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CRÉATION -...

Date post: 15-May-2018
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CRÉATION © Philippe Bretelle (Le dossier sera complété pendant la création)
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CRÉATION

© Philippe Bretelle

(Le dossier sera complété pendant la création)

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RICHARD IIITexte William Shakespeare

Traduction Jean-Michel DépratsMise en scène Sylvain MauriceDramaturgie Denis Loubaton

AvecHouda Ben Kamla

Nadine BerlandMurielle Colvez

Vincent de BostVincent Dissez

Philippe FréconArnault Lecarpentier

Victor PonomarevLamya Regragui

Jean-Baptiste VerquinCatherine Vinatier

Benjamin Roos(Et un enfant)

Scénographie François MercierLumière Marion HewlettCostume Marie La Rocca

Son Jean De Almeida

production Nouveau Théâtre - CDN de Besançon et de Franche-Comté | coproduction Théâtre Firmin Gémier/La Piscine - Scène Conventionnéed’Antony/Châtenay-Malabry, Théâtre de Sartrouville - CDN

[Du 13 au 23 Octobre]Lundi, mardi et vendredi à 20h30Mercredi et jeudi à 19h00Samedi à 17h00Durée estimée : 2h30 (susceptible d’être modifiée pendant la création)

[Rencontre avec l’équipe artistique les jeudis à l’issue de la représentation]

Contact  : Pauline Salvi 03 81 88 90 74 / [email protected]

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NOTE D’INTENTION

« Ces affaires-là sont des divertissements de rois, pour ainsi dire des pièces dethéâtre, qui se jouent sur des échafauds »

Thomas More

Richard III raconte le dernier épisode de la guerre des Deux Roses : alors que lesYork ont triomphé des Lancastre, le clan des vainqueurs va se déchirer jusqu’à sonpropre anéantissement. Plus qu’une chronique historique, la pièce fait le portraitd’un des personnages les plus fascinants du théâtre mondial, celui de RichardIII, laid, difforme et boiteux, qui va ravir le pouvoir à ses frères et à leurdescendance en les conduisant à la mort.On peut entendre Richard III comme une tragédie qui montre que l’Histoire – telun grand mécanisme – broie les volontés et les êtres. Mais on peut aussi y voir unecomédie macabre, où la férocité le dispute à la drôlerie… La méchanceté est undes fondements de la pièce.

Je rêve d’un Richard protéiforme, comme un concentré de l’art de l’acteur et deses capacités de métamorphose. Jouant d’une multitude de registres, lepersonnage fascine : jouer c’est vivre. À de rares occasions, le vrai visage se révèlederrière le masque du cabot. Alors surgit la détresse du petit enfant qui, pourréparer des blessures terribles, s’est construit un personnage de monstre, sansamour ni attache. « Je suis unique » : ce projet tient Richard debout, mais il serévélera une impasse terrible, avec pour seule issue la mort.Dans une scénographie mobile en demi-cercle, qui ressemble à la fois à la funesteTour de Londres et à un manège géant, nous construirons une ronde drolatique etmacabre. Une machine à jouer modulable, légère, où les espaces se font et sedéfont au gré des scènes. Et la fin, à la lisière du rêve et de la réalité, Richardcourt comme une marionnette : « Mon royaume, mon royaume pour un cheval ! »

Sylvain Maurice – mai 2009

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RÉSUMÉ

Richard III est donc le dernier volet des tragédies de Shakespeare sur la Guerre desdeux Roses qui opposait les Lancastre et les York.

Edouard IV (York) a triomphé, Henry VI (Lancastre), ainsi que son fils, le Prince deGalles, ont été tués par Richard, duc de Gloucester.Mais déjà, Edouard IV est mourant (Shakespeare condense les 12 années de règnequi lui restaient à accomplir pour enchaîner les deux pièces sans rupture, Henri VIet Richard III)Richard entame alors sa marche au trône en faisant assassiner son frère Clarence,sans attendre le décès imminent d’Edouard IV, son autre frère. Il n’y aura doncplus, entre lui et la couronne, que ses deux neveux– le Prince Edouard V et le petitduc d’York – mal protégés par un entourage toujours divisé. Avant même que le roiEdouard IV ne s’éteigne, les conflits et les luttes d’influence, entre la famille deleur mère, les Lancastre, et la famille de leur père, les York, commencent autourdes jeunes héritiers. Edouard disparu, Richard accuse la reine d’avoir provoquél’exécution de Clarence. Il fera ensuite arrêté les membres de la famille de la reineet ses partisans pour haute trahison et les fera exécuterLes enfants d’Edouard, gardés au secret dans la Tour de Londres n’ont plus d’alliéset Richard peut donc s’emparer de la couronne, poussé par son comparseBuckingham, qui lui fait croire qu’il s’agit d’un vœu du peuple.Bien qu’il soit arrivé à ses fins, Richard se sent mal assuré sur le trône tant que lesenfants sont en vie. Buckingham refuse de les assassiner et prend la fuite pouréviter de subir le courroux de Richard. Les deux enfants sont tués par un hommede main qui s’empare également de Buckingham et le fait décapiter sur-le-champ.Mais, progressivement, la maîtrise de l’action échappe à Richard et les mauvaisesnouvelles affluent de toutes parts ; nombre de ses ennemis ont pu rejoindre lecomte de Richmond, l’héritier des Tudor, en Bretagne. Ses armées convergent versBosworth.Au cours de la nuit qui précède la bataille décisive, les fantômes des victimes deRichard hantent le sommeil des deux chefs rivaux, maudissant Richard et bénissantRichmond.Dans le duel final, Richard est tué et la couronne roule aux pieds de Richmond, quiproclame l’union des roses d’York et de Lancastre par son mariage avec Elisabeth,fille d’Edouard IV et symbole de la réconciliation nationale.

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Généalogie des Plantagenêt(simplifiée)

YORK

Rutland EDOUARD IV Clarence Richard III = Lady Anne

= REINE ÉLISABETH (Sœur de Lord Rivers)

Élisabeth Prince Edouard Richard, duc d’York =

LANCASTRE

HENRI V =

Catherine de Valois

HENRI VI =REINE MARGARET

Edouard, Prince de Galles(1er mari de Lady Anne)

Légende = marié(e) à gras : roi

HENRI VIIComte de Richmond

Richard Plantagenêt=

Duchesse d’York

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Généalogie des Plantagenêt (suite)

Au moment où la pièce commence, les York ont décimé les Lancastre et c'est Edouard IV (York)qui règne : Henri VI (Lancastre) a été tué, ainsi que son fils, Edouard Prince de Galles (marié àLady Anne), qui devait prendre légitimement la succession de son père. Dans la brancheLancastre, seule demeure la reine déchue, Margaret, que chacun pense exilée en France.Margaret : du vivant de son mari Henri VI, elle a commis les pires crimes en participant aumeurtre du Richard Plantagenêt (York), père de quatre fils : Edouard (futur Edouard IV),Clarence, Richard et Rutland. Elle montra sutout toute sa cruauté en ordonnant le meurtre deRutland, le plus jeune fils York.

Chez les York, malgré la victoire, les conflits sont très nombreux : Richard, qui n'est pas encoreroi au début de la pièce, va faire assassiner son frère Clarence, en se débrouillant pour faireaccuser son frère Edouard IV. Ce même Edouard, marié à Elizabeth, ne va tarder à mourir enlaissant Richard (qui entre-temps s'est marié à Anne, veuve d'Edouard Prince de Galles -Lancastre) mettre la main sur les enfants légitime du couple royal : le jeune Prince Edouard et lepetit duc d'York. Ces deux enfants qui représentent la descendance d'Edouard IV et d'Elizabethseront assassinés sur ordre de Richard III, dans la sinistre tour de Londres.

C'est seulement à l'issue de cette boucherie sinistre qu'un nouveau roi, Henri VII, qui est unTudor (et non pas un Plantagenêt, puisque ceux-ci - York et Lancastre - sont décimés)émergera... Mais c'est une autre histoire...

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ENTRETIEN AVEC SYLVAIN MAURICE

Ta création, cette saison, est Richard III. C’est la seconde fois que tu visites le répertoireshakespearien, après Macbeth. Qu’est-ce qui te mène vers ces œuvres qu’on peut qualifierde terribles ?Pour moi ces textes sont moins terribles que la réalité. Ce qui s’y raconte est souvent dépassé enhorreur dans la vraie vie ! Macbeth est davantage une plongée dans le noir, dans une nuit sansfond, que Richard III, qui est une œuvre avec beaucoup de distance et d’humour. La pièce estjoyeuse, vitale.Cela tient à plusieurs facteurs : tout d’abord le personnage de Richard, qui a beaucoup d’esprit,d’humour, de cynisme, joue avec le public. Cela tient aussi au fait qu’aucun des personnages queRichard plonge dans le malheur n’est véritablement sympathique, à l’exception peut-être deLady Anne et des jeunes enfants d’Edouard. Les autres figures ont été mêlées de près ou de loinaux terribles luttes de pouvoir entre les York et les Lancastre, et parfois même aux luttes au seind’un même clan. De ce point de vue Richard est une sorte de miroir ou de révélateur du mondedans lequel il intrigue : « Il y a quelque chose de pourri au royaume d’…» pour évoquer Hamlet .Il y a également une autre raison : à de nombreux moments Shakespeare nous rappelle que cequi est représenté est du théâtre, avec ses codes et ses conventions. Le sang, le « gore »,l’humour macabre (comme dans la scène de l’assassinat de Clarence où les meurtriers fontpenser à des clowns) répondent en quelque sorte à l’attente du public, à son « voyeurisme ». Cen’est pas parce qu’il est le plus grand dramaturge de tous les temps que Shakespeare a oubliéd’être un formidable scénariste qui cherche le maximum de spectaculaire… Il faut se rappelerl’influence, dans l’écriture de cette pièce, du théâtre de Sénèque et de ses succédanésélisabéthains, en particulier ce qu’on appelle la Tragédie de la Vengeance – qui était un genreimportant au milieu du XVIème siècle en Angleterre, qui par analogie fait penser à nos séries B ouau « polar ».

Qu’est-ce qui selon toi singularise cette pièce-ci des autres grandes tragédies deShakespeare ?Le personnage de Richard III est fascinant, énorme, génial. Sa capacité à mentir, à jouer lacomédie, à se mettre en scène donne à la pièce une tonalité de comédie macabre. C’est lui quicatalyse l’intérêt, car il continue à véhiculer beaucoup de fantasmes et de questions. Parexemple : « Comment un homme si laid et repoussant parvient-il à séduire Lady Anne alors qu’ilvient de tuer son mari, le prince Edouard, et son beau-père, le roi Henry VI ? ». Le mystère de lapièce est dans la séduction de Richard. Cette question demeure jusqu’à nos jours.

Richard III est-il pour toi un personnage en quête d’absolu, même si cette quête passe parle sang, le meurtre… Ou alors une des figures les plus abouties du mal de tout le répertoirethéâtral ? Comment ce personnage te fascine-t-il ?La dimension criminelle du personnage fascine, mais Richard III a quelque chose de plus qued’autres figures diaboliques, comme celle de Mephisto par exemple : sa laideur, son infirmité.S’il n’était que méchant et amoral, il ne fascinerait pas autant. A partir d’un postulat simple,voire simpliste, « laid = méchant », Shakespeare parvient à donner une très grande complexité àson personnage.Je ne crois pas que Richard soit en quête d’absolu. Il n’est animé d’aucune verticalité, même àtravers le mal; au contraire, tous ses actes le conduisent, avec la plus grande amoralité, vers unbut précis, le pouvoir. Il a l’illusion qu’en devenant Roi, il sera réparé symboliquement de toutesses blessures réelles ou imaginaires. C’est un moteur très concret qui le pousse. En ce sens, iln’est pas fasciné par le Mal, en tant que tel : ses pensées ou ses fantasmes ne se déploient pas

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dans un imaginaire moral ou religieux, a contrario de Don Juan par exemple, ou despersonnages de Dostoïevski.Evidemment, une fois qu’il a conquis le pouvoir, il est confronté à de nouvelles questions,inédites pour lui. Il prend conscience, en particulier, qu’il est seul au monde – dans une solitudeabsolue – et que personne, absolument personne, ne l’aime. À ce moment-là, Richard devient,pour la première fois de la pièce, une conscience tragique. Alors qu’il était toujours dans lamaîtrise de lui-même, dans le mensonge, l’arrogance ou l’ironie, il est bouleversé par cette prisede conscience. Richard se hisse, à ce moment-là, à la hauteur d’autres figures shakespeariennes,comme Macbeth ou Hamlet.Il y a un gros enjeu sur le personnage. Si ce n’est qu’un cabot ou qu’un clown, on finit par sedétourner de lui… S’il ne met en scène que sa souffrance, la conséquence pour le spectateur estidentique à l’interprétation ironique. Le pari que nous faisons est d’arriver à une synthèse, encréant une figure complexe qui, derrière le rire, cache des blessures insondables.

Il y aussi dans cette pièce une dimension de saga familiale voire de pièce politique, penses-tu l’explorer aussi par ta mise en scène ?Richard III raconte le dernier épisode de la guerre des Deux Roses, entre les York et lesLancastre, pendant laquelle deux familles se sont déchirées et entretuées. Au moment où lapièce commence, les York viennent de triompher des Lancastre, qu’ils ont décimés : Henry VI etsa descendance ont été sauvagement assassinées et Edouard d’York (frère de Richard) vientd’être sacré Roi. Mais le ver est dans le fruit : dorénavant c’est au sein des York que la guerre vareprendre : Richard va acculer ou faire tuer ses frères et ses neveux, qui constituent autantd’obstacles sur sa route vers le trône.Cette saga familiale m’intéresse énormément : Shakespeare met en scène la violence desrelations entre les frères, les époux, les enfants et leurs parents. Il montre des relations d’unebrutalité inouïe. La relation entre les trois frères York – Edouard, Clarence et Richard – estfondée sur la haine et la jalousie.En fait les seuls personnages qui soient capables de tenir tête à Richard sont les femmes (queRichard semble détester et leur préférer Buckingham). Marguerite, Elizabeth, et la Duchessed’York forment une sorte de chœur tragique, qui porte à la fois le souvenir des morts maiségalement la douleur et la vengeance. Elles sont un contrepoint à la toute puissance de Richard.J’ai eu tout le temps cette donnée en tête, quand j’ai distribué la pièce : il me paraissait évidentqu’aucun second rôle ne devait être négligé. Pour éviter le côté « one man-show », j’ai tenu àéquilibrer les forces afin que Jean-Baptiste Verquin, qui joue Richard, trouve des partenaires àsa mesure. En cela, même s’il y a une focalisation sur le personnage principal, la dimensioncollective du travail est privilégiée, afin de ne négliger aucune figure, afin de rendre lessituations les plus riches et les plus complexes.Pour revenir à ta question, je ne suis pas certain que Richard III soit une pièce politique, au senscontemporain du terme. L’Histoire est pour Shakespeare une toile de fond avec laquelle il prendbeaucoup de liberté, pour en faire du théâtre, ce qui est synonyme dans Richard III à unspectacle effrayant et drôle, un spectacle tragique et absurde. S’il y a une modernité politique,elle se situe à ce niveau : le pouvoir et sa quête sont des enjeux qui font de l’être humain sonpire ennemi.

Peter Zadek parle à propos des textes de Shakespeare de grands poèmes divisés endialogues. Cette idée de grand poème « théâtral » fait évidemment penser à Peer Gynt quetu as mis en scène il y a deux saisons. Partages-tu cette approche de l’œuvreshakespearienne ?

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Sous son apparente simplicité, ce que dit Zadek est très complexe. Bien entendu, la langue deShakespeare, « ce n’est pas la vie », c’est de la poésie. Mais c’est également vrai de nombreuxdramaturges d’Eschyle à Koltès ! Pour moi, l’usage de la langue doit être, chez Shakespeare,performatif, au sens où « dire c’est faire ». La parole est action, acte, arme. La « poésie »compte moins pour moi que l’usage concret de la langue – même si celle-ci est baroque,maniériste, polysémique. Ceci étant dans Richard III, la construction dramatique et la languesont assez simples. On est loin de la sophistication d’un Hamlet ou d’un Macbeth. La traductionde Jean-Michel Déprats la rend très claire et concrète, sans perdre en richesse expressive.

Tu as affirmé à plusieurs reprises, par ton choix de pièces, un goût très fort pour lefantastique, pour l’exploration théâtrale des limites floues entre le réel et la fiction, entrele réel et l’imaginaire ? Est-ce une raison de ton choix de mettre en scène Richard III – onpense la scène des fantômes à l’acte V ?

Oui. Cette porosité entre réel et imaginaire est souvent au centre de ce que je cherche à faire.J’aime travailler dans cet entre-deux, aux frontières de la représentation. Ceci étant, cettequestion qui est centrale pour Peer Gynt (car il confond la vie et la réalité, jusqu’à risquer debasculer dans la folie), n’est pas tout à fait la même dans Richard III. Il y a moins de vertige,moins de confusion.Je crois que, dans cette pièce, c’est la problématique « amour/haine de soi » qui est au centredu dispositif, autrement dit c’est le narcissisme le thème central de la pièce. L’œuvre fonctionneun peu sur le mode du monodrame : l’action se développe autour et à partir du personnageprincipal. Tantôt, l’intrigue et le personnage sont sur des plans différents, tantôt on peut avoirle sentiment que le personnage met en scène l’intrigue. Cette position démiurgique de RichardIII crée du trouble : dans ces moments-là, le spectateur n’est plus en mesure de distinguer lepoint de vue objectif et le point de vue subjectif, avec ses fantasmes de toute puissance. Richarda littéralement le pouvoir de nous captiver, de nous ravir. C’est très fort…J’aimerais transposer cette idée scéniquement. Pour cela, je souhaite m’appuyer sur lascénographie, qui me sert autant pour raconter concrètement les espaces de la fable, que pourrendre compte de ces bascules de point de vue, entre « réalité » et « fantasme ».

Cette scénographie, quelle est-elle ? Il n’y a pas d’unité de lieu et chaque scène se passedans un espace différent. Quelle solution as-tu imaginé ?Nous allons jouer Richard III dans une scénographie qui figure un château labyrinthique sous laforme d’une double « tournette » : un plateau cylindrique, constitué d’un noyau central et d’unecouronne, chacun de ces deux éléments pouvant tourner indépendamment sur lui-même autourd’un axe central. Des panneaux verticaux, qui peuvent eux aussi être en mouvement, complètentle dispositif.Ce lieu s'inspire imaginairement de la Tour de Babel ou de la Tour de Londres... Il représenteautant le lieu des intrigues politiques (couloirs, corridors, salles, salons...), que la « roue del’Histoire », en l’occurrence la guerre des Deux Roses.J’aimerais utiliser le décor comme d’un partenaire de jeu concret pour les personnages, et enparticulier pour Richard. Au début de la pièce, acteur et metteur en scène de son destin, il peutau gré des situations faire et défaire l’espace. Mais tandis que Richard monte sur le trône, lascénographie se révolte et affirme son autonomie : le mouvement du décor devient continu,comme un manège qui s’emballe. La machine, dont Richard pensait qu’elle servait son ambition,devient autonome et finit par le détruire, lui qui pouvait imaginer en avoir été le maître…

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MAQUETTE DU DÉCOR (François Mercier)

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EXTRAIT

ACTE I SCÈNE 1

Entre Richard, duc de Gloucester, seul.

RICHARDOres voici l'hiver de notre déplaisir

Changé en glorieux été par ce soleil d'York;

Et tous les nuages qui menaçaient notre Maison

Ensevelis au sein profond de l'océan.

Voici nos fronts parés de couronnes triomphales,

Nos armes ébréchées suspendues en trophées,

Nos austères alarmes changées en gaies rencontres,

Nos marches redoutables en pavanes exquises,

Guerre, lugubre masque, a déridé son front :

Et désormais, au lieu de chevaucher des coursiers harnachés

Pour effrayer les âmes d'ennemis timorés,

Il fait le leste et le cabri dans le boudoir d'une dame,

Au son lascif et langoureux d'un luth.

Mais moi qui ne suis pas formé pour ces folâtres jeux,

Ni fait pour courtiser un amoureux miroir;

Moi, qui suis marqué au sceau de la rudesse

Et n'ai pas la majesté de l'amour

Pour m'aller pavaner devant une impudique nymphe minaudière;

Moi, qui suis tronqué de nobles proportions,

Floué d'attraits par la trompeuse Nature,

Difforme, inachevé, dépêché avant terme

Dans ce monde haletant à peine à moitié fait…

Si boiteux et si laid

Que les chiens aboient quand je les croise en claudiquant…

Eh bien, moi, en ce temps de paix alangui à la voix de fausset,

Je n'ai d'autre plaisir pour passer le temps,

Que d'épier mon ombre au soleil,

Et de fredonner des variations sur ma propre difformité.

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Et donc, si je ne puis être l'amant

Qui charmera ces jours si beaux parleurs,

Je suis déterminé à être un scélérat.

J'ai tramé des intrigues, de perfides prologues,

Grâce à des prophéties d'ivrogne, des libelles et des rêves,

Pour dresser mon frère Clarence et le roi

En haine mortelle l'un contre l'autre:

Et si le roi Édouard est aussi franc et droit

Que je suis rusé, fourbe, et traître,

Aujourd'hui même Clarence sera bouclé

D'après une prophétie, qui dit que « G »

Des héritiers d'Edouard sera le meurtrier…

Plongez, pensées, au fond de mon âme: voici Clarence qui vient.

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L’EQUIPE ARTISTIQUE

SYLVAIN MAURICE | mise en scèneAncien élève de l’École de Chaillot, Sylvain Maurice a été assistant d’Agathe Alexis, de PhilippeAdrien et de Jean-Pierre Vincent. Passionné par le répertoire de langue allemande, il a mis enscène depuis 1992, avec sa compagnie l’Ultime & Co, La Foi, l’amour, l’espérance et Un fils denotre temps d’Ödön von Horváth, De l’aube à minuit de Georg Kaiser, Le Précepteur de JakobLenz, Berlin, fin du monde de Lothar Trolle et Makarov et Petersen sont morts, cabaret d’après lesécrits de Daniil Harms.En 1999, il met en scène Thyeste de Sénèque, qui remporte un vif succès au Centre DramatiqueNational de Gennevilliers, puis en tournée. Il est invité au Festival d'Avignon 2001, où il créeMacbeth de Shakespeare. Il revient ensuite à des formes plus légères, avec Plume et Ma chambre,deux spectacles autour de textes d’Henri Michaux, une adaptation de L’Adversaire d’EmmanuelCarrère et un spectacle « jeune public », Les Aventures de Peer Gynt d’après Henrik Ibsen. Cesquatre spectacles ont été présentés en mai 2003 au Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers.Depuis janvier 2003, il dirige le Nouveau Théâtre - Centre Dramatique National de Besançon etde Franche-Comté. Il y a créé Oedipe de Sénèque, L’Apprentissage de Jean-Luc Lagarce, Don Juanrevient de guerre d’Ödön von Horváth, Le Marchand de sable de E.T.A. Hoffmann, Les Sorcières deRoald Dahl, un spectacle de marionnettes tout public, Peer Gynt d’Ibsen, une version « libre etfluide » (Le Figaro) portée sur scène par huit comédiens et trois musiciens. La saison passée, ilinitie les premières rencontres internationales de théâtre de Besançon et collabore, avec lesmetteurs-en-scène Amir Reza Koohestani et Oriza Hirata, à Des Utopies ?, « une réflexionpassionnante sur le théâtre et l’interculturalité » (La Terrasse). Il prépare actuellement RichardIII de Shakespeare qui sera créé le 13 octobre 2010 à Besançon et La chute de la Maison Usherd’après Edgar Allan Poe.

Sylvain MauriceMetteur en scène

Denis LoubatonDramaturge

Nicolas LaurentAssistant à la miseen scène

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Houda Ben KamlaComédienneDuc d’York

Nadine BerlandComédienneÉlizabeth

Murielle ColvezComédienneLa Duchesse d’York

Vincent DebostComédienHastings

Vincent DissezComédienBuckingham

Philippe FréconComédienClarence / Tyrell

Arnault LecarpentierComédienRivers, un assassin,Lord-Maire

Victor PonomarevComédienÉdouard

Lamya RegraguiComédienneLady Anne

Jean-Baptiste VerquinComédienRichard III

Catherine VinatierComédienneMargaret

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WILLIAM SHAKESPEARE(1564 – 1616)

William Shakespeare naît probablement le23 avril 1564 à Stratford-upon-Avon, enAngleterre. Son père, John Shakespeare, estun gantier et marchand de cuir prospère, enplus d’être un homme d’une certaineposition dans la ville , il y avait été éluconseiller municipal, puis maire en 1568.Le milieu confortable dans lequelShakespeare est né, le conduit àfréquenter, après le niveau élémentaire,l’école secondaire « King Edward VI », oùl’enseignement comprenait unapprentissage intensif de la langue et de lalittérature latines ainsi que de l’histoire, dela logique et de la rhétorique.Le 28 novembre 1582, Shakespeare épouseAnne Hathaway, de 8 ans son aînée.

Entre le jour de son mariage et le jour où ilréapparaît sur la scène artistiquelondonienne, près de 10 années s’écoulentsans que l’on n’ait de traces certaines de sesactivités et de ses « résidences ». Plusieursthéories avancent les raisons de son départde Stratford pour Londres, mais la plusprobable est celle qui suggère qu’il auraitrejoint la troupe du Lord Chamberlain alors

que les comédiens faisaient de Stratford uneétape de leur tournée.En 1592, la trace de Shakespeare réapparaîtdonc à Londres, où il est enregistré en tantqu’acteur et dramaturge.Shakespeare est acteur, écrivain etsociétaire d’une compagnie théâtrale,connue sous le nom de The LordChamberlain’s Men troupe pour laquelle ilécrit exclusivement à partir de 1594. Lacompagnie tire son nom, comme le voulaitl’époque, du mécène aristocrate qui soutientla troupe (Lord Chamberlain était le ministreresponsable des divertissements royaux). Lacompagnie devient très populaire : après lamort de la reine Élisabeth, le nouveaumonarque Jacques Ier adopte la troupe quiporte désormais le nom des « Hommes duRoi » (King’s Men). La troupe finit pardevenir résidente du théâtre du Globe, dontla réplique exacte est de nouveau en activitéà Londres.Vers 1611, Shakespeare décide de prendresa retraite et rejoint sa famille à Stratford. Ilmeurt le 23 avril 1616, à l’âge de 52 ans.

La biographie de Shakespeare ne devraits'écrire qu'au conditionnel tant il estdifficile de trouver des faits irréfutables ettant il est plus facile de faire desconjectures. Certains vont même jusqu'àprétendre qu’ il n'est point le dramaturgeque nous pensons, qu'il a toujours écrit encollaboration avec d'autres auteurs ou qu'iln'est qu'un prête-nom au véritable auteur deses pièces trop savantes pour avoir étéécrites par un petit comédien d’originecampagnarde.Mais Hamlet, Richard III, La nuit des Rois…existent bel et bien et Shakespeare est l’undes plus grands poètes dramatiques de tousles temps par l’ampleur et la variété de sonœuvre.Une trentaine de pièces lui sont attribuées:des drames historiques, des tragédies, descomédies, des pièces dites « à problème»,écrites en proses, en vers blancs, en versrimés…

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Tragédies de Shakespeare

Roméo et JulietteMacbethLe Roi LearHamletOthelloTitus AndronicusJules CésarAntoine et CléopâtreCoriolanTroilus et CressidaTimon d’AthènesCymbeline

Drames historiques de Shakespeare

À l’exception du Roi Jean, les drameshistoriques traitent tous de la guerre desDeux Roses, qui opposent deux branchesrivales de la famille royale, les York et lesLancaster

Henri VI, 1re partie, 2e partie, 3e partieRichard IIIRichard IIHenri IV, 1re partie, 2e partieHenri VHenri VIIILe Roi Jean

Comédies de Shakespeare

Tout est bien qui finit bienComme il vous plairaLe Songe d’une nuit d’étéBeaucoup de bruit pour rienMesure pour mesure – aussi considérée comme «  pièce à problème *»La Mégère apprivoiséeLa Nuit des roisLe Marchand de Venise – aussi considérée comme « pièce à problème ».Les Joyeuses Commères de WindsorPeines d'amour perduesLes Deux Gentilshommes de VéroneLa Comédie des erreursPéricles, prince de TyrLe Conte d'hiverLa Tempête

*On parle de « pièce à problème » quand la mention de comédie semble trop réductrice auxintrigues et rebondissements de ces œuvres.

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Le théâtre élisabéthain

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Naissance du théâtre élisabéthainOn parle de « théâtre élisabéthain » pour qualifier le théâtre né sous le règne d’Elisabeth Ière ,souveraine extrêmement cultivée et grande défenseuse des Arts et des Lettres. Sans elle, jamaisles théâtres n’auraient pu perdurer face aux défenseurs de l’ordre moral qui les accusaient delieux de dépravation extrême. La « Reine Vierge » aimait le théâtre tout comme son successeurJacques Ier.William Shakespeare est l’auteur le plus illustre et le plus célèbre de cette période, mais il nefaut pas négliger d’autres auteurs tels que Marlowe, Kyd ou Benson.

Les comédiensLes comédiens professionnels sont une nouveauté en Angleterre à la fin du XVIème siècle.Auparavant, ils étaient des amateurs, membres des diverses corporations d’artisans qui jouaientessentiellement dans les Mystères de la Fête-Dieu et dans les Moralités (ref aux artisans-comédiens du Songe d’une nuit d’été) et il y avait aussi les mimes et les jongleurs ambulants quise produisaient sur les places publiques ou dans les foires.Mais un arrêté du gouvernement en 1572 fait du comédien un suspect en puissance qui peut êtrejeté en prison pour vagabondage ou délinquance. Il devient donc très urgent pour lui de setrouver un vrai statut en se mettant par exemple au service d’un noble ou d’un grandpersonnage dont il portera la livrée et les armes : Shakespeare faisait partie de la troupe desComédiens du Chambellan.Chaque comédien investissait dans la troupe pour l’achat des accessoires, des costumes…devenant ainsi un véritable actionnaire et partageant la recette entre son salaire et les fraisd’entretien du théâtre.Les comédiens du Chambellan avaient à leur tête James Burbage et se produisaient au Théâtredu Globe.

Jusqu’en 1660, les femmes avaient l’interdiction formelle de se produire sur scène, les troupescomprenaient donc 5 à 6 jeunes garçons entraînés à jouer les rôles féminins tant que leur voixn’avait pas mué. Considérés comme des apprentis, on leur enseignait dès leur plus jeune âge, lechant, la musique, la danse, la diction ainsi que les intonations et les gestes féminins.

Tous ces acteurs devaient allier talent et ardeur à la tâche car la survie des théâtres dépendaituniquement du succès des pièces. En pleine saison, ils jouaient chaque après-midi (sauf ledimanche), ils devaient aussi constamment varier le répertoire et ne disposait en général que dedeux semaines pour monter les spectacles.

Le publicÀ l’époque, le théâtre était un lieu extrêmement populaire grâce au très large éventail des prixproposés. Pas plus d’un penny pour le parterre (là les gens restaient debout pendant toute lareprésentation) et six pence pour les premières places assises (soit moins d’un sixième du salairejournalier d’un ouvrier londonien).Les spectateurs étaient d’origines très diverses ; ouvriers, riches marchands, prostituées etautres coquins. Pour un auteur comme Shakespeare, il était fondamental que tous en ait pourleur argent, c’est ainsi que dans ses textes, on peut passer de la blague très grossière à ladiscussion philosophique, c’est ainsi que différentes langues et divers genres s’entremêlent aucœur de la même pièce.La foule bariolée et remuante, buvait et mangeait pendant les représentations, impossible pourles acteurs de murmurer. Devant leur grandiloquence passionnée, elle savait montrer sonémotion, elle aimait l’éclat du verbe et les grandes tirades en vers, elle était avide de sensationsfortes d’où le succès des tragédies de vengeance et les grandes pièces historiques.

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La scène élisabéthaine

La scène élisabéthaine s’est inspirée des cours d’auberges que les troubadours investissaientpour jouer leurs pièces au début de l’ère élisabéthaine. C’est ainsi que les fosses sont toujoursrestées à ciel ouvertLa richesse de cette structure c’est qu’elle offrait plusieurs espaces de jeu utilisés en fonction dece qui se passe dans la scène.L’avant scène permettait les duels, les batailles, les scènes champêtres... Une trappe servait auxapparitions et disparitions infernales.L’alcôve fermée par un rideau en fond de scène servait elle aux espions, aux amants adultèresmais aussi, lorsque le rideau était ouvert et que le trône du roi apparaissait, à toutes les scènesde cour.Le balcon pouvait figurer les remparts d’un château fort, de là descendaient aussi dieux etdéesses mais c’est bien évidemment la fameuse scène entre Roméo et Juliette qui l’a renducélèbre.

Les changements de lieux étaient signalés, soit dans le texte, soit par des écriteaux. Comme ledit le chœur, au début d’Henry V, c’est surtout à l’imagination du public que l’on faisait appel.

Les célèbres théâtres londoniens : Le théâtre du Globe, le théâtre de la Rose, le théâtre duCygne, de la Courtine…


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