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5/14/2018 economie internationale 1-3 - slidepdf.com
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Economie Internationale
L2Eléments de cours
Université du Maine
Thepthida Sopraseuth
Fev 2011 - Avril 2011
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Chapitre 1
Introduction
Paul Krugman, prix Nobel d’Economie, 2008
Ouvrage de référence :— Economie Internationale, Krugman Obstfeld, Pearson, 2006, 7ème édition— Partie I : commerce international, chap 1 à 7, sauf chapitre 5, firmes multina-
tionales (Economie géographique : délocalisation, IDE)— pas le temps de traiter des sujets essentiels : politique commerciale,
Ouvrages complémentaires :— Economie Internationale, Mucchielli Mayer, Dalloz, 2005— Le commerce international, Rainelli, La découverte, 2003, Repères— La nouvelle théorie du commerce international, Rainelli, La découverte, 2003,
Repères
1.1 Les grands sujets :
1. gain à l’échange (pourquoi échange-t-on?)— quels bénéfices peuvent retirer les nations à échanger des biens et services
et des facteurs? Quelles sont les conditions sous lesquelles ces gains sontmutuels
— cette question est liée aux causes de l’échange (pour que naisse un commerinternational volontaire, il faut un gain mutuel des 2 parties)
2. structure des échanges : (qu’est-ce que l’oné échange?).— Le gain à l’échange résulte en grande partie de la spécialisation des na-
tions qui renoncent à produire certains biens (ou les produisent en quantitéinférieure à la demande locale) pour se spécialiser dans la production etl’exportation de biens.
— Quels sont les origines et les mécanismes de cette spécialisation ? Quels sontles types de biens échangés ? des biens similaires ou relativement différents ?Comment expliquer que l’on observe à la fois du commerce de pétrole contreordinateurs et du commer de voitures contre voitures ?
3. L’impact de l’ouverture sur les économies nationales (conséquence de l’échange)
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— Le commerce international et les investissements directs à l’étranger ont-ilsdes effets importants sur les partenaires? si oui, lesquels ?
— Cela suppose d’analyser les liens entre le marché des biens (production,importations et exportations) et celui des facteurs et de leur rémunération
4. les politiques commerciales (réactions des Etats face aux échanges)— Faut-il s’ouvrir ou au contraire se fermer à l’échange ? Faut-il s’ouvrir quelque soit le comportement des autres nations ou au contraire négocier desconcessions réciproques?
— Quels sont les différents intrusments disponibles (quotas, subventions à l’ex-portation, ..) ?
— Faut-il s’intégrer dans un ensemble mondial (GATT, OMC)? ou privilégierdes voies régionales (Europe, APEC, ...) ?
1.2 Idées reçues sur le commerce international
— Disparité des performances à l’exportation des pays du monde— Impact de la mondialisation sur les économies exportatrices? importatrices?
1.2.1 Impact du commerce international sur les inégalités
relation entre commerce international et marché du travail : ouverture au com-
merce avec des pays à bas salaire = > production des biens importés dans les pays à
bas salaire, au lieu d’être produits sur le sol national = > conséquences néfastes sur
le marché du travail
— perte d’emplois dans les pays riches ? (Europe)— aggravation des inégalités entre travailleurs qualifiés (protégés de l’ouverture)et travailleurs non qualifiés (travaillant dans des secteurs soumis à la concur-rence des pays à bas salaire)? (Etats-Unis, faible taux de chômage)
— délocalisation (fuite des capitaux vers les pays à bas salaire)
études économiques : résultats plus subtils
1.2.2 compétition entre nations
— avec ouverture croissante de toutes les économies aux échanges, concurrence
accrue entre nations, telles des entreprises confrontées à de nouveaux concur-rents. Chaque pays serait dans l’obligation d’être plus compétitif que son voisin,
c’est-à-dire d’exporter le plus possible.
— Or, l’un des enseignements fondamentaux de la théorie du commerce interna-tional est que l’échange n’est pas un jeu à somme nulle et qu’il existe un gainmutuel à l’échange. Ce sont les importations qui fondamentalement consti-tuent le but de l’échange car l’importation est synonyme de consommation.Les exportations ne servent qu’à financer le surplus d’importation permis parl’ouverture aux échanges internationaux.
— attention, nuance sur les effets redistributifs des échanges (HOS) et l’existence
même de ces gains (Krugman)
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Introduction 5
1.2.3 Le choix de la spécialisation
— Le gain à l’échange provient en grande partie de la spécialisation. Y-a-t-il desspécialisations meilleures que d’autres? On parle alors souvent de secteurs àhaute valeur ajoutée et de spécialisation dans les secteurs porteurs.
— La théorie du commerce international considère ces arguments avec scepti-cisme.— Tout d’abord, la valeur ajoutée d’un secteur dépend très largement de la
productivité des travailleurs. Dès lors qu’un pays dont la productivité estélevée se spécialise dans un secteur, ce secteur deviendra un secteur à forteVA et salaires élevés.
— Plusieurs raisons peuvent expliquer comment la spécialisation dans un sec-teur augmente le gain à l’échange— évolution de la demande mondiale (gains à l’échange plus importants
lorsque le bien exporté bénéficie d’une demande mondiale importante)
— externalités positives— ex : spécialisation dans l’informatique qui permet d’augmenter la pro-ductivité dans d’autres secteurs, mais l’importation d’ordinateurs peutaussi jouer ce rôle
— en revanche, externalités positives dans la production (le pays est plusproductif dans l’aéraunotique civil s’il dispose d’un secteur militaireimportant)
1.2.4 Le rôle de l’Etat
Les Etats devraient activement aider les entreprises nationales dans la conquêtedes marchés mondiaux. Est-ce une bonne chose?
— inconvénient : favoriser un secteur se fait au détriment des autres secteurs dansl’économie
— intervention de l’Etat ne serait-elle pas plutôt dans la correction des effetsredistributifs inhérents au commerce mondial ?
Pour aborder ces questions, Plan du cours :— faits : structure des échanges, spécialisation— déterminants des échanges?— impact des échanges sur les inégalités ? le bien-être? Libre - échange = toujours
optimal? dumping?
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Chapitre 2
Le commerce international
aujourd’hui
25% des productions nationales est exportéeExport−imports
PIBenviron 1 à 2% du PIB dans pays industrialisés mais
— Export
PIBenviron 25%
— imports
PIBenviron 25%
Mondialisation dans les 2 éléments de la balance commerciale (consommationdes ménages et des entreprises et exportations des entreprises
Objectifs— - Étudier l’influence de la taille des économies, de la distance géographique
et des frontières sur le commerce bilatéral : le modèle de gravité.— - Présenter l’évolution du commerce mondial et mettre en évidence une
première vague de mondialisation au XIXe siècle.— - Comparer les deux vagues de mondialisation (des XIXe et XXe siècles),
et notamment l’évolution de la nature des biens échangés sur les marchésmondiaux.
2.1 Qui commerce avec qui ?
Graphique 2.1 Le commerce de la France et de l’Union Européenne avec leurs
principaux partenaires en 2003 :— La France commerce avec les autres pays européens (24 pays)
— 66% des exportations françaises— 68% des importations
— Idem pour les autres pays de l’UE— Echanges entre voisins élevés, le commerce longue distance semble réduit
— EU, Chine et Japon = 46% du PIB mondial en 2003, mais les échangescommerciaux avec ces pays = 17% du commerce total des 25 pays de l’UE(moins de 11% du commerce total de la France)
Pourquoi une telle concentration géographique des flux de commerce ?
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F. 2.1 — Le commerce de la France et de l’Union Européenne avec leurs principauxpartenaires en 2003
2.1.1 Taille et distance : le modèle de gravité
Pourquoi les partenaires commerciaux de la France sont-ils tous européens :
Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, UK2 raisons— proximité géographique— grands pays (tous figurent parmi les 10 1ers PIB mondiaux, sauf Belgique)
Graphique 2.2 : le commerce de la France avec les pays de l’UE 15, 2003La taille des pays européens est quasiment proportionnelle à l’importance de
leur commerce total (importations + exportations) avec la France. Graphique 2.3 :le commerce de la France avec les 10 pays de l’élargissement, 2003
La taille des pays européens est quasiment proportionnelle à l’importance de leur
commerce total (importations + exportations) avec la France. Ex : Proportionnalité,Allemagne = 22% du PIB UE, 25% du commerce total de l’UE
Equation (2.1) peut prédire le volume des échanges de biens entre 2 pays i et j
T ij = A× Y i ×Y j
Dij
(2.1)
— A constante— Tij valeur du commerce entre pays i et j
— Yi PIB pays i
— Y j PIB pays j
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Commerce international : un aperçu 9
F. 2.2 — le commerce de la France avec les pays de l’UE 15, 2003
F. 2.3 — le commerce de la France avec les 10 pays de l’élargissement, 2003
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— Dij Distance entre les 2 pays
La valeur du commerce entre 2 pays est proportionnelle, toutes choses égales parailleurs, au produit des PIB des 2 économies, et diminue avec la distance entre les 2
pays
Par analogie avec la loi de Newton 1, l’équation (2.1) est connue sous le nom demodèle de gravité. Les études empiriques considèrent une équation plus générale
T ij = A× Y ai ×Y b j
Dcij
(2.2)
L’analyse économétrique permet d’estimer la valeur des coefficients a, b et c.Dans la majorité des cas, ces 3 coefficients sont positifs. Le plus souvent proches de
1, de sorte que l’équation (2.1) semble une bonne approximation de la réalite.
2.1.2 Commerce international : une question de taille
Malgré sa simplicité, le modèle de gravité constitue une bonne approximation ducommerce international. Pourquoi ?
Taille et commerce :— le PIB du pays importateur influe positivement sur le flux de comemrce entre
2 pays, cela n’est pas étonnant : par définition, la demande exprimée par ungrand pays est importante. En l’absence de mesures de protectionnisme, lavaleur des importations est grande.
— Une grande économie produit une grande variété de biens, a donc tendance àattirer une grande part des dépenses mondiales. Le PIB du pays exportateur
joue positivement sur le commerce mondiale
— si la structure de la demande de tous les consommateurs du monde était iden-tique partout, alors les flux commerciaux bilatéraux seraient effectivement trèsexactement proportionnels au produit des 2 PIB (equation (2.1))— Ex : en 2005, PIB de l’UE 25 = 30% du PIB mondial,— chaque pays devrait consacrer 30% de sa dépense à l’achat de produits eu-
ropéens— mais préférence dans chaque pays pour les produits nationaux
— pour expliquer correctement les échanges commerciaux, il faut considérer lesfacteurs qui les limitent. donc utilité du modèle de gravité = identifier lesanomalies commerciales, soit les couples de pays qui entretiennent des relationscommerciales intenses mais commercent peu.
1La loi de la gravitation énonce que 2 coprs s’attirent mutuellement avec une force proportion-
nelle à chacun des masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare
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Commerce international : un aperçu 11
F. 2.4 — Proximité géographique et frontière terrestre commune
2.1.3 Distances, frontières et barrières aux échanges
— Sur graphique 2.3 : Proximité géographique et frontière terrestre commune
conduisent à un commerce intense (Belgique, Espagne, Pays-Bas, en dessousde la diagonale)
— Graphique 2.4 : comme graphique 2.3 mais ajout de points : Mexique, Canada,Suisse, Amérique du Sud, Chine, Japon, US— Pays lointains = moins de commerce— Suisse, proche de la diagonale
pourquoi?— coûts de transport— proximité culturelle (France Belgique)
— accords de libre échange— Effet frontière : dans les pays largement ouverts au libre échange, les flux de
biens et services entre 2 régions d’un même pays > 2 régions de pays différentsmême si distance identique.— Exemple : US et Canada, accord commercial de libre échange. Proximité
culturelle, linguistique, Malgré ces caractéristiques favorables, études montrentà l’aide d’un modèle de gravité, qu’à distance égale, il existe + de commerceentre 2 provinces canadiennes qu’entres 2 provinces (1 canadienne, 1 améri-caine). La traversée de la frontière entre les 2 pays réduit le commerce d’unmontant comparable à celui que l’on observerait si les 2 pays étaient distants
de 3000 km.
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F. 2.5 — Essor, déclin et nouvel essor du commerce mondial
— Exemple; idem pour les pays européens : les flux internes = 30 fois plus
importants que les flux internationaux
2.2 L’évolution de la structure du commerce mon-
dial
2.2.1 Le monde est-il devenu plus petit ?
Amélioration des moyens de transport et de communication : 2 vagues de mon-dialisation liées à ce phénomène (graphique 2.5 : Essor, déclin et nouvel essor du
commerce mondial)— XIXème siècle : chemins de fer, bateaux à vapeur, télégraphe (moyen de com-munication) : échange de produits primaires
— Après 2nde guerre mondiale, transport aérien, internet/ échange de produitsmanufacturés
2.2.2 Qu’échangeons-nous ?
Graphique 2.6 : composition du commerce mondial en 2003— produits d’extraction = pétrole et carburant
— exportations de services =
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Commerce international : un aperçu 13
F. 2.6 — composition du commerce mondial en 2003
— transports internationaux (aériens et maritimes), assurance pour les mar-chandises exportées
— essor récent d’autres exportations de service : centre d’appels téléphoniques,
Graphique 2.7 : biens manufacturés en % du commerce de marchandisesPrépondérance des biens primaires au début du siècle.
Graphique 2.8 : Evolution de la structure du commerce des PVDEvolution de la composition des exportations des PVD, durant les 40 dernières
années, la part des produits manufacturé dans les exportations des PVD a nettementaugmenté
2.2.3 Firmes multinationales et délocalisations
différence majeure entre les 2 mondialisations (XIX ème et XXème siècle)— structure des échanges (produits primaires, manufacturés)— rôle des firmes multinationales (peu nombreuses avant la 2nde guerre mon-
diale). Aujourd’hui, production, vente simultanées dans plusieurs pays— multiplication des délocalisations : une entreprise déménage une partie de
ses activités pour la remplacer par une production à l’étranger. Celle-ci estalors effectuée par une filiale, soit sous-traitée à une entreprise étrangère.
— Les délocalisations augmentent le volume de commerce mondial.
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F. 2.7 — biens manufacturés en % du commerce de marchandises
F. 2.8 — Evolution de la structure du commerce des PVD
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Commerce international : un aperçu 15
2.2.4 Les anciennes règles s’appliquent-elles encore ?
— XIXème siècle— Ricardo— commerce mondial influencé par climat et ressources naturelles : pays d’Afrique,
d’Asie et d’Amérique latine exportent café, coton, ... EU dotés de terrescultivables exportent des produits agricoles vers l’Europe
donc évolution de la théorie économique avec évolution du commerce mondiale— déterminants du commerce mondial aujourd’hui + subtil
— capital humain et capital industriel joue un rôle plus important— la plupart des pays exportent et importent simultanément des produits ma-
nufacturés
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Chapitre 3
Différences de technologie du
Modèle ricardien
Exemple : Avantages comparatifs entre les individus— Une PDG tape plus rapidement et qui sait mieux diriger que son secrétaire.— La PDG dispose donc d’un avantage absolu sur son secrétaire dans les deux
activités : secrétariat-management.— Pourtant, on peut penser que son secrétaire dispose d’un avantage comparatif
dans le secrétariat (comparativement au management).
— Pourquoi?— Le coût d’opportunité du secrétariat pour la PDG est élevé, puisque, en
situation de rareté, elle renonce ainsi à son activité de management ; activité
dans laquelle elle est « relativement » la plus efficace.— Le coût d’opportunité du secrétariat pour le secrétaire est faible, car il est
« relativement » peu efficace dans le management.— Spécialisation selon le principe de l’avantage comparatif : chacun se spécialise
dans la production dans laquelle il est le + efficace => cela libère les ressourcesqui sont concentrées dans le secteur le + efficace
Plus généralement :— 2 pays, 2 biens— 2 situations à comparer :
— Autarcie = absence d’échange international, prix d’autarcie de chaque biendans chaque pays déterminé par l’offre et la demande dans chaque pays
— Libre échange = échanges internationaux entre les 2 pays, prix mondialunique pour chaque bien déterminé par l’offre et la demande mondiale
Gains à l’échange ? comment évoluent les prix entre l’autarcie et l’ouverture ?baisse des prix? hausse des prix?
— Questions posées au modèle :— Les pays ont-ils intérêt à échanger? Gains de l’échange.— Comment va s’organiser l’échange ? Flux d’échange.
Gains à l’ouverture si différence de prix d’autarcie entre 2 pays car différences
d’efficacité relative de 2 pays dans production des 2 biens
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condition d’existence du commerce international :— différences de fonction de production— différences de dotations factorielles— rendements d’échelle croissants
— goûts hétérogènes des 2 pays— existence de distorsion (impôts, subventions, concurrence imparfaite)vérification d’une de ces conditions => gains mutuels à l’échange
Objectifs— - Définir le principe des avantages comparatifs et le fonctionnement du
modèle de Ricardo.— - Décrire la nature des gains à l’échange international.— - Analyser comment le principe des avantages comparatifs permet de mon-
trer que certaines idées reçues sur les conséquences de la mondialisation, etnotamment sur le commerce avec les pays à bas salaires, sont infondées.
3.1 De l’avantage absolu à l’avantage comparatif
Adam Smith, présentation de l’avantage absolu => gain à l’échange
Avantage absolu : production mensuelle d’un travailleur (unités de bien)
chine UEchemises 200 50
voitures 5 10
— Chine a un avantage absolu dans la production de chemises— UE a un avantage absolu dans la production de voitures
En autarcie,— le prix des voitures en UE > prix des voitures en Chine— le prix des chemises en Chine < prix des chemises en Europegains à l’échange si spécialisation dans le bien dans lequel chaque pays est le plus
efficace
Hypothèse : Chaque pays décide de ré-allouer un travailleur dans le secteur danslequel il a un avantage absolu. (+1 travailleur dans les chemises en Chine, +1 tra-vailleur dans voitures en UE)
la production mondiale va augmenter— + 5 voitures (-5 en Chine, +10 en UE)— + 150 chemises (+200 en Chine -50 en UE)Surplus provient du gain à la spécialisation, ce surplus sera consommé par les
habitants des 2 pays grâce à l’échange
Que se passe-t-il quand l’un des 2 pays n’a pas d’avantage absolu?
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Le modèle Ricardien 19
chine UEchemises 400 50voitures 20 10
Hypothèse : Chaque pays décide de ré-allouer un travailleur dans le secteur danslequel il a un avantage absolu. (+1 travailleur dans les chemises en Chine, +1 tra-vailleur dans voitures en UE)
la production mondiale : effet ambigu— - 10 voitures (-20 en Chine, +10 en UE)— + 350 chemises (+400 en Chine -50 en UE)
Avantages comparatifs, Ricardo, il existe un gain à la spécialisation même dansce cas
il faut pour bien comprendre ce gain raisonner en termes de coûts d’opportunité.— Toute production se fait au détriment d’une autre— Le coût d’opportunité d’un bien
— = nombre d’unités de l’autre bien auquel il faut renoncer pour pouvoirconsommer/produire une unité du bien en question.
— produire un bien au lieu de l’importer = utiliser des ressources qui pourraientêtre mieux utilisées (dans la production du bien dans le secteur le + efficace)
Exemple : Modèle d’avantages comparatifs— 2 pays : Corée et Australie— 2 biens : soda et montre,
— 2 secteurs de production— Les consommateurs coréens et australiens apprécient de regarder l’heure en
buvant du soda.— Un seul input : le travail, mobile d’un secteur à l’autre, mais immobile d’un
pays à l’autre
Coûts de production en heures de travailCorée Australie
1 montre 4 h 3 h1 soda 2 h 1 h
— 2 situations à comparer :— Autarcie— Libre échange
— Questions posées au modèle :— Les pays ont-ils intérêt à échanger? Gains de l’échange.— Comment va s’organiser l’échange ? Flux d’échange.
Cas de l’autarcie (absence d’échange) :
— Pour produire une montre, la Corée doit renoncer à deux bouteilles de soda.
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— Coût d’opportunité d’une montre en termes de bouteille de soda en Corée= 2.
— Pour produire une montre, l’Australie doit renoncer à trois bouteille de soda.— Coût d’opportunité d’une montre en termes de bouteille de soda en Australie
= 3.— Le coût d’opportunité de la montre est moindre en Corée comparée à l’Aus-tralie.— La montre y est relativement moins coûteuse à produire en termes de soda
qu’en Australie.— La Corée dispose d’un avantage comparatif sur l’Australie dans la produc-
tion de montre.— Avantage comparatif différent avantage absolu : l’Australie dispose d’un avan-
tage absolu dans les deux secteurs.
Que se passe-t-il en cas d’ouverture du commerce entre les deux nations ?
— La Corée— La Corée produit des montres qu’elle échange contre du soda avec l’Austra-
lie.— La Corée exporte des montres et importe du Soda.
— L’Australie— L’Australie produit du soda, qu’elle échange contre des montres avec la
Corée.— L’Australie exporte du soda et importe des montres.
Un rapport d’échange de 1 montre contre 2,5 bouteilles de soda est avantageuxpour les 2 partenaires.
Si la Corée et l’Australie se spécialisent ainsi, c’est qu’elles importent un bien àun coût inférieur à ce qu’elle devrait supporter si le bien importé était produit dansl’éco. domestique.
— L’échange accroît l’ensemble des possibles de l’économie.— Gain mutuel.— Le rapport d’échange international peut se situer entre les deux coûts d’op-
portunité autarcique : une montre « vaut » de 2 à 3 bouteilles.
Partage du gain.— Les pays se spécialisent dans la production de biens, pour lesquels ils disposent
d’un avantage comparatif.— Le gain à la spécialisation, qui est permis par l’échange, provient du fait qu’il
existe des différences dans les coûts relatifs de production entre les pays.— Les coûts absolus n’importent pas pour déterminer le schéma de spécialisation
du pays. . .— . . . même s’ils sont fondamentaux pour comprendre le niveau de richesse d’une
économie.
Autres gains résultant de la spécialisation.— Développement de savoir spécifique (learning-by-doing), qui conduit à plus
d’innovation dans les secteurs concernés.
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Le modèle Ricardien 21
— La dynamique de la spécialisation façonne l’espace économique :— Concentration de certaines activités : plastique d’Oyonnax, photo de Ro-
chester, pneu de Clermont-Ferrand. . .— Grandes métropoles diversifiées : Paris, New-York,. . .
— Risques de la spécialisation : manque de diversification des activités écono-mique.
D’où proviennent les avantages comparatifs ?— Les dotations (ressources) naturelles (chapitre 4)— Les dotations acquises : qualification de la main d’oeuvre, capital ,...— Les savoirs spécifiques (montre suisse) (chapitre 5)— La spécialisation renforce les avantages comparatifs.
Autres gains générés par le commerce international— Principe de l’avantage comparatif : point crucial pour expliquer le gain, mais
il en existe d’autres.— Le commerce international permet de produire des quantités plus importantes.
Génére des économies d’échelle. (chapitre 5)— Le commerce international diversifie les biens auxquels les consommateurs ont
accès. Le goût pour la diversité implique ainsi un gain. (chapitre 5)— Le commerce international accroît la concurrence, et donc incite chaque firme
à être plus efficace
3.2 Economie à un facteur
— Un pays— 2 biens : vin et fromage— pas de capital, travail uniquement— technologies différentes dans chacun des secteurs, chacune définie par les pro-
ductivités de la main d’oeuvre = quantité d’heures de travail pour produireune unité de vin (aLV ) et une unité de fromage (aLF )
— rendemens d’échelle constants— travail parfaitement mobile entre les 2 secteurs
3.2.1 possibilités de production
L’offre de travail est limitée, donc, pour accroîte la production d’un bien, cela sefait au détriment d’un autre
cet arbitrage est représenté par la frontière des possibilités de production : repré-sente l’ensemble des paniers de bien que le pays peut produire en utilisant l’ensembledes ressources
Graphique 3.1 : La frontière des possibilité de prodution du pays national. Ladroite FP indique, pour chaque niveau de production de fromage, la quantité de vin
qui peut être produite.
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F. 3.1 — La frontière des possibilité de prodution du pays national
Lorsqu’il n’existe qu’un seul facteur de production, la frontière est une droite
Hyp; l’économie produit QV de vin et QF de fromage
La quantité de travail utilisée dans chaque secteur est— aLV QV (nombre d’heures travaillées)— aLF QF
mais la quantité totale d’heures travaillées ne peut dépasser l’ensemble du travaildisponible dans l’économie. La frontière de production est définie par
aLV QV + aLF QF ≤ L
Equation de la droite :
QV =1
aLV L−
aLF
aLV QF
1. Ordonnées à l’origine : La
si Q = 0
2. pente de la FPP : coût d’opportunité = avantage comparatif
dQV = −aLF
aLV dQF
Exemple : aLF = 4h par kg de fromage et aLV = 2h par litre de vin : pourproduire un kg de fromage, renoncer à 2l de vin
— Pour augmenter la production d’un kg de fromage, il faut renoncer à aLF aLV
litres de vin : coût d’opportunité de fromage en termes de vins = nombre de
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Le modèle Ricardien 23
litres de vins qui pourraient être fabriqués avec les ressources utilisées dans laproduction de fromage
Cela donne une droite dont la pente (en valeur absolue) est égale au coût d’op-portunité du vin en termes de fromage :
— Ce coût est constant, quelle que soit la quantité produite dans chaque secteurNotons que— Le coût d’opportunité = avantage comparatif, la pente de la PFP reflète l’avan-
tage comparatif — l’éloignement de la FPP reflète l’avantage absolu du pays : plus les producti-
vités sont élevées (a faible : il faut moins d’heures de travail pour produire 1unité de bien), plus L
asont élevés, plus FPP glise vers la droite
3.2.2 Prix relatifs et offre de bien
L’Economie peut produire n’importe quelle combinaison de biens (QV ,QF ) situéesur la frontière de production
Quels niveaux de production va-t-elle choisir? Pour répondre à cette question,il faut connaître le prix relatif des 2 biens, c’est-à-dire le prix d’un bien exprimé enfonction de l’autre
P F et P V les prix du kg de fromage et du litre de vin, respectivement— En concurrence parfaite, maximisation du profit de l’entreprise produisant du
fromage ou du vin conduit à l’égalisation du coût marginal au prix
profit = P V QV − aLV QV W V
M ax profit conduit à P V − aLV W V = 0 soit
W V =P V
aLV
De la même manière, Max profit dans le secteur du fromage conduite à
W F =P F
aLF
— Le salaire horaire nominal sera donc égal à la productivité marginale, donc àla valeur qu’un travailleur peut produire en une heure , soit W F = P F
aLF dans
le secteur du fromage et W V =P V aLV
dans le secteur viticole— Les travailleurs, s’ils ne subissent pas de contraintes limitant leur mobilité
sectorielle, chercheront à être employés dans le secteur le + rémunérateur,celui qui offre les salaires les + élevés
Cas 1 : Si secteur du fromage offre les salaires les + élevés
W F
=P F
aLF > W
V =
P V
aLV soit
P F
P V >
aLF
aLV
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24
alors personne ne voudra travailler dans le vin, spécialisation dans le fromage. Lesprix relatifs définissent une droite dont la pente est supérieure à celle de la FPP
Cas 2 : Si le secteur viticole offre les salaires les + élevés
W F = P F
aLF < W V = P V
aLV soit P F
P V < aLF
aLV
alors l’économie ne produire que du vin, spécialisation dans le vin
Cas 3 : L’économie ne produit simultanément les 2 biens que si
P F
P V =
aLF
aLV
Spécialisation est dictée par le niveau des prix relatifs
— En autarcie,— si P F
P V < aLF
aLV : le pays national produit uniquement du vin
— si P F P V
= aLF aLV
: le pays produit les 2 biens, Equilibre en autarcie, productiondes 2 biens
— si P F P V
> aLF aLV
: le pays national produit uniquement du fromageproduction dans le bien dont le prix relatif est le plus élevé (relativement à soncoût d’opportunité = coût de production en termes de ressources par rapportaux autres biens)
— Le coût d’opportunité du fromage en termes de vin aLF aLV
(combien d’unités devin il faut sacrifier pour obtenir une unité de plus de fromage) = prix relatif
du fromage
3.3 Commerce international dans un monde à un
facteur
Hypothèses :— économie =2 pays désormais (non plus 1 pays comme dans les sections pré-
cédentes). 1 pays national, 1 pays étranger— chaque pays : dispose d’un facteur de production (travail) et peut produire 2
biens— notation ∗ : variables étrangères— technologie différente dans chaque pays résumée par des quantités différentes
d’un même bien produites dans les 2 pays pour une heure de travail— pas de différence de dotation factorielle (2 pays avec une population identique)— rendemens d’échelle constants— aucune distorsion commerciale (pas de droit de douane, taxe, subvention, im-
perfection de concurrence)— préférences identiques et homogènes— travail parfaitement mobile entre les 2 secteurs et parfaitement immobile entre
les 2 pays
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Le modèle Ricardien 25
F. 3.2 — Frontière FP dans le pays étranger
hypothèse :Graphique 3.2 : Frontière FP dans le pays étranger— Le rapport des quantités unitaires de travail de la production de fromage et de
vin est plus élevée dans le pays étranger que dans le pays national. La frontièreFP de production est plus pentue.
— Le coût d’opportunité du fromage est + élevé à l’étranger
le pays national est + productif dans le fromage que dans le vin
aLF
aLV <
a∗LF a∗LV
aLF
a∗LF <
aLV
a∗LV
On peut croire qu’il suffit de comparer les productivités des 2 pays dans chaquesecteur pour déterminer leur spécialisation mais la définition des avantages compa-ratifs implique simultanément 4 quantités unitaites de travail
— en cas d’avantage absolu, par exemple, aLF a∗LF
< 1 et aLV a∗LV
< 1 (le pays natio-nal peut produire un bien en utilisant moins de travail que l’autre pays, lestravailleurs nationaux sont + productifs que ceux du pays étranger dans cesecteur,
— il est impossible de déterminer la structure des échanges à partir des seulsavantages absolus,
la confusion entre avantages comparatifs et absolus constitue l’une des sources
d’erreurs les + fréquentes dans les débats actuels sur la mondialisation
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26
frontière de production dans le pays étranger— pente = −
a∗LF
a∗LV
— avec aLF aLV
<a∗LF
a∗LV
par hypothèsedonc frontière de production + pentue dans le pays étranger
En autarcie, prix relatif dans chaque pays
P F
P V =
aLF
aLV P ∗F P ∗V
=a∗LF a∗LV
En présence de commerce international, les prix ne sont plus déterminés par deséléments uniquement nationaux.
Dans le pays national :— Exportation de fromage des producteurs nationaux car le prix relatif du fro-
mage est + élevé à l’étranger— importation de vin, sur leur propre marché, producteurs de fromage échangent
1 kg de fromage contre aLF aLV
litres de vin. Ce prix relatif est a∗LF
a∗LV
> aLF aLV
àl’étranger
Ces échanges se poursuivent tant qu’il existe un différentiel de prix d’un marchéà l’autre mais à quel niveau s’établit le prix mondial ?
3.3.1 Détermination du prix relatif de libre-échange
— Les prix échangés sur le marché mondial sont déterminés par l’offre et la de-mande de bien
— les exportations de fromage sont indissociables des importations de vin, il fauttenir compte des 2 marchés, astuce : analyser l’offre et la demande relative :nombre de kilos de fromage / nombre de litres de vin offerts ou demandés
— notation : prix mondial noté P mF
P mV
à différencier avec prix d’autarcie dans chaquepays
Graphique 3.3 : OR et DR
— DR et DR’ représentent les demandes relatives de fromage et de vin sur lemarché mondial. Elles sont décroissantes dans le prix— A l’inverse, OR et croissante dans le prix
Offre et demande mondiale de fromage relative à celle du vin— DR demande relative— OR offre relativeEquilibre : DR = OR => prix relatif mondial fromage / vin P m
F
P mV
forme de OR : P mF
P mV
prix mondial du fromage / vin
principe : dans chaque pays,
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Le modèle Ricardien 27
F. 3.3 — OR et DR :équilibre mondial
— si le prix mondial P mF
P mV
est différent du prix d’autarcie, les firmes de chaquepays ne produisent qu’un seul bien, celui dont le prix relatif > rapport desproductivités du travail
— si le prix mondial = prix d’autarcie, les firmes produisent les 2 biens, cela estcomptatible avec FPP
En autarcie, prix relatif dans chaque pays
prix d’autarcie dans le pays nationale =aLF
aLV
prix d’autarcie dans le pays étranger =a∗LF a∗LV
hypothèse : aLF aLV
< a∗
LF
a∗LV
donc prix autarcie national < prix autarcie étranger donc
— si P mF
P mV
= aLF aLV
, travailleurs nationaux acceptent de travailler dans l’un ou l’autresecteur, le pays national peut produire n’importe quelle quantité des 2 biens,compatible avec sa frontière de production, partie plate de OR
— si P mF
P mV
=a∗LF
a∗LV
, travailleurs étrangers acceptent de travailler dans l’un ou l’autresecteur, le pays étranger peut produire n’importe quelle quantité des 2 biens,compatible avec sa frontière de production, partie plate de OR
— si P mF
P mV
< aLF aLV
= P F P V
: puisque aLF aLV
<a∗LF
a∗LV
, on a donc aussi P mF
P mV
<a∗LF
a∗LV
: les 2 paysse spécialisent dans la production de vin, production de fromage mondiale =
0 (QF = Q∗
F = 0), pas d’équilibre possible car les 2 pays ne peuvent exporter
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tous les 2 le même bien (attention, aujourd’hui, commerce croisé de biensidentiques, limite du modèle ricardien)
— si P mF
P mV
>a∗LF
a∗LV
: puisque aLF aLV
<a∗LF
a∗LV
, on a donc aussi P mF
P mV
> aLF aLV
: les 2 pays sespécialisent dans la production de fromage, production de vin mondiale = 0
(QV = Q∗
V = 0), pas d’équilibre possible car les 2 pays ne peuvent exportertous les 2 le même bien (attention, aujourd’hui, commerce croisé de biensidentiques, limite du modèle ricardien)
— si aLF aLV
<P mF
P mV
<a∗LF
a∗LV
: pays national spécialisé dans le fromage (secteur danslequel il a un avantage comparatif) et pays étranger spécialisé dans le vin(secteur dans lequel il a un avantage comparatif), production mondiale de
fromage est LaLF
kilos et celle de vin est L∗
a∗LV
, donc OR =L
aLF
L∗
a∗LV
Demande DR : décroissante
Equilibre : intersection entre OR et DR— point 1 : chaque pays se spécialise dans le production dans laquelle il a un
avantage comparatif (pays national fromage, pays étranger vin)— point 2 : prix relatif est aLF
aLV . les travailleurs nationaux peuvent travailler dans
l’un ou l’autre secteur, le pays national produit les 2 biens alors que le paysétranger se spécialise dans le vin, même si l’économie nationale est diversifiée,elle continue à exporter du fromage
— Le point d’équilibre dépend de— la demande— la taille relative des pays en termes de population : exemple : pays étranger
petit, déplacement de la partie verticale de la courbe d’offre vers la droite,la demande coupe OR dans la 1ère partie plate de OR, le prix mondial =prix d’autarcie du pays national (le gros pays, le petit pays n’influence pasle prix relatif mondial), les gains à l’échange sont entièrement captés par lepetit pays, aucun gain à l’échange pour le pays national dont le prix relatif = celui d’autarcie.
Récapitulatif :— P m
F
P mV
< P F P V
: pas d’équilibre possible— la spécialisation totale de chaque pays dans un bien différent est possible si
P F P V
< P mF P mV
< P ∗F P ∗V
— P mF
P mV
>P ∗F
P ∗V
: pas d’équilibre possible
3.3.2 gains à l’échange
— En autarcie, chaque pays est forcément sur sa frontière de production— Avec échanges commerciaux, elle peut s’affranchir de cette contrainte.
— Les quantités consommées ne sont pas forcément sur la frontière de produc-tion, elles sont en générale au dessus (ce qui traduit une hausse des quantités
consommées par rapport aux quantités produites)
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Le modèle Ricardien 29
— exemple : le pays national peut décider de ne produire que du fromage maispeut choisir d’échanger une partie de ce fromage contre du vin. Or, les prixrelatifs mondiaux offrent des possibilités d’échange + attractives en termesde prix que le vin national
le commerce élargit les possibilités de consommation car le pays bénéficie d’unebaisse du prix relatif du bien dans lequel il n’a pas d’avantage comparatif
3.3.3 salaires relatifs
— Comment les entreprises européennes peuvent-elles résister à la concurrencedes produits importés par la Chine alors que les salaires y sont 20 fois moinsélevés que dans les pays développés? De même, l’élargissement de l’UE auxpays d’Europe de l’Est condamne-t-il la France à baisser ses salaires ?
— Concurrence déloyale? dumping social ?
Dans la théorie ricardienne,— les salaires relatifs dans les 2 pays n’entrent pas en ligne de compte dans la
détermination des gains à l’échange.— Les prix relatifs d’autarcie qui déterminent l’avantage comparatif ne dépendent
pas du salaire en vigueur ( mais de la productivité horaire des travailleurs, doncdes éléments technologiques spécifiques à chaque pays)
en autarcie,
en concurrence parfaite, le salaire nominal = productivité du travail
W =P F
aLF =P V
aLV
Salaire réelW P F
= 1
aLF et W
P V = 1
aLV
Commerce international
si le prix mondial est tel que le prix relatif mondial s’établit entre les 2 prixrelatifs d’autarcie, spécialisation de chaque pays dans la production d’un bien
— pays national produit uniquement du fromage— pays étranger produit uniquement du vin
Les nouvelles conditions d’équilibre sont donc
W =P mF aLF
W ∗ =P mV a∗LV
avec P mF
P mV
déterminé par l’intersection de DR et OR
Salaire relatif
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30
W W ∗
=P mF
aLF
P mV
a∗LV
=P mF
P mV
a∗LV
aLF
Le salaire relatif du pays national par rapport au pays étranger est déterminépar
— le prix relatif mondial, déterminé par l’équilibre OR - DR— le rapport des productivités (données technologiques)donc,— A termes de l’échange fixés
P mF
P mV
donné
, une hausse de la productivité dans
le pays national augmente le salaire nominal relatif (baisse de a = baisse dunombre d’heures nécessaires à la production du bien)
— A productivités relatives données, une hausse de P mF
P mV
accroît le salaire relatif
De plus,la spécialisation totale de chaque pays dans un bien différent est possible si
P F P V <
P mF
P mV <
P ∗F
P ∗V ,
sachant que W W ∗
=P mF
aLF
P mV
a∗LV
=P mF
P mV
a∗LV
aLF , on a P m
F
P mV
= W W ∗
aLF a∗LV
De plus, rappelons que P F P V
= aLF aLV
et P ∗F
P ∗V
=a∗LF
a∗LV
En utilisant ces expressions dans P F P V
<P mF
P mV
<P ∗F
P ∗V
, on obtient aLF aLV
< W W ∗
aLF a∗LV
<a∗LF
a∗LV
,soit
a∗LV aLV
<W
W ∗<
a∗LF aLF
l’avantage à commercer est déterminé par les productivité relatives (P F P V par rap-port à P ∗
F
P ∗V
) alors que ce sont les productivités absolues (a∗
LV
aLV et a∗
LF
aLF ) qui déterminent
les pouvoirs d’achat relatifsSi le pays national a un avantage absolu dans les 2 biens, il aura forcément un
salaire supérieur à celui du pays étranger
1 <a∗LV aLV
<W
W ∗<
a∗LF aLF
— Ce sont les productivités relatives qui déterminent les salaires— et non les salaires qui déterminent la compétitivité des pays. Tant qu’il existe
des différences de productivités relatives entre pays, l’échange est profitable,quel que soit le niveau atteint à l’équilibre des salaires.
Exemple :
Fromage VinPays national aLF =1 h/ kg aLV =2 h / litrePays étranger a∗LF =6 h / kg a∗LF =3 h / litre
Pays national
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Le modèle Ricardien 31
— a un avantage absolu dans les 2 secteurs— mais avantage comparatif dans le fromage
coût d’opportunité de la production de fromage aLF aLV
— pays national : prix d’autarcie = coût d’opportunité = 1
2
— pays étranger : prix d’autarcie = coût d’opportunité = 6
3= 2
pays national— avantage dans tous les secteurs— mais spécialisation dans fromageen situation de libre échange, le prix relatif mondial s’établit entre 1/2 et 2, cela
dépend de la position de la demande— le pays national exporte du fromage contre du vin, spécialisation totale dans
la production de fromage, travailleurs gagnent 1 kg de fromage par heuretravaillée
— le pays étranger se spécialise totalement dans le vin, travailleurs étrangers
gagnet 1/3 de litre de vin par heure travaillée
hypothèse P mF
P mV
= 1 euro, P mF = 1 euro, P mV = 1 eurodonc— travailleurs nationaux 12 euros / heure— travailleurs étrangers 12/3 = 4 euros par heure
salaire nationalsalaire étranger = 12
4= 3
— seuls comptent le prix relatif mondial des biens et le niveau des productivités— le pays national est 6 fois plus productif que le pays étranger dans le fromage
et seulement 1,5 fois + productif dans le vin, donc, au final, le salaire national= 3 fois + élevé que celui en vigueur dans le pays
Après ouverture, le salaire relatif W W ∗
se situe entre les productivités relatives des2 pays si bien que chacun d’eux peut faire valoir un avantage en termes de coût dansl’un des 2 secteurs
— La productivité des travailleurs étrangers dans le vin est < à celle des tra-vailleurs nationaux, mais comme le salaire étranger est plus faible, ce payspeut produire du vin à un prix compétitif
— c’est parce que le pays bénéficie d’une très forte productivité dans le secteurdu fromage qu’il peut verser des salaires relativement élevés à ses travailleurs
— Malgré ces salaires élevés dans le pays national, l’échange est profitable. Celalui permet d’importer du vin et de libérer des ressources (travailleurs) à consa-crer à son secteur le + productif (fromage)
3.4 Trois idées reçues sur l’avantage comparatif
3.4.1 Le lien entre productivité et compétitivité
Idée reçue : L’ouverture au libre échange ne peut profiter à une économie qu’à
condition qu’elle soit suffisamment efficace pour affronter la concurrence internatio-
nale
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32
— Comment un pays qui est incapable de produire un bien plus efficacementque les économies étrangères peut-il se risquer à réduire ses barrières commer-ciales ? Beaucoup pensent qu’il faut alors préférer l’autarcie au libre échange.En effet, il est tentant de penser que la capacité à exporter un bien est déter-
miné par un avantage absolu en termes de production.— Cette idée est en parfaite contradiction avec le modèle de Ricardo— Les gains au commerce dépendant de l’avantage comparatif et non l’avantage
absolu— Disposer d’un avantage absolu n’est un condition ni nécessaire, ni suffisante
pour bénéficier d’un avantage comparatif dans un secteur— La capacité à exporter un bien dépend non pas des différences internationales
de productivité dans ce secteur, mais des différences internationales de coûtd’opportunité de ce bien
— Or, la différence de coût d’opportunité, qui définit l’avantage comparatif dans ce secteur, dépend des productivités dans tous les secteurs de l’écono-
mie
3.4.2 L’argument du dumping social
Idée reçue : La concurrence des pays à bas salaire est injuste et pénaliser les pays
développés.
— Les pays en développement bénéficient d’un salaire faible pour pouvoir expor-ter. Cet argument est utilisé pour réclamer des baisses de salaire, un déman-tèlement de la protection sociale qui renchérit le coût du travail, la mise en
place de mesures protectionniste ou une harmonisation des normes sociales.— Dans notre exemple, le fait que le pays étranger ait un coût de production
suffisamment faible pour l’exporter s’explique effectivement par la présenced’un taux de salaire relativement bas. mais cela n’a aucune conséquence sur lepays national : son taux de salaire ne fait que refléter sa propre productivité.
— En l’incitant à se spécialiser dans la production de fromage, l’ouverture aucommerce lui permet d’employer sa main d’oeuvre de façon plus efficace, c’est-à-dire dans le secteur d’activité où la productivité est relativement forte et quipermet de verser des salaires les plus élevés.
3.4.3 L’exploitation des pays en développement
Idée reçue : Le commerce international permet aux entreprises et aux consom-
mateurs des pays développés d’exploiter les travailleurs du Tiers-Monde en y main-
tenant des bas salaires.
— La question n’est pas de savoir si les travailleurs dans les PVD méritent d’êtremieux rémunérés, mais de savoir quelle est la pire situation peux eux : exportervers les pays développés ou s’exclure du commerce mondial ?
— Dans l’exemple du cours, les travailleurs étrangers sont moins bien payés que
leurs homologues nationaux. Mais, si le pays étranger refuse tout commerce
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Le modèle Ricardien 33
avec le pays national, les salaires y seraient encore plus faibles : le pouvoird’achat d’une heure de travail passerait de 1/3 à 1/6 de kilo de fromage
Fromage VinPays national aLF =1 h/ kg aLV =2 h / litre
Pays étranger a∗
LF =6 h / kg a∗
LF =3 h / litre
pays étranger : 1 heure de travail dans le vin = 1/3 de litre de vin. ça vautcombien de kilo de fromages ?— pays étranger : commerce mondial P m
F
P mV
= 1, 1/3 de kilo de fromage
— pays étranger : autarcie, prix d’autarcie = P F P V
= 6
3= 2, 1/6 de kilo de
fromage
3.5 Introduction des coûts de transport et des
biens non échangeables
— L’économie mondiale chez Ricardo se caractérise par une spécialisation ex-trême
— Un seul bien esr produit simultanément par les 2 pays et tous les autres sec-teurs sont entièrement localisés dans une seule économie. En réalité, cettespécialisation est moins marquée, et ce pour 3 raisons principales :— L’existence de plusieurs facteurs de production limite les possibilités de spé-
cialisation extrême des économies nationales (coir chapitre suivant)— Les pays élèvent parfois des barrières commerciales afin de protéger leur
économie de la concurrence étrangère— Les coûts de transport des biens et services constituent des entraves sérieusesaux échanges et à la spécialisation. Dans le calcul des coûts d’opportunité, ilfaut ajouter les coûts de transports. Si ces derniers sont trop élevés, il devientplus avantageux de renoncer à l’importation et de les produire localement
3.6 Validation empirique du modèle ricardien
Le modèle Ricardien conduit à des conclusions sans nuance : la structure desspécialisations est extrême, aucun pays n’importe ou n’exporte simultanément le
même bien.
limites du modèle :— Ce modèle ne tient pas compte de l’influence des dotations factorielles (capital,
matières premières, ...) sur le commerce mondial.— Les entreprises sont supposées être en concurrence parfaite. Le modèle ricar-
dien néglige donc le rôle potentiel des économies d’échelle et des comporte-ments stratégiques des firmes
— Le modèle prédit que les pays exportent les biens pour lesquels leur produc-tivité est relativement élevée = prédiction largement confirmée par les études
empiriques
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34
— Etude la plus célèbre (Mc Dougall, 1951, REStat) sur données US et UK (25industries, pour l’année 1937)— A la fin de la 2nde guerre mondiale, la productivité des travailleurs UK
étaient en moyenne 2 fois + faible que celle de leurs homologues US. les EU
possèdaient donc un avantage absolu dans presque tous les secteurs. maisles salaires US = 2 fois plus élevés que ceux qui prévalaient en UKproduction / travailleur aux EU
production / travailleur UK ⇒Exportations EUexportations UK
— UK avait des coûts de production + faible dans les secteurs où la produc-tivité relative US n’attaignait pas le double de celle des UK. Les étudesempiriques montrent que UK était exportateur net dans ces secteurs et im-portateur net dans les autres. Le commerce entre ces 2 pays correspondaitdonc à leurs avantages comparatifs.
— Les analyses empiriques récentes sont moins tranchées.— Spécialisation croissante— Exemple : de nombreux pays ne produisent pas d’avion, il est donc im-
possible d’avoir des données sur les quantités de travail nécessaires à cetteproduction
— Toutefois, dans la plupart des cas, les différences de productivité du travailconstituent un élément déterminant dans la détermination de la structuredes échanges