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cnesmag · A European anchor role for Midi-Pyrénées Histoire d’espace:Des nuages au-dessus de...

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cnes mag His Maestro's voice La voix de Maestro ROGER CAREL 07/2009 N ° 42 LE MAGAZINE D’INFORMATION DU CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES cnes Destination French Guiana DESTINATION GUYANE Êtes-vous tentés par l’impesanteur ? Go weightless!
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cnesmag

His Maestro's voice

La voix de MaestroROGER CAREL

07/2009N° 42

LE M AGA ZINE D ’INFOR M ATI ON DU CENTRE NATI ONAL D ’ÉTUDES SPATIALES

cnes

Destination French Guiana

DESTINATION

GUYANE

Êtes-vous tentés par l’impesanteur ?

Go weightless!

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contentssommaire

N°42 - 07/2009

65 / 71 culture Arts & living

La Cité de l’espace célèbre la LuneSpace city celebrates lunar landingsLes métiers du spatial sur le WebSpace careers on the netUn minilivre sur le CNESA mini-booklet about CNES

56 / 64 Monde World

Jumelage : 38 experts au service de l’UkraineTwinning: 38 experts for Ukraine6e Conseil espace sur la contribution de l’espace à l’innovation6th Space Council on space fuelling innovation

30 / 37 société Society

Êtes-vous tentés par l’impesanteur ?Go weightless!PlanetObserver entre art et technologiePlanetObserver blazing a path between art and technology

38 / 55 dossier Special report

À la découverte de la GuyaneDiscovering French Guiana

16 / 29 politique Business & politics

Interview de Chantal Berthelot, députée de GuyaneInterview with Chantal Berthelot, MP for French GuianaMercator Océan, un ancrage européen pour Midi-PyrénéesA European anchor role for Midi-PyrénéesHistoire d’espace : Des nuages au-dessus de l’Europe spatialeSpace history: Storm clouds over spacefaring Europe

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Argos a trente ans : Happy Birthday !Argos turns 30Sondage Ipsos : bonne notoriété assistéeIpsos survey: CNES sustains stellar statusLe Français Thomas Pesquet rejoint le corps des astronautesFrenchman Thomas Pesquet picked for astronaut corps

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CNESMAG journal trimestriel de communication externe du Centre national d’études spatiales. 2 place Maurice-Quentin. 75039 Paris Cedex 01. Adresse postale pour abonnement : 18 avenue Édouard-Belin. 31404 Toulouse Cedex 9. Tél. : + 33 (0) 5 61 27 34 69. Internet : http://www.cnes.fr/Cette revue est réalisée par le Service de la communication institutionnelle. Elle est membre de l’Union des journaux et journalistes

d’entreprises de France (UJJEF) Abonnement : [email protected]. CNESMAG quarterly review of the Centre National d’Etudes Spatiales –2 place Maurice-Quentin 75039 Paris cedex 01 – France – Postal address for subscriptions: 18 avenue Edouard Belin31401 Toulouse cedex 4 – France. Phone: +33 (0) 561 273 469. Website: http://www.cnes.fr. This review is produced by the CNES Corporate Communications Office, a member of the French union of corporate publications and journalists (UJJEF). Subscriptions: [email protected]. Directeur de la publication/Publication director: Yannick d’Escatha. Responsables éditoriaux/Editorial directors: Pierre Tréfouret, Joëlle Brami. Rédactrice en chef/Editor-in-chief: Brigitte Thomas. Rubrique Actualité/News: Liliane Feuillerac. RubriqueÉcopolitique/Business & Politics: Aline Chabreuil. Rubrique Société/Society: Joëlle Brami. Dossier/Special Report: Brigitte Thomas. Rubrique Europe/Europe: Geneviève Gargir. Rubrique International/World: Philippe Collot. Rubrique Culture/Arts & Living: Marie-JoVaissière. Avec l’aide de/Contributors: Karol Barthélémy, Anne-Marie Bernard, Pascale Bresson, Philippe Collot, Chantal Delabarre, Mario Delail, Carole Deniel, Romain Desplats, Danièle Destaerke, Claire Dramas, Gargir, Jules Grandsire, Marc Jeannot, Marie-Pierre Joseph-Alberton, Philippe Hébert, Séverine Klein, Anne-Marie Laborde, Agnès Lerr, Jean-Gabriel Parly, Alain Maillet, Dominique Morisset, Elisabeth Moussine-Pouchkine, Amélie Proust, Chantal Raynaud, Nathalie Ribeiro, Jean-marc Ruault, Jyotsna Saksena, Anne Serfass-Denis,François Spiero, Michel Vauzelle, Gwenaëlle Verpeaux, Bernard Zappoli, Fanny Zmaric. Traduction/English text: Boyd Vincent. Conseil iconographique/Artwork and picture consultant: Serge Delmas. Photothèque/Photos: Orianne Arnould. Crédits photos/Photo credits:CNES, ESA, Arianespace, Fotolia, REA, Cabinet Public Relations Office, CELM, Mediatec Diffusion, NASA, CNES/ESA/Arianesace/CSG Activité Optique Vidéo, Spot Image, Cité de l’Espace, Michelin, NASDA, Comité du Tourisme de Guyane, Conseil de l'Union européenne, PlanèteScience, Cité des Sciences, Cité de l’Espace, Mercator Ocean, Urbanhearts, Emmanuel Grimault, Philippe Surmely, Gilles Rolle, Marilyn Barbone, Ludovic Marin, Stéphane Corvaja, Christophe Urbain, Sébastien Godeffroy, Fabien Ploegaerts, Philippe Collot, ill. David DucrosCyrille Dupont, Manuel Pedoussaut, Olivier Pascaud, C. Scaleggi, Ronan Lietard www.ronanlietar.com, Antoine Cercueil, Alexandra Gnatush-Kostenko, Lionel Collado, Roger Le Guen. p. 7 : REA/Gilles Rolle - p. 13 : REA/Patrick Allard - p. 24 : Jean Guichard/Sygma/Corbis -p. 31 : ESA/Anneke Le Floch’ - p. 42 : haut : Antoine Cercueil - p. 43 : haut : Ronan Lietar ; bas : Manuel Pedousaut - p. 46 : Ronan Lietar - p. 47 bas : Antoine Cercueil - p. 48 : Manuel Pedoussaut, Roger Le Guen ; bas : Antoine Cercueil - p. 49 : Ronan Lietar - p. 50 : haut : AntoineCercueil ; bas : Ronan Lietar, Antoine Cercueil - p. 51 : haut Ronan Lietar ; bas : Antoine Cercueil - p. 52 : Ronan Lietar - p. 53 : haut : Antoine Cercueil - p. 54 : haut Antoine Cercueil ; bas : Manuel Pedoussaut ; p. 55 : Antoine Cercueil. Pour tout renseignement, contacter laphotothèque au Tél. : + 33 (0) 5 61 47 48 78./For more information, contact the photo library on +33 (0) 561 474 878. Création/Réalisation maquette/Design and pre-press: Véronique Nouailhetas. Impression/Printing: SIA. ISSN 1283-9817.

Couverture/Cover: © Roger Le Guen

À la découverte de la GuyanePERSONNE NE VOUS CROIRA!

ERATJ

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de l ’espace pour la terre2 / cnesmmaagg JUILLET 2009

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/ 3JUILLET 2009 cnesmmaagg

Now that the buzz of the Paris Air Show hassubsided—with its parabolic flight in the AirbusZero-G, its cortege of ministers and dignitaries,and demonstrations of the full-scale replica ofNASA’s Curiosity Mars rover built by students—we turn our attention to the captivatingdestination of French Guiana. “The last unspoiltparadise,” in the words of Chantal Berthelot (seeinside), French Guiana is a place to be discoveredand a place that needs protecting. Bordering theAmazon forest, the spaceport attracts more thanone-third of visitors to the region. This issue’sspecial report takes us inside the Guiana SpaceCentre, unveils the region’s contrasting landscapes

and its profusion of flora of fauna, goes up theMaroni River in a dugout and discovers the ‘tembé’art of the Businenge. As you read through thesepages, you will feel the weight of history on theÎles du Salut and marvel at the spectacle ofleatherback turtles coming ashore to lay theireggs… These are just some of the many facets ofFrench Guiana, a place that moves you to lookdeep into your soul. As Alphonse de Lamartinewrote in Voyage en Orient: “There is no manmore complete than he who has travelled afarand changed his way of life and thinking twentyfold.” Closer to home, we also have some funactivities and cultural outings to suggest for this

summer. Feel what it’s like to have a ride inweightlessness, get your passport to the Moon atthe Cité de l’espace theme park or visit the newpermanent exhibition at the Cité des Sciences etde l’Industrie in Paris, devoted to spaceapplications serving the planet. In our interview,CNES President Yannick d’Escatha and ClaudieHaigneré, President of the Cité des Sciences etde l’Industrie, talk about the venue’s valuableoutreach role. In short, take your pick of exoticdestinations in space and here on Earth thissummer. Everyone at CNESMAG would like towish you a very happy summer holiday and we’llbe back in the autumn.

Passée l’effervescence du salon du Bourget, de son vol expérimental dans l’Airbus Zéro G,de ses défilés de ministres et de personnalités, de ses démonstrations sur le robot américain MSL orchestrées par les BTS de la région Midi-Pyrénées concepteurs de cette réplique grandeur nature, nous vous proposons une destination estivale

captivante: la Guyane.

« Dernier coin de paradis », comme l’affirme Chantal Berthelot, députée de Guyane dans son interview,ce territoire est aussi bien à découvrir qu’à défendre. En marge de la forêt amazonienne et des fleuves qui la sillonnent, l’attrait de la base spatiale attire, pour sa part, plus d’un tiers des visiteurs. Au fil des pages, vous allez vous laisser conduire dans les méandres du centre spatial guyanais, surprendre par le contraste des paysages, séduire par la profusion de la flore et de la faune, remonterle Maroni en pirogue à la rencontre des Amérindiens, découvrir l’art tembé des Businenges. Vous allezmesurer le lourd poids du passé aux îles du Salut, assister à la naissance magique des tortues luths…Cette Guyane aux multiples facettes suscite différentes approches, impressions et regards. Loin desclichés, elle renvoie à la profondeur de l’être et à une certaine introspection. Comme l’écrivaitAlphonse de Lamartine dans son Voyage en Orient : « Il n’y a pas d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie. » Aux portes du Brésil, notreplus grande frontière, elle vous laissera une trace indélébile.

Pas seulement touristique, ce numéro vous propose entre autres des activités ludiques et culturellespour l’été: vous initier à l’impesanteur, décrocher votre visa pour la Lune à la Cité de l’espace ou encorevisiter la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie dédiée aux applications spatiales au service de la Terre. Yannick d’Escatha président du CNES et Claudie Haigneré, présidente de la Cité des sciences et de l’industrie insistent dans une interview croisée sur son rôle pédagogique auprès du grand public.

Un été comme nous l’aimons, teinté d’espace et d’exotisme.Très bonnes vacances à tous avec CNES Mag et à la rentrée pour nous retrouver.

Pierre TréfouretDirecteur de la communication externe,

de l’éducation et des affaires publiques, CNES

Director of External Communications,Education and Public Relations, CNES

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space for earth

Summer destinations in space and on Earth

Un été teinté d’espace et d’exotisme

édit

or

ial

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ERATJ news

Fruit d’une collaboration franco-américaine, Argos, exploité par CLS,filiale du CNES et de l’Ifremer, prend

le pouls de la Terre et de son atmos-phère. Il est également un outil uniqued’étude et de protection de notre envi-ronnement, notamment en assurant aussibien le suivi des flottes maritimes que decertaines espèces animales. En 1979, le premier programme expérimental surles animaux observe la migration desbaleines. Depuis, Argos offre aux biolo-gistes le suivi par satellite de la faune,heure par heure, à partir de leurs labora-toires. Dès 1981, dauphins et requinspèlerins sont équipés d’émetteursadaptés; l’observation des tortues luthsva lever le mystère sur leur migrationrévélant un sens de l’orientation horspair chez cette espèce. Depuis 1991, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec suit par satellite les troupeaux de caribous qu’ilrecense pour mieux les protéger. Argoss’appuie sur une chaîne de 6 satellites,20000 balises, plus de 55 antennes deréception terrestre, 2 centres de collecteet de traitement de données. CLS assurele suivi précis et précieux de 5200 ani-maux d’espèces différentes sur terre, en mer et dans les airs. Plus de 500 orga-nismes scientifiques ou pédagogiquesutilisent ce système.

SATELLITE LOCATION

Argos turns 30Developed under a French-US partnership andoperated by CLS, a subsidiary of CNES andIfremer, Argos has its finger on the planet’spulse. It is also a unique tool for studying andprotecting the environment, through its abilityto track wildlife and fleets of ships alike. In1979, the first experimental programmeobserved whale migration. Since then,biologists have used Argos to track wildlife innear-real time from their laboratories. Since1981, dolphins and sharks have been taggedwith specially adapted transmitters, whileobservation of leatherback turtles is set tounlock the mystery of their unique migrationpaths. And since 1991, Quebec’s ministry ofnatural resources and wildlife has trackedcaribou herds by satellite to improveprotection. The Argos system comprises sixsatellites, 20,000 transmitters, 55 groundreceiving stations and two data collection andprocessing centres. CLS provides precisetracking data on 5,200 species on land, in thesea and in the air. Over 500 scientific andacademic organizations use this valuableservice.

Localisation par satellite

ARGOS A TRENTE ANS : HAPPY BIRTHDAY !

4 / cnesmmaagg JUILLET 2009

qwww.cls.fr www.argos-system.org

POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

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/ 5JUILLET 2009 cnesmmaagg

E ANS : HAPPY BIRTHDAY !

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6 / cnesmmaagg JUILLET 2009

ERATJ news

SONDAGE IPSOS

LE CNES COMME ACTEUR DÉSIGNÉ DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

L’image de marque de nombreux secteurs d’activités, garante de leur renommée, s’est quelquepeu ternie depuis peu. Dans ce contexte tumultueux, le CNES résiste plutôt bien: réalisé sur unéchantillon de 2000 Français, le dernier sondage Ipsos montre qu’il reste un acteur repéré pour

son cœur de métier, l’espace au service des hommes et de la Terre. Décryptage avec Denis Morlat,qui dirigeait l’enquête. « La crise a fait bouger les lignes», constate Denis Morlat, directeur de dépar-tement chez Ipsos Marketing, qui note un fléchissement certain des images de marque en général:« Toutes sont en retrait. » Par ricochet, « les Français se recentrent sur l’essentiel ». Le CNES faitpreuve d’une quasi-stabilité encourageante. Le sondage Ipsos* 2009 montre qu’il bénéficie d’unebonne notoriété assistée auprès de 79 % des personnes interrogées, contre 82 % lors du précédentsondage, en 2008. « Une différence peu importante », précise Denis Morlat. Le CNES arrive en 3e position derrière la Nasa et le CNRS. «Par contre, ce recentrage sur l’essentiel a eu une incidencecertaine sur les priorités accordées par le public aux activités spatiales. » Exit donc le tourisme spatial et la vie sur Mars! Parmi les 2000 personnes interrogées, leurs centres d’intérêt vont à la santé,au développement durable ou aux télécommunications, des thématiques qui font émerger le rôledes applications spatiales au plus près des Français, dans leur quotidien. Ce sondage propose aussides pistes de réflexion pour mieux préciser l’image du CNES, une image qui est créditée d’une notede 7 sur 10. Par contre, le nom du CNES est, sans ambiguïté, associé à l’espace et à l’imaginaire qu’ilvéhicule. « Paradoxalement, si la population se replie sur le vital, elle a toujours besoin d’unespace de liberté, d’une part de rêve », conclut Denis Morlat… et incontestablement, le CNES a encore ce pouvoir d’offrir la part de rêve.

CNES sustains stellar statusIn many sectors, brand image and reputationhave suffered in recent months. But in theseturbulent times, the CNES brand has provedresilient. The latest Ipsos poll of 2,000 peopleshows that the French continue to see CNES assynonymous with its core activity of space forthe benefit of people and the planet. “The lineshave blurred in the current crisis”, explains DenisMorlat, head of department at Ipsos marketing,who notes a certain weakening of brand imagesin general. “All of them have suffered.” As anindirect result, the French are getting back tobasics. Encouragingly, CNES has shownremarkable stability. According to the 2009survey, 79% of respondents said the agency has astrong reputation, compared with 82% last year.“This slight drop is insignificant,” says DenisMorlat. CNES came in third, behind NASA andCNRS (France’s national scientific researchcentre). “However, as people brace themselvesamid the downturn, this obviously has an impacton the importance they attach to space activities.”Clearly, space tourism and life on Mars are nothigh on people’s agendas right now. Among the2,000 respondents, the top concerns arehealthcare, sustainable development andtelecommunications—areas in which spacetechnologies make a direct contribution to thedaily lives of the French people. The poll gaveCNES’s image a rating of 7/10 and also providedsome valuable input on how to clarify and enhanceour brand identity. CNES’s name, on the otherhand, is unambiguously associated with spaceand the sense of awe it inspires. “Paradoxically,while people have scaled back their priorities,they still need to look to a higher realm,something to capture their imagination andinspire dreams and a sense of freedom,”concludes Denis Morlat. And CNES obviously hasthe power to do that.

IPSOS SURVEY

*Sondage réalisé pour le CNES par Ipsos du 6 au 17 mars 2009, sur un échan-tillon de 2 000 personnes représentatif de l’ensemble de la population fran-çaise de 16 à 64 ans, selon la méthode des quotas.*Commissioned by CNES and conducted from 6 to 17 March ona sample of 2,000 people, representative of the population ofFrance as a whole, from 16 to 64 years of age, using the quotasampling method.

Conteneur Emergesat déployé dans un camp de réfugiés au Tchad.The Emergesat container deployed at a refugee camp in Chad. HH

« Strasbourg, édition spatiale » mani-festation d’envergure labellisée PFUEStrasbourg in Space, a major eventorganized during France’s EU presidency.

FF Visite en Guyanedu président de la République,Nicolas Sarkozy, à l’occasion de son discours de politique spatiale prononcé en févrierdepuis le CSG.French PresidentNicolas Sarkozyvisited FrenchGuiana to deliver an address on spacepolicy at the GuianaSpace Centre in February.

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/ 7JUILLET 2009 cnesmmaagg

EXPLORATION

LE CNES PARTENAIRE DE LA BOUDEUSE

Dans le cadre du Grenelle de la mer, la goélette La Boudeuse, commandée par Patrice Franceschi,s’est vu confier par le Meeddat (ministère de l’Écologie, de l’Environnement, du DéveloppementDurable et de l’Aménagement du Territoire) une mission au bénéfice de l’environnement.

Étude de la biosphère, protection de l’environnement, réchauffement climatique, développementdurable et dialogue des cultures constituent sa feuille de route. Pendant deux ans, le trois-mâts et sonéquipage de 25 personnes vont sillonner le monde pour mener à bien cette mission. La Société des explorateurs français et la Société de géographie ont lancé un appel à projets scientifiques pourpermettre à des chercheurs de participer à cette expédition. Le CNES, qui partage les valeurs communes liées à la conquête de nouveaux territoires, la passion pour l’exploration et le progrès dela science, a décidé d’être partenaire de cette aventure. Dans le domaine de la télémédecine et de la sécurité des personnes, une valise de télécommunications ABCsat* sera embarquée. Elle seraassociée à un logiciel de téléconsultation qui, par lien direct, pourra connecter la goélette au Centrede consultation médicale maritime à Toulouse. Le CNES aura également une place majeure sur lesite de l’expédition. Quant à Mercator Océan, il fournira un service de prévision océanique et uneaide à la navigation. En octobre 2009, La Boudeuse embarquera des scientifiques à Cayenne, sa première destination. * Always Be Connected by Satellite

Satellites help the agedMemory loss, physical disorientation and cognitivedeficiencies due to Alzheimer’s disease and otherconditions can put patients in danger and causeanxiety for families and carers—particularly if anelderly person goes missing. Supported by CNESand in partnership with the medical profession,carers’ associations and other stakeholders, theGeolap project is using geolocation technology tohelp dependent people. Envisaged as a servicesplatform, the system will allow families and carersto specify a permissible area of movement withina ‘security perimeter’ on a geolocation map. If thepatient crosses this perimeter, an alert isautomatically sent to a call centre. This alert isimmediately forwarded to the designated parties,so a search can be made. Developed by TelespazioFrance and Novacom Services, Geolap has nowbeen tested in partnership with a senior citizensassociation. Following this successful trial, theinitiative is now expected to enter the developmentphase.

*GEOLocalisation pour l’Aide aux Personnes dépendantes

GEOLAP

GEOLAP

Le satellite comme assistantdes personnes âgées

Perte de mémoire et des repères de spatialité,les déficits cognitifs liés à la maladied’Alzheimer peuvent mettre en péril les

patients et angoissent les familles ou le personnelencadrant, devant les risques de « fugue » oud’égarement d’un patient. Soutenu par

le CNES, Geolap(Géolocalisationpour l’aide aux personnes dépen-dantes) a été éla-boré sur la based’une concertationavec les acteursimpliqués : méde-cins, hôpitaux, asso-ciations d’aidants…

Conçu comme une plateforme de services, lesystème permet de définir une zone géoloca-lisée qui constitue un « périmètre » sécurisé.Toute incursion du malade au-delà de ce ter-ritoire défini déclenche une alerte vers un central d’appels. Répercutée sur les acteursréférents, cette alarme va permettre de lancerimmédiatement les recherches. Développé parTelespazio France et Novacom Services,Geolap vient d’être testé avec la collaborationd’une association d’aide aux personnes âgées.Globalement positive, l’initiative devrait passeren phase de développement. www.cnes.fr L’interview de l’équipage en vidéo

Video interview with the teamhttp://www.cnes.fr/webmag

CNES partners environment schoonerUnder the French government’s Grenelle de la Mer initiative—a major consultation exercise to define futuremarine environment policy—the French ecology/environment and land planning ministry has tasked theschooner La Boudeuse, skippered by Patrice Franceschi, with a special environmental mission. Its routemapincludes biosphere research, environmental protection, climate warming, sustainable development andintercultural dialogue. For two years, the three-mast ship and its 25-strong crew will sail the world’s oceansin pursuit of this mission. The Société des Explorateurs Français (explorers’ society) and Société de Géographie(geographic society) have issued a call for science proposals to allow researchers to take part in theexpedition. CNES, which shares the common values associated with geographic exploration and scientificprogress, has decided to partner this exciting adventure. In telemedicine and personal safety, its contributionincludes an ABCsat* telecommunication kit, to be carried on the ship. This will be combined with ateleconsultation software application, which will connect the ship directly with the CCMM maritime medicalconsultation centre in Toulouse. CNES will also play a major part in the expedition website. In addition,Mercator Ocean will provide ocean forecasting services and navigation support. In October, La Boudeusewill pick up scientific researchers in Cayenne, French Guiana, its first port of call. *Always Be Connected by satellite

EXPEDITION

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8 / cnesmmaagg JUILLET 2009

ERATJ news

Hommage / Le 22 avril 2009, Françoise Bouzitat, directeur général délégué d’Arianespace, nous a quittés au terme d’une longuemaladie. Diplômée de l’institut de statistique de l’université de Paris VI et de l’Institut national des sciences et tech-niques nucléaires, elle avait démarré sa carrière au CNES où elle avait occupé respectivement des fonctionsau département Prospective et études économiques (1972-1978), puis à la division de Planification (1978-1987). Après un passage à l’Ifremer à des postes de direction, elle avait rejoint Arianespace en septembre 1993. Le départ de cette femme de cœur et tellement passionnée par son domaine d’activité a beaucoup touché la communauté spatiale.Tribute / Françoise Bouzitat, Deputy Director General of Arianespace, passed away on 22April after a long illness. A graduate of the University of Paris VI (faculty of statistics) andthe National Institute of Nuclear Science & Technology, she began her career atCNES—first with the forward planning & economic studies department (1972-78),then with the planning division (1978-87). She subsequently held managementpositions at Ifremer, the French institute for maritime research & development,before joining Arianespace in 1993. A kind-hearted woman, passionate about herwork, her death is a great loss to the space community.

t

www.cnes.fr

DU BUZZ SUR ...le Web du CNES

Sélection livres, sorties DVD, jeu concours…Cette année, le Web du CNES vous fait passer

un été spatial tout en légèreté…Get the buzz from CNES

A selection of books, DVD releases and competitions…Space is the flavour of this summer on the CNES website…

Very high resolution for defenceThe latest satellite in the Helios series, Helios IIB will be launched from Europe’s spaceport in FrenchGuiana in December. This optical observation satellite will join the two other military intelligence satellitesin service, Helios IA and Helios IIA. Helios IIB will deliver very-high-resolution day/night imagery, thanks toits infrared capability. The French defence procurement agency (DGA) delegated responsibility for thespace component as well as satellite positioning and stationkeeping to CNES. Development of the opticalspace component is a further chance for CNES to use its know-how to serve the interests of nationaldefence. The Helios IIB programme is also a prime example of European cooperation, conducted inpartnership with Belgium and Spain from 2001, Italy from 2005 and Greece from 2007.

HELIOS IIB

HÉLIOS IIB

LA TRÈS HAUTE RÉSOLUTION AU SERVICE DE LA DÉFENSE

Le dernier né de la filière Hélios, Hélios IIB, sera lancé à la fin de l’année depuis le Centre spatialguyanais. Ce satellite d’observation militaire optique va rejoindre les deux autres satellites de renseignements encore en activité: Hélios IA et Hélios IIA. Hélios IIB fournira des images de très

haute résolution aussi bien de jour que de nuit grâce à sa capacité infrarouge. La Délégation générale pour l’armement a délégué au CNES la composante spatiale, ainsi que la mise et le maintien à poste du satellite. Au travers de la réalisation de la composante spatiale optique, le CNESmet tout son savoir-faire au service de la Défense nationale. En outre, ce programme est un exemplede coopération européenne puisqu’il est mené en partenariat avec la Belgique et l’Espagne depuis2001, avec l’Italie depuis 2005 et avec la Grèce depuis 2007.

Partnering for the futureIn May, CNES and ESA held a consultation onfuture space transportation, with logistic supportfrom the French aeronautical and astronauticalassociation (3AF). The seminar aimed to injectnew impetus into advanced concepts, led byCNES’s Launch Vehicles Directorate (DLA). Its main objective was to involve the youngergeneration to identify pragmatic ways forwardand build a cohesive European strategy. The second objective was to identify beneficialand viable synergies with other sectors, particularlythose fuelling potential demand for advancedtechnologies and nanotechnologies. The ultimategoal is to encourage innovation through partnershipwith an effective strategy to envision spacetransportation solutions for tomorrow.

SPACE TRANSPORTATION

TRANSPORTS SPATIAUX

Construire l’avenir sur unedémarche partenaire

Fin mai, le CNES et l’Esa initiaient uneréflexion prospective sur les transports spatiaux du futur avec le soutien logistique

des 3AF (Association aéronautique et astro-nautique de France). Creuset d’idées, ce sémi-naire visait à insuffler une dynamique nouvelleà l’approche des concepts avancés, jusqu’icimise en œuvre par la DLA*. Ses lignes de forceétaient de dégager, avec l’implication de lajeune génération, les axes pragmatiques et debâtir, à l’échelle européenne, une démarchecohérente pour mieux répondre aux exigencesdu futur… Le deuxième intérêt de ce colloqueétait d’imaginer les synergies possibles et pro-fitables avec d’autres secteurs d’activités, utilisa-teurs potentiels de technologies avancées, denanotechnologies. L’innovation, qui s’invitait à latribune, s’inscrivait dans une approche nouvelle,dans une démarche favorisant la mise en placed’une stratégie efficace pour imaginer, avec laplus grande pertinence, un avenir appropriéaux transports spatiaux de demain. *Direction des LAnceurs du CNES

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/ 9JUILLET 2009 cnesmmaagg

RENDEZ-VOUS ESPACE ÉTUDIANTS

BISCAROSSE SOUS CONTRÔLE DGA

Traditionnellement ancré dans la Creuse, le Rendez-vous espace étudiants organisé par le CNESet Planète Sciences va trouver, fin août, au CELM (Centre d’essais de lancement des missiles) dela Direction générale pour l’armement des installations optimales à Biscarosse. Cette campagne

de lancement de projets d’étudiants se déroulera pour la première fois dans les Landes. « L’activitédes fusées expérimentales a quelque chose à voir avec les missiles et les conditions requises pourle lancement des deux types d’engins répondent aux mêmes critères de sécurité », expliqueDominique Morisset, ingénieur en chef de l’armement. « En termes d’image, le CELM est à la pointede la technologie, le CNES aussi. Nous partageons cette même recherche d’excellence. Enfin, notrecentre comprend une majorité d’ingénieurs et de techniciens. Il y a donc un gène commun évident.»À charge de revanche, ces rencontres représentent pour le CELM une belle opportunité de communication puisque 350 jeunes, issus très majoritairement de clubs en écoles d’ingénieurs, français et étrangers, sont attendus sur le site. Le déroulé de lamanifestation va permettre « de faire connaître nos métiersd’ingénierie et d’opération des essais en vol aux jeunes »,pense Dominique Morisset… et à la population locale ou depassage. Le programme, qui fera une large part à la fabricationet au lancement de fusées, de ballons, de Cansat… prévoitdeux journées grand public sur la plage de Biscarosse!

Optimal facilities in the south-west Traditionally held in La Courtine, central France, this year’s R2Estudent space event will take place for the first time at the CELMmissile launch test centre in Biscarrosse, south-west France.Operated by the French defence procurement agency (DGA), theBiscarrosse site offers optimal facilities for the event. The annualR2E gathering is organized by CNES and Planète Sciences in lateAugust. “Experimental rockets share certain similarities withmissiles, and the launch requirements and safety criteria are the same for both,” explains DominiqueMorisset, chief armaments engineer. “In terms of image, the CELM test centre is at the cutting edge oftechnology, as is CNES. We share the same quest for excellence. In addition, most of the personnel at thecentre are engineers and technicians. So we obviously have similar genes.” In return, R2E is an excellentoutreach opportunity for the CELM centre, with 350 young people—most from clubs linked to engineeringschools in France and other countries—expected at the site. “The event is a chance to show these youngpeople along with local residents and visitors what we do and the careers we offer in missile test engineeringand operations,” continues Dominique Morisset. The R2E programme centres on the construction andlaunch of rockets, balloons and Cansat payloads. It also includes two public open days on Biscarrosse beach.

R2E STUDENT SPACE EVENT

À SAINT-QUENTIN

L’espace, version interactive

Du 17 au 27 avril, Saint-Quentin accueillaitLes Enjeux de l’espace. Les bases de loisirsont profité de la remarquable exposition

« De l’espace pour la Terre », installée au palaisFervaques. Les enfants ont « surfé » sur lesmurs et tables interactifs et découvert lesmaquettes d’instruments utilisés pour accéderà l’espace, pour protéger notre planète etobserver l’Univers. À bord du Spatiobus, inau-guré pour l’occasion sur la place de l’Hôtel-de-Ville, les animateurs de Planète Sciences leuront appris à se déplacer et à localiser leur position avec un GPS, à comprendre l’utilitéde l’observation de la Terre depuis les satellitesou même à construire des robots martiens.Parmi les personnalités étaient présentes PierreAndré, maire de Saint-Quentin, et XavierBertrand, son premier adjoint. L’ancien ministrea témoigné sur le livre d’Or: « Magnifique etpédagogique! Cette superbe exposition avocation à illustrer notre talent technologiqueet humain. »

Space for interactionFrom 17 to 27 April, the city of Saint-Quentin innorthern France hosted an event called LesEnjeux de l’Espace (the Challenges of Space). The programme included a superb exhibitioncalled On Earth, in Space at the Palais Fervaques.Children surfed on interactive wall-mountedscreens and table screen interfaces and discoveredscale models of the instruments used to accessspace, protect our planet and observe the cosmos.On the Spatiobus—newly refitted and parked inthe city’s main square—Planète Sciences activityleaders showed youngsters how to track theirpositions with GPS and taught them about thevital role of Earth-observation satellites and howto build a Mars rover. Notable guests presentincluded the city’s mayor Pierre André and hisdeputy Xavier Bertrand. The former ministerwrote in the visitor’s book: “A wonderful learningexperience. This superb exhibition illustrates ourtechnological and human talent.”

OUTREACH

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Planck and Herschel / Orbited by an Ariane 5 launcher on 14 May,the two astronomy satellites will now be moved to the Lagrange L2

point to begin their respective missions. Herschel will study theformation of the first stars and galaxies, while Planck will observe thecosmic microwave background radiation emitted after the Big Bang.France is a major contributor to these two high-tech missions. Inparticular, CNES contributed financially and technically to the HIFI,PACS and SPIRE instruments on the Herschel satellite, and to the HFIinstrument on Planck.

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ERATJ news

DVD

LE SON DÉPOUSSIÉRÉ

Ingénieur au CNES, Philippe Hébert est aussi un mélomane averti que l’aspect « mécanique » de la musique restituée par ses CD frustrait quelque peu. « Même dans le meilleur des cas, l’accumulation de poussières et de particules due à l’électricité statique étouffe le son », précise-

t-il. Expert en optique, il a conçu un procédé à la fois simple et à bas coût pour « dépoussiérer » lesupport audio, CD ou DVD. Le prototype intègre, au plus près de la tête de lecture, une source lumi-neuse dans l’ultraviolet. Cette diode vient balayer le CD « en éclaireur » et évacue les parasites justeavant le passage de la tête de lecture proprement dite. Ici, l’opération de dépoussiérage est perma-nente et reconduite en continu à chaque passage du laser sur la zone. Les premiers tests donnentdes résultats tangibles qui ne demandent qu’à être optimisés. Caractérisés par la densité d’informations,les CD et DVD de nouvelle génération qui arrivent sur le marché pourront aussi tirer bénéfice de

ce concept. Astucieuse et économe (quelqueseuros par unité), l’amélioration pourrait intéresserles industriels qui établissent les standards pour les appareils de lecture et d’enregistrement. Ce procédé a fait l’objet d’une demande de dépôtde brevet et le dossier est en cours d’instruction.

DÉCLIC

Emport imminent vers la station spatiale

Déclic (Dispositif pour l’étude de la cristalli-sation et des liquides critiques) sera lancéle 8 août 2009 vers la station spatiale inter-

nationale. Ce laboratoire d’observation optiqueet mécanique des milieux transparents va étudier le comportement des fluides critiqueset des fronts de solidification. Il comprend lesinstruments et systèmes les plus sophistiquésde contrôle thermique (un millième de degré)et de résolution optique (un micromètre). Très automatisé, Déclic nécessite peu d’inter-vention de l’équipage. Le CNES finance ledéveloppement de l’instrument ; la Nasa assure la mise en orbite et les opérations àbord. Chaque partenaire reçoit un tempsd’utilisation de 9000 heures étalé sur quatreans. Les résultats d’expériences sont transférésau sol sous forme d’images ou de donnéesnumériques. Au-delà des recherches déjàprogrammées, un programme sur le longterme va prolonger la coopération Nasa/CNES.

Planck et Herschel, missions high-tech / Lancés avec succès le 14 mai par une Ariane 5, les satellites d’astronomie vont rejoindre le « point deLagrange L2 » à partir duquel, ils vont pouvoir mener leurs missions respectives.Herschel étudiera la naissance des étoiles et des premières galaxies. Planckobservera le rayonnement fossile cosmologique émis après le Big-Bang. LaFrance est un contributeur majeur de ces deux nouvelles missions high-tech.Le CNES a contribué financièrement et techniquement aux instruments Hifi, Pacset Spire d’Herschel et à celui HFI de Planck.

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De-dusted disks for a superior soundCNES engineer Philippe Hébert is also a music lover, frustrated like others by the mechanical vulnerabilityof CD systems to dust and its effect on musical reproduction. “Even in the best cases, the build-up of dustand other particles due to static electricity compromises the sound,” he explains. An expert in optics, hehas designed a simple, low-cost process to remove dust from CDs and DVDs. The prototype uses anultraviolet light source, located immediately in front of the read head. This UV diode ‘sweeps’ the disksurface to remove any parasitic debris before it passes under the head. In this way, dust is automaticallyand continuously removed each time the disk is played. Initial tests have produced a noticeableimprovement, with only minor adjustments needed. Next-generation high-density CDs and DVDs, soon toarrive on the market, could equally benefit from this concept. Ingenious and cheap (a few euros per unit),the enhancement may also interest manufacturers involved in setting future standards for read/recorddevices. A patent application is pending.

CD/DVD TECHNOLOGY

FFDiode Laser : Plateau (circulaire) de réception du disque dont la tête de lecture est dans la pénombre, avec le laser de lecture en rouge et la diode de nettoyage en violet.The circular CD platter and read head (shaded): the readlaser is shown in red and the cleaning diode in mauve.

www.cnes.fr HERSCHEL /PLANCK Spécial Lancement de Herschel et Planck Herschel and Planck launch special http://www.cnes.fr/webmag/

LE SON DÉPOUSSIÉRÉ Portraits d'inventeurs... Inventor profiles... http://www.cnes.fr/webmag

Launch imminentDECLIC* will be launched to the InternationalSpace Station on 8 August. DECLIC is anoptical/mechanical mini-laboratory designed toobserve transparent media and will be used toinvestigate critical fluid behaviour and liquid-solidinterfaces. It comprises highly sophisticatedinstruments and systems for thermal control (toone thousandth of a degree) and opticalresolution (to one micrometre). It is also highlyautomated and requires minimal input from thecrew. CNES has funded development of theinstrument, with NASA responsible for launchand in-orbit operations. Each partner will have9,000 hours of experiment time over four years.Experiment results will be downlinked in the formof digital imagery and data. In addition to thescheduled research, this NASA/CNEScollaboration will be extended through a long-termprogramme. *Dispositif pour l’Etude de la Cristallisation et des LIquidesCritiques

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ROGER CAREL

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Sa voix ou plutôt ses voixnous sont familières. Roger Carel l’a en effetprêtée à Kermit la grenouilledans le Muppet show, à C3-PO dans La Guerre des étoiles ou bien encoreau héros de la série Hercule Poirot. Aujourd’hui il nous parle de la sérieanimée Il était une foisnotre terre, à laquelle le CNES a participé et quiexpose aux enfants les dangers du changementclimatique. Dans cette série,il double Maestro, un vieuxprofesseur malicieux.

They certainly do recognize his voice. Roger Carel has lenthis powers of articulation to Kermit the Frog in the French

version of The Muppet Show, C-3PO in Star Wars and HerculePoirot in the famous series. We asked him about Il était une foisnotre terre—a new cartoon series designed to teach kids about thedangers of climate change, with the help of CNES. In the series,Roger Carel is the voice of Maestro, the mischievous old professor.

What does the space adventure mean to you?Every actor loves an adventure. Yet to me, this one seems somewhat elusive,since only a handful of scientists have the keys to really understand space. At the same time, space exploration has changed the way we look at theworld and indeed ourselves. When I look at telescope images and think aboutthe vastness of the universe, compared with our ridiculously tiny planet, itputs things in perspective—not least our own existence.

What do you remember about the lunar landings?Now there’s an adventure! The whole family was glued to the TV—me, my parents, my kids. We felt an extraordinary excitement. I doubt future

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La voix de MaestroHis Maestro’s voice

Que représente pour vous l’aventure spatiale?Les comédiens aiment les aventures. Or celle-ci me paraît si insai-sissable tant elle semble juste à portée d’une poignée de scientifiquesqui possèdent quelques clés pour comprendre l’espace. Mais enmême temps, notre découverte de l’espace a changé notre perceptiondu monde et de nous-mêmes. Lorsque je vois l’immensité del’Univers, grâce aux images des télescopes, comparée à la taille ridi-culement petite de notre planète, je relativise les choses et surtoutmoi-même.

Quel souvenir avez-vous du premier pas sur la Lune?Voilà une grande aventure, nous étions tous devant la télévision, mesparents, mes enfants… Nous avons ressenti une émotion extraordi-naire. C’était un événement dont je doute que les générations suivantes puissent en vivre de si fort. Ce jour-là, la réalité a remplacé

u Propos recueillis par / Interview by JEAN-GABRIEL PARLY, CNES

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ERATJ news

la fiction. La Lune n’était plus le décor d’un rêve, mais elleétait là, devant nos yeux, et l’homme posait le pied dessus.Tous les livres, les poèmes qui parlaient d’elle se sont estompésà ce moment-là au profit de l’exploit. La terre entière avait lesyeux fixés sur cet homme qui marchait sur le sol lunaire.Pour un comédien, c’est formidable de se dire qu’un individu a puprocurer une émotion extraordinaire à un si grand nombre depersonnes.

Les séries Il était une fois ont marqué des générations de téléspectateurs depuis trente ans. Comment expliquez-vous ce succès?Au début de la production du premier opus, Il était une fois l’Homme,nous ne pouvions imaginer un tel impact. Pourtant le producteurAlbert Barillé avait confiance dans l’idée de faire apprendre auxenfants l’histoire en les amusant. Moi-même, pendant le doublage,j’ai été rapidement séduit par le personnage de Maestro, à la foistaquin, sage et malicieux. Les enfants ont tout de suite accroché.Puis les parents aussi, car ils se sont rendu compte que leur progé-niture mémorisait les événements de l’histoire grâce à un dessinanimé. Les jeunes apprenaient, presque, sans s’en apercevoir. Les autres séries ont fonctionné sur le même principe. Il était une foisla vie, par exemple, a abordé de manière ludique le fonctionnementdu corps humain. Les téléspectateurs en herbe voyaient de petits personnages à l’écran, mais dans leur tête restaient le rôle et lefonctionnement des organes.

Quelle personnalité avez-vous insufflée à Maestro?Le graphisme, tout d’abord, m’a inspiré. Face à ce personnagedébonnaire, avec sa grande et magnifique barbe blanche qui lerecouvre jusqu’au pied, automatiquement, une voix m’est venue.Albert et moi avons pensé ce personnage comme un vieux prof, unvieil érudit à la Paul Léautaud. Alors j’ai pris une intonation d’ensei-gnant, mais d’un enseignant bienveillant et tendre pour son auditoire.Il fallait trouver une voix didactique et ludique à la fois. Quand je double une série animée, le graphisme est certes capital pour ima-giner la voix du personnage, mais je m’inspire aussi de la gestuelle,comme par exemple la grenouille Kermit du Muppet Show. Là, j’aitrouvé une voix très rapide et très aiguë. Pour l’extraterrestre Alf, je vais prendre une voix plus lente et plus grave.

Et peut-on dire qu’il vous ressemble sur certains points?J’allais dire une bêtise. Quand je serai vieux, j’espère ressembler à Maestro. Mais je suis vieux… et je ressemble à Maestro!

Il était une fois notre terre présente les grands enjeux duXXIe siècle: déséquilibre Nord-Sud changement climatique,etc. Quel thème vous a particulièrement touché?Je ne peux pas dire quel thème est plus important car ils sont tousliés. Albert Barillé a voulu lancer une mise en garde générale sur l’ensemble des problèmes qui touchent et toucheront notre planète,si nous ne changeons pas notre comportement. Cette dernière sériedoit apporter la discipline indispensable pour la survie de la Terre. K

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La voix de Maestro, et encore plus de vidéos sur la sérieHis Maestro’s voice and more videos from the serieshttp://www.cnes.fr/il-etait-une-fois/

www.cnes.fr

generations will experience anything like it. On that day, realitysurpassed fiction. The Moon was no longer the backdrop forsome dream or other—it was the centre of everyone’sattention, and people were actually walking around on it. All the books and poems about the Moon paled intoinsignificance compared with actual events. The whole Earthwatched in awe as a man stepped out onto its surface. As anactor, you appreciate what a remarkable thing it is to producesuch emotion in so many people.

Il était une fois has captivated generations of viewersfor 30 years. How do you explain its success?

When production started on the first opus, Il était une fois l’Homme, none ofus imagined the impact it would have. Yet the producer Albert Barillé wasconfident that you could entertain kids while teaching them about history.When I did the voiceover, I was soon taken in by the character of Maestro,who was cheeky and mischievous yet wise as well. It was an immediate hitwith kids, and then with parents too when they saw how their offspring couldrecite the major events of history after watching a cartoon. Those youngsterswere learning without even realizing it. Subsequent series were based on thesame principle. Il était une fois la vie, for example, took a fun look at how thehuman body works. Youngsters watched the little characters on the screen,but what stuck in their minds was the different organs, what they do and howthey function.

What kind of personality did you breathe into Maestro?His on-screen appearance inspired me first and foremost. Looking at this mild-mannered character, with his wonderful white beard down to his toes, theright voice came to me almost immediately. Albert and I saw the character asa sort of elderly professor. So I adopted the tone of a teacher, but a kind andfriendly teacher who’s easy to listen to. I needed a voice that was both funand instructive. When I dub a cartoon series, the character’s graphicappearance is obviously important when thinking up the voice. But I also drawinspiration from the way the character moves. For Kermit the Frog, forexample, I used a very quick-fire, high-pitched voice. For Alf the alien, I shalladopt a slower, deeper delivery.

And finally, are you and Maestro alike in any way?I was going to say that when I’m old, I hope I’ll be like Maestro. But I am old—and I am like him!

Il était une fois notre terre looks at the big issues of the 21st

century: the north-south divide, climate change, etc. Which topicdid you relate to most?It’s hard to say, since they’re all inextricably linked. Albert Barillé wanted tosound a general alarm about all the problems that affect and will affect ourplanet, if we don’t change our ways. I hope this latest series will instil a vitalsense of discipline, since the survival of our planet depends on it. K

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AU BÉNIN

LA TÉLÉFORMATION MÉDICALE MISE EN ŒUVREÀ L’AUTOMNE

Les États généraux de novembre 2007 à Cotonou (Bénin) ont mis en évidence la difficulté desmédecins et professionnels de santé béninois à se former: 20 % des médecins et 7 % du per-sonnel soignant bénéficient de formation. Décidé par le ministère français de l’Immigration, de

l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, dans le cadre de la coopérationfranco-béninoise, un programme de télémédecine va mettre à disposition une plateforme offranttout à la fois des solutions de téléformation médicale, de veille médicale et de téléconsultation surle territoire du Bénin. Des moyens satellitaires intègrent des solutions de vidéoconférence pour favo-riser la formation continue ou les travaux collaboratifs à distance. Neuf centres de santé seront reliésentre eux et au centre de référence que constitue le Centre national hospitalier universitaire (CNHU)de Cotonou. Une connexion sera établie entre le CNHU de Cotonou et l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris pour favoriser les échanges entre médecins français et béninois dans le cas depathologies complexes. Le développement du réseau démarrera en septembre2009.

Medical teletrainingThe November 2007 health summit in Cotonou, Benin, highlighted the difficulty for the country’shealthcare professionals to access further training: only 20% of doctors and 7% of nurses attend courses.Approved by the French ministry of immigration, integration, national identity and co-development in anagreement between the two countries, a telemedicine platform will be set up under a new programme toprovide a range of medical teletraining, medical watch and teleconsultation solutions in Benin. Satellite

videoconferencing facilities will support continuous training and remotecollaboration. Nine health centres will be interconnected with each otherand with Benin’s national university hospital centre in Cotonou as the main

referral centre. A link will also be established between the Cotonouhospital centre and the Pitié-Salpêtrière hospital in Paris to allow

Beninese and French doctors to consult on complex cases.Network development will begin in September.

BENIN

GEO URGENCE

Une aide à la décision pour lesmédecins urgentistes

Sélectionné en 2006 dans le cadre d’unappel à projet national Uliss (Utilisationcomme levier d’innovation des signaux

satellites) et labellisé par le pôle de compétiti-vité Aerospace Valley, Geo Urgence a été soutenu par la Direction générale des entreprises.Ce système peut fournir aux médecins régu-lateurs des Samu, en temps réel, une photo-graphie de l’état des moyens: état des accueilshospitaliers, disponibilité des véhicules d’assis-tance et des plateaux techniques. Le systèmeutilise les données GPS et Egnos (à termeGalileo) de géolocalisation des unités mobiles,et les informations fournies par les servicesd’urgence hospitaliers. Il a été expérimentépositivement en zone urbaine grâce à l’étroitecollaboration d’Akka Technologies, du Samudes hôpitaux de Toulouse, de NovacomServices et du laboratoire de recherche del’Institut de recherche en informatique de Toulouse (Irit). Le CNES a joué le rôle d’expert technique en support à la DGE pourle choix et le suivi du projet. Cette initiative areçu le trophée de « Lauréat de l’innovation »du ministère de l’Économie, de l’Industrie et del’Emploi, attribué la société Akka.

Decision support for A&E doctorsSelected in 2006 under the ULISS* nationwidecall for projects and endorsed by the AerospaceValley competitiveness cluster in the Toulouseregion, Geo Urgence has the support of the GeneralDirectorate for Enterprises (DGE). The Geo Urgencesystem is designed to provide France’s SAMUmobile accident and emergency services with areal-time picture of available resources: status oflocal hospitals, availability of emergency vehiclesand technical support centres, etc. The systemuses GPS and EGNOS data (and soon Galileo) totrack mobile units and relays information providedby hospital accident & emergencydepartments. It has been successfully testedin an inner-city area through a closecollaboration between Akka Technologies,Toulouse hospital SAMU units, NovacomServices and the Toulouse IT researchinstitute (IRIT). CNES has provided theDGE with technical expertise andsupport for project selection andcoordination. Geo Urgence recentlywon an innovation trophy, awarded bythe French ministry of the economy,industry and employment to AkkaTechnologies. *Use of satellite signals to drive innovation

GEO URGENCE PROJECT

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ERATJ news

EXPLORATION LUNAIRE

Quarante ans… et après ?

Frenchman picked for astronaut corps“I love space. After I graduated from the ENAC civil aviation academy, I went to work for GMV in Spain. I then spent two years at CNES,” says Thomas Pesquet, ESA space cadet and former research engineer at CNES’s ground segment/control directorate, 2002-04. Lured by the prospect of a more ‘hands-on’ role,the young engineer has been an airline pilot for the last five years, but has never given up on the spacedream. His chance came when ESA launched a Europe-wide recruitment process for its astronaut corpslast year. “The first round of selection was the most severe,” he says. “The process started with 8,413applications but only about 1,000 were shortlisted. My background at CNES meant I was on relativelyfamiliar ground.” This experience proved particularly valuable at the later interview stages. “When theyasked me about ESA, NASA and European harmonization, I knew what I was talking about.” Thomas Pesquet is excited at the prospect of the astronaut training programme and all that lies beyond:“Working on the fly, inside the machine, with it all happening around you—that’s what I love most.” And that’s what awaits Thomas and the other five cadets when they begin their training for future ESAmissions on 1 September 2009.

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LE FRANÇAIS THOMAS PESQUET REJOINT LE CORPS DES ASTRONAUTES EUROPÉENS

«Le spatial est mon domaine de prédilection. Après l’Enac (École nationale de l’aviation civile), J’ai débuté ma vie professionnelle chez GMV en Espagne, puis j’ai intégré le CNES pendant deuxans », dit Thomas Pesquet, ingénieur recherche au service Segment-Sol et Contrôle du CNES

de 2002 à 2004. Attiré par des missions plus « opérationnelles », le jeune ingénieur est, depuis cinqans, pilote de ligne mais il n’a jamais renoncé à ses premières aspirations. En 2008, quand l’Esa lanceun appel à candidature pour recruter les astronautes du futur, Thomas Pesquet ne laisse pas passersa chance. « Le premier barrage était le plus drastique: sur les 8413 dossiers, seuls mille environ ontété retenus. Le passage par le CNES m’a été profitable. Je n’étais pas dans l’inconnu », dit-il. Et dansles dernières phases, celles des entretiens, « incontestablement, l’Esa, la Nasa, l’harmonisation européenne… ces thématiques ne m’étaient pas étrangères », reconnaît-il.Le 1er septembre 2009, en intégrant le corps des futurs astronautes européens Thomas Pesquet va s’inscrire dans une perspective qui l’enthousiasme: «Travailler en temps réel, être dans l’immédiatetéde l’action, être dans la machine, c’est vraiment ce qui me plaît. » C’est ce que l’Esa, à travers la formation puis les missions futures, va lui offrir comme aux cinq autres candidats sélectionnés.

www.cnes.fr

40 years on:Europe looks to the futureOn 21 July 1969, the Apollo 11 mission landed onthe Moon and US astronaut Neil Armstrong becamethe first human to set foot on the lunar surface.This historic technological and scientific achievementwas the culmination of America’s politicaldetermination to assert its supremacy amid theCold War. Today, 40 years on, the geopoliticallandscape has changed and the issues are morecomplex. Yet the case for renewed humanexploration of the Moon is back on the internationalagenda. At the ESA Ministerial Council inNovember 2008, various member states—Franceamong them—decided to embark on a programmeto prepare for human planetary exploration. ESAhas also selected six new astronauts, one French,to train for future missions to the InternationalSpace Station. Maybe, one day, they will departon an international mission to explore the Moon.

LUNAR EXPLORATION

Le 21 juillet 1969, la onzième mission duprogramme Apollo alunit et l’astronauteaméricain Neil Armstrong pose le pied sur

la Lune. Cet exploit technologique et scienti-fique vient couronner la forte volonté poli-tique déployée par les États-Unis pour affirmerleur suprématie dans un contexte de guerrefroide. Quarante ans après cet événement historique, le paysage géopolitique a évolué,émoussant les enjeux. Toutefois, le projet d’ex-ploration humaine de la Lune semble refairesurface à l’échelle internationale. Ainsi, dans lecadre européen, lors du Conseil ministériel del’Esa de novembre 2008, plusieurs États, dontla France, ont décidé d’un programme prépa-ratoire à l’exploration planétaire habitée.L’Agence spatiale européenne a procédé à lasélection de six nouveaux astronautes, dont unFrançais, appelés à séjourner dans la stationspatiale internationale. Peut-être partici-peront-ils un jour à une mission internationale d’exploration de la Lune?

GGLes six nouveaux astronautes de l’Esa. De gauche à droite: Luca Parmitano, Alexander Gerst,

Andreas Mogensen, Samantha Cristoforetti, Timothy Peake et Thomas Pesquet.ESA’s six new astronauts. From left : Luca Parmitano, Alexander Gerst, Andreas Mogensen,

Samantha Cristoforetti, Timothy Peake and Thomas Pesquet.

ESA Interview de Thomas Pesquet en vidéo Video interview with Thomas Pesquet. http://www.cnes.fr/webmag/

Empreinte lunaire. Footprint on the Moon.

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Au cœur de l ’ innovat ionINSIDE INNOVATION - DIADEM

Smart platform for enginetest analysisDiadem / Une plateforme intelligente pour

l’analyse des essais moteurs

Confrontée à d’incontournables séries d’essais en vue du développement des moteurs du futurpour les prochains lanceurs, la Direction des lanceurs du CNES s’inscrit dans une politiquevolontariste d’optimisation des moyens: « Chaque essai coûte cher et entame le potentielde vie d’un moteur. Notre objectif était de disposer d’un diagnostic fiable et rapide donnantl’état de “santé” du moteur à l’issue du premier essai afin de réduire le nombre d’essais »,

remarque Philippe Supié, chef de projet. Il a interrogé la société suisse, spécialiste du health monitoring,qui a étudié en particulier les phénomènes de vibration en vol. « Nous sommes présents depuis22 ans sur les programmes Ariane, annonce d’emblée Roger Blaser, vice-directeur de Vibro-Meter,c’est pourquoi il nous semblait possible d’étudier des solutions en adéquation avec cettedemande. »

Une plateforme de logiciels nouvelle générationEn réponse à des spécifications de la Snecma, Diadem, le système proposé par Vibro-Meter sur labase d’un concept original, sera installé sur les bancs d’essais moteur pour développer, démontrer,puis utiliser de nouvelles générations d’algorithmes de diagnostic/santé en temps réel. « Le défi estde trouver les bonnes architectures et les bons algorithmes pour fiabiliser toujours plus les essais etainsi réduire le temps d’analyse entre ceux-ci, explique Serge Le Gonidec, ingénieur en automatiquedes systèmes chez Snecma. Le parti pris a été d’utiliser les outils de régénération automatique decode pour rejouer les essais avec des versions rapidement évolutives des logiciels. » Innovant,« Diadem donne accès à l’analyse en temps réel des canaux de mesures les plus critiques. Grâce àses capacités de calcul et aux interfaces produites, il détecte les défaillances sur banc et peut minimiserles essais moteur », poursuit Roger Blaser. Sur 500 mesures disponibles, la machine traite plus de60 signaux susceptibles d’être le reflet de pannes et permet d’affiner leslogiciels dont les interventions sur le système sont de plus en plus automa-tisées. Mais le must est sans nul doute la fonction replay. « À tout moment,en situation critique, nous pouvons “relire” l’essai et tester un nouvel algo-rithme. Nous pouvons même provoquer, artificiellement, une panne pourvérifier le bon fonctionnement », explique Serge Le Gonidec. « C’est unatout majeur qui peut alléger la gestion des aléas de mise en œuvre des testset anticiper les risques associés à ces épreuves du feu », précise PhilippeSupié. Dans un premier temps, le terrain d’application dévolu à Diadem estcirconscrit aux bancs d’essai, mais ce système a aussi été conçu comme évo-lutif. Il pourrait intéresser l’industrie pour des tests de qualification. Le premiermodèle a été réceptionné en mars chez Vibro-Meter et un deuxième sera pro-chainement livré à l’Esa pour le banc P4.1 du moteur Vinci. Et dans le futur,aussi, se dessine l’ère des nouveaux lanceurs. «On est là dans une situationd’an-ticipation, mais il y a nécessité à se préparer et à préparer les outils appro-priés à la reconfiguration. Le retour d’expérience sur Vulcain et Vinci sera undes indicateurs de progrès pour définir les orientations qui suivront », pré-cise Serge le Gonidec. Le premier modèle de Diadem a été réceptionné enmars chez Vibro-Meter et un deuxième modèle sera prochainement livréà l’Esa pour le banc P4.1 du moteur Vinci.

Developing the rocket engines ofthe future requires a huge investmentof time and money. To control these costs,CNES and its partners—the Meggitt group(through Vibro-Meter) and Snecma—arerevolutionizing traditional approaches withDiadem, a smart platform designed tosupport analysis of engine developmenttrials. It also has potential applications inother sectors.

Faced with the extensive trials involved in developingnext-generation launcher engines, CNES’s LaunchVehicles Directorate (DLA) is optimizing resources:“Each live-fire test costs a lot of money and shortensan engine’s potential lifespan. We needed a way toget a fast and reliable diagnosis to reduce the numberof subsequent tests required,” explains projectleader Philippe Supié. He spoke to Vibro-Meter, aSwiss company specializing in health monitoring andin-flight vibration phenomena. “We’ve been involvedwith the Ariane programme for the last 22 years,”says Roger Blaser, deputy managing director. “So wewere confident we could find a solution.”

New-generation softwareVibro-Meter’s Diadem system will be installed onengine test stands to develop, demonstrate and runnew generations of real-time health monitoringalgorithms. “The challenge is to find the rightarchitectures and algorithms to continuouslyimprove test reliability and reduce analysis timebetween tests,” explains Serge Le Gonidec, systemsautomation engineer at Snecma. “We decided touse automatic code regeneration tools to replay thetests with rapidly evolvable versions of the software.”“Diadem allows real-time analysis of the most criticalmeasurement channels,” continues Roger Blaser.“With its processing capacity and interfaces with

the engine, it detects anomalies onthe test stand and thereby minimizessubsequent trials.” The machineprocesses more than 60 signals,allowing the company to furtherrefine the software and achievehigher levels of automation. But itsmost powerful feature is the replayfunction. “At any critical point in theprocess, we can replay the test andintroduce a new algorithm. We caneven generate artificial failures,”explains Serge Le Gonidec. “Diademwill make it much easier to managethe unforeseeable factors associatedwith test firings and in turn reducerisks,” adds Philippe Supié. Initially,Diadem will be used on engine teststands only, but the system isinherently scalable and could beapplied to qualification trials inindustry. The first model wasaccepted at Vibro-Meter in March. A second will soon be delivered toESA for installation on the Vinciengine P4.1 stand.

Le développement des moteurs du futur passe par d’importants investissements en temps et en argent.Dans un souci de maîtrise des coûts, le CNES et ses partenaires, le groupe Meggitt, via Vibro-Meter et laSnecma, viennent de révolutionner les schémas traditionnels avec la conception de Diadem, une plate-forme de développement de systèmes de monitoring intelligent qui pourrait aussi intéresser d’autressecteurs d’activité.

u LILIANE FEUILLERAC pour le / for CNES

/ 15JUILLET 2009 cnesmmaagg

Moteur Vulcain .Vulcain engine.

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16 / cnesmmaagg JUILLET 2009

« Tout repose sur le volontarisme politique »

Vous êtes élue locale, et aujourd’hui vous êtes aussi députéede la Guyane qui siège à l’Assemblée nationale. Est-ce quecela a changé votre manière d’aborder les affaires spatiales?Chantal Berthelot : En tant que première vice-présidenterégionale en charge du développement économique, jem’étais déjà rapprochée des activités spatiales en vue deleur appropriation par le politique et d’un accompagnementdu directeur de la base et des chefs d’entreprise. Pour lapremière fois en 2004, une coopération entre la régionGuyane et le CSG s’était concrétisée par un stand commun

ENTRETIEN AVEC CHANTAL BERTHELOT

au salon du Bourget, comme la région Île-de-France ouMidi-Pyrénées. Nous nous sommes clairement affichéscomme un partenaire du spatial. C’était important, pourmoi élu local, de bien nous positionner.À partir du moment où j’ai été élue députée, j’ai découvertl’existence du Groupe parlementaire de l’espace. J’ai sou-haité en faire partie pour m’impliquer dans les choix poli-tiques inhérents à cette activité. Deux sujets m’intéressentpar rapport à la Guyane: le spatial et l’environnement. J’ai pris conscience à travers le GPE du leadership de la

Amid the status review of France’s overseasterritories, French Guiana is making its voiceheard. As it looks to the future, the country isdeveloping its economy around the timberand fishing industries, clarifying its positionon the Amazon plateau and pursuing itsdesire to join the Aerospace Valleycompetitiveness cluster. For ChantalBerthelot, Member of Parliament for FrenchGuiana, it’s going to take the same level ofpolitical commitment as in bringing Europe’sspaceport to this corner of South America.

You are a local councillor and MP for FrenchGuiana in the French national assembly. Hasthis changed your perspective of space affairs?Ch. B: As first regional vice-president withresponsibility for economic development, I havepreviously sought to raise the political profile ofspace and support the launch base’s director andindustry executives. In 2004, the French Guianaregional council shared a stand with the GuianaSpace Centre (CSG) for the first time at the Paris Air Show, as the Ile de France and Midi-Pyrénéesregions do with their space centres. On thatoccasion, we clearly showed that we intend topartner the space sector. And for me, as a local

councillor, it was important that we stake out ourposition. After being elected to the nationalassembly, I joined the GPE parliamentary spacegroup and got involved in shaping policy choices.The two issues that interest me most for FrenchGuiana are space and the environment. Through theGPE, I soon came to realize France’s leadership rolein space. So, we have worked hard with the GPE toconvince the government to back space activitieswith a long-term political vision. Because to stayahead, there are decisions we must take now. Thespace business is vital to the health of FrenchGuiana’s economy, so it’s my intention to move thingsforward at national level to benefit my region.

“A clear political commitment”INTERVIEW WITH CHANTAL BERTHELOT

ERATJ POLITIQUE Business & politics u Propos recueillis par / Interview by BRIGITTE THOMAS

c

c

En plein États généraux de l’outre-mer, la Guyane fait entendre sa voix. Des perspectives de développements économiques autour des filières halieutique et bois, un positionnement à clarifier sur le plateau amazonien et une volonté affichée de faire partie du pôle de compétitivité d’AerospaceValley… autant d’axes qui permettraient de booster la Guyane. Pour Chantal Berthelot, députée de Guyane, tout est question de volonté politique à l’instar de l’implantation de la base spatiale sur ce territoire.

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/ 17JUILLET 2009 cnesmmaagg

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JPOLITIQUE Business & politics

18 / cnesmmaagg JUILLET 2009

France dans le domaine spatial. Donc nous avons beaucouptravaillé avec le groupe parlementaire pour convaincre legouvernement de soutenir l’activité spatiale en ayant unevision politique à long terme. Car si la France veut resterdans le peloton de tête, c’est aujourd’hui qu’elle doit prendrecertaines décisions. Sur le terrain, l’activité économiquespatiale pèse lourd sur l’équilibre économique de laGuyane. J’ai donc intérêt à propulser des choses au niveaunational pour ensuite les décliner sur mon territoire.

2008 a fêté les 40 ans de spatial en Guyane. Entre lemoment de l’implantation de la base et aujourd’hui qu’est-ceque cette activité a apporté à ce territoire ?Chantal Berthelot : 40 ans, l’âge de raison. Arrêté en 1964,le choix de la Guyane s’est fait en fonction d’une vision destabilité politique. C’est l’exemple parfait de la puissanced’une volonté politique qui se donne tous les moyens pour

atteindre ses objectifs. Et honnêtement, l’histoire a donnéraison au général de Gaulle. Cependant, nous avons connuun début d’histoire difficile. Autour de cette installation, il y a eu beaucoup de maladresses. Il fallait un accompa-gnement différent avec plus de pédagogie vis-à-vis de la population. Mais comme je dis toujours, ce sont leshistoires d’amour les plus compliquées qui tiennent le plus

longtemps…Toutefois, un changement s’est opéré dans les années 1980grâce au député-maire de Sinnamary, Élie Castor, qui a sudire aux acteurs spatiaux: « Essayons de voir comment lagreffe peut prendre dans le tissu local. » Le premier planPhèdre est né et a été précurseur de l’implication du spatialdans des activités économiques, éducatives, etc., bref dansdes actions qui s’inscrivent dans la vie de tous les jours, àl’instar de toute grande société nationale (type Michelin ouRenault), partenaire à part entière de leur région d’accueil.Nous sommes sur le même schéma.Et puis le spatial a insufflé un vent de réussite sur laGuyane qui subissait un syndrome d’échec lié à son histoire et à de fausses vérités (confusion entre luxurianceet fertilité, insularité et continent). Il semblait que rienn’arrivait à démarrer en Guyane. Grâce à la base, l’imagede la Guyane n’a plus rimé avec bagne mais avec Ariane.Maintenant, il ne faut pas confondre les rôles de chacun.Ce n’est pas à l’activité spatiale de répondre au manque delogements ou d’eau potable. Nous sommes un départementfrançais qui dépend d’un gouvernement. Je ne demandepas au spatial de faire mon développement!

…et pour les dix prochaines années?Chantal Berthelot : Nous l’avons exprimé dans le Schémarégional de développement de la Guyane (SRDE). Parmiles cinq projets phares, un porte sur notre volonté de fairepartie du pôle de compétitivité Aerospace Valley. La région

Last year marked 40 years of space in FrenchGuiana. What benefits has space brought sincethe arrival of the launch base?Ch. B: Forty is the age of reason. French Guiana waschosen in 1964 for reasons of political stability. That decision was a perfect example of the power ofclear political commitment with the means to carryit through. And to be honest, history has provedPresident Charles de Gaulle right. However, thingsgot off to a rocky start and many misjudgmentswere made. More effort should have been made toeducate the population about what the baserepresented. But, as I always say, the longest-lastinglove affairs are the most complicated... A changecame about in the 1980s thanks to Elie Castor,mayor of Sinnamary and MP for French Guiana, whosaid to the people in the space industry: “let’s seehow we can get the graft to take”. This gave rise tothe first Phèdre plan, which pointed the way

forward for involving the space industry moreclosely in the local economy and education, throughactions that affect everyday life, like any leadingnational firm working as a fully-fledged partner ofthe region where it chooses to locate a facility.Today, we are working along the same lines. Andthen space breathed new life into French Guiana,freeing it from a syndrome of failure born out of itshistory and certain misconceptions. For a time, itseemed impossible to get anything moving in FrenchGuiana, but the launch base changed all that: thanksto the CSG, the region became associated inpeople’s minds with Ariane rather than as a formerpenal colony. That said, let’s be clear abouteverybody’s respective roles. It’s not for the spaceindustry to provide housing or drinking water.French Guiana is a French département and as suchit is ruled by the national government. So I’m notasking the space industry to develop it for me!

How do you see the next 10 years?Ch. B: We have charted our vision in the regionaldevelopment plan for French Guiana. One of the fiveflagship projects in the plan is our desire to join theAerospace Valley competitiveness cluster. Just like theMidi-Pyrénées and Aquitaine regions, French Guianamust be a pillar of the French and European spaceindustries. To this end, I would like to see the projectto orbit a space observatory to monitor Earth’senvironment developed in French Guiana. Over thenext 10 years, I will be voicing this political messagethrough the GPE and in parliament. We need activitiesto be developed and shared more evenly betweenthese three regions. Moreover, we could look at howspace methodologies—quality procedures, rigour,verification and validation—might help to make the civilservice in French Guiana more efficient. Likewise, wehope to see more career opportunities in space inthe future.

Chantal Berthelottrès attentive aux

explicationsconcernant lamaquette de

la station spatialeinternationale

lors d’une visite au Centre spatial

guyanais enprésence de Joël

Barre, directeur dela base.

Chantal Berthelotlistens attentivelywith Joël Barre as

she is talked througha model of the

International SpaceStation during a visitto the Guiana Space

Centre.HH

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Business & politics POLITIQUE J

/ 19JUILLET 2009 cnesmmaagg

Guyane, au même titre que la région Midi-Pyrénées, et de la région Aquitaine, doit constituer le trépied des activités spatiales française et européenne… À ce titre, jesouhaiterais que le projet d’observatoire spatial de la Terre,lié à l’environnement, soit développé en Guyane. Dans lesdix ans à venir, je porterai ce message politique aussi bienau sein du GPE que dans l’hémicycle. Le fait d’être troisinduit une logique de développement et de répartition pluséquilibrée des activités! Par ailleurs, nous pourrions envisa-ger de décliner la méthodologie spatiale (procédures dequalité, exigences de rigueur, vérification/validation) à lafonction publique guyanaise pour la rendre plus efficace.De même nous espérons plus de métiers liés au spatialdans l’avenir…

Aujourd’hui, quels sont les axes potentiels de développementde la Guyane?Chantal Berthelot : Il y en a deux que nous affinons dans lecadre des États généraux: la pêche et le bois. L’activitéhalieutique est à développer, dans le champ exploratoire del’industrie de transformation à partir des produits de lapêche hauturière, côtière et fluviale. Idem pour l’agricul-ture. L’autre ressource concerne la forêt. Outre l’industriedu bois, nous avons le plus grand parc amazonien deFrance et d’Europe, le seul avec une forêt équatoriale(35000 km2). Tous les jours, des scientifiques découvrentde nouvelles variétés d’arbres, d’espèces… donc des pers-pectives de filières en recherche fondamentale (nouvellesmolécules) et en recherche appliquée (valeur ajoutée). Pourmoi, la Guyane est un pays béni des dieux. La nature a dotéce territoire de quelque chose d’exceptionnel qui est encoreà découvrir. Nous avons réussi le pari en 1964 de la hautetechnologie. Nous pouvons en relever d’autres: évaluer lepotentiel de ressources de cette forêt pour les mettre au service de l’humanité. Tout repose sur le volontarisme

politique. Ces filières engendreront des emplois et nous permettront de répondre en partie à une démographie galo-pante. Par ailleurs, tout le monde parle du crédit carbonede la forêt guyanaise. Ce sont des sujets mondiaux à l’heureactuelle. Si notre forêt sert à capter et à stocker du carbone,elle peut également devenir une ressource financière!

La Guyane est le carrefour pour la France et l’Europe versl’Amérique du Sud. Comment voyez-vous la coopérationtransfrontalière et dans quels domaines?Chantal Berthelot : Située sur le continent sud-américain, laGuyane a des frontières naturelles avec le Surinam et le Brésil (du nord). Dans cet espace amazonien, la légitimitéde la France passe par la Guyane. Je fais dans ce sens dulobbying à l’Assemblée nationale. Je me suis appuyée surdeux structures existantes: les groupes d’amitié France-Brésil, dont je suis vice-présidente, et France-Surinam, queje préside. Je crois plus à une coopération avec le Surinamqu’avec le Brésil. C’est une question d’échelle. Avec leSurinam, nous travaillons sur deux axes: la santé et l’éducationcar nous avons des bassins communs de population.

Qu’est-ce que vous avez envie de dire à nos lecteurs pourles faire venir en Guyane?Chantal Berthelot : C’est le dernier coin de paradis. Lesmoyens modernes le rendent accessible. Le vivre est encorepossible, mais battons-nous pour le préserver (en luttantcontre l’orpaillage illégal). La Guyane ne laisse pas indiffé-rent. C’est un pays qui renvoie à soi-même. Il faut aimer lanature et le silence pour l’apprécier. Aujourd’hui l’environ-nement est à la mode, donc son ère est arrivée. Nous avonsen projet de monter un centre européen de la biodiversité,et pourquoi pas un aquarium comme Monaco, vu notrerichesse en poissons. C’est ici que les tortues luths viennentpondre… Donc venez, le pays fera le reste! K

What potential avenues for development doyou see in French Guiana today?Ch. B: There are two areas we’re working on as partof the overseas territories status review: fishing andforestry. Fishing activities need to be developed byexploring opportunities for products derived fromhigh-seas, coastal and river fisheries. The same goesfor agriculture. With regard to the timber industry,we possess the largest tract of Amazon forest inFrance and Europe, and the only one with equatorialforest (35,000 sq.km). Scientists are discoveringnew species of trees and animals every day, sothere are huge prospects for fundamental andapplied research. To me, French Guiana is a countryblessed by the gods. Nature has given it manyriches to discover. We succeeded in bringing high-tech to French Guiana in 1964; today the challengeis to evaluate its forest resources so they maybenefit humankind. It’s going to take a clear political

commitment. These sectors will create jobs and go towards meeting the needs of a burgeoningpopulation. Everyone’s talking about the carboncredits French Guiana’s forest could provide. Theseare global issues. As a carbon store, our forestcould become a source of income.

French Guiana is France and Europe’s gatewayto South America. How and where do you seecross-border cooperation developing?Ch. B: French Guiana has natural borders withSuriname and Brazil. In this Amazonian region,France’s legitimate presence is tied to FrenchGuiana. I regularly lobby the national assembly inthis respect through the France-Brazil friendshipsociety, of which I am vice-chair, and the France-Suriname friendship society, which I chair. I believecooperation is more likely to succeed withSuriname than with Brazil, for reasons of scale.

With Suriname, we’re focusing our efforts on healthand education, as we have common populations.

What would you like to say to our readers totempt them to come to French Guiana?Ch. B: It’s the last unspoilt paradise. Moderntechnologies have brought it within reach, but wemust fight to preserve it, for example by combatingillegal gold panning. French Guiana is a place thatinspires strong feelings. It’s a country that forcesyou to look hard at yourself. It’s a place for naturelovers and people who appreciate quiet. Today, greenliving is in vogue so French Guiana’s time has come.We are thinking about setting up a Europeanbiodiversity centre, and maybe an aquarium like inMonaco, given our rich variety of fish species. Thisis where leatherback turtles come ashore to laytheir eggs… Come and see for yourself, and let thecountry work its charms on you! K

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Christian Blanc

20 / cnesmmaagg JUILLET 2009

BourgetLe pavillon du CNES : une étape incontournable

Le 48e Salon international de l’aéronautique et de l’espaces’est déroulé du 15 au 21 juin sous un flot de visiteurs.Fidèle à son habitude, Le CNES a accueilli durant la

semaine de nombreuses manifestations et rencontres ins-titutionnelles et politiques. Dès le lundi, le pavillon, très axéinnovation cette année, a reçu la visite du Premier MinistreFrançois Fillon séduit par la réplique du robot martien« Curiosity » réalisé par des BTS de la région Midi-Pyrénées,star de cette édition! Le lendemain, le CNES organisaitune démonstration de vol parabolique exceptionnelle. À bordde l’Airbus A300 Zéro-G, ont pu tester en live les conditionsd’apesanteur ressenties à bord de la station spatiale inter-nationale journalistes, personnalités européennes et cinqparlementaires français (Isabelle Debré, sénateur desHauts-de-Seine, Laure de La Raudière, députée d'Eure-et-Loire, Sébastien Huyghe, député du Nord, FrédéricCuvillier, député du Pas-de-Calais, et Yves Fromion,député du Cher). Le mercredi était l’occasion d’une rencontre entre Valérie Pécresse, ministre del’Enseignement supérieur et de la Recherche, MiroslavaKopicova, ministre tchèque de la Jeunesse, des Sports et dela Recherche. Les deux ministres ainsi que Yannickd’Escatha, président du CNES, se sont livrés au jeu desquestions réponses sur l’avenir de la politique spatiale française et européenne, en présence de Claude Birraux,président de l’OPECST*, Pierre Lasbordes, président duGroupe parlementaire sur l’espace, et d’une quarantaine deparlementaires. Jeudi était consacré à la Guyane. Enfin laclôture du salon a donné lieu à une rencontre chaleureuseentre Nicolas Sarkozy, président de la République etYannick d’Escatha. Entre-temps, de nombreux ministresétaient passés au pavillon, en particulier Hervé Morin,ministre de la Défense, Nathalie Kosciusko-Morizet, secré-taire d’État chargée de la Prospective et du développementde l’économie numérique, ou encore Jean-Marie Bockel,actuel secrétaire d’État chargé de la justice, ou ChristianBlanc, secrétaire d’État chargé du développement de lacapitale. Une semaine intense remplie de rencontres fructueuses pour l’espace français. K

* Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

u BRICE LAMOTTE, CNES

EELe président de

la République et le président du CNES

se sont saluéschaleureusement

au pied de l'AirbusZéro G.

President NicolasSarkozy and the CNES

President greeted eachother warmly at the

foot of the AirbusZero-G.

FF François Fillon s'est arrêté, lors de l'inaugurationdu salon, quelques instants devant le pavillondu CNES où Yannick d'Escatha lui a présenté le spatial français.François Fillon spent a few moments on theopening day in front of the CNES pavilion, where Yannick d'Escatha presented France’s spaceprogramme to him.

www.cnes.fr

GG Nathalie Kosciusko-Morizet a montré ungrand intérêt pour la table « multi-touch ». Elle

a d'ailleurs publié sur son espace Facebook:« Mention spéciale au stand du CNES et ses

applications numériques très visuelles ».Nathalie Kosciusko-Morizet showed a keen interest

in the multi-touch table. On her Facebook page,she commended CNES for its stand and highly

visual digital applications.

EE GGHervé Morin, puis, Bruno Le Maire,

accueillis par Stéphane Janichewski, directeurgénéral délégué du CNES.

Hervé Morin and Bruno Le Maire are welcomedby Stéphane Janichewski, CNES Associate

Director General.

Hervé Morin

Bruno Le Maire

Valérie Pécresse teste les dispositifs interactifsen présence de Yannick d'Escatha.Valérie Pécresse tests the interactive features.HH

LE BOURGE T Résumé jour après jour du Bourget 2009Daily news from the Paris Air Showhttp://www.cnes.fr/bourget2009/

JPOLITIQUE Business & politics

CNES pavilion a “must-see”PARIS AIR SHOW

Jean-Marie Bockel

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Business & politics POLITIQUE J

/ 21JUILLET 2009 cnesmmaagg

MyOcean, bulletin de prévision des océans, a été lancé officiellement le 1er avril 2009 à 12h30depuis le conseil régional de Midi-Pyrénées. Ce consortium piloté par Mercator Océan prometà courte échéance un service océanographique opérationnel basé sur des prévisions et uneanalyse de l’océan et de son écosystème.

F aciliter le routage des navires, détecter la formationde tourbillons dans l’océan, suivre les glaces de meren Arctique ou tout simplement s’informer sur lescourants marins avant de prendre son bateau… voici

quelques-uns des futurs services de MyOcean. Pas moinsde 29 pays européens et 61 partenaires sont impliquésdans ce consortium conduit par le groupement d’intérêtpublic Mercator Océan, créé par le CNES, l’Ifremer, l’IRD, le CNRS, Météo-France et le Shom. Une cinquan-taine de scientifiques établissent depuis 2001 des prévisionsconsultables sur Internet – depuis 2005 à l’échelle du globe. Dans le monde, 3000 bouées mesurent in situ la tempéra-ture des eaux, et la salinité pour certaines, sans compter un ensemble de satellites, dont Jason 2, qui scrutent

quotidiennement la surface des océans, les courants, les tourbillons, la pollution, etc.

Un centre opérationnelEn insérant ces milliers d’informations dans des modèlesnumériques, Mercator Océan fait des descriptions desmers en 3D et des prévisions utiles à tous ceux pour quil’environnement marin est important. Depuis l’été dernier,son nouveau supercalculateur, financé par la région Midi-Pyrénées et installé à Météo-France, a multiplié par 100 la puissance de calcul et permettra d’établir fin 2009 desprévisions avec une précision de 5 km contre 25 km actuel-lement. Le groupement réalise une simulation par jour dela façade maritime européenne et une par semaine pour les

Mercator OcéanUN ANCRAGE EUROPÉEN POUR MIDI-PYRÉNÉES

u BRIGITTE THOMAS, CNES

c

FFCarte d’analyse del’océan fournie parMercator-Ocean:Température desurface de l'océanprévue pour le10 juin 2009.Mercator Oceanchart showingforecast oceansurface temperaturefor 10 June 2009.

www.cnes.fr

MyOcéan, la météo desmers made in Europe.MyOcean, Europe’s seaforecasting servicehttp://www.cnes.fr/webmag/

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JPOLITIQUE Business & politics

22 / cnesmmaagg JUILLET 2009

autres océans. Aujourd’hui il lance un double défi: consolideren Midi-Pyrénées le centre opérationnel français d’analyseet de prévision océanique pour le « grand océan », et fairede celui-ci le chef de file du service européen de référence.Avec MyOcean, il coordonne la mise en place d’un « marinecore service », mettant en réseau les établissements nationauxautour de procédés communs. Pour ce faire, de grandeszones de responsabilité de service ont été définies. Le centrefrançais, outre la coordination d’ensemble, a la responsabi-lité de la façade atlantique européenne et de l’océan globalà l’échelle mondiale. Par ailleurs, la combinaison de ses pré-visions et de ses analyses sur plusieurs décennies offrira un

The first MyOcean forecast bulletin wasofficially released on 1 April 2009 at 12.30p.m. from the Midi-Pyrenees regional councilbuilding. The MyOcean consortium led byMercator Ocean is set shortly to roll out anoperational oceanography service based onforecast data and analysis of the oceans andtheir ecosystems.

Routing ships, detecting ocean eddies, trackingArctic sea ice or simply providing current chartsbefore leaving harbour are just some of the futureservices offered by MyOcean. No fewer than 29 European nations and 61 partners are involved in this consortium led by the Mercator Ocean publicinterest grouping, formed by CNES, Ifremer, IRD,CNRS, Meteo-France and SHOM. Some 50 scientistshave been working since 2001 to produce on-lineocean forecasts and global coverage was achievedin 2005. All around the globe, 3,000 buoys acquirein-situ readings of water temperature and salinity, inaddition to a fleet of satellites including Jason-2 thatare tracking the ocean surface, currents, eddies,pollution and more, every day.

Operations centreMercator Ocean feeds its numerical prediction modelsvast amounts of data to generate a 3D picture of theoceans and forecast bulletins for seafarers andanyone with a close interest in the marine environment.And with 100 times more computing power thanksto the new supercomputer funded by the Midi-Pyrenees regional council and operating at theMeteo-France national weather centre since lastsummer, forecast accuracy will be increased from25 kilometres now to 5 kilometres by the end of theyear. The group generates one simulation a day forEuropean waters and one a week for other oceans.Today, it faces the twofold challenge of consolidatingthe French ocean forecasting and analysis operationscentre in Midi-Pyrenees and making it the lead centrefor the benchmark European service. With MyOcean,it is coordinating the establishment of a marine coreservice underpinned by networked national centresusing common processes. To this end, service areashave been defined. In addition to overall coordination,the French centre is responsible for Europe’s Atlanticwaters and global oceans. Combining ocean forecastswith time-series analyses spanning several decadeswill also offer a vital tool for understanding the

ocean’s underlying mechanisms and how itinteracts with climate.

Environmental toolSince 2001, Mercator Ocean’s forecasters have beencalled on regularly to generate unique ocean forecastbulletins and daily analyses of currents for seafarers.As part of Europe’s GMES initiative, MyOcean islooking to showcase European efforts to developnew environmental services. Within the next threeto five years, this service devoted to supplyingreliable sea-state information should be fully operational.To achieve this goal, the partners have set up a networkof 12 oceanography data centres in response togovernment and scientists’ requirements. Over thelast two decades, Midi-Pyrenees has become a centreof excellence for oceanography, also a key domainof the Aerospace Valley competitiveness cluster. Withits top-flight expertise in oceanography, meteorologyand space, the region is a leading figure of the NEREUSnetwork of European regions using space technologies.As one of the founding partners of Mercator Ocean,it is backing MyOcean as the logical next steptoward effective monitoring of the global oceans, akey environmental policy challenge for Europe. K

outil indispensable à la compréhension de la machineocéan et de ses interactions avec le climat!

Outil pour l’environnementDepuis 2001, les prévisionnistes de Mercator Océan sontrégulièrement sollicités pour réaliser des versions inéditesde leur bulletin de prévision océanique et pour effectuerdes analyses quotidiennes des courants rencontrés par lesmarins pendant leur trajet. Monté dans le cadre de l’initiativeeuropéenne pour la sécurité et l’environnement GMES,MyOcean veut illustrer les efforts de l’Europe pour se doterde nouveaux services dédiés à l’environnement. D’ici troisà cinq ans, ce service océanique, chargé de fournir l’infor-mation de référence sur l’état de l’océan, devra être qualifiépour l’opérationnel. Pour cela, les partenaires, structurés endouze centres de production d’information océanogra-phique, sont mis en réseau pour répondre aux demandesdes gouvernements et des scientifiques.Depuis deux décennies, l’océanographie est l’un des domainesd’excellence de la région Midi-Pyrénées, d’ailleurs actéedans le pôle de compétitivité Aerospace Valley. Dotée decompétences pointues en océanographie, météorologie etespace, elle figure en tête du réseau européen des régionsutilisatrices des technologies spatiales, Néréus, dans lequelelle est complètement partie prenante. Partenaire de la pre-mière heure de Mercator Océan, elle soutient la secondeétape, MyOcean, car elle estime que la surveillance desmers du globe représente un enjeu majeur pour les politiquesenvironnementales européennes. K

A European anchor role for Midi-PyreneesMERCATOR OCEAN

GGDe gauche à droite:

Pierre Bahurel, responsable MercatorOcéan, Martin Malvy,

président de la régionMidi-Pyrénées, et Alain

Benetteau, vice présidentdu conseil régional chargé

de la Recherche lors dulancement du programme

My Ocean, le 1er avril 2009à Toulouse.

From left: Pierre Bahurel,Mercator Ocean Director,

Martin Malvy, President ofthe Midi-Pyrenees regional

council, and Alain Benetteau,Vice-President with

responsibility for Research,at the launch of the

MyOcean programme inToulouse on 1 April 2009.

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Business & politics POLITIQUE J

/ 23JUILLET 2009 cnesmmaagg

Since first taking part in the event in 2006, Douai has been a keensupporter of the Space in my City operation organized by CNES andPlanète Sciences. From 20-26 July, the city will be putting on a weekof fun science activities for the fourth year running. “Scienceactivities are just the sort of innovative entertainment youngstersin our city are looking for,” says the mayor Jacques Vernier. “Andspace serves as a federating theme for schools and everyoneworking with young people.” Efforts are also being pursued toemulate the success of the 2008 event: “Science clubs have startedup to maintain the momentum of the operation throughout theschool year,” continues Vernier.Today, a broad cultural and educational dynamic is in place, withyoung students trained as workshop leaders, visiting high-schoolteachers, “school challenges” in the city’s primary schools, supportfor science projects from students at Douai mining engineeringschool and activities at local science clubs.Through its efforts, the city is looking to foster a new kind ofsolidarity: “Learning science is all about the pursuit of excellenceand pitting your wits against the laws of physics; what better

learning experience couldyoungsters wish for? They canlearn and have fun at the sametime, outside normal schoolhours. Giving all youngsters ataste of science in this way willhelp to nurture future talents andvocations, while motivating themto work hard, and once you’veachieved that you’ve won half thebattle!” Of that, Jacques Vernierand his team at Douai city councilare sure. K

« L’Espace dans ma vi l le »

Douai accueille unequatrième édition

Douai makes it four in a rowSPACE IN MY CITY

Depuis sa première expérience en 2006, Douai a complètement adhéré à l’opération « l’Espace dansma ville », organisée par le CNES et Planète Sciences.

Du 20 au 26 juillet, la ville organise pour la quatrièmeannée une semaine d’animations à la fois scientifiques etludiques. « Le développement des activités scientifiques dans lesquartiers répond aux attentes de la population jeune en matièred’animation innovante », constate le maire Jacques Vernier.« La thématique spatiale devient le support d’un projet fédérateurde l’ensemble des acteurs de terrain, des écoles… » Le succès del’édition 2008 a généré une stimulation bénéfique: « desclubs scientifiques se sont développés au sein des centres sociaux,pérennisant ainsi l’opération tout au long de l’année scolaire »,poursuit Jacques Vernier. Aujourd’hui, c’est toute une dyna-mique culturelle et éducative qui est déployée comme pro-longement à la première opération: formation de jeunesétudiants pour l’encadrement d’ateliers, intervention desenseignants du premier degré, développement des « Défisscolaires » dans les écoles primaires de la ville, accompagne-ment des projets scientifiques par les étudiants de l’écoledes mines de Douai, activités au sein des « clubs scientifi-ques » dans les quartiers. En filigrane, la ville développeaussi une forme de solidarité: « Apprendre les sciences c’estrechercher l’excellence en se confrontant aux lois de la physique;quoi de plus formateur pour des jeunes? Apprendre les sciencesen s’amusant, c’est ce à quoi peuvent prétendre, hors temps scolaire, certains enfants… Venir offrir les mêmessensations à tous les jeunes, c’est parier sur lestalents qui pourront éclore dans de telles opéra-tions. C’est faire naître la passion, la motivation,l’envie d’apprendre… L’essentiel est alors gagné! »Jacques Vernier et son équipe municipale ensont convaincus. K

GGL’atelier deconstruction de maquettes de satellites a remporté un vif succès.The satellite modelbuilding workshopwas a big hit.

EELe maire, Jacques Vernier, à la rencontre des ingénieurs

en herbe de sa ville, fiers de leur invention.The city mayor, Jacques Vernier, meets budding engineers

proudly showing off their invention.

www.cnes.fr

En savoir plus surEspace dans ma villeMore about Space in my Cityhttp://www.cnes.fr/espacedansmaville/

Tournoi d’échec / Pour la 4e année consécutive, le CNES était partenaire du championnat scolaire d’échecs de Haute-Corse, organisé début juin 2009 par la Ligue corse deséchecs. Le CNES, par le biais de sa participation, a sensibilisé 3 100 enfants (du CP au CM2) au spatial en les faisant participer à des animations très ludiques réalisées par l’as-sociation Planète Sciences et en incitant leurs maîtres à poursuivre cette approche en classe grâce à des projets pédagogiques adaptés à leur niveau scolaire. Cette année,quiz, construction de satellites, fresque du système solaire… étaient de la partie. Une convention signée entre le rectorat et la Ligue a formalisé la pratique d’une heure d’échecsdans le programme scolaire. Il en résulte un engouement et des adhésions en masse. Beaucoup de jeunes Corses ont atteint un très haut niveau de compétition. Une réussite.

Chess in Corsica / For the 4th year running, CNES partnered the northern Corsica schools chess championship, organized early in June by the Corsicanchess league. CNES was on hand to give 3,100 primary school children a glimpse of space, with fun activities led by the Planète Sciences associationand by encouraging their teachers to use educational materials adapted to their school curricula. This year children were able to take part in a quiz,build their own satellites and create a fresco of the solar system. Under an agreement between the local education authority and the chess league, onehour of chess will now be formally included in the curriculum. As a result, a lot of new members are joining the league and many young Corsicanchess players are scaling the heights. All in all, this initiative has proved a huge success.

t

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JPOLITIQUE Business & politics

24 / cnesmmaagg JUILLET 2009

A leading figure of the Fifth French Republic and a Gaullist of theearly years, Yvon Bourges occupied numerous ministerial postsbetween 1965 and 1980. Born in 1921 in Pau, south-west France, hestudied public law and entered the prefectural corps in 1942. Hesubsequently took up various key postings in Equatorial and WestAfrica during the period when France was withdrawing from itscolonies there. In 1961, he was appointed principal private secretaryto the Minister of the Interior, Roger Frey. In 1962, he enteredpolitics and was elected Mayor of Dinard and Member of Parliamentfor Ille-et-Vilaine. Yvon Bourges was appointed to the government inJanuary 1965 as Junior Minister with responsibility for scientificresearch and atomic and space affairs. Succeeding Gaston Palewski,he oversaw CNES from 23 February 1965 to 8 January 1966, a crucialperiod for France’s space sector. It was during his term as ministerthat France acquired its own space-launch capability in November1965, when A1 was lofted into orbit by a Diamant A rocket, followedby the launch of FR1. But at the same time, he had to face budgetrestrictions and the first crises in ELDO and ESRO. In the nationalarena, he broke with previous launch policies, deciding in agreementwith the Armed Forces Ministry on 1 January 1966 to entrust CNESwith managing and overseeing work on future launchers. Viewingthe launch base in Kourou, then under construction, as a key assetfor France’s relations with its European partners, he worked hard toget ELDO to establish the facilities for its future Europa II launcher.Yvon Bourges subsequently occupied a succession of governmentposts, as Junior Minister in charge of information and governmentspokesman (1966-67), Junior Foreign Affairs Minister with responsibilityfor cooperation (1967-72) and Minister of Commerce and Trades(1972). From January 1975 to October 1980, he was Minister forDefence, the peak of his ministerial career. Elected to the EuropeanParliament (1973-75) and later to the French Senate in September1980, he retired from politics in 1998.

1921-2009

Hommage à Yvon Bourges

Tribute to Yvon Bourges1921-2009

Figure politique de la Ve République, gaulliste de la première heure, Yvon Bourges a occupé, entre 1965et 1980, de nombreuses fonctions ministérielles. Né en

1921 à Pau (Pyrénées-Atlantique), après des études dedroit public, il entre en 1942 dans l’administration préfec-torale, puis occupe différents postes importants en Afriqueéquatoriale et occidentale française pendant la période dedécolonisation. En 1961, il devient directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Roger Frey. En 1962, il entre enpolitique et est élu maire de Dinard et député d’Ille-et-Vilaine. Yvon Bourges est appelé au gouvernement, en janvier 1965, comme secrétaire d’État auprès du Premierministre chargé de la Recherche scientifique et desQuestions atomiques et spatiales. Succédant à GastonPalewski, il exerce la tutelle sur le Centre national d’étudesspatiales du 23 février 1965 au 8 janvier 1966, pendant unepériode cruciale des activités spatiales françaises. Au coursde son ministère, en novembre 1965, la France accède àl’espace (lancement de A1 par Diamant A et lancement de FR1). Mais dans le même temps, il se trouve confrontéà un premier ralentissement de l’effort budgétaire nationalet aux premières crises des organisations européennes(Cecles/Eldo et Cers/Esro). Sur le plan national, rompantavec la politique suivie jusque-là en matière de lanceurs, enaccord avec ministère des Armées, il prend la décision deconfier au CNES, à compter du 1er janvier 1966, la gestionet le contrôle de l’exécution des travaux relatifs aux futurslanceurs. Considérant que le pas de tir de Kourou, encours de construction, constitue un atout de premier ordrepour la France vis-à-vis de ses partenaires européens, ilagit pour que le Cecles/Eldo implante les infrastructuresnécessaires à son futur lanceur Europa II.Ensuite, il occupe successivement les fonctions de secrétaired’État chargé de l’Information, porte-parole du gouvernement(1966-1967), secrétaire d’État aux Affaires étrangèreschargé de la coopération (1967-1972), ministre duCommerce et de l’Artisanat (1972). De janvier 1975 àoctobre 1980, il devient ministre de la Défense, ce quiconstitue son apogée ministériel. Député européen (1973-1975), élu sénateur en septembre 1980, Yvon Bourgesprend sa retraite politique en 1998. K

u HERVÉ MOULIN, vice-président de l’Institut français de l’histoire spatiale / Vice-President of the French space history institute

Précision / La convention Cecles/Eldo a bien été signée en 1962 au lieu de 1963. La convention Cecles/Eldo a été signée le 24 mars 1962 et est entrée en vigueur le 29 février 1964. La convention Cers/Esro a été signée le 14 juin 1962 et est entrée en vigueur le 20 mars 1964. L'autorisation de ratification par le Parlement français a étéobtenue par le vote d’une loi unique pour les deux conventions (loi 63-1 250 du 21 décembre 1963).

Correction / The ELDO agreement was signed in 1962, not 1963 as stated in our last issue. It was signed on 24 March 1962 and came into effect on29 February 1964. The ESRO agreement was signed on 14 June 1962 and came into effect on 20 March 1964. Ratification of both agreements wasapproved through a single act voted by the French Parliament (Statute 63-1250 of 21 December 1963).

t

GGLe ministre de la

Défense, Yvon Bourges, en

visite à bord dusous-marin français

Le Tonnantle 3 mai 1980.

Defence ministerYvon Bourges

visiting the Frenchsubmarine Le Tonnant

on 3 May 1980.

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Business & politics POLITIQUE J

/ 25JUILLET 2009 cnesmmaagg

u PHILIPPE COLLOT, CNES

Le 16 juin 2009 s’ouvrait à la Cité des sciences et de l’industrie, la nouvelle exposition permanente « Objectifs Terre »,dédiée à l’espace et à l’exploration terrestre. Claudie Haigneré,présidente de la Cité des sciences et Yannick d’Escatha, président du CNES, évoquent les atouts de cette collaboration.

Quels sont les enjeux d’une communication, et notammentspatiale, vers le grand public?Claudie Haigneré : Défis sanitaire, environnemental… le XXIe siècle doit faire face à des enjeux majeurs. Lessciences sont au cœur des progrès pour mieux connaître les causes et avancer dans la résolution des problèmes.Communiquer sur l’espace c’est donner à comprendre cesenjeux à tous les publics et rendre plus visibles les applica-tions tellement présentes dans le quotidien. Communiquerc’est aussi échanger de manière transverse et à l’échelle del’Europe; aujourd’hui, à l’évidence, les enjeux du spatial doivent se concevoir dans un cadre européen. Sur ce plan,la Cité des Sciences va programmer des conférencescitoyennes internationales auxquelles le public est invité àparticiper car la science a aussi sa place au cœur du débatdémocratique. Par ailleurs, la nouvelle exposition perma-nente est un intéressant support de communication.Dynamique et interactive, elle offre plusieurs niveaux delecture et chacun peut en avoir une approche individuali-sée. En revanche, cette exposition est porteuse d’unedémarche nouvelle: elle ne donne pas toutes les réponsesmais elle incite et invite chacun à la curiosité. C’est le pointde départ vers une recherche personnelle approfondie,

int

er

vie

w

EXPOSITION PERMANENTE

Le spatial à la croisée des arts et de la science

dans des ouvrages, sur Internet, etc. Avant, un muséeoffrait un concentré de passé. Le musée du futur doitimpulser un désir de connaissance et de projection vers uneculture élargie.Yannick d ’Escatha : Il nous paraît très important de présenter les enjeux de l’espace car ils ne sont pas suffisamment connus du grand public. Peu de gens saventque des dizaines d’applications du spatial les entourenttous les jours, via les satellites: le partage d’informations(téléphonie, télévision, Internet haut débit, transmission dedonnées), la navigation (GPS, Galileo), la météorologie, lesphotos satellites sur Internet, l’étude du changement clima-tique ou encore la sécurité (secours avec les balises Argoset gestion des situations de crise), sans oublier la défense,doivent beaucoup à l’apport des satellites… Nous voulonsaussi faire connaître le rôle du CNES, l’agence spatialefrançaise, expliquer les programmes spatiaux français,européens et internationaux, contribuer ainsi à l’émer-gence d’une culture technologique et spatiale pour le grandpublic. Si tout cela suscite de l’intérêt, voire des vocationschez les jeunes, tant mieux! Cette culture spatiale est aussiune nécessité pour bien appréhender les grands débatsmodernes qui ont presque toujours une dimension scienti- c

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JPOLITIQUE Business & politics

26 / cnesmmaagg JUILLET 2009

fique. En tant que citoyen, chacun peut être amené à sou-tenir ou non des idées ou des projets de société qui leursont proposés. Cela ne peut se faire qu’avec un bagageminimum qui permet d’en comprendre les enjeux.

Il semble que les jeunes se détournent des carrières scienti-fiques et techniques. Quelle est votre analyse?Claudie Haigneré : Les sciences ont une image figée et c’estdommage! Il faut, en priorité, « donner envie de science »aux enfants, même très jeunes. En ce sens, la Cité dessciences prend une part active puisqu’elle accueille lesenfants à partir de 2 ans! On peut donner envie de scienceaux jeunes en les étonnant, en leur donnant des émotionsà travers la surprise, la beauté, en sollicitant tous les sens,en proposant des formes ludiques, innovantes, actives… Il faut aussi aborder les sciences avec les outils qui « leurparlent », qui sont les leurs, le Web, voire les réseauxsociaux… même si la médiation humaine reste présente.Enfin, pour faire aimer les sciences, il faut provoquer la rencontre avec des chercheurs et donner à partager leurpassion, leur enthousiasme. Pour moi, la jeune générationa besoin de se motiver pour des projets audacieux. Il fautmontrer que la science et la technologie sont de formidablesdomaines de création, qu’elles peuvent également offrirdes profils de carrière intéressants, ouvrir la porte à un avenirprofessionnel exaltant.Yannick d’Escatha : Le moindre attrait des sciences et destechniques chez les jeunes est un phénomène qui para-doxalement touche toutes les sociétés qui ont connu uneprospérité et une qualité de vie issues notamment des progrès technologiques. Les disciplines scientifiques et l’in-

On 16 June, a new permanent exhibitiondedicated to space and Earth observation,called Objectifs Terre, opened at the Cité desSciences et de l’Industrie in Paris. ClaudieHaigneré, President of the Cité des Sciences,and CNES President Yannick d’Escathaoutline the value of this joint effort.

What challenges and opportunities doesoutreach, particularly space outreach, entail?Claudie Haigneré: Health and the environment aretwo major challenges facing us in the 21st centuryand science is vital to advance understanding anddevise solutions. Space outreach means explainingthese challenges to a broad public and raisingawareness of applications that benefit our dailylives, like weather forecasting, medicine, telephonyor communications. Services underpinned by spaceare all around us and will continue to develop in theyears ahead. It also means communicating betweendomains and across Europe, as today it’s clear thatwe need to address the challenges of space from aEuropean perspective. The Cité des Sciences is going

to put on a series of international citizens’ conferenceswhere the public will be invited to take part, becausescience should be pivotal to democratic debate. Thenew permanent exhibition is another valuable outreachtool, with dynamic and interactive features to suit alllevels of inquiry. And this exhibition is based on anew approach: it doesn’t give all the answers butstimulates visitors’ curiosity. In this sense, it’s astarting point for more in-depth, personal study inbooks, on the Internet or elsewhere. Before, museumsalways presented a snapshot of the past. In the future,they will need to motivate people to learn andbroaden their culture.Yannick d’Escatha: We feel it’s very important toexplain and raise public awareness of the challengesof space. Few people realize that dozens of spaceapplications are instrumental in their daily lives, notablysatellite applications like information sharing (telephony,television, broadband Internet and data transmission),navigation (GPS and Galileo), weather forecasting,online satellite imagery, climate change research orsafety of life (relief operations with Argos transmittersand crisis management), not forgetting defence. Wealso want to showcase CNES’s role as the national

space agency, explain French, European and internationalspace programmes, and help to foster a broad spaceand technology culture. If in so doing we succeed ingetting youngsters interested and maybe eveninspiring future vocations, then so much the better!Developing this space culture is also necessary tounderstand the key issues of our time, which almostalways involve science in some way or another. Eachcitizen may or may not support ideas and projectsthat impact our society, and to do that they need aminimum of knowledge to understand what’s at stake.

Youngsters appear to be shunning careers inscience and engineering. Why do you think thisis so?Claudie Haigneré: Science has a somewhat starchyimage, and that’s a pity. Our priority must be to getchildren interested in science, even at a very youngage. The Cité des Sciences is working actively toachieve this, since we admit children as young astwo years old. We can get young people interestedin science by surprising them, moving them, arousingtheir senses and offering fun, innovative and interactivefeatures. We also need to approach science through

Space at the crossover of art and sciencePERMANENT EXHIBITION

GGL’espace s’installe durablement à la Cité des sciences et de l’industrie avec une nouvelle expo-sition permanente de 1000 m2 dédiée aux applications spatiales au service de la Terre. Deuxparties pour deux perspectives: « Regards vers la Terre » présente des images rares et insolitesde notre planète vue par les satellites et traite des apports des sciences et technologies spatiales dans les activités humaines. Le second volet, « En route vers l’espace », s’inscrit dans la dimension historique de la conquête spatiale et montre qu’il reste encore des défishumains et technologiques ambitieux à relever. Cette exposition est réalisée en partenariatavec EADS Astrium, l’Esa et le CNES. Un bel ouvrage préfacé par Claudie Haigneré est publiépar les éditions Le Pommier dans l’esprit et la continuité de l’exposition: Objectifs Terre: la révolution des satellites. Depuis du 16 juin 2009.Space is now a permanent fixture at the Cité des Sciences et de l’Industrie in Paris with a new1,000-sq.m exhibition dedicated to space applications. The display is in two parts: the Earth-observation section includes rare and unusual satellite imagery of our planet and looks at thecontribution of space science and technology to human activity; the second section retraces thehistory of space exploration and charts the ambitious human and technological challenges ahead.The exhibition was developed in partnership with EADS Astrium, ESA and CNES. At the same time,a superb book prefaced by Claudie Haigneré, titled Objectifs Terre : la révolution des satellites, is beingreleased by publishers Le Pommier alongside the exhibition, which opened on 16 June.

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Business & politics POLITIQUE J

/ 27JUILLET 2009 cnesmmaagg

the kind of tools they use every day, like the Weband social networking sites, while maintaininghuman mediation. Lastly, to make science interestingwe need to bring youngsters into contact withresearchers who can share their passion andenthusiasm. To my mind, the younger generationneeds to be motivated by bold and challengingprojects. We need to show them that science andtechnology are wonderful opportunities to expresstheir creative talents, as well as offering interestingcareer prospects and an exciting professional future.Yannick d’Escatha: Paradoxically, the relative lack ofinterest for science, technology and engineeringamong youngsters is something affecting all societieswhere technologies have been instrumental inincreasing prosperity and quality of life. Science andengineering subjects are still very attractive in Chinaand India, for example, where they are seen as aguarantee of a better short-term future. We need tofire youngsters’ imagination and offer them realprospects for the future, particularly in the job market.It’s true that when our generation was young, wewere captivated by the space adventure at a timewhen each new mission was pushing the envelope

and was a heroic achievement, because everythinghad to be built and invented from scratch. Whilespace still has that capacity to awe and inspire, throughspace exploration, it is today at a turning point in itshistory, since it has the potential to provide vitalservices to protect life on Earth for humankind andsociety. This role is perhaps less well-known, butjust as fundamental. I also believe that growingconcern for environmental issues and sustainabledevelopment will rekindle enthusiasm for areas ofscience to which space is contributing hugely. So I’moptimistic for the years ahead.

How do you see agencies like CNES workingwith cultural bodies like the Cité des Sciencesor the Palais de la Découverte?Claudie Haigneré: This permanent exhibition is justthe start of a joint effort that we intend to pursue,notably with the publication of a remarkable book towhich scientists and engineers at CNES and ESAhave contributed. Cultural venues like the Cité desSciences or Palais de la Découverte must be placeswhere people can pursue their scientific inquiry froma more aesthetic and artistic angle. My mission is

also to create a major venue at the crossover ofscience and art. But it mustn’t operate all alone: itwill be energized by working in harmony with othervenues, in Europe and in the regions, like the Citéde l’espace theme park in Toulouse.Yannick d’Escatha: Once we’ve defined theguidelines and issues for science and technologyoutreach to the broad public and young people inparticular, we have to make things relevant andenjoyable for them. Space data and instruments area really effective way to do that. So I think we needto mobilize all the energies and skills at ourdisposal. CNES has extensive experience ofcommunicating about space subjects for all ages.The Cité des Sciences and the Palais de laDécouverte are past masters in the art of mediationand, crucially, attract large numbers of visitors.Form and content must therefore be closelyinterlinked to make science and technologyattractive and understandable. It is in this vein thatCNES is collaborating with many institutions andpartnering the new Objectifs Terre permanentexhibition that opened recently at the Cité desSciences et de l’Industrie. K

génierie restent très attractives en Chine ou en Inde parexemple, pour qui elles sont la promesse d’un avenirmeilleur à court terme. Les jeunes ont besoin d’être sti-mulés dans leur imaginaire et en même temps qu’on leurouvre des perspectives d’avenir, et notamment profession-nelles, bien réelles. Il est vrai que les jeunes que nous étionsil y a plusieurs décennies ont connu une épopée spatialeformidable où chaque mission était un nouvel exploit del’homme dans sa quête de découverte et de surpassementcar tout était à construire, à inventer. Tout en conservantune capacité à émerveiller – je pense aux programmes d’exploration de l’Univers et des planètes –, le spatial estaujourd’hui à un tournant de son histoire, car il est vraimentcapable d’apporter des services vitaux au bénéfice del’homme et de la collectivité pour protéger la vie sur terre.C’est peut-être moins connu mais tout aussi fondamental.Je suis ainsi convaincu que la montée des préoccupationsenvironnementales et de développement durable va fairerenaître un vrai engouement pour les disciplines scienti-fiques auxquelles l’espace contribue énormément. Donc jesuis optimiste pour les années à venir.

Comment voyez-vous la collaboration entre des orga-nismes tels que le CNES et les établissements de culturetels que la Cité des sciences ou le Palais de la découverte?Claudie Haigneré : Cette exposition permanente n’est que ledébut d’une démarche commune. Elle va se poursuivre,notamment avec la publication d’un ouvrage remarquable,à l’élaboration duquel ont participé des scientifiques, desingénieurs du CNES, de l’Esa… Les établissements culturelstels que la Cité des sciences ou le Palais de la découverte

doivent être des lieux où peut se prolonger, demanière esthétique et artistique, le voyage scien-tifique. Ma mission est aussi de créer un grandétablissement qui soit un pôle au carrefour dela science et des arts. Mais il ne doit pas êtreisolé : il sera d’autant plus dynamique qu’il « dialoguera » avec d’autres pôles, tant àl’échelle européenne qu’au niveau de la région,comme la Cité de l’espace à Toulouse… quiseront des partenaires privilégiés dans ce dialogue.Yannick d’Escatha : Une fois posés les principeset les enjeux de la communication scientifiqueet technique vers le grand public et notammentles jeunes. Il faut rendre les choses concrètes,amusantes, ludiques, en utilisant les données etappareils spatiaux, qui s’y prêtent particulière-ment bien. C’est pourquoi je pense que toutesles énergies et toutes les compétences doiventêtre mobilisées. Le CNES a acquis de longuedate une grande pratique de la communication sur lessujets spatiaux, ceci pour toutes les tranches d’âge. La Citédes sciences et de l’Industrie ou le Palais de la découverteont pour leur part une parfaite maîtrise de la médiationavec le grand public et, ce qui est essentiel, un énormevolume de visiteurs. Fond et forme doivent donc être imbri-qués au mieux pour rendre la science et la technologieattractive et accessible. C’est dans cet esprit que le CNEScollabore avec de nombreuses institutions et qu’il estdevenu partenaire de la nouvelle exposition permanente« Objectifs Terre » qui vient d’ouvrir à la Cité des scienceset de l’industrie. K

qwww.cite-sciences.frPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

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JPOLITIQUE Business & politics

28 / cnesmmaagg JUILLET 2009

En 1969, lorsque Georges Pompidou accède à la pré-sidence de la République, il reste dans la lignée desgrands projets du général de Gaulle, dont il a assurétoute ou partie de la mise en œuvre comme Premier

ministre. Il engage donc la France dans un processus demodernisation et d’industrialisation. Dans le nouveau gou-vernement, conduit par Jacques Chaban-Delmas, l’espacen’a plus la même priorité. Le lien direct avec le Premierministre est rompu. Les activités spatiales dépendent doré-navant du ministère du Développement industriel et scien-tifique, dirigé par François-Xavier Ortoli. Jusqu’à la fin de1972, la politique spatiale française est rythmée par dessoubresauts au sein des organisations européennes. Ces crises à répétition trouvent leur aboutissement en 1973avec la décision de créer une organisation européenne unique

DES NUAGES AU-DESSUS DEL’EUROPE SPATIALE Engagement de la France dans un programme volontariste d’accès àl’espace, fondation du Cers/Esro et mobilisation de la communautéinternationale… de la création du Comité de recherches spatialesen 1959 à l’acte de naissance de l’Esa en 1975, il aura fallu moins de vingt ans pour rassembler les prérequis à la construction d’une politique spatiale européenne. Une aventure humaine et scientifique exaltante mais parfois… tumultueuse.

et de lancer le programme Ariane. Cependant, les consé-quences financières du choc pétrolier de 1973 et la mort deGeorges Pompidou modifient le paysage politique national.En mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing, élu nouveau président de la République, envisage, pour des raisons politiques tout autant que financières, de remettre en causela plupart des grands projets de l’ère gaullienne. Le lanceureuropéen Ariane est de ceux-là.

Un sursis à exécution préjudiciableLa France souhaitant limiter à 62 % son engagement financierdans Ariane, l’avenir de ce projet, voulu par la France, resteincertain pendant plusieurs mois. Les seuls crédits inscritsau budget correspondent à un arrêt du programme. Devantles conséquences politiques d’une telle décision et sous laforte pression des responsables français du CNES et desindustriels européens concernés, en octobre, un conseilrestreint présidé par le Premier ministre Jacques Chiracpermet de sortir de l’impasse. Quelques jours plus tard, leConseil des ministres confirme la poursuite du programme.

Un recentrage des programmesCependant, les limites budgétaires imposées ont des consé-quences importantes sur la partie française de celui-ci. Encontrepartie de l’engagement dans Ariane, le gouvernementdemande au CNES d’arrêter plusieurs projets (lanceurDiamant, fusées-sondes) et de suspendre ou de repousser

Histo i re d ’espace

u LILIANE FEUILLERAC pour le / for CNES / HERVÉ MOULIN, vice-président de l’Institut français de l’histoire spatiale /Vice-President of the French space history institute

Signature de la convention de l’Esa le 30 mai1975 à Paris.The ESA foundingagreement is signed in Paris on 30 May 1975.HH

EELe président de la

République, Valéry Giscardd’Estaing, visite le pavillon du

CNES lors du salon du Bourget(1975), en présence de

Maurice Levy, président duCNES, et Michel Bignier,

directeur général.French President Valéry Giscard

d'Estaing visits the CNESpavilion at the 1975 Paris Air

Show, accompanied by DirectorGeneral Michel Bignier.

www.cnes.fr

Les premiers pas de l’Europe spatiale,interview d’Yves Sillard.Europe’s first steps inspace: interview withYves Sillard.http://www.cnes.fr/50ans/rubrique « Compte à rebours »

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Business & politics POLITIQUE J

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Storm clouds over spacefaring EuropeFrom the creation of the Space Research Committee in1959 to the birth of ESA in 1975—and through France’sstrong commitment to acquiring a space launch capability,the foundation of ESRO and the mobilization of theinternational community—it took less than 20 years to laythe groundwork for a European space policy. This provedan exciting if sometimes rocky human and scientific adventure.

On becoming French President in 1969, Georges Pompidou continuedalong the same lines as the key projects he had steered through asPrime Minister under President Charles de Gaulle, as he undertookto modernize the country and develop its industry. In the newgovernment led by Jacques Chaban Delmas, space was lower downthe order of priorities. Its direct line to the Prime Minister was cut,bringing it under the remit of the Ministry of Industrial and ScientificDevelopment, headed by François-Xavier Ortoli. Until the end of1972, French space policy remained hostage to the turmoil withinEurope’s space organizations. A series of crises came to a head in1973 with the decision to create a single European spaceorganization and launch the Ariane programme.However, the financial effects of the 1973 oil crisis andGeorges Pompidou’s death recast the national politicallandscape. In May 1974, the newly elected PresidentValéry Giscard d’Estaing decided—for political as muchas financial reasons—to review most of the majorprojects inherited from the de Gaulle era. The EuropeanAriane launcher was one such project.

A programme in limboWith the new government seeking to limit France’sfunding contribution for Ariane to 62%, the future ofthis project initiated by France remained uncertain forseveral months as budget restrictions threatened to shutdown the programme altogether. Given the political fall-out this would have caused, and under strong pressurefrom CNES officials and European industry leaders, aclosed-circle cabinet meeting chaired by Prime MinisterJacques Chirac in October broke the deadlock and a fewdays later the full cabinet gave the programme its backing.

Programmes refocusedDespite the go-ahead, the budgetary restrictions had a major impacton France’s involvement in the project. In return for its commitmentto Ariane, the government asked CNES to halt several projects(among them the Diamant launcher and sounding rockets) and tosuspend or defer design study work on several other satellite andexperiment projects. From this point on, France left the pursuit oflaunch policy entirely in the hands of the new European Space Agency(ESA) created under the agreement signed on 30 May 1975, finallyratified in 1980. In January 1976, a government decree modifiedCNES’s organizational structure, seeking to create a closer relationshipbetween the agency, ministries and public bodies, by appointing agovernment commissioner to the CNES board and creating a spaceapplications council. Yves Sillard, CNES’s new Director General,asked senior science advisor Jacques Blamont to review the agency’sorganization. Blamont recommended transferring its engineeringdirectorate to the Toulouse Space Centre, thereby pooling resourcesto optimize operations. As Yves Sillard declared at the time: “I wantedto reunite the agency behind the same goal: a satellite (SPOT)developed by CNES, to be orbited by a launcher (Ariane) developedby CNES, from a launch base operated by CNES (Kourou).” Brief yetintense, this critical episode showed that France’s pivotal role inforging a European space programme strong enough to challengethe United States’ supremacy came down in the final analysis to thecommitment of the space community. K

les études de plusieurs autres (satellites et expériences).Dorénavant, en matière de lanceurs, la France s’en remettotalement à l’Europe dans le cadre de la nouvelle Agencespatiale européenne, dont elle ratifie, en 1980, la conven-tion qui avait été signée le 30 mai 1975.En janvier 1976, un décret modifie l’organisation du CNES.Ce texte qui renforce la concertation entre le CNES, lesministères et les organismes publics intéressés, introduit uncommissaire du gouvernement et crée un Conseil desapplications spatiales.Sur la demande d’Yves Sillard, le nouveau directeur généraldu CNES, une étude de réorganisation est confiée àJacques Blamont, haut conseiller scientifique. Celui-ci vapréconiser la mise en place de la direction technique auCentre spatial de Toulouse, une nouvelle étape qui, enregroupant les moyens, optimise le fonctionnement. « J’aivoulu rassembler l’ensemble du CNES autour d’un même objectif:un satellite (Spot), développé par le CNES, tiré par un lanceur(Ariane), développé par le CNES, à partir d’un pas de tir dirigépar le CNES (Kourou) », dira Yves Sillard.Bref dans sa durée mais lourd d’intensité, cet épisode critique dans l’histoire spatiale française et européenne a démontré que le rôle moteur de la France dans laconstruction d’une Europe spatiale suffisamment forte, àmême de s’émanciper de la suprématie américaine, reposaitavant tout sur la volonté des hommes qui composent lacommunauté spatiale. K

d ’espace Space history

GGLe Centre spatial de Toulouse en juin 1975.The Toulouse SpaceCentre in June 1975.

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ERATJ SOCIÉTÉ Society

Un coup de clic sur le site www.cnes.fr permettait d’en savoir plus : « Vivre uneexpérience inédite et ressentir pour la première fois la sensation d’impesanteur » : c’est ce que vous proposaitle CNES, en partenariat avec RTL. À l’occasion du salon du Bourget, le 16 juin, vous pouviez être celui ou cellequi allait effectuer un vol parabolique à bord de l’Airbus A 300 Zéro-G de Novespace…

P our la première fois une personne sélectionnéedans le grand public s’est vue proposer de par-ticiper à un vol de démonstration scientifique,d’être témoin des activités de recherches scientifiques et d’expérimenter la sensation depesanteur martienne et lunaire lors de para-

boles dédiées… Dans ce cadre-là, Novespace, filiale duCNES créée en 1986, « est prestataire de service pour un volscientifique du CNES », précise Jean-François Clervoy,spationaute français de l’Esa et PDG de Novespace.« Cela dit, nous étudions la possibilité d’ouvrir au grandpublic des vols dans notre Airbus A 300 spécialement amé-nagé, mais cette ouverture se fera dans un cadre différent duvol du salon du Bourget. L’auditeur sélectionné volera avec des

scientifiques qui travailleront sur des expériences. Dans le casd’une ouverture au grand public, la cabine sera vide et les passagers pourront voler librement sans aucun obstacle. »Voler sans pesanteur, sans sentir son poids, se sentir léger…Sous l’effet de l’attraction terrestre, tout objet est attirévers la Terre. Des obstacles (le sol, un immeuble, une table)stoppent cette chute, imprimant à chaque objet ou personneune sensation de poids, c’est-à-dire de pesanteur.Dans certaines conditions, certains effets de la pesanteurpeuvent disparaître. C’est ce qui se passe par exemplequand les spationautes flottent dans la station spatiale, oulors de vols paraboliques. L’Airbus Zero-G effectue lors dechaque vol une série de 30 paraboles. Il est en chute librependant 20 à 25 secondes qui permettent d’accéder aux

Êtes-vous tentés… par l’impesanteur?

“Live a unique experience in microgravity”:all the details were on the CNES websiteabout this joint CNES/RTL offer to try abrand new experience and feel for the firsttime what it’s like to be weightless during a parabolic flight aboard Novespace’s A300Zero-G on 16 June at the Paris Air Show.

For the first time ever, a member of the generalpublic was given the chance to take part in ascientific demonstration flight, witness scientificresearch and discover what it feels like to be on

Mars or the Moon. A CNES subsidiary founded in1986, Novespace “is a service provider for CNESscience flights,” explains Frenchman Jean-FrançoisClervoy, ESA astronaut and CEO of Novespace.“Having said that, we are looking into thepossibility of offering the general public flights inour specially equipped Airbus A300. This differsfrom the Paris Air Show flight. There, the personselected will fly with scientists working onexperiments. If we open up flights to the generalpublic, the cabin will be empty and passengers willbe able to fly freely without hindrance.”Fly free of gravity, without being tied down by

weight, feel yourself floating … The Earth attracts allobjects to it. Obstacles such as a floor, building ortable stop this free fall, giving objects or people animpression of weight or “gravity”.In certain conditions, some effects of gravity candisappear, for example when astronauts float aroundinside a space station or during parabolic flight.During each flight, the Airbus Zero-G performs aseries of 30 parabolic manoeuvres. Microgravity isachieved during the free-fall conditions that reignfor 20 to 25 seconds each manoeuvre. The AirbusZero-G, based at Bordeaux-Mérignac airport insouth-west France, has flown numerous science,

Go weightless!

u JOËLLE BRAMI, CNES

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c

www.cnes.fr

Toutes les vidéosde ce vol spécial :

All the videos ofthis special flight:

http://www.cnes.fr/webmag/

Toute l'actualité du CNES au salon

du BourgetCNES news from

the Paris Air Showhttp://www.cnes.fr/

bourget2009

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Le 16 juin 2009 au salon du Bourget, Blandine, à droite, lauréate du grandconcours RTL, a vécu à bord de l’Airbus Zéro-G, 5min 30s d’impesanteur!On 16 June at the Paris Air Show, Blandine, the RTL competition winner, experienced5 minutes and 30 seconds of weightlessness on board the Airbus Zero-G.

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conditions d’impesanteur. À bord de cet Airbus, dont labase se situe à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac (Gironde),de nombreuses expériences scientifiques (fluides, chimie),médicales (neurosciences, physiologie, cardio-vasculaire),technologiques, voire pédagogiques, ont été réaliséesdepuis 1996 pour le compte du CNES, de l’Esa, de la Jaxa(Japon), du DLR allemand, etc.

La sécurité d’abordDepuis 1987, 75 campagnes ont été menées, et plus de9000 paraboles effectuées. En moyenne, six campagnessont programmées par an. Pour faire des paraboles, l’avion

alterne des manœu-vres de montéeset de descentesespacées de courtspaliers. Pendant ces paraboles qui durent quelques secondesles chercheurs font leurs expériences en impesanteur, etcela avec une certaine souplesse et à moindre coût quedans la station spatiale ou à bord d’une fusée-sonde.Pourquoi ne pas réaliser des vols ouverts au grand publicdès à présent? « L’avion est différent de l’A300 certifié pourle transport aérien. Nos manœuvres sortent des trajectoiresordinaires d’un avion de ligne. Novespace doit donc démontrerà la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) que le niveau de sécurité que nous offrons est acceptable. Avec leCentre d’essais en vol (CEV) nous constituons un dossier tech-nique et opérationnel dans ce sens. Nous devons aussi définir avec la DGAC le cadre réglementaire de ces vols, transport public, travail aérien, baptême de l’air, essais en vol?la question n’est pas encore tranchée. » Jean-François Clervoypoursuit: « Novespace n’offrira pas une expérience de casse-cou.Le passager qui monte ne prendra pas plus de risque que lorsd’un vol touristique classique! » Cependant, pour connaîtreles joies de l’impesanteur, le passager ne coupera pas d’unebonne visite médicale, similaire à celle d’un pilote privée etsignera dans la foulée une fiche d’abandon de recours encas de problème…

Un voyage en impesanteurPendant plus d’une heure et demie, il aura droit, avant demonter à bord de l’appareil, à une présentation audiovisuelledu voyage comprenant le briefing de sécurité et médical,

medical, technology or educational experimentssince 1996 for CNES, ESA, Japanese space agencyJAXA and German space agency DLR to name a few.Science experiments range from fluid mechanics tochemistry, while medical experiments investigatesuch areas as neuroscience, physiology and thecardiovascular system.

Safety firstSince 1987, 75 campaigns have been conducted andover 9,000 parabolas flown. On average, sixcampaigns are scheduled each year. A parabolicmanoeuvre consists of climbing then descendingsteeply, levelling out and then starting over again.Researchers carry out their experiments duringthese weightless periods. The A300 Zero-G is a low-cost alternative to space stations or soundingrockets and offers greater flexibility. Why not openup parabolic flight to the public straight away? “Thisaircraft differs from the A300 certified for airtransport. Our manoeuvres are not the trajectoriesnormally associated with airliners. Novespace musttherefore prove to the French civil aviationauthority DGAC1 that we offer an acceptable level

of safety. We are working with the CEV flight testcentre to put together a technical and operationalfile to achieve this. We also have to define withDGAC which regulations should cover such flights:public transport, aerial work, first flight, testflight…? This issue has not yet been resolved.”Jean-François Clervoy continues: “We’re not talkingabout daredevil flights, here. Passengers won’t runany greater risk than on a normal commercialflight.” However, before experiencing the joys ofweightlessness, candidate passengers will have topass a medical check-up similar to that for a privatepilot and will sign a form renouncing their right toappeal if a hitch occurs.

Weightless travelPassengers will spend one and a half hourswatching an audiovisual presentation of their trip,including safety and medical information, beforedonning their flight suit. And they had better be ontime. The Airbus—scheduled to be replaced in 2014by a similar aircraft—can take up to 40 passengerswho will pay €4,000 to €5,000 for a two-hourthrill-packed flight. These privileged, wealthy

passengers will be found among aviation fans, thrill-seekers, adventurers or others thirsting for newexperiences … However, emphasizes Jean-FrançoisClervoy: “CNES is looking into the possibility offunding a few flights, open to the general public, as“open days” on this flying laboratory. This type ofdiscovery flight will, for €100 to €300, give thegeneral public a glimpse of space programmes andmicrogravity. By late 2009, a first public flight couldbe sponsored by CNES as a kind of prize. TheAirbus Zero-G is a fantastic place for spaceresearch. We’re not in it for the money. This is agreat way to communicate about space, scientificresearch in microgravity, CNES and ESA. Whatbetter way to understand space than throughbodily sensations? Space still remains either virtualor reserved for a privileged few (professionalastronauts or space tourists.)”. French travel groupNouvelles Frontières has joined up with Novespaceto initiate preliminary contacts with overseeingauthorities concerning these public flights. Perhapswe shall soon find in holiday catalogues a tripskywards for a few seconds of floating happiness. K1Direction Générale de l’Aviation Civile

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qwww.novespace.frPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

puis le revêtement d’une combinaison de vol. Il sera vivement recommandé d’être à l’heure pour embarquer.L’avion, dont on prévoit le changement en 2014 par unavion similaire, pourra accueillir 40 passagers payant(4000 à 5000 €) pour un vol garanti en émotions uniquespendant 2 heures! Ces passagers passionnés se recruterontchez les fanas d’aéronautique, ou les habitués desTropiques, ou des voyages insolites à la rencontre de manchots des Kerguelen, ou encore de voyage en brise-glace, direction le pôle Nord avec ses ours polaires…Cependant, souligne J.-F. Clervoy: « Le CNES étudie la possibilité de financer quelques vols, ouverts cette fois au grandpublic, comme des journées “portes ouvertes”, de ce véritablelaboratoire volant. Ces types de vols découverte permettront augrand public pour 100 à 300 euros de connaître les programmesspatiaux et le phénomène de l’impesanteur. D’ici à la fin 2009,un premier vol public pourrait être ainsi sponsorisé par le CNES,

Le 26 mars, le congrès annuel de l’AFLYHT*s’est inscrit à la Cité de l’espace dans le cadrede l’Année mondiale de l’astronomie. Lesélèves de sept établissements ont présenté un projet pluridisciplinaire : « Mangez le ciel ».L’espace était en toile de fond de la soirée etla nutrition spatiale au menu d’une conférencequi réunissait quelque 250 professionnels del’hôtellerie et du tourisme.

NoteLa lettre g désigne l’accélération de la pesanteurterrestre. Elle vaut au sol9,8 m/s.2 C’est aussi une unité d’accélération (1 g = 9,8 m/s 2)The letter g representsthe acceleration ofEarth’s gravity. At ground level itsvalue is 9.8 m/s2. It is also used incalculations as anacceleration constant(1 g = 9.8 m/s2)

A morcé en 1994, sur l’initiative de Richard Filippiet Dominique Mériguet alors professeurs aulycée hôtelier de Souillac, le développement duprogramme de nourriture spatiale SEM est

aujourd’hui une composante reconnue dans les missions devols habités. En 1996 Cassiopée embarquait 10 kg de repasfrançais, en 1998 Pégase 20 kg et Perséus 35 kg. Pourl’anecdote, en 2007 Léopold Eyharts, parti installer le labo-ratoire Columbus, régalera l’équipage de l’ISS en amenantdes cailles rôties. Depuis 2004 ces rations, préparées parADF et les équipes du chef étoilé Alain Ducasse, respectent

Nutrition spatialeVERS DES REPAS À 2500 KCAL/JOUR

une sorte de vol récompense dans ce formidable lieu de recherchespatiale qu’est l’Airbus Zero-G. Soyons clair, nous ne faisons pasdu business, cette ouverture vers la société est un formidablemoyen de communication pour parler de l’espace, de la recherche scientifique en impesanteur, du CNES et de l’Esa.Quoi de plus concret que ce type de prestation pour appré-hender par des sensations corporelles l’espace, qui reste, soit virtuel, soit réservé à quelques-uns (spationautes professionnels ou touristes de l’espace). » Le voyagiste Nouvelles Frontières,intéressé par ces vols publics, a initié avec Novespace les premiers contacts avec les autorités de l’État. Et si ontrouvait bientôt sur catalogue ce voyage autorisé pour quelques secondes de bonheur planant… K

* AFLYHT : Association fran-çaise des lycées de l’hôtellerie et de tourisme.

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It being the International Year of Astronomy(IYA), France’s AFLYHT* hotel and tourismschool association chose the Cité de l’espacein Toulouse for its annual conference on 26March. Pupils from seven schools presenteda multidisciplinary project known as Mangezle ciel (A taste of Heaven). Space providedthe backdrop for this evening and spacenutrition was on the menu of a conferencethat brought together some 250 professionalsfrom the hotel and tourist trades.

Initiated in 1994 by Richard Filippi and DominiqueMériguet, then teachers at the hotel trade school inSouillac, the development of the SEM (Special EventMeals) space food programme is today a recognized

part of human spaceflight. In 1996, the Cassiopéecrew took with them 10 kg of French meals; in 1998,Pégase took 20 kg and Perseus 35 kg. In 2007,Léopold Eyharts—on his mission to fire up theColumbus laboratory—gave the ISS crew a real treatby bringing along some roast quail. Since 2004,these rations have been prepared by the teams ofMichelin-starred chef Alain Ducasse and pupils atAlain Ducasse Formation (ADF) to very strictspecifications. In May 2009, 640 tins are awaitingan order from astronauts or scientists.

Scientific research on metabolismBesides tasting good and giving the crew somethinga little special to enjoy, these rations—cooked insmall quantities—are unquestionably useful forscientific research on metabolism. Unlike the daily

meals, which include freeze-dried products, a wholemeal can be exploited for physiology research byadding markers. The Energy experiment funded byCNES will soon be implemented. It will use the balancedmeal rations defined by the SEM project to provideastronauts with about 2,500 Kcal per day, with 20%proteins, 30% lipids and 50% carbohydrates. Theastronauts will swallow markers (in water) beforeeating specific meals: two breakfasts, lunch and anevening meal. Scientists will collect samples overabout ten days, enabling them to measure the markersand determine the energy spent by astronauts in thelong term. SEM is a pioneering, nationwide project.Other countries have expressed their interest in thesespace nutrition programmes and wish to developsimilar studies. SEM should therefore soon bescaling new heights as it spreads its wings in Europe. K

Objective: 2,500 Kcal a daySPACE NUTRITION

des process très stricts. En mai 2009, 640 boîtes viennentd’être prépositionnées pour partir à la demande des spatio-nautes ou des scientifiques.

Des études scientifiques sur le métabolismeOutre l’aspect gustatif et événementiel, ces rations cuisinéesartisanalement et en petites quantités, présentent un intérêtindiscutable pour mener des études scientifiques sur lemétabolisme. Contrairement aux repas quotidiens établisen partie sur des produits lyophilisés, elles permettent, àpartir de repas complets, de poser des marqueurs et demettre en place des études de physiologie. L’expérienceEnergy va prochainement être mise en œuvre. Financéepar le CNES, elle utilisera les rations équilibrées des repasdéfinis par le projet SEM pour apporter environ 2500Kcal/jour aux astronautes avec une répartition de 20 % enprotéines, 30 % en lipides et 50 % en glucides. À partird’une prise complémentaire de marqueurs définis (dans del’eau), deux petits déjeuners, un déjeuner et un dîner spé-cifiques, les scientifiques vont pouvoir recueillir des échan-tillons pendant une dizaine de jours sur lesquels ils pourrontdoser ces marqueurs et déterminer la dépense énergétiquedes spationautes sur le long terme.Développé à l’échelle de la France, le projet SEM a faitoffice de pionnier. D’autres pays expriment leur intérêtpour ces programmes de nutrition spatiale et souhaitentdévelopper des études similaires. SEM devrait donc prendre une nouvelle dimension en s’inscrivant dans unchamp européen élargi. K

“The balanced meal rations provide astronauts with 20% proteins,30% lipids and 50% carbohydrates.”

LES RATIOS DE CHAQUE REPAS SONT ÉQUILIBRÉSSUR LA BASE DE 20 % EN PROTÉINES, 30 % EN LIPIDES, 50 % EN GLUCIDES. ”“

GG Depuis deux ans l’exposition itinérante « Avenir de la Terre, les dés sont-ils jetés? » fait le tour de France. Ici à Strasbourg, en octobre dernier.The travelling exhibition “Earth’s future: is the die cast?” has been touringFrance for the last two years. Here it is in Strasbourg last October.

* AssociationFrançaise des LYcées

de l’Hôtellerie et deTourisme

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PlanetObserverLA TERRE, LA VRAIE!Depuis vingt ans, la société PlanetObserver fait son chemin entre art et technologie. Son cœur de métier, c’est « La Terre vue de satellite », aussi vraie que nature. La qualitéexceptionnelle de sa colorimétrie est devenuela meilleure image de marque de la PME.

«N ous fournissons “La Terre vue de satellite” auxprofessionnels, aux parcs scientifiques, auxcollectivités, aux médias, aux entreprises etadministrations », dit Laurent Masselot,

président fondateur de PlanetObserver, une mission qu’ilaccomplit avec la manière! Ce volcanologue de formationa eu le déclic à l’île de la Réunion, devant des reliefs excep-tionnels, platement rendus sur cartes! Il a cherché le palliatifscientifique aux délavés des planisphères et l’image satellites’est imposée à lui. En 1989, il crée PlanetObserver.Landsat 5 et 7 fournissent la matière, PlanetObserverconstruit les outils et les exploite.Basée à Clermont-Ferrand, la société vient de finaliser la base de données satellitaires « Terra Cognita ». C’est lapremière mosaïque au monde de ce niveau esthétique,géo-référencée et ortho-rectifiée de l’ensemble des terres

La CartImage,Une autre façon de voir la Terre

En phase avec son temps et avec les technologiesnouvelles, PlanetObserver vient de créer unconcept nouveau, la CartImage, un hybride entre

carte topographique et cliché image. En retraitant l’imaged’un territoire déterminé (Europe, pays, ville) extrait desa base de données, elle crée un nouveau visuel surlequel pourront venir s’inscrire, entre autres, des tracésroutiers. Le fond pixélisé restitue toutes les caractéris-tiques naturelles du territoire choisi. CartImage ouvrela voie à des applications nouvelles via le réseauInternet, la navigation GPS ou la navigation 3D entemps réel. Déjà, elles ont fait leur chemin: Michelin lesa choisies pour réactualiser et rendre plus réalistes sescartes routières et France 2 les a adoptées en fondd’écran pour ses rubriques météo.

CARTIMAGE

A new way of looking at EarthKeeping pace with new technologies andgearing its products to current needs,PlanetObserver has just come up with a newconcept. The “CartImage” is a hybrid betweena topographic map and an image. Byreprocessing the image of a given territory(Europe, a country or a town) extracted fromits database, CartImage creates a new visualmedium on which other features can beoverlaid, like road networks for example. Thepixelized base renders all the naturalcharacteristics of the chosen area. CartImagespave the way for new Internet, GPS navigationand real-time 3D navigation applications. Theyhave already made headway: Michelin haschosen them to update and make its roadmapsmore realistic, and French television channelFrance 2 uses them as the backdrop for itsweather forecasts.

u LILIANE FEUILLERAC pour le / for CNES

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For the past 20 years, SME PlanetObserverhas been blazing a path between art andtechnology. Its core offer is a true-to-life“satellite’s view of Earth”. The exceptionalquality of its natural-colour satellite imageryis what has made the company’s own image.

“We provide satellite views of Earth to professionals,science parks, local authorities, the media, companiesand government agencies,” says Laurent Masselot,chairman and founder of PlanetObserver—a missionit fulfils to perfection. A trained volcanologist,Masselot was goaded into action during a visit toRéunion, where truly exceptional relief had beenrendered as a flat map. He sought a scientific remedyand found what he was seeking in satellite imagery.He founded PlanetObserver in 1989. Landsat 5 and7 provide the raw material, and PlanetObserverdevelops and runs image exploitation tools.

Based in Clermont-Ferrand, the company has justcompleted the “Terra Cognita” satellite database. Thisis the first georeferenced, orthorectified mosaic inthe world of all land surfaces to achieve such a highstandard of beauty. And we’re proud to announce thatit’s French. “Our goal is to give Earth imagery back itstrue colours,” explains Masselot, who heads a team ofmaths specialists, graphic designers and geographersto conduct the key steps of geometric correction,mosaicking and then colour processing. Next comesthe gigantic task of harmonizing the 8,600 raw satelliteimages, totalling over four terabytes (4,000 gigabytes).This last step—removing joins due to the differentdates the images were taken—takes 80,000 hours,50% of the total time, and is where the companyreally excels. “We chose our business model—an SMEof 10 people—and technical maturity. We havecreated something that didn’t previously exist, isFrench, evolvable and brings in revenue from all overthe world,” proudly concludes the company’s founder.

Where there’s an event, there’sPlanetObserverPlanetObserver’s visually striking colour images,allying beauty and quality, are opening up newavenues for the company, which is currently involvedin a touring exhibition called “Earth’s future: is thedie cast?” PlanetObserver co-produced the exhibition,initiated by the French Senate, with Vulcania andother partners, including CNES. Travelling throughoutFrance for the past two years, it has proven a hitwith the public. Another PlanetObserver applicationfor the general public is to provide original mediafor educational events. From printed floor maps toprintouts on giant tarpaulins, you create the eventand PlanetObserver will take care of the visuals.This kind of stagesetting activity is a growing successbecause the company knows no bounds. Its currentmap library could be used to produce a planisphereof 50 contiguous hectares (500,000 sq m).K

Earth as you’ve never seen itPLANETOBSERVER

ArchéologieAFFLEUREMENTSDE LA MÉMOIREPlus de 6200 ans avant que ne décollent les premières fusées Soyouz, le site de la Malmanoury abritait déjà des précurseurs…dans l’art de la céramique. Voilà ce qui ressortdu rapport définitif des fouilles préventives de2005 récemment publié sur le site de l’Inrap.

u SARAH DRUET-LAMY pour le / for CNES

émergées de la planète vues de satellite… Et c’est un produit français! « Notre objectif est de redonner leurs vraiescouleurs aux images de la Terre », précise le chef d’entreprisequi a, pour l’occasion, « marié dans son équipe, des matheux,des graphistes et des géographes », afin de conduire les étapesclés: correction géométrique, mosaïque, traitement descouleurs. Puis, tâche titanesque: harmoniser entre elles les8600 images satellite brutes, dont le poids total est de plusde 4 téraoctets (4000 gigas). Cette dernière étape (sup-primer les sutures dues aux différences de dates de prisesde vue) représente à elle seule 80000 heures (50 % dutemps total du programme), elle fonde son expertise prin-cipale, reconnue dans le monde entier. « On a choisi notremodèle économique, celui de la taille modeste (10 personnes) et de la maîtrise technique. Nous avons créé un contenu quin’existait pas pour arriver à un produit français, ouvert à l’évolution et qui génère des revenus dans le monde entier »,conclut avec fierté Laurent Masselot.

Au cœur de l’événementielCette union réussie entre topographie et esthétique élargitles horizons de PlanetObserver. Créée à l’initiative duSénat, coréalisée avec Vulcania et plusieurs partenairesdont le CNES, l’exposition itinérante « Avenir de la Terre,les dés sont-ils jetés? » connaît un incontestable succèspublic. Depuis deux ans, elle fait le tour de France.Toujours dans les applications grand public, cette PMEfournit des supports originaux aux manifestations à vocationpédagogique. Sols scénarisés, impressions sur bâches géantes… créez l’événementiel, PlanetObserver s’occupedu visuel ! Cette scénarisation connaît un succès gran-dissant car la société n’a pas de frontières. À ce jour, sa« cartothèque » permettrait de réaliser un planisphère de50 hectares d’un seul tenant! (500000 m2). K

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/ 37JUILLET 2009 cnesmmaagg

Society société J

S ur le site de Soyouz, les chantiers du futur offrentd’exceptionnelles occasions d’éclairer le passé.Souvenons-nous. Tout commence en 2005 par ladécouverte de vestiges amérindiens sur le site dit

Eva 2 de la Malmanoury, à l’emplacement même de l’actuelchantier Soyouz (cf. CNES Mag n° 28). En deux mois defouilles préventives entreprises dans le cadre de la régle-mentation sur la sauvegarde du patrimoine, les archéolo-gues de l’Institut national de recherches archéologiquespréventives chargés du projet exhument deux strates super-posées de deux époques différentes: une première datantdu XIXe siècle, avec ses sépultures et ses objets rituels, et uneseconde, mystérieuse, qui paraît dater de 1200 ans avantJésus-Christ. Cependant, les chercheurs restent intriguéspar les données recueillies dans cette dernière strate: quelle

est la fonction des amas de quartz retrouvés surle sol? À quelle époque les occupants de ce sitepréhistorique ont-il réellement vécu ? Après analyse et datation au carbone 14, les réponsesne manquent pas de surprendre. Certes, l’étudede l’emplacement des énigmatiques amas quart-ziques a corroboré les premières hypothèses desarchéologues: comme les scientifiques l’avaientsuggéré d’emblée, il s’agirait bien de structuresde fours de cuisson. Mais la date d’occupationsupposée, elle, a dû être revue… de quelques milliers d’années. « Nous sommes désormais sûrsque la strate la plus profonde date de 4200 ansavant J.-C. », précise Martijn Van den Bel, responsable scientifique de la mission. Une révé-lation d’importance, qui confère à Eva 2 le statut de « premier site proto-céramique amérindien de Guyane », renchéritSylvie Jérémie, adjointe scientifique et technique de l’Inrappour les DOM: « Le fait que nous ayons trouvé des fragmentsde poteries sur un site aussi ancien tendrait à prouver que sesoccupants ont commencé à utiliser la céramique 2000 ans plustôt que ce qu’on savait jusqu’alors. » Exemplaire sur le terrainde la connaissance archéologique, le chantier l’est aussi surle plan de la méthodologie scientifique. Pour s’adapter auxcontraintes calendaires spécifiques à ces fouilles, les chercheurs ont mis en œuvre une stratégie opératoire particulièrement adaptée au sol sableux du littoral guyanais.Utilisé efficacement au cours de fouilles archéologiques dejanvier 2009 à Saint-Laurent-du-Maroni, ce mode opératoire pourrait inspirer des opérations similaires enGuyane. Et pour cause: dans le sillage de ce chantier, destravaux collaboratifs intégrés au programme Amazonie 2,impulsé par le CNRS, devraient continuer à approfondirnos connaissances sur l’activité des premiers occupants de la Guyane. K

Over 6,200 years before the first Soyuzrockets lifted off, Malmanoury hosted otherprecursors … in ceramics. So reveals thefinal report on the preventive digs of 2005,recently published on INRAP’s1 preventivearchaeology website.

Though the Soyuz construction site is resolutelyforward-looking, it has provided exceptionalopportunities to investigate the past. Everythingbegan back in 2005 when Amerindian vestiges werefound at the EVA2 Malmanoury site currently beingprepared to accommodate Soyuz (see CNESMAG n°28). In two months of preventive digs, in line withrules on safeguarding heritage, archaeologists fromINRAP, the French national institute for preventivearchaeological research in charge of the digs,exposed two superposed strata dating back to two

periods: one from the 19th century, which revealedtombs and ritual objects, and a much older,mysterious layer which appeared to date back to1200 BC. However, researchers were intrigued bythe discoveries in this layer: what was the purposeof the piles of quartz found on the ground? Whendid the occupants of this prehistoric site really live?The answers after analysis and radiocarbon datingwere surprising. An investigation into the location ofthe puzzling quartz piles corroboratedarchaeologists’ initial hunches: as the scientists hadalready suggested, the quartz structures were usedas ovens. The presumed date of occupation,however, had to be revised … by a few thousandyears. “We are now sure that the deepest stratumgoes back to 4,200 years BC,” says Martijn vanden Bel, mission science manager. This is animportant revelation, as it makes EVA2 “the firstAmerindian proto-ceramic site in French Guiana,”

adds Sylvie Jérémie, INRAP’s deputy science andtechnology manager for French overseas territories:“The fact that we have found fragments of potteryat such an ancient site tends to prove that itsoccupants began using ceramics 2,000 yearsearlier than previous evidence suggested.” The siteis exceptional not only as regards archaeologicalfindings, but also scientific methodology. To fit inwith scheduling constraints, researchers applied anoperating strategy geared to the sandy soil of theGuianese coastline. This method proved usefulduring archaeological digs at Saint-Laurent-du-Maroni in January 2009 and could inspire similaroperations in French Guiana. And not withoutreason, for following on from these digs,collaborative work for the Amazonie 2 programmedriven by CNRS, the French national scientificresearch centre, should continue to reveal moreabout the lives of French Guiana’s first occupants.K

Unearthing the pastARCHAEOLOGY

GGFouilles archéologi-ques menées sur lechantier du futursite de lancementSoyouz au CSG.Archaeological digson the site of thefuture Soyuz launchcomplex at the CSG.

FFTrois anciens sitesamérindiens et unsite de contactentre l’Ancien et leNouveau Mondeont été découverts.Archaeologists dis-covered threeancient Amerindiansites and an OldWorld-New Worldcontact site.

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38 / cnesmmaagg JUILLET 2009

ERATVJ dossier Special report

À la découverte de la GuyanePERSONNE NE VOUS CROIRA!

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/ 39JUILLET 2009 cnesmmaagg

Discovering FrenchGuianaThe French overseas départementof French Guiana is home to Europe’sspaceport in Kourou, a toweringfacility rising skywards against thevast green backdrop of the Amazonforest. Such is the renown of the GuianaSpace Centre that it accounts for one-third of the region’s visitors. Butthe launch base is not the only thing to marvel at in a country where eco-tourism is really starting to take off.

BEAUTY BEYOND BELIEF

Guyane… un mot qui rimeavec liane, savane, iguane,pagne, et aussi avec Ariane!À la lisière de l'Amazonie, ce département françaisd'outre-mer abrite en son sein le port spatial de l'Europe, étonnanteplateforme industrielle dansun gigantesque écrin deverdure. Une renomméetelle que le Centre spatialguyanais accueille à lui seulun tiers des visiteurs depassage dans la région.C'est bien souvent unémerveillement de plus surdes parcours résolumentteintés de tourisme vert, la couleur locale ! Suivez le guide…

u Dossier rédigé par / Special report by SARAH DRUET- LAMY pour le / for CNES

e la Guyane

www.cnes.fr www.cnes-csg.fr

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Jdossier Special report

40 / cnesmmaagg JUILLET 2009

Guyane aux mille visagesEnvie d’aventure, de dépaysement, de rencontres uniques ? Et si vous vous laissiez tenter par la Guyane ? Entre fleuve et forêt, innovation et tradition, aventure et culture, le département auxmille visages saura vous toucher en plein cœur. Loin des clichés de « l’enfer vert », des professionnelsdu tourisme de plus en plus organisés y développent depuis quelques années, avec le soutien duCNES, une offre foisonnante et conviviale. Tour d’horizon d’un paysage touristique dont la richessenaturelle, culturelle et humaine ne manquera pas de vous surprendre.

Vue du ciel, elle ressemble à un océanmoutonnant de verdure. Énigmatique,parée de luxuriance et de lumière, caresséepar les puissants fleuves qui chaloupententre ses arbres colossaux, elle offre auxregards son exubérance nue. À la sortiede l’aéroport de Rochambeau, bercé par

la douce sérénité des alizés, on se laisse d’emblée séduirepar le sourire des passants, au point d’en oublier les récitshorrifiques dont est entourée la destination. À l’horizon, ilest vrai, nulle créature hostile prête à fondre sur sa proie…Faut-il le dire? Pour « survivre » à la Guyane, nul besoin dese munir d’une machette, d’un manuel de survie et d’unaccoutrement digne d’Indiana Jones! N’en déplaise auxamateurs de légendes cauchemardesques, vous aurez à

peu près autant de chance de subir les assauts de la fauneguyanaise que de vous faire mordre par une chauve-sourisen plein Toulouse. Non, du reste, que la richesse de la bio-diversité guyanaise soit un mythe. Mais, ici, cachés par llavégétation, singes, paresseux et jaguars ne se dévoilentqu’aux regards de qui les observe. Pareille aux femmesmasquées qui promènent leurs atours chatoyants à lapériode de carnaval, la Guyane sait cultiver son secret pourmieux dévoiler à sa guise ses multiples visages. Terre denature, où l’écotourisme et le tourisme scientifique le pluspointu prennent leurs marques, elle sait satisfaire toutes les envies de découverte, de la promenade familiale à l’ex-pédition au long cours. Terre d’évasion, où les sentiers de lamémoire jalonnés de vestiges patrimoniaux côtoient lesinstallations ultramodernes du Centre spatial guyanais, elle

EEPuissants,

tumultueux etprodigues, les

fleuves innervent laGuyane tout

entière. Fidèles àleur mode de vie

traditionnel, leshommes qui viventdans les communes

isolées situées surleurs rives y puisent

l’essentiel : ils ypêchent, s’y

baignent, y laventleurs effets

personnels… Rivers course

powerfully andplentifully

throughout FrenchGuiana. The peoplewho live in remotecommunities alongtheir banks remain

faithful to atraditional way of

life, relying on theirwaters to fish, bathe

and wash theirchattels.

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Special report dossier J

If you’re looking for adventure, newhorizons and new encounters,French Guiana could be the placefor you. Offering rivers and forests,innovation and traditions,adventure and culture, the region ofa thousand faces will conquer yourheart. Far from the clichés depictingit as a “green hell”, travel firms areorganizing and developing a richand attractive range of tourpackages, aided by CNES. Thisspecial report takes a tour ofFrench Guiana’s surprising natural,cultural and human riches.

The thousand faces ofFrench Guiana

est aussi un creuset multiculturel, riche de métissages, irrigué par les traditions séculaires de peuples fidèles à leurmode de vie traditionnel. Autant d’attraits qui ne laissentplus les touristes indifférents. Venus pour affaires, pourrendre visite à des proches ou découvrir le pays, ils sont deplus en plus nombreux à explorer les multiples optionsoffertes par les prestataires locaux. À commencer par laclientèle spatiale, qui représente près de 35 % des flux tou-ristiques observés par l’Insee en 2007 (voir encadré). De fait, le spatial tient une place spéciale dans le paysagetouristique guyanais. En charge des deux premiers sites lesplus visités de Guyane, le CNES est largement partie prenante dans le dispositif touristique, comme le rappelleJoël Barre, le directeur du Centre spatial guyanais: « Nousdisposons de deux sites touristiques majeurs. Avec le CSG, nousgérons le site industriel le plus visité de Guyane. Avec les îles du Salut, nous sommes propriétaires du site le plus fréquenté dudépartement, que nous nous employons à conserver, à valoriseret à faire connaître, notamment au travers de l’action de l’Association pour gérer l’architecture et le musée des Îles duSalut (Agamis) dans laquelle nous sommes impliqués avec le Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. »

Le Centre spatial guyanais pour le tourismeÀ ce titre, le CNES entend accompagner la dynamiqueascendante de la filière touristique en s’impliquant activement dans sa promotion et son développement.Administrateur du Comité du tourisme de la Guyane, leCSG participe à l’orientation stratégique et au financementde ses actions de promotion touristique. Outre sa présence

Seen from above, French Guianaresembles a rolling sea of green.Enigmatic, luxuriant and bathed in light,lapped by powerful rivers windingbetween huge trees, its bare exuberanceis plain for all to see. LeavingRochambeau airport, with the pleasantbreeze of the tradewinds on your face,the smiling passers-by immediately makeyou feel at home. All those horror storiesyou’ve heard are soon far from yourmind, and not a hostile creature in sight…To survive in French Guiana, you won’tneed a machete, a survival guide orIndiana Jones get-up. Forget all thosenightmarish legends: you have as muchchance of suffering the onslaughts ofFrench Guiana’s wildlife as being bitten

by a bat in Toulouse.Not that French Guiana’s rich biodiversityis a myth. It’s just that the monkeys,sloths and jaguars in the forest onlyreveal themselves to the keen observer.Like the masked women who parade theirglittering apparel during carnival week,French Guiana knows how to cultivate itssecrets, revealing its many faces as itsees fit. This land where nature is pre-eminent, where eco-tourism and topflightscience tourism are starting to take hold,satisfies your thirst for new discoveries,whether you’re looking for walks with thefamily or long-haul expeditions. A landwhere you can get away from it all,where the vestiges of heritage standalongside the ultramodern facilities of theGuiana Space Centre (CSG), it is also amulticultural melting pot fuelled by thesecular traditions of peoples faithful totheir traditional way of life.With so much to offer, French Guiana isattracting increasing numbers of visitors,on business, to see family and friends orto take advantage of the many optionsfrom local providers. Starting with thespace clientele, which accounted fornearly 35% of tourist numbers in 2007according to INSEE, France’s nationalinstitute of statistics and economicstudies (see box). This is because spaceholds a special place in French Guiana’stourist industry. And CNES is closelyinvolved, as the CSG’s director Joël Barreexplains: “We are in charge of two majortourist sites. The CSG is the most visitedindustrial facility in French Guiana. Andthe Îles du Salut, which we own, are themost popular destination in the country.c

Face à la mer se dresse, majestueux, l’ancien sémaphore de Kourou: la tour Dreyfus.The Dreyfus Tower, Kourou’s ancient semaphore, majestically faces the ocean.

c

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Jdossier Special report

42 / cnesmmaagg JUILLET 2009

Le tourisme guyanais, paré pour le décollage

Selon l’Insee, 2008 a été l’année du record de taux d’occupation des hôtels guyanais avec un taux de remplissage de 58,6 %, en progression de douze points depuis 2004. En hausse de 15 % de

2005 à 2007, le nombre de visiteurs suit une courbe ascendante depuiscinq ans. Une évolution positive que nourrit notamment l’activité soute-nue de quelques sites prisés. Pour 2008 comme pour 2007, les îles duSalut arrivent en première position des sites les plus fréquentés avecleurs 49357 visiteurs, suivies du Centre spatial guyanais qui accueille32500 visiteurs, sans compter les 9570 invités aux lancements d’Ariane etles 16700 visiteurs du musée de l’Espace. Au regard des chiffres publiéspar l’Insee en 2007, sur les 108800 touristes comptabilisés, 34,6 % appar-tiennent à la clientèle spatiale. Si près de la moitié des touristes séjournenten Guyane pour des raisons professionnelles, le tourisme affinitaire et letourisme de découverte représentent près de 40 % des flux. En hausse de 22 % par rapport à 2005, le tourisme de découverte aura pu profiterde la diversification de l’offre entreprise par les professionnels locaux.

Une offre diversifiéeMobilisant 2 178 salariés, l’offre touristique en Guyane compteaujourd’hui 85 hébergements (dont 30 gîtes de France labellisés) et 283restaurants répartis sur tout le territoire. À disposition des touristes, 273centres de loisir ou centres de gestion du patrimoine naturel, culturel etsportif proposent un large éventail d’activités: visite des points d’intérêtde la région, trekking, observation de la faune, randonnées en quad,accrobranche, pêche sportive, activités nautiques ou même ULM…

Des sites à visiter…Représentée par plus de 30 voyagistes métropolitains et 11 réceptifslocaux, la Guyane est aussi présente sur la Toile. Après deux campagnesde promotion traditionnelles déployées en 2001 et en 2006 avec le soutien financier du CNES, le Comité du tourisme Guyanais (CTG) a faitle choix du e-marketing pour développer l’image de la destination.« Avec l’inauguration de notre site en avril dernier et l’installation de bor-nes interactives à l’aéroport de Rochambeau et dans le hall du CTG àCayenne, premières déclinaisons de la stratégie e-marketing qui seramise en œuvre, nous espérons donner une impulsion décisive au tourisme guyanais », précise Éric Madeleine, responsable du serviceobservatoire et prospective au CTG.

à toutes les manifestations visant à valoriser la destinationGuyane, du salon du tourisme annuel de Matoury à lafoire de Paris, le CSG n’hésite pas à s’investir dans tous lesévénements culturels ou sportifs dont la portée est suscep-tible de mettre en valeur l’image du département. Il en va ainsi d’événements médiatiques comme la transat-lantique en solitaire Bouvet Rames Guyane, à laquelle il acontribué financièrement à hauteur de 150000 euros, sanscompter la mise à disposition des balises Argos aux concur-rents. Ainsi également d’événements culturels à vocationtouristique comme le carnaval guyanais, soutenu non seulement à Kourou, mais aussi à Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne et Sinnamary, au travers de conventionspassées avec plus de 70 % des municipalités de Guyane. De fait, mû par sa vision d’avenir pour la Guyane, le CNESconcourt au mouvement de diversification de son offre

touristique. Au titre des programmes opérationnels et descontrats de projet État-région, gérés par la MissionGuyane, dont le responsable est Pierre Zammit, il accom-pagne financièrement la création de projets écotouris-tiques susceptibles de contribuer au développement durablede la filière. De la construction d’un écolodge flottant surles marais de Kaw à l’installation aux abords de Kourou ducentre amérindien Kalawachi en passant par la réhabili-tation de maisons créoles à Cayenne, il n’hésite pas àencourager l’initiative locale. « Plus globalement, dès lorsqu’un porteur de projet assume une initiative touristique compa-tible avec l’image du spatial en Guyane, nous sommes prêts à le soutenir. Avec un objectif principal : contribuer à la croissance d’une filière porteuse, susceptible de générer une activité pérenne et de dynamiser à terme toute l’économie guyanaise », conclut Joël Barre. K

GGColorés et chaleureux,

traversés de parfums exotiques, les marchés

guyanais sont à l’image dudépartement: riches en

saveurs diverses. Ici celuide Saint-Laurent.

The warmth, bright coloursand exotic fragrances ofFrench Guiana’s markets

echo its diversity. Here, themarket in Saint-Laurent.

EEBordée de maisons créolesau charme coloré, l’avenue

du Général-de-Gaulle,principale artère

cayennaise, sait s’animerau gré des nombreuses

manifestations festives quiponctuent la vie du

département.Lined with its colourful

creole houses, the Avenuedu Général de Gaulle isCayenne’s main artery,

coming to life during themany festive events on

French Guiana’s calendar.

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We are striving to preserve, exploit andpromote the islands, in particularthrough Agamis, an associationdedicated to managing buildings and themuseum there, in which we are involvedwith the coastal and lakesideconservancy.”

Guiana Space Centre boostingtourismIn this respect, CNES intends to continuesupporting the burgeoning tourismindustry. As an administrator on theFrench Guiana tourist board, the CSG ishelping to define strategies and providingfunding for actions to promote tourism.Besides being present at promotionalevents, from the yearly tourism show inMatoury to the Paris fair, the CSG is everwilling to get involved with cultural andsporting events likely to boost theregion’s image. It also takes part inheadline events like the Bouvet RamesGuyane solo transatlantic rowing race, forwhich it provided €150,000 insponsorship and Argos transmitters forthe competitors. And it aids tourist-oriented cultural events like the FrenchGuiana carnival, not only in Kourou butalso in Saint-Laurent du Maroni, Cayenneand Sinnamary under agreements signedwith more than 70% of towns and citiesacross the country. Driven by its vision ofthe future for French Guiana, CNES ishelping the country to diversify itstourism offering. As part of theoperational programmes and thegovernment-regional developmentcontract managed by the Guiana Missionunder Pierre Zammit, it is funding newsustainable eco-tourism projects. Fromthe construction of a floating eco-lodgeon the Kaw marshes to the KalawachiAmerindian centre near Kourou or therestoration of traditional creole houses inCayenne, it is keen to encourage localinitiatives. “Broadly speaking, wheneversomeone comes to us with a tourismproject in tune with the image of FrenchGuiana’s space industry, we are ready tosupport them. Our chief aim is to nurturea promising sector likely to sustain jobsand boost French Guiana’s economy inthe long term,” concludes Joël Barre. K

“Their dugout sporting the typically brightcolours of traditional ‘tembé’ art, theseyoung Businenge slip proudly along thesurface of the dark waters of the MaroniRiver, the natural border between FrenchGuiana and Suriname.”

ARBORANT LES COULEURSVIVES, TYPIQUES DE L’ART TRADITIONNEL TEMBÉ, LA PIROGUE DE CES JEUNESBUSINENGES GLISSE FIÈREMENTSUR LES EAUX SOMBRES DUFLEUVE MARONI, FRONTIÈRENATURELLE ENTRE LE SURINAMEET LA GUYANE. ”

“Special report dossier J

qPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

www.guyanevoyages.com/la centrale de réservation touristique en ligne de Guyane.central on-line booking site for French Guiana.www.tourisme-guyane.com/le site du Comité du tourisme de la Guyane, avec notamment un annuaire des différents prestataires de service.the French Guiana tourist board website, which has a directory of service providers.www.ot-saintlaurentdumaroni.fr/site de l’office de tourisme de Saint-Laurent-du-Maroni.Saint-Laurent du Maroni tourist office website.

Tourism ready for take-off in French GuianaAccording to INSEE, France’s national institute of statistics and economic studies, 2008 was a record year forFrench Guiana’s hotels, which were 58.6% full, up 12% since 2004. And the number of visitors is also on an upwardcurve over the last five years, increasing by 15% from 2005 to 2007. This positive trend is driving sustained activityat several popular tourist spots. In 2008 and 2007, the Îles du Salut came top with 49,357 visitors, followed by theGuiana Space Centre with 32,500, not including the 9,570 guests at Ariane launches and 16,700 people coming throughthe doors of the Space Museum. INSEE’s figures for 2007 show that 34.6% of the 108,800 tourists visiting FrenchGuiana work in the space sector. While nearly half of all tourists come on work-related trips, leisure and adventureholidays account for about 40%. Up 22% on 2005, adventure holidays have benefited from local professionals’efforts to diversify their offering.

A diverse offeringWith 2,178 employees, French Guiana’s tourist industry today offers 85 accommodation options (including 30 approvedby Gîtes de France) and 283 restaurants across the region. Tourists can choose from 273 leisure centres and natural,cultural and sporting heritage centres with a broad range of activities including visits to the region’s high spots,trekking, wildlife observation, quad trails, woodland adventure parks, game fishing, water sports and microlighting.

Places to seeWith more than 30 travel firms in metropolitan France and 11 local agencies, French Guiana is also present on theWeb. Following two traditional promotion campaigns in 2001 and 2006 with funding from CNES, the French Guianatourist board (CTG) has chosen to pursue an e-marketing strategy. “With the roll-out of our new website last Apriland the interactive terminals at Rochambeau airport and the CTG in Cayenne to spearhead our e-marketingstrategy, we are hoping to give a decisive boost to tourism in French Guiana,” says Eric Madeleine, who heads the CTG’s monitoring and planning department.

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TOURISME INDUSTRIEL

Un peu plusprès des étoilesVivre l’émotion vibrante d’un décollage en directd’Ariane 5, suivre l’évolution de la fusée au-dessusde la forêt primaire de Guyane, revivre l’épopéefabuleuse de la conquête spatiale ou s’immergerau cœur des installations de lancement… autantd’expériences uniques que le Centre spatialguyanais propose quotidiennement à ses visiteurs.Du lanceur aux étoiles, le deuxième site le plusvisité de Guyane vous fera découvrir toute lamagie du spatial sur fond de forêt amazonienne.

Avec ses 32500 visiteurs par an et ses 9570invités aux lancements, le Centre spatialguyanais s’impose comme le premier sitetouristique industriel de Guyane, loindevant les autres sites de ce secteurcomme la rhumerie Saint-Maurice ou la

savonnerie de Mana. Et pour cause: approcher les instal-lations de lancement d’Ariane 5, voir le prestigieux lanceureuropéen s’élancer en plein ciel dans un rai de lumièresont autant d’expériences inoubliables. Le directeur duCSG lui-même ne se rappelle jamais son premier lan-cement sans émoi: « J’ai assisté à mon premier lancement en1988. Quand on connaît l’enjeu, le travail que représente un lancement, on ne peut qu’être ému. Ce fut un moment très par-ticulier. » Une expérience unique que tout amateur munid’une invitation peut vivre en assistant à l’envol d’Ariane

Dès ledébut

de la visite, c’estl’immersion aucœur des ensemblesde lancementAriane avec uneescale au pied de lazone de lancementd’Ariane 4.The visit starts at thefoot of the Ariane 4launch complex.

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Special report dossier J

With 32,500 yearly visitors and 9,570launch guests, the Guiana Space Centre(CSG) is the country’s premier industrialfacility for tourists, some way ahead ofthe rum distillery in Saint-Maurice or thesoap factory in Mana. This is no surprise:seeing the Ariane 5 launch base up close

Feeling the thrill of an Ariane 5launch and then watching it climbabove the primary Amazon forest,reliving the fabulous spaceadventure or seeing inside thelaunch facilities are just some of theunique experiences the GuianaSpace Centre offers visitors everyday. From its launchers to the stars,the second most visited site inFrench Guiana will give you a tasteof the magic of space.

A little closer to the stars

depuis un des points d’observation rapprochés mis à dispo-sition par le CNES. À ceux qui ne pourraient être présentsà temps pour profiter de cette rencontre fugace avec labelle Ariane, le centre spatial propose de pénétrer au cœurde l’aventure spatiale en Europe et dans le monde autravers d’une visite du musée de l’Espace ou de ses instal-lations. Dans le musée, c’est toute l’épopée spatiale qui sevoit en effet revisitée au travers de modules sur les énigmesde la création de l’Univers, les premiers pas de l’hommedans l’espace, ou les applications satellitaires. Lieu dedécouverte scientifique et technique majeur, le musée de l’Espace est également le point de rendez-vous pour les visites gratuites des installations de lancement proposées aupublic du lundi au vendredi sur simple réservation.Soucieux de donner à voir à ses hôtes toute la dimensionde ses installations colossales, le CSG a récemmentrenouvelé son circuit pour leur permettre de descendre entoute sécurité au pied des zones de lancement Ariane 4et Ariane 5 et leur offrir une vue imprenable sur le chantier du lanceur Vega. Muni d’une pièce d’identité encours de validité, vous franchirez donc l’enceinte de la base spatiale en bus climatisé pour une incursion de deux heures sur les lieux où se préparent les futurs succèsd’Ariane 5, au moment même où se tiennent les opérationsliées à la préparation des satellites et du lanceur européen. K

and watching Europe’s prestigiouslauncher as it soars skywards in a blazeof light is an unforgettable experience.Even the CSG’s director Joël Barre stillfeels a quiver of emotion when he recallshis first launch: “I attended a launch forthe first time in 1988. When you knowthe stakes riding on every launch and thework that goes into it, you can’t help butbe moved. It was a very special momentfor me.” And it’s an experience thatanyone can enjoy with an invitation towatch an Ariane launch from one of thepublic viewing points provided by CNES. If you can’t make it to a launch, the spacecentre takes you behind the scenes of thespace adventure in Europe and aroundthe world, with a visit to the spacemuseum or the launch facilities. The museum lets you relive the spaceadventure through features on theformation of the Universe, humankind’sfirst steps on the Moon or satelliteapplications. Besides the opportunity tolearn new things about science andengineering, the space museum is alsothe rallying point for free tours of thelaunch facilities, which you can bookfrom Monday to Friday. To enable visitorsto appreciate the true scale of these hugefacilities, the CSG has reorganized thetour circuit so they can safely approachthe Ariane 4 and Ariane 5 launch pads, aswell as offering a superb view overlookingthe future Vega launch pad underconstruction. All you need is some formof valid ID to enter the space centre for atwo-hour tour in an air-conditioned coachof the base, where Ariane 5 and its satellitepayloads are readied for launch. K

Après un détour par le bâtiment blindé d’Ariane 5, le centre de lancement 3, les visiteurs sontconduits au pied de l’impressionnant pas de tir d’Ariane 5. Munis de casques, ils sont alors

accompagnés par leur guide au pied d’un carneau, immense excavation sur l’aire de lancement servant à canaliserle jet puissant des gaz brûlés générés lors du décollage.After a quick detour to see the shielded ELA 3 Ariane 5 building, visitors arrive at the foot of the massive Ariane 5launch pad. Donning safety helmets, they are then taken to see the huge flame trench where the gases burnt duringa launch are channelled.

À la fin de la visite, les visiteurs gravissent les marches du bâtiment Jupiter, véritable tour de contrôle du CSG pendant les lancements. Dans la salle VIP Jupiter 2 seront évoqués les enjeux des nouveaux

programmes Soyouz et Vega, l’engagement du CSG dans l’économie guyanaise et son souci de limiter l’impactde l’activité spatiale sur l’environnement.At the end of the tour, visitors climb the steps to the launch control tower in the Jupiter building. In the Jupiter 2 VIProom, they learn about the challenges of the new Soyuz and Vega programmes and how the CSG is working tosupport French Guiana’s economy and limit the environmental impacts of operations at the base.

Entre maquetteset expositions,

le musée de l’espacedéroule l’histoire de l’Univers et de sa conquête spatialepar l’homme.The mock-ups andexhibitions in the spacemuseum chronicle thehistory of the Universeand the human spaceadventure.

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Jdossier Special report

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TOURISME NATURE

Verdoyants rivagesDes lianes ondulantes qui s’étoilent en inflorescences bigarrées, des cathédrales arborées où nichent aras et rapaces gigantesques… Ici, tout est à la démesure des rêves et du désir dedécouverte. On ne pénètre la forêt amazonienne que dans la certitude de l’émerveillement.Mais pas forcément au prix de sensations extrêmes : si l’aventure au long cours est toujourspossible, des formules accessibles permettent aujourd’hui à chacun de s’initier, en famille ouentre amis, aux mystères de la forêt.

Avec près de 8 millions d’hectares deforêt vierge sillonnée de fleuves auxeaux tumultueuses, de marais à l’eauétale, frissonnant de vie intérieure, la Guyane offre un espace d’une biodiversité exceptionnelle. Là s’épa-nouissent plus de 400 espèces d’or-

chidées sauvages. Là vivent quelque 190 espèces de mammifères et plus de 700 espèces d’oiseaux…

Le jardin d’Éden, doté du confort moderneAutant d’espaces vierges dont la découverte n’est plus soumise,tant s’en faut, au sacrifice impératif des commodités de lavie moderne. Sans doute faut-il avoir séjourné sur un desécolodges flottants de Jal Voyages sur les marais de Kawpour connaître le luxe ultime: celui d’assister dans un froissement d’ailes d’aigrettes à l’éveil discret du maraisembrumé. « Construits en bois de Guyane par des compagnonsartisans notamment grâce au concours financier du CNES,nos écolodges flottants permettent de découvrir en toute discrétionl’écosystème du marais, des caïmans aux singes hurleurs », expliqueJean-Louis Antoine, responsable de Jal Voyages.Dans le même esprit, des camps de forêt comme le campCisame, à 1h40 de pirogue de Régina, s’emploient à fairerimer luxuriant éden et confort moderne. Doté de sanitaires,de téléphones satellitaires et de liaisons radio, le camp afondé sa réputation sur une exploration raisonnée de lanature amazonienne en toute sécurité: entre balades enpirogues et trekking, l’initiation aux mystères de la forêt yest parfaitement encadrée par des guides amérindiens palikour qui vous enseigneront les vertus des plantes amazoniennes. Plus insolite, le camp Canopée, par le biaisde sa plateforme au cœur des grands arbres, permettra àl’amateur de sensations aériennes d’admirer à loisir lesnombreux animaux qui côtoient la cime des géants.

Fleuves, rois des forêtsUn point de vue exceptionnel sur la forêt qui pourrait donneraux plus audacieux l’idée de pénétrer un peu plus profon-dément au cœur de l’impénétrable. Pour eux, une seule c

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Special report dossier J

With some eight million hectares of virginforest crossed by the rushing waters ofrivers and the slack waters of marshesteeming with life, French Guiana is anarea of exceptional biodiversity. To takejust a few examples, it boasts 400 speciesof wild orchid, 190 species of mammaland more than 700 species of bird.

A Garden of Eden with all modconsToday, you can discover all these pristineareas without having to forgo moderncomforts. Far from it, as guests staying inone of Jal Voyages’ floating eco-lodges onthe Kaw marshes can testify as the marshslowly awakens and an egret takes flightin the early-morning mist. “Our floatingeco-lodges, built with Guianese wood bytradesmen with financial support fromCNES, are perfect to enjoy the marshecosystem with its caimans and howlermonkeys,” explains Jal Voyages’ managerJean-Louis Antoine. In the same way,forest camps like the Cisame holidaycamp, 1 hour and 40 minutes in a dugoutfrom Régina, combine a luxuriant forestsetting with modern appliances. Offeringbathroom facilities, satphones and radiolinks, the camp has built its reputation onresponsible exploration of the Amazon’snatural wonders, with trips in dugoutsand treks accompanied by PalikourAmerindian guides who will show you theforest’s secrets and safely teach you thevirtues of its plants. If you’re looking for

Twisting vines that burst into multicolouredinflorescences, trees like cathedral spiresthat are home to giant parrots and birds ofprey… here, everything is larger than life, ona scale to match your dreams and desires. Inthe Amazon forest, you cannot help but feela sense of wonder. But it’s not just for thrillseekers: as well as long-haul adventure trips,other packages are available for anyone todiscover the forest’s secrets with their familyor friends.

Tales of the verdant riverbank

something more unusual, you can try thetree platform at the Canopée holidaycamp and feel the thrill of seeing close upthe many animals living high above theforest floor.

Forest river kingsAfter this unique vantage point, the moredaring could be encouraged to go a littledeeper into the impenetrable heart of theforest. In this case, the only way to getthere is by river. The forest’s long,majestic rivers and their spectacularwaterfalls reserve plenty of thrills.Companies like Waïki Village proposetrips in traditional dugouts as a safe wayto discover the rich habitat of FrenchGuiana’s rivers, but adventure seekersmight be tempted by longer expeditionsall the way up river. “When you set outon a 12-day trip, you live with the river.But we also adapt the pace to suit allabilities,” says Richard Gras, a memberof the association of French Guianaguides who specializes in expeditions tothe inselbergs in the south of the country,in the Tumuc-Humac Mountains. OnceRichard or a fellow guide has taken youon an initiatory tour, you too might beable to catch sight of the Guianan cock-of-the-rock, giant otter or sloth, or findforgotten Amerindian rock engravingsalong the riverbank. And the lunarinselberg landscapes will be anindescribably uplifting spiritualexperience. K

EEAu camp Canopée,

les visiteurs dorment dans

les arbres, dans uncarbet perché à dix

mètres du sol!A tree-top lodge at the Canopée

holiday camp.

“Going up river in a traditional dugout is a great way to discover the teeming life of French Guiana’s waterways.”

L’EXCURSION EN PIROGUE TRADITIONNELLE RESTE UN MOYEN SÛR DE DÉCOUVRIR LA VIE FRÉMISSANTE DES COURS D’EAU DE GUYANE. ”“

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Jdossier Special report

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Fleuves à haut débit

Aventuriers au long cours, rassurez-vous!Même en pleine expédition sur les fleuvesMaroni ou Oyapock, il est désormais

possible de garder un contact téléphonique avecle reste du territoire… voire d’envoyer des mailsdepuis les principales communes installées surleurs rives! Depuis 2001, le CSG s’est engagé auxcôtés de la région Guyane pour réduire la frac-ture numérique et permettre aux communesguyanaises enclavées d’avoir accès aux techno-logies de l’information et de la communication. Au terme de leur installation, trois grands réseaux(hertzien, satellitaire et fibre optique) financés àplus de 25 % par le CNES, fourniront du hautdébit jusque dans les sites les plus isolés.

GGParfois, l’œil du

promeneur croise leregard curieux dezébus paissant en

liberté dans leshautes herbes des

savanes.Sometimes, trekkers

come across zebusgrazing freely in the

high grasslands of thesavanna.

voie possible, alors: le fleuve. Ou plutôt les fleuves, longs,majestueux, déchirés de chutes vertigineuses qui saurontréserver quelques frissons aux impétrants. Si l’excursion en pirogue traditionnelle, avec des prestataires commeWaïki Village, reste un moyen sûr de découvrir la vie frémissante des cours d’eau de Guyane, la remontée intégrale des fleuves saura séduire les amateurs d’aventure.« Quand on part pour un circuit de douze jours, on vit au gré du fleuve. On s’adapte au rythme des hommes, aussi »,confie Richard Gras, membre de l’association des guides de Guyane et spécialiste des expéditions dans les

Broadband along the riverAdventurers preparing for along trek need not worry:even if you’re going on anexpedition up the Maroni orOyapock river, you can stayin touch by phone or sendand receive e-mails from themain towns along the way.Since 2001, the CSG has beenworking with the FrenchGuiana regional council tobridge the digital divide.Once complete, three wide-area networks (radio, satelliteand fibre-optic) funded 25%by CNES will providebroadband connectivity forthe country’s remotest areas.

savanes-roches du sud de la Guyane, dans la région desmonts Tumuc Humac. Au terme d’un parcours initiatique en compagnie d’un de ses confrères ou de lui-même, peut-être saurez-vous à votre tour lire les secrets de la forêt,surprendre dans les fils enchevêtrés de ses rives, ici le coqde roche, là la loutre géante ou le paresseux, ou encoreretrouver des gravures rupestres amérindiennes oubliées.La progression dans les paysages lunaires des savanes-roches (ou inselbergs) vous sera en tout cas bien plus qu’undépaysement : une aventure spirituelle à la hauteur de paysages qu’aucun cliché ne saurait fixer. K

GGColonie d’ibis rouges,

à ne pas confondreavec un champ de

coquelicots!A colony of red ibis,

not to be mistaken fora field of poppies!

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Special report dossier Ju KAROL BARTHELEMY pour le / for CNES

TOURISME TRADITION

À la croisée des traditionsFaire halte dans un des marchés de Guyane, c’est prendre la mesure de la richesse de ses cultures. Entre madras créoles, soupes phô hmong, bancs sculptés Businenges ou bijouxamérindiens, le marché fait honneur aux traditions multiples d’une terre métissée, aux accentsdivers. Parfois aura-t-on même la chance d’y croiser les représentants de deux peuples dufleuve et de la forêt aux histoires croisées : Amérindiens et Businenges. Rencontre rare avec des hommes et des femmes restés fidèles à leurs modes de vie ancestraux.

Peuple premier de Guyane, garant d’un modede vie traditionnel aux antipodes de la cultureoccidentale, les Amérindiens pourraient éga-lement passer pour ses gardiens. Ils vivent eneffet essentiellement sur le littoral guyanais, le fleuve Oyapock, frontière naturelle avec leBrésil, ainsi qu’à l’embouchure et sur les rives

du haut Maroni, fleuve frontière avec le Suriname. Les Businenge ont, quant à eux, colonisé ce même fleuveaprès avoir fui l’esclavage. Descendants des Caribes et despremiers peuples d’Amazonie, les Amérindiens sont lesplus anciens habitants de Guyane. Le mot Guyane nevient-il pas d’un antique dialecte guarao signifiant « ce quel’on ne peut nommer, le lieu de tous les mystères »? Vestigesde villages, poteries et autres céramiques sont omniprésentssur le littoral tout comme en forêt. Le chantier du pas detir russe Soyouz en a lui-même mis au jour au Centre spatialguyanais! À Kourou, l’association La Carapa propose ausside découvrir les surprenantes gravures rupestres retrouvéessur le site dit des « Roches gravées ».Aujourd’hui éparpillées sur tout le territoire, les six commu-nautés amérindiennes de Guyane continuent à faire vivreleur culture ancestrale fondée sur le partage et le respect dela nature. Les plus aventureux pourront aller à leur rencontresur les rives du fleuve Oyapock, tandis que les autres échan-geront avec eux tout en observant les tortues luths dans levillage traditionnel d’Awala-Yalimapo. Pour les assoiffés deculture comme les simples curieux, Kalawachi, le premiercentre ethnotouristique amérindien, vient d’ailleurs d’ouvrirau public à 2 km de Kourou, sur un terrain mis à dispositionpar le CNES. Entre son musée, sa boutique d’artisanattraditionnel et ses différents carbets aux architectures séculaires, ce havre de paix et de connaissance initiera lesamateurs aux richesses d’une culture discrète et vivace.

Léger retour en arrièreLes colons hollandais ne parvenant pas à asservir la popu-lation amérindienne pour cultiver leurs plantations, desmilliers d’Africains arrivent sur le continent dès le XVIe sièclepar la tristement célèbre route des esclaves. Le nom même

Chatoyants et parés de motifs symboliques, utilisés comme paréos ou accrochés au mur à titre d’ornementation, les panguis traditionnelsrévèlent souvent les valeurs éthiques portées par les femmesbusinenges.With their sparklingcolours and symbolicpatterns, worn as a pareuor used as wall hangings,the traditional panguisoften reflect thetraditional ethical values perpertuated by Businenge women.HH

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Jdossier Special report

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de ce peuple « Bush Negroes », ou nègres des bois, évoqueles violents combats menés par ces esclaves qui échappèrentà l’asservissement en se réfugiant au cœur de la forêt ama-zonienne. Devenus hommes libres, ces anciens fugitifs ontcontinué à entretenir une culture riche, exubérante, au

French Guiana is a warm and multiculturalsociety with a syncretism founded onfestive celebrations reflecting its sharedidentity. We take a look in pictures at twohigh points of the year: the Carnival andthe Hmong New Year.

Cultivating the festive spirit

EEEntre étoffes chamarrées, folies urbaines et plaisir

partagé, le quatrième carnaval du monde ne manquera pas de surprendre le profane. Par sa

durée, d’abord: entre l’Épiphanie et le mercredides Cendres, l’on célèbre lors des défilés domini-

caux la liturgie du « roi Vaval », personnageemblématique du carnaval. Par son exubérance,

ensuite: parodies burlesques des figures du passécolonial, les personnages du carnaval traditionnel

s’y mêlent aux trublions de la modernité et aux danseuses brésiliennes pour

composer un hymne chamarré à l’humour libre et à la séduction.

With its multi-coloured materials, lively atmosphereand unbridled pleasure, the world’s fourth largestcarnival is a surprise for the uninitiated. The firstsurprise is its length, as it lasts from Epiphany to

Ash Wednesday, celebrating every Sunday theliturgy of “King Vaval”, the carnival’s emblematic

figurehead. The second is its exuberance, withburlesque parodies of figures of the country’s

colonial past in which traditional carnival charactersmix with modern-day mischiefmakers and Brazilian

dancers to compose a variegated hymn to humour and charm.

TOURISME CULTUREL

Cultiver la fêteMétissée et chaleureuse, la société guyanaise fonde son syncrétisme sur les célébrationsfestives au travers desquelles s’incarne son identité partagée. Retour en images sur deuxmoments phares de la vie guyanaise : le carnaval et le nouvel an hmong.

confluent des influences africaines et des techniques amé-rindiennes. Si une grande partie des six ethnies vit sur leMaroni et ses affluents surinamais, les Businenges sont présents partout en Guyane, offrant au monde un artvivace. Né de l’art ancestral africain, le tembé a vu le jouren combinant jeux d’entrelacs et motifs géométriques, surlesquels s’est greffée la couleur. S’il fleurit en peinture surquelques pans de mur des habitations citadines, deux asso-ciations en font plus particulièrement la promotion: LibiNa Wan, au Village Saramaca de Kourou, et Mama Bobi,à Saint-Laurent-du-Maroni. On peut y trouver d’étonnantespièces de tissus teintes de motifs symboliques, voire deremarquables pièces sculptées ou peintes. Et si un « tem-béman » commence à vous expliquer ce que signifie tel outel motif de son tembé, c’est sûr, vous ne repartirez pas lesmains vides! Car si le profane ne voit dans ces objets qu’unart traditionnel, il comprend soudain qu’il se trouve face à unmode de vie et une pensée riches de valeurs universelles. K

EEKalawachi,

le premier centreethnotouristique

amérindien.Kalawachi,

the first Amerindian ethno-tourist centre

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Special report dossier J

after escaping slavery. As the descendentsof the Carib and the first Amazon tribes,the Amerindians are the oldest inhabitantsof French Guiana. The word Guiana comesfrom an ancient Guaraní dialect andmeans “that which cannot be named, theland of all mysteries”. Vestiges of villages,pottery and earthenware can be found allalong the coast and in the forest. Indeed,the Soyuz launch pad construction site atthe Guiana Space Centre turned up quitea few. In Kourou, the La Carapa associationalso organizes visits to see the remarkableriver engravings at the Roches Gravéessite. Today, the six Amerindiancommunities scattered throughout FrenchGuiana are perpetuating their ancestralculture built on sharing and living inharmony with nature. The moreadventurous visitor can meet them on thebanks of the Oyapock, or you can talkwith them while watching the leatherbackturtles in the traditional village of Awala-Yalimapo. And for culture enthusiasts orjust to satisfy your curiosity, Kalawachi,the first Amerindian ethno-tourist centre,recently opened to the public just twokilometres outside Kourou, on a siteprovided by CNES. With its museum, artsand crafts shop and traditional carbethuts, this haven of peace and learningwill introduce you to the delights of asubtle and vibrant culture.

A little historyHaving failed to coerce the localAmerindian peoples into tending theirplantations, Dutch settlers broughtthousands of Africans to South Americain the 16th century via the notorious slaveroute. The name of this people—theBusinenge or bush negroes—evokes theirviolent struggle to regain freedom as theysought refuge in the Amazon forest. Oncefree, the former fugitives continued tonurture a rich, exuberant culture mixingAfrican and Amerindian influences. Whilemost of the six ethnic groups live alongthe Maroni and its Suriname tributaries,the Businenge can be found all over thecountry. They have developed an art formcalled tembé, derived from their Africanroots, based on patterns of colouredinterlacing bands. In places, it can beseen in paint form on the walls of townhouses, but two associations in particularare working to promote it: Libi Na Wan atthe Saramaca Village in Kourou, andMama Bobi in Saint-Laurent du Maroni.You can find fabrics dyed with graphicsymbols as well as some remarkablesculpted or painted items. And if atembeman starts explaining to you whata pattern on his tembé means, you canbe sure you won’t be leaving empty-handed. For while the uninitiated seethese objects as simply traditional art,they soon understand they are touchingon a way of life and thinking imbued withuniversal values. K

The Amerindians were the first settlers inFrench Guiana, and as the keepers of atraditional way of life quite unlike Westernculture, they are in a sense the country’sguardians. They live mostly on the coast,along the Oyapock River—the naturalborder with Brazil—and around its mouth,and on the banks of the upper MaroniRiver, which marks the border with Suriname.The Businenge colonized this same river

Go to a market anywhere in FrenchGuiana and you will sample its richcultures. Creole madras dresses,Hmong beef noodle soups, Businengesculpted benches and Amerindianjewellery adorn market stalls, reflectingthe many traditions of a land ofethnic diversity. You may even belucky enough to meet someonefrom the Amerindian or Businengecommunities, two river and forestpeoples whose histories areintertwined and who have remainedfaithful to their ancestral way of life.

Where traditions meet

Parée de sa magnifique coiffe traditionnelle, une femme hmong de Cacao s’apprête à fêter le Nouvel An.Quarante ans après leur exode du Laos et leur arrivée en Guyane, les Hmongs continuent de faire honneur àleurs coutumes traditionnelles. Si chaque dimanche, leur marché aux senteurs de coriandre met l’accent surleurs traditions culinaires, chaque année à la douzième lune, jeux de balle, danses et autres concours de chantsse succèdent selon un immuable rituel pour fêter le Nouvel An.A Hmong woman in Cacao with her magnificent traditional headdress ready for New Year celebrations. Forty yearsafter their exodus from Laos and their arrival in French Guiana, the Hmong continue to perpetuate their traditionalcustoms. Every Sunday, the market displays a culinary tradition steeped in aromas of coriander, and every year atthe twelfth Moon, a timeless ritual of ball games, dances and singing competitions rings in the New Year.HH

GGEmblèmes s’il en est du carnaval guyanais, les danseuses masquées outouloulous savent jouer du secret pour ensorceler leurs cavaliers dansles « universités » dansantes du samedi soir. Entrez dans la danse etsuivez le rythme… jusqu’au bout de la nuit!The French Guiana carnival’s emblematic masked dancers or touloulous know how to bewitch their partners at the Saturday night dance “universities”. Here, you can get with the rhythm and dance the night away!

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Jdossier Special report

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TOURISME PATRIMONIAL

Chemins de mémoireUne racine gigantesque, un bougainvillier ployant au-dessus d’une chapelle riche d’œuvresimmortelles, des maisons colorées à l’architecture typique… En Guyane, le patrimoine historique,s’il témoigne des épisodes douloureux d’un passé tristement célèbre, recèle des trésors d’art etd’architecture. Promenade éclairée sur les sentiers d’une mémoire vivace.

Visiter les vestiges patrimoniaux héritésdu bagne et de l’époque coloniale enGuyane, c’est faire plus qu’acquitter undevoir de mémoire. C’est s’inscrire dansson histoire, la vivre, la poursuivre.Chaque incursion dans les anciensbagnes rappelle certes les épisodes dou-

loureux du passé: l’exil de Dreyfus au bagne des îles duSalut, l’épidémie de fièvre jaune qui décima en 1875 lapopulation carcérale de l’îlet la Mère, ou encore les exécu-tions publiques au camp de la Transportation de Saint-Laurent-du-Maroni… Mais un simple regard suffit àconstater que la vie a triomphé des heures sombres del’histoire. Ici, la nature impérieuse s’emploie à faire ployerle passé sous le renouveau luxuriant de la végétation. Ici,transcendant le temps, les œuvres immortelles laissées parles bagnards rendent justice à leur impérissable créativité.À Saint-Laurent, de l’hôpital à la mairie, vingt-neuf édificestémoignent encore du savoir-faire des forçats qui les ont érigés. Aux îles du Salut, la chapelle de l’île Royale, entiè-

rement restaurée grâce à l’action de conservation de l’asso-ciation Agamis, révélait déjà depuis 2008 dans leur fraîcheuroriginelle les fresques hagiographiques du peintre et faussaireFrancis Lagrange; depuis mai dernier elle expose en outretrois de ses œuvres léguées à l’association par les héritiersdu dernier aumônier du bagne. De même, dans l’églised’Iracoubo, les fresques naïves qui recouvrent les murs distinguent-elles le talent du bagnard Pierre Huguet,auquel elles sont attribuées depuis 1977. Aujourd’hui classée monument historique, l’église aura de fait marquél’histoire du bourg colonial d’Iracoubo, qui dévoile un autrepan de l’histoire guyanaise: celle des habitations.Car l’activité des exploitations coloniales a elle aussi laisséses traces, entre vestiges industriels et architecture vivante.C’est le cas notamment de l’exploitation coloniale ou« habitation » Le Collège, sur le bas Approuague. Il fautavoir vu l’exposition permanente de l’écomusée de Kaw-Roura, consacrée à l’activité agricole et industrielle dulieu, depuis les plantations de coton et de bois précieux duXVIIIe siècle jusqu’à l’installation du bourg de Roura à la fin

EEAvec leurs murs decouleurs lambrissés

et leurs curieuxtoits de tôle, lesmaisons créoles

héritées de lapériode colonialeincarnent l’art de

vivre guyanais.Aujourd’hui

certaines ouvrentleurs portes au

public. Entre deuxexcursions,

pourquoi ne pas se laisser tenter

par leur discrèteinvitation au

repos?With their coloured,

panelled walls andunusual corrugated

iron roofs, thecreole houses of thecolonial era are ope-

ning their doors tothe public. Why not

be tempted insidefor a restful moment

between trips?

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Special report dossier J

Visiting the vestiges of the penal colonyand French Guiana’s colonial past is muchmore than a duty of remembrance. It is toconnect to, live and pursue its history.Every trip to the former prison quartersobviously takes you back to the painfulepisodes of the past: Dreyfus’s exile onDevil’s Island, the 1875 epidemic ofyellow fever that decimated the prisonpopulation on the islet of Îlet-la-Mère, orthe public executions at the Camp de laTransportation penal camp in Saint-Laurent du Maroni. But you don’t have tolook far to notice that life has triumphedover these dark hours of history. Here,nature in all its glory has covered overthe tracks of the past, and the immortalworks left behind by prisoners transcendtime, bearing witness to their undyingcreativity. At Saint-Laurent du Maroni, 29buildings—among them the hospital andthe town hall—recall the prisoners whoerected them. In the Îles du Salut, thechapel on Île Royale, completely restoredthanks to the conservancy efforts of theAgamis association, has revealed since

A giant root, a bougainvilleaarching over a chapel with its richcollection of immortal works ortraditional bright-coloured houses…Although it sometimes evokes theregion’s notorious history, FrenchGuiana’s heritage is a treasuretrove of art and architecture—andthe memories of the past are stillvivid today.

Down memory lane 2008 in their original colours thehagiographic frescoes by art forger andcurrency counterfeiter Francis Lagrange;since last May it has also been exhibitingthree of his works bequeathed to theassociation by the heirs of the prison’slast chaplain. Likewise, the naive frescoeson the walls of the church in Iracoubowere attributed to a former prisonerPierre Huguet in 1977. Today, the churchis a listed heritage monument that markedthe history of the former colonial town,revealing another facet of French Guiana’spast. The former colonial estates—like the“dwelling” known as Le Collège on thelower Approuague River—have also lefttheir mark. And the permanent exhibitionat the eco-museum in Kaw-Rouradedicated to farming and industry, fromthe cotton and hardwood plantations ofthe 18th century to the establishment ofthe town of Roura in the late 19th century,sheds a new light on the underlyingsocio-economic context in which most ofthe traditional creole houses that aresuch an integral part of French Guiana’stowns were built. Strolling down the sidestreets of any French Guianese town, youwill notice the brightly-coloured houseswith their corrugated iron roofs andpanelled cob walls that seem to beinviting you to step inside. “To bringthese houses back to life, they must beopened to the public,” says JennyFrancis, who has opened her Mo Ti Koteguest house in Cayenne in a creole houserestored with support from CNES. As thesetting Sun turns the sky a red shade ofpurple, why not let yourself be temptedby this subtle invitation to rest? K

Nouvelle vie pour les îles du Salut

Une ancienne salle d’honneur des officiers pénitentiaires transformée en auberge,des maisons de gardiens réhabilitées en bungalows tout confort… grâce aux différents travaux de réhabilitation engagés par le CSG, propriétaire des lieux, les

îles du Salut offrent la possibilité aux visiteurs de séjourner dans des édifices historiquestransformés en lieux d’accueil au confort moderne. Pour compléter ce dispositif de miseen valeur touristique, 20 chambres supplémentaires seront prochainement reconstruitesà l’auberge des îles du Salut, dont la capacité d’accueil sera ainsi portée à 54 chambres.

New lease of life for the Îles du SalutToday, the Îles du Salut offer visitors the chance to stay in historicbuildings fitted with every modern comfort. Thanks to restoration workcommissioned by the Guiana Space Centre, the site’s owner, a formerprison officers’ mess has been turned into a guest house and wardens’houses have been converted into bungalows. And to cap it all, 20additional rooms will soon be built at the Îles du Salut guest house,taking its capacity to 54 rooms.

GG Henri Charrière, ancien bagnard auteur du fameux best-sellerPapillon, a-t-il vraiment vécu les péripéties contées dans son roman?Comment Dreyfus a-t-il vécu ses douloureuses années d’exil sur l’îledu Diable? Vous le saurez en pénétrant dans le musée consacré àl’histoire du bagne qui surplombe la végétation luxuriante de l’îleRoyale, ancien haut lieu de l’univers pénitentiaire guyanais.Did former convict Henri Charrière really go through the trials andtribulations recounted in his bestselling novel Papillon? What was lifelike for Alfred Dreyfus in exile on Devil’s Island? You can find out foryourself in the museum overlooking the luscious vegetation of Île Royale,which played a key role in the history of French Guiana’s penal colony.

du XIXe siècle, pour comprendre le contexte socio-écono-mique environnant la construction d’une grande partie desmaisons créoles, dont l’architecture typique est si intimementliée aux villes guyanaises. Au hasard de leurs ruelles, les villesrecèlent en effet des maisons colorées aux toits de tôle etaux façades de torchis lambrissé qui semblent n’aspirerqu’à accueillir les visiteurs. « Pour faire revivre ces maisons, ilfaut les ouvrir au public », souligne Jenny Francis, qui a ouvertà Cayenne l’hébergement, labellisé Clévacances, Mo Ti Kotedans une maison créole réhabilitée grâce au concours du CNES. À l’heure où le ciel s’empourpre de lueurs rougeoyantes, pourquoi ne pas se laisser séduire par cettediscrète invitation au repos? K

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Jdossier Special report

54 / cnesmmaagg JUILLET 2009

Riche de sa biodiversité remarquable, laGuyane ne compte pas moins de sept réservesnaturelles. Gérées par des organismes d’Étatet un tissu dense d’associations de protectionde la nature, ces réserves s’emploient à fairedécouvrir leurs écosystèmes à travers l’amé-nagement de sentiers, la mise en place d’es-

paces pédagogiques d’information ou de visites guidées.Une nouvelle approche du tourisme « durable » que nemanquent pas d’épouser les prestataires locaux, en réponseaux attentes du public. « En partenariat avec un voyagistemétropolitain, nous proposons des excursions en compagnie d’unbotaniste et d’un chercheur spécialiste des batraciens », expliquele guide Bruno Levessier, de Quimbe Kio. Entre décou-verte des richesses floristiques, faunistiques ou aurifères dela Guyane, la formule s’adresse à tous ceux qui veulent passer de l’observation à la compréhension du milieu.

GGGuidé par un scientifique,ces jeunes randonneurs se

voient enseigner lespropriétés et vertus des

plantes endémiquesd’Amazonie.

A scientist teaches theseyoung hikers the properties

and virtues of endemicAmazonian plants.

TOURISME SCIENTIFIQUE

Sur les sentiers de la connaissance8 millions d’hectares de forêt vierge, 1 300 espèces d’arbres, 190 espèces de mammifères, 720 d’oiseaux et 480 de poissons… la Guyane est un laboratoire de rêve pour les scientifiques ! Dans leur sillage, on assiste aux prémicesd’un tourisme précurseur, encadré par des chercheurs et des associations de protection de l’environnement… Pour percer les mystères de la nature en s’initiant aux méthodes scientifiques, rendez-vous en Guyane.

Escale scientifique dans la réserve des Nouragues.Scientific stopover in theNouragues nature reserve.

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/ 55JUILLET 2009 cnesmmaagg

Special report dossier J

French Guiana is blessedwith remarkable biodiversityand has no less than sevennature reserves. Managed bygovernment bodies and adense network of natureconservancy associations,these reserves are working toshowcase their ecosystemsthrough nature trails, informationcentres and guided tours. Andlocal providers are taking thisnew kind of sustainable tourismon board, in response to publicdemand. “In partnership with atravel agent in metropolitanFrance, we offer excursionsaccompanied by a botanist or aresearcher specializing in frogsand toads,” explains BrunoLevessier, a guide with QuimbeKio. Revealing the riches of FrenchGuiana’s flora, fauna or gold-bearing terrain, this kind of

With eight million hectares of virginforest, 1,300 tree species, 190species of mammal, 720 species ofbird and 480 of fish, French Guianais a superb laboratory for scientists.In their wake, a new kind of tourismis emerging, steered by researchersand environmental associations thatare introducing visitors to scienceand the mysteries of nature.

On the learning trail tourism is aimed at people looking toreally understand rather than just observethe environment. Thanks to the efforts ofthe French scientific research centre CNRSworking with local partners to accommodatesmall groups of tourists at its researchstation in the Nouragues nature reserveby the end of this year, they will soon beable to pursue their quest for knowledgeeven further. Riding this wave, the recentlycreated Amazon Park covers five boroughsand some 7,000 inhabitants. It will beopen to the broad scientific communityand should help as much to preserve thisterritory as to develop leading-edgetourism in harmony with the environmentand the people who live there. Another ofFrench Guiana’s riches is the extraordinaryand moving spectacle that bringsscientists, local populations and touriststogether every year to watch the hugeleatherback turtles crawl from the seaand haul their 450-to-900-kilogram bulkup the beaches to lay their eggs. Trackedat sea by Argos transmitters provided byCNES for the Caret 2 programme, theturtles return every year from April toJuly to the coast where a welcomingcommittee of enthusiasts and scientistseagerly awaits them. As part of the planto restore French Guiana’s turtlepopulation coordinated by WWF and thenational hunting and wildlife office, theseactions are relayed by the Kwataassociation on the beaches of Cayenneand Rémire, as well as Les Hattes up thecoast to the west, in the Amana naturereserve, overseen by the French Guianaregional nature reserve. K

Si la Guyane est un immense vivier, point n’est indispensable d’être un scientifiqueaguerri pour la découvrir ! À la portée de tous, sur la commune de Montsinéry, « Le zoo de Guyane », deuxième site le plus visité du département, a rouvert ses portes fin 2008 pour offrir aux jeunes de 7 à 77 ans un condenséde faune et de flore guyanaises. Sur 65 hectares, 450 animauxsont répartis en des enclos les plus vastes possibles ainsi quedans la serre tropicale, tandis que la richesse botanique de laforêt se révèle au gré du parcours pédestre, jusque dans la canopée des grands arbres. Notons que les visites peuventêtre suivies en français, anglais ou brésilien. Enfin, le zooopère en partenariat avec SOS Faune sauvage pour la conser-vation des espèces en voie de disparition.

French Guiana is a vast storehouse of naturalwonders, but you don’t have to be a roving scientistto appreciate them. The zoo in Montsinéry, theregion’s second most-visited site, reopened at theend of last year, offering a glimpse of theindigenous flora and fauna for young and old alike.Within its 65 hectares, 450 animals are housed inthe largest possible enclosures and in the tropicalhothouse, while the forest’s botanic riches can beexplored on foot right up to the tree canopy.Guided tours are in French, English or Portuguese.The zoo is also working with SOS Faune Sauvageto protect endangered species.

t

GGPremier lieu de ponte des tortues marines luths, la Guyane reste une destination privilégiéepour observer ces impressionnants reptiles dont le poids peut atteindre 900 kg.As the main egg-laying site for leatherback turtles, French Guiana is a great place to watch theseremarkable reptiles which can weigh up to 900 kg.

Lesquels touristes devraient d’ailleurs pouvoir explorer plusavant les sentiers de la connaissance d’ici la fin de l’année:le CNRS a en effet engagé une démarche concertée avecses partenaires locaux pour permettre l’accueil de petitsgroupes de touristes sur sa station scientifique, dans laréserve des Nouragues. Dans cette perspective, le Parcamazonien vient de voir le jour en Guyane, s’étendant surcinq communes où résident quelque 7000 personnes. Sonouverture pluridisciplinaire à la communauté scientifiquedevrait contribuer autant à préserver le territoire qu’à déve-lopper un tourisme de pointe, respectueux des hommes etde l’environnement.Autre richesse de la Guyane, le spectacle grandiose etémouvant qui réunit chaque année scientifiques, habitantset touristes lorsque, colossales, les tortues luths émergentdes eaux, hissant péniblement leurs 450 à 900 kg sur lesable des plages pour y pondre leurs œufs. Suivies lors deleurs pérégrinations en mer par des balises Argos distri-buées par le CNES dans le cadre du programme de suiviCaret 2, elles reviennent immuablement d’avril à juillet surle littoral guyanais où les attend un comité d’accueilenthousiaste d’amateurs et de scientifiques chargés d’opé-rations de suivi et de sensibilisation. Dans le cadre du plande restauration des tortues marines de Guyane coordonnépar le WWF et l’Office national de la chasse et de la faunesauvage, ces actions sont relayées par l’association Kwatasur les plages de Cayenne et Rémire, tout comme sur laplage des Hattes dans l’Ouest guyanais, dans la Réservenaturelle de l’Amana, sous l’égide du Parc naturel régionalde Guyane. K

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56 / cnesmmaagg JUILLET 2009

JUMELAGE

Dans le cadre de sa politique de bon voisinage, l’Union européenne a ouvert à l’Ukrainel’accès aux projets de jumelage1 jusqu’ici réservés aux pays candidats à l’intégration. Un appel d’offres a été lancé par l’UEpour un contrat de jumelage au bénéfice de l’Agence spatiale d’Ukraine (NSAU). Le CNES, associé au ministère allemand del’Économie et de la Technologie (BMWi) et au centre aérospatial allemand (DLR), a gagné cet appel d’offres fin 2007. Budget global de 1,5 million d’euros pour un contrat de deux ans.

C e projet a pour vocation de faire béné-ficier la NSAU de l’expertise du CNESet du DLR en matière de redéploiementindustriel, de législation spatiale, de normeset standards européens, de gestion desressources humaines, de connaissance de

l’Esa et de son environnement, d’approche du 7e PCRD del’Union européenne en matière de recherche… Il permetégalement d’explorer les possibilités de participation ukrai-nienne aux projets européens de navigation par satellite,Galileo, et d’observation de la Terre, GMES. Dans ce but,une équipe de trente-huit personnalités a été sélectionnéeau CNES, au DLR, dans des ministères et entreprises du

secteur spatial, des universités ou cabinets de consultants,etc. Ces experts mènent séminaires, workshops, entretiensou conférences dans de nombreuses villes du pays, auxquelsparticipent activement les spécialistes de la NSAU et desentreprises du secteur spatial ukrainien.

Bilan positif de la première annéeDepuis le mois de mars 2008, ce projet est entré dans unephase active avec la présence effective à Kiev d’unconseiller permanent du jumelage, en lien direct avec ladélégation européenne d’une part, et ukrainienne d’autrepart. Un « kick-off » a permis de lancer le projet en présencedes ambassadeurs européen et français, I. Boag et

38 experts au servicede l’Ukraine

Under its neighbourhood policy, the EuropeanUnion has opened Ukrainian access to twinningprojects1 reserved until now for EU integrationcandidates. The EU published a call for tenderfor a twinning contract with the NationalSpace Agency of Ukraine, NSAU. CNES, theGerman ministry of the economy andtechnology (BMWi) and German aerospacecentre DLR together won this tender in late2007. The overall budget stands at €1.5million for a two-year contract.

The project aims to enable NSAU to benefit from theexpertise of CNES and DLR in the areas of industrialredeployment, space law, European standards, humanresource management, knowledge of ESA and itsenvironment, and develop its approach for the EU’s7th R&T Framework Programme (FP7) … It alsoexplores the possibility of Ukraine joining Europe’sGalileo satellite navigation and GMES Earth-observationprogrammes. A team of 38 was chosen from CNES,DLR, ministries, the space industry, academia,consultancies and the like to conduct seminars,workshops, interviews and conferences in towns

throughout the country, with the active participationof NSAU specialists and the Ukrainian space industry.

A positive first yearThe project entered its active phase in March 2008,when Kiev welcomed a resident twinning advisor indirect contact with both European and Ukrainiandelegations. European and French Ambassadors I. Boag and J.P. Véziant, DLR Executive Board memberL. Baumgarten, NSAU Director General Y. Alexeevand numerous Ukrainian ministers and executiveswere present at the kick-off. After one year of

38 experts for Ukraine

ERATJ monde World u J.-C. COURTEILLE, CNES et / and A. MOUSSINE POUCHKINE, RTA (Resident Twinning Advisor)

1 L’initiative de jumelage a étéconçue à l’origine par la

Commission européenne pouraider les pays candidats à

acquérir les compétences etl’expérience nécessaires pouradopter et mettre en œuvre le

droit communautaire. Depuis2003, elle est à disposition de

certains des nouveaux Étatsindépendants de l’Europe

orientale et des pays de larégion méditerranéenne.

1The EuropeanCommission originallycame up with the idea

of twinning to helpcandidate countries

acquire the skills andexperience needed to

comply with andimplement Community

law. Since 2003, thisinitiative has been

opened up to EasternEuropean countriesthat have recently

become independentand to countries

around theMediterranean basin. c

c

Kiev, lieu de résidence du conseiller permanent du jumelage.The resident twinning advisor is based in Kiev.

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/ 57JUILLET 2009 cnesmmaaggKiev, lieu de résidence du conseiller permanent du jumelage.The resident twinning advisor is based in Kiev.

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Jmonde World

58 / cnesmmaagg JUILLET 2009

intensive work, the mid-term event of 23 April 2009provided an opportunity to assess progress with allinterested parties present. The conclusion was thatNSAU’s success depends more than ever before onthe support of the Ukrainian government and allother stakeholders.Participation: the project celebrated its 1,000th

participant in May 2009. Over 80% are Ukrainian,from about 80 different organizations (the biggestcontingent being of course from NSAU). Over 35missions were successfully completed in Kiev andelsewhere in Ukraine: 18 exploratory missions and16 seminars or workshops, a week-long ESA studytrip and two weeks of industrial training in Germanyand the Netherlands, in addition to eight steeringcommittee meetings.Impact: 28 sessions were held at NSAU over thefirst 12 months, involving over 300 participants fromthe Ukrainian agency who attended tours andinterviews with 18 key firms in the space sector.

Over 180 people came from abroad during the firstyear of twinning. A project communication plan wasset up, including participation in press conferences,constant communication by NSAU and the CentralAdministration on twinning activities, and a newwebsite was created.Long-term future: a number of permanentstructures were set up within NSAU (such asworking groups and FP7 Space contacts), includinga business incubator for start-ups. The twinningshowcased projects like GEO-UA (part of GEOSS),extension of EGNOS and participation in Galileo,renewed contacts with the EU and ESA, and initiatedbilateral projects, especially with DLR. Thepreliminary results are a just reward for all this hardwork. Extending far beyond twinning alone, theefforts should provide NSAU with the tools it needsand a better vision of how Europe’s spaceprogramme works, to usher in a new era of EU-Ukrainian space cooperation. K

J.-P. Véziant, de L. Baumgarten membre du Conseil exé-cutif du DLR, de Y. Alexeev directeur général de la NSAUet de nombreux invités ukrainiens de différents ministèresainsi que de chefs d’entreprise. Après un an de travailintensif, un premier bilan a été tiré à l’occasion d’un « mid-term event » le 23 avril 2009 (à mi-parcours de cesdeux années de jumelage) en présence de tous les acteursconcernés. Constat: plus que jamais le succès de la NSAUdépend du soutien du gouvernement ukrainien et de tousles acteurs impliqués.En matière d’audience, le 1000e participant a été fêté enmai 2009. Plus de 80 % d’entre eux sont ukrainiens, pro-venant d’environ 80 organisations différentes (le plus groscontingent venant bien sûr de la NSAU). En tout, plus de35 missions ont été réalisées à Kiev et ailleurs en Ukraine,

18 missions exploratoires et 16 séminaires ou workshops, unvoyage d’études Esa d’une semaine et un training industrielde deux semaines en Allemagne et aux Pays-Bas ainsi que8 réunions au niveau du comité directeur.En matière d’impact, 28 sessions ont été organisées à laNSAU (au cours de ces douze premiers mois) impliquantplus de 300 participants de l’agence ukrainienne, qui ontassisté à des visites et à des interviews de 18 entreprises clés du secteur spatial. Dans le cadre de ce jumelage, plus de 180 personnes sont venues de l’étranger. Un plan de communication a été mis en place impliquant la participation à des conférences de presse, une commu-nication permanente de la part de la NSAU et de l’admi-nistration centrale sur les activités de jumelage, ainsi qu’un site Internet. En matière de pérennité, un certain nombre de structurespermanentes ont été mises en place à la NSAU (groupesde travail, points de contact Espace FP7), y compris unincubateur d’entreprises « start-up ». Un certain nombre deprojets (GEO UA, partie intégrante du Geoss, extensiondu projet Egnos, participation au projet Galileo) ont étémis en valeur par le projet de jumelage, ainsi que les contacts avec l’UE et l’Esa renouvelés et les projetsbilatéraux engagés, en particulier avec le DLR. Les premiersrésultats sont à la hauteur des efforts consentis. Dépassantle simple cadre du jumelage, ces résultats devraient donnerdes outils et une meilleure visibilité sur le fonctionnementde l’Europe spatiale, et ainsi booster le développementd’une nouvelle étape de la coopération spatiale entrel’Union européenne et l’Ukraine. K

qwww.twinning-space.org.uaPOUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

Présentation de l’équipe projetElle est constituée de Pierre Frisch (CNES), Wolf Günther (BMWi), Eduard Kuznietsov(vice-directeur général de la NSAU), André Moussine-Pouchkine (conseiller permanent dejumelage), Alexander Melashenko (son homologue à NSAU) et leurs assistantes respec-tives Inna Martin et Irina Stubaylo. Rainer Scharenberg, pour le DLR, coordonne les activités des experts allemands et le projet est par ailleurs porté administrativement etfinancièrement par l’Adetef (Agence de coopération technique internationale desministères chargés de l’économie et du budget) pour le côté français et par le GTZ(agence de coopération technique) pour le côté allemand.

Meet the project teamThe team comprises Pierre Frisch (CNES), Wolf Günther (BMWi), Eduard Kuznietsov(Deputy Director General of NSAU), André Moussine-Pouchkine (EU resident twinningadvisor), Alexander Melashenko (his NSAU counterpart) and their respective assistants,Inna Martin and Irina Stubaylo. DLR’s Rainer Scharenberg coordinates German expertactivities. The administrative and financial aspects are handled by ADETEF1 in France and GTZ2 in Germany.1Association pour le Développement des Echanges en Technologie Economique et Financière – aninternational agency promoting international technical cooperation under the auspices of the FrenchMinistries of the Economy and Budget.2Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit - German technical cooperation agency.HH

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/ 59JUILLET 2009 cnesmmaagg

World monde J

RussieUn centre universitairedédié à l’espace

En 1989, le recteur de l’université technique de Bauman,MGTU (l’équivalent russe de l’École polytechnique),porte l’idée d’« un centre spatial de la jeunesse », face

à l’engouement des étudiants russes pour les métiers spatiaux. Le centre devait leur offrir les infrastructuresnécessaires à la conception, la réalisation, les tests, le lan-cement et l’exploitation de projets spatiaux concrets. C’estchose faite depuis quelques années. Il est équipé, entreautres, d’une salle de contrôle et d’une salle blanche d’inté-gration, tout en bénéficiant de la proximité des locaux del’université. Les temps forts de son programme reposent,tout d’abord, sur des Olympiades qui récompensent chaqueannée les meilleurs projets des lycéens de tout le pays enleur offrant la gratuité des études. Autres spécialités: la réa-lisation d’un microsatellite universitaire (2003-2006, le« Baumanetz »); une école d’été afin de les immerger dansdes entreprises spatiales durant la période estivale; Odyssée,un cycle de préparation et de formation au vol spatial (en 2009, deux étudiants sélectionnés par RKK Energiapour intégrer le corps des cosmonautes); et enfin le pro-gramme « Europe-Russie: regard de l’espace », suite logiquedu satellite universitaire franco-russe décidé, dans le cadredes années croisées France-Russie, par les ministres del’Enseignement supérieur et de la Recherche, ValériePécresse et Andreï Foursenko. L’université Montpellier IIa, quant à elle, été mandatée pour suivre ce projet en coopé-ration avec le MGTU. Aujourd’hui l’étape suivanteconcerne son segment sol dont l’objectif visé est l’ensei-gnement du traitement des données des satellites d’obser-vation de la Terre. Il faut dire que le centre, dirigé parVictoria Maiorov, possède aussi son antenne de réception,offerte par la société Scanex. Un bel exemple de sujet d’étudepour les étudiants des deux pays passionnés par l’espace. K

A university space centreIn the light of Russian students’ fascination with space and relatedprofessions, in 1989 the rector of the MGTU Bauman technicaluniversity in Russia—an elite engineering school—put forward theidea of a “space centre for young people.” The centre was toprovide the infrastructures needed to design, develop, test, launchand operate real space projects. This idea came to fruition a fewyears back. The centre has its own control tower and clean roomfor integration operations, yet remains close to campus. One of thehighlights of its curriculum is the annual Olympiads, an event thatoffers a grant covering study expenses to secondary-school studentspresenting the best projects in the country. Other highlights includedevelopment of the Baumenetz student microsatellite (2003-2006);a summer school that gives them a taste of working in space sectorcompanies; Odyssee, a preparatory cycle with spaceflight training(in 2009, two students were chosen by RKK Energia to join theRussian astronaut corps); and the “Europe-Russia seen from space”programme, a logical follow-on to the French-Russian universitysatellite initiated by the respective ministers of higher educationand research, Valérie Pécresse and Andreï Foursenko. MontpellierUniversity II was chosen to supervise this project in partnershipwith MGTU. The next step will be the development of a groundsegment, designed to teach students data processing skills usingEarth-observation satellite data. The centre, headed by Victoria Maiorov,already has a dedicated receiving antenna provided free of chargeby Russian company Scanex: an excellent example of studies forspace-minded students from both countries. K

RUSSIA

RUSSIE RUSSIA

u PAR CATHERINE IVANOV notre correspondante à MoscouMoscow correspondent

EERéalisation d’un

microsatellite parles étudiants des

universités deBauman (Russie) et

de Montpellier II(France)

Students from the universities

of Bauman (Russia)and Montpellier II

(France) build a microsatellite.

GGCette année, dansle cadre d’Odyssée,cycle de formationau vol spatial, deuxétudiants ont étésélectionnés parRKK Energia pourintégrer le corpsdes cosmonautes.This year, RKKEnergia chose twostudents from theOdyssee spaceflighttraining cycle to jointhe Russianastronaut corps.

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Jmonde World

60 / cnesmmaagg JUILLET 2009

«L orsque les capitaines sont trop nombreux, le bateaufinit par se retrouver en haut d’une montagne », dit le proverbe japonais. C’est en partie pouréviter un écueil de ce genre que le Japon

a entamé l’an dernier la modification de ses institutions spatiales pour aboutir à la création du Centre stratégiquepour la politique spatiale1 durant l’été de l’année 2008. Cecentre, comme il aime à le mentionner lui-même, fait officede tour de contrôle pour définir les orientations du secteurspatial nippon. Le capitaine ayant été sélectionné, il lui restait à définir son cap. C’est chose faite depuis le 2 juin

LE SPATIAL JAPONAIS FAIT LE PLEIN DE SAGESSELe 2 juin 2009 le Japon a publié son Plan spatial fondamental pour les cinq ans à venir.Priorité à un plus grand soutien à l’industrie, une utilisation accrue de l’espace dans la diplomatie, la naissance d’un programme spatial militaire.

2 June 2009, Japan published its five-yearBasic Plan for Space Policy. Priority goes tothe consolidation of Japanese industry,increased leverage of space in diplomaticcircles and initiation of a space-baseddefence programme.

A Japanese proverb says: “When there are toomany captains, the boat ends up on a mountaintop”. It is partly to avoid this kind ofmisadventure that last year Japan beganreorganizing its space institutions, culminating in

the founding of the Strategic Headquarters forSpace Policy (SHSP) in the summer of 2008. AsSHSP staff like to point out, it is the control towershaping the Japanese space sector. Having chosena captain, Japan then had to choose a bearing.Mission accomplished on 2 June 2009, with thepublication of Japan’s Basic Plan for Space Policy,a 50-page roadmap that sets out spacedevelopment objectives for the next five years. Its Buddhist-sounding subtitle—“Japan’s wisdomdrives space progress”—denotes Japan’sdetermination not to remain on the sidelines in space.

Natural developmentThe Japanese government—central to alldiscussions because the SHSP is chaired by PrimeMinister Taro Aso—intends to shift the spacesector’s focus from technology research toapplications. This natural development hadalready begun a few years ago, but the traditionalseparation between ministries made it difficult forJAXA to take end-users’ needs into account. Japanis not dropping its research programme, butaccording greater attention to areas of Japaneseexpertise such as robotics—looking ahead to theday when humanoid robots will be sent to the

Japan’s new five-year space plan

JAPON JAPAN

u MATHIEU GRIALOUnotre correspondant à TokyoTokyo correspondent

2009, avec la publication d’un Plan spatial fondamental,document cadre d’une cinquantaine de pages qui fixe lesobjectifs pour les cinq années à venir. Son sous-titre (unedevise à la sonorité très bouddhique: « La sagesse du Japonfait avancer l’espace ») dénote la volonté de ne plus être unacteur passif face aux autres puissances spatiales.

Une évolution naturellePour le gouvernement japonais, qui se trouve au centre des discussions puisque le centre stratégique est présidé parle Premier ministre, Taro Aso, il s’agit de faire passer le

1 Strategic Headquarters forSpace Policy

EEPrésentation du

Plan spatialfondamental

le 2 juin 2009 enprésence du

Premier ministrejaponais Taro Asoentouré de, SeikoNoda, ministre de

la Défense et Takeo Kawamura,

porte parole dugouvernement.

Presentation of theBasic Plan for Space

Policy on 2 June2009 by Japanese

Prime Minister TaroAsa, flanked by

Defence MinisterSeiko Noda and

GovernmentSpokesperson Takeo

Kawamura.

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/ 61JUILLET 2009 cnesmmaagg

World monde J

secteur spatial d’une logique de recherche technologique à une logique de développement d’applications. Cette évolutionnaturelle, le Japon l’avait entamée depuis plusieurs années,mais le traditionnel cloisonnement entre les différents minis-tères rendait difficile la prise en compte des utilisateurs finauxpar la Jaxa. Le Japon n’abandonne pas pour autant ses travauxde recherche, mais une plus grande attention est accordée àla mise en relief de certaines spécialités nippones comme larobotique (avec la perspective d’envoyer un jour sur la Lunedes robots humanoïdes pour assister les astronautes) ou lessystèmes de production d’énergie solaire. Nous retiendronsdonc de ce plan ses nouveautés sur les trois points suivants:un plus grand soutien à l’industrie, une utilisation accrue del’espace dans la diplomatie, la naissance d’un programmespatial militaire.

Trois axes forts de développementEn premier lieu, il s’agit de faire sortir l’industrie spatialenippone du cercle vicieux que lui impose en permanenceune situation précaire. Comparé aux budgets publics spatiaux américain ou européen, le budget japonais nepeut engendrer qu’un nombre limité de contrats institu-tionnels, ce qui place de fait son industrie dans une positionpeu compétitive à l’international. Le ministère del’Industrie, duquel sont issus de nombreux cadres du centre stratégique, devrait donc bénéficier d’un nouvel élanpour mettre en œuvre des projets spatiaux en collaborationavec le secteur privé. Le plan mentionne, par exemple, lamise en place d’un modèle d’affaire pour de l’imagerie spatiale, à l’instar des satellites de la série Spot. Par ailleurs,le Japon souhaite mettre en valeur son savoir-faire dans sesrelations internationales, avec l’utilisation de sa technologiecomme outil de levier dans certaines négociations, à l’imagede la Chine. La priorité est clairement accordée à la régionde l’Asie et du Pacifique, dans laquelle le Japon se trouved’ailleurs au coude à coude avec son grand voisin conti-nental. Enfin, depuis l’adoption d’une nouvelle loi spatialeen 2008, le Japon peut dorénavant se lancer dans des programmes relevant de la défense nationale. Ce chan-

Moon to assist astronauts—and solar powergeneration systems. The plan breaks new groundin three areas: greater support for Japan’s spaceindustry, increased diplomatic leverage of spaceand initiation of a military space programme.

Three key avenues for the futureThe first objective is to get Japan’s space industryout of the vicious and precarious circle in which itfinds itself today. Unlike US or European publicspace budgets, Japan’s can only sustain a limitednumber of institutional contracts, sapping itsindustry’s competitiveness in the international

arena. The Ministry of Industry, well representedin the SHSP, should benefit from fresh impetus toteam up with the private sector and produce newjoint space projects. The plan talks of a businessmodel for satellite imagery along the lines of theSPOT Earth-observation series, for instance. LikeChina, Japan wishes to leverage its technology andknow-how in international negotiations. Priority isclearly given to the Asia-Pacific region, whereJapan is sparring with its heavyweight mainlandneighbour. Since its new space law in 2008, Japancan initiate space programmes to support nationaldefence. This major change, which ties in with a

broader effort to normalize national defence,should allow Japan to develop a completelyseparate military space segment. For the timebeing, the basic plan contents itself withdeveloping a complement to military intelligencesatellites and initiating R&D for missile early-warning systems and electromagnetic intelligence(ELINT).The only remaining question concernsJapan’s intentions with regard to crewed spaceexploration, especially the Moon. The plan willanswer this question in a year’s time. Shall we oneday see the famous Asimo robot leaping aroundon the Moon? The next few years will tell. K

gement majeur, qui s’inscrit dans une tendance plus largede normalisation de la défense nationale, devrait permettreau Japon de développer un programme spatial de défenseà part entière. Pour l’instant, le plan fondamental s’en tientaux consignes suivantes: le complément de la constellationdes satellites de renseignement et des études préliminairessur les systèmes de détection de tirs de missile ou sur lerenseignement d’origine électromagnétique.Le seul débat qui reste encore ouvert concerne les intentionsjaponaises sur l’exploration humaine du système solaire, etde la Lune en particulier. Pour trancher cette question, leplan se donne une année supplémentaire. Verra-t-on doncun jour le célèbre robot Asimo rebondir sur la Lune? Les prochaines années nous le diront. K

“Japan can now initiate space programmes to support national defence.”

LE JAPON PEUT DÉSORMAIS SE LANCER DANS DES PROGRAMMES DE DÉFENSE NATIONALE. ”“ GG

Projet de moduled’explorationlunaire japonais.Japan’s plannedlunar explorationmodule.

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Jmonde World

62 / cnesmmaagg JUILLET 2009

NatalL’IRD et le CNES au service du développement durable au Brésil

Principal événement dans le domaine de la télédé-tection et de la géomatique en Amérique latine, le 14e symposium brésilien de télédétection organisé par

l’INPE (Instituto nacional de pesquisas espaciais) s’esttenu à Natal, au Brésil, du 26 au 30 avril 2009: 1670 par-ticipants, 1000 présentations scientifiques et 32 exposantspour la partie exposition. Durant ce symposium à l’effigiede l’Année de la France au Brésil, l’Institut de recherchepour le développement (IRD), le CNES et l’ambassade deFrance au Brésil ont organisé une manifestation sur « Lespatial français au service du développement durable auBrésil ». Son objectif: montrer le savoir-faire français enmatière de techniques spatiales et les actions de coopé-ration avec le Brésil dans le domaine de l’observation de laTerre. Une importante délégation française était présenteà Natal, composée de représentants du ministère desAffaires étrangères, du ministère de l’Éducation supérieureet de la Recherche, de l’IRD, du CNES, de l’Agence françaisede développement (AFD), de l’administration en charge del’environnement en Guyane, de l’Esa, de diverses universités,d’Ubifrance et d’entreprises innovantes, métropolitaine etguyanaise. La collaboration de longue date entre le CNESet l’IRD a été valorisée à cette occasion. D’ailleurs, elleconnaît une nouvelle dynamique à travers la mise en place

IRD and CNES working for sustainabledevelopment in BrazilThe 14th Brazilian remote sensing symposium—a key event forremote sensing and geomatics in LatinAmerica organized by INPE*, the BrazilianNational Institute for Space Research—washeld in Natal from 26 to 30 April 2009,attracting 1,670 participants, 1,000scientific papers and 32 exhibitors. Duringthis symposium, like Year of France inBrazil, the IRD development researchinstitute, CNES and the French Embassyin Brazil organized an event on “theFrench space programme harnessed tosustainable development in Brazil”. Thisevent aimed to showcase French know-how in space technology and jointEarth-observation projects with Brazil.There was a large French delegation atNatal, including representatives of the French Ministry of ForeignAffairs, the Ministry of Higher Education and Research, IRD, CNES,French development agency AFD, the government agency in chargeof French Guiana’s environment, ESA, various universities, Ubifranceand innovative companies from mainland France and French Guiana.CNES and IRD’s long-standing collaboration was in full view duringthe symposium. It has been given fresh impetus lately through newjoint projects and strategies to harness space for sustainabledevelopment in countries in the South. These joint activities, focusingon Latin America and Africa, are being pursued under bilateral orinternational partnerships. The close cooperation between Franceand Brazil is not therefore limited to scientific or technical exchangesbut must also benefit third parties, in particular African countries.The presence in Natal of the Director General of the Environment inGabon, invited by the French delegation, enabled tripartite discussionsbetween France, Brazil and Gabon on the use of space technologiesfor the sustainable management of forest ecosystems in the Congobasin. The French space programme will continue to maintain a highprofile in Brazil throughout 2009 via a travelling exhibitionpresenting CNES, its missions and the benefits of space applications.K* Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais

NATAL

u LAURENCE AMEN, AURÉLIE SAND, CNES

de projets et de stratégies communes dans le domaine del’espace au service du développement durable des pays duSud. Ces activités menées conjointement et tournées prin-cipalement vers l’Amérique latine et l’Afrique s’inscriventelles-mêmes dans des partenariats bilatéraux ou inter-nationaux. La coopération privilégiée entre la France et leBrésil ne se limite pas à des échanges scientifiques ou techniques, elle se doit d’être aussi au bénéfice de pays tiers,en particulier africains. La présence à Natal du directeurgénéral de l’Environnement du Gabon, invité par la délé-gation française, a ainsi permis d’initier une réflexion tri-partite (France-Brésil-Gabon) sur l’utilisation des tech-nologies spatiales pour la gestion durable des écosystèmesforestiers du bassin du Congo.La présence spatiale de la France au Brésil se poursuivratout au long de 2009 à travers une exposition itinéranteprésentant le CNES, ses domaines d’activité et l’intérêt desapplications spatiales. K

Stand du CNES lorsdu symposium

organisé à Nataldans le cadre de

l’année de la Franceau Brésil.

CNES’s stand at theYear of France in

Brazil symposium in Natal.

HH

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/ 63JUILLET 2009 cnesmmaagg

CONSEIL ESPACE

Contribution de l’espace à l’innovation

Le 6e Conseil espace s’est tenu le 29 mai 2009 à Bruxelles en marge du Conseil compétitivité et portaitessentiellement sur la contribution de l’espace à l’innovation. Il constituait ainsi une première réponse à la mention, par leConseil européen de décembre 2008, des technologies spatiales et des services qui en découlent parmi les technologies dufutur à considérer dans le projet de Plan européen pour l’innovation. Il a également salué unanimement le projet de règlementsur la suite de GMES, portant notamment sur le financement de la phase initiale 2011-2013, présenté par la Commission.

Inscription de l’espace dans le processus de définition d’un Plan européen pour l’innovationL’espace fait partie des technologies du futur susceptiblesde constituer un moteur pour l’innovation européenne,à la fois dans le domaine des technologies spatiales pro-prement dites et dans la sphère des services. La valeurajoutée de l’Union s’exprimera dans sa capacité d’accom-pagnement et d’orientation. Il s’agit de compléter la capacité technique des agences spatiales par une vision

politique et économique, en inscrivant les objectifs spatiauxdans le schéma de croissance de l’Union afin de tirer pleinement profit des investissements consentis depuisquarante ans. Concrètement, l’espace pourrait s’inscriredans les objectifs du plan de relance économique européenet pourrait faire l’objet d’un marché porteur. Le vice-présidentGünter Verheugen a alerté le Conseil sur le risque potentielde décrochage de l’Europe dans le secteur spatial et apointé le rôle que l’innovation dans les domaines spatiauxpouvait jouer en réponse à la crise économique. Un secteur

World monde Jeurope

u GENEVIÈVE GARGIR, CNES

GGLes ministres chargés des affairesspatiales des Étatsmembres del’Agence spatialeeuropéenne et del’Union européennese sont réunis àBruxelles dans lecadre du 6e Conseilespace, le 29 mai2009.Ministers in charge ofspace from ESAmember states andthe European Unionmet in Brussels forthe 6th Space Councilon 29 May 2009.

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Jmonde World

64 / cnesmmaagg JUILLET 2009

europe

The 6th Space Council held on 29 May in Brusselsalongside the EU Competitiveness Council meetingfocused on space’s contribution to innovation. Itthus marked a first response to the call from theEU Council in December 2008 to include spacetechnologies and associated services among thefuture technologies to be considered for theproposed European innovation plan. It also gave itsunanimous backing to the proposed EU Regulationon GMES initial operations, concerning in particularfunding for the 2011-2013 phase, presented by theEuropean Commission.

Space in the innovation loopSpace technologies and services are among those mostlikely to drive innovation in Europe. In this sector, theEuropean Union will add value by supporting and shapingpolicies and initiatives. The aim is to supplement spaceagencies’ engineering capabilities with a political andeconomic vision tying space objectives to the EU’s growthstrategy in order to leverage investments made over thelast 40 years. What this means in practice is that spacecould be included as a goal of the European economicrecovery plan and could also be made a lead market. EUVice-President Günter Verheugen warned the Council ofthe risk of Europe being left behind in space andunderlined the role that innovation in space can play inboosting the economy. Indeed, space offers great potentialfor innovation, in particular through its ability toaccommodate other technologies. He concluded that

European, national and regional instruments need to bemobilized to effectively support a joint innovationprogramme. ESA Director General Jean-Jacques Dordainpointed to his agency’s involvement in several investmentfunds focusing on technology incubators and localinnovation hubs. A number of delegations stressed theneed to get SMEs involved in any new mechanisms thatare implemented, and the attraction of space to getyounger generations interested in science.

Proposed EU Regulation on GMES initialoperationsThe Vice-President informed the Council of the adoption on20 May by EU Commissioners of a proposed EU Regulationconcerning initial GMES operations over the 2011-2013phase of the programme. This regulation, scheduled to beadopted before end 2010 with a proposed budget of €150million for 2011-2013, will define the legal framework andstakeholders’ roles, and set out an appropriate data policy.It will thus constitute a first step towards establishing a budget line for GMES operations in the years ahead. The Council therefore unanimously adopted the resolution on the “Contribution of space to innovation andcompetitiveness in the context of the European EconomicRecovery Plan, and further steps”, which also concernedinitial GMES operations and long-term arrangements forthe GMES Space Component (GSC). It also reaffirmed itssupport for the high-level political conference on spaceexploration proposed by the Commission and emphasizedthe need to conceive appropriate European fundingschemes and instruments for the space sector. K

Space fuelling innovationSPACE COUNCIL

qui présente un potentiel d’innovation particulièrementprometteur, notamment dans le cas de son ouverture àd’autres technologies. Il a conclu à la nécessité de mobiliserdes instruments européens, mais aussi nationaux et régionaux,pour accompagner efficacement un programme communpour l’innovation. Le directeur général de l’Esa, Jean-JacquesDordain, a mentionné la participation de l’Agence à plu-sieurs fonds d’investissement portant sur des incubateurs detechnologies et des pôles d’innovation locaux. Plusieursdélégations ont mis l’accent sur la nécessité d’inclure aumieux les PME dans les mécanismes qui seront mis enplace, et ont évoqué la propension de l’espace à populariseret vulgariser la science chez les jeunes générations.

Projet de règlement sur les opérations initiales GMES Le vice-président a informé le Conseil de l’adoption le20 mai par le Collège des commissaires d’un projet derèglement portant sur les premières activités opération-nelles de GMES pour la période 2011-2013. Ce règlement,destiné à être adopté avant fin 2010 et assorti d’une propo-sition de financement à hauteur de 150 millions d’eurospour la période 2011-2013, fixera le cadre juridique, le rôledes protagonistes et proposera une politique de données

adaptée. Il constituera le premier pas vers une ligne budgé-taire opérationnelle pour GMES dans les prochaines perspectives financières. Le Conseil a donc adopté à l’unanimité le projet d’orien-tation sur la « Contribution de l’espace à l’innovation et àla compétitivité dans le contexte du Plan de relance écono-mique européen et étapes suivantes », qui portait essentiel-lement sur la contribution de l’espace à l’innovation et lacompétitivité dans le cadre du plan européen pour l’inno-vation, ainsi que sur les opérations initiales GMES et lesmodalités à long terme de sa composante spatiale. Il réaf-firme l’intérêt de tenir la conférence politique de hautniveau sur l’exploration spatiale proposée par laCommission, ainsi que la nécessité de concevoir des instruments et des régimes de financement européensadaptés au secteur spatial. K

“This regulation will constitute a first step towards establishing a budget line for GMES operations.”

CE RÈGLEMENT CONSTITUERA LE PREMIER PASVERS UNE LIGNE BUDGÉTAIRE OPÉRATIONNELLEPOUR GMES. ”“

France-Luxembourg / Un accord a étésigné le 18 mai 2009 entre le CNES et le gou-vernement du grand-duché du Luxembourgpour renforcer la coopération spatiale dansles secteurs qui concernent dans un premiertemps les applications en télécommuni-cations, en observation de la Terre et entélédétection.France-Luxembourg / 18 May, CNESand the government of the GrandDuchy of Luxembourg signed anagreement to consolidate spacecooperation. This partnership will firstfocus on telecommunications, Earthobservation and remote-sensingapplications.

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év

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Été 2009LA CITÉ DE L’ESPACECÉLÈBRE LA LUNE

centre stage

Ceux qui étaient là n’en ont pas loupé une miette! Pour les uns, des images inoubliablesen noir et blanc sur le téléviseur familial resteront gravées à tout jamais. Quant aux autres,encore dans l’enfance, ils se souviennent avoir été réveillés pour ne rien manquer de cemoment d’une rare intensité émotionnelle. Voire… pour certains qui n’étaient pasencore nés… Chacun sait que le 21 juillet 1969, Neil Armstrong a été le premier

homme dans l’histoire de l’humanité à poser le pied sur la Lune. La Cité de l’espace célèbre le40e anniversaire de l’événement avec plein de nouveautés aux couleurs lunaires. L’animationphare, Décrochez votre visa pour la Lune, entraîne le visiteur dans un jeu-parcours insolite.Explorateur de l’espace, le candidat à la mission doit relever le défi: obtenir son passeport pourun séjour sur la Lune. Il s’agit de tester ses aptitudes à travers l’expérience physique ou senso-rielle sur des instruments aussi inaccoutumés que le Moon Runner, l’Astrojump ou encore le Lunoscope. Plonger dans la conquête spatiale sur l’écran géant de l’Astralia, c’est aussi possible grâce au nouveau spectacle Imax produit par Tom Hanks, Walking on the Moon.. Une immersion grandeur nature dans la grande épopée Apollo. Grâce au procédé 3D, lemilieu lunaire se matérialise et devient palpable. Le spectateur est entraîné dans la plus capti-vante des aventures, séquence émotion assurée. Mais partir sur la Lune peut aussi être une idéeoriginale pour conquérir le cœur des filles. Tout au moins celui de Matilda, qui passe ses soiréesà observer le ciel et ne s’intéresse pas à Tom. Opération Matilda est une animation fiction surle thème de l’astronomie qui séduira les plus jeunes (dès 7 ans). Autre nouveauté: un spectaclede planétarium, Rendez-vous, sur l’origine de la Lune, ses liens avec la Terre et les projets d’exploration futurs. Et aussi des conférences, des rencontres, des événements… la Cité de l’espace, sous l’auspice de la Lune tout au long de l’année 2009, présente un programme vraiment original. À parier que vous ne regarderez plus la Lune comme avant!

SUMMER 2009

Space city celebrates lunar landingsThose who were there remember it vividly. For some, those unforgettable black-and-whitepictures on the family TV will remain etched intheir minds forever. Others recall as childrenbeing woken up and allowed downstairs toobserve those edge-of-your-seat moments. Stillothers were not born yet. Either way, everyoneknows that on 21 July 1969 Neil Armstrongbecame the first person in history to set foot onthe Moon. The Cité de l’espace in Toulouse iscelebrating the 40th anniversary of the event witha host of new attractions. The central attractioncalled Win your Visa for the Moon takes playerson a unique space exploration adventure. Missionhopefuls must first meet a challenge: get theirpassports stamped for a trip to our lunarneighbour. The game tests their skills in a physicaland sensory experience with some novelinstruments: Moon Runner, Astrojump andLunoscope. Visitors can also relive the Apollomissions in the Astralia theatre with a new IMAXmovie produced by Tom Hanks called Walking onthe Moon. The lunar landscape is recreated withbreathtaking realism on the 3D screen for one ofthe most awe-inspiring adventures in humanhistory. A Moon mission might also be the way toget noticed by a certain young girl. Matildaspends her evenings stargazing and is notinterested in Tom. Operation Matilda is ananimation with an astronomy theme, aimed atyoungsters from age seven. And a new planetariumshow called Rendezvous looks at the origins ofthe Moon, its ties with Earth and future explorationprojects. The Cité de l’espace’s Moon programmealso includes talks, gatherings and other originalevents throughout the year to ensureyou’ll never look at our nearestneighbour in the same way again.

ERATJ CULTURE Arts & living

qwww.cite-espace.com.POUR EN SAVOIR PLUS : FIND OUT MORE AT

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J CULTURE Arts & living

Early Earth to the depths of spaceTwo basic ingredients were neededfor life to emerge on Earth—waterand carbon. But do these life-sustaining elements exist elsewhere?Never far from the humanimagination, the question ofextraterrestrial life is treated herewith a thoroughly scientificapproach. The authors combineshort factual texts with exceptionalphotography to offer a consensus ofcurrent knowledge on the origins oflife as well as the latest findings inexobiology research. A fascinatingjourney from the infinitely small tothe infinitely large.

LECTURES BOOKS

De la Terre primitiveaux confins des galaxies

D eux ingrédients fondamentauxsont probablement à l’origine de

la vie sur Terre: l’eau et le carbone.Mais peut-on trouver ailleurs les élé-ments essentiels à notre survie ? La question d’une probabilité de vieextraterrestre, permanente dansl’imaginaire humain, est ici traitéeavec une grande rigueur scientifique.Par des images exceptionnelles quialternent avec des textes courts etpertinents, les auteurs présentent unétat des lieux des connaissancesactuelles sur l’origine de la vie et les avancées de la recherche en exobiologie. Un beau voyage de l’infiniment petit à l’infiniment grand.

La vie dans l’Univers, entre mythes et réalités – A. Brack, F. Coliolo, ed. La Martinière – 20 €La vie dans l’Univers, entre mythes et réalités by A. Brack and F. Coliolo –Published by La Martinière – €20.

About an astronautA hero of our times, Frenchastronaut Jean-Loup Chrétien tells allin an extended interview withactress and author Catherine Alric.He talks about his unique experiencein aviation and space, his training,life in orbit and spacewalks, as wellas his secret garden, love for theorgan and vision for the future. Thisis the journey of a man mad aboutaircraft since childhood and whosevocation has become a remarkablestory of destiny fulfilled. The bookdescribes a passionate yet simpleman, a citizen of the world, acutelyaware of the future of the planet hehas flown around so many times.

Entretien avec un spationaute

Jean-Loup Chrétien, héros destemps modernes, se dévoile dans

un entretien avec la comédienneCatherine Alric. Le spationaute évoque son expérience singulièrede l’air et de l’espace, les entraîne-ments, les sorties extravéhiculaires,la vie en orbite, mais aussi son jardinsecret, sa passion pour l’orgue, savision de l’avenir. C’est le récit dulong chemin parcouru par unhomme passionné par les avionsdepuis l’enfance, et dont le destins’est construit autour d’une vocation.On découvre un homme simple etpassionnant, citoyen du monde, trèsattentif au devenir de la planèteTerre qu’il a survolée tant de fois.

Rêve d’étoiles – J.-L. Chrétien, C. Alric,ed. Alphée – 21 €Rêve d’étoiles by J.-L. Chrétien and C. Alric– Published by Alphée – €21.

Lunarscapes through the lensMost of what we know about theMoon today we owe to NASA’spioneering Apollo programme.Twelve men trod the lunar landscapebetween 1969 and 1972, bringingback thousands of fabulous images.Space imagery specialist Olivier deGoursac has selected the best ofthese and published the result of hishuge effort to restore, correct andreproduce them in their originalform. Lune presents our enigmaticneighbour as the astronauts saw it,with its mesmerizing moonscapesand deserts of dust. Minimal textlets the images speak forthemselves.

Missions lunaires en images

Tout ce que nous savonsaujourd’hui de la Lune, nous le

devons essentiellement aux missionspionnières du programme Apollode la Nasa. Douze hommes ont fouléle sol lunaire de 1969 à 1972, et ontramené sur Terre des milliers d’imagesfabuleuses. Spécialiste de l’imageriespatiale, Olivier de Goursac a sélec-tionné les meilleurs clichés et publiele fruit d’un travail colossal de restau-ration, de correction, de retraite-mentdes couleurs et de reconstitutiondes images originales. Lune présentenotre énigmatique satellite tel que lesastronautes l’ont vu, avec ses paysagesfascinants et ses déserts de poussière.Très peu de texte, mais des imagesqui parlent d’elles-mêmes.

Lune – Olivier de Goursac, ed. Tallandier – 29,90 €Lune by Olivier de Goursac – Published byTallandier – €29.90.

Through an ethnographer’s eyesFrench Guiana—think spaceport,rainforest, biodiversity or even penalcolony (Devil’s Island is there). Thinkalso about the country’s unique culturaland social history. Léon-GontranDamas (d. 1978) was a Guianesenational, outspoken author, poet andcofounder of the Négritude movement.His famous essay contrasts the overtwealth and shameful poverty of hiscountry. First published in 1938, thisremarkable text combines blatantimpertinence with scholarly geniusto tell the story of a ravaged country,the people who lived there and thestories they told.

Chroniqueethnographique de la Guyane

Ce que l’on connaît de la Guyane:la base spatiale, la forêt tropicale,

la biodiversité… ou encore le bagne,ne doit pas nous laisser ignorer sonhistoire culturelle et sociale. Guyanaisd’origine, auteur engagé, poète etcofondateur du mouvement de lanégritude, Léon-Gontran Damasdénonce, dans cet ouvrage publiéinitialement en 1938, la richesse et lamisère honteuse de ce territoire.C’est aussi un texte remarquable,impertinent et d’une grande érudi-tion, qui raconte l’histoire d’une terremeurtrie, les hommes qui y vécurentet l’évoquèrent dans leurs récits.

Retour de Guyane – Léon-GontranDamas, ed. Jean-Michel Place – 20 €Retour de Guyane by Léon-Gontran Damas– Published by Jean-Michel Place – €20.

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JUILLET 2009 cnesmmaagg / 67

Arts & living CULTURE J

RENDEZ-VOUS EVENTS

SPATIOBUS

LES TECHNIQUES SPATIALES SUR LE CHEMINDES JEUNES

«Le Spatiobus a une incontestable force d’attractivité », reconnaît Benoît Wetstein dePlanète Sciences Midi-Pyrénées qui pilote ce véhicule « professionnel et technique ».Depuis 1999, sous le nom de Vade (Véhicule à la découverte de l’espace), le Spatiobus

a tracé la voie. Dans une version modernisée, il a repris la route. « Il poursuit une mission d’information et de communication pour les temps forts événementiels. Il a aussi une vocationtechnique car il est instrumenté pour le suivi des télémesures, en temps réel. » En Bretagne,le bus a permis aux jeunes de suivre cinq de leurs ballons lancés dans le cadre du projet « Un ballon pour l’école ». Atelier itinérant, il a aussi vocation à faire découvrir aux jeunes lessciences et techniques spatiales. « Nous profitons des questions posées pour aborder la pro-blématique des océans, le rôle de Jason, l’utilité du satellite », précise Benoît Wetstein. Aprèsun crochet en Normandie, le Spatiobus a poussé, fin mai, jusqu’à LaRochelle, au rassemblementArgonautica. Le suivi des bouées fait également partie de ses missions.

Space technologies on tour“The Spatiobus is a big hit with youngsters,” says Benoît Wetstein of Planète Sciences, Toulouseregion, who drives the bus. This mobile outreach centre used to be called VADE (véhicule à ladécouverte de l’espace, or ‘space discovery vehicle’) and has travelled the highways and byways ofFrance since 1999. Now refitted and with a new name, it is on the road again. “The Spatiobus is agreat way to communicate and provide information to support space-related events. The vehiclealso carries real-time telemetry tracking equipment, adding a technology component to itsoutreach mission.” In Brittany, for example, the bus recently enabled pupils to track five balloons,released as part of the ‘Balloon for school’ project. As a mobile workshop, it is used to introduceyoungsters to space science and technology. “Kids ask questions. At schools near the coast, we take the opportunity to talk about ocean-related issues, the role of Jasonand the vital contribution of satellite data,” continues Benoît. After a detourvia Normandy, the Spatiobus arrived at La Rochelle for the Argonauticasymposium in late May. Tracking ocean buoys is also part of its mission.

GGLe Spatiobus présenté lors des enjeux de l’espace à Saint-Quentin.

The Spatiobus at the Challenges of Space event in Saint-Quentin.

L’espace à la Fête de la musique

Àl’occasion de la Fête de la musique, le siège du CNES (Paris) a ouvert les portes de son auditorium le 21 juin

pour un événement exceptionnel et accueillien concert une nouvelle formation : LesVoyageurs de l’Espace. Pour sa premièreapparition en public, elle était composée de sept musiciens : Hélène Breschand (harpiste), Alex Grillo (vibraphoniste), TerjeIsungset (batteur), Sylvain Kassap (clarinettiste),Jean-François Pauvros (guitariste), Didier Petit(violoncelliste), Christian Sebille (ordinateur),plus Damien Bouvet (comédien). Autour desthèmes du songe, de l’arrachement, de l’es-pace, de l’ailleurs et du retour, Les Voyageursde l’Espace, dont la musique s’inscrit dansl’univers jazz, ont écrit un concert en détournantdes chansons françaises inspirées de l’espace. Toutes les demi-heures, le publicétait invité à vivre une aventure musicale,visuelle et littéraire unique d’une vingtainede musiques.

World Music DayTo mark this year’s World Music Day, CNES headoffice in Paris opened its auditorium on 21 Junefor a special musical event with a debut groupcalled Les Voyageurs de l’Espace. The seven-piece ensemble comprised Hélène Breschand(harp), Alex Grillo (vibes), Terje Isungset (drums),Sylvain Kassap (clarinet), Jean-François Pauvros(guitar), Didier Petit (cello), Christian Sebille(programming) and Damien Bouvet (frontman).The performance covered a range of Frenchpopular songs in a jazz style, each inspired by adifferent aspect of the space adventure: dreams,

separation,distances, otherworlds and thereturn home.The half-hourset wasrepeatedthroughoutthe day andfeatured 20extracts in auniquemusical,visual andliteraryexperience.

www.cnes.fr

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J CULTURE Arts & living

ÉDUCATION EDUCATION

RENCONTRE ENSEIGNANTS

CALISPH’AIR SUR L’AXE MÉTROPOLE/GUYANE

Pour une trentaine d’enseignants de métropole, les petites vacances de la Toussaint 2009 consti-tueront une parenthèse originale: ils rejoindront leurs homologues guyanais à Kourou, sur la based’un programme commun, Calisph’Air. Cet échange fait suite au stage effectué l’an passé par

26 enseignants guyanais, après convention entre leur rectorat d’académie et le CNES. Sont inscrites auprogramme, l’étude de l’atmosphère (pollution, changement climatique, etc.), l’exploitation des contri-butions des satellites Calipso, Parasol, Iasi, ainsi que l’analyse des résultats de la campagne de mesuresatmosphériques annuelle menée en parallèle depuis la formation. Affectée par des pics de pollution lors des périodes de vents de sables, la Guyane constitue une intéressante zone d’étude pourle groupe. Avec Calisph’Air pour point de départ, le séjour pourrait également ouvrir de nouvelles perspectives d’échanges vers des programmes éducatifs tels qu’Argonautica.

Cours de planétologie / Les données fournies depuis une quarantaine d’années par les missions spatiales ont permis l’émergence d’une nouvelle discipline scientifique : la planétologie. L’observation des planètes et l’étude de leur structure interne, mais aussi la découverte plus récente de planètes extrasolaires, permettentde mieux comprendre le processus d’évolution de notre Terre et de notre système solaire. Labellisé Année mondiale de l’astronomie 2009, cet ouvrage présente un étatdes lieux des connaissances actuelles et propose des exercices corrigés. Il s’adresse aux étudiants en licence 3 et master de sciences de la Terre et de l’Univers, candidats au Capes et à l’agrégation de SV/ST, aux professeurs du secondaire. Planétologie, cours, exercices et corrigés – ed. Dunod

Planetology coursebook / Four decades of space missions have provided a huge amount of data. This has led to a new scientific discipline:planetology. Observation of our planetary neighbours, study of their internal structure and recent exoplanet discoveries have furthered ourunderstanding of the evolutionary processes that shaped Earth and the solar system. Published to coincide with the International Year ofAstronomy 2009, this coursebook offers a valuable survey of current knowledge and also includes exam questions with model answers. Writtenfor French undergraduate and master’s students in Earth and space sciences, high-school science teachers and teacher training candidates.

Planétologie : cours et exercices corrigés – Published by Dunod.

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Le CNES dans la poche ! / Les éditions Biotop consacrent un minilivre au CNES. L’essentiel de nos missionset de nos programmes est ainsi contenu dans un format miniature. Une autre façon, originale et attrayante, de promouvoir le rôle de notre organisme dans le monde actuel. Sur demande à [email protected]

CNES in miniature / Biotop has published a mini-booklet about CNES. This pocket-sizedproduction offers a brief overview of our missions and programmes. Another neat and novelway to promote our role as an agency in the world today.Available on request. E-mail: [email protected].

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Baccalauréat / Les bacheliers scientifiques (S) de la cuvée 2009, spécialité physique, ont dû plancher en juin sur la détection d'exopla-nètes. Corot en vedette de l'épreuve de physique, voilà de quoi ravir les scientifiques et ingénieurs qui se sont investis dans ce beau projet.Baccalaureate / One of the physics papers in this summer’s baccalaureate exams in France included a question on exoplanet detection, with reference to the COROT satellite.Its inclusion comes as a pleasant surprise to the scientists and engineers involved in this exciting mission.

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Pendant l’été, soufflez et jouez ! / Cet été, le CNES s’immisce dans votre salon pour partager vos soirées DVD ! Partenaire de « Il était une fois… notre Terre » (Procidis) et « In the Shadow of theMoon » (Mk2), le CNES vous les fait découvrir sur son site Web. Au programme : des interviews et vidéos inédites, et surtout, des jeux concours pour gagner des coffrets DVD !t

www.cnes.fr http://www.cnes.fr/jeux-de-lete/

DVD competitions / CNES has partnered two DVD productions that promise to enhance your viewing thissummer. Learn more about Il était une fois… notre Terre (Procidis) and In the Shadow of the Moon (Mk2) on ourwebsite. Features include interviews and previously unseen footage, plus competitions to win DVD box sets.

Calisph’Air spans the AtlanticSome 30 teachers in metropolitan France have a unique opportunity to join their counterparts in Kourou,French Guiana, for the autumn half-term break as part of the Calisph’Air programme. This training trip followsan exchange by 26 Guianese teachers last year under an agreement between their education authority andCNES. The programme includes atmosphere studies (pollution, climate change, etc.), utilization of Calipso,Parasol and IASI data and analysis of results from the annual atmosphere measurement campaign, conductedalongside the course. Affected by wind-blown sand and associated peaks in pollution, French Guiana makes aparticularly interesting study location for the group. After Calisph’Air, this type of exchange could also beextended to other educational programmes, like Argonautica.

TEACHER EXCHANGE

www.cnes.fr Volet Enseignants-MédiateursTeachers-Educators section

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www.cnes.fr

JUILLET 2009 cnesmmaagg / 69

Arts & living CULTURE J

FILMS FILMS

Un DVD pour marcher sur la Lune / Après le film Apollo 13 (1995), Ron Howard produit un documentaire sur les missions légendaires de la Nasa. Des 24 astronautesenvoyés dans l’espace entre 1968 et 1972, seulement 12 ont posé le pied sur la Lune. Autravers d’archives inédites, des images conservées précieusement par la Nasa, les survivants des missions Apollo racontent leurs expériences avec leurs propres mots. Les bonus offerts sur le DVD ont été réalisés par le CNES.In the shadow of the moon – ed. MK2

Apollo documentary on DVD / Ron Howard, director of the 1995 filmApollo 13, presents a new documentary on NASA’s legendary missions. Of the 24 astronauts on lunarmissions between 1968 and 1972, only 12 actually set foot on the surface. Previously unreleased archivefootage is augmented by contemporary interviews with surviving Apollo-era astronauts, who talk abouttheir experiences. The French version includes bonus material by CNES.In the shadow of the moon – Published by MK2.

FILMS D’ANIMATION

LES MÉTIERS DU SPATIAL SUR LE WEB

Que faire après le bac ou la prépa ? Pourquoi pas des sciences ? En trois films portraits, drôles et intelligents, le CNES vous donne une idée des métiers qui se rattachent à l’espace.Un graphisme minimaliste, un esprit cartoon, un rythme enlevé et un scénario bien ficelé…

ces films d’animation montrent les métiers de l’espace tels qu’ils sont : variés, enrichissants, passionnants, bref, faits pour vous ! En insert, un jeu d’acteur définit le cadre des missions et lavoie pour y accéder. Produits par la jeune société Prodigima, ces trois films, premiers d’une série,décryptent le travail des ingénieurs en orbitographie-trajectographie, les « navigateurs de l’espace », des ingénieurs en optoélec-tronique, les « ingénieurs capteur d’image »ou encore celles des ingénieurs en optique… Ces films courts peuvent être visionnés sur le Web (Dailymotion ou Youtube).

Space careers on the netAmbitious, unsure what to do after school? What about acareer in space? CNES has commissioned three humorous andinsightful documentary films about space-related careers. Withminimalist graphics, cartoon-style wit, a brisk pace and well-structuredscreenplay, the three animated shorts show space trades andprofessions as they are: varied, exciting and rewarding. A superimposedcharacter gives more details about each line of work and what it takes.Produced by startup company Prodigima, the three films—the first in aseries—decipher the work of engineers in orbitography-trajectography(space navigators), optronics (image sensor people) and optics (cameraguys). Watch them on Dailymotion or YouTube.

ANIMATED FILMS

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COFFRET DVD

26 épisodes de « Il était unefois notre Terre »

Il a traversé les générations sans crise ni rin-gardise. Apparu pour la première fois il y atrente ans dans la série « Il était une fois…

l’Homme », Maestro a été plébiscité par lespetits et les grands. Il revient cet été plus dyna-mique que jamais dans une série destinée àsensibiliser les jeunes aux enjeux du dévelop-pement durable. Réchauffement climatique,pollution, sécheresse, déforestation, pauvreté…les vingt-six épisodes de la série proposent untour exhaustif des problèmes que poseaujourd’hui le développement irraisonné deces cinquante dernières années. Dans cedomaine, les satellites ont eux aussi beaucoupde choses à raconter et ils ne s’en privent pas.Un bel exemple de vulgarisation et de péda-gogie, une manière intelligente et divertissanted’éveiller les consciences sans les culpabiliser.Les 3 coffrets sont en vente depuis le 29 juin à la Fnac. Prix unitaire 16 €.

26 episodes of Il étaitune fois notre TerreHe has spanned the generations with ease andstyle. Maestro first appeared 30 years ago in theseries Il était une fois… l’Homme and has proveda big hit with young and not-so-young alike. Andnow he’s back with more punch than ever in anew series to teach youngsters about sustainabledevelopment. The 26 episodes take a comprehensivelook at the problems caused by the runawaydevelopment of the last 50 years—global warming,pollution, drought, deforestation and povertyamong them. The series also looks at the vitalrole of satellites in monitoring these changes. An excellent example of educational outreach and asmart and entertaining way to awaken

consciences withoutinducing guilt. The threeDVDs are available fromFNAC and other outletsfrom 29 June. €16 each.

DVD BOX SET

Cinq parlementaires en impesanteur / Pendant le vol spécial en impesanteur organisé par le CNES et Novespace le 16 juin dernier, quatre députés et un sénateur avaient pris place à bord de l’Airbus A300 ZERO-G. Verdict ?t

MPs in microgravity / On 16 June, four French members of parliament and a senator took part in a specialmicrogravity flight on the Airbus A300 Zero-G, organized by CNES and Novespace. How did they get on?

I L ÉTA IT UNE FO IS . . . NOTRE TERRE Extraits vidéos et interviews Il était une fois... notre Terre. Video excerpts and interviews. http://www.cnes.fr/il-etait-une-fois/

L’A IRBUS A300 ZERO - G Leurs impressions sont à découvrir en vidéo sur le site Watch the video on our website (click on Cinq parlementaires en impesanteur) http://www.cnes.fr/elus-et-decideurs/

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70 / cnesmmaagg JUILLET 2009

m M. / Mr. m Mme / Mrs m Mlle / Miss

Nom / Name: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom / First Name: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Votre adresse postale complète / Full postal address:

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Votre adresse e-mail / Your e-mail address: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Souhaitez-vous recevoir par e-mail notre newsletter ?Chaque mois, vous serez informé(e) de la publication du Journalde l'espace (magazine vidéo de 13 minutes) et de notre actualité.m oui m non

Afin de mieux connaître notre lectorat, veuillez nous indiquer :To help us get to know our readers better, please tell us:Votre fonction ou statut professionnel / Your jobposition or professional status: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Comment vous avez connu CNES MAG / How did youfind out about CNES MAG? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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cnesmag

J soit par e-mail à / by e-mail to : [email protected] en indiquant les éléments mentionnés ci-dessous,including the information requested below,J soit en renvoyant le bulletin ci-dessous par fax auor by sending the completed slip below by fax to+ 33 (0)5 61 28 13 27,J ou par courrier à l’adresse suivante / or by post to:

Centre national d’études spatiales CNES MAG18 avenue Édouard Belin BPI 2 01131 401 Toulouse CEDEX 9 France

: 

Journal trimestriel de communication externe du CNESCNES’ external quarterly news magazine

ABONNEMENT GRATUIT SUR SIMPLE DEMANDE : Free subscription offer on request:

DIARYAGENDA

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1155//0099// 220000991188//0099// 22000099

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2222//0099// 220000990022//1100// 22000099

Exposition d’astrophotographieAstrophotography exhibition

Séminaire sur le transport spatialSpace transportation seminar

3e conférence européenne sur les sciences aérospatialesThird European conference on aerospace sciences

Journée commémoration de l’Homme sur la LuneCommemoration of first lunarlanding

École d’été d’Alpbach dédiéeaux exoplanètesAlpbach summer school,dedicated to exoplanets

Nuit des étoiles Astronomy nights

Exposition « Questions d’espace »Exhibition: Questions about space

Exposition « Cosmos, structurationde l’Univers »Exhibition: The Universe and howit is structured

11e IMSE (InternationalSymposium on Materials in Space Environment)11th IMSE (International symposiumon Materials in the Space Environment)

Les structures des matériaux dans l’espaceConference on spacecraftstructures and materials

Journées européennes du patrimoineEuropean Heritage Days

Cours de technologie spatiale :technique et technologies desvéhicules spatiaux (TTVS)Space technology course:Spacecraft techniques andtechnologies

Colloque Mécanique spatialeSymposium on spaceflight dynamics

Eurospace Center, Transinne, BelgiqueEurospace Centre, Transinne, Belgium

Hardthausen/Lampoldshausen,Allemagne/ Germanyi

Versailles

Cité de l’espace, Toulouse

Alpbach, Tyrol, Autriche

Alpbach, Tyrol, Austria

Exploradome, Paris

Palais de la découverte, Paris

Aix-en-Provence

Toulouse, centre de congrès Pierre Baudis Pierre Baudis congress centre,Toulouse

Labège Diagora

Labège Diagora congress centre,Toulouse

Toulouse

http://www.eurospacecenter.be

http://www.education-cva.eu/fr/

http://www.eucass2009.com/

http://www.cite-espace.com

http://www.summerschoolalpbach.at/

http://www.afanet.fr/

http://www.exploradome.com

http://ecssmmt.com

http://www.issfd2009.com/

http://www.cnes-observatoire.net

http://www.ismse11.com

http://www.ismse11.com

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Marine, passionnée d’astronomieDepuis quand la Lune existe-t-elle? Comment est-elle apparue?

Plusieurs hypothèses ont été pro-posées. Selon celle qui a la faveur

des scientifiques, la Lune serait néed’une collision entre la Terre et unautre objet céleste, plus petit, il y aenviron 4,5 milliards d’années. Lesdébris de ce choc se seraient ensuiteagglomérés pour former la Lune.Notre jeune Terre était alors pluspetite qu’aujourd’hui et n’abritait pasencore la vie. Beaucoup d’autresembryons de planètes tournaientautour du Soleil et les rencontresétaient plus fréquentes qu’actuelle-ment. L’un deux heurta la Terre. Sousle choc, les deux corps s’échauffèrentet se déformèrent, mais le bolidepoursuivit sa course, puis percuta denouveau la Terre 30 minutes plustard. Cette fois-ci, il fut complètementincorporé à la Terre. Néanmoins, unepetite partie du manteau rocheux quil’entourait se trouva satellisé autourde la Terre. Mêlée à un peu de matièreterrestre, elle constitua un anneau dedébris, très chauds, ceinturant laTerre. En moins de dix ans, ils s’agglo-mérèrent en une boule visqueuse, la Lune, qui se solidifia rapidement. (J.-P. Penot, extrait de BT Lune)

Clémentine, professeur de SVTExiste-il un réchauffementclimatique sur les autresplanètes du système solaire ?

Le changement climatique quenous vivons aujourd’hui sur Terre

est produit par une amplification del’effet de serre. Ce phénomènetrouve vraisemblablement son originedans le comportement énergétiquedes êtres humains, outre une contri-bution naturelle du Soleil. Il n’est doncpas observé sur les autres planètes dusystème solaire. En revanche, l’effet deserre est un phénomène naturel quel’on retrouve partout, dès qu’il y a unesource de chaleur, un support pourl’absorber et la réémettre, et un écran,autrement dit, une étoile, une planèteet une atmosphère. C’est grâce à luique la température moyenne surTerre est de l’ordre de 15 °C, ce qui a permis à la vie de se développer. La planète Mars est pourvue d’uneatmosphère très ténue qui laisses’échapper la chaleur reçue du Soleilpar le sol de la planète. La tempé-rature moyenne sur Mars est de l’ordre de – 50 °C. Vénus a connu une période de volcanisme et dechauffage par le Soleil au cours de laquelle beaucoup de gaz s’estévaporé, permettant le dévelop-pement d’une épaisse atmosphèrequi a retenu toute la chaleur accu-mulée. La température à la surface de Vénus est de 450 °C, c’est l’effet de serre catastrophique ! (Sébastien Rouquette)

Pierre, promoteurQuelles sont les conditionsprises en compte pour laconstruction d’un pas de tir ?

Il faut d’abord savoir qu’un lanceursur son pas de tir est un concentré

d’énergie extrêmement dangereux. Il doit être mis en œuvre loin de toutehabitation, la distance minimaledevant être d’au moins 10 km. Un desproblèmes majeurs liés aux lancementsconcerne la sécurité des populationssurvolées par la fusée car il est impos-sible d’atteindre l’orbite visée sanssurvoler des territoires habités. Il fautdonc minimiser les risques. L’idéal estde tirer vers de grandes étenduesdésertiques, l’océan par exemple,pour couvrir les risques de retombéedu lanceur lors d’une explosion. Leport spatial de l’Europe en Guyane

Pierre, property developerWhat factors are considered whenbuilding a launch pad?A rocket on its launch pad releases amassive amount of energy, which ispotentially very dangerous. So thelaunch complex must be at least 10kilometres from any humanhabitation. A major issue withlaunches is the safety of the peoplewho live under the flight path, sinceit’s impossible to reach orbit withoutflying over populated areas. Wetherefore need to minimize theserisks. Ideally, the rocket will gainaltitude over a vast deserted region,like the ocean for example, to avoidrisks in the unlikely event of anexplosion and falling debris. Europe’sspaceport in French Guiana is ideallylocated with the Atlantic to the northand east. It’s also near the equator,which allows rockets to gainmaximum momentum from theslingshot effect of Earth’s rotation.Other criteria include a politicallystable region with easy access andplenty of space for the satellitepreparation and launcher integrationbuildings. In addition, a launch basemust be welcoming, well equippedand reassuring. (Christophe Bonnal, CNES LaunchVehicles Directorate)

ERATJ Courrier des lecteurs Readers’ letters

JUILLET 2009 cnesmmaagg / 71

Clémentine, life sciences teacherDoes climate warming happen onother planets in our solar system?The change in Earth’s climate todayis due to an increase in the greenhouse

Marine, astronomy enthusiastWhen was the Moon formed? And how?Theories abound, but the favouritewith scientists is this: Earth collidedwith a smaller celestial object about4.5 billion years ago, creating acloud of debris that subsequentlyaggregated to form the Moon. Earthwas smaller then and didn’t yetsupport life. Many otherprotoplanets orbited the Sun,causing frequent collisions. One ofthem crashed into Earth. The impactcaused the two bodies to heat upand deform, but the fireballcontinued its course and struckEarth again, 30 minutes later. Thistime it was completely absorbed intoour planet. However, parts of itsrocky outer mantle entered orbit

VOS QUESTIONS PAR MAIL :

cnesmag @cnes.fr

SEND IN YOUR QUESTIONS BY E-MAIL TO:around Earth. Mixed with terrestrialmatter, these fragments formed aring of molten debris. Within 10years, they had condensed to form aviscous ball, which rapidly solidified.(Adapted from J.-P. Penot’s book onthe Moon in the BT Espace series)

effect. This in turn is caused byhuman energy consumption, whichamplifies the Sun’s natural contributionto our climate. Since there are nopeople on the other planets, theirclimates are not affected in this way.However, the greenhouse effect is anatural and universal phenomenon.It occurs wherever there is a heatsource, an object to absorb andradiate heat and an insulating screen—i.e. a star, a planet and an atmosphere.The greenhouse effect keeps Earth’saverage temperature at about 15°C,which is needed to support life.Mars, however, has a thinatmosphere that lets the Sun’swarmth escape. As a result, its averagetemperature is around –50°C.Conversely, early volcanic activity onVenus released gases into theatmosphere. This combined with theSun’s radiation and subsequent waterevaporation created a dense atmospherethat traps heat. This catastrophicgreenhouse effect has resulted insurface temperatures of 450°C. (Sébastien Rouquette)

est parfaitement situé avec l’Atlantiqueaussi bien à l’est qu’au nord. Du fait que la base soit le plus près possible de l’équateur permet éga-lement de bénéficier au maximum dela vitesse d’entraînement de la Terre.Il existe d’autres critères de choix,comme une région politiquement stable, facilement accessible, suffi-samment spacieuse pour installertous les bâtiments de préparation desatellites et d’intégration du lanceur.Une base de lancement doit êtreaccueillante, bien équipée, rassurante.(Christophe Bonnal DLA)

CETTE RUBRIQUE EST LA VÔTRETHIS IS YOUR COLUMNN’hésitez pas à nous poser des questions, nous faire part de vos interrogations, de vos réactions sur l’actualité spatiale ou sur vos sujets d’étude. Nos spécialistes vous répondront.Drop us a line with your questions, opinions on space news or requests forinformation on subjects you’re studying, and we’ll put our experts on the case…

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Studying animals in the world’s remotest locationswould be tricky without Argos transmitters—thesmallest weighing just a few grams. With Argos,species under surveillance have revealed a wealthof information about themselves and there habitatare valuable allies or ‘bio-indicators’ in oceanresearch, helping scientists to collect data onwater salinity and temperature. In two decades,researchers have learnt about the Southern Ocean’skey role in climate change. They particularly valuethe unique data that elephant seals and otherspecies provide. The CNRS/CEBC* research teamsoon saw the educational potential of tracking theseanimals and agreed to collaborate on CNES’sArgonautica** schools project, in particular theArgoNIMAUX part dedicated to Subantarctic animals.With ArgoNIMAUX, primary and secondary schoolslearn about the polar environment and studyanimals tracked with Argos in near-real time. Classprojects cover a rich and varied spectrum of topicsspanning life and Earth sciences, geography, mathsand physics. Teachers get a wealth of material to useeach year, while the lovable nature of the animalshelps to get pupils on board. In addition, youngsterslearn more through this type of inquiry-basedapproach and the scientific methods they acquirewill serve them well at university and beyond.

ArgoNIMAUX - Marine animalsunder Argos’s watchful eyeANNE LAMY FOR CNES

Comment étudier certaines espèces animales dans un milieu souvent inaccessible àl’homme? Grâce à Argos et à ses célèbres balises de quelques grammes à quelques kilos,ces espèces révèlent sur elles-mêmes et leurs environnements une mine d’informations.

Bio-indicateurs incomparables, les animaux marins sont, devenus les alliés des scientifiquesen collectant des informations sur la salinité et la température des masses d’eau. Depuis deuxdécennies, les chercheurs ont pris conscience du rôle majeur de l’océan austral dans l’évolutiondu climat, et prennent très au sérieux les informations uniques délivrées par les éléphants demer sur leur lieu de vie. L’équipe du CNRS/CEBC* qui mène ces recherches a tout de suitecompris le potentiel éducatif de ce suivi, et a collaboré au projetpédagogique Argonautica**du CNES dont un des volets est consacré aux animaux polaires subantarctiques :ArgoNIMAUX. Ainsi du primaire au lycée, les classes découvrent l’environnementpolaire etle mode de vie de ces animaux suivis en temps presque réel. Pluridisciplinaires, il n’existe pasde frontières dans les programmes de SVT, géographie, maths ou physique. Les enseignantstrouvent chaque année de quoi travailler. De plus, le capital de sympathie de ces animauxfacilite l’adhésion des élèves au projet. Enfin, les jeunes découvrent par une « pédagogied’investigation » une démarche scientifique qui leur servira toute leur vie d’étudiant.

Por t rait ProfileJean-Pierre Malardé

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SUPPLÉMENT D’INFORMATION

www.cnes.fr

cnesmag

ANNE LAMY POUR LE CNES

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ArgoNIMAUX / Les animaux marinssuivis par Argos

www.Xxxxxx

SUPPLÉMENT CNES MAG N°42 / JUILLET 2009

* CEBC : Centre d’études biologiques de Chizé. ** Argonautica est un projetpédagogique du CNES pour sensibiliser les jeunes à l’étude du milieu marin,du climat en utilisant les données satellites.*The French national scientific research centre’s Chizé biology researchcentre. **CNES’s Argonautica schools project teaches young people about the marine environment, the climate and how to use satellite data.

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SUPPLÉMENT CNES MAG N°42 / JUILLET 2009

How long has Argos been around?Argos—the only satellite data collectionand location system of its kind—beganoperation in 1978. One of its objectivesfrom the outset is to help study andprotect hundreds of animal species.Argos is operated by CLS, a subsidiaryof CNES and Ifremer formed in 1986.

How does it work?The principle is simple: animals aretagged with a small instrumentedtransmitter, which comprises an energysource (battery or solar cell) and

sensors (to measure water temperature,salinity, etc.). Measurements are convertedinto an electrical signal and transmittedat regular intervals to a satellite overhead.Argos instruments are flown on fivesatellites circling the Earth at an altitudeof 850 km. These satellites are in phasedorbits to ensure the best possible globalcoverage. The Argos instrument picks upthe signal from the transmitter andrelays it to one of 60 local groundstations around the world. The groundstation transfers the information to theglobal processing centres in WashingtonDC and Toulouse. The processed data

reach the end-user in just 20 minutes.The radiowave from the transmitter isanalysed to ascertain its Doppler shiftand thus calculate the animal’s positionand track its movements.

What kinds of animals does it track?Some 20,000 animals have been trackedby Argos—most of them endangeredspecies. In the early days, Argostransmitters were heavy, the electronicsalone weighing 1 kilogram. These werefitted to large land mammals, like cariboufor example. Gradually, transmittersbecame smaller and lighter, making itpossible to tag marine animals (whales,dolphins, turtles) and birds (albatrosses,storks, eagles, etc.). Argos is the onlysystem able to track animals in extreme

environments like the Antarctic (kingpenguins, seals, elephant seals), wherein-situ measurements would be difficultand even dangerous for researchers.

What’s next for Argos?The system is being enhanced all thetime, with new functions and a lighter,more compact design. New-generationsmart transmitters only send signalswhen a satellite is in range (an hour orso each day). This saves power, so thetransmitter lasts longer. New two-waytransmitters can also switch transmissionfrequency and power, a useful feature in“noisy” regions where a stronger signalis needed. Progress has also been madein transmitter miniaturization: thesmallest today weigh just 10 grams.

ARGOSEN 4 QUESTIONSQuand est-il né ?Argos, système de collecte et de localisation par satellite unique au monde, estné en 1978. Depuis toujours, un des ses objectifs scientifiques est d’étudier et deprotéger des centaines d’espèces animales. Argos est exploité par CLS (CollecteLocalisation Satellites), une filiale du CNES et de l’Ifremer créée en 1986.

Comment fonctionne-t-il ?Le principe est basique: un émetteur posé sur l’animal est raccordé à des capteurs(mesurant la température de l’eau, la salinité, etc.) et alimenté par une sourced’énergie, pile ou panneaux solaires. Les mesures récoltées sont transformées ensignaux électriques que la balise envoie à intervalles réguliers pour qu’un satelliteles « entende ». L’instrument Argos est embarqué sur cinq satellites, en rotation à850 km autour de la Terre, à des heures et sur des orbites un peu décalées pouroffrir la meilleure couverture possible. L’instrument Argos capte les signaux transmispar la balise et les transmet à l’une des 60 stations locales réparties dans lemonde, qui vont transférer ces informations aux centres de traitement(Washington et Toulouse). En vingt minutes, l’utilisateur final peut obtenir cesdonnées. L’onde radio émise lors de l’émission est analysée selon le principe del’effet Doppler, afin de calculer la position de la balise… donc les trajets de l’animal.

Pour suivre quels animaux ?Il s’agit souvent d’espèces menacées: 20000 animaux ont ainsi été suivis. Au toutdébut d’Argos, les balises étaient lourdes (la partie électronique pesait 1 kg!). Il faut savoir que les chercheurs équipent de gros mammifères terrestres, comme par exemple les caribous. Peu à peu, les balises se sont allégées.

cnesmagéduc

D’autres animaux sont équipés, en mer (baleines, dauphins, tortues) ou dans lesairs (albatros, cigognes, aigles, etc.). Argos est le seul système capable de suivreles animaux de milieux extrêmes comme l’Antarctique (manchots royaux, éléphants de mer, phoques): là-bas, collecter des données serait périlleux et compliqué pour l’homme…

Quels sont les développements futurs ?Le système se perfectionne: plus de fonctionnalités et moins de volume. La nouvellegénération de balises est « intelligente »: elle n’émet que lorsqu’un satellite està sa portée, soit une grosse heure par jour. Cela économise l’énergie et augmentedonc l’autonomie. De nouvelles balises bidirectionnelles permettent aussi dechanger de fréquence ou de puissance (par exemple dans une région « bruitée », où il faut émettre un signal fort pour se faire entendre). Enfin, les balisesactuelles sont très miniaturisées: les plus légères pèsent 10 grammes.

Petit flotteur Argos pour les thons (environ 30 gr).

Small Argos transmitter for tuna (approx. 30 g).

OO Argos est-il différent de GPS ? de Sarsat ?Argos est un système de localisation et de collecte de données par satellite dont l’utilisation estréservée à l’étude et à la protection de l’environnement de notre planète. Argos permet de localiser unestation fixe ou mobile (bouée, bateau, animal marin ou terrestre) et de collecter les messages émis par elle.GPS est un système de localisation. On sait où l’on se trouve mais les autres l’ignorent. Quelques bali-ses Argos sont désormais équipées d’un GPS pour mieux les localiser.Sarsat est un système dédié au sauvetage. En cas de danger, on actionne une balise de détresse, quifonctionne 48 heures sur une bande de fréquence très protégée. Après localisation, des secourssont envoyés sur place.

What’s the difference between Argos and GPS or Sarsat?Argos is a satellite location and data collection system used exclusively for environmentalresearch and protection. It is designed to locate fixed and mobile transmitters (onbuoys, boats, marine and land animals, etc.) and collect the data they send.GPS is a location system only. A GPS receiver tells you where you are, but it doesn’ttell anyone else. Some Argos transmitters incorporate GPS to improve location accuracy.Sarsat is dedicated to search and rescue. A person in difficulty in a remote location can activate their personal distress beacon, which transmits for 48 hours in a highlyprotected frequency band. Once located, their coordinates are relayed to theemergency rescue services.

Argos Q&A

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NES

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IRAU

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SUPPLÉMENT CNES MAG N°42 / JUILLET 2009

cnesmagéduc

Une balise Argos « A » émet une onde de fré-quence f0 = 401,650 MHz. Le satellite « S » reçoitce signal à une fréquence « f » différente de « f0 »:c’est l’effet Doppler-Fizeau.

Données: vitesse du satellite: Vs = 7km. s -1célérité de l’onde: c = 300000 km. s -11. Calculer la période « T0 » et la longueur d’onde.2. Supposons la balise A immobile. Elle émet unpremier signal à t = 0 ; le deuxième à t = T0. Le satellite est en S1 lorsqu’il reçoit le premier signal(à t = t1) et en S2 lorsqu’il reçoit le deuxième signal(à t = t2).

PHYSIQUE / Principe de suivid’une balise Argos

PHYSIQUE ET SVT /Éléphants de mer et plongées

Vs xA S1 S2(a) S s’éloigne de A(a) S is moving away from A

Vs xA S2 S1(b) S se rapproche de A(b) S is moving towards A

Dans les deux cas :a. Exprimer la durée T séparant la réception dedeux signaux par le satellite en fonction de T0, c etVS (T est donc la période de l’onde reçue par S).b. En déduire la fréquence de l’onde reçue par S etla comparer à la fréquence f0.3. Illustrer l’effet Doppler dans le cas des ondessonores en s’appuyant sur la question 2 et sur unexemple.

11

Solution / Answer1. 1.

Les balises Argos équipant les éléphants de mer ontpermis de constater qu’ils plongent régulièrement, parfois au-delà de 1800 mètres, avec des moyennesde plongée entre 400 et 900 mètres (voir tableau).

K Quelles informations supplémentaires apportentles balises Argos des éléphants de mer par rapportaux cartes de surface?

Réponse : les plongées des éléphants de mer permettent de fournir des donnéessupplémentaires telles que les températures, ou la salinité en fonction de la pro-

fondeur. Ils donnent donc de précieuses informations océanographiques.

K Tracer les courbes de températures et de salinitéen fonction de la profondeur à l’aide d’un logicieltableur-grapheur. Réponse / illustration .

Données océanographiques par les balises des éléphants de mer Oceanography data obtained from elephant seal transmitters

Temperature in °C

Summer temperature (°C)

Winter temperature (°C)

Salinity

SalinityDepth

K Comment peut-on expliquer les températuresnégatives de l’eau de mer en surface?

Réponse : La température de congélation de l’eau de mer est de – 1,9 °C pourune salinité S de 34 PSU (gramme par kilogramme d’eau). On peut donc avoir de

l’eau de mer liquide à moins de 0°C.Physics / How Argos tracks a transmitterAn Argos transmitter A emits a signal at frequency f0 = 401.650 MHz. The satellite S receives this signalat frequency f, which is different to f0. This change infrequency is caused by the Doppler effect.Data:Velocity of the satellite: Vs = 7km. s -1

Velocity of the radio wave: c = 300,000 km.s-1

1. Calculate the period T0 and wavelength of the wave. 2. Assume transmitter A is in a fixed position. It emitsa first signal at t = 0 and a second signal at t = T0. The satellite is at position S1 when it receives the firstsignal (t = t1) and at position S2 when it receives thesecond signal (t = t2).

In both cases: a. Write out the formula for the time lapse T betweenreception of the two signals as a function of T0, c andVS (thus, T is the period of the wave received by S).

b. Use your formula to calculate the frequency of thewave received by S and compare it with frequency f0.

3. Based on the principle outlined in question 2, use anexample to describe how the Doppler effect wouldapply to a sound wave.

3. Example: as a motorcycle approaches an observer, the pitch of the noise it makes gets higher (increasing

frequency). As it moves away, the pitch gets lower(decreasing frequency).

Physics, life and Earth sciencesThe diving habits of elephant sealsArgos transmitters fitted to elephant seals haverevealed that these animals regularly dive to depthsof 400 to 900 metres (see table) and sometimes even 1,800 metres or deeper.

K In addition to surface movements, what other typesof information can the elephant seal transmittersprovide?

Answer: As an elephant seal dives, its transmittermeasures the variation of temperature and salinity with

depth. This type of data is extremely useful tooceanographers.

K Use a computer spreadsheet/graphics program toplot the graph of water temperature and salinity as afunction of depth. Answer/illustration.

K How do you explain the sub-zero temperaturesnear the surface?

Answer: Sea water freezes at –1.9°C, assuming a salinityvalue (S) of 34 PSU (grams per kilogram of water).

K Propose a hypothesis to explain the shape of the

Profondeurs de plongée d’un éléphant de mer, températures saisonnières et salinité associées.

Profondeur T° fin été T° hiver Salinité (m) (mars)* (juillet)* hiver* PSU

20 - 0,9 - 1,8 33,940 - 1 - 1,8 33,980 - 1 - 1,8 33,95120 - 0,9 - 1,7 34,4200 - 0,6 - 1,5 34,7300 - 0,3 - 1 34,8400 0,1 - 0,3 34,85500 0,3 0,2 34,9600 0,5 0,4 34,9700 0,6 0,5 34,9800 0,7 0,6 34,9900 0,7 0,6 34,9

* Attention , réfléchissez aux saisons dans l’Hémisphère Sud

En allant sur le portailArgoNimaux il estpossible de suivrele déplacement ensurface des éléphants de mer.* You can trackthe surfacemovements ofelephant seals onthe ArgoNIMAUXweb portal.

temperature graph from the surface to a depth of 900metres.

Ice forms in the first few metres below the surface. Thus,the water is coldest near the surface. Water temperature

increases with depth. At depths of 200 or 300 metres andbelow, the water is typically warmer, saltier and denser—the result of medium-depth circulation below the colder

surface water.

K Proposer une hypothèse pour expliquer le profil des températures de la surface jusqu’à 900 mètres de profondeur.

On constate la présence de 2 couches. Près de la surface, l’eau est plus froide,moins salée, et de température variable selon la saison (influencée par

la formation de glace, la température de l’air, ou l'ensoleillement). En dessous de300 m, l’eau est plus chaude, plus salée, et ne varie pas entre l’hiver et l’été. La température et salinité sont alors réglées par la circulation océanique en

profondeur. La zone de transition entre les deux couches (vers 200-300 mètresde profondeur) s’appelle la thermocline.

* Attention , réfléchissez aux saisons dans l’Hémisphère Sud *NB: seasons in the southern hemisphere

Profondeurs de plongée d’un éléphant de mer, températures saisonnières et salinité associées / Elephant seal dive depths, with seasonal watertemperatures and associated salinity data

Profondeur (m) T° fin été (mars)* T° hiver ( juillet)* Salinité hiver* PSUDepth (m) T (°C) in late summer T (°C) in winter Salinity in winter*

(March)* (July)* PSU

2. Cas (a) 2. Case (a)

a.

b.

Cas (b) Case (b)

a.

b.

3. Lorsqu’une moto se rapproche d’un observateur, le son perçu devient plusaigu (fréquence qui augmente). Il devient plus grave (fréquence qui diminue)lorsqu’elle s’éloigne.

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SUPPLÉMENT CNES MAG N°42 / JUILLET 2009

Port ra i t Jean-Pierre Malardé, responsable système Argos

“I’m a basic physicist,” says Jean-PierreMalardé. Physicist? Yes. He has a PhD inphysics. But basic? Not so sure. Especiallywhen you consider the brilliant career ofthe guy at CLS responsible for monitoringthe performance of Argos transmitters.

Paris born and bred, he moved to Toulouse(“I hardly knew where it was on the map...”)because his PhD tutor relocated there, oneof the top guys in France and “a greatmentor. That’s important in our business.”Jean-Pierre arrived at CLS in 1990 but hadalready been immersed in space oceanographyfor several years. And so he began workingat one of the two Argos global processingcentres. Here, powerful computers help totranslate seemingly unintelligible data intolanguage users can understand. As well asdeciphering data, the centre acts as theinterface between CNES and users: “Eachlocation assignment is made to measure.We help each customer to decide exactlywhat they want—which transmissionfrequency, which programme, etc. Gettinginto the nitty-gritty with researchers isfascinating.” Today, Jean-Pierre is Argossystem manager and responsible for locationalgorithms. With his team of seven, heoversees transmitter manufacture, monitorsperformance and plans how the system willevolve. “We’re looking at different strategiesfor network deployment, bearing in mindthat not all new non-geostationary satellitesare compatible with certain ground stations...”Another option is to use geostationarysatellites to relay data in real time. He hastaken part in educational projects beforeand continues to give talks to classes aboutlocation technologies. “I wish my son haddone this kind of stuff at high school, thoughI’m not sure he’d have appreciated his dadcoming into class!” How helpful was Jean-Pierre’s education to his work today?University gave him a solid grounding, whichis useful now as he talks with satellitespecialists, high-level statisticians, biologistsand oceanographers. But translating thelanguage of transmitters and interfacingwith experts in so many fields is obviouslynot something you learn in school.

Job: translating Argos data intohuman language

Ce Parisien pur souche a débarqué à Toulouse (« Je savais à peine situer la villesur une carte! ») pour suivre son directeur de thèse, une pointure nationale,« un très bon guide, c’est important, dans notre métier ». Arrivé à CLS en 1990,

Jean-Pierre Malardé baigne déjà dans l’océanographie spatiale depuis des années.Le voilà dans l’un des deux centres de traitement Argos du monde. Ici, à l’aide depuissants calculateurs, on traduit en langage clair ce qui n’était qu’un ensemble dechiffres abscons. En plus de donner du sens aux données recueillies, il fait l’interfaceentre le CNES et les utilisateurs: « Chaque localisation, c’est de la petite série arti-sanale; on aide chaque client à affiner sa demande: à quelle fréquence émettre,avec quel programme? C’est intéressant d’avoir les mains dans le cambouis auxcôtés du chercheur. » Aujourd’hui, Jean-Pierre est responsable système Argos, etchargé des algorithmes de localisation. Avec son équipe de sept personnes, il étudiele suivi de fabrication des balises et leurs performances, et réfléchit à l’évolution dusystème. « Nous cherchons la meilleure stratégie de déploiement du réseau,sachant que les nouveaux satellites à défilement ne sont pas tous compatibles aveccertaines stations. » Autre évolution possible: disposer de satellites géostationnairespour avoir des données en temps réel. Il a déjà participé à des projets pédagogiqueset continue d’intervenir en classe pour parler des techniques de localisation.« J’aurais bien aimé que mon fils ait ce genre de programme au lycée… quoiqu’iln’aurait peut-être pas aimé voir intervenir son père en cours! » Quel regard porte-t-il sur son parcours? L’université lui a donné une culture générale qui lui permet dedialoguer aussi bien avec un spécialiste des satellites, un statisticien très pointu, unbiologiste ou un océanographe. Savoir traduire le langage des balises et dialogueravec autant de profils différents, ce n’est décidément pas donné à tout le monde!

« Physicien de base », c’est ainsi que Jean-Pierre Malardé se définit. Physicien, peut-être, puisqu’il a un doctorat en physique. « De base », c’est moins sûr, quand on découvre le parcours brillant de celui qui, chez CLS, suit les performances des balises Argos…

Jean-Pierre Malardé / Un traducteursimultané de données Argos en langage humain

• Baccalauréat S• Master

• DEA de physique en méthodes physiques

de télédétection• Doctorat

Career path• Baccalaureate

(science stream)• MSc

• Postgraduate diplomain physics (specializing

in physical remote-sensing

methods)• PhD

Cursus classique

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(N.D.L.R. Nos remerciements vont à Virginie Godechoul, professeur de physique,Mehdi Rajade, professeur de SVT, Michel Vauzelle, professeur chargé de missionauprès du CNES, Christophe Guinet et Céline Clément Chastel du CNRS) / ThanksVirginie Godechoul, Mehdi Rajade, Michel Vauzelle (teachers) andChristophe Guinet, Céline Clément Chastel (CNRS).

“With his team of seven, he oversees transmittermanufacture and monitors performance.”

AVEC SON ÉQUIPE DE SEPT PERSONNES,IL ÉTUDIE LE SUIVI DE FABRICATION DESBALISES ET LEURS PERFORMANCES.”“

PROFILE: JEAN-PIERRE MALARDÉ

Argos system manager

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NES

/E. G

RIM

AULT


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