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Carrie au bal du diable - ACP ConcertsCritique du 12/04/2014 Par é Mury | Genre : Horreur...

Date post: 05-Oct-2020
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Carrie au bal du diable (1976) Titre original: Carrie 1 h 38 min | Horreur, Thriller | 3 novembre 1976 Casting: Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving, William Katt, Betty Buckley, Nancy Allen, John Travolta, P.J. Soles, Priscilla Pointer, Sydney Lassick, Stefan Gierasch, Michael Talbott, Doug Cox, Harry Gold, Nichelle North, Cindy Daly, Deirdre Berthrong, Anson Downes, Rory Stevens, Edie McClurg, Cameron De Palma, Mike Towers, Glen Vance Réalisateur: Brian De Palma Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n’est pas rose pour Carrie. D’autant plus qu’elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu’à ce qu’elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel. Cela n’est plus à démontrer, Carrie est l’un des chefs d’œuvre de Brian de Palma. Il est aussi, accessoirement, l’une des meilleures des (nombreuses) adaptations de Monsieur Stephen King. Il semble banal et inutile d’évoquer l’intelligence et la virtuosité du film. Sa mise en scène magistrale, toujours au service de l’histoire et du propos, son montage spectaculaire, sa photographie magnifique, la richesse du contenu et de tous les personnages qui en font un vrai grand film, finalement… un peu supérieur au roman. Le réalisateur s’est bel et bien approprié avec aisance cette histoire étrange pour en modifier les enjeux, ici d’ordre plus sociétal, entre métaphore identitaire, approche psychanalytique de l’adolescence et film de genre, dont il manipule brillamment les codes. © 1976 United Artists − Tous droits réservés. On peut y voir, par exemple, l’exploration des méandres inquiétants de la sexualité féminine, ce « continent noir » selon ce bon vieux Freud, que De Palma cite d’ailleurs à de nombreuses reprises. Chaque personnage féminin est évocateur d’une facette de cette sexualité ambivalente et trouble, qui terrasse les hommes et que nul ne peut dompter. Ainsi, le film excelle dans les double sens, les sous-entendus, les paradoxes, dont l’exemple le plus frappant est sans doute la scène du meurtre de la mère, dont on peut évidemment faire de nombreuses interprétations. Et que dire de la scène presque finale du bal, dont l’ambiance ouatée préfigure l’horreur absolue ?
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Carrie au bal du diable (1976)

Titre original: Carrie

1 h 38 min | Horreur, Thriller | 3 novembre 1976Casting: Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving, William Katt, BettyBuckley, Nancy Allen, John Travolta, P.J. Soles, PriscillaPointer, Sydney Lassick, Stefan Gierasch, Michael Talbott, DougCox, Harry Gold, Nichelle North, Cindy Daly, DeirdreBerthrong, Anson Downes, Rory Stevens, Edie McClurg, Cameron DePalma, Mike Towers, Glen Vance

Réalisateur: Brian De Palma

Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n'est pas rose pour Carrie. D'autant plus qu'elle est la tête deturc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu'à ce qu'elle ne se découvre un étrangepouvoir surnaturel.

Cela n’est plus à démontrer, Carrie est l’un des chefs d’œuvre de Brian de Palma. Il est aussi, accessoirement, l’une des meilleures des (nombreuses) adaptations de Monsieur Stephen King.Il semble banal et inutile d’évoquer l’intelligence et la virtuosité du film. Sa mise en scène magistrale, toujours au service de l’histoire et du propos, son montage spectaculaire, sa photographie magnifique, la richesse du contenu et de tous les personnages qui en font un vrai grand film, finalement… un peu supérieur au roman. Le réalisateur s’est bel et bien approprié avec aisance cette histoire étrange pour en modifier les enjeux, ici d’ordre plus sociétal, entre métaphore identitaire, approche psychanalytique de l’adolescence et film de genre, dont il manipule brillamment les codes.

© 1976 United Artists − Tous droits réservés.On peut y voir, par exemple, l’exploration des méandres inquiétants de la sexualité féminine, ce « continent noir » selon ce bon vieux Freud, que De Palma cite d’ailleurs à de nombreuses reprises. Chaque personnage féminin est évocateur d’une facette de cette sexualité ambivalente et trouble, qui terrasse les hommes et que nul ne peut dompter.Ainsi, le film excelle dans les double sens, les sous-entendus, les paradoxes, dont l’exemple le plus frappant est sans doute la scène du meurtre de la mère, dont on peut évidemment faire de nombreuses interprétations. Et que dire de la scène presque finale du bal, dont l’ambiance ouatée préfigure l’horreur absolue ?

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Le physique et la présence bizarre, angoissante de Sissy Spacek (Carrie) et de Piper Laurie, (Mme White, la mère de Carrie) impeccables dans leur jeu, correspondent parfaitement à l’imaginaire de Brian De Palma. Les autres actrices ne sont pas en reste, notamment Nancy Allen (Chris) et Amy Irving (Sue), dont la présence, certes moins forte, incarne parfaitement des personnages en fait plus complexes que l’on imagine.

© 1976 United Artists − Tous droits réservés.Carrie est en tous points une œuvre captivante et jouissive que l’on ne se lasse pas de revoir, évidemment pour la leçon de cinéma, mais aussi pour toutes les interprétations que l’on peut s’amuser à en faire.

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Film fantastique

Carrie au bal du diableRéalisé par Brian De Palma (1976)On aime un peu

Durée 98 mnNationalité : américainAvec Sissy Spacek (Carrie White) , PiperLaurie (Margaret White) , Amy Irving (SueSnell) ... Voir la distribution

Carrie, au bal du diable - Bande annonce VO

SynopsisJeune et naïve, Carrie White est le souffre-douleur de ses camarades de classe, qui la raillent à toute occasion. Elevée par une mère bigote, elle ignore tout de son corps et des «choses de la vie». Un jour, alors qu'elle prend une douche, elle remarque avec panique du sang sur ses cuisses. Le professeur de gymnastique lui vient en aide et punit les autres élèves, hilares. Quelque temps après, Carrie est invitée au bal annuel de l'école par le séduisant Tommy. Dans son dos, ses camarades concoctent une plaisanterie de fort mauvais goût. C'est alors qu'elle se découvre des pouvoirs surnaturels terrifiants et entreprend de se venger...Critique du 12/04/2014Par Cécile Mury| Genre : Horreur (para)psychologique. Pauvre Carrie, petite souris. Martyrisée par sa cinglée de mère, monstre puritain. Tourmentée par ses condisciples, hyènes permanentées. Terrorisée par son sang menstruel, premier coup de poignard de la puberté. Un jour pourtant, un prince à peine charmant, mais pas méchant, l'invite au bal. Carrie, reine d'un soir ? Non. Victime d'une farce atroce, Carrie, gavée de souffrance, vomit l'enfer. Au sens propre. Parce que la petite souris est dotée d'étranges pouvoirs... Adapté du premier best-seller de Stephen King, ce calvaire adolescent révéla une actrice étonnante : blondeur maladive, joliesse torturée, Sissy Spacek crève l'écran dès la première scène choc, découverte des règles dans les douches d'un vestiaire lycéen, moment d'horreur pure, filmé sauvagement, comme un meurtre. Chaque séquence — du « lynchage » de Carrie par ses camarades de classe au déchaînement final, en passant par les brimades maternelles — recèle une violence spectaculaire. Ralentis, flamboiements, De Palma déploie l'effroi comme un

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chapiteau de cirque, avec une efficacité exhibitionniste. Mais sous son manteau de sang, ce récit d'horreur est surtout une fable cruelle et monstrueuse sur les affres de l'âge ingrat : peur panique du sexe, sentiment d'exclusion, fantasmes de vengeance sensationnelle. Et les petites grues, pin-up évadées du genre film de collège, sont au final bien plus effroyables que la grosse colère surnaturelle de Carrie. — Cécile Mury

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CRITIQUE DE FILMCarrie au bal du diable

Année de production : 1976 Réalisateurs : Brian De Palma Scénaristes : Stephen King, Lawrence D. Cohen Acteurs : Sissy Spacek, John Travolta, Amy Irving, Piper Laurie, William Katt, Betty Buckley, Nancy Allen Musique : Pino Donaggio Genre : Fantastique - Pouvoirs paranormaux Pays d'origine : USA Durée : 1h38 Budget : 1,8 millions de dollars

Trailer - Carrie au bal du diable (1976)Par : Damien Taymans

LES CRITIQUES À PROPOS DE CE FILMCritique de Carrie - Mieux vaut l’éviter, parole de dentiste !Par : Damien TaymansTags : Stephen King, Pouvoirs paranormaux

L’une des premières œuvres du réal fut ce Carrie, coïncidant avec la première adaptation cinématographique d’une œuvre de Stephen King qui, dès les années 70, reçut le titre honorifique de

maître de l’horreur. Et des adaptations, il y en eut à la pelle avec le regret d’en recevoir des tonnes qui ne sont pas des plus réussies. Mais, « peu importe » me souffleront les fans puisque leur auteur fétiche existe même sur écran. Mais, « peu importe » me crieront les amateurs cinéphiles puisque des réussites réelles furent édifiées par des réals au nom brillant (ne citons comme exemples que le Christine de Carpenter ou le Dead Zone de Cronenberg).Dans la même lignée, il en va de même pour ce Carrie. Il suffit que le nom de Brian De Palmarésonne à nos oreilles

et nous voilà assaillis de tonnes d’images provenant de classiques du réalisateur comme Scarface, Les

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incorruptibles ou encore Sisters. En professionnel hors pair, De Palma a su donner au roman de Stephen King le ton juste, ne s’éloignant que lorsque c’était nécessaire de l’écrit éponyme.La séquence d’entrée nous amène sur un terrain de volley-ball par le biais d’une magnifique plongée donnant suite à un travelling vertical réussi pour atterrir sur la physionomie frêle de Carrie White, jeune fille raillée par ses congénères qui n’ont de cesse de l’insulter et de la rabaisser (le coup de casquette asséné est en ce sens révélateur). Cette séquence liminaire ouvre l’appétit et est d’emblée équilibrée par une scène somptueuse nous plongeant dans le vestiaire des jeunes adolescentes. Un rythme considérablement ralenti, une caméra qui s’égare pour mettre en lumière ces corps sublimes remuant avec grâce au son d’une musique au ton hypnotisant. Derrière la fumée de la douche, un nouveau corps apparaît, tout aussi sublime que ceux vus précédemment. Au rythme du savon promené sur son anatomie, nous contemplons les formes appétissantes aux galbes magnifiques de la jeune Carrie. Soudainement, la pureté personnifiée est bouleversée par l’apparition de gouttes de sang à l’entrejambe de Carrie. Une teinte rouge vient se souiller le corps immaculé de la jeune adolescente. La poésie s’arrête net et laisse place à la stupeur, à l’angoisse. Une angoisse perçue via la réaction de Carrie. Surprise par l’apparition de ces écoulements menstruels, la jeune femme panique et se précipite auprès de ses camarades pour recevoir de l’aide. Là voilà blessée, meurtrie, comme morte. Symboliquement, les menstruations se rattachent à la mort pour Carrie car l’apparition sanguine ne peut être que la révélation de l’imminence néfaste.S’ensuit alors une scène d’une cruauté sans bornes puisque ses camarades n’ont de cesse de se moquer de l’innocence bafouée, enterrant la jeune fille sous une pluie de tampons et serviettes blancs. La position fœtale qu’adopte Carrie White témoigne de la souffrance de l’adolescente, esseulée dans une vie qu’elle n’accepte pas, critiquée par ses congénères et refusée par le monde des adultes dont le représentant le plus illustre demeure sa mère. Eduquée de manière spartiate et tyrannique par une mère dévote au plus haut point, la jeune fille ne peut pas s’émanciper et se sent davantage isolée dans un monde qu’on ne lui a pas expliqué (ce dont elle accusera sa maman peu de temps après). En découlent une innocence et une naïveté naturelles qui cadrent mal avec les blondes péroxydées qui l’entourent et n’ont d’autre perspective que ce bal de fin d’année qui approche.

De Palma fait de Carrie le modèle extrême de la solitude adolescente, de cette époque de la vie où le monde n’est fait que de craintes et de souffrances. Le réalisateur joue de cet état de fait puisqu’il nous propose de nombreux moments de pur bonheur directement contrebalancés par des lieux d’une tristesse inconcevable. En ce sens, Carrie est un personnage double à part entière et De Palma jouit de cette dualité atroce. Elle possède deux vies diamétralement opposées : l’une se déroulant dans une maison terne et étriquée et l’autre dans un univers plus ensoleillé, plus ouvert mais dans lequel elle évolue avec davantage de difficultés (la différence travaillée des lumières est d’une perfection inouïe). Carrie se situe sans cesse entre deux extrêmes et ne sait jamais lequel choisir : aux portes de la mort (scène de la douche) ou du bonheur (l’invitation au bal), physique repoussant (devant son miroir) ou plaisant (lorsque Miss Collins lui relève les cheveux), égale aux autres ou monstre à part… Autant d’interrogations qui frapperont Carrie au long du métrage, placée entre deux catégories de personnes : d’une part des amis peu convaincus puisqu’ils ne le sont que par culpabilité et d’autre part des ennemis décidés. Jusqu’à ce que les événements choisissent pour elle et qu’elle ne sombre dans une folie destructrice, nous menant au paroxysme de l’effroi (la scène du bal).La psychologie du personnage central est traitée au scalpel par De Palma qui parvient de nouveau à nous manipuler de part en part. La scène du bal offre deux preuves de cette manipulation contrôlée du réalisateur : l’effroi procuré par le montage alterné du podium où se situent Carrie et Tommy et

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du stratagème fomenté par Chris et Billy ainsi que la fausse progression démantelée lorsque le réalisateur nous promène au sujet de Sue qui traduira par son regard sa position réelle dans l’entourage de Carrie.L’interprétation de Sissy Spacek et de tous les autres membres du casting est époustouflante en tous points et nous ne pouvons que rejoindre les propos de De Palma qui affirme avoir eu la meilleure équipe de l’époque. Mention spéciale pour Piper Laurie qui

interprète de façon magistrale cette marâtre castratrice et fanatique et donne lieu à une symétrie entre le monde des adolescents et celui des adultes. Lorsque la mère de Carrie se rend chez la mère de Sue, elle est reçue avec politesse et est rapidement remerciée à coups de billets. Cette scène permet d’édifier la comparaison patente que nous retrouvons dans notre société : les adultes sont aussi cruels que les adolescents mais sont cadenassés par les règles de bienséance imposées qui nous dictent qu’on ne met pas une torgnole dans la gueule d’un voisin trop envahissant (à ce titre, lire les savoureuses Catilinaires d’Amélie Nothomb).En conclusion, par sa capacité de dépeindre la société telle qu’elle est en exacerbant chacun de ses éléments, par son emprise manipulatrice sur le spectateur, par la beauté des images proposées et par l’effroi total provoqué, De Palma prouve une fois pour toutes son savoir-faire dans le domaine et livre une œuvre immortelle, destinée au panthéon des chefs-d’œuvre.

Critique de Carrie - La plus belle pour aller danserPar : Chroniqueurs

Par SwanUne équipe de jeunes filles dans un lycée américain. Un match de volley-ball. Une adolescente un peu gourde s’avance maladroitement pour attraper le ballon et le manque. Le sifflet retentit. Fin du match. Les filles se dirigent vers le vestiaire jetant des regards emplis de haine envers la maladroite. S’ensuit un long plan séquence voyeuriste à souhait dans les vestiaires des filles. Les jeunes lycéennes nues s’amusent entre elles, batifolent gaiement comme dans un recueil photographique de David Hamilton. La musique innocente et éthérée de Pino Donaggio suit le mouvement : la sexualité adolescente s’exprime dans toute sa splendeur, gaie, innocente et pleine de bonne santé. La caméra dépasse ensuite le vestiaire pour se diriger vers les douches où nous retrouvons la jeune fille maladroite. L’eau chaude coule sensuellement sur sa peau couverte de tâches de rousseur, sur son grand corps malade et un peu dégingandé. Elle lave son corps comme pour se laver de ses pêchés. Sa main efflore son

entrecuisse. On n’est pas loin d’une classification NR/17… Quand subitement… un lourd filet de sang s’échappe d’entre ses jambes. La jeune fille ne comprend rien. Elle croit être victime d’une hémorragie. Paniquée, elle crie à l’aide… Pour elle le cauchemar commence…Vous venez de faire connaissance avec Carrie White, la première héroïne du premier roman et du premier film inspiré de Stephen King. Aux commandes, Brian De Palma. Le cinéaste-voyeur n’est jamais aussi bon que

lorsqu’il illustre l’innocence bafouée par la cruauté, comme il l’avait déjà fait dans Sisters et le refera dans Furie. La scène d’ouverture de Carrie est un chef-d’œuvre, à la fois synthèse emblématique de tout le film à venir et avertissement pour le spectateur. Prenant à contre-courant les codes du film pour

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adolescents, De Palma va transformer une comédie pour teenagers en un monument de cruauté et de douleurs. Une date dans le cinéma fantastique : Carrie outrepasse tous les tabous que le cinéma américain n’ose plus aborder (la menstruation, le fanatisme religieux) tout en utilisant astucieusement du contrepoint en restant ancré dans un cadre bon enfant, humoristique et joyeux, le meilleur exemple étant la scène d’essayage des costumes pour le bal dans laquelle De Palma accélère les voix et joue sur l’absurde le plus total. Plus dure sera la chute…Plus linéaire que le roman épistolaire de Stephen King, constitué d’articles de journaux, d’extraits de lettres, de livres, du journal intime du personnage de Sue Snell, le scénario du film Carrie reprend donc un à un les éléments du teenage movie : un vilain petit canard maladroit doit faire face à l’adversité et se prouver à elle-même qu’elle peut, malgré la jalousie des autres filles, ce soir être la plus belle pour aller danser… Voici donc un pitch digne d’un épisode de Beverly Hills 90210, celui où Brandon se demande si Kelly l’accompagnera au bal sans pour autant que cela brise son amitié profonde avec Dylan, sans parler de la jalousie de Donna qui l’aime en secret…

Tout le génie de King et de De Palma va donc être de transgresser un à un tous ces éléments, pervertir ce petit monde banlieusard et féerique du lycée américain typique, créant ainsi une belle étude de mœurs plus crédible que la plupart des films dont ils « se moquent ». Le directeur de l’école est un lâche qui oublie le nom de l’héroïne et qui panique quand on lui parle des problèmes anatomiques féminins. Les filles qui persécutent Carrie sont de véritables pestes d’une perversité et d’une

méchanceté sans nom : Nancy Allen se passant langoureusement la langue sur les lèvres dans un sourire sadique juste avant que le seau de sang porcin échoue sur la tête de sa victime en est le meilleur exemple. Les garçons, eux sont de gentils bêtas manipulés par leurs petites amies (William Katt) ou des idiots abreuvés de bière au Q.I. de 12 (John Travolta dans le meilleur rôle de sa carrière !... ) La prof de gym qui se veut rassurante et à priori la seule alliée de Carrie, ne peut s’empêcher de pouffer de rire quand cette dernière est humiliée au bal. Les parents sont des beaufs démissionnaires ou plus grave, dans le cas de la mère de Carrie, Margaret White une fanatique religieuse puritaine à l’extrême qui interprète la transformation de sa fille en femme en l’apparition du démon.L’irruption du fantastique dans le récit se fait ici de manière très subtile : Carrie, devenue femme acquiert

des pouvoirs télékinétiques terrifiants (une idée reprise par King dans le moins bon Firestarter) qu’elle va essayer de maîtriser avant de recevoir l’humiliation suprême, voir tous ses rêves voler en éclats et déclencher sur ses congénères une rage destructrice et vengeresse. Une scène finale illustrée de fort belle manière par un De Palma au sommet de son art, reprenant le principe du split-screen qu’il avait aidé à populariser dans ses précédents films, Sisters et Phantom of the Paradise. Alors que Carrie, les yeux grands ouverts et le corps maculé de sang se venge de la manière la plus horrible et démesurée, le spectateur ne peut qu’être déchiré entre une tension insoutenable (les corps brûlent à vif) et un certain contentement vis-à-vis de ce personnage qu’il veut défendre malgré ses actes horribles.Si la réalisation est soignée, stylisée et fascinante, le film ne serait rien sans ses deux interprètes principales : la formidable Sissy Spacek (justement récompensée pour ce rôle d’une nomination à l’Oscar) qui

arrive à rendre justice à la gaucherie, la naïveté puis à la colère de cette héroïne tragique. Engoncée dans des robes en toile de jute qui ne mettent pas en valeur son corps, enlaidie et pourtant… si belle

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(paradoxe ?) Carrie est un de ces personnages inoubliables auquel tous les vilains petits canards s’identifient immédiatement.Piper Laurie n’est pas en reste, incarnant la folle de messe comme un mélange entre Le Grand Inquisiteur de Vincent Price et un professeur d’école, entre sévérité, manipulation et tromperie. Sa plongée totale dans la folie homicide à la fin du film nous vaudra la plus belle scène : sa mise à mort par sa fille, dans une position christique. Une mort et un personnage ambigus car les accès de violence de Carrie auraient tendance à donner raison aux actes de Margaret…32 ans après sa sortie, Carrie reste non seulement un excellent film fantastique mais également l’une des meilleures adaptations du King. Ce ne sont pas une suite stupide et opportuniste réalisée en 1998 ainsi qu’un remake télévisuel de 2002 peu inspiré (malgré l’excellente Angela Bettis) qui vont entamer la réputation flatteuse et non usurpée de ce monument du fantastique,à la fois parodie cruelle d’un genre éculé (le film pour ado) mais surtout pur film d’horreur cruel et tragique.

Critique de Carrie - Prom NightPar : Samuel Tubez

Avant Carrie, Stephen King était un illustre inconnu. Lorsqu’un cinéaste du nom de Brian De Palma (qui avait déjà fait Sisters et Phantom of the Paradise) a la bonne idée de jeter un œil sur ce roman épistolaire retraçant par des témoignages et autres comptes-rendus l’existence et le massacre orchestré par une adolescente nommée Carrie White, le roman est loin d’être un best-seller. Cette première adaptation cinématographique, un coup de maître, lança donc la carrière du King et boosta les ventes du livre de manière significative. L’épouvante était en marche et pouvait alors s’étendre sur le monde entier…

Tout le monde connaît, même sans avoir vu le film (dans ce cas il est grand temps de combler cette lacune), cetteépouvantable vision de la pauvre Carrie souillée par du sang de porc déversé sur elle lors de ce fameux bal, le « bal du diable ». Une image marquante, une scène mythique dans l’histoire du Cinéma, l’apothéose d’un chef d’œuvre qui nous a emmené vers cette scène-clef en nous abreuvant pourtant de bien d’autres instants

remarquables. C’est que l’homme derrière le film est un véritable artisan bourré d’idées géniales et d’un savoir-faire hors pair. Soignant l’aspect visuel de son film comme jamais, Brian De Palma utilise ici des ralentis avec maestria (la scène de la douche, Carrie et Tommy montant sur la scène), livre des plans séquences extraordinaires (le plus incroyable étant celui débutant par le ramassage des bulletins de vote et se terminant par l’annonce du couple vainqueur), utilise des lentilles d’approche pour obtenir ces plans saisissants où cohabitent un gros plan et un plan distant de façon nette ou nous offre ses fameux split-screen qui surgissent lorsque la vengeance de Carrie explose. Des gimmicks que l’on retrouvera

avec toujours autant de plaisir dans presque tous les films du cinéaste par la suite. Pourtant De Palma dit n’avoir jamais autant conceptualisé un film au niveau visuel et n’avoir jamais eu autant de temps pour le faire avant de commencer à tourner.Des mois de préparation pour un résultat très élaboré auquel on peut également ajouter une légère surexposition de la luminosité de certains plans, conférant ainsi davantage de grâce et de

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beauté, mais aussi de lyrisme à ce drame horrifique où rêve et cauchemar coexistent. Le tout emmené vers un niveau supérieur par la merveilleuse musique de Pino Donaggio (Hurlements, Blow Out).Mais la réussite de Carrie n’est pas due qu’à son réalisateur et à son équipe de fidèles collaborateurs, elle est aussi liée à son casting de jeunes comédiens et comédiennes prêts à tout. Pour beaucoup, il s’agissait là de leur premier rôle d’importance dans un long métrage. Nancy Allen y campe une garce mémorable, John Travolta joue parfaitement le petit ami crétin qui s’engloutit de bière, et bien sûr Sissy Spacek est parfaite dans la peau de la fille ringarde qui souffre et se révolte. Toutes et tous (sans oublier Amy Irving, William Katt ou encore P.J. Soles et sa casquette rouge) débordaient d’énergie, se pliaient aux exigences du script et relevaient tous les défis de ce film audacieux (rares sont les films qui

balancent du « full frontal nudity » dès leurs premières minutes). Quant à Piper Laurie, elle est complètement possédée par son rôle de mère bigote, livrant une prestation équilibrée, entre l’être détestable et la génitrice souffrant, allant jusqu’à s’infliger des coups lorsque sa fille se prépare pour le bal. Un rôle ambigu et dérangeant à l’image de cette scène mémorable de crucifixion où se mêlent des râles évoquant à la fois douleur et jouissance.

On pourrait s’attarder une éternité sur ce film passionnant et terriblement moderne pour l’époque. Il est d’ailleurs tout à fait réjouissant de voir qu’il n’a pas pris une ride et qu’il en remontre même à beaucoup de films actuels (sans parler de cette immonde daube qu’est Carrie 2). Normal, Carrie est ce qu’on appelle communément un classique indémodable du cinéma d’épouvante. Et sur ce, je m’en vais encore le visionner une énième fois.

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Carrie au bal du diable : 7 anecdotes sur le film culte de Brian de Palma

8/09/2015 à 16:09 par La rédactionCarrie au bal du diable : 7 anecdotes sur le film culte de Brian de PalmaStephen King, premièreUne concurrence venue d'une galaxie lointaine, très lointaine...La persévérance de Sissy SpacekUne actrice entièrement dans son rôleUne rencontre qui faillit ne jamais avoir lieuDe nombreuses références à HitchcockQuand la réalité faillit rejoindre Elle est de retour, et elle est toujours aussi en colère : Carrie, la célèbre héroïne vengeresse de Brian de Palma, fait à nouveau étalage de ses pouvoirs

dévastateurs ce soir, alors que le film s'apprête à fêter son quarantième anniversaire l'année prochaine. Toujours intemporelle, l'émancipation meurtrière de Carrie reste l'un des sommets du cinéma d'horreur des années 1970, et au-delà. Thriller paranormal adapté d'un roman d'un maître du genre, Stephen King, Carrie fut un succès surprise, qui propulsa plus encore la carrière de Brian de Palma, déjà remarqué par ses films indépendants précédents Soeurs de sang, Phantom of the Paradise et Obsession. Carrie prit le box-office de l'année 1976 par surprise, d'autant que le roman d'origine n'était pas encore considéré à l'époque comme un best-seller. Mais le succès fut bel et bien colossal : monté sur un budget minuscule de moins de deux millions de dollars par la United Artists, Carrie en rapporta près de 35. Applaudi par la critique, Carrie récolta par ailleurs deux nominations aux Oscars grâce aux performances inoubliables de Sissy Spacek et Piper Laurie, et contribua à lancer

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la carrière (du moins sur grand écran) de quelques jeunes acteurs, dont un certain JohnTravolta... Avant de refaire connaissance avec les pouvoirs télékinétiques de la jeune Carrie, retour en sept anecdotes sur le classique de Brian de Palma. L'histoire de Carrie au bal du

diable : Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n'est pas rose pour Carrie. D'autant plus qu'elle est la tête de Turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu'à ce qu'elle découvre son pouvoir surnaturel.

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CRITIQUE DE FILMCarnage"The Burning"

Année de production : 1981 Réalisateurs : Tony Maylam Scénaristes : Tony Maylam, Harvey Weinstein, Brad Grey Acteurs : Brian Matthews, Leah Ayres, Brian Backer, Larry Joshua, Lou David Musique : Rick Wakeman Genre : Horreur - Slasher Durée : 1h31 Budget : 1,5 millions de dollars[

Un ancien gardien de camp d'été, gravement brûlé par une mauvaise blague qui a mal tourné, se cache dans les bois près d'un camp d'été de New York afin de se venger des jeunes adolescents responsable de sa défiguration.

Trailer - Carnage (1981)Par : Damien Taymans

LES CRITIQUES À PROPOS DE CE FILMCritique de Carnage - Le haut du panier du slasher 80’sPar : Chroniqueurs

Par NicoreParmi la vague de slashers ayant déferlé au début des années quatre-vingts suite au succès

du Halloween de John Carpenter et du premier Vendredi 13, ce The burning (sorti à l’époque chez nous sous le titre passe-partout de Carnage) fait aisément partie du haut du panier, en étant aussi bien généreux en suspense qu’en scènes gore très graphiques.Le script prend place dans une colonie de vacances pour y suivre la vengeance sanglante d’un moniteur ayant été victime quelques années auparavant d’une mauvaise blague qui a mal tourné.

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La séquence d’introduction nous fait suivre les préparatifs et l’exécution de cette farce macabre élaborée par plusieurs gamins et destinée à effrayer un surveillant acariâtre et brutal en déposant à côté de son lit un crâne gluant dont les yeux sont illuminés par des bougies. Mais cette farce est encore plus efficace que prévue et la victime dans la panique balance le crâne sur son lit, l’enflammant et le brûlant sous les regards mi-horrifiés mi-amusés des jeunes qui regardent l’homme sortir de sa cabane sans l’aider, lui laissant le soin de se jeter dans une rivière toute proche pour éteindre les flammes.L’intrigue laisse passer quelques temps pour continuer à s’intéresser à ce personnage qui a survécu tout en étant grièvement brûlé au point d’effrayer les infirmiers. Dès sa sortie de l’hôpital, le visage masqué par une écharpe et un chapeau, il s‘empresse d’aller se dénicher une prostituée qui est bien entendu terrifiée par le faciès (que le réalisateur se garde bien de nous montrer) de son client, déclenchant ainsi chez lui une fureur meurtrière puisqu’il l’assassine à coups de ciseaux.

Après cette introduction certes classique dans son agencement (la blague), mais se permettant une petite incursion urbaine dans un univers dignement hérité du Maniac de William Lustig, le métrage s’installe dans le camp de vacances pour nous présenter ses personnages principaux (aussi bien les moniteurs que les petits vacanciers). Cette présentation est certes classique mais évite tout humour potache pour plutôt s’attarder sur des relations et des situations réalistes qui se suivent sans ennui. Pour attiser notre intérêt, le réalisateur laisse rapidement entrevoir la présence sur place d’une ombre menaçante armée d’une longue cisaille à haie, tout en multipliant de fausses alertes cohérentes (dont une scène de douche gentiment détournée) qui parviennent à faire monter une petite tension (pensons à cette histoire racontée au coin du feu qui est remarquablement présentée).Il faut attendre qu’une partie des vacanciers, accompagnés de plusieurs moniteurs, partent en excursion en canoë pour que l’intrigue n’invite véritablement son assassin à passer à l’acte. Les séquences de meurrtres alternent judicieusement un suspense tendu avec des plans sanglants terriblement volontaires alors que d’autres scènes demeurent plus prévisibles, mais toujours en laissant planer le doute sur le moment choisi par le meurtrier pour frapper.

Le dernier acte, après le massacre d’une bonne partie du casting, respecte les codes du genre (même si ici ce n’est pas une pauvre demoiselle qui doit s’enfuir à travers bois poursuivie par l’assassin), tout en apportant une petite révélation minimaliste et basique sur l’intérêt particulier porté par le tueur à ce groupe précis. En outre, le réal nous offre une double confrontation finale rondement menée en laissant présager le pire avant un acte héroïque d’un personnage jusqu’ici malmené, avant de nous gratifier d’un dernier plan complice.

Si l’intrigue peut sembler bien classique aujourd’hui, il faut projeter le métrage à son époque pour en apprécier plus particulièrement certaines finesses et reconnaître les évidentes qualités narratives et visuelles de l’ensemble. En effet, si la phase de mise en situation peut paraître quelque peu longuette, ce temps nécessaire permet au spectateur de bien s’imprégner des différents personnages, rendant ainsi leur mort tour à tour plutôt douloureuse ou jouissive. Contrairement à bon nombre de slashers, les victimes ne sont pas que de jeunes adultes adeptes de la fornication et de la fumette, puisque même des gamins périssent sous les coups de cisaille du meurtrier qui n’épargne ainsi personne. Belle revanche Tony Maylam sur le politiquement correct...Mais l’un des principaux intérêts du film réside bien sûr dans les séquences débouchant sur un meurtre (qui ne font d’ailleurs pas de fausse pudeur en n’hésitant pas à montrer la nudité des actrices). Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces situations sont orchestrées de façon magistrale, grâce à une utilisation judicieuse de la caméra subjective, l’apparition surprise du

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ChroniqueKING AUTOMATIC

Lorraine Exotica

Voodoo Rhythm Records

Ce sont ses tournées en Amérique du Sud et dans les Pays de l'Est qui ont donné l'idée à KING AUTOMATIC de s'aventurer dans des terres musicales plus exotiques. Le One-Man Band lorrain était déjà un mixeur de genres hors pair puisant dans les influences YéYé hexagonales comme le Garage Punk Blues des autres représentants du style. Le Rocksteady jamaïcain et le Rhythm'n'Blues n'avaient plus de secret également pour lui. Il ajoute donc une nouvelle corde à sa guitare. Et lorsque l'on est seul pour jouer l'orchestre, il est important de savoir aussi se renouveler.

Pour ce quatrième album comme pour ses précédents, KING AUTOMATIC revisite ses classiques du Rock'n'Roll avec une touche sensiblement Pop et séduisante mais surtout une envie de pondre des compositions dansantes. Voilà pourquoi le Nancéien a toujours proposé des disques rugueux mais exempt d'une sauvagerie trop frontale.

Que les amateurs de bonnes guitares et de beats appuyés se rassurent donc, les incursions allochtones ne dénaturent pas le style du Français qui se cale plus au Garage que sur la plage. D'ailleurs la reprise En Passant Par La Lorraine en clôture de son quatrième album atteste de son attachement pour ses racines, même si pleine de couleurs.

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SongoftheDay: HERE COMES THE TERROR by KING AUTOMATIC

SongoftheDay: HERE COMES THE TERROR by KING AUTOMATICAs we are now nearing the 2nd decade of the 21st century, it is time to ask an essential question:

Where lies the future of Rock’n’Roll?

Will we recycle old ideas ad infinitum – 3 chords boom chica boom, mimick the past and kneel and pray at the alter of Jerry Lee Lewis, The Ramones and the Cramps or will we introduce new musical concepts into Rock’n’Roll, embrace the future and venture into unsafe yet exciting waters?

Will we limit ourselves by sticking to the musical traditions of the Western hemisphere only or will we seek inspiration across the four corners of our globe and make truly trans-global Rock’n’Roll?

It is time to expand the horizon and to seek out new territories – it is time to evolve and if that evolutionary process takes the shape of King Automatic…well that’s all the better.

This Gentleman finds inspiration in Jamaican Rocksteady, Rhythm’n’ Blues, Bebop and the tribal drumming of West Africa to mention only a few of the ingredients of a truly exotic musical cocktail.

In addition to the musical diversity to be found in his music, King Automatic has also freed Rock’n’Roll from the lyrical cliché of: “I picked up my baby in a ’59 De Ville, we tore through the city seeking cheap thrills”. There is actually real

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songwriting at play here which adds a welcomed layer to the music we all like to drink, dance and make babies to.

Starting out in the mid-1990’s as the drummer of the legendary French Punk band Thundercrack, King Automatic took a radical turn at the beginning of the new Millenium and introduced a new dimension to the sound of one-man bands.

He began to sample and loop organ, guitar, harp and percussion sounds live on stage to create a truly sonic soundscape – close your eyes and you will swear you are listening to an orchestra.

With his new album “In The Blue Corner” now appearing on Voodoo Rhythm Records, he has taken his vision to the next level and has created an even more diverse record than his previous two – he has once and for all left behind the shackles and confinements of traditional Rock’n’Roll and his journey has led him to exciting places – mesdames & messieurs join King Automatic on his unique

odyssee and explore the Rock’n’Roll of the world!

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King Automatic est un groupe lorrain composé de King Automatic au chant et aux guitares, King Automatic aux claviers, King Automatic aux drums et percus, King Automatic à l'harmonica et à l'accordéon, les musiques et arrangements sont signés d'un certain King Automatic, également à l'enregistrement et au mixage. Vous l'aurez compris notre ami appartient à la caste des hommes orchestres, ou "one man band" dans la langue des One direction (oui, je sais, mais qui connait encore Shakespeare?..).

Les textes étant pour la plupart signés Rich Deluxe, le plus anglais des musiciens nancéiens (voir son album "Rich Deluxe Remedial School Orchestra").Ce gars n'a rien d'un novice puisque c'est son 4eme album solo depuis 2006, et il est apparu auparavant dans plusieurs projets, dont le groupe Thundercrack (2 albums en 1998 et 2002).Bon, autant le dire de suite, ce CD est un cauchemar... non pas auditifrassurez-vous, non, cauchemardesque pour les maniaques du rangement... En effet où classer cet ovni qui nous fait voyager en musique à travers les époques et les continents ? Et comment le pauvre chroniqueur que je suis va-t-il s'y prendre pour vous donner une idée de l'ambiance ? Un cauchemar je vous dis...Rock garage, punk, psyché, blues, rocksteady jamaïcain, folk, country/western, latino, musiques des pays de l'Est, pop, rock fifties, psychobilly vous trouverez tous ces ingrédients au fil des 14 titres de ce "Lorraine exotica", c'est ce mélange des cultures qui fait son originalité et lui donne une saveur inimitable.

14 titres au programme avec pour démarrer pied au plancher "King Automatic from auto space", un garage punk/ska entre Clash et Madness, porté par une guitare surf, au titre qui m'évoque le mythique film d'ED Wood "Plan B from outer space" d'ED Wood, cette ambiance série B/horreur/aliens fait aussi penser à la musique des Cramps ou de Rocky Erickson, le givré leader des mythiques eux aussi 13th Floor Elevators. Ambiance garage teinté de latino/gypsy avec "La vampira del raval" et aprés les aliens, les vampires..."What's your poison" nous ramène dans le swinging london des sixties avec ce titre dont le riff basique n'est pas sans rappeler les Kinks de "You really got me", puis rock garage avec le morceau titre "Lorraine exotica".

Vous voulez du blues, en voila avec "Plan B", du Muddy Waters sous acide, avec harmo et piano enfumé. Vous êtes fans des ambiances à la Doors ? Alors "Lee Marvin" est pour vous, avec cet hommage à l'acteur américain qui incarna tant de gangsters, au passage un petit coup de banjo d'un invité, Monsieur Verdun. "Bathroom furnishings" sonne trés Rolling Stones des débuts, mais le best est à venir avec "the beginner witch", la country crépusculaire de cette sorcière débutante m'a envoûté, la voix particulière du King, grave et imposante collant parfaitement à ce style.Western et sixties avec "Des barbelés sur la prairie" (du titre d'un album de Lucky Luke), country/folk/celte avec "All crossed in red", beau morceau sur la rencontre en Lorraine de Youlka et Piotr, réfugiés ukrainiens (du vécu? si l'auteur me lit..)On termine avec le garage psyché "Drunk friends", une reprise yéyé pied au plancher des"Dalton" de Joe Dassin, l'excellent folk/country rock "Ringtones, sirens & bells" et mirabelle sur le gâteau, le traditionnel "En passant par la Lorraine"en version reggae/ska avec le trombone de Tom Rocton et un orgue déglingué, fallait oser mais le résultat est assez irrésistible.

L'univers de cet artiste est inclassable, sur un solide socle rock sixties il n'hésite pas à s'aventurer vers d'autres contrées musicales pour un résultat aussi surprenant que détonant, délirant même parfois.


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