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RÉPUBLIQUE TUNISIENNE Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires (DAS) Octobre 2014 Convention de Stockholm Projet DAS et PCB Tunisie
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RÉPUBLIQUE TUNISIENNE

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires (DAS)Octobre 2014

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les Déchets d’Activités Sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

RÉPUBLIQUE TUNISIENNE

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

Auteurs : Hamza Ridha – Dhidah Lamine – Bellaaj Ridha

Octobre 2014

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

BANQUEMONDIALE

اجلمهورية التونسية

وزارة الداخلية

République TunisienneMinistère de l’Intérieur

République TunisienneMinistère de la défense Nationnaleاجلمهورية التونسية

وزارة الشؤون االجتماعية

République TunisienneMinistère des Affaires Sociales

MINISTÈRE DE LA SANTÉ

2

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Table des matièresPréambule 7

Préface 9

Listedesabréviations 10

Listedestableaux 11

Listedesfigures 11

Listedesphotos 11

Introduction 13

Problématique 13

1. ProductionaccruedeDAS 13

2. InsuffisancedelaprisedeconsciencedelanocivitédesDAS 14

3. MéconnaissancedelaréglementationrelativeàlagestiondesDAS 14

4. MéconnaissancedelaresponsabilitéduproducteurdeDAS 14

5. Manqued’équipements,dematérielsetdeconsommables 15

6. InsuffisancedelamaitrisedesprocéduresdegestiondesDAS 15

Définitions 14

1. Déchets 16

2. Déchetsd’ActivitésSanitaires 16

Catégorisation des DAS 17

1. LesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisquesinfectieuxetassimilés(DASRI) 17

2. LesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisqueschimiquesettoxiques(DASRCT) 17

3. Lesdéchetsinflammablesouexplosifs(DIE) 17

4. LesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisquesradioactifs(DASRR) 18

5. Lespiècesanatomiquesetplacentas(PA/P) 18

6. Lesdéchetsménagersetassimilés(DMA) 18

Les risques liés aux DAS 19

1. Quiestconcernéparcesrisques? 19

2. Circonstancesd’expositionaurisque 20

3. Quelstypesderisques? 20

3-1. Lerisqueinfectieux 20

•Importancedurisque 20

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

3

•Chainedetransmissiond’agentsinfectieuxcontaminantlesDAS 21

•LesDAScommeréservoirsdegermes 21

•Quelsagentsinfectieux? 21

•Quellesvoiesdetransmission? 21

•Quiestconcernéparlerisqueinfectieuxetquand? 22

3-2. Lerisquetraumatique 23

3-3. Lerisquechimiqueettoxique 23

3-4. Lerisqued’inflammationoud’explosion 23

3-5. Lerisqueradioactif 23

3-6. L’impactpsycho-émotionnel 24

3-7. L’impactenvironnemental 24

4. Peut-onmaitriserlesrisquesliésauxDAS? 24

Cadre institutionnel et réglementaire de la gestion des DAS en Tunisie 25

1. Placedelaréglementationinternationale 25

2. Historiquedelaréglementationtunisienne 26

3. SituationactuelleenTunisie 27

3-1. Laloin°96-41du10juin1996 27

3-2. Laréglementationrelativeauxdéchetsdangereux 28

3-3. LaréglementationspécifiqueauxDAS 28

3-4. LemanuelcadredeprocéduresdegestiondesDAS 28

4. Laresponsabilitédesproducteurs 28

5. Laresponsabilitédesdétenteurs 30

Modalités d’élimination des DAS 32

1. Letriàlasource 32

2. Lesfilièresd’éliminationdesDAS 33

2-1. Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàRisquesInfectieux(DASRI) 34

•Etape1:Letri 34

•Etape2:Leconditionnement 35

•Etape3:Lacollecte 37

•Etape4:L’entreposageintermédiaire 37

•Etape5:L’entreposagecentralisé 38

•Etape6:Letransport 39

4

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

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•Etape7:Letraitementfinal 40

•Lesuivi/Latraçabilité 41

2-2. LaFilièred’éliminationdesDASàRisquesChimiquesetToxiques(DASRCT) 43

•Lacollecteetl’entreposage 43

•Letransportetletraitement 44

•Lesuivietlatraçabilité 44

•Lecasdumercure 44

•Lecasdespilesetaccumulateurs 45

•Lecasdesdispositifsmédicauximplantablesactifs(DMIA) 45

•Lecasdesdéchetsd’équipementsélectriquesetélectroniques(DEEE) 45

•Lecasdesdéchetsdesmédicamentsanticancéreux 45

•Lecasdesmédicamentsnonutilisés(horsanticancéreux) 46

2-3. Lafilièred’éliminationdesDASRR 46

2-4. Lafilièred’éliminationdesPA/P 48

•Leconditionnement 48

•L’entreposageetl’évacuation 48

•Letransport 48

•L’identificationetlesuivi 48

2-5. LaFilièred’éliminationdesDMA 49

Stratégies de promotion des bonnes pratiques de gestion des DAS 51

1. Axesstratégiquespréconisés 51

1-1. L’acquisitiondeséquipementsetmatérielsappropriés 51

1-2. L’approvisionnementrégulierenconsommables 51

1-3. L’élaboration/lamiseàjour/l’adoptiondeprocéduresdegestiondesDAS 52

1-4. Laformationcontinuedespersonnels 52

•Pourqueltypedeformationdoit-onopter? 52

•Quelsprincipesdoiventêtrerespectéspourgarantirlaréussitedelaformation? 52

•Oùassurercetteformation? 53

•Quandassurercetteformation? 53

•Commentassurercetteformation? 53

•Al’intentiondequi?. 54

•Quipeutêtreformateur? 54

1-5. L’améliorationcontinuedesconditionsdetravail 54

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5

1-6. Lacommunication 55

1-7. Lafédérationdel’ensembledesacteursautourd’unegestionadéquatedesDAS 55

1-8. L’évaluationcontinuedesressourcesetpratiques 55

2. PropositiondestratégiedepromotiondesbonnespratiquesdegestiondesDAS 56

Evaluation des ressources et pratiques de gestion des DAS 57

1. Pourquoiévaluer? 57

1-1. Evaluerpourmesurerl’efficacitéd’unprogramme(d’uneaction) 57

1-2. Evaluerpourévoluer 57

1-3. Evaluerpourrassureretconvaincre 57

1-4. Evaluerpourvaloriser 57

2. Quandenvisageruneévaluation? 57

3. Quedoit-onévaluer(quoi?) 58

4. Commentpeut-onprocéderdanslecadred’uneévaluation? 58

5. Quefaireàl’issued’uneévaluation? 59

Conclusion 61

Pourensavoirplus 61

Annexes 62

Annexe1:Testsd’évaluation 62

Annexe2:Agenda21 71

Annexe3:LesgrandesorientationsduPlanNationalTunisienSanté–Environnement 72

Annexe4:Citationsàméditer 74

Présentation du projet DAS et PCB Tunisie 75

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7

PréambuleLes dioxines et les furanes (Polychlorodibenzo-p-dioxines et polychlorodibenzofuranes-PCDD/PCDF),

sontdessubstancesproduitesetrejetéesinvolontairementlorsdubrûlagedecertainsproduits,notam-

mentdesdéchetsdangereux.LadeuxièmesourcedeproductiondecesdioxinesetfuranesenTunisie

sontlebrûlagedesdéchetsd’activitéssanitaires(DAS)dangereuxavecleursemballagesplastique(PVC),

quicontiennentduchlore.ParmilesDASdangereux,ilyalesdéchetsbiologiques(celluleshumaines,

produitssanguinsouorganiques),àrisquesinfectieux(déchetscontaminéspardesagentspathogènes),

les déchets piquants, tranchants, coupants (aiguilles, bistouris, etc.), les déchets à risque toxique ou

chimiques(médicamentspérimés,déchetsdelaboratoires,baindedéveloppementpourlesclichésde

radiographie, solvants, thermomètresàmercure,piles,etc.), et lesdéchets inflammablesoupouvant

exploser (bombes aérosols, etc.). Le brûlage de ces déchets en raison d’une combustion incomplète

entraînelaproductiond’hydrocarburesaromatiquespolycycliqueshalogénésounonhalogénésdontcer-

tainsd’entreeuxsontréputéscancérigènes.

Lesautrestypesdedéchetsproduitsparunétablissementdesantésontassimilésauxorduresména-

gères,etpeuventêtrecollectésparlamunicipalitémoyennantuneconventionouunsous-traitantenvue

deleurenfouissementdanslesdéchargescontrôlées.Lesdéchetsdangereux,eux,doiventêtretriésau

seindelastructurehospitalièreetenlevéspardessociétésautoriséespourdestraitementsadéquats

selonlatypologiedesDAS.

Selonl’uneétuderéaliséeen2009,laquantitétotaledesdéchetsd’activitéssanitairesproduitsparles

établissementspublicsdesantéenTunisieseraitde16000tonnesparan,dontenviron43%,soit7000

tonnes,seraientdesdéchetsdangereux,et9000tonnesseraientdesdéchetsassimilablesauxordures

ménagères,cequicorrespondàuneproductiond’environ2,27kgdeDASparlitparjour.Cesquantitésne

comprennentpaslesdéchetsd’activitéssanitairesdangereux(DASD)provenantdes80cliniquesprivées,

des143centresdedialysequigénèrent80%dedéchetsd’activitéssanitairesdangereux,desproduits

chimiquesgénéréspar355laboratoiresd’analyse,des2334officines,2080centresdesantédebaseet

83cliniquesprivées.Laplupartdecesproducteurspratiquentjusqu’ànosjoursl’incinérationanarchique

decesDASD.

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Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

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Danslecadredesacontributionàl’éliminationdesPCB,dioxinesetfurannes,laTunisiemetenœuvre

le«Projetdedémonstrationetdepromotiondesbonnestechniquesetpratiquespourgérerlesdéchets

d’activitéssanitaires(DAS)etlesPolychlorobiphényles(PCB)enTunisie»(voirladescriptionduprojeten

findedocument).Lemanuelprésentaétéélaborédanslecadredeceprojet.

Afef Siala Makni

Coordinatrice DAS

Projetdedémonstrationetdepromotiondesbonnestechniquesetpratiques

pourgérerlesdéchetsd’activitéssanitaires(DAS)etlesPolychlorobiphényles(PCB)enTunisie

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PréfaceCenouveauguidedebonnespratiquesdegestiondesDéchetsd’ActivitésSanitaires(DAS),destinéaux

professionnelsdelasanté,vients’ajouteraumanuelcadredeprocédurespourlagestiondesdéchets

d’activitéssanitairesdangereuxélaboréparl’ANGeden2012pourrépondreàunbesoindeformalisation

parécritdeladescriptiondétailléedespratiquesd’éliminationdesDAS.

IltraitedetouslesaspectsrelatifsauxDéchetsd’ActivitésSanitairesetnotammentleurgestionadéquate

:problématique,cadreconceptuel,risques,règlementation,modalitésd’élimination,stratégiesdepro-

motiondesbonnespratiques,méthodesetoutilsd’évaluation.

IlaétéconçuessentiellementpourservirdesupportdeformationenmatièredegestiondesDAS.En

plus,saconsultationparlesprofessionnelsdelasanté,pourralesaideràlastandardisationetàl’unifica-

tiondespratiquesauniveaudesétablissements/structuresdesoinsproducteursdeDAS,àlaconception

et lamiseenœuvredestratégiesdepromotiondesbonnespratiquesdegestiondesDASadaptéesà

chaquetyped’établissement/structuresdesoinsetàlaconduited’évaluationsdansledomaine.

Puisseceguiderépondreauxattentesdesdifférentsintervenants:personnelssoignants,hygiénistes,

gestionnaires…,etcontribueràlapromotiondesbonnespratiquesdegestiondesDASdansnosétablis-

sements/structuresdesoins.

Les auteurs

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Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Liste des abréviationsAES: Accidentd’ExpositionauSangADR: AccordeuropéenrelatifautransportdesmarchandisesDangereusesparRouteANGed: AgenceNationaledeGestiondesdéchetsBSD: BordereaudeSuividesDéchetsCETEMBH:CentredesEtudesTechniquesdesEquipementsetMatérielsBiomédicauxHospitaliers CNDD: CommissionNationaledeDéveloppementDurableCNM: CentreNationaldeMaintenanceCNRP: CentreNationaldeRadioprotectionCNUEDD: ConférencesdesNationsUniessurl’EnvironnementetleDéveloppementDurableCO: MonoxydedeCarboneDAS: Déchetsd’ActivitésSanitairesDASR: Déchetsd’ActivitésSanitairesàRisquesDASRI: Déchetsd’ActivitésSanitairesàRisquesInfectieuxDASRR: Déchetsd’ActivitésSanitairesàRisquesRadioactifsDASRTC: Déchetsd’ActivitésSanitairesàRisquesToxiquesetChimiquesDE: DéchetsEncombrantsDEEE: DéchetsdesEquipementsElectriquesetElectroniquesDD: DéveloppementDurableDGSSP: DirectionGénéraledesStructuresdeSantéPubliqueDHMPE: Directiondel’HygièneduMilieuetdelaProtectiondel’EnvironnementDIE: DéchetsInflammablesouExplosifsDMA: DéchetsdetypeMénageretAssimilésDMIA: DispositifsMédicauxImplantablesActifsDRSP: DirectionRégionaledelaSantéPubliqueDTH: DirectiondelaTutelledesHôpitauxINRS: InstitutNationaldeRechercheetdeSécurité-FranceME: Ministèrechargédel’EnvironnementMS: MinistèrechargédelaSantéMSP: MinistèredelaSantéPubliqueOMS: OrganisationMondialedelaSantéPA/P: PiècesAnatomiques/PlacentasPCT: Piquants-Coupants-TranchantsPNSE: PlanNationalSanté-EnvironnementPOP: PolluantsOrganiquesPersistantsVIH: Virusdel’ImmunodéficienceHumaine

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Liste des tableauxTableauI:Choixdesemballagesenfonctiondutypedesdéchets...........................................................35TableauII:AvantagesduprétraitementdesDASRIpardésinfection........................................................40TableauIII:DélaisréglementairesenFrancepouréliminerlesDASRI....................................................42TableauIV:DélaisproposéspouréliminerlesDASRIenTunisie.............................................................42

Liste des figuresFigure1:Chainedetransmissiond’agentsinfectieuxcontaminantsdesDAS........................................21Figure2:Représentationschématiquedesdifférentesfilièresd’éliminationdesDAS...........................33Figure3:Représentationschématiquedelafilièred’éliminationdesDASRI..........................................43Figure4:Schémaillustrantlesétapesd’unestratégiedepromotiondesbonnespratiquesdegestiondesDAS.......................................................................................................................................56

Liste des photosPhoto1:ExemplesdeDASpouvantengendrerdesrisques.....................................................................19Photo2:Manipulationdeseringuesetaiguillesusagéespardesenfants..............................................20Photo3:Illustrationdurisqueviralliéauxseringuescontaminées.........................................................20Photo4:ExemplesdegermesrencontrésdanslesDAS..........................................................................21Photo5:Blessureparunobjetpiquant,coupantoutranchant................................................................22Photo6:Exemplesdesujetsréceptifsauxinfectionsliéesàl’expositionauxDAS.................................22Photo7:Thermomètrecasséaveclibérationdemercure........................................................................23Photo8:Déchetsd’ActivitésSanitairespolluantl’environnement............................................................24Photo9:ChariotdesoinéquipéensacsàdéchetsdedifférentescouleursetconteneuràPCT...........33Photo10:EmballagesdeconditionnementdeDASRIdedifférentescatégoriesetcapacité..................35Photo11:Pictogrammedeproduitbiologique(INRS-France).................................................................36Photo12:Locald’entreposagecentralisédeDASRI(conteneursàroulettes+porte)............................39Photo13:VéhiculedetransportdeDASRI.................................................................................................39Photo14:Logosetsymbolesdesdifférentstypesderisquesliésauxproduitschimiques(INRS-France)..............................................................................................................................................43Photo15:Logodurisqueincendie(INRS-France)...................................................................................44Photo16:Pictogrammed’avertissementdeprésencedematièresradioactivesouderadiationsionisantes....................................................................................................................................47Photo17:Exempledepièceanatomique...................................................................................................48Photo18:Déchetsencombrantsauniveaud’unétablissementdesoins................................................49

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13

IntroductionLes établissements/structures de soinsjouentun

rôleéconomiqueetsocialtrèsimportant.Lesac-

tivitésdesoinspermettent,eneffet,deguérirdes

patients et desauver des vies.Néanmoins, elles

génèrent des déchets à risques plus ou moins

élevéspourlepatient,lepersonneletl’environne-

ment.

Les établissements/structures de soins sont,

par conséquent, appelés à assurer une gestion

adéquate de leurs déchets, depuis la production

jusqu’àl’éliminationdéfinitive,conformémentàla

réglementationenvigueur.Tout leprocessusdoit

respecterlesrèglesd’hygièneetde sécuritépour

lespersonnesetl’environnement.

Pourêtreadéquate, lagestiondesDéchets d’Ac-

tivités Sanitaires (DAS) nécessite l’engagement

del’ensembledupersonnel,cequin’estpossible

qu’auprixd’unesensibilisationetd’uneformation

bienplanifiéesdetouslesintervenants.

ProblématiqueLe problème des DAS se pose en Tunisie avec

acuitéetcepourdesraisonsmultiplesetvariées.

1. Production accrue de DAS LaquantitédesDASgénérésestdeplusenplus

importante, en rapport avec l’extension des éta-

blissements/structures de soins et l’accroisse-

mentdel’utilisationdumatériel jetable (passage

au‘’toutàl’usageunique’’).

LaproductionnationaleannuelledeDASaétées-

timéeen2009à16 000 tonnes(soit2,37Kg/lit/jour)

dont 7 000 tonnes de Déchets d’Activités Sani-

taires à risques (DASR),soit43%desDASet9 000

tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA),

soit57%desDAS.

EnFrance,laproductiondeDASàrisquesestes-

timéeà0,5-1,5Kg/lit/jour(10à25%desDAS)et

celledesDMAà2,5-5Kg/lit/jour(75à90%des

DAS).

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Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

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2. Insuffisance de la prise de conscience de la nocivité des DAS

Lesprofessionnelsde lasantéetde l’environne-

mentsontcertesdeplusenplusconscientsdes

risques liés aux DAS,maiscertainescatégoriesde

professionnels ne sont pas encore suffisamment

sensibiliséessurcesrisques.C’estaussilecasde

lapopulationgénérale.

En effet, beaucoup d’intervenants méconnais-

sent que lesDAS peuvent présenter des risques

sanitaires, environnementaux et psychologiques,

pouvant affecter à la fois les professionnels, les

malades,lespersonnesimpliquéesdansl’enlève-

mentdesDASetàundegrémoindrelapopulation

générale.

Cetteméconnaissancerésultedecelleduconte-

nu des DAS. Ainsi, rares sont les personnes qui

sont conscientes de ce que peuvent contenir les

DAS(produitstoxiques,chimiquesoupharmaceu-

tiques, objets piquants, coupants et tranchants

‘’PCT’’, éléments radioactifs, substances géno-

toxiques,agentsinfectieux…).

3. Méconnaissance de la réglementation relative à la gestion des DAS

Malgrésarichesserelative,laréglementationDAS

est insuffisamment divulguée. En effet, l’arsenal

juridiqueet réglementaire faitdeconventions in-

ternationales ratifiées et/ou signées par la Tuni-

sie, lois (notamment la loi cadre du 10 juin 1996

(96-41),portantsur lagestiondesdéchets,quia

classélesDASparmilesdéchetsparticulierseta

instaurédeux principes fondamentaux:pollueur-

payeuretproducteur-récupérateur),décrets(dont

ledécret 2000-2339 du 10 Octobre 2000,quiafixé

lalistedesdéchetsdangereuxincluantdésormais

lesDASetledécret 2008-2745 du 28 Juillet 2008

portantspécifiquementsurlesDAS,quiaprécisé

lesmodalitésdegestionetd’éliminationdecetype

dedéchets),arrêtésetcirculaires;n’estpastou-

joursconnuparlesprofessionnels.Decefait,les

textessontmalounonrespectéstoutlelongdes

différentesfilièresrelativesàlagestiondesDAS.

4. Méconnaissance de la responsabilité du producteur

de DAS

La méconnaissance de la réglementation en vi-

gueur fait que les producteurs (établissement/

structuredesoins)nesaventpasqueleurrespon-

sabilitécommencedésquelesDASsontgénérés,

qu’elles’étalejusqu’àl’étapefinaledegestionde

cesdéchetsetnecessepasaumomentoùlepro-

ducteurremetsesdéchetsàdestiers (ellereste

engagéeconjointementàcelledestiersquiassu-

rentl’élimination).

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5. Manque d’équipements, de matériels et de consommables

LagestionadéquatedesDASnécessite l’acquisi-

tion, par les établissements/structures de soins,

d’équipements et de matériels appropriés(locaux

de stockage intermédiaire et centralisé, moyens

de transport des DAS en intramuros,…..) ainsi

queleurapprovisionnement régulier en consom-

mables conformes (sacs de différentes couleurs,

collecteurs d’aiguilles,…). Certains établisse-

ments/structuresdesoinsseheurtentparfoisau

manqued’équipementsetdematérielsetauxrup-

tures fréquentes des stocksdeconsommables,ce

quipeutentraverlabonnegestiondeleursDAS.

6. Insuffisance de la maitrise des procédures de gestion des DAS

Lesproblèmesévoquésplushautfontquelesmo-

dalitésdegestiondesDASsont souventmécon-

nuesounégligéesparlespersonnels.Les efforts

déployésenmatièredesensibilisation et de for-

mationdanscedomainerestentinsuffisantsetne

sontpastoujourssuffisammentporteurs(axéssur

lathéorie,usantdeméthodespeuattrayantes,…).

Certaines catégories de personnels soignant ne

ressententmême pas le besoin de formation en

matièredegestiondesDAS (croyantà tortqu’ils

nesontpasconcernéspardetelsdéchetsquire-

lèvent de la responsabilité stricte des agents de

propreté,…..).

Des manuels deprocédureset/oudesguidesde

bonnespratiquessontparfoisélaborésparlesau-

toritéscompétentessansqu’ilssoientréellement

profitables aux bénéficiaires potentiels car inac-

cessibles(diffusionpassiveetlimitée)et/ouinsuf-

fisamment consultés.

L’essentiel à retenir

LeproblèmedesDASseposeavecacuité,enraisonde:• L’augmentationdelaproductiondesdé-

chets;• L’insuffisancedelaprise de consciencede

leur nocivité;• Laméconnaissancedelaréglementation

envigueuretenparticulierdelaresponsa-bilité du producteur;

• Le manque d’équipements,de matérielsetde consommablesnécessairesàlabonnegestiondesDAS;

• L’insuffisance de maitrise des procéduresdegestiondesDAS,dontlaquasi-absencedutrisélectifàl’amont.

16

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Définitions1. Déchets

Lemot‘’déchet’’vientduverbe‘’déchoir’’,quitra-

duit la diminution de la valeur d’unematière ou

d’unobjetjusqu’aupointoùildevientinutilisable.

Ce vocable couvreun domaine très large (toutes

les activités humaines : domestiques, agricoles,

industrielles ou de services) et désigne : «…tout

résidu d›un processus de production, de trans-

formationoud›utilisation,toutesubstance,maté-

riau produit ou plus généralement tout bien que

sondétenteurdestineà l›abandon’’ ; ouselon le

dictionnaire : ‘’… lesmatériaux ou objets rejetés

commen›ayantpasunevaleurimmédiate,oulais-

séscommerésidusd›unprocessusoud›uneopé-

ration’’;ouencoreselonles urbanistes:‘’…l’en-

sembledesrésidus,desmatièresrécupérablesou

non,laissésàlasuited’uneopérationdefabrica-

tionoudeconsommation’’;ouenfinpourl’écono-

miste:‘’….undéchetestunematièreouunobjet

dont la valeur économique est nulle ou négative

poursondétenteur,àunmomentetdansunlieu

donnés’’.

Selon la loi n° 96-41 du 10/06/1996, il s’agitde :

‘’….toute substance et objet dont le détenteur se

défaitoua l’intentiondes’endéfaireoudont ila

l’obligationdesedéfaireoud’éliminer’’.

Cetteloi,classelesdéchetsen:

• Déchetsménagersetdéchetsnondangereux

• Déchetsdangereux

• Déchetsinertes

• Déchetsd’emballage

• Déchets particuliers (déchets de soins, boues

desstationsd’épuration,déchetsdesabattoirs,

margines,autres)

2. Déchets d’Activités Sanitaires

Selonledécretn° 2008-2745 du 28 juillet 2008,il

s’agit de : ‘’….tout résidud’unprocessusdepro-

duction, de transformation ou d’utilisation de

substances ou produits dans les établissements

sanitairesetplusgénéralementtoutbien,meuble

abandonné ou destiné a l’abandon, provenant

d’activitésdediagnosticoudesuivioud’activités

préventives, curatives ou palliatives dans les do-

mainesdelamédecinehumaine.Fontpartieéga-

lementdesdéchetsd’activitéssanitaires, lesdé-

chetsprovenantdesactivitésde thanatopraxieet

lesdéchetsprovenantdesactivitésderecherche,

d’enseignementetdeproductionindustrielledans

lesdomainesdelamédecinehumaine‘’.

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

17

Catégorisation des DASOndistingue:

1. Les Déchets d’Activités Sanitaires à risques infectieux et assimilés (DASRI)

Ilssontconnussouslevocablegénéralde

«DASRI»etrépondentàladéfinitiondesDASmais

contiennent des micro-organismes viables ainsi

queleurstoxinesqui,enraisondeleurnature,de

leurquantitéoudeleurmétabolisme,peuventcau-

ser unemaladie chez l’homme ou chez d’autres

organismes vivants susceptibles de contaminer

l’homme.

Font partie desDASRI,même si le risque infec-

tieuxn’estpastoujoursévident:

• Les matériels et matériaux piquants ou cou-

pantsoutranchants(PCT)destinésàl’abandon

qu’ilsaientétéounonencontactavecunpro-

duitbiologique;

• Les produits sanguins à usage thérapeutique

incomplètementutilisésouarrivésàpéremp-

tion;

• Les déchets anatomiques humains, non aisé-

mentidentifiables.

2. Les Déchets d’Activités Sanitaires à risques chimiques et toxiques (DASRCT)

Lagrandediversitédesproduitschimiquesutilisés

dans les établissements de soins engendre une

grandevariétédedéchetsetdoncderisques.On

peutciter(listenonexhaustive):

• Leseffluentshospitaliers;

• Lesdéchetsdeslaboratoires;

• Lesdéchetsd’imageriemédicale;

• Lesdéchetsmercuriels;

• Lesmédicamentsnonutilisés;

• Les déchets des médicaments anticancéreux

(génotoxiques);

• Lespilesetaccumulateurs;

• Etc….

3. Les déchets inflammables ou explosifs (DIE)

Cettecatégorieregroupetouslesdéchetssuscep-

tiblesdeprendrefeuouprovoquerdesexplosions

encasdestockageinadéquat(bombesd’aérosols,

masques,bouteillesd’oxygène…).

18

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4. Les Déchets d’Activités Sanitaires à risques radioactifs (DASRR)

‘’Undéchetradioactifestunesubstanceradioac-

tive pour laquelle aucune utilisation ultérieure

n’estprévueouenvisagée’’.

Ondoitdistinguer:

• Lesdéchetsàseulrisqueradioactif;

• Lesdéchetsàrisquemixteradioactifet infec-

tieux;

• Les déchets à risque mixte radioactif et

chimique.

5. Les pièces anatomiques et placentas (PA/P)

Ils peuvent présenter un risque infectieux, mais

sontsurtoutredoutésdu faitde leur impactpsy-

chologique.

6. Les déchets ménagers et assimilés (DMA)

Pourvuqu’ilsnesoientpassouillésparlesDASR,

lesDMAneprésententnormalementpas(saufcas

particulier) de risques importants pour la santé

etl’environnement(ilssontqualifiésdebanalsou

nondangereux).Onpeutcitercommeexemplesde

DMA(listenonexhaustive):

• Lesdéchetsd’emballage;

• Lepapieretlecarton;

• Lesdéchetsfermentescibles;

• Lesdéchetsverts;

• Etc…..

L’essentiel à retenir

Typologie des DAS

• LesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisques infectieuxetassimilés(DASRI);

• LesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisques chimiques et toxiques(DASRCT);

• Lesdéchets inflammables ou explosifs(DIE);

• LesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisques radioactifs(DASRR);

• Lespièces anatomiquesetplacentas(PA/P);

• Lesdéchetsménagersetassimilés(DMA).

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

19

L’expositionauxDASpeutengendrerdesrisques

liésàcequ’ilspeuventcontenir:

• Desagents infectieux;

• Desobjets piquants, coupants ou tranchants,

qu’ilsaientétéounonencontactavecunpro-

duitbiologique;

• Desproduits toxiqueschimiquesou pharma-

ceutiques;

• Desélémentsradioactifs;

• Desproduitsinflammables ou explosifs;

• Dessubstancesgénotoxiques;

• Desproduits sanguinsincomplètementutilisés

ouarrivésàpéremption;

• Despiècesanatomiqueshumainesoudespla-

centas.

1. Qui est concerné par ces risques ?

Sontnotammentconcernéspardetelsrisques:

• Les professionnels des établissements/struc-

turesdesoins(detoutescatégories);

• Les malades, les accompagnants et les visi-

teurs (etd’une façongénérale toutes lesper-

sonnes fréquentantdesétablissements/struc-

turesdesoins);

• Les professionnels impliqués dans l’enlève-

ment,letransportetletraitementfinaldesDAS;

• Lespersonnesentrantfortuitementencontact

avec les DAS et particulièrement les chiffon-

niers;

• Lapopulationgénéralenotammentlesenfants

etlessujetsâgés,susceptiblesd’êtrecontami-

nésviadiversvecteursdetransmission.

Photo 1 : Exemples de DAS pouvant engendrer des risques

Les risques liés aux DAS

20

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

2. Circonstances d’exposition au risque

L›exposition des professionnels au risque peut

survenir tout au longde la filièredegestiondes

DAS(laproduction,leconditionnement,lacollecte,

l›entreposage,l›enlèvementouletraitementfinal).

L’expositionde lacommunautépeutêtreenrap-

portaveclaprésencedansdesendroits inappro-

priés de réceptacles ouverts contenant des DAS

(notammentPCT),lapossibilitéderécupérationet

deréutilisationillicitesd’aiguillesetse-

ringues usagées ou la contami-

nation de l’environnement

parlesDAS.

3. Quels types de risques ?

3-1. Le risque infectieux Importance du risqueLerisqueinfectieuxestaupremier plan.Ilestre-

lativement bien documenté pour certains types

d’infections. L’Organisation Mondiale de la Santé

(OMS) estime qu’en l’an 2000, des injections ef-

fectuéesavecdesseringuescontaminéesontété

responsablesde:

• 21 millionsdecasd’hépatite B,soit32 %des

nouvellesinfections;

• 2 millions de cas d’hépatite C, soit 40 % des

nouvellesinfections;

• Aumoins260 000casd’infectionsàVIH,soit5%

desnouvellesinfections.

Photo 2 : Manipulation de seringues et aiguilles usagées par des enfants

Photo 3 : Illustration du risque viral lié aux seringues contaminées

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

21

Chaine de transmission d’agents infectieux contaminant des DAS

Réservoirémetteur(DASRI)

Agentinfectieux

Voiedetransmission

Hôteréceptif

Figure 1 : Chaine de transmission d’agents infectieux contaminants des DAS

Les DAS comme réservoirs de germes LaprésencedemicroorganismesdanslesDASdé-

penddeleurviabilitédansl’environnement.Ilpeut

s’agir de germes fragiles (durée de vie courte):

Méningocoque, Streptocoque hémolytique, Hoe-

mophilus,quelquesvirus(agentdelavaricelle)et

laplupartdesbactériesanaérobies,….

Mais des germes résistants peuvent aussi se

rencontrer et être responsables demaladies in-

fectieuses ‘’classiques’’ (Salmonella, Shigella,

Escherichiacolientéropathogène,Brucella,Myco-

bacteriumtuberculosis,VIH,virusdeshépatites…)

oud’infectionsopportunistes(Staphylococcusau-

reus,Pseudomonasaeruginosa,Clostridiumdiffi-

cile,…).

Au cours de l’entreposage, la présence de ma-

tières nutritives, l’humidité et la température du

déchet facilitent ledéveloppementdesbactéries,

deslevuresetdesmoisissures.Toutefois,cedéve-

loppementmicrobienestcompenséparl’inhibition

liéeàlaprésencedeproduitsantiseptiquesoudé-

sinfectants oupar la compétitionmicrobienne.A

l’inverse,l’entreposageentraîneladiminutiontrès

progressivedelaconcentrationenvirus.

Quels agents infectieux ?Il peut s’agir de bactéries, de virus, de champi-

gnons, de parasites (protozoaires et helminthes)

ou d’agents transmissibles non conventionnels

(prions).

Quelles voies de transmission ?Lacontaminationpeutavoirlieumoyennant:

• Unpassagedesagentsinfectieuxàtraversdes

blessures(effractions)cutanées:uneblessure

parunmatérielpiquantoucoupantsouillépar

des micro-organismes pyogènes ou à trans-

Photo 4 : Exemples de germes rencontrés dans les DAS

Shigella Staphylococcus Salmonella

22

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

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missionsanguinepeutentraînerune infection

cutanéo-muqueuse(Staphylococcusaureus,..)

oul’apparitiond’uneinfectionsystémique(hé-

patiteviraleBouC,infectionàVIH).Lerisque

ouprobabilitédesurvenued’uneinfectionsys-

témiqueaprèsunaccidentd’expositionausang

(AES)estde0,3%pourleVIH,3%pourlevirus

del’hépatiteCetde30%pourlevirusdel’hé-

patiteB;

• Lapénétrationdesmicroorganismesàtravers

lapeausaineouunelésionpréexistante;

• Lavoieaérienne:inhalationd’aérosolsmicro-

bienspouvantêtreà l’origined’infectionspul-

monaires(bacilletuberculeux,…);

• La voie digestive : ingestion d’agents micro-

biens à transmission entérale (virus de l’hé-

patite A, entérovirus, Salmonella, Brucella,..)

ou d’endotoxines bactériennes (unemauvaise

hygiènedesmains,letabagismelorsdelama-

nipulationdesDASou l’onychophagiepeuvent

conduireàunecontaminationdigestive).

Photo 5 : Blessure par un objet piquant, coupant ou tranchant

Qui est concerné par le risque infectieux et quand ?Lerisqueinfectieuxconcerneenpremierlieules

professionnels impliquésdanslamanipulationet

l’éliminationdesDASRIetàundegrémoindreles

maladesetlacommunautéentière.

Sont particulièrement réceptifs : les enfants, les

femmesenceintes,lespersonnesâgées,lesinsuf-

fisants respiratoires, lessujets immunodéprimés

primitifs ou secondairement à un traitement, les

personnes à revêtement cutané lésé, les diabé-

tiques,lesfumeursetlesalcooliques.

L’expositionaurisqueinfectieuxpeutsurvenirtout

le long de la filière DASRI : de la production au

traitementfinal.

Photo 6 : Exemples de sujets réceptifs aux infections liées à l’exposition aux DAS

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

23

3-2. Le risque traumatiqueLerisquetraumatiqueestomniprésentetpeutêtre

associéounonàunrisqueinfectieuxoutoxique.Il

peuts’agirdeblessuresaccidentelles(piqûre,cou-

pure)pardesPCTsouillésounondesangoude

contactavecdesdébrisdeverreencasdecassure

de certains types de matériels (thermomètres à

mercure,tensiomètresàmercure,…).

3-3. Le risque chimique et toxique Lagrandediversité des produits chimiquesutili-

sésdans lesétablissements/structuresdesoins,

engendreunegrandevariété de déchets etdonc

plusieurs types de risques.

Lesdéchets mercurielsprovenantdespiles,amal-

games dentaires, thermomètres et tensiomètres

médicauxdégagentdesvapeurs toxiquespouvant

êtreinhaléesaccidentellement.

Lesmédicaments non utiliséspeuventreprésen-

ter des risques potentiels d’intoxicationmédica-

Photo 7 : Thermomètre cassé avec libération de mercure

menteuseaccidentelleencasd’éliminationinadé-

quate.

Lesdéchets des médicaments anticancéreuxpeu-

vent présenter pour les personnesqui lesmani-

pulentouquiysontexposéesaccidentellementun

risque toxique et des effets cancérigènes,muta-

gènesoutératogènes.

3-4. Le risque d’inflammation ou d’explosionCertains types de déchets

sontsusceptiblesdeprendre

feuoudeprovoquerdesexplosionsencasdestoc-

kage inadéquat (bombes d’aérosols, masques,

bouteillesd’oxygène…).

3-5. Le risque radioactifDeux types d’effets radioactifs

peuventêtreobservés:

- Des effets aigus ou détermi-

nistesquiapparaissentquand

la dose délivrée dépasse un certain seuil. Le

délaid’apparitiondessymptômesestalorsgé-

néralementcourtetlagravitéaugmenteavecla

dose.Ilpeuts’agirdebrûluresdelapeau(ra-

diodermites),devomissements,dedestruction

delamoelleosseuseoudelamuqueuseintes-

tinale,voirededécès.

- Des effets différés dans le temps (stochas-

tiques ou aléatoires)àtypedecancersoueffets

24

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

génétiques, le plus souvent tardifs, indépen-

dantsdeladosereçueetn’apparaissantquede

manièrealéatoirechezcertainssujets.

3-6. L’impact psycho-émotionnelLesDASpeuventgénérerdesnuisancespsycho-

logiquesdufaitdelasensibilitédupublicvis-à-vis

de l’agression visuelle du sang, des compresses

souillées et des pièces anatomiques reconnais-

sables.

Cetimpactestparticulièrementredoutédanscer-

tainescirconstancesetfaitlahantisedesrespon-

sables politiquesdevantunrejetsauvagedeDAS

(syndrome NIMBY :Not InMyBack Yard etsyn-

drome NIMEY:NotinMyElectionYear).

3-7. L’impact environnementalCet impact résulte des modes de transport et

d’élimination des DAS hors de l’établissement/

structuredesoinsoùilssontproduits.Ainsi:

• Le rejet sauvage (en plein air) et l’enfouisse-

ment peuvent occasionner une contamination

dusol,delanappephréatique,…..;

• Lebrûlagepeutêtreunesourceredoutablede

dégagement de dioxines et de furanes dans

l’atmosphère;

• L’évacuationderésiduschimiquesoupharma-

ceutiquesdansleréseaud’égoutspeutengen-

drerdeseffetstoxiquessurlesmilieuxrécep-

teursetnotammentlesressourceshydriques.

4. Peut-on maitriser les risques liés aux DAS ?

LamaitrisedesrisquesliésauxDASest possible.

Ellepasseparlapromotiondesbonnes pratiques

de manipulation de ces déchets. Ces pratiques

doivent faire l’objet de procédures écrites décri-

vantclairementlesdifférentesétapesdelafilière

d’éliminationdesDAS,définissantlesresponsabi-

litésetlesdevoirsdechacunetprécisantlesme-

suresdepréventiondesrisquesliésauxDAS.

Deplus,uneformationdoitêtreassuréeetrégu-

lièrement renouvelée, une communication dyna-

mique et non culpabilisante doit également être

instaurée et des évaluations répétées des res-

sourceset/oudespratiquesdoiventêtreréalisées.

Photo 8 : Déchets d’Activités Sanitaires polluant l’environnement

L’essentiel à retenir

• Délivrerdessoins,c’estobligatoirementproduiredesdéchets à risques.

• LesrisquesliésauxDASsontmultiples et variésenrapportavecladiversitédecesdéchetsetdeleurcontenu.

• Lamaitrisedetelsrisquesrestetributairedelamiseenplaced’unestratégie de pro-motion des bonnes pratiquesdemanipula-tiondesDAS.

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

25

LaTunisie,s’estengagéepleinementdansunepo-

litiquededéveloppement durabledésledébutdes

années1990.Elleaadoptél’ensembledesorien-

tationsdel’agenda 21etaprocédéàlaconfection

d’un agenda 21 national (annexe 2). L’adoption

récente d’un plan national santé-environnement

(PNSE)estvenuecompléterlesmultiplesactions

déjàengagéesdansledomaineetleurdonnerla

cohérenceetlacomplémentariténécessaires(an-

nexe3).

Lagestion des déchets, l’undesprincipauxaxes

dedéveloppement durable,compteaujourd’huien

Tunisieparmi lesprioritésnationalesenmatière

de promotion de l’hygiène et de la protection de

l’environnement. Ainsi, la Tunisie a parcouru un

longcheminaucoursdesdeuxdernièresdécen-

niesenmatièredegestion des Déchets d’Activités

Sanitaires(DAS),mêmesibeaucoupresteàfaire.

Enparticulier,uneréglementationricheetrigou-

reusedeportéegénéraleouspécifiquerelativeà

lagestiondesDASa vu le jourdès ledébutdes

années1990ets’estenrichieaufildesannées.

Cadre institutionnel et réglementaire de la gestion des DAS en Tunisie

1. Place de la réglementation internationale

LaTunisieestsignatairedetouteslesconventions

internationales sur les déchets et les produits

chimiquesdangereuxetnotamment:

• Laconvention de Bâlesurlecontrôledesmou-

vementstransfrontièresdesdéchetsdangereux

et leurélimination,adoptéeen1989etentrée

envigueuren1992;

• La convention de Bamako sur l’interdiction

d’importerenAfriquedesdéchetsdangereuxet

surlecontrôledesmouvementstransfrontières

etlagestiondesdéchetsdangereuxproduitsen

Afrique,adoptéeen1991etentréeenvigueur

en1992;

• Laconvention de Rotterdam relativeà lapro-

céduredeconsentementpréalableenconnais-

sancede causeapplicableà certainsproduits

chimiquesdangereuxfaisantl’objetd’uncom-

merceinternational,adoptéeen1989etentrée

envigueuren2004;

• La convention de Stockholm portant sur les

polluantsorganiquespersistants (POP),adop-

téeen2001etentréeenvigueuren2004.

26

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Conventions internationales sur les déchets et les produits chimiques dangereux

2. Historique de la réglementation tunisienne

Toutacommencépar ladiffusionen1988par le

MinistèredelaSantéPublique(MSP)d’unecircu-

lairesurlesdéchetsdansleshôpitaux(Circulaire

n°13-88du26février1988)quin’apasfaitbeau-

coupdebruitàl’époque.

Quelquesannéesplustard,unenouvellecirculaire

portantsur lagestiondesdéchets hospitaliersa

vulejour(CirculaireduMSPn°76/92du18/9/92).

Cette circulaire a été à la base du programme

national de gestion des Déchets d’Activités Sani-

taireslancédès1992parleMinistèredelaSanté

Publique.Mêmesielleaétésuivieparuneautre,

(Circulairen°124/95du11décembre1995,dumi-

nistèredelasantépublique,surlagestiondesdé-

chetshospitaliers),lacirculairen°76/92estrestée,

pendantplusieursannées,laprincipale référence

enlamatière.Elleconcerneàlafoislessecteurs

public et privé et précise lesmodalités requises

d’élimination des déchets hospitaliers en insis-

tantenparticuliersur:le triàlasourceauniveau

de chaque service, l’acheminement hygiénique à

l›intérieurdel›établissementetlestockagedans

des réduits à conteneurs ou à poubelles, lenet-

toyage et l’entretien régulier de l›environnement

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d’activités sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

27

desbâtimentssanitairesethospitaliersetl’inciné-

ration des déchets septiques (pour lesétablisse-

mentsdotésd›incinérateurfonctionnel)enveillant

à l›entretienrégulierde l’incinérateuretenyaf-

fectantunagentformépourassurerlesopérations

d›incinération.Parailleurs,lacirculairen°76/92a

rappeléquelagestion des déchets radioactifsdoit

répondre aux normes internationales en vigueur

sous le contrôle régulier du Centre National de

Radioprotection (CNRP).Elleachargélesétablis-

sements/structures de soins du financement et

dusuividesopérationsetexhortél’Administration

Centrale (Direction de l›Hygiène du Milieu et de

laProtectionde l›Environnement ‘’DHMPE’’ ;Di-

rectiondelaTutelledeshôpitaux‘’DTH’’,ancêtre

delaDirectionGénéraledesStructuresSanitaires

publiques ‘’DGSSP’’ ;CentreNationaldeMainte-

nance‘’CNM’’,ancêtreduCentredesEtudesTech-

niquesdesEquipementsetMatérielsBiomédicaux

Hospitaliers‘’CETEMBH’’)etlesDirections Régio-

nales de la Santé Publique (DRSP)pourassurerla

formationàlagestiondesdéchets,lecontrôleet

l›évaluation des opérations. Elle a fixéun timing

pourlaréalisationdesmesuresquiyontétéins-

crites.

3. Situation actuelle en Tunisie

L’arsenal juridique relatif à la gestion des DAS

sembleêtreaujourd’huiassezétoffé.Eneffet,bon

nombredeloisrégissant les déchetsengénéralet

lesdéchetsdangereuxenparticulierontétépro-

mulguéesaucourantdesdeuxdernièresdécen-

nies:

• Loi n°96-41 du 10 juin 1996, relative aux dé-

chetsetaucontrôledeleurgestionetdeleur

éliminationmodifiéepar la loi n° 14 –2001 du

30 janvier 2001;

• Loi n°97-37 du 2 juin 1997,relativeautransport

routierdesmatièresdangereuses;

• Loi n°2008-38 du 23 juin 2008,portantapproba-

tiondel’adhésiondelaRépubliqueTunisienne

à l’accord européen relatif au transport inter-

national des marchandises dangereuses par

route(ADR).

Ces lois ont été suivies d’unepanoplie de textes

d’application : décrets, arrêtés et circulairesmi-

nistériels. Un manuel cadre de procédures de

gestiondesDASestvenuen2012,complétercet

arsenal.

Infine,destextes de portée généraleetunerègle-

mentation spécifique régissent actuellement en

Tunisielagestionetl’éliminationdesDAS.

3-1. La loi n°96-41 du 10 juin 1996Cetteloi,deportéegénérale(portantsurlagestion

desdéchetsdetoustypes)aétéamendéequelques

annéesaprèssaparutionparlaloi n° 14 –2001 du

30 janvier 2001.Elleaclassé,commementionné

plushaut,lesDASparmilesdéchetsparticuliers

et instauré deux principes fondamentaux : pol-

lueur-payeuretproducteur-récupérateur.

28

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

3-2. La réglementation relative aux déchets dangereux Laréglementationrelativeauxdéchets dangereux

s’articuleautourdestextessuivants:

• Le décret n° 2000-2339 du 10 Octobre 2000,

fixantlalistedesdéchetsdangereux;

• Le décret n° 2002-2015 du 04 septembre 2002,

fixantlesrèglestechniquesrelativesàl’équipe-

mentetàl’aménagementdesvéhiculesutilisés

pour le transport des matières dangereuses

parroute;

• Le décret n° 2008-2745 du 28 Juillet 2008por-

tantspécifiquementsurlesmodalitésdeges-

tiondesDAS.

3-3. La réglementation spécifique aux DAS LagestiondesDASestdésormaisrégieparledé-

cretspécifiqueauxDASn° 2008-2745 du 28 Juillet

2008,lesdéfinissantetprécisantlesmodalitésde

leur gestion et élimination, à l’exclusion de ceux

de typeradioactifetceux liésauxsoinsdesanté

vétérinaire. Ce décret préconise en particulier la

mise enplaced’une unité de gestion desDASà

différentsniveaux.

3-4. Le manuel cadre de procédures de gestion des DASEn plus des textes réglementaires régissant la

gestion des DAS (n’ont été cités que les princi-

paux),unmanuelcadredeprocéduresdegestion

desdéchetsd’activitéssanitairesdangereuxaété

élaboréparl’AgenceNationaledeGestiondesDé-

chets(ANGed)en2012.

Ce manuel consiste en un document cadre qui

décritdemanièreconcrèteetlaplusprécisepos-

sible, comment les exigences et les recomman-

dations relativesauxbonnespratiques lorsde la

manipulation des DAS sont à mettre en œuvre.

Il rappelle la réglementation en vigueur, donne

desorientationsenmatièred’organisationetfixe

quelques recommandations pour les domaines

non réglementés. Cemanuel cadre constitueun

outil de travailpouvantreprésenterune référence

méthodologiquepermanentepourl’ensembledes

intervenantsdelaprocédure,servirdesupport de

formationpourlespersonnelsappelésàintervenir

auxdifférentsstadesdelaprocédureetcontribuer

audéveloppement de réflexionsconstructivesen

termes d’organisation, d’efficacité et de perfor-

mance.

Enplus,ilestprévuqu’unmanuel spécifiquesoit

élaboréauprofitdesstructuresetétablissements

desoinspublicsetprivéspourchaquecatégorie

deDAS.

4. La responsabilité des producteurs

Selon l’article 2 de la loi n° 96-41 du 10 juin 1996

est producteur de déchets:«Toutepersonnedont

l’activitéproduitdesdéchets(dangereux)ettoute

personnequieffectuedesopérationsdepré-trai-

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d’activités sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

29

tement, de mélange ou autres entraînant une mo-

dification dans la nature des déchets ou dans leur

composition».

Concrètement et en application des différents

textes législatifs en vigueur relatifs aux DAS, la

responsabilité de l’élimination de ces déchets in-

combe à l’établissement producteur, à la personne

produisant des DAS (professions libérales, patients

en auto-médication …) ou à la personne morale

pour le compte de laquelle un professionnel de

santé exerce l’activité productrice de déchets (ex :

soins à domicile).

RÉPUBLIQUE TUNISIENNE

Manuel cadre de procéduresPour la gestion des Déchets d’Activités Sanitaires dangereuxFévrier 2012

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Manuel cadre de procédures pour la gestion des Déchets d’activités sanitaires dangereux –ANGed 2012

L’élimination des DASR (ensemble des étapes de

tri, conditionnement, collecte, stockage, transport

et traitement) est assurée conformément à une

procédure écrite propre à chaque établissement/

structure de soins. L’établissement/la structure de

soins assure l’élimination de ses déchets tout en

manipulant chaque catégorie de façon adaptée. Il

garantit la formation du personnel chargé de l’éli-

mination et procède à une évaluation périodique

du déroulement des opérations sur le terrain.

Les structures et établissements de soins publics

et tous les producteurs privés sont tenus de:

• Assurer une bonne gestion des DASR depuis

leur production jusqu’à leur élimination finale ;

• Traiter eux-mêmes les DASR provenant de

leurs activités (dans ce cas ils doivent être do-

tés des équipements nécessaires) ou confier

l’enlèvement et le traitement de leurs déchets

à des sociétés autorisées par le Ministère char-

gé de l’Environnement (ME), moyennant une

convention ;

• Charger un transporteur qui possède une au-

torisation appropriée pour le transport des

déchets d’activités sanitaires de type solvants,

réactifs, huiles lubrifiantes usagées, piles, bat-

teries, etc… ;

• Emettre un Bordereau de Suivi des Déchets

(BSD) et tenir un registre rouge, afin d’assu-

rer la traçabilité de ces déchets dangereux et

de conserver une preuve de leur élimination

conformément à la réglementation en vigueur.

30

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Le Directeur de l’établissement/la structure de

soinsestresponsabledufinancementdesactivi-

tésdegestiondesDAS,delabudgétisation(infras-

tructure, construction,achatd’équipementsfixes

etmobiles et de produits désinfectants,mainte-

nance, sous-traitance…), de la création et de la

supervisiondel’unitédegestiondesDASetdela

prévisiondesressourceshumainesetmatérielles

nécessaires.

L’unité de gestion des DAS est responsable des

tâchessuivantes:

• La conception des procédures de gestion des

DASspécifiquesà l’établissement/lastructure

desoins;

• L’identificationetl’acquisitiondeséquipements,

matérielsetconsommablesnécessaires;

• La supervision et le contrôle de la mise en

œuvredesprocéduresgénéralesetspécifiques;

• L’évaluation de la mise en œuvre des procé-

dures;

• L’information,laformationetlasensibilisation

dupersonnelsoignantetouvrierenmatièrede

gestiondesDAS.

Lepersonnel soignantesttenuàappliquerlapro-

céduredegestionetd’éliminationdesDASpropre

àl’établissement/lastructuredesoinsetenparti-

culier,trier les déchets à la sourceselonleurna-

tureetleurspécificitéàpartirduchevetdumalade

etéchanger l’information avec l’unité de gestion

desDAS.

Les équipes d’entretien (ouvriers intra-muros)

sontappeléesà:

• CollecterlesDAS;

• Assurer leur stockage intermédiaire, leur

transport intra-muros et leur stockage final

danslelocaldestockagecentralisé;

• Assurerlenettoyage et la désinfectiondeslo-

caux,équipementsetmatérielsdecollecte,de

transportetdestockage;

• Echanger l’information avec l’unitédegestion

desDAS.

5. La responsabilité des détenteurs

Sont détenteurs de déchets «les personnes qui

tiennentenleurpossessiondesdéchets».Ilpeut

s’agir de producteurs (structures et établisse-

mentsdesantépublicsetprivés)detransporteurs

oud’exploitantsréalisantletraitementfinal.

Les producteurs/détenteurs de déchetssontobli-

gésdelivrerlesdéchetssuivantlesmodalitésdé-

terminéesparlesautoritéscompétentes.

LesDASRnepeuventêtrelivrésqu’àdessociétés

autoriséesparleMinistèrechargédel’Environne-

mentetce,pourlesactivitésdetransport,detrai-

tementetd’élimination.

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31

Les détenteurs de DASRdoivent:

• Evaluer et fournir les besoins en matière de

consommablenécessairepourletri, lecondi-

tionnement et la collecte des DAS en intra-

muros conformément à la réglementation en

vigueur;

• Fournir leséquipementsnécessairespour les

besoinsde collecte, de transport et de traite-

mentenextra-murosconformémentàlarégle-

mentationenvigueur;

• Former lepersonnel impliquédans lagestion

desdéchets;

• Tenir à jour un registre retraçant par ordre

chronologiquelesopérationsrelativesàlages-

tiondesDASR;

• Remplir soigneusement et signer les borde-

reaux de suivi des déchets (BSD)etconserver

lacopieappropriéecommepreuvedeleuréli-

mination;

• Assurer le transport vers les installations de

traitementautorisées;

• Assurerle traitement des DASparunprocédé

autoriséparleministrechargédel’environne-

ment;

• Assurer l’éliminationdesdéchets traitésdans

lesinstallationsautorisées;

• Assurer le transport des DAS traités vers les

décharges contrôlées en vue d’un enfouisse-

ment;

• Assurerl’autocontrôledeleursactivitésentant

quedétenteursdesDAS.

L’essentiel à retenir

• AssurerunegestionadéquatedesDASpasseobligatoirementparlerespect de la réglementationenvigueurenlamatière.

• EnTunisie,laréglementationrelativeàl’éliminationdesDASestaujourd’huisuffisamment étof-fée mais peu maitrisée et assez contraignantepourlesétablissements/structuresdesoins,auvudel’insuffisancedesmoyensdédiésàlagestiondesDAS.

• Certainesmesuresdoiventêtreprisespourpermettreuneapplication rigoureusedecetteré-glementationdemanièreàgarantirlamaitrisedesrisquesliésauxDASpourlespersonnels,lesmalades,lacommunautéetl’environnement.

32

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

On entend, dans ce guide, par élimination

l›ensemble des étapes de tri, conditionnement,

collecte, stockage intermédiaire et centralisé,

transport et traitement. On distingue schémati-

quementdeuxgrandesphasesbiendistinctes:une

phaseinterne(delaproductionàl’enlèvement)et

unephaseexterne(del’enlèvementautraitement

final). Même s›il existe de nombreuses interac-

tionsentrelesdeux,ilestimportantquelapartie

externesoitorganiséeenfonctiondelapartiein-

terneetnonlecontraire.

La qualité de la gestion interne des DAS repose

sur:

• L’identificationd›unréférent/relai/coordinateur

« DAS »qui,interlocuteur de tous les acteurs,

assurelacoordinationdesactivitésdegestion

desDAS;

• Laréalisationd›uneétudepréalabledelapro-

ductionetdesflux;

• Laformalisationdesprotocoles et procédures

retenus (tri, conditionnement, collecte, entre-

posage intermédiaire, fréquence des enlève-

ments…), intégrant la spécificité de certains

servicesouunitésdesoinslecaséchéant;

• L’information et la formation systématique et

itérativedetouslespersonnels(formationini-

tiale,continue,d›accueil…).

Modalités d’élimination des DAS1. Le tri à la source

C’estuneétapeprimordialedont laqualitéades

répercussionssurlerestedesétapes.Untrieffi-

cacedoitêtrepratiquéàlasourceafindegarantir

notamment l›absencededéchetsà risquesdans

lesdéchetsménagersetassimilés.Ilfauts’enpré-

occuperdèslagenèsedudéchetc›est-à-diredès

laréalisationd›unsoinoud›unactemédico-tech-

nique.

Letriàlasourcepermetd’assurerlasécurité des

personnes,derespecterlesrèglesd’hygiène,d’éli-

minerchaquetypededéchetparlafilière appro-

priée,danslerespectdelaréglementationetde

contrôlerl’incidence économiquedel›élimination

desDAS.

Il s’agit de séparer les différentes catégories de

DASquicorrespondentàdesfilièresd›élimination

distinctes:

• Déchetsd’ActivitésSanitairesàrisques infec-

tieux et assimilés (DASRI);

• Déchetsd’ActivitésSanitairesàrisques chimi-

ques et toxiques (DASRCT);

• Déchetsd’ActivitésSanitairesàrisques radio-

actifs (DASRR);

• Pièces anatomiques/Placentas (PA/P);

• Déchets d’Activités Sanitaires non dangereux

detype ménager et assimilés (DMA).

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33

Pour faciliter la tâche du soignant responsable

dutriàlasource,ilestnécessairedemettreàsa

dispositionunéquipementadéquat.Unchariotde

soinéquipéensacsàdéchetsdedifférentescou-

leursetconteneuràPCTestunenécessitéabso-

lue.Cechariotdoitêtre,enpermanence,bienen-

tretenu.

2. Les filières d’élimination des DAS

AchaquecatégoriedeDAS,correspondunefilière

d’éliminationdistincte.Photo 9 : Chariot de soin équipé en sacs à déchets de différentes couleurs et conteneur à PCT

Production

Tri

DAS à risquesDAS non dangereux

assimilés aux déchetsménagers (DMA)

Pièces anatomiques/placentas

Infectieux Radioactifs

Conditionnements spécifiques différenciés

Entreposages intermédiaires et centralisés

Transports (éventuels) sur la voie publique

Chimiques/toxiques

Décharge publiquecintrôlée

Unité de traitement de

DASRI

• Gestion locale par décroissance

radioactive• Stockage

• Valorisation• Traitement thermique

ou physiocochimique• Stockage

Inhumation

Figure 2 : Représentation schématique des différentes filières d’élimination des DAS

34

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

2-1. La filière d’élimination des Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI)Etape 1 : Le tri LesoignantproducteurdeDASalaresponsabilité

d’identifierlesdéchetsquidoiventsuivrelafilière

d’éliminationdesDASRI.Pourêtreefficace,fiable

etdurabledansletempsletridoitrépondreàcinq

critères:

• Simplicité : la typologie, simple et connue de

tous, doit être sans contraintes inacceptables

pourlepersonneldesoins;

• Sécurité:letridoitgarantirl’absencedeDASRI

danslesdéchetsménagersetassimilés;

• Cohérence:aveclaréglementationenvigueur,

avec les différentes étapes de la filière d’éli-

mination et les conditions d’organisation des

soinsetdeslocaux;

• Stabilité dans le temps :toutemodificationde

définitionoudescritèresdetriestunesource

d’erreur;

• Suivi:lesconditionsdetridoiventêtreévaluées

périodiquementafindegarantirlaqualitéetla

pérennitédesapratique.

Les déchets à éliminer systématiquement par la

filière des DASRI en raison de leur nature sont

multiplesetvariés.Ils’agitnotamment:

• Desmatériels ou matériaux piquants ou cou-

pants (PCT),dèsleurutilisation,qu’ilsaientété

ounonencontactavecunproduitbiologique;

• Desflaconsdeproduits sanguinsàusagethé-

rapeutique incomplètementutilisésouarrivés

à péremption, tubes de prélèvement de sang,

dispositifsdedrainageet toutarticledesoins

ettoutobjetsouillépar-oucontenant-dusang

ouautreliquidebiologique(liquidepleural,pé-

ritonéal,péricardique,amniotique,synovial…);

• Des déchets issus des activités de thanato-

praxie,

• Desdéchets anatomiques humains,correspon-

dant à des fragments humains non aisément

identifiablesparunnonspécialiste;

• Decertainsdéchets de laboratoire(milieuxde

culture,prélèvements…);

• Et indépendamment de la notion de risques

infectieux,de tout petit matériel de soins for-

tement évocateur d’une activité de soins et

pouvant avoir un impact psycho-émotionnel :

seringue,tubulure,sonde,canule,drain,gant…

D’autresdéchetssontaussiàéliminerparlafilière

desDASRIenraisondeleur origine.Eneffet,cer-

tainsDASnécessitent uneévaluation au cas par

caspourdéciderdelafilièreparlaquelleilsseront

éliminés(soitlafilièredesDASRI,soitlafilièredes

DMA).Cettedécisionreposesurlamiseenœuvre

ounondemesuresd’hygiènespécifiquespourun

patientdonné,ouungroupedepatients,enfonc-

tiond’un statut infectieuxavéréoupossible.Ces

dispositions font partie des précautions particu-

lières (notammentd’isolementseptique, contact,

gouttelettes,air)définiesdanslecadredelapré-

ventiondesinfectionsassociéesauxsoins.

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35

Concernant le cas particulier des couches pour

enfants,desprotectionspouradultesincontinents

etdesprotectionsféminines,ellessontàéliminer

parla filière des DMA,saufs’ilexisteunrisquein-

fectieuxévident.

Etape 2 : Le conditionnementLe conditionnement constitue une barrière phy-

siquecontrelesdéchetsblessantsetlesmicro-or-

ganismespathogènes.Ilpermetdegarantirlasé-

curitédespersonnessusceptiblesd’êtreexposées

etnotammentdeprévenirlesrisquesd’exposition

au sang de l’ensemble des acteurs de la filière

d’éliminationdesDASRI.La qualitéducondition-

nementestunegarantiedesécuritétoutaulong

delafilièred’élimination.

Les emballages de conditionnementdoivent être

adaptés à la catégorie de déchets produits (per-

forants,solides/mous,liquides),à la tailledesdé-

chetsàéliminer,aux fluxdesdéchetsproduitset

aux spécificités internes et externes de la filière

d’élimination.Pource,lesétablissementsdoivent

mettreàladispositiondeleurpersonnelplusieurs

types d’emballage de conditionnement avec des

capacitésetdesdimensionsadaptées.Cesembal-

lagespeuventêtretestés par les utilisateursdans

lesservicesetunitésdesoinsafindes’assurerde

leurbonneadéquationavec lessituationsréelles

d’utilisation.

Letableauquisuit(tableauI)orientelechoixdes

emballagesenfonctiondutypedesdéchets.

Photo 10 : Emballages de conditionnement de DASRI de différentes catégories et capacités

Tableau I : Choix des emballages en fonction du type des déchets

Typedeconditionnement TypesdeDASRIpouvantyêtredéposés

Perforants Solidesoumous Liquides

Sacenplastiqueouenpapierdoubléintérieurementdematièreplastique

- + -

Caisseencartonavecsacenplastiqueàl’intérieur - + -

Fûtetjerricanenplastique + + -

Minicollecteuretboîterésistantsetétanchespourdéchetsperforants

+ - -

Fûtetjerricanpourdéchetsliquides - - +

36

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Ilestànoterque lessacsenplastique, lessacs

enpapierdoublés intérieurementdeplastiqueet

lescaissesencartonavecsacenplastiqueàl’in-

térieurnepeuventrecevoirdesdéchetsperforants

quesi ceux-ci sontpréalablementpré-condition-

nésdansdesboîtesoudesminicollecteursrésis-

tants,étanchesetdéfinitivementfermés.

LesemballagesdesDASRIsontàusage uniqueet

munisdefermetures temporaires(encoursd’uti-

lisation)etdéfinitives(avantleurenlèvementpour

entreposage). Ils sont généralement de couleur

jaune dominante ou rouge et un repère horizon-

talindiquelalimitemaximalederemplissage.Ils

comportentégalementlepictogramme de danger

biologique ainsi que l’identification du produc-

teur (nomde l’établissement,nomduserviceou

del’unitédesoinsoutoutcodagepermettantson

identification).

Certainesprécautionsd’utilisationdescollecteurs

dedéchetsperforantssontàrespecterlorsdela

manipulation de ce type de déchets, il s’agit no-

tammentde:

• Choisir des collecteurs adaptés à la taille du

déchet à éliminer et à la quantité de déchets

produits;

• Ne pas dépasser la limite maximale de rem-

plissageindiquée;

• Ne jamais forcerlesdéchetslorsdeleurintro-

duction;

• Disposerd’uncollecteurà portée de mainlors

dessoinspourpermettreuneélimination im-

médiatedel’objetperforant;

• Fixerlecollecteursurunsupport;

• Respecter les instructions des fabricants no-

tammentlorsdumontageoudel’assemblage

descollecteurs.

Les destructeurs d’aiguilles permettent la des-

tructiondespartiespiquantesou tranchantesde

certains types de matériels par fusion à haute

température. Ils pourraient présenter un intérêt

pour les professionnels de santé en exercice li-

béral, mais s’avèrent plutôt inadaptés au milieu

hospitalier:ilssesurajoutentauxcollecteurs,qui

restenttoujoursindispensables.

Des emballages spécifiquessontprévuspourles

DASRI «mous».Le sac est le plus fréquemment

utilisémaisilexisted’autrestypesdeconditionne-

mentsrigides(caisseencartonavecsacintérieur,

fûtoujerrican).Lesupportdusacpeutêtremobile

Photo 11 : Pictogramme de produit biologique (INRS- France)

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37

oufixe.Ledispositifdefermeturetemporaireest

depréférenceactionnéparunepédale.Demême,

ilconvientd’éviter les systèmes à couvercleàma-

nipulationmanuelleetdeprivilégierlesautresdis-

positifs (fermetureparbec,pince,collierdeser-

rage…).

Etape 3 : La collecteAucundéchetnedoitdemeurerdanslachambre

du patient sauf cas particuliers (procédures de

précautions complémentaires septiques…). Les

conditionnementsremplisdoiventêtreévacués le

plus rapidement possible du service producteur

verslelocald’entreposageintermédiaire.Lecom-

pactagedesDASRIettouteautrepratiquecompa-

rable,commele tassagesontàbannirafind’éviter

laformationet l’émanationdansl’environnement

depetitesparticulesougouttelettescontenantdes

élémentsbiologiques.

Afin de limiter les manipulations inutiles voire

dangereusesaucoursde lacollecte, lesdéchets

conditionnésdansdesemballagesprimairesdoi-

ventêtreplacésdansdesconteneurs mobiles se-

condaires,étanches,rigidesetlavables,réservésà

cetusageetdanslesquelsilestinterditdeplacer

desdéchetsenvrac.

Lesconteneursdoiventêtreclairement identifiés

parunementionexplicite(ex:DASRI)etlepicto-

gramme du danger biologique et/ou un code cou-

leur(jauneourougedominantobligatoire).Ilsdoi-

ventêtrenettoyés et désinfectésrégulièrementet

obligatoirementavantleurretourdanslesservices

oulesunitésdesoins.

Etape 4 : L’entreposage intermédiaireMalgré leur caractère indispensable, il n’est pas

toujoursprévude locaux d’entreposage intermé-

diaire (lieux de collecte) dans les bâtiments des

établissements/structuresdesoinsexistants.

Le local intermédiaire devrait assurer l’entrepo-

sagetemporairededéchetsprovenantd’uneoude

plusieurs unités de soins, préalablement condi-

tionnésdansdesconditionsconformesàlarégle-

mentationetauxprotocolesinternes.

Lelocald’entreposageintermédiairedoit:

• Etre,danslamesuredupossible,à l’extérieur

del’unitédesoins;

• Etreàproximité du circuit d’évacuation(monte-

charge, ascenseur…) et sans communication

directeavecd’autreslocaux;

• Porter une signalisation apparente de son

usagepermettantdelimiterl’accès;

• Avoir une superficie adaptée à la quantité de

déchetsproduitsetaurythmedelacollecte;

• Avoiruneporte suffisamment largepourlais-

serpasserlesconteneurs;

• Avoirunefermeture impérative;

• Etreconçudemanièreàcequesols et parois

soientlavables,résistantsauxchocsetauxpro-

duitsdétergentsetdésinfectants;

38

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• Porterlamention d’interdiction de fumeretles

pictogrammesdedangersyafférents.

Celocaldoit,parailleurs,disposerd’unéclairage

efficace,d’uneventilationsuffisante,naturelleou

mécanique,d’unsystèmederéfrigérationetd’un

poste de lavage des mainsàproximitéetcorrec-

tementéquipé.

Le protocole d’entretiendulocaldoitmentionner

notamment:

• Lenometlescoordonnéesdela(oudes)per-

sonne (s) responsable (s);

• La liste du matériel et des produits néces-

saires;

• Unedescriptiondesdifférentes tâchesàréali-

ser(fréquenceet/ouhoraires)etdesmesures

exceptionnellesàprendreencasd’incident;

• Uneprocédure de traçabilitédestâches.

Etape 5 : L’entreposage centraliséUn local pour entreposagedesconteneursremplis

provenantdeslocauxd’entreposageintermédiaire

et destinés à être enlevés doit être prévu dans

chaqueétablissement/structuredesoins.Celocal

doit être implanté en retrait des zones d’activi-

tés hospitalièresetàdistancedesfenêtresetdes

prises de traitement d’air. Il doit être facilement

accessibleparlesvéhiculesdetransport(accèsdi-

rect,stationnementleplusprochedulocal,faible

pente,qualitédurevêtement…).Dejouroudenuit,

l’éclairage(naturelouartificiel)doitêtresuffisant

auniveaudetoutlelocal.

Le local d’entreposage centralisé doit être sans

communication avec d’autres locaux, porter une

signalisation apparente de son usage et limitant

l’accèssur laporte,avoirunesuperficie adaptée

àlaquantitédedéchetsproduitsetaurythmede

collecte et avoir une porte suffisamment large

pourlaisserpasserlesconteneursetàfermeture

impérative.

Celocaldoit,parailleurs,disposerd’uneventila-

tionsuffisante,naturelleoumécanique,d’unsys-

tème de réfrigération, d’un poste de lavage des

mainscorrectementéquipéàproximité,d’une aire

de nettoyage et de désinfectiondesconteneursà

proximité, d’uneprotection contre la pénétration

de nuisibles et d’animaux, d’une arrivée d’eau

avecdisconnecteurpourprotégerleréseaud’ali-

mentationeneaupotableetd’unsystèmeadéquat

d’évacuation des eaux usées. Il doit être égale-

mentmunidesignalisationsappropriéesrelatives

à l’interdiction de fumer et de pictogrammes de

dangers.

Les conteneurs doivent être maintenus en état

(roulement,étanchéité,fermeture…)ettoutconte-

neurdéfectueux(absenceoudétériorationdusys-

tèmedefermeture,rouesdéfectueuses…)doitêtre

signalépourêtreréparéouremplacésansdélai.

Le protocole d’entretiendulocaletdesconteneurs

doitcomporternotammentlenometlescoordon-

néesdela (oudes)personne (s) responsable (s),

la liste dumatériel et des produits nécessaires,

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unedescriptiondesdifférentes tâches à réaliser

(fréquenceet/ouhoraires)etdesmesures excep-

tionnellesàprendreencasd’incidentetenfin,une

procédure de traçabilitédestâches.

Etape 6 : Le transportLe transportdesDASRI sur la voiepubliquedoit

êtreassurédanslerespect strict de la réglemen-

tation en vigueur de manière à éviter pour qui-

conquelecontact accidentelaveccesdéchets.Le

personnelchargédutransportdoitêtrebienformé

et sensibilisé pour réduire au minimum néces-

sairelamanipulationdesemballagesetlimiter les

risquesencasd’accidentdelacirculation.

Le transport des DASRI est régi par l’accord in-

ternational de transport desmarchandises dan-

gereuses par route (ADR). Cet accord définit les

règlesd’emballage,dechargement,detransport,

dedéchargementetdeformationdupersonnel.

Conformémentàlaloi n°97-37 du 2 juin 1997,rela-

tiveautransportroutierdematièresdangereuses,

lesdispositionssuivantesdoiventêtrerespectées:

• Le transporteurdisposed’uneautorisationde

son activité de transport deDASRI, , d’un re-

gistre rouge, d’un code à barres et d’une ba-

lancedepesagepourassurerlatraçabilité;

• Le document de transport et les consignes

écrites à l’attention du conducteur figurent

danslesdocumentsàbordduvéhicule;

Photo 12 : Local d’entreposage centralisé de DASRI (conteneurs à roulettes + porte)

• Leconducteuresttitulaired’uneformationen

cours de validité et adaptée au transport des

DASRI;

• Le véhicule de transport est correctementsi-

gnalé.

Photo 13 : Véhicule de transport de DASRI

40

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Etape 7 : Le traitement finalDeux modalitésdetraitementdesDASRIsontac-

tuellementpossibles:leprétraitementpardésin-

fection(oubanalisation)etl’incinération.

L’incinération in situ des DASRI a été récem-

ment abandonnée en Tunisie compte tenu des

contraintespourl’établissementproducteuretdes

risquespourl’environnementetlasanté.

Onparledeprétraitement par désinfectioncarles

déchetsainsidésinfectésdoiventsubirencoreun

traitement définitif(rejoindrelafilièredesdéchets

ménagersetassimilés).Ceprocédédeprétraite-

mentviseàmodifier l’apparencedesdéchets (le

plus souvent par broyage) et à réduire la charge

microbienne (le plus souvent par élévation de

la température) dans lebutde rendre lesDASRI

désinfectés assimilables aux déchets ménagers.

Les intérêts de ce procédé pour l’établissement

producteur sont nombreux aussi bien en cas de

prétraitementinsituqu’encasdeprétraitementà

l’extérieurdel’établissement(tableauII).

Néanmoins, le prétraitement par désinfection,

peut occasionner les contraintes suivantes pour

l’établissementproducteur:

• Obligation de traiterinfinelesdéchetsprétrai-

tés(assimilésàdesdéchetsménagers);

• Nécessitéd’untri rigoureuxdesdéchetsadmis

comptetenudesrestrictionsd’usage;

• Nécessitéd’uncontrôle régulierde l’efficacité

duprétraitementetd’uneexploitation(mainte-

nancecomprise)pardupersonnelqualifié;

• Nécessitédeprévoir,unefilière alternativeen

casd’arrêtsprogrammés(maintenance)ounon

(panne, incident ou accident) des appareils in

situ;

• Nécessité de prévoirune aire suffisante pour

l’entreposagedesconteneurspleins;

• Encasdeprétraitementextérieurausitepro-

ducteur,ladurée du transportdoitêtrecomp-

tabiliséedanslesdélaisréglementairesdel’en-

treposage.

L’incinération peut se faire dans une installation

spécifique,dansuneinstallationd’incinérationde

Tableau II : Avantages du prétraitement des DASRI par désinfection

Prétraitement par désinfection in situ (en intramuros)

Prétraitement par désinfection à l’extérieur de l’établissement (en extramuros)

•Neutralisationdurisqueinfectieuxauplusprèsdelaproductiondesdéchets,

•Autonomiedel’établissement,•Facilitétechniquedemiseenplace,•Duréeetrythmedefonctionnementadaptésàlapro-duction,

•Pasdetransportdedéchetsàrisquesinfectieuxsurlavoiepublique.

•Pasd’investissementimportantenmoyenshumainsetfinanciers,

•Pasd’occupationdesurfacenidelocalspécifique,•Moinsdecontraintesliéesaubesoind’unecapacitédetraitementenpermanence.

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41

déchets dangereuxoudansune installationd’in-

cinérationdedéchets ménagersetassimilés(co-

incinérationdesdéchets).Cesinstallationsdoivent

faire l’objet d’une autorisation et répondre à des

exigences d’exploitationetd’émissionsstrictes.

Les avantages de l’incinération sont indéniables

pourl’établissementproducteur:

• Pas d’investissement importantenmoyenshu-

mainsetfinanciersendehorsdel’équipement

(souvent coûteux) en cas d’installation spéci-

fiqueinsitu;

• Pas d’immobilisation de surface importante

(mais une aire pour l’entreposage des conte-

neurs et un nombre suffisant de conteneurs

sontnécessaires);

• Bonnes conditions de traitement (dues à une

combustionmaintenueetoptimiséeencontinu);

• Bonneadaptationauxforts gisements;

• Installations soumises à une réglementation

stricte(contrôlesréguliersdesinstallations).

Toutefois,certainescontraintesen limitent le re-

cours:

• Durée du transportcomptabiliséedanslesdé-

laisréglementaires;

• Coûts variables, souvent non maîtrisés, en

fonctiondelatechnologied’enfournementdes

déchetsetdesdistancesparrapportàl’usine;

• Utilisation de conditionnements conformes et

adaptésàlatechnologied’enfournement;

• Problèmes de pollution atmosphérique, d’en-

verguredugisement, denon rentabilité éner-

gétique…

Le suivi/La traçabilitéLeproducteurdoit,d’unepart, veilleraurespect

des dispositions réglementaires pour les étapes

del’éliminationqu’iln’assurepaslui-mêmemais

dontilestresponsableetd’autrepart,assurerla

traçabilité des opérations degestion internedes

DASRIetce,moyennantlaconvention et les docu-

ments de suivi(registre,bordereaudesuivi).

Dès lorsqu’unproducteurdedéchets remetses

déchetsàuntierspourtoutouunepartiedel’éli-

mination, il est tenu de signer avec celui-ci une

convention précisant les termes du contrat. Ce

documentcomportenotammentles informations

suivantes:

• Identificationduproducteur,dutiers…;

• Modalités de l’élimination : conditionnement,

collecte, transport, installations de prétraite-

mentusuellesouautrestechniquesautorisées

etinstallationsdesecours;

• Coûtdelaprestationetcequ’ilrecouvreexac-

tement;

• Clausesderésiliation;

• Impactssur l’environnementetmesuresd’at-

ténuation (faisantréférenceà l’étuded’impact

réaliséeoulecaséchéantlecahierdescharges

signé avec l’autorité compétente concernée

soustutelleduME).

42

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Un registre spécifique doit obligatoirement être

tenupartoutproducteur.Ceregistredoitêtrenu-

méroté et paraphéparlesservicescompétentsdu

ministère chargé de l’environnement (ANGed). Y

sontconsignées toutes lesopérations relativesà

lagestiondesDASRI.

Leregistredoitêtreconservépendantunepériode

dedix ansetdoitêtreprésentéàtouteréquisition

desautoritéscompétentesrelevantdesministères

chargésdel’environnementetdelasanté.

Un bordereau de suivi doit être obligatoirement

établi pour touteopérationd’enlèvement.Cedo-

cument a pour objet d’assurer la traçabilité des

déchetsetdeconstituerunepreuvedeleurélimi-

nationpourleproducteurresponsable.

Ilcomportenotammentlesinformationssuivantes:

• L’identification du producteur, du collecteur

transporteuretdudestinatairefinal;

• Laquantitédedéchetsenlevés,transportéset

traités;

• Les datesdel’enlèvementetdutraitementper-

mettantdes’assurerdurespectdesdélaisré-

glementaires.

DélaispréconiséspouréliminerdesDASRI:

Entrelemomentoùledéchetestproduitetlemo-

mentoùilesteffectivementtraité,ladurée maxi-

male autoriséeestdifférenteselonlaquantitéde

DASRIproduite.Cettedurée inclut l’entreposage,

l’éventuel regroupement, le transport et le trai-

tement. Il appartient à l’établissement d’obtenir

contractuellement les engagements nécessaires

luipermettantlerespectdesdélaisrequis.

Pourdesraisonsclimatiques,cesdélaispeuvent

être différents selon les pays. La règlementation

françaisepréconiseundélaide72heuresoude07

jours,enfonctiondelaquantitéproduite(tableau

III).

Tableau III : Délais réglementaires en France pour éliminer les DASRI

Quantité produite DélaisSupérieureà100Kg/semaine 72heuresEntre5Kgparmoiset100Kg/semaine

07jours

Pour laTunisie,nousproposonsdesdélaisdiffé-

rents (24heures, 72heures ou 5 jours), selon la

quantitéjournalièreproduite,sousréservequeles

conditionsdel’entreposagesoientrigoureusement

respectées(tableauIV).

Tableau IV : Délais proposés pour éliminer les DASRI en Tunisie

Quantité produite DélaisSupérieureà50kg/jour 24heuresEntre5kget50kg/jour 72heuresMoinsde5kg/jour 05jours

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Production de DASRI

Conditionnement spécifique différencié

Entreposage intermédiaire

Entreposage centralisé

Incinération Prétraitement par désinfection

Filière des déchets non dangereux assimilés à des déchets ménagers

Figure 3 : Représentation schématique de la filière d’élimination des DASRI

2-2. La filière d’élimination des DAS à Risques Chimiques et Toxiques (DASRCT)LesDASRCT,ycomprislesmétauxlourds,nere-

présententgénéralementqu’unefaible proportion

des DAS.Ilestpréférabledecollectercesdéchets

dès leur production.L’idéalseraitde trouverdes

substitutsmoinsdangereuxetdesprocéduresli-

mitant leur production (lemeilleur déchet, étant

celuiqu’onneproduitpas).

La collecte et l’entreposageLacollectedesDASRCTsolidesou liquidess’ef-

fectue à la source dans des emballages appro-

priés,eneffectuantuntri.

Les sociétésassurant la collecteet la récupéra-

tion de ce type de déchetsmettent à disposition

desemballages spéciaux étanches,enmatériaux

adaptés au déchet à éliminer et comportant le

symbolespécifiquedudangerdésigné.

E- Explosif T- Toxique

T+- Très toxique Xn- Nocif C- Corrosif

Xi- Irritant O- ComburantF- Facilement inflammable

F+- Extrémement inflammable

N- Dangeureux pour l’environnement

Photo 14 : Logos et symboles des différents types de risques liés aux produits chimiques (INRS -France)

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On doit éviter les mélanges,quirendent larécu-

pérationetletraitementplusdifficilesetpluscoû-

teuxetondoittenircomptedelacompatibilitéet

del’incompatibilitéentreproduitsetmatériaux.

Ondoitégalementrespecterlesconsignes de sé-

curitépropresàchaquesubstanceoupréparation.

Le local d’entreposage est identifié comme à

risquesparticuliersausensdurèglementdesé-

curitécontrelesrisquesd’incendie.

Photo 15 : Logo du risque incendie (INRS - France)

Le transport et le traitementLesDASRCTsontconfiésàdesentreprises spé-

cialiséesetautoriséespourletransportdetelles

marchandises,puis,traitésdansdesinstallations

classées soumisesàautorisationgarantissant la

protectiondel’environnementetdelapopulation.

Le suivi et la traçabilitéCertainsdocumentssontnécessairesafindes’as-

surerdusuividesdéchetsdangereuxtoutaulong

delafilièred’élimination.

Le bordereau de suivi des déchets, obligatoire

pour tous les déchets dangereux quelle que soit

la quantité produite, garantit la traçabilité des

déchetsdangereuxdu lieudeproduction jusqu’à

l’installation de destination. Il sert également de

document de transport au titre de la réglemen-

tation relative au transport desmatières dange-

reuses.

Un registre chronologique de la production, de

l’expédition, de la réceptionet du traitementdes

déchets dangereux est tenu par les exploitants

(établissements/structures de soins produisant

ou expédiant des déchets dangereux) et les per-

sonnesselivrantàlacollectedepetitesquantités

decetypededéchets.

Le cas du mercureMétallourd,toxiquepourl’hommeettrèspolluant

pourl’environnement,lemercuredoitfairel’objet

d’unefilière d’élimination spécifique.

Danslesétablissementsdesoins,lemercureest

présentdansquatre types de matériel:lespiles,

lestensiomètresàmercure,lesamalgamesden-

tairesetlesthermomètresmédicauxàmercure.

Encasdecassede thermomètres ou de tensio-

mètres à mercure,lemétaletlesdébrisdeverre

sontrecueillis,enévitanttoutcontactaveclapeau,

dansunrécipientnonmétallique,ferméherméti-

quement(lesvapeursdemercureétanttoxiques).

La collecte, la récupérationet le traitement sont

assuréspardessociétés spécialisées autorisées

parleministèrechargédel’environnement.

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La récupération et l’élimination des déchets

d’amalgames issus des cabinets dentaires sont

assuréesselondesfilières spécifiquespardesso-

ciétés autorisées.

Le cas des piles et accumulateursLespilesetaccumulateurssontcollectés spécifi-

quementpuiséliminésouvalorisésdansdesins-

tallations autorisées. Chaque établissement doit

rédigerunprotocole internepourl’éliminationde

cetypededéchets.

Le cas des dispositifs médicaux implantables actifs (DMIA)La famille des dispositifsmédicaux implantables

actifs regroupe principalement les stimulateurs

cardiaques, les défibrillateurs, les pompes à in-

suline, les stimulateurs neurologiques ou mus-

culaires et les implants auditifs. Après explanta-

tion,cesdispositifssontnettoyésetdésinfectés.Il

existedeux types de filièrespourl’éliminationde

ce typededéchets : remiseau fabricantouàun

collecteurdedéchetsagréé.LesDMIAdoiventêtre

éliminésdistinctement de la filière des piles et ac-

cumulateurs.

Le cas des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)LesDEEEcomprennentsouventdessubstances ou

composants dangereux (accumulateurs, conden-

sateurs, tubes cathodiques, cartesmères,…). Ils

présententparailleursun importantpotentiel de

recyclage (plastiques,métaux ferreuxetnon fer-

reux,platines…).

LesprincipauxDEEEsusceptiblesd’êtreprésents

danslesétablissementsdesantéconcernentprin-

cipalementdeux catégories d’appareils : disposi-

tifs médicauxàl’exceptiondetouslesproduitsim-

plantésouinfectésetinstruments de surveillance

et de contrôle.Lesfabricants ou importateursde

cesappareilsassurentl’organisationetlefinance-

mentdel’enlèvementetdutraitementdesdéchets

issusd’équipementsélectriqueset électroniques

professionnelsmissurlemarché,saufs’ilsenont

convenu autrement avec les utilisateurs dans le

contratdeventedel’équipement.

Le cas des déchets des médicaments anticancéreuxLesdéchetsdesmédicamentsanticancéreux(en-

core appelés antimitotiques, caryolytiques, cy-

tostatiques, cytotoxiques, oncothérapeutiques ou

génotoxiques) peuvent présenter, pour les per-

sonnesquilesmanipulentouquiysontexposées

accidentellement,unrisque toxique(etmêmegé-

notoxique)etavoirdeseffetscancérigènes,muta-

gènesoutératogènes.

Lestraitementsanticancéreuxsont,eneffet,sus-

ceptibles de générer, soit lors de la préparation

du médicament, soit lors de son administration

aupatient,plusieurs types de déchets :desmé-

dicaments anticancéreux concentrés,desdéchets

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souillés de médicaments anticancéreuxetdesdé-

chets assimilés aux ordures ménagères.

Les médicaments anticancéreux concentrés re-

présentésparlesmédicamentsavantpréparation,

lesrestesdemédicaments,lesmédicamentspé-

rimés, lesfiltresdessystèmesdeventilationdes

hottes et des isolateurs, doivent être éliminés

suivant lafilière d’incinération des déchets dan-

gereux garantissant une très haute température

entre1000et1200°C.

Les déchets souillés de médicaments anticancé-

reux représentés par lesdispositifs médicaux et

matériels utilisés pour l’administration (présen-

tant alors simultanément un risque infectieux et

chimique),poches, tubulures, compresses, gants,

doiventêtreéliminéssuivantunefilièreDASRI«in-

cinération». Ilsnepeuventenaucuncasêtredi-

rigés versunefilièreDASRI «prétraitement» par

desappareilsdedésinfection.

Lesdéchetsassimilésauxorduresménagèresre-

présentésparlesemballagesnonsouillés,lesins-

trumentsnonsouillésetéquipementsindividuels

deprotectiontelsquecharlottes,sur-chaussures,

masques,serontéliminésentantquedéchetsmé-

nagersetassimilés.

Ilestessentiel,parailleursderespecterlesdispo-

sitionssuivantes:

• Trierlesdéchetsdèsleurproductionpourévi-

tertoutecontaminationchimiqueoumicrobio-

logique;

• Manipuler les déchets avec précaution,etdans

lamesuredupossible,toujoursdansleurem-

ballageinitial;

• Utiliserdesemballages étanches et rigides,ef-

ficacementfermés;

• Identifier les conteneurs «Déchets chimiques

ettoxiques»ou«Médicamentscytotoxiques»;

• Entreposer lesdéchetsdansun local fermé à

clé.

Le cas des médicaments non utilisés (hors anticancéreux)Les médicaments non utilisés sont considérés

commepériméscarleursconditionsdestockage

nesontpastoujoursidentifiéesetappropriées.Ils

doiventêtredélivrésàdessociétés spécifiqueset

autoriséespar leministrechargéde l’environne-

mentpourêtrebroyés,dénaturés,stabilisésetéli-

minésdanslesdéchargesautorisées.

L’éliminationdessubstances,préparationsoumé-

dicamentsclasséscommestupéfiants fait l’objet

de dispositions spécifiques (notamment attesta-

tiondedénaturationetdedestruction).

2-3. La filière d’élimination des DASRRConcernantlessources radioactives scellées,tout

utilisateuresttenudefaire reprendre les sources

périmées(âgéesdeplusde10ans)ouenfind’uti-

lisationparlefournisseur.

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Lareprisedessourcesscelléesétantobligatoire,

seulelagestion des sources non scelléesincombe

à l’établissement/structure de soin producteur

(jusqu’àleuréliminationdéfinitive).

Deux modes d’éliminationsontpossiblesenfonc-

tion de la période de radioactivité du déchet ra-

dioactif(supérieureouinférieureà100jours).

Les déchets radioactifs de période supérieure à

100 jourssontprisenchargeparleCentre Natio-

nal de Radioprotection (CNRP),quidoitveillerno-

tammentau respect des conditions de transport

et de stockagedesradionucléides(conteneurset

locauxplombésetbientenus…).

Les déchets radioactifs de période inférieure à

100 jours peuvent être éliminés comme des dé-

chetsnonradioactifss’ilssontgéréspardécrois-

sance radioactive. Ils sont ainsi entreposésdans

unlocalplombédédiéàleurdécroissance.Après

undélaisupérieuràdixfoislapériodeduradionu-

cléideetvérificationduniveaud’activitérésiduelle

quinedoitpasexcéderdeuxfois lebruitdefond

localambiant,cesdéchetssontdirigés:

• Enl’absencederisquesinfectieuxetchimique,

verslesfilièresdesdéchets non dangereux,sa-

chantquecelapeutoccasionnerunrisquepsy-

choémotionnelrésultantdelavuedesembal-

lagesportant lesigne ‘’trèfle’’deradioactivité

reconnaissablenotammentparlesécologistes;

• Enprésencederisquesinfectieux,verslafilière

desDASRI;

• Enprésencederisqueschimiquesoutoxiques,

verslafilièreadaptéedesDASRCT.

Ilfautprendreencompteégalementlerisquede

rayonnements pouvant provenir des patients sous

traitement ou subissant une exploration.Cesma-

lades diffusent, en effet, des rayonnements qui

peuventatteindre leurentourage.C’estpourquoi,

ilsdoiventêtreisolésetmissoussurveillancepen-

dantuncertaintemps.Leursexcréments(urines,

fèces) doivent être drainés dans des conduites

spéciales en vue d’une dilution suffisante avant

d’aboutirauréseaugénérald’assainissement.

Les emballages des produits radioactifs portant

le cigle de trèfle peuvent susciter des réactions

psycho-émotionnelles chez certaines personnes.

Ilsnepeuventêtreéliminéscommedéchetsnon

dangereuxqu’aprèsdestructiondececigle.

Photo 16 : Pictogramme d’avertissement de présence de matières radioactives ou de radiations ionisantes

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Les responsables des services demédecine nu-

cléaire et de radiothérapie sont sensés bien

connaitre etmaitriser les procédures en vigueur

souslecontrôleducentrenationalderadioprotec-

tion.

2-4. La filière d’élimination des PA/PLes pièces anatomiquesd’originehumaine(ycom-

prislesmembresamputésetlesplacentas)sontà

différencierdesdéchets anatomiquesquinesont

pasreconnaissablesparunnonspécialisteetqui

sontéliminéscommedesDASRI.

Pour des raisons socioculturelles et réglemen-

taires, les pièces anatomiques facilement recon-

naissables doivent être inhumées de préférence

danslescimetièresmunicipaux.

Le conditionnementLes pièces anatomiques d’origine humaine sont

conditionnées de manière appropriée dès leur

production avant d’être collectées dans un em-

ballagespécifique.Cetemballagedoitêtrefermé

Photo 17 : Exemple de pièce anatomique

définitivementavant l’enlèvementdusitedepro-

ductionetavoirunementionprécisantlecontenu

«piècesanatomiquesd’originehumainedestinées

àl’inhumation».

L’entreposage et l’évacuationLespiècesanatomiquesd’originehumainepréa-

lablement conditionnées sont entreposées à des

températures comprises entre 0 et 5°C ou conge-

lées.Lesenceintesfrigorifiquesoudecongélation

doiventêtreexclusivement réservéesàcetusage.

En cas de congélation, l’élimination des pièces

anatomiques doit être effectuée régulièrement.

Les pièces anatomiques placées enenceinte ré-

frigérée sont conservées au maximum pendant

8 jours. Les pièces anatomiques qui ne sont ni

congelées, ni placées en enceinte réfrigéréedoi-

ventêtreévacuées immédiatement.

Le transportIl convient, pour le transport des pièces anato-

miques,d’appliquerlesrègles d’hygiène et de sé-

curité applicables au transport desDASRI. Dans

lamesuredupossible, l’affectationd’unvéhicule

réservéauxseulespiècesanatomiquesestforte-

mentrecommandée.

L’identification et le suiviLe producteur est tenu d’établir une conven-

tion avec le transporteur et/ou la municipalité.

L’émissiond’unbordereau de suiviestobligatoire.

L’établissement doit, par ailleurs, tenir à jour un

registrenominatifdespiècesanatomiquesetpla-

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centas. Un numéro est attribué à chaque pièce

anatomique/placentaetestreportésur leborde-

reaudesuivi.Ainsi,toutenpréservantl’anonymat,

cedispositifpermetdegarantirunetraçabilitéde-

puisledossier de soinsjusqu’àl’inhumation.

NB :Aucasoùlafamillesouhaitereprendreune

pièceanatomique,parexempleunmembreampu-

téenvued’uneinhumationaucimetièrefamilial,

cettepiècedoitêtreconditionnéeetemballéede

manièreadéquateavantsaremiseàlafamille.

2-5. La filière d’élimination des DMALes déchets ménagers et assimi-

lés provenant des services géné-

rauxetdesservicesadministratifs

etleursannexes,etplusgénérale-

menttoutdéchetneprésentantpas

derisquesparticulierpourlasanté

humaine et l’environnement sont

considérés comme DAS non dan-

gereux. Ils doivent être condition-

nés dans des sacs en plastique de

couleur noireetéliminéssuivantla

filière des DMA.Ilssontalorsenle-

vésparlesservicescommunauxpourévacuation

danslesdécharges contrôlées.

Les déchets valorisablessontgéréspardesentre-

prisesprivéesautoriséesà travers lesfilières de

recyclageexistantes.

Lecasparticulierdesdéchetsencombrants(DE):

Ces déchets peuvent poser de multiples pro-

blèmes:occupationd’airesimportantespourl’en-

treposage (dans les services et l’établissement/

la structuredesoin), risqued’incendieetd’acci-

dentsmécaniquesdivers (blessures,glissades…),

pullulationderavageurset impactpsychologique

négatif.Souvent,ilsreprésententunevaleurajou-

téesignificativeetpeuventfairel’objetd’unevalo-

risationconséquente.Néanmoins,lalourdeurdes

procédures administratives et réglementaires de

leurévacuationposeparfoisdesproblèmespour

unpromptenlèvement.

Photo 18 : Déchets encombrants au niveau d’un établissement de soins

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L’essentiel à retenir

Onentendparéliminationl’ensembledesétapesdetri,conditionnement,collecte,stockageinter-médiaireetcentralisé,transportettraitement.

LaqualitédelagestioninternedesDASreposesur:

• L’identificationd’unréférent/relai/coordinateur «DAS»qui,interlocuteur de tous les acteurs,assurelacoordinationdesactivitésdegestiondesDAS;

• Laréalisationd’uneétudepréalabledelaproductionetdesflux;

• Laformalisationdesprotocoles et procédures retenus(tri,conditionnement,entreposageinter-médiaire,fréquencedesenlèvements…),intégrantlaspécificitédecertainsservicesoud’unitésdesoinslecaséchéant,ainsiquelatypologiedesdéchetsconcernésparl’élimination;

• L’information et la formationsystématiqueetitérativedetouslespersonnels(formationinitiale,continue,d’accueil…).

AchaquecatégoriedeDAS,correspondunefilièred’éliminationdistincte.Ainsi,ondistingue:

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisquesinfectieuxetassimilés(DAS-RI);

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisqueschimiques/toxiques(DASRCT);

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisquesradioactifs (DASRR);

• Lafilièred’éliminationdespiècesanatomiques/placentas(PA/P);

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesnondangereuxdetypeménageretassi-milés (DMA).

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51

La promulgation d’une réglementation adéquate

nesuffitpas,àelleseule,pourobteniruneamé-

liorationdelagestiondesDAS.Elledoitêtreac-

compagnéepar lamiseenplaced’unestratégie

de promotiondes bonnes pratiquesdegestiondes

DASconçueetmiseenœuvredanslecadred’une

démarchedegestion des risques,dequalitéetde

sécurité des soins.

Seuleuneapproche multimodale, faisantappelà

plusieursaxesstratégiquesà la fois,estgarante

d’unsuccèsdurable.Detelsaxespeuventêtredé-

ployéssimultanémentousuccessivement.

1. Axes stratégiques préconisés

1-1. L’acquisition des équipements et matériels appropriés Le manqued’équipementsetdematérielsappro-

priés représenteà l’évidenceunobstaclemajeur

àlabonnegestiondesDAS.L’acquisitionpartout

établissement de soins des matériels et équi-

pements nécessaires doit donc faire partie d’un

programme de promotion des bonnes pratiques

degestiondesDAS.L’établissementveillera,bien

entendu,parlasuiteàlamaintenancerégulièrede

telséquipementsetmatérielsetleurrenouvelle-

mentdèsquenécessaire.

Les équipements et matériels requis sont no-

tammentles locaux de stockage intermédiaireet

central, leséquipements de collecte et de trans-

portintramuros(chariots,conteneursàroulettes,

véhicules,…) dédiés aux DAS et les congélateurs

pour lestockagedesplacentasdanslesservices

dematernité.

1-2. L’approvisionnement régulier en consommablesLemanquemêmemomentanédeconsommables,

lanon-conformité de tels produits et de surcroit

lesrupturesfréquentesdesstockssontdenature

à entraver la procédure d’élimination des DAS.

Même en cas de réapprovisionnement ultérieur

(précoceouàfortioritardif),leretourauxbonnes

pratiques n’est pas garanti (perte entre temps

desautomatismesacquisauparavantetadoption

de nouveaux comportements). C’est pourquoi on

doit mettre à la disposition des professionnels

les consommables requisettoutfairepouréviter

d’éventuellesrupturesdestocksinopinées.

Lesconsommables requissontnotammentles sacs

dedifférentescouleurs,lescollecteursd’aiguilles,

lesgantsàusageunique,les produits hydro-alcoo-

liquespourladésinfectiondesmains,etc…

Stratégies de promotion des bonnespratiques de gestion des DAS

52

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1-3. L’élaboration/ la mise à jour/l’adoption de procédures de gestion des DASL’élaborationdeprocédures de gestion des DAS

propresà l’établissementestunpas-

sage obligé lors du lancement

d’une stratégie de promotion

des bonnes pratiques d’éli-

minationdesDAS.Ilestéga-

lementpossibled’adopterdes

procédures utilisées par des

établissements/structures de

soinssimilairesenlesadaptant.

Dans tous les cas, les procédures

envigueurdevrontêtremisesàjourpé-

riodiquement.

De telles procédures doivent décrire clairement

les différentes étapes de la filière d’élimination

desDAS,définirlesresponsabilitésetlesdevoirs

dechacunetpréciserlesrègles d’hygièneàres-

pecterlorsdelamanipulationdesDASetles me-

sures de préventiondesrisquesliésàcetypede

déchets.

Les procédures en vigueurdoiventparailleursêtre

mises à la dispositionde tous lesprofessionnels

concernés(diffusionlapluslargepossible),régu-

lièrementévaluées et au besoin révisées,utilisées

pourlesbesoinsdeformationdespersonnelsàla

gestiondesDASetadoptéescommeréférentiels

lorsd’éventuellesévaluationsdespratiquesd’éli-

minationdesDAS.

1-4. La formation continue des personnelsEnmilieu de soins, tous les personnels peuvent

êtreimpliquésdeprèsoudeloindans

l’éliminationdesDASetdecefait

ilssontplusoumoinsexposés

aux risques liésàce typede

déchets.D’oùl’obligation

pour tout professionnel

debénéficierd’unefor-

mation adéquate régu-

lièrement renouvelée

en matière de gestion

desDAS.

Pour quel type de formation doit-on opter?Les formations théoriques ont peu d’impact ou

toutauplusunimpactlimitédansletemps.Ilya

lieudoncdeprivilégierlaformation pratiqueaux

gestes, techniquesetméthodes.Laformationen

matièredesavoir êtrec’est-à-dired’attitudesest

prioritaireetindispensabledanslamesureoùelle

permet l’intériorisation de comportements cor-

rects.

Quels principes doivent être respectés pour garantir la réussite de la formation ? Pourêtreefficace,laformationcontinueàlages-

tiondesDASdoit:

• User deméthodes et demoyens d’apprentis-

sageappropriés aux adultes;

• Etre adaptéeauxprofils etmissions desper-

sonnelsconcernés;

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• Tenir comptedes ressourcesmatérielles dis-

ponibles et des organisations spécifiques à

chaque service et à chaque établissement/

structuredesoins;

• Répondreàunedemandedesprofessionnelset

tenircomptedesbesoinsexprimésdesappre-

nants;

• Privilégier les méthodes qui mettent l’appre-

nantensituation active:approcheparticipative

etinteractive;

• Etre en relation directe avec les tâches à ac-

complir par les personnels à former (d’où

l’intérêtdeserapprocher lepluspossibledes

conditionsréelles de l’exerciceprofessionnel).

Où assurer cette formation ?Laformationpeut,selonlescirconstances,sedé-

roulersurleslieux de travail(pendantlesheures

de travail) ou en dehors des lieux de travail (de

préférencedansuncadreagréableetconvivial).

Quand assurer cette formation ? Pourunapprentissageprécocedescompétences

opérationnelles nécessaires, la formation «post

graduée» doit être assurée endébut de carrière

professionnelle (relayant ainsi la formation de

base). Pour maintenir et renforcer les compé-

tences acquises,laformationdoitêtremaintenue

etrenforcéetout le long de la carrière profession-

nelle.

Comment assurer cette formation?Al’instardetoutautretypedeformation,une am-

biance facilitant l’apprentissageestrequiselorsde

l’animationdeséancesde formationsur lesDAS

(quiencourageàêtreactif,reconnaîtledroitàl’er-

reur, tolère l’imperfection, encourage l’ouverture

d’espritetlaconfianceensoi,donnel’impression

d’êtrerespectéetacceptéetpermetlaconfronta-

tiondesidées).

Le recoursàdesaidesoudessupportspédago-

giquesappropriésenvuedepermettred’entrete-

nirl’attentionetlaparticipationdesbénéficiaires

estrecommandé,ainsiquelaremiseàl’issuedela

formation d’unedocumentation visant l’enrichis-

sementdesconnaissancesacquises.

Onopteraselonlescirconstancespourdescycles/

sessionsdeformationoudesséances courtes, es-

pacées et répétées.Lechoixdesmodalitésd’orga-

nisationseraorientépar:

• L’effectifdespersonnels à formeretleurspro-

fils;

• Lepré-requiset l’expériencepratiquedesbé-

néficiairespotentiels;

• Ladisponibilitédesapprenantsetleurmotiva-

tion;

• Les aides et supports pédagogiques dispo-

nibles;

• Lacapacitéd’accueildeslocauxmisàdisposi-

tionetleuraccessibilité;

54

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• Lesdomainesdecompétence, l’expérience, la

motivationetladisponibilitédesformateurs;

• Lesressources financièresdisponibles.

A l’intention de qui ?Toutes les catégories professionnelles sont

concernéesparlaformationdanslamesureoùla

gestion desDAS est l’affaire de tous. Cependant

deuxpopulationsciblessontàprivilégier:

• Celle ‘’des spécialistes’’ en hygiène hospita-

lière, lesquelsdoivent êtredesprofessionnels

techniciensmaisaussides‘’pédagogues’’;

• Etcelledessoignants et ouvriersquiexercent

danslesunitésdesoinsetsontlesacteursde

terrain directement impliqués dans l’élimina-

tiondesDAS.

Qui peut être formateur ? Nepeutpasêtre formateurqui veut.Les forma-

teursserontchoisisenfonctiondecritères précis.

Ils’agiradeprofessionnels:

• Exerçantdansunservice d’hygiènehospitalière

oudansunsecteur de soins;

• Suffisammentexpérimentés;

• Initiésauxméthodesettechniquesdecommu-

nication;

• Possédantdesqualités relationnellesetpéda-

gogiques;

• Ayantmanifestéuninvestissementdanslapro-

motion des bonnes pratiques de gestion des

DAS;

• Etayantdéjàbénéficiéd’une formation solide

enlamatière.

L’essentiel à retenir

Pourêtreefficace,laformationàlagestiondesDASdoit:

• Associer les personnels ciblésàtouteslesétapes;

• Etrerégulièrementrenouveléeusantàchaquefoisdenouvellesméthodesetdenouveauxsupports.

Deseffortssoutenussontnécessairespourobtenirunsuccèsdurable.

Lesmots d’ordresont:

• Formerauxpratiquesetauxattitudes;

• Formeràlafoisleshygiénistesetlessoi-gnants;

• Formertoutaulongdelavieprofession-nelle;

• Etrécompenserl’effortetlaréussite.

à la gestion des DAS

1-5. L’amélioration continue des conditions de travailLes mauvaises conditions de travail(chargeimpor-

tante de soins, sur-occupation des lits, stress,…)

font que les soignants donnent plus d’attention

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55

auxactivitésdesoinsproprementditesetnégli-

gentsouventlesopérationsrelativesàlagestion

desDAS.Or,c’estdansdetellesconditions,que

lesquantitésproduitesdeDASsontlespluséle-

vées,d’oùlanécessitédeveillerà l’amélioration

continue et permanente des conditions de travail

demanièreàpermettreauxsoignantsdebienres-

pecter les bonnes pratiques de gestion desDAS

enleuraccordantl’attentionetletempsqu’ilfaut.

1-6. La communicationL’optimisation des pratiques de gestion desDAS

passeinévitablementparlasensibilisationdetous

lesacteurs.Ainsi,lacommunicationdoitêtreàla

basedetoutestratégiedepromotiondesbonnes

pratiquesdegestiondesDAS.

Lesrésultatsneserontbienentendupas immé-

diats.Lasensibilisationest,eneffet,unprocessus

qui s›inscritdans le temps (tâchede longueha-

leine).La persévéranceestdoncrequiseetl’inves-

tissement en tempsestindispensable.

Lacléderéussitedetouteactiondesensibilisa-

tion,c’est l’innovation.Ils’agitd’innoveretde va-

rieràlafoislesmessagesetlesdiscours,lesou-

tilsetlessupportsetlesfacteursmotivationnels.

Ilfautsavoirqu’unsimple affichagenesuffitpas.Il

fautdisposerd’unlarge éventailderessourceset

d’outilséducatifs(boiteoumalletteàoutils)etuti-

liserdemanièrejudicieuselesoutilsdisponibles.

Eneffet, l’efficacité d›une campagne de sensibi-

lisationpasseengénéralpar l’utilisationdeplu-

sieursoutilsetsupportsàlafois(enlescombinant

demanièreadéquate).

A l’issue de toute campagne de sensibilisation,

l’évaluation est indispensable. Elle permettra à

lafoisde jugerdel’efficacitédesdémarchesen-

treprisesetdepréparerlesprochainesactions.Il

faudra bien entendu poursuivre l’effort de sensi-

bilisationenciblant les failles identifiées lorsde

l’évaluation.

1-7. La fédération de l’ensemble des acteurs autour d’une gestion adéquate des DASL’élimination des DASnedoitpasêtreconsidérée

commeétantl’affaireexclusivedesouvrierschar-

gésdelacollecteetdutransportenintra-muros.

Ellenécessitel’engagementdetouteslescatégo-

riesprofessionnelles.Fédérerl’ensembledesac-

teursautourde lagestionadéquatedesDASest

doncprimordial.

1-8. L’évaluation continue des ressources et pratiquesIlyalieudeprévoir les modalités d’évaluationdés

ledépart (lorsdelaconceptiondelastratégieet

avantsamiseenplace).

L’évaluationconsisteraàmesureràdesintervalles

réguliersd’éventuelschangementssuiteauxdif-

férentesactionsmenées.Elleporterasurlesres-

56

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

sourceset/oulespratiques.Desmesurescorrec-

tives ou d’amélioration devront être proposées à

l’issuedechaqueévaluationfaite.

2. Proposition de stratégie de promotion des bonnes pratiques

de gestion des DAS

1.Implanterleséquipementsmanquantsetfour-

nirlesconsommablesnécessaires;

2.Elaborer(oumettreàjourouadopter)despro-

céduresdegestiondesDAS;

3.Assurer(oureprendre)laformationdesperson-

nels;

4.Améliorerlesconditions de travail;

5.Organiserunecommunicationsurl’importance

d’unegestionadéquatedesDAS;

6. Fédérer l’ensemble des acteurs autour de la

gestionadéquatedesDAS;

7.Évaluer;

8.Recommenceraupoint1tenantcomptedesré-

sultatsdel’évaluation.

L’essentiel à retenir

Lamiseenapplicationàl’échelledetoutéta-blissement de soins de la règlementation envigueurrelativeà lagestiondesDASestpri-mordiale.

Elle doit être conjuguée à la promotion des bonnes pratiquesdegestiondesDASquidoitpasser inévitablement par la mise en placed’unestratégie multimodale.

Le facteur déterminant de la réussite d’unetelle stratégie restera l’engagement de tous les acteurs.

Il faut en plus:

• Deséquipementsetmatérielsappropriés;• Desconsommablesconformes,constam-

mentdisponibles;• Desprocéduresécrites;• Delaformation;• Uneaméliorationdesconditionsdetravail;• Delacommunicationetduleadership;• Etenfin,unprocessuscontinud’évaluation.

Acquisition des équipements et consommables

Communication sur les DAS

Elaboration d’une procédure de gestion des DASEvaluation

Formation des personnelsFédération de l’ensemble des acteurs

Figure 4 : Schéma illustrant les étapes d’une stratégie de promotion des bonnes pratiques de gestion des DAS

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d’activités sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

57

Comme tous les domaines de l’hygiène hospita-

lière,lagestiondesDASdoitfairel’objetd’unpro-

cessusd’évaluationcontinue.

1. Pourquoi évaluer ?

1-1. Evaluer pour mesurer l’efficacitéd’un programme (d’une action)L’évaluationpermetdemesurerd’éventuels chan-

gementssuiteàlamiseenplaced’unprogramme

(d’uneaction)depromotiondelagestiondesDAS.

L’importancedel’écart enregistrépermettraalors

de jugerdudegré d’efficacitéduprogramme(de

l’action)enquestion.

1-2. Evaluer pour évoluer L’évaluationn’estpasunefinensoi.Elleapour

butdeproposerdesmesures correctives,des ren-

forcements,des améliorations,et/ou des réajus-

tements(ouréorientations)desprocédures.Ainsi,

les résultats de l’évaluation seront utilisés pour

faire évoluerlasituation(danslebonsens!).

1-3. Evaluer pour rassurer et convaincreLesrésultatsdel’évaluationpeuventêtretrèsutiles

pouraideràlever les doutesdecertainsacteurset

Evaluation des ressources et pratiques de gestion des DAS

vaincreleurhésitationàadhérerauprogrammede

gestiondesDAS.Unmeilleur engagementdesac-

teursjusquelàhésitantspourraalorsêtreobtenu.

Ainsi, la phase ultérieure du programme pourra

êtremenéeavecplus d’aisance et de sérénité.

1-4. Evaluer pour valoriserLa valorisationdetouteinterventionpasseobliga-

toirementparl’apportdepreuves de son efficacité

moyennant un processus d’évaluation continue.

LagestiondesDASn’échappepasàcettevérité.

2. Quand envisager une évaluation ?

Différentescirconstancespeuventameneràenvi-

sager l’évaluationd’unprogramme(d’uneaction)

dontnotamment:

• Avantlamiseenplaceduprogramme(action)

depromotiondelagestiondesDAS:évaluation

initiale ou pré-évaluation;

• Encoursderéalisationduprogramme(action)

depromotiondelagestiondesDAS,àdesin-

tervallesréguliers:évaluation intermédiaire;

58

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

• A l’issue de la prise de mesures correctives,

d’améliorationouderenforcementsuiteàune

évaluation intermédiaireduprogrammeenvi-

gueur:ré-évaluation;

• Alaclôtureduprogramme(action)depromo-

tiondelagestiondesDAS(oudel’unedeses

principalesphases):évaluation finale.

3. Que doit-on évaluer (quoi ?)

L’évaluation de la gestion des DAS nécessite la

prise en compte de deux composantes essen-

tielles:la disponibilité des ressourcesetles pra-

tiques.Ellepeutportersurl’uneoul’autredeces

deux composantes de manière séparée, comme

ellepeutêtremixteetporteràlafoissurlesres-

sourcesetlespratiques.

L’évaluation des ressourcesportesur ladisponi-

bilitéetl’étatdefonctionnementdeséquipements

etmatériels nécessaires (locaux de stockage in-

termédiaire et centralisé, poubelles, conteneurs

à roulettes,….) et/ou l’approvisionnement en

consommables(sacsdedifférentescouleurs,col-

lecteurs d’aiguilles/conteneurs pour PCT, gants,

produitshydro-alcooliques,…).

Lescritèresdejugementrelatifsaux équipements

et matérielspeuventêtre:l’existence,lafonction-

nalité,l’accessibilitéetl’adaptation(conformitéau

référentiel).

Les critères de jugement relatifs aux consom-

mables peuvent être : la régularité de l’approvi-

sionnement et la conformité aux normes en vi-

gueur.

L’évaluation des pratiquespeutportersuruneou

plusieursétapesdelafilièred’éliminationdesDAS

: tri à la source, conditionnement, collecte, stoc-

kageintermédiaire,stockagecentral,transportet

traitementfinal.

Le principal critère de jugement relatif aux pra-

tiquesseralerespectdelatechniquepréconisée:

application du mode opératoire attendu (confor-

mémentàlaprocédureenvigueur).

4. Comment peut-on procéder dans le cadre d’une évaluation ?

Divers outils et méthodes peuvent être utilisés

dont:

• L’interviewdespersonnelsimpliquésdansl’éli-

mination des DAS (questionnaire administré

parunenquêteur,auto-questionnaire);

• L’entretien semi-directif,pouvantportersurles

attitudes et/ou les pratiques déclarées (mené

parunévaluateurmoyennantunguided’entre-

tien);

• L’audit, pouvant porter sur les ressources et/

ou lespratiques (l’auditeurprocèderaparen-

tretien, observation ou consultation de docu-

ments).

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d’activités sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

59

Le choixdelaméthodeesttributairedesobjectifs

del’évaluation,dutempsalloué,desmoyenshu-

mainsetmatérielsdisponibles,etc.

L’audit, représente aujourd’hui la méthode de

choix.Ilconsisteàvérifierl’applicationdelapro-

cédurepréconiséeetdoitêtreconduitparrapport

au référentielenvigueur.Ilnécessiteuneprépara-

tion minutieuseetsaréalisationrequiertunemé-

thodologie rigoureuse.Ilpeutêtreorientéversles

ressources ou lespratiques demanière séparée

ouêtredetypemixte.Ilpeuts’agird’unauditap-

profondi (nombreux critères),simplifié (quelques

critères)oubref(1ou2critère(s)).

Les résultats d’un audit peuvent être présentés

sousformede:

• Taux partiels de conformitépourlesdifférentes

étapes(rubriques)clésdelaprocédureauditée

• Taux global de conformité :proportiondecri-

tèresconformes(ensembledesrubriques)

Cesrésultatsdoiventêtrerestituésàlastructure

(équipe)auditée.

5. Que faire à l’issue d’une évaluation ?

L’équiped’évaluationdoitconveniràl’issuedeson

passageaveclesresponsablesdelastructurevi-

sitéed’unedatepourprésenteràl’ensembledes

personnels les résultats de l’évaluation. Lors de

laréunionderestitutiondesrésultatsdel’évalua-

tion,serontpassésenrevue lespoints forts (cri-

tèresconformes)etlespoints faibles(critèresnon

conformes) relevés,en insistantparticulièrement

sur les non conformités majeures (devant faire

l’objetdemesurescorrectivesurgentes).

Outrelesrésultatsdel’évaluation,unplan d’amé-

liorationadaptéàlastructurevisitéeseraprésen-

téetdiscutéaucoursdecetteréunion.

Unenouvelle évaluationlimitéeauxpointsdevant

fairel’objetd’amélioration,doitêtreprogrammée.

L’essentiel à retenir

L’évaluationdansledomainedelagestiondesDAS,commedanstoutautredomainedel’hy-giènehospitalière,doitêtreperçuecommeunoutil d’aideàl’améliorationcontinuedespra-tiques.Elledoitêtrepréparée minutieusementetme-néeavecrigueurmaisaussiavecbeaucoupde tactetdediplomatie.L’audit,représenteaujourd’huilatechniquedechoix.La restitution des résultatsdel’évaluationàlastructureconcernéereprésenteuneoccasionprécieusepourdiscuteraveclesresponsableset lespersonnelsdecettestructuredesme-surescorrectivesetd’améliorationquis’impo-sent(tenantcomptedesrésultatsdel’évalua-tion).Onpeutalorsêtreamenéàprogrammeruneré-évaluation. En effet, l’évaluation, commel’améliorationdespratiquesestun processus continu.

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d’activités sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

61

Conclusion La maitrise des différentsmaillons de la chaine

d’élimination des DAS dépend largement du de-

gré de conviction et d’implication du personnel

soignantmaisaussiduniveau d’engagement des

gestionnaires et décideurs.

LagestionadéquatedesDAScontribuelargement

à laprévention des risques liésàce typededé-

chets pour les personnelsmanipulateurs (toutes

catégoriesconfondues),lapopulation généraleet

l’environnement.

La promotion des bonnes pratiques de gestion des

DASdoitêtreunepréoccupationmajeuredetous

lesétablissements/structuresdesoins.

Les mots d’ordresont:

• Produiremoins;

• Produire«pluspropre»;

• Géreraumieux;

• Valoriserplus;

• Eliminermoins.

Pour en savoir plus

1- Comité International de la Croix Rouge – Ge-

nève – Suisse.Manueldegestiondesdéchets

médicaux.2011

2- Direction Générale de la Santé - Ministère de la

Santé et des Sports – France.Déchetsd’Activi-

tésSanitairesàrisques:commentleséliminer

?3èmeédition2009

3- Institut National de Recherche et de Sécurité

– France.Guided’éliminationdesDASRIetas-

similés:préventionetréglementation.2006

4- Organisation Mondiale de la Santé. Prépara-

tiondesplansnationauxdesdéchetsdesoins

médicauxenAfriqueSubsaharienne -Manuel

d’aideàladécision.2004

5- République Tunisienne - Agence Nationale de

Gestion des Déchets.Manuelcadredeprocé-

duresdegestiondesdéchetsd’activitéssani-

tairesdangereux.2012

6- Telhig L, Dhaouadi MH.LagestiondesDéchets

d’ActivitésSanitaires,In:HygièneHospitalière

et Lutte contre les Infections Associées aux

Soins–Ouvragecollectifàl’usagedesperson-

nelssoignantsethygiénistes–Volume4:L’en-

vironnementdesoinsetsamaitrise.2010

62

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

AnnexesAnnexe 1

Tests d’évaluation

QuestionsPourchacunedesquestions,cocherla(oules)case(s)correspondantàvotrechoix.

Question 1 : LaproductiondeDASestestiméeenTunisieà:

A- 1,53Kg/lit/jour.........................................................................................................................................................................................................

B- 2,37Kg/lit/jour........................................................................................................................................................................................................

C- 3,58Kg/lit/jour.........................................................................................................................................................................................................

D- 5,22Kg/lit/jour.........................................................................................................................................................................................................

Question 2 :EnTunisie,laproportiondesDASàrisquesestde:

A- 15%...................................................................................................................................................................................................................................

B- 40%...................................................................................................................................................................................................................................

C- 50%...................................................................................................................................................................................................................................

Question 3 :ParmilescatégoriesdepersonnessuivanteslesquellessontlesplusexposéesauxrisquesliésauxDé-

chetsd’ActivitésSanitaires?

A- Lesprofessionnelsdesétablissementsdesoins.......................................................................................................................

B- Lesmalades,lesaccompagnantsetlesvisiteurs.....................................................................................................................

C- Lespersonnesimpliquéesdansl’enlèvementdesDAS.......................................................................................................

D- LespersonnesimpliquéesdansletraitementfinaldesDAS...........................................................................................

E- Lapopulationgénérale.....................................................................................................................................................................................

Question 4 : Aucoursdel’entreposagedesDAS,lesbactéries,leslevuresetlesmoisissuresn’ontpaslapossibilité

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

63

desedéveloppermalgrélaprésencedematièresnutritives,l’humiditéetlatempératureparfoisélevée

decesdéchets.

A- Vrai....................................................................................................................................................................................................................................

B- Faux..................................................................................................................................................................................................................................

Question 5 :Quelestlemodedetransmissiondegermesprépondérantlorsdel’expositionàdesDASàrisquesin-

fectieux?

A- Passagedesagentsinfectieuxàtraversdesblessures(effractions)cutanées................................................

B- Pénétrationdesmicroorganismesàtraverslapeausaineouunelésionpréexistante.............................

C- Voieaérienne............................................................................................................................................................................................................

D- Voiedigestive............................................................................................................................................................................................................

Question 6 :Parmi lesconventions internationalessur lesdéchetset lesproduitschimiquesdangereuxsuivantes,

lesquellesontétésignéesparlaTunisie?

A- LaconventiondeBâlesurlecontrôledesmouvementstransfrontièresdesdéchetsdangereux

etleurélimination(adoptéeen1989,entréeenvigueuren1992)................................................................................

B- LaconventiondeBamakosurl’interdictiond’importerenAfriquedesdéchetsdangereuxetsur

lecontrôledesmouvementstransfrontièresetlagestiondesdéchetsdangereuxproduitsenAfrique

(adoptéeen1991etentréeenvigueuren1992)...........................................................................................................................

C- LaconventiondeRotterdamrelativeàlaprocéduredeconsentementpréalableenconnaissance

decauseapplicableàcertainsproduitschimiquesdangereuxfaisantl’objetd’uncommerce

international(adoptéeen1989,entréeenvigueuren2004)...............................................................................................

D- LaconventiondeStockholmportantsurlespolluantsorganiquespersistants(POP)

(adoptéeen2001,entréeenvigueuren2004)................................................................................................................................

Question 7 :LapremièrecirculairerelativeàlagestiondesDAS,émanantduministèredelasantépublique,aété

diffuséeen:

A- 1982..................................................................................................................................................................................................................................

B- 1988..................................................................................................................................................................................................................................

64

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Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

C- 1990..................................................................................................................................................................................................................................

D- 1992..................................................................................................................................................................................................................................

E- 1995..................................................................................................................................................................................................................................

Question 8 :Lapremièreloitunisienneportantsurlesdéchetsetaucontrôledeleurgestionetdeleuréliminationa

vulejouren:

A- 1990..................................................................................................................................................................................................................................

B- 1996..................................................................................................................................................................................................................................

C- 2001..................................................................................................................................................................................................................................

Question 9 :Lecircuitd’éliminationdesDAScomporte:

A- 03étapes......................................................................................................................................................................................................................

B- 05étapes......................................................................................................................................................................................................................

C- 07étapes......................................................................................................................................................................................................................

D- 09étapes......................................................................................................................................................................................................................

Question 10 :AchaquecatégoriedeDAS,correspondunefilièred’éliminationdistincte.Ondistinguehabituellement:

A- 03filières......................................................................................................................................................................................................................

B- 04filières......................................................................................................................................................................................................................

C- 05filières......................................................................................................................................................................................................................

D- 06filières......................................................................................................................................................................................................................

Question 11 :Parmilesdéchetssuivants03typessontàéliminersystématiquementparlafilièreDASRIetunseulpar

uneautrefilière.Lequel?

A- Lesmatérielsoumatériauxpiquantsoucoupants..................................................................................................................

B- Lesdéchetsanatomiqueshumains........................................................................................................................................................

C- Lespiècesanatomiques...................................................................................................................................................................................

D- Lesflaconsdeproduitssanguinsarrivésàpéremption........................................................................................................

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

65

Question 12 :Parmi,lestypesdeconditionnementsuivants,le(s)quel(s)peu(ven)têtreutilisé(s)pourleconditionne-

mentdesperforants?

A- Sacsenplastiqueouenpapierdoublésintérieurementdematièreplastique...................................................

B- Caissesencartonavecsacintérieur.....................................................................................................................................................

C- Fûtsetjerricansenplastique.......................................................................................................................................................................

D- Minicollecteursetboîtespourdéchetsperforants.....................................................................................................................

Question 13 :LeregistrespécifiqueDASRItenuauniveaudechaqueétablissementdesoins,doitêtreparaphéobliga-

toirement:

A- Uniquementparlesservicescompétentsduministèrechargédel’environnement.....................................

B- Uniquementparlesservicescompétentsduministèrechargédelasanté.........................................................

C- Obligatoirementàlafoisparlesservicescompétentsdesministèreschargésdel’environnement

etdelasanté..............................................................................................................................................................................................................

Question 14 :EnFrance,pourunequantitédeDASRIproduitesupérieureà100Kg/semaine, ledélairèglementaire

d’élimination(délaientrelemomentoùledéchetestproduitetlemomentoùilesteffectivementinci-

néréoudésinfecté)ouduréemaximaleautoriséeestde:

A- 24heures.......................................................................................................................................................................................................................

B- 48heures.......................................................................................................................................................................................................................

C- 72heures.......................................................................................................................................................................................................................

D- 05jours...........................................................................................................................................................................................................................

E- 01semaine...................................................................................................................................................................................................................

Question 15 :Lesmédicamentsnonutilisés(horsanticancéreux):

A- DoiventsuivrelafilièreDASRI.....................................................................................................................................................................

B- DoiventsuivrelafilièreDMA.........................................................................................................................................................................

C- Doiventêtredélivrésàdessociétésspécifiquesetautoriséesparleministre

chargédel’environnementpourêtrebroyés,dénaturés,stabilisésetéliminés

danslesdéchargesautorisées..................................................................................................................................................................

66

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Question 16 :Lorsdulancementd’unestratégiedepromotiondesbonnespratiquesd’éliminationdesDAS,l’élabora-

tiond’uneprocéduredegestiondesDASpropreàl’établissementest:

A- Obligatoire....................................................................................................................................................................................................................

B- Facultative....................................................................................................................................................................................................................

Question 17 :LaformationcontinuedansledomainedelagestiondesDASpeutêtredispenséedemanièrestandard

pourtouslesprofessionnelsdelasanté.

A- Vrai......................................................................................................................................................................................................................................

B- Faux....................................................................................................................................................................................................................................

Question 18 :L’innovationreprésentelaclédelaréussitedetouteactiondesensibilisationsurl’importancedelages-

tionadéquatedesDAS.Quedoit-onalorsinnover?

A- Lesmessagesetlesdiscours......................................................................................................................................................................

B- Lesoutilsetlessupports.................................................................................................................................................................................

C- Lesfacteursmotivationnels...........................................................................................................................................................................

Question 19 :L’évaluationdelagestiondesDAS:

A- Peutporterauchoixsurlesressourcesousurlespratiquesouàlafoissurlesressources

etlespratiques.........................................................................................................................................................................................................

B- Doitporterobligatoirementàlafoissurlesressourcesetlespratiques................................................................

Question 20 :Larestitutiondesrésultatsd’unauditdesressourceset/oudespratiquesdegestiondesDASest:

A- Obligatoire....................................................................................................................................................................................................................

B- Facultative....................................................................................................................................................................................................................

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

67

Réponses exactes

Réponse à la question 1 :LabonneréponseestB.

Eneffet,laproductiondeDASestestiméeenTunisieà2,37Kg/lit/jour.

Réponse à la question 2 :LabonneréponseestB.

Eneffet,lapartdesDASàrisquesestde40%enTunisie.

Réponse à la question 3 :LabonneréponseestA,CetD.

Eneffet,lescatégoriesdepersonneslesplusexposéesauxrisquesliésauxDASsontlesprofessionnels

desétablissementsdesoins,lespersonnesimpliquéesdansl’enlèvementdesDASetlespersonnesim-

pliquéesdansletraitementfinaldesDAS.Lesdeuxautrescatégories(lesmalades,lesaccompagnants

et lesvisiteursainsique lapopulationgénérale)sontcertesexposéesàcesrisquesmaisàundegré

moindrequelesautrescatégories.

Réponse à la question 4 :LabonneréponseestB.

C’estfaux.Aucontraire,laprésencedematièresnutritives,l’humiditéetlatempératurefacilitentledé-

veloppementdesbactéries,deslevuresetdesmoisissuresaucoursdel’entreposagedesDAS.

Réponse à la question 5 :LabonneréponseestA.

Eneffet,l’absorptionàtraversdesblessures(effractions)cutanéesreprésentelemodeprépondérantde

transmissiondegermeslorsdel’expositionàdesDASàrisquesinfectieux.

Réponse à la question 6LabonneréponseestA,B,CetD.

Eneffet,laTunisieestsignatairedetouteslesconventionscitées.

68

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Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

Réponse à la question 7 :LabonneréponseestB.

Eneffet,lapremièrecirculairerelativeàlagestiondesDAS,émanantduministèredelasantépublique,

aétédiffuséeen1988(Circulairen°13-88du26février1988,portantsurlesdéchetsdansleshôpitaux).

Réponse à la question 8 :LabonneréponseestB.

Eneffet,lapremièreloitunisienneportantsurlesdéchetsetaucontrôledeleurgestionetdeleurélimi-

nationavulejouren1996(Loin°96-41du10juin1996modifiéeparlaloin°14–2001du30janvier2001).

Réponse à la question 9 :LabonneréponseestC.

Eneffet,lecircuitd’éliminationdesDAScomporte07étapes:tri,conditionnement,collecte,entreposage

intermédiaire,entreposagecentralisé,transportettraitement.

Réponse à la question 10 :LabonneréponseestC.

Eneffet,ondistinguehabituellement05filièrescorrespondantchacuneàunecatégoriedeDAS:

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisquesinfectieuxetassimilés(DASRI);

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisqueschimiques/toxiques(DASRCT);

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesàrisquesradioactifs(DASRR);

• Lafilièred’éliminationdespiècesanatomiques/placentas(PA/P);

• Lafilièred’éliminationdesDéchetsd’ActivitésSanitairesnondangereuxdetypeménager

etassimilés(DMA).

Réponse à la question 11 :LabonneréponseestC.

Eneffet,lespiècesanatomiquesdoiventêtreéliminéessuivantlafilièrePA/PetnonlafilièreDASRI.

Réponse à la question 12 :LabonneréponseestCetD.

Eneffet,seulslesfûts,jerricansenplastique,minicollecteursetboitespourdéchetsperforantspeuvent

êtreutiliséspourleconditionnementdesperforants.

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Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

69

Réponse à la question 13 :LabonneréponseestA.

Eneffet,leregistrespécifiqueDASRItenuauniveaudechaqueétablissementdesoins,doitêtrepara-

phéobligatoirementetuniquementparlesservicescompétentsduministèrechargédel’environnement

(ANged).

Réponse à la question 14 :LabonneréponseestC.

Eneffet,enFrance,pourunequantitédeDASRIproduitesupérieureà100Kg/semaine,ledélairègle-

mentaired’élimination(délaientrelemomentoùledéchetestproduitetlemomentoùilesteffective-

mentincinéréoudésinfecté)ouduréemaximaleautoriséeestde72heures.

Réponse à la question 15 :LabonneréponseestC.

Eneffet,lesmédicamentsnonutilisés(horsanticancéreux)doiventêtredélivrésàdessociétésspéci-

fiquesetautoriséesparleministrechargédel’environnementpourêtrebroyés,dénaturés,stabiliséset

éliminésdanslesdéchargesautorisées.

Réponse à la question 16 :LabonneréponseestA.

Eneffet,l’élaborationd’uneprocéduredegestiondesDASpropreàl’établissementestunpassageobligé

lorsdulancementd’unestratégiedepromotiondesbonnespratiquesd’éliminationdesDAS.

Réponse à la question 17 :LabonneréponseestB.

C’estfaux.Aucontraire,laformationcontinuedansledomainedelagestiondesDASnedoitpasêtre

dispenséedemanièrestandardpourtouslesprofessionnelsdelasanté.Elledoitêtreadaptéeauxpro-

filsetmissionsdespersonnelsconcernésettenircomptedesressourcesmatériellesdisponiblesetdes

organisationsspécifiquesàchaqueserviceetàchaqueétablissement.

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Convention de StockholmProjet DAS et PCB Tunisie

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Réponse à la question 18 :LabonneréponseestA,BetC.

Eneffet,ils’agitd’innoveretdevarieràlafoislesmessagesetlesdiscours,lesoutilsetlessupportset

lesfacteursmotivationnels.

Réponse à la question 19 :LabonneréponseestA.

Eneffet,l’évaluationdelagestiondesDASpeutportersurladisponibilitédesressourcesousurles

pratiquesdemanièreséparée,commeellepeutêtremixteetporteràlafoissurlesressourcesetles

pratiques.

Réponse à la question 20 :LabonneréponseestA.

C’estvrai.Effectivement,l’auditeurdoit,àlafin,présentersesrésultatsàl’ensembledespersonnelsde

lastructureauditéeetproposerdesmesurescorrectives,derenforcementoud’amélioration.

Projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les déchets d’activités sanitaires (DAS) et des polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie

Guide des bonnes pratiques de gestion des Déchets d’Activités Sanitaires

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Annexe 2Agenda 21

Enjuin1992,àRiodeJaneiro(Brésil),laConférencedesNationsUniessurl›environnementetledéve-

loppementCNUEDconnuesouslenomdeSommet«planèteTerre»aadoptéunedéclarationquiafait

progresserleconceptdesdroitsetdesresponsabilitésdespaysdansledomainedel›environnement.

Lorsdecesommet,173paysontadoptéleprogrammeAction21(connuenanglaiscommeAgenda21).

C›estunedéclarationquifixeunprogrammed›actionspourleXXIesiècledansdesdomainestrèsdiver-

sifiésafindes›orienterversundéveloppementdurabledelaplanète.

LaTunisieestl’undespaysquiontadoptéleprogrammeAction21lorsduSommetdeRioen1992,cequi

apermisdecontinueretdeconsoliderlastratégienationalededéveloppementdurableentaméedans

notrepaysdepuislafindesannées80.

En1995,laCommissionNationaledeDéveloppementDurable(CNDD)adoptelePand’ActionNationalde

l’EnvironnementetduDéveloppementDurablepourleXXIèmesiècle,entantqueAgenda21National.

L’Agenda21Nationalaguidél’élaborationdes9ème,10èmeet11èmeplansdedéveloppementetajoué

unrôlefondamentaldanslespolitiquesetprogrammesdeladécennieécoulée.

DesAgenda21locauxontétéélaboréscommeinstrumentsdeconcrétisationdeladimensionlocalede

lagouvernancecarilsmisentsuruneparticipationaccruedetouslesacteurséconomiquesetdetoutes

lescouchessociales,etsurlapromotiondesvaleursd’uneculturedémocratiqueàlabase.Cesontdes

programmesd’actionlocale,d’initiativecitoyenneetcollective.

L’Agenda21Nationaldédieàlasantésonquatrièmechapitre intitulé« Protection et Promotion de la

Santé pour le Développement Durable ».

Troisobjectifssanitairesprioritairesàl’échellenationalesontretenusparl’Agenda21:

• Lasatisfactiondesbesoinsenmatièredesoinsdesantéprimaires;

• Laluttecontrelesmaladiestransmissibles;

• L’élaborationdeprogrammesvisantàdéfinirlesfacteursenvironnementauxsusceptiblesdedéclen-

cher,depropageroud’aggraverdesmaladiestransmissibles.

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Annexe 3 Les grandes orientations du Plan National Tunisien Santé – Environnement

L’adoptionrécenteenTunisied’unplannationalsantéenvironnementestvenuecompléterlesmultiples

actionsdéjàengagéesdansledomaineetleurdonnerlacohérenceetlacomplémentariténécessaires.

Ilaétéoptédanslecadredeceprojetnotammentpour:

• Une approche globale et intégrée:sontprisencompte lesdifférentscontaminantsquelquesoit le

milieucontaminéetlesdifférentslieuxdecontaminationpotentiels;

• La multi-sectorialité:lesdifférentssecteurs,sontassociésàl’élaborationduplan,àsonexécutionet

àsonévaluation;

• Un choix judicieux des priorités d’actionenselimitantauxrisqueslesplusurgents,lesplusgraves

etpourlesquels,ilexistedessolutionsàcourtouàmoyenterme;

• La prise en compte de l’existantenmatièredesantéetenmatièred’environnement:leplans’intègre

parfaitementdanslapolitiquesanitaireetdanslesprogrammesdesantéexistants(enlesréorientant

lecaséchéant)toutendéveloppantdesactionspropresouspécifiques

• Un positionnement intermédiaireenmatièredesantéetd’environnement:leplancontientdesac-

tionsvisantlesproblèmesditsdebaseoudugroupe1selonl’OMS,etdesactionsduniveau2(risques

modernes);

• La prévision de plans régionauxmoyennant l’adoptionet l’adaptationduplannationalaucontexte

localetledéveloppementd’actionsspécifiques;

• La désignation d’une structure de gestion et de suivi du PNSEimpliquantlesdifférentsintervenants

dansledomaine:unetellestructureestchargéedusuividel’exécutionduplanetàsonévaluation

pouryapporteréventuellementdescorrectionsetréorientations;

• La mobilisation de toutes les composantes de la sociétéautourduthèmedelasantéenvironnemen-

tale(sociétécivile+++),envuedegarantiruneprisedeconsciencecollectivesurlethèmeetd’obtenir

l’adhésionetlacoopérationdel’ensembledesacteurs

• La mobilisation également la communauté scientifiquepouruneplusgrandecompréhensiondes

problèmesdesanté liésà l’environnementetpour lechoixdesmeilleuressolutionspossiblesaux

problèmesexistants;

• Le renforcement de la collaboration avec les pays étrangerspourmieuxprofiterdesexpériencesdes

autresetcontribueràl’enrichissementdusavoiretdusavoirfairedansledomaine.

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Au total,onze thèmes jugésprioritairessont retenusdans lecadreduProgrammeNationalTunisien

santé-Environnement:

• Lesrisquessanitairesliésàlapollution chimique de l’air extérieur;

• Lesrisquessanitairesliésàlaqualité de l’eau et de l’assainissement;

• Lesrisquessanitairesliésauxcontaminations d’origine environnementale des aliments;

• Lesrisquessanitairesliésàlapollution sonore en milieu externe;

• Lesrisquessanitairesliésauxchangements climatiques;

• Lesrisquessanitairesliésautabagisme passif;

• Lesrisquessanitairesliésàl’intoxication par le monoxyde de carbone (CO) ;

• Lesrisquessanitairesliésàl’humidité et la qualité de l’air intérieur;

• Lerisque chimique en milieu de travail;

• Lesrisquesauditifs et extra-auditifsliésaubruit en milieu de travail;

• Lerisquecancérigène lié à l’environnement.

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Annexe 4Citations à méditer

«Onn’héritepasdelaterredenosancêtres,onl’emprunteànosenfants»

«D’abordnepasnuire,pourmieuxsoignerensuite»

«Lemeilleurdéchet….,c’estceluiqu’onneproduitpas»

«Chacunpeutetdoitêtreacteurd’unemeilleuregestiondesdéchets»

«LesDAS……Iln’estjamaistardpourfaireface»

«Lesdéchetstutrieras……..L’environnementturespecteras»

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Le projet de démonstration et de promotion des bonnes techniques et pratiques pour gérer les Déchets d’Activités Sanitaires (DAS)

et les polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie – 2013-2017

En ratifiant la Convention de Stockholm sur les Pol-luantsOrganiquesPersistants (POPs)en2004, laTu-nisieesttenued’éliminerdemanièreécologiquementrationnellecespolluantsen interdisanteten limitantlaproduction,lecommerceetl’utilisationdecessubs-tanceschimiques.Danslecadredelamiseenœuvredesesengagements,laTunisieapréparéunpland’actionnational demise enœuvre (PNM) et élaboré notam-ment Plan d’action national spécifique d’atténuationdesémissionsdesPOPs(9pesticidesPOP,PCBs,PCT&PBBainsiqueDioxinesetfurannes)etfaitlenéces-sairepourretireretéliminerlesPOPsquisetrouventdéjàdanslepays,produitsetrejetésinvolontairementpardessourcesanthropiques:dioxinesetfurannes.

LaTunisieaégalementpréparélesplansd’actionspé-cifiquessuivants:- Plan d’action national spécifique de gestion des

équipements et des déchets contaminés par lespolychlorobiphényles(PCB).LesPCB,connusentreautres en Tunisie sous leur nom commercial Py-ralène ou Askarel, sont un fluide que l’on trouveprincipalement dans les transformateurs et lescondensateursélectriques.LesPCBsont toxiquesetinterditsàl’importationenTunisiedepuis1987.

- Pland’actionnationalspécifiqued’atténuationdesémissionsdesPOPsproduitsetrejetés involontai-rementpardessourcesanthropiques:dioxinesetfurannes.Unedessourcesd’émissiondesdioxineset furannes sont le brûlage de déchets d’activitéssanitaires(DAS)àrisquesinfectieuxetchimiques.

DanslecadredelamiseenœuvreduPNM,laTunisieréaliseleprojetdedémonstrationetdepromotiondesbonnestechniquesetpratiquespourgérerlesDASetlesPCBenTunisie.LeprojetPCB/DASapourobjec-tifderéduirelesémissionsdedioxines,defurannesetde polychlorobiphényles (PCB) en Tunisie par le ren-forcementducadre institutionneletréglementairedugouvernementtunisienetparlamiseenplacedepro-grammesdegestionrationnelleetdurablepouramé-liorerlagestionet l’éliminationdéfinitivedesdéchets

desactivitéssanitaires(DAS)etdesPCB.L’indicateurglobald’atteinted’objectifduprojetest,d’ici2017,l’éli-minationde1100tonnesdePCBetunecapacitéan-nuelledetraitementde3200tonnesdedéchetsd’acti-vitéssanitairesparan.

LeprojetPCB/DAS,estunprojetcofinancéparlegou-vernement tunisienetundonduFondsMondialpourl’Environnement(FEM)d’unmontanttotalde16,7mil-liondedollars(USD)surlapériode2013-2017.Lemon-tantdudonduFEMestde5,5milliondedollarsetilestgéréparlaBanqueMondiale.Lemontantdelapartietunisienne des de 11,2 millions de dollars. L’AgenceNationaledegestiondesDéchets(ANGed)estl’agenced’exécution chargée de la mise en œuvre du projetsous tutelle duministère chargé de l’environnement.ElletravaillepourcelaenétroitecollaborationavecleMinistère de la Santé et ses agences sous-tutelle, leMinistèrede l’Industrieetentreprisessous-tutelle, leMinistère de l’Agriculture, leMinistère de la DéfenseNationale, leMinistèrede l’Intérieur, leMinistèredesAffairesSociales,leMinistèredel’Enseignementsupé-rieur,leMinistèredel’Equipement,del’AménagementduTerritoireetduDéveloppementDurableetlesasso-ciationsactivesdansledomainedel’environnementetdelasanté.

Pourlamiseenœuvredeceprojet,troiscomposantessontprévues:

- 1ère composante : Renforcement du cadre institu-tionnel et règlementaire des capacités de gestion des DAS et des PCB au niveau national, régional et local.

Cettecomposanteestfinancéeàhauteurde1,095millionsdedollarspar ledonduFEMet1,095dedollarsparl’ANGedpourunmontanttotalde2,190millionsdedollars.Cettecomposantepermettralerenforcementducadre institutionnelet réglemen-tairede la gestiondesDASet desPCB.Elle per-mettraégalement la réalisationdecampagnesdesensibilisation et de vulgarisation, d’ateliers et de

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séminaires d’information et de formation sur labonnegestiondesDASetdesPCB;

- 2ème composante : Amélioration de la gestion et élimination définitive des DAS et des PCB.

Concernant les DAS, cette composante financeral’acquisitiondematérielpourlacollecteinterneetlestockagesurplacedesDASdans97établisse-ments publics de santé dans les régions concer-nées par le projet (a). Elle financera la fournitured’équipements(consommables)auxunitésdestoc-kage intermédiairesetcentralesdans lesétablis-sementspublicsdesantéainsiquelapréparationdesplansdegestionenvironnementauxetsociaux(PGES) pour ces unités de stockage et le trans-port (b). Et enfin, elle financera le traitement desDASversles installationsdetraitementprivéesetleuréliminationfinaledans lesdéchargescontrô-lées (c).Pour lesDAS, lemontant totalallouéestde8,240millionsUSD,dont1,548millionsdeUSDvenantdudonduFEMquiservirontàfinancerleséquipements listéssouslapartie (a)et6,692mil-lionsdeUSDvenantdelapartietunisienne,àsavoirduMinistèredelaSanté,duMinistèredelaDéfenseNationale,duMinistèredel’IntérieuretleMinistèredesAffairesSocialespourlefinancementde(b)et(c).Cettecomposante,concernantlesDAS,estmiseenœuvredansles12gouvernoratsquiproduisentplusde50%delaproductionnationaledesDASàsavoirdansleGrandTunis(Tunis,Ariana,Manoubaet Ben Arous), dans le Centre (Sousse, Monastir,MahdiaetKairouan)etSud(Sfax,GabèsTataouineetMédenine).

ConcernantlesPCB,cettecomposantecontribueraautransportetàl’éliminationdeséquipementsPCBenstock,desdéchetsetdeséquipementsPCBenservicemaisenmauvaisétatappartenantauxmi-nistèressectorielsetauxinstitutionspubliques;lapréparationdesplansdegestionenvironnementauxetsociauxpourlessitescontaminésetd’uneétudederéhabilitationdessitescontaminésetladécon-taminationdessites.Lapartietunisiennes’élèveà2,273millionsd’USD,venantprincipalementde laSociété Tunisienne d’Electricité et du Gaz (STEG,781000USD),laCompagniedephosphatedeGaf-sa (500 000 USD), la Société El Fouledh (431 000USD),leGroupeChimiqueTunisien(286000USD),leMinistèrede l’Agriculture, laSociété tunisienne

des industries de raffinage (STIR, 91 000 USD) etd’autresentitéspubliques.LedonduFEMpourlefinancementdecetteparties’élèveà2,324millionUSDetserviraprincipalementaufinancementre-latifauxministèressoustutelleetaux institutionspubliques,etceàhauteurde40%.Lemontantto-tal pour la composante 2 concernant lesPCB estde4,597milliondedollars.LapartiePCB,concer-nantcettecomposante,estmiseenœuvredans17gouvernoratsdupaysoùleséquipementsetlesdé-chetscontaminéspar lesPCBontété inventoriés,àsavoir:BenArous,Bizerte,Tunis,Manouba,Na-beul,Sousse,Béja,Jendouba,ElKef,Sfax,Gabès,Médenine,Kasserine,SidiBouzid,GafsaTozeuretKébili.

- 3ème composante : Gestion du projet. Cettecomposanteconcernepourl’essentiell’appui

àl’unitédeGestionduprojetdanssamiseenœuvreparl’apportdefournituresetdeservicesdeconsul-tants.Lemontant totalallouéàcettecomposanteestde0,378millionsdedollars,dont0,149milliondedollarsvenantdudonduFEMet0,229millionsdedollars venantde lapartie tunisienne, à savoirl’ANGed.

Lesactivitésdesensibilisationetdeformationconcer-nent toute la Tunisie. Le projet implique activementégalement les acteurs du secteur privé, notammentlessociétésréparatricesdes transformateurs, les la-boratoiresd’analyse,lessociétésautoriséesàlages-tiondesdéchetsdangereux,lescliniques,lespharma-cies et les centres de dialyses et de la société civile,notamment les sociétés savantes et les associationsenvironnementales. Le projet contribue à l’améliora-tiondesconditionssanitairesenTunisieenréduisantles risques de contamination et demaladies étroite-ment liésà lamanipulationdesDASetà l’expositionauxPCB.Onestimeàdeuxmillionslenombredeper-sonnesquiontdéjàbénéficiéd’uneréductiondesPOPsgrâceàlabonnegestiondesDASetdesPCBdanslessitesduprojet.

Mohamed TOUMIDirecteur de projet

Projetdedémonstrationetdepromotiondesbonnestechniquesetpratiquespourgérer

lesdéchetsd’activitéssanitaires(DAS)etlesPolychlorobiphényles(PCB)enTunisie

الوكالة الوطنية للتصرف في النفايات 6 شارع األمني العباسي 1002 تونس • ص.ب 162 • البلفيدير تونس

[email protected] : 595 791 71 (216) • البريد اإللكترونيالهاتف : Agence Nationale de Gestion des Déchets

6, rue Al Amine Al Abbasi, 1002 Tunis•B.P 162•Le Belvédère Tunsie Tél.: (216) 71 791 595•E-mail: [email protected]

BANQUEMONDIALE

اجلمهورية التونسية

وزارة الداخلية

République TunisienneMinistère de l’Intérieur

République TunisienneMinistère de la défense Nationnaleاجلمهورية التونسية

وزارة الشؤون االجتماعية

République TunisienneMinistère des Affaires Sociales

MINISTÈRE DE LA SANTÉ


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