmn 04 18 plusmn 2 Serero et al 2003 178

Type 2

Bacteacuteries Gram+

BstPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-BstPDF 1007 plusmn 191 41 plusmn 12 245000 plusmn 10000 Ragusa et al 1998 194

Ni-SaPDF 50 plusmn 3 120 plusmn 08 41993 Fieulaine et al accepteacute

Type 3

Archeacutees

et Trypanosomes

Ni-PfPDF ND ND 13700 plusmn 1000 Bracchi-Ricard et al 2001 232

Zn-TbPDF ND ND 8 Bouzaidi-Tiali 2007 224

Chapitre I

64

La mesure drsquoune faible activiteacute de Vp16PDF suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal

catalytique natif par le nickel au cours de la purification de la proteacuteine impliquant que le

protocole suivi nrsquoest pas optimal Cependant drsquoautres hypothegraveses pourraient expliquer la faible

activiteacute catalytique de cette proteacuteine En effet il est possible que Vp16PDF soit naturellement

peu active et ce pour plusieurs raisons Il est par exemple connu que les PDFs mitochondriales

des mammifegraveres preacutesentent deux mutations critiques dans les motifs consensus qui caracteacuterisent

la famille des PDFs 178 expliquant la faible activiteacute mesureacutee pour lrsquoenzyme humaine

158178204213234 Or comme deacutecrit plus haut (Figure I-1A) lrsquoanalyse de la seacutequence de Vp16PDF

ne permet pas drsquoidentifier une quelconque mutation qui pourrait alteacuterer le meacutecanisme

enzymatique conduisant agrave une faible vitesse de reacuteaction Une autre explication tiendrait agrave

lrsquoextreacutemiteacute C-terminale atypique de Vp16PDF qui est la plus courte deacutecouverte agrave ce jour (voir

paragraphe A2) Enfin il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF adopte un repliement atypique etou

qursquoelle ait une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle

Ainsi bien que cette premiegravere tentative de purification de la proteacuteine Vp16PDF ne nous

ait pas permis drsquoobtenir une proteacuteine tregraves active la haute pureteacute de lrsquoeacutechantillon (Figure I-

4) ainsi que le bon rendement de purification (8 mg de proteacuteine pure pour 2 litres de culture

bacteacuterienne) nous ont permis de caracteacuteriser la proteacuteine par diffeacuterentes approches afin de mettre

en eacutevidence ses particulariteacutes eacuteventuelles (voir sections C4 agrave C6) En parallegravele jrsquoai eacutegalement

optimiseacute les conditions de purification de Vp16PDF dans le but de disposer drsquoune proteacuteine dont

lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee (voir section D)

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF Lrsquoobtention de la proteacuteine Vp16PDF pure nous a permis de stimuler la production

drsquoanticorps dirigeacutes contre la proteacuteine par immunisation de lapins (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

La caracteacuterisation de ces anticorps sur des extraits bruts bacteacuteriens nous a permis de deacutemontrer

leur speacutecificiteacute ils reconnaissent exclusivement la PDF de phage et pas celle drsquoE coli (Figure

I-5) Un signal unique et intense est observeacute dans les extraits bruts surexprimant Vp16PDF

correspondant agrave une proteacuteine ayant une taille drsquoenviron 14 kDa comparable agrave celle attendue

drsquoapregraves sa seacutequence codante (Figure I-2) Ces anticorps speacutecifiques et de haute affiniteacute sont

devenus un outil tregraves puissant pour la suite de mes eacutetudes Ils sont utiliseacute agrave une dilution de

15000 durant les expeacuteriences

Chapitre I

65

Figure I-5 Test des anticorps-anti-Vp16PDF Pour chaque gel 10ng 50ng et 100ng de proteacuteine purifieacutee ont

eacuteteacute deacuteposeacutes et compareacutes agrave un aliquote drsquoextrait brut (EB) Chaque membrane a eacuteteacute incubeacutee avec une dilution

drsquoanticorps primaire variable (11000 12000 15000 et 110000) suivie drsquoune incubation en preacutesence

drsquoanticorps secondaire porteur drsquoun fluorophore La fluorescence a ensuite eacuteteacute deacutetecteacutee reacuteveacutelant une bande

speacutecifique entre 10 et 15 kDa qui correspond agrave Vp16PDF

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement

la proteacuteine Gracircce agrave diffeacuterentes collaborations nous avons pu caracteacuteriser la stabiliteacute thermique de

Vp16PDF en utilisant deux techniques diffeacuterentes

En collaboration avec la plateforme laquo Mesures drsquointeraction des macromoleacutecules raquo

(PIM) de lrsquoI2BC la stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC

(laquo differential scanning calorimetry raquo) qui mesure la variation de capaciteacute calorifique associeacutee

agrave la deacutenaturation de la moleacutecule lorsque celle-ci est chauffeacutee agrave vitesse constante Le

thermogramme obtenu permet alors de deacuteterminer une tempeacuterature de transition noteacutee Tm

A titre de comparaison la valeur Tm a eacuteteacute mesureacutee pour Vp16PDF ainsi que pour

drsquoautres PDFs (la valeur Tm associeacutee agrave la PDF1B drsquoA thaliana (AtPDF1B) est tireacutee de

preacuteceacutedentes expeacuteriences reacutealiseacutees dans les mecircmes conditions 235) Il est agrave noter que les proteacuteines

ont systeacutematiquement preacutecipiteacute agrave haute tempeacuterature donnant des thermogrammes qui ne

peuvent pas ecirctre pleinement analyseacutes (crsquoest-agrave-dire que les variations drsquoenthalpie et drsquoentropie

ne sont pas quantifiables) mais permettant tout de mecircme une bonne estimation du Tm associeacute agrave

chaque proteacuteine testeacutee

Les PDF 1Bs drsquoE coli et A thaliana ont une stabiliteacute thermique semblable avec un Tm

de 60degC et 61degC respectivement (Figure I-6 et 235) Le Tm de la PDF1B de Thermus

thermophilus (TtPDF) est bien plus eacuteleveacute (73degC Figure I-6) vraisemblablement car elle est

produite par une bacteacuterie hyperthermophile De maniegravere inteacuteressante le Tm mesureacute de Vp16PDF

Chapitre I

66

est eacutegalement eacuteleveacute avec une valeur de 68degC (Figure I-6) Cette valeur est tregraves proche de celle

obtenue avec une version de la PDF drsquoE coli dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale a eacuteteacute tronqueacutee

(variant 1-148 Tm = 72degC Figure I-6) Ce reacutesultat signifie que lrsquoabsence drsquoheacutelice alpha en C-

terminal stabilise significativement les PDFs de type 1B effet qui avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute lors

drsquoune preacuteceacutedente eacutetude avec EcPDF 92

La stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacutegalement eacuteteacute analyseacutee par la technique de

thermofluor ou FTSA (laquo Fluorescence-based Thermal Shift Assay raquo) en collaboration avec

Eric Jacquet agrave lrsquoInstitut de Chimie des Substances Naturelles (ICSN Gif-sur-Yvette) Cette

technique est baseacutee sur lrsquoanalyse des variations de lrsquointensiteacute de fluorescence de colorants

fluorescents tels que le Sypro Orange en preacutesence de la proteacuteine et en fonction de la

tempeacuterature le fluorophore fluoresce lorsqursquoil est en contact avec les reacutegions hydrophobes des

proteacuteines reacutegions qui sont progressivement exposeacutees agrave mesure que la proteacuteine est deacutenatureacutee par

la tempeacuterature croissante Les courbes de fluorescence obtenues sont deacuteriveacutees afin drsquoavoir accegraves

agrave la tempeacuterature de demie-deacutenaturation Tm

La deacutenaturation thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee pour diffeacuterentes concentrations

de proteacuteine (de 13 agrave 49 microM) la proteacuteine eacutetant stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH55 5 mM NiCl2 et dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH55 sans NiCl2 une quantiteacute

reacutesiduelle de NiCl2 eacutetait preacutesente dans les eacutechantillons (de 208 agrave 750 microM) Cette premiegravere seacuterie

Figure I-6 Stabiliteacute thermique de diffeacuterentes PDFs de type 1B dont Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

diffeacuterentes PDFs de type 1B a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC Les tempeacuteratures apparentes de transition Tm

ont eacuteteacute deacuteduites des thermogrammes apregraves correction de la ligne de base En rouge Vp16PDF bleu EcPDF

vert EcPDF variant 1-148 noir TtPDF

Chapitre I

67

de tests a permis de deacuteterminer un Tm eacutegal agrave 67 plusmn 1degC (Figure I-7A courbes bleues) eacutegal agrave celui

deacutetermineacute par DSC (Figure I-6) Lrsquoajout de 75 mM EDTA a fortement modifieacute le

comportement de Vp16PDF En effet nous avons pu observer i) une augmentation de la

fluorescence du fluorophore associeacutee agrave la deacutenaturation de Vp16PDF ii) une diminution

significative du Tm (61 plusmn 1degC) et iii) lrsquoapparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation entre 30

et 45degC (Figure I-7A courbes vertes) Ce reacutesultat suggeacuterait une influence du NiCl2 sur la

conformation et la stabiliteacute de la proteacuteine son absence contribuant agrave une stabiliteacute moindre Nous

avons alors purifieacute Vp16PDF en absence totale de nickel afin de proceacuteder agrave de nouveaux tests

La proteacuteine ainsi purifieacutee en absence de NiCl2 srsquoest aveacutereacutee aussi stable que ce soit en absence

ou en preacutesence de NiCl2 suppleacutementaire dans lrsquoeacutechantillon (Tm = 70 plusmn 1degC et 68 plusmn 1degC Figure

I-7B courbes noire et verte respectivement) En revanche lrsquoajout de 2 mM EDTA a comme

preacuteceacutedemment modifieacute le comportement de la proteacuteine (diminution du Tm (62 plusmn 1degC) et

apparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation voir Figure I-7B courbe rouge) La proteacuteine

testeacutee ayant eacuteteacute purifieacutee en absence de nickel ce dernier reacutesultat suggegravere un lien entre la stabiliteacute

de Vp16PDF et la preacutesence drsquoun ou plusieurs meacutetaux lieacute(s) intrinsegravequement agrave la proteacuteine et non

pas ajouteacutes au cours de la purification ou de lrsquoexpeacuterience De plus Vp16PDF ayant un pI

particuliegraverement eacuteleveacute en comparaison drsquoautres PDFs nous avons souhaiteacute tester lrsquoinfluence du

pH sur sa stabiliteacute (les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees en utilisant la proteacuteine purifieacutee en absence

de NiCl2) Nous avons ainsi pu constater que la proteacuteine eacutetait deacutestabiliseacutee lorsqursquoelle eacutetait dilueacutee

dans un tampon agrave pH 40 au lieu de 55 (Tm = 52 plusmn 1degC avec une forte diminution de la

fluorescence Figure I-7C courbes bleues) De plus les reacutesultats preacuteceacutedents ont eacuteteacute confirmeacutes

agrave savoir une stabiliteacute inchangeacutee par lrsquoajout de 2 mM NiCl2 (Tm = 51 plusmn 1degC) mais diminueacutee en

preacutesence drsquoEDTA (Tm = 45 plusmn 1degC) (Figure I-7D courbes vertes et rouges respectivement)

Bien que ces reacutesultats soient encore preacuteliminaires et meacuteriteraient drsquoecirctre approfondis il

en ressort un lien eacutevident entre la stabiliteacute de la proteacuteine et le tampon dans lequel elle est purifieacutee

etou dilueacutee tant au niveau de lrsquoinfluence du pH que du meacutetal lieacute au niveau du site actif etou agrave

drsquoautres sites non identifieacutes jusqursquoici

Chapitre I

68

Figure I-7 Influence des meacutetaux et du pH sur la stabiliteacute thermique de Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique de thermofluor Lrsquoeffet du NiCl2 de lrsquoEDTA et du pH a eacuteteacute testeacute Les

tempeacuteratures apparentes de transition Tm ont eacuteteacute deacuteduites agrave partir de la deacuterivation des courbes de fluorescence

obtenues en fonction de la tempeacuterature Pour chaque condition lrsquoexpeacuterience est reacutepeacuteteacutee deux fois A) Vp16PDF

stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 a eacuteteacute dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH 55 conduisant agrave une concentration reacutesiduelle de NiCl2 de 750 microM et contenant ou non de lrsquoEDTA agrave 75 mM

B) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee dans un tampon 50mM MES-KOH pH 55 a eacuteteacute dilueacutee

dans un tampon contenant au final 2 mM de NiCl2 ou drsquoEDTA A titre de controcircle la proteacuteine a eacuteteacute dilueacutee dans le

tampon 50mM MES-KOH pH 55 seul (courbe noire) C) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee

dans un tampon 50 mM MES-KOH agrave pH 55 ou 40 D) Mecircme expeacuterience que C mais avec ajout de 2 mM de NiCl2

ou drsquoEDTA

Chapitre I

69

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique

assorti de quelques particulariteacutes

Dans le but de deacuteterminer si lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte etou un repliement atypique de

Vp16PDF pourraient expliquer la faible activiteacute mesureacutee nous avons reacutesolu sa structure cristalline La

proteacuteine purifieacutee en preacutesence de faibles concentrations en nickel eacutetait parfaitement adapteacutee pour la

technique de cristallographie des rayons X car purifieacutee agrave homogeacuteneacuteiteacute en relativement grande quantiteacute

et stable (voir reacutesultats preacuteceacutedents)

De maniegravere inattendue nous avons obtenu plusieurs dizaines de formes cristallines en utilisant

des kits de cristallisations disponibles agrave la plateforme de cristallographie de lrsquoI2BC (voir Mateacuteriels amp

Meacutethodes) La diffraction des cristaux a pu ecirctre testeacutee directement agrave partir des plaques de cristallisation

(voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) et une douzaine drsquoentre eux a diffracteacute agrave une reacutesolution comprise entre 2

et 45 Aring Lrsquooptimisation manuelle de ces cristaux a eacuteteacute reacutealiseacutee avec succegraves pour deux conditions de

cristallisation Les cristaux ainsi obtenus ont permis de reacutesoudre la structure cristalline de Vp16PDF agrave

17 Aring de reacutesolution par remplacement moleacuteculaire en utilisant la structure de la PDF de Pseudomonas

aeruginosa (code PDB 1LRY 181) priveacutee de son extreacutemiteacute C-terminale qui preacutesente une identiteacute de

seacutequence de 34 Les deux formes cristallines obtenues sont parfaitement superposables (rmsd lt 05

Aring pour 100 des C) et seule lrsquoune drsquoelle a ensuite eacuteteacute consideacutereacutee pour lrsquoanalyse structurale

Vp16PDF adopte un repliement classique comparable agrave celui des autres PDFs de type 1B

connues notamment celles de Vibrio cholerae (code PDB 3FWX) et E coli (code PDB 2AI8 182) qui

sont les plus proches homologues structuraux ainsi qursquoavec la PDF du phage S-SSM7 (code PDB

3UWA 225) Elle possegravede sept brins β (β1 agrave β7) deux heacutelices α (α1 et α2) ainsi que deux heacutelices 310 (η1

et η2) (Figure I-8) Bien que la structure de Vp16PDF soit classique plusieurs diffeacuterences sont notables

Figure I-8 Comparaison structurale de plusieurs PDFs de type 1B La structure de Vp16PDF (agrave gauche)

est compareacutee aux structures des PDFs drsquoE coli (milieu) et du phage S-SSM7 (droite) Les heacutelices α et les brins

β sont repreacutesenteacutes en violet et vert respectivement Les trois motifs caracteacuteristiques des PDFs constituant le site

actif sont repreacutesenteacutes en jaune Lrsquoheacutelice 310 (η3) preacutesente chez E coli et S-SSM7 est entoureacutee en rouge

Chapitre I

70

La diffeacuterence la plus importante concerne lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF La

proteacuteine srsquoarrecircte quelques reacutesidus apregraves lrsquoheacutelice α2 elle ne comporte donc ni lrsquoheacutelice α C-

terminale ni lrsquoheacutelice 310 3 typiques des PDFs de type 1B que lrsquoon retrouve par exemple chez

EcPDF (Figure I-8) Or cette heacutelice 310 est preacutesente dans quasiment toutes les PDFs de structure

connue (voir Figure S1 dans 235) et constitue une reacutegion critique pour lrsquoactiviteacute de la proteacuteine

En effet comme deacutecrit plus haut (section C5) une deacuteleacutetion de la proteacuteine EcPDF au niveau

des reacutesidus 139 agrave 143 situeacutes avant ou dans cette heacutelice η3 conduit agrave une inactivation partielle

ou totale de la proteacuteine 92

Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoest pas flottante elle est colleacutee contre le cœur

globulaire de la proteacuteine agrave proximiteacute du site actif La chaicircne lateacuterale de la Thr136 lavant-

dernier reacutesidu fait une liaison hydrogegravene avec la chaicircne lateacuterale de la Tyr88 tandis que la

chaicircne lateacuterale de Ile137 est enfouie agrave linteacuterieur dune poche hydrophobe constitueacutee de reacutesidus

provenant des brins 4 et 5 (Figure I-9) Enfin un pont salin maintient le groupement

carboxyle terminal du dernier reacutesidu (Ile137) avec lrsquoextreacutemiteacute de la chaicircne lateacuterale de la Lys91

(Figure I-9) Ce reacuteseau drsquointeractions a eacuteteacute compareacute agrave celui existant dans les PDFs drsquoE coli et

du cyanophage S-SSM7 La seule interaction conserveacutee entre ces trois PDFs est le contact

hydrophobe mentionneacute ci-dessus Cette interaction implique geacuteneacuteralement un reacutesidu Phe ou Tyr

(que lrsquoon retrouve dans plus de 93 de PDFs y compris celle du cyanophage S-SSM7) et il

est relativement rare de trouver une Ile dans cette position (moins de 2 des cas) La PDF de

Thermotoga maritima repreacutesente lrsquoune des exceptions puisqursquoelle possegravede une Ile agrave cette

position et non une Phe ou une Tyr Cependant la preacutesence de ce reacutesidu ne modifie pas le

reacuteseau drsquointeractions dans cette zone (Figure I-9) Il est eacutegalement inteacuteressant de souligner

qursquoune Ile est systeacutematiquement retrouveacutee agrave la place des reacutesidus conserveacutes Phe ou Tyr dans la

plupart des PDFs de classe 3 qui sont inactives (Figure I-1) 219

Malgreacute ces particulariteacutes lrsquoenvironnement de lextreacutemiteacute C-terminale de la proteacuteine

semble finalement assez similaire agrave celui observeacute dans dautres PDFs et ne permet donc pas

drsquoexpliquer la faible efficaciteacute catalytique observeacutee in vitro avec la proteacuteine purifieacutee dans les

conditions deacutecrites preacuteceacutedemment

Chapitre I

71

Figure I-9 Zoom sur les extremiteacutes C-terminales de plusieurs PDFs de type 1B Les structures de la PDF

du phage Vp16T du phage S-SSM7 drsquoE coli et T maritima sont repreacutesenteacutees A) Repliement de la structure

C-terminale pour les diffeacuterentes PDFs B) Interactions entre la reacutegion C-terminale et lrsquoextreacutemiteacute de la proteacuteine

pour les diffeacuterentes PDFs

Il a eacuteteacute montreacute que le domaine C-terminal des deacuteformylases ne joue pas un rocircle majeur

dans lrsquoactiviteacute enzymatique 92 mais qursquoil est neacutecessaire pour lrsquointeraction avec le ribosome 91

A ce jour lrsquointeraction PDFribosome a eacuteteacute montreacutee uniquement pour la proteacuteine drsquoE coli

indiquant que cette interaction est meacutedieacutee par lrsquoheacutelice α3 C-terminale drsquoEcPDF qui entre en

contact avec la proteacuteine ribosomale uL22 via des contacts hydrophobes et eacutelectrostatiques

(Figure i12 de lrsquointroduction) 91 Or comme deacutecrit plus haut nous savons que les PDFs de type

1A et 2 nrsquoont pas drsquoheacutelice α en C-terminal et que certaines PDFs de type 1B ont une extreacutemiteacute

C-terminale tregraves courte sans eacutequivalent de lrsquoheacutelice α3 drsquoEcPDF Ainsi en supposant que toutes

les PDFs sont capables drsquointeragir avec le ribosome ce qui reste agrave deacutemontrer drsquoautres types

drsquointeractions sont agrave envisager Quelques particulariteacutes structurales ont pu ecirctre releveacutees sur la

structure de Vp16PDF qui pourraient entrer en jeu lors de lrsquointeraction avec le ribosome le cas

eacutecheacuteant

En raison de son point isoeacutelectrique moins acide que celui calculeacute pour les autres PDFs

(pI =700 contre 40-55 habituellement) la reacutepartition des charges en surface de Vp16PDF est

leacutegegraverement modifieacutee En effet il apparaicirct clairement que la surface de Vp16PDF est globalement

moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand (Figure I-

10A) Cela est particuliegraverement valable en comparaison drsquoEcPDF (Figure I-10A Panneau du

haut) Etonnement cette alteacuteration de reacutepartitions de charges ne srsquoapplique pas pour la PDF tregraves

courte du cyanophage S-SSM7 dont le pI calculeacute est de 545 (Figure I-10A) De plus bien

Chapitre I

72

qursquoaucun patch acide ou basique ne soit caracteacuteristique de tel ou tel type de PDF un faible

patch basique est observable sur la proteacuteine Vp16PDF (Figure I-10A) Par ailleurs la reacutepartition

des reacutesidus hydrophobes semble ecirctre alteacutereacutee chez Vp16PDF avec une heacutelice α1 qui preacutesente

une surface accessible au solvant particuliegraverement hydrophobe (Figure I-10B) Enfin avec un

tour en moins agrave son extreacutemiteacute N-terminale lrsquoheacutelice α1 de Vp16PDF est significativement plus

courte que celle des autres PDFs quel que soit le type

Il nrsquoest pas exclu que lrsquoensemble de ces particulariteacutes puisse moduler lrsquointeraction avec

le ribosome et seules des eacutetudes compleacutementaires permettront de valider ces hypothegraveses

Enfin les cartes de densiteacute eacutelectronique ont reacuteveacuteleacute la preacutesence drsquoun ion meacutetallique dans

le site actif de la proteacuteine Vp16PDF coordonneacute de faccedilon classique agrave la cysteine du motif 2

aux deux histidines du motif 3 et agrave une moleacutecule drsquoeau Cet ion srsquoest aveacutereacute ecirctre un Zn2+ et non

un Ni2+ La preacutesence drsquoun ion zinc dans le site actif des PDFs est courante car lrsquoaffiniteacute de ce

meacutetal pour les PDFs est tregraves eacuteleveacutee cet ion provient geacuteneacuteralement de la solution de

cristallisation Or Vp16PDF a cristalliseacute dans des conditions de cristallisation sans zinc (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) ce qui suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal lors de la

purification de la proteacuteine ayant conduit agrave lrsquoincorporation de Zn2+ et non de Ni2+ Cette

hypothegravese est renforceacutee par une expeacuterience de spectromeacutetrie de masse native sur la proteacuteine

purifieacutee (reacutealiseacutee en collaboration avec Sarah Cianferani au LSMBO de Strasbourg) qui

indique une masse moleacuteculaire expeacuterimentale de 14847 plusmn 1 Da Cette masse correspond

exactement agrave la masse moleacuteculaire theacuteorique de Vp16PDF (MM = 147832 Da) complexeacutee agrave

un atome de Zn2+ (MM theacuteorique = 6538 Da)

Ces reacutesultats suggegraverent fortement que nous ne sommes pas parvenus agrave substituer le meacutetal

endogegravene de lrsquoenzyme (probablement du Fe2+ comme beaucoup drsquoautres PDFs) par du nickel

au cours de la purification de lrsquoenzyme En preacutesence de faibles concentrations en nickel nous

aurions donc produit une forme Zn-Vp16PDF ce qui expliquerait la faible activiteacute enzymatique

mesureacutee in vitro

Chapitre I

73

Figure I-10 Reacutepartition des reacutesidus chargeacutes ou hydrophobes agrave la surface de diffeacuterents types de PDFs

Les structures de PDFs de type 1B (issues de Vp16T E coli et S-SSM7) de type 2 (issue de B

stearothermophilus) et de type 1A (issue drsquoA thaliana) ont eacuteteacute compareacutees A) La surface des proteacuteines est

repreacutesenteacutee et coloreacutee selon la reacutepartition des reacutesidus basiques (arginine lysine et histidine) et acides (aspartate

et glutamate) respectivement en bleu et rouge Un patch chargeacute positivement (entoureacute en rouge) est preacutesent sur

Vp16PDF B) Les reacutesidus hydrophobes sont repreacutesenteacutes en orange

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute

de Vp16PDF in vitro

Lrsquoensemble des reacutesultats obtenus et deacutecrits dans la premiegravere partie de ce chapitre

montrent que Vp16PDF est une proteacuteine tregraves semblable aux autres PDFs deacutecrites avec quelques

particulariteacutes de seacutequence et de structure Les reacutesultats indiquent eacutegalement que lrsquoincorporation

du nickel dans le site actif nrsquoa vraisemblablement pas eacuteteacute effective conduisant agrave une mauvaise

activiteacute enzymatique et donc agrave lrsquoimpossibiliteacute de deacuteterminer totalement les proprieacuteteacutes

enzymatiques de cette PDF de bacteacuteriophage notamment sa speacutecificiteacute de substrat Dans cette

deuxiegraveme partie jrsquoai donc naturellement chercheacute agrave optimiser la purification de Vp16PDF dans

le but de disposer drsquoune proteacuteine pleinement active En plus de jouer sur la concentration en

nickel au moment de la lyse des bacteacuteries qui surexpriment la proteacuteine jrsquoai eacutegalement testeacute

lrsquoinfluence du pH dans les tampons de lyse Par ailleurs voulant augmenter les rendements de

purification jrsquoai produit la proteacuteine agrave partir du gegravene sous-cloneacute dans un plasmide pET16b

inductible agrave lrsquoIPTG (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Chapitre I

74

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon

augmente la concentration en nickel dans le tampon de lyse

Il est connu que la concentration en nickel du tampon dans lequel est effectueacutee la lyse

des bacteacuteries surexprimant une PDF recombinante repreacutesente un point critique pour

lrsquoincorporation de ce meacutetal 194 Crsquoest pourquoi jrsquoai fait varier la concentration en nickel dans le

tampon de lyse et mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction de Vp16PDF sur les extraits bruts

solubles ainsi obtenus Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute dans les conditions classiques agrave 37degC en

utilisant le substrat de reacutefeacuterence fMAS agrave 4 mM

Jrsquoai ainsi constateacute qursquoentre 0 mM et 20 mM drsquoion nickel dans le tampon de lyse

lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait pratiquement nulle et qursquoil fallait utiliser des concentrations supeacuterieures

agrave 20 mM pour observer une augmentation significative de lrsquoactiviteacute (Figure I-11A courbe

bleue) Ces concentrations eacuteleveacutees eacutetant inhabituelles jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant

une plus forte concentration de substrat (6 mM au lieu de 4 mM) afin de veacuterifier que la

concentration de NADH formeacute eacutetait bien en lien avec lrsquohydrolyse du substrat et donc lrsquoactiviteacute

deacuteformylase Les vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees eacutetaient significativement supeacuterieures

(Figure I-11A courbe rouge) indiquant que lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait bien due agrave Vp16PDF et non

agrave un artefact De plus jrsquoai voulu savoir si lrsquoactiviteacute de Vp16PDF mesureacutee in vitro pouvait ecirctre

moduleacutee par la tempeacuterature Jrsquoai donc reproduit lrsquoexpeacuterience preacuteceacutedente en testant quatre

tempeacuteratures (25degC 30degC 37degC et 42degC) agrave une concentration fixe de fMAS (4 mM) Les

vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees ont eacuteteacute significativement plus eacuteleveacutees lorsque le test

drsquoactiviteacute eacutetait reacutealiseacute agrave 37 ou 42degC compareacute agrave 30 ou 25degC avec une diffeacuterence drsquoautant plus

marqueacutee que la concentration en nickel dans le tampon de lyse eacutetait plus eacuteleveacutee 229 (Figure I-

11B) Ce comportement est courant pour une PDF et les tests drsquoactiviteacute suivants ont donc eacuteteacute

reacutealiseacutes classiquement agrave 37degC

Chapitre I

75

Cette premiegravere eacutetape de lrsquooptimisation du protocole de purification a montreacute une

deacutependance au nickel de Vp16PDF inhabituelle indiquant que la concentration en nickel

utiliseacutee au moment de la lyse des bacteacuteries lors des premiegraveres purifications de la proteacuteine eacutetait

loin drsquoecirctre optimale conduisant agrave une activiteacute enzymatique tregraves faible La premiegravere gamme de

concentration testeacutee mrsquoa permis de montrer que le tampon de lyse doit contenir un minimum

de 30 mM de NiCl2 pour pouvoir preacuteserver efficacement lrsquoactiviteacute enzymatique de Vp16PDF

Durant les tests suivants jrsquoai encore augmenteacute cette concentration afin de deacuteterminer la

concentration optimale agrave utiliser lors de la lyse des bacteacuteries De plus je me suis inteacuteresseacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon

de lyse est de bas pH et qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en

nickel

Comme deacutecrit plus haut Vp16PDF possegravede un point isoeacutelectrique theacuteorique inhabituel

eacutegal agrave 700 conduisant agrave une reacutepartition atypique des charges en surface de la proteacuteine (voir

section C5 Figure I-10) De plus nous avons montreacute que des variations de pH influencent la

stabiliteacute de la proteacuteine (voir section C4 Figure I-7) Au cours drsquoune deuxiegraveme seacuterie de tests

jrsquoai donc chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoinfluence du pH sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF en modifiant le pH du

Figure I-11 Influence de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute

resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH55 en preacutesence de diffeacuterentes concentrations de NiCl2 (de 3 agrave 30 mM)

La vitesse initiale de reacuteaction (v0) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus et reporteacutee

sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse A) Le test drsquoactiviteacute

a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et deux concentrations en substrat fMAS ont eacuteteacute testeacutees 4 mM et 6 mM repreacutesenteacutes en

bleu et rouge respectivement B) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave diffeacuterentes tempeacuteratures 25degC 30degC 37degC et

42degC (repreacutesenteacutes respectivement en jaune vert rouge et bleu) en utilisant 4 mM de fMAS

Chapitre I

76

tampon de lyse des bacteacuteries ayant surexprimeacute la proteacuteine Lrsquoensemble des tests drsquoactiviteacute a eacuteteacute

reacutealiseacute agrave partir des extraits bruts solubles ainsi obtenus agrave 37degC et en utilisant 4 mM de fMAS

Outre le tampon de lyse agrave pH 55 (celui utiliseacute lors de la premiegravere seacuterie de tests voir

section preacuteceacutedente) jrsquoai testeacute deux pH lrsquoun infeacuterieur (pH 40) et lrsquoautre proche du pI

theacuteorique (pH 75) permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre globalement chargeacutee positivement dans un

cas et globalement neutre dans lrsquoautre Jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute sur des bacteacuteries

lyseacutees dans un tampon contenant 0 10 ou 50 mM de NiCl2 Une augmentation de la vitesse

initiale de reacuteaction a pu ecirctre observeacutee agrave 50 mM de nickel pour des bacteacuteries lyseacutees dans un

tampon agrave pH 55 compareacute agrave 75 (Figure I-12A courbes rouge et noire) Une activation bien plus

importante a pu ecirctre mesureacutee pour des bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 40 (Figure I-12A

courbe bleue)

Une concentration de 50 mM NiCl2 eacutetant relativement eacuteleveacutee jrsquoai voulu veacuterifier la

solubiliteacute des proteacuteines dans les eacutechantillons testeacutes Jrsquoai donc analyseacute sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes les fractions solubles et insolubles des extraits bruts lyseacutes dans les

diffeacuterents tampons Comme observeacute preacuteceacutedemment on retrouve Vp16PDF majoritairement

dans la fraction insoluble quel que soit le pH (Figure I-12B puits laquo 0 raquo) De plus au contraire

des contaminants qui preacutecipitent Vp16PDF reste stable en preacutesence de 10 ou 50 mM de nickel

et reste partiellement soluble agrave pH 40 (Figure I-12B puits laquo 10 raquo et laquo 50 raquo) Ces reacutesultats eacutetaient

particuliegraverement inteacuteressants car ils montraient que lyser les bacteacuteries dans un tampon agrave pH 40

et fortement concentreacute en nickel permettait non seulement drsquoactiver Vp16PDF (Figure I-12A)

mais eacutegalement de la purifier partiellement en preacutecipitant de nombreux contaminants Jrsquoai donc

par la suite testeacute une gamme plus large de concentrations en nickel (jusqursquoagrave 100 mM) afin de

deacuteterminer la concentration la plus eacuteleveacutee que je pouvais utiliser dans le tampon de lyse pour

obtenir lrsquoactiviteacute maximale de lrsquoenzyme mais eacutegalement eacuteliminer le maximum de

contaminants Ainsi pour chaque aliquote de culture bacteacuterienne lyseacute dans un tampon agrave pH 40

et contenant des concentrations croissantes en NiCl2 jrsquoai mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction

et quantifieacute les proteacuteines contenues dans les eacutechantillons testeacutes la vitesse initiale de reacuteaction a

eacutegalement eacuteteacute mesureacutee pour un tampon agrave pH 55 Jrsquoai ainsi montreacute que lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

est fortement augmenteacutee en utilisant un tampon de lyse contenant jusqursquoagrave 80 mM de NiCl2

concentration au-delagrave de laquelle un plateau semble ecirctre atteint (Figure I-12C) Par ailleurs

lrsquoactivation semble meilleure avec un tampon de lyse agrave pH 40 compareacute agrave pH 55 De plus

comme attendu suite aux tests preacuteceacutedents la quantiteacute totale de proteacuteines diminue agrave mesure que

lrsquoon augmente la concentration en nickel (Figure I-12C) De maniegravere surprenante jrsquoai mecircme pu

Chapitre I

77

observer une augmentation de la quantiteacute totale de proteacuteines au-delagrave de 50 mM de nickel (Figure

I-12C) qui semble correspondre agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute de Vp16PDF soluble (Figure

I-12B)

Figure I-12 Influence du pH et de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de

Vp16PDF dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF

ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH variable en preacutesence de diffeacuterentes concentrations en NiCl2

La vitesse initiale de reacuteaction (vo (A340min-1)) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus

et reporteacutee sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse De plus

les eacutechantillons ont eacuteteacute analyseacutes sur gels drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes coloreacutes au bleu de

Coomassie A) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes dans un

tampon agrave pH 40 55 ou 75 (courbes en bleu rouge et noir respectivement) B) Les eacutechantillons testeacutes en A ont

eacuteteacute analyseacutes sur gel C) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes

dans un tampon agrave pH 40 ou 55 (courbes en bleu et rouge respectivement) avec des concentrations en NiCl2

allant jusqursquoagrave 100 mM La quantiteacute de proteacuteines totales dans les eacutechantillons a eacuteteacute mesureacutee et les valeurs

reporteacutees sur le graphique D) Lrsquoactiviteacute speacutecifique (vitesse initiale diviseacutee par la quantiteacute de proteacuteines totales)

est repreacutesenteacutee en fonction de la concentration en nickel dans le tampon de lyse pour chacun des deux pH (40

et 55 courbes en bleu et rouge respectivement)

Chapitre I

78

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents mrsquoa permis de deacuteterminer le tampon de lyse adeacutequat

(50 mM MES-KOH pH4 avec 80 mM de NiCl2) permettant agrave la proteacuteine Vp16PDF drsquoecirctre agrave la

fois soluble et de preacuteserver son activiteacute Par ailleurs un avantage non neacutegligeable de ce tampon

est qursquoil permet une purification partielle de la proteacuteine via lrsquoeacutelimination drsquoun grand nombre de

contaminants Cependant avant de proceacuteder agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en

utilisant ce tampon optimiseacute jrsquoai voulu veacuterifier si lrsquoon pouvait diminuer la concentration en nickel

apregraves la lyse crsquoest-agrave-dire durant la purification sans affecter lrsquoactiviteacute enzymatique En effet dans la

suite de ma thegravese (voir Chapitre II) jrsquoai eacutetudieacute les interactions de Vp16PDF avec les ribosomes

bacteacuteriens qui sont tregraves sensibles aux ions meacutetalliques 236 Nous avons donc chercheacute agrave travailler

avec des concentrations de nickel les plus faibles possible pour ne pas risquer de perturber leur

inteacutegriteacute Ainsi une dialyse de la fraction soluble active obtenue en lysant les bacteacuteries ayant

surexprimeacute Vp16PDF dans le tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 a eacuteteacute effectueacutee

contre un tampon 50 mM MES-KOH pH40 contenant des concentrations plus faibles en NiCl2

(2 mM 5 mM 10 mM et 15 mM) Lrsquoanalyse des eacutechantillons dialyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes a montreacute que diminuer la concentration en nickel apregraves lrsquoeacutetape de

lyse nrsquoaltegravere pas la solubiliteacute de la proteacuteine quelle que soit la concentration en nickel (Figure

I-13A) Les eacutechantillons contiennent donc tous la mecircme quantiteacute de Vp16PDF et des tests

drsquoactiviteacute ont donc pu ecirctre reacutealiseacutes La mesure des vitesses initiales de reacuteaction a montreacute une

perte quasi-totale de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF lorsque celle-ci eacutetait dialyseacutee contre un tampon

contenant une faible concentration en nickel (Figure I-13B) indiquant que le maintien de

lrsquoactiviteacute enzymatique neacutecessite un minimum de 15 mM de NiCl2 dans le tampon de dialyse

Cette concentration eacutetant deacutejagrave trop importante pour la stabiliteacute des ribosomes utiliseacutes lors

drsquoexpeacuteriences ulteacuterieures nous avons deacutecideacute de ne pas tester drsquoautres concentrations en nickel

dans le tampon de dialyse Comme deacutecrit dans le chapitre II les tests drsquointeraction avec les

ribosomes ont donc eacuteteacute reacutealiseacutes avec la forme peu active de Vp16PDF purifieacutee avec des

tampons faiblement concentreacutes en nickel (5 mM) comme deacutecrit preacuteceacutedemment (voir section

C1 et C2) Par ailleurs les tests drsquoactiviteacute ont reacuteveacuteleacute une diminution de lrsquoactiviteacute enzymatique

au-delagrave de 3 mM de substrat fMAS pheacutenomegravene connu pour ecirctre une inhibition par excegraves de

substrat propre aux PDFs 229 Ce pheacutenomegravene nrsquoavait pas eacuteteacute observeacute jusqursquoagrave maintenant (jrsquoai

au contraire montreacute une vitesse initiale de reacuteaction supeacuterieure en utilisant 6 mM de fMAS

compareacute agrave 4 mM voir Figure I-11A) probablement parce que lrsquoactiviteacute enzymatique nrsquoeacutetait

pas optimiseacutee en raison de conditions de tampons non adapteacutees (mesures reacutealiseacutees sur des

bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 55)

Chapitre I

79

Figure I-13 Activiteacute de Vp16PDF apregraves dialyse dans des tampons contenant de faibles concentrations en

nickel Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon

MES-KOH 50 mM pH 40 80 mM NiCl2 puis dialyseacutes contre des tampons contenant des concentrations en

NiCl2 plus faibles (2 agrave 15 mM) A) Les eacutechantillons dialyseacutes ont eacuteteacute analyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese en

conditions deacutenaturantes coloreacute au bleu de Coomassie B) Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute mesureacutees sur

les eacutechantillons dialyseacutes ainsi obtenus pour des concentrations croissantes de substrat fMAS En bleu la vitesse

initiale mesureacutee pour la proteacuteine Vp16PDF non dialyseacutee en jaune violet et bleu les proteacuteines dialyseacutees contres

des tampons contenant respectivement 5 10 ou 15 mM de NiCl2

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF

Par la suite jrsquoai proceacutedeacute agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en utilisant les

conditions de tampon permettant le maintien de lrsquoactiviteacute ce qui mrsquoa permis de deacuteterminer

preacuteciseacutement ses constantes catalytiques

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en

nickel

Vp16PDF a eacuteteacute surexprimeacutee en bacteacuteries et les cellules ont eacuteteacute lyseacutees dans le tampon

optimiseacute 50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 La proteacuteine eacutetant globalement chargeacutee

positivement dans ce tampon jrsquoai pu proceacuteder agrave une eacutetape de chromatographie en utilisant une

colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue de cette eacutetape la pureteacute

de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee supeacuterieure agrave 90 (Figure I-14)

Gracircce agrave lrsquooptimisation du tampon de lyse des bacteacuteries il est donc possible en une seule

eacutetape chromatographique drsquoobtenir la proteacuteine Vp16PDF sous forme pure et active avec un bon

rendement de purification (12 mg de proteacuteine pour 2 litres de culture bacteacuterienne)

Chapitre I

80

Figure I-14 Analyse de la pureteacute de Vp16PDF

apregraves purification dans des conditions de bas

pH (40) et forte concentration en nickel (80

mM) Gel SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF

purifieacutee avec le nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant

des constantes catalytiques comparables aux autres PDFs actives

Les constantes enzymatiques de Vp16PDF purifieacutee via le protocole optimiseacute ont eacuteteacute

deacutetermineacutees avec le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) en utilisant le

substrat Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme preacuteceacutedemment Les vitesses initiales de reacuteaction

obtenues en faisant varier la concentration en substrat ont pu ecirctre traiteacutees selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten (Figure I-15A)

La modification des conditions de purification a permis drsquoobtenir une enzyme ayant une

vitesse de catalyse nettement ameacutelioreacutee par rapport au premier protocole utiliseacute (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 contre 3 s-1) (Tableau I-1) Lrsquoefficaciteacute catalytique deacutetermineacutee par le rapport entre la vitesse

catalytique (kcat) et la constante de Michaeumllis (Km) est eacutegalement fortement ameacutelioreacutee (8478 M-

1s-1 contre 915 M-1s-1 obtenue initialement avec la forme purifieacutee en condition pH55 et 5 mM

de nickel) et est comparable agrave celle drsquoautres deacuteformylases actives connues comme Ni-

AtPDF1B ou Ni-TtPDF (Tableau I-I) De plus Vp16PDF possegravede une affiniteacute pour le substrat

fMAS qui est dans lrsquoordre de grandeur de celui observeacute pour les peptides deacuteformylases actives

(Km = 23 plusmn 03 mM)

Drsquoapregraves les donneacutees obtenues et compareacutees agrave celles issues de la litteacuterature il semble

que Vp16PDF soit une deacuteformylase pleinement active une fois purifieacutee dans les nouvelles

conditions que jrsquoai eacutetablies

Chapitre I

81

Figure I-15 Vitesse initiale de deacuteformylation de Ni-Vp16PDF Les vitesses initiales de reacuteaction pour chaque

concentration de substrat sont repreacutesenteacutees selon les repreacutesentations de Michaeumllis et Menten (A) et Lineweaver

et Burke (B) Lrsquoactiviteacute deformylase a eacuteteacute mesureacutee en preacutesence de concentrations croissantes de fMAS et 675

nM drsquoenzyme

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine

Lrsquoactinonine est un inhibiteur peptidomimeacutetique naturel des PDFs 200 dont le mode

drsquoaction est connu 201235 Crsquoest un inhibiteur compeacutetitif 200201 qui se fixe aux PDFs selon un

meacutecanisme agrave deux eacutetapes (Figure I-16) Au cours de la premiegravere eacutetape lrsquoactinonine se fixe

rapidement agrave lrsquoenzyme avec une constante drsquoinhibition KI modeacutereacutee Le complexe EI ainsi formeacute

eacutevolue ensuite lentement vers un complexe EI de tregraves haute affiniteacute (KI ltlt KI) Ce complexe

final est qualifieacute de quasi-irreacuteversible car il possegravede une constante de dissociation tregraves faible

Le passage du complexe EI en complexe EI est vraisemblablement ducirc agrave un changement de

conformation de lrsquoenzyme en reacuteponse agrave la fixation de lrsquoactinonine (processus drsquoinduced-fit)

235237 Lrsquoactinonine eacutetant un inhibiteur universel des PDFs jrsquoai chercheacute agrave savoir si Vp16PDF y

est eacutegalement sensible et si oui agrave en deacuteterminer les constantes drsquoinhibition en comparant

notamment les valeurs KI et KI La mesure des constantes drsquoinhibition utilise le test drsquoactiviteacute

coupleacute agrave la FDH et le substrat fMAS et lrsquoactinonine est ajouteacutee agrave des concentrations variables

de maniegravere agrave obtenir des courbes dose-reacuteponse (voir Mateacuteriel et Meacutethodes)

Figure I-16 Mode drsquoaction de lrsquoactinonine (I) sur une PDF (E) selon un meacutecanisme de slow-tight binding

en deux eacutetapes

Chapitre I

82

Dans un premier temps jrsquoai deacutetermineacute la valeur drsquoIC50 correspondant agrave la concentration

drsquoactinonine neacutecessaire pour inhiber lrsquoactiviteacute PDF de moitieacute Pour cela jrsquoai preacute-incubeacute la

proteacuteine et lrsquoactinonine pendant 10 min agrave 37degC en utilisant des concentrations croissantes

drsquoactinonine puis deacuteclencheacute la reacuteaction enzymatique par lrsquoajout de substrat agrave une concentration

fixe (3 mM) Jrsquoai ainsi obtenu une IC50 de 51 plusmn 4 nM pour 100 nM de Vp16PDF (Figure I-17A)

Par ailleurs la preacute-incubation conduit agrave la formation drsquoun complexe final EI stable ce qui

permet le cas eacutecheacuteant de srsquoaffranchir de lrsquoeacutetape lente du meacutecanisme drsquoinhibition par slow-tight

binding permettant ainsi drsquoavoir accegraves agrave la valeur KI Dans ce travail jrsquoai deacutetermineacute une

constante drsquoinhibition apparente (KIapp) via la repreacutesentation du rapport vo vi (= vitesse initiale

de reacuteaction en absence drsquoactinonine vitesse initiale de reacuteaction en preacutesence drsquoactinonine) en

fonction de la concentration en actinonine qui conduit agrave une courbe dose-reacuteponse sous la forme

drsquoune droite (figure I-18B droite avec les carreacutes) dont le coefficient directeur est eacutegal agrave la valeur

1 KIapp Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur KIapp eacutegale agrave 30 plusmn 3 nM

Par la suite jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant les mecircmes concentrations en

actinonine substrat et enzyme mais cette fois sans preacute-incubation du complexe

Vp16PDFactinonine Les cineacutetiques obtenues eacutetaient diffeacuterentes de celles observeacutees

preacuteceacutedemment avec deux phases clairement distinctes Les vitesses initiales de reacuteaction pour

la premiegravere phase ont eacuteteacute releveacutees et la droite vo vi en fonction de la concentration en actinonine

traceacutee (Figure I-17B droite avec les triangles) Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur de KI eacutegale agrave

167 plusmn 10 nM (le coefficient directeur de la droite est eacutegal agrave 1 KI)

Les cineacutetiques drsquoinhibition ainsi que la comparaison des valeurs KI et KIapp (KIapp lt

KI) montrent clairement une diffeacuterence de comportement de Vp16PDF selon qursquoelle est preacute-

incubeacutee ou non avec lrsquoactinonine Cela est tout agrave fait coheacuterent avec un meacutecanisme drsquoinhibition

par slow-tight binding que lrsquoon retrouve pour la plupart des PDFs 201235238

Chapitre I

83

Figure I-17 Inhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine A) Mesure de lrsquoIC50 de lrsquoactinonine sur Vp16PDF

(100 nM) Lrsquoactiviteacute reacutesiduelle de lrsquoenzyme a eacuteteacute mesureacutee pour des concentrations croissantes drsquoactinonine en

preacutesence de 3 mM fMAS Lrsquoactiviteacute initiale hors preacutesence drsquoinhibiteur est consideacutereacutee comme eacutequivalente agrave

100 B) Repreacutesentation des vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees en A sous la forme v0 vi = f(actinonine)

Le coefficient directeur de la droite ainsi obtenue permet de deacuteterminer le KI apparent Les carreacutes repreacutesentent

lrsquoexpeacuterience avec preacuteincubation du complexe enzymeinhibiteur et les triangles lrsquoexpeacuterience sans preacuteincubation

du complexe enzymeinhibiteur

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF

Jusqursquoagrave preacutesent lrsquoensemble des proprieacuteteacutes enzymatiques de Vp16PDF a eacuteteacute deacutetermineacute

avec un seul tripeptide (fMAS) qui est le plus souvent utiliseacute au laboratoire car lrsquoun de ceux

qui permettent drsquoobtenir les meilleures efficaciteacutes catalytiques avec la PDF drsquoE coli 130229 Or

il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat particuliegravere permettant de

favoriser la deacuteformylation de lrsquoune ou lrsquoautre des proteacuteines codeacutees par le geacutenome du phage

Vp16T ou au contraire de deacutefavoriser la deacuteformylation des proteacuteines de la bacteacuterie hocircte Une

telle observation serait un eacuteleacutement pour comprendre la preacutesence drsquoun gegravene codant une PDF

dans des geacutenomes de virus Il est agrave noter que la caracteacuterisation in vitro de lrsquoactiviteacute deacuteformylase

de la PDF du cyanophage Synechococcus S-SSM7 en utilisant diffeacuterents teacutetrapeptides formyleacutes

deacuteriveacutes de seacutequences de proteacuteines du phage a mis en eacutevidence une leacutegegravere diffeacuterence de

speacutecificiteacute de substrat de lrsquoenzyme par rapport agrave lrsquoenzyme de lrsquohocircte 225 Afin de deacuteterminer si

Vp16PDF pourrait deacuteformyler speacutecifiquement des proteacuteines codeacutees par son propre geacutenome

nous avons deacutefini des tripeptides dont la seacutequence est deacuteriveacutee des seacutequences N-terminales du

proteacuteome du phage Drsquoapregraves les donneacutees de seacutequenccedilage le geacutenome du phage Vp16T contient

64 ORFs (Figure I-18) 218 Une fonction a pu ecirctre attribueacutee pour seulement douze des proteacuteines

codeacutees par ces ORFs 218 mais aucune drsquoelle nrsquoa encore eacuteteacute confirmeacutee expeacuterimentalement

Chapitre I

84

Figure I-18 Carte geacutenomique du phage Vp16T Seules les ORFs codant pour des seacutequences proteacuteiques

supeacuterieures agrave 70 acides amineacutes sont repreacutesenteacutees Seules 12 ORFs codent pour des proteacuteines dont la seacutequence

est homologue agrave celle de proteacuteines dont la fonction est connue Drsquoapregraves Seguritan et al 2003 218

Apregraves analyse des seacutequences proteacuteiques codeacutees par les ORFs de Vp16T nous avons

choisi de tester les peptides MNE MAL MPA et MSN correspondant respectivement aux N-

terminaux des proteacuteines putatives ADN polymeacuterase proteacuteine de queue (laquo tail fiber protein raquo)

capside et heacutelicase De plus nous avons choisi de tester les peptides MAK MTT et MKL

correspondant agrave des seacutequences N-terminales repreacutesenteacutees plusieurs fois (3 fois maximum) dans

le geacutenome du phage (le peptide MNE est trouveacute deux fois dans les seacutequences N-terminales du

phage) Les efficaciteacutes catalytiques de Vp16PDF et EcPDF vis-agrave-vis de ces peptides ont eacuteteacute

deacutetermineacutees en utilisant le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH les efficaciteacutes catalytiques obtenues

avec le peptide de reacutefeacuterence fMAS ont eacuteteacute fixeacutees arbitrairement comme eacutetant 100

Les peptides ont eacuteteacute solubiliseacutes dans de lrsquoeau (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Malheureusement malgreacute de nombreux essais dont lrsquoajout de DMSO (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) les peptides fMNE et fMAL nrsquoont pas pu ecirctre solubiliseacutes et ils nrsquoont donc pas eacuteteacute

testeacutes De plus en raison de problegravemes expeacuterimentaux le peptide fMAK a pu ecirctre testeacute

uniquement avec EcPDF

Lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF vis-agrave-vis des peptides fMKL et fMTT est

eacutequivalente agrave celle obtenue avec le fMAS tandis que celle pour les peptides fMPA et fMSN est

leacutegegraverement moins bonne (Tableau I-2) Neacuteanmoins bien qursquoune leacutegegravere speacutecificiteacute de substrat

semble ressortir de ces reacutesultats celle-ci nrsquoest pas significative car les mecircmes tendances ont eacuteteacute

obtenues avec la PDF drsquoE coli (Tableau I-2) Si ces reacutesultats ne reacutevegravelent pas pour lrsquoinstant une

activiteacute preacutefeacuterentielle de la PDF du phage pour ses propres proteacuteines il serait toutefois

neacutecessaire de tester drsquoautres tripeptides correspondant aux N-terminaux drsquoautres proteacuteines du

phage afin drsquoavoir une vision plus exhaustive et pouvoir deacuteterminer plus sucircrement si Vp16PDF

pourrait ou non favoriser la deacuteformylation des proteacuteines du phage

Chapitre I

85

Peptide

Vp16PDF EcPDF

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

fMAS 23 196 8478 100 249 57 22800 100

fMKL 29 274 9448 111 019 344 86000 377

fMPA 143 53 3711 437 51 82 16080 705

fMSN 12 274 2286 269 58 886 15355 673

fMTT 101 904 8950 105 14 701 49366 216

fMAK ND ND ND ND 38 1442 44808 205

Tableau I-2 Constantes enzymatiques de Vp16PDF et EcPDF pour diffeacuterents tripeptides formyleacutes Tableau

comparatif des constantes catalytiques mesureacutees pour diffeacuterents substrats entre EcPDF et Vp16PDF Efficaciteacute

catalytique pour le fMAS fixeacutee arbitrairement comme 100 drsquoactiviteacute

Les PDFs nrsquoayant pas de speacutecificiteacute de substrat elles reconnaissent virtuellement

nrsquoimporte quelle proteacuteine du moment que celle-ci deacutebute par une meacutethionine formyleacutee 229 ce

qui conduit agrave la deacuteformylation de la quasi-totaliteacute des proteacuteines en cours de synthegravese la

proportion allant jusqursquoagrave 95 chez les bacteacuteries 47140 De ce fait lrsquoensemble des vingt acides

amineacutes est repreacutesenteacute en N-terminal des proteacuteines notamment en deuxiegraveme position (voir

Figure I-19 sur laquelle les proteacuteomes des bacteacuteries E coli et V parahaemolyticus ont eacuteteacute pris

pour exemples) De maniegravere eacutetonnante la nature du deuxiegraveme acide amineacute dans les proteacuteines

codeacutees par Vp16T est un peu diffeacuterente Aucun reacutesidu Trp Cys Met ou Glu nrsquoest trouveacute en

deuxiegraveme position (Figure I-19) De plus le reacutesidu Ala est particuliegraverement abondant tandis

que le reacutesidu Ser est sous-repreacutesenteacute (Figure I-19) Dans une moindre mesure une Tyr est plus

freacutequemment retrouveacutee en deuxiegraveme position dans le proteacuteome de Vp16T compareacute aux deux

geacutenomes bacteacuteriens pris en exemple (Figure I-19) Cette tendance est partiellement retrouveacutee

dans le proteacuteome du cyanophage S-SSM7 les reacutesidus Trp et Cys ne sont jamais preacutesents en

deuxiegraveme position et il plutocirct rare drsquoavoir une His (Figure I-19) Ces particulariteacutes pourraient

conduire agrave une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle Bien que les tests preacuteliminaires de speacutecificiteacute

de substrat ne lrsquoindiquent pas (Tableau I-2) des eacutetudes compleacutementaires seront neacutecessaires

Par ailleurs si le reacutesidu en deuxiegraveme position nrsquoa geacuteneacuteralement pas drsquoinfluence pour les

PDFs elle en a une pour les meacutethionines aminopeptidases (MetAPs) En effet il a eacuteteacute montreacute

qursquoune chaicircne lateacuterale peu encombrante en deuxiegraveme position (Gly Ala Pro Ser Cys voire

Thr et Val) permet aux MetAPs de cliver la Met initiale preacutealablement deacuteformyleacutee tandis

Chapitre I

86

qursquoune chaicircne lateacuterale encombrante ne permet pas le clivage 131 La nature du deuxiegraveme acide

amineacute eacutetant inhabituelle dans le proteacuteome du phage Vp16T nous nous sommes demandeacute quelle

sera la conseacutequence quant au clivage de la Met initiatrice des proteacuteines du phage lors de

lrsquoexpression de ces proteacuteines par la cellule hocircte (le geacutenome de Vp16T ne posseacutedant a priori pas

drsquoORF codant une MetAP putative lrsquoexcision de la Met initiatrice sera vraisemblablement

assureacutee par la MetAP de lrsquohocircte) Nous avons utiliseacute le logiciel TermiNator

(httpsbiowebi2bcparis-saclayfrterminator3) 188 qui permet de preacutedire pour un proteacuteome

donneacute la proportion de proteacuteines qui subissent la voie de la NME (crsquoest-agrave-dire perte de la

formyl-meacutethionine) Drsquoapregraves cette preacutediction 41 des proteacuteines du phage Vp16T devraient

perdre leur formyl-Met proportion tregraves similaire agrave celle preacutedite pour les proteacuteines des bacteacuteries

E coli et V parahaemolyticus ainsi que pour le cyanophage S-SSM7 (respectivement 39 36

et 41) La nature atypique des extreacutemiteacutes N-terminales des proteacuteines du phage Vp16T ne

devrait donc pas avoir drsquoeffet sur le clivage des Met N-ter hypothegravese qui reste toutefois agrave

valider expeacuterimentalement

Figure I-19 Freacutequence des amineacutes retrouveacutes en seconde position dans le proteacuteome drsquoE coli V

parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 Les freacutequences de chaque acide amineacute sont repreacutesenteacutees en bleu orange

gris et jaune pour les organismes E coli V parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 respectivement

Chapitre I

87

Conclusion Lrsquoeacutetude des seacutequences geacutenomiques issues de programmes de seacutequenccedilage reacutecents a

permis drsquoidentifier la preacutesence jusqursquoalors insoupccedilonneacutee de seacutequences homologues de peptides

deacuteformylases chez un certain nombre de virus et bacteacuteriophages Parmi ces seacutequences celle

provenant du phage Vp16T apparaicirct comme eacutetant lrsquoune des plus courtes identifieacutees agrave ce jour

Lrsquoanalyse des alignements de seacutequences avec de nombreuses peptides deacuteformylases indique

que cette enzyme est la plus proche du sous-type 1B comme celle drsquoE coli Neacuteanmoins cette

PDF est tronqueacutee en C-terminal et ne possegravede donc pas lrsquoheacutelice α caracteacuteristique des PDFs de

type 1B deacutecrite comme permettant lrsquointeraction avec le ribosome 91

Lrsquoeacutetude de sa structure et de sa stabiliteacute a permis de montrer que la proteacuteine a un

repliement classique pour une PDF de type 1B ainsi qursquoune stabiliteacute similaire aux autres

deacuteformylases connues Cette PDF est active in vivo ayant la capaciteacute de compleacutementer la

deacuteformylase endogegravene drsquoE coli De plus les expeacuterimentations in vitro indiquent que les

constantes catalytiques sont similaires agrave celles obtenues pour drsquoautres deacuteformylases actives et

aucune speacutecificiteacute de substrat nrsquoa pu ecirctre observeacutee Neacuteanmoins une particulariteacute reacuteside dans les

conditions de purification de lrsquoenzyme En effet afin de substituer son meacutetal naturel et de

conserver son activiteacute durant la purification Vp16PDF neacutecessite drsquoecirctre extraite et purifieacutee dans

un tampon acide (pH 40) avec une forte concentration en nickel (80 mM) Lrsquoeacutetude de son

inhibition par lrsquoactinonine puissant inhibiteur des PDFs reacutevegravele des constantes drsquoinhibition de

lrsquoordre de grandeur de celles observeacutees pour drsquoautres deacuteformylases

Nous pouvons ainsi conclure agrave lrsquoissue de ce chapitre que la seacutequence homologue des

PDFs identifieacutee chez le phage Vp16T code bien une peptide deacuteformylase de type 1B posseacutedant

des caracteacuteristiques de structure de stabiliteacute et drsquoactiviteacute communes agrave un grand nombre de

deacuteformylases connues Jrsquoai par la suite chercheacute agrave savoir si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec

les ribosomes malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale caracteacuteristique des PDFs de type 1B

et si oui comment Les reacutesultats sont deacutecrits dans le chapitre suivant

Chapitre II

88

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique

du complexe Vp16PDFribosome

Chapitre II

89

Chapitre II

90

Jrsquoai montreacute dans le Chapitre I que lrsquoORF 60 identifieacutee dans le geacutenome du bacteacuteriophage

Vp16T supposeacutee coder une PDF 218 code effectivement une proteacuteine ayant une activiteacute peptide

deacuteformylase in vitro et in vivo Jrsquoai eacutegalement montreacute que cette proteacuteine (Vp16PDF) est

globalement comparable aux autres PDFs connues si ce nrsquoest son extreacutemiteacute C-terminale

extrecircmement courte conduisant agrave lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale typique des PDFs de type

1B auxquelles elle est affilieacutee Or cette heacutelice permet vraisemblablement aux PDF1Bs

drsquointeragir avec les ribosomes bacteacuteriens au moins chez E coli 94 Nous nous sommes alors

demandeacute si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale et si oui comment Quelles sont les reacutegions de Vp16PDF et du ribosome impliqueacutees

dans lrsquointeraction Quelle est lrsquoaffiniteacute du complexe PDFribosome Quel est le rocircle exact de

lrsquoheacutelice α C-terminale de la PDF drsquoE coli Quel est le rocircle de la chaicircne polypeptidique en

cours de synthegravese dans la formation du complexe Jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave ces questions en

mettant en place toute une seacuterie drsquoexpeacuteriences baseacutees sur des approches biochimiques et

structurales

Les reacutesultats obtenus au cours de la caracteacuterisation biochimique et enzymatique de

Vp16PDF (voir Chapitre I) ont montreacute qursquoil est possible de preacuteserver une bonne activiteacute

deacuteformylase agrave condition de maintenir lrsquoenzyme dans un tampon contenant une tregraves forte

concentration en nickel (80 mM) Neacuteanmoins compte tenu de lrsquoinfluence des ions divalents sur

la structure du ribosome etou sur lrsquointeraction de ce dernier avec ses partenaires ainsi que les

problegravemes techniques qui peuvent ecirctre engendreacutes par la haute concentration de nickel jrsquoai

deacutecideacute de travailler avec la proteacuteine purifieacutee dans des tampons faiblement concentreacutes en nickel

(5 mM) pour eacuteviter toute sorte drsquointerfeacuterence avec le ribosome La totaliteacute des expeacuteriences

preacutesenteacutees dans ce chapitre a eacuteteacute reacutealiseacutee avec des ribosomes 70S drsquoE coli Pour les expeacuteriences

de pontage chimique jrsquoai utiliseacute des ribosomes que jrsquoai purifieacutes au laboratoire et pour les

expeacuteriences de seacutedimentation jrsquoai utiliseacute les ribosomes provenant drsquoun kit commercial (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes)

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice

C-terminale typique des PDFs de type 1B

In vitro la PDF drsquoE coli (EcPDF) interagit avec les ribosomes bacteacuteriens et plus

particuliegraverement avec la grande sous-uniteacute selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une affiniteacute de

lrsquoordre de 2 microM (Kd = 25 plusmn 10 microM pour les 70S et Kd = 18 plusmn 09 microM pour les 50S selon

Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM pour les 70S selon Bornemann et al 132) EcPDF se

Chapitre II

91

positionne sur le ribosome agrave proximiteacute des proteacuteines bL17 bL32 et uL22 crsquoest-agrave-dire pregraves de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (voir Figure i11 en Introduction) elle interagit directement avec

la proteacuteine uL22 ainsi que lrsquoARN ribosomal 23S via son heacutelice α C-terminale 91 Vp16PDF

eacutetant une PDF tregraves proche structuralement drsquoEcPDF (voir Chapitre I section C5) mais ne

posseacutedant pas lrsquoheacutelice C-terminale qui permet agrave EcPDF de se fixer au ribosome mon premier

objectif a donc eacuteteacute de deacuteterminer si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute

lrsquoabsence de cette heacutelice et si oui de deacuteterminer avec quelle affiniteacute Pour cela jrsquoai mis au point

un protocole inspireacute de la technique de seacutedimentation sur couche de sucrose utiliseacutee

preacuteceacutedemment par Sandikci et al 94 (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans cette expeacuterience

lrsquoeacutechantillon contenant le complexe PDFribosome preacutealablement formeacute est deacuteposeacute agrave la surface

drsquoune solution de sucrose et soumis agrave ultracentrifugation (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Les

ribosomes se retrouvent alors dans le culot et les proteacuteines solubles dans le surnageant Un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF que nous

avons produits (voir Chapitre I) est reacutealiseacute sur le culot afin de deacutetecter ou non la preacutesence de

Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes

Dans un premier temps jrsquoai voulu reproduire lrsquoapproche suivie par Sandikci et al 94 agrave

savoir utiliser une concentration fixe de ribosomes et des concentrations croissantes de

Vp16PDF Jrsquoai donc commenceacute par controcircler le comportement de Vp16PDF en absence de

ribosomes De maniegravere surprenante lrsquoanalyse par Western-blot a alors montreacute que la proteacuteine

seacutedimente malgreacute lrsquoabsence de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon de faccedilon proportionnelle agrave la

quantiteacute de proteacuteine testeacutee (Figure II-1) Nous avons constateacute le mecircme comportement avec la

proteacuteine drsquoE coli Ce reacutesultat signifiait que lrsquoexpeacuterience ne pouvait pas ecirctre reacutealiseacutee en preacutesence

drsquoune concentration constante de ribosomes et drsquoune concentration variable de proteacuteine

Vp16PDF

Figure II-1 Seacutedimentation de Vp16PDF en

absence de ribosomes Des concentrations

croissantes de Vp16PDF (de 1 agrave 15 microM) ont eacuteteacute

deacuteposeacutees agrave la surface drsquoune couche de sucrose

puis les eacutechantillons ont eacuteteacute centrifugeacutes Les

culots ont alors eacuteteacute resuspendus puis analyseacutes

par Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

92

Pour pouvoir mrsquoaffranchir de la capaciteacute de Vp16PDF agrave seacutedimenter seule jrsquoai donc

modifieacute le protocole en fixant la concentration de Vp16PDF (5 microM) et en augmentant

progressivement la concentration en ribosomes (de 02 microM agrave 2 microM) Dans ces conditions une

fraction constante de proteacuteine seacutedimentera indeacutependamment de la preacutesence de ribosomes (voir

ci-dessus) et lrsquoaugmentation de la quantiteacute de PDF seacutedimenteacutee en preacutesence de ribosomes sera

donc due agrave sa capaciteacute agrave interagir avec les ribosomes et non pas agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute

de deacuteformylase dans le meacutelange reacuteactionnel Comme attendu une leacutegegravere fraction de Vp16PDF

seacutedimente en absence de ribosomes et une quantiteacute plus importante de proteacuteine seacutedimente agrave

mesure que lrsquoon augmente la quantiteacute de ribosomes dans les eacutechantillons (Figure II-2) Ce

reacutesultat indique une interaction PDF70S qui semble speacutecifique et signifie donc que lrsquoabsence

drsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF nrsquoempecircche pas la proteacuteine de se lier au ribosome

La quantiteacute de Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes peut ecirctre quantifieacutee agrave partir

du reacutesultat de Western-blot (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) permettant de repreacutesenter la quantiteacute

de proteacuteine co-seacutedimenteacutee en fonction de la concentration de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon

(Figure II-2B) On remarque qursquoentre 02 microM et 15 microM de ribosome la quantiteacute de Vp16PDF

seacutedimenteacutee reste tregraves faible (bien que supeacuterieure agrave la quantiteacute seacutedimenteacutee en absence de

ribosomes voir Figure II-2A) alors que lorsque la concentration en ribosomes atteint 2 microM on

observe une forte augmentation de la seacutedimentation de Vp16PDF (FigureII-2) Lrsquoaffiniteacute

apparente est donc supeacuterieure ou eacutegale agrave 1-2 microM ce qui paraicirct comparables aux valeurs

mesureacutees pour le complexe EcPDFEc70S 91132 Aucun plateau correspondant agrave la quantiteacute

maximale de proteacuteine qui peut co-seacutedimenter nrsquoa pu ecirctre atteint et pour des raisons techniques

la quantiteacute de ribosomes testeacutee nrsquoa pas pu ecirctre augmenteacutee En effet pour pouvoir ensuite

comparer ces reacutesultats avec ceux obtenus avec des ribosomes ayant une chaine polypeptidique

preacutecise jai utiliseacute les ribosomes drsquoun kit commercial adapteacute pour la preacuteparation des ribosomes

bloqueacutes dont la concentration en ribosome est tregraves faible

Chapitre II

93

A

B

Figure II-2 Interaction de Vp16PDF avec les ribosomes 70S vides drsquoE coli A) Reacutesultat typique montrant

lrsquointeraction Vp16PDF70S qui a eacuteteacute mesureacutee par une expeacuterience de co-seacutedimentation sur couche de 20

sucrose et analyseacutee par gel SDS-PAGE 15 suivi drsquoun Western-blot en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

B) Quantification du signal de fluorescence et normalisation en quantiteacute seacutedimenteacutee de Vp16PDF () en

fonction de la concentration en ribosome (microM) La quantification provient de gels drsquoanalyses ou lrsquoon compare

sur le mecircme gel la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de ribosome posseacutedant plusieurs longueurs de

chaicircne peptidique Crsquoest la raison pour laquelle le point agrave 15 microM preacutesent sur la figure A (qui repreacutesente une

gamme de concentration de ribosome la plus large possible) ne figure pas sur la figure B

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une

localisation au ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF

Apregraves avoir montreacute que Vp16PDF interagit avec des ribosomes bacteacuteriens vides jrsquoai

chercheacute agrave savoir quelles proteacuteines ribosomales sont impliqueacutees dans lrsquointeraction Jrsquoai pour cela

proceacutedeacute agrave deux types drsquoapproches des expeacuteriences de pontage chimique coupleacutees agrave des

analyses par Western-blot et spectromeacutetrie de masse ainsi que des expeacuteriences de cristallisation

visant agrave deacuteterminer la structure du complexe Vp16PDFribosome par cristallographie des rayons

X

Chapitre II

94

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome

Le cross-linking ou pontage chimique est une technique qui utilise un agent pontant (ou

cross-linker) permettant de lier de maniegravere covalente deux partenaires par exemple des

proteacuteines impliqueacutes dans un complexe stable Le complexe proteacuteine-proteacuteine ainsi formeacute peut

alors ecirctre eacutetudieacute par diffeacuterentes approches dont la spectromeacutetrie de masse Dans le cadre de

lrsquoeacutetude des interactions PDFribosome cette technique a permis agrave Bingel-Erlenmeyer et al de

reacuteveacuteler une proximiteacute spatiale entre la PDF drsquoE coli et la proteacuteine ribosomale bL17 situeacutee agrave

proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 91 Jrsquoai voulu reproduire cette expeacuterience et

appliquer le protocole pour eacutetudier la formation du complexe Vp16PDFribosome

Afin de pouvoir comparer aiseacutement les reacutesultats obtenus avec EcPDF 91 jrsquoai choisi

drsquoutiliser comme deacutecrit lrsquoEDC (ou 1-Ethyl-3-[3-dimethylaminopropyl]carbodiimide

hydrochloride) comme agent pontant Cette moleacutecule possegravede deux extreacutemiteacutes reacuteactives Lrsquoune

reacuteagit avec le groupement carboxylate drsquoun aspartate ou glutamate pour produire un composeacute

agrave fonction amine reacuteactive mais qui est instable et donc sujet agrave lrsquohydrolyse Lrsquoautre extreacutemiteacute si

elle reacuteagit rapidement avec lrsquoamine primaire drsquoune lysine forme alors une liaison amide avec

lrsquoEDC LrsquoEDC a la particulariteacute drsquoecirctre un agent pontant de longueur nulle crsquoest-agrave-dire qursquoil

peut lier un aspartate ou glutamate avec une lysine qui sont tregraves proches spatialement Drsquoautre

part agrave lrsquoissue de la reacuteaction de pontage lrsquoEDC nrsquoexiste plus les deux chaicircnes lateacuterales eacutetant

lieacutees covalemment lrsquoune agrave lrsquoautre par une liaison amide Cela geacutenegravere donc des complexes

proteacuteiques dont la masse moleacuteculaire est la simple addition de la masse des proteacuteines lieacutees

moins une moleacutecule drsquoeau perdue lors de la formation de cette liaison amide

A lrsquoissue de la reacuteaction de pontage chimique une eacutetape drsquoultracentrifugation permet la

seacutedimentation des ribosomes seuls ou complexeacutes avec Vp16PDF ce qui permet drsquoeacuteliminer les

contaminants de faibles poids moleacuteculaires se trouvant dans le surnageant Une digestion agrave la

RNAse permet ensuite de deacutegrader lrsquoARN et de dissocier lrsquoensemble des ribosomes en

proteacuteines seules ou complexes covalents proteacuteine-proteacuteine Drsquoautre part nous avons utiliseacute dans

cette expeacuterience une proteacuteine Vp16PDF qui possegravede une eacutetiquette Strep-tag inseacutereacutee agrave son

extreacutemiteacute N-terminale ou une eacutetiquette 6xHis en C-terminal permettant une eacutetape de

purification partielle de la proteacuteine contenue dans le meacutelange reacuteactionnel Ainsi lrsquoeacutechantillon

final analyseacute ne contient en theacuteorie que la proteacuteine Vp16PDF (eacuteventuellement en complexe avec

elle-mecircme) en complexe covalent avec un ou plusieurs partenaires proteacuteiques ribosomaux le

cas eacutecheacuteant Les proteacuteines contenues dans lrsquoeacutechantillon sont seacutepareacutees par eacutelectrophoregravese sur gel

de polyacrylamide en conditions deacutenaturantes suivie par un transfert sur membrane et une

Chapitre II

95

immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF Lrsquoexpeacuterience a eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutee avec EcPDF

En preacutesence de ribosomes mais en absence drsquoEDC (Figure II-3 A et B) une bande

correspondant agrave EcPDF ou Vp16PDF est observeacutee confirmant la co-seacutedimentation de chacune

des deux proteacuteines avec les ribosomes En ajoutant de lrsquoEDC aux mecircmes eacutechantillons des

bandes de plus hauts poids moleacuteculaires apparaissent (Figure II-3A et B) que lrsquoon ne retrouve

pas lorsque lrsquoEDC est ajouteacute agrave de la PDF seule (Figure II-3-A et B) Cela indique la formation

de complexes impliquant lrsquoune ou lrsquoautre des deux PDFs ce qui suggegravere comme publieacute

preacuteceacutedemment 91 la formation de complexes covalents entre les PDFs et des proteacuteines

ribosomales

A B

Figure II-3 Analyse des produits de cross-linking entre la PDF et le ribosome 70S A) Analyse du produit de cross-

linking entre Strep-EcPDF et les ribosomes 70S migreacute sur gel SDS-PAGE 12 puis Western-blot avec anticorps anti-

EcPDF B) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de gauche) et entre

Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de droite) migreacute sur gel SDS-PAGE 14 puis Western-blot avec anticorps

anti-Vp16PDF Les asteacuterisques repreacutesentent les bandes proteacuteiques contenant la PDF drsquointeacuterecirct lieacutee agrave drsquoautre(s) proteacuteine(s)

Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

Une analyse des bandes de plus haut poids moleacuteculaire par spectromeacutetrie de masse a

effectivement reacuteveacuteleacute la preacutesence de proteacuteines ribosomales au sein de ces bandes de hauts poids

moleacuteculaires (Figure 4A et B) La proteacuteine bL17 a eacuteteacute identifieacutee dans les eacutechantillons obtenus

avec EcPDF confirmant les donneacutees de la litteacuterature 91 Les proteacuteines bL17 bL19 uL23 uL24

bL25 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees dans les eacutechantillons obtenus avec His-Vp16PDF (Figure II-

4A) et les proteacuteines uL22 uL23 uL24 bL25 uL29 uL30 bL31 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees

pour les eacutechantillons obtenus avec Strep-Vp16PDF (Figure II-4B)Ces proteacuteines sont toutes

pour la plupart situeacutees dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (Figure II-4C) ce qui

est coheacuterent avec ce que lrsquoon attend du mode de fixation de Vp16PDF sur le ribosome De plus

ces reacutesultats semble indiquer que nous aurions identifieacute un site de fixation de Vp16PDF

Chapitre II

96

commun avec EcPDF situeacute agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide et impliquant la proteacuteine

bL17 mais eacutegalement deux autres sites potentiels de fixation de Vp16PDF eacutegalement situeacutes au

voisinage du tunnel de sortie (Figure II-4C)

A

B

C

Figure II-4 Analyse des produits de cross-linking entre Vp16PDF et les ribosomes 70S par spectromeacutetrie

de masse (NanoLC-MS LTQ-Orbitrap) A) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les

ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de

spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees

dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans lrsquoeacutechantillon contenant Vp16PDF) B) Analyse du

produit de cross-linking entre Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro

ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont

normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans

lrsquoeacutechantillon contenant Vp16-PDF) Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

C) Repreacutesentation des sites putatifs de fixation de Vp16PDF et EcPDF au ribosome deacutetermineacutes par

spectromeacutetrie de masse Les cercles rouges repreacutesentent les sites de fixation identifieacutes pour Vp16PDF et le cercle

bleu pour EcPDF Lrsquoeacutetoile blanche indique la position de la sortie du tunnel du peptide

Chapitre II

97

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF

ribosome

La reacutesolution de la structure tridimensionnelle de complexes PDFribosome par la

technique de cristallographie des rayons X permettrait drsquoidentifier et deacutecrire les interactions

entre les ribosomes et les PDFs agrave un niveau atomique Pour cela il est neacutecessaire de produire

des cristaux de complexe ribosomePDF Plutocirct que de chercher de nouvelles conditions de

cristallisation des ribosomes en complexe avec la PDF approche qui srsquoaveacuterait particuliegraverement

ardue nous avons choisi de partir de conditions de cristallisation de ribosomes bacteacuteriens

connues et largement utiliseacutees par diffeacuterents laboratoires Dans le cadre drsquoune collaboration

avec lrsquoeacutequipe de Marat Yusupov (IGBMC Strasbourg) nous avons donc choisi de travailler agrave

partir de conditions de cristallisation des ribosomes 70S de Thermus thermophilus qui ont

permis de reacutesoudre de nombreuses structures Jrsquoai donc purifieacute au laboratoire des ribosomes de

T thermophilus (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) et jrsquoai ensuite suivi deux approches la co-

cristallisation et le trempage La co-cristallisation consiste agrave former un complexe ribosomePDF

en solution puis ensuite agrave cristalliser ce complexe Avec cette approche des modifications du

protocole de cristallisation peuvent possiblement ecirctre neacutecessaires par rapport au protocole

utiliseacute pour la cristallisation des ribosomes seuls En effet le macrocomplexe ribosomePDF

eacutetant diffeacuterent du ribosome seul les paramegravetres permettant la cristallisation ainsi que

lrsquoagencement des moleacutecules au sein du cristal peuvent ecirctre diffeacuterents La technique de trempage

quant agrave elle consiste agrave former des cristaux de ribosomes seuls puis agrave ajouter la proteacuteine PDF

dans la goutte de cristallisation contenant les cristaux de ribosomes stables La PDF peut alors

peacuteneacutetrer dans les cristaux pour aller se fixer agrave son ou ses site(s) de liaison Cette approche

suppose que les canaux de solvant preacutesents dans les cristaux de ribosomes vides sont

suffisamment larges pour que la PDF puisse y diffuser De plus le ou les site(s) de fixation de

la PDF sur le ribosome doivent ecirctre accessibles crsquoest-agrave-dire non impliqueacutes dans des contacts

cristallins Nous avons donc analyseacute lrsquoempilement cristallin des cristaux de ribosomes 70S de

T thermophilus obtenus agrave partir des conditions de cristallisation que nous avons choisi drsquoutiliser

18239 Cela nous a montreacute que la zone situeacutee autour de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie nrsquoest pas

impliqueacutee dans des contacts ce qui signifie qursquoelle est accessible agrave Vp16PDF

Les cristaux ont eacuteteacute produits agrave 24degC par la technique de diffusion de phase-vapeur en

gouttes assises avec une solution de cristallisation qui contient un meacutelange de deux PEG agrave

concentrations eacutegales du thiocyanate de potassium ainsi qursquoun tampon Tris 18239 (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) Par rapport agrave une purification de reacutefeacuterence donnant de nombreux beaux

Chapitre II

98

cristaux (ribosomes purifieacutes donneacutes par M Yusupov) la preacuteparation de ribosomes que jrsquoai

obtenue a permis lrsquoobtention de cristaux de ribosomes seuls preacutesentant sensiblement les critegraveres

attendus notamment en terme drsquoaspect et de taille (figure II-5A) Jrsquoai donc proceacutedeacute agrave des

expeacuteriences de co-cristallisation et trempage avec Vp16PDF mais eacutegalement les proteacuteines PDF

et MetAP drsquoE coli (EcPDF et EcMetAP) La co-cristallisation a produit des cristaux de taille

et drsquoaspect attendus (Figure II-5B) Cependant rien nrsquoindique la preacutesence de lrsquoune ou lrsquoautre

des proteacuteines au sein des cristaux Les expeacuteriences de trempage ont quant agrave elle donneacute des

cristaux dont lrsquoaspect nrsquoest pas alteacutereacute (Figure II-5C) indiquant soit la fixation de la proteacuteine sur

les moleacutecules de ribosomes cristalliseacutes sans affecter lrsquoempilement cristallin soit qursquoaucune

proteacuteine nrsquoest rentreacutee dans les cristaux

A

B

C

Figure II-5 Cristaux de ribosomes de T thermophilus A Cristaux de ribosomes seuls obtenus dans des

conditions de cristallisation connues 18239 B Cristaux obtenus par co-cristallisation avec un eacutechantillon

contenant des ribosomes et EcPDF (gauche) ou EcMetAP (milieu) ou Vp16PDF (droite) C Cristaux de

ribosomes apregraves trempage avec EcMetAP

Jrsquoai ensuite testeacute la diffraction des diffeacuterents types de ribosomes obtenus au synchrotron

SOLEIL (Gif-sur-Yvette) Jrsquoai pour cela proceacutedeacute agrave une eacutetape preacutealable de cryoprotection des

cristaux (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) selon le protocole utiliseacute par lrsquoeacutequipe de M Yusupov 239

Malheureusement les cristaux ont eacuteteacute fortement alteacutereacutes par ce traitement allant mecircme jusqursquoagrave

leur dissolution complegravete Jrsquoai malgreacute tout pu tester la diffraction des rayons X des cristaux qui

restaient et qui ne semblaient pas endommageacutes Les meilleurs cristaux ont diffracteacute jusqursquoagrave 10

Chapitre II

99

agrave 15Aring de reacutesolution ce qui est tregraves loin des 3Aring attendus 239 Etant donneacute la qualiteacute visuelle des

cristaux avant le protocole de cryoprotection nous avons alors supposeacute que crsquoeacutetait cette eacutetape

critique qui avait fortement alteacutereacute les cristaux Dans le but de tester cette hypothegravese nous avons

confieacute une de nos preacuteparations de ribosomes agrave Axel Innis (IECB Bordeaux) Dans ses mains

les ribosomes que nous avons produits ont donneacute des cristaux qui ont diffracteacute jusqursquoagrave 35Aring de

reacutesolution Crsquoest pourquoi afin drsquoaugmenter nos chances de reacutesoudre des structures de

complexes ribosome-proteacuteine de la NME nous avons deacutecideacute drsquoentamer une collaboration avec

lui en lui confiant leacutetude des interactions PDFribosome par cristallographie des rayons X

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux

de Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome

Ayant montreacute que Vp16PDF est capable drsquointeragir avec le ribosome malgreacute lrsquoabsence

de lrsquoheacutelice supposeacutee meacutedier lrsquointeraction jrsquoai par la suite chercheacute agrave mieux comprendre le rocircle

joueacute par lrsquoextreacutemiteacute C-terminale des PDFs de type 1B dans la formation du complexe

PDFribosome Nous avons donc deacutecideacute de construire des proteacuteines chimeacuteriques agrave savoir une

PDF de bacteacuteriophage Vp16T agrave laquelle on ajoute une reacutegion C-terminale heacutelicale mimant une

PDF de type 1B classique et inversement une PDF drsquoE coli deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-

terminale mimant Vp16PDF Jrsquoai alors testeacute lrsquoeffet des modifications apporteacutees agrave chacune des

deux PDFs par un test de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC identique agrave celui reacutealiseacute au

chapitre I Dans ce test les gegravenes codant les diffeacuterentes constructions chimeacuteriques sont inseacutereacutes

dans un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose lequel est utiliseacute pour transformer la souche

PAL421Tr drsquoE coli dont le gegravene chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute (voir

section B du Chapitre I et Mateacuteriels et Meacutethodes) Les bacteacuteries posseacutedant le plasmide codant

la proteacuteine drsquointeacuterecirct sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et incubeacutees agrave

42degC Dans ces conditions la deacuteformylase endogegravene nrsquoest pas exprimeacutee seule la proteacuteine

drsquointeacuterecirct est induite

Chapitre II

100

Dans un premier temps nous avons simplement souhaiteacute ajouter agrave Vp16PDF les deux

heacutelices C-terminales drsquoEcPDF (3 et 3) (Figure II-6 et II-7) Or le dernier reacutesidu de Vp16PDF

(I137) correspondant au premier reacutesidu de lrsquoheacutelice 310 3 drsquoEcPDF (F143) et voulant ecirctre sucircrs

que cette reacutegion se replierait bien sous forme drsquoune heacutelice 310 nous avons choisi de conserver

la seacutequence situeacutee en amont de cette heacutelice et avons donc substitueacute les trois derniers reacutesidus de

Vp16PDF par les trois reacutesidus eacutequivalents dans EcPDF soit le motif V135T136I137 muteacute par le

motif K135L136F137 Cette chimegravere appeleacutee Vp16PDF(KLF)heacutelice possegravede donc la seacutequence

correspondant aux deux heacutelices C-terminales complegravetes drsquoEcPDF mais ne contient pas la

seacutequence totale de Vp16PDF (Figure II-7A et B) De maniegravere surprenante cette chimegravere srsquoest

aveacutereacutee incapable de compleacutementer la souche E coli def conditionnelle dans des conditions non

permissives (Figure II-9A) Les controcircles eacutetant conformes aux reacutesultats attendus agrave savoir la

proteacuteine Vp16PDF sauvage qui compleacutemente agrave un niveau comparable agrave celui obtenu avec

EcPDF (Figure II-9A) ce reacutesultat suggeacuterait que cette chimegravere preacutesentait une capaciteacute de

deacuteformylation fortement diminueacutee in vivo

Nous avons donc deacutecideacute de construire une deuxiegraveme chimegravere ougrave nous avons cette fois

conserveacute les trois derniers reacutesidus VTI de Vp16PDF et ajouteacute la seacutequence C-terminale drsquoEcPDF

en respectant exactement lrsquoalignement de seacutequences (Figure II-6 et II-7A et B) Cette chimegravere

appeleacutee Vp16PDF(VTI)heacutelice possegravede alors la seacutequence complegravete de Vp16PDF additionneacutee en

C-terminal de la seacutequence drsquoEcPDF allant du reacutesidu M144 (situeacute au milieu de lrsquoheacutelice 3) au

Figure II-6 Alignement de seacutequences de plusieurs PDFs appartenant aux diffeacuterents types Les PDFs 1B sont

repreacutesenteacutees par celle du phage VP16T de V parahaemolyticus (Vp16PDF1B) drsquoE coli (EcPDF) de A thaliana

(AtPDF1B) et du phage S-SSM7 (S-SSM7PDF1B) Les PDFs du type 1A sont repreacutesenteacutees par celle drsquoA thaliana

(AtPDF1A) et de H sapiens (HsPDF1A) Les PDFs de type 2 sont repreacutesenteacutees par celles de B stearothermophilus

(BstPDF2) et S aureus (SaPDF2)

Vp16PDF

Chapitre II

101

reacutesidu terminal A169 Les expeacuteriences ont montreacute que cette chimegravere permettait la

compleacutementation de la souche PAL421Tr (Figure II-9A) ce qui signifiait que cette chimegravere

eacutetait capable comme Vp16PDF ou EcPDF sauvages de deacuteformyler des proteacuteines in vivo

Les reacutesultats totalement opposeacutes obtenus avec ces deux chimegraveres nous ont conduits agrave

regarder plus attentivement la seacutequence dans la reacutegion situeacutee autour de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF

En alignant plusieurs seacutequences et conformeacutement agrave ce que nous avions deacutejagrave noteacute au Chapitre I

(voir Figure I-1 et section A1) nous avons remarqueacute que les reacutesidus terminaux Thr et Ile de

Vp16PDF sont plutocirct inhabituels et qursquoils correspondent tregraves geacuteneacuteralement agrave des reacutesidus Leu

ou Met et Phe ou Tyr respectivement (Figure II-6)

Nous avons alors construit une derniegravere chimegravere appeleacutee Vp16PDF(VTF)heacutelice dans

laquelle nous avons remplaceacute le dernier reacutesidu I137 de Vp16PDF par la seacutequence C-terminale

drsquoEcPDF agrave partir du reacutesidu F143 (Figure II-7A et B) Cette chimegravere srsquoest montreacutee incapable de

deacuteformyler des proteacuteines in vivo (Figure II-9A) La seule diffeacuterence entre cette chimegravere et la

preacuteceacutedente qui est active (Vp16PDF(VTI)heacutelice) eacutetant le reacutesidu I137 de Vp16PDF substitueacute par

une Phe ce reacutesultat a mis en eacutevidence le rocircle crucial de ce reacutesidu I137 Cependant les tests

drsquoactiviteacute in vitro sur extraits bruts ainsi que les tests de compleacutementation in vivo ne nous

A B

Figure II-7 Structure du domaine C-terminal des versions chimeacuteriques de Vp16PDF A) Proteacuteines

chimeacuteriques destineacutees agrave lrsquoeacutetude de lrsquoimpact de lrsquoheacutelice α C-ter des PDF1B sur les proprieacuteteacutes de la proteacuteine

Vp16PDF La numeacuterotation des acides amineacutes correspond agrave la seacutequence drsquoEcPDF B) Zoom sur la superposition

des structures drsquoEcPDF et Vp16PDF au niveau du C-terminal En bleu structure du C-ter de Vp16PDF et les

reacutesidus C-terminaux associeacutes En marron structure du C-ter drsquoEcPDF et les reacutesidus C-terminaux associeacutes Les

trois structures preacutesentes agrave la droite correspondent aux C-ter des trois proteacuteines chimegraveres deacutecrites Les rectangles

correspondent aux trois reacutesidus de jonction entre la seacutequence de Vp16PDF et la seacutequence C-ter drsquoEcPDF

Chapitre II

102

permettent pas de deacuteterminer si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquointeraction de lrsquoenzyme avec le

ribosome etou dans lrsquoactiviteacute catalytique Des tests drsquoactiviteacute sur les proteacuteines purifieacutees

permettraient drsquoeacutetablir les constantes catalytiques des diffeacuterentes chimegraveres et ainsi deacuteterminer

si le reacutesidu I137 possegravede un rocircle dans la catalyse enzymatique Des seacutedimentations en preacutesence

de ribosome deacutetermineront si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme avec le

ribosome

En parallegravele des constructions de proteacuteines mutantes drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutees afin de mimer la structure de Vp16PDF Les reacutesultats preacuteceacutedents ayant mis en eacutevidence

un rocircle important des reacutesidus VTI chez Vp16PDF nous avons donc deacutecideacute dans un premier

temps drsquoobserver lrsquoinfluence de ces reacutesidus chez lrsquoenzyme EcPDF Ainsi nous avons construit

un mutant drsquoEcPDF au niveau du reacutesidu F143 substitueacute par le reacutesidu I137 de Vp16PDF appeleacute

EcPDF(KLI) Un second mutant a eacutegalement eacuteteacute construit en remplaccedilant les reacutesidus

K141L142F143 drsquoEcPDF par les reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF appeleacute EcPDF(VTI) (Figure II-

8) Ces deux mutants permettront de deacuteterminer lrsquoinfluence de ces reacutesidus dans lrsquoactiviteacute

catalytique etou lrsquointeraction avec le ribosome Dans un second temps nous avons choisi

drsquoeacutetudier la forme courte drsquoEcPDF pour deacuteterminer lrsquoinfluence de lrsquoheacutelice α dans lrsquointeraction

de lrsquoenzyme avec le ribosome

Figure II-8 Proteacuteines EcPDF mutantes destineacutees agrave lrsquoeacutetude du rocircle de lrsquoheacutelice α C-ter La numeacuterotation

des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence drsquoEcPDF

Chapitre II

103

La construction de la forme courte drsquoEcPDF deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-terminale

a reposeacute sur des donneacutees biochimiques reliant lrsquoactiviteacute de lrsquoenzyme agrave la longueur de lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale 92 Si la deacuteleacutetion se fait apregraves le reacutesidu 145 (Figure II-8) la proteacuteine conserve 100

de son activiteacute alors que si lrsquoon tronque la proteacuteine apregraves le reacutesidu 143 lrsquoactiviteacute mesureacutee nrsquoest

que de 20 Les deacuteleacutetions du domaine C-terminal ont donc eacuteteacute faites apregraves le reacutesidu 143

drsquoEcPDF

Le mutant EcPDF(KLF)ΔC-ter possegravede la seacutequence EcPDFwt mais avec une deacuteleacutetion

du C-terminal agrave partir du reacutesidu 144 Le mutant EcPDF(KLI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du

mutant EcPDF(KLI) (variant 1 agrave 143) mais avec deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu

144 Le mutant EcPDF(VTI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du mutant EcPDF(VTI) mais avec

deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu 144 (Figure II-8) Ainsi ces mutants vont permettre

de comprendre le rocircle que peut avoir lrsquoheacutelice α dans lrsquoaffiniteacute et la localisation des proteacuteines au

ribosome ainsi que la fonction des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de Vp16PDF

Lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle a eacuteteacute reacutealiseacutee avec les mutants drsquoEcPDF

chez qui jrsquoai testeacute les diffeacuterentes deacuteleacutetions de lrsquoextreacutemiteacute C-terminale deacutecrites ci-dessus (Figure

II-9B) De maniegravere surprenante lrsquoensemble des constructions srsquoest aveacutereacute capable de

compleacutementer la souche PAL421Tr ce qui signifie que la deacuteleacutetion des heacutelices C-terminales

drsquoEcPDF nrsquoaffecte pas la capaciteacute de deacuteformylation de lrsquoenzyme (Figure II-9B) De mecircme la

substitution des reacutesidus KLF par KLI et VTI qursquoils soient avant lrsquoheacutelice α C-terminale (dans

les constructions EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI)) ou directement en C-terminal

(EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter) ne diminue pas la capaciteacute des cellules agrave

compleacutementer la PDF endogegravene (Figure II-9B) Les constructions eacutetant fonctionnelles nous

pouvons supposer que les proteacuteines sont solubles et correctement exprimeacutees Elles seront donc

purifieacutees et pourront servir drsquooutil pour observer lrsquointeraction et la localisation au ribosome des

PDFs mutantes Nous deacuteterminerons ainsi si lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale modifie la

capaciteacute drsquointeraction de lrsquoenzyme et le rocircle que peuvent avoir les reacutesidus VTI (preacutesents en C-

terminal de Vp16PDF) dans ces interactions

Chapitre II

104

Figure II-9 Deacuteformylation in vivo des versions chimegraveres de la proteacuteine Vp16PDF (ajout drsquoheacutelice α en C-

terminal) et des versions mutantes de la proteacuteine EcPDF (suppression de lrsquoheacutelice α en C-terminal) par un

test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture

liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent

le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant

les gegravenes codant pour les proteacuteines chimegraveres et mutantes A) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines Vp16PDF chimegraveres Les boicirctes contenant 05 de glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC Les boicirctes

contenant de lrsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC B) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines EcPDF mutantes Les boicirctes contenant 05 de glucose et celles contenant lrsquoarabinose sont incubeacutees une

nuit agrave 30degC Le milieu geacuteloseacute contient toujours 50microgmL drsquoampicilline

Afin de deacuteterminer si le deacutefaut de deacuteformylation observeacute in vivo avec la chimegravere

Vp16PDF(KLF)heacutelice pouvait avoir un lien avec une perte dactiviteacute enzymatique jai voulu

tester lactiviteacute deacuteformylase in vitro de cette chimegravere agrave comparer agrave celle des autres chimegraveres

qui elles compleacutementent Jrsquoai donc produit les diffeacuterentes chimegraveres en suivant le protocole

utiliseacute pour lrsquoexpression de la proteacuteine sauvage et sa purification sous forme active Des

aliquotes de cultures bacteacuteriennes ont alors eacuteteacute resuspendus dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH40 contenant 80 mM de nickel tampon deacutetermineacute comme permettant le maintien de

lrsquoactiviteacute deacuteformylase de Vp16PDF (voir chapitre I) Il est agrave noter que les mutants drsquoEcPDF

eacutetant fonctionnels in vivo (Figure II-9B) je nrsquoai pas testeacute leur activiteacute in vitro

Chapitre II

105

Le niveau drsquoexpression et la solubiliteacute des chimegraveres se sont aveacutereacutes comparables si ce

nrsquoest supeacuterieur agrave ceux obtenus pour Vp16PDF sauvage (Figure II-10) et jrsquoai donc proceacutedeacute agrave

des mesures drsquoactiviteacute enzymatique des diffeacuterentes chimegraveres

Jrsquoai pour cela utiliseacute le test drsquoactiviteacute coupleacute qui mrsquoavait preacutealablement servi agrave

deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la proteacuteine sauvage (voir Chapitre I) Avant de purifier

les proteacuteines recombinantes jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute enzymatique sur les fractions

solubles des aliquotes preacutepareacutes ci-dessus Ces premiers reacutesultats ont montreacute que les trois

chimegraveres ont une activiteacute deacuteformylase in vitro mesurable Neacuteanmoins la chimegravere

Vp16PDF(VTI)heacutelice semble leacutegegraverement plus active que Vp16PDF wt tandis que les chimegraveres

Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice ont une activiteacute leacutegegraverement infeacuterieure agrave celle

de Vp16PDF wt (Figure II-11) Ces reacutesultats preacuteliminaires devront ecirctre confirmeacutes en mesurant

preacuteciseacutement lrsquoactiviteacute enzymatique in vitro des proteacuteines purifieacutees (y compris en regardant la

speacutecificiteacute de substrat des diffeacuterentes chimegraveres) mais il apparaicirct deacutejagrave que les variations

drsquoactiviteacute semblent ecirctre correacuteleacutees avec les reacutesultats obtenus par lrsquoapproche de compleacutementation

notamment une baisse drsquoactiviteacute enzymatique associeacutee agrave une compleacutementation moins bonne

(Tableau II-1)

Figure II-10 Test drsquoexpression des proteacuteines Vp16PDF chimeacuteriques Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au

bleu de Coomassie NI pour non-induit I-ins pour fraction insoluble drsquoeacutechantillon induit I-sol pour fraction

soluble drsquoeacutechantillon induit Les proteacuteines chimegraveres ont eacuteteacute produites selon le mecircme protocole que celui utiliseacute

pour la forme sauvage Les constructions ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

Chapitre II

106

Figure II- 11 Test drsquoactiviteacute deacuteformylase reacutealiseacute sur fractions solubles drsquoextraits bruts exprimant

Vp16PDF ou les proteacuteines chimeacuteriques Les activiteacutes de Vp16PDF Vp16PDF(KLF)heacutelice

Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice sont exprimeacutees par microg de proteacuteines totales dans lrsquoextrait brut

soluble

Constructions Compleacutementation fonctionnelle

agrave 42degC Activiteacute in vitro

Vp16PDF +++ +++

Vp16PDF(KLF)heacutelice - +

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ ++++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - +

Tableau II-1 Bilan de lrsquoactiviteacute in vivo et in vitro des constructions de Vp16PDF sauvage et des diffeacuterentes

chimegraveres

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique que le simple ajout des heacutelices 310 et α C-terminales

drsquoEcPDF agrave la deacuteformylase de phage ne perturbe en rien son activiteacute En revanche ils mettent

en lumiegravere le rocircle crucial joueacute par le tout dernier reacutesidu Ile137 dans lrsquoactiviteacute de Vp16PDF Il

nrsquoest toutefois pas exclu que cet acide amineacute puisse eacutegalement jouer un rocircle dans la formation

du complexe Vp16PDFribosome ce qursquoil faudra deacuteterminer en testant la capaciteacute des

diffeacuterentes chimegraveres agrave former des complexes avec les ribosomes comme jrsquoai pu le faire avec

Vp16PDF sauvage

Chapitre II

107

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la

longueur du polypeptide naissant

Apregraves avoir montreacute que la PDF drsquoE coli interagit avec des ribosomes vides 91 le groupe

de Bernd Bukau a montreacute que la proteacuteine est eacutegalement capable drsquointeragir avec des ribosomes

en cours de synthegravese plus preacuteciseacutement avec des ribosomes posseacutedant une chaicircne peptidique de

40 acides amineacutes fusionneacutee agrave une seacutequence drsquoarrecirct appeleacutee SecM 94 Toutefois la preacutesence de

cette chaicircne naissante ne modifie pas lrsquoaffiniteacute drsquoEcPDF pour le ribosome (Kd = 18 plusmn 09 microM)

ce qui suggegravere un rocircle passif du polypeptide naissant dans la formation du complexe

PDFribosome 9194 Cependant les expeacuteriences nrsquoayant eacuteteacute meneacutees qursquoavec une seule longueur

de polypeptide il serait neacutecessaire de tester drsquoautres longueurs de chaicircnes afin de deacuteterminer

clairement son rocircle

Au cours de ma thegravese jrsquoai montreacute que Vp16PDF semble avoir un comportement

diffeacuterent drsquoEcPDF vis-agrave-vis de lrsquointeraction avec le ribosome (voir parties preacuteceacutedentes) Nous

nous sommes donc demandeacute quelle pouvait ecirctre lrsquoinfluence de la chaicircne peptidique dans la

formation du complexe Vp16PDFribosome Pour cela jrsquoai produit des ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction et regardeacute lrsquointeraction avec Vp16PDF

Les ribosomes bloqueacutes (ou RNC pour laquo ribosome nascent chain raquo) ont eacuteteacute produits en

utilisant comme matrice de deacutepart un ADN contenant une seacutequence particuliegravere en C-terminal

appeleacutee seacutequence drsquoarrecirct SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese Chez

E coli cette seacutequence fait naturellement partie drsquoun opeacuteron secM-secA et permet de reacuteguler

lrsquoexpression de la proteacuteine SecA via la proteacuteine SecM en reacuteponse au statut de la cellule 240

Dans des conditions cellulaires normales la seacutequence Shine-Dalgarno situeacutee en amont du gegravene

secA est masqueacutee dans une structure tige-boucle formeacutee par lrsquoARNm rendant impossible la

fixation directe de ribosomes sur cette seacutequence conduisant agrave la reacutepression de lrsquoexpression de

SecA (Figure II-12A) Il a eacuteteacute montreacute que lorsque le ribosome traduit lrsquoARNm de lrsquoopeacuteron

secM-secA il marque une pause en 3rsquo de la seacutequence codante de secM permettant la

deacutestructuration de la tige-boucle deacutemasquant ainsi la seacutequence Shine-Dalgarno ce qui permet

la traduction de la seacutequence codante de secA situeacutee en aval Ce processus conduit agrave un faible

niveau basal de proteacuteine SecA dans la cellule La reprise de la traduction de la seacutequence codante

de secM est induite par la prise en charge de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine SecM en

cours de synthegravese par une particule SRP qui adresse le complexe ribosomeARNmSecM vers

la membrane plasmique (Figure II-12A) SecM peut alors traverser la membrane plasmique

gracircce au translocon SecYEG qui fonctionne de concert avec la proteacuteine SecA (Figure II-12A)

Chapitre II

108

par ce biais la proteacuteine SecA est syntheacutetiseacutee directement agrave proximiteacute de la membrane

plasmique ougrave elle exercera son rocircle Le ribosome se dissocie et la structure tige-boucle se

reforme (Figure II-12A) Dans des cas de deacuteficience en proteacuteines de seacutecreacutetion la pause du

ribosome se prolonge ce qui conduit agrave la surproduction de la proteacuteine SecA (Figure II-12B)

Figure II-12 Principe de fonctionnement de lrsquoopeacuteron secM-secA A) Reacutegulation de lrsquoexpression de SecA

en conditions normales Lrsquoopeacuteron contient la seacutequence codante de SecM suivi de la seacutequence codante de SecA

Les deux seacutequences sont seacutepareacutees par une structure tige-boucle de lrsquoARNm qui rend inaccessible la seacutequence

Shine-Dalgarno (SD) qui preacutecegravede le gegravene secA Une seacutequence drsquoarrecirct particuliegravere bloque le ribosome agrave la fin de

la seacutequence secM Cela permet de deacutestabiliser la structure tige-boucle de lrsquoARNm et permet ainsi agrave drsquoautres

ribosomes de venir traduire la seacutequence secA en se fixant directement agrave la seacutequence SD ainsi deacutemasqueacutee Lors

de la traduction de secM le complexe ribosomeARNmSecM est adresseacute agrave la membrane par une particule SRP

et le peptide naissant est pris en charge par le complexe SecA-SecYEG Lrsquointeraction avec ces autres facteurs

legraveve la pause du ribosome aboutissant agrave la terminaison de la traduction du gegravene secM suivi de la dissociation

du ribosome B) Reacutegulation SecM-deacutependante de lrsquoexpression de SecA dans des conditions deacuteficientes en

proteacuteines de la vie de seacutecreacutetion La pause au niveau de la seacutequence drsquoarrecirct dure plus longtemps permettant

drsquoaugmenter la quantiteacute de proteacuteine SecA syntheacutetiseacutee Figure reacutealiseacutee drsquoapregraves Nakatogawa et Ito 2004 240

Il a eacuteteacute montreacute que la pause du ribosome pendant la traduction de secM est induite par

une seacutequence proteacuteique de 17 acides amineacutes (F150XXXXWIXXXXGIRAGP166 Figure II-13A)

situeacutee dans la reacutegion C-terminale de la proteacuteine 241 Lorsque ce motif dit laquo seacutequence drsquoarrecirct raquo

traverse le tunnel de sortie du ribosome il est capable drsquoadopter une conformation compacte et

drsquointeragir avec les composants du tunnel de sortie au niveau drsquoune reacutegion appeleacutee point de

constriction (Figure i3 et II-13B) 23 Des interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales

uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S (Figure II-13B) modifient la conformation globale du

ribosome 25 qui fait alors une pause pendant la traduction Bien que des expeacuteriences biochimiques

Chapitre II

109

et des donneacutees de cryo-microscopie eacutelectronique aient conduit agrave lidentification de certains reacutesidus

impliqueacutes dans la reconnaissance de la seacutequence SecM la voie entiegravere dinteraction des reacutesidus qui

relient SecM au ribosome na pas encore eacuteteacute eacutetablie de faccedilon concluante Neacuteanmoins il semblerait

que ce soit lrsquoARNt-P166 qui reste bloqueacute dans le site A du PTC (laquo peptidyl transferase

center raquo) empecircchant sa translocation vers le site P et retardant ainsi lrsquoincorporation de la Pro166

apregraves la Gly165 du polypeptide en cours de synthegravese 24242243 Cette seacutequence drsquoarrecirct peut

fonctionner de faccedilon indeacutependante au reste de la seacutequence de SecM et peut donc ecirctre fusionneacutee

agrave nrsquoimporte quelle proteacuteine drsquointeacuterecirct 241 Drsquoautres motifs riches en seacutequences XPPX capables

drsquoinduire un blocage des ribosomes en cours de traduction plus au moins fort ont eacuteteacute identifieacutes

dans drsquoautres proteacuteines 244 Cela permet de produire des ribosomes bloqueacutes en cours de

traduction la longueur de la proteacuteine produite eacutetant modulable

Figure II-13 Seacutequence drsquoarrecirct SecM et interaction avec lrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales A)

Seacutequence drsquoarrecirct SecM Les reacutesidus conserveacutes agrave travers les seacutequences SecM sont repreacutesenteacutes en couleur En

rouge les reacutesidus qui interagissent avec les proteacuteines ribosomales et en vert les reacutesidus qui interagissent avec

lrsquoARNr 23S B) Repreacutesentation drsquoune chaicircne naissante avec seacutequence SecM dans le tunnel de sortie du

peptide La seacutequence drsquoarrecirct situeacute en C-terminal de SecM se compacte en creacuteant des interactions avec le

ribosome Droite zoom sur les interactions proteacuteiques entre les reacutesidus de la seacutequence SecM et les proteacuteines

ribosomales uL4 et uL22 Figures drsquoapregraves Woolhead et al 2006 et Fedyakina et al 2011 23125

Chapitre II

110

Dans le but drsquoeacutetudier lrsquoinfluence du polypeptide naissant dans la formation du complexe

Vp16PDFribosome la seacutequence drsquoarrecirct SecM a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de la proteacuteine -

galactosidase drsquoE coli Cette proteacuteine est substrat aussi bien de la PDF que de la MetAP et elle

ne possegravede pas de signal drsquoadressage pouvant ecirctre cliveacute le N-terminal est donc approprieacute pour

notre eacutetude De plus cette seacutequence possegravede plusieurs domaines lui confeacuterant ainsi la

possibiliteacute drsquoavoir des formes de repliements co-traductionnels intermeacutediaires Enfin toutes les

meacutethionines sauf la meacutethionine initiatrice ont eacuteteacute substitueacutees par mutageacutenegravese dirigeacutee la

seacutequence ne possegravede donc pas drsquoautres meacutethionines agrave part la meacutethionine initiatrice ce qui est

important pour deacuteterminer le ratio de ribosome bloqueacutes (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Diffeacuterentes constructions ont eacuteteacute reacutealiseacutees et introduites dans un vecteur pET-22b(+)

compatible avec le systegraveme de traduction in vitro utiliseacute Ces constructions ont eacuteteacute penseacutees pour

geacuteneacuterer des RNC contenant des peptides naissants dont lrsquoextreacutemiteacute N-terminale reste confineacutee

agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome ou eacutemerge agrave peine agrave la surface du ribosome ou

encore soit totalement agrave lrsquoexteacuterieur du ribosome Etant connu que la longueur moyenne du

tunnel de sortie du ribosome bacteacuterien est drsquoenviron 80-100Aring 1314 qui correspond agrave un peptide

naissant de 30 agrave 60 acides amineacutes (30 agrave 40 si le polypeptide adopte une conformation totalement

eacutetendue 40 agrave 60 srsquoil se replie sous forme drsquoheacutelice ) 15ndash17 et compte-tenu eacutegalement que la

seacutequence drsquoarrecirct SecM contient 17 reacutesidus des fragments N-terminaux de -galactosidase

contenant les 3 8 18 25 36 54 78 88 et 239 premiers reacutesidus ont eacuteteacute fusionneacutes agrave la seacutequence

drsquoarrecirct SecM Cela a donneacute les constructions noteacutees SecMX ougrave X comprend le fragment de la

β-galactosidase suivi de la seacutequence SecM soit SecM20 SecM25 SecM35 SecM42 SecM53

SecM71 SecM95 SecM105 et SecM256 (Figure II-14)

Figure II-14 Repreacutesentation scheacutematique de la seacutequence de la β-galactosidase et des diffeacuterentes

constructions disponibles Les constructions comprennent la seacutequence de la β-galactosidase et la seacutequence de

pause SecM

Chapitre II

111

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits en faisant de la traduction

in vitro agrave lrsquoaide drsquoun kit commercial Le plasmide pET-22b(+) contenant le gegravene codant lrsquoune

ou lrsquoautre des constructions SecMX est ajouteacute dans le kit qui contient tous les composants

neacutecessaires pour les eacutetapes de transcription et traduction (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue

de la reacuteaction les ribosomes bloqueacutes sont produits et peuvent ecirctre utiliseacutes directement Le

rendement de production des ribosomes bloqueacutes a eacuteteacute estimeacute au laboratoire en utilisant de la

meacutethionine marqueacutee agrave lrsquoisotope 35S (35S-Met) ce qui a montreacute des diffeacuterences importantes selon

les constructions obtention de 17 12 40 26 90 32 52 49 de RNC pour les

constructions SecM20 25 35 42 53 71 95 et 105 respectivement apregraves 150 min de reacuteaction

Jrsquoai choisi pour mes eacutetudes de commencer agrave travailler avec les constructions SecM35 (40) et

SecM53 (90)

Jrsquoai alors proceacutedeacute agrave des expeacuteriences de seacutedimentation in vitro afin de regarder lrsquoaffiniteacute

de Vp16PDF pour ces ribosomes en utilisant le mecircme protocole que preacuteceacutedemment (gamme

de concentrations de ribosomes croissantes et concentration constante drsquoenzyme voir section

A) Comme pour les expeacuteriences preacuteceacutedentes reacutealiseacutees avec des ribosomes vides les meacutelanges

reacuteactionnels contenant les ribosomes bloqueacutes et Vp16PDF ont eacuteteacute fractionneacutes par

ultracentrifugation sur coussin de sucrose 20 et le contenu des culots a eacuteteacute analyseacute par

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF Comme

preacuteceacutedemment une leacutegegravere seacutedimentation de la proteacuteine en absence de ribosome a pu ecirctre

observeacutee (Figure II-15A et B) Les expeacuteriences reacutealiseacutees avec chacune des deux constructions

SecM35 et SecM53 ont montreacute une interaction entre Vp16PDF et les ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction avec un signal bien plus fort pour SecM53 par rapport aux ribosomes vides

ou bloqueacutes avec la construction SecM35 (Figure II-15B) de faccedilon reproductible

Figure II-15 Interaction de Vp16PDF avec des ribosomes bloqueacutes SecM35 et SecM53 A) Test de

seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM35 Gel repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-

blot avec des anticorps anti-Vp16PDF B) Test de seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM53 Gel

repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-blot avec des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

112

La quantification des bandes obtenues par Western-blot permet de regarder la proportion

de proteacuteine seacutedimenteacutee en fonction de la concentration en ribosomes A partir des diffeacuterents

tests de seacutedimentations reacutealiseacutes jrsquoai alors normaliseacute les reacutesultats pour pouvoir comparer les

donneacutees obtenues Jrsquoai pour cela repreacutesenteacute la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee sous forme de

pourcentage en fonction de la concentration de ribosomes (Figure II-16) Les expeacuteriences de

seacutedimentation ont alors eacuteteacute reproduites avec comme teacutemoin constant 5microM de Vp16PDF

seacutedimenteacutee en preacutesence de 2microM de ribosome et lrsquoensemble des valeurs de fluorescence de

chacune des bandes a ensuite eacuteteacute exprimeacute en pourcentage agrave partir de cette reacutefeacuterence 100

En comparant la proportion de Vp16PDF qui seacutedimente selon laquo lrsquoeacutetat raquo du ribosome

utiliseacute nous observons que le profil de seacutedimentation de Vp16PDF est le mecircme selon qursquoelle

co-seacutedimente en preacutesence de ribosome 70S vides ou de ribosomes 70S-SecM35 (Figure II-16)

Crsquoest agrave partir de 15 microM de ribosome que lrsquoon observe une augmentation significative de la

seacutedimentation Neacuteanmoins ne pouvant exceacuteder 2 microM de ribosome dans ce test les reacutesultats ne

nous permettent pas de visualiser un plateau maximum de seacutedimentation de PDF et le Kd ne

peut donc pas ecirctre deacutetermineacute On peut toutefois estimer une affiniteacute apparente avec un Kd

supeacuterieur ou eacutegal agrave 2 microM

Les reacutesultats concernant la co-seacutedimentation de Vp16PDF avec les ribosomes 70S-

SecM53 sont quant agrave eux significativement diffeacuterents En effet la quantification du signal de

Vp16PDF indique qursquoen preacutesence de ces ribosomes une quantiteacute importante de PDF seacutedimente

quantiteacute supeacuterieure agrave celle observeacutee lors de la seacutedimentation avec les autres constructions de

ribosomes (Figure II-16) Nous pouvons observer qursquoen preacutesence de 05 microM de ribosome la

quantiteacute maximale de PDF seacutedimente puisqursquoen augmentant la gamme de concentration de

ribosome jusqursquoagrave 2 microM la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee reste la mecircme Le plateau eacutetant

apparemment atteint le Kd est drsquoenviron 025 microM

Chapitre II

113

Figure II-16 Comparaison de la seacutedimentation de Vp16PDF en fonction de diffeacuterentes constructions de

ribosomes Seacutedimentation de Vp16PDF selon qursquoelle est incubeacutee en preacutesence de 70S vides de 70S-SecM35 ou

de 70S-SecM53 Les reacutesultats sont exprimeacutes en pourcentage de signal de Vp16PDF On considegravere comme 100

le signal correspondant agrave la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de 2microM de 70S-SecM53

Conclusion

Je me suis inteacuteresseacute dans ce chapitre agrave la capaciteacute de Vp16PDF agrave interagir avec les

ribosomes et jrsquoai amorceacute la caracteacuterisation de cette interaction (affiniteacute proteacuteines ribosomales

et motifs de Vp16PDF impliqueacutes) Jrsquoai pu montrer que Vp16PDF interagit avec les ribosomes

vides malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice en C-ter ducirc agrave une extreacutemiteacute C-terminale tregraves courte avec une

affiniteacute dans la gamme du micromolaire Cette donneacutee suggegravere que lrsquoheacutelice α C-ter des PDFs

de type 1B nrsquoest pas le seul deacuteterminant permettant aux PDFs drsquointeragir avec le ribosome et

permet de proposer que les autres types de deacuteformylases (types 1A 2 et 3) peuvent eacutegalement

interagir avec le ribosome Les donneacutees issues des expeacuteriences de pontage chimique et

drsquoanalyse en spectromeacutetrie de masse mrsquoont eacutegalement permis drsquoobserver que Vp16PDF pourrait

posseacuteder plusieurs sites de fixation au ribosome localiseacutes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du

peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction des proteacuteines chimegraveres et mutants drsquoEcPDF nous permettra de

savoir si lrsquoheacutelice α (ou les reacutesidus charniegravere VTI de Vp16PDF) jouent un rocircle dans cette

localisation

Enfin nous avons constateacute que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF semblait plus importante pour le

ribosome lorsque celui-ci avait syntheacutetiseacute une chaicircne peptidique de 53 acides amineacutes Ces

donneacutees suggegraverent donc que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome est fortement influenceacutee

par la longueur de la chaicircne naissante qui devient un eacuteleacutement cleacute pour le recrutement de

Chapitre II

114

Vp16PDF au ribosome Ainsi ces donneacutees nous laissent supposer que la proteacuteine Vp16PDF

nrsquoest peut-ecirctre pas preacutesente sur le ribosome degraves le deacutebut de la traduction mais qursquoelle intervient

lorsque la chaicircne eacutemerge du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction de Vp16PDF

avec drsquoautres formes de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction nous permettra de deacuteterminer

le stade de la traduction le plus favorable agrave lrsquointervention de cette enzyme

Chapitre II

115

Chapitre III

116

Chapitre III Caracteacuterisation de

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli

Chapitre III

117

Chapitre III

118

Dans les chapitres preacuteceacutedents jrsquoai pu montrer que Vp16PDF est capable de

compleacutementer une souche bacteacuterienne (PAL421Tr) deacuteficiente pour le gegravene def endogegravene agrave des

tempeacuteratures non permissives (42degC) confirmant une activiteacute deacuteformylase in vivo de cette

proteacuteine Neacuteanmoins nous nous sommes aperccedilus que lrsquoincubation des mecircmes boicirctes agrave 30degC

induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne Ces reacutesultats inattendus jamais observeacutes avec

aucune autre PDF nous ont conduits agrave reacutealiser une caracteacuterisation plus approfondie de cet effet

inhibiteur associeacute agrave lrsquoexpression de Vp16PDF dans plusieurs souches bacteacuteriennes

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance

bacteacuterienne agrave basse tempeacuterature

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne Comme observeacute preacuteceacutedemment dans les tests de compleacutementation de la souche

PAL421Tr (voir Figure I-3 du Chapitre I) agrave 30degC et en preacutesence de glucose seule EcPDF dont

le gegravene est contenu dans le plasmide pMAK est exprimeacutee et toutes les bacteacuteries poussent de la

mecircme faccedilon (Figure III-1A) De mecircme agrave 42degC et en preacutesence drsquoarabinose seules les bacteacuteries

exprimant une PDF fonctionnelle porteacutee par le plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose peuvent

pousser confirmant que Vp16PDF assure pleinement une activiteacute peptide deacuteformylase in vivo

(Figure III-1B) Pourtant nous avons constateacute une inhibition de croissance de la souche

PAL421Tr quand des boicirctes identiques avaient eacuteteacute incubeacutees agrave 30degC au lieu de 42degC Cette

inhibition augmente avec la concentration drsquoarabinose et se manifeste deacutejagrave agrave des concentrations

tregraves faibles (Figure III-1C)

Afin de mieux comprendre cet effet inhibiteur les bacteacuteries PAL421Tr ont ensuite eacuteteacute

cultiveacutees en milieu liquide contenant de lrsquoarabinose et incubeacutees agrave 30degC Le suivi de la

croissance bacteacuterienne au cours du temps a montreacute une inhibition significative apregraves 2h de

culture suivi drsquoun arrecirct quasi-total de la croissance agrave 7h de culture uniquement en preacutesence de

Vp16PDF (Figure III-1D courbe rouge agrave comparer au controcircle (courbe noire) dans lequel les

bacteacuteries expriment uniquement EcPDF codeacutee agrave la fois par les plasmides pBAD et pMAK)

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique une inhibition de la croissance bacteacuterienne induite

par lrsquoexpression de Vp16PDF

Chapitre III

119

A

B

C

D

Figure III-1 Croissance bacteacuterienne agrave 30degC et 42degC lors de lrsquoexpression de Vp16PDF dans la souche PAL421Tr Des

gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu

geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont

transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Croissance sur milieu solide

agrave 30degC avec ampicilline et 05 de glucose pour inhiber lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD Seule EcPDF codeacutee

par le pMAK est exprimeacutee Les boicirctes sont incubeacutees 20h Ce controcircle permet de veacuterifier que la mecircme quantiteacute de cellules est

deacuteposeacutee pour chacun des eacutechantillons B) Croissance sur milieu solide agrave 42degC avec ampicilline et une concentration croissante

drsquoarabinose afin drsquoinduire lrsquoexpression du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h C) Croissance sur

milieu solide agrave 30degC avec ampicilline et des concentrations croissante drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le

pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h D) Croissance bacteacuterienne en milieu liquide agrave 30degC Utilisation de milieu LB avec 1

drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD (indiqueacute sur les courbes) Les cellules expriment toutes EcPDF

codeacutee par le pMAK

Chapitre III

120

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une

compeacutetition entre Vp16PDF et EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature

Suite aux reacutesultats preacuteceacutedents et afin de deacuteterminer si lrsquoeffet inhibiteur de la croissance

observeacute chez les bacteacuteries exprimant Vp16PDF serait ducirc agrave la co-expression avec EcPDF jrsquoai

reacutealiseacute un nouveau test de compleacutementation fonctionnelle en utilisant cette fois une souche de

bacteacuteries PAL421Tr ayant perdu le plasmide pMAK705 contenant le gegravene codant EcPDF apregraves

plusieurs cycles de repiquage des cellules agrave 42degC (souche appeleacutee PAL421TrΔpMAK) Par

conseacutequent ces cellules nrsquoexpriment pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF codeacutee par le

plasmide pBAD quelle que soit la tempeacuterature drsquoincubation degraves lors que de lrsquoarabinose est

preacutesent dans le milieu de culture Lrsquoexpeacuterience a montreacute une inhibition tregraves forte de la

croissance bacteacuterienne agrave 30degC de mecircme intensiteacute que celle observeacutee lorsque les deux proteacuteines

EcPDF et Vp16PDF sont exprimeacutees simultaneacutement (Figure III-2A panneau de droite deux

lignes du bas) Ces reacutesultats signifient que lrsquoeffet inhibiteur sur la croissance nrsquoest pas ducirc agrave une

eacuteventuelle compeacutetition entre les deux deacuteformylases mais uniquement agrave lrsquoexpression de

Vp16PDF Par ailleurs cet effet est deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil est eacutegalement observeacute

agrave 25degC (Figure III-2A panneau de gauche) mais pas agrave 37 ou 42degC (Figure III-2B)

Chapitre III

121

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des

bacteacuteries

Afin de veacuterifier si lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par Vp16PDF ne deacutepend pas du

fond geacuteneacutetique de la souche bacteacuterienne utiliseacutee nous avons choisi drsquoeacutetudier la croissance

drsquoautres souches drsquoE coli Les tests preacuteceacutedents ayant montreacute qursquoil nrsquoy avait pas de compeacutetition

entre EcPDF et Vp16PDF il nrsquoeacutetait donc pas neacutecessaire drsquoutiliser des souches dont le gegravene de

deacuteformylase endogegravene a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et lrsquoexpeacuterience a donc simplement consisteacute agrave transformer

de nouvelles souches bacteacuteriennes (MG1655 W3110 MC4100 et JM101Tr voir Mateacuteriels et

Meacutethodes tableau MM-1) avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant Vp16PDF Les

bacteacuteries ont alors eacuteteacute cultiveacutees agrave 30degC en utilisant un milieu LB contenant diffeacuterentes

concentrations drsquoarabinose Comme observeacute dans la souche PAL421Tr lrsquoexpression de la

A

B

Figure III-2 Test de croissance de bacteacuteries E coli sur milieu solide exprimant soit Vp16PDF et EcPDF

simultaneacutement soit uniquement Vp16PDF agrave diffeacuterentes tempeacuteratures et en preacutesence drsquoarabinose A) A

25degC et 30degC la souche PAL421Tr exprime le gegravene EcPDF porteacute par le pMAK705-EcPDF La souche

PAL421TrΔpMAK (derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle

nrsquoexprime donc pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD induit avec les 2 drsquoarabinose B)

A 37degC et 42degC le plasmide pMAK705-EcPDF (thermosensible) nrsquoest plus preacutesent dans les cellules Le gegravene

porteacute par le pBAD est toujours induit par lrsquoarabinose preacutesent dans le milieu (2) La souche PAL421TrΔpMAK

(derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle nrsquoexprime donc pas EcPDF

mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

122

proteacuteine Vp16PDF induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne de chacune des souches

testeacutees effet drsquoautant plus marqueacute que la concentration en arabinose est forte (Figure III-3A)

Lrsquoeffet inhibiteur est lagrave encore deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil nrsquoest pas observeacute agrave 37degC

(Figure III-3B) De mecircme lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF

a pu ecirctre observeacutee sur des cultures en milieu liquide pour les deux souches MG1655 et JM101Tr

(Figure III-3C)

A

B

C

Figure III-3 Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance cellulaire de diffeacuterentes souches drsquoE coli

sauvages A) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches drsquoE coli MG1655 W3110 Jm101Tr

et MC4100 Les bacteacuteries sont cultiveacutees sur des milieux de culture solides (LB agar) avec ampicilline et diffeacuterentes

concentration drsquoarabinose (02 et 1) B) La mecircme expeacuterience a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave 37degC avec les souches MG1655 W3110

Jm101Tr C) Cineacutetique de croissance des souches MG1655 et Jm101Tr en milieu LB liquide avec 2 drsquoarabinose Effet

de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches E coli MG1655 et Jm101Tr en milieu liquide (LB) avec

ampicilline et 1 drsquoarabinose

Chapitre III

123

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par

lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une forme active de

lrsquoenzyme

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents montre que Vp16PDF provoque un ralentissement

significatif de la croissance bacteacuterienne et ce agrave basse tempeacuterature De plus lrsquoinhibition est

indeacutependante de la souche bacteacuterienne utiliseacutee et nrsquoest pas la conseacutequence drsquoune compeacutetition

avec la PDF naturellement exprimeacutee par la bacteacuterie Je me suis alors demandeacute si lrsquoinhibition

observeacutee pouvait avoir un lien avec lrsquoactiviteacute enzymatique peptide deacuteformylase de Vp16PDF

Jrsquoai pour cela effectueacute des tests de compleacutementation en utilisant deux mutants catalytiques de

Vp16PDF E128A et Q47K Jrsquoai choisi de muter les reacutesidus E128 et Q47 car les reacutesidus

eacutequivalents chez EcPDF (E133 et Q50) sont impliqueacutes dans lrsquoaffiniteacute pour le substrat et dans le

meacutecanisme catalytique de deacuteformylation130180190 (voir Introduction Figure i22) En effet le

mutant E133A drsquoEcPDF est inactif in vivo (il ne compleacutemente pas agrave 42degC) et in vitro (Km =

0011 mM vs 62 mM pour la wt activiteacute relative kcat Km infeacuterieure agrave 05 de lrsquoactiviteacute obtenue

avec EcPDF sauvage) 130 de mecircme que le mutant Q50A drsquoEcPDF dont les paramegravetres

cineacutetiques indiquent clairement une perte drsquoefficaciteacute catalytique mais dont lrsquoaffiniteacute pour le

substrat est inalteacutereacutee 130 Afin de veacuterifier que les mutations E128A et Q47K introduites dans

Vp16PDF provoquent bien une inactivation de la proteacuteine le test de compleacutementation

fonctionnelle a drsquoabord eacuteteacute effectueacute agrave 42degC Comme attendu par homologie avec EcPDF

chacune des deux mutations inactive la fonction peptide deacuteformylase de Vp16PDF lrsquoempecircchant

de compleacutementer les bacteacuteries PAL421Tr (Figure III-4 agrave 42degC) En revanche lorsque le test est

reacutealiseacute agrave 30degC les bacteacuteries posseacutedant les versions muteacutees de Vp16PDF ont une croissance

normale et eacutequivalente agrave celle des bacteacuteries exprimant EcPDF sauvage (aucun effet inhibiteur

nrsquoest observeacute voir Figure III-4 agrave 30degC) Cela signifie que lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF sur la

croissance des bacteacuteries est lieacute agrave lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine crsquoest-agrave-dire agrave sa fonction

de deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli en cours de synthegravese

Chapitre III

124

Figure III-4 Influence de lrsquoactiviteacute deformylase de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries PAL421Tr

A 42degC seule la deacuteformylase codeacutee par le pBAD est exprimeacutee A 30degC les cellules expriment la deacuteformylase

codeacutee par le pBAD ainsi que la deacuteformylase endogegravene drsquoE coli codeacutee par le pMAK705

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet

inhibiteur exerceacute par lrsquoexpression de la proteacuteine

Etant donneacute qursquoune des diffeacuterences majeures entre Vp16PDF et EcPDF reacuteside agrave lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale de ces deux proteacuteines nous avons deacutecideacute drsquoeacutevaluer la possibiliteacute que cette reacutegion

(incluant lrsquoheacutelice Cter) ait un impact sur lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF agrave des

tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC Ainsi dans le but drsquoidentifier les deacuteterminants responsables

de lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF nous avons drsquoabord analyseacute lrsquoeffet agrave 30degC des versions

chimeacuteriques de Vp16PDF qui possegravedent agrave leur extreacutemiteacute C-terminale diffeacuterents fragments issus

de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF (chimegraveres preacuteceacutedemment utiliseacutees pour les tests de

compleacutementation fonctionnelle voir chapitre II section C1 et Figure II-7)

Comme attendu Vp16PDF wt inhibe la croissance bacteacuterienne agrave 30degC (Figure III-5)

Au contraire la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice ne provoque pas drsquoinhibition de croissance

(Figure III-5) Or jrsquoai montreacute que cette chimegravere est tregraves peu active in vivo (voir Chapitre II

Figure II-10A) ce qui signifie qursquoelle nrsquoest pas capable drsquoexercer pleinement son activiteacute

deacuteformylase Cela peut ecirctre ducirc agrave un deacutefaut drsquoactiviteacute enzymatique etou une incapaciteacute de se

lier au ribosome hypothegraveses qui seront testeacutees en purifiant la proteacuteine recombinante Les

cellules exprimant la chimegravere Vp16PDF(VTI)heacutelice ne montrent pas non plus drsquoinhibition de

croissance en preacutesence drsquoarabinose agrave 02 et une leacutegegravere inhibition pour des concentrations en

arabinose plus eacuteleveacutees comparable agrave celle observeacutee avec Vp16PDF(KLF)heacutelice (Figure III-5)

Cependant drsquoapregraves les tests preacuteliminaires drsquoactiviteacute et de compleacutementation fonctionnelle cette

proteacuteine est tregraves active (voir Chapitre II Figure II-10A) Il semble donc que lrsquoajout de lrsquoheacutelice

α en C-terminal sans modification des trois derniers reacutesidus VTI de la proteacuteine supprime lrsquoeffet

Chapitre III

125

inhibiteur de croissance provoqueacute par Vp16PDF Enfin les cellules exprimant

Vp16PDF(VTF)heacutelice ont une croissance inhibeacutee le pheacutenotype nrsquoeacutetant pas drastique mais

intermeacutediaire entre celui observeacute pour Vp16PDF wt et les deux autres chimegraveres (Figure III-5)

Lrsquoinhibition est drsquoautant plus forte que la concentration en arabinose augmente et donc la

quantiteacute de proteacuteine chimegravere exprimeacutee (Figure III-5)

Figure III-5 Test de croissance de bacteacuteries exprimant les proteacuteines peptides deacuteformylases chimegraveres sur

milieu solide agrave 30degC Les boicirctes sont suppleacutementeacutees soit en glucose (pour ne pas exprimer le gegravene du pBAD)

soit avec diffeacuterentes concentrations drsquoarabinose (pour exprimer le gegravene du pBAD) Elles sont incubeacutees 24h agrave

30degC La souche utiliseacutee est Jm101Tr

Drsquoapregraves mes reacutesultats la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de

Vp16PDF constitue un eacuteleacutement essentiel dans lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF En

effet la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoaltegravere pas

lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vivo et in vitro mais supprime de faccedilon drastique lrsquoeffet inhibiteur sur

la croissance bacteacuterienne agrave 30degC

Lrsquoeffet inhibiteur est eacutegalement aboli avec les chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et

Vp16PDF(VTF)heacutelice Neacuteanmoins lrsquoabsence de compleacutementation fonctionnelle in vivo et la

faible activiteacute in vitro observeacutees avec ces deux derniegraveres chimegraveres nous laissent suggeacuterer que

lrsquoabsence drsquoinhibition agrave 30degC est relieacutee agrave une baisse drsquoactiviteacute deacuteformylase des deux chimegraveres

reproduisant la situation deacutejagrave observeacutee avec les mutants E128A et Q47K Si crsquoest le cas les

trois derniers reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF seraient des eacuteleacutements deacuteterminants pour

lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine En effet si nos donneacutees enzymatiques sont confirmeacutees

cela impliquera que la substitution des reacutesidus VTI en reacutesidus KLF diminue fortement lrsquoactiviteacute

et la compleacutementation agrave 42degC mais nrsquoinhibe pas la croissance bacteacuterienne (comparer les

chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1) Par ailleurs la simple

substitution de lrsquoI137 en Phe suffit agrave diminuer fortement lrsquoactiviteacute (comparer les chimegraveres

Vp16PDF(VTF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1)

Chapitre III

126

Cependant la preacutesence de la seacutequence VTI et lrsquoabsence de lrsquoheacutelice 3 sont des

conditions neacutecessaires mais pas suffisantes pour transposer lrsquoeffet inhibiteur agrave toute autre PDFs

En effet les versions chimeacuteriques drsquoEcPDF construites pour mimer Vp16PDF (Chapitre II

Figure II-9) ne provoquent aucune inhibition de croissance Ainsi bien que les diffeacuterents

chimegraveres soient fonctionnellement actives (Chapitre II) ni la deacuteleacutetion des heacutelices 3 et 3

drsquoEcPDF ni la mutation des reacutesidus KLF en VTI ne provoquent une inhibition de croissance

(Figure III-6)

Construction Compleacutementation

fonctionnelle (42degC) Activiteacute in vitro Croissance agrave 30degC

Vp16PDF +++ +++ ---

Vp16PDF(KLF)heacutelice + + +++

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ +++ +++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - + +

Tableau III-1 Tableau reacutecapitulatif de lrsquoactiviteacute peptide deacuteformylase de Vp16PDF et de ses chimegraveres

Lrsquoensemble combineacute de ces reacutesultats met en lumiegravere le lien entre les diffeacuterentes

particulariteacutes structurales de Vp16PDF et les conseacutequences de son expression dans une bacteacuterie

agrave des tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC En particulier lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte est

directement responsable de lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne par la proteacuteine Vp16PDF

vraisemblablement via un mode de fixation au ribosome diffeacuterent de celui de la proteacuteine drsquoE

coli En effet lrsquoajout agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF nrsquoaltegravere

Figure III-6 Test de croissance agrave 30degC des bacteacuteries PAL421Tr transformeacutees avec des versions muteacutees

drsquoEcPDF au niveau de la reacutegion C-terminale Les gouttes de cultures de dilutions successives au dixiegraveme

sont deacuteposeacutees sur boicircte LB agar suppleacutementeacutee avec 1 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des proteacuteines

Lrsquoincubation des boicirctes est faite agrave 30degC durant 17h

Chapitre III

127

pas lrsquoactiviteacute deacuteformylase de la proteacuteine mais suffit agrave restaurer la croissance bacteacuterienne

Neacuteanmoins drsquoautres facteurs speacutecifiques de la proteacuteine Vp16PDF non encore identifieacutes

semblent ecirctre neacutecessaires pour pouvoir reproduire lrsquoeffet inhibiteur dans drsquoautres PDFs

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

Apregraves avoir observeacute les cineacutetiques de croissance des bacteacuteries exprimant Vp16PDF et

remarqueacute une mort cellulaire preacutecoce agrave 30degC (voir ci-dessus) nous avons deacutecideacute drsquoobserver

lrsquoapparence des cellules afin de voir srsquoil eacutetait possible de deacuteceler des particulariteacutes

pheacutenotypiques permettant de nous eacuteclairer sur les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression

de Vp16PDF Ainsi des bacteacuteries de la souche JM101Tr ont eacuteteacute transformeacutees avec le plasmide

pBAD contenant le gegravene codant EcPDF ou Vp16PDF et mises en culture liquide agrave 30degC en

preacutesence drsquoarabinose Des aliquotes ont alors eacuteteacute preacuteleveacutes agrave 5h et agrave 24h de culture (Figure III-

1D) et traiteacutes avec du iodure de propidium (IP) un agent intercalant utiliseacute comme marqueur

de la viabiliteacute cellulaire En effet agrave cause de sa lipophobie eacuteleveacutee lrsquoIP ne peut peacuteneacutetrer dans les

cellules viables posseacutedant une bonne inteacutegriteacute membranaire Lrsquoobservation des eacutechantillons au

microscope photonique a montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF sont moins nombreuses

que celles exprimant EcPDF et qursquoune forte proportion semble lyseacutee (Figure III-5A)

conduisant agrave une forte mortaliteacute cellulaire (Figure III-5B) De plus lrsquoobservation des mecircmes

eacutechantillons (apregraves 5h de culture) en microscopie eacutelectronique agrave transmission a montreacute que les

bacteacuteries exprimant Vp16PDF ont un aspect anormal deacuteformeacute notamment au niveau de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (Figure III-5C panneaux de gauche) En effet les trois structures de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (membrane externe peacuteriplasme et membrane interne) sont bien

visibles et diffeacuterencieacutees dans les cellules controcircles mais sont confondues dans les cellules

exprimant la proteacuteine Vp16PDF (Figure III-5C panneaux de droite)

Chapitre III

128

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de

deacutetergents et antibiotiques

Les bacteacuteries ayant une enveloppe alteacutereacutee peuvent preacutesenter des pheacutenotypes de

sensibiliteacute accrue agrave diffeacuterentes moleacutecules comme les deacutetergents et les antibiotiques Afin de

confirmer lrsquoalteacuteration de lrsquoenveloppe de la bacteacuterie E coli induite par Vp16PDF nous avons

donc choisi de tester lrsquoeffet drsquoun deacutetergent (SDS) et drsquoun antibiotique (vancomycine) sur la

croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant la proteacuteine Le SDS est un deacutetergent anionique

puissant qui a un effet deacutenaturant sur les membranes 245 via la deacutenaturation des proteacuteines

membranaires hydrophobes Toutefois agrave basse concentration la croissance de bacteacuteries

sauvages nrsquoest que peu affecteacutee par le SDS au contraire des bacteacuteries dont la paroi est alteacutereacutee

La vancomycine est un antibiotique qui inhibe la synthegravese du peptidoglycane des bacteacuteries agrave

A

B

C

Figure III-5 Taux de mortaliteacute et aspect des cellules bacteacuteriennes (Jm101Tr) exprimant soit EcPDF soit

Vp16PDF agrave 30degC en milieu liquide LB avec 2 drsquoarabinose A) Observation des cellules bacteacuteriennes au

microscope photonique exprimant EcPDF ou Vp16PDF apregraves 5h et 24h de culture B) Taux de mortaliteacute des

cellules apregraves 5h et 24h de culture C) Observation au microscope eacutelectronique agrave transmission des cellules apregraves

5h de culture A 30degC les cellules expriment toutes EcPDF codeacutee par le pMAK En preacutesence drsquoarabinose les

cellules expriment eacutegalement le gegravene EcPDF ou Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

129

Gram positif Elle nrsquoa aucun effet sur les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif dont le peptidoglycane est

plus fin et preacutesent dans lrsquoespace peacuteriplasmique elle est en outre trop grosse pour passer agrave travers

les porines de la membrane externe des bacteacuteries agrave Gram neacutegatif

Des tests sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et SDS ou vancomycine ont eacuteteacute

effectueacutes Les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees agrave 30degC et 37degC Comme attendu en absence de SDS

ou vancomycine toutes les bacteacuteries poussent normalement agrave 37degC indeacutependamment du gegravene

porteacute par le pBAD car aucune inhibition induite par Vp16PDF wt nrsquoest observeacutee agrave cette

tempeacuterature sur milieu solide (Figure III-6 panneaux de gauche) En revanche en preacutesence de

SDS ou de vancomycine faiblement concentreacutes la croissance des bacteacuteries exprimant la forme

active de Vp16PDF est inhibeacutee alors que les bacteacuteries exprimant EcPDF ou les formes inactives

de Vp16PDF (mutants E128A et Q47K voir Figure III-4) ne sont pas affecteacutees (Figure III-6)

Cela signifie que lrsquoexpression de Vp16PDF wt induit un pheacutenotype de sensibiliteacute au SDS ou agrave

la vancomycine ce qui confirme que lrsquointeacutegriteacute de la membrane externe est alteacutereacutee suite agrave

lrsquoexpression de cette proteacuteine Notons eacutegalement que seule la forme active de Vp16PDF induit

ce deacutefaut de croissance indiquant encore une fois que le pheacutenotype est lieacute agrave lrsquoactiviteacute

enzymatique de la proteacuteine Les mecircmes effets mais plus intenses ont eacuteteacute obtenus agrave 30degC

(donneacutees non montreacutees) Ainsi lrsquoeffet de la vancomycine pourrait indiquer une alteacuteration de la

structure des porines de la membrane externe des bacteacuteries lui permettant alors de peacuteneacutetrer

dans lrsquoespace peacuteriplasmique et ainsi deacutegrader le peptidoglycane conduisant agrave lrsquoeacuteclatement des

bacteacuteries par choc osmotique

Figure III-6 Effet drsquoun deacutetergent et drsquoun antibiotique sur la croissance de bacteacuteries Jm101Tr qui

expriment Vp16PDF A) Effet du SDS sur la croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant Vp16PDF (induction

de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC) B) Effet de la vancomycine sur la croissance des bacteacuteries JM101tr

exprimant Vp16PDF (induction de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC)

Chapitre III

130

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines

Lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF mime les pheacutenotypes observeacutes dans les cellules

bacteacuteriennes qui ont perdu la chaperonne Trigger Factor (TF) En effet le mutant tig manifeste

aussi un deacutefaut de croissance agrave 30degC 246 Le fait qursquoaucun pheacutenotype ne soit visible agrave des

tempeacuteratures plus eacuteleveacutees dans le mutant tig a eacuteteacute expliqueacute par lrsquoexpression induite en reacuteponse

agrave des stress notamment thermiques drsquoautres laquo heat shock proteins raquo (Hsp) qui ne rendent plus

le TF essentiel 246 De plus le mutant tig manifeste eacutegalement une susceptibiliteacute accrue au

SDS et agrave la vancomycine due agrave une diminution des proteacuteines OMPs (laquo Outer Membrane

Proteins raquo) 105247 En effet le TF a eacuteteacute montreacute comme jouant un rocircle crucial dans la biogenegravese

des OMPs Cela nous a ameneacutes agrave suggeacuterer que lrsquoexpression de Vp16PDF pourrait provoquer

des deacutefauts dans la biogenegravese des OMPs y compris les porines Notons eacutegalement que le

pheacutenotype induit par lexpression de Vp16PDF a aussi eacuteteacute observeacute pour des mutants drsquoE coli

dans les gegravenes Sec qui constituent les principaux processus de transport des proteacuteines de la

membrane dans les bacteacuteries 248249 De maniegravere inteacuteressante nous avons constateacute que les

cellules exprimant Vp16PDF eacutetaient sensibles aux inhibiteurs de SecA (Figure III-7) et la

proteacuteine induit la formation dagreacutegats intracellulaires (voir paragraphe suivant) suggeacuterant que

Vp16PDF pourrait eacutegalement interfeacuterer avec la translocation des proteacuteines via la voie Sec

Figure III-7 Croissance bacteacuterienne en preacutesence de NaN3 Lrsquoazide de sodium est un inhibiteur de la voie

Sec Souche Jm101Tr induction des proteacuteines avec arabinose croissance agrave 37degC

Chez les bacteacuteries le repliement de la majoriteacute des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees

est assureacute par le trigger factor (TF) et une proportion non neacutegligeable de proteacuteines (~30)

neacutecessite ensuite lrsquointervention drsquoautres chaperons moleacuteculaires (DnaKDnaJ etou

GroELGroES) (Figure III-8A) Ces voies ne sont pas indeacutependantes mais au contraire

eacutetroitement lieacutees avec lrsquoexistence drsquoautres voies connecteacutees incluant la voie SecASecB (Figure

III-8B) Ainsi une bacteacuterie deacuteficiente en lrsquoun ou lrsquoautre de ces facteurs met en place des voies

de contournement afin de pouvoir assurer malgreacute tout le repliement des proteacuteines naissantes 246

Chapitre III

131

Figure III-8 Les diffeacuterentes voies meacutetaboliques impliqueacutees dans le repliement et lrsquoadressage des

proteacuteines chez la bacteacuterie A) Facteurs impliqueacutes dans le repliement des proteacuteines Le TF est la premiegravere

enzyme agrave intervenir ensuite le systegraveme GroESEL etou le systegraveme des Hsp70 DnaKJ permettent le repliement

des proteacuteines de novo ou en condition de stress Drsquoapregraves Pechmann et al 2013 250 B) Rocircles des diffeacuterentes

voies de chaperons moleacuteculaires dans le repliement et lrsquoadressage des proteacuteines La synthegravese de proteacuteines de

novo (au centre) la voie cytosolique (agrave droite) la voie Sec (en bas) la voie TAT (en haut) et lrsquoadressage agrave la

membrane via un peptide signal en C-ter (agrave gauche) Les abreacuteviations pour les chaperons sont Trigger factor

(TF) DnaKDnaJDnaE (KJE) GroESGroEL (ESL) Sec A (A) SecB (B) et les proteacuteines de maturation redox

(REMPs) IM signifie membrane interne Une flegraveche verte indique une implication prouveacutee une flegraveche noire

remplie indique une interaction deacutemontreacutee et une flegraveche en pointilleacutee une interaction possible Drsquoapregraves Castanieacute-

Cornet et al 2014 246

A la lumiegravere de toutes ces donneacutees nous avons eacutemis lrsquohypothegravese que Vp16PDF pourrait

perturber le repliement etou lrsquoadressage co-traductionnel des proteacuteines agrave la membrane ce qui

est coheacuterent avec les expeacuteriences de pontage chimique entre Vp16PDF et le ribosome qui ont

montreacute que cette deacuteformylase atypique pourrait interagir avec le ribosome agrave proximiteacute du

tunnel de sortie du peptide (Chapitre II Figure II-4) au niveau des zones drsquointeraction du TF

(proteacuteines ribosomales uL23 uL24 et uL29) et de SecA (proteacuteines ribosomales uL22 uL23 et

uL24 Jrsquoai ainsi chercheacute agrave comprendre le possible dialogue entre Vp16PDF TF SecA et

drsquoautres possibles facteurs co-traductionnelles impliqueacutes dans le repliement et translocation des

chaicircnes naissantes

Chapitre III

132

Nous avons alors choisi drsquoeacutetudier lrsquoinfluence de Vp16PDF dans plusieurs contextes mutants

Nous avons choisi des mutants de chaperons moleacuteculaires fournis par lrsquoeacutequipe de Pierre

Genevaux en lrsquooccurrence un mutant KO dans le gegravene codant pour le chaperon Trigger Factor

(mutant Δtig) un mutant KO dans le gegravene codant pour la proteacuteine drsquoadressage SecB (mutant

ΔsecB) et un double mutant KO dans les gegravenes TF et SecB (mutant ΔtigΔsecB) (voir les

caracteacuteristiques de ces souches toutes deacuteriveacutees de la souche sauvage MG1655 dans le chapitre

Mateacuteriels et Meacutethodes) Ces mutants sont viables car le repliement des proteacuteines en cours de

synthegravese est assureacute par diffeacuterents facteurs plus ou moins interchangeables et les bacteacuteries

peuvent donc srsquoadapter sans trop de deacutesordres meacutetaboliques 246 Jrsquoai utiliseacute ces souches

mutantes pour exprimer Vp16PDF (gegravene codant porteacute par le plasmide pBAD) en preacutesence

drsquoarabinose Jrsquoai alors regardeacute lrsquoeffet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des souches

mutantes ainsi que lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats dans ces contextes mutants (voir paragraphe

suivant)

Lrsquoexpeacuterience a confirmeacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque lrsquoinhibition de la

croissance bacteacuterienne de la souche MG1655 sauvage (Figure III-9A panneau laquo wt raquo) comme

cela avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute (voir Figure III-1 et III-3) De maniegravere inteacuteressante nous avons

observeacute que la deacuteleacutetion du gegravene codant TF (Δtig) ou SecB (ΔsecB) a consideacuterablement aggraveacute

la toxiciteacute exerceacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF lrsquoinhibition ayant eacuteteacute observeacutee sur milieu

solide (Figure III-9A) et en cultures liquides (Figure III-9B) En revanche lrsquoeffet inhibiteur sur

milieu solide est nettement moins prononceacute chez le double mutant ΔtigΔsecB (Figure III-9A)

et inexistant dans les conditions expeacuterimentales testeacutees en culture liquide (Figure III-9B) De

plus la surexpression de TF ou SecB dans les souches ΔsecB et Δtig respectivement supprime

lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF (Figure III-9C)

Chapitre III

133

Ces reacutesultats suggegraverent que lexpression de Vp16 PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec

la voie SecBTF Le fait que le double mutant ΔtigΔsecB deacutemontreacute preacuteceacutedemment comme

adressant les preacute-proteacuteines via un mode de translocation co-traductionnelle plus speacutecifique et

indeacutependante de SecB 105248251 est moins sensible agrave lrsquoexpression de Vp16PDF que les deux

simples mutants suggegravere encore plus que Vp16PDF interfegravere en effet avec la voie Sec

A

B

C

Figure III-9 Caracteacuterisation preacuteliminaire in vivo de lrsquoeffet bacteacutericide induit par Vp16PDF A) Test de

croissance sur milieu solide de la souche MG1655 Des gouttes de culture bacteacuterienne avec dilutions successives

au dixiegraveme sont deacuteposeacutees sur boicirctes LB agar suppleacutementeacutees avec 035 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des

gegravenes preacutesents dans le pBAD B) Test de croissance en milieu liquide de la souche MG1655 Culture en milieu

LB suppleacutementeacute avec 2 drsquoarabinose incubeacutee agrave 28degC En bleu bacteacuteries avec plasmide vide en orange

bacteacuteries exprimant EcPDF en gris bacteacuteries exprimant Vp16PDF C) Utilisation de la souche MG1655

transformeacutee avec un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose permettant lrsquoexpression de EcPDF ou Vp16PDF

et avec un plasmide p29SEN inductible agrave lrsquoIPTG permettant lrsquoexpression de EcTF ou EcSecB

Chapitre III

134

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats

Des travaux anteacuterieurs ont montreacute que des mutations dans le gegravene codant SecB induisent

lrsquoaccumulation de proteacuteines de la voie de seacutecreacutetion dans des agreacutegats cytosoliques 248252 Dans

le but de mieux comprendre les dommages causeacutes par Vp16PDF jrsquoai donc deacutecideacute drsquoanalyser

lrsquoagreacutegation des proteacuteines en reacuteponse agrave son expression

Des bacteacuteries E coli W3110 transformeacutees avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant

EcPDF ou Vp16PDF ont eacuteteacute mises en culture liquide dans un milieu suppleacutementeacute en arabinose

et incubeacutees agrave 30degC (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans ces conditions lrsquoexpression de lrsquoune ou

lrsquoautre des deux PDFs est induite et la croissance bacteacuterienne inhibeacutee en reacuteponse agrave lrsquoexpression

de Vp16PDF (voir Figure III-1B et C) Drsquoautre part les cultures ont eacuteteacute arrecircteacutees agrave une DO600

eacutegale agrave 1 crsquoest-agrave-dire avant que lrsquoinhibition de croissance ne soit visible (voir Figure III-1D)

puis les agreacutegats proteacuteiques extraits (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse des surnageants de

lyse ou des fractions insolubles a montreacute des profils eacutelectrophoreacutetiques eacutequivalents pour des

bacteacuteries ayant exprimeacute EcPDF ou Vp16PDF similaires agrave celui obtenu avec des bacteacuteries

nrsquoayant surexprimeacute aucune proteacuteine (Figure III-10) Cela indique que lrsquoaccumulation des

proteacuteines solubles ou insolubles nrsquoest pas drastiquement affecteacutee En revanche lrsquoanalyse des

profils eacutelectrophoreacutetiques correspondant aux agreacutegats proteacuteiques a reacuteveacuteleacute que les bacteacuteries

exprimant Vp16PDF montrent un pattern de ces agreacutegats diffeacuterent de celui surexprimant EcPDF

ou le plasmide vide (Figure III-10)

Figure III-10 Analyse du profil eacutelectrophoreacutetique des fractions solubles insolubles et des agreacutegats

obtenus agrave partir de cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC Analyse sur gel SDS-PAGE 14 La souche utiliseacutee

est W3110 mise en culture jusqursquoagrave une DO600 = 1 en preacutesence drsquoarabinose 2 pour exprimer le gegravene preacutesent

dans le pBAD

Chapitre III

135

Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec la souche MG1655 (Figure III-11A et B) Une

analyse quantitative du gel (voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) a ensuite eacuteteacute reacutealiseacutee pour affiner ces

observations Lrsquoapparition drsquoun plus grand nombre de pics a confirmeacute la preacutesence de

nombreuses proteacuteines potentiellement nouvelles agreacutegeacutees en reacuteponse agrave lrsquoexpression de

ltVp16PDF (Figure III-11C panneau du bas agrave comparer aux panneaux du haut et du milieu)

Par ailleurs lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats semble toucher des proteacuteines de tous poids moleacuteculaires

avec toutefois une accumulation sensiblement plus marqueacutee pour des tailles infeacuterieures agrave 40

kDa environ Enfin les cellules exprimant EcPDF contiennent comme celles nrsquoexprimant

aucune PDF des proteacuteines agreacutegeacutees dont la grande majoriteacute des bandes proteacuteiques ne deacutepasse

pas une intensiteacute supeacuterieure agrave 7500 ua (Figure III-11C) Seuls trois pics de proteacuteines deacutepassent

cette valeur pour atteindre une intensiteacute comprise entre 30000 et 45000 ua Les cellules ayant

exprimeacute Vp16PDF preacutesentent quant agrave elles des bandes proteacuteiques dont lrsquointensiteacute est supeacuterieure

agrave 7500 ua atteignant pour un grand nombre drsquoentre elles une valeur supeacuterieure agrave 15000 ua

(Figure III-11C)

Figure III-11 Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats de cellules MG1655

exprimant EcPDF ou Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose A) Profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons du surnageant de lyse Un mecircme volume drsquoeacutechantillon est deacuteposeacute dans

chaque puits (expeacuterience permettant de veacuterifier que lrsquoon va extraire les agreacutegats agrave partir drsquoune mecircme quantiteacute

de cellules) B) Profil eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats C) Quantification des bandes proteacuteiques

observeacutees sur le gel SDS-PAGE 14 des agreacutegats Les bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue

correspond agrave une intensiteacute de 7500 ua et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 ua

Chapitre III

136

Jrsquoai par la suite analyseacute les agreacutegats produits en reacuteponse agrave lrsquoexpression de Vp16PDF

dans chacune des souches mutants MG1655 testeacutees preacuteceacutedemment (ie Δtig ΔsecB et

ΔtigΔsecB) En absence de toute expression de PDF (bacteacuteries transformeacutees avec le plasmide

pBAD vide) nous avons confirmeacute que les bacteacuteries secB contiennent naturellement plus

drsquoagreacutegats proteacuteiques que les bacteacuteries MG1655 wt (Figure III-12 voir les gels ainsi que leur

quantification) ce qui est la conseacutequence directe de la mutation Au contraire les bacteacuteries Δtig

montrent un profil eacutelectrophoreacutetique drsquoagreacutegats relativement similaire agrave celui observeacute dans les

cellules sauvages (Figure III-12) Nos reacutesultats montrent eacutegalement que la surexpression de

Vp16PDF augmente consideacuterablement lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats de proteacuteines dans le mutant

ΔsecB par rapport agrave la souche de type sauvage refleacutetant peut-ecirctre la synergie in vivo deacutecrite ci-

dessus Enfin lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats est nettement moindre dans le mutant ΔtigΔsecB et

comparable agrave celle observeacutee dans les cellules exprimant le plasmide vide ou la PDF drsquoE coli

(voir Figure III-12) en accord avec la suppression de lrsquoeffet toxique de lrsquoexpression de

Vp16PDF dans cette souche ΔtigΔsecB

Les reacutesultats obtenus jusqursquoici ne nous permettent pas de deacuteterminer la nature des

proteacuteines preacutesentes dans les agreacutegats Une analyse par spectromeacutetrie de masse devrait nous

permettre drsquoidentifier preacuteciseacutement les proteacuteines agreacutegeacutees et de deacuteterminer si les deacutefauts de

synthegravese proteacuteique touchent toutes les proteacuteines ou seulement certaines espegraveces proteacuteiques

comme des proteacuteines membranaires ce que lrsquoon peut supposer Jrsquoai preacutepareacute les eacutechantillons sur

les agreacutegats provenant de la souche sauvage en vue de reacutealiser prochainement lrsquoanalyse par

spectromeacutetrie de masse

Conclusion Dans ce chapitre jrsquoai montreacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque agrave basse

tempeacuterature (le 30degC) une inhibition de la croissance cellulaire Les cellules ont un taux de

mortaliteacute supeacuterieur agrave celui des controcircles et montrent une alteacuteration de la paroi De plus les

cellules accumulent une plus grande quantiteacute de proteacuteines dans les agreacutegats Lrsquoensemble des

eacutetudes reacutealiseacutees incluant aussi les mutants des proteacuteines TF et SecB nous suggegraverent que

lrsquoexpression de la proteacuteine active Vp16PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec la voie engageant

SecB et TF Enfin il apparaicirct que si lrsquoon ajoute lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF agrave Vp16PDF

le pheacutenotype drsquoinhibition de croissance agrave 30degC nrsquoest plus observable

Chapitre III

137

Chapitre III

138

Figure III-12 Analyse sur gel SDS-PAGE 14 coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats extraits de cellules MG1655 sauvage et mutantes exprimant EcPDF ou

Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose Les souches mutantes Δtig ΔsecB et ΔtigΔsecB sont deacuteriveacutees de la souche MG1655 wt Le profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats est repreacutesenteacute agrave gauche la quantification des bandes proteacuteiques observeacutees sur le gel SDS-PAGE des agreacutegats agrave droite Les

bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue correspond agrave une intensiteacute de 7500 au et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 au

139

Discussion

140

Discussion

Discussion

141

Discussion

142

Lrsquoexistence des peptide deacuteformylases (PDFs) a eacuteteacute prouveacutee dans les anneacutees 1960 par la

mise en eacutevidence de la reacuteaction de deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice chez les bacteacuteries

186 mais ce nrsquoest que dans les anneacutees 1990 que ces enzymes ont pu ecirctre purifieacutees et caracteacuteriseacutees

229 Jusqursquoau deacutebut des anneacutees 2000 il eacutetait admis que seules les bacteacuteries posseacutedaient des

peptides deacuteformylases mais il a ensuite eacuteteacute deacutemontreacute qursquoelles eacutetaient eacutegalement preacutesentes dans

les organites (chloroplastes et mitochondries) des cellules eucaryotes 225 Leur caractegravere

essentiel a alors eacuteteacute deacutemontreacute chez tous ces organismes procaryotes et eucaryotes 177 Depuis

les programmes massifs de seacutequenccedilage qui ont eacutemergeacute au cours de la derniegravere deacutecennie ont

reacuteveacuteleacute la preacutesence jusque-lagrave insoupccedilonneacutee de gegravenes codant potentiellement des PDFs chez un

grand nombre de virus et plus particuliegraverement des virus marins 218219 Ces nouvelles donneacutees

semblent confirmer le caractegravere universel de la deacuteformylation mais soulegravevent de nombreuses

questions quant au(x) rocircle(s) joueacute(s) par les PDFs virales si elles sont exprimeacutees et

fonctionnelles dans les cycles de reacuteplication virale Ainsi la compreacutehension de la nature et de

la fonction de ces PDFs neacutecessite leur caracteacuterisation

Au deacutebut de ma thegravese les PDFs pouvaient ecirctre classeacutees en trois grandes familles appeleacutes

types 1 2 et 3 avec deux sous-types 1B et 1A Les premiegraveres seacutequences de PDFs virales

identifieacutees ont eacuteteacute compareacutees aux PDFs connues jusqursquoalors indiquant leur appartenance au

type 1 et plus particuliegraverement au type 1B dont le repreacutesentant est la PDF drsquoE coli 218219 Les

PDFs codeacutees par les bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C 218 semblaient alors particuliegraverement

proches de la PDF drsquoE coli au contraire des PDFs codeacutees par drsquoautres virus marins qui faisaient

partie drsquoune autre sous-branche du type 1B (voir Figure I1B du Chapitre I) 219 En parallegravele

une analyse phylogeacuteneacutetique reacutealiseacutee par un autre laboratoire 225 a toutefois proposeacute que les PDFs

des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C nrsquoappartiendraient pas agrave la mecircme sous-classe que les autres

PDFs virales et ne seraient mecircme pas apparenteacutees aux PDFs de type 1B (voir Figure 3B de

Frank et al 2003) 225 Ainsi eacutetant donneacutee la difficulteacute agrave classer les nouvelles seacutequences de PDFs

virales par rapport aux seacutequences des PDFs connues jusqursquoalors et bien caracteacuteriseacutees et gracircce

au nombre croissant de seacutequences de PDFs deacutecouvertes et disponibles agrave ce jour nous avons

deacutecideacute de construire un nouvel arbre phylogeacuteneacutetique plus preacutecis Nous avons pour cela utiliseacute

263 seacutequences de PDFs seacutelectionneacutees pour repreacutesenter la diversiteacute des seacutequences de PDFs et

comprenant eacutegalement les seacutequences virales nouvellement deacutecouvertes Les seacutequences ont eacuteteacute

Discussion

143

extraite de geacutenomes complegravetement seacutequenceacutes ou de geacutenomes pour lesquels le seacutequenccedilage eacutetait

presque complet Les seacutequences ont eacuteteacute aligneacutees avec Clustal X 253 et larbre a eacuteteacute construit avec

PHYLIP De maniegravere inteacuteressante une nouvelle classification a pu ecirctre eacutetablie comprenant

trois sous-classes de PDF1 (types 1A 1B et 1C) une classe 2 une classe 3 et une nouvelle

classe 4 (Figure D-1) Les PDFs de type 1A contiennent des seacutequences provenant de bacteacuteries

de plantes drsquoanimaux et de champignons Les PDFs de type 2 contiennent uniquement des

seacutequences provenant de bacteacuteries et champignons On retrouve les PDFs drsquoamibes drsquoarcheacutees

de kinetoplastes et de bacteacuteries dans le groupe des PDFs de type 3 De plus cette analyse classe

les PDFs drsquoarcheacutees dans un nouveau sous-groupe appeleacute type 1C Enfin dans ce nouvel arbre

phylogeacuteneacutetique les PDFs identifieacutees dans les geacutenomes des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C se

retrouvent comme la plupart des autres PDFs virales dans la sous-classe de type 1B En

revanche les seacutequences reconstruites des PDFs virales dorigine marine appartiendraient agrave une

branche plus eacuteloigneacutee constituant une nouvelle classe de PDFs appeleacutee type 4 et incluant par

ailleurs les PDFs de certain Apicomplexes (Figure D-1)

Devant la difficulteacute agrave classer les PDFs virales identifieacutees au cours des derniegraveres anneacutees

il est apparu neacutecessaire de caracteacuteriser ces enzymes afin drsquoen comprendre leurs speacutecificiteacutes

Cette caracteacuterisation eacutetait drsquoautant plus importante que lrsquoanalyse de lrsquoensemble des PDFs

virales a montreacute des seacutequences dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale est tregraves courte tronqueacutee quelques

reacutesidus apregraves le motif conserveacute 3 (voir Figure I1A du Chapitre I) Cette observation est tregraves

surprenante car il a eacuteteacute proposeacute que crsquoest justement cette reacutegion de la PDF drsquoE coli qui serait

en interaction directe avec le ribosome au cours du processus de deacuteformylation des proteacuteines

en cours de synthegravese in cellulo 91 Nous avons donc deacutecideacute de caracteacuteriser la PDF virale du

bacteacuteriophage Vp16T qui nous est apparu comme la PDF active ayant la seacutequence la plus courte

connue agrave ce jour Entre-temps au cours de ma thegravese la caracteacuterisation de la PDF du cyanophage

S-SMM7 a eacuteteacute publieacutee 225 La reacutesolution de sa structure a confirmeacute son affiliation au type 1B

avec un cœur globulaire deacutepourvu de lrsquoheacutelice C-terminale typique de la PDF drsquoE coli en

raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal et sa caracteacuterisation enzymatique a par ailleurs

montreacute une proteacuteine ayant une activiteacute deacuteformylase tregraves faible

Discussion

144

Figure D-1 Arbre phylogeacuteneacutetique des peptides deacuteformylases Lrsquoarbre a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de 263

seacutequences Lrsquoalignement a eacuteteacute fait avec Clustal X et lrsquoarbre phylogeacuteneacutetique construit avec PHYLIP Le sous-

groupe 1B comprend des PDFs provenant de bacteacuteries de plantes de champignons drsquoalgues drsquoapicomplexes

de bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoamibes Le sous-groupe 1C ne comprend que des PDFs drsquoarcheacutees Le sous-

groupe 1A contient des PDFs de bacteacuteries drsquoanimaux de plantes et de champignons Le groupe des PDFs de

type 2 comprend les enzymes de bacteacuteries et de champignons Le groupe de PDFs de type 3 comprend les

bacteacuteries les amibes les kineacutetoplastes et les archeacutees Le groupe de type 4 contient des deacuteformylases de

bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoapicomplexes

Discussion

145

Durant ma thegravese jrsquoai montreacute que le gegravene homologue de peptide deacuteformylase identifieacute

chez le phage Vp16T code bien pour une enzyme agrave activiteacute deacuteformylase et jrsquoai donc chercheacute agrave

purifier cette enzyme pour proceacuteder agrave sa caracteacuterisation Or il est connu que la purification de

PDFs pleinement actives est souvent difficile car la Cys conserveacutee du motif II qui participe au

meacutecanisme enzymatique est tregraves sujette agrave lrsquooxydation via lrsquooxydation du meacutetal catalytique

192193 La preacuteservation de lrsquoactiviteacute est toutefois possible en forccedilant lrsquoincorporation dans le site

actif du cation divalent adeacutequat au moment de la lyse des bacteacuteries qui servent agrave la surexpression

de la proteacuteine recombinante mais rien ne permet a priori de preacutevoir quelles seront les meilleures

conditions de purification 194195229 Trouver les conditions ideacuteales de purification drsquoune

nouvelle PDF permettant de disposer drsquoune enzyme pleinement active peut donc ecirctre difficile

La mise au point des conditions de purification ideacuteales pour le maintien de lrsquoactiviteacute

enzymatique de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee particuliegraverement ardue et la composition des tampons

retenue est tout agrave fait inhabituelle

Pour commencer jrsquoai montreacute qursquoil eacutetait neacutecessaire drsquoutiliser une tregraves forte concentration

de nickel (80 mM) pour disposer drsquoune enzyme pleinement active Nous avons eacutegalement

constateacute que la stabiliteacute de la proteacuteine semblait deacutependre de la preacutesence drsquoions nickel dans le

milieu Ce comportement est inhabituel et neacutecessitera drsquoinvestiguer le rocircle de ce meacutetal pour

mieux comprendre la fonction de lrsquoenzyme On sait toutefois que lorsque les PDFs sont

purifieacutees sans ajout artificiel de meacutetal elles contiennent le plus souvent du Fe2+ celui-ci eacutetant

vraisemblablement le meacutetal naturellement preacutesent au sein du site actif de la plupart des PDFs

in cellulo 190193 Rien ne nous permet actuellement de savoir quel serait le meacutetal naturellement

preacutesent chez Vp16PDF Cependant le Fe2+ nrsquoeacutetant preacutesent qursquoen tregraves faible quantiteacute dans les

oceacuteans nous pouvons supposer que les deacuteformylases infectant des micro-organismes marins

nrsquoutilisent pas cet ion pour le meacutecanisme de catalyse

Jrsquoai eacutegalement montreacute qursquoil fallait purifier la proteacuteine recombinante dans un tampon de

bas pH (40) pour preacuteserver lrsquoactiviteacute enzymatique De plus lagrave encore la stabiliteacute de la proteacuteine

semble influenceacutee par le pH du milieu environnant Ce comportement est probablement lieacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine qui est relativement eacuteleveacute par rapport agrave celui de la

plupart des PDFs connues (70 contre 45-50) Ce pI eacuteleveacute est du agrave un nombre anormalement

bas de reacutesidus chargeacutes neacutegativement ce qui conduit agrave une reacutepartition des charges en surface

atypique En effet la reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que sa surface est

globalement moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand

Discussion

146

Cette particulariteacute structurale ne trouve pas drsquoexplication agrave ce jour mais pourrait entrer en jeu

lors de lrsquointeraction avec le ribosome

Gracircce agrave la mise au point de tampons adapteacutes speacutecifiquement agrave la purification de la

proteacuteine Vp16PDF jrsquoai alors pu passer drsquoune forme faiblement active agrave une forme dont

lrsquoactiviteacute est tout agrave fait comparable agrave celle obtenue avec drsquoautres PDFs connues (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 Km = 23 plusmn 03 mM kcat Km = 8478 M-1s-1 voir Chapitre I) Les donneacutees drsquoactiviteacute in vivo

et in vitro indiquent donc que la peptide deacuteformylase codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T est tregraves

probablement exprimeacutee lors de lrsquoinfection de lrsquohocircte et assure une fonction de deacuteformylation

dans la cellule Dans ce cas quels sont ses substrats A-t-elle une preacutefeacuterence pour les proteacuteines

codeacutees par le bacteacuteriophage est-elle capable de deacuteformyler les proteacuteines de lrsquohocircte Est-elle

capable drsquointeragir avec le ribosome Si oui agit-elle de concert ou au contraire en compeacutetition

avec la PDF de lrsquohocircte Quel est le rocircle drsquoune PDF virale dans le cycle drsquoinfection

Les travaux publieacutes en 2013 par Frank et al suggegraverent que la PDF codeacutee par le

cyanophage S-SSM7 deacuteformylerait preacutefeacuterentiellement les proteacuteines de lrsquohocircte S elongatus

impliqueacutees dans la photosynthegravese 225 La proteacuteine chloroplastique D1 serait particuliegraverement

substrat de la PDF du cyanophage La PDF codeacutee par le bacteacuteriophage contribuerait alors agrave

maintenir un environnement cellulaire favorable pour mener agrave bien sa reacuteplication En effet la

litteacuterature commence agrave documenter de faccedilon plus importante le rocircle des AMGs chez les virus

(auxiliary metabolic genes) dont la fonction est drsquooptimiser le meacutetabolisme de la cellule hocircte

pendant lrsquoinfection 254 Lrsquoexistence de proteacuteines de photosystegraveme codeacutees par les virus marins

est drsquoailleurs un bon exemple de cette strateacutegie adopteacutee par les phages 220255256 Mais la fonction

des AMGs ne semble pas concerner uniquement le meacutecanisme de photosynthegravese des cellules

hocirctes mais pourrait posseacuteder une grande varieacuteteacute de fonction comme le meacutetabolisme du carbone

257 la synthegravese des acides nucleacuteiques 258 ou la toleacuterance aux stress 259 Par la suite jrsquoai donc

tout naturellement chercheacute agrave deacuteterminer si lrsquoenzyme de phage avait des speacutecificiteacutes de substrat

dirigeacutees vers ses propres proteacuteines ou vers celles de son hocircte Jrsquoai pour cela reacutealiseacute des tests

drsquoactiviteacute avec diffeacuterents peptides formyleacutes correspondant au N-terminal des principales

proteacuteines codeacutees par le phage 218 Cette approche nrsquoa pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat

particuliegravere de Vp16PDF (voir Chapitre I) ce qui semble indiquer que cette enzyme nrsquoa pas

pour fonction de deacuteformyler preacutefeacuterentiellement les proteacuteines du phage En parallegravele lrsquoanalyse

en spectromeacutetrie de masse sur le proteacuteome N-terminal drsquoE coli exprimant Vp16PDF nrsquoa pas

non plus montreacute de diffeacuterence de speacutecificiteacute de lrsquoenzyme du bacteacuteriophage Neacuteanmoins il est

Discussion

147

possible que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat dirigeacutee vers drsquoautres proteacuteines codeacutees par

son geacutenome ce que nous nrsquoavons pas encore testeacute

La reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que la proteacuteine adopte un repliement

global classique et qursquoen raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal elle est deacutepourvue de

lrsquoheacutelice C-terminale typique des PDFs de type 1B comme EcPDF Or la litteacuterature indique

qursquoEcPDF interagit avec le ribosome gracircce agrave son heacutelice α en C-terminal 91 Il nous est donc

apparu crucial de deacuteterminer si une PDF active deacutepourvue drsquoheacutelice α C-terminale avait la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome Jrsquoai alors reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction entre Vp16PDF

et les ribosomes drsquoE coli De faccedilon surprenante Vp16PDF interagit bien avec les ribosomes

70S avec une affiniteacute de lrsquoordre du micromolaire ce qui est comparable agrave ce qui avait eacuteteacute publieacute

avec EcPDF 91132 (voir Chapitre II) Cela signifie que contrairement agrave ce qui a pu ecirctre proposeacute

jusqursquoalors lrsquoheacutelice α des PDFs nrsquoest pas lrsquounique deacuteterminant permettant aux peptides

deacuteformylases drsquointeragir avec le ribosome et remet donc en question la theacuteorie actuellement

admise 9194126132 Cela permet eacutegalement drsquoextrapoler que les autres types de PDFs (1A et 2)

dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale adopte un repliement diffeacuterent 4793 peuvent eacutegalement interagir

avec le ribosome selon des meacutecanismes moleacuteculaires qui restent agrave investiguer Les travaux

meneacutes pendant ma thegravese ne nous ont pas permis de deacuteterminer preacuteciseacutement quels reacutesidus de

Vp16PDF sont impliqueacutes lors de la formation du complexe mais jrsquoai malgreacute tout pu montrer

que la reacutegion C-terminale de la proteacuteine et plus particuliegraverement ses deux derniers reacutesidus

jouent un rocircle cleacute dans la fonction de la proteacuteine Lrsquoeacutetude plus approfondie des chimegraveres que

jrsquoai construit permettra alors de mieux comprendre comment une PDF sans heacutelice C-terminale

parvient agrave se lier au ribosome

Jrsquoai en parallegravele chercheacute agrave identifier les proteacuteines ribosomales impliqueacutees dans

lrsquointeraction avec Vp16PDF Il en est ressorti que Vp16PDF viendrait se fixer au niveau de la

proteacuteine ribosomale uL22 tout comme EcPDF 91 Cependant nos donneacutees indiquent qursquoelle

pourrait eacutegalement cibler deux autres sites de fixation lrsquoun au niveau des proteacuteines ribosomales

uL29uL24uL23 et lrsquoautre au niveau des proteacuteines uL25uL30 Ce reacutesultat bien qursquoil doive

ecirctre confirmeacute en utilisant les proteacuteines chimeacuteriques est tregraves inteacuteressant dans la mesure ougrave il

indique que crsquoest probablement lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez la peptide deacuteformylase qui entraicircne

une relocalisation de lrsquoenzyme Nous ne savons pas ce qui motive cette PDF agrave interagir

preacutefeacuterentiellement sur lrsquoun ou lrsquoautre des sites ou si deux particules pourraient se fixer

simultaneacutement sur le ribosome comme ce qui semble ecirctre le cas pour la proteacuteine drsquoadressage

SecA 124

Discussion

148

Nous avons eacutegalement voulu nous inteacuteresser au rocircle joueacute par le peptide naissant Pour

cela jai preacutepareacute des ribosomes bloqueacutes en cours de traduction en utilisant la proteacuteine β-

galactosidase agrave laquelle nous avons fusionneacute une seacutequence drsquoarrecirct SecM agrave son extreacutemiteacute C-

terminale Les reacutesultats sont preacuteliminaires mais montrent clairement une diffeacuterence drsquoaffiniteacute

de Vp16PDF selon la longueur de la chaicircne polypeptidique en cours de synthegravese Lrsquoaffiniteacute

semble en effet meilleure lorsque le peptide naissant eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome

compareacute agrave des ribosomes vides ou dont le peptide naissant est encore confineacute dans le tunnel de

sortie Ce reacutesultat est en accord avec une eacutetude preacuteceacutedente qui montrait une affiniteacute eacutequivalente

pour un ribosome vide ou contenant un tregraves court peptide 94 Lrsquoaffiniteacute la plus importante a eacuteteacute

obtenue avec un peptide naissant contenant au total 53 reacutesidus drsquoacides amineacutes ce qui est

coheacuterent avec la distance de 13Aring mesureacutee entre lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie et le

positionnement putatif du site actif drsquoEcPDF lorsque celle-ci est fixeacutee au ribosome 91

Cependant ces reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec Vp16PDF qui ne contient pas lrsquoheacutelice C-terminale

drsquoEcPDF et qui semble se positionner diffeacuteremment La mecircme approche devra donc ecirctre

appliqueacutee avec EcPDF

Les peptides deacuteformylases ayant une affiniteacute tregraves faible pour le ribosome (de lrsquoordre du

micromolaire Kd = 25 plusmn 10 microM selon Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM selon

Bornemann et al 132 et une affiniteacute apparente de lrsquoordre de 1 agrave 2 microM selon notre eacutetude sur

Vp16PDF voir Chapitre II) et eacutetant moins abondantes dans la cellule que les ribosomes

(environ 1300 PDFs par cellule 194 contre environ 50000 ribosomes) il apparaicirct peu probable

que lrsquoenzyme se fixe sur le ribosome et laquo attende raquo que le peptide eacutemerge De plus eacutetant donneacute

que la plupart des facteurs qui agissent sur le peptide naissant degraves sa sortie du ribosome

interviennent au niveau drsquoune plateforme commune drsquointeraction situeacutee agrave proximiteacute du tunnel

de sortie du peptide (incluant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32 uL24 uL29 et uL23)

22126 tout semble indiquer que le peptide naissant sert de signal pour favoriser lrsquointervention de

la PDF Cette hypothegravese peut ecirctre soutenue par le fait qursquoil a eacuteteacute suggeacutereacute que le peptide en cours

de synthegravese sert de signal pour le recrutement du TF 107108 et de la SRP 22138 Cependant il est

encore difficile de savoir si la PDF peut se lier au ribosome de faccedilon simultaneacute avec le TF 94132

Notons qursquoune compeacutetition semble exister entre la PDF et la MetAP Ces donneacutees confortent

ainsi lrsquohypothegravese drsquoune intervention seacutequentielle de plusieurs facteurs des modifications co-

traductionnelles du N-terminal et donc de la peptide deacuteformylase motiveacutee possiblement par la

taille et la nature du peptide naissant

Discussion

149

Concernant les autres types de ribosomes aucune donneacutee nrsquoest actuellement disponible

Les ribosomes chloroplastiques bien qursquoils possegravedent des proteacuteines speacutecifiques preacutesentent les

mecircmes proteacuteines faisant partie de la plateforme commune drsquointeraction des ribosomes

bacteacuteriens 7 Les chloroplastes contiennent des PDFs de type 1B dont la structure preacutesente une

extreacutemiteacute C-terminale sous forme drsquoheacutelice et nous pouvons donc raisonnablement supposer

que le meacutecanisme drsquointeraction est le mecircme que celui deacutecrit chez les procaryotes 91 Quant agrave la

reacutegulation du meacutecanisme de deacuteformylation au niveau du ribosome mitochondrial il est probable

que le meacutecanisme soit diffeacuterent En effet bien que certaines proteacuteines ribosomales universelles

et appartenant agrave la plateforme commune drsquointeraction soient preacutesentes des proteacuteines

mitochondriales speacutecifiques y sont eacutegalement preacutesentes Ainsi nous ne pouvons pas preacutedire la

localisation de la PDF1B dans cet environnement De plus les mitochondries contiennent

eacutegalement des PDF1A dont le domaine C-terminal nrsquoest pas structureacute en heacutelice et dont

nous ne connaissons pas le mode drsquointeraction Enfin il a eacuteteacute suggeacutereacute que le ribosome

mitochondrial posseacutedait un second tunnel de sortie du peptide 8ndash11 Dans ce contexte il est

difficile drsquoimaginer le deacuteroulement de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles des

proteacuteines qui eacutemergent au niveau de ce second tunnel

Enfin nous ne savons pas non plus pourquoi certains organismes possegravedent deux types

diffeacuterents de peptides deacuteformylases Une premiegravere hypothegravese se dirige sur leur capaciteacute agrave fixer

des ions meacutetalliques diffeacuterents 183185 Des conditions de stresses pouvant modifier

lrsquohomeacuteostasie dans la cellule et ainsi la disponibiliteacute de certains types drsquoions il est probable

que les organismes qui possegravedent plusieurs types de PDF peuvent continuer agrave controcircler la

deacuteformylation de leur proteacuteome mecircme lorsque les conditions meacutetaboliques changent La

seconde hypothegravese pourrait se diriger vers leur capaciteacute agrave interagir avec le ribosome lorsque

celles-ci possegravedent des structures diffeacuterentes du domaine C-terminal Nous pouvons noter la

preacutesence de peptides deacuteformylases chez les archeacutees qui ne possegravedent pas de meacutethionines

formyleacutees 224 Dans ce cas nous ne connaissons pas le rocircle de ces PDFs putatives

De maniegravere tregraves inteacuteressante jrsquoai montreacute que la PDF du bacteacuteriophage Vp16T provoque

lorsqursquoelle est exprimeacutee agrave des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales agrave 30degC un pheacutenotype

drsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne et drsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats

Notons que les proteacuteines chimegraveres que jrsquoai construit posseacutedant la seacutequence de Vp16PDF

additionneacutee de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF ne montrent pas de pheacutenotype drsquoinhibition de

Discussion

150

croissance (voir chapitre III) Cela suggegravere donc que le pheacutenomegravene drsquoinhibition est directement

lieacute agrave lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez Vp16PDF Il nrsquoest toutefois pas exclu que les deux derniers

reacutesidus de la proteacuteine puissent jouer un rocircle dans le pheacutenomegravene drsquoinhibition point qui sera

investiguer en eacutetudiant lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats lorsque les bacteacuteries expriment non pas

Vp16PDF mais ses chimegraveres

Nous avons eacutegalement montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC preacutesentent

une alteacuteration inattendue de lrsquoenveloppe bacteacuterienne Ce pheacutenotype a eacuteteacute confirmeacute en cultivant

les cellules sur des milieux astringents contenant un antibiotique la vancomycine ou un

deacutetergent le SDS Les cellules exprimant Vp16PDF preacutesentent un pheacutenotype de sensibiliteacute

accrue au SDS et la vancomycine montrant une inhibition de croissance reflet drsquoune

permeacuteabiliteacute de lrsquoenveloppe bacteacuterienne plus importante

Les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression de la PDF du bacteacuteriophage

ressemblent tregraves fortement a ce qui est observeacute chez des mutants des voies drsquoadressage des

proteacuteines membranaires comme SecB 252260 et TF 105261 Etant donneacute que Vp16PDF semble se

fixer au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide naissant nous

supposons que cette proteacuteine pourrait bloquer une ou plusieurs voies de repliement ou

drsquoadressage du peptide en cours de synthegravese aboutissant agrave des proteacuteines qui srsquoagregravegent agrave cause

de leurs deacutefauts de repliement etou drsquoadressage Nos donneacutees indiquant que le pheacutenotype

drsquoinhibition de croissance provoqueacute par Vp16PDF agrave 30degC nrsquoest que peu ou pas observable dans

un contexte double mutant ΔtigΔsecB alors qursquoil est intensifieacute dans un contexte simple mutant

Δtig ou ΔsecB supportent lrsquohypothegravese du lien entre Vp16PDF et la voie TFSecB Dans ce

contexte double mutant drsquoautres voies drsquoadressage des proteacuteines doivent ecirctre mise en place

voies dans lesquelles Vp16PDF nrsquointervient pas Cela peut ecirctre ducirc au fait que les proteacuteines

concerneacutees sont prises en charge de faccedilon post-traductionnelle ou bien parce que les facteurs

impliqueacutes dans un contexte ougrave la voie TFSecB ne fonctionne pas ne possegravedent pas les mecircmes

zones drsquointeraction sur le ribosome et nrsquoentrent donc pas en compeacutetition avec Vp16PDF Les

diffeacuterentes voies drsquoadressage des proteacuteines sont complexes composeacutees drsquoun grand nombre de

facteurs dont plusieurs peuvent ecirctre interchangeables Les donneacutees sont nombreuses mais il

reste pourtant encore beaucoup agrave deacutecouvrir tant ce meacutecanisme semble complexe et finement

reacuteguleacute

Discussion

151

Les phages sont incapables de se reproduire par leurs propres moyens et deacutependent

donc de lrsquohocircte pour se multiplier Lrsquoeacutetape la plus critique est la reacuteplication de leur mateacuteriel

geacuteneacutetique qui neacutecessite drsquoutiliser et de mobiliser la machinerie de traduction cellulaire A

lrsquoissue de ce processus de reacuteplication du geacutenome ainsi qursquoagrave lrsquoassemblage de la particule virale

les phages provoquent le plus souvent la lyse de la cellule hocircte ce qui permet la libeacuteration des

particules virales en vue de leur propagation La phase lytique intervient au moment adeacutequat

du cycle de reacuteplication virale ce qui permet au phage drsquoutiliser suffisamment longtemps le

meacutetabolisme de lrsquohocircte 262 Lrsquoenveloppe bacteacuterienne eacutetant une barriegravere difficile agrave franchir lrsquoune

des strateacutegies principales utiliseacutees par les phages pour laquo sortir raquo de la cellule est la

permeacuteabilisation de cette enveloppe Un certain nombre de phages utilisent alors un couple de

deux proteacuteines appeleacutees endolysines et holines 262263 Ces proteacuteines sont codeacutees par le geacutenome

du phage Les holines permettent de permeacuteabiliser la membrane plasmique en y creacuteant des

pores Les endolysines ont alors la possibiliteacute drsquoatteindre le peptidoglycane afin de le deacutegrader

Lrsquoenveloppe bacteacuterienne est aussitocirct fragiliseacutee ce qui provoque la lyse bacteacuterienne et la

libeacuteration des particules virales

Le cycle lytique du phage Vp16T nrsquoest pas deacutecrit mais son geacutenome ne semble pas

contenir de gegravenes codant des endolysines ou holines 218 au contraire drsquoautres phages infectant

la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 264 En revanche nous avons observeacute que la peptide

deacuteformylase codeacutee par Vp16T interfegravere avec la voie de repliement et drsquoadressage TFSec

provoque lrsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats et deacutestabilise lrsquoenveloppe

bacteacuterienne aboutissant pour finir agrave la lyse des cellules Par ailleurs la sensibiliteacute des bacteacuteries

agrave lantibiotique vancomycine suggegravere une fragilisation de la membrane externe en reacuteponse agrave

lexpression de Vp16PDF (voir Chapitre III) Sachant que les mutants de la voie TF preacutesentent

un deacutefaut de synthegravese de proteacuteines membranaires notamment les porines OMPs 105246249 nous

pouvons poser lrsquohypothegravese que nous trouverons une accumulation plus importante dOMPs

dans les agreacutegats provoqueacutes par lrsquoexpression de Vp16PDF Nos reacutesultats semblent alors

indiquer que le phage Vp16T utiliserait un meacutecanisme tout agrave fait original de lyse alternatif agrave

celui des holinesendolysines induit par la PDF Cette enzyme pourrait alors jouer un double

rocircle Celui drsquoassurer un taux de deacuteformylation optimal dans la cellule beacuteneacutefique pour le bon

deacuteroulement de la traduction des proteacuteines de lrsquohocircte comme celui de ses propres proteacuteines

mais eacutegalement celui de fragiliser lrsquoenveloppe bacteacuterienne en perturbant une voie de repliement

et drsquoadressage des proteacuteines membranaires afin de pouvoir libeacuterer les particules virales lors de

la phase lytique

Discussion

152

Enfin comme deacutecrit dans lrsquointroduction les peptides deacuteformylases sont des cibles

theacuterapeutiques inteacuteressantes 130197199 De nos jours les inhibiteurs sont dirigeacutes vers le site actif

de lrsquoenzyme Lrsquoapprofondissement des connaissances quant au mode drsquointeraction de ces

enzymes avec le ribosome pourrait permettre la synthegravese de nouveaux inhibiteurs dirigeacutes non

pas vers le site actif mais vers le(s) domaine(s) drsquointeraction avec le ribosome Depuis

maintenant presque un siegravecle la theacuterapie phagique est utiliseacutee pour lutter contre les infections

bacteacuteriennes 265 Lrsquoeacutetude et la compreacutehension des meacutecanismes drsquoinfection des phages est donc

drsquoune grande importance drsquoun point de vue theacuterapeutique Ainsi toute deacutecouverte de fonction

enzymatique jusqursquoalors insoupccedilonneacutee chez les phages pourrait ecirctre importante pour

lrsquoutilisation de ce type de theacuterapie

Discussion

153

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Mateacuteriels et Meacutethodes

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

Discussion

156

A-Techniques de biologie moleacuteculaire

A1-Souches bacteacuteriennes

Les souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire sont reacutepertorieacutees dans le Tableau

MM-1

Tableau MM-1 Souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire

A2 ndash Protocole

1) Ensemble des constructions plasmidiques

Le gegravene de 417 pb codant la proteacuteine Vp16PDF wt a eacuteteacute syntheacutetiseacute par lrsquoentreprise

GeneArt et cloneacute dans un vecteur pBADMyc-HisA (Invitrogen) en utilisant les sites de

restriction BspHI et PstI (lrsquoutilisation de ces sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis

contenue dans le plasmide) LrsquoORF60 preacutesente dans le geacutenome du bacteacuteriophage Vp16T eacutetant

tregraves riche en GC 218 la seacutequence nucleacuteotidique codant Vp16PDF a eacuteteacute conccedilue avec optimisation

de codons pour une expression optimale en systegraveme bacteacuterien (voir la seacutequence nucleacuteotidique

et proteacuteique de Vp16PDF wt dans le Tableau MM-2) Le plasmide a eacuteteacute introduit dans la souche

drsquoE coli K12 (dam+ et dcm+) pour ecirctre amplifieacute puis a eacuteteacute purifieacute Le plasmide lyophiliseacute (5microg)

nous a ensuite eacuteteacute envoyeacute lequel a alors eacuteteacute resuspendu dans 50 microL drsquoeau milliQ

Le gegravene de 495 pb codant la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice a eacutegalement eacuteteacute syntheacutetiseacute

par lrsquoentreprise GeneArt eacutegalement avec optimisation de codons Le gegravene contient la seacutequence

codante drsquoEcPDF (K141LFMDYLSPLKQQRIRQKVEKLDRLKARA169) fusionneacutee en C-

terminal du gegravene codant Vp16PDF (apregraves le 134egraveme reacutesidu voir Tableau MM-2) il a eacuteteacute cloneacute

dans le vecteur pBADMyc-HisA avec les sites de restriction NcoI et XhoI (lrsquoutilisation de ces

sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis contenue dans le plasmide)

Les gegravenes de 495 pb codant les chimegraveres Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF)heacutelice

ont eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee (voir la proceacutedure paragraphe 2) agrave partir du gegravene codant

Vp16PDF(KLF)heacutelice preacutesent dans le plasmide pBADMyc-HisA de faccedilon agrave remplacer les

reacutesidus K132L133F134 par V132T133I134 ou V132T133F134 respectivement

Souche Geacutenotype Source

DH5 fhuA2 lac(del)U169 phoA glnV44 Φ80 lacZ(del)M15 gyrA96 recA1 relA1

endA1 thi-1 hsdR17 Invitrogen

Tg1 K-12 supE thi-1 Δ(lac-proAB) Δ(mcrB-hsdSM)5 (rK-mK

-) Lucigen

NEB Turbo F proA+B+ lacIq ∆lacZM15 fhuA2 ∆(lac-proAB) glnV galK16 galE15 R(zgb-210Tn10)TetS endA1 thi-1 ∆(hsdS-mcrB)5

Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

Les mutants drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee notons que la

version sauvage drsquoEcPDF est eacutegalement nommeacutee EcPDF(KLF) pour mettre lrsquoaccent sur les

reacutesidus qui sont muteacutes par la suite EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) ont eacuteteacute produits par la

substitution des reacutesidus K141L142F143 drsquoEcPDF par K141L142I143 ou V141T142I143

respectivementLes versions tronqueacutees et muteacutees drsquoEcPDF EcPDF(KLF)ΔC-ter

EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter ont eacuteteacute construites respectivement agrave partir des gegravenes

codant EcPDF wt EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) dans lesquels un double codon stop a eacuteteacute inseacutereacute

apregraves le codon correspondant au 144egraveme acide amineacute

Le gegravene sauvage codant EcPDF eacutetait preacutesent initialement dans un plasmide pBADMyc-

HisA ainsi que dans un plasmide pET-22b(+) Toutes les mutations ont eacuteteacute effectueacutees agrave la fois

dans les gegravenes contenus dans le plasmide pBADMyc-HisA mais eacutegalement dans ceux contenus

dans le pET-22b(+)

Lrsquoensemble des constructions utiliseacutees au cours de ce travail est reacutepertorieacute dans les

tableaux MM-2 et MM-3

Mateacuteriels et Meacutethodes

147

Tableau MM-2 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques de Vp16PDF dans ses versions wt et chimeacuteriques

Les reacutesidus muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale drsquoEcPDF qui est ajouteacutee agrave la seacutequence de Vp16PDF est repreacutesenteacutee en vert

Version de Vp16PDF Seacutequence geacutenomique Seacutequence proteacuteique

wt

ATGAAAATTCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCAATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACCGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGCC

CGACCTTTAAAGGTTGTGTTATTAATCCGATTATTACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTTGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCAGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAACATGAAATTGATCATCTGAATGGCGTGACCATTTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTI

Vp16PDF(KLF)heacutelice

ATGAAAATCCTGCATGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGKLFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTI)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATgGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTIMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTF)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGgtGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGTTCATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

148

Tableau MM-3 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques drsquoEcPDF dans ses versions wt et mutantes

Version de EcPDF Seacutequences geacutenomiques Seacutequences proteacuteiques

wt

(proteacuteine eacutegalement

appeleacutee EcPDF(KLF)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLFMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(KLI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(VTI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTgGCGGCAACCCAGG

ttGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

149

Les acides amineacutes muteacutes par rapport agrave la version sauvage sont repreacutesenteacutes en rouge La seacutequence proteacuteique correspondant agrave la seacutequence sauvage drsquoEcPDF est repreacutesenteacutee en

vert

EcPDF(KLF)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLF

EcPDF(KLI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGT

GCTTTAGTGCCGCGCGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGAC

GGTCTGTTAGCCATCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLI

EcPDF(VTI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTI

Mateacuteriels et Meacutethodes

150

2) Mutageacutenegravese dirigeacutee

La mutagenegravese dirigeacutee est utiliseacutee pour substituer deacuteleacuteter ou ajouter un petit nombre

drsquoacides amineacutes Pour cela nous avons utiliseacute le kit QuickChange Mutagenesis site-directed de

Stratagene Les amorces ont eacuteteacute conccedilues avec le serveur PrimerX

(httpwwwbioinformaticsorgprimerxcgi-binprotein_1cgi) dont les paramegravetres par deacutefaut

ont eacuteteacute modifieacutes le pourcentage de GC doit ecirctre compris entre 30 agrave 60 la longueur de 25

agrave 70 pb le Tm de la reacutegion apparieacutee compris entre 50 et 55degC et il est eacutegalement preacutefeacuterable que

lrsquooligonucleacuteotide se termine par un nucleacuteotide G ou C (ce qui eacutevite des appariements non

speacutecifiques) La tempeacuterature de deacuteshybridation des brins doit-ecirctre comprise entre 75 et 85degC

On preacutepare le mix reacuteactionnel suivant 5 microL de laquo 10X reaction buffer raquo auquel on ajoute 25 ng

drsquoADN 15 pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableaux MM-4 et MM-5) 02 mM

de dNTP mix (Agilent) et H2O pour compleacuteter agrave 49 microL On ajoute alors 1 μL de PfuUltra HF

DNA polymerase (concentration initiale 25 Uμl Agilent) Une premiegravere incubation de 1 min

agrave 95degC est reacutealiseacutee suivie du programme PCR suivant 45 sec agrave 95degC pour deacutesapparier les brins

drsquoADN puis 1 min agrave 55degC pour hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 9 min agrave 72degC pour

permettre agrave la polymeacuterase de reacutepliquer le plasmide 18 cycles de PCR sont neacutecessaires pour

obtenir le mateacuteriel final A la fin des 18 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est

reacutealiseacutee On ajoute ensuite 1microL de lrsquoenzyme DpnI (Thermofisher Scientific) qui permet de

digeacuterer les brins matrices meacutethyleacutes qui nrsquoont pas incorporeacute les mutations Lrsquoincubation se fait

durant 2h agrave 37degC Les plasmides sont alors utiliseacutes pour transformer la souche bacteacuterienne NEB

turbo Les clones obtenus sont mis en preacuteculture afin de reacutealiser une extraction plasmidique et

un seacutequenccedilage des plasmides par lrsquoentreprise GATC Biotech

Tableau MM-4 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus V132T133I134 de Vp16PDF avec

heacutelice

Constructions Seacutequences des amorces

Vp16PDF(VTI)heacutelice CTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATTATCGTTACGCCGTTCAG

Vp16PDF(VTF)heacutelice CTGAACGGCGTAACGTTTATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATAAACGTTACGCCGTTCAG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

Mateacuteriels et Meacutethodes

151

Tableau MM-5 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus 141 agrave 143 drsquoEcPDF wt

Constructions Seacutequences des amorces

EcPDF(KLI) CACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACC GGTGACAGATAATCCATAATCAGTTTGCCGACCAGGTG

EcPDF(VTI) CACCTGGTCGGCGTCACCATC ATGGATTATCTGTCACC CAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGG

EcPDF(KLF)ΔC-ter CCTGGTCGGCAAACTGTTTTAGGATTATCTGTCACCGCTG

CAGCGGTGACAGATAATCCTAAAACAGTTTGCCGACCAGG

EcPDF(KLI)ΔC-ter GATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATCTAGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATCAGTTTGCCGACCAGGTGATCCATC

EcPDF(VTI)ΔC-ter

CAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTCACCATCTAGGATTATCTGTCACCGCT

GAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGGTGATCCATCTCATGCTG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes

dans le plasmide pBAD vers le vecteur pET-16b Les gegravenes des proteacuteines chimeacuteriques eacutetaient initialement preacutesents dans un plasmide

pBAD utiliseacute pour reacutealiser les tests de compleacutementation fonctionnelle (voir plus loin)

Cependant afin de pouvoir surexprimer les proteacuteines et les purifier il a eacuteteacute neacutecessaire de sous-

cloner ces gegravenes dans un plasmide drsquoexpression permettant drsquoobtenir des quantiteacutes plus

importantes de proteacuteines Les gegravenes ont donc eacuteteacute sous-cloneacutes dans le vecteur pET-16b

(Novagen carte du plasmide en annexe)

Le meacutelange reacuteactionnel pour lrsquoamplification par PCR est le suivant 3 ng de plasmide 50

pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableau MM-6) 1 mM de dNTP (Agilent) 5 microL

de tampon de reacuteaction 10X 1 microL de Pfu DNA polymerase (Agilent 25 uniteacutesmicroL) dans 50 microL

final Le programme PCR se compose drsquoune eacutetape de deacutenaturation agrave 95degC durant 1 min puis 1

min drsquohybridation agrave 55degC et une eacutetape de synthegravese agrave 72degC durant 2 min On reacutealise 30 cycles

de deacutenaturationhybridationpolymeacuterisation et agrave la fin des cycles une derniegravere incubation de

10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Les amorces utiliseacutees pour amplifier les gegravenes (voir Tableau MM-

6) insegraverent des sites BspHI et XhoI aux extreacutemiteacutes 5rsquo et 3rsquo respectivement On purifie les

produits de PCR avec un kit speacutecifique (QIAquick PCR purification kit de Qiagen) Une fois

purifieacutes les produits de PCR sont alors digeacutereacutes par les enzymes BspHI et XhoI durant 20 min

agrave 37degC Le plasmide vide pET-16b est digeacutereacute avec lrsquoenzyme XhoI ainsi qursquoavec lrsquoenzyme NcoI

qui geacutenegravere des extreacutemiteacutes compatibles avec celles geacuteneacutereacutees par BspHI Pour la ligation nous

Mateacuteriels et Meacutethodes

152

avons utiliseacute 300 ng de pET-16b digeacutereacute 220 ng de produit de PCR purifieacute et digeacutereacute 2 microL de

T4 DNA ligase (Invitrogen 1 uniteacutemicroL) et 2 microL de tampon 10X dans un volume finale de 20

microL Les eacutechantillons sont incubeacutes agrave 22degC durant 4h Suite agrave la ligation le produit de reacuteaction

est transformeacute dans des bacteacuteries thermocompeacutetentes DH5α (voir protocole de transformation)

Les clones obtenus sont alors cribleacutes par PCR Pour cela nous reacutealisons pour chaque colonie

une reacuteaction de 25 microL final comprenant 15 microL de tampon 10X 02 mM de dNTP 2 mM

MgCl2 1 microL drsquoamorce T7 promoteur et T7 terminateur agrave4 pmolmicroL et 01 microL de Taq

Polymerase (Eurobio Taq 05U ) Le mix est tout drsquoabord preacutepareacute dans un volume final de 15

microL En parallegravele une colonie du clone agrave cribler est piqueacutee avec une pointe et meacutelangeacutee dans 10

microL drsquoeau (on repique eacutegalement ce clone sur boicircte LB agar contenant 25 microgmL drsquoampicilline

que lrsquoon incube la journeacutee agrave 37degC) On ajoute ensuite les 10 microL contenant la colonie dilueacutee dans

le mix PCR de 15 microL pour obtenir un volume finale de reacuteaction de 25 microL On utilise ensuite le

programme PCR suivant pour amplifier le plasmide preacutesent dans la colonie 3 min agrave 94degC pour

deacutesapparier les brins drsquoADN puis des cycles comprenant 30 sec agrave 94degC 30 sec agrave 52degC pour

hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 3 min agrave 72degC pour permettre agrave la polymeacuterase de

reacutepliquer le plasmide Il faut reacutealiser 30 cycles de PCR pour obtenir le mateacuteriel final A la fin

des 30 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Le produit de PCR est

alors analyseacute sur gel drsquoagarose 1 Les clones positif sont alors mis en preacuteculture dans 5 mL

de milieu LB liquide avec 25 microgmL drsquoampicilline et incubeacutes la nuit agrave 37degC On reacutealise le

lendemain une extraction des plasmides (voir extraction de plasmide avec le kit miniprep) Les

ADN purifieacutes sont alors envoyeacutes agrave lrsquoentreprise GATC Biotech pour ecirctre seacutequenceacutes

Tableau MM-6 Couples drsquoamorces permettant le transfert des gegravenes codant les chimegraveres de

Vp16PDF du plasmide pBADMyc-HisA vers le vecteur pET-16b

Constructions Seacutequences

Vp16PDF(KLF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTI)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Les seacutequences des amorces dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees de 5rsquo en 3rsquo Les sites de

restriction sont souligneacutes Les codons drsquoinitiation et de terminaison sont indiqueacutes respectivement en rouge et vert

Mateacuteriels et Meacutethodes

153

4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes

Les bacteacuteries thermocompeacutetentes ont eacuteteacute preacutepareacutees selon la meacutethode drsquoInoue

Tampon et milieu

Milieu SOB 2 bactotryptone 05 extrait de levures 10 mM NaCl 25 mM KCl 25 mM

MgCl2 10 mM MgSO4 pH64 Le milieu est autoclaveacute

Tampon TB 10 mM Pipes 55 mM MnCl2 15 mM CaCl2 250 mM KCl pH 67 Le tampon

est filtreacute et non autoclaveacute

Protocole

On reacutealise une preacuteculture de la souche souhaiteacutee (voir tableau MM-1) dans 7 mL de

milieu LB contenant les antibiotiques approprieacutes le cas eacutecheacuteant La preacuteculture est alors incubeacutee

la nuit agrave 37degC sous agitation (200 rpm) Ensuite on ensemence les cultures dans du milieu SOB

avec 250 microL de preacuteculture et lrsquoantibiotique si neacutecessaire La culture est reacutealiseacutee agrave 18degC sous

agitation (170 rpm) Lorsque la DO600 est voisine de 06 la culture est mise 10 min dans la

glace On centrifuge alors la culture agrave 2500 g 10 min agrave 4degC La re-suspension du culot se fait

de maniegravere douce dans 80 mL de TB froid On laisse reposer 10 min dans la glace On centrifuge

de nouveau lrsquoeacutechantillon agrave 2500 g 10 min agrave 4degC On resuspend cette fois le culot dans 20 mL

de TB froid On ajoute du DMSO agrave 7 final On laisse reposer 10 min dans la glace On reacutealise

des aliquotes de 200 microL que lrsquoon plonge dans lrsquoazote liquide Les bacteacuteries thermocompeacutetentes

sont ensuite stockeacutees agrave -80degC

Pour les souches MG1655 wt et mutantes (Tableau MM-8) le protocole de preacuteparation

des cellules thermocompeacutetentes est le suivant On reacutealise une culture de 30 mL de milieu LB

avec 300 microL de 1M MgSO4 50 microgmL drsquoampicilline et 300 microL de preacuteculture (incubeacutee la nuit agrave

37degC) La culture est incubeacutee 2h agrave 37degC (DO600 environ eacutegale agrave 04) On centrifuge la culture

durant 5 min agrave 5000 rpm agrave 4degC puis on resuspend le culot dans 10 mL de 01 M CaCl2 froid

puis on laisse reposer 20 min dans la glaceOn centrifuge alors la solution bacteacuterienne agrave 6000

rpm agrave 4degC durant 5 min puis on reprend le culot dans 1 mL de 01 M CaCl2 contenant 15 de

glyceacuterol On aliquote ensuite 100 microL par tube

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Test de compeacutetence des cellules

Pour effectuer un test de compeacutetence on reacutealise une transformation avec le plasmide de controcircle

pUC19 posseacutedant un gegravene de reacutesistance agrave lrsquoampicilline et on eacutetale les bacteacuteries transformeacutees

sur boicircte LB agar + 50 microgmL drsquoampicilline

On compte les colonies et on utilise la formule suivante

Lrsquoefficaciteacute (CFU) correspond au nombre de clones obtenus par microg de plasmide transformeacute

FD correspond au facteur de dilution si on reacutealise des dilutions

5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique

Les transformations bacteacuteriennes par choc thermique ont eacuteteacute reacutealiseacutees avec des bacteacuteries

thermocompeacutetentes Pour cela on utilise 50 microL de bacteacuteries thermocompeacutetentes deacutecongeleacutees

lentement dans la glace dans lesquelles on ajoute environ 100 ng de plasmide On laisse reposer

quelques minutes dans la glace puis on place le meacutelange durant 2 min agrave 42degC Suite au choc

thermique les tubes sont replaceacutes dans la glace durant 5 min On ajoute alors 1 mL de milieu

LB et on incube les tubes durant 1h agrave 37degC avec agitation permettant ainsi aux bacteacuteries de se

reacutegeacuteneacuterer Le meacutelange de transformation est ensuite dilueacute au dixiegraveme et au centiegraveme puis

deacuteposeacute sur des boicirctes de Peacutetri contenant du milieu LB agar auxquelles on a preacutealablement

ajouteacute le ou les antibiotiques correspondant agrave la reacutesistance du plasmide (100 microgmL

drsquoampicilline etou 34 microgmL de chlorampheacutenicol) Les boicirctes sont ensuite incubeacutees durant la

nuit agrave 37degC

6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps)

Les plasmides reacutepliqueacutes dans les bacteacuteries DH5α ont eacuteteacute extraits et purifieacutes avec le kit

QIAprep Spin Miniprep High-Yield de Qiagen Pour cela une colonie bacteacuterienne

preacutealablement transformeacutee avec le plasmide drsquointeacuterecirct est inoculeacutee dans 5 mL de milieu LB

contenant lrsquoantibiotique approprieacute et incubeacutee durant 12 agrave 16h agrave 37degC La preacuteculture est ensuite

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

centrifugeacutee 15 min agrave 4400 rpm Le surnageant est eacutevacueacute et le culot est resuspendu dans 250

microL de tampon P1 (50 mM Tris-HCl pH 80 plus de 5 min dans le tampon de lyse On ajoute

ensuite 350 microL de tampon de neutralisation N3 (42 M Gu-HCl 09 M aceacutetate de potassium

pH48) et on meacutelange tout de suite lrsquoeacutechantillon par inversion afin de preacutecipiter lrsquoADN

geacutenomique Une centrifugation de 10 min agrave 13000 rpm (4degC) permet de culoter lrsquoADN

geacutenomique et de reacutecupeacuterer le surnageant contenant le mateacuteriel plasmidique qui est alors deacuteposeacute

sur une colonne QIAprep spin Une centrifugation agrave 13000 rpm est faite durant 1 min agrave

tempeacuterature ambiante On ajoute 750 microL de tampon PE (10mM Tris-HCl pH75 80 eacutethanol)

et lrsquoon refait la mecircme centrifugation que preacuteceacutedemment (la centrifugation peut ecirctre reacutepeacuteteacutee

encore une fois afin drsquoeacuteliminer les restes de tampon) Enfin on place la colonne dans un tube

Eppendorf on ajoute 30 microL drsquoeau milliQ et on laisse reposer 1 min agrave tempeacuterature ambiante

Une derniegravere centrifugation agrave 13000 rpm est reacutealiseacutee et permet drsquoeacuteluer lrsquoADN plasmidique Une

mesure de la concentration est reacutealiseacutee au Nanodrop puis les plasmides sont stockeacutes agrave -20degC

7) Seacutequenccedilage

Les seacutequenccedilages ont eacuteteacute reacutealiseacutes par lrsquoentreprise GATC Biotech agrave partir de 20 microL de

plasmide agrave une concentration comprise entre 50 ngmicroL et 80 ngmicroL Dans le cas des

constructions disponibles dans le pET-16b les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage

sont les primers de GATC correspondant au T7 promoteur Dans le cas des constructions

disponibles dans le pBADMyc-HisA les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage sont les

primers de GATC correspondant au pBAD promoteur

B-Techniques de biochimie

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres

Les diffeacuterentes proteacuteines drsquointeacuterecirct ont eacuteteacute exprimeacutees sous forme recombinante dans E

coli en utilisant les souches reacutepertorieacutees dans le tableau MM-7

Tableau MM-7

Souche Geacutenotype Source

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Rosetta2(DE3)pLysS F- ompT hsdSB(rB

- mB-) gal dcm (DE3)

pLysSRARE2 (CamR) Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

156

1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute

Apregraves transformation de bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS avec un plasmide pET contenant la

proteacuteine drsquointeacuterecirct (vecteur pET-22b pour les mutants drsquoEcPDF ou pET-16b pour les chimegraveres

de Vp16PDF voir plus haut) un clone est mis en preacuteculture dans 5 mL de milieu LB

suppleacutementeacute avec 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol La preacuteculture est

incubeacutee la nuit agrave 37degC sous agitation Le lendemain on ensemence 100 mL de milieu 2YT avec

2 mL de preacuteculture suppleacutementeacute en ampicilline 50 microgmL et chlorampheacutenicol 34 microgmL La

culture est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm jusqursquoagrave lrsquoobtention drsquoune densiteacute optique

agrave 600nm (DO600) de 06-08 Lrsquoexpression de la proteacuteine drsquointeacuterecirct est alors induite par lrsquoajout

drsquoIPTG agrave une concentration finale de 05 mM et la culture est poursuivie 4-5h agrave 37degC sous

agitation Par la suite les diffeacuterents preacutelegravevements sont dilueacutes afin que chaque eacutechantillon ait la

mecircme absorbance agrave 600nm (crsquoest-agrave-dire la mecircme quantiteacute de bacteacuteries dans chaque eacutechantillon)

et centrifugeacutes pendant 15 min agrave 4400 rpm (4degC) Les culots bacteacuteriens sont alors resuspendus

dans 15 mL de tampon de lyse(tampon 50 mM MES-KOH agrave pH7555 ou 4 suivant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct et contenant diffeacuterentes concentrations en NiCl2 - 5 mM 20 mM ou 80 mM) puis

transfeacutereacutes dans un tube Eppendorf de 2 mL afin drsquoecirctre lyseacutes par sonication (3 seacuteries de 20

pulsations par eacutechantillon agrave 50 de la puissance maximale avec 1 min de repos dans la glace

entre chaque seacuterie de pulsations) Lrsquoextrait brut soniqueacute est alors seacutepareacute en deux aliquotes de

750 microL Lrsquoun des aliquotes est analyseacute sur gel SDS-PAGE 14 (apregraves lrsquoavoir centrifugeacute 20

min agrave 8000 rpm pour eacuteliminer les deacutebris cellulaires) afin drsquoobserver lrsquoexpression globale de la

proteacuteine Lrsquoautre aliquote va ecirctre traiteacute de faccedilon agrave seacuteparer les proteacuteines solubles et insolubles

Pour cela une centrifugation agrave 14000 rpm durant 20 min est reacutealiseacutee (4degC) Le surnageant

correspond agrave la fraction soluble et le culot agrave la fraction insoluble Ce culot est resuspendu dans

20 microL de tampon de lyse et les deux fractions soluble et insoluble sont analyseacutees sur gel SDS-

PAGE 14

2) Purification de Vp16PDF (forme peu active)

Des bacteacuteries PAL421Tr thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc thermique avec le

plasmide pBADMyc-His A contenant le gegravene codant Vp16PDF wt Les bacteacuteries transformeacutees

sont eacutetaleacutees sur boicircte LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et incubeacutees environ 24h agrave

37degC Des preacutecultures de 20 mL contenant 50 microgmL drsquoampicilline sont inoculeacutees agrave partir drsquoun

clone et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Par la suite 2 L de milieu LB contenant 50 microgmL

drsquoampicilline et 02 drsquoarabinose (pour lrsquoinduction de la proteacuteine) sont inoculeacutes avec la

preacuteculture La culture est reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

culture et est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm durant 7h jusqursquoagrave obtention drsquoune

DO600 = 20 On centrifuge ensuite la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-

10 centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de

lyse 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute

agrave -80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

La purification se fait par chromatographie eacutechangeuse de cations en utilisant 23 mL de

reacutesine SP-Sepharose Fast Flow packeacutee dans une colonne (GE Healthcare life science) La

colonne est eacutequilibreacutee avec le mecircme tampon que celui utiliseacute pour la lyse que lrsquoon nomme

tampon A (50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2) Une fois lrsquoeacutechantillon injecteacute lrsquoeacutelution agrave

4degC se fait avec un tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 1M KCl (que lrsquoon nomme

tampon B) Pour cela une premiegravere eacutetape drsquoeacutelution est reacutealiseacutee en passant 6 volumes de colonne

avec 15 de tampon B Une autre eacutetape consiste ensuite agrave reacutealiser un gradient de 15 agrave 60

de tampon B durant 8 volumes de colonnes agrave 2 mLmin Des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees

et analyseacutees sur gel SDS-PAGE 14 puis on reacutecupegravere celles qui contiennent Vp16PDF (environ

35 mL) Il faut ensuite concentrer les proteacuteines avec les uniteacutes drsquoultrafiltration AmiconUltra 3

kDa-15mL (Merck Millipore) en les centrifugeant agrave 4000g jusquagrave obtention drsquoenviron 11 mL

Une centrifugation 10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC permet drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Cet

eacutechantillon est alors injecteacute sur une colonne Superdex 75 Prepgrade de 120 mL (GE Healthcare)

Lrsquoeacutelution de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacutee avec 15 volumes de colonne de tampon A agrave 15 mLmin

Les fractions sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE 15 et lrsquoensemble des fractions drsquointeacuterecirct sont

rassembleacutees (environ 15 agrave 20 mL total) Un second passage de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacute sur la

colonne Superdex 75 Prepgrade (dans les mecircmes conditions que preacuteceacutedemment) afin

drsquoaugmenter le degreacute de pureteacute de la proteacuteine Apregraves analyse des fractions sur gel SDS-PAGE

14 les fractions drsquointeacuterecirct sont rassembleacutees et concentreacutees avec les tubes Amicon Ultra 3kDa-

15 mL agrave 4000g agrave 4degC jusqursquoagrave obtention drsquoenviron 500 microL Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute

10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Un dosage de Bradford

permet alors de mesurer la concentration de la proteacuteine On reacutealise ensuite des aliquotes et la

proteacuteine est conserveacutee agrave -80degC La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

Mateacuteriels et Meacutethodes

158

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 La proteacuteine est alors stockeacutee agrave -80degC

et sera utiliseacutee pour des tests drsquointeraction

Remarque Il est impeacuteratif drsquoutiliser de la verrerie en plastique et non en pyrex pendant

toutes les eacutetapes de purification afin drsquoeacuteviter tout relargage de meacutetaux qui pourraient se fixer

au site actif de lrsquoenzyme agrave la place du nickel 194

3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active)

Des bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc

thermique avec le plasmide pET16bVp16PDF Les bacteacuteries transformeacutees sont eacutetaleacutees sur boicircte

LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol et incubeacutees

environ 24h agrave 37degC Des preacutecultures de 20 mL de milieu LB contenant 50 microgmL drsquoampicilline

et 34 microgmL de chlorampheacutenicol sont inoculeacutees agrave partir drsquoun clone et incubeacutees durant la nuit agrave

37degC Par la suite 2 L de milieu 2YT contenant 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de

chlorampheacutenicol sont inoculeacutes avec la preacuteculture de faccedilon agrave avoir DO600 = 02 La culture est

reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de culture et est incubeacutee agrave 37degC

sous agitation agrave 150 rpm Lrsquoexpression de la proteacuteine est induite lorsque les bacteacuteries atteignent

une DO600 = 05-06 avec lrsquoajout de 05 mM IPTG On laisse pousser les bacteacuteries 3h agrave 37degC et

150 rpm puis on centrifuge la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-10

centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de lyse

50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute agrave

-80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

Le protocole permettant de purifier Vp16PDF sous forme active consiste agrave utiliser des

tampons de lyse et de purification agrave pH4 et avec 80 mM de NiCl2 Ainsi le tampon de lyse est

le suivant MES-KOH 50 mM pH4 80 mM de NiCl2 Lrsquoeacutetape de purification sur colonne SP

Sepharose Fast Flow (GE Healthcare life science) est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que celui

Mateacuteriels et Meacutethodes

159

utiliseacute pour la forme inactive mais en preacutesence de tampons de composition diffeacuterente La

colonne est eacutequilibreacutee avec le tampon de lyse et lrsquoeacutelution se fait avec le tampon 50 mM MES-

KOH pH4 80 mM NiCl2 1 M KCl Les fractions drsquoeacutelution sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE

14 et celles contenant la proteacuteine sont rassembleacutees Lrsquoeacutechantillon peut alors ecirctre concentreacute

jusqursquoagrave environ 5 mL avec les tubes Amicon Ultra 3 kDa-15 mL agrave 4000g agrave 4degC Lrsquoeacutechantillon

est alors centrifugeacute 10min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees

La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford

On reacutealise tout drsquoabord une gamme eacutetalon avec de la proteacuteine BSA (solution stock 1

mg mL) Dans des cuves de spectrophotomegravetre on ajoute 200 microL de reacuteactif de Bradford

(BioRad) des quantiteacutes de BSA allant 1 microg agrave 10 microg et on complegravete avec de lrsquoeau jusqursquoagrave un

volume final de 1 mL (ajouter du NiCl2 dans la gamme si la proteacuteine agrave doser en contient) On

meacutelange bien lrsquoeacutechantillon et on laisse incuber 15 min agrave tempeacuterature ambiante On reacutealise en

parallegravele de la gamme eacutetalon de BSA une gamme de la proteacuteine agrave doser Pour cela dans un

volume de 1 mL on ajoute diffeacuterents volumes de proteacuteines 200 microL de reacuteactif de Bradford et

on complegravete avec de lrsquoeau Apregraves avoir meacutelangeacute on laisse incuber les eacutechantillons 15 min agrave

tempeacuterature ambiante On reacutealise alors une mesure de lrsquoabsorbance agrave 595 nm de chacun des

eacutechantillons de la gamme eacutetalon ce qui permet de tracer la droite qui relie lrsquoabsorbance en

fonction de la concentration de proteacuteine contenue dans lrsquoeacutechantillon On reacutealise les mecircmes

mesures drsquoabsorbance avec les eacutechantillons dont la concentration de proteacuteine est inconnue et

on reporte les valeurs sur la courbe de la gamme eacutetalon On peut alors deacuteterminer la

concentration en proteacuteine de lrsquoeacutechantillon

5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes

Lrsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes (SDS-PAGE) est reacutealiseacutee agrave partir du protocole

de Laemmli 266 Le gel drsquoeacutelectrophoregravese se compose drsquoun gel de concentration (36

drsquoacrylamide) et drsquoun gel de seacuteparation (entre 10 et 15 drsquoacrylamide selon la taille des

proteacuteines que lrsquoon souhaite observer) et contenant 01 de SDS Les gels de concentration et

de seacuteparation sont preacutepareacutes avec le systegraveme Mini-PROTEAN de Biorad Une quantiteacute

deacutetermineacutee de proteacuteines est meacutelangeacutee avec du tampon de charge (2X 100mM Tris-HCl 4

SDS 20 glyceacuterol 8 β-mercaptoeacutethanol 01 bleu de bromopheacutenol pH 68) et chauffeacutee

Mateacuteriels et Meacutethodes

160

durant 5 min agrave 95degC Les eacutechantillons agrave analyser sont deacuteposeacutes dans les puits du mini-gel ainsi

qursquoun marqueur de poids moleacuteculaire (PageRuler Prestained Protein Ladder 26616 de Thermo

Scientific) La migration srsquoeffectue dans un tampon Tris-Glycine-SDS pH83 (25 mM Tris-

HCl 01 SDS 192 mM Glycine) et se deacuteroule sous une tension de 100V jusqursquoagrave ce que les

proteacuteines passent le gel de concentration puis 200V pour le gel de seacuteparation jusqursquoagrave la sortie

du front de migration du gel

Pour reacutealiser les gels SDS-PAGE il faut utiliser un beacutecher pour preacuteparer la solution pour le

gel de seacuteparation (14 acrylamide 0378 M Tris-HCl pH 88 01 SDS 014 APS 01

TEMED) (volume final de 5 mL) On commence par ajouter le tampon Tris puis lrsquoacrylamide

le SDS lrsquoAPS et lrsquoeau Ajouter agrave la fin le TEMED qui va acceacuteleacuterer la reacuteaction de

polymeacuterisation On meacutelange agrave la pipette et on deacutepose doucement la solution entre les deux vitres

du Mini-PROTEAN System de Biorad On ajoute doucement 200 microL drsquoisopropanol apregraves avoir

deacuteposeacute le gel de seacuteparation afin drsquoaplanir le niveau et drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles bulles Il faut

ensuite attendre une heure que le gel polymeacuterise Ensuite on penche le systegraveme de faccedilon agrave

eacutevacuer lrsquoisopropanol et on essuie les reacutesidus avec du papier propre On preacutepare alors dans un

beacutecher la solution pour le gel de concentration (36 acrylamide 012 M Tris-HCl pH 68

01 SDS 02 APS 01 TEMED) (volume final 5 mL) Tout comme le gel de seacuteparation

on ajoute le TEMED uniquement agrave la fin On deacutepose alors la solution entre les vitres au-dessus

du gel de seacuteparation preacutealablement polymeacuteriseacute jusqursquoagrave la limite supeacuterieure des vitres On

deacutepose alors le peigne contenant les puits entre les deux vitres Il faut ecirctre preacutecautionneux afin

de ne pas inseacuterer de bulles dans le gel

6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

Preacuteparation des anticorps

Les anticorps anti-Vp16PDF ou anti-EcPDF ont eacuteteacute produits agrave partir de lapins agrave lrsquoanimalerie

de lrsquoINAF au CNRS de Gif-sur-Yvette

Pour chaque seacuterie drsquoanticorps 500 microL de proteacuteine agrave 1 mgmL additionneacutes de 500 microL

drsquoadjuvant de Freund ont eacuteteacute injecteacutes agrave deux lapins en parallegravele agrave J0 J14 J28 et J43 (adjuvant

complet pour la premiegravere injection incomplet pour les injections suivantes) Des preacutelegravevements

sanguins ont eacuteteacute reacutealiseacutes dans lrsquoartegravere meacutediane agrave J0 et J37 pour les anticorps anti-Vp16PDF et

J0 J36 et J64 pour les anticorps anti-EcPDF Un dernier preacutelegravevement intracardiaque a eacuteteacute

effectueacute agrave J58 pour les anticorps anti-Vp16PDF et J81 pour les anticorps anti-EcPDF

Mateacuteriels et Meacutethodes

161

Pour chaque preacutelegravevement il faut reacutecupeacuterer le seacuterum contenant les anticorps Pour cela il

faut casser 2-3 pipettes Pasteur en verre agrave lrsquointeacuterieur de chacun des tubes de preacutelegravevement et les

incuber 1h agrave 37degC dans une eacutetuve On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon durant 20 min agrave 2000 rpm

agrave tempeacuterature ambiante et on reacutecupegravere la partie supeacuterieure du seacuterum ainsi obtenue Des aliquotes

de 500 microL sont stockeacutes agrave -80degC

Preacutecipitation des anticorps au sulfate drsquoammonium

On deacutecongegravele lentement (dans de la glace) les anticorps stockeacutes agrave -80degC (durant environ

3h) Pour 1 mL drsquoeacutechantillon on centrifuge 30 min agrave 14000 g On reacutecupegravere le surnageant et on

le preacutecipite avec 40 drsquoammonium sulfate (243 mg) pendant 1h agrave 4degC On centrifuge de

nouveau 1h agrave 14000 g et on resuspend ensuite le culot avec 1 mL de tampon phosphate (Na2Na)

20 mM pH 72 On effectue une dialyse toute la nuit contre 500 mL de ce mecircme tampon On

deacutetermine alors la concentration en anticorps (une DO280 de 135 correspond agrave une

concentration en IgG de 1 mgmL)

Produits utiliseacutes pour le Western-blot

Tampon de transfert 192 mM Glycine 25 mM Tris-base 005 SDS 20 Methanol

PBS 5X 750 M NaCl 80 mM Na2HPO4 20 mM NaH2PO4

Tween20 (Sigma P-7949)

Lait en poudre (GE Healthcare)

Membrane PVDF (GE Healthcare)

Anticorps primaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Anticorps anti-EcTF dilution 1 15000

Anticorps anti-EcMetAP (lapin 361) dilution 15000-10000

Anticorps anti-EcPDF (lapin 363) dilution 110000

Anticorps anti-Vp16PDF (lapin 342) dilution 1 5000-10000

Anticorps secondaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Goat anti-rabbit IgG-Cy5 dilution 1 1000 (Amersham)

Protocole

Le principe du Western-blot est drsquoidentifier une proteacuteine drsquointeacuterecirct agrave lrsquoaide drsquoanticorps

primaires dirigeacutes speacutecifiquement contre cette proteacuteine Un anticorps secondaire auquel est

greffeacutee une sonde fluorescente dirigeacute contre lrsquoanticorps primaire permet alors de deacutetecter la

proteacuteine par fluorescence

Mateacuteriels et Meacutethodes

162

Les eacutechantillons sont deacuteposeacutes sur gel SDS-PAGE agrave 15 drsquoacrylamide (voir eacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes) La migration se fait agrave 100V dans un tampon Tris-Glycine-SDS

Le gel est alors reacutecupeacutereacute et rinceacute dans du tampon de transfert apregraves eacutelimination du stacking (gel

de concentration) Le sandwich permettant le transfert des proteacuteines depuis le gel vers la

membrane est reacutealiseacute en appliquant le gel contre un morceau de membrane PVDF

preacutealablement activeacutee dans du meacutethanol le tout entre plusieurs feuilles de papier Whatman

Lrsquoensemble est placeacute dans une cassette laquelle est placeacutee dans la cuve remplie de tampon de

transfert Un courant constant de 30V est appliqueacute durant la nuit en chambre froide Le transfert

effectif des proteacuteines sur la membrane est aiseacutement veacuterifiable gracircce agrave lrsquoutilisation de marqueurs

de poids moleacuteculaires coloreacutes (ThermoFisher Prestained protein ladder 26616)

La membrane est ensuite reacutecupeacutereacutee et laveacutee rapidement agrave lrsquoeau puis avec du tampon PBS

1X La saturation de la membrane permettant drsquoeacuteviter la fixation aspeacutecifique des anticorps est

effectueacutee pendant 5h agrave 4degC dans un tampon PBS Tween20 03 et 5 drsquoagent bloquant

(Amersham ECL blocking agent) La membrane est ensuite laveacutee avec du tampon PBS 1X

Tween20 03 durant 30 min agrave 4degC puis incubeacutee la nuit agrave 4degC en preacutesence drsquoanticorps primaire

dilueacute dans du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 La membrane est laveacutee

5 fois 10 min avec du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 avant drsquoincuber

agrave lrsquoobscuriteacute durant 3h en preacutesence des anticorps secondaires (Ig-Cy5-Anti rabbit Amersham

dilueacute 1000 fois) La membrane est alors laveacutee 3 fois avec du tampon PBS 1X Tween20 03

lait 025 puis 2 fois 10 min dans du tampon PBS1X Tween20 03 et enfin une derniegravere

fois dans du PBS 1X Apregraves seacutechage la fluorescence de la membrane peut ecirctre reacuteveacuteleacutee Nous

utilisons au laboratoire lrsquoappareil PharosFX Molecular Imager de BIO-RAD pour la reacuteveacutelation

Nous utilisons le logiciel Quantity One en mode laquo basic raquo pour quantifier le signal de

fluorescence Avec lrsquooption laquo rect tool raquo nous traccedilons un cadre autour des bandes agrave quantifier

ainsi qursquoun cadre ne contenant aucune bande afin drsquoobtenir le signal de bruit de fond Le signal

de fluorescence agrave lrsquointeacuterieur de chaque cadre est alors quantifieacute Les valeurs ainsi obtenues sont

rentreacutees dans le logiciel Excel afin de reacutealiser un traitement des donneacutees

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase

Lrsquoactiviteacute des enzymes PDF est mesureacutee par un test cineacutetique spectrophotomeacutetrique 231 La

reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme PDF est coupleacutee agrave la reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme formate

deacuteshydrogeacutenase (FDH) selon les deux reacuteactions suivantes

Mateacuteriels et Meacutethodes

163

ougrave N-formyl-Met-X (ou fMX) est un peptide syntheacutetique de longueur variable et posseacutedant une

meacutethionine initiatrice formyleacutee NAD+ est le produit de la reacuteaction de deacuteformylation (la

nicotinamide adeacutenine dinucleacuteotide sous forme oxydeacutee) et le NADH sous forme reacuteduite (produit

de la reacuteaction de la formate deacutehydrogenase) Le peptide couramment utiliseacute au laboratoire est

le N-formyl-Met-Ala-Ser ou fMAS

La quantiteacute de peptide deacuteformyleacute est proportionnelle agrave la quantiteacute de NADH formeacute avec

une stoechiomeacutetrie 11 La mesure de lrsquoabsorbance du NADH agrave 340 nm au cours du temps

permet donc de mesurer directement le taux de deacuteformylation de la meacutethionine et donc lrsquoactiviteacute

de lrsquoenzyme A340 = ἐNADH-340nm x [PDF] x l ougrave ἐ est le coefficient drsquoextinction molaire du NADH

(ἐNADH-340nm = 6220 mol-1Lcm-1 ou M-1cm-1) et l la longueur du trajet optique de la cuve (1

cm) Ainsi cette eacutequation permet le calcul theacuteorique de la variation drsquoabsorbance observable

pour une concentration en substrat donneacutee Une gamme de concentration en fMAS allant de 0

mM agrave 10 mM est ainsi reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF

en fonction de la concentration en substrat (vi = A340min-1) La courbe vi = f([fMAS]) est alors

traceacutee gracircce au module Kinetics de SigmaPlot selon lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten etou

Lineweaver-Burke Cela permet de deacuteterminer les constantes Vmax (A340min) et Km (mM) Le

kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

1) Mateacuteriel et solutions

Les mesures sont reacutealiseacutees dans des cuves en quartz de 200 microL preacutealablement nettoyeacutees

avec de lrsquoacide sulfochromique La longueur du trajet optique est de 1 cm Le

spectrophotomegravetre Ultraspec2100Pro (GE Healthcare) utiliseacute possegravede un portoir de 6 cuves agrave

effet Peltier ainsi qursquoune uniteacute de controcircle de la tempeacuterature Le spectrophotomegravetre est controcircleacute

par le logiciel SWIFT II

Les solutions stocks utiliseacutees pour le meacutelange reacuteactionnel sont 1M Hepes-KOH pH 75

10 mgmL BSA (pour limiter la fixation aspeacutecifique de lrsquoenzyme sur les parois de la cuve)

NAD+ 32 mM (Roche) 180 UmL FDH (Sigma ref F8649-250UN) 200 mM fMAS (Bachem

ref H-6210 250 mg) 10 mM NiCl2 Toutes les solutions sont preacutepareacutees dans de lrsquoeau

Mateacuteriels et Meacutethodes

164

Lrsquoenzyme Vp16PDF est conserveacutee agrave -20degC dans un tampon 50 mM MES-KOH pH4 80

mM NiCl2 50 glyceacuterol Une dilution intermeacutediaire de la PDF agrave 2-5 microM dans un tampon 50

mM MES-KOH pH4 80 mM NiCl2 est preacutepareacutee extemporaneacutement et conserveacutee dans la glace

pour la journeacutee Lrsquoenzyme conserveacutee dans le tampon 50 mM MES pH55 et 5 mM NiCl2 a

eacutegalement eacuteteacute testeacutee apregraves avoir reacutealiseacute une dilution intermeacutediaire agrave 2-5 microM

2) Protocole

Chaque meacutelange reacuteactionnel de 200 microL est preacutepareacute dans un tube Eppendorf contenant

HEPES-KOH 50 mM pH 75 NiCl2 1 mM NAD+ 12 mM FDH 45 UmL Vp16PDF 100 nM

(pour les tests reacutealiseacutes avec les extraits brut 10 microL de fraction soluble agrave 05 microgmicrol sont ajouteacutes)

Le meacutelange reacuteactionnel est ensuite transvaseacute dans une cuve laquelle est inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre preacutealablement chauffeacute agrave 37degC 6 conditions expeacuterimentales peuvent ecirctre

testeacutees en mecircme temps gracircce au portoir de cuves contenant 6 emplacements La reacuteaction est

deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat fMAS apregraves 2 min drsquoincubation dans le spectrophotomegravetre

(le tripeptide est remplaceacute par de lrsquoeau pour le blanc) et lrsquoabsorbance agrave 340 nm est mesureacutee

pendant 10 min agrave 37degC Une gamme de concentration en fMAS allant de 0 mM agrave 10 mM est

reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF en fonction de la

concentration en substrat La courbe vi = f([fMAS]) est alors traceacutee selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten etou Lineweaver-Burke On deacutetermine ainsi les constantes Vmax (mmolmin)

et Km (mM) Le kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

avec ἐNADH-340nm = 6220 mol-1L-1cm-1

3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine

Lrsquoinhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine a eacuteteacute mesureacutee par le test drsquoactiviteacute deacutecrit ci-

dessus selon un protocole leacutegegraverement modifieacute les concentrations en PDF et substrat sont

constantes lrsquoactinonine (resuspendue dans de lrsquoeacutethanol 100) est ajouteacutee agrave des concentrations

variables et la reacuteaction enzymatique est deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat Pour deacuteterminer les

valeurs drsquoIC50 et de KIapp Le meacutelange reacuteactionnel contenant Vp16PDF et lrsquoactinonine est

incubeacute 10 min agrave 37degC puis transfeacutereacute dans une cuve laquelle est alors inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre maintenu agrave 37degC Apregraves 2 min drsquoincubation le substrat est ajouteacute et la

cineacutetique mesureacutee par la deacutetection de lrsquoabsorbance agrave 340 nm La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

Pour deacuteterminer la valeur du KIon utilise le mecircme protocole que le test drsquoactiviteacute deacutecrit

preacuteceacutedemment mais lrsquoactinonine est ajouteacutee au meacutelange reacuteactionnel Aucune preacuteincubation du

Mateacuteriels et Meacutethodes

165

complexe enzymeinhibiteur nrsquoa lieu Le meacutelange contient drsquoabord le substrat et lrsquoinhibiteur

lrsquoenzyme est ajouteacutee ensuite pour deacuteclencher la reacuteaction La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF

1) Souches

Les souches drsquoE coli utiliseacutees dans cette partie sont reacutepertorieacutees dans le Tableau MM-8

Tableau MM-8 Souches utiliseacutees pour les tests de compleacutementation fonctionnelle test de croissance et

extraction drsquoagreacutegats

2) Compleacutementation fonctionnelle

Le principe de la compleacutementation fonctionnelle de Vp16PDF est drsquoutiliser une souche de

bacteacuterie E coli dont le gegravene def codant EcPDF a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et de le remplacer par le gegravene codant

la deacuteformylase de Vp16T via un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose afin drsquoobserver si

lrsquoenzyme exprimeacutee permet aux bacteacuteries de survivre et donc de restaurer la croissance La

souche de bacteacuterie utiliseacutee pour les expeacuteriences de compleacutementation est la souche PAL421Tr

dont le gegravene chromosomique de deacuteformylase est deacuteleacuteteacute et qui contient un plasmide pMAK-

705-EcPDF contenant le gegravene de deacuteformylase endogegravene Ce plasmide est thermosensible ce

qui permet de controcircler sa capaciteacute agrave se reacutepliquer en fonction de la tempeacuterature Cette souche

est alors transformeacuteeavec un plasmide pBADMyc-HisA contenant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct

Souche Geacutenotype Source

Compleacutementation fonctionnelle

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Extraction des agreacutegats et tests de croissance

W3110 F- lambda- IN(rrnD-rrnE)1 rph-1 P Genevaux

MG1655 wild type K-12 strain F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 P Genevaux

MG1655ΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB P Genevaux

MG1655Δtig F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 Δtig P Genevaux

MG1655 ΔtigΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB Δtig P Genevaux

A1119 W3110 Delta proteacuteases Lon ClpP ClpQY P Genevaux

A722 W3110 wild type P Genevaux

Jm101Tr Facute traD36 proA+B+ lacIq Δ(lacZ)M15 Δ(lac-proAB)

glnV thi recA56 srl-300 Tn10

Hirel et al 1988 267

Mateacuteriels et Meacutethodes

166

Une culture liquide de 100 mL de bacteacuteries PAL421Tr transformeacutee avec lrsquoune ou lrsquoautre

des diffeacuterentes constructions contenues dans un plasmide pBADMyc-HisA est reacutealiseacutee en

milieu LB contenant de lrsquoampicilline agrave 25 microgmL et incubeacutee agrave 30degC jusqursquoagrave ce que la densiteacute

optique des cultures soit DO600 = 1 On preacutelegraveve alors 10 mL de chaque eacutechantillon dans un tube

Falcon (dans le cas ougrave de leacutegegraveres variations de densiteacute optique seraient observeacutees entre des

souches transformeacutees avec des constructions diffeacuterentes on dilue avec du milieu LB liquide les

cultures de faccedilon agrave ce qursquoelles possegravedent toutes exactement la mecircme DO600 dans les 10mL)

Les eacutechantillons sont alors centrifugeacutes agrave 4400 rpm durant 15 min agrave 4degC de faccedilon agrave obtenir un

culot Ce culot est alors resuspendu dans 1 mL de milieu LB liquide Pour chacune des souches

on reacutealise alors une seacuterie de dilutions successives au dixiegraveme sur une plaque 96 puits (Figure

MM-1) On deacutepose par la suite sur un milieu nutritif LB geacuteloseacute une goutte de 10 microL de

chacune des dilutions pour chacune des souches utiliseacutees afin de deacuteposer de moins en moins

de bacteacuteries au fil des dilutions (Figure MM1) Le deacutepocirct des gouttes se fait sur boicircte LB agar

suppleacutementeacute avec 05 de glucose (pour inhiber lrsquoexpression du pBAD) et en parallegravele sur

boicirctes suppleacutementeacutees avec des concentrations drsquoarabinose allant de 02 agrave 2 et cultiveacutees agrave

30degC ou 42degC (voir Figure MM-1)

Mateacuteriels et Meacutethodes

167

Figure MM-1 Expeacuterience de compleacutementation fonctionnelle A) Culture de bacteacuteries PAL421Tr

transformeacutees avec un plasmide pBAD contenant le gegravene de la PDF drsquointeacuterecirct B) Preacuteparation des dilutions de

culture C) Deacutepocirct des gouttes sur boicircte et incubation

Mateacuteriels et Meacutethodes

168

2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries

Cette expeacuterience a pour objectif drsquoobserver si lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF modifie

la cineacutetique de croissance des bacteacuteries en fonction de la souche bacteacuterienne testeacutee et de la

tempeacuterature drsquoincubation utiliseacutee Pour cela diffeacuterentes souches de bacteacuteries drsquoexpression (voir

tableau MM-8) ont eacuteteacute transformeacutees (soit avec un plasmide pBAD vide soit avec le plasmide

pBADEcPDF soit avec le plasmide pBADVp16PDF) et eacutetaleacutees sur boicirctes LB agar avec 100

microgmL drsquoampicilline et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Des preacutecultures de 5mL de LB sont

inoculeacutees avec un clone et mises en incubation agrave 37degC durant la nuit sous agitation dans un

milieu LB avec ampicilline (pour chaque construction transformeacutee un clone est testeacute) Le

lendemain des fioles contenant 100 mL de milieu 2YT sont inoculeacutees avec 200 microL de

preacuteculture et cela pour chaque construction On ajoute le ou les antibiotiques approprieacutes ainsi

qursquoune concentration finale de 2 drsquoarabinose (permet lrsquoinduction de la proteacuteine exprimeacutee par

le pBAD) pour chaque culture Les cultures bacteacuteriennes sont alors mises agrave incuber agrave diffeacuterentes

tempeacuteratures (28degC 30degC 37degC ou 42degC) Une mesure de lrsquoabsorbance agrave 600 nm est reacutealiseacutee

toutes les heures afin de pouvoir tracer une cineacutetique de croissance bacteacuterienne

3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes

Les agreacutegats de proteacuteines ont eacuteteacute isoleacutes en utilisant la meacutethode de Tomoyasu 268

NB lrsquoensemble des eacutetapes de ce protocole doit ecirctre effectueacute dans un meacutelange deau froide et

de glace

Tampons neacutecessaires pour lrsquoextraction des agreacutegats

Tampon A 10 mM KH2PO4 pH65 (agrave partir drsquoun stock agrave 05 M) 1 mM EDTA 20 sucrose

2 mgmL de lysozyme La solution est preacutepareacutee le jour mecircme

Tampon B 10 mM KH2PO4 pH65 1 mM EDTA

Protocole drsquoextraction des agreacutegats agrave partir de diffeacuterentes souches de bacteacuteries

Les souches utiliseacutees sont preacutesenteacutees dans le tableau MM-8 (la souche Jm101Tr nrsquoa pas eacuteteacute

utilseacutee pour lrsquoextraction des agreacutegats mais seulement pour les tests de croissance) elles sont

toutes transformeacutees avec le plasmide pBAD ou pBADVp16PDF ou pBADEcPDF

Les bacteacuteries sont mises en preacuteculture dans 4 mL de milieu LB avec 05 de glucose durant

la nuit agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

50 mL de milieu LB avec une DO600 initiale de 004 le milieu contenant de lrsquoampicilline (50

microgmL) et 2 arabinose La culture se fait agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Lorsque

Mateacuteriels et Meacutethodes

169

la DO600 atteint 1 uniteacute drsquoabsorbance ou apregraves 6h la culture est mise 15-20 min dans un meacutelange

eauglace On preacutelegraveve ensuite la quantiteacute neacutecessaire de bacteacuteries pour avoir une DO600 eacutegale agrave

1 en suivant la formule suivante 1 DO600 x 16 = volume agrave preacutelever (mL)

Lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 15 min agrave 6000 g (4degC) dans des tubes Falcon de 50 mL On

eacutevacue le surnageant et on resuspend le culot dans 120 microL de tampon A puis on laisse reposer

30 min dans lrsquoeauglace Par la suite 1080 microL de tampon B sont ajouteacutes la solution est

meacutelangeacutee par retournement puis transfeacutereacutee dans un tube Eppendorf de 2 mL La solution de

bacteacuteries est alors deacuteposeacutee dans un beacutecher contenant un meacutelange glaceeau et lyseacutee par

sonication en reacutealisant deux cycles de 10 pulsations par eacutechantillon avec une minute de repos

entre chaque seacuterie de pulsation (en utilisant 50 de puissance avec lrsquoappareil Sonifier cell

disruptor 200 de Branson) Lrsquoeacutechantillon est soumis agrave deux sonications avec une minute de

repos dans la glace entre les deux sessions de pulsations La solution de lyse est ensuite

centrifugeacutee 15 min agrave 2000 g (4degC) Le surnageant est transfeacutereacute dans un autre tube Eppendorf

(un aliquote de 100 microL est preacuteleveacute afin de reacutealiser un dosage des proteacuteines (voir dosage par la

meacutethode de Bradford) et une analyse sur gel SDS-PAGE afin de veacuterifier que les diffeacuterents

eacutechantillons testeacutes contiennent la mecircme quantiteacute de proteacuteines Le surnageant est alors centrifugeacute

25 min agrave 14000g (4degC) le surnagent eacutelimineacute puis le culot est centrifugeacute encore 2 min pour

eacuteliminer le reste de surnagent Enfin le culot est congeleacute agrave -80degC pour la nuit

Le lendemain le culot est resuspendu dans 1 mL de tampon B puis soniqueacute suivant les

mecircmes conditions que pour la lyse Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute 25 min agrave 14000 g (4degC)

puis le culot est resuspendu dans 960 microL de tampon B La suspension est de nouveau soniqueacutee

suivant les conditions deacutecrites preacuteceacutedemment mais en utilisant cette fois deux sessions de 8

pulsations On ajoute 240 microL de solution NonidetP-40 10 puis on vortexe

Les tubes sont mis agrave centrifuger 35 min agrave 14000 g puis le culot est resuspendu dans 960 microL

de tampon B et soniqueacute deux fois avec 8 pulsations On ajoute agrave nouveau 240 microL de solution

NonidetP-40 agrave 10 puis on vortexe On centrifuge une derniegravere fois lrsquoeacutechantillon durant 35

min agrave 14000 g (4degC) Le culot est alors resuspendu dans 40 microL de tampon de charge 1X et

utiliseacute pour diffegraverent expeacuteriences En geacuteneacuteral 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15

avec coloration au bleu de Coomassie ou Sypro Ruby pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats Les eacutechantillons peuvent eacutegalement ecirctre analyseacutes par Western-blot afin de

visualiser speacutecifiquement la preacutesence de certaines proteacuteines Dans ce cas il faut eacutegalement

charger 20 microL par puits drsquoeacutechantillon sur un gel SDS-PAGE 15 On reacutealise ensuite le

Mateacuteriels et Meacutethodes

170

protocole du Western-blot (voir partie Western-blot) avec des anticorps dirigeacutes contre les

proteacuteines drsquointeacuterecirct

4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une

analyse en spectromeacutetrie de masse digestion trypsique

drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE Lrsquoobjectif de cette expeacuterience est drsquoidentifier les espegraveces proteacuteiques preacutesentes dans un

eacutechantillon drsquoagreacutegats cellulaires Sur les 40 microL drsquoeacutechantillon obtenus apregraves extraction des

agreacutegats 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15 pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats et le gel est coloreacute avec du SYPRO Ruby (Thermofisher) Pour chaque eacutechantillon

deacuteposeacute sur gel le profil de migration est analyseacute et les bandes reacuteveacuteleacutees sont minutieusement

deacutecoupeacutees pour ensuite ecirctre traiteacutees pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

La deacutecoupe des bandes se fait sur une plaque de reacuteveacutelation UV preacutealablement recouverte

de film plastique pour eacuteviter toute forme de contamination Il est neacutecessaire drsquoutiliser des tubes

Eppendorf preacutealablement traiteacutes agrave lrsquoaceacutetonitrile (afin de dissoudre les eacuteventuels contaminants)

pour reacutecupeacuterer les eacutechantillons Il est eacutegalement important de se munir de gants propres et drsquoune

charlotte pour eacuteviter les contaminations par la keacuteratine Pour chaque bande deacutecoupeacutee un scalpel

propre doit ecirctre utiliseacute

Solutions utiliseacutees

- Solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM (solution AB) 198 g de bicarbonate

drsquoammonium 50 mL drsquoeau pour HPLC (ne pas utiliser drsquoeau MQ)

- Solution de DTT agrave 10 mM diluer le DTT (stock agrave 1 M masse moleacuteculaire = 15425

gmol) dans 1mL de solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution drsquoiodoaceacutetamide (55 mM) diluer lrsquoiodoaceacutetamide (stock agrave 100 mM) dans une

solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de bicarbonate drsquoammonium avec 5 drsquoaceacutetonitrile diluer 50 microL

drsquoaceacutetonitrile pur dans 950 microL de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de trypsine Trypsine PROMEGA (20 microg) dilueacute dans 400 microL de solution de

reacutehydratation PROMEGA (Ref V5280)

Protocole

Pour un eacutechantillon migreacute sur gel SDS-PAGE chaque bande proteacuteique est deacutecoupeacutee

Chacune des bandes est deacuteposeacutee dans un tube Eppendorf puis deacutecoupeacutee en cubes de 1-2mm x

1-2mm x 1mm agrave lrsquoaide drsquoune lame de scalpel On ajoute alors 20 agrave 100 microL drsquoaceacutetonitrile 100

Mateacuteriels et Meacutethodes

171

durant 10 min pour deacuteshydrater le gel puis on retire le liquide Srsquoen suit une eacutetape de reacuteduction

des eacutechantillons durant laquelle on ajoute 20 agrave 100 microL (suivant le volume de la bande

deacutecoupeacutee) de solution de bicarbonate drsquoammonium (50 mM) contenant 10 mM de DTT durant

1h agrave 37degC en agitant les tubes occasionnellement mais vigoureusement Le liquide est ensuite

eacutevacueacute On poursuit sur une eacutetape drsquoalkylation ougrave lrsquoon va ajouter une solution drsquoiodoaceacutetamide

(55 mM) en utilisant le mecircme volume que celui ajouteacute lors de lrsquoeacutetape de reacuteduction Puis les

eacutechantillons sont incubeacutes 30 agrave 60 min agrave lrsquoabri de la lumiegravere en prenant soin drsquoagiter

occasionnellement et eacutenergiquement On eacutevacue ensuite le liquide On recommence lrsquoeacutetape de

deacuteshydratation en ajoutant 20-100 microL de solution drsquoaceacutetonitrile durant 10 min puis on eacutevacue

le surnageant On peut alors reacutehydrater les eacutechantillons en les laissant reposer durant 20 min

dans 20-100 microL de solution AB suivi drsquoune nouvelle deacuteshydratation avec 20-100 microL

drsquoaceacutetonitrile 100 durant 10 min On eacutevacue ensuite le liquide Les morceaux de gel sont alors

laveacutes dans 50-200 microL de solution de bicarbonate drsquoammonium et le liquide est retireacute Les

eacutechantillons sont de nouveau deacuteshydrateacutes durant 10 min avec 50-200 microL drsquoaceacutetonitrile puis on

eacutevacue les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile en placcedilant les eacutechantillons durant 30 min agrave 1h dans un

SpeedVac (cela permet drsquoeacutevacuer les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile neacutefastes pour lrsquoeacutetape de digestion

agrave la trypsine) Les eacutechantillons sont ensuite digeacutereacutes avec 2 microL de solution de trypsine en laissant

le temps aux morceaux de gel de se reacutehydrater agrave 0degC

Lorsque les eacutechantillons ont absorbeacute la solution de trypsine on ajoute 10-100 microL de

solution de bicarbonate drsquoammonium contenant 5 drsquoaceacutetonitrile pour reacutehydrater

complegravetement les morceaux de gel Les tubes sont mis agrave incuber durant 15 min (on peut ajouter

plus de solution le but eacutetant que les morceaux de gel soient complegravetement reacutehydrateacutes en eacutevitant

drsquoavoir un surplus de surnageant) Lrsquoeacutetape de digestion se deacuteroule ensuite durant 1 agrave 2h agrave 37degC

dans un thermomixeur agrave 600 rpm A lrsquoissue de la digestion on ajoute 2-10 microL de solution 1

FA (acide formique) ou 01 TFA (acide trifluoroaceacutetique) dilueacute dans de lrsquoeau si lrsquoextraction

doit ecirctre faite le lendemain Sinon on passe directement agrave lrsquoeacutetape de premiegravere extraction qui

consiste agrave reacutecupeacuterer le surnageant et le transfeacuterer dans un nouveau tube auquel on ajoute 10-

50 microL drsquoune solution 1 FA On incube lrsquoeacutechantillon durant 20-30 min agrave tempeacuterature ambiante

en agitant occasionnellement On reacutealise ensuite la seconde extraction qui consiste agrave ajouter

10-50microL de solution 80 aceacutetonitrile 01 FA et on incube durant 20-30 min agrave tempeacuterature

ambiante en agitant occasionnellement et vigoureusement On reacutecupegravere alors le surnageant que

lrsquoon ajoute agrave la fraction preacuteceacutedente On garde les morceaux de gel jusqursquoagrave ce que les analyses

de spectromeacutetrie de masse aient eacuteteacute effectueacutees Les tubes contenant le surnageant sont mis dans

Mateacuteriels et Meacutethodes

172

un concentrateur SpeedVac afin drsquoeacutevaporer le liquide et seacutecher les eacutechantillons (pas de

chauffage requis) On ajoute alors 10 microL drsquoeau pour resuspendre le mateacuteriel et on replace les

tubes dans la centrifugeuse sous vide afin drsquoobtenir seulement 2 microL de liquide dans le tube

Pour finir on resuspend lrsquoeacutechantillon dans 10-50 microL de solvant A (5 aceacutetonitrile 01 FA)

B4 Etudes des interactions avec le ribosome

1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli

Mateacuteriel et Solutions

-Centrifuge Beckman rotor JA20

-Rotors rotor 70Ti ou 502Ti pour ultracentrifugeuse (Beckman Coulter ref 337922)

-Tubes pour lrsquoultracentrifugation en polycarbonate aluminium (ref 355618 Beckman) adapteacutes

aux rotors 70Ti (Beckman Coulter) et 502Ti

-La paillasse et les pipettes sont nettoyeacutees avec une solution anti-RNAse (Ambion 9780)

Composition des diffeacuterents tampons et milieu de culture

-Tous les tampons sont preacutepareacutes au plus tocirct quelques jours en avance filtreacutes sur des filtres de

022 μm et stockeacutes agrave 4degC

-7 SpectraPor Dialysis Membrane MWCO 8000 Wet in 01 sodium azide (no ref 734-0614

VWR)

-Ammonium chloride A9434-1KG (Sigma)

-Lysozyme 62970-5G-F (Sigma)

-Potassium chloride P9541-500G (Sigma)

-Sucrose molecular biology grade RNase-free S0389-1KG (Sigma)

-Complete EDTA-free Protease Inhibitor Cocktail Tablets Cat No 11 873 580 001 (20

tablets) or Cat No 05 056 489 001 (3x20 tablets) (Roche)

-DNase I FPLC pure Product number 27-0514 (Amersham Biosciences)

-PBS 10X sterile Molecular biology biosolve CAT Ndeg 16232321

Composition apregraves dilution

-PBS 1X 10 mM sodium phosphate 18 mM potassium phosphate 137 mM sodium chloride

27 mM potassium chloride pH 74 (25degC) Filtreacute avec filtres de 022 μm

Mateacuteriels et Meacutethodes

173

Tableau MM-9 Composition des tampons RSP pour la purification des ribosomes 70S drsquoE coli

Tampons

RSP Tris-HCl MgCl2 NH4Cl KCl Sucrose Autre

RSP 25 mM 10 mM 50 mM --- --- 7 mM -mercaptoethanol

(ajouteacute agrave la derniegravere minute)

RSP-10 25 mM 10 mM 50 mM --- 10 1 mM pefabloc + 05 mgmL

lysozyme (Roche)

RSP-18 A 25 mM 10 mM 05 M --- 18

RSP-18 B 25 mM 10 mM 1 M --- 18

RSP-low Mg 50 mM 1 mM 30 mM 30 mM ---

RSP-20 50 mM 05 mM 30 mM 30 mM 20

RSP-30 50 mM 13 mM 30 mM 30 mM 30

Protocole de purification des ribosomes drsquoE coli

La souche de bacteacuteries E coli MRE600 (souche deacuteficiente en RNase voir 269) est utiliseacutee

pour cette purification Cette souche ne contenant pas de plasmide portant une reacutesistance agrave un

antibiotique il est tregraves important de prendre des preacutecautions lors de la culture afin de ne pas

avoir de contamination

La souche MRE600 (conserveacutee en glyceacuterol agrave -80degC) est mise en preacuteculture (7 mL) pendant

12h agrave 37degC et sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

32 L de milieu LB reacutepartis dans 4 erlens de 3L (1mL de preacuteculture agrave DO600 ~ 5-6 pour 800 mL

de milieu) qui sont ensuite mis sous agitation constante (180pm) agrave 37degC Lorsque la DO600

atteint 27 agrave 29 uniteacutes drsquoabsorbance (il est important de ne pas deacutepasser ces valeurs pour que

la culture soit en phase exponentielle) la culture est arrecircteacutee en mettant les erlens dans la glace

durant 20 min (run on) puis centrifugeacutee pendant 30 min agrave 6000 rpm agrave 4degC (JA10 Beckman)

entre 10 et 12 g de bacteacuteries sont ainsi reacutecolteacutees Les culots bacteacuteriens sont laveacutes deacutelicatement

avec ~7 volumes de PBS 1X froid pour 1g de cellules La resuspension se fait avec une pipette

de 10 mL en eacutevitant de faire des bulles Geacuteneacuteralement on ajoute 50 mL de tampon dans le

premier tube et apregraves resuspension on transfert dans le deuxiegraveme tube et ainsi de suite jusqursquoau

dernier tube Tous les tubes de maniegravere seacutequentielle sont enfin laveacutes avec le reste de tampon

que lrsquoon ajoute agrave la solution initiale Les bacteacuteries et les solutions doivent ecirctre maintenues

constamment dans la glace Les cellules resuspendues sont distribueacutees dans deux tubes Falcons

de 50 mL puis centrifugeacutees 10-20 min agrave 6000 rpm 4degC (rotor laquo swinging centrifuge raquo)

Le culot bacteacuterien est resuspendu dans la glace (en utilisant une tige de verre arrondie) dans

15 mL de tampon RSP-10 Pour faciliter la resuspension les cellules sont mises agrave agiter

Mateacuteriels et Meacutethodes

174

doucement dans une chambre froide jusqursquoagrave complegravete suspension La solution de bacteacuteries

(~25mL) est additionneacutee de tampon RSP-10 sucrose jusqursquoagrave un volume final de 50 mL

Deux meacutethodes de lyse ont eacuteteacute utiliseacutees La plupart des purifications de ribosomes ont eacuteteacute

obtenues par sonication des cellules mais lrsquoutilisation drsquoun laquo cell distruptor (voir ci-dessous) a

eacutegalement eacuteteacute essayeacutee

Sonication

La lyse est effectueacutee par Sonication (Branson Digital Sonifer) Pour 50 mL de cellules

resuspendues on utilise un beacutecher de 100 mL en plastique (nettoyeacute avec de lrsquoeacutethanol) et deacuteposeacute

dans un beacutecher en verre de 1 L contenant un meacutelange drsquoeau et de glace

Les conditions de sonication sont les suivantes

Temps 3rsquo

Tempeacuterature max 11degC

Amplitude 60

Pulsation 5rsquorsquo

Intervalle 30rsquorsquo

Tempeacuterature pulsation 7degC

Tempeacuterature sonde 3degC

Dans le cas ougrave nous avons utiliseacute le Sonicator (Sonifier cell disruptor 200 de Branson) dont

nous ne pouvons pas controcircler tous les paramegravetres la sonication a eacuteteacute effectueacutee par des

pulsations de 5 sec avec des intervalles de 55 sec pour un temps total de pulsation de 3 min

(donc 36 pulsations de 5 sec drsquointervalle avec des pauses de 55 sec)

- Lyse des cellules avec le Cell Distruptor

Dans les cas ougrave nous avons utiliseacute le Cell Distruptor nous avons effectueacute 8 passages de

lrsquoeacutechantillon dans le microfluidizer avec une pression de 20 kpsi (apregraves chaque passage on

reacutecupegravere lrsquoeacutechantillon puis on le reacuteinjecte dans la machine)

Lrsquoeacutechantillon est ensuite centrifugeacute dans deux tubes 30 min agrave 19000 rpm 4degC (Beckman

rotor JA20) pour eacuteliminer les membranes Le surnageant est collecteacute dans un tube de 50 mL

auquel on ajoute de la DNase agrave 1 mgmL final (moitieacute drsquoune petite spatule ne pas doser car tregraves

volatile) partageacute dans deux tubes froids drsquoultracentrifugeuse de 25 mL (no ref 355618

Mateacuteriels et Meacutethodes

175

Beckman ndash les tubes sont adapteacutes pour les rotors type 70 Ti et type 502 Ti) et centrifugeacute 3h30

agrave 50000 rpm 4degC (rotor 70 Ti)

- Lavage I

Les culots sont resuspendus sous agitation douce (ne pas essayer drsquoobtenir une solution

homogegravene) agrave 4degC pendant 30 min dans 20 mL de tampon RSP puis deacuteposeacutes au fond du tube

On ajoute ensuite au fond du tube une solution RSP-18 A (le tout est reacuteparti dans 2 tubes)

Plus preacuteciseacutement en utilisant une seringue agrave pointe plate contenant 13 mL de solution pour

eacuteviter des bulles et positionneacutee au fond du tube Les tubes sont eacutequilibreacutes avec du tampon RSP

+ 1mM Pefabloc et centrifugeacutes pendant 16h agrave 25000 rpm ou 4h agrave 45000 rpm 4degC (Optima 70

Ti) Le surnageant est eacutelimineacute ainsi que la couche marron proche du culot

- Lavage II

Les culots sont ensuite resuspendus sous agitation douce 30 min avec une tige de verre ou

la nuit (shaking platform agrave 100-150 rpm) agrave 4degC dans 10 mL de tampon RSP puis centrifugeacutes

20 min agrave 17000 rpm (4degC) cette eacutetape de centrifugation est reacutepeacuteteacutee 2-3 fois Dans un tube 10

mL de surnageant sont alors deacuteposeacutes suivi par 125 mL drsquoune solution RSP-18 sucrose

contenant 1M NH4Cl La mecircme proceacutedure que celle deacutecrit dans laquo lavage I raquo est utiliseacutee pour

charger Centrifuger 3h agrave 50000 rpm (ou 3h30 agrave 40 000 rpm) dans un rotor 70 Ti (Optima)

4degC

Les culots sont resupendus dans 10 mL de tampon RSP sous agitation douce (sans chercher agrave

obtenir une solution homogegravene) pendant 30 min ou la nuit agrave 4degC (shaker 150 rpm)

- Lavage III (facultatif)

Le surnageant est centrifugeacute 20 min agrave 18000 rpm (JA20 Beckman) puis on le deacutepose au

fond drsquoune solution RSP-18 B comme dans le lavage I Centrifuger a 40000 rpm 3h30 ou

24000 rpm la nuit agrave 4degC

Les culots sont resupendus 30 min (150 rmp) agrave 4degC dans 3 mL de tampon RSP low Mg (ne pas

essayer drsquoobtenir une solution homogegravene) On centrifuge alors agrave 18000 rpm 20 min (JA20

Beckman 4degC)

Le surnageant est ensuite deacuteposeacute sur une bicouche de sucrose (couche supeacuterieure composeacutee

de 125 mL de tampon RSP-20 couche infeacuterieure composeacutee de 5 mL de tampon RSP-30)

Le deacutepocirct de lrsquoeacutechantillon et des deux couches se fait dans lrsquoordre suivant 1) eacutechantillon 2)

tampon RSP-20 et 3) tampon RSP-30 Apregraves une centrifugation de 5h agrave 50000 rpm ou la

nuit agrave 28000 rpm (4degC) les culots sont repris deacutelicatement dans 3mL de tampon 50 mM Tris-

Mateacuteriels et Meacutethodes

176

HCl 50 mM NH4Cl 50 mM MgCl2 7 mM β-mercaptoethanol La resuspension se fait avec

une tige de verre et une agitation douce agrave 150 rpm la nuit agrave 4degC si besoin Enfin les ribosomes

resuspendus sont dialyseacutes la nuit agrave 4degC contre environ 100 mL de tampon contenant 50 de

glyceacuterol 50 mM Tris-HCl 10 mM NH4Cl 10 mM MgCl2 7mM β-mercaptoethanol ou 2 mM

DTT

La concentration de ribosomes purifieacutes est mesureacutee avant et apregraves la dialyse (apregraves dialyse

lrsquoeacutechantillon est dilueacute au moins 1000-1500 fois pour le dosage) par mesure drsquoabsorbance agrave 260

nm dans 1 mL en utilisant les donneacutees suivantes 15 uniteacutes drsquoabsorbance (A260) correspondent

agrave 1 mg de 70S 1 A260 correspond agrave 25 pmolmL de 70S

La concentration de ribosome typique est entre 10 et 20 microM

2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus

Mateacuteriel et Solutions

Les tampons utiliseacutes pour la purification des ribosomes de T thermophilus (listeacutes ci-

dessous) sont preacutepareacutes le matin du premier jour

Lrsquoindice de reacutefraction de chacune des solutions est mesureacute avec un reacutefractomegravetre

ATAGO Abbe ce qui permet de veacuterifier que la composition des tampons est exactement la

mecircme drsquoune purification agrave une autre

Tampon A (500mL) 100mM NH4Cl Mg(CH3COO)2 105 mM 20 mM HEPES-KOH

pH75 05 mM EDTA 1 mM DTT 01 mM benzamidine ajouter un peu de PMSF dissout

dans 100 μL drsquoaceacutetone juste avant la lyse

Tampon B (200 mL) (Indice de reacutefraction 1394) 11 M Sucrose 05 M KCl 105

mM Mg(CH3COO)2 05 mM EDTA 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon C (15 L) (Indice de reacutefraction 1365) 15 M Ammonium sulfate 10 mM

Mg(CH3COO)2 400 mM KCl 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon D (1 L) (Indice de reacutefraction 1338) Mg(CH3COO)2 10 mM 400 mM KCl

20 mM HEPES-KOH pH75 20 mM DTT

Tampon E 5X (250mL) 250 mM KCl 50mM NH4Cl 5125mM MgAcetate 125 mM

EDTA 50 mM HEPES-KOH pH75 5 mM DTT

Solution agrave 5 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13413) 30 mL de sucrose

50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 210 mL drsquoH2O

Mateacuteriels et Meacutethodes

177

Solution agrave 20 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13630) ) 120 mL de

sucrose 50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 120 mL drsquoH2O

Tampon G (100mL) 10 mM Mg(CH3COO)2 50 mM KCl 10 mM NH4Cl 50 mM

HEPES-KOHpH75 1 mM DTT

Protocole de purification des ribosomes de T thermophilus

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute purifieacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 239

Les bacteacuteries T thermophilus HB8 sont acheteacutees aupregraves du service Bioexpression amp

Fermentation Facility (University of Georgia Athens GA USA) qui reacutealise les cultures par

fermenteur (culture reacutealiseacutee agrave 70degC jusqursquoagrave DO600 = 2) puis nous fournit les cellules sous forme

drsquoun unique bloc de culot sec de 250g stockeacute dans un pot en plastique lequel est conserveacute tel

quel agrave -80degC

Environ 25g de bacteacuteries T thermophilus HB8 sont preacuteleveacutes du bloc de culot sec en utilisant

un tournevis et un marteau pour en deacutetacher des morceaux Les bacteacuteries sont alors deacutecongeleacutees

lentement durant 1 agrave 2 h agrave tempeacuterature ambiante dans du tampon A en utilisant 15 mL de

tampon par gramme de bacteacuteries Les bacteacuteries resuspendues sont transvaseacutees dans une

eacuteprouvette de 50 mL en les filtrant agrave travers de la gaze pour eacuteliminer les eacuteventuels morceaux de

plastique Le volume est ajusteacute agrave 90 mL avec du tampon A puis de la DNase est ajouteacutee (agrave

raison de 2 microL de DNase agrave 1 UmicroL par gramme de cellules) La lyse des bacteacuteries est effectueacutee

avec un disrupteur de cellules (Cell Disrupteur de Constant Systems LTD) par 3 passages

successifs agrave une pression de 15 kbar agrave 4degC

Les bacteacuteries lyseacutees sont centrifugeacutees 1 h agrave 13500 rpm (4degC) On complegravete ensuite agrave 160

mL avec du tampon A et lrsquoeacutechantillon est reacuteparti agrave la surface de 4 tubes (Nalgene ref 355622)

contenant chacun 25 mL de tampon B Les eacutechantillons sont centrifugeacutes agrave 45000 rpm durant 17

h agrave 4degC Les surnageants sont soigneusement eacutelimineacutes et chaque culot est laveacute deacutelicatement

avec 2 mL de tampon C Les culots sont alors resuspendus avec 4 mL de tampon C par tube

sous agitation leacutegegravere agrave 4degC en utilisant des barreaux aimanteacutes de 15 cm de longueur Les culots

resuspendus drsquoun volume total de 20-25 mL sont rassembleacutes et la quantiteacute de ribosomes est

estimeacutee en mesurant la DO260 drsquoun aliquote dilueacute 10 fois (1 mgmL de 70S donne une DO260 =

15) On fait ensuite une centrifugation de 10 min agrave 10000 rpm agrave 4degC dans un seul tube de 50

mL

Une chromatographie drsquointeractions hydrophobes est ensuite reacutealiseacutee agrave 4degC avec une

colonne contenant 200 mL de reacutesine Butyl-650S (Tosoh Bioscience) le deacutebit est de 6 mLmin

Mateacuteriels et Meacutethodes

178

pour chaque eacutetape Lrsquoeacutechantillon est injecteacute sur la colonne preacutealablement eacutequilibreacutee avec 2

volumes de colonnes (VC) de tampon C puis la colonne est laveacutee avec 2VC de tampon D agrave

50 Lrsquoeacutelution est reacutealiseacutee gracircce agrave un gradient inverse de sulfate drsquoammonium allant de 50

de tampon D agrave 100 de tampon D des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees agrave chaque eacutetape La

DO260 de chacune des fractions est mesureacutee par un spectrophotomegravetre Nanodrop en utilisant 5

microL non dilueacutes les valeurs sont reporteacutees sur une courbe laquo DO260 en fonction du numeacutero de

fraction raquo afin de seacutelectionner les fractions contenant les ribosomes 70S Les fractions dont la

DO260 est comprise entre DOmax et DOmax 2 correspondant aux ribosomes 70S sont

rassembleacutees (Figure MM-2A) cette eacutetape de chromatographie permet lrsquoeacutelimination de

nombreux contaminants notamment la proteacuteine S1 La DO260 de ce pool est mesureacutee (sans

dilution) permettant agrave nouveau drsquoestimer la quantiteacute de ribosomes Apregraves avoir compleacuteteacute le

volume agrave 120 mL avec du tampon E lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC

Figure MM-2 A) Suivi du gradient inverse en sulfate drsquoammonium au cours de la chromatographie

drsquointeractions hydrophobes (absorbance agrave 260nm en fonction des fractions collecteacutees) B) Analyse de

lrsquoabsorbance agrave 260nm dans les diffeacuterentes fractions des gradients (seul le premier gradient est repreacutesenteacute) Pour

chacune des deux eacutetapes les fractions comprises entre les deux traits verticaux ont eacuteteacute rassembleacutees et soumises

agrave lrsquoeacutetape suivante du protocole de purification

Mateacuteriels et Meacutethodes

179

Les ribosomes sont ensuite purifieacutes sur des gradients de sucrose le protocole preacutevoit

normalement drsquoutiliser 12 gradients de sucrose reacutepartis dans deux ultracentrifugeuses mais

pour des raisons techniques nous nrsquoavons pu utiliser qursquoune seule seacuterie de 6 gradients Les

gradients de sucrose (20-5) sont preacutepareacutes durant lrsquoeacutetape de chromatographie il srsquoagit de

mettre 175 mL de solution agrave 5 de sucrose dans chaque tube puis drsquoajouter au fond du tube

en passant agrave travers la solution agrave 5 175 mL de solution agrave 20 de sucrose Les gradients sont

ensuite formeacutes avec un formeur de gradient puis conserveacutes en chambre froide durant la nuit

Les culots obtenus par ultracentrifugation sont rinceacutes avec du tampon E (1 mL par

culot) puis resuspendus lentement dans du tampon E agrave raison de 1 mL de tampon par culot (2h

sous agitation lente en chambre froide avec des barreaux aimanteacutes de 06-07 cm) Les culots

ainsi resuspendus sont rassembleacutes et la DO260 est mesureacutee (apregraves dilution 1500) A cette eacutetape

la concentration typique est de 35-45 mgmL et une perte de ribosomes de 25 agrave 30 est

observeacutee par rapport agrave lrsquoeacutetape preacuteceacutedente Les eacutechantillons sont alors deacutelicatement deacuteposeacutes agrave la

surface de chacun des gradients agrave raison de 7 agrave 8 mg de ribosomes par gradient Apregraves

centrifugation agrave 15400 rpm et agrave 4degC durant 17h avec un rotor SW28 les gradients sont

fractionneacutes du bas vers le haut agrave lrsquoaide drsquoune pompe peacuteristaltique par fractions de 1 mL (deacutebit

de 2 mLmin et agrave une tempeacuterature de 4degC) La DO260 de chacune des fractions issues du premier

gradient est mesureacutee et la courbe repreacutesentant la DO260 en fonction du numeacutero de la fraction est

traceacutee Les fractions correspondant au pic (Figure MM-2B) sont rassembleacutees (~30 mL) puis on

mesure le volume et la DO260 du pool avec un Nanodrop Ensuite on dilue le pool avec du

tampon E pour le reacutepartir dans 2 tubes la concentration mesureacutee au Nanodrop ne doit pas ecirctre

infeacuterieure agrave 06-1 mgmL Une centrifugation est effectueacutee durant 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC avec

un rotor 70Ti On eacutevacue le surnageant et on rince les culots avec 1 mL de tampon G par tube

On eacutevacue le tampon puis on resuspend lentement les culots dans 250 μL de tampon G par

tube avec un barreau aimanteacute (06-07 cm) en chambre froide On deacutepose les culots resuspendus

dans un tube de 15 mL et on mesure le volume exact ainsi que la DO260 (perte typique de 10

mg) Si neacutecessaire on dilue lrsquoeacutechantillon avec le tampon G pour obtenir une concentration finale

de 23-25 mgmL dans un volume de 800 microL (environ 10 microM) Ce protocole permet drsquoobtenir

~50 mg de ribosome agrave partir de 25g de bacteacuteries Enfin on filtre la solution finale de ribosomes

sur des tubes Eppendorf eacutequipeacutes drsquoun filtre 022 μm par centrifugation agrave 4degC quelques minutes

agrave 10000 g

Enfin les eacutechantillons sont aliquoteacutes congeleacutes rapidement agrave lrsquoazote liquide et stockeacutes agrave

-80degC Une analyse de suivi de la purification peut ecirctre reacutealiseacutee sur gel SDS-PAGE agrave partir

drsquoaliquot preacuteleveacutes agrave chaque eacutetape de la purification (voir Figure MM-3)

Mateacuteriels et Meacutethodes

180

Figure MM-3 Analyse des diffeacuterentes eacutetapes de purification des ribosomes 70S de T thermophilus sur

gel SDS-PAGE 15 1 Surnageant de lyse 2 Culot resuspendu apregraves eacutetape du coussin de sucrose 3 Apregraves

eacutetape de centrifugation agrave 10000 rpm 4 Pool apregraves la chromatographie HIC 5 Culot apregraves lrsquoultracentrigation

sur la nuit 6 Pool apregraves eacutetape de centrifugation de lrsquoeacutechantillon sur gradient de sucrose 7 ribosomes purifieacutes

Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes Lrsquoactiviteacute des ribosomes 70S est consideacutereacutee comme la capaciteacute agrave syntheacutetiser des chaicircnes

poly-pheacutenylalanines in vitro (on mesure ainsi lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation) On mesure

lrsquoincorporation de la pheacutenylalanine tritieacutee dans la chaicircne polypeptidique deacutependant de lrsquoARNm

syntheacutetique poly(U) en preacutesence de tous les eacuteleacutements neacutecessaires pour le processus

drsquoeacutelongation 270ndash274 et un excegraves de pheacutenylalanine froid

Tampons neacutecessaires pour le test drsquoactiviteacute

Tampon D (pour dilution des ribosomes 500μL) 40 mM Tris-HCl pH 75 7 mM

MgCl2 80 mM NH4Cl 1 mM DTT

Tampon C (tampon de reacuteaction 10X 500μL) 400 mM Tris-HCl pH 75 70 mM MgCl2

800 mM NH4Cl 5mM DTT 10mM ATP 5mM GTP phosphoenolpyruvate 10 mM PEP-K

(C3H4O6P-K)

Tampon B (340microL) 0041 μgmL PK 0147mgmL ARN Poly(U) 0453 μM EF-Ts

046 μM EF-G 071 μM EF-Tu preacutepareacute dans du tampon C 1X

Tampon A (meacutelange contenant les ARNt Phe 180μL) tARNPhe chargeacute 175 μgμL

ARNt totaux 0167 μgμL PK 138 μCimL 3H-Phe soit environ 31106 dpmmL 244 μM

Phe preacutepareacute dans du tampon C 1X

Mateacuteriels et Meacutethodes

181

Mesure drsquoactiviteacute des ribosomes drsquoE coli MRE600 et de T thermophilus HB8

On dilue les ribosomes purifieacutes comme deacutecrit preacuteceacutedemment dans du tampon D pour avoir

les trois concentrations suivantes 196 μM 098 μM et 049 μM que lrsquoon incube 1 min agrave

30degC On preacutepare le tampon A pour la reacuteaction de chargement des ARNt et on incube 30 min agrave

30degC On meacutelange 20 μL de tampon B avec 5μL de solution de ribosomes dilueacutes et on

preacutechauffe 10 min agrave 30degC La reacuteaction de synthegravese proteacuteique est deacutemarreacutee en ajoutant 10 μL de

tampon A au meacutelange tampon B et la solution de ribosomes preacutepareacutee preacuteceacutedemment On incube

les eacutechantillons 6 min agrave 30degC La reacuteaction est arrecircteacutee en mettant 28 μL du meacutelange reacuteactionnel

sur un filtre GFC puis on plonge immeacutediatement chaque filtre dans du TCA 10 froid durant

15 min (pour preacutecipiter lrsquoensemble des macromoleacutecules) Pour le lavage on deacutepose le filtre

dans du TCA 5 agrave eacutebullition durant 15 min pour eacuteliminer ARNt acides amineacutes chaicircnes

peptidiques infeacuterieures agrave 3 reacutesidus Apregraves cette eacutetape le filtre est laveacute par trempage durant 1

min dans du TCA 5 Enfin on lave les filtres deux fois 10 min dans une solution eacutethanoleacutether

(eacutelimine le TCA qui laquo quenche raquo le comptage) puis une derniegravere fois 10 min dans de lrsquoeacutether agrave

tempeacuterature ambiante Les filtres sont seacutecheacutes sous la sorbonne Pour deacuteterminer la radioactiviteacute

lieacutee aux filtres on deacutepose ces filtres dans 4 mL de solution de scintillation (ECOLITE(+) Liquid

scintillation cocktail de MP Biomedicals) on agite 30 min et les produits de la reacuteaction fixeacutes agrave

la membrane sont quantifieacutes par un compteur agrave scintillation Les reacutesultats obtenus sont analyseacutes

avec le tableur Excel et repreacutesenteacutes graphiquement par les picomoles de pheacutenylalanine

incorporeacutes en fonction de la concentration de ribosomes

Nous avons constateacute que les preacuteparations de reacutefeacuterences R1 et M1 preacutealablement reacutealiseacutees

au laboratoire sont actives alors que les preacuteparations M3 et T4 sont 37 fois moins actives Il

est probable qursquoun problegraveme survenu lors de la purification a abouti agrave une deacutestructuration des

ribosomes drsquoE coli dans la preacuteparation M3 Concernant le protocole de purification de T

thermophilus le protocole implique une eacutetape qui aboutit agrave la perte de proteacuteines ribosomales

notamment la proteacuteine S1 neacutecessaires pour lrsquoactiviteacute de traduction ayant pour conseacutequence

une quantiteacute de pheacutenylalanine incorporeacutee tregraves faible

Mateacuteriels et Meacutethodes

182

Figure MM-4 Test drsquoincorporation in vitro de la pheacutenylalanine tritieacutee en fonction de la concentration

en ribosomes 70S Les purifications R1 M1 et M3 sont des preacuteparations de ribosomes 70S drsquoE coli MRE600

La purification T4 est une preacuteparation de ribosomes 70S de T thermophilus Lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation est mesureacutee

de faccedilon comparative avec la preacuteparation de reacutefeacuterence R1

3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled

ribosomes raquo)

Principe

Lrsquoobjectif de ce protocole est la production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction

en controcirclant preacuteciseacutement la longueur de la chaicircne peptidique syntheacutetiseacutee Ainsi il est possible

drsquoobtenir des chaicircnes de longueurs variables dont lrsquoextreacutemiteacute est confineacutee agrave lrsquointeacuterieur du

tunnel de sortie du ribosome ou au contraire qui eacutemerge de ce tunnel Le protocole utilise les

proprieacuteteacutes de la seacutequence SecM (seacutequence F150XXXXWIXXXXGIRAGP166) naturellement

preacutesente dans des proteacuteines drsquoE coli destineacutees agrave ecirctre exporteacutees240 La seacutequence SecM contenue

dans la proteacuteine induit naturellement une pause du processus de traduction Les meacutecanismes

qui induisent une pause du ribosome avec la seacutequence SecM sont encore en cours

drsquoinvestigation 24 Cette seacutequence est couramment utiliseacutee pour produire des ribosomes bloqueacutes

en cours de traduction et qui ne se dissocient pas (aussi appeleacutes laquo stalled ribosomes raquo ou RNC

pour laquo ribosome nascent chain raquo)

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits avec le kit laquo PURExpress

in vitro Protein Synthesis Kit raquo de chez New England Biolabs Ce kit contient tous les

composants pour transcrire un gegravene drsquointeacuterecirct en ARNm (facteurs de transcription

nucleacuteotideshellip) ainsi que les composants neacutecessaires agrave la traduction de lrsquoARNm syntheacutetiseacute

Mateacuteriels et Meacutethodes

183

(ribosomes facteurs de traduction ARNt acides amineacuteshellip) La transcription ainsi que la

traduction se deacuteroulent dans le mecircme meacutelange reacuteactionnel

La composition exacte des solutions A et B nrsquoest pas preacuteciseacutee dans le kit mais drsquoapregraves le livre

Cell-free Protein Purification chapitre 2 du Dr Takuya Ueda les compositions sont

- Solution A 02 mM de chacun des 20 acides amineacutes 108 DO260mL E coli tRNA

mixtures 4 mM ATP 4 mM GTP 2 mM CTP 2 mM UTP 40 mM creatine phosphate 20

microgmL formyl donor 100 mM Hepes-KOH pH 76 200 mM potassium glutamate 26 mM

magnesium acetate 4 mM spermidine 2 mM DTT

- Solution B 690 microgmL alanyl-tRNA synthetase 20 microgmL arginyl-tRNA synthetase

220 microgmL asparaginyl-tRNA synthetase 80 microgmL aspartate-tRNA synthetase 12 microgmL

cysteinyl-tRNA synthetase 38 microgmL glutaminyl-tRNA synthetase 126 microgmL glutamyl-

tRNA synthetase 96 microgmL glycyl-tRNA synthetase 8 microgmL histidyl-tRNA synthetase 400

microgmL isoleucyl-tRNA synthetase 40 microgmL leucyl-tRNA synthetase 64 lysyl-

tRNAsynthetase 21 microgmL methionyl-tRNA synthetase 170 microgmL phenylalanyl-tRNA

synthetase 100 microgmL prolyl-tRNA synthetase 19 microgmL seryl-tRNA synthetase 63 microgmL

threonyl-tRNA synthetase 11 microgmL tryptophanyl-tRNA synthetase 6 gmL tyrosyl-tRNA

synthetase 18 microgmL valyl-tRNA synthetase 200 microgmL methionyl-tRNA formyltransferase

100 microgmL initiation factor 1 (IF1) 400 microgmL initiation factor 2 (IF2) 100 microgmL initiation

factor 3 (IF3) 500 microgmL elongation factor G (EF-G) 1000 microgmL elongation factor Tu (EF-

Tu) 500 microgmL elongation factor Ts (EF-Ts) 100 microgmL release factor 1 (RF1) 100 microgmL

release factor 3 (RF3) 100 microgmL ribosome recycling factor (RRF) T7 ARN polymerase

ribosomes 70S E coli souche A19 13 microM 275

Il est inteacuteressant de noter que la solution B contient une meacutethionyl-tRNA

formyltransfeacuterase et la solution A du donneur de formyle Cela permet lrsquoincorporation drsquoune

Met initiatrice sous forme formyleacutee Ainsi le complexe ribosome chaicircne peptidique se trouve

dans un eacutetat permettant le recrutement de la peptide deacuteformylase

Ne sachant pas si lrsquoenzyme EcPDF est preacutesente dans les solutions du kit jrsquoai reacutealiseacute un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-EcPDF De mecircme jrsquoai

chercheacute agrave savoir si le kit contient le trigger factor EcTF Jrsquoai ainsi montreacute que le kit contient du

TF mais pas EcPDF (Figure MM-5)

Mateacuteriels et Meacutethodes

184

Figure MM-5 Analyse de la preacutesence

drsquoEcPDF et EcTF dans les solutions A et B

du kit de ribosome laquo PURExpress in vitro

Protein Synthesis Kit raquo de chez New

England Biolabs par Western-blot Deacutepocirct de

10 microL de solution A et 75 microL de solution B sur

gel SDS-PAGE 14 La partie haute de la

membrane a eacuteteacute incubeacutee avec des anticorps

anti-EcTF et la partie basse avec des anticorps

anti-EcPDF

Description de la seacutequence geacutenomique utiliseacutee

Nous avons choisi de fusionner la seacutequence drsquoarrecirct SecM en C-terminal de la proteacuteine -

galacosidase drsquoE coli Cependant le N-terminus MTM a eacuteteacute modifieacute en MSL afin de ne contenir

qursquoune seule meacutethionine ce qui sera important pour deacuteterminer le ratio de ribosomes bloqueacutes

De plus le reste de la seacutequence est eacutegalement optimiseacute de faccedilon agrave ne contenir qursquoune

meacutethionine la meacutethionine initiatrice Cela permet ainsi de pouvoir compter le ratio de

ribosomes bloqueacutes agrave lrsquoissue de la reacuteaction (en utilisant de la 35S-L-Methionine) La seacutequence

geacutenomique

(5rsquoTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCG

TAG-3rsquo)

correspondant agrave la seacutequence drsquoarrecirct de SecM (FSTPVWISQAQGIRAGPP) inclut un codon

proline ainsi qursquoun codon stop en 3rsquo permettant drsquooptimiser le blocage du ribosome 276277 La

seacutequence drsquoarrecirct SecM optimiseacutee a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de diffeacuterentes seacutequences de β-

galactosidase de longueurs variables Les constructions preacutesenteacutees dans le tableau MM-10

correspondent agrave des proteacuteines recombinantes de 20 25 35 42 53 71 95 105 et 256 acides

amineacutes au total Lrsquoensemble des constructions a eacuteteacute inseacutereacute dans le plasmide drsquoexpression pET-

22b(+)

Mateacuteriels et Meacutethodes

185

Tableau MM-10 Liste des seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques des diffeacuterentes constructions β-gal-SecM disponibles

SecM20

ATGAGCCTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM25

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM35

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAATTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCC

GTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWEFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM42

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCaattATTCAGCACGCCCGTCTGGATA

AGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM53

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGctagTTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM71

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTACGCAGCTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCA

GGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSFSTPVWISQAQGIRAGPP

Mateacuteriels et Meacutethodes

186

SecM95

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCG

CCTTGCAGCACATCCCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCA

GCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTGGTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGcgATTTCAGC

ACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM105

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGgtacCCTTCAGCACGCCCGTCTGGAT

AAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPFSTPVWISQ

AQGIRAGPP

SecM256

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGGTACCCTCAAACTGGCAGATGCAC

GGTTACGACGCGCCCATCTACACCAACGTGACATATCCCATTACGGTCAATCCGCCATTTGTTCCCACGGAGAATCCGACCGGTTGTTACTCGCT

CACATTTAACGTCGACGAAAGCTGGCTACAGGAAGGCCAGACGCGAATTATTTTTGATGGCGTGAATTCGGCGTTTCATCTGTGGTGCAACGGGCGCTGGGTCGGTTATGGCCAGGACAGTCGTTTGCTGTCTGAATTTGACCTGAGCGCATTTTTACGCGCCGGAGAAAACCGCCTCGCGGTGATGG

TGCTGCGCTGGAGTGACGGCAGTTATCTGGAAGATCAGGATATGTGGCGGATGAGCGGCATTTTCCGTGACGTCTCGTTGCTGCACAAACCGAC

CACACAAATCAGCGATTTCCATGTTGCCACTCTCTTTAATGATGATTTTTCACGCGCGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCA

TCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPSNWQMHGY

DAPIYTNVTYPITVNPPFVPTENPTGCYSLTFNVDESWLQEGQTRIIFDGVNSAFHLWCNGRWVGYGQDSRLLSEFDLSAFLRAGENRLAVMVLRWSD

GSYLEDQDMWRMSGIFRDVSLLHKPTTQISDFHVATLFNDDFSRAFSTPVWISQAQGIRAGPP

Les seacutequences souligneacutees correspondent agrave la seacutequence de SecM permettant le blocage du ribosome

Mateacuteriels et Meacutethodes

187

Le meacutelange reacuteactionnel pour obtenir 24 microM de ribosomes bloqueacutes dans 25 microL final est le

suivant dans un tube Eppendorf on deacutepose 10 microL de solution A puis 75 microL de solution B ainsi

que 05 microL drsquoinhibiteur de RNAse (RNAse inhibitor murine de New England Biolabs 40000

uniteacutesmL) et le plasmide pET-22bSecM agrave une concentration finale de 5 agrave 25 ngmicroL (voir

tableau MM-11) On complegravete agrave 25 microL avec de lrsquoeau milliQ Le mix est alors doucement agiteacute

puis mis agrave incuber dans un thermomixeur agrave 37degC durant 150 min (un bain-marie agrave 37degC peut

eacutegalement ecirctre utiliseacute) Il faut faire attention de ne jamais vortexer la solution ni produire de

bulles afin de ne pas entraicircner une dissociation des ribosomes A lrsquoissue de la reacuteaction les

ribosomes bloqueacutes en cours de traduction sont precircts agrave ecirctre utiliseacutes

Tableau MM-11 Concentration et temps drsquoincubation optimaux pour obtenir des ribosomes bloqueacutes

avec les constructions SecM25 SecM42 SecM53 SecM71 et SecM105

Constructions Concentration optimale de

plasmides Temps optimal drsquoincubation

SecM25 5 ngmicroL 120 min

SecM42 15 agrave 25 ngmicroL 120 min

SecM53 5 ngmicroL 150 min

SecM71 5 ngmicroL 120 min

SecM105 15 ngmicroL 120 min

Veacuterification du ratio de ribosomes bloqueacutes produits

Le rendement drsquoobtention de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction est mesureacute en

preacuteparant les ribosomes selon le protocole deacutecrit ci-dessus et en utilisant de la meacutethionine

radioactive Les ribosomes ainsi produits sont isoleacutes sur une colonne Sephacryl S-300 et la

radioactiviteacute contenue dans le meacutelange est mesureacutee La -galactosidase utiliseacutee ne contenant

qursquoune seule Met (voir lrsquooptimisation de seacutequence deacutecrite ci-dessus) la quantiteacute de radioactiviteacute

incorporeacutee est directement lieacutee agrave la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes

La reacuteaction de synthegravese est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que deacutecrit preacuteceacutedemment

en ajoutant 2 microL de meacutethionine marqueacutee (EasyTag methionine 35S-Met de Perkin Helmer

reacutefeacuterence NEG709A agrave 14 microgmL et 1025 mCimL) dans le meacutelange reacuteactionnel

Dans une reacuteaction de 25 microL nous avons 60 pmol de ribosomes (24 microM) Comme chaque

ribosome bloqueacute nrsquoincorpore qursquoune seule meacutethionine (en N-terminal) 100 de ribosomes

Mateacuteriels et Meacutethodes

188

bloqueacutes incorporent donc 60 pmol de meacutethionine marqueacutee Nous utilisons 5 microL de meacutelange

reacuteactionnel pour le comptage de radioactiviteacute soit 12 pmol de ribosomes marqueacutes au maximum

La gamme eacutetalon de meacutethionine marqueacutee srsquoeacutetend donc de part et drsquoautre de cette valeur La

gamme est reacutealiseacutee dans un tampon 50 mM Hepes-KOHpH75 10 mM Mg(Ac)2et 75 mM

KAc

On deacutepose 1 mL de reacutesine Sephacryl S-300 high resolution (GE Healthcare) sur une

colonne Mobicole classique (MoBiTec) apregraves avoir mis un filtre Une fois lrsquoincubation des

ribosomes termineacutee on deacutepose le meacutelange reacuteactionnel au centre de la colonne (max 50

microLcolonne) et on centrifuge lrsquoeacutechantillon 2 min agrave 05 rcf Le filtrat contient alors les ribosomes

bloqueacutes alors que la reacutesine retient les meacutethionines marqueacutees libres qui nrsquoont pas eacuteteacute

incorporeacutees durant la synthegravese peptidique

Pour le comptage nous deacuteposons 100 microL drsquoeau 5 microL de solution de ribosomes bloqueacutes et

5 mL de liquide de scintillation dans un tube de comptage On peut alors reacutealiser les mesures

On reacutealise eacutegalement une gamme de concentration de 35S-L-Methionine afin de deacutefinir le

nombre de coups compteacutes en fonction de la quantiteacute de meacutethionine marqueacutee preacutesente dans la

solution Ainsi le nombre de coups mesureacutes dans la solution de ribosomes bloqueacutes nous indique

la quantiteacute de meacutethionine preacutesente et donc la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes ayant incorporeacute

une meacutethionine

Tampon utiliseacute pour la gamme 50 mM HEPES-KOHpH 75 10 mM Mg(Ac)2 75 mM KAc

Nous ajoutons ensuite la meacutethionine marqueacutee au tampon Pour les comptages de

radioactiviteacute du liquide de scintillation (ECOLITE(+) Liquid scintillation cocktail de MP

Biomedicals) est alors ajouteacute

Une fois la gamme effectueacutee on attend la fin de lrsquoincubation de la reacuteaction de synthegravese

des laquo stalled ribosomes raquo Le comptage de la radioactiviteacute de la gamme et des eacutechantillons est

effectueacute avec un compteur agrave scintillation

4) Test de seacutedimentation

Lrsquointeraction ribosomePDF a eacuteteacute mesureacutee gracircce agrave un test de seacutedimentation sur couche de

sucrose selon un protocole publieacute 94

La PDF drsquointeacuterecirct (5 microM) est incubeacutee en preacutesence de concentrations croissantes de ribosomes

bloqueacutes (de 02 microM agrave 2 microM) dans un meacutelange reacuteactionnel de 60 microL contenant du tampon

Mateacuteriels et Meacutethodes

189

drsquointeraction (50 mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP)

Un extrait cellulaire S150 (contenant lrsquoensemble des proteacuteines bacteacuteriennes solubles mais pas

les ribosomes voir ci-dessous) est ajouteacute de faccedilon agrave diminuer les interactions aspeacutecifiques de

la PDF avec le ribosome Le meacutelange reacuteactionnel est incubeacute 30 min dans la glace puis centrifugeacute

agrave 16100 g durant 10 min (4degC) afin drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles proteacuteines preacutecipiteacutees Le

surnageant (60 microL) est alors deacutelicatement deacuteposeacute sur 120 microL de couche de sucrose 20 (50

mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP 20 sucrose)

dans des tubes pour rotor TLA 100 Les tubes sont alors centrifugeacutes agrave 245000 g durant 30 min

agrave 4degC (rotor TLA100) A lrsquoissue de la centrifugation un culot leacutegegraverement jaune est visible On

eacutelimine le surnageant et on lave le culot 2 fois agrave la pipette avec le tampon drsquointeraction en

faisant couler le tampon le long de la paroi du tube de faccedilon agrave ne pas perturber le culot Le

culot est ensuite resuspendu dans 20 microL de tampon de charge 1X et les eacutechantillons sont

analyseacutes par Western-blot

5) Pontage chimique

Preacuteparation de lrsquoextrait S150 ( drsquoapregraves 278ndash280)

Une culture de bacteacuteries E coli MRE600 est reacutealiseacutee dans 1 L de milieu de culture

contenant 56 g KH2PO4 289 g K2HPO4 10 g extrait de levure auquel on ajoute 1 de

glucose et 10 mg de thiamine apregraves autoclavage Elle est incubeacutee agrave 37degC sous agitation (200

rpm) jusqursquoagrave obtenir une DO600 = 08 On place alors rapidement la culture dans la glace pour

stopper la croissance cellulaire On centrifuge les cellules 20 min agrave 8000 g afin drsquoobtenir un

culot qui est alors laveacute deux fois avec un tampon TMP (10 mM Tris-acetatepH 80 15 mM

magneacutesium acetate 60 mM potassium acetate 1 mM DTT 75 microgmL pMSF) Pour 1 L de

culture on obtient un culot de environ 25 g que lrsquoon resuspend apregraves rinccedilage dans 10 mL de

tampon TMP (le volume final apregraves resuspension est donc environ 12 mL) La lyse des cellules

est reacutealiseacutee avec un sonicateur Branson en faisant 3 cycles de 1 min de pulsation avec 1min

de pause entre chaque pulsation On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon agrave 30000 g (26000 rpm) dans

un rotor TLA 1003 agrave 4degC durant 30 min On reacutecupegravere le surnageant et on le centrifuge de

nouveau dans les mecircmes conditions On mesure la concentration de proteacuteines par la meacutethode

de Bradford et on ajuste la concentration agrave 15 mgmL avec le tampon TMP Le lysat est ensuite

dialyseacute contre 1L du tampon TMP agrave 4degC durant 3h On reacutealise alors de nouveau une

centrifugation agrave 150000 g (65000 rpm) avec le rotor TLA 1003 durant 24 min agrave 4degC Le

surnageant S150 est collecteacute aliquoteacute dans des tubes de 100 microL puis est rapidement congeleacute

dans de lrsquoazote liquide afin drsquoecirctre stockeacute agrave -80degC

Mateacuteriels et Meacutethodes

190

La centrifugeuse utiliseacutee est la Beckman TL-100 le rotor TLA 1003 et les tubes Ultra-Clear

tubes frac12 x 2 13 x 51 mm (reacutefeacuterence 344057 chez Beckman)

Tampon pour le protocole de pontage chimique

Cross-linking buffer 100 mM HEPES-KOH 100mM KCl 10 mM MgCl2 pH 76

Binding buffer 20 mM HEPES-KOH 100mM NH4OAc 20 mM MgCl2 1 mM TCEP pH

74

Quenching buffer 1 M NH4OAc 1M Tris-HCl pH 74

Dissociation buffer 20 mM HEPES-KOH 100 mM NH4OAc 03 mM MgCl2 pH 74

Strep-Tactin lysis buffer 20 mM HEPES-KOH 150 mM KCl pH 75

Protocole du pontage chimique

Le pontage chimique avec lrsquoEDC permet de lier covalemment deux proteacuteines dont les reacutesidus

aspartateglutamate et lysine se retrouvent proches dans lrsquoespace (Figure MM-6)

Figure MM-6 Reacuteaction de pontage chimique entre lrsquoEDC et les groupements carboxyle et amine

primaire de deux proteacuteines

On incube 5 microM de ribosome avec 25 microM de strep-PDF dans le laquo cross-linking buffer raquo

dans un volume total de 2375 microL On incube alors lrsquoeacutechantillon durant 30 min agrave 25degC On

ajoute ensuite de lrsquoEDC agrave une concentration finale de 50 mM de faccedilon agrave obtenir un volume

final de 25 microL On incube 30 min agrave 25degC On ajoute alors 275 microL de laquo quenching buffer raquo

Lrsquoeacutechantillon est ensuite dilueacute avec le laquo binding buffer raquo pour obtenir un volume final de 50

microL On ajoute alors 100 microL drsquoextrait S150 et on charge lrsquoeacutechantillon sur 2 mL drsquoune couche de

sucrose agrave 20 (reacutealiseacutee dans du laquo binding buffer raquo) On centrifuge lrsquoeacutechantillon dans un rotor

TLA55 agrave 55000 rpm durant 35 h agrave 4degC (ou 55000 rpm durant 25 h agrave 4degC dans un rotor TLA

Mateacuteriels et Meacutethodes

191

1003) Le culot est ensuite laveacute deux fois avec 300 microL de laquo dissociation buffer raquo froid Le culot

est alors resuspendu dans 20 microL de laquo dissociation buffer raquo Une mesure de la concentration de

ribosome est effectueacutee agrave 260 nm En parallegravele on eacutequilibre la reacutesine Strep-Tactin-Sepharose

avec 30 microL de laquo dissociation buffer raquo puis une fois eacutequilibreacutee on ajoute la reacutesine au culot de

ribosome resuspendu On ajoute alors de la Bovine pancratic RNase A (Roche) agrave une

concentration finale de 5 microgmL Lrsquoeacutechantillon est incubeacute la nuit agrave 4degC Le lendemain on

transfegravere lrsquoeacutechantillon (incluant la reacutesine) dans un tube laquo filter spin column (MoBiTec) raquo de 1

mL On centrifuge 30 s agrave 100 g agrave 4degC On reacutecupegravere les proteacuteines non accrocheacutees en lavant la

reacutesine 3 fois avec 100 microL de laquo Strep-Tactin lysis buffer raquo On eacutelue ensuite les proteacuteines

accrocheacutees agrave la colonne avec 25 microL de tampon de charge 1X et on incube lrsquoeacutechantillon agrave 95degC

durant 10 min On centrifuge ensuite durant 2 min agrave 16000 g afin de reacutecupeacuterer les proteacuteines

Les eacutechantillons sont alors precircts agrave ecirctre analyseacutes sur gel SDS-PAGE etou Western-blot

Figure MM-7 Principe du pontage chimique entre 70S E coli et Strep-Vp16PDF avec EDC

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute cristalliseacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 18239 par la technique de diffusion de vapeur en reacutealisant des gouttes assises

dans des boicirctes 24 puits

Les cristaux de ribosomes seuls sont obtenus en meacutelangeant 2 microL de ribosomes agrave 13 microM et 2

microL de solution de puits contenant 38 agrave 43 de PEG-20000 38 agrave 43 de PEG-550 MME

Mateacuteriels et Meacutethodes

192

100 mM de KSCN et 100 mM de Tris-aceacutetate pH7 Les reacuteservoirs contiennent 400 microL de

solution de cristallisation Lrsquoeacutechantillon de ribosomes contient 185 pmol drsquoARNtfMet

preacutealablement activeacute 2 min agrave 55degC ainsi que 28 mM final de DBC (deoxy big chap) Les

proteacuteines PDF ou MetAP ont eacuteteacute cocristalliseacutees avec les ribosomes en preacuteparant des

eacutechantillons contenant un excegraves molaire 6X de proteacuteine par rapport aux ribosomes Les boicirctes

sont incubeacutees agrave 24degC durant 2 agrave 3 semaines

Les cristaux obtenus sont soumis agrave un protocole de cryoprotection 24h avant les expeacuteriences

de diffraction des rayons X Pour cela la solution de cristallisation drsquoun puits est transvaseacutee

dans un tube ougrave lrsquoon ajoute du MgCl2 agrave une concentration finale de 10 mM 600 μL de 60

MPD sont ajouteacutes dans les puits ainsi videacutes et 10 μL de solution de cristallisation contenant

10mM de MgCl2 sont alors ajouteacutes dans chacune des gouttes de cristallisation Les boicirctes de

cristallisation ainsi preacutepareacutees sont mises agrave eacutequilibrer 24h agrave 24degC Une fois sur la ligne de

lumiegravere soit 24h apregraves le deacutebut du protocole de cryoprotection la solution des gouttes de

cristallisation est eacutechangeacutee par 3 ajouts successifs de 45 μL de solution de cryoprotection (ajout

de solution puis eacutelimination sans toucher aux cristaux 3 fois de suite) constitueacutee typiquement

de 45 PEG-20000 45 PEG-550 MME 01M KSCN pH70 10 mM MgAcetate 30

MPD Les cristaux sont alors monteacutes sur une boucle et congeleacutes directement dans le flux drsquoazote

sur la tecircte goniomeacutetrique

Les expeacuteriences de diffraction ont eacuteteacute reacutealiseacutees au synchrotron SOLEIL sur la ligne de

lumiegravere PROXIMA1

Mateacuteriels et Meacutethodes

193

Carte des vecteurs vides

pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

194

pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

195

pET-22b

Mateacuteriels et Meacutethodes

196

Constructions en pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

197

Mateacuteriels et Meacutethodes

198

Mateacuteriels et Meacutethodes

199

Construction des chimegraveres en pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

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274 Wolf H Chinali G amp Parmeggiani A Kirromycin an inhibitor of protein biosynthesis that acts

on elongation factor Tu Proc Natl Acad Sci U S A 71 4910ndash4914 (1974)

275 Shimizu Y et al Cell-free translation reconstituted with purified components Nat Biotechnol

19 751ndash755 (2001)

276 Hayes C S amp Sauer R T Cleavage of the A site mRNA codon during ribosome pausing provides

a mechanism for translational quality control Mol Cell 12 903ndash911 (2003)

277 Hayes C S Bose B amp Sauer R T Proline residues at the C terminus of nascent chains induce

SsrA tagging during translation termination J Biol Chem 277 33825ndash33832 (2002)

278 Choy H E Regulated transcription in a complete ribosome-free in vitro system of Escherichia

coli Methods Enzymol 274 3ndash8 (1996)

Bibliographie

228

279 Fritz B R amp Jewett M C The impact of transcriptional tuning on in vitro integrated rRNA

transcription and ribosome construction Nucleic Acids Res 42 6774ndash6785 (2014)

280 Jewett M C Fritz B R Timmerman L E amp Church G M In vitro integration of ribosomal

RNA synthesis ribosome assembly and translation Mol Syst Biol 9 678 (2013)

229

Titre Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle de la peptide deformylase du phage Vp16T

Mots cleacutes modification co-traductionnelle ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Reacutesumeacute Les proteacuteines en cours de synthegravese subissent des modifications tregraves preacutecoces de leur extreacutemiteacute

N-terminale degraves lors que celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome La premiegravere modification est

lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice assureacutee par une meacutethionine aminopeptidase (MetAP) preacuteceacutedeacutee

de sa deacuteformylation par une enzyme peptide deacuteformylase (PDF) chez les bacteacuteries et dans les

mitochondries et chloroplastes Ce processus est ubiquitaire et essentiel et a eacuteteacute deacutecrit dans tout le regravegne

du vivant Chez les bacteacuteries les PDFs de type 1B se fixeraient au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute

du tunnel de sortie du peptide naissant via son heacutelice α C-terminale Or des analyses meacutetageacutenomiques

reacutecentes ont reacuteveacuteleacute la preacutesence insoupccedilonneacutee de gegravenes codant des PDFs putatives chez des virus marins

De maniegravere inattendue toutes les PDF virales preacutesentent des seacutequences C-terminales tregraves courtes et

deacutepourvues de lrsquoheacutelice 3 Lrsquoidentification de ces PDFs atypiques soulegraveve alors de nouvelles questions

quant agrave leur possible interaction au ribosome et agrave leur fonction biologique Lrsquoobjectif de ma thegravese a donc

eacuteteacute de reacutealiser la caracteacuterisation complegravete et inteacutegreacutee de la peptide deacuteformylase du bacteacuteriophage Vp16T

dont la seacutequence est lrsquoune des plus courtes connues agrave ce jour Jrsquoai montreacute que le phage Vp16T code une

proteacuteine active in vivo et in vitro et qursquoelle peut se lier au ribosome malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale La caracteacuterisation structure-fonction de Vp16PDF a reacuteveacuteleacute des caracteacuteristiques uniques qui

pourraient alors expliquer sa fonction au cours de la reacuteplication du phage Ainsi jrsquoai montreacute que

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli modifie la structure de lrsquoenveloppe induit lrsquoaccumulation

drsquoagreacutegats et finalement inhibe la croissance bacteacuterienne De plus lrsquoeacutetude de souches bacteacuteriennes

mutantes a montreacute que Vp16PDF interfegravere speacutecifiquement avec le repliement et lrsquoadressage de proteacuteines

membranaires Cette derniegravere fonction pourrait permettre de deacutestabiliser la membrane de lrsquohocircte et ainsi

favoriser la libeacuteration des particules virales

Title Structural and functional characterization of peptide deformylase from Vp16T phage

Keywords co-translational modification ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Abstract Being synthesized proteins undergo very early changes in their N-terminal end since it

emerges from the outlet channel of the ribosome The first modification is the excision of the initiator

methionine provided by a methionine aminopeptidase (MetAP) preceded by its deformylating enzyme

peptide deformylase (PDF) in bacteria and in mitochondria and chloroplasts This process is ubiquitous

and essential and has been described in the kingdom of life In bacteria Type 1B PDFs would bind to

the ribosome near the end of the outlet tunnel of the nascent peptide via its C-terminal helix But

recent metagenomic analyzes revealed the unexpected presence of genes encoding putative PDFs in

marine viruses Unexpectedly all viral PDF have very short C-terminal sequences and lacking the 3

helix The identification of these atypical PDFs then raises new questions about their possible interaction

with ribosome and their biological function The aim of my thesis was therefore to achieve the complete

and integrated characterization of peptide deformylase bacteriophage Vp16T the sequence is one of the

shortest known to date I showed that the phage Vp16T code an active protein in vivo and in vitro and

can bind to the ribosome despite the absence of the C-terminal helix The structure-function

characterization Vp16PDF revealed unique features that could then explain its function in the replication

of the phage Thus I have shown that expression in E coli Vp16PDF modifies the envelope structure

induces accumulation of aggregates and ultimately inhibits bacterial growth In addition the study of

mutant bacterial strains showed that Vp16PDF specifically interfere with the folding and addressing of

membrane proteins This latter function could help destabilize the membrane of the host and thereby

promote release of viral particles

230

3

4

Table des matiegraveres Introduction geacuteneacuterale

A-La traduction 10

A1-La structure du ribosome 10

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments cellulaires 12

A3- Le tunnel de sortie du peptide 13

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie 15

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes 18

B1- Les RPBs 18 a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de lrsquoexcision de la meacutethionine

N-terminale (NME) 18 b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les proteacuteines bacteacuteriennes 19 c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor (TF) 20 d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide 21 e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et Sec 22

B2- interactions RPBribosome 25

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation 32

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME 39

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP) 41 1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations 41 2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique 42

C2 ndash Les peptides deacuteformylases 44

D-Probleacutematique 48

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle dune peptide deformylase atypique

de phage Vp16PDF

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages 54

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs virales 54

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

57

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une activiteacute

deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo 58

5

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T 60

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles mis au point pour les

formes bacteacuteriennes 60

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active 61

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF 64

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement la proteacuteine 65

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique assorti de quelques

particulariteacutes 69

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

in vitro 73

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon augmente la

concentration en nickel dans le tampon de lyse 74

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon de lyse est de bas pH et

qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en nickel 75

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF 79

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en nickel 79

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF purifieacutee avec le

nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant des constantes catalytiques

comparables aux autres PDFs actives 80

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine 81

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF 83

Conclusion 87

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique du complexe Vp16PDFribosome

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-

terminale typique des PDFs de type 1B 90

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une localisation au

ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF 93

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome 94

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF ribosome 97

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de

Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome 99

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la longueur du

polypeptide naissant 107

Conclusion 113

6

Chapitre III Caracteacuterisation de lexpression de Vp16PDF chez E coli

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance bacteacuterienne agrave basse

tempeacuterature 118

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne 118 A 119 B 119 C 119 D 119

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une compeacutetition entre Vp16PDF et

EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature 120

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des bacteacuteries 121

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une

forme active de lrsquoenzyme 123

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet inhibiteur exerceacute par

lrsquoexpression de la proteacuteine 124

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne 127

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe bacteacuterienne 127

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de deacutetergents et

antibiotiques 128

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines 130

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats 134

Conclusion 136

Discussion

Discussion 141

Mateacuteriels et meacutethodes

A-Techniques de biologie moleacuteculaire 156

A1-Souches bacteacuteriennes 156

A2 ndash Protocole 156 1) Ensemble des constructions plasmidiques 156 2) Mutageacutenegravese dirigeacutee 150

7

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes dans le plasmide pBAD vers le vecteur

pET-16b 151 4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes 153 5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique 154 6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps) 154 7) Seacutequenccedilage 155

B-Techniques de biochimie 155

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres 155 1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute 156 2) Purification de Vp16PDF (forme peu active) 156 3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active) 158 4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford 159 5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes 159 6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection 160

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase 162 1) Mateacuteriel et solutions 163 2) Protocole 164 3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine 164

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF 165 1) Souches 165 2) Compleacutementation fonctionnelle 165 2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries 168 3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes 168 4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

digestion trypsique drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE 170

B4 Etudes des interactions avec le ribosome 172 1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli 172 2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus 176 Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes 180 3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled ribosomes raquo) 182 4) Test de seacutedimentation 188 5) Pontage chimique 189

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME 191

Bibliographie

Bibliographie 203

Introduction

8

Introduction

Introduction

9

Introduction

10

Introduction

A- La traduction Les ecirctres vivants possegravedent une quantiteacute immense drsquoinformation geacuteneacutetique contenue sur

un support biologique leur ADN Celui-ci leur sert de matrice pour produire lrsquoARN messager

puis les proteacuteines neacutecessaires agrave leur structure et leur meacutetabolisme Lrsquoeacutetape permettant de

produire les proteacuteines est appeleacutee laquo traduction raquo et elle est assureacutee par de grands complexes

moleacuteculaires les ribosomes Apregraves transcription de lrsquoADN en ARN messager (ARNm) le

ribosome laquo lit raquo la seacutequence nucleacuteotidique et assisteacute par des proteacuteines speacutecialiseacutees la

machinerie traductionnelle utilise ainsi les acides amineacutes libres agrave lrsquointeacuterieur de la cellule pour

les assembler afin de produire les proteacuteines Ce processus est rapide la vitesse eacutetant de 10 agrave 22

acides amineacutes assembleacutes chaque seconde chez les procaryotes 12 et 5 agrave 6 acides amineacutes par

seconde pour les eucaryotes 3

Les avanceacutees techniques des derniegraveres anneacutees en matiegravere de cryo-microscopie

eacutelectronique et de cristallographie ont permis lrsquoobtention de donneacutees preacutecises sur la structure

tridimensionnelle des ribosomes aidant ainsi agrave ameacuteliorer la compreacutehension de ce meacutecanisme

incroyablement complexe qursquoest la traduction Nous allons voir dans cette partie les

caracteacuteristiques des diffeacuterents types de ribosomes ainsi que les principales eacutetapes de la

traduction chez les procaryotes de lrsquoinitiation agrave la terminaison

A1-La structure du ribosome

Les ribosomes forment une machinerie ribonucleacuteoproteacuteique complexe (25 MDa chez

les procaryotes plus de 33 MDa chez les eucaryotes) destineacutee agrave deacutechiffrer le code geacuteneacutetique

(sous forme drsquoARNm) pour le traduire et produire les proteacuteines Ils possegravedent deux fonctions

principales celle de deacutecoder lrsquoARNm en reconnaissant les codons et en faisant interagir les

ARNt correspondants chargeacutes des acides amineacutes arrivant puis celle qui consiste agrave assembler

les acides amineacutes entre eux via la creacuteation de liaisons peptidiques On les retrouve dans le

cytoplasme des cellules eucaryotes et procaryotes mais eacutegalement dans les organites des

cellules eucaryotes (mitochondries et chloroplastes)

Les ribosomes procaryotes sont composeacutes drsquoune cinquantaine de proteacuteines et 3 ARN

ribosomaux (ARNr) les ribosomes cytoplasmiques eucaryotes sont plus complexes puisqursquoils

possegravedent environ 80 proteacuteines et 4 ARNr Les ribosomes sont composeacutes de deux sous-uniteacutes

contenant chacune des proteacuteines et une ou plusieurs ARNr Elles se diffeacuterencient par la longueur

Introduction

11

de leur(s) ARNr par le nombre de leurs proteacuteines et ainsi par leur coefficient de seacutedimentation

S (Sverdberg) Chez les procaryotes on deacutefinit la petite sous-uniteacute 30S et la grande sous-uniteacute

50S formant un complexe final 70S (Figure i1) Cette organisation en deux sous-uniteacutes est

fortement conserveacutee dans lrsquoensemble du regravegne du vivant La petite sous-uniteacute contient environ

vingt proteacuteines et un ARNr 16S (environ 1500 nucleacuteotides) Elle contribue agrave la reconnaissance

de lrsquoARNm par lrsquointermeacutediaire des proteacuteines ribosomales bS1 uS3 bS18 et bS21 et de lrsquoARNr

16S dont lrsquoextreacutemiteacute reconnaicirct la seacutequence Shine-Dalgarno de lrsquoARNm 45 Elle permet

eacutegalement le deacutecodage de lrsquoARNm en controcirclant les appariements codon-anticodon entre

lrsquoARNm et les ARNt 4 Enfin cette sous-uniteacute contient eacutegalement les sites de liaison pour les

facteurs drsquoinitiation IF1 IF2 et IF3 4 La grande sous-uniteacute contient quant agrave elle une trentaine

de proteacuteines et deux ARNr le 23S (environ 2500 nucleacuteotides) et le 5S (environ 120

nucleacuteotides) Elle catalyse la formation des liaisons peptidiques en utilisant lrsquoeacutenergie provenant

de lrsquohydrolyse du GTP notamment gracircce aux facteurs drsquoeacutelongation EF-G et EF-Tu Le

meacutecanisme de catalyse des liaisons peptidiques se deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase

(PTC) de cette grande sous-uniteacute Par ailleurs la grande sous-uniteacute possegravede trois sites de

fixation des ARNt i) le site A (aminoacyl-ARNt) dans lequel vient se fixer lrsquoARNt chargeacute de

lrsquoacide amineacute arrivant (ARNtaa) (hormis lrsquoARNt initiateur qui vient se fixer directement dans

le site P) ii) le site P (peptidyl-ARNt) sur lequel est accrocheacute le polypeptide en cours de

synthegravese et ougrave a lieu la liaison peptidique et iii) le site E (laquo exit raquo) qui permet le relargage de

lrsquoARNt deacutechargeacute une fois la liaison peptidique catalyseacutee au niveau du PTC (Figure i1) Enfin

il existe un tunnel agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute reliant le PTC jusqursquoagrave la surface du

ribosome qui permet lrsquoeacutemergence du peptide en cours de synthegravese

Figure i1 Structure du ribosome bacteacuterien Structure

du ribosome 70S avec ARNm ARNt et chaicircne naissante

Les ARNt sont preacutesents dans les sites E P et A

respectivement en jaune vert et rose Le tunnel de sortie

du peptide est repreacutesenteacute par des pointilleacutes rouges

Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

3rsquo 5rsquo

Introduction

12

A2- Plusieurs types de ribosomes suivant les organismes etou compartiments

cellulaires

Bien que lrsquoarchitecture globale du ribosome soit conserveacutee agrave travers le regravegne du vivant

formant un macro-complexe ribonucleacuteoproteacuteique composeacute de deux sous-uniteacutes ces entiteacutes

possegravedent neacuteanmoins des particulariteacutes structurales suivant lrsquoorganisme etou le compartiment

ougrave elles se trouvent (Figure i2) Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment une diffeacuterence

majeure est observable entre les ribosomes eucaryotes et procaryotes puisque les premiers sont

plus volumineux contenant un plus grand nombre de proteacuteines des ARNr plus longs mais

eacutegalement un ARNr suppleacutementaire dans la grande sous-uniteacute Nous savons maintenant que les

ribosomes ont eacutevolueacute ainsi pour permettre un meacutecanisme de traduction de plus en plus

complexe En effet chez les organismes eucaryotes une plus grande diversiteacute de proteacuteines doit

ecirctre traduite et les meacutecanismes de deacutecodage de synthegravese de correction de la traduction et de

modifications des peptides sont alors plus complexes De mecircme les ribosomes preacutesents dans

les mitochondries et les chloroplastes montrent des particulariteacutes structurales adapteacutees agrave la

traduction des proteacuteines codeacutees par les geacutenomes chloroplastiques et mitochondriaux les mito-

ribosomes sont particuliegraverement modifieacutes par rapport agrave la structure des ribosomes

cytoplasmiques (voir ci-dessous)

Concernant les ribosomes des organites le ribosome mitochondrial se trouve agrave

lrsquointeacuterieur de la matrice de la mitochondrie fortement associeacute agrave la membrane Cela permet

lrsquoinsertion co-traductionnelle dans la membrane interne de la mitochondrie de la plupart des

proteacuteines codeacutes par le geacutenome mitochondrial notamment les proteacuteines de la chaicircne respiratoire

7 Ces ribosomes contiennent moins drsquoARNr et de proteacuteines ribosomales que leurs homologues

procaryotes et eucaryotes et certains de leurs composants ne semblent pas avoir drsquohomologues

chez les ribosomes cytoplasmiques (Figure i2) 89 De plus il semble exister une diversiteacute de

ribosomes mitochondriaux dont la structure peut fortement varier en fonction du type

drsquoorganisme (protiste levure mammifegraveres plantes voir Tableau Sup1 dans 7) Les

particulariteacutes fonctionnelles de chacun des diffeacuterents types de ribosomes mitochondriaux ne

sont pas encore connues agrave ce jour On observe cependant que les proteacuteines entourant le tunnel

de sortie du peptide sont pour la plupart speacutecifiques aux mitochondries (Figure i2) De plus

bien que son existence et son rocircle soient encore tregraves contesteacutes un second tunnel de sortie du

peptide semble exister dans la grande sous-uniteacute des ribosomes mitochondriaux 8ndash11

Les ribosomes 70S de chloroplastes sont quant agrave eux beaucoup plus similaires agrave ceux

retrouveacutes chez les bacteacuteries et possegravedent peu de proteacuteines ribosomales speacutecifiques (PSRP 1 agrave

Introduction

13

6)12 Ces PSRP semblent ecirctre localiseacutees loin du tunnel de sortie du peptide (Figure i2) et ne

participeraient donc pas agrave la reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels 12

Figure i2 Comparaison de lrsquoorganisation des ribosomes cytoplasmiques chloroplastiques et

mitochondriaux dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide La grande sous-uniteacute des

ribosomes est vue du dessus au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (repreacutesenteacutee par un rond noir) drsquoougrave

eacutemerge le polypeptide naissant Lrsquoextreacutemiteacute du probable second tunnel de sortie du ribosome mitochondrial est

repreacutesenteacutee par un carreacute noir Les proteacuteines ribosomales sont repreacutesenteacutees de la mecircme couleur si elles sont

homologues Drsquoapregraves Breiman et al 2015 7

A3- Le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie est situeacute agrave lrsquointeacuterieur de la grande sous-uniteacute ribosomale reliant le

centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) agrave la surface et permettant la sortie du peptide (Figure i3) Sa

longueur est eacutevalueacutee agrave environ 80 agrave 100 Aring 1314 permettant ainsi de contenir une chaicircne

peptidique drsquoune longueur de 30 agrave 60 acides amineacutes 15ndash17 Le nombre drsquoacides amineacutes pouvant

ecirctre preacutesents dans le tunnel avant que la chaicircne peptidique nrsquoeacutemerge deacutepend de la capaciteacute du

Introduction

14

peptide agrave se replier Si aucune structure secondaire nrsquoest formeacutee (peptide en conformation

eacutetendue) alors le peptide sortira du tunnel une fois que 30 agrave 40 acides amineacutes auront eacuteteacute

assembleacutes si au contraire une structure secondaire se forme (type heacutelice α) alors la chaicircne

naissante contiendra 40 agrave 60 acides amineacutes avant drsquoeacutemerger

Ce tunnel est essentiellement formeacute par les reacutegions conserveacutees de lrsquoARNr 23S 18 et

possegravede donc un fort potentiel eacutelectroneacutegatif 1920 En plus de lrsquoARNr viennent srsquoajouter des

extensions des proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 qui contribuent agrave former une zone de

constriction au sein du tunnel 14 (Figure i3) Nous ne connaissons pas encore le rocircle preacutecis de

cette reacutegion mais des eacutetudes reacutecentes suggegraverent qursquoelle permettrait de creacuteer des interactions

avec le peptide naissant qui contribueraient agrave reacuteguler la traduction 21 On retrouve eacutegalement

une extension de la proteacuteine uL23 aux abords de la sortie du tunnel 18

Figure i3 Coupe transversale du ribosome

70S et visualisation du tunnel de sortie du

peptide Le tunnel de sortie du peptide se

deacutecompose en trois zones les parties

supeacuterieures et infeacuterieures contribuant au

repliement de la chaicircne peptidique notamment

via des interactions avec les proteacuteines uL4

uL22 et uL23 constituant les parois du tunnel

Un ARNt (en vert) est preacutesent dans le site P du

PTC La sous-uniteacute 30S du ribosome est

repreacutesenteacutee en jaune et la 50S en bleu Drsquoapregraves

Knoops et al 2012 22

Durant de nombreuses anneacutees ce tunnel a eacuteteacute consideacutereacute comme un canal passif

permettant uniquement lrsquoeacutemergence du peptide agrave la surface du ribosome Cependant de

reacutecentes deacutecouvertes ont permis de mettre en eacutevidence son rocircle dans la reacutegulation de la

traduction En effet un certain nombre de seacutequences peptidiques peuvent entrer en interaction

avec des composants du tunnel ARNr ou proteacuteines Une seacutequence particuliegravere de la proteacuteine

bacteacuterienne SecM est un exemple de plus en plus documenteacute Cette proteacuteine permet la

reacutegulation de lrsquoexpression de la proteacuteine SecA et ainsi la reacutegulation de la seacutecreacutetion des

proteacuteines SecM possegravede en C-terminal une seacutequence dite laquo seacutequence drsquoarrecirct SecM raquo qui

lorsqursquoelle traverse le tunnel de sortie induit une pause dans la traduction En effet la seacutequence

C-terminale drsquoarrecirct de SecM est capable drsquoadopter une conformation compacte et drsquointeragir

avec les composants du tunnel de sortie au niveau de la zone de constriction 2324 Des

Introduction

15

interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S

modifient la conformation globale du ribosome 2425 qui observe alors une pause pendant la

traduction Tregraves reacutecemment une structure en cryo-EM agrave environ 35 Aring de reacutesolution a permis

de preacuteciser au niveau atomique le meacutecanisme drsquointeraction de la seacutequence SecM avec le tunnel

de sortie du peptide 24 en montrant notamment un repositionnement de la sous-uniteacute 30S par

rapport agrave la 50S Actuellement des recherches sont en cours afin de muter des reacutesidus dans la

seacutequence C-terminale de SecM pour aboutir agrave des interactions plus forte avec le ribosome et

ainsi permettre une pause de la traduction plus importante 26 Drsquoautres eacutetudes commencent agrave

mettre en eacutevidence le rocircle de la seacutequence interne de SecM 27 ainsi que la seacutequence N-terminale

dans la reacutegulation du meacutecanisme drsquoarrecirct du ribosome 28 Drsquoautres seacutequences drsquoarrecirct permettant

la reacutegulation de la traduction ont eacutegalement eacuteteacute deacutecouvertes dans lrsquoensemble du regravegne du vivant

comme TnaC 29 MfiM 30 ErmCL 31 et ErmBL 31ndash34

A4- Les eacutetapes de la traduction chez la bacteacuterie

Bien qursquoil ait eacuteteacute montreacute que le ribosome est capable de syntheacutetiser in vitro un peptide

en absence de facteurs de traduction le meacutecanisme est lent et le mode drsquoinitiation non

canonique 35 En reacutealiteacute le ribosome ne peut assumer agrave lui seul la fonction de traduction dans

la cellule et neacutecessite lrsquointervention de nombreux facteurs afin de reacutealiser de faccedilon optimale le

deacutecodage de lrsquoARNm et la synthegravese de la chaicircne peptidique

Ce meacutecanisme de synthegravese des proteacuteines se deacuteroule en trois eacutetapes - lrsquoinitiation

lrsquoeacutelongation et la terminaison - neacutecessitant lrsquointervention de plusieurs proteacuteines auxiliaires

Lrsquoinitiation de la traduction permet de mettre en place une machinerie fonctionnelle en

favorisant la reconnaissance de lrsquoARNm de lrsquoaminoacyl-ARNt initiateur et en favorisant la

formation du complexe ribosomal entier (70S) Chez les bacteacuteries la petite sous-uniteacute reconnaicirct

un motif consensus particulier appeleacute seacutequence Shine-Dalgarno (SD) preacuteceacutedant le codon

initiateur ATG et srsquoy fixe Des facteurs drsquoinitiation (IF) permettent ensuite la reconnaissance

et la fixation de lrsquoARNt initiateur (ARNtfMet) ainsi que la stabilisation du complexe en vue du

deacutemarrage de lrsquoeacutelongation (Figure i4) Une fois la grande sous-uniteacute fixeacutee la synthegravese

peptidique agrave proprement parler peut alors deacutebuter

Ce complexe final (70S) recrute tour agrave tour des facteurs drsquoeacutelongation (EF-Tu et EF-G)

afin de drsquoassembler les acides amineacutes-ARNt Le meacutecanisme de liaison des acides amineacutes se

deacuteroule dans le centre peptidyl-transfeacuterase (PTC) de la grande sous-uniteacute Lrsquoacide amineacute-ARNt

Introduction

16

arrive dans le site A la liaison peptidique est formeacutee avec lrsquoacide amineacute preacuteceacutedant se trouvant

dans le site P puis le ribosome se deacutecale drsquoun codon (translocation) Le cycle va alors continuer

allongeant le polypeptide au site P jusqursquoagrave la reconnaissance drsquoun codon stop (Figure i4)

La terminaison du processus de traduction se produit lorsque le site A du ribosome

rencontre un codon stop (Figure i4) La reconnaissance de ce codon implique deux facteurs de

terminaison (laquo release factors raquo ou RF) RF1 et RF2 36 Ils participent au relargage de la chaicircne

peptidique lieacutee agrave lrsquoARNt du site P Un autre facteur de traduction intervient RRF (laquo release

recycling factor raquo) permettant la dissociation de lrsquoARNm et de lrsquoARNt preacutesent dans le

ribosome et par la mecircme occasion les sous-uniteacutes ribosomales

Figure i4 Vue drsquoensemble du meacutecanisme de traduction chez la bacteacuterie Pour simplifier toutes les eacutetapes

intermeacutediaires ne sont pas montreacutees Drsquoapregraves Schmeing et Ramakrishnan 2009 6

Cette eacutetape de traduction de lrsquoARNm chez les procaryotes a lieu alors que la synthegravese

du messager (transcription) est toujours en cours Au fur et agrave mesure que lrsquoADN est transcrit et

que le messager srsquoallonge les ribosomes se fixent agrave lrsquoARNm Il est ainsi possible que plusieurs

ribosomes se fixent les uns apregraves les autres sur lrsquoARNm formant ainsi un complexe appeleacute

Introduction

17

polysome et permettant de traduire plusieurs fois la mecircme proteacuteine agrave partir drsquoun seul

messager37

Les chloroplastes et les mitochondries possegravedent leur propre ADN et machinerie de

traduction Dans ces compartiments la traduction de se deacuteroule de faccedilon similaire agrave celle

retrouveacutee chez la bacteacuterie38ndash40 sans toutefois que les meacutecanismes ne soient encore suffisamment

documenteacutes pour bien comprendre leur speacutecificiteacute 41 42

Chez les eucaryotes le meacutecanisme de traduction dans le cytoplasme est globalement

similaire mais preacutesente tout de mecircme certaines diffeacuterences Tout drsquoabord la meacutethionine

initiatrice ne possegravede pas de groupement formyle comme observeacute chez les bacteacuteries Cependant

lrsquoARNt posseacutedant la meacutethionine initiatrice est diffeacuterent des ARNt chargeacutes drsquoincorporer les

meacutethionines internes agrave la seacutequence peptidique LrsquoARNm ne contient pas de seacutequence Shine-

Dalgarno la petite sous-uniteacute du ribosome vient donc se fixer en 5rsquo de lrsquoARNm sur une

seacutequence appeleacutee laquo coiffe raquo et contenant une proteacuteine particuliegravere appeleacutee CBP (CAP binding

protein) et effectue un balayage ou scanning de la seacutequence nucleacuteotidique jusqursquoagrave arriver au

codon drsquoinitiation AUG Cette eacutetape est assisteacutee en plus de la proteacuteine CBP par des facteurs

drsquoinitiation fixeacutes sur une queue poly-A en 3rsquo du messager et qui se fixent agrave la petite sous-uniteacute

40S en circularisant lrsquoARNm La reconnaissance du codon drsquoinitiation par lrsquoARNt initiateur

deacuteclenche la dissociation des facteurs drsquoinitiation et le recrutement de la grande sous-uniteacute 60S

pour le deacutemarrage de la traduction De plus contrairement aux procaryotes chez qui la

transcription et la traduction ont lieu dans le mecircme compartiment et sont coupleacutees lrsquoARNm des

eucaryotes est syntheacutetiseacute dans le noyau drsquoougrave il est ensuite exporteacute pour ecirctre traduit dans le

cytoplasme les deux processus ne pouvant donc pas avoir lieu simultaneacutement

A lrsquoissue des trois grandes eacutetapes deacutecrites ci-dessus les proteacuteines sont nouvellement

syntheacutetiseacutees Cependant la seule synthegravese des chaicircnes peptidiques par le ribosome nrsquoest pas

suffisante pour obtenir des proteacuteines fonctionnelles En effet drsquoautres eacutetapes co- etou post-

traductionnelles sont neacutecessaires Les proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees doivent ainsi ecirctre

replieacutees (par des meacutecanismes geacuteneacuteralement assisteacutes par des chaperons) et subissent

geacuteneacuteralement des modifications reacuteversibles ou non comme lrsquoajout de groupements chimiques

qui leur confegraverent une fonction preacutecise Certaines proteacuteines vont eacutegalement ecirctre adresseacutees vers

des membranes pour ecirctre seacutecreacuteteacutees inseacutereacutees dans les membranes ou transloqueacutees dans des

compartiments cellulaires

Introduction

18

B- Les eacutevegravenements co-traductionnels et les RPBs chez les procaryotes

Degraves que le peptide en cours de synthegravese eacutemerge agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

ribosome les premiers eacutevegravenements co-traductionnels se mettent en route afin que la proteacuteine

puisse acqueacuterir la fonction et la localisation adeacutequates Parmi ces eacutevegravenements nous pouvons

citer les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine le repliement de novo ainsi

que la prise en charge du complexe chaicircne naissanteribosome pour lrsquoadressage vers un

compartiment speacutecifique Tous ces eacutevegravenements sont assisteacutes par des facteurs speacutecifiques les

laquo ribosome-associated protein biogenesis factors raquo ou RPBs (Figure i5)

Figure i5 Les diffeacuterents eacutevegravenements co-traductionnels preacutecoces qui touchent une proteacuteine en cours de

synthegravese lorsque celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome Les facteurs (RPBs) impliqueacutes dans ces

diffeacuterents eacutevegravenements sont indiqueacutes

B1- Les RPBs

a) Les modifications de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale du peptide naissant la voie de

lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (NME)

Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale (voie de la NME) est le premier eacutevegravenement co-

traductionnel qui touche une proteacuteine en cours de synthegravese degraves que celle-ci eacutemerge du tunnel

de sortie La NME est un meacutecanisme universel essentiel et irreacuteversible Chez les procaryotes

cette modification est effectueacutee en deux eacutetapes successives chacune drsquoelle eacutetant assureacutee par

une enzyme deacutedieacutee la peptide deacuteformylase (PDF) clive le groupement formyl preacutesent sur la

meacutethionine initiatrice puis la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) excise la meacutethionine

(Figure i6) Cet eacutevegravenement geacutenegravere une grande diversiteacute drsquoextreacutemiteacutes N-terminales et permet

dans certains cas drsquoautres modifications de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese Bien que

Introduction

19

le caractegravere co-traductionnel de la NME eacutetait connu depuis la fin des anneacutees 1960 lrsquointeraction

directe entre les enzymes PDF et MetAP nrsquoa eacuteteacute prouveacutee que reacutecemment (voir section B2 et

B3 de lrsquointroduction)

Dans le cytoplasme des eucaryotes le meacutecanisme de la NME ne comprend qursquoune seule

eacutetape lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice par la MetAP En effet la traduction dans le

cytoplasme des eucaryotes commence avec une Met initiatrice libre

Il existe de nombreuses isoformes des enzymes PDF et MetAP dont la structure et le

rocircle seront deacutetailleacutes dans les sections C1 et C2 de lrsquointroduction

Figure i6 Le meacutecanisme de la NME La suppression du groupement formyl par la PDF nrsquoa lieu que chez les

bacteacuteries et les organites Lrsquoexcision de la meacutethionine par la MetAP est universelle

b) Lrsquoaceacutetylation N-terminale Une autre modification du N-terminal chez les

proteacuteines bacteacuteriennes

Il est maintenant admis que les proteacuteines bacteacuteriennes peuvent ecirctre aceacutetyleacutees y compris

au niveau de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale 43ndash46 Lrsquoaceacutetylation catalyseacutee par les enzymes RimIJL

touche la Met initiatrice si celle-ci nrsquoest pas cliveacutee par la voie de la NME ou le deuxiegraveme acide

amineacute (plus freacutequemment Ser Ala ou Thr) qui devient accessible apregraves clivage de la Met

initiale Comme chez les eucaryotes lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes est

vraisemblablement co-traductionnelle

Lrsquoaceacutetylation N-terminale des proteacuteines bacteacuteriennes reste relativement rare (moins de

20 du proteacuteome bacteacuterien drsquoapregraves les donneacutees actuelles) alors qursquoelle est tregraves freacutequente chez

les eucaryotes avec plus de 20 des peptides N-terminaux qui nrsquoont pas subi la NME

aboutissant agrave une aceacutetylation de la Met initiatrice et plus de 50 des peptides N-terminaux qui

lrsquoont subi (aceacutetylation du deuxiegraveme acide amineacute) 47 Cette modification est eacutegalement fortement

preacutesente dans le proteacuteome des chloroplastes mais tregraves rare dans le proteacuteome de la mitochondrie

Enfin lrsquoaceacutetylation du N-terminal a eacutegalement eacuteteacute identifieacutee chez les archeacutees 48

Introduction

20

Lrsquoaceacutetylation de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines est essentielle pour la viabiliteacute

cellulaire chez les eucaryotes 474950 Elle serait eacutegalement impliqueacutee dans la deacutegradation des

proteacuteines 51 lrsquoadressage membranaire et les interactions proteacuteine-proteacuteine 5253 Cependant le

rocircle de cette modification chez les procaryotes nrsquoest pas encore connu

c) Repliement de la chaicircne peptidique en cours de traduction le trigger factor

(TF)

Chez les bacteacuteries le repliement de novo des petites proteacuteines est le plus souvent (65 agrave

80 des cas) assureacute par le trigger factor (TF) un chaperon moleacuteculaire qui agit tregraves

preacutecocement pendant la traduction alors que les proteacuteines plus grosses neacutecessitent ensuite

lrsquointervention drsquoautres chaperons avec les systegravemes DnaKDnaJ et GroELGroES 5455 Le TF

permet drsquoeacuteviter eacutegalement lrsquoagreacutegation des proteacuteines en cas de mauvais repliement et eacutevite

ainsi une issue fatale pour les cellules notamment agrave des tempeacuteratures supeacuterieures agrave 30degC 5657

Bien que les proteacuteines DnaKDnaJ assistent le repliement des proteacuteines de faccedilon co-

traductionnelle seul le TF a eacuteteacute montreacute a lrsquoheure actuelle comme eacutetant en interaction directe

avec le ribosome (voir section B2 et B3 de lrsquointroduction)

Cette proteacuteine de 48 kDa se deacutecompose en trois domaines (Figure i7) Le domaine N-

terminal de 149 acides amineacutes est neacutecessaire et suffisant pour lrsquointeraction avec le ribosome 58ndash

60 La partie centrale de la seacutequence proteacuteique se replie de faccedilon agrave former un domaine agrave fonction

peptidylndashprolyl cistrans isomerase (PPIase) Ce domaine nrsquoest pas essentiel in vivo il

intervient dans la reconnaissance du substrat et lrsquoactiviteacute chaperone mais son rocircle preacutecis reste

cependant encore mal connu 60ndash62 Enfin le domaine C-terminal correspond au module principal

drsquoactiviteacute chaperonne Le TF expose des reacutesidus hydrophiles et hydrophobes et les diffeacuterents

domaines possegravedent une bonne flexibiliteacute le tout permettant au TF de srsquoaccommoder agrave un grand

nombre de substrats 596364

Introduction

21

Figure i7 Structure du Trigger factor (TF)

drsquoE coli composeacute de trois domaines En vert et

bleu le domaine C-terminal agrave activiteacute chaperonne

en rouge le domaine N-terminal permettant

lrsquointeraction avec le ribosome et en jaune le

domaine PPIase dont la fonction est encore mal

connu Les trois domaines du TF sont eacutegalement

nommeacutes T (tail) H (head) et A (Arm) Drsquoapregraves

Ferbitz et al 2004 63

d) Le repliement de la chaicircne peptidique dans le tunnel de sortie du peptide

Le tunnel de sortie du peptide joue un rocircle dans la reacutegulation de la traduction en

permettant au ribosome de ralentir voire de srsquoarrecircter durant la synthegravese 6566 En effet les reacutesidus

chargeacutes positivement comme les lysines ou arginines preacutesentes dans la chaicircne naissante

peuvent ralentir ou arrecircter la traduction gracircce agrave des interactions charge-speacutecifiques entre la

chaicircne peptidique et le tunnel 192066 Il permet eacutegalement de provoquer un repliement co-

traductionnel du peptide avant mecircme son eacutemergence agrave la surface et sa prise en charge par les

proteacuteines chaperonnes Il a eacuteteacute montreacute par cryo-EM que chez le ribosome eucaryote 80S le

repliement co-traductionnel du peptide en heacutelice α pouvait ecirctre initieacute agrave lrsquointeacuterieur mecircme du

tunnel 67ndash70 De plus certaines seacutequences peuvent se replier jusqursquoagrave former des domaines

complets au sein du tunnel comme des petits domaines en doigts de zinc 21 (Figure i8A)

Enfin il a eacutegalement eacuteteacute montreacute par des meacutethodes utilisant la spectroscopie RMN que

le peptide naissant pouvait se replier partiellement agrave la surface du ribosome agrave proximiteacute de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie par des interactions avec lrsquoARNr et la proteacuteine uL24 71 (Figure

i8B) Les auteurs suggegraverent que ce repliement partiel contribuerait agrave reacuteduire les risques de

mauvais repliement Comme un certain nombre drsquoautres eacutevegravenements co-traductionnels le

repliement du peptide naissant qui ne neacutecessite pas lrsquoaction de RPBs est deacutependant de la

seacutequence du peptide

Introduction

22

A

B

Figure i8 Repliement du peptide naissant agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome A) Formation de

structure secondaire du peptide ADR1 agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du peptide Coupe transversale de densiteacute

obtenue par cryo-EM La seacutequence SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese est

repreacutesenteacutee en vert et un domaine de la proteacuteine ADR1 en rouge (PDB 2ADR) La petite sous-uniteacute 30S est

repreacutesenteacutee en jaune et la grande sous-uniteacute 50S en gris Drsquoapregraves Nilsson et al 2015 21 B) Structure RMN

drsquoun complexe ribosomechaicircne naissante (chaicircne peptidique de 110 acides amineacutes) montrant le repliement co-

traductionnel du peptide agrave la surface du ribosome Le domaine deacutesordonneacute est repreacutesenteacute en cyan et le domaine

replieacute naturellement en rose (PDB 2N62 et BMRB 25748) Drsquoapregraves Cabrita et al 2016 71

e) Adressage du peptide en cours de synthegravese vers la membrane voies SRP et

Sec

Lrsquoadressage drsquoun peptide vers une membrane se fait geacuteneacuteralement en cours de traduction

ce qui permet de ne pas exposer ses zones hydrophobes eacutevitant ainsi des deacutefauts de repliement

et lrsquoagreacutegation des proteacuteines membranaires Deux voies drsquoadressage aux membranes sont

possibles via les particules SRP (laquo signal recognition particule raquo) et la voie Sec La voie TAT

(laquo twin arginine translocation raquo) est eacutegalement utiliseacutee si la proteacuteine est deacutejagrave replieacutee 72

Introduction

23

Chez les eucaryotes les particules SRP sont des complexes ribonucleacuteoproteacuteiques composeacutes

de six proteacuteines (SRP54196872914) et drsquoune moleacutecule drsquoARN 7374 La proteacuteine SRP54 tregraves

conserveacutee possegravede un domaine M qui reconnaicirct la seacutequence signal hydrophobe du peptide

naissant et un domaine NG qui se fixe au ribosome 7374 Chez les bacteacuteries la particule SRP

est constitueacutee drsquoune seule proteacuteine (Ffh qui est lrsquohomologue de la proteacuteine SRP54 des

eucaryotes) complexeacutee agrave une moleacutecule drsquoARN 73ndash75 (Figure i9A) Fhf possegravede comme SRP54

des domaines M et NG qui reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergeant du ribosome

permettant la formation drsquoun complexe ribosomepeptideSRP lequel est ensuite envoyeacute vers

la membrane plasmique 75 Il semblerait que le caractegravere hydrophobe du peptide naissant soit

neacutecessaire mais pas suffisant pour permettre sa prise en charge par la SRP et que la rapiditeacute du

peptide agrave se replier dans le cytoplasme influe neacutegativement sur son interaction avec la SRP 76

A B

Figure i9 Structure de la SRP drsquoEcoli et interaction avec le ribosome A) Modegravele moleacuteculaire de la SRP

drsquoEcoli Le domaine M de la proteacuteine Ffh est repreacutesenteacute en jaune et son domaine NG en vert lrsquoARN 45S est en

orange Drsquoapregraves Schaffitzel et al 2006 77 B) En absence de chaicircne naissante la SRP interagit avec le ribosome au

niveau de la proteacuteine uL23 via son domaine N alors que le domaine M scanne le tunnel de sortie dans lrsquoattente du

peptide signal A ce stade les domaines M et NG sont flexibles et peuvent donc adopter des orientations

diffeacuterentes Une fois le peptide signal repeacutereacute la SRP se retrouve fixeacutee au RNC avec trois points de contact avec

la sous-uniteacute 50S Ffh se lie agrave uL23 et uL29 et lrsquoARN 45S agrave uL18 Le peptide vient alors srsquoancrer dans la poche

hydrophobe du domaine M et le domaine NG voit son affiniteacute pour le GTP augmenter ce qui est neacutecessaire pour

lrsquointeraction avec le reacutecepteur FtsY La sous-uniteacute 30S est repreacutesenteacutee en jaune la grande sous-uniteacute 50S en bleu

le peptidyl-ARNt en vert la SRP en rouge et les proteacuteines ribosomales de contact uL18 et uL23 en orange Drsquoapregraves

Schaffitzel et al 2006 77

De plus il a eacuteteacute montreacute que drsquoautres paramegravetres ont une influence sur lrsquointeraction entre

le peptide naissant et la SRP Ainsi si la seacutequence signal est deacutefavorable agrave un repliement en

heacutelice α cela empecircche la reconnaissance par la SRP 78 alors que la preacutesence de plusieurs reacutesidus

Introduction

24

basiques favorise cette interaction 79 Des reacutesultats reacutecents montrent que la chaicircne naissante

comprenant le peptide signal de la proteine DsbA cible de la SRP adopte une structure eacutetendue

dans le ribosome avec seulement des populations mineures de structure heacutelicoiumldale 80

indiquant que la SRP pourrait tout de mecircme reconnaicirctre des peptides qui nrsquoadoptent pas de

structure secondaire en heacutelice α

Apregraves la reconnaissance du peptide signal par la SRP et son transport jusqursquoagrave la

membrane la chaicircne en cours de synthegravese est alors prise en charge par des reacutecepteurs de

particules SRP (SR chez les eucaryotes FtsY chez les bacteacuteries) permettant sa translocation au

niveau du complexe membranaire SecYEG de la membrane interne Cette voie peut aussi

permettre agrave des proteacuteines de passer dans le peacuteriplasme ou la membrane externe 76

La voie Sec est une voie drsquoadressage des proteacuteines membranaires indeacutependante des

particules SRP faisant intervenir les proteacuteines SecA et SecB 8182 (Figure i10) La proteacuteine

SecB interagit avec la chaicircne naissante de certaines proteacuteines et permet drsquoeacuteviter des deacutefauts de

repliement 83 La faccedilon dont SecB distingue les peptides qui doivent ecirctre transloqueacutes est encore

mal connue Une seacutequence de 9 acides amineacutes avec des cycles aromatiques ou reacutesidus basiques

semblent ecirctre favorables alors que les reacutesidus acides ne semblent pas approprieacutes 81 Le

complexe chaicircne naissanteSecB interagit eacutegalement avec SecA par une interaction directe

SecASecB qui permet de transporter le complexe jusqursquoagrave la membrane pour la translocation

du peptide en cours de synthegravese au travers du complexe SecYEG La proteacuteine SecA ne sert pas

uniquement agrave adresser le peptide vers la membrane elle permet eacutegalement la translocation du

peptide par son activiteacute ATPase en fournissant lrsquoeacutenergie neacutecessaire au systegraveme et en permettant

le deacutecrochage de SecB SecA se deacutecroche du complexe une fois que la translocation du peptide

est effectueacutee 83ndash85

Introduction

25

Figure i10 Scheacutema de lrsquoadressage des proteacuteines par le systegraveme Sec translocase Le systegraveme Sec translocase

se trouve dans la membrane interne (ou membrane cytoplasmique (CM)) et fait intervenir le moteur SecA (en

vert) et le canal conducteur SecYEG (en orange) ainsi que des proteacuteines auxiliaires comme YidC (en rouge) et

SecDF (en rose) La proteacuteine Signal peptidase (SPase) permet de cliver le peptide signal sur la surface

peacuteriplasmique de la membrane a) La proteacuteine seacutecreacuteteacutee est adresseacutee au systegraveme Sec translocase par sa seacutequence

signal qui est reconnue directement par SecA ou avec lrsquoaide de SecB (en bleu) b) Les proteacuteines membranaires

peuvent ecirctre adresseacutees au systegraveme translocase en formant un complexe ribosomechaicircne naissanteSRP et par

le reacutecepteur SRP FtsY (en violet) c) Certaines proteacuteines membranaires sont inseacutereacutees dans la membrane via

YidC Drsquoapregraves Driessen et Nouwen 2008 81

B2- interactions RPBribosome

Comme deacutecrit plusieurs facteurs agissent sur le peptide naissant au moment ougrave celui-ci

eacutemerge du tunnel de sortie Cela contribue agrave lui confeacuterer un certain nombre de proprieacuteteacutes qui

permettront agrave la proteacuteine syntheacutetiseacutee drsquoacqueacuterir sa fonction et donc drsquoassurer son destin Il est

maintenant connu que tous ces facteurs exercent leur fonction de faccedilon tregraves preacutecoce en

interagissant agrave la fois avec le peptide naissant mais aussi avec le ribosome Bien que de

nombreuses questions subsistent lrsquoaccumulation des donneacutees permet de mieux comprendre la

reacutegulation des eacutevegravenements co-traductionnels - modifications repliement adressage

Ainsi pour bien comprendre la dynamique spatio-temporelle drsquointervention des RPBs

il est neacutecessaire drsquoavoir un grand nombre drsquoinformations les concernant leur concentration

intracellulaire leur localisation sur le ribosome leur affiniteacute pour celui-ci ainsi que lrsquoinfluence

de la taille et de la nature du peptide naissant Lrsquoensemble de ces paramegravetres permet ainsi de

proposer des modegraveles pour comprendre leur intervention durant la synthegravese ainsi que leur

possible coopeacuterationexclusion au niveau du ribosome

Introduction

26

Le caractegravere co-traductionnel de la voie de la NME a eacuteteacute deacutecrit chez les bacteacuteries il y a

pregraves de 50 ans Il avait alors eacuteteacute montreacute que la deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice suivie

de son excision ont lieu tregraves tocirct dans la synthegravese des proteacuteines degraves que le polypeptide en cours

de synthegravese eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome lorsqursquoil deacutepasse une taille drsquoenviron 40

plusmn 5 acides amineacutes pouvant aller jusqursquoagrave 60 reacutesidus 86ndash89 Cependant il a longtemps eacuteteacute admis

que la PDF nrsquointeragissait pas avec le ribosome car cette interaction nrsquoeacutetait pas deacutetectable mais

aussi parce que lrsquoenzyme est capable de deacuteformyler un peptide en absence de ribosomes 90 Ce

nrsquoest qursquoen 2008 que des eacutetudes de co-seacutedimentation ont montreacute que la PDF drsquoE coli interagit

avec le ribosome entier ou la grande sous-uniteacute 50S selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une

affiniteacute relativement faible (Kd = 18 plusmn 09 microM pour le 70S) 91 Ayant remarqueacute que le complexe

EcPDFribosome eacutetait sensible agrave la force saline du tampon les auteurs ont preacutesumeacute que le

maintien du complexe devait reposer en grande partie sur des interactions eacutelectrostatiques et

ont supposeacute que lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF (voir section C2) chargeacutee positivement

pouvait ecirctre impliqueacutee dans lrsquointeraction Ils ont alors deacuteleacuteteacute cette heacutelice et montreacute que le variant

EcPDF-C nrsquoeacutetait plus capable drsquointeragir avec le ribosome aboutissant agrave la conclusion que

cette heacutelice eacutetait vraisemblablement responsable de lrsquointeraction EcPDFribosome 91 Forts de

ce reacutesultat les auteurs ont alors reacutesolu la structure cristalline drsquoun complexe entre un ribosome

70S drsquoE coli et un peptide syntheacutetique de 22 acides amineacutes dont la seacutequence correspond agrave celle

de lrsquoheacutelice C-terminale drsquoEcPDF (reacutesidus 147 agrave 168) Cette structure montre que le peptide

utiliseacute replieacute sous forme heacutelicale vient se loger dans un sillon situeacute entre les proteacuteines

ribosomales uL22 et bL32 agrave proximiteacute de la proteacuteine bL17 (Figure i11) 91 Cette zone

drsquointeraction est en accord avec des donneacutees de pontage chimique entre EcPDF et le ribosome

70S qui coupleacutees agrave une analyse en spectromeacutetrie de masse ont permis drsquoidentifier la proteacuteine

bL17 comme partenaire 91 Les interactions entre ce peptide C-terminal et le ribosome

impliquent des ponts salins ainsi que des contacts hydrophobes la chaicircne lateacuterale de la Leu149

du peptide est inseacutereacutee dans une poche hydrophobe de la proteacuteine ribosomale uL22 le reacutesidu

Arg153 forme un pont salin avec le reacutesidu Glu59 de la proteacuteine ribosomale uL22 et le reacutesidu

Lys157 interagit avec lrsquoheacutelice 24 du domaine I de lrsquoARNr 23S 91 Partant de cette structure les

auteurs ont superposeacute la structure de la PDF drsquoE coli entiegravere sur le peptide mimant son heacutelice

C-terminale de faccedilon agrave modeacuteliser le complexe PDFribosome Drsquoapregraves ce modegravele (Figure i11)

le site actif de la PDF serait positionneacute vers lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie agrave environ 35 Aring de

celui-ci Cette distance correspond agrave la longueur qursquoadopte un peptide de 13 acides amineacutes qui

ne forme pas de structure secondaire Ainsi en consideacuterant que la longueur du tunnel

Introduction

27

correspond en moyenne agrave un peptide de 35 acides amineacutes en conformation eacutetendue cela signifie

que la PDF accueillerait dans son site actif un peptide long de 50 acides amineacutes 91 taille qui est

tout agrave fait coheacuterente avec ce qui avait eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment 8687 Enfin consideacuterant que les

trois reacutesidus impliqueacutes dans lrsquointeraction avec le ribosome sont conserveacutes dans la famille des

PDFs les auteurs ont alors abouti agrave la conclusion que lrsquoheacutelice C-terminale des PDFs est le

deacuteterminant majeur de lrsquointeraction des PDFs avec le ribosome 91 hypothegravese corroboreacutee par

des travaux qui montrent que cette heacutelice nrsquoest pas indispensable agrave lrsquoactiviteacute peptide

deacuteformylase 92

Or lrsquoanalyse des structures tridimensionnelles de plusieurs dizaines de PDFs procaryotes

et eucaryotes par cristallographie et RMN montre qursquoelles peuvent preacutesenter des structures

diffeacuterentes du C-terminal sur lesquelles nous reviendrons plus loin dans lrsquointroduction (voir

Section C2) Ainsi le modegravele drsquointeraction entre la PDF 1B drsquoE coli et le ribosome ne peut

ecirctre geacuteneacuteraliseacute agrave toutes les classes de peptides deacuteformylases 93

Une eacutetude plus reacutecente comparant lrsquointeraction drsquoEcPDF avec des ribosomes vides et

des ribosomes en cours de traduction bloqueacutes avec une chaicircne peptidique de 40 acides amineacutes

nrsquoa pas reacuteveacuteleacute de diffeacuterence dans la valeur de lrsquoaffiniteacute suggeacuterant que la taille de la chaicircne en

cours de traduction nrsquoa pas drsquoeffet sur la fixation drsquoEcPDF avec le ribosome 94

A B

Figure i11 Interaction de la peptide deacuteformylase drsquoEcoli avec le ribosome A) Interaction drsquoun peptide

syntheacutetique correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale dlsquoEcPDF au niveau des proteacuteines ribosomales uL22 (en

rose) bL32 (en jaune) Le tunnel de sortie du peptide est repreacutesenteacute par une eacutetoile rouge B) Superposition de la

structure drsquoEcPDF sur le ribosome drsquoapregraves les donneacutees de cristallographie obtenues avec le peptide syntheacutetique

correspondant agrave lrsquoheacutelice α C-terminale Figures drsquoapregraves Bingel-Erlenmeyer et al 2008 91

Introduction

28

Les premiegraveres eacutetudes sur la NME ont montreacute que la Met initiatrice est eacutelimineacutee de la

proteacuteine en cours de synthegravese sitocirct apregraves le clivage de son formyl et lorsque 40 agrave 60 reacutesidus ont

eacuteteacute syntheacutetiseacutes 868789 Plusieurs approches ont montreacute que les MetAPs responsables de

lrsquoexcision de la Met initiatrice interagissent avec le ribosome 94ndash96 avec une affiniteacute de 24 plusmn

04 microM 94 mais la (les) reacutegion(s) des MetAPs impliqueacutee(s) dans lrsquointeraction nrsquoont pas encore

eacuteteacute clairement identifieacutee(s) Il existe plusieurs types de MetAPs (voir Section C1) qui se

distinguent notamment par lrsquoexistence de domaines N-terminaux speacutecifiques (domaine en doigt

de zinc domaine poly-chargeacute motif drsquointeraction aux domaines SH3) 47 lesquels seraient

impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 959798 ce qui reste agrave deacutemontrer Chez E coli

une boucle chargeacutee positivement situeacutee dans le domaine catalytique agrave proximiteacute du site actif

de la MetAP permettrait lrsquointeraction avec les proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i12)

94

A B

Figure i12 Interaction putative drsquoEcMetAP avec le ribosome bacteacuterien A) Potentiel eacutelectrostatique agrave la

surface de la MetAP En bleu le potentiel positif et en rouge le potentiel neacutegatif En bas boucle chargeacutee

positivement contenant la Lys211 permettant lrsquointeraction de la MetAP avec le ribosome B) Modegravele in silico

du complexe MetAPribosome Repreacutesentation de la MetAP en cartoon bleu fonceacute LrsquoARNr en gris et les

proteacuteines ribosomales bL17 bL32 uL22 et uL23 en rouge jaune violet et orange respectivement Drsquoapregraves

Sandikci et al 2013 94

De nombreux travaux ont permis de montrer que le trigger factor (TF) interagit avec les

proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 ainsi qursquoavec lrsquoARNr 23S principalement par

lrsquointermeacutediaire de son domaine N-terminal 6399100 Plusieurs structures de complexes entre le

Introduction

29

domaine N-terminal du TF et le ribosome (entier ou uniquement la grande sous-uniteacute 50S) ont

reacuteveacuteleacute que ce domaine se positionne au niveau de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide

63100101 (Figure i13A) sous la forme drsquoune caviteacute hydrophobe confeacuterant au TF un rocircle de

bouclier pouvant assister le repliement de la nouvelle proteacuteine 63102 (Figure i13B) Au vu de

lrsquoaffiniteacute du TF pour le ribosome et de sa concentration dans la cellule il est probable que celui-

ci ait la capaciteacute de se fixer sur nrsquoimporte quel ribosome en cours de traduction ou non et dont

le peptide possegravede la seacutequence approprieacutee ou non Cependant plusieurs eacutetudes tendent agrave

deacutemontrer que le TF interagit preacutefeacuterentiellement avec un ribosome en cours de traduction la

chaicircne naissante ayant une influence sur lrsquoaffiniteacute TFribosome La taille du polypeptide

naissant pris en charge par le TF est encore incertaine allant de 20 agrave 60 acides amineacutes 6364103104

et il a eacuteteacute montreacute qursquoil pourrait mecircme se fixer bien plus tardivement sur un peptide drsquoau moins

100 reacutesidus encore en cours de synthegravese mais sans interaction avec le ribosome 105 Il a

eacutegalement eacuteteacute observeacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour un ribosome contenant une chaicircne naissante est

drsquoautant plus importante que le peptide est long (environ 100 reacutesidus) et hydrophobe 94105ndash108

De plus lrsquoassociation de reacutegions hydrophobes et chargeacutees positivement sur le peptide favorise

le recrutement du TF

Introduction

30

A B

Figure i13 Interaction du TF avec le ribosome A) Structure du complexe formeacute entre le domaine N-

terminal du TF (les 112 acides amineacutes faisant partie du domaine drsquointeraction) et la sous-uniteacute 50S de

Deinococcus radiodurans LrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales sont coloreacutes en bleu pacircle excepteacutes les proteacuteines

uL22 (cyan) uL23 (vert) uL24 (jaune) et uL29 (orange) Le tunnel de sortie du peptide est indiqueacute par une

flegraveche Deux orientations de la sous-uniteacute sont repreacutesenteacutees avec les proteacuteines uL1 et bL12 (L7L12) comme

reacutefeacuterences Drsquoapregraves Schlunzen et al 2005 100 B) La deacutetermination de la structure cristalline du domaine N-

terminal (domaine T sur la figure) du trigger factor avec le ribosome a permis drsquoeacutetablir un modegravele de la fixation

du trigger factor entier sur le ribosome Les trois domaines A (C-terminal) T (N-terminal) et H (PPIase) du

trigger factor sont repreacutesenteacutes La chaicircne naissante arrive au niveau drsquoune caviteacute hydrophobe du TF Le contact

principal du TF avec le ribosome se fait au niveau de la proteacuteine uL23 Le peptide entame ensuite probablement

un repliement preacutecoce dans la caviteacute hydrophobe formeacutee par le TF Drsquoapregraves Horwich 2004 et Ferbitz et al

2004 63102

Diverses eacutetudes structurales ont montreacute que les particules SRP interagissent avec le

ribosome bacteacuterien dans une reacutegion situeacutee agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du

peptide plus preacuteciseacutement avec les proteacuteines ribosomales uL23 et uL29 77109110 (Figure i9B)

le domaine NG permettant cette interaction avec le ribosome 22 Le domaine M permet lui

lrsquoaccrochage avec le peptide naissant 73 LrsquoARN 45S peut eacutegalement interagir avec la proteacuteine

ribosomale uL18 Le peptide signal reconnu par la SRP montre de fortes variations en terme de

taille et de composition en acides amineacutes mais il preacutesente toujours une reacutegion hydrophobe 111

Il est difficile de discriminer les peptides qui seront pris en charge par la voie Sec et ceux par

la voie SRP 112 Bien que la SRP puisse interagir avec un ribosome en absence de chaicircne

naissante celle-ci permet drsquoaugmenter fortement lrsquoaffiniteacute de la SRP pour le complexe RNC

113ndash115 Il semblerait que la fenecirctre drsquointervention de cette enzyme soit assez courte puisque

qursquoelle ne peut plus interagir si le peptide naissant deacutepasse une longueur drsquoenviron 140 acides

Introduction

31

amineacutes 113114116 De plus il a eacuteteacute montreacute que la majoriteacute des interactions de la SRP avec le

ribosome se font lorsque le peptide atteint une taille drsquoenviron 40 agrave 55 acides amineacutes lorsque

le peptide eacutemerge du tunnel 116117 Cependant une eacutetude reacutecente suggegravere que la SRP peut

interagir avec le complexe RNC bien avant que le peptide eacutemerge agrave la surface par

lrsquointermeacutediaire de son domaine proteacuteique M qui entre en contact avec le peptide naissant agrave

lrsquointeacuterieur du tunnel 110 Concernant le reacutecepteur SecYEG il entrerait en contact avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine uL23 lors de la translocation du peptide 118 Ainsi suivant

lrsquoorganisme eacutetudieacute la technique utiliseacutee ainsi que la nature du peptide en cours de synthegravese il

est encore difficile de deacuteterminer preacuteciseacutement la fenecirctre temporelle drsquointervention de cette

enzyme

Comme deacutecrit plus haut un certain nombre de proteacuteines bacteacuteriennes (proteacuteines

peacuteriplasmiques ainsi que proteacuteines de la membrane externe) peuvent ecirctre adresseacutees agrave la

membrane cytoplasmique par la voie Sec indeacutependamment de la voie SRP (Figure i10) ce qui

permet leur translocation agrave travers cette membrane Les proteacuteines prises en charge par la voie

Sec possegravedent en N-terminal une seacutequence signal qui est cliveacutee durant la translocation 82 Il a

longtemps eacuteteacute admis que lrsquoadressage par la voie Sec eacutetait inteacutegralement post-traductionnel

8182119 la reconnaissance de la proteacuteine substrat et sa translocation se faisant une fois le peptide

deacutetacheacute du ribosome Il a cependant eacuteteacute deacutemontreacute que SecA peut interagir avec des peptides

naissants 120ndash122 ainsi qursquoavec les ribosomes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide 123124

lrsquoaffiniteacute de SecA pour un ribosome bloqueacute en cours de traduction est infeacuterieure agrave 05 microM 123

Ainsi SecA reconnaicirctrait le peptide naissant (contenant environ 160 reacutesidus) lrsquoadresserait agrave la

membrane plasmique ougrave il se deacutetacherait et serait alors transloqueacute de faccedilon post-traductionnelle

(Figure i10) 123 Le rocircle de SecB nrsquoest pas encore bien compris mais il contribuerait gracircce agrave

sa fonction chaperon et agrave une interaction directe avec SecA agrave lrsquoadressage du peptide vers le

translocon SecYEG (Figure i10) 123 De mecircme il nrsquoest pas encore clairement deacutefini comment

SecA interagit avec le ribosome puisque des eacutetudes contradictoires montrent que SecA pourrait

se fixer sous forme monomeacuterique 123 ou dimeacuterique 124 Une premiegravere moleacutecule de SecA se

fixerait agrave la proteacuteine ribosomale uL23 123124 puis une deuxiegraveme interagirait avec les proteacuteines

ribosomales uL22 et uL24 recouvrant totalement lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 124 (Figure

i14)

Introduction

32

Figure i14 Le ribosome 70S en interaction avec deux

moleacutecules de SecA La premiegravere proteacuteine SecA vient se

fixer sur la proteacuteine ribosomale uL23 La seconde

moleacutecule SecA vient se fixer au niveau des proteacuteines

ribosomales uL22uL24 agrave lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie

du peptide Les deux moleacutecules entourent complegravetement le

tunnel de sortie du peptide Dans ce modegravele ni le TF ni la

SRP ne peuvent interagir de concert avec SecA Singh et

al 2014 124

B3-La plateforme drsquointeraction des RPBs reacutegulation

Comme nous lrsquoavons vu un certain nombre de proteacuteines non-ribosomales sont chargeacutees

drsquoeffectuer des modifications sur le peptide naissant tregraves preacutecocement durant la synthegravese Afin

que les eacutetapes drsquoeacutelongation de repliement drsquoadressage et de controcircle qualiteacute permettent une

synthegravese efficace et ainsi drsquoaboutir agrave une proteacuteine replieacutee fonctionnelle et correctement

localiseacutee une coordination efficace doit ecirctre eacutetablie entre les diffeacuterents facteurs Ainsi

lrsquoensemble des proteacuteines ribosomales se trouvant sur la surface du ribosome autour du tunnel

contribue agrave former une plateforme drsquointeraction et de reacutegulation pour lrsquointervention des facteurs

auxiliaires 94125ndash127 Cette reacutegion comprenant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32

uL24 uL29 et uL23 semble donc ecirctre fortement impliqueacutee dans la reacutegulation des modifications

co-traductionnelles preacutecoces (Figure i15) 22 Drsquoailleurs il apparaicirct que la proteacuteine uL23 est un

site de fixation universel pour plusieurs facteurs tel le TF 128 SecA 123 et SRP 77 Cette proteacuteine

possegravede un domaine constituant une partie du tunnel de sortie et un domaine agrave la surface du

ribosome Il est donc fortement suspecteacute qursquoelle puisse permettre un forme de communication

entre la chaicircne en cours de synthegravese agrave lrsquointeacuterieur du tunnel et la surface du ribosome bien que

ce meacutecanisme nrsquoai pas encore eacuteteacute deacutemontreacute Il faut eacutegalement noter que mecircme si les proteacuteines

ribosomales impliqueacutees dans les interactions avec les diffeacuterents RPBs sont identifieacutees il est

eacutegalement important de prendre en compte lrsquoencombrement steacuterique des RPBs (Figure i15B)

Introduction

33

A B

Figure i15 Plateforme de recrutement des facteurs impliqueacutes dans les modifications co-traductionnelles

preacutecoces du N-terminal des proteacuteines chez le ribosome drsquoE coli A) Repeacutesentation des diffeacuterents facteurs

intervenant au niveau du tunnel de sortie du peptide B) Localisation des diffeacuterents acteurs des modifications

preacutecoces du N-terminal aux abords du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetoile jaune repreacutesente la sortie du tunnel

du peptide TF pour trigger factor PDF pour peptide deformylase SRP pour laquo signal recognition particle raquo et

MetAP pour methionine aminopeptidase Drsquoapregraves Selmer et Liljas 2008 127

La synthegravese des eacutetudes reacutealiseacutees sur ces diffeacuterents facteurs a donc permis de deacuteterminer

la localisation des diffeacuterents RPBs sur le ribosome (Figure i15A) et ainsi drsquoeacutetablir des modegraveles

dynamiques de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles (Figure i15B)

Chez E coli la PDF interagit au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL22 91 et

la MetAP au niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 (Figure i15B ) 94 Bien que ces

sites de fixation soient distincts ils sont suffisamment proches lrsquoun de lrsquoautre pour entraicircner un

encombrement steacuterique si les deux proteacuteines se fixaient en mecircme temps au ribosome

conduisant agrave une compeacutetition entre la PDF et la MetAP (Figure i15B) 94 La deacuteformylation

ayant lieu obligatoirement avant lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice 129 la PDF intervient

neacutecessairement sur la chaicircne avant la MetAP Ainsi la cineacutetique rapide de la PDF sa faible

affiniteacute pour le ribosome et sa faible abondance (environ 1300 PDF par cellule pour 50000

ribosomes) sont autant de facteurs suggeacuterant qursquoelle pourrait scanner le ribosome et agir

rapidement sur la chaicircne pour ensuite se deacutecrocher et laisser la MetAP agir Jusqursquoagrave preacutesent

aucune donneacutee ne suggegravere que la longueur de la chaicircne peptidique a une influence sur

Introduction

34

lrsquointeraction 94 De plus des eacutetudes in vitro nrsquoont pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat 130

Actuellement il nrsquoa donc pas eacuteteacute observeacute que lrsquoeacutetat de traduction du ribosome avait une

influence sur le recrutement de la PDF En ce qui concerne lrsquoexcision de la meacutethionine il

apparaicirct que cet eacutevegravenement intervient lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 40 agrave

50 acides amineacutes 94 et que la nature du second acide amineacute ainsi que les 4-5 suivants ont une

influence sur les paramegravetres cineacutetiques de la MetAP 131 Une eacutetude reacutealiseacutee avec des ribosomes

bloqueacutes ayant une chaicircne de 40 acides amineacutes nrsquoa cependant pas montreacute une influence de la

chaicircne peptidique sur lrsquoaffiniteacute de la MetAP avec le ribosome (Kd = 24 plusmn 04 microM) 94 Il est

supposeacute que les cineacutetiques rapides drsquointervention de ces deux enzymes permettent de

compenser leur faible abondance dans la cellule 94 Cependant la litteacuterature ne donne encore

que tregraves peu drsquoinformations sur la reacutegulation de lrsquointervention de ces deux enzymes

Nous avons vu que le TF interagit avec le ribosome au niveau des proteacuteines ribosomales

uL23 et uL29 (Figure i15B) Mecircme si le TF possegravede une forte affiniteacute pour le ribosome (Kd =

2 nM pour des ribosomes en cours de traduction et 100 nM pour des ribosomes deacutepourvus de

chaicircne naissante) 132 il a eacuteteacute montreacute que plus la chaicircne peptidique est longue plus le TF a

drsquoaffiniteacute pour le complexe ribosomechaicircne naissante (RNC) 107108 Une chaicircne de 43 acides

amineacutes peut interagir avec le TF mais crsquoest agrave partir de 90 acides amineacutes que la chaicircne naissante

engage le plus drsquointeractions avec le TF notamment avec le domaine PPIase Ainsi les auteurs

ont suggeacutereacute que le meacutecanisme drsquoassistance au repliement effectueacute par le TF a lieu de faccedilon

optimale lorsque la chaicircne peptidique atteint une longueur de 90 acides amineacutes 64 Cependant

eacutetant donneacute que lrsquoaffiniteacute du TF pour les ribosomes vide est assez importante 132 que la nature

du peptide naissant preacutesent dans le tunnel influence son affiniteacute 133 et que sa dureacutee de fixation

sur le ribosome est relativement longue (entre 15s et 50s suivant les caracteacuteristiques du peptide

en cours de synthegravese et partant du principe que les ribosomes assemblent entre 10 et 20 acides

amineacutes par seconde) 1108 les auteurs ont supposeacute que ce facteur peut interagir avec le ribosome

degraves le deacutebut de la traduction et qursquoil reste fixeacute aux abords du tunnel de sortie du peptide jusqursquoagrave

ce que le peptide atteigne une longueur drsquoenviron 150 agrave 200 reacutesidus 64 Cette hypothegravese reste

valide si on tient compte du fait que ce facteur nrsquoentre pas en compeacutetition avec la PDF et la

MetAP 91 En 2008 alors que les donneacutees drsquointeraction de la MetAP avec le ribosome nrsquoeacutetaient

pas encore disponibles le site de fixation du TF au ribosome eacutetant diffeacuterent de celui de la PDF

il a tout drsquoabord eacuteteacute proposeacute qursquoil puisse interagir simultaneacutement avec la PDF et la MetAP (en

supposant que celle-ci nrsquoentrait pas en compeacutetition avec la PDF) Cela permettant de diriger la

chaicircne eacutemergente vers lrsquoune ou lrsquoautre des deux enzymes se trouvant de part et drsquoautre du TF

Introduction

35

(Figure i15B) 91 Pourtant des eacutetudes in vivo plus reacutecentes proposent une forme de compeacutetition

entre le TF et la PDF 94132 car la surexpression du TF semble provoquer une croissance

cellulaire leacutegegraverement reacuteduite pheacutenotype particuliegraverement eacutevident lorsque les cellules qui

expriment la PDF endogegravene drsquoE coli ont eacuteteacute traiteacutees avec un inhibiteur de PDFs lrsquoactinonine

Cette inhibition cellulaire par surexpression de TF est eacutegalement exacerbeacutee lorsque les cellules

inhibeacutees par lrsquoactinonine expriment la version tronqueacutee en C-terminal de la PDF drsquoE coli Etant

donneacute que les 21 derniers reacutesidus de lrsquoheacutelice C-terminale de la PDF drsquoE coli ne sont pas

neacutecessaires pour assurer le caractegravere essentiel de la PDF in vivo 94 mais qursquoune interaction de

celle-ci avec le ribosome a eacuteteacute observeacutee les donneacutees in vivo ci-dessus ne trouvent pas

drsquoexplication agrave ce jour Pour compliquer encore davantage le sceacutenario plusieurs donneacutees

drsquointeraction in vitro montrent que TF et PDF ou MetAP peuvent se lier simultaneacutement agrave

ribosomes ou RNC 94132 Mecircme si des compeacutetitions partielles entre ces facteurs ont pu ecirctre

observeacutees 94 il a eacuteteacute proposeacute que TF reste lieacute lorsque la PDF interagit avec les RNCs speacutecifiques

ou les ribosomes vides mais avec des agencements modifieacutes (des modifications partielles ougrave

aucune alteacuteration du Kd pour la liaison du TF au ribosome nrsquoa eacuteteacute observeacutee en preacutesence de

concentrations croissantes de PDF) 132 Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute rapporteacutes pour la MetAP

drsquoE coli 132 Neacuteanmoins il faut rappeler qursquoune eacutetude preacuteceacutedente sur la localisation de la

MetAP bacteacuterienne sur le ribosome 94 a suggeacutereacute qursquoune compeacutetition pouvais exister entre la

PDF et la MetAP due agrave la promiscuiteacute des sites drsquointeraction des deux enzymes et de leur

encombrement steacuterique De plus bien qursquoil nrsquoy ait pas eu de compeacutetition observeacutee concernant

lrsquointeraction du TF et de la MetAP sur le ribosome 132 lrsquoefficaciteacute de lrsquoexcision de la meacutethionine

est plus faible lorsque le TF est deacutejagrave preacutesent sur le ribosome suggeacuterant que sa fixation reacuteduit

lrsquoefficaciteacute de la MetAP et que le TF doit intervenir apregraves lrsquoexcision de la meacutethionine 94 Cela

est probablement ducirc au fait que malgreacute des sites de fixation distincts le recouvrement du

peptide naissant par le TF le rend inaccessible pour la MetAP (Figure i16)

Bien que les reacutesultats ne sont pas encore tregraves clairs et parfois mecircme contradictoires au

premier abord il semblerait que le modegravele admis actuellement consiste en lrsquointervention

seacutequentielle de ces facteurs agrave savoir la PDF dans un premier temps suivie de la MetAP puis

enfin du Trigger factor (Figure i17C)

La particule SRP se fixe tout comme le TF au niveau des proteacuteines ribosomales uL23

et uL29 suggeacuterant une compeacutetition entre ces deux enzymes (Figure i16) Cependant les

donneacutees de la litteacuterature sont encore contradictoires certains reacutesultats indiquant une interaction

simultaneacutee 123134135 et drsquoautres une compeacutetition entre ces deux enzymes 77136137 Une autre

Introduction

36

eacutetude indique que la SRP et le TF peuvent interagir en mecircme temps mais que cela impose un

reacutearrangement du complexe ribosomefacteur reacutearrangement reacutesultant en un avantage

compeacutetitif en faveur de la SRP 132 Il a eacuteteacute montreacute preacuteceacutedemment que la SRP pouvait interagir

avec le ribosome et reconnaicirctre un peptide signal alors mecircme que celui-ci est encore contenu

dans le tunnel 110 Dans ce cas de figure la SRP peut intervenir soit avant soit agrave la place du TF

Il apparaissait ainsi que ces deux enzymes entraient en compeacutetition la nature du peptide en

cours de synthegravese permettant de discriminer lrsquointervention de lrsquoune ou lrsquoautre de ces deux

enzymes pour un repliement co-traductionnel de la chaicircne ou son adressage agrave la membrane Il

a eacuteteacute proposeacute que le TF empecircche la fixation de la SRP dans un contexte ou le peptide est peu

hydrophobe 22 Le TF et la particule SRP reconnaissent lrsquohydrophobiciteacute du peptide eacutemergent

sans toutefois que lrsquoon ait pu deacuteterminer des seacutequences speacutecifiquement reconnues par la SRP

ou le TF Un eacutetude plus reacutecente a montreacute que la SRP reconnaicirct preacutefeacuterentiellement les domaines

transmembranaires hydrophobes et exclut plutocirct les seacutequences signal de proteacuteines de la

membrane externe prises en charge probablement par la voie Sec 138 Ce travail propose un

fonctionnement universel pour la SRP drsquoE coli dans lrsquoadressage des proteacuteines agrave la membrane

interne (IMP pour inner membrane protein) agrave lrsquoexception des courts IMPs (ie YbgT and

YbhT) suggeacutereacutes comme eacutetant pris en charge par YidC138 Cela nrsquoexclut pas qursquoun groupe

important soit eacutegalement substrat des SRP incluant des proteacuteines cytoplasmiques comme la

chaperonne DnaK Dans ce travail tregraves reacutecent il a eacuteteacute montreacute eacutegalement que lrsquoadressage des

proteacuteines meacutedieacute par la SRP nrsquoest pas influenceacute par le TF qui semble ne pas partager le mecircme

ensemble de substrats Ainsi en opposition avec drsquoautres donneacutees les auteurs ont trouveacute que le

TF nrsquoaugmente pas la speacutecificiteacute de SRP (la surexpression de TF nrsquoaffecte pas le binding de

SRP agrave ses substrats mais au contraire la deacuteleacutetion de TF augmente lrsquointeraction avec des IMPs

et reacuteduit lrsquointeraction avec les proteacuteines cytosoliques) Enfin les reacutesultats de cette eacutetude ne sont

pas en accord avec drsquoautres donneacutees montrant que la SRP peut lier indistinctement tous les

ribosomes au deacutebut de la traduction avant que leur N-terminus eacutemerge 139 Les donneacutees de

proteacuteomique et de lrsquointeractome de la SRP ont en effet montreacute que les SRP semblent se lier au

RNC lorsque les chaicircnes naissantes sont drsquoenviron 50 agrave 100 reacutesidus de long138 Enfin il

semblerait que la SRP et la PDF ou MetAP nrsquoentrent pas en compeacutetition mecircme si le ribosome

traduit une chaicircne naissante posseacutedant une seacutequence signal pour la SRP 94 indiquant que la

PDF ou la MetAP peuvent probablement agir et permettre ensuite agrave la SRP de prendre en charge

le complexe RNC pour lrsquoadresser agrave la membrane 140 (Figure i17A)

Introduction

37

A

B

Figure i16 Intervention spatiale des diffeacuterents RPBs A) Structure des proteacuteines PDF MetAP TF et SRP en

interaction avec le ribosome126 b) Evolution du modegravele drsquointeraction de diffeacuterents RPBs sur le ribosome depuis

les derniegraveres anneacutees 91126132

Enfin il a eacuteteacute montreacute que le translocon SecYEG peut eacutegalement interagir avec le

ribosome au niveau de la proteacuteine ribosomale uL23 et uL29 138Cependant bien qursquoaucune

donneacutee ne soit disponible concernant la taille du peptide naissant lors de cette interaction les

auteurs soupccedilonnent que celle-ci a lieu apregraves lrsquointervention de la SRP (Figure i17B) Pour finir

la proteacuteine SecA interagit au niveau des mecircmes proteacuteines ribosomales que le TF et la SRP

(uL23) et possiblement avec les proteacuteines uL22 et uL24 et intervient relativement tard durant

la synthegravese du peptide afin de repeacuterer une seacutequence signal Lrsquoinfluence de la seacutequence

peptidique sur son recrutement nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacutee Les seules donneacutees disponibles indiquent

qursquoelle ne peut interagir avec le complexe RNC lorsque la chaicircne peptidique deacutepasse 166 acides

amineacutes mais nous ne savons pas quelle est la taille minimum du peptide naissant pour que SecA

puisse interagir

Introduction

38

Figure i17 Intervention temporelle des diffeacuterents RPBs Drsquoapregraves Gloge et al 2014 126

A) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de translocation co-traductionnelle La SRP se fixe tregraves

tocirct durant la synthegravese puis interviennent la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine la SRP

reste fixeacutee sur le ribosome jusqursquoagrave la prise en charge du RNC par le complexe SecYEG B) Intervention

spatiale des RPBs dans un contexte de translocation post-traductionnelle La SRP est la premiegravere enzyme agrave

intervenir sur le ribosome mais se retire avant intervention de la PDF et la MetAP Suite agrave lrsquoexcision de la

meacutethionine SecA se fixe au ribosome et par lrsquointervention de SecB le peptide est adresseacute au complexe

SecYEG C) Intervention spatiale des RPBs dans un contexte de repliement du peptide dans le cytosol La

SRP est preacutesente avant lrsquointervention de la PDF et la MetAP puis suite agrave lrsquoexcision de la meacutethionine le TF

intervient pour que le peptide soit ensuite pris en charge par les chaperones DnaKJ et GroELES

En conclusion bien que des modegraveles ont eacuteteacute proposeacutes (Figure i16 et i17) les donneacutees

actuelles concernant lrsquointervention des facteurs impliqueacutes dans les modifications preacutecoces du

N-terminal ne sont pas toutes en adeacutequation Srsquoil apparaicirct que la PDF intervient avant la MetAP

nous ne savons pas reacuteellement ce qursquoil en est concernant le TF et la SRP Ces deux enzymes

peuvent entrer en compeacutetition mais ce nrsquoest pas toujours le cas et bien que leur intervention

soit favoriseacutee par lrsquoeacutemergence de seacutequences peptidiques particuliegraveres agrave la sortie du tunnel des

signaux envoyeacutes depuis lrsquointeacuterieur du tunnel tregraves preacutecocement durant la synthegravese servent de

signal pour leur recrutement Il est fortement probable que la seacutequence en cours de traduction

permette de reacuteguler lrsquointervention des diffeacuterentes enzymes en favorisant la NME etou le

repliement etou lrsquoadressage du peptide durant la traduction

Introduction

39

C-La voie de lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale la NME

Le premier reacutesidu incorporeacute lors de la synthegravese peptidique est dans la grande majoriteacute

des cas une meacutethionine de rares exceptions ont toutefois eacuteteacute observeacutees chez les bacteacuteries les

eucaryotes et les proteacuteines virales ougrave la synthegravese proteacuteique peut deacutebuter par un reacutesidu Val Leu

ou Gln 141ndash144 Chez les bacteacuteries et dans les organites (mitochondries et chloroplastes) la

meacutethionine initiatrice possegravede un groupement formyl ajouteacute sur le groupement amino-terminal

de la meacutethionine chargeacutee sur lrsquoARNtMet initiateur (Met-ARNtMet Fo-Met-ARNtMet) par la

meacutethionyl-ARNt formyltransferase (FMT) la formylation permet vraisemblablement de

stabiliser le complexe ribosomal durant lrsquoinitiation de la traduction 4 Pourtant la plupart des

proteacuteines perdent leur meacutethionine initiatrice ou la formyl-meacutethionine gracircce agrave un processus co-

traductionnel proteacuteolytique appeleacute excision de la meacutethionine N-terminale (NME) Ce

meacutecanisme est universel et irreacuteversible et a eacuteteacute mis en eacutevidence dans lrsquoensemble du regravegne du

vivant 142 Ce processus essentiel a lieu aussi bien chez les procaryotes que dans le cytoplasme

et les organites des eucaryotes (mitochondries et chloroplastes) La NME est assureacutee par deux

enzymes la peptide deacuteformylase (PDF) qui enlegraveve le groupement formyl quand il est preacutesent

(dans les bacteacuteries et organelles) et la meacutethionine aminopeptidase (MetAP) qui clive la

meacutethionine initiatrice uniquement apregraves lrsquoaction preacutealable de la PDF 129 La deacuteformylation

concerne plus de 90 du proteacuteome chez la bacteacuterie et dans les chloroplastes et ne concerne

que quelques proteacuteines dans les mitochondries En effet le nombre de proteacuteines codeacutees dans le

geacutenome mitochondrial est variable en fonction de lorganisme (par exemple 13

chez lhomme et 33 dans la plante modegravele Arabidopsis thaliana) A cause de leur forte

hydrophobiciteacute la caracteacuterisation chimique de ces proteacuteines et en particulier de leur extreacutemiteacute

N-terminale est resteacutee inaccessible durant longtemps En mesurant la masse moleacuteculaire de la

plupart des 13 proteacuteines mitochondriale de cœur de bœuf il a eacuteteacute suggeacutereacute que probablement

seule la proteacuteine CoxII subit le processus NME Neacuteanmoins il a eacuteteacute deacutemontreacute que la PDF

mitochondriale humaine est capable de deformyler efficacement au moins in vitro 7 peptides

formyleacutes tous deacuteriveacutes de lextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines mitochondriales Enfin le

seacutequenccedilage de 8 des 32 proteacuteines mitochondriales drsquoA thaliana reacutevegravele clairement que toutes

les proteacuteines seacutequenceacutees avec une seule exception ont leur N-formyl-Met exciseacutee 47140145

Lrsquoexpression et la fonction des PDF et MetAP sont tregraves finement reacuteguleacutees durant le

deacuteveloppement cellulaire La NME est impliqueacutee dans la formation de tumeurs en reacuteponse agrave

des stresses biotiques et abiotiques 146ndash148 suggeacuterant lrsquoimportance de cette reacuteaction dans

Introduction

40

diverses fonctions meacutetaboliques Plusieurs hypothegraveses ont eacuteteacute proposeacutees pour expliquer le

clivage preacutecoce de la meacutethionine initiatrice

- consideacuterant que la meacutethionine est un acide amineacute tregraves peu abondant dans les cellules 149 que

les animaux ne savent pas syntheacutetiser et dont la biosynthegravese est coucircteuse chez les bacteacuteries les

archeacutees et les plantes la NME permettrait de maintenir continuellement un reacuteservoir de

meacutethionine libre dans la cellule 150 Cela permettrait alors drsquoinitier en permanence des synthegraveses

proteacuteiques sans atteindre de carence en meacutethionine

- eacutetant donneacute que la meacutethionine libre srsquooxyde facilement il est suggeacutereacute que cet acide amineacute a

la possibiliteacute de proteacuteger les cellules contre le stress oxydatif en jouant un rocircle drsquoanti-oxydant

En effet les meacutethionines peuvent reacuteagir avec les ROS (laquo reactive oxygene species raquo) et former

de la meacutethionine sulfoxide La plupart des cellules contiennent une ou plusieurs meacutethionine

sulfoxide reacuteductases permettant de catalyser la reacuteduction de meacutethionine sulfoxide en

meacutethionine reacuteaction deacutependante de la thioreacutedoxine 151152 Ainsi la meacutethionine libre aurait un

rocircle dans la gestion des ROS lors de conditions de stress oxydatif Les meacutethionines internes aux

proteacuteines preacutesentes en surface permettraient elles aussi de proteacuteger la proteacuteine contre

lrsquooxydation en srsquooxydant elle-mecircme afin de proteacuteger le site actif 153

- le clivage de la meacutethionine N-terminale permet eacutegalement de geacuteneacuterer une tregraves grande diversiteacute

de reacutesidus N-terminaux (laquo N-end rule raquo) chez les proteacuteines qui peuvent ecirctre ainsi des signaux

potentiels de stabilisation ou de deacutestabilisation influant donc sur la demi-vie et lrsquohomeacuteostasie

des proteacuteines 47154ndash156 En effet un systegraveme de deacutegradation reconnaicirct speacutecifiquement le N-

terminal des proteacuteines les N-recognines pour les eucaryotes qui avec lrsquoubiquitination du N-

terminal envoie le peptide dont le signal est deacutestabilisant au proteacuteasome On retrouve chez les

procaryotes la proteacuteine ClpS qui dirige la proteacuteine dont le N-terminal est deacutestabilisant vers la

proteacutease ClpAP pour sa deacutegradation 157

La proportion de proteacuteines dont la meacutethionine N-terminale est exciseacutee varie beaucoup

selon les organismes ou les compartiments eacutetudieacutes Ainsi la NME concerne plus de 50 du

proteacuteome chez les bacteacuteries environ 70 du proteacuteome cytoplasmique des eucaryotes plus de

40 dans les chloroplastes et un peu plus de 10 dans les mitochondries mais les pourcentages

varient selon les organismes eacutetudieacutes 7145158159 47 Lrsquoexcision de la meacutethionine N-terminale

existe eacutegalement chez les archeacutees environ 40 des proteacuteines sont concerneacutees 47

La NME peut ecirctre suivie drsquoautres modifications co-traductionnelles qui affectent

lrsquoextreacutemiteacute N-terminale des proteacuteines en cours de synthegravese comme la N--aceacutetylation catalyseacutee

Introduction

41

par des N-aceacutetyltransfeacuterases (Nat) ou la myristoylation catalyseacutee par des N-

myristoyltransfeacuterases (NMT) dans les organismes eucaryotes 47 Il est donc neacutecessaire que ce

meacutecanisme soit finement reacuteguleacute afin de ne pas perturber lrsquoensemble du processus de

modification de la chaicircne naissante et ainsi son devenir

C1 ndash Les meacutethionine aminopeptidases (MetAP)

1) Diffeacuterentes classes de MetAP et diffeacuterentes localisations

Les MetAP sont des enzymes essentielles identifieacutees dans tout le regravegne du vivant des

bacteacuteries aux eucaryotes supeacuterieurs 142147 Ce sont des meacutetalloproteacuteases contenant deux cations

divalents (comme Fe2+ Co2+ Mn2+ ou Zn2+) indispensables au meacutecanisme enzymatique mais

dont la nature exacte reste encore deacutebattue

Les MetAP se distinguent en 2 groupes (1 et 2) et plusieurs sous-groupes (1a 1b 1c 1d

et 2a 2b) Les MetAP ne preacutesentent qursquoune faible homologie de seacutequences entre elles mais

preacutesentent de fortes homologies de structure au niveau du site actif et du site de liaison aux

meacutetaux Les organismes eucaryotes possegravedent les deux types de MetAP (1 et 2) contrairement

aux bacteacuteries qui ne possegravedent que des MetAP1s et les archeacutees qui nrsquoont que des MetAP2

(Figure i18) Les MetAP1a se retrouvent dans le cytoplasme des eucaryotes Elles sont

eacutegalement preacutesentes chez les bacteacuteries ainsi que les MetAP1arsquo reacutecemment deacutecouvertes chez

Streptococci et Lactobacilli 160 posseacutedant une insertion dans le corps de la proteacuteine Les trois

MetAP1b 1c 1d srsquoobservent dans les organites eucaryotes (Figure i 18) Drsquoautres bacteacuteries

comme les actinobacteacuteries possegravedent une autre MetAP de type 1c qui possegravede en N-terminal

un domaine de fixation aux domaines SH3 (laquo SH3 binding motif raquo) contenant le motif typique

P-X-X-P De plus les MetAP eucaryotes possegravedent une extension N-terminale de 50 agrave 100

reacutesidus qui nrsquoest pas preacutesente chez les MetAP procaryotes 142 (Figure i18) La diffeacuterence

majeure qui permet de distinguer les deux types de MetAP est lrsquoexistence de deux insertions au

sein du domaine catalytique des MetAP de type 2 dont la fonction est encore inconnue Par

ailleurs la MetAP2b possegravede eacutegalement un domaine additionnel en N-terminal47 Le rocircle de ce

domaine suppleacutementaire qui nrsquoest pas neacutecessaire pour lrsquoactiviteacute catalytique 161 reste encore

inconnu mais il serait probablement impliqueacute dans les interactions avec diffeacuterents partenaires

dans le but de reacuteguler le processus de NME Il a par exemple eacuteteacute montreacute que le domaine N-

terminal riche en lysines de la MetAP2b permet de preacutevenir la phosphorylation du facteur

drsquoeacutelongation eIF2 afin drsquoeacuteviter lrsquoinhibition de lrsquoinitiation de la traduction 162163 Il a eacutegalement

eacuteteacute proposeacute mais non prouveacute que le domaine en doigt de zinc des MetAP1b et le laquo SH3 binding

motif raquo des MetAP1c seraient impliqueacutes dans lrsquointeraction avec les ribosomes 9597 Cependant

Introduction

42

des travaux reacutecents ont proposeacute que crsquoest une boucle chargeacutee positivement et situeacutee au cœur du

domaine catalytique de la MetAP1a drsquoE coli qui serait responsable de la formation du

complexe avec le ribosome 94 Si lrsquointeraction MetAPribosome a bien eacuteteacute mise en eacutevidence 94ndash

96 le mode drsquointeraction preacutecis reste donc agrave eacutelucider

Figure i18 Les diffeacuterentes classes de MetAPs et leur reacutepartition par compartimentsorganismes La

localisation des diffeacuterentes classes de MetAPs est preacutesenteacutee cependant les cellules ne possegravedent que certaines

classes de MetAPs et non pas lrsquoensemble de celles preacutesenteacutees dans la figure au sein drsquoune cellule

2) Activiteacute peptidase des MetAP et theacuterapeutique

La speacutecificiteacute de substrat des MetAPs les conduit agrave ne cliver la meacutethionine initiatrice

que si celle-ci est suivie drsquoun acide amineacute dont la chaicircne lateacuterale est peu volumineuse Val

Gly Cys Pro Ala Ser et Thr 131164ndash166 Bien qursquoin vitro les MetAPs de types 1 et 2 semblent

Introduction

43

partager la mecircme speacutecificiteacute de substrat la situation in vivo est leacutegegraverement diffeacuterente Ainsi

lrsquoinactivation de la MetAP1 induit chez la levure un fort retard de croissance alors que ce

pheacutenotype est moins fort lors de lrsquoinactivation de la MetAP2 167168 Au contraire les cellules

de mammifegraveres sont plus sensibles agrave lrsquoinactivation de la MetAP2 Enfin chez Arabidopsis

thaliana la fonction des deux types drsquoenzyme peut ecirctre interchangeable 147

Les meacutethionine aminopeptidases eacutetant des enzymes essentielles agrave la survie des cellules

les avanceacutees dans la compreacutehension de leurs meacutecanismes drsquoaction ont fait drsquoelles des cibles

theacuterapeutiques prometteuses En effet le fait que les cellules procaryotes ne possegravedent qursquoun

seul gegravene codant une MetAP celle de type 1 la deacutecouverte de composeacutes inhibiteurs agrave large

spectre est envisageacutee De plus lrsquoimplication de ces enzymes dans un grand nombre de

pathologies comme le deacuteveloppement tumoral et lrsquoangiogenegravese ont attiseacute lrsquointeacuterecirct des

chercheurs 169ndash171 Cependant lrsquoinconveacutenient majeur reacuteside dans le fait que les cellules

humaines possegravedent eacutegalement des MetAP de type 1 cytoplasmiques et mitochondriales qui

risquent drsquoecirctre eacutegalement inhibeacutees par des anti-MetAP1 et ainsi provoquer des effets

secondaires Il est donc important de connaicirctre avec preacutecision le meacutecanisme drsquoaction des MetAP

agrave travers lrsquoensemble des organismes du regravegne du vivant

La fumagilline un composeacute drsquoorigine naturelle provenant du champignon Aspergillus

fumigatus est un inhibiteur naturel des MetAPs de type 2 Des deacuteriveacutes syntheacutetiques de ce

composeacute ont eacuteteacute deacutecouverts et ont pu montrer leur rocircle dans lrsquoarrecirct de la prolifeacuteration cellulaire

drsquoun grand nombre de ligneacutees de cellules canceacutereuses 172ndash174 Lrsquoimplication de la MetAP dans

un grand nombre de processus cellulaires implique qursquoelle est actuellement une cible

theacuterapeutique drsquoimportance pour la lutte contre certains types de cancers ainsi que drsquoautres

pathologies comme lrsquoobeacutesiteacute 175

De plus jusqursquoalors il eacutetait admis que les MetAP pouvaient agir sur un peptide seul

indeacutependamment du ribosome les tests drsquoactiviteacute eacutetant reacutealiseacutes in vitro avec de courts peptides

portant une meacutethionine Cependant des donneacutees reacutecentes indiquent que ces enzymes ont la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome aux niveau des proteacuteines ribosomales bL17 et uL23 gracircce

agrave une boucle chargeacutee positivement proche du site actif et contenant un brin β 94 (Figure i12B)

Bien que ces reacutesultats concernent la MetAP drsquoE coli il est reconnu que cette interaction existe

eacutegalement chez les eucaryotes 9596 Cependant les sites de fixation des MetAP eucaryotes avec

le ribosome ne sont pas encore identifieacutes

Introduction

44

C2 ndash Les peptides deacuteformylases

Comme deacutecrit plus haut la meacutethionine initiatrice des proteacuteines bacteacuteriennes et des

proteacuteines codeacutees par les geacutenomes mitochondriaux ou chloroplastiques possegravede un formyle au

niveau de son groupement amino-terminal lequel est geacuteneacuteralement exciseacute La peptide

deacuteformylase (PDF) est la premiegravere enzyme qui modifie le N-terminal des proteacuteines Cette

reacuteaction de deacuteformylation est essentielle et irreacuteversible 142 Les PDF sont des meacutetalloenzymes

contenant 140 agrave 200 reacutesidus en moyenne qui neacutecessitent la preacutesence drsquoun ion meacutetallique au

sein de leur site actif Les PDF ont eacuteteacute identifieacutees chez les bacteacuteries les archeacutees les

chloroplastes et les mitochondries et sont absentes dans le cytoplasme eucaryote et les levures

Il est agrave noter que les PDF mitochondriales et chloroplastiques sont codeacutees par le geacutenome

nucleacuteaire et sont donc exprimeacutees dans le cytoplasme puis adresseacutees vers les organites gracircce agrave

une extension N-terminale de 50 agrave 100 acides amineacutes servant de peptide signal 176ndash178

Les peptides deacuteformylases preacutesentent une faible identiteacute de seacutequence globale environ

20 agrave 30 179180 mais une forte homologie au niveau de trois motifs conserveacutes (Figure i19A)

participant agrave la structure du site actif GΦGΦAAxQ (motif 1) EGCΦS (motif 2) et

HEΦDHxxG (motif 3) Φ eacutetant un acide amineacute hydrophobe et x un acide amineacute quelconque

179180 Certaines PDFs preacutesentent des insertions typiques conduisant agrave des particulariteacutes

structurales qui ont permis drsquoeacutetablir une classification en diffeacuterents sous-types 142181182 Les

PDFs de type 1B dont le repreacutesentant est lrsquoenzyme codeacutee par E coli sont geacuteneacuteralement

trouveacutees chez les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif ainsi que dans les chloroplastes et mitochondries des

plantes (Figure i19B) Les PDFs de type 2 exprimeacutees par les bacteacuteries agrave Gram positif (Figure

i19B) preacutesentent deux agrave trois insertions dans le cœur globulaire de la proteacuteine Le type 1A est

speacutecifique des organites (Figure i19B) et contient une longue insertion entre les motifs 1 et 2

Les PDFs de type 3 retrouveacutees chez les protistes et dont la structure et le rocircle sont encore

inconnus contiennent des mutations critiques dans les motifs conserveacutes les rendant inactives

ou peu actives (Figure i19A)

Introduction

45

A

B

Figure i19 Les diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases A) Alignement des seacutequences proteacuteiques des

domaines catalytiques et C-terminaux de plusieurs types de deacuteformylases Les trois motifs du site actif sont

repreacutesenteacutes Deux seacutequences repreacutesentatives de chaque groupe sont preacutesenteacutees Les PDF1B sont repreacutesenteacutees par

les seacutequences des peptides deacuteformylases drsquoEscherichia coli et Pseudomonas aeruginosa Les types 2 sont

repreacutesenteacutes par Bacillus stearothermophilus et Streptococcus aureus Les types 3 sont repreacutesenteacutes par

Trypanosoma brucei et Leishmania major Les 38 et 90 derniers reacutesidus des PDFs de types 3 ne sont pas

repreacutesenteacutes Les reacutesidus strictement conserveacutes sont en blanc sur fond rouge et les reacutesidus majoritairement

conserveacutes sont rouges B) Reacutepartition des diffeacuterentes classes de peptides deacuteformylases dans les organismes et

organites

Les diffeacuterents types de deacuteformylases possegravedent geacuteneacuteralement un corps globulaire et

diffegraverent fortement au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure i20) La plupart des

repreacutesentants des types 1B possegravedent une reacutegion C-terminale structureacutee en heacutelice α alors que

les PDF1A ont une reacutegion C-terminale relativement deacutesordonneacutee Les PDFs de type 2 possegravedent

quant agrave elle un brin β Aucune structure de PDF de type 3 nrsquoa encore eacuteteacute reacutesolue mais les

programmes de preacutediction de structures secondaires indiquent que leur extreacutemiteacute C-terminale

pourrait se replier en heacutelice α

Introduction

46

Figure i20 Structure et position du domaine C-terminal des diffeacuterents types de PDF 47 A) Structure

des PDF drsquoEcoli B stearothermophilus et H sapiens repreacutesentant respectivement les PDF de type 1B 2 et

1A Les trois motifs du site actif sont coloreacutes en magenta lrsquoextreacutemiteacute C-terminale en vert et les insertions en

bleu et rouge B) Comparaison du repliement du domaine C-terminal des PDF de types 1A 1B et 2 par

superposition sur le corps globulaire de la PDF drsquoEcoli

Les geacutenomes codent geacuteneacuteralement une seule PDF mais on rencontre parfois deux gegravenes

notamment chez les bacteacuteries Nous ne savons pas quelles sont les conseacutequences physiologiques

pour un organisme qui exprime diffeacuterentes PDFs et si celles-ci peuvent se lier simultaneacutement

au mecircme ribosome Chez certaines bacteacuteries seule une des deux PDF serait fonctionnelle car

lrsquoune des deux isoformes est inactive 183184 Pourtant comme deacutecrit plus haut les plantes codent

et expriment deux PDFs toutes deux fonctionnelles au niveau des chloroplastes et

mitochondries Ces deux isoformes preacutesentent quelques diffeacuterences qui pourraient leur confeacuterer

des rocircles speacutecifiques Il a par exemple eacuteteacute montreacute que les deux PDFs de plante nrsquoutilisent pas

le mecircme ion en guise de co-facteur Ainsi la PDF1A possegravede naturellement un ion zinc alors

que la PDF1B contient vraisemblablement un ion fer 185

Les trois motifs conserveacutes deacutecrits plus haut (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG)

participent agrave la structure du site actif et sont impliqueacutes aussi bien dans la reconnaissance et la

fixation du substrat que dans le meacutecanisme enzymatique Il a eacuteteacute montreacute que contrairement aux

MetAP les PDF nrsquoont pas de speacutecificiteacute de substrat et peuvent ainsi virtuellement agir sur tous

les peptides qui se preacutesentent agrave elle 93186ndash188 Le site de fixation du ligand est composeacute de trois

Introduction

47

laquo poches raquo distinctes appeleacutees S1rsquo S2rsquo et S3rsquo (Figure i21) La poche S1rsquo fortement

hydrophobe et tregraves conserveacutee accueille la chaicircne lateacuterale de la meacutethionine formyleacutee 130 Il est agrave

noter que les PDF de type 1A ont une poche S1rsquo plus eacutetroite et moins flexible que celle retrouveacutee

chez les PDFs bacteacuteriennes 189 Chez la PDF humaine la poche S1rsquo est par ailleurs consideacutereacutee

comme la seule veacuteritable poche permettant de recevoir le substrat formyleacute 158 Les poches S2rsquoet

S3rsquo sont moins conserveacutees et ne participent que peu agrave la reconnaissance du substrat La cysteacuteine

du motif 2 et les deux histidines du motif 3 combineacutees agrave une moleacutecule drsquoeau participent agrave la

fixation du meacutetal 90190191 Le meacutetal naturel de la plupart des PDF est le fer Fe2+ mais celui-ci

eacutetant tregraves sensible agrave lrsquooxydation il contribue agrave rendre lrsquoenzyme particuliegraverement instable 192193

Cependant il a eacuteteacute deacutemontreacute que les deacuteformylases peuvent ecirctre actives et plus stables en

substituant drsquoautres ions comme le Ni2+ 192194 ou le Co2+ 195 Il est agrave noter que certaines

enzymes comme la PDF1A drsquoA thaliana possegravedent naturellement du zinc et sont

naturellement actives avec ce meacutetal 185 Ainsi lrsquoobtention de PDFs recombinantes pleinement

actives est difficile et neacutecessite la mise au point de protocole de purification adapteacute consistant

agrave tester plusieurs concentrations et types drsquoions dans les tampons ainsi que diffeacuterents pH La

glutamine du motif 1 et le glutamate du motif 2 sont essentiels dans le meacutecanisme de catalyse

et directement impliqueacutes dans la reconnaissance du groupement formyl 130190196 Les autres

reacutesidus du motif 1 sont impliqueacutes dans la reconnaissance et la fixation du substrat 130

Figure i21 Le site actif des peptides deacuteformylases Repreacutesentation scheacutematique du site actif fixant un substrat

formyleacute Le peptide est repreacutesenteacute en vert et les liaisons hydrogegravene en rouge Le X repreacutesente nrsquoimporte quelle

chaicircne agrave condition qursquoelle ne soit pas chargeacutee neacutegativement Le meacutetal est repreacutesenteacute en rose Drsquoapregraves Ragusa et al

1999 130

Introduction

48

Les peptides deacuteformylases eacutetant des enzymes essentielles elles sont depuis leur

deacutecouverte consideacutereacutees comme des cibles theacuterapeutiques inteacuteressantes 130196ndash199 Un puissant

inhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine a eacuteteacute deacutecouvert il y a deacutejagrave plusieurs anneacutees 200201

Cette moleacutecule ne peut ecirctre utiliseacutee en theacuterapie car i) elle est cytotoxique 202ndash205 ii) elle est

rapidement eacutelimineacutee par les bacteacuteries via des pompes drsquoefflux 206ndash208 iii) des pheacutenomegravenes de

reacutesistance apparaissent rapidement 183184209ndash211 iv) des homologues sensibles agrave lrsquoactinonine

existent chez les eucaryotes notamment chez lrsquohomme 178203204212213 et enfin v) elle semble

affecter agrave haute concentration drsquoautres aminopeptidases 214215 De nombreux autres composeacutes

anti-PDFs deacuteriveacutes ou non de lrsquoactinonine ont eacuteteacute deacutecrits et certains drsquoentre eux sont entreacutes en

phase drsquoessais cliniques sans avoir pu agrave ce jour aboutir agrave une autorisation de mise sur le marcheacute

Cependant les PDFs restent une cible attractive pour la conception de nouveaux antibiotiques

et les tentatives de mise au point de nouveaux inhibiteurs de PDF continuent 216217

D-Probleacutematique

La NME est un processus essentiel chez tous les organismes vivants Les avanceacutees

scientifiques des derniegraveres anneacutees ont montreacute son importance dans la reacutegulation du

deacuteveloppement cellulaire et drsquoun grand nombre de pathologies Certains composeacutes anti-NME

ont eacuteteacute identifieacutes et sont freacutequemment utiliseacutes en laboratoire pour les eacutetudes sur les meacutecanismes

catalytiques de ces enzymes Neacuteanmoins il reste encore beaucoup de zones drsquoombres

concernant la reacutegulation de la NME et son implication dans diverses cascades de reacuteactions

meacutetaboliques

Comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment les peptides deacuteformylases jouent un rocircle crucial

dans la maturation des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees et sont preacutesentes dans la quasi-

totaliteacute des geacutenomes du regravegne du vivant De leur action deacutecoule toute une cascade de reacuteactions

permettant drsquoaboutir agrave des proteacuteines fonctionnelles Ces enzymes sont eacutetudieacutees depuis plus de

20 ans et leur meacutecanisme enzymatique est maintenant fortement documenteacute Jusqursquoalors les

moyens techniques ne permettaient pas de deacutemontrer que les deacuteformylases pouvaient interagir

au niveau du ribosome La deacutemonstration que la PDF drsquoE coli interagit avec le ribosome au

niveau du tunnel de sortie du peptide en cours de synthegravese a ouvert la voie agrave de nouvelles

perspectives concernant la reacutegulation de la NME et de la traduction en regravegle geacuteneacuterale En effet

lrsquointeraction de ces enzymes au niveau drsquoune plateforme de reacutegulation de la synthegravese proteacuteique

sur le ribosome suggegravere une reacutegulation fine du meacutecanisme drsquointervention des deacuteformylases Le

fait que le domaine C-terminal des PDF1B soit preacutesenteacute comme le deacuteterminant majeur

Introduction

49

permettant lrsquointeraction de lrsquoenzyme au ribosome il est alors possible que drsquoautres structures

preacutesentes en C-terminal chez les diffeacuterentes sous-familles permettent des formes de reacutegulation

diffeacuterentes de la traduction Actuellement aucune information nrsquoest encore disponible quant au

mode drsquointeraction des autres types de PDFs ne disposant pas de lrsquoheacutelice α Le modegravele deacutecrit

chez E coli nrsquoest donc pas geacuteneacuteralisable agrave lrsquoensemble des voies NME preacutesentes dans le regravegne

du vivant Il paraicirct ainsi eacutevident que des diffeacuterences concernant la localisation de lrsquoenzyme sur

le ribosome son affiniteacute ainsi que le laquo moment raquo de son intervention sont autant de paramegravetres

permettant de reacuteguler la synthegravese proteacuteique De plus nous ne savons pas reacuteellement qursquoelle est

lrsquoinfluence de la chaicircne naissante sur lrsquoaffiniteacute de la PDF puisque seuls des ribosomes bloqueacutes

avec une chaicircne naissante de 40 acides amineacutes ont eacuteteacute utiliseacutes dans les expeacuteriences drsquointeraction

PDFribosome Il ressort ainsi des eacutetudes que lrsquoaffiniteacute de la PDF pour le ribosome est tregraves

faible lui permettant de laquo scanner raquo rapidement les ribosomes afin drsquointervenir sur le peptide

lorsqursquoil eacutemerge du tunnel de sortie puis de libeacuterer instantaneacutement son site de fixation pour

lrsquointervention drsquoautres facteurs comme la MetAP ou le TF Il semble donc important de reacuteussir

agrave deacutecrypter ces meacutecanismes chez les diffeacuterentes sous-familles de peptide deacuteformylases

Durant cette thegravese je me suis ainsi inteacuteresseacute agrave la fonction du domaine C-terminal en heacutelice

α des PDF1B Je me suis plus particuliegraverement inteacuteresseacute agrave une PDF1B drsquoorigine virale

Vp16PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 dont le rocircle est encore inconnu Cette enzyme

preacutesente un inteacuterecirct tout particulier Tout drsquoabord parce que crsquoest lrsquoune des seacutequences de peptide

deacuteformylase les plus courtes connues agrave ce jour et ne posseacutedant pas a priori drsquoheacutelice α C-

terminale comme crsquoest le cas pour EcPDF Ainsi cette enzyme semblait ecirctre un bon outil pour

lrsquoeacutetude du rocircle du domaine C-terminal des PDF dans leur interaction et leur localisation sur le

ribosome De plus jusqursquoagrave tregraves reacutecemment lrsquoexistence de ce type drsquoenzyme eacutetait encore

insoupccedilonneacutee chez les virus Ainsi jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave un certain nombre de questions

Le gegravene homologue de peptide deacuteformylase deacutecouvert chez le phage Vp16T permet-il

de coder pour une enzyme agrave fonction deacuteformylase in vivo Si oui quelles sont ses

particulariteacutes biochimiques structurales et enzymatiques lui confeacuterant un inteacuterecirct

eacutevolutif pour le phage Pour reacutepondre agrave ces questions jrsquoai donc eacutetudieacute la

compleacutementation fonctionnelle in vivo de ce gegravene chez E coli et reacutealiseacute une eacutetude

structure-fonction in vitro afin de deacuteterminer ses paramegravetres cineacutetiques

La peptide deacuteformylase du phage Vp16T bien que ne posseacutedant pas drsquoheacutelice α en C-

terminal peut-elle tout de mecircme interagir avec le ribosome Si oui sa localisation et

son affiniteacute sont-elles diffeacuterentes par rapport agrave une enzyme preacutesentant une heacutelice α en

Introduction

50

C-terminal Jrsquoai donc reacutealiseacute des eacutetudes in vitro drsquointeraction avec les ribosomes par

seacutedimentation pontage chimique et analyse en Western-blot et spectromeacutetrie de masse

Pour la PDF drsquoE coli une eacutetude a montreacute que la taille de la chaicircne peptidique en cours de

synthegravese ne modifie pas son affiniteacute pour le ribosome 94 Cependant une enzyme preacutesentant

un domaine C-terminal modifieacute pourrait montrer une diffeacuterence de comportement durant la

synthegravese peptidique

Ainsi la taille de la chaicircne peptidique en cours de synthegravese a-t-elle une influence sur

lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme pour le ribosome Pour cela jrsquoai reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction

par seacutedimentation en utilisant des ribosomes bloqueacutes en cours de synthegravese posseacutedant

diffeacuterentes longueurs de chaicircnes peptidiques

Enfin quel pourrait-ecirctre lrsquointeacuterecirct pour les virus et plus particuliegraverement le phage Vp16T

drsquoexprimer une peptide deacuteformylase Pour reacutepondre agrave cette question jrsquoai eacutetudieacute

lrsquoimpact in vivo que pouvait avoir lrsquoexpression de cette enzyme chez la bacteacuterie E coli

Les reacuteponses agrave ses diffeacuterentes probleacutematiques ont pour objectif drsquoapprofondir les connaissances

sur la reacutegulation de la NME et son lien avec les autres modifications affectant la synthegravese des

proteacuteines De plus la peptide deacuteformylase eacutetant une cible theacuterapeutique faisant lrsquoobjet de

nombreuses recherches il semble inteacuteressant de pouvoir deacutecrypter ses meacutecanismes

drsquointeraction en vue de rechercher des composeacutes theacuterapeutiques non plus cibleacutes uniquement

sur lrsquoactiviteacute enzymatique mais eacutegalement sur la capaciteacute des enzymes agrave interagir avec le

ribosome

Introduction

51

Chapitre I

52

Chapitre I Caracteacuterisation structurale et

fonctionnelle drsquoune peptide deacuteformylase

atypique drsquoorigine virale Vp16PDF

Chapitre I

53

Chapitre I

54

A - Identification drsquohomologues de PDFs chez des virus et bacteacuteriophages

A1 - Identification et caracteacuterisation de seacutequences codant des PDFs

virales Durant les 15 derniegraveres anneacutees des seacutequences codant des PDFs ont eacuteteacute trouveacutees dans la

majoriteacute des geacutenomes (eucaryotes et procaryotes) et en 2003 deux seacutequences tregraves proches des

peptides deacuteformylases ont eacutegalement eacuteteacute mises en eacutevidence chez les phages Vp16T et Vp16C

de la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 218 Un travail pionner plus reacutecent portant sur lrsquoanalyse

des donneacutees meacutetageacutenomiques des oceacuteans (GOS) et des donneacutees provenant du seacutequenccedilage de

viromes et de microbiomes marins a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux gegravenes meacutetaboliques

auxiliaires (AMGs) incluant des homologues de proteacuteines impliqueacutees dans la traduction telles

que des proteacuteines ribosomales des facteurs drsquoinitiation des phosphorylases et des peptides

deacuteformylases 219 Il est drsquoailleurs inteacuteressant de noter que les seacutequences de peptide deacuteformylase

sont les plus freacutequemment retrouveacutees parmi les AMGs Les geacutenomes de nombreux autres

phages et virus ont depuis eacuteteacute seacutequenceacutes et des seacutequences de peptide deacuteformylases ont ainsi eacuteteacute

observeacutees dans lrsquoensemble de ces organismes 219220

Un alignement de seacutequences entre diffeacuterentes PDFs retrouveacutees chez des virus ainsi que

des repreacutesentants des divers types de PDFs retrouveacutees chez les procaryotes et les eucaryotes

nous permet de mettre en eacutevidence certaines caracteacuteristiques des PDFs virales (Figure I-1) Tout

drsquoabord il faut signaler que la plupart des deacuteformylases ont une faible homologie de seacutequence

globale ce qui contraste fortement avec la forte homologie retrouveacutee au niveau des motifs du

site actif 142 Ainsi les trois motifs conserveacutes participant agrave la structure du site actif et

caracteacuteristiques des PDFs (GΦGΦAAxQ EGCΦS et HEΦDHxxG ougrave Φ est un acide amineacute

hydrophobe et x un acide amineacute quelconque) sont bien preacutesents dans lrsquoensemble des seacutequences

des PDFs putatives retrouveacutees chez les virus permettant de les classer comme homologues de

peptides deformylases (Figure I-1A)

Apregraves avoir identifieacute les motifs laquo signature raquo des PDFs la comparaison des seacutequences

et des structures permet de classer ces enzymes en trois groupes distincts 1 2 et 3 Les PDFs

de type 1 se reacutepartissent en deux sous-groupes les 1A et les 1B Les deacuteformylases de type 1B

et en particulier la PDF drsquoE coli (EcPDF) sont consideacutereacutees comme les peptides deacuteformylases

modegraveles Une de leur principale caracteacuteristique est une extreacutemiteacute C-terminale se repliant sous

forme drsquoheacutelice α 191221222 Le sous-type 1A se distingue par la preacutesence drsquoune longue insertion

dans le corps de la proteacuteine et par une extreacutemiteacute C-terminale non structureacutee adoptant une

conformation eacutetendue 158189 Les PDFs de type 2 possegravedent quant agrave elles plusieurs insertions

Chapitre I

55

par rapport au type 1 et une extreacutemiteacute C-terminale qui a tendance agrave former des brins β 181

Enfin les PDFs de type 3 dont aucune structure nrsquoa encore eacuteteacute deacutetermineacutee preacutesentent des

substitutions cruciales au niveau des motifs I et II les rendant tregraves peu ou totalement inactives

47223 Drsquoapregraves lrsquoensemble des donneacutees issues de la litteacuterature et de lrsquoalignement de seacutequences

(Figure I-1A) il apparaicirct que les peptides deacuteformylases virales se rapprochent plus

particuliegraverement du sous-groupe 1B En effet celles-ci ne preacutesentent pas drsquoinsertion particuliegravere

dans le corps de la proteacuteine les distinguant des PDFs de type 1A et 2 et les trois motifs du site

actif sont conserveacutes

Il ressort donc clairement que les PDFs virales identifieacutees et analyseacutees sont apparenteacutees

aux PDFs de type 1B avec toutefois une extreacutemiteacute C-terminale fortement tronqueacutee Les PDF

virales forment alors un sous-groupe parmi le type 1B (Figure I-1B) Par ailleurs toutes les

PDF virales appartiennent agrave ce nouveau sous-groupe et correspondent aux seacutequences de

deacuteformylases putatives actives les plus courtes parmi lrsquoensemble des seacutequences reacutepertorieacutees

A

Figure I-1 Comparaison de seacutequences proteacuteiques de peptide deacuteformylases provenant de divers organismes A) Alignement

de seacutequences de PDFs appartenant aux types 1A 1B 2 et 3 Les PDFs virales marines sont surligneacutees en gris celles de

cyanobacteacuteries en vert celles de picoeucaryotes oceacuteaniques photosyntheacutetiques en bleu et enfin la PDF du bacteacuteriophage Vp16C

en beige Les PDFs de type 3 sont quant agrave elles surligneacutees en orange La numeacuterotation des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence

drsquoEcPDF Figure tireacutee de Sharon et al 2011 219 B) Classification des peptides deacuteformylases dans un arbre phylogeacuteneacutetique baseacute

sur la comparaison de 192 seacutequences choisies pour repreacutesenter la diversiteacute des PDFs drsquoapregraves Sharon et al 2011 219 (supplementary

figure S2 de la publication citeacutee)

Chapitre I

56

Chapitre I

57

A2 - Deux PDFs preacutesentes dans deux bacteacuteriophages de Vibrio

parahaemolyticus Vp16T et Vp16C

Notre laboratoire a focaliseacute son attention sur les seacutequences de peptide deacuteformylases

provenant des phages Vp16T et Vp16C 218 car ce sont les seacutequences de PDFs parmi les plus

courtes identifieacutees agrave ce jour Lrsquoanalyse de la seacutequence de ces deux enzymes a reacuteveacuteleacute qursquoelles

appartiennent agrave la mecircme classe que la PDF drsquoE coli mais qursquoelles preacutesentent des

caracteacuteristiques distinctes notamment au niveau de leur extreacutemiteacute C-terminale (Figure I-1 et I-

2A) Les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas de mutations pouvant suggeacuterer une

deacuteficience dans lrsquoactiviteacute de la proteacuteine comme crsquoest le cas pour les PDFs de type 3 224 ou

certaines PDF1A comme la peptide deacuteformylase humaine178 De plus aucune insertion

particuliegravere nrsquoest observable par rapport agrave la seacutequence drsquoEcPDF et des PDFs de type 1B en

geacuteneacuteral Cependant lrsquoextreacutemiteacute C-terminale diffegravere puisque elle ne preacutesente pas lrsquoextension

permettant le repliement sous forme drsquoune heacutelice α Une eacutetude preacuteceacutedemment reacutealiseacutee avec

EcPDF indique que la proteacuteine peut ecirctre active en deacutepit de lrsquoabsence de son heacutelice α3 C-

terminale tant que la deacuteleacutetion nrsquoa pas lieu trop pregraves du motif 3 permettant la structure du site

actif Ainsi chez EcPDF une deacuteleacutetion en amont du 139egraveme acide amineacute (Val) aboutit agrave une perte

totale drsquoactiviteacute alors qursquoune deacuteleacutetion agrave partir du reacutesidu 141 (Lys) nrsquoempecircche pas la

compleacutementation in vivo du gegravene endogegravene 92 Le dernier acide amineacute des deacuteformylases de

phage (Ile) correspond au 143egraveme acide amineacute drsquoEcPDF (Figure I-1A) ce qui signifie que

malgreacute leur tregraves courte seacutequence celle-ci sont potentiellement drsquoune taille suffisante pour coder

une proteacuteine active Finalement les seacutequences des PDFs des phages Vp16T et Vp16C ne

montrent pas de mutation dans les motifs conserveacutes du site actif ne preacutesentent pas drsquoinsertion

particuliegravere suggeacuterant un repliement diffeacuterent drsquoEcPDF et lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte

ne semble pas reacutedhibitoire pour la conservation de lrsquoactiviteacute de la proteacuteine Il est donc probable

que le gegravene des peptides deacuteformylases identifieacute chez ces phages code pour deux enzymes

actives

Ainsi lrsquoidentification de seacutequences nucleacuteotidiques codant potentiellement des proteacuteines

ayant toutes les caracteacuteristiques des peptides deacuteformylases neacutecessite de caracteacuteriser ces

proteacuteines Jusqursquoagrave preacutesent seule la PDF identifieacutee dans le geacutenome du cyanophage S-SSM7 a

eacuteteacute caracteacuteriseacutee 225 indiquant que cette proteacuteine est en tout point similaire aux PDFs connues

jusqursquoalors Au cours de ce travail nous avons souhaiteacute aller plus loin en caracteacuterisant la PDF

preacutesentant la plus courte seacutequence identifieacutee agrave ce jour mais potentiellement active et avons

alors choisi la PDF codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T 218 la plus proche homologue de la PDF

Chapitre I

58

de Vp16C (Figure I-2A) Nous avons proceacutedeacute agrave une caracteacuterisation structure-fonction pousseacutee

de cette proteacuteine chercheacute agrave caracteacuteriser la faccedilon dont elle interagit avec les ribosomes bacteacuteriens

(voir chapitre II) et enfin tenteacute de comprendre les conseacutequences de lrsquoexpression du gegravene lors

de lrsquoinfection de bacteacuteries par le phage (voir chapitre III)

La proteacuteine recombinante Vp16PDF que jrsquoai eacutetudieacutee au cours de cette thegravese est codeacutee

par un gegravene syntheacutetique (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) contenu dans diffeacuterents plasmides en

fonction du type drsquoapproche expeacuterimentale utiliseacutee Les phages Vp16T et VpP16C ayant un

contenu en bases GC eacuteleveacute 218 le gegravene a eacuteteacute conccedilu avec optimisation de codons pour une

expression optimale en systegraveme bacteacuterien La proteacuteine est composeacutee de 137 acides amineacutes

(Figure I-2B) elle a une masse moleacuteculaire theacuteorique de 147832 Da ainsi qursquoun point

isoeacutelectrique (pI) calculeacute de 700

B - Le gegravene codant une PDF putative chez le bacteacuteriophage Vp16T possegravede une

activiteacute deacuteformylase Compleacutementation fonctionnelle in vivo Avant de deacutemarrer une eacutetude structure-fonction sur la proteacuteine recombinante Vp16PDF

nous avons chercheacute agrave savoir si cette proteacuteine preacutesente une activiteacute deacuteformylase in vivo crsquoest-agrave-

dire si elle est capable de deacuteformyler les proteacuteines dans un contexte cellulaire Nous avons pour

A

B 10 20 30 40 50 60

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

70 80 90 100 110 120

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

130

TAFCLQHEID HLNGVTI

Figure I-2 Seacutequence de la proteacuteine Vp16PDF recombinante eacutetudieacutee au cours de cette thegravese A) Alignement

de seacutequence des PDFs de Vp16C et Vp16T Lrsquoalignement a eacuteteacute reacutealiseacute avec Clustal Omega Les eacutetoiles indiquent

les reacutesidus identiques B) Seacutequence proteacuteique de Vp16PDF Les motifs conserveacutes typiques des PDFs sont indiqueacutes

en rouge (motif I GΦGΦAAxQ motif II EGCΦS motif III HEΦDH ou Φ est un acide amineacute hydrophobique

et x un acide amineacute quelconque)

Chapitre I

59

cela reacutealiseacute des expeacuteriences de compleacutementation fonctionnelle selon un protocole mis au point

preacuteceacutedemment au laboratoire (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoexpeacuterience est baseacutee sur

lrsquoutilisation drsquoune souche drsquoE coli leacutetale conditionnelle (PAL421Tr) dont le gegravene

chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute et posseacutedant un plasmide pMAK

portant le gegravene codant EcPDF sauvage (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) 226 Ce plasmide preacutesente

une origine de reacuteplication thermosensible 227 Ainsi pour des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales

agrave 37degC (tempeacuteratures dites permissives) le plasmide peut se reacutepliquer durant les divisions

cellulaires les cellules filles possegravedent alors le plasmide et peuvent survivre Pour des

tempeacuteratures supeacuterieures agrave 37degC (tempeacuteratures dites non permissives) le plasmide nrsquoest plus

reacutepliqueacute durant les divisions les cellules filles ne possegravedent plus le plasmide ni aucun gegravene de

deacuteformylase aboutissant agrave la mort cellulaire Lrsquoutilisation de ce plasmide permet ainsi une

expression thermosensible de la PDF drsquoE coli sauvage Lors drsquoune expeacuterience de

compleacutementation fonctionnelle visant agrave eacutetudier une activiteacute deacuteformylase in vivo la souche

PAL421Tr est transformeacutee par un plasmide pBADMyc-HisA portant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct Lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee dans ce plasmide est inductible par lrsquoarabinose En

reacutealisant une gamme de concentration drsquoarabinose dans le milieu de croissance il est ainsi

possible de moduler et controcircler le niveau drsquoexpression de la deacuteformylase testeacutee Ce protocole

permet de disposer drsquoune souche pour laquelle nous pouvons controcircler aussi bien lrsquoexpression

du gegravene EcPDF sauvage que celle du gegravene de compleacutementation Vp16PDF en jouant sur la

tempeacuterature drsquoincubation des bacteacuteries etou lrsquoajout drsquoarabinose dans le milieu de culture La

croissance des bacteacuteries est alors suivie sur milieu solide agrave 30 et 42degC (tempeacuteratures permissive

et non permissive respectivement) Ainsi agrave 42degC et avec ajout drsquoarabinose dans le milieu seule

lrsquoexpression de la PDF porteacutee par le plasmide pBAD est assureacutee Si cette proteacuteine est active

crsquoest-agrave-dire qursquoelle est capable drsquoassurer la deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli la souche

pousse si la proteacuteine est inactive la souche ne pousse pas

Preacutealablement agrave lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle un controcircle est reacutealiseacute

agrave 30degC sur milieu solide contenant du glucose et non de lrsquoarabinose qui reacuteprime lrsquoexpression

du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Ainsi seul le gegravene porteacute par le plasmide pMAK (codant

ici EcPDF wt) est exprimeacute et les bacteacuteries doivent pousser correctement quel que soit le gegravene

inseacutereacute dans le plasmide pBAD Des gouttes de dilutions successives reacutealiseacutees agrave partir drsquoune

culture bacteacuterienne en milieu liquide sont deacuteposeacutees sur boicircte et incubeacutees agrave 30degC permettant de

srsquoassurer que les quantiteacutes de bacteacuteries testeacutees sont eacutequivalentes pour chacune des constructions

testeacutees controcircles inclus Le controcircle preacutealable agrave 30degC sur milieu glucose ayant eacuteteacute concluant

Chapitre I

60

(Figure I-3A) nous avons pu reacutealiser lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC en

preacutesence drsquoarabinose Comme attendu les bacteacuteries posseacutedant le plasmide pBAD vide ne

poussent pas alors que celles posseacutedant le gegravene codant EcPDF wt poussent (Figure I-3B) Les

bacteacuteries exprimant le gegravene Vp16PDF poussent eacutegalement agrave 42degC en preacutesence drsquoarabinose

(Figure I-3B) ce qui indique que lrsquoenzyme est active in vivo et est capable drsquoassurer la

deacuteformylation du proteacuteome drsquoE coli

A B

Figure I-3 Mesure de la fonction deacuteformylase du gegravene du bacteacuteriophage Vp16T codant une PDF putative

par un test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur

une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche

PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un

plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Les boicirctes contenant 05 de

glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC B) Les boicirctes contenant 2 drsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC

C - Caracteacuterisation biochimique de la PDF du phage Vp16T

C1 - Purification agrave homogeacuteneacuteiteacute de Vp16PDF en utilisant les protocoles

mis au point pour les formes bacteacuteriennes Vp16PDF a initialement eacuteteacute purifieacutee dans les conditions habituellement utiliseacutees au

laboratoire pour drsquoautres PDFs ce qui inclut la preacutesence de nickel dans les tampons de lyse et

de purification En effet les deacuteformylases sont des meacutetalloenzymes utilisant un ion meacutetallique

lors du meacutecanisme enzymatique drsquohydrolyse du groupement formyl de la meacutethionine N-

terminale des proteacuteines 190 A lrsquoeacutetat natif il srsquoagit geacuteneacuteralement de fer Fe2+ 192193 Or le Fe2+

srsquooxyde facilement en Fe3+ ce qui conduit agrave lrsquooxydation de la Cys catalytique rendant lrsquoenzyme

inactive 193228 De plus le Fe2+ a une faible affiniteacute pour les PDFs et est facilement remplaceacute

spontaneacutement par du zinc dont lrsquoaffiniteacute pour les PDFs est bien supeacuterieure 142229 Cependant la

plupart des PDFs sont tregraves peu actives lorsqursquoelles sont complexeacutees agrave du Zn2+ 230 Il est toutefois

possible de substituer le meacutetal catalytique natif par drsquoautres cations divalents lors de la

Chapitre I

61

purification des PDFs notamment du Ni2+ permettant de purifier des proteacuteines recombinantes

dont lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee 230

Vp16PDF eacutetant une PDF de type 1B nous avons choisi dans un premier temps de suivre

le protocole utiliseacute pour purifier la PDF drsquoE coli 230 qui est la proteacuteine de reacutefeacuterence pour le

type 1B Apregraves surexpression de la proteacuteine codeacutee par le gegravene contenu dans le plasmide pBAD

dans un milieu contenant de lrsquoarabinose la lyse des bacteacuteries a ainsi eacuteteacute effectueacutee en preacutesence

de 20mM NiCl2 concentration qui permet de preacuteserver lrsquoactiviteacute drsquoEcPDF mais eacutegalement de

preacutecipiter de nombreuses proteacuteines Une concentration de 5mM NiCl2 a ensuite eacuteteacute utiliseacutee au

cours des diffeacuterentes eacutetapes de purification afin de maintenir lrsquoion Ni2+ dans le site actif de

lrsquoenzyme De maniegravere classique les PDFs purifieacutees au laboratoire ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

drsquoaffiniteacute et sont purifieacutees sur colonne eacutechangeuse drsquoions Compte tenu du point isoeacutelectrique

inhabituel de Vp16PDF (pI = 70 contre 55 pour EcPDF) nous avons lyseacute les bacteacuteries dans

un tampon agrave pH55 permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre chargeacutee positivement et ainsi de srsquoaccrocher

agrave une colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse de la proteacuteine sur

gel drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes apregraves cette premiegravere eacutetape de chromatographie

a reacuteveacuteleacute la preacutesence de nombreux contaminants (Figure I-4 puits 2) ce qui nous a conduits agrave

proceacuteder agrave une seconde eacutetape de purification sur tamis moleacuteculaire (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) Nous avons ainsi pu obtenir une proteacuteine pure agrave 95 (Figure I-4 puits 3 4 et 5)

Figure I-4 Suivi de la purification

de Vp16PDF par analyse sur gel

SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie Puits 1 Surnageant de

lyse Puits 2 Proteacuteine partiellement

purifieacutee sur SP-Sepharose Puits 3 4 et

5 respectivement 1microg 5microg et 10microg de

proteacuteine purifieacutee sur tamis

moleacuteculaire La flegraveche indique la

position de la proteacuteine Vp16PDF

C2 - Vp16PDF purifieacutee dans des conditions classiques est peu active

Lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine purifieacutee comme deacutecrit ci-dessus a eacuteteacute mesureacutee in

vitro et compareacutee agrave lrsquoactiviteacute drsquoautres PDFs bien caracteacuteriseacutees Jrsquoai utiliseacute le test drsquoactiviteacute

Chapitre I

62

deacuteformylase coupleacute agrave lrsquoactiviteacute de la formyl deacuteshydrogeacutenase reacutealiseacute comme deacutecrit dans la

litteacuterature 231 Dans ce test la PDF clive le groupement formyl de son substrat (geacuteneacuteralement

un tripeptide formyleacute) lequel est oxydeacute par la formate deacuteshydrogeacutenase pour reacuteduire une

moleacutecule de NAD+ en NADH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) La production du NADH est suivie

au cours du temps par mesure drsquoabsorbance agrave 340 nm Les vitesses initiales de reacuteaction obtenues

sont exprimeacutees en fonction de la concentration en peptide formyleacute utiliseacute dans le test et

lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten permet alors de deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la PDF

testeacutee

Comme attendu suite aux reacutesultats de compleacutementation Vp16PDF preacutesente bien une

activiteacute deacuteformylase En revanche dans les conditions de purification deacutecrites ci-dessus

lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF srsquoest reacuteveacuteleacutee particuliegraverement faible kcat Km = 915 M-1s-

1 contre kcat Km = 54000 M-1s-1 pour EcPDF par exemple (Tableau I-1) Cette faible efficaciteacute

catalytique nrsquoest pas due agrave lrsquoaffiniteacute pour le substrat qui est comparable agrave celle geacuteneacuteralement

obtenue pour drsquoautres PDFs actives quel que soit le type (Km de lrsquoordre de 1 agrave 6 mM voir

Tableau I-1) mais agrave la vitesse de reacuteaction En effet kcat = 3 s-1 pour Vp16PDF lagrave ougrave on obtient

une valeur supeacuterieure agrave 20 s-1 pour les PDFs actives pouvant mecircme aller jusqursquoagrave 1007 s-1 pour

les enzymes les plus actives (Tableau I-1) Ainsi la vitesse de reacuteaction de Vp16PDF se

rapproche plus de celle mesureacutee avec des PDFs connues pour ecirctre constitutivement peu actives

comme les enzymes humaine178 ou issue de Plasmodium falciparum 232 ou de celles dont le

meacutetal catalytique est un Zn2+ et non un Ni2+ (Tableau I-1) Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est eacutegalement

similaire agrave celle mesureacutee pour la peptide deacuteformylase du phage S-SSM7 225

Chapitre I

63

Tableau I-1 Constantes cineacutetiques de Vp16PDF et autres PDFs Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute

mesureacutees en utilisant le test coupleacute agrave la FDH et du Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme substrat 194 et les paramegravetres

cineacutetiques ont eacuteteacute calculeacutes en utilisant le logiciel Sigma Plot Pour la PDF de Synechococcus elongatus et du phage

associeacute S-SSM7 les tests drsquoactiviteacute ont eacuteteacute reacutealiseacutes avec les substrats fMTSI fMLIS fMTTA fMAKK fMARI

fMSRV Pour la PDF de Plasmodium falciparum (PfPDF) le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute selon le protocole de Wei

et al 1997 233avec le substrat formyl-Met-Leu-p-nitroanilide Ec pour Escherichia coli Tt pour Thermus

thermophilus Se pour Synechococcus elongatus At pour Arabidopsis thaliana Vp16 pour phage Vp16T S-SSM7

pour phage de Synechococcus elongatus Hs pour Homo sapiens Bst pour Bacillus stearothermophilus Sa

(Streptococcus agalactiae Pf pour Plasmodium falciparum Tb pour Trypanosoma brucei Ni et Zn indiquent que

la proteacuteine purifieacutee est une forme avec nickel ou zinc respectivement lorsque le meacutetal a eacuteteacute identifieacute

PDF kcat (s-1) Km (mM) kcat Km (M

-1s-1) Reacutefeacuterence

Type 1B

Bacteacuteries

Zn-EcPDF 56 plusmn 15 70 plusmn 20 80 plusmn 22 Ragusa et al 1998 194

Ni-EcPDF 210 plusmn 13 39 plusmn 06 54000 plusmn 8000 Ragusa et al 1998 194

TtPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-TtPDF 27 plusmn 3 23 plusmn 05 11739 plusmn 2500 Ragusa et al 1998 194

SePDF 150-250 1-19 88-313 Frank et al 2013 225

Organites AtPDF1B 13 plusmn 2 82 plusmn 02 1600 plusmn 40 Serero et al 2001 185

Ni-AtPDF 75 plusmn 15 56 plusmn 19 13300 plusmn 1500 Serero et al 2001 185

Phages Vp16PDF 3 32 915 Ce travail

S-SSM7 PDF 583-800 03-13 449-2204 Frank et al 2013 225

Type 1A

Organites

AtPDF1A 22 plusmn 2 025 plusmn 007 88000 plusmn 150 Serero et al 2003 178

HsPDF 0030

plusmn 0005 16 plusmn 04 18 plusmn 2 Serero et al 2003 178

Type 2

Bacteacuteries Gram+

BstPDF ND gt10 ND Ragusa et al 1998 194

Ni-BstPDF 1007 plusmn 191 41 plusmn 12 245000 plusmn 10000 Ragusa et al 1998 194

Ni-SaPDF 50 plusmn 3 120 plusmn 08 41993 Fieulaine et al accepteacute

Type 3

Archeacutees

et Trypanosomes

Ni-PfPDF ND ND 13700 plusmn 1000 Bracchi-Ricard et al 2001 232

Zn-TbPDF ND ND 8 Bouzaidi-Tiali 2007 224

Chapitre I

64

La mesure drsquoune faible activiteacute de Vp16PDF suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal

catalytique natif par le nickel au cours de la purification de la proteacuteine impliquant que le

protocole suivi nrsquoest pas optimal Cependant drsquoautres hypothegraveses pourraient expliquer la faible

activiteacute catalytique de cette proteacuteine En effet il est possible que Vp16PDF soit naturellement

peu active et ce pour plusieurs raisons Il est par exemple connu que les PDFs mitochondriales

des mammifegraveres preacutesentent deux mutations critiques dans les motifs consensus qui caracteacuterisent

la famille des PDFs 178 expliquant la faible activiteacute mesureacutee pour lrsquoenzyme humaine

158178204213234 Or comme deacutecrit plus haut (Figure I-1A) lrsquoanalyse de la seacutequence de Vp16PDF

ne permet pas drsquoidentifier une quelconque mutation qui pourrait alteacuterer le meacutecanisme

enzymatique conduisant agrave une faible vitesse de reacuteaction Une autre explication tiendrait agrave

lrsquoextreacutemiteacute C-terminale atypique de Vp16PDF qui est la plus courte deacutecouverte agrave ce jour (voir

paragraphe A2) Enfin il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF adopte un repliement atypique etou

qursquoelle ait une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle

Ainsi bien que cette premiegravere tentative de purification de la proteacuteine Vp16PDF ne nous

ait pas permis drsquoobtenir une proteacuteine tregraves active la haute pureteacute de lrsquoeacutechantillon (Figure I-

4) ainsi que le bon rendement de purification (8 mg de proteacuteine pure pour 2 litres de culture

bacteacuterienne) nous ont permis de caracteacuteriser la proteacuteine par diffeacuterentes approches afin de mettre

en eacutevidence ses particulariteacutes eacuteventuelles (voir sections C4 agrave C6) En parallegravele jrsquoai eacutegalement

optimiseacute les conditions de purification de Vp16PDF dans le but de disposer drsquoune proteacuteine dont

lrsquoactiviteacute enzymatique est preacuteserveacutee (voir section D)

C3- Production drsquoanticorps dirigeacutes contre Vp16PDF Lrsquoobtention de la proteacuteine Vp16PDF pure nous a permis de stimuler la production

drsquoanticorps dirigeacutes contre la proteacuteine par immunisation de lapins (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

La caracteacuterisation de ces anticorps sur des extraits bruts bacteacuteriens nous a permis de deacutemontrer

leur speacutecificiteacute ils reconnaissent exclusivement la PDF de phage et pas celle drsquoE coli (Figure

I-5) Un signal unique et intense est observeacute dans les extraits bruts surexprimant Vp16PDF

correspondant agrave une proteacuteine ayant une taille drsquoenviron 14 kDa comparable agrave celle attendue

drsquoapregraves sa seacutequence codante (Figure I-2) Ces anticorps speacutecifiques et de haute affiniteacute sont

devenus un outil tregraves puissant pour la suite de mes eacutetudes Ils sont utiliseacute agrave une dilution de

15000 durant les expeacuteriences

Chapitre I

65

Figure I-5 Test des anticorps-anti-Vp16PDF Pour chaque gel 10ng 50ng et 100ng de proteacuteine purifieacutee ont

eacuteteacute deacuteposeacutes et compareacutes agrave un aliquote drsquoextrait brut (EB) Chaque membrane a eacuteteacute incubeacutee avec une dilution

drsquoanticorps primaire variable (11000 12000 15000 et 110000) suivie drsquoune incubation en preacutesence

drsquoanticorps secondaire porteur drsquoun fluorophore La fluorescence a ensuite eacuteteacute deacutetecteacutee reacuteveacutelant une bande

speacutecifique entre 10 et 15 kDa qui correspond agrave Vp16PDF

C4 - Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte de Vp16PDF stabilise fortement

la proteacuteine Gracircce agrave diffeacuterentes collaborations nous avons pu caracteacuteriser la stabiliteacute thermique de

Vp16PDF en utilisant deux techniques diffeacuterentes

En collaboration avec la plateforme laquo Mesures drsquointeraction des macromoleacutecules raquo

(PIM) de lrsquoI2BC la stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC

(laquo differential scanning calorimetry raquo) qui mesure la variation de capaciteacute calorifique associeacutee

agrave la deacutenaturation de la moleacutecule lorsque celle-ci est chauffeacutee agrave vitesse constante Le

thermogramme obtenu permet alors de deacuteterminer une tempeacuterature de transition noteacutee Tm

A titre de comparaison la valeur Tm a eacuteteacute mesureacutee pour Vp16PDF ainsi que pour

drsquoautres PDFs (la valeur Tm associeacutee agrave la PDF1B drsquoA thaliana (AtPDF1B) est tireacutee de

preacuteceacutedentes expeacuteriences reacutealiseacutees dans les mecircmes conditions 235) Il est agrave noter que les proteacuteines

ont systeacutematiquement preacutecipiteacute agrave haute tempeacuterature donnant des thermogrammes qui ne

peuvent pas ecirctre pleinement analyseacutes (crsquoest-agrave-dire que les variations drsquoenthalpie et drsquoentropie

ne sont pas quantifiables) mais permettant tout de mecircme une bonne estimation du Tm associeacute agrave

chaque proteacuteine testeacutee

Les PDF 1Bs drsquoE coli et A thaliana ont une stabiliteacute thermique semblable avec un Tm

de 60degC et 61degC respectivement (Figure I-6 et 235) Le Tm de la PDF1B de Thermus

thermophilus (TtPDF) est bien plus eacuteleveacute (73degC Figure I-6) vraisemblablement car elle est

produite par une bacteacuterie hyperthermophile De maniegravere inteacuteressante le Tm mesureacute de Vp16PDF

Chapitre I

66

est eacutegalement eacuteleveacute avec une valeur de 68degC (Figure I-6) Cette valeur est tregraves proche de celle

obtenue avec une version de la PDF drsquoE coli dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale a eacuteteacute tronqueacutee

(variant 1-148 Tm = 72degC Figure I-6) Ce reacutesultat signifie que lrsquoabsence drsquoheacutelice alpha en C-

terminal stabilise significativement les PDFs de type 1B effet qui avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute lors

drsquoune preacuteceacutedente eacutetude avec EcPDF 92

La stabiliteacute thermique de Vp16PDF a eacutegalement eacuteteacute analyseacutee par la technique de

thermofluor ou FTSA (laquo Fluorescence-based Thermal Shift Assay raquo) en collaboration avec

Eric Jacquet agrave lrsquoInstitut de Chimie des Substances Naturelles (ICSN Gif-sur-Yvette) Cette

technique est baseacutee sur lrsquoanalyse des variations de lrsquointensiteacute de fluorescence de colorants

fluorescents tels que le Sypro Orange en preacutesence de la proteacuteine et en fonction de la

tempeacuterature le fluorophore fluoresce lorsqursquoil est en contact avec les reacutegions hydrophobes des

proteacuteines reacutegions qui sont progressivement exposeacutees agrave mesure que la proteacuteine est deacutenatureacutee par

la tempeacuterature croissante Les courbes de fluorescence obtenues sont deacuteriveacutees afin drsquoavoir accegraves

agrave la tempeacuterature de demie-deacutenaturation Tm

La deacutenaturation thermique de Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee pour diffeacuterentes concentrations

de proteacuteine (de 13 agrave 49 microM) la proteacuteine eacutetant stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH55 5 mM NiCl2 et dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH55 sans NiCl2 une quantiteacute

reacutesiduelle de NiCl2 eacutetait preacutesente dans les eacutechantillons (de 208 agrave 750 microM) Cette premiegravere seacuterie

Figure I-6 Stabiliteacute thermique de diffeacuterentes PDFs de type 1B dont Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

diffeacuterentes PDFs de type 1B a eacuteteacute mesureacutee par la technique DSC Les tempeacuteratures apparentes de transition Tm

ont eacuteteacute deacuteduites des thermogrammes apregraves correction de la ligne de base En rouge Vp16PDF bleu EcPDF

vert EcPDF variant 1-148 noir TtPDF

Chapitre I

67

de tests a permis de deacuteterminer un Tm eacutegal agrave 67 plusmn 1degC (Figure I-7A courbes bleues) eacutegal agrave celui

deacutetermineacute par DSC (Figure I-6) Lrsquoajout de 75 mM EDTA a fortement modifieacute le

comportement de Vp16PDF En effet nous avons pu observer i) une augmentation de la

fluorescence du fluorophore associeacutee agrave la deacutenaturation de Vp16PDF ii) une diminution

significative du Tm (61 plusmn 1degC) et iii) lrsquoapparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation entre 30

et 45degC (Figure I-7A courbes vertes) Ce reacutesultat suggeacuterait une influence du NiCl2 sur la

conformation et la stabiliteacute de la proteacuteine son absence contribuant agrave une stabiliteacute moindre Nous

avons alors purifieacute Vp16PDF en absence totale de nickel afin de proceacuteder agrave de nouveaux tests

La proteacuteine ainsi purifieacutee en absence de NiCl2 srsquoest aveacutereacutee aussi stable que ce soit en absence

ou en preacutesence de NiCl2 suppleacutementaire dans lrsquoeacutechantillon (Tm = 70 plusmn 1degC et 68 plusmn 1degC Figure

I-7B courbes noire et verte respectivement) En revanche lrsquoajout de 2 mM EDTA a comme

preacuteceacutedemment modifieacute le comportement de la proteacuteine (diminution du Tm (62 plusmn 1degC) et

apparition drsquoune phase preacutecoce de deacutenaturation voir Figure I-7B courbe rouge) La proteacuteine

testeacutee ayant eacuteteacute purifieacutee en absence de nickel ce dernier reacutesultat suggegravere un lien entre la stabiliteacute

de Vp16PDF et la preacutesence drsquoun ou plusieurs meacutetaux lieacute(s) intrinsegravequement agrave la proteacuteine et non

pas ajouteacutes au cours de la purification ou de lrsquoexpeacuterience De plus Vp16PDF ayant un pI

particuliegraverement eacuteleveacute en comparaison drsquoautres PDFs nous avons souhaiteacute tester lrsquoinfluence du

pH sur sa stabiliteacute (les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees en utilisant la proteacuteine purifieacutee en absence

de NiCl2) Nous avons ainsi pu constater que la proteacuteine eacutetait deacutestabiliseacutee lorsqursquoelle eacutetait dilueacutee

dans un tampon agrave pH 40 au lieu de 55 (Tm = 52 plusmn 1degC avec une forte diminution de la

fluorescence Figure I-7C courbes bleues) De plus les reacutesultats preacuteceacutedents ont eacuteteacute confirmeacutes

agrave savoir une stabiliteacute inchangeacutee par lrsquoajout de 2 mM NiCl2 (Tm = 51 plusmn 1degC) mais diminueacutee en

preacutesence drsquoEDTA (Tm = 45 plusmn 1degC) (Figure I-7D courbes vertes et rouges respectivement)

Bien que ces reacutesultats soient encore preacuteliminaires et meacuteriteraient drsquoecirctre approfondis il

en ressort un lien eacutevident entre la stabiliteacute de la proteacuteine et le tampon dans lequel elle est purifieacutee

etou dilueacutee tant au niveau de lrsquoinfluence du pH que du meacutetal lieacute au niveau du site actif etou agrave

drsquoautres sites non identifieacutes jusqursquoici

Chapitre I

68

Figure I-7 Influence des meacutetaux et du pH sur la stabiliteacute thermique de Vp16PDF La stabiliteacute thermique de

Vp16PDF a eacuteteacute mesureacutee par la technique de thermofluor Lrsquoeffet du NiCl2 de lrsquoEDTA et du pH a eacuteteacute testeacute Les

tempeacuteratures apparentes de transition Tm ont eacuteteacute deacuteduites agrave partir de la deacuterivation des courbes de fluorescence

obtenues en fonction de la tempeacuterature Pour chaque condition lrsquoexpeacuterience est reacutepeacuteteacutee deux fois A) Vp16PDF

stockeacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 a eacuteteacute dilueacutee dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH 55 conduisant agrave une concentration reacutesiduelle de NiCl2 de 750 microM et contenant ou non de lrsquoEDTA agrave 75 mM

B) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee dans un tampon 50mM MES-KOH pH 55 a eacuteteacute dilueacutee

dans un tampon contenant au final 2 mM de NiCl2 ou drsquoEDTA A titre de controcircle la proteacuteine a eacuteteacute dilueacutee dans le

tampon 50mM MES-KOH pH 55 seul (courbe noire) C) Vp16PDF purifieacutee en absence totale de NiCl2 et stockeacutee

dans un tampon 50 mM MES-KOH agrave pH 55 ou 40 D) Mecircme expeacuterience que C mais avec ajout de 2 mM de NiCl2

ou drsquoEDTA

Chapitre I

69

C5- La structure cristalline de Vp16PDF reacutevegravele un repliement PDF classique

assorti de quelques particulariteacutes

Dans le but de deacuteterminer si lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte etou un repliement atypique de

Vp16PDF pourraient expliquer la faible activiteacute mesureacutee nous avons reacutesolu sa structure cristalline La

proteacuteine purifieacutee en preacutesence de faibles concentrations en nickel eacutetait parfaitement adapteacutee pour la

technique de cristallographie des rayons X car purifieacutee agrave homogeacuteneacuteiteacute en relativement grande quantiteacute

et stable (voir reacutesultats preacuteceacutedents)

De maniegravere inattendue nous avons obtenu plusieurs dizaines de formes cristallines en utilisant

des kits de cristallisations disponibles agrave la plateforme de cristallographie de lrsquoI2BC (voir Mateacuteriels amp

Meacutethodes) La diffraction des cristaux a pu ecirctre testeacutee directement agrave partir des plaques de cristallisation

(voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) et une douzaine drsquoentre eux a diffracteacute agrave une reacutesolution comprise entre 2

et 45 Aring Lrsquooptimisation manuelle de ces cristaux a eacuteteacute reacutealiseacutee avec succegraves pour deux conditions de

cristallisation Les cristaux ainsi obtenus ont permis de reacutesoudre la structure cristalline de Vp16PDF agrave

17 Aring de reacutesolution par remplacement moleacuteculaire en utilisant la structure de la PDF de Pseudomonas

aeruginosa (code PDB 1LRY 181) priveacutee de son extreacutemiteacute C-terminale qui preacutesente une identiteacute de

seacutequence de 34 Les deux formes cristallines obtenues sont parfaitement superposables (rmsd lt 05

Aring pour 100 des C) et seule lrsquoune drsquoelle a ensuite eacuteteacute consideacutereacutee pour lrsquoanalyse structurale

Vp16PDF adopte un repliement classique comparable agrave celui des autres PDFs de type 1B

connues notamment celles de Vibrio cholerae (code PDB 3FWX) et E coli (code PDB 2AI8 182) qui

sont les plus proches homologues structuraux ainsi qursquoavec la PDF du phage S-SSM7 (code PDB

3UWA 225) Elle possegravede sept brins β (β1 agrave β7) deux heacutelices α (α1 et α2) ainsi que deux heacutelices 310 (η1

et η2) (Figure I-8) Bien que la structure de Vp16PDF soit classique plusieurs diffeacuterences sont notables

Figure I-8 Comparaison structurale de plusieurs PDFs de type 1B La structure de Vp16PDF (agrave gauche)

est compareacutee aux structures des PDFs drsquoE coli (milieu) et du phage S-SSM7 (droite) Les heacutelices α et les brins

β sont repreacutesenteacutes en violet et vert respectivement Les trois motifs caracteacuteristiques des PDFs constituant le site

actif sont repreacutesenteacutes en jaune Lrsquoheacutelice 310 (η3) preacutesente chez E coli et S-SSM7 est entoureacutee en rouge

Chapitre I

70

La diffeacuterence la plus importante concerne lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF La

proteacuteine srsquoarrecircte quelques reacutesidus apregraves lrsquoheacutelice α2 elle ne comporte donc ni lrsquoheacutelice α C-

terminale ni lrsquoheacutelice 310 3 typiques des PDFs de type 1B que lrsquoon retrouve par exemple chez

EcPDF (Figure I-8) Or cette heacutelice 310 est preacutesente dans quasiment toutes les PDFs de structure

connue (voir Figure S1 dans 235) et constitue une reacutegion critique pour lrsquoactiviteacute de la proteacuteine

En effet comme deacutecrit plus haut (section C5) une deacuteleacutetion de la proteacuteine EcPDF au niveau

des reacutesidus 139 agrave 143 situeacutes avant ou dans cette heacutelice η3 conduit agrave une inactivation partielle

ou totale de la proteacuteine 92

Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoest pas flottante elle est colleacutee contre le cœur

globulaire de la proteacuteine agrave proximiteacute du site actif La chaicircne lateacuterale de la Thr136 lavant-

dernier reacutesidu fait une liaison hydrogegravene avec la chaicircne lateacuterale de la Tyr88 tandis que la

chaicircne lateacuterale de Ile137 est enfouie agrave linteacuterieur dune poche hydrophobe constitueacutee de reacutesidus

provenant des brins 4 et 5 (Figure I-9) Enfin un pont salin maintient le groupement

carboxyle terminal du dernier reacutesidu (Ile137) avec lrsquoextreacutemiteacute de la chaicircne lateacuterale de la Lys91

(Figure I-9) Ce reacuteseau drsquointeractions a eacuteteacute compareacute agrave celui existant dans les PDFs drsquoE coli et

du cyanophage S-SSM7 La seule interaction conserveacutee entre ces trois PDFs est le contact

hydrophobe mentionneacute ci-dessus Cette interaction implique geacuteneacuteralement un reacutesidu Phe ou Tyr

(que lrsquoon retrouve dans plus de 93 de PDFs y compris celle du cyanophage S-SSM7) et il

est relativement rare de trouver une Ile dans cette position (moins de 2 des cas) La PDF de

Thermotoga maritima repreacutesente lrsquoune des exceptions puisqursquoelle possegravede une Ile agrave cette

position et non une Phe ou une Tyr Cependant la preacutesence de ce reacutesidu ne modifie pas le

reacuteseau drsquointeractions dans cette zone (Figure I-9) Il est eacutegalement inteacuteressant de souligner

qursquoune Ile est systeacutematiquement retrouveacutee agrave la place des reacutesidus conserveacutes Phe ou Tyr dans la

plupart des PDFs de classe 3 qui sont inactives (Figure I-1) 219

Malgreacute ces particulariteacutes lrsquoenvironnement de lextreacutemiteacute C-terminale de la proteacuteine

semble finalement assez similaire agrave celui observeacute dans dautres PDFs et ne permet donc pas

drsquoexpliquer la faible efficaciteacute catalytique observeacutee in vitro avec la proteacuteine purifieacutee dans les

conditions deacutecrites preacuteceacutedemment

Chapitre I

71

Figure I-9 Zoom sur les extremiteacutes C-terminales de plusieurs PDFs de type 1B Les structures de la PDF

du phage Vp16T du phage S-SSM7 drsquoE coli et T maritima sont repreacutesenteacutees A) Repliement de la structure

C-terminale pour les diffeacuterentes PDFs B) Interactions entre la reacutegion C-terminale et lrsquoextreacutemiteacute de la proteacuteine

pour les diffeacuterentes PDFs

Il a eacuteteacute montreacute que le domaine C-terminal des deacuteformylases ne joue pas un rocircle majeur

dans lrsquoactiviteacute enzymatique 92 mais qursquoil est neacutecessaire pour lrsquointeraction avec le ribosome 91

A ce jour lrsquointeraction PDFribosome a eacuteteacute montreacutee uniquement pour la proteacuteine drsquoE coli

indiquant que cette interaction est meacutedieacutee par lrsquoheacutelice α3 C-terminale drsquoEcPDF qui entre en

contact avec la proteacuteine ribosomale uL22 via des contacts hydrophobes et eacutelectrostatiques

(Figure i12 de lrsquointroduction) 91 Or comme deacutecrit plus haut nous savons que les PDFs de type

1A et 2 nrsquoont pas drsquoheacutelice α en C-terminal et que certaines PDFs de type 1B ont une extreacutemiteacute

C-terminale tregraves courte sans eacutequivalent de lrsquoheacutelice α3 drsquoEcPDF Ainsi en supposant que toutes

les PDFs sont capables drsquointeragir avec le ribosome ce qui reste agrave deacutemontrer drsquoautres types

drsquointeractions sont agrave envisager Quelques particulariteacutes structurales ont pu ecirctre releveacutees sur la

structure de Vp16PDF qui pourraient entrer en jeu lors de lrsquointeraction avec le ribosome le cas

eacutecheacuteant

En raison de son point isoeacutelectrique moins acide que celui calculeacute pour les autres PDFs

(pI =700 contre 40-55 habituellement) la reacutepartition des charges en surface de Vp16PDF est

leacutegegraverement modifieacutee En effet il apparaicirct clairement que la surface de Vp16PDF est globalement

moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand (Figure I-

10A) Cela est particuliegraverement valable en comparaison drsquoEcPDF (Figure I-10A Panneau du

haut) Etonnement cette alteacuteration de reacutepartitions de charges ne srsquoapplique pas pour la PDF tregraves

courte du cyanophage S-SSM7 dont le pI calculeacute est de 545 (Figure I-10A) De plus bien

Chapitre I

72

qursquoaucun patch acide ou basique ne soit caracteacuteristique de tel ou tel type de PDF un faible

patch basique est observable sur la proteacuteine Vp16PDF (Figure I-10A) Par ailleurs la reacutepartition

des reacutesidus hydrophobes semble ecirctre alteacutereacutee chez Vp16PDF avec une heacutelice α1 qui preacutesente

une surface accessible au solvant particuliegraverement hydrophobe (Figure I-10B) Enfin avec un

tour en moins agrave son extreacutemiteacute N-terminale lrsquoheacutelice α1 de Vp16PDF est significativement plus

courte que celle des autres PDFs quel que soit le type

Il nrsquoest pas exclu que lrsquoensemble de ces particulariteacutes puisse moduler lrsquointeraction avec

le ribosome et seules des eacutetudes compleacutementaires permettront de valider ces hypothegraveses

Enfin les cartes de densiteacute eacutelectronique ont reacuteveacuteleacute la preacutesence drsquoun ion meacutetallique dans

le site actif de la proteacuteine Vp16PDF coordonneacute de faccedilon classique agrave la cysteine du motif 2

aux deux histidines du motif 3 et agrave une moleacutecule drsquoeau Cet ion srsquoest aveacutereacute ecirctre un Zn2+ et non

un Ni2+ La preacutesence drsquoun ion zinc dans le site actif des PDFs est courante car lrsquoaffiniteacute de ce

meacutetal pour les PDFs est tregraves eacuteleveacutee cet ion provient geacuteneacuteralement de la solution de

cristallisation Or Vp16PDF a cristalliseacute dans des conditions de cristallisation sans zinc (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) ce qui suggegravere une mauvaise substitution du meacutetal lors de la

purification de la proteacuteine ayant conduit agrave lrsquoincorporation de Zn2+ et non de Ni2+ Cette

hypothegravese est renforceacutee par une expeacuterience de spectromeacutetrie de masse native sur la proteacuteine

purifieacutee (reacutealiseacutee en collaboration avec Sarah Cianferani au LSMBO de Strasbourg) qui

indique une masse moleacuteculaire expeacuterimentale de 14847 plusmn 1 Da Cette masse correspond

exactement agrave la masse moleacuteculaire theacuteorique de Vp16PDF (MM = 147832 Da) complexeacutee agrave

un atome de Zn2+ (MM theacuteorique = 6538 Da)

Ces reacutesultats suggegraverent fortement que nous ne sommes pas parvenus agrave substituer le meacutetal

endogegravene de lrsquoenzyme (probablement du Fe2+ comme beaucoup drsquoautres PDFs) par du nickel

au cours de la purification de lrsquoenzyme En preacutesence de faibles concentrations en nickel nous

aurions donc produit une forme Zn-Vp16PDF ce qui expliquerait la faible activiteacute enzymatique

mesureacutee in vitro

Chapitre I

73

Figure I-10 Reacutepartition des reacutesidus chargeacutes ou hydrophobes agrave la surface de diffeacuterents types de PDFs

Les structures de PDFs de type 1B (issues de Vp16T E coli et S-SSM7) de type 2 (issue de B

stearothermophilus) et de type 1A (issue drsquoA thaliana) ont eacuteteacute compareacutees A) La surface des proteacuteines est

repreacutesenteacutee et coloreacutee selon la reacutepartition des reacutesidus basiques (arginine lysine et histidine) et acides (aspartate

et glutamate) respectivement en bleu et rouge Un patch chargeacute positivement (entoureacute en rouge) est preacutesent sur

Vp16PDF B) Les reacutesidus hydrophobes sont repreacutesenteacutes en orange

D - Deacutetermination des conditions neacutecessaires pour la preacuteservation de lrsquoactiviteacute

de Vp16PDF in vitro

Lrsquoensemble des reacutesultats obtenus et deacutecrits dans la premiegravere partie de ce chapitre

montrent que Vp16PDF est une proteacuteine tregraves semblable aux autres PDFs deacutecrites avec quelques

particulariteacutes de seacutequence et de structure Les reacutesultats indiquent eacutegalement que lrsquoincorporation

du nickel dans le site actif nrsquoa vraisemblablement pas eacuteteacute effective conduisant agrave une mauvaise

activiteacute enzymatique et donc agrave lrsquoimpossibiliteacute de deacuteterminer totalement les proprieacuteteacutes

enzymatiques de cette PDF de bacteacuteriophage notamment sa speacutecificiteacute de substrat Dans cette

deuxiegraveme partie jrsquoai donc naturellement chercheacute agrave optimiser la purification de Vp16PDF dans

le but de disposer drsquoune proteacuteine pleinement active En plus de jouer sur la concentration en

nickel au moment de la lyse des bacteacuteries qui surexpriment la proteacuteine jrsquoai eacutegalement testeacute

lrsquoinfluence du pH dans les tampons de lyse Par ailleurs voulant augmenter les rendements de

purification jrsquoai produit la proteacuteine agrave partir du gegravene sous-cloneacute dans un plasmide pET16b

inductible agrave lrsquoIPTG (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Chapitre I

74

D1 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est significativement plus eacuteleveacutee lorsque lrsquoon

augmente la concentration en nickel dans le tampon de lyse

Il est connu que la concentration en nickel du tampon dans lequel est effectueacutee la lyse

des bacteacuteries surexprimant une PDF recombinante repreacutesente un point critique pour

lrsquoincorporation de ce meacutetal 194 Crsquoest pourquoi jrsquoai fait varier la concentration en nickel dans le

tampon de lyse et mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction de Vp16PDF sur les extraits bruts

solubles ainsi obtenus Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute dans les conditions classiques agrave 37degC en

utilisant le substrat de reacutefeacuterence fMAS agrave 4 mM

Jrsquoai ainsi constateacute qursquoentre 0 mM et 20 mM drsquoion nickel dans le tampon de lyse

lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait pratiquement nulle et qursquoil fallait utiliser des concentrations supeacuterieures

agrave 20 mM pour observer une augmentation significative de lrsquoactiviteacute (Figure I-11A courbe

bleue) Ces concentrations eacuteleveacutees eacutetant inhabituelles jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant

une plus forte concentration de substrat (6 mM au lieu de 4 mM) afin de veacuterifier que la

concentration de NADH formeacute eacutetait bien en lien avec lrsquohydrolyse du substrat et donc lrsquoactiviteacute

deacuteformylase Les vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees eacutetaient significativement supeacuterieures

(Figure I-11A courbe rouge) indiquant que lrsquoactiviteacute mesureacutee eacutetait bien due agrave Vp16PDF et non

agrave un artefact De plus jrsquoai voulu savoir si lrsquoactiviteacute de Vp16PDF mesureacutee in vitro pouvait ecirctre

moduleacutee par la tempeacuterature Jrsquoai donc reproduit lrsquoexpeacuterience preacuteceacutedente en testant quatre

tempeacuteratures (25degC 30degC 37degC et 42degC) agrave une concentration fixe de fMAS (4 mM) Les

vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees ont eacuteteacute significativement plus eacuteleveacutees lorsque le test

drsquoactiviteacute eacutetait reacutealiseacute agrave 37 ou 42degC compareacute agrave 30 ou 25degC avec une diffeacuterence drsquoautant plus

marqueacutee que la concentration en nickel dans le tampon de lyse eacutetait plus eacuteleveacutee 229 (Figure I-

11B) Ce comportement est courant pour une PDF et les tests drsquoactiviteacute suivants ont donc eacuteteacute

reacutealiseacutes classiquement agrave 37degC

Chapitre I

75

Cette premiegravere eacutetape de lrsquooptimisation du protocole de purification a montreacute une

deacutependance au nickel de Vp16PDF inhabituelle indiquant que la concentration en nickel

utiliseacutee au moment de la lyse des bacteacuteries lors des premiegraveres purifications de la proteacuteine eacutetait

loin drsquoecirctre optimale conduisant agrave une activiteacute enzymatique tregraves faible La premiegravere gamme de

concentration testeacutee mrsquoa permis de montrer que le tampon de lyse doit contenir un minimum

de 30 mM de NiCl2 pour pouvoir preacuteserver efficacement lrsquoactiviteacute enzymatique de Vp16PDF

Durant les tests suivants jrsquoai encore augmenteacute cette concentration afin de deacuteterminer la

concentration optimale agrave utiliser lors de la lyse des bacteacuteries De plus je me suis inteacuteresseacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine

D2 - Lrsquoactiviteacute de Vp16PDF est fortement augmenteacutee lorsque le tampon

de lyse est de bas pH et qursquoil contient de tregraves fortes concentrations en

nickel

Comme deacutecrit plus haut Vp16PDF possegravede un point isoeacutelectrique theacuteorique inhabituel

eacutegal agrave 700 conduisant agrave une reacutepartition atypique des charges en surface de la proteacuteine (voir

section C5 Figure I-10) De plus nous avons montreacute que des variations de pH influencent la

stabiliteacute de la proteacuteine (voir section C4 Figure I-7) Au cours drsquoune deuxiegraveme seacuterie de tests

jrsquoai donc chercheacute agrave eacutevaluer lrsquoinfluence du pH sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF en modifiant le pH du

Figure I-11 Influence de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute

resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH55 en preacutesence de diffeacuterentes concentrations de NiCl2 (de 3 agrave 30 mM)

La vitesse initiale de reacuteaction (v0) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus et reporteacutee

sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse A) Le test drsquoactiviteacute

a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et deux concentrations en substrat fMAS ont eacuteteacute testeacutees 4 mM et 6 mM repreacutesenteacutes en

bleu et rouge respectivement B) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave diffeacuterentes tempeacuteratures 25degC 30degC 37degC et

42degC (repreacutesenteacutes respectivement en jaune vert rouge et bleu) en utilisant 4 mM de fMAS

Chapitre I

76

tampon de lyse des bacteacuteries ayant surexprimeacute la proteacuteine Lrsquoensemble des tests drsquoactiviteacute a eacuteteacute

reacutealiseacute agrave partir des extraits bruts solubles ainsi obtenus agrave 37degC et en utilisant 4 mM de fMAS

Outre le tampon de lyse agrave pH 55 (celui utiliseacute lors de la premiegravere seacuterie de tests voir

section preacuteceacutedente) jrsquoai testeacute deux pH lrsquoun infeacuterieur (pH 40) et lrsquoautre proche du pI

theacuteorique (pH 75) permettant agrave la proteacuteine drsquoecirctre globalement chargeacutee positivement dans un

cas et globalement neutre dans lrsquoautre Jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute sur des bacteacuteries

lyseacutees dans un tampon contenant 0 10 ou 50 mM de NiCl2 Une augmentation de la vitesse

initiale de reacuteaction a pu ecirctre observeacutee agrave 50 mM de nickel pour des bacteacuteries lyseacutees dans un

tampon agrave pH 55 compareacute agrave 75 (Figure I-12A courbes rouge et noire) Une activation bien plus

importante a pu ecirctre mesureacutee pour des bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 40 (Figure I-12A

courbe bleue)

Une concentration de 50 mM NiCl2 eacutetant relativement eacuteleveacutee jrsquoai voulu veacuterifier la

solubiliteacute des proteacuteines dans les eacutechantillons testeacutes Jrsquoai donc analyseacute sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes les fractions solubles et insolubles des extraits bruts lyseacutes dans les

diffeacuterents tampons Comme observeacute preacuteceacutedemment on retrouve Vp16PDF majoritairement

dans la fraction insoluble quel que soit le pH (Figure I-12B puits laquo 0 raquo) De plus au contraire

des contaminants qui preacutecipitent Vp16PDF reste stable en preacutesence de 10 ou 50 mM de nickel

et reste partiellement soluble agrave pH 40 (Figure I-12B puits laquo 10 raquo et laquo 50 raquo) Ces reacutesultats eacutetaient

particuliegraverement inteacuteressants car ils montraient que lyser les bacteacuteries dans un tampon agrave pH 40

et fortement concentreacute en nickel permettait non seulement drsquoactiver Vp16PDF (Figure I-12A)

mais eacutegalement de la purifier partiellement en preacutecipitant de nombreux contaminants Jrsquoai donc

par la suite testeacute une gamme plus large de concentrations en nickel (jusqursquoagrave 100 mM) afin de

deacuteterminer la concentration la plus eacuteleveacutee que je pouvais utiliser dans le tampon de lyse pour

obtenir lrsquoactiviteacute maximale de lrsquoenzyme mais eacutegalement eacuteliminer le maximum de

contaminants Ainsi pour chaque aliquote de culture bacteacuterienne lyseacute dans un tampon agrave pH 40

et contenant des concentrations croissantes en NiCl2 jrsquoai mesureacute la vitesse initiale de reacuteaction

et quantifieacute les proteacuteines contenues dans les eacutechantillons testeacutes la vitesse initiale de reacuteaction a

eacutegalement eacuteteacute mesureacutee pour un tampon agrave pH 55 Jrsquoai ainsi montreacute que lrsquoactiviteacute de Vp16PDF

est fortement augmenteacutee en utilisant un tampon de lyse contenant jusqursquoagrave 80 mM de NiCl2

concentration au-delagrave de laquelle un plateau semble ecirctre atteint (Figure I-12C) Par ailleurs

lrsquoactivation semble meilleure avec un tampon de lyse agrave pH 40 compareacute agrave pH 55 De plus

comme attendu suite aux tests preacuteceacutedents la quantiteacute totale de proteacuteines diminue agrave mesure que

lrsquoon augmente la concentration en nickel (Figure I-12C) De maniegravere surprenante jrsquoai mecircme pu

Chapitre I

77

observer une augmentation de la quantiteacute totale de proteacuteines au-delagrave de 50 mM de nickel (Figure

I-12C) qui semble correspondre agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute de Vp16PDF soluble (Figure

I-12B)

Figure I-12 Influence du pH et de la concentration en nickel dans le tampon de lyse sur lrsquoactiviteacute de

Vp16PDF dans des extraits bruts solubles Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF

ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon de lyse agrave pH variable en preacutesence de diffeacuterentes concentrations en NiCl2

La vitesse initiale de reacuteaction (vo (A340min-1)) a ensuite eacuteteacute mesureacutee sur les extraits bruts solubles ainsi obtenus

et reporteacutee sur le graphique en fonction de la concentration en nickel preacutesente dans le tampon de lyse De plus

les eacutechantillons ont eacuteteacute analyseacutes sur gels drsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes coloreacutes au bleu de

Coomassie A) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes dans un

tampon agrave pH 40 55 ou 75 (courbes en bleu rouge et noir respectivement) B) Les eacutechantillons testeacutes en A ont

eacuteteacute analyseacutes sur gel C) Le test drsquoactiviteacute a eacuteteacute reacutealiseacute agrave 37degC et 4 mM de fMAS agrave partir drsquoeacutechantillons lyseacutes

dans un tampon agrave pH 40 ou 55 (courbes en bleu et rouge respectivement) avec des concentrations en NiCl2

allant jusqursquoagrave 100 mM La quantiteacute de proteacuteines totales dans les eacutechantillons a eacuteteacute mesureacutee et les valeurs

reporteacutees sur le graphique D) Lrsquoactiviteacute speacutecifique (vitesse initiale diviseacutee par la quantiteacute de proteacuteines totales)

est repreacutesenteacutee en fonction de la concentration en nickel dans le tampon de lyse pour chacun des deux pH (40

et 55 courbes en bleu et rouge respectivement)

Chapitre I

78

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents mrsquoa permis de deacuteterminer le tampon de lyse adeacutequat

(50 mM MES-KOH pH4 avec 80 mM de NiCl2) permettant agrave la proteacuteine Vp16PDF drsquoecirctre agrave la

fois soluble et de preacuteserver son activiteacute Par ailleurs un avantage non neacutegligeable de ce tampon

est qursquoil permet une purification partielle de la proteacuteine via lrsquoeacutelimination drsquoun grand nombre de

contaminants Cependant avant de proceacuteder agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en

utilisant ce tampon optimiseacute jrsquoai voulu veacuterifier si lrsquoon pouvait diminuer la concentration en nickel

apregraves la lyse crsquoest-agrave-dire durant la purification sans affecter lrsquoactiviteacute enzymatique En effet dans la

suite de ma thegravese (voir Chapitre II) jrsquoai eacutetudieacute les interactions de Vp16PDF avec les ribosomes

bacteacuteriens qui sont tregraves sensibles aux ions meacutetalliques 236 Nous avons donc chercheacute agrave travailler

avec des concentrations de nickel les plus faibles possible pour ne pas risquer de perturber leur

inteacutegriteacute Ainsi une dialyse de la fraction soluble active obtenue en lysant les bacteacuteries ayant

surexprimeacute Vp16PDF dans le tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 a eacuteteacute effectueacutee

contre un tampon 50 mM MES-KOH pH40 contenant des concentrations plus faibles en NiCl2

(2 mM 5 mM 10 mM et 15 mM) Lrsquoanalyse des eacutechantillons dialyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes a montreacute que diminuer la concentration en nickel apregraves lrsquoeacutetape de

lyse nrsquoaltegravere pas la solubiliteacute de la proteacuteine quelle que soit la concentration en nickel (Figure

I-13A) Les eacutechantillons contiennent donc tous la mecircme quantiteacute de Vp16PDF et des tests

drsquoactiviteacute ont donc pu ecirctre reacutealiseacutes La mesure des vitesses initiales de reacuteaction a montreacute une

perte quasi-totale de lrsquoactiviteacute de Vp16PDF lorsque celle-ci eacutetait dialyseacutee contre un tampon

contenant une faible concentration en nickel (Figure I-13B) indiquant que le maintien de

lrsquoactiviteacute enzymatique neacutecessite un minimum de 15 mM de NiCl2 dans le tampon de dialyse

Cette concentration eacutetant deacutejagrave trop importante pour la stabiliteacute des ribosomes utiliseacutes lors

drsquoexpeacuteriences ulteacuterieures nous avons deacutecideacute de ne pas tester drsquoautres concentrations en nickel

dans le tampon de dialyse Comme deacutecrit dans le chapitre II les tests drsquointeraction avec les

ribosomes ont donc eacuteteacute reacutealiseacutes avec la forme peu active de Vp16PDF purifieacutee avec des

tampons faiblement concentreacutes en nickel (5 mM) comme deacutecrit preacuteceacutedemment (voir section

C1 et C2) Par ailleurs les tests drsquoactiviteacute ont reacuteveacuteleacute une diminution de lrsquoactiviteacute enzymatique

au-delagrave de 3 mM de substrat fMAS pheacutenomegravene connu pour ecirctre une inhibition par excegraves de

substrat propre aux PDFs 229 Ce pheacutenomegravene nrsquoavait pas eacuteteacute observeacute jusqursquoagrave maintenant (jrsquoai

au contraire montreacute une vitesse initiale de reacuteaction supeacuterieure en utilisant 6 mM de fMAS

compareacute agrave 4 mM voir Figure I-11A) probablement parce que lrsquoactiviteacute enzymatique nrsquoeacutetait

pas optimiseacutee en raison de conditions de tampons non adapteacutees (mesures reacutealiseacutees sur des

bacteacuteries lyseacutees dans un tampon agrave pH 55)

Chapitre I

79

Figure I-13 Activiteacute de Vp16PDF apregraves dialyse dans des tampons contenant de faibles concentrations en

nickel Des aliquotes de culture bacteacuterienne ayant surexprimeacute Vp16PDF ont eacuteteacute resuspendus dans du tampon

MES-KOH 50 mM pH 40 80 mM NiCl2 puis dialyseacutes contre des tampons contenant des concentrations en

NiCl2 plus faibles (2 agrave 15 mM) A) Les eacutechantillons dialyseacutes ont eacuteteacute analyseacutes sur gel drsquoeacutelectrophoregravese en

conditions deacutenaturantes coloreacute au bleu de Coomassie B) Les vitesses initiales de reacuteaction ont eacuteteacute mesureacutees sur

les eacutechantillons dialyseacutes ainsi obtenus pour des concentrations croissantes de substrat fMAS En bleu la vitesse

initiale mesureacutee pour la proteacuteine Vp16PDF non dialyseacutee en jaune violet et bleu les proteacuteines dialyseacutees contres

des tampons contenant respectivement 5 10 ou 15 mM de NiCl2

E ndash Purification et caracteacuterisation enzymatique drsquoune forme active de Vp16PDF

Par la suite jrsquoai proceacutedeacute agrave une nouvelle purification de Vp16PDF en utilisant les

conditions de tampon permettant le maintien de lrsquoactiviteacute ce qui mrsquoa permis de deacuteterminer

preacuteciseacutement ses constantes catalytiques

E1 ndash Purification de Vp16PDF dans des tampons fortement concentreacutes en

nickel

Vp16PDF a eacuteteacute surexprimeacutee en bacteacuteries et les cellules ont eacuteteacute lyseacutees dans le tampon

optimiseacute 50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 La proteacuteine eacutetant globalement chargeacutee

positivement dans ce tampon jrsquoai pu proceacuteder agrave une eacutetape de chromatographie en utilisant une

colonne eacutechangeuse de cations (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue de cette eacutetape la pureteacute

de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee supeacuterieure agrave 90 (Figure I-14)

Gracircce agrave lrsquooptimisation du tampon de lyse des bacteacuteries il est donc possible en une seule

eacutetape chromatographique drsquoobtenir la proteacuteine Vp16PDF sous forme pure et active avec un bon

rendement de purification (12 mg de proteacuteine pour 2 litres de culture bacteacuterienne)

Chapitre I

80

Figure I-14 Analyse de la pureteacute de Vp16PDF

apregraves purification dans des conditions de bas

pH (40) et forte concentration en nickel (80

mM) Gel SDS-PAGE 14 coloreacute au bleu de

Coomassie

E2 ndashLa caracteacuterisation de lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vitro de la proteacuteine Vp16PDF

purifieacutee avec le nouveau protocole reacutevegravele une proteacuteine tregraves active partageant

des constantes catalytiques comparables aux autres PDFs actives

Les constantes enzymatiques de Vp16PDF purifieacutee via le protocole optimiseacute ont eacuteteacute

deacutetermineacutees avec le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) en utilisant le

substrat Fo-Met-Ala-Ser (fMAS) comme preacuteceacutedemment Les vitesses initiales de reacuteaction

obtenues en faisant varier la concentration en substrat ont pu ecirctre traiteacutees selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten (Figure I-15A)

La modification des conditions de purification a permis drsquoobtenir une enzyme ayant une

vitesse de catalyse nettement ameacutelioreacutee par rapport au premier protocole utiliseacute (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 contre 3 s-1) (Tableau I-1) Lrsquoefficaciteacute catalytique deacutetermineacutee par le rapport entre la vitesse

catalytique (kcat) et la constante de Michaeumllis (Km) est eacutegalement fortement ameacutelioreacutee (8478 M-

1s-1 contre 915 M-1s-1 obtenue initialement avec la forme purifieacutee en condition pH55 et 5 mM

de nickel) et est comparable agrave celle drsquoautres deacuteformylases actives connues comme Ni-

AtPDF1B ou Ni-TtPDF (Tableau I-I) De plus Vp16PDF possegravede une affiniteacute pour le substrat

fMAS qui est dans lrsquoordre de grandeur de celui observeacute pour les peptides deacuteformylases actives

(Km = 23 plusmn 03 mM)

Drsquoapregraves les donneacutees obtenues et compareacutees agrave celles issues de la litteacuterature il semble

que Vp16PDF soit une deacuteformylase pleinement active une fois purifieacutee dans les nouvelles

conditions que jrsquoai eacutetablies

Chapitre I

81

Figure I-15 Vitesse initiale de deacuteformylation de Ni-Vp16PDF Les vitesses initiales de reacuteaction pour chaque

concentration de substrat sont repreacutesenteacutees selon les repreacutesentations de Michaeumllis et Menten (A) et Lineweaver

et Burke (B) Lrsquoactiviteacute deformylase a eacuteteacute mesureacutee en preacutesence de concentrations croissantes de fMAS et 675

nM drsquoenzyme

E3 ndash Vp16PDF est sensible agrave lrsquoinhibiteur naturel des PDFs lrsquoactinonine

Lrsquoactinonine est un inhibiteur peptidomimeacutetique naturel des PDFs 200 dont le mode

drsquoaction est connu 201235 Crsquoest un inhibiteur compeacutetitif 200201 qui se fixe aux PDFs selon un

meacutecanisme agrave deux eacutetapes (Figure I-16) Au cours de la premiegravere eacutetape lrsquoactinonine se fixe

rapidement agrave lrsquoenzyme avec une constante drsquoinhibition KI modeacutereacutee Le complexe EI ainsi formeacute

eacutevolue ensuite lentement vers un complexe EI de tregraves haute affiniteacute (KI ltlt KI) Ce complexe

final est qualifieacute de quasi-irreacuteversible car il possegravede une constante de dissociation tregraves faible

Le passage du complexe EI en complexe EI est vraisemblablement ducirc agrave un changement de

conformation de lrsquoenzyme en reacuteponse agrave la fixation de lrsquoactinonine (processus drsquoinduced-fit)

235237 Lrsquoactinonine eacutetant un inhibiteur universel des PDFs jrsquoai chercheacute agrave savoir si Vp16PDF y

est eacutegalement sensible et si oui agrave en deacuteterminer les constantes drsquoinhibition en comparant

notamment les valeurs KI et KI La mesure des constantes drsquoinhibition utilise le test drsquoactiviteacute

coupleacute agrave la FDH et le substrat fMAS et lrsquoactinonine est ajouteacutee agrave des concentrations variables

de maniegravere agrave obtenir des courbes dose-reacuteponse (voir Mateacuteriel et Meacutethodes)

Figure I-16 Mode drsquoaction de lrsquoactinonine (I) sur une PDF (E) selon un meacutecanisme de slow-tight binding

en deux eacutetapes

Chapitre I

82

Dans un premier temps jrsquoai deacutetermineacute la valeur drsquoIC50 correspondant agrave la concentration

drsquoactinonine neacutecessaire pour inhiber lrsquoactiviteacute PDF de moitieacute Pour cela jrsquoai preacute-incubeacute la

proteacuteine et lrsquoactinonine pendant 10 min agrave 37degC en utilisant des concentrations croissantes

drsquoactinonine puis deacuteclencheacute la reacuteaction enzymatique par lrsquoajout de substrat agrave une concentration

fixe (3 mM) Jrsquoai ainsi obtenu une IC50 de 51 plusmn 4 nM pour 100 nM de Vp16PDF (Figure I-17A)

Par ailleurs la preacute-incubation conduit agrave la formation drsquoun complexe final EI stable ce qui

permet le cas eacutecheacuteant de srsquoaffranchir de lrsquoeacutetape lente du meacutecanisme drsquoinhibition par slow-tight

binding permettant ainsi drsquoavoir accegraves agrave la valeur KI Dans ce travail jrsquoai deacutetermineacute une

constante drsquoinhibition apparente (KIapp) via la repreacutesentation du rapport vo vi (= vitesse initiale

de reacuteaction en absence drsquoactinonine vitesse initiale de reacuteaction en preacutesence drsquoactinonine) en

fonction de la concentration en actinonine qui conduit agrave une courbe dose-reacuteponse sous la forme

drsquoune droite (figure I-18B droite avec les carreacutes) dont le coefficient directeur est eacutegal agrave la valeur

1 KIapp Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur KIapp eacutegale agrave 30 plusmn 3 nM

Par la suite jrsquoai reproduit lrsquoexpeacuterience en utilisant les mecircmes concentrations en

actinonine substrat et enzyme mais cette fois sans preacute-incubation du complexe

Vp16PDFactinonine Les cineacutetiques obtenues eacutetaient diffeacuterentes de celles observeacutees

preacuteceacutedemment avec deux phases clairement distinctes Les vitesses initiales de reacuteaction pour

la premiegravere phase ont eacuteteacute releveacutees et la droite vo vi en fonction de la concentration en actinonine

traceacutee (Figure I-17B droite avec les triangles) Jrsquoai ainsi pu deacuteterminer une valeur de KI eacutegale agrave

167 plusmn 10 nM (le coefficient directeur de la droite est eacutegal agrave 1 KI)

Les cineacutetiques drsquoinhibition ainsi que la comparaison des valeurs KI et KIapp (KIapp lt

KI) montrent clairement une diffeacuterence de comportement de Vp16PDF selon qursquoelle est preacute-

incubeacutee ou non avec lrsquoactinonine Cela est tout agrave fait coheacuterent avec un meacutecanisme drsquoinhibition

par slow-tight binding que lrsquoon retrouve pour la plupart des PDFs 201235238

Chapitre I

83

Figure I-17 Inhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine A) Mesure de lrsquoIC50 de lrsquoactinonine sur Vp16PDF

(100 nM) Lrsquoactiviteacute reacutesiduelle de lrsquoenzyme a eacuteteacute mesureacutee pour des concentrations croissantes drsquoactinonine en

preacutesence de 3 mM fMAS Lrsquoactiviteacute initiale hors preacutesence drsquoinhibiteur est consideacutereacutee comme eacutequivalente agrave

100 B) Repreacutesentation des vitesses initiales de reacuteaction mesureacutees en A sous la forme v0 vi = f(actinonine)

Le coefficient directeur de la droite ainsi obtenue permet de deacuteterminer le KI apparent Les carreacutes repreacutesentent

lrsquoexpeacuterience avec preacuteincubation du complexe enzymeinhibiteur et les triangles lrsquoexpeacuterience sans preacuteincubation

du complexe enzymeinhibiteur

E4 - Analyse de la speacutecificiteacute de substrat de Vp16PDF

Jusqursquoagrave preacutesent lrsquoensemble des proprieacuteteacutes enzymatiques de Vp16PDF a eacuteteacute deacutetermineacute

avec un seul tripeptide (fMAS) qui est le plus souvent utiliseacute au laboratoire car lrsquoun de ceux

qui permettent drsquoobtenir les meilleures efficaciteacutes catalytiques avec la PDF drsquoE coli 130229 Or

il nrsquoest pas exclu que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat particuliegravere permettant de

favoriser la deacuteformylation de lrsquoune ou lrsquoautre des proteacuteines codeacutees par le geacutenome du phage

Vp16T ou au contraire de deacutefavoriser la deacuteformylation des proteacuteines de la bacteacuterie hocircte Une

telle observation serait un eacuteleacutement pour comprendre la preacutesence drsquoun gegravene codant une PDF

dans des geacutenomes de virus Il est agrave noter que la caracteacuterisation in vitro de lrsquoactiviteacute deacuteformylase

de la PDF du cyanophage Synechococcus S-SSM7 en utilisant diffeacuterents teacutetrapeptides formyleacutes

deacuteriveacutes de seacutequences de proteacuteines du phage a mis en eacutevidence une leacutegegravere diffeacuterence de

speacutecificiteacute de substrat de lrsquoenzyme par rapport agrave lrsquoenzyme de lrsquohocircte 225 Afin de deacuteterminer si

Vp16PDF pourrait deacuteformyler speacutecifiquement des proteacuteines codeacutees par son propre geacutenome

nous avons deacutefini des tripeptides dont la seacutequence est deacuteriveacutee des seacutequences N-terminales du

proteacuteome du phage Drsquoapregraves les donneacutees de seacutequenccedilage le geacutenome du phage Vp16T contient

64 ORFs (Figure I-18) 218 Une fonction a pu ecirctre attribueacutee pour seulement douze des proteacuteines

codeacutees par ces ORFs 218 mais aucune drsquoelle nrsquoa encore eacuteteacute confirmeacutee expeacuterimentalement

Chapitre I

84

Figure I-18 Carte geacutenomique du phage Vp16T Seules les ORFs codant pour des seacutequences proteacuteiques

supeacuterieures agrave 70 acides amineacutes sont repreacutesenteacutees Seules 12 ORFs codent pour des proteacuteines dont la seacutequence

est homologue agrave celle de proteacuteines dont la fonction est connue Drsquoapregraves Seguritan et al 2003 218

Apregraves analyse des seacutequences proteacuteiques codeacutees par les ORFs de Vp16T nous avons

choisi de tester les peptides MNE MAL MPA et MSN correspondant respectivement aux N-

terminaux des proteacuteines putatives ADN polymeacuterase proteacuteine de queue (laquo tail fiber protein raquo)

capside et heacutelicase De plus nous avons choisi de tester les peptides MAK MTT et MKL

correspondant agrave des seacutequences N-terminales repreacutesenteacutees plusieurs fois (3 fois maximum) dans

le geacutenome du phage (le peptide MNE est trouveacute deux fois dans les seacutequences N-terminales du

phage) Les efficaciteacutes catalytiques de Vp16PDF et EcPDF vis-agrave-vis de ces peptides ont eacuteteacute

deacutetermineacutees en utilisant le test drsquoactiviteacute coupleacute agrave la FDH les efficaciteacutes catalytiques obtenues

avec le peptide de reacutefeacuterence fMAS ont eacuteteacute fixeacutees arbitrairement comme eacutetant 100

Les peptides ont eacuteteacute solubiliseacutes dans de lrsquoeau (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Malheureusement malgreacute de nombreux essais dont lrsquoajout de DMSO (voir Mateacuteriels et

Meacutethodes) les peptides fMNE et fMAL nrsquoont pas pu ecirctre solubiliseacutes et ils nrsquoont donc pas eacuteteacute

testeacutes De plus en raison de problegravemes expeacuterimentaux le peptide fMAK a pu ecirctre testeacute

uniquement avec EcPDF

Lrsquoefficaciteacute catalytique de Vp16PDF vis-agrave-vis des peptides fMKL et fMTT est

eacutequivalente agrave celle obtenue avec le fMAS tandis que celle pour les peptides fMPA et fMSN est

leacutegegraverement moins bonne (Tableau I-2) Neacuteanmoins bien qursquoune leacutegegravere speacutecificiteacute de substrat

semble ressortir de ces reacutesultats celle-ci nrsquoest pas significative car les mecircmes tendances ont eacuteteacute

obtenues avec la PDF drsquoE coli (Tableau I-2) Si ces reacutesultats ne reacutevegravelent pas pour lrsquoinstant une

activiteacute preacutefeacuterentielle de la PDF du phage pour ses propres proteacuteines il serait toutefois

neacutecessaire de tester drsquoautres tripeptides correspondant aux N-terminaux drsquoautres proteacuteines du

phage afin drsquoavoir une vision plus exhaustive et pouvoir deacuteterminer plus sucircrement si Vp16PDF

pourrait ou non favoriser la deacuteformylation des proteacuteines du phage

Chapitre I

85

Peptide

Vp16PDF EcPDF

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

Km

(mM)

kcat

(sec-1

)

kcat

Km

(sec-1

M-1

)

kcat

Km

()

fMAS 23 196 8478 100 249 57 22800 100

fMKL 29 274 9448 111 019 344 86000 377

fMPA 143 53 3711 437 51 82 16080 705

fMSN 12 274 2286 269 58 886 15355 673

fMTT 101 904 8950 105 14 701 49366 216

fMAK ND ND ND ND 38 1442 44808 205

Tableau I-2 Constantes enzymatiques de Vp16PDF et EcPDF pour diffeacuterents tripeptides formyleacutes Tableau

comparatif des constantes catalytiques mesureacutees pour diffeacuterents substrats entre EcPDF et Vp16PDF Efficaciteacute

catalytique pour le fMAS fixeacutee arbitrairement comme 100 drsquoactiviteacute

Les PDFs nrsquoayant pas de speacutecificiteacute de substrat elles reconnaissent virtuellement

nrsquoimporte quelle proteacuteine du moment que celle-ci deacutebute par une meacutethionine formyleacutee 229 ce

qui conduit agrave la deacuteformylation de la quasi-totaliteacute des proteacuteines en cours de synthegravese la

proportion allant jusqursquoagrave 95 chez les bacteacuteries 47140 De ce fait lrsquoensemble des vingt acides

amineacutes est repreacutesenteacute en N-terminal des proteacuteines notamment en deuxiegraveme position (voir

Figure I-19 sur laquelle les proteacuteomes des bacteacuteries E coli et V parahaemolyticus ont eacuteteacute pris

pour exemples) De maniegravere eacutetonnante la nature du deuxiegraveme acide amineacute dans les proteacuteines

codeacutees par Vp16T est un peu diffeacuterente Aucun reacutesidu Trp Cys Met ou Glu nrsquoest trouveacute en

deuxiegraveme position (Figure I-19) De plus le reacutesidu Ala est particuliegraverement abondant tandis

que le reacutesidu Ser est sous-repreacutesenteacute (Figure I-19) Dans une moindre mesure une Tyr est plus

freacutequemment retrouveacutee en deuxiegraveme position dans le proteacuteome de Vp16T compareacute aux deux

geacutenomes bacteacuteriens pris en exemple (Figure I-19) Cette tendance est partiellement retrouveacutee

dans le proteacuteome du cyanophage S-SSM7 les reacutesidus Trp et Cys ne sont jamais preacutesents en

deuxiegraveme position et il plutocirct rare drsquoavoir une His (Figure I-19) Ces particulariteacutes pourraient

conduire agrave une speacutecificiteacute de substrat inhabituelle Bien que les tests preacuteliminaires de speacutecificiteacute

de substrat ne lrsquoindiquent pas (Tableau I-2) des eacutetudes compleacutementaires seront neacutecessaires

Par ailleurs si le reacutesidu en deuxiegraveme position nrsquoa geacuteneacuteralement pas drsquoinfluence pour les

PDFs elle en a une pour les meacutethionines aminopeptidases (MetAPs) En effet il a eacuteteacute montreacute

qursquoune chaicircne lateacuterale peu encombrante en deuxiegraveme position (Gly Ala Pro Ser Cys voire

Thr et Val) permet aux MetAPs de cliver la Met initiale preacutealablement deacuteformyleacutee tandis

Chapitre I

86

qursquoune chaicircne lateacuterale encombrante ne permet pas le clivage 131 La nature du deuxiegraveme acide

amineacute eacutetant inhabituelle dans le proteacuteome du phage Vp16T nous nous sommes demandeacute quelle

sera la conseacutequence quant au clivage de la Met initiatrice des proteacuteines du phage lors de

lrsquoexpression de ces proteacuteines par la cellule hocircte (le geacutenome de Vp16T ne posseacutedant a priori pas

drsquoORF codant une MetAP putative lrsquoexcision de la Met initiatrice sera vraisemblablement

assureacutee par la MetAP de lrsquohocircte) Nous avons utiliseacute le logiciel TermiNator

(httpsbiowebi2bcparis-saclayfrterminator3) 188 qui permet de preacutedire pour un proteacuteome

donneacute la proportion de proteacuteines qui subissent la voie de la NME (crsquoest-agrave-dire perte de la

formyl-meacutethionine) Drsquoapregraves cette preacutediction 41 des proteacuteines du phage Vp16T devraient

perdre leur formyl-Met proportion tregraves similaire agrave celle preacutedite pour les proteacuteines des bacteacuteries

E coli et V parahaemolyticus ainsi que pour le cyanophage S-SSM7 (respectivement 39 36

et 41) La nature atypique des extreacutemiteacutes N-terminales des proteacuteines du phage Vp16T ne

devrait donc pas avoir drsquoeffet sur le clivage des Met N-ter hypothegravese qui reste toutefois agrave

valider expeacuterimentalement

Figure I-19 Freacutequence des amineacutes retrouveacutes en seconde position dans le proteacuteome drsquoE coli V

parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 Les freacutequences de chaque acide amineacute sont repreacutesenteacutees en bleu orange

gris et jaune pour les organismes E coli V parahaemolyticus Vp16T et S-SSM7 respectivement

Chapitre I

87

Conclusion Lrsquoeacutetude des seacutequences geacutenomiques issues de programmes de seacutequenccedilage reacutecents a

permis drsquoidentifier la preacutesence jusqursquoalors insoupccedilonneacutee de seacutequences homologues de peptides

deacuteformylases chez un certain nombre de virus et bacteacuteriophages Parmi ces seacutequences celle

provenant du phage Vp16T apparaicirct comme eacutetant lrsquoune des plus courtes identifieacutees agrave ce jour

Lrsquoanalyse des alignements de seacutequences avec de nombreuses peptides deacuteformylases indique

que cette enzyme est la plus proche du sous-type 1B comme celle drsquoE coli Neacuteanmoins cette

PDF est tronqueacutee en C-terminal et ne possegravede donc pas lrsquoheacutelice α caracteacuteristique des PDFs de

type 1B deacutecrite comme permettant lrsquointeraction avec le ribosome 91

Lrsquoeacutetude de sa structure et de sa stabiliteacute a permis de montrer que la proteacuteine a un

repliement classique pour une PDF de type 1B ainsi qursquoune stabiliteacute similaire aux autres

deacuteformylases connues Cette PDF est active in vivo ayant la capaciteacute de compleacutementer la

deacuteformylase endogegravene drsquoE coli De plus les expeacuterimentations in vitro indiquent que les

constantes catalytiques sont similaires agrave celles obtenues pour drsquoautres deacuteformylases actives et

aucune speacutecificiteacute de substrat nrsquoa pu ecirctre observeacutee Neacuteanmoins une particulariteacute reacuteside dans les

conditions de purification de lrsquoenzyme En effet afin de substituer son meacutetal naturel et de

conserver son activiteacute durant la purification Vp16PDF neacutecessite drsquoecirctre extraite et purifieacutee dans

un tampon acide (pH 40) avec une forte concentration en nickel (80 mM) Lrsquoeacutetude de son

inhibition par lrsquoactinonine puissant inhibiteur des PDFs reacutevegravele des constantes drsquoinhibition de

lrsquoordre de grandeur de celles observeacutees pour drsquoautres deacuteformylases

Nous pouvons ainsi conclure agrave lrsquoissue de ce chapitre que la seacutequence homologue des

PDFs identifieacutee chez le phage Vp16T code bien une peptide deacuteformylase de type 1B posseacutedant

des caracteacuteristiques de structure de stabiliteacute et drsquoactiviteacute communes agrave un grand nombre de

deacuteformylases connues Jrsquoai par la suite chercheacute agrave savoir si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec

les ribosomes malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale caracteacuteristique des PDFs de type 1B

et si oui comment Les reacutesultats sont deacutecrits dans le chapitre suivant

Chapitre II

88

Chapitre II Caracteacuterisation biochimique

du complexe Vp16PDFribosome

Chapitre II

89

Chapitre II

90

Jrsquoai montreacute dans le Chapitre I que lrsquoORF 60 identifieacutee dans le geacutenome du bacteacuteriophage

Vp16T supposeacutee coder une PDF 218 code effectivement une proteacuteine ayant une activiteacute peptide

deacuteformylase in vitro et in vivo Jrsquoai eacutegalement montreacute que cette proteacuteine (Vp16PDF) est

globalement comparable aux autres PDFs connues si ce nrsquoest son extreacutemiteacute C-terminale

extrecircmement courte conduisant agrave lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale typique des PDFs de type

1B auxquelles elle est affilieacutee Or cette heacutelice permet vraisemblablement aux PDF1Bs

drsquointeragir avec les ribosomes bacteacuteriens au moins chez E coli 94 Nous nous sommes alors

demandeacute si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale et si oui comment Quelles sont les reacutegions de Vp16PDF et du ribosome impliqueacutees

dans lrsquointeraction Quelle est lrsquoaffiniteacute du complexe PDFribosome Quel est le rocircle exact de

lrsquoheacutelice α C-terminale de la PDF drsquoE coli Quel est le rocircle de la chaicircne polypeptidique en

cours de synthegravese dans la formation du complexe Jrsquoai tenteacute de reacutepondre agrave ces questions en

mettant en place toute une seacuterie drsquoexpeacuteriences baseacutees sur des approches biochimiques et

structurales

Les reacutesultats obtenus au cours de la caracteacuterisation biochimique et enzymatique de

Vp16PDF (voir Chapitre I) ont montreacute qursquoil est possible de preacuteserver une bonne activiteacute

deacuteformylase agrave condition de maintenir lrsquoenzyme dans un tampon contenant une tregraves forte

concentration en nickel (80 mM) Neacuteanmoins compte tenu de lrsquoinfluence des ions divalents sur

la structure du ribosome etou sur lrsquointeraction de ce dernier avec ses partenaires ainsi que les

problegravemes techniques qui peuvent ecirctre engendreacutes par la haute concentration de nickel jrsquoai

deacutecideacute de travailler avec la proteacuteine purifieacutee dans des tampons faiblement concentreacutes en nickel

(5 mM) pour eacuteviter toute sorte drsquointerfeacuterence avec le ribosome La totaliteacute des expeacuteriences

preacutesenteacutees dans ce chapitre a eacuteteacute reacutealiseacutee avec des ribosomes 70S drsquoE coli Pour les expeacuteriences

de pontage chimique jrsquoai utiliseacute des ribosomes que jrsquoai purifieacutes au laboratoire et pour les

expeacuteriences de seacutedimentation jrsquoai utiliseacute les ribosomes provenant drsquoun kit commercial (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes)

A ndash Vp16PDF interagit avec les ribosomes bacteacuteriens malgreacute lrsquoabsence de lrsquoheacutelice

C-terminale typique des PDFs de type 1B

In vitro la PDF drsquoE coli (EcPDF) interagit avec les ribosomes bacteacuteriens et plus

particuliegraverement avec la grande sous-uniteacute selon une stœchiomeacutetrie 11 et avec une affiniteacute de

lrsquoordre de 2 microM (Kd = 25 plusmn 10 microM pour les 70S et Kd = 18 plusmn 09 microM pour les 50S selon

Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM pour les 70S selon Bornemann et al 132) EcPDF se

Chapitre II

91

positionne sur le ribosome agrave proximiteacute des proteacuteines bL17 bL32 et uL22 crsquoest-agrave-dire pregraves de

lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (voir Figure i11 en Introduction) elle interagit directement avec

la proteacuteine uL22 ainsi que lrsquoARN ribosomal 23S via son heacutelice α C-terminale 91 Vp16PDF

eacutetant une PDF tregraves proche structuralement drsquoEcPDF (voir Chapitre I section C5) mais ne

posseacutedant pas lrsquoheacutelice C-terminale qui permet agrave EcPDF de se fixer au ribosome mon premier

objectif a donc eacuteteacute de deacuteterminer si Vp16PDF est capable drsquointeragir avec les ribosomes malgreacute

lrsquoabsence de cette heacutelice et si oui de deacuteterminer avec quelle affiniteacute Pour cela jrsquoai mis au point

un protocole inspireacute de la technique de seacutedimentation sur couche de sucrose utiliseacutee

preacuteceacutedemment par Sandikci et al 94 (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans cette expeacuterience

lrsquoeacutechantillon contenant le complexe PDFribosome preacutealablement formeacute est deacuteposeacute agrave la surface

drsquoune solution de sucrose et soumis agrave ultracentrifugation (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Les

ribosomes se retrouvent alors dans le culot et les proteacuteines solubles dans le surnageant Un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF que nous

avons produits (voir Chapitre I) est reacutealiseacute sur le culot afin de deacutetecter ou non la preacutesence de

Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes

Dans un premier temps jrsquoai voulu reproduire lrsquoapproche suivie par Sandikci et al 94 agrave

savoir utiliser une concentration fixe de ribosomes et des concentrations croissantes de

Vp16PDF Jrsquoai donc commenceacute par controcircler le comportement de Vp16PDF en absence de

ribosomes De maniegravere surprenante lrsquoanalyse par Western-blot a alors montreacute que la proteacuteine

seacutedimente malgreacute lrsquoabsence de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon de faccedilon proportionnelle agrave la

quantiteacute de proteacuteine testeacutee (Figure II-1) Nous avons constateacute le mecircme comportement avec la

proteacuteine drsquoE coli Ce reacutesultat signifiait que lrsquoexpeacuterience ne pouvait pas ecirctre reacutealiseacutee en preacutesence

drsquoune concentration constante de ribosomes et drsquoune concentration variable de proteacuteine

Vp16PDF

Figure II-1 Seacutedimentation de Vp16PDF en

absence de ribosomes Des concentrations

croissantes de Vp16PDF (de 1 agrave 15 microM) ont eacuteteacute

deacuteposeacutees agrave la surface drsquoune couche de sucrose

puis les eacutechantillons ont eacuteteacute centrifugeacutes Les

culots ont alors eacuteteacute resuspendus puis analyseacutes

par Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

92

Pour pouvoir mrsquoaffranchir de la capaciteacute de Vp16PDF agrave seacutedimenter seule jrsquoai donc

modifieacute le protocole en fixant la concentration de Vp16PDF (5 microM) et en augmentant

progressivement la concentration en ribosomes (de 02 microM agrave 2 microM) Dans ces conditions une

fraction constante de proteacuteine seacutedimentera indeacutependamment de la preacutesence de ribosomes (voir

ci-dessus) et lrsquoaugmentation de la quantiteacute de PDF seacutedimenteacutee en preacutesence de ribosomes sera

donc due agrave sa capaciteacute agrave interagir avec les ribosomes et non pas agrave lrsquoaugmentation de la quantiteacute

de deacuteformylase dans le meacutelange reacuteactionnel Comme attendu une leacutegegravere fraction de Vp16PDF

seacutedimente en absence de ribosomes et une quantiteacute plus importante de proteacuteine seacutedimente agrave

mesure que lrsquoon augmente la quantiteacute de ribosomes dans les eacutechantillons (Figure II-2) Ce

reacutesultat indique une interaction PDF70S qui semble speacutecifique et signifie donc que lrsquoabsence

drsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF nrsquoempecircche pas la proteacuteine de se lier au ribosome

La quantiteacute de Vp16PDF co-seacutedimenteacutee avec les ribosomes peut ecirctre quantifieacutee agrave partir

du reacutesultat de Western-blot (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) permettant de repreacutesenter la quantiteacute

de proteacuteine co-seacutedimenteacutee en fonction de la concentration de ribosomes dans lrsquoeacutechantillon

(Figure II-2B) On remarque qursquoentre 02 microM et 15 microM de ribosome la quantiteacute de Vp16PDF

seacutedimenteacutee reste tregraves faible (bien que supeacuterieure agrave la quantiteacute seacutedimenteacutee en absence de

ribosomes voir Figure II-2A) alors que lorsque la concentration en ribosomes atteint 2 microM on

observe une forte augmentation de la seacutedimentation de Vp16PDF (FigureII-2) Lrsquoaffiniteacute

apparente est donc supeacuterieure ou eacutegale agrave 1-2 microM ce qui paraicirct comparables aux valeurs

mesureacutees pour le complexe EcPDFEc70S 91132 Aucun plateau correspondant agrave la quantiteacute

maximale de proteacuteine qui peut co-seacutedimenter nrsquoa pu ecirctre atteint et pour des raisons techniques

la quantiteacute de ribosomes testeacutee nrsquoa pas pu ecirctre augmenteacutee En effet pour pouvoir ensuite

comparer ces reacutesultats avec ceux obtenus avec des ribosomes ayant une chaine polypeptidique

preacutecise jai utiliseacute les ribosomes drsquoun kit commercial adapteacute pour la preacuteparation des ribosomes

bloqueacutes dont la concentration en ribosome est tregraves faible

Chapitre II

93

A

B

Figure II-2 Interaction de Vp16PDF avec les ribosomes 70S vides drsquoE coli A) Reacutesultat typique montrant

lrsquointeraction Vp16PDF70S qui a eacuteteacute mesureacutee par une expeacuterience de co-seacutedimentation sur couche de 20

sucrose et analyseacutee par gel SDS-PAGE 15 suivi drsquoun Western-blot en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF

B) Quantification du signal de fluorescence et normalisation en quantiteacute seacutedimenteacutee de Vp16PDF () en

fonction de la concentration en ribosome (microM) La quantification provient de gels drsquoanalyses ou lrsquoon compare

sur le mecircme gel la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de ribosome posseacutedant plusieurs longueurs de

chaicircne peptidique Crsquoest la raison pour laquelle le point agrave 15 microM preacutesent sur la figure A (qui repreacutesente une

gamme de concentration de ribosome la plus large possible) ne figure pas sur la figure B

B ndash Lrsquoabsence de lrsquoheacutelice C-terminale chez Vp16PDF semble conduire agrave une

localisation au ribosome diffeacuterente de celle observeacutee avec EcPDF

Apregraves avoir montreacute que Vp16PDF interagit avec des ribosomes bacteacuteriens vides jrsquoai

chercheacute agrave savoir quelles proteacuteines ribosomales sont impliqueacutees dans lrsquointeraction Jrsquoai pour cela

proceacutedeacute agrave deux types drsquoapproches des expeacuteriences de pontage chimique coupleacutees agrave des

analyses par Western-blot et spectromeacutetrie de masse ainsi que des expeacuteriences de cristallisation

visant agrave deacuteterminer la structure du complexe Vp16PDFribosome par cristallographie des rayons

X

Chapitre II

94

B1 - Vp16PDF semble preacutesenter trois sites de fixation au ribosome

Le cross-linking ou pontage chimique est une technique qui utilise un agent pontant (ou

cross-linker) permettant de lier de maniegravere covalente deux partenaires par exemple des

proteacuteines impliqueacutes dans un complexe stable Le complexe proteacuteine-proteacuteine ainsi formeacute peut

alors ecirctre eacutetudieacute par diffeacuterentes approches dont la spectromeacutetrie de masse Dans le cadre de

lrsquoeacutetude des interactions PDFribosome cette technique a permis agrave Bingel-Erlenmeyer et al de

reacuteveacuteler une proximiteacute spatiale entre la PDF drsquoE coli et la proteacuteine ribosomale bL17 situeacutee agrave

proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie 91 Jrsquoai voulu reproduire cette expeacuterience et

appliquer le protocole pour eacutetudier la formation du complexe Vp16PDFribosome

Afin de pouvoir comparer aiseacutement les reacutesultats obtenus avec EcPDF 91 jrsquoai choisi

drsquoutiliser comme deacutecrit lrsquoEDC (ou 1-Ethyl-3-[3-dimethylaminopropyl]carbodiimide

hydrochloride) comme agent pontant Cette moleacutecule possegravede deux extreacutemiteacutes reacuteactives Lrsquoune

reacuteagit avec le groupement carboxylate drsquoun aspartate ou glutamate pour produire un composeacute

agrave fonction amine reacuteactive mais qui est instable et donc sujet agrave lrsquohydrolyse Lrsquoautre extreacutemiteacute si

elle reacuteagit rapidement avec lrsquoamine primaire drsquoune lysine forme alors une liaison amide avec

lrsquoEDC LrsquoEDC a la particulariteacute drsquoecirctre un agent pontant de longueur nulle crsquoest-agrave-dire qursquoil

peut lier un aspartate ou glutamate avec une lysine qui sont tregraves proches spatialement Drsquoautre

part agrave lrsquoissue de la reacuteaction de pontage lrsquoEDC nrsquoexiste plus les deux chaicircnes lateacuterales eacutetant

lieacutees covalemment lrsquoune agrave lrsquoautre par une liaison amide Cela geacutenegravere donc des complexes

proteacuteiques dont la masse moleacuteculaire est la simple addition de la masse des proteacuteines lieacutees

moins une moleacutecule drsquoeau perdue lors de la formation de cette liaison amide

A lrsquoissue de la reacuteaction de pontage chimique une eacutetape drsquoultracentrifugation permet la

seacutedimentation des ribosomes seuls ou complexeacutes avec Vp16PDF ce qui permet drsquoeacuteliminer les

contaminants de faibles poids moleacuteculaires se trouvant dans le surnageant Une digestion agrave la

RNAse permet ensuite de deacutegrader lrsquoARN et de dissocier lrsquoensemble des ribosomes en

proteacuteines seules ou complexes covalents proteacuteine-proteacuteine Drsquoautre part nous avons utiliseacute dans

cette expeacuterience une proteacuteine Vp16PDF qui possegravede une eacutetiquette Strep-tag inseacutereacutee agrave son

extreacutemiteacute N-terminale ou une eacutetiquette 6xHis en C-terminal permettant une eacutetape de

purification partielle de la proteacuteine contenue dans le meacutelange reacuteactionnel Ainsi lrsquoeacutechantillon

final analyseacute ne contient en theacuteorie que la proteacuteine Vp16PDF (eacuteventuellement en complexe avec

elle-mecircme) en complexe covalent avec un ou plusieurs partenaires proteacuteiques ribosomaux le

cas eacutecheacuteant Les proteacuteines contenues dans lrsquoeacutechantillon sont seacutepareacutees par eacutelectrophoregravese sur gel

de polyacrylamide en conditions deacutenaturantes suivie par un transfert sur membrane et une

Chapitre II

95

immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-Vp16PDF Lrsquoexpeacuterience a eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutee avec EcPDF

En preacutesence de ribosomes mais en absence drsquoEDC (Figure II-3 A et B) une bande

correspondant agrave EcPDF ou Vp16PDF est observeacutee confirmant la co-seacutedimentation de chacune

des deux proteacuteines avec les ribosomes En ajoutant de lrsquoEDC aux mecircmes eacutechantillons des

bandes de plus hauts poids moleacuteculaires apparaissent (Figure II-3A et B) que lrsquoon ne retrouve

pas lorsque lrsquoEDC est ajouteacute agrave de la PDF seule (Figure II-3-A et B) Cela indique la formation

de complexes impliquant lrsquoune ou lrsquoautre des deux PDFs ce qui suggegravere comme publieacute

preacuteceacutedemment 91 la formation de complexes covalents entre les PDFs et des proteacuteines

ribosomales

A B

Figure II-3 Analyse des produits de cross-linking entre la PDF et le ribosome 70S A) Analyse du produit de cross-

linking entre Strep-EcPDF et les ribosomes 70S migreacute sur gel SDS-PAGE 12 puis Western-blot avec anticorps anti-

EcPDF B) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de gauche) et entre

Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S (panneau de droite) migreacute sur gel SDS-PAGE 14 puis Western-blot avec anticorps

anti-Vp16PDF Les asteacuterisques repreacutesentent les bandes proteacuteiques contenant la PDF drsquointeacuterecirct lieacutee agrave drsquoautre(s) proteacuteine(s)

Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

Une analyse des bandes de plus haut poids moleacuteculaire par spectromeacutetrie de masse a

effectivement reacuteveacuteleacute la preacutesence de proteacuteines ribosomales au sein de ces bandes de hauts poids

moleacuteculaires (Figure 4A et B) La proteacuteine bL17 a eacuteteacute identifieacutee dans les eacutechantillons obtenus

avec EcPDF confirmant les donneacutees de la litteacuterature 91 Les proteacuteines bL17 bL19 uL23 uL24

bL25 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees dans les eacutechantillons obtenus avec His-Vp16PDF (Figure II-

4A) et les proteacuteines uL22 uL23 uL24 bL25 uL29 uL30 bL31 et bL32 ont eacuteteacute identifieacutees

pour les eacutechantillons obtenus avec Strep-Vp16PDF (Figure II-4B)Ces proteacuteines sont toutes

pour la plupart situeacutees dans la reacutegion de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie (Figure II-4C) ce qui

est coheacuterent avec ce que lrsquoon attend du mode de fixation de Vp16PDF sur le ribosome De plus

ces reacutesultats semble indiquer que nous aurions identifieacute un site de fixation de Vp16PDF

Chapitre II

96

commun avec EcPDF situeacute agrave proximiteacute du tunnel de sortie du peptide et impliquant la proteacuteine

bL17 mais eacutegalement deux autres sites potentiels de fixation de Vp16PDF eacutegalement situeacutes au

voisinage du tunnel de sortie (Figure II-4C)

A

B

C

Figure II-4 Analyse des produits de cross-linking entre Vp16PDF et les ribosomes 70S par spectromeacutetrie

de masse (NanoLC-MS LTQ-Orbitrap) A) Analyse du produit de cross-linking entre His-Vp16PDF et les

ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de

spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees

dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans lrsquoeacutechantillon contenant Vp16PDF) B) Analyse du

produit de cross-linking entre Strep-Vp16PDF et les ribosomes 70S Le gel SDS-PAGE 14 est coloreacute au Sypro

ruby (panneau de gauche)Les donneacutees de spectromeacutetrie de masse sur les eacutechantillons du gel SDS-PAGE sont

normaliseacutees (en bleu les proteacuteines retrouveacutees dans le controcircle en rouge les proteacuteines retrouveacutees dans

lrsquoeacutechantillon contenant Vp16-PDF) Lrsquoeacutetiquette Strep se trouve en N-terminal et lrsquoeacutetiquette His en C-terminal

C) Repreacutesentation des sites putatifs de fixation de Vp16PDF et EcPDF au ribosome deacutetermineacutes par

spectromeacutetrie de masse Les cercles rouges repreacutesentent les sites de fixation identifieacutes pour Vp16PDF et le cercle

bleu pour EcPDF Lrsquoeacutetoile blanche indique la position de la sortie du tunnel du peptide

Chapitre II

97

B2 ndash Vers la structure cristalline drsquoun complexe Vp16PDF

ribosome

La reacutesolution de la structure tridimensionnelle de complexes PDFribosome par la

technique de cristallographie des rayons X permettrait drsquoidentifier et deacutecrire les interactions

entre les ribosomes et les PDFs agrave un niveau atomique Pour cela il est neacutecessaire de produire

des cristaux de complexe ribosomePDF Plutocirct que de chercher de nouvelles conditions de

cristallisation des ribosomes en complexe avec la PDF approche qui srsquoaveacuterait particuliegraverement

ardue nous avons choisi de partir de conditions de cristallisation de ribosomes bacteacuteriens

connues et largement utiliseacutees par diffeacuterents laboratoires Dans le cadre drsquoune collaboration

avec lrsquoeacutequipe de Marat Yusupov (IGBMC Strasbourg) nous avons donc choisi de travailler agrave

partir de conditions de cristallisation des ribosomes 70S de Thermus thermophilus qui ont

permis de reacutesoudre de nombreuses structures Jrsquoai donc purifieacute au laboratoire des ribosomes de

T thermophilus (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) et jrsquoai ensuite suivi deux approches la co-

cristallisation et le trempage La co-cristallisation consiste agrave former un complexe ribosomePDF

en solution puis ensuite agrave cristalliser ce complexe Avec cette approche des modifications du

protocole de cristallisation peuvent possiblement ecirctre neacutecessaires par rapport au protocole

utiliseacute pour la cristallisation des ribosomes seuls En effet le macrocomplexe ribosomePDF

eacutetant diffeacuterent du ribosome seul les paramegravetres permettant la cristallisation ainsi que

lrsquoagencement des moleacutecules au sein du cristal peuvent ecirctre diffeacuterents La technique de trempage

quant agrave elle consiste agrave former des cristaux de ribosomes seuls puis agrave ajouter la proteacuteine PDF

dans la goutte de cristallisation contenant les cristaux de ribosomes stables La PDF peut alors

peacuteneacutetrer dans les cristaux pour aller se fixer agrave son ou ses site(s) de liaison Cette approche

suppose que les canaux de solvant preacutesents dans les cristaux de ribosomes vides sont

suffisamment larges pour que la PDF puisse y diffuser De plus le ou les site(s) de fixation de

la PDF sur le ribosome doivent ecirctre accessibles crsquoest-agrave-dire non impliqueacutes dans des contacts

cristallins Nous avons donc analyseacute lrsquoempilement cristallin des cristaux de ribosomes 70S de

T thermophilus obtenus agrave partir des conditions de cristallisation que nous avons choisi drsquoutiliser

18239 Cela nous a montreacute que la zone situeacutee autour de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie nrsquoest pas

impliqueacutee dans des contacts ce qui signifie qursquoelle est accessible agrave Vp16PDF

Les cristaux ont eacuteteacute produits agrave 24degC par la technique de diffusion de phase-vapeur en

gouttes assises avec une solution de cristallisation qui contient un meacutelange de deux PEG agrave

concentrations eacutegales du thiocyanate de potassium ainsi qursquoun tampon Tris 18239 (voir

Mateacuteriels et Meacutethodes) Par rapport agrave une purification de reacutefeacuterence donnant de nombreux beaux

Chapitre II

98

cristaux (ribosomes purifieacutes donneacutes par M Yusupov) la preacuteparation de ribosomes que jrsquoai

obtenue a permis lrsquoobtention de cristaux de ribosomes seuls preacutesentant sensiblement les critegraveres

attendus notamment en terme drsquoaspect et de taille (figure II-5A) Jrsquoai donc proceacutedeacute agrave des

expeacuteriences de co-cristallisation et trempage avec Vp16PDF mais eacutegalement les proteacuteines PDF

et MetAP drsquoE coli (EcPDF et EcMetAP) La co-cristallisation a produit des cristaux de taille

et drsquoaspect attendus (Figure II-5B) Cependant rien nrsquoindique la preacutesence de lrsquoune ou lrsquoautre

des proteacuteines au sein des cristaux Les expeacuteriences de trempage ont quant agrave elle donneacute des

cristaux dont lrsquoaspect nrsquoest pas alteacutereacute (Figure II-5C) indiquant soit la fixation de la proteacuteine sur

les moleacutecules de ribosomes cristalliseacutes sans affecter lrsquoempilement cristallin soit qursquoaucune

proteacuteine nrsquoest rentreacutee dans les cristaux

A

B

C

Figure II-5 Cristaux de ribosomes de T thermophilus A Cristaux de ribosomes seuls obtenus dans des

conditions de cristallisation connues 18239 B Cristaux obtenus par co-cristallisation avec un eacutechantillon

contenant des ribosomes et EcPDF (gauche) ou EcMetAP (milieu) ou Vp16PDF (droite) C Cristaux de

ribosomes apregraves trempage avec EcMetAP

Jrsquoai ensuite testeacute la diffraction des diffeacuterents types de ribosomes obtenus au synchrotron

SOLEIL (Gif-sur-Yvette) Jrsquoai pour cela proceacutedeacute agrave une eacutetape preacutealable de cryoprotection des

cristaux (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) selon le protocole utiliseacute par lrsquoeacutequipe de M Yusupov 239

Malheureusement les cristaux ont eacuteteacute fortement alteacutereacutes par ce traitement allant mecircme jusqursquoagrave

leur dissolution complegravete Jrsquoai malgreacute tout pu tester la diffraction des rayons X des cristaux qui

restaient et qui ne semblaient pas endommageacutes Les meilleurs cristaux ont diffracteacute jusqursquoagrave 10

Chapitre II

99

agrave 15Aring de reacutesolution ce qui est tregraves loin des 3Aring attendus 239 Etant donneacute la qualiteacute visuelle des

cristaux avant le protocole de cryoprotection nous avons alors supposeacute que crsquoeacutetait cette eacutetape

critique qui avait fortement alteacutereacute les cristaux Dans le but de tester cette hypothegravese nous avons

confieacute une de nos preacuteparations de ribosomes agrave Axel Innis (IECB Bordeaux) Dans ses mains

les ribosomes que nous avons produits ont donneacute des cristaux qui ont diffracteacute jusqursquoagrave 35Aring de

reacutesolution Crsquoest pourquoi afin drsquoaugmenter nos chances de reacutesoudre des structures de

complexes ribosome-proteacuteine de la NME nous avons deacutecideacute drsquoentamer une collaboration avec

lui en lui confiant leacutetude des interactions PDFribosome par cristallographie des rayons X

C ndash Rocircle de lrsquoheacutelice des PDFs de type 1B et des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux

de Vp16PDF dans la formation du complexe PDF ribosome

Ayant montreacute que Vp16PDF est capable drsquointeragir avec le ribosome malgreacute lrsquoabsence

de lrsquoheacutelice supposeacutee meacutedier lrsquointeraction jrsquoai par la suite chercheacute agrave mieux comprendre le rocircle

joueacute par lrsquoextreacutemiteacute C-terminale des PDFs de type 1B dans la formation du complexe

PDFribosome Nous avons donc deacutecideacute de construire des proteacuteines chimeacuteriques agrave savoir une

PDF de bacteacuteriophage Vp16T agrave laquelle on ajoute une reacutegion C-terminale heacutelicale mimant une

PDF de type 1B classique et inversement une PDF drsquoE coli deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-

terminale mimant Vp16PDF Jrsquoai alors testeacute lrsquoeffet des modifications apporteacutees agrave chacune des

deux PDFs par un test de compleacutementation fonctionnelle agrave 42degC identique agrave celui reacutealiseacute au

chapitre I Dans ce test les gegravenes codant les diffeacuterentes constructions chimeacuteriques sont inseacutereacutes

dans un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose lequel est utiliseacute pour transformer la souche

PAL421Tr drsquoE coli dont le gegravene chromosomique codant la PDF endogegravene a eacuteteacute inactiveacute (voir

section B du Chapitre I et Mateacuteriels et Meacutethodes) Les bacteacuteries posseacutedant le plasmide codant

la proteacuteine drsquointeacuterecirct sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et incubeacutees agrave

42degC Dans ces conditions la deacuteformylase endogegravene nrsquoest pas exprimeacutee seule la proteacuteine

drsquointeacuterecirct est induite

Chapitre II

100

Dans un premier temps nous avons simplement souhaiteacute ajouter agrave Vp16PDF les deux

heacutelices C-terminales drsquoEcPDF (3 et 3) (Figure II-6 et II-7) Or le dernier reacutesidu de Vp16PDF

(I137) correspondant au premier reacutesidu de lrsquoheacutelice 310 3 drsquoEcPDF (F143) et voulant ecirctre sucircrs

que cette reacutegion se replierait bien sous forme drsquoune heacutelice 310 nous avons choisi de conserver

la seacutequence situeacutee en amont de cette heacutelice et avons donc substitueacute les trois derniers reacutesidus de

Vp16PDF par les trois reacutesidus eacutequivalents dans EcPDF soit le motif V135T136I137 muteacute par le

motif K135L136F137 Cette chimegravere appeleacutee Vp16PDF(KLF)heacutelice possegravede donc la seacutequence

correspondant aux deux heacutelices C-terminales complegravetes drsquoEcPDF mais ne contient pas la

seacutequence totale de Vp16PDF (Figure II-7A et B) De maniegravere surprenante cette chimegravere srsquoest

aveacutereacutee incapable de compleacutementer la souche E coli def conditionnelle dans des conditions non

permissives (Figure II-9A) Les controcircles eacutetant conformes aux reacutesultats attendus agrave savoir la

proteacuteine Vp16PDF sauvage qui compleacutemente agrave un niveau comparable agrave celui obtenu avec

EcPDF (Figure II-9A) ce reacutesultat suggeacuterait que cette chimegravere preacutesentait une capaciteacute de

deacuteformylation fortement diminueacutee in vivo

Nous avons donc deacutecideacute de construire une deuxiegraveme chimegravere ougrave nous avons cette fois

conserveacute les trois derniers reacutesidus VTI de Vp16PDF et ajouteacute la seacutequence C-terminale drsquoEcPDF

en respectant exactement lrsquoalignement de seacutequences (Figure II-6 et II-7A et B) Cette chimegravere

appeleacutee Vp16PDF(VTI)heacutelice possegravede alors la seacutequence complegravete de Vp16PDF additionneacutee en

C-terminal de la seacutequence drsquoEcPDF allant du reacutesidu M144 (situeacute au milieu de lrsquoheacutelice 3) au

Figure II-6 Alignement de seacutequences de plusieurs PDFs appartenant aux diffeacuterents types Les PDFs 1B sont

repreacutesenteacutees par celle du phage VP16T de V parahaemolyticus (Vp16PDF1B) drsquoE coli (EcPDF) de A thaliana

(AtPDF1B) et du phage S-SSM7 (S-SSM7PDF1B) Les PDFs du type 1A sont repreacutesenteacutees par celle drsquoA thaliana

(AtPDF1A) et de H sapiens (HsPDF1A) Les PDFs de type 2 sont repreacutesenteacutees par celles de B stearothermophilus

(BstPDF2) et S aureus (SaPDF2)

Vp16PDF

Chapitre II

101

reacutesidu terminal A169 Les expeacuteriences ont montreacute que cette chimegravere permettait la

compleacutementation de la souche PAL421Tr (Figure II-9A) ce qui signifiait que cette chimegravere

eacutetait capable comme Vp16PDF ou EcPDF sauvages de deacuteformyler des proteacuteines in vivo

Les reacutesultats totalement opposeacutes obtenus avec ces deux chimegraveres nous ont conduits agrave

regarder plus attentivement la seacutequence dans la reacutegion situeacutee autour de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF

En alignant plusieurs seacutequences et conformeacutement agrave ce que nous avions deacutejagrave noteacute au Chapitre I

(voir Figure I-1 et section A1) nous avons remarqueacute que les reacutesidus terminaux Thr et Ile de

Vp16PDF sont plutocirct inhabituels et qursquoils correspondent tregraves geacuteneacuteralement agrave des reacutesidus Leu

ou Met et Phe ou Tyr respectivement (Figure II-6)

Nous avons alors construit une derniegravere chimegravere appeleacutee Vp16PDF(VTF)heacutelice dans

laquelle nous avons remplaceacute le dernier reacutesidu I137 de Vp16PDF par la seacutequence C-terminale

drsquoEcPDF agrave partir du reacutesidu F143 (Figure II-7A et B) Cette chimegravere srsquoest montreacutee incapable de

deacuteformyler des proteacuteines in vivo (Figure II-9A) La seule diffeacuterence entre cette chimegravere et la

preacuteceacutedente qui est active (Vp16PDF(VTI)heacutelice) eacutetant le reacutesidu I137 de Vp16PDF substitueacute par

une Phe ce reacutesultat a mis en eacutevidence le rocircle crucial de ce reacutesidu I137 Cependant les tests

drsquoactiviteacute in vitro sur extraits bruts ainsi que les tests de compleacutementation in vivo ne nous

A B

Figure II-7 Structure du domaine C-terminal des versions chimeacuteriques de Vp16PDF A) Proteacuteines

chimeacuteriques destineacutees agrave lrsquoeacutetude de lrsquoimpact de lrsquoheacutelice α C-ter des PDF1B sur les proprieacuteteacutes de la proteacuteine

Vp16PDF La numeacuterotation des acides amineacutes correspond agrave la seacutequence drsquoEcPDF B) Zoom sur la superposition

des structures drsquoEcPDF et Vp16PDF au niveau du C-terminal En bleu structure du C-ter de Vp16PDF et les

reacutesidus C-terminaux associeacutes En marron structure du C-ter drsquoEcPDF et les reacutesidus C-terminaux associeacutes Les

trois structures preacutesentes agrave la droite correspondent aux C-ter des trois proteacuteines chimegraveres deacutecrites Les rectangles

correspondent aux trois reacutesidus de jonction entre la seacutequence de Vp16PDF et la seacutequence C-ter drsquoEcPDF

Chapitre II

102

permettent pas de deacuteterminer si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquointeraction de lrsquoenzyme avec le

ribosome etou dans lrsquoactiviteacute catalytique Des tests drsquoactiviteacute sur les proteacuteines purifieacutees

permettraient drsquoeacutetablir les constantes catalytiques des diffeacuterentes chimegraveres et ainsi deacuteterminer

si le reacutesidu I137 possegravede un rocircle dans la catalyse enzymatique Des seacutedimentations en preacutesence

de ribosome deacutetermineront si ce reacutesidu est impliqueacute dans lrsquoaffiniteacute de lrsquoenzyme avec le

ribosome

En parallegravele des constructions de proteacuteines mutantes drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute

reacutealiseacutees afin de mimer la structure de Vp16PDF Les reacutesultats preacuteceacutedents ayant mis en eacutevidence

un rocircle important des reacutesidus VTI chez Vp16PDF nous avons donc deacutecideacute dans un premier

temps drsquoobserver lrsquoinfluence de ces reacutesidus chez lrsquoenzyme EcPDF Ainsi nous avons construit

un mutant drsquoEcPDF au niveau du reacutesidu F143 substitueacute par le reacutesidu I137 de Vp16PDF appeleacute

EcPDF(KLI) Un second mutant a eacutegalement eacuteteacute construit en remplaccedilant les reacutesidus

K141L142F143 drsquoEcPDF par les reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF appeleacute EcPDF(VTI) (Figure II-

8) Ces deux mutants permettront de deacuteterminer lrsquoinfluence de ces reacutesidus dans lrsquoactiviteacute

catalytique etou lrsquointeraction avec le ribosome Dans un second temps nous avons choisi

drsquoeacutetudier la forme courte drsquoEcPDF pour deacuteterminer lrsquoinfluence de lrsquoheacutelice α dans lrsquointeraction

de lrsquoenzyme avec le ribosome

Figure II-8 Proteacuteines EcPDF mutantes destineacutees agrave lrsquoeacutetude du rocircle de lrsquoheacutelice α C-ter La numeacuterotation

des acides amineacutes est baseacutee sur la seacutequence drsquoEcPDF

Chapitre II

103

La construction de la forme courte drsquoEcPDF deacutepourvue de son extreacutemiteacute C-terminale

a reposeacute sur des donneacutees biochimiques reliant lrsquoactiviteacute de lrsquoenzyme agrave la longueur de lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale 92 Si la deacuteleacutetion se fait apregraves le reacutesidu 145 (Figure II-8) la proteacuteine conserve 100

de son activiteacute alors que si lrsquoon tronque la proteacuteine apregraves le reacutesidu 143 lrsquoactiviteacute mesureacutee nrsquoest

que de 20 Les deacuteleacutetions du domaine C-terminal ont donc eacuteteacute faites apregraves le reacutesidu 143

drsquoEcPDF

Le mutant EcPDF(KLF)ΔC-ter possegravede la seacutequence EcPDFwt mais avec une deacuteleacutetion

du C-terminal agrave partir du reacutesidu 144 Le mutant EcPDF(KLI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du

mutant EcPDF(KLI) (variant 1 agrave 143) mais avec deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu

144 Le mutant EcPDF(VTI)ΔC-ter possegravede la seacutequence du mutant EcPDF(VTI) mais avec

deacuteleacutetion du domaine C-ter agrave partir du reacutesidu 144 (Figure II-8) Ainsi ces mutants vont permettre

de comprendre le rocircle que peut avoir lrsquoheacutelice α dans lrsquoaffiniteacute et la localisation des proteacuteines au

ribosome ainsi que la fonction des reacutesidus V135T136I137 C-terminaux de Vp16PDF

Lrsquoexpeacuterience de compleacutementation fonctionnelle a eacuteteacute reacutealiseacutee avec les mutants drsquoEcPDF

chez qui jrsquoai testeacute les diffeacuterentes deacuteleacutetions de lrsquoextreacutemiteacute C-terminale deacutecrites ci-dessus (Figure

II-9B) De maniegravere surprenante lrsquoensemble des constructions srsquoest aveacutereacute capable de

compleacutementer la souche PAL421Tr ce qui signifie que la deacuteleacutetion des heacutelices C-terminales

drsquoEcPDF nrsquoaffecte pas la capaciteacute de deacuteformylation de lrsquoenzyme (Figure II-9B) De mecircme la

substitution des reacutesidus KLF par KLI et VTI qursquoils soient avant lrsquoheacutelice α C-terminale (dans

les constructions EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI)) ou directement en C-terminal

(EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter) ne diminue pas la capaciteacute des cellules agrave

compleacutementer la PDF endogegravene (Figure II-9B) Les constructions eacutetant fonctionnelles nous

pouvons supposer que les proteacuteines sont solubles et correctement exprimeacutees Elles seront donc

purifieacutees et pourront servir drsquooutil pour observer lrsquointeraction et la localisation au ribosome des

PDFs mutantes Nous deacuteterminerons ainsi si lrsquoabsence de lrsquoheacutelice α C-terminale modifie la

capaciteacute drsquointeraction de lrsquoenzyme et le rocircle que peuvent avoir les reacutesidus VTI (preacutesents en C-

terminal de Vp16PDF) dans ces interactions

Chapitre II

104

Figure II-9 Deacuteformylation in vivo des versions chimegraveres de la proteacuteine Vp16PDF (ajout drsquoheacutelice α en C-

terminal) et des versions mutantes de la proteacuteine EcPDF (suppression de lrsquoheacutelice α en C-terminal) par un

test de compleacutementation fonctionnelle Des gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture

liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent

le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant

les gegravenes codant pour les proteacuteines chimegraveres et mutantes A) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines Vp16PDF chimegraveres Les boicirctes contenant 05 de glucose sont incubeacutees une nuit agrave 30degC Les boicirctes

contenant de lrsquoarabinose sont incubeacutees une nuit agrave 42degC B) Test de compleacutementation fonctionnelle reacutealiseacute sur les

proteacuteines EcPDF mutantes Les boicirctes contenant 05 de glucose et celles contenant lrsquoarabinose sont incubeacutees une

nuit agrave 30degC Le milieu geacuteloseacute contient toujours 50microgmL drsquoampicilline

Afin de deacuteterminer si le deacutefaut de deacuteformylation observeacute in vivo avec la chimegravere

Vp16PDF(KLF)heacutelice pouvait avoir un lien avec une perte dactiviteacute enzymatique jai voulu

tester lactiviteacute deacuteformylase in vitro de cette chimegravere agrave comparer agrave celle des autres chimegraveres

qui elles compleacutementent Jrsquoai donc produit les diffeacuterentes chimegraveres en suivant le protocole

utiliseacute pour lrsquoexpression de la proteacuteine sauvage et sa purification sous forme active Des

aliquotes de cultures bacteacuteriennes ont alors eacuteteacute resuspendus dans un tampon 50 mM MES-KOH

pH40 contenant 80 mM de nickel tampon deacutetermineacute comme permettant le maintien de

lrsquoactiviteacute deacuteformylase de Vp16PDF (voir chapitre I) Il est agrave noter que les mutants drsquoEcPDF

eacutetant fonctionnels in vivo (Figure II-9B) je nrsquoai pas testeacute leur activiteacute in vitro

Chapitre II

105

Le niveau drsquoexpression et la solubiliteacute des chimegraveres se sont aveacutereacutes comparables si ce

nrsquoest supeacuterieur agrave ceux obtenus pour Vp16PDF sauvage (Figure II-10) et jrsquoai donc proceacutedeacute agrave

des mesures drsquoactiviteacute enzymatique des diffeacuterentes chimegraveres

Jrsquoai pour cela utiliseacute le test drsquoactiviteacute coupleacute qui mrsquoavait preacutealablement servi agrave

deacuteterminer les constantes cineacutetiques de la proteacuteine sauvage (voir Chapitre I) Avant de purifier

les proteacuteines recombinantes jrsquoai commenceacute par tester lrsquoactiviteacute enzymatique sur les fractions

solubles des aliquotes preacutepareacutes ci-dessus Ces premiers reacutesultats ont montreacute que les trois

chimegraveres ont une activiteacute deacuteformylase in vitro mesurable Neacuteanmoins la chimegravere

Vp16PDF(VTI)heacutelice semble leacutegegraverement plus active que Vp16PDF wt tandis que les chimegraveres

Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice ont une activiteacute leacutegegraverement infeacuterieure agrave celle

de Vp16PDF wt (Figure II-11) Ces reacutesultats preacuteliminaires devront ecirctre confirmeacutes en mesurant

preacuteciseacutement lrsquoactiviteacute enzymatique in vitro des proteacuteines purifieacutees (y compris en regardant la

speacutecificiteacute de substrat des diffeacuterentes chimegraveres) mais il apparaicirct deacutejagrave que les variations

drsquoactiviteacute semblent ecirctre correacuteleacutees avec les reacutesultats obtenus par lrsquoapproche de compleacutementation

notamment une baisse drsquoactiviteacute enzymatique associeacutee agrave une compleacutementation moins bonne

(Tableau II-1)

Figure II-10 Test drsquoexpression des proteacuteines Vp16PDF chimeacuteriques Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au

bleu de Coomassie NI pour non-induit I-ins pour fraction insoluble drsquoeacutechantillon induit I-sol pour fraction

soluble drsquoeacutechantillon induit Les proteacuteines chimegraveres ont eacuteteacute produites selon le mecircme protocole que celui utiliseacute

pour la forme sauvage Les constructions ne possegravedent pas drsquoeacutetiquette

Chapitre II

106

Figure II- 11 Test drsquoactiviteacute deacuteformylase reacutealiseacute sur fractions solubles drsquoextraits bruts exprimant

Vp16PDF ou les proteacuteines chimeacuteriques Les activiteacutes de Vp16PDF Vp16PDF(KLF)heacutelice

Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF) heacutelice sont exprimeacutees par microg de proteacuteines totales dans lrsquoextrait brut

soluble

Constructions Compleacutementation fonctionnelle

agrave 42degC Activiteacute in vitro

Vp16PDF +++ +++

Vp16PDF(KLF)heacutelice - +

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ ++++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - +

Tableau II-1 Bilan de lrsquoactiviteacute in vivo et in vitro des constructions de Vp16PDF sauvage et des diffeacuterentes

chimegraveres

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique que le simple ajout des heacutelices 310 et α C-terminales

drsquoEcPDF agrave la deacuteformylase de phage ne perturbe en rien son activiteacute En revanche ils mettent

en lumiegravere le rocircle crucial joueacute par le tout dernier reacutesidu Ile137 dans lrsquoactiviteacute de Vp16PDF Il

nrsquoest toutefois pas exclu que cet acide amineacute puisse eacutegalement jouer un rocircle dans la formation

du complexe Vp16PDFribosome ce qursquoil faudra deacuteterminer en testant la capaciteacute des

diffeacuterentes chimegraveres agrave former des complexes avec les ribosomes comme jrsquoai pu le faire avec

Vp16PDF sauvage

Chapitre II

107

D ndash Lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome semble ecirctre influenceacutee par la

longueur du polypeptide naissant

Apregraves avoir montreacute que la PDF drsquoE coli interagit avec des ribosomes vides 91 le groupe

de Bernd Bukau a montreacute que la proteacuteine est eacutegalement capable drsquointeragir avec des ribosomes

en cours de synthegravese plus preacuteciseacutement avec des ribosomes posseacutedant une chaicircne peptidique de

40 acides amineacutes fusionneacutee agrave une seacutequence drsquoarrecirct appeleacutee SecM 94 Toutefois la preacutesence de

cette chaicircne naissante ne modifie pas lrsquoaffiniteacute drsquoEcPDF pour le ribosome (Kd = 18 plusmn 09 microM)

ce qui suggegravere un rocircle passif du polypeptide naissant dans la formation du complexe

PDFribosome 9194 Cependant les expeacuteriences nrsquoayant eacuteteacute meneacutees qursquoavec une seule longueur

de polypeptide il serait neacutecessaire de tester drsquoautres longueurs de chaicircnes afin de deacuteterminer

clairement son rocircle

Au cours de ma thegravese jrsquoai montreacute que Vp16PDF semble avoir un comportement

diffeacuterent drsquoEcPDF vis-agrave-vis de lrsquointeraction avec le ribosome (voir parties preacuteceacutedentes) Nous

nous sommes donc demandeacute quelle pouvait ecirctre lrsquoinfluence de la chaicircne peptidique dans la

formation du complexe Vp16PDFribosome Pour cela jrsquoai produit des ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction et regardeacute lrsquointeraction avec Vp16PDF

Les ribosomes bloqueacutes (ou RNC pour laquo ribosome nascent chain raquo) ont eacuteteacute produits en

utilisant comme matrice de deacutepart un ADN contenant une seacutequence particuliegravere en C-terminal

appeleacutee seacutequence drsquoarrecirct SecM permettant de bloquer le ribosome en cours de synthegravese Chez

E coli cette seacutequence fait naturellement partie drsquoun opeacuteron secM-secA et permet de reacuteguler

lrsquoexpression de la proteacuteine SecA via la proteacuteine SecM en reacuteponse au statut de la cellule 240

Dans des conditions cellulaires normales la seacutequence Shine-Dalgarno situeacutee en amont du gegravene

secA est masqueacutee dans une structure tige-boucle formeacutee par lrsquoARNm rendant impossible la

fixation directe de ribosomes sur cette seacutequence conduisant agrave la reacutepression de lrsquoexpression de

SecA (Figure II-12A) Il a eacuteteacute montreacute que lorsque le ribosome traduit lrsquoARNm de lrsquoopeacuteron

secM-secA il marque une pause en 3rsquo de la seacutequence codante de secM permettant la

deacutestructuration de la tige-boucle deacutemasquant ainsi la seacutequence Shine-Dalgarno ce qui permet

la traduction de la seacutequence codante de secA situeacutee en aval Ce processus conduit agrave un faible

niveau basal de proteacuteine SecA dans la cellule La reprise de la traduction de la seacutequence codante

de secM est induite par la prise en charge de lrsquoextreacutemiteacute N-terminale de la proteacuteine SecM en

cours de synthegravese par une particule SRP qui adresse le complexe ribosomeARNmSecM vers

la membrane plasmique (Figure II-12A) SecM peut alors traverser la membrane plasmique

gracircce au translocon SecYEG qui fonctionne de concert avec la proteacuteine SecA (Figure II-12A)

Chapitre II

108

par ce biais la proteacuteine SecA est syntheacutetiseacutee directement agrave proximiteacute de la membrane

plasmique ougrave elle exercera son rocircle Le ribosome se dissocie et la structure tige-boucle se

reforme (Figure II-12A) Dans des cas de deacuteficience en proteacuteines de seacutecreacutetion la pause du

ribosome se prolonge ce qui conduit agrave la surproduction de la proteacuteine SecA (Figure II-12B)

Figure II-12 Principe de fonctionnement de lrsquoopeacuteron secM-secA A) Reacutegulation de lrsquoexpression de SecA

en conditions normales Lrsquoopeacuteron contient la seacutequence codante de SecM suivi de la seacutequence codante de SecA

Les deux seacutequences sont seacutepareacutees par une structure tige-boucle de lrsquoARNm qui rend inaccessible la seacutequence

Shine-Dalgarno (SD) qui preacutecegravede le gegravene secA Une seacutequence drsquoarrecirct particuliegravere bloque le ribosome agrave la fin de

la seacutequence secM Cela permet de deacutestabiliser la structure tige-boucle de lrsquoARNm et permet ainsi agrave drsquoautres

ribosomes de venir traduire la seacutequence secA en se fixant directement agrave la seacutequence SD ainsi deacutemasqueacutee Lors

de la traduction de secM le complexe ribosomeARNmSecM est adresseacute agrave la membrane par une particule SRP

et le peptide naissant est pris en charge par le complexe SecA-SecYEG Lrsquointeraction avec ces autres facteurs

legraveve la pause du ribosome aboutissant agrave la terminaison de la traduction du gegravene secM suivi de la dissociation

du ribosome B) Reacutegulation SecM-deacutependante de lrsquoexpression de SecA dans des conditions deacuteficientes en

proteacuteines de la vie de seacutecreacutetion La pause au niveau de la seacutequence drsquoarrecirct dure plus longtemps permettant

drsquoaugmenter la quantiteacute de proteacuteine SecA syntheacutetiseacutee Figure reacutealiseacutee drsquoapregraves Nakatogawa et Ito 2004 240

Il a eacuteteacute montreacute que la pause du ribosome pendant la traduction de secM est induite par

une seacutequence proteacuteique de 17 acides amineacutes (F150XXXXWIXXXXGIRAGP166 Figure II-13A)

situeacutee dans la reacutegion C-terminale de la proteacuteine 241 Lorsque ce motif dit laquo seacutequence drsquoarrecirct raquo

traverse le tunnel de sortie du ribosome il est capable drsquoadopter une conformation compacte et

drsquointeragir avec les composants du tunnel de sortie au niveau drsquoune reacutegion appeleacutee point de

constriction (Figure i3 et II-13B) 23 Des interactions speacutecifiques avec les proteacuteines ribosomales

uL4 et uL22 ainsi que lrsquoARN 23S (Figure II-13B) modifient la conformation globale du

ribosome 25 qui fait alors une pause pendant la traduction Bien que des expeacuteriences biochimiques

Chapitre II

109

et des donneacutees de cryo-microscopie eacutelectronique aient conduit agrave lidentification de certains reacutesidus

impliqueacutes dans la reconnaissance de la seacutequence SecM la voie entiegravere dinteraction des reacutesidus qui

relient SecM au ribosome na pas encore eacuteteacute eacutetablie de faccedilon concluante Neacuteanmoins il semblerait

que ce soit lrsquoARNt-P166 qui reste bloqueacute dans le site A du PTC (laquo peptidyl transferase

center raquo) empecircchant sa translocation vers le site P et retardant ainsi lrsquoincorporation de la Pro166

apregraves la Gly165 du polypeptide en cours de synthegravese 24242243 Cette seacutequence drsquoarrecirct peut

fonctionner de faccedilon indeacutependante au reste de la seacutequence de SecM et peut donc ecirctre fusionneacutee

agrave nrsquoimporte quelle proteacuteine drsquointeacuterecirct 241 Drsquoautres motifs riches en seacutequences XPPX capables

drsquoinduire un blocage des ribosomes en cours de traduction plus au moins fort ont eacuteteacute identifieacutes

dans drsquoautres proteacuteines 244 Cela permet de produire des ribosomes bloqueacutes en cours de

traduction la longueur de la proteacuteine produite eacutetant modulable

Figure II-13 Seacutequence drsquoarrecirct SecM et interaction avec lrsquoARNr et les proteacuteines ribosomales A)

Seacutequence drsquoarrecirct SecM Les reacutesidus conserveacutes agrave travers les seacutequences SecM sont repreacutesenteacutes en couleur En

rouge les reacutesidus qui interagissent avec les proteacuteines ribosomales et en vert les reacutesidus qui interagissent avec

lrsquoARNr 23S B) Repreacutesentation drsquoune chaicircne naissante avec seacutequence SecM dans le tunnel de sortie du

peptide La seacutequence drsquoarrecirct situeacute en C-terminal de SecM se compacte en creacuteant des interactions avec le

ribosome Droite zoom sur les interactions proteacuteiques entre les reacutesidus de la seacutequence SecM et les proteacuteines

ribosomales uL4 et uL22 Figures drsquoapregraves Woolhead et al 2006 et Fedyakina et al 2011 23125

Chapitre II

110

Dans le but drsquoeacutetudier lrsquoinfluence du polypeptide naissant dans la formation du complexe

Vp16PDFribosome la seacutequence drsquoarrecirct SecM a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de la proteacuteine -

galactosidase drsquoE coli Cette proteacuteine est substrat aussi bien de la PDF que de la MetAP et elle

ne possegravede pas de signal drsquoadressage pouvant ecirctre cliveacute le N-terminal est donc approprieacute pour

notre eacutetude De plus cette seacutequence possegravede plusieurs domaines lui confeacuterant ainsi la

possibiliteacute drsquoavoir des formes de repliements co-traductionnels intermeacutediaires Enfin toutes les

meacutethionines sauf la meacutethionine initiatrice ont eacuteteacute substitueacutees par mutageacutenegravese dirigeacutee la

seacutequence ne possegravede donc pas drsquoautres meacutethionines agrave part la meacutethionine initiatrice ce qui est

important pour deacuteterminer le ratio de ribosome bloqueacutes (voir Mateacuteriels et Meacutethodes)

Diffeacuterentes constructions ont eacuteteacute reacutealiseacutees et introduites dans un vecteur pET-22b(+)

compatible avec le systegraveme de traduction in vitro utiliseacute Ces constructions ont eacuteteacute penseacutees pour

geacuteneacuterer des RNC contenant des peptides naissants dont lrsquoextreacutemiteacute N-terminale reste confineacutee

agrave lrsquointeacuterieur du tunnel de sortie du ribosome ou eacutemerge agrave peine agrave la surface du ribosome ou

encore soit totalement agrave lrsquoexteacuterieur du ribosome Etant connu que la longueur moyenne du

tunnel de sortie du ribosome bacteacuterien est drsquoenviron 80-100Aring 1314 qui correspond agrave un peptide

naissant de 30 agrave 60 acides amineacutes (30 agrave 40 si le polypeptide adopte une conformation totalement

eacutetendue 40 agrave 60 srsquoil se replie sous forme drsquoheacutelice ) 15ndash17 et compte-tenu eacutegalement que la

seacutequence drsquoarrecirct SecM contient 17 reacutesidus des fragments N-terminaux de -galactosidase

contenant les 3 8 18 25 36 54 78 88 et 239 premiers reacutesidus ont eacuteteacute fusionneacutes agrave la seacutequence

drsquoarrecirct SecM Cela a donneacute les constructions noteacutees SecMX ougrave X comprend le fragment de la

β-galactosidase suivi de la seacutequence SecM soit SecM20 SecM25 SecM35 SecM42 SecM53

SecM71 SecM95 SecM105 et SecM256 (Figure II-14)

Figure II-14 Repreacutesentation scheacutematique de la seacutequence de la β-galactosidase et des diffeacuterentes

constructions disponibles Les constructions comprennent la seacutequence de la β-galactosidase et la seacutequence de

pause SecM

Chapitre II

111

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits en faisant de la traduction

in vitro agrave lrsquoaide drsquoun kit commercial Le plasmide pET-22b(+) contenant le gegravene codant lrsquoune

ou lrsquoautre des constructions SecMX est ajouteacute dans le kit qui contient tous les composants

neacutecessaires pour les eacutetapes de transcription et traduction (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) A lrsquoissue

de la reacuteaction les ribosomes bloqueacutes sont produits et peuvent ecirctre utiliseacutes directement Le

rendement de production des ribosomes bloqueacutes a eacuteteacute estimeacute au laboratoire en utilisant de la

meacutethionine marqueacutee agrave lrsquoisotope 35S (35S-Met) ce qui a montreacute des diffeacuterences importantes selon

les constructions obtention de 17 12 40 26 90 32 52 49 de RNC pour les

constructions SecM20 25 35 42 53 71 95 et 105 respectivement apregraves 150 min de reacuteaction

Jrsquoai choisi pour mes eacutetudes de commencer agrave travailler avec les constructions SecM35 (40) et

SecM53 (90)

Jrsquoai alors proceacutedeacute agrave des expeacuteriences de seacutedimentation in vitro afin de regarder lrsquoaffiniteacute

de Vp16PDF pour ces ribosomes en utilisant le mecircme protocole que preacuteceacutedemment (gamme

de concentrations de ribosomes croissantes et concentration constante drsquoenzyme voir section

A) Comme pour les expeacuteriences preacuteceacutedentes reacutealiseacutees avec des ribosomes vides les meacutelanges

reacuteactionnels contenant les ribosomes bloqueacutes et Vp16PDF ont eacuteteacute fractionneacutes par

ultracentrifugation sur coussin de sucrose 20 et le contenu des culots a eacuteteacute analyseacute par

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant des anticorps anti-Vp16PDF Comme

preacuteceacutedemment une leacutegegravere seacutedimentation de la proteacuteine en absence de ribosome a pu ecirctre

observeacutee (Figure II-15A et B) Les expeacuteriences reacutealiseacutees avec chacune des deux constructions

SecM35 et SecM53 ont montreacute une interaction entre Vp16PDF et les ribosomes bloqueacutes en

cours de traduction avec un signal bien plus fort pour SecM53 par rapport aux ribosomes vides

ou bloqueacutes avec la construction SecM35 (Figure II-15B) de faccedilon reproductible

Figure II-15 Interaction de Vp16PDF avec des ribosomes bloqueacutes SecM35 et SecM53 A) Test de

seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM35 Gel repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-

blot avec des anticorps anti-Vp16PDF B) Test de seacutedimentation entre Vp16PDF et 70S-SecM53 Gel

repreacutesentatif des analyses sur gel SDS-PAGE puis Western-blot avec des anticorps anti-Vp16PDF

Chapitre II

112

La quantification des bandes obtenues par Western-blot permet de regarder la proportion

de proteacuteine seacutedimenteacutee en fonction de la concentration en ribosomes A partir des diffeacuterents

tests de seacutedimentations reacutealiseacutes jrsquoai alors normaliseacute les reacutesultats pour pouvoir comparer les

donneacutees obtenues Jrsquoai pour cela repreacutesenteacute la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee sous forme de

pourcentage en fonction de la concentration de ribosomes (Figure II-16) Les expeacuteriences de

seacutedimentation ont alors eacuteteacute reproduites avec comme teacutemoin constant 5microM de Vp16PDF

seacutedimenteacutee en preacutesence de 2microM de ribosome et lrsquoensemble des valeurs de fluorescence de

chacune des bandes a ensuite eacuteteacute exprimeacute en pourcentage agrave partir de cette reacutefeacuterence 100

En comparant la proportion de Vp16PDF qui seacutedimente selon laquo lrsquoeacutetat raquo du ribosome

utiliseacute nous observons que le profil de seacutedimentation de Vp16PDF est le mecircme selon qursquoelle

co-seacutedimente en preacutesence de ribosome 70S vides ou de ribosomes 70S-SecM35 (Figure II-16)

Crsquoest agrave partir de 15 microM de ribosome que lrsquoon observe une augmentation significative de la

seacutedimentation Neacuteanmoins ne pouvant exceacuteder 2 microM de ribosome dans ce test les reacutesultats ne

nous permettent pas de visualiser un plateau maximum de seacutedimentation de PDF et le Kd ne

peut donc pas ecirctre deacutetermineacute On peut toutefois estimer une affiniteacute apparente avec un Kd

supeacuterieur ou eacutegal agrave 2 microM

Les reacutesultats concernant la co-seacutedimentation de Vp16PDF avec les ribosomes 70S-

SecM53 sont quant agrave eux significativement diffeacuterents En effet la quantification du signal de

Vp16PDF indique qursquoen preacutesence de ces ribosomes une quantiteacute importante de PDF seacutedimente

quantiteacute supeacuterieure agrave celle observeacutee lors de la seacutedimentation avec les autres constructions de

ribosomes (Figure II-16) Nous pouvons observer qursquoen preacutesence de 05 microM de ribosome la

quantiteacute maximale de PDF seacutedimente puisqursquoen augmentant la gamme de concentration de

ribosome jusqursquoagrave 2 microM la quantiteacute de Vp16PDF seacutedimenteacutee reste la mecircme Le plateau eacutetant

apparemment atteint le Kd est drsquoenviron 025 microM

Chapitre II

113

Figure II-16 Comparaison de la seacutedimentation de Vp16PDF en fonction de diffeacuterentes constructions de

ribosomes Seacutedimentation de Vp16PDF selon qursquoelle est incubeacutee en preacutesence de 70S vides de 70S-SecM35 ou

de 70S-SecM53 Les reacutesultats sont exprimeacutes en pourcentage de signal de Vp16PDF On considegravere comme 100

le signal correspondant agrave la seacutedimentation de Vp16PDF en preacutesence de 2microM de 70S-SecM53

Conclusion

Je me suis inteacuteresseacute dans ce chapitre agrave la capaciteacute de Vp16PDF agrave interagir avec les

ribosomes et jrsquoai amorceacute la caracteacuterisation de cette interaction (affiniteacute proteacuteines ribosomales

et motifs de Vp16PDF impliqueacutes) Jrsquoai pu montrer que Vp16PDF interagit avec les ribosomes

vides malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice en C-ter ducirc agrave une extreacutemiteacute C-terminale tregraves courte avec une

affiniteacute dans la gamme du micromolaire Cette donneacutee suggegravere que lrsquoheacutelice α C-ter des PDFs

de type 1B nrsquoest pas le seul deacuteterminant permettant aux PDFs drsquointeragir avec le ribosome et

permet de proposer que les autres types de deacuteformylases (types 1A 2 et 3) peuvent eacutegalement

interagir avec le ribosome Les donneacutees issues des expeacuteriences de pontage chimique et

drsquoanalyse en spectromeacutetrie de masse mrsquoont eacutegalement permis drsquoobserver que Vp16PDF pourrait

posseacuteder plusieurs sites de fixation au ribosome localiseacutes agrave proximiteacute du tunnel de sortie du

peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction des proteacuteines chimegraveres et mutants drsquoEcPDF nous permettra de

savoir si lrsquoheacutelice α (ou les reacutesidus charniegravere VTI de Vp16PDF) jouent un rocircle dans cette

localisation

Enfin nous avons constateacute que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF semblait plus importante pour le

ribosome lorsque celui-ci avait syntheacutetiseacute une chaicircne peptidique de 53 acides amineacutes Ces

donneacutees suggegraverent donc que lrsquoaffiniteacute de Vp16PDF pour le ribosome est fortement influenceacutee

par la longueur de la chaicircne naissante qui devient un eacuteleacutement cleacute pour le recrutement de

Chapitre II

114

Vp16PDF au ribosome Ainsi ces donneacutees nous laissent supposer que la proteacuteine Vp16PDF

nrsquoest peut-ecirctre pas preacutesente sur le ribosome degraves le deacutebut de la traduction mais qursquoelle intervient

lorsque la chaicircne eacutemerge du tunnel de sortie du peptide Lrsquoeacutetude de lrsquointeraction de Vp16PDF

avec drsquoautres formes de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction nous permettra de deacuteterminer

le stade de la traduction le plus favorable agrave lrsquointervention de cette enzyme

Chapitre II

115

Chapitre III

116

Chapitre III Caracteacuterisation de

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli

Chapitre III

117

Chapitre III

118

Dans les chapitres preacuteceacutedents jrsquoai pu montrer que Vp16PDF est capable de

compleacutementer une souche bacteacuterienne (PAL421Tr) deacuteficiente pour le gegravene def endogegravene agrave des

tempeacuteratures non permissives (42degC) confirmant une activiteacute deacuteformylase in vivo de cette

proteacuteine Neacuteanmoins nous nous sommes aperccedilus que lrsquoincubation des mecircmes boicirctes agrave 30degC

induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne Ces reacutesultats inattendus jamais observeacutes avec

aucune autre PDF nous ont conduits agrave reacutealiser une caracteacuterisation plus approfondie de cet effet

inhibiteur associeacute agrave lrsquoexpression de Vp16PDF dans plusieurs souches bacteacuteriennes

A ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli inhibe la croissance

bacteacuterienne agrave basse tempeacuterature

A1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF inhibe la croissance bacteacuterienne Comme observeacute preacuteceacutedemment dans les tests de compleacutementation de la souche

PAL421Tr (voir Figure I-3 du Chapitre I) agrave 30degC et en preacutesence de glucose seule EcPDF dont

le gegravene est contenu dans le plasmide pMAK est exprimeacutee et toutes les bacteacuteries poussent de la

mecircme faccedilon (Figure III-1A) De mecircme agrave 42degC et en preacutesence drsquoarabinose seules les bacteacuteries

exprimant une PDF fonctionnelle porteacutee par le plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose peuvent

pousser confirmant que Vp16PDF assure pleinement une activiteacute peptide deacuteformylase in vivo

(Figure III-1B) Pourtant nous avons constateacute une inhibition de croissance de la souche

PAL421Tr quand des boicirctes identiques avaient eacuteteacute incubeacutees agrave 30degC au lieu de 42degC Cette

inhibition augmente avec la concentration drsquoarabinose et se manifeste deacutejagrave agrave des concentrations

tregraves faibles (Figure III-1C)

Afin de mieux comprendre cet effet inhibiteur les bacteacuteries PAL421Tr ont ensuite eacuteteacute

cultiveacutees en milieu liquide contenant de lrsquoarabinose et incubeacutees agrave 30degC Le suivi de la

croissance bacteacuterienne au cours du temps a montreacute une inhibition significative apregraves 2h de

culture suivi drsquoun arrecirct quasi-total de la croissance agrave 7h de culture uniquement en preacutesence de

Vp16PDF (Figure III-1D courbe rouge agrave comparer au controcircle (courbe noire) dans lequel les

bacteacuteries expriment uniquement EcPDF codeacutee agrave la fois par les plasmides pBAD et pMAK)

Lrsquoensemble de ces reacutesultats indique une inhibition de la croissance bacteacuterienne induite

par lrsquoexpression de Vp16PDF

Chapitre III

119

A

B

C

D

Figure III-1 Croissance bacteacuterienne agrave 30degC et 42degC lors de lrsquoexpression de Vp16PDF dans la souche PAL421Tr Des

gouttes de dilutions successives de 10 en 10 preacuteleveacutees sur une culture liquide pousseacutee une nuit agrave 30degC sont deacuteposeacutees sur milieu

geacuteloseacute Les bacteacuteries de la souche PAL421Tr contiennent le plasmide pMAK portant le gegravene codant EcPDF wt et sont

transformeacutees avec un plasmide pBAD vide ou portant les gegravenes codant EcPDF ou Vp16PDF wt A) Croissance sur milieu solide

agrave 30degC avec ampicilline et 05 de glucose pour inhiber lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD Seule EcPDF codeacutee

par le pMAK est exprimeacutee Les boicirctes sont incubeacutees 20h Ce controcircle permet de veacuterifier que la mecircme quantiteacute de cellules est

deacuteposeacutee pour chacun des eacutechantillons B) Croissance sur milieu solide agrave 42degC avec ampicilline et une concentration croissante

drsquoarabinose afin drsquoinduire lrsquoexpression du gegravene porteacute par le plasmide pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h C) Croissance sur

milieu solide agrave 30degC avec ampicilline et des concentrations croissante drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le

pBAD Les boicirctes sont incubeacutees 20h D) Croissance bacteacuterienne en milieu liquide agrave 30degC Utilisation de milieu LB avec 1

drsquoarabinose pour lrsquoexpression de la proteacuteine codeacutee par le pBAD (indiqueacute sur les courbes) Les cellules expriment toutes EcPDF

codeacutee par le pMAK

Chapitre III

120

A2 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne nrsquoest pas due agrave une

compeacutetition entre Vp16PDF et EcPDF mais deacutepend de la tempeacuterature

Suite aux reacutesultats preacuteceacutedents et afin de deacuteterminer si lrsquoeffet inhibiteur de la croissance

observeacute chez les bacteacuteries exprimant Vp16PDF serait ducirc agrave la co-expression avec EcPDF jrsquoai

reacutealiseacute un nouveau test de compleacutementation fonctionnelle en utilisant cette fois une souche de

bacteacuteries PAL421Tr ayant perdu le plasmide pMAK705 contenant le gegravene codant EcPDF apregraves

plusieurs cycles de repiquage des cellules agrave 42degC (souche appeleacutee PAL421TrΔpMAK) Par

conseacutequent ces cellules nrsquoexpriment pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF codeacutee par le

plasmide pBAD quelle que soit la tempeacuterature drsquoincubation degraves lors que de lrsquoarabinose est

preacutesent dans le milieu de culture Lrsquoexpeacuterience a montreacute une inhibition tregraves forte de la

croissance bacteacuterienne agrave 30degC de mecircme intensiteacute que celle observeacutee lorsque les deux proteacuteines

EcPDF et Vp16PDF sont exprimeacutees simultaneacutement (Figure III-2A panneau de droite deux

lignes du bas) Ces reacutesultats signifient que lrsquoeffet inhibiteur sur la croissance nrsquoest pas ducirc agrave une

eacuteventuelle compeacutetition entre les deux deacuteformylases mais uniquement agrave lrsquoexpression de

Vp16PDF Par ailleurs cet effet est deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil est eacutegalement observeacute

agrave 25degC (Figure III-2A panneau de gauche) mais pas agrave 37 ou 42degC (Figure III-2B)

Chapitre III

121

A3 ndash Lrsquoinhibition de croissance est indeacutependante du fond geacuteneacutetique des

bacteacuteries

Afin de veacuterifier si lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par Vp16PDF ne deacutepend pas du

fond geacuteneacutetique de la souche bacteacuterienne utiliseacutee nous avons choisi drsquoeacutetudier la croissance

drsquoautres souches drsquoE coli Les tests preacuteceacutedents ayant montreacute qursquoil nrsquoy avait pas de compeacutetition

entre EcPDF et Vp16PDF il nrsquoeacutetait donc pas neacutecessaire drsquoutiliser des souches dont le gegravene de

deacuteformylase endogegravene a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et lrsquoexpeacuterience a donc simplement consisteacute agrave transformer

de nouvelles souches bacteacuteriennes (MG1655 W3110 MC4100 et JM101Tr voir Mateacuteriels et

Meacutethodes tableau MM-1) avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant Vp16PDF Les

bacteacuteries ont alors eacuteteacute cultiveacutees agrave 30degC en utilisant un milieu LB contenant diffeacuterentes

concentrations drsquoarabinose Comme observeacute dans la souche PAL421Tr lrsquoexpression de la

A

B

Figure III-2 Test de croissance de bacteacuteries E coli sur milieu solide exprimant soit Vp16PDF et EcPDF

simultaneacutement soit uniquement Vp16PDF agrave diffeacuterentes tempeacuteratures et en preacutesence drsquoarabinose A) A

25degC et 30degC la souche PAL421Tr exprime le gegravene EcPDF porteacute par le pMAK705-EcPDF La souche

PAL421TrΔpMAK (derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle

nrsquoexprime donc pas EcPDF mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD induit avec les 2 drsquoarabinose B)

A 37degC et 42degC le plasmide pMAK705-EcPDF (thermosensible) nrsquoest plus preacutesent dans les cellules Le gegravene

porteacute par le pBAD est toujours induit par lrsquoarabinose preacutesent dans le milieu (2) La souche PAL421TrΔpMAK

(derniegravere ligne pour chacune des boicirctes) ne possegravede plus le pMAK705-EcPDF elle nrsquoexprime donc pas EcPDF

mais uniquement Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

122

proteacuteine Vp16PDF induit une inhibition de la croissance bacteacuterienne de chacune des souches

testeacutees effet drsquoautant plus marqueacute que la concentration en arabinose est forte (Figure III-3A)

Lrsquoeffet inhibiteur est lagrave encore deacutependant de la tempeacuterature puisqursquoil nrsquoest pas observeacute agrave 37degC

(Figure III-3B) De mecircme lrsquoinhibition de croissance provoqueacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF

a pu ecirctre observeacutee sur des cultures en milieu liquide pour les deux souches MG1655 et JM101Tr

(Figure III-3C)

A

B

C

Figure III-3 Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance cellulaire de diffeacuterentes souches drsquoE coli

sauvages A) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches drsquoE coli MG1655 W3110 Jm101Tr

et MC4100 Les bacteacuteries sont cultiveacutees sur des milieux de culture solides (LB agar) avec ampicilline et diffeacuterentes

concentration drsquoarabinose (02 et 1) B) La mecircme expeacuterience a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave 37degC avec les souches MG1655 W3110

Jm101Tr C) Cineacutetique de croissance des souches MG1655 et Jm101Tr en milieu LB liquide avec 2 drsquoarabinose Effet

de lrsquoexpression de Vp16PDF agrave 30degC chez diffeacuterentes souches E coli MG1655 et Jm101Tr en milieu liquide (LB) avec

ampicilline et 1 drsquoarabinose

Chapitre III

123

A4 ndash Lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne induite par

lrsquoexpression de Vp16PDF neacutecessiteacute une forme active de

lrsquoenzyme

Lrsquoensemble des reacutesultats preacuteceacutedents montre que Vp16PDF provoque un ralentissement

significatif de la croissance bacteacuterienne et ce agrave basse tempeacuterature De plus lrsquoinhibition est

indeacutependante de la souche bacteacuterienne utiliseacutee et nrsquoest pas la conseacutequence drsquoune compeacutetition

avec la PDF naturellement exprimeacutee par la bacteacuterie Je me suis alors demandeacute si lrsquoinhibition

observeacutee pouvait avoir un lien avec lrsquoactiviteacute enzymatique peptide deacuteformylase de Vp16PDF

Jrsquoai pour cela effectueacute des tests de compleacutementation en utilisant deux mutants catalytiques de

Vp16PDF E128A et Q47K Jrsquoai choisi de muter les reacutesidus E128 et Q47 car les reacutesidus

eacutequivalents chez EcPDF (E133 et Q50) sont impliqueacutes dans lrsquoaffiniteacute pour le substrat et dans le

meacutecanisme catalytique de deacuteformylation130180190 (voir Introduction Figure i22) En effet le

mutant E133A drsquoEcPDF est inactif in vivo (il ne compleacutemente pas agrave 42degC) et in vitro (Km =

0011 mM vs 62 mM pour la wt activiteacute relative kcat Km infeacuterieure agrave 05 de lrsquoactiviteacute obtenue

avec EcPDF sauvage) 130 de mecircme que le mutant Q50A drsquoEcPDF dont les paramegravetres

cineacutetiques indiquent clairement une perte drsquoefficaciteacute catalytique mais dont lrsquoaffiniteacute pour le

substrat est inalteacutereacutee 130 Afin de veacuterifier que les mutations E128A et Q47K introduites dans

Vp16PDF provoquent bien une inactivation de la proteacuteine le test de compleacutementation

fonctionnelle a drsquoabord eacuteteacute effectueacute agrave 42degC Comme attendu par homologie avec EcPDF

chacune des deux mutations inactive la fonction peptide deacuteformylase de Vp16PDF lrsquoempecircchant

de compleacutementer les bacteacuteries PAL421Tr (Figure III-4 agrave 42degC) En revanche lorsque le test est

reacutealiseacute agrave 30degC les bacteacuteries posseacutedant les versions muteacutees de Vp16PDF ont une croissance

normale et eacutequivalente agrave celle des bacteacuteries exprimant EcPDF sauvage (aucun effet inhibiteur

nrsquoest observeacute voir Figure III-4 agrave 30degC) Cela signifie que lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF sur la

croissance des bacteacuteries est lieacute agrave lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine crsquoest-agrave-dire agrave sa fonction

de deacuteformylation des proteacuteines drsquoE coli en cours de synthegravese

Chapitre III

124

Figure III-4 Influence de lrsquoactiviteacute deformylase de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries PAL421Tr

A 42degC seule la deacuteformylase codeacutee par le pBAD est exprimeacutee A 30degC les cellules expriment la deacuteformylase

codeacutee par le pBAD ainsi que la deacuteformylase endogegravene drsquoE coli codeacutee par le pMAK705

A5 Lrsquoisoleucine terminale de Vp16PDF joue un rocircle crucial dans lrsquoeffet

inhibiteur exerceacute par lrsquoexpression de la proteacuteine

Etant donneacute qursquoune des diffeacuterences majeures entre Vp16PDF et EcPDF reacuteside agrave lrsquoextreacutemiteacute

C-terminale de ces deux proteacuteines nous avons deacutecideacute drsquoeacutevaluer la possibiliteacute que cette reacutegion

(incluant lrsquoheacutelice Cter) ait un impact sur lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF agrave des

tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC Ainsi dans le but drsquoidentifier les deacuteterminants responsables

de lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF nous avons drsquoabord analyseacute lrsquoeffet agrave 30degC des versions

chimeacuteriques de Vp16PDF qui possegravedent agrave leur extreacutemiteacute C-terminale diffeacuterents fragments issus

de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF (chimegraveres preacuteceacutedemment utiliseacutees pour les tests de

compleacutementation fonctionnelle voir chapitre II section C1 et Figure II-7)

Comme attendu Vp16PDF wt inhibe la croissance bacteacuterienne agrave 30degC (Figure III-5)

Au contraire la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice ne provoque pas drsquoinhibition de croissance

(Figure III-5) Or jrsquoai montreacute que cette chimegravere est tregraves peu active in vivo (voir Chapitre II

Figure II-10A) ce qui signifie qursquoelle nrsquoest pas capable drsquoexercer pleinement son activiteacute

deacuteformylase Cela peut ecirctre ducirc agrave un deacutefaut drsquoactiviteacute enzymatique etou une incapaciteacute de se

lier au ribosome hypothegraveses qui seront testeacutees en purifiant la proteacuteine recombinante Les

cellules exprimant la chimegravere Vp16PDF(VTI)heacutelice ne montrent pas non plus drsquoinhibition de

croissance en preacutesence drsquoarabinose agrave 02 et une leacutegegravere inhibition pour des concentrations en

arabinose plus eacuteleveacutees comparable agrave celle observeacutee avec Vp16PDF(KLF)heacutelice (Figure III-5)

Cependant drsquoapregraves les tests preacuteliminaires drsquoactiviteacute et de compleacutementation fonctionnelle cette

proteacuteine est tregraves active (voir Chapitre II Figure II-10A) Il semble donc que lrsquoajout de lrsquoheacutelice

α en C-terminal sans modification des trois derniers reacutesidus VTI de la proteacuteine supprime lrsquoeffet

Chapitre III

125

inhibiteur de croissance provoqueacute par Vp16PDF Enfin les cellules exprimant

Vp16PDF(VTF)heacutelice ont une croissance inhibeacutee le pheacutenotype nrsquoeacutetant pas drastique mais

intermeacutediaire entre celui observeacute pour Vp16PDF wt et les deux autres chimegraveres (Figure III-5)

Lrsquoinhibition est drsquoautant plus forte que la concentration en arabinose augmente et donc la

quantiteacute de proteacuteine chimegravere exprimeacutee (Figure III-5)

Figure III-5 Test de croissance de bacteacuteries exprimant les proteacuteines peptides deacuteformylases chimegraveres sur

milieu solide agrave 30degC Les boicirctes sont suppleacutementeacutees soit en glucose (pour ne pas exprimer le gegravene du pBAD)

soit avec diffeacuterentes concentrations drsquoarabinose (pour exprimer le gegravene du pBAD) Elles sont incubeacutees 24h agrave

30degC La souche utiliseacutee est Jm101Tr

Drsquoapregraves mes reacutesultats la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de

Vp16PDF constitue un eacuteleacutement essentiel dans lrsquoeffet inhibiteur de la proteacuteine Vp16PDF En

effet la preacutesence de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF nrsquoaltegravere pas

lrsquoactiviteacute deacuteformylase in vivo et in vitro mais supprime de faccedilon drastique lrsquoeffet inhibiteur sur

la croissance bacteacuterienne agrave 30degC

Lrsquoeffet inhibiteur est eacutegalement aboli avec les chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et

Vp16PDF(VTF)heacutelice Neacuteanmoins lrsquoabsence de compleacutementation fonctionnelle in vivo et la

faible activiteacute in vitro observeacutees avec ces deux derniegraveres chimegraveres nous laissent suggeacuterer que

lrsquoabsence drsquoinhibition agrave 30degC est relieacutee agrave une baisse drsquoactiviteacute deacuteformylase des deux chimegraveres

reproduisant la situation deacutejagrave observeacutee avec les mutants E128A et Q47K Si crsquoest le cas les

trois derniers reacutesidus V135T136I137 de Vp16PDF seraient des eacuteleacutements deacuteterminants pour

lrsquoactiviteacute enzymatique de la proteacuteine En effet si nos donneacutees enzymatiques sont confirmeacutees

cela impliquera que la substitution des reacutesidus VTI en reacutesidus KLF diminue fortement lrsquoactiviteacute

et la compleacutementation agrave 42degC mais nrsquoinhibe pas la croissance bacteacuterienne (comparer les

chimegraveres Vp16PDF(KLF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1) Par ailleurs la simple

substitution de lrsquoI137 en Phe suffit agrave diminuer fortement lrsquoactiviteacute (comparer les chimegraveres

Vp16PDF(VTF)heacutelice et Vp16PDF(VTI)heacutelice Tableau III-1)

Chapitre III

126

Cependant la preacutesence de la seacutequence VTI et lrsquoabsence de lrsquoheacutelice 3 sont des

conditions neacutecessaires mais pas suffisantes pour transposer lrsquoeffet inhibiteur agrave toute autre PDFs

En effet les versions chimeacuteriques drsquoEcPDF construites pour mimer Vp16PDF (Chapitre II

Figure II-9) ne provoquent aucune inhibition de croissance Ainsi bien que les diffeacuterents

chimegraveres soient fonctionnellement actives (Chapitre II) ni la deacuteleacutetion des heacutelices 3 et 3

drsquoEcPDF ni la mutation des reacutesidus KLF en VTI ne provoquent une inhibition de croissance

(Figure III-6)

Construction Compleacutementation

fonctionnelle (42degC) Activiteacute in vitro Croissance agrave 30degC

Vp16PDF +++ +++ ---

Vp16PDF(KLF)heacutelice + + +++

Vp16PDF(VTI)heacutelice +++ +++ +++

Vp16PDF(VTF)heacutelice - + +

Tableau III-1 Tableau reacutecapitulatif de lrsquoactiviteacute peptide deacuteformylase de Vp16PDF et de ses chimegraveres

Lrsquoensemble combineacute de ces reacutesultats met en lumiegravere le lien entre les diffeacuterentes

particulariteacutes structurales de Vp16PDF et les conseacutequences de son expression dans une bacteacuterie

agrave des tempeacuteratures infeacuterieures agrave 30degC En particulier lrsquoextreacutemiteacute C-terminale tregraves courte est

directement responsable de lrsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne par la proteacuteine Vp16PDF

vraisemblablement via un mode de fixation au ribosome diffeacuterent de celui de la proteacuteine drsquoE

coli En effet lrsquoajout agrave lrsquoextreacutemiteacute C-terminale de Vp16PDF de lrsquoheacutelice 3 drsquoEcPDF nrsquoaltegravere

Figure III-6 Test de croissance agrave 30degC des bacteacuteries PAL421Tr transformeacutees avec des versions muteacutees

drsquoEcPDF au niveau de la reacutegion C-terminale Les gouttes de cultures de dilutions successives au dixiegraveme

sont deacuteposeacutees sur boicircte LB agar suppleacutementeacutee avec 1 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des proteacuteines

Lrsquoincubation des boicirctes est faite agrave 30degC durant 17h

Chapitre III

127

pas lrsquoactiviteacute deacuteformylase de la proteacuteine mais suffit agrave restaurer la croissance bacteacuterienne

Neacuteanmoins drsquoautres facteurs speacutecifiques de la proteacuteine Vp16PDF non encore identifieacutes

semblent ecirctre neacutecessaires pour pouvoir reproduire lrsquoeffet inhibiteur dans drsquoautres PDFs

B ndash La surexpression de Vp16PDF dans E coli perturbe lrsquointeacutegriteacute de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

B1 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF altegravere la structure de lrsquoenveloppe

bacteacuterienne

Apregraves avoir observeacute les cineacutetiques de croissance des bacteacuteries exprimant Vp16PDF et

remarqueacute une mort cellulaire preacutecoce agrave 30degC (voir ci-dessus) nous avons deacutecideacute drsquoobserver

lrsquoapparence des cellules afin de voir srsquoil eacutetait possible de deacuteceler des particulariteacutes

pheacutenotypiques permettant de nous eacuteclairer sur les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression

de Vp16PDF Ainsi des bacteacuteries de la souche JM101Tr ont eacuteteacute transformeacutees avec le plasmide

pBAD contenant le gegravene codant EcPDF ou Vp16PDF et mises en culture liquide agrave 30degC en

preacutesence drsquoarabinose Des aliquotes ont alors eacuteteacute preacuteleveacutes agrave 5h et agrave 24h de culture (Figure III-

1D) et traiteacutes avec du iodure de propidium (IP) un agent intercalant utiliseacute comme marqueur

de la viabiliteacute cellulaire En effet agrave cause de sa lipophobie eacuteleveacutee lrsquoIP ne peut peacuteneacutetrer dans les

cellules viables posseacutedant une bonne inteacutegriteacute membranaire Lrsquoobservation des eacutechantillons au

microscope photonique a montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF sont moins nombreuses

que celles exprimant EcPDF et qursquoune forte proportion semble lyseacutee (Figure III-5A)

conduisant agrave une forte mortaliteacute cellulaire (Figure III-5B) De plus lrsquoobservation des mecircmes

eacutechantillons (apregraves 5h de culture) en microscopie eacutelectronique agrave transmission a montreacute que les

bacteacuteries exprimant Vp16PDF ont un aspect anormal deacuteformeacute notamment au niveau de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (Figure III-5C panneaux de gauche) En effet les trois structures de

lrsquoenveloppe bacteacuterienne (membrane externe peacuteriplasme et membrane interne) sont bien

visibles et diffeacuterencieacutees dans les cellules controcircles mais sont confondues dans les cellules

exprimant la proteacuteine Vp16PDF (Figure III-5C panneaux de droite)

Chapitre III

128

B2 ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF accroicirct la sensibiliteacute agrave lrsquoaction bacteacuteriolytique de

deacutetergents et antibiotiques

Les bacteacuteries ayant une enveloppe alteacutereacutee peuvent preacutesenter des pheacutenotypes de

sensibiliteacute accrue agrave diffeacuterentes moleacutecules comme les deacutetergents et les antibiotiques Afin de

confirmer lrsquoalteacuteration de lrsquoenveloppe de la bacteacuterie E coli induite par Vp16PDF nous avons

donc choisi de tester lrsquoeffet drsquoun deacutetergent (SDS) et drsquoun antibiotique (vancomycine) sur la

croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant la proteacuteine Le SDS est un deacutetergent anionique

puissant qui a un effet deacutenaturant sur les membranes 245 via la deacutenaturation des proteacuteines

membranaires hydrophobes Toutefois agrave basse concentration la croissance de bacteacuteries

sauvages nrsquoest que peu affecteacutee par le SDS au contraire des bacteacuteries dont la paroi est alteacutereacutee

La vancomycine est un antibiotique qui inhibe la synthegravese du peptidoglycane des bacteacuteries agrave

A

B

C

Figure III-5 Taux de mortaliteacute et aspect des cellules bacteacuteriennes (Jm101Tr) exprimant soit EcPDF soit

Vp16PDF agrave 30degC en milieu liquide LB avec 2 drsquoarabinose A) Observation des cellules bacteacuteriennes au

microscope photonique exprimant EcPDF ou Vp16PDF apregraves 5h et 24h de culture B) Taux de mortaliteacute des

cellules apregraves 5h et 24h de culture C) Observation au microscope eacutelectronique agrave transmission des cellules apregraves

5h de culture A 30degC les cellules expriment toutes EcPDF codeacutee par le pMAK En preacutesence drsquoarabinose les

cellules expriment eacutegalement le gegravene EcPDF ou Vp16PDF porteacute par le pBAD

Chapitre III

129

Gram positif Elle nrsquoa aucun effet sur les bacteacuteries agrave Gram neacutegatif dont le peptidoglycane est

plus fin et preacutesent dans lrsquoespace peacuteriplasmique elle est en outre trop grosse pour passer agrave travers

les porines de la membrane externe des bacteacuteries agrave Gram neacutegatif

Des tests sur milieu geacuteloseacute suppleacutementeacute en arabinose et SDS ou vancomycine ont eacuteteacute

effectueacutes Les expeacuteriences ont eacuteteacute reacutealiseacutees agrave 30degC et 37degC Comme attendu en absence de SDS

ou vancomycine toutes les bacteacuteries poussent normalement agrave 37degC indeacutependamment du gegravene

porteacute par le pBAD car aucune inhibition induite par Vp16PDF wt nrsquoest observeacutee agrave cette

tempeacuterature sur milieu solide (Figure III-6 panneaux de gauche) En revanche en preacutesence de

SDS ou de vancomycine faiblement concentreacutes la croissance des bacteacuteries exprimant la forme

active de Vp16PDF est inhibeacutee alors que les bacteacuteries exprimant EcPDF ou les formes inactives

de Vp16PDF (mutants E128A et Q47K voir Figure III-4) ne sont pas affecteacutees (Figure III-6)

Cela signifie que lrsquoexpression de Vp16PDF wt induit un pheacutenotype de sensibiliteacute au SDS ou agrave

la vancomycine ce qui confirme que lrsquointeacutegriteacute de la membrane externe est alteacutereacutee suite agrave

lrsquoexpression de cette proteacuteine Notons eacutegalement que seule la forme active de Vp16PDF induit

ce deacutefaut de croissance indiquant encore une fois que le pheacutenotype est lieacute agrave lrsquoactiviteacute

enzymatique de la proteacuteine Les mecircmes effets mais plus intenses ont eacuteteacute obtenus agrave 30degC

(donneacutees non montreacutees) Ainsi lrsquoeffet de la vancomycine pourrait indiquer une alteacuteration de la

structure des porines de la membrane externe des bacteacuteries lui permettant alors de peacuteneacutetrer

dans lrsquoespace peacuteriplasmique et ainsi deacutegrader le peptidoglycane conduisant agrave lrsquoeacuteclatement des

bacteacuteries par choc osmotique

Figure III-6 Effet drsquoun deacutetergent et drsquoun antibiotique sur la croissance de bacteacuteries Jm101Tr qui

expriment Vp16PDF A) Effet du SDS sur la croissance des bacteacuteries JM101Tr exprimant Vp16PDF (induction

de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC) B) Effet de la vancomycine sur la croissance des bacteacuteries JM101tr

exprimant Vp16PDF (induction de la proteacuteine avec 02 arabinose agrave 37degC)

Chapitre III

130

C ndashLrsquoexpression de Vp16PDF interfegravere avec le repliement de novo des proteacuteines

Lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF mime les pheacutenotypes observeacutes dans les cellules

bacteacuteriennes qui ont perdu la chaperonne Trigger Factor (TF) En effet le mutant tig manifeste

aussi un deacutefaut de croissance agrave 30degC 246 Le fait qursquoaucun pheacutenotype ne soit visible agrave des

tempeacuteratures plus eacuteleveacutees dans le mutant tig a eacuteteacute expliqueacute par lrsquoexpression induite en reacuteponse

agrave des stress notamment thermiques drsquoautres laquo heat shock proteins raquo (Hsp) qui ne rendent plus

le TF essentiel 246 De plus le mutant tig manifeste eacutegalement une susceptibiliteacute accrue au

SDS et agrave la vancomycine due agrave une diminution des proteacuteines OMPs (laquo Outer Membrane

Proteins raquo) 105247 En effet le TF a eacuteteacute montreacute comme jouant un rocircle crucial dans la biogenegravese

des OMPs Cela nous a ameneacutes agrave suggeacuterer que lrsquoexpression de Vp16PDF pourrait provoquer

des deacutefauts dans la biogenegravese des OMPs y compris les porines Notons eacutegalement que le

pheacutenotype induit par lexpression de Vp16PDF a aussi eacuteteacute observeacute pour des mutants drsquoE coli

dans les gegravenes Sec qui constituent les principaux processus de transport des proteacuteines de la

membrane dans les bacteacuteries 248249 De maniegravere inteacuteressante nous avons constateacute que les

cellules exprimant Vp16PDF eacutetaient sensibles aux inhibiteurs de SecA (Figure III-7) et la

proteacuteine induit la formation dagreacutegats intracellulaires (voir paragraphe suivant) suggeacuterant que

Vp16PDF pourrait eacutegalement interfeacuterer avec la translocation des proteacuteines via la voie Sec

Figure III-7 Croissance bacteacuterienne en preacutesence de NaN3 Lrsquoazide de sodium est un inhibiteur de la voie

Sec Souche Jm101Tr induction des proteacuteines avec arabinose croissance agrave 37degC

Chez les bacteacuteries le repliement de la majoriteacute des proteacuteines nouvellement syntheacutetiseacutees

est assureacute par le trigger factor (TF) et une proportion non neacutegligeable de proteacuteines (~30)

neacutecessite ensuite lrsquointervention drsquoautres chaperons moleacuteculaires (DnaKDnaJ etou

GroELGroES) (Figure III-8A) Ces voies ne sont pas indeacutependantes mais au contraire

eacutetroitement lieacutees avec lrsquoexistence drsquoautres voies connecteacutees incluant la voie SecASecB (Figure

III-8B) Ainsi une bacteacuterie deacuteficiente en lrsquoun ou lrsquoautre de ces facteurs met en place des voies

de contournement afin de pouvoir assurer malgreacute tout le repliement des proteacuteines naissantes 246

Chapitre III

131

Figure III-8 Les diffeacuterentes voies meacutetaboliques impliqueacutees dans le repliement et lrsquoadressage des

proteacuteines chez la bacteacuterie A) Facteurs impliqueacutes dans le repliement des proteacuteines Le TF est la premiegravere

enzyme agrave intervenir ensuite le systegraveme GroESEL etou le systegraveme des Hsp70 DnaKJ permettent le repliement

des proteacuteines de novo ou en condition de stress Drsquoapregraves Pechmann et al 2013 250 B) Rocircles des diffeacuterentes

voies de chaperons moleacuteculaires dans le repliement et lrsquoadressage des proteacuteines La synthegravese de proteacuteines de

novo (au centre) la voie cytosolique (agrave droite) la voie Sec (en bas) la voie TAT (en haut) et lrsquoadressage agrave la

membrane via un peptide signal en C-ter (agrave gauche) Les abreacuteviations pour les chaperons sont Trigger factor

(TF) DnaKDnaJDnaE (KJE) GroESGroEL (ESL) Sec A (A) SecB (B) et les proteacuteines de maturation redox

(REMPs) IM signifie membrane interne Une flegraveche verte indique une implication prouveacutee une flegraveche noire

remplie indique une interaction deacutemontreacutee et une flegraveche en pointilleacutee une interaction possible Drsquoapregraves Castanieacute-

Cornet et al 2014 246

A la lumiegravere de toutes ces donneacutees nous avons eacutemis lrsquohypothegravese que Vp16PDF pourrait

perturber le repliement etou lrsquoadressage co-traductionnel des proteacuteines agrave la membrane ce qui

est coheacuterent avec les expeacuteriences de pontage chimique entre Vp16PDF et le ribosome qui ont

montreacute que cette deacuteformylase atypique pourrait interagir avec le ribosome agrave proximiteacute du

tunnel de sortie du peptide (Chapitre II Figure II-4) au niveau des zones drsquointeraction du TF

(proteacuteines ribosomales uL23 uL24 et uL29) et de SecA (proteacuteines ribosomales uL22 uL23 et

uL24 Jrsquoai ainsi chercheacute agrave comprendre le possible dialogue entre Vp16PDF TF SecA et

drsquoautres possibles facteurs co-traductionnelles impliqueacutes dans le repliement et translocation des

chaicircnes naissantes

Chapitre III

132

Nous avons alors choisi drsquoeacutetudier lrsquoinfluence de Vp16PDF dans plusieurs contextes mutants

Nous avons choisi des mutants de chaperons moleacuteculaires fournis par lrsquoeacutequipe de Pierre

Genevaux en lrsquooccurrence un mutant KO dans le gegravene codant pour le chaperon Trigger Factor

(mutant Δtig) un mutant KO dans le gegravene codant pour la proteacuteine drsquoadressage SecB (mutant

ΔsecB) et un double mutant KO dans les gegravenes TF et SecB (mutant ΔtigΔsecB) (voir les

caracteacuteristiques de ces souches toutes deacuteriveacutees de la souche sauvage MG1655 dans le chapitre

Mateacuteriels et Meacutethodes) Ces mutants sont viables car le repliement des proteacuteines en cours de

synthegravese est assureacute par diffeacuterents facteurs plus ou moins interchangeables et les bacteacuteries

peuvent donc srsquoadapter sans trop de deacutesordres meacutetaboliques 246 Jrsquoai utiliseacute ces souches

mutantes pour exprimer Vp16PDF (gegravene codant porteacute par le plasmide pBAD) en preacutesence

drsquoarabinose Jrsquoai alors regardeacute lrsquoeffet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des souches

mutantes ainsi que lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats dans ces contextes mutants (voir paragraphe

suivant)

Lrsquoexpeacuterience a confirmeacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque lrsquoinhibition de la

croissance bacteacuterienne de la souche MG1655 sauvage (Figure III-9A panneau laquo wt raquo) comme

cela avait deacutejagrave eacuteteacute observeacute (voir Figure III-1 et III-3) De maniegravere inteacuteressante nous avons

observeacute que la deacuteleacutetion du gegravene codant TF (Δtig) ou SecB (ΔsecB) a consideacuterablement aggraveacute

la toxiciteacute exerceacutee par lrsquoexpression de Vp16PDF lrsquoinhibition ayant eacuteteacute observeacutee sur milieu

solide (Figure III-9A) et en cultures liquides (Figure III-9B) En revanche lrsquoeffet inhibiteur sur

milieu solide est nettement moins prononceacute chez le double mutant ΔtigΔsecB (Figure III-9A)

et inexistant dans les conditions expeacuterimentales testeacutees en culture liquide (Figure III-9B) De

plus la surexpression de TF ou SecB dans les souches ΔsecB et Δtig respectivement supprime

lrsquoeffet inhibiteur de Vp16PDF (Figure III-9C)

Chapitre III

133

Ces reacutesultats suggegraverent que lexpression de Vp16 PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec

la voie SecBTF Le fait que le double mutant ΔtigΔsecB deacutemontreacute preacuteceacutedemment comme

adressant les preacute-proteacuteines via un mode de translocation co-traductionnelle plus speacutecifique et

indeacutependante de SecB 105248251 est moins sensible agrave lrsquoexpression de Vp16PDF que les deux

simples mutants suggegravere encore plus que Vp16PDF interfegravere en effet avec la voie Sec

A

B

C

Figure III-9 Caracteacuterisation preacuteliminaire in vivo de lrsquoeffet bacteacutericide induit par Vp16PDF A) Test de

croissance sur milieu solide de la souche MG1655 Des gouttes de culture bacteacuterienne avec dilutions successives

au dixiegraveme sont deacuteposeacutees sur boicirctes LB agar suppleacutementeacutees avec 035 drsquoarabinose pour lrsquoexpression des

gegravenes preacutesents dans le pBAD B) Test de croissance en milieu liquide de la souche MG1655 Culture en milieu

LB suppleacutementeacute avec 2 drsquoarabinose incubeacutee agrave 28degC En bleu bacteacuteries avec plasmide vide en orange

bacteacuteries exprimant EcPDF en gris bacteacuteries exprimant Vp16PDF C) Utilisation de la souche MG1655

transformeacutee avec un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose permettant lrsquoexpression de EcPDF ou Vp16PDF

et avec un plasmide p29SEN inductible agrave lrsquoIPTG permettant lrsquoexpression de EcTF ou EcSecB

Chapitre III

134

D ndash Lrsquoexpression de Vp16PDF dans E coli conduit agrave lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats

Des travaux anteacuterieurs ont montreacute que des mutations dans le gegravene codant SecB induisent

lrsquoaccumulation de proteacuteines de la voie de seacutecreacutetion dans des agreacutegats cytosoliques 248252 Dans

le but de mieux comprendre les dommages causeacutes par Vp16PDF jrsquoai donc deacutecideacute drsquoanalyser

lrsquoagreacutegation des proteacuteines en reacuteponse agrave son expression

Des bacteacuteries E coli W3110 transformeacutees avec le plasmide pBAD contenant le gegravene codant

EcPDF ou Vp16PDF ont eacuteteacute mises en culture liquide dans un milieu suppleacutementeacute en arabinose

et incubeacutees agrave 30degC (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Dans ces conditions lrsquoexpression de lrsquoune ou

lrsquoautre des deux PDFs est induite et la croissance bacteacuterienne inhibeacutee en reacuteponse agrave lrsquoexpression

de Vp16PDF (voir Figure III-1B et C) Drsquoautre part les cultures ont eacuteteacute arrecircteacutees agrave une DO600

eacutegale agrave 1 crsquoest-agrave-dire avant que lrsquoinhibition de croissance ne soit visible (voir Figure III-1D)

puis les agreacutegats proteacuteiques extraits (voir Mateacuteriels et Meacutethodes) Lrsquoanalyse des surnageants de

lyse ou des fractions insolubles a montreacute des profils eacutelectrophoreacutetiques eacutequivalents pour des

bacteacuteries ayant exprimeacute EcPDF ou Vp16PDF similaires agrave celui obtenu avec des bacteacuteries

nrsquoayant surexprimeacute aucune proteacuteine (Figure III-10) Cela indique que lrsquoaccumulation des

proteacuteines solubles ou insolubles nrsquoest pas drastiquement affecteacutee En revanche lrsquoanalyse des

profils eacutelectrophoreacutetiques correspondant aux agreacutegats proteacuteiques a reacuteveacuteleacute que les bacteacuteries

exprimant Vp16PDF montrent un pattern de ces agreacutegats diffeacuterent de celui surexprimant EcPDF

ou le plasmide vide (Figure III-10)

Figure III-10 Analyse du profil eacutelectrophoreacutetique des fractions solubles insolubles et des agreacutegats

obtenus agrave partir de cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC Analyse sur gel SDS-PAGE 14 La souche utiliseacutee

est W3110 mise en culture jusqursquoagrave une DO600 = 1 en preacutesence drsquoarabinose 2 pour exprimer le gegravene preacutesent

dans le pBAD

Chapitre III

135

Les mecircmes reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec la souche MG1655 (Figure III-11A et B) Une

analyse quantitative du gel (voir Mateacuteriels amp Meacutethodes) a ensuite eacuteteacute reacutealiseacutee pour affiner ces

observations Lrsquoapparition drsquoun plus grand nombre de pics a confirmeacute la preacutesence de

nombreuses proteacuteines potentiellement nouvelles agreacutegeacutees en reacuteponse agrave lrsquoexpression de

ltVp16PDF (Figure III-11C panneau du bas agrave comparer aux panneaux du haut et du milieu)

Par ailleurs lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats semble toucher des proteacuteines de tous poids moleacuteculaires

avec toutefois une accumulation sensiblement plus marqueacutee pour des tailles infeacuterieures agrave 40

kDa environ Enfin les cellules exprimant EcPDF contiennent comme celles nrsquoexprimant

aucune PDF des proteacuteines agreacutegeacutees dont la grande majoriteacute des bandes proteacuteiques ne deacutepasse

pas une intensiteacute supeacuterieure agrave 7500 ua (Figure III-11C) Seuls trois pics de proteacuteines deacutepassent

cette valeur pour atteindre une intensiteacute comprise entre 30000 et 45000 ua Les cellules ayant

exprimeacute Vp16PDF preacutesentent quant agrave elles des bandes proteacuteiques dont lrsquointensiteacute est supeacuterieure

agrave 7500 ua atteignant pour un grand nombre drsquoentre elles une valeur supeacuterieure agrave 15000 ua

(Figure III-11C)

Figure III-11 Analyse sur gel SDS-PAGE coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats de cellules MG1655

exprimant EcPDF ou Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose A) Profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons du surnageant de lyse Un mecircme volume drsquoeacutechantillon est deacuteposeacute dans

chaque puits (expeacuterience permettant de veacuterifier que lrsquoon va extraire les agreacutegats agrave partir drsquoune mecircme quantiteacute

de cellules) B) Profil eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats C) Quantification des bandes proteacuteiques

observeacutees sur le gel SDS-PAGE 14 des agreacutegats Les bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue

correspond agrave une intensiteacute de 7500 ua et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 ua

Chapitre III

136

Jrsquoai par la suite analyseacute les agreacutegats produits en reacuteponse agrave lrsquoexpression de Vp16PDF

dans chacune des souches mutants MG1655 testeacutees preacuteceacutedemment (ie Δtig ΔsecB et

ΔtigΔsecB) En absence de toute expression de PDF (bacteacuteries transformeacutees avec le plasmide

pBAD vide) nous avons confirmeacute que les bacteacuteries secB contiennent naturellement plus

drsquoagreacutegats proteacuteiques que les bacteacuteries MG1655 wt (Figure III-12 voir les gels ainsi que leur

quantification) ce qui est la conseacutequence directe de la mutation Au contraire les bacteacuteries Δtig

montrent un profil eacutelectrophoreacutetique drsquoagreacutegats relativement similaire agrave celui observeacute dans les

cellules sauvages (Figure III-12) Nos reacutesultats montrent eacutegalement que la surexpression de

Vp16PDF augmente consideacuterablement lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats de proteacuteines dans le mutant

ΔsecB par rapport agrave la souche de type sauvage refleacutetant peut-ecirctre la synergie in vivo deacutecrite ci-

dessus Enfin lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats est nettement moindre dans le mutant ΔtigΔsecB et

comparable agrave celle observeacutee dans les cellules exprimant le plasmide vide ou la PDF drsquoE coli

(voir Figure III-12) en accord avec la suppression de lrsquoeffet toxique de lrsquoexpression de

Vp16PDF dans cette souche ΔtigΔsecB

Les reacutesultats obtenus jusqursquoici ne nous permettent pas de deacuteterminer la nature des

proteacuteines preacutesentes dans les agreacutegats Une analyse par spectromeacutetrie de masse devrait nous

permettre drsquoidentifier preacuteciseacutement les proteacuteines agreacutegeacutees et de deacuteterminer si les deacutefauts de

synthegravese proteacuteique touchent toutes les proteacuteines ou seulement certaines espegraveces proteacuteiques

comme des proteacuteines membranaires ce que lrsquoon peut supposer Jrsquoai preacutepareacute les eacutechantillons sur

les agreacutegats provenant de la souche sauvage en vue de reacutealiser prochainement lrsquoanalyse par

spectromeacutetrie de masse

Conclusion Dans ce chapitre jrsquoai montreacute que lrsquoexpression de Vp16PDF provoque agrave basse

tempeacuterature (le 30degC) une inhibition de la croissance cellulaire Les cellules ont un taux de

mortaliteacute supeacuterieur agrave celui des controcircles et montrent une alteacuteration de la paroi De plus les

cellules accumulent une plus grande quantiteacute de proteacuteines dans les agreacutegats Lrsquoensemble des

eacutetudes reacutealiseacutees incluant aussi les mutants des proteacuteines TF et SecB nous suggegraverent que

lrsquoexpression de la proteacuteine active Vp16PDF interfegravere preacutefeacuterentiellement avec la voie engageant

SecB et TF Enfin il apparaicirct que si lrsquoon ajoute lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF agrave Vp16PDF

le pheacutenotype drsquoinhibition de croissance agrave 30degC nrsquoest plus observable

Chapitre III

137

Chapitre III

138

Figure III-12 Analyse sur gel SDS-PAGE 14 coloreacute au Sypro du contenu des agreacutegats extraits de cellules MG1655 sauvage et mutantes exprimant EcPDF ou

Vp16PDF cultiveacutees en milieu liquide agrave 30degC avec 2 drsquoarabinose Les souches mutantes Δtig ΔsecB et ΔtigΔsecB sont deacuteriveacutees de la souche MG1655 wt Le profil

eacutelectrophoreacutetique des eacutechantillons drsquoagreacutegats est repreacutesenteacute agrave gauche la quantification des bandes proteacuteiques observeacutees sur le gel SDS-PAGE des agreacutegats agrave droite Les

bandes bleu et rouge servent de repegraveres la bande bleue correspond agrave une intensiteacute de 7500 au et la bande rouge agrave une intensiteacute de 20000 au

139

Discussion

140

Discussion

Discussion

141

Discussion

142

Lrsquoexistence des peptide deacuteformylases (PDFs) a eacuteteacute prouveacutee dans les anneacutees 1960 par la

mise en eacutevidence de la reacuteaction de deacuteformylation de la meacutethionine initiatrice chez les bacteacuteries

186 mais ce nrsquoest que dans les anneacutees 1990 que ces enzymes ont pu ecirctre purifieacutees et caracteacuteriseacutees

229 Jusqursquoau deacutebut des anneacutees 2000 il eacutetait admis que seules les bacteacuteries posseacutedaient des

peptides deacuteformylases mais il a ensuite eacuteteacute deacutemontreacute qursquoelles eacutetaient eacutegalement preacutesentes dans

les organites (chloroplastes et mitochondries) des cellules eucaryotes 225 Leur caractegravere

essentiel a alors eacuteteacute deacutemontreacute chez tous ces organismes procaryotes et eucaryotes 177 Depuis

les programmes massifs de seacutequenccedilage qui ont eacutemergeacute au cours de la derniegravere deacutecennie ont

reacuteveacuteleacute la preacutesence jusque-lagrave insoupccedilonneacutee de gegravenes codant potentiellement des PDFs chez un

grand nombre de virus et plus particuliegraverement des virus marins 218219 Ces nouvelles donneacutees

semblent confirmer le caractegravere universel de la deacuteformylation mais soulegravevent de nombreuses

questions quant au(x) rocircle(s) joueacute(s) par les PDFs virales si elles sont exprimeacutees et

fonctionnelles dans les cycles de reacuteplication virale Ainsi la compreacutehension de la nature et de

la fonction de ces PDFs neacutecessite leur caracteacuterisation

Au deacutebut de ma thegravese les PDFs pouvaient ecirctre classeacutees en trois grandes familles appeleacutes

types 1 2 et 3 avec deux sous-types 1B et 1A Les premiegraveres seacutequences de PDFs virales

identifieacutees ont eacuteteacute compareacutees aux PDFs connues jusqursquoalors indiquant leur appartenance au

type 1 et plus particuliegraverement au type 1B dont le repreacutesentant est la PDF drsquoE coli 218219 Les

PDFs codeacutees par les bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C 218 semblaient alors particuliegraverement

proches de la PDF drsquoE coli au contraire des PDFs codeacutees par drsquoautres virus marins qui faisaient

partie drsquoune autre sous-branche du type 1B (voir Figure I1B du Chapitre I) 219 En parallegravele

une analyse phylogeacuteneacutetique reacutealiseacutee par un autre laboratoire 225 a toutefois proposeacute que les PDFs

des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C nrsquoappartiendraient pas agrave la mecircme sous-classe que les autres

PDFs virales et ne seraient mecircme pas apparenteacutees aux PDFs de type 1B (voir Figure 3B de

Frank et al 2003) 225 Ainsi eacutetant donneacutee la difficulteacute agrave classer les nouvelles seacutequences de PDFs

virales par rapport aux seacutequences des PDFs connues jusqursquoalors et bien caracteacuteriseacutees et gracircce

au nombre croissant de seacutequences de PDFs deacutecouvertes et disponibles agrave ce jour nous avons

deacutecideacute de construire un nouvel arbre phylogeacuteneacutetique plus preacutecis Nous avons pour cela utiliseacute

263 seacutequences de PDFs seacutelectionneacutees pour repreacutesenter la diversiteacute des seacutequences de PDFs et

comprenant eacutegalement les seacutequences virales nouvellement deacutecouvertes Les seacutequences ont eacuteteacute

Discussion

143

extraite de geacutenomes complegravetement seacutequenceacutes ou de geacutenomes pour lesquels le seacutequenccedilage eacutetait

presque complet Les seacutequences ont eacuteteacute aligneacutees avec Clustal X 253 et larbre a eacuteteacute construit avec

PHYLIP De maniegravere inteacuteressante une nouvelle classification a pu ecirctre eacutetablie comprenant

trois sous-classes de PDF1 (types 1A 1B et 1C) une classe 2 une classe 3 et une nouvelle

classe 4 (Figure D-1) Les PDFs de type 1A contiennent des seacutequences provenant de bacteacuteries

de plantes drsquoanimaux et de champignons Les PDFs de type 2 contiennent uniquement des

seacutequences provenant de bacteacuteries et champignons On retrouve les PDFs drsquoamibes drsquoarcheacutees

de kinetoplastes et de bacteacuteries dans le groupe des PDFs de type 3 De plus cette analyse classe

les PDFs drsquoarcheacutees dans un nouveau sous-groupe appeleacute type 1C Enfin dans ce nouvel arbre

phylogeacuteneacutetique les PDFs identifieacutees dans les geacutenomes des bacteacuteriophages Vp16T et Vp16C se

retrouvent comme la plupart des autres PDFs virales dans la sous-classe de type 1B En

revanche les seacutequences reconstruites des PDFs virales dorigine marine appartiendraient agrave une

branche plus eacuteloigneacutee constituant une nouvelle classe de PDFs appeleacutee type 4 et incluant par

ailleurs les PDFs de certain Apicomplexes (Figure D-1)

Devant la difficulteacute agrave classer les PDFs virales identifieacutees au cours des derniegraveres anneacutees

il est apparu neacutecessaire de caracteacuteriser ces enzymes afin drsquoen comprendre leurs speacutecificiteacutes

Cette caracteacuterisation eacutetait drsquoautant plus importante que lrsquoanalyse de lrsquoensemble des PDFs

virales a montreacute des seacutequences dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale est tregraves courte tronqueacutee quelques

reacutesidus apregraves le motif conserveacute 3 (voir Figure I1A du Chapitre I) Cette observation est tregraves

surprenante car il a eacuteteacute proposeacute que crsquoest justement cette reacutegion de la PDF drsquoE coli qui serait

en interaction directe avec le ribosome au cours du processus de deacuteformylation des proteacuteines

en cours de synthegravese in cellulo 91 Nous avons donc deacutecideacute de caracteacuteriser la PDF virale du

bacteacuteriophage Vp16T qui nous est apparu comme la PDF active ayant la seacutequence la plus courte

connue agrave ce jour Entre-temps au cours de ma thegravese la caracteacuterisation de la PDF du cyanophage

S-SMM7 a eacuteteacute publieacutee 225 La reacutesolution de sa structure a confirmeacute son affiliation au type 1B

avec un cœur globulaire deacutepourvu de lrsquoheacutelice C-terminale typique de la PDF drsquoE coli en

raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal et sa caracteacuterisation enzymatique a par ailleurs

montreacute une proteacuteine ayant une activiteacute deacuteformylase tregraves faible

Discussion

144

Figure D-1 Arbre phylogeacuteneacutetique des peptides deacuteformylases Lrsquoarbre a eacuteteacute reacutealiseacute agrave partir de 263

seacutequences Lrsquoalignement a eacuteteacute fait avec Clustal X et lrsquoarbre phylogeacuteneacutetique construit avec PHYLIP Le sous-

groupe 1B comprend des PDFs provenant de bacteacuteries de plantes de champignons drsquoalgues drsquoapicomplexes

de bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoamibes Le sous-groupe 1C ne comprend que des PDFs drsquoarcheacutees Le sous-

groupe 1A contient des PDFs de bacteacuteries drsquoanimaux de plantes et de champignons Le groupe des PDFs de

type 2 comprend les enzymes de bacteacuteries et de champignons Le groupe de PDFs de type 3 comprend les

bacteacuteries les amibes les kineacutetoplastes et les archeacutees Le groupe de type 4 contient des deacuteformylases de

bacteacuteriophages (en rouge) et drsquoapicomplexes

Discussion

145

Durant ma thegravese jrsquoai montreacute que le gegravene homologue de peptide deacuteformylase identifieacute

chez le phage Vp16T code bien pour une enzyme agrave activiteacute deacuteformylase et jrsquoai donc chercheacute agrave

purifier cette enzyme pour proceacuteder agrave sa caracteacuterisation Or il est connu que la purification de

PDFs pleinement actives est souvent difficile car la Cys conserveacutee du motif II qui participe au

meacutecanisme enzymatique est tregraves sujette agrave lrsquooxydation via lrsquooxydation du meacutetal catalytique

192193 La preacuteservation de lrsquoactiviteacute est toutefois possible en forccedilant lrsquoincorporation dans le site

actif du cation divalent adeacutequat au moment de la lyse des bacteacuteries qui servent agrave la surexpression

de la proteacuteine recombinante mais rien ne permet a priori de preacutevoir quelles seront les meilleures

conditions de purification 194195229 Trouver les conditions ideacuteales de purification drsquoune

nouvelle PDF permettant de disposer drsquoune enzyme pleinement active peut donc ecirctre difficile

La mise au point des conditions de purification ideacuteales pour le maintien de lrsquoactiviteacute

enzymatique de Vp16PDF srsquoest aveacutereacutee particuliegraverement ardue et la composition des tampons

retenue est tout agrave fait inhabituelle

Pour commencer jrsquoai montreacute qursquoil eacutetait neacutecessaire drsquoutiliser une tregraves forte concentration

de nickel (80 mM) pour disposer drsquoune enzyme pleinement active Nous avons eacutegalement

constateacute que la stabiliteacute de la proteacuteine semblait deacutependre de la preacutesence drsquoions nickel dans le

milieu Ce comportement est inhabituel et neacutecessitera drsquoinvestiguer le rocircle de ce meacutetal pour

mieux comprendre la fonction de lrsquoenzyme On sait toutefois que lorsque les PDFs sont

purifieacutees sans ajout artificiel de meacutetal elles contiennent le plus souvent du Fe2+ celui-ci eacutetant

vraisemblablement le meacutetal naturellement preacutesent au sein du site actif de la plupart des PDFs

in cellulo 190193 Rien ne nous permet actuellement de savoir quel serait le meacutetal naturellement

preacutesent chez Vp16PDF Cependant le Fe2+ nrsquoeacutetant preacutesent qursquoen tregraves faible quantiteacute dans les

oceacuteans nous pouvons supposer que les deacuteformylases infectant des micro-organismes marins

nrsquoutilisent pas cet ion pour le meacutecanisme de catalyse

Jrsquoai eacutegalement montreacute qursquoil fallait purifier la proteacuteine recombinante dans un tampon de

bas pH (40) pour preacuteserver lrsquoactiviteacute enzymatique De plus lagrave encore la stabiliteacute de la proteacuteine

semble influenceacutee par le pH du milieu environnant Ce comportement est probablement lieacute au

point isoeacutelectrique particulier de la proteacuteine qui est relativement eacuteleveacute par rapport agrave celui de la

plupart des PDFs connues (70 contre 45-50) Ce pI eacuteleveacute est du agrave un nombre anormalement

bas de reacutesidus chargeacutes neacutegativement ce qui conduit agrave une reacutepartition des charges en surface

atypique En effet la reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que sa surface est

globalement moins chargeacutee que drsquoordinaire en particulier autour du site de fixation du ligand

Discussion

146

Cette particulariteacute structurale ne trouve pas drsquoexplication agrave ce jour mais pourrait entrer en jeu

lors de lrsquointeraction avec le ribosome

Gracircce agrave la mise au point de tampons adapteacutes speacutecifiquement agrave la purification de la

proteacuteine Vp16PDF jrsquoai alors pu passer drsquoune forme faiblement active agrave une forme dont

lrsquoactiviteacute est tout agrave fait comparable agrave celle obtenue avec drsquoautres PDFs connues (kcat = 20 plusmn 2 s-

1 Km = 23 plusmn 03 mM kcat Km = 8478 M-1s-1 voir Chapitre I) Les donneacutees drsquoactiviteacute in vivo

et in vitro indiquent donc que la peptide deacuteformylase codeacutee par le bacteacuteriophage Vp16T est tregraves

probablement exprimeacutee lors de lrsquoinfection de lrsquohocircte et assure une fonction de deacuteformylation

dans la cellule Dans ce cas quels sont ses substrats A-t-elle une preacutefeacuterence pour les proteacuteines

codeacutees par le bacteacuteriophage est-elle capable de deacuteformyler les proteacuteines de lrsquohocircte Est-elle

capable drsquointeragir avec le ribosome Si oui agit-elle de concert ou au contraire en compeacutetition

avec la PDF de lrsquohocircte Quel est le rocircle drsquoune PDF virale dans le cycle drsquoinfection

Les travaux publieacutes en 2013 par Frank et al suggegraverent que la PDF codeacutee par le

cyanophage S-SSM7 deacuteformylerait preacutefeacuterentiellement les proteacuteines de lrsquohocircte S elongatus

impliqueacutees dans la photosynthegravese 225 La proteacuteine chloroplastique D1 serait particuliegraverement

substrat de la PDF du cyanophage La PDF codeacutee par le bacteacuteriophage contribuerait alors agrave

maintenir un environnement cellulaire favorable pour mener agrave bien sa reacuteplication En effet la

litteacuterature commence agrave documenter de faccedilon plus importante le rocircle des AMGs chez les virus

(auxiliary metabolic genes) dont la fonction est drsquooptimiser le meacutetabolisme de la cellule hocircte

pendant lrsquoinfection 254 Lrsquoexistence de proteacuteines de photosystegraveme codeacutees par les virus marins

est drsquoailleurs un bon exemple de cette strateacutegie adopteacutee par les phages 220255256 Mais la fonction

des AMGs ne semble pas concerner uniquement le meacutecanisme de photosynthegravese des cellules

hocirctes mais pourrait posseacuteder une grande varieacuteteacute de fonction comme le meacutetabolisme du carbone

257 la synthegravese des acides nucleacuteiques 258 ou la toleacuterance aux stress 259 Par la suite jrsquoai donc

tout naturellement chercheacute agrave deacuteterminer si lrsquoenzyme de phage avait des speacutecificiteacutes de substrat

dirigeacutees vers ses propres proteacuteines ou vers celles de son hocircte Jrsquoai pour cela reacutealiseacute des tests

drsquoactiviteacute avec diffeacuterents peptides formyleacutes correspondant au N-terminal des principales

proteacuteines codeacutees par le phage 218 Cette approche nrsquoa pas montreacute de speacutecificiteacute de substrat

particuliegravere de Vp16PDF (voir Chapitre I) ce qui semble indiquer que cette enzyme nrsquoa pas

pour fonction de deacuteformyler preacutefeacuterentiellement les proteacuteines du phage En parallegravele lrsquoanalyse

en spectromeacutetrie de masse sur le proteacuteome N-terminal drsquoE coli exprimant Vp16PDF nrsquoa pas

non plus montreacute de diffeacuterence de speacutecificiteacute de lrsquoenzyme du bacteacuteriophage Neacuteanmoins il est

Discussion

147

possible que Vp16PDF ait une speacutecificiteacute de substrat dirigeacutee vers drsquoautres proteacuteines codeacutees par

son geacutenome ce que nous nrsquoavons pas encore testeacute

La reacutesolution de la structure de Vp16PDF a montreacute que la proteacuteine adopte un repliement

global classique et qursquoen raison de sa seacutequence tronqueacutee en C-terminal elle est deacutepourvue de

lrsquoheacutelice C-terminale typique des PDFs de type 1B comme EcPDF Or la litteacuterature indique

qursquoEcPDF interagit avec le ribosome gracircce agrave son heacutelice α en C-terminal 91 Il nous est donc

apparu crucial de deacuteterminer si une PDF active deacutepourvue drsquoheacutelice α C-terminale avait la

capaciteacute drsquointeragir avec le ribosome Jrsquoai alors reacutealiseacute des eacutetudes drsquointeraction entre Vp16PDF

et les ribosomes drsquoE coli De faccedilon surprenante Vp16PDF interagit bien avec les ribosomes

70S avec une affiniteacute de lrsquoordre du micromolaire ce qui est comparable agrave ce qui avait eacuteteacute publieacute

avec EcPDF 91132 (voir Chapitre II) Cela signifie que contrairement agrave ce qui a pu ecirctre proposeacute

jusqursquoalors lrsquoheacutelice α des PDFs nrsquoest pas lrsquounique deacuteterminant permettant aux peptides

deacuteformylases drsquointeragir avec le ribosome et remet donc en question la theacuteorie actuellement

admise 9194126132 Cela permet eacutegalement drsquoextrapoler que les autres types de PDFs (1A et 2)

dont lrsquoextreacutemiteacute C-terminale adopte un repliement diffeacuterent 4793 peuvent eacutegalement interagir

avec le ribosome selon des meacutecanismes moleacuteculaires qui restent agrave investiguer Les travaux

meneacutes pendant ma thegravese ne nous ont pas permis de deacuteterminer preacuteciseacutement quels reacutesidus de

Vp16PDF sont impliqueacutes lors de la formation du complexe mais jrsquoai malgreacute tout pu montrer

que la reacutegion C-terminale de la proteacuteine et plus particuliegraverement ses deux derniers reacutesidus

jouent un rocircle cleacute dans la fonction de la proteacuteine Lrsquoeacutetude plus approfondie des chimegraveres que

jrsquoai construit permettra alors de mieux comprendre comment une PDF sans heacutelice C-terminale

parvient agrave se lier au ribosome

Jrsquoai en parallegravele chercheacute agrave identifier les proteacuteines ribosomales impliqueacutees dans

lrsquointeraction avec Vp16PDF Il en est ressorti que Vp16PDF viendrait se fixer au niveau de la

proteacuteine ribosomale uL22 tout comme EcPDF 91 Cependant nos donneacutees indiquent qursquoelle

pourrait eacutegalement cibler deux autres sites de fixation lrsquoun au niveau des proteacuteines ribosomales

uL29uL24uL23 et lrsquoautre au niveau des proteacuteines uL25uL30 Ce reacutesultat bien qursquoil doive

ecirctre confirmeacute en utilisant les proteacuteines chimeacuteriques est tregraves inteacuteressant dans la mesure ougrave il

indique que crsquoest probablement lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez la peptide deacuteformylase qui entraicircne

une relocalisation de lrsquoenzyme Nous ne savons pas ce qui motive cette PDF agrave interagir

preacutefeacuterentiellement sur lrsquoun ou lrsquoautre des sites ou si deux particules pourraient se fixer

simultaneacutement sur le ribosome comme ce qui semble ecirctre le cas pour la proteacuteine drsquoadressage

SecA 124

Discussion

148

Nous avons eacutegalement voulu nous inteacuteresser au rocircle joueacute par le peptide naissant Pour

cela jai preacutepareacute des ribosomes bloqueacutes en cours de traduction en utilisant la proteacuteine β-

galactosidase agrave laquelle nous avons fusionneacute une seacutequence drsquoarrecirct SecM agrave son extreacutemiteacute C-

terminale Les reacutesultats sont preacuteliminaires mais montrent clairement une diffeacuterence drsquoaffiniteacute

de Vp16PDF selon la longueur de la chaicircne polypeptidique en cours de synthegravese Lrsquoaffiniteacute

semble en effet meilleure lorsque le peptide naissant eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome

compareacute agrave des ribosomes vides ou dont le peptide naissant est encore confineacute dans le tunnel de

sortie Ce reacutesultat est en accord avec une eacutetude preacuteceacutedente qui montrait une affiniteacute eacutequivalente

pour un ribosome vide ou contenant un tregraves court peptide 94 Lrsquoaffiniteacute la plus importante a eacuteteacute

obtenue avec un peptide naissant contenant au total 53 reacutesidus drsquoacides amineacutes ce qui est

coheacuterent avec la distance de 13Aring mesureacutee entre lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie et le

positionnement putatif du site actif drsquoEcPDF lorsque celle-ci est fixeacutee au ribosome 91

Cependant ces reacutesultats ont eacuteteacute obtenus avec Vp16PDF qui ne contient pas lrsquoheacutelice C-terminale

drsquoEcPDF et qui semble se positionner diffeacuteremment La mecircme approche devra donc ecirctre

appliqueacutee avec EcPDF

Les peptides deacuteformylases ayant une affiniteacute tregraves faible pour le ribosome (de lrsquoordre du

micromolaire Kd = 25 plusmn 10 microM selon Bingel-Erlenmeyer et al 91 Kd ~ 15 microM selon

Bornemann et al 132 et une affiniteacute apparente de lrsquoordre de 1 agrave 2 microM selon notre eacutetude sur

Vp16PDF voir Chapitre II) et eacutetant moins abondantes dans la cellule que les ribosomes

(environ 1300 PDFs par cellule 194 contre environ 50000 ribosomes) il apparaicirct peu probable

que lrsquoenzyme se fixe sur le ribosome et laquo attende raquo que le peptide eacutemerge De plus eacutetant donneacute

que la plupart des facteurs qui agissent sur le peptide naissant degraves sa sortie du ribosome

interviennent au niveau drsquoune plateforme commune drsquointeraction situeacutee agrave proximiteacute du tunnel

de sortie du peptide (incluant les proteacuteines ribosomales bL17 bL22 bL32 uL24 uL29 et uL23)

22126 tout semble indiquer que le peptide naissant sert de signal pour favoriser lrsquointervention de

la PDF Cette hypothegravese peut ecirctre soutenue par le fait qursquoil a eacuteteacute suggeacutereacute que le peptide en cours

de synthegravese sert de signal pour le recrutement du TF 107108 et de la SRP 22138 Cependant il est

encore difficile de savoir si la PDF peut se lier au ribosome de faccedilon simultaneacute avec le TF 94132

Notons qursquoune compeacutetition semble exister entre la PDF et la MetAP Ces donneacutees confortent

ainsi lrsquohypothegravese drsquoune intervention seacutequentielle de plusieurs facteurs des modifications co-

traductionnelles du N-terminal et donc de la peptide deacuteformylase motiveacutee possiblement par la

taille et la nature du peptide naissant

Discussion

149

Concernant les autres types de ribosomes aucune donneacutee nrsquoest actuellement disponible

Les ribosomes chloroplastiques bien qursquoils possegravedent des proteacuteines speacutecifiques preacutesentent les

mecircmes proteacuteines faisant partie de la plateforme commune drsquointeraction des ribosomes

bacteacuteriens 7 Les chloroplastes contiennent des PDFs de type 1B dont la structure preacutesente une

extreacutemiteacute C-terminale sous forme drsquoheacutelice et nous pouvons donc raisonnablement supposer

que le meacutecanisme drsquointeraction est le mecircme que celui deacutecrit chez les procaryotes 91 Quant agrave la

reacutegulation du meacutecanisme de deacuteformylation au niveau du ribosome mitochondrial il est probable

que le meacutecanisme soit diffeacuterent En effet bien que certaines proteacuteines ribosomales universelles

et appartenant agrave la plateforme commune drsquointeraction soient preacutesentes des proteacuteines

mitochondriales speacutecifiques y sont eacutegalement preacutesentes Ainsi nous ne pouvons pas preacutedire la

localisation de la PDF1B dans cet environnement De plus les mitochondries contiennent

eacutegalement des PDF1A dont le domaine C-terminal nrsquoest pas structureacute en heacutelice et dont

nous ne connaissons pas le mode drsquointeraction Enfin il a eacuteteacute suggeacutereacute que le ribosome

mitochondrial posseacutedait un second tunnel de sortie du peptide 8ndash11 Dans ce contexte il est

difficile drsquoimaginer le deacuteroulement de la reacutegulation des modifications co-traductionnelles des

proteacuteines qui eacutemergent au niveau de ce second tunnel

Enfin nous ne savons pas non plus pourquoi certains organismes possegravedent deux types

diffeacuterents de peptides deacuteformylases Une premiegravere hypothegravese se dirige sur leur capaciteacute agrave fixer

des ions meacutetalliques diffeacuterents 183185 Des conditions de stresses pouvant modifier

lrsquohomeacuteostasie dans la cellule et ainsi la disponibiliteacute de certains types drsquoions il est probable

que les organismes qui possegravedent plusieurs types de PDF peuvent continuer agrave controcircler la

deacuteformylation de leur proteacuteome mecircme lorsque les conditions meacutetaboliques changent La

seconde hypothegravese pourrait se diriger vers leur capaciteacute agrave interagir avec le ribosome lorsque

celles-ci possegravedent des structures diffeacuterentes du domaine C-terminal Nous pouvons noter la

preacutesence de peptides deacuteformylases chez les archeacutees qui ne possegravedent pas de meacutethionines

formyleacutees 224 Dans ce cas nous ne connaissons pas le rocircle de ces PDFs putatives

De maniegravere tregraves inteacuteressante jrsquoai montreacute que la PDF du bacteacuteriophage Vp16T provoque

lorsqursquoelle est exprimeacutee agrave des tempeacuteratures infeacuterieures ou eacutegales agrave 30degC un pheacutenotype

drsquoinhibition de la croissance bacteacuterienne et drsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats

Notons que les proteacuteines chimegraveres que jrsquoai construit posseacutedant la seacutequence de Vp16PDF

additionneacutee de lrsquoheacutelice α C-terminale drsquoEcPDF ne montrent pas de pheacutenotype drsquoinhibition de

Discussion

150

croissance (voir chapitre III) Cela suggegravere donc que le pheacutenomegravene drsquoinhibition est directement

lieacute agrave lrsquoabsence drsquoheacutelice α chez Vp16PDF Il nrsquoest toutefois pas exclu que les deux derniers

reacutesidus de la proteacuteine puissent jouer un rocircle dans le pheacutenomegravene drsquoinhibition point qui sera

investiguer en eacutetudiant lrsquoaccumulation drsquoagreacutegats lorsque les bacteacuteries expriment non pas

Vp16PDF mais ses chimegraveres

Nous avons eacutegalement montreacute que les cellules exprimant Vp16PDF agrave 30degC preacutesentent

une alteacuteration inattendue de lrsquoenveloppe bacteacuterienne Ce pheacutenotype a eacuteteacute confirmeacute en cultivant

les cellules sur des milieux astringents contenant un antibiotique la vancomycine ou un

deacutetergent le SDS Les cellules exprimant Vp16PDF preacutesentent un pheacutenotype de sensibiliteacute

accrue au SDS et la vancomycine montrant une inhibition de croissance reflet drsquoune

permeacuteabiliteacute de lrsquoenveloppe bacteacuterienne plus importante

Les conseacutequences physiologiques de lrsquoexpression de la PDF du bacteacuteriophage

ressemblent tregraves fortement a ce qui est observeacute chez des mutants des voies drsquoadressage des

proteacuteines membranaires comme SecB 252260 et TF 105261 Etant donneacute que Vp16PDF semble se

fixer au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute du tunnel de sortie du peptide naissant nous

supposons que cette proteacuteine pourrait bloquer une ou plusieurs voies de repliement ou

drsquoadressage du peptide en cours de synthegravese aboutissant agrave des proteacuteines qui srsquoagregravegent agrave cause

de leurs deacutefauts de repliement etou drsquoadressage Nos donneacutees indiquant que le pheacutenotype

drsquoinhibition de croissance provoqueacute par Vp16PDF agrave 30degC nrsquoest que peu ou pas observable dans

un contexte double mutant ΔtigΔsecB alors qursquoil est intensifieacute dans un contexte simple mutant

Δtig ou ΔsecB supportent lrsquohypothegravese du lien entre Vp16PDF et la voie TFSecB Dans ce

contexte double mutant drsquoautres voies drsquoadressage des proteacuteines doivent ecirctre mise en place

voies dans lesquelles Vp16PDF nrsquointervient pas Cela peut ecirctre ducirc au fait que les proteacuteines

concerneacutees sont prises en charge de faccedilon post-traductionnelle ou bien parce que les facteurs

impliqueacutes dans un contexte ougrave la voie TFSecB ne fonctionne pas ne possegravedent pas les mecircmes

zones drsquointeraction sur le ribosome et nrsquoentrent donc pas en compeacutetition avec Vp16PDF Les

diffeacuterentes voies drsquoadressage des proteacuteines sont complexes composeacutees drsquoun grand nombre de

facteurs dont plusieurs peuvent ecirctre interchangeables Les donneacutees sont nombreuses mais il

reste pourtant encore beaucoup agrave deacutecouvrir tant ce meacutecanisme semble complexe et finement

reacuteguleacute

Discussion

151

Les phages sont incapables de se reproduire par leurs propres moyens et deacutependent

donc de lrsquohocircte pour se multiplier Lrsquoeacutetape la plus critique est la reacuteplication de leur mateacuteriel

geacuteneacutetique qui neacutecessite drsquoutiliser et de mobiliser la machinerie de traduction cellulaire A

lrsquoissue de ce processus de reacuteplication du geacutenome ainsi qursquoagrave lrsquoassemblage de la particule virale

les phages provoquent le plus souvent la lyse de la cellule hocircte ce qui permet la libeacuteration des

particules virales en vue de leur propagation La phase lytique intervient au moment adeacutequat

du cycle de reacuteplication virale ce qui permet au phage drsquoutiliser suffisamment longtemps le

meacutetabolisme de lrsquohocircte 262 Lrsquoenveloppe bacteacuterienne eacutetant une barriegravere difficile agrave franchir lrsquoune

des strateacutegies principales utiliseacutees par les phages pour laquo sortir raquo de la cellule est la

permeacuteabilisation de cette enveloppe Un certain nombre de phages utilisent alors un couple de

deux proteacuteines appeleacutees endolysines et holines 262263 Ces proteacuteines sont codeacutees par le geacutenome

du phage Les holines permettent de permeacuteabiliser la membrane plasmique en y creacuteant des

pores Les endolysines ont alors la possibiliteacute drsquoatteindre le peptidoglycane afin de le deacutegrader

Lrsquoenveloppe bacteacuterienne est aussitocirct fragiliseacutee ce qui provoque la lyse bacteacuterienne et la

libeacuteration des particules virales

Le cycle lytique du phage Vp16T nrsquoest pas deacutecrit mais son geacutenome ne semble pas

contenir de gegravenes codant des endolysines ou holines 218 au contraire drsquoautres phages infectant

la bacteacuterie Vibrio parahaemolyticus 264 En revanche nous avons observeacute que la peptide

deacuteformylase codeacutee par Vp16T interfegravere avec la voie de repliement et drsquoadressage TFSec

provoque lrsquoaccumulation de proteacuteines sous forme drsquoagreacutegats et deacutestabilise lrsquoenveloppe

bacteacuterienne aboutissant pour finir agrave la lyse des cellules Par ailleurs la sensibiliteacute des bacteacuteries

agrave lantibiotique vancomycine suggegravere une fragilisation de la membrane externe en reacuteponse agrave

lexpression de Vp16PDF (voir Chapitre III) Sachant que les mutants de la voie TF preacutesentent

un deacutefaut de synthegravese de proteacuteines membranaires notamment les porines OMPs 105246249 nous

pouvons poser lrsquohypothegravese que nous trouverons une accumulation plus importante dOMPs

dans les agreacutegats provoqueacutes par lrsquoexpression de Vp16PDF Nos reacutesultats semblent alors

indiquer que le phage Vp16T utiliserait un meacutecanisme tout agrave fait original de lyse alternatif agrave

celui des holinesendolysines induit par la PDF Cette enzyme pourrait alors jouer un double

rocircle Celui drsquoassurer un taux de deacuteformylation optimal dans la cellule beacuteneacutefique pour le bon

deacuteroulement de la traduction des proteacuteines de lrsquohocircte comme celui de ses propres proteacuteines

mais eacutegalement celui de fragiliser lrsquoenveloppe bacteacuterienne en perturbant une voie de repliement

et drsquoadressage des proteacuteines membranaires afin de pouvoir libeacuterer les particules virales lors de

la phase lytique

Discussion

152

Enfin comme deacutecrit dans lrsquointroduction les peptides deacuteformylases sont des cibles

theacuterapeutiques inteacuteressantes 130197199 De nos jours les inhibiteurs sont dirigeacutes vers le site actif

de lrsquoenzyme Lrsquoapprofondissement des connaissances quant au mode drsquointeraction de ces

enzymes avec le ribosome pourrait permettre la synthegravese de nouveaux inhibiteurs dirigeacutes non

pas vers le site actif mais vers le(s) domaine(s) drsquointeraction avec le ribosome Depuis

maintenant presque un siegravecle la theacuterapie phagique est utiliseacutee pour lutter contre les infections

bacteacuteriennes 265 Lrsquoeacutetude et la compreacutehension des meacutecanismes drsquoinfection des phages est donc

drsquoune grande importance drsquoun point de vue theacuterapeutique Ainsi toute deacutecouverte de fonction

enzymatique jusqursquoalors insoupccedilonneacutee chez les phages pourrait ecirctre importante pour

lrsquoutilisation de ce type de theacuterapie

Discussion

153

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Mateacuteriels et Meacutethodes

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

Discussion

156

A-Techniques de biologie moleacuteculaire

A1-Souches bacteacuteriennes

Les souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire sont reacutepertorieacutees dans le Tableau

MM-1

Tableau MM-1 Souches drsquoE coli utiliseacutees pour la biologie moleacuteculaire

A2 ndash Protocole

1) Ensemble des constructions plasmidiques

Le gegravene de 417 pb codant la proteacuteine Vp16PDF wt a eacuteteacute syntheacutetiseacute par lrsquoentreprise

GeneArt et cloneacute dans un vecteur pBADMyc-HisA (Invitrogen) en utilisant les sites de

restriction BspHI et PstI (lrsquoutilisation de ces sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis

contenue dans le plasmide) LrsquoORF60 preacutesente dans le geacutenome du bacteacuteriophage Vp16T eacutetant

tregraves riche en GC 218 la seacutequence nucleacuteotidique codant Vp16PDF a eacuteteacute conccedilue avec optimisation

de codons pour une expression optimale en systegraveme bacteacuterien (voir la seacutequence nucleacuteotidique

et proteacuteique de Vp16PDF wt dans le Tableau MM-2) Le plasmide a eacuteteacute introduit dans la souche

drsquoE coli K12 (dam+ et dcm+) pour ecirctre amplifieacute puis a eacuteteacute purifieacute Le plasmide lyophiliseacute (5microg)

nous a ensuite eacuteteacute envoyeacute lequel a alors eacuteteacute resuspendu dans 50 microL drsquoeau milliQ

Le gegravene de 495 pb codant la chimegravere Vp16PDF(KLF)heacutelice a eacutegalement eacuteteacute syntheacutetiseacute

par lrsquoentreprise GeneArt eacutegalement avec optimisation de codons Le gegravene contient la seacutequence

codante drsquoEcPDF (K141LFMDYLSPLKQQRIRQKVEKLDRLKARA169) fusionneacutee en C-

terminal du gegravene codant Vp16PDF (apregraves le 134egraveme reacutesidu voir Tableau MM-2) il a eacuteteacute cloneacute

dans le vecteur pBADMyc-HisA avec les sites de restriction NcoI et XhoI (lrsquoutilisation de ces

sites de restriction exclut lrsquoeacutetiquette 6xHis contenue dans le plasmide)

Les gegravenes de 495 pb codant les chimegraveres Vp16PDF(VTI)heacutelice et Vp16PDF(VTF)heacutelice

ont eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee (voir la proceacutedure paragraphe 2) agrave partir du gegravene codant

Vp16PDF(KLF)heacutelice preacutesent dans le plasmide pBADMyc-HisA de faccedilon agrave remplacer les

reacutesidus K132L133F134 par V132T133I134 ou V132T133F134 respectivement

Souche Geacutenotype Source

DH5 fhuA2 lac(del)U169 phoA glnV44 Φ80 lacZ(del)M15 gyrA96 recA1 relA1

endA1 thi-1 hsdR17 Invitrogen

Tg1 K-12 supE thi-1 Δ(lac-proAB) Δ(mcrB-hsdSM)5 (rK-mK

-) Lucigen

NEB Turbo F proA+B+ lacIq ∆lacZM15 fhuA2 ∆(lac-proAB) glnV galK16 galE15 R(zgb-210Tn10)TetS endA1 thi-1 ∆(hsdS-mcrB)5

Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

Les mutants drsquoEcPDF ont eacutegalement eacuteteacute obtenus par mutageacutenegravese dirigeacutee notons que la

version sauvage drsquoEcPDF est eacutegalement nommeacutee EcPDF(KLF) pour mettre lrsquoaccent sur les

reacutesidus qui sont muteacutes par la suite EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) ont eacuteteacute produits par la

substitution des reacutesidus K141L142F143 drsquoEcPDF par K141L142I143 ou V141T142I143

respectivementLes versions tronqueacutees et muteacutees drsquoEcPDF EcPDF(KLF)ΔC-ter

EcPDF(KLI)ΔC-ter et EcPDF(VTI)ΔC-ter ont eacuteteacute construites respectivement agrave partir des gegravenes

codant EcPDF wt EcPDF(KLI) et EcPDF(VTI) dans lesquels un double codon stop a eacuteteacute inseacutereacute

apregraves le codon correspondant au 144egraveme acide amineacute

Le gegravene sauvage codant EcPDF eacutetait preacutesent initialement dans un plasmide pBADMyc-

HisA ainsi que dans un plasmide pET-22b(+) Toutes les mutations ont eacuteteacute effectueacutees agrave la fois

dans les gegravenes contenus dans le plasmide pBADMyc-HisA mais eacutegalement dans ceux contenus

dans le pET-22b(+)

Lrsquoensemble des constructions utiliseacutees au cours de ce travail est reacutepertorieacute dans les

tableaux MM-2 et MM-3

Mateacuteriels et Meacutethodes

147

Tableau MM-2 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques de Vp16PDF dans ses versions wt et chimeacuteriques

Les reacutesidus muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge Lrsquoextreacutemiteacute C-terminale drsquoEcPDF qui est ajouteacutee agrave la seacutequence de Vp16PDF est repreacutesenteacutee en vert

Version de Vp16PDF Seacutequence geacutenomique Seacutequence proteacuteique

wt

ATGAAAATTCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCAATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACCGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGCC

CGACCTTTAAAGGTTGTGTTATTAATCCGATTATTACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTTGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCAGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAACATGAAATTGATCATCTGAATGGCGTGACCATTTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTI

Vp16PDF(KLF)heacutelice

ATGAAAATCCTGCATGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGKLFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTI)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATgGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGGTGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAATAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTIMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Vp16PDF(VTF)heacutelice

ATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGGAACTGCATGCCATTGCAGCCGAAGTTCCGCATGGTGAAGATGTTAAAGATCTGGTTCTGGA

TATGACCGCAGCAATGACAGCAGCCGgtGGTATTGGTCTGGCAGGTAATCAGGTTGGTGTTCTGAAACGTATTATTGTTCTGCGTTGTC

CGACATTTAAAGGCTGTGTTATTAACCCGATTATCACCCGTCATACCGATGGTCATGTTTATAGTCCGGAAGGTTGTCTGAGCTATCCG

GGTAAAACCGTTGCAAAAAAACGTCGTAATAAAGTGGTGGTGGAAGGCTATGATATGGATTGGCAGCCGATTACCATTGCCGCAAAAGG

TCTGACCGCATTTTGTCTGCAGCATGAAATTGATCATCTGAACGGCGTAACGTTCATGGATTATCTGAGTCCGCTGAAACAGCAGCGTA

TTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCACGTGCCTAA

MKILKDDAPE LHAIAAEVPH

GEDVKDLVLD MTAAMTAAGG

IGLAGNQVGV LKRIIVLRCP

TFKGCVINPI ITRHTDGHVY

SPEGCLSYPG KTVAKKRRNK

VVVEGYDMDW QPITIAAKGL

TAFCLQHEID HLNGVTFMDY

LSPLKQQRIR QKVEKLDRLK

ARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

148

Tableau MM-3 Seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques drsquoEcPDF dans ses versions wt et mutantes

Version de EcPDF Seacutequences geacutenomiques Seacutequences proteacuteiques

wt

(proteacuteine eacutegalement

appeleacutee EcPDF(KLF)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLFMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(KLI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGG

TTGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

EcPDF(VTI)

ATGTCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGC

AGAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTgGCGGCAACCCAGG

ttGATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAG

CTTTTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCG

CGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCA

TCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTATGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAACAACGT

ATTCGTCAGAAAGTTGAAAAACTGGATCGTCTGAAAGCCCGGGCTTAA

MSVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTIMDYLSPL KQQRIRQKVE

KLDRLKARA

Mateacuteriels et Meacutethodes

149

Les acides amineacutes muteacutes par rapport agrave la version sauvage sont repreacutesenteacutes en rouge La seacutequence proteacuteique correspondant agrave la seacutequence sauvage drsquoEcPDF est repreacutesenteacutee en

vert

EcPDF(KLF)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGTTTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLF

EcPDF(KLI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGT

GCTTTAGTGCCGCGCGCAGAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGAC

GGTCTGTTAGCCATCTGTATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

KLI

EcPDF(VTI)ΔC-ter

ATGGCAGTTTTGCAAGTGTTACATATTCCGGACGAGCGGCTTCGCAAAGTTGCTAAACCGGTAGAAGAAGTGAATGCA

GAAATTCAGCGTATCGTCGATGATATGTTCGAGACGATGTACGCAGAAGAAGGTATTGGCCTGGCGGCAACCCAGGTT

GATATCCATCAACGTATCATTGTTATTGATGTTTCGGAAAACCGTGACGAACGGCTAGTGTTAATCAATCCAGAGCTT

TTAGAAAAAAGCGGCGAAACAGGCATTGAAGAAGGTTGCCTGTCGATCCCTGAACAACGTGCTTTAGTGCCGCGCGCA

GAGAAAGTTAAAATTCGCGCCCTTGACCGCGACGGTAAACCATTTGAACTGGAAGCAGACGGTCTGTTAGCCATCTGT

ATTCAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTGACCATTTAATAA

MAVLQVLHIP DERLRKVAKP

VEEVNAEIQR IVDDMFETMY

AEEGIGLAAT QVDIHQRIIV

IDVSENRDER LVLINPELLE

KSGETGIEEG CLSIPEQRAL

VPRAEKVKIR ALDRDGKPFE

LEADGLLAIC IQHEMDHLVG

VTI

Mateacuteriels et Meacutethodes

150

2) Mutageacutenegravese dirigeacutee

La mutagenegravese dirigeacutee est utiliseacutee pour substituer deacuteleacuteter ou ajouter un petit nombre

drsquoacides amineacutes Pour cela nous avons utiliseacute le kit QuickChange Mutagenesis site-directed de

Stratagene Les amorces ont eacuteteacute conccedilues avec le serveur PrimerX

(httpwwwbioinformaticsorgprimerxcgi-binprotein_1cgi) dont les paramegravetres par deacutefaut

ont eacuteteacute modifieacutes le pourcentage de GC doit ecirctre compris entre 30 agrave 60 la longueur de 25

agrave 70 pb le Tm de la reacutegion apparieacutee compris entre 50 et 55degC et il est eacutegalement preacutefeacuterable que

lrsquooligonucleacuteotide se termine par un nucleacuteotide G ou C (ce qui eacutevite des appariements non

speacutecifiques) La tempeacuterature de deacuteshybridation des brins doit-ecirctre comprise entre 75 et 85degC

On preacutepare le mix reacuteactionnel suivant 5 microL de laquo 10X reaction buffer raquo auquel on ajoute 25 ng

drsquoADN 15 pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableaux MM-4 et MM-5) 02 mM

de dNTP mix (Agilent) et H2O pour compleacuteter agrave 49 microL On ajoute alors 1 μL de PfuUltra HF

DNA polymerase (concentration initiale 25 Uμl Agilent) Une premiegravere incubation de 1 min

agrave 95degC est reacutealiseacutee suivie du programme PCR suivant 45 sec agrave 95degC pour deacutesapparier les brins

drsquoADN puis 1 min agrave 55degC pour hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 9 min agrave 72degC pour

permettre agrave la polymeacuterase de reacutepliquer le plasmide 18 cycles de PCR sont neacutecessaires pour

obtenir le mateacuteriel final A la fin des 18 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est

reacutealiseacutee On ajoute ensuite 1microL de lrsquoenzyme DpnI (Thermofisher Scientific) qui permet de

digeacuterer les brins matrices meacutethyleacutes qui nrsquoont pas incorporeacute les mutations Lrsquoincubation se fait

durant 2h agrave 37degC Les plasmides sont alors utiliseacutes pour transformer la souche bacteacuterienne NEB

turbo Les clones obtenus sont mis en preacuteculture afin de reacutealiser une extraction plasmidique et

un seacutequenccedilage des plasmides par lrsquoentreprise GATC Biotech

Tableau MM-4 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus V132T133I134 de Vp16PDF avec

heacutelice

Constructions Seacutequences des amorces

Vp16PDF(VTI)heacutelice CTGAACGGCGTAACGATAATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATTATCGTTACGCCGTTCAG

Vp16PDF(VTF)heacutelice CTGAACGGCGTAACGTTTATGGATTATCTGAGTCCGCTG

CAGCGGACTCAGATAATCCATAAACGTTACGCCGTTCAG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

Mateacuteriels et Meacutethodes

151

Tableau MM-5 Couples drsquoamorccediles utiliseacutes pour la mutation des reacutesidus 141 agrave 143 drsquoEcPDF wt

Constructions Seacutequences des amorces

EcPDF(KLI) CACCTGGTCGGCAAACTGATTATGGATTATCTGTCACC GGTGACAGATAATCCATAATCAGTTTGCCGACCAGGTG

EcPDF(VTI) CACCTGGTCGGCGTCACCATC ATGGATTATCTGTCACC CAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGG

EcPDF(KLF)ΔC-ter CCTGGTCGGCAAACTGTTTTAGGATTATCTGTCACCGCTG

CAGCGGTGACAGATAATCCTAAAACAGTTTGCCGACCAGG

EcPDF(KLI)ΔC-ter GATGGATCACCTGGTCGGCAAACTGATCTAGGATTATCTGTCACCGCTGAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATCAGTTTGCCGACCAGGTGATCCATC

EcPDF(VTI)ΔC-ter

CAGCATGAGATGGATCACCTGGTCGGCGTCACCATCTAGGATTATCTGTCACCGCT

GAAACAAC

GTTGTTTCAGCGGTGACAGATAATCCTAGATGGTGACGCCGACCAGGTGATCCATCTCATGCTG

Les seacutequences des amorces (ThermoFisher Scientific) dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees

de 5rsquo en 3rsquo Les nucleacuteotides correspondant aux acides amineacutes muteacutes sont repreacutesenteacutes en rouge

3) Sous-clonage des gegravenes des chimegraveres de Vp16PDF preacutesentes

dans le plasmide pBAD vers le vecteur pET-16b Les gegravenes des proteacuteines chimeacuteriques eacutetaient initialement preacutesents dans un plasmide

pBAD utiliseacute pour reacutealiser les tests de compleacutementation fonctionnelle (voir plus loin)

Cependant afin de pouvoir surexprimer les proteacuteines et les purifier il a eacuteteacute neacutecessaire de sous-

cloner ces gegravenes dans un plasmide drsquoexpression permettant drsquoobtenir des quantiteacutes plus

importantes de proteacuteines Les gegravenes ont donc eacuteteacute sous-cloneacutes dans le vecteur pET-16b

(Novagen carte du plasmide en annexe)

Le meacutelange reacuteactionnel pour lrsquoamplification par PCR est le suivant 3 ng de plasmide 50

pmoles de chacun des oligonucleacuteotides (voir Tableau MM-6) 1 mM de dNTP (Agilent) 5 microL

de tampon de reacuteaction 10X 1 microL de Pfu DNA polymerase (Agilent 25 uniteacutesmicroL) dans 50 microL

final Le programme PCR se compose drsquoune eacutetape de deacutenaturation agrave 95degC durant 1 min puis 1

min drsquohybridation agrave 55degC et une eacutetape de synthegravese agrave 72degC durant 2 min On reacutealise 30 cycles

de deacutenaturationhybridationpolymeacuterisation et agrave la fin des cycles une derniegravere incubation de

10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Les amorces utiliseacutees pour amplifier les gegravenes (voir Tableau MM-

6) insegraverent des sites BspHI et XhoI aux extreacutemiteacutes 5rsquo et 3rsquo respectivement On purifie les

produits de PCR avec un kit speacutecifique (QIAquick PCR purification kit de Qiagen) Une fois

purifieacutes les produits de PCR sont alors digeacutereacutes par les enzymes BspHI et XhoI durant 20 min

agrave 37degC Le plasmide vide pET-16b est digeacutereacute avec lrsquoenzyme XhoI ainsi qursquoavec lrsquoenzyme NcoI

qui geacutenegravere des extreacutemiteacutes compatibles avec celles geacuteneacutereacutees par BspHI Pour la ligation nous

Mateacuteriels et Meacutethodes

152

avons utiliseacute 300 ng de pET-16b digeacutereacute 220 ng de produit de PCR purifieacute et digeacutereacute 2 microL de

T4 DNA ligase (Invitrogen 1 uniteacutemicroL) et 2 microL de tampon 10X dans un volume finale de 20

microL Les eacutechantillons sont incubeacutes agrave 22degC durant 4h Suite agrave la ligation le produit de reacuteaction

est transformeacute dans des bacteacuteries thermocompeacutetentes DH5α (voir protocole de transformation)

Les clones obtenus sont alors cribleacutes par PCR Pour cela nous reacutealisons pour chaque colonie

une reacuteaction de 25 microL final comprenant 15 microL de tampon 10X 02 mM de dNTP 2 mM

MgCl2 1 microL drsquoamorce T7 promoteur et T7 terminateur agrave4 pmolmicroL et 01 microL de Taq

Polymerase (Eurobio Taq 05U ) Le mix est tout drsquoabord preacutepareacute dans un volume final de 15

microL En parallegravele une colonie du clone agrave cribler est piqueacutee avec une pointe et meacutelangeacutee dans 10

microL drsquoeau (on repique eacutegalement ce clone sur boicircte LB agar contenant 25 microgmL drsquoampicilline

que lrsquoon incube la journeacutee agrave 37degC) On ajoute ensuite les 10 microL contenant la colonie dilueacutee dans

le mix PCR de 15 microL pour obtenir un volume finale de reacuteaction de 25 microL On utilise ensuite le

programme PCR suivant pour amplifier le plasmide preacutesent dans la colonie 3 min agrave 94degC pour

deacutesapparier les brins drsquoADN puis des cycles comprenant 30 sec agrave 94degC 30 sec agrave 52degC pour

hybrider les amorces sur lrsquoADN et enfin 3 min agrave 72degC pour permettre agrave la polymeacuterase de

reacutepliquer le plasmide Il faut reacutealiser 30 cycles de PCR pour obtenir le mateacuteriel final A la fin

des 30 cycles une derniegravere incubation de 10 min agrave 72degC est reacutealiseacutee Le produit de PCR est

alors analyseacute sur gel drsquoagarose 1 Les clones positif sont alors mis en preacuteculture dans 5 mL

de milieu LB liquide avec 25 microgmL drsquoampicilline et incubeacutes la nuit agrave 37degC On reacutealise le

lendemain une extraction des plasmides (voir extraction de plasmide avec le kit miniprep) Les

ADN purifieacutes sont alors envoyeacutes agrave lrsquoentreprise GATC Biotech pour ecirctre seacutequenceacutes

Tableau MM-6 Couples drsquoamorces permettant le transfert des gegravenes codant les chimegraveres de

Vp16PDF du plasmide pBADMyc-HisA vers le vecteur pET-16b

Constructions Seacutequences

Vp16PDF(KLF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTI)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Vp16PDF(VTF)heacutelice TACGACTCATGAAAATCCTGAAAGATGATGCACCGG

ACCTGTCTCGAGTTATTAGGCACGTGCTTTCAGACG

Les seacutequences des amorces dans les sens laquo forward raquo puis laquo reverse raquo sont preacutesenteacutees de 5rsquo en 3rsquo Les sites de

restriction sont souligneacutes Les codons drsquoinitiation et de terminaison sont indiqueacutes respectivement en rouge et vert

Mateacuteriels et Meacutethodes

153

4) Preacuteparation des cellules thermocompeacutetentes

Les bacteacuteries thermocompeacutetentes ont eacuteteacute preacutepareacutees selon la meacutethode drsquoInoue

Tampon et milieu

Milieu SOB 2 bactotryptone 05 extrait de levures 10 mM NaCl 25 mM KCl 25 mM

MgCl2 10 mM MgSO4 pH64 Le milieu est autoclaveacute

Tampon TB 10 mM Pipes 55 mM MnCl2 15 mM CaCl2 250 mM KCl pH 67 Le tampon

est filtreacute et non autoclaveacute

Protocole

On reacutealise une preacuteculture de la souche souhaiteacutee (voir tableau MM-1) dans 7 mL de

milieu LB contenant les antibiotiques approprieacutes le cas eacutecheacuteant La preacuteculture est alors incubeacutee

la nuit agrave 37degC sous agitation (200 rpm) Ensuite on ensemence les cultures dans du milieu SOB

avec 250 microL de preacuteculture et lrsquoantibiotique si neacutecessaire La culture est reacutealiseacutee agrave 18degC sous

agitation (170 rpm) Lorsque la DO600 est voisine de 06 la culture est mise 10 min dans la

glace On centrifuge alors la culture agrave 2500 g 10 min agrave 4degC La re-suspension du culot se fait

de maniegravere douce dans 80 mL de TB froid On laisse reposer 10 min dans la glace On centrifuge

de nouveau lrsquoeacutechantillon agrave 2500 g 10 min agrave 4degC On resuspend cette fois le culot dans 20 mL

de TB froid On ajoute du DMSO agrave 7 final On laisse reposer 10 min dans la glace On reacutealise

des aliquotes de 200 microL que lrsquoon plonge dans lrsquoazote liquide Les bacteacuteries thermocompeacutetentes

sont ensuite stockeacutees agrave -80degC

Pour les souches MG1655 wt et mutantes (Tableau MM-8) le protocole de preacuteparation

des cellules thermocompeacutetentes est le suivant On reacutealise une culture de 30 mL de milieu LB

avec 300 microL de 1M MgSO4 50 microgmL drsquoampicilline et 300 microL de preacuteculture (incubeacutee la nuit agrave

37degC) La culture est incubeacutee 2h agrave 37degC (DO600 environ eacutegale agrave 04) On centrifuge la culture

durant 5 min agrave 5000 rpm agrave 4degC puis on resuspend le culot dans 10 mL de 01 M CaCl2 froid

puis on laisse reposer 20 min dans la glaceOn centrifuge alors la solution bacteacuterienne agrave 6000

rpm agrave 4degC durant 5 min puis on reprend le culot dans 1 mL de 01 M CaCl2 contenant 15 de

glyceacuterol On aliquote ensuite 100 microL par tube

Mateacuteriels et Meacutethodes

154

Test de compeacutetence des cellules

Pour effectuer un test de compeacutetence on reacutealise une transformation avec le plasmide de controcircle

pUC19 posseacutedant un gegravene de reacutesistance agrave lrsquoampicilline et on eacutetale les bacteacuteries transformeacutees

sur boicircte LB agar + 50 microgmL drsquoampicilline

On compte les colonies et on utilise la formule suivante

Lrsquoefficaciteacute (CFU) correspond au nombre de clones obtenus par microg de plasmide transformeacute

FD correspond au facteur de dilution si on reacutealise des dilutions

5) Transformation bacteacuterienne par choc thermique

Les transformations bacteacuteriennes par choc thermique ont eacuteteacute reacutealiseacutees avec des bacteacuteries

thermocompeacutetentes Pour cela on utilise 50 microL de bacteacuteries thermocompeacutetentes deacutecongeleacutees

lentement dans la glace dans lesquelles on ajoute environ 100 ng de plasmide On laisse reposer

quelques minutes dans la glace puis on place le meacutelange durant 2 min agrave 42degC Suite au choc

thermique les tubes sont replaceacutes dans la glace durant 5 min On ajoute alors 1 mL de milieu

LB et on incube les tubes durant 1h agrave 37degC avec agitation permettant ainsi aux bacteacuteries de se

reacutegeacuteneacuterer Le meacutelange de transformation est ensuite dilueacute au dixiegraveme et au centiegraveme puis

deacuteposeacute sur des boicirctes de Peacutetri contenant du milieu LB agar auxquelles on a preacutealablement

ajouteacute le ou les antibiotiques correspondant agrave la reacutesistance du plasmide (100 microgmL

drsquoampicilline etou 34 microgmL de chlorampheacutenicol) Les boicirctes sont ensuite incubeacutees durant la

nuit agrave 37degC

6) Extraction drsquoADN plasmidique (minipreps)

Les plasmides reacutepliqueacutes dans les bacteacuteries DH5α ont eacuteteacute extraits et purifieacutes avec le kit

QIAprep Spin Miniprep High-Yield de Qiagen Pour cela une colonie bacteacuterienne

preacutealablement transformeacutee avec le plasmide drsquointeacuterecirct est inoculeacutee dans 5 mL de milieu LB

contenant lrsquoantibiotique approprieacute et incubeacutee durant 12 agrave 16h agrave 37degC La preacuteculture est ensuite

Mateacuteriels et Meacutethodes

155

centrifugeacutee 15 min agrave 4400 rpm Le surnageant est eacutevacueacute et le culot est resuspendu dans 250

microL de tampon P1 (50 mM Tris-HCl pH 80 plus de 5 min dans le tampon de lyse On ajoute

ensuite 350 microL de tampon de neutralisation N3 (42 M Gu-HCl 09 M aceacutetate de potassium

pH48) et on meacutelange tout de suite lrsquoeacutechantillon par inversion afin de preacutecipiter lrsquoADN

geacutenomique Une centrifugation de 10 min agrave 13000 rpm (4degC) permet de culoter lrsquoADN

geacutenomique et de reacutecupeacuterer le surnageant contenant le mateacuteriel plasmidique qui est alors deacuteposeacute

sur une colonne QIAprep spin Une centrifugation agrave 13000 rpm est faite durant 1 min agrave

tempeacuterature ambiante On ajoute 750 microL de tampon PE (10mM Tris-HCl pH75 80 eacutethanol)

et lrsquoon refait la mecircme centrifugation que preacuteceacutedemment (la centrifugation peut ecirctre reacutepeacuteteacutee

encore une fois afin drsquoeacuteliminer les restes de tampon) Enfin on place la colonne dans un tube

Eppendorf on ajoute 30 microL drsquoeau milliQ et on laisse reposer 1 min agrave tempeacuterature ambiante

Une derniegravere centrifugation agrave 13000 rpm est reacutealiseacutee et permet drsquoeacuteluer lrsquoADN plasmidique Une

mesure de la concentration est reacutealiseacutee au Nanodrop puis les plasmides sont stockeacutes agrave -20degC

7) Seacutequenccedilage

Les seacutequenccedilages ont eacuteteacute reacutealiseacutes par lrsquoentreprise GATC Biotech agrave partir de 20 microL de

plasmide agrave une concentration comprise entre 50 ngmicroL et 80 ngmicroL Dans le cas des

constructions disponibles dans le pET-16b les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage

sont les primers de GATC correspondant au T7 promoteur Dans le cas des constructions

disponibles dans le pBADMyc-HisA les oligonucleacuteotides utiliseacutes pour le seacutequenccedilage sont les

primers de GATC correspondant au pBAD promoteur

B-Techniques de biochimie

B1 Purification des proteacuteines Vp16PDF et chimegraveres

Les diffeacuterentes proteacuteines drsquointeacuterecirct ont eacuteteacute exprimeacutees sous forme recombinante dans E

coli en utilisant les souches reacutepertorieacutees dans le tableau MM-7

Tableau MM-7

Souche Geacutenotype Source

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Rosetta2(DE3)pLysS F- ompT hsdSB(rB

- mB-) gal dcm (DE3)

pLysSRARE2 (CamR) Novagen

Mateacuteriels et Meacutethodes

156

1) Test drsquoexpression et de solubiliteacute

Apregraves transformation de bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS avec un plasmide pET contenant la

proteacuteine drsquointeacuterecirct (vecteur pET-22b pour les mutants drsquoEcPDF ou pET-16b pour les chimegraveres

de Vp16PDF voir plus haut) un clone est mis en preacuteculture dans 5 mL de milieu LB

suppleacutementeacute avec 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol La preacuteculture est

incubeacutee la nuit agrave 37degC sous agitation Le lendemain on ensemence 100 mL de milieu 2YT avec

2 mL de preacuteculture suppleacutementeacute en ampicilline 50 microgmL et chlorampheacutenicol 34 microgmL La

culture est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm jusqursquoagrave lrsquoobtention drsquoune densiteacute optique

agrave 600nm (DO600) de 06-08 Lrsquoexpression de la proteacuteine drsquointeacuterecirct est alors induite par lrsquoajout

drsquoIPTG agrave une concentration finale de 05 mM et la culture est poursuivie 4-5h agrave 37degC sous

agitation Par la suite les diffeacuterents preacutelegravevements sont dilueacutes afin que chaque eacutechantillon ait la

mecircme absorbance agrave 600nm (crsquoest-agrave-dire la mecircme quantiteacute de bacteacuteries dans chaque eacutechantillon)

et centrifugeacutes pendant 15 min agrave 4400 rpm (4degC) Les culots bacteacuteriens sont alors resuspendus

dans 15 mL de tampon de lyse(tampon 50 mM MES-KOH agrave pH7555 ou 4 suivant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct et contenant diffeacuterentes concentrations en NiCl2 - 5 mM 20 mM ou 80 mM) puis

transfeacutereacutes dans un tube Eppendorf de 2 mL afin drsquoecirctre lyseacutes par sonication (3 seacuteries de 20

pulsations par eacutechantillon agrave 50 de la puissance maximale avec 1 min de repos dans la glace

entre chaque seacuterie de pulsations) Lrsquoextrait brut soniqueacute est alors seacutepareacute en deux aliquotes de

750 microL Lrsquoun des aliquotes est analyseacute sur gel SDS-PAGE 14 (apregraves lrsquoavoir centrifugeacute 20

min agrave 8000 rpm pour eacuteliminer les deacutebris cellulaires) afin drsquoobserver lrsquoexpression globale de la

proteacuteine Lrsquoautre aliquote va ecirctre traiteacute de faccedilon agrave seacuteparer les proteacuteines solubles et insolubles

Pour cela une centrifugation agrave 14000 rpm durant 20 min est reacutealiseacutee (4degC) Le surnageant

correspond agrave la fraction soluble et le culot agrave la fraction insoluble Ce culot est resuspendu dans

20 microL de tampon de lyse et les deux fractions soluble et insoluble sont analyseacutees sur gel SDS-

PAGE 14

2) Purification de Vp16PDF (forme peu active)

Des bacteacuteries PAL421Tr thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc thermique avec le

plasmide pBADMyc-His A contenant le gegravene codant Vp16PDF wt Les bacteacuteries transformeacutees

sont eacutetaleacutees sur boicircte LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et incubeacutees environ 24h agrave

37degC Des preacutecultures de 20 mL contenant 50 microgmL drsquoampicilline sont inoculeacutees agrave partir drsquoun

clone et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Par la suite 2 L de milieu LB contenant 50 microgmL

drsquoampicilline et 02 drsquoarabinose (pour lrsquoinduction de la proteacuteine) sont inoculeacutes avec la

preacuteculture La culture est reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de

Mateacuteriels et Meacutethodes

157

culture et est incubeacutee agrave 37degC sous agitation agrave 180 rpm durant 7h jusqursquoagrave obtention drsquoune

DO600 = 20 On centrifuge ensuite la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-

10 centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de

lyse 50 mM MES-KOH pH 55 5 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute

agrave -80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

La purification se fait par chromatographie eacutechangeuse de cations en utilisant 23 mL de

reacutesine SP-Sepharose Fast Flow packeacutee dans une colonne (GE Healthcare life science) La

colonne est eacutequilibreacutee avec le mecircme tampon que celui utiliseacute pour la lyse que lrsquoon nomme

tampon A (50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2) Une fois lrsquoeacutechantillon injecteacute lrsquoeacutelution agrave

4degC se fait avec un tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 1M KCl (que lrsquoon nomme

tampon B) Pour cela une premiegravere eacutetape drsquoeacutelution est reacutealiseacutee en passant 6 volumes de colonne

avec 15 de tampon B Une autre eacutetape consiste ensuite agrave reacutealiser un gradient de 15 agrave 60

de tampon B durant 8 volumes de colonnes agrave 2 mLmin Des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees

et analyseacutees sur gel SDS-PAGE 14 puis on reacutecupegravere celles qui contiennent Vp16PDF (environ

35 mL) Il faut ensuite concentrer les proteacuteines avec les uniteacutes drsquoultrafiltration AmiconUltra 3

kDa-15mL (Merck Millipore) en les centrifugeant agrave 4000g jusquagrave obtention drsquoenviron 11 mL

Une centrifugation 10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC permet drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Cet

eacutechantillon est alors injecteacute sur une colonne Superdex 75 Prepgrade de 120 mL (GE Healthcare)

Lrsquoeacutelution de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacutee avec 15 volumes de colonne de tampon A agrave 15 mLmin

Les fractions sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE 15 et lrsquoensemble des fractions drsquointeacuterecirct sont

rassembleacutees (environ 15 agrave 20 mL total) Un second passage de lrsquoeacutechantillon est reacutealiseacute sur la

colonne Superdex 75 Prepgrade (dans les mecircmes conditions que preacuteceacutedemment) afin

drsquoaugmenter le degreacute de pureteacute de la proteacuteine Apregraves analyse des fractions sur gel SDS-PAGE

14 les fractions drsquointeacuterecirct sont rassembleacutees et concentreacutees avec les tubes Amicon Ultra 3kDa-

15 mL agrave 4000g agrave 4degC jusqursquoagrave obtention drsquoenviron 500 microL Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute

10 min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees Un dosage de Bradford

permet alors de mesurer la concentration de la proteacuteine On reacutealise ensuite des aliquotes et la

proteacuteine est conserveacutee agrave -80degC La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

Mateacuteriels et Meacutethodes

158

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH55 5 mM NiCl2 La proteacuteine est alors stockeacutee agrave -80degC

et sera utiliseacutee pour des tests drsquointeraction

Remarque Il est impeacuteratif drsquoutiliser de la verrerie en plastique et non en pyrex pendant

toutes les eacutetapes de purification afin drsquoeacuteviter tout relargage de meacutetaux qui pourraient se fixer

au site actif de lrsquoenzyme agrave la place du nickel 194

3) Purification de Vp16PDF (forme pleinement active)

Des bacteacuteries Rosetta2(DE3)pLysS thermocompeacutetentes sont transformeacutees par choc

thermique avec le plasmide pET16bVp16PDF Les bacteacuteries transformeacutees sont eacutetaleacutees sur boicircte

LB agar contenant 100 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de chlorampheacutenicol et incubeacutees

environ 24h agrave 37degC Des preacutecultures de 20 mL de milieu LB contenant 50 microgmL drsquoampicilline

et 34 microgmL de chlorampheacutenicol sont inoculeacutees agrave partir drsquoun clone et incubeacutees durant la nuit agrave

37degC Par la suite 2 L de milieu 2YT contenant 50 microgmL drsquoampicilline et 34 microgmL de

chlorampheacutenicol sont inoculeacutes avec la preacuteculture de faccedilon agrave avoir DO600 = 02 La culture est

reacutealiseacutee en utilisant 10 erlens de 2 L contenant chacun 200 mL de culture et est incubeacutee agrave 37degC

sous agitation agrave 150 rpm Lrsquoexpression de la proteacuteine est induite lorsque les bacteacuteries atteignent

une DO600 = 05-06 avec lrsquoajout de 05 mM IPTG On laisse pousser les bacteacuteries 3h agrave 37degC et

150 rpm puis on centrifuge la solution bacteacuterienne 20 min agrave 8000 rpm et 4degC (rotor JA-10

centrifugeuse Beckman Coulter) On resuspend ensuite le culot dans 40 mL de tampon de lyse

50 mM MES-KOH pH 40 80 mM NiCl2 Si besoin le culot resuspendu peut ecirctre conserveacute agrave

-80degC

La solution bacteacuterienne est lyseacutee par un casseur de cellules (Microfluidizer) en reacutealisant 2

passages successifs agrave 15000 Psi puis centrifugeacutee 30 min agrave 15000 rpm (4degC) afin drsquoeacuteliminer les

deacutebris cellulaires Le surnageant est filtreacute avec une seringue eacutequipeacutee drsquoun filtre 045 microm afin de

srsquoassurer qursquoaucun deacutebris susceptible de boucher les conduits de lrsquoAKTA durant la purification

ne soit encore preacutesent

Le protocole permettant de purifier Vp16PDF sous forme active consiste agrave utiliser des

tampons de lyse et de purification agrave pH4 et avec 80 mM de NiCl2 Ainsi le tampon de lyse est

le suivant MES-KOH 50 mM pH4 80 mM de NiCl2 Lrsquoeacutetape de purification sur colonne SP

Sepharose Fast Flow (GE Healthcare life science) est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que celui

Mateacuteriels et Meacutethodes

159

utiliseacute pour la forme inactive mais en preacutesence de tampons de composition diffeacuterente La

colonne est eacutequilibreacutee avec le tampon de lyse et lrsquoeacutelution se fait avec le tampon 50 mM MES-

KOH pH4 80 mM NiCl2 1 M KCl Les fractions drsquoeacutelution sont analyseacutees sur gel SDS-PAGE

14 et celles contenant la proteacuteine sont rassembleacutees Lrsquoeacutechantillon peut alors ecirctre concentreacute

jusqursquoagrave environ 5 mL avec les tubes Amicon Ultra 3 kDa-15 mL agrave 4000g agrave 4degC Lrsquoeacutechantillon

est alors centrifugeacute 10min agrave 15000 rpm agrave 4degC afin drsquoeacuteliminer les proteacuteines preacutecipiteacutees

La proteacuteine purifieacutee est finalement dialyseacutee la nuit agrave 4degC contre

- 1 L de tampon 50 mM MES-KOH pH40 80 mM NiCl2 50 glyceacuterol La proteacuteine est alors

stockeacutee agrave -20degC et sera utiliseacutee pour des tests drsquoactiviteacute

4) Dosage des proteacuteines par la meacutethode de Bradford

On reacutealise tout drsquoabord une gamme eacutetalon avec de la proteacuteine BSA (solution stock 1

mg mL) Dans des cuves de spectrophotomegravetre on ajoute 200 microL de reacuteactif de Bradford

(BioRad) des quantiteacutes de BSA allant 1 microg agrave 10 microg et on complegravete avec de lrsquoeau jusqursquoagrave un

volume final de 1 mL (ajouter du NiCl2 dans la gamme si la proteacuteine agrave doser en contient) On

meacutelange bien lrsquoeacutechantillon et on laisse incuber 15 min agrave tempeacuterature ambiante On reacutealise en

parallegravele de la gamme eacutetalon de BSA une gamme de la proteacuteine agrave doser Pour cela dans un

volume de 1 mL on ajoute diffeacuterents volumes de proteacuteines 200 microL de reacuteactif de Bradford et

on complegravete avec de lrsquoeau Apregraves avoir meacutelangeacute on laisse incuber les eacutechantillons 15 min agrave

tempeacuterature ambiante On reacutealise alors une mesure de lrsquoabsorbance agrave 595 nm de chacun des

eacutechantillons de la gamme eacutetalon ce qui permet de tracer la droite qui relie lrsquoabsorbance en

fonction de la concentration de proteacuteine contenue dans lrsquoeacutechantillon On reacutealise les mecircmes

mesures drsquoabsorbance avec les eacutechantillons dont la concentration de proteacuteine est inconnue et

on reporte les valeurs sur la courbe de la gamme eacutetalon On peut alors deacuteterminer la

concentration en proteacuteine de lrsquoeacutechantillon

5) Electrophoregravese en conditions deacutenaturantes

Lrsquoeacutelectrophoregravese en conditions deacutenaturantes (SDS-PAGE) est reacutealiseacutee agrave partir du protocole

de Laemmli 266 Le gel drsquoeacutelectrophoregravese se compose drsquoun gel de concentration (36

drsquoacrylamide) et drsquoun gel de seacuteparation (entre 10 et 15 drsquoacrylamide selon la taille des

proteacuteines que lrsquoon souhaite observer) et contenant 01 de SDS Les gels de concentration et

de seacuteparation sont preacutepareacutes avec le systegraveme Mini-PROTEAN de Biorad Une quantiteacute

deacutetermineacutee de proteacuteines est meacutelangeacutee avec du tampon de charge (2X 100mM Tris-HCl 4

SDS 20 glyceacuterol 8 β-mercaptoeacutethanol 01 bleu de bromopheacutenol pH 68) et chauffeacutee

Mateacuteriels et Meacutethodes

160

durant 5 min agrave 95degC Les eacutechantillons agrave analyser sont deacuteposeacutes dans les puits du mini-gel ainsi

qursquoun marqueur de poids moleacuteculaire (PageRuler Prestained Protein Ladder 26616 de Thermo

Scientific) La migration srsquoeffectue dans un tampon Tris-Glycine-SDS pH83 (25 mM Tris-

HCl 01 SDS 192 mM Glycine) et se deacuteroule sous une tension de 100V jusqursquoagrave ce que les

proteacuteines passent le gel de concentration puis 200V pour le gel de seacuteparation jusqursquoagrave la sortie

du front de migration du gel

Pour reacutealiser les gels SDS-PAGE il faut utiliser un beacutecher pour preacuteparer la solution pour le

gel de seacuteparation (14 acrylamide 0378 M Tris-HCl pH 88 01 SDS 014 APS 01

TEMED) (volume final de 5 mL) On commence par ajouter le tampon Tris puis lrsquoacrylamide

le SDS lrsquoAPS et lrsquoeau Ajouter agrave la fin le TEMED qui va acceacuteleacuterer la reacuteaction de

polymeacuterisation On meacutelange agrave la pipette et on deacutepose doucement la solution entre les deux vitres

du Mini-PROTEAN System de Biorad On ajoute doucement 200 microL drsquoisopropanol apregraves avoir

deacuteposeacute le gel de seacuteparation afin drsquoaplanir le niveau et drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles bulles Il faut

ensuite attendre une heure que le gel polymeacuterise Ensuite on penche le systegraveme de faccedilon agrave

eacutevacuer lrsquoisopropanol et on essuie les reacutesidus avec du papier propre On preacutepare alors dans un

beacutecher la solution pour le gel de concentration (36 acrylamide 012 M Tris-HCl pH 68

01 SDS 02 APS 01 TEMED) (volume final 5 mL) Tout comme le gel de seacuteparation

on ajoute le TEMED uniquement agrave la fin On deacutepose alors la solution entre les vitres au-dessus

du gel de seacuteparation preacutealablement polymeacuteriseacute jusqursquoagrave la limite supeacuterieure des vitres On

deacutepose alors le peigne contenant les puits entre les deux vitres Il faut ecirctre preacutecautionneux afin

de ne pas inseacuterer de bulles dans le gel

6) Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection

Preacuteparation des anticorps

Les anticorps anti-Vp16PDF ou anti-EcPDF ont eacuteteacute produits agrave partir de lapins agrave lrsquoanimalerie

de lrsquoINAF au CNRS de Gif-sur-Yvette

Pour chaque seacuterie drsquoanticorps 500 microL de proteacuteine agrave 1 mgmL additionneacutes de 500 microL

drsquoadjuvant de Freund ont eacuteteacute injecteacutes agrave deux lapins en parallegravele agrave J0 J14 J28 et J43 (adjuvant

complet pour la premiegravere injection incomplet pour les injections suivantes) Des preacutelegravevements

sanguins ont eacuteteacute reacutealiseacutes dans lrsquoartegravere meacutediane agrave J0 et J37 pour les anticorps anti-Vp16PDF et

J0 J36 et J64 pour les anticorps anti-EcPDF Un dernier preacutelegravevement intracardiaque a eacuteteacute

effectueacute agrave J58 pour les anticorps anti-Vp16PDF et J81 pour les anticorps anti-EcPDF

Mateacuteriels et Meacutethodes

161

Pour chaque preacutelegravevement il faut reacutecupeacuterer le seacuterum contenant les anticorps Pour cela il

faut casser 2-3 pipettes Pasteur en verre agrave lrsquointeacuterieur de chacun des tubes de preacutelegravevement et les

incuber 1h agrave 37degC dans une eacutetuve On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon durant 20 min agrave 2000 rpm

agrave tempeacuterature ambiante et on reacutecupegravere la partie supeacuterieure du seacuterum ainsi obtenue Des aliquotes

de 500 microL sont stockeacutes agrave -80degC

Preacutecipitation des anticorps au sulfate drsquoammonium

On deacutecongegravele lentement (dans de la glace) les anticorps stockeacutes agrave -80degC (durant environ

3h) Pour 1 mL drsquoeacutechantillon on centrifuge 30 min agrave 14000 g On reacutecupegravere le surnageant et on

le preacutecipite avec 40 drsquoammonium sulfate (243 mg) pendant 1h agrave 4degC On centrifuge de

nouveau 1h agrave 14000 g et on resuspend ensuite le culot avec 1 mL de tampon phosphate (Na2Na)

20 mM pH 72 On effectue une dialyse toute la nuit contre 500 mL de ce mecircme tampon On

deacutetermine alors la concentration en anticorps (une DO280 de 135 correspond agrave une

concentration en IgG de 1 mgmL)

Produits utiliseacutes pour le Western-blot

Tampon de transfert 192 mM Glycine 25 mM Tris-base 005 SDS 20 Methanol

PBS 5X 750 M NaCl 80 mM Na2HPO4 20 mM NaH2PO4

Tween20 (Sigma P-7949)

Lait en poudre (GE Healthcare)

Membrane PVDF (GE Healthcare)

Anticorps primaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Anticorps anti-EcTF dilution 1 15000

Anticorps anti-EcMetAP (lapin 361) dilution 15000-10000

Anticorps anti-EcPDF (lapin 363) dilution 110000

Anticorps anti-Vp16PDF (lapin 342) dilution 1 5000-10000

Anticorps secondaires dilueacutes dans un tampon PBS-Tween20 03-lait 025

Goat anti-rabbit IgG-Cy5 dilution 1 1000 (Amersham)

Protocole

Le principe du Western-blot est drsquoidentifier une proteacuteine drsquointeacuterecirct agrave lrsquoaide drsquoanticorps

primaires dirigeacutes speacutecifiquement contre cette proteacuteine Un anticorps secondaire auquel est

greffeacutee une sonde fluorescente dirigeacute contre lrsquoanticorps primaire permet alors de deacutetecter la

proteacuteine par fluorescence

Mateacuteriels et Meacutethodes

162

Les eacutechantillons sont deacuteposeacutes sur gel SDS-PAGE agrave 15 drsquoacrylamide (voir eacutelectrophoregravese

en conditions deacutenaturantes) La migration se fait agrave 100V dans un tampon Tris-Glycine-SDS

Le gel est alors reacutecupeacutereacute et rinceacute dans du tampon de transfert apregraves eacutelimination du stacking (gel

de concentration) Le sandwich permettant le transfert des proteacuteines depuis le gel vers la

membrane est reacutealiseacute en appliquant le gel contre un morceau de membrane PVDF

preacutealablement activeacutee dans du meacutethanol le tout entre plusieurs feuilles de papier Whatman

Lrsquoensemble est placeacute dans une cassette laquelle est placeacutee dans la cuve remplie de tampon de

transfert Un courant constant de 30V est appliqueacute durant la nuit en chambre froide Le transfert

effectif des proteacuteines sur la membrane est aiseacutement veacuterifiable gracircce agrave lrsquoutilisation de marqueurs

de poids moleacuteculaires coloreacutes (ThermoFisher Prestained protein ladder 26616)

La membrane est ensuite reacutecupeacutereacutee et laveacutee rapidement agrave lrsquoeau puis avec du tampon PBS

1X La saturation de la membrane permettant drsquoeacuteviter la fixation aspeacutecifique des anticorps est

effectueacutee pendant 5h agrave 4degC dans un tampon PBS Tween20 03 et 5 drsquoagent bloquant

(Amersham ECL blocking agent) La membrane est ensuite laveacutee avec du tampon PBS 1X

Tween20 03 durant 30 min agrave 4degC puis incubeacutee la nuit agrave 4degC en preacutesence drsquoanticorps primaire

dilueacute dans du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 La membrane est laveacutee

5 fois 10 min avec du tampon PBS 1X Tween20 03 agent bloquant 025 avant drsquoincuber

agrave lrsquoobscuriteacute durant 3h en preacutesence des anticorps secondaires (Ig-Cy5-Anti rabbit Amersham

dilueacute 1000 fois) La membrane est alors laveacutee 3 fois avec du tampon PBS 1X Tween20 03

lait 025 puis 2 fois 10 min dans du tampon PBS1X Tween20 03 et enfin une derniegravere

fois dans du PBS 1X Apregraves seacutechage la fluorescence de la membrane peut ecirctre reacuteveacuteleacutee Nous

utilisons au laboratoire lrsquoappareil PharosFX Molecular Imager de BIO-RAD pour la reacuteveacutelation

Nous utilisons le logiciel Quantity One en mode laquo basic raquo pour quantifier le signal de

fluorescence Avec lrsquooption laquo rect tool raquo nous traccedilons un cadre autour des bandes agrave quantifier

ainsi qursquoun cadre ne contenant aucune bande afin drsquoobtenir le signal de bruit de fond Le signal

de fluorescence agrave lrsquointeacuterieur de chaque cadre est alors quantifieacute Les valeurs ainsi obtenues sont

rentreacutees dans le logiciel Excel afin de reacutealiser un traitement des donneacutees

B2 Mesure de lrsquoactiviteacute peptide deformylase

Lrsquoactiviteacute des enzymes PDF est mesureacutee par un test cineacutetique spectrophotomeacutetrique 231 La

reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme PDF est coupleacutee agrave la reacuteaction catalyseacutee par lrsquoenzyme formate

deacuteshydrogeacutenase (FDH) selon les deux reacuteactions suivantes

Mateacuteriels et Meacutethodes

163

ougrave N-formyl-Met-X (ou fMX) est un peptide syntheacutetique de longueur variable et posseacutedant une

meacutethionine initiatrice formyleacutee NAD+ est le produit de la reacuteaction de deacuteformylation (la

nicotinamide adeacutenine dinucleacuteotide sous forme oxydeacutee) et le NADH sous forme reacuteduite (produit

de la reacuteaction de la formate deacutehydrogenase) Le peptide couramment utiliseacute au laboratoire est

le N-formyl-Met-Ala-Ser ou fMAS

La quantiteacute de peptide deacuteformyleacute est proportionnelle agrave la quantiteacute de NADH formeacute avec

une stoechiomeacutetrie 11 La mesure de lrsquoabsorbance du NADH agrave 340 nm au cours du temps

permet donc de mesurer directement le taux de deacuteformylation de la meacutethionine et donc lrsquoactiviteacute

de lrsquoenzyme A340 = ἐNADH-340nm x [PDF] x l ougrave ἐ est le coefficient drsquoextinction molaire du NADH

(ἐNADH-340nm = 6220 mol-1Lcm-1 ou M-1cm-1) et l la longueur du trajet optique de la cuve (1

cm) Ainsi cette eacutequation permet le calcul theacuteorique de la variation drsquoabsorbance observable

pour une concentration en substrat donneacutee Une gamme de concentration en fMAS allant de 0

mM agrave 10 mM est ainsi reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF

en fonction de la concentration en substrat (vi = A340min-1) La courbe vi = f([fMAS]) est alors

traceacutee gracircce au module Kinetics de SigmaPlot selon lrsquoeacutequation de Michaeumllis-Menten etou

Lineweaver-Burke Cela permet de deacuteterminer les constantes Vmax (A340min) et Km (mM) Le

kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

1) Mateacuteriel et solutions

Les mesures sont reacutealiseacutees dans des cuves en quartz de 200 microL preacutealablement nettoyeacutees

avec de lrsquoacide sulfochromique La longueur du trajet optique est de 1 cm Le

spectrophotomegravetre Ultraspec2100Pro (GE Healthcare) utiliseacute possegravede un portoir de 6 cuves agrave

effet Peltier ainsi qursquoune uniteacute de controcircle de la tempeacuterature Le spectrophotomegravetre est controcircleacute

par le logiciel SWIFT II

Les solutions stocks utiliseacutees pour le meacutelange reacuteactionnel sont 1M Hepes-KOH pH 75

10 mgmL BSA (pour limiter la fixation aspeacutecifique de lrsquoenzyme sur les parois de la cuve)

NAD+ 32 mM (Roche) 180 UmL FDH (Sigma ref F8649-250UN) 200 mM fMAS (Bachem

ref H-6210 250 mg) 10 mM NiCl2 Toutes les solutions sont preacutepareacutees dans de lrsquoeau

Mateacuteriels et Meacutethodes

164

Lrsquoenzyme Vp16PDF est conserveacutee agrave -20degC dans un tampon 50 mM MES-KOH pH4 80

mM NiCl2 50 glyceacuterol Une dilution intermeacutediaire de la PDF agrave 2-5 microM dans un tampon 50

mM MES-KOH pH4 80 mM NiCl2 est preacutepareacutee extemporaneacutement et conserveacutee dans la glace

pour la journeacutee Lrsquoenzyme conserveacutee dans le tampon 50 mM MES pH55 et 5 mM NiCl2 a

eacutegalement eacuteteacute testeacutee apregraves avoir reacutealiseacute une dilution intermeacutediaire agrave 2-5 microM

2) Protocole

Chaque meacutelange reacuteactionnel de 200 microL est preacutepareacute dans un tube Eppendorf contenant

HEPES-KOH 50 mM pH 75 NiCl2 1 mM NAD+ 12 mM FDH 45 UmL Vp16PDF 100 nM

(pour les tests reacutealiseacutes avec les extraits brut 10 microL de fraction soluble agrave 05 microgmicrol sont ajouteacutes)

Le meacutelange reacuteactionnel est ensuite transvaseacute dans une cuve laquelle est inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre preacutealablement chauffeacute agrave 37degC 6 conditions expeacuterimentales peuvent ecirctre

testeacutees en mecircme temps gracircce au portoir de cuves contenant 6 emplacements La reacuteaction est

deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat fMAS apregraves 2 min drsquoincubation dans le spectrophotomegravetre

(le tripeptide est remplaceacute par de lrsquoeau pour le blanc) et lrsquoabsorbance agrave 340 nm est mesureacutee

pendant 10 min agrave 37degC Une gamme de concentration en fMAS allant de 0 mM agrave 10 mM est

reacutealiseacutee afin de mesurer la vitesse initiale de reacuteaction (vi) de Vp16PDF en fonction de la

concentration en substrat La courbe vi = f([fMAS]) est alors traceacutee selon lrsquoeacutequation de

Michaeumllis-Menten etou Lineweaver-Burke On deacutetermine ainsi les constantes Vmax (mmolmin)

et Km (mM) Le kcat est ensuite calculeacute selon lrsquoeacutequation kcat = Vmax ([PDF] x 60 x ἐNADH-340nm)

avec ἐNADH-340nm = 6220 mol-1L-1cm-1

3) Test drsquoinhibition de Vp16PDF en preacutesence drsquoactinonine

Lrsquoinhibition de Vp16PDF par lrsquoactinonine a eacuteteacute mesureacutee par le test drsquoactiviteacute deacutecrit ci-

dessus selon un protocole leacutegegraverement modifieacute les concentrations en PDF et substrat sont

constantes lrsquoactinonine (resuspendue dans de lrsquoeacutethanol 100) est ajouteacutee agrave des concentrations

variables et la reacuteaction enzymatique est deacuteclencheacutee par lrsquoajout du substrat Pour deacuteterminer les

valeurs drsquoIC50 et de KIapp Le meacutelange reacuteactionnel contenant Vp16PDF et lrsquoactinonine est

incubeacute 10 min agrave 37degC puis transfeacutereacute dans une cuve laquelle est alors inseacutereacutee dans le

spectrophotomegravetre maintenu agrave 37degC Apregraves 2 min drsquoincubation le substrat est ajouteacute et la

cineacutetique mesureacutee par la deacutetection de lrsquoabsorbance agrave 340 nm La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

Pour deacuteterminer la valeur du KIon utilise le mecircme protocole que le test drsquoactiviteacute deacutecrit

preacuteceacutedemment mais lrsquoactinonine est ajouteacutee au meacutelange reacuteactionnel Aucune preacuteincubation du

Mateacuteriels et Meacutethodes

165

complexe enzymeinhibiteur nrsquoa lieu Le meacutelange contient drsquoabord le substrat et lrsquoinhibiteur

lrsquoenzyme est ajouteacutee ensuite pour deacuteclencher la reacuteaction La gamme de concentration

drsquoactinonine testeacutee srsquoeacutetend de 0 agrave 800 nM

B3 Etudes sur les conseacutequences in vivo de lrsquoexpression de Vp16PDF

1) Souches

Les souches drsquoE coli utiliseacutees dans cette partie sont reacutepertorieacutees dans le Tableau MM-8

Tableau MM-8 Souches utiliseacutees pour les tests de compleacutementation fonctionnelle test de croissance et

extraction drsquoagreacutegats

2) Compleacutementation fonctionnelle

Le principe de la compleacutementation fonctionnelle de Vp16PDF est drsquoutiliser une souche de

bacteacuterie E coli dont le gegravene def codant EcPDF a eacuteteacute deacuteleacuteteacute et de le remplacer par le gegravene codant

la deacuteformylase de Vp16T via un plasmide pBAD inductible agrave lrsquoarabinose afin drsquoobserver si

lrsquoenzyme exprimeacutee permet aux bacteacuteries de survivre et donc de restaurer la croissance La

souche de bacteacuterie utiliseacutee pour les expeacuteriences de compleacutementation est la souche PAL421Tr

dont le gegravene chromosomique de deacuteformylase est deacuteleacuteteacute et qui contient un plasmide pMAK-

705-EcPDF contenant le gegravene de deacuteformylase endogegravene Ce plasmide est thermosensible ce

qui permet de controcircler sa capaciteacute agrave se reacutepliquer en fonction de la tempeacuterature Cette souche

est alors transformeacuteeavec un plasmide pBADMyc-HisA contenant le gegravene codant la proteacuteine

drsquointeacuterecirct

Souche Geacutenotype Source

Compleacutementation fonctionnelle

PAL421Tr galK rpsL fmsΔ1 recA56 srl-300 Tn10 Meinnel et al

1994 226

Extraction des agreacutegats et tests de croissance

W3110 F- lambda- IN(rrnD-rrnE)1 rph-1 P Genevaux

MG1655 wild type K-12 strain F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 P Genevaux

MG1655ΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB P Genevaux

MG1655Δtig F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 Δtig P Genevaux

MG1655 ΔtigΔsecB F- λ- ilvG- rfb-50 rph-1 ΔSecB Δtig P Genevaux

A1119 W3110 Delta proteacuteases Lon ClpP ClpQY P Genevaux

A722 W3110 wild type P Genevaux

Jm101Tr Facute traD36 proA+B+ lacIq Δ(lacZ)M15 Δ(lac-proAB)

glnV thi recA56 srl-300 Tn10

Hirel et al 1988 267

Mateacuteriels et Meacutethodes

166

Une culture liquide de 100 mL de bacteacuteries PAL421Tr transformeacutee avec lrsquoune ou lrsquoautre

des diffeacuterentes constructions contenues dans un plasmide pBADMyc-HisA est reacutealiseacutee en

milieu LB contenant de lrsquoampicilline agrave 25 microgmL et incubeacutee agrave 30degC jusqursquoagrave ce que la densiteacute

optique des cultures soit DO600 = 1 On preacutelegraveve alors 10 mL de chaque eacutechantillon dans un tube

Falcon (dans le cas ougrave de leacutegegraveres variations de densiteacute optique seraient observeacutees entre des

souches transformeacutees avec des constructions diffeacuterentes on dilue avec du milieu LB liquide les

cultures de faccedilon agrave ce qursquoelles possegravedent toutes exactement la mecircme DO600 dans les 10mL)

Les eacutechantillons sont alors centrifugeacutes agrave 4400 rpm durant 15 min agrave 4degC de faccedilon agrave obtenir un

culot Ce culot est alors resuspendu dans 1 mL de milieu LB liquide Pour chacune des souches

on reacutealise alors une seacuterie de dilutions successives au dixiegraveme sur une plaque 96 puits (Figure

MM-1) On deacutepose par la suite sur un milieu nutritif LB geacuteloseacute une goutte de 10 microL de

chacune des dilutions pour chacune des souches utiliseacutees afin de deacuteposer de moins en moins

de bacteacuteries au fil des dilutions (Figure MM1) Le deacutepocirct des gouttes se fait sur boicircte LB agar

suppleacutementeacute avec 05 de glucose (pour inhiber lrsquoexpression du pBAD) et en parallegravele sur

boicirctes suppleacutementeacutees avec des concentrations drsquoarabinose allant de 02 agrave 2 et cultiveacutees agrave

30degC ou 42degC (voir Figure MM-1)

Mateacuteriels et Meacutethodes

167

Figure MM-1 Expeacuterience de compleacutementation fonctionnelle A) Culture de bacteacuteries PAL421Tr

transformeacutees avec un plasmide pBAD contenant le gegravene de la PDF drsquointeacuterecirct B) Preacuteparation des dilutions de

culture C) Deacutepocirct des gouttes sur boicircte et incubation

Mateacuteriels et Meacutethodes

168

2) Effet de lrsquoexpression de Vp16PDF sur la croissance des bacteacuteries

Cette expeacuterience a pour objectif drsquoobserver si lrsquoexpression de la proteacuteine Vp16PDF modifie

la cineacutetique de croissance des bacteacuteries en fonction de la souche bacteacuterienne testeacutee et de la

tempeacuterature drsquoincubation utiliseacutee Pour cela diffeacuterentes souches de bacteacuteries drsquoexpression (voir

tableau MM-8) ont eacuteteacute transformeacutees (soit avec un plasmide pBAD vide soit avec le plasmide

pBADEcPDF soit avec le plasmide pBADVp16PDF) et eacutetaleacutees sur boicirctes LB agar avec 100

microgmL drsquoampicilline et incubeacutees durant la nuit agrave 37degC Des preacutecultures de 5mL de LB sont

inoculeacutees avec un clone et mises en incubation agrave 37degC durant la nuit sous agitation dans un

milieu LB avec ampicilline (pour chaque construction transformeacutee un clone est testeacute) Le

lendemain des fioles contenant 100 mL de milieu 2YT sont inoculeacutees avec 200 microL de

preacuteculture et cela pour chaque construction On ajoute le ou les antibiotiques approprieacutes ainsi

qursquoune concentration finale de 2 drsquoarabinose (permet lrsquoinduction de la proteacuteine exprimeacutee par

le pBAD) pour chaque culture Les cultures bacteacuteriennes sont alors mises agrave incuber agrave diffeacuterentes

tempeacuteratures (28degC 30degC 37degC ou 42degC) Une mesure de lrsquoabsorbance agrave 600 nm est reacutealiseacutee

toutes les heures afin de pouvoir tracer une cineacutetique de croissance bacteacuterienne

3) Extraction drsquoagreacutegats des cellules bacteacuteriennes

Les agreacutegats de proteacuteines ont eacuteteacute isoleacutes en utilisant la meacutethode de Tomoyasu 268

NB lrsquoensemble des eacutetapes de ce protocole doit ecirctre effectueacute dans un meacutelange deau froide et

de glace

Tampons neacutecessaires pour lrsquoextraction des agreacutegats

Tampon A 10 mM KH2PO4 pH65 (agrave partir drsquoun stock agrave 05 M) 1 mM EDTA 20 sucrose

2 mgmL de lysozyme La solution est preacutepareacutee le jour mecircme

Tampon B 10 mM KH2PO4 pH65 1 mM EDTA

Protocole drsquoextraction des agreacutegats agrave partir de diffeacuterentes souches de bacteacuteries

Les souches utiliseacutees sont preacutesenteacutees dans le tableau MM-8 (la souche Jm101Tr nrsquoa pas eacuteteacute

utilseacutee pour lrsquoextraction des agreacutegats mais seulement pour les tests de croissance) elles sont

toutes transformeacutees avec le plasmide pBAD ou pBADVp16PDF ou pBADEcPDF

Les bacteacuteries sont mises en preacuteculture dans 4 mL de milieu LB avec 05 de glucose durant

la nuit agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

50 mL de milieu LB avec une DO600 initiale de 004 le milieu contenant de lrsquoampicilline (50

microgmL) et 2 arabinose La culture se fait agrave 30degC sous agitation constante (180 rpm) Lorsque

Mateacuteriels et Meacutethodes

169

la DO600 atteint 1 uniteacute drsquoabsorbance ou apregraves 6h la culture est mise 15-20 min dans un meacutelange

eauglace On preacutelegraveve ensuite la quantiteacute neacutecessaire de bacteacuteries pour avoir une DO600 eacutegale agrave

1 en suivant la formule suivante 1 DO600 x 16 = volume agrave preacutelever (mL)

Lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 15 min agrave 6000 g (4degC) dans des tubes Falcon de 50 mL On

eacutevacue le surnageant et on resuspend le culot dans 120 microL de tampon A puis on laisse reposer

30 min dans lrsquoeauglace Par la suite 1080 microL de tampon B sont ajouteacutes la solution est

meacutelangeacutee par retournement puis transfeacutereacutee dans un tube Eppendorf de 2 mL La solution de

bacteacuteries est alors deacuteposeacutee dans un beacutecher contenant un meacutelange glaceeau et lyseacutee par

sonication en reacutealisant deux cycles de 10 pulsations par eacutechantillon avec une minute de repos

entre chaque seacuterie de pulsation (en utilisant 50 de puissance avec lrsquoappareil Sonifier cell

disruptor 200 de Branson) Lrsquoeacutechantillon est soumis agrave deux sonications avec une minute de

repos dans la glace entre les deux sessions de pulsations La solution de lyse est ensuite

centrifugeacutee 15 min agrave 2000 g (4degC) Le surnageant est transfeacutereacute dans un autre tube Eppendorf

(un aliquote de 100 microL est preacuteleveacute afin de reacutealiser un dosage des proteacuteines (voir dosage par la

meacutethode de Bradford) et une analyse sur gel SDS-PAGE afin de veacuterifier que les diffeacuterents

eacutechantillons testeacutes contiennent la mecircme quantiteacute de proteacuteines Le surnageant est alors centrifugeacute

25 min agrave 14000g (4degC) le surnagent eacutelimineacute puis le culot est centrifugeacute encore 2 min pour

eacuteliminer le reste de surnagent Enfin le culot est congeleacute agrave -80degC pour la nuit

Le lendemain le culot est resuspendu dans 1 mL de tampon B puis soniqueacute suivant les

mecircmes conditions que pour la lyse Lrsquoeacutechantillon est alors centrifugeacute 25 min agrave 14000 g (4degC)

puis le culot est resuspendu dans 960 microL de tampon B La suspension est de nouveau soniqueacutee

suivant les conditions deacutecrites preacuteceacutedemment mais en utilisant cette fois deux sessions de 8

pulsations On ajoute 240 microL de solution NonidetP-40 10 puis on vortexe

Les tubes sont mis agrave centrifuger 35 min agrave 14000 g puis le culot est resuspendu dans 960 microL

de tampon B et soniqueacute deux fois avec 8 pulsations On ajoute agrave nouveau 240 microL de solution

NonidetP-40 agrave 10 puis on vortexe On centrifuge une derniegravere fois lrsquoeacutechantillon durant 35

min agrave 14000 g (4degC) Le culot est alors resuspendu dans 40 microL de tampon de charge 1X et

utiliseacute pour diffegraverent expeacuteriences En geacuteneacuteral 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15

avec coloration au bleu de Coomassie ou Sypro Ruby pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats Les eacutechantillons peuvent eacutegalement ecirctre analyseacutes par Western-blot afin de

visualiser speacutecifiquement la preacutesence de certaines proteacuteines Dans ce cas il faut eacutegalement

charger 20 microL par puits drsquoeacutechantillon sur un gel SDS-PAGE 15 On reacutealise ensuite le

Mateacuteriels et Meacutethodes

170

protocole du Western-blot (voir partie Western-blot) avec des anticorps dirigeacutes contre les

proteacuteines drsquointeacuterecirct

4) Preacuteparation des eacutechantillons drsquoagreacutegats proteacuteiques pour une

analyse en spectromeacutetrie de masse digestion trypsique

drsquoeacutechantillons issus drsquoun gel SDS-PAGE Lrsquoobjectif de cette expeacuterience est drsquoidentifier les espegraveces proteacuteiques preacutesentes dans un

eacutechantillon drsquoagreacutegats cellulaires Sur les 40 microL drsquoeacutechantillon obtenus apregraves extraction des

agreacutegats 20 microL sont analyseacutes sur gel SDS-PAGE 15 pour visualisation des proteacuteines globales

des agreacutegats et le gel est coloreacute avec du SYPRO Ruby (Thermofisher) Pour chaque eacutechantillon

deacuteposeacute sur gel le profil de migration est analyseacute et les bandes reacuteveacuteleacutees sont minutieusement

deacutecoupeacutees pour ensuite ecirctre traiteacutees pour une analyse en spectromeacutetrie de masse

La deacutecoupe des bandes se fait sur une plaque de reacuteveacutelation UV preacutealablement recouverte

de film plastique pour eacuteviter toute forme de contamination Il est neacutecessaire drsquoutiliser des tubes

Eppendorf preacutealablement traiteacutes agrave lrsquoaceacutetonitrile (afin de dissoudre les eacuteventuels contaminants)

pour reacutecupeacuterer les eacutechantillons Il est eacutegalement important de se munir de gants propres et drsquoune

charlotte pour eacuteviter les contaminations par la keacuteratine Pour chaque bande deacutecoupeacutee un scalpel

propre doit ecirctre utiliseacute

Solutions utiliseacutees

- Solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM (solution AB) 198 g de bicarbonate

drsquoammonium 50 mL drsquoeau pour HPLC (ne pas utiliser drsquoeau MQ)

- Solution de DTT agrave 10 mM diluer le DTT (stock agrave 1 M masse moleacuteculaire = 15425

gmol) dans 1mL de solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution drsquoiodoaceacutetamide (55 mM) diluer lrsquoiodoaceacutetamide (stock agrave 100 mM) dans une

solution de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de bicarbonate drsquoammonium avec 5 drsquoaceacutetonitrile diluer 50 microL

drsquoaceacutetonitrile pur dans 950 microL de bicarbonate drsquoammonium agrave 50 mM

- Solution de trypsine Trypsine PROMEGA (20 microg) dilueacute dans 400 microL de solution de

reacutehydratation PROMEGA (Ref V5280)

Protocole

Pour un eacutechantillon migreacute sur gel SDS-PAGE chaque bande proteacuteique est deacutecoupeacutee

Chacune des bandes est deacuteposeacutee dans un tube Eppendorf puis deacutecoupeacutee en cubes de 1-2mm x

1-2mm x 1mm agrave lrsquoaide drsquoune lame de scalpel On ajoute alors 20 agrave 100 microL drsquoaceacutetonitrile 100

Mateacuteriels et Meacutethodes

171

durant 10 min pour deacuteshydrater le gel puis on retire le liquide Srsquoen suit une eacutetape de reacuteduction

des eacutechantillons durant laquelle on ajoute 20 agrave 100 microL (suivant le volume de la bande

deacutecoupeacutee) de solution de bicarbonate drsquoammonium (50 mM) contenant 10 mM de DTT durant

1h agrave 37degC en agitant les tubes occasionnellement mais vigoureusement Le liquide est ensuite

eacutevacueacute On poursuit sur une eacutetape drsquoalkylation ougrave lrsquoon va ajouter une solution drsquoiodoaceacutetamide

(55 mM) en utilisant le mecircme volume que celui ajouteacute lors de lrsquoeacutetape de reacuteduction Puis les

eacutechantillons sont incubeacutes 30 agrave 60 min agrave lrsquoabri de la lumiegravere en prenant soin drsquoagiter

occasionnellement et eacutenergiquement On eacutevacue ensuite le liquide On recommence lrsquoeacutetape de

deacuteshydratation en ajoutant 20-100 microL de solution drsquoaceacutetonitrile durant 10 min puis on eacutevacue

le surnageant On peut alors reacutehydrater les eacutechantillons en les laissant reposer durant 20 min

dans 20-100 microL de solution AB suivi drsquoune nouvelle deacuteshydratation avec 20-100 microL

drsquoaceacutetonitrile 100 durant 10 min On eacutevacue ensuite le liquide Les morceaux de gel sont alors

laveacutes dans 50-200 microL de solution de bicarbonate drsquoammonium et le liquide est retireacute Les

eacutechantillons sont de nouveau deacuteshydrateacutes durant 10 min avec 50-200 microL drsquoaceacutetonitrile puis on

eacutevacue les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile en placcedilant les eacutechantillons durant 30 min agrave 1h dans un

SpeedVac (cela permet drsquoeacutevacuer les reacutesidus drsquoaceacutetonitrile neacutefastes pour lrsquoeacutetape de digestion

agrave la trypsine) Les eacutechantillons sont ensuite digeacutereacutes avec 2 microL de solution de trypsine en laissant

le temps aux morceaux de gel de se reacutehydrater agrave 0degC

Lorsque les eacutechantillons ont absorbeacute la solution de trypsine on ajoute 10-100 microL de

solution de bicarbonate drsquoammonium contenant 5 drsquoaceacutetonitrile pour reacutehydrater

complegravetement les morceaux de gel Les tubes sont mis agrave incuber durant 15 min (on peut ajouter

plus de solution le but eacutetant que les morceaux de gel soient complegravetement reacutehydrateacutes en eacutevitant

drsquoavoir un surplus de surnageant) Lrsquoeacutetape de digestion se deacuteroule ensuite durant 1 agrave 2h agrave 37degC

dans un thermomixeur agrave 600 rpm A lrsquoissue de la digestion on ajoute 2-10 microL de solution 1

FA (acide formique) ou 01 TFA (acide trifluoroaceacutetique) dilueacute dans de lrsquoeau si lrsquoextraction

doit ecirctre faite le lendemain Sinon on passe directement agrave lrsquoeacutetape de premiegravere extraction qui

consiste agrave reacutecupeacuterer le surnageant et le transfeacuterer dans un nouveau tube auquel on ajoute 10-

50 microL drsquoune solution 1 FA On incube lrsquoeacutechantillon durant 20-30 min agrave tempeacuterature ambiante

en agitant occasionnellement On reacutealise ensuite la seconde extraction qui consiste agrave ajouter

10-50microL de solution 80 aceacutetonitrile 01 FA et on incube durant 20-30 min agrave tempeacuterature

ambiante en agitant occasionnellement et vigoureusement On reacutecupegravere alors le surnageant que

lrsquoon ajoute agrave la fraction preacuteceacutedente On garde les morceaux de gel jusqursquoagrave ce que les analyses

de spectromeacutetrie de masse aient eacuteteacute effectueacutees Les tubes contenant le surnageant sont mis dans

Mateacuteriels et Meacutethodes

172

un concentrateur SpeedVac afin drsquoeacutevaporer le liquide et seacutecher les eacutechantillons (pas de

chauffage requis) On ajoute alors 10 microL drsquoeau pour resuspendre le mateacuteriel et on replace les

tubes dans la centrifugeuse sous vide afin drsquoobtenir seulement 2 microL de liquide dans le tube

Pour finir on resuspend lrsquoeacutechantillon dans 10-50 microL de solvant A (5 aceacutetonitrile 01 FA)

B4 Etudes des interactions avec le ribosome

1) Preacuteparation de ribosomes 70S drsquoE coli

Mateacuteriel et Solutions

-Centrifuge Beckman rotor JA20

-Rotors rotor 70Ti ou 502Ti pour ultracentrifugeuse (Beckman Coulter ref 337922)

-Tubes pour lrsquoultracentrifugation en polycarbonate aluminium (ref 355618 Beckman) adapteacutes

aux rotors 70Ti (Beckman Coulter) et 502Ti

-La paillasse et les pipettes sont nettoyeacutees avec une solution anti-RNAse (Ambion 9780)

Composition des diffeacuterents tampons et milieu de culture

-Tous les tampons sont preacutepareacutes au plus tocirct quelques jours en avance filtreacutes sur des filtres de

022 μm et stockeacutes agrave 4degC

-7 SpectraPor Dialysis Membrane MWCO 8000 Wet in 01 sodium azide (no ref 734-0614

VWR)

-Ammonium chloride A9434-1KG (Sigma)

-Lysozyme 62970-5G-F (Sigma)

-Potassium chloride P9541-500G (Sigma)

-Sucrose molecular biology grade RNase-free S0389-1KG (Sigma)

-Complete EDTA-free Protease Inhibitor Cocktail Tablets Cat No 11 873 580 001 (20

tablets) or Cat No 05 056 489 001 (3x20 tablets) (Roche)

-DNase I FPLC pure Product number 27-0514 (Amersham Biosciences)

-PBS 10X sterile Molecular biology biosolve CAT Ndeg 16232321

Composition apregraves dilution

-PBS 1X 10 mM sodium phosphate 18 mM potassium phosphate 137 mM sodium chloride

27 mM potassium chloride pH 74 (25degC) Filtreacute avec filtres de 022 μm

Mateacuteriels et Meacutethodes

173

Tableau MM-9 Composition des tampons RSP pour la purification des ribosomes 70S drsquoE coli

Tampons

RSP Tris-HCl MgCl2 NH4Cl KCl Sucrose Autre

RSP 25 mM 10 mM 50 mM --- --- 7 mM -mercaptoethanol

(ajouteacute agrave la derniegravere minute)

RSP-10 25 mM 10 mM 50 mM --- 10 1 mM pefabloc + 05 mgmL

lysozyme (Roche)

RSP-18 A 25 mM 10 mM 05 M --- 18

RSP-18 B 25 mM 10 mM 1 M --- 18

RSP-low Mg 50 mM 1 mM 30 mM 30 mM ---

RSP-20 50 mM 05 mM 30 mM 30 mM 20

RSP-30 50 mM 13 mM 30 mM 30 mM 30

Protocole de purification des ribosomes drsquoE coli

La souche de bacteacuteries E coli MRE600 (souche deacuteficiente en RNase voir 269) est utiliseacutee

pour cette purification Cette souche ne contenant pas de plasmide portant une reacutesistance agrave un

antibiotique il est tregraves important de prendre des preacutecautions lors de la culture afin de ne pas

avoir de contamination

La souche MRE600 (conserveacutee en glyceacuterol agrave -80degC) est mise en preacuteculture (7 mL) pendant

12h agrave 37degC et sous agitation constante (180 rpm) Cette preacuteculture est utiliseacutee pour ensemencer

32 L de milieu LB reacutepartis dans 4 erlens de 3L (1mL de preacuteculture agrave DO600 ~ 5-6 pour 800 mL

de milieu) qui sont ensuite mis sous agitation constante (180pm) agrave 37degC Lorsque la DO600

atteint 27 agrave 29 uniteacutes drsquoabsorbance (il est important de ne pas deacutepasser ces valeurs pour que

la culture soit en phase exponentielle) la culture est arrecircteacutee en mettant les erlens dans la glace

durant 20 min (run on) puis centrifugeacutee pendant 30 min agrave 6000 rpm agrave 4degC (JA10 Beckman)

entre 10 et 12 g de bacteacuteries sont ainsi reacutecolteacutees Les culots bacteacuteriens sont laveacutes deacutelicatement

avec ~7 volumes de PBS 1X froid pour 1g de cellules La resuspension se fait avec une pipette

de 10 mL en eacutevitant de faire des bulles Geacuteneacuteralement on ajoute 50 mL de tampon dans le

premier tube et apregraves resuspension on transfert dans le deuxiegraveme tube et ainsi de suite jusqursquoau

dernier tube Tous les tubes de maniegravere seacutequentielle sont enfin laveacutes avec le reste de tampon

que lrsquoon ajoute agrave la solution initiale Les bacteacuteries et les solutions doivent ecirctre maintenues

constamment dans la glace Les cellules resuspendues sont distribueacutees dans deux tubes Falcons

de 50 mL puis centrifugeacutees 10-20 min agrave 6000 rpm 4degC (rotor laquo swinging centrifuge raquo)

Le culot bacteacuterien est resuspendu dans la glace (en utilisant une tige de verre arrondie) dans

15 mL de tampon RSP-10 Pour faciliter la resuspension les cellules sont mises agrave agiter

Mateacuteriels et Meacutethodes

174

doucement dans une chambre froide jusqursquoagrave complegravete suspension La solution de bacteacuteries

(~25mL) est additionneacutee de tampon RSP-10 sucrose jusqursquoagrave un volume final de 50 mL

Deux meacutethodes de lyse ont eacuteteacute utiliseacutees La plupart des purifications de ribosomes ont eacuteteacute

obtenues par sonication des cellules mais lrsquoutilisation drsquoun laquo cell distruptor (voir ci-dessous) a

eacutegalement eacuteteacute essayeacutee

Sonication

La lyse est effectueacutee par Sonication (Branson Digital Sonifer) Pour 50 mL de cellules

resuspendues on utilise un beacutecher de 100 mL en plastique (nettoyeacute avec de lrsquoeacutethanol) et deacuteposeacute

dans un beacutecher en verre de 1 L contenant un meacutelange drsquoeau et de glace

Les conditions de sonication sont les suivantes

Temps 3rsquo

Tempeacuterature max 11degC

Amplitude 60

Pulsation 5rsquorsquo

Intervalle 30rsquorsquo

Tempeacuterature pulsation 7degC

Tempeacuterature sonde 3degC

Dans le cas ougrave nous avons utiliseacute le Sonicator (Sonifier cell disruptor 200 de Branson) dont

nous ne pouvons pas controcircler tous les paramegravetres la sonication a eacuteteacute effectueacutee par des

pulsations de 5 sec avec des intervalles de 55 sec pour un temps total de pulsation de 3 min

(donc 36 pulsations de 5 sec drsquointervalle avec des pauses de 55 sec)

- Lyse des cellules avec le Cell Distruptor

Dans les cas ougrave nous avons utiliseacute le Cell Distruptor nous avons effectueacute 8 passages de

lrsquoeacutechantillon dans le microfluidizer avec une pression de 20 kpsi (apregraves chaque passage on

reacutecupegravere lrsquoeacutechantillon puis on le reacuteinjecte dans la machine)

Lrsquoeacutechantillon est ensuite centrifugeacute dans deux tubes 30 min agrave 19000 rpm 4degC (Beckman

rotor JA20) pour eacuteliminer les membranes Le surnageant est collecteacute dans un tube de 50 mL

auquel on ajoute de la DNase agrave 1 mgmL final (moitieacute drsquoune petite spatule ne pas doser car tregraves

volatile) partageacute dans deux tubes froids drsquoultracentrifugeuse de 25 mL (no ref 355618

Mateacuteriels et Meacutethodes

175

Beckman ndash les tubes sont adapteacutes pour les rotors type 70 Ti et type 502 Ti) et centrifugeacute 3h30

agrave 50000 rpm 4degC (rotor 70 Ti)

- Lavage I

Les culots sont resuspendus sous agitation douce (ne pas essayer drsquoobtenir une solution

homogegravene) agrave 4degC pendant 30 min dans 20 mL de tampon RSP puis deacuteposeacutes au fond du tube

On ajoute ensuite au fond du tube une solution RSP-18 A (le tout est reacuteparti dans 2 tubes)

Plus preacuteciseacutement en utilisant une seringue agrave pointe plate contenant 13 mL de solution pour

eacuteviter des bulles et positionneacutee au fond du tube Les tubes sont eacutequilibreacutes avec du tampon RSP

+ 1mM Pefabloc et centrifugeacutes pendant 16h agrave 25000 rpm ou 4h agrave 45000 rpm 4degC (Optima 70

Ti) Le surnageant est eacutelimineacute ainsi que la couche marron proche du culot

- Lavage II

Les culots sont ensuite resuspendus sous agitation douce 30 min avec une tige de verre ou

la nuit (shaking platform agrave 100-150 rpm) agrave 4degC dans 10 mL de tampon RSP puis centrifugeacutes

20 min agrave 17000 rpm (4degC) cette eacutetape de centrifugation est reacutepeacuteteacutee 2-3 fois Dans un tube 10

mL de surnageant sont alors deacuteposeacutes suivi par 125 mL drsquoune solution RSP-18 sucrose

contenant 1M NH4Cl La mecircme proceacutedure que celle deacutecrit dans laquo lavage I raquo est utiliseacutee pour

charger Centrifuger 3h agrave 50000 rpm (ou 3h30 agrave 40 000 rpm) dans un rotor 70 Ti (Optima)

4degC

Les culots sont resupendus dans 10 mL de tampon RSP sous agitation douce (sans chercher agrave

obtenir une solution homogegravene) pendant 30 min ou la nuit agrave 4degC (shaker 150 rpm)

- Lavage III (facultatif)

Le surnageant est centrifugeacute 20 min agrave 18000 rpm (JA20 Beckman) puis on le deacutepose au

fond drsquoune solution RSP-18 B comme dans le lavage I Centrifuger a 40000 rpm 3h30 ou

24000 rpm la nuit agrave 4degC

Les culots sont resupendus 30 min (150 rmp) agrave 4degC dans 3 mL de tampon RSP low Mg (ne pas

essayer drsquoobtenir une solution homogegravene) On centrifuge alors agrave 18000 rpm 20 min (JA20

Beckman 4degC)

Le surnageant est ensuite deacuteposeacute sur une bicouche de sucrose (couche supeacuterieure composeacutee

de 125 mL de tampon RSP-20 couche infeacuterieure composeacutee de 5 mL de tampon RSP-30)

Le deacutepocirct de lrsquoeacutechantillon et des deux couches se fait dans lrsquoordre suivant 1) eacutechantillon 2)

tampon RSP-20 et 3) tampon RSP-30 Apregraves une centrifugation de 5h agrave 50000 rpm ou la

nuit agrave 28000 rpm (4degC) les culots sont repris deacutelicatement dans 3mL de tampon 50 mM Tris-

Mateacuteriels et Meacutethodes

176

HCl 50 mM NH4Cl 50 mM MgCl2 7 mM β-mercaptoethanol La resuspension se fait avec

une tige de verre et une agitation douce agrave 150 rpm la nuit agrave 4degC si besoin Enfin les ribosomes

resuspendus sont dialyseacutes la nuit agrave 4degC contre environ 100 mL de tampon contenant 50 de

glyceacuterol 50 mM Tris-HCl 10 mM NH4Cl 10 mM MgCl2 7mM β-mercaptoethanol ou 2 mM

DTT

La concentration de ribosomes purifieacutes est mesureacutee avant et apregraves la dialyse (apregraves dialyse

lrsquoeacutechantillon est dilueacute au moins 1000-1500 fois pour le dosage) par mesure drsquoabsorbance agrave 260

nm dans 1 mL en utilisant les donneacutees suivantes 15 uniteacutes drsquoabsorbance (A260) correspondent

agrave 1 mg de 70S 1 A260 correspond agrave 25 pmolmL de 70S

La concentration de ribosome typique est entre 10 et 20 microM

2) Preacuteparation de ribosomes 70S de Thermus thermophilus

Mateacuteriel et Solutions

Les tampons utiliseacutes pour la purification des ribosomes de T thermophilus (listeacutes ci-

dessous) sont preacutepareacutes le matin du premier jour

Lrsquoindice de reacutefraction de chacune des solutions est mesureacute avec un reacutefractomegravetre

ATAGO Abbe ce qui permet de veacuterifier que la composition des tampons est exactement la

mecircme drsquoune purification agrave une autre

Tampon A (500mL) 100mM NH4Cl Mg(CH3COO)2 105 mM 20 mM HEPES-KOH

pH75 05 mM EDTA 1 mM DTT 01 mM benzamidine ajouter un peu de PMSF dissout

dans 100 μL drsquoaceacutetone juste avant la lyse

Tampon B (200 mL) (Indice de reacutefraction 1394) 11 M Sucrose 05 M KCl 105

mM Mg(CH3COO)2 05 mM EDTA 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon C (15 L) (Indice de reacutefraction 1365) 15 M Ammonium sulfate 10 mM

Mg(CH3COO)2 400 mM KCl 20 mM HEPES-KOH pH 75 1mM DTT

Tampon D (1 L) (Indice de reacutefraction 1338) Mg(CH3COO)2 10 mM 400 mM KCl

20 mM HEPES-KOH pH75 20 mM DTT

Tampon E 5X (250mL) 250 mM KCl 50mM NH4Cl 5125mM MgAcetate 125 mM

EDTA 50 mM HEPES-KOH pH75 5 mM DTT

Solution agrave 5 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13413) 30 mL de sucrose

50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 210 mL drsquoH2O

Mateacuteriels et Meacutethodes

177

Solution agrave 20 de sucrose (300 mL) (Indice de reacutefraction 13630) ) 120 mL de

sucrose 50 + 60 mL de tampon E 5X (60 mL) + 120 mL drsquoH2O

Tampon G (100mL) 10 mM Mg(CH3COO)2 50 mM KCl 10 mM NH4Cl 50 mM

HEPES-KOHpH75 1 mM DTT

Protocole de purification des ribosomes de T thermophilus

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute purifieacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 239

Les bacteacuteries T thermophilus HB8 sont acheteacutees aupregraves du service Bioexpression amp

Fermentation Facility (University of Georgia Athens GA USA) qui reacutealise les cultures par

fermenteur (culture reacutealiseacutee agrave 70degC jusqursquoagrave DO600 = 2) puis nous fournit les cellules sous forme

drsquoun unique bloc de culot sec de 250g stockeacute dans un pot en plastique lequel est conserveacute tel

quel agrave -80degC

Environ 25g de bacteacuteries T thermophilus HB8 sont preacuteleveacutes du bloc de culot sec en utilisant

un tournevis et un marteau pour en deacutetacher des morceaux Les bacteacuteries sont alors deacutecongeleacutees

lentement durant 1 agrave 2 h agrave tempeacuterature ambiante dans du tampon A en utilisant 15 mL de

tampon par gramme de bacteacuteries Les bacteacuteries resuspendues sont transvaseacutees dans une

eacuteprouvette de 50 mL en les filtrant agrave travers de la gaze pour eacuteliminer les eacuteventuels morceaux de

plastique Le volume est ajusteacute agrave 90 mL avec du tampon A puis de la DNase est ajouteacutee (agrave

raison de 2 microL de DNase agrave 1 UmicroL par gramme de cellules) La lyse des bacteacuteries est effectueacutee

avec un disrupteur de cellules (Cell Disrupteur de Constant Systems LTD) par 3 passages

successifs agrave une pression de 15 kbar agrave 4degC

Les bacteacuteries lyseacutees sont centrifugeacutees 1 h agrave 13500 rpm (4degC) On complegravete ensuite agrave 160

mL avec du tampon A et lrsquoeacutechantillon est reacuteparti agrave la surface de 4 tubes (Nalgene ref 355622)

contenant chacun 25 mL de tampon B Les eacutechantillons sont centrifugeacutes agrave 45000 rpm durant 17

h agrave 4degC Les surnageants sont soigneusement eacutelimineacutes et chaque culot est laveacute deacutelicatement

avec 2 mL de tampon C Les culots sont alors resuspendus avec 4 mL de tampon C par tube

sous agitation leacutegegravere agrave 4degC en utilisant des barreaux aimanteacutes de 15 cm de longueur Les culots

resuspendus drsquoun volume total de 20-25 mL sont rassembleacutes et la quantiteacute de ribosomes est

estimeacutee en mesurant la DO260 drsquoun aliquote dilueacute 10 fois (1 mgmL de 70S donne une DO260 =

15) On fait ensuite une centrifugation de 10 min agrave 10000 rpm agrave 4degC dans un seul tube de 50

mL

Une chromatographie drsquointeractions hydrophobes est ensuite reacutealiseacutee agrave 4degC avec une

colonne contenant 200 mL de reacutesine Butyl-650S (Tosoh Bioscience) le deacutebit est de 6 mLmin

Mateacuteriels et Meacutethodes

178

pour chaque eacutetape Lrsquoeacutechantillon est injecteacute sur la colonne preacutealablement eacutequilibreacutee avec 2

volumes de colonnes (VC) de tampon C puis la colonne est laveacutee avec 2VC de tampon D agrave

50 Lrsquoeacutelution est reacutealiseacutee gracircce agrave un gradient inverse de sulfate drsquoammonium allant de 50

de tampon D agrave 100 de tampon D des fractions de 4 mL sont reacutecolteacutees agrave chaque eacutetape La

DO260 de chacune des fractions est mesureacutee par un spectrophotomegravetre Nanodrop en utilisant 5

microL non dilueacutes les valeurs sont reporteacutees sur une courbe laquo DO260 en fonction du numeacutero de

fraction raquo afin de seacutelectionner les fractions contenant les ribosomes 70S Les fractions dont la

DO260 est comprise entre DOmax et DOmax 2 correspondant aux ribosomes 70S sont

rassembleacutees (Figure MM-2A) cette eacutetape de chromatographie permet lrsquoeacutelimination de

nombreux contaminants notamment la proteacuteine S1 La DO260 de ce pool est mesureacutee (sans

dilution) permettant agrave nouveau drsquoestimer la quantiteacute de ribosomes Apregraves avoir compleacuteteacute le

volume agrave 120 mL avec du tampon E lrsquoeacutechantillon est centrifugeacute 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC

Figure MM-2 A) Suivi du gradient inverse en sulfate drsquoammonium au cours de la chromatographie

drsquointeractions hydrophobes (absorbance agrave 260nm en fonction des fractions collecteacutees) B) Analyse de

lrsquoabsorbance agrave 260nm dans les diffeacuterentes fractions des gradients (seul le premier gradient est repreacutesenteacute) Pour

chacune des deux eacutetapes les fractions comprises entre les deux traits verticaux ont eacuteteacute rassembleacutees et soumises

agrave lrsquoeacutetape suivante du protocole de purification

Mateacuteriels et Meacutethodes

179

Les ribosomes sont ensuite purifieacutes sur des gradients de sucrose le protocole preacutevoit

normalement drsquoutiliser 12 gradients de sucrose reacutepartis dans deux ultracentrifugeuses mais

pour des raisons techniques nous nrsquoavons pu utiliser qursquoune seule seacuterie de 6 gradients Les

gradients de sucrose (20-5) sont preacutepareacutes durant lrsquoeacutetape de chromatographie il srsquoagit de

mettre 175 mL de solution agrave 5 de sucrose dans chaque tube puis drsquoajouter au fond du tube

en passant agrave travers la solution agrave 5 175 mL de solution agrave 20 de sucrose Les gradients sont

ensuite formeacutes avec un formeur de gradient puis conserveacutes en chambre froide durant la nuit

Les culots obtenus par ultracentrifugation sont rinceacutes avec du tampon E (1 mL par

culot) puis resuspendus lentement dans du tampon E agrave raison de 1 mL de tampon par culot (2h

sous agitation lente en chambre froide avec des barreaux aimanteacutes de 06-07 cm) Les culots

ainsi resuspendus sont rassembleacutes et la DO260 est mesureacutee (apregraves dilution 1500) A cette eacutetape

la concentration typique est de 35-45 mgmL et une perte de ribosomes de 25 agrave 30 est

observeacutee par rapport agrave lrsquoeacutetape preacuteceacutedente Les eacutechantillons sont alors deacutelicatement deacuteposeacutes agrave la

surface de chacun des gradients agrave raison de 7 agrave 8 mg de ribosomes par gradient Apregraves

centrifugation agrave 15400 rpm et agrave 4degC durant 17h avec un rotor SW28 les gradients sont

fractionneacutes du bas vers le haut agrave lrsquoaide drsquoune pompe peacuteristaltique par fractions de 1 mL (deacutebit

de 2 mLmin et agrave une tempeacuterature de 4degC) La DO260 de chacune des fractions issues du premier

gradient est mesureacutee et la courbe repreacutesentant la DO260 en fonction du numeacutero de la fraction est

traceacutee Les fractions correspondant au pic (Figure MM-2B) sont rassembleacutees (~30 mL) puis on

mesure le volume et la DO260 du pool avec un Nanodrop Ensuite on dilue le pool avec du

tampon E pour le reacutepartir dans 2 tubes la concentration mesureacutee au Nanodrop ne doit pas ecirctre

infeacuterieure agrave 06-1 mgmL Une centrifugation est effectueacutee durant 16h agrave 45000 rpm agrave 4degC avec

un rotor 70Ti On eacutevacue le surnageant et on rince les culots avec 1 mL de tampon G par tube

On eacutevacue le tampon puis on resuspend lentement les culots dans 250 μL de tampon G par

tube avec un barreau aimanteacute (06-07 cm) en chambre froide On deacutepose les culots resuspendus

dans un tube de 15 mL et on mesure le volume exact ainsi que la DO260 (perte typique de 10

mg) Si neacutecessaire on dilue lrsquoeacutechantillon avec le tampon G pour obtenir une concentration finale

de 23-25 mgmL dans un volume de 800 microL (environ 10 microM) Ce protocole permet drsquoobtenir

~50 mg de ribosome agrave partir de 25g de bacteacuteries Enfin on filtre la solution finale de ribosomes

sur des tubes Eppendorf eacutequipeacutes drsquoun filtre 022 μm par centrifugation agrave 4degC quelques minutes

agrave 10000 g

Enfin les eacutechantillons sont aliquoteacutes congeleacutes rapidement agrave lrsquoazote liquide et stockeacutes agrave

-80degC Une analyse de suivi de la purification peut ecirctre reacutealiseacutee sur gel SDS-PAGE agrave partir

drsquoaliquot preacuteleveacutes agrave chaque eacutetape de la purification (voir Figure MM-3)

Mateacuteriels et Meacutethodes

180

Figure MM-3 Analyse des diffeacuterentes eacutetapes de purification des ribosomes 70S de T thermophilus sur

gel SDS-PAGE 15 1 Surnageant de lyse 2 Culot resuspendu apregraves eacutetape du coussin de sucrose 3 Apregraves

eacutetape de centrifugation agrave 10000 rpm 4 Pool apregraves la chromatographie HIC 5 Culot apregraves lrsquoultracentrigation

sur la nuit 6 Pool apregraves eacutetape de centrifugation de lrsquoeacutechantillon sur gradient de sucrose 7 ribosomes purifieacutes

Mesure de lrsquoactiviteacute des ribosomes Lrsquoactiviteacute des ribosomes 70S est consideacutereacutee comme la capaciteacute agrave syntheacutetiser des chaicircnes

poly-pheacutenylalanines in vitro (on mesure ainsi lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation) On mesure

lrsquoincorporation de la pheacutenylalanine tritieacutee dans la chaicircne polypeptidique deacutependant de lrsquoARNm

syntheacutetique poly(U) en preacutesence de tous les eacuteleacutements neacutecessaires pour le processus

drsquoeacutelongation 270ndash274 et un excegraves de pheacutenylalanine froid

Tampons neacutecessaires pour le test drsquoactiviteacute

Tampon D (pour dilution des ribosomes 500μL) 40 mM Tris-HCl pH 75 7 mM

MgCl2 80 mM NH4Cl 1 mM DTT

Tampon C (tampon de reacuteaction 10X 500μL) 400 mM Tris-HCl pH 75 70 mM MgCl2

800 mM NH4Cl 5mM DTT 10mM ATP 5mM GTP phosphoenolpyruvate 10 mM PEP-K

(C3H4O6P-K)

Tampon B (340microL) 0041 μgmL PK 0147mgmL ARN Poly(U) 0453 μM EF-Ts

046 μM EF-G 071 μM EF-Tu preacutepareacute dans du tampon C 1X

Tampon A (meacutelange contenant les ARNt Phe 180μL) tARNPhe chargeacute 175 μgμL

ARNt totaux 0167 μgμL PK 138 μCimL 3H-Phe soit environ 31106 dpmmL 244 μM

Phe preacutepareacute dans du tampon C 1X

Mateacuteriels et Meacutethodes

181

Mesure drsquoactiviteacute des ribosomes drsquoE coli MRE600 et de T thermophilus HB8

On dilue les ribosomes purifieacutes comme deacutecrit preacuteceacutedemment dans du tampon D pour avoir

les trois concentrations suivantes 196 μM 098 μM et 049 μM que lrsquoon incube 1 min agrave

30degC On preacutepare le tampon A pour la reacuteaction de chargement des ARNt et on incube 30 min agrave

30degC On meacutelange 20 μL de tampon B avec 5μL de solution de ribosomes dilueacutes et on

preacutechauffe 10 min agrave 30degC La reacuteaction de synthegravese proteacuteique est deacutemarreacutee en ajoutant 10 μL de

tampon A au meacutelange tampon B et la solution de ribosomes preacutepareacutee preacuteceacutedemment On incube

les eacutechantillons 6 min agrave 30degC La reacuteaction est arrecircteacutee en mettant 28 μL du meacutelange reacuteactionnel

sur un filtre GFC puis on plonge immeacutediatement chaque filtre dans du TCA 10 froid durant

15 min (pour preacutecipiter lrsquoensemble des macromoleacutecules) Pour le lavage on deacutepose le filtre

dans du TCA 5 agrave eacutebullition durant 15 min pour eacuteliminer ARNt acides amineacutes chaicircnes

peptidiques infeacuterieures agrave 3 reacutesidus Apregraves cette eacutetape le filtre est laveacute par trempage durant 1

min dans du TCA 5 Enfin on lave les filtres deux fois 10 min dans une solution eacutethanoleacutether

(eacutelimine le TCA qui laquo quenche raquo le comptage) puis une derniegravere fois 10 min dans de lrsquoeacutether agrave

tempeacuterature ambiante Les filtres sont seacutecheacutes sous la sorbonne Pour deacuteterminer la radioactiviteacute

lieacutee aux filtres on deacutepose ces filtres dans 4 mL de solution de scintillation (ECOLITE(+) Liquid

scintillation cocktail de MP Biomedicals) on agite 30 min et les produits de la reacuteaction fixeacutes agrave

la membrane sont quantifieacutes par un compteur agrave scintillation Les reacutesultats obtenus sont analyseacutes

avec le tableur Excel et repreacutesenteacutes graphiquement par les picomoles de pheacutenylalanine

incorporeacutes en fonction de la concentration de ribosomes

Nous avons constateacute que les preacuteparations de reacutefeacuterences R1 et M1 preacutealablement reacutealiseacutees

au laboratoire sont actives alors que les preacuteparations M3 et T4 sont 37 fois moins actives Il

est probable qursquoun problegraveme survenu lors de la purification a abouti agrave une deacutestructuration des

ribosomes drsquoE coli dans la preacuteparation M3 Concernant le protocole de purification de T

thermophilus le protocole implique une eacutetape qui aboutit agrave la perte de proteacuteines ribosomales

notamment la proteacuteine S1 neacutecessaires pour lrsquoactiviteacute de traduction ayant pour conseacutequence

une quantiteacute de pheacutenylalanine incorporeacutee tregraves faible

Mateacuteriels et Meacutethodes

182

Figure MM-4 Test drsquoincorporation in vitro de la pheacutenylalanine tritieacutee en fonction de la concentration

en ribosomes 70S Les purifications R1 M1 et M3 sont des preacuteparations de ribosomes 70S drsquoE coli MRE600

La purification T4 est une preacuteparation de ribosomes 70S de T thermophilus Lrsquoactiviteacute drsquoeacutelongation est mesureacutee

de faccedilon comparative avec la preacuteparation de reacutefeacuterence R1

3) Production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction (laquo stalled

ribosomes raquo)

Principe

Lrsquoobjectif de ce protocole est la production de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction

en controcirclant preacuteciseacutement la longueur de la chaicircne peptidique syntheacutetiseacutee Ainsi il est possible

drsquoobtenir des chaicircnes de longueurs variables dont lrsquoextreacutemiteacute est confineacutee agrave lrsquointeacuterieur du

tunnel de sortie du ribosome ou au contraire qui eacutemerge de ce tunnel Le protocole utilise les

proprieacuteteacutes de la seacutequence SecM (seacutequence F150XXXXWIXXXXGIRAGP166) naturellement

preacutesente dans des proteacuteines drsquoE coli destineacutees agrave ecirctre exporteacutees240 La seacutequence SecM contenue

dans la proteacuteine induit naturellement une pause du processus de traduction Les meacutecanismes

qui induisent une pause du ribosome avec la seacutequence SecM sont encore en cours

drsquoinvestigation 24 Cette seacutequence est couramment utiliseacutee pour produire des ribosomes bloqueacutes

en cours de traduction et qui ne se dissocient pas (aussi appeleacutes laquo stalled ribosomes raquo ou RNC

pour laquo ribosome nascent chain raquo)

Les ribosomes bloqueacutes en cours de traduction ont eacuteteacute produits avec le kit laquo PURExpress

in vitro Protein Synthesis Kit raquo de chez New England Biolabs Ce kit contient tous les

composants pour transcrire un gegravene drsquointeacuterecirct en ARNm (facteurs de transcription

nucleacuteotideshellip) ainsi que les composants neacutecessaires agrave la traduction de lrsquoARNm syntheacutetiseacute

Mateacuteriels et Meacutethodes

183

(ribosomes facteurs de traduction ARNt acides amineacuteshellip) La transcription ainsi que la

traduction se deacuteroulent dans le mecircme meacutelange reacuteactionnel

La composition exacte des solutions A et B nrsquoest pas preacuteciseacutee dans le kit mais drsquoapregraves le livre

Cell-free Protein Purification chapitre 2 du Dr Takuya Ueda les compositions sont

- Solution A 02 mM de chacun des 20 acides amineacutes 108 DO260mL E coli tRNA

mixtures 4 mM ATP 4 mM GTP 2 mM CTP 2 mM UTP 40 mM creatine phosphate 20

microgmL formyl donor 100 mM Hepes-KOH pH 76 200 mM potassium glutamate 26 mM

magnesium acetate 4 mM spermidine 2 mM DTT

- Solution B 690 microgmL alanyl-tRNA synthetase 20 microgmL arginyl-tRNA synthetase

220 microgmL asparaginyl-tRNA synthetase 80 microgmL aspartate-tRNA synthetase 12 microgmL

cysteinyl-tRNA synthetase 38 microgmL glutaminyl-tRNA synthetase 126 microgmL glutamyl-

tRNA synthetase 96 microgmL glycyl-tRNA synthetase 8 microgmL histidyl-tRNA synthetase 400

microgmL isoleucyl-tRNA synthetase 40 microgmL leucyl-tRNA synthetase 64 lysyl-

tRNAsynthetase 21 microgmL methionyl-tRNA synthetase 170 microgmL phenylalanyl-tRNA

synthetase 100 microgmL prolyl-tRNA synthetase 19 microgmL seryl-tRNA synthetase 63 microgmL

threonyl-tRNA synthetase 11 microgmL tryptophanyl-tRNA synthetase 6 gmL tyrosyl-tRNA

synthetase 18 microgmL valyl-tRNA synthetase 200 microgmL methionyl-tRNA formyltransferase

100 microgmL initiation factor 1 (IF1) 400 microgmL initiation factor 2 (IF2) 100 microgmL initiation

factor 3 (IF3) 500 microgmL elongation factor G (EF-G) 1000 microgmL elongation factor Tu (EF-

Tu) 500 microgmL elongation factor Ts (EF-Ts) 100 microgmL release factor 1 (RF1) 100 microgmL

release factor 3 (RF3) 100 microgmL ribosome recycling factor (RRF) T7 ARN polymerase

ribosomes 70S E coli souche A19 13 microM 275

Il est inteacuteressant de noter que la solution B contient une meacutethionyl-tRNA

formyltransfeacuterase et la solution A du donneur de formyle Cela permet lrsquoincorporation drsquoune

Met initiatrice sous forme formyleacutee Ainsi le complexe ribosome chaicircne peptidique se trouve

dans un eacutetat permettant le recrutement de la peptide deacuteformylase

Ne sachant pas si lrsquoenzyme EcPDF est preacutesente dans les solutions du kit jrsquoai reacutealiseacute un

Western-blot suivi drsquoune immunodeacutetection en utilisant les anticorps anti-EcPDF De mecircme jrsquoai

chercheacute agrave savoir si le kit contient le trigger factor EcTF Jrsquoai ainsi montreacute que le kit contient du

TF mais pas EcPDF (Figure MM-5)

Mateacuteriels et Meacutethodes

184

Figure MM-5 Analyse de la preacutesence

drsquoEcPDF et EcTF dans les solutions A et B

du kit de ribosome laquo PURExpress in vitro

Protein Synthesis Kit raquo de chez New

England Biolabs par Western-blot Deacutepocirct de

10 microL de solution A et 75 microL de solution B sur

gel SDS-PAGE 14 La partie haute de la

membrane a eacuteteacute incubeacutee avec des anticorps

anti-EcTF et la partie basse avec des anticorps

anti-EcPDF

Description de la seacutequence geacutenomique utiliseacutee

Nous avons choisi de fusionner la seacutequence drsquoarrecirct SecM en C-terminal de la proteacuteine -

galacosidase drsquoE coli Cependant le N-terminus MTM a eacuteteacute modifieacute en MSL afin de ne contenir

qursquoune seule meacutethionine ce qui sera important pour deacuteterminer le ratio de ribosomes bloqueacutes

De plus le reste de la seacutequence est eacutegalement optimiseacute de faccedilon agrave ne contenir qursquoune

meacutethionine la meacutethionine initiatrice Cela permet ainsi de pouvoir compter le ratio de

ribosomes bloqueacutes agrave lrsquoissue de la reacuteaction (en utilisant de la 35S-L-Methionine) La seacutequence

geacutenomique

(5rsquoTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCG

TAG-3rsquo)

correspondant agrave la seacutequence drsquoarrecirct de SecM (FSTPVWISQAQGIRAGPP) inclut un codon

proline ainsi qursquoun codon stop en 3rsquo permettant drsquooptimiser le blocage du ribosome 276277 La

seacutequence drsquoarrecirct SecM optimiseacutee a eacuteteacute fusionneacutee en C-terminal de diffeacuterentes seacutequences de β-

galactosidase de longueurs variables Les constructions preacutesenteacutees dans le tableau MM-10

correspondent agrave des proteacuteines recombinantes de 20 25 35 42 53 71 95 105 et 256 acides

amineacutes au total Lrsquoensemble des constructions a eacuteteacute inseacutereacute dans le plasmide drsquoexpression pET-

22b(+)

Mateacuteriels et Meacutethodes

185

Tableau MM-10 Liste des seacutequences geacutenomiques et proteacuteiques des diffeacuterentes constructions β-gal-SecM disponibles

SecM20

ATGAGCCTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM25

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM35

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAATTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCC

GTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWEFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM42

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCaattATTCAGCACGCCCGTCTGGATA

AGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM53

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGctagTTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM71

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTACGCAGCTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCA

GGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSFSTPVWISQAQGIRAGPP

Mateacuteriels et Meacutethodes

186

SecM95

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCG

CCTTGCAGCACATCCCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCA

GCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTGGTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGcgATTTCAGC

ACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDFSTPVWISQAQGIRAGPP

SecM105

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGgtacCCTTCAGCACGCCCGTCTGGAT

AAGCCAGGCGCAAGGCATCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPFSTPVWISQ

AQGIRAGPP

SecM256

ATGAGCCTGATTACAGATTCACTGGCCGTCGTATTACAACGTCGTGACTGGGAAAACCCTGGCGTTACCCAATTGAATCGCCTTGCAGCACATC

CCCCTTTCGCTAGCTGGCGTAATAGCGAAGAGGCCCGCACCAATCGCCCTTCCCAGCAGTTGCGCAGCCTGAATGGTGAGTGGCAATTTGTCTG

GTTTCCGGCACCAGAAGCGGTTCCGGAAAGCTGGCTGGAATGCGATCTTCCTGACGCCGATACTGTCGTGGTACCCTCAAACTGGCAGATGCAC

GGTTACGACGCGCCCATCTACACCAACGTGACATATCCCATTACGGTCAATCCGCCATTTGTTCCCACGGAGAATCCGACCGGTTGTTACTCGCT

CACATTTAACGTCGACGAAAGCTGGCTACAGGAAGGCCAGACGCGAATTATTTTTGATGGCGTGAATTCGGCGTTTCATCTGTGGTGCAACGGGCGCTGGGTCGGTTATGGCCAGGACAGTCGTTTGCTGTCTGAATTTGACCTGAGCGCATTTTTACGCGCCGGAGAAAACCGCCTCGCGGTGATGG

TGCTGCGCTGGAGTGACGGCAGTTATCTGGAAGATCAGGATATGTGGCGGATGAGCGGCATTTTCCGTGACGTCTCGTTGCTGCACAAACCGAC

CACACAAATCAGCGATTTCCATGTTGCCACTCTCTTTAATGATGATTTTTCACGCGCGTTCAGCACGCCCGTCTGGATAAGCCAGGCGCAAGGCA

TCCGTGCTGGCCCTCCGCCGTAG

MSLITDSLAVVLQRRDWENPGVTQLNRLAAHPPFASWRNSEEARTNRPSQQLRSLNGEWQFVWFPAPEAVPESWLECDLPDADTVVVPSNWQMHGY

DAPIYTNVTYPITVNPPFVPTENPTGCYSLTFNVDESWLQEGQTRIIFDGVNSAFHLWCNGRWVGYGQDSRLLSEFDLSAFLRAGENRLAVMVLRWSD

GSYLEDQDMWRMSGIFRDVSLLHKPTTQISDFHVATLFNDDFSRAFSTPVWISQAQGIRAGPP

Les seacutequences souligneacutees correspondent agrave la seacutequence de SecM permettant le blocage du ribosome

Mateacuteriels et Meacutethodes

187

Le meacutelange reacuteactionnel pour obtenir 24 microM de ribosomes bloqueacutes dans 25 microL final est le

suivant dans un tube Eppendorf on deacutepose 10 microL de solution A puis 75 microL de solution B ainsi

que 05 microL drsquoinhibiteur de RNAse (RNAse inhibitor murine de New England Biolabs 40000

uniteacutesmL) et le plasmide pET-22bSecM agrave une concentration finale de 5 agrave 25 ngmicroL (voir

tableau MM-11) On complegravete agrave 25 microL avec de lrsquoeau milliQ Le mix est alors doucement agiteacute

puis mis agrave incuber dans un thermomixeur agrave 37degC durant 150 min (un bain-marie agrave 37degC peut

eacutegalement ecirctre utiliseacute) Il faut faire attention de ne jamais vortexer la solution ni produire de

bulles afin de ne pas entraicircner une dissociation des ribosomes A lrsquoissue de la reacuteaction les

ribosomes bloqueacutes en cours de traduction sont precircts agrave ecirctre utiliseacutes

Tableau MM-11 Concentration et temps drsquoincubation optimaux pour obtenir des ribosomes bloqueacutes

avec les constructions SecM25 SecM42 SecM53 SecM71 et SecM105

Constructions Concentration optimale de

plasmides Temps optimal drsquoincubation

SecM25 5 ngmicroL 120 min

SecM42 15 agrave 25 ngmicroL 120 min

SecM53 5 ngmicroL 150 min

SecM71 5 ngmicroL 120 min

SecM105 15 ngmicroL 120 min

Veacuterification du ratio de ribosomes bloqueacutes produits

Le rendement drsquoobtention de ribosomes bloqueacutes en cours de traduction est mesureacute en

preacuteparant les ribosomes selon le protocole deacutecrit ci-dessus et en utilisant de la meacutethionine

radioactive Les ribosomes ainsi produits sont isoleacutes sur une colonne Sephacryl S-300 et la

radioactiviteacute contenue dans le meacutelange est mesureacutee La -galactosidase utiliseacutee ne contenant

qursquoune seule Met (voir lrsquooptimisation de seacutequence deacutecrite ci-dessus) la quantiteacute de radioactiviteacute

incorporeacutee est directement lieacutee agrave la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes

La reacuteaction de synthegravese est reacutealiseacutee selon le mecircme protocole que deacutecrit preacuteceacutedemment

en ajoutant 2 microL de meacutethionine marqueacutee (EasyTag methionine 35S-Met de Perkin Helmer

reacutefeacuterence NEG709A agrave 14 microgmL et 1025 mCimL) dans le meacutelange reacuteactionnel

Dans une reacuteaction de 25 microL nous avons 60 pmol de ribosomes (24 microM) Comme chaque

ribosome bloqueacute nrsquoincorpore qursquoune seule meacutethionine (en N-terminal) 100 de ribosomes

Mateacuteriels et Meacutethodes

188

bloqueacutes incorporent donc 60 pmol de meacutethionine marqueacutee Nous utilisons 5 microL de meacutelange

reacuteactionnel pour le comptage de radioactiviteacute soit 12 pmol de ribosomes marqueacutes au maximum

La gamme eacutetalon de meacutethionine marqueacutee srsquoeacutetend donc de part et drsquoautre de cette valeur La

gamme est reacutealiseacutee dans un tampon 50 mM Hepes-KOHpH75 10 mM Mg(Ac)2et 75 mM

KAc

On deacutepose 1 mL de reacutesine Sephacryl S-300 high resolution (GE Healthcare) sur une

colonne Mobicole classique (MoBiTec) apregraves avoir mis un filtre Une fois lrsquoincubation des

ribosomes termineacutee on deacutepose le meacutelange reacuteactionnel au centre de la colonne (max 50

microLcolonne) et on centrifuge lrsquoeacutechantillon 2 min agrave 05 rcf Le filtrat contient alors les ribosomes

bloqueacutes alors que la reacutesine retient les meacutethionines marqueacutees libres qui nrsquoont pas eacuteteacute

incorporeacutees durant la synthegravese peptidique

Pour le comptage nous deacuteposons 100 microL drsquoeau 5 microL de solution de ribosomes bloqueacutes et

5 mL de liquide de scintillation dans un tube de comptage On peut alors reacutealiser les mesures

On reacutealise eacutegalement une gamme de concentration de 35S-L-Methionine afin de deacutefinir le

nombre de coups compteacutes en fonction de la quantiteacute de meacutethionine marqueacutee preacutesente dans la

solution Ainsi le nombre de coups mesureacutes dans la solution de ribosomes bloqueacutes nous indique

la quantiteacute de meacutethionine preacutesente et donc la quantiteacute de ribosomes bloqueacutes ayant incorporeacute

une meacutethionine

Tampon utiliseacute pour la gamme 50 mM HEPES-KOHpH 75 10 mM Mg(Ac)2 75 mM KAc

Nous ajoutons ensuite la meacutethionine marqueacutee au tampon Pour les comptages de

radioactiviteacute du liquide de scintillation (ECOLITE(+) Liquid scintillation cocktail de MP

Biomedicals) est alors ajouteacute

Une fois la gamme effectueacutee on attend la fin de lrsquoincubation de la reacuteaction de synthegravese

des laquo stalled ribosomes raquo Le comptage de la radioactiviteacute de la gamme et des eacutechantillons est

effectueacute avec un compteur agrave scintillation

4) Test de seacutedimentation

Lrsquointeraction ribosomePDF a eacuteteacute mesureacutee gracircce agrave un test de seacutedimentation sur couche de

sucrose selon un protocole publieacute 94

La PDF drsquointeacuterecirct (5 microM) est incubeacutee en preacutesence de concentrations croissantes de ribosomes

bloqueacutes (de 02 microM agrave 2 microM) dans un meacutelange reacuteactionnel de 60 microL contenant du tampon

Mateacuteriels et Meacutethodes

189

drsquointeraction (50 mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP)

Un extrait cellulaire S150 (contenant lrsquoensemble des proteacuteines bacteacuteriennes solubles mais pas

les ribosomes voir ci-dessous) est ajouteacute de faccedilon agrave diminuer les interactions aspeacutecifiques de

la PDF avec le ribosome Le meacutelange reacuteactionnel est incubeacute 30 min dans la glace puis centrifugeacute

agrave 16100 g durant 10 min (4degC) afin drsquoeacuteliminer les eacuteventuelles proteacuteines preacutecipiteacutees Le

surnageant (60 microL) est alors deacutelicatement deacuteposeacute sur 120 microL de couche de sucrose 20 (50

mM HEPES-KOHpH75 100 mM NH4OAc 20 mM MgCl2 et 1 mM TCEP 20 sucrose)

dans des tubes pour rotor TLA 100 Les tubes sont alors centrifugeacutes agrave 245000 g durant 30 min

agrave 4degC (rotor TLA100) A lrsquoissue de la centrifugation un culot leacutegegraverement jaune est visible On

eacutelimine le surnageant et on lave le culot 2 fois agrave la pipette avec le tampon drsquointeraction en

faisant couler le tampon le long de la paroi du tube de faccedilon agrave ne pas perturber le culot Le

culot est ensuite resuspendu dans 20 microL de tampon de charge 1X et les eacutechantillons sont

analyseacutes par Western-blot

5) Pontage chimique

Preacuteparation de lrsquoextrait S150 ( drsquoapregraves 278ndash280)

Une culture de bacteacuteries E coli MRE600 est reacutealiseacutee dans 1 L de milieu de culture

contenant 56 g KH2PO4 289 g K2HPO4 10 g extrait de levure auquel on ajoute 1 de

glucose et 10 mg de thiamine apregraves autoclavage Elle est incubeacutee agrave 37degC sous agitation (200

rpm) jusqursquoagrave obtenir une DO600 = 08 On place alors rapidement la culture dans la glace pour

stopper la croissance cellulaire On centrifuge les cellules 20 min agrave 8000 g afin drsquoobtenir un

culot qui est alors laveacute deux fois avec un tampon TMP (10 mM Tris-acetatepH 80 15 mM

magneacutesium acetate 60 mM potassium acetate 1 mM DTT 75 microgmL pMSF) Pour 1 L de

culture on obtient un culot de environ 25 g que lrsquoon resuspend apregraves rinccedilage dans 10 mL de

tampon TMP (le volume final apregraves resuspension est donc environ 12 mL) La lyse des cellules

est reacutealiseacutee avec un sonicateur Branson en faisant 3 cycles de 1 min de pulsation avec 1min

de pause entre chaque pulsation On centrifuge alors lrsquoeacutechantillon agrave 30000 g (26000 rpm) dans

un rotor TLA 1003 agrave 4degC durant 30 min On reacutecupegravere le surnageant et on le centrifuge de

nouveau dans les mecircmes conditions On mesure la concentration de proteacuteines par la meacutethode

de Bradford et on ajuste la concentration agrave 15 mgmL avec le tampon TMP Le lysat est ensuite

dialyseacute contre 1L du tampon TMP agrave 4degC durant 3h On reacutealise alors de nouveau une

centrifugation agrave 150000 g (65000 rpm) avec le rotor TLA 1003 durant 24 min agrave 4degC Le

surnageant S150 est collecteacute aliquoteacute dans des tubes de 100 microL puis est rapidement congeleacute

dans de lrsquoazote liquide afin drsquoecirctre stockeacute agrave -80degC

Mateacuteriels et Meacutethodes

190

La centrifugeuse utiliseacutee est la Beckman TL-100 le rotor TLA 1003 et les tubes Ultra-Clear

tubes frac12 x 2 13 x 51 mm (reacutefeacuterence 344057 chez Beckman)

Tampon pour le protocole de pontage chimique

Cross-linking buffer 100 mM HEPES-KOH 100mM KCl 10 mM MgCl2 pH 76

Binding buffer 20 mM HEPES-KOH 100mM NH4OAc 20 mM MgCl2 1 mM TCEP pH

74

Quenching buffer 1 M NH4OAc 1M Tris-HCl pH 74

Dissociation buffer 20 mM HEPES-KOH 100 mM NH4OAc 03 mM MgCl2 pH 74

Strep-Tactin lysis buffer 20 mM HEPES-KOH 150 mM KCl pH 75

Protocole du pontage chimique

Le pontage chimique avec lrsquoEDC permet de lier covalemment deux proteacuteines dont les reacutesidus

aspartateglutamate et lysine se retrouvent proches dans lrsquoespace (Figure MM-6)

Figure MM-6 Reacuteaction de pontage chimique entre lrsquoEDC et les groupements carboxyle et amine

primaire de deux proteacuteines

On incube 5 microM de ribosome avec 25 microM de strep-PDF dans le laquo cross-linking buffer raquo

dans un volume total de 2375 microL On incube alors lrsquoeacutechantillon durant 30 min agrave 25degC On

ajoute ensuite de lrsquoEDC agrave une concentration finale de 50 mM de faccedilon agrave obtenir un volume

final de 25 microL On incube 30 min agrave 25degC On ajoute alors 275 microL de laquo quenching buffer raquo

Lrsquoeacutechantillon est ensuite dilueacute avec le laquo binding buffer raquo pour obtenir un volume final de 50

microL On ajoute alors 100 microL drsquoextrait S150 et on charge lrsquoeacutechantillon sur 2 mL drsquoune couche de

sucrose agrave 20 (reacutealiseacutee dans du laquo binding buffer raquo) On centrifuge lrsquoeacutechantillon dans un rotor

TLA55 agrave 55000 rpm durant 35 h agrave 4degC (ou 55000 rpm durant 25 h agrave 4degC dans un rotor TLA

Mateacuteriels et Meacutethodes

191

1003) Le culot est ensuite laveacute deux fois avec 300 microL de laquo dissociation buffer raquo froid Le culot

est alors resuspendu dans 20 microL de laquo dissociation buffer raquo Une mesure de la concentration de

ribosome est effectueacutee agrave 260 nm En parallegravele on eacutequilibre la reacutesine Strep-Tactin-Sepharose

avec 30 microL de laquo dissociation buffer raquo puis une fois eacutequilibreacutee on ajoute la reacutesine au culot de

ribosome resuspendu On ajoute alors de la Bovine pancratic RNase A (Roche) agrave une

concentration finale de 5 microgmL Lrsquoeacutechantillon est incubeacute la nuit agrave 4degC Le lendemain on

transfegravere lrsquoeacutechantillon (incluant la reacutesine) dans un tube laquo filter spin column (MoBiTec) raquo de 1

mL On centrifuge 30 s agrave 100 g agrave 4degC On reacutecupegravere les proteacuteines non accrocheacutees en lavant la

reacutesine 3 fois avec 100 microL de laquo Strep-Tactin lysis buffer raquo On eacutelue ensuite les proteacuteines

accrocheacutees agrave la colonne avec 25 microL de tampon de charge 1X et on incube lrsquoeacutechantillon agrave 95degC

durant 10 min On centrifuge ensuite durant 2 min agrave 16000 g afin de reacutecupeacuterer les proteacuteines

Les eacutechantillons sont alors precircts agrave ecirctre analyseacutes sur gel SDS-PAGE etou Western-blot

Figure MM-7 Principe du pontage chimique entre 70S E coli et Strep-Vp16PDF avec EDC

B5 Cristallisation de complexes 70Sfacteurs NME

Les ribosomes de T thermophilus ont eacuteteacute cristalliseacutes selon le protocole utiliseacute dans lrsquoeacutequipe de

Marat Yusupov 18239 par la technique de diffusion de vapeur en reacutealisant des gouttes assises

dans des boicirctes 24 puits

Les cristaux de ribosomes seuls sont obtenus en meacutelangeant 2 microL de ribosomes agrave 13 microM et 2

microL de solution de puits contenant 38 agrave 43 de PEG-20000 38 agrave 43 de PEG-550 MME

Mateacuteriels et Meacutethodes

192

100 mM de KSCN et 100 mM de Tris-aceacutetate pH7 Les reacuteservoirs contiennent 400 microL de

solution de cristallisation Lrsquoeacutechantillon de ribosomes contient 185 pmol drsquoARNtfMet

preacutealablement activeacute 2 min agrave 55degC ainsi que 28 mM final de DBC (deoxy big chap) Les

proteacuteines PDF ou MetAP ont eacuteteacute cocristalliseacutees avec les ribosomes en preacuteparant des

eacutechantillons contenant un excegraves molaire 6X de proteacuteine par rapport aux ribosomes Les boicirctes

sont incubeacutees agrave 24degC durant 2 agrave 3 semaines

Les cristaux obtenus sont soumis agrave un protocole de cryoprotection 24h avant les expeacuteriences

de diffraction des rayons X Pour cela la solution de cristallisation drsquoun puits est transvaseacutee

dans un tube ougrave lrsquoon ajoute du MgCl2 agrave une concentration finale de 10 mM 600 μL de 60

MPD sont ajouteacutes dans les puits ainsi videacutes et 10 μL de solution de cristallisation contenant

10mM de MgCl2 sont alors ajouteacutes dans chacune des gouttes de cristallisation Les boicirctes de

cristallisation ainsi preacutepareacutees sont mises agrave eacutequilibrer 24h agrave 24degC Une fois sur la ligne de

lumiegravere soit 24h apregraves le deacutebut du protocole de cryoprotection la solution des gouttes de

cristallisation est eacutechangeacutee par 3 ajouts successifs de 45 μL de solution de cryoprotection (ajout

de solution puis eacutelimination sans toucher aux cristaux 3 fois de suite) constitueacutee typiquement

de 45 PEG-20000 45 PEG-550 MME 01M KSCN pH70 10 mM MgAcetate 30

MPD Les cristaux sont alors monteacutes sur une boucle et congeleacutes directement dans le flux drsquoazote

sur la tecircte goniomeacutetrique

Les expeacuteriences de diffraction ont eacuteteacute reacutealiseacutees au synchrotron SOLEIL sur la ligne de

lumiegravere PROXIMA1

Mateacuteriels et Meacutethodes

193

Carte des vecteurs vides

pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

194

pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

195

pET-22b

Mateacuteriels et Meacutethodes

196

Constructions en pET-16b

Mateacuteriels et Meacutethodes

197

Mateacuteriels et Meacutethodes

198

Mateacuteriels et Meacutethodes

199

Construction des chimegraveres en pBADMyc-HisA

Mateacuteriels et Meacutethodes

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Titre Caracteacuterisation structurale et fonctionnelle de la peptide deformylase du phage Vp16T

Mots cleacutes modification co-traductionnelle ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Reacutesumeacute Les proteacuteines en cours de synthegravese subissent des modifications tregraves preacutecoces de leur extreacutemiteacute

N-terminale degraves lors que celle-ci eacutemerge du tunnel de sortie du ribosome La premiegravere modification est

lrsquoexcision de la meacutethionine initiatrice assureacutee par une meacutethionine aminopeptidase (MetAP) preacuteceacutedeacutee

de sa deacuteformylation par une enzyme peptide deacuteformylase (PDF) chez les bacteacuteries et dans les

mitochondries et chloroplastes Ce processus est ubiquitaire et essentiel et a eacuteteacute deacutecrit dans tout le regravegne

du vivant Chez les bacteacuteries les PDFs de type 1B se fixeraient au ribosome agrave proximiteacute de lrsquoextreacutemiteacute

du tunnel de sortie du peptide naissant via son heacutelice α C-terminale Or des analyses meacutetageacutenomiques

reacutecentes ont reacuteveacuteleacute la preacutesence insoupccedilonneacutee de gegravenes codant des PDFs putatives chez des virus marins

De maniegravere inattendue toutes les PDF virales preacutesentent des seacutequences C-terminales tregraves courtes et

deacutepourvues de lrsquoheacutelice 3 Lrsquoidentification de ces PDFs atypiques soulegraveve alors de nouvelles questions

quant agrave leur possible interaction au ribosome et agrave leur fonction biologique Lrsquoobjectif de ma thegravese a donc

eacuteteacute de reacutealiser la caracteacuterisation complegravete et inteacutegreacutee de la peptide deacuteformylase du bacteacuteriophage Vp16T

dont la seacutequence est lrsquoune des plus courtes connues agrave ce jour Jrsquoai montreacute que le phage Vp16T code une

proteacuteine active in vivo et in vitro et qursquoelle peut se lier au ribosome malgreacute lrsquoabsence drsquoheacutelice α C-

terminale La caracteacuterisation structure-fonction de Vp16PDF a reacuteveacuteleacute des caracteacuteristiques uniques qui

pourraient alors expliquer sa fonction au cours de la reacuteplication du phage Ainsi jrsquoai montreacute que

lrsquoexpression de Vp16PDF chez E coli modifie la structure de lrsquoenveloppe induit lrsquoaccumulation

drsquoagreacutegats et finalement inhibe la croissance bacteacuterienne De plus lrsquoeacutetude de souches bacteacuteriennes

mutantes a montreacute que Vp16PDF interfegravere speacutecifiquement avec le repliement et lrsquoadressage de proteacuteines

membranaires Cette derniegravere fonction pourrait permettre de deacutestabiliser la membrane de lrsquohocircte et ainsi

favoriser la libeacuteration des particules virales

Title Structural and functional characterization of peptide deformylase from Vp16T phage

Keywords co-translational modification ribosome deacuteformylation NME enzymes phages

Abstract Being synthesized proteins undergo very early changes in their N-terminal end since it

emerges from the outlet channel of the ribosome The first modification is the excision of the initiator

methionine provided by a methionine aminopeptidase (MetAP) preceded by its deformylating enzyme

peptide deformylase (PDF) in bacteria and in mitochondria and chloroplasts This process is ubiquitous

and essential and has been described in the kingdom of life In bacteria Type 1B PDFs would bind to

the ribosome near the end of the outlet tunnel of the nascent peptide via its C-terminal helix But

recent metagenomic analyzes revealed the unexpected presence of genes encoding putative PDFs in

marine viruses Unexpectedly all viral PDF have very short C-terminal sequences and lacking the 3

helix The identification of these atypical PDFs then raises new questions about their possible interaction

with ribosome and their biological function The aim of my thesis was therefore to achieve the complete

and integrated characterization of peptide deformylase bacteriophage Vp16T the sequence is one of the

shortest known to date I showed that the phage Vp16T code an active protein in vivo and in vitro and

can bind to the ribosome despite the absence of the C-terminal helix The structure-function

characterization Vp16PDF revealed unique features that could then explain its function in the replication

of the phage Thus I have shown that expression in E coli Vp16PDF modifies the envelope structure

induces accumulation of aggregates and ultimately inhibits bacterial growth In addition the study of

mutant bacterial strains showed that Vp16PDF specifically interfere with the folding and addressing of

membrane proteins This latter function could help destabilize the membrane of the host and thereby

promote release of viral particles

230


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