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Dossier Rencontre L’ART D’EMBALLER - Visible Magazinevisible-mag.fr/pdf/Visible12.pdf · du...

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TRIMESTRIEL JUIN 2015 #12 www.visible-mag.com Rencontre Sous la plume de Nicolas Ouchenir Identité visuelle Bordeaux Métropole : parlez-vous logo plan ? Dossier L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE
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TRIMESTRIELJUIN 2015

#12

www.visible-mag.com

Rencontre

Sous la plume de Nicolas Ouchenir

Identité visuelle

Bordeaux Métropole : parlez-vous logo plan ?

Dossier

L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

UN NUMÉRO PLACÉ SOUS LE SIGNE DU « P »Un pack bien pensé, c’est toujours la promesse d’un produit parfait… en tout cas, de celui qui sera choisi ! De la grande distribution à l’ultra luxe, les professionnels se plient en quatre pour que chacun ait le sien. Ces couteaux suisses aux multiples fonctions de protection et de promotion, nous escortent au quotidien. Un bel exemple du savoir-faire et du renouvellement créatif de professionnels pointus qui s’évertuent à séduire les consommateurs malgré de fortes contraintes. Regardez ces packs, posés là sur les présentoirs à nous faire de l’œil. Tout un programme, au point d’y consacrer un dossier entier et d’avoir du mal à le quitter. La preuve, son initiale a inspiré la plupart de nos articles. Jugez vous-même… Il y a donc « P » comme packaging, mais aussi comme :Les 7 Perles issues du palmarès international des Pentawards, offertes sur un plateau par le fondateur du concours, Jean Jacques Evrard. Le Plan de Bordeaux, qui a servi de point de départ à la création de l’identité visuelle du logoPlan de Bordeaux Métropole.Le Photovoltaïque qui continue de faire rêver enseignistes, signaléticiens et designers. Même si…La Promotion des jeunes talents à l’origine de l’affiche la Biennale internationale du design de Saint Etienne.Le Pif qu’il faut avoir pour faire du design olfactif.La Plume du calligraphe de la « Haute », Nicolas Ouchenir.La Publicité dont Albert Asséraf défend la place dans nos villes…Et bien sûr, le P du salon C!Print dont la dernière édition a franchi la barre des 10 000 visiteurs. À cette occasion, une étude du marché de l’impression numérique a été confiée à l’EMLyon Junior Conseil. Elle lève le voile sur les mutations en cours dans les métiers de la communication visuelle… Autant de clefs pour mieux comprendre le marché et préparer l’édition 2016 de C!Print en répondant toujours mieux aux attentes des visiteurs et des exposants.

Cette liste à la Prévert reflète la diversité des sujets de ce numéro de Visible, mais plus largement la richesse des initiatives de la communication visuelle. Alors, une dernière proposition pour la route : Promenez-vous dans ces pages…

Guillaume AbouDirecteur de [email protected]/in/guillaumeabou/

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VISIBLE #12

Visible est une publication de la Fédération de la Communication Visuelle - 17, rue de l'Amiral Hamelin - 75783 Paris cedex 16Édition : 656 Editions, 1 place Tobie Robatel , BP 1072, 69202 Lyon cedex 01- tél. 33 (0)4 78 30 41 73 - Fax : 33 (0)4 78 30 41 79 Directeur de la publication : Guillaume Abou Rédactrice en chef : Lorraine Bôle du Chaumont - 06 81 18 06 76 Rédactrice en chef adjointe : Céline Collot, [email protected] - 04 78 30 35 06 Comité de rédaction : Michel Caza, Francesca Ceccaldi, Laurence Farenc, Patrick Floren, Michel Martinez, Sylvie Raimbault,

Christophe Trotignon, Serge Dimarellis, Marion Ferhat Communication : Pauline Ducat Ont collaboré à ce numéro : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Julie Chide, Sophie Goldenstein, Raphaëlle de Dieuleveult Direction artistique et réalisation : François Jaillet, [email protected] Responsable commercial : Thomas Nollet, [email protected], 06 20 63 46 27 Abonnement : [email protected] Prix au numéro : 15 euros. Tarif abonnement pour 1 an (4 numéros) : 55 euros Impression et routage : Imprimerie Brailly - 62 Route du Millénaire - 69230 Saint-Genis-Laval N°ISSN : 2261-5474Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans Visible est interdite sans accord de la société d’édition.

26 OPINIONLES MARQUES ONT PLUS QUE JAMAIS LEUR PLACE DANS LA VILLEPAR ALBERT ASSÉRAF, DIRECTEUR GÉNÉRAL STRATÉGIE, ÉTUDES ET MARKETING DE JCDECAUX

PACKAGING : L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

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VISIBLE #12 06/2015

Photo de couverture © PentawardsSilver Pentawards 2014, Tomatdesign pour AL Market (Russie).

ACTUALITÉS

04 L’ACTUALITÉ DE LA COMMUNICATION VISUELLE

ÉVÉNEMENTS

16 LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE ET SES MUTATIONS

20 C!PRINT ET LA PLATEFORME PRESTATAIRES IMAGE & COMMUNICATION : TOUJOURS PLUS À L’ÉCOUTE DU MARCHÉ

24 ÉTUDE DE MARCHÉLE MARCHÉ FRANÇAIS DU DIGITAL MÉDIA EN 2014

28 RENCONTRESOUS LA PLUME DE NICOLAS OUCHENIR

À LA UNE

#12 TRIMESTRIEL

JUIN 2015

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46 RECHERCHE : LES ENCRES N’ONT PAS DIT LEUR DERNIER MOT48 EMBALLAGES : 7 PERLES RARES CHEZ PENTAWARDS, SÉLECTIONNÉES PAR JEAN JACQUES EVRARD

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VISIBLE #12

28 RENCONTRESOUS LA PLUME DE NICOLAS OUCHENIR

FOCUS

TENDANCE

52 IDENTITÉ VISUELLEPARLEZ-VOUS LOGO PLAN ?

56 ARCHITECTUREUN MARCHÉ DES 4 SAISONS SUBLIMÉ

58 SIGNALÉTIQUEVALENTIN HAÜY : CAS D’ÉCOLE D’UNE SIGNALÉTIQUE POUR AVEUGLES ET MALVOYANTS

62 MARKETING OLFACTIF,

COMMUNICATION VISUELLE :

MÊME COMBAT ?

64 DESIGNZONES DE LOISIRS : ENFANTS SAGES, DE

PASSAGE

PRATIQUE

68 UNE ÉCOLE, UN PROJETPROMOTION JEUNES TALENTS

70 SOUS LE SOLEIL, LA COMMUNICATION VISUELLE S’ÉMANCIPE… DOUCEMENT

74 SOLUTION TECHNOLOGIQUEL’ILLUSTRATION 3D, VÉRITABLE OUTIL DÉCISIONNEL

76 C!PRINT SOURCING : LA PLATEFORME DE MISE EN RELATION POUR FÉDÉRER UN MARCHÉ HÉTÉROCLITE

78 NOUVEAUTÉS

BULLETIN D’ABONNEMENT EN PAGE 84

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VISIBLE #12 06/2015

ACTUALITÉS

DE L’ÉPHÉMÈRE QUI DURERA CHEZ MADAME MONSIEUR Depuis 12 ans, ADR Prod gère les soirées du Festival de Cannes. Cette année, l’agence événementielle a transformé le fameux salon privé du Carlton « La Côte » en galerie d’art éphémère. Le lieu a été renommé « Madame Monsieur », en référence et par respect pour les organisateurs du festival qui accueillent ainsi les personnalités. Une identité visuelle bleue et or, aussi élégante que sobre a été créée. Entièrement réinventés, le décor et la direction artistique ont été confiés à Adrien Moissan, fondateur de la Splendens Factory et dénicheur de talents. Un écrin chic pour exposer les œuvres d’art contemporain qui sera démonté et remonté ces 4 prochaines années, au rythme du festival.

LA VIE EN ROSE BY PHILDAR

Pour son nouveau concept-store dont le déploiement a commencé à Metz en avril dernier, Phildar innove en revisitant les codes architecturaux du tricot. L’agence de retail design parisienne « UX In Situ » a imaginé un espace résolument coloré dans les tons fuchsia, tout en transparence, dans lequel le digital s’installe.Tourné vers les nouvelles technologies, Phildar habille ses vitrines d’écrans, équipe ses conseillères de tablettes, et crée des espaces « Tricothèque » offrant ainsi une base de données riche en créations, ainsi que la liste des ateliers et évènements à venir dans les boutiques. Toujours plus proche, la marque propose un nouveau service de « creativ’ coachs » afin d’offrir à ses clients une aide personnalisée.Côté boutique, pour le plaisir des yeux et une approche plus tactile, les gammes de fils sont classées par couleurs. Le tricot s’affiche sous toutes ses formes : même le mobilier prend des allures « d’ai-guilles à tricoter », la mercerie s’étoffe avec des kits faciles à tricoter et à customiser… de quoi séduire toutes les générations !

5ACTUALITÉS

AVEC IGIROUETTE, CHARVET DIGITAL

MEDIA FAIT TOURNER LES TÊTES ! À l’occasion de Lyon City Design, du 18 mars au 2 avril dernier, Charvet Digital Media, spécialiste de la communication par affichage électronique, a présenté iGirouette®, son nouveau dispositif de signalisation, interactif et connecté. Trois de ces éléments avaient été installés dans le quartier de la Part Dieu, pour accompagner les passants dans leur découverte de la ville.Panneau de signalétique « intelligent », iGirouette® assure le calcul des distances, temps et itinéraires suivant les coordonnées des lieux ou événements. De plus, grâce à sa connexion à différents flux et notamment aux réseaux sociaux, il affiche l'information touristique ou événementielle en temps réel.L'interaction avec l’usager se fait via une application mobile dédiée, téléchargeable en ligne ou directement sur la structure de iGirouette® (QR code), qui permet de créer son compte utilisateur et de se connecter depuis son smartphone. L'usager choisit le lieu ou l'événement qui l'intéresse : un code couleur lui est alors attribué qui lui sert de guide visuel tout au long du parcours sur chaque iGirouette®. Il n'est pas nécessaire de garder son smartphone en main, lorsque l'usager arrive à proximité du panneau suivant, celui-ci le reconnaît et ses champs LEDs prennent la couleur qui lui a été attribuée. Il pointe alors dans la direction du lieu ou de l’événement choisi en indiquant le temps de parcours ou la distance.Modèle déposé et breveté par Charvet Entreprises, iGirouette® a été conçu par le designer Eric Denis (agence EDDS, 69).

LE RÉSEAU QUALIF'ENSEIGNE SIGNALÉTIQUE S'AGRANDITLe réseau Qualif'Enseigne Signalé-tique ne connait pas la crise ! Après les Enseignistes, les Signaléticiens et les Installateurs, Qualif'Enseigne Signalétique, la certification de service des métiers de la communication visuelle, a ajouté, en 2015, deux nouvelles catégories de métiers certi-fiables à son référentiel : les graveurs et les fournisseurs de l'ensemble de ces métiers. Deux entreprises ont déjà obtenu leur certification dans ces domaines et ouvert la voie à leurs pairs : TCE Ingenica (45), Distributeur de transfor-mateurs haute tension et composants LEDs pour enseignes lumineuses dans la catégorie Fournisseurs, et Caractères (49), société créatrice d'enseignes et de signalétique, dans la catégorie Gravure. Plusieurs autres sociétés ont entamé la même démarche et attendent la validation prochaine de Bureau Veritas.

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ACTUALITÉS

SIGNALÉTIQUE EN TOUTES LETTRES À L’ESPACE SOULIERS DU BON MARCHÉFin mars, le Bon Marché Rive Gauche (Paris) a inauguré un espace souliers entièrement rénové. C’est la société You TalkingTo Me (créée en 2013 par l’agence 4uatre), connue pour ses enseignes associant typographies audacieuses et lettrages finement designés, qui a imaginé et déployé la nouvelle signalétique. Les noms et logos des différentes marques présentes sur ce rayonsont réalisés en laiton sur hêtre, béton et plexiglas.

L’ÉDITION 2015 DE PACK&GIFT VEUT REPOUSSER LES « LIMITES »Les 17 et 18 juin, le salon Pack&Gift réunira à la Porte de Versailles 225 exposants spécialisés en emballages, objets promotionnels et merchandising. Ouvert aux annonceurs et aux agences, il leur donne toutes les clés pour créer leurs offres promotionnelles, PLV et opérations de fidélisation. Pack & Gift défie cette année les codes et les clichés tradition-nels. C’est dans un esprit « no limit » que l’événement ouvrira ses portes, autour du concept du détournement. Le fil rouge « Twist » sera en effet relayé pendant 2 jours, à travers des animations et jusque sur les stands puisque les exposants sont invités à proposer des produits totalement inédits, empruntant les codes d’un autre univers. Un jury de professionnels se réunira sur le salon pour élire le produit le plus original. Les visiteurs pourront également prendre part au vote dès début juin sur le site internet du salon.L’événement prévoit par ailleurs un riche programme de confé-rences. A ne pas manquer : « Impression 3D : quels avantages compétitifs pour le packaging et le merchandising ? » proposée par l’Agence Fabulous, « La réalité augmentée pour accroître l’intéractivité entre le packaging et le consommateur » par l’agence RA’pro et « L’emballage interactif, un lien permanent vers des services mobiles personnalisés » par Mobilead.

« LA DIGITALISATION DES VITRINES » AVEC LE CLUB DIGITAL MEDIA

Le Club du Digital Media et POPAI France organisent le 25 juin prochain à l'Amphi Pereire (Paris 17ème), une

Matinale consacrée à la digitalisation des vitrines. Surprendre le client, sublimer un produit, travailler son image, créer du trafic… Les vitrines cristallisent depuis

toujours les différents enjeux de communication des marques sur le point de vente. Ces « médias du dernier

mètre » engagent aujourd’hui leur numérisation et si l’offre technologique actuelle peut accommoder tous les

besoins, la transformation n’est pas toujours réussie.Après un panorama des vitrines digitales en Europe par Daniel Russell (Research Analyst, OVAB Europe), place

aux études de cas avec Benetton, Une heure pour soi et Selectour Afat. Cette matinée d’échanges sera également

l’occasion d’aborder le budget et le ROI d’un projet de vitrine digitale, ses aspects réglementaires,

les différentes technologies, etc.Elle est ouverte aux membres, aux prestataires

non-adhérents et aux annonceurs, donneurs d’ordre et prescripteurs (tarifs différentes salon les publics).

Renseignements et inscriptions : www.clubdigitalmedia.fr

UN DÉCOR GRANDEUR NATURE EN RE-BOARD®

À l’occasion de son déménagement dans de nouveaux locaux en Isère, WE-EF, le spécialiste de l’éclairage public et archi-tectural, a choisi ATC Groupe pour concevoir un trompe-l’œil grandeur nature dans son showroom, qui recrée une ambiance et un décor réel de ville.WE-EF souhaitait la réalisation de deux façades pour mettre en scène l’éclairage d’une ville moyenne française : une boulangerie et une mairie. ATC a réalisé un book avec des visuels inspirés de commerces londoniens et de façades institutionnelles. Le projet a ensuite été concrétisé en conception 3D, puis grâce à une maquette échelle 1/3, ce qui a permis de valider les plans de fabrication et la construction du jeu d’assemblage.L’ouvrage est réalisé en Re-board®. Pour ajouter du relief et donner plus de réalisme au décor, il a été imprimé en multi-couches : un effet « brique » pour la boulangerie et un effet « pierre » pour la mairie. Le relief est renforcé par l’éclairage rasant de WE-EF.La réalisation du décor a nécessité 30 heures d’impression, 35 heures de découpe et 2 jours de montage par 2 poseurs. Tout le décor a été monté sans outils : les formats s’emboitent selon un schéma précis et se verrouillent avec des clésfabriquées également en Re-board®. Contrairement à un décor en menuiserie, il n’est donc pas nécessaire de découper, percer ou visser sur place, le chantier reste « propre ».

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ACTUALITÉS

QUAND LE PACK SE FAIT ŒUVRE D'ART

Le designer Fabrice Peltier vient de créer pour Sidel, leader mondial de la fabrication de bouteilles en plas-

tiques, une sculpture aussi originale qu'inattendue. Suspendue dans l'espace visiteurs du centre de

recherche et d'innovation de Sidel à Octeville-sur-Mer (76), elle est composée de 600 bouteilles et mesure 2,50 m x 2,50 m. Cette création, inspirée des lignes de convoyage des bouteilles dans les usines, prend

la forme d'une esperluette. Sa signification : « Sidel & vous, A Better Match ».

DIADEIS DONNE UN NOUVEAU « LOOK » AUX SODAS D’INTERMARCHÉ… L’agence Diadeis a revisité le design de la bouteille Look, marque des sodas d’Intermarché. La nouvelle bouteille adopte une prise en main plus facile en réponse aux attentes des consommateurs, une plus grande visibilité en rayon en réponse aux objectifs marketings, tout en réduisant le plastique utilisé selon le démarche d’éco-conception voulue par l’enseigne. « Pour rendre les bouteilles plus identifiables et plus fonctionnelles, nous avons transformé la zone de préhension en élément identitaire polysensoriel », explique Guillaume Postel, Directeur Général de Diadeis.

… ET DRAGON ROUGE SE JETTE À L’EAU POUR SPRINGWAVE ! Présentée au SIAL, où elle a obtenu un « innovation award » et un « innovation web award », l’eau Springwave est disponible depuis le printemps 2015. Cette nouvelle boisson puise ses qualités nutritives de la spiruline, micro-algue aux vertus régénérantes, également appelée « or bleu de l’océan ».La toute jeune entreprise a fait appel à Dragon Rouge pour mettre en valeur les bienfaits de cet ingrédient phare au moyen d’un logotype à double sens. Sa forme de ressort rappelle aussi bien le W de Sprin-gwave que l’effet revitalisant de la spiruline. Le logotype vert, évocateur de naturalité, tranche nettement avec le bleu profond utilisé pour la bouteille qui évoque le bien être que permet d’atteindre cette eau sans pareille sur le marché des boissons non alcoolisées.

9ACTUALITÉS

QUALIF'ENSEIGNE SIGNALÉTIQUE LANCE SA PAGE FACEBOOKCette nouvelle vitrine met en valeur le dyna-misme du réseau Qualif'Enseigne Signalétique et des entreprises qui le composent à travers des publications régulières. On découvre, par exemple, que les sociétés Actif Signal et Sovilec ont choisi de soutenir officiellement le projet ambitieux d’Expo France 2025, que Lenoir Services est partenaire institutionnel de Lyon City Design, que Signetis est sponsor du Football Club de Tours... L’engagement, tel est le mot d'ordre des sociétés qui choisissent d'être certifiées Qualif'Enseigne Signalétique. Cette page en donne la preuve à travers des témoignages clients : le Dirigeant de Bricolex ou encore la Mairie de Sartrouville. À découvrir aussi, les grandes marques qui font confiance aux entreprises certifiées : Groupama, Thalès, Kusmi Tea, Ventes Privées, Nespresso.... Et ce n'est qu'un échantillon !

LENOIR SERVICES SOUTIENT L'INNOVATIONLenoir Services (69), qui conçoit, fabrique et installe des enseignes et de la signalétique depuis 25 ans, s'est associée, en tant que partenaire institutionnel, à l'événement Lyon City Design qui a eu lieu du 19 mars au 2 avril 2015.Lenoir Services a, entre autres, collaboré à la création de la Rainboxx que de nombreux visiteurs ont pu expérimenter. Conçue par Nadine Cahen et Laurent Grégori, coloristes et designers, la Rainboxx est un sas de décompression entre la vie urbaine professionnelle et la vie urbaine privée. C’est un voyage de 2 mn dans le spectre vibratoire visuel et sonore, une douche de couleurs et de sons qui permet de vivre une expérience sensorielle, de nettoyer ses tensions afin de profiter de la ville plus sereinement dès la sortie du travail.

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ACTUALITÉS

EN BREFMACTAC DÉVOILE SON NOUVEAU LOGO

« Le logo est la représentation visuelle de l’entreprise et de ses valeurs et doit aussi traduire sa capacité à s’adapter aux évolu-tions du marché » a déclaré Sandra CABESSA, Responsable Communi-cation et Projets de Mactac France à l’occasion du lancement du nouveau logo en mai 2015.Il s’articule autour d’une icône qui symbolise un ruban d’adhésif embrassant un monde en mouve-ment. Les couleurs ont été éclaircies par rapport à l’ancien logo et la lettre C, orientée vers le haut, illustre la volonté d’aller de l’avant tout en symbolisant le métier de Mactac, car elle rappelle le mouvement rotatif des lignes d’enduction.

LE DACRYL® FÊTE SES 15 ANSPour ses 15 ans, Dacryl® explore un lieu éphémère dans le Triangle d'Or parisien et présente jusqu’au 7 juin une exposition rétrospective et prospective, 39 avenue Georges V (Paris 8éme). À découvrir : pièces de design et œuvres d'art réalisées avec la complicité des designers Christian Ghion, Abdi Abdelkader et Thomas Bastide, mais aussi Richard Orlinski comme invité d’honneur. Entrée libre au public de 11h à 19h.

ANTALIS ET RÉSOSIGN FONT CAUSE COMMUNE !

Le distributeur de solutions de communication visuelle Antalis s’est rapproché de RésoSign, réseau français de poseurs et installateurs. Ce partenariat lui permet

de proposer à ses clients (imprimeurs, enseignistes, sérigraphes, etc.) des formations en pose d’adhésifs afin de monter en compétences et d’intégrer la pose, service à haute valeur ajoutée, dans leur propre offre commerciale. Ils ont aussi accès à

des services de pose simple ou complexe destinés à leurs clients finaux.De beaux exemples de ces applications ont été mis à l’honneur lors de la troisième édition des

Wrap Days, co-organisée par RésoSign et ADForm, à Valence les 27 et 28 mars derniers. La RésoSign Cup, sponsorisée par Antalis, a vu concourir de nombreux poseurs profession-

nels à l’occasion d’une démonstration de décoration d’objets insolites et de véhicules. « Cet événement ludique et convivial a permis de réunir plus de 120 professionnels

de la pose passionnés par leur métier et de mettre en avant leurs compétences et savoir-faire » souligne Rémy Falaize, Directeur associé de RésoSign.

« Cette expertise sera dorénavant mise au service des clients de notre partenaire Antalis, qui a su répondre à une évolution très claire du marché ».

TISS&TIK : NAISSANCE D’UNE MARQUE

À l’occasion de la quinzaine du commerce équitable, TISS&TIK, nouvelle marque d’accessoires modes et maison a été lancée. Son

nom fait écho à la sonorité rythmée du va-et-vient régulier de la navette qui déroule le fil des tisserandes africaines que soutient

la marque. Quand au logo, il évoque la bobine de coton filé à la main de façon traditionnelle, à l'aide d'un fuseau, par les femmes, dans les villages cotonniers du Burkina Faso. Un logo pensé et réalisé dans le cadre d'une collabora-tion étroite entre l'équipe de l’association Afrika Tiss et une graphiste free-lance, Johanna Hamon, qui a également parti-

cipé à la charte graphique de l’association (www.afrikatiss.org). Une initiative équitable, à la croisée du design et du fait-main,

à découvrir du 5 juin au 5 juillet dans un pop-store à l’Espace 7 Ephémère - 7 rue Martel à Paris dans le 10ème.

11ACTUALITÉS

MONS 2015 : « LA PHRASE » COURT LA VILLE… Capitale européenne de la culture en 2015, la ville belge de Mons se métamorphose en « Creative Valley » où l’art et la poésie se mêlent à travers plus de 300 événements. Parmi eux, le projet « La Phrase », porté par Karelle Ménine et Ruedi Baur, est une bande blanche sur laquelle sont repris des extraits de la littérature (Zweig, Gide, Hugo, Verlaine...), tracés au feutre noir par 3 peintres en lettres : Iona Suzuki, Camille de Barbuat et Renaud FouchetTraversant la ville à un rythme de 40 mètres par jour, la bande est appliquée sur les façades de bâtiments, maisons, trottoirs, rues, vitrines de magasins… Près de 1 000 m² de films adhésifs MACtac vont servir à réaliser en grande partie ce projet. La référence choisie, IMAGin WW 100, est dotée d’un adhésif permanent renforcé « High Tack », qui lui permet d’adhérer sur des surfaces rugueuses telles que murs en parpaings, briques, béton ou même le bitume.

LE DIGITAL SE DÉPLOIE À VALENCE ExterionMedia a été choisie par la ville de Valence pour la fourniture, l’ins-tallation, l’entretien et l’exploitation de 5 panneaux digitaux. Un premier panneau de 2 m2 dédié à l’actualité de la ville (infos pratiques, relais d’alerte, événementiel…) a été déployé sur la place de la Liberté, puis 4 autres panneaux digitaux de 8m2 ont été installés en mars.La diffusion des messages sur ces panneaux s’effectue au moyen d’une boucle de 6 spots de 10 secondes : 5 spots dédiés à la communication publicitaire et 1 spot pour la commu-nication de la ville.C’est la société SVD (Valence), spécialiste de l’affichage dynamique et partenaire d’ExterionMedia, qui accompagne la municipalité dans la conception et la réalisation du contenu dont elle assure aussi la gestion quotidienne.

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ACTUALITÉS

UNE INSTALLATION LUMINEUSE QUI ATTIRE « L’ATTENTION »

En mars dernier, l’artiste Gerry Hofstetter, renommé pour ses instal lat ions lumineuses, a transformé la Cité Internatio-nale Universitaire (Paris) en une fascinante œuvre d’art. Ce site constituait la cinquième étape d’un projet culturel réalisé à l’échelle européenne et initié par la compagnie Swiss Inter-national Air Lines (SWISS). Avec les yeux comme motif dominant, emblèmes du contact visuel entre humains, cette œuvre encourage à accorder une plus grande atten-tion à ses semblables.

À LA BELLE ENSEIGNE : AU CŒUR DE LA VILLE MARCHANDE D'AUTREFOIS Dans une ambiance de rue imaginée par les élèves de l’Ecole nationale supérieure d’ar-chitecture et de paysage de Lille, cette exposition réunit plus de trois cents pièces, issues pour la plupart des collections du musée dont la formidable collection d’enseignes de l’éditeur lillois Louis Quarré-Reybourbon. Elle est associée à de nombreuses photogra-phies, objets d’ateliers, étiquettes publicitaires et décors de magasins.Vitrines et ateliers reconstitués racontent la mémoire marchande de la ville et, par la même, deux siècles d’évolution urbaine, de la fin de l’Ancien Régime au début du XXe siècle.Le commerce d’aujourd’hui et de demain trouve aussi un écho par le biais d’actions et de présentations élaborées par la Chambre de Commerce et d’Industrie Grand Lille.Jusqu’au 19 juillet au musée de l’Hospice Comtesse à Lille.

À LIRE… « LES PLUS GRANDS GRAPHISTES »Ils donnent le ton à notre quotidien et pourtant nous ignorons souvent leur nom. Par

exemple, savez-vous qui a créé le logo d’IBM, dessiné le plan du métro de New York ou conçu les plus beaux génériques des films d’Alfred Hitchcock ? Vous aurez la

réponse à ces questions et à bien d’autres encore grâce à ce livre qui nous plonge dans la diversité du graphisme du 20ème siècle. Au fil des pages, 76 grands noms

dont nous découvrons autant la personnalité présente derrière chaque œuvre que les travaux les plus marquants. Les textes, écrits par une spécialiste du graphisme

donnent une clef d’entrée concise et accessible pour comprendre leur travail. Très riche, l’iconographie donne une bonne idée de l’univers de chacun de ces

graphistes. Lecteurs avertis comme néophytes devraient trouver leur bonheur dans l’abondance d’informations livrées par ces 312 pages.

« Les plus grands graphistes », Caroline Roberts, Collection Editions de La Martinière.

70 PAYS ET UNE SEULE IDENTITÉ VISUELLE POUR SUEZ ENVIRONNEMENT Suez, un des leaders mondiaux du traitement de l’eau et des déchets, est présent dans 70 pays à travers 40 marques, nées du développement à l’international et de l’intégration de nouveaux métiers. Depuis le 12 mars, elles se fédèrent autour d’une marque unique : Suez environnement, positionnée sur la gestion durable des ressources. Premier signe de cette transformation, le logo. Le S de Suez s’inverse pour se recycler en Z, deux lettres en miroir qui se déclinent indéfiniment, à l’image de l’économie circulaire. La nouvelle identité visuelle, créée par le tandem Gilles Lamarre / Martin Lyonnet (Saguez & Partners) a été mise en place dans le plus grand secret. Elle a été déployée par Megamark via sa filiale Glimma, sur plus de 500 sites industriels dans une trentaine de pays (signalétique intérieure et extérieure, marquage de véhicules). Elle a également été dévoilée au public le 14 mars 2015 via la campagne de presse internationale « ready for the ressource revolution », signée Ateliers Devarrieux. À midi ce même jour, 1 300 m2 de film micro-perforé imprimé ont été apposés sur la tour CB21 de la Défense, simultanément à la conférence de presse mondiale.

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ACTUALITÉS

BICENTENAIRE DE LA TOILE DE JOUY

La Ville de Jouy-en-Josas célèbre le bicentenaire du décès de Christophe-Phi-lippe Oberkampf. Premier maire de la ville, il est le fondateur en France de l’industrie des toiles imprimées et l’inventeur de la toile de Jouy.Depuis le début de l’année, un programme commémore Oberkampf et le textile imprimé, en mettant en avant la contem-poranéité des motifs de la célèbre toile. La ville tout entière est mobilisée, à travers des kakémonos qui bordent les routes et des vitrophanies dans les magasins. La société Pix6 (78), qui a réalisé l’impression et la pose, a travaillé à partir d’échantil-lons utilisés pour les bons de commande de l’époque. Les commerçants de la ville impliqués ont pu choisir les motifs qu’ils souhaitaient afficher, une scène de chasse pour le boucher par exemple.Jusqu’au 26 juillet, le musée de la toile de Jouy propose l’exposition « Toile de Jouy – Regards contemporains ». De plus, avec des partenaires prestigieux, tels Lenôtre et Repetto, d’autres surprises seront à découvrir tout au long de l’année.

QUE SAVEZ-VOUS DE LA RÉGLEMENTATION SUR LES ENSEIGNES ?Le Synafel comptait parmi les partenaires du salon C!Print, du 3 au 5 février dernier à Lyon. À cette occasion, le syndicat a proposé aux visiteurs de tester leurs connaissances en matière de réglemen-tation sur les enseignes. Retrouvez chaque trimestre dans Visible, les principaux extraits de ce quiz.

VRAI OU FAUX ?➜ LES ENSEIGNES DE TOITURE PEUVENT ÊTRE RÉALI-SÉES AU MOYEN DE PANNEAUX PLEINS.FAUX Lorsque les activités qu'elles signalent sont exercées dans plus de la moitié du bâtiment qui les supporte, ces enseignes doivent être réalisées au moyen de lettres ou de signes découpés dissimulant leur fixation et sans panneaux de fond autres que ceux nécessaires à la dissimulation des supports de base. Ces panneaux ne peuvent pas dépasser 0,50 mètre de haut. (R581-62).

➜ LA SURFACE DES ENSEIGNES SUR TOITURE EST LIMITÉE À 60 M2.VRAILa surface cumulée des enseignes sur toiture d'un même établissement ne peut excéder 60 m2, à l'exception de certains établissements ou catégories d'établissements culturels dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la culture. (R581-62)

MAX. 10 M.

MAX. 6 M.

EN BREFLE GRAPHISME S’EXPOSE À CHAUMONT… Jusqu’au 14 juin, la 26e édition du Festival Chaumont design graphique met en lumière la création graphique contemporaine à travers un concours international, des expos, des ateliers, des conférences et débats… C’est aussi l’occasion de découvrir le futur Centre international du graphisme, véritable porte thématique de la ville.À découvrir parmi d’autres : l’expo-sition consacrée au collectif See Red Women's Workshop, fondé en 1973, dont l’engagement féministe s’illustre à travers 44 affiches sérigraphiées.www.cig-chaumont.com

… ET AU HAVRE ! La septième édition d’Une Saison Graphique propose au public jusqu’au 27 juin des espaces de dialogue et de pratique, à travers un large panorama de la création graphique contemporaine française et internationale : expositions, conférences, rencontres et événements. www.unesaisongraphique.fr

FOTOLIA, FOURNISSEUR OFFICIEL DE M6 DECOFotolia est partenaire et fournisseur officiel de l’émission M6 Déco : 35 millions de visuels sont à disposition sur sa plateforme d’images, soit autant de possi-bilités de reproduction pour l’émission de Valérie Damidot !Qu’elle soit traitée en motifs ou en panoramiques, l’image est en effet un élément décoratif essentiel et les supports sur lesquels la reproduire sont nombreux : toiles, coussins, papier peint, meubles, revêtements, sol, tapis… Et les techniques d’impression actuelles permettent de développer des offres de décoration personnalisée sur objets comme sur textile.

L’EUROPEAN SIGN FEDERATION RÉUNIE À PARISLa Fédération Européenne de l'Enseigne et de la Signalétique, ESF (Euro-pean Sign Federation) s'est réunie à Paris les 26 et 27 mars 2015. Au menu : conseil d’administration, assemblée générale, réunions techniques, normatives et marketing. L’association hongroise, nouvel adhérent de l’ESF, participait pour la première fois à ces échanges. Après ce programme chargé, les membres de l'ESF ont profite d’une balade en 2CV, organisée par le Synafel (Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique), qui a ravi tous les participants.

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656 Editions, organisateur du salon C!Print et éditeur de Visible, a fait appel à EMLYON* Junior Conseil afin de réaliser une étude sur les mutations du marché de l’impression numérique. L’enquête a été réalisée durant l’édition 2015 du salon de Lyon auprès d’un échantillon de 449 visiteurs. En voici les principaux enseignements…

LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE ET SES MUTATIONS

Les transformateursSur les 449 acteurs interrogés, 56 % étaient des transformateurs (imprimeurs et prestataires en communication visuelle pour la plupart). Ce groupe est composé essentiellement de Très Petites Entreprises : 70 % emploient moins de 10 salariés et une proportion équivalente réalise un chiffre d’affaires de moins de 2 millions d’euros.Alors qu’ils déclarent comme activité principale l’impression numérique grand format, les transformateurs ne se limitent pas pour autant aux activités d’impression. Le jet d’encre solvant et éco-solvant représente la plus grande part de leur chiffre d’affaires (43 %), mais la découpe (23 %) arrive juste derrière, avant même les autres techniques d’impression. Une diversité des techniques qui leur permet de mieux répondre à la demande, étant donné que, du côté des secteurs d’applications, la communication et la signalétique représentent la part la plus importante du chiffre d’affaires pour 56,6 % des interrogés.

Les agences spécialisées dans les supports promotionnels13 % des interrogés sont des agences de communication spécialisées dans les supports promotionnels. Distributeurs d’objets et de textile publicitaires, ils sont 41,7% à avoir fait le choix d’intégrer les solutions de marquage, essentiellement en impression numérique et en transfert (à 48 % dans les deux cas).

LES PROFILS INTERROGéS

56 %TRANSFORMATEURS (imprimeurs et autres prestataires en communication visuelle)

19 %PRESCRIPTEURS(architectes, designers, graphistes, agences de communication)

7 %ANNONCEURS (entreprises, industriels, administrations)

13 %AGENCES SPÉCIALISÉES DANS LES SUPPORTS PROMOTIONNELS

CRÉATEURS D'ENTREPRISES 5 %

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ÉTUDE DE MARCHÉ

Les prescripteursLe panel de l’étude comprend 19 % de prescripteurs. Soit, dans ce contexte : des architectes, designers, agenceurs, décorateurs ou graphistes, mais surtout, pour la moitié d’entre eux (50,6 %), des agences de communication.

Les clients finaux/annonceurs7,1 % de clients finaux ont répondu à l’enquête. Qu’ils soient issus du commerce et de la distribu-tion, de l’industrie ou de l’administration publique, les domaines d’activité qui les intéressent sont la personnalisation, l’événementiel, le digital média, la décoration et l’architecture. Ils sont aussi en attente en grande majorité (68,8 %) de veille et de sourcing dans le domaine de la communication.

La communication au cœur du marchéFace à des marchés en mouvement et même si chacun est conscient de la nécessité de diversification, la communication reste perçue comme un marché fort et incontournable pour des raisons diverses selon les profils :- Les prestations de communication visuelle et de signalétique représentent 56,6 % du chiffre d’affaires des transformateurs. Et quand on les interroge sur leurs secteurs en développement, 31,6 % déclarent avoir des projets en cours en matière de communication ou de signalétique ;- La communication est le secteur qui suscite le plus l’intérêt de la part des clients finaux (68,8 %) ;- Les agences spécialisées dans les articles promotionnels envisagent de diversifier les supports mais tout en restant dans la communication (autres supports de communication à 51,2%, bannières et kakémonos à 34,9 %) ;- Enfin, c’est aussi une évidence pour 50,6 % des prescripteurs interrogés qui sont des agences de communication.D’une manière générale, la communication apparaît comme un refuge face à d’autres secteurs que les acteurs du marché ne savent pas forcément comment aborder comme nous allons le voir plus loin.

Décloisonnement : le maitre mot des marchés du printPour autant, les marchés bougent et le moteur du mouvement est moins la technique que le secteur d’application. Lorsque les transformateurs interrogés parlent d’avenir, s’ils n’anticipent pas d’évolution flagrante dans les deux ans concernant les activités d’impression, la moitié (50,6 %) sont déjà présents sur 3 secteurs d’application ou plus et sont conscients de la nécessité de poursuivre cette diversification. 70 % des interrogés sont conscients de la nécessité de développer de nouveaux marchés et de se diversifier sur de nouveaux secteurs d’applications. Dans la même dynamique, 70 % des agences spécialisées dans les supports promotionnels affirment commencer à développer d’autres produits et d’autres services. Pour les prescripteurs (graphistes indépendants, designers ou agences de communication), le décloisonnement passe notamment par l’intégration de solutions d’impression : c’est le cas pour 40 % d’entre eux. Sur un autre rythme, les clients finaux commencent également à franchir ce pas : 30 % sont déjà équipés et l’intégration est appelée à augmenter de 12 % dans les deux ans à venir...

Communication et signalétique : marché de prédilection des transformateurs

DE LEUR CHIFFRE D’AFFAIRES

56,6 %

ONT DES PROJETS EN COURS DE

DÉVELOPPEMENT

31,6 %

SOUHAITENT DÉVELOPPER CES

SECTEURS À L’AVENIR

21,8 %

Qui est intégré en solution

d’impression ou de marquage ?

DES AGENCES SPÉCIALISÉES DANS LES SUPPORTS PROMOTIONNELS

DES PRESCRIPTEURS

DES CLIENTS FINAUX

41,7 %

40 %

30 %

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LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE ET SES MUTATIONS

Diversification : réalité du marché et mesures engagées70 % des transformateurs interrogés déclarent vouloir se diversifier mais, dans les faits, 43,8 % d’entre eux n’ont pas avoir encore agi dans ce sens. La première tendance d’évolution citée est celle de l’affichage dynamique. 81 % des transformateurs interrogés considèrent que le digital média a ou aura (dans un délai maximum de 5 ans) un impact sur les marchés de l’impression numérique.La décoration intérieure est une autre évolution envisagée pour 24,5 % des interrogés.Qu’ils soient conscients d’une évolution imminente (affichage dynamique) ou souhaitent se diver-sifier (décoration intérieure), ils restent pour autant timorés face à ce constat. Ils ne semblent pas toujours savoir comment se lancer et restent plutôt dans l’expectative. Sans doute parce que ces deux secteurs représentent moins des évolutions de leur offre existante que le développement d’une nouvelle offre à part entière (nouvelle technique, nouveau marché, nouveaux acteurs…).

évolution de la demande : quelles réponses attend le marché ?L’évolution de la demande est essentiellement ressentie par les transformateurs sur les délais de livraison (80 %), viennent ensuite le besoin de plus de personnalisation (47 %), l’attente d’une offre globale (28 %) et l’accompagnement en création et design (28 %). La demande s’oriente donc plus volontiers vers une couche de services supplémen-taires que vers une évolution technique à proprement parler. Face à ces nouvelles exigences, les réponses apportées par les transformateurs sont diverses et bien que les personnes interrogées citent en tête le raccourcissement des délais de livraison, il est intéres-sant de constater que les développements envisagés répondent moins à cette pression qu’ils ne la contournent. En effet, l’augmentation de la cadence n’est citée que de façon marginale et on distingue plutôt quatre démarches majeures : la visite des salons professionnels (39 %), l’inté-gration de personnel qualifié dans ces domaines (35,5 %), le recours à la sous-traitance (32 %) et les échanges avec les confrères (29 %).

La nécessaire diversification des transformateurs, entre désir et réalité

SOUHAITENT SE DIVERSIFIER

N’ONT PAS ENCORE ENTAMÉ LEUR DIVERSIFICATION

70 %

43,8 %

L’évolution de la demande client vue par les transformateurs : les principales attentes

DES DÉLAIS DE LIVRAISON PLUS COURTS

DES DEMANDES DE PERSONNALISATION PLUS FORTES

DES DEMANDES DE PLUS EN

PLUS GLOBALES

CONSEIL EN CRÉATION

ET DESIGN

79,7 %

47,4 %28,3 %

28,3 %

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VISIBLE #12

ÉTUDE DE MARCHÉ

Le besoin d’information et d’accompagnementFace à des marchés en pleine évolution et des acteurs qui se repositionnent, les salons professionnels restent une réponse forte à la demande d’information partagée par tous : 39 % des transformateurs, 66,7 % des prescripteurs et 53,1 % des clients finaux choisissent de visiter des salons pour s’informer sur les innovations au niveau des techniques et des applications. Nouveaux venus dans les salons professionnels, prescripteurs et clients finaux ont des motivations similaires : la recherche de nouveaux matériaux à personnaliser (62 % prescripteurs et 68,8 % des clients finaux), la recherche de prestataires (50 % des prescrip-teurs et 40,6 % des clients finaux) et la veille technique (65 % des prescripteurs et 40,6 % des clients finaux).Par ailleurs, l’accompagnement semble être un enjeu stratégique pour le développement des transformateurs. 44,2% estiment avoir besoin d’un accompagnement externe sur les 3 problématiques principales suivantes : développement technique (51,4 %), développement commercial (37,8 %) et stratégie (27 %).

Évoluant dans une réalité mouvante, transformateurs, prescripteurs et clients finaux sont donc en demande d’un accompagnement fort. Tous recherchent une information de qualité, une mise en situation des techniques et des matières. Tout comme ces marchés en mouvement perpétuel, l’accompagnement doit être dynamique. En recherche de cette nouvelle forme d’accompagnement, les interrogés ont plébiscité le salon C!Print qui parcourt les évolutions du marché de la veille technique au sourcing de prestataires, met en application les innovations dans l’atelier Plug&Play et développe de nombreux formats de contenus. Autant d’outils et d’initiatives qui permettent de prendre le pouls du marché pendant les 3 jours du salon et tout au long de l’année.

* EMLyon Business School : école supérieure de management de Lyon.

Un marché qui attire les créateurs d’entrepriseLe secteur est en mouvement et les créateurs d’entreprise (4,4 % des interrogés) ne s’y sont pas trompés puisque 74 % d’entre eux envisagent d’entrer sur le marché de l’impression dans l’année. Ils s’orientent plus volontiers par l’application que par la technique pure. Près de la moitié d’entre eux (47,4 %) ont décidé d’y entrer suivant une logique de niches applicatives. Ils sont beaucoup moins nombreux (15,8 %) à suivre de près les innovations technologiques et techniques.

L’évolution de la demande client vue par les transformateurs : les principales attentes

DES DÉLAIS DE LIVRAISON PLUS COURTS

LES SALONS, UNE SOURCE D’INFORMATION PLéBISCITéE PAR TOUS 66,7 %

DES TRANSFORMATEURS

39 % DES PRESCRIPTEURS

53,1 %DES CLIENTS FINAUX

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Visiteurs et exposants en forte progression, contenu qualitatif et animations toujours plus inventives : le salon C!Print a cette année encore su capter l’attention du marché. Cette édition 2015 a également permis aux organisateurs de mener une étude de marché auprès des visiteurs (cf. page 20). Objectif : tirer parti de ses enseignements pour encore mieux accompagner le marché en 2016.

C!PRINT ET LA PLATEFORME PRESTATAIRES IMAGE & COMMUNICATION :

TOUJOURS PLUS À L’ÉCOUTE DU MARCHÉLe 5 février dernier, C!Print s’est achevée sur un bilan positif puisque le salon lyonnais a attiré 10 435 visiteurs, soit une progression de 15,4 % par rapport à 2014. Avec 210 exposants, dont 50 réunis sur la Plateforme, nouvelle zone dédiée aux prestataires de solutions et de services, les visiteurs ont pu découvrir un large éventail de nouvelles applications, idées et techniques liées au marché de la communication visuelle.Cette 3ème édition pour C!Print a confirmé son statut de salon de référence pour les profes-sionnels du print, des arts graphiques et de la communication visuelle. Quant à la Plateforme, elle réunissait des prestataires (imprimeurs, transformateurs…) évoluant dans différents domaines, comme le retail, la décoration, la communication et la signalétique. Après un coup d’envoi en 2014, elle a encore vu son positionnement évoluer en un véritable événe-ment plurimédia : un seul et même lieu pour concrétiser les projets de communication des prescripteurs et des annonceurs.La synergie entre les différents salons a très bien fonctionné, notamment avec le salon « historique » CTCO, dédié à la promotion par l’objet et le textile, dont c’était la 8ème édition. 73 % des visiteurs ont d’ailleurs visité les 2 salons.

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ÉVÉNEMENTS

Le rendez-vous d’une communauté… et après ?Le visitorat des salons C!Print et La Plateforme comprend majoritairement des imprimeurs/transformateurs, mais aussi une population de prescripteurs (14 % des visiteurs, dont des architectes, designers, graphistes et agences de communication), ainsi que des clients finaux. Ces populations diverses ont en commun un profond besoin d’accompagnement. Ce constat ne date pas d’hier pour 656 qui, pour y répondre, a bâti un modèle de « services » qui va bien au-delà de l’événementriel (marketing direct, production de contenu, veille…). Une démarche dont l’étude de marché commanditée par 656 et menée auprès des visiteurs par EMLYON Junior Conseil est venue confirmer le bien-fondé. « Les 3 jours de salon ne sont pas une fin en soi, l’étude de marché, mais aussi les enquêtes de satisfaction réalisées en interne, nous ont ouvert un peu plus les yeux sur les attentes et lacunes du marché. Nous allons donc rester force de proposition, de veille et d’information tout au long de l’année, mais surtout faire évoluer notre concept d’événement pour toujours mieux jouer notre rôle d’accompagnateur de l’innovation et de facilitateur de business » confie Jérôme Bourgeois, Directeur marketing de 656.

Développer et diversifier les contenusL’étude a révélé que les transformateurs étaient pleinement conscients des mutations de leur marché et que, tentés par la diversification et les nouveaux débouchés, ils s’intéressent de près à la décoration imprimée d’une part, au Digital media d’autre part. Voilà qui conforte les organisateurs de C!Print dans leur volonté de proposer un contenu éducatif renforcé sous des formes variées. En 2015, l’Atelier créatif Plug&Play, véritable colonne vertébrale du salon, accueillait notamment un programme de conférences et tables rondes sans précé-dent. Celui-ci sera reconduit en 2016, avec des sujets encore plus transversaux : « Il faut aller au-delà des seules problématiques d’impression : comment faire une offre globale ? comment intégrer le digital média ?… sont quelques uns des sujets en cours de préparation avec nos partenaires » annonce Jerôme Bourgeois. Même volonté d’aller plus loin avec les « Etudes de cas » qui se déroulent sur la Plateforme : « L’intérêt est d’aborder les projets à partir d’une problématique annonceur jusqu’à la réalisation par le prestataire en passant par la recommandation du prescripteur ». Enfin une attention accrue sera portée sur les workshops techniques car les attentes des visiteurs vis-à-vis de ces contenus pratiques et didactiques restent très fortes...

BILAN 201510 435

VISITEURS (+15,4 %)

210 EXPOSANTS

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Le cas du Digital médiaParmi les sujets qui posent question aux imprimeurs et autres professionnels de la commu-nication visuelle, il y a donc le Digital media. L’enquête indique qu’ils sont nombreux à ne pas savoir comment aborder ce nouveau marché, mais qu’ils considèrent le salon comme un bon moment pour s’informer et apprendre. En 2016, C!Print et la Plateforme accueilleront un espace dédié à ces problématiques : un concentré de technologies innovantes (digital display, vitrines interactives, réalité augmentée…) et toujours la mise en avant des passerelles avec l’impression.

Encourager la création d’entreprise3,5 % des visiteurs interrogés dans l’étude de marché se sont déclarés en phase de création d’activité. Une proportion certes minoritaire, mais au potentiel évident qu’il s’agit de stimuler, c’est pourquoi, en 2016, les organisateurs ont décidé de réserver un espace à la création d’entreprise. « Nous allons rassembler des financeurs, des organismes d’accompagnement, des institutions comme la CCI, le tout enrichi par des témoignages de quelques ‘success story’ » détaille Jérôme Bourgeois. Dans la perspective d’alimenter cet espace, le blog Industries Créatives, partenaire du salon, a d’ailleurs créé une nouvelle rubrique baptisée « Esprit start up ».

Remettre l’accent sur la créativitéLe salon s’est rapproché de plusieurs écoles de design et de magazines qui animent des communautés autour du graphisme, afin d’élargir les horizons de l’événement en termes de créativité. « La valeur ajoutée créative dans la personnalisation, c’est un peu notre ADN depuis le lancement de C!Print, et il est important de redonner une énergie créative à notre Atelier Plug&Play en ouvrant les portes à d’autres créatifs, d’autres regards » affirme Jérôme Bourgeois.Pour rappel, en 2015, 180 produits ont été personnalisés en amont ou durant le salon, offrant un panorama exhaustif de tous les objets, supports et matières que l’on peut personnaliser dans une maison ou une boutique. De plus, de nombreux partenaires avaient mis à disposition machines et supports pour assurer les démonstrations et récréer les conditions d’un environnement de production live. C. C.

C!PRINT ET LA PLATEFORME PRESTATAIRES IMAGE & COMMUNICATION : TOUJOURS PLUS À L’ÉCOUTE DU MARCHÉ

La prochaine édition de C!Print et la Plateforme aura lieu du 26 au 28 janvier 2016 à Lyon Eurexpowww.salon-cprint.com / www.plateforme-communication.fr

répartition du c.a. par secteurs d'activités

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ACTUALITÉS ÉTUDE DE MARCHÉ

Le marché français

du Digital Média en 2014

DENIS GAUMONDIE, directeur de Digital Media Village1, a mené, en fin d’année dernière, son deuxième Observatoire du Digital Média2. L’étude présente un état des lieux du marché de l’affichage dynamique en 2014 et prend en compte les éléments de dimen-sionnement ainsi que les tendances présentes et à venir.

Visible : Le périmètre de l’étude inclut-il tous types d’écrans ? Denis Gaumondie : La terminologie d’« affichage dynamique » recouvre une réalité très hétérogène. Pour l’Observatoire, ont été intégrés dans l’étude les écrans et les bornes pérennes, visibles par un public et diffusant un contenu dédié à dimension informative, marketing ou publicitaire. Ces écrans sont en opération sur une grande variété de lieux : points de vente, transports, entreprises, hôtels, cafés et restaurants, administrations, hôpitaux, espaces de spectacle et de sport…Par défaut, cela exclut les écrans ou bornes installés de façon temporaire ou événementielle ainsi que les écrans de contrôle, les écrans de télévision classiques (dans les bars, etc.) ou encore les écrans de distribu-teurs de tickets, de cabines téléphoniques…

Quel est le poids de ce marché ?En 2014, il pesait 224 M €, soit une progression de + 9% par rapport à 2013 (205 M €). Si ce marché peut apparaître encore modeste, il progresse malgré tout à un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de 15% depuis 2011. Il est porté par la numérisation progres-sive des points de vente et des sites corporate et par l’action des régies publicitaires d’affichage qui, depuis 2010, jouent un rôle central dans la digitalisation des centres commerciaux, métro, gares, aéroports, etc.Leurs offres rencontrent un écho croissant auprès des annonceurs et des agences médias qui peuvent travailler des campagnes de communication plus contextuelles (messages adaptés à l’emplacement, au moment, intégration de contenus en temps réel). Et à terme, plus interactives. Nous estimons à 95 M€ les recettes publicitaires nettes générées par les réseaux d’affichage numérique en France.

Des changements majeurs côté écrans ?Les écrans grands formats installés sont de plus en plus grands. Les écrans déployés en vitrine, toujours plus nombreux. Les écrans publicitaires en constituent la meilleure illustration. Par ailleurs, ces écrans sont de mieux en mieux intégrés, que ce soit dans un mobilier ou dans le design même d’un magasin. Les nouveaux concepts de points de vente sont maintenant « digital natifs », dans la mesure où la place et le rôle des écrans sont pensés dès en amont du projet.Côté écrans petits formats, on note un ralentisse-ment du déploiement des bornes interactives instore reposant sur des tablettes, qui pour des logiques de praticité et de coûts avaient connu un essor marqué les années précédentes.

42 % PUBLICITÉ 17 % SERVICES

14 % DISPLAY

AUTRES HARDWARE

DONT MOBILIER

6 % SOFTWARE8 %

12 % CONTENUS

LES UNIVERS D'EXPRESSION DU DIGITAL

Le digital a-t-il des terrains de développement privi-légiés ? L’affichage dynamique a la particularité d’irriguer un grand nombre de lieux. Le média est devenu central dans l’équi-pement des points de vente que ce soit en vitrines, ou à l’intérieur du magasin. On le voit notamment à l’œuvre dans les nouveaux concepts d’enseignes, qui intègrent à 80 % du digital. Dans le Corporate, les réseaux continuent d’essaimer à des fins de communication interne comme externe. Dans les nouveaux halls de sièges sociaux par exemple, le digital devient un must-have. Par ailleurs, depuis 3 ans, le digital occupe une place centrale dans les moyens mobilisés par les centres commerciaux pour devenir des lieux « expérien-tiels » tels Qwartz, Beaugrenelle, Les Terrasses du Port, etc. Enfin, de façon plus conjoncturelle, les grands stades se sont équipés, ces dernières années, en écrans Leds et en réseaux d’affichage numérique dans la perspective de l’Euro 2016.

D’autres terreaux porteurs ?L’hôtellerie engage aussi sa numérisation (écrans d’accueil, dispositifs de conciergerie, etc.). Quant aux transports, une vague de digitalisation à dimension service est désor-mais opérée par les exploitants de lieux comme Gares & Connexion ou ADP.

Reste-t-il des espaces à conquérir ?L’enjeu reste de numériser la rue ! En regard d’autres pays, l’espace extérieur français accueille peu de disposi-tifs digitaux à vocation de service (orientation, information) ou publicitaires. Même si des acteurs majeurs (JCDecaux, Exterion Media) et des pure players (Oxialive, Cocktail Vision, Imecran…) s’y attèlent. Propos recueillis par L. BdC.

1 Le cabinet Digital Media Village accompagne ses clients dans la numérisation de leurs lieux physiques afin d’en faire des espaces connectés et « intelligents ».2 Étude conduite auprès de 102 répondants entre août et septembre 2014 et co-financée par SIDEV. Ce dernier, distributeur de produits audiovisuels, propose aujourd’hui aux professionnels du Digital Media une offre complète intégrant matériels, logiciels, services.

42 %

4 %

PDV

RUE

9 %CENTRES COMMERCIAUX

24 %CORPORATE

11 %

4,5 %

4,5 %

TRANSPORTS

HOTELS

STADES/PALAIS DES CONGRÈS

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BIO EXPRESSLa communication extérieure constitue le fil rouge de la carrière d’ALBERT ASSÉRAF. Directeur général stratégie, études et marke-ting de JCDecaux et membre du comité de direction France, il est également membre du conseil d’administration du CESP, président du collège publicité extérieure du CESP, professeur associé au sein du département marketing, publicité et communication du CELSA Paris Sorbonne. Pour l’année 2015, il assure la présidence d’Affimétrie, organisme dédié à la mesure d’audience des supports de communication extérieure.

LES MARQUES

ONT PLUS QUE JAMAIS LEUR PLACE

DANS LA VILLE

ALBERT ASSÉRAF

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VISIBLE #12

Nous sommes dans un monde où la communication est un élément constitutif de l’information. Dans tous les pays de la Planète, excepté peut-être en Corée du nord ou à Cuba, la communication publicitaire fait partie de l’environnement économique. Les marques sont présentes sur l’espace public parce qu’elles ont besoin de se faire connaître. Grandes enseignes, petits commerces, mais aussi musées, institutions culturelles, etc. ont la nécessité d’exprimer leur actualité, de mettre en avant leurs innova-tions ou leur savoir-faire…

COMMUNICATION EXTÉRIEURE : UN PROCESS HISTORIQUE ET LOGIQUEEt cela ne date pas d’aujourd’hui ! Avant l’arrivée de la radio et de la télévision, les murs peints et l’affichage tenaient lieu de médias. Bien des messages et des logos véhiculés à l’époque sont encore dans la mémoire collective. Pour les entreprises et les marques, l’affichage est donc l’un des moyens les plus anciens d’exprimer une idée, une signature. Parce qu’elles produisent de la richesse, créent des emplois, marques et entreprises génèrent de la valeur et procèdent de l’économie des pays.Le cas de Grenoble, qui relève d’une décision politique au sens premier du terme, est une exception. Je pense que la vision consistant à opposer les grandes marques aux petites, les enseignes en réseaux aux petits commerces, n’est pas justifiée. Ainsi nous y déposons en ce moment plus de 300 Mupi1, colonnes Morris, avec pour consé-quence, une disparition concomitante de la communication de la ville sur la moitié de l’espace qui lui était réservé, sans compter la perte de la redevance. Enfin, bien des annon-ceurs locaux qui y étaient aussi représentés se demandent comment ils vont continuer à communiquer. Cela pose également la question de la diffusion de l’actualité cultu-relle… car, pour préserver un équilibre, la loi française prévoit de réserver 50 % de l’espace à la communication de la collectivité.

LA VILLE : LE PLUS GRAND RÉSEAU SOCIALLieu d’échange où tout le monde se retrouve, la ville est l’endroit où, par définition, les marques veulent être présentes ! Encore faut-il qu’elles s’y montrent de la meil-leure manière. À ce titre, les entrées de villes et leurs excès sont légitimement critiquables. En revanche, force est de constater que le modèle inventé par JCDecaux a fait le tour du monde. Depuis un demi-siècle, la mise à disposition et l’entretien de mobiliers urbains financés par la publicité et utiles aux usagers, a fait la preuve de ses avantages. D’autant plus que, lorsque la qualité des matériels et des contenus diffusés est au rendez-vous, les études montrent que le public apprécie la communication publicitaire. Les limites de la présence des marques ? Elles s’imposent d’elles-mêmes : il faut que le produit plaise, soit de qualité et que le message soit utile, humoristique, étonnant…

OPINION

En France, la loi encadre strictement la communication sur l’espace public, et pas seulement la publicité, car la signa-létique, l’enseigne, l’affichage dynamique sont concernés et plus encore depuis le Grenelle 2.Au Brésil, Sao Paulo qui en 2008 a supprimé tous les supports publicitaires – parce que dans leur grande majorité, ils ne respectaient aucune règle -, a choisi de réintroduire un mobilier urbain pour une communication maitrisée et plus respectueuse de l’environnement. New York s’équipe de mobiliers connectés et intelligents.

OÙ PLACER LE CURSEUR DE LA PRÉSENCE DES MARQUES DANS LE CADRE URBAIN ?En Asie, des marques donnent leur nom à des stations de métro. En France notre culture est différente. Cependant, certains stades portent par exemple les couleurs de MMA ou d’Allianz qui contribuent ainsi à leur budget. Il est légitime de soutenir la présence des marques dans la ville car elles permettent de mettre en place un service que la collecti-vité n’a pas les moyens de financer pour contribuer à son développement. Par ailleurs, les citoyens ont de plus en plus d’attentes en termes de services et la publicité a voca-tion à y pourvoir de façon organisée et parfois originale : illuminations, rénovation de monuments historiques, etc. Les exemples ne manquent pas. Ainsi, Evian s’associe à Vélib pour organiser une course sur les Champs-Elysées et reverse 1€ par kilomètre parcouru à des associations comme Mécénat Chirurgie Cardiaque. Ou encore, JCDecaux met à disposition du mobilier urbain pour exposer, dans le cadre de la Fête du graphisme, 1 600 affiches du monde entier et crée la plus grande expo-sition en plein air du monde… Cela montre la dimension collective de notre média, mais aussi culturelle, caritative, citoyenne. Observer la publicité dans la ville informe sur son dyna-misme et nous en apprend beaucoup sur notre société, sur notre époque car elle reflète parfaitement la vie quotidienne. Propos recueillis par L. BdC

1 Mobilier Urbain pour l’Information.

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Visible : Comment définiriez-vous votre travail ?Nicolas Ouchenir : Je suis avant tout un écrivain public. Je guide les marques et les particuliers vers la signature et la personna-lisation d’un événement, d’une idée ou d’un concept en créant logo, courrier, tatouage ou identité visuelle… Chaque demande de calligraphie est une rencontre à travers laquelle, très vite, on touche au domaine des sentiments, de l’intime, pour un individu et même pour une marque. La calligraphie aide à exprimer tout cela. Elle leur sert de support. Pour être calligraphe, il faut aimer les gens et les prendre dans leur entité.

Nous sommes à l’ère du numérique et des écrans. Pourtant, la calligraphie connaît un regain d’intérêt : comment l’expli-quez-vous ?Depuis un siècle, les différents supports et techniques de commu-nication créés par l’homme ont souvent détruit les précédents. Le télégramme a succédé au pneumatique, remplacé par le Minitel puis par le Fax, etc. La calligraphie résiste. Elle touche à l’universel et à l’éternité. À la fois unique et intemporelle puisqu’elle résulte d’un geste de la main de l’homme. En cela, elle s’apparente à l’artisanat d’art. Son principal support ? Notre imaginaire. En même temps, l’écriture force à progresser. Directement confronté à nos erreurs, il faut corriger et avancer. Impossible de copier/coller ou d’effacer. Pour moi, l’écriture ne peut être détruite. Si la calligraphie meurt : l’Homme meurt !

Comment procédez-vous pour créer une signature ?Avant tout, je dois aimer le produit. Ensuite, ma démarche s’inscrit dans une totale liberté. Ce qui m’excite, c’est de toujours pousser mon imaginaire plus loin afin d’aller au-delà de ce qui existe déjà. Je ne cherche pas à abonder dans le sens de mon client, à plaire. Avec l’alphabet dessiné pour Moët et Chandon, il s’agissait vraiment de ce que, personnellement, je percevais de cette Maison. À partir d’une technique que je maîtrise, je cherche à inventer un nouvel espace d’expression. Le commanditaire doit me faire confiance. Le processus peut prendre un jour… comme parfois un an ! ...

Coqueluche du tout Paris, le calligraphe Nicolas Ouchenir prête sa plume pour le placement des défilés de mode et toutes sortes de rendez-vous événementiels. Il remet l’art des belles lettres au goût du jour en magnifiant l’identité visuelle des commanditaires.

Sous la plume de

BIO EXPRESSAprès un parcours classique bac et école de commerce, NICOLAS OUCHENIR commence par travailler à l’organisation d’exposition pour JGM Galerie, galerie d’art parisienne. Puis, sans formation artistique spécifique, il se lance dans la calligraphie notamment en rédigeant des cartons d’invitation pour un vernissage. De fil en aiguille et de bouche à oreille sa notoriété n’a cessé de croître. Il collabore désormais aussi bien avec des particuliers que des institutions, des musées, des créateurs ou des Maisons de luxe.

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VISIBLE #12

À LA UNERENCONTRE

Plumes et stylos trônent sur le bureau… Durant tout l’entretien,

le calligraphe a poursuivi son travail d’écriture

en portant le nom des invités sur les menus du dîner d’un créateur de mode

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Pourquoi pensez-vous que le secteur du luxe vous accorde spécialement sa confiance ?Calligraphier, c’est jouer sur trois temporalités : passé, présent et futur. Une démarche qui correspond bien au luxe. Lorsque je travaille pour une marque comme Berlutti, Louis Vuitton ou Montblanc, je m’inspire des savoir-faire hérités et du patrimoine de la marque, en prise avec le présent pour les manipuler et les faire appartenir au futur. Finalement, c’est adopter une démarche bourgeoise, de bon père de famille ! Je travaille dans une logique d’enracinement et de transmission. Je compose avec la maturation, la finesse et l’exclu-sivité. Il faut surtout veiller à ne pas s’enfermer dans le présent en dessinant une calligraphie pour qu’elle fonctionne juste maintenant. Ce serait oublier l’objectif de transmission. Une calligraphie aboutie doit parler à tous et donc toucher la mémoire collective, ce que recherchent toutes grandes marques. Ce processus n’est cependant ni complètement nouveau ni exclusif au luxe. Ainsi, dans le logo de Coca Cola, le style et le rythme des lettres accrochent le regard. La magie opère, la marque est immé-diatement reconnue, on dépasse le simple individu pour atteindre l’histoire collective.

Détaillez-nous la façon dont vous avez transformé l’identité visuelle du domaine Matha en une histoire de famille ?Pour ce cru aveyronnais, j’ai rencontré les propriétaires du domaine pour me forger une idée personnelle et générale. À l’opposé de la précédente étiquette très évidente avec sa photo de vignes, j’ai travaillé exclusivement sur le patronyme « Matha », sans allusion au goût ou au cépage. Le logo fait ici office de levier pour l’imaginaire des consommateurs. L’ovale, noir sur un blanc crème, encadre les lettres noires calligraphiées. Comme un camée très féminin, il rappelle que la transmission du domaine s’est faite par les femmes. Le noir profond, le trait épais et graphique de la calligraphie sont un clin d’œil au peintre Soulages dont la terre d’Aveyron porte l’empreinte. Les quatre lettres « J, L, H et M » calligraphiées et entrelacées sont les initiales de l’actuel propriétaire Jean-Luc Matha et de son héritier Hugo. Depuis, le logo a revêtu une dimension familiale supplémentaire puisque Hugo, créateur de mode, l’a repris à son compte pour son activité, ovale excepté. Calligraphie et digital sont-ils conciliables ?La lecture sur écran est rapidement lassante. Les concepteurs de sites ou de blogs cherchent à éviter le zapping en faisant en sorte que les internautes restent connectés sur leurs sites et ne lâchent pas la souris ! Avec la calligraphie, j’apporte une touche plus humaine à la lecture. Pour fixer la lecture plus longtemps, il faut la personnaliser. Par exemple, pour le site Vogue.fr j’ai proposé que, sur l’agenda, dates et rendez-vous soient calligraphiés. En introdui-sant une touche personnelle, le temps de lecture est transformé. J’ai traité de la même façon le blog de Garance Doré, photo-graphe de mode. Propos reccuellis par R. D.

À LA UNERENCONTRE

Nicolas Ouchenir fait remonter sa fascination pour l’écriture à l’époque où enfant, les yeux à la hauteur du bureau, il voyait son

pédiatre rédiger ses ordonnances avec un stylo plume.

Jean-Luc et Hugo Matha :même famille, mêmes racines. Père et fils partagent le logo exception fait de l’ovale réservé au domaine viticole

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32 Dossier réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont

L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

« Sortir du lot »… S’il y a un domaine où cette expression prend tout son sens, c’est bien celui du packaging ! Car dans le flot des produits qui inondent les linéaires, l’emballage repré-sente pour une marque l’ultime occasion de faire la différence. De conquérir le consommateur dans un speed dating qui se rejoue lors de chaque passage en boutique. Comment raconter son histoire, celle de son produit en quelques secondes et sur un support de quelques cm2 ? À ce jeu très sérieux, chacune développe sa technique, laissant peu de place au hasard.

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Silver Pentawards 2014, Tomatdesign pour AL Market (Russie).

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« La création d’emballages est une discipline très exigeante car elle demande au designer de séduire le consommateur tout en respectant des contraintes de production très strictes. L’emballage doit coûter toujours moins, il doit rester bien fermé avant l’achat, mais facile à ouvrir ensuite, il doit prendre peu de place mais montrer qu’on en a pour son argent, il doit respecter quantité de normes légales et comporter de plus en plus de sigles et codes, il doit informer souvent en plusieurs langues, il doit satisfaire les demandes des respon-sables marketing (pas toujours sensées, ni utiles), il doit être plus attractif que ses concurrents et en plus respecter l’environnement… » Cette « to do list » dressée par Jean Jacques Evrard, designer et créateur des Pentawards (cf.p 48) permet de prendre la mesure du défi : respecter toutes ces contraintes, mais en les faisant oublier afin de laisser opérer la magie de la rencontre… Car le packaging, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre entre un produit et un consommateur. À lui seul, l’emballage doit cristalliser les promesses de cette mise en présence. Or, à quoi s’attache-t-on lors d’une première rencontre si ce n’est à l’apparence ? Là encore, écoutons un autre grand spécialiste de l’emballage, Fabrice Peltier, designer et directeur du design chez Diadeis, à l’origine de la création de plus de 12 000 tubes, flacons, boîtes, bidons, bouteilles : « L’intérieur, c’est l’âme d’un produit. Mais le packaging, c’est son corps. Grâce à sa forme, à ses couleurs, au graphisme que l’on va poser sur lui, le client va pouvoir le reconnaître et potentiellement le choisir. » Pour conquérir le consom-mateur, il faut donc créer et combiner au mieux ces différents ingrédients.

Entre dimensions XXL du lieu de vente, avalanche de propositions et optimi-sation de l’espace, les hyper et les supermarchés sont des endroits ingrats pour servir de cadre à une rencontre. Ces temples de la consommation restent pourtant tellement fréquentés qu’il est hors de question de ne pas profiter de leurs kilomètres de linéaires pour afficher son identité et recruter des consommateurs. Mais comment être créatif pour emballer du lait mater-nisé, aliment sensible, porteur d’affectivité et très encadré par la législation ? Démonstration par l’exemple. « Le packaging est

émetteur de signes et de sensations,

capable de rendre perceptible tout ce

qu’une marque souhaite transmettre à son consommateur pour

le séduire et la convaincre... »

FABRICE PELTIER, Diadeis

L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

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VISIBLE #12

Il était une fois Guigoz et Nidal, deux marques de lait infantile appartenant au même Groupe. Au fil du temps et des évolutions d’identité successives, leurs positionnements s’étaient rapprochés au point de se cannibaliser. Nidal s’était forgé l’image d’une marque experte quasi pharmaceutique, trop pointue pour la GMS. Guigoz, s’appuyant sur des bénéfices fonction-nels très forts, s’était également teinté de scientificité. Sur deux ans, Logic Design1, agence de design global, a conduit avec Nestlé une réflexion sur ses packs, afin de recréer pour chaque marque un territoire de projec-tion clair et identifiable. Sarah Zannetti, planneur stratégique, fait le lien entre le brief client et les équipes créatives. Son rôle ? Analyser et décortiquer tous les codes de marque présents sur le pack. « Typo, couleur, volume, vocabulaire… tous ces éléments sont signifiants dans la tête du consomma-teur et nous devons nous assurer qu’ils sont en phase avec le message que la marque veut transmettre », précise la jeune femme. Un exercice vraiment subtil lorsqu’il s’agit de lait infantile, puisque les recomman-dations de l’OMS privilégient l’allaitement maternel. De fait, sont bannis tous signes incitants à lui préférer le lait en poudre. Sémantiquement comme visuellement, il est interdit d’écrire ou de représenter des indices d’un bénéfice bien-être ou santé. Produits comparables, même format en bidon métal-lique. Et pourtant, deux discours ont été construits, distincts sur le fond et sur la forme, et ponctués d’as-tuces pour séduire des consommatrices aux attentes légèrement différentes. Sarah Zannetti les décrypte pour nous...

Paroles, paroles… deux histoires pour un « même » produit

« La cohérence de tous les signes présents sur le pack rend le storytelling de la marque crédible et attractif aux yeux des consommateurs. »SARAH ZANNETTI, Logic Design

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QUAND LA FORME REFLÈTE LE FOND… ET SE FAIT REMARQUER !Pour cette jeune marque au budget publicitaire limité, le packaging très original imaginé par Logic Design exprime immédiatement toute la promesse du produit. « Ici, explique Sarah Zannetti, pas question d’héritage de marque. Nous avons donc travaillé avec une totale liberté de création. » Résultat : un pack auto-signifiant. Nom, forme, graphisme parlent d’eux mêmes… Et une audace qui paye : en 2014, un Pentawards Or à Tokyo, un TOPCOM Consumer Or, un TOPCOM Prix Spécial à Paris et, en mai 2015, un Dieline Awards à Chicago.

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L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

... « Sur le pack Guigoz, le Laboratoire créé en 1908 prend la parole. Sa mise en avant éclipse la dimen-sion industrielle du produit, crédibilisant l’autorité de la marque sur son marché. La palette colorielle adoucie et le sérieux du code couleur rouge sur fond blanc en font une marque au positionnement scientifique et « premium », sans perdre de vue l’émotion grâce à la présence du lapin dans sa bulle rose tendre. Un fil rouge matérialise le lien entre la marque, la maman et le bébé. Il montre que Guigoz suit le bébé, de l’allaitement jusqu’au lait de croissance. Changement de registre avec Nidal. Ses couleurs primaires, sa typographie en lettres bâton en bas de casse et la rondeur de sa structure graphique en forme de cœur, sont autant de signes qui cultivent la complicité au quoti-dien. Cette fois, le nom Nestlé apparaît en grand pour se positionner en industriel référent et reconnu. Allégé de sa spécificité d’expert, ce produit s’adresse aux mères d’en-fants qui poussent sans souci. Aux antipodes de Guigoz, son identité puise déjà dans les codes de la gamme suivante, dédiée à la diversification alimentaire. Très en avant, l’ourson Bo se retrouve effectivement sur les packs de petits pots, des premiers biscuits, etc. »Au final, l’addition de ces touches visuelles dessine effectivement deux messages différents dans lequel se reconnaissent des mamans tout aussi différentes. Ces consommatrices seraient peut-être surprises de constater à quel point le choix du lait pour leur bébé a été guidé… aussi par l’emballage. Un mix de séduction visuelle et de valeur ajoutée des informations. Changeons à présent de rayon. Direction : biscuits et pâtisseries !

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VISIBLE #12

En matière d’emballage, les évolutions s’opèrent souvent en douceur tant certaines conventions sont solidement ancrées dans nos habitudes de consommation. Ainsi, quelle que soit la marque, on sait que le rouge correspond au lait entier et le bleu au demi-écrémé. Ou encore que du rose sur l’emballage d’un produit destiné aux enfants, trop clivant, exclut d’emblée la clientèle des petits garçons. Alors, qu’est-ce qui a pris à la marque St Michel lors du lancement de ses « Cocottes » de rompre les codes en prenant le contre-pied des teintes vives et agui-cheuses propres à l’univers des biscuits ? La volonté d’émerger, bien sûr. « Lorsque l’on sait qu’un linéaire d’hypermarché compte jusqu’à 450 références de biscuits et que le client fait son choix en moins d’une minute, cette capacité à attirer l’attention est déterminante », confirme Vincent Miginiac, directeur marketing de St Michel Biscuits. Cependant, émerger n’implique pas forcé-ment d’en faire toujours plus. Ici, l’emballage se fait justement remarquer par son aspect naturel, aux antipodes du tape-à-l’œil. « Avec Cocottes, poursuit-il, la forme – le pack - rejoint le fond – le biscuit-. Il s’agit d’un produit ultra sain, fabriqué à partir d’in-grédients français, très simples, aux goûts authentiques. Le pack affirme la même chose. Nous avons donc fait le choix d’un kraft brun, une fibre vierge non teintée, sans grands aplats de couleur. Un matériau qui éteint même un peu l’intensité des photos

des produits, mais dont nous acceptons la contrainte pour être cohérents et vendre de façon moins violente. »Cohérence… Mot clef en communication de marque. Publicité TV, affichage, PLV et emballage, il faut tenir le cap ! Parce qu’elle a commencé sa carrière côté pub, Céline Cousin, directrice conseil chez Pulp2, mesure l’importance de ce fil rouge. « Tous les supports n’ont pas le même rôle. L’es-sentiel : être fidèle aux valeurs de la marque. C’est grâce à la solidité de ce socle commun que l’on peut se permettre de varier les tons et ne pas s’enfermer dans un discours monolithique. L’aventure de St Michel avec Cocottes en est une illustration. » Depuis 2009, Pulp fait évoluer l'identité de St Michel - logotype et structure packaging -, revalorisant la place de la poule, icône de la marque, jusqu’à la faire sortir du cadre du logo et s’imposer de façon transverse sur ses supports de communication. La poursuite d’une forte cohérence n’a pas empêché l’émergence d’un produit aussi spécifique que Cocottes qui acquiert le statut de marque ombrelle sans rien renier des valeurs de St Michel. Tout au contraire.« Le cas de Cocottes prouve que les conventions sont faites pour être bouscu-lées et qu’un pack peut jouer avec succès la carte de la rupture si cette rupture a un sens, si elle s’appuie sur un discours vrai, et bien sûr, sur un bon produit », analyse Céline Cousin.

La rupture, un pari parfois osé en toute discrétion

« Il est capital d’observer précisément les tendances packs pour en prendre le contrepied et ainsi tenter d'émerger au sein de linéaires saturés ! Tel est le sens de Cocottes. »STÉPHANE BRUNERIE, St Michel Biscuits

« Le packaging de Cocottes donne à voir un produit ultra sain, une alternative au bio. Une histoire à l’accent vintage modernisée, à la fois dans la tradition et dans l’air du temps qui interpelle des consommateurs jeunes et urbains. En revanche, toujours pour être cohérent, pas de message événementiel, affirme Vincent Miginiac, directeur marketing, puisque notre positionnement s’oriente plutôt vers la dé-consommation. »

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« Le pack est la matérialisation physique des valeurs d’une marque. Son choix et sa prise en main sont un moment phare de l’expérience client. »CÉLINE COUSIN, Pulp

COCKTAIL D’ÉLÉGANCE, D’HUMOUR ET DE QUALITÉUne dose d’élégance : le graphisme de Jean-Charles de Castelbajac.Une dose d’humour : le jeu de mots autour du nom : « MonMartellmy a story ».Une dose de qualité : la réalisation soignée de chaque élément.➜  L’emballage participe de l’excellence de cette édition limitée de cognac Martell VSOP et son identité très française.➜  La bouteille est habillée d’un laquage blanc effet soft touch qui casse les codes habituels. ➜  Des étiquetages avant et arrière sérigraphiés directement sur le laquage - technique plus qualitative qu’une étiquette collée susceptible de présenter des bulles d’air -. La sérigraphie apporte aussi un délicat effet de relief. Pour préserver l’intégrité du décor durant le transport, la bouteille est protégée dans une papillote de papier de soie.➜  Le sceau, constitué de colle frappée d’une empreinte accentue l’unicité de chaque bouteille.➜  Le ruban est tissé comme en parfumerie pour un effet de relief léger et précieux.

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VISIBLE #11 01/2015

L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

Parmi les scenarii de séduction mis au point par les marques, le packaging événementiel, édité en série limitée, tient le haut du pavé ! Ce phénomène marketing apparu en France au milieu des années 1980 a connu une apogée lors du passage à l'an 2000, mais reste très tendance. Certaines marques n’hésitent pas à s'éloigner de leur packaging habituel et créent de véritables objets « collector » très convoités qui s'exposent désormais dans les musées. Boîtes et bouteilles sont alors achetées presque autant pour ce qu'elles représentent que pour ce qu'elles contiennent3… Quelle recette pour ces packs destinés à travestir une certaine banalité ou à sublimer un produit d’exception ? Même si les eaux minérales sont devenues de grandes habituées des éditions limitées, surtout à Noël, c’est peut-être dans le secteur des vins et spiritueux qu’elles ont pris le plus d’ampleur. Il faut dire que depuis 1991, en encadrant très étroitement la publicité sur le tabac et l’alcool, la loi Evin oblige publicitaires, marketeurs et designers à des prodiges de créativité. Avec cette exception fran-çaise, la question n’est pas de savoir si l’on peut communiquer mais comment le faire. Contraints de se passer d’égéries et d’ac-croches invitant à la consommation, les professionnels ont fait de l’édition limitée un véritable outil.Bouteilles et boitages se muent en supports d’expression aussi uniques que stratégiques. Périodes de fêtes, moments de consommation privilégiés, dates anniversaires des marques, sont l’occasion de donner aux produits de nouveaux looks. Pour cela deux méthodes : faire appel à des designers spécialisés en packa-ging ou bien impliquer l’intervention d’une personnalité extérieure au métier, mais dont la notoriété et le talent accentuent l’éclat de la série. L’hiver dernier, les cognacs Martell ont fait la démonstration de ce recours à une guest star. Pour la deuxième année consécutive, une édition baptisée « Paris style » a métamorphosé une bouteille de cognac VSOP4 en produit d’exception grâce à la patte de Jean-Charles de Castelbajac. « Dans notre stratégie de montée en gamme, nous faisons en effet de plus en plus souvent appel à un designer, à un architecte ou à un artiste de renom pour qu’ils racontent une histoire en personnalisant nos flacons », précise Jean-Pascal Martin-Festa, directeur achats & développement, Martell, G.H. Mumm & Perrier-Jouët5. « Très fortes, nos marques peuvent sans souci associer leur nom à celui de créateurs célèbres sans être éclipsées. Mieux, cela leur permet de rehausser d’une touche de modernité leur image traditionnelle et artisanale. » Un levier également efficace pour transporter dans l’univers de l’art de vivre à la française des consommateurs de cognacs, étrangers à 95 %. Révolutionnaire, ce flacon s’habille d’un laquage blanc réhaussé d'une sérigraphie. Une couleur tout à fait inédite pour une bouteille de cognac qui joue généralement sur la transparence du verre pour révéler sa teinte miel… Graphisme, bleu-blanc-rouge, références pleine d’humour à la France et à Montmartre… autant d’ingrédients qui cassent les codes habituels et rajeunissent la marque pour séduire une nouvelle clientèle, Russe en l’occurrence.

Le secret de l’édition limitée : 50 % d’originalité

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VISIBLE #12

« La communication par le packa-ging est indispensable pour une grande marque de vins et spiri-tueux. Elle exprime la singularité de nos produits et raconte une histoire basée sur l’ADN de nos marques et sur une vision moderne de leur positionnement. »JEAN-PASCAL MARTIN-FESTA, Martell, G.H. Mumm & Perrier-Jouët

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VISIBLE #12 06/2015

LA CRÈME DE LA CRÈMEMartell Premier Voyage est une série limitée très haut de gamme imaginée par l’artiste Bernar Venet pour les 300 ans de la marque. Chacun de ses composants est exceptionnel. L'œuvre est réalisée en acier Corten (acier auto-patiné à corrosion superficielle forcée). À l’intérieur, le flacon, sorte de goutte en cristal gravée a été solida-risée. Le bouchon est également en cristal et le col est décoré à la main par des artisans. Un rituel de service a été développé pour le service du Cognac avec un fusil (pipette de service). En écho à l’aspect luxueux, artisanal et prestigieux de l’œuvre, une flycase en bois a été conçue pour son transport de l’œuvre.

Malgré la recherche d’originalité contenue dans la démarche de l’édition limitée, il s’agit de veiller à la bonne cohabitation des notoriétés et ne pas perdre de vue l’identité visuelle de la marque. Son vocabulaire reste donc intouchable et bien présent ! Plusieurs incontournables doivent impérativement participer du pack comme : le ruban bleu qui reprend la signature de Jean Martell ; le cachet frappé du sceau des 3 maillets et de la date de fondation de la Maison ; la silhouette du martinet couleur or et bien sûr, les polices de caractères propres à la marque. L’exercice consiste à trouver le juste équilibre entre la carte blanche créative et les marqueurs identitaires. De quelques exemplaires numérotés à plusieurs dizaines de milliers de pièces, les moyens mobilisés pour ces éditions varient considérablement ! À chaque projet son équation économique. « Notre direction du style ainsi que nos équipes marketing donnent au créateur des recommandations tech-niques qui guident le projet. Le packaging doit parfois avoir le même coût de fabrication qu’une édition standard. Parfois, il atteint l’hyper luxe, multipliant les coûts par 10 ou plus. »En plus de booster les ventes et de recruter de nouveaux consommateurs, l’autre atout des éditions limitées, tous secteurs confondus, c’est son côté collector. Une boîte de pastilles en série limitée chez Monoprix, une bouteille d’Evian décorée par Jean-Paul Gaultier ou Paul Smith ne se retrouvent pas à la poubelle une fois vides. Réutilisés, collectionnés ou même détournés de leur fonction première, ces emballages poursuivent leur mission de communication bien au-delà des « DLUO6 » classiques et deviennent durables.

Même si sa fonction première est de protéger et de conserver les produits, l’emballage participe de la production des déchets. Selon les points de vue, les solutions divergent. Les partisans du no pack prônent avec plus ou moins de succès leur suppression pure et simple dès que c’est possible (cf. encadré p.43). Ceux qui misent sur l’emballage comestible ou biodégradable fabriqué à partir de cellulose notamment. Pour leur part, les anticonsuméristes voient plutôt le salut venir de la réutilisation des emballages… La sagesse voudrait comme souvent que des efforts soient menés pour combiner ces différentes voies. Sans oublier, comme le rappelle Fabrice Peltier, de ne pas considérer seulement les problématiques de recyclage mais plutôt la prise en compte du cycle de vie complet du pack et même du couple produit/emballage, sans rien omettre : origine des matières premières, optimisation des formes et des formats, rapprochement des lieux de fabrication des packs et des produits auxquels ils sont destinés, etc.

… Et 50 % d’ADN

L’amour de la Planète inspire le pack

L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

TOTAL LOOKLe graphisme de « Paris Style » et le soin apporté à la réalisation sont déclinés sur :➜  Les emballages secondaires et tertiaires, étuis et caisses d’expéditions décorés et sérigraphiés.➜  Tous les outils de merchandising comme les stop rayon, la sacherie, le mobilier (display) pour animer les lieux de vente, notamment en duty free.

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VISIBLE #12

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SAVEZ-VOUS PLANTER LES PACKS ?

Chaque année aux États-Unis, 146 milliards de gobelets en carton sont jetés. Récoltés par les cafés et bars séduits par la démarche, cet embal-lage écologique pourrait participer au reboisement de zones où la végétation a été détruite ou brûlée. Selon Reduce. Reuse. Grow., plus d’une tonne de CO2 pourrait ainsi être extraite de l’atmosphère. C’est ce que l’on appelle joindre le geste à la parole… et au pack !

Quoiqu’il en soit, les idées germent de par le monde pour réduire l’impact du pack. Benjamin Adler, correspondant aux Etats-Unis pour INfluencia7, rapportait en mars dernier « le projet louable et judicieux de la start-up californienne Reduce. Reuse. Grow, qui sur la plate-forme de crowdfunding Kickstarter cherche à financer son innovante tasse biodégradable à planter » ! Quèsaco ? Sur le papier, poursuit le journaliste, le principe est simple : « Une fois trempées dans l’eau pendant 5 mn, les graines intégrées dans les fibres (recyclées) du papier de la tasse se réhydratent et peuvent ensuite être plantées pour donner vie à un végétal ». Au pire, jeté dans la nature, le gobelet se biodégradera en 180 jours… Dans ce type d’initiatives, usage et message fusionnent. Les enseignes de restauration qui les proposeront raconteront du même coup à leurs clients leur conviction citoyenne, leur engagement pour la Planète en leur donnant la possibilité de faire eux aussi une « bonne action » en participant, par exemple à un projet de reboisement.Beaucoup plus près de nous, en octobre 2014, pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans la restauration commerciale, une start-up a lancé « Takeaway ». Ce concept imaginé par trois étudiants de l’Ifag Lyon8 est un doggy bag, à la française. « Respectueux de la nourriture, le consommateur français n’ose pourtant pas demander à emporter le plat copieux qu’il n’a pas fini. Il souhaite encore moins se montrer dans la rue avec un simple sac en kraft comme le font les Américains. Nous avons donc travaillé sur un packaging chic et tendance, pensé spécialement pour le marché français », explique Victor Marostegan, le communicant du trio. Achetée par le restaurateur9, fournie gratuitement à son client, cette box fait sens. Le pack matérialise en toute élégance leur volonté commune de préserver l’environnement. Les cinq côtés de la boîte - clin d’œil à l’Hexagone-, sont aussi un espace de communi-cation où le restaurateur peut afficher son identité visuelle aux côtés de TakeAway, ou bien céder la place au logo d’un sponsor.

VICTOR MAROSTEGAN, LUDIVINE VAJOUET, NICOLAS DUVAL, les 3 jeunes fondateurs de TakeAway

N’ayant pas les compétences techniques, le trio d’étudiants à l’origine du concept TAKEAWAY s’est rapproché de Groupe Zebra, bureau de création graphique lyonnais, pour designer la box. Chaque détail a été pensé pour la rendre sexy (choix des couleurs, des mots et de la typo) et pratique (trans-portable, étanche, micro-ondable et recyclable). Une idée également déclinée pour emporter sa bouteille de vin et terminer de la boire à la maison. Un concept qui séduit de plus en plus de restaurateurs lyonnais et au-delà puisque la start-up vient de signer avec Courte Paille !

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VISIBLE #12 06/2015

L’ART D’EMBALLER EN MOINS D’UNE MINUTE

« Pour traduire le positionnement d’une marque, chaque cm du packaging est exploitable. Mais afin de ne pas tomber dans la surcharge visuelle, on peut, au-delà du graphisme, travailler la découpe d’un cluster, utiliser un opercule de plastique transparent plutôt qu’alumi-nisé… autant de choix qui projettent de la valeur et qui racontent quelque chose aux consommateurs », insiste Sarah Zannetti de chez Logic Design. Avant d’être un support d’information et de communi-cation, le pack est un formidable média de suggestion. Le designer Fabrice Peltier reprend le fil de sa méta-phore du pack, corps du produit. « Au-delà des mots, la façon de traiter l’emballage et de l’habiller fait perce-voir bien des choses. Le message écrit cède la place au registre des formes et des matières. Un langage sensoriel très puissant qui laisse l’observateur libre d’imaginer. » La typographie manuscrite du logo de Bonne Maman n’affirme pas qu’il s’agit de produits conçus dans la cuisine d’une grand-mère, - ce qui serait faux puisque la fabrication est industrialisée -, seul notre désir le perçoit. Tout comme le zeste enroulé d’agrume sur l’étiquette d’Orangina suggère la présence d’orange, notre imagination faisant le reste. « Nous autres designers packaging passons notre vie à détecter ce dont le consommateur a envie et à le transformer en émotions sur un espace minuscule. Ce qui se joue dans la création d’un emballage ne relève pas de la communication au sens 1er du terme. Il n’est question ni de propagande, ni de publicité ou de réclame, mais plutôt de la promesse d’une belle et bonne expérience d’usage. »

Histoire sans parole : le pouvoir des sens

" Les designers créent des signes que le consommateur traduit à travers

ses rêves et ses fantasmes. " FABRICE PELTIER, Diadeis

Aujourd’hui, les designers ont à leur disposition un panel inouï de matériaux, de techniques d’impres-sion, de découpe, d’assemblage, pour stimuler tous nos sens : le claquement sec d’un boitage que l’on referme, le scintillement d’une surface irisée, le frisson procuré par un métal brossé, gravé, embossé, etc. Les procédés ne cessent de s’améliorer et les exemples qui le prouvent ne manquent pas. Notamment dans le domaine du luxe où les professionnels rivalisent excellence. Juste un exemple parmi des centaines : les solutions d’impression de finition développées par un fournisseur international, à la pointe dans le domaine de l’estampage à chaud. La décision d’acheter un produit cosmétique ou un parfum étant souvent basée sur l’attrait émotionnel, Leonhard Kurz met à dispo-sition des créatifs et des finisseurs d’impression des films de marquage à chaud, réels stimuli sensoriels. Perception et illusion se mêlent : des gouttes argentées en relief posées sur une feuille transparente d’estam-page à chaud et de l’eau semble perler à la surface du pack, vue et toucher se répondent. Tout comme les images holographiques qui changent de couleur et d’image selon l’angle d’observation. Ce type de solu-tions présente un double avantage. Bien sûr mettre en valeur la marque, attirer le regard des clients en apportant au pack une apparence très attrayante et différenciante. Et par la même occasion, rendre plus difficile la contrefaçon de ces éléments visuels et tactiles très qualitatifs, à la fois décoratifs et fonction-nels. Qu’il joue la carte de la simplicité ou de l’ultra luxe, de la technologie ou de l’humour, de la naturalité, ou de l’exception, le pack est toujours investi de la même mission : établir le contact avec un consommateur… lui parler. Or selon l’adage bien connu « Parlez-moi de moi, c’est ce qui m’intéresse le plus ! ».

SUITE ➜

Marquages à chaud avec embossage (films Kurz, papier Gmund).

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VISIBLE #12

COMMUNICATION HORS CHAMP Aujourd’hui, sur le pack, c’est la crise du logement ! Entre leur identité visuelle et les mentions légales, les marques manquent de place pour s’exprimer. Arjowiggins propose une solution chic, discrète et high-tech.

La technologie permet désormais aux marques de « délocaliser » l’information du pack et d’enrichir la relation avec le consommateur en insufflant de l’interactivité. Plusieurs systèmes existent qui sont autant de « passerelles » capables de rediriger vers le web mobile1. Papier et carton restant des supports privilégiés pour l’emballage, le PowerCoat, développé par Arjowiggins Creative Papers est particulièrement intéressant2. « Il ne s’agit pas d’un papier classique sur lequel est collée une étiquette équipée d’une puce. Ici, nous parlons d’un papier très spécial qui intègre directement la puce NFC (Near Field Communication) et son antenne dans sa composition cellulosique, » annonce Christophe Balaresque, directeur marketing d’Arjowiggins. Ce papier peut en effet recevoir un circuit électronique imprimé à partir d’une encre à base d’argent. Le NFC, technologie dite « sans contact » permet de faire fonctionner deux appareils ensembles, simplement en les approchant l’un de l’autre, sans téléchargement d’application, ni lecteur de QR Code. Il suffit de poser un Smartphone sur l’emballage concerné pour que l’écran s’allume. Le logo ou le visuel se transforme alors en une vidéo, une promotion ciblée ou tout autre contenu éditorial. Totalement invisible lorsqu’il est pris en sandwich à l’intérieur du papier, le dispositif rend l’emballage « intelligent », sans modifier son apparence ou la surcharger visuellement. Une solution à la fois qualitative et discrète qui réconcilie le papier et le digital.

1 Reconnaissance d’images, QR code, NFC, iBeacon… 2 Un projet développé avec Adsp, une régie publicitaire online.

« Le design pack, c’est la bande annonce de la marque ! Le condensé de toute son histoire… »VINCENT MIGINIAC, St Michel Biscuits

« Les marques font de plus en plus attention à leur packaging et le considèrent comme un élément majeur de leur image. »CHRISTOPHE BALARESQUE, directeur marketing Arjowiggins

En France, BIOCOOP a lancé au printemps 2014 un système de vrac liquide pour l’huile, le vin ou le vinaigre et UO (Unverpacket Original) a ouvert ses portes à la même époque à Berlin… Et puis bien sûr, il y a aussi la marque japonaise Muji, créée en 1980 dont les produits aux lignes épurées ont droit à des packs minimalistes sans logo.

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Le concept n’est pas nouveau. Depuis 2007 en France (et 2003 aux Etats-Unis), My M&M’s10 propose la vente sur Internet de ses billes chocolatées avec un message personnalisé, ouvrant ainsi le bal de la tendance du produit de grande consommation rendu unique. En 2013, c’est le géant Coca Cola qui a tapé un grand coup dans le macro-cosme des opérations marketing en imprimant les 150 prénoms français les plus répandus sur des millions de bouteilles et canettes spécialement dédiées à l’événement. L’initiative s’était poursuivie via une application Facebook pour publier et partager des cannettes virtuelles portant le nom d’un ami. Résultat : 5 % de volume supplémentaire sur l’année11.Chef de marques chez St Michel Biscuits, et observateur averti des tendances marketing et packaging, Stéphane Brunerie analyse le phénomène. « Cette personnalisation de masse vise à enrichir la relation avec la marque et à rendre les consommateurs acteurs. D’un coup, le pack, doté d’une dose d’affect, crée du lien. Il initie un système où il n’est plus immédiatement jeté et contribue à une relation plus durable. » Plus récemment, Nutella a lancé une opération de custo-misation de ses étiquettes. « Commandées » à partir de sa page Facebook, personnalisées du nom, du surnom, ou du mot de son choix. « Ce marketing de masse prend les atours d’un marketing personnalisé. Il fait oublier l’échelle industrielle de production pour se rapprocher de ses clients en créant de la connivence, décode Stéphane Brunerie. Une façon de satisfaire notre fibre un brin égocentrée. » Mymms.com, ou myevian.com traduisent ces deux tendances a priori contradictoires qui cohabitent chez le consommateur : appartenir à un même groupe d’individus en partageant des valeurs, mais aussi se voir reconnu comme individu unique…Avec la personnalisation, ne revient-on pas un peu à la notion de sur-mesure que la production de masse nous avait fait oublier, excepté dans le luxe ? à force de toujours plus personnaliser les emballages, la notion d’identité

Personnalisation, vers une communication fusionnelle

de marque ne risque-t-elle pas de se diluer ? D’ailleurs est-ce si grave ? Sur l’échelle du temps du commerce, les marques sont un phénomène récent. Les plus anciennes tel le cognac Martell qui fête cette année ses 300 ans d’existence sont des exceptions. Vincent Miginiac, direc-teur marketing de St Michel Biscuits s’interroge. « Dans 50 ans, la notion de marque revêtira-t-elle encore la forme que nous lui connaissons aujourd’hui ?… Aurons-nous basculé dans la différenciation retardée avec le tout customisé ? Le fait de fabriquer dans un pays et de vendre dans un autre aura-t-il encore du sens ? Ou bien au lieu de consommer des produits identiques partout, achèterons-nous diffé-remment à Lyon, à Lille, à Londres en privilégiant une production locale des biens ? La technologie de l’impres-sion 3D rendant à terme cette option plausible… » Nous appartenons tous à la « génération marques ». Reste à imaginer ce que deviendrait l’emballage si cette notion changeait. Autrement dit, Mesdames et Messieurs les cher-cheurs, designers, marketeurs et autres acteurs du secteur, vous avez du travail, et pour longtemps, histoire de conti-nuer à nous emballer envers et contre tout.

1 Agence de design global spécialisée dans la stratégie et le développement de marques. 2 Pulp, agence indépendante de design et d'innovation créée en 2001, spécialisée dans le branding grande consommation.3 Fabrice Peltier, « Série limitée, objet de collection », Edition Pyramyd.4 Very Superior Old Pale.5 Marques du groupe Pernod-Ricard.6 Date limite d’utilisation optimale.7 www.influencia.net/fr/actualites/design-lab,innovations,plante-gobelet-tais-toi,5157html8 École de commerce et de management.9 À partir de 50c l’unité pour 100 pièces, tarif dégressif au-delà.10 Marque du groupe Mars.11 À l’époque, 12 imprimantes HP Indigo avaient été mobilisées durant 3 mois. HP ayant même créé et utilisé l’encre rouge Coca Cola devenue ensuite encre référente de toutes les autres opérations.

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VISUALISATION 3D, COUP DE POUCE À L’IMAGINATION

Objet tridimensionnel par définition, le pack est d’abord dessiné en 2D par les graphistes. Ce n’est qu’au moment du prototypage qu’il est traduit en 3D. Certains packs très complexes peuvent en réclamer jusqu’à une dizaine avant d’être lancés en production. Esko, fournisseur mondial de solutions intégrées notamment pour l’emballage1, a développé une solution qui convertit facilement sur écran en 3D le travail réalisé en 2D, par exemple sur Illustrator. À toutes les étapes de la création, la « Suite Studio » peut mixer chacun des composants qui confèrent à un pack son unicité et son impact visuel. Le logiciel combine ainsi formes, formats, matières, épaisseurs, effets d’impression, etc. avec réalisme et montre instantanément le résultat produit par tout changement de paramètre comme l’épaisseur d’un carton ou la graisse d’une police de caractère. Simulation d’impression, de finitions, mise en situation virtuelle en linéaires pour mesurer l’impact visuel à côté de produits concurrents… Gain de temps et de coût à la clef promet le constructeur, qui insiste aussi sur l’importance stratégique de communiquer en 3D pour présenter un projet ou demander une approbation. Selon Olivier Moeyersoms, Regional Business Manager chez Esko pour le sud-ouest de l’Europe, cet outil de visualisation 3D donne à la marque et à ses créatifs les moyens d’être encore plus… créatifs !réconcilie le papier et le digital.

LE PACKAGING APPARAÎT SUR ÉCRAN EN 3D. AINSI, LA MARQUE OU LE CLIENT VISUALISE VIRTUELLEMENT L’IMPACT QU’IL AURA EN RAYON.

1 Laboratoire Génie des Procédés Papetiers : http://pagora.grenoble-inp.fr/recherche/2 Science qui étudie les déformations et l’écoulement de la matière. Elle analyse les comportements mécaniques des substances et établit leurs lois de comportement.3 Radio frequency identification, aussi appelées à puce, tag ou transpondeur.4 Température (thermochrome) ; pression (piezochrome) ; lumière (photochrome).

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Recherche : les encres n’ont

pas dit leur dernier mot

Visible : Quel rapport y a-t-il entre vos recherches et le packaging ?Anne Blayo : Un lien très direct puisque la majorité des emballages est imprimée ! Une impression qui tend d’ail-leurs à dépasser les solutions classiques de marquage pour entrer dans un espace de communication plus vaste grâce aux encres fonctionnelles. Avec elles, l’emballage imprimé peut avoir de nouvelles fonctions. Les possibilités sont immenses…

On entend de plus en plus parler d’emballages « intelligents ». De quoi s’agit-il ?Les packs intelligents, ou « smart packaging » commu-niquent de façon autonome. Fabriqués à partir de papier, carton ou autres matériaux, ils possèdent les ressources électroniques pour recevoir des données extérieures et pour lancer une action adéquate. Grâce aux procédés d’impression classiques et au jet d’encre, des encres conductrices sont déposées sur le support. Elles sont composées de particules métalliques ou de polymères conducteurs qui permettent à l’électricité de circuler, en agissant comme des fils électriques... Ce sont par exemple ces encres qui sont utilisées comme « antennes » pour les étiquettes RFID3 qui redirigent le consommateur vers d’autres contenus. Des encres fonctionnelles entrent aussi dans la fabrication des OLEDs. Aujourd’hui, on est même en passe d’imprimer de la LED directement sur le papier…

Quelle différence avec les encres actives ?Elles réagissent et modifient leurs propriétés en fonction de sollicitations extérieures. Ainsi, elles peuvent changer de couleur de façon temporaire ou permanente selon la température, la pression, l’humidité, les différents types de lumières4 (visible, UV). À Bordeaux, la société Olikrom s’est par exemple spécialisée dans leur mise au point.

Ingénieur de formation, ANNE BLAYO est à la fois cher-cheur et enseignante à Grenoble INP-Pagora. Ses axes de recherche au sein du laboratoire LGP21 : les encres (composition chimique, propriétés physico-chimiques et rhéologiques2), la colorimétrie et les nouvelles applica-tions des procédés d’impression (électronique imprimée, encres fonctionnelles). En septembre dernier, elle partici-pait à une conférence sur le packaging intelligent au salon Luxe Pack de Monaco.

Le domaine d’application est très vaste car telles des capteurs, ces encres informent les consommateurs de l’état du produit à l’intérieur du pack : choc subi, rupture de la chaine du froid, date péremption dépassée, etc.

Pourquoi un tel engouement pour ces fonctionnalités ? En permettant d’échanger de l’information, elles valorisent le contenant. Le pack lui-même devient moins éphémère. Levier de vente et de différenciation aux yeux des consom-mateurs, les enjeux sont également importants pour les professionnels notamment dans la lutte anti-contrefaçon. Certains procédés permettent d’authentifier un produit, ou encore de vérifier l’intégrité du scellement d’un pack… Dans ce cas, c’est le fabricant ou la marque qui sont desti-nataires de l’information. Les secteurs les plus friands en encres fonctionnelles sont le luxe, l’industrie pharmaceutique et cosmétique, sans oublier la grande distribution pour certaines applications moins coûteuses.

La recherche rencontre-t-elle des freins ?La phase d’industrialisation reste délicate. Il faut s’assurer de la permanence des propriétés dans le temps, des inte-ractions entre les encres et leurs supports, s’assurer qu’il n’y a pas de migration vers le produit, etc. C’est pourquoi nous collaborons aussi avec les fabricants d’emballages et les fournisseurs d’encres notamment pour simuler des vieillissements en laboratoire. L’inventivité n’a de son côté pas de limite. La stimu-lation sensorielle fait par exemple l’objet de multiples recherches : les encres comestibles, odorantes, texturées, antibactériennes, et peut-être bientôt permettant de conduire à la création de son.

Propos recueillis par L. BdC.

1 Laboratoire Génie des Procédés Papetiers : http://pagora.grenoble-inp.fr/recherche/2 Science qui étudie les déformations et l’écoulement de la matière. Elle analyse les comportements mécaniques des substances et établit leurs lois de comportement.3 Radio frequency identification, aussi appelées à puce, tag ou transpondeur.4 Température (thermochrome) ; pression (piezochrome) ; lumière (photochrome).

Une école à la croisée du papier, de la communication

imprimée et des biomatériaux

En 1907, l'Union des Fabricants de Papier crée l'École Française de Papeterie (EFP) pour « la Formation d'Ingénieurs et de Conducteurs de Machine). Une centaine d’années plus tard, devenue Grenoble INP-Pagora, c’est l’une des

six écoles d’ingénieurs du groupe Grenoble INP. Elle forme désormais les cadres des

secteurs des Papiers et Cartons, de la Communication Imprimée

et des Biomatériaux. www.pagora.grenoble-inp.fr

OliKrom conçoit et produit des pigments intelligents capables de changer de couleur en fonction de la température, la lumière, la pression, etc. Ils sont ensuite intégrés dans diverses matrices afin de produire des peintures, encres, aérosols… prêts à l’emploi et utili-sables dans le packaging, le luxe, la cosmétique ou encore la sécurité. Ici, une encre photochrome réagit de façon réversible à la lumière UV. Sa couleur se modifie par exemple entre l’intérieur et l’extérieur. Sous l’effet des rayons du soleil, elle passera du blanc au rose.

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EMBALLAGES : 7 PERLES RARES CHEZ PENTAWARDS, COMMENTÉES PAR JEAN JACQUES EVRARD

« La création d’emballages est une discipline tellement exigeante et si contraignante qu’il ne faut pas s’étonner que tous les pots de yoghourt se ressemblent et que toutes les boîtes de céréales soient des couvertures de BD…Dans cet univers de « banalité », on trouve toutefois de superbes réalisations et de temps en temps des perles. Vous allez en découvrir 7. Elles viennent d’Asie, d’Europe, des États-Unis. Toutes ont été récompensées d’un trophée Pentawards, compétition mondiale qui consacre chaque année depuis près de 10 ans ce qui se fait de mieux en matière d’emballages.

BIO EXPRESSJEAN JACQUES EVRARD, designer de formation a créé avec Brigitte Evrard-Lauwereins des Pentawards en 2007. Ensemble, ils ont fondé et dirigé une agence de design qui a rejoint Carré Noir puis le groupe Desgrippes Gobé. En 2006, ils se séparent de leur agence pour gérer à plein temps et en toute indépen-dance les Pentawards.

A propos des Pentawards :Trophées mondiaux, les Pentawards sont décernés chaque année aux emballages les plus beaux et les plus créatifs. Un jury interna-tional (10 nationalités) composé de 12 experts en packaging design et branding, présidé par le Français Gérard Caron, attribue ses prix selon 3 critères (créativité/innovation – branding/impact – qualité d’exécution). Cinq catégories majeures (Boissons – Alimentation – Produits pour le corps – Tous les autres marchés – Luxe) et un total de 55 sous-catégories permettent à tous types d’emballage de concourir et d’être jugés face à des emballages comparables. Les Pentawards sont ouverts aux packaging designers, aux agences de design, aux fabricants d’emballages ainsi qu’aux marques.Cinq niveaux de prix sont attribués (Diamond, Platinum, Gold, Silver et Bronze).Prochain palmarès dévoilé le 26 septembre 2015 à Londres.Plus sur : www.pentawards.org et chez Taschen « The package design book », 3 volumes regroupant chacun 400 emballages remarquables.

Des sacs de ciment-colle… sexy !On peut dire que les codes sont cassés pour ce produit que l’on trouve principalement sur des chantiers de construction. Le but de l’agence Mousegraphics était de créer pour Petrocoll un design en rupture totale avec ses concurrents et ainsi de faire beaucoup de bruit autour de la marque. Le design met en valeur des figures féminines élégantes et non provocantes. Le risque de dérapage était grand, mais le résultat est superbe et bien différent des produits que l’on trouve généralement chez Leroy-Merlin et consorts.

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Des mouchoirs en papier appétissantsLes plus grandes idées créatives sont aussi les plus simples. Aujourd’hui, rien de plus hygiénique et pratique que les mouchoirs en papier. Avant cette création, les boîtes étaient d’un look banal, à la limite décoratif. Toutes au format cubique ou rectangulaire. Et voilà que Kleenex (Kimberley-Clark Corporation) offre une combinaison fraîche de structure et de graphisme en parfaite harmonie, baptisée : « Tranches d’été ». Une boîte triangulaire (5 faces) superbement illustrée de fruits juteux, pastèque, orange ou limon. On en mangerait !Les 12 membres du jury international des Pentawards, sans concertation et à l’unanimité ont donné à cette création les cotes les plus hautes.

Des bottes en caoutchouc qui n’ont pas peur de l’eau

Les bottes en caoutchouc sont un produit sous-estimé à bien des égards. Tout le monde connaît leur fonction principale - protéger les pieds contre l’eau-, mais les acteurs du marché se contentent généralement de les emballer dans une simple boîte revêtue d’un logo. Il y a Aigle, Michelin. En connaissez-vous d’autres ?Pour Fisherman, l’agence de packaging design « Good ! » du Kazakhstan a préféré une autre démarche, celle du réalisme en illustrant les bottes en situation, les pieds dans l’eau limpide, entourées de poissons et anguilles. Cet embal-lage, pensé comme un petit présentoir, casse les codes et rends sexy un produit, somme toutes, banal. Une création qui ne se contente pas d’in-former mais bien de communiquer, de dialoguer en image avec le consommateur ! Tellement simple, attractif, vrai, efficace, évident, créatif, intelligent, qu’il n’y a rien à dire de plus.

Grèce

Kazakhstan

États-Unis

4 millions de bouteilles de vodka absolument uniques« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », disait Mark Twain. Cette vérité a certainement été à l’origine du projet développé par Family Business, agence de design. Absolut Vodka a été, pendant des années, le leader dans l’innovation et dans le lancement de séries limitées. Il y a eu Absolut Disco, Absolut Rock, Absolut Masquarade, Denim, 100, Bling-Bling, Miami, No Label… En 2012, le temps était venu de redéfinir la notion d’édition limitée. D’où l’idée de créer des bouteilles uniques, chaque bouteille devenant une édition limitée en soi. Enorme et impossible challenge ? Pas pour Family Business, par pour Absolut.Il leur a suffi de beaucoup de travail, de créativité, de passion - et d’un pouvoir de conviction sans pareil – pour « vendre l’idée » et mettre au point une chaîne de production spécifique et unique capable de produire ces millions de bouteilles toutes différentes. Au final : près de 4 millions de bouteilles vendues avant la fin de la campagne de promotion, sans prix réduits et en période de fêtes où la concurrence est la plus grande. Plutôt que de choisir entre Absolut et une autre marque, le consommateur choisissait entre les différentes bouteilles « uniques ». Mission « impossible » accomplie.

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Pays-Bas

Suède

Royaume-Uni :

Du papier pour imprimante qui fait rireTout le monde a déjà vu les portraits que certains font pour s’amuser avec une photocopieuse ou un scanner. Simple, l’idée a donné lieu à un design réussi pour Blonde Poulain, une petite entreprise espa-gnole de papier pour copieurs et imprimantes. Il n’a pas été utile de faire appel à un photographe et à des modèles professionnels : les collègues de l’agence Studio Kluif (Pays-Bas) et un scanner ont suffi. Les images obtenues sont utilisées de façon aléatoire et les clients ont le choix entre neuf visages, ceux des créatifs de l’agence... Par le biais d’un concours lancé sur Facebook, les consommateurs réaliseront bientôt la prochaine série de portraits. Cela vous tente ?

Des œufs pour soldatsComment lancer une nouvelle marque d’œufs ? L’idée de l’agence londo-nienne Springetts Design est simple : la rupture.D’abord jouer sur les mots. Les Anglais disent « soldats » pour ce que nous appelons en français « mouillettes ».Ensuite, passer un accord avec l’association caritative « Help for Heroes » qui vient en aide aux militaires anglais blessés, invalides ou malades.Enfin, utiliser des éléments graphiques distinctifs de l’armée : couleur kaki, toile rugueuse, coffres militaires pour les cartons de groupage, etc.Résultat : un packaging original et attractif, une présence de marque innovante, un positionnement unique, des retombées presse impor-tantes. Bref, une bataille gagnée, plus de 250 000 GBP versés en quelques mois à l’association… Et un Platinum Pentaward en guise de décoration !

Des produits capillaires de haut volCes étonnants et créatifs flacons de HOYU3210 sont l’œuvre des designers d’ADK, importante agence de communication japonaise présente partout dans le monde. HOYU3210 - countdown to beauty - est une gamme de produits capillaires pour salons de coiffure. Créée en 1905, HOYU n’a cessé d’innover et d’offrir à la clientèle japonaise, sans doute la plus exigeante qui soit, des produits d’exception… dans des emballages d’exception.Pour ces flacons aux formes originales et idéalement ergonomiques, le designer avoue n’avoir pas utilisé l’ordinateur. Ce sont ses mains, la terre à modeler, la lime et le papier de verre qui ont été ses outils. Bien sûr, lors du passage à la production, l’ordinateur a joué son rôle mais la forme première doit son esthétisme fondamental à la main de l’artiste et à son émotion pure de créateur.Le blanc et le noir – et la transparence - renforcent la simplicité et la pureté des emballages. Parions que ces flacons seront gardés comme objets de décoration dans les salles de bains et qu’ils trouveront leur place dans les expo-sitions et musées consacrés au design.

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Japon

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Comment accompagner visuellement le transfert de l’action de la CUB2 (Communauté Urbaine de Bordeaux) vers Bordeaux Métropole ? Vera Kockot-Baur se souvient : « Au-delà d’entériner un changement de nom, la demande contenait implicitement l’at-tente d’un logotype assez puissant pour imprimer son empreinte à la fois sur la capitale et sur les 28 communes alentours... La prise en compte de leur hétérogénéité se posait donc d’emblée !». Construire l’identité d’une métropole, créer son langage visuel déclenche une avalanche de problématiques mises en lumière par l’agence. Comment créer une nouvelle identité en conciliant tous les logotypes existants ? Gérer la hiérarchie des communes entre elles ? Jouer le polycentrisme ? Concilier les échelles de territoires, puisqu’une métropole ne se pense pas juste par rapport à son pays mais également en regard des autres métropoles, européennes voire mondiales. « L’enjeu crucial était d’intégrer toutes ces variables au projet pour rendre plus lisibles les missions de la Métropole. D’imaginer une identité commune dans laquelle les parties gardaient leur autonomie. Pour nous, à l’évidence, la réponse ne pouvait pas être un logotype classique qui, statique par définition, exclut toutes différences. »...

Il est des projets où les représentations graphiques sont plus fortes que les mots. Le logo plan de Bordeaux Métropole imaginé par l’équipe d’Intégral Ruedi Baur est de ceux là1 ! Vivant et évolutif, créé pour accompagner l’épanouissement de tout un territoire, son apparente évidence cache une réflexion très aboutie. Vera Kockot-Baur en retrace pour Visible les principales étapes.

PARLEZ-VOUS LOGO PLAN ?

BIO EXPRESSÀ la croisée de l’anthropologie urbaine, des sciences culturelles appliquées, de la sociologie, de la philosophie et de l’ethnologie, le cursus de VÉRA KOCKOT-BAUR à l’université de Lüneburg, en Allemagne, relève d’une approche très anglo-saxonne. Inédit en France, il privilégie la trans-versalité. Après avoir dirigé des espaces d’art contemporain et organisé des expositions, Véra Kockot-Baur a notamment participé à la création de l’institut de recherche Design2context de Zurich et co-dirige avec Ruedi Baur le programme post-gradué Visible/Invisible-Visible/Invisible. Elle intervient aujourd’hui chez Intégral en tant que conseiller pour développer le design social. Son rôle : faire entrer la transdisciplinarité au sein des équipes de designers et de graphistes afin de nourrir leur réflexion lors de la conception des projets. Apporter un regard distancié, inviter des intervenants extérieurs pour mettre en perspective les points de vue, les faire évoluer. En bref, être un brin « poil à gratter »... pour la bonne cause.

FOCUS IDENTITÉ VISUELLE

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PLUS QU’UNE ÉTOILE, il évoque un système de relations matérialisé par les points et les traits. Bordeaux en est le centre. En perspective dans son territoire avec la mer, l’estuaire de la Gironde, la Garonne, même repris par d’autres métropoles, ce logo plan contextualisé est unique, immédiatement reconnaissable.

« Lors de la conception d’un logo plan, on raisonne à toutes les échelles : régionale, nationale, continentale… »

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PARLEZ-VOUS LOGO PLAN ?

LA CARTE DE VŒUX 2015 a été la première présentation officielle au grand public du système d’identification. D’emblée, chacun comprend la possibilité offerte à chaque maire de cultiver sa différence au sein de la Métropole.

FOCUS IDENTITÉ VISUELLE

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Exit le principe du logotype. Bienvenue au système d’identification !À l’image de ce qui se passe au sein d’une famille, le chemin d’argumentation d’Intégral a été le suivant : « Concevons une identité qui montre les points communs de la ‘famille de Bordeaux’ tout en laissant à chacun ses particularismes. » La notion de « mise en relation » constitue la pierre angulaire de la démarche. D’ailleurs, la toute première proposition graphique soulignait les liens entre Bordeaux et les communes à l’exté-rieur, évoquant déjà le rayonnement d’une étoile. Puis, strate par strate, le système d’identification s’est peaufiné, nourri de multiples observations. L’étude de cartes géographiques anciennes et contemporaines a par exemple montré l’évolu-tion des liens entre Bordeaux et son environnement. D’abord orientée vers l’océan en raison de la forte tradition de son commerce maritime, la ville a pivoté au fil du temps, tournant le dos à la mer pour regarder vers sa rivière, etc. « Voilà pour-quoi le logo plan est aussi représenté ancré sur son territoire. Il fonctionne par rapport à la mer, au fleuve, à l’estuaire... C’est ce qui le rend totalement unique et immédiatement identifiable. »

Une identité visuelle dynamique… L’atout majeur de ce logo plan ? Sa géométrie variable ! En fonction des situations, l’épicentre change. Quand la Métro-pole prend la parole, elle pioche, de manière aléatoire, parmi les 28 déclinaisons du logo plan. Ainsi, chaque commune peut constituer le centre de la métropole. Et si l’une de ses 28 communes organise un festival, une exposition et souhaite communiquer, alors le système rayonne depuis Cenon, ou bien Ambès, Tallens, Bruges, Pessac, etc. Bordeaux Métropole met aussi son logo plan à disposition des collectivités, institutions, partenaires économiques et sociaux dans la mesure où ceux-ci respectent les règles d’usage défi-nies dans sa charte d’utilisation.

Le code couleur affiche lui aussi sa richesse, car à une ville ne correspond pas une couleur. L’identité peut être multico-lore, bi-chrome, tri-chrome ou monochrome. Une palette de 12 teintes est déclinable. Seuls les points représentant les communes sont invariablement noirs.

… Au service des signatures visuelles des territoiresVera Kockot-Baur s’enthousiasme : « Nous sommes impa-tients et curieux de voir comment les maires et leurs équipes vont s’approprier les signes du système d’identification pour se présenter au reste du monde. Mais aussi pour se « parler » entre eux, en inventant de nouveaux modes d’expression comme cela peut se faire au sein d’une famille où l’on utilise le même vocabulaire ». Déjà, toute une boîte à outils se prépare : pictogrammes, trames illustratives... La créativité continue de se déployer autour de la relation point-ligne, signes de base de ce langage visuel.

En regard du nouveau découpage des régions françaises, ce projet met le doigt sur la relation qui existe entre la repré-sentation du territoire et le politique. Peut-être servira-t-il de base de réflexion à ceux et à celles qui auront le souci d’unifier sans gommer les différences des territoires, des hommes et de leurs histoires. L. BdC.

DU PICTOGRAMME À L’ILLUSTRATION : autour du point et de la ligne, tout un langage visuel peut se décliner. Depuis la représentation d’objets (vélos, tramway), en passant par des trames décoratives et jusqu’à la figuration des relations entre Bordeaux Métropole et d’autres « points » du Globe.

1 L’équipe a réuni pour ce projet Ruedi Baur, Vera Kockot-Baur, Chantal Grossen, Alexandra Bauch, Benjamin Ribeau (Atelier KUBIK).2 Le 1er janvier 2015, la CUB est devenue Bordeaux Métropole. Ce changement de nom traduit des transferts de compétences des villes à la communauté urbaine, et le lancement d’un processus de mutualisation des services. Le logo plan en est une figuration.

Marché ou musée en plein air ? La Corne

d’abondance revisite les natures mortes

classiques.

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Le Markthal, premier marché couvert de produits frais des Pays-Bas a été inauguré à Rotterdam en octobre dernier. Le cabinet d’architecture néerlandais MVRDV a conçu le bâtiment en forme d’arc ouvert

à ses deux extrémités. Pour orner sa voûte, la plus grande œuvre d’art du pays : une gigantesque fresque de 11 000 m2 d’où semblent jaillir fleurs, fruits, légumes et insectes. Une illusion 3D !

En 2004, la municipalité de Rotterdam a lancé le projet, en plein cœur de la ville, d’un nouvel habitat urbain multifonctionnel. Le promoteur immobilier Provast avec le concours de MVRDV a remporté l’appel d’offre.Bâti comme un tunnel de 40 m de haut, pour 120 m de long et 70 m de large, il a les dimensions d’un terrain de football. L’édifice s’inspire des marchés de produits frais de Valence, Barcelone et Stockholm, mais fait se côtoyer pour la première fois sur 95 000 m2 divers commerces alimentaires et 228 appartements haut de gamme. Les appartements occupent les deux côtés et la partie supérieure de l’arc construits en pierre grise naturelle ; les magasins, cafés et restaurants sont situés au centre et entre le niveau N-1 et le 1er étage.

UN MARCHÉ DES 4 SAISONS

SUBLIMÉ

A proximité du fleuve Meuse, le bâtiment a trouvé sa place dans le quartier moderne et branché du Laurenskwartier de Rotterdam.

Les extrémités vitrées protègent les visiteurs des intempéries et laissent place à la lumière.

FOCUSARCHITECTURE

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Décor XXLL’intérieur de l’arche est tapissé d’une spectaculaire « fresque photographique » constituée de panneaux d’aluminium imprimés qui illustrent l’achalandage du marché dans un bouillonnement brillant et coloré. Dans la grande tradition de la peinture hollandaise du XVIIe, les artistes Arno Coenen et Iris Roskam ont imaginé cette œuvre baptisée Corne d’Abondance. Comme une photo géante, cette réalisation numé-rique s’apparente à un ciel tourbillonnant et lumineux d’où surgissent des fleurs, des fruits et d’autres produits surdimensionnés. Les extrémités du bâti-ment sont fermées par un réseau de câbles en acier et de plaques de verre à la manière d’une raquette de tennis pour éviter au vent et à la pluie de pénétrer l’espace intérieur de la voûte et préserver au maximum le passage de la lumière et l’ouverture sur l’extérieur.

Sublimation et calepinage d’exceptionC’est un logiciel développé par les studios d’anima-tion Pixar qui a permis de créer cette photographie qui donne l’illusion de la 3D. Le fichier obtenu comptant 1,47 téraoctets, il a dû être divisé en plusieurs sous-fi-chiers distincts pour pouvoir être traité. Le résultat a été obtenu par l’assemblage de 4 350 panneaux d’aluminium dont l’impression est unique et la résolu-tion comparable à celle d’un magazine. Ces panneaux de 152 × 152 cm pour 2 mm d’épaisseur ont été fabri-qués par TS Visuals1. Microperforés pour améliorer l’acoustique générale sous la voûte, ils ont été préparés pour recevoir une impression par sublimation2 puis ont bénéficié d’un traitement anti-rayure et anticorrosion.Le résultat global a exigé une logistique très élaborée pour que chacun des 4 350 panneaux uniques soit placé au bon endroit, le poseur n’ayant aucun recul lors de l’installation à 40 m de haut. Par exemple une seule framboise est consti-tuée de 21 panneaux de nuances différentes.Comme le précise l’agence d’architecture, des projec-tions de mapping vidéo ayant pour thème la nourriture et les saisons sont proposées tout au long de l’année. Placées au zénith, elles animent la partie centrale de la fresque et la vie du marché. Cette voûte figurative vaut au Markthal d’être surnommé « la chapelle Sixtine du Nord ». R. D.

1 EFTE : acronyme d’éthylène tetrafluoréthylène2 À environ 200°C, par réaction chimique, les colorants sublimables passent instantanément de l’état solide à l’état gazeux et peuvent être imprimés sur un support clair, généralement en polyester.

VALENTIN HAÜY (1745-1822)Homme de lettres et érudit, Valentin Haüy fonde en 1785 la première école pour aveugles. Il y apprend notamment à ses élèves non-voyants à lire, grâce à des caractères spéciaux en relief et mobiles qu’il fait réaliser. L’Institution des Enfants Aveugles deviendra, en 1815, « Institution Royale des Jeunes Aveugles » : c’est là que Louis Braille (1809-1852) entre comme élève en 1819. Il y apprendra à lire au moyen des caractères en relief imaginés par Valentin Haüy. L’association Valentin Haüy a, quant à elle, été créée en 1889.

FOCUSSIGNALÉTIQUE

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Valentin Haüy :

cas d’école d’une signalétique pour

aveugles et malvoyants

Lors de son emménagement dans son antenne parisienne du 14ème arrondissement, l’Association d’aide aux aveugles et aux malvoyants Valentin Haüy a souhaité un bâtiment totalement accessible aux personnes déficientes visuelles.« Quand on parle de malvoyants, explique Pierre Ciolfi, responsable du Pôle central accessibilité de l’Association, on pense d’emblée aux aveugles : les non-voyants. Mais il existe une multitude de malvoyances : certains ont une vision tubulaire, comme au travers d’un canon de fusil, d’autres un trouble de la vision centrale… Tous ces cas obligent à adapter les signalétiques ! »En collaboration avec Lafay Signalétique, concepteur et fabricant de produits de signalétique et d'enseignes, l’As-sociation a donc mis en place un ensemble de solutions visuelles, tactiles et audio pour transmettre l’information à tous ces publics.

Une signalétique mêlant image, son et toucherEn façade, une balise joue le rôle d’enseigne auditive en identifiant le bâtiment, en localisant l’entrée et en dispensant des informations importantes comme les horaires d’ouverture. Elle est activée par les personnes non voyantes grâce à une télécommande universelle : ce même boîtier utilisé pour connaître la couleur d’un feu de signalisation, grâce à un signal sonore en retour. Au sol, dans l’entrée, une bande de guidage prend le relais,

En 2005, la loi donnait aux Établissements Recevant du Public (ERP) dix ans pour se mettre en conformité avec les normes d’accessibilité aux personnes présen-tant un handicap. Si l’on parle souvent de mises en œuvre lourdes, il reste des aménagements simples et peu coûteux : ceux concernant les déficients visuels.

Au sol, une bande de guidage combine l’aspect tactile, pour les non-voyants, et un contraste marqué pour les malvoyants.

à la fois contrastée pour les malvoyants et tactile pour les non-voyants. « Cette bande court de l’entrée jusqu’à l’ascenseur mais n’est plus nécessaire à l’étage, explique Fabien Vezolle, chef de produits chez Lafay Signalétique, car les couloirs sont étroits. À travers ces aménagements, il est avant tout question de cohérence et de bon sens ! »

L’aspect visuel est partout largement traité, avec un impo-sant panneau d’accueil détaillant l’organisation du bâtiment. La police de caractère, le verdana, a été choisie pour son aspect droit et très ouvert, qui écarte les problèmes de lecture lorsqu’on l’utilise en gras. Les chiffres, hauts de près de 200 mm, sont en relief et contrastés au maximum (noir sur fond blanc). De plus, un code couleur a été établi par étage. Il est ensuite décliné sur les signalétiques direc-tionnelles et celles des portes. « Une signalétique optimale, résume Pierre Ciolfi, doit afficher des gros caractères, en relief, très contrastés et accompagnés le plus souvent d’un pictogramme qui évite d’avoir à déchiffrer les choses et s’avère très utile pour les déficients intellectuels. »...

La circulation dans le bâtiment est largement guidée par le code couleur, associé aux étages et qui facilite la compréhension. Un principe simple, qui ne profite pas uniquement aux malvoyants.

« Ce qui est bon pour la malvoyance est aussi profitable à tous »Après des études à l’École Spéciale des Travaux Publics (ESTP), Pierre CIOLFI dirige une entreprise de bâtiment pendant plusieurs années. En 2003, à la suite d’une maladie, il devient malvoyant. Il prend la tête du Pôle central accessibilité à l’Association Valentin Haüy en 2014 et poursuit un travail de sensibilisation et d’éducation.« La signalétique est un problème d’autant plus important aujourd’hui que nous vivons dans une société de l’image, ce qui est problématique pour les personnes malvoyantes ou aveugles. L’information doit donc être déclinée sous plusieurs formes pour s’adresser à tous, car il y a une multitude d’handicaps différents. D’ailleurs, en travaillant la communication pour ces personnes, nous nous rendons compte qu’elle profite en fait à tous, en améliorant la perception et l’intelligence de la signalétique ! Les pictogrammes, par exemple, guident chacun et notamment les déficients intellectuels. De plus, ce sont des solutions souvent très simples à mettre en place : plans d’évacuation tactiles et en relief, signalétique contrastée, etc. »

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... Le braille est, quant à lui, réservé à des endroits très précis : « Nous le retrouvons au niveau des poignées de porte uniquement, explique Fabien Vezolle, avec la dénomination du bureau et de la personne qui s’y trouve, car le braille demande un effort de concentration impor-tant, il est donc nécessaire de donner l’information la plus courte possible. » D’autant qu’en France, seule une très faible partie des non-voyants lisent couramment le braille (10 à 15 %).

Valentin Haüy : cas d’école d’une signalétique pour aveugles et malvoyants

En façade, une borne sonore joue le rôle d’enseigne auditive. Elle est activée grâce à la télécommande universelle en possession des non-voyants, qui émet à 868,3 Mhz normalisés.

Le braille est utilisé devant les portes, à hauteur des hanches, sur des panonceaux inclinés de 30° pour permettre de poser les mains sans effort. Les noms des pièces sont écrits en gros caractères, contrastés, et accompagnés d’un chiffre en relief.

Un avantage concurrentiel à faible investissementCes aménagements sont-ils hors de portée des ERP ? Non, explique François-Xavier Roger, président de Lafay Signalétique et créateur en 2009 de la solution spécia-lisée Handisigne : « Contrairement au handicap moteur, qui nécessite des moyens importants pour la mise en accessibilité, des dépenses supplémentaires minimes peuvent rendre un important service aux personnes handi-capées visuelles ». Pierre Ciolfi voit une autre portée dans ces aménagements : « J’interviens beaucoup auprès des Chambres de Commerce et d’industrie et m’aper-çois que les commerçants, les hôteliers n’ont pas ou peu conscience du frein que représente l’absence de signa-létique adaptée pour les malvoyants. À titre personnel, depuis ma maladie, j’évite d’aller manger au restaurant : je ne peux pas lire la carte ! C’est pourquoi il est important de comprendre qu’une signalétique et des outils adaptés feront aussi gagner à ces entrepreneurs des décimales de croissance ! »D’autant que les critères n’imposent pas de contrainte à la création : « il faut juste un raisonnement appliqué, conclut François-Xavier Roger. Pour cela, le Synafel1 propose à ses adhérents une formation spécifique durant laquelle ils sont entre autres amenés à simuler un handicap (ex : porter des lunettes pour troubler leur vue). Une mise en situation effi-cace pour mieux comprendre les besoins et les attentes des personnes en situation de handicap et qui leur permet d’ap-porter un conseil beaucoup plus avisé. » S. G.

1 Le Synafel, Syndicat national de l’enseigne et de la signalétique, en collaboration avec l’Afnor a également conçu un « Référentiel de bonnes pratiques », BP-104, pour le repérage et l’orientation dans les ERP. Cet outil permet à tous les professionnels concernés par l’accessibilité de conduire des projets signalétiques en conformité avec la loi Handicap de février 2005.

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Véritable signe distinctif, le marke-ting olfactif contribue à renforcer une identité de marque ou de lieu. Spécia-liste en la matière, la société lyonnaise Emosens propose aux profession-nels des logos olfactifs. Création des fragrances, diffusion… Entretien avec son fondateur, STÉPHANE ARFI.

MARKETING OLFACTIF, COMMUNICATION VISUELLE : MÊME

COMBAT ?Visible : Quel est le pouvoir réel du marketing olfactif ? Stéphane Arfi : Les études scientifiques menées dans le marketing olfactif démontrent qu’un parfum peut augmenter les ventes (cf. encadré), mais aussi renforcer l’identité d’une marque et fidéliser ses clients. Parfumer son espace, c’est laisser une empreinte émotionnelle durable et profonde, qui va renforcer l’impact « Inside » de la marque. Le logo olfactif complète son identité et constitue un signe distinctif, vecteur de notoriété. Mais à une condition : qu’il y ait une congruence olfactive avec la marque, c’est à dire qu’il lui corresponde parfaitement. L’erreur serait de choisir un parfum au regard de ses goûts personnels. L'idée n'est pas de se faire plaisir, mais de véhiculer les valeurs de la marque et de se différencier. D’où l’importance du conseil d’experts.

Comment est né Emosens ? Fort des preuves de son efficacité, au début des années 2000, le marketing olfactif prenait de l’am-pleur à l’international, mais peinait à percer en France. Selon moi, cela tenait à trois raisons essentiellement techniques : le prix élevé des diffuseurs de parfum, leur aspect inesthétique et le défaut de suivi. J’ai donc créé Emosens il y a 6 ans pour proposer un service complet, avec une formule mensuelle à la portée de tous les budgets et répondant à toutes les attentes, des petits aux grands espaces. De plus, nous travail-lons avec des scientifiques et des parfumeurs capables de déterminer la fragrance idéale, adaptée à l’identité de l’entreprise.

Comment opérez-vous concrètement ?L’identité olfactive est très liée à la communication visuelle. Nous organisons une première réunion de travail chez notre client afin de recueillir le maximum d’informations : identité visuelle, architecture, maté-riaux, couleurs, mais aussi concept et catégorie de clientèle. Puis, selon le projet, nous choisissons un nez parmi les différents parfumeurs avec lesquels nous travaillons. Muni d’un brief complet, il se déplace pour respirer, sentir le lieu. Nous lui laissons carte blanche pour créer : un nez travaille à l’instinct, en fonction de ses émotions. Nous revenons vers notre client avec trois échantillons de parfums, issus de notre cata-logue ou créés en exclusivité1. Nous effectuons des tests in situ, qui peuvent être très précis. Ainsi, pour le Crédit Agricole, nous avons tenu compte également du langage corporel des collaborateurs et des clients pour élaborer une essence évoquant les valeurs de responsabilité, honnêteté, convivialité, dynamisme et proximité. Une fois l’identité olfactive composée, nous installons et assurons la maintenance des diffuseurs d’odeurs, avec une programmation tenant compte des horaires d’ouverture, de la superficie et du parfum choisi.

Au-delà de la pertinence olfactive, la technique de diffusion semble essentielle. Pourquoi ?Parce que c’est le garant de la stabilité de l’odeur et de son juste dosage. La diffusion sèche ou la pulvérisation atteignent vite leurs limites. Nous optons pour la nébu-lisation, technique brevetée qui transforme le parfum liquide en microparticules sèches et propres. Celles-ci sont diffusées dans l’espace au gré des flux d’air, via un diffuseur portable pour les petits espaces de 5 à 300 m2, ou via la climatisation pour les plus grands, tels que les casinos ou les centres commerciaux. Cette techno-logie présente de nombreux avantages : une fragrance homogène, un effet prolongé, une diffusion totalement sécurisée (aucun gaz chimique, aucun risque d’émis-sion toxique et aucune source de chaleur) et optimisée (ni dépôt, ni effet mouillé, ni condensation ou saturation de l’odorat). Propos reccueillis par V. O.

1 Emosens propose une collection de 500 parfums conçus à Grasse et réalise aussi des créations exclusives

sur-mesure pour des maisons de luxe, des centres commerciaux ou de grandes entreprises.

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63TENDANCE

LE MARKETING OLFACTIF OU AROMARKETING est né d’une étude de l’Université américaine de Rockefeller (2013), qui révèle que l’être humain se rappelle seulement de 5 % de ce qu’il voit, de 2 % de ce qu’il entend, de 1% de ce qu’il touche et… de 35 % de ce qu’il sent. L'association entre l'odeur et la mémoire est donc plus forte qu'avec tous les autres sens. Un rapport du cabinet d’étude Datamonitor (2013) souligne en outre que 75 % de toutes les émotions seraient suscitées par l’odeur, sachant que le mécanisme de l’odorat sollicite, dans le cerveau, la zone la plus proche de celle qui déclenche le plaisir.

POUCE ! ESPACE D’ATTENTE ET LEVIER COMMERCIALLa création d’espaces enfants répond avant tout à un besoin commercial : la valorisation du parcours client. Développement du e-commerce aidant, les enseignes ont un besoin accru de se différencier et offrir la possibilité d’une pause répond donc, avant tout, à l’attente des parents.C’est ce qu’a bien compris l’agence de design et d’archi-tecture commerciale Rouge Cobalt, en se spécialisant sur la création de ce type d’espaces. « Jusqu’aux années 1980, explique Catherine Karam la directrice de Rouge Cobalt, les espaces pour enfants étaient rudimentaires et cantonnés aux couleurs primaires : rouge, jaune, vert, bleu… C’est l’arrivée des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Commu-nication (NTIC) qui amène à les repenser et à les repositionner car les écrans permettent d’enrichir les propositions. »Constatant une demande terrain de plus en plus tournée vers le numérique, Rouge Cobalt a imaginé le « modulable play-ground », un concept empruntant la forme d’une chenille et

pouvant recevoir à la fois des jeux traditionnels (dessins, miroirs déformants, musique…) et des écrans interactifs. Ces derniers, intégrés dans des cadres en bois et des structures métalliques recouvertes de résine, accueillent des jeux pédagogiques créés par une société partenaire,

IKCPLAY. Leur maintenance est confiée à un prestataire extérieur spécialisé.

Le numérique ne nous éloigne pas pour autant des symboles traditionnels de l’enfance et, en épousant la forme d’un animal, le « modulable playground » se revendique de cet imaginaire. À la fois attirant pour les petits… et rassurant pour leurs parents !

DE L’ESPACE ENFANTS À L’ESPACE FAMILLEL’une des clés de ces dispositifs est de permettre la rencontre de ces publics très différents. « Il est très important de comprendre cette double cible, analyse Catherine Karam, car on ne peut pas avoir les enfants sans leurs parents ! Il faut donc avant tout penser cette zone comme un espace de pause, valorisé par le ludique. D’où le choix de tonalités plus neutres, de nuances de couleurs respectant chaque public. »Et c’est une vraie nouveauté car, là où l’on parlait jusqu’alors à l’enfant, on s’adresse désormais à la famille. C’est précisément ce qui a guidé les designers et les archi-tectes du bureau d’études AREP en aménagement et construction d’espaces du mouvement, rattaché à la branche Gares et Connexions de la SNCF, pour la création d’un espace

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Depuis une quinzaine d’années, design et architecture pour enfants connaissent un essor particulier, notamment les espaces de loisirs en zones d’attente ou commerciales. Miracle des écrans, l’arrivée du digital permet aux designers de proposer de nouvelles solutions.

ZONES DE LOISIRS : ENFANTS

SAGES, DE PASSAGE

Le "MODULABLE PLAYGROUND" de Rouge Cobalt installé au centre commercial des Ulis en 2013. Cette chenille intègre autant d’anneaux que nécessaire pour compléter le corps de l’animal,

chacun renfermant une activité différente. Une dizaine d’installations ont déjà été déployées, la plus récente en Suède, à Copenhague.

© Agence Rouge Cobalt

d’attente inauguré en février 2015. « La gare de Lyon a choisi la complémentarité des différentes attentes avec la création d’un espace « adultes » à proximité de l’espace enfants », explique Eric Succab, le directeur des gares de Lyon et de Bercy. Ici aussi, le mélange de jeux traditionnels et d’une table multimédia a été privilégié : « le choix des jeux est guidé par la solidité, l’en-tretien des supports et la facilité d’utilisation par les enfants. »Ce service, qui valorise la gare, est destiné à peser dans le choix des clients.

LE RÔLE CLÉ DE LA SIGNALÉTIQUE, ENTRE INTUITION ET CRÉATIVITÉIntégrer ces lieux à leur environnement, en termes de charte graphique notamment, représente un petit casse-tête ergono-mique. Ils doivent à la fois offrir un espace suffisamment ouvert pour rester visibles de tous et être bien délimités de l’extérieur pour générer un sentiment de sécurité. Design et signalétique prennent alors tout leur sens : créer un climat de confiance par le décalage ludique (comme en gare de Lyon), favoriser les usages intuitifs et en autonomie des activités. Outre la réparti-tion des jeux par tranche d’âge, les pictogrammes et les formes immédiatement identifiables sont valorisés.L’espace enfants apparaît comme un secteur porteur mais où tout reste à faire. « Demain, cet espace sera connecté, rappelle Catherine Karam. Le parent pourra par exemple mettre son téléphone à charger et recevoir des informations "push", en provenance des magasins alentours… L’espace sera alors encore plus intégré à son environnement direct, pour augmenter le lien avec ses commerces. » S. G.

En affichant « GARE AU LION », la signalétique de la gare de Lyon joue

le décalage et le clin d’œil convivial.

TENDANCEDESIGN

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LA GARE DE LYON propose un espace adultes à proximité de l’espace enfants, un design pur

et un traitement graphique neutre, pour lier l’ensemble.

LE PLACEMENT DES JEUX ET

LEURS HAUTEURS différentes permettent

de répartir les activités par tranche d’âge. Au premier plan, une structure ouverte

aux plus petits, tandis que l’écran à l’arrière plan

s’adresse aux plus grands.

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© Agence Rouge Cobalt

1 Certificat de Qualification Professionnelle de la Métallurgie, inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).

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PRATIQUE

La formation « Chargé d’affaires en enseigne et signalétique »,

mode d’emploi !À l’initiative du Synafel (Syndicat National de l’Enseigne et de la Signalétique), une nouvelle formation en alternance a vu le jour. CQP M1 Technico-commercial industriel option « Chargé d’affaires en enseigne et signalétique » répond aux besoins des entreprises du secteur en collaborateurs formés au développement commercial.

POUR QUI ? Le CQP M Technico-commercial industriel, option Chargé d’Affaires enseigne et signalétique est accessible à toute entreprise, quelle que soit sa convention collective.

POUR QUEL MÉTIER ? Jouant le rôle d’inter-face client, le chargé d’affaires fait le lien avec les différents services de l’entreprise. Il a en charge le développement du chiffre d’affaires d’une gamme de produits ou services, sur un secteur géogra-phique défini.

OÙ SE FORMER ? Deux écoles partenaires accueilleront dès le mois d’octobre prochain cette nouvelle formation, la première pour cette profes-sion : le Greta de Bretagne Sud au lycée Emile Zola à Hennebont (56) et Grafipolis à Nantes. Le Greta traitera la formation technique et Grafipolis la formation commerciale.

CONTACTSGreta : Michèle Prévot, [email protected] : Emile Charbonneau, [email protected]

Les atouts du contrat de professionnalisation pour l’entreprise➜ Financement de la formation par l’OPCA (organisme paritaire collecteur agréé).➜ Rémunération variable en fonction de l’âge et du niveau d’études du salarié.➜ Pas d’incidence sur le calcul de l’effectif.➜ Possibilité d'embaucher en CDD ou en CDI.➜ Aides financières et exonérations.

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L’identité visuelle de la Biennale a remporté le Top com d’or 2015, prix accordé à la meilleure déclinaison

de communication pour les entreprises et institutions en France.

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PROMOTION JEUNES TALENTS

Encadrés par deux enseignants, Denis Coueignoux1 et Michel Lepetitdidier2, des étudiants de 3e année de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (ESADSE) ont travaillé en workshop pendant six mois

sur la création de l’identité visuelle de la 9e édition de la Biennale Internationale de Saint-Étienne.

« Avec la direction de la communication de la Cité du design, explique Denis Coueignoux, nous avons élaboré à l’intention des étudiants un cahier des charges décrivant : publics visés, marque Biennale Internationale de Saint-Etienne, dimension territoriale de l’événement, planning des rendus ». Cet atelier, qui avait une résonnance particulière pour l’Ecole, à l’ori-gine de la création de la Biennale en 1998, permettait « d’affirmer le rôle moteur de l’enseignement au sein de la Cité du design et offrir ainsi à l’étudiant une visibilité au-delà de cette institution ».

De l’expérimentation à la réalité professionnelle Les jeunes ont été accompagnés pour lancer les idées, notamment autour de la thématique 2015 de la Biennale : « Les Sens du beau ». Lors d’une première présentation, après 1 mois et demi de travail, les étudiants ont formalisé leurs intentions, via un accro-chage, des interventions orales et une mise en forme à l’écrit. « Tout le monde a joué le jeu, avec une vraie pertinence et une grande qualité des propositions graphiques. D’où l’idée de présenter l’ensemble des

1 Denis Coueignoux est enseignant, co-fondateur du « Laboratoire irb » avec Ruedi Baur. 2 Michel Lepetitdidier est enseignant et graphiste, membre de l'AGI (Alliance Graphique Internationale).

Dessins préparatoires de Sylvain Reymondon et Lucas Ribeiro

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PRATIQUEUNE ÉCOLE, UN PROJET

QUESTIONNER LE VISITEUR « Parce que la perception du beau n’est pas universelle, nous avons voulu axer la création autour d’éléments qui posent des questions. Ainsi, nos visuels « parlent » du beau grâce à un méta-langage composé de textes, dessins et pictogrammes. Tous les éléments sont mis en friction et dialoguent via un jeu d’oppo-sitions entre les dessins sensibles au feutre et la typographie « mono-space » très mécanique, entre les formes pleines et vides, entre les mots barrés, surlignés ou encadrés. Ils ouvrent une discussion avec les spectateurs, favorisent un partage d’idées et de visions sur la question de l’esthétique et laissent le spectateur libre d’interpréter. »SYLVAIN REYMONDON ET LUCAS RIBEIRO.

projets au public au travers d’une exposition intitulée « Ça aurait pu ! ». Il y a eu rapidement un consensus autour de trois propositions, les plus pertinentes en terme de potentiel de déploiement sur les différents supports. Pour autant, tous les projets ont été ensuite travaillés jusqu’à leur aboutissement. Ainsi, poursuit Denis Coueignoux, « les étudiants ont amélioré les typos, clarifié certains points, travaillé sur des déclinai-sons d’affiches et de signalétique ». À l’issue de la 2e

présentation, le projet de Sylvain Reymondon et Lucas Ribeiro a été retenu.

Une immersion totale au sein de l’équipe de la BiennaleCes étudiants, respectivement élèves de 4e année en design graphique et design numérique, ont intégré durant un semestre le service communication et signa-létique de la Cité du design, pour adapter l’identité visuelle aux différents formats et travailler la signa-létique en tenant compte des questions d’espace. « Nous pensions que la Cité reprendrait et modifie-rait notre création. Or, le dialogue avec les chargés de communication, rédacteurs, imprimeurs, commissaires d’expositions, graphistes a été très bon. Ils nous ont fait confiance et nous ont laissé une bonne part de liberté ». Les deux futurs professionnels ont appris à tenir compte des contraintes liées aux enjeux de communi-cation et de visibilité dans leur charte graphique, sans la dénaturer, ni mettre en danger l’équilibre visuel. Ils ont parfois dû faire des choix, comme supprimer le texte de l’identité visuelle qui entrait trop en concur-rence avec les logos. V. O.

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Sous le soleil, la communication

visuelle s’émancipe… doucement

Des enseignes lumineuses et panneaux publicitaires totale-ment autonomes en énergie, ce n’est plus de la science fiction. On dénombre déjà plusieurs réali-sations alimentées à l’énergie solaire. Néanmoins, les profes-sionnels interrogés s’accordent à dire que la demande est encore timide. Quelques pistes pour comprendre…Des enseignes lumineuses ou des panneaux éclairés fonc-

tionnant à la seule énergie du soleil, l’idée est séduisante sur le papier. Oui, mais… Frédéric Schneider, co-fondateur de Signétis (37), raconte que le coût de l’installation photovoltaïque a eu raison des intentions de départ dans des projets récents confiés à sa société spécialisée en signalétique tous supports. « Pour les besoins de deux clients, nous avons été amenés à réfléchir à des systèmes d’éclairage sans raccordement élec-trique, dans des zones où il était compliqué voire impossible de tirer une ligne », explique Frédéric Schneider. Dans un cas, c’était une collectivité qui souhaitait éclairer un plan de zone industrielle, dans l’autre, un bailleur social qui voulait poser un totem lumineux. « Je me suis tourné vers Point Info Energie, l’organisme de l’ADEME en région, qui m’a indiqué divers sous-traitants. L’idée était de placer des capteurs solaires et une batterie rechargeable par énergie solaire. Techniquement, c’était possible, mais financièrement les clients ont jugé que le coût était prohibitif et ils ont choisi de se passer d’éclairage. »Selon lui, en l’état actuel des choses, la technologie est inté-ressante pour faire fonctionner des horodateurs, éclairer des abris-bus, etc. mais pour des éléments de communication plus impactants, à l’image des enseignes, « il y a encore des progrès à faire en terme de luminosité restituée ». Enfin, l’orientation doit être idéale et l’ensoleillement suffisant, sans rien qui fasse trop d’ombre aux installations.

À situation particulière, solution astucieuseLe soleil, sur l’île de La Réunion, on n’en manque pas ! Lauréat du Prix de l’Innovation Technologique aux Icona d’Or 2011, Jean-André Ramsamy de Réunipub (Saint Benoit, La Réunion) a su tirer le meilleur parti de la technologie photovoltaïque en y ajoutant sa touche personnelle, afin de proposer une solution inédite. C’est pour la nouvelle agence de La Banque Postale à Saint-Pierre, que Réunipub a conçu la première enseigne rétroéclairée photovoltaïque de l'île. Le client souhaitait jucher une enseigne sur un mât de 5,2 m, à distance de l’agence. Tirer un câble pour l’alimenter était à la fois trop coûteux et préju-

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PRATIQUE

diciable pour l’environnement. Réunipub s’est procuré auprès de son fournisseur WLed (Dardilly, 69) des panneaux solaires en 12 volts, conçus pour de petites installations. Ils ont été placés sur un plan incliné au-dessus de l’enseigne. A ceux-ci, s’ajoute un régulateur qui transforme l’énergie solaire en élec-tricité. La grande innovation de ce projet tient dans le système d’allumage et d’extinction en 12 volts entièrement autonome imaginé par Jean-André Ramsamy. « Par la suite, j’ai déposé un brevet dont le processus de validation est toujours en cours », précise-t-il. Cette première réalisation affirme en tout cas la renommée de la société qui, depuis, réalise 3 à 4 enseignes autonomes par an. « Cette solution s’impose chaque fois que des contraintes techniques ou des impératifs écologiques empêchent un raccordement classique, étant donné que de nombreuses zones de l’île sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO ».Il y a 25 ans déjà, Exo Signs (77), spécialiste de l'enseigne et de l'éclairage LED et néon, était parmi les premiers à alimenter en photovoltaïque les panneaux de pré-signalisation des stations services sur autoroutes. Pour son gérant Fabrice Gréhan, de ces panneaux aux enseignes, il n’y avait a priori qu’un pas, que le marché a pourtant franchi tardivement, pour des raisons techniques et économiques. « Dans un esprit écologique, cela fait longtemps qu’on parle des enseignes autonomes, mais ce n’est que très récemment, grâce au rendement des LEDs, qu’on a pu commencer à envisager un système simple et un peu plus abordable. »...

« Une enseigne autonome, c’est valorisant pour l’image de marque, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’esthétique, sinon c’est contre-productif ! »FABRICE GRÉHAN, Exo Signs

1 Le terme BBC signifie Bâtiment de basse consommation, sous-entendu « énergétique ».

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Sous le soleil, la communication visuelle s’émancipe… doucement

Autonome, l’éclairage devient identitaireUn lustre autonome en énergie dans le premier bâtiment tertiaire BBC1 de France, tout un symbole ! C’est Clémen-tine Chambon, designer co-fondatrice de l’agence Design Percept, qui a imaginé et conçu ce luminaire monumental pour la Maison du Bâtiment, siège de la Fédération Fran-çaise du Bâtiment dans le Gard. Réalisé en 2009 par CLN architecture, ce bâtiment a fait l’objet d’un appel à projet EFFINERGIE lancé par l’ADEME et la région Languedoc Roussillon.Le concept d’économie d’énergie était donc au cœur même de ce projet, la suspension photovoltaïque auto-nome de Design Percept faisant figure d’icône, à une époque où les panneaux photovoltaïques étaient utilisés en toiture. Baptisé Lulu 01, le luminaire se présente comme un assemblage cylindrique de 204 plaques photovoltaïques, de 2 m de hauteur et 1 m de diamètre. Placé sous un grand puits de lumière, il absorbe l’énergie solaire le jour et la restitue le soir. « Il m’a fallu 6 mois pour trouver les bons partenaires, car j’ai rencontré beaucoup de scepti-cisme, de nombreux ingénieurs m’affirmaient que cela ne marcherait jamais. Il faut dire qu’un luminaire d’intérieur à énergie solaire ça n’existait pas », se souvient Clémentine Chambon qui ajoute, « je me suis inspirée des systèmes photovoltaïques miniaturisés des lampes pour vélo. J’ai dessiné chaque plaque comme un dispositif autonome, d’un côté la captation et l’émission de lumière, de l’autre le stockage ». De son propre aveu, sous des allures futu-ristes, le résultat a « la simplicité d’un Mécano ». Elle avait aussi en tête les exigences des donneurs d’ordre et de l’architecte qui souhaitaient un luminaire à la fois emblématique et pédagogique. C’est pourquoi la jeune femme n’a pas cherché à masquer la technique photovol-taïque, mais au contraire à la montrer.« Pierre Gibert, alors président de la FFB et initiateur du projet, était très engagé sur la représentativité de ce lieu, » souligne Frédéric Chambon, l’architecte du bâtiment. « Il a apprécié le côté démonstratif de l’objet, qui est une illustration de leur démarche, mais aussi son intérêt esthé-tique, avec un design très technique qui allait bien avec les métiers représentés dans la fédération. »

CHACUNE DES 204 PLAQUES BIFACES FORMAT A5 EST ASSOCIÉE À 3 LEDS ET À UNE PETITE BATTERIE. TOUTES LES PLAQUES SONT RELIÉES PAR DES CÂBLES FINS.

L’ENVERS DU DÉCOR…À l’entrée du salon C!Print en février dernier, un planimètre 100 % autonome signé Prismaflex. D’un côté, un panneau classique avec une face déroulante. De l’autre, des plaques photovoltaïques invi-sibles recouvertes d’un film lenticulaire imprimé, qui laisse passer les rayons du soleil. Une casquette avec des plaques photovol-taïques est ajoutée pour assurer le rétro-éclairage en plus du défilement des affiches.

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PRATIQUE

... C’est ainsi qu’Exo Signs a réalisé en 2014 sa première enseigne lumineuse fonctionnant à l’énergie solaire, pour le magasin Truffaut de Saint Fargeaux Ponthierry (77). Il s’agissait de remplacer un grand portique qui n’était plus aux normes environnementales. Deux solutions pour l’alimenter : tirer 230 ml de ligne électrique enfouie ou opter pour l’autonomie totale… « Le tirage de la ligne électrique coûtant encore plus cher, Truf-faut a préféré le système photovoltaïque. Ce choix renforçait aussi l’image d’une entreprise soucieuse de son empreinte écologique qu’ils souhaitent donner », souligne Fabrice Gréhan qui affirme sans hésiter : « À l’origine de ce genre de réalisation, la motivation initiale est toujours l’aspect économique avant même la dimension écologique ». Si les contraintes du site n’exigent pas une enseigne auto-nome, il reconnaît que le photovoltaïque séduit encore peu. Et pour cause. Coûteux à l’installation, le photovoltaïque permet certes de faire des économies sur les consommations, mais le retour sur investissement n’est pas forcément assuré dans ce contexte. « Sur 20 ans, ça vaudrait vraiment le coup, mais la plupart des entreprises changent d’identité visuelle, donc d’en-seigne, tous les 5 à 10 ans en moyenne », remarque à juste titre Fabrice Gréhan. Sans compter que l’esthétique pose encore question : « Ce n’est pas toujours valorisant d’accompagner son enseigne de larges panneaux solaires et il faut suffisamment de place. Or avec la nouvelle réglementation du Grenelle 2, on cherche plutôt à restreindre l’espace alloué ».

Comment rendre le durable encore plus « désirable » ?Proposer des panneaux qui allient autonomie et performance, tout en rendant le photovoltaïque « sexy », tel était le pari de Prismaflex International (69) en lançant Blue Tech, fin 2014. À l’origine de cette première mondiale : des cellules photovol-taïques miniaturisées, mises au point par le groupe Sunpartner Technologies. L’entreprise Rhônalpine a associé cette tech-nologie, dont elle a acheté la licence exclusive, à l’impression lenticulaire, afin de concevoir des panneaux publicitaires 100 % autonomes. Après plus de 2 ans de R&D, Prismaflex a sorti un panneau déroulant de 8 m2, un planimètre déroulant de 2 m2 et une pré-enseigne retro-éclairée.« En tant qu’imprimeur grand format et fabricant de panneaux et mobilier urbain, nous avions toutes les compétences et la légitimité pour créer ce produit », déclare Nathalie Bassouls, Directrice marketing pour Prismaflex. « Nous sommes convaincus que l’avenir de la communication extérieure sera résolument tourné vers les produits tels que Blue Tech plus respectueux de l’environnement. »Pourtant, pour en faire la promotion, son argument majeur n’est pas les économies d’énergie. « Aujourd’hui pour implanter un panneau classique, il faut creuser une tranchée pour le raccor-dement, faire une demande auprès d’EDF pour faire venir l’électricité… Les contraintes sont fortes et les délais souvent longs. Blue Tech supprime cette étape. »

Avec autant d’atouts, le succès est-il au rendez-vous ? Après une première implantation en Belgique en 2014, Nathalie Bassouls reconnaît que l’accueil en France est encore frileux. Les négociations sont plus abouties en Afrique et au Maghreb. Là-bas, la technologie séduit dans la mesure où elle permet de s’affranchir d’un recours à l’électricité qui demeure aléatoire dans certaines zones géographiques.En France, Prismaflex mise tout particulièrement sur le potentiel de son modèle de pré-enseigne éclairée, un produit qui n’exis-tait pas jusqu’alors. « Dans le contexte restrictif du Grenelle 2, comme les distances à respecter entre la pré-enseigne et le lieu auquel elle fait référence, le nombre de pré-enseignes va fatalement diminuer et il sera d’autant plus intéressant d’avoir un modèle rétro-éclairé ». C. C.

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MIEUX QU’UN PLAN DÉTAILLÉ OU QU’UN LONG DISCOURS, L’ILLUSTRATION 3D PERMET DE RACONTER, DANS UN LANGAGE IMMÉDIATEMENT COMPRÉHENSIBLE PAR TOUS, UN PROJET DE RETAIL OU D’ARCHITECTURE COMMERCIALE, ET DE VÉRIFIER, À

MOINDRE COÛT, LA PERTINENCE DE L’INVESTISSEMENT.

Dans le retail et l’architecture commerciale, l’outil digital est devenu un élément déterminant pour la création et la prise de décision, au service des agences qui ne possèdent pas cette compétence en interne. Pour nous en parler, Raphaël Serafyn, formé au graphisme et au design, qui a créé en 2012 Looking For, une agence spécialisée en images 3D. « L’illustration (également appelée perspective) offre la possibilité de présenter le projet avant même qu’il soit réalisé, de se projeter très en amont du résultat. Ce que ne permettent pas de faire ni une maquette en volume, très longue à concevoir, ni un plan 2D, souvent illisible pour un non-initié ». En effet, un plan ne répond pas aux questions que se pose le client : à quoi va ressem-bler mon merchandising ? Quelle sera l’ambiance générale de mon magasin ? Quel éclairage dois-je choisir ? Ce que sait très bien faire l’illustration 3D. À l’instar d’une photo, elle rend la création plus compré-hensible et plus désirable. L’image sert de transition entre le concepteur et le client.

METTRE EN IMAGESL’illustration s’applique à tous les champs du design retail ou de l’architecture, qu’il s’agisse de projets commerciaux ou architecturaux, de mass market ou de luxe, de commerces ou de produits. « Quel que soit le projet, nous adoptons une même méthode de gestion : questionnement du client sur son concept, ses objectifs, l’esprit qu’il veut donner au lieu, lumi-neux ou très sombre, sur les matériaux souhaités. Puis, traduction par l’équipe d’infographistes et de perspec-tivistes de ces données en ambiances, avec une vraie direction artistique. L’intégration de la connaissance du retail et de la perception initiale est en effet indispen-sable pour une approche créative, à la fois sensible et percutante ».

THÉÂTRALISERCette mise en images et en perspective est possible grâce à l’outil 3D, mix technique de logiciels 3D (3DS Max) et Photoshop. Pour le projet Monop’Lab à la gare Montparnasse, la marque savait quelle offre elle souhaitait proposer (alimentaire et non-alimentaire), pour quel type de consommateur (nomade), avec quelle identité générale (sol et plafond foncés, éclairage intense). L’image a permis de formaliser les idées, en mettant en scène les différents éléments, et de vérifier qu’ils fonctionnaient bien ensemble. Le comptoir est-il au bon emplacement ? Le néon est-il suffisamment grand et visible dans ce cadre sombre ? « Nous jouons sur toutes les variantes de la mise en scène, poursuit Raphaël Serafyn, du décorum général au merchan-dising, avec un niveau de détail très poussé et un réalisme bluffant. Avec le retail, on est dans la théâtra-lisation, ce procédé est donc parfaitement adapté ».

ET ANIMER UN PARCOURS CLIENT ! Idéales pour des phases d’appel d’offre ou de concept, les images fixes racontent facilement la marque ou le lieu, avec un temps de création très court (en moyenne 5 jours pour 2 ou 3 images). Lorsque le projet a été validé, certains clients souhaitent visualiser, avant l’investissement final et à moindre coût, un parcours client. Créée à partir d’une série d’images, l’animation permet d’insérer de vrais personnages, filmés sur fond vert, pour un rendu hyper réaliste. L’outil par excel-lence pour simuler les problématiques de flux dans le magasin ou pour imaginer les détails du merchandi-sing. Sa réalisation est plus longue (3 à 4 semaines). Ainsi, une animation de 1 minute nécessite 1 800 images (30 images par seconde). Enfin, autre appli-cation possible avec l’outil digital, la visualisation en 3D Temps réel : le client n’est plus simplement spec-tateur, il devient acteur, comme dans un jeu vidéo, en se déplaçant dans les zones modélisées.

Aujourd’hui, technologiquement très abouti, l’outil 3D permet d’intervenir dans tous les domaines du retail et de l’architecture. Et demain, quelles perspectives pour les perspectivistes ? Peut-être les lunettes 3D, pour une immersion totale dans l’image… V.O.

L’ILLUSTRATION 3D, VÉRITABLE OUTIL

DÉCISIONNEL

MONOP’LAB, PARIS, GARE MONTPARNASSE : POUR CE NOUVEAU CONCEPT OUVERT LE 8 DÉCEMBRE DERNIER, PROPOSANT PRODUITS

ALIMENTAIRES ET NON-ALIMENTAIRES ADAPTÉS AUX LIEUX DE TRANSIT, LOOKING FOR A TRAVAILLÉ DIRECTEMENT AVEC LE STUDIO MONOPRIX.

SPORTZONE, OEIRAS, PORTUGAL : POUR L’AGENCE MALHERBE DESIGN RETAIL, LOOKING FOR A MIS EN IMAGES 3D LE CONCEPT DE CETTE GRANDE SURFACE SPÉCIALISTE DU SPORT.

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75PRATIQUESOLUTION TECHNOLOGIQUE

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LA PLATEFORME DE MISE EN RELATION POUR FÉDÉRER UN MARCHÉ HÉTÉROCLITE

C!PRINTSOURCING :

Les besoins en matériels et supports d’impression et de personnalisation n’ont jamais été aussi nombreux et divers. De la part des imprimeurs traditionnels bien sûr dont c’est le cœur de métier, mais la demande émane aussi de plus en plus de nouveaux entrants sur ce marché. Or, aujourd’hui, en dehors des salons professionnels, les uns et les autres n’ont que peu de temps à consacrer aux commerciaux de leurs fournis-seurs et le web est bien souvent le premier recours pour faire son sourcing.Accessibilité, instantanéité, exhaustivité : Internet présente bien des avantages, mais a aussi ses revers. Dans cette vaste « Toile », difficile de faire la part des choses pour l’internaute assailli de sollicitations. Pressé, l’acheteur est aussi, plus que jamais, en quête de conseil.

UN OUTIL 100 % DÉDIÉ ADAPTÉ À TOUS LES PROFILS D’ACHETEURSConscient de la mutation du marché et des nouveaux besoins qui en découlent, 6561 a développé C!Print Sourcing. C’est un outil de sourcing et de mise en rela-tion pour toute la communauté de la communication visuelle, des industries graphiques, du marquage et de la personnalisation. Pour chaque profil d’acheteur, C!Print Sourcing s’impose pour apporter une solution appropriée. L’imprimeur ou le transformateur tradi-tionnel, qui a besoin d’être en relation directe avec ses fournisseurs, apprécie la facilité d’utilisation du web quand il doit s’approvisionner en consommables et

médias, découvrir des nouveautés, profiter de promo-tions… « Pour ces professionnels habitués des salons comme C!Print, C!Print Sourcing assure une continuité de la relation commerciale et le moyen de gagner du temps pour leurs commandes récurrentes » explique Iman Benyahia, Chargée de projet C!Print Sourcing.Autre profil, autre besoin : à l’heure actuelle, on constate que les acheteurs de machines d’impres-sion ne sont pas forcément des imprimeurs. Preuve en est la part grandissante de prescripteurs et clients finaux dans le visitorat de C!Print. La polyvalence et la facilité de prise en main du numérique séduisent en effet des entreprises qui, plutôt que de continuer à sous-traiter, choisissent de s’équiper en matériel d’impression. C!Print Sourcing s’adresse ainsi aux agences de design et de communication, aux indé-pendants du domaine graphique, aux clients finaux intégrés en personnalisation ainsi qu’aux administra-tions et institutions. Moins en contact avec le marché du print, ils ne disposent pas de carnet d’adresses afin de monter leurs projets et font du web leur princi-pale voire leur unique source d’information. Or, dans la jungle des moteurs de recherche, il perdent un temps précieux dans leur démarche d’investissement et ont besoin d’accompagnement. Dans ce contexte, C!Print Sourcing se présente pour ces cibles comme un formi-dable outil pour trouver ce dont ils ont besoin, faire des demandes de devis, mais aussi être conseillés. En effet, cette plateforme est une réponse globale aux problématiques des acheteurs, qui associe contenu, mise en relation entre professionnels, mais aussi un chat en ligne afin d’être guidé dans ses recherches.

Déjà plus de 5 000 références de matériels, médias, logiciels et consommables, et plus de 50 marques et distributeurs représentés : la nouvelle plateforme web C!Print Sourcing, lancée par 656, est bien plus qu’une base de données produits. C’est un outil global d’accompagnement du marché et de mise en relation entre professionnels.

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77NOUVEAUTÉS

L’EXPERTISE MÉTIER, UN GAGE DE SÉRIEUX ET D’EFFICACITÉL’utilisation du web pour faire son sourcing ne date pas d’hier alors en quoi C!Print Sourcing est-il différent ? « La grande valeur ajoutée de C!Print Sourcing, c’est notre connaissance intime de ce secteur d’activité : nous avons l’expertise métier et, à travers nos activités médias et événementiel, nous avons fait de la mise en relation notre spécialité » souligne Guillaume Abou, directeur de 656. « Nous avons développé un site sur mesure qui respecte entièrement la chaine de distribu-tion spécifique à ce marché. Le fait d’être en contact toute l’année avec les plus importants fabricants et fournisseurs nous permet d’assurer une mise à jour quotidienne des produits ».De plus, C!Print Sourcing va très prochainement intégrer un espace dédié aux « promotions » propo-sées par les fournisseurs et un menu spécifique au marché de l’occasion devrait voir le jour dès la rentrée 2015. Les distributeurs y mettront en avant des machines de seconde main, garanties et révi-sées, pour les petits budgets et les entreprises qui démarrent leur activité. C. C.

1 Organisateur des salons C!Print et CTCO à Lyon depuis 2008.

COMMENT FONCTIONNE C!PRINT SOURCING ?Le site dispose d’un moteur de recherche par mot-clés et d’un menu multi-critère pour une recherche par technique ou par support. Le visiteur peut également parcourir les listes de marques et distributeurs, accéder aux profils sociétés pour en savoir plus sur leurs spécialités. Pour entrer en contact avec les fournisseurs, plusieurs possibilités : un formulaire de contact sur chacun des profils exposants, des fiches produits détaillées avec un lien pour faire une demande de devis directement chez le distribu-teur en un clic, ou encore possibilité d’un contact direct avec l’affichage des coordonnées télé-phoniques ou d’un lien redirigeant vers le site du distributeur. L’ouverture d’un compte est gratuite, mais la qualification professionnelle des demandeurs est systématiquement vérifiée.

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NOUVEAUTÉS

SCENOLIA INTRODUIT L’INTISSÉ DANS SES GAMMES PANORAMIQUESLa société Scenolia (Groupe Prismaflex Interna-tional, 69) fabrique et imprime des décorations murales panoramiques et papiers-peints person-nalisés pour les particuliers et les professionnels (architectes d’intérieurs, décorateurs…). Aux deux matières de base proposées (papier 170 g et toile textile), s’ajoute depuis peu un papier peint intissé qu’on peut encoller directement au mur, indéchi-rable et arrachable à sec. Celui-ci, comme la toile textile, est notamment proposé en monobloc, soit la pose du produit en un seul morceau (encollage direct au mur), sans raccord. Actuellement les motifs « bibliothèque » et « brique blanche » (photo) sont parmi ceux qui rencontrent le plus de succès.www.scenolia.com

WALLCHALKER DE MACTAC, LE FILM EFFET « TABLEAU NOIR » Présenté en exclusivité sur le salon C!Print en février dernier, le film adhésif structuré noir WallCHALKER transforme n'importe quel support en véritable « surface d’expression ». Idéal dans les restaurants, boutiques, espaces de travail, cafétérias d'entreprise, salle de réunion ou encore chambres d'enfants, il se découpe très facilement au plotter et est facile à appliquer (épaisseur de 120 μ).Sa finition granuleuse est particulièrement adaptée à l’écriture à la craie solide ainsi qu’aux marqueurs craies liquides. Il se nettoie simplement à l’aide d’un chiffon humide. www.mactac.fr

UN NOUVEAU TEXTILE AUTO-ADHÉSIF

DANS LA GAMME IMAGEPERFECT™

DE SPANDEX Le nouveau textile polyester auto-adhésif et

repositionnable IP 2324 est le dernier-né de la gamme numérique ImagePerfect™ du fournisseur

multimarques Spandex, qui se compose de plus de 160 produits. Opaque et imperméable, il a été conçu pour l'impression jet d'encre grand format avec tout

types d’encres (éco-solvant, solvant, UV et latex). D’une grande stabilité dimensionnelle, il peut être

appliqué en bord à bord sans risque de retrait, ce qui en fait un produit idéal pour le papier peint.

Il peut aussi être utilisé pour une variété d'applications intérieures et extérieures,

telles que PLV, panneaux et affiches.www.spandex.com

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MOPI, LE MOBILIER EN MOUSSE MODULABLE Léger mais robuste, MOPI, le pixel modulable, est un tout nouveau produit breveté, déposé par la société Olinda. Cette pièce en mousse qui s’habille et se recycle est conçue pour équiper le marché du retail (magasins de chaussures, de textile et d’accessoires…). Ce nouveau produit est livrable en kit et on peut facilement le faire évoluer dans le temps en changeant simplement l’habillage qui est personnalisable. Sa forme géométrique simple permet de nombreuses combinaisons pour des vitrines originales, économiques, mais aussi plus « écologiques ». En effet, la grande valeur ajoutée de ce produit est de réduire à la fois les coûts de fabrication, les volumes de transport et les impacts en fin de vie puisque, à chaque renouvellement d’image ou nouvelle campagne en magasins, les habillages seuls peuvent être expédiés sous enveloppe postale.www.agence-olinda.com

NOUVEAUTÉS

C.AIR2 SOUFFLE UN VENT NOUVEAU DANS LE COMPTOIR D’EXPOSITION PLIABLE !Disponible auprès de Duo Display (bureaux à Montpel-lier, Düsseldorf, Chicago et Montréal), le C.air² est un comptoir d’exposition pliable, avec visuel personnalisé, qui s’assemble en un instant et se transporte facile-ment dans un sac. Le montage est instantané car le visuel en textile reste accroché à la structure. Il pèse à peine 9 kg tout compris : structure, visuel, plateau et étagère en bambou, sac de transport compartimenté. Ces atouts en font un outil particulièrement adapté aux salons, mais aussi aux événements itinérants comme les lancements et démonstrations de produits.www.duodisplay.com

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UNE SEULE FIXATION POUR UNE EXPÉRIENCE VISUELLE À 360°

La nouvelle gamme de solutions de fixation multi-écrans suspendues de Peerless-AV permet depuis un seul support de fixation de délivrer

une expérience visuelle à 360° dans un large éventail de configurations. Idéale pour les lieux publics à fort trafic (stades, restaurants et bars,

retail, transports et centres d’exposition), cette innovation minimise les coûts de montage tout en optimisant la contrainte spatiale puisqu’elle

permet d’installer 3, 4 ou 6 écrans sur un même support. Cette solution intègre des bras télescopiques ajustables, ainsi l’installateur peut définir

précisément l’espace entre chaque écran selon ses besoins. Cette caractéristique est unique à Peerless-AV.

www.peerless-av.com

MILL INTÈGRE LA DÉCOUPE CHIMIQUE SUR ALUMINIUM Spécialiste du décor et façonnage des métaux qui ornent les produits de luxe et leurs emballages, Mill intègre un nouveau

process de marquage à son offre avec la découpe chimique sur de fines plaques d'aluminium satiné ou miroir. Cette technique,

alternative à la découpe chimique sur laiton, s’adapte particulièrement aux exigences ornementales des capots pour flacons et pots, des bougies décoratives et plus généralement aux ornements

présents sur les coffrets de la cosmétique et des vins et spiritueux. Présentée en avant-première au salon PCD (packaging of perfume

cosmetics & design) début février 2015, cette technologie sera aussi exposée les 17 et 18 juin au salon Pack & Gift à Paris.

www.mill-luxe.fr

CARTES DE VISITE EN RÉALITÉ AUGMENTÉE AVEC SMARTPAPELPrintoclock, spécialiste de l’impres-sion en ligne B2B, s’associe avec la start-up toulousaine Ubleam, pour proposer un service unique en son genre : une plateforme en ligne permettant la personnalisation et la commande de cartes de visite inte-ractives en réalité augmentée. Avec Smartpapel, dont le lancement a eu lieu courant avril, Printoclock et Ubleam révolutionnent la carte de visite. Via un simple logo, la carte de visite permet d’accéder rapidement à des informations en réalité augmentée concernant le titulaire de la carte, son entreprise et ses projets.Smartpapel.com permet donc au client de créer un logo personna-lisé interactif à son image, d’entrer les informations voulues, puis de commander et faire livrer ses cartes de visite. Sur la plateforme inte-ractive de gestion des données Bleam Manager, l’utilisateur peut ensuite modifier les contenus de sa carte de visite à tout moment et de manière très simple. Il peut également accéder aux statistiques concernant ses données en réalité augmentée : nombre de consultations, géolocalisa-tion des visites... www.smartpapel.com

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NOUVEAUTÉS

WÜRTH S'ENGAGE CONCRÈTEMENT POUR L'ACCESSIBILITÉ La société Würth France, spécialiste de l'outillage et du matériel pour professionnels, manifeste depuis plusieurs années sa volonté d’être responsable socialement tout en aidant ses partenaires à le devenir.Après avoir signé en 2007 la Charte de la Diversité, elle a lancé fin 2010 « OPEN », un dispositif interne complet qui stipule que les emplois à pourvoir dans la société sont ouverts de façon égale à tous, quels que soient le sexe, l’âge, l’origine et bien sûr le handicap. Würth a également décidé de publier un catalogue intitulé « Réussir l'accessibilité », qui référence de nombreux produits liés à l’accessibilité fabriqués et/ou conditionnés dans les entreprises adaptées et ESAT de Strasbourg, dépendant de la Fédération des Aveugles et Handicapés Visuels de France.Outre un rappel de la loi sur l'accessibilité et des sanctions qui découlent de son non-respect, Würth propose dans ce catalogue un découpage du cheminement d'un usager aux abords et dans un établissement recevant du public. Pour chaque phase de ce cheminement - stationnement, cheminement

extérieur, parois vitrées, portes, escaliers, toilettes, etc. - Würth offre des exemples illustrés proposant des solutions et des produits adaptés à la mise en place d'un dispositif accessible. À chaque problématique, Würth répond par une ou plusieurs références produits allant du pochoir handicapé aux clous podotactiles en passant par l'adhésif antidérapant ou la barre d’appui.www.wurth.fr

ÉCO POPAI, 1ER STANDARD

D’ÉCO-CONCEPTION DU MARKETING AU

POINT DE VENTEEn France, le marketing au point de vente produit

chaque année environ 70 000 tonnes de déchets de carton et 27 000 tonnes de multi matériaux (métal,

plastique, bois, verre...). Lancé par POPAI France en mars dernier, ÉCO POPAI, standard agréé D2ECi (Démarche Environnementale d’Éco-Conception et

d’Innovation), est le premier standard d’éco-concep-tion des métiers de la PLV et du marketing au point de vente. Fruit d’un travail collaboratif entre POPAI

France, ses adhérents et ECO2 Initiative (cabinet expert en développement durable), ce référentiel

commun permet aux entreprises d’officialiser leurs démarches de réduction d’impact engagées. Par

exemple : optimiser le nombre de PLV sur une palette ou livrer à plat pour réduire le coût des transports,

choisir ses matières premières en fonction de leur empreinte environnementale… À ce jour,

10 entreprises adhérentes à POPAI France se sont engagées : chacune bénéficie d’un accompagne-

ment individuel dans toutes les étapes jusqu’à l’obtention effective du standard. La première certifi-

cation ÉCO POPAI est prévue en juin 2015. www.popai.fr/SNPLV/ecopopai

DU NOUVEAU POUR LA GESTION DE LA COULEUREn début d’année, plusieurs nouveaux outils sont sortis pour optimiser la gestion de la couleur. Par exemple, Datacolor a lancé le spectrophotomètre portable CHECK 3, dédié aux professionnels des secteurs de la peinture, des revêtements, des plastiques et du textile dans la formulation et le contrôle qualité des couleurs. Ce modèle optimisé possède une ouverture de mesure éclairée par LED qui garantit la précision de l’alignement et des mesures des échantillons, et sa confi-guration horizontale permet d’effectuer des mesures dans des espaces restreints.De son côté, Epson a lancé le spectrophotomètre ILS30EP, nouvelle extension du SpectroProofer, appareil d’étalonnage automatique des couleurs, de mesure et de certification. Conforme aux couleurs standards les plus récentes de la norme ISO M1, il a été développé pour les imprimantes Epson 10 couleurs grand format Stylus Pro 4900, 7900 et 9900, aujourd’hui reconnues comme des références dans le secteur des applications d’épreuvage.

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AGFA GRAPHICS ANNONCE LA SORTIE DES JETI TAURO ET MIRALors du dernier salon Sign Expo de l'ISA (International Sign Association), Agfa Graphics a annoncé, en avant-première mondiale, le lancement de nouvelles machines grand format. Il s’agit de la Jeti Tauro en 2, 5 mètres de laize : une presse hybride haut de gamme, en jet d'encre UV, équipée de 32 têtes en 6 couleurs, avec blanc et primaire d'accroche en option, conçue pour répondre aux exigences de haute productivité aussi bien sur supports souples que rigides. Le second lancement concerne la Jeti Mira (photo) : une machine jet d'encre UV à plat offrant encore plus de flexibilité, en 6 couleurs de base avec blanc, vernis ou primaire en option. Elle dispose d'une architecture à portique mobile équipée d'une table à aspiration pour garantir plus de productivité. Grâce à sa fonctionnalité « Impression et Préparation », Jeti Mira est imbattable pour imprimer à la fois de petits objets ou des panneaux de bien plus grande taille. Deux machines impressionnantes qui ont occupé le devant de la scène du 9 au 11 avril dernier à Las Vegas ! www.agfagraphics.com

LE SYSTÈME DE TENSION DE PANNEAU OVIO

DÉSORMAIS DISPONIBLE POUR L’UTILISATION

INTÉRIEURELe groupe luxembourgeois Vedi a créé le panneau OVIO,

dans le but de faciliter la tension des images en extérieur. Il lance cette année la version OVIO Light, destinée à l'utilisation

intérieure, et la commercialise auprès des professionnels à travers son site de e-commerce Vedi Express.

OVIO est composé de clips en polymère à fixer aux œillets de l'image. Il suffit ensuite de glisser l'image à l'intérieur du

profilé en aluminium qui bloque les clips pour une tension parfaite et un design impeccable. Ce système

de tension de toile peut être installé sur un mur, un pied ou encore être suspendu.

www.ovio-system.com

EN BREFTRANSFERT PRESS DEVIENT REVENDEUR ROLANDRoland DG Mid Europe a présenté début 2015 son nouveau revendeur officiel pour le Nord de la France, il s’agit de la société Transfert Press. Basée à Villeneuve d’Ascq, elle assure désormais la commercialisation et l’installation des produits de la gamme Roland (plotters de découpe, imprimantes éco-solvant et subli-mation, imprimantes sur objets VersaUV LEF-12/20…) sur le Nord Pas-de-Calais, la Picardie, les Ardennes, et la Seine Maritime.www.transfertpress.fr

MISTRAL, UN SITE DÉDIÉ AUX TEXTILES DE DEMAIN !Mistral est une plateforme de haute technologie dédiée aux textiles, implantée à Ecully aux portes de Lyon et inaugurée en février dernier. Conçue par l’IFTH (Institut français du textile et de l’habil-lement) et par le pôle de compétitivité textiles/matériaux souples Techtera de la région Rhône-Alpes, le site donne aux industriels de la filière textile mais également aux entreprises qui utilisent le textile l’accès à 5 technologies de pointe pour tester et développer de nouveaux produits. Ainsi, Mistral a vocation à ouvrir toujours plus de marchés applicatifs pour le textile : de la santé aux transports en passant par la protection, le bâtiment, les sports et loisirs.www.ifth.org

1 QUESTION À ELISABETH VILAR-BOTHIN Pourquoi avoir choisi de remettre en lumière l’imprimante Monna Lisa lors du dernier salon C!Print ?Elisabeth Vilar-Bothin, Responsable des marchés Arts Graphiques chez Epson France : Avec le succès des imprimantes SC-F6000 et SC-F2000 sorties ces deux dernières années, on a beaucoup entendu « Epson se lance dans le textile ». Or, ce n’est pas tout à fait vrai et nous avons donc souhaité remettre en avant l’expertise d’Epson en matière d’impression directe sur textile et montrer que nos récents développements dans la sublimation ou encore l’impression directe sur tee-shirt sont au contraire une suite logique et légitime. En effet, cela fait 10 ans déjà qu’Epson a mis un pied dans ce marché du textile avec la Monna Lisa, une imprimante Robustelli équipée de technologies Epson. Nous avons profité du salon de Lyon en février pour présenter des produits finis conçus et réalisés par la société Grain de Couleur, spécialiste français de l’impression jet d’encre sur tissus, et imprimés sur cette machine.

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NOUVEAUTÉS

EXPÉRIENCE DIGITALE INÉDITE AVEC LES LUNETTES INTELLIGENTES MOVERIO BT-200Et si on pouvait choisir un revêtement de sol grâce à des lunettes intelligentes 3D ? Depuis septembre dernier, Tarkett, spécialiste des solutions de revêtements de sol et de surfaces sportives, a équipé sa force de vente en France des lunettes Moverio BT-200 d’Epson afin de promouvoir la gamme de revêtements vinyles Tapiflex et Acczent Excellence auprès des architectes, designers et installateurs.Ces lunettes permettent de visualiser, via une application dédiée, les revêtements en situation dans plus de 100 coloris et dans des pièces prédéfinies. L’utilisateur active les différents menus de sélection présents sur l’écran virtuel grâce à une télécommande tactile. En complément des supports existants tels que les cartes d’échantillonnages pour apprécier les matières, les clients ont ainsi les moyens de se projeter dans une pièce. Valérie Riffaud-Cangelosi, Directrice du développement des nouveaux marchés au sein d’Epson Europe, précise : « C’est une utili-sation inédite de notre produit, née de la collaboration avec Tarkett et 360world, développeur du logiciel. Nos lunettes Moverio BT-200 sont en mesure de s’adapter aux prochaines collections Tarkett. Il sera par ailleurs possible d’établir des cartographies des espaces et d’intégrer la réalité augmentée pour améliorer le caractère immersif de ce procédé ».

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