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Courrier Scientifique N°2 - Parc naturel régional du Vexin français · 2019. 7. 10. · C...

Date post: 14-Jul-2021
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Scientifique Courrier du Parc naturel régional du Vexin français Mieux connaître le Vexin français 2006 - N°2
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ScientifiqueCourrier

du Parc naturel régional du Vexin français

Mieux connaîtrele Vexin français

2006 - N°2

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ScientifiqueCourrier

ISSN : 1774-0282N°2- MAI 2006

Mieux connaîtrele Vexin français

du Parc naturel régional du Vexin français

Syndicat mixte d’aménagement et de gestion du Parc naturelrégional du Vexin français

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Editorialpar Antoine DA LAGE

Présentation du Parc naturel régional du Vexin français

Economie résidentielle : l’exemple du Parc naturel régional du Vexin françaispar l’IAURIF

Formations superficielles et sols du Vexin françaispar Yvette DEWOLF

Un observatoire opérationnel pour mieux maîtriser le ruissellementpar Arnaud SALTRE

Bilan floristique 2004 des carrières de Vigny-Longuesse et du Bois des Rochespar Gérard ARNAL et Fabrice PERRIAT

La flore et la végétation du Bois du Moulin de Noisement et de ses abordspar Gérard ARNAL et Fabrice PERRIAT

Les abeilles sauvages du Parc naturel régional du Vexin françaispar Serge GADOUM

Données préliminaires sur les Sphécides du Parc naturel régional du Vexin françaispar Serge GADOUM et Yvan BARBIER

Les Orthoptères du Parc naturel régional du Vexin françaispar Serge GADOUM

L’altération de la pierre du Vexin françaispar Beatriz MENENDEZ, Thibaud ANDREIS, Amazighe BENKACI, Thomas BERNSTEIN,

Etienne BRUNSCHWIG, Michaël MUSIAL, Nicolas OLIVIER et Melody STEIN

Etude hydrogéologique du site archéologique de Genainville par Frédéric GARNIER et Dominique LEMAIRE

Le Comité scientifique du Parc (liste des membres, rôle)

Recommandations aux auteurs, appel à contribution

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

p. 3

p. 4-5

p. 6-10

p. 11-15

p. 16-19

p. 20-24

p. 25-35

p. 36-40

p. 41-45

p. 46-47

p. 48-51

p. 52-58

p. 59

p. 60

Sommaire

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Le Parc naturel régional du Vexin français a du courrier pour vous ! Voici donc le deuxième numéro du Courrier scientifique du Parc naturel régional du Vexinfrançais. C’est l’occasion pour le Comité scientifique de renforcer les liens avec les habitantsdu Parc, avec ses visiteurs, avec ses élus municipaux, départementaux ou régionaux, avecses organismes socioprofessionnels (Éducation nationale, associations) et avec sescorrespondants extérieurs (institutions universitaires et de recherche)...

En effet, fidèles aux intuitions du premier numéro et confortés par les nombreux avisfavorables qui nous sont revenus alors, nous avons choisi de réaliser une publication qui,tout à la fois, n’aurait rien à renier de son haut niveau scientifique mais saurait aussis’adresser au plus grand nombre, par une vulgarisation de qualité.

Force est de constater que, parfois, la science fait peur, quand ses spécialistes usent de motscompliqués et se gardent bien d’expliquer leur jargon. Parfois aussi, la science laisse pantois,car elle semble déconnectée des réalités quotidiennes de la population. Parfois encore, lascience exaspère, car ses représentants se présentent comme des donneurs de leçons s’adressantà des gens qui n’auraient rien compris à rien ! Si tel est le cas, la science et les scientifiquesfont fausse route ! Leur rôle, leur mission ne sont-ils pas au contraire d’apporter un regardéclairant sur la complexité du monde et sur le fonctionnement de notre planète, afin quechacun puisse, ensuite, instruit et -pourquoi pas ?- conscientisé, agir en citoyen responsableà la mesure de ses moyens ?

Avec un Parc naturel régional, les scientifiques (universitaires, chercheurs, étudiants,amateurs) se trouvent face à un territoire où se manifestent mille et un problèmes concretsqui permettent cette rencontre entre la science et la société, en termes de biodiversité, decadre de vie, de risques, de patrimoine, d’histoire, de techniques.

Le Parc naturel régional du Vexin français n’échappe pas à la règle. De jour en jour, la richessede son territoire, de sa flore, de sa faune, de ses milieux, ainsi que les enjeux qui pèsent surnotre région, interpellent la communauté scientifique pour qu’elle entame de nouveauxtravaux et de nouveaux dialogues avec la population.

Le Courrier scientifique se veut le relais de tels travaux et de tels dialogues. Puisse notrerevue servir régulièrement au plus grand nombre, dans les familles, dans les établissementsscolaires, dans les foyers ruraux ou les associations, dans les mairies, dans les facs et les labos...Tel est le souhait du Comité scientifique du Parc qui, sous la responsabilité des élus, a menéà bien ce projet de mettre les savoirs et les problématiques scientifiques à portée de tous.Tout simplement parce que le Vexin français, ses milieux naturels et son développementdurable nous concernent tous.

Antoine DA LAGE, Géographe

Vice-Président du Comité scientifique

Editorial

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Vaste plateau calcaire couvert de limons, parcourud’amples ondulations topographiques et entaillé depetites vallées, le plateau du Vexin français estnettement délimité par les versants des grandesvallées qui l’entourent : à l’Est par la vallée de l’Oise,à l’Ouest par la vallée de l’Epte qui le sépare duVexin normand, au Sud par la vallée de la Seine etau Nord par les vallées de l’Esches et de la Troëneau-delà desquelles s’étend le pays de Thelle. Desbuttes boisées dominent le plateau du Vexin françaisd’environ 80 mètres sur des superficies peu étendues.

Les milieux naturels du Vexin français se répartissenten fonction des grandes entités géographiques. Plateau, vallées et buttes abritent des milieux et desespèces de niveau d’intérêt variable à l’échellerégionale, nationale ou européenne. Des situations géologiques et topographiquescontrastées s’expriment à travers la grande variété des milieux naturels qui font la richesse duVexin français.

Trois grands traits les caractérisent :• des milieux naturels très diversifiés, représentatifsde la plupart des milieux que l’on trouve en Ile-de-France et ce, sur une superficie peu étendue. • la présence d’un ensemble de grand intérêtpatrimonial à l’échelle de la région Ile-de-Francemais aussi au niveau national et européen : lesboucles de la Seine.• la présence d’espèces végétales en limite d’airede répartition.

Créé en mai 1995,

le Parc naturel régional du

Vexin français s’étend au

nord ouest de l’Ile-de-France

sur 65 000 hectares.

Les 94 communes qui

le composent (77 dans

le département du Val d’Oise

et 17 dans le département

des Yvelines) comptent près

de 86 000 habitants.

Le Parc naturel régional du Vexin français

Source : PNRVF - Ombre 2002, IAURIF MOS 99

Sur le plateau vexinois

Sur la Chaussée Jules César

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limite du Parc

bois et forêt

culture

plan d’eau

espace rural hors culture

espace urbain

cours d’eau

limite départementale

Sur le GR 2

La Viosne

Vue sur Théméricourt

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Économie résidentielle : l’exemple duParc naturel régional du Vexin français

par l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

De l’économie francilienne, on retient souvent lesactivités “phares” de la région, celles qui créent dela valeur ajoutée, exportent, emploient des actifshautement qualifiés et contribuent ainsi au posi-tionnement international de la métropole. Or, tout unpan de l’économie régionale entre dans une autre lo-gique, répondant essentiellement aux besoins de lapopulation et des entreprises locales. Fondée sur undéveloppement endogène des territoires, cette éco-nomie est créatrice d’emplois, notamment domes-tiques, et globalement moins exposée auxretournements de la conjoncture internationale.En collaboration avec Laurent Davezies(1), l’IAURIF aengagé une analyse sur l’économie résidentielle enIle-de-France en prenant pour terrain d’étude un ter-ritoire rural de qualité, le Parc naturel régional (PNR)du Vexin français. L’objet était de cerner un moteurde développement économique lié à l’attractivité ré-sidentielle et touristique, à la qualité de l’environ-nement.

■ Des moteurs de développement local variés

L’approche de l’économie résidentielle s’appuie surla “théorie de la base”, selon laquelle le développe-ment d’un territoire, ou plus largement d’un bassin

de vie, dépend de sa capacité d’attirer du revenu ve-nant de l’extérieur. C’est le revenu, d’où qu’il vienne,marchand ou non marchand, qui irrigue l’économielocale et stimule la création d’emplois domestiques.La base est le secteur local qui fait rentrer des reve-nus dans un périmètre donné. On y trouve les ven-tes, à l’extérieur, de biens et services marchandsproduits localement, les flux de revenus publics enprovenance de l’État (salaires publics et prestations so-ciales), les flux de revenus générés par les résidentsrecensés (actifs, retraités) et non recensés (touristes,résidents secondaires). L’analyse des mécanismeslourds de formation du revenu local s’appuie sur lescaractéristiques socio-économiques du territoire consi-déré et sur le revenu basique disponible. Celui-ci estdécomposé en quatre grands postes :• le productif privé basique (revenus des activités quiproduisent des biens et des services vendus hors dumarché local) ;• les salaires publics ;• la base résidentielle (revenus d’actifs du territoiretravaillant ailleurs et revenus de retraités, de touris-tes ou de résidents temporaires – résidences secon-daires) ;• les prestations sociales hors retraites versées à despersonnes résidant sur le territoire.

Le fonctionnement des

économies locales repose sur

des mécanismes variés.

À travers l’analyse des revenus

qui se forment et circulent sur un

territoire donné, il apparaît que

les activités productives et

exportatrices ne jouent pas

toujours le rôle principal.

L’exemple du Parc naturel

régional du Vexin français montre

que l’attractivité touristique et

surtout résidentielle offre des

possibilités de développement

supplémentaires, qui dépendent

aussi de l’intégration de ce

territoire dans la dynamique

productive francilienne.

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Magny-en-Vexin

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L’enjeu du développement économique et social ré-side dans le fonctionnement des deux sous-secteursbasiques : le productif et le résidentiel.

La question du développement économique et sociald’un territoire englobe donc non seulement les vec-teurs “économiques” traditionnels, comme l’attrac-tivité des entreprises ou encore l’implantationd’établissements “marchands” ayant une activité pro-ductrice ouverte sur le reste du monde, mais aussi ledéveloppement d’un secteur “domestique”. Ce der-nier intègre des activités dédiées à la production debiens et services vendus localement qui génèrentdes emplois et sont porteurs de la cohésion d’unterritoire. On voit donc que, loin d’être en opposi-tion, sphère résidentielle et système productif “ex-portateur” sont intimement liés.

■ Le Parc naturel régional du Vexin français :une forte orientation résidentielle

Le PNR du Vexin français, créé en 1995(2), comprendaujourd’hui 94 communes (77 dans le Val d’Oise, 17dans les Yvelines), en grande majorité des commu-nes de moins de 2 500 habitants. Territoire essen-tiellement rural, sa création a été décidée dans undessein de préservation des espaces naturels et agri-coles, face à des pressions foncières importantes,dues notamment au développement de la ville nou-velle de Cergy-Pontoise.En 1999, on dénombrait dans les 94 communes duParc 85 300 habitants et 20 000 emplois. La crois-sance de population (+ 9,5 % entre 1990 et 1999), latransformation des résidences secondaires en rési-dences principales, la croissance du nombre de ca-

dres et de professions intermédiaires attestent del’attractivité d’un territoire qui, par ailleurs, contientson développement (la croissance de population estconforme aux objectifs fixés par la Charte du PNR).Le nombre de titulaires de revenus augmente et lePNR accueille une population relativement aisée.L’attractivité du territoire sur les actifs se confirme :l’augmentation du nombre d’actifs occupés est su-périeure à la croissance cumulée des retraités et deschômeurs.Lieu de vie avant tout, le Parc fait partie d’un bassind’emploi plus large. Les trois quarts des actifs qui yrésident travaillent à l’extérieur (cf. carte), et cetteproportion est plus élevée pour les cadres.En parallèle, on observe une croissance régulièremais modérée des emplois (+ 9,2 % entre 1990 et1999). Elle s’accompagne d’évolutions structurelles :la part de l’emploi salarié augmente ainsi que celledes emplois qualifiés ; les activités de services (net-toyage, services à la personne, sécurité, commerce)sont parmi celles qui progressent le plus. Les activi-tés économiques présentes dans le Vexin français, ou-tre l’agriculture, sont essentiellement des activitésartisanales et de production, assurées par un tissu depetites entreprises.

Fonction résidentielle : moteur du développementL’analyse du revenu basique pour le PNR du Vexinfrançais confirme les constats précédents : la sourcedes revenus est majoritairement résidentielle. La partde la base résidentielle dans l’ensemble des reve-nus basiques est de 76 %, celle du productif privé de10 % (respectivement 43 % et 24 % en moyennepour l’ensemble des aires urbaines françaises). Le

(1) Enseignant, chercheur, université deParis XII.

(2) Une révision de la Charte est encours pour renouveler le label “Parcnaturel régional”.

Lieu de travail des actifs résidantdans le Parc naturel régional duVexin français

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moteur du développement du Parc se situe doncclairement du côté de sa fonction résidentielle, fon-dée sur une capacité bien plus grande d’attirer desrevenus que d’en générer. Cet avantage résidentiel esttrès marqué en ce qui concerne l’accueil des actifs etbeaucoup moins, voire très peu, pour celui des re-

traités. Le poids des revenus basiques (43 %) duVexin français lié à la présence d’actifs employés àl’extérieur est pratiquement cinq fois plus élevé quepour la moyenne des territoires français (aires ur-baines et zones d’emploi). Il est vrai que le Parc neconstitue pas, en tant que tel, un bassin d’emploi,mais plutôt des segments de bassin d’emploi.On retrouve ainsi dans le Vexin français ce que l’onenregistre pour l’ensemble de l’Ile-de-France : unefaible capacité de rétention des retraités, qui, pour lesplus solvables d’entre eux, ont tendance à partirs’installer en province. Un élément significatif del’attractivité résidentielle du Vexin français reposesur sa capacité de capter les revenus de “résidentsprovisoires” que sont les touristes ou visiteurs. Leursdépenses(3), liées aux résidences secondaires com-me aux modes d’hébergement marchand (hôtels, gîtes…) représentent 14 % de sa base économique,contre 8 % dans les aires urbaines françaises. Il s’a-git là d’une source de revenu basique en soi, dont lemontant est significatif, mais qui, plus encore, marquel’attractivité du Vexin français. Le haut niveau d’a-ménité et la qualité de son environnement sont lar-gement à l’origine du pouvoir d’attraction qu’exercece territoire sur les résidents actifs de la région.

Un potentiel de développement pour le terri-toire du Vexin français… et ses voisinsUn des enjeux économiques majeurs du dévelop-pement du Vexin français se situe donc du côté deses avantages résidentiels. Pour autant, si l’essai estmarqué, est-il transformé ? En effet, le second moteurdu développement local est l’intensité de la circula-tion de ce revenu au sein du territoire.

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

Parc naturel régional du Vexinfrançais et territoires

de comparaison

Un modèle simplifiéde développement

économique et social

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La plus ou moins grande propension des titulaires derevenu du Vexin français à consommer des biens etdes services produits dans le Vexin français va yconstituer le mécanisme de diffusion du dévelop-pement par effets multiplicateurs de revenu et d’em-ploi. Ces activités locales, produisant des biens etdes services vendus localement sont appelées acti-vités “domestiques”.Contrairement aux activités basiques marchandes,dont le développement dépend de la qualité et duprix de l’offre, le secteur “domestique” dépend trèslargement de la demande : l’activité de boulangerou de médecin dépend de la présence et du revenude la population résidente. Ce secteur domestique,considéré à l’échelle d’un bassin de vie, d’emploiou d’une aire urbaine, subit une faible concurrencedes territoires extérieurs : on ne change pas de villepour acheter son pain ou ses vêtements ou pourconsulter un médecin. Il n’en est pas de mêmelorsque le territoire étudié est une fraction d’un bas-sin de vie. Le revenu basique capté par le Vexinfrançais se diffuse-t-il en son sein et permet-il defaire jouer à plein les effets de multiplication de re-venu et d’emploi ?

En l’absence de données plus détaillées, une analy-se en termes de taux de couverture de la populationpar les activités “domestiques pures”(4) permet de ré-pondre à ces questions de façon globale. On observeque le taux de couverture de ces activités est trèsfaible dans le Vexin français. Avec deux emplois“domestiques purs” pour cent habitants – contre sixdans la zone de Cergy-Pontoise –, le Vexin françaisapparaît, en dépit d’une forte croissance dans lesannées récentes, en situation de sous-exploitationde sa base économique. Pour autant, la présenced’une offre importante localisée à Cergy-Pontoiseet, par ailleurs, le fait que le territoire du Vexin fran-çais soit beaucoup moins que d’autres en Ile-de-France affecté par le chômage et la pauvreté fontque la croissance actuelle de ces activités ne peut sepoursuivre que sur un nombre limité – et donc choi-si – de créneaux et ne recouvre pas le même enjeusocial que dans des bassins de vie plus autonomes.

Un modèle de développement spécifique auxParcs naturels régionaux ?Il n’existe pas, en France, un modèle unique de dé-veloppement territorial, mais plutôt une grande quan-tité de combinaisons des structures du revenubasique et des potentiels de circulation locale des re-venus. En Ile-de-France, le modèle global de déve-loppement est beaucoup plus assis que la moyennesur des revenus liés aux activités productives mar-chandes en compétition et sur les revenus publics,et beaucoup moins sur les “revenus résidentiels”.Dans ce contexte régional, le Vexin français fait figurede contre-exemple. Il n’est pas le seul : au sein desterritoires de comparaison, les trois PNR étudiés of-frent de nombreuses similitudes. La part de la baserésidentielle est identique (76 %), la différence pro-venant du poids de la base productive privée, plus

élevée pour le Parc de la haute vallée de Chevreuseet, dans une moindre mesure, pour le Gâtinais fran-çais. Pour beaucoup d’indicateurs, au sein de cetteconvergence entre les trois PNR, le Vexin françaisse situe dans une situation intermédiaire entre leParc de la haute vallée de Chevreuse, qui affiche unprofil “supérieur” tant par sa population que par sesactivités économiques, et celui du Gâtinais français.Malgré une croissance élevée des emplois domes-tiques dans le Vexin français, le taux de couvertureest plus faible que celui des deux autres PNR (4,3 emplois pour cent habitants dans le PNR duGâtinais français et 2,3 dans le PNR de la haute val-lée de Chevreuse).

■ Des pistes pour l’aménagement régional et local

À travers l’exemple du Vexin français et de territoi-res précédemment étudiés, quelques pistes peuventêtre relevées.

L’enjeu résidentielLa demande en matière d’atouts résidentiels est de-venue de plus en plus exigeante et accentue laconcurrence entre les territoires. Le comportement ré-sidentiel des ménages serait le principal facteur d’ap-parition d’archipels de pauvreté. La redistributiondes richesses ne se fait pas seulement en directionde la province, mais également vers le périurbain, surles territoires disposant de suffisamment d’aménités,comme les PNR.Le cas de la Plaine de France, en Seine-Saint-Denis,est intéressant. Sur ce territoire, constitué de frac-tions de bassins de vies et de bassins d’emplois quise chevauchent au lieu de se superposer, les méca-nismes du développement économique et social sontcomplexes. La pauvreté s’y maintient, malgré un es-sor de son économie et de l’implantation d’entre-prises. La Plaine de France est caractérisée par unepopulation résidentielle qui tire ses revenus d’emploisextérieurs au territoire, et/ou de revenus de transfert.

(4) Il s’agit des secteurs dont l’offre localeest pour l’essentiel absorbée par lademande locale.

(3) Cette estimation des dépenses, baséesur les capacités d’hébergement, estprobablement surestimée.

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En parallèle, la part de la main-d’œuvre qualifiée s’ac-croît fortement, mais les cadres n’y résident pas (com-me 58 % des salariés de la Plaine de France), et cecid’autant plus que le niveau de salaires est élevé.Ces revenus devraient constituer un vecteur de dé-veloppement, un intrant, plus qu’un résultat direc-tement lié à l’efficacité du système “productif” duterritoire. Ce revenu “utile”, mobilisable, devrait ain-si jouer un rôle de spirale vertueuse, avec un effetd’entraînement, et compléter le revenu lié aux per-formances locales. Dans ce cas précis, il n’est pasassez élevé ou il ne fait que transiter pour avoir deseffets bénéfiques. L’enjeu est donc d’attirer sur ces ter-ritoires non seulement les facteurs de production,mais aussi les “revenus mobiles” (liés aux résidencesd’actifs, aux touristes, aux retraités, etc.) qui serontdépensés localement. Mais cette stratégie supposeau préalable des conditions de qualité de vie et decadre urbain, au sens large, déterminantes pour le dé-veloppement de l’économie résidentielle.

Des risques d’évasion des revenusLa dissociation entre-temps de travail et temps deconsommation, la déconnexion croissante des terri-toires de production et des territoires de vie, l’éloi-gnement des résidences secondaires (et principales),la double résidence des retraités induisent des risquesd’évasion des revenus de l’Ile-de-France vers la pro-vince, mais aussi à l’intérieur de la région. Dans lecas d’un bassin de vie homogène, le revenu basiquerencontre immédiatement une offre de produits et deservices à l’échelle du territoire. Dans le cas du Vexinfrançais, le potentiel de l’économie résidentielle peut

profiter à d’autres territoires, opérant une redistri-bution des richesses.

Valoriser le potentielAu-delà de l’échelle géographique, capter les reve-nus et les “transformer” en emplois renvoie à l’é-quipement et à la qualité des services locaux(commerces, hôtels et restaurants, services, offre tou-ristique) et à la capacité d’importer des biens et ser-vices locaux de territoires voisins. Dans le casd’espaces qui connaissent la concurrence de pôles deservices affirmés, constituer une offre complémentaireou ciblée, comme par exemple les marchés de spé-cialités locales ou les commerces de qualité, ouvredes perspectives intéressantes. De façon indirecte, leniveau des transports en communs, l’offre de loge-ment pour des ménages à faible revenus – qui oc-cupent, pour certains, ces emplois domestiques –interagissent avec l’offre locale de services.

Ainsi, le développement local ne se résume pas à laseule question du secteur basique marchand. Au-de-là des politiques fondées sur la compétitivité et l’ac-cueil d’activités exportatrices, d’autres pistes seprésentent. Elles préconisent des arbitrages (par exem-ple entre le développement touristique et résiden-tiel) et font de la gestion patrimoniale et paysagère unenjeu essentiel du maintien de l’attractivité d’un ter-ritoire (tant pour les résidents, retraités que les acti-vités high-tech) et donc de la croissance économique.Dans un contexte régional où la croissance écono-mique de ces dernières années a été forte mais pau-vre en création d’emplois (sauf en emplois trèsqualifiés), l’objectif majeur est évidemment l’emploi.De façon générale, en France, alors que la compé-tition mondiale a fortement déstabilisé les systèmesproductifs locaux, produisant des biens et des ser-vices exposés à la concurrence (avec la très impor-tante destruction d’emplois peu ou pas qualifiés quis’est ensuivie), ce sont les secteurs locaux produisantdes biens et services vendus localement, largementprotégés de la concurrence, qui ont permis de main-tenir une dynamique de création d’emplois et d’in-sertion des actifs les plus vulnérables.

par l’IAURIF15 rue Falguière

75015 ParisTél. : 01 53 85 77 40

www.iaurif.org

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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IAURIF, L’économie résidentielle en Ile-de-France,l’exemple du Parc naturel régional du Vexin fran-çais, (mai 2005).

IAURIF, Contribution à l’évaluation territoriale duParc naturel régional du Vexin français, (janvier 2004)[document de travail].

Economie productive, économie résidentielle dans la“base économique” des pays du Finistère. LAURENTDAVEZIES, Observatoire de l’Economie et desInstitutions locales, IUP, Université de Paris XII, etPATRICK TANGUY, agence de développement etd’urbanisme du Pays de Brest. (2004).

Eléments pour un diagnostic partagé de la Plaine deFrance, ACADIE, Observatoire de l’Economie et desInstitutions locales, IUP, Université de Paris XII.

LAURENT DAVEZIES, “Homogénéité nationale ethétérogénéité locale des enjeux du développement”,dans “Développements et coopérations”, Les an-nales de la recherche urbaine, n°86, (juin 2000).

LAURENT DAVEZIES, Comment améliorer la per-formance économique des territoires, Les entretiensde la caisse des dépôts, Paris, (octobre 2003) [do-cument de travail].

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

(en structure, en %) (en indice, 100 = moyenne AU)

Aires urbaines Vexin Vexin Chevreuse* Gâtinais Cergy- Seine fr. moyenne français français français Pontoise Aval

Total basique productif privé 23,6 % 10,2 % 43 48 47 67 73Salaires basiques publics 21,1 % 5,4 % 26 24 27 47 65Total base résidentielle 42,6 % 75,9 % 178 179 177 154 138Total base sociale 12,7 % 8,5 % 67 56 61 67 79Base totale 100 % 100 %

Source : IAURIFAU : Aires urbaines françaises, moyenne*Quatre autres territoires ont été analysés dans ce dossier

Estimation des différents éléments du revenu basique en 1999 en comparaison de la moyenne des aires urbaines françaises

Vétheuil

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Formations superficielles et sols du Vexin françaisLes formations superficielles – des formations géologiques mal connueset pourtant vitales pour l’homme

Par Yvette DEWOLF - Université Paris 7 Denis Diderot

Les formations superficielles

recouvrent d’un manteau

continu les reliefs du Vexin

français. Elles jouent un rôle

fondamental dans l’économie

de la région, principalement

dans le domaine des activités

agricoles. Leur

caractéristique est leur très

grande diversité qui tient à

deux facteurs, d’une part à la

variété des substrats

géologiques, d’autre part aux

dynamiques qui sont

intervenues tant dans leur

genèse que dans leur

mobilisation. Or cette

hétérogénéité d’origine a pour

corollaire une grande

diversité de leurs

caractéristiques physiques et

chimiques. L’utilisation

rationnelle de ces formations

passe par la connaissance de

ces particularités qui

déterminent leur

comportement vis-à-vis de

leur utilisation par l’homme et

cette connaissance implique

celle de leur histoire. C’est ce

qui sera tenté ici.

■ Quelques notions concernant l’origine et l’évolution des formations superficielles

Toute formation superficielle dérive, au départ, del’altération d’un substrat géologique, cette altérationétant fonction de facteurs climatiques et de l’inter-vention du Bios, tant animal que végétal.

Si ce processus s’exerce sur une surface plane, l’é-volution se fera in situ. Les formations qui en ré-sultent sont dites autochtones. Elles reposent sur lesubstrat origine. Si les matériaux transitent sur unepente sous l’action de la gravité, du ruissellement, deglissements, ils sont dits sub-autochtones ou encorecolluvions de versant. Si les matériaux subissent destransports plus ou moins lointains, par l’eau cou-rante dans un talweg, ou par le vent, ils sont consi-dérés comme allochtones. Lorsque la dynamique quiles a pris en charge cesse, ils s’immobilisent sur unsubstrat étranger à leur genèse initiale, ce substrat estdit substrat support (figure 1). Tous ces cas se retrou-vent dans le Vexin français.

■ Formations superficielles autochtones

C’est le cas :- des argiles à meulière : ces formations coiffent en-core une partie des buttes de Rosne, des Hautiers,d’Epiais-Rhus, Grisy-les-Plâtres, Arthies et Marisis.Par la présence de bancs de meulière, ces reliefstaillés cependant dans des sédiments facilement af-fouillables (sables, argiles, marnes) ont été protégésde l’érosion. Les argiles à meulière sont des forma-tions complexes. Elles résultent initialement de l’al-tération biochimique d’un sédiment lacustre calcairecomportant des accidents siliceux : dalles et rognons.Durant quelque 10 millions d’années, ces roches ontsubi l’agression de climats variés allant de phaseschaudes et sèches, chaudes et humides jusqu’à des

périodes très froides. Les meulières et argiles à meu-lière qui résultent de ces agressions sont très diffé-rentes des roches initiales. Elles ont en effet enregistrédes processus de décalcification qui ont libéré des ar-giles résiduelles, des stades de désilicification en-traînant la migration de silice en solution. Argiles etsilice se sont redistribuées dans le profil d’altération.Enfin les gels quaternaires ont fait éclater ces ro-ches, les débitant en dalles et blocailles (photo n°1).La résultante de toute cette histoire complexe est unmatériau appelé meulière, compte tenu de sa résis-tance exceptionnelle à l’écrasement, résistance qui luia valu d’être utilisé comme meule de moulin. Lesargiles à meulière sont des argiles lourdes, souventbariolées, qui constituent un niveau très imperméa-ble, mais l’eau qui tombe sur le sommet des buttespeut cependant s’infiltrer en partie par le biais des ra-cines qui exploitent les fissures de la roche.L’évolution des meulières et argiles à meulières s’estfaite dans le plan d’une très ancienne surface d’éro-sion (la plus ancienne surface du Bassin de Paris) quitronque parfois les sables stampiens sous-jacents.

- des argiles de décarbonatation qui proviennent del’altération des calcaires lutétiens et de Saint-Ouen.Elles apparaissent sur des replats d’érosion ou despentes très faibles. Peu épaisses, elles sont souventmélangées à des matériaux provenant des versantsamont. Les fragments calcaires issus de la désagré-gation des roches sont souvent remontés en surfacepar les engins agricoles. Leur présence témoigne dela faible épaisseur des limons sus-jacents.

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substrat

lœss

nappealluviale

colluvions de versant

formations superficielles allochtonesformations

superficiellessubautochtones

formationssuperficiellesautochtones

Fig. 1 - Distribution géographique des formations superficielles

Carrière – Butte de Rosne

1

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■ Formations superficiellessub-autochtones

Elles recouvrent les versants desbuttes et s’étalent largement sur lepourtour des reliefs. Elles nappentles versants des vallées et s’accu-mulent au fond des vallons secs(colluvions de fond de vallée). Cesmatériaux sont hétérogènes et hé-térométriques, car ils proviennentde l’érosion des formations géolo-giques mises à nu sur les versants,aussi diverses que les meulières,sables, argiles, marnes et calcaires.Pendant les phases froides et hu-mides du Quaternaire, elles ont étéfacilement mobilisées par la dyna-mique hydrique, en particulier parl’eau de fonte de neige (ruisselle-ments, glissements...), mouvementsfavorisés par la faiblesse du cou-vert végétal (photo n°2). Ces mê-mes dynamiques hydriquesfonctionnent encore mais atté-nuées, sauf dans les zones dénu-dées (photo n°3).L’épaisseur de ces formations estévidemment très variable, allant dequelques décimètres à plusieursmètres, en particulier au fond desvallons secs où elle peut dépasserles cinq mètres (photo n°4). La trèsgrande hétérogénéité de ces col-luvions leur confère des caracté-ristiques qu’il convient d’apprécierle long de toposéquences condui-tes d’amont à l’aval. Ces chemine-ments permettent également

d’identifier les dynamiques en action, passées ou pré-sentes : ruissellements superficiels, glissements enmasse pouvant aller jusqu’aux coulées de boue. Cetterecherche est importante car elle permet d’appré-cier la distribution géographique des matériaux quisont à l’origine des risques encourus à l’aval des ver-sants.Un type particulier de formations superficielles sub-autochtones relève de phénomènes non plus relati-vement lents mais au contraire brutaux : il s’agitd’éboulements. Une telle dynamique concerne lesaffleurements rocheux déstabilisés par des soutiragesau niveau des sédiments meubles sous-jacents (rou-tes, carrières...). C’est le cas en particulier des cal-caires lutétiens surmontant les sables cuisiens danslesquels s’accumule une nappe phréatique elle-mêmebloquée par le plancher imperméable constituée parles argiles sparnaciennes (figure 2). Des panneaux en-tiers de plusieurs tonnes peuvent ainsi s’affaisser surles pentes. Les fissures verticales qui déstabilisent laroche relèvent de la tectonique, mais leur élargisse-ment est l’œuvre de la dissolution et de la gravité. Cephénomène est relativement fréquent après de for-tes pluies, le long du front de la cuesta du Vexinfrançais (Marquemont, ouest d’Hénonville, mais aus-si dans la vallée de l’Aubette à l’est de Magny-en-Vexin) (photo n°5).

■ Les formations superficielles allochtones

Sur le Vexin français, elles sont de deux types :- les formations alluviales qui ont été transportées parl’eau concentrée dans un talweg, de l’amont à l’avald’un bassin versant. Compte tenu de l’évolution desrivières dont le cours est tributaire de leur niveaude base (la mer pour la Seine, les rivières principa-les pour leurs affluents), les nappes alluviales occu-pent des positions différentes : dominant le fondactuel ou remblayant le fond du talweg. Des allu-vions anciennes ont été identifiées sur deux terras-ses, l’une située à la cote 50 m, l’autre à la cote 25 mau niveau du méandre de l’Oise, à l’aval du confluentavec la Seine. Constituées de graviers et de sables,ces formations anciennes renferment parfois de grosblocs de grès, appelés “blocs glaciels” parce quetransportés sur radeau de glace pendant les périodesfroides quaternaires. Les alluvions récentes (posté-rieures à la dernière phase froide) se concentrentau fond des vallées. Elles montrent souvent unesuperposition de matériaux de granulométrie assezdifférente : limons et argiles au sommet, lits de gra-viers et de sables grossiers au-dessous. Cette diffé-rence de granulométrie souligne la différence decompétence de la rivière : plus active pendant lesdernières pulsions “périglaciaires”, calme actuelle-ment, sous climat tempéré actuel.- les formations éoliennes qui témoignent d’un en-vironnement bioclimatique très particulier. Durantles phases froides et sèches quaternaires, le plateaudu Vexin français, dépourvu de végétation couvrantesusceptible de freiner les vents violents d’ouest su-bissait un saupoudrage de fines particules en pro-

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Cuesta du Vexin

Ruissellement après un orage.Gérocourt

Colluvions de pente - Ableiges

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venance d’affleurements de matériaux meubles : sa-bles des buttes dénudées, alluvions fines des riviè-res, poudre provenant de l’éclatement sous l’actiondu gel des roches calcaires. Ces “limons” éoliens ap-pelés loess se distinguent, sur le Vexin français, parleur richesse en sablons quartzeux issus des sablesstampiens des buttes. Ils recouvrent le plateau d’unmanteau assez continu mais d’une épaisseur variableselon la topographie : 0,5 à 2 m, pouvant dépasser5 m en position de versant “sous le vent” (photon°6), là où les vents d’ouest perdaient de leur effi-cacité et abandonnaient leur charge (figure 3).L’accumulation de ces loess détermine une dissy-métrie presque systématique des versants. Ces li-mons éoliens se retrouvent au sommet des buttes,mais ils sont le plus souvent mélangés aux argiles àmeulière sous l’action de mouvements de cryotur-bation, caractéristiques des phases périglaciaires.

■ Les sols du Vexin français

La définition du sol donnée par les pédologues estla suivante : “le sol est la couche supérieure compo-sée de particules minérales, de matière organique,d’air et d’organismes vivants”. Cette définition concer-ne la couche superficielle en équilibre avec son mi-lieu naturel ; le sol, au sens strict du terme présentealors une superposition de couches (horizons) ca-ractéristiques de son évolution. En zone cultivée,les techniques culturales font disparaître ce profilinitial. L’homogénéité par brassage des couches en-traîne l’apparition d’un matériau appelé générale-ment “terre arable” dont les caractéristiques sontforcément différentes de celles du sol naturel, et ce-ci d’autant plus que ce “brassage” relève de différentssystèmes d’exploitation.

Dans le Vexin français peu de secteurs portent encoredes “sols” qui peuvent être encore considérés com-me tels. C’est le cas cependant du sommet des but-tes où le matériau, lorsqu’il n’a pas été trop perturbépar les extractions de meulière présente, en fonc-

Fig. 2 - Coupe géologique

Calcaire du Lutétien - Hénonville Vallon affluent de la vallée du Réveillon

OUEST ESTvents d'ouest lœss

substrat

Fig. 3 - Coupe à travers un vallondissymétrique

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tion de sa nature, de sa position topographique et dela végétation deux types de sols :

- sur les argiles à meulière, souvent enrichies en li-mons, les sols subissent un engorgement temporai-re de surface correspondant à une saturation despores capillaires. La nappe perchée n’existe que pen-dant les mois humides et froids. L’eau s’écoule dif-ficilement, en profondeur, car bloquée par laprésence des argiles imperméables, et latéralement,compte tenu de la planéité du sommet. De tels solssont dits hydromorphes. Leur évolution en milieuacide (substrats siliceux) entraîne une certaine dé-gradation morphologique et géochimique des hori-

zons. Des taches rouille et des zones décoloréesmarquent l’état du fer soumis à des phénomènes deréduction ou/et de ségrégation locale. Ces sols sontrangés par les pédologues dans la classe des pla-nosols.

- sur les cailloutis à meulière (milieu plus percolant)issus de la gélifraction de la roche le phénomènedominant est une podzolisation atténuée (crypto-podzolisation), le phénomène étant freiné par la pré-sence des limons. Le profil est alors peu différencié,la migration des colloïdes n’est pas apparente, maisil se forme un humus noir, le mor très peu évolué.

Les autres zones planes correspondent aux inter-fluves, le plateau du Vexin français étant incisé parun réseau hydrographique très dense (vallées sè-ches ou drainées). Ces zones sont recouvertes d’unmanteau loessique plus ou moins épais. Ces loess,compte tenu de leur origine géographique présen-tent, nous l’avons vu, un fort pourcentage de sa-blons, particulièrement sur le pourtour des buttes.Les principales zones limoneuses sont, du sud aunord : les interfluves Aubette - Montcient, Aubette- Viosne, les piémonts est des buttes de Cormeilles,Marines et Rosne. A l’ouest, une grande zone limo-neuse entoure la butte de Serans.Sur ces matériaux se sont développés des sols brunslessivés où les horizons supérieurs A et B ont étédepuis longtemps brassés par les engins de culture.Ce sont des sols relativement instables parce quemal structurés compte tenu du pourcentage non né-gligeable en sablons. De ce fait, ils sont soumis auphénomène de battance provenant de la rapidedisparition des agrégats et donc des pores. Apparaîtalors une croûte superficielle imperméable sur la-quelle l’eau ruisselle rapidement, sous la forme de fi-lets diffus. L’absence très fréquente de calciums’ajoute à la pauvreté en argile.

Sur les versantsLes sols sont aussi variés que les formations super-ficielles sur lesquels ils se développent. Cette diver-sité, nous l’avons vu, tient à la gamme très étenduedes substrats géologiques révélés par l’érosion. Selonla topographie se succèdent, des rebords des buttesaux versants de vallée :- des sols sableux riches en cailloutis de meulièretrès acides, souvent podzolisés ;- des sols sablo-limoneux à fragments de meulière,très pauvres en substances nutritives ;- des sols bruns faiblement lessivés, limono-argilo-sa-bleux à fragments de meulière ;- des sols sablo-limoneux à caractère hydromorphe(taches-marbrures) sur sables remaniés ;- des sols bruns argileux sur marnes ou masses degypse. Ces sols sont caractérisés par la présence d’ar-giles gonflantes, marquées selon les saisons par unephase hydromorphe et une phase d’intense dessi-cation avec ouverture des fentes de retrait ;- des sols bruns argileux, peu ou pas calcaires ensurface ;

Rendzine sur calcaire Lutétien

Vallée de la Viosne

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- des sols argileux calcaires dès la surface ;- des sols bruns sableux à sablo-limoneux sur sa-bles et grès ;- des rendzines développées sur calcaires, et dont leprofil peu épais est riche en cailloux calcaires (photon°7) ;- des sols colluviaux, en général peu évolués et quiemballent des matériaux divers provenant des ver-sants.

En fond de vallée- sur alluvions récentes constituées essentiellementd’une argile sableuse, les sols, peu évolués, sontsoumis aux fluctuations de la nappe phréatique. Leshorizons profonds, occupés en permanence par lanappe sont caractérisés par une teinte gris vert dueà la réduction du fer : sols à gley. Localement, ces solsse chargent de plus en plus en matière organique jus-qu’à donner naissance à de véritables tourbes : ce quiest le cas dans la vallée de la Troësne ainsi que danscelle de la Viosne (photo n°8).

En bordure de certaines vallées subsistent, nous l’a-vons vu, quelques lambeaux d’alluvions anciennesplus ou moins riches en galets et en sables. Situéesau-dessus des fluctuations de la nappe phréatique lessols qui s’y développent ont un profil de sol brun.

■ En conclusion

Les formations superficielles qui recouvrent le Vexinfrançais reflètent bien la complexité des substratsgéologiques. Ceux-ci, soumis à l’érosion dès le dé-but du Quaternaire, c’est-à-dire depuis un peu moinsde 2 millions d’années révèlent une stratification ré-gulière de sédiments marins, lacustres et lagunaires,empilés sur la craie depuis 65 millions d’années.

L’érosion physique et l’altération biochimique de cesroches soumises à des environnements climatiquesalternant des phases très froides (glaciaires et péri-glaciaires) à des phases tempérées (interglaciaire etactuel) ont fourni des matériaux meubles que lesdynamiques, hydrique et éolienne, successives ont re-distribué en fonction de la topographie. D’où la di-versité des formations superficielles et des sols quis’y sont développés. Seule une cartographie minu-tieuse pourrait déterminer l’extension, la localisationet les caractéristiques des différents matériaux quijouent un rôle fondamental dans l’économie vexi-noise. En attendant, les cartes géologiques à 1/50 000et la carte pédologique à 1/25 000 en donnent déjàune bonne appréciation. Elles permettent, entre au-tres, de préciser les aléas inhérents à cette structu-ration particulière du Vexin français (l’aléa étantdéfini comme une manifestation d’un processus na-turel qui participe à l’évolution normale de la surfacede la Terre).

Dans le Vexin français les aléas découlent :- de l’existence de réservoirs aquifères stockés dansles formations sableuses : sables stampiens, sables de

Cresnes, sables cuisiens, et bloqués sur des assisesimperméables : argiles sannoisiennes, argiles deTumbrel, argiles sparnaciennes. Ces nappes per-chées donnent naissance, sur le pourtour des butteset au pied de la cuesta à des sources de déverse-ment (cf. figure 2). L’émission de ces sources est unfacteur déclenchant du ruissellement hydrique surcertains versants ;- de la nature spécifique des limons vexinois, troppauvres en éléments capables de les structurer : fai-blesse des argiles, de la matière organique, de CaCo3. - de la densité des vallons, secs la plupart du temps,mais qu’un flux d’eau va tout naturellement retrouverà la suite d’un gros orage (photo n°9).

La prise de conscience de ces aléas peut permettrede limiter les risques (le risque naturel découlantd’un aléa qui a des conséquences sur l’activité hu-maine). Ainsi il est clair que la maîtrise du ruissel-lement, à l’origine de certaines catastrophes naturelles(ravinements, coulées de boue...) passe par la maî-trise de l’eau sur l’ensemble des bassins versants et enparticulier sur le trajet des multiples vallons qui in-cisent le relief vexinois.

par Yvette DEWOLFGéomorphologue

Université Paris 7 [email protected]

Vallon sec inondé – Ru de Berval

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Un observatoire opérationnel pour mieux maîtriser le ruissellement

par Arnaud SALTRE - Parc naturel régional du Vexin français

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

Si les mécanismes de

l’érosion des terres agricoles

sont aujourd’hui bien connus

des scientifiques, la

prévention des risques qui

leur sont associés reste

difficile à mettre en œuvre,

tant les paramètres sur

lesquels intervenir sont

nombreux et difficiles à

articuler dans leur globalité.

Associées à une occupation des sols dédiée à prèsde 60 % aux terres arables, les caractéristiques géo-morphologiques propres au Vexin français expli-quent en grande partie les désordres que leruissellement fait subir à ses habitants. Ce constat aété clairement mis en évidence par Yvette DEWOLFet Albert PLET (2005) dans le précédent numéro duCourrier Scientifique. Ils ont expliqué comment leruissellement des eaux de surface peut, à traversune dynamique de concentration vers l’aval des bassins versants, engendrer de véritables couléesboueuses dévastatrices pour les villages implantésau niveau des exutoires. Depuis 1982, date à partirde laquelle la reconnaissance de l’état de catastrophenaturelle est devenue nécessaire à l’indemnisationdes victimes par les assurances, 95 arrêtés préfecto-raux ont été pris sur une cinquantaine de communes

pour des événements de cette nature (carte 1).Mais les enjeux ne se limitent pas à ces événementsexceptionnels. Les mécanismes du ruissellement mo-dèlent continuellement le relief, et même les aléasd’une ampleur peu perceptible concourent à aggra-ver ses conséquences sur le long terme. Ce constat in-cite de plus en plus les politiques publiques àfavoriser une prévention à l’amont des risques liésau ruissellement. Cette logique à l’avantage de lutteren même temps contre les problèmes de pollution liésau transit des sédiments, tout comme elle permet deprévenir la dégradation des ressources en sol. Cettelogique de réduction à la source des nuisances pré-sente aussi l’intérêt d’entraîner un gain économiquepour les collectivités, notamment sur le curage des ou-vrages qui est d’autant moins nécessaire que les solssont maintenus au niveau des parcelles agricoles.

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Carte 1 : les arrêtés de catastrophenaturelle liés au ruissellement

de 1982 à 2005

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■ La maîtrise du ruissellement par la gestiondu territoire

Le principe de prévention des risques consiste à ré-duire à la source la magnitude des phénomènes deruissellement. Comme il n’est pas possible d’agirsur la pluviométrie proprement dite, il faut interve-nir sur les facteurs qui aggravent au sol l’impact desprécipitations. La gestion du territoire, qui met enœuvre des aménagements et définit le mode d’oc-cupation des sols, est le moyen de nuancer lesconditions naturelles influençant le ruissellement.Dans la mesure où chaque point de l’espace d’unbassin versant est susceptible de concourir à l’ag-gravation du phénomène, la prévention impliquede près ou de loin tous les gestionnaires du territoire.C’est pour cette raison que la mobilisation autourd’une telle problématique est difficile à mettre enœuvre.Fort heureusement, il existe un certain nombre d’ou-tils qui autorisent une véritable gestion globale del’eau à l’échelle de territoires cohérents. Une tellegestion doit tenir compte des différences entre lescommunes à l’aval qui subissent le ruissellement, etles communes à l’amont sur lesquelles il faut im-planter les aménagements préventifs. Dans un

souci de péréquation, de tels outils sont portés pardes structures pluricommunales, telles que les syn-dicats de bassin versant. Les Contrats de Bassin misen œuvre dans la région Ile-de-France sont les ou-tils les plus adaptés. Ils permettent aux collectivitésde s’accorder sur un programme d’action de 5 ans,incluant la lutte contre les inondations et l’érosion.C’est de cette manière que des équipements spéci-fiques de maîtrise du ruissellement ont commencé àvoir le jour sur le bassin versant du Sausseron, telsque des bassins de rétention. Pour mettre en œuvrede telles actions de maîtrise des eaux pluviales, ilest aussi possible de recourir aux outils destinés à ré-glementer l’assainissement des communes : lesSchémas Directeurs d’Assainissement.En règle générale, la mise en œuvre des plans d’ac-tion reste longue. En effet, elle mobilise de nom-breuses procédures administratives, elle engage desfinancements conséquents, et se heurte aux contrain-tes de la maîtrise foncière des espaces destinés à re-cevoir les ouvrages. Seule une forte mobilisation desacteurs permet donc de faire aboutir les projets.

Mais ces outils ne permettent de mettre en œuvreque des actions prioritaires. Il est nécessaire de lescompléter par une responsabilisation individuellede la maîtrise du ruissellement. Dans le Vexin fran-çais, cette dernière nécessite une forte implication dumonde agricole, et peut être accompagnée par d’au-tres outils appropriés. Il s’agit des Mesures Agri-Environnementales dont le principe consiste àcompenser financièrement la perte d’exploitation as-sociée à la prise en charge d’une contrainte envi-ronnementale, comme l’implantation d’une bandeenherbée ou d’une haie. En Ile-de-France, cet outilpeut être décliné sous l’appellation de Contrat PRAI-RIE (pour Programme Régional Agricole d’Initiativepour le Respect et l’Intégration de l’Environnement)qui permet de proposer des mesures cohérentes etadaptées à la problématique d’un territoire. Un telcontrat spécialisé sur la maîtrise de l’érosion est encours d’élaboration sur le bassin versant duSausseron, d’autres sont en projet. Mais le succès detelles opérations dépend là aussi d’une forte mobi-lisation des agriculteurs, qui passe par la proposi-tion de mesures adaptées aux réalitéstechnico-économiques de leur exploitation.

■ L’observatoire du ruissellement : un outil d’évaluation

La première condition de réussite des projets résidedonc dans la mobilisation des acteurs autour de lanécessité d’entreprendre des actions le plus en amontpossible. Pour être effective, cette mobilisation doitse fonder sur une reconnaissance précise des secteursà enjeux. C’est pour cette raison que le Parc naturelrégional du Vexin français a élaboré une carte syn-thétique de la sensibilité des sols à l’érosion (carte 2),d’après la méthode développée par l’INRA à l’échellerégionale (LE BISSONNAIS et al. 2004). Mais au-de-là d’une connaissance théorique des grandes carac-

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téristiques du territoire et des risques associés, l’ef-ficience des actions de maîtrise du ruissellement pro-prement dites dépend d’une bonne connaissance deterrain de l’aléa. Cette dernière permet effectivementde cibler précisément les secteurs les plus actifs dansla production du ruissellement, et d’y rechercher lesfacteurs humains et naturels les plus aggravants,pour hiérarchiser ainsi les priorités d’intervention.Si à l’échelon communal les coulées boueuses peu-vent paraître rares, on dénombre en moyenne depuis1982 plus d’une commune touchée par an. Il estdonc pertinent de suivre l’aléa sur un vaste territoi-re comme le Parc, qui constitue de surcroît une en-tité géomorphologique cohérente (DEWOLF Y. etPLET A. 2005). Pour mutualiser la connaissance deterrain à cette échelle, il est nécessaire de se doterd’un outil adapté : l’observatoire du ruissellement.Au-delà des seules coulées boueuses, l’observationcontinue permet de suivre des événements mineursauxquels on ne prête pas l’attention accordée auxévénements catastrophiques. Les phénomènes éro-sifs tels que le ravinement ou le dépôt sédimentai-re ont l’avantage de témoigner de l’évolution del’aléa. Leur observation associée à celle des facteursparticuliers qui leur ont donné naissance permet-trait de cultiver la mémoire des événements d’une

part, et de prendre en compte la réalité du terraindans les propositions d’aménagement d’autre part.L’observatoire est un moyen d’aboutir au partaged’une information qui présente un diagnostic ac-tualisable, sur les pressions du ruissellement et les ré-ponses mises en œuvre par les gestionnaires duterritoire. Les phénomènes érosifs ont l’avantage d’ê-tre facilement observables, puisqu’ils forment desempreintes témoins de l’intensité du ruissellementbien après les précipitations qui en sont à l’origine.La pertinence de l’information dépend des possibi-lités de comparaison entre les différents secteurs ac-tifs. Il est donc nécessaire de réaliser un inventaireexhaustif des phénomènes érosifs par des moyensappropriés, comme le recours aux prises de vuesaériennes. Renseignés dans un système d’informationgéographique sous la forme d’indicateurs simplespondérés par une qualification des précipitations,ces phénomènes permettent ainsi de comparer l’é-volution de l’aléa et l’importance des efforts engagéspour maîtriser le ruissellement. En produisant une vi-sion globale de l’état du ruissellement à partir dedonnées homogènes, l’observatoire fournit un outild’évaluation très utile pour l’ensemble des gestion-naires et des financeurs qui interviennent sur cetteproblématique dans le Vexin français.

Carte 2 : la sensibilité des sols à l’érosion

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Mais l’interprétation des données de l’observationpermet aussi une analyse fine à l’échelle locale.Chaque manifestation du ruissellement peut ainsiêtre interprétée au regard de l’occupation et du tra-vail du sol des sous-bassins versants en amont. Sice travail d’analyse est généralement entrepris dansles études, il se base soit sur les caractéristiques gé-nérales des bassins versants, soit sur des témoigna-ges plus détaillés mais bien postérieurs auxévénements. L’observation systématique permettraitdonc de construire un historique précis pour les fu-tures études. Par l’établissement de références com-munes, elle permettrait aussi d’accompagner le travaildes gestionnaires en proposant des solutions adap-tées au contexte local enrichies de toutes les expé-riences menées dans le Vexin français.

■ L’animation pour un observatoireopérationnel

Un observatoire du ruissellement n’a de sens ques’il participe directement à la gestion du territoire.C’est le principe d’un observatoire opérationnel, quis’oppose à celui d’un observatoire dédié à la re-cherche. Le concept a été notamment décrit parl’Inspection Générale de l’Environnement comme

un moyen d’aider l’action publique pour des be-soins d’évaluation à l’échelle nationale (BALAND etal. 2001). Ce principe s’adapte très bien à l’échelle ré-gionale pour la thématique du ruissellement, com-plexe par ses enjeux et les nombreux facteurs quientrent en ligne de compte. L’observatoire opéra-tionnel constitue un outil utile pour coordonner dif-férentes actions complémentaires, comme lesaménagements prévus par un Contrat de Bassin et lesmesures envisagées dans le cadre d’un Contrat PRAIRIE. Il autorise une interaction permanente en-tre la connaissance de terrain et son exploitationdans la prévention des risques de ruissellement.

Pour garantir la qualité opérationnelle d’un obser-vatoire du ruissellement, il est donc nécessaire d’u-tiliser ses résultats dans l’animation des actions et lechoix des aménagements dédiés à la maîtrise duruissellement. Le Parc constitue un lieu privilégiépour engager une telle initiative, dans la mesure oùil intervient déjà sur l’animation des Contrats deBassin et des Contrats PRAIRIE sur son territoire.Mais l’observatoire n’est aujourd’hui qu’à son stadeexpérimental. Il constitue avant tout une opportunitéd’échange de connaissances et d’expériences entreles différents partenaires concernés. Cet outil leurpropose une aide qui vise à améliorer progressive-ment la mise en pratique des principes de la pré-vention. Il a pour objectif de mobiliser les acteurs duruissellement dans une démarche à long terme. Cettedémarche a déjà été entamée par l’animation d’un ré-seau de partenaires ; elle doit être poursuivie en tes-tant le dispositif général d’observation et enproposant un accompagnement spécifique sur cer-tains secteurs. Sa mise en place définitive dépendradonc non seulement des résultats obtenus durant lapériode de test, mais aussi de la volonté des déci-deurs à s’engager dans un projet dont les bénéficesne sont pas tous immédiats.

par Arnaud SALTREParc naturel régional du Vexin français

Maison du Parc 95450 ThéméricourtTél. : 01 34 66 15 10

BALLAND P., HUET P., LAURENT J.-L., LUMMAUXJ.-C., MARTIN X. & SCHLICH R. (2001). Rapport surles observatoires pour l’environnement. InspectionGénérale Environnement. Ministère de l’aménage-ment du territoire et de l’environnement : 115 p.DEWOLF Y. & PLET A. (2005). Problématiques de l’é-rosion des terres agricoles dans le Vexin Français.Courrier Scientifique du Parc naturel régional duVexin français 1 : 10-13

LE BISSONNAIS Y., DUBREUIL N., DAROUSSIN J.& GORCE M. (2004). Modélisation et cartographie del’aléa d’érosion des sols à l’échelle régionale. Exempledu département de l’Aisne. Etude et Gestion des Sols11 (3) : 165-179SALTRE A. (2005). Préfiguration d’un observatoi-re des risques liés au ruissellement dans le Parc na-turel régional du Vexin français. Mémoire de DESS,Université Paris 7 : 109 p. [document miméogra-phié].

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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Bilan floristique 2004 des carrières de Vigny-Longuesse et du Bois des RochesCommunes de Vigny et de Longuesse - Val d’Oise

par Gérard ARNAL et Fabrice PERRIATMuséum National d’Histoire Naturelle / Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien

Les carrières de Vigny et

Longuesse sont très célèbres

chez les géologues, car elles

permettent d’observer le seul

calcaire récifal du Bassin de

Paris (Dano-Montien, ère

tertiaire), plaqué contre la

craie blanche à silex

(Campanien, ère secondaire)

(POMEROL et FEUGUEUR

1974).

Les carrières, exploitant le

calcaire tertiaire, ont

aujourd’hui cessé leur activité

et le site a été récemment

acquis par le Département du

Val d’Oise au titre des

Espaces Naturels Sensibles

(ENS).

RR = très rare en Ile-de-France R = rare en Ile-de-France

AR = assez rare en Ile-de-FranceZNIEFF = espèce déterminante

ZNIEFF en Ile-de-France

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

20

Au-delà de l’intérêt géologique, il avait semblé né-cessaire au Parc naturel régional du Vexin français,puis à la Direction de l’Environnement du Conseil

général du Val d’Oise, de faire une analyse de l’é-ventuel intérêt floristique du site, y compris du Boisdes Roches qui domine les carrières au nord et à l’est.

Cette analyse a été menée par le bureaud’études BIOTOPE en 2003, sur la base desept inventaires floristiques. Des inventai-res antérieurs, au nombre de trois, avaientété réalisés par le Conservatoire BotaniqueNational du Bassin Parisien (CBNBP) en2001 et 2002 (observateur : Antoine LOM-BARD). Le suivi 2004 a été effectué par leCBNBP, sur la base de dix-sept inventai-res (ARNAL et PERRIAT 2004). Ce sont les résultats de ce suivi 2004 quisont présentés ici.

Les inventaires CBNBP 2004

Numéro de Date Milieu Commune Nombre l’inventaire inventorié d’espèces(voir carte) observées

1 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Friche Vigny 482 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Pente caillouteuse de remblais Vigny 493 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Plate-forme supérieure Vigny 644 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Carreau ouest Vigny 715 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Carreau est Vigny 736 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Talus rocheux sud Vigny 447 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Remblais terreux Vigny 88

(ancien bâtiment rasé)8 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Talus herbeux Vigny 289 16/08/2004 Ancienne carrière ouest : Plate-forme de remblais Vigny 6410 16/08/2004 Bois des roches : Chênaie – frênaie calcicole Vigny 2611 16/08/2004 Bois des Roches : Ormaie rudérale calcicole Vigny 3412 16/08/2004 Bois des Roches : Chênaie-frênaie calcicole sur pente Longuesse 2913 16/08/2004 Bois des Roches : Friche Longuesse 5714 17/08/2004 Bois des Roches : Ormaie rudérale Longuesse 2215 17/08/2004 Bois des Roches : Hêtraie - charmaie Vigny 2316 17/08/2004 Ancienne carrière est : Friches et pentes Longuesse 5717 17/08/2004 Ancienne carrière ouest : Talus nord Vigny 40

T A B L E A U 1

Les espèces les plus intéressantes des inventaires 2004

Espèces Rareté IDF Statut

Fragaria viridis RR ZNIEFFCampanula glomerata R ZNIEFFOnonis pusilla R ZNIEFFThlaspi arvense R ZNIEFFFilago pyramidata RErigeron acer ROrobanche teucrii AR ZNIEFFIberis amara ARTeucrium botrys ARCentaurea microptilon ARFestuca marginata ARVulpia unilateralis AR

T A B L E A U 2

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1) Les inventaires botaniques réalisés sur le sitede la carrière de Vigny et du Bois des Roches en200417 inventaires ont été réalisés (tableau 1). Leur localisation est indiquée par la carte ci-contre.

2) Les résultats des inventaires 2004239 espèces ont été observées en 2004. On en trouvera la liste à l’annexe 1.

3) Les espèces les plus intéressantesLe tableau 2 récapitule les espèces les plus intéres-santes, c’est-à-dire classées assez rares (AR) à trèsrares (RR) en Ile-de-France, observées en 2004.

Le tableau 3 donne quelques précisions sur ces 5 espèces déterminantes ZNIEFF dont on trouvera ci-après les photographies et une fiche descriptive enannexe.

Les espèces déterminantes ZNIEFF rencontrées en 2004 sur le site

Espèce Déterminante ZNIEFF Milieux d’observation sur le site Commentaires

Fragaria viridis Catégorie 1 Individus dispersés, mais très régulièrement présents Observé dans 7 des 11 relevés (Fraisier vert) (= sans restriction) dans l’ancienne carrière, sur les sols calcaires remaniés, de carrière en 2004

portant une végétation basse et clairsemée (plates-formes, Campanula glomerata talus…) Observé dans 8 des 11 relevés (Campanule agglomérée) de carrière en 2004

Ononis pusilla Individus très localisés sur le talus à côté des anciens bâtiments(Bugrane naine) (relevé n°8)

Orobanche teucrii 20 à 30 individus sur le talus sud de la carrière ouest Parasite Teucrium chamaedrys(Orobanche de (relevé n°6)la Germandrée)

Thlaspi arvense Catégorie 3 1 individu sur les remblais de terre végétale Maintien aléatoire (Tabouret (= avec restriction : à la place d’un ancien bâtiment (relevé n°7)des champs) sous réserve de

fidélité au site)

T A B L E A U 3

Orobanche teucrii Orobanche de la Germandrée

Fragaria viridis - Fraisier vert

Ononis pusillaBugrane naine

1 2 3

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Le tableau n°4 donne quelques précisions sur les autres espèces intéressantes, mais non déterminantesZNIEFF, observées en 2004.

Le Bois des Roches, qui domine les carrières aunord, est (du simple point de vue botanique) beau-coup moins intéressant que les carrières. L’Aubettede Meulan, qui longe le site des carrières au sud,contient une espèce protégée régionale.

par Gérard ARNAL et Fabrice PERRIATMuseum National d’Histoire Naturelle

Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien

Remarque : Zannichellia palustris, espèce protégée en Ile-de-France, a été également trouvée par leCBNBP en 2004 dans l’Aubette de Meulan, le ruisseau qui borde le site au sud (voir carte).

Thlaspi arvenseTabouret des champs

Campanula glomerataCampanule agglomérée

Les autres espèces intéressantes observées en 2004

Espèces Rareté IDF

Filago pyramidata Remblais de terre limoneuse (relevé n°7) ou de matériaux fins calcaires (Cotonnière spatulée) (relevé n°9) dans l’ancienne carrière ouest

Erigeron acer Dans les anciennes carrières ouest et est, sur les sols calcaires remaniés, (Vergerette âcre) portant une végétation basse et clairsemée (plates-formes, carreaux, talus,...).

Relevés n°4, 5, 16 et 17

Iberis amara Dans les anciennes carrières ouest et est, sur les sols calcaires remaniés,(Ibéris amer) portant une végétation basse et clairsemée (plates-formes, carreaux, talus,…).

Relevés n°3, 4, 6, 8, 16 et 17

Teucrium botrys Remblais de terre limoneuse (relevé n°7)(Germandrée botryde)

Centaurea microptilon Friche herbeuse calcaire dans la forêt (relevé n°13)(Centaurée à appendice étroit)

Festuca marginata Talus herbeux calcaire dans l’ancienne carrière ouest (relevé n°8)(Fétuque de Hervier)

Vulpia unilateralis Dans l’ancienne carrière ouest, sur les sols calcaires remaniés, portant une (Vulpie unilatérale) végétation basse et clairsemée (plates-formes, carreaux, talus,…).

Relevés n°3 et 6

T A B L E A U 4

Photos 1 à 5 : G. Arnal

■ Conclusions

Les inventaires du suivi 2004 ont confir-mé l’intérêt botanique du site des an-ciennes carrières de Vigny et Longuesseet de leurs abords.

Au total, sur une période de 4 ans (2001 – 2004) et après trois cam-pagnes ayant donné lieu au total à 27 in-ventaires (20 inventaires CBNBP, 7inventaires BIOTOPE), le bilan s’établit à330 espèces végétales observées, cequi représente environ un quart de laflore d’Ile-de-France contemporaine.Le nombre total d’espèces noté est restéstable entre 2003 et 2004, mais le nombred’espèces intéressantes contactées a aug-menté.

Parmi ces espèces intéressantes, on aobservé en 2004 cinq espèces détermi-nantes ZNIEFF en Ile-de-France, donttrois étaient déjà connues sur le site etdeux sont nouvelles. Ces espèces sonttoutes localisées dans les anciennescarrières (carreau, talus, remblais).

ARNAL G. & PERRIAT F. (2004). Carrière de Vigny et Bois desRoches. Communes de Vigny et de Longuesse (Val d’Oise).Suivi floristique 2004 et bilan 2001 – 2004. Conseil Généraldu Val d’Oise / MNHN – CBNBP, Paris : 32 p. [document mi-méographié].POMEROL Ch. & FEUGUEUR L. (1974). Bassin de Paris.Guides géologiques régionaux, 2ème édition, Masson et Cie,Paris : 216 p.

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

4

5

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1. Acer campestre2. Acer negundo3. Acer platanoides4. Acer pseudoplatanus5. Achillea millefolium6. Acinos arvensis7. Agrimonia eupatoria8. Agrostis gigantea9. Agrostis stolonifera10. Ailanthus altissima11. Allaria petiolata12. Amaranthus hybridus13. Anagallis arvensis14. Anchusa arvensis15. Arctium minus16. Arenaria serpyllifolia17. Arrhenatherum elatius18. Artemisia annua19. Artemisia vulgaris20. Arum maculatum21. Asperula cynanchica22. Asplenium scolopendrium23. Asplenium trichomanes24. Astragalus glycyphyllos25. Barbarea vulgaris26. Betula alba27. Betula pendula28. Brachypodium pinnatum29. Brachypodium sylvaticum30. Bromus sterilis31. Buddleja davidii32. Calamagrostis epigejos33. Calystegia sepium34. Campanula glomerata35. Campanula rotundifolia36. Capsella bursa-pastoris37. Carduus crispus38. Carex flacca39. Carex spicata40. Carex sylvatica41. Carlina vulgaris42. Carpinus betulus43. Catapodium rigidum44. Centaurea microptilon45. Centaurea nemoralis46. Centaurea thuillieri47. Centaurium erythraea48. Centaurium pulchellum49. Cerastium fontanum50. Cerastium glomeratum51. Chaenorrhinum minus52. Chenopodium album53. Chenopodium hybridum54. Chenopodium polyspermum55. Cirsium acaule56. Cirsium arvense57. Cirsium vulgare58. Clematis vitalba59. Clinopodium vulgare60. Convolvulus arvensis

61. Conyza canadensis62. Cornus mas63. Cornus sanguinea64. Corylus avellana65. Crataegus monogyna66. Crepis capillaris67. Crepis setosa68. Cruciata laevipes69. Dactylis glomerata70. Daphne laureola71. Daucus carota72. Digitaria sanguinalis73. Diplotaxis tenuifolia74. Dipsacus fullonum75. Dryopteris filix-mas76. Echinochloa crus-galli77. Echium vulgare78. Elytrigia repens79. Epilobium hirsutum80. Epilobium parviflorum81. Epilobium tetragonum82. Epipactis helleborine83. Erigeron acer84. Erigeron annuus85. Erodium cicutarium86. Eupatorium cannabinum87. Evonymus europaeus88. Fagus sylvatica89. Fallopia convolvulus90. Festuca arundinacea91. Festuca lemanii92. Festuca marginata93. Festuca rubra94. Filago pyramidata95. Fragaria vesca96. Fragaria viridis97. Fraxinus excelsior98. Galium aparine99. Galium mollugo100. Galium verum101. Geranium columbinum102. Geranium pusilllum103. Geranium pyrenaicum104. Geranium robertianum105. Geranium rotundifolium106. Geum urbanum107. Glechoma hederacea108. Hedera helix109. Helianthemum nummularium110. Helleborus foetidus111. Heracleum sphondylium112. Hieracium lachenalii113. Hieracium pilosella114. Himantoglossum hircinum115. Hippocrepis comosa116. Holcus lanatus117. Hordeum murinum118. Humulus lupulus119. Hypericum perforatum120. Iberis amara

121. Inula conyza122. Iris foetidissima123. Juglans regia124. Kickxia elatine125. Kickxia spuria126. Laburnum anagyroides127. Lactuca serriola128. Lapsana communis129. Leontodon hispidus130. Leucanthemum vulgare131. Ligustrum vulgare132. Linaria vulgaris133. Linum catharticum134. Lolium perenne135. Lonicera periclymenum136. Lonicera xylosteum137. Lotus corniculatus138. Malva sylvestris139. Matricaria perforata140. Medicago lupulina141. Medicago sativa142. Melilotus albus143. Mentha arvensis144. Mentha suaveolens145. Mercurialis annua146. Mercurialis perennis147. Minuartia tenuifolia148. Moehringia trinervia149. Neottia nidus-avis150. Odontites vernus151. Ononis pusilla152. Ononis repens153. Origanum vulgare154. Orobanche picridis155. Orobanche teucrii156. Papaver rhoeas157. Pastinaca sativa158. Phleum bertolonii159. Picris echioides160. Picris hieracioides161. Pimpinella saxifraga162. Pinus sylvestris163. Plantago lanceolata164. Plantago major165. Poa angustifolia166. Poa annua167. Poa compressa168. Polygonum aviculare169. Polygonum persicaria170. Polypodium interjectum171. Populus canescens172. Potentilla neumanianna173. Potentilla reptans174. Primula veris175. Prunella vulgaris176. Prunus avium177. Prunus mahaleb178. Quercus humilis179. Quercus robur180. Ranunculus repens

181. Reseda lutea182. Reseda luteola183. Rhamnus cathartica184. Ribes uva-crispa185. Robinia pseudacacia186. Rosa arvensis187. Rosa canina188. Rubus fruticosus189. Rubus ulmifolius190. Rumex crispus191. Rumex x pratensis192. Salix alba193. Salix caprea194. Salix cinerea195. Sambucus nigra196. Sanguisorba minor197. Scrophularia nodosa198. Senecio erucifolius199. Senecio jacobaea200. Senecio vulgaris201. Setaria verticillata202. Setaria viridis203. Silene latifolia alba204. Silene vulgaris205. Solanum nigrum206. Solidago canadensis207. Solidago virgaurea208. Sonchus arvensis209. Sonchus asper210. Stachys recta211. Stachys sylvatica212. Symphytum officinale213. Tanacetum vulgare214. Taraxacum officinale215. Taxus baccata216. Teucrium botrys217. Teucrium chamaedrys218. Teucrium scorodonia219. Thlaspi arvense220. Thymus praecox221. Tilia platyphyllos222. Torilis japonica223. Trifolium campestre224. Trifolium fragiferum225. Trifolium pratense226. Trifolium repens227. Tussilago farfara228. Ulmus minor229. Urtica dioica230. Verbascum thapsus231. Verbena officinalis232. Veronica arvensis233. Viburnum lantana234. Vicia sativa235. Viola hirta236. Viola odorata237. Viscum album238. Vulpia myuros239. Vulpia unilateralis

Liste des espèces observées en 2004 dans les carrières de Vigny et Longuesse et le Bois des Roches (Val d’Oise)

ANNEXE 1

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Orobanche teucrii Holandre Orobanche de la germandrée (Scrophulariaceae)

Floraison en mai et juin.Confusions possibles : la détermina-tion des Orobanches est difficile ; denombreux détails morphologiques doi-vent être notés sur le frais. La reconnaissance dela plante parasitée est indispensable.Caractères biologiques : géophyte à bulbe.Parasite du genre Teucrium.Habitats : pelouses thermophiles sur sols calcaires.Répartition géographique / Répartition enFrance : plante d’Europe centrale, présente desPyrénées, jusqu’en Roumanie, Yougoslavie,Albanie, et au nord, jusqu’en Belgique etAllemagne. Elle se rencontre dans l’est et le sudde la France.Etat des populations : espèce rare et sporadiquesur toute son aire de répartition.Menaces potentielles : Orobanche teucrii est globalement en régression dans toute la France.

Ononis pusilla L. Bugrane naine(Fabaceae)

Floraison de juin à août.Confusions possibles : cet Ononis ne pose pasde problèmes particuliers de détermination. La présence d’une foliole centrale pétiolulée permet de distinguer Ononis pusilla de Ononisminutissima L. (= Ononis nain), présent dans lesud de la France.Caractères biologiques : chaméphyte.Aspect des populations, sociabilité : l’espècepeut se multiplier par bourgeonnement de la tigesouterraine.Habitats : pelouses calcaires xérophiles. Répartition géographique / Répartition enFrance : Europe méridionale, sud-ouest de l’Asieet Afrique du Nord. Ononis pusilla se rencontredans presque toute la France, sauf dans le nord etle nord-est. Elle est très rare en Corse.Etat des populations : espèce en régression.Certaines populations semblent avoir entièrementdisparu (ex : Basse-Normandie).Menaces potentielles : menacée par la régres-sion progressive des pelouses et landes calcicoles(fermeture des milieux), principalement dans lamoitié nord de la France.

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

Campanula glomerata L. Campanule agglomérée(Campanulaceae)

Floraison de juin à août.Confusions possibles : aucune (inflorescence caractéristique)Caractères biologiques : hémicryptophyte.Habitats : prairies et pelouses sèches, sur sols calcaires.Répartition géographique / Répartition en France : Europe méri-dionale et centrale, Asie tempérée. Disséminée dans presque toute laFrance, mais généralement rare dans la moitié nord. Absente de presquetoute la Bretagne.Etat des populations : espèce encore présente dans toute la France.Elle peut cependant être localement en régression (Ile-de-France, ouest).Menaces potentielles : fermeture des pelouses et prairies, suite à l’abandon du pâturage extensif.

Thlaspi arvense L. Tabouret des champs (Campanulaceae)

Floraison de mai à septembre.Confusions possibles : la grande taille et la forme dela silicule sont caractéristiques chez cette espèce.Caractères biologiques : thérophyte à germination hivernale.Aspect des populations, sociabilité : populations sont souvent instables.Habitats : cultures (moissons sur limons, cultures sarclées sur sols sablo-humifères, vignes et cultures arbustives) et décombres. S’élèvejusqu’à 1200 m.Répartition géographique / Répartition en France : dans toute lazone tempérée et subarctique de l’hémisphère boréal. Thlaspi arvenseest réparti dans presque toute la France, mais de façon inégale ; il estrare dans le sud-ouest et le midi et est absent de la Corse.Etat des populations : espèce à comportement instable, globalementen régression.Menaces potentielles : surtout dans les cultures où elle est victime del’utilisation de désherbants.

Fragaria viridis Weston Fraisier vert (Rosaceae)

Floraison en mai et juin.Confusions possibles : les folioles peuvent porter des petites galles rou-ges sur la face supérieure ; ce qui ne s’observe pas chez les autresespèces du genre Fragaria. Il existe un hybride entre Fragaria viridiset Fragaria vesca.Caractères biologiques : hémicryptophyte à rosette.Habitats : pelouses, haies, bois, ourlet des prés – bois thermophiles calcicoles, sur sols calcarifères secs.Répartition géographique / Répartition en France : espèce pré-sente en Europe et Asie tempérée.

ANNEXE 2

Fiches relatives aux 5 espèces déterminantes ZNIEFF en Ile-de-France rencontrées en 2004sur le site des carrières de Vigny-Longuesse

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■ Description du site

Le site à étudier se situe entièrement sur le territoi-re de la commune de Chars (Val d’Oise), dans lavallée de la Viosne, en rive droite, au niveau de laconfluence avec un vallon, autrefois occupé par unétang. Le cours de la Viosne a ici été scindé pourconstituer un bras usinier qui alimentait un moulin,dont les bâtiments sont habités. Juste en amont, etentre les deux bras de la Viosne, se trouve une pis-ciculture en activité.

Les parcelles déjà acquises par le Département oc-cupent : • une partie du versant ouest de la vallée de laViosne, (sur une longueur d’environ 700 m et une lar-geur d’une centaine de mètres) ;• une partie du fond de cette vallée, entre le pied deversant et le bras usinier (sur environ 300 m de longet 70 m de large) ;• la moitié orientale du versant nord (c’est-à-direexposé au sud) du vallon adjacent.

D’autres parcelles sont susceptibles d’être acquises,notamment :• une partie du fond de vallée de la Viosne en amontde la pisciculture, entre le bras usinier et le coursnormal (sur une longueur d’environ 200 m et une lar-geur d’environ 80 m) ;• la partie occidentale du versant nord du vallonadjacent, jusqu’au chemin rural n° 21.

Ces parcelles sont toutes boisées, mais on peut s’at-tendre à ce que les conditions de sols, de pentes,d’expositions contrastées, conduisent à des types deforêts très différents.

■ Contexte géologique

Au niveau du Moulin de Noisement, la vallée de laViosne entaille les calcaires du Lutétien (Lutétienmoyen en pied de versant, Lutétien supérieur ausommet). Le fond de la vallée de la Viosne est tapisséd’alluvions récentes, argilo-sableuses à tourbeusestandis que le fond du vallon adjacent est tapissé de

La flore et la végétation du Bois duMoulin de Noisement et de ses abordsCommune de Chars - Val d’Oise

par Gérard ARNAL et Fabrice PERRIAT(Muséum National d’Histoire Naturelle / Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien)

En 2004, dans le cadre d’une

convention de partenariat

pluri-annuelle, le Conseil

Général du Val d’Oise a

demandé au Muséum National

d’Histoire Naturelle /

Conservatoire Botanique

National du Bassin Parisien

d’étudier la flore et la

végétation du site dit “Bois du

Moulin de Noisement(1)”

à Chars, acquis par le

Département dans le cadre de

sa politique des Espaces

Naturels Sensibles (ENS). Les

inventaires botaniques ont

porté sur les parcelles déjà

acquises par le Département,

des parcelles susceptibles

d’être acquises et quelques

secteurs proches, complétant

l’analyse du site, mais sans

projet d’acquisition.

(1) : le lieu-dit s’appelle,sur la carte IGN,

“le Moulin de Noisemont”. Les habitants considèrentque l’orthographe exacte

est “Noisement”. C’est ce dernier parti que

nous avons adopté.

Carte 1

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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colluvions de vallée sèche, limono-caillouteuses. Lecalcaire et la tourbe ont été jadis exploités artisana-lement.

■ Les relevés floristiques effectués

Le site déjà acquis par le département, les parcellessusceptibles d’être acquises, ainsi que plusieurs par-celles adjacentes présentant des milieux intéressantsou nouveaux ont fait l’objet d’un total de 27 rele-vés floristiques, réalisés les 31 août et 1er septembre2004 par les auteurs, avec la collaboration de LaurentAZUELOS. Le tableau 1 récapitule ces relevés. Leurlocalisation figure sur la carte 1.

■ Les résultats obtenus

1) les pelouses calcicoles sèches, plus ou moinsferméesQuatre relevés ont été effectués dans ce type de milieu :• Le relevé n°1 correspond à la plus grande pelou-

se, située au-dessus du moulin, bordée par la forêtau nord, à l’est et au sud et par les cultures à l’ouest.Cette pelouse, qui a déjà été acquise par leDépartement, est bien ouverte, la strate arbustiven’ayant été estimée qu’à 10 % de recouvrement seu-lement.

• Les relevés n°17, 18 et 20 correspondent à despetits morceaux de pelouse en cours de fermeturepar les arbustes, pas encore acquis par leDépartement, situés le long de la lisière nord duboisement, dans la partie orientale du site, au-dessusdes stations de pompage. L’estimation du recouvre-ment par la strate arbustive varie de 20 à 40 %.

Les résultats de ces quatre relevés figurent dans le tableau 2.

Commentaires :➪ on constate que 80 espèces différentes (21 ar-bustives et 59 herbacées) ont été observées, ce quitémoigne de la richesse de ce type de milieu. Rienque dans le relevé n°1, on a observé 54 espèces enun passage “tardif”, le 31 août 2004.

➪ le nombre d’espèces observées est d’autant plusgrand que le recouvrement arbustif est faible (dimi-nution de la diversité floristique en relation avec lafermeture du milieu). Il y a 12 espèces de plus dansle relevé n°1 (milieu encore ouvert) par rapport auxtrois autres (milieux en cours de fermeture).

➪ parmi les 80 espèces, 14 (soit 17,5 %) sont inté-ressantes : 10 seulement assez communes en Ile-de-France, 3 assez rares et 1 très rare (et déterminanteZNIEFF en Ile-de-France), le Libanotis des monta-gnes (Seseli libanotis). Il avait déjà été signalé àNoisement par E. COSSON et E. GERMAIN DESAINT-PIERRE dans leur “Flore des environs de Paris”en 1861. Sa redécouverte, au même endroit, prèsd’un siècle et demi après, sans mention intermé-diaire, mérite d’être soulignée. Cette espèce fait l’ob-jet d’un commentaire détaillé en annexe 2.

➪ on remarquera que le relevé n°1 concentre à luiseul 13 des 14 espèces intéressantes. Il est aussi leseul à posséder le Libanotis des montagnes.

1 Pelouse sèche calcicole2 Culture (probablement culture pour gibier)3 Forêt sèche sur pente calcaire4 Forêt nitrophile dans forêt sèche sur pente calcaire5 Forêt sèche sur pente calcaire6 Bord herbeux de chemin ouvert7 Forêt humide de fond de vallée8 Forêt humide de fond de vallée9 Forêt humide de fond de vallée10 Forêt sèche sur pente calcaire11 Layon sur la pente calcaire12 Coupe forestière13 Bords de chemin (GR) traversant les boisements14 Forêt sèche sur pente calcaire15 Eaux de la rivière Viosne15 bis Etang artificiel en fond de vallée16 Forêt sèche sur pente calcaire17 Pelouse sèche calcicole en cours de fermeture18 Pelouse sèche calcicole en cours de fermeture19 Forêt sèche sur pente calcaire20 Pelouse sèche calcicole en cours de fermeture21 Forêt sèche sur pente calcaire22 Forêt nitrophile en bas de pente23 Forêt humide de fond de vallée24 Forêt humide de fond de vallée25 Mégaphorbiaie en fond de vallée26 Mégaphorbiaie en fond de vallée

Numéro Type de milieudu relevé

Relevés floristiques réalisés par le CBNBP le 31/08 et 01/09/2004

Un effort particulier de sauvegarde de la grandepelouse calcicole renfermant le Libanotis desmontagnes a été engagé. Il faut, en effet, empê-cher le boisement (dont on a vu les conséquen-ces néfastes avec les autres relevés) ensupprimant les ligneux, par une coupe à ras de ter-re. Il faut ensuite pratiquer un fauchage (avecévacuation des produits), en automne.

Parcelles déjà acquises par le Département

Parcelles susceptibles d’être acquises par le Département

Secteurs proches des précédents complétant la connaissance générale du site

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27

Seseli libanotis

(pho

to G

.Arn

al)

Numéros des relevés 1 18 17 20strates a H a H a H a HEspèces ligneuses et lianes1. Crataegus monogyna + + 2 22. Corylus avellana + 1 + +3. Prunus spinosa + 1 1 14. Quercus robur + + + 15. Rhamnus cathartica + + 1 16. Rosa agrestis + + 1 +7. Clematis vitalba + + 1 1 +8. Cornus sanguinea + 2 29. Vibunum lantana + 1 110. Fraxinus excelsior + +11. Laburnum anagyroides 1 +12. Ligustrum vulgare + 213. Pinus nigra 2 +14. Viburnum opulus + +15. Carpinus betulus +16. Juniperus communis 117. Betula pendula +18. Prunus mahaleb +19. Rosa canina +20. Ulmus minor +21. Evonymus europaeus 1 1

% de recouvrement 10 20 20 40strate arbustive

Numéros des relevés 1 18 17 20strates a H a H a H a HEspèces herbacées1. Brachypodium pinnatum 5 5 4 42. Bromus erectus 2 1 3 23. Bupleurum falcatum 2 1 2 14. Origanum vulgare 2 1 2 15. Pimpinella saxifraga 1 1 2 26. Seseli montanum 1 2 2 17. Achillea millefolium 1 1 18. Galium verum + 1 2 29. Centaurea scabiosa 1 1 1 110. Odontites vernus serotina 1 1 111. Viola hirta 1 1 112. Agrimonia eupatoria + + 2 +13. Arrhenatherum elatius 1 1 +14. Eryngium campestre + 1 1 +15. Festuca lemanii + 1 116. Clinopodium vulgare + 1 +17. Dactylis glomerata + + 1 +18. Daucus carota + 119. Hypericum perforatum + + 1 +20. Muscari comosum + + 121. Campanula rotudifolia + + +22. Galium mollugo + + +23. Inula conyza + + +24. Picris hieracioides 125. Centaurea decipiens 1 +26. Centaurea microptilon + 127. Stachys recta + 128. Campanula rapunculus + +29. Cirsium vulgare + +30. Lotus corniculatus + +31. Rubus fruticosus + +32. Silene vulgaris + +33. Cirsium acaule 1 134. Scabiosa columbaria 1 +35. Ononis repens + +36. Tragopogon pratensis + +37. Seseli libanotis 138. Asperula cynanchica 139. Anthyllis vulneraria +40. Carlina vulgaris +41. Koeleria pyramidata +42. Leontodon hispidus +43. Briza media +44. Orchis purpurea +45. Solidago virgaurea +46. Carex flacca +47. Hippocrepis comosa +48. Sanguisorba minor +49. Rubus ulmifolius +50. Cirsium arvense +51. Dipsacus fullonum +52. Galium aparine +53. Linaria vulgaris +54. Reseda lutea +55. Senecio jacobaea +56. Senecio vulgaris +57. Silene latifolia alba +58. Torilis japonica +59. Verbascum lychnitis +

Nombre total d’espèces 54 42 42 41

a = strate arbustive H = strate herbacéePour la signification des coefficients voir l’annexe 1.

Résultats des relevés effectués dans les pelouses calcicoles sèches

T A B L E A U 2

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Numéros des relevés 19 5 16 21 3 10 14 12 11 4 22Forêts exposées Forêts exposées Milieux

sud est associés Espèces arborescentes A a H A a H A a H A a H A a H A a H A a H

+ 3 1 3 2 + + 1 2 2 3 3 2 3 o o o2 2 + 2 1 1 + + + o

+ 1 1 + + o2 1 2 + 1

1 + + + 1 + 1 o2 1 * 2 3 + 2 +

+ + 2 3 2 o o+ 2 o o o

+ + 1 22

++ 1 2 o o

2 2 3 + 3 4 o2 1 1 + + 1 ++ + + + + + + o1 2 1 + + o o o2 + + 1 + + +

1 + 1 o+ + + o o

+ +1 + + + + 1 o1 + + 1 1 o o1 + o

+ ++

+ o+ o

+ 4 2 + + 5 + 4 1 5 2 3 o o+ + + 1 1 + + o o o

+ 1

+ 2 + + + o o o1 + 4 + 1 o o

+ + ++ + 1 + 1 o

+ 1 + o o o o+ + + o o o o+ + +

+ + + o o+ o o o o

+ o o o+ o+ o

+ o o o+

+ o o++++

+ ++ o

Fraxinus excelsiorUlmus minorAcer campestreCarpinus betulusQuercus roburFagus sylvaticaAcer pseudoplatanusRobinia pseudoacaciaPrunus aviumTilia platyphyllosAcer platanoidesPinus nigra

Espèces arbustivesCorylus avellanaLigustrum vulgareEvonymus europaeusSambucus nigraCrataegus monogynaCornus masPrunus spinosaLonicera xylosteumRhamnus catharticaViburnum lantanaCornus sanguineaRibes rubrumViburnum opulusPrunus mahalebRosa arvensis

LianesHedera helixClematis vitalbaLonicera periclymenum

Espèces herbacéesGeum urbanumViola odorataViola hirtaMercurialis perennisBrachypodium sylvaticumStachys sylvaticaRubus gr fruticosusUrtica dioicaGalium aparineGeranium robertianumGlechoma hederaceaRubus ulmifoliusCarex sylvaticaEpipactis helleborineRubus caesiusCarex flaccaEuphorbia amygdaloidesFragaria vescaNeottia nidus-avisPolygonatum multiflorumArum maculatum

A = strate arborescente a = strate arbustive H = strate herbacée

Résultats des relevés effectués dans les forêts sèches sur pentes calcaires

T A B L E A U 3

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2) Les forêts sèches sur pentes calcairesSept relevés ont été effectués dans ce type de milieu :

• les relevés n°3, 5, 16, 19 et 21 ont été effectués surla pente qui regarde vers le sud, située à l’ouest duMoulin de Noisement (voir carte 1) ;

• les relevés n°10 et 14 ont été effectués sur la pen-te qui regarde vers l’est, située au nord du Moulin deNoisement (voir carte 1) ;

Les résultats des sept relevés figurent dans le tableau3.

NB : Dans le même contexte de pente calcaire, qua-tre autres relevés, non quantifiés (= symbole “o”dans les tableaux), ont été effectués, dans un layondescendant la pente exposée à l’est (relevé n°11),dans une coupe forestière en sommet de la mêmepente (relevé n°12) et dans deux enclaves rudérali-sées situées sur la pente exposée au sud (relevésn°4 et 22). Ces relevés ont été joints au tableau 3pour les espèces en commun avec les forêts sècheset figurent au tableau 4 pour les autres espèces.

Commentaires :➪ L’ensemble des boisements de pente sur calcairelutétien peut être rattaché à une frênaie-hêtraie cal-cicole, un peu rudérale, surtout sur le versant ex-posé au sud (avec des traces d’anciennes activitéshumaines, telles des pâtures, des vignes…).➪ La pente exposée à l’est s’enrichit, au niveau de lastrate arborescente, en espèces des tiliaies-acéraiessubmontagnardes calcicoles (Erables sycomore etplane – Acer pseudoplatanus et A. platanoides, Tilleulà grandes feuilles – Tilia platyphyllos), indiquant desconditions microclimatiques plus froides, mais sansque cela ne se traduise dans la strate herbacée.

➪ Toutes les espèces rencontrées sont communes,très communes ou extrêmement communes en Ile-de-France.

➪ Les zones plus rudérales, la coupe et le layon ap-portent un nombre d’espèces significatif (phéno-mène classique en forêt), mais toujours communesà extrêmement communes.

3) Les forêts humides de fond de valléeCinq relevés ont été effectués dans ce type de milieu.Les résultats des cinq relevés figurent dans le tableau 5 (le relevé n°7, effectué en dehors de l’ENS,n’a pas été quantifié).

Relevés

ESPECES 12 11 4 22

Lapsana communisOriganum vulgareCirsium arvensePlantago majorSonchus arvensisTaraxacum s. RuderaliaBuddleja davidiiRibes uva-crispaBryonia dioicaSolanum dulcamaraArrhenatherum elatiusArtemisia vulgarisBromus sterilisCalamagrostis epigejosEpilobium angustifoliumCarduus crispusCirsium vulgareCrepis capillarisDactylis glomerataEpilobium parviflorumEupatorium cannabinumGalium mollugoHolcus lanatusHypericum perforatumHippochaeris radicataPicris hieracioidesReseda luteaSenecio erucifoliusTorilis japonicaGalinsoga quadriradiataSolidago virgaureaOrchis purpureaAjuga reptansArctium lappaCircaea lutetianaGaleopsis tetrahitHeracleum sphondyliumMentha suaveolensPrunella vulgarisRanunculus repens

o o oo oo oo oo oo oooooooooooooooooooooooo

oo

oo

ooooooo

Les pentes boisées ne présentent pas d’enjeu flo-ristique important. Leur intérêt est surtout pay-sager. On appliquera simplement une gestionsylvicole douce, de type futaie jardinée (et sanscoupe à blanc).

Suite des relevés effectués dans les milieux (layon, coupe, zones plusrudérales) associés aux forêts sèches sur pente calcaire

T A B L E A U 4

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AULNAIE-FRENAIE AULNAIE-SAULAIE COUPES Chemin

Relevés 8 9 7 23 24 25 26 13Espèces arborescentes A a H A a H A a H A a H A a H A a H

2 2 0 4 4 + +3 3 1 0 + 1 1 13 + 1 0 + + + + +1 3 + 0

1

2 3 0 + + 1 1 0+ + 1 0 1 1 1 + 0

+ 0 + ++ 1

+ + 0 +0 + +0 + *

1 1 + 0 2 1+ 1

++

++++

+

+ + 1 0 + + + + 1 1+ 0 1 1 1 +

1 1 02 1 2 0

+0 + 1 1

1 2 1 2 41 2 0 1 1 3 3 0+ + 0 2 2 3 21 + 0 1 1 ++ + 0 1 1 1 21 + 0 1 + + 01 1 0 + + 2 0+ + + 1 1 0+ 0 + + + +

1 0 + 1 + ++ 1 + 2

+ + 0 + + 01 0 + 2 1 1 0

+ + 0 + + 0+ 0 + + 1 + 0

+ + + 0+ + ++ + +

+ 1 + 0+ + 0 +

+ + +

Alnus glutinosaFraxinus excelsiorAcer pseudoplatanusPopulus canescensBetula alba

Espèces arbustivesCorylus avellana Sambucus nigraViburnum opulusUlmus minorCrataegus monogynaCornus sanguineaSalix cinereaRibes rubrumLigustrum vulgareEvonymus europaeusRhamnus catharticaViburnum lantanaSalix fragilisPrunus aviumSalix capraeaSalix alba

LianesSolanum dulcamaraHumulus lupulusClematis vitalbaHedera helixLonicera periclymenumCalystegia sepium

Espèces herbacéesCarex acutiformisCirsium oleraceumUrtica dioicaIris pseudacorusAngelica sylvestrisCircaea lutetianaFilipendula ulmariaGlechoma hederaceaAllaria petiolataEupatorium cannabinumGalium aparineGeranium robertianumRubus caesiusStachys sylvaticaSymphytum officinaleRanunculus repensEpilobium hirsutumEpilobium parviflorumGeum urbanumDryopteris carthusianaMoehringia trinervia

A = strate arborescentea = strate arbustiveH = strate herbacée

Résultats des relevés effectués dans les forêts humides de fond de vallée et dans des milieux associés (coupes)

T A B L E A U 5

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AULNAIE-FRENAIE AULNAIE-SAULAIE COUPES Chemin

Relevés 8 9 7 23 24 25 26 13Espèces herbacées A a H A a H A a H A a H A a H A a H

1 ++ 0 +1 +

+ + 02 1 0++

++ 0+ 0 0

+ 01 0

0 1 + 10 1 10 10 +0 +0 + +0 1 +0 0000000

+ + 0+ 1 0

+ + ++ + 0++

++

+ + 0++ +

+++ 0++ 0++1 0+ 0++

TABLEAU 5 (SUITE)

Dryopteris dilatataDryopteris filix-masScirpus sylvaticusCaltha palustrisVinca minorAsplenium scolopendriumPolypodium interjectumRubus ulmifoliusAjuga reptansPolygonatum multiflorumViola odorataLysimachia vulgarisDipsacus pilosusMyosoton aquaticumCarex paniculataEquisetum arvenseSonchus palustrisCirsium arvenseRubus gr fruticosusMercurialis perennisGaleopsis tetrahitCardamine pratensisAster salignusLythrum salicariaPopulus tremulaPhragmites australisCarex sylvaticaHeracleum sphondyliumJuncus effususFestuca giganteaArum maculatumSparganium erectumLycopus europaeusScutellata galericulataArctium lappaCirsium palustrePhalaris arundinaceaJuncus articulatusCarex flaccaCirsium vulgareCrepis setosaDactylis glomerataHolcus lanatusJuncus inflexusPicris hieracioidesPlantago major majorScrophularia auriculataSonchus asper

A = strate arborescentea = strate arbustiveH = strate herbacée

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NB :• Dans le même contexte de fond de vallée, deux au-tres relevés (n° 25 et 26), ont été effectués, dans descoupes forestières au sein desquelles une végéta-tion herbacée luxuriante s’est développée, consti-tuant ce qu’on appelle une “mégaphorbiaie”. Cesmilieux, dérivant de la forêt, ont été ajoutés au ta-bleau 5.

• Le relevé n°13 (non quantifié) a été effectué sur lesbords du chemin de grande randonnée qui borde lesboisements humides de fond de vallée. Ce relevé,présentant de nombreuses espèces en commun avecceux des forêts humides a été adjoint au tableau 5.Les autres espèces de ce relevé figurent dans le ta-bleau 6.

Commentaires :➪ Les forêts humides du fond de la vallée de laViosne peuvent se rattacher à deux types qui pré-sentent de nombreuses espèces en commun : la frê-naie-aulnaie et l’aulnaie-saulaie, plus humide que laprécédente.

➪ La frênaie-aulnaie est caractérisée, dans sa stratearborescente par le Frêne (Fraxinus excelsior) do-minant, accompagné par l’Aulne glutineux (Alnusglutinosa), l’Erable sycomore (Acer pseudoplatanus)et le Peuplier grisard (Populus canescens). Dans lastrate arbustive, le Noisetier (Corylus avellana) estprépondérant et la strate herbacée héberge la Petite

pervenche (Vinca minor) et le Populage des marais(Caltha palustris), ce dernier au sein de dépressionsplus humides.

➪ L’aulnaie-saulaie est caractérisée, dans sa stratearborescente, par la prépondérance de l’Aulne glu-tineux, tandis que le Frêne est quasiment absent. LeNoisetier est presque absent de la strate arbustive,mais on y rencontre des Saules, comme le Saule fra-gile (Salix fragilis) et le Saule marsault (Salix caprea).Dans la strate herbacée, on signalera la présence deplusieurs espèces intéressantes : le Rubanier dressé(Sparganium erectum), le Cardère poilu (Dipsacuspilosus) et le Laiteron des marais (Sonchus palus-tris). Le Cardère poilu avait été signalé à Noisementpar E. COSSON et E. GERMAIN DE SAINT-PIERREdans leur “Flore des environs de Paris” en 1861. Ilavait été vu à Chars par P. LEVEQUE en 1993 et auMoulin de Noisement par A. LOMBARD et S. LE CA-DRE (CBNBP) en 2001.

➪ On remarquera que ces boisements humides defond de vallée, et notamment les secteurs les plus hu-mides à Aulne, hébergent 8 espèces intéressantes.L’Aster à feuilles de saule (Aster salignus), n’est ce-pendant que naturalisé en Europe et peut mêmeparfois devenir envahissant.

➪ Les mégaphorbiaies sont caractérisées par le Carexdes marais (Carex acutiformis), le Cirse des maraî-chers (Cirsium oleraceum), la Baldingère (Phalarisarundinacea) et la Grande bardane (Arctium lappa).Elles peuvent aussi héberger le Laiteron des marais.

4) La rivière ViosneUn inventaire (n°15) a été effectué dans la rivièreproprement dite, en limite d’un secteur déjà acquis.On a pu ainsi observer deux espèces à valeur patri-moniale élevée :

• la Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusan-gula), rare en Ile-de-France (mais probablementsous-observée) ;

• le Potamot dense (Groenlandia densa), très rareen Ile-de-France et déterminant ZNIEFF. Il s’agit dela seconde donnée moderne (après 1980) enregistréedans la base de données du CBNBP dans le Vald’Oise pour cette espèce (l’autre donnée correspondà l’Aubette, à Vigny par A. LOMBARD en 2001).

ESPECES

Anthriscus sylvestrisArctium minusBrachypodium sylvaticumCarduus crispusDeschampsia cespitosaFragaria vescaLapasana communisLysimachia nummulariaMycelis muralisPotentilla reptansPrunella vulgarisRumex sanguineusSolidago virgaureaTaraxacum section RuderaliaTorilis japonicaVeronica chamaedrysRobinia pseudoacaciaPrunus spinosaRosa arvensis

0000000000000000000

Les forêts humides du fond de la vallée de laViosne constituent donc (avec la rivière elle-même) le deuxième type de milieu intéressantaprès la pelouse calcicole sèche. Il n’y a pas nécessité d’un entretien particulier.

La rivière Viosne confirme ainsi son intérêt sur leplan botanique.

Suite du relevé n°13 effectué dans le chemin(GR) associé aux forêts humides de fond devallée

T A B L E A U 6

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5) Les autres milieuxTrois relevés complémentaires ont été effectués, dansdes secteurs non acquis et des types de milieux nonencore représentés dans les relevés précédents, pourcompléter la connaissance générale du site (relevén°2 : culture, probablement pour le gibier ; relevén°6 : bord herbeux de chemin ouvert ; relevé n°15bis : étang artificiel en fond de vallée).

Ces inventaires ont apporté plusieurs espèces nou-velles, parmi lesquelles on retiendra simplement cel-les figurant dans le tableau 7.On constate que la création d’un plan d’eau dans lesol tourbeux de la vallée a favorisé le développe-ment de trois espèces intéressantes.

■ Conclusion

On trouvera en annexe 3 la liste complète des 244espèces végétales observées au travers des 27 rele-vés floristiques effectués en 2004. Parmi elles, 28sont intéressantes, dont deux sont déterminantesZNIEFF en Ile-de-France. L’intérêt botanique du si-te du Moulin de Noisement, déjà évoqué dans la“Flore des environs de Paris” de E. COSSON et E. GERMAIN DE SAINT-PIERRE en 1861, est doncconfirmé.

Les milieux les plus intéressants sont la grande pe-louse calcicole sèche du haut de la pente au-dessusdu moulin, les aulnaies très humides du fond de val-lée et la rivière Viosne elle-même. Ces trois milieuxhébergent à eux seuls l’essentiel des 28 espèces lesplus remarquables.

L’acquisition de nouvelles parcelles dans le site, autitre de la politique départementale des ENS, seraitdonc tout à fait justifiée. La gestion des parcelles dé-jà acquises portera en priorité sur la grande pelou-se calcicole, en empêchant l’envahissement par lesligneux et en fauchant régulièrement. Ces orientationsont déjà été mises en œuvre par le Conseil général,qui a procédé à la restauration de cette pelouse parune fauche annuelle automnale en 2004 et 2005,grâce, notamment, à son partenariat avec le Parc na-turel régional du Vexin français.

L’intérêt du site est aussi paysager et pédagogique.En effet, un cheminement, très court, qui mèneraitdes cultures sur limon à la Viosne, en passant par lapelouse calcicole du rebord de pente et la frênaie àTilleul sur la pente exposée à l’est et la forêt alluvialeà Aulne, permettrait de mettre en relation les grou-pements végétaux avec la géologie et les activitéshumaines, actuelles et passées.

par Gérard ARNAL et Fabrice PERRIATMuseum National d’Histoire Naturelle

Conservatoire botanique national du Bassin Parisien

[email protected]

ESPECES Relevé

Agrostis giganteaCarex pseudocyperusCeratophyllum demersumLemna trisulca

615 bis15 bis15 bis

ARNAL G. & PERRIAT F. (2004). Etude de la flore et de la vé-gétation de l’ENS du Bois du Moulin de Noisement et de sesabords. Commune de CHARS (Val d’Oise). Conseil Général duVal d’Oise / MNHN – CBNBP, Paris : 27 p. [document mi-méographié].BRGM (1979). Carte géologique de la France à 1/50 000.Feuille Méru.COSSON E. & GERMAIN de SAINT-PIERRE E. (1861). Floredes environs de Paris. Victor Masson et Fils, Paris : 962 p. +1 carte.

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

Espèces intéressantes vues dans les relevéscomplémentaires

T A B L E A U 7

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Sur le terrainLa végétation est décrite en réalisant des relevésponctuels, effectués sur une surface-échantillon dequelques mètres carrés à quelques centaines de mè-tres carrés présentant des caractéristiques écolo-giques et un cortège floristique homogènes.

Sur la surface du relevé, on note de façon ex-haustive toutes les espèces présentes, par strate, enfonction de leur type biologique et de leur hauteurmaximale. On distingue :- la strate arborescente (notée A) pour les arbres etles lianes montant à plus de 7 m ;

- la strate arbustive (notée a) pour les arbres, arbustes et lianes compris entre 1 et 7 m ;- la strate herbacée (notée H) pour les plantules desarbres et des arbustes, ainsi que les herbacées et leslianes rampantes (0 à 1 m).

En outre, chaque espèce notée dans le relevé se voitattribuer un coefficient traduisant son recouvrementtotal. Ce coefficient est compris entre + et 5. Le tableau ci-contre en donne la signification.

Le traitement des inventairesLes relevés sont repris dans un tableau Excel “brut” :les espèces sont en lignes, les relevés en colonnes,le coefficient attribué se trouvant à l’intersection desdeux. Ce tableau brut est ensuite ordonné en dé-plaçant les lignes et les colonnes, de façon à faire ap-paraître des groupes d’espèces qui sont présentesensemble et des groupes de relevés qui se ressem-blent (tableau ordonné). On cherche ensuite à rat-tacher ces ensembles à des groupements végétauxdécrits dans la littérature.

Espèce recouvrant plus de 75 % du relevéEspèce recouvrant entre 50 et 75 % du relevéEspèce recouvrant entre 25 et 50 % du relevéEspèce recouvrant entre 5 et 25 % du relevéEspèce recouvrant moins de 5 % du relevéEspèce recouvrant moins de 1 % du relevé

54321+

Signification des coefficients de recouvrement

Coefficient Signification

Seseli libanotis. (L.) Koch : Libanotis des montagnes, Persilde montagneFamille des Apiaceae

Floraison de juillet à septembre.Confusions possibles : Ce taxon peut être confonduavec Laserpitium gallicum, à fruits glabres, feuilles pâ-les en dessous et montrant peu de fibres à la base destiges.Caractères biologiques : Hémicryptophyte. Pollinisationassurée par l’entomofaune.Caractères écologiques : Lisières forestières, pelousescalcaires sèches, fruticées, chênaies claires, pineraies,laies forestières, éboulis. Ce taxon a été observé jusqu’à2000 m d’altitude.Habitats concernés : Geranion sanguinei,Mesobromion erecti, Berberidenalia, Erico-Pinetalia.Répartition géographique : Seseli libanotis est uneespèce d’Europe de l’ouest, d’Asie et d’Afrique du Nord.Elle est largement disséminée en France, mais de façontrès inégale. Elle est absente de la Bretagne, du BassinAquitain, de la région méditerranéenne et de la Corse.Etat des populations : L’évolution de cette espèce estdifficile à estimer ; elle semble régresser par endroitscomme en Normandie, mais se maintient bien, voiresemble progresser à d’autres endroits.

Carte de répartition de Seseli libanotis en Ile-de-France.On constate que le Libanotis des montagnes est très localisé, en Ile-de-France, à l’ouest du Val d’Oiseet au nord-ouest des Yvelines.

NB : le point isolé dans la Seine-Saint-Denis correspond à une introduction à partir dematériel végétal provenant des coteaux de La Roche-Guyon (95).

ANNEXE 1

ANNEXE 2

Méthodologie de l’inventaire floristique

Seseli libanotis (L.) Koch : Libanotis des montagnes, Persil de montagne

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Acer platanoidesAcer pseudoplatanusAchillea millefoliumAgrimonia eupatoriaAgrostis giganteaAgrostis stoloniferaAjuga reptansAlisma plantago-aquaticaAllaria petiolataAlnus glutinosaAnagallis arvensisAngelica sylvestrisAnthriscus sylvestrisAnthyllis vulnerariaApera spica-ventiApium nodiflorumArctium lappaArctium minusArrhenatherum elatiusArtemisia vulgarisArum maculatumAsperula cynanchicaAsplenium scolopendriumAster salignusAvena fatuaBetula albaBetula pendulaBrachypodium pinnatumBrachypodium sylvaticumBriza mediaBromus erectus Bromus sterilisBryonia dioicaBuddleja davidiiBupleurum falcatumCalamagrostis epigejosCallitriche obtusangulaCaltha palustrisCalystegia sepiumCampanula rapunculusCampanula rotudifoliaCardamine pratensisCarduus crispusCarex acutiformisCarex flaccaCarex paniculataCarex pseudocyperusCarex sylvaticaCarlina vulgarisCarpinus betulusCentaurea decipiensCentaurea microptilonCentaurea scabiosaCeratophyllum demersumChaerophyllum temulumChelidonium majusChenopodium albumCircaea lutetianaCirsium acauleCirsium arvenseCirsium oleraceum

Cirsium palustreCirsium vulgareClematis vitalbaClinopodium vulgareCornus masCornus sanguineaCorylus avellanaCrataegus monogynaCrepis capillarisCrepis setosaDactylis glomerataDaucus carotaDeschampsia cespitosaDipsacus fullonumDipsacus pilosusDryopteris carthusianaDryopteris dilatataDryopteris filix-masElytrigia repensEpilobium angustifoliumEpilobium hirsutumEpilobium parviflorumEpipactis helleborineEquisetum arvenseEryngium campestreEupatorium cannabinumEuphorbia amygdaloidesEvonymus europaeusFagus sylvaticaFallopia convolvulusFestuca arundinaceaFestuca giganteaFestuca lemaniiFilipendula ulmariaFragaria vescaFraxinus excelsiorGaleopsis tetrahitGalinsoga quadriradiataGalium aparineGalium mollugoGalium palustreGalium verumGearnium columbinumGeranium robertianumGeum urbanumGlechoma hederaceaGroendlandia densaHedera helixHelianthemum nummulariumHeracleum sphondyliumHippocrepis comosaHolcus lanatusHumulus lupulusHypericum perforatumHypochaeris radicataInula conyzaIris pseudacorusJuncus articulatusJuncus bufoniusJuncus effususJuncus inflexus

Juniperus communisKoeleria pyramidataLaburnum anagyroidesLamium albumLapsana communisLemna minorLemna trisulcaLeontodon hispidusLigustrum vulgareLinaria vulgarisLinum catharticumLolium perenneLonicera periclymenumLonicera xylosteumLotus corniculatusLycopus europaeusLysimachia nummulariaLysimachia vulgarisLythrum salicariaMatricaria perforataMedicago lupulinaMentha aquaticaMentha suaveolensMercurialis annuaMercurialis perennisMoehringia trinerviaMuscari comosumMycelis muralisMyosotis arvensisMyosotis scorpioidesMyosoton aquaticumNeottia nidus-avisOdontites vernus serotinaOnonis repensOrchis purpureaOriganum vulgarePapaver rhoeasPhalaris arundinaceaPhleum bertoloniiPhragmites australisPicris hieracioidesPimpinella saxifragaPinus nigraPlantago lanceolata

Plantago majorPoa nemoralisPoa pratensisPolygonatum multiflorumPolygonum avicularePolygonum persicariaPolypodium interjectumPopulus canescensPopulus tremulaPotentilla anserinaPotentilla reptansPrunella vulgarisPrunus aviumPrunus mahalebPrunus spinosaQuercus robur

Ranunculus repensRanunculus sceleratusReseda luteaRhamnus catharticaRibes rubrumRibes uva-crispaRobinia pseudacaciaRosa agrestisRosa arvensisRosa caninaRubus caesiusRubus gr fruticosusRubus ulmifoliusRumex obtusifoliusRumex sanguineusSalix albaSalix capraeaSalix cinereaSalix fragilisSambucus nigraSanguisorba minorScabiosa columbariaScirpus sylvaticusScrophularia auriculataScutellata galericulataSenecio erucifoliusSenecio jacobaeaSenecio vulgarisSeseli libanotisSeseli montanumSilene latifolia albaSilene vulgarisSinapis arvensisSolanum dulcamaraSolidago canadensisSolidago virgaureaSonchus arvensisSonchus asperSonchus palustrisSparganium erectumStachys rectaStachys sylvaticaStellaria mediaSymphytum officinaleTaraxacum section RuderaliaTilia platyphyllosTorilis japonicaTragopogon pratensisTussilago farfaraTypha latifoliaUlmus minorUrtica dioicaVerbascum lychnitisVerbena officinalisVeronica chamaedrysVibunum lantanaViburnum opulusVinca minorViola arvensisViola hirtaViola odorata

Récapitulatif de toutes les espèces végétales observées en 2004 par le CBNBP dans le bois du moulin de Noisement

ANNEXE 3

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Sur le territoire du Parc naturel régional, les Abeillessauvages sont récoltées depuis 1998. Un premier bi-lan a été publié concernant les Bourdons,Anthophores, Ceratines, Xylocopes et Melittidés (GADOUM & al., 2005).

Sur les cartes de répartition, la distribution de chaqueespèce au sein du Parc est matérialisée par le remplis-sage coloré des carrés UTM (système européen unifiéUniversal Transverse Mercator ; carroyage de 1 km x 1 km)correspondant aux stations occupées. Le carroyage aété reporté sur un fond cartographique comportant leslimites communales (projection Lambert I nord).

799 carrés UTM concernent en totalité ou partie leterritoire du Parc (66 000 ha environ). Un carré horspérimètre est pris en compte car il concerne unepelouse en cours de restauration par la commune deMézy-sur-Seine (qui se trouve pour partie seulementsur le Parc) avec l’aide du Parc et d’associations.

La taxonomie reprend celle de RASMONT & al.(1995), les espèces sont listées par ordre alphabétiqueau sein des sous-genres. La faune des Halictes duParc compte actuellement 29 espèces : 21Lasioglossum et 8 Halictus.

■ Genre Halictus

Halictus (Seladonia) subauratus (Rossi, 1792)Cet Halicte eusocial primitif est polylectique maismontre une préférence pour les Astéracées. C’estune espèce commune dans l’Europe méditerra-néenne qui fréquente les habitats ouverts, chaudset secs, et qui atteint ici sa limite nord de distribution.L’espèce a été collectée sur 3 carrés UTM à Guerneset Mézy-sur-Seine (78).

Halictus (Seladonia) smaragdulus (Vachal, 1895)Cette espèce circumméditerranéenne atteint ici sa li-mite nord de distribution. Elle fréquente les biotopesouverts, chauds et secs. Une femelle a été collectéeà Guernes (78).

Halictus (Seladonia) tumulorum (Linnaeus, 1758)Cet Halicte est largement polylectique. Il est trèscommun dans la moitié nord de la France et fré-quente tous les milieux mais surtout les prairies et jar-dins. Il a été collecté sur 10 carrés UTM dans deuxcommunes des Yvelines et 7 du Val d’Oise (carte 1)(Photo 1).

Halictus (Halictus) maculatus (Smith, 1848)Cet Halicte nidifie dans les milieux ouverts, secs etchauds, surtout en terrains calcaires. Il est polylectiqueet est notamment un des pollinisateurs de la Luzerne(PESENKO & al. 2000). Une femelle a été collectée àLonguesse (95) et un mâle à Valmondois (95).

Halictus (Halictus) rubicundus (Christ, 1791)Il s’agit d’une espèce commune en Europe moyen-ne. Elle fréquente tous les milieux même forestiers.Elle a été collectée sur 3 carrés UTM à Amenucourt,Boissy-l’Aillerie et Omerville (95).

Halictus (Halictus) scabiosae (Rossi, 1790)Cette espèce de l’Europe méditerranéenne occiden-tale est en forte expansion. Elle niche dans les talusargileux bien exposés et butine de préférence lesAsteraceae, en particulier les Carduae. Elle a été col-lectée sur 5 carrés UTM à Guernes, Mézy-sur-Seine(78) et au Perchay (95) (Photo 2).

Les Abeilles sauvages du Parc naturelrégional du Vexin françaisII : les Halictes (Hymenoptera : Apoidea : Halictidae : Halictus et Lasioglossum)

par Serge GADOUM, Parc naturel régional du Vexin français et Alain PAULY, Institut royal de Sciences naturelles de Belgique

Les Hyménoptères Apoides du

Parc naturel régional du Vexin

français font l’objet de

recensements depuis 1998.

La faune des Halictes du Parc

comprend 29 espèces. Malgré

les lacunes existant encore,

les connaissances concernant

la répartition de chaque

espèce sont présentées,

éventuellement à l’aide d’une

carte, et le statut de certaines

espèces est discuté.

Enfin, un bilan est fait

concernant la faune des

Halictes du territoire.

Halictustumulorum femelle

Le matériel a été récolté par S. Gadoum. Les spéci-mens ont été déterminés par Alain Pauly. Toutes lesdonnées ont été saisies dans la banque de donnéesDFF (BARBIER & al. 2000) et dans celle du Parc

1

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Halictus (Halictus) sexcinctus (Fabricius, 1775)Il s’agit d’une espèce thermophile rare, butinant depréférence les Asteraceae, notamment les Carduae.H. sexcinctus a été collecté sur 4 carrés UTM àGommécourt, Guernes (78) et Omerville (95).

Halictus (Halictus) simplex/eurygnathus/langobardicusLes femelles de H. (Halictus) eurygnathus Blüthgen,1931, de H. (Halictus) simplex Blüthgen, 1923 et deH. langobardicus Blüthgen, 1944 sont pratiquementimpossibles à distinguer. Les trois espèces sontthermophiles. Des femelles appartenant à ce triod’espèces affines ont été collectées sur 2 carrés UTMà Guernes (78) et Theuville (95) : il faudra capturerdes mâles pour savoir si les trois espèces sont pré-sentes sur le territoire.

■ Genre Lasioglossum

Lasioglossum (Lasioglossum) leucozonium(Schrank, 1781)Cette espèce commune en Europe moyenne butinede préférence les Asteraceae liguliflores. Elle a étécollectée sur 10 carrés UTM dans 7 communes du Vald’Oise et 3 des Yvelines (carte 2).

Lasioglossum (Lasioglossum) pallens (Brullé, 1832)Il s’agit d’une espèce rare atteignant ici sa limite nordde distribution. Les mâles ont la particularité de vo-ler au printemps, comme chez les andrènes, contrai-rement aux autres mâles d’Halictes qui volent en été.L’espèce a été collectée sur 3 carrés UTM à Fontenay-Saint-Père (78), Brignancourt et Haute-Isle (95).

Lasioglossum (Lasioglossum) sexnotatum (Kirby,1802)Cette espèce n’est pas commune et est signalée com-me étant en danger dans presque toute l’Europe oc-cidentale. Elle butine des fleurs variées, maisrarement les Asteraceae contrairement aux autresespèces d’Halictes. Une femelle a été collectée àFrouville (95).

Lasioglossum (Lasioglossum) xanthopus (Kirby,1802)Cette espèce n’est pas commune et est signalée com-me étant en danger dans presque toute l’Europe oc-cidentale. Elle fréquente les talus chauds, secs etbien fleuris. Les mâles volent très tard, vers octobre,et parfois même sont récoltés tôt au printemps. Desfemelles ont été collectées sur deux carrés UTM àGommécourt (78) et Omerville (95) (Photo 3).

Lasioglossum (Lasioglossum) zonulum (Smith,1848)L. zonulum est commun dans toute l’Europe moyen-ne et montre une nette préférence pour lesAsteraceae liguliflores. Une femelle a été collectée àVétheuil (95).

Halictus scabiosae mâle

Carte 1 : répartition de Halictus tumulorum

Carte 2 : répartition de Lasioglossum leucozonium

2

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Lasioglossum (Evylaeus) albipes (Fabricius, 1781)Il s’agit d’une espèce commune en Europe moyen-ne, plutôt forestière. Un mâle a été collecté àAmenucourt (95).

Lasioglossum (Evylaeus) brevicorne (Schenck,1868)L’espèce est oligolectique sur Astéracées et nichedans les sables. Une femelle a été collectée à Saint-Martin-la-Garenne (78). Elle est à rechercher ailleursen boucle de Guernes.

Lasioglossum (Evylaeus) calceatum (Scopoli, 1763)Cette espèce très commune en Europe moyenne fré-quente surtout les prairies, gazons et vergers où elle butine au printemps les Taraxacum. 20 mâles et12 femelles ont été collectés sur 22 carrés UTM dans14 communes du Val d’Oise et 6 des Yvelines (car-te 3) (Photo 4).

Lasioglossum (Evylaeus) fulvicorne (Kirby, 1802)Cette espèce polylectique de l’Europe moyenne esttrès commune dans les landes. Elle a été collectée sur5 carrés UTM à Haravilliers, Haute-Isle, Us, Vétheuil(95) et Guernes (78).

Lasioglossum (Evylaeus) laticeps (Schenck, 1868)Il s’agit d’une espèce commune de l’Europe moyen-ne. L. laticeps, polylectique, a été collectée sur 8 car-rés UTM dans 7 communes du Val d’Oise et une desYvelines (carte 4).

Lasioglossum (Evylaeus) limbellum (Morawitz, 1876)Cette espèce thermophile rare atteint ici sa limitenord de distribution. Elle a été collectée sur 2 carrésUTM à Gaillon-sur-Montcient et Mézy-sur-Seine (78).

Lasioglossum (Evylaeus) malachurum (Kirby, 1802)C’est l’espèce d’Halicte la plus précoce (dès débutmars dans le Vexin). Commune dans l’Europemoyenne et toute la zone méditerranéenne, elle pré-fère plutôt les endroits chauds et secs où elle nicheparfois en colonies très populeuses. Elle a été col-lectée sur 15 carrés UTM dans 9 communes du Vald’Oise et 3 des Yvelines (carte 5).

Lasioglossum (Evylaeus) morio (Fabricius, 1793)C’est une espèce commune en Europe moyenne.Elle est très polylectique et niche en colonies, depréférence dans les zones rocheuses, les talus caillou-teux ou argileux. Elle a été collectée sur 25 carrésUTM dans 18 communes du Val d’Oise et 6 desYvelines (carte 6).

Lasioglossum (Evylaeus) nitidulum (Fabricius,1804)Cette espèce a la caractéristique de nicher en colo-nie dans les rochers ou les vieux murs. Elle est trèspolylectique. On la trouve dans toute l’Europe. Ellea été collectée sur 6 carrés UTM dans 5 communesdu Val d’Oise : Haravilliers, Longuesse, Omerville,Saint-Cyr-en-Arthies et Vétheuil.

Carte 3 : répartition de Lasioglossum calceatum

Carte 4 : répartition de Lasioglossum laticeps

Lasioglossum xanthopus femelle

3

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Lasioglossum (Evylaeus) parvulum (Schenck,1853)C’est une espèce pas très commune de l’Europemoyenne. Elle nidifie en solitaire plutôt dans les ta-lus ombragés. Une femelle a été collectée àLabbeville (95).

Lasioglossum (Evylaeus) pauxillum (Schenck,1853)Ce Lasioglossum polylectique et thermophile est enexpansion dans le nord de la France comme enAngleterre (S. ROBERTS, comm. pers.). Il est com-mun dans les friches. Il a été collecté sur 19 carrésUTM dans 12 communes du Val d’Oise et 3 desYvelines (carte 7).

Lasioglossum (Evylaeus) politum (Schenck, 1853)L. politum est assez fréquent dans le sud de l’Europemais atteint aux environs de Paris sa limite nord dedistribution. Il est probablement en expansion.L’espèce a été collectée sur 24 carrés UTM dans 12communes du Val d’Oise et 6 des Yvelines (carte 8).

Lasioglossum (Evylaeus) puncticolle (Morawitz,1872)L. puncticolle est assez fréquent dans le sud del’Europe mais atteint aux environs de Paris sa limi-te nord de distribution. Il butine de préférence lesAsteraceae liguliflores dans les friches. L’espèce aété collectée sur 2 carrés UTM à Mézy-sur-Seine (78)et Génicourt (95).

Lasioglossum (Evylaeus) sexstrigatum (Schenck,1868)Il s’agit d’une espèce d’Europe moyenne qui nicheseulement dans les endroits sableux. Un mâle a étécollecté à Haravilliers (95).

Lasioglossum (Evylaeus) subhirtum (Lepeletier,1841)Cette espèce méditerranéenne atteint ici sa limitenord de distribution. Elle semble préférer les fricheschaudes et sèches. Elle a été collectée sur 5 carrésUTM à Sailly (78), Amenucourt, Longuesse, Omervilleet Vigny (95).

Lasioglossum (Evylaeus) villosulum (Kirby, 1802)Cette espèce commune d’Europe moyenne est oli-golectique sur Asteraceae liguliflores. Elle a été col-lectée sur 11 carrés UTM dans 2 communes desYvelines et 9 du Val d’Oise (carte 9).

■ Discussion

Les données récoltées sur le territoire du Parc depuis1998 permettent de dresser une première liste desespèces présentes. Le nombre total de données estencore bien trop faible pour appréhender le statut dela plupart des espèces : 20 espèces sont connues demoins de 1 % des carrés UTM concernant le Parc.Quatre espèces communes en France semblent large-ment répandues dans le Vexin français : L. malachurum,

L. pauxillum, L. morio et L. calceatum. L. politum,en limite nord de son aire de répartition, est pré-sente dans 18 communes, ce qui en fait une espècecommune sur notre territoire. Il s’agit probablementd’une espèce en expansion. Le territoire héberge 6 autres espèces en limite nord de distribution :

Carte 5 : répartition de Lasioglossum malachurum

Carte 6 : répartition de Lasioglossum morio

Carte 7 : répartition de Lasioglossum pauxillum

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Bien que polylectiques, la plupart des Halictes sontdes butineurs d’Asteraceae et dépendent de ces plan-tes pour leur survie. Des pratiques agricoles com-me l’échardonnage sont susceptibles d’avoir participéà la raréfaction de certaines espèces, en particulierles grosses espèces du genre Halictus qui sont for-tement dépendantes des Asteraceae tubuliflores. Lesterrains où le sol a été remué (talus, remblais, sa-blières) sont très appréciés par les Halictes car ilsnichent dans les sols à découvert. Ces milieux sontaussi riches en plantes à fleurs pionnières comme lesAsteraceae.

Le territoire du Parc héberge 23,6 % des espècesfrançaises d’Halictes (RASMONT & al. 1995) : il y asans doute d’autres espèces à découvrir, et on peutau moins espérer celles qui sont connues de milieuxfranciliens représentés dans le Vexin français, com-me L. deratum, L. glabriusculum, L. interruptum, L. minutissimum et H. langobardicus.

par Serge GADOUMParc naturel régional du Vexin français,

Maison du Parc 95450 Thémé[email protected]

et Alain PAULYInstitut royal des Sciences naturelles,

Département d’EntomologieRue Vautier 29 B-1000 Bruxelles

[email protected]

Halictus subauratus, H. smaragdulus, Lasioglossumpallens, L. puncticolle, L. subhirtum et le rare L. lim-bellum. Trois autres espèces présentent aussi un en-jeu patrimonial : H. sexcinctus de par sa rareté auniveau national, Lasioglossum sexnotatum et L. xan-thopus pour n’être pas communs et signalés com-me étant en danger dans presque toute l’Europeoccidentale.

BARBIER Y., RASMONT P., DUFRENE M. & SIBERTJ. M. (2000). (2000). Data Fauna-Flora. Guide d’utilisation. Université de Mons Hainaut, Mons, 1-106, 1 CD-ROM. .GADOUM S., ISERBYT S., MICHEZ D., TERZO M.& RASMONT P. (2005). Les Abeilles sauvages duParc naturel régional du Vexin français : Bourdons,Anthophores, Ceratines, Xylocopes et Melittidés(Hymenoptera : Apoidea : Apidae : Bombus ;Anthophoridae : Anthophora, Ceratina, Xylocopa ;Melittidae : Dasypoda, Macropis, Melitta). Courrierscientifique du Parc naturel régional du Vexin fran-çais 1 : 28-33

PESENKO Y. A., BANASZAK J., RADCHENKO V. G.& CIERZNIAK T. (2000). Bees of the familiy Halictidae(excluding Sphecodes) of Poland : taxonomy, eco-logy, bionomics. Bydgoszcz : 348 p.RASMONT P., EBMER P. A., BANASZAK J. & VANDER ZANDEN G. (1995). Hymenoptera ApoideaGallica. Liste taxonomique des abeilles de France,de Belgique, de Suisse et du Grand-Duché deLuxembourg. Bulletin de la Société entomologiquede France 100 (hors série) : 1-98

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

Carte 8 : répartition de Lasioglossum politum

Carte 9 : répartition de Lasioglossum villosulum

Lasioglossum calceatum femelle

4

Photos 1 à 4 : Alain Pauly

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Données préliminaires sur les Sphécides du Parc naturelrégional du Vexin français(Hymenoptera : Apoidea : Spheciformes)

par Serge GADOUM, Parc naturel régional du Vexin français et Yvan BARBIER, Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux

Les Hyménoptères

Spheciformes du Parc naturel

régional du Vexin français

font l’objet de recensements

depuis 1998. La faune des

Sphécides du Parc compte

actuellement 25 espèces.

Il s’agit des premières

mentions départementales

pour 7 espèces et de la

première mention régionale

pour Prionyx kirbii.

Malgré les lacunes existant

encore, les connaissances

concernant la répartition de

chaque espèce sont

présentées, éventuellement à

l’aide d’une carte.

Sur le territoire du Parc naturel régional, les Sphécidessont récoltées depuis 1998.

Sur les cartes de répartition, la distribution de chaqueespèce au sein du Parc est matérialisée par le rem-plissage coloré des carrés UTM (système européenunifié Universal Transverse Mercator ; carroyage de1 km x 1 km) correspondant aux stations occupées.Le carroyage a été reporté sur un fond cartogra-phique comportant les limites communales (projec-tion Lambert I nord).

799 carrés UTM concernent en totalité ou partie leterritoire du Parc (66 000 ha environ). Un carré horspérimètre est pris en compte car il concerne unepelouse en cours de restauration par la commune deMézy-sur-Seine (qui se trouve pour partie seulementsur le Parc) avec l’aide du Parc et d’associations.

Bien qu’on sache maintenant que l’ancienne familledes Sphecidae doit être scindée en trois familles pa-raphylétiques distinctes et rangées parmi les Apoidea(MELO 1999), pour des raisons pratiques la taxono-mie utilisée ici reprend celle de BITSCH & LECLERCQ(1993) et de BITSCH & al. (1997, 2003) sauf pourles Pemphredon pour lesquels nous suivrons SMISSEN (2003).

Les informations générales sur chaque espèce sonttirées de BITSCH & LECLERCQ (1993), BITSCH &al. (1997) et BITSCH & al. (2001).

Le matériel a été récolté et pré-déterminé par SergeGadoum. Les déterminations ont été vérifiées, éven-tuellement corrigées, et validées par Yvan Barbier. Toutesles données ont été saisies dans la banque de donnéesfaunique de Gembloux et Mons et dans celle du Parc.

Lestica clypeata femelle

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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SPHECINAE

■ SPHECINI

Prionyx kirbii (Van der Linden, 1827)Les proies de ce Sphecinae, qui nidifie dans le sol, sontdes Orthoptères Acrididae, en particulier Chorthippusvagans. Les captures d’une femelle à Saint-Martin-la-Garenne en 1998 et d’une autre à Guiry-en-Vexin en2004 constituent les premières mentions pour lesYvelines, le Val d’Oise et la région Ile-de-France. Avec ladonnée d’Alsace citée par HAMON & al. (1991), cesdeux observations constituent les mentions les plus sep-tentrionales en France pour cette espèce.

■ AMMOPHILINI

Ammophila sabulosa (Linné, 1758)Les proies de cette Ammophile, qui nidi-fie dans le sol, sont des chenilles deLépidoptères nocturnes. Il s’agit d’une espè-ce généralement commune et largementrépartie en France. Une femelle de cetteespèce a été collectée en 2001 à Saint-Martin-la-Garenne (78).

PEMPHREDININAE

■ PEMPHREDONINI

Pemphredon (Cemonus) lethifer (Shuckard 1837)Un mâle de cette espèce a été collecté en 2003 àGuernes (78). Cette espèce est très largement ré-pandue en France.

Pemphredon (Cemonus) mortifer (Valkeila 1972)Cette espèce semble préférer les biotopes anthro-piques (SMISSEN 2003). Un mâle a été collecté en2001 à Gommécourt (78).

ASTATINAE

■ ASTATINI

Astata boops boops (Schrank, 1781)Cette espèce nidifie dans le sol et les proies sontdes Hémiptères Hétéroptères. Elle est connue denombreux départements et est probablement pré-sente dans toute la France. Elle n’est toujours passignalée du Val d’Oise. Une femelle de cette espècea été collectée en 1999 à Jambville (78).

LARRINAE

■ LARRINI

Tachysphex pompiliformis (Panzer, 1803)La capture d’une femelle à Guernes en 2004 consti-tue la première mention pour les Yvelines de cetteespèce par ailleurs connue de Seine-et-Marne et duVal-de-Marne. C’est un des Tachysphex les plus ré-pandus en France.

CRABRONINAE

■ CRABRONINI

Ectemnius (Clytochrysus) cavifrons (Thomson,1870)Les proies de cet Ectemnius sont des Diptères, es-sentiellement des Syrphidae. Il nidifie dans les troncset grosses branches d’arbres morts. Il est largementrépandu en France : la capture d’une femelle àMoussy en 1999 constitue la première mention pourle Val d’Oise de cette espèce par ailleurs connuedes Yvelines (CHEVIN & SILVESTRE DE SACY 1984),de Seine-et-Marne, de l’Essonne et de l’Oise.

Ectemnius (Clytochrysus) lapidarius (Panzer, 1804)Les proies de cet Ectemnius sont des Diptères, es-sentiellement des Syrphidae. Il nidifie dans les sou-ches, troncs et grosses branches d’arbres morts. Ils’agit de l’un des Crabroniens les plus répandus : saprésence à Chars, Ennery et Saint-Clair-sur-Epte (3carrés UTM) constitue tout de même la secondemention pour le Val d’Oise. Il a par ailleurs été cap-turé à Brueil-en-Vexin (78) en 2004.

Ectemnius (Clytochrysus) ruficornis (Zetterstedt,1838)Les proies de cet Ectemnius sont des Diptères, es-sentiellement des Syrphidae. Il nidifie dans le boismort, ramolli. Ce Crabronien, qui profite des bioto-pes forestiers, est largement répandu mais pas ubi-quiste. La capture d’une femelle en 2002 à Haravilliersconstitue la première mention pour le Val d’Oisepour cette espèce déjà signalée de l’Oise et desYvelines.

Ectemnius (Hypocrabro) continuus punctatus (Lepeletier & Brullé 1835)Ce Crabronien, dont les proies sont divers Diptères,nidifie dans toutes sortes de bois mort. Sa distribu-tion géographique est très large et il est souventabondant dans les zones rurales et en lisière des fo-rêts. CHEVIN & SILVESTRE DE SACY (1984) le consi-dèrent comme commun dans les Yvelines. Unefemelle a été capturée à Boissy-l’Aillerie (95) en 1999et un mâle à Guernes (78) en 2003.

Ammophila sabulosa femelle

Ectemnius ruficornis femelle

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Ectemnius (Hypocrabro) rubicola (Dufour & Perris,1840)Les proies de cet Ectemnius sont des Diptères. Il ni-difie dans les tiges de Rubus ou de Sambucus. Il estlargement répandu en France mais jamais abondant.La capture d’une femelle en 2002 à Haute-Isle cons-titue la seconde mention pour le Val d’Oise. La pré-cédente donnée date de 1897 (Montmorency,MNHNP).

Ectemnius (Metacrabro) cephalotes (Olivier, 1792)Ce Crabronien, dont les proies sont divers Diptèresnon Nématocères, nidifie dans le bois mort. Il estlargement répandu en France et déjà connu desYvelines (CHEVIN & SILVESTRE DE SACY 1984) :la capture d’une femelle à Haravilliers en 2002 cons-titue la première mention pour le Val d’Oise.

Ectemnius (Metacrabro) lituratus (Panzer, 1804)Les proies de cet Ectemnius sont des Diptères et ilnidifie dans le bois mort. Il est très largement ré-pandu en France et prospère dans les sites boca-gers et forestiers. Ce Crabronien a été collecté sur 12carrés UTM dans 11 communes du Val d’Oise et unecommune des Yvelines (carte 1).

Lestica (Solenius) clypeata (Schreber, 1759)Ce Crabronien à distribution euro-méditerranéenne,qui nidifie dans le vieux bois, devient moins com-mun, en France, au nord d’une ligne Belfort-LaRochelle. Deux femelles ont été capturées à Mézy-sur-Seine en 1997 et une en 2003 à Guernes (78).

Lindenius albilabris (Fabricius, 1793)Il s’agit d’une espèce commune et largement ré-pandue en France, notée de tous les départementsfranciliens sauf la Seine-Saint-Denis. Elle a été col-lectée sur deux communes des Yvelines en 2004(Brueil-en-Vexin et Guernes) et deux communes duVal d’Oise en 2003 et 2004 (Guiry-en-Vexin et Vigny).

■ OXYBELINI

Les proies des Oxybelus, qui nidifient tous dans le sol,sont exclusivement des Diptères.

Oxybelus bipunctatus (Olivier, 1812)Ce Crabronien est assez largement répandu enFrance. Il n’a pas encore été trouvé dans le Vald’Oise. Sa capture à Guernes en 2003 constitue latroisième mention pour les Yvelines, après celles deCHEVIN & SILVESTRE DE SACY (1984).

Oxybelus haemorrhoidalis (Olivier, 1812)Ce Crabronien, non signalé du Val d’Oise, est en li-mite nord de répartition dans notre région : il a étécapturé sur deux carrés UTM à Guernes (78).

NYSSONINAE

■ GORYTINI

Gorytes fallax (Handlirsch, 1888)Une femelle a été collectée en 2002 à Frouville, cequi constitue la première mention pour le Val d’Oise.Cette espèce présente en Belgique et aux Pays-Bas,connue par ailleurs dans 8 départements françaisseulement, a été signalée dans les Yvelines par CHE-VIN & SILVESTRE DE SACY (1984) et BEAUMONT(1953).

■ BEMBECINI

Bembix rostrata (Linné, 1758)Les nids de ce Bembix sont souvent groupés, et creu-sés dans le sol, généralement sablonneux. Les proi-es sont des Diptères Brachycères de différentesfamilles. Curieusement, cette espèce qui ne passepas facilement inaperçue, n’est pas signalée desYvelines par CHEVIN & SILVESTRE DE SACY (1984) :une femelle a été capturée en 1998 à Saint-Martin-la-Garenne, et l’espèce est aussi connue d’une locali-té du massif de Rambouillet (donnée inédite). Desdonnées très anciennes la mentionnent de Trappes,Saint-Chéron et Le Vesinet. Bembix rostrata femelle

Carte 1 : répartition de Ectemnius lituratus

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PHILANTHINAE

■ PHILIANTHINI

Philanthus triangulum (Fabricius, 1775)Les proies du Philanthe apivore sont presque ex-clusivement l’Abeille domestique. On ne s’étonneradonc pas que l’espèce soit bien représentée sur le ter-ritoire. Il s’agit des premières données pour le Vald’Oise de cette espèce largement répandue enFrance, ce qui témoigne du manque de prospec-tions hyménoptérologiques dans ce département.Quatre mâles et cinq femelles ont été collectés sur 8carrés UTM à Frouville, Guiry-en-Vexin (95), Guernes,Gommécourt et Saint-Martin-la-Garenne (78).

■ CERCERINI

Les Cerceris se reconnaissent aisément à la formede leur abdomen : le premier segment est plus étroitque les suivants et forme une sorte de pédonculetandis que chaque segment est séparé du suivantpar un étranglement plus ou moins net. Les adul-tes, floricoles, nidifient dans le sol, souvent en agré-gats.

Cerceris arenaria (Linné, 1758)Les proies de ce Cerceris sont des ColéoptèresCurculionidae. Un mâle et une femelle de cette espè-ce largement répandue en Europe ont été respecti-vement collectés en 2001 et 2002 à Villers-en-Arthieset Ennery (95).

Cerceris flavilabris (Fabricius, 1793)Les proies de cette espèce sont des ColéoptèresCurculionidae. De répartition méridionale et cen-trale en Europe, ce Cerceris semble être en limited’aire de répartition en Ile-de-France et Haute-Normandie : il n’est pas signalé des Yvelines parCHEVIN & SILVESTRE DE SACY (1984) : sa pré-sence sur la carte dans BITSCH & al. (1997) cor-respond à une capture ancienne à Poissy (coll. P.Roth, MNHNP). Les captures de mâles réalisées àSaint-Martin-la-Garenne et Guernes en 2004 consti-tuent donc les secondes mentions pour les Yvelines.Elle n’est par ailleurs toujours pas signalée du Vald’Oise.

Cerceris quadricincta (Panzer, 1799)Les proies de ce Cerceris sont des ColéoptèresCurculionidae et Bruchidae. Présente dans presquetoute la France, cette espèce est moins abondantedans la moitié nord. Un mâle et une femelle ont étécapturés en 2004 à Guernes-78 (2 carrés UTM). Lescaptures d’une femelle à Wy-Dit-Joli-Village en 2001et à Longuesse en 2003 constituent les premièresmentions pour le Val d’Oise.

Cerceris quinquefasciata (Rossi, 1792)Les proies de cette espèce sont des ColéoptèresCurculionidae. Ce Cerceris, très largement répanduen France, a été collecté à Guernes (78) en 2001(une femelle) et sur deux carrés UTM à Saint-Cyr-en-Arthies en 2002 (un mâle et une femelle).

Cerceris arenaria mâle

Cerceris quinquefasciata mâle

Carte 2 : répartition de Cerceris rybyensis

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Cerceris rybyensis (Linné, 1771)Les proies de ce Cerceris sont des HyménoptèresApoides. Très largement répandu et commun enFrance, signalé par CHEVIN & SILVESTRE DE SACY(1984) comme l’une des Sphecidae les plus com-muns des Yvelines, il est logique de l’y avoir col-lecté dans deux communes sur trois carrés UTM.Elle est tout aussi répandue dans le Val d’Oise avecune présence attestée dans 8 communes du Vexinfrançais (carte 2) ainsi qu’à Montmorency et Enghien-les-Bains.

■ Discussion

Les données récoltées sur le territoire du Parc de-puis 1998 permettent de dresser une première lis-te des espèces présentes, avec une premièremention régionale pour Prionyx kirbii, et pour 7d’entre elles des premières mentions départemen-tales, en particulier pour le Val d’Oise, départementqui n’a jamais fait l’objet de prospections spéci-fiques auparavant. Les Yvelines sont le seul territoired’Ile-de-France à avoir fait l’objet d’une synthèse :CHEVIN & SILVESTRE DE SACY (1984) y dénom-braient 69 espèces. La faune des Sphécides duParc compte actuellement 25 espèces seule-ment.

Le nombre total de données est encore bien tropfaible pour appréhender le statut des espèces : on enest encore au stade de recenser les espèces présen-tes sur le territoire, ce qui nécessite pour certaines destechniques particulières (pièges jaunes par ex.).Il y a donc encore beaucoup d’efforts à fournir pouravoir une vision correcte du statut des espèces...

efforts qui seront souvent récompensés puisqu’il reste énormément à découvrir !

par Serge GADOUMParc naturel régional du Vexin français,

Maison du Parc 95450 Thémé[email protected]

et Yvan BARBIERFaculté Universitaire des Sciences agronomiques

de Gembloux et Université de Mons-Hainaut18, rue Elisabeth,

B-5030 [email protected]

Cerceris rybyensis femelle

Photos :Yvan Barbier

BEAUMONT J. de (1953). Les Gorytes s. s.(=Hoplisus) de la région paléarctique (HymenopteraSphecidae). Mitt. Schweiz. Entomol. Ges. 26 : 161-200BITSCH J., BARBIER Y., GAYUBO S. F., SCHMIDTK. & OHL M. (1997). Hyménoptères Sphecidaed’Europe occidentale. Volume 2. Faune de France82, Fédération française des Sociétés de Sciencesnaturelles : 427 p.BITSCH J., DOLFUSS H., BOUCEK Z., SCHMIDTK., SCHMID-EGGER C., GAYUBO S. F., ANTRO-POV A. V. & BARBIER Y. (2001). HyménoptèresSphecidae d’Europe occidentale. Volume 3. Faunede France 86, Fédération française des Sociétés deSciences naturelles : 459 p.BITSCH J. & LECLERCQ J. (1993). HyménoptèresSphecidae d’Europe occidentale. Volume 1.Généralités – Crabroninae. Faune de France 79,Fédération française des Sociétés de Sciences na-turelles : 325 p.

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R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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Sur les cartes de répartition, la distribution de chaqueespèce au sein du Parc est matérialisée par le rem-plissage coloré des carrés UTM (système européenunifié Universal Transverse Mercator ; carroyage de1 km x 1 km) correspondant aux stations occupées.Le carroyage a été reporté sur un fond cartogra-phique comportant les limites communales (projec-tion Lambert I nord).

799 carrés kilométriques UTM concernent en totali-té ou en partie le territoire du Parc (66 000 ha envi-ron). Un carré hors périmètre est pris en compte caril concerne une pelouse en cours de restaurationpar la commune de Mézy-sur-Seine (qui se trouvepour partie seulement sur le Parc) avec l’aide duParc et d’associations. Après le nombre de carrésUTM pour chaque espèce est indiqué, entre paren-thèses, le pourcentage (par rapport aux 800 carrés)correspondant.

L’ordre systématique est celui adopté par DEFAUT(1999).

■ CONOCEPHALINAE

Ruspolia nitidula nitidula Le Conocéphale gracieux, sauterelle méridionale hy-grophile et thermophile, est en limite nord-occidentalede répartition en Ile-de-France (LUQUET 2002). Elle est

en expansion vers le nord dans plusieurs régionsd’Europe : Aisne (F. BOCA & J. PICHENOT, comm.pers.), Lorraine (JACQUEMIN & SARDET 2002a & b),Bavière (TREIBER & ALBRECHT 1996), Bade-Württemberg (KNÖTSCH 2004), Suisse (MONNERAT2003), Autriche (HEITZ 1995). Présente en Haute Valléede Chevreuse (A. MARI, comm pers.) et très abon-dante dans le nord de la Seine-et-Marne (obs. pers.), ilfallait s’attendre à son arrivée dans le Vexin français.C’est Anthony GOURVENNEC qui le premier a contac-té l’espèce en 2004. L’installation du Conocéphale gra-cieux, bien que récente, est certainement antérieure :s’il est facile de détecter les mâles de nuit grâce à la stri-dulation, le jour, en revanche, l’espèce est très discrè-te et, à faible densité, difficilement recensable. Cetteespèce déterminante de ZNIEFF en Ile-de-France etqui bénéficie d’une protection régionale (arrêté du 22juillet 1993) a été notée en 2004 et 2005 sur 6 carrésUTM (carte 1) répartis dans 6 communes du Val d’Oise :Avernes, Frémainville, Santeuil, Séraincourt,Théméricourt et Vigny. Elle reste à trouver sur les au-tres communes du territoire.

■ TETTIGONIINAE

Tettigonia viridissima La Grande Sauterelle verte a été contactée sur 20carrés UTM et 7 communes supplémentaires, soit 95carrés (12 % ; carte 2) dans 41 communes au total :

Les Orthoptères du Parc naturelrégional du Vexin français(Orthopteroidea : Ensifera : Tettigoniidae)

II : une espèce nouvelle pour le territoire, et compléments

par Serge GADOUM, Chargé d’études faune/flore du Parc naturel régional du Vexin français

Un premier “état des lieux”

de la faune des Orthoptères

du Parc a récemment été

dressé (GADOUM 2005).

Depuis, il convient d’ajouter

une nouvelle espèce pour

le territoire et de compléter

l’information relative

à deux autres ensifères.

Carte 1 : répartition de Ruspolia nitidula

Ruspolianitidulafemelle

Laur

ent P

ette

r

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si la nouvelle carte de répartition traduit mieux sa lar-ge répartition, il reste encore de nombreuses com-munes à renseigner.

■ DECTICINAE

Metrioptera roeselii La Decticelle bariolée a été contactée sur 79 carrésUTM supplémentaires, soit au total 200 carrés (25 % ;carte 3) dans 69 communes. L’espèce confirme ain-si sa large répartition sur notre territoire : sa fré-quence importante cache cependant la grandedisparité de ses densités sur l’ensemble de ses sta-tions. Metrioptera roeselii est en expansion dans lesud de l’Angleterre (BURTON 1991) et dans le nordde l’Allemagne (HOCHKIRSCH 2001), il serait doncintéressant de suivre cette espèce sur le long termepour voir si son expansion est corrélée avec unehausse de ses densités de populations vexinoises.

■ Conclusion

Avec Ruspolia nitidula en espèce supplémentaire, leterritoire du Parc compte donc actuellement 1 espè-ce de Mante et 40 espèces d’Orthoptères s. s. (63 %des espèces régionales). Il faudra cartographier plusglobalement, à l’échelle du territoire, la distributionde R. nitidula, si l’on souhaite définir son statut d’a-bondance.

Carte 2 : répartition de Tettigonia viridissima

Carte 3 : répartition de Metrioptera roeselii

Ruspolia nitidula femelle

Oliv

ier

Bar

det

BURTON J. F. (1991). British grasshoppers andbush-crickets may be responding to the “green-house” warming. Country-Side 27 (8) : 29-31DEFAUT B. (1999). Synopsis des Orthoptères deFrance (deuxième édition, révisée et augmentée).Matériaux entomocénotiques, N° hors-série 87 p.GADOUM S. (2005). Les Orthoptères du Parc natu-rel régional du Vexin français : Sauterelles, Grillons,Courtilières, Criquets et Mantes (Orthopteroidea :Ensifera, Caelifera ; Mantodea). Courrier Scientifiquedu Parc naturel régional du Vexin français 1 : 21- 27HEITZ S. (1995). Wiederfund der GroßenSchiefkopfschrecke Ruspolia nitidula (SCOPOLI,1786) am Bodensee in Vorarlberg (Österreich).Articulata 10 (1) : 91-92HOCHKIRCH A. (2001). Rezente Areal-undBestandsveränderungen bei HeuschreckenNordwestdeutschlands (Orthoptera, Saltatoria). Verh.West. Entom. Tag 2000, Löbbecke-Mus., Düsseldorf :167-178JACQUEMIN G. & SARDET E. (2002a). Trois espè-ces d’Orthoptères nouvelles pour la Lorraine, et uneautre re-découverte (Orthoptera, Ensifera,Tettigoniidae et Coelifera, Acrididae). Bulletin de laSociété lorraine d’Entomologie 9 : 26JACQUEMIN G. & SARDET E. (2002b). LesOrthoptères de Lorraine. Une approche écologique(Insecta, Orthoptera). Bulletin de l’Académie Lorrainedes Sciences 41 : 1-2KNÖTSCH G. (2004). Die Grosse Schiefkopfschrecke

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R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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L’altération de la pierre du Vexin français

par Beatriz Menéndez, Thibaud Andreïs, Amazighe Benkaci, Thomas Bernstein, Etienne Brunschwig,Mickaël Musial, Nicolas Olivier et Melody Stein (Université de Cergy-Pontoise)

La “pierre du Vexin français”

correspond au calcaire d’âge

lutétien aussi appelé la “pierre

de Paris”. Sa variabilité de

faciès est très importante, elle

se manifeste par une

variabilité de ses propriétés

physiques. Plus de détails sur

cette pierre de construction

peuvent être obtenus en

consultant l’ouvrage

“Le lutétien la pierre de Paris”

édité par le Muséum d’Histoire

Naturelle. Ce type de pierre

est utilisé dans pratiquement

tous les monuments du Vexin

français, combiné parfois avec

de la craie ou des grès. Nous

avons réalisé deux études sur

ce calcaire, d’une part pour

mettre en évidence la

variabilité de ses propriétés

physiques, et d’autre part pour

étudier son altérabilité

potentielle.

Fig. 1 - Provenance deséchantillons utilisés dans

l’étude de la variabilité despropriétés physiques du

calcaire du lutétien dans leVexin français.

Les mécanismes qui conduisent à l’altération de cet-te pierre sont variés et cette diversité se traduit pardes formes d’altération très différentes. Dans cet ar-ticle nous présentons les formes d’altération les pluscaractéristiques trouvées fréquemment dans les mo-numents et édifices du Vexin français.

■ Variabilité des propriétés physiques ducalcaire du lutétien dans le Vexin français

Une première étude réalisée en 2002 avec la parti-cipation de trois étudiants de DEUG de l’universitéde Cergy-Pontoise a consisté à déterminer différen-tes propriétés physiques d’échantillons provenantde plusieurs carrières abandonnées ou d’affleure-ments importants. L’idée de cette étude nous a étéproposée par Monsieur Danton, architecte du Parcnaturel régional du Vexin français, comme une pre-mière approche pour trouver une carrière exploita-ble de façon artisanale pour réaliser les restaurationsdes monuments dans notre région. Dans la figure1, nous présentons une carte schématique du Vexinfrançais avec les affleurements du calcaire du luté-tien et les emplacements où nous avons échan-

tillonné. A ce groupe d’échantillons, il faut ajouter undernier échantillon provenant de l’église de Saint-Gervais. Pour chacun des prélèvements, nous avonsextrait un nombre variable de cylindres de 4 cm dediamètre et de longueur variable.

L’eau est l’agent physico-chimique qui joue le rôle leplus important dans l’altération des roches de cons-truction. Dans la plupart des études en pétrophy-sique, et surtout dans l’étude de la conservation despierres de construction, les propriétés qui condi-tionnent le plus le comportement d’une roche sontcelles liées au transfert d’eau en son sein. Dans cet-te étude, nous avons mesuré plusieurs propriétés :porosité ouverte ou accessible à l’eau, masse volu-mique de la roche, masse volumique des grains, vi-tesse de propagation des ondes de compression etde cisaillement, cinématique de la succion capillai-re et de la désorption. Quelques résultats sont pré-sentés dans la figure 2. Nous avons entouré en rougeles résultats des échantillons provenant de la carriè-re de Saint-Gervais et de l’église de Saint-Gervais.La similitude entre les valeurs obtenues, même sielle était prévisible, est tout à fait remarquable.

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Dans une autre étude réalisée avec la participationd’une étudiante de licence Sciences de la Terre et del’Univers, nous avons simulé en laboratoire l’altéra-tion qu’une pierre peut subir quand elle se trouve ex-posée aux intempéries. Nous avons réalisé des testsd’altération artificielle accélérée sur des échantillonsprovenant de carrières abandonnées : Saint-Gervais,Pontoise, etc. et de carrières en exploitation dansl’Oise. Avant de soumettre les échantillons aux testsde vieillissement artificiel, nous avons mesuré plu-sieurs propriétés physiques et hydriques de la ro-che saine : porosité, adsorption et désorption d’eau,etc. Dans la figure 3 nous montrons les courbes desuccion capillaire pour les trois variétés provenant dela carrière de Saint-Maximin, dans l’Oise. Nous avonsréalisé deux types d’essai d’altération artificielle ac-célérée : des cycles gel-dégel et des cycles de cris-tallisation de sels. Ces essais consistent à générerdes contraintes à l’intérieur des pores soit par la cris-tallisation de sels soit par la solidification de l’eau quia pour conséquence une augmentation de volume.Dans la figure 4 nous montrons un schéma de laprocédure suivie. A différents stades de l’expérien-ce nous avons pesé les échantillons pour quantifierl’altération. Nous avons aussi fait un suivi de la va-riation de la vitesse des ondes de compression avecles cycles. Dans la figure 5 on peut observer les ré-sultats visuels de la dégradation produite. Un faitmarquant est que les échantillons provenant de lacarrière de Saint-Gervais ainsi que la variété “rochefine”, qui ont en commun d’avoir des pores de tailletrès petite, s’altèrent de manière beaucoup plus im-portante que les variétés qui présentent des pores detaille plus importante.

■ L’altération de la pierre du Vexin français

Les formes d’altération présentes dans les monu-ments du Vexin français sont très variées et sont liéesà la circulation d’eau à l’intérieur de la pierre. Cettecirculation d’eau, surtout par succion capillaire, se tra-duit par la présence dans la partie inférieure des bâ-timents d’une zone où l’altération est beaucoup plusimportante que dans la partie supérieure. C’est quel’on appelle la “frange capillaire”. Dans la figure 6(Eglise de Magny-en-Vexin) nous pouvons observerclairement cette frange. Nous avons inspecté plu-sieurs églises du Vexin français où nous avons obs-ervé des formes d’altération très variables. Nousavons mené une étude plus précise sur l’état d’alté-ration de l’église de Magny-en-Vexin et nous avonscartographié les différentes formes d’altération pré-sentes. Nous pouvons dire que les formes d’altéra-tion observées dans cette église sont représentativesde celles que nous avons rencontrées ailleurs : 1. Changement de couleur : peuvent avoir pourorigine des dépôts superficiels, l’oxydation de mi-néraux, etc. 2. Désagrégation : consiste en une perte de cohé-rence de la roche associée à une désagrégation desminéraux d’une façon uniforme. 3. Alvéolisation : correspond au cas précédent

Fig. 2 - Propriétés physiques mesurées sur des échantillons des carrières et de l’église de Saint Gervais.

Fig. 3 - Cinématique de la succion capillaire dans trois variétés du calcaire du lutétien.

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lorsque la roche n’est pas uniforme mais présenteune structuration interne, la désagrégation se pro-duisant alors selon des plans ou des structures, don-nant lieu à une forme d’altération particulière, trèscaractéristique des environnements où il y a pré-sence importante de sels.4. Patines : correspondent à des couches superfi-cielles qui produisent un changement de couleur dela pierre mais généralement ne produisent pas dechangements physico-chimiques dans la roche.5. Dépôts superficiels : consistent en une accu-mulation de poussières de nature très variée, ou très

fréquemment d’excréments d’oiseaux, souvent lo-calisés dans des endroits protégés.6. Efflorescences : se produisent quand l’eau richeen sels circulant à l’intérieur de la roche s’évaporelaissant à la surface des cristaux des sels. Ce phé-nomène est plus courant à l’intérieur qu’à l’extérieur.7. Détachements en plaques : la distribution inter-ne de l’eau à l’intérieur de la roche conduit à la pré-sence d’une zone se situant aux alentours de 0,5 cmà 1 cm de la surface où la désagrégation est plusimportante et qui se traduit par des plaques de ro-che peu altérée de 0,5 à 1 cm d’épaisseur qui se“décollent” de la paroi.8. Croûtes : correspondent à un passage progressifentre la roche saine et une couche superficielle com-posée de particules issues de la pollution atmosphé-rique et de sels mélangés avec les minéraux de laroche.9. Colonisations biologiques : correspondent audéveloppement de lichens, de mousses et aussi deplantes supérieures. 10. Ravinements : causés par l’eau qui ruisselle à lasurface de la pierre.

Un exemple de la cartographie réalisée sur l’église deMagny-en-Vexin peut être observé dans la figure 7.

Cette année nous réalisons une étude sur le chan-gement de couleur subi par trois variétés de calcai-re du lutétien (provenant de la carrière de l’Oise)exposées à des environnements différents (urbain, in-dustriel, à la campagne). Nous mesurons la couleurde nos échantillons à des intervalles de temps ré-guliers avec un spectrocolorimètre qui nous donnela couleur selon les deux échelles les plus utilisés :Munsel et L*a*b*.

Un autre problème que se présente à nous est celuides problèmes structuraux. Deux étudiants de li-cence de la promotion 2003-2004 travaillent actuel-lement sur l’église de Villiers-le-Bel qui présente degraves problèmes mécaniques. Nous réalisons aus-si une étude prospective sur l’utilité des mesures desusceptibilité magnétique pour caractériser l’état dela surface les roches des monuments.

■ Conclusion

Nous avons voulu montrer ici un bref aperçu desproblèmes liés à la conservation des pierres du pa-trimoine vexinois avec la présentation des différentsprojets que nous avons réalisés depuis 3 ans. Nousallons continuer dans cette voie sur les aspects des-criptifs mais aussi en étendant notre étude auxaspects de modélisation prédictive de l’altération.Concrètement nous avons déjà commencé cette an-née avec une première approche de modélisationdes changements de couleur et nous continueronsavec un projet beaucoup plus ambitieux dans le ca-dre d’une thèse doctorale sur la modélisation desprocessus physico-chimiques qui conduisent à l’al-tération des pierres des monuments historiques.

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

Fig. 4 - Procédure pour la réalisation des cycles d’altération artificielle des roches.

Fig. 5 - Résultats des tests d’altération artificielle accéléréesur différentes variétés du calcaire du lutétien.

Fig. 6 - Niveau de la frange capillaire àl’église de Magny-en-Vexin que déterminela zone plus altérée (liée à la circulation

de l’eau par succion capillaire).

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RemerciementsNous voulons remercier :Monsieur De Magnitot, maire de Saint-Gervais, pourtoutes les facilités qu’il nous a données et qui ont per-mis la réalisation de l’étude sur l’église de Saint-Gervais.Monsieur Danton, architecte du Parc naturel ré-gional du Vexin français pour ses suggestionsconcernant les églises à étudier et sur l’étude de lavariabilité des propriétés physiques de la pierre duVexin français.Le Conseil général du Val d’Oise qui a financé unepartie de l’équipement disponible pour réaliserles études en laboratoire.Madame Cornée du Muséum d’Histoire Naturellede Paris pour son aide dans la recherche biblio-graphique et pour sa gentillesse.Le Père Léon, curé de Villiers-le-Bel, la munici-palité de Villiers-le-Bel, en particulier MonsieurBille et Monsieur Faelchlin, le cabinet d’architec-ture Lablaude et en part icul ier MadameBensoussan pour l’accueil agréable qu’ils nous ontdonné et pour leur aide inestimable dans la re-cherche de documents concernant l’église deVilliers-le-Bel.Monsieur Carlier, propriétaire du “Domaine deNucourt” et Monsieur Meneteau propriétaire de laChampignonnière de Saint-Gervais pour nous avoiraccordés l’accès à leurs anciennes carrières.Monsieur Tabuteau, du département de Chimiede l’Université de Cergy-Pontoise, pour la réalisa-tion des analyses de rayons X.Monsieur Siffre, de l’Université de Cergy-Pontoise,

pour son aide inestimable dans la mise en œuvredes expériences de laboratoire.

Par Beatriz Menéndez, Maître de Conférences à l’Université de Cergy-Pontoise.

Laboratoire de Pétrophysique et Tectonique desbassins sédimentaires.UMR 7072.

[email protected]

Fig. 7 - Exemple de cartographiedes formes d’altération et desétudes réalisées sur leséchantillons collectés sur l’églisede Magny-en-Vexin.

ANONYME. Répertoire des carrières de pierre detaille exploitées en 1889. Paris : Ministère des TravauxPublics (1890).BLANC, A. & GELY, J.P. Pierres et Carrières :Géologie archéologie histoire. (Textes réunis en hom-mage à Claude Lorenz). Editions Ass. Géol. Bass.Paris. Le Lutétien supérieur des anciennes carriè-res de Paris et de sa banlieue : essai de corrélationslitho stratigraphiques et application à l’Archéologie,p175-186.ESBERT , R.M. ; ORDAZ, J . ; ALONSO, F.J. et MON-TOTO, M. Manual de diagnosis y tratamiento de ma-teriales pétreos y ceramicos. Col-legi d’Aparelladorsi Arquitectes Tècnis de Barcelona Eds. (1997)De LABORDE, L. Rapport de l’Académie royaled’Architecture sur “la provenance et la qualité despierres employées dans les anciens édifices de Pariset de ses environs” demandé en 1678 par Colbert,surintendant des Bâtiments du roi. Paris : Comptes-rendus de l’Académie d’Architecture, (1852).GELY, J.P. Le Lutétien du Bassin Parisien : de l’a-nalyse séquentielle haute-résolution à la reconsti-tution paléogéographique. Bull. Inf. Bass. Paris.(1996) Vol. 34, N°2, p.3 à 27.

LABORATOIRE DE GEOLOGIE DU MNHN. Le Lutétien :la pierre de Paris. MNHN, (2000).MAMILLAN, M. Nouvelles connaissances pour l’utilisation et la protection des pierres de construc-tion. Annales de l’Institut technique du bâtiment et destravaux publics, fr. (supplément au n°335, janvier1976).MNHN. Les collections de Lutétien. [On-line].[miseà jour juin 2002]. Disponible sur internet : URL :http://www.mnhn.fr/mnhn/geo/collectionlutetien/index.html POMEROL, C. Découverte géologique de Paris etde l’Ile-de-France. BRGM (1987).POMEROL, C. Terroirs et Monuments de France.Editions du BRGM (1992).POMEROL, Ch. & FEUGUEUR, L. Bassin de Paris(Guides géologiques régionaux). 3ème édition chezMasson (1986). SCHREFLER, B. & DELAGE, P. Géomécanique en-vironnementale, risques naturels et patrimoine.Hermes Sciences (2001). Chapitre 8, Altération despierres mises en œuvre, p 191-231.

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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Étude hydrogéologique du sitearchéologique de Genainville

par Frédéric Garnier et Dominique Lemaire (IGAL)

Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Le site archéologique de

Genainville (département du

Val d’Oise) a été redécouvert

au début du XXème siècle.

Pendant les travaux

d’investigation,

les archéologues se sont

rendus compte que le site

était épisodiquement inondé.

Les fortes pluies de 1999 et

de l’hiver 2000-2001 semblent

même avoir transformé de

petites sources en de

véritables mares.

La sauvegarde du site passant

par la maîtrise du paramètre

eau, une étude

hydrogéologique du site de

Genainville a été réalisée par

l’Institut Géologique

Albert-de-Lapparent

(F. Garnier, 2004) en

collaboration avec le Parc

naturel régional du Vexin

français. Cette étude a eu

pour but de caractériser

la dynamique hydraulique

du vallon afin de connaître

la ou les origines

des inondations du site.

Le site archéologique de Genainville (figure 1) est si-tué à l’est du bourg du village, dans le vallon desVaux de la Celle, qui entaille le plateau d’une ving-taine de mètres à cet endroit.

À l’époque gallo-romaine, Genainville profitait dela proximité d’un grand axe qui reliait Paris à Rouen,connu sous le nom de Chaussée de César.

En 1935, Pierre Orième, alors responsable des fouillessur le site de Genainville décrit le site comme “…lelieu de rendez-vous des Hommes avec les Hommes,avec les arts, avec les dieux”.En effet, la présence d’infrastructures importantes,

de bâtiments de culte et de loisir, fait de ce site unlieu de vie, où devaient se dérouler, ponctuellement,de grandes manifestations.Cependant des indices concernant l’architecture dequelques bâtiments laissent à penser que le site de-vait subir d’importantes inondations. Ainsi le re-haussement successif des bassins sacrés, alimentéspar l’eau de la nappe phréatique du vallon, suppo-se une remontée de celle-ci. De plus, de forts épi-sodes orageux, engendrant des coulées boueuses,ont participé au comblement naturel du vallon.Tout ceci a dû rendre l’exploitation du domaine deplus en plus difficile et a, sans doute, provoqué sonabandon. Il fut alors soumis au pillage.

Fig. 1 - Reconstitution du sitede Genainville(Source : http://www.ac-versailles.fr)

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Fig. 2 - Plan des vestiges du sitearchéologique de Genainville (P-A.DUCLOS et M.ROUSSILLE, 2005).

UN PEU D’HISTOIRE …

Les campagnes successives de fouilles sur le site deGenainville, depuis 1960, ont permis d’établir unebase de données des différentes inondations qu’il asubi. Dans les rapports de fouilles, de nombreusesindications sur ces inondations sont mentionnées,ainsi que les travaux qui ont pu être effectués ensuite(P.H. MITARD, 1967, 1970, 1982, 1983, 1986 et 1987).Les projets de travaux pour maîtriser les écoulementset leur réalisation y sont également joints.

■ Les inondations

Suite à un violent orage survenu dans la nuit du 9 au10 juin 1970, un véritable lac s’est formé dans la zo-ne du Temple l’eau atteignant le niveau maximum de2,20 m au-dessus du sol antique (soit une augmen-tation de 3 m par rapport au niveau stabilisé dans leNymphée) (figure 2).Ensuite, aux mois de mai et juin 1982, de fortes pluiesont amené à plusieurs reprises des flots d’eau sur lesite, en provenance essentiellement du plateau sud.Ceci a provoqué en juin une inondation de la zonedu Temple et une pénétration de l’eau dans les dé-pôts de sculptures : l’eau en se retirant, a laissé dansceux-ci une couche de boue d’environ 1 cm.Dans la nuit du 13 au 14 juillet de la même année,de nouvelles pluies, particulièrement violentes, ontprovoqué une nouvelle inondation de la zone duTemple, moins importante que celle de 1970, maisspectaculaire : la cote a atteint 1,40 m au-dessus dusol antique dans les galeries et l’eau, en se retirant,a laissé une couche de boue de plusieurs centimè-tres à l’intérieur du Temple, sur la Voie Dallée etdans la région du Bâtiment Secondaire VIII ; les bas-sins sont à nouveau partiellement comblés : jusqu’à0,50 m sous le niveau stabilisé de l’eau dans leNymphée, 0,95 m dans le Bassin n° 3, plus profond.

Un violent orage s’est abattu sur le site à la fin de l’après-midi du 23 juin 1983. La région du Temple,

point le plus bas, a été recouverte par les eaux jus-qu’à 2,30 m au-dessus du sol antique. Cependant, lapartie haute du site où se trouvent les bâtiments dedépôt des archéologues, a vu pour la première foiset pendant un temps bref, l’eau atteindre un niveauélevé, puisque celui-ci est arrivé, dans ces dépôts, àla hauteur de 25 cm.

En 1986, le niveau de la nappe phréatique a forte-ment gêné les travaux de fouilles dans la région dela Voie Dallée (nécropole protohistorique). D’autrepart, l’existence de cette nappe, très superficielle auniveau du Temple, maintient dans l’humidité la ba-se des murs de celui-ci, ce qui, sous l’effet du gel del’hiver, a provoqué de nouveaux dégâts en diverspoints. Les plus importants concernent le mur nordet l’extrémité est du mur central.

Fig. 3 - Ouvrages réalisés, positionnés sur le plan cadastral (F.GARNIER, 2004)

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Enfin, durant l’hiver 2000-2001 et le printemps sui-vant, tous deux très pluvieux, de nombreuses inon-dations ont été recensées dans les communes duVal d’Oise, ainsi que dans d’autres départements : laSomme, par exemple. Le site a, évidemment, été af-fecté par ces événements avec l’apparition de mares(remontée de la nappe) et de sources.

■ Les travauxd’aménagement

En janvier 1967, lors de la8ème campagne de fouilles,une tranchée atteignant3,50 m de profondeur (ausud du Nymphée) a étécreusée à la pelle méca-nique. Une canalisation (fi-gure 3) y a été déposéeafin de récupérer l’eau desabords du Nymphée et deles emmener à la source duru du Petit Moulin, à 314 men aval.

La campagne de fouille de1987 fut marquée par laconstruction d’un systèmede drainage des eaux plu-viales, qui traverse le sited’est en ouest. Ce systèmecomprend un drain canali-sé dans la partie amont (fi-

gure 3), avant la zone du Temple puis emprunte lecollecteur antique dans la partie où il existait desvestiges importants de celui-ci, même si une certai-ne longueur restait encore à dégager. Enfin, il se ter-mine par un fossé d’une profondeur moyenne de1,80 m et d’une largeur de 1,2 à 2 m (nettement plusprofond immédiatement à l’est du collecteur antique).

■ Les Gallo-romains et la source

Il existe une étroite relation entre la constructiondes bâtiments sur le site gallo-romain et la présen-ce d’eau. Le fait que cette source ait été considéréecomme curatrice de la cécité a permis de dévelop-per la vie dans le vallon.

Lors de la colonisation gauloise, des fondations for-mées de blocs de grès enserrent la source présentesur le site. La période gallo-romaine voit la cons-truction du Nymphée et du Bassin n° 2. Un petitmur avec des tuiles romaines forme un exutoire, quiest relié à la “mare initiale” (P.H. MITARD, 1993).Ensuite, il y a eu un raccourcissement du Nymphéeet du Bassin n° 2, qui sont alimentés par un systèmede captage d’eau dans le Bassin n° 2. Un tuyau enbois relie les deux bassins. Puis il y eut un nouvelagrandissement du Nymphée ainsi que la construc-tion du Bassin n° 3, alimenté par une canalisation enbois le reliant au Bassin n° 2. Enfin, les dalles dufond de ce dernier sont enlevées, il fut, alors, com-blé et condamné. Une alimentation par le nord estcréée dans le Nymphée. En ce qui concerne le Bassinn° 3, un captage par un tuyau en bois est effectué,côté ouest (D. VERMEERSCH, 1996).

Il faut ajouter que parmi les constructions gallo-ro-maines qui ont survécu aux destructions, il reste le

Fig. 4 - Carte géologique schématiquedu bassin parisien (adapté de la carte

géologique de la France aumillionième du BRGM).

Fig. 5 - Colonne lithostratigraphique duVal d’Oise (P-A.DUCLOS et M.

ROUSSILLE, 2005).

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Drain Antique. C’est un indice flagrant que, déjà àcette époque, le site subissait des problèmes liés àl’eau et, plus particulièrement lors des orages, phé-nomènes ponctuels entraînant le transit, presque in-stantané, de quantités importantes d’eau sur le site.Le Drain Antique servait déjà à l’évacuation de l’eaudu vallon.

CONTEXTE GÉOLOGIQUE

Genainville, ainsi que le vallon des Vaux de la Celle,est situé dans le bassin parisien (figure 4). Ce dernierrepose sur un socle hercynien. Il est composé d’u-ne accumulation de couches de sédiments dont lesâges les plus anciens remontent au Permien (- 250 Ma).L’épaisseur maximale de ces couches atteint 3 000 m au cœur du bassin ; au niveau deGenainville, elle est de 1 450 m. Cette entité géolo-gique a accumulé des dépôts sédimentaires de façonpresque continue sur 250 Ma.

■ Stratigraphie

Dans le Vexin français, le plus vieux terrain que l’onpuisse rencontrer à l’affleurement, est la Craie cam-panienne (75 Ma) dont le dépôt s’est fait dans unemer qui recouvrait l’ensemble du Bassin de Paris. Àla fin du Crétacé, au Maastrichtien, cette mer se re-tire peu à peu, laissant la Craie soumise à l’érosion(figure 5). Une épaisseur supposée de l’ordre d’unecinquantaine de mètres de craie fut alors décapée.

La première transgression marine des temps tertiai-res se fait au Dano-Montien (il y a 65 Ma). Très peude dépôts marquent cet événement, les plus impor-tants se situent dans les carrières de Vigny. Une nou-velle régression suit, elle dure près de 10 Ma, laissantle Vexin émergé, tout au long du Thanétien.

C’est à l’Yprésien, vers 53 Ma, que la mer refait sonapparition, sous la forme de lacs et de marais danslesquels vont d’abord se déposer des argiles plas-tiques. Ce sont les dépôts caractéristiques duSparnacien (Yprésien inférieur). Puis, à l’Yprésiensupérieur, la mer envahit l’espace lacustre, ce quiva permettre la sédimentation de sables, dits de Cuise(Cuisien).De nouveau, une légère phase d’émersion se produit,à la fin de l’Yprésien.

La transgression qui lui succède, au Lutétien, est as-sez rapide. Cette mer avance dans un golfe peu pro-fond, favorisant la présence d’eaux chaudes et ledéveloppement d’organisme à coquille calcaire. Dece fait, les dépôts sont de type carbonaté, très richeen organismes, en particulier en milioles (foramini-fères). Le Lutétien atteint une épaisseur d’une ving-taine de mètres. Ces calcaires furent très utilisés, detout temps, comme pierre de construction. La fin duLutétien est marquée par une régression progressi-ve de la mer laissant un dépôt hétérogène caracté-risé par l’alternance entre argile et boue carbonatée.

Fig. 6 - Colonne hydrogéologique de Genainville (F.GARNIER, 2004)

Fig. 7 - Évolution de la pluviométrie annuelle de Genainville, entre 1972 et 2002

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Vers 40 Ma, la mer en provenance de l’Atlantiqueréapparaît par la Manche. À l’Auversien, la sédi-mentation se fait sous forme de sables coquilliers àstratifications entrecroisées, marque d’un milieu agi-té. Au sommet de ces sables, des grès, soulignentune légère émersion. Des traces de racines ont étépréservées par la grésification. Ces grès furent utili-sés, sous forme de dalles pour la construction : laVoie Dallée du site en est constituée. Après cet épi-sode, un nouvel épisode sableux fait son apparition,constituant le Marinésien. La régression qui suit, faitqu’il n’y a pas traces de gypse ludien, dans le Vexinfrançais.

L’Oligocène est marqué par une nouvelle transgres-sion, la plus importante qu’a connu le bassin parisien.Tout d’abord, les Calcaires Coquilliers du Sannoisiense déposent, suivis des Marnes à Huîtres, et de sa-bles et grès. Les sables ont été utilisés pour définirl’étage Stampien et forment la majeure partie desbuttes du plateau du Vexin français.

■ Tectonique

Dans le Vexin français, les deux principales structu-res sont l’anticlinal de Vigny et la faille de Banthelu.L’anticlinal de Vigny est issu d’un bombement d’o-rigine profonde du socle hercynien. La faille deBanthelu se situe au sud-ouest de l’anticlinal, et sem-ble subverticale ou à fort pendage nord-est.

HYDROGÉOLOGIE

■ Géomorphologie

Le Vexin français se distingue par le fait qu’il possèdedes vallées creusées par l’érosion dans des couchessédimentaires presque horizontales. Ces vallées se dé-composent en deux parties, les vallées sèches et lesvallées humides.

La vallée sèche est la partie de la vallée qui a été oc-cupée et modelée par l’action de l’eau, mais quimaintenant ne l’est plus. Elle constitue, générale-ment, la partie amont des vallées vexinoises. La val-lée humide est la partie où circule le cours d’eau etcommence à la source. Dans le Vexin français, ellessont généralement marquées par les premiers af-

fleurements du Sparnacien, niveau argileux sur lequell’eau va butter et s’évacuer par un niveau de source.De nombreux villages, comme Genainville, se sontimplantés sur ce niveau.

■ Contexte hydrogéologique général

Le site archéologique semble être situé à la limiteentre la vallée sèche et la vallée humide, la sourcedu ru de Genainville apparaissant au niveau duThéâtre gallo-romain.

La base du vallon des Vaux de la Celle est constituéepar l’épaisse assise de Craie blanche du Campanien(Sénonien). Puis les terrains recoupés dans le vallonsont, de bas en haut, les argiles plastiques barioléesdu Sparnacien, puis les Sables de Cuise, et enfin leCalcaire du Lutétien.L’érosion a creusé un vallon dans cet empilementde roches, lui-même comblé, en partie (15-20 m),par des colluvions, matériaux issus de l’érosion desplateaux alentour. Les affleurements de Cuisien etde Sparnacien ne peuvent donc pas être observés surle site, et la profondeur réelle du vallon reste in-connue.Le vallon des Vaux de la Celle est orienté suivant ladirection N 110 °, sensiblement identique à celle dela faille de Banthelu. Les indices de fracturation re-levés dans les carrières souterraines donnent, éga-lement, la même orientation. Cette structure cassanteayant une importance régionale, il est vraisembla-ble que le vallon fasse partie de ce couloir de failles.

PRÉCIPITATIONS

Une analyse comparée de la pluviométrie deGenainville a été réalisée, de même que l’estima-tion des précipitations efficaces qui correspondent àla quantité d’eau qui, réellement, a ruisselé en sur-face ou s’est infiltrée pour contribuer à la réalimen-tation de la nappe.

■ Données pluviométriques

La figure 7 présente l’évolution de la pluviométrie an-nuelle moyenne de Genainville sur une trentained’années (courbe bleue). La moyenne se situe autourde 715 mm/an (droite mauve).

L’analyse de ce graphique montre quatre périodespluviométriques, deux se situant au-dessus de lamoyenne, deux en dessous.

De 1972 à 1978, la pluviométrie est plutôt déficitaire,avec une pointe en 1976 à 393 mm.De 1979 à 1988, les valeurs de la pluviométrie sontautour de la moyenne avec une légère tendance ex-cédentaire.De 1989 à 1996, la tendance est déficitaire. Six an-nées sont en dessous de la moyenne, avec, notam-ment, de 1989 à 1991, une pluviométrie qui nedépasse pas les 540 mm/an. Deux valeurs sont tout

Comparaison des précipitationstotales et efficaces annuelles

moyennes de 1999 à 2004 avec celles d’une année moyenne

sur 23 ans

Années Précipitations totales Précipitations efficaces

Moyenne annuelle 1982-2004 731 186.81999 893.9 356.72000 1036 477.52001 999.1 434.52002 859.8 327.62003 528.2 1322004 641.1 154

TA B L E A U

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Fig. 8 - Carte piézométrique de lanappe dans le site archéologique deGenainville

juste supérieures à la moyenne mais ne dépassentpas la barre des 800 mm/an.Enfin, les données les plus importantes et les plusspectaculaires caractérisent la période 1997 – 2002,durant laquelle la pluviométrie est très nettementexcédentaire. La moyenne sur cette période est d’en-viron à 900 mm/an, soit une augmentation de plusde 25 %. Le pic de cette période correspond à 2000,avec 1035,5 mm/an, soit des pluies de près de 45 %supérieures à la normale.Ceci implique un apport plus important d’eau dansles réservoirs souterrains.

La corrélation entre les précipitations moyennes an-nuelles et les inondations majeures est parfaitementréalisée pour les fortes pluies de mai-juin 1982 et dejuin 1983 qui sont survenus après 3 et 4 années d’ex-cédent de précipitations par rapport à la normale.Il en est de même pour les remontées de nappe duprintemps 2001, qui sont à l’origine de nombreusesinondations, dans le Val d’Oise mais également dansd’autres départements français, et qui se sont pro-duites après 3-4 années très pluvieuses.

■ Précipitations efficaces

Les précipitations efficaces correspondent à la par-tie des précipitations qui n’est pas ré-évaporée dansl’atmosphère et qui va donc ruisseler en surface ous’infiltrer dans le sol et dans les nappes.Leur moyenne annuelle sur une vingtaine d’annéesest de l’ordre de 190 mm (voir cf. tableau).

Une analyse mensuelle de cette “année moyenne”montre que la nappe est réapprovisionnée de décembre à avril.Depuis 1997, la pluviométrie montre un excès etplus particulièrement à partir de 1999 où elle de-vient exceptionnelle. Il est donc judicieux de s’inté-resser aux précipitations efficaces de la période 1999– 2002 (cf. tableau).

L’excès pluviométrique de ces années influence lesvaleurs des précipitations efficaces, qui varient de327,6 mm/an (2002) à 477,5 mm/an (2000). Il y adonc à peu près 2 à 2,5 fois plus de précipitations efficaces durant cette période que normalement.

Si on considère que la répartition entre eaux de ruis-sellement et infiltration reste proportionnelle, l’apportpour la nappe est également de 2 à 2,5 fois plus im-portant que lors d’une année normale. En consé-quence, cet apport s’est traduit par une remontéedu niveau de la nappe, fait confirmé par les obser-vations sur le terrain (site archéologique et village deGenainville) entre 2000 et 2002.

En conclusion, les données climatologiques (préci-pitations, températures et radiations solaires), per-mettent d’expliquer les inondations récentes etpérennes du site. La pluviométrie ayant nettementaugmenté depuis 1997, l’aquifère est, depuis ce mo-

ment, suralimenté. Le niveau piézométrique (surfa-ce de la nappe) qui n’était déjà pas très profond parrapport au sol naturel, s’est vu remonter, permettantaux mares existantes de légèrement s’agrandir et àd’autres d’apparaître. D’autres zones, comme le longde la Voie Dallée, ont vu apparaître des sources, quiont perduré jusqu’en début 2005, de même le filetd’eau qui s’écoulait parfois dans le drain antiqueétait devenu un petit ruisseau permanent.

■ Piézométrie du site

Plusieurs relevés du niveau piézométrique ont été ré-alisés courant 2003-2004, en différents points du si-te. Des cartes ont été réalisées pour chacun de cesrelevés. Malheureusement, les piézomètres ne sontpas répartis de façon homogène sur le site, ce quilaisse parfois des imprécisions sur le tracé des cour-bes, qui correspondent à l’altitude de la surface su-périeure de la nappe (isopièzes).L’ensemble des documents est très comparable, laplus représentative des cartes est présentée ci-après(figure 8). Les courbes en pointillés représentent uneinterprétation hypothétique dans les zones sans pointde mesure.

L’aquifère, très proche de la surface du sol dans lazone du site archéologique, est même affleuranteau sud-ouest, à proximité du Bâtiment Secondaire.La dépression qui apparaît dans la nappe, au suddu Temple, s’explique par la présence du système decaptage antique (remplissage des bassins) ainsi quepar le réseau de drainage moderne (exutoire au ni-veau du Nymphée).

Sur l’ensemble de la période de septembre 2003 àseptembre 2005, une très légère et lente décrue estvisible.

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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DUCLOS P. & ROUSSILLE M. (2005). Etude hydro-géologique et géophysique du site archéologiquede Genainville. Mémoire d’aptitude à la géologie, n° 352. Cergy-Pontoise : Institut Géologique Albert-de-Lapparent, 167 p.GARNIER F. (2004). Etude hydrogéologique du si-te archéologique de Genainville et de ses environs.Mémoire d’aptitude à la géologie, n° 325. Cergy-Pontoise : Institut Géologique Albert-de-Lapparent,100 p.MITARD P.H. (1967). Le site Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise), lieu dit “Les Vaux de la Celle”,8ème campagne de fouilles. Édition du centre de re-cherches archéologiques du Vexin français, 34 p.MITARD P.H. (1970). Le site Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise), lieu dit “Les Vaux de la Celle”,11ème campagne de fouilles. Édition du centre de re-cherches archéologiques du Vexin français, 44 p.MITARD P.H. (1982). Le site Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise), lieu dit “Les Vaux de la Celle”,22ème campagne de fouilles. Édition du centre de re-

cherches archéologiques du Vexin français, 32 p.MITARD P.H. (1983). Le site Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise), lieu dit “Les Vaux de la Celle”,23ème campagne de fouilles. Édition du centre de re-cherches archéologiques du Vexin français, 37 p.MITARD P.H. (1986). Le site Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise), lieu dit “Les Vaux de la Celle”,26ème campagne de fouilles. Édition du centre de re-cherches archéologiques du Vexin français, 34 p.MITARD P.H. (1987). Le site Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise), lieu dit “Les Vaux de la Celle”,27ème campagne de fouilles. Édition du centre de recherches archéologiques du Vexin français, 42 p.MITARD P.H. (1993). Le sanctuaire Gallo-romain deGenainville (Val d’Oise). Édition du centre de re-cherches archéologiques du Vexin français, 449 p.VERMEERSCH D. (1996). Genainville (Val d’Oise), lesVaux de la Celle, les bassins, le drain (rapport defouilles - campagne 1995). Service DépartementalArchéologique du Val d’Oise. 50 p.

R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

■ Conclusion

Il résulte finalement que la récurrence des inonda-tions est liée à deux facteurs essentiels : l’excédentdes précipitations efficaces d’une année par rapportà la normale, ainsi que la succession de plusieursannées à pluviométrie supérieure à la normale.Ainsi, la répétition sur trois années successivesd’un excédent pluviométrique est un bon indi-cateur de danger d’inondation.

Ces mises en eau du site sont liées aux deux phé-nomènes que sont le ruissellement de surface d’unepart et la remontée de la nappe, d’autre part.Le drain intercommunal joue parfaitement son rôlecar aucune inondation causée par le ruissellement n’aété enregistrée depuis sa construction. En revanche,une remontée lente de la nappe due à l’augmenta-tion de l’infiltration est beaucoup moins contrôla-ble, elle engendrera toujours une inondation parapparition de mares et de ruisseaux sur le site, siaucune mesure spécifique n’est mise en œuvre.

En ce qui concerne l’inondation de 2000-2002, ellea été observée sur le site et dans le village deGenaninville.Les sources, présentes dans les caves de certaines ha-bitations de Genainville, avaient vu leur niveau mon-ter et inonder les pièces. L’eau a commencé àdescendre, sensiblement, à l’automne 2003, sans quele retour à la normale ne soit effectif, en 2004. La ré-percussion de cette baisse du niveau piézométriqueétait attendue sur le site.Les relevés piézométriques effectués sur celui-ci ontmontré une faible tendance à la baisse du niveaude la nappe mais cette décrue reste très lente, comp-te tenu de la sécheresse de 2003. Elle est plus per-ceptible dans la partie amont du site (Puits Antique

et Moderne). Mais c’est seulement depuis juillet 2005que le niveau de la nappe a visiblement baissé versl’aval, en particulier dans le Bassin n° 3.

La durée exceptionnelle de cette dernière inondationpourrait être due à une modification des directionsd’écoulement au sein même de la nappe (régimehydrodynamique de la nappe).

Pour l’avenir, plusieurs solutions sont préconiséesafin de contrôler et de gérer au mieux le comporte-ment hydrodynamique de la nappe.

Une surveillance régulière du niveau de la nappe(relevé du niveau piézométrique) est nécessaire, afinde mieux comprendre le comportement de celle-ci.L’étude hydrogéologique présentée ici a permis l’ins-tallation de cinq nouveaux piézomètres sur le site,afin d’avoir des points d’observations mieux répar-tis et donc une meilleure caractérisation de la nap-pe. Pour le moment, ce suivi a été réalisé par desétudiants en formation à l’Igal.

L’entretien de la végétation sur le site est indispen-sable à deux points de vue : l’entretien des bassins,régulièrement envahis par la végétation qui boucheles exutoires, et celui des herbes et des arbres voi-re le remplacement de ces derniers, en particulierceux emportés par la tempête de 1999, qui contri-buaient à soutirer une partie de l’eau du sol par éva-potranspiration, donc à diminuer l’infiltration.

Enfin, l’ultime solution envisageable pour la conser-vation du site serait une mise en dépression artificiellede la nappe, par pompage. Cette option doit êtreétudiée de manière fouillée, avec la réalisation d’unpompage d’essai, afin de connaître l’impact réelqu’elle pourrait avoir sur la nappe (comportement surle site et à l’aval) et les vestiges.

Par Frédéric GARNIER et Dominique LEMAIREInstitut Géologique Albert-de-Lapparent

IPSL13, boulevard de l’Hautil

95092 Cergy-Pontoise CedexTél. : 01 30 75 60 74Fax : 01 30 75 60 71

[email protected]@igal.fr

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Le Comité scientifique :

� joue un rôle de

recherche, de conseil et

d’appui scientifique et

technique dans la conduite

des actions du Parc ;

� propose des programmes

de recherche selon la

politique du Parc relative à

la réalisation d’actions

expérimentales dans les

domaines de la protection

et de la gestion du

patrimoine ;

� assure le lien avec divers

établissements

universitaires et

institutions de recherche ;

� rédige un rapport

d’activité.

Les principales thématiques abordées jusqu’àaujourd’hui par le Comité scientifique ont éténotamment :

- la rédaction des documents d’objectifs Natura 2000 ;- la problématique de l’érosion des terres agricoles ;- les aspects concernant l’utilisation des boues d’épuration en agriculture ;- des avis d’expert sur divers projets importants d’infrastructures.

En 2004, le Comité scientifique a souhaité mettre enplace la publication annuelle d’un courrier scienti-fique afin qu’une meilleure information soit faite surles questions et travaux scientifiques menés sur le ter-ritoire du Parc.

Participent à l’élaboration du Courrier scientifique :

• UN COMITE EDITORIALCe comité fait des propositions et valide le contenudu courrier scientifique. Il réunit l’ensemble desmembres du Comité scientifique.

• UN COMITE DE REDACTIONCe comité assure la réalisation du document et samise en forme.Marc Giroud, Daniel Amiot, Antoine Da Lage, MurielPenpeny, Serge Gadoum, Françoise Roux.

• UN COMITE DE LECTUREIl rassemble tous les membres du Comité scienti-fique ainsi que des experts extérieurs susceptiblesd’être sollicités pour la relecture des articles en fonc-tion des thématiques.

Le Comité scientifique du Parc naturel régional du Vexin francaisCréé en avril 1996, le Comité scientifique du Parc est composé de chercheurs, d’élus locaux

du Syndicat mixte et de représentants d’organismes travaillant sur le territoire du Parc.

Il comptait, à ses débuts, plusieurs groupes de travail qui ont ensuite fusionné, notamment

en raison du caractère pluridisciplinaire des thématiques abordées. Ses missions sont

décrites dans la charte du Parc et dans le règlement intérieur du Syndicat mixte.

PrésidentM. Jean-Pierre RADET,Vice-Président du Parc, maire de Commeny

Vice-PrésidentM. Antoine DA LAGE,Biogéographe, E.N.S. de Fontenay Saint-Cloud

MembresGérard ARNAL,Botaniste, Conservatoire botanique national duBassin parisienPascal BARRIER,Géologue, Institut géologique Albert de Lapparent Hervé BOUYON, EntomologisteYvette DEWOLF,Géomorphologue, Université Paris 7

Grégoire GAUTIER,Ecologue, Direction régionale de l’environnement Xavier JENNER,Forestier, Centre Régional de la PropriétéForestière Jean-Paul MARTINOT,Géographe, Union des Amis du Parc Patrick NOVELLO,Forestier, Office National des ForêtsDivision du Val d’Oise Muriel PENPENY,Ornithologue, Centre Ornithologique d’Ile-de-France Albert PLET,Géomorphologue, Laboratoire Géo-physiquesUniversité Paris 7Yorghos REMVIKOS,Biologiste, Amis du Vexin français

Composition du comité scientifique du Parc naturel régional du Vexin français

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Courrier Scientifique du Parc naturel régional du Vexin français N°2 - 2006

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Textes Les textes doivent être rédigés sur trai-tement de texte et fournis sous formede fichiers au format Word pourWindows (Nom.doc) ou au format RTF(Nom.rtf). Les textes sont présentés de la manière laplus simple ; il n’est pas utile de réaliserd’enrichissements de mise en page telsque colonnes ou retraits de paragraphe.Des éléments à mettre en exergue peu-vent toutefois être signalés par des enca-drés, gras ou soulignés. Le texte doit comporter obligatoirementau choix un bref avant-propos ou unrésumé dont la longueur n’excédera pas500 caractères espaces compris.Le nom scientifique est requis lors de lapremière mention d’une espèce et doitfigurer en italique.

Recommandations aux auteurs, appel à contribution

Contact L’auteur indiquera en fin d’article ses nom,fonction et organismes éventuels de rat-tachement ainsi que les coordonnées deson choix (téléphone et/ou mail) aux-quelles il pourra être joint par un lecteurpour tout complément d’information surle sujet traité.

Index &glossaire

L’auteur peut proposer une liste de mots-clés et de définitions utiles en lien avecson article. Les réalisations d’un index etd’un glossaire dans chaque numéro duCourrier scientifique du Parc seront déci-dées par le Comité de lecture en fonctiondes contributions des auteurs.

Lien avec les auteurs

Les textes seront retournés aux auteurs (aupremier auteur dans le cas d’un travail col-lectif) par l’un des membres du Comité delecture seulement si des modifications im-portantes ou une mise à jour s’avéraientnécessaires. Avant publication, les derniè-res épreuves seront communiquées auxauteurs (ou au premier auteur) pour ac-cord ; à ce stade, aucune modification im-portante du texte ou des illustrations n’estalors possible.

Les articles et illustrations doivent être remis uniquement sur support informatique (CD-rom)adressé à Magali Lambert, assistante du pôle Environnement, ou transmis par e-mail,[email protected]

Illustrations Les illustrations fournies (dessins, cro-quis, photographies, etc.) doivent êtred’excellente qualité. Chaque illustrationdoit être légendée. La qualité des photos numériques doitêtre au minimum de 300 dpi.Les tableaux doivent être réalisés en te-nant compte du format de la revue (for-mat A4 à la française).Les graphiques réalisés sous Excel doi-vent être accompagnés impérativementde la feuille de calcul à partir de laquel-le ils ont été produits sous peine de nepouvoir être correctement exploités.Les illustrations autres que numériques(diapos, photos papier…) ne seront re-tournées aux auteurs qu’à leur demande ;elles seront conservées un an après leurpublication. L’auteur s’engage à ne four-nir au Parc que des clichés dont il auraitles entières propriétés intellectuelles et/oud’exploitation.

Référencesbibliographiques

Les références bibliographiques des auteurs cités en cours d’article devront être regroupées en fin d’article, dans l’ordre alphabétique, avec toutes les infor-mations nécessaires. Les noms scientifiques ainsi que les noms derevues et les titres d’ouvrages sont indiquésen italique

Les références, placées dans le texte pren-nent la forme suivante : (Nom, date) avecle nom de l’auteur en majuscules. Pour unlivre, indiquer l’éditeur et la ville d’édition.S’il s’agit de travaux d’étudiants, indiquer letype de diplôme (maîtrise, thèse..), la dis-cipline, les noms et la ville de l’Universitéde référence.

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Maison du Parc - 95450 ThéméricourtTél. : 01 34 66 15 10 - Fax : 01 34 66 15 11

E-mail : [email protected]

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