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culioli franckel

Date post: 10-Feb-2016
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Langages Aspects de la théorie d'Antoine Culioli M. Jean-Jacques Franckel, M. Denis Paillard Abstract This paper presents the epistemological foundations of the theory developped by Antoine Culioli and his team, underlying three main aspects: 1) the operations of enunciation (grounding on the inner organization of the utterances); 2) the operation of location, as the origin of the constituent operations of an utterance; and 3) invariance and variation, dealing with the diversity of natural languages on the one hand, and with the identity and the variation of morpho-lexical items on the other hand. This presentation leads to an understanding of the main trends now developping within the framework of this theory. Citer ce document / Cite this document : Franckel Jean-Jacques, Paillard Denis. Aspects de la théorie d'Antoine Culioli. In: Langages, 32année, n°129, 1998. Diversité de la (des) science(s) du langage aujourd'hui [Figures modèles et concepts épistémologiques] pp. 52-63. http://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1998_num_32_129_2144 Document généré le 08/09/2015
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Langages

Aspects de la théorie d'Antoine CulioliM. Jean-Jacques Franckel, M. Denis Paillard

AbstractThis paper presents the epistemological foundations of the theory developped by Antoine Culioli and his team, underlying threemain aspects: 1) the operations of enunciation (grounding on the inner organization of the utterances); 2) the operation oflocation, as the origin of the constituent operations of an utterance; and 3) invariance and variation, dealing with the diversity ofnatural languages on the one hand, and with the identity and the variation of morpho-lexical items on the other hand. Thispresentation leads to an understanding of the main trends now developping within the framework of this theory.

Citer ce document / Cite this document :

Franckel Jean-Jacques, Paillard Denis. Aspects de la théorie d'Antoine Culioli. In: Langages, 32ᵉ année, n°129, 1998. Diversité

de la (des) science(s) du langage aujourd'hui [Figures modèles et concepts épistémologiques] pp. 52-63.

http://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1998_num_32_129_2144

Document généré le 08/09/2015

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Jean-Jacques FRANCKEL URA 1028 Denis Paillard Université de Paris 7

Aspects de la théorie d'Antoine Culioli

Ce texte ne constitue pas une sorte d'abrégé de la théorie d'Antoine Culioli ' , mais propose une lecture orientée visant à expliciter la façon dont certaines de ses lignes de force trouvent à se déployer dans les débats et les programmes qu'elle suscite actuellement 2.

Cette théorie peut être présentée sous trois aspects. Elle correspond à une théorie de renonciation, à une théorie du repérage et à une théorie de l'invariance (et de la variation) .

1. Une théorie de renonciation

1.1. La théorie est souvent désignée sous le terme de théorie de l'énoncia- tion. Or ce terme apparaît dans de nombreux autres cadres théoriques et la façon même dont il doit s'entendre ici constitue un premier accès à sa spécificité.

Il s 'agit d'une théorie de l'énonciation dans la mesure où elle se donne comme objet l'énoncé lui-même. L'énoncé n'est pas considéré comme le résultat d'un acte de langage individuel, ancré dans un quelconque hic et nunc par un quelconque énonciateur. Il doit s'entendre comme un agencement de formes à partir desquelles les mécanismes énonciatifs qui le constituent comme tel peuvent être analysés, dans le cadre d'un système de représentation formalisable, comme un enchaînement d'opérations dont il est la trace. La justification du terme d'opération tient à l'hypothèse que la valeur référentielle de cet énoncé n'est pas un donné, mais un construit. Cela signifie que les formes agencées qui le matérialisent renvoient moins à des valeurs qu'à des opérations de constitution de la valeur référentielle. Etudier l'énonciation, c'est alors étudier les modalités de constitution de cette valeur.

Les mécanismes énonciatifs qui fondent l'objet de l'analyse ne sont donc pas externes à la langue et doivent être distingués des conditions effectives qui président à la production de l'énoncé dans le hic et nunc d'une énonciation singulière. De ce point de vue la théorie de l'énonciation de Culioli n'est à aucun

1. Une bonne partie des concepts et des propositions mentionnés dans cet article font l'objet de définitions, de commentaires et de développements dans une série de textes auxquels l'accès le plus direct est constitué par l'index du recueil d'articles de Antoine Culioli (1990).

2. Cet article s'inspire très largement et parfois très directement des réflexions sur cette théorie développées par Sarah De Vogué dans une série d'articles (cf. bibliographie). Le présent article relève donc d'un fonds collectif et représente dans son contenu, sinon dans sa forme, un travail d'équipe. Il a en particulier bénéficié de la relecture attentive d'Evelyne Saunier et de Sarah De Vogué.

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titre une théorie pragmatique. Tout agencement de formes est de l'ordre de l'énonciatif, à la différence notamment de ce que pose Benveniste pour qui renonciation est l'acte d'un sujet qui met en jeu ce qu'il appelle l'appareil formel de renonciation. Le sujet énonciateur ne constitue pas une instance préconstituée extérieure à ces opérations, il est au contraire un produit de ces opérations. De fait, il joue un rôle très variable d'un énoncé à l'autre, et surtout il s'inscrit dans des rapports complexes au co-énonciateur qui ne se réduisent pas à ceux du couple locuteur-colocuteur. Les processus de régulation / ajustement mettent en jeu des relations d'altérité à la fois complexes et forma- lisables entre énonciateur et co-énonciateur qui ne se confondent pas avec les relations pragmatiques qui peuvent se nouer entre sujets parlants 3.

1.2. Du fait qu'il ne s'agit pas d'une théorie des sujets énonciateurs, mais d'une théorie des opérations abstraites qu'il revient à l'analyse d'expliciter à partir de l'organisation des formes constitutives de l'énoncé et des contraintes qu'elle manifeste, cette théorie se présente souvent, de façon plus explicite, sous la dénomination de théorie des opérations predicatives et énonciatîves. Celles-ci sont appréhendées par des effets empiriques interprétatifs qui constituent les données à partir desquelles le linguiste peut établir et mettre à l'épreuve des hypothèses et découvrir de nouveaux faits.

La notion d'énonciation est indissociable de celle de bonne formation d'un énoncé. Cette notion détermine le type même des données et des faits de langue pris en compte, dont la nature signe la spécificité de la théorie. C'est ainsi que J . -C . Milner (1992) met en avant comme une forme de découverte la formulation par Culioli de l'intuition linguistique selon laquelle la séquence un chien aboie ne constitue pas un énoncé bien formé. Non qu'il ne soit pas grammaticalement correct. Mais il n'apparaît guère possible de trouver des conditions d'énonciation où un tel énoncé puisse apparaître naturellement sous cette forme. Toutefois cette assertion doit être précisée et modulée de deux façons :

— La contrainte ne porte que sur cette forme particulière. Celle-ci s'inscrit dans une famille paraphrastique de formes telles que un chien, ça aboie, il y a un chien qui aboie, c'est un chien qui aboie, etc. Chacune de ces séquences correspond à un énoncé bien formé dans des conditions contextuelles déterminées. La forme de la séquence détermine les types de contexte compatibles. Imaginons par exemple la question Quel est ce bruit ? On pourra obtenir une réponse du type C'est un chien qui aboie. En revanche, aucune des autres formes ci-dessus n'apparaîtrait a priori bien formée eu égard à ce contexte particulier, chacune d'elle déterminant un autre type de contexte, chaque contexte déterminant une classe de formes possibles.

— Il se trouve que la forme un chien aboie est la forme qui contraint le plus étroitement le type de contexte (littéraire et stylistiquement marqué) avec lequel elle est compatible. C'est en ce sens qu'on peut la dire mal formée. Pour autant, il n'est pas strictement exclu d'en trouver. On peut par exemple imaginer le

3. Sur ce point, trois textes essentiels : Paillard, D. et De Vogué, S. (1986) ; « Representation, referential processes, and regulation. Language activity as form production and recognition », in Culioli, A. (1990), p. 177-213 ; De Vogué, S. (1992a).

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début d'une devinette. Comme première phrase d'une histoire, il apparaîtrait nécessaire d'ajouter une suite telle que dans le lointain..., ou d'insérer la séquence dans une enumeration (on entend les manifestations de la vie quotidienne du village : les cloches sonnent, un chien aboie), etc. Bref, le fait empirique capital est que la notion de bonne formation ne se donne pas à analyser en tout ou rien, mais en termes de ce que l'on pourrait appeler le « coût énonciatif » pour l'interprétation. La notion de bonne formation ne se réduit pas à ce qui s'apprécie dans d'autres théories en termes d'acceptabilité signalée par des attributions d'astérisque. Il est nécessaire de déterminer d'une part les contextes qui apparaissent largement et nettement attestables pour une forme donnée, d'autre part les ajouts et les modifications qui doivent être apportés à une forme attestable dans un contexte donné pour qu'elle le devienne dans tel ou tel autre 4.

Il est classique d'observer que le sens d'une forme donnée (qu'il s'agisse d'une unité ou d'une séquence) dépend de son contexte. Mais un effet majeur de la théorie est que réciproquement, une forme donnée détermine un type de contexte, correspondant à ce qu'on appelle sa valeur référentielle.

Ainsi, par exemple Qu'est-ce que c'est et Qu'est-ce que c'est que ça ne déclenchent pas le même type de contextes/scénarios. Qu'est-ce que c'est tend à imposer une forme interrogative plutôt qu'exclamative, ce qui n'est pas le cas de Qu 'est-ce que с 'est que ça, davantage compatible avec les deux intonations. C'est donc la forme même de la séquence qu'est-ce que c'est ? qui déclenche la question (le point d'interrogation est déterminé par la forme bien plutôt qu'il ne la détermine). D'autre part, les contextes ne sont pas les mêmes. Qu'est-ce que с 'est ? tend plutôt à questionner un événement (par exemple un coup frappé à la porte), tandis que Qu'est-ce que c'est que ça peut correspondre à une demande d'identification d'un objet inconnu (forme interrogative) ou à l'expression d'une indignation devant un événement donné. Cette analyse rend indispensable la prise en compte de facteurs prosodiques et intonatifs 5, et la présence éventuelle des « petits mots » (tels que non mais...) qui ne sont pas classiquement traités dans le domaine d'une analyse linguistique à part entière, mais plutôt pris en charge par les études pragmatiques. La prise en compte de ce type de phénomènes correspond à ce que Culioli appelle une « pragmatique intégrée ».

Ainsi, la nature même des données analysées constitue une sorte de carte d'identité de la théorie. On peut notamment citer l'importance accordée par

4. Voici un exemple significatif extrait de Culioli, A. (1990), p. 17 : « Si vous dites « L'argent est utile », tout le monde accepte un tel énoncé et lui attribue une valeur générique. Si je change le déterminant, remplaçant repartie, j'obtiens ;De l'argent est utile qui est rejeté. Si j'introduis ce, j'obtiens « De l'argent, c'est utile » que l'on accepte. Avec toujours, c'est parfait : « De l'argent, c'est toujours utile ». Si je transforme dans « De l'argent est utile » le présent en conditionnel, on aura « De l'argent serait utile » quin'est pas mauvais, si j'ajoute bien, c'est très bon : « De l'argent serait bien utile » ; et si, au lieu du partitif, je mets un peu, j'ai « Un peu d'argent serait bien utile » auquel il n'y a rien à redire. Comment ai-je procédé ? J'ai cherché à produire des séquences par des manipulations réglées qui portent ici sur la catégorie de la détermination (y compris la reprise anaphorique) et sur la catégorie de la modalité ».

5. Cf. en particulier Saunier, E. (1996).

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Culioli à l'étude des exclamatives 6, et en particulier au statut de la forme négative, qui, dans ces tours, ne se laisse pas réduire à celui que leur confèrent les autres structures énonciatives.

2. Nature des opérations. Théorie du repérage et des domaines notionnels

2.1. L'opérateur e_

Le programme de la théorie d'Antoine Culioli se fonde sur l'hypothèse que l'ensemble des opérations énonciatives se ramène à un opérateur unique, sous déterminé, l'opérateur de repérage noté e_ qui est un opérateur de mise en relation. Tout terme (au sens le plus large : séquence, phrase, unité lexicale, etc.) se trouve pris dans une relation à un autre terme, préalablement donné, et qui a par conséquent dans cette relation toujours asymétrique le statut de repère. Cette opération fondamentale de repérage s'est trouvée au centre de la théorie dans une première phase de son évolution, jusque vers la fin des années 1970 7. Dans la seconde phase, le travail s'est surtout centré sur le concept de notion et de domaine notionnel. La phase actuelle établit les modes d'articulation entre ces deux moments.

2.2. Une théorie de l'altérité

L'opérateur ̂ met en relation deux termes a et b dans une relation d'altérité première : a e_ b, et reformule cette altérité première comme un rapport asymétrique : a est repéré par b. En même temps, ce repérage est indissociable des propriétés de a et b, qui font que le terme a a plus ou moins vocation, au sein de la relation, à être repéré par b (dans le livre est sur la table, livre et table ont des propriétés qui tendent à fonder table comme repère plutôt que l'inverse, table n'étant évidemment pas un repère en soi). Les propriétés des termes ne sont pas préalables à leur mise en jeu dans des relations, ce sont ces relations qui les déterminent.

L'analyse de la différence entre (1) Jean a une voiture et (2) la voiture est à Jean a conduit Culioli à introduire l'opérateur э_ (epsilon miroir). Cet opérateur a permis de poser comme centrale l'opposition entre relation déterministe / non déterministe.

En (1), on a affaire à une relation non déterministe : le fait que Jean (b) « localise » une voiture (a) ne signifie pas qu'il ne localise pas autre chose. Autrement dit voiture appartient à une classe de termes localisables par Jean. C'est ce que note э_ dans b _э а.

En (2) en revanche, voiture n'est pas appréhendé dans le cadre de l'appartenance à une classe. Ce que note a§b.

6. Cf. Culioli (1974) et (1995a). 7. Cf. en particulier Culioli, A. (1971), ainsi que « The concept of notional domain », in Culioli (1990),

p. 74-77.

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Le non-déterminisme de _э_ fait apparaître ce qui s'avère être une propriété constitutive du repérage : il n'existe pas de relation directe entre terme repère et terme repéré. Le terme repère définit une classe de repérables, et le terme repéré est donc nécessairement inscrit dans une classe. L'introduction de cette classe permet de mettre en place un double jeu d'altérité :

— l'altérité de la classe des repérables par rapport au repère b. — l'altérité de a au sein de cette classe. La théorie du repérage devient ainsi indissociable d'une théorie de l'altérité,

des relations entre le même et l'autre. L'opérateur e_ a été au départ mis en œuvre dans l'analyse de relations concernant la catégorie de la personne 8 puis il a joué un rôle décisif dans le traitement de problèmes de détermination et de modes de constitution de l'énoncé 9.

L'unicité de l'opérateur e_ ne signifie pas que les repérages qu'il permet de constituer soient homogènes. Un énoncé se présente comme un enchevêtrement de rapports dissymétriques qui s'étagent sur différents niveaux où les termes peuvent avoir un statut de repère à un niveau et de terme repéré à un autre

2.3. Domaines notionnels

2.3.1. Statut hybride de la notion

A partir de 1980 environ le développement de la théorie a connu un infléchissement et la réflexion s'est centrée principalement sur le concept de notion et de domaine notionnel l0.

Culioli a tout d'abord défini la notion comme un faisceau de propriétés physico-culturelles, sans lui conférer un statut à proprement parler linguistique, la présentant comme une entité hybride, entre le monde et les représentations physico-culturelles d'un côté, la langue de l'autre.

La notion est en elle-même indicible, elle ne s'appréhende jamais qu'à travers des réalisations particulières qui en sont des occurrences. Elle implique donc la mise en relation d'un ordre d'existence qui n'est pas matérialisable, ni exhibable, nidicibleen soi, à des traces de cette existence, et qui n'en s ont jamais que des traces.

2.3.2. Notion et occurrence

Une occurrence n'a pas de rapport stabilisé à la notion dont elle constitue une réalisation particulière. Sa détermination passe par la mise en place de deux pôles organisateurs n :

8. Cf. Culioli, A. (1973). 9. Cf. en particulier Culioli, A. (1975) et (1982). 10. Cf. notamment « Sur le concept de notion », p. 47-65, et « The concept of Notional Domain »,

p. 67-81 in Culioli (1990). 11. Cf. De Vogué, S. (1993).

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a) un étalon de conformité, qui permet d'identifier une occurrence comme un exemplaire de la notion : c'est le type. Celui-ci permet d'établir tout ce qu'un livre est, par exemple, dans la mesure où/dès lors qu'il est livre. Le type permet de fonder l'appartenance à la classe des livres d'un exemplaire de livre. En tant qu'appartenant à la classe, les occurrences sont conformes au type, donc des exemplaires interchangeables. Un exemplaire est conforme à la propriété qu'il identifie et dont il constitue un échantillon.

Si on ne considère que ce mode de rapport à la notion, toute occurrence de livre est une occurrence au même titre que toute autre : il s'agit d'une classe d'occurrences indiscernables. Du strict point de vue de la relation au type, l'appartenance d'une occurrence à une classe d'occurrences-exemplaires relève du tout ou rien : d'une occurrence à l'autre, le rapport à la propriété ne fait l'objet d'aucune altérité. La seule altérité prise en compte correspondant au passage d'une occurrence à une autre, pour ce qui est de la propriété être livre.

b) La notion fournit un second pôle organisateur qui est l'attracteur. L'occurrence n'hérite de la notion qu'à certains égards, ce qui fonde sa singularité. L'attracteur permet de déterminer en quoi et dans quelle mesure une occurrence a à voir avec la notion. L'occurrence divise la notion en des égards de notion, on a une forme de division de la notion en zones correspondant à plusieurs façons d'être Uvre, à du plus ou moins livre. L'attracteur fonde une double singularité : la singularité de la notion, en tant qu'indicible ; la singularité des individus qui ne sont héritiers de la notion qu'à tel ou tel égard et qui la divisent. Si on ne considère que ce type de rapport à la notion, on a des individus éclatés, singuliers, incomparables.

Chaque occurrence est un individu dont la singularité le distingue de toutes les autres, la relation au type fondant le comparable. Une occurrence est donc un individu singulier correspondant à un égard particulier d'une notion, en même temps qu'il en est une réalisation conforme. Il s'agit de deux modes de stabilisation indissociables qui s'établissent avec des pondérations variables. Le domaine notionnel correspond à la diversité des occurrences de la notion en fonction de l'articulation singularité / exemplarité.

2.4. Articulation entre repérage et domaines notionnels

La phase la plus récente du développement de la théorie de Culioli a consisté à réinvestir l'opération de repérage à partir des deux repères que constituent les deux pôles régulateurs de la notion. Il est d'abord apparu qu'il fallait distinguer deux modes de repérage distincts :

— un repérage de type construction, où, en relation au repère, l'existence du repéré est prédiquée ;

— un repérage de type spécification, où le repéré est spécifié par sa relation au repère 12.

12. Cf. Paillard, D. (1992).

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On a dès lors pu travailler l'hypothèse que les occurrences d'une notion sont elles-mêmes construites et spécifiées par repérage au type, d'une part, à l'attracteur, d'autre part. Cela signifie que les différentes structurations du domaine notionnel peuvent être rapportées aux divers effets de l'opérateur e_ .

3. L'invariance comme théorie de la variation

La réflexion sur la notion d'invariance s'est développée à partir de deux questions centrales : 1) la diversité des langues ; 2) l'identité des unités linguistiques à travers la diversité de leurs emplois.

3.1. La diversité des langues

3.1.1. Des universaux à une théorie de l'invariance

La définition de la linguistique comme science du langage appréhendée à travers la diversité des langues naturelles est devenue emblématique de la démarche de Culioli. Cette définition a entre autres deux conséquences.

— Elle marque que la recherche d'une généralisation ne saurait se fonder sur la seule considération des propriétés d'une langue ou d'un nombre restreint de langues. Ce n'est pas à partir de principes cognitifs universaux indépendants des propriétés des langues que se forgent les outils de description de ces langues, mais à partir de l'observation minutieuse de l'organisation spécifique de chacune d'elles l3.

— Elle redéploie sur ce point la question centrale d'une variation, mais d'une variation réglée, et dont les modes de régulation reposent sur des principes invariants. Les langues peuvent être considérées à la fois comme des exemplaires du langage (on peut passer de l'une à l'autre, traduire, tout enfant apprend la langue de son environnement) et comme des individus (chaque langue étant singulière, et d'un certain point de vue irréductiblement spécifique, ne serait-ce que parce qu'aucune unité n'a exactement le même fonctionnement ni le même comportement d'une langue à l'autre).

C'est l'analyse de la singularité de chaque langue dans ses différentes composantes qui est susceptible de fournir un accès à une théorie généralisable. Dès lors, il ne s'agit pas d'établir des universaux, à partir d'un modèle théorique fondé sur des catégories métalinguistiques et/ou cognitives préétablies dont chaque langue offrirait des réalisations particulières, mais de dégager des invariances à partir de la prise en compte de la singularité et de la diversité. La mise au jour d'invariants relève de procédures de découverte problématisées, ils émergent graduellement des données.

13. Cf. PaaiardD. et Robert S. (1995).

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3.1.2. Nature du formalisme

Le statut des invariants est cohérent avec celui du formalisme construit. Dans la théorie de Culioli, l'élaboration d'une métalangue d'analyse se caractérise par le fait qu'il ne se fonde pas sur des emprunts aux formalismes préexistant dans l'arsenal des modèles logico-mathématiques . Le mode de questionnement des langues dans leur diversité impose l'élaboration d'un formalisme spécifique. Cette élaboration se fonde sur l'hypothèse que le langage, en tant que système de représentation susceptible de fonctionner comme métalangue, recèle des propriétés formelles spécifiques qui peuvent être dégagées à partir de données empiriques. La découverte de ces données passe par des procédures qui ne sont pas structurées a priori par des modèles préétablis pour répondre à d'autres questionnements que ceux portant sur le langage l4. Les invariants mis au jour constituent les paramètres et les outils de la métalangue. Les principes de régulation sont internes au langage à travers la variation de leurs mises en œuvre observables dans les langues et ne relèvent donc pas a priori d'une nécessité qui serait externe au langage.

Cela ne signifie pas que des mécanismes cognitifs fondamentaux ne sont pas à l'œuvre dans le langage, mais pose que le langage fait travailler de façon spécifique ces mécanismes.

On peut de ce point de vue considérer la théorie de Culioli comme une « phénoménologie ». Elle va à l'encontre d'une appréhension intrumentale du langage qui coderait ou incarnerait un sens ou une pensée qui lui préexisterait ou qui existerait indépendamment. Le langage constitue au contraire une forme de pensée spécifique (ce qui ne signifie nullement que toute pensée se réduise au langage !) et cette spécificité n'est atteignable que par l'analyse des opérations dont elle est constitutive.

3.1.3. Une analyse transcatégorielle

Cela se traduit en particulier par le fait que les catégories qui présentent d'un point de vue cognitif une forme d'universalité comme le temps, l'espace ou le nombre, par exemple, ne sont pas les catégories dont on part pour étudier leur « réalisation » dans telle ou telle langue particulière. Elles correspondent bien plutôt à des valeurs référentielles dont les modes de constitution sont singuliers d'une langue à l'autre et apparaissent au fur et à mesure de la découverte des données particulières qui les matérialisent.

Ainsi ce que l'on nomme itération, ou accompli, par exemple, recouvre en fait des fonctionnements extrêmement hétérogènes. Pour cette raison, la théorie procède de façon privilégiée par des travaux consacrés au fonctionnement particulier de telle unité dans telle langue et non à l'étude du mode de matérialisation dans telle langue donnée de telle catégorie préétablie.

Une conséquence de cette approche se manifeste à travers une démarche que l'on peut caractériser comme transcatégorielle. Cela signifie d'une part que les catégories pertinentes pour une langue ne le sont pas nécessairement pour une

14. Cf. « La linguistique : de l'empirique au formel », in Culioli, A. (1990), p. 9-46.

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autre et d'autre part que le fonctionnement d'une unité donnée met en jeu des phénomènes qui relèvent de plusieurs catégories hétérogènes.

3.2. L'identité des unités linguistiques

3.2.1. Comme nous l'avons vu, une hypothèse fondamentale est que la valeur référentielle d'un énoncé est le produit d'opérations dont les unités de la langue et leurs agencements sont la trace. Il s'agit donc des seules données sur lesquelles l'analyse puisse se fonder (y compris les manifestations prosodiques et intonatives), à l'exclusion de tout autre élément qui ne serait pas marqué. Elle exclut en particulier les positions indépendantes des places linéaires et indépendantes du terme qui les occupe, ou encore les catégories vides sur lesquelles s'appuient au contraire les théories qui postulent l'autonomie d'un niveau syntaxique de fonctionnement l5. La théorie de Culioli va à l'encontre de la conception selon laquelle la syntaxe et la grammaire seraient le lieu des régularités, et le lexique celui des singularités. C'est ici le lexique qui constitue le facteur de régulation, les constructions introduisant au contraire un facteur d'instabilité I6. La conception même du lexique s'en trouve transformée : les items lexicaux doivent se concevoir non plus comme le matériau préconstitué mis en œuvre par l'organisation syntaxique des énoncés, mais comme le Heu d'une variation réglée. La théorie se trouve donc en même temps constituer une approche spécifique du rôle des unités dans la construction de la valeur référentielle des énoncés.

3.2.2. Une partie essentielle des travaux suscités par ce cadre théorique concerne en effet la description systématisée d'unités particulières de langues diverses appréhendées à travers la variation des rapports de ces unités avec leur entourage textuel. Ce travail qui porte sur toutes les sortes d'unités (morphologiques, lexicales, connecteurs, etc.) se développe à la fois sur le plan de la modélisation et sur le plan des investigations empiriques.

3.2.3. Une première étape de la théorie posait que chaque unité se trouve rapportée à une opération dont elle est appréhendée comme le « marqueur ». On restituait une invariance de l'opération par delà les variations, en traitant l'unité comme une sorte d'opérateur ayant des éléments du co-texte comme opérande. C'est le domaine d'application de l'opération qui était alors censé fournir le domaine de variation de l'opération. On rendait compte de cette façon d'une forme d'interaction entre l'unité et son environnement. Les unités ne sont pas directement porteuses de sens par elle-mêmes, elles contribuent de façon spécifique à construire du sens dans un environnement donné, leur identité se caractérisant non par une valeur, mais par un fonctionnement. Cette approche impliquait déjà que le sens des unités n'est pas préalable à l'interaction avec leur environnement et constituait un premier type de traitement du phénomène que l'on appréhende comme la polysémie, selon lequel toute unité usuelle de la

15. De Vogué, S (1991) et (1992b). 16. Voir les variations de ce que Culioli appelle une famille paraphr as tique, où à partir d'un matériel

lexical donné, on construit un ensemble non clos de structures syntaxiques.

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langue, quelle que soit son appartenance catégorielle, apparaît compatible avec des valeurs disparates et souvent même contradictoires. Elle permettait de postuler une forme d'invariance qui ne se réduise pas à une sorte de dénominateur sémantique commun que l'on atteindrait par une abstraction plus ou moins grande fondée sur l'analogie et la métaphore. Elle fournissait ainsi un premier type de solution à l'inévitable étau des deux contraintes antagonistes qui conduisent d'un côté à surinvestir sémantiquement le mot pour ne rien rater de sa spécificité et, de l'autre, à l'alléger pour permettre d'embrasser la totalité de ses emplois dans l'abstraction requise par la recherche de ce qui pourrait en constituer une sorte d'épuré.

Mais cette approche engendre un paradoxe : si l'opération propre à chaque unité est invariante, et n'aboutit à des résultats variables qu'en fonction des termes pris comme opérandes, la variation se trouve indéfiniment reportée sur le co-texte. Or il se trouve que tout élément du co-texte est lui-même déformable et polysémique, susceptible à son tour de prendre plusieurs valeurs.

C'est pourquoi, dans les développements actuels de la théorie, est prise en compte l'idée centrale que la variation est constitutive de l'identité même d'une unité. La notion de marqueur d'opération se trouve ainsi dépassée, dans la mesure où le rapport entre opérateur et opérande est lui-même variable. Il s'avère que l'opérateur n'est pas fixe, il est travaillé de façon spécifique par des facteurs de son environnement. C'est à une interaction dynamique que l'on a affaire, et non à un conditionnement à sens unique.

3.2.4. Dans la mesure où la variation des rapports d'une unité à son entourage est considérée comme constitutive de l'identité de cette unité, il n'est plus possible de fonder cette identité sur une valeur sémantique stable et autonome, ou sur une valeur prototypique, définissable hors-contexte. Dans la mesure en outre où cette interaction elle-même est variable, et où il s'agit véritablement d'une interaction (l'item agit sur l'entourage, l'interprète, autant que le co-texte agit sur lui, lui confère une valeur), il n'est plus possible non plus de concevoir une unité comme un opérateur : un opérateur met certes en jeu l'entourage, sa valeur en est dépendante, mais cette interaction est stable et à sens unique (l'opérateur n'interprète pas le co-texte, ne lui donne pas une valeur).

D'où la mise en place d'un nouveau modèle de représentation de l'identité lexicale : la forme schématique. La forme schématique d'un item lexical est un pôle de régulation des interactions avec les éléments de son environnement qui sont nécessaires à sa mise en œuvre (le co-texte). C'est un schéma au sens où elle organise le co-texte et où elle l'interprète. C'est une forme au sens où elle est susceptible de prendre plusieurs valeurs, où elle est variable. Il s'agit non plus d'abstraire une invariance à partir de la variation mais de dégager les principes régulateurs de cette variation.

La forme schématique met en jeu trois plans de variation : — Une variation interne à l'unité elle-même, qui tient au fait que les

déformations qui résultent des interactions avec les différents co-textes possibles se trouvent stucturées de manière spécifique par la forme schématique propre à cette unité.

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— Une variation qui tient aux items lexicaux du co-texte, qui activent tel ou tel paramètre de la forme schématique. Un verbe comme passer voit son fonctionnement mis en jeu de façon différente selon qu'il s'agit de la séquence passer le cap, le café, le temps, le chiffon, les détails, ses microbes, son tour, pour ne prendre qu'une poignée d'exemples possibles avec la seule forme transitive.

— Une variation des constructions syntaxiques, compatibles avec l'unité, qui sont à la fois internes à cet item au sens où elles sont constitutives de son identité (tel item entre dans tel ensemble déterminé de constructions), et externes au sens où elles procèdent chacune d'une reconstruction (passer est reconstruit par pour dans passer pour).

La construction syntaxique ne peut pas être décrite en termes de sous- catégorisation, mais en termes de « répertoire ». Les constructions des items sont trop singulières à l'item pour pouvoir fonder des sous-catégories, et pourtant on peut regrouper différents items au titre d'une construction commune : le répertoire d'un item lexical est l'ensemble des constructions qu'il partage avec d'autres items : ainsi voir partage avec laisser la construction infinitive (avec inversion ou non du sujet : je vois /je laisse Jean partir /partir Jean), mais partage avec croire la construction complétive en que (je crois /je vois que Jean part), etc. On a ainsi des réseaux de constructions, mais voir correspond à un croisement spécifique de ces catégories.

Dans la mesure où la construction d'un item lexical est un lieu de variation (il y a plusieurs constructions possibles pour un même item), dans la mesure où cette construction s'interprète comme une reconstruction de l'item en question, il faut en déduire que les constructions syntaxiques gardent une autonomie relative par rapport au lexique (le choix d'un item lexical ne détermine pas entièrement la construction syntaxique dans laquelle il va entrer.

On aboutit donc à la proposition que la syntaxe est partiellement autonome par rapport au lexique, y compris là où elle le paraît le moins, à savoir pour ce qui concerne les constructions syntaxiques des items lexicaux.

En guise de conclusion, citons le résumé que donne Culioli (1995b) d'un aspect des fondements de sa démarche :

« A une epistemologie du compartimenté, du statique et du linéaire, il apparaît, à l'épreuve des phénomènes, qu'il faut substituer une epistemologie de l'interactif, du dynamique et du non-linéaire, dans une dialectique complexe du rigide et du malléable, où se nouent et se dénouent des figures du stable et de l'instable, à travers la plasticité régulée du langage. »

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