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Competency Development Framework · 2004. 6. 8. · Morin (1996) constate que l'on sous-estime...

Date post: 05-Feb-2021
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Étude exploratoire portant sur le développement des compétences en gestion de projet : premiers résultats provenant de simulations par Bernard Dumouchel, Alain Albert, Ginette Stogaitis, Ana-Maria Davila-Gomez, Réjean Lefebvre, Alain Beaufils et Lizanne Lafontaine professeurs à l’UQO (Avril 2004) Dans le monde du management et de la gestion de projet, le gestionnaire de projet évolue dans un cadre de compétences prescrites à la fois par un employeur et un (ou des) clients dont les préoccupations essentielles s'articulent autour des notions d'efficience et d'efficacité. Ces notions se reflètent dans les documents du Project Management Institute à propos d'un cadre de développement des compétences (PMI, 2002). Project Manager Competency Development Framework). Bien que les travaux du PMI rendent explicites les critères de performance associés à chacune des compétences, ces travaux s'avèrent cependant peu diserts à propos du processus de développement des compétences vécu par le gestionnaire de projet. Afin de combler cet écart, une équipe multidisciplinaire se propose de rendre plus explicite le processus de développement des compétences en gestion de projet. Nous présentons ici les premiers résultats de nos travaux, i.e. deux modèles d'intelligibilité permettant de mieux comprendre le processus impliqué dans le développement des compétences. Nos travaux s'inspirent de l'approche socioconstructiviste de plus en plus utilisée en éducation. En effet, dans le champ de l'éducation, on peut reconnaître le projet dans ses deux versants, i.e. le projet-visée et le projet à caractère programmatique. Alors que le projet- visée repose sur des finalités, des visées qui le font porteur de significations pour l’homme individuel et collectif qui se fait à travers ce qu’il fait, se propose de changer, de modifier, de transformer son existence et sa relation au monde, la question se pose dès lors de ce à partir de quoi et par quoi il le fera. (Ardoino, 1984, 2000 dans la foulée de Jean-Paul Sartre). L'autre versant essentiel du projet dans son caractère programmatique, en interaction avec le projet-visée, se définit par sa rigueur, par son exactitude, par sa consistance logique, renvoyant ainsi à des aspects techniques, aux ressources (ex. : relations moyens-fin, mesure du temps chronologique requis, coûts précis, etc.). Ce double versant interactif dans lequel le projet se donne à voir fait l’objet de cette communication qui vise à mieux comprendre comment un gestionnaire de projet peut, au sein d'un cursus universitaire et plus spécifiquement lors d'une simulation en gestion de projet, passer d’un développement implicite de ses compétences qui lui sont en même temps prescrites par son employeur et son client à un développement explicité de ses compétences dont il s'avère lui-même l’auteur en tant que professionnel. 1. La problématique de recherche Plusieurs recherches mettent en évidence le développement des compétences. Les derniers travaux du Project Management Institute (PMI) proposent un cadre de L'équipe multidisciplinaire remercie les responsables du Fonds institutionnel de recherche à l'UQO pour l'octroi d'une subvention. Dans le cadre de ce projet, ce soutien financier a permis l'embauche de mademoiselle Élisabeth Côté à titre d'auxiliaire de recherche.
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  • Étude exploratoire portant sur le développement des compétences en gestion de projet : premiers résultats provenant de simulations

    par Bernard Dumouchel, Alain Albert, Ginette Stogaitis, Ana-Maria Davila-Gomez, Réjean Lefebvre, Alain Beaufils et Lizanne Lafontaine

    professeurs à l’UQO (Avril 2004)

    Dans le monde du management et de la gestion de projet, le gestionnaire de projet évolue dans un cadre de compétences prescrites à la fois par un employeur et un (ou des) clients dont les préoccupations essentielles s'articulent autour des notions d'efficience et d'efficacité. Ces notions se reflètent dans les documents du Project Management Institute à propos d'un cadre de développement des compétences (PMI, 2002). Project Manager Competency Development Framework). Bien que les travaux du PMI rendent explicites les critères de performance associés à chacune des compétences, ces travaux s'avèrent cependant peu diserts à propos du processus de développement des compétences vécu par le gestionnaire de projet. Afin de combler cet écart, une équipe multidisciplinaire∗ se propose de rendre plus explicite le processus de développement des compétences en gestion de projet. Nous présentons ici les premiers résultats de nos travaux, i.e. deux modèles d'intelligibilité permettant de mieux comprendre le processus impliqué dans le développement des compétences. Nos travaux s'inspirent de l'approche socioconstructiviste de plus en plus utilisée en éducation.

    En effet, dans le champ de l'éducation, on peut reconnaître le projet dans ses deux versants, i.e. le projet-visée et le projet à caractère programmatique. Alors que le projet-visée repose sur des finalités, des visées qui le font porteur de significations pour l’homme individuel et collectif qui se fait à travers ce qu’il fait, se propose de changer, de modifier, de transformer son existence et sa relation au monde, la question se pose dès lors de ce à partir de quoi et par quoi il le fera. (Ardoino, 1984, 2000 dans la foulée de Jean-Paul Sartre). L'autre versant essentiel du projet dans son caractère programmatique, en interaction avec le projet-visée, se définit par sa rigueur, par son exactitude, par sa consistance logique, renvoyant ainsi à des aspects techniques, aux ressources (ex. : relations moyens-fin, mesure du temps chronologique requis, coûts précis, etc.). Ce double versant interactif dans lequel le projet se donne à voir fait l’objet de cette communication qui vise à mieux comprendre comment un gestionnaire de projet peut, au sein d'un cursus universitaire et plus spécifiquement lors d'une simulation en gestion de projet, passer d’un développement implicite de ses compétences qui lui sont en même temps prescrites par son employeur et son client à un développement explicité de ses compétences dont il s'avère lui-même l’auteur en tant que professionnel. 1. La problématique de recherche

    Plusieurs recherches mettent en évidence le développement des compétences. Les derniers travaux du Project Management Institute (PMI) proposent un cadre de

    ∗ L'équipe multidisciplinaire remercie les responsables du Fonds institutionnel de recherche à l'UQO pour l'octroi d'une subvention. Dans le cadre de ce projet, ce soutien financier a permis l'embauche de mademoiselle Élisabeth Côté à titre d'auxiliaire de recherche.

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    référence au développement des compétences en gestion de projet. (PMI, 2002 ; PMI*, 2003). Un sommaire du « Project Manager Competency Development Framework » apparaît à l'annexe I. Néanmoins, le cadre proposé par PMI soulève de nombreuses questions non résolues, notamment à propos du processus de développement des compétences d’un gestionnaire de projet. Morin (1996) constate que l'on sous-estime fréquemment les approches portant sur le rôle central des apprentissages effectués par le gestionnaire futur ou actuel de projet. Dans une perspective où le processus de développement des compétences se fait avec le soutien des autres sujets, une dimension fondamentale portant sur l’intersubjectivité devrait également être prise en compte (Husserl, 1925 ; Jonnaert et Borght, 1999 ; Lévy, 1996 ; Reynolds, 1999). Ce volet nécessite l’analyse réflexive documentée de la part du sujet lui-même ainsi que de ses interactions avec les autres membres participant au projet ou dans le cas qui nous occupe à la simulation.

    D'autres travaux en sciences de l'éducation définissent la compétence comme étant non seulement l'intégration mais bel et bien la mobilisation de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être pour traiter efficacement une situation ou une famille de situations (Le Boterf, 1995 ; Perrenoud, 1997 ; MÉQ, 2001). D’autres auteurs se sont intéressés au portfolio comme outil témoignant et documentant ce développement des compétences chez les professionnels et les dirigeants (Lévesque et Boisvert, 2001 ; Desjardins, 2002 ; Dumouchel et Stogaitis, 2003).

    Par ailleurs, à notre connaissance, aucun auteur ne s'est soucié des rapports entre

    le cadre offert lors d’une simulation en gestion de projet et le processus de développement des compétences. Il s’agit, selon nous, d’un aspect à approfondir d’autant plus que le développement de compétence nécessite des situations afin de se manifester.

    Plusieurs programmes de formation des professionnels mettent dorénavant l’accent sur le développement de compétences (MÉQ, 2001 ; PM, 2002, 2003 notamment Project Manager Competency Development Framework ). La notion même de compétence et ses processus de développement continuent de faire l'objet de travaux de chercheurs (Le Boterf, 2001 ; Jonnaert, 2002). Par ailleurs, plusieurs questions non résolues surgissent notamment celles portant sur les mécanismes d'observation et de documentation du développement des compétences (Dumouchel, 2002 ; Dumouchel et Stogaitis : 2004 - à venir), et dans le cas qui nous occupe, sur les facteurs qui contribuent à améliorer le processus de développement des compétences du gestionnaire de projet tout en respectant sa singularité.

    En outre, l’enseignement du management a traditionnellement mis l’accent sur le développement des compétences techniques au détriment de celles d’interaction, d’intégration et de considération des personnes en tant que sujets et non pas seulement dans une simple perspective d’être considérées comme des ressources (Chanlat, 1999 ; Davila-Gomez, 2003). D’ailleurs, nous constatons que cette même orientation est par * Site WEB du PMI (2004). Unresolved Questions. How do you determine a competent Project Manager ? Is Project Manager competence the sum of all individual elements of competence ?

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    ailleurs développée et encouragée dans l’enseignement et la recherche en gestion de projets. Ainsi, la plupart des recherches et des contenus théoriques mettent l’accent sur les dimensions techniques du projet (la planification et le contrôle opérationnel totalisant 52% des publications alors que les publications portant sur le leadership comptent pour 17% selon Kloppenborg et Opfer : 2002) sans toutefois tenir compte des processus de connaissances ou du développement des personnes, l’accent portant davantage sur le rôle de la direction. Compte tenu de cette situation, nous visons d’une part à identifier des compétences (techniques, interpersonnelles, etc.) à développer chez le gestionnaire de projet, et d’autre part à proposer des démarches afin de développer ces compétences. Nous nous y attaquons en procédant à des observations de la praxis et des pratiques professionnelles notamment à l’aide de simulations. Celles-ci seront précédées et suivies de réflexions sociales prenant la forme de sessions de débreffage collectif en petits groupes visant alors la conscientisation du processus de développement des compétences rendues explicites par les gestionnaires de projets. 2. Question de recherche et objectifs visés L'étude exploratoire d’orientation qualitative nous permettra de formuler quelques éléments de solution par rapport à la problématique décrite. Notre question générale de recherche est la suivante : Comment s'effectue le développement des compétences en gestion de projet?

    Nous tenons à préciser que l'étude actuelle pourrait agir comme amorce à un véritable programme de recherche. Répondre à cette question de recherche implique pour nous l’atteinte des objectifs suivants :

    Objectif principal : Comprendre comment s’effectue le développement des compétences en gestion de projet, et ce, à travers des expériences de simulation des projets. Objectifs secondaires : • Observer comment s'effectue le développement des compétences lors de simulations

    en gestion de projet. • Élaborer des outils d'observation et de cueillette de données portant sur le

    développement des compétences des participants. • Débuter l’identification des représentations du participant influençant les gestes

    posés et les contenus soumis à l'analyse réflexive. • Identifier les modes d’influence des facteurs du contexte sur le développement des

    compétences (ex. : type de projet, phases du projet, impacts attendus du projet, environnement socioculturel, structure organisationnelle).

    • Enrichir le corpus théorique en gestion de projet, tels :

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    Enrichir les assises théoriques ayant trait au développement des compétences, notamment en ce qui a trait au portfolio professionnel en témoignant

    Améliorer la simulation comme outil d'apprentissage Pouvoir étendre cette recherche à d'autres contextes (ex. : autres

    organisations). 3. Historique du projet de recherche

    Historiquement Dumouchel et Stogaitis ont développé et utilisé, de 1982 à 1998,

    des instruments de cueillette de données dans le cadre de plus d'une cinquantaine de séminaires internationaux itinérants ou voyages d’étude regroupant près de six cents cadres. Une étude réalisée par Stogaitis (1993)1 eut comme objectif de vérifier les apprentissages et les transferts d’apprentissage effectués par les participants. Le modèle développé à cette époque comprenait déjà un certain nombre de balises d'un processus implicite de développement des compétences auquel déjà les auteurs nommés adhéraient et qu'ils reconnaissent ex post. Lié à une démarche utilisant le portfolio comme outil témoin documentant le développement des compétences, le modèle utilisé lors des séminaires fut repris et adapté au développement des compétences des gestionnaires pour le compte du Centre canadien de gestion puis récemment dans le cadre de la formation des futures directions d’établissement scolaire.

    Par ailleurs, en considérant la simulation en gestion de projet comme l’expérimentation sur un modèle (Chamberland, Lavoie et Marquis, 1995 ; Grémy, 2004), la simulation permet, dans un temps relativement court, d’analyser l’influence de certaines variables associées (ex. : le temps, la formation d’équipe, la prise de décision, etc.) ; la simulation soutient ainsi l’expérimentation directe d’impératifs temporels, de contraintes budgétaires, etc.. Par l'intégration des jeux de rôles (ex. : PDG, ingénieur, chef du marketing, etc.), la simulation permet aux étudiants d’induire ce qui se passerait dans la réalité sous l’influence d’actions analogues. Ces derniers peuvent alors vivre une expérience éducative leur permettant d’établir des liens entre des notions vues, des concepts théoriques en gestion de projet et leur application possible dans la pratique. Ainsi, la simulation en gestion un peu à l'instar des séminaires itinérants, nous fournit un cadre, un donné découlant de l'expérience des quelque vingt-cinq simulations∗ qui se sont déroulées à l’UQO au cours des dix dernières années. En même temps, la simulation peut être utilisée afin d'élaborer un cadre conceptuel qui permet de rendre compte des données d’observation grâce aux instruments utilisés. Ainsi commençait à se planter le décor de la recherche (ou plutôt d’un futur programme de recherche) nourri par de questionnements de différentes sources.

    Le texte qui suit reflète d'une manière forcément incomplète le dialogue fructueux établi depuis deux ans entre des professeurs à la maîtrise en gestion de projet et des

    1 Stogaitis, G. (1993). Évaluation du programme international de développement pour cadres et professionnels : étude des effets sur les participants, 1982-1990. UQAH. ∗ Ces expériences pédagogiques menées dans le cadre la Maîtrise en gestion de projet sont fondées sur une version de la simulation Proman développée par Ménard et alii (1990).

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    collègues des sciences de l’éducation à l’Université du Québec en Outaouais. Il nous est rapidement apparu que ce dialogue pouvait se concrétiser non seulement dans des projets de formation mais également dans des projets de recherche menés conjointement. Cette perspective innovatrice d’enrichissement mutuel guide nos travaux∗. Notre participation récente aux travaux de l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) de l’Unesco nous a amenés à approfondir notamment la simulation utilisée en gestion de projet en y introduisant le développement des compétences de ceux qui la vivent. 4. Cadre théorique

    Compte tenu des éléments de la problématique, des appuis théoriques et des objectifs de la recherche, notre cadre théorique prend appui sur une hypothèse constructiviste : « L'argument initial (partagé par toutes les épistémologies constructivistes) est celui du primat absolu du sujet connaissant : c'est lui qui construit ses propres connaissances. La connaissance est construite. La connaissance implique donc un sujet connaissant et n'a pas de sens en dehors de lui. Cette thèse constructiviste postule donc que la connaissance qu'un sujet connaissant peut construire du réel est nécessairement celle de sa propre expérience. » (Jonnaert, 2002, p. 66). Notre cadre théorique implique également une approche collaborative, relationnelle (Baker, Hanson, Joiner et Traum, 1999 ; Buffee, 1999 ; Ardoino, 2000 ; Davila-Gomez, 2003), réflexive et expérientielle (Kolb, 1984 ; Schön, 1994 ; Bourassa, Serre et Ross, 1999) qui s'inscrit dès lors dans une perspective socioconstructiviste (Watzlawick, 1978 ; Vygotsky, 1985).

    Un tel cadre théorique amène la nécessité de développer des modèles

    d'intelligibilité nécessaires pour mener à bien la recherche.

    4.1 Le triptyque interactif observateur-sujet, objet-sujet d'observation et observatoire construit

    Nous proposons le modèle scientifique comme assise du triptyque (cf. figure 1) constitué des interactions entre l'observateur-sujet, l'objet-sujet d'observation développant intentionnellement une compétence et l'observatoire construit (comprenant notamment la vision du monde, les modèles, la méthodologie, les outils de cueillette de données, etc.) (Ardoino et Berger, 1994 ; Dumouchel, 2001).

    ∗ Ainsi, l'un des projets mis en œuvre a trait à une Université internationale d'été 2004 à l'UQO offerte en collaboration avec l'Institut international de planification de l'éducation de l'Unesco dont le thème rassembleur portera sur la gestion de projet en éducation: développement de compétences pour une gestion axée sur les résultats.

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    Objet-sujet d’observation : vous-même en tant que professionnel en gestion de projet développant des compétences

    L’observateur-sujet Observatoire construit (ainsi que les co-observateurs : (vision du monde, théories, les pairs, les professeurs-observateurs) modèles, méthodologies,

    outils de cueillette, etc.)

    Figure 1 : le modèle scientifique appliqué au triptyque constitué des interactions entre l’observateur, l’observatoire construit et l’objet-sujet d’observation

    L'observateur-sujet est construit par son histoire de vie, son référentiel de valeurs, ce qui est de l'ordre de l'inné et de l'acquis. Le développement de certaines compétences a pu être influencé par des apprentissages théoriques, ainsi par exemple les concepts étudiés antérieurement (ex. : leadership, communication, etc.) ou par des apprentissages expérientiels (par exemple, l’habileté à écouter les autres, lorsque le sujet a déjà travaillé dans des organisations où il a éprouvé le besoin d’écoute). L'observateur-sujet demeure également tributaire de ses représentations, de ses rapports antérieurs et actuels avec la science et la culture, de son idéal professionnel, de ses sources de motivation, etc. Dans une perspective socioconstructiviste, nous ajoutons à la dimension personnelle de cet observateur-sujet des co-observateurs, i.e. les pairs ainsi que les professeurs avec lesquels il est en interaction lors de situations de dialogues, de rétroactions, etc. L'objet-sujet d’observation est constitué du professionnel, en l'occurrence ici, du gestionnaire actuel ou futur de projet. Un cadre de développement des compétences professionnelles pour le gestionnaire de projet a été développé notamment par le PMI et par d'autres instances∗. Ces référentiels devraient permettre à l'observateur-sujet de se situer par rapport à chacune des compétences, par rapport à l'idéal à atteindre.

    L'observatoire se construit à partir de théories, de modèles, de méthodologies et d’instruments de cueillette de données. Ces derniers peuvent provenir de différentes disciplines scientifiques (ex. : philosophie, psychologie, anthropologie, sociologie, ∗ Mentionnons notamment l'Association britannique pour les gestionnaires de projet (Association for Project Management) accordant une place plus grande à la personne et à l'organisation au sein du cadre de développement des compétences. Voir le site WEB : http://www.apm.org.uk/ ainsi que l’association internationale en gestion de projet (International Project Management Association: http://www.ipma.ch/

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    économie, mathématiques, etc.). Les modèles d'intelligibilité, les apports théoriques, les méthodologies, les outils de cueillette de données, etc. pourront être mis à contribution afin de construire l'observatoire permettant dès lors d’analyser les représentations de l'observateur-sujet et leurs effets sur les pratiques professionnelles.

    Il s’agit d’un triptyque interactif fonctionnant selon une causalité circulaire, i.e. dont les composantes de chaque pôle entraînent des effets sur les autres pôles. Ainsi, un événement de la vie finit peut-être par influencer la représentation d'une situation. L'utilisation de ce modèle devrait permettre de faire une analyse plus fine de cette même situation dans laquelle l'observateur-sujet apprend à s'observer, à devenir plus efficace dans une situation au sein de laquelle il choisit intentionnellement de développer une composante d'une compétence. 4.2 Modèle d'intelligibilité du processus de développement des compétences

    Ce modèle visant à rendre intelligible le processus de développement des compétences pour le gestionnaire de projet s'inscrit dans le paradigme socioconstructiviste et s'inspire de l'approche systémique. Le développement des compétences est ainsi vu comme un processus inscrit dans une temporalité, dans le vécu historique de l'observateur-sujet agissant et interagissant dans des situations particulières. Le modèle permet, par le biais de l'analyse réflexive individuelle et collective, l'interprétation du développement fait en cours de situation. Il permet aussi de documenter les cibles de développement, le traitement des situations et les résultats en inscrivant le tout soit dans un journal de bord, des fiches d'analyse réflexive ou encore dans le portfolio professionnel de l'observateur-sujet.

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    Figure 2 - Modèle d'intelligibilité du processus de développement des compétences Avant la simulation, après avoir reçu et partagé des informations à propos de la notion de compétence, l'observateur-sujet, à partir de ses représentations et de ses difficultés, identifie une cible de développement d'une compétence. L'observateur-sujet partage, en petites équipes, ses difficultés et sa cible de développement avec ses pairs et les professeurs. Chacun, de son côté, est à la fois un « sujet » qui participe à la simulation, mais aussi un « observateur » du développement des compétences des autres sujets. De plus, chaque observateur-sujet influence le comportement et le développement des compétences des autres. Pendant la simulation, l'observateur-sujet vit des situations qu'il analyse à partir de ses représentations et ses pratiques professionnelles. Il identifie, sélectionne, coordonne, mobilise les ressources qui lui permettront de traiter ces situations de façon efficace. Les ressources sont de nature:

    • cognitive (savoir, savoir-faire, savoir-être), • affective (motivation, peur, expériences antérieures heureuses ou malheureuses) • sociale (les pairs, les professeurs-observateurs) • contextuelle (Internet, outils, temps, budget, etc.)

    Traitement efficacede la situation

    Analyse de la situation, de ses ressources et de ses contraintes

    Ressources •cognitives •affectives•sociales•contextuelles

    Interprétation des résultatsÉvaluation du processus

    Modèle d’intelligibilité du processus de développement des compétences

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    G. Stogaitis et B. Dumouchel ©

    Ma représentation de la situation

    Difficultés rencontrées

    Cible de développement écrite et partagée avec les pairs

    Nouvelle cible

    Avant la simulation Pendant la simulation Après la simulation

    Documenter le développement des compétences en inscrivant au journal de bord, portfolio, fiches, etc.

    Analyse réflexive et métacognitive individuelle et collective

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    Les co-observateurs peuvent également faire des commentaires à propos du développement des compétences ou encore prendre des notes dans la praxis, in situ. Par ailleurs, les types de questions posées par les observateurs-sujets ainsi que les réponses fournies (autant pour les co-observateurs, i.e. les pairs vivant la simulation ainsi que les professeurs) pourront servir de matériel langagier à analyser dans le cadre des prochaines étapes de cette recherche. Après la simulation, l'observateur-sujet, après avoir donné et reçu de la rétroaction de ses pairs et des professeurs, complète le questionnaire en indiquant ce qu'il retient de la rétroaction reçue. Il procède à une analyse réflexive et métacognitive à la fois individuelle et collective. Il identifie ce qu'il a appris de son propre processus de développement des compétences, ce qu'il l'a le plus aidé et identifie sa nouvelle cible de développement. 4.3 Les variables à l'étude Les variables de l'observateur-sujet Chez l'observateur-sujet, dans un premier temps, nous nous arrêterons aux articulations et aux relations causales entre les difficultés rencontrées, la cible de développement d'une compétence, les éléments-clés de la rétroaction reçue des co-observateurs, les apprentissages les plus significatifs réalisés à propos du processus de développement de la compétence par l'observateur-sujet lui-même et les facteurs facilitant le développement d'une nouvelle cible de compétence. Les variables découlant des autres observateurs-sujets qui participent à la simulation : Chaque participant demeure à la fois un observateur-sujet de son propre processus de développement de ses compétences en acte, mais aussi un co-observateur par rapport aux autres. De plus, chaque observateur-sujet influence le comportement et le développement des compétences des autres. Cette influence peut se refléter soit par l’interaction directe (face à face) ou encore par les impacts des actions ou des décisions prises qui affectent les tâches et comportements des autres (par exemple, un PDG qui ordonne aux ingénieurs d’accomplir une action x, et où il y a deux lignes hiérarchiques pour transmettre l’ordre). Dans pareil cas, l’interaction n’est pas directe, mais par contre, le PDG peut influencer le processus de développement des compétences des ingénieurs. Ainsi, nous souhaiterions identifier les sources d’influence (directe : par l’interaction; ou indirecte : par les résultats et les commandements des actions ; ce qui dénote une interrelation directe avec les variables contextuelles). Dans le cas de l’interaction, nous tenterons de lier l’influence des autres (y compris leurs compétences et observations) par rapport au développement des compétences de chacun. Ici, nous essayerons de dégager des facteurs in situ de la praxis de la simulation, mais aussi des facteurs et des expériences a posteriori à travers un débreffage à l’intérieur duquel nous appliquerons une approche réflexive individuelle et collective.

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    Dans le dernier cas, les variables contextuelles décrites plus loin joueront un rôle prépondérant, car il y a des environnements organisationnels qui sont plus favorables au développement de certaines compétences et il y en a également d’autres qui sont plus contraignants (par exemple des structures organisationnelles rigides ou trop technocratiques). L’on peut aussi tenter d’identifier quelques styles de leadership (management) chez des participants qui agissent dans des postes de direction lors de la simulation pour essayer d’identifier comment on peut lier organisation-management-compétences. Les variables découlant des professeurs jouant un rôle d'observateur-participant lors de la simulation Dans certains cas, l’observateur-sujet et ses pairs participant à la simulation peuvent s’appuyer sur les chercheurs. Lors d’autres événements, ces observateurs peuvent également faire des commentaires ou encore prendre des notes dans la praxis in situ. Cependant, lors du débreffage a posteriori , ces observateurs exerceront un rôle d’appui en guidant un retour réflexif sur le processus vécu lors de la simulation lequel implique le développement des compétences. Les types de questions posées par les observateurs-sujets ainsi que les réponses données pourront également faire l'objet d'analyse. Lors du retour réflexif après la simulation, nous analyserons la récurrence des objets des prises de conscience et les éléments rendus explicites à propos du développement des compétences chez les observateurs-sujets ainsi que les influences que les chercheurs-observateurs auront pu avoir (par exemple, types de questions suscitant la réflexion, pistes de réflexions proposées de même que liens entre les deux modèles d'intelligibilité et les variables à l'étude). Les variables contextuelles Ces dernières portent sur la nature du projet (Morris, 2001; Kloppenborg & Opfer, 2002) et sur les caractéristiques organisationnelles et managériales (Bédard, 1995; Mintzberg, 1990). Ces variables appartenant au contexte du projet et de l’organisation influencent la façon particulière dont un projet se déroule, et en conséquence, sa représentation et son interprétation chez le sujet favorisant ou contraignant le développement de certaines compétences. On peut distinguer entre ces variables celles qui ont trait au projet, à l'organisation ou aux ressources. Ces variables peuvent prendre des valeurs différentes. Pour ce qui est des variables contextuelles concernant le projet lui-même, elles seront différentes selon le type de projet (importance du contexte culturel dans un projet de développement international par exemple), la phase du projet (à l’exercice de créativité requis au cours de la phase de conception l’on peut opposer l’exercice logique de la phase de planification) ou encore les résultats attendus du projet (les comportements des sujets différent selon que l’on est dans une logique de résultats – gestion axée sur les résultats – ou dans une logique d’activités – gestion par activités).

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    Par ailleurs, d'autres variables concernent l’organisation, notamment l’environnement socioculturel, la structure organisationnelle, les styles de management. Les valeurs différentes que ces variables prennent peuvent apporter des résultats différents de même que des produits différents. Ainsi, une personne faisant preuve de créativité peut ne jamais voir ses idées prises en compte si un PDG n’exerce pas à son tour une compétence d’écoute et de soutien à la motivation ; dans ce cas, le style de management constituerait alors un facteur-clé. D'autres variables concernent les ressources. Ainsi, la ressource temps peut être interprétée par un observateur-sujet comme une contrainte qui ne lui permet pas de réfléchir dans l’action in situ. Par ailleurs, un autre observateur-sujet peut identifier des lacunes à propos de la disponibilité de la ressource information, notamment dans le cas d'une information que ne circule pas à travers la hiérarchie organisationnelle. Ceci pourrait engendrer des problèmes de communication interprétés comme une contrainte au développement de l'efficacité du travail en équipe. 5. Méthodologie 5.1 Instrumentation et collecte de données

    Le besoin de rigueur et d'objectivité nécessaires à la conduite de notre recherche amène la mise en place d'une série de dispositifs, de procédures pour lesquels la validation constitue une des préoccupations majeures de la recherche d'orientation qualitative. Plusieurs auteurs se sont appliqués à tenter de codifier des procédures de validation dans le cadre d'une recherche qualitative. Guba (1981), repris par Pourtois et Desmet (1989) retient quatre exigences pour une pratique scientifique de la recherche qualitative : la crédibilité, la transférabilité, la constance interne et la fiabilité. Chacune de ces exigences repose sur l'emploi de stratégies. La validation de ces stratégies sera assurée par différentes formes de triangulation.

    La crédibilité (ou validité interne) pose d'abord le problème du rapport entre la qualité et la quantité nécessaires des observations effectuées ainsi que de l'exactitude des relations à établir entre les observations lors de l'interprétation. Ici, un premier type de triangulation a trait aux sources de données (Pourtois et Desmet, 1988 ; Yin, 2003). La triangulation permet de concilier les données colligées selon les différentes sources, car elles proviennent à la fois du matériel langagier et des interprétations subjectives. La triangulation interne met en relation les informations recueillies avec des éléments tels certaines caractéristiques des répondants et les considérations éthiques mises en place afin de respecter la liberté de ces derniers. L'analyse des motivations et implications des chercheurs, leur propre autoréflexivité par rapport à l'objet d'étude ainsi que les difficultés rencontrées feront partie de ce processus. Nous indiquons plus loin l'ensemble des instruments développés afin de tenir compte de ce critère.

    La validité de signifiance (Pourtois et Desmet, 1988) désigne la vérification du

    fait que les données découlant de l'utilisation d'un instrument sont bien le résultat d'une réelle compréhension de la part des chercheurs et d'une concordance certaine entre le sens

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    objectif des items et la perception que ceux-ci déclenchent chez les répondants. Cette validité est dégagée de l'accord entre le langage et les valeurs des chercheurs et ceux des répondants.

    La seconde exigence a trait à la transférabilité ou à la généralisation. Autrement

    dit, les conclusions auxquelles donne lieu notre recherche peuvent-elles s'étendre à d'autres contextes que ceux que nous avons étudiés. Ici, c'est d'abord la qualité de notre échantillonnage au sein des deux simulations que pourra en être saisie la pertinence. La validité externe des résultats des analyses tout en s'avérant limitée tout en pouvant permettre l'application des conclusions de la recherche à des contextes similaires, les données proviennent de deux simulations complètes intervenant comme deux cas. Néanmoins, tel qu’indiqué par Yin (2003) et Controndiopoulos et coll. (1990), une recherche qui compte au moins deux cas nourrit le phénomène à l'étude avec une certaine validité externe (non mesurable) provenant des analyses du type cross site (conciliation et comparaison des situations répétées en identifiant les causes des similitudes et des différences pour chaque expérience).

    Le phénomène de saturation théorique apparaîtra également comme réponse à la

    question de généralisation. D’ailleurs, selon le critère de saturation, la taille de l’échantillon est déterminée surtout dans la phase de collecte et traitement des données lorsque les réponses consécutives pour chacune des répondants commenceront à être répétitives (Controndiopulus et coll., 1990). La taille de l’échantillon et les sources d’information répondent aux critères de représentativité et de saturation plutôt qu’à un nombre probabiliste (Deslauriers et coll., 1997 ; Controndioupulus et coll., 1990). Ainsi, pour nous, un répondant est représentatif lorsqu’il répond aux critères de notre étude, i.e. un observateur-sujet qui participe à la simulation ou qui agit comme co-observateur. Au début, nous comptions avoir comme répondants tous les sujets qui participent à la simulation, cependant, compte tenu du caractère volontaire et anonyme pour compléter le questionnaire, nous pourrions avoir des sujets qui décident de ne pas le faire. Néanmoins, cette diminution dans l’univers de données ne nuit pas à la fidélité des données, car dans des recherches qualitatives, le critère de saturation est accompli lorsque les réponses pour un même thème commencent à être répétitives, ce qui arrive en ayant plusieurs participants. Ainsi, pour la simulation s'étant déroulée en novembre, nous avons eu 36 répondants sur une possibilité de 36 tandis que pour la simulation de mars, nous avons eu 18 répondants sur une possibilité de 25.

    La constance interne ou fidélité comme troisième exigence ramène le problème de

    l'indépendance entre les observations et les interprétations par rapport aux variations accidentelles ou systématiques telles que le temps, l'expérience des professeurs-observateurs, les instruments utilisés, les conditions de collecte des données, etc. Une triangulation des observateurs pourrait également conduire à une plus grande validité des données. Nous tiendrons également compte d'une triangulation temporelle (moment précis en ce qui a trait à la réalisation des entrevues pendant lesquelles seront saisies les données du matériel langagier et pris en compte des éléments factuels recueillis au cours de simulations).

  • 13

    Finalement, la fiabilité ou l'objectivité s'établit en fonction de notre propre lucidité à l'égard de nos propres jugements pouvant influencer nos analyses et interprétations. Voilà pourquoi les motivations des chercheurs et leurs parti-pris épistémologiques ont été mis en lumière.

    La validation des ces quatre exigences pour une pratique scientifique de la recherche qualitative s'appuie sur le cadre théorique et les variables à l'étude que nous avons décrits plus haut. Ces variables proviennent des réponses générées par les sujets participant à la simulation, réponses qui constituent la source de nos données. Dans le contexte de la simulation, les sujets (ou répondants) sont non seulement les observateurs-sujets qui participent à la simulation mais aussi les co-observateurs (les pairs et également les professeurs impliqués dans un rôle d'observation participante effectuant la recherche) notant des observations. Quant aux sources de données, elles sont de trois ordres :

    • celles provenant des observateurs-sujets par le biais d'un questionnaire complété et des échanges avant, pendant et après la simulation ;

    • dans une perspective d'observation-participante, les entrevues réalisées auprès des professeurs procédant à des observations in situ avant, pendant et après la simulation ;

    • les notes prises sur les grilles d'observation par les professeurs in situ avant, pendant et après la simulation.

    Les outils permettant de valider ces exigences – en particulier celle de validité

    interne (Controndriopoulos et coll., 1990) – sont brièvement décrits ci-après et résumés dans un tableau synthèse présenté à l’annexe II. Ces outils consistent principalement en :

    - Un canevas développé par Dumouchel et Stogaitis (2003) ayant trait au questionnaire

    validé au cours d'une recherche précédente (Stogaitis, 1993) à faire compléter par les étudiants, ce questionnaire soutenant une démarche d'analyse et de documentation du processus de développement de compétence par l'observateur-sujet.

    - Une grille de cueillette de données pour les professeurs-observateurs lors des observations participantes développée par Dumouchel et Stogaitis (2003).

    - Une démarche de soutien aux équipes de co-développement utilisée lors des sessions de débreffage développée par Dumouchel (2003) adaptant des critères de Payette et Champagne (1997).

    - Une grille de cueillette de données sur les observations des influences des variables contextuelles développée par Davila-Gomez, Albert et Lefebvre (2004), avec des appuis théoriques provenant des domaines suivants : organisation (Mintzberg, 1990), management (Bédard, 1995) et gestion de projet (Morris, 2001 ; Kloppenborg & Opfer, 2002).

    - Un canevas pour les entrevues aux professeurs participant s’appuyant sur les résultats des recherches précédentes et les premières analyses des observations des deux simulations (novembre 2003 et mars 2004). La réalisation de ces entrevues s'effectuera par pairage entre un professeur du champ de l'administration et un second de l'éducation.

  • 14

    En synthèse, nous estimons que le tableau présenté à l'annexe II contribue à satisfaire aux exigences de représentativité et de saturation (Yin, 2003 ; Controndriopoulos et coll, 1990) des différentes sources de données et des moments de cueillette de données. Nous avons également incorporé les séquences de cueillette de donnés, car tel que nous l’avons indiqué plus haut, nous sommes également intéressés à identifier des causes des différences ou similitudes entre les deux expériences de simulation. 5.2 Analyse des données

    La seconde phase de la recherche comprendra des analyses de contenu thématique (Guilbert et Jumenl, 1997 ; Deslauriers et coll., 1997) où pour le même concept ou thème nous effectuerons un parcours transversal de toutes les réponses trouvées (autant dans les questionnaires complétés par les observateurs-sujets qui vivent la simulation que dans les grilles d’observation des chercheurs et les entrevues de professeurs). Ainsi, nous identifierons des regroupements, des répétitions et des situations inédites, pour ensuite identifier les catégories qui émergeront naturellement du terrain empirique. En répétant cette dynamique pour chaque thématique, les interrelations entre les variables commenceront à ressortir. Cela permettra d’identifier des tendances et des interrelations qui permettront de répondre à la question de recherche. De plus, la conciliation à faire entre les deux expériences (novembre 2003 et mars 2004) nous permettra d’identifier à la fois des similitudes et différences. Conclusion

    Les cadres de développement des compétences ou référentiels de compétences,

    notamment celui proposé par le PMI, mettent habituellement l'accent sur ce qui est à développer et n'insistent pas outre mesure sur la singularité du sujet lui-même nourrissant le processus par lequel il peut arriver à développer ses compétences comme gestionnaire de projet.

    Une simulation en gestion de projet, de par les paramètres situationnels originaux

    qu'elle fournit, offre non seulement la possibilité aux observateurs-sujets de vivre une expérience à propos de laquelle ils peuvent réfléchir ; elle offre également la possibilité aux chercheurs de pouvoir procéder à un cadre d'innovation et d'expérimentation pédagogiques susceptible de soutenir le processus de développement des compétences tout en leur offrant la possibilité de produire des connaissances scientifiques à caractère universel.

    Cette première étude exploratoire présente un cadre théorique au sein duquel deux

    modèles d'intelligibilité furent développés ainsi que des outils de cueillette de données décrits plus haut. Le modèle I, i.e. le modèle scientifique du triptyque constitué des interactions entre l’observateur, l’observatoire construit et l’objet-sujet d’observation présenté à figure 1 préconise une approche scientifique à l'expérience menée par l'observateur-sujet et les co-observateurs. Ce modèle d'intelligibilité stimule et situe la réflexion chez les sujets. Le modèle II, i.e le modèle d'intelligibilité du processus de

  • 15

    développement des compétences présenté à la figure 2 fournit des repères au sujet concernant le processus de développement de ses compétences au fur et à mesure que la simulation se déroule. L'observateur-sujet se fait à travers ce qu'il fait, cependant, il ne fait pas la même chose quand il fait que lorsqu'il se fait, et ce même s'il fait l'un à travers l'autre. Cette petite phrase, inspirée des propos de Jacques Ardoino, pourrait sans doute nous permettre d'affirmer qu'une relation dialectique demeure sous-jacente entre le sujet qui réalise des projets et le sujet qui se développe. Notre étude permet d'identifier la complexité liée au développement des compétences. Nous distinguons ici l'ordre de la complexité de l'ordre du compliqué∗. L'ordre de la complexité∗ repose davantage sur le regard porté par le chercheur lui-même que sur l'objet. La complexité (Morin, 1990) qualifie effectivement le tissu d'événements, de situations, d'actions, d'interactions, de rétroactions, de déterminations, d'aléas, qui constitue notre univers d'observation dont certaines composante peuvent être distinguées. Cette complexité ne porte pas uniquement sur l'objet d'observation en tant que tel mais sur le regard porté sur l'objet, regard faisant appel à des approches plurielles et interactives au sein d'une équipe multidisciplinaire de recherche accordant le primat au sujet comme nous l'avons déjà indiqué.

    Nous pourrons sans doute nous retrouver devant un nouveau triptyque constitué du singulier (le sujet-observateur), du particulier (la culture propre aux gestionnaires de projet définissant un référentiel de compétences) et de l'universel (i.e. un observatoire construit selon des méthodologies rigoureuses et reconnues par les membres de la communauté scientifique).

    ∗ Du latin signifiant ce qui est plié ensemble ; cette notion de compliqué étant habituellement associé à l'idée de rendre moins simple de par la multiplicité, l'enchevêtrement des éléments composant l'objet lui-même, on pourrait presque dire emberlificoté. ∗ La complexité est un tissu (complexus, terme du latin signifiant littéralement ce qui est tissé ensemble).

  • 16

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  • 19

    Annexe I - Le cadre de développement des compétences du gestionnaire de projet (CDGP) proposé par le PMI Sources de l'annexe I : PMI (2002). Project Management Competency Development Framework. Newton Square, PA: PMI. PMI (2000). A Guide to the Project Management Body of Knowledge. Newton Square, PA.: PMI. Spencer, L.M. et Spencer S.M. (1993). Competence at Work : Models for Superior Performance. New York: Wiley & Sons.

    Fondé sur la prémisse que les compétences du gestionnaire de projet exercent un effet direct sur la performance et les résultats du projet, le référentiel des compétences du gestionnaire de projet du PMI soulève quatre types de questions portant respectivement sur la notion de compétence, la structure du modèle de compétences, sa validité interne et finalement ses pouvoirs explicatif et prédictif. Seules les deux premières questions sont abordées dans cette annexe. La notion de compétence dans le modèle DCGP

    S'inspirant d’une classification bien connue des spécialistes du domaine, les auteurs du cadre distinguent entre trois grandes dimensions des compétences du gestionnaire de projet (GP) :

    - une dimension fondée sur ses connaissances (« savoir ») en matière de gestion de projet ;

    - une dimension fondée sur ses capacités d'appliquer ses connaissances (« savoir-faire ») dans un contexte spécifique ;

    - une dimension fondée sur les attitudes et sur les comportements (« savoir-être ») également en contexte.

    C'est en combinant à des degrés divers selon le contexte (type d'organisation, type de projet, phase du projet, etc.) son savoir, son savoir-faire et son savoir-être que le gestionnaire de projet (GP) met ses compétences au service des performances du projet et de l’atteinte de ses résultats. Mais les compétences du GP et des membres de son équipes ne sont, dans une logique de gestion axée sur les résultats, qu’une condition nécessaire mais non suffisante à l'atteinte du couple performance/résultats : ainsi le modèle DCGP s’inscrit dans un cadre de gestion de projet qui, outre les compétences, prend en considération un certain nombre de facteurs externes au projet (facteurs organisationnels et/ou facteurs extérieurs à l'organisation) susceptibles d’en influencer le cours et les résultats. Ces facteurs constituant l’aspect contextuel auquel font référence les dimensions de savoir-faire et de savoir-être de la notion de compétence, ils font partie intégrante de tout modèle de développement des compétences présenté plus avant (voir figure I). Étant donné cependant le niveau de généralité auquel se situe notre exposé nous ignorerons ces aspects contextuels dans la présentation de la structure du modèle CDGP.

  • 20

    Figure I Référentiel des compétences du GP (DCGP)

    Habiletés techniques.

    Habiletés humaines

    Facteurs organisationnels

    Facteurs externes

    P

    E

    R

    F

    O

    R

    M

    A

    N C E

    R

    É

    S

    U

    L

    T

    A

    T

    S

    Attributs personnels

    Savoir-

    être

    Savoir-faire

    (Performance du GP)

    Savoir

    (Connaissances)

  • 21

    La structure du modèle DCGP Comme l’illustre la figure 1, le cœur du modèle DCGP est constitué de trois grands blocs représentant chacun l’une des trois grandes dimensions des compétences du GP. Les blocs 1 et 2 ont une structure identique – bien que remplissant des fonctions différentes – alors que le bloc 3 possède sa propre structure.

    - Les dimensions connaissance (savoir) et performance ( savoir-faire) du modèle DCGP

    Les blocs 1 et 2 sont structurés de manière à coller à la structure du Guide du

    référentiel des connaissances en gestion de projet – mieux connu sous son nom anglais, PMBOK (PMI, 2000). L’articulation du bloc 1 avec le contenu du PMBOK est des plus logiques puisque le bloc 1 est axé sur les connaissances du GP en matière de gestion de projet. Quant au lien entre le bloc 2 (capacités d’appliquer les connaissances) et le PMBOK, il s’explique par le fait que les éléments de ce bloc ne diffèrent de ceux du bloc 1 que par la perspective dans laquelle ils sont considérés. Ainsi, pour reprendre un exemple des auteurs du modèle DCGP portant sur l’utilisation des techniques de simulation pour estimer la durée des activités d’un projet, la perspective 1 correspond à une vérification des connaissances du GP en matière de techniques de simulation appliquées à l’estimation de la durée des activités tandis que la perspective 2 porte sur la capacité démontrée du GP de produire de telles estimations en contexte de projet.

    Il est possible de donner, sans entrer dans de fastidieux détails, une idée générale de la structure des blocs 1 et 2 (figure 2). Chaque bloc est décomposé en unités de compétence correspondant chacune aux neuf disciplines de la gestion de projet du PMBOK. Chaque unité est elle-même décomposée en cinq groupes de compétences correspondant chacun aux cinq groupes de processus de gestion de projet du PMBOK. Finalement, à chaque couple unité de compétence/groupe de compétence sont associés des éléments et des critères de performance, les éléments décrivant les compétences attendues du GP et les critères les standards permettant d’évaluer lesdites compétences. Ainsi, par exemple, l’un des éléments du couple gestion des coûts du projet/ planification est l’estimation des coûts, opération qui requière, de la part du GP des compétences dont certaines sont de l’ordre de la connaissance pure (savoir distinguer entre l’estimation des coûts et la détermination du prix – PMBOK, p. 86) tandis que d’autres sont à la fois de l’ordre du savoir (connaître les divers outils et méthodes d’estimation des coûts) et de l’ordre du savoir-faire (démontrer la capacité de mettre au point et/ou d’utiliser ces outils et méthodes dans un contexte spécifique). Le lecteur est référé au document original du PMI pour plus de détails concernant les quelque 300 critères de performance utilisés pour évaluer les compétences des GP sur les deux dimensions de la connaissance et du savoir-faire. À ces 300 critères de performance s’ajoute plus d’une centaine d’autres critères portant sur les compétences personnelles du GP (ce que nous avons appelé son savoir-être composé d’un mélange d’attitudes, de comportements et de qualités intrinsèques qui se révèlent dans une situation spécifique). Ces critères appartiennent au bloc 3 du modèle DCPG, bloc que nous décrivons succintement ci-dessous.

  • 22

    Figure II

    Illustration de la structure des compétences (Connaissances et Performances en matière d’estimation de coûts)

    Neuf unités de compétence Cinq groupes de

    compétences Éléments Critères de connaissances (C)

    et de performances (P)

    1. Gestion de l'intégration 2. Gestion du contenu 3. Gestion des délais 4.Gestion des coûts 4.1 Démarrage

    4.2 Planification 4.3 Réalisation 4.4 Contrôle 4.5 Clôture

    4.2.1 Planification des ressources 4.2.2 Estimation des coûts 4.2.3 Budgétisation

    4.2.2.1CP Outils & méthodes 4.2.2.2C Coûts vs prix

    5.Gestion de la qualité 6. Gestion des RH 7.Gestion de la communication 8.Gestion du risque 9. Gestion des approvisionnements

  • 23

    - La dimension compétences personnelles (savoir-être) du modèle DCGP

    La structure générique de cette dimension est identique à celle des deux autres dimensions : on retrouve dans cette structure des unités de compétence composés de groupes de compétences eux-mêmes décomposés en éléments homogènes susceptibles de faire l’objet de mesures à l’aide de critères de performance. Cependant, contrairement aux deux autres dimensions, la dimension savoir-être n’est pas articulée autour des catégories du PMBOK. La décomposition hiérarchique du bloc 3 est en fait inspirée du modèle du dictionnaire des compétences développé par Spencer & Spencer (1993) et s’articule autour de six unités de compétence (figure 3). Là encore nous n’entrerons pas dans les détails de cette composante du modèle DCPG et nous nous contenterons, comme dans la section précédente, d’illustrer cette composante à l’aide d’un exemple. Ainsi le critère de performance « écoute active » mentionné dans le DCPG se rapporte à l’un des éléments (‘Écoute de l’Autre’) du groupe de compétences ‘Compréhension interpersonnelle’ qui appartient lui-même à l’unité de compétence ‘Serviabilité et relations interpersonnelles’ – qui est l’une des six unités de compétence du bloc des compétences personnelles du DCPG. La structure hiérarchique de ces six unités de compétence permet d’établir, comme nous l’avons déjà mentionné, plus d’une centaine de critères de compétences personnelles du GP. Combinés aux 300 critères de mesure des connaissances et du savoir-faire, ces critères de compétence personnelle servent de base à l’établissement d’un tableau de bord des compétences qui permet aux utilisateurs potentiels (employeur, GP ou membre d’une équipe de projet, conseiller en organisation) du DCPG d’établir une échelle des compétences du GP sur chacune des trois grandes dimensions des compétences en gestion de projet.

  • 24

    Figure 3 Illustration de la structure des compétences personnelles

    (Exemple de l’unité « Serviabilité et relations interpersonnelles » )

    Six unités de compétence Groupes de compétences

    Éléments Critères de performances

    1. Accomplissements et action 2. Serviabilité et relations interpersonnelles

    2.1 Souci de la clientèle 2.2 Compréhension interpersonnelle

    2.2.1 Compréhension de l’autre 2.2.2 Écoute de l’autre

    2.2.2.1 Interprétation du non-dit 2.2.2.2 Écoute active

    3. Impact et influence 4. Compétences managériales 5. Compétences cognitives 6. Efficacité personnelle

  • 25

    Annexe II - Tableau synthèse : sources et outils de collecte de données

    Sources de données

    Observateurs-sujets Outils de

    collecte de données

    Étudiants Professeurs Observations participantes Consultation documentaire

    Outils de collecte de données

    Questionnaire (questions ouvertes)

    Grille d’entrevue à questions ouvertes

    Grilles de cueillette de données Questionnaires et grilles remplies à partir de la dynamique du débreffage interactif. Dans les séances du débreffage (avant et après), les étudiants sont divisés en équipes. Pour chaque équipe, il y a un professeur en administration. et un professeur en éducation.

    - Documents PMI sur les compétences

    - Sites Web des programmes en GP (Amérique du Nord)

    - Syllabus des cours des étudiants participants

    - Rapports de recherche et conclusions des recherches précédentes (des auteurs : Dumouchel et Stogaitis)

    - Consultation bibliographique et recension d’écrits.

    Première simulation Novembre 2003 : - Deux groupes

    du cours « Conception de projets »

    plus - un groupe du

    cours de « Gestion projet et son contexte »

    36 répondants ont remis le

    questionnaire sur 36

    participants

    4 (Administration DSA)

    3 (Éducation

    DSÉ)

    4 DSA

    3 DSÉ

    Temps

    Sur la notion de compétence : 1 heure 15 Avant : - 20 minutes Durant : - 7 heures de

    façon intermittente

    Après : -1.5 heures de

    façon intermittente

    Après : - 2heures

    Durant : - 7 heures de façon

    intermittente Après : - 3 heures de façon intermittente

    Avant, après et durant : Pas du temps fixe. Activité continue pendant toute la durée de la recherche

    Seconde simulation Mars 2004 : 2 groupes cours de « Gestion de projet et son contexte »

    18 répondants ont remis le

    questionnaire sur 25

    participants

    4 DSA

    2 DSÉ

    4 du DSA

    2 du DSÉ

    25 étudiants

    Temps

    Sur la notion de compétence : 3 heures Avant : - 2.5 heures

    Avant, après et durant : Pas du temps fixe. Activité continue pendant toute la durée de la recherche

  • 26

    Sources de données

    Observateurs-sujets Outils de

    collecte de données

    Étudiants Professeurs Observations participantes Consultation documentaire

    Durant : 7 heures de façon intermittente Après : - 3 heures de façon intermittente

    Après : - 2heures

    Durant : - 7 heures de façon

    intermittente Après : - 3 heures de façon

    intermittente - 2 heures réunion du feedback

    entre les professeurs pour l’évaluation pédagogique


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