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Circ. Sup. 14.1 V. J. M. J Grugliasco, 2 février 1914. Fête de la Purification. Mes Très Chers Frères, SOYONS DES SAINTS ET DES SEMEURS DE SAINTETÉ tel est le souhait principal qu'au premier jour de cette année je fis à la Communauté de la Maison-Mère réunie pour la cérémonie traditionnelle. Là, se trouvaient les Frères du second noviciat qui représentaient presque toutes les parties du monde. Aussi, dans ma pensée, ce souhait, si grand dans sa signification et son objet, était-il destiné à tous nos Frères, postulants et juvénistes de nos diverses provinces. Se faire Frère, c'est s'engager à se faire saint , disait le Vénérable Père Fondateur. Par conséquent, en vous souhaitant, M. T. C. F., de travailler à devenir des saints, nous sommes pleinement dans la pensée du Vénérable Père. Ce souhait, qui nous est proposé en temps bien opportun, sera, par sa réalisation, un excellent moyen pour nous préparer à la célébration du centenaire qui s'approche. Plus que trois ans ! Et nous devons tous avoir grandement à cœur qu'en 1917, il y ait dans tout l'Institut une abondante réalisation des souhaits du Vénérable Père. Sans nul doute, en assignant ce but fondamental de sainteté personnelle comme objet de nos efforts, il avait aussi dans sa pensée la sanctification des autres par l'éducation chrétienne donnée à la jeunesse. C'est surtout en travaillant avec un redoublement de zèle à l'accomplissement de cette mission si noble, si méritoire et si appréciée dans l'Eglise, que nous serons efficacement des semeurs de sainteté, comme il l'a été lui-même en fondant, la Congrégation d'éducateurs religieux qu'est la nôtre. Au cours des vingt-trois années qu'il a consacrées à la fondation et au développement de son Institut, le Vénérable Père a formulé beaucoup de désirs et de souhaits. Nous les connaissons pour les avoir lus et entendu lire peut- être bien des fois. Néanmoins l'occasion est opportune d'en rappeler ici quelques-uns à votre attention spéciale, et, de préférence, ceux qu'il exprima au moment où il allait quitter cette terre d'exil pour une vie meilleure. Dans sa pensée, ces souhaits s'adressaient non seulement aux Frères qui vivaient en 1840, mais à tous les Petits Frères de Marie qui devaient se succéder dans la, suite des âges, et, par conséquent, à nous qui, après trois quarts de siècle, composons actuellement l'Institut. Je désire qu'une entière et parfaite obéissance règne toujours parmi les Petits Frères de Marie, que les inférieurs, envisageant dans les supérieurs la personne de Jésus- Christ, leur obéissent de cœur et d'esprit, renonçant toujours, s'il est besoin, à leur volonté et
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Circ. Sup. 14.1

V. J. M. JGrugliasco, 2 février 1914.

Fête de la Purification.Mes Très Chers Frères,SOYONS DES SAINTS ET DES SEMEURS DE SAINTETÉ tel est le souhait principal qu'au pre-

mier jour de cette année je fis à la Communauté de la Maison-Mère réunie pour la cérémonie traditionnelle.

Là, se trouvaient les Frères du second noviciat qui représentaient presque toutes les parties du monde. Aussi, dans ma pensée, ce souhait, si grand dans sa signification et son objet, était-il destiné à tous nos Frères, postulants et juvénistes de nos diverses provinces.

Se faire Frère, c'est s'engager à se faire saint, disait le Vénérable Père Fondateur. Par conséquent, en vous souhaitant, M. T. C. F., de travailler à devenir des saints, nous sommes pleinement dans la pensée du Vénérable Père.

Ce souhait, qui nous est proposé en temps bien opportun, sera, par sa réalisation, un excellent moyen pour nous préparer à la célébration du centenaire qui s'approche.

Plus que trois ans !Et nous devons tous avoir grandement à cœur qu'en 1917, il y ait dans tout l'Institut une

abondante réalisation des souhaits du Vénérable Père.Sans nul doute, en assignant ce but fondamental de sainteté personnelle comme objet

de nos efforts, il avait aussi dans sa pensée la sanctification des autres par l'éducation chré-tienne donnée à la jeunesse. C'est surtout en travaillant avec un redoublement de zèle à l'ac-complissement de cette mission si noble, si méritoire et si appréciée dans l'Eglise, que nous serons efficacement des semeurs de sainteté, comme il l'a été lui-même en fondant, la Congrégation d'éducateurs religieux qu'est la nôtre.

Au cours des vingt-trois années qu'il a consacrées à la fondation et au développement de son Institut, le Vénérable Père a formulé beaucoup de désirs et de souhaits.

Nous les connaissons pour les avoir lus et entendu lire peut-être bien des fois. Néan-moins l'occasion est opportune d'en rappeler ici quelques-uns à votre attention spéciale, et, de préférence, ceux qu'il exprima au moment où il allait quitter cette terre d'exil pour une vie meilleure. Dans sa pensée, ces souhaits s'adressaient non seulement aux Frères qui vivaient en 1840, mais à tous les Petits Frères de Marie qui devaient se succéder dans la, suite des âges, et, par conséquent, à nous qui, après trois quarts de siècle, composons actuellement l'Institut.

1° Je désire qu'une entière et parfaite obéissance règne toujours parmi les Petits Frères de Marie, que les inférieurs, envisageant dans les supérieurs la personne de Jésus-Christ, leur obéissent de cœur et d'esprit, renonçant toujours, s'il est besoin, à leur volonté et à leur jugement propres. Qu'ils se souviennent que c'est l'obéissance principalement qui est la base et le soutien d'une Communauté.

2° Je vous prie aussi, mes bien chers Frères, DE TOUTE L'AFFECTION DE MON AME, de faire en sorte que la sainte charité se maintienne toujours parmi vous, qu'il y ait toujours par-mi les. Petits Frères de Marie un même cœur et un même esprit. C'est le vœu de mon cœur LE PLUS ARDENT à ce dernier moment de ma vie. Oui, mes très chers Frères, écoutez les der-nières paroles de votre père, ce sont celles de notre bien-aimé Sauveur : Aimez-vous les uns les autres.

3° Je demande encore au bon Dieu et je souhaite de toute l'affection de mon âme que vous persévériez fidèlement dans le saint exercice de la présence de Dieu, l'âme de la prière, de l'oraison, de toutes les vertus.

Que l'humilité et la simplicité soient toujours le caractère des Petits Frères de Marie.Qu'une tendre et filiale dévotion à la Très Sainte Vierge anime les Frères dans tous les

temps et dans toutes les circonstances. Faites-la aimer partout autant qu'il vous sera pos-sible. C'est Elle qui est la première supérieure de la Société.

4° Soyez fidèles à votre vocation, aimez-la et persévérez-y avec courage. Conservez-vous dans un grand esprit de pauvreté et de détachement. Il y a des peines pour vivre en bon religieux, mais la grâce adoucit tout. Jésus et Marie vous aideront. D'ailleurs la vie est bien courte et l'éternité ne finira jamais.

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Daigne la bonne Mère vous conserver, vous multiplier et vous sanctifier !Comme ces souhaits sont beaux ! Combien ils doivent nous être chers !Les dernières et suprêmes volontés d'un bon Père, ses derniers désirs ne revêtent-ils

pas pour des enfants bien nés une sorte de caractère sacré? Les enfants n'ont-ils pas à cœur de s'y conformer avec une religieuse fidélité?

Ainsi en sera-t-il de nous, M. T. C. F. Nous nous attacherons plus que jamais à réaliser en chacun de nous, en chacune de nos maisons, en chacune de nos Provinces et dans l'Ins-titut en général, les suprêmes souhaits de notre Vénérable Père.

Et maintenant, M. T. C. F., laissez-moi vous dire combien nous avons été touchés des sentiments de piété filiale qui étaient la note dominante dans les souhaits qui nous sont ve-nus de toutes les provinces et qui étaient adressés au Supérieur Général et aux Membres du Régime.

Recevez-en nos meilleurs sentiments de religieuse reconnaissance et la nouvelle assu-rance de tout notre dévouement à vos meilleurs intérêts personnels et aux oeuvres qui vous sont confiées.

Bénissons le Seigneur de voir, dans ces échanges de sentiments réciproques à l'occa-sion des-fêtes de Noël et de la nouvelle année, un signe que l'esprit de famille tant recom-mandé par le Vénérable Père se maintient et même se fortifie dans l'Institut.

Terminons par un dernier souhait. Que pendant le cours de l'année 1914, on fasse dans tout l'Institut de constants et généreux efforts pour aller en progressant d'une manière continue dans la voie de l'imitation vraiment effective du Vénérable Père et de nos Frères des premiers temps pour l'estime et la pratique de la vertu de mortification proposée comme fruit principal des dernières retraites annuelles.

NOS CONSTITUTIONS

I. - Dans plusieurs de nos précédentes circulaires, je vous ai entretenus de la- question de nos Constitutions. Dans celle du 2 février 1913, je vous annonçais que, s'il plaisait à Dieu, nous reviendrions sur ce sujet capital.

On ne dira jamais trop l'importance qu'il faut attacher, dans un Institut religieux, aux Constitutions qui le régissent.

Assises sur le roc solide de l'autorité du Saint-Siège qui les a approuvées et confir-mées, elles constituent la base inébranlable sur laquelle repose l'édifice de l'Institut; elles constituent en outre, dans leurs détails, l'assemblage organisé avec poids et mesure des di-verses parties qui le composent.

Les hommes se succèdent et passent; les événements divers se succèdent et passent aussi; les gouvernements, favorables ou hostiles, des divers pays se succèdent et passent de même ; il peut survenir dans un Institut des périodes de prospérité : l'histoire est là pour nous le dire.

Mais ce qui ne change pas, ce qui ne passe pas, ce sont les Constitutions ; elles ont, en cela, quelque ressemblance avec le Décalogue.

Elles sont un point d'appui fixe, invariable, permanent qui permet, dans tous les temps et dans tous les pays, d'orienter dans une voie sûre la marche de l'Institut et de ses membres.

Les diversités de climats, de langues, de coutumes, de formes de gouvernement des pays où sont établis aujourd'hui les Petits Frères de Marie, et de ceux où ils s'établiront dans l'avenir, pourraient être des causes d'altération dans l'esprit et le caractère qu'a voulu nous donner le Vénérable Père Fondateur.

Les Constitutions bien comprises et bien pratiquées sont et seront toujours là pour conjurer ce péril.

Par ces quelques considérations, nous voyons, M. T. C. F., combien grands et précieux sont les avantages particuliers et généraux que nous procurent nos Constitutions.

Ayons donc pour elles une estime toujours croissante. Ce ne serait même pas trop que de demander à tous nos Frères d'avoir un culte pour ces Constitutions.

Le vénéré et regretté Frère John, qui vient de nous quitter pour une vie meilleure, avait, je puis, et je suis heureux d'en témoigner en bonne connaissance de cause, avait, dis-je, et à un haut degré, cette estime et ce culte.

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II - J'ai la confiance que nous ferons un travail profitable à l'Institut en appelant l'atten-tion de tous nos Frères sur quelques articles particuliers des Constitutions.

Il vous souvient, M. T. C. F., que, dans la circulaire du 2 février 1912 j'insistai très forte-ment sur la signification et la portée de l'article 144. On ne saurait trop y revenir et trop se convaincre des prescriptions qu'il contient.

Aujourd'hui, fixons notre attention sur sa dernière partie : « C'est un très grave devoir pour le Frère Supérieur Général de faire usage de son autorité pour faire arriver l'Institut au plus haut degré de prospérité possible. »

Pour obtenir dans une aussi large mesure que possible ce résultat que nous désirons tous, il y a des obstacles à éviter ou à surmonter et des moyens positifs à mettre en oeuvre.

C'est précisément ce qui fait l'objet des articles 206 et 207.Arrêtons-nous tout d'abord au numéro 3 de l'article 206 :Qu'on s'applique à empêcher, à réprimer et même à punir la négligence et le mépris

des petites choses et la facilité à violer les Constitutions, car un Institut est sur le penchant de sa ruine quand on y fait peu de cas des petites observances, qu'on y tolère les petites fautes et qu'on laisse impunis les manquements aux Constitutions et à l'Obéissance.

N'y a-t-il pas lieu, M. T. C. F. de nous demander si nous n'avons pas de sérieux re-proches à nous faire à ce sujet?

Pourrait-on affirmer avec vérité que, dans toutes nos provinces et dans tous nos éta-blissements, on fait grand cas de ce qui est communément connu sous le nom de petites choses !

Hélas ! hélas ! j'ai bien des raisons de croire qu'en général, nous sommes loin de la perfection sous ce rapport.

Garde-t-on fidèlement la règle du silence? Est-on attentif à parler en peu de mots et à voix basse quand on est obligé de parler pendant le temps du silence? Est-on parfaitement ponctuel à tous les exercices de communauté? Demande-t-on toujours les petites permis-sions d'usage? Evite-t-on soigneusement les petites dépenses non absolument néces-saires? Est-on toujours parfaitement exact aux prescriptions de nos Constitutions et de nos Règles concernant la tenue, le ton de voix dans les exercices de piété, la médiante à la réci -tation de l'office, la manière de faire le signe de la croix, la génuflexion à l'église, etc.?

Est-on bien exact aux nombreux petits détails réglant nos rapports avec nos supérieurs, nos confrères, nos élèves, le public, la conduite à tenir dans les récréations, les promenades, les voyages, etc.?

A-t-on sérieusement à cœur de faire bon usage des nombreux moyens indiqués au Di-rectoire Général et dans les Constitutions pour avancer dans l'esprit de foi, l'obéissance, la pauvreté, la chasteté, l'humilité, la mortification, le zèle, etc. ?

Que chacun d'entre nous s'interroge sérieusement et loyalement sur ce questionnaire et voie s'il n'a pas de réformes à opérer dans sa conduite.

Les meilleurs intérêts personnels de chacun et la bonne marche générale de l'Institut y sont grandement engagés.

Il est bien à propos de rappeler ici le sentiment du Vénérable Père Champagnat sur les Frères qui font peu de cas des petites choses.

« Il y a des religieux, dit-il, qui, tout convaincus qu'ils sont de la nécessité d'observer la règle dans les choses importantes, croient pouvoir se dispenser sans danger des petites ob-servances. C'est ici un piège des plus pernicieux : ces sortes de religieux, en se rendant. infi-dèles dans les petites choses font une foule de fautes légères, résistent sans cesse à la grâce, profitent peu des sacrements et des exercices de piété, tombent dans la tiédeur sans s'en apercevoir, et perdent le goût et l'amour de leur vocation. Quelquefois la chose va si loin, qu'ils se jettent hors de la voie sans le savoir, sans s'en douter. Oh ! que j'en ai connu qui n'ont vu l'abîme que lorsqu'ils étaient au fond !

« Je vais avancer, ajoutait le Vénérable Père, une chose qui vous surprendra, c'est que ces religieux tièdes sont plus dangereux dans une communauté que les religieux scandaleux, c'est qu'ils sont LES GRANDS ENNEMIS DE L'INSTITUT.

« En effet, ce ne sont pas les religieux déréglés et qui s'écartent tout à fait de leurs de-voirs qui sont à craindre et qui perdent les autres : d'abord parce que, grâce à Dieu, ils sont rares et qu'on les retranche du corps dès que leurs désordres sont connus; ensuite parce que leur conduite porte avec elle sa condamnation et provoque la répulsion et le blâme de tout le monde. Mais il n'en est pas de même des religieux tièdes : semblables à ces fruits qui ont

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belle apparence bien qu'ils soient piqués par des vers et pourris dans l'intérieur ; ces sortes de religieux paraissent beau coup plus vertueux qu'ils ne le sont en effet, d'où il suit qu'on les estime plus qu'ils ne le méritent. Comme on ne se méfie pas d'eux, on subit sans résistance Il leur influence, on adopte leurs sentiments, on se fait gloire de penser comme ils pensent, de faire ce qu'ils il font et d'être ce qu'ils sont.

Leurs exemples sont donc extrêmement dangereux :1° Parce que ces Frères étant généralement fidèles dans les choses graves passent

pour être vertueux et avoir de la conscience.2° Parce qu'ils ont la réputation d'hommes raisonnables, tolérants et indulgents.3° Parce qu'ils savent colorer de mille prétextes, de belles raisons, leur conduite relâ-

chée, irrégulière, leurs manquements et les licences qu'ils se donnent. 4° Parce qu'ils ne se font point scrupule de ces sortes de fautes, ce qui fait croire aux

autres que leur conduite est irréprochable et qu'il n'y a point de mal à les imiter.5° Parce que leurs mauvais exemples sont journaliers, et que, vu la faiblesse humaine

qui tend toujours au relâchement, on est porté insensiblement à les imiter. Ces religieux tièdes et qui plient les Règles à leurs caprices ont une influence terrible, et rien ne peut dire le mal qu'ils causent par leurs paroles et par leurs exemples.

Il est donc bien vrai qu'ils sont les grands ennemis de l'Institut, comme il est très cer-tain que les Frères pieux, humbles, réguliers en sont les véritables amis, les protecteurs et les soutiens. »

Les membres du deuxième Chapitre Général, dans l'instruction qu'ils adressèrent à tout l'Institut sur l'estime que nous devons faire des Règles, ne manquèrent pas d'appuyer forte-ment sur l'importance de la fidélité aux petites choses.

« Nulle observance ne leur semblera petite, disaient-ils, ne fût-ce qu'une inclination de tête. En effet, tout est grand dans le service de Dieu qui a attaché Il notre persévérance dans le bien à notre fidélité aux petites choses : Qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes (Saint Luc, XVI, 10). Il s'ensuit de ce principe qu'il ne faut pas faire ses ac-tions d'une manière superficielle et à la légère, mais y apporter toute l'application qu'exige une oeuvre par laquelle Dieu veut être glorifié et qui peut nous mériter, une récompense éter-nelle. »

Nous disons chaque matin au premier verset du dernier psaume de nos Petites Heures : Bienheureux sont tous ceux qui craignent le Seigneur et qui marchent dans ses voies !

C'est là une doctrine bien consolante, mais seulement pour ceux qui sont très fidèles aux petites choses, car l'Esprit-Saint nous dit autre part dans nos Saints Livres : Celui qui craint Dieu ne néglige rien !

Oh qu'un Frère animé de l'esprit de foi qui se pénétrera fortement de cette doctrine sur la fidélité aux petites choses, qui la goûtera, qui s'en nourrira, que ce Frère sera heureux dans la parfaite exactitude à tous les points des Règles et des Constitutions ! Avec quelle ar-deur, avec quelle ponctualité il s'y portera ! Il sait que tous ces actes, tous ces sacrifices qui lui sont demandés chaque jour, sont autant de semences de la vie éternelle, et que le moindre d'entre eux contient en germe tout le bonheur du paradis : sa gloire, ses richesses ses joies ; il se fera un bonheur de les multiplier.

C'est là le trésor particulier, le trésor par excellence qu'il aura à cœur de former à tous les moments de sa vie.

Dès le matin, à l'exemple de notre Vénérable Père Fondateur, il jettera dans ce trésor le sacrifice d'un lever très prompt, très religieux. Il sera debout au premier signal en s'écriant avec une énergique ferveur Laudetur Jesus Christus ! Et Maria Mater ejus. Amen Il n'écoute-ra jamais la paresse, la nonchalance; il saura même passer, au. besoin, sur certains ma-laises, sur certaines indispositions dont on ne se rend maître qu'en se surmontant résolument et généreusement.

A ce premier sacrifice du matin, viendront s'ajouter ensuite toutes les actions d'une jour-née pleinement religieuse : exercices de piété, leçons et instructions données aux enfants, actes d'obéissance au supérieur, actes de zèle, de patience, d'humilité, de mortification et autres vertus que les Règles font pratiquer en grand nombre chaque jour. La vie entière en est ainsi remplie. Par ce moyen, le Religieux ponctuel et fervent accumule des richesses, des mérites sans nombre pour le Ciel.

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Qui d'entre nous, M. T. C. F., voudrait être assez mal avisé pour laisser périr de si grands biens qui lui sont offerts.?

Sur la terre, il semble que nous occupons la dernière place; assez souvent nous sommes oubliés, nous sommes parfois dédaignés; il arrive plus d'une fois que les hommes ne tiennent compte ni de nos efforts ni de nos sacrifices; mais au Ciel, tout sera changé pour le Religieux fervent, ponctuel, fidèle aux petites choses. Il verra au-dessous de lui ceux mêmes qui paraissent aujourd'hui, le regarder à peine. A son tour il brillera; à son tour,5il do-minera; à son tour il nagera dans l'abondance; à son tour, il sera heureux, souverainement heureux.

Et tout cela ne sera pas pour une durée de quelques jours, de quelques années, mais pour une éternité ! Ce sera la réalisation de ce que disait l'apôtre Saint Paul dans son épître aux Romains : J’estime que les souffrances de la vie présente n'ont aucune proportion avec cette gloire qui doit un jour éclater en nous. Et dans sa deuxième aux Corinthiens : Les afflic-tions si courtes et si légères de cette vie produisent en nous le poids éternel d'une sublime et incomparable gloire.

Que de beaux exemples de la fidélité aux petites choses et de la parfaite ponctualité il m'a été donné de voir dans les visites que j'ai faites à un certain nombre de nos maisons dans les diverses parties du monde !

Quelle bonne atmosphère morale on y rencontreComme les jeunes Frères qui ont le bonheur d'être placés là s'y trouvent bien pour la

continuation de leur formation religieuse !Ils y prennent des habitudes de piété, de silence et de recueillement ; des habitudes

d'ordre, de propreté, de modestie et de bonne tenue.Leur esprit, leur cœur, leur conscience se forment et se perfectionnent comme natu-

rellement.Ils y contractent l'habitude d'estimer et d'aimer par dessus tout, les choses de Dieu et

du salut.Ils y apprennent à éviter les extrêmes, à se tenir dans le juste milieu où se trouvent tou-

jours la vertu et le bon jugement.Là, ils ont à s'exercer d'une manière presque continuelle à se surmonter eux-mêmes, et

par là, à se rendre maîtres de leur volonté et de leurs inclinations.Enfin, dans ce milieu, ils sont, très heureusement pour eux, obligés de faire cas des

moindres choses, des plus petits devoirs pour les remplir, des plus petites fautes pour les évi-ter.

Quel inappréciable avantage ces maisons procurent ainsi à l'Institut!0 mon Dieu, donnez-nous beaucoup de ces maisons ! Plus que cela, faites, Ô mon

Dieu, que, dans toutes nos maisons sans exception, on fasse grand cas des petites choses et qu'on y pratique toujours la parfaite ponctualité, comme cela se faisait certainement dans la Sainte Famille à Nazareth !

C'est par centaines qu'on pourrait cueillir les plus beaux exemples de cette parfaite fidé-lité aux petites choses dans la vie du Vénérable Père Fondateur, dans celle du vénéré Frère François, dans les actes de leurs procès de béatification, dans notre Livre des Biographies de quelques Frères et dans les nombreuses notices biographiques qui ont été publiées. C'est là un trésor très précieux dans lequel je vous exhorte à puiser abondamment pour votre édifica-tion.

Et comme Saint Augustin, M. T. C. F., vous direz Pourquoi ne ferais-je pas ce que tels et tels ont fait ? Ils étaient dans les mêmes conditions que moi; peut-être même dans des conditions moins favorables, et cependant ils ont été des modèles de vie religieuse fervente. Et je sais que Notre-Seigneur demande et attend de moi que je marche sur leurs traces.

Ce sera là certainement un bon stimulant spirituel.III. - Reste l'article 207 composé de douze numéros qui méritent tous assurément d'être

pris en sérieuse considération.De l'exactitude à les observer fidèlement et constamment dépend, pour une large part,

la bonne marche en avant de notre chère Congrégation, tant pour le nombre que pour la va-leur aux yeux de Dieu, de nos sujets et de nos oeuvres dans toutes les parties du monde.

Qui d'entre nous, M. T. C. F., ne comprend la grande importance de ce but auquel nous devons tous viser?

Mais qui veut la fin doit vouloir les moyens.

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Armons-nous donc partout d'un saint courage pour contribuer, chacun dans la mesure de nos forces, de la part d'autorité dont nous pouvons être investis, de l'ascendant que peuvent nous donner notre âge et notre expérience pour promouvoir l'observance aussi par-faite que possible des douze numéros de l'article 207.

Mon intention était de vous donner, dans cette circulaire, un commentaire sur ces douze numéros. Diverses causes m'empêchent de le faire. Mais j'invite nos Frères Provin-ciaux à se charger de ce soin dans leurs visites, et surtout pour les numéros 1, 2, 3, 4, 7, 8, 9, 10 et 11.

Quant au numéro 12, arrêtons-nous-y un peu.Avez-vous jamais bien remarqué, M. T. C. F., l'extrême importance qui y est donnée à

la dévotion à la Très Sainte Vierge comme moyen d'assurer la bonne marche de l'Institut?En vérité, pouvait-on trouver un terme d'une plus haute signification que le mot

SOUVERAIN qui a été choisi pour qualifier ce moyen?Et c'est assurément à bon escient qu'on s'est décidé à l'adopter.Aussi remarquons quels admirables résultats il produit. IL CONSERVE L'INSTITUT, IL Y

MAINTIENT LA FERVEUR ET TOUTES LES VERTUS RELIGIEUSES.Peut-on concevoir des fruits plus dignes de toute notre estime?1° La conservation de l’œuvre du Vénérable Père Champagnat répandue aujourd'hui

dans toutes les parties du monde, oeuvre si utile à l'Eglise dans les temps que nous traver-sons, où il est si nécessaire de lutter contre les courants d'irréligion par la diffusion d'une so-lide éducation chrétienne à la jeunesse.

2° Le maintien de la ferveur et de toutes les vertus religieuses.Que peut-on désirer de mieux pour toutes nos maisons que d'y voir régner la ferveur, et

pour tous nos Frères de les voir pratiquant toutes les vertus religieuses?N'est-ce pas là, pour notre Institut, le plus bel idéal religieux que nous puissions conce-

voir ?N'est-ce pas là un excellent moyen de réaliser pleinement le souhait que j'ai formulé

pour vous tous au commencement de cette circulaire?Quelle conclusion pratique allons-nous tirer de ces quelques considérations?Evidemment ce sera un redoublement de zèle pour cultiver en chacun de nous d'abord

et ensuite parmi nos élèves une vraie et solide dévotion à la Très Sainte Vierge.Que ferons-nous pratiquement pour cela?Rien de mieux assurément que de nous conformer parfaitement aux articles 5 et 6 de

nos Constitutions et au Chapitre VI de la première partie du Directoire Général.On trouve là en résumé tout ce qu'un Frère doit faire pour être un véritable serviteur de

Marie et un apôtre zélé de la dévotion à cette Bonne Mère du Ciel.Laissez-moi néanmoins préciser pour tous nos Frères et particulièrement pour ceux des

provinces lointaines, quelques points que je ne manque jamais de recommander aux retraites où il m'est donné d'assister

1° Le jeûne du samedi;2° La Communion du samedi;3° Le Catéchisme du samedi.Le jeûne du samedi a été établi dans l'Institut par le Vénérable Père Fondateur en l'hon-

neur de la Très Sainte Vierge; il est prescrit par l'article 53 des Constitutions; nos prédéces-seurs dans l'Institut et notamment ceux des premiers temps, avaient grandement à leur cette Pratique de pénitence; le fruit principal proposé aux dernières retraites est la pratique de la mortification. Ce sont là tout autant de sérieux motifs de nous montrer Partout et toujours par-faitement fidèles à cette pratique hebdomadaire de pénitence.

Grande a été ma satisfaction en constatant que nos Frères qui ont terminé leur second noviciat le 1ier janvier dernier, ont mis au nombre de leurs résolutions celle d'être toujours fi-dèles au jeûne du samedi, quel que soit le pays où ils soient placés.

Avant les Décrets de Sa Sainteté Pie X sur la Communion fréquente et quotidienne, celle du samedi était désignée dans l'Institut sous le nom de Communion de dévotion.

Elle était conseillée aux Frères pour diverses intentions dont une des principales était d'honorer la Très Sainte Vierge. Aujourd'hui que la grande majorité de nos Frères et même de nos postulants et juvénistes sont heureusement à la Communion quotidienne, celle du sa-medi peut se distinguer des autres par une ferveur plus grande et par l'intention d'obtenir pour tout l'Institut un accroissement de dévotion à Marie. J'exhorte tous nos Frères, postu-

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lants et juvénistes, à diriger ainsi leur intention dans leur Communion du samedi, et cela en plus des intentions indiquées dans le Calendrier religieux.

L'article 50 du Directoire Général invite tous les Frères employés dans l'enseignement à faire chaque semaine et le samedi autant que possible, un catéchisme spécial sur la Sainte Vierge.

Que partout on apporte un grand zèle pour bien préparer et pour bien faire ce caté-chisme.

Si nous parvenons ainsi à inspirer à nos élèves une vraie et solide dévotion à la Sainte Vierge, une dévotion qui se maintienne en eux après leur temps de scolarité et qui les ac-compagne jusqu'à la mort, nous les aurons sauvés, car Saint Bernard et avec lui d'autres docteurs de l'Eglise nous enseignent qu'un véritable serviteur de Marie ne peut périr.

Nous avons dans notre Institut une mine très riche où nous pouvons puiser abondam-ment des éléments pour faire de très bons catéchismes sur la Très Sainte Vierge, c'est l'ex-cellent ouvrage «MARIE ENSEIGNEE A LA JEUNESSE ».

Je ne saurais trop vous recommander de l'exploiter de votre mieux.Il a été déjà traduit en espagnol, en allemand et en portugais pour nos écoles où on en-

seigne dans ces langues. Il y a lieu d'en bénir le Seigneur.Nous espérons que nous pourrons avoir, sans bien tarder, une traduction en langue an-

glaise pour nos nombreuses écoles où l'on enseigne en cette langue.Il est à souhaiter que cet excellent ouvrage se répande beaucoup en dehors de l'Institut

comme moyen de propager la précieuse dévotion à Marie.Le chapitre VII de la vie du Vénérable Fondateur (2ième partie), les quatre premières sec-

tions du chapitre III de nos Principes de Perfection (2ième partie), nos diverses Circulaires sur la dévotion à Marie, voilà encore des sources riches où l'on peut puiser avec grand profit.

Il est aussi des ouvrages excellents et bien connus, écrits par des saints ou d'éminents personnages sur la Très Sainte Vierge, qui doivent avoir leur place marquée dans nos biblio-thèques, afin que nos Frères aient toute facilité pour en faire bon usage.

Je recommande ce point à l'attention de nos Frères Provinciaux et de nos Frères Direc-teurs. Il est important que partout, nos bibliothèques soient bien fournies des ouvrages qui peuvent faciliter la préparation des catéchismes en général et de ceux sur la Très Sainte Vierge en particulier.

Voilà bientôt cent ans que notre chère Congrégation éprouve les heureux effets de la protection maternelle de Marie. Elle a été vraiment et elle est encore la « RESSOURCE ORDINAIRE » de nos Frères dans tous les pays du monde. Nous pouvons avoir la ferme confiance qu'il en sera toujours ainsi à l'avenir.

Qui pourrait énumérer les traits de protection dont nous sommes redevables à cette Bonne Mère tant pour les personnes que pour les oeuvres?

Dans ce premier siècle qui touche à sa fin, que d'épreuves n'a pas eu à traverser l'Insti-tut ! Humainement parlant, quelques-unes d'entre elles étaient de nature, non seulement à arrêter sa marche en avant, mais même à le détruire complètement.

Mais la Vierge toute bonne et toute puissante veillait sur ses enfants ; et nous avons la satisfaction bien légitime de pouvoir dire aujourd'hui à sa louange et avec un sentiment de vive reconnaissance que l'Institut -a triomphé de toutes ces épreuves.

C'est d'ailleurs l'accomplissement de ce que nous pouvons considérer comme une pro-phétie de notre Vénérable Père Fondateur. Il la prononça dans une circonstance bien solen-nelle.

C'était quelques jours avant sa bienheureuse mort.Le Frère François et le Frère Louis-Marie étaient auprès de lui. Après leur avoir fait

quelques recommandations sur l'importance de l'union, il ajouta « Vous aurez beaucoup d'embarras, mais ayez confiance le bon Dieu sera avec vous, car c'est son oeuvre que vous faites, avec son secours vous vaincrez tous les obstacles que l'ennemi pourra vous susciter; puis, ne l'oubliez pas, vous avez la Sainte Vierge qui est la ressource de la maison, SA PROTECTION NE VOUS MANQUERA JAMAIS. »

Voilà 74 ans que cette promesse prophétique fut faite.Combien ne suis-je pas heureux de pouvoir en constater aujourd'hui l'accomplissement

devant tout l'Institut, comme j'eus le bonheur de le faire devant le Tribunal diocésain de Lyon lors du procès apostolique pour la béatification du Vénérable Père !

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Nous avons surtout à témoigner notre reconnaissance à notre Bonne Mère du Ciel à l'occasion de la terrible épreuve qui fondit sur les Congrégations religieuses en 1903. D'au-cuns pensaient alors, et même quelques-uns disaient : C'en est fait de l'Institut des Petits Frères de Marie; il ne survivra pas à ce terrible choc. Combien mal avisés ils étaient de porter un tel jugement !

Ils comptaient sans la protection de Celle qui est forte comme une armée rangée en ba-taille, que nous invoquons chaque jour sous les noms de Virgo potens et Auxilium Christiano-rum, de Celle qui, tant de fois déjà, a si merveilleusement protégé les fidèles contre des en-nemis puissants et redoutables.

Aujourd'hui, quand nous considérons attentivement le travail qui s'est fait dans l'Institut depuis dix ans, nous pouvons nous réjouir et bénir le Seigneur. Nous voyons en effet, tout d'abord une extension vraiment extraordinaire de nos oeuvres dans la plupart des contrées du monde, le nombre de nos provinces a doublé pour en faciliter l'administration ; le nombre de nos noviciats et de nos juvénats s'est notablement accru ; le recrutement des vocations a suivi une marche constamment, progressive surtout depuis ces dernières années; le travail de formation, parmi nous, du religieux et de l'éducateur a pu se continuer; il, a pu même se développer et s'améliorer dans un certain nombre de nos provinces; le nombre de nos re-traites annuelles a au moins triplé, et, ce qui doit surtout nous réjouir, elles se sont faites par-tout avec grande édification; les demandes de fondations nouvelles dans toutes les parties du monde se multiplient; elles deviennent de plus en plus pressantes, et souvent elles sont for-mulées ou appuyées par les plus hautes autorités ecclésiastiques et civiles.

Ce qui mérite aussi d'être noté, c'est que, Dieu aidant, il nous ait été possible de pour-voir aux grandes et multiples nécessités matérielles occasionnées par les lois de proscription et de spoliation, nécessités qui ne vont pas en diminuant, au contraire.

Evidemment, M. T. C. F., vous sentirez tous comme moi, j'en suis bien convaincu, le besoin de témoigner hautement notre reconnaissance envers la Très Sainte Vierge Marie qui continue si bien à tout faire chez nous, selon la belle et touchante expression du Vénérable Père Fondateur.

Et que ferons-nous pratiquement pour nous acquitter de ce grand devoir de la recon-naissance?

Comme je vous l'ai déjà dit nous aurons grandement à cœur qu'il y ait partout dans l'Institut un redoublement de zèle pour cultiver et faire croître parmi nous et parmi nos élèves la vraie et solide dévotion à la Très Sainte Vierge.

De plus, nous viserons à la perfection de cette dévotion en travaillant courageusement et constamment à devenir de dignes enfants de cette Céleste Mère par l'imitation de ses ver-tus.

Comme Elle, nous aimerons et pratiquerons l'humilité. Comme Elle, nous serons sain-tement jaloux de conserver toujours une parfaite pureté de corps, d'esprit et de cœur.

A son exemple, nous saurons pratiquer la parfaite obéissance, même et surtout dans les cas les plus difficiles. Nous saurons aussi accepter généreusement la sainte pauvreté avec ses conséquences, comme Elle le fit lors des rebuts de Bethléem, lorsqu'Elle eut à dé-poser son divin Fils sur la paille d'une crèche dans une étable, lorsqu'Elle eut à offrir seule-ment le prix des pauvres pour le rachat légal de Jésus au jour de la Présentation au Temple, lorsqu'Elle eut à supporter les inévitables privations de la fuite en Egypte et du séjour dans cette terre d'exil, et enfin la vie pauvre dans la maison pauvre de Nazareth.

Nous saurons aussi, à l'exemple de cette Bonne Mère, être saintement courageux dans les épreuves et afflictions de la vie, comme Elle le fut en entendant la terrible prophétie du vieillard Siméon, comme Elle le fut à la rencontre de son divin Fils sur la voie douloureuse, comme Elle le fut enfin, d'une manière si héroïque, en se tenant debout sur le Calvaire au pied de la Croix où Jésus mourait pour le salut de l'humanité !

Je ne puis mieux terminer ces considérations sur le rôle de la dévotion à la Sainte Vierge dans la question de prospérité de notre Institut, qu'en citant textuellement un passage de la vie du Vénérable Fondateur.

« Lorsque le bon Père avait recommandé une affaire à la Sainte Vierge, quelque tour-nure qu'elle semblât prendre, il était tranquille et plein de confiance : ‘’Ne craignez rien, disait-il, les apparences sont contre nous, mais Marie arrangera tout : elle saura bien écarter les dif-ficultés, dominer les événements et les faire tourner à notre avantage’’. Chose admirable ! ja-mais sa confiance n'a été trompée. »

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Soyons, M. T. C. F., les dignes fils d'un tel Père, imitons sa confiance héroïque en Ma-rie, et comme pour lui soyons en sûre, notre confiance ne sera jamais trompée.

En agissant ainsi, nous aurons contribué très efficacement à promouvoir la prospérité de l'Institut et nous aurons la satisfaction de l'avoir fait en nous conformant à un article de nos Constitutions, lesquelles sont sûrement pour nous l'expression de la volonté de Dieu.

FRÈRE JOHN

La lettre collective des Membres du Régime en date du 7 janvier dernier vous a fait connaître que Dieu a appelé à une vie meilleure notre vénéré Frère John. C'est au soir de la grande fête de l'Epiphanie qu'il rendit sa belle âme à Dieu.

On peut bien lui appliquer la parole de nos saints livres : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur

Il avait communié le matin, avait reçu deux jours avant, les derniers sacrements dans la plénitude de ses facultés, nous donnant à tous la plus grande édification par la manière dont il s'unit à tous les détails de ces suprêmes cérémonies qui sont si impressionnantes !

Combien nous fûmes édifiés aussi en entendant avec quel accent de sincère humilité, il demanda pardon au Frère Supérieur, aux Membres du Régime et aux autres Frères réunis autour de lui !

Notre édification ne fut pas moindre en voyant et en entendant avec quelle onction de piété il renouvela ses vœux de religion.

Il est parti pour son éternité surabondamment muni de tous les secours spirituels qui sont prodigués par la sainte Eglise et par l'Institut à nos Frères mourants. C'est en cela sur-tout que s'accomplit pour nous la promesse du centuple faite par notre divin Sauveur à ceux qui quittent tout pour marcher à sa suite.

Nous pouvons donc avoir pleine confiance qu'il aura trouvé bon accueil auprès du Sou-verain Juge, et qu'il sera allé grossir la phalange des trois mille des nôtres qui ont persévéré jusqu'à la fin.

Néanmoins nous continuerons à offrir pour lui nos suffrages : la responsabilité d'un su-périeur est si grande et la justice de Dieu est si parfaite, qu'elle trouve des taches même dans ses saints, comme nous le disent nos saints Livres.

Le vénéré défunt a occupé une grande place et joué un grand rôle dans l'Institut, et nous pouvons affirmer, en toute vérité, qu'il a dignement occupé cette grande place et bien rempli ce grand rôle.

Aussi fait-il un grand vide au Régime et dans les trois provinces qui étaient spéciale-ment confiées à sa sollicitude.

Je recommande tout spécialement aux Frères de ces trois provinces et aussi à tous les Frères de l'Institut de nous aider, par de ferventes prières, à préparer l'élection de celui qui doit être l'élu du Seigneur pour succéder au regretté défunt.

La longue vie religieuse (56 ans) du Frère John est une de celles dont on peut dire qu'elles ont été bien pleines et devant Dieu et devant les hommes.

La divine Providence a voulu que je me sois trouvé plus que bien d'autres, en contact avec le vénéré Frère, et je puis affirmer qu'en tout, partout, et toujours, il m'est apparu comme un religieux éminemment vertueux.

Mais ce qui le distinguait le plus, c'était :1° L'esprit sérieux.Nous avons dans notre livre des « Biographies de quelques Frères » : Frère Nivard ou

l'esprit sérieux. Ce que le Frère Jean-Baptiste a écrit de ce Frère, peut s'appliquer de tout point et même avec beaucoup plus de raison au Frère John, car il s'est trouvé dans des si-tuations où la prudence et l'esprit judicieux lui étaient particulièrement nécessaires.

Et nous savons qu'il a montré partout une rare sagacité, soit dans la direction des Frères,. soit dans la création, le fonctionnement et le développement des oeuvres d'éduca-tion, soit dans les rapports avec les diverses autorités religieuses et civiles.

Dans les cinq Chapitres Généraux auxquels il prit part en qualité de capitulant élu ou d'Assistant Général, il fut toujours remarqué comme un des plus judicieux dans les proposi-tions qu'il eut à formuler, les explications qu'il eut à donner, les renseignements divers qu'il eut à fournir.

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Ses exposés étaient clairs et précis. Il était, par excellence, l'homme de bonne et forte logique.

Les mêmes qualités se manifestaient et avec plus de fréquence, au Conseil Général de l'Institut dont il était un des plus anciens membres.

Si on parcourait en détail toutes les phases de sa longue vie religieuse on y trouverait toujours le cachet de l'esprit sérieux.

On le trouverait dans ses paroles, dans ses actes, dans ses écrits. Il a eu une très volu-mineuse correspondance soit comme Provincial soit comme Assistant général1.

Sa démarche, sa tenue, sa manière de parler et d'agir en un mot, tout dans l'extérieur de sa personne était empreint d'une grande dignité religieuse et avait un cachet de sérieux qui inspirait le respect. Ce sont là des

qualités qui conviennent tout spécialement à ceux qui ont à exercer l'autorité. C'est, comme nous le savons, ce qui caractérisait le Vénérable Père Champagnat.

2° Le culte pour tout ce qui émanait de la Sainte Église, encycliques pontificales, dé-crets des congrégations romaines, directions concernant les cérémonies sacrées, le chant li-turgique, etc.

Culte aussi en actions, en paroles et en écrits pour nos Constitutions, notre Directoire Général, nos traditions. Culte de vénération pour le Vénérable Père Fondateur, pour le véné-ré Frère François, etc.

3° Très grande dévotion envers la divine Eucharistie.Il m'a été donné, en maintes circonstances, de constater que, sur ce point, il était le

digne fils du Vénérable Père Fondateur.Rien ne lui coûtait quand il s'agissait de se procurer à lui-même et de procurer aux

autres le bonheur d'entendre la sainte messe, même, et je pourrais dire, surtout dans les voyages en mer et autres.

Que de démarches n'a-t-il pas faites pour obtenir l'autorisation d'avoir une chapelle par-ticulière avec la Sainte Réserve dans les maisons des trois provinces spécialement confiées à sa sollicitude. Il estimait, et non sans raison, que c'était un avantage de premier ordre d'avoir la facilité de faire les exercices de piété en -communauté devant le Saint Sacrement et de pouvoir faire de nombreuses visites à Notre-Seigneur dans le courant de la journée.

Quelle ne fut pas sa joie à l'apparition des Décrets de Sa Sainteté Pie X sur la Commu-nion fréquente et quotidienne ! Il la manifestait en toute occasion et ne se lassait pas de dire combien grands et nombreux en seraient les-heureux résultats. Que d'exhortations verbales et écrites il a faites depuis la promulgation de ces Décrets pour en promouvoir l'application soit parmi nos Frères soit parmi les enfants de nos Ecoles !

En ce qui le concernait personnellement, il les avait devancés en communiant fervem-ment tous les jours.

Que ne pourrions-nous pas dire encore du vénéré et regretté défunt sur son esprit de foi, son obéissance, son amour pour la pratique de la sainte pauvreté religieuse, son humili-té, sa mortification, son zèle pour l'extension du règne de Notre-Seigneur et pour le salut des âmes, sa dévotion à la Très Sainte Vierge, etc. !

Mais il faut nous borner. D'ailleurs les lettres qui suivent et que j'ai cru utile de publier dans cette Circulaire, complèteront heureusement le trop court résumé qui précède.

Grugliasco, 8 janvier 1914.Révérend Frère Supérieur Général,Vous me demandez un témoignage de bon souvenir à la mémoire du cher Frère John,

Assistant, qui vient de nous quitter, il y a deux jours, pour une Patrie meilleure. Ce témoi-gnage ne peut être que bien incomplet. Je n'hésite pas, néanmoins, à le joindre à ceux qui ne manqueront pas de vous être envoyés, car, j'ai à cœur de déplorer avec vous et avec tous les Frères la perte si sensible qui a frappé la Maison-Mère.

Dès longtemps, en Australie déjà, puis à Saint-Genis-Laval, enfin à Grugliasco, j'ai eu l'avantage de connaître cet excellent religieux et d'admirer sa piété et sa régularité, en même temps que j'étais témoin de l'estime et de l'affection dont il était entouré. Admis à pénétrer in-timement dans cette belle âme, j'ai connu la délicatesse et les hautes pensées qui l'ani-

1 : Les Frères qui auraient conservé quelques lettres de lui, voudront bien nous les envoyer en supprimant ce qui pourrait y être trop personnel. Nous pourrons en tirer bon profit pour l'édification générale.

Page 11: Champagnat – Instituto de los Hermanos Maristas …€¦ · Web viewJe n'ai pas eu l'avantage d'un long contact avec le T. C. F. John, et mes relations avec lui ont été plutôt

maient, alors que la grâce surnaturelle répandait sa douce influence de paix sur cette vie uni-forme en apparence, modeste et cachée toujours, quoique sans cesse active, pour le bien de tous, de s'a Congrégation et la gloire de Dieu.

Un détail des derniers temps.

Il y a quelques mois à peine, au retour d'un long et pénible voyage, le dernier en Aus-tralie, Nouvelle-Zélande et Océanie Centrale, le bon Frère John dut faire sa retraite annuelle, à Grugliasco, avec les grands novices. Confondu parmi eux, sans distinction de rang, il suivit, à l'édification de tous, les saints exercices. Avait-il le pressentiment de sa fin prochaine? Je puis bien le croire, quant à moi, en me rappelant le soin extrême, minutieux, volontiers dirais-je, exagéré, qu'il apporta aux affaires intimes de la conscience; si bien qu'au moment su-prême, il a pu me dire textuellement : « Mon Père, je crois qu'il n'y a rien à ajouter à ce qui a été fait à la retraite ». Bel exemple de cette préparation éloignée qui ne laisse rien à achever aux mauvais jours de la maladie, alors que les forces sont amoindries et que l'esprit est ab-sorbé par la souffrance!

Combien j'ai été édifié, et tous avec moi, de sa résignation à la sainte volonté de Dieu et du sacrifice de sa vie, présenté généreusement dès la première heure.

D'autres en raconteront les détails.Qu'il me suffise de dire que cette mort est de celles qu'on peut appeler pleines d'espé-

rances et belles devant le Seigneur, justifiant le langage de l'Eglise - Pretiosa... mors Sancto-rum, précieuse est la mort des saints.

Avec mes condoléances bien sincères,Veuillez agréer, mon Rév. Frère Supérieur Général, l'assurance de mon respectueux

dévouement en Notre-Seigneur. S. HILLERAU, S. M.,

Aumônier de la Maison-Mère.

* **

Grugliasco, le 29 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général, Le Cher Frère John ne m'est bien connu que depuis six à sept ans. Néanmoins je sais,

par ouï-dire, que les cinquante premières années de sa vie religieuse, comme les dernières dont j'ai été quelque peu témoin, furent des années parfaitement remplies.

C'est donc chargé de vertus et de mérites que le Cher Frère Assistant s'est présenté devant le Souverain Juge. Qui nous dira combien douce et mélodieuse, la parole de l'Evan-gile s'est fait entendre à sa belle âme : « Courage, bon et fidèle serviteur, vous avez été fi-dèle en beaucoup de petites choses, entrez maintenant dans la joie de votre Seigneur! »

Fidèle serviteur de son Dieu ! fidèle serviteur de l'Eglise et de son Institut! le Cher Frère John le fut dans toute l'acception du mot : Ses vertus connues de tous, ses immenses tra-vaux, son inlassable dévouement, son amour et son attachement pour sa famille religieuse, tout proclamait, dans le Cher Frère Assistant, le religieux parfait, le serviteur bon et fidèle !

Assurément, sa mort cause un vide profond parmi nous, car c'est une grande figure qui disparaît, mais son souvenir ne s'effacera pas de l'esprit de ceux qui furent ses Frères et ses amis. Sa mémoire, comme celle de l'homme juste, ne tombera point dans l'oubli, elle passera à la postérité, car, durant de longues années, ses oeuvres rappelleront le nom béni de leur promoteur et de leur soutien.

Religieux, le cher Frère John, l'était véritablement sa parfaite régularité n'avait d'égale que son éminente piété. Placé près de lui aux exercices religieux, mon admiration était parta-gée entre son attention persévérante à les suivre fidèlement dans son livre, et sa tenue tou-jours si digne et si respectueuse, cependant que, sa faible santé l'eût bien excusé un. peu s'il se fût -donné quelques aises: la pensée de Dieu présent dominait en lui la nature, aussi ses exercices de piété étaient-ils accomplis avec une perfection extérieure peu commune.

Mais c'est surtout dans l'amour de la Sainte Eucharistie que le Cher Frère Assistant pa-raissait exceller.

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Bien avant que la sainte coutume de la Communion quotidienne se fût généralisée dans l'Institut, il avait obtenu de participer journellement au Banquet divin. Une des caracté-ristiques de son amour pour Jésus au Saint Sacrement, était le plaisir sensible que lui causait le récit des hommages rendus à Jésus-Hostie dans les Congrès eucharistiques, ou encore, des nombreuses communions faites par les élèves de nos écoles, de nos pensionnats, etc., alors, sa figure s'épanouissait, il était heureux, et souvent on l'entendait s'écrier : « Ah ! voilà qui est très bien ! ». La satisfaction visible dont il jouissait, disait bien haut son amour pour Jésus-Hostie.

D'un jugement sûr, le cher Frère John était passé' maître pour démêler les questions les plus difficiles et les plus embrouillées: ses conclusions comme ses conseils étaient tou-jours marquées au coin d'une sagesse consommée. Noble et digne dans ses manières, il était d'un sang-froid imperturbable, que n'avaient même pas le don d'altérer les discussions les plus chaudes et les moins paisibles.

Très attaché à la Congrégation, il en soutenait l'esprit, les Règles et les coutumes comme un vrai fils du Vénérable Champagnat. Nul doute que le Vénérable Fondateur vivant, ne l'eût placé au nombre des plus solides « colonnes » de son Institut.

Puisse le cher défunt, du haut du Ciel où il est allé rejoindre la nombreuse phalange Mariste, avoir pour ceux qui restent, un souvenir auprès de Dieu et de la Vierge Marie qu'il a tant aimés; et prier pour notre cher Institut auquel il avait donné toute son âme, et pour lequel il a si libéralement usé toutes ses forces.

Je suis avec un profond respect et une entière soumission, Mon Très Révérend Frère Supérieur Général, Votre très humble et très obéissant serviteur,

Frère ANGÉLICUS, Assist. gén.

* **

Rome, le 10 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère,La maison s'est acquittée fidèlement des suffrages pour le repos de l'âme du très re-

gretté Frère John.Quant à moi en particulier, je ne sais pas trop que vous dire sur cet excellent Frère As-

sistant ; car je ne pourrais que vous répéter des généralités.Tout ce que je puis vous dire, mon T. R. Frère, c'est que je conserverai un souvenir im-

périssable de son sérieux dans le traitement des affaires et dans la manière de donner des conseils. Ce sérieux était accompagné .toujours d'une grande courtoisie et amabilité.

Que le bon Dieu donne l'éternel repos à cette belle âme !Veuillez agréer, mon très Révérend Frère Supérieur, les sentiments de profond respect

et d'entière soumission avec lesquels je suis,Votre très humble et très obéissant serviteur en J.M.J.

Frère CANDIDUS,Procureur Général près le Saint-Siège.

* **

Mount St-Michael, Dumfries, 9 January 1914.Very Reverend Brother Superior General,Your post cards of 1st and 2d and your letter of the 6th had us well prepared for the

very heavy loss which A bas pleased God to inflict upon us, by calling our dear Brother As-sistant to his reward (R. I. P.). You say truly that his loss will be greatly missed in your place, but 1 think there is no place where it will ho so greatly felt as in these Islands, for we were ac-customed to refer everything to him, and in all our difficulties we relied upon him, finding a solution for every difficulty.

As far as I can remember, lie never shrank from any undertaking however difficult or irk-some it might be.

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Like our Venerable Founder, no sacrifice was too great when there was question of making some one sensible of his fault or getting him to conform to duty. If arguments failed, ho did not shrink from having recourse to lowly humility to gain his adversary.

We were accustomed to regard him as the living model of every Marist virtue, and con-sequently his wonderful regularity, punctuality, piety and mortification ceased to inspire any surprise or notice. So strictly did ho keep to mortification that I constantly dreaded a refusal whenever I offered him anything out of the ordinary, even when lie was unwell and could not take the usual nourishment. Holy Mass, Holy Communion and Devotion to Our Blessed Lady seemed to me to, have been his great Devotion. Frequently in his letters when referring to some change or project, lie would say: Let us be careful not to trust to ourselves but put all these projects under the special protection of our Dear Mother who, in spite of our blunders, will make the work succeed. For years past, his usual theme at almost all exhortations was Holy Mass and Holy Communion.

Some remarked that lie was as persistent on these points as S. John The Evangelist on Charity.

The only relaxation ho seemed to enjoy was to watch the Juniors and the young Broth-ers at their games or go with them on their walks. He never missed assisting at these any time ho came to Dumfries, or whenever juniors or young Brothers were at play.

We said the office this evening, and to-morrow two masses will ho said for him, and a sung mass next Thursday.

I am, Very Reverend Brother Superior General, your most humble and obedient ser-vant,

Brother BENEDICT, Provincial.

* **

Constantinople, le 20 janvier 1914.Mon Très Révérend Supérieur,Pour le peu que j'ai connu le bon Frère John, il m'a fort édifié. Avant de l'avoir entendu

parler j'étais déjà pris de respect pour lui, tant il y avait de simplicité et de dignité en même temps dans toute sa personne ; sa tenue impeccable, son regard bon et accueillant, tout pré-venait en sa faveur.

Quand je l'entendis parler, faire une. Conférence, pendant la retraite préparatoire du Chapitre Général de 1907, je crois, je trouvai en lui un religieux bien Mariste. Il me souvient notamment l'avoir entendu parler du Vénérable Père Champagnat et de Lavalla comme au-rait fait un des premiers disciples de notre Vénérable Fondateur. On aurait dit, à l'entendre, qu'il avait vécu aux premiers temps de la fondation ; c'était avec un amour visible qu'il parlait de Lavalla, berceau de l'Institut.

Mais c'est surtout pendant les séances de la Commission qu'il présidait, au même Cha-pitre Général et dont je faisais partie, que j'ai vu le religieux régulier, attaché à son Institut, le Supérieur qui croit à sa charge, qui la considère toute, et veut la remplir le plus parfaitement possible.

J'ai en même temps remarqué le grand bon sens qui marquait toutes ses paroles, toutes ses décisions.

Rien que la Règle, mais toute la Règle, paraissait être sa devise.J'ajoute qu'une courtoisie de bon aloi se voyait partout chez lui, une politesse toute cha-

ritable, toute respectueuse, si je puis dire, rayonnait de toute sa personne.Tel est le souvenir que j'ai gardé de cet excellent religieux, de ce bon et digne Supé-

rieur.Frère ACYNDINUS,

Provincial.

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Saint-Genis-Laval, le 16 janvier 1914.

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Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Selon votre désir, j'ai donné communication de votre lettre au sujet du cher Frère John,

Assistant, aux Frères de. notre communauté de Saint-Genis. Tous nos vieillards s'accordent pour dire que le cher Frère Assistant était un saint religieux, fidèle observateur de la Règle dont il était l'image vivante; mais ils n'ont aucun fait particulier à citer de sa vie ou de ses tra-vaux.

Mon tribut d'admiration à la mémoire du saint religieux, que la mort vient de nous ravir, sera le même que celui de nos anciens, ne l'ayant guère étudié qu'à ,ses rares passages à Saint-Genis.

Cependant, je ne puis résister au plaisir, mon Très Révérend Frère, de vous narrer une toute petite histoire de sa vie de voyages, dont j'ai été le témoin.

Au mois de juillet dernier, je crois, le cher Frère Assistant de retour d'un long voyage s'arrêtait à Saint-Genis. Il était 11 heures 20 du matin.

Après les saluts d'usage et sa visite à la chapelle, le cher Frère Assistant demanda à monter dans sa chambre pour faire un peu de toilette dont il avait le plus grand besoin. Il allait commencer ce travail, déjà même il avait quitté son col de clergyman pour être plus à son aise, quand il entendit la cloche. C'était l'heure de la visite au Saint Sacrement : « Allons à la visite, me dit-il, nous Continuerons ce travail après. Je suis noir comme le diable ; mais, je pense bien que Notre-Seigneur ne m'en voudra pas trop quand même». A quelqu'un qui lui faisait remarquer qu'il avait fait sa visite à son arrivée à l'Etablissement, il répondit : « La Règle dit-elle que la visite de l'arrivée ou du départ remplacera la visite d'avant le dîner? » Et sans plus d'hésitation il se rendit à la chapelle, prit place aux stalles, fit l'édification des Frères par sa tenue recueillie et sa grande figure rendue plus ascétique encore par la fatigue d'un long voyage et les fumées d'une locomotive en fureur, qu'il n'avait pas eu le temps de faire disparaître.

Veuillez agréer, Mon T. R. Frère Supérieur, l'expression avec laquelle j'ai l'honneur de me dire :

Votre très humble et tout dévoué serviteur.Frère ELIE-MARIE,

Provincial.

* **

Grugliasco, le 10 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère,Quel bel exemplaire du vrai religieux mariste tel que Jésus et Marie doivent le concevoir

: humble toujours, modeste partout, simple en toutes choses, régulier jusqu'au scrupule, et quel modèle permanent d'édification, la mort vient de faire disparaître du milieu de nous, en nous ravissant le T. C. F. John ! ...

Pendant bien des années, j'ai connu le C. F. Assistant, soit à Saint-Genis, soit surtout ici, à Grugliasco, où je l'ai vu de plus près. Je ne saurais dire cependant si j'ai vu sa vertu s'accroître, tant elle s'est affirmée évidente et éminente à mes yeux depuis sa première ren-contre jusqu'à son dernier soupir, que j'ai ou le bonheur de recueillir.

Ce que je puis dire avec sincérité c'est que je n'ai point connu de défaillance, ni jamais constaté de dépression dans la' sereine austérité de vie, ni dans l'aimable intransigeance ré-gulière où le C. F. John semblait avoir moulé pour toujours et comme figé sa conduite reli-gieuse.

Il serait bien difficile de constater des progrès quand on ne les peut contempler que d'en bas et qu'ils se réalisent sur les sommets qui voisinent avec la perfection. Vous avez pu, vous, mon Révérend Frère, les admirer de près, et vous pouvez en témoigner. Quant à moi, je me suis maintes fois extasié devant l'attitude saisissante de piété, d'adoration et de respect du C. F. John dans ses visites au Saint Sacrement. A genoux, dans une posture rigide, le re-gard tendu vers le tabernacle, les mains jointes et les pieds joints, il me représentait invinci-blement un chérubin non pas en contemplation, mais en faction devant son Souverain Roi.

Autre détail édifiant : Je n'ai jamais entendu et je ne connais personne ayant jamais en-tendu le C. F. John manquer à la charité envers qui que ce soit. Il n'aimait pas qu'on se le permît en sa présence.

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Un troisième détail édifiant restera à jamais gravé dans ma mémoire et dans celle des nombreux Frères qui en ont été témoins dans notre salle de communauté : c'est la fidélité avec laquelle on voyait chaque soir, à l'examen particulier, le T. C. F. Assistant pointer minu-tieusement son petit carnet et mettre très soigneusement à jour sa comptabilité spirituelle.

Enfin, son respect pour l'autorité était frappant, et je garderai toujours une grande confusion des marques de déférence qu'il voulut bien me donner, de la bouche et de la main, jusque dans l'extrême faiblesse où l'avaient déjà réduit les dernières étreintes de la maladie.

Oui, le C. F. John fut un saint religieux et, comme pour confirmer cet adage que la mort est toujours un fidèle écho de la vie, des jeunes Frères, que j'avais eu l'idée de conduire à son chevet d'agonie, ne font point mystère de déclarer qu'ils sont heureux d'avoir vu mourir un saint.

Pour moi, mon Révérend Frère, qui ne l'ai point quitté à ses derniers moments, ce m'est une bien douce consolation de m'être recommandé à ses prières, de l'avoir aidé à bien mou-rir, et d'avoir, de mes mains, fermé les yeux de son corps, pendant que ceux de son âme sainte allaient s'ouvrir à la Lumière éternelle et à la contemplation de Dieu son Maître.

Frère ANDRÉ-LOUIS, Directeur.

* **

S. Maurizio Canavese, le 9 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère,Je me fais un devoir de répondre à votre désir en vous envoyant quelques mots sur le

C. F. John défunt, bien que je ne l'aie vu qu'à distance.J'en avais d'abord entendu parler très avantageusement par des Frères des missions

anglaises, à l'époque de sa nomination comme Assistant; ces Frères prétendaient que sa présence était grandement nécessaire en Australie spécialement pour régler les questions épineuses, pour lesquelles il avait un doigté spécial.

Pour moi, depuis que je le connais, j'ai toujours admiré sa tenue où beaucoup de digni-té s'alliait à une grande simplicité, mais une simplicité pleine de réserve.

J'ai toujours été édifié de sa piété qui était remarquable : durant les exercices de piété il était toujours profondément recueilli ; on le voyait attentif à noter chaque jour son examen particulier, à faire souvent le chemin de la croix et de longues stations à la chapelle.

Je n'ai pas moins admiré son esprit de mortification dans lequel il excellait, ce me semble : il se montrait facile à contenter pour la nourriture, ne se plaignant jamais, bien que l'ordinaire de la maison ne fût guère en rapport avec les usages anglais; il n'usait que rare-ment de feu dans sa chambre, avant l'installation à Grugliasco du chauffage central; il n'avait recours aux soins particuliers et aux remèdes que quand ils lui étaient imposés par l'obéis-sance. En un mot c'était un religieux édifiant en tout et partout.

C'est un précieux héritage pour la Congrégation que de tels exemples; puissent-ils être recueillis par tous et mis en valeur pour l'éternité !

Veuillez agréer, mon Révérend Frère, la nouvelle assurance du profond respect avec lequel je suis,

Votre très humble serviteur.Frère PARFAIT,

Directeur.

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San Maurizio, le 9 janvier 1914.Très Révérend Frère Supérieur,Je m'empresse de répondre à l'invitation que vous voulez bien me faire de vous adres-

ser quelques mots sur le très regretté Frère John.Je serai court, car j'ai peu connu ce digne Supérieur.J'ai toujours été frappé et édifié par la façon dont le cher Frère John s'acquittait de ses

exercices de piété. Signe de croix bien formé, tenue digne, respectueuse, modeste et morti-

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fiée, son grand buste bien droit sur le livre tenu par les deux mains. On le sentait en la pré-sence de Dieu et accomplissant un acte de religion. Il faisait son examen, son livre et son crayon à la main.

Quand tout cela est fait persévéramment, jusque dans la vieillesse, sans défaillance ap-parente, c'est, si je ne me trompe, la marque d'une âme vaillante, fortement trempée, qui a pris la grande résolution de devenir sainte et qui la tient.

Frère John avait un extérieur de saint : un certain air d'austérité tempéré par une ex-pression très douce et très simple du visage. Son regard était bon et modeste. Il était très ac-cueillant et très affable et gagnait vite la sympathie et l'affection.

Il paraissait très au courant des questions scolaires et d'éducation et se plaisait à en-courager ceux qui étudiaient la langue anglaise ! Qu'il faisait bon s'entretenir avec lui !

Vaillant et fort et en même temps doux et simple !Le cher Frère John avait toute mon estime et toutes mes sympathies.Voilà, mon Révérend Frère Supérieur, tout ce que je puis dire sur ce digne Frère Assis-

tant que nous venons de perdre.Je suis, avec un profond respect et une entière soumission, mon Très Révérend Supé-

rieur, votre très humble, très obéissant et bien affectionné serviteur.Frère JOSEPH-FIRMIN,

Maître de Novices.

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Notre-Dame de l'Hermitage, le 9 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère,C'est avec une vive émotion et une grande douleur que je viens d'apprendre la triste

nouvelle de la mort du bon et saint Frère John.Oh ! que les desseins de Dieu sont impénétrables ! Il n'y a que quelques mois que je le

revoyais, à son retour d'Océanie, en bonne et parfaite santé, tandis qu'en convalescence, j'étais encore assez fatigué; et voilà qu’il est presque subitement appelé à la récompense si bien méritée et que je suis laissé dans ce lieu d'expiation ! ....

Oui, cette récompense, il l'a bien méritée après une longue carrière pleine de piété, de régularité exemplaire, de zèle, de sacrifices et de dévouement à toute épreuve. Je voudrais avoir le talent et la mémoire assez fidèle pour relater tous ses actes d'édification envers moi, envers nos Novices et nos Frères, depuis son arrivée à Sydney, jusqu'à mon départ d'Austra-lie.

Son aimable sourire, ses manières affables, sa paternelle sollicitude surent lui gagner, dès son apparition au milieu de nous, tous les cœurs, et confirmer pour toujours ce qu'on s'était efforcé de leur apprendre sur l'esprit de notre cher Institut et la paternité de ses Véné-rés Supérieurs.

Mgr l'Archevêque de Sydney, les Evêques des diocèses voisins et le clergé en général, reconnurent en lui, dès ses premières visites, un homme supérieur en capacité, prudence, sagacité et vertu. Aussi, dès ce moment, la cause de nos oeuvres en Australie, était assurée de la protection de ces chers et éminents personnages.

Nos jeunes Directeurs et Professeurs, par trop inexpérimentés, guidés par le conseil et la grande expérience de ce bien-aimé Provincial, se virent encouragés dans leur pénible tâche, et s'élevèrent rapidement à la hauteur de leurs fonctions.

Les besoins matériels de la Mission, passèrent bien vite grâce à lui, de la gêne au confortable. Commençant par bien installer les Novices, il fit bâtir ensuite un superbe Collège pour nos nombreux pensionnaires, se constituant lui-même directeur des travaux et, comme le Vénérable Père Champagnat, y travaillant de ses propres mains.

Mais c'est à la formation religieuse surtout, qu'il aimait à donner ses meilleurs soins ; non en s'érigeant en maître immédiat, mais par ses exemples d'abord, puis, par ses sages conseils donnés à chacun selon son emploi, se rendant toujours compte qu'il avait été bien compris et obéi.

C'est ainsi qu'il tenait à ce que le Maître des Novices préparât bien ses instructions, qu'il aimait parfois à contrôler et à faire compléter au besoin, tout en lui laissant liberté com-plète dans la direction de ses Novices.

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Il avait surtout à cœur la fidèle observance de la Règle pour le lever, les Exercices de piété, le silence, la ponctualité et le bon emploi du temps. Il se trouvait toujours un des pre-miers à la Chapelle, à la salle des Exercices, au réfectoire, au travail et à la récréation, quand il n'était pas en course.

Combien n'étions-nous pas tous édifiés en le voyant, pendant les prières si recueilli, dans une posture toute respectueuse : ne s'appuyant jamais, mais reposant son corps droit sur ses deux genoux ou debout, tenant son livre des deux mains et répondant avec gravité à toutes les prières vocales !

On remarquait le soin qu'il prenait à sa perfection par la méthode sérieuse avec laquelle il faisait chaque soir son Examen particulier : notant régulièrement ses actions de la journée dans un petit carnet qui ne le quittait jamais.

Sa mortification était surprenante. Non seulement il mangeait peu à table, mais je ne l'ai jamais vu prendre quoi que ce fût entre les repas, dans ce climat si chaud où cependant on se sentait parfois bien altéré.

Si quelqu'un s'oubliait, le C. F. John lui faisait des remarques personnelles, parfois même de doux reproches, mais avec des paroles et un ton qui, loin d'aigrir le coupable, lui faisaient accepter tout avec humilité et reconnaissance et le ramenaient à son devoir.

Dans son administration, il ne faisait rien de tant soit peu important sans réunir et consulter les Membres de son Conseil.

Comme je l'ai déjà dit, il ne s'immisçait jamais dans la direction du Noviciat, du Collège, de la Maison Provinciale ou des Classes, mais laissait à chacun le soin d'agir avec une en-tière liberté, sauf à lui faire remarquer en particulier, ce qu'il y aurait à réformer ou à perfec-tionner.

Je m'arrête, Mon Très Révérend Frère, car je me sens trop impressionné en pensant que je suis pour toujours, séparé sur cette terre, de celui avec qui ensemble, pendant de nombreuses années, il m'a été donné de travailler avec tant d'harmonie et de bonne entente, dans cette chère Mission d'Australie où j'eus l'honneur de poser les fondations, mais où, notre bien regretté Défunt, le Cher Frère John, a su si bien placer le beau couronnement de l'édifice.

Il ne me reste plus qu'à bien recommander sa belle âme à Dieu, à le prier lui-même de m'aider à l'aller rejoindre un jour dans le Ciel, et à vous présenter, Mon Très Révérend Frère, à vous et à tous les Membres du Régime, mes plus sincères condoléances pour la douleur que vous cause à tous la perte de Notre Cher Frère Assistant.

J'ai l'honneur d'être, Mon Très Révérend Frère Supérieur,Votre très humble et très obéissant serviteur.

Frère LUDOVIC.

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Horn, 17 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Par une carte du Cher Frère Diogène, que je viens de trouver chez mes parents, j'ai ap-

pris la douloureuse perte que vous, mon très Révérend Frère, et toute notre Congrégation ve-nez de subir en la personne du cher Frère John Assistant, que le bon Dieu a appelé à-la ré-compense éternelle. Saint comme il était, nous n'en pouvons douter, il est au ciel. Je me rap-pelle en ce moment du bon exemple qu'il nous a donné lors de la retraite : il était un modèle pour tous les grands novices. Comme il avait pourtant, en qualité de Supérieur, une très grande responsabilité, nous ne cesserons de prier pour le repos de l'âme du cher défunt. - R. I. P.

Déjà en prenant congé du bon malade, je n'avais guère espoir de le revoir ici-bas; voilà pourquoi la bénédiction qu'il a bien voulu nous donner la veille de mon départ me faisait une si vive impression. Hélas mon pressentiment ne m'a pas trompé. La nouvelle de sa mort m'a néanmoins vivement ému et fortement peiné, parce que j'espérais encore recevoir de lui de

précieux renseignements sur les Iles, avant de me mettre en route pour cette mission importante et difficile tout à la fois. Que faire, que dire? Le bon Dieu l'a ainsi voulu, donc : Fiat !

Je suis, mon Très Révérend Frère Supérieur Général, votre humble serviteur.

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Frère HENRI-FRÉDÉRIC.

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Polistena, 20 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Je voudrais pouvoir vous dire quelque chose de particulier sur une aussi belle vie qu'a

dû être celle de notre cher Frère Assistant défunt, mais comme je ne l'ai vu qu'à de très rares intervalles, je ne puis que vous exprimer des impressions générales.

La première fois que j'ai vu le cher Frère John après sa nomination comme Assistant, j'ai été fortement impressionné par sa dignité religieuse, sa modestie, sa piété qui me parais-sait toute faite de virilité. Cette impression n'a fait que s'accentuer chaque fois que j'ai eu l'oc-casion de le voir ou de lui parler. De plus en plus, je me convainquais que c'était un saint. On voyait en lui le religieux, le vrai religieux Mariste qui n'avait qu'une pensée, qu'une préoccupa-tion : procurer la gloire de Dieu, le salut des âmes, la prospérité de la Congrégation et en par-ticulier celle des Provinces confiées à ses soins.

Ici, tous les Frères, en apprenant sa mort, ont laissé échapper cette exclamation : La Congrégation et les Provinces anglaises font une grande perte !

Nous prions pour le repos de l'âme du cher Défunt, et en même temps nous supplions notre bonne Mère de lui donner un successeur qui continue à faire prospérer nos provinces anglaises.

Je suis avec un profond respect et une entière soumission, Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,

Votre très humble et très obéissant serviteur.Frère MARIE-ABRAHAM,

Directeur.

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Santo Stefano (Vintimille), 28 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Ayant fait une absence de deux semaines, pour me refaire un peu (avec la permission

du C. F. Michaélis Assistant), ce n'est que le 23 courant que j'ai eu connaissance de votre très aimable réponse en date du 15 janvier. C'est pourquoi je n'ai guère pu vous envoyer plus tôt les quelques mots que voici, sur notre très regretté Frère John, Assistant Général.

Tout d'abord, je dois avouer que je n'ai pas eu le bonheur de connaître assez le cher et vénéré défunt, pour en parler convenablement. C'est tout à peine si j'ai pu le voir à la déro-bée, pour ainsi dire, une fois à Mondovi et quelquefois à Grugliasco, au moment des retraites du Régime.

Cependant, je puis affirmer que je garde de cet excellent Supérieur Mariste et accompli, l'impression la plus douce et la plus édifiante.

Tout prêchait en sa personne : la dignité sans affectation, la noblesse du maintien, jointe à beaucoup de simplicité; les manières toujours dignes, obligeantes, pleines de bonté et de condescendance ; la douceur de la parole et l'énergie de la volonté unies à la patience et à la délicatesse des procédés. C'était l'homme de Dieu, maître de son cœur et dominant doucement, fortement et suavement le cœur de ceux qui l'entouraient, par l'affection et par l'entraînement irrésistible de l'exemple.

Son jugement sûr et perspicace lui faisait voir à fond les situations les plus difficiles, les questions les plus complexes, et en même temps le moyen le plus opportun de tourner les difficultés pour les vaincre. C'est l'impression que j'ai gardée de lui, à la suite d'une visite de deux jours à peine, qu'il fit à Mondovi, à l'occasion d'une vêture et d'une émission de vœux annuels, il y a de cela, environ six ans.

Par un entretien que nous eûmes avec lui en cette heureuse circonstance, sur la Com-munion fréquente et quotidienne, nous avons tous pu inférer aussi que son âme était sainte-ment assoiffée de Jésus-Christ., et qu'il désirait fortement de répandre autour de lui les ar-

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deurs de la divine charité, et de conduire toutes les âmes au banquet eucharistique chaque matin.

Revenant à mes impressions personnelles, j'ajoute: sa tenue modeste, recueillie, mais très énergique, presque raide, pendant les exercices de piété ; son ton de voix pénétré de foi et d'amour, m'ont poussé à dire : « voilà bien comment devait prier notre Vénérable Père Champagnat ! »

Le bon Frère John m'a aussi laissé l'impression d'un religieux très mortifié, mais au sens mariste. Ne lui voyant boire que de l'eau à table, je pris la liberté de lui demander (en cette même visite à Mondovi) si le vin lui était contraire. Avec un sourire plein de modestie, il se contenta de me répondre : « L'eau ne m'est pas contraire et elle me convient très bien ! » cachant ainsi le principe de mortification qui le faisait agir de la sorte.

Rien donc d'affecté, d'insociable, de rude dans ses vertus, quoique très sincères, fortes, constantes. C'est l'impression que j'en ai gardée.

Cette simplicité vraiment mariste dans la pratique de la vertu, j'ai pu l'admirer aussi en bien d'autres détails, lors de cette même visite. Le temps y fut froid et très humide; il neigea tout le jour et même le lendemain; de sorte que le bon Frère Assistant dut souffrir du froid aux pieds. Néanmoins, il ne voulut pas accepter de chaufferette, parce que, disait-il, il n'en avait pas l'habitude.

Il eut même à patauger dans la neige; mais il supporta tout ce contretemps sans laisser échapper un mot de plainte; loin de là, il se montra même très gai et plaisant. Et dans la suite, en toutes circonstances, il sut toujours plaisanter aimablement sur le poétique 19 mars de Mondovi.

Mais je m'arrête, Mon Révérend Frère Supérieur Général, laissant à des plumes mille fois plus exercées que la mienne et bien mieux renseignées, de dépeindre les vertus ma-ristes pratiquées par notre regretté Frère Assistant défunt.

Nul doute, qu'il n'ait une très belle place au ciel dans la phalange mariste, ayant si bien reproduit en sa personne les vertus et l'esprit de notre Vénérable Fondateur.

Il ne me reste, Mon très Révérend Frère Supérieur Général, qu'à ajouter que ces pauvres lignes sont écrites sans prétention, et avec la conviction qu'elles ne méritent guère d'être lues.

Je profite bien volontiers de l'occasion opportune pour vous renouveler l'expression de ma reconnaissance et de mon affection et soumission entière et toute filiale.

Votre très humble et très obéissant serviteur. Frère ALFANO,

Maître des Novices.

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Notre-Dame de l'Hermitage, 19 janvier 1914.Mon Très Révérend Supérieur Général,Mille obstacles se sont opposés à vous présenter plus tôt mes humbles mais vives

condoléances, à l'occasion du décès de notre regretté Cher Frère John.Deux choses surtout m'ont fourni l'occasion d'apprécier, au-delà de tout ce que je pour-

rais dire, les qualités éminentes d'esprit et de cœur de celui que nous pleurons :1. - Les Chapitres généraux de 1880, 1883, 1893, 1903 et 1907 où j'ai eu l'honneur et

le bonheur de le voir figurer comme une des lumières les plus vives de ces Chapitres.Quelle profonde connaissance de nos Constitutions, de nos Règles, de nos

Circulaires ! etc., etc. !... Quelle ténacité à les défendre ! Quelle prudence pour en assurer le maintien !

Plusieurs fois, j'ai entendu les premiers Supérieurs dire de lui: « C. F. John! C'est par excellence l'homme à cheval sur les principes ».

Aussi, soit dans les Séances Générales, soit dans les diverses Commissions capitu-laires, ce judicieux Capitulant revenait-il sans cesse sur les principes conservatoires surtout.

2. - Devant le Tribunal Diocésain de Lyon, lors du procès du vénéré Frère François.Comment rendre la singulière déférence que lui ont témoignée tous les membres de la

Commission, à la suite de sa très remarquable déposition canonique !

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Voici d'ailleurs l'éloge que fait de lui Monseigneur Brosse, président distingué du Tribu-nal diocésain, en réponse à ma récente lettre de faire-part de décès de notre bon témoin « Le souvenir du Cher Frère John, écrit Sa Grandeur, était resté dans ma mémoire parmi tous ceux que j'ai vus au cours du Procès. Il est un des Frères qui m'avaient produit une impres-sion profonde de piété, de prudence, de savoir.

Vous le perdez sur la terre, mais vous gagnez un intercesseur au ciel. »Bel éloge ! bien mérité, n'est-il pas vrai, mon Révérend Frère Supérieur Général.Qu'il me soit permis, mon Révérendissime Frère, de vous souhaiter beaucoup de

Frères John toujours dans votre Grandissime Conseil du Régime ! ...Daignez agréer les profondes condoléances de votre bien humble serviteur,

F. MARIE-JUNIEN,vice-postulateur de la Cause du V. F. François.

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Fribourg, 29 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Le cher Frère John a toujours été pour moi le modèle achevé du vrai Petit Frère de Ma-

rie. Il était éminemment le Frère humble, modeste, accompagnant ces vertus caractéristiques d'une piété exemplaire. Je veux signaler surtout en lui, un modèle de délicatesse dans la cha-rité fraternelle, un modèle de respectueuse déférence envers l'autorité et un modèle de constance et de fermeté dans l'accomplissement de la Règle.

Frère John fut un modèle de délicatesse dans la charité fraternelle. Tous les Frères qui l'ont approché ont pu s'en convaincre. Combien de fois ne l'ai-je pas vu accueillir avec un ai-mable sourire et de charitables paroles les Frères qui se présentaient pour lui rendre quelques services. Une fois leur travail terminé, le cher Assistant les saluait gracieusement en leur disant merci. Jamais un mot d'impatience ou un signe qui témoignait du mécontente-ment. Il s'estimait toujours trop bien servi. Quel respect il avait pour la réputation du prochain ! Je ne me rappelle pas l'avoir entendu parler mal de personne. Il était aisé de voir qu'il souffrait lorsque dans une conversation quelqu'un S'oubliait sur ce point.

Par ce respect que le cher Frère John apportait dans ses rapports avec tous les Frères, il est aisé de comprendre celui qu'il témoignait aux Supérieurs, au Révérend Frère Supérieur en particulier. Il n'en parlait jamais qu'avec une vénération qui dénotait son grand esprit de foi. On sentait par ses paroles et actes que l'homme disparaissait dans le Supérieur et qu'il ne voyait en lui que le représentant de Dieu. J'avoue que j'ai été souvent très édifié par ce re-ligieux respect du cher Frère John pour l'Autorité.

Admirable aussi et surtout était son esprit de pénitence qu'il faisait consister dans la perfection de la régularité. Quelle ponctualité, quelle fidélité au silence ! Combien de fois ne l'ai-je pas vu interrompre toute conversation dès que sonnait l'heure du silence ! A ce, point de vue il a été un admirable et fructueux exemple pour la Communauté de Grugliasco bien exposée au début à manquer à cette règle par le fait du dérangement de la période d'organi-sation. Frère John se tenait discrètement retiré, ne se montrant qu'aux exercices où il devait paraître et aux récréations. Le cher Frère John m'a surtout édifié par sa tenue pieuse et tou-jours irréprochable pendant les exercices religieux. Comme elle faisait deviner sa foi en la présence de Dieu et son profond respect pour la divine Majesté ! Comme elle décelait aussi une âme appliquée à se vaincre et à s'immoler! Constamment son livre de prières à la main, il suivait d'un air recueilli les formules diverses que prononçait le récitateur. Pendant l'examen il avait encore son livre, dans lequel il dérobait sans doute sa feuille d'examen particulier; et, à la fin de l'exercice, il tirait discrètement un crayon de sa poche et on le voyait inscrire quelque chose en son carnet. Tout cela il l'a fait avec une inlassable et invariable constance.

Le cher Frère John prit généreusement sa part d'expiation dans la grande épreuve que le bon Dieu envoya à la Congrégation en 1903. Il prit, humilié mais résigné, le chemin de l'exil. A son arrivée à Grugliasco, il fut installé dans une chambre plus que modeste où il ne trouva que fort mesurés l'air et la lumière. Il s'y logea avec autant de bonheur que si c'eût été un palais. Si parfois on lui témoignait de la peine de le voir si à l'étroit et avec un si pauvre mobilier, il répondait : « Le bon Dieu ne nous a pas envoyés en exil pour que nous ayons tout à souhait »; ou bien : « Saint Joseph n'en avait pas autant en Egypte. »

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Je ne sais pas si le cher Frère John fut l'apôtre de la Communion quotidienne par la pa-role, ne l'ayant entendu que fort rarement faire des conférences, mais comme il l'a été par son exemple! Bien longtemps avant l'invitation de Pie X aux religieux à cette sanctifiante pra-tique, Frère John était un habitué de la communion quotidienne. A Saint-Genis déjà, je l'avais remarqué avec admiration se rendre chaque jour à la table sainte. Les jours où il n'y avait pas communion à la Messe de Communauté, il se rendait à la Messe de sept heures pour satis-faire son amour et sa faim de la Sainte Eucharistie. Il n'avait pas le même avantage à Gru-gliasco avant le décret, car il n'y avait qu'une Messe, mais alors il restait à la chapelle après la Messe, où il n'avait pas communié et le R. P. Aumônier faisait droit à son désir. Combien son cœur dut triompher d'aise lorsque parut le décret libérateur ôtant les barrières aux âmes de bonne volonté qui désiraient s'approcher plus librement de Notre-Seigneur ! Quelle solen-nelle approbation à la sainte habitude que ce cher Frère s'était faite depuis longtemps de la communion quotidienne!

J'estime un bonheur, de vivre en contact avec des âmes aussi constamment attentives à l'action de la grâce, aussi exemplaires en toute leur vie. Frère John a été cela pour ceux qui ont vécu à son contact et je suis persuadé que par son édification il a puissamment contribué à la gloire de Dieu et au salut des âmes.

Frère JULES-HENRI, Directeur.

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Beaucamps, 21 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère,J'ai eu l'avantage d'entendre deux conférences du cher Frère Assistant sur les deux

premiers articles des Constitutions. C'était lumineux, grave, original, intéressant, pratique. Il m'en est resté un souvenir tenace d'édification, un sentiment de religieux respect pour nos Règles, autant que de révérence pour sa personne ; il m'apparut, dès lors, comme la person-nification digne, imposante, un peu austère même, des Constitutions et des Règles.

Depuis j'ai eu plusieurs fois l'occasion de faire appel à ses lumières et à son expérience pour la mise au point de questions concernant la pratique de tel ou tel point du Directoire Gé-néral. Toujours ses réponses témoignèrent tout à la fois d'une piété très éclairée, d'un juge-ment très sûr, d'un esprit essentiellement mariste et d'un caractère très ferme. Aucune place pour l'indécision, le « flou », l'élasticité dans l'application des principes.

On a dit d'un illustre ministre anglais qu'on ne pouvait le rencontrer par hasard sous une porte cochère un jour de pluie et causer cinq minutes avec lui sans être persuadé qu'on avait devant soi la plus belle intelligence de la Grande-Bretagne. On peut dire du cher Frère John que l'on ne pouvait l'entretenir quelques instants sans deviner derrière sa figure d'ascète une âme entièrement, virilement, résolument religieuse que l'on ne fréquentait jamais sans édifi-cation et sans profit.

Parlant un jour de l'Examen particulier il disait« Voilà un moyen de perfection que les auteurs spirituels s'accordent à regarder

comme fondamental. Tous nous pensons de même ; mais où en sommes-nous pour la pra-tique? Pour en assurer le succès, luttons-nous vaillamment dix minutes chaque soir contre l'imagination vagabonde, le sommeil ou la routine? Il indiquait alors une méthode qui reste bien celle de saint Ignace, mais où chacun des cinq actes est accompagné d'une amoureuse contemplation d'une des cinq plaies de Notre-Seigneur; ainsi cinq fois de suite, les facultés tentées de se disperser sont ramenées par un objet sensible au travail de l'examen, à la re-connaissance, à la contrition, à l'amour, au ferme propos. il conseillait aussi de noter le résul-tat de son examen particulier.

« Que de Frères m'ont avoué, disait-il, qu'ils n'ont tiré un profit sérieux de cet exercice que le jour où ils ont voulu résolument s'astreindre à marquer chaque soir le nombre de leurs défaites ou de leurs victoires. »

N'ayant pu, cette année, faire sa retraite avec les Membres du Régime, le Révérend Frère l'invita en octobre dernier à se joindre aux Grands Novices qui allaient commencer la leur.

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Il en suivit tous les exercices avec une modestie, une piété, une humilité qui firent les frais de plus d'une conversation le jour de la clôture. Ne l'avait-on pas vu ne céder qu'aux pressantes instances du Frère Directeur pour prendre, au Réfectoire, la place qui lui revenait comme Assistant Général?

Ne l'avait-on pas vu, un jour que le Conseil général avait prolongé une séance à la-quelle il avait dû assister, s'approcher du Frère Directeur et s'excuser humblement de son re-tard si bien justifié?

Avec la simplicité d'un novice, ne suivait-il pas dans son Livre d'office les prières avant et après les repas comme il faisait d'ailleurs habituellement, à l'oratoire, pour les prières du matin et du soir, et les actes de la méditation?

Les mieux informés racontaient que dans les nombreux et longs voyages qu'il eut à faire comme Assistant des Iles, il notait minutieusement ses dépenses, et à son retour, en présentait fidèlement la liste détaillée au Révérend Frère Supérieur Général

Je sais en somme peu de chose sur le cher Frère John, mais du peu que je sais, il res-sort cette conviction que si l'on pouvait étudier l'histoire de cette âme, on y trouverait réunis tous les traits qui constituent la physionomie d'un saint.

A. M. D. G.Frère MARIE-ODULPHE,

Directeur du Second Noviciat.

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Fribourg, le 10 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Vous me demandez de vous écrire quelques lignes sur le vénéré et regretté Frère

John, Assistant général défunt. Je vous avoue de prime abord mon embarras. Je n'ai vu le Cher Frère John, pour la première fois, qu'en septembre 1911, à la Maison-Mère ; vous n'ignorez pas que depuis il a fait une très longue absence.

Personnellement, je n'ai donc pu recueillir que de très minimes observations. Toutefois j'en ai entendu quelquefois parler par des Frères qui le connaissaient mieux.

A tous il apparaissait comme un homme à convictions religieuses très profondes, mais dont la note distinctive semblait être une force de caractère peu commune avec cette volonté tenace qu'on se plaît à reconnaître, en général, à la race britannique.

L'un de ces Frères croyait pouvoir donner une preuve de cette admirable constance d'âme quand il disait : « Il y a trois faits sur lesquels je n'ai jamais vu varier le Cher Frère John : communier chaque jour, suivre les prières avec son livre et marquer le résultat de son examen particulier. »

Et le Frère ajoutait que depuis plus de vingt ans, bien avant le décret de S. S. Pie X, par conséquent, le vénéré défunt communiait chaque jour sans s'inquiéter de ce qui se faisait autour de lui.

Ces trois faits, petits en apparence, me paraissent si représentatifs, si expressifs d'une grande physionomie religieuse par la somme d'énergie qu'ils supposent qu'à ,eux seuls ils suffisent, je crois, à légitimer tous les éloges qu'on peut écrire du vénéré défunt.

Ceux qui, comme moi, n'ont pu que l'entrevoir ou l'entendre assez rarement auront été certainement frappés de son admirable tenue durant les exercices de piété et de l'accent de foi- convaincue qu'il mettait dans ses exhortations spirituelles.

Je regrette beaucoup, Mon Très Révérend Frère Supérieur Général, de ne pouvoir vous parler plus longuement du Cher Frère Assistant, mais je n'ai vraiment pas de docu-ments suffisants pour vous en écrire en connaissance de cause.

Je suis, avec un profond respect et une entière soumission, Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,

Votre très humble et très obéissant serviteur.Frère AVIT,

ancien Directeur du second Noviciat.

* **

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Beaucamps, ce 27 janvier 1914.« De prime abord, par sa haute stature, son corps émacié, sa mine ascétique, le C. F.

John, ne rassurait guère ; mais, il suffisait d'un court entretien pour dissiper toute appréhen-sion, toute méfiance. Sa bonté se révélait tôt dans ses paroles empreintes d'une douce ré-serve, et on était heureux, surpris, de trouver tant de bénignité, d'amabilité sous une appa-rence plutôt dure et sévère.

« Sa conscience était droite et timorée. Parfois, je l'ai constaté, à l'occasion d'un avis à donner, d'une décision à prendre, il parut perplexe, et il consultait Dieu avant de répondre.

« Sa piété franche et tendre m'a bien des fois impressionné et heureusement influen-cé. Dans sa jeunesse religieuse le C. F. John était d'une jovialité de bon aloi et qui lui valut l'affection de ceux qui l'entouraient.

« Selon moi, il était un beau modèle du Directeur sage et avisé, du conseiller circons-pect et sûr, du Supérieur prudent et zélé. »

F. ANSBERT-JOSEPH, Directeur.

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Arlon, le 29 janvier 1914.Je suis bien aise, Mon Très Révérend Frère Supérieur Général, de vous envoyer ces

quelques lignes.J'ai connu le cher Frère John en 1857 pendant mon noviciat à Beaucamps.Je puis affirmer qu'il était pieux sans affectation. Il faisait tous les exercices avec fer-

veur et une attention soutenue.Son caractère tout à la fois jovial et sérieux faisait que l'on aimait sa compagnie pen-

dant les récréations, où il mettait de l'entrain au jeu et savait trouver de bons mots pour égayer.

Sa charité envers tous était exemplaire ; je ne l'ai jamais vu n i entendu froisser per-sonne, toujours prêt à faire plaisir.

En un mot le Cher Frère John était édifiant pour tous.Je vous prie, Très Révérend Frère Supérieur Général, d'agréer l'hommage affectueux

de votre très humble serviteur.F. SOLUS.

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Barcelone, 28 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Je n'ai pas eu l'avantage d'un long contact avec le T. C. F. John, et mes relations avec

lui ont été plutôt rares; toutefois, suffisamment nombreuses pour me permettre de connaître un peu et d'admirer beaucoup les belles et précieuses vertus de cette âme formée de droiture et de générosité au service de Dieu.

Droiture et générosité constituent, ce semble, la caractéristique de cette vie si bien rem-plie.

« As-tu vu mon serviteur Job? » disait le Seigneur à Satan. A en juger par ce que nos yeux ont vu durant de longues années, Satan pourrait être mis aussi en défi d'avoir trouvé F. John en dehors du droit chemin du devoir et de la Règle.

Il a parcouru sa route les yeux constamment fixés au terme, ne cherchant de palliatif ni à droite, ni à gauche. Sa longue carrière semble la ligne droite qui rattache les deux ex-trêmes: le premier pas, alors que l'âme dit : « Me voici, Seigneur » et l'idéal de perfection au-quel peut atteindre le religieux qui se donne à Dieu sans réserve, et qui, après de longues an-nées de lutte, arrive à la complète maîtrise de lui-même.

Cet esprit de droiture rendit Frère John obéissant comme un enfant, simple et modeste comme un novice, ne voulant pour lui-même aucune distinction ni exception, et s'ingéniant à prendre la dernière place chaque fois que cela lui était possible et permis.

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Dans ce que nous appellerions sa vie publique, l'accomplissement du devoir dans les charges importantes qui lui furent confiées, l'action du T. C. F. John fut l'élan d'une âme pas-sionnée pour le bien et pour la gloire de Notre-Seigneur, et poursuivant ce double but avec une constante générosité. J'eus occasion de le voir prenant en main la direction des Pro-vinces qui lui étaient assignées comme Assistant Général. Ce fut comme la promulgation d'un programme de zèle qu'il a poursuivi toute sa vie, avec autant de constance que de téna-cité dans les détails: tous admirèrent en lui l'homme pratique et le religieux consommé qui prêchait de parole et d'exemple.

Ami de tout progrès bon en lui-même et dans son application, il se montra toujours homme de son temps et de son siècle, et il cultiva avec « un soin jaloux » la prospérité des oeuvres qui lui étaient spécialement confiées. D'autres diront mieux que moi tout ce que ces diverses oeuvres lui ont coûté de dévouement, de labeurs, et de sacrifices généreusement acceptés par cette âme qui en tout ne cherchait que Dieu et son bon plaisir.

A la veille de partir pour son dernier voyage en Océanie, un bon Frère qui l'avait vu à Londres en cette circonstance me disait de lui : « Il semblait que le T. C. F. Assistant n'avait encore que trente ans, tant il était plein d'activité, de désir de s'informer de tout, de remédier à tout et de promouvoir le bien partout. »

Mais, pour moi comme pour bien d'autres, le meilleur souvenir qui nous reste du T. C. F. John est dans l'impression, chaque année renouvelée et surenchérie qu'il laissait en notre esprit et en notre âme, à l'occasion des Retraites du Régime. Son air bon et modeste, sa pié-té, sa ponctualité, sa simplicité de vrai Mariste, constituaient autant de sermons que nous emportions gravés dans notre cœur, sinon dans nos cahiers de notes.

Enfin, je terminerai en disant que bien souvent la pensée ou le souvenir du Cher F. As-sistant m'a semblé la réponse vivante à la demande qu'en certaine circonstance faisait le Vé-nérable Fondateur : « Qu'est-ce ce qu'un saint ? » Notre regretté F. John peut, à bien des titres, être considéré comme un des types du Saint Mariste, comme le dépeignait le Véné-rable Fondateur.

J'espère que du haut du ciel il priera pour Vous et pour notre chère Congrégation qu'il a tant aimée et servie.

Veuillez agréer, mon Révérend Frère Supérieur Général, mes sincères sentiments de condoléances, et la filiale affection de votre très humble et très obéissant serviteur.

Frère HIPPOLYTUS,Ancien Provincial d'Espagne.

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Pommerœul, le 15 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur Général,Pendant mon séjour au Grand Noviciat, j'ai eu l'occasion de voir le Fr. John faire son

examen particulier chaque soir, avec la constance d'un novice fervent; il prenait un calepin, et sans ostentation comme sans respect humain, il notait vers la fin de l'examen ce qu'il avait à noter. Sa tenue pendant la prière était celle d'un homme qui n'a pas l'habitude de se ménager ; le corps bien droit, les deux mains jointes sur le bord du prie-Dieu de la stalle, il avait l'atti -tude d'un homme très recueilli et plein de foi en la présence de Dieu. Une fois je lui rendis vi -site dans sa chambre, à Grugliasco; il me reçut avec amabilité, me causant anglais parce qu'il savait par là me faire plaisir; puis il me prêta un livre sur l'office de la Sainte Vierge ; c'était un commentaire fort détaillé des Psaumes et des Antiennes de notre petit office ; ce qui me frappa surtout dans ce qu'il me dit au sujet de ce livre, C'est son jugement sûr ; il me fit remarquer que ce livre renfermait plusieurs interprétations des mêmes textes, que quelques-unes étaient naturelles, simples, mais que d'autres étaient « too far-fetched ». En-fin, dans une conversation que j'eus une fois avec des Frères Anglais, j'appris que le Fr. John était fort estimé, fort respecté de ses inférieurs parce que, s'il était sévère pour les autres, il l'était avant tout pour lui-même ; s'il exigeait des autres l'observation ponctuelle de la Règle, il montrait toujours l'exemple de la plus parfaite régularité, si bien qu'on ne pouvait rien lui re-procher.

Exemple de ponctualité : en l'année 1909, le Fr. John eut à voyager beaucoup ; or quelle ne fut pas ma surprise de le voir arriver à Grugliasco, le jour même de l'ouverture de la

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retraite du Régime, quelques heures avant l'ouverture! Je me dis :«C'est bien là le Fr. John ; c'est l'homme régulier par excellence ».

Frère AUGUSTE-RÉGIS,Professeur au Scolasticat.

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Mount Saint Michael, Dumfries, 28 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère Supérieur,Le cher Frère Provincial m'a demandé de vous écrire quelques mots sur le cher Frère

John (R. I. P.). Vu que je n'ai pas ou l'occasion d'observer les actions du cher défunt plus d'une semaine à la fois, mes remarques seront probablement tout à fait ordinaires et auront une forte ressemblance à celles de la généralité des notes.

Sa charité. - Quand j'étais juvéniste, et plus tard tout jeune Frère,- on m'avait dit que le cher Frère Assistant était un homme sans sympathie et très difficile pour les autres, mais. je tiens à constater que pendant tout le temps que j'étais sous sa direction, c'est-à-dire depuis que j'ai quitté le Noviciat., il y a treize ans, je l'ai toujours trouvé plein de bonté et de sympa-thie paternelle.

En même temps, il savait être sévère; mais la sévérité est obligatoire quelquefois; c'est une qualité indispensable à un bon supérieur, quand l'occasion l'exige. Il prêchait toujours la charité, et surtout la charité envers les Frères qui peut-être n'étaient pas tout ce que doit être un bon Petit Frère de Marie.

De tels Frères étaient l'objet de ses prières ferventes il les recommandait toujours aux prières des autres, et loin de leur montrer de l'antipathie, il essayait par la bonté et par la per-suasion de les ramener à la bonne manière de penser et d'agir.

Sa Mortification. - C'était bien une leçon à tous de voir le cher Frère Assistant, tout âgé qu'il était, à genoux tout le temps pendant la sainte Messe, et sans rester même les mains sur le banc devant lui, tandis qu'il priait avec grande ferveur et sans doute pour tous ses Frères dans tous les coins de sa grande province.

Je me rappelle qu'il y a quelques années, un Frère était très malade et qu'il fallait que quelqu'un restât à côté de lui pendant la nuit. Les Frères qui veillaient devaient aller à l'école le lendemain et naturellement après quelques nuits auprès du malade ils étaient fatigués. Le Frère Assistant, qui allait partir le matin à Paris et à Modane, entreprit de passer la nuit dans la chambre du malade, et là il priait presque tout le temps. C'est ainsi qu'il se sacrifiait constamment pour faire du bien à ses Frères. Le lendemain on remarquait que le Frère ma-lade allait beaucoup mieux et en outre on l'attribuait aux bonnes prières du cher Frère John.

Le bon Frère Assistant tenait toujours à suivre la vie commune et à donner le bon exemple partout. A une certaine époque de sa vie, il ne touchait pas au vin ou à la bière ; mais voyant que ceci incommodait quelquefois les Frères quand on leur donnait un verre de vin à son honneur, il changea de résolution et consentit à prendre ce qu'on lui offrait afin (c'est ce que je crois) de faire comme les autres et de n'être singulier en rien.

S'il était quelquefois sévère pour les autres, on sait bien qu'il ne s'épargnait jamais et tous les Frères de sa province l'aimaient et le respectaient, et tous se vantaient de leur Frère Assistant, qui était si bon, si sage et si juste. On conservera longtemps sa mémoire dans la province, et tout fait espérer qu'il est maintenant au ciel en compagnie du Vénérable Père Champagnat, où il intercède auprès de Dieu pour ceux qu'il a laissés ici-bas dans le champ du Seigneur.

Je suis, Mon Très Révérend Frère Supérieur, avec un profond respect et une entière soumission,

Votre très humble et très dévoué serviteur.Frère CYPRIAN-EDWARD.

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Bellengo (Italie), 13 janvier 1914.Mon Très Révérend Frère,

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J'apprends à l'instant le deuil cruel qui vous frappe, j'espérais cependant que le cher Frère John se remettrait de cette maladie ; le bon Dieu a préféré lui donner sa récompense, qui doit être bien belle. Dès demain matin, j'offrirai le S. Sacrifice pour le repos de cette âme qui vous est si chère. Permettez-moi de vous dire une fois de plus combien j'avais été édifié par le Frère John, en septembre dernier; sa parfaite régularité et sa profonde humilité m'avaient singulièrement touché. Vous aurez en Paradis un protecteur de plus qui veillera sur tous vos enfants et sur leur père commun.

Veuillez, mon Très Révérend Frère, offrir mes respectueuses condoléances, à tous les membres du « Régime » de Grugliasco et au cher Frère Directeur de la maison.

Vous savez, n'est-ce pas, quel souvenir ému et quelles consolations j'ai emportés de votre sainte maison. Bien souvent je recommanderai à Notre-Seigneur ces âmes qui ne de-mandent qu'à l'aimer davantage.

Je vous demande aussi de ne pas m'oublier auprès des deux Pères Aumôniers, du Frère Marie-Odulphe, du Fr. Athanase, et du cher Frère Sacristain.

Je me recommande à vos ferventes prières, en vous promettant un fidèle souvenir au S. Autel.

Veuillez agréer, mon Tes Révérend Frère, l'expression de ma respectueuse affection en Notre-Seigneur.

Votre bien dévoué en Jésus-Christ.J. DE MÉRIGNARGUES, S. J.

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San Pietro, Susa (Italie), 11 janvier 1914.Mon Révérend Frère,C'est avec une bien grande peine que j'ai appris la mort inattendue du cher Frère John,

que j'avais vu il y a peu de temps, à Grugliasco, encore en bonne santé.Je vous offre toutes mes condoléances en cette douloureuse circonstance, à vous, mon

Révérend Frère et à tous les membres de votre Conseil.Nous avons aussitôt prié pour le cher défunt et nous continuerons à le faire. J'ai eu un

souvenir tout spécial pour lui au Saint Autel, ayant eu le plaisir de le connaître personnelle-ment.

Nous nous serions fait un devoir d'assister aux funérailles du cher Frère, mais la lettre de faire part est arrivée après le départ du train qui nous aurait permis d'arriver à temps.

Je profite de cette occasion, mon Révérend Frère, pour vous renouveler l'hommage de mon respect et de mes sentiments tout dévoués et reconnaissants en N. S., et N. D.

P. PAJOT, M. S.,Supérieur Général.

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Lyon, 12 janvier 1914. Mon Très Révérend Frère,J'ai appris avec une vive douleur la mort de l'excellent Frère John, que j'avais apprécié

à un très haut point lors de son témoignage pour le Frère François, et je vous prie, mon Rév. Frère, d'agréer mes sincères

condoléances, et l'assurance que je prie avec zèle et ferveur pour le repos de sa belle âme, qui n'a sans doute pas de grosses dettes à acquitter. En même temps je vous remercie pour l'envoi du Bulletin; j'en trouve la rédaction parfaite, et la lecture extrêmement intéres-sante.

Vive l'Institut des Petits Frères de Marie ! Votre serviteur, S. BUY, chanoine.

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LOUIS FAURE, S. M., SUPÉRIEUR,offre au Très Révérend Frère Supérieur Général et à toute sa chère Communauté, en

son nom et au nom de tous ses confrères, ses plus respectueuses condoléances pour la perte qu'ils viennent de faire en la personne du Frère John, Assistant. Nous unissons tous nos suffrages aux vôtres pour le repos de l'âme de ce saint religieux dont l'éloge est sur toutes les lèvres. Venant de Differt, je ne saurais, pour ma part, oublier tous les précieux ser-vices qu'il a rendus avec tant de dévouement à nos jeunes missionnaires qui étaient à son égard remplis d'estime et de vénération.

Veuillez agréer encore, très Révérend Frère Supérieur Général, avec nos sincères condoléances et nos remerciements pour votre visite et votre invitation si aimables, mes sen-timents les plus respectueux.

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Dumfries, January 1914.I can lay claim to be one of the Brothers who knew Brother John longest. I would summarise his striking good qualities under two heads. One of these was evident to all, his stern adherence to duty ; the second, not so apparent at first, was his modesty and humility.

The first was well know and universally recognised, and I shall cite but one trait. Almost 50 years ago, he was my Director and one day I said to him : « Brother John you are very stickler for the rule. What bas induced you to take up and keep up such an attitude? » « I will tell you » said ho « When my noviciate was over I was sent to take charge of a kitchen at Flines. Things were in a deplorable state in that House. No rule was observed. That's why I am such a stickler for the Rule. » (I believe the Director and his subordinates abandoned their vocation and the House was closed).

To many another these circumstances would have been made an excuse for their own laxity, but to Brother John they served simply to stiffen his backbone, and confirmed him se-curely in his good principles.

The second trait in Brother John's character, not so apparent on first sight, was his modesty and humility. It is well known that Brother John's conversation had a very special charm. Some of the Glasgow priests who had known him before ho went to Australia were so impressed by his conversation that they used to draw him out on his adventures and travels, and afterwards spoke in the highest admiration of his beautiful diction. This fact and my own impressions emboldened me, two years ago, to beg of him to confide to writing his experi-ences. I begged in vain I urged him. again and again, during two days to reconsider his de-cision, but in vain. So I had to renounce my idea before his inflexible modesty. I may add that when ho was my Director, like a primitive monk, ho always carried needle and thread.

Brother JAMES, Master of Novices

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St. Joseph's College, Dumfries, 22. I. 1914Very Reverend Brother Superior General,In obedience to your request I have tried to set out, below some of my impressions of

the late Brother John, Assistant.The late Brother Assistant left on all who met him, even in a casual way, the impression

that ho was no ordinary man. His force of character, his clearness of mind and grasp of the most intricate business matters, above all, his deep, abiding religious sense marked him ,off as one chosen for a special work. Religion and religious life was of the very texture of his mind. All his thoughts, aspirations, and labours had for sole object God's glory and the wel-fare of the Institute which. ho loved with an absorbing love. The children in our schools, the Juniors, Novices and Brothers shared his whole affections and labours. Well does the writer

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remember the affection with which ho would speak of the Brother and his delicacy that no word of criticism or censure should fall, even on the least fervent.

His remarkable power of assimilating knowledge was shown by the ease with which ho kept abreast of the developments in Education. On his return from a journey which might have brought him to the ends of the Earth ho seemed to be thoroughly conversant with the latest Codes, Departmental Regulations, and details of administration, so that his advice was sought willingly by those who were living at the very centre of movement.

His features bore the impress of his great intellect and high, ascetic nature. Stern, and severe even, in exterior ho had a tender heart. It was, perhaps, one of the sad limitations of a great and saintly soul that its sternness was the feature that impressed itself most on those that met him. But below the surface there throbbed as warm and loving a heart as ever beat in human breast. Like all God's saints ho had his « hesitations » even as his life's work was drawing to a close, and it was infinitely pathetic to know that at times ho had his doubts and misgivings that perhaps ho had not laid equal stress on each phrase of the proverb : fortiter in re, suaviter in modo.

To the sick and infirm ho was kindness itself. The present writer will remember with lifelong gratitude the care with which ho nursed him through a long and almost fatal illness. Brother John was then Provincial and the writer was fresh from the Novitiate and cook in a small establishment. Until a cook could be provided, Brother John divided his spare time between the sickroom and the kitchen. All through the day and late into the night ho was at call for any want even the most unreasonable, of a fevered boy. Yet never did ho miss an ex-orcise of piety, or neglect any observance of Rule.

He might have to rise from bed two or three times in the night, still ho was up at the first sound of the bell in the morning, and his work and correspondence went on as usual during the day. At one occasion the irritability of the patient or some peculiarly unreasonable whim, which brought Brother John from his bed in the middle of the night forced from him an ejacu-lation of impatience. What was the amazement of the writer when Brother John came next morning and, kneeling by his bedside, begged his pardon for having been so hasty the night before. This was characteristic of the man. his work and the welfare of others were all in all to him. His own self, feelings, convenience, all the layer of little

comforts and trappings which men surround themselves and clay the action and aspira-tions of their souls were as nothing to him.

It has been frequently said that our Society is the poorer by his loss. That may well be. Nevertheless « more things are wrought by prayer than this world knows of ». And it is im-possible that Brother John, loving the Society as ho did, after the years of service during which it had grown into his soul, will be less zealous in its cause when ho kneels before its great Protectors in Heaven. Who knows but that ho will accomplish now many things that ho only strove after in this life? He may have his time of probation, and God grant that it will be short. After a life of pain, and struggle against ill health, of many and severe trials and di-sappointments who can begrudge him his rest and reward? To this ho bas gone with his hands full of good works ; but ho bas left for those that remain behind the memory of a noble and self-sacrificing life. However time may dim the lustre of his achievements ho will be held in life long veneration by many, and by none more so than

Your devoted Servant in J. M. J.Brother GERMANUS,

Director.

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Athlone, 19 January, 1914.Very Reverend and Dear Brother Superior General,Brother Provincial bas written to ask us to send you a few notes on our late lamented

Brother Assistant.It would indeed ho a labour of love to write at great length on the sterling worth and

heroic virtue of the great and holy Brother John, but some worthier pen than mine must do justice to such a task.

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I humbly offer you instead this short and hurried letter as a sincere though feeble tribute to his memory, from one who like so many others, mourns in his death the loss of a venerated Superior, a sure guide, a faithful friend and a tender father.

Was any one ever found who, after even the shortest acquaintance with Brother John failed to gather the impression that lie was in every sense a great man?

He was great in the possession of a most distinguished personality. His noble bearing, his ascetic appearance, his polite and kindly manner invariably inspired reverence and es-teem.

He was great in his freedom from those littleness which self-seeking - often uncon-scious - breeds in weaker men. The clear and unhesitating manner with which. ho gave a de-cision or tendered an advice not only stamped him as a man of powerful intellect and enligh-tened judgment but showed that lie was absolutely untrammelled by personal considerations of any kind.

His greatness was seen above all in the guiding principles which obviously regulated his actions throughout the course of his long and strenuous life. Solid religious convictions, boundless faith and confidence in God, ardent and personal love of Our Lord in the Blessed Sacrament - these were the qualities which inspired his daily life with a fervour and self-sacri-ficing devotedness that often amounted to positive heroism. It was his marvellous spirit of liv-ing faith that begot in him so intense and constant a piety, such deep veneration for Holy Mass and Holy Communion, and such absorbing love for the Institute which hail the good for-tune of counting him as a member.

Was it net that spirit also which enabled him. to remain calm and resolute in the midst of overwhelming difficulties and to come out from every trial and apparent calamity with a fresh-ness and renewed confidence which reassured all about him? Thus looking to God for everything and leaning on Him alone, ho became, himself, a pillar of strength on which his weaker brethren may safely rest in time of stress and danger.

And how great and lofty were the ideals which lie proposed to himself in private action as in public enterprise. Of his own conduct it might be truly said that ho served God not only with every faculty of his soul but with every muscle and fibre of his body. What a shining ex-ample ho was to all of constant application to prayer and duty ! His indomitable will, sustained by grace, enabled him to exorcise heroic self-control under great and continued sufferings while it seemed to spur him on to greater and still greater efforts to attain the perfection of fer-vour and self-immolation.

Who shall describe the ardour and energy of his devotedness to the Institute and to its members? In the details of his administration how quickly did his powerful judgement and vast experience enable him to gauge the importance or necessity of a certain lino of action, and once entered upon the path wherein ho believed lay the Holy Will of God with what per-sistence did lie follow it to the end.

The keenness with which lie realised the spiritual needs of those committed to his care, and the high idea lie entertained of the work they were called by their vocation to do, made him as intolerant of laxity or abuse -as lie was overjoyed at every manifestation of good will or generous effort. To those who could not penetrate beyond his ascetic exterior or whose con-duct was at variance with his ideals, his tenacity would at times make him appear hard and uncompromising, but not so to those who knew him more intimately and understood the nobil-ity of his motives.

That he had a great and most affectionate heart was shown by the deep and individual interest he took in all his Brothers, his tender compassion for them in their troubles and sor-rows, and above all his loving kindness to them in sickness and suffering.

It is hard in speaking of the dead whom we have regarded with esteem and affection not to fall into the error of exaggerating their good qualities, but this danger does not exist in describing the virtues of Brother John, for the more intimate one knew him the more fully one realised that he was in many respects a giant amongst men.

The Brothers of the Isles and of those other Provinces who enjoyed the privilege of be-ing under his special care will find it very hard to realise that so, great a support is at length withdrawn that Brother John is indeed no more. Their love for him and their gratitude to his memory will ensure their earnest prayers for the repose of his soul, but realising as they do his wonderful holiness and remembering his affectionate interest in each of them they will be still more inclined to seek the powerful intercession of so great a servant of God.

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Your humble and obedient servant in J. M. J.Brother BONAVENTURE.

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Bro. John (Dulles), Assistant.The first time I met Brother John was in Beaucamps in 1873. It was the time of the an-

nual Retreat, in September, and he was spending the day of cloture with us all, before return-ing to 71 Charlotte St., Glasgow. That day was a sad one for me. My dear Mother who had not been in the best of health for some time, had suddenly taken a turn for the worse, had been recommended to the prayers of the Retreatants, had died and been buried during the Retreat without my knowing anything about it. When the Retreat was over, the letters were distributed according to custom and I was called up to Brother Theophane's room, he broke to me as delicately as possible the sad news, attributing my not knowing it sooner to an over-sight in the opening of letters and also to the fact that, perhaps, it was the will of God that this should happen for my own greater spiritual good. I took the advice of my Bro. Assistant, but when I realised what had really happened and my loss, I was inconsolable. It was then I went to see Brother John to ask him to be good enough to convey the sad tidings to Brother Pro-cope who was then Director of St Mungo's Academy, who being my cousin was also a near relation of my Mother.

Brother John did more than formally promise to bear the message. He saw that I was distressed and ho tried to console me as best he could, and added in a manner that showed his own earnest conviction : « My dear Brother, you have my sympathy and my prayers for the happy repose of your dear Mother and I shall not fail to communicate to the Brother Dir-ector of Saint Mungo's the news you have confided to me - and now, for yourself, accept this trial for the love of God and in all submission, and remember that Our Blessed Lady is now taking the place of your earthly Mother, and so is now henceforth doubly your Mother. »

From the time of that interview, I did not meet Brother John till, at most once or twice, he attended general chapter and afterwards paid visits to Scotland and had a look around our Glasgow schools. On the occasion of such visits, he was always most willing to oblige in the way of saying afterwards to the -children in connection with the works of our Brothers in Mis-sionary Countries - especially Australia, and New Zealand. He had the happy knack of inter-esting his youthful audience, and of awaking in his listeners strong desires to devote them-selves to the same work as the Brothers in those far off lands.

In 1893 (June), I had the honour of welcoming, at St. Mungo's Academy, Glasgow, Brother John as the newly appointed Provincial of the British Isles.

His career as Provincial was not a long one, because his presence was required in Aus-tralia where every one was clamouring for the return of him who had grown into the very ex-istence of the Brothers of that prosperous Province section.

In 1900, Bro. John succeeded Bro. Procope as the Assistant of the Province of the Isles.

Both as Provincial and as Assistant, Brother John was to his Brothers a model, a living exemplar of the virtues delineated in Le Bon Supérieur. The qualities that seemed to have a- paramount weight, however, in his life and actions were : - 1. A deep-seated spirit of Faith. 2. An ardent love for his religious family. 3. An immense zeal for the Christian upbringing of the Children committed to our care. 4. An absorbing anxiety to train the younger members of our Society and to make them fit instruments to do the work of God with the greatest possible effi-ciency. 5. The above qualities persistently practised were the fruit of his genuine piety and of his tender devotion to Holy Communion, to Our Lord in the Tabernacle, to Holy Mass, and to his loving trust in Our Blessed Lady and the Saints.

His true love and appreciation of the Real Presence, were evident to all who observed his demeanour in church. His reverential posture, modesty, well made Sign of the Cross, pro-found genuflection, and his exactness in the practice of silence on the way to the chapel, were all plain indications that his faith was deep seated, active, and energising every devo-tional exercise. Those who heard his con amore appeals at the annual Retreats, or on the oc-casions of visits to the houses, will readily remember the simple, yet holy liberty, with which

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he drew the attention of every body to the first and most important duty of every man leaving the world to enter upon the Religious Life, viz. to serve God by the observance of His Holy Law and of the Rules of the Congregation to which God had called him. From this deep rooted piety came also his genuine love for his own religious family. How loyal he was at all times in word and act when speaking of the higher Superiors, of his Superior General ! Com-plaints against Brothers Provincials, Directors, Headmasters even were ever received by him in all charity and skilfully interpreted in a manner that very often took out completely the sting of the complaint. Again, how charitable he was, when as provincial, he found Brothers suffer-ing. I remember clearly two cases when Brother, were, dangerously ill (Glasgow and Ath-lone), Bro. John taking his turn in watching at night by the bed of the sufferer, and appealing with all the persuasiveness he could command for prayers that these loving sick ones might recover. His love for his religious family was clearly visible by his earnestness in bringing for-ward the words and actions of the Venerable Founder and those of the early Brothers of Our Congregation. Bro. John had an excellent memory and then he was able to give apt illustra-tions from his own actual experience or from the works of Our Society. Irregularity pained him exceedingly but his charity always discovered some way of exculpating the guilty one, who showed regret and was attached to his vocation.

His zeal for the Christian education was worthy of the Venerated Champagnat himself. During his visits to the establishments, much of his time in the classes was spent in catech-ising the pupils or in making them realise the beauty of our Holy Religion, and so enlisting his audience whether the pupils in the lowest classes of parish Schools or the advanced students of Colleges and Academies to consecrate the talents that God had given them to His honour and glory in whatever calling it was the Almighty's will they should follow. Hence, also he was most insistent that the Brothers should take the religious training in their classes most seri-ously in hand. When he visited the establishments, he made it a point to preside himself at the hour's Religious study upon which. he looked rightly as the next most important thing in a Marist Brothers programme to his morning meditation. Happy we, if we could but stop to think how reasonable all these efforts of our Brother Assistant were, and seriously take them to heart. Nothing I think would afford him greater pleasure in heaven. If he did not often inquire into the manner in which. the secular subjects were taught, it was not because he was indif-ferent to this part of the Brother's work, but because he knew from other sources and inspec-tions by outside authorities how matters stood in this regard. Brother John, besides, with his keen insight into the tendencies of the present day knew well that, in general, it was not the secular part of the programme that was likely to be curtailed, but he was well aware that, with us as with most teachers who are working under authorities (secular) that make too free a use of examinations and inspections, the financier's proverb might be found to apply if altered to Take cure of the Religious part, and the secular will take care of itself. Although the above statement is, on the whole, quite accurate, still it must not be inferred that our dear late Bro. Assistant was behind hand in the way of modern Codes and requirements. Astonishing as it may seem, he was au courant and perfectly up to date in the latest rules and regulations of the Education Codes of England, Ireland and Scotland and ready at a moment's notice to dis-cuss points that might at any time turn up, when he met Brothers, managers or even ins-pectors. But it was chiefly as a means of making himself conversant with the requirements of each district and of thus being able to guide the religious committed to his care that he gave so much close attention to the official issues of Education Authorities.

His letters were concise and to the point, his language was simple and clear, and his general style was not unlike that of the Rev. Bro. Théophane, when the latter was Assistant. The matter was such that it was easy to see that Brother John practised what he so earnestly preached, viz. frequent spiritual reading in the numerous works of the Society and in Ascetic authors ancient and modern. It was more or less in the same spirit that, in his hints and in-structions, he invited the Brothers Directors to keep the religious section of the Brother's Lib-raries stocked with suitable works for the Religious studies and the ascetical reading of the members of the Community ; and, in order not to overreach the amount of money allowed by the Rule, to purchase those works, a few each year, with the approval of the, Brother Provin-cial.

Bro. John was a man of strong character and indomitable will, and these, under the in-fluence and guidance of divine grace, made him conceive and carry out successfully, first, his own sanctification and secondly the works entrusted to his care by his Superiors. He was

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cautious and careful in business, an enemy of all precipitation, and he was doubly weary when the well being of his own Congregation was at shake. He was blest with a very logical mind and great judgment which enabled him to solve, with ease, difficulties that seemed insu-perable to, distinguished Church dignitaries and to, professional and business men of high standing.

I close these few rambling remarks with the words from the mass of St John Chryso-stom to whom our Dear Bro. John was very devout. « Os justi meditabitur sapientiam, et lin-gua ejus loquetur judicium. Lex Dei ejus in corde ipsius. »

Brother EZECHIEL.

* **

REV. BRO. JOHN, ASSISTANT GENERAL,At Grugliasco on the evening of the feast of the Epiphany the beautiful soul of Bro. John

passed peacefully to, his reward. A long life of service in the great vineyard ended with a most edifying death. Fortified by all the aids of Religion and the prayers of his Confreres to Our Lady of the recitation of her Office, and when those by his bedside where reciting her Rosary The prayers of the Community accompanied his soul to his Maker.

The late Bro. Assistant was remarkable as a firm upholder of the Constitutions. It was sufficient for him that they had been approved by the Church. His veneration for everything emanating from Rome, made him regard the Constitutions as a precious heritage to be guarded faithfully by each and every one of us. They were given to us by Christ's Vicar and therefore were the expression of God's Will in our regard. This conviction of the Will of God and his blessings coming to us through lawful authority, caused him to rightly look upon Au-thority as sacred. Criticism of Authority he would never tolerate. He practised submission to those over him and taught it to those under him. It was his love for the Pope and the Church that caused him to follow with so much interest the results of the Decree referring to daily Communion. Many years. before the Decree appeared he w«as a daily Communicant. In his instructions both private and public he urged the Brothers to accept in full the Decree from Rome. Speaking quite recently of the vigour displayed by the Church in many countries at the present time, he attributed it as the result of frequent communion and a justification of the Pope's motto « To restore all things in Christ ». Those who witnessed his fervour when re-ceiving the Holy Viaticum could not help but be impressed with his deep devotions towards the Blessed Sacrament.

Another of the Bro. Assistant's characteristics was strength. of character, a strong will joined to a paternal heart. His fixity of purpose was displayed early in life. Having decided to enter Religion, he made known to his parents his desire to enter a teaching Congregation, Friends endeavoured to dissuade him. It was their desire that ho should enter the sacerdotal state. « No », said ho, « I know what good was done for me by the Brothers who taught me and I wish to do in like manner for others. » Having made inquiries he learnt that a Society known as the Marist Brothers was established near by. He thereupon made application and was shortly afterwards admitted. Like all who accept the thorny path he had his trials and temptations. They came early, both from within and without. The unsympathetic handling in the first House he was employed, with solicitations from without for priesthood caused the young religious to wave ; but novenas and above all the strength ho derived from holy Com-munion, helped him to triumph. Had ho succumbed what a loss to the Society ! what a lesson there is here for Directors and all those entrusted with the formation of the young.

When he had obtained his diploma in England, ho had for sometimes the idea of doing higher studies particularly in mathematics. He wrote to the Rev. Bro. Superior about the mat-ter, but received for answer that he might study Church History. He did so and told me that it had been a source of consolation for him. He considered the difficulties of the present time as trifles compared with those of the past, when the whole world went Aryan. Not only Church History prevented him, from becoming pessimistic but was the great source from which he drew strength for himself and direction for others. He then drew the lesson how obedience to authority always brings its blessings, though at the time we may not see how it is going to be effected. He related to me the above incident only a few weeks ago, It shows his deference to authority and his spirit of faith.

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On his death bed ho gave au insight into that profound veneration that ho had for the Venerable Founder and for Bro. Francis. He always ascribed his long life in Religion as, a mi-raculous effect of prayer to the Venerable Champagne. He had been called by the Rev. Bro. Louis-Marie to St Genis for the purpose of being sent as the first Provincial to Australia. But his health was in so, bad a state that it seemed to make such a task impossible. He was pros-trate for some considerable time at the Mother-House. His lungs were affected and spitting of blood was frequent. The doctor stated that it was useless for him to undertake the voyage as he ,could not survive it, nor hope to live more than a few months. Under these circumstances, Bro. John made a pilgrimage to the Venerable Founder's tomb. Kneeling at the grave he prayed for the strength to do the work that the Superiors wished to confide to him, telling the Founder that it was his work that was concerned and therefore to aid him. The bleeding from the lungs ceased and Bro. John left for Sydney. When called to the General Chapter a few years later, ho was presented to the doctor at St Genis, as the one who not having six months to live, had now done several years work and was likely to continue. Much to the surprise of the physician, Bro. John was strong and healthy and -in no way affected in the lungs. He re-turned to Australia and for a quarter of a century was engaged in building up ,a great Province in Oceania. It was his life's work and not forgotten in the hour of death when ho begged the blessing of the Venerable Founder and Bro. Francis on the distant Province, and promised to pray for it in the life to come.

Bro. John's humility is well illustrated by the following. A Brother of New Zealand, now dead, thought that Bro. Assistant had acted with harshness towards him. It was during the Retreat and Bro. John went, down on his knees and publicly demanded pardon from the Brother if he believed himself harshly treated. The Brothers all applauded Bro. John for his action by giving him cheers immediately.

Hoping the above references to our dear Bro. Assistant's life will reach you in due time,I remainYours most obediently in J. M. J.

Brother OSMUND.Grove Ferry, 26 jan. 1914.

* **

Peck ham London, S. E., 14 January 1914.My Dear Rev. Brother,With a heart full of sorrow I write to convey to you and to all the members of the Re-

gime, on my own part and on behalf of the Peck ham Brothers, our sincere condolence on the great loss the Society bas sustained in the death of our dearly respected and deeply regretted Brother Assistant.

I do not grieve for him for I feel sure that he is enjoying the reward merited by a life of the most unselfish devotion to the work of the Society into which God had called him, and of which he was such a bright ornament by a life conspicuous in every religious virtue.

I weep rather with those he has left behind and who will feel his loss so seriously. To the Province of the British Isles, in particular, the loss is, humanly speaking, irreparable; we so greatly needed the help of his ripe experience, mature judgment and wise guidance in the difficult days through which we are passing. But God has willed to deprive us of that invalu-able assistance.

May His Holy Will be done !In a life so uniformly perfect it is not an easy task to single out salient points. Neverthe-

less, I feel sure that all who had the privilege of knowing him intimately must have been deeply impressed with the tender charity and truly paternal love he bore for all those com-mitted to his charge.

Under an exterior apparently cold and severe there beat a most affectionate and sym-pathetic heart ; and although he was inflexible on matters of principle or where there was question of Rule, yet he was full of kindness and affability to all who sought or needed his ad-vice and guidance on their trials and difficulties.

Then, will any, who were the witnesses of it, ever forget his absolute self sacrifice on an occasion when two Brothers were stricken with typhoid fever during the time of one of his vis-

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its to Glasgow some years ago? He took upon himself the whole burden of nursing them and tending to all their wants during the day and throughout many a weary night, and was in-defatigable in his attendance on them during a long and trying period, till one was snatched from this tender care by I death, and the other was nursed back to health.

Not many witnessed the tears that streamed from his eyes on that other occasion when bc returned broken-hearted from the deathbed of an excellent young Brother who died in the Dumfries Hospital.

I do not know that many of his Brothers were aware, that ho carried their name written on a little list in his missal, and that ho recommended them individually and begged for each a special grace during the intimate, communing ho held with his Divine Master during thanks-giving and also in his frequent private visits.

Surely, an ardent and unbounded charity for all his Brothers was a characteristic of our dear Brother John, who seemed to rival his namesake, the Apostle, in his insistent appeal : « My little children, love one another». Many a time have we noticed the tear glistening in our dear Bro. Assistant's eyes when ho repeated so earnestly : « Yes my very dear Brothers let us be kind and charitable ». In all things charity, charity ! charity! !

Another, characteristic of our dear departed, was an unalterable serenity of soul, arising from his wonderful spirit of faith and his entire submission to God's Holy Will.

Beset with troubles and difficulties, which would have driven many another to despair, ho never yielded to 'impulses of impatience or irritation. He took every measure dictated by human prudence to meet the particular difficulty and lead to a successful issue ; but if events did not realize the desired success ho did not lose his calm of soul or demeanour, but went on his way in peaceful and filial submission to Gold's Holy Will.

I have mentioned these two - two of the many virtues practised in such a high degree by our deeply lamented Brother Assistant.

He was a faithful imitator of our Venerable Father Founder and sought at all times to be the faithful exponent of the virtues for which our Venerable Founder -was remarkable. Full of the spirit of Father Champagnat himself, ho directed every effort to instil that spirit into his Brothers. His whole life was one continuous strife to, maintain and perpetuate the primitive spirit of the Society, the spirit of Father Champagnat.

I trust that his example and his exhortations will not be without fruit in the Province ho loved so much and for which ho did not spare himself, either in prayer or in action, that it might rise to the high level ho so ardently desired it to attain. His prayers will even now be poured forth for that desirable end. May God received them and answer them propitiously.

May he rest in peace.Your very obediently,

Brother CHRISTOPHER, Director.

* **

St Mungo's Academy, Town head, Glasgow,11 January 1914.Very Reverend & Dear Brother Superior,It is with profound sorrow and deep regret that we have indirectly heard of the unexpec-

ted death of our dear Brother Assistant, may ho rest in peace. What a loss is his death, what an irreparable loss to our poor province, and what a serious loss to the General Council.

How greatly did I admire him as a man and as a religious in life; in death, I think ho must have been magnificent and there must have hovered above his. brow the halo of a saint of whom the world was not worthy. « I ake him for all in all, we shall not look upon his like again ».

And now, dear Brother Superior, I beg you to accept, in your great sorrow, the sincere condolence and heart-felt sympathy of all the Brothers of St. Mungo's Academy, and espe-cially of

Your sorrowful servant, Brother M. LEO,

Director.

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St Kentigern's Hostel, Glasgow.Very Reverend and Dear Superior General,Before complying with Brother Provincial's request, that we should forward some edify-

ing trait of our dear Brother Assistant, perhaps you will permit me, dear Reverend Brother, to express my most sincere condolence with yourself on the great loss you have sustained and to assure you of my earnest desire to do my humble part so that our poor Province, so far as my little work goes, may not feel too much the well nigh irreparable loss it has sustained.

On the few occasions when it was my privilege to Ibo in the company of our dear Brother Assistant, I was invariably deeply impressed by his all consuming desire for the salva-tion of souls and for the extension of our dear Society.

One day I had the pleasure of travelling with him and from morning till evening the dis-cussion of various projects was interrupted only to say our Rosary and Office. He seemed never to grow tired when the subject of the formation of our young Brothers, Novices and Ju-niors was under discussion. If time permitted he usually concluded by expressions like these : « let us pray for that brother dear - let us have recourse to our Ordinary Resource, she is the head Superior and is more interested in this business than we are - let us pray to her and be more and more faithful to our daily Holy Mass and our daily Communion ».

I must say, however, that it was more the general nobility and dignity of character of our dear Brother Assistant that appealed to me, rather than any isolated incident. His whole bear-ing and attitude was an inspiration and an example. Did his humility permit, he might say with St Paul « Be ye followers of me as I also am of Christ ».

May he rest in peace! I am, with profound respect, Very Reverend Brother Superior General, Your humble and obedient servant,

Brother JUSTIN.P. S. - I enclose herewith some little tributes to the memory of our dear Departed, from

those who, were so dear to his heart, the young Brothers of St. Kentigern's Hostel.

* **

A few notes as a mark of my gratitude to the dear departed Brother John.One day on cleaning up his room I accidently came across his discipline and on my

telling him of the affair he seemed to be very much put about. He bound me to secrecy, but I think I am doing right now in telling you of it. He told me then that only for that little dear in-strument he perhaps would not be Brother John.

On my looking surprised he told me this was true as it was the only means left to him on several occasions when the devil tried to conquer him. Doubtless our enemy knew the good our good dear Brother Assistant was doing and would likely do, and he endeavoured to rob him from us. Brother Assistant them kissed « his greatest friend », the discipline, and hid it again. He ended up by saying that with the help of our tender Mother we would all persevere, only if we would remain faithful.

When sleeping in Mount St Michael's College, as soon as the first stroke of the bell went, Brother Assistant could be board jumping on to the floor saying or rather shouting our morning salutation as answering it.

I know this as I happened, once when I was ill, to, be sleeping in the room beside him. I remarked this to him when he came into my room to see me. He replied :

« Brother Edward, I promise you perseverance if you jump immediately every morning at the first sound and salute our dear Mother Mary and her loving little Son by our beautiful little motto. His eyes were full of tears at the same time. He was never so happy as when he heard of a person going to daily Communion. And after his own Holy Communion, he read over the names of every Brother he knew.

These, dear Reverend Brother, are a few things I wished to write to you in answer to your appeal for notes on our dear and revered Brother John.

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I remain your humble servant.Brother EDWARD MARY.

* **

Our dear Bro. Assistant, on every possible occasion urged me to have great confidence in our Divine Lord and never to be discouraged at the little progress I made in the practice of virtue. What he told me to do was to consider these failings as flowers growing in the garden of my soul, and as such to offer them to our Lord and tell Him the kind of flowers that grew in my garden, at the same time beseeching our Lord to accept them and sow the seeds of better plants in their place.

Our dear Brother Assistant was also most anxious t at my confidence in our Lady should be most natural to me. Don't forget, Brother, that she is our « ordinary resource », that you should go to her on all occasions and obtain everything through her intercession. I once received a little picture from our dear Brother Assistant and I begged of him as a favour to write his name on the back ; he took it and wrote the following : « Brother, like our Ven. Founder, go to Jesus through Mary ».

Brother GÉRARD.

* **

I was always particularly edified by the revered attitude which Bro. John assumed in church. He always, held his missal or office book, as the case might be, with both hands, con-stantly advised the Brothers at the retreat, to do this as an act of reverence during prayer, that they might pray with their whole body.

Each time I went to him. for spiritual direction, he asked me the question, « How about the Presence of God, Brother? As a remedy against dissipation, he always told me to say fre-quently during the day a favourite ejaculation of his, « My God I love Thee ». In advising me to say this ejaculation he used to repeat it two or three times with all possible fervour. I always listened to him with pleasure whilst he recited his three Hail Mary before his instruction. Each Hail Mary was recited with renewed effort; one really felt that ho was praying.

His Sign of the Cross at all times was made with the most profound respect.Each time ho spoke of the « Salvation of those little ones », as ho used to say, one

could see in his very countenance the desire, the zeal ho had for their salvation.In one of his letters to me, ho said, « Self sacrifice makes good teachers, good mission-

aries and good Superiors ». In his instructions ho usually introduced some praiseworthy re-marks on the work of the missionaries.

Since my school-days I have always had a deep reverence for our late Brother Assist-ant. I well remember his religious instructions and the little stories ho used to tell us of the dis-tant islands of Oceania. To the school-boys ho was known as « the big missionary brother », a title which gave him his true character. He lived and worked like a true missionary and his ideal was how ho might further the glory of God and the salvation of souls. He brought everything to bear on this ideal, and all who saw him know him at once to ho an enthusiast for Almighty God.

His love for the Blessed Eucharist was equal to his zeal for souls, and it was manifested in his whole deportment in church. In his conferences every Retreat ho spoke of his rever-ence to Our Lord in the Blessed Sacrament. During the Retreat of 1911 in my private in-terview with him, after speaking to me of daily Communion, ho said to me, with tears in his eyes « Ah Brother ! if we only knew what we have in the Holy Communion ». He said no more, but the look of love in his eyes, the tears and the fervour with which ho spoke made a deep impression on me which I hope I shall never forget.

His solicitude for our spiritual and temporal welfare was very great, and I often wondered how ho could remember the petty illnesses to which. each one was subjected, and, speaking from personal knowledge, I knew ho would stop at nothing to have an illness cured. He did not take account of expense in this matter.

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It is well known amongst the Brothers of the British Isles that ho kept a list of the names of all confided to his care, and that ho prayed for each one after his daily Communion.

In fine Brother John was to all who knew him the ideal religious superior, and all sin-cerely hope and pray that ho may now be enjoying eternal bliss. - R. I. P.

Brother MALACHY.

* **

St Joseph's Commercial College, Dumfries, 12 January 1914.

Very Reverend Brother Superior,I hasten to let you know, that I share your sorrow at the death of your Assistant Brother

John. Humanly speaking it is a big loss to the Society and especially to the British part of the Society, but Providence knows how and where to find a substitute.

The few remarks that I would make of him. His faithfulness to his duty and his confid-ence in God for the success of his work and the prudent calm means ho took to succeed.

His self mortification and his kindness to others when ,an occasion required it, or an op-portunity offered.

His ability to express his ideas, and his safe advice to, others in difficult trials.I am My very Reverend Brother Superior,Your humble and obedient servant,

Brother WILLIAM.

* **

St Kentigern's, Partickhill Road, Glasgow 11 January 1914.Dear Bro. Superior General,It is with feelings of profound grief that I am writing you these few words to tender you

and the whole Regime my deepest sympathy and that of the community for the loss we have all sustained in the death of Brother John Assistant. - R. I. P.

I remain yours profoundly grief stricken.Your obedient servant.

Brother LEWIS.

* **

St Mungo's Academy, Townhead, Glasgow, 11 January 1914.Very Reverend and Dear Bro. Superior,I have just heard from. Bro. Lewis, and with profound regret of the unexpected death of

our venerated Assistant, Brother John.His death is a terrible loss to our poor province, which can ill afford to lose such a man ;

to the whole Society of which he was such a loyal and devoted son, besides a personal loss to yourself to whom. he was always so sincerely devoted and so warmly attached.

I sincerely condole with you, very Reverend Brother, and with all the members of the Regime, at the loss of one whom you knew so intimately and whose worth you were able to appreciate.

I am afraid many of his children did not know nor appreciate him, as they ought to have done.

His life was a perfect model of what a true Little Brother of Mary and Child of Father Champagnat ought to be, and I hope and feel that he has already received the reward of his holy life.

Let us hope and pray that our Lady and Father Champagnat will send us a worthy suc-cessor, his equal would be too much to expect.

I remain, with profound respect and entire submission,Your humble and obedient servant,

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Brother EDMUND.

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St Mungo's Academy, Glasgow, 28 January 1914.Very Rev. Bro. superior General,I have known Bro . John, Assistant for 49 years. I have always admired him as a real

son of Father Champagnat. He was most exemplary on every occasion. He was thorough re-ligious. The Rule for him, was his straight road to heaven. He is a great loss, and may God send us his equal.

I am your most obedient and humble servant,Brother ELISEUS.

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EXTRAIT du RAPPORT DU C. F. AUGUSTALIS, A. G. sur la Province de Syrie.

Très Révérend Frère Supérieur Général,Muni de votre paternelle bénédiction, je quittai Grugliasco, le 23 février dernier, pour al-

ler, en votre lieu et place, faire la visite de nos Frères de la Province de Syrie. Quelques jeunes Frères m'accompagnaient. Le 24, au matin, nous arrivions à Rome.

Grâce à la bienveillante et habile diplomatie de notre C. F. Candidus, Procureur Géné-ral, dès le lendemain, nous avions le bonheur inespéré et inoubliable d'être admis à une au-dience du Souverain Pontife.

En effet, le 25 février, à 11 heures du matin, nous nous trouvions douze Frères Ma-ristes2 réunis et seuls dans une des chambres que le Saint-Père traverse, après avoir donné ses audiences privées, quand il se rend dans la grande salle où a lieu l'audience générale. Nous étions donc admirablement bien placés pour avoir à notre tour, une audience comme semi-privée.

Après une demi-heure d'attente, nous voyons le Saint-Père sortir de ses appartements, passer dans la première chambre et la deuxième, puis venir dans la troisième où nous nous étions agenouillés. En quelques mots, le C. F. Candidus nous présente au Saint-Père qui pa-raît visiblement s'intéresser à nous. Puis, passant devant chacun de nous, Sa Sainteté nous offre sa main à baiser et nous donne à chacun une bénédiction spéciale. Voyant la jeunesse qui brille sur les figures des jeunes Frères, en contraste frappant avec les barbes vénérables des trois Frères présents qui retournent en Orient où ils travaillent depuis dix ans et plus, Sa Sainteté dit plaisamment en italien, au premier jeune Frère à figure imberbe qu'Elle va bénir " Ma !.. non si potrà far niente in Oriente senza barba ... » « Si, Très Saint Père, en attendant que la barbe vienne en son temps, s'il plaît à Dieu, ces jeunes Frères feront beaucoup de bien avec Votre Bénédiction Paternelle et par le mérite de la sainte obéissance.... »

Puis, avant de passer au groupe suivant, le Saint-Père, nous annonça qu'il bénissait tout paternellement le R. F. Supérieur Général, la Congrégation tout entière, toutes nos OEuvres, nos parents, et tout spécialement les Confrères que nous allions aider et visiter, les enfants de nos écoles, ainsi que tous les objets de piété que nous avions à faire bénir.

Nous eûmes même l'avantage de revoir le Souverain Pontife repassant, pour rentrer dans ses appartements, au milieu de la salle où nous étions restés en attendant son retour. Nous nous agenouillâmes de nouveau. Le Saint-Père nous dit encore un mot aimable, nous souhaita un heureux voyage et un fécond apostolat dans ces pays d'Orient où nous étions envoyés par la Sainte obéissance et nous donna à nouveau sa paternelle Bénédiction.

2 : F Augustalis, F. Candidus, F. François-Laurent, F. Louis-Fraterne, F. Francis-Pierre et 7 jeunes Frères scolastiques (dont un Frère grec d'Athènes et un Frère roumain, se rendant tous deux à Constantinople conduits par le C. F. Fran -çois-Laurent).

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Pouvions-nous mieux commencer notre mission respective?... Mes jeunes compagnons de voyage conserveront toujours, je n'en doute pas, le souvenir de cet événement qui a em-belli leurs premiers pas vers. la vie apostolique.

Le bonheur d'avoir vu LE PAPE nous suffisait ..... Aussi, après une très rapide visite aux principaux monuments de la Ville Eternelle, nous partions pour aller nous embarquer à Mes-sine, sur le bateau italien qui nous devait conduire à Beyrouth après 4 à 5 jours de naviga-tion.

Nous quittions donc Rome, le mercredi 26, après avoir exprimé, de notre mieux sans doute, mais trop faiblement, au C. F. Procureur Général, au C. F. Directeur et à toute sa Communauté, combien nous leur étions reconnaissants de toutes leurs amabilités.

Et il nous faut mentionner ici le si bienveillant accueil que nous firent nos Frères de Polistena. Vous nous aviez accordé, T. R. F. Supérieur, pour couper notre long voyage en chemin de fer à travers toute l'Italie, de nous arrêter à Rosarno et d'aller voir cette merveille qui s'appelle l'Orfanotrofio. Sous l'habile direction de nos Frères et grâce à leur intelligent dé-vouement, cette oeuvre admirable, avec ses 160 orphelins si pieux, si disciplinés, si heureux malgré le malheur qui les a frappés3 dans leurs plus chères affections de famille, cette oeuvre, dis-je, peut bien être appelée une vraie merveille.

Et doit en être justement fier, Sa Grandeur Monseigneur Morabito, illustre Evêque de Mileto, qui, par son zèle apostolique et son ardente et inépuisable charité, lui a donné nais-sance et a favorisé jusqu'à présent son magnifique développement.

Nous en avons rapporté un réel parfum d'édification et un encouragement bien grand pour nous adonner avec plus de zèle à notre belle mission d'éducateurs religieux.

Mais, Très Révérend Frère Supérieur Général, je m'attarde beaucoup - c'est pourtant sans regret aucun - à vous parler de ce qui ne me regarde pas précisément.

Le 28 février, après avoir jeté un rapide coup d’œil sur les effrayants dégâts causés à Messine par le cataclysme du 28 décembre 1908, dégâts loin encore d'être réparés complè-tement, nous montions à bord et peu après nous voguions vers Alexandrie et enfin Beyrouth où nous arrivions heureusement Ie jeudi 6 mars.

Dès le soir même, nous étions à l'abri sous le manteau de Notre-Dame du Liban, à Am-chit, après avoir donné en passant un bonjour très rapide à nos Frères de Beyrouth, de Jou-nieh et de Gebail.

* **

Dans ce rapport que je vous présente, T. R. F. Supérieur, je ne m'attache pas à décrire les sites où nous sommes établis ni à relater les diverses circonstances de la fondation de nos Etablissements, surtout de ceux qui fonctionnent depuis quelques années. Vous vous êtes rendu compte par vous-même de nos installations matérielles lors de la visite que vous y avez faite au printemps de 1910 et vous en avez conservé certainement un souvenir bien vif et bien exact.

Je me bornerai, à part une ou deux exceptions, à -vous montrer la situation actuelle et à faire ressortir quelque peu la marche en avant de presque toutes nos oeuvres de Syrie pen-dant ces trois dernières années.

3 : La plupart de ces orphelins perdirent leurs parents dans la catastrophe de Messine (1908).

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Dieu en soit béni et glorifié ! Oui, presque partout il y a eu progrès. Et, sans doute, votre si paternelle et si réconfortante visite d'il y a trois ans s'y trouve pour une très bonne part. J'ai été heureux de le constater, de le faire remarquer à nos Frères ; et je suis heureux aussi de vous en remercier une fois encore en mon nom et au nom de tous nos Frères de la Province de Syrie.

Bien que l'effectif au 1ier juin 1913 soit sensiblement le même qu'au 1 ier janvier 1910, surtout si on laisse de côté le nombre des Juvénistes, il ne faut pas en conclure qu'il y a eu recul dans la marche de la Province ni même stationnement sur place, car il faut tenir compte des décès, au nombre de 4, survenus pendant cette période, et surtout des nombreux prélè-vements de personnel - une bonne douzaine - faits en Syrie pour, rendre service en dehors de la Province, en Italie, à Madagascar ou ailleurs.

Il faut tenir compte aussi que jusqu'à présent, le recrutement de la Province de Syrie par des éléments venant d'Europe s'est ressenti de la grande crise de 1903 qui l'avait com-plètement arrêté. Ce n'est que de

puis peu de temps qu'il a été possible de recommencer les envois de jeunes mission-naires. Mais tout fait espérer que, chaque année, un certain nombre de ces éléments nou-veaux pleins d'ardeur et de vie, iront renforcer ceux qui y supportent, là-bas, le poids du jour et de la chaleur.

Plaise à Dieu qu'ils puissent être en proportion des besoins, qui deviennent de jour en jour plus pressants et plus nombreux !

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Le recrutement indigène, quoique très restreint et très lent jusqu'à présent, paraît vou-loir, lui aussi, se développer et apporter son contingent bien appréciable et bien apprécié.

Vous vous rappelez, T. R. F. Supérieur, que, lors de votre visite en 1910, vous avez fait rudement sentir au F. Provincial, le bon F. Amphiloque, votre surprise et votre peine de voir vides et le Noviciat et le Juvénat d'Amchit. Mais vos reproches - si reproches c'étaient - ont fait surgir presque comme par enchantement, la bonne petite douzaine de Juvénistes que vous aviez souhaitée et désirée.

Depuis lors, ce recrutement nous donne de bien bonnes espérances. Daigne Notre-Dame du Liban garnir de bons et braves enfants le Juvénat et le Noviciat qui portent son nom !

AMCHIT (Ecole).

Notre établissement à Amchit date de 1900. Jusqu'en 1903, il n'y eut qu'un externat qui fut tenu dans un local prêté par une famille aisée du pays.

En 1903, fut construit par nous le local actuel avec l'intention d'y transporter l'externat primitif et d'y adjoindre un internat. Mais les événements de France modifièrent quelque peu cette destination, car le 9 mai 1903, les débris du noviciat de Varennes s'y réfugièrent quoique l'immeuble ne fût que très imparfaitement achevé. Néanmoins, au commencement de l'année scolaire 1903-1904, on reçut quelques internes et on y transféra l'externat.

Pendant les années scolaires 1903-1904, 1904-1905, 1905-1906, il y eut donc dans ce local l'EXTERNAT comptant de 40 à 50 élèves, un INTERNAT annexé qui eut de 10 à 20 internes, un NOVICIAT qui réunit jusqu'à 15 postulants ou novices, un SCOLASTICAT, jusqu'à 14 scolas-tiques, puis avec les professeurs, une COMMUNAUTÉ d'une dizaine d'anciens. C'est dire qu'on faisait bien alors comme on pouvait

En 1906, le scolasticat prit fin; les jeunes Frères furent placés dans les postes et il ne resta plus que le postulat et le noviciat mais très réduits. Le pensionnat s'y développa alors un peu plus. Et en l'année 1907-1908, l'école arriva au chiffre de 92 inscriptions tant internes qu'externes.

L'établissement de Gébail ayant été construit dans le but d'y transporter l'internat d'Am-chit afin d'y laisser de la place et d'en faire principalement la maison de formation (Juvénat, Noviciat, Scolasticat), les internes furent dirigés sur Gebail au commencement de l'année

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1908-1909. Mais, du coup, l'externat d'Amchit subit une terrible baisse : le nombre d'externes descendit jusqu'à 20. Les gens d'Amchit étaient très vexés de voir l'internat transporté à Ge-bail. Pendant deux ans l'externat a été très réduit; mais peu à peu les élèves sont revenus et ils atteignent maintenant le niveau d'à peu près 50 à 60, chiffre d'externes qui n'a jamais été dépassé.

Effectif des Classes 1ière classe 15 élèves présents (en mars 1913) 2ième - 21 - 3ième - 19 - Total : ………..…. 55 élèves présents.

Ces enfants sont tous catholiques maronites.

ŒUVRES DE PERSÉVÉRANCE.

1. - Congrégation de la Sainte Vierge sous le titre de Notre-Dame du Liban, affiliée à la Prima-Primaria de Rome. Les anciens élèves continuent à en faire partie et assistent réguliè-rement aux réunions.

2. - Œuvre de la Sainte Enfance.3. - Pratique de l'Heure Sainte, pour les, anciens élèves seulement, de 8 à 9 heures du

soir la veille du premier vendredi de chaque mois, autorisée par Monseigneur Giannini, Délé-gué Apostolique.

ALEP

Alep était, dans les siècles derniers, après Constantinople et le Caire, la plus impor-tante place commerciale de l'empire ottoman. C'est que, par sa position géographique, cette ville était l'entrepôt général de toutes les marchandises de la Perse, de l'Inde, de la Turquie. Celles d'Europe et du Nouveau-Monde lui arrivaient par les ports d'Alexandrette et de Latta-quié. De ce contre, les caravanes partaient pour les principales villes de l'Asie, et réciproque-ment. Alep était, à cette époque, dit un poète arabe, « le bazar de l'univers ». Mais la route des Indes par le Cap de Bonne-Espérance et le percement de Suez portèrent un rude coup à la prospérité de la nouvelle Palmyre (Alep).

Cependant, comme toutes les villes orientales, peut-être plus que d'autres, cette ville s'est remise sur la voie du progrès. Elle compte actuellement plus de 200.000 habitants se répartissant à peu près ainsi : 150.000 musulmans, 25 à 30.000 catholiques (grecs-unis, ar-méniens, syriens, maronites), 15 à 20.000 schismatiques et 10 à 12.000 juifs.

Comme on le voit, l'élément chrétien y compte pour quelque chose et son influence, ainsi que son importance, va en gagnant chaque année. Alep est le siège de plusieurs Evê-chés ou Archevêchés catholiques: pour les latins, les grecs-unis, les arméniens, les syriens, les maronites.

Les Franciscains y sont établis depuis plusieurs siècles, et ils y dirigent un collège très renommé. Les Jésuites y ont aussi une résidence depuis longtemps. Il faut citer encore les Religieuses de Saint-Joseph de l'Apparition, qui ont à Alep des maisons importantes : pen-sionnat, écoles, ouvroir, dispensaire, hôpital; et aussi les Religieuses Arméniennes indigènes qui y dirigent plusieurs écoles; et enfin les Petits Frères de Marie qui y ont pris pied en 1904. S'ils satisfaisaient toutes lei; demandes qui leur sont adressées, avant peu de temps ils se-raient nombreux à Alep et dans la région, jusque vers les frontières de la Perse, au risque de déplacer le contre de gravité de la Province de Syrie. Pour ce, il leur faut des sujets. Et Alep est un pays qui fournit des -vocations à toutes les Congrégations. Espérons donc notre petite part.

* **

L'ÉCOLE ARMÉNO-CATHOLIQUE a été fondée en 1904. Voici le tableau de son déve-loppement successif

Année scolaire 1904-1905 3 Frères 95 élèves - 1905-1906 4 - 100 -

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- 1906-1907 4 - 105 - - 1907-1908 5 - 115 - - 1908-1909 5 - 160 - - 1909-1910 6 - 215 - - 1910-1911 6 - 240 - - 1911-1912 8 - 265 - - 1912-1913 9 - 305 -

On voit, par ce tableau, le constant développement de cette école qui est devenue une des plus importantes et réputée la meilleure de la ville d'Alep.

Ce développement eût été plus rapide et plus grand s'il avait été possible de donner un personnel plus nombreux. Deux motifs s'y opposaient : le manque de sujets disponibles et l'opposition qui était faite de divers côtés. En septembre 1912, on a refusé l'entrée de l'école à un nombre de 60 à 80 enfants qui étaient présentés, et cela faute de place et surtout de personnel. Ce sont spécialement les musulmans, les schismatiques, les juifs qui ont été refu-sés.

Un agrandissement important a été fait en 1910 tout un corps de bâtiment contenant neuf belles salles de classe. Mais il est devenu insuffisant. Aussi est-il grandement question d'agrandir encore ou de transporter les classes inférieures dans un local nouveau non loin de l'école actuelle.

Monseigneur l'Archevêque Arménien est très intéressé à son école et est très content des Frères qui s'y dévouent.

Le travail qui s'y fait est excellent au point de vue spirituel comme au point de vue intel-lectuel. Chaque jour assistance des élèves à la sainte Messe et nombreuses communions d'enfants. Et c'est une de nos écoles où se parle le meilleur français.

Voici la répartition selon leur religion, des 286 élèves présents au jour de ma visite : 225 catholiques des divers rites, 23 schismatiques, 5 juifs et 3 musulmans.

ŒUVRE DE PERSÉVÉRANCE ET DE ZÈLE.

Il faut pour le moins mentionner une oeuvre spéciale à laquelle se dévouent 30 à 40 de nos anciens élèves.

« Soyez Apôtres et soyez-le surtout en apprenant aux enfants à le devenir » telle était la devise, le mot d'ordre que répétait sans cesse le regretté F. Florinus, si brusquement ravi en 1912, à ses Frères et à cette chère Ecole Arméno-Catholique. Cette devise, ce mot d'ordre a été réalisé.

Chaque dimanche, ces jeunes gens, après avoir sanctifié la matinée par l'assistance à la Messe et la réception de la sainte Eucharistie, s'en vont, catéchistes volontaires, par petits groupes de 4 ou 5, dans les divers quartiers de la ville. Ils rassemblent les enfants pauvres, miséreux, abandonnés et pendant une heure et parfois deux, les instruisent des mystères et des devoirs de notre sainte religion et les préparent aux sacrements de Pénitence et d'Eu-charistie.

Pour les attirer, ils leur donnent des bons points, des bons de présence, d'application, qui sont ensuite troqués contre les récompenses : images, chapelets, etc. ..., vêtements par-fois. Et pour avoir les ressources nécessaires, ces jeunes gens donnent des séances récréa-tives payantes, ou bien d'autres fois se font quêteurs en faveur de leurs protégés. Ce sont ainsi plus de 800 enfants qui reçoivent chaque dimanche un pou de cette instruction reli-gieuse qu'ils ignoreraient totalement sans ce moyen.

A ces catéchistes volontaires, anciens élèves de 18 à 25 ans, se joignent leurs cadets des premières classes fréquentant encore l'école, ceux à qui leur bonne conduite, leur piété - et aussi leur taille - ont mérité cet honneur.

La plupart de ces jeunes gens sont des meilleures familles de la ville tant par la fortune que par l'influence, ce qui rend leur dévouement plus méritoire et leur action plus efficace. Et comme, parmi eux, il y en a de tous les rites : latins, maronites, grecs, arméniens, chaldéens, syriens, ils réalisent la fusion tant souhaitée par les deux derniers Pontifes.

BAGDAD.

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Notre établissement à Bagdad a été accordé à la demande des Pères Carmes qui ont la Mission de Mésopotamie et résident à Bagdad depuis .1720. Deux de nos Frères y arri -vèrent le 2 décembre 1902, après un voyage de 42 jours depuis Marseille, dont 24 de traver-sée dans le désert de Syrie.

Ces deux Frères furent employés comme professeurs de français et de mathématiques au Collège Saint-Joseph que les Carmes avaient fondé depuis quelques années. Ils ne furent que deux pendant cinq ans, puis un troisième leur fut adjoint en septembre 1907 et la petite communauté compta trois membres pendant deux ans après lesquels elle revint au nombre de deux seulement jusqu'au 20 avril 1913. Ce jour-là, j'arrivais à Bagdad après un voyage de 17 jours depuis Alep4. Et j'étais accompagné de deux Frères que j'allais y laisser, l'un pour remplacer le F. Directeur, appelé au second Noviciat, l'autre pour parfaire la petite commu-nauté en la reconstituant à trois membres.

Notre situation à Bagdad a été fort précaire jusque-là. Les difficultés énormes d'accès dans ce pays, les grandes dépenses de ces voyages empêchaient l'envoi de nouveaux sujets et rendaient très difficiles les mutations parfois nécessaires. Elles interdisaient ou du moins rendaient presque impossibles aussi les visites des supérieurs si avantageuses pourtant, à tel point que', pendant onze ans, nos Frères de Bagdad ne furent jamais visités.

Mais cet éloignement et cet isolement vont cesser bientôt : l'un, par suite de la construction du chemin de fer de Bagdad qui reliera cette ville à Alep et à Beyrouth et per-mettra de faire en trois jours ce qui nécessitait trois semaines de temps; l'autre, par la fonda-tion en perspective et réalisée sitôt que possible de Bassora, de Mossoul, de Mardin, etc.

Les grandes chaleurs qu'il y a à supporter à Bagdad - souvent la température dépasse 40° d'avril à septembre - ont pesé aussi sur la question du retrait de nos Frères. Mais en outre de l'espèce de lâcheté qu'il y a, surtout pour les religieux, d'abandonner d'eux-mêmes une station difficile et pénible, il y a à considérer, à l'avantage de Bagdad, que si c'est un cli-mat chaud pendant l'été - on parvient à se préserver quelque peu de cette grande chaleur au moyen des sous-sols ou serdabs dans lesquels on se retire au milieu du jour - c'est par contre un climat bien sain, à part toutefois l'inconvénient du Bouton de Bagdad auquel on n'échappe généralement pas, mais qui n'a que l'inconvénient de défigurer parfois un beau vi-sage.

Tout bien examiné, il faut reconnaître qu'il y a du bien à faire et à continuer dans cette grande ville de 3 à 400.000 habitants qui compte 10.000 chrétiens catholiques, en grand nombre chaldéens et syriens. Avant peu nous pouvons y avoir une belle école comme à Alep. Et ce serait bien à souhaiter pour faire concurrence à une Ecole israélite qui réunit plus d'un millier d'élèves et à laquelle on en envoie tant parce qu'il n'y en a pas d'autre importante.

* **

Le COLLÈGE SAINT-JOSEPH comprend trois sections distinctes et séparées.1° Section franco-turque (section payante). C'est là qu'exercent nos Frères.A mon passage (23 avril 1913) cette section comprenait cinq classes pour un effectif de

147 élèves inscrits et 130 présents, dont 112 catholiques (chaldéens, syriens ou latins), 4 juifs et 14 musulmans.

2° Section franco-arabe (école demi-payante). Dans cette section, quatre classes et 120 inscriptions.

3° Ecole gratuite : une centaine d'enfants.On peut ajouter :4° Atelier de menuiserie où travaillent 25 à 30 jeunes gens, et où les Pères Carmes dé-

sireraient un Frère capable de surveiller le travail.Au total : près de 400 enfants ou jeunes gens qui bénéficient de l’œuvre des Pères.Je parlerais bien ici du beau rôle que jouent à Bagdad les Religieuses de la Présenta-

tion de Tours avec leurs asiles, écoles, orphelinats, ouvroirs, dispensaires, hôpitaux ; mais il ne faut pas étendre ce rapport déjà trop long.

BATROUN.

4 : Quelque chose de ce voyage a été dit dans le Bulletin de l’Institut (juillet 1913).

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Voici ce que je disais de Batroun dans mon rapport après la visite de 1906 « Il semble qu'il y aurait là, à Batroun, une situation très favorable pour permettre à nos Frères d'y faire beaucoup de bien : nous y sommes seuls, les élèves peuvent y être nombreux, la population s'y développe. Malheureusement la première installation y est très pénible comme partout en Orient. On ne trouve pas de locaux suffisamment grands ou aménagés pour une école ; ou bien, si on en trouve, ce n'est qu'au prix d'une location exorbitante. C'est ce dont souffre ac-tuellement notre établissement de Batroun. Pendant ces deux premières années, nos Frères y ont été logés bien à l'étroit et bien mal à l'aise; ils y souffriront encore cette année. Mais on espère qu'une maison vaste et bien placée sera bientôt à la disposition des Frères. »

Cet espoir ne s'est pas encore réalisé puisque après cette troisième année dans le lo-cal primitif par trop insuffisant, l'Ecole a été et est encore dans un autre local d'emprunt, un peu plus grand et plus convenable, c'est vrai, mais bien restreint toujours. Mais comme

tout vient à point à qui sait attendre, bientôt nos Frères iront occuper le nouveau local qui en ce moment se construit bien ad hoc et pour eux, dans un terrain de 70 ares acheté au nord du pays pas loin du centre, bien aéré5, indépendant. C'est donc une ère de progrès qui se lève pour cette école que saint Joseph a prise sous sa protection et qu'il fera prospérer, nous n'en doutons pas.

Quoique la population de Batroun souffre depuis plusieurs années d'une disette d'ar-gent, par le fait des crises économiques d'Amérique - ce qui explique aussi

un peu le fléchissement du nombre d'élèves ces dernières années - nous espérons avoir, avec le temps, à Batroun une bonne petite école avec 150 à 200 élèves.

Effectif des classes au 19 mars 1913 : 1- Classe . -- 16 2e - 28 3e - 33 4e - 38Ces 115 élèves sont tous catholiques maronites à part deux grecs schismatiques et

deux métoualis.

BEYROUTH (Université).

Communauté composée, cette année, de dix Frères, tous professeurs chargés d'une classe dans les Cours français du Collège. Quelques-uns, généralement trois ou quatre chaque année, ont, en plus de leur classe, une surveillance en second dans les diverses divi-sions ; ce n'est pas le plus agréable.

Ces Cours français sont très fréquentés. En avril 1913, le total des élèves dans les seules classes de nos, Frères dépassait 300.

En général, les Pères Jésuites sont très contents des services de nos Frères.Disons en passant que l'Université Saint-Joseph, des Jésuites, avec toutes ses divi-

sions ou annexes: Facultés, Séminaire Oriental, Collège, etc. devient de plus en plus pros-père et célèbre.

BEYROUTH (Procure).

C'est une maison de résidence : petite communauté de trois Frères.Il y a pour nous nécessité d'avoir un pied-à-terre à Beyrouth pour lei; motifs suivants :1° Etre près de toutes les administrations et de la poste ;2° Savoir où se retirer quand il y a nécessité de venir à Beyrouth;3° Pouvoir loger les Frères qui passent ou ceux qui vont en France ou en reviennent;4° Avoir la facilité de rendre service aux Frères des postes pour leurs achats et provi-

sions;5° Tenir une Procure Centrale pour les fournitures classiques, les livres, etc.

DEIR-EL-KAMAR.

5 : Oui, bien aéré, puisque l'ouragan terrible du 9 janvier dernier a renversé les murs du premier étage de la construc -tion en cours, à la veille d'y poser la toiture. Heureusement les dégâts ne sont que matériels. Dieu en soit béni !

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Cet établissement se trouve actuellement en de bonnes conditions. Comme local, nous avons ce qu'il y a de mieux à Deir. Et le prix de location reste abordable, si Monseigneur Agyar nous le maintient à 1.500 fr.

Sa réputation commence à se répandre et elle lui amènera sans doute une augmenta-tion de pensionnaires. Quant aux externes, le nombre actuel (300 à peu près) ne paraît guère pouvoir être augmenté. Il ne reste que peu d'élèves à l'école anglaise protestante.

Le bon esprit général dans les maîtres et les élèves, comme je l'ai constaté lors de ma visite; l'entrain tout spécial que j'y ai vu, soit dans les classes, soit dans les récréations et les jeux ; la piété, la ferveur de tous, au point de vue spirituel, pour l'assistance à la sainte Messe, la Communion fréquente, tout cela donne grandement à espérer. Sous ce rapport d'ensemble, je place la maison de Deir dans les premiers rangs.

EFFECTIF DES ÉLÈVES.

Inscrits Présents au 12 mars. Internes . . . 25 24 Externes payants 102 90 gratuits . . 208 150 TOTAL . 335 264Sur les 114 élèves payants: 7 Grecs, 6 Druses; tous les autres Maronites catholiques.

ŒUVRES DE PERSEVERANCE

1° Récollection du mois. Un Père Jésuite de la résidence de Djezzine vient tous les pre-miers vendredis du mois : instruction aux enfants de l'école payante et de l'école gratuite, confession, conférence spéciale aux Frères ;

2° Œuvre postscolaire. Un Patronage a été récemment organisé. Il ne comprend en-core qu'une dizaine de jeunes gens, anciens élèves. Trois conditions sont imposées pour faire partie du Patronage

a) Messe tous les dimanches et fêtes;b) Communion mensuelle;c) Assistance aux réunions du dimanche.

GEBAIL.

HISTORIQUE. - Gebail, 10.000 habitants, est sur l'emplacement de l'ancienne Byblos, ville très importante de la Phénicie. De cette ancienne ville, il ne reste que des ruines souter-raines : murs et tombeaux.

Au temps des Croisades, la ville fut prise par l'armée chrétienne et grandement fortifiée. On le constate encore aujourd'hui.

Voici ce que dit Michaud dans son Histoire des Croisades : Dans une charte datée du 15 janvier 1103, Raymond IV de Saint-Gilles, de l'avis de ses compagnons d'armes, fait la donation de la moitié de cette ville : « Nous donnons au Fils Unique de Dieu et à son auguste Mère, Marie, la moitié de cette ville qui s'appelle Gibellet, assise sur le rivage de la grande mer, défendue par de hautes murailles et de fortes tours et située entre Tripoli et Béryte. »

« Nous leur donnons de même la moitié de tout ce qui lui appartient et sur terre et sur mer, à savoir les églises, les villages, les hameaux, les châteaux, les terres cultivées et in-cultes, le port et les naufrages, enfin tout ce qui lui appartient en quelque lieu que ce soit. »

Gebail fut donc donné à Marie, au moins à moitié. Est-ce étonnant que Notre-Dame du Liban nous ait appelés et installés dans son domaine?....

Depuis longtemps, le Patriarche maronite et aussi la municipalité nous sollicitaient de nous installer à Gebail pour lutter contre les protestants qui y prenaient pied. Nous hésitions pour diverses raisons. Les instances devinrent plus fortes en 1907 ; et aux précédentes, s'ajoutèrent celles de Monseigneur Giannini, Délégué Apostolique.

D'autre part, cette position était convoitée par nous depuis quelque temps pour y trans-porter le pensionnat d'Amchit afin de laisser cette maison plus libre pour notre noviciat, nos malades, etc.

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Les choses s'arrangèrent dans le courant de 1907-1908. Un terrain de 8.800 pies car-rés (5.000 m2) fut acheté le 5 février 1908 et une belle, vaste et commode maison, pouvant recevoir 70 internes et 200 élèves, y fut élevée pendant l'été suivant, si bien que s'y fit la ren-trée scolaire d'octobre 1908.

EFFECTIF DES ÉLÈVES Au 20 mars 1913). Inscrits Présents Internes. .... 54 Demi-Internes 21 Externes . 93 TOTAL 168 154Ces 154 élèves sont tous catholiques, sauf deux Grecs Orthodoxes.

JÉRUSALEM.

J'ai ou le regret de ne pouvoir aller visiter nos Frères qui sont à l'Institution Saint-Pierre de Sion, à Jérusalem. Mon voyage de Bagdad m'a pris plus de temps que je n'avais pensé y mettre tout d'abord. Les correspondances des bateaux ne m'ont pas ensuite permis de faire cette visite pendant le peu de jours que j'avais à ma disposition jusqu'à mon embarquement pour le retour fixé d'avance et que je ne pouvais retarder.

La situation de nos deux Frères à Jérusalem est la même depuis le passage du R. F. Supérieur en mars 19106. Ils sont occupés comme professeurs auprès des 60 à 70 orphelins que les Pères de Sion entretiennent à Saint-Pierre.

JOUNIEH.

Rien autre de plus nouveau que ce qui a déjà été dit sur Jounieh dans les rapports pré-cédents et dans le Bulletin de l'Institut (n° 22, juillet 1912) en ce qui concerne la ville de Jou-nieh avec son site charmant et sa position admirable aux pieds de la statue colossale de Notre-Dame du Liban.

Disons cependant que la ville s'agrandit de plus en plus. Et son importance et son dé-veloppement vont croître encore davantage du fait que son port vient enfin d'être concédé au Liban.

C'est donc pour nous une situation de premier ordre.

* **

Après avoir eu à sa naissance la vie bien lente et bien pénible, notre OEuvre à Jounieh, s'est développée rapidement grâce à la protection du Sacré-Cœur dont la statue domine le faîte de l'édifice.

Voici un rapide aperçu de ce développement : De février 1899 à septembre 1903, l'école fut installée successivement dans trois maisons de location.

En 1903, un terrain vague fut acheté non loin de la gare, et on y construisit un local à usage d'internat pour 100 à 120 élèves. Quatre ans après, ce local fut élevé d'un étage, ce qui permit de recevoir 50 à 60 pensionnaires. Le petit marteau du sud fut aussi agrandi en 1907 et complété en 1912.

Mais cette année 1913 comptera plus encore. Un terrain attenant a été acquis, non sans difficulté; il fait plus que doubler le terrain primitif.

Et tout récemment vient d'être autorisé un agrandissement considérable se composant :

1° D'une Chapelle avec grande salle au-dessous;2° De l'élévation du petit marteau du nord lequel va devenir la partie centrale ;3° De la construction entière d'un corps de bâtiment dans l'ancien jardin, semblable à

celui qui fut la première partie de la maison, avec galerie au rez-de-chaussée et au premier, et les deux étages.

6 : Au mois d'octobre dernier la petite Communauté est revenue à trois membres.

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Le nouveau local et la Chapelle seront aptes à recevoir 400 enfants. Avant peu, nous l'espérons, ce chiffre sera atteint.

EFFECTIF DES ÉLÈVES EN MARS 1913. Division des grands 85 élèves - des moyens ......................... 98 - - des petits 112 - TOTAL . . ......................... 295 -

ŒUVRES D'APOSTOLAT ET DE PERSÉVÉRANCE.

La Congrégation du Sacré-Cœur est établie dans la division des grands; les membres doivent être exemplaires. On tend à la faire évoluer dans le sens d'une Conférence de Saint-Vincent de Paul.

Pour assurer davantage la persévérance, on songe à un Patronage et à une Société des Anciens Elèves.

Comme aussi pour étendre le bien que peuvent faire nos Frères, on ouvrira une école gratuite quand les moyens le permettront.

LE CAIRE.

Pas mieux que pour Jérusalem, et pour la même raison, je n'ai pu visiter notre Commu-nauté du Caire, et j'en éprouve un regret plus accentué encore parce que, au devoir de la vi-site canonique, s'ajoutait, cette année, un acte de miséricorde et de charité fraternelle à ac-complir, cette Communauté ayant été grandement éprouvée par la maladie. Sur ses huit membres, trois ont été longuement et sérieusement malades de la fièvre typhoïde et un qua-trième de la petite vérole.

Grâce à Dieu, tous ces chers malades se sont remis et ont pu reprendre leurs classes dont ils avaient dû être éloignés plus ou moins de temps, pendant un mois ou deux.

SAIDA

Saïda est le nom actuel de l'ancienne Sidon, vieille cité qui fut longtemps la capitale de la Phénicie.

Peu de villes ont eu leur nom aussi célèbre : la Bible et l'Evangile le mentionnent sou-vent, et l'Histoire ne peut se dispenser de le faire figurer dans les récits des conquêtes qui ont immortalisé tous les grands conquérants du monde depuis Salmanazar, Alexandre, les Croi-sés, saint Louis, etc., jusqu'à ceux des derniers temps.

Le divin conquérant des âmes, Notre-Seigneur Jésus-Christ vint y opérer un de ses plus touchants miracles, celui de la Cananéenne.

Mais cette ville, si renommée dans l'antiquité, n'a rien gardé de sa splendeur passée. - « Sidon, surnommée la mère de toutes les villes phéniciennes, le flambeau de toute la terre, le berceau des sciences humaines, où avaient pris naissance l'alphabet, la navigation, les arts qui préparèrent la civilisation du monde, en est aussi devenue le tombeau. », (Michaud, Hist. des Croisades.)

Son port, où mouillaient autrefois les navires du inonde connu des anciens, offre main-tenant à peine un mètre d'eau de profondeur. La ville a gardé son cachet original avec ses ruelles étroites, tortueuses, presque constamment voûtées, comme de véritables couloirs souterrains et donnant tout juste place pour le passage d'un mulet chargé, encore faut-il que sa charge ne soit pas trop volumineuse. Le piéton qui fait la rencontre de cette monture s'en tire alors comme il peut en rasant les murs ou en entrant dans l'embrasure d'une porte ou d'une boutique. Jamais une voiture n'a pu pénétrer dans l'intérieur de la ville.

Sa population ne compte guère plus de 20 à 25.000 habitants, en grande majorité mu-sulmans.

* **

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En 1904, le R. P. Cattin, S. J., alors Supérieur de la Mission de Syrie, nous demanda deux Frères comme professeurs à l'ÉCOLE SAINT-LOUIS, que les Jésuites tenaient à Saïda. « C'était, disait-il, en vue de nous rendre compte par nous-mêmes s'il y aurait possibilité, en en prenant la direction, de relever cette école qui déclinait. »

Déjà le petit internat avait été abandonné par les Jésuites depuis quelque temps. Et ce-la à côté d'un Collège protestant bien achalandé, grâce à l'or américain. Les protestants, en effet, étaient devenus bien influents dans la région et Saïda était leur centre.

Les deux Frères demandés furent accordés, et les choses allèrent ainsi pendant cinq ou six ans, jusqu'à la fin de l'année scolaire 1908-1909. A cette époque, les Pères nous pas-sèrent la direction totale et complète, et l'internat fut repris à la rentrée de 1909-1910.

Le tableau ci-dessous donnera un aperçu de la marche de l'établissement depuis lors.

Lors de ma visite, on m'a fait remarquer au nombre des élèves les fils du caïmacan, du directeur du port, du muphti, etc.

Quelques-uns des jeunes élèves ont leurs frères plus âgés au collège protestant d'à cô-té. Vu leur âge on avait fait difficulté de les accepter à Saint-Louis.

Le Collège Saint-Louis est ainsi devenu une rude concurrence au collège protestant le-quel compte, cette année-ci, à peine une dizaine d'élèves de Saïda. On dit même - mais ce n'est qu'un bruit peu fondé sans doute - que les protestants songeraient à quitter le collège de la ville pour aller sur la colline se réunir à leur succursale où ils reçoivent à tous prix les enfants des pays voisins.

MÉRITE DU COLLÈGE SAINT-LOUIS.

Extrait d'une lettre du F. Directeur (21 novembre 1912).« il y a augmentation d'élèves cette année-ci 140 présents dont 31 pensionnaires, 14

couchants et les autres externes. L'année passée, à pareille époque, nous n'en avions guère que 120 dont 25 internes; il y a donc progrès. D'ailleurs, chaque année nous avons 15 à 20 élèves en plus. Vu les temps plus ou moins troublés que nous traversons, nous avons bien lieu d'être contents.

Le nombre des infidèles est de 36 : métoualis, juifs, musulmans, druzes, turcs; le reste est catholique, sauf trois orthodoxes.

Nos élèves, grâce à Dieu, tant internes qu'externes ont très bon esprit.Cinquante de nos meilleurs enfants sont enrôlés dans une Congrégation de la Sainte

Vierge.

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Chaque jour, 20 à 30 font la sainte communion; et le dimanche et les fêtes, c'est presque la totalité qui s'approche de la sainte Table. Sa Sainteté le Pape Pie X, en autorisant la communion dans tous les rites, nous a rendu un bien grand service : la plupart de nos en-fants grecs font maintenant la communion à la latine bien qu'ils aient toute facilité pour com-munier selon leur rite.

Nos élèves apprennent tous le français et l'arabe 40 étudient l'anglais et 15 le turc... »F. J. de L.

Je confirme ce bon témoignage pour avoir été témoin moi-même de la belle marche de cette maison, sous tous les rapports : esprit religieux, études, esprit de famille, contentement de tous.

Un vœu est à exprimer : c'est l'agrandissement de ce Collège (plein cette année) pour ne pas arrêter sa bonne marche progressive. Que saint Louis de France, dont le souvenir est resté si vivant à Saïda, et qui pour cela sans doute, a été choisi comme Patron et Protecteur de cette maison, nous obtienne, d'une manière ou d'une autre, la réalisation de ce vœu pour la plus grande gloire de Dieu et le bien des âmes!

ZAHLÉ.

Notre situation à Zahlé est restée la même à peu près que lors de votre visite, T. R. F. Supérieur, en mars 1910. Nos Frères y sont toujours au nombre de 3, remplissant les fonc-tions de professeurs dans l'école qu'y tiennent les Pères Jésuites.

Au 27 mars 1913, j'ai relevé 130 inscriptions et 120 présences. Sur ces 120 élèves pré-sents, il y avait 109 catholiques (66 grecs, 41 maronites, 2 syriens), 10 schismatiques et un musulman.

Il semble qu'il y aurait place à Zahlé pour une école plus importante. Mais le moment n'en est peut-être pas encore venu.

* **

Pour terminer, mon T. R. F., Supérieur Général, je n'ai plus qu'à ajouter ici une note que je généralise, car j'aurais eu à la mettre pour chacune de nos maisons. Cette note, la voi-ci :

Dans toutes nos Communautés, évidemment à des degrés divers et non parfois sans quelques petits écarts que j'ai tenu à signaler, j'ai trouvé une excellente régularité pour toutes les prescriptions de la Règle. J'ai constaté beaucoup de ferveur pour la communion fréquente et quotidienne, même chez les enfants de nos écoles, qui, tous les jours et dans toutes nos maisons, assistent à la sainte messe. J'ai joui d'un véritable esprit de famille créé par les pre-miers fondateurs de la Province et qui heureusement s'y perpétue. J'ai admiré chez tous un grand zèle pour la gloire de Dieu et le bien des âmes, zèle qui les porte à travailler avec cou-rage dans ce coin du champ du Père de famille où les a placés la sainte obéissance; et à y travailler malgré la pauvreté de au montagnes et l'ardeur de son soleil.

Je suis heureux de vous faire connaître toutes ces bonnes choses, mon T. R. F. Supé-rieur, parce que je sais tout d'abord qu'elles vous feront plaisir et qu'elles vous permettront de dire, après avoir pris connaissance de ce Rapport sur ma visite, comme après celle que vous fîtes vous-même il y a trois ans, que, en Syrie, nos Frères continuent vaillamment, et non sans quelque succès, à y faire I’ŒUVRE DE DIEU.

Grugliasco, le 1ier janvier 1914.Frère AUGUSTALIS.

RAPPORT SUR LES DEUX PROVINCES DE L' AMERIQUE DU NORD.

Visite de Délégation, avril-octobre 1913.

Grugliasco, le 20 octobre 1913.,Mon Très Révérend Frère Supérieur Générai,

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Conformément à l'article 142 de nos Constitutions, votre Révérence me confiait, au mois de mars dernier, la charge de visiter, en son lieu et place, les différentes maisons de nos Provinces du Canada et des Etats-Unis.

J'ai dû consacrer six mois à cet important travail, et, ma mission terminée, je me re-trouve aujourd'hui près de vous, la joie dans l'âme et le cœur débordant de la plus vive recon-naissance, envers le Seigneur d'abord, car n'est-il pas le principe et la fin de toutes choses; mais aussi, envers la Très Sainte Vierge Marie qui, de plus en plus, se plait à bénir, à affermir et à développer l’œuvre de ses Petits Frères dans l'Amérique du Nord.

En mai 1837, notre Vénérable Père Fondateur écrivait à M. Fontbonne qui, de Saint-Louis (E. U.) lui demandait des Frères : « Nous enverrions avec plaisir des Frères en Amé-rique, s'il nous était possible. Nous espérons que la Divine Providence nous aplanira les diffi-cultés et nous facilitera les moyens de parvenir jusqu'à vous, lorsque les temps et les mo-ments que le Père a réservés à son souverain pouvoir seront arrivés. »

Vous avez été, mon Très Révérend Frère Supérieur, l'instrument principal dont la divine Providence a bien voulu se servir pour « aplanir les' difficultés et faciliter les moyens » aux-quels faisait allusion notre Vénérable Père dans sa réponse à Monsieur Fontbonne ! Par vos soins, en effet, il y a de cela quelque 28 ans, un frêle rameau de l'arbre mariste, représenté par six Frères de votre chère province de Notre-Dame de l'Hermitage, était dirigé vers la noble terre du Canada.

Protégé et béni de la Vierge Marie, guidé et encouragé par vos conseils, le faible ra-meau, comme le grain de sénevé de l'Evangile, grandit, se fortifia, et devint, en se divisant, deux branches importantes de cet arbre bientôt séculaire qui dans l'Eglise de Jésus-Christ se nomme L'INSTITUT DES PETITS FRÈRES DE MARIE.

Ces deux branches abritent de nombreuses maisons, sur chacune desquelles je vous ai fait tenir, en temps opportun, un rapport détaillé. Vous me permettrez donc, mon Très Ré-vérend Frère, de n'y point51revenir, mais de mettre simplement sous vos yeux un aperçu gé-néral sur les deux provinces que j'ai visitées, et sur le développement de leurs oeuvres de-puis l'époque de leur fondation.

Tout d'abord, qu'il me soit permis, Mon Très Révérend Frère, de payer ici un tribut d'hommages tout spécial, à notre vénéré Frère Césidius, le pionnier et le fondateur des oeuvres maristes dans le Nouveau Monde. Je l'ai retrouvé, combattant toujours vaillamment sur la brèche, et, malgré son âge déjà avancé, dirigeant sa chère Province du Canada avec ce même esprit mariste fait tout de dévouement, de bonté et de paternité que vous lui connaissez. Daigne le bon Dieu le conserver longtemps encore à l'affection de tous, et lui donner de voir surgir, après tant d'autres, beaucoup de nouvelles oeuvres, dans cette belle Province qu'il a fondée au prix de tant de soucis, de prières et de sacrifices.

RETRAITES. - Trois Retraites annuelles, deux retraites préparatoires aux vœux annuels, pour les Novices, et une autre (les Exercices de Saint Ignace), préparatoire à la profession perpétuelle, ont eu lieu pour les deux Provinces, aux cours des vacances. A ma grande satis-faction, j'ai constaté une somme considérable de bonne volonté dans chacun des retraitants pour mettre à profit les saints exercices de la retraite, et en retirer le plus d'avantages pos-sibles, pour son avancement dans la perfection des vertus de notre saint état.

Pendant ces différentes retraites, les substantiels enseignements de votre Circulaire du 24 mai dernier, ont été relus et commentés, les exhortations et recommandations de celle du 2 février ont été rappelées. La conclusion que nous en avons tirée a été résumée dans ces mots : Observer les Constitutions et les Règles telles qu'elles sont : Ni plus, ni moins, ni au-trement ; selon le mot de sainte Thérèse.

Enfin, un dernier mot d'ordre a été donné, sur lequel nos Frères se sont séparés, réso-lus à le garder toujours : A l'exemple du Vénérable Fondateur, soyons des hommes de devoir en tout, partout, toujours, et nous serons sûrement des religieux mortifiés, selon le désir de notre Rév. Frère Supérieur Général.

ETUDES DES FRÈRES. - On peut dire sans exagération que les études sont parfaitement organisées dans les deux Provinces. Le « Bulletin des Etudes », les cours de vacances, les examens semestriels, les compositions mensuelles, la préparation aux examens officiels, rien n'est négligé, et les Frères ont ainsi tous les moyens de se former et de s'instruire. (L'ab-sence d'élèves au Scolasticat du Canada est à noter, mais il y a bon espoir que cette lacune due à des causes diverses sera comblée aux vacances 1914.)

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Grâce à cette excellente organisation des études pour les Frères, un nombre assez considérable de diplômes ont été obtenus aux examens officiels, et tout indique que de nou-veaux succès viendront dans la suite augmenter le nombre déjà considérable des diplômés.

Au Canada, la plupart des Frères munis du « Diplôme Académique » se sont mis réso-lument à l'étude des programmes universitaires spécialement élaborés pour les religieux. Ces programmes forment un cours d'études supérieures, à la fois religieuses, pédagogiques, litté-raires et scientifiques. Le cours est divisé en deux groupes comprenant chacun au moins quatre années d'études. Commencé en 1909, ce cours d'études a donné, cette année, ses premiers fruits.

Quatre des étudiants ont vu leurs efforts et leurs travaux couronnés de succès par l'ob-tention du baccalauréat de l'Université Laval. Honneur aux Frères Louis-Marius, Ange-Emile, Louis-Ignace, Joseph-Martinien, comme aussi au C. F. Pierre Gonzalez qui les a dirigés dans leurs travaux de préparation !

Ces heureux débuts ne sont que le prélude de succès plus importants encore, car nos nouveaux bacheliers auront certainement dans la suite beaucoup d'imitateurs !

Aux Etats-Unis, le cours ordinaire des études est couronné par le Diplôme Acadé-mique, que la plupart des Frères se mettent en mesure d'obtenir. Puis, ce sont des études spéciales pour arriver aux examens officiels du « State Life Certificate » de l'Etat de New-York. Ce diplôme supérieur a été obtenu, ces dernières années par plusieurs de nos Frères. Un grand nombre d'autres se préparent à suivre les traces de leurs devanciers.

NOVICIATS ET JUVÉNATS. - La visite des maisons de formation des deux provinces m'a donné beaucoup de satisfaction: il fait vraiment bon se trouver au milieu de cette jeunesse, l'espoir de l'avenir ! Il existe d'ailleurs un excellent esprit dans chacune de ces maisons. Les Noviciats, je suis en mesure de l'affirmer, forment de très bons sujets à leur province respec-tive. D'ailleurs, pourrait-il en être différemment avec le personnel de choix qui y préside, et dont vous connaissez, mon Très Révérend Frère, le dévouement et le véritable esprit ma-riste..

Tout en réservant quelques places pour les recrues promises par nos écoles, les mai-sons de formation sont, en général bien peuplées. Saint-Hyacinthe compte, au noviciat, 21 novices et presque autant de postulants. Poughkeepsie, 12 novices et une dizaine de postu-lants. Le juvénat de cette dernière maison a de 30 à 35 charmants juvénistes. Iberville en compte près de 65 et, Lévis, 75 environ. C'est, d'ici la fin de l'année, près de 250 sujets qui seront en formation, donnant, pour la plupart, de très belles espérances.

Daignent la Sainte Vierge, la bonne sainte Anne et, notre Vénérable Père bénir cette nombreuse et intéressante jeunesse, et l'accroître de plus en plus, afin que chaque année, de nouvelles phalanges de jeunes ouvriers aillent rejoindre leurs aînés, pour travailler aussi avec zèle, générosité et dévouement, à la partie si vaste du champ du Père de famille confiée à leurs soins.

PENSIONNATS. - Réduits au nombre de trois pour les deux provinces, ces pensionnats se trouvent par le fait de récents agrandissements, non encore terminés, dans la possibilité de marquer leur place parmi les maisons d'étude de premier ordre du Canada et des Etats-Unis.

Lorsque la chapelle projetée sera construite, le Collège Laval, à Saint-Vincent-de-Paul, pourra donner asile à 300 pensionnaires; celui du Sacré-Cœur, à Beauceville pourra en ac-commoder près de 200.

Les dernières nouvelles de Saint Ann's Academy de New-York, annoncent 250 élèves, dont plus de cent pensionnaires, c'est, pour cette dernière maison, un succès très encoura-geant et qui est d'un heureux présage pour l'avenir.

D'ailleurs, ces trois maisons marchent très bien, la piété y est en honneur : les nom-breuses communions des élèves qui ont lieu chaque matin à la sainte messe n'en sont-elles pas la meilleure preuve?

Définitivement installés, ces pensionnats pourront. donner les meilleurs résultats au point de vue de la formation religieuse, de la bonne éducation, de l'instruction profane et même du recrutement.

Le Collège du Sacré-Cœur de Beauceville mérite, sur ce dernier point, une mention spéciale pour les nombreuses vocations qu'il a envoyées au Noviciat durant ces dernières années. On trouve là une preuve évidente de la possibilité du recrutement dans nos écoles supérieures et dans nos pensionnats.

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ECOLES DU CANADA. - Au cours de mes visites, je me suis toujours fait un devoir de pré-senter mes humbles hommages à Nosseigneurs les Archevêques et Evêques des diocèses où nos Frères sont établis, comme aussi aux Pasteurs des paroisses dont ils dirigent les écoles. Lorsque j'ai pu le faire commodément, je n'ai pas manqué de voir aussi les Autorités scolaires civiles.

Je puis vous dire, à ma grande satisfaction, mon Très Révérend Frère, que, deux ou trois notes un peu discordantes mises à part, j'ai eu le plaisir d'entendre un concert parfait de louanges et de félicitations à l'adresse de nos Frères, pour leur zèle, leur dévouement à pro-mouvoir l’œuvre de Dieu parmi les nombreux enfants dont ils ont la charge. Il y a donc vrai-ment lieu de bénir la divine Providence pour tout le bien qui s'opère par le moyen de nos écoles du Canada et des Etats-Unis.

Il vous fera plaisir, je n'en doute pas, mon Très Révérend Frère, de lire quelques-uns des rapports laissés par Messieurs les Inspecteurs d'Ecoles, et que j'ai relevés au hasard, de quelques registres scolaires de nos écoles du Canada.

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Chicoutimi, 13 novembre 1912.

J'ai visité cette Institution dirigée par les RR. Frères Maristes. Je suis très satisfait de la bonne organisation pédagogique que l'on y trouve dans toutes les classes. Toutes les ma-tières du programme y sont bien enseignées. Je remarque avec plaisir que le dessin est en-seigné à tous les élèves, ceci répond bien au désir de Monsieur le Surintendant de l'Instruc-tion Publique.

L'exercice de sauvetage a été fait avec succès en ma présence, la sortie des 396 élèves présents s'est effectuée en moins de deux minutes.

Mes félicitations au R. F. Directeur.Ch. PLAMONDON, Inspect. d'Écoles.

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Roberval, 10 juin 1913.Ce même jour, j'ai visité cette école dirigée par les RR. FF. Maristes. L'année est excel-

lente, il y a de solides progrès dans toutes les classes. Je félicite les bons Frères de leur ex-cellent travail.

J.-E. BOILY, Inspect. d'Écoles.

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Ville-Marie, le 5 juin 1913.J'ai fait l'examen des classes de l'école de Ville-Marie et je suis heureux de dire que les

élèves ont bien réussi dans les matières sur lesquelles portait cet examen. Beaucoup de pro-grès ont été faits depuis ma dernière visite.

Les RR. Frères ont droit à des félicitations pour les bons résultats obtenus.J.-G. MARiEN, Inspect. d'Écoles.

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Ecole st. Malo de Québec.Le 20 janvier 1913, Monsieur Vien, Inspecteur, a visité notre école. « Jamais, a-t-il dit,

je n'ai été aussi satisfait », aussi a-t-il été d'avis qu'on demande au Conseil de l'Instruction Publique, de décorner le titre d' « Académie » à notre école Saint-Malo7.

7 : Ce titre d' « Académie » lui a été donné dès le début do Vannée scolaire 1913-14,

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Rosemont, Montréal, le 18 juin 1913.Nous avons visité les classes de cette école, et par les réponses données sur les di-

verses matières, nous 'avons constaté un réel progrès, ce qui indique que beaucoup de tra-vail a été fait par suite du grand dévouement des professeurs.

Bonne tenue et propreté sont deux faits remarquables que nous avons tenu à noter pour cette école dirigée par les RR. FF. Maristes :

J. E. BRIEN, Prêtre Curé; J. MESLIN, Président de la Com. Scolaire L. MILLETTE, Commissaire; J. Mc EVOY, Commissaire; C. LAPOINTE, Secrétaire.

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BANQUE D'ECONOMIE SCOLAIRE. - En ces dernières années, on a établi dans beau-coup d'écoles du Canada la « Banque d'Economie scolaire ». Bien qu'il ne soit pas à propos que nos Frères reçoivent directement et se chargent de mettre à la banque les dépôts de leurs élèves on n'en doit pas moins féliciter ceux qui sont entrés dans le mouvement, en en-gageant leurs élèves à réaliser de petites épargnes pour les habituer à l'économie, à porter eux-mêmes ces petites sommes à la Banque et à prendre soin de leur carnet de dépôts.

Former ainsi les enfants à l'économie est un point d'éducation qui a une réelle impor-tance, car c'est assurer en quelque sorte leur bien-être, et même leur situation financière dans le cours de la vie. « Take care of your cents, disent les Américains, and your dollars will take care of themselves. »

Au 30 avril 1913, les élèves de l'Ecole Saint-Pierre de Montréal avaient ensemble, à la Banque d'Economie scolaire, la jolie somme de 2455 dollars, soit plus de 12.000 francs. Ceux de l'école de Lévis avaient la somme bien respectable de 1759 dollars, soit près de 9.000 fr.

ENSEIGNEMENT RELIGIEUX. - L'enseignement religieux est généralement donné avec un soin tout spécial. Ainsi, je relève ce qui suit du rapport de l'Ecole Saint-Georges de Montréal : « Dans notre école Saint-Georges, l'enseignement religieux est donné avec le plus grand soin par les Frères dans leur classe respective, et par le R. P. Me Leod qui vient tous les jours faire le catéchisme dans une des classes de l'école. - La Commission scolaire a fait l'ac-quisition du « Catéchisme en images » et les Frères savent en tirer profit ».

« Pour compléter leur instruction religieuse, les jeunes gens et jeunes filles assistent au catéchisme de persévérance qui a lieu à l'église chaque dimanche à 5 heures. Le Cours d'instruction est donné par le R. Père Curé . - Quatre concours écrits ont lieu durant l'année pour stimuler cette jeunesse. Nos élèves à cette date (fin avril) ont remporté les honneurs aux trois premiers concours. Ils ont le ferme espoir que les lauriers de l'examen final ne leur échapperont pas.8 (1). »

ECOLES DES ETATS-UNIS. - Nos écoles des Etats-Unis étant toutes « Ecoles privées » ne sont point sujettes à l'Inspection officielle. Néanmoins, nos Frères ne manquent pas de présenter chaque année aux examens officiels, leurs élèves les plus capables. Les résultats obtenus, au cours des trois dernières années, font honneur à ces écoles, et montrent claire-ment combien nos Frères ont à cœur de tenir bien haut, le drapeau des Ecoles catholiques dirigées par les Frères Maristes. A New-York, l'Ecole Sainte-Agnès a eu 79 gradués, l'école Saint-Jean-Baptiste 64, celle de Saint-Paul une quarantaine. A Poughkeepsie, l'école Saint-Pierre a fait graduer 32 de ses élèves. Au diocèse de Boston, notre école Saint-Joseph de Lowell a obtenu 29 diplômes officiels. Les mêmes élèves ont également obtenu le diplôme diocésain. L'école de Haverhill a compté 27 diplômes officiels et le même nombre de di-

8 : Ils ne leur ont pas échappé ! les élèves des Frères ont obtenu le premier rang à l'examen final.

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plômes diocésains. Celle de Sainte-Anne de Lawrence a obtenu une vingtaine de diplômes tant officiels que diocésains.

Au diocèse de Manchester, notre école Sainte-Marie compte aussi une vingtaine de di-plômes pour les trois dernières années scolaires.

Je manque de données suffisantes pour vous faire connaître les résultats obtenus aux examens par les élèves de Saint-Ann's Academy de New-York, mais, le chiffre des élèves pendant ces trois dernières années, et leur augmentation progressive, vous dira assez élo-quemment que les examens ont dû donner de très bons résultats, lesquels, sans doute, ne sont pas étrangers à l'excellente réputation dont jouit présentement cette maison.

Année scolaire 1910-11 145 élèves - 1911-12 165 - - 1912-13 200 - - 1913-14 250 - au 20 octobre.VOCATIONS. - Le tableau d'honneur du recrutement des vocations dans nos Ecoles,

n'est point aussi garni qu'on le désirerait. Je dois vous dire néanmoins, Mon Très Révérend Frère, qu'en ces derniers temps, grâce à l'élan donné par les CC. FF. Provinciaux et les Frères Recruteurs, tous les Frères ont pris sérieusement à cœur cette question importante du recrutement. Sous peu, j'ose l'espérer, toutes nos écoles seront largement représentées dans les maisons de formation des deux provinces, par les bons et nombreux sujets que chacune d'elles leur aura fournis.

Je trouve dans le rapport de l'école Sainte-Marie de Manchester, la statistique suivante au sujet des vocations, depuis la fondation.

Frères Maristes, Profès perpétuels .. 6 - temporaires . …… . 5 - Novices . …………. 2 - Juvénistes …….… . 5 Prêtres . …………………………….. 6 Séminaristes ……………………... .14.

Il est bien à souhaiter que toutes nos écoles et pensionnats du Canada et des Etats-Unis puissent à brève échéance inscrire de semblables résultats, voire même de plus impor-tants.

Avant de terminer ce petit compte rendu, simplement destiné à compléter mes rapports précédents, permettez-moi, mon Très Révérend Frère, de mettre sous vos yeux la liste de nos Ecoles actuelles avec le nombre d'élèves inscrits, le nombre de Frères de chaque Eta-blissement, l'année de la fondation, et le nombre de Frères à la fondation :

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D'aucuns paraissent parfois surpris du nombre relativement restreint des Etablisse-ments de nos deux Provinces de l’Amérique du Nord ! Mais si l'on examine de près les ta-bleaux précédents, on voit que, dans la plupart des maisons, le personnel a subi une aug-mentation, souvent même considérable, depuis la fondation. C'est ainsi que dans la Province du Canada, 93 Frères ont été placés dans les différentes maisons, en augmentation de per-sonnel depuis leur fondation respective. Dans celle des Etats-Unis, 65 Frères sont aussi allés grossir le nombre des fondateurs des différentes écoles.

Il est donc facile de. conclure que si ces 158 Frères eussent été employés à ouvrir de nouvelles Maisons, le nombre respectif des Etablissements de chacune de ces deux Pro-vinces en serait augmenté d'autant.

MANITOBA. - Il me reste, mon Très Rév. Frère Supérieur, à vous dire quelques mots de l'Ouest-Canadien. Nous avons à ce jour, quatre Etablissements dans la province du Manito-ba, et n'était la pénurie de sujets, nous y aurions, à bref délai, un district bien organisé. Grâces à Dieu, ces quatre maisons, toutes de fondation récente, marchent très bien, et nos Frères donnent pleine satisfaction aux Autorités comme aux familles.

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Les Autorités religieuses et scolaires m'ont paru enchantées de voir enfin, après une longue attente, notre Institut s'implanter dans les immenses et riches pays de l'Ouest du Ca-nada.

Elles font des vœux pour son développement dans les provinces du Manitoba, de l'Al-berta et de la Saskatchewan. Dans un avenir prochain, j'ose l'espérer, elles ne refuseront pas de s'imposer quelques sacrifices, pour nous aider à établir dans ces pays nouveaux, des mai-sons de recrutement et de formation.

Les Provinces de l'Ouest-Canadien se développent et se peuplent très rapidement. Il paraît clairement à tous les yeux, que la divine Providence réserve à nos oeuvres un grand et considérable succès dans ces contrées nouvelles, surtout si nous nous efforçons de lui venir en aide ! ...

Enfin, mon Très Révérend Frère Supérieur, je termine en priant le bon Dieu de vouloir bien continuer à répandre ses bénédictions les plus fécondes et les plus abondantes sur nos oeuvres de l'Amérique du Nord ! Daigne aussi la Bonne Mère, et notre Vénérable Père Fon-dateur, garder toujours à nos Frères les sentiments bien maristes dont ils sont tous animés, afin que, pour le bien des âmes, et pour votre consolation, ils continuent à se dévouer, et à travailler avec plus de zèle encore, si c est possible, à l’œuvre de Dieu qui leur est confiée.

Frère ANGÉLICUS.

NOS CAUSES DE BÉATIFICATION.

Dans un voyage que j'ai dû faire à Rome en décembre dernier en compagnie du cher Frère Econome Général, nous avons fait visite à Son Eminence le Cardinal Ferrata, notre protecteur toujours si bienveillant, si dévoué à tout ce qui intéresse notre cher Institut. Il est le Ponent de la cause de béatification du Vénérable Père Champagnat. Il s'y intéresse toujours très vivement; il n'a pas manqué de nous encourager, de nous donner de bonnes espérances et de nous engager à obtenir de bons miracles. Il est possible que nous ayons, au cours de cette année 1914, la Congrégation oÙ sera promulguée l'héroïcité des vertus du Vénérable. Ce sera un grand pas de franchi.

Nous avons vu aussi Son Excellence Monseigneur Salotti, avocat de la cause. Il s'oc-cupe actuellement de la réponse aux dernières animadversions et il compte bien y répondre victorieusement.

Son Excellence Monseigneur Lafontaine, Secrétaire à la Sacrée Congrégation des rites et qui joue un rôle très important dans les causes de béatification, nous fit le meilleur accueil à Saint- Jean de Latran, où il réside. Je ne manquai pas de lui dire combien tous les membres de notre Institut seraient heureux si la béatification de notre Vénérable Père Fonda-teur pouvait coïncider avec la célébration du premier centenaire de la fondation de notre Congrégation.

« Priez beaucoup, nous dit-il, faites prier les enfants de vos écoles dans cette intention et ayez confiance que si c'est dans les desseins de la divine Providence, vos légitimes désirs se réaliseront. »

Voici, d'autre part, ce que m'a écrit à la date du 23 janvier le T. C. Frère Candidus, notre Procureur Général près le saint Siège :

« Quant à nos chères causes, rien de bien nouveau à signaler. Pour celle de notre Vé-nérable Fondateur, je travaille toujours pour recueillir des documents à fournir à Monseigneur Salotti, notre avocat, lequel commencera bientôt à rédiger les réponses aux nouvelles et der-nières animadversions que vous connaissez.

« Pour le vénéré Frère François, j'attends d'un moment à l'autre que le Chancelier de la Sacrée Congrégation des Rites me remette la copie du procès de l'Ordinaire. »

On sera heureux de savoir ce qu'écrivait à la date du 2 janvier dernier M. le Chanoine Ponty au cher Frère Marie-Junien, vice-postulateur de la cause du vénéré Frère François:

« Je vous remercie des renseignements que vous me donnez au sujet de nos causes, bien chères, en effet. Je regrette qu'elles n'avancent pas plus Pite. J'aurais tant voulu, si Dieu me prête vie, retourner à Rome en 1917, centenaire dé la Fondation de l'Institut, pour la béa-tification du Vénérable Père Champagnat ; mais, comme me le disait en latin le saint Pape Pie X quand j'eus l'honneur insigne de l'entretenir en audience privée : « CELA DÉPEND DE LA BONTÉ DE DIEU QUI SE MANIFESTE PAR LES MIRACLES ». Il faut donc, à tout prix, obtenir des mi-

Page 58: Champagnat – Instituto de los Hermanos Maristas …€¦ · Web viewJe n'ai pas eu l'avantage d'un long contact avec le T. C. F. John, et mes relations avec lui ont été plutôt

racles. Dites-le aux bons Frères qui vivent avec vous dans la solitude de l'Hermitage où tous les deux ont tant prié, tant travaillé et tant souffert. C'est surtout là, ce me semble, que les prodiges doivent se produire. Il est vrai que le Ciel a son heure, mais il semble que le mo-ment est venu pour l'Institut dispersé par la persécution d'avoir au moins un Protecteur placé sur les autels. Si les Petits Frères de Marie sont bien dans l'esprit de leur vocation ils obtien-dront cette grâce précieuse par l'intercession de leur puissante et douce Mère. »

Ne nous lassons pas de faire une sainte violence au Ciel pour obtenir les miracles né-cessaires.

C'est votre foi qui vous a guéri, disait souvent Notre-Seigneur aux malades auxquels il rendait la santé.

Donc prions avec un redoublement de foi et de confiance.Prions aussi avec persévérance, puisque c'est là une des conditions de la bonne prière.

Faisons des neuvaines, des triduums, ayons des pratiques quotidiennes dans lesquelles nous invoquerons privément le Vénérable Fondateur.

J'adresse pour cela, un appel tout particulier à nos anciens, nos infirmes et nos ma-lades. Les Saints Livres nous disent que la prière unie à la souffrance a une efficacité particu-lière.

Je demande aussi le concours spécial de nos juvénistes, de nos postulants, de nos no-vices et de nos scolastiques, dans cette' croisade de prières. Ce n'est pas sans raison que nous pouvons compter aussi sur une efficacité toute particulière de leurs prières.

Outre la prière nous emploierons aussi d'autres moyens. « Aide-toi et le Ciel t'aidera. »Faisons tout ce qui dépendra de nous pour faire connaître le Vénérable Fondateur et le

vénéré Frère François en dehors de la Congrégation.Répandons le plus possible l'image du Vénérable Père à laquelle est fixée une relique

ainsi que les images ordinaires, où il est représenté catéchisant les enfants. Nous en avons fait tirer récemment cent trente mille de cette dernière espèce.

La petite vie illustrée du Vénérable est aussi à répandre le plus possible; douze mille exemplaires de l'édition française sont encore en disponibilité à l'Economat Général à Gru-gliasco. Les Frères Provinciaux sont invités à faire le nécessaire pour que ce petit ouvrage se répande beaucoup dans leur province.

Je fais la même recommandation pour la petite brochure qui a pour titre : « NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE VÉNÉRABLE PÈRE MARCELLIN CHAMPAGNAT ET RELATIONS DE FAVEURS OBTENUES PAR SON INTERCESSION». Il y en a neuf mille exemplaires en disponibilité à l'Econo-mat Général.

Les éditions en espagnol, en portugais, en allemand et en italien de la petite vie du Vé-nérable sont aussi à répandre le plus qu'on pourra.

FAVEURS ATTRIBUÉES à l'intercession du Vénérable Père Champagnat.

I. - Guérison du Frère Aristarque.

Païta, le 4 mai 1912.Mon Très Rév. Frère Supérieur Général,Les années se suivent, mais elles ne se ressemblent pas; l'année dernière à l'occasion

de mes noces d'or : les chants, les compliments, les cadeaux : tous les honneurs m'acca-blaient et me portaient à croire que j'étais quelque chose dans l'estime de mes confrères; et cette année à la même époque, je gisais dans mon lit de souffrance depuis six mois. Si le courrier ne s'était pas trouvé là, le pauvre Frère Aristarque reposerait au cimetière de Vao de-puis bientôt un an. Le 8 août jour que je me suis embarqué pour Nouméa, il faisait un temps épouvantable, de la pluie et un vent effrayant; un vrai cyclone : arrivé à 8 heures du soir, j'étais mouillé jusqu'aux os et n'avais rien pour changer; on a été obligé de me prêter des ha-bits à bord. Quelle traversée de Vao à Nouméa

Aussi, arrivé là, j'étais plus mort qu'en vie, et pour ne pas augmenter mon mal, je n'ai ni bu ni mangé, quoi que ce soit, les quatre premiers jours. Le même soir de mon arrivée, M. le Docteur est venu chez les Frères, avec ses instruments de chirurgie; il m'a bien soulagé mo-mentanément, mais il est venu me faire subir le même traitement pendant un mois, matin et

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soir. Une fois même, il est arrivé à onze heures du soir. Après un mois de séjour à Nouméa, M. le Docteur m'a conseillé d'aller à Païta, toujours accompagné de mon infirmier, Frère An-tonio, qui m'a soigné, pendant tout le temps de ma maladie, comme un bon Père soignerait son enfant. Ce brave Docteur m'a rappelé plusieurs fois à Nouméa, pour me faire subir le même traitement, qui n'avait que la vertu de m'affaiblir de plus en plus; après quelques jours de traitement, il me renvoyait à Païta, où pendant quatre ou cinq mois ma convalescence n'avait pas avancé d'un pas ; M. le Docteur, voyant cela, jugea une opération nécessaire; je redescendis de nouveau à Nouméa; il me fit encore quelques lavages, qui m'affaiblissaient toujours de plus en plus, et trois médecins, qui se trouvaient là, jugèrent que je ne pourrais pas supporter cette opération vu ma faiblesse et mon grand âge; il continua encore trois ou quatre jours à me traiter, mais voyant que mes forces diminuaient de jour en jour, il me fit monter dans un auto et m'accompagna chez les Frères, je ne pouvais plus me tenir debout, il me prit et aidé de son canaque, il me porta dans mon lit; puis il s'assit à côté de moi, comme un bon père à côté de son enfant, et me conseilla de retourner à Païta, je compris que c'était pour mourir; alors je lui dis : M. le Docteur, je sens bien le sapin; combien ai-je encore de jours à vivre. Il me répondit : Je ne suis pas le bon Dieu pour vous le dire; mais tout le monde s'attendait à une mort prochaine, et le 20 février, après avoir reçu l'Extrême-Onction et le Saint Viatique, comme j'étais content d'avoir quitté Saint-Etienne et d'avoir consacré 50 ans au service de Dieu ; aussi je quittais le monde sans regret et avec joie, et lorsque mes confrères vinrent m'annoncer qu'on allait commencer une neuvaine au Vénérable Père Champagnat, pour obtenir ma guérison, j'ai eu de la peine à y consentir, la mort était si près de moi et me voyant bien préparé j'aurais voulu mourir; mais mes confrères me faisaient en-tendre que ce n'était pas pour moi, mais pour la glorification du V. P. Champagnat, et à partir de ce moment, j'ai commencé à aller mieux et pour le moment, je vais bien, il ne me reste au-cune infirmité. Le bon Père Champagnat n'a pas voulu faire la chose à moitié. Mon T. R. F. S. Général, je vous remercie de la bonne lettre que vous me donnez de mon frère Arèse. Veuillez, mon T. R. F. Supérieur Général, accepter les remerciements de votre très respec-tueux et très obéissant serviteur.

Frère ARISTARQUE.

II. - Guérison d'un enfant à Badalona (Espagne).Badalona, 7 août 1912.

Le 6 février dernier, mon petit-fils François Prats y Cantarell, dut quitter le Collège Vall-demia à cause d'une affection nerveuse qui s'aggrava au point de lui causer chaque jour plu-sieurs attaques, dont le nombre, parfois s'éleva jusqu'à 6 ou 7 en 24 heures.

Dans une des visites qu'il fit au malade, le C. Frère Barnabé, directeur de l'école de Ba-dalona, ému de l'état où se trouvait le pauvre enfant quand il lui arrivait quelqu'une de ses at-taques, proposa à ses Confrères de la Résidence de faire une neuvaine pour demander à Dieu, par l'intercession du Vénérable. Fondateur des Frères Maristes, de rendre la santé à un de leurs anciens élèves, et la tranquillité à sa famille désolée.

En même temps que le Frère Barnabé, cité plus haut plusieurs Pères Carmes et d'autres ecclésiastiques furent témoins de ces attaques; et un des jours où il en eut le plus, l'enfant reçut également la visite du C. F. Eold, alors directeur de Valldemia, lequel promit qu'une neuvaine semblable à celle qui se faisait à Badalona serait commencée ce jour-là même par les Frères et les élèves de Mataró .

La neuvaine des Frères de Badalona se terminait le 3 mars; or, ce jour-là, à 6 heures du matin, moment où on avait coutume de voir arriver la première attaque, l'enfant dit qu'il sentit comme un frémissement et entendit un fort bruit, mais il n'eut aucune attaque, bien que la veille il en eût éprouvé jusqu'à 7.

Depuis ce jour du 3 mars, il n'a plus eu aucune attaque, quoique plusieurs fois il se soit trouvé dans un état où tout faisait craindre une rechute.

A ma manière de voir, sauf avis plus autorisés, et toujours en soumettant mon opinion au jugement de la Sainte Eglise Catholique, il est indéniable que la protection du Vénérable Marcellin Champagnat est intervenue dans le grand soulagement et la presque guérison de mon petit-fils, François Pato y Cantarell.

FRANÇOIS CANTARELL Y FAGES,avocat à Badalona.

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III. - Guérison d'un père de famille.Gerona, 7 de juin 1913.

Mon Très Révérend Frère,L'an dernier après la retraite du Régime, où j'eus le bonheur d'être appelé, j'obtins de

faire une visite à mes frères, où en arrivant, l'on m'apprit que l'un de mes neveux était sérieu-sement malade depuis plusieurs mois; en effet, je le trouvai dans un tel état de souffrances et de crises de nerfs, que nous eûmes peur d'un dénouement fatal.

Je les encourageai tous, et priai son épouse, ma nièce, de faire commencer une neu-vaine au Père Champagnat, et nous mimes sous le traversin du malade une relique, que vous voulûtes bien me donner à mon départ de Grugliasco.

La neuvaine fut faite par leurs quatre enfants ; or, trois jours après, j'y retournai, et à ma grande joie, je trouvai mon neveu levé, me déclarant les larmes aux yeux, qu'il n'avait ressen-ti aucune douleur, depuis qu'ils avaient commencé la neuvaine. Je voulus avant de partir du pays y retourner, et cette fois, après huit jours, je le trouvai se promenant, c'est vrai, avec une canne, dans son jardin. Nous lui conseillâmes d'aller passer une quinzaine de jours à Vals, ce qu'il fit, et à son retour il put reprendre les travaux des champs.

Ma nièce m'écrivait trois mois plus tard, me disant : Mon mari n'a plus rien ressenti, et nous sommes si sûrs que le Vénérable a tout fait, que je signerai tout ce que vous voudrez à ce sujet.

Si j'ai tardé à vous communiquer cette faveur, c'est Mon Révérend Frère, pour ne pas me précipiter et n'avoir pas à revenir sur cette guérison, mais il y a peu de jours ma nièce me disait que tout le monde chez eux allait bien, m'indiquant par là que l'on n'avait pas même en pensée la maladie de son mari.

Voilà ce que j'ai cru vous dire après la lecture de la belle Circulaire que nous avons re-çue de vous, pour la glorification de notre Vénérable Père. Puisse cela être une petite note en faveur de sa Béatification.

Gloire soit rendue à Dieu, et honneur à ses SaintsEn J. M. J., Votre très obéissant serviteur.

Frère HILARIUS.

IV. - Guérison d'un pensionnaire à Caussade.C'était le 14 mai 1912 que le jeune Rames Pierre, âgé de 12 ans, a été vu pour la pre-

mière fois, par le médecin au Pensionnat de Caussade (Tarn-et-Garonne).Le docteur a déclaré que l'enfant avait une fluxion de poitrine bien prononcée, avec un

caractère de gravité extraordinaire. La suite a prouvé la vérité de ce diagnostic. Des remèdes énergiques sont appliqués. Malgré cela et les soins les plus minutieux, le mal a fait de si ra-pides progrès qu'après cinq ou six jours, le médecin, qui faisait sa visite matin et soir, n'y comprenait plus rien.

La fluxion suivait son cours, et, au bout de huit jours, elle était comme guérie. Mais alors vint s'ajouter une telle complication qu'au dire du docteur (qui a 30 ans d'expérience), un pareil cas ne s'était pas présenté pour un enfant. Tout le mal était dans la poitrine. Et il fal-lait tousser et tousser presque sans discontinuer. Une forte fièvre s'est emparée de l'enfant et elle a duré quatre semaines à peu près sans relâche. Durant cette longue période, le malade a été admirable de patience et de résignation.

Le docteur, un catholique qui s'intéresse beaucoup à l’œuvre, a pris à cœur de sauver son client. On peut dire à sa louange, qu'il l'a soigné on ne peut mieux. Cependant au plus fort du mal, il n'y voyait plus bien clair. Un confrère renommé de Montauban lut appelé une première fois. Après une bonne auscultation, il déclare qu'il n'y avait rien de grave. Ce jour-là le malade en effet, était un peu mieux. Mais le médecin du lieu, lui, avait ses réserves, car il suivait et étudiait de très près le progrès.

Le soir même, la fièvre a redoublé d'intensité, la nuit a été très pénible et plusieurs autres qui ont suivi. Chaque matin on remarquait un mieux sensible au point de déconcerter l'entourage et même l'homme de l'art qui voyant à sa visite du matin de l'espoir, tout S'éva-nouissait dans la soirée.

De nouveau le docteur de Montauban fut appelé et de concert, ils ont déclaré que la poitrine était en bien mauvais état, c'était très grave. On l'a vu sur le point d'expirer, en effet, à deux ou trois reprises. En prévision de cela, un des vicaires lui avait déjà donné les der-niers sacrements. Car le malade a eu toujours sa connaissance. Durant ces quatre ou cinq

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jours les parents et amis qui venaient prendre de ses nouvelles étaient tout étonnés de le trouver en vie le lendemain, en le voyant dans cet état.

Ce malade avait déjà acquis les sympathies de beaucoup de monde qui porte intérêt à l'Ecole.

Aussi, bien des supplications ont été adressées au ciel pour demander la guérison de ce cher enfant. Lui-même avait grande confiance à Notre-Dame de Lourdes. Il était heureux chaque fois qu'on lui donnait à boire de J'eau miraculeuse. Il en aurait voulu plus souvent. Une neuvaine a été faite à la Sainte Vierge avec la prière des trois Ave Maria.

De plus, au moment où la maladie inspirait de sérieuses craintes, une neuvaine a été adressée au V. P. Champagnat en union avec le malade. Il savait à qui il s'adressait, car il avait sur le lit une image-relique qu'il embrassait plusieurs fois dans la journée, en invoquant chaque fois le Vénérable Père. Explication lui avait été donnée de la gravure.

Après ces neuvaines, le médecin a trouvé une amélioration d'abord, puis, après peu de jours, il a constaté que cette amélioration allait grandissant très vite. Il

semblait trouver extraordinaire ce retour si accentué il croyait le jeune malade tubercu-leux. Mais rien ne l'indiquait dans la famille, pour l'attribuer au sang. Tout, le monde y est sain dans cette modeste mais très chrétienne et des plus honorables familles de travailleurs aux champs, dans la paroisse de Montdoumer (Lot).

Le foyer du mal a été si bien éteint par cette cicatrice intérieure que vers la fin de la troi-sième semaine de juin le médecin permettait de transporter le cher malade au domicile des parents, à 15 kilomètres.

Je me rappellerai toujours la parole du docteur à la mère de l'enfant en cette dernière visite : « Le bon Dieu vous le donne une seconde fois ». Elle m'apparut significative. En di-sant cela, on comprenait qu'il était heureux de cette réussite ou plutôt d'une issue comme il la désirait.

Certainement qu'on peut voir dans cette délivrance la main de Dieu, la protection de Notre bonne Mère, et aussi le V. P. Champagnat a dû appuyer la supplique adressée en son nom. Dans quelle mesure, c'est difficile à dire.

Voilà à peu près deux mois que le convalescent est rentré chez lui ; il se trouve quasi guéri. L'appétit va très bien. Il dort de même. Il n'a plus rien ressenti de ce mal de poitrine qui l'a tant fait souffrir. La toux avait entièrement disparu au commencement de la convales-cence. Il se dispose à aller à Lourdes, remercier Dieu, Notre-Dame et son autre protecteur.

S. F.

V. - Guérison d'un enfant à Barcelone.Barcelona, 17 de octobre 1913.

Mon TRÈs RÉVÉREND FRÈRE SUPÉRIEUR GÉNÉRAL,Notre Vénérable Père Champagnat vient de rendre la vie à un de nos élèves, qui avait

été condamné par le médecin.J'ai conseillé à la mère de l'enfant de faire une neuvaine à notre Fondateur et en même

temps je lui ai remis une image-relique de notre bon Père, laquelle fut placée sous l'oreiller de notre petit malade.

Pareillement je recommandai à la dame de faire baiser la dite image; c'est ce que l'on a fait.

La communauté de Lauria et les enfants du Collège ont prié pendant neuf jours pour que le Vénérable Père guérisse du typhus notre cher Fernandez Pérez et son petit frère ma-lade comme lui ; mais selon le médecin le cas du plus jeune n'était pas si grave. Ce dernier mourut pendant la neuvaine, et Fernandez, dès qu'il a eu la relique sous son oreiller est allé de mieux en mieux. Le dernier jour de la neuvaine il pouvait prendre un peu de bouillon. Bien-tôt il sera sur pied.

La mère du petit malade me disait : « Si nous avions eu une image pour le petit Carli-tos, il ne serait pas mort. »

Je vous prie, mon Très Révérend Frère, de m'envoyer quelques images-reliques pour nos chers malades, afin de ne pas avoir le même reproche.

Je suis avec un profond respect, mon Révérend Frère Supérieur, votre très humble et obéissant serviteur.

F. Marie CLAVER.

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Cette dame m'a remis ces quelques lignes, pour que vous voyiez le pouvoir de notre Vénérable Père auprès de Dieu.

« 1° Setiembre cayeron mis dos hijos enfermos con calenturas tifoides, los dos de mu-cha gravedad ; pero, el mayor decia el médico que estaba mas grave, sin, salvaciôn. Le traje-ron una reliquia del colegio, se la pusieron y le dieron la comunién; y el niño se ha puesto mejor. El niño pequeno muriô. »

Florencia MADRONERO.

FAVEUR ATTRIBUÉE AU VÉNÉRÉ FRÈRE FRANÇOIS.Ntra. Sra, de las Avellanas por Balaguer, 13 décembre 1913.

Guérison d'une personne à Alcoy (Espagne).Mon Très Cher Frère Marie-Junien,Vous allez être surpris, je n'en doute pas, en recevant ces quelques lignes, écrites à la

hâte dans un coin retiré de l'Espagne ; mais je suis sûr que vous en aurez de la joie car je connais par moi-même votre dévotion filiale pour notre vénéré Frère François; or il s'agit de ce vénéré Supérieur, de sa gloire et de son pouvoir d'intercession auprès de Dieu.

Voici donc ce qui est arrivé « Il y a quelques mois, un jeune Novice me demanda une relique de notre Vénérable Père Fondateur pour une de ses tantes malade depuis deux ans. Sans savoir trop pourquoi ni comment, je lui donnai une image de notre vénéré F. François pour sa tante en lui disant d'essayer d'abord ce moyen puisqu'on avait introduit à Rome la cause de béatification de notre premier et vénéré Supérieur Général. Or, il y a quelques jours que le jeune Frère en question reçut de sa mère la lettre suivante que je vous traduis mot à mot : « Depuis que nous avons à la maison le vénérable Frère François que tu nous envoyas, on a découvert la maladie de la tante, appelée : « Diabète » selon le médecin. Depuis deux ans elle ne sortait pas de la maison excepté le dimanche pour aller à la messe et cela avec beaucoup de fatigues et d'efforts. Quant à nous, nous attribuons tout cela au R. F. François, car la tante Se recommande continuellement à lui. On peut assurer, sans aucun doute, qu'elle est presque entièrement guérie, aussi elle est très reconnaissante au vénéré Frère. » Ce fait s'est passé à Alcoy, ville de la province d'Alicante.

Je me réjouis, mon Très Cher Frère, de pouvoir vous annoncer un commencement de faits merveilleux en Espagne opérés par notre vénéré Frère François et cela m'encourage à propager la dévotion envers ce modèle si parfait de notre Vénérable Fondateur.

Une petite prière, S. v. p. sur la tombe de tous ces saints Frères pour celui qui a l'hon-neur d'être votre très humble serviteur.

S.F.

RECRUTEMENT DES VOCATIONS.Je dois considérer plus que jamais comme un grave devoir de ma charge d'insister de

nouveau sur la question vitale du recrutement des bonnes vocations.Presque tous nos Frères Provinciaux adressent au Frère Supérieur des demandes très

instantes pour que des Frères leur soient envoyés : « Les sujets nous manquent, disent-ils, pour soutenir les oeuvres existantes et surtout pour en fonder de nouvelles : des Frères ! des Frères ! il nous faut des Frères ! » C'est la répétition de ce que disait et redisait l'abbé Cham-pagnat aux étudiants, futurs maristes, du Grand Séminaire.

D'autre part, ainsi qu'il a été dit dans le Bulletin de l'Institut du mois de janvier dernier, des membres -de l'Episcopat des diverses parties du monde, des prêtres et autres person-nages viennent à la Maison-Mère pour demander des Frères. Ils ont toujours d'excellentes raisons pour justifier leurs instances.

Les demandes de fondations nouvelles qui nous viennent par correspondance ne sont ni moins nombreuses ni moins pressantes.

N'est-ce pas vraiment désolant de nous trouver presque toujours dans la nécessité de répondre négativement, et cela uniquement parce que les sujets formés nous manquent.

Que faire en présence d'une situation qui intéresse à un si haut degré la gloire de Dieu et le salut des âmes? Nous n'ignorons pas, en effet, qu'aujourd'hui plus que jamais, l'éduca-tion chrétienne de la jeunesse est une question capitale.

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Or, pour soutenir les écoles existantes et pour en fonder de nouvelles, il faut absolu-ment des Maîtres.

Et pour que nous puissions en former et en former beaucoup, il faut de toute nécessité que nous ayons une très nombreuse et bonne jeunesse dans nos juvénats, nos noviciats et nos scolasticats.

Grâce à Dieu, nous savons qu'en général, dans l'Institut, on a du zèle pour le recrute-ment des bonnes vocations.

Mais il est certain qu'il y a possibilité de faire davantage et de faire mieux.Pour nous exciter à travailler partout avec un zèle plus ardent et plus entreprenant à

cette oeuvre des oeuvres, pensons à la parole si remarquable qui a été dite par le Vénérable Fondateur : « UNE BONNE VOCATION EST UN TRÉSOR QUI N'A PAS DE PRIX, TOUT L'OR DU MONDE NE SUFFIRAIT PAS POUR LA PAYER ». Aussi quand les Frères Provinciaux m'envoient leurs rap-ports à la suite de la visite des établissements, je ne manque jamais de faire une attention particulière à la mention : « VOCATIONS EN VUE ». J'éprouve une grande satisfaction lorsque je vois que, pour telle et telle classe, on signale une, deux et même quelquefois trois vocations en préparation.

Nous ne redirons jamais trop que les vocations recrutées parmi nos élèves sont géné-ralement les meilleures.

Prions et agissons, faisons prier et faisons agir en vue de faire germer les vocations et de les amener à bonne fin.

Rappelons-nous que le vénérable Père Fondateur fut magnifiquement exaucé en 1822 lorsqu'il fit sa belle prière à Marie pour obtenir des sujets.

Dans le courant de cette année, il reçut seize nouveaux. Or, à cette date, l'Institut ne devait guère compter qu'une quinzaine de membres.

Pourquoi n'obtiendrions-nous pas aujourd'hui un résultat un peu analogue à celui qu'il obtint en 1822 ? Les besoins ne sont pas moins grands et moins pressants actuellement qu'ils n'étaient alors.

Prions donc et faisons prier avec confiance à l’exemple de notre Vénérable Père, et nous aurons le droit d'espérer que nous serons exaucés comme lui. Ayons cette intention dans nos Communions, à la Sainte Messe et dans nos autres exercices de piété. Que l'on re-commande cette oeuvre à l'occasion des récollections mensuelles. Il me semble que l'on pourrait faire de temps en temps dans nos diverses maisons de recrutement et de formation un triduum peu chargé, mais très fervent, pour obtenir des vocations. Ceux qui auraient la bonne pensée et la générosité d'ajouter quelques petites mortifications volontaires aux prières du triduum seraient certainement bien inspirés.

Nous avons à notre disposition un moyen d'une valeur plus qu'ordinaire pour aider très efficacement au recrutement, c'est l'admirable Bref qui nous fut concédé avec tant de bien-veillance par notre Saint-Père le Pape en 1908.

Ne manquons pas de remarquer et de faire remarquer autour de nous que Sa Sainteté recommande le recrutement de nos juvénats aux Archevêques et aux Evêques du monde en-tier ainsi qu'au clergé et aux familles chrétiennes.

Nous pouvons donc, en toute assurance, faire usage d'une recommandation émanant de la plus haute autorité qui soit sur la terre pour favoriser et faciliter notre recrutement. J'ex-horte nos Frères Provinciaux, nos Frères Directeurs et nos Frères Recruteurs à répandre lar-gement ce Bref parmi les membres du Clergé, dans les familles chrétiennes, et à s'en servir, au besoin, comme d'un très bon moyen de triompher de certaines oppositions.

L'ouvrage de M. l'Abbé Guibert « La Culture des Vocations » est un livre de première valeur en la matière. Je ne saurais donc trop en recommander l'étude à tous nos Frères. Les Frères Provinciaux, dans leurs visites, voudront bien s'assurer s'il est dans les bibliothèques à un nombre suffisant d'exemplaires.

Outre ces indications principales, chacun peut trouver d'autres moyens dans les inspi-rations de son zèle et en faire bon usage.

Quand on voit ce que font les gens du monde, la peine qu'ils se donnent pour faire prospérer leurs affaires, commerce, industrie, etc., et que l'on compare le peu que nous fai-sons parfois pour la prospérité de notre oeuvre si importante et si utile, on est porté à redire la parole du divin Maître : « Les enfants du siècle sont plus habiles dans la conduite de leurs affaires que les enfants de lumière ».

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NOUVELLE-CALÉDONIE.

Au mois de juillet dernier, sur un rapport du C. F. AIbano, Visiteur, exposant la situation du district de la Nouvelle - Calédonie, le Conseil Général, décida d'adresser au Souverain Pontife, par l'intermédiaire du C. F. Procureur Général près le Saint-Siège, une supplique conçue en ces termes :

TRÈS SAINT PÈRE,Le Procureur Général de l'Institut des Petits Frères de Marie, humblement prosterné

aux pieds de Votre Sainteté, sollicite respectueusement l'autorisation de pouvoir ériger le dis-trict de la Nouvelle-Calédonie, colonie française, qui comprend six maisons et une quaran-taine de sujets en vice-province autonome, et cela pour favoriser surtout la meilleure adminis-tration et le recrutement des sujets.

Le 3 septembre, la Sacrée Congrégation des Religieux daigna y faire la réponse sui-vante :

Vigore specialium facultatum a Smo Domino Nostro concessarum, Sacra Congregatio Negotiis Religiosorum Sodalium praeposita, attentis expositis, benigne facultatem tribuit Ordi-nario Lugdunensi, super praemissis providendi, de consensu tamen Ordinarii loci, ac dum-modo omnia habeantur, quae de jure requiruntur. En vertu des pouvoirs spéciaux à Elle ac-cordés par le Saint-Père, la Sacrée Congrégation préposée aux affaires des Religieux a béni-gnement concédé à l'Ordinaire de Lyon, la faculté de décider sur ce qui est demandé ci-des-sus. Supposé néanmoins que l'Ordinaire du lieu soit d'avis conforme et que soient remplies toutes les conditions de droit.

En conséquence, le Conseil Général, dans sa séance du 21 octobre 1913, érigea par un vote unanime le district de la Nouvelle-Calédonie en vice-province autonome relevant di-rectement du R. F. Supérieur Général et de son Conseil; élut le C. F. Albano à la charge de Vice-Provincial, avec les attributions ordinaires des provinciaux dans leurs provinces respec-tives, et lui donna un conseil vice-provincial composé des Chers FF. Hamon, Joseph-Edith, Philotère et Paul-Casimir.

J'aime à espérer que, reconstituée sur ces bases, la vice-province verra s'ouvrir devant elle, moyennant la grâce de Dieu et la protection de Marie, une nouvelle ère de prospérité, pour la consolation des bons Frères qui ont déjà dépensé tant de sueurs à la culture de cette intéressante partie du champ du Père de famille, et qui ne demandent pas mieux que d'y consacrer, avec l'aide des jeunes auxiliaires que la Providence leur a envoyés et de ceux qu'elle leur réserve encore, tout ce qui leur reste de forces et de vigueur.

FONDATION DU JUVÉNAT SAINT-JOSEPH A RECKLINGHAUSEN (Allemagne).

Depuis longtemps déjà, nous nourrissions le projet d'ouvrir une maison de formation dans une de ces régions de l'Allemagne qui ont fourni tant de bons sujets et nous étudiions le moyen de le réaliser.

Il y a quelques années, les autorités ecclésiastiques et civiles d'une ville de la Bavière, déclarèrent qu'elles seraient heureuses de nous recevoir, et nous firent les offres les plus cor-diales et les plus avantageuses pour nous aider dans l'exécution de ce dessein. L'événement paraissait providentiel ; la localité était on ne peut mieux située pour notre recrutement dans le Palatinat d'où un grand nombre de nos Frères allemands sont originaires.

Une supplique fut donc rédigée avec soin, et, avec tous les renseignements utiles, adressée à la Direction des Cultes du gouvernement royal à Munich.

Mais l'heure choisie par la Providence n'était pas encore arrivée. Nous devions en effet échouer là, malgré l'appui de personnages influents et de plusieurs membres du Reichstag, malgré les recommandations les plus élogieuses de fonctionnaires et de plusieurs consuls al-lemands, entre autres ceux des îles Samoa, des Etats-Unis et du Rio-Grande-do-Sul, Brésil.

Le Ministère des Cultes répondit en substance que les Ordres religieux existants suffi-saient largement à donner satisfaction à toutes les aspirations des jeunes gens qui désiraient embrasser la carrière de missionnaire catholique; et que l'on ne voyait nullement la nécessité d'introduire une nouvelle congrégation religieuse. Et notre demande fat écartée.

La déception lut d'autant plus pénible que l'espoir avait été grand.

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Mais, après un moment de tristesse, on se recueillit et l'on résolut de recommencer Il fallut plusieurs années de démarches, de négociations et d'attente résignée avant d'obtenir le succès dont M. le Président supérieur de la Westphalie donnait communication au Frère Di-recteur de notre maison d'Arlon par l'intermédiaire de qui toute la correspondance était échangée. Voici le document officiel :

GOUVERNEMENT ROYAL

DIRECTION DES CULTES Münster, le 3 octobre 1913.ET DE L'ENSEIGNEMENT.

Monsieur le Directeur,Messieurs les Ministres de l'Intérieur et des Cultes, par décret du 11 septembre 1913,

autorisent les Frères Maristes des Eccles d'Arlon, Belgique, à ouvrir un établissement de leur Institut dans la ville de Recklinghausen, dans le but de former des Frères missionnaires pour l'étranger et spécialement pour les colonies allemandes.

Le Provincial de l'Ordre, chargé de la nouvelle province allemande à créer, devra être un Allemand et avoir sa résidence dans l'Empire. Vous êtes prié, avant l'ouverture de l'éta-blissement, de nous fournir la preuve que ces conditions sont remplies.

La maison ne pourra recevoir que des enfants catholiques de douze ans révolus et ayant déjà suivi pendant une année le degré supérieur de l'école primaire. Il est entendu que les aspirants doivent avoir l'intention bien arrêtée d'embrasser la vie religieuse, et que leur admission ne sera pas un moyen détourné pour les soustraire à l'obligation de fréquenter l'école primaire.

Les membres de l'établissement ne pourront se livrer à aucune fonction autre que celle prévue par l'autorisation sans une permission expresse du gouvernement.

Après l'ouverture de l'établissement, qui ne devra se composer que de religieux de na-tionalité allemande, le Supérieur fournira à M. le bourgmestre de Recklinghausen une liste du personnel de la maison, en double exemplaire et d'après le modèle convenu.

Enfin, il sera établi chaque année, en. conformité aux règlements existants, une statis-tique mentionnant l'admission des aspirants nouveaux, comme aussi les mutations surve-nues dans le personnel.

LE PRÉSIDENT SUPÉRIEUR de la province de Westphalie.

Recklinghausen, avec ses trois sections: Centre, Est et Sud, est une jolie ville de 59.000 habitants dans le diocèse de Münster. Elle est située presque aux confins du riche bassin de la Ruhr dont les centres industriels sont parmi les plus importants de l'Allemagne. Elle jouit ainsi de l'avantage de participer au bien-être sans être gênée par le tourbillon et la fièvre des régions ouvrières. Son climat est sain, et elle est d'aspect riant et agréable. La po-pulation, qui comprend 49.000 catholiques romains, est partagée entre six paroisses et trois chapelles de secours. Le zèle du clergé maintient à un haut degré la piété et la prospérité des oeuvres. La foi s'est conservée très vive dans les familles; et c'est vraiment un spectacle édi-fiant de constater l'assiduité aux offices de l'Eglise et le respect avec lequel le peuple s'ac-quitte de tous les devoirs de la religion.

Le pays est favorable aux vocations religieuses si l'on en juge par les habitudes chré-tiennes si bien conservées, et par le nombre de sujets qu'il a déjà fournis à notre Congréga-tion.

Mais il nous fallait une maison ! La Providence nous a servis à souhait. Il y a une quin-zaine d'années, un digne prêtre a construit à Recklinghausen un établissement pour réunir des jeunes gens qui feraient leurs études en vue d'arriver au sacerdoce. L’œuvre n'a pas pu fonctionner par défaut de personnel enseignant et de moyens matériels suffisants. La proprié-té a été acquise par la mense épiscopale, et elle est demeurée libre.

Nous nous sommes donc mis en relations avec Mon seigneur l'Evêque de Münster. Sa Grandeur a accueilli avec la plus paternelle bienveillance notre demande de nous installer dans son diocèse et a accordé sa bénédiction à l’œuvre que nous voulons y fonder.

Nous avons à exprimer notre vive gratitude à Monseigneur et aux vénérés membres de son conseil pour la cordialité et la facilité avec lesquelles ont été menées les négociations ré-

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glant les conditions de notre entrée en jouissance de l'immeuble. Elles se sont terminées par un contrat provisoire intervenu entre la mense épiscopale de Münster et la Congrégation, le 12 décembre 1913. Il reste à obtenir quelques autorisations pour lesquelles les démarches sont en bonne voie.

Le prêtre qui a construit la maison avait placé son oeuvre sous le vocable de saint Jo-seph. Nous conserverons au glorieux Chef de la Sainte Famille ses prérogatives et sa place d'honneur. Et nous avons la conviction que le puissant patronage du Père nourricier de Jé-sus, et du chaste Epoux de Marie, assurera à sa nouvelle famille, le juvénat Saint-Joseph de Recklinghausen, la prospérité, c'est-à-dire la faveur de procurer à notre Congrégation de nombreux et bons religieux qui travailleront dans toutes les parties du monde, sous la protec-tion de la Sainte Vierge, à étendre le règne de Jésus-Christ.

Cette pénétration dans un grand pays par l'établissement de la première communauté en Allemagne est un bienfait de Dieu plus qu'ordinaire et digne de faire époque dans les an-nales de l'Institut.

Les Frères de langue allemande voudront le reconnaître par un accroissement de fer-veur, de régularité et de dévouement. Et tous, nous remercierons cette paternelle Providence qui bénit si visiblement notre modeste société.

NOUVEAU JUVÉNAT À ANDORA, (Italie).

La divine Providence a disposé les choses de manière à nous faciliter l'ouverture d'un nouveau juvénat pour la province de Saint-Paul-Trois-Châteaux.

Depuis plusieurs années, ce juvénat était désiré par les supérieurs de cette province.La maison est située sur les bords de la Méditerranée au diocèse d'Albenga. Elle pré-

sente de bonnes conditions pour une maison de formation religieuse.Puisse-t-elle se remplir bientôt de bons jeunes gens qui se prépareront là à devenir des

religieux fervents et des éducateurs zélés pour répondre aux nombreux besoins du moment.Nous unirons nos prières pour obtenir que ce désir se réalise dans une large mesure.

CHAPELLE DE ROME.

Pour diverses causes et notamment pour nous conformer aux conseils de Son Emi-nence le Cardinal Ferrata, notre dévoué Protecteur, nous n'avons pas cru qu'il fût prudent de nous mettre à l’œuvre pour la construction projetée de notre chapelle de Rome.

Lors de mon récent voyage à la Ville Eternelle, j'ai consulté de nouveau Son Eminence sur cette question.

Sa réponse a été que nous pouvons aller de l'avant pour la réalisation du projet en pre-nant, bien entendu, les précautions commandées par la prudence.

Je vous ai déjà dit dans une précédente circulaire que nous considérons comme un réel avantage moral de faire participer toutes les maisons de l'Institut à l'érection de cette chapelle - elle sera ainsi l’œuvre de tous.

Je fis dans ce but un appel qui fut bien accueilli et qui produisit des résultats satisfai-sants.

Mais la somme recueillie est de beaucoup inférieure a ce que coûtera la construction.C'est pour cela, qu'après consultation du Conseil Général, j'ai cru bien de renouveler

cet appel.Pour les maisons qui seront à même de le faire sans détriment de leur versement ordi-

naire à la Caisse Commune, on pourra contribuer à l’œuvre pour un montant maximum de vingt francs par Frère.

Ce versement spécial sera envoyé directement au Frère Supérieur Général en se ser-vant, au besoin, de l'intermédiaire du Frère Econome provincial.

LETTRE DE S. E. LE CARDINAL MERRY DEL VAL.

Selon notre habitude et pour accomplir un devoir de piété filiale envers le Père Com-mun des Fidèles, j'ai adressé, en mon nom, au nom des Membres du Régime et de tous les membres de l'Institut, à Sa Sainteté Pie X nos hommages et nos vœux à l'occasion des fêtes de Noël et de la nouvelle année.

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Voici la réponse qui nous a été adressée :

SEGRETERIA DI STATO Dal'Vaticano, le 20 janvier 1914.DI SUA SANTITA

Au Très Honoré FRÈRE STRATONIQUE,Supérieur Général des Petits Frères de Marie à Grugliasco.Très Honoré Supérieur Général,Le Saint Père Pie X a ou pour agréable l'hommage des sentiments et des vœux de pié-

té filiale que vous avez tenu à Lui offrir en votre nom, au nom des Membres de votre Conseil et de tout l'Institut à l'occasion des solennités de Noël et de la nouvelle année.

L'auguste Pontife vous remercie de cette protestation réitérée de dévouement et d'obéissance ainsi que de l' assurance de vos prières à Ses intentions. En retour, comme gage des faveurs célestes, Il accorde de cœur pour vous-même, pour votre conseil, votre fa-mille religieuse et vos oeuvres la Bénédiction Apostolique implorée.

Je vous remercie des souhaits que vous avez bien voulu m'offrir avec l'assurance de vos prières pour moi, et je saisis volontiers cette occasion Pour vous exprimer, Très Honoré Supérieur Général, avec mes meilleurs vœux, mes sentiments dévoués en Notre-Seigneur.

Cardinal MERRY DEL VAL.

SCOLASTICAT SUPÉRIEUR.

A la date du 14 juillet 1913 le Conseil Général de l'Institut a pris la délibération suivante :

En vue de favoriser la bonne formation des Maîtres destinés à nos juvénats, noviciats et scolasticats comme aussi pour maintenir autant que possible l'uniformité des méthodes et des directions pédagogiques dans nos écoles, et collèges des différents pays où nous sommes établis, le Conseil, à l'unanimité, donne pleine adhésion à la proposition laite par le Rév. Frère Supérieur de créer à Grugliasco un scolasticat supérieur où seront appelés des Frères des diverses provinces, et qui fera revivre, en le constituant sur de nouvelles bases, celui qui, d la Maison-Mère de Saint-Genis-Laval, a donné pendant vingt ans de très heureux résultats. Les cours dureront deux ans. On pourra donner un diplôme spécial aux -Frères qui obtiendront une moyenne suffisante dans l'examen qui couronnera les deux années d'études. La forme et les autres caractères de ce diplôme seront étudiés ultérieurement.

En organisant ce scolasticat supérieur, nous nous conformons à l'esprit de l'article 207 (50) des Constitutions, et, par conséquent, à la volonté de Dieu.

Les cours s'ouvriront, s'il plaît à Dieu, au commencement du mois d'octobre de la pré-sente année.

Les Frères Provinciaux sont invités à prendre leurs mesures pour pouvoir dégager, en temps voulu, chacun au moins un Frère pour ce scolasticat. Il est bien entendu que ces Frères continueront d'appartenir à la province qui les aura fournis.

On ne devra faire le choix que parmi les Frères profès de vœux perpétuels; et, comme il est dit dans les Constitutions, parmi ceux qui ont reçu de Dieu des dons et qualités rares. L'âge d'environ 25 ans parait être le plus convenable.

Pour atteindre le but visé, il ne faudra désigner que des Frères jouissant d'une bonne santé. C'est -nécessaire pour qu'ils puissent suivre constamment et avec profit les deux an-nées d'études.

DÉPARTS POUR LES PAYS LOINTAINS.

Province de Saint-Genis-Laval.

1° En septembre 1912, d'Aden pour Constantinople F. Louis-Benoît.2° En février 1913, de San Maurizio pour Constantinople : F. André de la Croix et F.

François-Gonzague ; - De San Maurizio pour la Chine : F. Marie-Abel, F. Marie-Jules, F. Louis-Charles, F. Marius-Louis, F. Paul-Sébastien, F. Jean-Victor, F. Pierre-Marcel ; D'Aden pour la Chine : F. Jules-Victor; - De San Maurizio pour Batticaloa : F. Louis-Gervase.

3° En juin 1913, de San Maurizio pour Constantinople : F. Joseph-Irénée.

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4° En juillet 1913, de Marseille pour la NouvelleCalédonie : F. Joseph-Florent.5° En octobre 1913, de San Maurizio pour Constantinople : F. Lucien-Joseph, F. Pierre-

Cyrille, F. Eugène-Vincent, F. Joseph-Théodore, F. Léon-Prosper, F. Hilaire-Alphonse; - De San Maurizio pour la Chine ; F. Basilée, F. Louis-Valentin, F. Joseph-Georges; De San Maur-izio pour Aden : F. Louis-Marcellin.

Province de l'Hermitage.

Le 8 février 1913, du Havre pour les Etats-Unis : F. Hippolyte, F. Paul-Albert; - Le même jour, du Havre pour le Canada: F. Marie-Anselme, F. Marie-Azarias, F. Marie-Am-phien, F. Marie-Bonaventure.

Province de Beaucamps.

1° Le 10 février 1913, de Marseille pour le Brésil Méridional : F. Auguste-Léonard, F. Al-bert-Ferdinand, F. Clément-Victor, F. Frédéric-Emile, F. Jean-Adalbert, F. Joseph, F. Louis-Romuald, et F. LudovicJoseph.

2° Le 15 mars 1913, de Londres pour l'Afrique du Sud : FF. Joseph-Grégoire et An-dreas-Joseph.

3° Le 1ier mars 1913, d'Anvers pour Stanley ville, Congo Belge : FF. Joseph-Sabin et Aloys-Joseph.

4° Le 4 septembre 1913, de Marseille pour Constantinople : F. Louis-Bertrand.5° Le 12 octobre 1913, de Marseille pour le Brésil Méridional : FF. Alfred-Félix, Anas-

tase, Eugène-Frédéric et Jean-Victorin.6° Le 13 octobre 1913, de Marseille pour le Brésil Central : F. Louis-Arbogaste.7° Le 17 janvier 1914, du Havre pour les Etats-Unis: F. Marie-Clérus.8° Le 30 janvier 1914, de Marseille pour le Brésil Méridional : FF. Etienne-Césaire,

Humbertus, Johannès-Casimir, Marie-Stéphanus, Ambrosinien, Achille-Joseph et Victor-Elie.

Province de Varennes.

1° Le 3 décembre 1911, de la Rochelle-Pallice pour le Brésil Central : FF. Cyprien, José-Angelo et Jules-Baptiste.

2° Le 7 juillet 1912, de Vigo pour le Brésil Central FF. François-Ermin, Pétrus-Eugène et Thomaz.

3° En octobre 1912, de Marseille pour le Brésil Central : FF. Lourenço-Thomaz et Se-bastiâo.

4° En février 1913, de Marseille pour le Brésil Central FF. Elie-Désiré, Jean-Robert, Léon-Dieudonné et Marie Diodore.

5° Le 28 février 1913, de Messine pour la SyrieFF. Claudius- Hilarion, Jules-Marie, Marie-Ildefonse, Marius-Stanislas et Pierre-Michel.6° Le 12 juillet 1913, de Marseille pour le Brésil Central : FF. Giuseppe-Pietro, Jean-

Martial, Joseph-Eubert et Pedro-Marcello.7° Le 19 août 1913, de Marseille pour la Syrie: Frères Antoine-Emile, Florinus, Jean-

Célestin, Louis-Ephrem, Marcellin-Jean, Marcellinus et Pierre-Maurice.8° Le 17 octobre, de Marseille pour la Syrie : F. Joseph-Armand.

Province de Lacabane.

1° De la Rochelle-Pallice pour le Brésil Central, décembre 1911 : FF. Julian-Faustino et Miguel.

2° De Marseille pour le Brésil Central, octobre 1912. F. Josué.3° De Marseille pour le Brésil Central, octobre 1913 : FF. Camilo-Valentin, Claudio-Fe-

lipe, Deodato, Enrique, Garcia, Juan-Pedro et Vicente-Ferrer.

Province d'Aubenas.

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1° En mars 1911, de la Rochelle pour le Brésil Nord : FF. Fréjus, Joseph-Gérald, Joseph-Flavius, Eligius, Antoine-Réginald et Louis-Emilien.

2° En décembre 1911, de la Rochelle pour le Brésil Nord : FF. Manoel, Pierre-Ambroise et Louis-Cyprien.

3° En mars 1912, de Cherbourg pour le Brésil Nord FF. Philippe-Edouard et Marcellin.4° En mars 1913, de Cherbourg pour le Brésil Nord: F. Armand-Joachim.5° En novembre 1913, de la Rochelle pour le Brésil Nord : F. Jean-Julien.

Province de Saint-Paul.

1° Le 3 mars 1913, de Barcelone pour la République Argentine : F. Martino avec deux juvénistes.

2° Le 4 novembre 1913, de Barcelone pour la République Argentine F. Dieudonné avec deux juvénistes.

Province d'Espagne.

1° En juillet 1913, de Santander pour le Mexique F. Vito, avec la C. F. Euphrosin, pro-vincial.

2° En juillet 1913, de Bordeaux pour la Colombie : F. Baldomero, avec le C. F. Théodore-Joseph, provincial.

3° Le 4 janvier 1914, de Barcelone pour le Chili et le Pérou, en compagnie du C. F. Floribert, provincial : FF. Luis, Hipôlito-Luis, Cristobal, Julio-Victor, Emilio-Valentin, Antonio-Ponciano, Bonifacio-Luis, Bruno-Andrés, Martin-José, Salvador-Maria, Jeronimo-Luis, Teófilo et Crisostomo.

Province de Constantinople,

Le 22 juillet 1913, de Marseille pour la Nouvelle-Calédonie : F. Louis-Arthur.

Province des Iles Britanniques.

En novembre 1913, de Londres pour l'Afrique du Sud : FF. Jérôme-Emilian et John-Clement, avec le C. F. Zéphiriny, délégué.

Scolasticat Saint-François- Xavier.

Le 22 juillet, de Marseille pour l'Océanie: FF. Michel-Augustin, Louis-Richard, Georges-Léon, Joseph-Gérard, Prosper et Auguste-Etienne, avec le C. F. Albano, visiteur de la Nou-velle-Calédonie.

Juvénat de Carrion de los Condes.

1° Le 25 mars 1913. de Barcelone pour le Mexique trois juvénistes, avec le F. Victori-ano.

2° Le 26 juillet 1913, de Barcelone pour le Mexique trois juvénistes, avec le F. Bonaventure.

3° Le 4 janvier 1914, de Barcelone pour la République Argentine : un juvéniste, avec le C. F. Floribert, provincial.

4° Le 25 janvier 1914, de Barcelone pour le Mexique deux juvénistes, avec le F. Tirso.

INFORMATIONS ET AVIS DIVERS

IMPRESSION D'OUVRAGES.

Comme on a pu le voir par la décision de la Sacrée Congrégation des Religieux publiée dans la Circulaire du 2 février 1913, il est interdit aux membres des Instituts à vœux simples

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aussi bien qu'à ceux des Ordres à vœux solennels de [ne] publier aucun ouvrage sans en avoir obtenu préalablement la permission de leurs Supérieurs compétents, à laquelle doit s'ajouter l'imprimatur de l'Ordinaire, s'il s'agit d'ouvrages intéressant la foi ou la morale.

Mais, pour que les Supérieurs puissent accorder la permission en connaissance de cause, il est indispensable qu'ils aient pu examiner le manuscrit par eux-mêmes ou le faire examiner par des personnes de leur confiance. C'est ce qui a déterminé le Conseil Général, dans une de ses dernières séances, à décider que dorénavant toute demande qui lui sera faite en vue d'obtenir I'impression d'un ouvrage devra être accompagnée d'un exemplaire du manuscrit, lequel sera retourné avec la décision.

CROIX DE PROFESSION.

Dans le but d'uniformiser les Croix de profession de nos Frères, nous en avons fait fa-briquer une quantité d'après un modèle que nous avons sérieusement étudié et qui donne sa-tisfaction. Les CC. FF. Economes Provinciaux sont vivement invités à s'approvisionner de ces Croix, qu'ils pourront trouver à l'Economat Général et à notre ancienne Maison-Mère de Saint-Genis-Laval.

PETIT OFFICE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE.

Une nouvelle édition de notre Livre d'office, en conformité avec les prescriptions du ré-cent Décret sur le Bréviaire romain est actuellement sous presse. Elle sera bientôt terminée. On pourra se procurer ce nouveau Livre d'office en s'adressant à l'Economat Général.

Une édition abrégée de notre Livre d'Office, à l'usage de nos Juvénats est également en préparation.

" AVIS, LEÇONS, SENTENCES ».

L'édition française des Avis, Leçons, Sentences du Vénérable Champagnat étant épui-sée, nous avons dû également nous occuper d'en faire faire une nouvelle, qui est en train de s'imprimer. Nous espérons qu'elle sera prête dans deux ou trois mois. Les maisons qui en se-raient dépourvues pourront la demander dès à présent et on se fera un plaisir de la leur faire expédier dès qu'elle sera terminée.

THE AMERICAN CATHOLIC HYMNAL,

chez P. J. Kenedy, 44 Barclay St. New- York.

Cet excellent ouvrage, préparé par nos Frères des Etats-Unis, contient plus de 300 cantiques harmonisés pour être chantés à 4 voix et avec paroles anglaises. La dernière partie renferme en outre 120 morceaux de chants latins, suivant le motu proprio de Sa Sainteté Pie X : messes, psaumes en faux-bourdons, motets, litanies, etc., etc. Tous ces morceaux sont notés en musique. Cette magnifique collection a reçu l'approbation de la Commission d'exa-men de musique religieuse de l'Archidiocèse de New-York.

L'ouvrage porte aussi l'« Imprimatur » de Son Eminence le Cardinal Farley, archevêque de New-York.

On lit dans la Préface :« This Collection is as varied in character as in source: we have attempted to meet the

needs of trained choirs, of Congregations singing in unison, of children in school and of the family at home. But all those Melodies have been either selected or written with a view to pro-mote the reverent and devotional singing prescribed by the motu proprio (Nov., 22, 1903). »

Le fait de l'approbation de cet ouvrage par la Commission diocésaine de New-York, constitue une prouve authentique de sa haute valeur. J'engage donc les Frères Directeurs des maisons où ce livre pourrait être employé à contribuer de tout leur pouvoir à la diffusion de cet important ouvrage, bien propre à promouvoir la gloire de Dieu soit dans les écoles, soit dans les églises, soit même dans les familles.

Nos DÉFUNTS.

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DUNN Harry, Juvéniste, décédé à Dundee (Ecosse), le 16 novembre 1912. F. WENCESLAO MARIA, Profès temp., décédé à Las Avellanas (Lérida), le 2 janvier 1913. COULEMBIER Gaston, Postulant, décédé à Pommerœul (Hainaut), le 12 février 1913.F. PERGENTINO, Profès perp., décédé à Las Avellanas (Lérida), le 1ier mars 1913.F. FINAN, Profès perp., décédé à Mittagong (Australie), le 19 avril 1913.F. EUGENE, Profès perp., décédé à Varennes (Allier), le 19 mai 1913.F. EUSTOCHIUS, Profès perp., décédé à Ventimiglia (Italie), le 20 mai 1913.F. HENRI-STANISLAS, Profès temp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 20 mai 1913.F. DIODORUS, Profès perp., décédé à Beaucamps (Nord), le 8 juin 1913. F. SÉBASTIANUS, Profès perp., décédé à Varennes (Allier), le 8 juin 1913.F. WENCESLAS, Profès perp., décédé dans la Province dé l'Hermitage (Loire), le 13 juin 1913.F. MARIE-OTHMAR, Stable, décédé à Pontos (Espagne), le 15 juin 1913.F. JOANNES, Profès perp., décédé dans la Province de Saint-Genis-Laval (Rhône), le 30 juin 1913.F. JOSEPH-PAUL, Profès temp., décédé à Saint-Genis-Laval.(Rhône), le 7 juillet 1913.F. PACOMIO, Profès perp., décédé à Lérida (Espagne), le 13 juillet 1913.F. ARMENGOL, Profès temp., décédé à Moncada (Espagne), le 16 juillet 1913.F. LOUIS- RAPHAÉLIS, Profès perp., décédé à Canton (Chine), le 17 juillet 1913.F. ELIE-FRANÇOIS, Profès temp., décédé à San Maurizio (Piémont), le 24 juillet 1913.F. GABRIEL-JOSÉ, Profès temp., décédé à Ruoms (Ardèche), le 24 juillet 1913.F. MARIE-ACHILLE, Profès perp., décédé à Durango (Viscaya), le 31 juillet 1913.F. JULES-LAURENT, Profès temp., décédé à Batticaloa (Ceylan), le 7 août 1913.F. HÉRODION, Stable, décédé à Mocoa (Colombie), le 8 août 1913.F. ANGELO-MARY, Profès perp., décédé à Dumfries (Ecosse), le 13 septembre 1913.F. ADELPHINUS, Profès perp., décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 17 septembre 1913.F. SALVATEUR, Stable, décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 7 octobre 1913.F. PASCASIO, Profès perp., décédé à Sabadell (Espagne), le 25 octobre 1913.F. SINDULPHE, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 29 octobre 1913.F. URBICE, Profès perp., décédé à Beaucamps (Nord), le 30 octobre 1913.F. MARIE-FRANCISQUE, Profès perp., décédé à Varennes (Allier), le 2 novembre 1913.F. CHRYSOLE, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 3 novembre 1913.F. CÉLESTE, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 12 novembre 1913. Martin NAVA, Juvéniste, décédé à Jacona (Mexique), le 14 novembre 1913.F. EDMOND-JUDE, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 15 novembre 1913.F. MARIE-SISOES, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le là novembre 1913.F. JEAN-CHRISTOPHE, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 15 no-vembre 1913.F. FLORENTIN, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 25 décembre 1913.F. PELAYO, Profès temp., décédé à Las Avellanas (Espagne), le 4 décembre 1913.F. PHILONIUS, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 4 décembre 1913.F. PAULIEN, Stable, décédé à Grugliasco (Piémont), le 16 décembre 1913.F. VALENTIN-JOSIEPH, Stable, décédé à Mouscron (Belgique), le 22 décembre 1913.F. SYNDINE, Profès perp., décédé à S. Luis de Maranhâo, (Brésil), le 31 décembre 1913.F. JOHN, Assistant Général, décédé à Grugliasco (Piémont), le 6 janvier 1914.F. MARCELLIN- JOSEPH, Profès perp., décédé à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), le 7 janvier 1914.F. VIVENTIOL, Profès perp., décédé à Carmagnola (Piémont), le 15 janvier 1914.F. MARIE-REGIS, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 26 janvier 1914.

La présente Circulaire sera lue en communauté, à l'heure ordinaire de la lecture spiri-tuelle.

Recevez, M. T. C. F., la nouvelle assurance de mes meilleurs sentiments de religieuse affection et d'entier dévouement en Notre-Seigneur.

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Frère STRATONIQUE.---------------------------------------------


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