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Catalogue n°30

Date post: 06-Jul-2018
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    Les prix sont nets, indiqués en euros.Conditions de vente conformes aux usages du Syndicatde la Librairie Ancienne et Moderne.

    Librairie Walden

    Hervé & Eva Valentin

    9 rue de la bretonnerie 

    45000 Orléans

    p. 06 74 25 29 79

    p. 06 81 03 83 49

    t. 09 54 22 34 75

    [email protected]

    ous les livres et documents sont présentés complets et

    en bon état, sauf mentions contraires.Les mesures sont exprimées en mm.Nos factures tiennent lieu de certificat d'authenticité.

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    Histoires de

     familles

    I

    (1832-1914)

    catalogue 30janvier 2016

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    Page Envois autographes et lettres de…

    Auguste Barbier à son père - 1832Alphonse de Lamartine à son père - 1834 

    Juliette Drouet [et Victor Hugo] à son cousin - 1873

    Alphonse Daudet à ses beaux-parents - 874

    Guy de Maupassant à sa cousine - 1880

    Victor Hugo à sa belle-sœur - 1880

    Stéphane Mallarmé à sa lle - c. 1880

    Pierre Loti à son cousin - 1881

    Louise Michel à sa mère - 1883

    Laurent Tailhade à sa mère - 1884Maurice Leloir à sa mère - 1884

    Maurice Leloir à son père - 1885

    Jean Lorrain à sa mère - 1891

    Paul Claudel à sa lle et à son gendre - 1893

    Élémir Bourges à sa belle-sœur - 1893

    Marcel Proust à son parrain - 1904

    Jean Cocteau à sa tante - 1910

    Georges Bataille à ses grands-parents - 1912

    et Martial Bataille à son frère - 1914

    Vous recevrez chaque mois une nouvelle sélection thématique, avec une vingtaine d'ouvrages

    sélectionnés. À paraître : Affinités électives, II  (livres du XIXe siècle) ; Photographies ; Histoires de

     familles, II  (livres et documents du XXe siècle).

    Un catalogue général sera proposé en avril prochain, à l'occasion du Salon international du Livre

    Rare à Paris, au Grand Palais. Nous participerons avant lui au Salon du livre ancien de Bordeaux

    (23 janvier) ainsi qu'aux Salons des Antiquaires de Nantes (4-6 mars) et d'Orléans (11-14 mars).

    Livres, manuscrits, autographes

    & documents

    de…

    « bonnes feuilles »n° 25

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    2054 AUGUSTE BARBIERIambesParis, Canel & Guyot, 1832. 1 vol. (207 x 130) de 1 f. bl., xxx pp. de préface, 144 pp. et 1 f. bl. ; demi-veau brun orné de fleurons dorés et à froid, filets dorés et à froid, titre doré, date en pied. (Reliure

     pastiche signée de Laurenchet).

    ÉDITION ORIGINALEExemplaire sur vélin fin. Il est enrichi d'un joli portrait de l'auteur à l'eau-forte [grav. de] M.D.[Imp. Veuve A. Cadart, Paris]. Cette « œuvre capitale de cet auteur très puissant  » (Carteret) - pré-facée par Philarète Chasles, rassemble dix-neuf pièces sous un titre emprunté à André Chénier.

    Envoi signé : 

    Auguste Barbier (1805-1882) fut, avec Brizeux, les deux Deschamps et de Wailly, l’un des habi-tués du salon de la rue de Miromesnil que présidait Alfred de Vigny. Barbier eut au moins deuxpassions : l’Italie, célébrée dans les chants Il Pianto et la liberté ensuite, dénonçant dans Iambes l’abus que les profiteurs de la Révolution de Juillet ont fait de son nom. Porte-parole de toute une jeunesse, et singulièrement l’un de ses éléments les plus populaires et les plus démocratiques,Iambes eut un succès immédiat et retentissant. Notons la parution unique de La entation, poèmeliminaire du recueil, jamais réimprimé et ne figurant donc que dans cette édition originale.

    Cet envoi à son père - peu prolixe et en fin de compte assez conventionnel - reflète sans douteassez les rapports que le poète entretint avec lui, à la grande différence de la relation tendre etprofonde qui le liait à sa mère ; en ce sens, les premières pages de ses Souvenirs personnels etSilhouettes contemporaines (1883) sont éloquentes ; il n'y parle que de sa mère et comme d'un êtreparticulièrement noble autant que blessée par la vie. Son père n'y est évoqué qu'à deux ou troisreprises, très brièvement. Le mariage de ses parents, enfin est décrit comme un "joug" qui devait

    peser sur sa mère et l'arracher à ses premières amours, le dessin et la peinture où elle excellait.Auguste Barbier fut remarqué et critiqué par Baudelaire : « Chez Auguste Barbier, naturellement

     poète, et grand poète, le souci perpétuel et exclusif d’exprimer des pensées honnêtes ou utiles a amené peu à peu un léger mépris de la correction, du poli et du fini, qui suffirait à lui seul pour constituerune décadence », (in Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains). Il fut encore comparé àCorneille par Barbey d'Aurevilly lors de la parution de ce premier recueil ; fêté aussi par Sainte-Beuve qui l’inscrira parmi les plus grands poètes du siècle, décrivant son auteur comme possé-dant une « âme douce, tendre, naïve, une âme cherchante », et enfin par Victor Hugo qui déclaraque le poète avait écrit « des vers étonnants comme personne d’autre n’en refera jamais ». Barbierpartageait avec lui un intérêt pour Napoléon et lui répondit dans lesIambes avec le poème L’idole.

    Cet exemplaire a guré dans le dernier catalogue de Pierre Bérès (Stendhal, Baudelaires…, sous le n° 85.

    C'est le seul répertorié sur ce papier n à ce jour, qui n'est pas signalé dans les bibliographies d'usage.

     BNF, Le Romantisme, 1930, n° 216 ; Carteret, I, 14 ; Vicaire, I, 311-312 ; Clouzot, 41 ; Escoer, 901.

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    16543 ALPHONSE DE LAMARTINELettre autographe signéeParis, 17 et 18 janvier 1834. 4 pp. et 1 f. (190 x 250) plié, rédigé à l'encre et signé.

    BELLE  LETTRE, ADRESSÉE  À  SON  PÈRE  où Lamartine annonce et précise son fameux "lyrisme politique"

    " Mon cher père. Nous avons de vos nouvelles aujourd'hui par Ligonnes. Excellentes nouvelles et quinous font bien plaisir. N'oubliez pas ou de nous donner ou de nous en faire suivre régulièrement tousles huit jours. C'est notre premier besoin, notre plus douce consolation […]".

    Lamartine père venait en effet de rendre visite à son gendre, Édouard du Pont de Ligonnès, quiavait épousé Marie-Sophie de Lamartine, la sœur du poète. Le nom de cette vieille famille de lanoblesse française, originaire du Vivarais a récemment été au cœur de l'actualité (Xavier Dupontde Ligonnès, le disparu de Nantes)." Quant à la politique, elle n'est pas très ardente dans ce moment-ci. Dans quelques jours elle seranimera sur la question d'élection universelle. Je ferai ce que je pourrai pour parler alors je suis

     prêt à le faire dans un sens de liberté et de raison qui aura votre assentiment, il ne faut pas vousattendre cependant à ce que cela obtienne l'assentiment des journaux, cela sera attaqué par tous,mais ne vous inquiétez pas de ce déchainement général, il passera dans un an et se changera enapplaudissements…"

    Alphonse de Lamartine n'aura débuté sa carrière politique que quelques années plus tôt, aprèsla révolution de juillet 1830. Principal représentant du courant libéral et progressiste, il s'opposeau régime de Louis-Philippe et est élu député en 1833. Il le sera jusqu'en 1846. Pendant toute lamonarchie de Juillet, Lamartine exploita avec talent une argumentation lyrique du suffrage, quise fonde sur son appartenance au parti du progrès. « Nous demandons à grands cris cette libertéillimitée qui doit leur appartenir ; nous demandons une élection plus large dans la base, et vous vou-

    driez la limiter dans ses choix !  ». Lamartine inféode le spectre de l’agitation civile à une représen-tation sauvage, substituant un impératif lyrique à la discussion parlementaire. En 13 mars 1834,quelques mois après cette missive à son père, il écrit : « Il n’est donné à aucune faction, à aucun

     parti, à aucune coalition politique de remuer arbitrairement un grand peuple qui repose d’aplombsur lui-même ; il n’y a qu’un sentiment commun, unanime, spontané, qui puisse soulever une nationentière ; et quand ce sentiment vient à éclater, il ne pérore pas seulement dans nos tribunes poli-tiques, il ne crie pas seulement dans la rue, il crie dans tous les cœurs, et la révolution est accomplie. »

    C'est précisemment ce qu'il confie à son père, dès janvier : "  Je veux l'impopularité des partis parce que mon système, que je révélerai incessament, ne doit prendre son point d'appui que sur laconscience et les intérêts du Pays. […] Il n'y a aucun danger autre que le ridicule, les injures, les

    calmonies. Je suis cuirassé. Comme ma conscience est nette et que je ne veux que le triomphe deshonnêtes gens par la raison, on le reconnaitra en son temps, et tout le reste s'évanouiera : croyez-moi bien […] Je suis déjà vu avec bienveillance dans les rangs opposés de la chambre. Mon seconddiscours a été réimprimé et fait un véritable effet politique : il sera exécuté d'ici à quelques années"."Pour l'heure, écrit-il à son père, "tout est parfaitement tranquille à Paris et au plein repos. Mais jesuis accablé de 40 lettres par jour, de vers, de prose, d'hymnes et d'insultes. Cela me fatigue les yeuxet voila tout. " Document rare.

     Dupart Dominique, « Surage universel, surage lyrique chez Lamartine, 1834-1848. », Romantisme 1/2007

    (n° 135) , p. 9-21.

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    16415  JULIETTE DROUET & VICTOR HUGO Lettre autographe signée à Louis Koch[avec] L.a.s. à sa nièce Ottilie Koch.[avec] L.a.s. de Victor Hugo à Louis Koch.Guernesey 16 mars 73. Dimanche 20 Hauteville street. 4 pp. et 1 f. (437 x 290), papier bleu, encrenoire.

    LA PREMIÈRE LETTRE CONNUE DE  VICTOR HUGO À LOUIS KOCH, COUSIN ET CONFIDENT DE JULIETTE DROUET ET FUTUR PREMIER DIRECTEUR DE LA MAISON  VICTOR HUGO, PLACE DES  VOSGES.

    IL SERA L'EXÉCUTEUR TESTAMENTAIRE DE JULIETTE DROUET ET SON PRINCIPAL HÉRITIER

    Juliette Drouet écrit à d'abord à son cousin, puis à sa nièce, avant de laisser Hugo prendre laplume pour glisser quelques mots à celui qui sera, trente ans plus tard, le premier directeur de lamaison Victor Hugo.

    Drouet le remercie pour les démarches entreprises pour soulager « la santé de ce cher et bienaimémalade et de tout ce qui a rapport à Petit Georges, à Petite Jeanne et à leur charmante mère. Mon

     grand ami [Victor Hugo] me charge, non de te remercier, mais de t’embrasser pour le gracieux sou-venir que tu lui envoies. Il a reçu hier le bordereau des recettes de Marion de Lorme en février quiconfirme éloquemment ce que tu me dis de son succès toujours croissant. M. E. Allix chargé de louertrois fauteuils il y a huit jours attend encore son tour ce qui ne m’étonne pas. Je n’en dirai pas autantd’un paragraphe de ta lettre où tu semble regretter la vie dissipée et tourmentée des désoeuvrés deParis. Quant à moi je te félicite, au contraire, de la monotonie activité de ta vie où tout devientl’élément de ton bonheur domestique. Les nids humains ont, comme ceux des oiseaux, besoin detranquillité pour prospérer et ce n’est pas dans l’agitation et le bruit que se développe les Sévigné en

     germe, comme Marguerite, et les philosophes en herbes, comme René [...] Donc c’est avec le plus grand plaisir que je te vois mordre à belles dents […] et que je t’embrasse de tout mon vieux et

    tanternel cœur. J. »

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    Juliette Drouet livre ensuite quelques mots pour Ottilie Snell, l’épouse de Koch, que ce dernieravait épousée en 1865. Ils auront trois enfants : Marguerite (1866-1949), René (1869-1914) et,en l’honneur de sa cousine, Juliette (1872-1952) : « Ne vous excusez pas, ma chère Ottilie, d’avoirlaissé courir vers moi les charmantes petites pattes de mouche de votre gentille petite Marguerite carrien ne pouvait m’être plus agréable et plus doux que ce premier trait de plume de cette chère petite

     fille à moi adressé. Je compte lui faire la surprise de lui écrire directement par la poste. Gardez-moile secret et prévenez votre portier afin qu’il ne refuse pas la lettre sous prétexte d’une variante dans

    la suscription et laissez-moi vous embrasser de tout mon coeur sur les joues de vos trois chers petitsenfants : Marguerite, René et Juliette. Donnez-moi souvent de vos nouvelles et des leurs et croyez-moi à tout jamais votre bonne vieille tante dévouée ».

    Le dernier feuillet est alors laissé à Victor Hugo. On ne connaît pas de plus ancienne lettre de l’unà l’autre : les seules quatre autres connues sont celles échangées lors de « l’affaire Desormaux »,quelques mois plus tard, lors de la fuite de Drouet à Bruxelles après la découverte de la liaisonde Hugo avec " Melle Amélie Desormaux ". Elles sont datée de 22, 25, 26 et 27 septembre 1873 etfont partie de la collection Springer, publiées dans Lettres d’amants. Il n'en existe aucune autre, niavant, ni après ; aucune missive de Hugo à Kock n’est récensée à la B.n.F, à Guernesey ou au MuséeVictor Hugo place des Vosges.

    À la lecture du contenu, il est fort probable qu'en plus d'être la plus ancienne connue, elle soitsurtout la toute première lettre adressée au neveu de Juliette Drouet, dont les liens avec sa tantene cesseront de s’affirmer jusqu’à en faire son principal héritier, son exécuteur testamentaire etlégataire universel :

    « Mon cher Louis Koch, votre adorable tante a la bonté de me laisser ce petit coin dans sa lettre. J’en profite pour vous dire combien je vous estime et je vous aime. Vous êtes un travailleur, ce qui estbien, et vous êtes un esprit ce qui est beau […] J’embrasse vos petits et je serre votre main cordiale.V. H. »

    Victor Hugo lui-même songera à son tour à en faire l’un de ses exécuteurs testamentaires, enfévrier 1881, mais il y renonce finalement à cause de son inexpérience en matière juridique. LouisKoch sera le premier directeur de la Maison Victor Hugo, en 1903.

    RARE DOCUMENT.

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    7619 ALPHONSE DAUDET

    Robert HelmontÉtudes et paysagesParis, E. Dentu, libraire-éditeur, 1874. 1 vol. (186 x 118) de 2 ff., 304 pp., 1 f. (table) et 1 f. blanc,demi-maroquin grenat à coins, double filet doré sur les plats, dos à nerfs richement orné de fleurons,roulettes et caissons d'encadrement dorés, filets à froid, titre doré, date en pied, tête dorée.

    É

    Envoi signé : " à Léonide et Jules Allard, tendrement et respectueusement offert par Julie et Alph.Daudet " 

    Le recueil contient, en outre de Robert Helmont qui occupe les 98 premières pages, divers conteset études, etc., dont La Mort du duc de M***  et Le Nabab qui seront repris et développés pour lapublication définitive du Nabab.

    Tout le contenu de ce volume est en édition originale, à l’exception du Bon Dieu de Chemillé  qui aparu pour la première fois dans Contes et Récits, l'année précédente.

    PRÉCIEUX EXEMPLAIRE, QUE DAUDET OFFRE, EN SON NOM ET À CELUI DE SON ÉPOUSE, JULIA, À SES BEAUX-PARENTS, à côté desquels ils partagent, depuis 1871, une proximité géographique enSeine-et-Marne.

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    C'est en Janvier 1867 que Julia Allard devint Julia Daudet, en épousant l'écrivain à l'âge de 23ans. Inspiratrice, conseillère et même plus (" pas une page, écrit Daudet, qu'elle n'ait revue ouretouchée"), Julie Allard est originaire de Draveil ; son grand-père, Jacques Navoit, était maire deVigneux et propriétaire d’un château. Le jeune couple y séjourna juste après son voyage de noceset c’est dans ce château que Daudet rédigea Le Petit Chose.

    Après la mort du grand-père de Julia, le château fut vendu puis rasé. Cependant, la famille, refu-

    sant de quitter la région, loua dans un premier temps la propriété de Delacroix à Champrosaydurant les étés 1868, 1869 et 1870. Alphonse et Julia s’installèrent alors dans l’atelier du peintre, àcôté de la maison : le séjour fut fécond, puisque Daudet y créa le célèbreartarin. En 1871, toutela famille s’installa dans la maison du « haut de la côte », acquise par la famille Allard : le coupleDaudet y sera hébérgé six mois, d’octobre 1872 à mars 1873. C'est à ces date qu'il compose lestextes de Fromont jeune et de Robert Helmont .

    La maison de Champrosay deviendra alors le lieu de villégiature estivale de prédilection d’Al-phonse Daudet, de juillet à octobre. C’est à cette époque également qu’il rencontra Edmond deGoncourt, invité en juillet 1874, quelques jours après la parution de Fromont jeune et Risler aîné ,un mois après un dîner donné par Goncourt à Paris, où le couple Daudet, pour la première luiest présenté, le 5 juin. Goncourt est frappé par la proximité et l'entente du couple, qui l'invite lemois suivant en Seine-et-Marne, où Goncourt découvre "une maison bourgeoise, avec un bout de

     jardin joliment dessiné ". Cette demeure est "égayée par un enfant [Léon] intelligent et beau, sur la figure duquel se trouve, joliment mêlée, la ressemblance du père et de la mère". (Ed. de Goncourt,Journal, p. 582). Très vite, il devient un très proche du couple et de toute la famille Allard, sorte"d"oncle, tour à tour paternaliste, éclaireur et persifleur " (Stéphane Giocanti, C'était les Daudet ). Ildevient l’un des familiers de l’endroit ; il y mourut même un an avant Daudet, en 1896. Enfin, dansLa Petite Paroisse publiée en 1895, l’ensemble du décor de Champrosay est repris par Daudet, LesUzelles représentant par exemple la maison du « haut de la côte » de la famille Allard.

    Fromont jeune et Risler aîné ; qui paraît chez Charpentier le 4 juillet, est dédié "aux deux poètesLéonide et Jules Allard " : une manière pour Alphonse Daudet de remercier ses beaux-parents pourles nombreuses semaines passées, ces trois dernières années, si près d'eux, pendant la rédactionde ces si grands titres que constituent Le Petit Chose, artarin de arascon, Fromont jeune etRobert Helmont .

    Vicaire, IV, 45 ; Brivois, Bibliographie des ouvrages d'Alphonse Daudet, p. 31.

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    16891 ÉMILE ZOLA, GUY DE MAUPASSANT, JORIS-KARL HUYSMANS,HENRY CÉARD, LÉON HENNIQUE ET PAUL ALEXIS Les Soirées de Médan

    Paris, Charpentier, 1880. 1 vol. (123 x 192) de 295 pp., demi-maroquin bleu, dos lisse, titre doré sur pièce de titre de maroquin rouge (Reliure signée de Kauffmann).

    ÉDITION ORIGINALE DEUX  LETTRES  AUTOGRAPHES  SONT  MONTÉES  EN  TÊTE, L'UNE  DE  LÉON  HENNIQUE, L'AUTRE D'HENRY CÉARD.

    Envoi signé : "à mon aimable cousine, Lucie Le Poittevin et à mon cher cousin, beau-fils de Cornudetlui même. Leur bien dévoué, Guy de Maupassant."

    Le célèbre manifeste du Naturalisme, destiné à lancer les suiveurs et jeunes adeptes du maître,sous la forme de 6 nouvelles conduites par d'Emile Zola (L'Attaque du moulin), Guy de Mau-passant (Boule de suif ), J.-K. Huysmans (Sac au dos), Henry Céard (La Saignée), Léon Hennique(L'Affaire du grand 7 ) et Paul Alexis ( Après la bataille).

    Si, comme le dira Gustave Flaubert, ce n'est pas la première nouvelle de Guy de Maupassant, «Boule de suif […] est un chef-d'œuvre ». L’anecdote évoquée dans la nouvelle est empruntée au réelpuisque c’est l'oncle de Maupassant, Charles Cord’Homme, qui la lui aurait relatée. Bien plus, lepersonnage de Cornudet, le plus important de la nouvelle après celui de l'héroïne, est directementinspiré de sa personne. L'envoi de Maupassant vient bien confirmer cette origine.

    On ne connait qu'un seul autre exemplaire offert par Maupassant à sa cousine, Le Rosier de Ma-

    dame Husson (1888). Guy de Maupassant fréquentait souvent ses cousins lorsqu'il était inscrit aulycée Corneille de Rouen et lors de sa rencontre avec Gustave Flaubert, ami de Laure Le Poitevin.

    Maupassant viendra plusieurs fois à La Neuville - la propriété des Poitevin. Il assiste là-bas en1869 aux noces de son cousin Louis, y séjourne encore en octobre 1878, puis en 1880 pour fêterses 30 ans chez ses oncles et cousins, l'année même de la publication des Soirées de Medan. C'esttrès vraisemblablement à la suite de cette dernière visite qu'il leur offre son recueil.

    BEL EXEMPLAIRE.

     De la bibliothèque du comte Jean de Suzannet, avec ex-libris ; Gérard de Berny (vente, Giraud-Badin, novembre

    1958, n°293).

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    15278 VICTOR HUGOReligions et religion

    Paris, Calmann-Lévy, 1880. 1 vol. (154 x 232) 140 pp. et 1 f. (marque de l'imprimeur), broché,emboitage de percaline verte, pièce de titre, titre doré.

    ÉDITION ORIGINALE Envoi signé : " à ma chère et gracieuse sœur Julie. V. "

    Julie Chenay, née Foucher, la plus jeune sœur de madame Hugo n’a que deux ans de plus que Léo-poldine Hugo, la fille du poète. Aussi Adèle et lui s'en sont-ils toujours trouvé très proches. Tou- jours appelée "sœur" par le poète, il la considérait un peu comme sa fille. Ancienne pensionnaireà la Maison de la Légion d’Honneur de Saint-Denis, elle y devient ensuite éducatrice pendantplusieurs années, avant d'épouser le graveur Paul Chenay en août 1858. Deux ans plus tard, lecouple s'installe à Guernesey où elle tient le rôle de gouvernante de Hauteville House à partir de1861. Elle assistera alors Hugo à la copie de manuscrits (dontWilliam Shakespeare et surtout Les

     Misérables), et s'occupera dès 1863 de dresser le catalogue de sa bibliothèque d'Hauteville House,pour en livrer un premier inventaire en 1870, puis en 1879 - qui seront complétés par la suite. Ilsdonnent de précieuses indications sur les lectures et les livres dédicacés au poète. Plus de 3 300ouvrages y sont décrits.

    Symbole de la résistance républicaine face au Second Empire, député puis sénateur, Victor Hugoparticipa activement aux débats qui devaient faire le lit de la séparation de l’Eglise et de l’Etat(laïcisation de l’école, interdiction des congrégations, ralliement de l’Eglise à la République) etdécida de publier un volume de poèmes, présentation versifiée de sa thèse. Déiste et foncière-ment anticlérical, le poète trouva dans Religion et religions de quoi enchérir sur les airs d’« À basla calotte » : « Homme, contente-toi de cette soif béante / Mais ne dirige pas vers Dieu ta faculté /D'inventer de la peur et de l'iniquité / es catéchismes fous, tes korans, tes grammaires, / Et ton outilsinistre à forger des chimères. »

    Publié en 1880, le recueil ne figure donc pas dans le premier inventaire Chenay. Sixautres titres, offerts par le poète à sa belle-sœur, sont connus : Les Misérables, ["À mabonne, chère et charmante sœur Julie, son compagnon d'exil Victor H.", sur rééd. Hetzelde 1865] ; Les ravailleurs de la mer,  [" À ma chère Julie, V. H.", sur rééd. Hetzel de 1869] ;L'Année terrible [" À ma bonne petite sœur Julie, son vieux frère V.", sur rééd. ill. de 1873] ; Actes et

     paroles, ["à ma chère sœur Julie, V." .] ; Discours d'ouverture du Congrès littéraire international , [" Ama bonne petite sœur Julie, V."] ; Les Quatre vents de l'esprit, [" À ma bonne et chère sœur Julie, Vic-tor Hugo", tome 1 seul]. Ces six volumes figuraient, ensemble, à la vente Collection Hugo, Victor,Georges, Jean et les autres (Christies, avril 2012, lot n° 59).

    Cet exemplaire est le seul, avec Actes et Paroles et le Discours d'ouverture du Congrès littéraire international, à

    comporter une dédicace sur la première édition du texte. Rousseurs, parfois fortes et quelques accros à la couverture,sinon bon exemplaire.

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    17127 STÉPHANE MALLARMÉDistique autographe sur le sous-main de sa fille Geneviève

    Sous-main de carton (238 x 159, ouvert),recouvert de papier marbré, doublé de

     papier décor, étiquette contrecollée au premier plat, cahier de quatre feuillets de papier buvard rose.

    Deux vers autographes, signés, surpièce de papier au premier plat :

    "Avant l'aube si tu m'en

    crois, écris à ta maman  S.M." 

    Émouvant objet personnel de la fillede Stéphane Mallarmé, née en 1864.Il contient encore plusieurs buvardsroses, avec quelques décharges d'encrede son écriture absorbée. On y déchiffrequelques bribes : "... envoie mes bons

    souvenirs. G. Bonniot ", "suis installéedans ce...", " Monsieur Delachaise, Avon",ainsi qu'une date sur la doublure : "24

     juin", mais l'année est illisible.

    Les deux vers de Mallarmé resteront longtemps inédits, pour n'être publiés que dans Vers de cir-constance, réunis et publiés en 1920 par Geneviève Mallarmé elle-même et Edmond Bonniot (legendre du poète) : des petits riens qui font battre le pouls de la vie quotidienne de Stéphane Mal-larmé, rassemblement de quatrains, distyques, rondelets, triolets et sonnets qui témoignent de latendresse et de la gaité du poète. Ils ont été composés entre 1880 et 1898, et celui-ci est sans doute

    l'un des plus anciens. Sa fille est alors âgée de seize ans.

    Cet objet délicieux a guré à l'exposition Mallarmé (Musée d'Orsay, 1998), au catalogue sous le n° 186.

    Usure au carton et quelques manques de papier.

  • 8/17/2019 Catalogue n°30

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    13839 PIERRE LOTILe Roman d'un SpahiParis, Bibliothèque Contemporaine Calmann-Lévy, 1881. 1 vol. (115 x 182) de 380 pp., demi-cha-

     grin maroquiné aubergine, dos à nerfs, filets et caissons dorés (Reliure de l'époque).

    ÉDITION ORIGINALEEnvoi signé : " à M. Ch.[arles] Bon, son affectionné cousin, J. Viaud, 15 septembre 1881 "

    Le Roman d'un Spahi est le premier ouvrage publié par Loti sous son nom, après avoir fait paraître Aziyadé  et Rarahu en 1879 sous le voile de l'anonymat.

    De 1861 à 1864, le jeune homme passe une partie des vacances d’été chez son oncle, Pierre Bon.C’est dans ce Haut-Quercy, à Bretenoux, dans le Lot, qu’il explore avec son cousin Charles Bon lechâteau féodal de Castelnau et découvre les traces du passé et se crée ses premières envie d’explo-rateur. Des vacances bien sages mais sans doute fondatrices d'un désir d'aller plus loin. C'estd'ailleurs dans l'été 1863, toujours depuis Bretenoux, qu’il écrit à son frère Gustave, médecin dela marine, sa détermination de devenir officier : moins de deux ans plus tard, en octobre 1865, ilintègre la classe préparatoire au lycée Napoléon (futur lycée Henri-IV) et est reçu en septembre1867 à l’École navale. Ce parcours lui donne la trame du Roman d'un Spahi, savoir l'histoire d'un jeune paysan des Cévennes, beau garçon ingénu, fierté de ses parents et promis depuis toujours àsa chère cousine, qui s’engage dans l'unité des spahis : il est envoyé au Sénégal où il découvre unmonde aussi hostile qu’étrange. C'est avec le Roman d’un Spahi que le lecteur découvrit donc lesbamboulas et le son du tam-tam, le chant des griots et celui des piroguiers, les bordels insalubresfréquentés par la soldatesque exilée, les négresses déambulant la poitrine nue, les mélopées wolofsou bambaras, les grigris et les superstitions. À ce titre, il n’a pas bonne presse : il ne serait bon qu’àsatisfaire à peu de frais la soif d’exotisme de l’époque, en la confortant dans ses préjugés raciauxdans un exotisme frelaté. Il n'empêche : le succès de Loti ira croissant, s’expliquant sans doute parla curiosité des lecteurs d’en apprendre davantage sur des terres lointaines récemment intégrées à

    l’Empire, mais qu’ils ne pourront jamais visiter.

    Titre rare en bonne condition d'époque. Il n'a pas été tiré de grands papiers, contrairement aux autres titres de Loti.

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    16445 LOUISE MICHELLettre autographe signée, adressée à sa mère[Centrale de Clermont, Oise, août 1883]. 4 pp. sur 1 f., à l'encre, sur

     papier en-tête de la Maison Centrale de Clermont (Oise).

    TRÈS  BELLE  LETTRE, ADRESSÉE  À  SA  MÈRE, ÉCRITE  DEPUIS  LA CENTRALE DE CLERMONT

    Le 9 mars 1883, Louise Michel prend part à une manifestation dechômeurs aux Invalides à Paris : le rassemblement dégénère et uneboulangerie est pillée. Interpelée, Louise Michel sera condamnéà six ans de réclusion en juin 1883, trois ans après être revenu dubagne.

    Quatorze ans plus tôt, elle avait en effet participé activemenà l'insurrection de la Commune de Paris : tous ses amis furent

    exécutés devant ses yeux, avant qu'elle ne soit déportée en Nouvelle-Calédonie. C'est là-bas qu'elle deviendra anarchiste et la première àporter le drapeau noir, qui deviendra un symbole du mouvement.Conduite à la prison de Clermont de l'Oise le 15 juillet - dans uneancienne demeure des comtes de Clermont et de la princesse d'Har-court, tranformée en prison pour femmes -, c'est dans ces lieuxqu'elle rédigera une partie de ses Mémoires, ainsi que des poèmes.Louise Michel a alors 55 ans.

    Cette lettre, écrite à sa mère, est aussi habilement destinée à ses amis :surveillée, elle se retrouve dans l'impossibilité de communiquer, et

    encore moins de publier quoi que ce soit. Elle y revient longuementsur la liberté d'expression, qu'elle va tenter de faire vivre. C'est toutle projet de ses futures mémoires.

    " Il faut que je vous explique bien dans quelles conditions je puis écrire :Faire des ouvrages n'ayant aucune couleur politique, ni allusion à quique ce soit de tel. Il faut que ce soit purement littéraire afin que les

     journaux qui s'en occuperaient n'aient à y voir aucune chose d'une personnalité politique. En place de la vivisection psychologique que jevoulais faire - il faut de la nature morte, où ni l'auteur ni l'idée qui asoufflé dans toute sa vie ne soit en jeu. Pour parler des modificationset transformations de cette idée (depuis ma première jeunesse où je

     pensais) comme dans les paroles d'un croyant de Lamenais jusqu'àaujourd'hui où vous savez comme je [suis] il fallait remuer ce flot, toutun océan, j'ai été arrêtée à la première page par cette simple difficulté,

     pour l'histoire d'une idée il faut parler de cette idée. Je vais donc fairele contraire de ce que je voulais prendre dans mes cahiers".

    RARE DOCUMENT.

  • 8/17/2019 Catalogue n°30

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    17864 LAURENT TAILHADELettre et poème autographes signés[Paris], [24 décembre] 1884. 1 carte (125 x 205) recto-verso.

    Longue Lettre et poème autographe à sa mère, pour noëL 1884.

    Laurent Tailhade fut un mauvais coucheur, un poète belliqueux, un mari volage, un anarchistenotoire et un faiseur de duels : ce fut beaucoup pour son père, magistrat à Tarbes, et pour sa pieusemère, Ernestine qui tenta longtemps de le raisonner. Tailhade déserta vite le sud-ouest pour fré-quenter la bohème littéraire parisienne : Verlaine, Mallarmé, Cros, Moréas, Barrès, Fénéon ouVictor Margueritte. Mais horrifiés par la tournure prise par les événements, les respectables géni-teurs décident d’intervenir avec fermeté, quelques semaines après cette lettre, en février 1885 : sonpère lui coupe les vivres et le force à rentrer à Bagnères, afin de lui trouver d’urgence un nouveau

    parti, en la personne de la malheureuse Mélanie Maréjuols. Car un an plus tard, le 2 février 1886,en lieu et place d’un mariage, c’est un fiasco qui est célébré : Tailhade, d’un naturel emporté etque sa fréquentation de l’avant-garde la plus libertaire a rendu quelque peu anticlérical, menacetout simplement sa femme de l’abattre d’un coup de pistolet si elle persiste à vouloir se rendre àla messe ! Le mariage est tout de même célébré mais se soldera par un divorce cinq ans plus tard.

    Pour l'heure, c'est une lettre pleine de tendresse qu'il écrit à sa mère, qui semble lui manquer -moins que son père, auquel il souhaite simplement "Noël et prompt rétablissement " -, malgré les"bonnes et fières sympathies" qui l'entourent. Il lui racontera bientôt sa "dernière lubie : c'est le Kohi-Noor de mes distractions. Ce soir, je t'embrasse noëlliquement, Laurent ". Il poursuit ensuite avec unsizain (deux strophes de six vers chacun), en l'honneur de Noël où, pour " festoyer l'enfant Jésus, le

    vin ruisselle à pleine buire [grosse cruche]". Le poète, quant à lui, "ne croit plus aux songes des ansrévolués et fait voler des strophes plaintives".

  • 8/17/2019 Catalogue n°30

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    1563 STERNE Le Voyage sentimentalLyon, Librairie Artistique, H. Launette, Paris, 1884. 1 vol. (280 x 330) de XII, 2 ff., 212 pp. et 2 ff. n.ch. (tables de matières et achevé d'imprimer), demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs, titre doré,tête dorée, couv. cons. (Reliure signée de Bretault).

    PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS DE MAURICE LELOIR 

    Tirage unique à 200 exemplaires.Un des 25 exemplaires hors commerce sur Japon (n°3).12 eaux-fortes hors texte de Maurice Leloir et 220 vignettes,dessinées et gravées par L. Flameng.

    Grand dessin original aquarellé au faux-titre, en dessous de la dédicace signée de Maurice Leloir," À mon bien-aimé père son fils et son élève ".

    Maurice Leloir expose au Salon des Artistes français, dont il devient sociétaire, et participe àl'École de Crozant. À partir des années 1890, Leloir et ses élèves se spécialisent dans le marchédu livre d'images, inspirées de photographies, représentant avec exactitude les costumes et lesattitudes du passé, très appréciées des bibliophiles. Illustrateur prolifique de livres, Leloir devientun grand spécialiste de l'histoire du costume et fonde en 1907 la Société d'histoire du costume etdevient également président de la Société des aquarellistes français.

    Cet ouvrage, et le suivant, constituent deux sommets de son travail d'illustrateur et sont offertsl'un à son père, l'autre à sa mère : le peintre Auguste Leloir et l'aquarelliste Héloïse Colin. Cettedernière, comme son fils, est une spécialiste de l'histoire du costume et l'une des meilleures illus-tratrices des robes à la mode du règne de Napoléon III.

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    15719 ABBÉ PRÉVOSTHistoire de Manon LescautLyon, Librairie Artistique, H. Launette, Paris, 1885. 1 vol. (280 x 330) de XX, 2 ff., 203 pp. et 2 ff. n.ch. (tables de matières et achevé d'imprimer), demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs, titre doré,tête dorée, couv. cons. (Reliure signée de Bretault).

    PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS DE MAURICE LELOIR

    Tirage unique à 165 exemplaires.Un des 25 exemplaires hors commerce sur japon (n° 2).12 eaux-fortes hors texte de Maurice Leloir, et 225 vignettes, dessinées et gravées par L. Flameng.Exemplaire offert par Maurice Leloir à sa mère, avec un grand dessin original aquarellé au faux-titre, signé.

    Avec ses aquarelles de femmes à la mode, reproduites dansles journaux à large diffusion et vite reprises par les maga-zines (La Mode illustrée, Le journal des Demoiselles  ou LeBon on) elle produit également de beaux portraits. Ses deuxsœurs, Anaïs Toudouze (1822-1899) et Laure Noël (1827-1892) nées Colin, sont les trois plus grandes illustratrices dela mode parisienne du milieu du XIXe siècle.

    MAGNIFIQUES  EXEMPLAIRES  RÉUNISSANT  TROIS  GRANDS  ILLUSTRATEURS  DU  XIXème  SIÈCLE D'UNE RICHE FAMILLE D'ARTISTES.

    Elle épouse vers 1830 Auguste Leloir,peintre alors déjà renommé. Il a produitune œuvre de peintre d'histoire, auteurde tableaux à sujet religieux et mytho-logiques. Couronné d'un 3e grand prixde Rome en 1835, Auguste Leloir com-mence à exposer au Salon la même annéeet y est récompensé à deux reprises, obte-nant une médaille au Salon de 1839, puisune autre au Salon de 1841 pour sa toileHomère, achetée par l'État et déposée aumusée du Louvre.

  • 8/17/2019 Catalogue n°30

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    16415 JEAN LORRAIN Sonyeuse

    Paris, Charpentier, 1891. 1 vol.(123 x 190) de 290 pp. et 2 ff.,

    broché.

    ÉDITION ORIGINALE

    Envoi signé : " à ma bonne mère, àma garde-malade, à qui je dois tout,

    même de survivre avec tout mon cœur, Jean Lorrain, novembre 1891" 

    En 1880, Monsieur Duval, devant l’entê-tement du jeune Paul, finit par consentir

    que celui-ci s’installe à Paris pour y ten-ter une carrière littéraire. A une condition

    cependant : « u devrais changer de nom.On ne peut jamais être sûr d’avance : si tu neréussissais pas … Nous serions seuls à le savoir  ». " Les seuls", ce sontMonsieur et Madame Duval. Celui qui ne se fait pas encore appeller Jean Lorrainemménage donc en décembre 1880, au 45 rue d'Auteuil, dans une petite maison du XVIIIème

    siècle ("cette jolie et fameuse maison qui, au dix-huitième siècle, appartenait aux demoiselles Ver-rière" , écrit Normandy), située à deux pas du 67 boulevard de Montmorrency, le "Grenier" d'Ed-mond de Goncourt. Moins de deux ans plus tard, il publie son premier livre, Le Sang des dieux .Dix ans plus tard, c'est au tour de Sonyeuse d'être publié : c'est ce recueil de nouvelles qui consa-crera sa renommée littéraire, en 1891. La nouvelle d'ouverture est presque un roman (76 pages),qui donne son nom au livre où l'auteur se consacre à l'étude passionnée et amoureusement fouil-

    lée de la vie provinciale, dépeignant, la grisaille des petites villes, leur charme éteint, l'isolementdes rues « et tant de cloches dans l'air  ». Le recueil contient à la suite plusieurs autres contes, courts: [Soirs de province] : Dans un boudoir, La Chambre close, Romance d'automne ! Love's labourlost puis [Soirs de Paris] : L'Inconnue, L'Égrégore, Le Ménage Nauretale, L'Amant des poitrinaires,Conte d'une nuit d'hiver, Dans l'espace, Oraison funèbre et Guide Moral Conty.

    C'est à la fin de cette même année 1891, à partir d'octobre, que Pauline Duval viendra habiteravec son fils à Paris (le père est mort depuis 5 ans) : « sobre et discrète compagne, infiniment digned’estime, qui rappelle, par instants à son fils, qu’il n’est point tout à fait aussi mauvais qu’il affectede le sembler, lui reprochant aussi, doucement, son noctambulisme effréné ». Octave Uzanne ditmême qu'on la vénérait : « Le chroniqueur recevait à sa table rue d’Auteuil ses amis et amies dans

    des déjeuners ou dîners inoubliables, où il prodiguait sans réserve son esprit culbuteur et drolatiqued’enfant terrible, tandis que son adorable mère impassible, indulgente, le sourire aux lèvres, avec lecharme et la distinction d’une grande dame du siècle de la poudre et de la philosophie aimable, étaitattentionnée et aux petits soins pour les amis […] invités par son cher grand gamin » ( Jean Lorrain,l'artiste, l'ami, Les Amis d'Edouard n°14, 1913, pp. 48 et 49).

    Il est intéressant de noter qu’après la mort de son fils, en 1906, sa mère prendra le nom de Duval-Lorrain, réconciliant l’adolescent solitaire et l’homme de lettres, les deux faces de ce fils tant aiméet qui le lui rendit si bien.

    Une belle correspondance entre Jean Lorrain et sa mère sera publiée par Georges Normandy, en 1925, qui rassemble

    les nombreux échanges entre 1864 et 1906. Les exemplaires oerts par Jean Lorrain à sa mère sont nettement plusrares. Nous avons pu en dénombrer quatre pour l'heure.

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    16658 PAUL CLAUDEL La VilleParis, Librairie de l'Art Indépendant, 1893. 1 vol. (167 x 231), non paginé [40 ff.n.ch], bradel demi-chagrin cerise à bandes, dos avec un long et large nerf saillant portant en long le titre doré, tête dorée,couv. et dos cons. (Reliure légèrement postérieure).

    ÉDITION ORIGINALE

    La deuxième œuvre publiée en volume de Paul Claudel, parue sans nom d'auteur. Elle succède,toujours à la Librairie de L'Art indépendant, à ête d'or , paru en 1890.

    Tirage unique à 225 exemplaires.Celui-ci est l'un des 200 sur vélin blanc (après 25 exemplaires sur hollande).

    Envoi autographe signé : " à Chouchette et Roger, quand leur vieux père était jeune !P. Claudel / Brangues le 21 juin 1934 "

    Marie Chouchette Claudel est la première des cinq enfants de Paul Claudel. Née à Tien-Tsin, enChine, un an après le mariage de Paul Claudel avec Reine Sainte-Marie Perrin, elle épousera en1928 Roger Mequillet, directeur des Grands Moulins de Paris. Le faire-part du mariage, parudans Meridiano letterario (n°36 du 2 septembre 1928) ajoutait malicieusement que « c’était là unebien jolie manière pour un meunier d’entrer dans la littérature française ».

    Claudel, alors âgé de 66 ans, offre à sa fille (alors 27 ans) et à son gendre sa toute première œuvre,publiée quatorze ans avant la naissance de Marie-Chouchette, en 1907. Claudel entretiendra aveccelle qui s'appelle dorénavant Marie Claudel-Méquillet et son mari une correspondance soute-nue à partir de ces années là, alors qu'il était en poste à l'Ambassade de France en Belgique : ceséchanges montrent tout l'attachement au couple, à sa fille et ses trois petit- fils, dont il n'oublie

     jamais de prendre des nouvelles. Claudel y signe ses lettres d'un "vieux papa déplumé " et dès qu'ille peut, fait se rejoindre enfants et petits-enfants au château de Brangues, en Isère, acquis en 1927,d'où est daté l'envoi de l'exemplaire.

     Ex-libris manuscrit de Roger Méquillet au-dessus de l'envoi.

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    15428 ÉLÉMIR BOURGESLes oiseaux s'envolent et les fleurs tombentParis, E. Plon-Nourrit, s.d. [1893]. 1 vol. (124 x 188) de 470 pp. et 1 f., plein papier marbré, dos lisse,auteur et titre doré, couv. cons. (Reliure de l'époque).

    ÉDITION ORIGINALE

    Envoi autographe signé : " à Zdéna, Élémir, 1 mai 93 " 

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    Critique au Parlement (où il remplace Paul Bourget), puis chroniqueur au Gaulois, ÉlémirBourges fonde, en 1883 et avec Henri Signoret, La Revue des chefs-d’œuvre. C'est cette mêmeannée qu'il épouse Anna Braunerová avec laquelle il correspond depuis 1878, ainsi qu'avec sasœur, Zdenka Braunerová.

    Nées dans une famille aisée, elles sont les filles de František August Brauner, ministre du conseilimpérial de l'empire austro-hongrois. Zdenka suit sa sœur à Paris et montre très tôt un intérêt

    pour les arts plastiques. Elle embrasse bientôt la carrière d'artiste, proche de l'école de Barbizon.Mais c'est surtout sa rencontre avec Paul Claudel qui lui permettra de faire les bonnes rencontres,et qui l'aidera dans ses premières expositions. Elle lui dessinera son ex-libris et, en 1912, la fa-meuse vignette Le Pont Charles à Prague, que Claudel utilisera comme monogramme en tête deses premières éditions à la Nrf.

    C'est à Zdenka, surnommée Zdéna, qu'Élémir Bourges offre son second roman, paru en sep-tembre 1893. Il était, depuis 1886 et la mort de sa mère, retiré au presbytère de Samois-sur-Seine,près de Fontainebleau, où il achève Les Oiseaux s'envolent et les fleurs tombent  et où il commen-cera La Nef. Il fréquente activement Stéphane Mallarmé, voisin à Valvins de quelques kilomètres,et mène sinon une vie de reclus des lettres. En 1884, si sonCrépuscule des dieux  avait été salué par

    les Goncourt et Henri de Régnier entre autres, Bourges n'est pas satisfait : « Mon roman ne s'est[...] presque pas vendu, et je ne suis connu que des gens de lettres. Mais qu'importe ! si mes romanssont bons, ils me survivront, et s'ils sont médiocres, je suis peu jaloux d'escroquer la renomméecomme tant de mes camarades. [...]".

    Cette seconde publication se veut "un livre exalté, amer et horriblement nihiliste" , qui contientquelques thèmes propres à la Rose-Croix esthétique de Peladan, auquel il participe dans cesmêmes années. Il pose dans le récit, "riche en péripéties, une réflexion double sur la recherchede la vérité et sur les mystères de l'existence et de la foi vécue, en ridiculise le scientisme tout en necachant pas la médiocrité des Eglises", ce qui salue Gustave Kahn dans ces Symbolistes et Décadents : « Élémir Bourges n’est pas un poète ; pourtant c’est tout près des poètes auteurs de romans qu’il fautclasser ce romancier ; d’abord son esthétique se réclame de celle de Shakespeare et des dramaturgesde la pléiade Élisabéthaine, dans l’art violent desquels il voit l’homme à la stature qu’il lui désire,aussi à cause de l’ingénieux décor où il place l’action de ses romans. Les oiseaux s’envolent et les

     fleurs tombent, son dernier et son plus beau livre, semble, dans une vision moderne et tragique, unetranscription grandiose du vieux récit d’Orient, tel le Conte du dormeur éveillé […] Il faut s’inclinerdevant le sérieux et la haute portée de son effort. »

    Talvart & Place, II, p. 163-3 ; Dubu, Un roman d'aventure n-de-siècle : « Les oiseaux s'envolent et les eurs

    tombent » d'Elémir Bourges. In : Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1988, N°40. pp.167-182. 

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    17864 JOHN RUSKINSésame et les LysDes Trésors des Rois, des Jardins des ReinesTraduction, notes et préface de Marcel Proust

    Paris, Mercure de France, 1907. 1 vol. (124 x 188) de 224 pp., broché.

    ÉDITION ORIGINALE de la traduction française.Exemplaire de première émission, numéroté à la presse (n° 240).Il n’a été tiré que douze exemplaires en grand papier.

    Envoi signé : " à Eugène Mutiaux , hommage d'affection profonde, son filleul, Marcel Proust "

    Marcel Proust commence à s'intéresser aux ouvrages de Ruskin à l'automne 1899, dès son retourd'Evian-les-Bains, en se plongeant dans la lecture intensive de celui qu'il appelle "ce grand homme"après avoir découvert le chapitre intitulé " La Lampe de la mémoire " des Sept Lampes de l'archi-tecture. Le texte de cette seconde traduction, trois ans après celle deLa Bible d'Amiens, est dédiéeà Reynaldo Hahn, avec la fameuse préface, Sur la lecture, texte délicieux et ô combien important: « Il n'y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux quenous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré. Je n'ai essayé,dans cette préface, que de réfléchir à mon tour sur le même sujet qu'avait traité Ruskin : l'utilité de lalecture. Ruskin a donné à sa conférence le titre symbolique de Sésame, la parole magique qui ouvrela porte de la caverne des voleurs étant l'allégorie de la lecture qui nous ouvre la porte de ces trésorsoù est enfermée la plus précieuse sagesse des hommes : les livres »

    L'exemplaire est offert par Marcel Proust à son parrain, Eugène Mutiaux : " ses biographes nesont pas diserts sur le sujet. Marcel Proust a été baptisé le 5 août 1871, et ce baptême du fils d'uncatholique et d'une juive n'a pas été une cérémonie anodine […]. Eugène Mutiaux n'est cité qu'une

     fois dans la correspondance de Marcel Proust ", au tome X, page 171 : Proust, qui l'orthographiefaussement avec deux tt , l'évoque comme quelqu'un qui peut lui donner des conseils pour l'achatd'objets d'arts. Car c'est bien la "spécialité" de ce parrain : il fut un collectionneur important de1888 à sa mort, en 1925, en art japonais - dont on connait l'influence qu'il put avoir sur MarcelProust. Raymond Koechlin, célèbre collectionneur et directeur de musées, lui a même consacréun livre, Eugène Mutiaux, où l'on apprend que ce dernier travaillait "toute la nuit, n'exposant passes trésors enfermés dans des cartons, avec ce "plaisir égoïste du collectionneur" qui est souvent évo-qué dans La Recherche à propos du personnage de Swann", reporte Michel Bernard. Les liens, cetenvoi le prouve, sont donc un peu plus marqués entre le filleul et son parrain, autour d'un textequi transpire la famille : les lectures de l'enfance bien entendu, mais surtout le fait que ces traduc-tions de Ruskin sont dédiées à son père, et qu'elle furent possibles grâce à l'intense participation

    de Mme Proust, qui en est la véritable traductrice.

    Pour le reste, peu de choses pour l'heure sur cet Eugène Mutiaux, dont l'absence dans La Re-cherche (aucun occurence de la forme "parrain" dans toute l'œuvre !) aura donné support à unecommunication au Colloque des Invalides, Ce que je ne sais pas, en 2001.

     Bien complet du catalogue éditeur sur papier saumon in-ne. Petites usures au dos, sans manques ; premier feuillet

     fragilisé, l'ensemble sur l'habituel papier cassant de l'édition.

    Ce que je ne sais pas : Eugène Mutiaux, par Michel Bernard, Coll. des invalides, 2001, éd. du Lérot, pp. 81-84.

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    17865 JEAN COCTEAULe Prince frivole

    Paris, Mercure de France, 1910. 1 vol. (177x 112) de 172 pp., demi basane imitationécorce, dos lisse, titre et fleurons dorés, tête

    dorée, date en pied, couv. et dos cons. (Re-liure de l'époque signée de Vermorel).

    ÉDITION ORIGINALE

    Envoi signé : " à ma tante,qui est mon amie, Jean Cocteau" 

    C'est en 1909 que paraît le premier ouvrage de Jean Cocteau,La Lampe d'Aladin. dès cette période, il fréquente les artistes bohêmes,et on le surnomme déjà « le prince frivole » dans ce milieu : c'est le titre qu'il retient

    pour son second recueil, à paraître l'année suivante.

    Grâce à son oncle, Raymond Lecomte, Cocteau avait été introduit dans les salons mondains, où samère cotoyait Nadar fils ou Jacques-Émile Blanche. Ce diplomate, homosexuel, compta beaucouppour le jeune homme, tout comme toute la branche maternelle, « Les Eugène », comme les sur-nomme Cocteau, qui témoignent de l’influence considérable qu’eurent son grand-père, sa mère[prénommés Eugène et Eugénie] et ses oncles et tantes sur son imaginaire, au point d’inspirerLePotomak, paru en 1914. Des « Eugène », Cocteau avait deux oncles : Raymond, donc, et Maurice,qui est aussi son parrain. Ce dernier avait épousé en 1884 Marie Jacob, six ans avant le baptêmede Jean Cocteau, le 21 juillet 1890.

    C'est chez son oncle et sa tante que le jeune garçon trouvera refuge en mars 1898, quelques joursavant le suicide de son père, le 5 avril. Marie Lecomte s'occupera de son neveu plusieurs semainesdurant lors de cette période difficile et les liens familiaux entre eux deux seront toujours présents.Maurice Lecomte sera également le témoin de mariage, en 1901, de la sœur de Jean Cocteau,Marthe. Il décède en 1929 mais Marie Lecomte lui survivra vingt-six ans, jusqu'en 1955.

    On ne connaît que deux autres envois à cette tante, l'un sur Le Potomak, l'autre sur Tomas l'im- posteur .

    BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE D'ÉPOQUE, BIEN ÉTABLIE.

    15866 GEORGES BATAILLELettre à ses grands-parentsS;l.n.d. [Reims, juillet 1912]. 1 p. sur carte à en-tête du "Sénat" (110 x 10) encre noire.

    rareissime Lettre de jeunesse, adressée à ses grands-parents en 1912. 

    À cette date, Georges Bataille habite Reims avec ses parents. Il va rejoindre son oncle et sa tante,Antoinette et Michel Bataille, à Paris, ainsi que Victor et Marie-Louise, ses deux seuls cousinset cousines. Tous ensemble, ils se retrouveront ensuite pour les grandes vacances à Riom-ès-Montagnes, le fief familal des deux familles Tournadre-Bataille, où les deux frères ont épousé les

    deux sœurs, enfants uniques les uns et les autres. Cousins et cousines ont donc les mêmes grandsparents paternels et maternels ! Information ô combien capitale pour mesurer l'œuvre à venir deBataille...

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    Ce catalogue a été imprimé à

    1 500 exemplaires, le 7 janvier 2016

    Copyright © 2016 Librairie Walden

    © Droits réservés

     Le billet est rédigé sur un bristol fort à en-tête ociel du Sénat comme plus tard : une habitude que gardera Bataille

    sur plusieurs de ses manuscrits des années vingt, rédigés sur papier en-tête de la Chambre des députés (son cousin

    Victor sera député du Cantal dès 1919), ou plus tard sur celui de la Bibliothèque Nationale, après 1924.

    15919 MARTIAL BATAILLECarte postale envoyée du front à son frère Georges

    Carte postale des armées (140 x 90), encre noire. "Sergent Bataille, 166 régiment d'infanterie deRebeval-Neufchateau, Vosges", 21 septembre 1914.

    SEULE CARTE-LETTRE CONNUE envoyée du front à Georges Bataille.

    Martial Bataille, de huit ans son aîné, et été mobilisé dans les premiers jours de la guerre, enaoût 1914. Bataille le sera l'année suivante, mais sans jamais rejoindre les lignes de front. Il seraréformé, après huit mois d'hopital militaire. Son frère Martial, un mois après le début de la guerre,n'a " aucune réponse ni de papa, ni de Victor… je commence à être inquiet. Ici ma situation est tou-

     jours la même : j'attends […] Ne me fais pas attendre ta réponse. Embrasse tout le monde pour moi.on frère qui t'aime beaucoup. Martial".

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