1

MDCCCXXXVIII. Mois / Année

Mai 2017 Mois / AnnéeAvril 2015

MMDCCCLXII. Mois / Année

Mois / AnnéeJuin 2016

Diagnostic écologique du site Natura 2000 La Bidouze (cours d’eau) (FR7200789)

Résumé non-technique

I. Mois / Année

II. Mois / Année

III. Mois / Année

Diagnostic écologique du Site Natura 2000 Le Gave de Pau (cours d’eau) (FR7200781) et Gaves réunis

Document de synthèse

IV. Mois / Année

V. Mois / Année

VI. Mois / Année

VII. Mois / Année

Diagnostic écologique du Site Natura 2000 Le Gave de Pau (cours d’eau) (FR7200781) et Gaves réunis

Document de synthèse

VIII. Mois / Année

IX. Mois / Année

X. Mois / Année

XI. Mois / Année

Sommaire

I. Présentation du réseau Natura 2000 site 1

I.1. Le réseau Natura 2000 1

I.2 Le bassin versant de la Bidouze 2

II. Les activités humaines du site 4

III. Habitats et espèces d’intérêt communautaire 5

IV. Les enjeux de conservation définis 9

V. Synthèse des perturbations et propositions d’orientations de gestion 11

Conclusion 13

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 1

I. Présentation du réseau Natura 2000 site

I.1. Le réseau Natura 2000

Qu’est-ce que Natura 2000 ? Natura 2000 est un réseau européen de zones naturelles résultant de l’application des directives européennes « Habitats-faune-flore » (1992) et « Oiseaux » (1979). L’objectif principal de ce réseau écologique est de favoriser le maintien du bon état de conservation des espèces et habitats naturels d’intérêt communautaire tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, et culturelles locales. L’Europe laisse aux états membres le choix de la démarche à adopter pour atteindre les objectifs fixés par les directives européennes.

Ce réseau est constitué de :

- Zones Spéciales de Conservation (ZSC), désignées au titre de la directive « Habitats » du 21 mai 1992. Elles visent à conserver les espèces et les habitats d’intérêt communautaire

- Zones de Protection Spéciale (ZPS), désignées au titre de la directive « Oiseaux » du 2 avril 1979. Elles visent à conserver les oiseaux sauvages.

Le département des Pyrénées-Atlantiques compte 52 sites Natura 2000 dont :

- 37 bénéficiant du statut de Zones Spéciales de Conservation, une zone étant marine ; - 15 bénéficiant du statut de Zones de Protection Spéciales, principalement localisées sur les

cols de migration.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 2

I.2 Le bassin versant de la Bidouze

Le site comprend la majeure partie du réseau hydrographique de la Bidouze en se limitant le plus

souvent au cours d’eau et à ses berges. L’aire d’étude comprend les secteurs alluviaux, dits

« surfaciques », des vallées larges et la totalité du réseau hydrographique permanent (« chevelu du

cours d’eau »), dit « secteurs linéaires ». Les secteurs surfaciques couvrent une superficie totale de

4302 ha et les secteurs linéaires représentent environ 428 km de cours d’eau.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 3

Le site Natura 2000 de La Bidouze Situé à l’extrême sud-ouest de la France, il s’étend sur 2550 ha (périmètre FSD). 56 communes

23 052 habitants sur le site en 2010

Faible urbanisation

Le bassin versant de la Bidouze

65 communes des Pyrénées-

Atlantiques et 1 des Landes

24 658 habitants

Altitude : de 8 m à 650 m

Superficie : 707 km2

23,1% du territoire est composé de

forêts et 74,1% d’espaces semi-

naturels (cultures, prairies et

pelouses)

Réseau hydrographique : 428 km

Longueur de la Bidouze : 82,5 km

Les hydrosystèmes de la Bidouze peuvent être découpés en 5 grandes entités :

Les barthes et la Bidouze aval : concerne le tronçon de la Bidouze soumis à la marée (du seuil de Came jusqu’à la confluence avec l’Adour) ainsi que les barthes qui lui sont associées.

Le cours médian de la Bidouze : s’étend de l’entrée des gorges de la Bidouze jusqu’au seuil du Moulin de Came.

Les affluents rive gauche : l’Hosta ur Handia, l’Artikaïteko Erreka, la Joyeuse, le Soubiaga Erreka, le Minhurièta Erreka, et le bassin du Lihoury (comprenant l’Apatharena, le Laharanne et l’Arberoue).

Les affluents rive droite : le Babatzeko erreka, l’Ispatchoury erreka, le Ruisseau de Lohitzun-Oyhercq, le Chichan erreka, le Ruisseau de Récalde et le Lauhirasse.

Amont et sources : les cours d’eau de tête de bassin.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 4

II. Les activités humaines du site

L’agriculture et la sylviculture

Le bassin versant est ancré dans un territoire essentiellement rural. L’activité socio-économique est principalement dominée par la maïsiculture et le pastoralisme. Celui-ci favorise l’ouverture des milieux et permet de conserver les paysages qui caractérisent le piémont basque. Les exploitations du bassin versant représentent près d’un quart du cheptel des brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques. Si le nombre d’exploitations ovines et bovines est en régression, on observe une augmentation des effectifs des troupeaux.

La sylviculture est une activité bien présente sur le bassin. Elle bénéficie d’une forêt qui occupe 23% du bassin versant de la Bidouze. Les plantations sont principalement constituées par des peupleraies et plus rarement chênaies, frênaies et plantations de Tulipier de Virginie. Les boisements naturels sont majoritaires. Les sources de la Bidouze sont situées dans un massif forestier atteignant d’un seul tenant presque 4000 hectares.

Les activités industrielles

Les activités industrielles, rares sur le site, se regroupent principalement le long du réseau hydrographique, notamment au niveau de la commune de Saint-Palais. Les principaux types d’entreprises présentes concernent entre autres le secteur agroalimentaire, la production agricole, l’industrie du textile et la fonderie d’acier. L’extraction de granulats est également une activité notable du site à travers les 7 carrières que compte le bassin.

Les moulins et seuils

Aucun barrage hydroélectrique n’est implanté sur le réseau hydrographique de la Bidouze. Néanmoins, on note la présence de seuils. Parmi eux, des moulins qui ne sont plus en activité ainsi que deux barrages. A noter que 80% des ouvrages du site sont des seuils qui peuvent à terme contraindre la circulation des espèces aquatiques et perturber les hydrosystèmes. Un certain nombre d’entre eux sont équipés de passes à poissons.

Les activités de loisirs et de tourisme

Territoire imprégné d’une culture forte, sillonné de circuits de randonnées, et ponctué de monuments historiques ou encore de sites naturels, il attire des visiteurs ce qui représente un atout pour le site Natura 2000. De plus, de sa confluence avec l’Adour jusqu’au seuil de Came, la Bidouze est navigable, ce qui participe aussi à la découverte du site.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 5

III. Habitats et espèces d’intérêt communautaire

Les habitats et les espèces d’intérêt communautaire

Qu’est-ce qu’un habitat d’intérêt communautaire ?

Les habitats d’intérêt communautaire sont des végétations sur le territoire de l’Union européenne

qui :

- sont en danger de disparition dans leur aire de répartition naturelle ;

- ont une aire de répartition naturelle réduite par suite de leur régression ou en raison de leur

aire intrinsèquement restreinte

- constituent des exemples remarquables de caractéristiques propres à l’une ou à plusieurs des

cinq régions biogéographiques suivantes : alpine, atlantique, continentale, macaronésienne

et méditerranéenne.

Les habitats d’intérêt communautaire sont mentionnés à l’annexe I de la Directive « Habitats-

Faune-Flore » (92/43/CEE).

Qu’est-ce qu’une espèce d’intérêt communautaire ?

Les espèces d’intérêt communautaire sont des espèces animales ou végétales qui sont considérées en

danger ou vulnérables ou rares ou endémiques (c’est-à-dire propres à un territoire bien délimité ou à

un habitat spécifique).

Les espèces d’intérêt communautaire sont mentionnées à l’annexe II de la Directive « Habitats-

Faune-Flore » (92/43/CEE) (et également pour certaines aux annexes IV et V).

Les habitats et les espèces d’intérêt communautaire prioritaire

Qu’est-ce que qu’un habitat et une espèce d’intérêt communautaire prioritaire ?

Le caractère prioritaire dépend, pour les habitats comme pour les espèces, du danger de disparition

au sein du territoire de l’Union européenne et/ou de la responsabilité particulière de l’Union

européenne pour leur conservation du fait de leur répartition restreinte. Ils sont signalés par un

astérisque (*).

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 6

Les habitats d’intérêt communautaire du site

Lors des prospections de terrain, il a été identifié 109 habitats naturels ou semi-naturels dont 58

types d’intérêt communautaire. Parmi ces derniers, 7 sont des habitats naturels prioritaires. Ils sont

regroupés en 11 habitats génériques.

La répartition des habitats

46,79%46,79%

6,42%

Répartition en nombre des habitats naturels selon leur

statut

Habitats naturels ou semi-naturels

Habitats naturels d'intérêt communautaire

Habitats naturels prioritaires

Type Intitulé EUR Code EUR

Surface (ha)

Prairies et pelouses Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (Molinion-caeruleae)

6410 2,0

Pelouses maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis)

6510 54,3

Végétations chasmophytiques

Pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique 8220 < 4 m2

Boisements Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)

91E0* 92,8

Chênaies galicio-portugaises à Quercus robur et Quercus pyrenaica 9230 1,7

Mégaphorbiaies et ourlets

Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnards à alpin

6430 129,43

Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l’Hydrocharition

3150 0,08

Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara spp.

3140 0,075

Végétations aquatiques et amphibies

Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion

3260 20,03

Rivières avec berges vaseuses avec végétation du Chenopodion rubri p.p. et du Bidention p.p.

3270 1,4

Végétations fontinales Sources pétrifiantes avec formation de travertins (Cratoneurion) 7220* 1,4

Les habitats d’intérêt communautaire totalisent

une surface potentielle de 303 ha, soit 7 % de la

superficie totale de l’aire d’étude.

Ils occupent potentiellement 40,4 ha du chevelu

de surface totale estimée à 173,5 ha, soit 23,3 %

du chevelu.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 7

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 8

Les espèces d’intérêt communautaire du site

Groupe Intitulé EUR

Poissons Alose feinte, Grande Alose, Lamproie marine, Toxostome, Lamproie de Planer

Crustacés Ecrevisse à pattes blanches

Mammifères Desman des Pyrénées*, Loutre d’Europe, Vison d’Europe*

Reptiles Cistude d’Europe

Odonates Gomphe de Graslin, Cordulie à corps fin, Agrion de Mercure

Lépidoptères Cuivré des marais

Espèces végétales Angélique des estuaires, Trichomanès remarquable *présence non avérée sur le site

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 9

IV. Les enjeux de conservation

définis

La définition des enjeux de conservation et leur hiérarchisation permet d’identifier les habitats et

les espèces pour lesquels il est important de prendre des mesures de conservation. Cette

hiérarchisation sert de base à la définition des objectifs de conservation.

Définitions préalables

Enjeu de conservation d’un habitat ou d’une espèce : il permet de hiérarchiser les priorités

d’actions à mener pour viser un état de conservation favorable. Cet enjeu s’évalue en deux

étapes :

l’évaluation de la responsabilité du site pour la sauvegarde de l’habitat ou de l’espèce ;

le croisement de la responsabilité du site avec le niveau de menace qui pèse sur

l’habitat ou l’espèce.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 10

Les enjeux de conservation des habitats naturels

Les enjeux de conservation des espèces

Les habitats à enjeu de conservation modéré sont :

Les forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)

Les prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-lumineux (Molinion-caeruleae)

Les lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l’Hydrocharition

Les mégaphorbiaies hygrophiles d’ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin (mégaphorbiaies

mésotrophes et eutrophes)

Les rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du

Callitricho-Batrachion (herbiers bryophytiques)

Les habitats à fort enjeu de conservation sont :

Les pelouses maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis)

Les pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique

Les mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin (mégaphorbiaie

oligohalophile eutrophile à Angélique des estuaires)

Les espèces à très fort enjeu de conservation sont :

Lamproie marine

Les espèces à fort enjeu de conservation sont :

Ecrevisse à pattes blanches

Toxostome

Les espèces à enjeu de conservation modéré sont :

Grande alose et Alose feinte

Gomphe de Graslin

Cordulie à corps fin

Lamproie de Planer

Cuivré des marais

Agrion de Mercure

Vison d’Europe

Trichomanès remarquable

Angélique des estuaires

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 11

V. Synthèse des perturbations et propositions d’orientations de gestion

Les orientations de gestion ont été établies en croisant l’enjeu de conservation de l’espèce ou de

l’habitat avec son état de conservation à l’échelle du site.

Les habitats naturels

A l’issue de la compilation de tous les enjeux de conservation sur les habitats, il a été identifié

plusieurs perturbations principales à croiser avec le diagnostic socio-économique : - la destruction directe de prairies de fauche par retournement pour la mise en culture ou

semis ;

- une pression excessive du pâturage sur certains habitats peu résistants au piétinement et à un enrichissement en éléments nutritifs ;

- le fort développement de plantes exotiques envahissantes, qui altèrent la naturalité d’habitats naturels, en particulier la Renouée du Japon, la Jussie, l’Herbe de la Pampa et le Myriophylle du Brésil ;

- le traitement phytosanitaire des bords de parcelles pourtant favorables aux mégaphorbiaies;

- la dégradation de la qualité physico-chimique, et avant tout trophique de l’eau, qui peut être mise en corrélation avec l’intensification des pratiques agricoles, en particulier l’usage de fertilisants dans les pâtures des plaines alluviales ;

- la déconnexion de la Bidouze avec sa plaine alluviale au niveau des barthes participant à la dégradation des habitats rivulaires, tout particulièrement les forêts alluviales et marécageuses.

Les espèces végétales

La principale menace observée concernant l’Angélique des estuaires est la fermeture des milieux. Le manque d’entretien de la végétation rivulaire favorise le développement d’un recrû de ligneux arbustifs (Saules divers) et un recouvrement de ronciers pouvant ponctuellement être important. Cette évolution se fait au dépend de la mégaphorbiaie. D’autres menaces sont également à considrer telles que la présence d’espèces invasives (Reynoutria japonica, Galega officinalis, Acer negundo, Physostegia virginiana, Impatiens glandulifera), le gyrobroyage des berges avant la fructification et l’hybridation avec l’Angélique des bois avec des pieds d’Angélique des estuaires montrant des caractères intermédiaires.

Aucune menace apparente n’a été constatée sur le Trichomanès remarquable. Il conviendra donc de maintenir les habitats et les stations en privilégiant la non-intervention.

Les espèces animales

A l’issue de la compilation de tous les enjeux de conservation sur les espèces animales, plusieurs

perturbations à croiser avec le diagnostic socio-économique ont été identifiées :

- la présence d’obstacles à la continuité écologique, notamment pour la montaison de la Lamproie marine et de la Grande alose sur la partie aval et médiane du site ;

- la dégradation des habitats de reproduction et de croissance des espèces piscicoles due au colmatage par les fines qui est lié à l’érosion des sols sur les parcelles laissées à nu l’hiver et à la modification du transport sédimentaire ;

- la dégradation localisée de la qualité de l’eau en période d’étiage favorisant le développement important d’algues dans les tronçons concernés ;

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 12

- le recalibrage, curage, entretien de la ripisylve et divagation du bétail dans le cours d’eau qui sont responsables de la dégradation du milieu aquatique ;

- une pression excessive sur certains habitats humides favorables au Cuivré des marais (pâturage, drainage, retournements de prairies, fertilisation, eutrophisation, etc.) ;

- la pollution des zones de frayères : le stade larvaire est très vulnérable en raison de sa durée

et de sa sensibilité à l’accumulation des pollution ;

- la présence d’espèces invasives qui concurrence la faune communautaire : écrevisses exogènes, Tortue de Floride et Vison d’Europe ;

- la fragmentation des habitats naturels dans la plaine alluviale ;

- l’exploitation commerciale de certaines espèces ;

- le manque de connaissance sur la distribution du Desman et du Vison d’Europe sur le réseau hydrographique empêche d’identifier et de localiser les actions de préservation ou de restauration pour ces espèces menacées et très patrimoniales.

Il convient donc de prioriser les actions de conservation sur les habitats dépendant directement d’un

bon état hydrologique, sédimentaire et/ou physico-chimique, ou de bonnes pratiques agricoles, et

dont l’enjeu de conservation est fort (ou qui sont des habitats à enjeu modéré au titre de Natura

2000 mais d’enjeu patrimonial départemental plus fort). Les suivis scientifiques réguliers sur des

habitats ciblés ou sur les espèces permettront de vérifier l’efficience des mesures de gestion

entreprises, et si nécessaire de les adapter.

Les propositions d’orientations de gestion des habitats et des espèces sont :

- des actions de sauvegarde, de restauration et de progression des surfaces d’habitats

d’intérêt communautaire et d’habitat d’espèces ;

- l’amélioration des pratiques agricoles, sylvicoles, industrielles et de gestion de la végétation

des berges ;

- la prise en compte des pratiques dans les politiques publiques, notamment vis-à-vis de la

qualité de l’eau ;

- des actions de suivis permanents et ponctuels vérifiant l’efficacité des mesures.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 13

Conclusion Le bassin versant de la Bidouze, malgré une taille modeste comparativement aux grandes vallées alluviales du département, renferme un large panel de conditions écologiques qui permet l’expression d’une flore et d’une faune diversifiées. Naissant en basse montagne, la Bidouze se jette dans l’Adour maritime. Faisant la transition entre le Béarn et le Pays basque, les végétations du bassin forment des mosaïques d’habitats acidophiles et neutrophiles. Le réseau hydrographique de la Bidouze, encore relativement bien préservé par endroit, accueille un cortège d’espèces animales dont beaucoup présentent des effectifs importants ou fréquentent d’importants linéaires favorables comme la Lamproie marine, l’Ecrevisse à pattes blanches, le Gomphe de Graslin, la Cordulie à Corps fin et la Loutre d’Europe. La présence d’une flore très patrimoniale, représentée par deux espèces rares à l’échelle nationale est également à mentionner. Les gorges de la Bidouze avec leurs ambiances fraîches et localement saturées en humidité, sont très favorables au Trichomanès remarquable dont la seule population du bassin est remarquable par sa taille. Quant à l’Angélique des estuaires, espèce endémique de la façade atlantique, elle occupe un linéaire de berge important le long du tronçon soumis à la marée entre Came et Guiche. Ce tronçon est associé à des barthes dont l’intérêt patrimonial est important du fait des superficies et potentialités offertes à certains habitats d’intérêt communautaire : aulnaies-frênaies alluviales (habitat prioritaire), ourlets et mégaphorbiaies, prairies de fauche. Toutefois, un certain nombre de menaces recensées sur le réseau hydrographique dégrade l’état de conservation des habitats et espèces du site natura 2000. Des barrages infranchissables ou difficilement franchissables par les espèces piscicoles migratrices empêchent l’accès aux frayères situées en amont et sur le cours moyen de la Bidouze. Des problèmes apparents de qualité de l’eau liés à un enrichissement des eaux en éléments nutritifs sont susceptibles d’avoir un impact sur toute la faune aquatique. Celle-ci est également soumise à une dégradation physique de son habitat à cause de tronçons localement recalibrés, rectifiés et dont la ripisylve est parfois trop entretenue. Les usages riverains peuvent également parfois menacer les habitats et espèces d’intérêt communautaire : monoculture, surpâturage, fauche précoce d’habitats patrimoniaux, fertilisation et traitement phytosanitaire. Les actions de gestion et de restauration devront privilégier quatre axes principaux :

- la reconnexion latérale et longitudinale du réseau hydrographique ;

- le maintien et la restauration localisée de la qualité de l’eau et des habitats aquatiques ;

- l’incitation et l’accompagnement à la mise en oeuvre de pratiques agropastorales compatibles avec le maintien à long terme des enjeux relatifs à la faune et à la flore d’intérêt communautaire,

- la gestion et la lutte ciblée des espèces végétales et animales invasives.

Résumé non-technique du Diagnostic écologique du Site Natura 2000 FR7200789 – La Bidouze – Mai 2017 14