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Harvard Business Club (Club des entrepreneurs dHarvard) · 2017-05-12 · 1 Aucune reproduction de...

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1 Aucune reproduction de quelque façon que ce soit sans l’autorisation écrite du Vipassana Research Institute Discours public + Q&R (Français) Harvard Business Club (Club des entrepreneurs d’Harvard) Manhattan, New York City, USA 29 Août 2000 DISCOURS PUBLIC (pour les entrepreneurs) Mes chers amis entrepreneurs : Je m'adresse à vous comme à des amis, parce que j'ai été dans les affaires pendant un certain nombre d’années, et que je connais les plaisirs de la réussite dans les affaires, de même, que les difficultés dans ce domaine. Des vicissitudes surviennent forcément dans la vie. Il n'y a personne au monde,… pas même la figure politique la plus puissante au monde, le chef d’entreprise ou l’universitaire le plus éminent, qui ne doivent pas faire face, à quelques moments de sa vie, à des évènements indésirables. Il est impossible que quelqu'un ne rencontre que des circonstances favorables, et uniquement favorables, ce n’est pas possible. Le monde est ainsi fait, il est inévitable qu’il y ait des hauts et des bas. Ainsi, si nous sommes transportés de joie lorsque quelque chose de très positif se produit dans notre vie, telle que la réussite financière, l’atteinte d’une meilleure position sociale, de responsabilité ou de pouvoir, mais que nous devenons profondément déprimés lorsque nous ne réussissons pas ou lorsque qu’un événement indésirable se produit, alors la vie n’est pas véritablement heureuse. La vie est vraiment heureuse lorsque lon reste équanime face à chaque situation, lorsque l’on appréhende chaque situation avec le sourire. Non pas un sourire de façade pour montrer aux autres « Regardez, je souris ». C’est profondément en soi, que l’on garde le sourire « Oh, telle situation est survenue, et bien voyons combien de temps elle va durer ». Il n’y a aucune situation dans l e monde ou dans la vie de quiconque, qui est éternelle. Toute situation évoluera. Tôt ou tard, il n’en peut être autrement. Accepter cette réalité simplement à un niveau intellectuel, ou bien l’accepter au niveau émotionnel, ou dévotionnel, parce que vous avez
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1 Aucune reproduction de quelque façon que ce soit sans l’autorisation écrite du Vipassana Research Institute

Discours public + Q&R (Français) Harvard Business Club (Club des entrepreneurs d’Harvard) Manhattan, New York City, USA 29 Août 2000

DISCOURS PUBLIC (pour les entrepreneurs)

Mes chers amis entrepreneurs : Je m'adresse à vous comme à des amis, parce que j'ai été dans les affaires pendant un certain nombre d’années, et que je connais les plaisirs de la réussite dans les affaires, de même, que les difficultés dans ce domaine. Des vicissitudes surviennent forcément dans la vie. Il n'y a personne au monde,… pas même la figure politique la plus puissante au monde, le chef d’entreprise ou l’universitaire le plus éminent, qui ne doivent pas faire face, à quelques moments de sa vie, à des évènements indésirables. Il est impossible que quelqu'un ne rencontre que des circonstances favorables, et uniquement favorables, ce n’est pas possible. Le monde est ainsi fait, il est inévitable qu’il y ait des hauts et des bas. Ainsi, si nous sommes transportés de joie lorsque quelque chose de très positif se produit dans notre vie, telle que la réussite financière, l’atteinte d’une meilleure position sociale, de responsabilité ou de pouvoir, mais que nous devenons profondément déprimés lorsque nous ne réussissons pas ou lorsque qu’un événement indésirable se produit, alors la vie n’est pas véritablement heureuse. La vie est vraiment heureuse lorsque l’on reste équanime face à chaque situation, lorsque l’on appréhende chaque situation avec le sourire. Non pas un sourire de façade pour montrer aux autres « Regardez, je souris ». C’est profondément en soi, que l’on garde le sourire « Oh, telle situation est survenue, et bien voyons combien de temps elle va durer ». Il n’y a aucune situation dans le monde ou dans la vie de quiconque, qui est éternelle. Toute situation évoluera. Tôt ou tard, il n’en peut être autrement. Accepter cette réalité simplement à un niveau intellectuel, ou bien l’accepter au niveau émotionnel, ou dévotionnel, parce que vous avez

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une grande confiance dans les paroles de quelqu’un d’autre, n’aide en rien. Au niveau de réalité tangible, si vous avez pratiqué, si vous avez fait l’expérience de ce qui se passe à l’intérieur de vous-même, de manière répétée, et que simultanément vous avez entrainé votre esprit à rester équanime quel que soit ce qui se passe à l’intérieur, alors vous êtes une personne dont l’esprit est véritablement équilibré. Et je sais par ma propre expérience, que la capacité de travail, la capacité à prendre des décisions, les bonnes décisions, s’améliore. Quand l’esprit est confus, quand il y a de l’agitation dans l’esprit, la plupart du temps vous hésitez à prendre une décision. Je parle de ma propre expérience. Vous hésitez, en vous demandant si telle ou telle chose sera bonne. Vous vous dites « Oh, non, ceci parait bien mieux, et puis non, c’est risqué, mieux vaut cela », l’esprit est confus. Il ne peut pas prendre une décision rapide, une bonne décision. Ainsi la capacité de travail, la capacité d’obtenir de bons résultats diminuent. Quand l’esprit est tranquille, en paix, sans agitation, alors n’importe quel problème peut survenir. Vous allez aussitôt au fond du problème, vous trouvez la solution. Au plus profond de vous même, vous connaissez la solution, la bonne solution, et prenez rapidement une bonne décision. On constate également que le comportement habituel de l’esprit, qui consiste à être régulièrement affligé, se transforme. J’ai connu, par ma propre expérience, cet esprit affligé, lorsque j’étais dans les affaires. Et il n’y a rien de mal à faire des affaires, à gagner de l’argent honnêtement, sans nuire aux autres, rien de mal. En tant que laïc, il n’est pas bon de demander de l’argent aux autres. Il faut travailler dur, gagner votre vie, pour subvenir à vos propres besoins et ceux des personnes qui dépendent de vous, et également pour contribuer au bien de la société. Mais si vous ne savez pas l’apprécier, alors tout l’argent, le prestige, le pouvoir, la position sociale, ne vous procureront pas de joie réelle, de bonheur réel. J’ai connu cela lorsqu’il m’arrivait d’échouer dans certaines affaires. Par exemple, si j’avais répondu à un appel d’offre publique, auprès du gouvernement, ou d’un acheteur, et que j’avais échoué. Si je perdais, ce n’était pas très pénible. Cependant, si je découvrais que mon concurrent

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avait eu le marché, alors c’était horrible, « mon concurrent l’a eu ! » toute la nuit je ne trouvais le sommeil, j’étais plein d’anxiété, je ressassais la pensée que: « Mon concurrent est un cran au dessus de moi ! » Cela m’était insupportable! Certes, j’avais tous ces millions, mais parce que je n’étais pas arrivé à obtenir cette commande, je me sentais déprimé, déçu, incapable de trouver le sommeil. Et de la même manière, lorsque j’obtenais des commandes, que je réussissais une affaire, je me disais : « merveilleux, j‘ai réussi », et toute la nuit j’étais encore incapable de trouver le sommeil. Toute la nuit, je planifiais « Ah, dans cette affaire, j’ai obtenu tant, la prochaine fois, je procèderai comme ceci ou comme cela, et j’obtiendrai plus d’argent, plus d’argent». Toute la nuit je restais sans dormir. Quelle sorte de vie est-ce là ? Quand vous réussissez, vous n’êtes pas heureux ; lorsque vous échouez, vous n’êtes pas heureux. C’est parce qu’une habitude mentale s’est installée, et que vous voulez être, comme moi-même j'ai voulu être, toujours un cran au dessus de tout le monde, ou au moins plus grand que ceux que vous connaissez, et vous pensez : « comment cet individu peut il être plus grand que moi ? C’est moi le plus grand». C’est la folie de l'ego, il n’y a pas de différence. Vous êtes milliardaire, pas millionnaire, disons milliardaire, ce qui est tout à fait suffisant pour vous. Vous vous comparez avec ceux qui ont moins d'argent et vous vous dites : « voyons, je possède tant, mon compte en banque est de tant, mon portefeuille d’actions est de tant, j'ai une flotte de voitures, j'ai mon propre avion, un jet privé ». Des choses comme ça, oui, vous vous sentez tellement important. Cependant, dès que vous apprenez qu’une certaine personne, qui était quelqu’un de tout à fait ordinaire : « Je le connaissais à l’époque de l’école ou de mes études supérieures et regardez, voilà que cette personne est devenue un magnat des affaires ». Cela m’est insupportable. Pourquoi? Votre réussite reste la même, votre capital reste identique, de même que vos parts de marché; et pourtant vous devenez tellement malheureux. C’est le résultat de cette tendance à la jalousie… Au lieu de cela, si je ressentais de la joie au bonheur d’autrui je me dirais : « Ah, voyez, un de mes amis a connu une très grande réussite, c’est merveilleux, je suis tellement content de le voir heureux, ça me remplit de joie de le voir joyeux ! ».

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Il est facile de faire de tels sermons, et il est facile de les écouter, mais pour ce qui est de la mise en pratique, j’ai trouvé que c’était beaucoup, beaucoup plus difficile. Tout le temps l’esprit reste agité, agité. Pour s’échapper un peu de cette agitation, pour échapper à cette douleur, je peux détourner mon attention ailleurs ; c’est ce que j’avais l’habitude de faire. Divertir mon attention vers tel ou tel plaisir sensuel, ou vers quelque chose qui puisse me rendre heureux pendant quelque temps. Mais pour combien de temps ? Cela passe, et de nouveau, je suis la même personne agitée, affligée. J’ai eu la très grande chance d’entrer en contact avec cette merveilleuse pratique, cet exercice mental. De même qu’il existe des exercices physiques que vous pratiquez pour maintenir votre corps vigoureux et en bonne santé, de même il existe cet exercice mental. Les exercices physiques tels que le jogging, la marche, ou le Yoga, avec les Asanas, Pranayamas, sont universels, ils sont scientifiques. Ils maintiennent votre corps vigoureux et en bonne santé. De la même manière, lorsque j’ai découvert cette technique, je l’ai trouvée très scientifique, dans sa manière d’observer l’interaction de l’esprit et de la matière. Ce qui se produit à l’intérieur de soi, cette partie là est toujours absente. En effet, nous accordons en permanence de l’importance à ce qui se produit à l’extérieur, toujours à l’extérieur. Cela devient tellement prédominant, que ce qui se passe à l’intérieur est méconnu. Et cette technique, ce processus, cet exercice vous amène à observer ce qui se passe en vous. Vous avez généré de la colère, de la haine, de la malveillance, de l’animosité, parce qu’un évènement indésirable est survenu à l’extérieur. Quelqu’un vous a insulté, ou maltraité, ou quelque chose que ne vous n’appréciez pas s’est produit. Et vous générez de la haine, de l’aversion. Et pendant que vous générez de la haine ou de l’aversion, votre esprit au niveau superficiel continue à ressasser « Un tel a dit ceci, un tel a fait cela… il s’est passé cela, cet évènement non désiré s’est produit,… ». Ceci alimente encore plus le feu qui a démarré à l’intérieur de vous. Cependant, si vous apprenez à observer la réalité intérieure, alors vous continuez à être conscient de ce qui se passe à l’extérieur, bien entendu ; nous ne pouvons pas fermer les yeux, et nous en échapper, c’est une réalité, la réalité extérieure. Mais quelle est donc la réalité intérieure ?

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Dès que je réagis avec négativité, telle que la colère, la haine, la malveillance, l’animosité, le désir avide, l’ego ; quelle que soit la négativité, je constate que je suis la première victime de cette négativité. Je blesse les autres par la suite, mais tout d’abord je me blesse moi même. Je génère de la haine pour punir quelqu’un : « Un tel a agi ainsi, alors je suis en colère ; A moins d’être moi-même en colère, comment puis-je lui donner une leçon ? » C’est ainsi que fonctionne l’esprit, c’est la façon dont il a été entrainé, c’est le comportement habituel de l’esprit. Mais que m’arrive-t-il, quand je génère de la colère, de la haine ou de la malveillance? Vous constaterez, comme j’ai pu le faire ainsi que beaucoup d’autres qui pratiquent, qu’il y a beaucoup de feu, de chaleur, à travers tout le corps ; des tensions. Les palpitations augmentent, et vous faites le constat suivant : « Je suis dans un état vraiment pitoyable » ; Que suis-je en train de faire? Je suis en train de me faire du mal. Je veux m’en prendre à d’autres, mais au lieu de cela, je suis en train de me nuire à moi-même. D’abord, je me fais du mal et seulement ensuite je blesse les autres. Je ne peux nuire à personne sans auparavant me nuire à moi-même. C’est une loi universelle de la nature, qui existe toujours, mais parce qu’on ne fait pas l’expérience de ces vérités, on continue de se faire du mal, encore et encore, en générant telle ou telle négativité, et on devient affligé. On renforce cette habitude de réagir, de réagir avec négativité en générant beaucoup de tensions, de misère, de malheur. Comment sortir de cet état pitoyable? Malgré tout l’argent, la reconnaissance, le pouvoir, le statut social, dont je dispose, et dont nombre de mes amis disposent, la vie n’est pas aussi heureuse qu’elle le devrait. Après tout, pourquoi gagnons-nous de l’argent ? Pour vivre une vie heureuse, une vie vraiment heureuse, pas une vie temporairement heureuse, qui passe. Une vie vraiment heureuse, qui nous voit heureux en toutes situations. Des hauts et des bas, des vicissitudes, et alors ? Je travaille et si je ne réussi pas, je souris : « Pas de succès ; et alors ? Je recommence, encore, toujours avec le sourire, l’esprit constamment équanime, sans perdre son équanimité, sans perdre son équilibre. La vie devient merveilleuse. Vous êtes heureux quelle que soit la situation. Mais cela ne peut se produire simplement en écoutant des discours, en lisant un livre, ou même par la réflexion intellectuelle ; cela se produit

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seulement lorsque vous en faites l’expérience, l’expérience de la vérité à l’intérieur de vous même. C’est pourquoi les sages, les saints et les visionnaires du monde entier, pas seulement ceux qui sont originaires de l’Inde, mais d’ailleurs aussi, tous ont dit : « connais-toi toi-même, connais-toi toi-même. » Qu’entendent-ils par « connais-toi toi-même » ? Bien sûr que je me connais moi-même, « je suis Goenka », et alors ? Ou bien « Je suis une agglomérat de matière et d’esprit, et alors ? » Au niveau intellectuel je peux dire : « C’est l’âme qui est à l’intérieur qui est moi. » Ou encore « C’est le dieu à l’intérieur qui est moi. » Parce que j’ai de la dévotion, j’accepte les enseignements des textes sacrés, ou de mon gourou, ou de mes enseignants, et je répète cela. Mais il n’y a pas d’expérience intérieure. En réalité je ne sais pas qui je suis. A moins de se connaitre soi-même au niveau de l’expérience, cet enseignement ou ce conseil qui consiste à dire « connais-toi toi-même » ne mène à rien. Connais-toi toi-même au niveau de l’expérience réelle. Quelque chose s’est passé à l’extérieur, maintenant qu’y a-t-il à l’intérieur ? Que se passe-t-il intérieurement ? Alors vous commencez à vous connaitre. « Oh, je suis un paquet d’afflictions! Tout le temps en train de me faire du mal à moi même, je génère constamment telle ou telle souillure. Que suis-je en train de faire? Alors vous commencez à changer le comportement habituel de votre esprit. Il commence à changer naturellement, vous n’aurez rien à faire, cela se produit tout seul. Je donne l’exemple d’un enfant, dont on dit qu’il est ignorant. Oui, ignorant, parce que cet enfant ne connait pas le fonctionnement du monde ou de la nature. Il voit des charbons ardents, et devient tout excité : « ce sont des jouets rouges » pense-t-il ; « je veux jouer avec ! ». Il court les attraper, et sa mère l’arrête. « Non, c’est du feu et ça va te brûler, n’y va pas. ». Il se met à pleurer, il veut y aller, sa mère l’arrête, il réessaye, et sa mère l’arrête de nouveau. Mais à un autre moment, lorsque sa mère est absente, il se précipite, attrape un charbon ardent, et se met à pleurer. Il s’est brûlé et il pleure. Il refera peut-être la même erreur deux ou trois fois. Mais bien vite il reconnaitra que ce sont des charbons de bois brûlants, et se dira : « je ne dois pas les toucher, c’est dangereux, ça brûle ». Nous, qui nous appelons adultes, qui nous considérons comme très sages comparés à cet enfant ignorant, pour nous cela prendra un peu

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plus de temps. Nous continuons à nous brûler, encore et encore. Et nous continuons aussi à ressentir la brûlure : « Oh, je me suis brûlé, oh, j’ai généré de la haine, je brûle. J’ai généré de l’animosité, je brûle», Personne ne veut avoir la sensation de brûler. Personne ne veut se sentir affligé … malheureux. Que suis-je en train de faire ? Vous faites une expérience, deux expériences, trois expériences. Parce que vous êtes sage et que vous êtes adulte, cela prendra peut être une centaine d’expériences pour sortir de votre habitude mentale. L’enfant lui fait deux ou trois fois l’expérience, et en vient à bout. L’expérience est cependant nécessaire. Si vous n’en faites pas du tout l’expérience, si vous vous contentez d’être heureux à la surface de l’esprit, qui est constamment pris dans les pensées, les pensées, les pensées, mais sans en faire l’expérience, on ne peut ressentir ce qui est à l’intérieur de soi. Et c’est pourquoi les personnes saintes ont dit: « Connais toi toi-même » ; mon enseignant aussi disait : « Connaissez-vous au niveau de l’expérience », et il me donna la technique. « C’est ainsi que vous pouvez vous connaitre au niveau de l’expérience ». Et quel grand changement, oui quel changement !! Personne ne veut vivre une vie malheureuse, et pourtant, par ignorance, par une non compréhension de la vérité, on continue de ne générer rien d’autre que de la misère, rien que de la misère. Et lorsque cela devient de plus en plus clair au niveau de l’expérience, naturellement, l’esprit commence à changer son comportement habituel : « Non cela n’est pas bon pour moi, non cela n’est pas bon pour moi. » La loi de la nature devient très claire ; on peut l’appeler la loi de Dieu Tout Puissant, quelque soit l’expression que vous utilisez. Lorsque je souille mon esprit, j’en suis la première victime ; lorsque je génère de la colère, de la haine, de la malveillance, du désir avide, de l’ego, quoi que ce soit, je deviens tellement malheureux, et alors je commence à rendre les autres malheureux. Je ne peux rendre quelqu’un malheureux sans auparavant me rendre moi-même malheureux. Ceci est la loi de la nature. Chaque fois que j’effectue une action malsaine, qu’elle soit verbale ou physique, je ne peux générer une action malsaine qui va causer du tort à autrui, qui va blesser d’autres personnes, je ne peux le faire sans avoir générer une quantité importante de négativité dans mon esprit, colère, haine, ego, ou autres négativités. Et la loi de la nature est telle que, dès que je génère une négativité, quelle qu’elle soit, je suis immédiatement puni ici et maintenant, je commence à souffrir des feux de l’enfer. Je sème la graine du feu de l’enfer. Cette graine du feu de l’enfer va continuer pendant toute la vie. Toute la vie, elle va continuer à me

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rendre malheureux. La graine étant de cette nature, le fruit sera de même, le feu de l’enfer, le feu de l’enfer. Après la mort, rien d’autre que le feu de l’enfer, parce que telle est la graine, tel sera le fruit. Vous récoltez ce que vous avez semé. Mais grâce à cette technique j’ai vu que l’on vient à bout de ces négativités, et un esprit pur, par nature, est toujours plein d’amour, plein de compassion, plein de bienveillance. Vous n’aurez pas besoin d’entraîner votre esprit pour cela : au fur et à mesure qu’il se purifiera, , il se remplira d’autant d’amour, de compassion, de bienveillance. Seulement du positif, du positif. Alors vous constatez de nouveau la loi de la nature. Dès que votre esprit est libre de négativités, qu’il est pur, plein d’amour et de compassion, alors la nature commence à vous récompenser, ou bien nous pouvons dire le Dieu Tout Puissant commence à vous gratifier. Nous sommes punis au moment où nous enfreignons la loi de la nature, nous sommes punis ici et maintenant, et devenons malheureux. Et nous sommes récompensés dès que nous entraînons notre esprit à rester équanime, pur, rempli d’amour, plein de compassion. Nous commençons alors à ressentir le paradis céleste en nous-même, le paradis céleste : tellement de paix, tellement d’harmonie, tellement de bonheur. Et la graine, à présent cette graine de bonheur, de pureté, d’amour et de compassion, n’apportera ensuite rien d’autre que le paradis céleste. Ceci devient très clair, par l’expérience. Non pas parce que le gourou le dit, ou l’enseignant le dit, ou les écritures le disent. C’est par votre propre expérience, que vous découvrez que le comportement habituel est en train de changer, au plus profond de l’esprit, là où la source des impuretés ou la source de la pureté apparaissent, maintenant vous êtes avec cela. A chaque instant quelque chose apparaît au plus profond de l’esprit, pas à la surface de l’esprit. Que se passe-t-il, au niveau profond de l’esprit ? Vous vous rendez compte que tout élément négatif qui apparait à ce niveau apporte du malheur ici et maintenant, et du malheur dans le futur, et que tout élément positif qui apparait au fond de moi, m’apporte le bonheur ici et maintenant, et le bonheur dans le futur. Que vous soyez une personne riche, ou pauvre, ne fait aucune différence. La loi de la nature est la loi de la nature. Que vous soyez une personne d’un haut niveau d’éducation, ou pas, cela ne fait aucune différence, que vous ayez telle ou telle position sociale, ne fait aucune différence, un être humain est un être humain,

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l’esprit humain est l’esprit humain. Dès que je souille mon esprit, la loi de la nature ne va pas venir m’examiner « Hé, est-ce une personne riche ou une personne pauvre, est-elle cultivée ou illettrée, fait-elle partie de telle ou telle communauté, telle ou telle religion ? », cela n’a rien à voir, vous devez souffrir. Ici et maintenant la punition est là. Ce n’est pas que je souille mon esprit maintenant et que la punition viendra plus tard. C’est simultané, dès que les négativités apparaissent, le malheur apparaît. Il n’y a pas de délai. Lorsque l’on commence à faire l’expérience de cette réalité à l’intérieur de soi-même, un changement automatiquement apparaît, un changement apparaît. Puis un autre changement va apparaitre dans notre vie quotidienne. Je suis passé par là, donc je sais… Lorsque nous gagnons de l’argent, nous obtenons un certain statut social, et pour maintenir ce statut nous disons : « Oh je fais beaucoup de dons ; Regardez, je donne tellement ! ». Mais les dons que je fais ont pour base l’ego : je construis un hôpital pour le public, mais l’hôpital doit s’appeler « Hôpital Goenka », autrement, à quoi cela me servirait il de donner tant d’argent si je n’obtiens ni nom, ni notoriété. J’ai dépensé tant d’argent …cette école, ce collège « Ecole Goenka», « Collège Goenka». Cette folie est là parce que vous êtes tellement attaché à votre ego. A l’inverse, quand l’esprit change, le comportement change aussi, alors lorsque vous faites œuvre de bienfaisance, lorsque vous faites un don, vous vous sentez tellement heureux, une joie compatissante apparaît. « Quelqu’un de malheureux bénéficie de cette charité », lorsque vous voyez quelqu’un en bénéficier, vous vous sentez tellement joyeux. Pas d’ego, pas d’ego, c’est une joie compatissante. Vous voyez les gens joyeux et vous générez de la joie dans votre esprit, naturellement. Cela vous maintient toujours en bonne santé, en bonne santé mentale, et lorsqu’il y a une bonne santé mentale, il y a la bonne santé physique aussi. Et les vicissitudes de la vie, les hauts et les bas, surviennent inévitablement, parfois même au niveau physique. Une personne très riche devient malade, elle souffre peut-être d’un cancer. Un certain nombre de patients atteints du cancer ont appris cette technique de méditation. Je ne l’appelle pas méditation. C’est une façon scientifique d’observer la vérité, d’observer l’interaction de l’esprit et de la matière, à

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l’intérieur de vous-même. C’est une science, une science pure. Rien d’autre. Eh bien ces personnes très affligées par cette maladie là, lorsqu’elles arrivent au stade terminal, au moment qui précède la mort, nous avons des informations sur plus d’une dizaine de cas, où ces personnes n’ont pris aucun médicament qui fait perdre la conscience, ni aucun somnifère, ni antidouleur. Rien de cela. La personne observe. La technique en totalité consiste à observer, observer la réalité telle qu’elle est, et à comprendre que tout ce qui apparaît, tôt ou tard disparaît. « Voyons voir, voyons voir combien de temps cela va durer… ». On me raconte ces fins de vie et je suis si heureux, parce que, grâce à cette merveilleuse technique, ils meurent avec le sourire, avec le sourire, sans aucune peur, sans pleurer, sans être inconscient, c’est une merveilleuse façon de mourir. Un art de vivre. Depuis les trente et une dernières années que cette technique s’est répandue à travers le monde, je reçois continuellement des informations. Bien sûr la mort est inévitable, tôt ou tard les gens meurent, même les méditants Vipassana. Mais jusqu’à présent, à part un ou deux cas où nous ne sommes pas sûrs, chaque méditant Vipassana qui est décédé, chaque méditant Vipassana qui est mort, est mort consciemment, avec le sourire, sans peur. Quelle peur peut-il y avoir ? On sent que l’on va être promu, pas rétrogradé, alors quelle peur ? C’est la manière dont votre esprit est entraîné qui vous rend heureux en toute situation. Vous ne perdez pas la stabilité de votre esprit. Quelle que soit la situation, vous ne perdez pas l’équilibre mental. Et, quand la mort se présente, eh bien les gens disent « nous sommes heureux, la mort peut survenir à n’importe quel moment. Maintenant, il n’y a plus de peur de la mort, plus de peur de la mort. » J’étais à Davos récemment, et il y a été dit que l’on ne devait pas parler de la mort. « Oh, non, non, vous ne devez pas parler de la mort… », mais pourquoi ne pas parler de la mort ? Apprenez à mourir, et laissez quiconque parler de la mort. Vous souriez : « Oui, laissons la venir maintenant, à cet instant, cela ne me préoccupe pas, je suis heureux, je suis prêt. Je suis prêt à m’en aller avec le sourire ». Mais cela ne fonctionne pas si vous l’acceptez seulement au niveau intellectuel. Cela doit être en profondeur, au niveau de la réalité. Vous apprenez à rester équanime en toutes situations.

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J’en ai fait l’expérience moi même, et c’est l’expérience de milliers d’autres personnes qui utilisent cette technique, c’est un merveilleux art de vivre. Vous connaissez l’art de mourir et ceci n’est possible que lorsque vous apprenez l’art de vivre. On doit être parfait dans l’art de vivre, et la technique vous enseignera aussi l’art de mourir. Heureux et en paix maintenant, et rien d’autre que le bonheur et la paix dans le futur. Vous tous qui avez pris le temps de venir à cette réunion pour faire connaissance avec cette technique, sachez que cette technique ne vise pas à vous convertir d’une religion organisée à une autre religion organisée, cette technique n’a rien à voir avec une conversion, rien à voir. Bien sûr la conversion est là, mais pour vous convertir du malheur vers le bonheur, de l’esclavage vers la libération, de la cruauté qu’il y a dans l’esprit vers la compassion, l’amour. Un grand changement survient, et c’est ce qui est nécessaire, pour vivre une bonne vie, une vie heureuse pour soi, et aussi pour les autres. Quand je souille mon esprit, je deviens malheureux, c’est la loi de la nature. Et je ne limite pas ce malheur à moi même, je commence à générer dans l’atmosphère autour de moi des vibrations très malsaines ; Quiconque entre en contact avec moi à ce moment-là devient malheureux. Quand je génère de la colère, de la haine, ou de la malveillance, quiconque est alors en contact avec moi devient une personne malheureuse, l’atmosphère est tellement tendue. Au lieu de cela, si j’apprends à sourire quelle que soit la situation, à ne générer rien d’autre que de l’amour pur, de la compassion, de la bienveillance, alors je suis une personne heureuse, en paix, et je rayonne de vibrations de bonheur, de paix, autour de moi. Quiconque vient à mon contact à ce moment là se sentira très heureux, très paisible. Ainsi toute la technique est une façon de vivre, de vivre une vie paisible, une vie harmonieuse, bénéfique pour moi-même, et bénéfique pour les autres. Je dois me libérer de toute la souffrance qui est en moi, et je dois aider les autres à sortir de leur souffrance. Dans ce but, cette merveilleuse technique fut découverte il y a 2600 ans ; elle fonctionnait à cette époque, et elle fonctionne aussi à l’époque actuelle. La loi s’applique à tout le monde, que l’on appartienne à telle ou telle communauté, tel ou tel pays, que l’on soit né avec telle ou telle couleur de peau, que l’on appartienne à telle ou telle religion, cela ne fait aucune différence, un être humain est un être humain, un esprit humain est un esprit humain. Vous faîtes des exercices physiques pour

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maintenir votre corps en bonne santé et vigoureux, ceci est un exercice mental qui maintiendra votre esprit sain et vigoureux. Vous avez pris le temps de venir ici ; n’hésitez pas à me poser des questions. Je souhaiterais que ce que vous avez compris intellectuellement vous inspire à consacrer dix jours de votre vie à apprendre cette technique, pour votre bien, pour votre bénéfice, et aussi pour le bien et le bénéfice de beaucoup d’autres.

QUESTIONS / REPONSES : QUESTION: Je suis tout à fait heureux dans ma vie, pourquoi devrais je méditer ? REPONSE: Bonne question. Oui vous êtes heureux dans votre vie, mais ne voulez-vous pas devenir encore plus heureux ? Ne voulez-vous pas devenir le plus heureux possible ? Pratiquez et vous verrez que vous deviendrez une personne bien plus heureuse que ce que vous êtes actuellement. QUESTION: Pourquoi 10 jours ? Peut-on apprendre à méditer dans un laps de temps plus court ? REPONSE: Un homme d’affaires, oui, j’étais moi aussi un homme d’affaires, nous apprenons à toujours négocier. On dit toujours « un homme d’affaires est un homme affairé, comment puis-je prendre 10 jours ? Impossible pour moi ». Lorsque je suis allé voir mon enseignant j’avais le même argument : « Je suis une personne tellement occupée, cher enseignant, donnez-moi la technique, je vais pratiquer à la maison, je pratiquerai très sérieusement. Comme je pratique avec vous, je pratiquerai à la maison ». – « Impossible ! » a répondu mon enseignant. « Très bien, si vous me dites de rester avec vous un jour, ce devrait être suffisant, je ne peux me libérer plus... Bon, disons deux jours, trois jours… » Cela ne marche pas. Il y a 100 ans, pour apprendre cette technique il fallait passer un mois et demi, autrement, elle n’était pas enseignée. Maintenant la vie s’est accélérée et ce serait trop difficile, personne ne viendrait. Je ne serais pas venu non plus si mon enseignant m’avait dit de rester un mois et demi.

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Alors ils ont raccourci la période à un mois, avec des résultats, puis à 20 jours avec quelques résultats, 15 jours avec quelques résultats aussi, et enfin 10 jours : les gens reçoivent les grandes lignes de la technique, ils obtiennent au moins quelque chose, mais avec moins que cela, il n’y a rien, on obtient que de la frustration. Quelqu’un qui consacre ne serait-ce qu’un seul jour de sa vie doit en retirer des bénéfices. Et cela requiert 10 jours parce que c’est une profonde opération de l’esprit, une opération chirurgicale où vous allez au plus profond de l’esprit, à la source du malheur. Et vous ne pouvez y aller que si vous travaillez continuellement et très sérieusement. QUESTION: Comment Vipassana aide les gens dépressifs ? REPONSE: Très bonne question, parce que la loi de la nature est telle, que quel que soit ce qui apparait dans l’esprit, cela apparaît toujours avec une sensation dans le corps. C’est la loi de la nature. Quoi que ce soit qui apparait, bon ou mauvais, apparaîtra avec une sensation dans le corps. Et cette technique vous rendra capable de sentir les sensations à travers tout le corps, quoi qu’il arrive. Vous êtes entrainé à cela. Et à présent, disons que la dépression survient. Si vous ne connaissez pas cette technique, alors la dépression va devenir de plus en plus profonde. Quels que soient les médicaments que vous prenez, cela vous aide pendant quelque temps, puis vous sombrez à nouveau dans la dépression, car le comportement mental habituel est tel. A présent, avec cette technique, vous vous dites « Oh il y a de la dépression, en ce moment, mon esprit est plein de dépression » ; non pas une dépression due à telle ou telle chose, non, la dépression est là en tant que dépression. Et alors : « quelle sensation est-ce que je ressens en ce moment ? », Quelle que soit la sensation dans mon corps à ce moment-là, elle est en lien avec cette dépression, et avec la pratique de Vipassana, répétée encore et encore, vous avez acquis l’expérience que chaque sensation qui apparaît, apparaît pour disparaitre. Elle n’est pas éternelle. Elle va disparaître. Alors voyons, voyons combien de temps elle va durer. Elle n’est pas éternelle. Cette dépression, qui est fortement liée aux sensations, n’est pas non plus éternelle. Voyons combien de temps elle va durer, voyons combien de temps elle va durer. Elle perd de sa force, devient de plus en plus faible, de plus en plus faible, et disparait. Vous ne l’avez pas

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réprimée, refoulée, vous l’avez simplement observée, et elle a disparu. L’habitude mentale de générer de la dépression s’en va. Vous en êtes libéré. C’est dans ce but uniquement. Nous qui avons beaucoup de responsabilités ; j’ai constaté que ceux qui ont de plus lourdes responsabilités, tels que les cadres dirigeants d’entreprises ou du service public, ont beaucoup de tensions dans leurs vie, beaucoup de tensions. Et fréquemment ils sont victimes de dépression. A présent un grand nombre d’entre eux viennent suivre des cours. Le gouvernement indien, de l’état du Maharastra, octroie 14 jours de congés payés pour aller suivre un cours de Vipassana de 10 jours, avec le voyage d’aller et de retour, parce qu’ils ont constaté que cela aide beaucoup les cadres du service public qui y vont, et cela aide l’administration. Leur capacité de travail augmente, ils prennent de bonnes décisions, sans tension, avec un esprit calme, avec un esprit clair. Ainsi toutes les impuretés, quelles qu’elles soient, si vous apprenez à observer les sensations correspondantes, vous en venez à bout. QUESTION: Méditez-vous toujours ? REPONSE: Certainement. Ce que je préconise, je le pratique. Si je ne le faisais pas, alors je serais juste un prédicateur, pas un pratiquant. C’est tout à fait essentiel, c’est comme un exercice. Chacun d’entre nous pratique un exercice ou un autre pour le corps. Peut être faites-vous du jogging, de la marche, ou un autre exercice physique, ou du yoga, pour maintenir votre corps en bonne santé. Eh bien ceci est un exercice mental, qu’il faut pratiquer tous les jours. Vous apprenez, pendant 10 jours, vous apprenez comment faire cet exercice. Et puis, matin et soir, vous pratiquez cet exercice. Et vous restez en pleine forme, et la vie est bien meilleure. Donc chaque jour je médite, et je demande à mes étudiants de méditer. QUESTION: Combien coûtent les retraites ?

FACILITATEUR [s’adressant à Goenkaji]: j’ai encore tout un tas de questions pour vous. REPONSE: Merci.

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Combien ça coûte ? Quelqu’un peut-il en évaluer la valeur ? C’est inestimable. Ca n’a pas de prix. Si un prix est fixé, alors comprenez, il n’y a pas de pureté. Nous autres, entrepreneurs, nous savons comment faire de l’argent. Mais ne faites pas d’argent avec cette technique qui aide les autres. Il faut la donner avec amour, avec compassion, et les gens doivent aussi la recevoir de cette façon. Aucun paiement n’est demandé, même pas pour la nourriture et le logement. C’est une technique où vous devez demeurer quelque part, c’est un cours résidentiel. Cependant il n’y a aucun paiement qui soit demandé. Lorsque vous commencez à facturer quelque chose, alors il vous vient à l’esprit : « ah, les gens arrivent à présent, il y a de la demande, pourquoi ne pas augmenter le prix ? Beaucoup de gens s’inscrivent, donc j’augmente le prix ». C’est de la folie. Ce n’est pas la façon de procéder. Il convient de servir les gens avec amour et compassion. La question qui suit est : comment ces centres si nombreux sont-ils gérés, oui voilà une bonne question. Les gens viennent et suivent un cours, il y a différentes sortes de personnes qui viennent à un cours, différentes catégories. Certains sont tellement pauvres, spécialement en Inde où nous avons vu les plus pauvres des pauvres. Ils viennent pour 10 jours, parce qu’ils en tirent tellement de bénéfices. Que peut-on attendre d’eux comme don ? Le fait de venir 10 jours est un don en soi. Ils sont si pauvres ; chaque jour ils doivent travailler dur pour gagner de quoi manger au moins un repas. Et ils sont venus ici. Mais en même temps des gens viennent de la classe moyenne, et des gens qui sont aisés. A la fin du cours, ils sont tellement heureux, tellement en paix, tellement joyeux: « Ah cette merveilleuse technique doit se répandre ! Que de plus en plus de gens qui sont malheureux, pauvres ou riches, cela n‘a pas d’importance, que de plus en plus de gens malheureux, reçoivent cette merveilleuse technique, et qu’ils se sortent de la misère. Ils vivront une vie meilleure, une vie bénéfique. Ah que puis-je faire ? Je dois contribuer au bien des autres. J’ai déjà reçu la technique. Quelqu’un à fait un don et grâce à cela j’ai pu passer ces dix jours. Je fais un don à présent pour le bien d’autres personnes. » Et ainsi les dons viennent. De plein gré. Personne ne pose de questions. Personne même ne sait ce que les autres ont donné, excepté une ou deux personnes qui réceptionnent les dons et donnent un reçu. Autrement personne ne sait.

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Sinon, encore une fois, il y aurait des comparaisons, « Oh, il a donné tant, comment puis-je donner moins ? Je dois donner plus ! ». Ou bien « Je ne peux donner autant, il a tellement donné ! ». Certains seraient déprimés. Donc il n’en n’est rien. Chacun peut donner selon ses capacités et sa volonté. C’est tout. Et c’est comme cela que ça fonctionne, et que ça a fonctionné tout au long de ces trente et une dernières années, et cela continuera à fonctionner ainsi. QUESTION: En quoi cette méditation diffère-t-elle de la méditation transcendantale? REPONSE: Nous ne sommes pas ici pour comparer et s’opposer. Nous ne sommes pas ici pour condamner aucune technique de méditation. Je connais très bien la méditation transcendantale. L’enseignant est un très bon ami. Il a débuté son travail autour du monde à partir de chez moi. Il est resté chez moi. J’avais des amis que je lui ai présentés, et il a commencé. J’en suis heureux. Les gens en bénéficient sans aucun doute. Mais parce que j’ai pratiqué des choses similaires de par le passé, et que j’ai ensuite trouvé cette technique, je sais qu’il y a une grande différence. Lorsque vous prenez un mot comme objet, même si par la suite vous le laissez de côté, ce mot, la répétition de ce mot, engendre une vibration, qui agit pour vous comme un bouclier. Aucune mauvaise vibration ne peut vous atteindre. Vous êtes heureux. Mais cela devient un grand obstacle pour vous, qui vous empêche d’aller au plus profond de votre esprit, là où à tout moment il y a une quelconque vibration : bonne, mauvaise, agréable, désagréable. Il y a quelque chose qui se produit. Cependant vous ne le ressentirez pas, car vous aurez créé une vibration artificielle. Or vous devez travailler avec les vibrations naturelles. Là est la différence. Comprenez, il ne s’agit pas de condamner une technique dont beaucoup de gens retirent des bienfaits. Mais ceux qui veulent essayer celle-ci, peuvent l’essayer, et ils connaitront la différence. QUESTION: Quelles sont trois choses que je peux faire demain, pour aider à cette conversion du malheur vers le bonheur ? FACILITATEUR [allant jusqu’à Goenkaji]: en voici d’autres, à ajouter à la pile de questions… GOENKAJI: Oh. Très bien. Soyez heureux.

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Vous voulez trois choses à faire ? Je dirais une seule chose à faire, et à répéter deux, trois fois pour la renforcer. Cette chose est que « je dois trouver 10 jours dans ma vie. Je dois aller explorer cette technique. Si elle bénéficie à autant de gens, alors pourquoi pas à moi ? » Ceci est suffisant. N’essayez pas de faire autre chose. En essayant quelque chose, cela pourrait vous conduire sur une mauvaise voie et retourner sur le bon chemin sera difficile. Ne faites rien. Venez avec une page vierge, tel que vous êtes, avec la détermination que « je vais consacrer 10 jours de ma vie ». C’est suffisant. QUESTION: Comment gérez-vous les personnes difficiles ? REPONSE: Oui, bonne question. Les gens difficiles. Vous ne pouvez fuir les personnes difficiles, vous ne pouvez changer le monde entier en fonction de vos désirs, de vos souhaits, de vos rêves…Cela n’est pas possible, vous devez leur faire face. Sans cette technique, lorsque vous êtes en présence de quelqu’un qui a des comportements qui ne sont pas seulement dommageables pour vous, mais pour les autres également, et bien ces personnes difficiles, elles ne comprennent pas. A mesure que vous vous développez dans cette technique, au lieu de générer de la colère, de la haine, de la malveillance à leur égard, vous commencerez à générer de la compassion pour cette personne. Une personne malheureuse. Quel que soit ce qu’il ou elle fait, il apparait que cette action, cette mauvaise action, cause du tort aux autres. Mais en même temps cette mauvaise action fait aussi du mal à cette personne. Cette personne engendre telle ou telle négativité pour faire du mal aux autres. Et je le sais par ma propre expérience, chaque fois, que je génère une négativité, je deviens malheureux, très malheureux. Je brûle. Alors comment pourrais-je jeter plus de pétrole sur cette personne ? On a plutôt envie de jeter de l’eau froide. Qu’il ou elle puisse sortir de sa souffrance. On génère de l’amour et de la compassion. Ainsi le fondement change, et c’est tant mieux. La motivation change. Si vous devez agir vigoureusement, alors agissez vigoureusement, si cette personne ne comprend pas la communication douce. Vous commencez avec un langage doux, si elle ne comprend pas ; alors vous devez utiliser un langage puissant, une action vocale forte, une action physique vigoureuse. Mais profondément en vous, il n’y a que de la compassion, de la compassion.

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Si vous générez de la négativité en vous-même, vous êtes devenu vous-même une personne malade. Si vous n’êtes pas vous-même une personne saine, comment pouvez-vous aider une personne malade ? Une personne affaiblie ne peut soutenir une autre personne affaiblie, un aveugle ne peut guider une autre personne. Vous devez être sain vous-même, fort vous-même. Vous constaterez alors que toutes les actions que vous accomplissez sont positives, et donnent de bons résultats. QUESTION: Pouvez-vous décrire comment je peux aider au mieux les entrepreneurs qui sont profondément contre la connaissance de soi? REPONSE: Oui, c’est la voie la plus difficile. C’est la chose la plus difficile à faire que de se connaître soi-même. Vous connaissez tout sur le monde en lisant des livres, ou en voyant les choses ici ou là, et vous vous dites : «Je sais tout à présent, je suis le maître de la connaissance ». Mais vous ne connaissez rien sur vous même. Donc vous ne savez rien. Mais une fois que vous vous connaissez vous-même, alors il est très facile de connaître les autres également. Très facile. Vous n’essayez pas de vous connaitre vous même pour satisfaire votre curiosité « Qu’est ce que ce moi, qui suis-je, qu’est ce que je fais ? », non, pas pour cela. Ni pour étancher une soif de recherche « Et qu’est-ce que ceci ? ». Rien de cela. C’est juste pour comprendre que s’il y a quelque chose qui ne va pas en moi, je dois le changer, pour vivre une vie meilleure. Ainsi pour votre propre bien, vous l’observez. Et en observant, en observant, vous trouvez qu’un grand changement est en train de se produire, naturellement. Et vous sortez de votre malheur. C’est pour cela, que l’on doit se connaitre soi-même. QUESTION: Si l’on doit se satisfaire de sa situation actuelle, cela veut il dire que l’on doit arrêter de chercher à réaliser plus. Par exemple, arrêter d’essayer de gagner plus d’argent ? REPONSE: Très bonne question qui concerne les gens dans les affaires. Assurément, je n’ai pas arrêté de poursuivre cela. Après avoir suivi ce cours à l’âge de 31 ans, j’ai continué pendant 14 ans, à assumer mes responsabilités de laïc, mes responsabilités d’homme d’affaires et d’industriel. En fait mes affaires et mon industrie prospérèrent beaucoup plus après Vipassana. Cela ne vous fait pas fuir vos responsabilités.

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Un grand changement est apparu bien sûr. Pour quelle raison est-ce que je gagne de l’argent ? Pourquoi faire ? A présent, le bonheur c’est : je gagne de l’argent bien sûr pour mes propres besoins, et ceux qui dépendent de moi. Mais désormais ce qui reste, j’ai envie de le partager avec les autres. Il y a tellement de gens pauvres, les gens connaissent tant de malheurs différents ; si de plus en plus de personnes pouvaient acquérir cette merveilleuse technique, ils sortiraient de leur malheur ; c’est ce type de sentiment qui se manifeste. C’est la volition qui change. Auparavant vous donniez aussi par charité, et vous donnez aussi par charité à présent, mais la volition a changé. Cela vous donne de l’inspiration : « Je gagne plus afin de pouvoir aider les autres encore plus. Jusqu’à présent j’aidais seulement jusqu’à ce point, pourquoi ne pas aider encore plus ? ». Rien de mal à cela, si la volition est d’aider les autres sans attachement, et vous découvrirez que vous êtes une personne heureuse, tellement heureuse. QUESTION: S’il vous plait, décrivez nous la technique, et comment l’appliquer. REPONSE: Je peux vous en donner les grandes lignes si vous le souhaitez, mais pour l’appliquer et la comprendre, il est nécessaire d’en faire l’expérience. Le processus dans son entier consiste juste à faire l’expérience de la vérité à propos de soi-même. La vérité. Pas d’imagination, pas de spéculation. Après avoir pris la décision de venir à un cours, vous allez vous asseoir, simplement, confortablement, comme vous êtes assis actuellement. Quelle que soit la posture, si elle vous est confortable pendant une longue période, c’est une bonne posture pour vous; il n’est pas nécessaire de s’asseoir en lotus, ou en demi-lotus : si quelqu’un peut s’asseoir ainsi, c’est bien, autrement une posture quelle qu’elle soit, les yeux fermés, la bouche fermée. Et maintenant, qu’est ce que la réalité? La première réalité dont vous faites l’expérience est la respiration qui entre, qui sort, qui entre... C’est la réalité appartenant à votre esprit et à votre corps. Vous commencez à l’observer. Bien sûr des difficultés vont survenir. L’esprit vagabonde constamment. Vous le ramenez à la conscience de la respiration, il s’échappe, vous le ramenez. Après deux ou trois jours, vous constaterez que l’esprit se stabilise.

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Et parce que vous travaillez sur une petite zone avec la vérité, l’esprit devient de plus en plus aiguisé, de plus en plus subtil, de plus en plus sensible. Il commence à faire l’expérience de réactions biochimiques, ou de réactions électromagnétiques à cet endroit. Ce qui veut dire qu’il y a des sensations physiques sur cette zone. Différentes sortes de sensations, qui sont toujours présentes à travers le corps, à chaque instant : comme de la chaleur, de la transpiration, du froid, des palpitations, des pulsations, des vibrations, des picotements, de la lourdeur, tellement de choses se produisent. A présent vous apprenez comment les observer objectivement. Vous ne réagissez pas. Vous apprenez simplement à observer objectivement. Si une sensation désagréable survient, vous ne réagissez pas aveuglément avec aversion. Si une sensation agréable survient, vous ne réagissez pas aveuglément avec avidité. Avidité, aversion, avidité, aversion, vous êtes en train de changer ce comportement mental habituel. Vous essayez de rendre votre esprit de plus en plus équanime. Ensuite, dans votre vie quotidienne, voici en résumé, ce que vous aurez à faire. Après 10 jours, selon le degré de changement de votre comportement mental habituel, selon votre capacité à observer vos sensations sur le corps, à observer la respiration, alors vous constaterez le changement suivant dans votre vie quotidienne. Quels que soient les hauts et les bas, ou les impuretés qui vont apparaître, peut être de la peur, peur pour le futur ; il y a toujours ce sentiment d’insécurité « que va-t-il m’arriver ? J’ai beaucoup d’argent, mais si je le perds, que ce passera-t-il ? J’ai un certain statut social, si je le perds, que va-t-il se passer ? » Cette peur est là, ce sentiment d’insécurité est là, mais à présent vous commencez à observer les sensations. Quand la peur survient vous vous dites « Oh, il y a de la peur ». Que ce soit la peur de ceci ou la peur de cela, n’a pas d’importance, « De la peur, voyons quelle sensation est là. Voyons quelle sensation est là », et vous êtes en train d’en sortir. Les gens parviennent ainsi à se débarrasser de la colère, de la haine, de la malveillance. Il y a ainsi des cas de criminels endurcis, dans les prisons, qui ont commis des meurtres, des crimes ignobles, pour qui un grand changement s’est opéré. Après seulement deux ou trois cours, les autres personnes n’en reviennent pas : « Cette personne a tellement changé! » A présent, dans les grands centres de détention en Inde, il y a des centres de méditation. Dans la grande prison de Delhi, Tihar Jail et à la

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prison de Nasik également. Je suis heureux que des cours aient démarré aux Etats-Unis aussi. Cela démarre dans différents pays également. Cela donne des résultats ici et maintenant, simplement par la pratique. Vous observez et vous changez votre comportement mental habituel. Si vous êtes très heureux, avec une bonne situation, vous deviendrez de plus en plus heureux. Si quelque chose ne vas pas et que vous êtes très malheureux, alors vous vous en sortez, vous vous en sortez. Vous ne perdez rien. Chaque fois que quelqu’un vient et suit un cours de 10 jours, personne ne dit: « J’ai perdu 10 jours » ; personne ne perd 10 jours. QUESTION: La libération en tant que concept, c’est intrigant, de quoi spécifiquement se libère-t-on ? REPONSE: C’est la libération par rapport à votre propre comportement mental habituel. Lorsque je vais pour enseigner à ces prisonniers, je leur dis qu’ils ne sont pas les seuls prisonniers dans ce monde. Ceux qui sont derrière les barreaux, derrière ces murs, ne sont pas les seuls prisonniers. Dehors à l’extérieur de cette prison, tout le monde est prisonnier, prisonnier de son propre comportement mental habituel malsain. Profondément à l’intérieur, il y a des habitudes comportementales malsaines, et on en est prisonnier, esclave. On ne peut en sortir. Et on continue à souffrir, encore et encore. Ainsi cette technique aide les personnes qui sont en prison, dans les centres de détention, et aussi ceux qui sont prisonniers à l’extérieur. Cela fonctionne pour tout le monde. Il s’agit donc de la libération des comportements mentaux habituels malsains, et du changement vers des habitudes de comportement saines. Vous devenez une personne plus heureuse. QUESTION: Equanimité sonne bien, mais n’est-ce pas l’enthousiasme et la passion qui aident une personne à réaliser des choses remarquables ? REPONSE: Oui. Lorsque vous apprenez l’équanimité, cela ne veut pas dire que vous êtes maintenant indifférent : « Tous m’est égal. Que j’ai de l’argent ou pas, peu m’importe; si dans ma famille quelqu’un est malade… je suis un méditant Vipassana, à présent ça m’est égal, je suis équanime ! » Non, ce n’est pas cela. Equanimité signifie que votre esprit perd l’habitude de réagir aveuglément ; l’action est toujours là, mais vous sortez des réactions aveugles.

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Quand il y a une réaction aveugle, qu’elle soit due à l’avidité ou l’aversion, ou quoi que ce soit d’autre, il y a toujours un élément de négativité à l’intérieur de cette réaction aveugle. Vous générez de la négativité, vous vous rendez malheureux et vous rendez les autres malheureux. Mais quand l’esprit est équanime, il est positif, et cela devient action. L’action est toujours positive, bénéfique pour vous et pour les autres. Vous n’allez pas devenir inactif, ne vous inquiétez pas, et vous continuerez à progresser. QUESTION: Est-ce que nos insatisfactions ou malheurs dans nos vies ne sont pas parfois à la base de nos succès ? Sans ces insatisfactions, est ce que nos succès auraient été atteints? REPONSE: Qu’appelez-vous succès ? Succès matériel, oui, mais est-ce un réel succès quand votre malheur a augmenté, lorsque vous ne savez pas comment maintenir votre esprit réellement heureux, réellement paisible. Non, ce n’est pas un succès. Alors soyez prospère dans le monde matériel, très bien, il n’y a rien de mal à cela. Mais soyez aussi prospère dans votre esprit. Tout le temps heureux, en paix, tout le temps plein d’amour, de compassion pour les autres. Vous êtes heureux de gagner de l’argent, et en même temps vous êtes heureux de faire le meilleur usage de cet argent pour le bien des autres, en même temps que pour votre propre bien. QUESTION: Un commentaire : je pense que si plus de gens développent cette conscience de soi-même, et réduisent leur activité, cela pourrait affecter non seulement l’individu, mais la société et le monde… REPONSE: Non, non, non, c’est la même réponse ici. Vous ne devenez pas inactif. J’ai constaté par ma propre expérience, que je suis devenu bien plus actif : je ne deviens pas comme un légume avec Vipassana, laissant qui que ce soit venir me découper,… ça m’est égal, je suis un méditant Vipassana… pas du tout, pas du tout. Les gens racontent qu’à la suite de cours, leur capacité de travail s’est grandement accrue, ce que j’ai moi même constaté. Je continue de recevoir des milliers de lettres de gens, disant : « cette technique m’a aidé à augmenter ma capacité de travail… » Autrement pourquoi des gouvernements et des entreprises enverraient-ils leurs cadres supérieurs faire des cours de méditation Vipassana ? Parce que de meilleurs résultats, plus de résultats en découlent.

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N’ayez pas peur, vous obtiendrez de meilleurs résultats, un meilleur revenu, de meilleurs profits, et en parallèle vous profiterez d’une vie paisible, heureuse, une vie harmonieuse. Puissiez-vous tous faire l’expérience de la paix véritable, de la véritable harmonie, du véritable bonheur à l’intérieur de vous-mêmes. Et devenir un exemple pour les autres, pour vivre une vie heureuse, pleine de paix et d’harmonie. Merci.


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