Date post: | 03-Apr-2015 |
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Femmes et Alcool
I Jaquet I Jaquet Addiction sudAddiction sud
Introduction (1) Longtemps l’alcoolisme a gardé l’image Longtemps l’alcoolisme a gardé l’image
d’une maladie essentiellement masculined’une maladie essentiellement masculine L’alcoolisme masculin est socialement L’alcoolisme masculin est socialement
mieux accepté et plus visiblemieux accepté et plus visible Les femmes sont aussi touchées par Les femmes sont aussi touchées par
l’alcoolisme et sont de plus particulièrement l’alcoolisme et sont de plus particulièrement sensibles à la toxicité de l’alcool.sensibles à la toxicité de l’alcool.
Introduction (2)
L’alcoolisme féminin est souvent caché, L’alcoolisme féminin est souvent caché, culpabilisé, en opposition avec les culpabilisé, en opposition avec les représentations traditionnelles de féminité et représentations traditionnelles de féminité et de maternité de maternité
La détérioration physique est plus La détérioration physique est plus importante chez les femmes, ce qui renforce importante chez les femmes, ce qui renforce le sentiment de faible estime de soile sentiment de faible estime de soi
Epidémiologie En moyenne dans la population générale des 12-En moyenne dans la population générale des 12-
75 ans la consommation quotidienne est de 25% 75 ans la consommation quotidienne est de 25% chez les hommes et de 10% chez les femmeschez les hommes et de 10% chez les femmes
La consommation quotidienne augmente La consommation quotidienne augmente régulièrement avec l’âge dans les deux sexes pour régulièrement avec l’âge dans les deux sexes pour atteindre 62 % des hommes de 65-75 ans et 32% atteindre 62 % des hommes de 65-75 ans et 32% des femmes de 65-75 ansdes femmes de 65-75 ans
Selon le baromètre santé 2000 le risque de Selon le baromètre santé 2000 le risque de dépendance à l’alcool concerne un adulte sur 10 dépendance à l’alcool concerne un adulte sur 10 (13.5% d’homme et 4% de femme)(13.5% d’homme et 4% de femme)
Groupes à risque Les femmes travaillant à des postes à Les femmes travaillant à des postes à
responsabilitésresponsabilités Les épouses d’alcooliques et celles dont l’un des Les épouses d’alcooliques et celles dont l’un des
parents étaient alcooliqueparents étaient alcoolique Les femmes ayant des ATCD d’abus sexuels dans Les femmes ayant des ATCD d’abus sexuels dans
l’enfancel’enfance Les victimes de violences conjugalesLes victimes de violences conjugales Les femmes souffrant de troubles du Les femmes souffrant de troubles du
comportement alimentaire comportement alimentaire
Vulnérabilité psychologique
Les femmes boivent le plus souvent pour Les femmes boivent le plus souvent pour combler un vide affectif, surmonter des combler un vide affectif, surmonter des difficultés personnelles, elles sont moins difficultés personnelles, elles sont moins concernées par l’entraînement socialconcernées par l’entraînement social
51% sont âgées de 35 à 50 ans51% sont âgées de 35 à 50 ans Pour 80% l’alcoolisme fait suite à des Pour 80% l’alcoolisme fait suite à des
problèmes psycho-affectifsproblèmes psycho-affectifs
Vulnérabilité somatique
A âge et poids égaux et pour une même A âge et poids égaux et pour une même quantité d’alcool, l’alcoolémie de la femme quantité d’alcool, l’alcoolémie de la femme est supérieure à celle de l’homme. est supérieure à celle de l’homme.
En raison de différences enzymatiques, En raison de différences enzymatiques, métaboliques et hormonales.métaboliques et hormonales.
Les complications psychiatriques
La dépression est plus fréquente chez les La dépression est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes alcooliques. femmes que chez les hommes alcooliques. (étude ECA sur la vie entière,)(étude ECA sur la vie entière,)
Une plus grande proportion de femmes Une plus grande proportion de femmes présentent des troubles anxieux ou une présentent des troubles anxieux ou une dépression avant la survenue de l’alcoolo-dépression avant la survenue de l’alcoolo-dépendance. dépendance. (étude NCS)(étude NCS)
Complications hépatiques
A consommation identique le risque de développer A consommation identique le risque de développer une cirrhose est de 12 à 20 fois plus élevé chez la une cirrhose est de 12 à 20 fois plus élevé chez la femmefemme
Augmentation du risque de cirrhose importante Augmentation du risque de cirrhose importante pour une consommation plus faible chez la femme pour une consommation plus faible chez la femme 30 g/j contre 50 g/j chez l’homme30 g/j contre 50 g/j chez l’homme
Le délai d’apparition d’une cirrhose est de 10 ans Le délai d’apparition d’une cirrhose est de 10 ans chez la femme et 15 ans chez l’homme chez la femme et 15 ans chez l’homme
Complications neurologiques
Pas de relation dose effet ou durée effetPas de relation dose effet ou durée effet Chez la femme il y aurait une meilleure Chez la femme il y aurait une meilleure
préservation des fonctions cognitives, avec préservation des fonctions cognitives, avec un risque moindre de démence alcooliqueun risque moindre de démence alcoolique
Par contre les polynévrites sont plus Par contre les polynévrites sont plus fréquentes fréquentes
Les risques de chutes et d’ostéoporose sont Les risques de chutes et d’ostéoporose sont aussi plus fréquents chez la femmeaussi plus fréquents chez la femme
Cancers
Il est le plus souvent impossible de fixer un Il est le plus souvent impossible de fixer un seuil de consommation à risque seuil de consommation à risque
Pour le cancer du sein on a calculé qu’une Pour le cancer du sein on a calculé qu’une consommation d’un verre par jour consommation d’un verre par jour augmenterait le risque relatif de 10 %augmenterait le risque relatif de 10 %
Grossesse
Une femme enceinte sur 20 est Une femme enceinte sur 20 est quotidiennement en difficulté avec l’alcool.quotidiennement en difficulté avec l’alcool.
SAF 0.5 à 3 pour mille naissances et SAF 0.5 à 3 pour mille naissances et première cause de handicap mental non première cause de handicap mental non génétique à la naissance.génétique à la naissance.
Syndrome d’alcoolisation fœtale
L’alcool est une des rares substances L’alcool est une des rares substances addictives tératogènes addictives tératogènes
Syndrome d’alcoolisation fœtale décrit en Syndrome d’alcoolisation fœtale décrit en 1968 par Lemoine.1968 par Lemoine.
Description tardive, longtemps niée, du fait Description tardive, longtemps niée, du fait de la banalisation de la consommation de la banalisation de la consommation
Syndrome d’alcoolisation fœtale
Alcoolisation maternelleAlcoolisation maternelle Retard de croissance harmonieuxRetard de croissance harmonieux Dysmorphie caractéristique Dysmorphie caractéristique MicrocéphalieMicrocéphalie Malformations d’organesMalformations d’organes Anomalies du système nerveux centralAnomalies du système nerveux central Troubles cognitifs et comportementauxTroubles cognitifs et comportementaux
SAF, la dysmorphie
Rétrécissement des fentes palpébralesRétrécissement des fentes palpébrales Écrasement de la racine du nez avec Écrasement de la racine du nez avec
retroussement de l’extrémitéretroussement de l’extrémité Philtrum indistinct et convexePhiltrum indistinct et convexe Hypoplasie de la mâchoire inférieureHypoplasie de la mâchoire inférieure
La dysmorphie
Autres troubles reliés à l’alcool Anomalies congénitales retrouvées dans 25% des Anomalies congénitales retrouvées dans 25% des
cas et sont corrélées à l’importance de cas et sont corrélées à l’importance de l’alcoolisationl’alcoolisation
Cardiaques: défaut septalCardiaques: défaut septal Squelettiques: synostose radio-cubitale, mains Squelettiques: synostose radio-cubitale, mains
bottes, anomalies vertébrales, thorax en carène…bottes, anomalies vertébrales, thorax en carène… Rénales : rein en fer à cheval, duplication Rénales : rein en fer à cheval, duplication
pyélique, hypospadias, cryptorchidiepyélique, hypospadias, cryptorchidie OculairesOculaires AuditivesAuditives
Troubles neurocomportementauxà la naissance Chez le nouveau né: un état de manque, Chez le nouveau né: un état de manque,
troubles du sommeil, de la coordination troubles du sommeil, de la coordination visuo motrice, de la succion et des visuo motrice, de la succion et des conduites alimentairesconduites alimentaires
Troubles neurocomportementauxchez l’enfant Le SAF est une cause importante de retard Le SAF est une cause importante de retard
mentalmental Stabilité du QI avec le tempsStabilité du QI avec le temps Troubles de l’activité et de l’attention: Troubles de l’activité et de l’attention:
troubles hyperkinétiques et déficit de troubles hyperkinétiques et déficit de l’attentionl’attention
Troubles de la mémoireTroubles de la mémoire
Devenir chez l’adulte ?
Peu de donnéesPeu de données La dysmorphie se modifie, hypertrophie du La dysmorphie se modifie, hypertrophie du
nez et du menton, la microcéphalie persiste nez et du menton, la microcéphalie persiste ou s’aggraveou s’aggrave
Les troubles neuropsychiques restent Les troubles neuropsychiques restent l’élément le plus grave: retard intellectuel et l’élément le plus grave: retard intellectuel et troubles caractérielstroubles caractériels
Physiopathologie
L’éthanol franchit par diffusion passive le L’éthanol franchit par diffusion passive le placentaplacenta
Les taux d’éthanol chez la mère et le fœtus Les taux d’éthanol chez la mère et le fœtus sont équivalentssont équivalents
Le fœtus ne peut pas métaboliser l’éthanolLe fœtus ne peut pas métaboliser l’éthanol L’élimination se fait par retour dans la L’élimination se fait par retour dans la
circulation maternelle et passage dans le circulation maternelle et passage dans le liquide amniotique qui a un rôle de réservoirliquide amniotique qui a un rôle de réservoir
Facteurs de risques
Fréquence d’exposition ?Fréquence d’exposition ? Dose seuil ?Dose seuil ? Relation dose effet ?Relation dose effet ? Quantités assez variables suivant les étudesQuantités assez variables suivant les études Il n’y aurait pas de troubles en dessous de Il n’y aurait pas de troubles en dessous de
7 verres/semaine 7 verres/semaine
Facteurs de risques
A consommation alcoolique égale, A consommation alcoolique égale, l’alcoolisation aigue aurait des l’alcoolisation aigue aurait des conséquences néfastes plus marquées que conséquences néfastes plus marquées que l’alcoolisation régulièrel’alcoolisation régulière
Sensibilité embryofoetale individuelleSensibilité embryofoetale individuelle Nature de l’environnement socio-familial, Nature de l’environnement socio-familial,
les milieux défavorisés seraient plus les milieux défavorisés seraient plus touchéstouchés
Facteurs de risques
Période d’alcoolisationPériode d’alcoolisation 1er trimestre1er trimestre
Dysmorphie cranio-facialeDysmorphie cranio-faciale Atteinte des organesAtteinte des organes
22èmeème trimestre trimestre HypotrophieHypotrophie Troubles du comportement, retard mentalTroubles du comportement, retard mental
33èmeème trimestre trimestre Lésions de destruction de la substance blancheLésions de destruction de la substance blanche
Prises en charge: bilan initial Evaluation globale: bio-psycho- sociale Evaluation globale: bio-psycho- sociale Modalités de consommation Modalités de consommation Agenda de consommationAgenda de consommation Autoquestionnaires: DETA et/ou AUDIT Autoquestionnaires: DETA et/ou AUDIT Marqueurs biologiques : CDT et GGT si élevés Marqueurs biologiques : CDT et GGT si élevés
99% de sensibilité et 90% de spécificité99% de sensibilité et 90% de spécificité Rechercher une codépendance et/ou des Rechercher une codépendance et/ou des
pathologies associéespathologies associées Evaluation de la motivationEvaluation de la motivation
DETA
Q1) votre entourage vous a-t-il déjà fait des Q1) votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation ?remarques au sujet de votre consommation ?
Q2) avez-vous déjà eu l'impression que vous Q2) avez-vous déjà eu l'impression que vous buviez trop ?buviez trop ?
Q3) avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer Q3) avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ?votre consommation de boissons alcoolisées ?
Q4) avez-vous déjà eu besoin d'alcool dès le matin Q4) avez-vous déjà eu besoin d'alcool dès le matin pour vous sentir en forme ?pour vous sentir en forme ?
Les différents types de consommation Consommation dans les situations à risqueConsommation dans les situations à risqueConduite de véhicules, au travail, pathologies associées, Conduite de véhicules, au travail, pathologies associées,
grossesse....grossesse.... Consommation de quantités excessives Consommation de quantités excessives Nombre de verres par semaine :Nombre de verres par semaine : 21 chez la femme 21 chez la femme Nombre de verres par occasion : Nombre de verres par occasion : 4 en une fois chez la 4 en une fois chez la
femmefemme DépendanceDépendanceImpossibilité de s’abstenir de consommer Impossibilité de s’abstenir de consommer
Usage à risque ou excessif
Informations :Informations : Des règles hygiéno-diététiquesDes règles hygiéno-diététiques Conseil personnalisé autour des consommations Conseil personnalisé autour des consommations
d’alcoold’alcool Informer le patient et l’entourage sur les risquesInformer le patient et l’entourage sur les risques: :
aigu et chroniqueaigu et chronique Recommandations sur les seuils de prudenceRecommandations sur les seuils de prudence Stratégies et tactiques tendant à réduire la Stratégies et tactiques tendant à réduire la
consommationconsommation
Outils thérapeutiques
Agenda des consommations (sur 1 semaine pour Agenda des consommations (sur 1 semaine pour évaluation et dans le cadre du suivi)évaluation et dans le cadre du suivi)
Lutter contre les modalités de consommation à risques Lutter contre les modalités de consommation à risques Aider à maintenir une consommation modérée Aider à maintenir une consommation modérée Prévenir, réduire et traiter les dommages, les Prévenir, réduire et traiter les dommages, les
déterminants et les complications psychologiques et déterminants et les complications psychologiques et sociales.sociales.
Entretiens motivationnelsEntretiens motivationnels: : empathieempathie, , inciter les inciter les déclarations motivationnelles, éviter l’affrontementdéclarations motivationnelles, éviter l’affrontement, , renforcer l’efficacité personnellerenforcer l’efficacité personnelle
Bilan paraclinique :
NFS, VS, plaquettes, TP, GGT, CDT, bilan NFS, VS, plaquettes, TP, GGT, CDT, bilan
hépatique, urée, créatininémie, ionogramme hépatique, urée, créatininémie, ionogramme sanguin, protidémie, glycémie, amylasémie, sanguin, protidémie, glycémie, amylasémie, lipasémie, cholesterol, triglycérides, sérologies lipasémie, cholesterol, triglycérides, sérologies (hépatites et VIH).(hépatites et VIH).
ElectrocardiogrammeElectrocardiogramme Echographie hépatiqueEchographie hépatique
Les marqueurs biologiques
Gamma GT (gamma-glutamyltransférase) Gamma GT (gamma-glutamyltransférase) reflet des 4 dernières semainesreflet des 4 dernières semaines
VGM (volume globulaire moyen) évolue en VGM (volume globulaire moyen) évolue en 3 mois3 mois
CDT (transférrine décarboxylée) en 1 à 2 CDT (transférrine décarboxylée) en 1 à 2 semainessemaines
Prise en charge de la dépendance
Le sevrage peut se faire en ambulatoireLe sevrage peut se faire en ambulatoire Commencer le sevrage de préférence en début de Commencer le sevrage de préférence en début de
semaine, avec un arrêt de travail 1 semaine si semaine, avec un arrêt de travail 1 semaine si nécessaire, choix du début par le patient. nécessaire, choix du début par le patient.
Le bilan complémentaire du retentissement sera fait en Le bilan complémentaire du retentissement sera fait en ambulatoire.ambulatoire.
Le suivi : 1 contact (téléphonique ou en consultation) Le suivi : 1 contact (téléphonique ou en consultation) par jour pendant les 4 premiers jours et par des par jour pendant les 4 premiers jours et par des consultations 1 à 3 fois par semaine avec une équipe consultations 1 à 3 fois par semaine avec une équipe soignante disponible (un infirmier et un médecin soignante disponible (un infirmier et un médecin référents).référents).
Le sevrage
Arrêt des consommations d’alcool ou éviction de l’alcoolArrêt des consommations d’alcool ou éviction de l’alcool Hydratation suffisante A SURVEILLERHydratation suffisante A SURVEILLER : : 2-3 litres d’eau 2-3 litres d’eau
per os par jour (eau, jus de fruits) per os par jour (eau, jus de fruits) Traitement médicamenteux :Traitement médicamenteux : BenzodiazépinesBenzodiazépines à demi-vie longue : Diazépam à demi-vie longue : Diazépam
VALIUM® ou Seresta 50 en cas d’atteinte hépatiqueVALIUM® ou Seresta 50 en cas d’atteinte hépatique Acamprosate AotalAcamprosate Aotal®® 333mg : 2cp matin, midi et soir si 333mg : 2cp matin, midi et soir si
poids > 60kg sinon 2cp matin, 1cp midi et soirpoids > 60kg sinon 2cp matin, 1cp midi et soir Vitamines : B1 B6 : 1cp matin, midi et soir ; vitamine Vitamines : B1 B6 : 1cp matin, midi et soir ; vitamine
PP 500mg: 2cp matin et midi PP 500mg: 2cp matin et midi
LE SEVRAGE EN HOSPITALISATION Dépendance sévèreDépendance sévère Sujets fragilisés ayant des difficultés à maintenir Sujets fragilisés ayant des difficultés à maintenir
l’abstinence suite à un échec de plusieurs tentatives l’abstinence suite à un échec de plusieurs tentatives de sevragede sevrage
Antécédents de délirium Antécédents de délirium Affection somatique pouvant décompenser au Affection somatique pouvant décompenser au
moment du sevragemoment du sevrage Affection psychiatrique pouvant décompenser au Affection psychiatrique pouvant décompenser au
moment du sevragemoment du sevrage