La Radio Numérique Satellite / Terrestre
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EUROPEAN SATELLITE DIGITAL RADIO
Consultation publique du CSA sur la radio numérique
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Table des matières
TTAABBLLEEAAUU DDEE CCOONNCCOORRDDAANNCCEE........................................................................................................5
IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN ................................................................................................................................6
A. La radio numérique en Europe 8
B. Les objectifs du CSA et la réponse des industriels 9
C. La mise en œuvre d’un système mixte terrestre/satellitaire de radio numérique 10 1. Description du système................................................................................... 10 2. Mise en œuvre ................................................................................................ 12
D. L’offre de services 13
E. La norme de diffusion 14
F. Le calendrier 15
G. L’économie du système 16
Conclusion 17
RREEPPOONNSSEESS AAUU QQUUEESSTTIIOONNNNAAIIRREE..................................................................................................18
11.. BBIILLAANN DDEESS EEXXPPEERRIIMMEENNTTAATTIIOONNSS ((AASSPPEECCTTSS TTEECCHHNNIIQQUUEESS,, EEDDIITTOORRIIAAUUXX EETT EECCOONNOOMMIIQQUUEESS)) .............................................................................................................................19
1.1 Bilan des expériences effectuées en France [question 4] 19
1.2 Les Expériences étrangères [question 5] 21 1.2.1 Analyse des systèmes déployés aux Etats Unis .............................................. 22 1.2.2 Analyse du modèle économique américain ................................................... 23
22.. MMOODDEELLEE EECCOONNOOMMIIQQUUEE EETT NNOOUUVVEEAAUUXX UUSSAAGGEESS LLIIEESS AAUU DDEEPPLLOOIIEEMMEENNTT DDEE LLAA RRAADDIIOO NNUUMMEERRIIQQUUEE....................................................................................................................................26
33.. LLEESS NNOORRMMEESS EETT LLEESS BBAANNDDEESS DDEE FFRREEQQUUEENNCCEESS.............................................................28
3.1 Etudes des normes 28 3.1.1 Normes existantes [question 9]...................................................................... 29
3.1.1.1 T-DAB et T-DMB....................................................................................................29 3.1.1.2 DVB-H ..................................................................................................................30 3.1.1.3 MBSAT ou S-DMB Coréen......................................................................................30 3.1.1.4 Les autres systèmes ...............................................................................................31
3.1.2 Les spécificités de la transmission par satellite/ répétition terrestre............ 31
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3.1.2.1 Les spécificités de la transmission par satellite........................................................31 3.1.2.2 Les spécificités de la transmission terrestre complémentaire ....................................32
3.1.3 La norme SDR ................................................................................................. 33 3.1.3.1 Eléments constitutifs ..............................................................................................33 3.1.3.2 Compression audio [question 10]...........................................................................35 3.1.3.3 Débit utile [question 11] ........................................................................................35 3.1.3.4 Modes de réception [question 14]..........................................................................36 3.1.3.5 Caractéristiques de la norme envisagée .................................................................36
3.2 Etude des bandes de fréquences 39 3.2.1 Attributions de fréquences aux niveaux international (UIT) et Européen (CEPT) 39
3.2.1.1 Niveau international (UIT)......................................................................................39 3.2.1.2 Niveau Européen (CEPT)........................................................................................40 3.2.1.3 Filings pour le projet E-SDR....................................................................................41
3.2.2 Insertion du projet E-SDR dans le cadre réglementaire français.................. 42 3.2.3 Conclusion....................................................................................................... 43
44.. SSCCEENNAARRIIOOSS DDEE DDEEPPLLOOIIEEMMEENNTT -- DDEEPPLLOOIIEEMMEENNTT DDEE LLAA RRAADDIIOO NNUUMMEERRIIQQUUEE SSUURR UUNN RREESSEEAAUU MMIIXXTTEE TTEERRRREESSTTRREE –– SSAATTEELLLLIITTAAIIRREE............................................................................44
4.1 Lancement d'un appel aux candidatures [question 24] 44
4.2 Ouverture de l'appel aux éditeurs de services ou aux distributeurs de services [question 25] 45
4.3 Zones géographiques concernées, description du réseau terrestre [question 26] 46
4.4 Composition de l'offre de services [question 27] 47
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Dans le cadre d’un accord signé en juin 2004, Alcatel Space et EADS ont décidé de joindre
leurs efforts pour promouvoir et développer un projet de radio numérique en Europe. C’est
dans ce contexte que les deux sociétés spatiales européennes ont conjointement élaboré cette
réponse à la consultation du CSA.
La contribution d’Alcatel Space et EADS a été élaborée de la manière suivante :
§ L’introduction regroupe les principaux éléments de l’analyse des industriels et de la
réponse aux différentes questions posées par le CSA ;
§ Les Parties 1 à 4 constituent l’ensemble de la réponse d’Alcatel Space et EADS aux
questions auxquelles ces derniers pouvaient apporter une contribution dans leurs
domaines de compétences. Des éléments complémentaires ont été abordés afin de
présenter les particularités relatives à la transmission par satellite ainsi que la norme E-
SDR.
§ Afin de permettre au lecteur de retrouver les réponses spécifiques aux questions du
CSA, un tableau de concordance est proposé en vue d’indiquer leurs emplacements
au sein de la contribution d’Alcatel Space et EADS.
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TTAABBLLEEAAUU DDEE CCOONNCCOORRDDAANNCCEE
QUESTION REPONSE 1. BILAN DES EXPERIMENTATIONS (ASPECTS TECHNIQUES, EDITORIAUX ET ECONOMIQUES)
Chapitre 1
Question n° 1 - Diffusion en DAB. Non traitée Question n° 2 - Diffusion en DRM. Non traitée Question n° 3 - Diffusion en DVB-T. Non traitée Question n° 4 - Diffusion satellitaire. Paragraphe 1.1 Question n° 5 - Expériences étrangères. Paragraphe 1.2 2. MODELE ECONOMIQUE ET NOUVEAUX USAGES LIES AU DEPLOIEMENT DE LA RADIO NUMERIQUE
Chapitre 2
Question n° 6 - L'offre de programmes et de services en numérique. Non traitée Question n° 7 - Gratuité ou abonnement. Non traitée Question n° 8 - Données associées et nouvelles fonctionnalités. Non traitée 3. LES NORMES ET LES BANDES DE FREQUENCES Chapitre 3 Question n° 9 - Question générale sur les normes. Paragraphe 3.1 Question n° 10 - Normes de compression audio. Paragraphe 3.1.3.2 Question n° 11 - Débit utile. Paragraphe 3.1.3.3 Question n° 12 - Diffusion terrestre en bande L. Non traitée Question n° 13 - Ressource en bande III. Non traitée Question n° 14 - Modes de réception. Paragraphe 3.1.3.4
Question n° 15 - Norme DRM. Non traitée Question n° 16 Non traitée 4. SCENARIOS DE DEPLOIEMENT Chapitre 4 A - Déploiement de la radio numérique sur les réseaux terrestres existants Non traitée B - Déploiement de la radio numérique en DAB sur un réseau terrestre dédié
Non traitée
C - Déploiement de la radio numérique sur un réseau mixte terrestre – satellitaire
Chapitre 4
Question n° 24 - Lancement d'un appel aux candidatures. Paragraphe 4.1 Question n° 25 - Ouverture de l'appel aux éditeurs de services ou aux distributeurs de services.
Paragraphe 4.2
Question n° 26 - Zones géographiques concernées, description du réseau terrestre.
Paragraphe 4.3
Question n° 27 - Composition de l'offre de services. Paragraphe 4.4 D - Déploiement de la radio numérique sur des réseaux numériques non exclusivement dédiés à la radio.
Non traitée
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La radio par satellite se développe dans plusieurs régions du monde avec succès : en Corée,
au Japon et surtout aux Etats Unis, où plus de 5 millions d’américains ont souscrit à une offre
de radio numérique par satellite (un des taux d’adoption les plus rapides de tous les services
grand public aux Etats-Unis).
Les avantages d’un tel système sont bien connus: enrichissement de l’offre de programmes,
couverture universelle et amélioration significative de la qualité de réception en mobilité.
Bien que l’industrie spatiale européenne ait largement contribué à ce développement,
l’Europe n’a pour l’instant pas utilisé cette technologie, où seuls quelques réseaux terrestres de
radio numérique ont été déployés.
Alcatel Space et EADS travaillent depuis plus de 10 ans sur le sujet de la radio numérique par
satellite.
§ Les deux sociétés ont fourni à la société WorldSpace le premier système de diffusion de
radio numérique par satellite, dont le premier satellite AFRISTAR a été lancé en 1998.
§ Alcatel Space a, par la suite, fourni les charges utiles des satellites du réseau XM, qui
sont en service aux Etats Unis depuis 2001. Le succès commercial incontesté de XM
Radio a clairement démontré que la technologie mise en œuvre était maîtrisée, et
qu’elle offrait aux auditeurs un service de très grande qualité.
§ Alcatel Space et EADS ont travaillé avec WorldSpace jusqu’en août 2004 pour
promouvoir le lancement d’un système mixte (satellite/terrestre) de radio numérique
par satellite en Europe.
§ En outre, Alcatel Space a obtenu le soutien de l’administration française pour
l’obtention de positions orbitales et fréquences associées, pour le lancement de
satellites radios de forte puissance au-dessus de l’Europe.
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A. La radio numérique en Europe
Des systèmes utilisant la norme T-DAB ont été déployés dans différents pays d’Europe.
En dépit d’efforts importants des gouvernements pour soutenir leur lancement, la
pénétration du service auprès des auditeurs reste relativement limitée.
Royaume Uni : 10 ans après le lancement du service T-DAB en bande III, seuls 1.4
millions de récepteurs ont été vendus (soit environ 2% de la population anglaise). La
norme T-DAB ne représente que 6% de l’audience numérique, l’essentiel étant réalisé
avec la télévision (satellite, câble et TNT), Internet et la téléphonie mobile. L’arrivée
tardive sur le marché de récepteurs numériques dans les voitures explique en partie ce
résultat.
Allemagne: En 1995 les pouvoirs publics allemands ont débloqué 200 millions d’Euros
pour des équipements T-DAB. Aujourd’hui seuls 100.000 récepteurs sont sur le marché.
L’offre de programmes est différente selon les zones géographiques, et il n’existe
pratiquement pas d’offre nationale.
Dans aucun de ces deux pays, on ne détecte une dynamique de développement de la
radio numérique similaire à celle des systèmes de radio numérique par satellite aux
Etats-Unis. De nombreuses raisons expliquent cette différence:
§ Absence de couverture universelle ;
§ Faible amélioration de la réception en situation de mobilité ;
§ Nombre limité de programmes, en raison notamment des limitations de capacité
induites par l’utilisation de la norme EUREKA 147 ;
§ Absence de services à valeur ajoutée ;
§ Qualité raisonnable de l’offre analogique initiale ;
§ Réseau de distribution moins efficace et notamment implication tardive des
constructeurs automobiles.
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A l’instar de la France, l’Espagne et l’Italie n’ont pas encore procédé à un large
déploiement de la radio numérique.
La solution permettant le déploiement de réseaux de radio numérique à couverture
nationale reste donc à mettre en œuvre.
B. Les objectifs du CSA et la réponse des industriels
Dans sa consultation, le CSA met l’accent sur deux aspects qui nous paraissent essentiels
pour assurer le succès de ce nouveau média:
§ Une couverture nationale aussi large que possible, plus étendue que celle atteinte
aujourd’hui par les radios (accès du plus grand nombre à la radio avec une
meilleure qualité de réception en mobilité) ;
§ Une amélioration de l'offre de contenus et de services, par une augmentation du
nombre de programmes et « une plus grande diversité de contenus avec l’arrivée
de nouveaux formats enrichis par des données associées. »
La disponibilité de fréquences en bande L, attribuées à la radio numérique, permettra de
répondre à de telles attentes. En effet, cette bande est :
§ Accessible à des systèmes mixtes terrestre/satellite, seuls à même d’offrir une
couverture universelle à des conditions économiques acceptables ;
§ Effectivement disponible, permettant donc de déployer un tel système à court
terme;
§ Planifiée à l’échelle européenne.
Il s’agit là d’une ressource précieuse; c’est une chance d’avoir su la préserver.
ALCATEL SPACE et EADS disposent de la technologie satellite et de la capacité d’ingénierie
système pour proposer un réseau mixte satellite/ terrestre qui permettrait d’offrir sur la France:
§ Une couverture totale et continue du territoire avec une qualité de service
numérique vers des utilisateurs dans un environnement mobile ;
§ Un pluralisme de l’offre grâce à un ensemble d’au moins 50 à 75 programmes de
radio et services, permettant :
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i) La rediffusion de programmes existants en FM avec une qualité constante sur
tout le territoire français, et un confort d’usage accru pour l’auditeur ;
ii) La diffusion de nouveaux programmes radio ciblés pour satisfaire la
demande croissante de contenus; et
iii) L’introduction de nouveaux services destinés à une clientèle itinérante,
(données sur le trafic, services de sécurité …)
Avec la configuration proposée, le satellite couvrira une grande partie de l’Europe et
offrira sa capacité dans plusieurs pays.
C. La mise en œuvre d’un système mixte terrestre/satellitaire de radio
numérique
1. Description du système
Le système repose sur une architecture hybride, combinant la réception satellite et la
réception terrestre.
Le système est composé de plusieurs segments :
§ le segment spatial
§ la station sol
§ le réseau de répéteurs terrestres
§ les terminaux utilisateurs
GSM/GPRS Voie retour
Data servers Contenu Radio
Hub Station
Satellite Geostationnaire
Répéteurs Terrestres Alimentés en bande Ku
Transmission en Bande L Vers les Récepteurs
Transmission du contenu vers le satellite
En bande Ku
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La transmission satellite en bande L
Dimensionné pour être opéré pendant 15 ans en orbite, le satellite sera mis à poste
sur une position orbitale idéalement centrée par rapport à l’Europe, permettant
d’opérer le système à des élévations optimales.
La transmission terrestre en bande L
Transmission terrestre et satellite se complètent judicieusement : le signal reste
perceptible des récepteurs lorsque ceux-ci ne sont pas en visibilité du satellite. Cette
combinaison de réception permet d’implanter le juste nombre de répéteurs terrestres
optimisant ainsi les qualités environnementales du système (consommation
énergétique, émission terrestres …)
Il est à noter que le contenu de la transmission terrestre n’est pas forcément
identique au contenu diffusé par le satellite, ce qui permet l’éventuelle insertion de
contenu régional ou local.
Le Récepteur Radio
La fonction de réception du signal ESDR peut être considérée comme un module
indépendant, intégrable dans tout type de terminal, que ce soit un récepteur radio
classique, un PDA ou un lecteur MP3. Son architecture permettra de manipuler du
contenu temps réel, aussi bien que du contenu mémorisable pour une utilisation
différée. Il pourra s’interfacer avec d’autres systèmes présents dans le terminal,
comme exemple un système de navigation.
Les performances globales du système
Elles sont assurées par l’utilisation de techniques de transmission déjà utilisées sur
d’autres systèmes, aussi bien satellites que terrestres. Les performances des systèmes
américains XM Radio et Sirius Radio, en opération depuis 2001, en démontrent
l’efficacité.
Ce système particulièrement performant du point de vue de l’efficacité spectrale
permettra d’optimiser les ressources radio-électriques en bande L, entre les différents
acteurs nationaux, régionaux et locaux. Par ailleurs, le développement à l’échelle
européenne de récepteurs E-SDR, sur la base des normes conduites par Alcatel
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Space et EADS, pourra aussi constituer un catalyseur pour le développement des
radios régionales et locales en bande L.
2. Mise en œuvre
Le déploiement et la mise en œuvre d’un tel système devront s’opérer en prenant en
compte les spécificités du marché européen, tout en tirant les enseignements des
expériences menées dans d’autres pays.
§ Une infrastructure satellite à l’échelle européenne devra se mettre en place.
Alcatel Space et EADS sont en contact avec des opérateurs de satellites et
discutent des modalités de mise en œuvre des satellites et de leur opération.
Dans ce cadre, les deux industriels sont prêts à apporter leur technologie et
leurs droits (techniques et réglementaires) à l’opérateur qui sera le plus à
même de lancer un système.
§ Chaque pays européen souhaitant conserver le contrôle de la diffusion des
programmes sur son propre territoire, il faudra que se constituent des
sociétés nationales de programmes qui:
§ Obtiendront de leurs autorités de régulation la mise à disposition des
fréquences nécessaires à la diffusion terrestre ;
§ Loueront de la capacité du satellite ;
§ S’assureront de la mise en œuvre d’un réseau de diffusion terrestre, en
faisant probablement appel à des diffuseurs existants ;
§ Editeront et assembleront des programmes ;
§ Géreront les relations avec les auditeurs.
Dans le cadre particulier de la France, cette société répondra à l’appel à candidature
envisagé par le CSA pour l’attribution des fréquences terrestres nécessaires au
système. Compte tenu de la nécessité de prendre des engagements importants
auprès de l’opérateur satellite, et de monter un réseau de distribution dans le cadre
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de services payants, cette société ne pourra se constituer que si elle a l’assurance de
disposer d’un nombre suffisant de programmes. Ceci implique que l’autorisation soit
effectuée sur une base « multiplex par multiplex » et non « service par service ».
Le lancement en France d’une offre riche, diffusée sur l’ensemble du pays, peut
déclencher des initiatives similaires dans d’autres pays européens. A terme, le
satellite pourra offrir entre 200 et 300 programmes et services en Europe sur la base
du spectre satellite disponible.
Il y a donc une opportunité unique de développer en France un système de radio
numérique à couverture universelle, permettant d’enrichir l’offre et de répondre aux
difficultés de réception en situation de réelle mobilité. Ce système, fondé sur une
technologie éprouvée, peut être déployé rapidement et à un coût raisonnable,
compatible avec l’équilibre du modèle économique.
Contrairement à l’expérience américaine où les projets XM et SIRIUS ont été
développés en concurrence frontale avec les acteurs installés, les acteurs français du
secteur audiovisuel joueront un rôle essentiel dans le développement de ce projet.
D. L’offre de services
L’offre proposée pourrait être constituée de trois composantes:
§ Des radios gratuites diffusées sur l’ensemble du territoire. L’existence de cette
offre gratuite favorisera une pénétration rapide des récepteurs numériques ;
§ De nouveaux programmes plus ciblés, notamment dans le cadre d’une offre
payante ;
§ De nouveaux services nomades, notamment pour les passagers véhiculaires
(info-trafic, téléchargement de contenus musicaux…), qui constitueront un
relais de croissance pour les groupes de médias participant au projet, et qui
permettront d’attirer des partenaires majeurs tels que les constructeurs
automobiles.
Cette offre sera accessible sur des terminaux fixes, portables et mobiles.
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E. La norme de diffusion
Alcatel Space travaille sur le sujet des normes de diffusion pour des systèmes de radio
numérique depuis 1994. Ils ont contribué de façon importante à la définition des
normes propriétaires développées pour les systèmes WorldSpace et XM. Ils ont
également travaillé depuis plusieurs années sur l’élaboration d’une norme pour la radio
numérique par satellite en Europe, qui intègre les développements les plus récents.
Le résultat de ces travaux est utilisé pour le développement, dans le cadre de l’ETSI,
d’une norme satellite/terrestre E-SDR, non-propriétaire, et compatible pour sa partie
terrestre avec la planification existante en bande L (Maastricht 2002).
Cette norme sera suffisamment définie à la fin de l’année 2005 pour le démarrage des
développements industriels, et reprendra au maximum les éléments de base des normes
de diffusion terrestres, réduisant ainsi significativement les risques de développement.
La mise en œuvre en France d’un réseau en bande L pour la radio numérique à
couverture nationale ne peut se concevoir économiquement qu’avec une composante
satellite. La spécificité de la transmission des signaux par satellite ne permettant pas de
réutiliser en l’état les normes conçues pour des systèmes terrestres, le développement
d’une norme satellite/terrestre est donc indispensable, quelles que soient les options
retenues pour la diffusion terrestre.
Certains acteurs ont manifesté un intérêt pour utiliser la norme DVB-H en bande L
comme norme de diffusion sur le réseau terrestre, afin de permettre une mise en œuvre
« rapide » d’un réseau terrestre dans les grandes agglomérations, en attendant l ‘arrivée
du satellite.
Pour y parvenir, il faudra résoudre le problème réglementaire suivant: Le DVB-H
nécessite une bande continue de 5 MHz alors que la partie terrestre de la bande L a été
planifiée en Europe par bloc de 1,5 MHz. La France s’est ainsi vue attribuer 3
couvertures nationales dans des blocs non contigus. L’introduction du DVB-H en l’état
dans cette bande nécessiterait un réaménagement du spectre au niveau européen, ce
qui prendrait plusieurs années. Dans le cadre d’un réaménagement limité au territoire
français, les contraintes de coordination aux frontières nécessiteront la négociation
d’accords bilatéraux avec nos voisins, dont l’issue n’est pas garantie, mais qui sont un
préalable pour le lancement de développements industriels.
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Dans tous les cas de figure, il faudra éviter deux écueils, celui où la mise en œuvre d’un
réseau près des frontières se révèlerait très difficile et celui où la solution retenue en
France ne pourrait pas se mettre en œuvre dans le reste de l’Europe.
L’argument de rapidité d’introduction du service grâce à l’utilisation d’une norme
« existante » est aussi à relativiser. Compte tenu des incertitudes qui existent sur la
possibilité d’utiliser le DVB-H en bande L et du délai nécessaire au développement de
récepteurs radio, il est difficile d’envisager un démarrage d’un système terrestre DVB-H
en bande L avant trois ans. Le satellite devant être opérationnel quelques mois plus tard,
la mise sur le marché de récepteurs radio seulement compatibles DVB-H, et donc
essentiellement limité à un usage urbain, aurait elle un sens ?
Alcatel Space et EADS sont prêts à travailler avec toutes les parties prenantes pour
trouver la bonne solution, en prenant en compte tous les aspects du dossier. D’ici là, ils
poursuivront le développement de la norme E-SDR à la fois sur ses composantes spatiale
et terrestre, avec comme objectifs de parvenir à une définition de cette norme à la fin
2005 et de garantir qu’il y aura au moins, à cette date, une solution compatible du
cadre réglementaire.
Ceci permettra de procéder à un choix définitif au printemps 2006, date à laquelle
devra s’engager le processus de développement des récepteurs, quelles que soient les
normes retenues.
F. Le calendrier
Les objectifs calendaires pour la mise en œuvre du système dépendent de la date de
lancement du projet. En supposant que les fréquences terrestres soient attribuées en
début 2006, le projet pourrait se dérouler comme suit:
§ Mise sur le marché des premiers récepteurs radio en mi 2008 ;
§ Mise en place du réseau de diffusion terrestre au même moment, permettant ainsi
de démarrer le service dans les villes.
§ Mise en service du système complet (satellite/terrestre) moins d’un an plus tard.
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Alcatel Space et EADS disposent de la capacité et de l’expérience nécessaires à la mise
en œuvre d’un système satellite/terrestre de radio numérique en Europe dans les délais
indiqués.
G. L’économie du système
Alcatel Space et EADS ont évalué l’économie du système. Des hypothèses ont été faites
pour établir le coût qui devrait être supporté par la société nationale française pour la
location de capacité satellite. Ces éléments ont été validés, de façon préliminaire, avec
quelques acteurs audiovisuels français.
Les analyses montrent qu’une société nationale telle que décrite plus haut est
économiquement viable et pourra être en mesure de prendre des engagements sur le
long terme vers un opérateur de satellites. L’effet d’entraînement d’une décision
française sera suffisamment fort pour susciter le développement de ce type de services
dans d’autres pays européens, rendant ainsi l’investissement satellite très rentable.
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Conclusion
Contrairement à d’autres pays européens, la France n’a pas encore choisi la façon de mettre
en œuvre sa radio numérique. Cette situation peut être une chance, car depuis l’adoption de
la norme Eureka 147 au début des années 1990 comme norme pour tous les systèmes
européens, des progrès considérables ont été faits tant au niveau des performances des
systèmes de diffusion en numérique que des caractéristiques des infrastructures de diffusion,
notamment au niveau de la capacité des satellites.
Il est maintenant possible, comme démontré aujourd’hui aux Etats Unis et en Asie, de diffuser
sur de grands territoires un grand nombre de programmes en numérique, accessibles par des
utilisateurs mobiles équipés de terminaux bon marché.
Compte tenu de l’attractivité des systèmes mixtes satellite/terrestre de diffusion de la radio
numérique, Alcatel Space et EADS sont convaincus que la décision d’un grand pays européen
de lancer un tel système sera suffisante pour initier le déploiement d’un projet européen. De
part sa taille géographique, et du fait de la puissance de son industrie audiovisuelle, la France
est le pays le plus à même de prendre cette décision. Il en résultera une augmentation
considérable de l’offre vers les auditeurs.
Ceci est donc parfaitement réalisable ;
§ Au plan réglementaire : il existe une bande de fréquence disponible ;
§ Au plan technique : de tels systèmes fonctionnent parfaitement aux Etats Unis ;
§ Au plan économique : les investissements incombant aux différents acteurs de la
chaîne des valeurs sont tout à fait compatibles de leurs ressources, pour des risques
très limités.
La consultation du CSA sur la radio numérique fournit probablement l’occasion de trouver un
consensus entre toutes les parties prenantes (administrations, groupes média, diffuseurs,
opérateurs satellites, industriels) pour lancer une offre radiophonique en numérique sur tout le
territoire français en réception fixe et mobile. L’amélioration considérable du service vers les
auditeurs sera au moins comparable à ce qu’a été la libéralisation des ondes FM en 1981.
Pour atteindre cet objectif et permettre à notre pays d’être à la pointe d’un projet industriel,
technologique et culturel majeur à l’échelle du continent, les décisions prises en France d’ici à
la fin de cette année seront déterminantes, comme elles le furent pour la diffusion du premier
bouquet de télévision numérique par satellite en Europe.
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11.. BBiillaann ddeess eexxppéérriimmeennttaattiioonnss ((aassppeeccttss tteecchhnniiqquueess,, ééddiittoorriiaauuxx eett ééccoonnoommiiqquueess))
La contribution d’Alcatel Space et EADS dans ce chapitre porte sur les questions 4 et 5,
respectivement abordées au paragraphe 1.1 et 1.2.
1.1 Bilan des expériences effectuées en France [question 4]
Entre 2002 et 2004, Alcatel Space a été responsable du projet RELY, développé dans le
cadre du 5ème Plan Cadre de Recherche et Développement de la Communauté
Européenne organisé par la Commission Européenne.
Les objectifs de ce projet étaient les suivants :
§ Démontrer que les performances d’un tel système permettaient la diffusion de
contenu radio dans un environnement mobile, dans le cadre d’une couverture
européenne ;
§ Démontrer qu’une diffusion de contenus enrichis de type radio et multimédia était
possible grâce à une architecture hybride satellite / répéteurs terrestres en bande L
(les systèmes XM et SIRIUS opérationnels à cette date étant en bande S) ;
§ Démontrer qu’un satellite de diffusion pour un environnement mobile pouvait être
utilisé pour acheminer le signal du système de navigation EGNOS, système
terrestre permettant de recueillir et d’améliorer les signaux GPS par une correction
et validation des positions indiquées, avant d’être rediffusés sur terre par
l’intermédiaire d’un satellite géostationnaire.
L’organisation du projet RELY était la suivante :
§ Alcatel Space : maître d’œuvre du projet RELY et responsable de la fourniture du
signal EGNOS ainsi que des applications multimédia ;
§ WorldSpace France : responsable de la fourniture de la capacité satellite ;
§ Fraunhofer (FhG) : responsable des activités terminaux et répéteurs terrestres ;
§ Webraska : responsable des applications navigation sur la base d’un signal
EGNOS ;
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§ Borg : responsable des activités écrans et affichage des terminaux véhiculaires ;
§ Intellicast : responsable des activités agrégation de contenus ;
§ Volvo, BMW, Daimler Chrysler : mise à disposition de véhicules ;
§ Partenaires associés parmi lesquels nous pouvons noter Citroën et Towercast qui a
mis à disposition des sites d’émission terrestre à Paris.
Des expérimentations grandeur nature avec transmission par satellite ont eu lieu, elles
ont permis de fournir les services suivants :
§ La diffusion radio en temps réel en situation de mobilité ;
§ La diffusion de contenus audio mémorisés dans le terminal pour une écoute
ultérieure ;
§ La diffusion de contenus pour les systèmes de navigation embarqués, tels que
l’information trafic.
L’architecture du système mise en place était semblable à celle envisagée pour le
système E-SDR. Elle repose en particulier sur l’utilisation d’un satellite opérant en bande
L, d’un ensemble de répéteurs terrestres, ainsi que de récepteurs radio embarqués dans
des véhicules.
Les démonstrations ont utilisé le satellite AfriStar de WorldSpace, faisant appel à une
architecture hybride satellite plus répétition terrestre, basée sur la définition identifiée à
l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) comme le système numérique Dh et
capable de fournir des services aux véhicules. Pour tenir compte de l’environnement de
la bande L en Europe, le signal émis par les répéteurs terrestres a été légèrement
modifié de façon à être conforme au masque défini dans le plan de Maastricht.
Les démonstrations RELY ont eu lieu à Paris ainsi qu’à Erlangen en Allemagne. A Paris,
deux répéteurs terrestres ont été utilisés, assurant ainsi un complément à la couverture
satellite dans cette ville.
Les résultats ont clairement établi la faisabilité d’un système de diffusion hybride en
Europe combinant les réceptions satellite et terrestre. Lors des nombreux tests à Paris et à
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Erlangen, la réception mobile et sans couture a été démontrée dans les environnements
urbains et suburbains.
En se basant également sur des campagnes de mesures faites sur les systèmes
américains, il a été possible d’identifier les éléments de la forme d’ondes à modifier de
façon à améliorer les performances en réception.
Les mesures ont également démontré l’intérêt des codages correcteurs d’erreur définie
au niveau applicatif. Ces codages apportent une amélioration significative de la qualité
de service, principalement pour les applications de type transmission de fichiers.
Ces démonstrations ont également permis de sensibiliser de nombreux acteurs de
l’industrie automobile, du monde de la radiodiffusion, ainsi que des sociétés proposant
des services de navigation, à la pertinence d’un système de diffusion par satellite, seul à
pouvoir proposer une couverture complète du territoire.
1.2 Les Expériences étrangères [question 5]
De nombreuses expériences de diffusion de radio numérique ont eu lieu à l’étranger. La plupart de ces expériences ont été effectuées par des procédés de transmission purement terrestre, et quelques-unes ont utilisé une diffusion satellite.
En ce qui concerne la diffusion terrestre, la quasi-totalité des expérimentations a utilisé la transmission OFDM, considéré à juste titre par l’ensemble des acteurs comme la plus efficace des transmissions en terrestre. Cela inclut le T-DAB, le T-DMB, le DRM, l’IBOC, ainsi que le DVB-H.
La diffusion par satellite repose sur l’utilisation d’une architecture hybride, incluant une retransmission terrestre du signal satellite dans les zones urbaines dense. Deux schémas sont utilisés :
§ La transmission de type CDMA, telle que proposée par les systèmes S-DMB en Corée, et MBCo au Japon. Le même signal est utilisé à la même fréquence pour les transmissions satellite et terrestre. Cette transmission nécessite d’avoir une bande de fréquence disponible de 20 MHz minimum.
§ La transmission de type TDM pour la composante satellite, et OFDM pour la composante terrestre, telle que proposé par les systèmes américains XM Radio et Sirius Radio.
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Partant de ces expériences, seuls quelques systèmes opérationnels ont vu le jour. Les faits marquants sont de noter qu’aujourd’hui :
§ Les systèmes de radio numérique qui ont le plus de succès sont satellitaires ; ce sont les systèmes américains XM Radio et Sirius Radio, opérant en bande S, en service depuis moins de quatre ans.
§ Les systèmes de radio numérique terrestre opérationnels se sont développés dans des bandes de fréquences inférieures à 200 MHz. C’est le cas du T-DAB en Grande Bretagne.
Les systèmes MBCo au Japon et S-DMB en Corée sont opérationnels depuis peu. Il est donc encore prématuré de tirer des leçons de ces expériences, qui sont d’ailleurs principalement tournées vers les applications vidéo pour les mobiles. Cependant les premiers résultats commerciaux sont très prometteurs : près de 2000 nouveaux abonnés en Corée
Dans la suite de la réponse à cette question, seul le retour des expériences XM Radio et Sirius Radio sera donc abordé.
1.2.1 Analyse des systèmes déployés aux Etats Unis
Les systèmes XM Radio et Sirius Radio sont opérationnels depuis quatre ans environ. Ils proposent chacun une couverture satellitaire complète des Etats Unis, permettant d’aller de New York à San Francisco en écoutant le même programme de radio, sans aucune interruption.
La diffusion s’effectue en bande S, bande attribuée à la radiodiffusion sonore par satellite aux Etats Unis en lieu et place de la bande L.
Ces deux systèmes disposent d’une architecture satellitaire différente :
§ XM est constitué d’un réseau de deux satellites géostationnaires, utilisant la diversité spatiale et temporelle, et d’environ 900 répéteurs terrestres ;
§ Sirius est constitué d’un réseau de trois satellites en orbite elliptique, utilisant la diversité spatiale et temporelle, et d’environ 130 répéteurs terrestres ;
§ Les performances de ces deux systèmes sont équivalentes.
Les performances de la transmission satellite, basées sur les caractéristiques des satellites (taille et puissance transmise) et de la forme d’onde, rendent possible
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une réception dans tout type d’environnement rural, y compris forestier, et suburbain. Les usagers de ces systèmes sont extrêmement satisfaits de la qualité de réception du signal satellite, bien supérieure à la qualité de réception FM.
Dans les zones urbaines denses, un réseau de retransmission terrestre utilisant une forme d’onde OFDM est utilisé. Ce réseau utilise une fréquence unique. Le réseau terrestre de XM Radio comprend de l’ordre de 900 émetteurs pour couvrir l’ensemble des grandes villes américaines, ce qui est relativement faible.
Chacun des deux systèmes utilise une bande de fréquence de 12.5 MHz, attribuée par la FCC. Cette bande inclut les composantes satellite et terrestre. Chaque système a sa propre définition de forme d’onde, non publique.
La transposition technologique des systèmes XM et SIRIUS en Europe ne peut s’envisager en l’état pour les raisons suivantes :
§ Ces systèmes utilisent la bande S aux Etats Unis, par opposition à la bande L en Europe ;
§ Les systèmes US disposent d’une très grande largeur de bande contiguë pour l’émission terrestre et satellite, une ressource équivalente n’est pas disponible en Europe ;
§ Il est possible de concevoir le système E-SDR sur la base d’un seul satellite géostationnaire opérationnel en orbite, tout en conservant des performances équivalentes à celle de XM.
1.2.2 Analyse du modèle économique américain
Avec plus de 5 millions d’abonnés à ce jour pour les acteurs XM et Sirius et avec un objectif de plus de 8 millions d’abonnés à fin 2005, la radio par satellite est le service qui a connu le taux d’adoption le plus rapide aux USA ces dernières années, juste après celui des lecteurs de DVD.
Le déploiement des systèmes mis en œuvre aux Etats unis vers la fin des années 90 a été soutenu par le marché financier américain très dynamique offrant des investissements constitués de capital risque et d’emprunts sur le marché des obligations à haut rendement. XM et Sirius ont été lancés sans participation des acteurs établis de la radio (à l’exception notable de Clear Channel qui a participé au lancement de XM) mais avec le soutien des constructeurs
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automobiles (GM pour XM et Ford et Daimler Chrysler pour SIRIUS), qui ont participés aux premières levées de capitaux.
Les offres d’XM et SIRIUS s’adressaient au départ en priorité au marché des véhicules. Le modèle économique fut conçu dès le lancement sur un modèle payant en s’appuyant sur un public prêt à payer pour des services de radio nouveaux et de meilleure qualité. Cette démarche était familière à un large auditoire qui payait déjà pour recevoir la TV par câble ou par satellite, sans parler d’internet.
XM et Sirius ont choisi des modèles verticalement intégrés (édition – distribution – diffusion terrestre et satellite) offrant des services sur l’ensemble du territoire américain. Ce contrôle de toute la chaîne a entraîné des besoins de financement considérables, chaque acteur prévoyant de mobiliser plus de 2 Milliards de dollars avant d’atteindre l’équilibre.
Les enseignements positifs de l’expérience américaine doivent être tirés mais la transposition européenne des modèles américains ne semble pas envisageable, en raison du contexte culturel, réglementaire, et financier :
Sur le plan culturel
Le pluralisme linguistique et culturel européen nécessiteront que les stratégies de contenu et de distribution mises en place soient adaptées aux différents pays, et se limitent à la diffusion de 50 à 70 programmes/services par grand pays contre un programme unique de 120-150 programmes pour tout le territoire américain.
Sur le plan réglementaire
Si un seul Etat européen peut, via son administration de tutelle, autoriser le déploiement d’un système satellitaire, chaque Etat européen dispose d’un droit souverain sur l’exploitation du service sur son territoire et l’usage national de la ressource radioélectrique nécessaire aux répéteurs terrestre. Le droit d’usage de la ressource terrestre se traduira par la concession d’une autorisation d’émettre sur des fréquences terrestres, sur tout ou partie du territoire national, à des entités nationales dans un cadre législatif défini pour chaque pays. En France c’est la loi 86-1067 relative à la liberté de communication, qui s’applique.
Dans le contexte fédéral des Etats Unis, une seule autorisation a suffi pour que chaque système puisse s’adresser au marché financier en se prévalant d’une licence valable sur l’ensemble du territoire américain.
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Sur le plan financier
Les systèmes américains ont nécessité de mobiliser sur des périodes de trois à cinq années, des investissements de plus de 2 Milliards de dollars chacun. Ces sommes considérables sont envisageables quand on vise un marché aussi large et harmonisé que le marché américain, mais l’exercice est différent sur les marchés éclatés d’Europe. L’investissement dans un tel système peut difficilement être envisagé par un seul acteur, comme aux USA, mais effectué par différents investisseurs agissant de façon concertée.
Au-delà de ces différences, il existe aussi des leçons à tirer de l’expérience américaine :
§ Les performances des technologies mises en œuvre sont remarquables ;
§ La qualité de service numérique est jugée très positivement par les auditeurs.
L’introduction de la radio par satellite en Europe représente une amélioration
substantielle du confort d’écoute, notamment pour les automobilistes, tout en
offrant de nouveaux usages et des nouveaux services ;
§ Les Américains apprécient une offre diversifiée disponible sur tout leur
territoire, justifiant la très forte croissance du taux d’adoption de la radio
numérique par le public ;
§ Le système de distribution par les constructeurs automobiles a largement
contribué à l’adoption de ce service aux USA. Le système de radio par
satellite qui sera, en Europe, le seul à permettre une réelle continuité de
service sur tout le territoire en situation de mobilité devrait susciter le même
intérêt chez les constructeurs automobiles.
En résumé, si le succès commercial de l’expérience américaine est un objectif possible, les modalités de mise en œuvre dans un contexte européen doivent être différentes.
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22.. MMooddèèllee ééccoonnoommiiqquuee eett nnoouuvveeaauuxx uussaaggeess lliiééss aauu ddééppllooiieemmeenntt ddee llaa rraaddiioo nnuumméérriiqquuee
La consultation du Conseil supérieur de l’audiovisuel met l’accent sur deux aspects qui
semblent essentiels pour assurer le succès du déploiement de la radio numérique:
§ Une couverture aussi large que possible, plus étendue que celle aujourd’hui atteinte par
les radios.
§ Une amélioration de l'offre de contenus et de services, par une augmentation du
nombre de radios et « une plus grande diversité de contenus avec l’arrivée de nouveaux
formats enrichis par des données associées ».
Le développement d’une telle offre est envisageable car il existe une ressource spectrale
attribuée à la radio, en bande L qui est effectivement disponible et qui a été planifiée à
l’échelle européenne.
Alcatel Space et EADS disposent de la technologie satellite et de la capacité d’ingénierie
système pour proposer un réseau mixte satellite/ terrestre qui permettrait d’offrir sur la France:
§ Une couverture totale et continue du territoire avec une qualité de service en numérique
vers des utilisateurs mobiles
§ Un pluralisme de l’offre grâce à un ensemble de 50 à 75 programmes et services,
permettant :
i) La rediffusion de programmes existants en FM avec une qualité constante sur le
territoire et un confort d’usage accru pour l’auditeur;
ii) La diffusion de nouveaux programmes radio ciblés en réponse à une demande
croissante de contenus segmentés;
iii) L’enrichissement des programmes radios par des données associées ;
iv) La disponibilité de nouvelles fonctionnalités offertes par la numérisation de la
radio;
v) l’introduction de nouveaux services, notamment pour le monde véhiculaire
(données sur le trafic, d’éléments de sécurité, …)
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§ Les programmes diffusés disposeront d’une couverture sans couture assurée par le
satellite et le réseau terrestre. Dans la mesure où il est techniquement possible de
différencier le contenu de la transmission par satellite de celui de la transmission
terrestre, le système proposé dispose de la capacité d’insérer des programmes locaux.
La mise en œuvre d’un tel système devra s’opérer en prenant en compte les spécificités du
marché européen, tout en tirant les enseignements des expériences menées dans d’autres
pays, notamment aux Etats Unis.
Alcatel Space et EADS ont largement contribué au déploiement des systèmes de radio
numérique par satellites dans le monde, et sont donc en mesure d’offrir aux opérateurs
radiophoniques français et européens la capacité de déployer, en Europe, un système aux
performances incomparables.
Il appartient à ces mêmes opérateurs de mettre en œuvre leurs expertises afin :
§ De déterminer le modèle économique adéquat (gratuit et/ou à abonnement) qui saura
mettre à profit l’ensemble des performances d’un tel système ;
§ De construire et d’enrichir une offre la plus adaptée aux attentes d'un large public.
Ces acteurs pourront s’appuyer sur les deux industriels majeurs que sont Alcatel Space et
EADS, disposés à apporter leur savoir-faire, leurs technologies ainsi que leurs droits
(techniques et réglementaires) en vue de contribuer à la naissance d’une nouvelle ère de la
radio en France et en Europe.
Plus de cinquante ans après l’introduction de la modulation de Fréquence en France, le
déploiement la radio satellite/terrestre insufflera un nouvel élan, aussi capital que la
libéralisation des ondes en 1981.
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33.. LLeess nnoorrmmeess eett lleess bbaannddeess ddee ffrrééqquueenncceess
Dans le cadre de la contribution apportée par Alcatel Space et EADS dans ce chapitre, la
question 9 est traitée dans l’ensemble du paragraphe 3.1, tandis que les questions 10 - 11 et
14 font l’objet spécifique des paragraphes 3.1.3.1 à - 3.1.3.3.
Eu égard aux spécificités de la transmission par satellite, une contribution complémentaire
sera apportée dans un paragraphe 3.2 dédié à l’étude des bandes de fréquences.
3.1 Etudes des normes
La norme est un élément clé dans la mise en place d’un nouveau système. Une norme
ouverte créera une émulation parmi les différents acteurs potentiels qui développeront
une gamme de produits et de contenus tendant à réduire le coût d’accès au système, en
favorisant ainsi la pénétration auprès du public.
Plusieurs normes ont été développées pour la diffusion de radio numérique, tant du coté
satellite que terrestre :
§ Les normes satellites existantes ont toutes l’inconvénient d’être d’une part
propriétaires et d’autre part non adaptées au plan de fréquence en bande L
applicable en Europe ;
§ Les normes terrestres actuelles ne sont pas optimisées pour l’environnement
satellite.
Le développement d’une norme spécifique est donc nécessaire afin de garantir les
performances attendues d’un service de diffusion de radio numérique par satellite, tout
en réutilisant au maximum les éléments de normes existantes afin de permettre son
déploiement dans les meilleurs délais. C’est le mandat que s’est fixé le groupe SDR
(Satellite Digital Radio) de l’ETSI en charge des activités de normalisation du système,
avec pour objectif de finaliser les principaux éléments de la norme d’ici fin 2005.
De fait cette activité s’apparente davantage à une activité de mise à niveau de normes
existantes qu’à la création d’une nouvelle norme.
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3.1.1 Normes existantes [question 9]
Plusieurs normes ont été développées ces dernières années pour des applications de
diffusion numérique dans un environnement mobile.
3.1.1.1 T-DAB et T-DMB
La première en date est la norme T-DAB.
Suite au développement du T-DMB en Corée, la norme T-DAB devrait être mise
à jour de façon à pouvoir transmettre des contenus avec des codages sources
plus efficaces, tel que le AAC+ défini dans la norme MPEG 4.
Pour les besoins du T-DMB, il a été nécessaire d’améliorer le codage FEC du T-
DAB en lui adjoignant un codage Reed Solomon complémentaire.
Les caractéristiques principales du T-DAB et du T-DMB sont données dans le
tableau suivant :
Paramètre T-DAB T-DMB
Bande de fréquence VHF et bande L VHF et bande L
Largeur de canal 1.5 MHz 1.5 MHz
Modulation OFDM, D-QPSK OFDM, D-QPSK Codage FEC Convolutionnel ½ typique,
Possible jusqu’à ¼
Reed Solomon plus Convolutionnel ½ (typique)
Capacité utile 1152 kbps (avec codage FEC ½),
1060 kbps (avec codage FEC ½, et code RS)
Codage audio Musicam (MPEG layer II) MPEG 4 AAC+ Nombre de programmes et services
10 25
Efficacité spectrale 0,77 bps/Hz 0,71 bps/Hz
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3.1.1.2 DVB-H
Se basant sur la norme DVB-T de diffusion de la télévision numérique terrestre,
une variante pour la diffusion dans un environnement mobile est en train de
voir le jour.
Ses caractéristiques principales sont les suivantes :
Paramètre DVB-H
Bande de fréquence UHF et bande L (expérimentation US de canal 5 MHz dans la bande 1670-1675 MHz)
Largeur de canal 5 à 8 MHz Modulation OFDM, QPSK ou 16 QAM
Codage FEC Convolutionnel ½ ou 2/3 typique, plus code Reed Solomon et code MPE-FEC (valeur typique de ¾)
Capacité utile Entre 3.7 et 11 Mbps, selon le codage FEC, pour un canal de 8MHz
Codage audio MPEG 4 AAC+ Nombre de programmes et services (@ 40 kbps) *
90 à 250
Efficacité spectrale 0,46 à 1,4 bps/Hz
* moins en réalité car le DVB-H est conçu pour des contenus audio vidéos
3.1.1.3 MBSAT ou S-DMB Coréen
Fin des années 90, les Japonais et les Coréens ont lancé le système de
diffusion par satellite MBSAT. Ils ont développé une norme spécifique basée sur
le CDMA.
Les spécificités de cette norme sont les suivantes :
Paramètre MSAT ou SDMB Coréen
Bande de fréquence bande S
Largeur de canal 25 MHz Modulation CDMA
Codage FEC Convolutionnel ½, plus code Reed Solomon Capacités utiles 7 Mb par seconde
Codage audio MPEG 4 AAC+ Nombre de programmes et services (@ 40 kbps)
175 *
Efficacité spectrale 0,3 bps/Hz
* moins en réalité car MBSAT diffuse également des contenus vidéos
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3.1.1.4 Les autres systèmes
Les systèmes américains XM Radio et Sirius Radio utilisent des normes
propriétaires. D’autre part, ces systèmes reposent sur l’utilisation d’une bande
contiguë de 12,5 MHz en bande S. Les spécificités du plan de fréquences
européen en bande L ne permettent pas d’y transposer directement ces
systèmes.
En ce qui concerne le système WorldSpace, ce dernier utilise une norme décrite
dans les documents UIT. Cette description n’est cependant pas suffisante pour
définir entièrement le système.
3.1.2 Les spécificités de la transmission par satellite/ répétition terrestre
3.1.2.1 Les spécificités de la transmission par satellite
La transmission par satellite est différente de la transmission terrestre. En effet,
seul le signal principal venant du satellite est prépondérant. La géométrie de la
transmission ne génère pas de trajets multiples. Les seuls effets pouvant affecter
le signal satellite proviennent du blocage par des obstacles (urbains ou
géographiques) ou de l’atténuation du signal par le feuillage des arbres.
Une bonne disponibilité du signal satellite nécessite l’utilisation de techniques
spécifiques telles que des codages FEC robustes et la diversité temporelle. Dans
les zones d’ombre, des répéteurs terrestres viennent compléter la réception
satellite : c’est le principe de l’architecture hybride.
Compte tenu de ces spécificités, il apparaît qu’aucune des normes de diffusion
numérique actuelle ne convient en l’état à la transmission satellite pour des
applications en bande L en Europe. En effet :
§ La norme MBSAT repose sur l’utilisation d’une bande de fréquence contiguë
de 20 MHz minimum. Cela est difficilement concevable compte tenu de
l’arrangement de la bande L.
§ La norme T-DAB/T-DMB a des caractéristiques non adaptées à la
transmission par satellite: modulation différentielle et codage audio à faible
efficacité.
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§ Il en est de même pour la norme DVB-T/H, pour laquelle le codage de
correction d’erreur est limité.
L’utilisation d’une nouvelle norme s’impose donc pour la composante satellite
du système E-SDR, afin de garantir une capacité de programmes et une
disponibilité de services nécessaires au développement d’un tel système.
3.1.2.2 Les spécificités de la transmission terrestre complémentaire
Si l’on considère la retransmission terrestre du signal satellite, la question de
l’utilisation des normes existantes s’est aussi posée.
L’ensemble des normes non-propriétaires relatives à la transmission terrestre a
donc été étudié. Ces normes ne peuvent être retenues au regard de leur
performance, en raison notamment de la propagation des ondes en bande L
(plus mauvaise que dans les bandes III et UHF) qui nécessite un
dimensionnement supérieur du réseau. Pour pallier cette difficulté, la solution
consiste en une amélioration de la sensibilité du récepteur.
Une norme pouvant présenter des performances d’intérêt est la norme DVB-H,
cependant non adaptée à la canalisation européenne de la bande L. En effet,
le DVB-H nécessite une bande continue de 5 MHz alors que la partie terrestre
de la bande L a été planifiée en Europe par bloc de 1,5 MHz suite à un long
processus de coordination. Ceci induit les éléments suivants :
§ L’adaptation d’un canal DVB-H à une bande de 1,5 MHz en bande L se
heurte à des problèmes d’effets Doppler, réduisant les performances de
réception à partir d’une vitesse de 60 km heure ;
§ Dans le cadre de la planification terrestre de la bande L, la France s’est
ainsi vue attribuer 3 couvertures nationales dans des blocs non contigus.
L’introduction du DVB-H en l’état dans cette bande nécessiterait un
réaménagement du spectre au niveau européen, ce qui prendrait plusieurs
années. Dans le cadre d’un réaménagement limité au territoire français, les
contraintes de coordination aux frontières nécessiteront la négociation
d’accords bilatéraux avec nos voisins, dont l’issue n’est pas garantie, mais
qui sont un préalable pour le lancement de développements industriels.
Dans tous les cas de figure, il faudra éviter deux écueils, celui où la mise en
œuvre d’un réseau près des frontières se révèlerait très difficile et celui où
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la solution retenue en France ne pourrait pas se mettre en œuvre dans le
reste de l’Europe.
Au regard de l’ensemble de ces considérations, l’utilisation d’une nouvelle
norme s’est imposée pour la composante terrestre du système E-SDR.
3.1.3 La norme SDR
Aucune norme existante n’est donc totalement compatible des besoins de
diffusion par satellite et répétition terrestre dans un environnement mobile en
bande L. Cependant, les inadéquations ne concernent que quelques éléments
d’une norme complète. Si l’on se réfère à un modèle en couches, les spécificités
de la transmission par satellite ne concernent pratiquement que la couche la plus
basse, à savoir la couche physique.
3.1.3.1 Eléments constitutifs
Schématiquement, une norme peut être définie en trois niveaux :
Le format du contenu
Le format du contenu correspond au codage source. Il doit nécessairement
s’appuyer sur des formats existants. Le MPEG 4 est un standard reconnu, il
représente maintenant la boîte à outils quasiment universelle de l’ensemble des
codages audio ou vidéo pour les applications de diffusion. L’AAC+ fait partie de
ce standard.
L’évolution de ce type de standard est permanente. La possibilité d’utiliser des
décodeurs logiciels au sein du récepteur radio sera donc privilégiée ; cela
permettra des mises à jour aisées.
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Le transport du contenu
Les différents contenus sont regroupés et transportés dans un même multiplex,
le format le plus connu pour cela étant le MPEG Transport Stream. Des
adaptations spécifiques ont été développées pour prendre en compte
l’environnement mobile et portable. De même, il existe des processus de
gestion du contenu (carrousel, FEC applicatif …) et des informations adaptées
au traitement des données et des contenus numériques. L’objectif de la
normalisation SDR est d’utiliser au maximum les développements faits dans le
cadre du MPEG TS.
La transmission du contenu
La transmission proprement dite du contenu est décrite au niveau de la couche
physique. Dans le cadre d’un système hybride satellite/terrestre tel que E-SDR,
deux couches physiques sont à considérer : l’une pour le satellite, et l’autre
pour la retransmission terrestre.
Concernant la transmission satellite, la forme d’onde à définir doit offrir :
i) Une forte redondance de l’information, à savoir un codage FEC
important. Ce dispositif permet de compenser les pertes de réception du
signal lors de blocage.
ii) Une optimisation de la marge de liaison, par l’utilisation de codage FEC
efficace.
iii) Une dispersion de l’information dans le temps (entrelacement temporel)
afin de moyenner les atténuations apportées par les arbres.
Chacun de ces dispositifs existe déjà aujourd’hui dans d’autres systèmes. Seule
leur réunion et leur adaptation à un système de diffusion radio par satellite
sont à faire.
Concernant la retransmission terrestre, la forme d’onde à définir doit pouvoir
s’adapter à la spécificité de la bande L arrangée en bloc de 1,5 MHz et doit
démontrer une efficacité spectrale cohérente avec le nombre de programmes
offerts par le satellite.
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3.1.3.2 Compression audio [question 10]
A l’exception du T-DAB qui utilise une norme de compression Musicam (MPEG
layer II), l’ensemble des systèmes étudiés utilisent la norme de compression
MPEG 4 ; celle-ci regroupe en effet l’ensemble des codages audio qui
constituent l’état de l’art à ce jour. Pour ces motifs, Alcatel Space et EADS ont
dimensionné le système E-SDR sur la base de la norme de compression audio
MPEG 4 AAC+
Cependant, comme mentionné ci-avant, l’évolution des normes de
compression audio est permanente. Ceci a conduit Alcatel Space et EADS à
définir une architecture où la possibilité d’utiliser des décodeurs logiciels au
sein du récepteur radio sera privilégiée. Cette flexibilité d’adaptation aux
normes de compression audio permettra à tous les postes, par un mécanisme
de mises à jour aisées, de bénéficier des dernières technologies en terme de
compression.
3.1.3.3 Débit utile [question 11]
La définition du débit utile est facteur à la fois des contraintes d’optimisation du
nombre de programmes et services pouvant être offerts par un système et de la
qualité d’écoute recherchée par l’auditeur.
Ainsi, il est possible d’adapter le débit utile au contenu diffusé. Par exemple,
sur la base d’une norme de compression audio MPEG 4 AAC+, l’écoute d’un
programme stéréophonique de musique classique pourrait nécessiter un débit
utile de 64 à 48 kbps, afin d’en restituer la qualité et la diversité sonore.
Tandis que les autres styles de musique pourraient bénéficier d’un débit utile de
40 kbps. Sur ces mêmes bases, un programme monophonique pourrait se voir
attribuer un débit utile de 24 kbps.
En ce qui concerne les autres services pouvant être proposés par le système E-
SDR, ce sont des services où la qualité voix n’est pas primordiale, permettant
ainsi de réduire les débits utiles proposés. Par exemple un service info-trafic
utilisant un vocodeur pourrait ainsi bénéficier d’un débit inférieur à 10 kbps.
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3.1.3.4 Modes de réception [question 14]
Grâce au satellite et un réseau de répéteurs terrestres disposé dans les zones
où l’utilisateur n’est pas en mesure d’avoir une visibilité directe sur le satellite,
le système E-SDR permettra de disposer d’une couverture sans couture sur
l’ensemble du territoire français, bien au-delà des zones que la très grande
majorité des radios actuelles, en mode analogique, peut couvrir.
Cette question fait l’objet d’une réponse plus détaillée au paragraphe 4.3
relatif à la question 26 « zones géographiques et description du réseau
terrestre».
3.1.3.5 Caractéristiques de la norme envisagée
Les principales caractéristiques de la norme envisagée sont les suivantes :
Paramètre Transmission satellite Transmission terrestre
Bande de fréquence
Bande L 10 MHz disponible Bande L, compatible du plan de Maastricht 2002
Largeur de canal 5 MHz 1,5 MHz
Modulation TDM/8PSK OFDM, 16QAM Codage FEC Turbo
Taux de codage variable, 1/3 typique *
Turbo, ou Reed Solomon
plus Convolutionnel ½ typique*
Capacité utile par multiplexe
4000 kbps typique * 2000 kbps typique *
Codage audio MPEG 4 AAC+ MPEG 4 AAC+ Nombre de programmes et services (@ 40 Kbps)
100 typique 50 typique
Efficacité spectrale 0,8 bps/Hz 1,3 bps/Hz * codage correspondant à une diffusion de type temps réel. Des codages plus faibles peuvent être
utilisés pour d’autres types d’application tel que le téléchargement. En conséquence la capacité du système s’en trouvera améliorée
Sur ces bases, les activités de normalisation de radio numérique par satellite ont débuté
en novembre 2004 à l’ETSI, au sein du nouveau groupe de travail TC-SES/SDR. Comme
décrit dans les paragraphes précédents, le travail principal de la normalisation consiste
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à regrouper l’ensemble des éléments de normes existantes, et d’en adapter une partie
pour les besoins de la transmission satellitaire.
Le planning de développement de cette norme s’en trouve donc raccourci,
comparativement au cycle de développement habituel d’une norme où tout est à définir.
Les grandes lignes de la norme seront définies à mi-année.
Une première version de la norme devrait être éditée à la fin de cette année.
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Tableau récapitulatif des performances des normes ouvertes
Norme ESDR T-DAB T-DMB DVB-H
Paramètre Transmission satellite Transmission terrestre
Transmission terrestre Transmission terrestre Transmission terrestre
Bande de fréquence
Bande L 10 MHz disponible
Bande L, compatible du plan de Maastricht 2002
VHF et bande L UHF et bande L (expérimentation US de canal 5 MHz dans la bande 1670-1675 MHz)
Largeur de canal 5 MHz 1,5 MHz 1.5 MHz 5 à 8 MHz (non compatible de la planification bande L en Europe)
Modulation TDM/8PSK OFDM, 16QAM OFDM, D-QPSK OFDM, QPSK ou 16 QAM
Codage FEC Turbo Taux de codage variable, 1/3 typique *
Turbo, ou Reed Solomon
plus Convolutionnel ½ typique*
Convolutionnel ½ typique,
Possible jusqu’à ¼
Reed Solomon plus Convolutionnel ½ (typique)
Convolutionnel ½ ou 2/3 typique, plus code Reed Solomon et code MPE-FEC (valeur typique de ¾)
Capacité utile par multiplexe
4000 kbps typique * 2000 kbps typique * 1152 kbps (avec codage FEC ½),
1060 kbps (avec codage FEC ½, et code RS)
Entre 3.7 et 11 Mbps, selon le codage FEC, pour un canal de 8MHz
Codage audio MPEG 4 AAC+ MPEG 4 AAC+ Musicam (MPEG layer II)
MPEG 4 AAC+ MPEG 4 AAC+
Nombre de programmes et services
100 typique ** 50 typique ** 10 25 90 à 250**
Efficacité spectrale 0,8 bps/Hz 1,3 bps/Hz 0,77 bps/Hz 0,71 bps/Hz 0,46 à 1,4 bps/Hz
* codage correspondant à une diffusion de type temps réel. Des codages plus faibles peuvent être utilisés pour d’autres types d’application tel que le téléchargement. En conséquence la capacité du système s’en trouvera améliorée.
** en considérant en débit utile de 40 Kbps.
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3.2 Etude des bandes de fréquences
L’accès au spectre radioélectrique par le système hybride satellite/terrestre E-SDR sur le
territoire français s’inscrit dans le cadre des réglementations correspondant aux trois
niveaux suivants :
§ Le niveau international, géré par l’Union Internationale des Télécommunications
(UIT) ;
§ Le niveau régional (européen), géré par la CEPT (Administrations de la Conférence
Européenne des Postes et Télécommunications) ;
§ Le niveau national (français), géré par l’ANFR, le CSA et l’ARCEP (ex-ART).
Ce chapitre décrit les principaux éléments constitutifs de ces réglementations, ainsi que
les travaux qui ont été menés par Alcatel Space au profit du système E-SDR.
3.2.1 Attributions de fréquences aux niveaux international (UIT) et Européen (CEPT)
3.2.1.1 Niveau international (UIT)
En 1992, la Conférence Administrative Mondiale des Radiocommunications
(CAMR-92) a attribué à l’échelle mondiale (hormis aux Etats Unis qui ont fait le
choix de la bande S) la bande 1452-1492 (bande L) au service de radiodiffusion
sonore par satellite avec réseaux terrestres complémentaires. Il a été décidé que
l’utilisation de ces fréquences par les satellites devait faire l’objet d’une
planification internationale visant à attribuer à chaque pays une sous-bande de
fréquences associée à une couverture nationale, et que dans un premier temps,
seuls les 25 MHz du haut de la bande (1467-1492 MHz) seraient utilisables.
Cette situation prévaut toujours au niveau international, aucune Administration
n’ayant soutenu la planification satellite devant le constat que seuls des systèmes
satellites régionaux étaient susceptibles de se développer.
La bande 1452-1492 MHz est par ailleurs attribuée à l’échelle mondiale au
service fixe et au service de radiodiffusion sonore terrestre (T-DAB), ainsi qu’au
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service mobile aéronautique à des fins de télémesures militaires (MATS),
principalement aux Etats Unis et en Russie. Ces autres attributions sont à l’origine
du besoin de coordination du système E-SDR avec ces services de Terre, en plus
de la coordination requise avec les autres systèmes satellites, suivant les
procédures correspondantes du Règlement des Radiocommunications de l’UIT.
3.2.1.2 Niveau Européen (CEPT)
Bande 1452-1467.5 MHz :
En 1995, une première Conférence de planification T-DAB au niveau des pays
de la CEPT s’est tenue à Wiesbaden, en vue d’assurer deux couvertures
nationales par pays, sur la base de la norme EU-147, en utilisant la bande VHF
et la partie terrestre de la bande L (bande 1452-1467.5 MHz, divisée en neuf
blocs T-DAB de 1.5 MHz).
Bande 1467.5-1479.5 MHz :
En 2002, la Conférence de planification T-DAB de Maastricht a ajouté une
troisième couverture en ajoutant sept blocs supplémentaires contenus dans la
bande 1467.5-1479.5 MHz. Un système à satellite tel qu’E-SDR peut accéder à
cette bande, à condition de :
§ protéger les systèmes T-DAB planifiés dans les sept blocs, ce qui est
possible en limitant la puissance émise par le satellite tout en conservant
une bonne qualité de service,
§ ne pas réclamer de protection des systèmes T-DAB. Ceci implique qu’une
extension d’un système E-SDR pourra se faire dans ces sept blocs aussi
longtemps qu’ils ne seront pas utilisés par un système de radio numérique
terrestre.
Bande 1479.5-1492 MHz :
Suite à la Conférence de Maastricht de 2002, les actions menées par Alcatel
Space afin de sécuriser la possibilité de développer un système tel que E-SDR ont
conduit à l’adoption d’une Décision ECC visant à « réserver » les 12.5 MHz
La Radio Numérique Satellite / Terrestre
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restant au satellite dans la bande 1479.5-1492 MHz (Décision ECC(03)02), qui
est désormais désignée au niveau européen comme bande harmonisée pour le
développement de ce type de système à satellite.
Organisation de la bande L au niveau européen
3.2.1.3 Filings pour le projet E-SDR
Pourquoi des filings à l’UIT ?
Afin d’éviter de créer des brouillages préjudiciables à d’autres systèmes utilisant
la même partie du spectre radioélectrique ou d’être sujet à des brouillages
préjudiciables par la faute de ces systèmes, tout système satellite doit obtenir une
reconnaissance internationale de son existence.
Cette reconnaissance internationale est obtenue à travers l’application des
procédures correspondantes du Règlement des Radiocommunications de l’UIT,
par la notification (inscription dans le « fichier de référence international des
fréquences ») des assignations utilisées par le satellite, à l’issue du processus de
coordination de ces assignations avec :
§ les systèmes à satellites prioritaires (règle du « premier arrivé, premier
servi », en terme de date de réception des filings UIT),
§ les services de terre (service fixe, T-DAB, MATS) des pays qui en font la
demande.
Le processus d’envoi de filings à l’UIT et de leur coordination fait donc partie des
étapes classiques du développement de tout projet satellite.
Filings Alcatel au profit d’E-SDR
1452 1467.5 1479.5 1492 MHz
MA-02 : T-DAB plan
LJ LK LL LM LN LO LPLA LB LC LD LE LF LG LH LI
1.536 MHz
1.712 MHz
ECC/DEC/(03)02 :S-DAB
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Depuis 1999, Alcatel Space a envoyé, via par l’Agence Nationale de Fréquences
(ANFR), plusieurs filings à l’UIT : aux positions orbitales 9°E, 16.5°E, 21°E, 21.5°E
et 45°E, et pour les fréquences 1467-1492 MHz (émission satellite) et 7025-
7075 MHz (réception satellite), afin d’effectuer les activités de coordination au
niveau international requises pour E-SDR.
Du fait de la durée de vie limitée d’un filing (7 ans à partir de sa réception par
l’UIT si aucune déclaration de mise en service des fréquences n’est effectuée), il
est important de conserver à chaque position orbitale un filing dont les
échéances réglementaires sont compatibles du calendrier de déploiement du
système E-SDR, d’où l’existence de plusieurs filings à une position orbitale
donnée.
Des filings ont donc été envoyés au profit d’Alcatel Space, qui a demandé et
obtenu une « lettre de confort » du Ministère de l’Industrie l’assurant de la
possibilité de les utiliser au profit du développement du système E-SDR. Lorsque
l’opérateur du satellite E-SDR sera constitué, Alcatel Space pourra ainsi effectuer
au profit de ce dernier une demande de licence de segment spatial,
conformément au volet satellitaire de la loi sur la confiance dans l’économie
numérique adoptée en 2004.
3.2.2 Insertion du projet E-SDR dans le cadre réglementaire français
Dans le cadre du développement du système E-SDR, Alcatel Space a participé
activement à la mise en place en France d’un cadre juridique pérenne approprié
pour l’introduction de la diffusion de radio numérique. En particulier, Alcatel
Space a participé au groupe de travail mis en place en 2003 par la Direction du
Développement des Médias, qui a permis la modification de la loi du 30
Septembre 1986 relative à la liberté de communication.
Deux éléments particulièrement intéressants pour E-SDR ont ainsi été ajoutés en
2004 dans la version modifiée de la loi :
§ La possibilité d’extension à une composante satellite de l’autorisation d’usage
de la ressource radioélectrique attribuée à une offre de services de radio
numérique terrestre, en cas de reprise intégrale et simultanée (Article 30-6).
Cette possibilité ouvre la porte à un système hybride satellite/terrestre tel que
E-SDR.
La Radio Numérique Satellite / Terrestre
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§ La possibilité pour l’appel aux candidatures concernant les autorisations
d’usage de la ressource radioélectrique d’être organisé multiplexe par
multiplexe (Articles 28-4 et III du 29-1), et non pas uniquement service par
service. Une procédure service par service trouve essentiellement sa
justification dans la notion de rareté du spectre. Compte tenu du nombre
important de services qui sera diffusé par E-SDR et par les systèmes terrestres
de diffusion de radio numérique, cette notion devient très relative, et il est
important que l’appel aux candidatures en question soit organisé multiplexe
par multiplexe pour des distributeurs de service.
3.2.3 Conclusion
Alcatel Space a activement travaillé ces dernières années à l’aménagement d’un
cadre réglementaire propice au développement du système hybride
satellite/terrestre E-SDR, au niveau international, régional et national.
Les travaux en question doivent être poursuivis, et ne pourront être achevés que
lorsque le montage du projet aura été bouclé et son architecture définitivement
spécifiée.
Il est néanmoins d’ores et déjà possible d’affirmer qu’aucun obstacle majeur sur
le plan réglementaire n’est de nature à empêcher le développement du système
E-SDR.
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44.. SSccéénnaarriiooss ddee ddééppllooiieemmeenntt -- ddééppllooiieemmeenntt ddee llaa rraaddiioo nnuumméérriiqquuee ssuurr uunn rréésseeaauu mmiixxttee tteerrrreessttrree –– ssaatteelllliittaaiirree
La réponse d’Alcatel Space et EADS portera sur le chapitre C des questions, regroupant ci-
après une réponse aux questions 24 à 27 du CSA.
4.1 Lancement d'un appel aux candidatures [question 24]
Au niveau international, selon la Résolution 528 du Règlement des
Radiocommunications de l’UIT-R, la bande de fréquence utilisable à l’échelle quasi-
mondiale par les systèmes du service de radiodiffusion par satellite (sonore) est la
bande 1467-1492 MHz. Du fait de l’élaboration en 2002 par les pays de la CEPT de
la planification de la bande 1452-1479.5 MHz pour la radiodiffusion numérique
terrestre (Plan T-DAB Maastricht-2002), la bande 1479.5-1492 MHz est la bande
privilégiée considérée pour les émissions du satellite E-SDR. Cette bande a fait l’objet
en 2003 de la Décision ECC(03)02 la désignant au niveau européen comme bande
harmonisée pour les émissions satellite des systèmes mixtes terrestre-satellitaire du type
d’E-SDR.
Avec le soutien de l’Administration Française, Alcatel Space a engagé au niveau de
l’UIT les démarches permettant d’accéder à une position orbitale, à partir de laquelle
le satellite E-SDR pourra émettre dans cette bande sans créer ni recevoir de brouillage
préjudiciable lié aux autres systèmes, satellites ou terrestres, utilisateurs de la bande.
Afin de maximiser la bande accessible au satellite dans la bande 1479.5-1492 MHz,
et afin de disposer du maximum de flexibilité pour leur déploiement à l’échelle
nationale, il est prévu que les répéteurs terrestres du système E-SDR soient déployés en
France dans la bande 1452-1479.5 MHz en utilisant au minimum l’une des trois
couvertures nationales du Plan de Maastricht-2002. Un tel schéma est envisagé dans
la Décision ECC(03)02.
Il est donc important pour le développement du système E-SDR que le CSA ouvre
l’appel aux candidatures pour la bande 1452-1479.5 MHz à la composante terrestre
d'un réseau mixte terrestre - satellitaire. L’Article 30-6 de la loi relative à la liberté de
communication prévoit la possibilité, en cas de reprise intégrale et simultanée, de
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l’extension à une composante satellite de l’autorisation d’usage attribuée à cette
composante terrestre.
Eu égard à leur qualité d’industriels, Alcatel Space et EADS n’envisagent pas de
participer directement à cet appel aux candidatures. La candidature du projet E-SDR se
fera au travers d’une société nationale de services à laquelle ils pourraient se joindre
tout en apportant leurs actifs technologiques et réglementaires.
En effet, dans la mesure où ils disposent à la fois de la capacité et de l’expérience
nécessaires à la mise en œuvre d’une infrastructure spatiale performante, Alcatel
Space et EADS sont prêts à mobiliser leurs ressources et leurs actifs respectifs pour
donner à l’Europe, et singulièrement aux opérateurs français, l’opportunité de mettre
en service en 2008 un ensemble de services audio très supérieurs à ce qui existe à
l’heure actuelle et au niveau des meilleurs services offerts dans le monde.
Pour atteindre cet objectif et permettre à notre pays d’être à la pointe d’un projet
industriel, technologique et culturel majeur à l’échelle du continent, les décisions prises
en France d’ici à la fin de cette année seront déterminantes.
4.2 Ouverture de l'appel aux éditeurs de services ou aux distributeurs de
services [question 25]
Compte tenu de l’efficacité spectrale du système E-SDR qui permet d’optimiser la
ressource radio-électrique disponible en bande L et des normes d'utilisation techniques
retenues pour le système mixte terrestre-satellitaire E-SDR, le nombre de programmes
et services disponibles en France à travers ce système pourrait être compris entre 50 et
75. Ce chiffre justifie le choix d’un appel aux candidatures pour la composante
terrestre de ce système effectué « multiplex par multiplex » pour des distributeurs de
services, plutôt qu’effectué « service par service » pour des éditeurs de services.
En effet, une procédure « service par service » trouve essentiellement sa justification
dans la faible capacité qui accompagne généralement la notion de rareté du spectre.
Le nombre de services offerts étant faible, il est alors important que la CSA fasse son
choix parmi tous les services candidats sur une base individuelle, afin de constituer
l’offre qui remplira au mieux ses objectifs en terme de pluralisme et de diversité
culturelle.
La grande capacité du système E-SDR est de nature à assurer que ce respect du
pluralisme et de la diversité culturelle pourra être garanti à travers un cahier des
charges sur cette question, établi par le CSA au moment du lancement de l’appel aux
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candidatures. Cette procédure s’avèrera également d’une plus grande simplicité,
compte tenu du grand nombre de services auxquels il faudrait sinon fournir une
autorisation individuelle.
De ce fait, nous considérons que l’appel aux candidatures pour la composante
terrestre du système mixte terrestre-satellitaire E-SDR, doit être ouvert aux distributeurs
des services pour l’application de l’article 29-1 III de la loi du 30 Septembre 1986.
4.3 Zones géographiques concernées, description du réseau terrestre
[question 26]
Une étude a été réalisée pour évaluer le nombre de répéteurs nécessaires pour
compléter la couverture satellite. La carte ci-après présente en rouge les zones de
couverture des répéteurs terrestres, dimensionnés pour garantir la couverture des
agglomérations considérées.
Il en ressort que :
§ 3 répéteurs terrestres sont suffisants pour assurer la couverture sur Paris intra
muros (11 pour l’agglomération parisienne) ;
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§ Hormis les plus grandes agglomérations, un répéteur par agglomération est
suffisant ;
§ 120 répéteurs suffisent pour assurer une couverture de toutes les villes de plus
de 50.000 habitants (50% de la population française) ;
§ 200 répéteurs suffisent pour assurer une couverture de toutes les villes de plus
de 20.000 habitants.
4.4 Composition de l'offre de services [question 27]
Le nombre de services pouvant être disponible sur un tel réseau est facteur de trois
éléments :
§ Le débit utile devant être considéré selon les types de services envisagés ;
§ Le nombre de multiplex pouvant être utilisé dans le cadre de la transmission
terrestre. En effet, comme mentionné auparavant, la composante terrestre du
système permet de diffuser 50 à 75 programmes et services sur un multiplex de
1,5MHz.
§ Les configurations de la couverture satellite.
Deux configurations sont effectivement à l’étude pour la couverture satellite : faisceau
unique ou multi-faisceaux.
Scénario 1 : couverture unique, avec une capacité totale de 200 programmes et
services répartis sur l’ensemble de cette couverture, dont 50 à 75 pourraient être dédiées
aux services vers la France. Les programmes dédiés aux services français qui seront
émis par le satellite pourront être reçus partout en Europe, à l’intérieur de la couverture.
Scénario 2 : couverture multiple avec réutilisation de fréquence. Cette solution
permet de différencier les zones de couverture et de réutiliser les fréquences. Un total de
300 programmes et services (en considérant un débit utile de 40 kbps par programmes)
peut ainsi être diffusé sur l’ensemble des couvertures. Cependant un programme émis
sur le faisceau France (F3) ne peut pas être reçu dans les autres faisceaux, tandis qu’une
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station française émise sur le faisceau européen (F1) sera reçue sur l’ensemble de la
couverture F1. Le nombre maximum de chaînes pouvant être diffusé sur un faisceau
serait de l’ordre de 150 programmes et services. Cependant ceci doit être considéré
dans le cadre d’une péréquation entre les différentes zones de services établies par les
faisceaux, et plafonné par la capacité totale de 300 programmes et services.
Couverture Unique Couverture multi-faisceaux avec
réutilisation de Fréquence
Comme indiqué en chapitre 2, Alcatel Space et EADS ont travaillé sur la définition d’un
système de radio numérique satellite / terrestre qui permettra aux acteurs de la radio
d’offrir de nouveaux programmes, services et usages, de disposer d’une très grande
optimisation de la ressource radio-électrique, ainsi que d’une flexibilité d’adaptation aux
performances recherchées par les acteurs de la radio.
En s’appuyant sur les performances et les flexibilités proposées par ce système, les
acteurs de la radio pourront alors, pour la France, déterminer le partage de la ressource
radio-électrique entre :
§ Les services à destination des auditeurs français et services à destination des
auditeurs étrangers en France ;
§ Des services payants et/ou gratuits. La mise en place de services payants pourra
être financée par des revenus d’abonnement, sans exclure toutefois un accès à la
publicité selon l’offre de radio que souhaiteront proposer les acteurs de ce
domaine ;
§ Des services exclusifs et/ou des services présents sur d’autres réseaux.
F1
F2
F2
F3
F4
F4
F1
F2
F2
F3
F4
F4