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CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari...

Date post: 17-Jul-2020
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www.cinemovida.com 91 Le Lapérouse ALBI Le César APT Le Lido CASTRES Cinémovida CHÂTEAUROUX Les Tanneurs DOLE Le Forum LAON Le Lido MANOSQUE Le Clovis SOISSONS Le magazine Art & Essai de vos salles CINÉMOVIDA du 9 septembre au 27 octobre 2015
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Page 1: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

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Le magazine Art & Essai de vos salles

CINÉMOVIDAdu 9 septembre au 27 octobre 2015

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Édito

FlashbackSalles Films

SAUF INDICATION CONTRAIRE ET FILMS “JEUNE

PUBLIC”, TOUS LES FILMS ÉTRANGERS SONT PROJETÉS

EN VERSION ORIGINALE SOUS-TITRÉE EN FRANÇAIS

ART’CINE - Cinemovida est une publication de la SAS Cap CinémaDirection : Philippe Dejust ([email protected])–Directeur d’exploitation : Cyril Audineau ([email protected]) Programmation : Christelle Bréquel ([email protected])–Art & Essai / Jeune public : Vanessa Ode ([email protected]) Réalisation : COTÉ CINÉ GROUP–32 avenue Georges Clémenceau 34000 Montpellier–04 30 78 68 92–[email protected] Rédaction : Aysegul Algan, Bertrand Morane, Cécile Vargoz–PAO : Philippe Cosqueric–Impression : ROTIMPRES

ALBI • Le Lapérouse 60 rue Séré de Rivières

81000 Albi

Alexandre Kloeckner : 09 64 15 69 85

[email protected]

APT • Le César Rue Scudéry

84400 Apt

Tél. : 04 90 74 16 46

Victoria Vinciguerra-Andreani

[email protected]

CASTRES • Le Lido24 quai Miredames

81100 Castres

Tél. : 05 63 71 23 65

Pascal Humbert

[email protected]

CHÂTEAUROUX • Cinémovida86 av. Charles De Gaulle

36000 Châteauroux

Tél. : 02 54 22 55 80

Stéphane Castro

[email protected]

DOLE • Les Tanneurs 12 rue du 21 janvier

39100 Dole

Tél. : 03 84 82 63 75

Amélie Jeantou

[email protected]

LAON • Le Forum17 av Carnot

02000 Laon

Tél. : 03 23 79 09 59

Valérie Vaugoyeau

[email protected]

MANOSQUE • Le Lido2 av St Lazare

04100 Manosque

Tél. : 04 92 72 00 85

Williams Hourantier

[email protected]

SOISSONS • Le Clovis12-14 rue du Beffroi 02200 Soissons

Tél. : 03 23 59 31 42

Tony Waeghe

[email protected]

www.cinemovida.com

Jeune PublicANINA ..............................................................P. 30

LES CONTES DE LA MER .................................P. 28

LES FABLES DE MR RENARD ...........................P. 29

GROS POIS ET PETIT POINT ............................P. 29

LILLA ANNA .....................................................P. 28

MINOPOLSKA 2 ...............................................P. 29

PHANTOM BOY ...............................................P. 31

LE PETIT MONDE DE LEO ................................P. 30

PETITES CASSEROLES......................................P. 31

PIERRE ET LE LOUP ..........................................P. 28

QUI VOILÀ ? ....................................................P. 30

LES TROIS BRIGANDS......................................P. 31

LE VOYAGE DE TOM POUCE ..........................P. 29

ASPHALTE ........................................................P. 23

AU PLUS PRÈS DU SOLEIL .................................P. 8

BELLES FAMILLES ............................................P. 26

LA BELLE SAISON ..............................................P. 5

CEMETERY OF SPLENDOUR ..............................P. 6

LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISES ..P. 8

LES DEUX AMIS ...............................................P. 15

DHEEPAN ...........................................................P. 5

FATIMA ............................................................P. 23

FOU D’AMOUR ................................................P. 19

L’HOMME IRRATIONNEL .................................P. 27

JE SUIS À VOUS TOUT DE SUITE ....................P. 21

LAURETTE 1942 ...............................................P. 14

LIFE ....................................................................P. 7

MARGUERITE.....................................................P. 9

LES MILLE ET UNE NUITS ..................................P. 4

MON ROI .........................................................P. 27

MUCH LOVED ....................................................P. 9

NI LE CIEL NI LA TERRE ...................................P. 15

LA NIÑA DE FUEGO.........................................P. 20

L’ODEUR DE LA MANDARINE .........................P. 22

THE PROGRAM ................................................P. 13

LES ROIS DU MONDE ......................................P. 13

LES SECRETS DES AUTRES ..............................P. 11

SICARIO ...........................................................P. 24

SUMMER..........................................................P. 25

TAJ MAHAL .....................................................P. 25

LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT .....................P. 6

UNE ENFANCE .................................................P. 19

LA VANITÉ .......................................................P. 11

VERS L’AUTRE RIVE .........................................P. 21

YOUTH ...............................................................P. 7

Édito1-Castres : Christelle Maury, universitaire tou-

lousaine, spécialiste du film noir américain et

Madhura Joshi des Cinglés du Cinéma, lors de

la projection du film de David Miller, Seuls sont

les indomptés.

2-Castres : Christian Viala des Cinglés du Ciné-

ma, débattant sur les questions informatiques

autour du film, Citizen Four de Laura Poitras.

3-Castres : Marie-Laure Coquelet des Cinglés

du Cinéma, sur les problèmes journalistiques

autour du film, Citizen Four de Laura Poitras.

1

2

3

Ni le ciel ni la terre

Les films à découvrir commenceront avec l’humour décalé et décapant de la dernière comédie

jouée par Benoît Poelvoorde, Le tout nouveau testament.

Il étonnera par sa présence en salle Art et Essai, mais les comédies intelligentes et drôles sont assez

rares, alors, autant en profiter. Asphalte est assez complémentaire du Tout nouveau testament,

par ses personnages en quête d’une vie meilleure, ses situations burlesques et surréalistes.

Le film Marguerite fera découvrir une personne atypique et attachante par sa naïveté, son ob-

session de l’opéra.

Continuons dans les prénoms avec Fatima, l’héroïne de tous les jours, se battant avec dignité au

quotidien, contre les absurdités de la vie. Film sobre et poignant offert par le délicat Philippe

Faucon, qui a le don de conter des histoires simples et émouvantes.

Les perles cannoises de l’ACID seront La vanité, huis clos original, pimenté par la présence de trois

comédiens exceptionnels. Le sujet est sombre, mais le côté théâtral l’emporte et nous pousse vers

un sentiment d’humanité, d’optimisme. Le secret des autres est une œuvre singulière sur la famille.

Patrick Wang, le réalisateur avait déjà amorcé cette thématique, avec brio, via In the family.

Ni le ciel ni la terre, sera pour moi, la découverte du moment. Clément Cogitore réalise un premier

film très abouti sur la guerre, mais surtout sur les croyances des hommes et leur possible disparition.

Les images captées avec des caméras thermiques et des viseurs infrarouges, nous immergent dans

une sorte d’œuvre artistique, renforcée par le traitement très plastique de l’image.

Il est impossible d’évoquer tous les films (Much Loved, Fou d’amour, Life, Les deux amis, Les chan-

sons que mes frères m’ont apprises, Summer ) : à vous de les découvrir dans nos salles.

Belles séances.

Vanessa Ode

Ni le ciel ni la terre

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Page 3: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

DHEEPANde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga...❯ Festival de Cannes 2015 : Palme d’or

Après des années de combat pour l’indépendance

tamoule au Sri Lanka, Dheepan rend les armes et

s’exile en Europe, accompagné de la jeune Yalini

et de la petite orpheline Illayaal. Ces trois-là, qui ne

se connaissaient pas, endossent avec maladresse

leurs rôles du papa, de la maman et d’enfant afin

de se faire une place en France. Mais la vie dans

la cité où Dheepan a trouvé un boulot de gardien

n’a rien d’un conte de fées. Pris en étau entre le

trafic de drogue et la guerre des gangs, l’ancien

“Tigre” va petit à petit retrouver ses instincts de

guerrier pour protéger ceux qui, désormais, sont

devenus les siens...

Après Un prophète et De rouille et d’os, Jacques

Audiard débarque des réfugiés tamouls dans la

violence des banlieues françaises. Entre chronique

de l’immigration, film de genre et histoire d’amour,

le cinéaste se penche sur des destins “étrangers”

qui en disent long sur la France d’aujourd’hui. Une

Palme d’or âpre mais éminemment cinégénique,

sans stars mais avec trois inconnus au teint sombre

et aux regards perçants... qui nous font le récit sans

concession d’une famille qui se construit dans une

société qui se déconstruit.

A.A.

LES MILLE ET UNE NUITS3 films de Miguel Gomes, Portugal, Fr/All/Suisse, 2015avec Crista Alfaiate, Dinarte Branco, Carloto Cotta, Adriano Luz, Rogério Samora, Miguel Gomes, Maria Rueff, Cristina Carvalhal, Luisa Cruz, Américo Silva, Diogo Dória, Bruno Bravo, Tiago Fagulha, Teresa Madruga...Volume 1 : L’Inquiet (2h05) - Volume 2 : Le Désolé (2h11) - Volume 3 : L’Enchanté (2h05)

C’est le cinéma le plus audacieux et le plus libre

que l’on ait vu depuis longtemps : en trois films

fleuves fous, le réalisateur de Tabou filme le Portugal

en crise avec un élan poétique inédit, et signe une

œuvre monumentale sans aucun équivalent, et

produite en toute indépendance.

Miguel Gomes veut raconter son pays : des guêpes

asiatiques tueuses d’abeilles au sort des dockers

de Viana do Catelo, il commence le premier volet

comme un documentaire. Mais comment captiver,

faire rêver les spectateurs ? En proie au doute et à

la panique, le cinéaste laisse la place... à Schéhérazade !

Passant de l’inquiétude à la désolation et de la

désolation à l’enchantement, de la réalité la plus

dure à l’imaginaire le plus pur, des mythes fondateurs

à la troïka castratrice, des vrais chômeurs aux folles

chimères, de la Révolution des Œillets aux éleveurs

de pinsons de Lisbonne, de l’animisme au

capitalisme, Schéhérazade-Gomes déroule alors

ses récits foisonnants, s’affranchissant de tous les

codes narratifs et visuels pour inventer une fresque

poétique et politique sur le monde contemporain,

qui oppose la lucidité des rêves à la tristesse de

l’austérité. Sans régler de comptes, mais en nous

régalant de contes.

C.V.

LA BELLE SAISONde Catherine Corsini, France, 2015, 1h45avec Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Kévin Azaïs, Laetitia Dosch...

1971, Delphine, 23 ans, travaille avec volonté les

terres de son père. Envie de planter du maïs ? Elle

le demandera plus tard à son mari, quand elle en

aura un... Alors Delphine, qui préfère son indépen-

dance et les femmes, monte à Paris. Elle ne va

pas tarder à y croiser une étonnante bande de

nanas qui ne se laissent pas dicter ce qu’elles

doivent faire ni faire pousser. Parmi elle, la belle

et impétueuse Carole, en couple avec Manuel,

chavire le cœur de Delphine...

Catherine Corsini (Partir, Les Trois mondes...) rend

un hommage joyeux aux MLF des années 70, et

aux homosexuelles qui ont beaucoup fait pour

l’émancipation des femmes en général. Or sa Belle

saison, qui mêle avec finesse le politique et l’intime,

fait avant tout le récit d’une histoire d’amour

confrontée au clivage social, entre la France urbaine

et rurale. Delphine et Carole vont s’aimer, du

bouillonnement de Paris à la quiétude de la cam-

pagne, jusqu’à être rattrapées par leurs propres

limites. Carole qui se bat pour être libre, mais

s’enferme dans sa passion amoureuse ; Delphine

qui mène des actions politiques courageuses,

mais n’ose affronter sa mère (Noémie Lvovsky,

impressionnante en austère paysanne)... Optimiste

sur l’époque, le film devient plus sombre en s’ap-

prochant de l’intériorité des personnages. Mais

reste, jusqu’au bout, irradié par l’inépuisable énergie

de Cécile de France et Izïa Higelin.

B.M.

54 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

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LE TOUT NOUVEAU TESTAMENTde Jaco Van Dormael, Belgique/France/Luxembourg, 2015, 1h52avec Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve, François Damiens, Pili Groyne...

Dieu est notre per(vers). La preuve : il prend plaisir

à allumer des incendies, à crasher des avions ou

abattre des ouragans sur de pauvres humains qu’il

incite à s’entre-tuer en son nom... Et en plus il habite

Bruxelles, avec sa petite famille dysfonctionnelle

qui, tous les jours, fait les frais de son humeur ab-

jecte. Alors un jour pour se venger, sa fille cadette

Éa, 10 ans, balance par SMS son secret le mieux

gardé : les dates de décès de chacun des habitants

de la planète ! Elle va dès lors bouleverser la vie de

quelques perdants magnifiques (les six nouveaux

apôtres), dont une manchote, un obsédé sexuel,

un tueur, une femme délaissée...

Il est fou ce Tout Nouveau Testament qui sort de

la tête de Jaco Van Dormael. Le cinéaste belge à

la filmographie parcimonieuse (Toto le héros, Le

Huitième jour, Mr. Nobody) s’est lancé dans une

entreprise irrévérencieuse, mais pas blasphématoire.

Son Testament de non-croyant prend la forme

d’aventures picaresques, qui fonctionnent en sections

autonomes, bercées par Haendel, Rameau, Purcell...

Un conte surréaliste nourri d’inventions visuelles

(le tunnel reliant le lave-linge de l’appartement de

Dieu au lavomatic, la main amputée qui danse sur

la table, la Deneuve sacrée au lit avec un gorille...)

et pétri de libertés (dramatique, économique, morale).

La fantaisie profane ne s’en prend pas tant à la

religion qu’à nos vies contemporaines techno-gui-

dées, pour remettre sur le chemin du paradis, au-

trement dit de l’amour. Ici... et maintenant. Ainsi

soit-il.

A.A.

YOUTHde Paolo Sorrentino, Italie/France/Suisse/G-B, 2015, 1h58avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda...❯ Cannes 2015 : Sélection Officielle

Après la splendeur décadente de sa Grande bellezza

romaine, Paolo Sorrentino nous donne rendez-vous

dans le décor majestueux d’un grand hôtel suisse

alpin, où l’on peut croiser des couples bourgeois

en crise, des acteurs californiens, des Miss Univers

à la répartie insoupçonnée, des légendes du foot

échouées comme des baleines... C’est ici que les

(très) vieux amis Fred et Mick ont posé leurs valises.

Le premier est un ancien compositeur et chef

d’orchestre retraité, l’autre a du mal à raccrocher

sa carrière de cinéaste à succès. Et tandis que l’un

préfère faire écouter le chant des vaches plutôt que

de revenir sur scène, même pour Sa Majesté, l’autre

s’échine encore à brainstormer avec une bande de

scénaristes paumés sur la scène finale de son film

testamentaire. Rien de tel que des balades au jardin

ou des expéditions dans les boutiques de coucous,

les bassins chauffés et les check-ups complets

pour philosopher sur les chefs-d’œuvre que l’on

n’a pas réalisés, les enfants que l’on n’a pas élevés,

les femmes avec lesquelles on n’a pas couché... et

voir, au détour d’un bilan prostate, le temps qui

passe vous dépasser. Dans Youth, tout n’est que

luxe, calme et volupté... Mais pourtant y guettent

aussi l’indigence humaine, l’ennui et les regrets. Le

cinéaste y utilise les corps comme des décors,

filmant autant la beauté que l’abject, les grandes

stars anglo-saxonnes que les inconnus complets.

Et si cette Dolce vita porte encore et toujours

l’empreinte de Fellini, sa poésie sous forme de

démonstration de style perpétuelle est d’une nature

résolument... sorrentinienne.

A.A.

LIFEd’Anton Corbijn, G-B, 2015, 1h51avec Robert Pattinson, Dane DeHaan, Ben Kingsley, Joel Edgerton...

En 1955, un jeune photographe cherchant la recon-

naissance rencontre un acteur débutant, qui feint

de la mépriser. À l’Est d’Eden n’est pas encore sorti,

La Fureur de vivre n’est pas tourné, mais face à ce

jeune rebelle en jeans qui semble se foutre de tout,

Dennis Stock perçoit l’emblème d’une époque. Il

décide de lui consacrer un reportage et part avec

lui sur les routes des États-Unis. Il en rapportera des

images qui, publiées dans le magazine Life, vont

changer sa vie et imprimer la légende.

Life n’est pas un biopic sur James Dean ; et ces 15

jours qui vont marquer la culture populaire sont

d’abord abordés du point de vue de Stock, racontant

la relation artiste/photographe avec une rare lucidité.

Sujet sur-mesure pour Anton Corbijn, le photographe

“rock” révélé au cinéma avec Control, sur la courte

vie torturée de Ian Curtis, chanteur de Joy Division.

La photo du film retrouve l’essence de celles de

Dennis Stock, et “reconstitue” l’époque et les lieux

avec une élégance méticuleuse. Mais sa plus belle

idée, c’est que la superstar Robert Pattinson incarne

ici l’homme de l’ombre, effacé, fasciné mais vampire,

tandis que Dane DeHaan (The Amazing Spider-

Man, The Place Beyond The Pines...), qui ne res-

semble pas vraiment à James Dean, révèle au-delà

du “cliché” la personnalité narcissique et vulnérable

d’un gamin... qui allait, quelques mois plus tard, se

crasher connement au volant de sa Porshe.

C.V.

CEMETERY OF SPLENDOURde Apichatpong Weerasethakul, Thaïlande, 2015, 2h02avec Jenjira Pongpas, Banlop Lomnoi...

Jenjira est vieillissante et boiteuse, mais enjouée

comme une jouvencelle. Dans son ancienne école

transformée en hôpital de fortune pour accueillir

des soldats atteints d’une étrange maladie narco-

leptique, elle se porte volontaire pour veiller sur Itt,

à qui personne ne rend visite. Elle va découvrir que

l’esprit du jeune homme, qui ne s’éveille que quelques

heures par jour, est retenu par d’anciens rois belli-

queux qui habitent de l’autre côté du sommeil...

La nouvelle invitation au voyage de Weerasethakul

émerge du même monde mystique que ses Tropical

Malady et Oncle Boonmee (la palme d’or 2010).

Ici, le cinéaste et plasticien thaïlandais tend vers

une perception encore plus terrestre du supra-réel,

où les possessions spirituelles et les apparitions

divines sont indiscernables de la réalité la plus

ordinaire. Des déesses que l’on croise dans une

aire de pique-nique, une jeune médium à laquelle

on demande des nouvelles des endormis, une

balade au parc où les salles d’un ancien palais se

superposent aux arbres... Ici, tout est à la fois in-

tensément tangible et invisible.

Cemetery of Splendour a été tourné à Khon Kaen,

la ville natale du cinéaste au cœur de la Thaïlande.

Quand on n’y est pas sous l’hypnose des néons

thérapeutiques, on découvre les étals d’un marché

nocturne, les escalators d’un multiplexe, le terrain

de foot d’où est excavé un cimetière... Weerasethakul

donne à ces moments-là un aperçu très concret

de ce qui fait le cœur de son pays – en état de

sommeil sous le joug de rois-tyrans d’hier... de la

junte militaire d’aujourd’hui –, faisant retentir son

Splendour d’un écho politique inédit. A.A.

76 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

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MARGUERITE de Xavier Giannoli, France, 2015, 2h07avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret...

Dans le Paris des années 20, la riche Marguerite

Dumont, passionnée d’opéra, donne un récital dans

son château, devant son cercle d’habitués. Comme

toujours son public l’acclame... avant de rire sous

cape. Car Marguerite a non seulement une voix de

crécelle, mais elle chante “divinement faux”, comme

le disent ses proches et son mari, qui l’entretiennent

dans ses illusions. Au point que la Diva répète pour

se produire à l’Opéra...

C’est la soprano américaine Florence Foster Jenkins,

célèbre dans les années 1930-40 pour son chant

calamiteux, qui a inspiré à Xavier Giannoli sa

Marguerite. Sans chercher à faire un biopic, le ré-

alisateur de Quand j’étais chanteur transpose son

histoire dans la France des années folles pour en

approcher, au-delà du rire, toute la complexe hu-

manité. Car sa Castafiore pathétique a quelque

chose de profondément émouvant. Une femme qui

vit sa passion dans l’obsession, dans l’illusion

– comme pouvait l’être le personnage de François

Cluzet dans À l’origine – mais une femme raillée,

trompée, confrontée à l’hypocrisie des cyniques

qui l’entourent. Catherine Frot est une Marguerite

irrésistible, mais dont la folie fragile est troublante.

Un personnage que l’on pourra bientôt comparer

à celui qu’interprétera Meryl Streep dans le biopic

intitulé Florence, réalisé par Stephen Frears.

B.M.

MUCH LOVEDde Nabil Ayouch, Maroc, 2015, 1h44avec Loubna Abidar, Halima Karaouane, Asmaa Lazrak, Sara El Mhamdi Elaaloui, Abdellah Didane...

En 2012, son film Les Chevaux de Dieu s’inspirait

de la radicalisation des jeunes des bidonvilles de

Casa ayant mené aux attentats du 16 mai 2003.

Puisant encore son inspiration dans les réalités les

plus âpres de son pays, Nabil Ayouch aborde cette

fois-ci l’un des grands tabous du Maroc contem-

porain, la prostitution, à travers le destin de quatre

putes... insoumises.

Leur argent, Noha, Randa et Soukaina ne le volent

pas. Ou si, un peu aussi, dans les poches des riches

Saoudits venus s’acoquiner en terre amie. Mais

elles le valent bien, ces reines des nuits de Marrakech,

qui ne ménagent pas leur peine pour satisfaire leurs

clients... Pour subvenir aux besoins de leurs familles

qui les nient... Pour servir d’exutoire à toute une

société qui les méprise.

Parti à la rencontre de centaines de prostituées,

Ayouch s’approprie leur réalité avec de formidables

jeunes actrices – qui ne sont pas des profession-

nelles, ni de la comédie, ni de la prostitution.

Beaucoup basé sur l’improvisation et la gouaille de

ses “nanas”, Much Loved chronique leurs nuits

agitées comme leur journées lascives avec un

naturel déconcertant, balayant au passage le spectre

quasi-exhaustif des clients d’amours tarifées du

royaume, entre les Européens, les Arabes du Golfe

et les “locaux” moins fortunés qui paient en fruits

et légumes.

Chez ces filles trop (et mal) aimées, il n’y a pas de

concession ni de fausse pudeur. Chez le cinéaste

non plus, qui restitue leur intimité autant que leur

solidarité et leur rayonnante bonne humeur, dans

un film qui peut aussi être très noir. Pour ne pas

sombrer, elles rient, elles dansent, elles s’amusent

des hommes, et d’elles-mêmes. Ni blâmables, ni

formidables, simplement des femmes maîtresses

de leur destin. A.A.

LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISESde Chloé Zhao, USA, 2015, 1h34avec John Reddy, Jashaun St John, Travis Lone Hill...

Johnny est né et a grandi dans la réserve indienne

de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Le lycée

fini, il voudrait partir avec son amoureuse à Los

Angeles pour y chercher du travail. Mais son père

meurt soudainement, laissant 25 orphelins, dont

Jashaun, la petite sœur de Johnny, qu’il hésite à

abandonner...

C’est après 4 ans d’immersion à Pine Ridge chez

les indiens Lakotas que Chloé Zhao – qui a grandi

à Pékin – a commencé à tourner, en écrivant son

scénario au jour le jour, s’inspirant de la vie des

habitants de la réserve, dont beaucoup jouent leur

“propre” rôle. Aussi ce qui pourrait être un récit

d’apprentissage “classique” s’inscrit dans l’univers

très particulier de cette communauté de misère,

isolée dans des Badlands aussi belles que déser-

tiques, où l’on vit entre culture pop contemporaine

et rituels amérindiens, entre christianisme et poly-

gamie, entre pow wow et rodéo. Le film (produit

par Forest Whitaker) décrit avec finesse l’automne

de cet ado rêvant d’ailleurs comme l’attachement

de sa sœur à son clan, dans une mise en scène à

la fois brute et contemplative qui exalte la beauté

sauvage de ses paysages. B.M.

AU PLUS PRÈS DU SOLEILde Yves Angelo, France, 2015, 1h43avec Sylvie Testud, Gregory Gadebois, Mathilde Besson...

Sophie est une juge expérimentée et consciencieuse.

Mais le jour où elle découvre que Juliette, dont elle

instruit le dossier pour abus de faiblesse sur un

malheureux amant, est la mère biologique de son

fils adopté, elle perd son sens de l’impartialité. Et

tandis que la magistrate s’acharne impunément

contre la prévenue, Olivier, son mari avocat qui

désapprouve son attitude, s’approche dangereu-

sement de la jeune femme, sans lui révéler sa véritable

identité...

Alternant les postes de chef op (Tous les matins

du monde, Germinal, Mon Âme par toi guérie) et

de metteur en scène (Le Colonel Chabert, Les

Âmes grises), Yves Angelo réalise un troisième long

métrage, coscénarisé avec son complice François

Dupeyron. Ensemble, ils ont imaginé une emprise

à la Simenon, filmée en plans séquences et caméra

à la main, jouée par des personnages pitoyables

dans leur arrogance et l’exercice (ou l’abus) de leur

pouvoir. Une tragédie en 5 actes qui transforme les

notions de justice et de vérité en autant de dilemmes

personnels, entre actes cachés et pensées secrètes,

qui, une fois exposés, ne pourront que se consumer

avec violence.

B.M.

98 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

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Albi Le Lapérouse

Bonjour cher(e) ami(e),Le cinéma est un endroit de partage où peuvent

se mêler rires et larmes. C’est pour cela que nous

proposerons, ces sept prochaines semaines, des

moments uniques.

Pour la rentrée, le cinéma Lapérouse et l’asso-

ciation septième Toile ont réservé plein de

surprises.

Á commencer par la nouvelle formule de la carte

d’abonnement. Cette carte permettra d’avoir

une réduction sur les films de l’association, soit

un film par semaine (voir conditions en caisse

du cinéma).

L’association va présenter ces prochaines semaines :

la trilogie Les Mille et une nuits, film réalisé par

Miguel Gomes ; le film Le secret des autres, réalisé

par Patrick Wang ; le film Dior et moi, réalisé

par Frédéric Tcheng, et plein d’autres.

Ces films seront présentés, sur une semaine, à

raison de huit séances. À savoir : les mercredi,

vendredi, samedi, dimanche, à 18h30 ; les jeudi,

lundi , à 21h, et le mardi, à 14h et 21h.

Á noter sur les agendas, également, la semaine

du lundi 12 au samedi 17 Octobre, consacrée à

une icône «Marylin Monroe». Pendant cette

semaine, ses plus grands succès seront prpjetés.

Sept ans de réflexion, La rivière sans retour,

Niagara, et Les désaxés.

Je vous souhaite de beaux moments de partage

et d’émotion dans votre salle obscure

À très vite !

Alexandre Kloeckner

La 7ème Toile propose

Marguerite de Xavier Gianolli,

avant-première en partenarait avec la mairie d’Albi

❯ samedi 12 septembre à 21h

Les mille et une nuits : L’inquietLes mille et une nuits : Le désoléde Miguel Gomes❯ Du 13 au 15 septembre

Les mille et une nuits : L’inquietLes mille et une nuits : Le désoléLes mille et une nuits : L’enchanté❯ Du 16 au 22 septembre

❯ Du 23 au 29 septembreLes secrets des autresde Patrick Wang

Dior et moi de Frédéric Tcheng

débat le dimanche 27 septembre à l’issue de la

projection de 18h30

❯ Du 30 septembre au 6 octobreLa vanitéde Lionel Baier

❯ Du 7 au 13 octobreLes chansons que mes frères m’ont apprisesde Chloé Zhao

❯ Du 14 au 20 octobreLes deux amisde Louis Garrel

❯ Du 21 au 27 octobreNous venons en amisde Hubert Sauper

débat le dimanche 25 octobre à l’issue de la

projection de 18h30

Summerd’Alanté Kavaité,

❯ Du 7 au 13 octobreSemaine Marilyn MonroeSept ans de réflexionde Billy Wilder

La rivière sans retourde Otto Preminger

Les désaxésde John Huston

Niagarade Henry Hathaway

LES SECRETS DES AUTRESde Patrick Wang, USA, 2014, 1h43avec Wendy Moniz, Trevor St. John, Oona Laurence, Jeremy Shinder, Sonya Harum...

C’est l’histoire d’une famille américaine qui a traversé

un événement douloureux. Une pierre est jetée au

milieu d’une mare et ses vagues douces et monotones

remuent une vie paisible. Le film porte sur ces ondes

imperceptibles qui bougent lentement et fragilisent

les relations que l’on imagine pourtant stables, pé-

rennes et indestructibles. Un père, une mère et des

enfants, désireux de se comprendre…

Ce film permet de voir notre monde, si simple et si

banal, dans son étrangeté. Cette réalité est tellement

proche de nous, au milieu de nos vies, qu’il est

étonnant de s’en distancier et de le voir tel un miroir,

dans un film. Dans les interstices de ces relations

simples et ordinaires que nous vivons tous, il y a

quelque chose de singulier, étrange et précieux que

l’on ne perçoit plus.

Patrick Wang est libre. Libre d’interroger un quotidien

que nous vivons et que le cinéma n’interroge que

trop peu, tellement il tend à être obnubilé par l’ailleurs

et l’extra-ordinaire. Libre de réinventer la forme du

récit qui semble dans un premier temps linéaire.

Créant ainsi des ruptures temporelles, des poches

de temps qui viennent se glisser au milieu d’un récit

pour l’étirer, le déplier. Libre de ne pas se laisser

tenter par le pessimisme qu’engendrent des situations

de souffrance et de laisser émerger l’espoir, le désir

de continuer à vivre ensemble.

Mehran Tamadon, cinéaste membre de l’ACID

LA VANITÉde Lionel Baier, Suisse/France, 2015, 1h15avec Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev...

Un vieil architecte hautain et orgueilleux prend une

chambre dans un motel quasi désert. Une femme

le rejoint. Un jeune homme se prostitue dans la

chambre mitoyenne.

Sur un mur se trouve la reproduction des

Ambassadeurs d’Holbein le Jeune, double portrait

de deux amis dans lequel figure une forme étrange :

un crâne en anamorphose qui n’est visible qu’à la

faveur d’un déplacement permettant de regarder

l’image de biais. C’est une Vanité – une peinture

qui exprime la vacuité de la vie.

La jubilation du film tient au même déplacement de

regard progressif qu’opère la mise en scène, précise,

virtuose et inspirée de Lionel Baier. De rebondis-

sements en retournements, où chacun se révélera

à lui même et aux autres, où les lourds rideaux

ouvriront sur un ailleurs utopique, le film forme un

trio improbable et uni, et mène une variation médi-

tative et ironique sur l’existence.

Les éléments visuels et les motifs des Ambassadeurs

se déploient dans l’univers du film qui emprunte

aussi explicitement à Hitchcock et à Lynch : nulles

citations pour initiés, mais une matière filmique que

Lionel Baier agence avec gourmandise pour produire

son propre cinéma.

Il parvient ainsi à composer une « Vanité en cinéma »,

où l’amitié redevenue possible, la foi envers la

création et les puissances du cinéma sont une

affirmation souveraine face à la vacuité de

l’existence.

Christophe Cognet, cinéaste membre de l’ACID

1110 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 7: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

Apt Le César

Une rentrée riche

En plus de notre programmation Art & Essai

habituelle, nous offrirons, tout au long de

l’année, pour les plus petits, une programme

de films classés Jeune Public, avec, tous les quinze

jours, un nouveau film à découvrir.

En septembre, la palme d’or 2015 du Festival

de Cannes, Dheepan, de Jacques Audiard, ouvrira

le bal, avec, ensuite, Au plus près du soleil, d’Yves

Angelo, avec Sylvie Testut ; Marguerite, le dernier

film de Xavier Giannoli, avec Catherine Frot ;

Les trois volets Des Mille et une nuits, de Miguel

Gomes, qui mêle poésie et politique pour traduire

le chaos d’une Europe en crise ; Cemetery of

Splendour, de Apichatpong Weerasethakul,

présenté au Festival de Cannes.

Et, en octobre, il y aura L’homme irrationnel,

le dernier Woody Allen, mais aussi Mon roi, de

Maiwenn, avec Emmanuelle Bercot, qui a

obtenu le prix d’interprétation pour son rôle

au dernier Festival de Cannes et, également,

Life, d’Anton Corbijn ou un biopic sur le pho-

tographe Dennis Stock qui réalisa une série de

photos iconique sur la star en devenir, James

Dean.

Le jeudi 15 Octobre, séance unique de Lamb,

de Yared Zeleke, pour la conférence de presse

du 13ème Festival des cinémas d’Afrique du

Pays d’Apt.

Le mardi 3 Novembre, à 18h00, une séance

sera organisée, en partenariat avec Camera

Lucida, dans le cadre d’Eureka des rencontres

scientifiques et cinématographiques en pays

d’Apt, avec plus d’informations à venir…

À bientôt dans nos salles

Victoria Vinciguerra-Andreani

LES ROIS DU MONDEde Laurent Laffargue, France, 2015, 1h40avec Sergi Lopez, Céline Sallette, Éric Cantona, Romane Bohringer, Guillaume Gouix...

À Casteljaloux, petit village du sud-ouest, cet été

promet d’être plus brûlant que les autres. L’indomptable

Jeannot, qui vient de purger trois ans de prison à

la suite d’un coup de sang, est rentré au bercail

avec une seule idée en tête : récupérer la belle

Chantal, qui vit désormais avec Jacky le

boucher...

Homme de théâtre et d’opéra (fondateur de la

Compagnie du Soleil Bleu), Laurent Laffargue réalise

un premier long qui se place comme l’ultime volet

d’un triptyque entamé au théâtre. Ses deux

“Casteljaloux” montées sur les planches, librement

inspirées par son enfance passée dans le Lot-et-

Garonne et certains de ses habitants, trouvent ainsi

une extension cinématographique aux références

multiples, où Achille affronte Hector... où Pagnol

croise Tarantino... où le Tartuffe de Molière cède la

place à une corrida impitoyable.

Sergi Lopez et Eric Cantona s’y défient, tour à tour

magnifiques ou pathétiques seigneurs de Gascogne

que tout oppose... si ce n’est leur amour pour

Chantal – interprétée par la muse et compagne de

Laffargue, Céline Sallette (L’Apollonide, Geronimo).

C’est à travers elle aussi que le néo-cinéaste établit

la jonction entre plusieurs mondes : celui des adultes

et celui des ados (auxquels Chantal donne des

cours de... théâtre), celui de la fiction et celui de

l’autobiographie (par laquelle le créateur raconte

son propre chemin vers l’art dramatique). Ces deux

générations-univers, que Laffargue filme avec le

même engouement, renforcent l’effet-miroir de son

cinéma qui donne à la fois à voir des gens ordinaires

se transformer en héros tragiques, et la naissance

d’un artiste que ceux-là n’auront de cesse d’inspirer.

A.A.

THE PROGRAMde Stephen Frears, G-B/France, 2015, 1h43avec Ben Foster, Chris O’Dowd, Guillaume Canet, Jesse Plemons, Lee Pace, Dustin Hoffman...

Une victoire sur le cancer, une irrésistible ascension

sportive, et pas moins de sept consécrations au

Tour de France : Lance Armstrong a bien roulé...

son monde. Quant à la course contre la montre de

son biopic, c’est Stephen Frears qui la remporte !

Le cinéaste anglais (The Queen, Philomena) passe

ainsi devant de nombreux projets de studios US,

et montre que l’affaire Armstrong donne plus matière

à un thriller européen qu’à un blockbuster

américain.

La légende du cycliste texan restera finalement

dans l’Histoire comme celle d’une hallucinante

imposture, que le scénariste expert en substances

illicites John Hodge (Trainspotting) – inspiré de

l’enquête du journaliste David Walsh qui a révélé

le scandale en 2012 – dope de détails glaçants.

Les trafics de poches de sang frais et de cartes

SIM, les transfusions clandestines, mais aussi

l’enfermement, la pression et bientôt, le clivage de

la personnalité : The Program décortique un men-

songe érigé en système, capable de broyer ses

propres rouages. Au passage, il reconstitue de

célèbres étapes du Tour (L’Alpe-d’Huez, Sestrières)

avec des cyclistes pro dans le peloton, des foules

numériques au bord de la route, et même, parmi

les seconds rôles, Dustin Hoffman... que Cimino a

tant rêvé faire rouler pour son film sur le Tour de

France jamais réalisé. Mais la grande star reste bien

entendu Armstrong, interprété par un Ben Foster

bluffant. Miraculé, adulé, déchu, il apparaît comme

un héros shakespearien, hallucinant avide de gloire

et de pouvoir, plus fascinant que jamais. Tout le

mystère Armstrong. B.M.

SOIRÉE DÉBAT DANS LE CADRE D’EUREKA, RENCONTRES SCIENTIFIQUES ET CINÉMATOGRAPHIQUES EN PAYS D’APTEn présence d’Emmanuel Ethis, président de l’université d’Avignon et des pays du vaucluse et de Damien Malinas maitre de conférence de l’université d’Avignon

❯ mardi 3 novembre à 18h

13ÈME FESTIVAL DES CINÉMAS D’AFRIQUE DU PAYS D’APTPendant une semaine, découvrez le meilleur de la cinématographie du continent africain. Plus de trente films seront projetés, longs et courts métrages, fictions et documentaires, avec la présence d’une vingtaine de réalisateurs, invités pour échanger et discuter avec le public.

❯ du 6 au 13 Novembre

LAMBde Yared ZelekeConférence de presse du 13ème Festival

des Cinémas d’Afrique du Pays d’Apt

❯ jeudi 15 octobre à partir de 18h

13

Les Films du mois

12 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Page 8: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

LES DEUX AMISde Louis Garrel, France, 2015, 1h40avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel...

Clément, figurant de cinéma, est fou de Mona,

vendeuse dans une sandwicherie de la gare du

Nord. Mais difficile de faire la cour à une jeune fille

qui disparaît tous les soirs dans un train, pour ne

réapparaître que le lendemain, derrière son comptoir ;

car la belle brune a un secret, qui l’oblige à retrouver

ses “quartiers” à la nuit tombée. L’affaire va finir de

se compliquer avec l’entrée en scène d’Abel, venu

aider son meilleur ami Clément à obtenir les faveurs

de la belle...

Pour son premier long métrage – inspiré de son

court, et co-écrit avec l’ami Christophe Honoré –,

Louis Garrel transforme (très) librement le marivau-

dage des “Caprices de Marianne” de Musset en

un cinéma délicieusement truffaldien. Un film tourné

en 35mm où l’on fait de la figuration pour d’autres

films, où l’on narre ses états d’âme intimes, où l’on

sert de l’essence à des blondes platine... Pendant

deux jours et deux nuits, les deux garçons et la fille

vont vivre de nombreuses péripéties... et autant de

possibilités. Mais plus qu’une histoire d’amour, Les

Deux Amis est, comme l’indique son titre, avant

tout une histoire d’amitié. Entre Jules et Jim... ou

Laurel et Hardy, Macaigne le rêveur maladroit et

Garrel le ténébreux rhétorique forment un irrésistible

duo comique, et plus que de tomber amoureux,

donnent envie de se faire, ou de se réconcilier avec

un ami ! A.A.

Les cinglés du cinéma proposent :

❯ Du 9 au 15 septembre

Microbe et Gasoilde Michel gondry

❯ Du 16 au 22 septembre

Le soufflede Alexander Kott

❯ Du 23 au 29 septembre

Une seconde mèrede Anna Muylaert

❯ Du 30 septembre au 6 octobre

Summerde Alanté Kavaité

Placidode Luis Garcia Berlanga

❯ Du 14 au 20 octobre

Le prince de Hombourgde Marco Bellocchio

Laurette 1942de Francis Fourcou

❯ Du 21 au 27 octobre

Les mille et une nuits : L’inquietde Miguel Gomes

Sorcererde William Friedkin

❯ Du 7 au 13 octobre

Semaine Hispanique

La Isla Minimade Alberto Rodríguez (Espagne)

Los Hongos de Oscar Ruiz Navia

Gente de Biende Franco Lolli

Les nouveaux sauvagesde Damián Szifron

Placido (du 30 septembre au 6 octobre)

de Luis Garcia Berlanga

Castres Le Lido

Amis cinéphiles,

Une nouvelle saison commence, largement

ouverte sur le monde : Russie, Brésil, Lituanie,

Espagne, Colombie, Argentine, Italie, Portugal

Quel art permet mieux que le cinéma de com-

prendre les autres peuples, les autres civilisations ?

La France est un des rares pays à ne pas s’être

laissé enfermer dans un tête-à-tête entre cinéma

national et cinéma américain. Grâce à quelques

distributeurs passionnés, nous avons accès à des

films du monde entier. Profitons-en pour aiguiser

notre curiosité et aller à la découverte d’artistes

inconnus qui réalisent, souvent dans des condi-

tions très difficiles, des œuvres magnifiques.

Début octobre, Les Cinglés du Cinéma et La Casa

de España organisent la 19ème édition du Mi-

ni-festival de cinéma hispano-américain avec, en

ouverture, le mardi 6 octobre, Placido, réalisé, en

1961, par le grand Luis Garcia Berlanga.

Soirée émotion et mémoire, le mardi 20 octobre,

avec le réalisateur Francis Fourcou, qui sera à

Castres pour présenter Laurette 1942, film consa-

cré à Laurette Monet qui, jeune étudiante de 19

ans, s’est engagée, en 1942, dans la Cimade et a

découvert la terrible réalité des camps d’inter-

nements du sud de la France.

Enfin, nous nous attaquerons au fabuleux trip-

tyque de Miguel Gomez, Les Contes des 1001

nuits. Le jeune réalisateur portugais, qui nous

avait éblouis avec Tabou, couvre, en six heures

stupéfiantes, la crise portugaise racontée par

Shéhérazade.

Petit cinéphile deviendra grand à condition de

lui proposer, dès l’enfance, le meilleur du cinéma.

Brendan et le secret de Kells, de Tom Moore, et

Pierre et le Loup, de Suzie Templeton, font partie

des très grands films d’animation du XXIème siècle.

Tous les cinéphiles de plus de huit ans devraient

les voir et/ou les revoir.

Belle saison cinématographique à tous !

Pierre Klein pour Les Cinglés du Cinéma

LAURETTE 1942Une volontaire au camp du Récébédoude Francis Fourcou, France, 1h37avec Anna Labeuf, Patrice Teâsso, Francis Azéma, Maurice Sarrazin...

Témoin des rafles et des déportations de l’été 1942,

Laurette Alexis-Monet a 19 ans lorsqu’elle s’engage

avec la CIMADE pour porter assistance aux internés

du camp du Récébédou, à 8 km de Toulouse. Elle

plongera dans l’inhumain, le 2 août 1942, au moment

où l’on passe de l’exclusion à... la déportation.

Francis Fourcou porte à l’écran le témoignage écrit

par Laurette Monet (“Les Miradors de Vichy”) sur

les camps du Midi gérés non pas par les nazis, mais

bel et bien par les autorités françaises. Beaucoup

de spectateurs seront interloqués en découvrant

des femmes et des hommes traités par des uniformes

français comme un vil troupeau, pour reprendre

l’expression de l’inoubliable archevêque de Toulouse

Saliège (incarné par un extraordinaire Maurice

Sarrazin). Beaucoup seront émerveillés par la

fraîcheur intacte des survivantes, lorsqu’elles

évoquent avec une sérénité et une modestie presque

surhumaines, le drame qui les a si profondément

meurtries.

Bien qu’un simple film de mémoire, Laurette 1942

est bien, et pleinement, un film d’actualité.

NI LE CIEL NI LA TERREde Clément Cogitore, France/Belgique, 2015, 1h40avec Jérémie Renier, Swann Arlaud, Marc Robert, Kevin Azaïs...

En 2014, dans une vallée perdue d’Afghanistan,

le capitaine Antarès et ses hommes sont affectés

à une mission de surveillance en attendant le

retrait des troupes. Une nuit, des soldats com-

mencent à disparaître mystérieusement. Antarès

rationalise, apaise ses troupes ou menace les

rares talibans en haillons et quelques éleveurs

de moutons qui errent dans ce désert. Mais aucune

arme ne fait taire le doute, et aucune caméra

infra-rouge ne peut filmer l’absence... Clément

Cogitore, lui, filme le visible de ces hommes

confrontés à l’invisible et à la déraison. Jeune

plasticien issu de l’école du Fresnoy, il prolonge

ici ses travaux expérimentaux sur les croyances

et rituels, mais en l’incarnant dans un “désert des

Tartares” où l’on sent la chaleur et la sueur, l’attente

et la peur, et le deuil comme une hallucination

nocturne. Comme ces Afghans silencieux face à

ces soldats surarmés, ou comme ces soldats

face à l’inexplicable, le film lui-même place le

spectateur dans une perception étrange des

choses. Ce que l’on croyait être un film de guerre

passe par l’intrigue policière puis glisse vers le

fantastique, voire le métaphysique... tout en restant

très physique. C’est assez fascinant et sans

équivalent dans le jeune cinéma français, bien

qu’écrit par l’omniprésent Thomas Bidegain

(co-scénariste d’Audiard et réalisateur des

Cowboys). Ce n’est Ni le ciel ni la terre, mais un

mystère entre le visible et l’invisible.

C.V.

1514 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 9: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

CalendrierALBI

7ème toileAPT

CASTRESLes Cinglés de cinéma Petits cinglés du ciné

CHÂTEAUROUXCinéma et psychanalyse

DOLE LAON MANOSQUE SOISSONS

9SEPT

La belle saison Au plus du près du soleil Amy Umrika Le tout nouveau testament Coup de chaud Au plus du près du soleil Coup de chaud

La niña de fuego Dheepan Coup de chaud La vanité La belle saison Les mille et une nuits : L'inquiet Coup de chaud Les mille et une nuits : L'inquiet

Marguerite AP Microbe et gasoil Les fables de Monsieur Renard

Les mille et une nuits : L'inquiet Les contes de la mer

Les mille et une nuits : Le désolé

16SEPT

Marguerite Marguerite La belle saison Marguerite Les mille et une nuits : L'inquiet La belle saison Marguerite La belle saison

Much Loved Les mille et une nuits : L'inquiet Le souffle The program VF/VOSTF Les mille et une nuits : Le désolé Les mille et une nuits : Le désolé Dheepan Les mille et une nuits : Le désolé

Les mille et une nuits : L'inquiet Les mille et une nuits : Le désolé Les contes de la mer Michel Petrucciani Le tout nouveau testament Le petit monde de Leo

Les mille et une nuits : Le désolé Les nouvelles aventures de Gros-poiset Petit-point

Les fables de Monsieur Renard La niña de fuego

Les mille et une nuits : L'enchanté

Les fables de Monsieur Renard

23SEPT

Une enfance Les rois du monde La niña de fuego Une enfance Dheepan Dheepan Les rois du monde Dheepan

Cemetery of splendour Les mille et une nuits : L'enchanté Une seconde mère Au plus pres du soleil Les mille et une nuits : L'enchanté Les mille et une nuits : L'enchanté Les mille et une nuits : L'inquiet Le tout nouveau testament

Le secret des autres Le tout nouveau testament Pierre et le loup Snow Therapy Les mille et une nuits : Le désolé Les mille et une nuits : L'enchanté

Dior et moi Les nouvelles aventures de Gros-poiset Petit-point

Qui voilà? Le petit monde de Leo

Les fables de Monsieur Renard

30SEPT

L'odeur de la mandarine M Cemetery of splendour Youth (Sous réserve) L'odeur de la mandarine Les chansons que mes frères… Youth L'odeur de la mandarine Youth

Je suis à vous tout de suite Youth (Sous réserve) Summer Youth Au plus près du soleil Le tout nouveau testament Les mille et une nuits : L'enchanté Les chansons que mes frères…

Youth (Sous réserve) Petites casseroles Placido La belle endormie Les fables de Monsieur Renard

Life Pierre et le loup Qui voilà?

La vanité

Le voyage de Tom Pouce

7OCT

Sicario M Life Life Sicario (Sous réserve) Much Loved Life Life Life

Fatima Much Loved La Isla Minima Life Life The program VF/VOSTF Youth Much Loved

Asphalte Petites casseroles Los Hongos Fou d'amour Les fables de Monsieur Renard

Les chansons que mes frères... Gente de Bien Les trois brigands

Le voyage de Tom Pouce Les nouveaux sauvages

Marilyn Monroe Lilla Anna Sept ans de réflexionLa rivièreNiagaraLes désaxés

14OCT

Belles familles M Belles familles Belles familles (Sous réserve) Belles familles Belles familles (Sous réserve) Belles familles (Sous réserve) Belles familles Belles familles (Sous réserve)

L'homme irrationnel L'homme irrationnel Marguerite Les deux amis Marguerite Marguerite L'homme irrationnel Marguerite

Fou d'amour Une enfance Much Loved Les chansons que mes frères m'ont… Une enfance Une enfance Much Loved Une enfance

Les deux amis Lamb Le prince de Hombourg Libres! Petites casseroles

Phantom Boy Anina Laurette 1942 Les trois brigands

Lilla Anna

21OCT

Mon roi Mon roi Asphalte Mon roi L'odeur de la mandarine Much Loved Mon roi Les deux amis

Vers l'autre rive Asphalte Les mille et une nuits : L'inquiet Je suis à vous tout de suite Asphalte L'odeur de la mandarine Une enfance L'odeur de la mandarine

Ni le ciel ni la terre Anina Sorcerer MinoPolska 2 Petites casseroles

Taj Mahal

Summer / Nous venons en amis

Phantom Boy

Film en sortie nationale - (M) : Multiplexe - Programmation Art & Essai - Jeune Public - Programmation associations

1716 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Page 10: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

À vos agendas !

Vous avez fait le plein d’énergie pendant ce bel

été ? Alors, on attaque la rentrée… et son lot

de bonnes résolutions : être à l’heure au bureau,

reprendre le sport, aller au ciné... Pour ça, nous

pouvons vous aider : la sélection de cette gazette

va forcément vous donner des envies de ciné.

Notre programme hebdomadaire dévoilera, au

fil des semaines, les horaires de chacun de ces

films, mais, d’ores et déjà, affûtez vos crayons,

sortez vos agendas et notez quelques rendez-vous

à ne pas manquer.

Commençons par nos petits cinéphiles (dès 2, 3

ans). À chaque semaine, son film : Les fables de

M. Renard, Minopolska 2, Qui voilà ?, Les trois

brigands. Et, pour ces deux derniers, les premières

séances « Mes 1ers Cinés » de la saison (avec

animation, diplôme « Mes 1ers Cinés » et goûter

offert !).

C’est aussi la reprise des séances «Ciné Senior»,

en collaboration avec l’association «55 et plus» :

le vendredi 18 septembre, à 14h15, rires et

émotions seront au rendez-vous dans Marguerite,

avec Catherine Frot, en cantatrice détonante.

Musique, toujours, le mardi 22 septembre, à

partir de 20h, avec la soirée d’ouverture du 3ème

Festival Jazz en Berry : le film Michel Petrucciani

sera suivi d’un moment musical en compagnie

de Pascal Lacore au piano et Thierry Lieutaud

au saxophone !

Enfin, programme dense et varié pour nos

séances (Contre) Champs Libres :

Samedi 26 septembre, à 14h, Snow therapy

ouvre la 2ème saison du cycle cinéma et psycha-

nalyse, avec Hélène Girard et Damien Guyonnet,

psychanalystes de l’école de la cause

freudienne.

Vendredi 2 octobre, à 20h30, rencontre avec le

CODESPA 36, autour du film La belle endormie,

à l’occasion de La journée mondiale des soins

palliatifs.

Vendredi 16 octobre, à 20h30, Jean-Paul Jaud

lui-même sera présent pour échanger avec la

salle après la projection de son film Libres !

Stéphane Castro

Châteauroux Cinémovida

MARGUERITEde Xavier Giannoli

Ciné Senior (en partenariat avec l’association 55

et plus)

❯ vendredi 18 septembre, à 14h15

Ouverture du Festival de Jazz de Châteauroux

MICHEL PETRUCCIANIde Michael Radford

Ouverture du 3ème Festival de Jazz en Berry.

Pascal Lacore, directeur de la classe de jazz du

Conservatoire de musique de Châteauroux, et

Thierry Lieutaud, proposeront une évocation

musicale du monde de Petrucciani, à l’issue de

la projection

❯ mardi 22 septembre à partir de 20h

(Contre) Champs LibresSNOW THERAPY de Ruben Ostlung

Cycle Cinéma et Psychanalyse.

Hélène Girard et Damien Guyonnet, psychanalystes

de l’école de la cause freudienne, animeront la

discussion d’après film sur le thème « Faire couple

et liaisons inconscientes ».

❯ samedi 26 septembre à 14h

LA BELLE ENDORMIE de Marco Bellocchio

À l’occasion de La Journée Mondiale des Soins

Palliatifs, le CODESPA 36 proposera d’échanger à

l’issue de la projection.

❯ vendredi 2 octobre à 20h30

LIBRES ! de Jean-Paul Jaud

En présence du réalisateur.

❯ vendredi 16 octobre à 20h30

UNE ENFANCEde Philippe Claudel, France, 2015, 1h40avec Alexi Mathieu, Angélica Sarre, Pierre Deladonchamps, Jules Gauzelin, Patrick D’Assumçao...

Une petite ville industrielle de Lorraine. Jimmy, élève

de CM2, a déjà redoublé deux fois. L’an prochain,

ce sera enfin la 6ème. Mais avant, il y aura le long

été, fait d’ennui et de solitude, avec son demi-frère

Kevin, 8 ans. Deux enfants qui “poussent” comme

ils peuvent, entre leur mère qui vient de récupérer

leur garde après un séjour en prison, et son nouveau

compagnon de circonstance qui n’aide pas aux

retrouvailles familiales...

Après Il y a longtemps que je t’aime, Tous les

soleils et Avant l’hiver, Philippe Claudel redistribue

les cartes de son cinéma. Et c’est avec une équipe

réduite et sans entraves techniques, des visages

inconnus ou méconnus (dont Pierre Deladonchamps,

césarisé pour L’Inconnu du lac) qu’il se lance dans

son film le plus personnel. Car si cette enfance

n’est pas la sienne, cette petite ville l’est : Dombasle-

sur-Meurthe, une cité industrielle de l’extrême

banlieue de Nancy, où l’on passe sans transition

d’un quartier prolétaire à des maisons bourgeoises,

d’un champ à un entrepôt industriel, de rives bu-

coliques aux haut-fourneaux... Dans ce décor singulier,

tout cohabite, tout s’interpénètre, comme les

sentiments de Jimmy. Responsable de son petit

frère, témoin de la dérive d’adultes influençables

ou abusifs, Jimmy encaisse avec mutisme leur autorité

et sautes d’humeur, mais va lui aussi passer de

l’innocence à la violence. Claudel dessine un portrait

impressionniste de son petit cow-boy à vélo, à

travers une chronique à la fois sociale et poétique,

pudique et tragique. Et déclare redonner rendez-vous

à son héros dans trois et six ans !

B.M.

FOU D’AMOURde Philippe Ramos, France, 2015, 1h40avec Melvil Poupaud, Dominique Blanc, Diane Rouxel, Lise Lamétrie, Jean François Stévenin...

Un homme est guillotiné. Tombée dans son panier,

sa tête nous raconte alors son histoire : il ne nie

pas être coupable, mais se sent innocent. La voix

de Melvil Poupaud ne nous quittera plus, aussi

délectable que la vie de ce jeune curé qu’il était,

fraîchement muté dans un village idyllique au bord

d’une rivière. Un curé amoureux du Christ comme

des femmes, qui s’en va les cueillir comme les fruits

mûrs d’un jardin d’Eden. “Comment ne pas remercier

le ciel pour tant de grâce accordée ?”, s’extasie

l’amant en soutane, éclairé par Shakespeare et

Victor Hugo... mais bientôt aveuglé par la grâce

d’une apparition divine... Une nature panthéiste

filmée avec la sensualité d’un Guiraudie, des mots

qui évoquent les frères Larrieu, pour un film qui ne

ressemble qu’à du... Philippe Ramos. Après avoir

revisité les mythes du Capitaine Achab et de Jeanne

Captive, le réalisateur (qui est aussi auteur, opérateur

et monteur de son film) s’inspire cette fois d’un fait

divers sordide, qu’il transcende en conte savoureux.

Construit en plans fixes superbement cadrés, le

film est pourtant animé d’un mouvement constant.

Chaque tableau est comme un petit théâtre où

entrent et sortent les personnages, mais regorge

d’une vie ensoleillée, jusque dans ses hors-champs

champêtres. Ce Fou d’amour, raconté à la première

personne, ne sombre jamais dans l’étude psycho-

logique ou le discours moral. Même si l’amour fou,

du Ciel ou de la Terre, finit mal, en général...

C.V.

1918 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 11: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

Chers cinéphiles,

C’est la rentrée et nous sommes heureux de

pouvoir retrouver notre public dans cette nou-

velle édition. Ainsi que de partager de nouvelles

sensations.

Ce mois-ci sera rythmé par les drames qui auront,

chacun, un goût diffèrent. Nous retrouverons

La belle saison, relation d’une romance avec

Cécile de France et IzÏa Higelin qui découvrent

un amour qui va faire basculer leurs vies.

Ensuite, nous aurons le nouveau film de Jacques

Audiard, Dheepan, qui va nous faire s’évader.

Nous aurons trois films, Les mille et une nuits :

L’inquiet, le désolé et l’enchanté, qui vont nous

envoyer faire un tour dans l’Histoire, et, enfin,

ce drame familial avec Les chansons que mes

frères m’ont apprises, de Chloé Zao. Malgré ce

mois dramatique, nous allons, quand même,

pouvoir faire travailler nos zygomatiques, grâce

à Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau et Catherine

Deneuve, dans Le Tout nouveau testament, de

Jaco Van Dormael. Ce dernier livre une comédie

fantastique où la fille de Dieu lui-même nous

raconte son histoire. Paraît-il que celui-ci viendrait

de Bruxelles... J’aimerai, quand même, vous

préciser que, ce mois-ci, nous offrons une pro-

grammation de choix, car tous ces films ont été

nominés et/ou récompensés par un festival. Des

films à ne pas manquer, à venir voir entre amis

ou en famille.

Passez un mois de septembre agréable et, bien

sûr, cinématographique.

Amélie Jeantou.

Dole Les Tanneurs LA NIÑA DE FUEGOde Carlos Vermut, Espagne/France, 2h07avec Bárbara Lennie, José Sacristán, Luis Bermejo, Israel Elejalde...❯ Festival de San Sebastian 2014 : Coquillage d’or du Meilleur Film, Coquillage d’argent du Meilleur Réalisateur❯ Goya 2015 de la meilleure actrice

Luis, qui a urgemment besoin de blé, fait chanter la belle Bárbara, psychologiquement instable... qui, pour

se venger, demande l’aide de Damiàn, prof de maths... qui sort à peine de prison. Mais à trop jouer avec

le feu... L’intrigue est simple, mais les personnages complexes. Carlos Vermut, nouvelle coqueluche du

cinéma d’auteur espagnol (et chouchou d’Almodóvar), déroule des rebondissements haletants et un style

visuel sophistiqué, pour parler d’amour, de désir, d’obsession et de la part d’ombre de l’être humain, et

transformer le quotidien banal en un phénomène vénéneusement exotique.

VERS L’AUTRE RIVEde Kiyoshi Kurosawa, Japon, 2h07avec Fukatsu Eri, Asano Tadanobu, Komatsu Masao...❯ Cannes 2015, sélection Un Certain Regard : prix de la mise en scène

Après une longue absence, Yusuke revient au domicile

conjugal pour convier sa compagne Mizuki à un voyage

au cœur du Japon, à la rencontre de ceux qu’il a

croisés depuis ce jour où... il est mort, il y a trois ans.

Si le voyage qui mène le couple d’étape en étape,

comme la musique du film, sont d’une posture très

hollywoodienne, les situations mises en scène par

Kiyoshi Kurosawa (Cure, Tokyo Sonata) sont on ne

peut plus... japonaises. Le maître du “fantastique

étrange” au pays du Soleil-Levant nous embarque

dans un paisible périple peuplé de revenants. Yusuke

et Mizuki vont rendre visite à un vieux distributeur de

journaux, un couple de restaurateurs, un paysan...

Des morts qui attendent leur heure ou ceux qui les

regrettent parmi les vivants. Ici, on est loin des fantômes

vengeurs des “kaidan” d’épouvante, dans un quotidien

pétri de spiritualité extrême-orientale. Emporté par

une mort provisoire (sa mort physique), Yusuke se

prépare doucement à son véritable départ (la disparition

de son esprit). Que cet homme reste en ce monde

n’est que tout naturel dans cette culture nippone dans

laquelle il existe un verbe pour désigner le fait de

veiller et d’accompagner un mourant jusqu’à son

trépas : le mitoru. Vers l’autre rive – adapté du roman

“Kishibe no tabi” de Kazumi Yumoto – ne fait qu’étirer

ce concept dans l’espace et dans le temps, transfor-

mant la mort en un paisible commencement. Pour

peu que l’on ait su dire adieu.

A.A.

JE SUIS À VOUS TOUT DE SUITE de Baya Kasmi, France, 2015, 1h40avec Vimala Pons, Agnès Jaoui, Ramzy Bedia, Laurent Capelluto...

De mère “psy au foyer” française et de père “épicier

social” algérien, Hanna et Hakim expriment la mixité

de leur identité de manière diamétralement opposée.

La sœur, DRH malgré elle, a une vie sexuelle dé-

bridée et pour meilleure amie une prostituée. Le

frère, lui, a choisi la rigueur musulmane et rêve

d’immigrer dans la “mère-patrie” Algérie. Une né-

cessité médicale va obliger Hakim et Hanna, qui

font tout pour s’éviter, à “refaire corps”.

Fille d’un Algérien musulman et d’une Française

(elle-même issue de parents communistes, convertie

à la chrétienté... puis au bouddhisme et et à l’hin-

douisme), Baya Kasmi avait déjà célébré la France

des mélanges avec le scénario du Nom des gens,

réalisé par son compagnon Michel Leclerc. Elle

passe à la réalisation en transformant les angoisses

et obsessions de la France d’aujourd’hui en une

délicieuse matière à comédie. L’immigration, l’Islam,

le voile, le halal... Cette histoire de frère et sœur

fâchés rassemble sans complexe tous les sujets

qui fâchent, en faisant beaucoup d’allers et retours

dans le temps. Il y a dans le regard que Baya Kasmi

pose sur ses personnages et les situations qu’elle

pousse dans leurs paradoxes, à la fois de la critique

et de l’empathie. Et surtout, un humour à toute

épreuve qui donnera du grain à moudre aux intolé-

rants de tout poil, tout en répartissant du poil à

gratter sur les bien-pensants.

B.M.

LE TROUVÈREMusique : Giuseppe Verdi

Mise en scène : Sir David McVicar

Direction musicale : Marco Armiliato

Distribution : Anna Netrebko, Dolora Zajick,

Yonghoon Lee...

❯ samedi 3 octobre à 18h55

GISELLEMusique : Adolphe Adam

Chorégraphie : Youri Grigorovitch

Livret : Théophile Gautier & Jean-Henry Saint-

Georges

Distribution : Les Étoiles, les Solistes et le Corps

de ballet du Bolchoï

❯ dimanche 11 octobre à 17h – inéditEn direct de Moscou

OTELLOMusique : Giuseppe Verdi

Mise en scène : Bartlett Sher

Direction musicale : Yannick Nézet-Séguin

Distribution : Aleksandrs Antonenko, Sonya

Yoncheva, Željko Lučić...

❯ samedi 17 octobre à 18h55Nouvelle ProductionEn direct de New York, Opéra en italien sous-titré en français.

Dans toutes les salles CinémovidaLe Ballet du Bolchoï de Moscou & Metropolitan Opera en Direct de New York

2120 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 12: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

ASPHALTEde Samuel Benchetrit, France, 2015, 1h40avec Isabelle Huppert, Gustave Kervern, Valeria Bruni Tedeschi, Jules Benchetrit, Tassadit Mandi, Michael Pitt...

Non mais pourquoi, Monsieur Sternkowitz, qui habite

au 1er, paierait-il pour l’ascenseur de la copropriété ?

Il préfère encore ne jamais l’utiliser ! Une décision

qu’il risque fort de regretter le jour où, suite à un

excès de vélo d’appartement, il se retrouve en

fauteuil roulant. Pendant ce temps-là, plus haut

dans les étages, Charly, ado esseulé, observe sa

nouvelle voisine déboussolée, tandis que Madame

Hamida, reine du couscous, recueille un astronaute

dans sa cuisine...

Une barre d’immeuble de 10 étages, perdue dans

une ville en friche et peuplée de personnages qui

ont tous l’air de tomber – du ciel, d’un vélo, d’un

piédestal... Samuel Benchetrit réunit et enchérit ses

“Chroniques de l’asphalte”, écrites en 2005, dans

un film choral qui conte, sans naturalisme, la nature

de la banlieue.

Après Chez Gino et Un voyage, le cinéaste reprend

la structuration en sketchs de son J’ai toujours rêvé

d’être un gangster, formant des couples irrésisti-

blement décalés dans un cadre 1:33, devant une

caméra qui sait, au gré des situations, se faire

discrète, empathique ou sarcastique. Nourri de ses

contraintes de production et de tournage, renforcé

de son casting béton, Asphalte combine le concret

et l’absurde, le quotidien et le surréel pour filmer

les habitants de la cité, leur solidarité et leur solitude.

Sans angélisme ni gouaille feinte, mais un sens de

l’humour et de la récupération “pur banlieue”.

A.A.

Laon Le Forum

FATIMAde Philippe Faucon, France, 2015, 1h19avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche...

Fatima élève seule ses deux filles nées en France,

Souad, ado rebelle, et Nesrine, qui prépare le

concours de médecine. Elle trime pour payer

leurs études, s’efface pour maintenir leur cohésion

familiale, et suit des cours d’alphabétisation entre

ses heures de ménage. Car Fatima maîtrise mal

le français, ce qui la confronte au mépris plus ou

moins affiché des patrons, des proprios, et la

décale de ses filles qui ne parlent pas la même

langue qu’elle. Alors ce qu’elle ne peut pas leur

dire, elle va se mettre à l’écrire en arabe...

Philippe Faucon s’est inspiré du livre “Prière à la

lune” de Fatima Elayoubi, mais surtout de son

auteure qui devient le personnage de son si beau

film. Une anti-héroïne de cinéma, qu’il suit dans

un intime et infime quotidien, avec une pudeur

extrême et un respect immense. Chez Faucon,

rien n’est démonstratif. Sans aucun sentimenta-

lisme et sans plus simplifier qu’il ne le faisait dans

son film précédent, La Désintégration, il suit cette

fois le parcours de trois femmes qui “s’intègrent”,

chacune, peu à peu, s’affirmant comme elle le

peut.

La vérité de ses actrices – Fatima est une

non-professionnelle, ses deux filles sont des

apprenties comédiennes –, la justesse de son

regard et l’épure de la mise en scène font que

l’émotion est d’autant plus profonde. Le film est

comme son personnage ; sa discrétion fait sa

beauté, et son apparente simplicité recèle toute

sa subtilité. C.V.

L’ODEUR DE LA MANDARINEde Gilles Legrand, France, 2015, 1h51avec Olivier Gourmet, Georgia Scalliet, Dimitri Storoge, Hélène Vincent, Michel Robin...

À l’été 1918, Charles, officier de cavalerie, revient

du front où il a perdu une jambe, mais aussi tous

ses chevaux. Dépérissant dans son château, il

rencontre Angèle, une jeune infirmière qui, elle, vient

de perdre son grand amour, le père de sa fille. Ils

nouent une amitié complice qui les ramène à la vie,

et peu à peu vers un amour qu’ils n’osent s’avouer.

Mais le désir est-il possible lorsqu’on est amputé,

dans sa chair et son âme ?

En situant son histoire à une époque mortifère,

Gilles Legrand (Tu seras mon fils, La Jeune fille et

les loups...) ne rend que plus vibrante la passion

contrariée qui s’empare de ses deux éclopés, et

d’autant plus vitale leur relation au désir. Pour le

militaire dépossédé de sa virilité comme pour la

fille-mère au cœur blessé, il faudra entrer en guerre

pour reconquérir le plaisir. Comme l’évoque son

titre, le film est aussi sensoriel que sensible et réussit

à évoquer notre part d’animalité dans tout son

environnement – la relation au cheval, l’appel de la

forêt environnante où résonne le brame du cerf...

Il fallait pour cela la subtilité de deux comédiens

exceptionnels : Olivier Gourmet, aussi parfait en

officier qu’en ouvrier, et la jeune Georgia Scalliet,

de La Comédie-Française, pour la première fois au

cinéma. B.M.

Cher(e)s cinéphiles,

Les mois d’été viennent de s’écouler. Alors « Vive

la rentrée » avec une nouvelle édition de votre

mensuel Art & Essai.

Coup de chaud, de Raphaël Jacoulot, navigue

habilement entre drame et polar.

Les mille et une nuits : L’inquiet

Les mille et une nuits : Le désolé

Les mille et une nuits : L’enchanté, de Miguel

Gomes.

Le réalisateur portugais a choisi la forme de la

trilogie pour raconter la société portugaise en

temps de crise dans toute sa complexité.

La belle saison, de Catherine Corsini.

Un joli film, gai et triste.

Dheepan, de Jacques Audiard, est très prenant

comme film.

Le tout nouveau testament, de Jaco van

Dormael, se révèle hilarant et très tendre.

Youth, de Paolo Sorrentino, est à la fois malin

et doté d’un pas léger, sérieux et enivrant, vif

bien que luxuriant, mature et exubérant…

Life, d’Autan Corbijn.

Dane DeHaan jouera James Dean face à Robert

Pattinson.

The program, de Stephen Frears.

C’est la folle histoire vraie de Lance Armstrong,

le champion cycliste sept fois...

Marguerite, de Xavier Giannoli.

Un chef-d’œuvre absolu !

Une enfance, de Philippe Claudel, est le plus

abouti de ses films.

Much loved, de Nobil Ayouch.

Interdit au Maroc, les prostituées sont des

guerrières.

L’odeur de la mandarine, de Gilles Legrand.

Une étonnante histoire d’amour durant l’année

1918.

Bonne rentrée cinématographique à tous !

Valérie Vaugoyeau

2322 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 13: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

SUMMER D’Alanté Kavaité, Lituanie/France, 1h28Avec Julija Steponaityté, Aisté Dirziùté...

Sagaïlé, 17 ans, est éprise d’aviation. Mais lorsqu’en

cet été passé dans la campagne loin de Vilnius,

son regard croise celui de la belle et indépendante

Austé, ce sont d’autres sensations qui vont lui

donner le vertige.

“Bien que le film traite aussi des turbulences et

du comportement autodestructeur de l’adolescence,

dès l’écriture j’ai imaginé un film clair et léger car

avec le recul, les obstacles qui semblaient insur-

montables à cet âge-là se relativisent. En revanche,

les joies de l’adolescence restent aussi intenses.

Les moments d’angoisse et de souffrance

apparaissent aujourd’hui comme des étapes

nécessaires pour trouver l’équilibre, s’émanciper

et grandir.

Parlant d’adolescence, j’avais envie d’un film à la

fois très musical et d’une histoire d’amour avec

son aspect sensoriel, sensuel et sa force émotion-

nelle. Évacuer la question du genre et mettre en

avant la symétrie des corps m’a paru indispensable

pour concentrer le récit sur l’être humain en con-

struction qui est au cœur de cette histoire. J’ai

passé mon adolescence en Lituanie, un pays qui

a un rapport particulier, presqu’obsessionnel, à

l’aviation. Durant mes étés, j’assistais comme tous

à de nombreuses fêtes aériennes. Cet élément du

vécu lituanien tout à fait courant m’est apparu

comme une métaphore juste pour Sangaïlé.

La voltige aérienne, ce sport extrême, exige une

vraie maîtrise de soi et c’est justement ce qui

semble manquer à l’adolescente. Ainsi c’est contre

elle-même qu’elle devra se battre pour se libérer

et accéder à son rêve.” Alanté Kavaité

Manosque Le Lido

Chers cinéphiles,

Ce nouveau numéro ne manquera pas de vous

ravir à nouveau.

Avec, tout d’abord, la sortie nationale du film

d’Yves Angelo, Au plus près du soleil, avec Sylvie

Testud. La même semaine, vous pourrez retrouver

Jean-Pierre Darroussin, dans Coup de chaud, de

Raphaël Jacoulot, qui va permettre, à tous, à

coup sûr, de profiter encore un peu de la chaleur

estivale.

Dès le mercredi 16 Septembre, arrive la Palme

d’Or du Festival de Cannes 2015, Dheepan, de

Jacques Audiard. Vous découvrirez un film au-

dacieux et politique, non seulement parce qu’il

mélange les genres et n’est finalement pas là où

on l’attend, mais également parce qu’il ne cesse

d’agiter l’imaginaire de l’époque.

Ensuite, Xavier Giannoli mènera le public dans

le Paris des années 20 avec Marguerite ; Laurent

Laffargue, lui, vous conduira dans le sud-ouest

de la France, avec son dernier film Les rois du

monde. Nous proposons également, le dernier

film de Woody Allen, L’Homme irrationnel.

Vous aurez l’opportunité de voir la trilogie des

films de Miguel Gomes, Les mille et une nuits :

L’inquiet, puis Le désolé, et, enfin, L’enchanté.

Il s’agit d’un film en trois parties, dont chacune

sort séparément. Un défi pour le réalisateur,

étant donné la polémique qui enfle autour de

son œuvre.

Et bien d’autres films qui feront voyager le spec-

tateur au rythme des semaines…

À vos Agendas.

Williams Hourantier

TAJ MAHALde Nicolas Saada, France, 2015, 1h30avec Stacy Martin, Louis-Do de Lencquesaing, Gina McGee, Alba Rohrwacher...❯ Mostra de Venise 2015 : Sélection Orizzonti

Louise, 18 ans, suit sa famille en Inde où son père

vient d’obtenir un poste. En attendant d’emménager

dans une maison, la famille est logée dans une

suite du palace Taj Mahal. Un soir, pendant que

ses parents dînent en ville et qu’elle est restée

seule dans sa chambre, l’hôtel devient la cible

d’une attaque terroriste. Avec son téléphone

comme seul lien avec l’extérieur, Louise va traverser

une longue nuit...

Nicolas Saada prolonge le chemin qui l’a mené

des colonnes des Cahiers du Cinéma à la réalisation

d’Espion(s) avec un nouveau thriller, qui reconstitue

l’attaque terroriste de 2008 sur l’hôtel Taj Mahal

de Mumbai. L’événement, exclusivement restitué

du point de vue de la jeune héroïne (et de ses

parents perdus dans le chaos de la ville), donne

lieu à un film-catastrophe intime. À la fois réaliste

et stylisé, reposant sur la gracieuse intensité de

la jeune Stacy Martin, révélation de Nymphomaniac.

B.M.

SICARIOde Denis Villeneuve, USA, 2015, 2h01avec Emily Blunt, Benicio del Toro, Josh Brolin, Jon Bernthal...

Drogue, immigration clandestine, corruption, enlèvements, assassinats... Kate, agent du FBI, n’est qu’un

témoin impuissant des boucheries commises par les cartels mexicains au cœur même du territoire amé-

ricain. Elle n’hésite donc pas longtemps avant de rejoindre l’équipe de l’agent spécial Matt Graver et de

son mystérieux collègue colombien Alejandro, chargée d’exfiltrer un haut nom de la pègre. Une mission

qui va les placer autant hors de la loi que les hors-la-loi qu’ils traquent...

Sur un scénario du comédien Taylor Sheridan (le policier David Hale de la série Sons of Anarchy), le

Canadien Denis Villeneuve (Incendies, Prisoners, Enemy) rend compte implacablement de l’évolution

des cartels dans le Nord du Mexique et de la manière dont les autorités américaines traitent le “problème”

de leur côté, quitte à déplacer les frontières géographiques et morales. La fin justifie-t-elle tous les moyens ?

Jusqu’où peut-on aller pour éradiquer le mal avant de finir par l’incarner ?

Entre les maisons de la mort des lotissements bourgeois du Texas et les villes frontières poussiéreuses

du désert de Chihuahua, la candide mais pugnace Kate se retrouve au cœur d’un champ de bataille où

la guerre contre la drogue est devenue une guerre “pour” la drogue. Pour en rendre compte, Sicario,

thriller organique aux personnages shakespeariens, se transforme progressivement en un western où,

comme la nuit américaine de ses caméras thermiques, l’ombre finit par remplacer la lumière. A.A.

11ÈMES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA D’ANIMATION

du 14 au 23 octobre 2015, en par-tenariat avec la MJC de Manosque.

Six films seront à l’affiche. La pro-grammation est en cours, merci de consulter votre cinéma pour plus d’informations.

Phantom Boy

2524 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 14: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

L’annonce d’une belle saison,

Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édition

de votre magazine «Art’Ciné».

Au programme ces prochaines semaines :

Coup de chaud, de Raphaël Jacoulot

Le scénario est inspiré d’un fait divers qui s’est

déroulé dans la région d’origine de Raphaël

Jacoulot.

La belle saison, de Catherine Corsini

La Belle saison rend un très bel hommage à ces

femmes qui, en plein cœur des années 70, ont

su se faire entendre avec courage et détermi-

nation.

Dheepan, de Jacques Audiard

Dheepan est un drame sur fond de rédemption.

L’évocation de cette fausse famille, recomposée

sur des traumatismes, est le cœur même du récit

qui prend le temps de s’attarder sur ses deux

principaux personnages.

Le tout nouveau testament,

de Jaco van Dormael

Il regorge d’originalité. Benoît Poelvoorde y

joue à merveille le rôle de dieu alliant humour

et sérieux.

Life, d’Anton Corbijn

Anton Corbijn a été choisi pour réaliser Life,

d’abord en raison de son expérience personnelle

de photographe, mais surtout parce qu’il a vécu

cette amitié qui naît entre l’artiste et celui qui

le photographie ou le filme.

Marguerite, de Xavier Giannoli

Marguerite marque le retour de Catherine

Frot au cinéma après trois ans d’absence depuis

la sortie de la comédie, Les Saveurs du palais, de

Christian Vincent, en 2012.

Et bien d’autres films encore...

En vous souhaitant de bonnes projections.

Tony Waeghe

Soissons Le Clovis L’HOMME IRRATIONNELde Woody Allen, USA, 2015, 1h36avec Joaquin Phoenix, Emma Stone, Parker Posey, Jamie Blackley...

Un prof de philo en pleine déprime existentielle

arrive dans sa nouvelle université, précédé d’une

réputation brillante et sulfureuse, mais aussi impuis-

sant face aux avances torrides d’une collègue qu’à

l’avidité intellectuelle de sa meilleure étudiante.

Jusqu’au jour où, ayant surpris une conversation

qui le révolte, il décide de se rendre enfin utile... en

commettant un meurtre. Il retrouve alors toute sa

vigueur...

Le Woody Allen de l’année est aussi noir que jubi-

latoire ! C’est un conte (im)moral dans la lignée de

Crimes et délits et de Match Point, dont on retrouve

le subtil équilibre entre comédie romantique et polar,

stimulé par une mécanique diabolique qui mène la

démonstration intellectuelle jusqu’à... l’irrationalité

criminelle. Rien de fondamentalement nouveau chez

le cinéaste, qui poursuit ses variations sur le sens

de l’existence et le rôle du hasard dans nos vies,

mais avec une maestria de chaque instant. Menant

son récit avec un suspense hitchcockien, des

dialogues jouissifs et ce qu’il faut de références

littéraires – sans prise de tête ni prétention méta-

physique –, Woody semble filmer comme il respire,

avec une fluidité, une légèreté jusque dans le cynisme,

qui procure un pur plaisir... coupable.

C.V.

MON ROIde Maïwenn, France, 2015, 2h08avec Emmanuelle Bercot, Vincent Cassel, Louis Garrel, Isild Le Besco...❯ Cannes 2015 : Prix de la meilleure interprétation féminine pour Emmanuelle Bercot

Lorsque Tony est admise dans un centre de réé-

ducation et de convalescence près de l’océan, il

n’y a pas que son genou qui est en morceaux. Dans

sa retraite douloureuse, la jeune femme va convoquer

les souvenirs de cet homme qui a été son roi... et

son tyran.

Un règlement de comptes familial (Pardonnez-moi),

des tribulations d’actrices (Le Bal des actrices) et

le quotidien d’une brigade des mineurs (Polisse) :

toutes les réalisations de Maïwenn ressemblent à

des expériences intimes transposées avec spon-

tanéité sur grand écran. Mon roi ne déroge pas à

la règle. Et pourtant, si ce récit intro et rétrospectif

semble tant parler d’elle, c’est peut-être tout sim-

plement parce qu’il nous parle à tous...

La rencontre, le coup de foudre, le bonheur :

Mon roi débute par la description de l’amour sincère

qui lie Tony et Georgio, qui expliquera pourquoi ces

deux-là n’auront de cesse de revenir l’un vers l’autre.

Car aux temps heureux succèdent les conflits, les

névroses, la manipulation, la maltraitance

psychologique... Tony peut être émotive, jalouse,

violente. Mais Georgio, lui, est cruel. Maïwenn

déroule les 10 ans et multiples étapes de leur

passion toxique, qu’elle aère régulièrement des

paysages et de la légèreté des jeunes du centre

de rééducation auprès desquels Tony sort progres-

sivement de sa torpeur douloureuse. Vincent Cassel

et Emmanuelle Bercot (consacrée par le prix d’in-

terprétation féminine au Festival de Cannes) figurent

magistralement cette intimité singulière qu’est le

couple, royaume à topographie changeante de

construction et de destruction, où le seul être qui

sait vous faire autant de mal est aussi le seul capable

de vous consoler. A.A.

BELLES FAMILLES de Jean-Paul Rappeneau, France, 2015, 1h53avec Mathieu Amalric, Marine Vacth, Gilles Lellouche, Nicole Garcia, Karin Viard, Guillaume de Tonquedec, André Dussollier...

Installé depuis plus de 10 ans à Shangai, Jérôme

profite d’un voyage d’affaires en Europe pour

résoudre une affaire privée dans la campagne

française : son ancienne maison de famille semble

être devenue le centre névralgique d’un conflit

local dans sa petite ville natale d’Ambray. Mais à

son grand désarroi, l’échappée provinciale n’en

finit pas de se prolonger, de se compliquer, et

de déterrer les secrets de famille les mieux

gardés...

Jean-Paul Rappeneau derrière la caméra, c’est

toujours un événement : de La Vie de château au

Hussard sur le toit, en passant par Le Sauvage

et Cyrano de Bergerac (ou encore le scénario

oscarisé de L’Homme de Rio), le réalisateur de

83 ans aujourd’hui peut se vanter d’une filmo-

graphie restreinte, mais incontournable. Et ce

n’est pas moins de douze ans après son Bon

voyage qu’on le retrouve enfin aux commandes

d’un de ces films élégants dont il a le secret, qu’il

co-scénarise ici avec son fils Julien (l’autre fils,

Martin, est à la musique) et Philippe Le Guay

(Alceste à Bicyclette, Floride). Un film au casting

étincelant et au rythme enlevé, qui parle, entre

comédie chorale et fresque romanesque, de la

France ancienne et du monde moderne...

tout autour. B.M.

2726 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Les Films du mois

Page 15: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

Jeune Public

LES FABLES DE MONSIEUR RENARDprogramme de 6 courts métrages d’animation, de Lena Von Döhren, Yawen Zheng, Evan Derushie, Lisa Matuszak, Fatemeh Goudarzi, Sabrina Cotugno, 2015, 39mm, à partir de 3 ans

Explorant les bois ou la ville, six renards partent en quête de nourriture, d’amis et d’aventures. Un pro-

gramme de 6 films courts autour de l’animal le plus rusé et malicieux : Monsieur Renard.

LE VOYAGE DE TOM POUCE3 courts métrages d’animation de Bretislav Pojar, Frantisek Vasa, Bara Dlouha, République Tchèque, 57 mn, à partir de 5 ans

Un Roi qui promet la main de sa fille à la personne qui réussira à la faire rire ; un pêcheur qui se voit

proposer par le Poisson Roi de lui exaucer un vœu ; et enfin les aventures périlleuses d’un garçon de très

petit taille... Trois contes animés enchantés (marionnettes, plastique ou papier découpé), par les studios

producteurs du Jardinier qui voulait être roi.

LES CONTES DE LA MERde Aleksandra Zareba, Ignacio Ruiz, Gabriela Salguero et Partel Tall, Allemagne/Chili/Estonie, 2013, 45 mn, à partir de 3 ans

Le Petit Bateau en Papier Rouge, Enco - Une

Traversée à Vapeur, Le Bonhomme de Sable : trois

courts métrages en techniques d’animations diffé-

rentes, pour découvrir le monde de la mer.

PIERRE ET LE LOUPde Suzie Templeton, GB, 2006, 33 mnen avant-programme : Le Loup blanc de Pierre-Luc Granjon, France, 2006, 8 mn, durée totale : 41 mn, à partir de 7 ans

Le conte musical de Prokofiev (1936) revit à travers de

magnifiques marionnettes animées, entre réalisme et

poésie. Oscar du Meilleur court métrage et Grand Prix

au Festival d’Annecy.

LILLA ANNAde Per Åhlin, Lasse Persson et Alicja Björk, Suède, 47 mnavec les voix françaises de Dominique Besnehard, Anna Tessier, Isabelle Brocal, à partir de 3 ans

Petite Anna (Lilla Anna en suédois) est aussi petite

que son Grand Oncle est grand, mais elle est

beaucoup plus débrouillarde et courageuse que

lui ! C’est ensemble qu’ils cueillent des pommes,

partent à la pêche ou font un gâteau, croqués avec

malice par les créateurs de Laban le petit fantôme.

LES NOUVELLES AVENTURES DE GROS-POIS ET PETIT-POINTde Uzi et Lotta Geffenblad, Suède, 2013, 44 mn, à partir de 3 ans

Gros-pois et Petit-point savent transformer le

quotidien en situations cocasses et rigolotes. Un

nouveau programme de courts métrages qui évoquent

la découverte de soi et des autres, avec une sen-

sibilité qui s’adresse aux tout-petits.

MINOPOLSKA 2programme de 5 courts métrages, Pologne, 1958-67, 46 mn, à partir de 3 ans

Cinq courts métrages de divers auteurs, témoignant

de toute la créativité et de la diversité de l’animation

polonaise des années 60 : dessin animé, papiers

découpés, marionnettes et pâte à modeler.

Jeune Public

2928 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Page 16: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

Jeune PublicJeune Public

PETITES CASSEROLESprogramme de 6 courts métrages d’animation de Uzi et Lotta Geffenblad, Connor Finegan, Eric Montchaud, Anna Kadykova, Beatrice Alemagna, Giuseppe Bianchi, 41 mn, à partir de 4 ans

Dougal rêve de voler, Aston de fêter son anniversaire

et Anatole de se faire des copains mais, pour eux,

les choses ne sont pas toujours aussi simples.

Avec courage et humour, nos héros vont pourtant

trouver le moyen de dépasser leurs peurs ou leurs

singularités qu’ils traînent... comme des petites

casseroles. Un joli programme international qui

raconte l’aventure quotidienne de l’enfance.

ANINAde Alfredo Soderguit, Uruguay/Colombie, 2013, 1h18, à partir de 5/6 ans

La petite Anina Yatay Salas n’aime pas son nom

car c’est un palindrome – on peut le lire dans les

deux sens – ce qui lui vaut moqueries et bagarres

dans la cour d’école. Un jour, en guise de punition,

la directrice lui remet une étrange enveloppe scellée...

Adapté d’un roman pour enfants de Sergio Lopez

Suarez par un jeune illustrateur uruguayen acharné

(8 ans de travai), ce long métrage inventif et coloré

sait recréer avec finesse le monde, les rêves et les

émotions d’une gamine de 10 ans, tout en l’inscrivant

dans la vie quotidienne à Montevideo. Belle

découverte.

PHANTOM BOYde Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, France, 2015, 1h24Avec les voix de Audrey Tautou, Jean-Pierre Marielle, Édouard Baer, Gaspard Gagnol, Jackie Berroyer..., à partir de 5/6 ans

Blessé par un mystérieux gangster au visage cassé,

Alex l’inspecteur de police fulmine. Comment

coincer le hors-la-loi maintenant qu’il est lui-même

coincé à l’hôpital ? Léo, petit malade de 11 ans

qui possède l’étrange faculté de sortir de son

corps pour s’envoler à travers la ville, va l’aider à

reprendre son enquête. Après le succès d’Une

vie chat, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli inter-

nationalisent leur nouveau polar pour enfants avec

un décor new-yorkais, dessiné avec des craies à

la cire sur papier. Pour une enquête policière

mâtinée du fantastique propre aux Comics, où Léo

remportera une victoire à la fois contre un dangereux

malfaiteur et... sa maladie.

QUI VOILÀ ?de Jessica Lauren, Suède, 2013, 32 mnavec la voix d’Hippolyte Girardot, à partir de 3 ans

Dans un univers aux couleurs pastels, 8 histoires animées pour aborder le

quotidien des tout petits : dormir pour la première fois chez un copain, être

malade, être le meilleur, faire le ménage, avoir un petit frère...

LE PETIT MONDE DE LEOde Giulio Gianini, Suisse, 30 mn, à partir de 3 ans

Un crocodile debout sur deux pattes, trois grenouilles bavardes, un mulet

paresseux, un petit poisson au fond de son étang... Venez découvrir le monde

de Leo Lionni, peintre et auteur de livres pour enfants aussi poétiques que

philosophiques, dans 5 contes adaptés par son ami Giulio Gianini, pionnier

du cinéma d’animation italien.

LES TROIS BRIGANDSde Hayo Freitag, Allemagne, 2007, 1h15, à partir de 4 ans

Quand la diligence de la petite Tiffany est attaquée par trois brigands patibu-

laires, elle est ravie ! L’univers délicieusement épouvantable de Tomi Ungerer,

dans sa première adaptation en long métrage.

Châteauroux :Mes 1ers Cinés !1 film, 1 diplôme, 1 animation et 1 goû-ter (offert par La Mie Câline)

QUI VOILÀ ?de Jessica Laurén.❯ samedi 26 septembre à 16h et mercredi 30 septembre à 15h30

LES TROIS BRIGANDS de Hugo Freitag.❯ mercredi 14 octobre à 15h30 et samedi 17 octobre à 16h

3130 [du 9 septembre au 27 octobre 2015]

Page 17: CINÉMOVIDAde Jacques Audiard, France, 2015, 1h50 avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby, Vincent Rottiers, Marc Zinga... Festival de Cannes 2015

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