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UE5 : Génétique
Dr Odile Cohen Haguenauer
21/11/19 de 8h30 à 10h30
Ronéotypeur : Hugo Plessiet
Ronéoficheur : Florian Zhang
ED 2 : ONCOGENETIQUE,
PREDISPOSITIONS HEREDITAIRES AU
CANCER
CCR = Cancer colorectal
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SOMMAIRE
Cas clinique 1 : prédispositions génétiques au cancer colorectal,
l’exemple du syndrome de Lynch
Cas clinique 2 : cancer du sein héréditaire
Cas clinique 3 : mélanome familial
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Cas clinique 1 : prédispositions génétiques au cancer colorectal : l’exemple du syndrome
de Lynch
- Epidémiologie des cancers colorectaux :
- Incidence : 43068 cas incidents en France (estimation 2015)
- 21535 hommes et 19533 femmes, 134000 cas incidents aux Etats unis ( estimation 2016)
- Risque cumulé 0/74 ans (cohorte de naissance 1950 )
- 4,40% chez les hommes et 2,58% chez les femmes
- Mortalité : 17833 cas de décès par CCR en France (estimation 2015), 9337 hommes, 8496 f
- femmes et 49000 cas de décès par CCR aux EU (estimation 2016)
La forme héréditaire des cancers colorectaux : affection rares (< 10%)
Il existe un risque tumoral majeur, incidence cumulée CCR : 40/50% à 70 ans pour le syndrome de
Lynch et P ; hamartomateuse
Nécessité d’une prise en charge spécifique d’efficacité démontrée
Possibilité de dépistage chez les apparentés à risque
Deux types : polyposique et non polyposique
Hérédité aux cancers digestifs : maladie autosomique dominante
1) Pas d’augmentation du risque de développer un cancer
2) Pas de transmission à la descendance
3) Le risque de cancer n’est pas nul, il est identique à celui de la population générale
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Augmentation du risque de cancer avec par exemple chez un individu avec une mutation des
gènes MMR ou APC
Mesures de prise en charge spécifiques de dépistages indispensables chez les personnes à
risque d’avoir hérité de la mutation.
Recommandations : surveillance colique (MMR : colonoscopie indigo carmin et surveillance
de l’endomètre : hystéroscopie souple, ou à défaut, échographie pelvienne et endovaginale.
Transmission à un enfant sur deux
Prédisposition CCR non polyposique
Le syndrome de Lynch : 3-5% des cancers colorectaux (plus élevé si sujet jeune)
Caractéristiques tumorales +++ : phénotype RER tumoral, profil MSI, tumeur plane
Dépistage : coloscopie + colorant indigo carmin
Adénocarcinome associé à d’autres localisations : cancer de l’endomètre (fréquence +++), mais aussi
gastrique, biliaire, intestin grêle, voies urinaires excrétrices et ovarien.
Les critères de Bethesda d’orientation du syndrome de Lynch : plus de trois cas de cancer associés de
syndrome de lynch chez des apparentés (dont au moins un au premier degré)=cancer colorectal,
endomètre, estomac, intestin grêle, rein, voie biliaires.
CCR sur au moins deux générations : au moins 1 CCR diagnostiqué avant 50 ans, exclusion du
diagnostic de FAP (= polypose adénomateuse familiale).
Attention, à relativiser si la famille est restreinte.
On peut utiliser la chromo-endoscopie pour le syndrome de lynch pour faire ressortir la tumeur.
Gènes MMR de mismatch repair, 4 principaux : MLH1, MSH2, MSH6, PMS2
3 étapes :
1) Il y a reconnaissance du mésappariement par MSH2 et MSH6 qui forment un complexe.
2) Le second complexe formé par MLH1 et PMS2 se lie au premier
3) Il y a coupure du simple brin de l’ADN à 1kb environ des bases mal appariés remplacées par
une nouvelle copie jusqu’à la lésion
Mécanismes et empreinte, mismatch repair.
Empreinte tumorale : instabilité génétique retrouvée au niveau des tumeurs, instabilité de courte
séquence répétée analogie avec anomalies chez la levure porteuse de mutations, clonage des
homologues humains
Utilisation diagnostique : orientation phénotype MSI (microsatellite instability) : 100% mais
valeur prédictive positive limitée.
IHC : perte de l’expression de protéines en immunohistochimie en coupe anatomo-pathologie
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Quel cancer quel risque ?
- Le syndrome de lynch : colon 40/50% et endomètre 30%
Autres localisations :
- Cancer de l’ovaire 7%
- Cancer des voies excrétrices urinaires (bassinet et uretère 2%)
- Cancer de l’estomac
- Cancer de l’intestin grêle
- Cancer des voies biliaires <1%
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Recommandations internationales de surveillance digestive
- Coloscopie totale avec chromo endoscopie pancolique à l’indigo carmin tous les 1 à 2 ans
dans des conditions de préparation optimale à partir de l’âge de 20 à 25 ans
- Endoscopie oeso gastro duodénale, la première fois avec des biopsies avec la recherche de
l’Helicobacter pylori
- Intestin grêle non systématique
Enoncé du cas clinique
Jean, âgé de 58 ans est atteint d’un cancer du colon droit dont il vient d’être opéré. Il explique à son
chirurgien que sa sœur est décédé d’un cancer du colon et qu’il se demande si la maladie dont il est
atteint est d’origine génétique. Il a deux enfants âgés de 20 ans et 23 ans et s’inquiète du risque qu’ils
encourent. Sa sœur a trois enfants. Le chirurgien lui confère qu’il existe, en effet des formes familiales
de cancer du colon et l’adresse un généticien à qui il fait une lettre indiquant les éléments dont il
dispose et précisant que l’examen endoscopique n’a pas révélé de polypes multiples dans l’intestin
chez ce patient. Après l’enquête familiale poussée, l’histoire familiale de gens retrouve les éléments
suivants : sa grand-mère paternelle est décédé d’un cancer de l’utérus, son père âgé de 85 ans, est en
bonne santé ; la sœur aînée de ce dernier est décédé à l’âge de 55 ans t’as cancer du colon ; elle a une
fille et deux garçons ; son oncle paternel est décédé à l’âge de 45 ans du même diagnostic ; il a un fils.
Jean a deux frères plus jeune qui ont chacun deux enfants : deux filles et deux fils.
Question 1 : tracer l’arbre généalogique
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Question 2 : pourquoi le chirurgien précise-t-il qu’il n’y a pas de polyposes caractérisée chez
Jean ?
Pour faire la différence entre un syndrome de Lynch et une polypose adénomateuse recto colique.
Si pas de polype = syndrome de lynch
Question 3: Discuter les éléments qui permettent d’évaluer la vraisemblance qu’il s’agisse d’un
syndrome de Lynch et proposer une démarche logique en ce sens
Critères :
- Avant 50 ans
- Sur au moins 2 génération
- 3 cancers associé au syndrome
Question 4 : Commenter les différentes étapes de la démarche diagnostique sur la base des
résultats des analyses pratiquées, que voici :
- Analyse des gènes MMR de réparation de l’ADN
- Profils MSI
- Anomalie des protéines MMR
- Instabilité des microsatellites (fragmentation des séquences d’ADN)
1. Phénotype RER : l’analyse de plusieurs microsatellite dans l’ADN tumoral de Jean montrent des
résultats dont un exemple est illustré sur la figure suivante : il s’agit d’un profil MSI.
2. Analyse de l’expression des protéines MDR en immuno-histochimie au niveau de la tumeur et
comparaison avec le tissu tumoral, c’est-à-dire non tumoral : l’analyse de coupe histologique de la
tumeur par immunomarquage montre l’absence complète des protéines codées par les gènes un MSH2
et MSH6 dans les cellules tumorales, alors que l’immunomarquage montre la présence de ces
protéines à côté d’autres protéines MMR dans les cellules normales avoisinant la tumeur.
Question 4.1 : comment interpréter vous les résultats des analyses tumorales ?
IL y a des nouveaux allèles du MSI.
Question 4.2 : quelles étapes suivantes proposez-vous ?
Le séquençage des gènes
Question 5 : conséquences des textes constitutionnels
Suite à la réception de la lettre du médecin onco-généticien l’invitant à prendre rendez-vous en
consultation pour communication de ses résultats transmis par le laboratoire, Jean revoit donc le
généticien. Il explique Jean leur signification et envisage avec lui les implications que ces résultats ont
à la fois pour Jean et pour les membres de sa famille, susceptible de porter comme lui cette mutation.
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Question5.1 : Comment complèteriez-vous le formulaire de PPS joint (programme personnalisé
de suivi) concernant Jean?
On propose une échographie vésico-rénale (en cas de mutation MSH2 ou d’ATDC familiaux de
néoplasie urothéliale) annuelle.
Question 5.2 : pouvez-vous dresser (ou pointer sur l’arbre généalogique) la liste des apparentés
que Jean devra informer et auquel il devra recommander un test génétique dit
présymptomatique ou ciblé
Voir l’arbre généalogique
Hérédité au cancer Sein/Ovaire = Autosomique Dominante
A/ Pas d’augmentation du risque de développer un cancer
B/ Pas de transmission à la descendance
C/ Risque de cancer : identique à la population générale
1) Augmentation du risque de cancer
Gène Risque sein Risque ovaire
BRCA1 >/= 80% >/=40%
BRCA2 >/= 60% 20/40% selon topographie
20% des porteurs de mutations sont indemnes de cancer : espoir pour la recherche d’un traitement
préventif.
2) Mesures de prise en charge spécifique et de dépistage indispensable chez les personnes à
risque d’avoir hérité de la mutation
3) Transmission à un enfant sur deux
Démarches oncogénétiques cadrées incluant les dispositions légales, éthiques et de confidentialité des
données génétiques.
La consultation initiale vise à informer le consultant et/ou ses apparentés sur la notion de
prédisposition héréditaire :
- Du risque de cancer associé à la présence d’une variation génétique appelée mutation
- Des analyses moléculaires possibles en fonction de l’histoire familiale qui les oriente
- A l’aune des tests en PANEL multigènes
- Et du bénéfice attendu en terme de prise en charge y compris thérapies ciblées du cancer
antiPARP, test pré-symptomatique et surveillance apparente
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Quand un test génétique est-il approprié ?
Critères familiaux, présence de plusieurs cas de cancer du sein dans une même famille :
- Même branche (paternelle ou maternelle)
- Précocité de survenue du cancer du sein – 40 ans ou moins
- Diagnostic d’un cancer du sein contro-latéral et/ou cancer multifocal
- Présence d’un cancer de l’ovaire
- Survenue d’un cancer du sein chez l’homme
- Critères étendus, histoire familiale : cancer du pancréas
- Critères individuels : cancer du sein triple négatifavant 51 ans, cancer du sein isolé avant
36 ans, cancer de l’ovaire isolé avant 70 ans ou cancer séreux de haut grade quelque soit l’âge.
Syndrome de prédisposition sein/ovaire
1) Site/sphère spécifique
Syndrome sein/ovaire : risque relatif majeur =10 à 20, BRCA1 locus 17
Tumeur prédominante voire exclusive dans une famille donnée, atteinte bilatérale/pré-
ménopausique
Association rare et diagnostics tardifs : mélanome oculaire, cancer du colon supérieur à 60 ans,
cancer du rein >60 ans.
2) Autre localisation liée à BRCA2
Risque chiffré a environ 3/5% : pancréas (famille particulière) , mélanome.
Chez les sujets masculins, risque de cancer de la prostate et de cancer du sein.
Cas clinique n°2 : cancer du sein héréditaire
Une femme de 34 ans consulte en raison de l’apparition d’une tuméfaction mammaire droite
rapidement progressive. Cette patiente ne présente pas d’antécédent personnel notable, l’enquête
familiale retrouve 2 cas de cancers du prostate chez son père et chez son grand-père paternel
(décédés respectivement à l’âge de 55 ans et 62 ans) ; ainsi que deux cas de cancer du sein chez un
oncle et une tante paternelle. La patiente a 2 frères (33 et 40 ans) et une sœur (35 ans), ainsi que 3
enfants de 8, 6 et 4 ans. Enfin un cancer de l’estomac est retrouvé chez une tante maternelle à 70
ans.
A l’examen la tuméfaction mammaire : elle apparaît dure, indolore, situé au niveau du quadrant
supéroexterne du sein droit, avec rétraction de la peau en regard. La biopsie de la lésion avec
examen anatomopathologique conclut à un adénocarcinome mammaire canalaire infiltrant.
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Q1 : Que vous évoque l’histoire familiale ? Sur quels arguments ? Que peut-on proposer à la
patiente dans ce cadre ?
Lorsque qu’une maladie génétique évoque une histoire familiale, on réalise un arbre généalogique.
L’histoire de cette famille nous évoque une prédisposition aux cancers « sein-ovaire » car on
retrouve plusieurs cas dans la famille (3) dont des apparentés au premier degré (père).
De plus, le cancer du sein chez l’homme est un argument en faveur d’une prédisposition
génétique.
On proposera un conseil génétique, en expliquant que le nombre de cancers dans la famille
suggère une prédisposition, qu’il faudra rechercher.
Le cancer du sein est la maladie maligne la plus fréquente et la principale cause de décès par
cancer chez la femme :
- 1.4 million de nouveaux cas chaque année dont 1/3 meurent
- 1 femme sur 10 sera atteinte
- 5 / 10% de formes héréditaires développées dans un contexte de prédisposition génétique (jeune,
âge d’apparition <40 ans, surreprésentation des cancers de l’ovaire, cancers du sein bilatéraux,
cancers du sein multiples, cancers masculins du sein.)
Q2 : Rappeler les différentes étapes de la consultation d’oncogénétique.
Les étapes importantes du conseil génétique sont : l’information sur la maladie (dans le respect du
droit de ne pas savoir), la remise d’une attestation d’information, l’arbre généalogique, la
proposition d’un diagnostic moléculaire en faisant signer un consentement et proposition d’une
aide psychologique. (cf. partie sur le conseil génétique page 3).
Q3 : Quels sont les 2 principaux gènes impliqués ? Indiquer leur rôle et leur mode d’action
?
Les 2 principaux gènes qui prédisposent aux cancers du sein (ou sein-ovaire) héréditaires sont les
gènes BRCA1 et BRCA2. Ce sont des gènes importants dans la réparation des cassures doubles
brins et pour la croissance cellulaire. Les gènes BRCA1 et 2 sont des gènes suppresseurs de
tumeurs qui permettent la maintenance de la stabilité génétique. Les gènes BRCA1 et 2 sont les
deux gènes majeurs de prédisposition aux cancers du sein, mais dans 70% des cas, la
prédisposition génétique au cancer du sein reste inexpliquée.
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Cancer « sein-ovaire » héréditaires :
Le risque de cancer du sein chez l’homme est très faible mais il existe. Dans les familles où on
retrouve une prédisposition génétique au cancer du sein, on doit informer les hommes sur ce risque
et leur apprendre l’autopalpation (car on peut aussi palper un cancer du sein chez l’homme). De
plus, on doit leur expliquer le risque de transmission de la mutation, qui est élevé, notamment s’ils
ont ou comptent avoir des enfants, en particulier des filles.
Le risque tumoral des femmes porteuses d’une mutation BRCA est différent de celui retrouvé dans
la population générale.
Q4 : Vous identifiez chez elle une mutation hétérozygote connue du gène BRCA2. Vous
proposez alors sa recherche dans la fratrie et vous retrouvez également cette mutation chez
l’un des frères et sa sœur. Quelle(s) recommandation(s) faites-vous ?
La mutation du gène BRCA2 entraîne un sur-risque de cancer du pancréas, ainsi qu’un sur-risque
de mélanome et de cancer de la prostate. Lorsqu’on retrouve, comme ici, un cancer du pancréas
dans une famille avec des cancers du sein et de l’ovaire, il faut penser à une mutation BRCA2.
Prise en charge pour les personnes à haut risque de cancer du sein et/ou de l’ovaire :
La chirurgie prophylactique réduit le risque de cancer de 90% chez les femmes porteuses de
mutations constitutionnelles des gènes BRCA1/2.
On ne prend aucune mesure chez les enfants, même s’ils sont dans une famille à risque. On attend
leur majorité, puis on demande leur consentement, pour mettre en place par la suite une prise en
charge semblable à celle des autres membres de la famille.
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Cas clinique n°3 : Mélanome familial
Une femme de 30 ans consulte en raison de l’apparition rapide d’une lésion pigmentée sur la
jambe gauche. Cette patiente ne présente pas d’antécédent personnel notable, l’interrogatoire
retrouvant un cas de cancer du pancréas chez son père dont il est décédé à l’âge de 50 ans, ainsi
que deux cas de mélanomes chez un oncle et une tante paternelle. La patiente a 3 frères (33, 35 et
40 ans), deux sœurs (22 et 23 ans), ainsi que 2 enfants de 8 et 4 ans.
L’examen précise les caractères de la lésion : elle apparaît polychrome, asymétrique, de contours
irréguliers. L’examen cutané retrouve un grand nombre de naevus (plus de 100). L’exérèse de la
lésion et l’examen anatomopathologique conclut à un mélanome (Superficial Spread Melanoma,
non ulcéré, indice de Breslow : 0,75 mm).
( NB :L’indice de Breslow mesure l’épaisseur tumorale maximale d’un mélanome, entre la partie
supérieure de la granuleuse épidermique et la cellule tumorale + profonde. C’est un score
pronostique de la survie globale à 5 ans. )
Q1 : Que vous évoque l’histoire familiale ? Que peut-on proposer à la patiente ?
L’histoire familiale nous évoque encore une fois une prédisposition génétique au mélanome, car
on a ici deux cas de mélanome chez apparentés de premier degré.
On proposera à la patiente un conseil génétique (consultation d’oncogénétique), et si elle le
souhaite, une analyse génétique.
On proposera également un conseil génétique à la famille
Q2 : Quels sont les 2 principaux gènes impliqués ? Indiquer leur localisation
chromosomique, leur rôle et leur mode d’action ?
Le gène CDKN2A, qui est un gène suppresseur de tumeurs, et le gène CDK4, qui est un oncogène,
sont les 2 principaux gènes impliqués dans les mélanomes.
Le gène CDKN2A se trouve sur le chromosome 9 (9p21.3) et le gène CDK4 se trouve sur le
chromosome 12. Le schéma ci-contre résume leur mode d’action sur le cycle cellulaire.
Le mélanome familial :
5 à 10% de forme familiale pour les mélanomes
Au niveau clinique, on retrouve :
- Jeune âge au diagnostic
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- Syndrome de naevus atypique 50%
- Mélanome multiple 12 à 40%
- Cheveux roux
Les facteurs du risque du mélanome :
Ils peuvent être génétiques, liés à la présence de gènes majeurs (2%) : CDKN2A en 9p2 et CDK4
12q14, BAP1 (découvert en 2011), TERT1, POT1, ACD, ou un risque plus modéré (dans 80% des
cas) : MC1R, MITF, MATP. Le mode de transmission de ces gènes est autosomique dominant.
Les autres FDR ( causes multifactorielles)
Cliniques :
- Naevus >50, Nævi atypiques
- Yeux clairs
- Cheveux blonds ou roux
- Phototype I-II (les plus clairs)
Environnementaux :
- Exposition aux UV, avec une forte pénétrance 40 à 60%. Les mutations de CDKN2A peuvent
provoquer aussi des cancers du pancréas. Le gène CDK4 est moins impliqué que CDKN2A pour
la prédisposition au mélanome.
Allèles de prédispositions : nombreux mais de pénétrance faible ; gènes de l’immunité, gènes de
réparation de l’ADN, gènes de la pigmentation (dont M1CR).
Lorsque dans une famille, on retrouve au moins deux cas de mélanome ou lorsque chez une même
personne on retrouve au moins 2 mélanomes, c’est une indication de test génétique pour les gènes
majeurs (CDKN2A, CDK4, BAP1). Il est important de noter que la présence d’un cancer du
pancréas peut remplacer un mélanome car les mutations de CDKN2A provoquent aussi des
cancers du pancréas.
Q3 : Pourriez-vous citer un gène modifiant la pénétrance des mutations du gène majeur,
gène par ailleurs également impliqué dans la prédisposition génétique multifactorielle au
mélanome. Quel est le rôle clé joué par le produit de ce gène ?
Notion de prédisposition multifactorielle : facteurs-gènes environnements
Il s’agit du gène du récepteur de la mélano cortine MC1R, dont certains variants perte de fonction
augmentent la pénétrance des mutations. La présence de ces variants à l’état hétérozygote
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augmente la probabilité de développer un mélanome et sa présence à l’état homozygote
l’augmente encore plus.
Q4 : Quels sont les principaux facteurs qui augmentent la probabilité de détecter une
mutation des gènes majeurs ?
Nombre important de cas de mélanomes dans la famille (3 cas ou plus)
Présence de cas de mélanomes multiples chez un des apparentés atteint présence d’un cas de
cancer du pancréas chez un des membres atteints.
Lorsqu’on suspecte une prédisposition familiale on organise le conseil génétique pour pouvoir
faire un test génétique.
Chez les patients qui sont mutés CDKN2A mais qui sont encore asymptomatiques, on va pouvoir
mettre en place un suivi qui comporte un examen dermatologique tous les 6 mois et une
surveillance dermoscopique (avec des photographies). Cette surveillance se fera sans limitation
d’âge, c’est-à-dire pendant toute la vie du patient.