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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE. XIXeSESSION

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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE. XIX e SESSION Source: Revue Archéologique, 9e Année, No. 2 (15 OCTOBRE 1852 AU 15 MARS 1853), pp. 503- 510 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41746195 . Accessed: 21/05/2014 23:25 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.105.154.14 on Wed, 21 May 2014 23:25:23 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions
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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE. XIX e SESSIONSource: Revue Archéologique, 9e Année, No. 2 (15 OCTOBRE 1852 AU 15 MARS 1853), pp. 503-510Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746195 .

Accessed: 21/05/2014 23:25

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

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Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to RevueArchéologique.

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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE.

XIXe SESSION.

Mon cher éditeur.

Vous me demandez quelques détails sur le congrès de Toulouse ; voici, autant que ma mémoire peut me servir, les points importants qui ont été traités dans la section d'histoire et d'archéologie et qui, par leurs sujets, peuvent intéresser les lecteurs de votre excel- lente Revue.

La dis-neuvième session du congrès scientifique de France a été ouverte à Toulouse le 6 septembre, dans l'ancienne salle dite des pein- tures, au Capitole, sous la présidence de M. de Gaumont.

M. le comte de Peyronnet, ancien ministre, a été nommé président général. MM. de Caumont, le docteur Roux , le docteur Bertini , le chevalier A. du Mège, ont été élus vice-présidents généraux.

La classe d'histoire et d'archéologie a nommé , pour la présider, M. l'abbé Lacurie.

La première question était conçue en ces termes : Quels sont les monuments celtiques de toute nature qui ont été rencontrés dans la Haute-Garonne et les départements voisins?

Sur cette première question, M. le chevalier du Mège prend la pa- role, et pose tout d'abord cette question préjudicielle : Y a-t-il des monuments qu'on puisse vraiment appeler celtiques ? et répond qu'il ne croit pas à leur existence en tant que monuments dus, incontesta- blement, à cette branche de la grande race gallique. Ce ne serait peut- être pas, dit M. du Mége, le nom de celtiques qu'il faudrait donner absolument à ces monuments, et si j'avais à les distinguer, je les clas- serais sous le nom générique de monuments barbares, ou de monu- ments dont l'origine est inconnue, dénomination sous laquelle je comprendrais tous les monuments qui sont en pierre brutes ; menhirs, dolmens , cromlechs , pierres branlantes. Ces monuments sont d'ail- leurs fort rares, si même il en existe dans le département de la Haùte- Garonne. La Pierre de Crickets, dans la vallée de Barousse, n'est sui-

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504 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. vant M. da Mège , qu'une roche détachée naturellement des monts voisins. Une légende pieuse est, il est vrai, attachée en quelque sorte à ce bloc informe ; mais cette historiette prouverait seulement qu'au moyen âge, cette pierre encombrait par sa masse le meilleur sentier de la vallée.

Il existe plusieurs dolmens dans le département de l'Hérault ; on en rencontre quelques-uns dans celui des Pyrénées-Orientales. On voit plusieurs menhirs dans les Hautes et les Basses-Pyrénées. Mais ajoute M. du Mège, il faut se méfier de l'origine de ces objets, mal- gré les croyances des bons habitants de nos vallées, des blocs errati- ques pouvant souvent être considérés comme des monuments élevés parla main des hommes. Les départements de la Gironde et de l'Aude ont quelques dolmens, quelques menhirs, mais ils sont en plus grand nombre dans ceux du Lot, de Tarn-et-Garonne et du Tarn. La pre- mière de ces localités en offre beaucoup, et quelques-uns étaient au XVIIe siècle, et sont peut-être encore vénérés en secret, par des per- sonnes qui continuent, en quelque sorte, la chaîne non interrompue, pour elles, des traditions antiques. Dans le Tarn, le tombem destróis rois, les dolmens de Tonnac, d'Alayrac, etc., méritent une étude par ticulière qui trouvera sa place dans l'archéologie pyrénéenne, que doit publier M. du Mège.

M. l'abbé Lacurie pense comme M. du Mège , qu'il n'y a pas de monuments de ce genre dont on puisse attribuer exclusivement l'origine aux Celtes, et que les nombreux objets en silex qu'on y a trouvés en les fouillant, n'est pas une preuve bien convaincante de cette origine.

Relativement à ces divers objets de pierre, ou de silex, M. Ricard annonce qu'on a trouvé plusieurs haches en silex dans le départe- ment de l'Hérault. M. Desmoulins fait remarquer qu'en Périgord, ces pierres sont connues sous le nom de pierres de tonnerre, pierres de foudre et qu'il a observé dans cette province, en certains endroits, des ustensiles en silex, en si grande quantité, qu'on peut supposer que c'était là des centres de fabrication. M. Lacaze, habitant du départe- ment du Gers, a recueilli une belle collection de ces monuments.

A la deuxième question ainsi conçue : Quelles sont les principales voies romaines qui sillonnent le département de la Haute-Garonne ; leurs mode et matériaux de construction ; les stations et les villœ qui ont laissé des vestiges sur leurs parcours? M. du Mège prend la pa- role et , dans une savante improvisation , donne les développements les plus complets aux diverses parties de la question, signale les di-

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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE. 505 verses voies qu'il a retrouvées et ajoute les détails les plus intéres- sants sur leur construction, sur les stations et les villae qui existaient sur leur parcours et enfin sur les colonnes milliaires, tombeaux, au- tels et monuments divers dont les restes existent sur les bords ou à proximité de ces voies dont plusieurs ne sont mentionnées ni dans les itinéraires ni dans la table de Peutinger. Ce récit vif et animé a été écouté avec la plus grande satisfaction.

M. Ricard ajoute que dans le département de l'Hérault on retrouve encore des restes de la grande voie de Domitia, qui conduisait en en Italie. Cette voie ne présente aucun remblai au-dessus du sol ancien, et on remarque encore sur le bord, de distance en distence, des blocs de pierre destinés à l'usage des cavaliers.

M. du Mège, qui a étudié à peu près tous les restes decastramé- tation qui existent dans la Novempopulanie et dans la Narbonaise , demande à généraliser la réponse à cette question : Quelles sont les enceintes fortifiées ou camps romains dans le département de la Haute-Garonne, et rappelle d'abord les petits postes fortifiés et même les camps dignes de ce nom? Ces postes, ces camps, servaient à pro- téger le parcours de ces voies ; ils étaient en grand nombre et situés

presque toujours aux points où la route allait entrer dans un défilé ; on en trouve des lignes sur les hauteurs, et ceux-ci sont des postes d'observation ; beaucoup d'autres étaient situés au confluent de deux cours d'eau, et alors même qu'ils ont disparu, on en retrouve la mémoire dans les noms de Castra , Caslex, Castella que portent les habitations les plus voisines. Chaque jour la culture fait disparaître ces monuments militaires. On en retrouve cependant beaucoup encore dans les départements des Hautes et Basses-Pyrénées, de la Garonne, du Gers, du Lot-et-Garonne, du Tarn, etc. M. de Caumont fait re-

marquer que dans le Calvados il se trouve un grand nombre de

camps sur les bords des voies romaines. Ces camps sont carrés ej; pouvaient communiquer des uns aux autres au moyen de signaux; leur ensemble ne paraît pas se rapporter à un centre ; ils sont épars de telle sorte qu'ils paraissent avoir été destinés, dès leur origine, moins à la défense du territoire qu'à la surveillauce des routes. M. Ricard fait observer que, dans le département de l'Hérault, lors-

que la configuration du terrain ne s'y oppose pas, les camps romains avaient une forme circulaire au lieu d'une forme carrée.

M. Victor Petit demande s'il ne serait pas possible que depuis la domination romaine, les populations aient augmenté le nombre de ces

camps en adoptant la forme romaine ; soit pour leur défense person-

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506 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. nelle; soit pòur protéger ledrs troupeaux, qui faisaient leur princi* pale richesse. M- du Mège dit que si dans les temps postérieurs on a élevé des fortifications à la manière romaine» tout a disparu, car il n'en a pas trouvé d'exemple dans ses nombreuses excursions. KL de Castelnau présente un plan et un dessin de caves romaines existant à Aiguilhon, non loin de l'une de ces voies romaines. M. de Caumont demande que les études et l'attention des archéo- logues se portent vers ces souvenirs précieux de la domination ro- maine. L'Angleterre, dit-il, est beaucoup plus avancée que nous sur cette partie de la science,

A cette question : Décrire led fo.mes habituelles et déterminer l'âge des tours qui, dans les Pyrénées, ontdéfendu si fréquemment les défilés des vallées, et que la tradition populaire attribue généralement aux Sarrasins, M. Léon Clos prend la parole et fait part à l'assemblée des observations qü'il a pu recueillir pendant un voyage qu'il a fait dans le val d'Andorre; il met sous les yeux de ses collègues une carte de la république d'Andorre, sur laquelle il a marqué avec soin les tours qui y sont conservées. M. Clos donne ensuite lecture de la grande charte de cette petite république. Cette charte, écrite en 1762, con- tient en résumé toute l'histoire de la contrée. M. Clos pense que les tours bâties dans les Pyrénées l'ont été par les Sarrrasins à l'époque où Louis le Pieux fit la conquête de Barcelone. M. de Castelnau dit qu'il a vu des tours semblables en Espagne ; il en existe un grand notabre entre Grenade et Cordoiie, et pense avec ML Victor Petit que toutes ces tours, par leur direction, ont été établies pour donner des signaux. Belhomme ajoute à l'appui de ce qui précède, que la tour construite dans les Pyrénées, appelée toar da signal , corres- pond avec une douzaine d'autres moins importantes. 11 cite la tour carrée de l'église des communes réunies de Fenouillet et de Gagnac, comme ayant servi designai pendant la güerre contre les Anglais au XIVe siècle.

Sur la question ainsi conçue : Examiner attentivement et décrire d'une manière sommaire les testes antiques qui sont entrés dans la construction de la cathédrale de Saint-Bertrand de Čomminges, et présente!1 des conjectures sur les monuments dont ils proviennent, M. dit Mège prend la parole et dit que cette question ne peut être traitée, car il n'y a là qu'une seule colonne antique, placée au milieu du portail et «apportant la plate -bande èt deu i inscriptions sépul- crales connues depuis longtemps« Il décrit brièvement cette belle église, ses boiserie», le mausolée d'Hugues de Chàtillon, ou de Cas-

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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE. 507

tillon, qui termina la construction de l'édifice, durant le XIV" siècle $ il ajoute quelques mots sur le cloître mutilé il y a trente-cinq ans ; il parle des tombeaux et des nombreuses inscriptions dont les murs sont couverts, et il regrette celles qui existaient au milieu du préau, et qui ont été vendues comme simples matériaux.

M. Belhomme fait observer qu'on aurait dû, de préférence, parler de l'église de Valcabrère, voisine de Saint-Bertrand , et qui est en effet construite avec des débris antiques ayant appartenu à toutes sortes d'édifices. M. du Mège répond que l'on voit en effet dans les murs de cette basilique, si remarquable d'ailleurs par ses formes, par son portail monumental, par sa conservatien, de nombreuses plaques de marbre blanc et deux ou trois inscriptions romaines. Les bas- reliefs que l'on y voyait, il y a trente ans, et que l'on mutilait tous les jours, sont actuellement conservés dans le Musée de Toulouse.

On s'est ensuite occupé de la question suivante : Étudier les lieux de sépultures appartenant aux époques gallo-romaines et du moyen âge et les caractères particuliers qui , dans les environs de Toulouse, distinguèrent ces tombeaux et les monuments qu'on y rencontre.

M. du Mège annonce qu'il a recherché dans la Novempopulanie tout entière, et dans une notable portion de la Narbonaise, les lieux de sépulture. Les tumuli, ou mausolées formés de terres rapportées, dit-il, sont extrêmement nombreux. On en trouve sur les bords des cours d'eau, sur des collines, et plus rarement dans les plaines. Dans le département du Gers, M. Lacaze en a retrouvé de très-re- marquables. Le Cruzei, près de Toulouse, est un lieu de forme elliptique qui paraît avoir servi à de nombreuses sépultures. A

l'époque romaine, on employait fréquemment dans les Pyrénées des urnes en marbre pour renfermer les cendres des morts; sur l'une des faces, on a quelquefois gravé une inscription, mais le plus souvent on a sculpté deux bustes, ce sont ceux d'un homme et d'une femme; quelquefois on ne remarque qu'un seul buste. . En général, dans les Pyrénées, ces monuments sont d'un travail

extrêmement grossier ; M. du Mège signale une de ces carrièrôs où on les confectionnait. Narbonne a fourni un bon nombre de tom- beaux gallo-romains, dont plusieurs ont été détruits; ce qui reste est maintenant conservé avec soin dans le Musée de cette ancienne et célèbre cité. A Toulouse, on n'a pu reconnaître que quatre lieux de sépultures antiques dans lesquels on a trouvé quelques inscriptions et des urnes en terre cuite. A Bordeaux , le cimetière dit de Terre-

nègre a fourni des vases en terre rouge, remarquables par la finesse

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508 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. de la pâte et par le fini des reliefs dont ils sont décorés ; beaucoup d'objets en or et en bronze ont été trouvés dans ces sépultures, plu- sieurs sont conservés dans le Musée de Toulouse, et les autres seraient perdus pour la science archéologique , s'ils n'avaient pas été décrits avec soin par M. Cros-Mairevielle, conservateur du Musée de Carcas- sonne. A Vieille-Toulouse, on a trouvé et l'on découvre encore, dans les lieux où tant d'urnes ont été rencontrées , des médailles ou mon- naies de presque tous les peuples de la péninsule hispanique et beau- coup de ceux de la Gaule. A Auch , sur les bords du Gers , on re- trouve souvent des restes de monuments funéraires , des inscriptions sépulcrales romaines, des pierres gravées, des bijoux et des médailles dont le plus grand nombre appartient à l'époque romaine.

A Toulouse, à Bordeaux, à Agen, à Narbonne, on a retrouvé et il existe encore un assez grand nombre de tombeaux des chrétiens des

premiers siècles. On y voit les images historiques qui rappellent les

principales circonstances de la vie de Jésus-Christ, et de pieuses allé-

gories tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament. Le Musée de Toulouse est riche en ce genre de monuments.

Les quatre cimetières gallo-romains de Toulouse étaient autrefois

l'objet de cérémonies, à la même époque où l'on célébrait jadis à Rome pour honorer les morts. On allait, il n'y a pas encore un siècle, visiter ces champs de repos ; c'était le sujet de fêles et de démonstra- tion de cette joie méridionale, après que les cérémonies de la religion catholique, célébrées pour les morts dans l'église voisine de l'un des cimetières gallo-romains, étaient terminées.

La question ainsi conçuè : Faire une étude parallèle de l'architec- ture dans la province du Languedoc et dans le nord de la France, pendant la période du moyen âge. Rechercher particulièrement les monuments construits en Languedoc pendant le XIIIe siècle , et en révéler le style? a été ajournée; on a seulement mentionné comme

ayant rapport à cette question les travaux de M. L. Drouin et de la com- mission des monuments et documents historiques du département de la Gironde ; la monographie de l'église de Sainte-Cécile d'Albi , par M. H. Crozes; celle de Sainte-Marie d'Auch, par M. l'abbé Canéto, et les travaux de M. Renouvier sur les églises du bas Languedoc, auxquels on pourrait joindre les opuscules de M. du Mège, sur l'ad- mirable église de Sainte-Cécile et sur la cathédrale d'Arles et la des- cription de la cathédrale, Saint-Nazaire et Saint-Celse, par M. Cros- Mairevieille dans ses Monuments de Carcassonne.

Une question importante ainsi conçue : Rechercher et déterminer

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CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE. 509 d'une manière précise 1 epoque de construction dans la ville de Tou- louse, des édifices religieux datant du moyen âge et construits en bri- ques; décrire le caractère distinctif de l'ornementation, et donner quelques notions historiques sur l'emploi et la fabrication des briques ; signaler l'influence que les monuments religieux de la métropole toulousaine ont pu avoir sur les édifices construits en briques dans la province et si cette influence s'est étendue jusque dans les localités où l'on avait la facilité de construire des édifices en pierre? a été traité par M. du Mège qui a d'abord engagé les membres du congrès à aller visiter l'un des plus grands édifices construits en briques , l'é- glise de Sainte-Cécile d'Albi. Entrant ensuite dans quelques détails, il dit que pour les églises au XIIe siècle, on employa en même temps les pierres et les briques avec symétrie , afin que l'appareil produisît un effet agréable, mais dès la première moitié du XIIIe siècle, si l'on em- ploie des pierres pour l'ornement des portes, la sculpture des statues, enfin pour toute l'ornementation, la masse des murs est en briques; leurs assises sont séparées par une couche de mortier très-épaisse. Ces briques étaient travaillées avec beaucoup de soin, et leur conser- vation aujourd'hui est entière , c'est ce que l'on peut observer à la belle église des cordeliers , si étrangement devenue un magasin à fourrages; c'est ce que l'on voit aussi aux murs de l'église, plus belle encore, des dominicains, profanée aujourd'hui et transformée en écurie. L'aspect de ces grands édifices, fait observer M. du Mège, a dû influer sur les idées des architectes. Les arceaux du cloître de Moissac, dont les colonnes sont en marbre de Quercy, furent construits en bri-

ques et les murs de l'église Sainte-Cécile d'Albi ont été formés ainsi. La question : Peut-on déterminer avec précision à quelle époque

on a cessé d'employer les pavés de mosaïque dans les édifices civils ? n'a pu être résolue. Plusieurs membres ont été amenés à ce sujet à

parler des mosaïques des églises. M. du Mège indique celle de Mois- sac , comme renferment des débris d'une mosaïque assez grossière, qui doit dater du XI ou XIIe siècle, et qui a été détruite il y a peu de

temps. M. Ricard qui connaît parfaitement les monuments du dépar- tement de l'Hérault, signale l'existence d'un autel en marbre, avec des

mosaïques de verre, donné à l'église Saint-Guilhem du Désert, en 1067, par le pape Grégoire VII. On a retrouvé dans le même édifice des traces d'un ancien pavé en mosaïque , formé par des cubes de marbre de différentes couleurs.

Sur cette question : Donner une énumération aussi exacte que pos- sible et une description sommaire des peinturesmurales dont on a

IX. 33

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510 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. retrouvé des traces dans les monuments du moyen âge que renferme le département de la Haute-Garonne, M. da Mège donne avec rapi- dité une liste des peintures murales qu'il a retrouvées dans le dé- partement et dans ceux qui l'avoisinent. A Toulouse, l'ancienne chapelle des Sept Dormants, qui fait partie de l'église de Saint-Sa- turnin, en possède quelques-unes qui datent, selon toute probabilité, du XIVe siècle ; celles si remarquables de la coupole du même édi- fice sont modernes. Il en existe encore quelques-unes dans les cha- pelles adjacentes à l'église des dominicains, mais plusieurs d'entre elles ne remontent qu'au XVII6 siècle. Le tympan du portail de l'église des cordeliers en offre encore quelques restes; on en voit une très-digne d'intérêt dans l'une des chapelles de cet édifice. La voûte de l'église de Rieux en possédait de très-belles. On voit encore sur les murs de l'ancien consistoire, dans le Capitole ou hôtel de ville, les restes d'un tableau représentant les magistrats municipaux de Tou- louse. Une fresque qui ornait naguère la chapelle Saint-Exupère, dans le village de Blagnac, près de Toulouse, représentait les mêmes personnages. L'église de Cazaux de Larboust en possède de plus remar- quables encore, et que M. du Mège a comparées à celle du XVIe siè- cle, que le cardinal d'Amboise a fait peindre dans la cathédrale d'Albi.

Au sujet des miniatures des manuscrits français, M. du Mège dit que l'on trouve dans plusieurs dépôts, à Toulouse, à Albi, etc., des chartes et des livres manuscrits ornés de peintures. Il cite la vignette de la charte contenant les libertés et franchises de Montsaunés , ac-

, cordées par les chevaliers du Temple, qui étaient seigneurs de ce lieu. • En 1295, les magistrats municipaux ou capitulaires de Toulouse,

rendirent une ordonnance portant que chaque année, ceux qui se- raient à la tête de l'administration de la ville auraient le droit d'être peints dans des tableaux exécutés sur les murs et dans des registres qui contiendraient leurs noms et les principaux événements arrivés pendant l'année de leur consulat. Cette détermination ne fut jamais mise en oubli- et jusqu'en 1789, les portraits des capitouls furent exécutés par un peintre gagé par la ville. Plus de cinq cents tableaux sur vélin furent ainsi exécutés; mais en 1793, un représentant du peuple, si on peut appeler ainsi un ravageur ignorant, fit jeter dans les flammes cette collection précieuse, et il ne reste qu'environ cin- quante de ces tableaux échappés au bûcher révolutionnaire. A l'exemple des magistrats de Toulouse, ceux d'Albi et de Montpellier voulurent aussi jouir du droit de se faire peindre, et l'on possède encore quelques registres qui les contiennent. xxx.

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