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INGÉNIEUR OU INGÉNIEURE? POLYTECH WOMEN · Dans le cadre du renouvellement de l’accréditation...

Date post: 23-May-2020
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Trimestriel - Bureau de dépôt: Anvers X - N° d’agréation: P 701323 www.polytechniquebruxelles.be G Square #16 I septembre 2015 Le magazine de l’École polytechnique de Bruxelles et de ses Alumni Yves Prete, un nouvel Alumni à la tête de l’UWE / p. 6 Dragomir Milojevic: l’adieu à Moore / p. 9 Marco Dorigo, l’homme qui pense en essaim / p. 10 Sur le podium: Sophie Van Eck et Catherine Dewolf / p. 14 Le voile se lève sur Polytech F.E.M / p. 16 ET AUSSI POLYTECH WOMEN Fabienne Bryskere (ICC 1987), Orianne Bastin (ICMA 2015) et Isabelle Hendrickx (ICPHYS 1999) témoignent INGÉNIEUR OU INGÉNIEURE?
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G Square

#16 I septembre 2015

Le magazine de l’École polytechnique de Bruxelles et de ses Alumni

Yves Prete, un nouvel Alumni à la tête de l’UWE / p. 6

Dragomir Milojevic: l’adieu à Moore / p. 9

Marco Dorigo, l’homme qui pense en essaim / p. 10

Sur le podium: Sophie Van Eck et Catherine Dewolf / p. 14

Le voile se lève sur Polytech F.E.M / p. 16

ET AUSSI

POLYTECH WOMEN

Fabienne Bryskere (ICC 1987),Orianne Bastin (ICMA 2015)

et Isabelle Hendrickx (ICPHYS 1999) témoignent

INGÉNIEUR OU INGÉNIEURE?

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L’INGENIERIE EN MOUVEMENT

SGI Belgique, active depuis 50 ans dans le secteur de la construction et fi liale du groupe international SGI Consulting, vous ouvre les portes du monde.

Le Groupe SGI, présent dans 30 pays avec plus de 180 collaborateurs et ingénieurs-conseils, s’est forgé depuis plus d’un siècle une solide répu-tation d’ingénierie dans les domaines du transport, du bâtiment, de l’eau, de l’environnement et de l’énergie. Sa différence ? Une diversité culturelle unique issue de ses implantations européennes et africaines.

Votre talent n’a pas de frontière : rejoignez-nous et ensemble, inventons notre futur !

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Pour d’autres informations Alumni: www.airbr.be.

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Du nouveau!

Parmi les recommandations reçues à la suite de

l’évaluation de nos programmes par l’AEQES et la CTI en 2013, figuraient celles de développer plus largement les compétences non techniques et de resserrer les liens avec le monde de l’entreprise, notamment par l’augmentation de la proportion d’étudiants ayant une expérience en entreprise pendant leur formation.

À l’occasion de la réforme du programme de Bachelier, l’École a introduit un nouveau cours transversal en 3e année (voir en page 5). Elle a également continué à promouvoir les stages de longue durée en dernière année. En 2015, nous avons franchi pour la première fois le cap de la centaine de stages en Master: 108 étudiants réalisent leur stage en entreprise ou en centre de recherche, en Belgique ou à l’étranger, soit 75% des étudiants pouvant choisir cette option.

Dans le cadre du renouvellement de l’accréditation des Masters Ingénieur civil Biomédical et Ingénieur civil Physicien, l’École a aussi mis sur pied des comités d’avis représentant le milieu professionnel (comprenant plusieurs Alumni) en vue d’améliorer la pertinence des formations, autre recommandation des experts AEQES/CTI.

Enfin, nous saluons la prochaine conclusion d’une convention BruFacE qui prévoit que les programmes BruFacE seront désormais des programmes conjoints, et qui met en place une nouvelle procédure de pré-admission pour les étudiants internationaux permettant d’augmenter notre recrutement international.

Gérard Degrez Doyen de l’École polytechnique de Bruxelles

ÉDITOÀ LA UNE

En juin dernier, Carinne Hanon, la nouvelle chargée des relations de l’École polytechnique de Bruxelles Alumni, a reçu le flambeau des mains de la mère de la Cayenne, Françoise Monnoye!

ASSOCIATION ALUMNI

Carinne Hanon dit oui!

«27 ans se sont écoulés depuis mon arrivée à l’École. J’avais été engagée par le Pr René Jottrand au Génie chimique, repris ensuite par Véronique Halloin, puis par Benoît Haut

quand le service est devenu le TIPs (Transferts, Interfaces et Procédés)», se remémore Carinne Hanon, qui a vu défiler plusieurs générations de diplômés... D’autant plus qu’elle a partagé ce mi-temps avec un autre au Service de Mathématiques d’Anne Delandtsheer. «J’ai cet avantage d’avoir vu passer de très nombreux étudiants: dans ce service, Anne Delandtsheer était également responsable de l’examen d’entrée, je les accompagnais donc dès la 1re année et j’en retrouvais de nombreux en Master au sein de TIPs», précise-t-elle avec enthousiasme, toujours curieuse de découvrir ce que sont devenus nos diplômés.

Un passage de flambeau symbolique et sympathique, entre Françoise Monnoye et Carinne Hanon, s’est tenu en juin dernier en présence du Conseil d’Administration et de quelques Alumni et professeurs, autour d’un verre au bar des Alumni. «Je ne dis pas que je serai une deuxième Françoise Monnoye», précise, amusée, la nouvelle chargée des relations. «Mais je connais déjà beaucoup de monde à l’École et je suis de bonne humeur dès mon arrivée, chaque matin.» Voilà qui, en plus de l’aide bénévole du jeune pensionné Jean-Michel De Coster (ICME 1984), lui permettra certainement de travailler énergiquement à l’épanouissement de notre réseau de 6.000 ingénieurs et bioingénieurs!

Carinne Hannon se tient à votre disposition au local Alumni tous les jours de la semaine, aux heures de bureau (excepté le vendredi après-midi). Son mot de la fin? «Surtout n’hésitez pas à venir me voir: si je peux rendre service, je le ferai certainement!»

École polytechnique de Bruxelles Alumni, square Groupe G, porte B, UB4.153, 02/650.27.28.

[email protected]

Oui, au poste de chargée des relations de l’École polytechnique de Bruxelles Alumni… Oui, à l’objectif de devenir la première ambassadrice de nos diplômés! Carinne Hanon, après plus de 25 ans «de maison», a plus d’un atout dans son jeu pour reprendre le poste laissé par Françoise Monnoye.

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ACTUAGORA vw

ILS NOUS ONT QUITTÉS

Jean-Paul De Coster (ICC 1956) Robert De Wolf (ICC 1952) Jacques Van Laethem (ICME 1965)

Robert Nicaise (ICME 1943) Pierre Van Lint (ICC 1952) Pierre Troch (ICG 1975) Jean De Permentier (ICME 1952)

Pierre Pluys (ICME 1948) Léon Kusman (ICCh 1960) Roger Leboulle (ICC 1965) Bertrand Dumont (ICEM, GT 2014)

Claude Lebon (ICME 1958) Jean-Pierre Hennart (ICPhys 1965)

Nous présentons aux familles et aux proches nos plus sincères condoléances.

SOLVAY AWARDS

Le Groupe Solvay décerne annuellement les Solvay Awards à des diplômés de l’ULB ou de la VUB ayant réalisé un mémoire de fi n d’études ou une thèse de doctorat en Sciences ou en Sciences de l’Ingénieur. Il souhaite stimuler l’inventivité et la réfl exion des jeunes chercheurs à la projection de leurs travaux dans le monde industriel. Nicolas Cauche (promoteurs A. Delchambre et J. Devière) et Matej Karasek (promoteur A. Preumont), diplômés Docteur en Sciences de l’Ingénieur et Technologies en 2014, se sont distingués lors des auditions par le Jury. Pierre Henneaux (promoteurs P.-É. Labeau et J.-Cl. Maun), diplômé Docteur en 2013, a également été primé et rejoint les autres lauréats de 2013 entendus par le jury l’an passé: Hilke Verbruggen (Master), Mattthieu Goursaud et Gilles Tondreau (Docteur). Les Solvay Awards seront décernés aux lauréats 2013 et 2014 lors de l’événement «Celebrating 100 years of Einstein’s General Relativity» organisé par les Instituts Internationaux Solvay le 18 octobre.

www.solvayinstitutes.be

ERASMUS MUNDUS EASED

Retour sur la Corée et le Japon

Après l’Erasmus Mundus BEAM (2011-2014), qui a vu deux

doctorants d’OPERA partir au Tokyo Tech (Mathieu Lessines et Thibault Deleu), l’École est impliquée dans l’Erasmus Mundus EASED (2013-2017), centré sur les thématiques de l’énergie. Coordonné par l’École Centrale de Paris et initié à l’ULB par le Pr Esteban Zimanyi, cet Erasmus Mundus permet l’échange de doctorants, de post-doctorants et de professeurs entre notre université et de nombreuses équipes en Corée et au Japon.Ces liens renforcent les accords existant avec les universités Waseda (partenaire

privilégié), Keio (convention de double diplôme TIME) et Tokyo Tech. Ils se sont concrétisés cette année par l’accueil au sein de BEAMS de Hiroki Matsuoka, doctorant au sein du System Integration Lab de l’Université d’Okayama. Ce dernier a travaillé sur les thèmes de «soft robotics» pour les applications biomédicales, en collaboration avec Jean-Charles Larrieu, qui a séjourné à son tour à Okayama d’octobre 2014 à avril 2015. La Corée est représentée par l’université de Pusan et le KAIST. Un dernier appel est ouvert dès maintenant pour une mobilité à démarrer en 2016.

Pr Pierre Lambert ([email protected]); École Centrale de Paris (eramundus.ecp.fr/em_eased/positions)

ECOLEPOLYTECHNIQUEDE BRUXELLES

BRUSSELS SCHOOL OF ENGINEERING

www.polytechniquebruxelles.be / alumni.polytechniquebruxelles.be

PROJET BA1

Game of drones!

Durant la prochaine année académique, les étudiants de 1re année concevront et construiront un drone en groupe de 6 avec un chef de projet, étudiant de 4e année.

Dès le mois d’octobre, les équipes se mettront au travail et un vol des 30 prototypes couronnera le projet lors d’un grand concours organisé avec le Cercle Polytechnique et l’École, le vendredi 25 mars 2016. La conception se fera à l’aide d’un logiciel de CAO 3D. La société CADMES a mis à la disposition de l’École 500 licences du logiciel Solidworks. Les étudiants construiront les structures en matériaux polymères à l’aide d’imprimantes 3D. La plus récente d’entre elles à été fi nancée par les Alumni.

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EN BREF 24/09/2015polytechLINK: «Business Model You»

03/10/2015Promo 1965 – 50 ans

03/10/2015Promo 1980 – 35 ans

09/10/2015Polytech F.E.M.: «Role Model: Myth or Reality?»

14/10/2015polytechLINK: «Négociation raisonnable»

30/10/2015Bioengineers Day

05/11/2015Soirée Kick-off Parrainage Masters 2016

12/11/2015polytechLINK: «PiCarré»

04/12/2015Journée de l’Ingénieur – Banquet de Ste-Barbe 2015

10/12/2015polytechLINK: «Flagrants Délices»

BELGIAN ENERGY RESEARCH ALLIANCE

Pr Patrick Hendrick élu Président

L e Pr Patrick Hendrick a été élu Président du BERA (Belgian Energy Research Alliance) pour une durée de 2 ans. Le BERA compte 21 membres, dont toutes les universités et

tous les gros instituts de recherche belges (VKI, VITO, Laborelec, CSTC, Sirris, Cenaero...). Le 29 avril dernier, il a également été élu membre du Executive Committee de l’EERA (European Energy Research Alliance).

g2 est une publication de l’École polytechnique de Bruxelles, Université libre de Bruxelles, CP 165/01, avenue Roosevelt 50, 1050 Bruxelles ÉDITEURS RESPONSABLES Jean-Claude Maun et Michel Vanderstocken, École polytechnnique de Bruxelles, Université libre de Bruxelles, CP 165/01, avenue Roosevelt 50, 1050 Bruxelles RÉALISATION ET PRODUCTION Téléphone: 02/640.49.13 Fax: 02/640.97.56. E-mail: [email protected]. Web: www.elixis.be. RÉDACTEUR EN CHEF Philippe De Doncker DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Hugues Henry RÉDACTION Philippe De Doncker, Gérard Degrez, Claudine De Kock, Élise Dubuisson, Hugues Henry, Benoît July COMITÉ DE RÉDACTION Kristin Bartik, Philippe De Doncker, Lionel Delchambre (CP), Abdoulrahmane Djidjoua (BEP), Benoît Haut, Élie Misrachi, André Pening, Georges-Éric Te Kolste, Michel Vanderstocken, Laurent Violon PHOTOS Lara Herbinia, Frédéric Raevens, archives ULB PHOTO DE COUVERTURE Frédéric Raevens MAQUETTE Marie Bourgois COORDINATION GRAPHIQUE Frederico Anzalone, Marie Bourgois IMPRESSION Artoos PUBLICITÉ [email protected]. Trimestriel. Tirage: 4.000 exemplaires. Pour toute suggestion de thème d’article ou pour nous adresser vos dernières nouvelles d’ordre professionnel: [email protected]. Changements d’adresse: [email protected].

Les mentions d’entreprises le sont à titre documentaire. Les articles, dessins, photos illustrant la revue g2 ne comportent pas de publicité. Les articles, opinions, dessins et photos contenus dans cette revue le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

MPEG-FTV

Pr Gauthier Lafruit co-Président

MPEG (Moving Picture Experts Group) est un comité de standardisation

ISO/IEC qui se charge de standardiser les technologies de compression/transmission dans le domaine de la télévision digitale. Le comité MPEG se charge aussi de l’exploration scientifi que préalable à la standardisation proprement dite. Le groupe de travail MPEG-FTV (MPEG Free viewpoint TV) – co-présidé par le Pr Gauthier Lafruit du

service LISA – est en charge de défi nir et d’explorer les techniques d’imagerie pour «la télévision virtuelle» du futur. Elle permettra de naviguer librement dans un volume scénique entouré de caméras fi xes, en utilisant des techniques d’interpolation non-linéaire entre lesdites caméras. Le téléspectateur pourra choisir ses prises de vue, indépendamment des choix du producteur. Le nouveau standard MPEG-FTV devrait être prêt pour 2020.

Pr Gauthier Lafruit, lisa.ulb.ac.be/image

PROGRAMME DES BACHELIERS

Philo et projets!

Un projet longuement réfl échi s’est concrétisé: ajouter des sciences

humaines au programme de bachelier. Il fallait choisir les thématiques, mais aussi trouver les personnes qui les porteraient dans l’esprit de l’École et dans la ligne des compétences terminales défi nies. Dès cette rentrée 2015, deux cours complètent le programme de la 3e année du bachelier. Tout d’abord, Céline Kermisch (notre photo), ingénieur diplômée de l’École (2000) et philosophe (2003), sera titulaire d’un cours de réfl exion critique sur l’histoire et le rôle des sciences et des techniques dans la société. Ensuite, Vincent Lion (diplômé de l’École 1993), déjà titulaire de cet enseignement à la SBS-EM, prendra en charge un cours de gestion de projet.

JOURNÉE DE BIOINGÉNIERIE À L’ULB

Quels sont les défi s?

À l’initiative de l’École interfacultaire de Bioingénieurs, les étudiants en

masters bioingénieurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles (ULB, UCL et ULg-Gembloux Agro-Bio Tech) se réuniront le 30 octobre à l’ULB, lors de la journée «Bioingénieurs, quels sont les défi s?». Les sessions (suivies de tables rondes), axées sur la gestion des ressources, les productions et les valorisations, seront animées par des orateurs issus du monde de l’entreprise, de la recherche et d’instances belges et européennes.

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6ECOLEPOLYTECHNIQUEDE BRUXELLES

BRUSSELS SCHOOL OF ENGINEERING

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Frédéric RaevensBenoît JulyPARCOURS D’INGÉNIEUR

Yves Prete (Ingénieur civil Électromécanicien, 1978)

L’ingénieur, un acteur engagé pour la société

C’EST QUOI UN INGÉNIEUR? SAVOIR INVENTER OU INNOVER«Nous sommes à raison très fi ers de ce que nos ingénieurs ont créé dans le passé, et il est urgent que nous soyons à nouveau convaincus que le maintien de notre niveau de vie dépendra de notre capacité à reprendre le leadership technologique.»

ÊTRE UTILE À LA SOCIÉTÉ«Je n’admire pas la technologie pour elle-même, mais pour ce qu’elle apporte à la société, pour le travail et la richesse qu’elle permet de générer. Un ingénieur doit fondamentalement vouloir être utile, vouloir perfectionner la société.»

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? : DEVENIR INGÉNIEUR, ÉTAIT-CE UNE ÉVIDENCE POUR VOUS?

Yves Prete: «Pas du tout! En humanités, j’étais bon en math commeen latin, et mon rêve était d’étudier Philo et Lettres. Mais j’avais perdu mon père, à l’âge de neuf ans, et la notion de sécurité a déterminé mon choix: un diplôme d’ingénieur me semblait mieux pouvoir "payer son homme". À l’École, j’étais fasciné par la théo-rie, par la beauté des mathématiques qui, par certains aspects, se rapprochent de la philosophie. Le côté pratique, en revanche, ne m’attirait pas. Contrairement à certains de mes condisciples, je n’avais jamais démonté une moto, ni même un vélo!»

? : QUEL TYPE D’ÉTUDIANT ÉTIEZ-VOUS?

Y.P. : «C’était une vraie période d’insouciance! J’étais très assiduaux soirées, aux baptêmes, y compris chez nos voisins de la VUB! J’avais pas mal d’activités en dehors des cours, notam-ment le rugby, mais aussi les jeux de cartes. Tout cela s’est soldé par une seconde session d’enfer en deuxième candi: j’étais tombé dans le piège de la facilité. Je me suis organisé par la suite pour préserver à tout prix mes vacances… Ces études sont exigeantes, mais n’en sont pas pour autant insur-montables. Elles sont surtout de qualité. J’ai eu l’occasion de travailler en France avec des "centraliens", des "normaliens", des "polytechniciens" et autres "énarques": nous n’avons rien à leur envier. J’ai aussi pu comparer la qualité de nos ingé-nieurs à celle de leurs homologues en Chine, où j’ai travaillé: la qualité de notre enseignement mérite d’être soulignée.»

? : QUELS ONT ÉTÉ VOS PREMIERS PAS DANS LA VIE PROFESSIONNELLE?

Y.P. : «Sans idée précise de ce que je voulais faire, j’ai commencédans une fonction technico-commerciale, dans une fi liale de Petrofi na, mais je n’y suis resté que six mois: cela ne me plai-sait pas. J’ai ensuite été engagé dans la division «moteurs» de la Fabrique Nationale de Herstal, l’ancêtre de Techspace Aero,

en tant qu’ingénieur chargé des expertises. Une nouvelle usine d’assemblage de moteurs venait d’être érigée sur les hauteurs de Liège, dans le cadre du contrat relatif à l’acquisition du chasseur F-16. Il fallait notamment diagnostiquer et régler les problèmes qui se posaient lors des tests des moteurs sur bancs d’essai, mais aussi participer aux enquêtes lors d’éventuels incidents. C’était une responsabilité importante, mais j’étais épaulé par un ingénieur beaucoup plus expérimenté.»

? : VOUS DEVENEZ SUCCESSIVEMENT DIRECTEUR DE LA LOGISTIQUE, PUIS DE LA PRODUCTION, ET VOTRE CARRIÈRE PREND UN TOURNANT, TOTALE-MENT IMPRÉVU, EN 2000.

Y.P. : «Mes fonctions au sein de Techspace Aero et un diplôme com-plémentaire acquis à l’École Liégeoise de Management en 1985 m’avaient permis d’intégrer le comité de direction de l’entre-prise et de prendre goût à la fi nance, à la stratégie, au marketing. C’est dans ce contexte que Safran, devenu la maison-mère de Techspace Aero, m’a proposé de prendre la direction de Snecma Services Brussels, une joint-venture avec la Sabena dans la maintenance de moteurs d’avion. Un an plus tard, catastrophe: la Sabena tombe en faillite et l’entreprise perd son principal client! Cela a évidemment été une période très délicate à gérer: nous avons dû licencier 60% des collaborateurs, soit près de 300 personnes. Mais tout cela s’est déroulé en partenariat avec les organisations syndicales et je dois souligner que, via l’outpla-cement, 90% des gens avaient retrouvé un travail après un an.»

? : QUEL EST VOTRE ÉTAT D’ESPRIT QUAND, EN 2005, VOUS VOUS ENVOLEZ VERS LA CHINE POUR Y DIRIGER UNE AUTRE FILIALE DE SAFRAN, DANS LE CADRE D’UNE JOINT-VENTURE AVEC AIR CHINA?

Y.P. : «J’y découvre un environnement totalement différent etenthousiasmant! L’entreprise est en pleine croissance, les gens y sont animés d’une grande confi ance en

SUITE EN PAGE 8

YVES PRETEADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ

DIRECTEUR GÉNÉRAL TECHSPACE AERO

Né en 1954, Yves Prete est, depuis le 1er janvier 2011, à la tête de Techspace Aero, fi liale du Groupe Safran. L’entreprise liégeoise (1.400 personnes) emploie 40% d’ingénieurs et de techniciens, et investit 20% de son

chiffre d’affaires en R&D. En septembre 2015, Yves Prete accède à la Présidence de l’Union wallonne des

entreprises (UWE) pour un mandat de 3 ans.

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À la tête de Techspace Aero, Yves Prete porte haut les couleurs de l’entreprise. À la présidence de l’Union wallonne des entreprises, il entend en restaurer le blason grâce entre autres au monde de la formation.

YVES PRETEADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ

DIRECTEUR GÉNÉRAL TECHSPACE AERO

janvier 2011, à la tête de Techspace Aero, fi liale du Groupe Safran. L’entreprise liégeoise (1.400 personnes) emploie 40% d’ingénieurs et de techniciens, et investit 20% de son

chiffre d’affaires en R&D. En septembre 2015, Yves Prete accède à la Présidence de l’Union wallonne des

entreprises (UWE) pour un mandat de 3 ans.

Yves Prete porte haut les couleurs de l’entreprise. À la présidence de l’Union

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l’avenir et sont avides d’apprendre et de s’améliorer: la Chine deviendra un acteur majeur de l’industrie aéronau-tique dans les 10 à 15 ans à venir. J’ai vraiment apprécié cette expérience, dans un cadre très agréable puisque nous étions à Chengdu, "la ville des pandas". Mon épouse et moi y avons gardé des amis.»

? : VOUS REJOIGNEZ ENSUITE PARIS, POUR DIRIGER LA DIVISION MAINTENANCE DE SNECMA À L’ÉCHELLE MONDIALE... AVANT DE VOUS VOIR CONFIER EN 2011 LES RÊNES DE TECHSPACE AERO. UN RETOUR AUX SOURCES?

Y.P. : «Un très gros défi ! En raison d’une éclatante réussite. Mapremière obligation était de me montrer digne des réalisa-tions de mes prédécesseurs, qui avaient érigé l’entreprise en tant que leader mondial des compresseurs basse pres-sion avec d’énormes succès commerciaux: nos produits équipent la plupart des Airbus et des Boeing. J’ai eu la chance de fi naliser les négociations relatives au moteur Leap, qui équipera les Airbus A320 et les Boeing 737 de nouvelle génération, ou encore au moteur GE9X qui équipe le nouveau Boeing 777 notamment: notre production est assurée pour une durée minimale de 30 ans.»

? : VOUS ÉVOQUEZ D’AUTRES DÉFIS...

Y.P. : «Mon second challenge est de parvenir à améliorer constam-ment la rentabilité dans un contexte de très forte croissance, notre chiffre d’affaires ayant quasiment doublé en cinq ans pour atteindre 600 millions €. Pourquoi? Car c’est cette ren-tabilité qui nous permet de continuer à investir massivement, quelque 20% de notre chiffre d’affaires, dans la recherche et le développement, et donc dans notre activité de demain. Enfi n, il y a le défi purement industriel: nous avons recruté une centaine de personnes par an ces dernières années et

sommes actuellement engagés dans un programme d’inves-tissement de 110 millions €, pour moderniser notre usine et assumer les fortes montées en cadence à venir...»

? : DANS CE CONTEXTE, VOUS AVEZ ACCEPTÉ LA PRÉSIDENCE DE L’UNION WALLONNE DES ENTREPRISES (UWE), OÙ VOUS SUCCÉDEZ À JEAN-FRANÇOIS HERIS (ICEM 1985). QUELLES SONT VOS PRIORITÉS?

Y.P. : «Ma conviction profonde est que la Wallonie ne s’en sortiraqu’en créant davantage de richesses: contribuer au dévelop-pement des entreprises est dès lors un devoir quasi civique. Je vise en particulier l’industrie, qui a été trop longtemps négligée, alors que chacun est convaincu désormais de son caractère struc-turant pour la totalité du tissu économique (services, PME, etc.). L’industrie est aussi indispensable au marché de l’emploi: tout le monde n’est pas destiné à devenir ingénieur, médecin ou avocat. À cet égard, je m’inscris pleinement dans le programme "Ambi-tion 2020" développé par mes prédécesseurs à l’UWE, en ayant des idées très précises sur les passerelles à renforcer entre l’en-seignement et l’entreprise. Ces dernières tentent de jouer leur rôle en investissant dans la formation de gens peu qualifi és au départ, mais il faut reconnaître qu’il y a un sérieux problème de compétences en amont, auquel il est urgent de remédier.»

? : VOTRE AGENDA EST SURCHARGÉ. QU’EST-CE QUI, FONDAMENTALEMENT, VOUS MOTIVE?

Y.P. : «J’arrive en fi n de carrière et je suis convaincu qu’il faut, à unmoment donné, rendre à la société une partie de ce qu’on a reçu, en pensant aux jeunes. Je n’avais pas agi autrement en acceptant à l’époque la Présidence de la Ligue Francophone de Rugby..., même si je n’y jouais plus depuis quelques années. Le domaine est certes très différent, mais la motiva-tion est fondamentalement comparable!

SES ANNÉES POLYTECH (1973-1978)

SES PROFESSEURS«Le professeur d’électricité Pierre Baudoux était une véritable terreur: tant à l’examen d’entrée que par la suite. Il ne tolérait aucune erreur ni approximation, sanctionnées par une invitation à prendre la porte. J’ai passé cinq années magnifi ques à l’ULB, avec des professeurs de très grande qualité, même si je ne fréquentais pas leurs cours de manière assidue.»

SON MÉMOIRE«J’ai consacré mon mémoire à l’étude de l’infl uence des distorsions à l’entrée d’un compresseur basse pression. Un hasard extraordinaire: j’ignorais que j’allais effectuer une grande partie de ma carrière chez Techspace Aero! Et ce n’est même pas ce mémoire qui a présidé à mon recrutement: lors de l’entretien d’embauche, nous avons parlé de jazz, de philo et, surtout, de rugby!»

«Je ne suis pas un homme de réseaux. J’ai gardé quelques bons amis de mon époque universitaire que je revois

uniquement à des fi ns privées.»

ECOLEPOLYTECHNIQUEDE BRUXELLES

BRUSSELS SCHOOL OF ENGINEERING

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DRAGOMIR MILOJEVIC PROFESSEUR À L’ÉCOLE

POLYTECHNIQUE DE BRUXELLES

Hugues HenryHugues Henry

Électronique

La loi de Moore toujours?

SUR LE GRIL

? : EXPLIQUEZ-NOUS POURQUOI LA LOI DE MOORE POURRAIT NE PLUS ÊTRE VÉRIFIÉE…

Dragomir Milojevic: «Qu’a dit Moore? Il a constaté que tous les 18 mois, sur une même galette de silicium, nous réussissons à imprimer deux fois plus de transistors avec un procédé photolithographique. Mais aujourd’hui, nous arrivons à la limite de ce procédé: le scaling ne perdurera pas au-delà de 2020. Pourquoi? Parce qu’avec cette technologie, nous ne pourrons pas fabriquer une porte logique avec un atome! L’évolution constatée dictée par la loi de Moore aura cepen-dant été impressionnante! J’explique à mes étudiants que si vous prenez le scaling de ces 50 années de loi de Moore et que vous l’appliquez à une Aston Martin, celle-ci coûterait 3 millionièmes de centime, consommerait un millionième de litre d’essence, et atteindrait la vitesse de 180 millions de km/h. C’est affolant! Aucune autre activité humaine n’a connu une évolution aussi rapide.»

? : N’EXISTE-T-IL PAS DES PISTES POUR DÉPASSER LES LIMITES DE LA TECHNOLOGIE CMOS?

D.M. : «Beaucoup parlent du quantum computing… Mais si certains ont réalisé pratiquement les circuits de base, je vois mal comment faire le lien entre ceux-ci et le monde extérieur, comment assurer l’input-output. Des pistes exploitant l’optique sont aussi en phase de recherche, tout comme d’autres faisant appel à… la biologie! Mais toutes ces pistes sont encore extrêmement exploratoires. Je n’y vois rien sur quoi parier dans un horizon au-delà de 10 ans! Les seules alternatives sérieuses plaident en faveur de trucs et astuces pour prolonger le sca-ling ou d’un changement de paradigme.»

? : COMMENT PROLONGER LA LOI DE MOORE?

D.M. : «Avant d’arriver à la fi n théorique ou pratique de la photo-lithographie, ce sont des problèmes économiques qui pour-raient nous arrêter. Chaque passage d’un nœud technologique à un autre réclame des investissements énormes qu’il faut rentabiliser, c’est pour cela que l’on parle de "fi n de vie pro-grammée" des produits électroniques (sourire). Le business est toujours extrêmement juteux, mais pour aller plus loin et faire face à l’augmentation exponentielle des coûts, il faut vendre les mêmes objets à des millions d’exemplaires. La technologie haute performance, permettant par exemple à votre smartphone de lire des vidéos en haute défi nition, nécessite des processeurs puissants. Mais cela ne sera pas économiquement suffi sant. Par contre, l’Internet of Everything (IoE) et ses objets connectés, pour lesquels un équipement de pointe n’est pas nécessaire, pourrait prolonger les technologies existantes si bien maîtrisées, pour les écouler non plus à des millions, mais à des milliards d’exemplaires. De quoi prolonger la vie de la loi de Moore jusqu’à ce nœud technologique assez mythique des 5 nano-mètres! L’industrie travaille aujourd’hui sur le 7 nanomètres.»

? : L’INTÉGRATION EN 3 DIMENSIONS N’EST-ELLE PAS UNE AUTRE PISTE?

D.M. : «Le pattern actuel sur les galets ne présente qu’un plan de transistors. Par analogie avec les bâtiments, ce sont des maisons de plain-pied. Or il est vrai que l’industrie travaille

maintenant sur les gratte-ciel (sourire): l’idée est d’empiler plusieurs couches de transistors dans un même volume, ce qui

permet de continuer à augmenter le nombre de transistors non plus par unité de surface, mais par unité de volume.

C’est une piste en laquelle nous croyons pour étendre le modèle de scaling à un horizon de 5 à 10 ans. Mais tout ceci ne m’empêche pas de penser que nous allons devoir passer par un changement de paradigme aussi. En ce sens, le cloud computing et l’IoE combinés constituent une piste intéres-sante, qui permettrait de revoir complètement le modèle économique actuel basé sur une multi-plication exponentielle tant des puissances de calcul que des retombées fi nancières… Avec ces deux pistes technologiques, nous assis-terons à la naissance, comme dans le cas de l’ordinateur personnel, d’un nouvel outil qui ne

réclame pas cette grosse puissance de calcul.»

La loi de Moore, énonçant que la puissance des processeurs double chaque 18 mois, survivra-t-elle à son 50e anniversaire? Rien n’est moins sûr. Elle serait sur le point d’être atomisée!

DRAGOMIR MILOJEVIC PROFESSEUR À L’ÉCOLE

POLYTECHNIQUE DE BRUXELLES

N’EXISTE-T-IL PAS DES PISTES POUR DÉPASSER LES LIMITES DE LA

«Beaucoup parlent du quantum computing… Mais si certains ont réalisé pratiquement les circuits de base, je vois mal comment faire le lien entre ceux-ci et le monde extérieur, comment assurer l’input-output. Des pistes exploitant l’optique sont aussi en phase de recherche, tout comme d’autres faisant appel à… la biologie! Mais toutes ces pistes sont encore extrêmement exploratoires. Je n’y vois rien sur quoi parier dans un horizon au-delà de 10 ans! Les seules alternatives sérieuses plaident en faveur de trucs et astuces pour prolonger le sca-ling ou d’un changement de

d’exemplaires. De quoi prolonger la vie de la loi de Moore jusqu’à ce nœud technologique assez mythique des 5 nano-mètres! L’industrie travaille aujourd’hui sur le 7 nanomètres.»

L’INTÉGRATION EN 3 DIMENSIONS N’EST-ELLE PAS UNE AUTRE PISTE?

«Le pattern actuel sur les galets ne présente qu’un plan de transistors. Par analogie avec les bâtiments, ce sont des maisons de plain-pied. Or il est vrai que l’industrie travaille

maintenant sur les gratte-ciel (sourire): l’idée est d’empiler plusieurs couches de transistors dans un même volume, ce qui

permet de continuer à augmenter le nombre de transistors non plus par unité de surface, mais par unité de volume.

C’est une piste en laquelle nous croyons pour étendre le modèle de scaling à un horizon de 5 à 10 ans. Mais tout ceci ne m’empêche pas de penser que nous allons devoir passer par un changement de paradigme aussi. En ce sens, le cloud computing et l’IoE combinés constituent une piste intéres-sante, qui permettrait de revoir complètement le modèle économique actuel basé sur une multi-plication exponentielle tant des puissances de calcul que des retombées fi nancières… Avec ces deux pistes technologiques, nous assis-terons à la naissance, comme dans le cas de l’ordinateur personnel, d’un nouvel outil qui ne

réclame pas cette grosse puissance de calcul.»

«Beaucoup parlent du quantum computing… Mais si certains ont réalisé pratiquement les circuits de base, je vois mal comment faire le lien entre ceux-ci et le monde extérieur, comment assurer l’input-output. Des pistes exploitant l’optique sont aussi en phase de recherche, tout comme d’autres faisant appel à… la biologie! Mais toutes ces pistes sont encore extrêmement exploratoires. Je n’y vois rien sur quoi parier dans un horizon au-delà de 10 ans! Les seules alternatives sérieuses plaident en faveur de trucs et astuces pour prolonger le sca-

mètres! L’industrie travaille aujourd’hui sur le 7 nanomètres.»

?: L’INTÉGRATION EN 3 DIMENSIONS N’EST-ELLE PAS UNE AUTRE PISTE?

D.M. :«Le pattern actuel sur les galets ne présente qu’un plan de transistors. Par analogie avec les bâtiments, ce sont des maisons de plain-pied. Or il est vrai que l’industrie travaille

maintenant sur les gratte-ciel (sourire): l’idée est d’empiler plusieurs couches de transistors dans un même volume, ce qui

permet de continuer à augmenter le nombre de transistors non plus par unité de surface, mais par unité de volume.

C’est une piste en laquelle nous croyons pour étendre le modèle de scaling à un horizon de 5 à 10 ans. Mais tout ceci ne m’empêche pas de penser que nous allons devoir passer par un changement de paradigme aussi. En ce sens, le cloud computing

terons à la naissance, comme dans le cas de l’ordinateur personnel, d’un nouvel outil qui ne

réclame pas cette grosse puissance de calcul.»

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INNOVATIONINNOVATION Frédéric RaevensÉlise Dubuisson

ECOLEPOLYTECHNIQUEDE BRUXELLES

BRUSSELS SCHOOL OF ENGINEERING

www.polytechniquebruxelles.be / alumni.polytechniquebruxelles.be

Spécialiste de l'intelligence en essaim, Marco Dorigo s’est attaqué à un défi de taille: établir les fondations scientifi ques de cette discipline. Son but? Pouvoir, enfi n, se passer des expériences coûteuses.

Dans le cadre de ce projet baptisé SWARMANOÏD, lancé en octobre 2006, Marco Dorigo a créé des essaims de robots de diffé-rents types plongés dans un environnement humain, alors qu'à cette époque, la majorité des autres projets de recherche se concentraient sur des robots identiques. Une direction scientifi que qu'il explique par le résultat qu'il souhaitait obtenir: «Lorsqu’un problème est résolu grâce à la collaboration de plusieurs individus, la solution qui en résulte est plus robuste, plus fl exible et moins coûteuse que lorsqu’un seul robot s’en charge. Par ailleurs, si nous travaillons avec un seul robot pour exécuter une tâche et que ce robot se casse, tout est perdu. Si de nombreux robots collaborent, la destruction de l'un d'entre eux n'entraîne qu'une petite réduction de la performance».

DE LA RIGUEUR!

En 2010, alors qu’il travaille depuis plusieurs années sur l’intelligence en essaim par le biais de l’expérimentation, Marco Dorigo veut aborder la problématique différemment. «À cette époque, la compréhension du fonctionnement de l’intelligence en essaim reposait principalement sur des intuitions de chercheurs expérimentés. Ce qui est tout à fait insuffi sant pour envisager des applications concrètes. Forts de ce constat, nous avons développé le projet E-SWARM, pour enfi n poser les fondations scientifi ques de l'intelligence en essaim, mais aussi déterminer des guidelines pour l'utilisation de ces systèmes (voir notre encadré).

C'est au début des années 1990, en s’intéressant à la modé-lisation du comportement des fourmis, insectes sociaux

par excellence, que Marco Dorigo a fait connaissance avec l’intelligence en essaim. En effet, le codirecteur de l’Institut de Recherches Interdisciplinaires et de Développement en Intelli-gence Artifi cielle (IRIDIA/ULB) s’est inspiré des systèmes biolo-giques – comme les nids de fourmis ou les ruches d’abeilles – pour résoudre des problèmes mathématiques. «Utiliser la génétique des populations ou des comportements sociaux pour dévelop-per des théories et trouver des solutions à des problèmes actuels me fascinait», s'enthousiasme-t-il. Pour ce faire, le chercheur a transposé ses observations chez les insectes sociaux sur des petits robots, programmés pour travailler de manière coordonnée et coopérative. «Ces robots ne sont pas capables de répondre à un problème seuls, ils doivent collaborer pour y arriver.»

«EYE-BOTS» ET «HAND-BOTS»

Ces robots ne sont rien d’autre que de petites structures aux fonctionnalités bien précises. Les «eye-bots», par exemple, peuvent voler et disposent d’une bonne vision de ce qui les entoure. Tandis que les «hand-bots» sont munis de mains et de bras qui leur permettent de grimper au mur. Des robots qui lui ont permis de se différencier des recherches menées jusque-là dans ce domaine…

E-SWARM DANS LE DÉTAILLes deux domaines de recherche principaux du projet E-SWARM sont, d'une part, la robotique et, d'autre part, l'optimisation.

LA ROBOTIQUEDans le cadre du volet robotique, les chercheurs tentent d'élaborer des modèles de référence. Ils se basent, d'une part, sur des équations différentielles et, d'autre part, sur des systèmes probabilistes, afi n de mettre au point des systèmes capables de se coordonner et de coopérer en vue d'atteindre un seul et même objectif. La première approche leur permet de faire varier tous les paramètres d'un système et d'analyser leurs effets, tandis que la seconde de déterminer avec quelle probabilité tel ou tel système parviendra à réussir une tâche précise.

L'OPTIMISATIONCette partie des recherches a pour objectif d'étendre le champ d'application des systèmes d'intelligence en essaim au monde réel. Comment? En adaptant les algorithmes d'intelligence en essaim existants aux exigences des applications réelles. Dans le domaine de la logistique, par exemple. Les chercheurs défi nissent des algorithmes d'intelligence en essaim dont ils testent les différents paramètres à l'aide de systèmes d’apprentissage automatique. Ils parviennent ainsi à déterminer les valeurs optimales de ces paramètres pour chaque type de problème considéré.

SUITE EN PAGE 12

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Marco Dorigo

Les fondations scientifiques de l’intelligence en essaim

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Si nous voulons que l’intelligence en essaim devienne à l’avenir un outil important pour les chercheurs et les ingénieurs chargés de résoudre des problèmes complexes, il est essentiel de construire les fondements de la discipline.»

UNE BOURSE PRESTIGIEUSE

Le projet, fi nancé à hauteur de deux millions d’euros par une bourse ERC Advanced Grant, vient tout juste de se termi-ner. Cette bourse prestigieuse est gage d’un intérêt scientifi que important. En effet, elle est attribuée par le Conseil européen de la Recherche à des scientifi ques émérites, dont la réputation est déjà bien établie. Elle a pour vocation d’encourager la prise de risque et elle soutient des recherches reconnues comme pionnières.

Grâce aux travaux fi nancés par la bourse ERC, les chercheurs d’IRIDIA peuvent aujourd’hui mieux évaluer la faisabilité d’un projet de robotique basé sur l’intelligence en essaim. Mais beau-coup reste à faire: «Nos travaux permettent de prédire la proba-bilité de succès de différents types d'essaims dans l’exécution de tâches spécifi ques. Ceci est déjà un grand pas en avant. Nous avons posé les bases, mais les systèmes pour lesquels notre méthodologie fonctionne restent relativement simples. Nous envisageons de considérer des systèmes plus complexes, dès que nous obtiendrons de nouveaux fi nancements.»

SIMILAIRES AU SYSTÈME NERVEUX

Si le projet E-SWARM occupe une part importante du temps de Marco Dorigo, ce dernier n'en reste pas là! Il travaille sur d’autres travaux, toujours en lien avec l’intelligence en essaim. «L’un de mes doctorants étudie la manière de rendre les sys-tèmes d’intelligence en essaim plus adaptatifs. Il cherche à com-prendre comment mettre au point un essaim qui fonctionnerait de façon similaire aux êtres vivants. C’est-à-dire un essaim dont les robots pourraient s’auto-organiser dans des structures de contrôle dynamiques, en utilisant un système de communication équivalent au système nerveux des animaux».

QUID DES MODÈLES PASSIFS?

Dans la plupart des recherches menées à l’IRIDIA, les individus impliqués dans des essaims sont des robots capables de se mouvoir. Mais que se passerait-il si ces individus étaient passifs et donc sans système de locomotion? C’est précisément ce qu’essaie également de comprendre l’équipe de Marco Dorigo: «Nous analysons le com-portement de petits objets aimantés aux formats différents, lorsqu’ils sont mis ensemble et mélangés aléatoirement: quelle structure glo-bale vont-ils former? Quels sont les paramètres qui interviennent? Ce type de recherches peut notamment nous donner des pistes pour construire automatiquement des assemblages de plusieurs milliers de petits composants diffi ciles à manipuler par l’homme».

Ce ne sont cependant pas les applications qui découleront de ses travaux qui animent Marco Dorigo: «En fait, les applications m’intéressent beaucoup moins que la recherche. J’aime son côté abstrait et l’idée que je puisse trouver une chose à laquelle personne n’a pensé avant moi. D’ailleurs, la première fois que j’ai expliqué à mes professeurs que je voulais partir du comportement des fourmis pour élaborer des algorithmes d’optimisation, ils m’ont pris pour un fou», conclut-il amusé.

1986 Obtention du grade d’Ingénieur à l’École Polytechnique de Milan / 1992 Obtention du grade de Docteur à l’École Polytechnique de Milan / 1995 Agrégé de l’enseignement supérieur (ULB) / 1996 Obtention du prix «Marco Somalvico», de l'Association italienne d'intelligence artifi cielle / Depuis 1997 Rédacteur en chef de la revue «Swarm Intelligence» / 2003 Obtention du «Marie Curie Excellence Award», de la Commission Européenne / Depuis 2005 Co-directeur de l’Institut de Recherches Interdisciplinaires et de Développement en Intelligence Artifi cielle (IRIDIA/ULB) / 2005 Obtention du prix scientifi que quinquennal du F.R.S-FNRS / 2007 Obtention du «Cajastur International Prize for Soft Computing "Mamdani Prize"», par la Foundation for the Advancement of Soft Computing. / 2015 Obtention du IEEE Frank Rosenblatt Award, par l'Intitute of Electrical and Electonics Engineers. / 2015 Docteur Honoris Causa de l'Université de Pretoria (Afrique du Sud).

Plus d'infos

Sur le projet SWARMANOÏD: www.swarmanoid.org

Sur le projet E-SWARM: www.e-swarm.org

ZOOM SUR L’IRIDIA Le laboratoire d'Intelligence Artifi cielle de l'ULB axe principalement ses recherches sur l'étude et le développement d'algorithmes inspirés par des processus cognitifs et biologiques, tels que les réseaux de neurones et les sociétés d'insectes.

L'IRIDIA s'est spécialisé dans le développement de logiciels pour la modélisation de données, l'optimisation combinatoire, la prise en compte des raisonnements incertains, le contrôle d'agents autonomes et la régulation des procédés complexes.

http://iridia.ulb.ac.be

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En direct des labos

INNOVATION

OPTIQUE

Reservoir computingLe service OPERA-Photonique et le LIQ

(Laboratoire d’Information Quantique, ULB), en collaboration avec le Photonics Research Group (UGent), a publié dans Optica ses résultats de recherche sur un processeur optique analogique dont l’architecture est basée sur une structure particulière de réseau de neurones, appelée «reservoir computer». Les performances de ce dispositif, réalisé à l’aide d’une cavité optique fi brée fonctionnant en régime transitoire, sont l’état de l’art pour toutes les tâches de référence testées: reconnaissance vocale, prédiction de séries temporelles, égalisation d’un canal radio-fréquence multitrajet non linéaire... Ces résultats ouvrent la voie à la conception de processeurs analogiques tout optique ultra-rapides.

Q. Vinckier et al., «High-performance photonic reservoir computer based on a coherently driven passive cavity», Optica 2, 438-446 (2015). Contacts: Quentin Vinckier, Pr Marc Haelterman et Serge Massar.

IMPRESSION 3D

PAI MicroMASTGrâce à leurs collaborations avec

Tristan Gilet (ULg) et Joël De Coninck (UMONS) dans le réseau PAI MicroMAST (Microfl uidique et micromanipulation, applications multi-échelles de la tension de surface), Pierre Lambert (BEAMS), Pierre Colinet et Benoit Scheid (TIPS) ont obtenu un fi nancement GEQ grand équipement du FNRS qui, complété par un crédit ULB, leur a permis d’acquérir la machine Nanoscribe GT Photonics (écriture de motifs 3D en résine; résolution: 200 nm en 3D et 160 nm en 2D, sur des volumes jusqu’à 100 mm x 100 mm x 1 mm). Les applications relèvent de la photonique, de la biologie cellulaire, de la microfl uidique, de l’optique, du biomimétisme et de la micromécanique. La machine permettra d’étudier la mouillabilité des surfaces microtexturées, ainsi que de construire des structures adhésives bio-inspirées (plantes, insectes…).

Contacts: Pr Pierre Lambert, Pierre Colinet et Benoit Scheid.

AÉRONAUTIQUE

FEDER IAWATHALa fabrication additive, ou encore

impression 3D, ouvre des perspectives a priori infi nies en termes de géométrie de pièces. En aéronautique, elle permet d’envisager des structures optimisées en termes de rigidité ou encore de résistance à l’impact. Les structures de type «lattices» sont à cet égard des «motifs» très prometteurs. Dans le cadre du portefeuille FEDER IAWATHA, les services BATir et 4MAT sont promoteurs d’un projet visant à caractériser et à modéliser le comportement mécanique de ce type de structures. Ce sujet alliera les compétences des deux services et sera mené en partenariat avec l’IMAP de l’UCL, le SIRRIS et le CENAERO. La recherche visera à mettre en lumière les liens entre les paramètres techniques de l’impression, la santé métallurgique des pièces et leurs propriétés mécaniques. Un effort important sera aussi dévolu à la mise sur pied d’outils numériques innovants, afi n de modéliser le comportement mécanique de ces structures complexes lors de sollicitations qui ne le sont pas moins (impact, crash).

Contacts: Pr Stéphane Godet et Thierry J. Massart.

ÉNERGIE

Projet SmartWaterL’intégration d’énergies renouvelables dans le réseau

électrique nécessite des solutions de stockage. Les centrales de stockage par pompage/turbinage (comme celle de Coo) répondent partiellement à cette problématique. Ces centrales pompent et turbinent de l’eau via deux bassins séparés d’une hauteur suffi sante pour produire ou consommer de l’électricité selon la demande. Le projet SmartWater, auquel participe le service Aéro-Thermo-Mécanique, étudie le potentiel

de ces centrales qui utiliseraient des mines et des carrières comme bassins. Le service se concentre sur l’aspect technico-économique de ces installations et l’analyse de nouvelles technologies de pompage/turbinage. En parallèle, un site pilote de 45 kW, instrumenté et connecté au réseau, sera construit près de Tournai, afi n de vérifi er les modèles développés.

Contacts: J. Steimes, A. Morabito et Pr P. Hendrick.

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Sophie Van Eck et Catherine De Wolf

Honneurs aux dames

Frédéric RaevensHugues HenryPORTRAITS CROISÉS

2 CHERCHEUSES, 2 UNIVERS SOPHIE VAN ECK Née à Bruxelles en 1971 / Ingénieur civil Physicien (ULB, 1995), Doctorat en Faculté des Sciences, département Physique (ULB, 1999), Post-doctorat à l’European Southern Observatory (ESO, 2000), Post-doctorat FNRS (2003)/ Depuis 2003, chercheuse qualifi ée FNRS à l’ULB

CATHERINE DE WOLF Née à Bruxelles en 1989 / Ingénieur civil Architecte Bruface (VUB/ULB, 2012), Master of Science in Building Technology (MIT, 2014) / Expériences professionnelles chez Arup, Ney & Partners et Modulo Architects (2010-2014) / Depuis 2014, doctorante en Building Technology au MIT

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?: VOS TRAVAUX RÉCOMPENSÉS, C’EST UN PEU LA TERRE, POUR VOUS CATHERINE, ET LE FEU, POUR VOUS SOPHIE. PRÉSENTEZ-LES NOUS EN QUELQUES MOTS.

Catherine De Wolf: «Beaucoup de recherches ont été menées ces 15 dernières années sur la réduction de l’énergie consommée par les bâtiments au cours de leur utilisation (chauffage, éclai-rage, ventilation, etc.). Mon travail, récompensé en mai par un prix MIT Innovators under 35, se situe en amont: com-ment éviter les émissions de CO2 de la construction et choisir des matériaux naturels dès le design en bureau d’architecture? C’est en travaillant sur le caractère durable d’un ouvrage, dès les premières phases de sa conception, que nous obtiendrons les meilleurs résultats. Cette réfl exion peut également s’appli-quer à la rénovation de bâtiments, afi n d’éviter une démoli-tion qui génère une quantité très importante de déchets.»

Sophie Van Eck: «Les éléments chimiques n’ont pas tous été produits lors du Big-Bang, comme on le croit souvent. Quasi tous les éléments plus lourds que l’hydrogène et l’hélium

– carbone, fer… jusqu’au plomb – sont fabriqués au cœur des étoiles. Notre travail a consisté à comprendre comment se déroule cette "nucléosynthèse". L’objet de la publication dans

"Nature", en janvier dernier, est l’étude des abondances: nous mesurons la quantité d’éléments chimiques présents à la sur-face de certaines étoiles qui les fabriquent dans leur cœur avant de les amener en surface. Là où, en archéologie, le carbone 14 est utilisé, nous avons eu recours à des marqueurs radioactifs, tel que le technetium 99, pour dater certaines phases de la vie des étoiles. Nous avons également pu mesurer la température à laquelle s’était produite la nucléosynthèse.»

?: LA RECONNAISSANCE DONT VOUS BÉNÉFICIEZ POUR VOS TRAVAUX, EST-ELLE ACCESSOIRE OU ESSENTIELLE?

S.V.E.: «C’est important! Et particulièrement dans la recherche: nos résultats ne sont pas immédiats, ils sont le fruit du tra-vail de toute une équipe (théoriciens, observateurs, etc.) et du développement d’outils dont certains se révèlent particulièrement fructueux. La publication dans "Nature" récompense des années d’efforts.»

C.D.W.: «Le prix MIT Innovators under 35 vient tôt dans ma carrière, je ne suis qu’au début de mon doctorat. Il m’aide à me faire connaître, car je dois ouvrir de très nombreuses portes en vue de récolter énormément de données: sur les bâtiments, sur l’usage des matériaux, etc. Il me confère donc une certaine légitimité auprès des bureaux d’ingénieurs et d’architectes qui m’accordent une oreille attentive.»

?: VOUS VOUS ATTENDEZ DONC À DES RETOMBÉES DIRECTES À COURT ET MOYEN TERMES.

C.D.W.: «Un prix attire l’attention. J’ai été invitée à Paris à don-ner un TEDx Talk (Technology, Entertainment and Design

Talk), une prise de parole de 10 à 18 minutes. Il m’a permis de m’adresser à un public plus large, que j’ai notamment pu sensibiliser au fait que même des architectes renom-més, comme Frank Gehry, ne travaillent toujours pas dans une optique de développement durable et de lutte contre le changement climatique. Pouvoir exprimer mes idées, c’est un premier pas vers mon objectif! Des investisseurs et des bureaux me contactent également, qui se disent prêts à investir dans mon projet pour en accélérer le développe-ment. Je me sens déjà utile et je me dis que j’avance dans la bonne direction (sourire).»

S.V.E.: «Sans vouloir être politiquement incorrecte, si nous sommes heureux de la publication dans "Nature", pour laquelle nous nous sommes battus, celle-ci ne doit pas occulter nos autres recherches, scientifi quement tout aussi valables, mais peut-être un peu moins faciles à diffuser auprès du grand public. Nous espérons donc, après cet éclairage apporté sur le travail de l’Institut d’Astronomie et d’Astrophysique de l’ULB, pouvoir attirer l’attention sur celles-ci. Par ailleurs, il ne faudrait pas oublier l’effet de levier qu’apporte ce type de publication dans les rankings. S’ils sont souvent – et à juste titre – contestés pour leurs méthodes de classement, y apparaître en meilleure position est toujours positif pour élargir la reconnaissance de nos travaux.»

?: ÊTRE RECONNUE EN TANT QU’INGÉNIEUR, C’EST BIEN, ET EN TANT QUE FEMME, N’EST-CE PAS MIEUX ENCORE?

S.V.E.: «Je pense que c’est la société qui doit véritablement chan-ger sa vision du scientifi que, qui n’a pas forcément le physique d’Hippolyte Calys dans "L’Étoile mystérieuse" (rires)! Au sein de la communauté scientifi que, le fait que je sois une femme n’a jamais été un handicap. Et les choses bougent: je salue par exemple l’initiative du FNRS qui offre aux femmes qui ont un enfant de postposer d’une année l’âge limite auquel elles peuvent postuler à certaines positions. Car, même si nous avons beaucoup de liberté dans la recherche, cela prend du temps d’avoir une famille. Cette mesure du FNRS permet justement aux femmes d’être moins pénalisées en cas de maternité.»C.D.W.: «Si les études d’ingénieur civil attirent encore une majorité d’hommes, le milieu académique en prend lui aussi conscience. Aux États-Unis, le MIT, que je com-mence à bien connaître, propose des cours dans les écoles de niveau secondaire en vue d’attirer les fi lles vers les études d’ingénieur.»

Sophie Van Eck: astro.ulb.ac.be

Catherine De Wolf: www.innovatorsunder35.com

L’une a la tête dans les étoiles, l’autre les pieds ancrés dans les fondations. La première est publiée par «Nature», la seconde primée MIT Innovators under 35. En quoi cette reconnaissance est-elle importante quand on est ingénieur (et femme)?

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Frédéric Raevens Hugues HenryPROJETS

Elles ne souhaitent pas décliner le mot «ingénieur» avec un «e» fi nal. Elles n’envisagent pas faire carrière sans «eux». Mais alors? Quand nos Alumni au féminin appellent à l’union sous la bannière de Polytech F.E.M., de quoi causent-elles?

Polytech F.E.M.

Drôles de dames?

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Polytech F.E.M. est un sous-groupe, au féminin, d’École polytechnique de Bruxelles Alumni.

Ce réseau organise ses activités conjointement avec le Women Network de SolvaySchoolsAlumni (qui englobe ingénieurs de gestion et MBA).

«Build your elevator’s speech» (avril 2015) était le premier événement, mêlant théorie et pratique, organisé par les deux associations.

«No I don’t have a cultural bias, not me!» (juin 2015) lui a succédé, dédié aux différences et aux biais culturels.

Le prochain événement, consacré aux «Role models», se tiendra le 9 octobre prochain et aura pour invités les marraines des associations: Fabienne Bryskere pour Polytech F.EM. et Dominique Leroy pour le Women Network de SolvaySchoolsAlumni.

Vendredi 9 octobre, 18h30:

«Role Model: Myth or Reality?». Solbosch, SBS-EM Building.

INGÉNIEURS CIVILS ET DE GESTION : L’UNION FAIT LA FEMME

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au management!» Polytech F.E.M. s’est ainsi liée au Women Network de SolvaySchoolsAlumni, association sœur d’ingé-nieurs commerciaux, avec laquelle elle organise des activités communes (voir notre encadré).

FRILOSITÉ POLYTECHNICIENNE?

?: UNE QUESTION QUI N’EST PAS BATEAU: COMMENT ENCOURAGER PLUS DE FEMMES À POURSUIVRE DES ÉTUDES D’INGÉNIEUR CIVIL?

Isabelle Hendrickx: «Il y en a toujours peu et je ne vous cacherai pas que le dynamisme féminin est moindre à l’École: à notre pre-mier événement conjoint avec la SBS-EM, nous avons rassem-blé une centaine de femmes, dont 85% venant de Solvay… Certaines de mes consœurs m’ont même avoué qu’elles com-prennent mal les enjeux et l’utilité de la création de Polytech F.E.M., arguant qu’elles ont toujours travaillé avec des hommes sans que cela ne pose de problème. Je comprends leur point de vue bien sûr! Notre idée première est de créer une nouvelle communauté à laquelle nous apportons des outils profession-nels pour gérer sa carrière, une communauté qui collabore, dont les membres apprennent à se connaître, s’entraident… Pourquoi pas les femmes ingénieurs?»

Fabienne Bryskere: «Ce dont je me rends compte, c’est que les femmes s’investissent naturellement beaucoup moins dans le networking que les hommes. Nous retombons donc sur une même problématique: la femme, en général, a une deuxième vie une fois qu’elle a fini de travailler et est moins portée vers le networking. Un réseau comme le nôtre peut les ouvrir à cette idée, les stimuler, les aider à bien choisir leur networking. La difficulté, je pense, est de savoir où investir ses efforts.»

I.H.: «Polytech F.E.M. peut aider les femmes à prendre un peu de recul, à se poser les bonnes questions sur leur carrière, à voir les possibilités qui s’offrent à elles, à identifier les compétences à acquérir en vue d’occuper une position qu’elles briguent, etc. C’est pourquoi nous allons organiser des sessions de mentoring, et pourquoi pas, à terme, avec des hommes comme mentors?»

?: JE VOUS RETOURNE LA QUESTION: COMMENT AVEZ-VOUS ÉTÉ AMENÉES À POURSUIVRE DES ÉTUDES RÉPUTÉES TRÈS MASCULINES?

Orianne Bastin: «Le fait que cela soit polyvalent. J’étais attiréepar les études scientifiques mais avec mon bagage de secon-daires il était difficile d’embrayer vers les sciences pures: phy-sique, chimie ou math. Le fait que les femmes soient mino-ritaires à l’École n’a pas influencé mon choix et ne m’a pas dérangée ensuite! Je n’ai pas été écrasée et j’ai activement par-ticipé à la vie du CP.»

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Trois générations, trois styles, trois regards… Elles nous font face au local Alumni de l’École pour témoigner en

tant qu’ingénieurs et femmes: Fabienne Bryskere, Administra-teur délégué Multipharma, Orianne Bastin, tout juste diplômée Ingénieur civil Mécanicien et Électricien, et Isabelle Hendrickx, Product Director Tractebel Engineering. C’est, en quelque sorte, à cause de cette dernière qu’elles se retrouvent autour d’une même table en vue de nous exposer ici leurs points de vue…

FEMMES ET SCIENTIFIQUES

Isabelle Hendrickx, également Vice-Présidente du CA d’École polytechnique de Bruxelles Alumni, est en effet à l’origine d’un sous-groupe de notre association de diplômés, apparu en début d’année: Polytech F.E.M. (Female Engineers in Motion). «Tout est parti d’une réflexion menée au sein de la Commission "Femmes et Entreprises" du Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB): il existe beau-coup de réseaux de femmes mais ce sont toujours les mêmes sujets qui y sont abordés. Par exemple? L’organisation vie professionnelle-vie privée, l’arrivée d’un bébé, la garde par-tagée des enfants, etc. Des questions un peu "bateau". Est-ce encore ce que les femmes ont envie d’entendre aujourd’hui quand elles rejoignent ce type d’association?», s’interroge-t-elle. La réponse est dans la question: «L’objectif, en créant Polytech F.E.M., est d’aborder des préoccupations plus proches de la vie d’une ingénieur et de pouvoir l’accompa-gner, notamment grâce à certains outils, dans le développe-ment de sa carrière. Notre réseau rassemble des femmes avec un même bagage scientifique ou d’études, ce qui nous permet certainement d’être plus pertinentes». D’autant que la Com-mission «Femmes et Entreprises» du CFFB constate aussi le manque récurrent de femmes occupant des postes de manage-ment. «Parce qu’il en faut qui suivent des études qui mènent

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I.H.: «Lorsque j’ai annoncé vouloir faire Polytech, les réactions n’étaient pas toutes positives. Mon professeur de latin, qui me poussait à faire Philosophie et Lettres, m’a répondu que j’allais entrer en religion; il ne connaît pas bien l’École! Mon grand-père, lui, m’a déclaré: «Tu ne peux pas, tu es une fille. Quand j’ai fait Polytech, il n’y avait qu’une fille et ce n’était pas ma préférée!» (rires) Je me suis dit que ce n’était pas gagné… Or ces études s’avèrent diversifiées et passion-nantes, et elles vous ouvrent toutes les portes.»

F.B.: «Ma mère m’a dit: "Es-tu certaine que tu ne veux pas faire un bon secrétariat?" (rires) Plus sérieusement, nous sommes por-tées par notre choix sans même nous poser la question homme-femme. Même si cette dernière a peut-être été bloquante pour rentrer dans des fonctions opérationnelles. Mais peut-être était-ce lié plus à mon caractère qu’au fait d’être femme?»

JOLIE SUR LA PHOTO

?: UNE CARRIÈRE OPÉRATIONNELLE DANS L’INDUSTRIE, EST-CE SUR VOTRE FEUILLE DE ROUTE, ORIANNE?

O.B.: «Je démarre une thèse avec assistanat pour 6 ans, cela me semble encore loin… Mais le projet qu’on me propose peut déboucher sur des applications très concrètes et donner lieu à la création d’une spin-off. Il pourrait m’ouvrir plus de portes dans l’industrie qu’un sujet de recherche fondamentale. Le fait de devenir une "femme d’affaires", comme on dit, ne m’effraie pas, même si je suppose que je pourrais être confrontée à des petites blagues et réflexions sexistes. On fait aussi des blagues sur le fait que les gens sont blonds, à lunettes, etc. Ce n’est pas un problème. Mais il est trop tôt pour savoir où je serai dans dix ans.»

I.H.: «Dans un monde d’hommes, quand une femme apparaît pour gérer une réunion, vous vous sentez toujours observée… Lors de l’un de mes premiers séminaires en comité de direc-tion, un collègue me lance: "C’est bien d’avoir une femme, comme cela, nous avons au moins un joli petit tailleur à table". J’enrageais. Je n’étais pas là pour faire joli sur la photo!»

F.B.: «Je pense que, souvent, les hommes n’aiment pas affronterles problèmes humains de front. Dans les comités de direc-tion où il n’y a pas de femme, ou très peu, si nous laissons parler ces messieurs, ils s’éterniseront en joutes verbales pour finalement ne rien décider du tout. Au bout d’un moment, en tant que femme, nous finissons par réagir: "Les gars, ça va? Il faudrait vous décider maintenant!"» (rires)

QUI SONT-ELLES? ISABELLE HENDRICKX

ICPHYS 1999 Product Director Tractebel Engineering Vice-Présidente du CA École polytechnique de Bruxelles Alumni

Mariée (à un ingénieur); 2 garçons de 9 et 11 ans

FABIENNE BRYSKERE ICC 1987 Administrateur délégué Multipharma Marraine de Polytech F.E.M. Mariée (à un ingénieur); 2 filles de 17 et 20 ans

ORIANNE BASTIN ICMA 2015 Assistant du cours de Mécanique rationnelle, avec un projet de recherche au BEAMS (domaine biomédical)

Célibataire

ECOLEPOLYTECHNIQUEDE BRUXELLES

BRUSSELS SCHOOL OF ENGINEERING

www.polytechniquebruxelles.be / alumni.polytechniquebruxelles.be

AU DIABLE LES CLICHÉS

?: VOUS SERIEZ DONC DES DÉCIDEUSES NÉES?

I.H.: «Ce n’est pas aussi tranché! Ce peut aussi être une question de caractère. Mais nous sommes également sous l’emprise de clichés, ceux qui feront que notre premier réflexe sera d’être une bonne mère avant, éventuellement, d’être une bonne pro-fessionnelle. Il faut pouvoir les transcender. Lorsque j’avais accepté un poste de chef de section, alors que mon plus jeune avait deux ans, tout le monde s’est inquiété de savoir comment j’allais m’organiser avec lui. Personne ne m’a demandé com-ment je me débrouillais avec une équipe de x collaborateurs…»

F.B.: «En fait, le modèle social pousse l’homme à se dépasser,au point parfois d’accéder à un poste dont il n’a pas envie, ou pour lequel il est éventuellement moins compétent, face à une femme peut-être mieux armée mais qui reste en retrait. Nous devons développer une confiance en nous qui surpasse ces cli-chés et nous pousse à se surpasser soi-même.»

I.H.: «Tout comme Fabienne, quand je suis arrivée dans le comité de direction, j’ai été frappée par le fait qu’ils pouvaient discuter des heures durant sans prendre de décision et sans même s’ex-primer clairement sur leur adhésion, ou pas, à un projet. Quelle était l’utilité d’un comité de direction avec un tel modus ope-randi? J’ai donc aussitôt mis les pieds dans le plat, parfois avec un peu d’humour, parfois en poussant les voix dissonantes à s’exprimer… Finalement, l’ambiance a complètement changé! Les hommes ont reconnu que le fait d’avoir un débat plus ouvert est un plus: nous pouvons nous engueuler, sans soucis, et désormais lever la séance avec une position commune qui a été challengée et que tout le monde défendra.»

F.B.: «Quelque part, les femmes ont plus de "guts" que les hommes. Je ne sais pas comment traduire cela poliment.» (rires)

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