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Impact Campus 26 mars 2013

Date post: 17-Mar-2016
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ournal des étudiants de l'université Laval
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VOLUME 27 | N° 23 | LE MARDI 26 MARS 2013 VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! Récit d’une manifestation qui tourne à l’émeute | 4 Voyage en pays vollebekkien | 8 Chypre, nouvelle victime de la crise européenne | 11 Nanotransporteurs : administration ciblée de médicaments | 12 PHOTO : PIERRE BONNENFANT À GAGNER : UNE PAIRE DE BILLETS POUR LES REMPARTS P.15 FINALE PROVINCIALE DE SOCCER INTÉRIEUR
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Page 1: Impact Campus 26 mars 2013

VOLUME 27 | N° 23 | LE MARDI 26 MARS 2013VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

Récit d’une manifestation qui tourne à l’émeute | 4

Voyage en pays vollebekkien | 8

Chypre, nouvelle victime de la crise européenne | 11

Nanotransporteurs : administration ciblée de médicaments | 12

Doublement champions

PHOT

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À GAGNER :

UNE PAIRE

DE BILLETS POUR

LES REMPARTS

P.15

FINALE PROVINCIALE DE SOCCER INTÉRIEUR

Page 2: Impact Campus 26 mars 2013

OPINIONS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 20132

Opinions

@HubertGaudreauRédacteur en chef

SudokuSolution de la semaine passée

@ImpactCampus

impactcampus

Qu’est ce que la justice ? Dure de répondre à cette

question, car c’est probablement l’utopie vers laquelle tend l’être humain chaque jour de sa vie. Ce qui est plus facile cependant, c’est de dire ce qui ne l’est pas. Comme cette manifestation contre le ma-riage gai en France, manifestation complètement injuste lorsque l’on se rappelle que nous sommes au 21e siècle et que l’homosexualité se doit d’être acceptée. C’est une position que je n’ai aucunement honte de défendre et que dont même certaines personnes aux valeurs conservatrices défendent ardemment. Mais bon, cette ma-nifestation aux motivations dou-teuses avait tout de même lieu d’être, car il est question ici du droit de manifester.

« Cette démocratie est désormais illégale ! »

Au Québec, on semble avoir beau-coup de difficulté avec ce concept, qui pourtant est inscrit à notre charte des droits et libertés. Ça peut paraître inconcevable pour la majo-

rité des Québécois qui n’ont jamais eu recours à ce moyen d’expres-sion, mais cela demeure un droit fondamental pour notre société démocratique. Et ce, peu importe les motivations qui sont à la base de ces manifestations. C’est donc très peu cohérent que de voir des arrestations de masse comme on a pu observer lors des semaines pré-cédentes. Mais je reviens avec ce questionnement qui m’assaille, à sa-voir qu’est ce que la justice ? Est-ce que de laisser manifester des gens

qui n’interviennent en aucun cas à l’ordre social serait juste ? Est-ce que de les brimer aux dépens de ceux qui ne les tolèrent pas l’est un peu plus ? Ou est-ce plutôt une méthode

draconienne pour rétablir une paix sociale, méthode bien plus oppri-mante que juste, qui ne se rétablit en fait jamais vraiment ?

Imaginez un peu si ce genre de répression venait à augmenter, que les arrestations de masse s’ampli-fiaient et même se répétaient et qu’on en venait à interdire les mani-festations, qu’en serait-il alors de la vraie justice ? Et si toutes ces arres-tations étaient faites dans le but de décourager certaines personnes à

aller manifester, pour finalement réussir à faire taire un mouvement légitime de contestation, à quoi ressemblerait notre démocratie ?

Alors, que les Français manifestent en masse leur désaccord face au

mariage gai ou que les Québécois manifestent contre la hausse des frais de scolarité, je m’en fous, tout ce qui compte, c’est la préservation de ce droit que je croyais acquis de-puis des années, mais qui, semble-t-il, demeure encore à défendre.

Dans la dernière parution, vous auriez dû lire dans le crédit photo à la une la men-tion suivante : Oeuvre de M. Jean-Michel Caron. Nous sommes désolé des incon-vénients encourus.

Erratum

Page 3: Impact Campus 26 mars 2013

SOMMAIRE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 2013 3

SommaireDirecteur général: Jean-Philippe Duphily [email protected]

Directrice adjointe: Céline de Laissardière [email protected]

Rédacteur en chef: Hubert Gaudreau [email protected]

Chef de pupitre actualités: [email protected]

Chef de pupitre arts: Miléna Babin [email protected]

Chef de pupitre sports: Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences: Valérie Désyroy [email protected]

Directrice de la photographie: Claudy Rivard [email protected]

Production: Mathieu Parent Stéphanie Turgeon-Girard [email protected]

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) [email protected]

Journalistes: Mathieu Turgeon, Justine Pomerleau-Turcotte, Rosalie Readman, Raphaël Lé-tourneau, Maya Bernard, Hugo Lafleur, Jérémie Lebel, Boris Proulx, Pierre-Olivier Forget, Jeanne Couture, Julie Day-Lebel, Anne Lebreton, Cyril Schreiber, Pierre-Guy Veer, Pierre Léveillé

Correctrices :Christine HébertMarilou Cloutier

Photographes : Pierre Bonnenfant

Caricature : Sébastien Blondeau

Conseil d’administrationtransitoire :Cyril Schreiber, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel, François Gagnon, Francis Gagnon, Carol-Anne Gauthier, François Lachance, Romain Thibaud, Camille Zawadzki

IMPACT CAMPUS ne se tient pas respon-sable de la page CADEUL (7), dont le con-tenu relève entièrement de la CADEULLa publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcam-pus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc.

Tirage: 10 000 exemplairesDépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval, qui est en processus de fusion avec Réseau Radio Campus Laval afin de se regrouper sous la Corporation des Médias Étudiants de l’Université Laval.

Sports

Prédictions LHJMQ | 15

« Cette démocratie est désor-mais illégale ! » | 2

Sciences et techno

2,3 M $ pour la recherche sur le cancer | 13

PHOT

O : C

OURT

OISI

E, W

IKIM

EDIA

, MIK

AEL H

ÄGGS

TRÖM

, CRE

ATIV

E COM

MON

S

International

Opération discours en Israël | 11

PHOT

O : C

OURT

OISI

E, W

IKIM

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PETE

SOU

ZA

Actualités

Récit d’une manifestion qui tourne en émeute | 4

PHOT

O : C

OURT

OISI

E

Arts et culture

Critique de la pièce Colombe | 8

PHOT

O : C

LAUD

Y RI

VARD

Opinions

Photo de la semaine

Cécile Robert | Police

Histoire de promouvoir le talent photographique des étudiants lavallois, Impact campus implante cette nouvelle section qui présentera chaque semaine une nouvelle photographie. Pour avoir la chance de voir votre travail publié, envoyez vos photos à l’adresse courriel suivante : [email protected].

Il vous suffit d’identifier votre photographie d’un titre et de l’accompagner d’une brève description.

Bonne chance !

Vue de la ville de Québec depuis Lévis.

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 20134

ActualitésDes moyens de pression hebdomadaire | 6

Récit d’une manifestation qui tourne en émeutePHOTO : CRÉDIT

C’est le militant du printemps 2012, l’ami de Dominique Laliberté, touchée par une balle de plastique des policiers, et l’étudiant qui parle ici, non le journaliste. Mise en contexte : le 4 mai 2012, une manifestation est organisée par des asso-ciations étudiantes, des syndicats et autres organismes sociaux pour manifester au congrès du Parti Libéral qui est organisé à Victoriaville. Un an après, les ques-tions refont surface avec l’émission Enquête, qui sera diffusée ce jeudi 28 mars à 21h00 à Radio-Canada où Alain Gravel consacrera une heure sur les événements de Victoriaville. Émission qui sera rediffusée le samedi à 13h et le dimanche à 18h, et qui sera en ligne sur tout.tv .

Rappel de cette journéeL’ambiance était bonne et

festive au début, comme décrite par Jean-François Nadeau pour la manifestation du 22 mars 2012 il y a un an, dans sa chro-nique « Emporté par la foule » : « Le centre-ville de Montréal s’est gonflé d’énergies joyeuses et communicatives dont per-sonne ne semblait désespérer. » Pareil pour le stationnement du Wal-Mart à Victoriaville où les autobus nous déposaient au mi-lieu de l’après-midi. Dominique et moi n’avions pas de cours ni de chiffre de travail ce jour-là, bonne raison pour se sentir utile en se joignant à d’autres mani-festants à Victoriaville. Après des semaines de grève aussi, Dominique, athlète de rugby au Rouge et Or, étudiante en litté-rature à l’époque et en Sciences de la consommation au-jourd’hui, s’est dit comme moi : « Pourquoi pas ? ».

Nous sommes vite arrivés devant le Centre des congrès. Quelque temps après, les yeux et la bouche nous ont vite piqués et démangés, en raison des gaz envoyés par les policiers, dans un périmètre délimité par des clôtures pour le Festival d’été de Québec, du genre très simples à

déplacer. Ensuite, nous avons re-pris nos esprits et nous sommes éloignés par des terrains privés, au-dessous d’un hélicoptère qui surveillait la foule perdue, dans un espèce de terrain vague. Mon amie s’est effondrée, avec la bouche en sang et des dents dans le gazon, la balle qui repo-sait pas loin. Panique. Dents. Rassurer. Marcher. Appeler 911. Appeler parents. Marcher. Le lendemain dans les médias : conférences de presse, commen-taires, incompréhension.

C’est littéralement une émeute qu’il y a eu à Victoriaville. Oui, les manifestants sont à blâmer peut-être, mais la police, dont le mandat est de veiller à la sécu-rité du Premier ministre ET des manifestants n’a pas été rempli cette journée-là. L’air était vicié par les gaz et par la panique.

Balles de plastiqueLorsque j’ai lu dans les journaux que la police avait lancé 33 balles de plastique, j’étais choqué, mais pas surpris. L’angle d’impact a été horizontal, j’ai vu la balle par terre et dans les mains d’un monsieur de la CSN. 33 balles de plastique à létalité réduite – blessures mortelles réduites en quelque sorte – ont été lancées

dans la confusion d’une émeute, avec les gaz partout. Dans une autre ville comme Londres, ça a pris 3 jours d’émeutes pour qu’on utilise ces armes qui n’ont pas lieu d’être.

Suite à cela, apprendre que ma belle amie et sa famille devait débourser autour d’une di-zaine de milliers de dollars en chirurgie dentaire pour une acti-vité pour laquelle je l’ai peut-être entraînée m’a vraiment touché. Aussi, après cet incident, les médias demandaient des entre-vues à la famille immédiatement, et moi je me demandais à qui on pouvait demander de l’aide. Les politiciens, pour qu’ils fassent du capital politique ? Les avo-cats, pour qu’ils chargent des centaines de dollars par heure pour un cas qu’on n’est pas sûrs de gagner ?

Je me suis écarté du processus à ce moment, mais je suis fier d’où Dominique et sa famille sont rendus aujourd’hui. Mon amie, les autres blessés de Victoria-ville et moi ne sommes pas fous, les opérations policières ont été bâclées, et les ordres vrai-ment mal analysés pour envoyer 33 balles dans une foule et un environnement confus.

Si poursuite il y a, elle vaut la peine d’être gagnée pour que tous les citoyens ne se sentent pas menacés par des blessures

commises par des policiers ou bien par des citoyens voulant ma-nifester lorsqu’ils sont contre un projet gouvernemental.

Pierre Léveillé

1er mai 2012Gabriel Duchesneau, âgé de 29 ans,a subi une triple fracture crânienne lors du défilé du 1er mai et a été hospitalisé.

4 mai 2012Alexandre Allard, 20 ans, étudiant à l'Université Laval, a subi un traumatisme crânien par un projectile. On a même craint pour sa vie.

4 mai 2012Maxence L. Valade, 21

ans, a perdu un oeil lors de l’émeute ayant

eu lieu à Victoriaville.

5 mars 2013Un manifestant a été

blessé au tibia par un éclat de grenade.

Il a été transporté à l’hôpital.

7 mars 2012 Francis Grenier, 22 ans,

élève en arts, a été gravement blessé au visage par une

grenade assourdissante.

Autopsie des différentes blessures du Printemps Érable

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 2013 5

Le saviez-vous ?J’ai encore des attentes envers la politique québécoise et ne suis pas devenue, pour l’instant, une cynique chronique comme dans le cas du gouvernement fédéral.

Il aurait été normal que ma chronique de cette semaine parle du budget tout juste déposé par le gouvernement conservateur à Ottawa. Je de-

vrais être offusquée comme les groupes et partis politiques du Québec qui ont dénoncé tour à tour les conséquences de ce budget de droite coupant n’importe où et n’importe comment.

Le problème, c’est que je ne le suis pas vraiment, ou plutôt que je ne le suis plus. J’ai abandonné le processus consistant à entretenir de l’espoir pour être par par la suite déçue face aux politiques et agissements du gouvernement conservateur et me suis plutôt résignée à simplement patienter jusqu’en 2015 ( prochaines élections fédérales ). Heureusement, mon « état mental » est différent dans le cas de la politique québécoise. J’ai encore des attentes envers elle et ne suis pas devenue, pour l’instant, une cynique chronique comme dans le cas du gouvernement fédéral.

Avoir de l’espoir envers les partis politiques au Québec, ce n’est pas vrai-ment s’attendre à ce que les partis soient d’accord avec ses propres idées, mais plutôt qu’en défendant les leurs, ils fassent une « job » correcte. Sur ce point, le Québec s’en sort effectivement mieux qu’Ottawa sur bien des plans. Il y a rarement des bâillons à l’Assemblée nationale Les partis d’opposition peuvent faire des propositions pour les projets de loi et être écoutés, et une grande partie des lois sont d’ailleurs adoptées à l’unani-mité. Pour vous donner un exemple, la semaine passée, tous les partis ont entre autres voté ensemble pour le projet de loi autorisant l’installation de bureaux de vote dans les cégeps et universités lors d’élections afin d’encourager le vote chez les jeunes.

Bien qu’effectivement les partis du Québec affichent un bilan plus re-luisant que ceux d’Ottawa, il m’arrive tout de même d’avoir quelques « motions de blâme » à leur attribuer et dernièrement, ils en mérite-raient certainement une pour l’utilisation de leurs réseaux sociaux. C’était la fête de Twitter la semaine passée ( 7 ans ) et, techniquement, ce nouveau moyen de communication devait justement être utilisé par les partis pour dépasser l’habitude des médias, qui s’obstinent à présenter tout sujet de reportage ou d’article comme un affron-tement ou une chicane entre les partis. Malgré cela, cette semaine ( comme la plupart des autres ) fut plutôt l’occasion d’affrontements ridicules entre les principaux partis au Québec. Tout d’abord, il y avait la CAQ, si fière de trouver une erreur sur le site Internet du PQ et de s’en vanter toute une soirée. Vous aviez aussi le PLQ, très enthousiaste de partager une citation de Jacques Duchesneau associant son parti ( la CAQ ) à des faux dons qu’ils devront rembourser, quand pourtant le PLQ est aussi concerné par les mêmes problèmes de dons illégaux dans une proportion environ dix fois plus élevée. Tout ça était sans compter le Parti québécois et Option nationale qui, une semaine plus tôt, avaient réussi à demeurer un bon 24h sur une chicane entourant une photo de cocarde non réclamée par Jean-Martin Aussant, le chef d’Option nationale.

Non, je ne suis pas encore une cynique perpétuelle vis-à-vis des partis politiques au Québec, mais il n’en reste pas moins que leur utilisation des médias sociaux me procure de plus en plus souvent des épisodes de cynisme occasionnels. J’espère sincèrement que ce symptôme ne finira pas par se transformer en quelque chose de trop permanent.

Cynisme chronique et occasionnelRosalie Readman

Saviez-vous qu’il existe plu-sieurs conséquences juri-

diques si vous empiétez sur le ter-rain de votre voisin ?

C’est l’article 992 du Code civil du Québec qui prévoit les recours que possède chaque citoyen dans une telle situation.

Tout d’abord, vous allez demeurer propriétaire de vos constructions ( par exemple un garage ) qui em-piètent sur une parcelle du terrain de votre voisin si vous étiez de bonne foi, c’est-à-dire que vous n’avez pas volontairement voulu empiéter sur son terrain. Cepen-dant, votre voisin peut vous forcer à acquérir cette parcelle de son terrain sur laquelle vous empiétez en vous faisant payer la valeur de cette partie. Votre voisin peut aussi vous contraindre à lui payer une indemnité puisqu’il n’a pas pu faire usage de cette parcelle de son terrain lorsque c’est vous qui l’empiétiez, ce qui est comparable au paiement d’un loyer en raison de votre empiètement. Il est à noter que si vous empiétez sur le terrain de votre voisin depuis plus de 10 ans, les règles de prescrip-tion peuvent s’appliquer et cette parcelle de terrain pourra vous appartenir sans que vous n’ayez à payer sa valeur à votre voisin ( 2917 du Code civil du Québec ).

La prescription est ici un moyen d’acquérir la partie du terrain par l’écoulement du temps.

La situation est différente si vous empiétez sur le terrain de votre voisin de manière considérable. Dans ce cas, si vous causez un préjudice sérieux ( par exemple, si le terrain a perdu de la valeur par votre grand empiètement ) ou si vous êtes de mauvaise foi ( par exemple, si vous saviez que vous empiétiez sur le terrain voisin au moment où vous avez fait la construction ), votre voisin a deux recours contre vous. Première-ment, il peut vous contraindre à acheter son terrain, et même sa maison qui s’y trouve. Son autre option est de vous forcer à enlever tout ce que vous avez construit et à remettre les lieux à leur état d’origine. Il va de soi que ces deux recours dont dispose votre voisin peuvent vous coûter très cher.

Malgré tout, les règles de la pres-cription peuvent ici aussi trouver application, que vous soyez de bonne ou de mauvaise foi. La prescription pourra faire en sorte que la parcelle du terrain de votre voisin, même très grande, sur la-quelle vous empiétez vous appar-tienne. De plus, votre voisin n’aura plus aucun recours contre vous.

Par ailleurs, les 10 ans néces-saires à l’acquisition de la pres-cription peuvent s’obtenir de deux manières si vous êtes de bonne foi. Vous pouvez être la personne qui empiète depuis 10 ans sur le terrain de votre voisin, ou vous pouvez joindre la durée de votre empiètement à celle de la personne qui empiétait avant vous si un acte juridique, tel un contrat, vous lie avec cette per-sonne. Par exemple, Jacques empiète sur le terrain de votre voisin depuis 8 ans. Vous achetez la maison de Jacques ( il y a ici un contrat ) en 2013. Vous conti-nuez à empiéter sur le terrain de votre voisin. En 2015, la parcelle du terrain de votre voisin sur laquelle vous empiétez pourra vous appartenir parce que le délai de prescription de 10 ans est acquis ( Jacques a empiété pendant 8 ans et vous pendant 2 ans, soit 10 ans ). Cela est permis grâce aux articles 925, 2912 ( 1 ) et 2920 ( 2 ) du Code civil du Québec.

Ce texte ne constitue pas une opinion juridique. Il contient des renseignements généraux. Pour plus d’informations, consultez un avocat ou un notaire.

Marie-Ève Deslauriers

Lancement de la campagne de visibilité

Hubert Gaudreau

Le tout s’établit en plusieurs vo-lets visant tous à attirer le plus

d’appuis possible de la part de la communauté étudiante. L’idée est de présenter, au même moment du dépôt de l’offre de service, une banque d’appuis et montrant du même coup l’intérêt de la part des étudiants, des organismes du campus, des professeurs ainsi que des employés, etc.

La campagne s’établit tout d’abord par le lancement d’un site web, où il est possible de faire part de son appui, de ses commentaires et de ses sug-gestions pour l’élaboration du projet. Par la suite, une tournée des différentes associations étu-diantes du campus sera enclen-chée pour allez récolter l’appuie de ses dernières. Aussi, plu-

sieurs affiches seront visibles à divers endroits sur le campus. Des objets promotionnels ont aussi été produits pour donner une meilleure visibilité au projet. Rappelons que l’initiative a pour objectif la récupération des concessions alimentaires un peu partout sur le campus par l’asso-ciation étudiante des étudiants du premier cycle.

La Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval ( CADEUL ) a lancé le 25 mars dernier sa campagne de visibilité pour la reprise des services alimentaires.

PJOTO: HUBERT GAUDREAU

PHOTO : HUBERT GAUDREAU

Page 6: Impact Campus 26 mars 2013

ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 20136

PHOTO : COURTOISIE SCCCUL

Il n’y a pas si longtemps, une chroniqueuse de l’Actualité im-

plorait qu’on fasse taire Jacques Brassard ; elle n’était visiblement pas d’accord avec ses idées. En lisant cet appel, Daniel Laprès, des Éditions Accent Grave, se choquait de voir un tel refus de débattre loyalement. Il a donc rejoint M. Brassard pour l’inviter à écrire un livre afin de le laisser parler. Après quelques hésitations – « J’ai déjà pensé publier, mais à mon âge, l’orgueil me poussait à ne pas ris-quer de refus », a-t-il confessé –, il a accepté d’écrire Hérésie, livre reflétant bien le ton du livre, soit un qui va à contre-courant de ce que M. Brassard qualifie de bien-pensance généralisée. Il a lancé ce livre le 18 mars dernier à Québec, dans un événement organisé par le Réseau Liberté Québec.

Un des exemples de bien-pensance qui le touche directe-ment est cette volonté du Québec de vouloir un registre des armes à feu. « Quand on veut une arme, on doit déjà acquérir un permis, et ce dernier est fiché, affirme l’ancien ministre péquiste. Pourquoi créer un autre registre ? À Ottawa, lors de l’abolition du registre fédéral, il y a eu un débat. Ici à Québec, les 125 députés semblent tous unanimes sur la nécessité d’un tel registre ; personne ne représente les chasseurs, dont je fais partie », déplore-t-il.

La religion verteUne autre hérésie de Jacques Brassard qui fait beaucoup jaser est son climato-scepticisme – il remet en question l’influence hu-maine sur les changements clima-tiques. Déjà, quand il était ministre aux ressources naturelles et à l’en-vironnement ( entre 1998 et 2002 ), il remarquait l’intransigeance de plusieurs écologistes. « On a voulu amener le gouvernement en jus-

tice parce qu’on voulait limiter certains pouvoirs de la Régie de l’Énergie », se rappelle-t-il.

Avec les années, il s’est aperçu, comme c’est le cas avec un registre québécois des armes à feu, que le débat sur le réchauffement/chan-gement/dérangement climatique est inexistant au Québec. « Quand on prend la peine de se renseigner ailleurs, on peut voir qu’il n’y a pas de consensus ; il a été décidé par le GIEC [groupe de l’ONU dont la tâche est d’étudier l’influence humaine sur le climat ] », avance M. Brassard. Cet organisme semble avoir une loyauté envers les groupes écologistes comme Greenpeace, qui influencent le GIEC. Quand une science se ferme et qu’elle affirme que le débat est clos, elle n’est plus une science et stagne, comme c’est le cas avec la science climatique depuis les années 80.

« Au Canada anglais, deux scientifiques ontariens ont dé-montré que la courbe en bâton de hockey ( qui montrait un réchauffement dramatique du-rant les 50 dernières années ) était fausse. Aux États-Unis et en France, plusieurs scientifiques dissidents du " consensus " osent s’affirmer sur la place publique. Mais au Québec... Il semble qu’il n’y ait que Reynald Du Berger, géologue à l’UQAC, qui ose élever sa voix contre la bien-pensance écologiste. »

Toutefois, le monde de Jacques Brassard n’est pas tout noir. « Il existe enfin une contestation : le RLQ, les carrés verts, Joseph Facal, Mathieu Bock-Côté et bien d’autres, se réjouit-il. Ils n’ont pas brisé la domination gauchiste, mais ils font finalement entendre leurs voix, ce qui aurait été im-pensable il y a cinq ou dix ans. »

Le SCCCUL soutient avoir lancé un « message très

fort » à la haute direction grâce à la mobilisation visible sur le campus jeudi dernier. L’événe-ment a rassemblé des syndicats

du Syndicat de prendre la pa-role pour l’occasion.

« On pensait que la défense de l’enseignement et de la qualité des relations de travail pourraient éventuellement les intéresser et le podium a été vide. On a même fait une minute de silence symbolique pour souligner cette absence. Quand la communauté universitaire se rassemble et que la haute direction ne daigne pas descendre, prendre la parole et au moins expliquer leur position, on trouve ça un peu dommage », déclare le président.

Sur cette lancée, le Syndicat organisera des actions chaque semaine. « Cette semaine, on

de différence pour une charge de cours », dénonce Puma Freytag.

Être « capable de se parler » La « judiciarisation des relations de travail » est également une critique majeure de la part du SCCCUL. Une tendance qui serait de plus en plus à la hausse, ce qui nuit à la recherche de terrains d’entente à la table de négociation selon le Syndicat.

« Avant, quand on avait des mé-sententes, des griefs, on arrivait à régler la majorité de ces conflits avec les gens qui étaient aux rela-tions de travail au vice-rectorat aux ressources humaines. Maintenant, les griefs, il y en a beaucoup qui vont en arbitrage et on en règle de moins en moins. Si vous regardez combien coûtent les arbitres et les arbitrages, vous allez voir qu’il y a beaucoup d’argent qui passe par là », estime Mireille Boisvert.

Puma Freytag affirme essayer d’envoyer un « signal d’alarme » pour rétablir une « approche de collaboration » et « de collégialité » avec l’employeur.

« Ils sont encore dans une vision qui remonte au 19e siècle où une négociation entre un syndicat et un patron ça doit se faire sur le mode de l’affrontement, du conflit, de l’agressivité, et c’est lamentable. [...] On est toujours vu comme étant des syndicats avec presque le couteau entre les dents, alors qu’on a fait preuve depuis deux ans d’une patience extrême ».

Le SCCCUL représente 1800 membres dont 900 sont actuelle-ment sous contrat.

Les hérésies de Jacques BrassardPierre-Guy Veer

Des moyens de pression hebdomadairesAprès la manifestation de jeudi dernier, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval ( SCCCUL ) entend poursuivre ses actions chaque semaine pour pallier au conflit de travail qui laisse le Syndicat sans convention collective depuis plus de deux ans.

Raphaël Létourneau

de chargés de cours de toute la province, des associations étu-diantes et d’autres membres de la communauté universitaire. Toutefois, la haute direction a, par son absence, décliné l’offre

a un arbitrage sur le cours de 45 heures qui est un forfait [...] parce qu’à l’école de design on paie les chargés de cours pour l’équivalent de quatre crédits alors que les étu-diants paient pour six crédits, et on va avoir une petite distribution de tracts la journée de l’arbitrage au Bonenfant où se trouvent les gens du vice-rectorat aux ressources humaines », partage Mireille Bois-vert, vice-présidente aux relations du travail au SCCCUL.

À l’occasion du 2 avril, un événe-ment aura lieu afin de promou-voir le rattrapage salarial. « On va mettre l’accent cette journée-là sur la grande différence qu’il y a entre l’Université Laval et Lévis. Il suffit de traverser le pont et on a 1133 $

Page 7: Impact Campus 26 mars 2013
Page 8: Impact Campus 26 mars 2013

ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 20138

Arts et culture

Voyage en pays vollebekkienPHOTO : CLAUDY RIVARD

Critique littéraire : L’équation du temps | 10

Critique CD : Les Sœurs Boulay | 10

C’est que la musique de l’On-tarien d’origine norvégienne

est profondément rattachée à une température automnale, voire hivernale, quelque chose de gris dans l’air qui sublime la musique. Malgré le printemps qui était offi-ciellement présent, le public de Québec n’a pas boudé la chance d’entendre la délicate et si origi-nale musique de Leif Vollebekk, remplissant un Cercle en formule assise — ô joie.

Leif Vollebekk venait défendre pour la première fois à Québec son deuxième album North Ame-ricana. On sait que le chanteur

interprète rarement ses chansons de la même manière sur scène qu’en studio. C’est à un véritable voyage que Vollebekk nous a conviés, plongeant dans son ré-pertoire entre ballades et titres plus rythmés, où chaque mot et chaque note avait son importance.

Les introductions improvisées ser-vaient de prélude à des pièces parfois complètement métamor-phosées, que ce soit par des tona-lités différentes, des arrangements musicaux ou même des textes aux couplets tronqués, ce qui en faisait presque des chansons inédites. Le tout devant un public silencieux et

attentif, tour à tour médusé devant les envolées musicales et amusé devant un Vollebekk cabotin, modeste, naturel, charmant… et confus de voir autant de per-sonnes venues l’écouter.

Leif Vollebekk était loin d’être seul sur scène, malgré les quelques morceaux où il était seul à la gui-tare ou derrière le piano ( dos au public, malheureusement ) : bat-terie, contrebasse, claviers et le délicat saxophone d’Adam Kinner, avec juste ce qu’il faut de retenue et de perfection, le complétaient. Une setlist avait été choisie, mais fut bien vite remplacée par l’ins-

Leif Vollebekk au Cercle

Une petite neige tombait par intermittence sur Québec vendredi soir dernier, comme pour nous mettre dans l’ambiance du spectacle de Leif Vollebekk.

Cyril Schreiber

tinct du moment. Au final, une douzaine de chansons du pre-mier album ( Quebec, de circons-tance, In the morning et Don’t go to Klaksvik, en rappel ) et du plus récent ( notamment les magis-trales From the fourth et When the subway comes above the ground ).

En entrevue après son spectacle d’une heure vingt, qui a filé à la vitesse de l’éclair, Leif Vollebekk s’est dit content de ce dernier, le premier vrai show complet de la tournée. À propos de cet espace de jeu qu’est la scène, il a men-tionné qu’avec ses musiciens, avec qui il « parle sans [ leur ] parler », il décide « où on rentre et quand on sort, mais si je veux faire une partie d’une chanson plus longue, je n’ai pas besoin d’expliquer, je la fais et ils le savent ». La veille à Toronto, Vollebekk et sa bande étaient, à

son avis, un peu fatigués par les neuf heures de route. « Mais j’es-père que ça ne paraissait pas ! » a-t-il ajouté. Bien au contraire, a-t-on envie de le rassurer : ce fut une soirée fluide et unique.

Jennifer CastleJennifer Castle a ouvert la soirée en chantant les chansons de son premier album Castlemusic durant une petite demi-heure. Tout chez l’ancienne membre des Constan-tines — son folk-country souvent entraînant, sa voix aiguë, la stridu-lation de sa guitare électrique, sa manière de se déplacer de gauche à droite — est charmant. Une belle découverte à laquelle il faudra tendre l’oreille plus attentive-ment. On aurait cependant voulu mieux voir la chanteuse toron-toise, qui a joué sous un éclairage tamisé et insuffisant.

PHOTO : CLAUDY RIVARDJulien, oublié par sa mère ( cen-

trée sur sa propre carrière d’actrice ), doit partir pour faire son service militaire. Il doit laisser sa femme, Colombe, aux mains de son frère Armand, favori de tous, et de la communauté artistique qui entoure sa mère. Colombe se fait immédiatement embaucher dans le théâtre et reçoit les avances de tous. Pour elle qui était habituée au style de vie strict de Julien, pia-niste épris de grand art et ennemi de l’hypocrisie, le contraste la pousse à succomber aux excentri-

cités du milieu. Suite à son service, Julien revient pour essayer de tout régler, sans succès.

Premier point positif de la pro-duction, la scénographie simple et réaliste remplit son rôle en nous amenant dans l’époque de la pièce, cette période identifiable au boulevard du crime.

L’écriture dense de Jean Anouilh, qui mêle comédie et drame pour former sa vision personnelle de la tragicomédie, est ici d’une ironie

mordante et sans pitié. Le respect du décor solidifie les nombreuses références à une époque marquée d’excès, ce qui campe les person-nages dans des rôles typés. Les personnages étant par moments caricaturaux, leur développement passe en second plan derrière la critique du milieu et des per-sonnages associés qui trouvent sans problème leurs pendants modernes. De cette manière, il produit une critique du milieu artistique qui garde une perti-nence actuelle; dans sa vision, ce

Le Théâtre selon le théâtreConnaissez-vous la mise en abyme ? C’est un procédé qui consiste à placer une œuvre à l’intérieur d’une autre similaire. C’est justement le propos de la pièce Colombe de Jean Anouilh : une analyse du théâtre et du milieu artistique.

Hugo Lafleur

milieu, rempli du culte de l’ego et de manœuvres hypocrites pour son propre avancement, est celui d’artistes immatures en quête dé-sespérée d’attention.

La tragicomédie d’Anouilh prend forme en opposant des textes sombres et des situations co-casses qui se déroulent avec des personnages comiques. Pour cet

aspect, la comédie a pris forme par des mimiques bien exécu-tées, une gestuelle caricaturale à souhait et des blagues au rythme impeccable. Je lève mon chapeau à Guy Langlois, digne d’un per-sonnage de dessin animé, à Andy Cerqueira, pour sa bonhomie naturelle et à Jennifer Gagnon Thibault pour la mise en scène simple, efficace et fluide.

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 2013 9

Le spectacle s’est inspiré du Sacre du printemps d’Igor Stra-

vinsky, d’où, on peut en déduire, vient aussi le titre. On a voulu mettre l’accent sur la danse et sa réalité. Variations S est non seule-ment dépourvu d’une réelle trame narrative, mais montre que sa pré-sence n’est pas nécessaire pour transmettre une intensité émotion-nelle au public. Tout est basé sur les mouvements, vivants et beaux, et sur la force des danseurs.

Souligner la danse, c’est bien, mais pas à n’importe quel prix. L’esthétisme est un peu déce-vant. Des éclairages durs et ba-siques ne nous aident pas à nous évader, à nous divertir. Le spec-tateur est constamment ramené au concret des pas et du rythme avec les danseurs qui comptent tout haut et le manque d’unicité des costumes et des couleurs. Les citations pertinentes — de Stravinsky, surtout —, projetées sur écran, ainsi que l’originalité de la musique et les jeux d’éclai-rages variés, qui apparaissent

Critique du spectacle Variations S Critique de la pièce Semblance

Lumière sur la danse

Julie Day-Lebel

Jeanne Couture

Mercredi dernier, une troupe de danseurs a donné vie à la scène de la salle Multi du complexe Méduse. La compagnie montréalaise Cas Public était de passage à Québec pour présenter son spectacle Variations S.

néanmoins à la toute fin seule-ment, viennent sauver la mise.

Malgré tout, le talent de la troupe est tel qu’il en donne des frissons. En assistant à Variations S, on se dit que le corps humain est une machine incroyable dont les seules limites sont celles qu’on lui impose. On se dit qu’il serait bien temps de se mettre en forme, on se demande ( un peu honteux ) à quand remonte notre dernier entraînement au gym. Parce que franchement, toute cette souplesse, voire cette malléabilité, et surtout, cette aisance physique, est touchante à voir.

Les danseurs ne deviennent ni des artistes, ni des athlètes, mais les deux, excellant autant dans un domaine que dans l’autre. Sans oublier le travail de la cho-régraphe, Hélène Blackburn, qui réunit sur scène, dans une im-pressionnante unicité, des styles de danse séparés par des siècles de pratique.

Après avoir donné des représen-tations de Variations S partout dans le monde, l’équipe présen-tera ce spectacle sur plusieurs scènes du Québec jusqu’à la mi-avril.

PHOTO : COURTOISIE, DAMIAN SIQUEIROS

Tout le monde ( ou presque ) possède maintenant une pro-

longation de soi sur la toile. Cette excroissance technologique en-traîne un brouillage des frontières entre la vérité et le mensonge. Les frontières entre la vie publique et privée sont floues, il est facile de présenter au monde la face qui flatte le plus notre ego. Sem-blance nous propose d’explorer ces questionnements identitaires sur le pastiche et les faux-sem-blants en utilisant comme pré-texte le lancement du site de Paul et Patricia, des conférenciers sur les relations conjugales. Les neuf personnages incarnent un aspect de notre réflexion identitaire dans un monde envahi par l’omnipré-sence d’Internet. Particulièrement révélatrice sur nos habitudes de consommation des médias sociaux et de nos relations avec l’Autre, la pièce touche particuliè-rement la génération Y : celle qui a grandi avec le numérique.

Entre la web série, la téléréalité et le théâtre, Semblance pré-sente une toute nouvelle manière d’approcher les relations entre les spectateurs et les comédiens. Un personnage de théâtre peut-il, lui aussi, partager son quotidien sur Facebook ou sur Twitter ou

blogger avec ses fans ? C’est ce que nous propose l’équipe de production de Nuage en pan-talon, car on peut suivre les pla-teformes Web des personnages devant notre écran, dans un uni-vers à la limite du vrai et du faux.

Dans cette optique, le person-nage de Simon est particulière-ment bien construit. Il confronte constamment le spectateur à sa propre présence dans la salle, entretenant la mince ligne entre fiction et réalité. Il brise com-plètement le 4e mur, s’adressant directement au public. Il le fait entrer dans son jeu, créant des malaises volontaires qui laissent les spectateurs sur le bout de leurs sièges.

Le jeu et la mise en scène de ce thème étaient risqués, voire audacieux, mais les défis sont relevés avec brio par la brochette de comédiens de la relève, la mise en scène novatrice et la scé-nographie ingénieuse.

Semblance, une pièce qui porte une réflexion sur la tyrannie de l’image dans un spectacle ludique et plein d’ironie, d’humour et de clins d’œil théâtraux. À voir au théâtre Périscope jusqu’au 7 avril.

Faut-il être vu pour exister ?Semblance est un projet qui déborde du cadre de la scène pour exister sur le Web et dans les ré-seaux sociaux. Les destins de neuf personnages complexes se croisent et se répondent, et chacun tente d’exister dans le regard de l’autre.

PHOTO : COURTOISIE, VINCENT CHAMPOUX

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LES SŒURS BOULAY

LES POIDS DES CONFETTIS

GROSSE BOÎTE

L’ÉQUATION DU TEMPS

PIERRE-LUC LANDRY

DRUIDE

Architecture romancièrelittératurela

SAUVER

Après un premier EP réalisé par Éric Goulet en 2012 et une vic-toire aux Francouvertes la même année, Les Sœurs Boulay

dévoileront le 26 mars un premier vrai album bien mérité, Le poids des confettis. Réalisé par Philippe B, il trimballe quelques chansons du EP, d’autres compositions du duo créateur et deux chansons de Stéphane Lafleur ( Avec pas d’casque ).

La musique des Sœurs Boulay est certes aussi légère que des confettis, mais sans manquer de traduire la lourdeur des fêtes termi-nées lorsque les flocons de papier jonchent le sol. La vingtaine en-tamée, l’enfance s’éclipse un brin pour céder la place à des amours pas simples, de la nostalgie et des envies d’évasion; c’est cet état d’esprit qu’induit l’écoute de cet album sensible féminin sans trop de paillettes. Douce zone grise avec Mappemonde ( « Et permets-moi de parler d’toi/ Quand l’alcool m’aura dénudé/[ … ]Même si c’t’écrit sur la mappemonde/ Que j’s’rai jamais ta blonde » ), jolies images avec Lola en confiture ( « Risque ta main par la fenêtre/Le soleil va tomber dedans tes bras » ), odeurs de mer avec Où la vague se mêle à la grand’route… Les deux textes de Stéphane Lafleur se fondent harmonieusement au projet, tout en ayant clairement une griffe différente ; Ôte-moi mon linge, particulièrement réussie, est sans détour et touchante à la fois.

Les harmonies vocales témoignent de liens bien au-delà du partenariat professionnel et de l’expérience solide du duo vocal. Même si la plu-part des paroles sont ainsi entonnées, c’est presque dans les quelques passages en solo que l’émotion se transmet le mieux; comme si cette solitude, rare, était synonyme de vulnérabilité… à exploiter.

Le travail de réalisation rend justice à l’authenticité et à l’esprit des chansons. Les arrangements tout simples, avec souvent une gui-tare seule et une section rythmique sobre, laissent tantôt une petite place au violoncelle ( Un trou noir au bout d’un appât ), à la mando-line ( Ton amour est passé de mode ), et ces ajouts, si bien ménagés, n’en sont que plus agréables.

On sent l’énergie même à travers les écouteurs ; cet album porte à croire que Les Sœurs Boulay sur scène doivent faire passer de fichus beaux moments à la foule.

4/5 Justine Pomerleau-Turcotte

C’est par le biais de trois per-sonnages — Émile, Francis et

Ariane — que Pierre-Luc Landry nous offre un voyage, un chassé-croisé. Une histoire qui, comme le décrit si bien l’auteur, est « née du hasard ».

C’est avec le jeune Émile que notre voyage commence, et soyons honnête, ces dix pre-mières pages sont pesantes, ce qui créé en nous un certain malaise face à ce jeune homme en pleine crise existentielle et

au bord du suicide. Puis, Émile trouve chez Françis cette lettre si-gnée Ariane. On comprend alors que leurs destins sont liés, que le temps est le pilier de leurs rela-tions, que cette lettre n’est que le début. C’est ainsi que l’on devient avide de chaque lettre, chaque mot, chaque phrase.

Le simple exercice d’écriture n’est visiblement pas assez dif-ficile pour Pierre-Luc Landry, puisque celui-ci a choisi de structurer et d’architecturer son

roman en le divisant en trois par-ties. Dans la première partie se dessine le portrait de nos trois personnages, puis c’est dans la deuxième que le temps entre en jeu. Commence alors ce chassé-croisé ( d’une journée ) entre les personnages. Le voile se lève alors sur leurs destins croisés qui nous permettent de comprendre leurs relations. La troisième partie met fin à l’errance des personnages, comme si nos trois héros bouclaient la boucle en revenant à la source, leur source, leur terre d’origine qu’est le Ca-nada, plus précisément la région de Montréal. Sans prétention aucune — au contraire, c’est plutôt fait avec modestie et sim-plicité —, chacun d’eux cherche à rendre le monde, leur monde meilleur, à lui donner du sens et à y laisser ne serait-ce qu’une mince, très mince empreinte.

Il y a quelque chose de très prous-tien de par les thèmes abordés : le sentiment d’échec, le temps, l’amour et l’homosexualité. Et quelque chose de très horacien aussi, de par le côté épicurien qui se dégage de la morale du roman. Pierre-Luc Landry signe un premier roman, entre réalité et fiction, qui sait nous convaincre par l’approche et par les émotions qu’il suscite en nous. En effet, l’auteur met le doigt sur les petites crises existentielles, plus ou moins

graves, de chacun, faisant ainsi remonter en nous les moments les plus bas, les plus sombres, les plus difficiles, qui finalement nous auront permis de nous construire.

C’est en quelques lignes que l’au-teur se livre à nous. Pour lui, « écrire est l’œuvre d’une vie. » Cela laisse présager, à ce jeune auteur, un bel avenir dans nos bibliothèques !

Anne Lebreton

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International

Opération discours en Israël

@ImpactCampus

impactcampus

L’économie européenne peine toujours à se relever de l’importante crise finan-cière qui a déjà provoqué la mise en place de mesures d’austérité dans la plupart des pays de la zone euro.

Boris Proulx

Le souvenir reste douloureux pour les Grecs, dont la dette as-

tronomique de leur pays a ébranlé les banques qui ont dû être sau-vées de justesse par les membres de l’Union européenne ( UE ), en contrepartie de mesures d’austé-

rité draconiennes : coupes dans les services publics et rehausse-ment des impôts. C’est maintenant la République de Chypre, pays qui occupe une partie de l’Île du même nom dans la mer Méditerranée, qui goûte avec amertume à la crise.

Sa population d’environ 850 000 habitants ( comparable à celle de la région métropolitaine de la ville de Québec ) connaîtra bientôt [ ... ]

Lire la suite surimpactcampus.qc.ca

En visite en Israël du 20 au 22 mars, le président Obama a rappelé aux Israé-liens son soutien indéfectible, tout en soulignant le droit des Palestiniens à avoir un État. Derrière les mots, peu de propositions concrètes.

Jérémy Lebel

La visite de M. Obama en Israël avait pour but d’améliorer son

image auprès du public israélien et de contrer les attaques des Républicains, qui l’ont longtemps accusé d’être opposé à Israël. Le président a ainsi répété au pre-mier ministre israélien, M. Neta-nyahou, que les États-Unis étaient prêts à tout pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Il a également affirmé avec force que l’alliance entre les États-Unis et Israël est « éternelle ».

Durant un discours livré le 21 à Jérusalem, M. Obama a défendu la nécessité de mettre en place un État palestinien. Il a demandé aux Israéliens de se mettre dans la peau des Palestiniens, dont les enfants « vivent avec la pré-sence d’une armée étrangère qui contrôle les mouvements de leurs parents chaque jour ». Selon lui, les Palestiniens ont droit à un État,

tout comme les Israéliens avaient le droit d’établir un État dans leur foyer ancestral.

Au-delà des mots, la visite d’Obama n’aura cependant pas amené de nouvelles proposi-tions sur la table. Les problèmes semblent aussi ardus à régler qu’avant. Parmi eux, le plus urgent et le plus épineux est celui de la colonisation juive en Cisjordanie et dans la partie Est de Jérusalem. Jour après jour, Israël implante des habitations dans des terri-toires déjà peuplés par les Pales-tiniens dans l’est du pays. En 2011, on dénombrait 328 000 habitants dans les colonies israéliennes seu-lement en Cisjordanie. L’effet de la colonisation, en plus d’affecter la qualité de vie des Palestiniens de plusieurs manières, est de réduire l’espace qu’ils pourraient réclamer durant d’éventuelles négociations réussies pour avoir un État.

Le président Obama n’a demandé aucune halte de la construction des colonies. Israël ne risque pas non plus de lui en proposer. Formé le 18 mars dernier, le gou-vernement de coalition israélien comprend des éléments durs. Le ministre de la construction et du logement, Uri Ariel, vit lui-même dans une colonie et est issu du parti ultra-nationaliste Foyer Juif — ce parti parle ouverte-ment d’annexer les Territoires occupés. Au ministère de la dé-fense, on retrouve Moshe Yaalon, un ancien militaire qui s’était op-posé au démantèlement des co-lonies israéliennes dans la bande de Gaza en 2005. Si Obama avait demandé à Israël d’interrompre la construction des colonies, il n’aurait sans doute rien obtenu. En 2009, il avait exigé un gel de la colonisation, mais Israël avait ré-pondu en autorisant de nouvelles constructions immobilières.

Chypre, nouvelle victime

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA.ORG PETE SOUZA

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Sciences et techno

PHOTOS : VALÉRIE DÉSYROY

Un nouveau transporteur de médicaments

À plus long terme, cette nouvelle technologie pourrait même être capable de distinguer les cellules cancéreuses des cellules saines.

Une équipe autralo-canadienne a mis au point une nouvelle nanoparticule capable de transporter des médicaments en toute sécurité dans l’environne-ment acide de l’estomac et dans les intestins. Constitué de particules poreuses de dioxyde de silicium et stabilisé par une protéine de petit-lait, ce nouveau transporteur permet de cibler des tissus ou des cellules spécifiques sur la base de différences de pH, améliorant ainsi l’efficacité tout en réduisant les effets se-condaires. À faible pH, la protéine devient un gel qui obture les pores, piégeant le médicament à l’intérieur. À pH plus élevé, le gel se dissout, les pores s’ouvrent et permettent la libération des molécules médicamenteuses. À plus long terme, cette nouvelle technologie pourrait même être capable de distinguer les cellules cancéreuses des cellules saines.

Valérie DésyroyChef de pupitre science et techno

Parmi les découvertes récentes dans le domaine des nano-

matériaux, les nanoparticules de silice mésoporeuse ( MSN ) se sont révélées être l’une des meilleures promesses en matière d’adminis-tration de médicaments contrôlée et ciblée.

Le Professeur Freddy Kleitz, du département de Chimie de l’Uni-versité Laval, est l’un des experts mondiaux qui se spécialise dans cette technologie. Récemment, son groupe de recherche, associé à l’équipe du Professeur Shi Zhang Qiao ( Université du Queensland, Australie ), a mis au point un nou-veau nanotransporteur. Leurs

résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Angewandte Chemie.

Les avantages de cette tech-nologie découlent de la facilité de synthèse de ce nanotrans-porteur, de la taille flexible des particules et des pores, de la polyvalence des surfaces chimiques et des capacités de chargements / déchargements de cargaisons diverses, allant de petites molécules ( par exemple, l’ibuprofène ) à des molécules très grandes ( par exemple, le siARN ). Ce sont toutes ces qualités qui, aujourd’hui, posi-tionnent les MSN comme can-

didates en tête de liste des transporteurs de la prochaine génération thérapeutique.

Grâce à une protéine de petit-laitDans ce cas précis, les chercheurs ont combiné une protéine pré-sente dans le lait de vache et de brebis - la ß-lactoglobuline - à de la silice mésoporeuse pour créer un nouveau type de nanoparti-cule fonctionnalisée d’environ 150 nanomètres de diamètre. Pendant sa formation, des mi-celles de transioactifs sont utili-sées pour créer des pores dont la taille varie de 2 à 5 nanomètres. Le Pr Kleitz les compare à « de toutes petites éponges ». Ces pores peuvent être imprégnés avec des molécules médicamen-teuses, puis l’extérieur de la par-ticule est revêtu de ß-lactoglo-buline. En modifiant légèrement les chimies de cette dernière, les chercheurs ont été en mesure d’ajuster la nature sensible de la protéine aux pH. Dans des condi-tions de faible pH, la ß-lactoglo-buline polymérise ( comme des fils de laine qui se tricoteraient en écharpe ), créant ainsi un gel qui obture les pores, bloquant la

libération du médicament. Dans un milieu à pH plus élevé, le gel se désassemble, et les pores sont maintenant ouverts et libres de laisser passer les molécules mé-dicamenteuses.

En principe, tous les types de médicaments ou suppléments alimentaires doivent être pro-tégés contre les conditions par-ticulièrement acides du milieu gastrique. Les nouvelles nano-particules porteuses sont une alternative particulièrement intéressante pour transporter des bioprotéines de moins de 4 nm et les livrer à l’intestin ou au côlon. Des essais avec une simulation de fluides gastriques démontrent que les particules restent fermées dans l’estomac, qui a un pH compris entre 1 et 2, mais qu’elles s’ouvrent dans l’intestin, dont le pH est supé-rieur à 5. En optimisant la sensi-bilité des particules, on pourrait améliorer le ciblage et réduire les effets secondaires.

Soigner des tissus cancéreux ?Un des intérêts principaux ici pourrait donc être l’administra-tion de probiotiques et de subs-tances nutritives qui régulent la flore intestinale et le côlon.

Dans les laboratoires du Pr Kleitz, des particules de silice semblables peuvent également être fonc-tionnalisées différemment pour permettre le ciblage et l’adminis-tration de médicaments anticancé-reux à des tissus malades, puisqu’il y existe une différence de pH entre les cellules saines et cancéreuses. Le Pr Kleitz précise également que le potentiel de ces MSN est plus vaste et n’est pas limité au trans-port médicamenteux, puisque des particules de plus grande taille peuvent être synthétisées afin de fournir de plus grandes espèces.

Le chercheur souligne toutefois qu’il est actuellement un peu pré-maturé de parler d’applications concrètes. Une « start-up » faisant usage de ces produits nutraceu-tiques existe à Québec ( sans toutefois utiliser de nanotrans-porteurs de silice ). Néanmoins, compte tenu des excellentes pro-priétés du système développé par le Pr Freddy Kleitz, il pourrait être dans la course pour des préappli-cations cliniques, et pourquoi pas d’une commercialisation future. Actuellement, l’utilisation de la ß-lactoglobuline dans le dispositif de délivrance de médicaments a déjà été brevetée par des anciens chercheurs de l’Université Laval.

Mode d’actions des MSN CRÉDIT : MATHIEU PARENT

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 2013 13

Grand potentielActuellement, l’avenue em-

pruntée par les chercheurs québé-cois dans la lutte contre le cancer présente un grand potentiel. Dans l’optique que les vaccins contre le cancer n’ont pas comme ultime but de le prévenir, mais bien de le guérir et d’éviter sa récidive, les chercheurs de Québec et de Montréal explorent présente-ment les voies prometteuses de l’immunothérapie. Cette stra-tégie vise à stimuler le système immunitaire afin que les cellules cancéreuses parviennent plus difficilement à le déjouer. Grâce à la subvention de 2,3 M $ de la SCC, le Dr Fradet, de l’Université

Laval, le Dr Perreault, de l’Univer-sité de Montréal et le Dr Trem-blay, de l’Université McGill, se-ront en mesure d’approfondir et de concrétiser leurs recherches contre le cancer.

ConcrètementIci, à Québec, le Dr Yves Fradet et son équipe se concentrent présentement à améliorer l’ap-plication de l’immunothérapie au cancer de la vessie. Il existe déjà, aujourd’hui, une forme très simple d’immunothérapie offerte en clinique pour traiter ce type de cancer. Le traitement stan-dard consiste à injecter, dans la vessie, des bactéries affaiblies.

Cependant, comme l’indique le Dr Fradet, ce procédé « est trop rudimentaire ». La réaction immu-nitaire initiée par ce traitement ne s’attaque pas spécifiquement aux cellules cancéreuses, en plus de ne pas les mémoriser. Consé-quemment, les cellules immuni-taires ne peuvent pas reconnaître les cellules cancéreuses et inter-venir en cas de récidive.

Grâce au million de dollars de la SCC, l’équipe du Dr Fradet entretient l’ambition de créer un vaccin contenant des protéines de tumeurs. Ce vaccin permet-trait aux cellules immunitaires de mémoriser les cellules cancé-

reuses afin d’agir immédiatement si la tumeur se reformait. Il est à noter que les cancers de la vessie sont connus pour leurs grands nombres de récidives. « C’est un contrat à vie », explique le Dr Fradet. La création d’un vaccin de la sorte constituerait donc une avancée majeure.

À Montréal, la subvention de la SCC viendra soutenir les re-cherches du Dr Perreault et du Dr Tremblay. Le premier, de l’UdeM, a trouvé un moyen d’éduquer les cellules immunitaires. Lui et son équipe ont d’abord prélevé des cellules immunitaires T mémoire en laboratoire pour ensuite les entraîner à mémoriser les cellules typiques du cancer. Sa méthode ayant fait ses preuves sur des souris, Dr Perreault espère, grâce à une contribution de 1,1 M $, pouvoir l’adapter à l’humain.

La troisième équipe de cher-cheurs, celle du Dr Tremblay de McGill, a réalisé une découverte qui pourrait être un complément à celle du Dr Perreault. En inhi-bant un gène des cellules immu-

nitaires T mémoire, ces dernières se mettent à se multiplier en grand nombre. Grâce à cette dé-couverte, les cellules pourraient donc attaquer les tumeurs en masse une fois injectées dans un patient atteint du cancer.

Première cause de mortalité au CanadaDepuis 2007, le cancer a surpassé les maladies cardiovasculaires pour grimper au sommet du palmarès des causes de décès au Canada. La SCC estime qu’au cours de leur vie, « deux personnes sur cinq au pays seront atteintes d’un cancer ». Malgré ce sombre bilan, la Société canadienne du cancer soutient qu’aujourd’hui, il est possible de contrôler un nombre grandissant de cancers grâce à un diagnostic rapide et à des traitements de plus en plus efficaces. Elle tient aussi à rappeler que, malgré le fait que le cancer peut frapper n’importe qui, la moitié des cas répertoriés auraient pu être évités, notamment par l’adoption d’habitudes de vie saines et par l’élaboration de poli-tiques visant la protection de la santé de la population.

En 2009, certaines cohortes américaines avaient avancé

et publié une association entre la consommation de viande rouge et un risque accru de décès. Cette nouvelle étude suggère qu’aucun lien de la sorte n’a pu être établi,

tant pour la viande rouge que pour la viande blanche.

En revanche, les chercheurs euro-péens concluent que le risque accru de mortalité grimpe de 44 % pour les personnes consommant

plus de 160 g de charcuterie par jour, en comparaison avec celles qui limitent leur consommation à moins de 20 g quotidiennement.

En se limitant au risque de déve-lopper des maladies cardiovascu-

laires, le risque bondirait à un score de 72 %.

Précisons que les chercheurs ont pris en compte le fait que les personnes consommant davantage de charcu-teries avaient également tendance à avoir une moins bonne hygiène de vie, avec des habitudes de taba-gisme, de consommation d’alcool supérieure, et de consommation de

fruits et légumes limitée ( connus pour leur rôle antioxydant et protecteur ).

Les chercheurs expliquent en partie ces résultats avec le fait que les viandes transformées de manière industrielle — tels les saucisses, les jambons, les hamburgers, les terrines — contiennent en général plus de gras, de sel et d’agents de conservations que la viande rouge.

Des avancées dans la recherche de vaccins contre le cancer au QuébecLa société canadienne du cancer ( SCC ) a annoncé qu’elle verserait 2,3 M $ à trois équipes de chercheurs québécois. Cette subvention contribuera à la mise au point de vaccins contre plusieurs cancers élaborés par des chercheurs de Québec et de Montréal.

Pierre-Olivier Forget

Les charcuteries sur la selletteUne vaste étude européenne conclut qu’il existe un lien accru entre une grande consommation de viandes transformées et une mortalité prématurée due à des maladies cardiovasculaires ou cancéreuses. L’étude, publiée dans la revue BMC, a été réalisée sur 448 568 personnes parmi 10 pays européens sur une période 13 ans, reflétant par conséquent une alimentation très hétérogène.

Maya Bernard

PHOTO : COURTOISIE, FLICKR, L.RICHARZ, CREATIVE COMMONS

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SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 201314

Sports

Raphaël Bergeron-GosselinChef de pupitre sports

Un doublé lavalloisPHOTO : PIERRE BONNENFANT

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impactcampus

Les protégées de Helder Duarte recevaient les Carabins de Mon-

tréal qui ont terminé au second rang lors de la saison régulière. Les locales, de leur côté, ont pris le qua-trième rang du classement général.

Les deux formations de soccer intérieur ont terminé leur saison ce dimanche, en remportant les titres de champions provinciaux. Il s’agit d’une première pour les femmes, tandis que les hommes n’avaient pas remporté les grands honneurs depuis la saison 2010.

Il s’agissait donc d’un affrontement qu’on ne s’attendait pas vraiment à voir en grande finale.

Après une bonne première demie qui a permis aux joueuses du Rouge et Or de prendre les devants 1 à 0, l’entraîneur en chef tenait à rappeler l’importance de conserver cette avance et de jouer les dernières 45 minutes avec prudence. « Elles ont été un peu trop prudentes en seconde période. Je leur avais demandé de minimiser les risques, mais c’était trop », a-t-il expliqué.

Les joueuses ont tout de même su s’adapter et inscrire deux autres buts. Un à la 63e minute et un à la

77e minute. Mélissande Guy a ex-cellé tout au long de la rencontre en marquant les deux derniers buts, tout en alimentant à la perfection sa coéquipière Léa Chastenay-Jo-seph, qui a marqué le premier filet. Cette performance lui a sans aucun doute valu le titre de joueuse par excellence de la rencontre.

Poursuivre la dominationLa troupe dirigée par Samir Ghrib a également remporté son affron-tement contre les Carabins.Les prédictions étaient toutefois plus évidentes, car les deux équipes qui s’affrontaient occupaient le premier et second rang du classe-ment général.

Les partisans n’ont pas eu la chance d’assister à beaucoup de buts, mais ils ont tout de même été récompensés avec une fin de match des plus stressantes.

La première demie a été dominée par les locaux, et plus précisément par le vétéran Julien Priol, qui ont frappé à la porte des buts à plusieurs reprises. La pause de la mi-temps a semblé changer le sens de la ren-contre, car ce sont les Montréalais qui dominaient la seconde demie, toutefois sans être en mesure de finaliser leur occasion de marquer.

Au dernier coup de sifflet, le poin-tage était toujours de 0-0. Les tirs de barrage ont donc été néces-saires pour définir une équipe championne. Serge Dinkota aura finalement fermé les livres en dé-jouant le gardien au troisième tour des tirs de barrage.

Le départ de plusieurs vétérans n’aura donc pas trop handicapé l’équipe, et l’entraîneur tenait à souligner l’excellent travail de sa formation. « Après le départ de neuf joueurs réguliers à la fin de la saison automnale, je leur lève mon chapeau. Gagner chez soi, c’est magnifique », a avoué Ghrib.

Des efforts bien récompensésCes excellents résultats n’auront pas passé inaperçus au sein des dirigeants de la ligue. Un total de 4 joueuses et 6 joueurs du Rouge et Or ont été élus sur les équipes d’étoiles du circuit universitaire québécois suite à la rencontre. Chez les hommes, en plus d’avoir été assigné sur la première équipe d’étoile, Patrice Dion a reçu le titre de joueur par excel-lence du circuit grâce à ses 7 buts et deux passes en 6 rencontres lors de la saison régulière.

La série débutait vendredi soir, au Colisée de Québec, en vertu du

positionnement des deux équipes au classement. Les Remparts ont été les premiers à marquer quand Adam Erne a déjoué Christopher Gibson avec six minutes à faire à la période initiale. La réplique des Saguenéens n’a pas tardé puisque Thomas Gobeil a réussi à glisser la rondelle derrière François Bras-sard en avantage numérique alors

qu’il ne restait que 35 secondes à la période. En deuxième, les deux équipes se sont d’abord échangé un but pour mettre la marque à 2-2 avant que Guillaume Asselin ne donne les devants à Chicoutimi. Avec un pointage serré, le match pouvait pencher d’un côté comme de l’autre. Les Sags ont continué sur leur lancée avec un but de Laurent Dauphin et avec le deu-xième du match de Simon Trem-

blay. Alors que c’était 5-2, Anthony Duclair a donné un regain de vie aux Remparts en réduisant l’écart à deux buts, mais le capitaine As-selin a ajouté un sixième filet pour Chicoutimi en lançant le disque dans un filet désert pour donner une avance de 1-0 aux Saguenéens dans la série.

Les deux équipes se rencon-traient dès le lendemain soir.

Quand les grands rivaux se rencontrentPour la première ronde des éliminatoires de la LHJMQ, les Remparts de Québec se mesurent à leurs grands rivaux, les Saguenéens de Chicoutimi. En fin de semaine dernière, avaient lieu les deux premières rencontres de la série 4 de 7.

Mathieu Turgeon

C’était l’occasion pour Québec d’égaliser la série et pour Chicou-timi d’augmenter son avance à 2-0. Après une première période sans but dominée par les Rem-parts au chapitre des tirs au but avec 14 lancers contre seulement quatre pour les Saguenéens, la troupe de Patrick Roy a ouvert la marque avec deux buts rapides en avantage numérique, tous deux venant du bâton de Nick Sorensen. Adam Erne a fait 3-0 avant la fin de l’engagement. En troisième période, Logan Shaw a déjoué Christopher Gibson avec son premier des séries et Sorensen a complété son tour du chapeau quelques minutes plus tard. François Brassard a perdu

son blanchissage alors qu’il res-tait moins de trois minutes au match, quand il a été déjoué par Lukas Sedlack alors que les Sags jouaient avec un homme en plus. Par mesure de prévention, Patrick Roy a envoyé le gardien auxiliaire Zachary Fortier disputer le reste de la rencontre. Avec cette vic-toire, les Remparts créaient l’éga-lité 1-1 dans la série.

La première ronde se poursuivra mardi et mercredi à Chicoutimi, alors que les deux équipes se retrouveront à Québec vendredi pour la cinquième rencontre. Si un sixième match était néces-saire, ce serait dimanche au do-micile des Saguenéens.

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SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 MARS 2013 15

Place à la vraie saisonMaintenant que la saison régulière est terminée, seize des dix-huit équipes de la LHJMQ s’affronteront pour mériter une place dans la ronde des huit. Voici les prédictions d’Impact campus pour la première ronde.

Mooseheads d’Halifax ( 58-6-4 ) contre Sea Dogs de Saint John ( 23-44-1 )

Choix d’Impact campus: Mooseheads d’HalifaxÉtant l’équipe qui a accumulé le plus de points dans tout le pays, les Mooseheads sont favoris pour se rendre jusqu’au bout. Pour cette première ronde, ils affronteront les Sea Dogs, qui ne sont plus l’ombre de l’équipe championne des trois dernières saisons, notamment depuis la perte de Jonathan Huberdeau pour la LNH. Avec 73 points de plus et des super vedettes comme Drouin, MacKinnon et le gardien Fu-cale, Halifax devrait en finir rapidement.

Armada de Blainville ( 41-19-8 ) contre Titan d’Acadie-Bathurst ( 26-35-7 )

Choix d’Impact campus: Armada de Blainville-BoisbriandLes deux équipes se sont échangées les honneurs des deux rencontres en saison régulière. Toutefois, l’Armada a terminé première de sa division et troisième au total pour une deuxième année consécutive en plus d’avoir terminé la saison avec sept victoires en dix matchs. Avec un des trois meilleurs gardiens du circuit en Étienne Marcoux, Blainville-Boisbriand devrait disposer du Titan en cinq ou six rencontres. Ils devront toutefois faire attention à Zach O’Brien et à l’avantage nu-mérique d’Acadie-Bathurst.

Remparts de Québec ( 42-21-5 ) contre Saguenéens de Chicoutimi ( 30-31-7 )

Choix d’Impact campus: Remparts de QuébecCette série devrait être très intéressante puisque c’est une opposition entre deux grands rivaux de longue date. Avec le retour de Mikhaïl Grigorenko de son stage avec les Sabres de Buffalo et un François Brassard en feu devant le filet, la troupe de Patrick Roy devrait avoir le dessus sur les Sags en cinq ou six matchs. Québec devra avoir à l’œil le capitaine Guillaume Asselin et l’espoir du Canadien Charles Hudon qui pourraient donner des maux de tête.

Rocket de l’Île-du-Prince-Édouard ( 41-23-4 ) contre Foreurs de Val-d’Or ( 35-27-6 )

Choix d’Impact campus: Rocket de l’Île-du-Prince-ÉdouardAvec une récolte de dix points de moins que le Rocket, Val-d’Or n’est pas vaincu pour autant. Il a eu le meilleur lors des deux duels en 2012-2013, quoiqu’une des deux rencontres se soit soldée en tirs de barrage. Au final, l’Île-du-Prince-Édouard devrait tout de même l’emporter avec l’aide de ses deux pointeurs de plus de 100 points, Ben Duffy et Josh Currie.

Huskies de Rouyn-Noranda ( 40-24-4 ) contre Voltigeurs de Drummondville ( 38-26-4 )

Choix d’Impact campus: Voltigeurs de DrummondvilleSeulement quatre points séparent les deux équipes, alors la série pourrait pencher d’un côté comme de l’autre. En six rencontres, les Voltigeurs ont une fiche de 4-1-1 contre les Huskies cette année et devraient donc passer au prochain tour. La série sera probablement assez longue et la victoire ira à l’équipe qui saura élever son jeu d’un cran.

Wildcats de Moncton ( 42-23-3 ) contre Tigres de Victoriaville ( 32-27-9 )

Choix d’Impact campus: Wildcats de MonctonLes statistiques mettraient Moncton gagnant haut la main, mais il ne faudrait pas sous-estimer les Tigres, qui pourraient surprendre. Avec une victoire de chaque côté durant la saison régulière et des bonnes séquences actives, les deux équipes devraient donner du bon hockey et la série pourrait être longue.

Océanic de Rimouski ( 41-18-9 ) contre Olympiques de Gatineau ( 29-34-5 )

Choix d’Impact Campus: Océanic de RimouskiAyant eu le meilleur lors des quatre rencontres, l’Océanic ne sera probablement pas très menacé, sans rien enlever aux Olympiques qui pourraient surprendre avec une victoire, mais pas plus. En comparant les chiffres, Rimouski a nettement l’avantage.

Drakkar de Baie-Comeau ( 44-19-5 ) contre Phœnix de Sherbrooke ( 21-38-9 )

Choix d’Impact camupus : Drakkar de Baie-ComeauÀ sa première année de sa seconde vie, le Phoenix n’a pas trop mal paru, réussis-sant à se tailler une place pour la grande danse du printemps. Avec des joueurs comme Alexandre Comtois et Michael McNamee, Sherbrooke pourrait peut-être voler un match au Drakkar, mais Baie-Comeau n’aura pas de problèmes à passer au 2e tour.

Mathieu Turgeon

À gagner !

Répondez à la question sur la page Facebook d’Impact campus et courez la chance de gagner une paire de billet pour la prochaine rencontre à domicile, soit le vendredi 29 mars.

Question : Qui remportera la Coupe du Président cette année, selon vous ?

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