Date post: | 21-Feb-2016 |
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Fiche techniqueSérie documentaireFormat 10 x 52’Production France 5 / Adamis Production /Planète / TV5 Monde Année 2008
Contact presseAnne-Sophie BruttmannTél. : 01 56 22 92 53Courriel : [email protected]
DiffusionLe samedi à partir du 17 janvier à 15 heures
RediffusionLe mardi à partir du 3 février à 16 h 30
Pierre Block de FribergResponsable du Pôle documentaires
Hervé GuérinConseiller de programmes Santé, Science, Environnement, Animalier
Carlos PinskyResponsable de l’Unité documentaires
Pôle documentaires de France 5
Désormais perceptibles en bien des endroits du globe,
les effets du réchauffement climatique affectent déjà
profondément le quotidien de bon nombre de per-
sonnes qui vivent au contact direct de la nature et en
tirent leurs moyens de subsistance. Concernés en
premier lieu : agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, chas-
seurs et sylviculteurs d’Asie, d’Afrique ou d’ailleurs.
Ces témoins d’un nouveau genre affichent une formi-
dable volonté de comprendre et de lutter contre la
dégradation de leur environnement. Refusant la fata-
lité, ceux qui ont « vu changer la Terre », hommes ou
femmes, cherchent d’abord à s’adapter en rivalisant
d’ingéniosité pour trouver des solutions leur permet-
tant de préserver leur coin de la planète.
Chacun des dix volets de cette série, qui s’appuie sur
des rencontres, relaie les inquiétudes mais aussi les
espoirs des premières victimes du réchauffement
climatique. L’occasion de découvrir, dans dix pays
différents, des initiatives étonnantes et de rendre
hommage aux pionniers d’un combat qui doit devenir
universel.
DIX PAYS, DIX TÉMOINS,
UN SEUL COMBAT !
Depuis sa création, France 5 propose à ses téléspectateurs
de nombreux programmes consacrés au développement
durable, à la protection de la biodiversité et aux
répercussions du réchauffement climatique. Notre chaîne
participe activement à décrypter notre environnement et à
alerter nos concitoyens sur les grands enjeux d’aujourd’hui
pour qu’ils ne deviennent les drames de demain.
Avec la série « J’ai vu changer la Terre », France 5 et la
société de production Adamis ont confié à dix réalisa-
teurs la mission de partir dans dix pays différents à la
rencontre de témoins, en prise directe avec la nature
(agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, etc.), qui luttent au
quotidien contre les conséquences du dérèglement
climatique sur leur existence. Chaque homme ou femme
croisé décrit la dramatique dégradation de son milieu,
mais exprime également la volonté de trouver par les
moyens les plus divers des solutions adaptées à des
situations devenues inquiétantes.
Cette série documentaire de 10 x 52 minutes, réalisée en
haute définition, pilotée par Jérôme-Cécil Auffret et Sacha
Balit, prouve l’ambition de notre chaîne en matière de
sensibilisation de l’opinion publique concernant l’avenir
de notre planète. Un véritable tour du monde fait voyager
le téléspectateur en Bolivie, au Canada, en Egypte, en
Australie, au Japon, aux Etats-Unis, en Espagne, au
Vietnam, aux Pays-Bas et au Mali pour découvrir de
sombres réalités locales ainsi que les initiatives concrètes
mises en place pour tenter d’y remédier.
Face à l’engagement de nos témoins, à leur refus de
baisser les bras et d’abandonner le combat, en les
suivant dans leur lutte pour la survie et leurs démarches
pour répondre aux dangers qui les menacent, nous
aimerions faire naître une prise de conscience collective
nécessaire et salvatrice.
ÉDITO
PIERRE BLOCK DE FRIBERGRESPONSABLE DU PÔLE DOCUMENTAIRES DE FRANCE 5
Comment est née l’idée de cette série documentaire ?
Norbert Balit : Nous sommes partis d’un constat : le ré-
chauffement climatique est aujourd’hui une réalité pour
des millions de personnes. Les évolutions qu’il implique
dans notre vie quotidienne sont désormais perceptibles,
parfois même de manière très concrète pour certains.
Jusqu’à présent, les documentaires abordant cette ques-
tion la traitaient sous un angle scientifique, en proposant
des projections dans dix, vingt ou trente ans. Nous avons
aussi souhaité apporter notre contribution au débat. Mais
la série que nous proposons aux téléspectateurs de
France 5 a une approche plus directe du sujet. Nous l’en-
visageons en effet dans sa dimension humaine. Chacun des
dix épisodes met en lumière les femmes et les hommes
qui, parce qu’ils vivent en relation directe avec la nature,
constatent jour après jour les changements qu’elle subit.
Ils sont en première ligne, ils sont des témoins privilégiés.
Ils voient changer la Terre depuis des années…
ENTRETIEN AVEC
NORBERT BALITComment se compose un épisode ?
N. B. : Nous avons choisi la rencontre. Chaque documen-
taire raconte donc une histoire. Celle de personnes qui
sont confrontées à des changements climatiques qui bou-
leversent leur vie. En 2006, Clem et Cheryle Hodges, tous
deux fermiers en Australie, ont vu le rendement de leurs
terres chuter de 90 % en raison d’une sécheresse excep-
tionnelle. En Bolivie, l’Indienne aymara Gerarda Morales
se bat pour que les autorités prennent en compte les
problèmes d’eau qui, en raison de la fonte des glaciers,
pénalisent la population de La Paz. Au Canada, Ulaayu
Pilurtuut aide les jeunes Inuits à s’inventer un nouvel ave-
nir : la chasse, que leurs aînés pratiquaient de génération
en génération, est désormais menacée.
Tous, chacun à leur manière, refusent la fatalité et s’em-
ploient à trouver des solutions. Ils ne se considèrent pas
comme des victimes. Ils préfèrent au contraire s’adapter
pour continuer à avancer.
Pourquoi avoir privilégié cette approche humaine ?
N. B. : En présentant des femmes et des hommes comme
vous et moi, il me semble que le téléspectateur s’identifie
mieux à une réalité. Ces personnes qui vivent en Espagne,
aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou ailleurs nous ressemblent.
Leurs témoignages n’en ont alors que plus de valeur et
de crédibilité. Ils permettent ainsi de mieux sensibiliser
les citoyens que nous sommes aux effets concrets du
réchauffement climatique.
Comment s’est construit ce projet ?
N. B. : Nous avons tout d’abord sollicité le WWF pour
comprendre avec précision les problématiques des conti-
nents et des pays. Nous avons ensuite constitué des
binômes de réalisateurs et de journalistes-enquêteurs.
Sous la rédaction en chef de Sacha Balit, les journalistes
sont partis en quête des histoires les plus marquantes et
des personnages les plus évocateurs. Après avoir effec-
tué des repérages, ils se sont envolés pour trois semaines
de tournage. Ils n’ont pas tous été sur le terrain en même
temps : nous avons dû tenir compte des saisons, qui sont
devenues un élément essentiel du récit retracé par nos
équipes. Nous avons rencontré quelques difficultés au
Mali en raison de la rébellion qui touche une grande par-
tie du pays et en Egypte, où l’organisation d’un tournage
n’est pas toujours chose aisée.
Pourquoi avoir choisi de tourner en HD ?
N. B. : Bien évidemment pour des raisons de qualité
d’image et de son, mais aussi parce que la HD représente
l’avenir. Cette série ayant une vocation à être distribuée à
l’international, il était nécessaire de la réaliser en haute
définition.
PRODUCTEUR DE « J’AI VU CHANGER LA TERRE »
VIETNAMLA COLÈRE
DE LA MOUSSON
PersonnagesLien Tran Thi Kim est agronome et sylvicultrice au
Vietnam. Très concernée par l’accroissement des catas-
trophes naturelles, elle s’est investie dans une mission de
reforestation pour en limiter les effets.
SituationA Quang Binh, province du centre du Vietnam, les typhons
et les inondations sont chaque année plus fréquents, plus
violents, provoquant des dommages et des pertes consi-
dérables. Les populations pauvres, dont les moyens de
subsistance dépendent de l’agriculture, de la pêche et de
l’aquaculture, sont frappées de plein fouet par les boule-
versements climatiques. Champs inondés, maisons
dévastées, manque d’eau potable, maladies… Autant
d’épreuves que doivent affronter les Vietnamiens chaque
année. Facteur aggravant : le pays, à l’origine riche d’une
biodiversité exemplaire, a peu à peu entamé son couvert
végétal afin de permettre à une population grandissante
de survivre. Pour produire davantage et entrer sur la
scène économique internationale, il s’est ainsi privé d’un
de ses principaux moyens de protection contre les
ravages dus aux fortes pluies. Les forêts ont été sacrifiées.
Conséquence : non seulement il pleut de plus en plus
mais, paradoxalement, les périodes de sécheresse sont
aussi plus importantes.
Initiative Lien Tran Thi Kim a décidé de s’engager dans la lutte
contre le réchauffement climatique. Agronome et sylvi-
cultrice, elle œuvre, avec l’aide d’une ONG, à la protec-
tion de la forêt ainsi qu’à la reforestation. Elle prône, par
ailleurs, un usage durable des terres et des solutions
alternatives, comme l’emploi de la biomasse, pour ne plus
utiliser de bois comme combustible. Face aux difficultés,
elle s’interroge sur l’avenir des générations futures.
#1
Réalisation Antoine Lassaigne
USAUN PRINTEMPS
SUSPENDU
PersonnagesColleen Gregory est agricultrice à San Juan, archipel amé-
ricain situé au large de Seattle, dans l’Etat de Washington.
Elle a choisi ce site d’une beauté exceptionnelle, il y a
trente-cinq ans, pour fuir le tumulte de la ville et retrou-
ver la nature. Mais son paradis s’abîme…
SituationSécheresse, humidité, gel, tempête de neige... Sous l’effet
d’un climat devenu imprévisible, la production bio de
Colleen Gregory — maraîchère, apicultrice, éleveuse de
moutons — est de plus en plus maigre. Ses clients plus
rares aussi, car les orques tueuses qui faisaient la réputa-
tion touristique de San Juan désertent le site. La faute... au
réchauffement climatique, qui provoque la fonte des
glaciers, la baisse de l’enneigement dans le nord de l’Etat
de Washington et la raréfaction de l’eau douce, indispen-
sable aux saumons des rivières, dont les orques se nour-
rissent. L’eau vient également à manquer pour tous les
agriculteurs de la région et les forêts sont menacées d’ex-
tinction. Scénario catastrophe : avec la hausse du niveau
de la mer, les experts estiment qu’en 2050 la capitale de
l’Etat, Olympia, sera les pieds dans l’eau ! Le pays le plus
pollueur de la planète met en danger un lieu paradisiaque
qu’il faut à tout prix préserver.
InitiativeColleen et son mari, Bruce, sensibilisent les habitants de
San Juan à la préservation de l’environnement et à l’agri-
culture durable. Dans ce domaine, l’archipel est réel le-
ment en avance, que ce soit en matière de législation ou
d’implication de la population. Le couple Gregory a
délibérément choisi d’adopter un mode de vie alternatif
et veut faire école auprès de ses concitoyens, habitués à la
société de surconsommation.
#2
Réalisation Rebecca Boulanger
ESPAGNE UN DÉSERT ANNONCÉ
PersonnagesAntonio Niguez. Agé de 50 ans, il travaille la terre sans
relâche depuis ses jeunes années. Sur plusieurs généra-
tions, sa famille a cultivé des orangeraies et des primeurs
près d’Alicante.
SituationAu cœur de la huerta d’Alicante, Antonio Niguez regarde
avec inquiétude ses citronniers et ses orangers se dessé-
cher sur pied. Cette région semi-aride du sud-est de l’Es-
pa gne souffre d’un manque d’eau chronique, accentué par
le phénomène du réchauffement climatique. En dépit d’un
système d’irrigation réglementé depuis des siècles, la
désertification menace. Les pénuries d’eau ne datent pas
d’hier, mais elles se sont aggravées ces dernières années.
Antonio lutte avec acharnement pour sauvegarder son
exploitation, car les récoltes sont moins abondantes, et
joindre les deux bouts est devenu une gageure. Les
experts confirment que les épisodes de sécheresse
devraient être de plus en plus fréquents et vont jusqu’à
parler d’« africanisation » de l’Espagne. Près de 15 % du
territoire espagnol et 30 % de la région de Valence
seraient concernés. La gestion de l’eau devient un casse-
tête dans la huerta et un défi pour le Tribunal de l’eau de
Valence, institution chargée depuis le Moyen Age de
régler les conflits entre paysans portant sur l’irrigation.
Initiative Antonio Niguez et les siens s’organisent… Mais captations,
dérivations et prélèvements dans les nappes phréatiques
excèdent notoirement les possibilités de recharge des
fleuves et des réserves souterraines naturelles… La
désertification en marche est-elle encore réversible ? Dans
cette région de plus en plus bétonnée par le tourisme de
masse, l’avenir des agriculteurs semble bien compromis.
#3
Réalisation Gilles Capelle
CANADALA BANQUISE ÉVANOUIE
PersonnagesUlaayu Pilurtuut. Cette femme inuite vit au cœur du Grand
Nord canadien et enseigne l’inuktitut, la langue de son
peuple. Elle souhaite aider les jeunes de sa communauté
à s’inventer un nouvel avenir sans perdre ni leurs repères
ni leur identité.
Situation Le réchauffement climatique, phénomène que les Inuits
ont été les premiers à ressentir et à dénoncer, fragilise la
croûte glaciaire, mettant ainsi en péril le mode de vie
traditionnel des communautés de cette région. Ulaayu
Pilurtuut est consciente que l’activité ancestrale de la
chasse dont son ethnie tirait sa subsistance est condam-
née. Les espèces animales marines et terrestres se raré-
fient, de nouveaux insectes apparaissent, le poisson ne
sèche plus, les maisons s’écroulent quand, en se réchauf-
fant, la terre s’affaisse… Combien de temps les Inuits
pourront-ils encore survivre ? Comment inventeront-ils les
mots pour décrire tous ces phénomènes jusqu’alors
inconnus de leur peuple : orage, tonnerre, éclairs ou
insectes nouvellement arrivés comme les mouches ?
Initiative Pour aider les siens, Ulaayu s’emploie à inventer des
moyens de s’adapter, en prenant le meilleur de leurs deux
cultures : inuite et anglo-saxonne. Elle sait que son peuple
possède des ressources traditionnelles non négligeables.
Par exemple, les chiens peuvent retrouver la place confis-
quée par les motoskis. Capables de détecter le danger
d’une glace fragilisée, ils sont à même de reprendre
l’avantage sur les machines… L’urgence est ici absolue,
car la dégradation des conditions climatiques s’accélère
depuis cinq ans.
#4
Réalisation Simon Watel
MALILES LARMES DU DÉSERT
PersonnagesMohamed Aly vit au nord du Mali sur les rives du lac
Faguibine, lieu de rencontres et d’échanges entre
éleveurs nomades, agriculteurs Sonraï et pêcheurs Bozo.
Mais, lors des grandes sécheresses du Sahel, le lac s’est
soudainement tari. Le vieux Mohamed Aly est devenu le
porte-parole des habitants de la région.
SituationAncien eldorado, le bassin du lac Faguibine s’est
transformé en une dépression lacustre asséchée après
les grandes sécheresses des années 70 et 80. La rupture
de cet équilibre naturel s’est soldée par une diminution
des ressources et par la dégradation des conditions de
vie. Victimes des dérèglements climatiques, agriculteurs
et pêcheurs ont dû s’exiler pour pouvoir poursuivre leur
activité. Pourtant, ils sont toujours recensés dans leur
village d’origine et refusent leur rattachement à leur
nouveau lieu de vie. Ils espèrent le retour de l’eau dans le
lac Faguibine. Parents et anciens restent accrochés à ces
villages vidés de leur force vive. Ils ne subsistent qu’avec
l’argent de leurs enfants partis vivre ailleurs. Les longues
caravanes des Touareg se réduisent désormais à
quelques chameaux qui assurent le transport entre les
villages et les marchés.
Initiative Certains Touareg ont d’ores et déjà opté pour une
reconversion totale. Devenus riziculteurs, ils mènent une
vie sédentaire sur les bords du fleuve Niger. L’agriculture
irriguée apporte l’assurance de pouvoir se nourrir, mais
cette solution ne s’adresse pas à tous car les installations
sont onéreuses. L’accès à la terre et le coût de la
reconversion condamnent la plupart des sinistrés du lac
Faguibine à l’exode.
#5
Réalisation Sylvie Bergerot et Eric Robert
PAYS-BAS LE PAYS SOUS LA MER
PersonnagesTjerk de Regt vit au centre des Pays-Bas, sur le polder du
Noordwaard. Agriculteur, il travaille avec son père, son
oncle et son cousin Tejon. Mais la famille de Regt est
obligée de déménager. Sur décision gouvernementale,
leurs terres, comme d’autres polders, vont être rendues à
la nature pour éviter le pire.
SituationAux Pays-Bas, où l’altitude est partout proche de zéro,
60 % des terres se trouvent sous le niveau de la mer.
Habitués à se battre contre l’eau depuis trois cents ans, les
Néerlandais doivent désormais faire face aux consé-
quences du réchauffement climatique sur deux fronts. A
l’ouest du pays, le niveau de la mer s’élève. Il faut renfor-
cer les dunes pour éviter les risques d’inondations. A l’est,
le débit des grands fleuves européens, tels que la Meuse
et le Rhin, augmente chaque printemps et menace de
détruire les digues. Pour protéger les villes à l’intérieur
du pays, il faut réaménager le territoire : donner de
l’espace à la rivière, permettre à l’eau douce d’inonder
les polders… Là où vivent malheureusement de nom-
breux agriculteurs.
InitiativeLes Néerlandais ont décidé d’empêcher les inondations
de menacer les centres économiques du pays en rendant
les polders aux fleuves. Un virage culturel. Institutions
publiques, associations écologiques, entrepreneurs... tous
œuvrent pour sauver leur pays. Le gouvernement orga-
nise des exercices, des opérations de sauvetage à grand
renfort de bateaux et d’hélicoptères pour sensibiliser le
public à la menace des eaux. Mais qu’adviendra-t-il de
Tjerk de Regt et de sa famille ? Où vont-ils aller ? Comme
les autres habitants du Noordwaard, Tjerk doit prendre
des décisions douloureuses.
#6
Réalisation Natacha Calestrémé
BOLIVIEQUAND LES GLACIERS
PLEURENT
PersonnagesGerarda Moralès. Indienne aymara comme la moitié de la
population de son pays, elle est présidente d’un réseau
associatif d’entraide dans la région de La Paz, siège du
gouvernement bolivien.
SituationPrincipale ressource en eau de la région de La Paz, les
glaciers fondent à vue d’œil. Situé à 5 395 mètres d’alti-
tude, à proximité de la capitale politique et économique
bolivienne, le Chacaltaya (« route glacée » en langue
aymara), considéré comme le plus haut domaine skiable
du monde jusqu’en 1998, devrait ainsi avoir disparu d’ici
à un an ou deux. Plus grave pour la population, le Zongo,
un autre glacier de la vallée, s’amenuise lui aussi. Il
alimente toute la zone de La Paz en eau, soit quelque 3 mil-
lions de personnes… Sur les hauts plateaux, les étés très
secs rendent l’économie rurale encore plus précaire. La
survie, difficile depuis toujours, devient quasi impossible
aujourd’hui. Pour les populations urbaines pauvres, qui
s’accroissent avec l’exode rural, l’eau déjà difficile
d’accès sera bientôt inaccessible. C’est donc tout l’équi-
libre de la région qui se trouve menacé…
InitiativeGerarda Moralès a décidé de se battre pour empêcher la
désertification des zones rurales, trouver des solutions
pour mieux utiliser les ressources en eau et les écono -
miser. Militante infatigable, elle sillonne la région sans
relâche, cherche des réponses sur les phénomènes de
fonte auprès des glaciologues, harcèle des responsables
politiques et administratifs pour leur faire entendre
l’urgence de la situation. Elle informe également les
populations locales sur les risques climatiques et leur
apprend à développer des solutions alternatives
concrètes pour pallier le manque d’eau : construction de
barrages et de réservoirs de récupération d’eaux
pluviales, utilisation de systèmes d’irrigation très éco-
nomes, sélection des semences sur les plateaux. Le
développement de l’écotourisme, la généralisation de la
récupération des déchets et du retraitement des plas-
tiques sont autant de chantiers mis en œuvre par Gerarda
pour redessiner un avenir à la région.
#7
Réalisation Patrice Rolet
AUSTRALIE LA GRANDE
SÉCHERESSE
PersonnagesClem et Cheryle Hodges. Ce couple de fermiers de
Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, est obligé de se battre
depuis cinq ans contre une sécheresse exceptionnelle.
SituationL’Australie subit depuis cinq années consécutives une
sécheresse sans précédent, partie pour s’intensifier selon
les climatologues, qui l’attribuent au réchauffement
climatique. Ce continent en majorité désertique, dont 4 %
seulement des terres sont arables, a les plus faibles
ressources en eau de la planète. L’activité agricole, l’une
des fiertés des Australiens (le pays est le quatrième
exportateur mondial de blé), consomme 70 % des
ressources en eau du territoire. Le film entraîne le télé-
spectateur chez Clem et Cheryle Hodges, dans le bassin
du Murray-Darling en Nouvelle-Galles du Sud, la région
agricole la plus importante du pays, située à six heures de
route de Sydney. Les Hodges élèvent des moutons et
cultivent de l’orge et du blé de père en fils. En 2006, les
rendements des terres ont chuté de 90 %. Aujourd’hui, les
pâtures sont sèches et les revenus en chute libre. L’aridité
du sol est accentuée par les remontées de sel dues à une
irrigation intensive, avec de l’eau provenant de la rivière
voisine, bientôt à sec…
InitiativeInquiets pour leur avenir, les Hodges se refusent encore à
admettre que la sécheresse pourrait s’éterniser. Mais,
pour survivre, ils devront vraisemblablement modifier
leurs pratiques et s’adapter, comme d’autres agriculteurs :
opter pour des herbages plus résistants à la sécheresse,
utiliser la technique d’irrigation économe du goutte-à-
goutte, installer des systèmes informatiques de sur veil-
lance de l’humidité des sols… Autant de solutions
porteuses d’espoir pour tout un continent.
#8
Réalisation Pascal Plisson
ÉGYPTE LES MÉTAMORPHOSES
D’UN DELTA
PersonnagesManar Ezat. A 34 ans, elle est la première femme docteur
en pisciculture d’Egypte. Inlassablement, elle arpente le
delta du Nil pour conseiller et venir en aide aux exploi-
tants des fermes aquacoles.
SituationDans le delta du Nil, de plus en plus de terrains sont
devenus impropres à la culture en raison de la présence
grandissante de sel dans les sols. Celui-ci s’immisce
lentement mais sûrement, faisant chuter les récoltes et les
revenus des fellahs. Pour nombre de ces petits agri cul-
teurs, la pisciculture apparaît dès lors comme la solution
miracle pour survivre. Depuis plusieurs années, Manar
assiste à l’explosion du nombre de ces fermes d’un autre
genre. Etonnée de la proportion de fellahs qui choisissent
ainsi de reconvertir leurs parcelles, elle s’interroge sur les
raisons d’une métamorphose sans précédent. Hausse du
niveau de la mer, érosion des côtes, salinité, pollution...
Les rares initiatives positives menées dans le delta du Nil
pourront-elles changer la donne ?
InitiativeD’où vient ce sel qui infiltre les sols ? Est-il le révélateur
d’un changement climatique aux perspectives des plus
alarmantes ? Manar Ezat veut comprendre et mène
l’enquête dans le delta... Auprès des pêcheurs et des
agriculteurs, elle se retrouve en butte à un environnement
devenu fou...
#9
Réalisation Antoine Lassaigne
JAPONLE MAÎTRE DU RIZ
PersonnagesKatsuo Sasaki, riziculteur dans la province de Miyagi, où le
riz est particulièrement réputé. Pourtant, il s’appauvrit et
subit même l’attaque de nouvelles espèces d’insectes
jusqu’alors inconnues... Katsuo s’interroge sur ce que la
nature peut endurer, et pour combien de temps encore…
SituationAgé de 70 ans, Katsuo Sasaki vit avec la terre et l’eau
depuis l’enfance, dans la province de Miyagi, au nord-
ouest de l’archipel nippon. Selon les croyances ances-
trales, le riz y est sacré. Mais, s’il reste encore aujourd’hui
réputé pour sa pureté, sa qualité a néanmoins largement
baissé. Principal responsable : le réchauffement clima-
tique. Les études sont, en effet, formelles. Depuis un
siècle, les températures de l’eau et des sols ont augmenté
deux fois plus vite au Japon qu’ailleurs sur la planète.
Initiative Katsuo Sasaki est bien décidé à préserver « sa terre ».
Homme d’action, il s’est ainsi engagé pour la promotion
de l’agriculture bio au sein de l’association villageoise
Réseau environnement et vie quotidienne. Son objectif est
de convaincre les agriculteurs peu scrupuleux d’adopter
une attitude plus respectueuse à l’égard de l’environne-
ment. Les débats animés par son réseau portent essen-
tiellement sur la meilleure façon de lutter contre le
réchauffement climatique. Katsuo est convaincu qu’opter
pour l’agriculture responsable, moins polluante en gaz à
effet de serre, est une nécessité. C’est néanmoins un pari
risqué : le riz de Katsuo n’a pas les critères esthétiques
auxquels sont habitués les gourmets japonais… De plus,
les dégâts causés par les insectes lui font perdre de
nombreux clients.
#10
Réalisation Jérôme-Cécil Auffret
Une publication de la Direction de la communication 2-4, RUE MARCEAU, 92785 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX 9 / TÉL. : 01 56 22 91 91 – FAX : 01 56 22 95 00 / www.france5.fr
Crédit photo Adamis Production
Service Editions-Photos de France 5
Rédacteur en chef Eric Martinet • Rédactrice en chef adjointe Isabelle Ducrocq • Rédaction Isabelle Ducrocq, Beatriz Loiseau • Secrétariat de rédaction Bénédicte Mielcarek
Iconographie Valérie Blanchet, Nathalie guyon, Valérie Prades • Conception graphique Michaël Isler • Coordination Nelly Berne