+ All Categories
Home > Documents > dspace cover page - Research Collection36930/... · Dosage global des phénols solubles 20...

dspace cover page - Research Collection36930/... · Dosage global des phénols solubles 20...

Date post: 16-Sep-2018
Category:
Upload: trinhthu
View: 219 times
Download: 0 times
Share this document with a friend
109
Research Collection Doctoral Thesis Résistance des racines et des cultures de tissus du tabac au Chalara elegans Rôles des acides aminés et des phénylpropanoides Author(s): Poitry, Robert Publication Date: 1985 Permanent Link: https://doi.org/10.3929/ethz-a-000364718 Rights / License: In Copyright - Non-Commercial Use Permitted This page was generated automatically upon download from the ETH Zurich Research Collection . For more information please consult the Terms of use . ETH Library
Transcript

Research Collection

Doctoral Thesis

Résistance des racines et des cultures de tissus du tabac auChalara elegansRôles des acides aminés et des phénylpropanoides

Author(s): Poitry, Robert

Publication Date: 1985

Permanent Link: https://doi.org/10.3929/ethz-a-000364718

Rights / License: In Copyright - Non-Commercial Use Permitted

This page was generated automatically upon download from the ETH Zurich Research Collection. For moreinformation please consult the Terms of use.

ETH Library

Thèse EPFZ No. 7777

RESISTANCE DES RACINES ET DES CULTURES

DE TISSUS DU TABAC AU CHALARA ELEGANS:

ROLES DES ACIDES AMINES ET DES PHENYLPROPANOIDES

présentée à

L'ECOLE POLYTECHNIQUE FEDERALE ZURICH

pour l'obtention du titre de

Docteur es sciences techniques

par

ROBERT POITRY

ing. agr. dipl. EPFZ

né le 12 mai 1953

originaire de Coppet (VD)

et Vandoeuvres (GE)

acceptée sur proposition du

Prof. Dr. H. Kern, Rapporteur

Prof. Dr. R. Corbaz, Corapporteur

1985

TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION 1

1.1. Revue bibliographique 3

1.1.1. Chalara elegans 3

1.1.2. Origine génétique de la résistance

au C. elegans chez le tabac 5

1.1.3. Mise en évidence de la résistance

dans les cultures de tissus 6

1.1.4. Les mécanismes de résistance au

C. elegans 7

1.1.4.1. Le rôles des acides aminés 7

1.1.4.2. Le rôle des composés phénoliques 8

a) biosynthèse des phénols et

formation de lignine 8

b) teneur et composition en phénolschez le taoac 10

c) le rôle des phénols dans la

résistance aux parasites 10

Chalara elegans 11

Phytophthora 12

TMV 12

Conclusion 12

2. MATERIEL ET METHODES

Pathogène 14

Les variétés de tabac 14

Conditions de culture 15

Explants, transplants et cals de tabac

parasités par le C. elegans 15

Préparation de l'inoculum 16

Infections 17

Plantes entières en terre 17

Plantes entières dans du papier buvard 17

Microscopie 17

Les cals 18

2.,1.

2.,2

2..3.

2.,4.

2.,5.

2.,6.

2.,6. 1.

2.,6. 2.

2.,6. 3.

2..6. 4.

2..7.

2.,8.

2.,8.,1.

2.,8.,2.

2.,8.,3.

2.,8..4.

2. 8. 5.

2.,8. 6

2.,9.

2.,9. 1

Teneur en acides aminés 19

Teneur en phénols solubles 19

Les extraits bruts 19

Dosage global des phénols solubles 20

Chromatographie liquide sous

haute pression (HPLC) 20

Chromatographie sur couche mince (CCM) 21

Chromatographie sur papier (CSP) 21

Substances de référence 21

Biotests des extraits phénoliques bruts 23

Inhibition de la croissance du Clado-

sporium cucumerinum sur couche mince 23

2.9.2. Inhibition de la germination des

endoconidies 23

3. RESULTATS 24

Degré de résistance des plantes entières 24

Développement du C. elegans sur les

racines 25

Infection en terre 25

Infection des racines dans du papierbuvard 27

Degré de maladie des cals 30

Degré de maladie en fonction de la

concentration en 2,4-D 30

Influence de la quantitié d'inoculum sur

le degré de maladie des cals 32

Degré de maladie des cals cultivés avec

de l'ANA 35

Morphologie des cals et progression du

C. elegans 36

Influence de l'infection par le

Ç. elegans sur la teneur en acide 38

aminés des racines et des explants

3.4.1. Teneur en acides aminés totaux 38

3.,3. 1

3.,2.

3.,2. 1.

3.,2. 2.

3.,3.

3.,3. 1.

3.,3. 2.

3..3. 4.

3..3. 5.

3.,4.

3.5. Spectre des acides aminés 40

3.5.1. Les tissus sains 40

3.5.2. Les tissus infectés 40

3.6. Composés phenoliques 45

3.6.1. Chromatographie liquide sous haute

pression (HPLC) des extraits bruts 45

3.6.1.1. Identification des composés phenoliques 45

3.7. Evolution de la teneur en phénolssolubles au cours de l'infection 53

3.7.1. Les racines 53

3.7.1.1 Les phénols solubles totaux 53

3.7.1.2. L'acide chlorogénique 53

3.7.1.3. La scopoline 55

3.7.1.4. Substances no.2 et 4 56

3.7.2. Les explants cultivés avec du 2,4-D 59

3.7.2.1. Les phénols solubles totaux 59

3.7.2.2. L'acide chlorogénique 60

3.7.2.3. La scopoline 61

3.7.2.4. Substances no.2 et 4 62

3.7.3. Les explants cultivés avec de l'AIA 65

3.7.3.1. Les phénols solubles totaux 65

3.7.3.2. L'acide chlorogénique 67

3.7.3.3. La scopoline 68

3.7.3.4. Substance no.2 69

3.7.3.5. Substance no.4 70

3.7.4. Influence du C. elegans sur la teneur

en phénols des différentes couches

de tissus des explants 73

3.7.4.1. Les explants cultivés avec du 2,4-D 73

3.7.4.2. Les explants cultivés avec de l'AIA 75

3.8. Biotests 78

3.8.1. Inhibition du C. cucumerinum

sur couche mince 78

3.8.2. Inhibition de la germination des

endoconidies du C. elegans 78

3.8.2.1. Influence des extraits phenoliquesbruts sur la germination des

endoconidies du C. elegans 80

4. DISCUSSION 84

4.1. Déroulement de l'infection et

de la colonisation des racines 84

4.2. La résistance dans les cals 84

4.3. Les acides aminés 86

4.4. Les phénols 87

5. RESUME 89

ZUSAMMENFASSUNG 91

ABSTRACT 93

6. BIBLIOGRAPHIE 94

- 1 -

1. INTRODUCTION

L'arrivée du mildiou du tabac (Peronospora tabacina) en

Europe a nécessité un changement de l'assortiment des varié¬

tés qui étaient toutes sensibles à ce pathogène. Mais les

nouvelles variétés, plus résistantes au mildiou, se sont ré¬

vélées d'une plus grande sensibilité que les anciennes à la

pourriture noire des racines causée par le Chalara elegans

(Genève, 1972; Corbaz, 1971). L'élimination du C. elegans

du sol n'a pas été entièrement résolue par des moyens de

lutte chimique. De plus, la culture du tabac est souvent li¬

mitée aux mêmes parcelles ce qui augmente la pression d'in¬

fection. La sélection de variétés résistantes au C. elegans

est devenue non seulement une nécessité, mais constitue la

solution la moins coûteuse (Clayton 1953; Delon et al.,

1977).

Dans le but de mieux discerner la part de résistance dévolue

aux gènes, de nombreux auteurs ont inoculé une partie ou un

organe de la plante, isolé de son environnement naturel. Ces

efforts se sont poursuivis avec l'utilisation de cultures de

tissus (Helgeson et al., 1972 a et b) et les cals ont même

été séparés du milieu nutritif (Deaton et al., 1982).

Parmi les substances impliquées dans les mécanismes de ré¬

sistance des plantes aux parasites, les composés phenoliques

jouent un rôle important (Ride, 1983; Legrand, 1983). Chez

les Nicotiana tabacum, leur teneur augmente fortement dans

les tissus infectés ou stimulés par un parasite (Gayed et

Rosa, 1975; Legrand, 1983). Par contre le rôle et l'action

des acides aminés, dans la résistance aux maladies fongiques,

est bien moins connu que celui des phénols. Néanmoins, la

phytotoxicité de certains acides aminés a été corrélée à la

sensibilité des variétés de tabac au C. elegans (Steinberg,

1951).

- 2 -

Le but de ce travail est d'examiner le développement du

C. elegans sur une variété de tabac résistante et une autre

sensible au champignon et de montrer que la résistance

s'exprime aussi bien en culture de tissus que dans la plante

entière. Les teneurs en acides aminés serviront à mieux

comparer le métabolisme des cals à celui des racines et per¬

mettront d'évaluer le rôle qu'elles jouent dans la sensibi¬

lité du tabac au champignon. Un mécanisme de résistance au

C. elegans à mettre en évidence sera l'accumulation de

composés phenoliques fongitoxiques ou impliqués dans la

lignification des parois cellulaires.

- 3 -

1.1. Revue bibliographique

1.1.1. Chalara elegans (synonyme Thielaviopsis basicola)

Le C. elegans est un Deuteromycète saprophyte très répandu

dans les sols (Lucas, 1975). Il s'attaque aux racines d'un

grand nombre de plantes de diverses familles (Johnson, 1916)

et provoque une pourriture, qui est parfois recouverte de

taches noires; celles-ci sont dues à la présence de chlamydo-

spores, d'où le nom de pourriture noire qui est donné à cette

maladie. Stover (1950 b) distingue deux types d'isolats, l'un

gris et l'autre brun, différant entre eux par leur pouvoir

pathogène pour une même variété de tabac; plus tard Gayed

(1969) découvre une souche pathogène du petit pois, qui est

apathogène pour le tabac. Huang et Patrick (1970) remarquent

que la morphologie et le pouvoir pathogène des isolats sont

très instables et les mutations fréquentes. Bozarth et

Goenaga (1977) décrivent différentes particules semblables

aux virus qui pourraient influencer le pouvoir pathogène du

C. elegans.

Le mycélium produit des endoconidies et des chlamydospores.

La formation des endoconidies et la croissance du mycélium ne

sont pas affectés par la composition en acides aminés du

milieu nutritif. Les acides aminés qui contiennent du soufre

stimulent la formation des chlamydospores; l'asparagine l'in¬

hibe chez les isolats bruns et favorise la pigmentation du

mycélium et des endoconidies. La production des chlamydo¬

spores varie selon les souches et l'acide aminé qui est uti¬

lisé comme source unique d'azote. En général, le saccharose

révèle mieux l'influence d'un acide aminé sur la production

de chlamydospores, alors que le glucose la dissimule. La pro-

line, l'acide glutamique, la lysine, l'histidine et l'argi-

nine stimulent peu la production de chlamydospores des deux

souches cultivées en présence de saccharose (Stover, 1956).

Chez le tabac, une attaque sévère du C. elegans provoque

un jaunissement des semis dans les couches. En champ, les

plantules attaquées se distinguent des saines par une déco¬

loration des feuilles, une taille réduite et une croissance

- 4 -

ralentie. La maladie est favorisée au printemps par un temps

pluvieux, froid (Johnson et Hartmann, 1919) et un manque de

lumière (Stover, 1950 b).

Toutes les conditions défavorables à la croissance de la

plante hôte favorisent l'attaque du C. elegans; raison pour

laquelle on dit souvent qu'il est un parasite de faiblesse

(Genève, 1972; Lucas, 1975). Par temps chaud et sec, les

plantes de tabac attaquées se fanent plus rapidement que les

saines à cause de leur système racinaire endommagé. Lors¬

qu'elles ne sont que légèrement parasitées, elles peuvent

reprendre une croissance normale.

Les phases de l'infection ne sont connues que chez les

variétés sensibles. L'infection se déroule de la façon sui¬

vante. Les spores germent à la surface de la racine. Le tube

de germination s'allonge et un hyphe (hyphe de pénétration),

dont l'extrémité est très fine, pénètre dans une cellule

corticale, quel que soit l'hôte (Stover, 1950 a; Christou,

1962; Tsao et Van Gundys, 1962; Marthe et al., 1966 a; Wick

et Moore, 1983).

Le protoplasme des cellules envahies demeure tout d'abord

intact et la région entourant la pointe de 1'hyphe se colore

moins bien que le reste de la cellule (Christou, 1962, obser¬

vation chez le haricot). Le noyau des cellules avoisinantes

augmente fortement de volume chez le houx, mais pas chez le

coton et le tabac (Marthe et al., 1966 a; Wick et Moore,

1983).

Juste après la pénétration, 1'hyphe peut soit ressortir et

coloniser la surface de la racine (mycélium de surface), soit

demeurer dans la cellule corticale et la remplir lentement

par des hyphes renflés et sinueux (mycélium nourricier). Le

mycélium nourricier permet d'identifier le parasite avec cer¬

titude en l'absence de spores (Stover, 1950 a; Christou,

1962; Pierre et Wilkinson, 1970). Il cause la mort des cel¬

lules qui deviennent brunes (Christou, 1962).

Chez le coton, les premiers hyphes intracellulaires sont ob¬

servés au-devant des zones brunes et nécrotiques, alors que

- 5 -

plus tard des substances brunes s'accumulent dans les cel¬

lules situées au-devant de ces mêmes hyphes (Pierre et

Wilkinson, 1970).

Le mycélium nourricier forme des hyphes de pénétration et

s'étend dans un certain nombre de cellules adjacentes. De ce

site d'infection localisé prend naissance un hyphe de repro¬

duction qui, lorsque l'humidité est élevée, croît vers la

surface de la racine. Le mycélium de reproduction a des pa¬

rois plus épaisses et brunes que le mycélium nourricier. Il

forme des chlamydospores dans les cellules et à la surface

de la racine et des endoconidiophores seulement à la surface.

Après les premières infections, les endoconidies sont pro¬

duites en masse et constituent un inoculum indispensable à

la propagation du champignon sur la racine. Dès que le para¬

site est installé dans la racine, il peut même coloniser la

partie basale des feuilles de plantules (Stover, 1950 a;

Christou, 1962).

1.1.2. Origine génétique de la résistance

au C. elegans chez le tabac

Les variétés cultivées sont en général très sensibles au

C. elegans. Cependant, il existe quelques variétés résistan¬

tes. Dans la plupart des cas, cette résistance provient du

Nicotiana tabacum et on admet qu'elle est polygenique (Burk

et Heggestad, 1966; Clayton, 1969; Corbaz, 1971; Genève,

1972; Litton et Stokes, 1966). Chez quelques cultivars, on a

introduit des gènes de résistance provenant du N. debneyi ou

d'autres espèces sauvages comme le N. alata ou le N. rustica.

Selon Clayton et Foster (1940), ces espèces sauvages sont

réfractaires (aucun foyer d'infection) au C. elegans et leur

résistance probablement monogénique est transmissible au

N. tabacum (Clayton, 1969). Toute fois 1'héritabilité de

cette résistance monogénique et dominante est très faible

(Clayton, 1969) et Corbaz (1971) constate que son caractère

doit être nuancé. Chez les variétés sensibles, la résistance

à la maladie augmente avec l'âge. En plus d'une résistance

variétale, il existe donc une résistance ontogénique (Lucas,

1975; Gayed et Rosa, 1975).

- 6 -

1.1.3. Mise en évidence de la résistance

dans les cultures de tissus

L'utilisation des cultures de tissus ouvre de nouvelles pers¬

pectives en phytopathologie pour la sélection et la produc¬

tion de variétés résistantes, ainsi que pour l'étude de la

relation hôte-parasite. Il est plus facile d'évaluer les mul¬

tiples facteurs impliqués dans l'expression de la résistance

avec des cellules libérées des contraintes morpho-physiologi¬

ques de la plante entière que chez celle-ci. L'expression de

la résistance en culture de tissus constitue une condition

préalable à l'étude des mécanismes physiologiques qui la gou¬

verne. Cette expression n'est pourtant pas toujours possible

(Brettel et Ingram, 1979; Ingram, 1980).

La résistance du tabac au Phytophthora parasitica var.

nicotianae se manifeste, dans les plantes, soit par une réac¬

tion d'hypersensibilité, dépendante d'un facteur monogénique

dominant, soit par une réaction quantitative dépendante de

plusieurs gènes. Les deux types de résistance sont exprimés

dans les cals (Helgeson et al., 1972 a; Deaton et al., 1982).

Les cals possédant une résistance monogénique deviennent

sensibles au P. parasitica dès que les concentrations en

kinétine et en acide indolylacétique (AIA) tendent vers un

rapport équimolaire de 10.uM. La benzèneadénine (BA), mais

pas le 2iP (3-méthyle-2-butènyl-6-aminopurine) influence la

sensibilité de ces cals de la même façon que la kinétine.

L'AIA peut être substitué par dix fois moins d'acide

2,4-dichloro-phénoxyacétique (2,4-D). Cependant, les cals de

la variété résistante restent sensibles lorsque le rapport

des concentrations en 2,4-D et en kinétine dépasse l'unité

(Haberlach et al., 1978). Par contre, chez les cals possédant

une résistance polygenique au P. parasitica, la substitution

de la kinétine par du 2iP n'influence pas leur résistance

jusqu'au cinquième jour après l'inoculation lorsqu'ils

sont séparés du milieu nutritif (Deaton et al., 1982). L'uti¬

lisation d'un milieu nutritif différent, ainsi que le rem¬

placement de l'acide indolylacétique par de l'acide naphta-

lèneacétique (ANA) sont peut-être à l'origine de ces résul¬

tats contradictoires.

- 7 -

1.1.4. Les mécanismes de résistance au C. elegans

Les mécanismes de la résistance ont été étudiés par diffé¬

rents auteurs qui souvent ne précisent pas l'origine des

gènes de résistance. En 1927, Conant a proposé un mécanisme

de résistance au C. elegans de nature morphologique, dû à la

formation d'une barrière de liège et de nouvelles cellules

(cal). Ce mécanisme a été rejeté par Jewett (1938), qui

l'attribue à une action régénératrice de la plante. La ré¬

sistance au C. elegans aurait lieu plus tôt et proviendrait

de molécules fongitoxiques.

Schiltz et Genève (1968) corrèlent le degré de résistance

des variétés à leur capacité de former de nouvelles racines.

Ils montrent, en outre, que les facteurs climatiques influ¬

encent la rhizogénèse ainsi que le degré de résistance de

ces variétés à la pourriture noire. La résistance s'exprime

déjà au stade cotylédonaire, mais seulement si les les plan-

tules sont normalement pourvues en magnésium (Corbaz, 1971;

Genève, 1972).

1.1.4.1. Le rôle des acides aminés

Les teneurs en amides, asparagine et glutamine des feuilles

et des tiges de tabacs augmentent avec l'âge. Les teneurs

des autres acides aminés fluctuent peu (Vallée et al., 1967;

Dumas et al., 1981). La teneur en acides aminés solubles est

plus élevée dans les cals que dans le parenchyme médullaire

du tabac et cette différence provient d'une teneur plus éle¬

vée en glutamine et en asparagine (Kasperbauer et Hamilton,

1977).

La formation des chlamydosores est influencée par la source

d'azote et de carbone (cf. 1.1.1.).

Un certain rôle a été attribué aux acides aminés dans la ré¬

sistance au C. elegans. L'analine, 1'hydroxyproline et la se¬

rine sont toxiques pour toutes les variétés de tabac testées

par Steinberg (1951). L'acide aspartique, la lysine, la se¬

rine, la valine, la méthionine et la thréonine sont plus

toxiques pour les variétés sensibles au C. elegans que pour

- 8 -

les résistantes. La phytotoxicité des acides aminés pour les

variétés de tabac est donc corrélée à leur sensibilité au

C. elegans. Mais il n'y a pas toujours une relation entre la

teneur en acides aminés d'une plante et sa résistance à un

parasite. Après une infection fongique, certains acides

aminés s'accumulent dans les tissus tandis que d'autres

voyent leur teneur diminuer. Les acides aminés peuvent

nourrir le parasite ou être utilisés pour une réaction de

défense contre le pathogène (Van Andel, 1966). Les tiges et

les feuilles de tabac, parasitées par le Pseudomonas solana-

cearum, diminuent leur teneur en acides aminés à l'exception

de la phenylalanine et du tryptophane qui s'accumulent

24 heures après l'infection (Pegg et Sequeria, 1968).

1.1.4.2. Le rôle des composés phenoliques

a) biosynthèse des phénols et formation de lignine

Les acides cinnamiques, les coumarines, les flavonoides et

la lignine font partie des composés phenoliques naturels. Les

voies de l'acide shikimique aboutissent à la formation du

tryptophane, qui est un précurseur de l'acide indolylacétique

(Wightman, 1962), et de la phenylalanine et de la tyrosine

qui sont des précurseurs des acides cinnamiques (Neish,

1964). La phenylalanine ammonia-lyase (PAL) et la tyrosine

ammonia-lyase (TAL) sont les deux enzymes importantes qui

gouvernent la synthèse des composés phenoliques (Camm et

Towers, 1973; Lamb et al., 1980).

Chez le tabac et dans ses cals, la TAL paraît absente. La

principale voie de biosynthèse des phénylpropanoides débute

par la phenylalanine et passe par l'acide cinnamique, l'acide

p-coumarique, l'acide caféique, l'acide férulique et la sco-

polétine. L'acide férulique et l'acide sinapique sont les

précurseurs de la lignine; ce dernier acide est aussi un pré¬

curseur des flavonoides (Legrand, 1983). La scopoline, les

esters de l'acide quinique (les acides caféylquiniques,

p-coumarylquiniques et férulylquiniques) et les acides café-

iques et féruliques estérifiés avec du glucose sont des

- 9 -

formes de stockage (Ravisé et Tanguy, 1973; Fritig et al.,

1970). Fritig et al. (1970) constatent que la conversion de

/ 14l'acide férulique (C ) en scopoletine est faible, la majeur

partie de la radioactivité reste localisée dans les parois

cellulaires, et que l'acide cinnamique est un meilleur pré¬

curseur. La radioactivité (C ) de la scopoline ou de la sco-

polétine se partage entre une fraction digérée par la pronase

(12%) et une fraction "lignine" (33%), alors que le 47% reste

dans la fraction soluble. Cependant, la part de lignine vraie

est faible dans la fraction "lignine" (Loewenberg, 1969).

Toutefois, la scopolétine n'est pas le seul précurseur de la

lignine. L'acide p-coumarique, l'acide férulique et l'acide

sinapique remplissent aussi cette fonction. Les activités

maximales des enzymes principales du métabolisme des phényl-

propanoides £la phenylalanine ammonia lyase (PAL), la cinna-

mate 4-hydroxylase et la o-méthyltransférase 3 apparaissent

de façon séquentielle selon l'accumulation des composés phe¬

noliques décrite plus haut. L'activité enzymatique des

peroxydases devient maximale lorsque celle de la o-méthyl¬

transférase décline (Legrand et al., 1975). Les peroxydases

participeraient à la polymérisation des alcools coniféry-

lique, coumarilyques et sinapilyques lors de la formation de

la lignine (Mâder et al., 1977). L'activité des peroxydases

augmente dans les cellules saines stimulées par le TMV et

ayant déjà accumulé de la scopoline et de la scopolétine

(Legrand et al., 1975). Mâder et al. (1977) distinguent trois

groupes d'isoenzymes à activité peroxydasique. La scopolé¬

tine, ainsi que les alcools conyférylique et coumarilyque,

possèdent une très grande affinité pour le groupe G locali¬

sé dans la paroi des cals du tabac. Le même groupe d'isoen¬

zymes G a, en outre, une grande affinité pour les substrats

artificiels et dégraderait des substances étrangères élabo¬

rées lors d'une blessure ou d'une infection parasitaire.

- 10 -

b) teneur et composition en phénols chez le tabac

La teneur et la composition en phénols varie non seulement

en fonction de l'organe et de son âge (Sheen, 1969; Gayed et

Rosa, 1975), mais aussi de la variété de tabac (Ravisé et

Tanguy, 1973). La teneur en acide chlorogénique augmente

avec l'âge des plantes (Gayed et Rosa, 1975). Mais les

plantules âgées de 3 semaines en contiennent plus que celles

âgées de 4 semaines. Les racines ont une teneur en acide

chlorogénique plus élevée que les feuilles entre la cinquième

et la septième semaine et à partir de la treizième semaine

les feuilles en contiennent plus que les racines. La teneur

en scopoline est plus élevée dans les racines que dans les

feuilles matures (Sheen, 1969). Les flavonoides sont pré¬

sents à l'état de trace dans la plante, sauf dans les an¬

thères et la corolle (Sheen, 1969). Les cals du tabac ont

une teneur en scopoline et en scopolétine plus élevée que les

racines. La scopolétine est excrétée dans le milieu de cul¬

ture avec des concentrations croissantes d'AIA mais pas de

2,4-D (Sargent et Skoog, 1960). L'influence de l'AIA sur la

concentration en scopoline des cals est indirecte (Loewen-

berg, 1969).

c) rôle des phénols dans la résistance aux parasites

Le métabolisme des phénols du tabac est perturbé par un grand

nombre de stimuli tels que: la lumière, des agents chimiques,

des infections fongiques, bactériennes et virales (Wender,

1970; Fritig et al., 1972; Ravisé et Tanguy, 1973; Gayed et

Rosa 1975; Legrand et al., 1975). Une synthèse accrue et une

accumulation de phénols solubles accompagnent en général

l'infection. Les phénols peuvent contribuer à la formation de

papilles, à une lignification plus intensive des cellules

voisines ou à la production de substances fongitoxiques comme

les phytoalexines (Friend, 1981; Ride, 1983; Mansfield,

1983). La seule phytoalexine qui a été identifiée dans les

cals du tabac est le capsidiol, un terpénoide (Helgeson et

al., 1978).

- 11 -

Une lignification accélérée des parois cellulaires a plu¬

sieurs conséquences sur la progression d'un parasite dans les

tissus de l'hôte (Ride, 1975, 1983). Les parois lignifiées

forment une barrière plus résistante à la pénétration de

l'hyphe et à la dégradation enzymatique par le parasite que

les parois essentiellement cellulolytiques. La lignine pro¬

tège les polysaccharides ou modifie leur structure de telle

façon à ce qu'ils ne soient plus des substrats convenables

pour les enzymes cellulolytiques du champignon. La lignine

imperméabilise en même temps les parois cellulaires et dimi¬

nue les échanges de molécules (enzymes, toxines, nutriments

et eau) entre la cellule de l'hôte et le parasite. L'activité

des peroxydases pariétales, éventuellement hostiles à cer¬

tains métabolites du parasite, est stimulée lors de la ligni¬

fication (Mâder et al., 1977). Ainsi la lignification indui¬

rait une double protection, physique et chimique, contre les

parasites.

Chalara elegans

Dans les feuilles et les racines de N. tabacum inoculés et

résistants au C. elegans, la teneur en acide chlorogénique

augmente plus fortement que dans celles des sensibles. Les

racines et les feuilles de plantules inoculées ont une teneur

en acide chlorogénique supérieure à celles des tissus sains,

13 et 15 semaines après l'inoculation. Cependant, les racines

inoculées du N. debneyi, réfractaire au C. elegans, augment¬

ent très peu leur teneur en acide chlorogénique et en con¬

tiennent à peine plus que les racines saines des N. tabacum.

L'acide chlorogénique peut être toxique pour le C. elegans.

Des concentrations élevées, à partir de 1 mg/1, diminuent le

pourcentage de germination des endoconidies ainsi que la

longueur des hyphes de germination (Gayed, 1969; Gayed et

Rosa, 1975). Mais ces concentrations élevées ne sont proba¬

blement pas atteintes dans les plantes lors de l'infection.

Selon ces auteurs, le rôle de l'acide chlorogénique dans la

résistance au C. elegans serait plutôt de participer à l'édi¬

fication d'une barrière ligneuse servant à isoler les tissus

parasités des sains que d'agir directement sur le parasite.

- 12 -

D'autres composés phenoliques ont été impliqués lors d'une

plus grande sensibilité des plantes aux champignons. Ainsi

les acides benzoique, phénylacétique, hydrocynnamiques et

phénylpropioniques sont libérés par les déchets organiques

en décomposition dans les sols lourds et humides, à basse

température (Patrick et Koch, 1963). Ces composés stimulent

la germination des chlamydospores sur les racines traitées.

Ils augmentent la perméabilité cellulaire et favorisent

l'émission d'exudats racinaires. Mais leur action sur la

perméabilité cellulaire n'est pas plus effective que celle

d'autres composés phytotoxiques. Leur spécificité est plutôt

à rechercher dans leur faculté de stimuler la germination des

chlamydospores (Linderman, 1970).

Phytophthora

Des plantules de tabac inoculées par diverses souches de

Phythophthora ont une teneur en phénols solubles plus élevée

que les saines. Toutefois le degré de fongitoxicité des ex¬

traits de plantules saines et inoculées ne correspond pas à

leur teneur en phénols solubles totaux (Ravisé et Tanguy,

1973).

TMV

Les feuilles du N. tabacum var. Samsoun NN inoculées avec du

TMV accumulent des phénols et réagissent par la formation de

nécroses locales au site d'infection. La concentration de

l'acide chlorogénique diminue avant l'apparition des symp¬

tômes (34 heures après l'inoculation) et augmente rapidement

pendant les 12 heures suivantes, pour ensuite diminuer à nou¬

veau. L'accumulation d'acide chlorogénique est la conséquence

d'une synthèse accrue, tandis que sa disparition serait due à

une stimulation de son catabolisme. Par contre, la concentra¬

tion en scopoline augmente dès l'inoculation et son accumula¬

tion est la conséquence d'une synthèse accrue et d'un ralen¬

tissement de son catabolisme (Fritig et al., 1972). Les con¬

centrations maximales en phénols, au site d'infection, sont

atteintes bien après l'apparition des symptômes. Cependant,

- 13 -

la stimulation du métabolisme des phénols débute bien avant

l'apparition des symptômes. Les cellules situées à la péri¬

phérie des nécroses sont fluorescentes à cause d'une accumu¬

lation de scopoline et de scopolétine. Ces cellules intensi¬

fient la lignification de leur paroi et érigent ainsi une

barrière qui freine la propagation du TMV (Massala, 1981).

Conclusion

Chez les N. tabacum, la quantité de phénols solubles accumu¬

lés après une infection fongique ou virale correspond à un

degré de résistance. Cependant cette corrélation ne peut être

généralisée pour d'autres Solanacées. Ainsi les tubercules

infectés de la pomme de terre augmentent leur concentration

en scopoline avec la sensibilité du clone au Phytophthora

infestans. L'acccumulation d'acide chlorogénique est minime

dans les tubercules infectés, mais par contre très forte

dans les tissus blessés. L'accumulation de scopoline est un

facteur de sensibilité qui dépend de l'hôte et n'est pas in¬

fluencé par le genre de pathogène (Clarke, 1973; Clarke et

Baines, 1976). Dans les tubercules de la pomme de terre, la

résistance au P. infestans est corrélée à une accumulation

de terpénoides (rishitine et lubimine) qui sont élicités par

des acides gras insaturés (acides arachidonique et ecosa-

pentaneoique) d'origine fongique. Ces deux éliciteurs in¬

hibent la synthèse des glycoalcaloides (solanines et chaco-

nines) au profit de celle des deux phytoalexines (Tjamos et

Kuc, 1982). L'accumulation de phénols solubles dans les

tubercules infectés est une réaction secondaire. Chez une

variété sensible au P. infestans, l'activité de la PAL et la

teneur en acide chlorogénique sont maximales 24 heures après

l'inoculation ou une blessure des tissus. L'activation de la

PAL et de la synthèse d'acide chlorogénique sont les consé¬

quences d'une blessure des cellules provoquées par les hyphes

lors de l'infection et ne dépend pas du pouvoir pathogène du

P. infestans (Smith et Rubery, 1981). Cependant l'éliciteur

de la PAL demeure inconnu, tant chez la pomme de terre que

chez le tabac.

- 14 -

2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Pathogène

Chalara elegans Nag Raji et Kendrick, synonyme Thielaviopsis

basicola (Berk. et Br.) Ferraris, souche EPF-Z no.771-c, a

été isolé en 1980, selon la méthode de Delon et al. (1977),

des racines du Nicotiana tabacum, variété Sota 50 infectée

artificiellement avec la souche 771 du Centre de recherches

sur le tabac, à Nyon.

2.2. Les variétés de tabac

Les variétés de tabac utilisées et leurs caractéristiques

sont mentionnées dans le tableau no.1.

Tab. 1: Les variétés de tabac

Espèces et

variétésParticularités

agronomiques

Résistance à la

pourriture noire

Nicotiana tabacum

Kentucky 170

Mont-Calme-Brun

Sota 50

germination lente,croissance rapide

germination et

croissance rapides

croissance rapide

résistance issue

du N. debneyi, a

résistance hori¬

zontale, b

très sensible, b

Nicotiana rustica

NRT croissance lente résistant, c

a: Litton et Stokes 1966, b: Corbaz 1971 et 1978,

c: Genève 1972

- 15 -

2.3. Conditions de culture

Les semences désinfectées (1 min dans 70% EtOH, 10 min dans

2% H_0 et rincées 3 fois à l'eau distillée) sont mises à

germer en terre. Après 3 semaines, les plantules sont repi¬

quées à raison d'une plante par pot. Pour les essais d'infec¬

tion, que ce soit dans de la terre ou du sable, on utilise

des pots d'un diamètre de 11 cm et de 8 cm de hauteur et les

plantes reçoivent une solution de Knop à demi concentration

[composition en g/1, pour la concentration normale: 0,5g

Ca(N03)2 x 4H20, 0,125 g KNO-j, 0,125 g KH2P04, 0,125 g

MgSO. x 4H20 ] et sont placées en chambre climatisée (16 h à

4000 lux et 22 °C et 8 h à l'obscurité et à 15 °C; humidité

relative de l'air 60%).

Pour les cultures de tissus, les plantules sont repiquées en

terre (0 des pots 25 cm et hauteur 27 cm), placées en serre

et arrosées d'une solution de Knop à concentration normale.

2.4. Explants, transplants et cals de tabac parasitéspar le C. elegans

Au cours de ce travail, les termes: explant, transplant et

cal reviendront souvent dans le texte. Un explant correspond

à la masse de cellules, tissu, que l'on obtient après les

premiers 28 jours de culture et le transplant désigne un

tissu qui a déjà été subcultivé. Le terme de cal sera utili¬

sé pour désigner l'un ou l'autre de ces tissus sans préciser

son origine.

Les explants du parenchyme médullaire de la tige sont préle¬

vés selon la méthode d'Helgeson (1979) légèrement modifiée.

Les inter-noeuds sont rincés plusieurs fois à l'eau courante

puis égouttés et transférés dans une hotte à flux laminaire.

Ils sont ensuite plongés pendant 30 s dans 70% d'alcool addi¬

tionné de quelques gouttes de Tween 20 et transférés dans 5%

d'eau oxygénée pendant 10 min.

- 16 -

Un cylindre de tissu est prélevé dans le parenchyme médul¬

laire avec un emporte-pièce (0 4mm); les extrémités, au

moins 1 cm, sont éliminées et le reste débité en rondelles de

2 mm d'épaisseur. Les explants sont cultivés sur le milieu

nutritif de Linsmaier et Skoog (1965; 40 ml/boîte de Pétri,

de 9 cm) dépourvu des éléments à option, avec diverses con¬

centrations d'acide indolylacétique (AIA), d'acide naphta-

lèneacétique (ANA), ou d'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique

(2,4-D), tandis que la même concentration de kinétine

(6-furfurylaminopurine) a été choisie pour tous les essais

(4,64,uM). Les hormones, la vitamine 3, ainsi que l'inosi-

tol sont ajoutés au milieu nutritif autoclave, par filtration

à travers une membrane stérile (diamètre des pores de

0,2.uni). Les cals (5 par boîte de Pétri fermée par une

bande de Parafilm de 1'American Can Company) sont incubés à

27 C et à l'obscurité pendant 28 jours, avant d'être in¬

fectés ou subcultivés.

2Pour les subcultures successives, des transplants de 20 mm

et 100 mg de poids frais au moins sont transférés sur le nou¬

veau milieu nutritif tout en veillant à maintenir l'orienta¬

tion originale de l'expiant.

2.5. Préparation de 1'inoculum

Le champignon est cultivé pendant 15 jours à 25 C sur de la

gélose maltée à 2%, sauf lors d'expériences pour l'infection

des racines où l'on utilise un milieu liquide (potato dex¬

trose broth -PDB- additionné de 5 g/1 d'extrait de levure,

200 ml/elenmeyer de 500 ml).

Les suspensions d'endoconidies s'obtiennent par un rinçage

des jeunes colonies selon la méthode de Corbaz (1971).

Le nombre d'endoconidies est déterminé avec un hématimètre

(Thoma) et ajusté à la concentration désirée avec de l'eau

distillée stérile. Lors de l'infection de racines, cultivées

selon la méthode du papier buvard, une solution de Knop rem¬

place l'eau distillée. Pour l'infection de racines cultivées

- 17 -

en terre, 200 ml de culture du C. elegans sont broyés à

l'ultraturrax (deux fois 30 secondes, 2000 tours/min) et di¬

visés en portions de 50 ml. L1inoculum est utilisé immédiate¬

ment.

2.6. Infection

2.6.1. Plantes entières en terre

L'inoculum est réparti dans quatre trous, percés dans le

substrat à 3 cm de la tige des plantules âgées de 6 semaines.

Après 20 jours, les racines de chaque plante sont lavées et

pesées séparément (5 plantes par répétition et procédé; 3 ré¬

pétitions). Dans un autre essai, les racines sont prélevées

après 10 et 34 jours, découpées en segments de 1,5 cm à par¬

tir de 1'hypocotyle et conservées dans du lactophénol addi¬

tionné de bleu d'aniline pour être examinées au microscope.

2.6.2. Plantes entières dans du papier buvard

Les plantes cultivées dans le sable pendant 6 semaines sont

soigneusement dégagées des pots et le système racinaire lavé

à l'eau courante. Les racines sont égouttées avant de rece-

5voir 20 ml d'une suspension d'endoconidies (10 /ml de solu¬

tion de Knop) par pulvérisation. Les racines, enveloppées

d'un buvard resserré autour de 1'hypocotyle, sont introduites

dans un gobelet contenant 10 ml de solution de Knop. Seul le

papier buvard est en contact avec la solution nutritive.

Après 5 et 10 jours d'incubation, en chambre climatique, les

racines sont soit lyophilisées soit préparées pour la micro-

scopie (cf. 2.6.1).

2.6.3. Microscopie

On relève (objectif 40) le nombre de chlamydospores et d'en-

doconidiophores, ainsi que le pourcentage de la surface des

racines occupé par du mycélium. Le degré de maladie est éva¬

lué selon l'échelle suivante: 0 = 0, + = 1 à 49, ++ = 50 à 75

- 18 -

et +++ > 75, nombre par 1.5 cm de racine ou pourcentage de la

surface couverte par du mycélium. Chaque relevé résume l'ob¬

servation de 5 plantes, à raison de douze racines par plante.

2.6.4. Les cals

L'inoculum est déposé au sommet du cal, soit à l'intérieur

d'un anneau de silicone (0 intérieur 4 mm) qui le couronne,

avec une concentration de 250 endoconidies/50 ,ul, soit di¬

rectement pour une concentration de 20 endoconidies/1 0,ul.

Les témoins sont cultivés dans des boîtes de Pétri séparées

et reçoivent de l'eau distillée. Au bout de 0, 4, 7 et 10

jours, les cals sont lyophilisés après que leur degré de

maladie ait été évalué selon l'échelle suivante: 0 = pas de

mycélium ni de spores visibles, 1 = le champignon recouvre

jusqu'au quart de la surface du cal, 2 = le champignon re¬

couvre plus de la moitié mais moins que les 3/4 du cal,

3 = le champignon recouvre plus des 3/4 du cal. Le degré de

maladie de chaque cal est évalué séparément et on calcule

l'indice moyen de la répétition. Les différences significa¬

tives entre les indices moyens de maladie sont calculées

d'après un X-test et données pour une probabilité de 99,99%.

Tous les essais d'infection entrepris avec un inoculum de 20

endoconidies ont été répétés deux fois, avec au moins 30 cals

par procédé et répétition. Lors de l'utilisation d'un inocu¬

lum plus massif (250 endoconidies), les essais n'ont pas été

répétés, mais le nombre de cals inoculés a été élevé à 200

par procédé pour le 2,4-D et 80 cals avec l'AIA.

- 19 -

2.7. Teneur en acides aminés

Les explants sont cultivés sur le milieu de Linsmaier et

Skoog (1965) avec 4,64.uM de kinétine et 5,7,uM d'AIA ou

4,52,uM de 2,4-D et inoculés avec 250 endoconidies/50,ul.

Les tissus bruns et parasités des explants sont découpés et

réduits en poudre avant d'être soumis à l'analyse, tandis que

que l'ensemble du système racinaire broyé d'une plante, cul¬

tivée selon la méthode papier buvard, sert d'échantillon. La

méthode d'extraction est inspirée des procédures d'Hill-

Cottingham et Cooper (1969) et de Kasperbauer et Hamilton

(1977). Les tissus réduits en poudre (50 mg de matière sèche)

sont infiltrés sous vide par 50 ml d'une solution acétone-eau

(1/1, v/v) à 2 °C et agités pendant 24 h. Après filtration

(fibre de verre, Whatmann G/FA), les extraits aqueux sont

lavés avec le même volume de chloroforme. La phase aqueuse

est réduite à sec, sous vide (température de l'eau inférieure

à 40 C) et reprise par 1 ml d'acide chlorhydrique 6N puis

hydrolyse 24 h à 110 °C, sous azote. L'acide chlorhydrique

est évaporé sous vide et repris dans un tampon d'acide ci¬

trique à pH 2,2 puis filtré sur une fritte de verre G.. Les

échantillons ont été analysés selon la méthode d'Amadô et al.

(1983) avec un analyseur d'acides aminés Liquimat III (Kon-

tron AG, Zurich) équipé d'une résine Dionex DC 6A. Les ex¬

tractions ont été faites deux fois. La teneur en acides ami¬

nés totaux correspond à l'addition de la teneur en acides

aminés individuels.

2.8. Teneur en phénols solubles

2.8.1. Les extraits bruts

Les tissus sont obtenus comme décrit en 2.6.2. et 2.6.4. et

réduits en poudre. Ils sont extraits trois fois au méthanol

à 80% (3 ml/10 mg de MS pour les explants et 3 ml/50 mg de

MS pour les racines). Les extraits sont d'abord portés à

ébullition pendant 5 minutes et, une fois refroidis, traités

aux ultrasons, 5 fois une minute à 30 s d'intervalle. Après

- 20 -

centrifugation (20 000 g, 20 min), le culot est défait au

Vortex avant d'être extrait à nouveau au methanol et traité

aux ultrasons. Les surnageants réunis sont réduits à sec et

repris par 0,5 ml de methanol à 15%, centrifugés 60 min et

conservés à -20 C. Chaque extrait est analysé par les deux

méthodes suivantes: le dosage global des phénols solubles

et par chromatographie liquide sous haute pression (HPLC).

2.8.2. Dosage global des phénols solubles

Les phénols solubles totaux ont été dosés avec le réactif

de Folin-Ciocalteau (Merck) selon la méthode de Swain et

Hillis (1959) dans des échantillons de 0,1 ml; l'acide féru¬

lique sert d'étalon.

2.8.3. Chromatographie liquide sous haute pression (HPLC)

Le système de Court (1977) de chromatographie en phase re¬

verse pour l'analyse des phénols des feuilles de tabac a été

retenu. L'appareillage disponible se composait de deux pompes

Altex (modèle 110) reliées à un amortisseur (Touzard et

Matignon) et une valve d'injection Valco (7000 PSI), ainsi

que d'un programmeur de solvant (Altex, Gradient Master).

Une précolonne Waters, remplie de Lichrosorb RP 8 (10,um,

Merck) remplacé occasionnellement et une colonne Waters Bond-

pak C_, 10,um (3,9 x 300 mm), ont été couplées à un dé¬

tecteur UV (Uvikon LCD 725, Kontron) à longueur d'onde vari¬

able. La surface des pics a été intégrée avec un intégrateur

HP 3385 A (Automation System) à 330 nm. L'élution est accom¬

plie selon un gradient linéaire de A (16% MeOH dans 0,1M

KH2P04) à B (40% MeOH dans 0,1M KH2P04) en 20 min, avec un

flux de 1 ml/min et une pression initiale de 1200 PSI. Les

échantillons ont été analysés trois fois, à raison de 10,ul

par injection. Les substances de référence (acide caféyl-3

quinique, scopoline et scopolétine) ont été injectées toutes

les dix chromatographies.

- 21 -

2.8.4. Chromatographie sur couche mince (CCM)

Des extraits ont été chromatographiés sur couche mince de gel

de silice 60 (0,2 mm, Merck) avec le mélange butanol/acide

acétique/eau (4/1/1; Wegen et Glase, 1981) ou avec un mélange

chloroforme/méthanol (1/9). Ils ont été chromatographiés sur

gel de silice G avec le mélange benzène-acide acétique (9/1;

Fry, 1982).

Les composés phenoliques ont été mis en évidence par pulvéri¬

sation des réactifs suivants (préparés selon Stahl, 1967):

Folin-Ciocalteau, para-nitroaniline diazotée, ninhydrine,

Ehrlich, sel de bleu solide B (Fluka), anisaldéhyde, A1C13 et

vaniline HC1. La couleur des taches obtenues avec ces réac¬

tifs a été comparée à celles des substances de référence et à

celles données dans la bibliographie.

2.8.5. Chromatographie sur papier (CSP)

Des extraits ont été chromatographiés sur papier Whatmann

no. 2, direction descendante, avec la phase supérieure du mé¬

lange butanol/acide acétique/eau (4/1/5) ou avec 2% d'acide

acétique. Les bandes fluorescentes ont ensuite été analysées

par HPLC (cf. 2.8.3).

2.8.6. Substances de référence

L'acide caféyl-3 quinique (acide chlorogénique) a été acheté

(Fluka) alors que les acides caféyl-4 quinique ("Band 510")

et caféyl-5 quinique (acide néochlorogénique) ont été obte¬

nus selon la méthode de Scarpati et Esposito (1963). Les for¬

mes cis des acides cafeiques, feruliques et paracoumariques

ont été obtenues par irradiation d'échantillons commerciaux

des formes trans selon la méthode de Kahnt (1966). Les esters

de l'acide férulique (méthylférulate, éthylférulate et butyl-

férulate) ont été produits selon la méthode de Fry (1982). La

scopoline a été extraite au methanol des racines d'Atropa

belladonna et purifiée sur une colonne de Sephadex LH-20

(2,5 x 30 cm) éluée à l'eau. Le degré de pureté a été vérifié

par chromatographie sur couche mince et par HPLC. Un aliquot

- 22 -

de la scopoline purifiée a été hydrolyse (2N HCl) à 1 10 °C

pendant 30 min et la quantité de scopolétine extraite, à

tate d'éthyle, comparée à la teneur connue d'un échantillon

commercial de scopolétine (Serva). Toutes les fractions ont

été analysées par HPLC pour vérifier le rendement de l'hydro¬

lyse. En HPLC, les pics ont été identifiés en injectant la

substance de référence seule et mélangée à l'extrait et en

comparant les temps de rétention et les spectres en UV. Les

pics des substances inconnues ont été hydrolyses une fois à

110 C en milieu acide (2N HCl) et une autre fois à tempéra¬

ture ambiante, sous azote, en milieu alcalin (2N NaOH), puis

rechromatographiés en HPLC et sur couche mince pour identi¬

fier l'aglycone.

- 23 -

2.9. Biotests des extraits phenoliques bruts

2.9.1. Inhibition de la croissance du Cladosporiumcucumerinum sur couche mince

Les extraits bruts (cf. 2.8.1) sont chromatographiés sur

couche mince à raison de 1 mg de matière sèche (MS) pour les

explants et de 5 mg de MS pour les racines (cf. 2.8.4.). Les

chromatogranimes sont atomisés avec une suspension dense de

7spores (10 /ml pour le C. elegans ou pour le Cladosporium

cucumerinum, dans 2% de PDB et 0,1% de Tween 20), et incubés

3 jours à 27 C et 100% d'humidité; après quoi, on observe

les zones dépourvues de mycélium.

2.9.2. Inhibition de la germination des endoconidies

Les extraits bruts (cf. 2.8.1., l'équivalent de 0,4 mg de MS

pour les explants et de 2 mg de MS pour les racines) sont dé¬

posés sur de fines rondelles de gélose (2 mm de haut et 1 cm

de 0, 1% de gélose Difco). Celles-ci sont séchées pendant

24 h a 27 C, puis reçoivent 20,ul d'une suspension d'endo-c /

conidies (10 /ml de jus de carotte obtenu selon la méthode

de Mathre et Ravenscroft, 1966 a). Après 6 h d'incubation à

27 C et 100% d'humidité, on arrête la croissance des

hyphes avec une goutte de lactophénol-bleu d'aniline. Une en-

doconidie est considérée comme germée lorsque 1'hyphe dépasse

la longueur de celle-ci. Les résultats sont exprimés en pour¬

centage de germination. Le pourcentage de germination des té¬

moins ayant reçu 15% de methanol est égale à 100 (3 répéti¬

tions avec chacune 3 rondelles par extrait et l'observation

de 200 endoconidies par rondelle). Un essai est annulé si les

témoins n'atteignent pas 85% de germination.

- 24 -

3. RESULTATS

3.1. Degré de résistance des plantes entières

Les variétés NRT et Kentucky 170 sont très résistantes au

C. elegans et ne montrent pas de symptômes. Le poids frais de

leurs racines n'est pas affecté, 20 jours après l'inoculation

(tab. 2).

Tab. 2: Influence du C. elegans sur le poids frais des ra¬

cines (20 jours après l'inoculation en terre, poids

frais des témoins = 100%).

Variétés Poids frais

de tabac

NRT 100,0 + 22,6 a 1,95 + 0,19

Kentucky 170 105,3 + 21,3 a 1,71 + 0,19

Mont-Calme-Brun 30,6 + 8,6 b 1,0 + 0,21

Sota 50 15,3 + 4,6 b 0,43 + 0,2

a, b: les nombres suivis de la même lettre ne présentent pas

de différences significatives entre eux.

Le feuillage des plantules infectées de la variété Mont-Calme

Brun pouvait facilement être confondu avec celui des plan¬

tules saines; pourtant leurs racines sont très malades (70%

de perte en poids frais). La variété Sota 50 est très sen¬

sible au parasite. Les plantules parasitées ont une taille

très réduite et des feuilles chlorotiques. Les rares racines

qui subsistent sont couvertes de mycélium (84% de perte en

poids frais des racines).

- 25 -

Choix des variétés: la variété résistante Kentucky 170 sem¬

blait être la variété la plus appropriée de par ses quali¬

tés culturales. Elle offre l'avantage d'une croissance ra¬

pide et fournit des tiges d'un diamètre suffisant pour le

prélèvement aisé des explants. La variété Mont-Calme-Brun,

aux racines complètement ravagées par la pourriture noire,

conserve des tiges et des feuilles de la même taille que les

plantes témoins. Ceci nous laisse supposer que cette variété

possède ,un type de résistance différent des autres variétés.

Pour ces raisons, le Sota 50 très sensible à la pourriture

noire et le Kentucky 170 très résistant ont été choisis pour

les essais ultérieurs.

3.2. Développement du C. elegans sur les racines

3.2.1. Infection en terre

La variété sensible Sota 50, 5 jours après l'inoculation, est

uniquement parasitée dans la partie inférieure de l'hypoco¬

tyle (tab. 3). Par contre après 10 jours, les racines sont

moyennement envahies (classe + à ++) par du mycélium intra¬

cellulaire, aux hyphes renflées et sinueuses, et chargées de

chlamydospores. Le mycélium de surface ne couvre qu'un faible

pourcentage (1 à 49) des racines. Il est constitué d'hyphes

hyalines et peu ramifiées qui deviennent plus tard brunes et

s'épaissisent aux extrémités; celles-ci portent souvent des

fructifications. Ce dernier type de mycélium, appelé repro¬

ducteur, n'a pas été pris spécialement en considération.

Après 34 jours, le nombre de chlamydospores et de cellules

envahies par le mycélium intracellulaire augmente. Le mycé¬

lium de surface disparaît. Les racines de la variété ré¬

sistante Kentucky 170, à part de rares exceptions où des

cellules isolées sont envahies par du mycélium, sont exemptes

du C. elegans.

- 26 -

Tab. 3: Développement de C. elegans sur les racines de

tabacs cultivés en terre.

Variétés

de tabac Sota 50 Kentucky 170

Jours après1'infection 10 34

Chlamydospores + à ++ +++

Cellules avec

mycéliumintracellulaire + à ++ +++

10 34

0 0

Mycélium de

surface (%)

Echelle: 0 = 0, + = 1 à 49, ++ = 50 à 74, +++ > 75, nombre

par 1.5 cm de racine ou pourcentage de la surface

couverte par du mycélium.

Progression du C. elegans sur les racines

D'une cellule parasitée au hasard, le C. elegans passe à la

suivante; aucune partie de la racine n'est apparue comme un

site d'infection privilégié. Des cellules qui souvent pa¬

raissent saines, sont en fait remplies de mycélium et ce

n'est que lorsque les chlamydospores se présentent nombreuses

et groupées, à la surface de la racine, que l'on observe un

brunissement cellulaire prononcé. Ainsi le brunissement des

racines, premier symptôme macroscopique généralement observé

après une attaque du C. elegans, est la conséquence d'un dé¬

veloppement fongique avancé.

Limites de la méthode: le défaut principal de cette méthode

est qu'elle ne nous permet pas de saisir le rôle important

que doivent jouer les endoconidiophores et éventuellement le

mycélium de surface dans la pathogénèse du C. elegans. Lors

des lavages répétés, pour dégager les racines de la terre,

- 27 -

les endoconidiophores et les endoconidies sont emportés. Les

racines les plus fines, qui sont probablement plus rapide¬

ment parasitées, restent prises dans la terre. Ceci explique¬

rait le fait que 5 jours après l'inoculation, on trouve le

C. elegans principalement confiné à la base de 1'hypocotyle.

D'autre part, il est très difficile d'évaluer l'importance

du mycélium de surface qui relie des sites de pénétration

éloignés.

3.2.2. Infection des racines dans du papier buvard

Le 64% des racines de la variété sensible Sota 50 portent des

chlamydospores 5 jours après l'inoculation (fig. 1). La plu¬

part des racines en portent peu (entre 1 et 49), mais un

faible pourcentage en est déjà très chargé (plus de 100). Les

endoconidiophores sont peu nombreux. Le mycélium intracellu¬

laire est fréquent (sur le 64% des racines) mais peu déve¬

loppé et n'occupe qu'un petit nombre de cellules. Le mycélium

de surface est très fréquent (sur le 84% des racines) et en¬

core peu développé (classe +). Au dixième jour après l'inocu¬

lation, les chlamydospores et les cellules envahies par du

mycélium intracellulaire deviennent très fréquentes et nom¬

breuses sur les racines; le mycélium de surface, très fré¬

quent (sur le 89% des racines), est plus développé qu'au

cinquième jour après l'inoculation. Il couvre dans la plupart

des cas plus du 50% de la surface des racines. Par contre, le

nombre des endoconidiophores stagne et le 35% des racines

n'en portent que peu (de 1 à 49). Le développement du C. ele¬

gans sur les racines de la variété résistante Kentucky 170

est faible. Les chlamydospores, les endoconidiophores et le

mycélium intracellulaire sont peu fréquents même au dixième

jour après l'inoculation. Le mycélium de surface s'installe,

dès le cinquième jour, sur le 22% des racines et se déve¬

loppe à peine jusqu'au dixième jour (29% des racines parasi¬

tées, classe +). Les racines parasitées de la variété ré¬

sistante Kentucky 170 manifestent les mêmes symptômes que

ceux de la variété sensible Sota 50. Le développement des

sites d'infection et le brunissement ultérieur des tissus se

déroulent comme sur les racines inoculées en terre.

- 28 -

Choix des conditions d'infection des racines

Les racines inoculées dans le papier buvard sont plus rapide¬

ment et plus intensément attaquées par le C. elegans que

celles inoculées en terre. Le dosage, la composition, ainsi

que l'application de l'inoculum sur les racines nues sont

plus contrôlables que l'adjonction d'un broyât de culture du

C. elegans à la terre. Enfin, un dernier avantage de la mé¬

thode du papier buvard est que les racines infectées ne sont

plus blessées, ni partiellement récoltées, lors du dégagement

de la terre. A cause des avantages énumérés, les racines ino¬

culées dans le papier buvard seront utilisées pour les ana¬

lyses des acides aminés et des phénols solubles.

mycélium.

du

par

couverte

surface

la

de

pourcentage

ou

racine

de

cm

1,5

par

nombre

75,

>+++

et

74

à50

=++

49,

à1

=+

0,

=0

Echelle:

+++

++

+1+

++

++

++

++

+*M

++

JOURS

10

n

JOURS

5

U)

ACE

SURE

DE

MYCELIUM

ni

50

100

nnJOURS

10

1n

JOURS

5

-

END0C0NIDI0PH0RES

-

50

lO'J

+++

++

++++

++

+0

ni

JOURS

10

JOURS

5

50

INTRACELLULAIRE

MYCELIUM

100

++

+-I

++

+*

+++

+o

1£L

JOURS

10

XL

JOURS

5

-

50

CHLAMYD0SP0RES

100

50

Sota

,170

Kentucky

buvard;

papier

le

dans

elegans

C.

le

par

l'inoculation

après

jours

10

et

(5

d'infection

classes

les

selon

racines

des

Répartition

:

- 30 -

3.3. Degré de maladie des cals

3.3.1. Degré de maladie en fonction de la concentration

en 2,4-D

Le développement de la pourriture noire est toujours plus

faible dans les transplants du Kentucky 170 que dans ceux du

Sota 50 (fig. 2), 10 et 14 jours après l'inoculation. Cette

différence est beaucoup plus faible que celle observée lors

de l'inoculation de plantes entières. Ceci est dû au fait que

les transplants du Kentucky 170 présentent une certaine

pourriture. Le degré de maladie des transplants des deux va¬

riétés n'est que peu influencé par la concentration en 2,4-D

lorsqu'elle varie entre 0,9,uM et 9,uM, avec 4,64,uM de kiné¬

tine. Dix jours après l'inoculation, la variété Sota 50 ob¬

tient un indice de maladie moyen de 1,75, alors que la varié¬

té résistante ne s'écarte que très peu d'un indice de maladie

moyen de 1,2. Quatorze jours après l'inoculation, les indices

de maladie se stabilisent à des valeurs moyennes atteignant

2,1 pour la variété Sota 50 et 1,4 pour la variété résistante

Kentucky 170.

Fig. 2: Développement du C. elegans dans les transplants

en fonction de la concentration en 2,4-D.

3

2

_j

<t

s:

0

o

2

ce

<=> 1

00.5 5 10

CONCENTRATION 2,4-D ^M

(kinétine 4.64 )jM, inoculum 20 endoconidies)

Les courbes suivies des lettres a et b sont

significativement différentes.

SOTA 50

KENTUCKY 170

10 JOURS

-. a

^-—-*-

14 JOURS

-A b

- 31 -

Sur les transplants témoins, n'ayant reçu que de l'eau di¬

stillée, apparaissent des taches brun-clair limitées au site

occupé par la goutte d'eau. Seule une couche de cellules très

superficielle brunit au contact de l'eau.

Les diverses tentatives d'initier et de subcultiver des cals

du Sota 50 avec 0,9,uM de 2,4-D et 4,64,uM de kinétine sont

restées infructueuses. Bien souvent, ces transplants devien¬

nent bruns et dégénèrent; les tissus fragmentés donnent rare¬

ment naissance à des masses cellulaires compactes et homo¬

gènes. Pour toutes les autres concentrations de 2,4-D, les

transplants étaient compacts, translucides et légèrement

bruns en surface, d'un diamètre compris entre 7 et 9 mm.

Progression du C. elegans sur les transplants

Les transplants du Sota 50 (sensible) semblent exempts de

champignon, 3 jours après l'inoculation. A partir du site

d'inoculation, s'étend une zone brune où il est rare d'ob¬

server un mycélium aérien alors que la variété résistante

Kentucky 170 a de petits agrégats de cellules brunes, con¬

centrées au sommet, qui portent de nombreuses chlamydospo¬

res. Ainsi, au troisième jour après l'inoculation, les trans¬

plants de la variété résistante montrent des symtomes plus

marqués que ceux de la sensible. Au septième jour apparais¬

sent, au sommet des transplants du Sota 50, du mycélium

aérien et des chlamydospores. Une bande de tissu brun entoure

le mycélium. Cette large bande de tissu brun qui précède

l'apparition du mycélium aérien est très réduite chez la va¬

riété résistante. Les indices de maladie s'inversent à partir

de ce moment-là et le Sota 50 sera toujours plus malade que

le Kentucky 170. Les bandes de tissus bruns qui précèdent

l'apparition du mycélium aérien sont déjà envahies par le

C. elegans et les tissus situés juste au devant, d'aspect

sain, contiennent aussi le parasite. Comme sur les racines,

le brunissement est la conséquence d'un développement fongi¬

que avancé. Mais un tissu brun n'est pas toujours parasité,

car une goutte d'eau provoque le brunissement des tissus

sains.

- 32 -

3.3.2. Influence de la quantité d'inoculum sur

le degré de maladie des cals

Les explants de la variété Sota 50, inoculés avec 250 endo¬

conidies, ont un degré de maladie plus élevé que ceux inocu¬

lés avec 20 endoconidies, alors que le nombre d'endoconidies

n'influence pas le degré de maladie du Kentucky 170 (fig.3).

Avec un inoculum de 20 endoconidies, les différences entre

les variétés Sota 50 et Kentucky 170 sont minimes en pré¬

sence de 2,4-D, voire inexistantes avec l'AIA. Par contre

avec un inoculum de 250 endoconidies une forte différence

apparaît entre les variétés. Les explants du Sota 50, inocu¬

lés avec 250 endoconidies et cultivés sur 2,4-D, ont un in¬

dice de maladie de 1,9 et 2,8 après 7 et 10 jours. Les ex¬

plants du Kentucky 170 sont très peu attaqués au bout de 7 et

10 jours (indice de maladie de 0,85 et 0,95). Les explants

des deux variétés, cultivés avec de l'AIA et inoculés avec

250 endoconidies, ont le même indice de maladie (1) au

quatrième jour après l'inoculation. Jusqu'au dixième jour,

les explants de la variété résistante conservent cet indice,

alors que chez ceux de la variété sensible, la maladie pro¬

gresse presque linéairement (après 7 et 10 jours, indices

Les transplants sont plus malades que les explants, surtout

avec un inoculum de 20 endoconidies (fig. 4). La quantité

d'inoculum influence aussi le degré de maladie des trans¬

plants, mais moins que celui des explants. Au contraire de

ce qui a été observé chez les explants, les transplants de

la variété sensible Sota 50, inoculés avec 20 endoconidies,

sont toujours plus malades que ceux de la variété résistan¬

te.

Indépendemment de l'auxine choisie, les explants comme les

transplants de la variété sensible Sota 50 sont toujours

plus malades que ceux de la variété résistante Kentucky 170

lorsqu'ils sont inoculés avec 250 endoconidies.

- 33 -

Fig. 3: influence de la quantité d'inoculum sur le degré de

maladie des explants (kinétine 4,64,uM ).

- INOCULUM -

20 ENDOCONIDIES 250 ENDOCONIDIES-i r

2.4-D 4.5 jjM

SOTA 50

KENTUCKY 170 -a-

2 -

AIA 5.7 /jM

-A

JOURS

7 10 0 4 7 10

APRES L'INOCULATION

Pas de différences significatives

entre les variétés pour les points

marqués d'une astérisque.

- 34 -

Influence de la quantité d'inoculum sur le degr

maladie des transplants (expl. cf. fig. 3).

- INOCULUM -

20 ENDOCONIDIES 250 ENDOCONIDIES-i r -t 1 r

2,4-D 4.5 /jM

SOTA 50

KENTUCKY 170 -a

AIA 5.7/jM

7 10 0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULATION

- 35 -

3.3.4. Degré de maladie des cals cultivés avec de l'ANA

L'acide naphtalèneacétique (ANA), une auxine de synthèse,

induit des cals spongieux lorsqu'elle est utilisée à des con¬

centrations comprises entre 5,3,uM et 10,7,uM avec 4,64,uM de

kinétine. Tout en conservant une forme en demi-sphère, ils

prennent un aspect quelque peu "éclaté". Le faible degré

d'agrégation cellulaire est aussi mis en évidence par la dis¬

parition rapide de 1'inoculum dans les cals après sa déposi¬

tion. Les explants et les transplants des premières généra¬

tions sont translucides; mais au cours des repiquages succes¬

sifs, de nombreux cals deviennent bruns. Les transplants sont

toujours plus parasités que les explants (fig. 5). Les in¬

dices de maladie des deux variétés restent proches tant chez

les explants que chez les transplants. On note une différence

significative seulement dix jours après l'inoculation

(Sota 50 indice de maladie 2,6 et Kentucky 170, 2,4). Au som¬

met des transplants du Kentucky 170 apparaissent, à ce

moment-là, des taches noires de chlamydospores groupées. Chez

la variété Sota 50, on observe une zone brune étendue par¬

semée de mycélium aérien.

Fig. 5: Degré de maladie des cals cultivés avec

8,59 ,uM d'ANA et 4,64 ,uM de kinétine.

INOCULUM 20 ENDOCONIDIES

ce

UJ

o

S 2

<

2:

EXPLANTS

SOTA 50

KENTUCKY 170 -*

7 10 0

JOURS APRÈS

TRANSPLANTS

7 10

L' INOCULATION

pas de différences significatives entre les variétés

pour les points marqués d'une astérisque.

- 36 -

3.3.5. Morphologie des cals et progression du C. elegans

Les cals cultivés avec du 2,4-D sont petits, très compacts et

durs à découper au scalpel. Cultivés avec de l'AIA, ils sont

plus volumineux et spongieux. Cette augmentation de volume

est due à la taille des cellules. Les explants mesurent en

moyenne 2 à 3 mm de plus en présence d'AIA qu'en présence de

2,4-D. Ils ont, en présence d'AIA, 10 à 11 mm de diamètre

pour le Sota 50 et 8 à 9 mm pour le Kentucky 170. Ces diffé¬

rences se trouvent confirmées par le poids frais des explants

qui a une moyenne de 0,9 à 1 g en présence d'AIA, alors qu'en

présence de 2,4-D, il chute à 0,25-0,35 g. En présence de ces

deux auxines, les cals semblent couverts d'un épiderme blanc,

qui en fait n'est qu'une couche de cellules néoformées encore

peu agrégées. Les cals très spongieux obtenus avec l'ANA ne

possèdent un tel épiderme que par plaques.

En présence d'AIA, de 2,4-D et d'ANA, une bande de tissu brun

précède l'apparition du mycélium aérien. Elle est étendue

chez la variété sensible et très réduite chez la variété ré¬

sistante. Ces tissus bruns sont parasités. Lors de la sépara¬

tion des tissus parasités du reste de l'expiant, on observe

des différences nettes entre les variétés de tabac. Chez la

variété résistante Kentucky 170, en présence d'AIA ou de

2,4-D, le mycélium reste superficiel jusqu'au septième jour.

Ce n'est qu'à partir de ce moment-là, que l'on observe par¬

fois des percées du mycélium qui s'avancent plus en profon¬

deur dans le tissu. Chez la variété sensible Sota 50, en pré¬

sence d'AIA ou de 2,4-D, sept jours après l'inoculation, on

trouve 2 mm de tissu colonisé sous la couche de mycélium

superficiel. En présence de 2,4-D, les cals sont recouverts

de mycélium et de spores noirâtres dont la densité est bien

plus grande qu'en présence d'AIA, de plus, ils sont colonisés

en profondeur jusqu'à 3 ou 4 mm, voire jusqu'à la gélose. Les

indices de maladie augmentent plus rapidement, pour une même

dose d'inoculum, sur les cals cultivés en présence d'ANA que

sur ceux cultivés en présence de 2,4-D ou d'AIA. Les indices

de maladie augmentent aussi rapidement sur les cals cultivés

- 37 -

en présence d'AIA que sur ceux cultivés en présence de 2,4-D.

L'indice de maladie reflète la proportion de la surface des

cals recouverte par le champignon et ne tient pas compte de

2la densité fongique (nombre de spores ou d'hyphes par cm ).

Les explants cultivés en présence d'AIA et inoculés ont, en

valeur absolue, une plus grande surface couverte par le

C. elegans que ceux cultivés en présence de 2,4-D. Mais ces

derniers sont recouverts d'un mycélium plus dense que les

premiers, dix jours après l'inoculation.

Conclusion

La différence de résistance au C.elegans, entre le Kentucky

170 et le Sota 50, est exprimée en culture de tissus. Le de¬

gré de maladie est influencé par la dose d'inoculum et l'uti¬

lisation de tranplants ou d'expiants. Le type d'auxine (AIA,

2,4-D, ANA) incorporée dans le milieu nutritif influence la

taille et le degré d'agrégation cellulaire des cals (spon¬

gieux ou compacts). Les tissus les plus spongieux s'obtien¬

nent en présence d'ANA et ils sont toujours plus malades que

les tissus plus compacts de cals cultivés en présence d'AIA

ou de 2,4-D. Une augmentation de la quantité d'inoculum

accentue le degré de maladie des cals de la variété sensible.

Sur les explants de la variété résistante, le degré de mala¬

die reste constant dès le quatrième jour après l'inocula¬

tion, alors qu'il continue d'augmenter sur les transplants.

Les explants ont une forme et une structure plus homogènes

que les transplants.

Pour ces raisons, des explants, cultivés en présence d'AIA

ou de 2,4-D, infectés avec 250 endoconidies (fig. 3) servi¬

ront d'échantillon pour les analyses des acides aminés et

des phénols solubles.

- 38 -

3.4. Influence de l'infection par le C. elegans sur la

teneur en acides aminés des racines et des explants

3.4.1. Teneur en acides aminés totaux

Les racines du Sota 50 contiennent moins d'acides aminés

que les explants sains cultivés avec du 2,4-D ou de l'AIA

(fig. 6). Les racines et les explants du Kentucky 170, culti¬

vés avec du 2,4-D, contiennent moins d'acides aminés que ceux

du Sota 50. Les explants du Kentucky 170, cultivés avec de

l'AIA, ont une teneur en acides aminés bien supérieure à

celles des racines (+ 476%) et à tous les autres tissus. Les

racines parasitées de la variété sensible Sota 50 diminuent

leur teneur en acides aminés de 63% et les explants cultivés

avec du 2,4-D ou de l'AIA de 50% et de 61% respectivement.

Les racines attaquées de la variété résistante Kentucky 170

ont la même teneur en acides aminés que les racines saines.

Les explants parasités du Kentucky 170 réduisent de 22% leur

teneur en acides aminés lorsqu'ils sont cultivés avec du

2,4-D et de 42% lorsqu'ils sont cultivés avec de l'AIA.

Malgré une teneur en acides aminés très diverse entre les

racines et les explants sains, on constate que la diminution

de la teneur en acides aminés des tissus parasités est tou¬

jours plus importante chez la variété sensible que chez la

résistante.

- 39 -

Influence du C. elegans sur la teneur en acides

aminés totaux des racines (R) et des explants

(AIA 5,7,uM ou 2,4-D 4,5,uM et kinétine 4,6,uM,

10 jours après l'inoculation).

500

SAIN D

INOCULÉ

400 SOTA 50

300

200

100

m

KENTUCKY

r*i

170 -{

R 2,4-D AIA

EXPLANTS

R 2,4-D AIA

EXPLANTS

R: Racines; AIA 5,7,uM; 2,4-D 4,5,uM; Kinétine 4,6

- 40 -

3.5. Spectre des acides aminés

3.5.1. Les tissus sains

Le spectre des acides aminés soluble est différent dans les

quatre cas étudiés, racines et explants sains du Sota 50 et

du Kentucky 170. Celui des explants cultivés avec du 2,4-D

diffère de celui des explants cultivés avec de l'AIA. Les

racines de la variété Sota 50 contiennent énormément de pro-

line (27,1 nmole, fig. 7). La variété résistante se distingue

par une teneur plus élevée en asparagine, dans les racines et

les explants, que la variété sensible. Les explants cultivés

avec du 2,4-D (fig. 8) ont des teneurs en glycine supérieures

(Sota 50, +29,7 nmole et Kentucky 170, +18,7 nmole) à celles

des racines. Chez les explants du Kentucky 170, la tyrosine

et la phenylalanine, qui chez les racines se trouvent à

l'état de trace, sont décelées à des concentrations élevées,

respectivement 2,6 nmole et 1,4 nmole. Les explants cultivés

avec de l'AIA (fig. 9) sont très riches en glutamine

(Sota 50, 73% et Kentucky 170, 77% de la teneur en acides

aminés totaux).

3.5.2. Les tissus infectés

Les racines (fig. 7): chez la variété sensible, la concentra¬

tion de ceux des acides aminés qui sont présents en grande

quantité, diminue. L'arginine fait exception (+45%). La con¬

centration des autres acides aminés reste constante. Au con¬

traire, chez la variété résistante, la teneur en proline

(+140%), en asparagine (+52%) et en arginine (+43%) augmente

10 jours après l'inoculation. Hormis les concentrations de

la leucine, de la thréonine, de la lysine et de l'histidine

qui diminuent faiblement, celles des autres acides aminés ne

varie pas.

Les explants cultives avec du 2,4-D (fig. 8): chez les ex¬

plants de la variété sensible la teneur en glutamine diminue

(-57,4% = 53,7 nmole). La baisse de la teneur en asparagine

(-68,7% = 21,2 nmole), serine (-50,6% = 4,3 nmole), proline

(-55,5% = 3,3 nmole) et glycine (-70,3% = 23,6 nmole) bien

- 41 -

que plus petite en valeur absolue atteint quand même des

pourcentages élevés. Par contre, la lysine (+160% = 5,1 nmole)

et l'arginine (+360% = 5,3 nmole) s'accumulent dans les tis¬

sus parasités. Chez la variété résistante, on décelé surtout

une diminution de la teneur en glutamine (-28% = 17,5 nmole).

Celles de la serine (-22,8% = 2,6 nmole), de la glycine (-21%

= 5,9 nmole), de la tyrosine (-100% = 2,6 nmole) et de la

phenylalanine (-100% = 1,4 nmole) sont faibles en valeur

absolue.

Les explants cultivés avec de l'AIA (fig. 9): la teneur en

glutamine des explants du Sota 50 diminue de 75%. A l'excep¬

tion de la proline, de la lysine et de l'arginine qui s'accu¬

mulent légèrement, nous assistons à une baisse de la teneur

des autres acides aminés. Chez la variété résistante la te¬

neur de tous les acides aminés diminue (glutamine 50%), à

l'exception de la glycine qui s'accumule.

Conclusion

La teneur en acides aminés solubles totaux des explants, ob¬

tenue par cette méthode, correspond aux résultats de Kasper¬

bauer et Hamilton (1977), avec en plus l'avantage d'une

meilleure séparation des acides aminés serine, thréonine,

asparagine et glutamine. La concentration en acides aminés

des explants correspond aussi à celle mesurée dans les tiges

de divers Nicotiana par une méthode classique (Dumas et al.,

1981).

Les racines et les explants possèdent chacun un spectre

d'acides aminés caractéristique. Les acides aminés dont la

teneur est la plus élevée dans les tissus sains diminue le

plus fortement dans les tissus parasités (cf. proline dans

les racines ou glutamine dans les explants). Malgré les di¬

vergences entre les racines et les explants, la diminution

de la teneur en glutamine et en asparagine est toujours plus

marquée chez la variété sensible Sota 50 que chez la variété

résistante Kentucky 170.

- 42 -

Influence du C. elegans sur la teneur en acides

aminés des racines (10 jours après l'inoculation)

-10

30

S 20

II I

SOTA 50 -sensible¬

s/un D

INOCULÉ

I fil I II fi, IL n,. (k fw. n.

ASP THR SER GLU PRO GLY ALA VAL ILE LEU IYR LYS HIS ARG

i «o

î

20

KENIIXXY 170 -sîsjsmnt-

5AIN D

IHOCULt

HH aifi ni o.fli _Qn rvn

ASP THR SER GLU PRO GLY ALA VAL ILE LEU IYR LYS HIS ARG

- 43 -

Influence du C. elegans sur la teneur en acides

aminés des explants cultivés avec du 2,4-D

(2,4-D 4,52.uM et kinétine 4,64.uM, 10 jours

après l'inoculation).

100

SOTA 50 -SENSIBLE-

SAIN O

INOCULE

80-

60 .

-

C3

S 40x.X r!h

20 -

rih-

0Il

h

1 _LV1 Ln.T. H!

.

r-J

ASP THR SER GLU PRO GLY ALA CYS VAL ILE LEU TYR PHE LYS HIS ARG

100

B0

60

140

"

20 "

|pli I J3l

KENTUCKY 170 -sensible-

sain D

INOCULE

1— I M TR LE rhr» ^.tb fil

ASP THR SER GLU PRO GLY ALA CYS VAL ILE LEU TYR PHE LYS HIS ARG

- 44 -

Influence du C. elegans sur la teneur en ac

aminés des explants cultivés avec de l'AIA

(AIA 5,7,uM et kinétine 4,64-uM, 10 jours

après l'inoculation).

80

60

SOTA 50 -sensiblE-

? 40

20

179SAIN

INOCULÉ

ishm.

uiDa-m. Dm Dm ni n, ma

ASP THR SER GLU PRO GLY ALA VAL ILE LEU LYS HIS ARG

60

40

a 20

KENTUCKY 170 -résistant-

[393 5MN °

INOCULE

i

rri

II Uki1 I n» „- ni (! n. n t»

ASP THR SER GLU PRO GLY ALA VAL ILE LfU LYS HIS ARG

- 45 -

3.6. Composés phenoliques

3.6.1. Chromatographie liquide sous haute pression(HPLC) des extraits bruts

3.6.1.1. Identification des composés phenoliques

Les racines et les explants sains des deux variétés de tabac

contiennent surtout de l'acide chlorogénique (acide caféyl-3

quinique), de la scopoline (7-glucose 6-méthoxy-coumarine)

et deux phénols partiellement identifiés (pics no.2 et no.4;

cf. fig. 10 et 11 ).

Les explants cultivés avec de l'AIA ou du 2,4-D contiennent

les mêmes phénols que les racines. Mais comparés aux racines,

ils contiennent moins d'acide chlorogénique et plus de scopo¬

line et des substances no.2 et 4. Les chromatogrammes des ex¬

traits bruts des explants sont semblables; pour cette raison,

seuls ceux d'expiants cultivés avec de l'AIA sont représentés

(fig. 11). Dans les racines et les explants parasités, on ne

détecte pas de nouveaux composés phenoliques qui ne puissent

être décelés, même en quantité infime, dans les tissus sains.

En HPLC, l'injection de la substances no.2 ou no.4 donne tou¬

jours deux pics de surface équivalente éluant aux temps de

rétention des substances no.2 et 4. Ces substances, récoltées

à la sortie de la colonne et rechromatographiées sur couche

mince (tab. 4 et 6) donnent chacune deux taches de surface

équivalente. Les substances no.2 et no.4 chromatographiées

sur papier avec 2% d'acide acétique ont un Rf de 0,85; chro¬

matographiées avec un mélange butanol/acide acétique/eau,

la substance no.2 a un Rf de 0,52 et la substance no.4 un Rf

de 0,72. Il s'agit probablement d'une seule substance qui

s'isomérise facilement en formes cis et trans comme cela peut

être le cas pour les acides hydroxycinnamiques. Les spectres

en UV des substances no.2 et 4, récoltées à la sortie de la

colonne, sont proches de ceux des acides cis et trans feru¬

liques (fig. 12 et 13). Cependant, les temps de rétention ne

concordent pas avec les isomères de l'acide férulique.

- 46 -

Sur couche mince, les substances no. 2 et no.4 prennent ra¬

pidement une couleur jaune au contact de l'air comme cela est

le cas pour les acides cafeiques ou feruliques. Cette réac¬

tion les distingue de l'acide paracoumarique. La pulvérisa¬

tion de différents réactifs sur les chromatogrammes (tab. 5

et 6), nous révèle que ces deux substances sont des composés

phenoliques. Les substances no.2 et 4, récoltées à la sortie

de la colonne (HPLC), sont inchangées après une hydrolyse

acide (2 h à 110 °C). Une hydrolyse alcaline (2 h à tempéra¬

ture ambiante) supprime la substance no.2 au profit de la

substance no.4.

- 47 -

Fig. 10: Chromatogrammes (HPLC) d'extraits bruts des racines

(15 jours après l'inoculation par le C. elegans).

- SOTA 50 -

SAIN INOCULE

l!

_H *"Uwiv jv^ixix^^,

- KENTUCKY 170 - J1 3

SAIN

2

INOCULE

2 ,

il3

t*

^w lVwAvv j4 <lyL^Colonne C1Q u Bondpak 10/um (3,9 x 300 mm), gradient de A

(16% MeOH; 0,1M KH2P04) à B (40% MeOH; 0,1M KH2P04) en 20

min, flux 1 ml/min, détection 330 nm. Pics: no.1 acide

caféyl-3 quinique, no.2 substance no.2, no.3 7-glucose-

6-méthoxycoumarine, no.4 substance no.4.

- 48 -

Fig. 11: Chromatogrammes (HPLC) d'extraits bruts d'expiants

cultivés avec 5,7 .uM d'AIA (kinétine 4.64,uM;

10 jours après l'inoculation par le C. elegans).

o

O

LU

O

- SOTA 50 -

SAIN INOCULE

24

]

2

I 4

1

n

_^_^vUL-_>^VUJL

1

SAIN

t

2

KENTUCKY 170 -

INOCULE

3

2 :3

;

—t~-N/UUL^

1

l yLColonne C18 u Bondpak 10.um (3,9 x 300 mm), gradient de A

(16% MeOH; 0,1M KH2P04) à B (40% MeOH; 0,1M KH2P04) en 20

min, flux 1 ml/min, détection 330 nm. Pics: no.1 acide

caféyl-3 quinique, no.2 substance no.2, no. 3 7-glucose-

6-méthoxycoumarine, no.4 substance no.4.

- 49 -

Spectres d'absorption en UV de la substance no.2

et de l'acide cis-férulique relevés à la sortie

de la colonne C (HPLC).

A211

,204

acide: cis-ferjjque

substance n:.2

2ÏC

273

252

300

297

250 30C [N"J

Spectres d'absorption en UV de la substance no.4

et de l'acide trans-férulique relevés à la sortie

de la colonne C18 (HPLC).

313.L.

216I

217

29229c,

il2,'\ x\

259

ACIDE T"ANS-FERUliOiE

S'SSTA\CE ho. 4

250 'OC U«]

- 50 -

Tab. 4: Valeurs Rf de quelques phénols sur gel de silice 60,

Phase mobile: BuOH/ HoAc/ HO; 4/ 1/ 1

Acides cinnamiques

cinnamique

Degré de substitution

:[^C00H3

Rf

0,76

p-coumarique 4=OH 0,77

caféique 3=OH 4=OH 0,72

férulique 3=OCH3 4=OH 0,74

sinapique 3=OCH3 4=OH 5=OCH3 0,70

caféyl-quiniques

i^V"^^coo COOH

—-P-0H

0,28

I T 3J.

0H

coumarines

coumarine

umbelliferone

esculétine

esculine

scopolétine

scopoline

6=OH

6=OH

6=OCH.

6=OCH.

7=OH

7=OH

7=glucose

7=OH

7=glucose

0,70

0,74

0,59

0,52

0,68

0,40

flavonol

rutine -rutinoside-3-quercétine- 0,36

substance (pic) no.2

substance (pic) no.4

0,29

0,33

flavonoides

HC1

vanilline

-flavonoides

A1C1

-sucres

anisaldéhyde

-

aminés

phénols

Bsolide

bleu

de

Sel

aminés

Ehrlich

--

mauve

mauve

mauve-pâle

mauve

aminés

aminés

ac.

ninhydrine

brun-pâle

-brun-rouille

brun-jaune

brun-rouille

jaune

brun-

phénol

diazotée

p-nitroaniline

bleu

bleu

bleu

bleu

bleu

bleu

phénol

Ciocalteau

Folin-

esculétine

chlorogénique

férulique

caféique

p-coumarique

no.4

et

no.2

coumarine

hydroxycinnamiques

acides

substance

PURES

SUBSTANCES

REVELATION

REACTIF

60

silice

de

gel

de

mince

couche

sur

phénoliques

composés

de

Révélation

5:

Tab.

- 52 -

Tab. 6: Valeurs Rf de composés phenoliques sur couche

mince de gel de silice G.

Phase mobile: benzène, acide acétique: 9/1

Phénols Rf Réaction colorée à la

p-nitro-aniline diazotée

ac. caféique 0,09 rose

ac. p-coumarique 0,25 brun

ac. férulique 0,42 brun

méthylférulate 0,45 brun-clair

éthylférulate 0,47 brun-clair

butylférulate 0,51 brun-clair

ac. isoférulique 0,33 orange

alcool coniférylique 0,18 brun-clair

scopolétine 0,16 -

scopoline 0,14 -

ac. chlorogénique 0,00 brun

substance no. 2 0,55 brun

substance no. 4 0,50 brun

- 53 -

3.7. Evolution de la teneur en phénols solubles

au cours de l'infection

3.7.1. Les racines

3.7.1.1. Les phénols solubles totaux

La teneur en phénols solubles totaux des racines des deux

variétés de tabac s'élève à environ 15,ug/mg MS d'équivalents

d'acide férulique lors du transfert des plantules du quartz

dans le papier buvard (fig. 14). Cette teneur diminue de moi¬

tié dans les racines saines du Kentucky 170, au cours des

cinq jours suivants. Dix jours après le transfert, ces ra¬

cines retrouvent une teneur en phénols solubles légèrement

supérieure (17,7.ug/mg MS) à celle mesurée lors du transfert.

En présence du pathogène, les racines du Kentucky 170 ont des

teneurs en phénols solubles toujours inférieures à celles des

racines saines. Cette différence est faible à cinq jours,

puis augmente dix et quinze jours après l'inoculation. La

teneur en phénols solubles est moins élevée chez le Sota 50

que chez le Kentucky 170. Les racines malades du Sota 50 ont

une teneur en phénols beaucoup plus faible que celle du Ken¬

tucky 170, dix et quinze jours après l'inoculation.

Il est à remarquer que les colonies du C. elegans, cultivées

(10 jours à 25 °C) en milieu liquide (PDB) ou sur 2% d'ex¬

trait de malt gélose, extraites et analysées comme les tissus

végétaux, ne contiennent pas de phénols solubles.

3.7.1.2. L'acide chlorogénique

La teneur en acide chlorogénique constitue la majeur partie

de la teneur en phénols solubles totaux des racines. Ces

teneurs évoluent de façon semblable au cours de l'essai

(fig. 15). Au moment du transfert, les racines des deux va¬

riétés contiennent environ 10,ug/mg MS d'acide chlorogénique

et cinq jours plus tard, elles en sont dépourvues. Cette te¬

neur est à nouveau élevée dans toutes les racines, dix et

quinze jours après le transfert, à l'exception des racines

malades du Sota 50 qui n'en contiennent que des traces.

- 54 -

Teneur en phénols solubles totaux des racines

saines et inoculées par le C. elegans.

. <t M I UCI T MO

jouns «rues l'iKOCuiâtio»

Teneur en acide chlorogénique des racines saines

et inoculées par le C. elegans.

12

1/1

o 10s.

CD

3

O

§ 6

*^A

£ 4

O

UJ

o

o )

< C

KENTUCKY 170 -a.

SAIN

SOTA 50 -o-

0 5 10 15

JOURS APRES L'INOCULATION

- 55 -

3.7.1.3. La scopoline

Au moment du transfert, la teneur en scopoline ne constitue

qu'une faible partie de la teneur en phénols solubles totaux.

La teneur en scopoline des racines saines du Kentucky 170 ne

diminue pas après le transfert, mais au contraire augmente

régulièrement jusqu'au quinzième jour (fig. 16). En présence

du pathogène, la teneur en scopoline des racines du Ken¬

tucky 170 est légèrement inférieure à celle des racines

saines, cinq jours après l'inoculation et bien supérieure,

dix et quinze jours après. Les teneurs en scopoline des ra¬

cines saines et malades du Sota 50 sont comparables et ne

varient guère pendant l'essai; elles sont fortement infé¬

rieures à celles des racines saines du Kentucky 170.

Fig. 16: Teneur en scopoline des racines saines

et inoculées par le C. elegans.

0.75

0.50

0.25

KENTUCKY 170 -a-

S0TA 50 -O-

SAIN

INOCULÉ

0 5 10

JOURS APRES L'INOCULATIC

15

- 56 -

3.7.1.4. Substances no.2 et no.4

Au moment du transfert, la teneur des racines en substances

no.2 et 4 est faible et elle est nulle cinq jours après

(fig. 17 et 18). La teneur en substances no.2 et 4 du Ken¬

tucky 170 augmente dès le cinquième jour après le transfert

et diminue à partir du dixième jour. En présence du patho¬

gène, les racines du Kentucky 170 ont des teneurs fortes en

substances no. 2 et 4, dix et quinze jours après l'inocula¬

tion.

Si l'on admet que ces substances contiennent de l'acide féru¬

lique, on peut estimer que les valeurs maximales ne dépassent

pas l'ordre du ,ug/mg MS.

Les racines saines du Sota 50 contiennent toujours un peu

moins de substance no.2 que celles du Kentucky 170, alors que

les teneurs en substance no. 4 sont semblables jusqu'au dix¬

ième jour après le transfert. Dans les racines malades du

Fig. 17: Teneur en substance no.2 des racines saines et

inoculées par le C. elegans.

CD

ro

O

2

O

a

Oz

Z>

100

- 80

60

40

20

KENTUCKY

SOTA 50

SAIN

INOCULÉ

170 -A-

-O-

,A

0 5

JOURS APRES

10

L'INOCULATION

15

- 57 -

Sota 50, la teneur en substance no.2 est très faible, dès le

cinquième jour après l'inoculation. La teneur en substance

no.4 de ces racines est élevée dix jours après l'inoculation

mais n'atteint pas les concentrations mesurées dans les ra¬

cines du Kentucky 170 en présence du pathogène.

Fig. 18: Teneur en substance no.4 des racines saines et

inoculées par le C. elegans.

on

O

ce

o

o

6

CD

50

30

KENTUCKY 170 -a-

S0TA 50 o-

SAIN

INOCULÉ

A

/

//

/ 1

JOURS

5 10 15

APRES L'INOCULATION

- 58 -

Récapitulation

Le transfert des plantules du quartz dans le papier buvard

provoque une diminution de la teneur en phénols solubles to¬

taux des racines. Parmi les phénols analysés, seule la teneur

en scopoline des racines saines du Kentucky 170 ne diminue

pas après le transfert (fig. 16).

En présence du pathogène, les racines de la variété ré¬

sistante Kentucky 170 contiennent moins de phénols solubles

totaux et d'acide chlorogénique que les saines. Par contre,

elles augmentent plus fortement et plus rapidement leur

teneur en scopoline et en substances no.2 et 4 que les ra¬

cines saines à partir du cinquième jour après l'inoculation.

Les racines saines de la variété sensible Sota 50 ont, en gé¬

néral, des teneurs en phénols inférieures à celles de la va¬

riété résistante. La teneur en divers phénols des racines ma¬

lades du Sota 50 n'augmente guère, après l'inoculation, à

l'exception de la teneur en substance no.4 qui cependant

n'atteint pas des valeurs aussi élevées que celles du Ken¬

tucky 170.

- 59 -

3.7.2. Les explants cultivés avec du 2,4-D

3.7.2.1. Les phénols solubles totaux

Les explants des deux variétés de tabac contiennent moins de

phénols solubles totaux que les racines (cf. fig. 14 et 19).

Les explants sains du Kentucky 170 ont des teneurs en phé¬

nols solubles totaux assez constantes au cours de l'essai

(fig. 19). Les explants parasités du Kentucky 170 sont plus

riches en phénols que' les sains, mais ces différences ne sont

assurées statistiquement qu'à partir du septième jour après

l'inoculation. Les explants du Sota 50 ont eux aussi une te¬

neur en phénols solubles très constante au cours de l'essai,

mais inférieure à celle du Kentucky 170. La teneur en phénols

des explants parasités du Sota 50 diminue progressivement au

cours de l'essai et dix jours après l'inoculation, ils n'en

contiennent que le 19% des explants sains.

Fig. 19: Influence du C. elegans sur la teneur en phénols

solubles totaux des explants cultivés avec 4,5,uM

de 2,4-D (kinétine 4,64 uM).

—i 1 1 r——

KENTUCKY 1/0 -a-

t SOTA 50 -O-

SAIN

INOCULE

J I I L.

0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULAT 1 UN

- 60 -

3.7.2.2. L'acide chlorogénique

Les explants, cultivés avec du 2,4-D (fig. 20), ont des

teneurs en acide chlorogénique inférieures à celles des

racines (cf. fig. 15 et 20). Les explants du Kentucky 170

(5,5.ug/mg MS) contiennent plus du double d'acide chlorogé¬

nique que ceux du Sota 50 (2,ug/mg MS) au moment de l'inocu¬

lation (fig. 20). Dans les explants sains du Kentucky 170,

cette teneur diminue avec l'âge. Dans les explants parasités

du Kentucky 170, cette diminution est plus rapide que dans

les explants sains du Sota 50, jusqu'au quatrième jour après

l'inoculation. La teneur en acide chlorogénique des explants

sains du Sota 50 diminue faiblement avec l'âge. Les explants

parasités du Sota 50 ont toujours moins d'acide chlorogénique

que les sains et n'en contiennent plus que des quantités in¬

fimes, dix jours après l'inoculation.

Fig. 20: Influence du C. elegans sur la teneur en acide

chlorogénique des explants cultivés avec 4,5,uM

de 2,4-D (kinétine 4,64.uM)./

z:

o

s:

o

o

o

>-

•LU

<o

o

<

KENTUCKY

SOTA 50

SAIN

INOCULÉ

170 -A-

-O-

J0URS

4 7 10

APRES L'INOCULATION

- 61 -

3.7.2.3. La scopoline

Les explants du Kentucky 170 sont environ 13 fois plus pour¬

vus en scopoline que les racines et ceux du Sota 50 environ

8 fois plus (cf. fig. 16 et 21). Les explants sains du Ken¬

tucky 170 ont une teneur en scopoline constante au cours de

l'essai; elle est toujours supérieure à celle du Sota 50

(fig. 21). Les explants parasités du Kentucky 170 réduisent

leur teneur en scopoline jusqu'au septième jour après

l'inoculation. Les explants sains du Sota 50 ont une teneur

en scopoline beaucoup plus faible que ceux du Kentucky 170

et celle-ci diminue très légèrement avec l'âge. Les explants

parasités du Sota 50 contiennent moins de scopoline que les

sains et ils en sont dépourvus, dix jours après l'inocula¬

tion.

Fig. 21 : Influence du C. elegans sur la teneur en scopo¬

line des explants cultivés avec 4,5.uM de 2,4-D

(kinétine 4,64.uM)./

IS)

s:

ce

<

s:3

oo

>-

X

o

LO

oo

z -

JOURS

4 7

APRES L'INOCULATION

10

- 62 -

3.7.2.4. Substances no.2 et no.4

Les explants du Kentucky 170 contiennent environ trois fois

plus de substance no.2 que les racines, alors que la teneur

des explants du Sota 50 est semblable à celle des racines

(cf. fig. 17 et 22). Les explants sains des deux variétés

ont une teneur en substance no.2 assez constante au cours de

l'essai (fig. 22). Les explants du Kentucky 170 sont plus

riches en substance no.2 que ceux du Sota 50. La teneur en

substance no.2 des explants parasités du Kentucky 170 dé¬

passe celle des explants sains dès le quatrième jour après

l'inoculation. Cette accumulation est suivie d'une baisse au

septième jour et d'une deuxième augmentation au dixième jour

après l'inoculation. La teneur en substance no.2 des explants

parasités du Sota 50 augmente légèrement jusqu'au quatrième

jour après l'inoculation, puis diminue et cette substance

n'est plus décelable au septième jour.

Fig. 22: Influence du C. elegans sur la teneur en substance

no.2 des explants cultivés avec 4,5,uM de 2,4-D

(kinétine 4,64,uM).

•—i 1 1 1

KENTUCKY 170 -a- SOTA 50 -o-

SAIN

INOCULÉ

0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULATION

- 63 -

La teneur en substance no.4 des explants est supérieure à

celle des racines saines et augmente légèrement avec l'âge

(cf. fig. 18 et 23). La teneur en substance no.4 des explants

sains et parasités suit la même évolution que celle de la

substance no.2 (cf. fig. 22 et 23).

Fig* 23î Influence du C. elegans sur la teneur en substance

no.4 des explants cultivés avec 4,5.uM de 2,4-D

(kinétine 4,64.uM)./

co

s:

co

z:

O

o

<

ae

co

-UJ

O2

500

300

% 100co

KENTUCKY

SOTA 50

SAIN

INOCULÉ

170 -A-

-o-

0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULATION

- 64 -

Récapitulation: les explants cultivés avec du 2,4-D.

Les explants de la variété résistante Kentucky 170 ont tou¬

jours plus de phénols solubles totaux que ceux de la variété

sensible Sota 50. Dans les explants parasités de la variété

résistante la teneur en phénols augmente au cours de l'in¬

fection, alors que dans ceux de la variété sensible elle

diminue.

La teneur en acide chlorogénique diminue avec l'âge des

explants. Cette diminution est plus forte dans les explants

parasités que dans les sains.

Les explants de la variété résistante contiennent plus de

scopoline que ceux de la variété sensible. La teneur en sco¬

poline diminue dans les explants parasités au cours de l'in¬

fection.

La teneur en substances no.2 et 4 augmente dans les explants

parasités de la variété résistante et diminue dans ceux de la

variété sensible dès le quatrième jour après l'inoculation.

- 65 -

3.7.3. Les explants cultivés avec de l'AIA

3.7.3.1. Les phénols solubles totaux

La teneur en phénols solubles totaux des explants du Ken¬

tucky 170 augmente avec l'âge (fig. 24). Au moment de l'in¬

oculation, ils en contiennent moins que les racines saines

(cf. fig. 12 et 24). Les explants parasités du Kentucky 170

sont toujours plus riches en phénols que les sains, mais

cette différence devient nette seulement au dixième jour

après l'inoculation. Les explants sains du Sota 50 contien¬

nent plus de phénols que leurs racines saines (cf. fig. 12

et 24) ou les explants sains du Kentucky 170 au début de

l'essai. La teneur en phénols solubles des explants sains du

Sota 50 diminue jusqu'au septième jour après l'inoculation;

elle augmente par la suite, mais reste toujours inférieure à

celle des explants du Kentucky 170. Les explants parasités du

Sota 50 ont toujours plus de phénols solubles totaux que les

sains, mais la concentration reste inférieure à celle des ex¬

plants sains du Kentucky 170. La teneur en phénols des ex¬

plants parasités du Sota 50 diminue de moitié au quatrième

jour après l'inoculation; par la suite, elle augmente légère¬

ment jusqu'au dixième jour.

- 66 -

Fig. 24: Influence du C. elegans sur la teneur en phénols

solubles totaux des explants cultivés avec 5,7.uM

d'AIA (kinétine 4,64.uM)./

20

co

SE

es

CD

O

15

10

o

KENTUCKY

SOTA 50

SAIN

I H 0 C U L É

17 0 -A-

-O-

}

0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULATION

- 67 -

3.7.3.2. L'acide chlorogénique

La concentration en acide chlorogénique des explants est

assez proche de celle des racines, au moment de l'inoculation

(cf. fig. 13 et 25). Dans les explants sains du Kentucky 170,

la teneur en acide chlorogénique reste assez constante au

cours de l'essai (fig. 25). Dans les explants parasités du

Kentucky 170, elle diminue fortement jusqu'au quatrième jour

après l'inoculation, puis reste assez constante (fig. 25).

Ce dernier type de courbe est observé dans les explants sains

et parasités du Sota 50. Les explants parasités des deux

variétés de tabac ont moins d'acide chlorogénique que les ex¬

plants sains.

Fig. 25: Influence du C. elegans sur la teneur en acide

chlorogénique des explants cultivés avec 5,7 .uM

d'AIA (kinétine 4,64.uM)./

12

co

* 10

X^-.

CD

a

1 «a

>-

LU

<

a

G 2<

KENTUCKY 170 -a-

S0TA 50 -o-

SA1N ~—

INOCULÉ

JOURS

4 7

APRES L'INOCULATION

10

- 68 -

3.7.3.3. La scopoline

La teneur en scopoline est 40 fois plus élevée dans les ex¬

plants du Kentucky 170 que dans les racines, alors que dans

le Sota 50, cette différence est de l'ordre de 23 fois seule¬

ment (cf. fig. 16 et 26). Dans les explants sains du Ken¬

tucky 170, la teneur en scopoline augmente au cours des

quatre premiers jours, puis diminue jusqu'au dixième jour et

atteint une valeur légèrement supérieure à celle mesurée au

début de l'essai. La teneur en scopoline des explants para¬

sités du Kentucky 170 augmente au cours de l'infection,

celle-ci est inférieure à celle des explants sains au qua¬

trième et au septième jour après l'inoculation. Ce n'est

qu'au dixième jour, que les explants parasités du Ken¬

tucky 170 ont une teneur en scopoline plus élevée que les ex¬

plants sains. Les explants sains du Sota 50 ont une teneur en

scopoline très inférieure à celle du Kentucky 170. Les ex¬

plants parasités du Sota 50 ont très légèrement moins de

scopoline que les explants sains.

Fig. 26: Influence du C. elegans sur la teneur en scopoline

des explants cultivés avec 5,7,uM d'AIA (kinétine

4,64-uM) .

/

CD

<

O

x

O

oo

KENTUCKY 170 -a

SOTA 50 -o

0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULATION

L'INOCULATIONAPRESJOURS

10

A'——...—

i\

A

A

A

I

INOCULÉ

SAIN

,'iA

r

-o-50S0TA

-a-170KENTUCKY

200

6

3

400Z

600S

-800

o

Oon

/

4,64,uM).(kinétine

d'AIA5,7.uMaveccultivésexplantsdesno.2

substanceenteneurlasurelegansC.duInfluence27:Fig.

170.Kentuckyduparasitésexplantsdescelleà

inférieurereste2no.substanceenteneurlatoutefoisjour;

septièmejusqu'aucecietl'inoculationdèsaugmenteelle

50Sotaduparasitésexplantsleschezaugmentepuisjour,

septièmejusqu'aulégèrementdiminue50Sotadusainsplants

ex¬desno.2substanceenteneurLal'inoculation.dèsforte

plusestaugmentationcetteparasités,explantslesDans

l'inoculation.aprèsjourquatrièmedupartiràaugmente,

no.2substanceenteneurla170,Kentuckydusainsplants

ex¬lesDansl'essai.dedébutau50Sotaducelleàblable

sem¬no.2substanceenteneuruneont170Kentuckydusains

explantsLes27).et2217,fig.(cf.2,4-Dduavectivés

cul¬explantslesetracineslesqueélevéeplusno.2stance

sub¬enteneuruneontl'AIAdeaveccultivésexplantsLes

no.2Substance3.7.3.4.

-69-

- 70 -

3.7.3.5. Substance no.4

Les explants sains du Kentucky 170 contiennent très peu de

substance no. 4 et sa teneur augmente faiblement avec l'âge

au cours de l'essai (fig. 28). La teneur en substance no.4

augmente très rapidement dans les explants parasités du

Kentucky 170 jusqu'au septième jour après l'inoculation.

La teneur en substance no.4 est plus élevée chez le Sota 50

que chez le Kentucky 170 et reste stable jusqu'au septième

jour, puis elle augmente. Dans les explants parasités, la te¬

neur en substance no. 4 augmente jusqu'au septième jour après

l'inoculation chez les deux variétés. Cependant, les ex¬

plants parasités du Sota 50 contiennent moins de substance

no.4 que ceux du Kentucky 170.

Fig. 28: Influence du C. elegans sur la teneur en substance

no.4 des explants cultivés avec 5,7 ,um d'AIA

(kinétine 4,64,um).r

CD

T.

on

CD

z

o

<

CD

OZ

o

<

500

300

100

KENTUCKY 170 -A-

SOTA 50 -O-

ISAIN

INOCULÉ

A-"

A/ T

/ /

JOURS

4 7 -

APRES L'INOCULAT I

10

- 71 -

Récapitulation: les explants cultivés avec de l'AIA.

Les explants parasités ont une teneur en phénols solubles to¬

taux légèrement supérieure à celle des explants sains et la

variété résistante Kentucky 170 en contient plus que la va¬

riété sensible Sota 50.

La concentration en acide chlorogénique des explants sains de

la variété résistante varie peu avec l'âge, alors qu'elle

diminue fortement chez ceux de la variété sensible. Elle di¬

minue rapidement et fortement dans les explants parasités.

La teneur en scopoline des explants parasités de la variété

résistante est supérieure à celle des explants sains seule¬

ment à partir du septième jour après l'inoculation. Elle est

très faible dans les explants de la variété sensible.

La teneur en substance no.2 augmente plus rapidement dans les

explants sains de la variété résistante que dans ceux de la

variété sensible. Les explants parasités contiennent plus de

substance no.2 que les sains au cours de l'infection.

La teneur en substance no.4 augmente modérément dans les ex¬

plants sains avec l'âge et ceux de la variété sensible en

contiennent plus que ceux de la variété résistante. Par

contre, la teneur en substance no.4 augmente rapidement dans

les explants parasités. Mais les explants de la variété ré¬

sistante en contiennent plus que ceux de la variété sensible

seulement à partir du septième jour après l'inoculation.

- 72 -

Récapitulation générale

Les racines et les explants sains de la variété résistante

Kentucky 170 contiennent toujours plus de phénols solubles

que ceux de la variété sensible Sota 50. Les racines con¬

tiennent surtout de l'acide chlorogénique, tandis que les

explants ont une teneur plus élevée en scopoline et en

substances no.2 et 4.

En présence du pathogène, les racines de la variété ré¬

sistante contiennent toujours plus d'acide chlorogénique, de

scopoline et des substances no.2 et 4, que les racines de la

variété sensible.

Dans les explants parasités, cultivés en présence de 2,4-D ou

d'AIA, la concentration en acide chlorogénique diminue et

celle de la scopoline reste relativement stable au cours de

1'infection.

Les explants parasités de la variété résistante, cultivés

avec du 2,4-D, se distinguent par une teneur en substances

no.2 et 4 croissante au cours de l'infection pendant qu'elles

disparaissent dans ceux de la variété sensible. Les explants

parasités de la variété résistante, cultivés avec de l'AIA,

contiennent plus de substance no.2 que ceux de la variété

sensible. L'accumulation en substance no.4 est semblable dans

les deux variétés.

- 73 -

3.7.4. Influence du C. elegans sur la teneur en phénolsdes différentes couches de tissus des explants.

3.7.4.1. Les explants cultivés avec du 2,4-D

Nous avons analysé, au chapitre précédent, l'influence du

C. elegans sur la teneur en phénols des tissus superficiels

des explants. Dans ce chapitre, nous considérons les rela¬

tions entre la teneur en phénols des couches sous-jacentes

et celle des couches superficielles. Les couches de tissus

sous-jacentes ont 2 mm d'épaisseur. Elles sont d'aspect sain,

dépourvues d'hyphes et situées en dessous des couches super¬

ficielles aux tissus bruns et parasités. Les couches superfi¬

cielles des témoins du Sota 50 ont moins de phénols solubles

totaux, d'acide chlorogénique et de scopoline que les sous-

jacentes (fig. 29). Les couches sous-jacentes d'expiants ino¬

culés du Sota 50 ont moins de phénols solubles totaux, de

scopoline, de substance no. 4 et plus d'acide chlorogénique

que celles des témoins. Elles ont une teneur semblable en

substances no. 2 et 4. Les couches superficielles des témoins

du Kentucky 170 ont moins de phénols solubles totaux, d'acide

chlorogénique et de scopoline que les sous-jacentes et une

teneur semblable en substances no.2 et 4. Les couches sous-

jacentes d'expiants inoculés du Kentucky 170 ont la même te¬

neur en phénols que celles des témoins. Il semble donc que le

C. elegans influence très peu la teneur en phénols des

couches sous-jacentes des explants cultivés avec du 2,4-D.

Z)

z

(ïl

[Jn«

|INOCULÉ

DSAIN

170

KENTUCKY

50

SOTA

NO.4

SUBSTANCE

2

CD

CE

<

4oo

iii]

r+i

170

KENTUCKY

nn.

HINOCULÉ

LJ

SAIN50

SOTA

4rO

NO-2

SUBSTANCE

1-i-

fil

njr.

n

2

rhÉ

HINOCULÉ

4

nSAIN

6

170

KENTUCKY

50

SOTA

=^

s:

SCOPOLINE

D1

n

-H

rh

1rh

"

2

r+i

.4

-

INOCULÉ

DSAIN

6

170

KENTUCKY

50

SOTA

=3^

es

s:o

m

170

KENTUCKY

rh

INOCULÉ

DSAIN

50

SOTA

CHLOROGÉNIQUE

ACIDE

TOTAUX

SOLUBLES

PHENOLS

a3

10

"-

OL

es

»-.

aIL

3

CD

LJ

s:

4,64.uM,

(kinétine

2,4-D

de

4,52.uM

avec

cultivés

d'expiants

(B)

sous-jacents

et

l'inoculation).

après

jours

10

(A)

superficiels

tissus

des

phénols

en

teneur

la

sur

elegans

C.

du

Influence

29:

Fig.

- 75 -

3.7.4.2. Les explants cultivés avec de l'AIA

Les couches superficielles et sous-jacentes des explants du

Sota 50 ont la même teneur en phénols solubles totaux et en

scopoline (fig. 30). La teneur en acide chlorogénique du

Sota 50 est plus élevée dans les couches sous-jacentes que

dans les superficielles, alors que la teneur en substances

no. 2 et 4 est plus élevée dans les couches superficielles.

La teneur en phénols solubles totaux, en scopoline et en

substances no. 2 et 4 est plus élevée dans les couches sous-

jacentes des explants inoculés du Sota 50 que dans celles des

témoins; la teneur en acide chlorogénique y est par contre

plus faible.

Les couches superficielles et sous-jacentes des explants du

Kentucky 170 ont la même teneur en phénols solubles totaux.

Dans les explants du Kentucky 170, la teneur en acide chloro¬

génique, en scopoline et en substances no.2 est plus élevée

dans les couches superficielles que dans les sous-jacentes.

Par contre, la teneur en substance no.4 est moins élevée dans

les couches superficielles que dans les sous-jacentes.

Dans les couches sous-jacentes d'expiants inoculés du Ken¬

tucky 170, la teneur en acide chlorogénique et en scopoline

est plus élevée que dans les témoins, tandis que la teneur en

substances no. 2 et 4 y est plus faible. La teneur en scopo¬

line est maximale dans les couches sous-jacentes d'expiants

inoculés du Kentucky 170 et celle des substances no.2 et 4

est maximale dans les couches superficielles.

Dans les explants cultivés avec de l'AIA, au contraire de

ceux cultivés avec du 2,4-D, le C. elegans influence forte¬

ment la teneur en différents phénols des couches sous-

jacentes du Sota 50 et du Kentucky 170. Le C. elegans influ¬

ence la teneur en divers phénols de la même manière dans

les couches superficielles du Kentucky 170 que dans les sous-

jacentes du Sota 50. Ceci indiquerait que les cellules du

Kentucky 170 réagissent plus rapidement au C. elegans que

celles du Sota 50.

- 76 -

Encore une remarque au sujet de la répartition des phénols

solubles entre les couches superficielles et sous-jacentes.

Les couches sous-jacentes des explants cultivés du 2,4-D ont

une teneur en divers phénols, comme en phénols totaux, plus

élevée que les superficielles. Dans les explants cultivés

avec de l'AIA, les teneurs en phénols totaux sont semblables,

mais la répartition des teneurs en divers phénols y est plus

hétérogène. Les couches superficielles de ces explants sont

plus riches en acide chlorogénique, en scopoline et en

substances no.2 et 4 que les sous-jacentes.

jn

170

KENTUCKY

fl

INOCULÉ

DSAIN

50

SOTA

NO.4

SUBSTANCE

o

2.5

5O

7.5

il

170

KENTUCKY

rh

rhB

INOCULÉ

DSAIN

50

SOTA

3z

2.5

ï

7.5

NO.2

SUBSTANCE

I*!

170

KENTUCKY

1_LtL

JTL

BINOCULÉ

nsain

50

SOTA

SC0P0L1NE

=k

rfl

170

KENTUCKY

11+1

^2

CD

|-t-!

CD

-

4*

INOCULÉ

DSAIN

-6

50

SOTA

rli!l

170

KENTUCKY

BINOCULÉ

DSAIN

50

SOTA

O3

10

20

CD

_J

-V.

X.

OCD

3

CHL0R0GÉNQ1UE

ACIDE

TOTAUX

SOLUBLES

PHENOLS

4,64.uM,

(kinétine

d'AIA

5,7.uM

avec

cultivés

d'expiants

(B)

sous-jacents

et

l'inoculation).

après

jours

10

(A)

superficiels

tissus

des

phénols

en

teneur

la

sur

elegans

C.

du

Influence

30:

Fig.

- 78 -

3.8. Biotests

3.8.1. Inhibition du Cladosporium cucumerinum

sur couche mince

La croissance du C. cucumerinum ne pose aucun problème sur

les couches minces des chromatogrammes. Elle n'est pas in¬

hibée par l'acide chlorogénique à la concentration de 50.ug,

ni par la scopoline à la concentration de 10.ug. La scopolé¬

tine, son aglycone, l'inhibe à partir de 2,5,ug (diamètre de

la zone d'inhibition pour 2,5.ug 3.75 + 0,6 mm; pour 10,ug

6,0 + 0,4 mm). Le C. elegans ne croît pas sur couche mince

malgré l'adjonction de gélose.

3.8.2. Inhibition de la germination des

endoconidies du C. elegans

Le pourcentage de germination des endoconidies est faible et

variable sur les milieux nutritifs géloses usuels. En milieu

liquide, les résultats deviennent encore plus difficiles à

répéter, car soit les hyphes restent courtes et s'enroulent

autour de 1'endoconidie, soit elles sont très fines et

atteignent jusqu'à 10 fois la longueur de la conidie. Seule

l'adjonction de jus de carotte à la gélose permet d'obtenir

des pourcentages de germination élevés et réguliers.

L'acide chlorogénique n'exerce aucune influence sur la ger¬

mination des endoconidies; par contre la scopoline et la

scopolétine sont toxiques (fig. 31). La scopolétine est plus

toxique que la scopoline puisque 5.ug ne permettent la ger¬

mination que de 32% des endoconidies pour la première et de

84% pour la seconde. Il faut 30,ug du mélange des trois

substances (1:1:1) pour inhiber la germination à 100%.

- 79 -

Germination des endoconidies du C. elegans en pré¬

sence d'acide chlorogénique (a), de scopoline (b),

de scopolétine (c) et du mélange des trois composés

a la concentration de 1:1:1 (d).

0 2.5 5 7.5 10 15 30 Lug]

- 80 -

3.8.2.1. Influence des extraits phenoliques bruts sur la

germination des endoconidies du C. elegans

Les extraits phenoliques bruts des racines: au moment de

l'inoculation, les extraits des racines sont toxiques; ceux

de la variété résistante Kentucky 170 ont le même degré de

toxicité que ceux de la variété sensible Sota 50 (tab. 7). La

toxicité provient probablement d'une réaction des racines aux

blessures causées lors de leur transfert du quartz dans le

papier buvard. Quinze jours après l'inoculation, les extraits

des racines infectées du Sota 50 sont plus toxiques que ceux

des racines saines. On ne décèle pas de différences signi¬

ficatives entre les extraits des racines saines et ceux des

parasitées des deux variétés.

Tab. 7: Germination des endoconidies (%) du C. elegans en

présence des extraits bruts des racines (2 mg MS,

germination sur jus de carotte = 100%)

Jours

après1'inocu¬

lation

KENTUCKY 170

Inocule

SOTA 50

Inoculé

0 65,0 + 2,8

5 94,3 + 5,5 85,6 + 5,8

10 72,6 + 13,3 80,6 +11,3

15 75,3 + 25,0 73,0 + 12,3

49,3 + 22,4

92,0 + 6,9 85,0 + 17,3

80,6 +11,9 71,0 + 16,8

86,5 + 0,7 65,0 + 4,2

Les extraits phenoliques bruts des explants: les extraits

provenant d'expiants sains cultivés avec de l'AIA ou du

2,4-D, n'influencent pas la germination des endoconidies. Les

extraits bruts des explants parasités du Sota 50, cultivés

avec de l'AIA, inhibent toujours plus la germination des en¬

doconidies que ceux du Kentucky 170 (fig. 32). Cette inhi¬

bition augmente en fonction du temps écoulé après l'inocula¬

tion.

- 81 -

Les extraits bruts d'expiants parasités du Sota 50, cultivés

avec du 2,4-D, n'inhibent presque pas la germination des en¬

doconidies (fig. 32), tandis que les extraits bruts du Ken¬

tucky 170 l'inhibe. Cette inhibition augmente jusqu'au sept¬

ième jour après l'inoculation des explants, puis reste con¬

stante jusqu'au dixième jour, mais n'est jamais aussi forte

que pour les extraits provenant d'expiants parasités du Sota

50, cultivés avec de l'AIA. Les fortes variations, entre les

répétitions, ne sont pas dues à un défaut méthodologique du

test de germination comme l'indiquent les résultats détaillés

d'un essai (tab. 8).

Fig. 32: Germination des endoconidies du C. elegans en pré¬

sence des extraits bruts d'expiants cultivés avec:

A: 5,7,uM d'AIA, B: 4,52,uM de 2,4-D (kinétine

4,64,uM, 0,4 mg MS). Les extraits bruts d'expiants

sains n'influencent pas la germination.

100

rb_. A: AIA

50

0

100

50

SOTA 50 DKENTUCKY 170

B: 2.4-0

ifirti rh

0 4 7 10

JOURS APRES L'INOCULATION

- 82 -

Tab. 8: Germination des endoconidies (%) du C. elegans en

présence d'extraits bruts des racines. Résultats

d'un essai (kinétine 4,64.uM, 0,4 mg MS, expl. cf,

fig. 32).r

KENTUCKY 170 SOTA 50

Jours

après1'inocu¬ Inoculé Inocule

lation * + mm +

0 54 61 61 _ _ _ 58 69 62 mm. mm __.

4 99 94 96 91 92 99 97 99 98 94 93 85

7 96 83 90 91 96 84 85 88 91 86 90 95

10 95 95 73 78 79 68 96 95 96 82 80 93

Récapitulation

L'acide chlorogénique n'a aucune influence sur la germination

des endoconidies. La scopoline est peu toxique pour la germi¬

nation des endoconidies et la scopolétine est très toxique.

Les extraits phenoliques bruts des racines et des explants

sont en général peu toxiques et contiennent surtout de la

scopoline et seulement des traces de scopolétine. Le pourcen¬

tage de germination des endoconidies ne concorde pas avec la

teneur en phénols solubles totaux ou individuels des extraits

des racines ou des explants. Cependant, les extraits bruts

sont très toxiques dans certains cas; par exemple au moment

de l'inoculation des racines ou dans les explants parasités

de la variété sensible Sota 50 (cultivés avec de l'AIA). Pour

comprendre la toxicité de ces extraits, il faut envisager

l'action d'autres molécules fongitoxiques qui n'ont pas été

dédectées. Les deux exemples qui suivent montrent que la te¬

neur de ces molécules doit varier différemment de celle des

- 83 -

phénols. La teneur en phénols solubles totaux des racines

saines est à peu près semblable au jour de l'inoculation et

au quinzième jour, mais les premiers extraits sont plus

toxiques que les seconds. Les extraits d'expiants parasités

de la variété Sota 50 (cultivés sur de l'AIA) sont dépourvus

de phénols solubles au dixième jour après l'inoculation,

alors que leur toxicité est maximale.

- 84 -

4. DISCUSSION

4.1. Déroulement de l'infection et de la

colonisation des racines

Le déroulement de l'infection observée dans ce travail est

semblable a. celui décrit pour différentes espèces de plantes

sensibles au C. elegans (Stover, 1950 a; Christou, 1962; Tsao

et Van Gundys, 1962; Marthe et al., 1966 b; Wick et Moore,

1983). La variété résistante Kentucky 170 est faiblement co¬

lonisée par le C. elegans et a perdu l'immunité que possède

un de ses géniteurs, le N. debneyi, comme le constataient

Litton et Stokes (1966). Les racines de la variété sensible

ou résistante sont colonisées de la même façon. La seule dif¬

férence entre ces deux variétés est d'ordre quantitatif. Le

mycélium de surface, parfois très développé sur les racines

nues, n'a jamais été observé sur les racines inoculées en

terre et n'est peut-être qu'un artefact. Mais l'influence des

facteurs climatiques et trophiques sur l'émission d'exudats

et la prolifération de ce parasite de faiblesse à la surface

de la racine est mal connue. Il est donc difficile, pour

l'instant, d'estimer le rôle joué par ce mycélium de surface

dans la pathogénèse de la pourriture noire.

4.2. La résistance dans les cals

Une résistance monogénique et polygenique s'exprime en

culture de tissus non seulement contre le Phytophthora

parasitica var. nicotianae (Deaton et al., 1982; Helgeson et

al., 1972 a), mais ausssi contre le C. elegans. Les trois

principaux facteurs qui influencent le degré de maladie des

cals parasités par le C. elegans sont: le degré d'agrégation

celluaire, la taille des cals et la dose d'inoculum. Les ré¬

sultats de ce travail confirment que les deux premiers fac¬

teurs peuvent, entre autre, être influencés par la balance

hormonale du milieu nutritif et que la variété utilisée joue

aussi un rôle (Linsmaier et Skoog, 1965; Upper et al., 1970;

Helgeson et Upper, 1969).

- 85 -

L'expression d'une résistance monogénique au C. elegans dans

les cals dépend, comme dans le cas d'une résistance monogé¬

nique au P. parasitica, du type d'auxine utilisée (Haberlach

et al., 1978). Cependant, on n'observe pas, dans les cals

inoculés par le C. elegans, une perte subite de la résistance

lorsque le rapport des concentrations en cytokinine et en

2,4-D dépasse l'unité. L'écart entre les indices de maladie

des deux variétés de tabac parasitées par le C. elegans varie

peu, malgré l'utilisation de concentrations croissantes de

2,4-D. L'influence d'un type d'auxine sur l'expression de la

résistance au C. elegans est indirecte, car les cals cultivés

avec de l'ANA sont très rapidement colonisés parce qu'ils

sont spongieux. Par contre l'ANA n'empêche pas l'expression

d'une résistance polygenique au P. parasitica (Deaton et al.,

1982). Le degré d'agrégation cellulaire des cals joue proba¬

blement un rôle moins important pour le développement du

Phytophtora qui forme des haustoria (Coffey et Wilson, 1983),

alors que le C. elegans, un saprophyte plus adaptable aux

conditions trophiques de son milieu, ne doit pas rapidement

pénétrer dans la cellule pour survivre. Le peu d'influence

qu'excercent les diverses concentrations hormonales sur l'ex¬

pression d'une résistance monogénique au C. elegans s'expli¬

que peut-être aussi par le fait que le champignon colonise

toute la racine et que l'on n'observe pas de différences

suivant des zones morphologiques et physiologiques détermi¬

nées. Or, l'existence de gradients hormonaux dans le végétal

est admise et le premier millimètre des racines du haricot

contient 43 fois plus de cytokinines libres que la partie

proximale (Short et Torrey, 1972).

- 86 -

4.3. Les acides aminés

Les teneurs en acides aminés des explants correspondent à

celles mesurées dans les tiges de divers Nicotiana âgés de

3 mois (Dumas et al., 1981) et à celles mesurées dans les

cals de deux autres variétés du Kentucky (Kasperbauer et

Hamilton, 1977).

Les acides aminés qui sont plus toxiques pour les variétés

sensibles que pour les variétés résistantes au C. elegans,

lorsqu'ils sont appliqués aux plantules (Steinberg, 1951), ne

jouent pas de rôle dans la résistance à ce parasite. Leurs

teneurs peuvent varier très fortement entre les racines et

les explants sans que la résistance de ces tissus soit alté¬

rée. L'asparagine inhibe parfois la formation des chlamydo¬

spores in vitro (Stover, 1956), mais il n'y pas de relation

entre la teneur en asparagine d'un tissu et son indice de

maladie. La diminution de la teneur en asparagine et en glu¬

tamine des explants est plus importante chez la variété sen¬

sible que la résistante. Mais cette diminution n'a pas de

signification particulière pour la sensibilité d'un tissu au

C. elegans. La glutamine ne stimule pas la formation des

chlamydospores (Stover, 1956).

A l'exception des acides aminés aromatiques, qui ont été dé¬

tectés en quantité insuffisante pour autoriser une interpré¬

tation fondée des résultats, il ne semble pas que les acides

aminés jouent un rôle dans la résistance au C. elegans.

- 87 -

4.4. Les phénols

Les stimuli comme le transfert des racines, de la terre au

papier buvard, ou l'inoculation des racines et des explants

par le C. elegans influencent la teneur en phénols de ces

tissus. Ces résultats confirment ceux obtenus avec le même

ou d'autres parasites du tabac (Gayed et Rosa, 1975; Ravisé

et Tanguy, 1973; Fritig et al., 1972). Les changements de la

teneur en acide chlorogénique et en scopoline, observés dans

les racines de la variété résistante inoculées par le C. ele¬

gans, correspondent à ceux décrits par Fritig et al. (1972)

dans les feuilles de tabac inoculées et résistantes au TMV.

Cependant, le transfert des racines provoque une diminution

importante de la teneur en acide chlorogénique durant les

cinq jours qui suivent l'inoculation et masque peut-être le

catabolisme observé dans les feuilles inoculées par le TMV.

Les racines et surtout les cals contiennent parfois à forte

concentration deux composés phenoliques (substances no.2 et

4) aux caractéristiques très proches de celles d'un ester

de l'acide férulique. Des molécules semblables ont déjà été

identifiées chez d'autres variétés de tabac (Ravisé et

Tanguy, 1973; Fritig et al., 1970) et les parois primaires

des Graminées et des Dicotylédones contiennent de l'acide

férulique lié aux saccharides. L'acide férulique rendrait la

paroi primaire plus rigide et diminuerait sa teneur en eau,

ce qui limiterait l'accès des glucanases pariétales aux

substrats (Fry, 1979, 1982).

La diminution de la teneur en acide chlorogénique et l'accu¬

mulation rapide de scopoline et des substances no.2 et 4 dans

les racines inoculées de la variété résistante pourrait être

le signe d'une lignification accélérée des parois. L'accumu¬

lation de scopoline dans les feuilles de tabacs inoculées par

le TMV conduit à une lignification des parois qui empêche la

propagation du virus (Massala 1981).

Dans les cals, la teneur en scopoline est, comparée à celle

des racines, très élevée et diminue après l'inoculation par

le C. elegans, alors que la teneur en substances no.2 et 4

- 88 -

augmente. Cette diminution, qui est toujours plus importante

chez la variété résistante que chez la variété sensible,

pourrait aussi être la conséquence de son utilisation pour

la lignification des parois. Ces variations des teneurs en

scopoline et en substances no.2 et 4, entre les racines et

les explants, reflètent peut-être simplement des alternatives

possibles parmi les différentes voies de synthèse des phényl-

propanoides qui aboutissent à une lignification des parois

(voir Legrand, 1983; Alibert et al., 1977).

Dans les tissus sous-jacents sains, d'expiants cultivés avec

de l'AIA et inoculés par le C. elegans, la synthèse des

phénols est fortement stimulée comme dans les cellules in¬

tactes des feuilles inoculées par le TMV (Legrand et al.,

1975). Cette stimulation de la synthèse des phénols est moins

prononcée dans les explants cultivés avec du 2,4-D. Le fait

que les explants cultivés avec du 2,4-D sont plus compacts et

constitués de cellules plus petites que ceux cultivés avec de

l'AIA joue certainement un rôle lors de la propagation du

C. elegans et de la stimulation de la synthèse des phénols.

Mais il est toutefois difficile d'en estimer l'importance.

La toxicité de la scopoline et de la scopolétine in vitro

serait un argument en faveur d'un mécanisme de résistance

chimique. Mais ces deux phénols sont inclus dans des vacuoles

et un contact direct entre 1'hyphe de pénétration et ces com¬

posés fongitoxiques, dans les cellules stimulées, rend leur

action inefficace et improbable dans une première phase de

l'infection (Clarke, 1973). D'ailleurs la toxicité des ex¬

traits bruts ne concorde pas avec leur teneur en phénols,

comme le constataient Ravisé et Tanguy (1973), et d'autres

substances fongitoxiques s'accumulent plus rapidement dans

les explants de la variété sensible cultivés avec de l'AIA

que dans ceux de la variété résistante. La fongitoxicité de

la scopoline, la scopolétine est quasi absente de la fraction

soluble, n'a qu'une importance secondaire dans la résistance

au C. elegans. Son accumulation doit correspondre à une lig¬

nification accélérée des cellules encore saines et stimulées

par le parasite.

- 89 -

5. RESUME

Le Chalara elegans (Nag Raji et Kendrick) provoque la pourri¬

ture noire des racines du tabac et cause les mêmes symptômes,

mais avec des intensités fortement différentes,, sur deux

variétés du N. tabacum, l'une sensible (Sota 50) et l'autre

résistante (Kentucky 170).

La résistance ou la sensibilité de ces deux variétés s'ex¬

prime dans les explants et les transplants (cals). Le genre

d'auxine £ l'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D),

l'acide indolylacétique (AIA) et l'acide naphtalèneacétique

(ANA)J, influence le degré d'agrégation cellulaire et le

degré de maladie des cals. Cependant, à l'exception des

tissus cultivés en présence d'ANA, la variété résistante est

toujours moins parasitée que la variété sensible pour une

concentration d'auxine donnée.

La teneur en acides aminés libres totaux est moins élevée

dans les racines que dans les explants. Le spectre des acides

aminés ne change pas de la même façon dans les racines et

les explants, 10 jours après l'inoculation. Il n'y a pas de

relation entre la teneur en acides aminés d'un tissu,

à

l'exception des acides aminés aromatiques, et sa résistance

au C. elegans.

La variété résistante contient plus de phénols solubles, dans

les racines et les explants, que la variété sensible. La va¬

riété résistante se distingue de la variété sensible par une

plus forte accumulation de phénols ou une perte plus faible

après l'infection. Les mêmes phénols ont été détectés dans

les racines et les explants. Il s'agit de: l'acide chlorogé¬

nique, la scopoline et deux substances (no.2 et 4), probable¬

ment des esters de l'acide férulique.

L'infection des couches de tissus superficiels des explants

influence la teneur en phénols des couches de tissus sous-

jacents sains. Cette influence est faible pour les explants

cultivés avec du 2,4-D et forte pour ceux cultivés avec de

l'AIA. Dans ces couches sous-jacentes, la teneur en phénols

change toujours plus rapidement chez la variété résistante

que chez la variété sensible.

- 90 -

Les extraits phenoliques bruts sont fongitoxiques. Cependant,

le degré de toxicité des extraits ne concorde pas avec leur

teneur en phénols solubles totaux ou avec celle des autres

phénols détectés.

Les concentrations en phénols des tissus infectés par le

C. elegans indiquent que leur métabolisme est plus rapidement

stimulé chez la variété résistante que chez la variété sen¬

sible. Cette stimulation refléterait un mécanisme de ré¬

sistance postinfectionnel qui, par une lignification accélé¬

rée des parois, restreindrait la progression du C. elegans.

- 91 -

ZUSAMMENFASSUNG

Resistenz von Tabak-Gewebekulturen und -Wurzeln gegen Chalara

elegans: Bedeutung von Aminosâuren und Phenylpropanoiden.

Chalara elegans (Nag Raji und Kendrick), Verursacher der Ta-

bakwurzelfâule, ruft bei Pflanzen der resistenten N. tabacum-

Sorte Kentucky 170 die gleichen Symptôme in stark reduzierter

Ausbildung hervor, wie bei Pflanzen der anfalligen Sorte Sota

50. In den Gewebekulturen von Pflanzen beider Sorten finden

sich parallèle Resistenzverhâltnisse. Der im Kulturmedium

verwendete Auxintyp Q 2,4-Dichlorphenoxyessigsâure (2,4-D),

3-Indolessigsâure (IES) oder Naphthylessigsâure (NES)] beein-

flusst den Grad der zellulâren Aggregation und den Resistenz-

grad der Kalli. Gewebekulturen der resistenten Sorte waren,

ausgenommen NES-Kulturen, schwâcher befallen als Kalli der

anfalligen Sorte, wenn jeweils dieselben Auxinkonzentrationen

verwendet wurden.

Die Konzentration der freien Aminosâuren ist in den Kalli hô-

her als in Wurzeln von Pflanzen; die Aminosâure-Spektren ver-

ândern sich bis zum 10. Tag nach der Inokulation in den bei-

den Geweben verschieden. Zwischen der Konzentration an freien

Aminosâuren, ausgenommen Aminosâuren mit aromatischer Stru-

ktur und der Resistenz eines Gewebes gegen C. elegans besteht

keine Korrelation.

In Wurzeln und Kalli von Pflanzen der resistenten Sorte lâsst

sich eine hôhere Konzentration von lôslichen Phenolen nach-

weisen als in Geweben von Pflanzen der anfalligen Sorte, wo-

bei in Wurzelgewebe und Kallus die gleichen Stoffe nachgewie-

sen wurden: Chlorogensâure, Scopolin und die Substanzen 2 und

4, bei denen es sich um veresterte Ferulasâuren handeln

diïrfte.

Die Infektion der âussersten Gewebeschicht beeinflusst die

Phenolkonzentration der inneren, noch unbefallenen Schichten.

In Kulturen auf 2,4-D-Medien ist dieser Effekt nur schwach,

hingegen bei Kulturen auf IES-Medien stark ausgeprâgt; wobei

sich der Phenolgehalt von resistenten Kalli schneller verân-

dert als jener von Kalli der anfalligen Sorte.

- 92 -

Die Fungitoxizitat der phenolischen Rohextrakte ist nicht mit

ihrem jeweiligen Gesamtphenolgehalt oder mit der Konzentra¬

tion eines der untersuchten Phenole korreliert. Die hôhere

Phenolkonzentration in den von C. elegans infizierten Geweben

resistenter Pflanzen deutet auf eine beschleunigte Stimula¬

tion des Phenolmetabolismus hin. Der erhôhte Phenolstoffwech-

sel kônnte zu einer beschleunigten Zellwandlignifizierung

fuhren, welche die Ausbreitung des Parasiten durch das Gewebe

begrenzt.

- 93 -

RESISTANCE OF TOBACCO ROOTS AND CALLI TO CHALARA ELEGANS:

ROLE OF AMINOACIDS AND PHENYLPROPANOIDS

ABSTRACT

Chalara elegans (Nag Raji and Kendrick) causes root rot of

tobacco with the same symptoms but différent intensities on

two cultivars of N. tabacum, one sensible (Sota 50) and the

other résistant (Kentucky 170).

Résistance or sensibility of the cultivars is expressed in

calli. The type of auxins (2,4-D, AIA, NAA) influence the

disease rate of the calli. However, calli from the résistant

cultivar are less attacked than those from the sensible cul¬

tivar when grown with the same concentration of 2,4-D or AIA,

but not with NAA.

The concentration of soluble aminoacids is higher in calli

than in roots, there is no corrélation between the amount of

aminoacids in the tissue, except for the aromatic ones, and

the résistance of the tissue to C. elegans.

The résistant cultivar contains more soluble phenolic com-

pounds in roots and calli than the sensible cultivar. After

infection, the résistant cultivar accumulâtes more phenolic

compounds, or looses less, than the sensible cultivar. The

same major phenylpropanoids (chlorogenic acid, scopolin and

two substances, probable esters of ferulic acid) are found in

roots and calli.

Superficially infected calli cells grown with AIA influence

the phenylpropanoids concentration of the underlying healthy

cells. Phenylpropanoids concentration changes more rapidly in

healthy cells of the résistant cultivar than in those of the

sensible cultivars.

Crude phenolic extracts are fungitoxic. However, their toxi-

city is not correlated with the concentration of any phenyl-

propanoid.

The rapid postinfectional phenylpropanoid accumulation found

only in the résistant cultivar could represent a résistance

mechanism to C. elegans, as an increased lignification of the

cell wall may restrict the spread of the pathogen.

- 94 -

6. BIBLIOGRAPHIE

Alibert, G., R. Ranjeva et A.M. Boudet, 1977: Organisation

subcellulaire des voies de biosynthèse des composés

phenoliques. Physiol. Vég. _1_5, 279-301.

Amadô, R. ,E. Rothenbiihler, E. Arrigoni et J. Solms, 1983:

Abbau von Purinderivaten zu Glycin durch saure Hydrolyse.

Mitt. Gebiete Lebensm. Hyg. Jj_, 23-30.

Bozarth, R.F. et A. Goenaga, 1977: Complex of virus-like

particles containing ds-RNA from Thielaviopsis basicola.

Virology 2_4, 846-849.

Brettel, R.I.S. et D.S. Ingram, 1979: Tissue culture in the

production of novel disease-resistant crop plants. Biol.

Rev. 5±, 329-345.

Burk, L.G. et H.E. Heggestad, 1966: The genus Nicotiana: a

source of résistance to diseases of cultivated tobacco.

Econ. Botany 2j0, 76-88.

Camm, E.L. et N.G.H. Towers, 1973: Phenylalanine ammonia

lyase. Phytochemistry J_2_, 961-973.

Christou, R. , 1962: Pénétration and host-parasite relation-

ships of Thielaviopsis basicola in the bean plant. Phy-

topathology 52_, 194-198.

Clarke, D.D., 1973: The accumulation of scopolin in potato

tissue in response to infection. Physiol. Plant Pathol.

3_, 347-358.

Clarke, D.D. et P.S. Baines, 1976: Host control of scopolin

accumulation in infected potato tissue. Physiol. Plant

Pathol. 9_, 199-203.

Clayton, E.E., 1953: Control of tobacco diseases through ré¬

sistance. Phytopathology __3_, 239-244.

Clayton, E.E., 1969: The study of résistance of the black

root rot disease of tobacco. Tobacco Sci. J_3, 30-37.

Clayton, E.E. et H.H. Foster, 1940: Disease résistance in

the genus Nicotiana. Phytopathology ^0_, 4.

- 95 -

Coffey, M.D. et U.E. Wilson, 1983: Histology and cytology of

infection and disease caused by Phytophthora in:

Phytophthora, D.C. Erwin, S. Bartnicki-Garcia and P. H.

Tsao eds., published by The American Phytopathological

Society, 289-301.

Conant, G.H., 1927: Histological studies of résistance in

tobacco to Thielaviopsis basicola. Am. J. Bot. \j_, 457-

480.

Corbaz, R., 1971: Le "test chlamydospores" pour travaux en

laboratoire avec Thielaviopsis basicola (Berk. et Br.)

Ferraris. Phytopath. Z. 12_, 321-326.

Corbaz, R., 1978: Les variétés de tabac cultivées en Suisse.

Revue suisse d'agriculture J_0_, 119-122.

Court, W.A., 1977: High-performance reversed-phase liquid

chromatography of naturally occuring phenolic compounds.

J. Chromatography 130, 287-291.

Deaton, W.R., G.J. Keyes et G.B. Collins, 1982: Expressed

résistance to black shank among tobacco callus cultures.

Theor. Appl. Genêt. iY3_, 65-70.

Delon, R. , P. Schiltz et R. Genève, 1977: Influence de

l'assolement sur le taux d ' infestation des sols en Thie¬

laviopsis basicola (Berk. et Br.) Ferraris. Ann. SEITA-

DEE, Sect. 2, j_4, 155-168.

Dumas, E., E. Perdrizet et J.-C. Vallée, 1981: Evolution

quantitative des acides aminés et aminés libres au cours

du développement de diverses espèces de Nicotiana.

Physiol. Vég. j_9_' 155-165.

Friend, J. ,1981: Plant phenolics, lignification and plant

disease. Prog. Phytochem. ]_, 197-261.

Fritig, B., M. Legrand et L. Hirth, 1972: Changes in the me-

tabolism of phenolic compounds during hypersensitive

reaction of tobacco to TMV. Virology _\1_, 845.848.

Fritig, B., L. Hirth et G. Ourisson, 1970: Biosynthesis of

the coumarins: scopoletin formation in tobacco tissue

cultures. Phytochemistry 9, 1963-1975.

- 96 -

Fry, S.C., 1979: Phenolic components of the primary cell

wall and their possible rôle in the hormonal régulation

of growth. Planta 146, 343-351.

Fry, S.C., 1982: Phenolic components of the primary cell

wall. Biochem J. 203, 493-504.

Gayed, S.K., 1969: The relation between tobacco leaf and

root necrosis induced by Thielaviopsis basicola and its

bearing on the nature of tobacco résistance to black

root-rot. Phytopathology _59_, 1596-1600.

Gayed, S.K. et N. Rosa, 1975: Levels of chlorogenic acid in

tobacco cultivars healthy and injected with Thiela¬

viopsis basicola. Phytopathology £5_, 1049-1053.

Genève, R., 1972: Etude des moyens de défense des Nico-

tianées contre l'agent de la pourriture noire des racines

(Thielaviopsis basicola (Berk. et Br.) Ferraris): Rôle de

l'aptitude à la rhizogenèse et des facteurs intrinsèques

de la résistance. Ann. SEITA-DEE, sect. 2, S_, 9-115.

Haberlach, G.T., A.D. Budde, L. Sequeira et J.P. Helgeson,

1978: Modification of disease résistance of tobacco cal-

lus tissues by cytokinins. Plant Physiol. j5_2, 522-525.

Helgeson, J.P., 1979: Tissue and cell suspension culture.

In: Technical Bulletin 1586, Nicotiana procédures for

expérimental use. Ed., R.D. Rubin, US Government Printing

Office, Washington, 52-59.

Helgeson, J.P., A.D. Budde et G.T. Haberlach, 1978: Capsi-

diol. A phytoalexin produced by tobacco callus tissues.

Plant Physiology 6J_, supplément 53.

Helgeson, J.P., G.T. Haberlach et CD. Upper, 1972 a: A

dominant gène conferring disease résistance to tobacco

plants is expressed in tissue cultures. Phytopathology

66>, 91-96.

Helgeson, J.P., J.D. Kemp, G.T. Haberlach et D.P. Maxwell,

1972 b: A tissue culture System for studying disease ré¬

sistance: the black shank disease in tobacco callus cul¬

tures. Phytopathology 62, 1439-1443.

- 97 -

Helgeson, J.P. et CD. Upper, 1969: Modification of logarith-

mic growth rates of tobacco tissue by gibberellic acid.

Plant Physiol. _4JS, 113-117.

Hill-Cottingham, D.G. et D.R. Cooper, 1969: Extraction and

analysis of amino-acids from âpple' tree material. J.Sci.

Fd. Agric. 2Q_, 662-664.

Huang, H.C. et Z.A. Patrick, 1970: Variability of Thiela¬

viopsis basicola in culture. Can. J. Bot. £9_, 1041-1047.

Ingram, D.S., 1980: Tissue culture methods in plant patho-

logy. In: Tissue culture methods for plant pathologists.

Blackwell scientifique publications, edited by D.S.Ingram

and J.P.Helgeson, 3-9.

Jewett, F.L., 1938: Relation of soil température and nutri¬

tion to the résistance of tobacco to Thielaviopsis basi¬

cola. Bot. Gaz. 100, 276-297.

Johnson, J. , 1916: Host plants of Thielaviopsis basicola.

J. Agr. Res. ]_, 289-300.

Johnson, J. et R.E. Hartman, 1919: Influence of soil envi-

ronment on the root rot of tobacco. J. Agric. Res. 17

41-86.

Kahnt, G., 1967: Trans-cis-equilibrium of hydroxycinnamic

acids during irradiation of aqueous solutions at diffé¬

rent pH. Phytochemistry j6_, 755-758.

Kasperbauer, M.J. et J.L. Hamilton, 1977: Free amino acids

in chlorophyllous and nonchlorophyllous tobacco callus

tissue cultured in light or in darkness. Phyton. Rev.

Int. Bot. Exp. .3_5, 103-108.

Lamb, C.J., M.A. Lawton, S.J. Taylor et R.A. Dixon, 1980:

Elicitor modulation of phenylalanine ammonia-lyase in

Phaseolus vulgaris. Ann. Phytopathol. _[_2_, 423-433.

Legrand, M., 1983: Phenylpropanoid metabolism and its régu¬

lation in disease. In: Biochemical Plant Pathology,

edited by J.A. Callow, J. Wiley publication, 367-384.

- 98 -

Legrand, M., B. Fritig et L. Hirth, 1975: Enzymes of the

phenylpropanoid pathway and the necrotic reaction of

hypersensitive tobacco to tobacco mosaic virus. Phyto-

chemistry JJ5, 1353-1359.

Linderman, R.G., 1970: Plant residue décomposition products

and their effects on host roots and fungi pathogenic to

roots. Phytopathology j>0, 19-22.

Linsmaier, E.M. et F. Skoog, 1965: Organic growth factor re-

quirements of tobacco tissue cultures. Physiol. Planta

j_8, 100-127.

Litton, CC et G.W. Stokes, 1966: Reaction of tobacco va-

rieties to single spore isolâtes of Thielaviopsis basi¬

cola. Kentucky Agricultural Experiment Station. Annual

Report 1_3_, 66-67.

Loewenberg, J.R., 1969: Observations on scopoletin and sco¬

polin metabolism. Phytochemistry 9_, 361-366.

Lucas, G.B., 1975: Diseases of tobacco. Scarecrew Press,

New York, 143-160.

Mader, M., A. Nessel et M. Bopp, 1977: Ueber die physiologi-

sche Bedeutung der Peroxidase-Isoenzymgruppen des Tabaks

anhand einiger biochemischer Eigenschaften. Z. Pflanzen-

physiol. 812^, 247-260.

Mansfield, J.W., 1983: Antimicrobial compounds. In: Bioche-

mical plant pathology, edited by J.A. Callow, J. Wiley

publication, 237-265.

Mathre, D.E. et A.V. Ravenscroft, 1966 a: Physiology of ger¬

mination of chlamydospores and endoconidia of Thielaviop¬

sis basicola. Phytopathology 5_o_, 337-342.

Mathre, D.E., A.V. Ravenscroft et R.H. Garber, 1966 b: The

rôle of Thielaviopsis basicola as a primary cause of

yield réduction in cotton in California. Phytopathology

56, 1213-1216.

- 99 -

Massala, R. ,1981: Utilisation d'inhibiteurs compétitifs de

la phenylalanine ammonia lyase (PAL) en pathologie végé¬

tale: application à l'étude du rôle des phénylpropano-

ides dans la résistance hypersensible aux virus. Thèse

de Doctorat d'Etat, Strasbourg.

Nag Raji, T.R. et B. Kendrick, 1975: A monograph of Chalara

and allied gênera. University Press, Waterloo, Ontario,

Canada, 108-113.

Neish, A.C, 1964: Major pathways of biosynthesis of phé¬

nols. In J.B. Harborne: Biochemistry of phenolic com¬

pounds. Académie Press, New York, 295-359.

Patrick, Z.A. et L.W. Koch, 1963: The adverse influence of

phytotoxic substances from decomposing plant residues

on résistance of tobacco to black root rot. Can. J. Bot.

41_, 747-758.

Pegg, G.F. et L. Sequeira, 1968: Stimulation of aromatic bio¬

synthesis in tobacco plants infected by Pseudomonas sola-

nacearum. Phytopathology 5_3_, 476-483.

Pierre, R.E. et R.E. Wilkinson, 1970: Histopathological re-

lationships of Fusarium and Thielaviopsis with beans.

Phytopathology 6£, 821-824.

Ravisé, A. et J. Tanguy, 1973: Etude des réactions phenoli¬

ques de Nicotiana inoculées par des souches de Phytoph¬

thora de Bary. Phytopath. Z. 1_S_, 253-264.

Ride, J.P., 1975: Lignification in wounded wheat leaves in

response to fungi and its possible rôle in résistance.

Physiol. Plant Pathol., 5_, 125-134.

Ride, J.P., 1983: Cell walls and other structural barriers

in defence. In: Biochemical Plant Pathology, edited by

J.A. Callow, J. Wiley publication, 215-236.

Sargent, J.A. et F. Skoog, 1960: Effects of indolacetic acid

and kinetin on scopoletin-scopolin levels in relation to

growth of tobacco tissues in vitro. Plant Physiol. 35,

934-941.

- 100 -

Scarpati, M.I. et P. Esposito, 1963: Neochlorogenic acid and

"Band 510" structure. Tetrahedron Letters _1_8, 1147-1150.

Schiltz, P. et R. Genève, 1968: "Le test feuilles": une

technique d'étude biologique des interactions entre

Thielaviopsis basicola et les Nicotianae. Ann. SEITA-DEE

sect. 2, 5^, 75-82.

Sheen, J., 1969: ^The distribution of polyphenols, chloroge¬

nic acid oxidase and peroxidase in différent plant part

of tobacco, Nicotiana tabacum L. Phytochem. J3, 1839-

1847.

Short, K.C et J.G. Torrey, 1972: Cytokinins in seedling

roots of pea. Plant Physiol. A_9_, 155-160.

Smith, B.G. et P.H. Rubery, 1981: The effect of infection by

Phytophthora infestans on the control of phenylpropanoid

metabolism in wounded pototo tissue. Planta, 151, 535-540.

Stahl, E., 1967: Dùnnschicht-Chromatographie. Springer-Ver-

lag.

Steinberg, R.A., 1951: Amino acid toxicities to tobacco va-

rieties differing in résistance to black root-rot.

Torrey Bot. Club Bull. J_3_, 227-232.

Stover, R.H., 1950 a: The black root-rot disease of tobacco.

I. Studies on the causual organism Thielaviopsis basico¬

la. Can. J. Res, C, 2_3_, 445-470.

Stover, R.H., 1950 b: The black root-rot disease of tobacco.

II. Physiologie specialization of Thielaviopsis basicola

on Nicotiana tabacum. Can. J. Res., C, 2$_, 726-738.

Stover, R.H., 1956: Effect of nutrition on growth and chla-

mydospore formation in brown and gray cultures of Thie¬

laviopsis basicola. Can. J. Bot. 3_\_, 459-472.

Swain, T. et W.E. Hillis, 1959: The phenolic constituents of

Prunus domestica. J. Sci. Food. Agric. J_p_, 63-68.

Tsao, P.H. et S.D. Van Gundys, 1962: Thielaviopsis basicola

as a citrus root pathogen. Phytopathology 5_2_, 781-786.

- 101 -

Tjamos, E.C. et J.A. Kuc, 1982: Inhibition of steroid glyco-

alcaloid accumulation by arachidonic and ecosapentaenoic

acids in potato. Sience, 217, 542-543.

Upper, CD., J.P. Helgesonf->et J.Q: T.. Haberlach, 1970: Limita¬

tion of tobacco callus tissue-growth by carbohydrate

availability. Plant Physiol. 4£, 118rl22.

Vallée, J.C, E. Pedrizet, et C. Martin, Î967:: Evolution de

la teneur en certains acides aminés libres chez Nico¬

tiana Xanthii n.c. en fonction de la température et à

différents stades de son développement. C. R. Acad. Se.

Paris, 264, série D, 1024-1027.

Van Andel, O.M., 1966: Amino acids and plant diseases. Ann.

Rev. Phytopath. £, 349-363.

Wegen, H.W. et C. Glase, 1981: Untersuchungen uber Tumorent-

wicklung an einer Tabakhybride (Nicotiana clevelandii

Gray x Nicotiana glutinosa L.). Phytopath. Z. 102, 60-77.

Wender, S.H., 1970: Effects of sortie environmental stress

factors on certain phenolic compounds in tobacco. Rec.

Advan. Phytochem. 3^, 1-29.

Wick, R.L. et D.L. Moore, 1983: Histopathology of root di¬

sease incited by Thielaviopsis basicola in Ilex crenata.

Phytopathology 13_, 561-564.

Wightman, F., 1962: Metabolism and biosynthesis of 3-indol-

acetic acid and related indole compounds in plants.

Can. J. Bot. 40, 689-718.

REMERCIEMENTS

C'est avec plaisir que je tiens à remercier monsieur le

professeur Kern de m'avoir donné la possibilité d'accomplir

cette thèse à l'institut de Phytomédecine du Polytechnicum.

Je tiens aussi à remercier madame Défago qui a proposé le

sujet de cette étude et m'a aidé de ces critiques à l'heure

des bilans. Ce travail n'eût été pensable sans la contri¬

bution généreuse de monsieur Corbaz qui a non seulement

fourni les indispensables semences du tabac et la souche du

champignon, mais a aussi volontier accepté d'examiner cette

thèse; qu'il soit vivement remercié pour son aide précieuse.

Enfin, je dois toute ma reconnaissance à madame Rosenberger

pour la dactylographie du texte et ses heureuses suggestions

quant à la mise en page.

CURRICULUM VITAE

Poitry Robert, de Coppet VD et Vandoeuvres GE.

Né le 12 mai 1953 à Zurich.

1960 - 1969 Ecole primaire et secondaire à Neuchâtel

1969 - 197 2 Gymnase cantonal de Neuchâtel,

Maturité fédérale type C

1972 - 1977 Etudes d'agronomie, direction production

végétale, à l'EPFZ

1977 - 1980 Assistant des Professeurs H. Kern et

G. Bocquet à l'Institut de botanique

spéciale de l'EPFZ

1980 - 1984 Préparation d'une thèse à l'Institut de

Phytomédecine de l'EPFZ sous la direction

du Professeur H. Kern

depuis l'automne

1983 Chargé du lectorat en physiologie végétale

au Brevet d'enseignement secondaire de

l'Université de Berne.


Recommended