la croix de jérusalem - Vatican.va · universelle et dans l’Ordre, où nos membres ont...

cité du vatican - 2017

annales ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani

la croixde jérusalem

2016

Pape François

« Voici venu le temps de la miséricorde »« Voici venu le temps de la miséricorde »

DirecteurAlfredo Bastianelli

Co-directeur et directeur de la rédactiomFrançois Vayne

Rédactrice et coordinatrice des éditionsElena Dini

Avec la collaboration des auteurs cités dans chaque article,du Patriarcat Latin de Jérusalem,

des Lieutenants ou de leurs délégués des Lieutenancescorrespondantes

Traductrices et traducteursLucy Courlet de Vregille, Chelo Feral, Christine Keinath, EmerMcCarthy Cabrera, Annarita et Gianni Mondini, Solène Tadié

Mise en pageFortunato Romani

C.S.E. di De Lutio Ottavio - [email protected]

Documentation photographiqueArchives du Grand Magistère, Archives de L’Osservatore Romano,

Archives du Patriarcat Latin de Jérusalem,Archives des Lieutenances correspondantes,

Philippe Cabidoche, Cristian Gennari, Carla Morselli,et autres collaborations indiquées dans les légendes

En couvertureUn groupe de Chevaliers de la Lieutenance de France faisant leChemin de Croix sur la Via Dolorosa, à Jérusalem, guidés par

Mgr Jacques Perrier (photo Philippe Cabidoche).

Publié parGrand Magistère de l’Ordre Équestre

du Saint Sépulcre de Jérusalem00120 Cité du VaticanTel. +39 06 69892901Fax +39 06 69892930

E-mail : [email protected]

Copyright © OESSH

00120 Cité du vatican

annales ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani

la croixde jérusalem

2016

la croix de jérusalem 2016 - 1

La Croix de Jérusalem : un nouveau titre qui nous engageChers Chevaliers et Dames, et chers amis de l’Ordre,

notre revue publiée en cinq langues, qui retrace l’année écoulée, a désormais pour titreprincipal La Croix de Jérusalem, en référence à l’insigne que nous portons.

Le nouveau titre sera également utilisépour la Newsletter trimestrielle, afin denous identifier clairement.

Cette Croix potencée n’est pas lemonopole des chrétiens, puisqu’ellesymbolise la Ville Sainte pour nos frèresjuifs aussi : la croix principale signifiant lecentre spirituel du monde et les quatreautres petites croix indiquant les pointscardinaux.

Je voudrais ici remercierparticulièrement le Professeur AgostinoBorromeo, fondateur de cette revue il y avingt ans. Il a été Gouverneur Général del’Ordre durant huit ans, renforçantnotamment la communication du GrandMagistère par la création d’un nouveausite internet, disponible en cinq langues,très complémentaire de nos publicationsimprimées.

C’est à lui que nous devons l’idée decette nouvelle appellation, en dialogueavec le Service Communication du GrandMagistère. Cette évolution correspondbien à l’effort soutenu que nous menonspour faire mieux connaître notre Ordre, sa mission et son action au service de tous les habitants dela Terre Sainte.

J’appelle instamment, de manière pressante, tous les Lieutenants dans le monde entier àdiffuser avec enthousiasme La Croix de Jérusalem, non seulement auprès de nos 30.000 membres,mais aussi auprès des personnes qui désirent découvrir l’Ordre et peut-être s’y engager.

Internet ne remplacera pas le papier, car un tel document imprimé, riche de témoignages de vie,est un objet qui pénètre partout comme en ambassade, dans les lieux publics notamment, et quipermet de « prendre en mains » la cause de la Terre Sainte en informant à son propos de façonample et agréable.

Je vous souhaite à tous une bonne lecture et un bon usage de La Croix de Jérusalem, demandantau Seigneur qu’il fasse chaque jour de nous d’ardents témoins de son amour pour tous.

Edwin, cardinal O’Brien

E D I T O R I A L

Sur le blason du cardinal O’Brien figure la Croix deJérusalem, emblème de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

sommairesommaire

2 - la croix de jérusalem 2016

4 Une diplomatie des petits pas,pour bâtir la confianceEntretien avec Mgr Paul Richard Gallagher,Secrétaire pour les Relations avec les États de laSecrétairerie d’Etat du Saint-Siège

9 Des centaines de Chevalierset Dames sur les pasde Bartolo Longo

18 La Croix de Jérusalem, symbolede l’Ordre

20 Les 30 ans de la rencontre d’Assise,à trois voix

28 Le charisme de Mère Teresaen Terre Sainte

29 Parmi les nouveaux cardinaux,trois membres de l’Ordre

7 Du Jubilé de la Miséricorde à une« culture de la Miséricorde »

31 Passage de la Porte Sainteavec le Grand Maître

31 Les rendez-vous annuels duGrand Magistère et les rencontrescontinentales des Lieutenances

40 Nominations et Distinctions

42 In memoriam

44 L’appel du cardinal O’Brienpour soutenir le Patriarcat Latin

45 Projets du Grand Magistère

49 La participation de l’Ordre du Saint-Sépulcre aux projets de la ROACO

51 Témoignage : Dans les pasde la Commission Terre Sainte del’Ordre du Saint-Sépulcre, à l’écoutedu Patriarcat Latin de Jérusalem

L’ORDRE À L’UNISSON DE L’EGLISE UNIVERSELLE

LES ACTES DU GRAND MAGISTÈRE

57 Voir le Christ en regardant l’humanitéEntretien avec Mgr Pierbattista Pizzaballa,Administrateur Apostolique du Patriarcat Latin deJérusalem.

60 Hommage au Patriarche émérite,Mgr Fouad Twal

61 Père Francesco Patton, nouveauCustode de Terre Sainte

62 « Un musulman sorti de nos écolesne deviendra jamais un intégriste » Entretien avec le père Faysal Hijazen, directeur desécoles du Patriarcat latin de Jérusalem décédésubitement en cours d’année.

64 Fenêtres ouvertes sur des actionsde l’Ordre menées à Jérusalemet à Bethléem

L’ORDREET LA TERRE SAINTE

77 Témoignages de membres de l’Ordre

83 Entre Rome et le monde :l’intense activité du Grand Maîtrede l’Ordre

87 Quelques grandes heures vécuesdans les Lieutenances sous toutesles latitudes…


Une annéeexceptionnelle sous le signede la Miséricorde

L’année 2016, que retrace ce numéro denotre revue, a vu s’accroitre de manièreexceptionnelle les donations de nos

membres au service du Patriarcat latin deJérusalem, confirmant la tendance des annéesprécédentes. Les visites du cardinal EdwinO’Brien, Grand Maître, dans les Lieutenances dumonde entier, contribue à cette vitalité : lenombre de membres augmente dans l’Ordre et lavie communautaire s’intensifie spirituellement.La conscience que nous avons de devoir aiderdans sa tâche le nouvel AdministrateurApostolique du Patriarcat, Mgr PierbattistaPizzaballa, favorise d’autant plus notremobilisation autour de nombreux projetspastoraux (écoles, paroisses, accueil desréfugiés…) en ces temps difficiles pour leschrétiens qui habitent les territoires bibliques.Dans les pages qui suivent nous évoquons lesgrandes heures de la prise de fonction de MgrPizzaballa, lui donnant la parole afin de mieux leconnaître. Nous racontons aussi ce que futl’Année Sainte de la Miséricorde, non seulementen Terre Sainte, mais également dans l’Egliseuniverselle et dans l’Ordre, où nos membres ontactivement pris part à ce Jubilé. Les récits plusdétaillés des diverses Lieutenances sont mis envaleur sur notre nouveau site www.oessh.va, néau cours de l’année 2016.

Vous souhaitant une bonne lecture de notrepublication annuelle, nouvellement intitulée LaCroix de Jérusalem, je vous donne rendez-voussur nos réseaux sociaux [email protected] et Twitter @GM_oesshanimés par notre dynamique ServiceCommunication, pour partager toujoursdavantage la vie de notre Ordre et témoignerensemble du Christ Ressuscité.

Alfredo BastianelliChancelier de l’Ordre du Saint-Sépulcre

LA VIEDES LIEUTENANCES

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr.html

L’Ordre du Saint Sépulcre agit beaucoupau service de l’éducation à la paix enTerre Sainte, notamment en soutenant

les écoles et les universités où les musulmans etchrétiens étudient ensemble, dans une dynami-que concrète de dialogue interreligieux. Quereprésente à vos yeux cette institution pontifi-cale et qu’attendez-vous d’elle pour les annéesqui viennent ?L’Ordre du Saint Sépulcre poursuit une belle

mission de soutien à la fois concret et spirituel desœuvres de l’Eglise et des catholiques présents en

Terre Sainte. A travers l’action que ses membres ac-complissent depuis bien longtemps, cette institu-tion pontificale contribue à manifester la sollicitudede l’Eglise à l’égard des fidèles en Terre Sainte.Dans le contexte actuel, nous savons tous combienle dialogue interreligieux est essentiel. En particu-lier, l’éducation au dialogue serein et au vivre-en-semble constitue un enjeu crucial pour assurer unepaix durable pour les générations à venir. Les œu-vres d’éducation qui permettent ainsi à des jeuneschrétiens, eux-mêmes issus d’une grande diversitéecclésiale, et à des jeunes d’autres religions, de


L’ORDRE À L’UNISSON DE L’EGLISE UNIVERSELLE

Une diplomatie des petits pas,pour bâtir la confiance

L’archevêque PaulGallagher, ici en

compagnie de MgrAntonio Franco (de

dos), Assesseurde l’Ordre, et deMgr Pierbattista

Pizzaballa,Administrateur duPatriarcat Latin de

Jérusalem, aucours de la

réception enl’honneur de laBienheureuseVierge Marie,

Reine dePalestine, au siège

du GrandMagistère, à

Rome, à l’automne2016.

Entretien avec Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les Relationsavec les États de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège

grandir ensemble, d’apprendre, de partager etd’évoluer dans une dynamique d’harmonie, sont devéritables ferments d’espérance, qui sans doute nefont pas de bruit, mais qui préparent l’avenir et té-moignent déjà d’une vraie fraternité dans la diver-sité.

Quelle est votre devise épiscopale et en quoiéclaire-t-elle votre mission diplomatique au ser-vice de l’Eglise pour « défaire les nœuds » entreles nations ?« Marcher humblement avec Dieu » (Michée

6:8), telle est ma devise épiscopale. Elle correspondà la troisième partie de la réponse du prophète Mi-chée à la question du peuple sur ce que le Seigneurattend de lui.

Cette devise invite d’abord à « marcher », àavancer et regarder devant, car nous sommes tousen chemin, un chemin orienté vers la plénitude queDieu veut nous donner. Ce chemin ne se fait passans Dieu, et il ne se fait pas non plus sans les au-tres, sans ces femmes et ces hommes que le Sei-gneur nous a confiés ou vers qui il nous envoie. Ilest aussi un cheminement et une croissance dans lafraternité qui exige une grande humilité. Dans ledomaine diplomatique en particulier, l’humilité estnécessaire, non seulement, pour favoriser etconstruire un dialogue vrai. Mais elle est aussi in-dispensable pour travailler sans se lasser à bâtir laconfiance, tout en respectant le temps des réalisa-tions qui, en définitive, n’appartient qu’à Dieu.

L’Etat de Palestine a été reconnu par le Saint-Siège un an après le voyage historique du papeFrançois en Terre Sainte. En quoi cette recon-naissance peut-elle stimuler concrètement lapaix au Moyen Orient ?Depuis plusieurs décennies, le conflit au

Moyen-Orient ne cesse d’engendrer la souffrance,l’incertitude, l’incompréhension, la division et l’iso-lement. Le temps ne fait qu’aggraver la situation etles blessures. Or la stabilité et la paix doivent né-cessairement reposer sur la justice, la reconnais-sance des droits de chacun et la sécurité des per-sonnes. La solution des deux Etats se présente de-puis longtemps comme la mieux à même de remé-dier au conflit et de garantir aux peuples impliquésun futur et une paix stables, basés sur la sécurité, lajustice et le droit au sein de frontières internationa-

lement reconnues. La mise en œuvre d’une telle so-lution demande certes du courage, « le courage dela paix » comme le dit le Pape François. Elle exigeaussi détermination et cohérence. Dans ce long etdifficile processus de paix israélo-palestinien, elleimplique avant tout de reconnaître les besoins fon-damentaux des personnes et des peuples. Il est évi-dent que la solution à un tel conflit constituera unpas fondamental en faveur de la paix au Moyen-Orient.

Quelle est votre position au sujet de la résolu-tion adoptée par l’Unesco en octobre dernier,concernant la ville sainte Jérusalem et la « Pa-lestine occupée » ?Une controverse complexe et qui perdure de-

puis longtemps, a resurgi suite aux résolutionsadoptées par l’UNESCO en octobre dernier. Onpeut constater que la question, sur le plan formel, aété essentiellement traitée du point de vue culturelet du point de vue du droit international. Les déci-sions des Etats doivent certes être respectées. Onne peut cependant que réitérer, comme le Saint-Siège l’a déjà souligné, l’importance du caractèresacré et universel de la ville de Jérusalem pour lestrois religions monothéistes. En ce sens, la recon-naissance au plan international d’un Statut spécialpour la ville est, à l’évidence, nécessaire. Il est àsouhaiter qu’aucune partie ne soit privée de sespropres liens historiques avec la ville de Jérusalemet que soit trouvée une solution réaliste, qui puisserefléter l’identité et la vocation de la Ville Sainte.

Personnellement, comme homme d’Eglise, oupuisez-vous votre espérance en ces temps obs-curs de « guerre mondiale par petits mor-ceaux », et quels signes prometteurs pouvez-vous signaler par rapport à une ‘paix par petitsmorceaux’ qui avance aussi, sans faire debruit ?C’est une très belle question ! Par moments, il

peut paraître difficile en effet de cultiver l’espé-rance lorsque l’on voit se multiplier des actes deviolence qui touchent le plus souvent des inno-cents, des enfants, des familles, des personnes sansdéfense. La violence aveugle, qui caractérise cette« guerre par morceaux » selon les termes du PapeFrançois, engendre des conséquences dramatiques,tant de souffrances et d’injustice. L’Apôtre St Paul


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nous exhorte à être des hommes et des femmesd’espérance, en espérant, comme Abraham,« contre toute espérance ». Il nous incombe doncd’œuvrer humblement au milieu de notre quoti-dien, à travers des petits gestes de paix, de frater-nité, d’humilité et de réconciliation qui sont la se-mence indispensable à la construction d’une paixvéritable et durable à laquelle nous ne devons ces-ser de croire et d’aspirer. La paix est un don à re-chercher avec patience et qui « devient artisanal en-tre les mains des hommes » - comme l’a redit ré-cemment le Pape François. Le Saint-Père lui-mêmefait aussi souvent référence à une « diplomatie despetits pas ». Dans une certaine mesure, nous enavons déjà des signes encourageants avec les événe-ments récents relatifs à Cuba, à la République Cen-trafricaine ou encore à la Colombie. L’on peut donccertainement parler aussi d’une « paix par petitsmorceaux », d’une paix qui s’enracine dans laconscience commune que nous sommes tous frèresen humanité, et qui est nourrie par la foi au Christrédempteur et Prince de Paix.

Quel est le point de vue et l’engagement de ladiplomatie pontificale par rapport aux migrantset aux réfugiés du Moyen-Orient ? Sur cesquestions que le Pape François juge prioritai-res, pouvez-vous dévoiler certaines de vos ac-tions menées ces derniers temps ?Comme vous le savez, la question des réfugiés

fait l’objet d’une attention toute particulière de lapart du Pape François. Il a d’ailleurs souvent eul’occasion d’exprimer son souci pour ces personnesà travers des gestes et des signes concrets. Le Saint-Siège est engagé sur le plan diplomatique en faveurdu processus de paix au Moyen-Orient et dans la

résolution des problèmes qui sont à l’origine desmigrations. Dans le même temps, l’Eglise catholi-que apporte son soutien à de nombreuses actionsen faveur des réfugiés et des migrants. A travers leConseil Pontifical Cor Unum, qui favorise et coor-donne les initiatives des différentes organisations etassociations caritatives catholiques, le Saint-Siègecherche notamment à répondre aux besoinsconcrets des réfugiés présents dans de nombreuxpays comme le Liban, la Jordanie, la Turquie, Chy-pre, l’Egypte, sans parler bien sûr de l’aide appor-tée aux populations en Syrie et en Irak qui viventdes situations dramatiques. Depuis septembre2014, s’est également mis en place un Point centrald’information sur les Agences catholiques d’aide enfaveur de la crise humanitaire irako-syrienne, afinde faciliter la coopération et l’échange d’informa-tions sur les différentes agences catholiques enga-gées dans l’aide humanitaire, dans la crise irakienneet syrienne. En 2016, le réseau ecclésial a déjà mo-bilisé plus de 200 millions de dollars qui ont permisde venir en aide à plus de 4 millions et demi de per-sonnes, un chiffre qui reste toujours insuffisant,compte tenu des besoins immenses, et qui invite àdavantage de mobilisation. J’ajouterais que depuisle 1er janvier, la compétence du Conseil PontificalCor Unum constitue l’un des pôles principaux dunouveau Dicastère pour le développement humainintégral. A ce propos, on peut relever que le Papelui-même a voulu se réserver la compétence dunouveau département pour les migrants et les réfu-giés, ce qui une fois encore, reflète l’engagement, àtous les niveaux, de l’Eglise en faveur de ces popu-lations.

Propos recueillis par François Vayne(Texte original en langue française)



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Maria Goretti est morte à l’âge de 11 ans, en1902, en se défendant d’une tentative de viol.

Par ses derniers mots elle a pardonné son agresseuret assassin et elle lui est apparue à plusieurs repri-

ses, alors qu’il était en prison, en lui apportant lajoie de la conversion et du rapprochement avec leChrist à travers un chemin de sainteté.

Canonisée en 1950 par le pape Pie XII, Maria

Du Jubilé de la Miséricordeà une « culture

de la Miséricorde »Le Jubilé de la Miséricorde a mobilisé l’Ordre du Saint-Sépulcre. Nombreusesont été les initiatives prises dans les Lieutenances pour marquer cet évènementspirituel extraordinaire, et il n’est pas possible ici d’en rendre compte de façonexhaustive. Nous évoquons dans La Croix de Jérusalem un moment important

de la préparation de l’Année Sainte, autour des reliques d’une jeune sainte dontle témoignage est plus que jamais actuel, ainsi qu’à travers un pèlerinage sur les

pas du bienheureux Bartolo Longo, à Pompéi, voulu par le cardinal GrandMaître. Il s’agit maintenant de passer de ce Jubilé à une « culture de la

Miséricorde » qui imprègne toute notre vie, selon les indications du PapeFrançois dans sa lettre apostolique Misericordia et misera.

Le pouvoir salvateur du pardon : sainte Maria Gorettia préparé le Jubilé de la Miséricorde aux Etats Unis

Le cardinalO’Brien

entouré deplusieurs

Chevaliers etresponsablesde l’Ordre, à

Nettuno, àl’occasion dela translationdes reliques

de sainteMaria Goretti

aux Etats Unis,dans le cadre

de lapréparation

jubilaire.


Goretti est une sainte vers la-quelle beaucoup de personnesse tournent et qui est à l’ori-gine de plusieurs miracles.

De septembre à novembre2015, les reliques de la sainteont pour la première fois vi-sité les États-Unis, à l’occa-sion de ce qui a été appelé « lepèlerinage de la Miséri-corde ». Cette expérience asans aucun doute constituéune occasion importante depréparation à l’Année jubi-laire, inaugurée le 8 décembre.

Le cardinal EdwinO’Brien, qui avait célébré lamesse le 24 novembre 2014 dans la basilique deNotre-Dame des Grâces et Sainte Maria Goretti àNettuno, à l’occasion de la translation des reliquesde la sainte aux États-Unis, a déclaré : « Je suis heu-reux que l’Église puisse avoir l’occasion de célébrer

aux États-Unis l’Année Saintede la Miséricorde à travers lamerveilleuse histoire de SainteMaria Goretti ! Que la possi-bilité de vénérer ses reliquesdémontre la puissance de lamiséricorde divine et du par-don qui attend tous ceux quiprennent sérieusement à cœurle message de Jésus ». En Ita-lie, dans le diocèse de Latinaoù la petite sainte est morte,au sud de Rome, le Jubilé dela Miséricorde fut clôturé ausanctuaire de Notre-Dame desGrâces, à Nettuno, le 25 no-vembre, autour des reliques

de cette grande « Martyre de la Pureté » selon le ti-tre qu’utilisa saint Jean-Paul II lors du centenairede sa mort, en 2002. Confions les adolescentesd’aujourd’hui à son intercession, en particulier tou-tes les jeunes filles de Terre Sainte. ■

Pèlerinsde la Miséricorde

en Terre Sainte

Sur notre site internet www.oessh.vanos lecteurs ont pu se procurer

durant l’Année Sainte un livret spirituelintitulé « Pèlerins de la Miséricorde enTerre Sainte », réalisé par le ServiceCommunication de l’Ordre à Rome –en coordination avec Mgr. FortunatoFrezza – bibliste et cérémoniaire del’Ordre – destiné à accompagner ladémarche jubilaire en Terre Sainte,notamment à Bethléem et àJérusalem. Ce document a permisde nourrir la prière chez soi, enlien de communion avec nosfrères et sœurs qui vivent sur lesterritoires bibliques. Ce livretcontinue d’être actuel, et il esttoujours possible de se leprocurer sur le site du GrandMagistère à la rubrique« Espace Médias ».

Logo qui a illustré le pèlerinagehistorique des reliques de sainte Maria

Goretti aux Etats-Unis.

Par le Service Communication du Grand Magistère de l’Ordre

du Saint Sépulcre en collaboration avec Mgr Fortunato Frezza,

bibliste et Cérémoniaire de l’Ordre

PÈLERINSde la MISÉRICORDEen TERRE SAINTE

ORDO EQUESTRIS

SANCTI SEPULCHRI HIEROSOLYMITANI

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/media/le-nostre-pubblicazioni.html

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/media.html

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Modèle de vie chrétienne, d’humilité et de dés-intéressement, pour tous les Chevaliers et Da-

mes, ils ont eu l’occasion d’invoquer personnelle-ment le bienheureux Bartolo Longo, notamment àtravers la prière pour sa canonisation. Partis ensuiteen procession à travers les rues de la cité mariale,les pèlerins de l’Ordre sont passés par la PorteSainte dans le sanctuaire, avant de participer à lamesse en milieu de matinée. La châsse contenant lecorps du bienheureux avait été exceptionnellement

Des centaines de Chevaliers et Damessur les pas de Bartolo Longo

Par décision du cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre,un pèlerinage jubilaire des Chevaliers et Dames venus de toute l’Italie s’est déroulé

durant le mois du Rosaire, samedi 15 octobre 2016, au sanctuaire marial de Pompéi, àl’occasion de l’Année de la Miséricorde. Les 800 participants de ce pèlerinage ont

mieux découvert toutes les œuvres de charité édifiées à partir de rien, avec « un soupar mois », et ont ainsi pris davantage conscience de la véracité du message d’amour

que Dieu, à travers la médiation de la Vierge, a donné au seul membre laïc de l’Ordredu Saint-Sépulcre béatifié à ce jour.

installée près de l’autel, sous la célèbre image de laVierge de Pompéi. Accueillant l’assemblée au dé-but de la célébration eucharistique Mgr TommasoCaputo, l’archevêque prélat et délégué pontificalde Pompéi – lui-même membre de l’Ordre duSaint-Sépulcre – souligna avec quelle intensité « àl’intercession du bienheureux les Chevaliers et Da-mes confient aujourd’hui leur fervent désir de vivrela vie chrétienne dans la charité, et d’intensifierl’œuvre de soutien moral et matériel en faveur des

Durant la belle et émouvante messe à Pompéi, présidée par le cardinal O’Brien, Grand Maître, Mgr Antonio Franco,Assesseur de l’Ordre, a rappelé dans son homélie que « nous avons en Bartolo Longo un modèle de chrétien qui aexpérimenté la Miséricorde du Père, et qui s’est senti poussé à être un témoignage vivant de cet amour, quis’exprime à travers les œuvres de charité ». Il a conclu par une prière à laquelle les pèlerins se sont unis : « QueMarie touche notre cœur et nous rende miséricordieux, attentifs, sensibles, œuvrant pour être nous aussiinstruments de l’amour miséricordieux ».


chrétiens de Terre Sainte et du Moyen-Orient ». Dans son homélie Mgr Antonio Franco, As-

sesseur de l’Ordre, encouragea les Chevaliers etDames à expérimenter en profondeur la grâce dupardon en ces derniers jours du Jubilé de la Mi-séricorde. Après un repas fraternel partagé dansla joie – évoquant même déjà l’idée d’un futurpèlerinage international de l’Ordre à Pompéi,peut-être après la canonisation de Bartolo Longo– les pèlerins sont revenus au sanctuaire en dé-but d’après-midi pour un temps d’adoration eu-charistique et pour la prière du chapelet, hono-rant ainsi leur sainte patronne à quelques joursde la fête de Notre-Dame de Palestine, célébréeliturgiquement le 25 octobre. ■

L’archevêque et Délégué pontifical de Pompéi, MgrTomaso Caputo, Prieur de la section « Naples -Bienheureuse Vierge du Rosaire » de l’Ordre du Saint-Sépulcre, a accueilli le pèlerinage des Chevaliers etDames – conduit par le Grand Maître – sur les pas dubienheureux Bartolo Longo, en octobre 2016.


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L’intérêt pour le seul laïc membre de l’Ordrebéatifié ne cesse de croître, tant il apparaît

comme un modèle de vie chrétienne en ces tempsdifficiles. Sa vie permet en effet de comprendrequ’il n’est pas de situation infernale sur terre dontla miséricorde divine ne puisse venir nous libérer.

Ainsi Bartolo Longo fut un « prêtre » du spiri-tisme avant de se tourner avec amour vers les au-tres, au nom de l’Evangile, réalisant d’immen-ses œuvres de charité grâce à la force dela prière.

Né le 10 février 1841, à La-tiano, dans la Pouilles, non loindu port de Brindisi, il est mortà Pompéi le 5 octobre 1926,ayant légué au Pape tout cequ’il avait édifié pour le ser-vice des pauvres et la gloirede Dieu.

Pendant ses études dedroit à Naples il fut un fa-rouche opposant de l’Eglise,fréquentant les cercles spiri-tes jusqu’à devenir un des res-ponsables importants de cemouvement gnostique où le pou-voir de connaissance prime surl’amour désintéressé.

La rencontre d’un prêtre d’exception,le Père Alberto Radente, par l’entremise duProfesseur Vincenzo Pepe, lui permit de retrouverle chemin de la foi au Christ, l’entraînant même àrefaire sa première communion.

Dans le cadre de ses nouveaux engagements spi-rituels, il fit la connaissance d’une comtesse Ma-rianna de Fusco, veuve, qui lui demanda conseilpour administrer des biens dans la vallée de Pom-péi. Devenu un avocat reconnu, il exerça bénévole-ment ses compétences en matière d’affaires pour ai-der la comtesse.

Au début 1872, découvrant la misère morale etmatérielle du peuple dans cette vallée de la régionvésuvienne, Bartolo Longo se tourna vers la ViergeMarie, et entendit dans le secret de son cœur l’ap-pel à propager la prière du Rosaire. Il organisa desmissions populaires, favorisant une espérance col-

lective qui eut pour conséquence une renaissancede la vallée.

Un tableau marial donné par son ami et confes-seur le Père Radente, transporté depuis Naples surun char de fumier le 13 novembre 1875, devint lesymbole du combat mené par cet avocat pour la li-bération d’un peuple soumis à la pauvreté et audésespoir.

Cette image qui représente saint Domini-que recevant le Rosaire des mains de la

Vierge, prendra place plus tard dansune nouvelle église, avec l’accord

de l’évêque de Nola. Des mira-cles se déroulèrent devant ce ta-bleau, transformant progressi-vement Pompéi en la « Lour-des italienne ». Autour dusanctuaire dédié à la paix sedéveloppèrent des œuvressociales à partir de 1887, tel-les qu’un orphelinat de jeu-nes filles et une maison d’ac-

cueil pour les fils de prison-niers.

Bartolo Longo avait épouséla comtesse en 1885. Les calom-

nies n’ont pas manqué à leur égard,et face aux adversaires guidés par la

jalousie les époux donnèrent tout au PapePie X, le sanctuaire de Pompéi devenant ensuite

une basilique pontificale au début du XXème siècle. La supplique à la Vierge de Pompéi, le 8 mai,

est désormais récitée dans toutes les paroisses d’Ita-lie, particulièrement diffusée par les Filles du SaintRosaire, congrégation féminine fondée par BartoloLongo, et relayée par le moyen d’une revue marialede grand tirage à laquelle l’avocat de Pompéiconsacra beaucoup d’énergie.

Jean-Paul II le déclara bienheureux le 26 octo-bre 1980, et les grâces ne manquent pas à qui l’in-voque avec humilité et confiance. Un miracle ré-cent, dont aurait bénéficié un chevalier de l’Ordre,pourrait permettre prochainement sa canonisationafin que son exemple de foi et de charité active soitsuivi davantage encore.

F.V.

Qui était le Chevalier Bartolo Longo ?


Les œuvres de miséricorde sont les actions chari-tables par lesquelles nous venons en aide à no-

tre prochain dans ses besoins corporels et spiri-tuels. Le Pape François les a ainsi décrites dans sabulle d’indiction du Jubilé de la Miséricorde (n°15) : « Redécouvrons les œuvres de miséricordecorporelles : donner à manger aux affamés, donnerà boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus,accueillir les étrangers, assister les malades, visiterles prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublionspas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseil-ler ceux qui sont dans le doute, enseigner les igno-

rants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, par-donner les offenses, supporter patiemment les per-sonnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants etpour les morts ».

Le jour de la fête de la Divine Miséricorde, aucœur du Jubilé extraordinaire, lors de son homéliede la messe du dimanche 3 avril, le Saint-Père ex-pliqua qu’être apôtres de miséricorde signifie tou-cher et caresser les plaies du Christ, présentes au-jourd’hui dans le corps et dans l’âme de tant de sesfrères et sœurs. « En soignant ces plaies nous pro-fessons Jésus, nous le rendons présent et vivant ;

Des œuvres de « miséricorde vivante »redécouvertes à l’occasion de l’Année Sainte

Le passage d’une Porte Sainte constituait une des conditions pour obtenir l’indulgence jubilaire, enplus d’avoir reçu le sacrement de la Réconciliation, participé à l’Eucharistie, prié aux intentions

du Saint Père, et vécu des œuvres de Miséricorde. A l’aspect sacramentel, le pape François a en effetsouvent rappelé l’importance de porter l’attention envers les œuvres de miséricorde corporelle et spi-rituelle comme partie intégrante de cette démarche qui se poursuit sprirituellement même après laclôture des diverses Portes Saintes.

Le Jubilé s’étaitouvert enprésence deBenoît XVI, il aété clôturé parle PapeFrançois le 20novembre 2016(photo en hautà droite),orientant toutel’Eglise versune « culture dela Miséricorde »qui nous reste àvivre dans tousles domaines.


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nous permettons à d’autres, de toucher de la mainsa miséricorde, de le reconnaître « Seigneur etDieu », comme fit l’apôtre Thomas », insista-t-il.« Demandons la grâce de ne jamais nous fatiguerde puiser la miséricorde du Père et de la porterdans le monde : demandons d’être nous-mêmes mi-séricordieux, pour répandre partout la force de

l’Évangile ». Ces œuvres de Miséricorde ne s’arrêteront pas

avec l’Année Sainte, nous avons maintenant à met-tre en pratique une véritable « culture de la Miséri-corde » comme le pape nous y a invités dans sa let-tre apostolique au lendemain du Jubilé. ■

Pèlerinage à vélo« de François àFrançois »

Une dizaine de membres de laLieutenance des Pays Bas, venus à

Rome pendant le Jubilé de la Miséricorde,ont fait une partie de ce pèlerinage en vélodepuis Assise : de Saint François au PapeFrançois ! Leur groupe a été accueilli parle Gouverneur Général au Palazzo dellaRovere, siège de l’Ordre, près de la placeSaint-Pierre.


Vivre la culture de la miséricorde


Les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles

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Le successeur de Pierre a signépubliquement sa nouvelle lettre

apostolique Misericordia et misera –Miséricorde et pauvreté – le dernierjour du jubilé, le 20 novembre, fête du Christ Roi,après la messe en présence des nouveaux cardi-naux, place Saint-Pierre. Une lettre qui trace « laroute que nous sommes appelés à suivre à l’ave-nir », en fidélité à l’enseignement du Christ. « LaMiséricorde ne peut être une parenthèse dans la viede l’Eglise », explique l’auteur au début de cettelettre dont le contenu nous a été révélé lundi 21 no-vembre, en la fête de la Présentation de Marie.« Confions-nous à son aide maternelle et suivons

son indication constante à regarder Jésus, visagerayonnant de la miséricorde de Dieu », est-il écriten conclusion de ce grand texte précieux en propo-sitions, où l’on reprend conscience que « tout se ré-sout dans l’amour miséricordieux du Père ».

Tandis que « tel un vent impétueux et salutaire,la bonté et la miséricorde du Seigneur se sont ré-pandues dans le monde entier », et alors que « leSeigneur nous a vraiment rendu visite une nouvellefois », que « nous avons senti son souffle de vie se

Voici venu le temps de la miséricorde,pour que la caresse de Dieu parvienne à tous

Nous avons eu un petit pincement au cœur quand, dans la basilique Saint-Pierre, le Pape a fermé laPorte Sainte du Jubilé de la Miséricorde. Plus de 21 millions de pèlerins l’ont traversée, venus de 156

pays, nous disent les statistiques du Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation,tandis que dans le monde plus de 800 millions de fidèles ont vécu cette expérience spirituelle, passantles Portes Saintes ouvertes dans

les églises diocésaines ou lessanctuaires. Cet exceptionnel

temps de grâce pouvait-il se cloreainsi, nous laissant dans l’attente

d’un prochain jubilé, en 2025 ? LeSaint-Père a devancé pareille

question, publiant un documentdestiné à faire comprendre que

l’Année Sainte fut unentraînement, un exercice, pour

accueillir la miséricorde dontnous sommes invités maintenant

à devenir les instruments, en ladiffusant partout. Parmi les

personnes de divers états de viequi ont reçu symboliquement ce

document des mains de François,pour le transmettre au monde, les

deux évêques choisis sontmembres de l’Ordre, le cardinalLuis Antonio Tagle, archevêquede Manille, et Mgr Leo William

Cushley, archevêqued’Edimbourg.

Le cardinal Luis Antonio Tagle, de Manille – Grand Prieur pour lesPhilippines de l’Ordre du Saint-Sépulcre – recevant des mains du PapeFrançois la lettre apostolique Misericordia et misera, qui ouvre l’avenir àune culture de la miséricorde dans tous les domaines de la viepersonnelle et sociale…


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Erépandre sur l’Eglise », l’heure est venue de com-prendre « comment continuer avec fidélité, joie etenthousiasme, à faire l’expérience de la richesse dela miséricorde divine ».

La pauvreté – misera en latin – qui est le secondmot important du titre de la lettre du Pape, résideselon lui surtout en ce que « Dieu lui-même au-jourd’hui demeure, pour beaucoup, un inconnu ».« Cela représente la plus grande pauvreté et l’obs-tacle le plus grand à la reconnaissance de la dignitéinviolable de la vie humaine », écrit-il avec clarté aun° 18 de Misericordia et misera. La Miséricorde estdonc le remède urgent à une pauvreté morale etspirituelle liée à « la culture de l’individualismeexacerbé », en Occident, qui« conduit à faire disparaître lesens de la solidarité et de la res-ponsabilité envers les autres ».

Le Saint-Père développed’une part la Miséricorde célé-brée, notamment dans les sacre-ments, et de l’autre la Miséri-corde vécue au quotidien de nosvies, dans nos rencontres.

Les Missionnaires de la Misé-ricorde, ce millier de prêtrespourvus des facultés spéciales duPape pour pardonner les péchésgraves, pourront poursuivre leur action fécondeaux quatre coins du monde, sachant qu’au cours del’Année Sainte les confessions ont augmenté enmoyenne de 30% dans de nombreux lieux.

En prenant le temps d’éveiller les consciences àun profond repentir, tous les prêtres, et pas seule-ment les Missionnaires de la Miséricorde, auront lacapacité d’absoudre le péché d’avortement – sansdevoir en référer à leur évêque comme c’était géné-ralement auparavant le cas – non seulement pourles femmes qui l’ont commis, mais pour les person-nes responsables autour d’elles, spécialement dansle milieu médical.

Les prêtres de la Fraternité Saint Pie X, qui nesont pas encore en pleine communion avec l’Eglise,auront la possibilité de confesser validement et lici-tement, comme ils l’ont fait durant le Jubilé de laMiséricorde, « jusqu’à ce que soient prises de nou-velles dispositions ». Il s’agit, de la part de Fran-çois, d’une main à nouveau tendue en vue de la ré-conciliation avec les catholiques lefevbristes, atta-

chés à la messe tridentine, qu’ils considèrent être lamesse de toujours, et opposés à certaines ouvertu-res voulues par le Concile Vatican II, en particulierpar rapport au dialogue interreligieux.

Enfin, le Pape souhaite que la Parole de Dieusoit davantage approfondie dans la communautéchrétienne, et il propose qu’un dimanche de l’an-née liturgique y soit entièrement consacré, sur lesthèmes de la miséricorde, ce qui débouchera néces-sairement sur des gestes et des œuvres de charitéconcrète.

Sur le plan directement social, il indique que« nous sommes appelés à faire grandir une culturede la miséricorde, fondée sur la redécouverte de la

rencontre des autres ». « Laculture de la miséricordes’élabore dans la prière assi-due, dans l’ouverture docile àl’action de l’Esprit, dans la fa-miliarité avec la vie des saintset dans la proximité concrètedes pauvres ».

Cette « révolution cultu-relle » sera favorisée par la cé-lébration de la Journée mon-diale des pauvres, leXXXIIIème Dimanche duTemps ordinaire. « Ce sera la

meilleure préparation pour vivre la solennité deNotre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers, « quis’est identifié aux petits et aux pauvres et qui nousjugera sur les œuvres de miséricorde (Matthieu 25,31-46) », souligne François.

Plus largement, il considère que « le moment estvenu de donner libre cours à l’imagination de lamiséricorde pour faire naître de nombreuses œu-vres nouvelles, fruits de la grâce » : l’Eglise a besoinaujourd’hui de raconter ces « nombreux autres si-gnes » que Jésus a accomplis, et qui « ne sont pasécrits » (Jean 20,30), pour rendre visible la bontéde Dieu.

« Voici venu le temps de la miséricorde », répètecinq fois le successeur de Pierre à la fin de sa lettre– peut-être en référence aux cinq plaies du Christ –« pour que personne ne puisse penser être étrangerà la proximité de Dieu et à la puissance de sa ten-dresse », et qu’à travers le témoignage des croyants« la caresse de Dieu parvienne à tous ».

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Le moment estvenu de donner librecours à l’imaginationde la miséricordepour faire naître denombreuses œuvresnouvelles, fruits dela grâce

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En contemplant les cinq plaies du Christ

L’Odre du Saint-Sépulcre est symbolisé par un blason représentant une grande croixrouge entourée de quatre autres croix plus petites, rouges elles aussi, sur fond blanc.Il s’agit d’une évocation des cinq plaies du Christ. Le Pape François y a fait référence

lors de l’Année Sainte, parlant de sa prière quotidienne, qui peut inspirer celle detous les membres de l’Ordre. De plus, au cours de ce Jubilé, marqué par un grand

souci œcuménique, le Saint-Père a visité, parmi divers pays, la Géorgie, dontdrapeau national ressemble à s’y méprendre à l’emblème de l’Ordre.

Pour La Croix de Jérusalem l’ambassadrice de Géorgie près le Saint-Siège a acceptéde commenter les liens historiques de son pays caucasien avec la Terre Sainte.

Le Jubilé de la Miséricorde, qui s’est clôturé le20 novembre, en la fête du Christ Roi, a vu af-

fluer à Rome environ 21 millions de pèlerins, mêmesi cette Année Sainte « décentralisée » pouvait sevivre pleinement dans chaque diocèse du monde.

Au cours des évènements jubilaires, le Saint-Père a notamment parlé des cinq plaies du Christ,et nous souhaitons y revenir parce que ses parolesillustrent bien le message que porte l’emblème desmembres de l’Ordre du Saint-Sépulcre. « Seigneur,par Tes cinq plaies, que nous portons sur nos insi-gnes, nous Te prions… », dit la célèbre prière duChevalier et de la Dame.

« L’image définitive du réceptacle de la miséri-corde, nous la trouvons dans les plaies du Seigneurressuscité, image de l’empreinte du péché restaurépar Dieu, qui ne s’efface pas totalement ni ne sup-pure : c’est une cicatrice, non une blessure puru-lente. C’est dans cette “sensibilité” propre aux ci-catrices, qui nous rappellent la blessure sans fortedouleur et la guérison sans que nous n’oubliions lafragilité, que réside la miséricorde divine », résu-mait de façon lumineuse le Pape François ens’adressant aux prêtres venus vivre le Jubilé dans laVille éternelle au printemps 2016. « Dans la sensi-bilité du Christ ressuscité qui conserve ses plaies, –non seulement aux pieds et aux mains, mais aussidans son cœur qui est un cœur blessé – nous trou-vons le juste sens du péché et de la grâce », conti-nuait-il, précisant que la contemplation du cœurblessé du Seigneur, permet de se voir en lui commedans un miroir : « Notre cœur et le sien se ressem-

blent en ceci que les deux sont blessés et ressusci-tés. Mais nous savons que son amour était unamour pur et qu’il a été blessé parce qu’il a acceptéd’être vulnérable ; en revanche, notre cœur étaitpure plaie, qui a été guérie parce qu’elle a acceptéd’être aimée ».

Pour mieux comprendre cette logique spiri-tuelle dans laquelle nous fait progresser le Saint-Père, il est bon de revenir également sur une confi-dence qu’il a faite, à l’audience publique du mer-credi 22 juin, quand il a évoqué sa brève prière,avant d’aller au lit, « Seigneur, si tu veux, tu peuxme purifier ! », s’inspirant des mots du lépreuxadressés à Jésus (Luc 5, 12). Il a précisé qu’il ditaussi, chaque soir, cinq Notre Père, « un pour cha-que plaie de Jésus, parce que Jésus nous a purifiésavec ses plaies ».

Ne pourrions - nous pas nous aussi prier ainsi,invoquant la miséricorde du Père céleste par lescinq plaies du Christ qui, devenues cicatrices, té-

La Croix de Jérusalem,symbole de l’Ordre

La Croix de Jérusalem,symbole de l’Ordre du

Saint-Sépulcre, évoqueles cinq plaies du

Christ, sources depurification intérieure etde renouveau spirituel

pour les pèlerins quenous sommes, en

marche vers leRoyaume de Dieu.


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Madame l’ambassadrice, le Pape François avisité la Géorgie fin octobre 2016, de vo-

tre point de vue que faut-il retenir essentielle-ment de ce voyage historique ?La visite du Pape François en Géorgie a marqué

un point culminant dans notre histoire récente. Il aété très bien reçu par tous les gens qui ont écoutéses beaux discours au Palais présidentiel, au Pa-triarcat de l’Eglise orthodoxe de Géorgie et à la ca-thédrale de Svétitskhovélidans l’ancienne capitale deMtskheta. Les gens étaientimpressionnés par ses dis-cours spirituels et nuancés. Sarencontre personnelle avec lecatholicos-patriarche deGéorgie Elia II a été un évé-nement important, « histori-que », selon les termes du Pa-triarche. Il est difficile de prédire les retombées decette rencontre, néanmoins, l’histoire connaît denombreux exemples de rencontres similaires quiont eu un impact positif sur les relations entre lesEglises. La rencontre entre le pape Paul VI et le pa-triarche Athénagoras il y a 51 ans en est une bonneillustration. Je vais donc faire miens les mots dupape François selon lesquels notre responsabilitéchrétienne d’aujourd’hui est de garder espoir.

Le drapeau de la Géorgie – cinq croix rougessur fond blanc – évoque les cinq plaies duChrist, et rappelle que votre pays a été évangé-lisé dans les premiers siècles par une nonne ve-nue de Jérusalem, sainte Nino. Comment ce pa-trimoine spirituel hiérosolomytain peut-il êtremis au service de l’Europe, au regard de l’ensei-gnement du Pape François lors de son séjouren Géorgie ?Le drapeau géorgien et ses cinq croix a des rela-

tions avec d’autres contextes culturels très diffé-rents. Pour l’identité géorgienne, cela revêt uneénorme importance. Nous croyons que ce drapeaua existé avant l’époque des Croisades, il est décritdans les textes géorgiens du dixième siècle commeétant le drapeau national. La chrétienté en Géorgie,comme vous venez de le remarquer, a une longuehistoire de relations avec la Terre Sainte. Quelquesimplantations monastiques géorgiennes et des ma-

nuscrits sont retrouvés enTerre Sainte depuis les pre-miers siècles du christia-nisme en Géorgie. L’un desdocuments liturgiques lesplus intéressants depuis leVIIe siècle à Jérusalem a étépréservé dans la languegéorgienne.

Le voyage pontifical en Géorgie a manifesté lerapprochement entre l’Eglise catholique etl’Eglise orthodoxe, confirmant le processus ou-vert par la rencontre du Pape et du Patriarchede Moscou à Cuba en février dernier. Selonvous, cette réconciliation progressive des Egli-ses d’Orient et d’Occident peut-elle être aussiune source de médiation et d’apaisement politi-que entre l’Europe et la Russie ?Il me sera difficile de répondre à une partie de

votre question, celle qui concerne les relations en-tre l’Europe et la Russie. Néanmoins, pour la Géor-gie, Etat qui a fait du choix européen sa priorité, ilest bien plus logique d’observer des relations nor-males et bilatérales entre Eglises catholiques et or-thodoxes, dans le sens d’une cohésion nationale. Jesuis moi-même en accord avec mes concitoyens quine redoutent pas de travailler dur pour devenirmembres à part entière de la famille européenne.

Propos recueillis par F.V.

Un drapeau national qui évoque la Terre SainteRencontre avec l’ambassadrice de Géorgie près le Saint-Siège, Tamara Grdzelidze

moignent de son amour vainqueur ? Chaque mem-bre de l’Ordre, appelé à témoigner de la puissancede la Résurrection, peut reprendre conscience du-rant l’Année Sainte, selon les mots du successeur

de Pierre, que « le vrai récipient de la miséricordeest la miséricorde même que chacun a reçue et quilui a recréé le cœur, voilà l’outre neuve dont parleJésus, la source régénérée ».

Entretien avec le Père jésuite Thomas Michel,expert en relations entre chrétiens et musul-

mans et en islam. De 1981 à 1994, le Père Michel atravaillé au Conseil pontifical pour le dialogue in-terreligieux. Il est également l’ancien secrétaire duSecrétariat jésuite pour le dialogue interreligieuxde Rome et ancien secrétaire œcuménique de laFédération des Conférences épiscopales d’Asie(1994-2008). Il a enseigné dans de nombreusesuniversités dans le monde et a passé le dernier se-mestre de l’année 2016 à enseigner à l’Institutpontifical d’études arabes et d’islamologie.

L’islam est une religion mondiale qui apparaîtparfois comme un bloc unique sans distinc-tions. Pourriez-vous aider nos membres à sefaire une idée de la diversité qui constitue lescommunautés musulmanes dans le monde ?Avec plus d’un milliard de fidèles, le monde

musulman est aussi diversifié que le monde chré-tien. Il existe des différences culturelles, des diffé-rences théologiques ainsi que des différences dansl’approche des personnes et leurs réactions face à lavie moderne. Pour commencer par les différencesculturelles, la plupart des gens ignorent que la ma-

Les 30 ans de la rencontred’Assise, à trois voix

Au cours de l’année 2016 les membres de l’Ordre ont pu avoir l’occasion de s’unir,dans leurs diocèses respectifs, aux initiatives prises pour commémorer le trentième

anniversaire de la rencontre interreligieuse d’Assise. Afin d’approfondir unemeilleure connaissance réciproque des grands monothéismes représentés en Terre

Sainte, nous proposons ici trois entretiens avec des personnalités de référencecapables de nous aider à avancer sur le chemin de la rencontre et de la paix.

Dossier réalisé par Elena Dini

Pour un dialogue de la vie entre chrétiens et musulmans

Depuis la cité de Saint François, l’appel à la paix desleaders religieux s’est adressé au monde entier,

trente ans après la première rencontre interreligieused’Assise organisée à l’initiative de saint Jean-Paul II.

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jorité des musulmans ne vit pas auMoyen Orient mais en Asie. Les qua-tre pays comptant le plus grand nom-bre de musulmans sont l’Indonésie,l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh,tandis que les musulmans de languearabe représentent environ 20% desmusulmans dans le monde. L’une deserreurs que les gens commettent estcelle d’identifier l’islam à ce qui sepasse dans le monde arabe, alors quece n’est que l’une des manifestationsde l’islam.

Il existe également une variété théologique –que l’on pourrait aussi qualifier d’historique – en-tre sunnites et chiites. Cela se réfère non pas à unélément théologique mais historique : Mohamed a-t-il désigné un successeur ou pas ? La majorité desmusulmans – environ 90% – pense qu’il n’a pas dé-signé de successeur, laissant à la communauté lapossibilité de choisir son guide, tandis qu’une mi-norité – environ 10% – pense qu’il a bien désignéun successeur, son gendre Ali. Sur la base de cedésaccord historique, deux formes d’islam se sontdéveloppées séparément, si bien qu’aujourd’hui,nous constatons de nombreux points de divergenceentre musulmans sunnites – les plus nombreux – etchiites. Cela peut conduire à des conflits, en parti-culier lorsqu’un groupe détient un pouvoir écono-mique ou politique plus important que l’autre. Celase vérifie en Irak et au Bahreïn. Mais nous devonsprendre les différents contextes en considération.Si nous regardons les musulmans aux Etats-Unis ouen Suède, on constate qu’il n’y a pas de conflits en-tre sunnites et chiites, ils se rendent à la même mos-quée et prient ensemble car le contexte fait que cesquestions ne se posent pas.

Le troisième type de diversité concerne la façondont les peuples répondent à la modernité. Certai-nes personnes voient la modernité comme libéra-trice, comme quelque chose de souhaitable, de bonpour les musulmans. D’autres musulmans n’ont au-cun problème avec les avancées technologiquesmais estiment qu’il y a un aspect culturel de la mo-dernité qui pose problème et ont tendance à êtresuspicieux. D’autres pensent que la modernité estune plaie venant des pays occidentaux pour dé-tourner les gens de Dieu.

Ainsi, lorsque l’on parle de musulmans, nous

parlons en réalité d’une large variété de personneset d’approches de leur religion et de la vie mo-derne.

Le dialogue de la vie entre musulmans et chré-tiens en Terre Sainte doit se vivre chaque jour.Quels sont selon vous les aspects clés pour va-loriser la rencontre entre ces communautés ?Il y a eu un développement intéressant dans la

pensée de l’Eglise lorsque nous avons commencé àparler de dialogue. Paul VI dans Ecclesiam Suam arepris l’idée déjà développée par Martin Buber etd’autres, selon laquelle je grandis dans la relationpour parler à l’autre et l’autre grandit dans la rela-tion pour me parler. Cependant, pour beaucoup dechrétiens dans le monde, et sans doute surtoutpour les chrétiens en Israël et en Palestine, l’idéed’un dialogue semblait très élitiste, réservée auxpersonnes très instruites et aux responsables reli-gieux. Leur expérience des musulmans était celled’un simple voisinage et ils ne pouvaient se rassem-bler et discuter avec eux de la Trinité, par peur decommettre des erreurs. L’Eglise a répondu en di-sant qu’ils n’étaient pas obligés de le faire mais quetout le monde est appelé au dialogue de vie. Dansce dialogue, chacun de nous est appelé à vivre safoi chrétienne aussi profondément et pleinementque possible, dans la pleine acceptation des musul-mans avec lesquels l’on vit.

Cela suppose de prendre soin des plus âgésdans la communauté, en élevant les enfants dans lerespect de Dieu, en veillant sur les marginalisés, lespauvres et les personnes dans le besoin en leur ou-vrant les cœurs et les institutions. En ce faisant, leschrétiens lancent en quelque sorte un « défi » auxmusulmans et ils se laissent mettre au défi par les

Le Père Thomas Michel (au centre, sous le tableau) durant un repasconvivial avec quelques amis musulmans : le dialogue de la vie sedéroule aussi à table de manière fraternelle.


bonnes choses que les autres font : tel est le dialo-gue de vie. Le dialogue de communautés ordinairesvient en premier, et s’il existe, tous les autres ni-veaux de dialogue trouvent leur place.

Les chrétiens dans des zones comme la Pales-tine et la Syrie l’ont fait durant des siècles : ils par-tagent leur culture et leur langue, chantent les mê-mes chansons, racontent les mêmes blagues et re-gardent les mêmes films. Et lorsqu’ils partagentaussi le meilleur de leur foi, alors le dialogue de viese produit : un dialogue de la vie !

L’année de la miséricorde s’est refermée en no-vembre 2016. De quelle façon pouvons-nousnous inspirer du thème commun de la miséri-corde dans le christianisme et l’islam pour favo-riser des réflexions théologiques et pratiques ?La miséricorde est un thème important. Il y a eu

de nombreuses conférences universitaires à ce sujetau cours de cette Année Sainte mais je sais aussique chrétiens et musulmans se sont réunis pourparler de la bonté de Dieu dans de nombreuxcontextes non académiques. Nous disons souventque le christianisme se fonde sur l’amour et quel’islam se fonde sur quelque chose d’autre mais IbnSina – Avicenne, un philosophe musulman – a enquelque sorte dit : « Dieu est amour » et se fondeentièrement sur l’amour. Il y a en effet beaucoupd’aspects de la foi des autres que nous ignorons.

Nous devons aussi nous rappeler que Dieu n’estpas indifférent à ce que nous faisons dans cemonde et que sa miséricorde n’est pas limitée à ungroupe en particulier. Il est miséricordieux enverstout le monde et c’est un témoignage commun quenous devons rendre. Le christianisme et l’islam en-seignent aussi que la miséricorde est quelque chose

« En 1988, j’enseignais la théologie chrétienneà Konya, en Turquie. J’avais à ma disposition

un appartement dans la vieille ville mais il était nonmeublé. Je l’ai dit à l’université et quelqu’un m’a ditqu’il connaissait une personne susceptible d’avoirun lit en plus. Je me suis rendu chez cette personneque je n’avais jamais rencontrée auparavant, je lui aidit qui j’étais et que l’on m’avait dit qu’il pourrait meprêter un lit. Il a immédiatement pris le lit et nousl’avons transporté dans mon appartement. Des gensdans la rue m’ont vu et m’ont demandé qui j’étais.Je leur ai dit que j’étais un professeur, venu ensei-gner la théologie à l’université. Ils me pensaient mu-sulman, alors je leur ai dit que j’étais un prêtre chré-tien. L’on m’a demandé si j’avais besoin de quoi quece soit pour l’appartement, et je leur ai réponduqu’une chaise pourrait m’être utile. Le temps d’allerchercher le matelas et de revenir, les gens dans lesrues avaient manifestement tous été informés de masituation et tout le monde m’offrait quelque chose.Durant les trois jours qui ont suivi, les gens du quar-tier m’ont apporté des meubles et tout type d’objetspour mon logement: des verres, de la vaisselle, unetable, des chaises, des tapis…

Lorsque je suis rentré à la maison après le pre-mier jour d’université, il y avait un homme assis de-vant mon appartement et qui m’attendait. Il m’a ditque sa femme était venue plus tôt dans la journée

mais que la porte était fermée et qu’elle n’avait puentrer. Il m’a expliqué que je n’avais pas besoin defermer ma porte à clé. J’ai pensé qu’en faisant cela,j’offensais le voisinage en leur laissant penser queje ne leur faisais pas confiance, je n’ai donc plus ja-mais fermé la porte à clé.

Ainsi, certains jours, je rentrais à la maison ettrouvais sur la table un plat contenant de la nourri-ture. Je le mangeais et un ou deux jours plus tard, leplat disparaissait de mon appartement. Quelquesjours plus tard, un autre plat apparaissait. A d’au-tres moments, je rentrais et trouvais mes vêtementslavés et repassés. Cela a continué durant six moiset je n’ai jamais vu qui faisait cela car ces person-nes savaient que j’enseignais à l’université et ve-naient lorsqu’elles savaient que je n’étais pas à lamaison.

A la fin du semestre, il fut temps pour moi departir. J’ai dit à un homme du quartier que j’avaisune requête finale. Certaines femmes du quartiers’étaient montrées très bonnes envers moi et je sou-haitais juste les rencontrer une fois pour les remer-cier. L’homme m’a dit que je n’avais pas à les ren-contrer et à les remercier : elles n’avaient pas faitcela pour moi, elles l’avaient fait pour Dieu. Dieu,qui voit ce qu’elles font en secret, les aurait récom-pensées. Voilà ce qu’est un dialogue de la vie ».

Père Thomas Michel

Une expérience personnelle de dialogue de la vie :servir l’autre pour servir Dieu


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Eque l’on fait, ce n’est pas un sentiment. Vous êtesmiséricordieux lorsque vous essayez concrètementd’aider ceux qui sont dans le besoin.

Le Saint-Père a célébré en septembre 2016 àAssise le 30e anniversaire du rassemblement in-terreligieux pour la Journée mondiale de prièrepour la paix. Comment la prière peut-elle nousaider à nous rapprocher ?

La prière a lieu lorsque nous prenons conscienceque nous sommes en présence de Dieu. Nous pou-vons avoir des idées différentes de ce qu’est Dieumais je crois que nous pouvons prier comme Abra-ham et Melchisédech l’ont fait. C’est dans la prièreque nous devenons conscients des qualités de Dieuet lorsque l’on acquiert cette conscience avecquelqu’un d’autre, il devient plus difficile d’êtresuspicieux ou en colère contre l’autre. ■

Chrétiens et juifs aujourd’hui : « La rencontre doit se faire en face à face »

Entretien avec le rabbin belge David Meyer,professeur au Centre « Cardinal Bea » pour les

études sur le judaïsme à l’Université PontificaleGrégorienne. Le rabbin Meyer a enseigné dansdifférents pays, de la Belgique au Pérou, en pas-sant par la Chine et l’Italie. Il nous parle ici del’approche de l’autre dans la tradition juive et de lacomplexité du dialogue interreligieux en TerreSainte, en plus de son expérience personnelle dudialogue.

En remontant aux sources de la tradition juivetelles que le Talmud, quelle est la place histori-quement accordée à ceux qui ne font pas partiedu peuple d’Israël au sein de la communautéjuive ? Y a-t-il plus d’auteurs contemporainsqui abordent ce sujet ?Le judaïsme essaie d’éviter les relations avec les

pratiques païennes : les idolâtres seraient complète-ment coupés de toute possibilité de contact. Parmiceux qui ne sont pas païens mais pas juifs non plus,il y a les Noahides, qui suivent les sept lois de Noahconsidérées comme étant le fondement de toute so-ciété humaine. Pour celui qui suit ces lois, la rela-tion avec la communauté juive n’est pas probléma-tique, il peut vivre sur le territoire de la sociétéjuive et sera traité avec respect. Les lois noahidesconstituent tout ce dont vous avez besoin pour éta-blir une rencontre entre juifs et non-juifs, mais celarelègue ces derniers à une place marginale.

Pendant longtemps (jusqu’au XIVe siècle) il y aeu un débat autour de la question de savoir si lechristianisme faisait partie du groupe noahide oupas, à cause de la Trinité. La Trinité était probléma-

tique pour les penseurs juifs durant la période rab-binique au début du Moyen Age.

Au XIVe siècle, il y a eu un enseignement im-portant diffusé par un rabbin, connu sous le nomde « Hameïri » de Provence, et qui a dit que lechristianisme et l’islam étaient des monothéismeséthiques, ce qui les a vraiment placés à un niveautrès proche du judaïsme. Les prémices de cette idéeavaient été élaborées, quoique de façon encore am-biguë, par Maïmonide au XIIe siècle. A partir de là,l’idée que l’on peut faire partie d’un monothéismeéthique également à l’extérieur du judaïsme est de-venue un message assez puissant et relativement enavance pour son temps. Cela a jeté les bases de lapossibilité de dialogue.

Quelles sont selon vous les différences clésdans le dialogue vivant entre chrétiens et juifs

Le rabbin David Meyer et son ami jésuite, le PèrePhilipp Gabriel Renczes, directeur de Centre« Cardinal Bea » pour l’étude du judaïsme àl’Université Pontificale Grégorienne de Rome.


en Terre Sainte et dans les autres pays dumonde ?Le dialogue entre chrétiens et juifs n’est pas aisé

en raison de réalités historiques auxquelles on doitfaire face, et de différences théologiques, de préju-gés persistant même 50 ans après le Concile Vati-can II et la déclaration Nostra Aetate. En TerreSainte, c’est encore plus difficile du fait de la situa-tion politique.

Le christianisme en Terre Sainte est historique-ment constitué d’arabes, ce qui fait que l’on som-bre dans le conflit entre Israéliens et Arabes, Pales-tiniens en particulier. Deuxièmement, la questionpour les juifs israéliens et les juifs en général par-tout dans le monde est que l’Etat d’Israël est unélément du judaïsme, une pierre d’angle. Il estdonc difficile d’obtenir un dialogue religieux en Is-raël en faisant abstraction des questions politiquescar la réalité est une réalité politique et parce que laprésence politique de l’Etat d’Israël est un moded’expression de l’identité juive.

L’Eglise catholique a récemment célébré la fin

du Jubilé de la miséricorde. De quelles façonspensez-vous que nous puissions mettre à profitle thème commun de la miséricorde dans lechristianisme et le judaïsme – à la fois en décri-vant Dieu et en considérant l’appel à instaurerla miséricorde dans nos vies – pour susciter desréflexions théologiques et pratiques ?La question de la miséricorde est compliquée

car il existe de nombreuses hypothèses. Nous esti-mons que la miséricorde est au centre du catholi-cisme et du judaïsme. Dans le judaïsme, la miséri-corde n’est pas différente de l’application précisede la justice et le dialogue pourrait en effet être dif-ficile sur ce sujet. Par ailleurs, la miséricorde estaussi ce qui apporte de la souffrance : la miséri-corde suppose une certaine patience envers ceuxqui ne se comportent pas comme il le faudrait. Sil’on veut être miséricordieux, l’on n’émet pas de ju-gement immédiat, on laisse à l’autre l’opportunitéde se repentir, de changer, on donne le temps auxmots de convaincre, mais tant qu’on laisse dutemps à ces personnes, des innocents souffrent.

La diversité est présente dans le judaïsme depuislongtemps. Même à l’époque du Temple, différentes

branches existaient : les pharisiens, les sadducéens etles esséniens. Certaines branches sont restées assimi-lées au judaïsme tandis que d’autres ont été excom-muniées et sont devenues quelque chose d’autre, parexemple les caraïtes.

Avec l’avènement de la modernité, une plus grandediversité a officiellement vu le jour. Lorsque le ju-daïsme a été confronté à la modernité avec la possibi-lité de quitter les ghettos, s’est présentée la questionde savoir comment une telle tradition – qui était es-sentiellement générée par des rabbins qui vivaientdans un ghetto – pouvait être adaptée au monde exté-rieur. La façon d’incorporer la modernité à la religion aconduit à une certaine rupture au sein du judaïsmeentre le monde orthodoxe et non-orthodoxe.

Les différentes approches de la modernité se si-tuent à deux niveaux. La première question est de sa-voir comment appréhender le fossé que l’on peut sou-vent constater entre la Halakha médiévale – les nor-mes légales du judaïsme – et la vie en tant que ci-toyen dans une société mixte et complexe. Ladeuxième question est celle de déterminer le degré

d’incorporation de la compréhension scientifique et dela critique de la tradition. Dans le judaïsme, il y a ceuxqui croient que la Torah a été donnée par Dieu àMoise sur le Mont Sinaï – et qui inclut à la fois la Torahécrite et orale – et ceux qui ont une approche plus cri-tique et qui considèrent que le judaïsme rabbinique etmême les textes bibliques sont le résultat d’un proces-sus créatif et que cela a un impact sur l’autorité destextes fondateurs.

Ce postulat se traduit par différents mouvements,en partant des plus orthodoxes jusqu’aux plus libé-raux :

■ Le mouvement hassidique puise sa traditiondans la société polonaise. Il existe différentes sortesd’orthodoxie en son sein, qui entrent parfois en désac-cord les unes avec les autres mais c’est essentielle-ment un groupe qui obéit à la loi juive telle qu’il lacomprend et qui ne se sent en rien concerné par les

Un monde juiftrès diversifié


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EAlors la miséricorde n’est pas sans conséquences.Il y a une discussion sur le contenu qui doit être

considérée : ce que nous considérons réellementmiséricordieux et ce qui entre précisément danscette catégorie, or je ne suis pas certain que le ju-daïsme et l’Eglise répondraient de la même façon.

Y a-t-il une expérience personnelle de dialogueet de rencontre que vous voudriez nous fairepartager ?J’ai de nombreuses expériences de dialogue, par

exemple ici à l’Université pontificale grégorienne,où j’enseigne. Ce que je pense être important departager est le fait que toute expérience de dialo-gue doit prendre en compte le facteur du temps : ledialogue n’est pas quelque chose que l’on fait occa-sionnellement, de temps en temps. Nous grandis-sons dans le dialogue lorsque nous commençons àconnaître les gens, c’est un effort continu qui peutse faire après avoir créé des liens d’amitié et deconfiance. Le dialogue ne se résume pas à desconférences, ce n’est pas une lecture dans une salle

de conférence ni une déclaration. La rencontre sefait en face à face : elle a lieu lorsque l’on rencontrequelqu’un qui nous dit une chose à laquelle on réa-git et répond, et notre réponse appelle la sienne, etainsi de suite. Le dialogue secoue les deux mondes :le sien et le nôtre. Ce que j’ai appris ici est que celarequiert beaucoup de temps et d’énergie car cela neva pas de soi, l’on doit être impliqué, préparé, ondoit travailler, se laisser surprendre, déstabiliser etdémystifier.

L’autre chose que j’ai apprise est que la seulevraie rencontre est symétrique, or hélas, dans ledialogue juif-catholique, cela se vérifie rarement caril existe un a priori selon lequel l’Eglise aurait be-soin du judaïsme mais que le judaïsme n’aurait pasbesoin de l’Eglise car le judaïsme est né en premier.La réalité est que personne n’était là avant per-sonne. Il y avait une tradition biblique et de cettetradition biblique est née une tradition chrétienne,ainsi qu’une tradition rabbinique et tous deux ontdes racines communes dans le judaïsme biblique, etsont à une distance égale de lui. Le judaïsme rabbi-

questions modernes. Ses membres sont identifiablesà leur façon de s’habiller et ils parlent le yiddish.

■ L’orthodoxie moderne classique résulte de lapensée du rabbin Samson Raphael Hirsch, un rabbindu XIXe siècle qui a établi ce mouvement qui ne rejettepas la modernité tant que celle-ci n’a pas d’impactsur la tradition. Il n’est pas un problème de conduireune voiture et de regarder la télévision mais la moder-nité n’a pas à changer la façon de percevoir sa propretradition. Cette pensée a donné lieu au mouvement leplus répandu au sein de l’orthodoxie.

■ Au-delà des divisions orthodoxes, il y a les grou-pes non-orthodoxes. Le mouvement conservateur a unvéritable amour de la tradition et tente de faire face àla modernité en se replongeant dans les textes tradi-tionnels et en essayant de trouver des échappatoireslégales qui permettraient d’incorporer les questionsmodernes. Cela implique parfois des ajustements mi-nimes, tandis que dans d’autres cas, des contourne-ments majeurs sont nécessaires, comme dans le casdu rôle de la femme. Le judaïsme conservateur consi-dère généralement que l’homme et la femme sontégaux quant aux aspects rituels, alors qu’il est certainque ce n’est traditionnellement pas le cas. La traditionest vue comme un organisme dynamique et en travail-lant de manière intelligente dans son cadre et avec

des éléments dans un texte ou un autre, ils sont capa-bles d’incorporer à la tradition des valeurs qui sontconsidérées comme étant extérieures à celle-ci.

■ Un peu plus à gauche, il y a le mouvement ré-formiste, qui est plus libéral. Ils ont opéré de nom-breux changements en terme de liturgie et d’utilisationde l’hébreu mais d’un point de vue légal, le mouve-ment réformiste considère que si vous avez des va-leurs qui ne correspondent pas à votre tradition, cel-les-ci demeurent des valeurs externes, qui ne peuventlégitimer la recherche d’alternative dans la tradition.

■ Le mouvement libéral se situe plus à gauche. Ilse considère comme étant un mouvement radical etaffirme que le judaïsme fait face à une crise réelle liéeà la modernité, la Shoah et la capacité de travailler ensociété. Par conséquent, le judaïsme a besoin d’unréel remodèlement de ses croyances et de ses systè-mes. L’un des points que ce mouvement défend leplus ardemment est la réintroduction du soi dans lejudaïsme. L’unité minimale pour un juif est en principela famille juive, tandis que pour les libéraux, c’est l’in-dividu. C’est un concept moderne et intéressant quipermet de prendre acte du fait que le judaïsme a unproblème avec le soi, en mettant toujours l’accent àoutrance sur l’aspect communautaire.

Rabbi David Meyer


nique1 n’est pas plus conforme au judaïsme bibli-que que ne l’est le christianisme.

J’ai découvert ici que j’avais autant à donneraux étudiants catholiques qui désirent en appren-dre davantage sur le judaïsme que j’ai moi-même àapprendre sur la pensée chrétienne. Ce quele christianisme et le judaïsme ont réalisé, au fil dessiècles, est une authentique réflexion de l’idée juivepré-rabbinique et lorsque les deux traditions sesont séparées, par la suite, le judaïsme est devenuce qu’il n’y avait pas dans le christianisme et vice-versa. La réalité est que l’on découvre qu’unebonne partie de ce que le christianisme a placéau premier plan de sa pensée possède un très fort

écho juif. La rencontre n’est en outre pas unique-ment une affaire de curiosité, il s’agit de redécou-vrir quelque chose de sa propre tradition, qui au-rait été éliminé pour des raisons pratiques et histo-riques. ■

1 Par les mots “judaïsme rabbinique” on entend décrireles approches, les traditions, les habitudes et les modes depensée que les rabbins ont développé après la destruction duTemple (70 après Jésus-Christ). Ce judaïsme est donc beau-coup plus divers que le “judaïsme biblique” dans lequel leTemple, les sacrifices et les rites sacerdotaux, étaient des élé-ments constitutifs qui définissaient comment le judaïsme sevivait avant la chute de Jérusalem.

Une approche palestinienneet musulmane de la non-violence

Le professeur Mohammad Abu-Nimer œuvre en tant que Di-

recteur de l’Institut pour laconstruction de la paix et du déve-loppement à l’Université améri-caine, il est aussi conseiller princi-pal du Centre international du roiAbdullah Bin Abdulaziz pour ledialogue interreligieux et intercul-turel (KAICIID) à Vienne. Il a di-rigé des ateliers d’entraînement à larésolution de conflits interreligieuxet au dialogue entre les religionsdans des régions en conflit et a beaucoup écrit ausujet de la construction de la paix et des réponsesnon-violentes aux conflits.

Vous êtes né dans une famille palestinienne quivivait en Israël. Quelle était votre perception dela situation sur cette terre lorsque vous étiez unjeune étudiant ? Qu’avez-vous décidé de faire ?Quelles sont vos impressions aujourd’hui ?J’ai grandi dans la partie nord du pays et j’ai

étudié à l’université de Jérusalem entre 1981 et1986. A cette époque, le fait de vivre en Israël-Pa-lestine était difficile, notamment en raison de l’oc-cupation en Cisjordanie et de la lutte pour l’égalitédes droits et la citoyenneté. J’ai eu la chance de metrouver dans des contextes où les arabes et les juifs

pouvaient se rencontrer et j’aiconsacré une grande partie demon temps et de ma vie à faciliterles rencontres entre Palestiniens etIsraéliens. En effet, de nombreuxjuifs israéliens vivaient non loindes Palestiniens mais n’avaient ja-mais eu la possibilité de les ren-contrer et de discuter avec eux.Nous avons donc entamé un pro-gramme de rencontre en faveurdu vivre ensemble et de la cohabi-tation sur la même terre.

C’était avant les accords d’Oslo en 1993, avantque les discussions sur les issues de paix ne devien-nent en vogue. Mais à l’époque, considérer quenous avions, en tant que Palestiniens vivant en Is-raël, le défi de nous battre contre la discriminationet pour l’égalité des droits, était vraiment une idéenouvelle et avant-gardiste.

Parlons de construction de paix et d’islam :quelles sont les ressources que les musulmanspeuvent puiser dans leur tradition religieuseafin d’œuvrer en faveur de la paix et de la trans-formation des conflits ? Le Pape François parlesouvent de « culture de la miséricorde ». Quelrôle la miséricorde peut-elle jouer dans lecontexte islamique ?


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EJ’ai travaillé dans de nombreux pays tels que leNiger, le Pakistan, l’Irak et j’ai toujours cru que l’is-lam en tant que religion était doté d’un socle solidepour promouvoir la paix, la cohabitation et l’har-monie. La non-violence en elle-même fait partie dela théologie islamique. Dans les zones de conflit,lorsque vous travaillez avec les communautés mu-sulmanes qui promeuvent la construction de lapaix, vous pouvez compter sur des valeurs tellesque le pardon et la réconciliation, qui font partie dela foi. Le problème dérive du manque d’infrastruc-tures politiques, sociales, éducatives et économi-ques efficientes. Cela rend difficile le fait de parleret d’appliquer l’idée islamique de la paix.

Concernant la question du pardon, de la miséri-corde et de la réconciliation, je trouve inspirantd’en parler et de trouver des similarités avec lechristianisme. En islam, si l’on pardonne, on gagneune plus grande récompense qu’en choisissant larevanche et les représailles. Pour ce qui est de lamiséricorde, il s’agit de l’un des noms de Dieu enislam. Toute action d’un musulman doit être faiteau nom de la miséricorde. Le concept de miséri-corde est vraiment fondamental en islam et vouspouvez les voir dans le Coran, dans la traditionprophétique - Sunna - et il n’était pas difficile pourles musulmans de se sentir concernés par le mes-

sage du Pape François à cet égard.

Nous avons célébré le 30e anniversaire du ras-semblement interreligieux à Assise pour laJournée mondiale de prière pour la paix. A vo-tre avis, quel rôle la prière joue-t-elle pour desgroupes de croyants dans la transformation deconflits ?La prière est une forme puissante de construc-

tion d’alliance et de relations, et la transformationde conflits se joue entièrement sur la constructionde relations. Toute forme de rituel spirituel peutconstituer un outil puissant et un moyen de ressen-tir la douleur de l’autre et d’entrer en solidaritéavec ceux qui sont des victimes. Chacun peut s’en-gager dans cette pratique d’une façon ou d’une au-tre, ritualisée ou pas, et cela donne aux personnesla possibilité de réfléchir et d’aller plus loin.

Par exemple, lorsque les musulmans vont à laMecque pour leur pèlerinage, il y a environ 2 mil-lions et demi de personnes rassemblées, connectéesles unes aux autres et appelant à la construction dela paix et de la cohabitation, tout comme le font leschrétiens lorsqu’ils se rassemblent dans des lieuxcomme Jérusalem ou Rome. Le fait de prier ensem-ble pour la paix envoie un message incroyablementpuissant. ■


Le charisme de Mère Teresaen Terre Sainte

La présence du charisme de Mère Teresa, quele Saint-Père a proclamée sainte dimanche 4septembre sur la place Saint- Pierre, illumine

aussi les routes de Terre Sainte dans la joie du sou-rire et du service

Les Sœurs Missionnaires de la Charité sont arri-vées dans le Diocèse de Jérusalem en 1970 et ontaujourd’hui des communautés actives à Gaza, Jéru-salem, Naplouse, Bethléem et en Jordanie, à Am-man, Ermaimim et Rusaifeh. Dans certains centres,elles s’occupent de l’accueil de personnes âgées ouporteuses de handicap et du soutien aux famillespauvres. Dans d’autres structures, elles assurentune présence itinérante en rendant visite aux famil-les dans leurs maisons, ou bien elles animent le ca-téchisme.

A Nazareth, par ailleurs, une communauté desFrères Missionnaires de la Charité, contemplatifs,est présente. En plus des trois voeux classiques –obéissance, pauvreté, chasteté – les frères profes-sent un quatrième voeu officiel : servir librement etde tout cœur les plus pauvres d’entre les pauvres.Le 15 juin 2013, à l’occasion de la profession solen-nelle de cinq membres de la congrégation, le vicairepatriarcal pour Israël, Mgr Giacinto Boulos Mar-

cuzzo a béni leur nouvelle chapelle dédiée à laSainte Famille de Nazareth, comme toutes les cha-pelles des Missionnaires de la Charité contempla-tifs. L’autel contient les reliques de Mère Teresa deCalcutta, de sainte Mariam Baouardy, de sainte Ma-rie-Alphonsine Ghattas et du Bienheureux Charlesde Foucauld.

Mère Teresa se rendit en pèlerinage en TerreSainte en 1982 et, en cette occasion, elle visita lesMaisons de la Paix (Dar al-Salam) de sa congréga-tion à Amman (Tla el-Ali), Jérusalem, Bethléem,Naplouse et Gaza. Elle se rendit en visite égale-ment au séminaire du Patriarcat Latin à Beit Jalaoù elle écrivit sur le livre d’or que l’amour est à labase de la vie des prêtres.

Les Missionnaires de la Charité ont différentscentres actifs dans tout le Moyen-Orient, nousnous souvenons avec émotion par exemple de lacommunauté au Yémen qui a subi la perte violentede quatre sœurs tuées le 4 mars 2016, dont une,sœur Anselm, qui avait vécu quelques temps dansune des maisons en Jordanie.

Durant la conférence de presse du 2 septembreà la salle de presse du Saint-Siège pour la canonisa-tion de Mère Teresa, Sœur Mary Prema Pierick,

Supérieure générale des Missionnai-res de la Charité, a répondu à laquestion d’une journaliste qui de-mandait ce qu’aurait dit la futuresainte de Calcutta concernant la si-tuation au Moyen-Orient : « Chersfrères, aimez-vous les uns les autres,prenez soin les uns des autres etportez-vous mutuellement secourscar nous sommes tous les enfants dumême Père céleste et nous sommescréés pour aimer et être aimés. Lemal que nous nous faisons dans lesconflits n’est profitable à personnemais Dieu veut nous voir unis ».

Nous nous unissons en prière eten remerciement pour cette femmede Dieu dont la vie a apporté tantde fruits en Terre Sainte et dans lemonde entier. ■

La sainte de Calcutta pendant sa visite au séminaire du Patriarcat Latinde Jérusalem, à Beit Jala, en novembre 1982. Aujourd’hui lesMissionnaires de la Charité, de l’institut religieux fondé par MèreTeresa, canonisée le 4 septembre dernier, ont sept communautés surle territoire du Patriarcat.

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EParmi les nouveaux cardinaux,trois membres de l’Ordre

Trois membres de l’Ordre du Saint-Sépulcrefigurent parmi les nouveaux cardinaux créésle 19 novembre le Pape François. Nous

adressons nos félicitations à leurs Eminences BlaseJ. CUPICH, archevêque de Chicago et Grand

Prieur de la Lieutenance USA North Central, àCarlos Osoro SIERRA, archevêque de Madrid, et àRenato CORTI, archevêque émérite de Novara.Nous les assurons de notre unité spirituelle en cettenouvelle étape du service que l’Eglise leur confie.

Le cardinal BLASE J. CUPICH, archevêque de Chicago (USA)

Mgr Blase J. Cupich est né à Omaha (Nebraska) le 19 mars 1949. Il a obtenu unBaccalauréat de philosophie en 1971. Entre 1971 et 1975, il a été élève du

Collège pontifical nord-américain à Rome et a étudié la théologie à l’Université pon-tificale grégorienne. Plus tard, il a obtenu une licence (1979) et un doctorat (1987)en théologie sacramentelle à l’Université catholique d’Amérique à Washington D.C. Ila été ordonné prêtre le 16 août 1975 pour l’archidiocèse d’Omaha et il a assurédifférents rôles dans le domaine paroissial, éducatif et liturgique. Nommé évêque deRapid City (Dakota du Sud) en 1998 et de Spokane (Washington) en 2010, il areçu du pape François en 2014 la nomination d’archevêque métropolite de Chi-cago. Il est membre de nombreux comités de la Conférence des évêques catholi-ques des USA et de la Congrégation pour les évêques.

Le cardinal CARLOS OSORO SIERRA, archevêque de Madrid (Espagne)

Mgr Carlos Osoro Sierra est né à Castañeda, dans la province et diocèse de Santan-der, le 16 mai 1945. Il a obtenu une licence en philosophie et théologie à l’Univer-

sité pontificale de Salamanque et il a été ordonné prêtre le 29 juillet 1973 à Santan-der, demeurant incardiné dans le même diocèse. Après son ordination presbytérale, il aexercé différents rôles dans le domaine de la pastorale des jeunes et des vocations, enplus d’avoir été Vicaire général du diocèse (entre 1976 et 1994) et le Recteur du Sémi-naire diocésain (entre 1977 et 1996). Le 27 décembre 1996, le pape Jean-Paul II l’anommé évêque d’Orense. Il a reçu l’ordination épiscopale le 22 février suivant. En2002, il a été promu au siège métropolitain d’Oviedo et en 2009, il a été transféré parBenoît XVI au siège métropolitain de Valence. Le 28 août 2014, le pape François l’anommé archevêque métropolite de Madrid. Depuis le 28 mars 2014, il est vice-prési-dent de la Conférence épiscopale espagnole.

Le cardinal RENATO CORTI, Evêque émérite de Novara (Italie)

Mgr Renato Corti est né à Galbiate, en province de Côme, le 1er mars 1936.Ordonné prêtre le 28 juin 1959 par Mgr Montini (futur pape Paul VI), il a

été coopérateur paroissial à l’oratoire de Caronno Pertusella, de 1959 à 1967.Il est ensuite passé au collège de l’archevêché de Gorla en tant que direc-

teur spirituel. En 1969, il a été transféré à Saronno avec la même charge puisen tant que recteur pour les deux années de cours de théologie, de 1977 à no-vembre 1980, date à laquelle il fut désigné Vicaire général par Mgr Martini. Eluau Siège titulaire de l’évêché de Zallata et nommé auxiliaire de Milan le 30avril 1981, il a reçu l’ordination la même année. Nommé évêque de Novara en1990, il a exercé cette fonction jusqu’en 2011, où le Pape a accepté sa démis-sion pour limite d’âge. En 2015, le pape François lui a confié la missiond’écrire les méditations pour la traditionnelle Via Crucis du Vendredi Saint auColisée.


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Durant le Jubilé de la Miséricorde, l’équipe duGrand Magistère de l’Ordre a eu la joie de

passer la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre encompagnie du Grand Maître, le cardinal EdwinO’Brien, le 22 février, en portant dans ses inten-tions tous les membres de l’Ordre, tout particuliè-rement ceux qui traversent des périodes de maladieou de difficultés.

Mgr Fortunato Frezza, cérémoniaire de l’Ordreet chanoine de Saint-Pierre, a guidé le groupe dansce moment intense qui constitue une des conditionspour obtenir l’indulgence jubilaire, en plus d’avoirreçu le sacrement de la Réconciliation, participé àl’Eucharistie, prié aux intentions du Saint- Père, etvécu des œuvres de Miséricorde.

Sur la photo, nous voyons l’équipe du GrandMagistère avec la Grand Maître, le gouverneur général Agostino Borromeo, le chancelier alors en chargeIvan Rebernik et le conseiller Pier Carlo Visconti, après avoir passé la Porte Sainte, à côté de l’autel de laChaire de saint Pierre dans la célèbre basilique papale.

Passage de la Porte Sainteavec le Grand Maître

les rendez-vous annuels dugrand magistère et les rencontres

continentales des lieutenants

LES ACTES DU GRAND MAGISTÈRE

Le cardinal Edwin O’Brien, ouvrant les travaux,le 12 avril, après une messe qu’il présidait au

Palazzo della Rovere – siège du Grand Magistèrede l’Ordre – a fortement encouragé les participantsde cette réunion de l’organe de gouvernement del’Institution à approfondir la récente exhortationapostolique du Pape, Amoris laetitia, « hymne à la

vie familiale », et à promouvoir sa lecture parmi lesmembres de l’Ordre.

Après avoir présenté son nouveau secrétaire, lePère John Bateman, chapelain de l’US Air Force, leGrand Maître a évoqué ses prochains voyages dansles Lieutenances et Délégations Magistrales, notam-ment pour la première investiture en République

Les comptes rendus qui suivent (réunions de Grand Magistère etrencontres continentales des Lieutenants) ont été rédigés immédiatementaprès les séances et sont donc insérés dans notre publication La Croix de

Jérusalem pour la mémoire historique de l’Ordre.

La réunion de printemps du Grand Magistère


Le Chancelier IvanRebernik, en fin demandat, apubliquement étéremercié par leGrand Maître et leGouverneurGénéral pour sonœuvre au servicede l’Ordre, enprésence desmembres du GrandMagistère réunis àRome. Il a reçu laPalme d’or.

tchèque, puis dans le Pacifique et en Asie où l’Or-dre est en croissance. Il a dit compter sur les mem-bres du Grand Magistère pour cultiver leurs liensavec les Lieutenants dans les grandes régions dumonde.

Le Gouverneur Général Agostino Borromeo aensuite remercié le cardinal O’Brien pour son enga-gement persévérant à visiter les Lieutenances dansle monde entier, qui stimule toutes les forces vivesde l’Ordre à se mobiliser dans l’unité pour soutenirla « culture de la rencontre » en Terre Sainte. LeGouverneur a salué la générosité des membres del’Ordre qui a permis de récolter plus de 13 millionset demi d’euros en 2015 au service des « pierres vi-vantes » de l’Eglise sur le territoire du PatriarcatLatin de Jérusalem qui s’étend de la Jordaniejusqu’à Chypre. Ayant remercié chaleureusement leChancelier Ivan Rebernik pour son action durantson mandat de quatre ans, qui venait de s’achever,le Gouverneur a accueilli officiellement l’avocatFlavio Rondinini comme nouveau membre duGrand Magistère, chargé aussi de suivre les ques-tions relatives au personnel salarié.

Le Patriarche de Jérusalem, alors encore enfonction et Grand Prieur de l’Ordre, Mgr FouadTwal, a pris à son tour la parole pour décrire la si-tuation en Terre Sainte, insistant notamment sur la« discrimination » à laquelle sont confrontées lesécoles catholiques en Israël, privées de la sécuritéque leur procuraient les subventions gouvernemen-tales aujourd’hui remises en question. Il a égale-ment souligné le défi que représentent les migrants,spécialement les réfugiés qui forment désormais en-viron 20% de la population en Jordanie. Parmi les

différents sujets d’actualité abordés, Mgr Twal aaussi fait mention du drame provoqué par laconstruction du « mur de séparation de Cremisan »pour les familles palestiniennes chrétiennes qui vi-vent de la culture des oliviers dans cette vallée pro-che de Bethléem. Il a rappelé l’urgence d’une re-prise du processus de paix israélo-palestinien, tan-dis que les guerres au Moyen-Orient éloignent l’at-tention de l’opinion publique de cette question es-sentielle au regard du droit international.

Devant les difficultés qui s’accumulent, en parti-culier s’agissant des problèmes sociaux, sanitaireset scolaires en Palestine, le Patriarche a proposé auGrand Magistère de participer davantage à la ré-flexion d’ensemble, dans le cadre d’un Comité quipourrait aussi penser à une meilleure gestion desécoles, au-delà des projets régulièrement suivis parla Commission pour la Terre Sainte. Cette proposi-tion qui a fait l’objet d’un débat reste encore àl’étude, plusieurs membres du Grand Magistèreayant plaidé en faveur du recours à des experts lo-caux. Une collaboration élargie avec le Patriarcat aen tout cas été volontiers envisagée au cours deséchanges, en particulier pour mettre en place unplan de développement sur cinq ans.

Un effort de vrai dialogue consolidé entrel’Ordre et le Patriarcat Latin

Dans le bilan de l’année 2015 exposé par le PèreImad Twal, administrateur général du PatriarcatLatin, apparaît un déficit global pour les institu-tions, le séminaire et les écoles, plus important parrapport aux années précédentes. Il l’attribue à la


diminution des donations venant d’autres sourcesque l’Ordre du Saint-Sépulcre, qui pour sa part aen revanche augmenté considérablement ses contri-butions régulières.

Le Père Imad Twal a relayé l’appel pressantlancé par le Patriarche au Grand Magistère, en par-ticulier à propos des écoles catholiques qui formentles futurs cadres laïcs et ecclésiastiques de la TerreSainte, certaines étant menacées de fermeture enJordanie par exemple. Un des problèmes est le fai-ble niveau des salaires des professeurs et du per-sonnel qui est chrétien à 80%, entraînant une fuitedes enseignants vers les établissements publics.D’un commun accord avec les représentants du Pa-triarcat des questions spécifiques seront adressées àl’administrateur général de la part du Grand Ma-gistère, afin de mettre en lumière les raisons du dé-ficit et chercher à y porter remède dans un effortde vrai dialogue consolidé.

Dans ce sens le Vice Gouverneur Patrick Po-wers a renouvelé la disponibilité des membres amé-ricains de l’Ordre à poursuivre la formation desleaders de demain en Terre Sainte, tandis que le Pa-triarcat s’investira dans une logique de rationalisa-tion capable de redonner à l’enseignement catholi-que une position d’excellence.

La Commission Terre Sainte, présidée par Tho-mas McKiernan, ayant décrit les projets en coursainsi que ceux prévus – parmi lesquels des travauxde rénovation dans deux écoles en Jordanie – a

confirmé sa volonté de s’engager dans une ré-flexion prospective d’ordre pastoral avec le Patriar-cat. Il s’agit de mettre en place, au-delà des projetsmatériels en eux-mêmes, une « planification straté-gique » visant à sauver les écoles catholiques, lieuxessentiels pour l’avenir et le rayonnement del’Eglise locale.

L’ingénieur Pier Carlo Visconti, analysant l’étatdes comptes du Grand Magistère, a montré quel’aide annuelle envoyée en Terre Sainte est passéede 9,3 millions d’euros à 11,3 millions, tandis queles dépenses du Grand Magistère diminuent. Lacontribution de l’Ordre pour les écoles ne cesse decroître (3 millions d’euros en 2015 au lieu de 2,5millions l’année précédente). Mgr Antonio Franco,Assesseur de l’Ordre, a pour sa part fait le pointsur la Fondation Vaticane Saint-Jean Baptiste qui aréussi à rembourser les dettes de l’université deMadaba, et à assurer son développement dans lesprochaines années.

Terminant son mandat sous des applaudisse-ments nourris, le Chancelier Ivan Rebernik a donnédes détails sur les statistiques de l’Ordre, qui révè-lent l’entrée de 1250 nouveaux membres en 2015(28 787 au total dans le monde). Il a également faitun rapport synthétique des actions de communica-tion, et de son œuvre au service des archives duGrand Magistère, remises en ordre après un grandtravail de rangement et d’informatisation.

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C’est en présence, et avec la participation active, du nouvel AdministrateurApostolique du Patriarcat Latin de Jérusalem entré en fonction en septembre 2016,

Mgr Pierbattista Pizzaballa, que les membres du Grand Magistère se sont réunisautour du Grand Maître de l’Ordre du Saint- Sépulcre, à Rome, les 25 et 26 octobre.Au deuxième jour de la session, la messe en l’honneur de Notre- Dame de Palestine aété présidée par Mgr Pizzaballa, en l’église Santo Spirito in Sassia, sanctuaire romain

de la Miséricorde Divine, avant la réception annuelle au Palazzo della Rovere, siège del’Ordre, où le cardinal Edwin O’Brien a reçu ses hôtes, au premier rang desquels le

cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté le Pape François.

Le cardinal Edwin O’Brien a accueilli chaleureu-sement en début de réunion l’archevêque Pier-

battista Pizzaballa, qu’il avait accompagné un moisauparavant lors de son entrée solennelle à Jérusa-lem. Le Grand Maître a également salué Mgr Ber-

nard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours etConsulteur du Grand Magistère, futur responsablede l’Ordre en France, ainsi que l’ambassadeur Al-fredo Bastianelli, nouveau Chancelier de l’Ordre.

Le Gouverneur Général Agostino Borromeo a

La réunion d’automne du Grand Magistère


remercié le cardinal pour ses voyages qui l’ont déjàconduit à rencontrer 90% des Lieutenances, ren-forçant partout le dynamisme des membres et re-nouvelant leur enthousiasme, en particulier dansles pays éloignés de l’Europe. Il a annoncé aussil’entrée de Mgr Pizzaballa dans l’Ordre et sa nomi-nation comme Pro Grand Prieur. Il s’est réjoui del’expansion de l’Ordre, notamment en Europe duNord, avec la création de la Lieutenance de Suède-Danemark, et de son développement persistant enAsie et dans la région du Pacifique, pour laquellePaul Bartley devient Vice Gouverneur Général.

Mgr Pizzaballa a ensuite décrit la situation enTerre Sainte, exprimant sa volonté de rencontrerpersonnellement tous les prêtres du Patriarcat, etde créer les conseils prévus par le droit canonique.Le jeune archevêque qui bénéficie de l’entièreconfiance du Saint-Père a lancé un appel aux mem-bres de l’Ordre pour qu’en fonction de leurs com-pétences ils n’hésitent pas à prendre part à cette ré-flexion d’ensemble, se montrant disponible et ou-vert au dialogue et désireux d’une communicationtransparente entre les deux institutions. Il a aussidemandé à l’Ordre de bien vouloir participer,

même symboliquement, aux travaux de réhabilita-tion de l’édicule du Saint-Sépulcre, dans la basili-que considérée depuis toujours comme la cathé-drale de l’Eglise catholique.

La réunion s’est poursuivie par l’intervention duPère Imad Twal, responsable des questions écono-miques du Patriarcat, mettant en lumière les dé-penses particulières du séminaire où étudient denombreux futurs prêtres, et faisant le point surl’aide apportée par l’Ordre à la paroisse et aux troisécoles catholiques de Gaza (936 000 dollars).

La Commission pour la Terre Sainte du GrandMagistère a ensuite exposé son rapport, consécutifà la visite sur le terrain effectuée l’été dernier parBartholomew McGettrick et Heinrich Dickmann.Solidarité et subsidiarité caractérisent l’action de laCommission au service des projets du Patriarcat as-sumés par le Grand Magistère, spécialement dansle domaine social et éducatif, à l’écoute des person-nes, dans une dynamique de transparence et de res-ponsabilisation.

Les comptes du Grand Magistère sont apparustrès positifs dans le bilan provisoire qu’en a faitl’Ingénieur Pier Carlo Visconti, les dépenses ayant

La fête de laBienheureuse Vierge

Reine de Palestine,au mois d’octobre, est

chaque annéel’occasion d’une

réception au Palazzodella Rovere, siège de

l’Ordre situé près dela place Saint-Pierre :

le Grand Maître,entouré des

responsables duGrand Magistère,

reçoit ses hôtes, amisde la Terre Sainte, au

premier rang desquelsle cardinal Pietro

Parolin, Secrétaired’Etat de Sa Saintetéle Pape, ainsi que denombreux cardinaux,

évêques, prélats etambassadeurs.



Les journées de réunion du Grand Magistère débutent toujours par une célébration eucharistique. En commentantl’Evangile (Luc 13, 18-21), le cardinal O’Brien a tenu à valoriser la grandeur de la vocation des membres de l’Ordre,rappelant que « Dieu voit tout le potentiel de notre vie, que nous ne pouvons ne serait-ce qu’imaginer, même dansles moments les plus sombres et quand nous nous considérons indignes ». Mgr Pizzaballa, le jour suivant, a insistésur la gratuité du salut, notant en substance que Luc nous propose l’image de la porte étroite (Luc 13, 22-30) : nepeuvent entrer par cette porte que ceux qui ont fait l’expérience du fait d’être sauvés indépendamment de leursœuvres méritoires. « Le fait d’accepter que le salut soit gratuit est vraiment une voie “étroite” car pour nous il seraitplus simple de l’acheter par nos œuvres, ainsi nous ne devrions rien à personne ». Mais Dieu nous invite à entrerdans la logique “inversée” de son Royaume.

baissé et les donations des membres ne cessant des’accroitre en proportion du développement inter-national de l’Ordre.

Les travaux du Grand Magistère ont aussi portésur les écoles du Patriarcat, qui concernent près de20 000 élèves, dont l’avenir est menacé par des dif-ficultés financières, surtout par rapport à la néces-sité d’une hausse des salaires des professeurs. Enaccord avec les suggestions du Grand Magistèreplusieurs fois exprimées dans le passé, Mgr Pizza-

balla envisage de fédérer progressivement les forcesen rapprochant toutes les écoles chrétiennes, au-delà de celles du Patriarcat, afin de défendre leursintérêts communs.

En conclusion de réunion, parmi les sujets ap-profondis, le Chancelier Bastianelli a montré uneaugmentation remarquable du nombre de membresentre le 1er octobre 2015 et le 30 septembre 2016(1457 admissions). La prochaine réunion du GrandMagistère se tiendra les 3 et 4 mai 2017.


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Au début du mois de juin, les lieutenantsd’Amérique du Nord se sont réunis pour leur

rencontre annuelle à Baltimore, dans le Maryland.Il s’agissait de la toute première rencontre de Lieu-tenants au premier Siège épiscopal des Etats-Unis.

Son Eminence le cardinal Edwin FrederickO’Brien, Grand Maître, et le Gouverneur général,S.E. le comte Agostino Borromeo, sont venus deRome pour assister à la rencontre. Le Vice-gouver-neur général S.E. Patrick Powers et quatre mem-bres du Grand Magistère ont assisté à deux joursde rencontre avec Mgr John E. Kozar, président del’Association catholique d’aide à l’Orient(CNEWA), et Mgr Robert Stern, président éméritedu CNEWA et consultant de l’Ordre.

Dans la soirée du jeudi 2 juin, le Grand Maître aprésidé les Vêpres dans la basilique du Sanctuairenational de Notre-Dame de l’Assomption. MgrWilliam E. Lori, archevêque de Baltimore, a ac-cueilli le groupe à Baltimore. Après les Vêpres, uneréception a été donnée à la résidence de l’archevê-que, où Mgr Lori a salué les invités et livré des dé-tails sur l’histoire du premier diocèse catholique ro-main des Etats-Unis. L’archidiocèse de Baltimore aété établi en tant que diocèse le 6 novembre 1789,avec le père John Carroll comme premier Evêquede Baltimore. Baltimore deviendra par la suite unarchidiocèse, en 1808. C’est là que fut fondée l’uni-versité catholique d’Amérique, lieu du premier Sy-node et des Conciles de Baltimore, et où le caté-

chisme de Baltimore fut promulgué. Les rencontres ont débuté par l’allocution intro-

ductive du Grand Maître, dans laquelle il a souli-gné l’importance d’une rencontre annuelle, et de-mandé que les lieutenants poursuivent leurs effortspour renouveler la vie spirituelle des Chevaliers etdes Dames. Le Gouverneur général Agostino Bor-romeo s’est également exprimé devant le groupedonnant des nouvelles au sujet de l’Hôtel jusqu’iciconfié à la societé Colombus, et de la récente nomi-nation du nouveau chancelier de l’ordre, S.E. Al-fredo Bastianelli. Le Vice-gouverneur Patrick Po-wers a fourni une présentation détaillée des finan-ces de l’Ordre.

Les deux jours de rencontre ont regroupé unegrande variété de sujets, allant des opérations quo-tidiennes des Lieutenances aux finances, à la litur-gie, aux pèlerinages et à la formation des candidats.Plusieurs nouveaux Lieutenants ont participé à larencontre qui leur a donné l’opportunité d’obser-ver et de prendre part aux différentes discussions.

Le professeur Thomas McKiernan, président dela Commission de Terre Sainte, a informé des avan-cements des projets de construction actuellementen cours au Patriarcat et donné un aperçu des pro-grammes pour 2016. Mgr John E. Kozar, Présidentde l’Association catholique d’aide à l’Orient(CNEWA), récemment rentré du Moyen-Orient, a

Les Lieutenants d’Amérique du Nord et leursconjoints lors de la réunion qui s’est tenue à

Baltimore, aux Etats Unis, en juin dernier.

Rencontre annuelle des Lieutenants d’Amérique du Nord


offert un tour d’horizon de la crise des réfugiés àlaquelle font face les chrétiens au Kurdistan.

Samedi matin 4 juin, les Lieutenants et leursépouses ont assisté à la Messe à l’historique Sanc-tuaire national Saint-Alphonse Liguori, situé aucentre-ville de Baltimore, où Mgr Robert L. Sternétait le principal célébrant et donna l’homélie. Audernier jour de la rencontre, les discussions se sont

axées autour du programme de legs, des efforts derecrutement, des opportunités de microcrédit, duprogramme des Ecuyers, et des activités program-mées durant l’Année de la Miséricorde. Les ren-contres se sont officiellement conclues par un dîneren l’honneur du Grand Maître.

John Carmen PiunnoMembre du Grand Magistère

Les Lieutenants européens de l’Ordre du Saint-Sépulcre ont tenu leur rencontre annuelle au

siège du Grand Magistère, à Rome, les 27 et 28 juin2016. Le cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître,en les accueillant, a tenu à mettre en lumière l’im-portance du pèlerinage jubilaire au sanctuaire ma-rial de Pompéi, qui s’est ensuite tenu le 15 octobre,sur les pas du bienheureux Bartolo Longo, premiermembre laïc de l’Ordre a être béatifié, modèle desainteté pour tous, Chevaliers et Dames. Les Lieu-tenances d’Europe sont notamment invitées à en-voyer des délégués à ce pèlerinage organisé par lesLieutenances italiennes.

Dans cette dynamique, donnant la priorité à laprière et à la formation chrétienne, le GouverneurGénéral, Agostino Borromeo, a remercié le cardi-nal de « la stimulation efficace pour le développe-ment spirituel de l’Ordre » que représente sa parti-cipation active aux Investitures sur les cinq conti-nents. Le Gouverneur a précisé ensuite que lesmembres de l’Ordre, ainsi mobilisés à vivre tou-jours davantage en profondeur leurs engagements,ont été plus que jamais généreux puisque les dona-tions atteignent, pour la première fois, plus de 13,5millions d’euros (le résultat étant cependant à rela-tiviser en raison de la fluctuation du taux dechange). De plus l’Ordre continue de s’étendre, no-tamment en Europe de l’est et en Amérique latine,comme l’a souligné lors de sa prise de parole leChancelier récemment nommé par le Grand Maî-tre, l’ambassadeur Alfredo Bastianelli, annonçantl’ouverture du nouveau site internet du Grand Ma-gistère, en cinq langues, qui favorisera la communi-cation internationale de l’Ordre (www.oessh.va).

L’Ingénieur Pier Carlo Visconti Visconti s’est fé-licité, en présentant les comptes du Grand Magis-tère, d’une tendance favorable et d’une année posi-

tive, ayant permis de diminuer les dépenses etd’augmenter les recettes. Comme l’a expliquéPierre Blanchard, membre du Grand Magistère, cebon résultat est aussi le fruit de la prudente gestiondes revenus du Grand Magistère au bénéfice de laTerre Sainte.

S’agissant des questions financières, un point aété fait par Mgr Antonio Franco, Assesseur, sur laFondation vaticane Saint Jean- Baptiste, cette insti-tution du Saint-Siège née pour soutenir les univer-sités catholiques et notamment celle de Madaba enJordanie qui favorise la culture de la rencontre. LesLieutenances ont répondu l’an dernier à l’appel duGrand Maître pour venir en aide à cette institutionecclésiale dont le développement est aujourd’huiprometteur, et dans le cadre de la Fondation, la Se-crétairerie d’Etat du Saint-Siège a assuré un prêtque le Patriarcat Latin a désormais cinq ans pourrembourser.

Parmi d’autres questions abordées, les Lieute-nants ont déploré le retard pris pour la reconstruc-tion de Gaza, alors que des sommes importantes yont été consacrées, mais pour le moment les autori-tés israéliennes interdisent toujours sur ce territoirel’exportation de produits autres que les aliments,les vêtements et les médicaments. Les Lieutenantsse sont également intéressés à l’évolution de la réa-lité sociale en Israël, qui fait que la communautécatholique hébréophone est en pleine expansion,en raison du nombre de travailleurs immigrés ve-nant d’Asie particulièrement, dont les enfants sontscolarisés dans les écoles israéliennes.

Thomas Mc Kiernan, président de la Commis-sion Terre Sainte, a montré comment l’Ordre s’im-plique auprès du Vicariat pour les migrants en Is-raël, dans l’assistance aux plus jeunes enfants d’im-migrés grâce à la mise en place d’une crèche orga-

Rencontre annuelle des Lieutenants européens



nisée de façon très profes-sionnelle. Il a parlé en dé-tail des autres projets du Grand Magistère en TerreSainte pour 2016 : une crèche en Jordanie, néces-saire au développement d’une école, l’élargisse-ment d’une aire de jeu dans une autre école jorda-nienne, des contributions pour une maison de re-pos à Taybeh, en Palestine, et l’augmentation dessalaires des professeurs dans les écoles du Patriar-cat, condition pour préserver la qualité de l’ensei-gnement.

La Commission a proposé à ce sujet au Patriar-cat l’instauration d’un plan quinquennal pour ratio-naliser la gestion des écoles et mieux prévoir àterme les contributions sociales en vue des retraitesdu personnel enseignant. « Nous voulons faire par-tie de la solution, pas du problème », a résumé leVice Gouverneur pour l’Amérique, Patrick Powersà propos de ce dossier qui est sur le bureau dunouvel administrateur apostolique, le Père Pizza-balla, dont la présence à cette réunion, lors du dî-

ner du lundi soir, a honoréles Lieutenants et l’Ordre

tout entier. Avec lui pourra se poursuivre une sainecoordination des aides, chaque Lieutenance ayantcependant la possibilité de consacrer 10% de sesrecettes pour des projets autres que ceux du Pa-triarcat Latin, en lien avec les communautés catho-liques des Eglises grecque-melkite ou maronite parexemple.

La réunion a continué par un long échange surla manière de rejoindre les membres non actifs del’Ordre, certains étant très âgés mais toujours encommunion de prière avec la Terre Sainte, alorsque d’autres ont pris leurs distances, y compris mo-ralement. Une commission dirigée par le Chance-lier fera des propositions au Grand Maître dans cedomaine. Le cardinal O’Brien a manifesté enconclusion son souhait que les prêtres qui sontmembres de l’Ordre soient de plus en plus intégrésdans des missions d’accompagnement spirituel au-près des Chevaliers et Dames. ■

Les Lieutenants de toute l’Europe entourant lecardinal O’Brien lors de leur réunion de

printemps au siège international de l’Ordre àRome.


Un Vice-Gouverneur Généralpour la région du Pacifiqueet de l’Asie

Le développement continu de l’Ordre en Asie etdans la région du Pacifique a conduit le cardi-

nal Grand Maître à nommer, le 20 octobre 2016,M. Paul Bartley Vice-Gouverneur Général avecune fonction particulière pour cette région. Mem-bre de l’Ordre depuis1997, lieutenant de2004 à 2012 de laLieutenance AustralieQueensland et, par lasuite, membre duGrand Magistère,Paul Bartley rejointainsi Patrick Powerset Giorgio MoroniStampa dans la mis-sion de collaborationavec le Gouverneur Général et de l’assister dansl’exercice de ses fonctions. Actuellement, l’Ordrecompte cinq Lieutenances en Australie, une Délé-gation magistrale en Nouvelle-Zélande, en plus desLieutenances aux Philippines et à Taïwan, que lecardinal O’Brien a visité durant son voyage effectuéau mois de septembre, en compagnie de M. Bartley.

Bienvenue à l’ambassadeurAlfredo Bastianelli, nouveauChancelier de l’Ordre

Le Grand Maître de l’Ordre du Saint- Sépulcre,le cardinal Edwin O’Brien, a nommé Chance-

lier, pour un mandat de quatre ans, l’ambassadeurAlfredo Bastianelli, qui est Chevalier de GrandCroix de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand et Of-ficier de l’Ordre du Mérite de la République ita-lienne.

Né à Rome le 26 janvier 1951, marié à Fiam-metta Fiorentino depuis 1983, il est père de troisenfants, Giovanni Battista, Ascanio et Niccolò. Di-plômé en droit, le nouveau Chancelier a longtemps

servi au ministèreitalien des affairesétrangères, assumantdes responsabilitésau Consulat d’Italiede San Paulo, auBrésil, puis dans lesambassades italien-nes du Canada, duMozambique, d’In-donésie, et à la re-présentation permanente de l’Italie auprès del’Union européenne. Il a été ensuite ambassadeurde son pays en Angola, à Chypre, et en Belgique.

Depuis 2007 Alfredo Bastianelli est aussi Gen-tilhomme de Sa Sainteté. Les membres de l’Ordrerépartis sur toute la terre, en lui souhaitant la bien-venue, s’unissent dans la prière pour confier sanouvelle mission à Notre-Dame de Palestine.

Flavio Rondinini, membredu Grand Magistère

Le Grand Magistère de l’Ordre du Saint-Sépul-cre a un nouveau membre en la personne de

Flavio Rondinini, avocat à la Cour de cassation. Néle 9 février 1962 à Faenza, diplômé en droit après

des études à l’universitéde Bologne, et licencié endroit canonique à l’Insti-tut Pontifical d’étudesorientales, il est l’auteurde publications de réfé-rence. Membre de l’Or-dre du Saint-Sépulcre, il acollaboré professionnelle-ment avec plusieurs enti-tés du Saint-Siège, notam-

ment auprès de la Secrétairerie d’Etat et de laCongrégation pour les Eglises orientales. Marié,père de trois enfants, il est aussi officier de réservechez les Carabiniers. Le cardinal Edwin O’Brien l’aofficiellement accueilli dans ses nouvelles fonctionsinternationales lors de la réunion de printemps duGrand Magistère.

Nominations et distinctions


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REL’ambassadeur Ivan Reberniknommé Chancelier d’honneur

Le Grand Maître, le cardinal Edwin O’Brien, anommé Ivan Rebernik chancelier d’honneur le

12 décembre 2016. Membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre depuis 2000, l’ambassadeur Rebernik aservi l’Ordre avec passion en assurant le rôle dechancelier entre 2012 et 2016.

Au cours de ces années, il a présidé avec atten-tion les travaux de la Commission pour les nomina-tions et les promotions de l’Ordre, soutenu le déve-

son arrivée à Rome, il raconte : « Cette charge a étépour moi une grande surprise. Ces dernières an-nées, j’ai commencé à ressentir une proximité spiri-tuelle envers les chrétiens persécutés et je suis heu-reux de pouvoir travailler pour les chrétiens enTerre Sainte. Sans que je le sache, Dieu me prépa-rait à cette mission ».

Remise du Collier aux Vice-Gouverneurs et auLieutenant Général

Durant la réunion des Lieutenants européensqui s’est déroulée à Rome, au siège du Grand

Magistère de l’Ordre, fin juin, les deux Vice-Gou-verneurs, Patrick Powers pour l’Amérique du Nordet Giorgio Moroni Stampa pour l’Europe, ainsi quele Lieutenant Général Giuseppe Dalla Torre delTempio di Sanguinetto, ont reçu des mains duGrand Maître, le cardinal Edwin O’Brien, le Col-lier de l’Ordre, entrant de ce fait dans la classe desChevaliers de Collier, la plus élevée en grade. La re-mise du Collier est intervenue le 27 juin lors d’unrepas convivial partagé après une journée de tra-

La remise du Collier estintervenue lors d’unrepas convivial partagéaprès une journée detravail.

loppement de la communication du Grand Magis-tère de l’Ordre qui a conduit à l’ouverture du nou-veau site en cinq langues et à son entrée dans lemonde des réseaux sociaux. Il a en outre promu laréorganisation des archives du Grand Magistèregrâce à sa précieuse et longue expérience dans lesecteur bibliothécaire.

Le Père John Bruce Bateman,secrétaire du Grand Maître

Au début du mois de janvier 2016, le père JohnBruce Bateman a été présenté dans les bureaux

du Grand Magistère en qualité de nouveau secré-taire du cardinal O’Brien. Ordonné prêtre en 1996dans le diocèse de Harrisburg en Pennsylvanie, il aservi l’Église durant douze ans en tant que curé, enplus de son service en tant qu’aumônier militaire. À

vail, en présence du Père Pizzaballa, nouvel Admi-nistrateur apostolique du Patriarcat Latin de Jéru-salem.

Le Collier est une distinction conférée aux plushautes autorités, comme ce fut le cas en 2015 pourle roi et la reine de Belgique, dans des occasionsexceptionnelles. Pour les plus hautes personnalitésde l’Ordre le Collier est remis en récompense dutravail accompli.

Dans l’histoire de l’Ordre la première femme àl’avoir reçu est Elizabeth Verreert, qui fut aussi lapremière femme membre du Grand Magistère. ■

Mary CurrivanO’Brien, devenueDame de l’Ordre

en 1987, fut Lieutenant pourles Etats Unis Nord-Ouestd’octobre 2008 à septembre2015. Elle est désormaismembre du Grand Magis-tère de l’Ordre. Originairede San Francisco, mariée,mère de quatre enfants etgrand-mère de six petits-en-fants, elle raconte dans ce té-moignage le chemin qui l’aportée à se mettre davantageau service de l’Ordre jusqu’àsa nomination au GrandMagistère. « Ma nominationen tant que membre duGrand Magistère n’était pasune surprise pour certainsmembres de l’Ordre, mais çal’était pour moi ! Mon impli-cation dans l’Ordre Éques-tre du Saint Sépulcre a étéun cheminement de beau-coup d’années.

Au cours de ma vie, j’airendu service à de nom-breux autres organismes debienfaisance à but non lucra-tif. Cela a été passionnantd’aider pendant 25 ans lesorganismes de bienfaisancecatholiques de San Franciscoet de Santa Rosa, et je faisaispartie de différents comitésde collecte de fonds. J’étaisbénévole pendant que monmari, Terry et moi élevionsnos quatre enfants. Ma de-

MGR GIUSEPPE DE ANDREA est né àRivarolo Canavese le 20 avril 1930. En

1953, il est ordonné prêtre au sein de l’Institutdes Missionnaires de la Consolata. Après avoirservi durant plus de deux décennies le diocèsede Greensburg, en Pennsylvanie (USA), de1983 à 1994, il est appelé par le Saint-Siège àoffrir sa collaboration au bureau de l’Observa-teur permanent aux Nations Unies à NewYork. Les cinq années suivantes, il est engagéau Vatican comme sous-secrétaire du Conseilpontifical de la pastorale pour les migrants et les itinérants.

Mgr De Andrea reçoit la plénitude du sacerdoce en 2001 et estnommé archevêque titulaire d’Anzio, recevant également la missiond’exercer le rôle de nonce apostolique au Koweït, Bahreïn et Yémen, enplus de celle de délégué apostolique dans la Péninsule arabique. En2003, il est nommé aussi nonce apostolique au Qatar, et en 2005, ayantatteint la limite d’âge, il se retire des charges diplomatiques.

L’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem a eu la chance debénéficier de l’expérience et du soin pastoral de Mgr De Andrea durantles années où il a rempli le rôle d’Assesseur de l’Ordre (de 2008 à 2013),une charge qu’il a exercée avec un dévouement particulier en 2011-2012, durant la période allant de la démission du Grand Maître, le car-dinal Patrick Foley, à la prise de fonction de son successeur, le cardinalEdwin O’Brien. Depuis lors, et jusqu’à ses derniers jours, il a en tantqu’Assesseur d’Honneur toujours été proche de la mission de nos Che-valiers et Dames et il l’a soutenue par l’action et la prière. Il est décédéle 29 juin 2016, solennité des saints Pierre et Paul et tous les membres sejoignent au Grand Maître pour accompagner dans la prière le retour decet ami et soutien de l’Ordre dans la maison du Père.

* * *

ALBERTO CONSOLI PALERMO NAVARRA, Lieutenant éméritepour l’Italie Centrale, Membre du Grand Magistère de l’Ordre du

Saint-Sépulcre de 2010 à 2014, a notamment participé activement à laCommission des nominations et promotions. Marié à Marinella Bottani,

Dame de Grand Croix, ils ont tous deux ma-nifesté une grande disponibilité envers l’Or-dre, contribuant à créer des liens de fraternitéet de solidarité entre les membres. Décédé le13 mai 2016, à l’âge de 81 ans, ce Chevalierde Grand Croix laisse le souvenir d’un chré-tien généreux et attentif aux autres. Nous as-surons son épouse et sa famille de la recon-naissance profonde des responsables de l’Or-dre, ainsi que notre unité dans la prière auxintentions du repos de l’âme d’Alberto.

in memoriam MaryO’Brien



vise apprise de mon père est la suivante : « Enlèvela négation de “tu ne peux pas” et tu peux ! ».

À partir de 1987, j’étais l’une des « plus jeunesmembres » de l’Ordre, et avec mon mari, les réu-nions annuelles étaient nos « vacances ». Chaqueannée, nous passions trois jours à profiter des li-turgies, découvrant mieux la Terre Sainte etnouant des liens d’amitié avec d’autres membresde notre Lieutenance. Je me suis peu à peu impli-quée en commençant par la présidence des soi-

rées à thème du sa-medi et des banquetsdu dimanche pourplus des 900 membresde notre Lieutenanceen pleine expansion.

En 1993 j’ai éténommée représen-tante dans le diocèsede Santa Rosa et j’aioccupé ce postejusqu’en 2003 (dix

ans) lorsque j’ai été nommée Chancelière de laLieutenance. L’année 2008 a été difficile pourtous les membres de notre Lieutenance. NotreLieutenant, John McGuckin, était atteint d’uncancer en phase terminale. Trois semaines avantnotre réunion annuelle prévue à Oakland, en Ca-lifornie, on m’a demandé de présider l’ensemblede la rencontre. Tout juste nommée Lieutenant(seule femme parmi 58 hommes) en octobre2008, j’ai été informée que je devais participer àla Consulta à Rome qui avait lieu fin novembre.

Notre Lieutenance du Nord-Ouest est la pluspetite en nombre des États-Unis mais l’une desplus grandes sur le plan géographique, s’étendantde l’Alaska jusqu’à la Californie (8 états del’Ouest et 21 diocèses). Sur les sept ans en tantque Lieutenant, j’ai parcouru beaucoup de kilo-mètres en rendant visite à nos membres dans leurdiocèse et en allant à des réunions à Rome et à

Bethléem. Je me suis occupée du conseil d’admi-nistration international de l’université de Beth-léem durant les quatre dernières années.

La meilleure description de l’appartenance àl’Ordre Équestre du Saint Sépulcre est : prière,engagement et générosité. Tout au long de l’an-née, nos membres se rassemblent plusieurs foispour prier pour les souffrances des familles enTerre Sainte lors de retraites, de réunions de li-turgies annuelles et plus particulièrement le Ven-dredi Saint lorsque les Chevaliers et Dames fontla quête dans leurs paroisses spécialement pour laTerre Sainte.

Notre adhésion est engagée et généreuse en-vers les chrétiens de Terre Sainte. Nous avonsneuf bourses d’études pour des étudiants qui fré-quentent l’université de Bethléem. Nous soute-nons également une école paroissiale à Mafraqavec des aides pour les frais de scolarité, deuxprogrammes de cours d’été à Mafraq et Ader,Our Lady of Peace Center pour des enfants né-cessitant une attention spéciale à Amman, en Jor-danie, et nous aidons aux frais de scolarité d’unséminariste à Beit Jala.

Un de mes engagements préférés est un pro-gramme de notre Lieutenance commencé il y acinq ans en l’honneur de mon prédécesseurconnu comme « le programme de mentoratMcGuckin » pour l’université de Bethléem. Cescinq dernières années, plus de 50 étudiants ontpu voyager aux États-Unis et en Australie pen-dant six semaines en été et être encadrés par dif-férents employés. Et cela grâce à l’engagement età la générosité de nos membres. Lorsque les étu-diants reviennent à Bethléem, ils sont impatientsd’apporter à leur université et leur patrie leursnouvelles connaissances de l’entreprise.

Ce fut toute une aventure d’aider à la missionde l’Ordre, et j’ai hâte de participer aux travauxdu Grand Magistère, même si je suis la seulefemme pour le moment ! ». ■

elle met son amourde la Terre Sainteau service du Grand Magistère

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Ce fut une joie pour moi de participer à l’ins-tallation de Son Excellence Mgr PierbattistaPizzaballa en tant qu’Administrateur Apos-

tolique du Patriarcat Latin au mois de septembre.Ayant été Custode franciscain de Terre Sainte du-rant douze années, il connaît particulièrement bienles défis auxquels sont confrontés les chrétiens ences lieux, car il a l’habitude de composer, dans laconfiance et le respect, avec les nombreuses reli-gions et communautés politiques qui revendiquentla propriété de cette Terre.

Les Souverains Pontifes ont confié à notre Or-dre la mission d’aider l’Eglise en Terre Sainte, et enparticulier le Patriarcat Latin de Jérusalem. Aucours de ces années, en plus de subvenir aux be-soins de ce dernier, nous avons fourni des effortsconsidérables pour soutenir les institutions catholi-ques qui ne dépendent pas du Patriarcat et en ai-dant différentes initiatives des Eglises orientales ca-tholiques. Toutefois, en cette période particulière,je désire garantir publiquement toute notre dispo-nibilité et notre soutien inconditionnel à Son Ex-cellence Mgr Pizzaballa pour la mission délicateque le Pape François l’a appelé à effectuer.

L’archevêque, comme il l’a lui-même déclarédans son discours prononcé le 21 septembre der-nier, s’est donné pour devoir d’« accueillir, écouter,discerner, et ensemble, orienter le chemin del’Eglise pour les prochaines années ». Déjà à l’occa-sion de sa consécration épiscopale à Bergame le 10septembre dernier, il avait formulé le vœu que « deJérusalem reparte… pour nous et pour toutel’Eglise, la capacité de se rencontrer et de s’accueil-lir les uns les autres, construisant des routes et desponts et non des murs ».

Les vastes horizons que recèle ce programmedifficile nous enjoignent de démontrer notre proxi-mité spirituelle au nouvel Administrateur Apostoli-que avec le moyen le plus efficace dont nous dispo-sons, la prière. Mais cela exige aussi la disponibilitéd’instruments matériels pour le réaliser et il nousrevient à nous en particulier, en tant qu’Ordre, delui offrir les ressources nécessaires.

C’est pourquoi je lance un appel pressant à tousnos membres, afin qu’avec leur habituelle généro-

sité, ils fournissent des efforts supplémentairespour mettre à la disposition de Mgr Pizzaballa lesmoyens dont il a besoin.

Je suis certain – et je les en remercie d’avance –que les Lieutenants et Délégués magistraux sau-ront, avec conscience et fidélité, satisfaire ces atten-tes. A mon tour, avec mes plus proches collabora-teurs et le Grand Magistère tout entier, je m’engageà maintenir les relations les plus étroites possibleavec le Patriarcat et de coordonner, au mieux denos capacités, notre effort collectif. D’autre part, jesais que le nouvel archevêque connaît bien le poidsdes devoirs qui nous incombent et qu’il estconscient du fait que notre gestion attentive desdonations provenant des Chevaliers et des Damesest nécessaire à l’efficace mise en œuvre de la mis-sion que lui a confiée le Saint-Siège.

Je sais que je peux compter sur vous tous et,pour cette raison, je vous renouvelle l’expressionde ma plus sincère gratitude. Je réitère à Mgr Pier-battista Pizzaballa notre proximité spirituelle etmatérielle, tandis que je lui souhaite le plus grandsuccès sur le chemin qu’il s’apprête à parcourir.

Edwin Cardinal O’Brien

L’appel du cardinal O’Brienpour soutenir le Patriarcat Latin

Le 21 septembre 2016, lors de l’installation du nouvelAdministrateur Apostolique du Patriarcat Latin deJérusalem, le cardinal Edwin O’Brien, Grand Maîtrede l’Ordre du Saint-Sépulcre, a assuré MgrPierbattista Pizzaballa de son soutien et de celui detous les Chevaliers et Dames.


Projetsdu Grand Magistère

Thomas McKiernan, qui préside la Commission Terre Sainte du GrandMagistère, présente ici les projets en cours, qui s’ajoutent à l’aide régulière

apportée par l’Ordre à toutes les institutions du Patriarcat Latin deJérusalem (paroisses, écoles, établissements de santé, pastorale des

migrants et communauté catholique hébréophone, œuvres decommunication…). Son texte publié au cours de l’été 2016 sur notre siteinternet www.oessh.va a été mis à jour au 31 décembre de la même année

par le Service Communication du Grand Magistère.

Un projet commencé en 2015 est situé à Jaffade Nazareth en Israël. Il s’agit d’un projet en

trois phases, pour réhabiliter l’école afin d’inclureun lycée avec une salle informatique, un labora-toire scientifique et une salle de sport interne.Pour atteindre ce but, il était nécessaire de dépla-cer la maison des sœurs et de déménager la rési-dence du prêtre dans le nouveau bâtiment del’école maternelle. Ce sera le troisième lycée quenous aurons aidé en Israël, les autres étant à Rei-

neh et à Rameh. Le commencement du projet apris beaucoup de temps à cause des vastes et coû-teux permis requis par le gouvernement israélien.La plupart de ces permis ont maintenant été obte-nus et les travaux ont débuté, tout devrait êtreterminé en 2017. L’Ordre s’était engagé en 2015 acontribué pour 865 000 dollars a la réalisation dela première phase du projet, duquel 60.000 ontété utilisés en 2016, le reste sera dépensé au coursde 2017 sur la base de l’avanceée des travaux.

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Un lycée en IsraëlIl s’agit d’un projet sur trois ans, initié en 2015

LES PROJETS DÉJÀ EN COURS



Une église en JordanieUne entreprise commune entre les paroissienset l’Ordre

Un autre projet entrepris en 2015 est l’église et lasalle polyvalente à Marj Alhamam en Jordanie, une

région d’environ 30.000 habitants. La paroisse compteenviron 300 familles, 1500 paroissiens mais la popula-tion chrétienne globale de la région est d’environ 4000personnes et l’église et la salle seront ouvertes à tous.Beaucoup des premiers travaux ont été payés par unbienfaiteur chrétien local et par les paroissiens, il s’agitdonc d’une entreprise commune entre les paroissiens etl’Ordre. Le coût du projet s’élevait à 494.000 dollars.L’église a été inaugurée en septembre 2016.

Le Centre Notre-Dame de la Paix à AmmanUn lieu d’échanges et de partage pour l’Eglise en Jordanie

Egalement en 2015 a débuté le projet pour le Centre Notre-Dame de la Paix près d’Amman en Jordanie.Le Centre Notre-Dame de la paix, ouvert en 2004, est spécialisé dans le soin aux familles qui ont à

charge des personnes ayant des capacités physiques et sociales très limitées. Alors que la Jordanie est actuel-lement le lieu le plus stable du Moyen-Orient, le Centre Notre-Dame de la Paix est devenu un centre recher-ché pour rencontres de prêtres, de scouts, et de divers mouvements d’Eglise. Il existait une structure partiel-lement complète qui est transformée en centre de conférences, avec aussi un appartement pour le prêtrecoordinateur et un logement des sœurs qui ont leur apostolat sur place. Le coût est de 141.000 dollars.

Projets du Grand Magistère

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Un soutien permanent pour les enfantsde travailleurs étrangersLa collaboration de l’Ordre avec le Vicariat pour les catholiques delangue hébraïque est importante puisque chaque année, en janvier,une somme de 60 000 euros est envoyée par le Grand Magistère auPatriarcat Latin pour le soin pastoral de cette communauté. En plusde cette aide le Grand Magistère adresse aussi en début d’année auPatriarcat 50 000 euros pour la garderie des jeunes enfants destravailleurs étrangers de langue hébraïque en Israël, et 40 000 eurospour la pastorale des migrants, assurée par le même Vicariat sous laresponsabilité du Père Neuhaus.

Le Vicariat pour les catholiques de langue hébraïque à Tel-Avivnous a appris que des migrants et réfugiés devaient confier leurs enfants en bas âge pendant qu’ils al-

laient travailler pour gagner un maigre revenu pour leur famille. Souvent, 40 à 50 jeunes enfants étaient pla-cés dans des pièces sans fenêtres ou avec la lumière éteinte (pour les maintenir endormis), surveillés par untravailleur non qualifié. Deux ou trois enfants meurent chaque mois. Grâce à l’intervention de notre Ordre,aux donateurs privés, à l’énergie du père David Neuhaus, Vicaire patriarcal, et à un important legs auxEtats-Unis, la terrible situation est en train d’être corrigée. La commission de Terre Sainte a découvert unesituation dont tout le monde devrait avoir honte et aujourd’hui, nous pouvons être fiers face à une situationgrandement améliorée. C’est seulement un exemple de la façon dont la commission de la Terre Sainte aétendu son mandat au-delà de la visite et de la construction de projets.

Aides extraordinaires pour la population de Gaza

Au cours de l'été 2014, suite à l’opération “Marge de protection” à Gaza, le cardinal O'Brien a in-vité les membres de l’Ordre à effectuer un envoi extraordinaire de soutien pour aider la popula-

tion de Gaza. Les dons récoltés se sont élevés à 936.000 dollars et ont servi à répondre à de nombreu-ses exigences : le paiement des dépenses scolaires des élèves et des salaires des enseignants de l’écolecatholique, la rénovation de l’église des bâtiments annexes à la paroisse latine (maison du curé et bu-reaux paroissiaux) en plus des activités pastorales, du soutien psychologique pour les enfants et des ai-des médicales et humanitaires. Les travaux de restructuration de la paroisse de la Sainte Famille sontencore en cours et se poursuivront sur la base de cette donation en 2017.

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Projets du Grand Magistère

Travaux pour deux écoles

Deux projets, en plus de l’augmentation des salaires,ont été présentés pour 2016.

L’école maternelle à Hashimi, un quartier pauvred’Amman, n’était plus conforme à la loi jordanienne ; lesmaternelles doivent être au rez-de-chaussée afin que lesenfants ne tombent pas à cause des marches. Si celan’avait pas été fait, elle aurait été fermée.

L’école à Tla Al-ali, également à Amman mais dansun quartier plus favorisé, devait avoir une cour de ré-création plus grande ou elle aurait été fermée aussi. Ellecompte près de 300 élèves, majoritairement chrétiens, etune trentaine de professeurs.

Le coût de ces deux projets est de 911.000 dollars.

LES NOUVEAUX PROJETS EN 2016

L’augmentation des salaires des enseignantsUne urgence pour sauvegarder la qualité de l’enseignement dans les écoles catholiques

Les cadres supérieurs du Patriarcat Latin ont insisté pour que nous les aidions à augmenter les salairespour les enseignants en Palestine et en Jordanie. Durant notre précédente visite des lieux, Mgr Ma-

roun Lahham, alors Vicaire patriarcal pour la Jordanie, nous avait fait part de sa grande tristesse de voirla perte de bons professeursà cause des salaires de nosécoles. Une augmentationde salaire répartie sur 5 ansa été proposée par le Pa-triarcat Latin, laquelle aug-mentera en définitive le sa-laire moyen en Jordanie au-tour de 720$, et en Palestineautour de 1.060$. Le coût,en 2016 a été de 454.000$.

En plus de l’augmenta-tion des salaires, le Patriar-cat Latin a aussi proposé desprojets pour l’année 2016.

D’autres contributions versées en 2016

L’Ordre a également participé aux frais d’une maison de repos à Taybeh, en Cisjordanie, et d’un cen-tre de documentation catholique à Amman, en Jordanie.


La participation de l’Ordredu Saint-Sépulcre

aux projets de la ROACO

Chaque année, dans le cadrede la Réunion des Œuvresd’Aide pour les Eglises

Orientales (ROACO), l’Ordre duSaint-Sépulcre s’engage sur quel-ques projets, élargissant sa missionde solidarité à toute la TerreSainte, considérée comme l’en-semble des territoires bibliques, età toutes les communautés catholi-ques au-delà du Patriarcat Latinde Jérusalem.

Lors de la réunion de prin-temps 2016 de la ROACO, l’Or-dre s’est engagé auprès de com-munautés catholiques de l’Eglisegrecque-melkite, et des Sœurs duRosaire qui accueillent un millierd’élèves dans des conditions trèsdifficiles à Gaza.

■ La communauté grecque-mel-kite de Nazareth compte environ10.000 fidèles. L’église Saint-Jo-seph, construite il y a 50 ans, tra-vaille pour satisfaire les attentesspirituelles de ses paroissiens, enplus d’héberger deux fois par se-maine la prière des étudiants del’école grecque-melkite annexe etde s’engager dans la réalisation demultiples activités. La structure re-quérait divers travaux généraux dereconstruction qui ont commencéil y a deux ans avec une contribu-tion locale qui a couvert 60% descoûts. L’Ordre du Saint-Sépulcrecontribue notamment à hauteurd’environ 75% des dépenses pourle projet de clôture du complexeafin de protéger l’église contre les

L’Ordre apporte son soutien sur l’ensemble des territoires bibliques, afinque la terre où Dieu a réalisé sa promesse demeure toujoursaccueillante aux attentes spirituelles de l’humanité. (Photo Cabidoche)

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Sur cette photo, Thomas McKiernan (le premier en partant de la gauche) se trouve aux côtés de (de gauche àdroite) Mgr Georges Bacouni, archiéparque pour les gréco-melchites ; Mgr John Kozar, président de la CNEWA

et Mgr Jacob Aerath, de l’éparchieSaint-Jean Chrysostome de Gurgaondes Syro-Malankars, en Inde.

Le président de la Commissiontémoigne de la rencontre en ces ter-mes : « Pour moi, en tant que mem-bre de la Commission pour la TerreSainte, qui se concentre principale-ment sur les besoins des catholiquesde rite latin du Patriarcat Latin de Jé-rusalem, la participation à la ROACOa constitué un « cours intensif » surles endroits du monde où les catholi-ques latins et orientaux vivent les unsà côté des autres. Cela m’a rappeléun commentaire du pape Jean-PaulII : l’Eglise catholique doit “respireravec deux poumons’’ – le poumonoriental et occidental – et pas uni-quement avec le poumon occidentalou latin ».

actes de vandalisme qui, hé-las, ont récemment causé desdommages à la structure.

■ Dans le village de Bi’ina, àcôté d’Akko, au nord d’Is-raël, vit une petite commu-nauté chrétienne composéede fidèles catholiques de ritegrec-melkite et de fidèlesgrecs-orthodoxes. L’églisemelkite Saint-Pierre, construite en 1907, compte250 paroissiens. Le projet soutenu par l’Ordre meten œuvre la construction d’un centre annexe àl’église où l’on pourra accueillir des activités reli-gieuses et sociales pour la communauté locale et lesvillages voisins.

■ Le dernier projet qui a engagé l’Ordre en 2016 àtravers la ROACO concerne des travaux de re-structuration dans l’école des Sœurs du Rosaire àGaza. Cette école gérée par la congrégation catholi-

que féminine de rite latin – fondée par sainte Ma-rie-Alphonsine Danil Ghattas – accueille environ900 étudiants – dont seulement 9% sont chrétiens,en considération du maigre nombre de chrétiensrestés dans la Bande de Gaza – leur fournissant uneéducation de la crèche jusqu’à 15-16 ans. Grâceaux travaux qui seront financés, il sera possible demoderniser les services sanitaires et la cuisine, enplus de réaliser les escaliers d’accès dans la partielatérale de la structure et d’installer un nouveausystème de drainage. ■

Thomas McKiernan, Président de la Commission pour la TerreSainte du Grand Magistère, a participé à l’Assemblée de la

ROACO, qui s’est tenue à Rome en juin 2016


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Du 22 au 30 août 2016 deux membres de laCommission Terre Sainte de l’Ordre du

Saint-Sépulcre, le Dr Heinrich Dickmann et leProfesseur Bart Mc Gettrick, accompagnés duresponsable du Service Communication duGrand Magistère – en l’absence exceptionnellede Thomas McKiernan qui préside laCommission – ont effectué une visite de travailsur le territoire du Patriarcat Latin de Jérusalem,rencontrant les personnes concernées par lesdivers projets en cours ou à venir,essentiellement dans le domaine du servicehumanitaire, de l’éducation des jeunes et de lavie des communautés paroissiales. Une synthèsede ces journées, présentée ici en forme detémoignage, illustre la mission de l’Ordre et lesdéfis que l’Eglise catholique de rite latin doitaujourd’hui relever en Terre Sainte.

Espérance, amour, justice : une devise pourmieux servir la Terre Sainte

Notre voyage a commencé en la fêtede Marie Reine, le 22 août, par un courtpèlerinage au sanctuaire de Notre-Damede Palestine, à Deir Rafat, en Israël. Là,une des Sœurs de Bethléem, communautécontemplative qui anime le sanctuaire,nous a raconté comment des habitants dukibboutz voisin sont venus aider à net-toyer des tags agressifs inscrits par desjuifs extrémistes sur les murs de leur mo-nastère, manifestant ainsi une solidaritéinterreligieuse plus profonde que les ten-sions apparentes. Ce témoignage ouvraitpour nous une semaine de rencontressous le signe de l’espérance, de l’amour etde la justice, au cours de laquelle des pas-serelles fraternelles ont été partoutconstatées, confirmant en nous le granddésir de les renforcer.

Logés au siège du Patriarcat Latin deJérusalem, au cœur de la Ville sainte,

nous partagions fraternellement nos repas avecl’Administrateur Apostolique récemment nommé,Mgr Pierbattista Pizzaballa, Mgr WilliamShomali1, alors Vicaire patriarcal pour Jérusalemet la Palestine, et la communauté sacerdotale quihabite en ces lieux.

Nous avons rendu visite le premier soir à MgrMichel Sabbah, patriarche émérite, qui loge auMont des Oliviers chez les sœurs de Sainte Bri-gitte, qui nous a parlé de son service pastoral ré-gulier à Taybeh, village entièrement chrétien aunord d’Israël. Le lendemain nous étions à l’hôpi-tal Saint-Louis de Jérusalem, où sœur MonikaDüllmann, la directrice, infirmière et théolo-gienne, nous parla avec enthousiasme du dialogueinterreligieux vécu autour de la personne malade.Dans cet hôpital spécialisé pour les soins pallia-tifs, malades juifs, chrétiens et musulmans, béné-ficient de soins respectueux donnés par les sœurs,le personnel, et des volontaires venus de diverspays. « La santé unit tout le monde », résumaitsœur Monika, se félicitant en particulier de la col-

Dans les pas de la Commission Terre Sainte de l’Ordredu Saint-Sépulcre, à l’écoute du Patriarcat Latin de Jérusalem

TÉMOIGNAGE

Recueillement au sanctuaire de Notre-Dame de Palestine, enIsraël.


laboration de plusieurs rabbins parmi les aumô-niers de l’établissement où « l’amour de l’être hu-main est plus important que toutes les règles ». Cethôpital, fondé à la fin du XIXème siècle grâce à lagénérosité d’un chevalier français, le baron de Piel-lat, a été récemment mis aux normes avec l’aide del’Ordre du Saint-Sépulcre, en particulier son im-mense cuisine « cascher », adaptée au exigences ali-mentaires de la religion juive, désormais entière-ment neuve. L’exemple donné par cette religieuseouvre des perspectives pour un dialogue de la vie,plus fructueux pour abattre les murs que toutes lesdiscussions théoriques.

L’éducation, une priorité parmi tous les projets

Nous avons participé ensuite à une réunion surles projets du Patriarcat, dans les bureaux du ser-vice dirigé par Henrique Abreu, un chevalier brési-lien de l’Ordre qui s’est mis volontairement à ladisposition de l’Eglise en Terre Sainte depuis plusde deux ans, jusqu’à décembre 2016. Ces projets,au total une trentaine représentant environ 15 mil-lions d’euros, sont présentés sur le site internet duPatriarcat, de façon très complète, avec une men-tion claire des projets pris en charge par l’Ordre(http://project.lpj.org/). Il a été question durantcette réunion du salaire des professeurs dans lesécoles du Patriarcat, appelé à être augmenté pouréviter les départs massifs de ces enseignants versd’autres établissements, privés ou publics. Puisque

la qualité de l’enseignement dépend de la qualitédu personnel éducatif, les membres de la Commis-sion Terre Sainte du Grand Magistère ont à nou-veau demandé la mise en place d’un plan quin-quennal qui puisse rationnaliser l’aide et mieux ladistribuer, particulièrement au regard du déficitdes écoles du Patriarcat en Palestine. Le nouveaudirecteur des écoles, le Père Iyad Twal, s’est engagéà s’entretenir au sujet de ce plan prioritaire avecl’Administrateur Apostolique. D’autres projets pos-sibles pour 2017 ont été évoqués, parmi lesquelsl’achèvement d’une nouvelle église à Amman, unelibrairie religieuse à développer à Beit Sahour, enPalestine, ou encore des travaux dans un logementde sœurs à Madaba. L’équipe de l’Ordre a pu aussirencontrer, dans le cadre de relations à la fois insti-tutionnelles et amicales, le directeur de la PontificalMission à Jérusalem, Sami El-Youssef, qui nous fitpart de son séjour humanitaire à Gaza, zone trèsdéshéritée, où son organisation a en particulier fa-vorisé des créations d’emplois afin de soutenir lavie de la petite communauté chrétienne locale.

La visite a continué à Beit Jala, près de Beth-léem, en Palestine, par un échange avec des curésde paroisse puis un dîner en commun au séminairedu Patriarcat. Les prêtres ont décrit la situation tra-gique à laquelle beaucoup de jeunes mineurs sontconfrontés, emprisonnés dans la dépendance auxdrogues, à la pornographie sur internet, et parfoisaussi cherchant de l’argent en se prostituant. Le Pa-triarcat Latin essaie de développer des activitéspour eux, dans le scoutisme en particulier, soute-nant autant que possible les familles dans l’épreuve.Des camps de jeunes animés par des volontaires,comme celui de cet été à Ramallah organisé par desjeunes de France, devraient se multiplier, et un ap-pel est lancé à des volontaires parlant la langue an-glaise.

La Jordanie, havre de paix pour leschrétiens arabes

Le lendemain nous partions pour deux jours enJordanie, accompagnés par le Père Imad Twal, res-ponsable des services administratifs du Patriarcat,lui-même originaire de Madaba comme le Patriar-che Fouad Twal qui vient de prendre sa retraite.

TÉMOIGNAGE

Sœur Monika dirige l’hôpital Saint-Louis à Jérusalem.


Nous avons fait halte à l’école de Tla al-Ali, à Am-man, qui est aidée par l’Ordre, et échangé avec ladirectrice, Majida Kawar. « L’éducation est un mi-nistère d’espérance », notait le Professeur Bartholo-mew McGettrick, l’un des membres de la Commis-sion, dans la conversation, commentant le succèsde cette école jordanienne où étudient près de 300élèves pour la plupart chrétiens. Puis ce fut la dé-couverte d’une autre réalité, toujours à Amman,dans un quartier extrêmement pauvre, à Hachimi,où un jardin d’enfants sera bientôt construit grâce àl’action de l’Ordre. La ville d’Amman ne comptaitque quelques centaines d’habitants en 1930, ils sontmaintenant plus de quatre millions, comme nousl’expliquait Mgr Maroun Lahham, alors Vicaire pa-triarcal pour la Jordanie.

Il reste encore 70 000 catholiques latins en Jor-danie, sur six millions d’habitants, alors que leschrétiens dans leur ensemble formaient la moitié dela population avant l’arrivée des réfugiés palesti-niens, qui sont aujourd’hui deux millions ...

Nous nous sommes rendus sur le chantier d’uneéglise, à Jubeiha, dans la banlieue nord d’Amman,quartier fréquenté par de plus en plus de chrétiensqui viennent s’y installer. Le jeune curé de 34 ansnous expliqua que l’église actuelle ne suffit pluspour les 1500 familles, et qu’il continue de recueil-lir de l’argent pour terminer l’église Saint-Paul,dont la construction est arrêtée depuis plus d’unan. Les messes s’y déroulent pourtant, pour 7000personnes, avec des bâches pour s’abriter de lapluie, en attendant la reprise des travaux. Notrejoie était grande devant la vie de cette communautéen croissance, rayonnante de foi et d’enthousiasme.L’école paroissiale attenante, une des vingt-cinqécoles du Patriarcat en Jordanie2, nécessiterait ce-pendant elle aussi d’être modernisée, comme nousen avons fait le constat.

Les membres de la Commission, allant sur leterrain pour un projet précis, ont ainsi souvent l’oc-casion de constater certains dysfonctionnementsqui peuvent se régler ensuite, en concertation avecles responsables du Patriarcat Latin.

Nous avons poursuivi notre route vers le CentreNotre Dame de la Paix, toujours en Jordanie,construit à l’origine pour le soin des personnesayant un handicap mental, dans l’esprit du mouve-

ment de Jean Vanier, Foi et Lumière. Ils sont unevingtaine à venir dans le cadre de quatre classes, età suivre des thérapies journalières, sans être logéssur place. Cette maison a aussi une activité pasto-rale avec une communauté de religieuses, accueil-lant des groupes. L’Ordre s’est impliqué financière-ment par rapport à la cuisine du Centre, au loge-ment des sœurs, et pour la peinture de l’ensemble.

Visite de la Commission Terre Sainte sur le terrain :ici à Jubeiha, banlieue d’Amman, où une église esten construction.

Le Centre Notre-Dame de la Paix en Jordanie.

Des chrétiens hébréophonesde plus en plus nombreux

La visite s’est poursuivie avec le Père DavidNeuhaus, Vicaire patriarcal pour les catholiqueshébréophones, en charge aussi de la pastorale des150.000 migrants et réfugiés actuellement présentsen Israël, dont 60.000 sont catholiques. Il nous amontré les bâtiments en construction d’un nouveaucentre d’accueil pour les enfants en bas âge des tra-vailleurs étrangers à Jérusalem, dans la cour d’uncouvent de religieux capucins. Grâce à cette struc-ture, leurs parents ont ainsi la possibilité de gagnerleur vie quotidienne en sachant que leurs enfantssont entourés dans de bonnes conditions, leur si-tuation étant souvent précaire. Six petits enfants

sont morts récemment car ils étaient gardés dansd’autres centres, sans aucun soin, de manière inhu-maine. La Commission Terre Sainte du Grand Ma-gistère est très engagée auprès du Père Neuhauspar rapport à cette urgence humanitaire, d’autantplus que ces chrétiens hébréophones d’origineétrangère, témoins de l’universalité de l’Eglise, sontde plus en plus nombreux, et formeront certaine-ment une part importante du futur de l’Eglise lo-cale. La deuxième génération des migrants ou réfu-giés sera pleinement israélienne d’un point de vueculturel, mais personne ne peut dire encore si cespersonnes pourront légalement rester en TerreSainte…

Après ces moments émouvants auprès du PèreNeuhaus, nous sommes allés à Ramallah, en Pales-tine, parler avec des directeurs d’écoles. La néces-sité d’augmenter les salaires des professeurs de 5 à10% est apparue une nouvelle fois prioritaire, afinde préserver la qualité de l’enseignement, « l’im-portant n’étant pas ce que l’on enseigne mais com-ment on l’enseigne » selon l’expression d’un desmembres de la Commission Terre Sainte du GrandMagistère. L’Ordre finance déjà en 2016 une pre-mière tranche pour revaloriser les salaires.

L’Eglise Mère : une vocation à l’universalité

En fin de semaine nous avons pu nous présidentà Bethléem où nous avons salué le recteur et vice-chancelier de l’Université de Bethléem, le Frère Pe-ter Bray, dans son établissement qui est un véritableoasis de paix et de dialogue en Terre Sainte, et unedes professeurs nous a expliqué comment elle orga-nise des stages sur le terrain, dans les collectivitéslocales et les entreprises, pour que les étudiants sepréparent bien au service qu’ils devront rendreplus tard pour le développement de leur pays.

Non loin de là, à Jérusalem, tout près du Murde séparation, nous avons rendu visite aux sœursqui tiennent le Centre Notre-Dame des Douleurs,maison de retraite pour une quarantaine de person-nes âgées et pauvres. Les religieuses aimeraient res-taurer le Centre et l’agrandir pour accueillir davan-tage de personnes âgées, avec l’aide d’un nouveaujeune directeur.

Le dimanche nous étions attendus par le curé


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Le PèreNeuhaus, encharge de lapastorale desmigrants enIsraël,développe uneactionimportante auservice desenfants destravailleursétrangers.


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de Beit Sahour, sur les lieux proches de Bethléemoù les anges ont annoncé aux bergers la naissancedu Sauveur. La communauté chrétienne y est vi-vante et nombreuse, et une librairie religieusesoutenue par l’Ordre génère des bénéfices quipermettent diverses activités pastorales. Le curé

est aussi responsable du mouvement de la Jeu-nesse étudiante chrétienne, et il prévoit d’organi-ser des petites JMJ locales à Bethléem, avec laprésence de jeunes d’Europe, pour nouer desamitiés et renforcer la solidarité. Toutes ces activi-tés locales, expression du soin pastoral mis enœuvre par le Patriarcat, sont rendues possiblesgrâce à la solidarité permanente et persévérantede nos membres.

Avant de partir, le cœur habité par les visagesde toutes ces personnes rencontrées, nous avonstraversé à pied les rues de Jérusalem, et fait unpèlerinage au Saint-Sépulcre, priant dans le tom-beau vide pour toute l’Eglise qui est en TerreSainte, pour les Chevaliers et Dames, et pour quese renforcent des relations de bonne collabora-tion entre le Patriarcat et l’Ordre.

Une nouvelle page de l’histoire s’ouvre pourl’Eglise en Terre Sainte qui vit une étape décisive,et il lui est peut-être demandé de se souvenir tou-jours plus de sa vocation à l’universalité : elle estl’Eglise Mère où toutes les langues et toutes cultu-res doivent pouvoir se sentir comme dans unemaison de famille. C’est la richesse spirituelle decette Eglise Famille, dont nous avons fait l’expé-rience, que nous voulons servir.

François Vayne

1 Le Pape a accepté la démission de Mgr MarounLahham en février 2017, et la charge de Vicaire patriar-cal pour la Jordanie a ensuite été confiée à Mgr WilliamShomali.

2 Le Patriarcat compte aussi une quinzaine d’écolesen Palestine et six en Israël.

À droite : vue surBethléem depuis une

terrasse de l’Universitédirigée par les Frères

des Écoles chrétiennesen Palestine.

Ci-dessous : labasilique du Saint-

Sépulcre au cœur deJérusalem est

librement accessible àtous.


Le nouveau site internetet les réseaux sociaux du Grand Magistère

Au cours de la réuniondes Lieutenants

européens à Rome,mardi 28 juin 2016, enfin de matinée, lecardinal O’Brien, GrandMaître, a officiellementouvert le nouveau siteinternet du GrandMagistère en cinqlangues : www.oessh.va.Il est désormais possibleà tous les membres,Chevaliers et Dames,mais égalementà tous les amisde l’Ordre, etaussi auxjournalistes, des’abonner par mail à laNewsletter. ChaqueLieutenance pourraadresser des textes etdes photos à insérer,ainsi que des liens versdes articles de presse,de manière à ce que cesite puisse bien refléterle rayonnement universelde l’Ordre et ledynamisme de sesmembres. Le siterelayera aussi dans lamesure du possible lesrevues de presse desLieutenances, dans lesespaces linguistiquescorrespondants.

Parallèlement à lacréation, au début de

l’été dernier, du nouveausite internet en cinqlangues (www.oessh.va),le Grand Magistère s’est doté d’une page Facebook @granmagistero.oessh et d’un compte Twitter @GM_oessh,afin que la communication grandisse au quotidien entre tous les membres de l’Ordre. Les 30 000 Dames etChevaliers de l’Ordre dans le monde, et leurs amis, sont donc invités à nous rejoindre sur ces réseaux sociauxafin de témoigner du dynamisme de la vie des Lieutenances de manière universelle, au service de la culture dela rencontre en Terre Sainte.

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Excellence, nous aimerions que nosmembres puissent mieux vous connaî-tre, en profondeur, au plan spirituel.

Pouvez-vous nous dire comment saint Fran-çois inspire-t-il votre ministère pastoral ?Je viens de la famille religieuse franciscaine,

l’exemple du saint d’Assise est donc au cœur dema vie au service de l’Eglise. Le motif pour le-quel j’ai suivi François, c’est clairement parcequ’il était un homme amoureux du Christ dansson humanité, et qu’en regardant l’humanité ilvoyait le Christ. Ma manière d’être pasteur au-jourd’hui à Jérusalem est donc de repartir duChrist, et de le rencontrer en toute réalité créée.L’amour pour Jésus Christ doit éclairer tous noschoix pastoraux. Il ne s’agit pas de partir des be-soins, sinon nous serons toujours frustrés, maispartir de notre relation à Jésus Christ qui illu-mine de l’intérieur tous les problèmes. Un cœurrempli de la joie d’être sauvé aborde les difficultésd’une autre manière, dans un dialogue ouvert, etc’est d’autant plus nécessaire qu’à Jérusalem où il ya tant de divisions, de peurs, de fermetures, à la foisreligieuses et politiques. Une Eglise ouverte est li-

bre de la peur, nous n’avons rien à perdre, etcomme disait saint Pierre à un infirme près de laBelle-Porte, à l’entrée du Temple de Jérusalem :« Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te ledonne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ».

L’ORDRE ET LA TERRE SAINTE

Voir le Christen regardant l’humanité

Le nouvel Administrateur apostolique du Patriarcat Latin de Jérusalem, MgrPierbattista Pizzaballa, a été nommé à cette fonction par le Pape François le 24 juin,

jour de la fête de saint Jean-Baptiste, et élevé à la dignité d’archevêque. Son ordinationépiscopale a eu lieu dans la cathédrale de Bergame, le 10 septembre 2016. Le 21

septembre il faisait son entrée solennelle dans la Ville sainte, à Jérusalem, par la Portede Jaffa, accompagné en particulier par le Grand Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

Le 30 septembre il était reçu officiellement en Jordanie, pays où s’étend sa chargepastorale, et le 16 octobre c’était au tour du Vicariat patriarcal en Israël de l’accueillir, à

Nazareth, où une messe fut célébrée dans la basilique de l’Annonciation en présencede nombreuses délégations. « Je veux être évêque de tous et pour tous et je compte survotre pleine coopération à tous », aura été son message essentiel au cours des diverses

étapes de son installation à la tête de l’Eglise-Mère qui est en Terre Sainte.

Entretien avec Mgr Pierbattista Pizzaballa

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Pour entrer encore davantage au cœur de votrespiritualité, acceptez-vous de commenter pourles membres de l’Ordre votre devise épisco-pale ? Pourquoi vous l’avez choisie ? Juste avant l’annonce officielle de ma nomina-

tion, j’ai lu ce passage de la Parole de Dieu, au cha-pitre 12 de la seconde lettre de saint Paul aux Co-rinthiens, où il est dit : « Ma grâce te suffit ». Je mesens en effet comme le dernier arrivé, incapable carje suis italien en Terre Sainte, franciscain sans être làen tant que franciscain, pour une église arabe bienque je ne parle pas arabe. Je vois toutes les limitesde ce choix, qui font que je me rends compte que laseule chose à laquelle je dois me fier est la grâce.

Vous m’avez dit que les écrits d’un jésuite fran-çais, d’origine allemande, Christoph Theobald,sont pour vous une source d’inspiration. Enquoi son ouvrage « La révélation », par exem-ple, peut-il fournir des pistes de réflexion auxmembres de l’Ordre du Saint-Sépulcre dansleur vie spirituelle ? Cette société occidentale, où tout change très

vite, n’est plus chrétienne, et je me demande com-ment nous pouvons être Eglise aujourd’hui, dequelle manière rejoindre les gens qui n’accueillentplus la foi, et ne connaissent pas Jésus Christ dansun monde « post-chrétien ». Dans les intuitions deChristoph Theobald j’ai trouvé une pensée origi-nale : il ne s’agit pas de convertir les gens, mais deréveiller dans l’interlocuteur le désir du Christ, et

de vivre toute rencontre dans cette lumière. LeChrist est déjà présent dans le monde où il a triom-phé de la mort, nous n’avons pas à le porter dans lemonde, nous avons à révéler sa présence, à réveillerdans la conscience des personnes cet amour deDieu qui est comme en attente.

Vous attachez beaucoup d’importance au sanc-tuaire de Notre-Dame de Palestine, à Deir Ra-fat, en Israël. Que comptez vous faire pour dé-velopper sa fréquentation et son rayonnement ? Notre-Dame de Palestine, qui est la patronne de

l’Ordre du Saint-Sépulcre, joue en effet un grandrôle dans la vie des communautés chrétiennes duvaste diocèse où le Pape m’envoie servir. Parmitous les sanctuaires de Terre Sainte, souvent liés àune spécificité du territoire, celui de Notre-Damede Palestine rassemble toute notre Eglise locale, au-

« Comme on le sait, le Patriarcat s’étend de laJordanie jusqu’à Chypre, en passant par la

Terre Sainte (Israël et la Palestine), avec pour cœur Jé-rusalem. C’est un territoire vaste et très diversifié, oùdu point de vue politique, social et pastoral, les ques-tions sont complètement différentes.

En Jordanie, la sphère politique est stable. Par rap-

port aux tragédies des pays qui l’entourent, surtout laSyrie et l’Irak, c’est une oasis tranquille et sereine.Mais là aussi, comme partout, les problèmes ne man-quent pas : l’économie reste fragile et il y a le graveproblème du chômage des jeunes. Le nombre énormede réfugiés surtout syriens est en train de créer ungrave malaise du point de vue social. Il faut dire quel’effort de tout le pays pour aider ces personnes dés-espérées est admirable, mais il reste objectivementcomplexe de donner des perspectives à des centainesde milliers de personnes arrivées soudainement, sur-tout, comme nous le disions, dans un contexte écono-

Mgr Pierbattistta Pizaballa présente lesterritoires du Patriarcat Latin, dans unentretien publié sur le site du GrandMagistère de l’Ordre (www.oessh.va),au lendemain de sa nomination commeAdministrateur Apostolique

Mgr Pizzaballa lors de son entrée officielle àJérusalem, accompagné notamment par le cardinalEdwin O’Brien, Grand Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/dalla-terra-santa/aggiornamenti-dalla-terra-santa/ripartire-da-cristo-risorto--intervista-a-padre-pierbattista-piz.html


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miquement déjà fragile.En Terre Sainte, le conflit politique israélo-palesti-

nien est une réalité connue de tous et honnêtement,je ne saurais qu’ajouter à ce sujet. Nous nous souhai-tons que le séisme politique qui a bouleversé tout leMoyen-Orient conduise aussi les gouvernants de Pa-lestine et d’Israël à se rencontrer à nouveau pour don-ner une perspective à leurs peuples respectifs, qui nesoit pas une accusation mutuelle. Il semble quesoient en train de se redéfinir de nouveaux équilibresentre les différents pays moyen-orientaux. En TerreSainte, il est aussi temps d’élaborer un nouveau lan-gage qui donne une perspective et un avenir. L’alterna-tive à cela est seulement la guerre.

A Chypre aussi, il semble que les discussions entreles deux parties soient devenues plus faciles. Nousespérons que ce ne soient pas seulement des appa-

rences.Dans ce contexte de grandes mutations, nos acti-

vités pastorales changent aussi. Les changements, eneffet, ne concernent pas seulement la macro-politi-que, mais aussi (je dirais même surtout) les différen-tes sociétés des pays respectifs. Le rôle de la famille,le contexte des jeunes, le monde du travail sont entrain de changer rapidement, également au Moyen-Orient. Le dialogue interreligieux, dans un contexte defondamentalisme croissant, pose de nouvelles et diffi-ciles questions. Le rapport entre les Eglises chrétien-nes se trouve confronté à des exigences de coordina-tion communes, et pas seulement sur le plan pastoral.En somme, les questions sont nombreuses.

Nous essayerons de comprendre et ensemble, entant qu’Eglise, de travailler pour trouver des réponsespossibles ».

delà des sensibilités, des origines ou de la languepratiquée. Je veux développer la capacité d’accueilde ce haut-lieu, en particulier pour que les jeunes,les couples, les familles puissent s’y retrouver pourleur ressourcement spirituel.

Vous avez eu durant ces 27 années la possibi-lité de connaître de près les réalités en TerreSainte, de la Custodie gérée par les francis-cains, à la communauté catholique hébréo-phone, au Patriarcat Latin, en plus des autres

Eglises chrétiennes et des communautés non-chrétiennes. Quel est selon vous le point derencontre pour permettre à tous ces acteurs decollaborer pour le bien de cette Terre ?Mon expérience me fait dire que quelqu’un doit

commencer en s’impliquant, sans avoir peur deperdre, et partir des réalités communes. L’on se re-trouve dans le service aux pauvres, dans l’humanitécommune et c’est là que se construit une relationqui peut ensuite s’ouvrir vers d’autres horizons. Onne peut rencontrer l’autre en commençant par ledialogue sur la foi ou sur les grands principes, carcela peut créer des barrières.

En tant que pro-Grand Prieur, y a-t-il un mes-sage en particulier que vous souhaitez remettreaux Chevaliers et Dames de l’Ordre du Saint-Sépulcre ?J’ai envie de vous inviter à poursuivre vos priè-

res et le soutien envers cette terre et de vivre le pè-lerinage. De plus, tout le monde ne peut venirjusqu’ici et par conséquent, vous pouvez faireconnaître la Terre Sainte là où vous vous trouvez etrépondre à votre appel en étant également les « an-nonciateurs » de la beauté de ces lieux qui ne sontpas régis uniquement par le conflit israélo-palesti-nien mais également par la grande passion de lacommunauté riche et vivante qui y habite.

Propos recueillis par François Vayneet Elena Dini

Le Père Pizzaballa, trois jours seulement après sanomination comme Administrateur apostolique duPatriarcat Latin de Jérusalem, était accueilli au siègedu Grand Magistère de l’Ordre du Saint-Sépulcre parle Grand Maître et le Gouverneur Général, prenantpart ensuite à un repas convivial avec les Lieutenantseuropéens.


Hommage au Patriarche émérite,Mgr Fouad Twal

Fouad Boutros Ibrahim Twal est né le 23 octo-bre 1940 à Madaba en Jordanie. Il entre auséminaire de Beit Jala en 1959 et est ordonné

prêtre le 29 juin 1966. Il assure d'abord la chargede vicaire paroissial à l’église de la Sainte-Famille àRamallah en Palestine, et ensuite celle de curé de laparoisse Saint-Georges à Irbid en Jordanie et par lasuite dans l’église Marie Mère de l’Eglise de Marka,toujours en Jordanie.

En 1972, il débute ses études en droit canoni-que à l’université pontificale du Latran à Rome etentre, en 1977, au service diplomatique du Saint-Siège pour être ensuite envoyé au Honduras, auCaire, à Berlin et à Lima. Le 30 mai 1992, il estnommé évêque de Tunis. Ordonné évêque le 22juillet de la même année, il sera ensuite nommé ar-chevêque de Tunis en 1994.

En 2003, il est nommé président de la Confé-rence épiscopale d’Afrique du Nord (C.E.R.N.A)

et en septembre 2005, Sa Sainteté le pape BenoîtXVI le nomme archevêque coadjuteur du Patriar-che Latin de Jérusalem. A cela s’ajoute son électionau poste de président de l’université de Bethléem(2006-2008) et sa nomination en tant que membredu Conseil pontifical pour le dialogue interreli-gieux en 2007.

Le 21 juin 2008, il succède à Sa Béatitude MgrMichel Sabbah, devenant ainsi le second patriarchelatin de Jérusalem arabe. Le 24 juin 2016, le papeFrançois a accepté la démission de Mgr FouadTwal pour limite d’âge.

Le 12 juillet 2016, le Président palestinien Mah-moud Abbas a décerné la Médaille de Jérusalem auPatriarche émérite en signe de reconnaissance pourson activité pastorale et pour le service qu’il arendu au peuple palestinien et à l'Eglise catholiqueen Palestine. ■

Mgr FouadTwal, entouréde MgrAntonioFranco,Assesseur del’Ordre, et deMgr FortunatoFrezza,Cérémoniaire,lors d’unemessecélébrée auPalazzo dellaRovere, àl’occasiond’une réuniondu GrandMagsitère.

L'Ordre du Saint-Sépulcre remercie le patriarche émérite Mgr Fouad Twal,qui a également exercé le rôle de Grand Prieur de l'Ordre ces huit dernièresannées. Il accueillait avec joie les membres durant leur pèlerinage en Terre

Sainte et visitait régulièrement le siège du Grand Magistère à Rome.

Parmi les différents changements qu’a connula Terre Sainte au cours de l’année 2016,rappelons la nomination du Père Francesco

Patton en tant que nouveau Custode de TerreSainte le 20 mai 2016. Après sa première professionreligieuse le 7 septembre 1983 à l’âge de 20 ans etla profession solennelle le 4 octobre 1986, le pèrePatton a reçu l’ordination presbytérale le 26 mai1989. En 1993, il a obtenu une maîtrise en sciencesde la communication à l’Université pontificale salé-sienne de Rome. Il a exercé différentes fonctions ausein de l’Ordre ainsi que, dans la plus grande com-munauté ecclésiale, au sein de l’archidiocèse deTrente.

« J’ai accueilli la nouvelle avec surprise maiségalement avec crainte et inquiétude – a expliqué lenouveau Custode à Radio Vatican – en sachantqu’il s’agit d’une réalité complexe et délicate, im-portante pour l’Ordre franciscain et aussi pour

l’Eglise ». Sa requête adressée aux communautéslocales a été d’être accueilli comme un frère : « Auxcommunautés chrétiennes de Terre Sainte, je diraisque je viens avec grande humilité, sur la pointe despieds. Je viens avec dans le cœur un grand amourpour cette Terre. Je demande aussi à être accueilliet aidé à remplir ma mission pour le bien des per-sonnes qui viennent étudier, en pèlerinage oumême simplement par curiosité à l’égard de ceslieux. Mais ce que je demande, justement, c’estd’être accueilli comme un frère ».

A partir du 6 juin, où il a fait son entrée solen-nelle à Jérusalem, et jusqu’au18 juin, le Père Pattona été chaleureusement accueilli par les principalescommunautés locales à Bethléem, Jaffa et Naza-reth. Souhaitons au nouveau Custode de pouvoirexercer son ministère illuminé par la grâce et ac-compagné par l’Esprit. ■

Le Père Patton (au centre) est le nouveau Custode de Terre Sainte, qui succède au Père Pizzaballa. Supérieur desFranciscains d’une grande partie du Moyen-Orient, il est chargé de coordonner l’accueil des pèlerins dans les lieuxsaints, en coordination avec les responsables locaux des diverses Eglises chrétiennes.

Père Francesco Patton,nouveau Custode de Terre Sainte L’O

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Le père Faysal Hijazen était directeur desécoles du Patriarcat Latin de Jérusalem. Ilest décédé subitement en cours d’année.

Dans un entretien qu’il nous avait accordé quel-ques mois avant son décès et que nous publionsici en lui rendant hommage, ce prêtre nous parlaitdu travail fondamental effectué par la quarantained’institutions scolaires en Terre Sainte, qui ac-cueillent plus de 20 000 élèves et comptent environ1500 salariés.

Pourquoi le Patriarcat accorde-t-il autant d’im-portance pastoralement à ses écoles où sont ac-cueillis aussi de nombreux musulmans ? L’éducation est un secteur important du Patriar-

cat Latin. La première raison est que, par l’éduca-tion, on peut viser la personne humaine dans sonidentité totale ; pour fortifier la foi du peuple, ilfaut être présent dans la société en véhiculant desvaleurs de respect, d’acceptation de l’autre.

Du point de vue pastoral, les écoles permettentaux élèves de pratiquer les vrais sacrements. Les

cours de religion donnent la possibilité aux chré-tiens d’améliorer leur connaissance de la Bible etde fortifier leur foi. Les célébrations qui ont lieudans les différents temps liturgiques au sein desécoles (cela est rendu possible par la présence desécoles à côté des églises paroissiales) permettent devivre l’unité des chrétiens, puisque tous les chré-tiens s’y rendent, quel que soit leur rite.

Les musulmans sont aussi accueillis dans cesécoles et assistent à des cours de religion musul-mane tout au long de leur scolarité. Leur présencedans l’école est une chance pour le Patriarcat Latind’enseigner des valeurs comme l’ouverture à l’au-tre, le respect, des valeurs finalement profondé-ment chrétiennes : l’amour de son prochain, le par-don. Un musulman sorti de nos écoles ne devien-dra jamais un intégriste.

Comment faites-vous avancer la culture de larencontre dans les écoles du Patriarcat Latin,par quel genre d’initiatives ? Les classes de religion sont mixtes, une heure

« Un musulman sortide nos écoles ne deviendra

jamais un intégriste »


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par semaine, chrétiens musulmans. On y étudie degrands thèmes qui sont par exemple le « vivre en-semble », « étudier ensemble », « rencontrer l’au-tre » …les autres temps d’enseignement de religionsont repartis selon la religion de l’élève. Et puis lavie quotidienne à l’école est une rencontre de l’au-tre. Les enfants qui jouent dans la cour de l’école àla caissière, à la maîtresse, au football, aux billes, ilsjouent ensemble, sans s’interroger sur la religion del’autre. Les écoles du Patriarcat Latin permettentde construire un pont entre les religions, entre lesdifférentes cultures. Ces ponts dépassent tous lesmurs qui entourent souvent les cœurs.

En quoi l’action de l’Ordre du Saint-Sépulcreest-elle essentielle par rapport à l’œuvre d’édu-cation du Patriarcat Latin ? Laissez-moi être clair : sans le soutien de l’Ordre

du Saint-Sépulcre, nos écoles seraient fermées de-puis bien longtemps. Un tiers de nos dépenses degestion sont couvertes par l’Ordre, grâce à la géné-rosité de ses dons. Une éducation sans moyen ma-tériel est une éducation qui meurt très vite. L’Ordrefait vivre la mission d’éducation du Patriarcat Latinde Jérusalem.

Comme voyez-vous l’avenir de toutes ces écoleset quel message voudriez-vous faire passer auxchrétiens occidentaux ? Nos écoles doivent répondre aux besoins de la

société face à la montée des fondamentalismes.L’avenir nous demande d’être encore plus fortspour faire face à ces franges intégristes présentesdans nos sociétés. Tant qu’il y aura une école duPatriarcat Latin, l’ouverture et le respect seront en-seignés et les écoles permettront de faire face à laréalité de notre société. Voici mon message à nosfrères chrétiens occidentaux : Pensez à vos frèreschrétiens d’ici, qui ont besoin de votre soutien mo-ral, spirituel et matériel. Pensez à résoudre les pro-blèmes politiques des pays pour une société meil-leure. Les jumelages de nos écoles avec des écolesoccidentales en France, en Allemagne et dans d’au-tres pays, permettent à nos élèves d’avoir une ou-verture sur le monde et de connaître les valeurs ou-bliées au sein de notre société, comme l’amour en-vers son prochain et non pas le refus de ceux quine sont pas comme nous, ou comme le pardon, trèsdifficile à accepter. N’oublions pas que les enfantsqui sont dans nos écoles aujourd’hui seront les diri-geants de la société de demain. ■

Le Père Faysal Hijazen (troisième à partir de la gauche sur cette photo), qui est mort subitement en 2016, dirigeaitavec passion et dévouement les écoles du Patriarcat de Jérusalem depuis 2013.

Lorsque le pèlerinage nous conduit en Terre Sainte, les lieux quitouchent profondément le cœur sont nombreux mais deux villes enparticulier laissent leur empreinte dans la vie de chacune et chacun :

Bethléem et Jérusalem. Cette année, nous réalisons deux petits dossierspour montrer quelques-uns des mille visages de ces deux villes, à

travers certains événements qui se sont déroulés en 2016.

Fenêtres ouvertessur des actions de l’Ordre menées

à Jérusalem et à Bethléem


Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! »

Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem !(Ps 121,1-2)

À Jérusalem


Jérusalem est la ville de tant de lieux saints, de tant de communautés religieuses et de tant de pèle-rins. C’est une ville qui vit beaucoup sa dimension locale, avec les problèmes et les beautés propresà chaque ville, mais elle vit dans le même temps aussi dans une dimension universelle. Nous com-

mencerons notre dossier par un regard sur le lieu dont notre Ordre a pris le nom : le Saint-Sépulcre,qui a été restauré cette année. Mgr Jacques Perrier, ancien Grand-Prieur de la Lieutenance pour laFrance, nous offre un éclairage historique concernant l’édicule qui recouvre le sépulcre vide du Christdans la basilique du Saint-Sépulcre.

Nous déplaçons notre attention vers la route que l’on parcours habituellement pour rejoindre leSaint-Sépulcre : celle que Jésus a parcourue en direction du Golgotha. A côté de la première station dela Via Dolorosa, a été inauguré en mars le Terra Sancta Museum, auquel l’Ordre a contribué. Quel-ques stations plus loin, la quatrième plus précisément, où l’on commémore la rencontre de Jésus avecsa Mère, nous trouvons l’église catholique arménienne Notre-Dame-du-Spasme, où une petite commu-nauté religieuse féminine, les Sœurs Disciples du Divin Maître, effectue son ministère de la prière pour lapaix en Terre Sainte, en donnant chaque jour la possibilité à ceux qui le veulent de se joindre à elle pourl’adoration eucharistique. Une invitation particulière à « Faire halte avec le Seigneur », que les Cheva-liers et Dames en pèlerinage en Terre Sainte peuvent accueillir.

Jérusalem est aussi une ville qui a de nombreux besoins, surtout pour les plus petits et les plus fai-bles. Nous lirons alors la nouvelle de l’inauguration du nouveau centre Rachele pour les enfants de mi-grants et du Home Notre-Dame de Douleurs qui se trouve à côté du Mur de séparation et qui ac-cueille des personnes âgées, indépendamment de leur situation économique.

Aux femmes venues embaumer le corps de Jé-sus, l’ange annonça : « Pourquoi chercher

parmi les morts celui qui est vivant ? » Il n’empê-che : le croyant tient à vénérer le lieu où le corps deJésus a été déposé. C’est le concret de sa foi qui estengagé. A plus forte raison pour les membres del’Ordre.

Dans la seconde moitié du 20ème siècle, la basi-lique avait été restaurée. La coupole était à nou-veau ouverte vers le ciel et la lumière descendaitsur « l’édicule », selon le terme qui désigne le petitédifice surmontant le tombeau lui-même.

Hélas, la lumière montrait que l’édicule était entrès mauvais état. Les trois principales communau-tés co-gardiennes de l’édifice (grecs orthodoxes, ca-tholiques latins et arméniens apostoliques) ont dé-cidé de le restaurer. Les travaux ont commencé à lafin de l’été.

Dans la basilique de Constantin, le caveau avaitété dégagé de la pente rocheuse où il avait étécreusé. Mais lui-même avait été conservé. Le 19 oc-tobre 1009, le calife Al-Hakîm décida de le dé-truire. Le pic des démolisseurs supprima tout cequi était en relief et s’arrêta au niveau de la couchefunéraire taillée dans la roche. Quelques années


La restaurationde « l’édicule »au Saint-Sépulcre

Mgr Jacques Perrier, qui fut Grand Prieur de laLieutenance de France, nous offre un éclairage

historique au sujet de l’édicule qui abrite letombeau vide du Christ, restauré en 2016, dans la

basilique du Saint-Sépulcre.

Peu de jours avant la Semaine Sainte 2016 qui in-vite, comme chaque année, le chrétien à repar-

courir les pas de Jésus à Jérusalem, inséré dans lemystère de sa passion, mort et résurrection, la pre-mière section du Terra Sancta Museum sur la ViaDolorosa a été inaugurée. Hébergé dans le couventde la Flagellation – qui conserve les vestiges de la

Forteresse Antonia où la tradition indique que Jésusa été condamné et d’où, habituellement, partent lespèlerins qui parcourent la Via Crucis – le musée aouvert ses portes le 17 mars et est visitable avec unparcours disponible en huit langues, parmi lesquel-les l’hébreu et l’arabe. Le visiteur peut vivre une ex-périence multimédia de 15 minutes, qui entend pré-

Le Terra Sancta Museum, pour comprendre Jérusalemet se préparer à parcourir la via Dolorosa

plus tard, la basilique fut, tant bien que mal, restau-rée jusqu’à l’arrivée des Croisés qui nous ont laissél’édifice actuel.

Depuis cette époque, la roche primitive étaitsurmontée et protégée par une dalle de marbre,celle que les pèlerins vénéraient. C'est en 1810, lorsde la construction de l'édicule actuel, qu’apparut,pour la dernière fois, la roche primitive, avantqu’elle ne revoit le jour avec les travaux actuels.Puisque la restauration a prévu une reconstructionà l’identique, elle risque bien de disparaître, à nou-veau, pour quelques siècles.

Mgr Jacques PerrierÉvêque émérite de Tarbes et Lourdes


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parer au chemin personnel de la Via Crucis. Musi-que, images et voix accompagnent le pèlerin à la dé-couverte de l’histoire de ce lieu et de l’évolution ur-baine de Jérusalem, de même qu’elles l’invitent àprendre place dans une chaîne ininterrompue depèlerins qui, depuis des millénaires, remettent leurspas dans ceux de Jésus vers le Golgotha, jusqu’à cetombeau aujourd’hui vide. L’Ordre a été heureuxde pouvoir contribuer, à l’initiative du Grand Maî-tre, le cardinal Edwin O’Brien, à la réalisation de ceprojet qui comportera une salle consacrée aux Che-valiers et Dames du Saint-Sépulcre.

Le pèlerinage en Terre Sainte permet de créer un espace dans notre vie pour redécouvrir combien il estbeau d’être avec le Seigneur en reparcourant ses pas.

A Jérusalem, dans les rues remplies de voix et de couleurs de la vieilleville, nous pouvons choisir de marcher le long de la Via Dolorosa et deparcourir avec Jésus le chemin jusqu’au Calvaire, dans la certitude de savictoire sur la mort.

Nous sommes souvent gagnés par la frénésie des moments, par lebrouhaha, par les trop nombreuses choses qui ont lieu autour de nouset à l’intérieur de nous, aussi cette expérience devient-elle difficile à vi-vre pleinement.

À l’occasion de la publication annuelle de La Croix de Jérusalem,nous annonçons ici la prochaine édition d’un livret spirituel en 2017,invitant les Chevaliers et les Dames de l’Ordre qui auront la chancede vivre le pèlerinage sur la terre de Jésus, à faire halte en prière lelong de la Via Dolorosa, à s’accorder la joie d’un moment d’adora-tion eucharistique, à vivre une étape de repos pour l’âme en portantdans le cœur une intention spéciale pour la paix en Terre Sainte etau Moyen-Orient. La prière nous permet d’accomplir notre missionde soutien envers le Patriarcat Latin de Jérusalem, pas seulementmatériellement, mais aussi spirituellement.

Faire halte avec le Seigneur : une heure d’adorationdurant le pèlerinage à Jérusalem

Le livret (disponible sur le site du Grand Magistère, www.oessh.va,dans la section Media) a été pensé pour guider les pèlerins dans l’expérience del’adoration eucharistique à Jérusalem, dans l’église arménienne-catholique de Notre-Dame duSpasme, qui commémore la douleur de Marie rencontrant son Fils portant la croix, à la quatrième station de laVia Dolorosa, ou en communion d’intention et de prière, en quelque lieu où vous vous trouviez.

Grâce à une technique d’intégration multimedia avancéeles visiteurs du Terra Sancta Museum peuvent découvrirle développement historique de la cité de Jérusalem. Surnotre photo : une des phases de l’évolution de cette ville

pluriséculaire.

Par le Service Communication du Grand Magistère de l’Ordre

du Saint Sépulcre en collaboration avec Mgr Fortunato Frezza,

bibliste et Cérémoniaire de l’Ordre

FAIRE HALTEAVEC LE SEIGNEUR

ORDO EQUESTRISSANCTI SEPULCHRI HIEROSOLYMITANI

Une heure d’adoration durant le pèlerinage à Jérusalem

Une proposition spirituelle pour accompagner dans la prière

nos frères de Terre Sainte et invoquer la paix au Moyen-Orient

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/media.html


Le 5 septembre a été inauguré, un nouveau cen-tre d’accueil pour les enfants en bas âge des

travailleurs étrangers à Jérusalem, dans la cour d’uncouvent de religieux capucins, projet auquel l’Or-dre a été heureux de contribuer. Dédié à Rachel,une grande figure biblique de mère souffrante, cecentre reçoit vingt-cinq bébés durant la journée,une trentaine d’enfants en moyenne y viennentfaire leurs devoirs après l’école, et une soixantainede jeunes adolescents peuvent s’y retrouver pourdes rencontres le week-end. Deux terrains de jeux,un pour les enfants en bas âge et l’autre pour lesplus grands, deux salles ludiques et un dortoir pourles tout-petits, une salle pour faire les devoirs aprèsl’école, des bureaux, des salles de réunion et un pe-tit appartement pour les volontaires, constituentcet ensemble, situé dans le quartier de Talbieh.

Indiens, Erythréens, Philippins, Sri-lankais, etSoudanais, de langue hébraïque en raison de leuractivité dans le pays, ont ainsi la possibilité de ga-

gner leur vie quotidienne en sachant que leurs en-fants sont entourés dans de bonnes conditions, leursituation étant souvent précaire. Sept petits enfantssont morts récemment car ils étaient gardés ail-leurs, dans des crèches « pirates », sans aucun soin,de manière inhumaine, et beaucoup d’autres sontprofondément traumatisés par leur séjour dans ces« entrepôts de bébés ».

La Commission Terre Sainte du Grand Magis-tère s’est engagée auprès du Père Neuhaus par rap-port à cette urgence humanitaire, d’autant plus queces chrétiens hébréophones d’origine étrangère, té-moins de l’universalité de l’Eglise, sont de plus enplus nombreux.

Le 10 novembre, l’Administrateur apostoliquedu Patriarcat Latin de Jérusalem, Mgr PierbattistaPizzaballa, a béni le centre. Etaient présents à sescôtés Mgr William Shomali, Mgr Giuseppe Lazza-rotto et Mgr Antonio Franco, Assesseur de l’Ordredu Saint-Sépulcre. Durant l’homélie, Mgr Pizza-

Le Centre Rachel a ouvert ses portes à Jérusalem

Inauguration du Centre Rachel d’accueil pour les enfants de travailleurs étrangers, présidée par Mgr Pizzaballa.


balla a insisté sur le fait que « Ces enfants assis danscette cour représentent toute l’Eglise, dans toute sadiversité, juifs et arabes, religieux et laïcs, travail-leurs migrants et demandeurs d’asile, appelés à etreun seul cœur et une seule âme ». En effet, le centrese propose d’aider les enfants à s’intégrer dans lasociété israélienne, au sein de laquelle ils vivent, etc’est pourquoi les activités visent à leur donner uneéducation attentive et respectueuse et à leur ensei-

gner l’hébreu.Le Père David Neuhaus, Vicaire patriarcal latin

pour les catholiques de langue hébraïque, Coordi-nateur de la communauté des migrants en Israël età présent directeur du centre « Sainte Rachel », acommenté : « La liste d’attente est déjà longue maisnotre espoir est que le centre devienne un jour plusgrand, pour continuer à accueillir et servir ceux quien ont le plus besoin ».

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Le Home Notre Dame desDouleurs, situé dans le

quartier de Ras El-Amud prèsdu Mur de séparation, à Jéru-salem, accueille des personnesâgées palestiniennes, hommeset femmes de toutes confes-sions. Ce centre a été soutenupar les Chevaliers et Dames del’Ordre dans les années pas-sées et le 18 septembre a célé-bré les 150 ans de la Congré-gation des Filles de Notre-Dame des Douleurs à laquelleil appartient. Cette Congréga-tion fut fondée par MarieSaint-Frai et le Père Domini-que Ribes le 28 mars 1866 àTarbes, en France, et vit le charisme de l’accueil etde la compassion auprès des personnes âgées, desmalades et des pauvres. Nous en parlons avecJean-François Klos, directeur de la Home NotreDame des Douleurs à Jérusalem

Le 18 septembre vous avez fêté au Home No-tre Dame des Douleurs les 150 ans de lacongrégation. Que pouvez-vous nous raconterde cette belle journée ?Le jubilé des 150 ans des Filles de Notre Dame

des Douleurs a été un moment fort de partage, dejoie, d’émotion. La journée préparée par toutel’équipe du Home (salariés, bénévoles et la commu-nauté réunis dans ce projet) a commencé par unekermesse familiale et festive. Des jeux comme la

pêche à la ligne et le cham-boule tout ont réuni jeunes etanciens dans la joie.

Le barbecue de midi nous apermis de retrouver les amisde la maison de manière sim-ple et conviviale.

Dans l’après midi la messeprésidée par le Père Abbé duMonastère de Latroun a per-mis de rendre grâce pour l’œu-vre des Filles de Notre Damedes Douleurs à travers toutesces années.

La fête s’est poursuivie pardes chants et des danses pourse terminer le soir par un spec-tacle évoquant la vie de nos

fondateurs : Marie Saint-Frai et le Père DominiqueRibes.

La procession au flambeaux finale a regroupétous les participant à cette belle journée dans laprière.

Quelle est l’histoire de cette maison et est-cequ’il y a des moments importants que vous ai-mez rappeler dans son histoire ?Pendant un pèlerinage à Jérusalem, la supé-

rieure générale de la congrégation des filles de No-tre Dame des Douleurs fut bouleversée par lagrande pauvreté en Terre Sainte. Ce sera en novem-bre 1957 que Sa Béatitude le Patriarche Latin deJérusalem Monseigneur Alberto Gori, franciscain,inaugura le Home Notre Dame des Douleurs, sur

L’Hospice Notre-Dame des Douleurs Accueillir avec amour les personnes âgées : le Home Notre Dame des Douleurs à Jérusalem


un vaste terrain situé sur la route allant de Gethsé-mani à Jéricho, et c’est ainsi que se concrétisa le dé-sir des Filles de Notre Dame des Douleurs de pren-dre soin des plus pauvres en Terre Sainte.

Le Monastère de Latroun a été le premier sou-tien des filles de Notre Dame des Douleurs tantspirituellement que matériellement et les liens sonttoujours très forts entre les deux communautéspartageant la même dévotion à Notre Dame desDouleurs. Au fil des années l’Ordre du Saint Sépul-cre a permis à l’œuvre de se développer et de per-sister.

Marie Saint-Frai désirait donner tout sontemps au service des pauvres. Comment cettevocation est-elle mise en pratique à Jérusalemà travers l’accueil des personnes âgées ?A Jérusalem nous accueillons les personnes

âgées quelques soient leurs ressources et leurs ori-gines. Les familles participent selon leurs revenus.Les plus démunis sont accueillis gratuitement.

Comment se déroule une journée typique à laMaison Notre Dame des Douleurs ?Après le petits déjeuner, nous nous retrouvons

tous les matins dans la chapelle pour la messe. Lamatinée est occupée par des activités simples demotricité ou de bien-être (manucure, coiffure), ou

encre de travaux manuels (peinture, dessin). Aprèsle déjeuner et un temps de sieste, il est proposé unchapelet quotidien à 15h. L’après-midi et pendantla soirée les personnes âgées reçoivent des visites deleur famille ou bien d’écoliers de Jérusalem pourun temps d’échange et de partage en chanson et enmusique. Après le dîner chacun retrouve le reposdans sa chambre et certains restent discuter sur laterrasse en profitant de l’air frais du soir. La vie estsimple au Home. Nous essayons tout particulière-ment de maintenir un climat familial et chaleureux

Vous êtes dans un quartier « mixte » à Jérusa-lem, où cohabitent des personnes des trois reli-gions monothéistes, comment vivez-vous votreprésence et votre mission au milieu de cette di-versité ?Nous sommes un lieu de Paix : c’est souvent ce

que nous disent les familles en arrivant pour la pre-mière fois avant de nous confier leur parents. Lejardin, les oiseaux, le poulailler créent une atmos-phère de bien être et de calme. Nos voisins sontsouvent généreux envers les personnes âgées et ap-portent régulièrement des dons en nature (lait,œuf, pâtes, riz, fromages...). Tous ont un profondrespect pour cette mission auprès de leurs doyens.

Propos recueillis par Elena Dini

Enfant déjà Marie Saint-Frai a un cœur de compas-sion et s’ingénie à aider les pauvres. Ainsi avec

son frère ils essaient de distraire les regards des pa-rents afin que Marie puisse prélever une part de sonrepas et le porter aux pauvres. Lorsqu’elle gagne unpeu d’argent c’est tout pour ses frères, les pauvres !

Son cœur s’ouvre de plus en plus à la compassionet lorsque l’on frappe à la porte le soir pour deman-der du pain, jamais elle ne refuse. Les jours de mau-vais temps, elle ne peut les laisser dehors. Alors ilssont accueillis à la table du foyer. Donner du pain desuffit plus, elle commence par accueillir ceux qui sontmalades. Le bruit se répand dans la ville que Made-moiselle Saint-Frai accueille ceux qui en ont besoin.Les demandes se multiplient. Bientôt il n’y a plus deplace et l’accueil temporaire devient permanent. Mon-sieur Saint-Frai accepte faute de place que plusieurs

pauvres logent avec lui dans sa propre chambre.A la mort de Monsieur Saint Frai, il y avait vingt

« pauvres » accueillis dans la maison et les dépendan-ces. Mais que vont-ils devenir ? Que faire ? Où est lavolonté de Dieu ? Marie songe qu’elle pourrait enfinréaliser son rêve : se donner à Dieu en étant reli-gieuse. Elle prie et se décide à écrire à la Supérieuregénérale des Filles de la Charité. Mais après plusieurséchanges, elle comprend qu’elle ne pourra pas entréechez les Sœurs tout en gardant ses pauvres. Avec lesencouragements de son confesseur et père spirituelMonseigneur Laurence elle poursuit ses œuvres. C’està travers les pauvres qui frappent à sa porte que MarieSaint-Frai décide de répondre à l’Appel. C’est le Christsouffrant qu’elle veut continuer à servir, et, habitée desa Présence, elle vibre de la même compassion.

Jean-François Klos

L’histoire de Marie Saint-Fraiet de son œuvre pour les plus pauvres


À Bethléem Et toi, Bethléem Éphrata,

le plus petit des clans de Juda,c’est de toi que sortira pour moicelui qui doit gouverner Israël.

(Michée 5,1)

Si Jérusalem touche particulièrement le cœur des Chevaliers et Dames de l’Ordre en raison de leur lienfondamental avec le Saint-Sépulcre, Bethléem n’est pas en reste dans le cœur de tout chrétien. C’est là,dans ce petit village que le Sauveur du monde a vu le jour.

Aujourd’hui Bethléem est une ville complexe, aussi bien en son sein que dans ses relations avec l’exté-rieur. A quelques kilomètres de Jérusalem mais détachée d’elle par la barrière de séparation, avec une popu-lation chrétienne en baisse, ce lieu qui a vu naître Jésus abrite aussi un nombre incroyable d’associations, ins-titutions, œuvres de bienfaisance et de charité qui touchent profondément la population locale ainsi que tousles pèlerins qui s’y rendent.

Nous n’aurons pas l’occasion de revenir sur chaque entité, mais nous découvrirons dans les prochainespages l’expérience de l’Université de Bethléem, soutenue par l’Ordre depuis de nombreuses années, dans unbel entretien que nous a accordé son vice-chancelier, Peter Bray. Nous reviendrons ensuite sur une initiativeconduite par différentes écoles de la région et qui permet aux jeunes lycéens d’apprendre l’art du débat : leDebate Club. La Lieutenance USA Western contribue à ce projet pour donner aux jeunes les moyens de sa-voir s’expliquer, apprendre à écouter les autres et à présenter ses arguments. Une brève mise à jour concer-nant les travaux de restauration de la basilique de la Nativité et l’extrait d’un entretien avec la maire de Beth-léem, la chrétienne catholique Vera Baboun, complèteront le dossier.


Le Frère Peter Bray, est un religieux lasalliendes Ecoles chrétiennes, originaire de Nouvelle-

Zélande, qui est actuellement vice-chancelier etprésident de l’université de Bethléem, en Palestine.Il a une grande expérience en matière d’éducation,venant de plus de trente années passées au sein del’administration des institutions éducatives. Il pos-sède un doctorat en leadership éducatif obtenu àl’université de San Diego aux Etats Unis et a ensei-gné et exploré le domaine du leadership dans desuniversités et autres institutions d’éducation dansde nombreux pays. Il est arrivé à l’université deBethléem en novembre 2008 et occupe le poste device-chancelier de l’université de Bethléem depuisle début de l’année 2009. Depuis plus de vingt ansl’Ordre du Saint-Sépulcre soutient cette université,lui permettant ainsi de remplir sa mission d’éduca-tion et d’assurer une présence de paix.

Frère Peter Bray, qu’est-ce qui fait de l’univer-sité de Bethléem, que vous dirigez, une oasisde paix sur les terres bibliques ?Il existe un effort commun de la part du corps

enseignant et du personnel pour créer une atmos-phère où les gens – étudiants, corps enseignant,personnel et visiteurs – se sentent en sécurité etaient conscience du fait qu’ils sont entourés de per-sonnes qui se préoccupent d’eux. Beaucoup de nosétudiants viennent de milieux et d’environnementsdifficiles et dangereux, il est donc important quelorsqu’ils entrent dans le campus, ils sachent qu’ilssont respectés, qu’il existe une bienveillance dansles relations ici et qu’en tant qu’université chré-tienne, nous cherchons à vivre le commandementde Jésus de nous aimer les uns les autres.

Combien de jeunes hommes et femmes accueil-lez-vous chaque année ? D’où viennent-ils etquels sont les cours qu’ils fréquentent le plus ?Les étudiants de l’université de Bethléem vien-

nent de peu de régions diverses en raison de la mo-bilité réduite des Palestiniens. Avant que le Mur deséparation ne soit construit en 2005 à Bethléem, il yavait des étudiants de Ramallah et du nord de Jéru-salem qui allaient à l’université de Bethléem. Ce-pendant, depuis la construction du Mur, il est de-

venu très difficile de venir de ces endroits, parconséquent les lieux d’origine des étudiants sontpratiquement limités à Bethléem, Jérusalem est etHébron. Ils vont à l’université de Bethléem pourétudier auprès de l’une des cinq facultés ou d’uninstitut. Il s’agit des facultés d’infirmières, d’éduca-tion, de business, de sciences et arts, et l’institutforme au management d’hôtel et de tourisme. Envi-ron 78% des étudiants à l’université de Bethléemsont des femmes.

Existe-t-il un dialogue interreligieux parmi lesétudiants ?Je pense que l’une des plus importantes contri-

butions de l’université de Bethléem pour la Pales-tine est qu’elle fournit une opportunité aux étu-diants chrétiens et musulmans de s’intéresser lesuns aux autres dans une atmosphère qui les aide àse comprendre et à s’apprécier. Environ 26% desétudiants sont chrétiens et cela signifie qu’il y a uneimportante composante d’étudiants chrétiens sur lecampus, ce qui rend impossible aux étudiants mu-sulmans d’être là et de ne pas échanger avec leschrétiens. Certains de nos étudiants musulmansn’ont jamais rencontré de chrétiens avant d’entrersur le campus et cet engagement les conduit à lesconnaître et à les apprécier.

L’Université de Bethléem : une oasis de paix en Terre Sainte

Le Frère Peter Bray, président de l’Université deBethléem, en compagnie de Bartholomew McGettrick(à droite) et de Heinrich Dickmann, membres de laCommission Terre Sainte du Grand Magistère del’Ordre.


A côté de leur engagement les uns envers les au-tres en classe, en particulier aux cours de religionoù ils explorent ensemble le christianisme, l’islamet le judaïsme, les activités extra-scolaires, le sport,les ateliers et les colloques que les étudiants ont surle campus les rapprochent. Ils apprennent à accep-ter les points de vue des uns et des autres, ou bien àcontre argumenter et à ouvrir leur esprit à unmonde plus large. Ainsi, le campus est tout à la foisune plateforme intellectuelle, une oasis de paix etun endroit sûr où les étudiants profitent de leurjournée dans une belle atmosphère avec des équi-pements attractifs.

Pour vous, en tant que religieux, que repré-sente cette expérience en Terre Sainte ? Quelssont les moments les plus marquants que vousayez vécus ? Pouvez-vous nous en offrir un té-moignage ? Certains des moments les plus significatifs pour

moi ont été dans les relations avec les étudiants àl’université de Bethléem. J’ai été incroyablementinspiré par le fait d’accompagner les étudiants danscertains défis auxquels ils font face. (…) Je trouve

inspirant d’entendre une étudiante parler du faitqu’elle a vingt ans et qu’elle entend vivre pleine-ment. Elle est consciente de l’Occupation, des res-trictions, des défis, mais affirme avec force que cen’est pas une fermeture en elle, qu’elle ne se lais-sera pas dominer par eux quant à sa façon de pen-ser et à ce qu’elle va faire. Elle va prendre ses pro-pres décisions pour vivre une vie complète dans lecontexte où elle se trouve elle-même.

Le fait de savoir que ce dans quoi je suis impli-qué est plus grand que mon projet, plus grand quemes préjugés et mes désirs, me conduit à dévelop-per une confiance dans la providence de Dieu etune conscience du fait que je vis en présence de ceDieu tout la journée. Le fait que je sois engagé icifait partie du plan de Dieu. C’est à l’appel de Dieuque je réponds et pour le temps durant lequel jetravaille ici, c’est l’œuvre de Dieu que Dieu accom-plit à travers moi.

L’Ordre du Saint-Sépulcre est engagé à vos cô-tés afin que l’université de Bethléem puisse ré-pondre aux difficultés actuelles en fournissantune éducation de qualité. Quel est le domaine

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Petite histoire de l’Université

L’Université de Bethléem est née de la visite du pape Paul VI en Terre Sainteen 1964. Paul VI voulait faire quelque chose pour soutenir le peuple pales-

tinien mais ce que cela devait être n’était pas clair. Au début des années1970, Mgr Pio Laghi, le délégué apostolique en Palestine, voulait donner suiteau souhait de Paul VI, mais il était difficile de déterminer le meilleur moyen dele faire. Entre fin 1972 et le début de l’année 1973, Mgr Pio Laghi a rassembléquelques professeurs de Jérusalem et de Bethléem pour discuter de la possibi-lité d’une institution d’enseignement supérieur. Dans un premier temps, l’idéeétait de créer un établissement de formation d’enseignants pour fournir desenseignants aux écoles catholiques. Cependant, le Frère Jean Manuel, à l’épo-que directeur du Collège des Frères des Ecoles chrétiennes à Jérusalem, a faitvaloir le fait que la vision était trop limitée et a très fortement encouragé lacréation d’une université. Cela s’explique par le fait qu’à ce moment-là, il n’yavait aucune université enregistrée en Palestine et toute personne désireuse depoursuivre des études universitaires devait le faire hors de la Palestine, beau-coup d’entre eux ne revenant jamais. Pour faire avancer les choses, le FrèreJean a offert le site de Bethléem pour le compte des Frères des Ecoles chré-tiennes de la région, là où œuvrait l’école des Frères, en tant que lieu où l’université pourrait être située. En finde compte, cette suggestion a été acceptée et avec l’aide de Mgr Pio Laghi, le soutien de la Congrégation pourles Eglises orientales du Vatican, et du supérieur général des Frères des Ecoles chrétiennes, un accord a ététrouvé, prévoyant que l’université soit située à Bethléem et qu’elle constitue une entreprise commune entre leVatican et les Frères des Ecoles chrétiennes. Très peu de temps après la signature de cet accord, 112 élèvessont entrés sur le campus, le 1er octobre 1973, pour le lancement de l’université de Bethléem.

Frère Peter Bray

Représentation artistiqued’une colombe de la paix àl’Université de Bethléem.

dans lequel les Chevaliers et les Dames vousont le plus soutenu et quel message souhaite-riez-vous leur adresser ? L’université de Bethléem se trouve toujours

dans une situation financière difficile. Les étudiantscontribuent à seulement 36% du budget de fonc-tionnement et par conséquent, le bureau du déve-loppement à l’université de Bethléem doit trouverenviron 64% des 13-14 millions de dollars annuelsde budget. L’un des miracles de l’université deBethléem est que d’une manière ou d’une autre,durant quarante ans, elle a toujours été capable delever cette somme chaque année pour permettre àl’université de Bethléem de survivre et de prospé-rer. Dans cet effort pour trouver les 64% de notrebudget de fonctionnement, l’Ordre du Saint-Sépul-cre, en tant qu’entité internationale, fournit l’aidela plus importante parmi les autres groupes similai-res dans le monde. Nous sommes profondémentreconnaissants envers les Chevaliers et les Damesdans le monde entier pour leur soutien. Ce soutien

provient de différentes parties du monde et depuis1995, l’Ordre a contribué à hauteur de plus de 6,6millions de dollars américains à l’université deBethléem. Les façons dont ce soutien a été apportésont diverses : il s’est agi de bourses ou de soutienaux étudiants ; de soutien à la faculté et au départe-ment ; de projets d’investissement, d’une aide dansl’acquisition de la propriété du Mont de David ;pour les équipements et les livres ; et particulière-ment des dons sans restriction, qui nous permet-tent de répondre aux besoins imprévus lorsqu’ils seprésentent. L’université de Bethléem est très recon-naissante pour ce merveilleux soutien.

Nous voulons créer l’environnement et fournirl’opportunité à nos étudiants de vivre leur vie plei-nement, d’affronter et surmonter les difficultésauxquelles ils sont confrontés, malgré les restric-tions, malgré leur souffrance. Le soutien de l’Ordrenous rend capable de le faire et pour cela nous luien sommes profondément reconnaissants.

Propos recueillis par François Vayne


La communauté catholique fait partie de la com-munauté tout entière. Ce qui se passe à Beth-

léem concerne la population catholique de la mêmefaçon que le reste de la population. Cette ville esten ce moment isolée de Jérusalem et les fidèles deBethléem peuvent difficilement aller prier au Saint-Sépulcre. Il est plus facile d’aller au Saint-Sépulcrepour quelqu’un qui arrive d’Europe ou d’Amériqueque pour un jeune homme de 21 ans de Bethléem.

Ce n’est pas une situation normale et nous com-battons cette anormalité ; en même temps nous lavivons et cherchons à nous y adapter. Nos jeunesperdent leur vie et nous ne voyons pas encore desolution à l’horizon.

Etant donnée l’absence de paix, je dois affronterbeaucoup de situations compliquées en tant quemaire. Dans la mesure où 82% du Gouvernorat deBethléem se trouve dans la zone C, et se trouvedonc contrôlé par l’administration et par le systèmede sécurité israéliens, l’exercice de mon autorité estun défi incroyable.

Actuellement seulement 48 000 des 200 000 habitants du Gouvernorat sont chrétiens. Il y a aussi un nou-veau mur à Crémisan qui entraîne la confiscation des terrains de 58 familles.

Vera Baboun, maire de Béthléem, et Mgr Shomali,alors évêque auxiliaire de Jérusalem, lâchant descolombes en signe d’espérance pour qu’advienne lapaix en Terre Sainte.

Il y a environ un an, le maire de Bethléem, Vera Baboun,décrivait ainsi la situationde la ville confiée à son administration

Parfois les mots semblent être uniquement unensemble de sons les uns à la suite des autres,

pourtant ils véhiculent des significations et sont no-tre façon d’entrer en relation avec l’autre, pour dé-crire le monde et pour exprimer ce en quoi nouscroyons et ce que nous portons dans notre cœur.

Le don de la parole et de la capacité de s’expri-mer et d’argumenter sur sa propre pensée est aucentre de l’initiative promue par le « Debate Club »du Collège des Frères des écoles chrétiennes.Cette école fut fondée par les frères de cettecongrégation en 1893 et a depuis lors mené àbien sa mission en fournissant aux jeunes deslieux une éducation de haute qualité et avant-gardiste. A ce jour, environ un millier d’étu-diants y sont inscrits.

En décembre 2014, le président de l’école,George Naber, a décidé de faire entrer l’écoledans un programme qui donne l’opportunitéaux étudiants de se confronter à un niveau in-ternational avec des jeunes de leur âge, dumonde entier, sur leurs capacités à développerune pensée critique et analytique, la connais-sance de faits importants concernant le monde

et la société, la capacité d’argumenter de façon lo-gique et attentive et d’articuler avec connaissanceun débat à travers le format proposé par la WorldSchool’s Debate.

Depuis, grâce à la collaboration avec des hôtesinternationaux comme le professeur Alfred Sniderde l’Université du Vermont, a débuté le parcoursqui a pour objectif de créer une saine culture dudébat dans l’école lasallienne et, on l’espère, dans


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TESoutenir la pensée critique et le débat :le « Debate Club » à Bethléem

Une initiative financée par la Lieutenance USA Western

Après avoir participé durant 3 ans au « DebateClub », je suis devenue une personne qui ne

prend rien pour acquis. J’ai commencé à débattresur beaucoup plus de sujets avec mes amis car ledébat a développé mon esprit critique. J’ai égale-ment appris à présenter mes idées et mes penséesde manière appropriée de façon à ce que les genspuissent me comprendre. Cela a amélioré mes fa-cultés interpersonnelles. J’étais une jeune fille timidequi ne s’est jamais sentie à l’aise pour parler face àd’autres personnes mais aujourd’hui je suis une per-sonne sûre d’elle qui peut discuter, débattre et dé-fendre ses opinions.

Le débat m’a enseigné à être une personne ob-jective. A travers le débat, on apprend à écouter ce-lui qui pense différemment et à comprendre sespoints de vue et cela aide à se faire une idée plusclaire de l’image générale des situations.

Dana Ewaiwi

Les gens me demandent : « Que signifie pour toi ledébat ? » J’ai plusieurs réponses à cette question

mais la plus importante est sans doute que pour moile débat est devenu un ami qui m’aide. Le débat m’arendu capable de penser plus rapidement et plus pro-fondément sur chaque sujet, pour arriver à une solu-tion pour n’importe quel problème. Cela m’a donnéde la force et de la logique dans les discussions avecma famille et mes amis. De plus, cela m’a fourni larapidité et la clarté nécessaires pour apporter une ré-ponse convaincante à toute question que je reçois. Sije regarde ce que j’étais il y a un an et ce que je suisaujourd’hui, je dirais qu’il y a une énorme différence.

Je me suis beaucoup amusée au World School’sDebate Championship et en Slovénie. J’ai vécu denombreuses expériences et j’ai créé de nouvellesamitiés avec des personnes fantastiques : ma vie achangé.

Vanessa Abu Kova

toute la Palestine. En deux ans déjà, l’on a assisté àla naissance de dix académies et à la participationde cinq autres écoles. En 2015, les meilleurs étu-diants ont été sélectionnés pour participer auWorld School’s Debate Championship à Singapouret à la World School’s Debate Academy en Slovénietandis qu’en 2016, il y a eu le premier championnatlocal en Palestine ainsi que deux événements inter-nationaux en Slovénie et en Allemagne.

La Lieutenance Western USA de l’Ordre duSaint-Sépulcre a déjà volontiers soutenu ce projet,permettant ainsi aux jeunes sélectionnés de vivre àl’étranger ces expériences importantes de confron-

tation et de formation. Dans la lettre de remercie-ment reçue par l’école, le président George Naberet la coordinatrice du « Debate Club » Muna Kat-tan, écrivent : « Tandis que nous conduisions lesdébats, tandis que nous préparions, formions etcoordonnions, nous avons toujours eu à l’esprit lefait que nous devions vous rendre fiers du soutienque vous nous avez apporté ».

Le « Debate Club » de l’école de Bethléem desFrères des écoles chrétiennes possède une page Fa-cebook où il est possible de rester en contact avecles jeunes et de suivre leurs nouveautés :

www.facebook.com/freresbethlehemdebate

La basilique de la Nativité a vu se dérouler denombreuses choses au cours des siècles : guer-

res, tremblements de terre et dégradation due aumanque de travaux qui résoudraient les problèmesde stabilité et garantiraient l’imperméabilité du toit.Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis2012, la Basilique est gérée par trois communautésreligieuses : orthodoxe, arménienne et catholique.Depuis trois ans, les travaux de ce lieu sacré pourdes millions de fidèles qui vivent ici ou qui vien-nent en pèlerinage sont confiés à une entreprise ita-lienne, Piacenti SpA. Initialement, l’appel lancé parl’Autorité palestinienne prévoyait seulement la res-tauration du toit et des vitraux de la Basilique maisles travaux ont pris de l’ampleur par la suite. En2016, l’entreprise s’est occupée de la restaurationdes mosaïques, remettant au jour, entre autres, la fi-gure d’un très bel ange qui était dissimulé sous unecouche de plâtre.

Durant la rencontre avec l’Assemblée de la Réu-nion des Œuvres d’Aide pour les Eglises orientales(ROACO) le 16 juin 2016, le pape François a faitréférence à cet ange précisément :

« On m’a rapporté que, précisément au coursdes restaurations à Bethléem, sur une façade dela nef, a vu le jour un septième ange en mosaïquequi, avec les six autres, forme une sorte de proces-sion vers le lieu qui commémore le mystère dela naissance du Verbe fait chair. Cela nous fait pen-ser que le visage de nos communautés ecclésialespeut aussi être couvert d’« incrustations » duesaux différents problèmes et aux péchés. Et pour-

tant, votre œuvre doit toujours être guidée par lacertitude que, sous les incrustations matérielles etmorales, même sous les larmes et le sang provoquéspar la guerre, par la violence et par la persécution,sous cette couche qui semble impénétrable, setrouve un visage lumineux comme celui de l’angede la mosaïque. Et vous tous, avec vos projets etvos actions, vous contribuez à cette « restauration »pour que le visage de l’Église reflète visiblement lalumière du Christ, le Verbe incarné. Il est notrepaix et frappe à la porte de notre cœur au Moyen-Orient ».

Les travaux dans la Basilique se poursuivrontdans les années à venir en fonction des finance-ments qui à ce jour émanent aussi bien d’Etats quede privés, chrétiens ou pas. Sur le site www.pia-centi.org, il est possible de suivre la restauration etde recevoir des mises à jour quant à l’avancée destravaux. ■


Le « Nouveau visage » de la basilique de la Nativité


Le 24 août 2016, le territoire de la pro-vince de Rieti, en particulier les com-

munes d’Amatrice et d’Accumoli, a subiun très fort tremblement de terre qui arasé au sol des villages entiers, faisant 298morts et 388 blessés.

Parmi ceux qui ont subi des domma-ges et la perte de proches, certains sontégalement nos confrères. L’un d’entreeux, le chevalier Augusto Colangeli, pro-priétaire d’un supermarché qui s’est ef-fondré, est arrivé sur place avant les se-cours et n’a pas hésité à sauver le plus demarchandise possible pour en faire entiè-rement don aux populations touchées.

La Délégation de Rieti a tout de suiteréagi et récolté des fonds à destiner auxvictimes du séisme. Les dons spontanésémanant des chevaliers de la Section La-tium s’élèvent à 5270 euros.

Etant donné que l’Ordre Equestre du Saint-Sé-pulcre de Jérusalem soutient également les écolesen Terre Sainte, le Conseil de Délégation de Rieti a

décidé que la somme récoltée serait destinée à unprojet pour le laboratoire de physique, chimie etbiologie du Lycée scientifique d’Amatrice.

Le 30 septembre, le Prieur de la Délégation, le

LA VIE DES LIEUTENANCES

À travers divers témoignages de membres de l’Ordre, présentés ici commedans un bouquet, nous voulons valoriser la richesse de l’engagement des

Chevaliers et Dames à la suite du Christ, sur toute la terre. Sur notre site www.oessh.va les récits de la vie des Lieutenances illustrentplus abondement cette diversité d’actions toutes orientées au service des

habitants de la Terre Sainte.

Solidarité envers les plus proches : les Chevaliers et Damess’engagent après le tremblement de terre en Italie centrale

témoins du Ressuscitédans la prière et l’action

Suite aux fortes secousses sismiques qui ont frappé le centre de l’Italie depuis le moisd’août, nous publions ce témoignage reçu de la Délégation de Rieti (Lieutenance pour

l’Italie centrale) de l’Ordre. Le partage de cette expérience nous rappellel’importance, en tant que Chevaliers et Dames de l’Ordre, de rester à l’écoute des

nécessités de ceux qui se trouvent dans le besoin à côté de nous.

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http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/nelle-luogotenenze.html

Quelques jours après la fin de l’intense et tou-chante expérience de la Journée mondiale de

la Jeunesse à Cracovie, un Chevalier de la Lieute-nance polonaise, Janusz Kamin’ski, raconte : « En1984, j’avais 22 ans et j’étais à Rome quand Jean-Paul II invita les jeunes du monde entier, leurconfiant la Croix du Jubilé ». Cela marqua le débutdes Journées mondiales de la Jeunesse et Janusz sesouvient de «la chaleur et l’attention reçues à Romede la part des organisateurs et des personnes qui lesavaient accueillis à leur tour et cette année, le mo-ment de le faire est finalement arrivé ».

La maison de Janusz est ainsi devenue intercon-tinentale durant les JMJ, avec pour hôtes trois prê-tres du Japon. «Je crois que le moment le plus mé-

morable et touchant a été lorsque les prêtres japo-nais quittaient la maison et ont dit “ittekimasu” quise dit au Japon quand quelqu’un sort de la maisontandis que celui qui reste répond “itterashai”, cequi signifie “va et reviens”. Ce fut la plus belle ma-nifestation du fait qu’ils se sont sentis chez eux à la


Des JMJ en Pologne aux “jeux olympiques” de Ramallah :l’été de l’Ordre au service de l’Eglise

chevalier Gottardo Patacchiola et son confrère lechevalier père Mariano Pappalardo, ont célébréune messe à l’intention des victimes du tremble-ment de terre dans l’église Santa Chiara à Antro-doco, un village proche des zones frappées par leséisme. Au terme de la célébration eucharistique, lepère Mariano a tenu une conférence sur le thème :

‘Les cinq plaies de la miséricorde’.Nous vous remercions tous pour la solidarité

que vous avez manifestée à notre Délégation deRieti.

Anna Maria Iacoboni MunziReprésentante de la Délégation

de Rieti de l’OESSH

Durant les mois où généralement les activités diminuent et où l’on pense aux vacances, lesinitiatives pour se mettre au service des plus jeunes qui arpentent le monde ne manquent pas.

Entre les « lesJeux olympiques »à Ramallah, enPalestine, et lesJMJ à Cracovie, lesmembres del’Ordre – de toutesles générations –se sont beaucoupinvestis au servicede l’Eglise durantl’été dernier.


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Smaison ».De nombreux autres membres de l’Ordre ont

ouvert les portes de leurs maisons pour accueillirles jeunes qui se sont rendus à Cracovie la semainedernière. Le Chevalier Jacek Antoni Rutkowskicommente ainsi l’événement : «beaucoup d’entreeux ont offert l’hospitalité aux pèlerins, prié aveceux, et leur ont raconté quelque chose au sujet denotre pays et de son histoire, y compris les plus de850 ans de présence de l’Ordre en Pologne », enplus d’avoir participé à l’organisation pratique del’événement. L’Autel de l’Adoration à Brzeg, a no-tamment été réalisé par le fameux artiste polonaisMariusz Drapikowski, Commandant de l’Ordre.Maintenant que les célébrations se sont conclues,l’Autel sera emporté au Sanctuaire Notre-Dame,Mère de la Parole, au Rwanda.

En Terre Sainte par ailleurs un groupe de jeunesbénévoles français est allé animer le camp d’été dela paroisse latine de Ramallah du 20 au 30 juilletpour dix jours de jeux, chants, découvertes, ap-prentissage du français et des rencontres sur lethème « les Jeux olympiques ». Le projet a été pro-

posé par Charles-Edouard Guilbert-Roed, écuyerde l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusa-lem, qui avait déjà lancé un premier camp à Ramal-lah en 2015. De 30 jeunes l’an dernier, nous som-mes passés à 70 cette année.

Claire de Puybaudet et Guillaume Malnoy, deuxbénévoles, ont partagé avec nous leur expérience :« Parmi les nombreuses choses que nous avons puobserver et qui nous ont surpris, il faut souligner lagrande proximité qui existe entre les communautéschrétiennes et musulmanes. Ici, tous vivent en har-monie et certaines initiatives publiques s’efforcentd’organiser des activités qui impliquent les diffé-rents individus de la société. Si la joie des enfants etla proximité des communautés entre elles ne suffi-saient pas à nous conquérir, l’hospitalité, tant de lacommunauté dans laquelle nous vivons et de ceuxqui nous assistent, que des parents reconnaissants,nous convainquent de la chance que nous avons defaire partie de cette aventure encore jeune ». Et ilsconcluent : « Aujourd’hui, nous avons une seulecertitude : ce camp continue à nous transformerchaque jour davantage ».

J’approche de la quarantaineavec une double nationalité

britannique et française, je suismarié à une Allemande et nousavons deux enfants de 4 et 3 ans.Je suis membre de la Lieute-nance belge de l’Ordre Equestredu Saint-Sépulcre et je vis auLuxembourg. Je suis chevalierde l’Ordre depuis juin 2010 et aieu la chance que le cardinalGrand Maître de l’époque, lecardinal Foley, célèbre la céré-monie dans la magnifique églisegothique brabançonne Notre-Dame du Sablon à Bruxelles,agrémentée de vitraux dans le chœur représentantune cérémonie d’investiture.

J’ai découvert l’existence de l’Ordre dans ma fa-

mille. J’ai eu l’opportunité de dis-cuter avec des membres de ma fa-mille de la signification et du rôlede l’Ordre dans la société ac-tuelle. Mon intérêt a été encou-ragé et soutenu par ma femme. Jevivais à Bruxelles à l’époque.

Le fait de rejoindre l’Ordre estun choix personnel profond etl’objet de beaucoup de prièresmais le processus dans mon cas abeaucoup concerné le couple,dans une réflexion rassurante etinspirante. J’étais immergé dans lepremier objectif de l’Ordre, à sa-voir celui de soutenir les chrétiens

de Terre Sainte à travers la prière et les contribu-tions régulières visant à l’élaboration de projetsconstructifs. Les projets soutenus sont divers et

Un appel pour soutenir l’éducationet les vocations en Terre Sainte

Témoignage d’un jeune Chevalier de l’Ordre, Gregory Tugendhat

concernent des activités telles que la fondationd’institutions éducatives, et le soutien aux séminai-res. Un enseignant a un jour dit de moi que jepourrais être aussi bien enseignant que prêtre, c’estsans doute pourquoi l’idée de soutenir les deux si-multanément sommeillait en moi.

Au cours des cinq mois durant lesquels je mesuis préparé à devenir Chevalier de l’Ordre, je mesuis rendu en pèlerinage en Terre Sainte. La possi-bilité de visiter en tant que Chevalier, les écoles etles universités, les séminaires et hospices, de ren-

contrer les gens qui travaillent là-bas, qui y vivent et dépendent desdifférentes aides, est unique et rendimmédiatement chaque chose plustangible, après avoir vu, touché etentendu.

Les activités sont nombreuses etfréquentes. En août 2015, j’ai parti-cipé à Paris à la procession de rue lelong de la Seine entourant la cathé-drale Notre-Dame en la fête de l’As-somption. En octobre, j’ai pris partà une retraite au Wavreumont, cen-trée sur l’exhortation apostoliqueEvangelii Gaudium. J’étais à Nancy

en décembre pour la 770ème procession annuelle àla basilique Saint-Nicolas. En mai 2016, j’ai accom-pagné la retraite à Rome en la fête de l’Ascensionpour réfléchir à la Miséricorde et au Pardon.

Lorsque j’ai rejoint l’Ordre, il y avaient deuxmembres âgés de moins de quarante-cinq ans.Nous ne serons pas loin de vingt pour l’année2016. L’Ordre a créé de nombreuses et belles occa-sions de rencontrer de nouvelles personnes intéres-santes, qui partagent des valeurs communes et undésir d’approfondir leur foi.


« O h, Dieu Tout-Puissant, nous, Chevaliers etDames du Saint-Sépulcre, qui à travers les

siècles avons rendu témoignage auprès du glorieuxtombeau vide de Jésus, vous supplions de faire denous vos envoyés, guidés par le Saint-Esprit, parés del’armure de notre foi, avec nos bonnes œuvres pourépée, dans le service aimant du Christ notre Roi.Amen ».

Comment procéder ? Nous avons certes lachance de visiter la Terre Sainte en pèlerinage et detémoigner du tombeau vide, mais comment respec-ter la mission, dans le service aimant du Christ,avec notre objectif de soutien envers les chrétiensen Terre Sainte, alors qu’ils se trouvent à 12 000 ki-

lomètres de nous ?Ce soir, je participerai au dîner du Rosaire du

premier lundi du mois dans ma ville de Pasadena,en Californie, avec mes confrères et consœurs Che-valiers et Dames. Nous allons partager nos inten-tions personnelles et faire le point sur nos actionsen cours pour la paix et la justice en Terre Sainte.Nous allons ensuite prier le Rosaire tous ensembleet partager un repas préparé par notre hôte pourl’événement. Nous faisons cela tous les mois depuisplus de douze ans. Au cours de ces années, j’ai puconnaître membres de la Lieutenance d’une ma-nière particulièrement gratifiante. Dans les neufdiocèses de la Lieutenance des Etats-Unis de

La prière du Rosaire au cœur d’une expériencede fraternité vécue dans l’Ordre

Témoignage de Karen McClintock, de la Lieutenance des Etats-Unis de l’Ouest, à proposd’une initiative de prière communautaire qui réunit les Chevaliers et Dames en Californie.

Gregory Tugendhat, père de famille et Chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre, lors de la procession mariale de l’Assomption.


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Sl’Ouest situés à seize endroits différents, nos mem-bres se sont rassemblés dans la prière et la camara-derie chaque premier lundi du mois en solidaritéles uns envers les autres, ainsi qu’envers les chré-tiens de Terre Sainte et l’Eglise universelle.

A ces dîners informels, nous célébrons les suc-cès des uns et mettons l’accent sur les défis qu’af-frontent les autres. Nous exprimons notre gratitudepour le fait de pouvoir nous rencontrer régulière-ment, chose qui ne va pas de soi pour nos frères etsœurs en Terre Sainte. Nous rions, pleurons etprions ensemble. Nous avons même travaillé en-semble pour rédiger une ébauche de nos propresméditations sur les Mystè-res du Rosaire. Ce faisant,nous nous sommes rappro-chés des mystères en tantque groupe de Rosaire et entant qu’Ordre.

Bien que nous priionstous en privé et que nousayons nos traditions deprières personnelles, il y aquelque chose de très spé-cial dans la dévotion catho-lique à la prière en commu-nauté. « Quand deux outrois sont réunis en monnom, je suis au milieud’eux… » : nous ressentonsvraiment Sa présence. Jeressens fortement sa pré-sence à nos dîners du Ro-saire du Premier Lundi.

Et il y a quelque chose

d’éminemment humain dans le fait de préparer àmanger les uns pour les autres dans nos foyers. Il ya une humilité qui nous rend égaux ; concentre no-tre attention sur les éléments importants qui nousont réunis. Il y a une dimension de grâce dans lefait d’ouvrir nos foyer les uns aux autres, sans pré-tention, mais avec une authentique chaleur.

Je suis ouverte au fait de recevoir la sanctifica-tion que nous recherchons en tant que Chevalierset Dames, et nos dîners du Rosaire mensuels m’ontrapprochée de ce but. Nos dîners du Rosaire nousaident à nous parer de l’armure de notre foi pour,en effet, servir le Christ notre Roi.

Le témoignage d’une Dame de la Lieutenancepour l’Autriche met en valeur la place impor-

tante des femmes dans l’Ordre où elles sont admi-ses depuis 1871.

Etre femme dans l’Ordre Équestre du Saint Sé-pulcre de Jérusalem, est-ce différent que d’êtrehomme ? Selon mon expérience personnelle, unpassage du livre de la Genèse (1,27) est tangibledans notre Ordre : « Dieu créa l’homme à son

image, à l’image de Dieu il le créa, il les créahomme et femme. » C’est le fait d’être acceptéespleinement qui marque en effet notre communauté,qui crée ainsi comme un chez-soi familial et une« patrie religieuse », contribuant à l’épanouisse-ment des charismes de tout un chacun. Dames,Chevaliers, membres laïcs et membres du clergé :tous nous sommes égaux en droits comme témoinsde la Résurrection. Si il est vrai que les fonctions

« Tous égaux en droits comme témoins de la Résurrection »Etre femme dans l’Ordre du Saint-Sépulcre

Des Chevaliers et Dames priant ensemble le Rosaire de manière communautaireet fraternelle dans l’appartement de membres de leur Lieutenance.


Mon amour pour la Terre Sainte m’avait conduit àsuivre un parcours d’initiation à l’Ordre pour de-

venir un Chevalier du Saint-Sépulcre. En décembre2008, j’ai fait la connaissance de Manuela. Je lui parlaiimmédiatement de l’Ordre avec enthousiasme et l’invi-tai à prendre part aux rencontres et aux catéchèsesmensuelles. C’est ainsi que s’est allumée en elle lamême flamme d’amour pour la Terre Sainte et elle dé-cida librement de devenir Dame.

Nous avons reçu l’investiture des mains du cardinalPietro Farina en octobre 2009 dans la basilique Notre-Dame des Grâces de Bénévent et ce fut dans la mêmebasilique que nous nous sommes mariés le 19 février2011. De notre union est né le petit Dante Maria qui aaujourd’hui 5 ans. Nous nourrissons dans notre cœurle désir de le voir lui aussi, s’il en est jugé digne, deve-nir un jour Chevalier du Saint-Sépulcre. Dans notrehistoire, nous lisons tous deux les traces d’un plan di-vin qui a voulu pour nous un parcours particulier etqui nous a unis dans un amour réciproque tourné versla Terre Sainte.

Massimo Contini etManuela Libera Streppa Contini

Unis dans l’amour réciproque et pour la Terre Sainte

officielles sont encore majoritairement occupéespar des hommes, les Dames sont représentées dansle Grand-Magistère, elles occupent des fonctionsde conseil dans les Lieutenances et dans les Com-manderies où elles donnent des impulsions essen-tielles dans le domaine caritatif et social, dans la li-

turgie, dans l’organisation despèlerinages et des temps de priè-res communs. Elles peuvent éga-lement remplir la fonction deLieutenante, de Chancelière oude Secrétaire, ce qui est déjà lecas dans plusieurs Lieutenances.Notre Lieutenant pour l’Autri-che, Karl Lengheimer, attachaitune grande importance à ce queles femmes prennent plus deplace dans l’Ordre, où elles sontd’ailleurs admises depuis 1871.C’est grâce à son engagementpersonnel que les Dames del’Ordre sont désormais représen-

tées dans toutes les Commanderies. Des relationsde collaboration très étroite se développent entrehommes et femmes à tous les échelons, ce que nouspouvons parfaitement décrire par le terme de « fa-mille de l’Ordre ».

Eva Maria Leiner


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Comme chaque année, le cardinal O’Brien,Grand Maître de l’Ordre, a eu l’occasion devisiter de nombreuses Lieutenances et Délé-

gations Magistrales de par le monde, sans pour au-tant manquer les occasions importantes de la vie del’Eglise et de l’Ordre à Rome. Cette année, les deuxréunions du Grand Magistère se sont tenues du 11au 13 avril et du 24 au 26 octobre au siège du Pa-lais della Rovere, de même que la réunion des Lieu-tenants européens (27-28 juin), tandis que la réu-nion régionale des Lieutenants d’Amérique duNord a eu lieu à Baltimore (USA) du 2 au 4 juin.

Le 17 avril, le Grand Maître a célébré la pre-mière investiture de la Délégation magistrale pourla République tchèque à Olomouc, précédée de

l’Investiture du Grand Prieur, l’archevêque d’Olo-mouc Mgr Jan Graubner.

Les 10 et 11 juin, Son Eminence a présidé la cé-rémonie d'Investiture à Pelplin, en Pologne; il s’estensuite rendu à Pompéi, dans le sanctuaire marialde la Vierge du Rosaire, fondé par Bartolo Longo,membre de l’Ordre, pour l’Investiture organiséepar la Lieutenance pour l’Italie méridionale tyrrhé-nienne les 24 et 25 juin. Du 22 au 24 juillet, il s’estrendu en Irlande pour les Investitures à Maynooth.

Les mois de septembre et d'octobre ont été ja-lonnés de rendez-vous pour le Grand Maître. Le 3septembre, il était à Madaba, en Jordanie, pour laremise des diplômes aux nouveaux diplômés del’Université.

Entre Rome et le monde :l’intense activité

du Grand Maître de l’Ordre

Investiture à Paris. Lieutenance pour la France.


Du 5 au 18 septembre, le Grand Maître s’est en-volé pour la région du Pacifique où il a présidé lescérémonies d’Investiture à Guam, Taïwan et auxPhilippines.

Le 21 septembre, le cardinal O’Brien s’est ànouveau rendu en Terre Sainte pour accueillir lenouvel Administrateur apostolique du PatriarcatLatin de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa, àl’occasion de son entrée solennelle dans la ville.Quelques jours plus tard, le 24 septembre, c’est laFrance qui a reçu la visite de Son Eminence, qui acélébré la cérémonie d’Investiture d’une trentainede nouveaux Chevaliers et Dames à Paris.

Le mois d’octobre a débuté par une visite outre-Atlantique pour la cérémonie de prise de fonctionsdu nouveau Grand Prieur de la Lieutenance USAWestern le 1er octobre, suivie par les Investitures àTucson, en Arizona, le jour suivant.

Le 4 octobre, le cardinal O’Brien a reçu le prixAdelia, que lui a remis la Fondation San Pio àTuckahoe, à New York.

Le 8 octobre, le Grand Maître se trouvait à Bar-celone pour la Messe d’Investiture de la Lieute-nance pour l’Espagne orientale.

Parmi les moments les plus importants de cemois de Rosaire, le pèlerinage jubilaire des Lieute-nances italiennes – fortement voulu par le cardinalO’Brien – à Pompéi, haut-lieu spirituel du Bien-heureux Bartolo Longo, qui reste à ce jour l’unique

membre laïc de l’Ordre à avoir été béatifié.Après avoir présidé la cérémonie d’Investiture

des nouveaux membres hongrois à Budapest le 22octobre, le mois s’est conclu par l’habituelle réu-nion automnale du Grand Magistère de l’Ordre ausiège central du Palais della Rovere à Rome.

Cette année, la réunion s’est tenue les 25 et 26octobre, permettant ainsi de pouvoir célébrer en-semble la fête de la Bienheureuse Vierge MarieReine de Palestine, le 25 octobre.

Au mois de novembre, le Grand Maître a célé-bré deux cérémonies d’investiture aux Etats-Unis :le 5 novembre à Boston et le 18 novembre à New-York.

Le 3 décembre, à Anagni (Italie), le cardinalO’Brien a reçu le Prix international Boniface

Investiture à Budapest. Lieutenance pour la Hongrie.

Investiture à Barcelone. Lieutenance pour l’Espagneorientale.


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VIII « pour une culture de la Paix », et le Prix in-ternational « Misericordes sicut Pater » pour sonaction en tant que Grand Maître de l’Ordre duSaint-Sépulcre.

De retour aux Etats-Unis au mois de décembre,le Grand Maître a célébré à Shreveport, en Loui-siane, la Messe pour le 150ème anniversaire de l’ap-parition et du miracle de saint Jean Berchmans, jé-suite belge du XVIIe siècle qui apparut de manièresurnaturelle à une novice américaine en fin de vie,lui obtenant la guérison. Durant cette célébration,il a été possible de vénérer la relique du cœur dusaint. A cette occasion, le cardinal a rencontré unedélégation de membres de l’Ordre.

A son retour à Rome, le cardinal O’Brien a par-ticipé aux célébrations du temps de Noël au Vati-can, aux côtés du Saint-Père. ■

Investiture àOlomouc.

DélégationMagistrale

pour laRépublique

tchèque.

Parmi les Chevaliers et Dames adoubés à New York,de la Lieutenance USA Eastern, cinq membres desBahamas étaient présents (Photo Peter Ramsey,dans le site Magnetic Media tv).

Investiture à Pelplin. Lieutenance pour la Pologne.


Visite dans la région Asie-Pacifique

Du 5 au 18 septembre, le cardinal Grand MaîtreEdwin O’Brien s’est rendu dans la région du

Pacifique et de l’Asie orientale pour deux semainesde visites durant lesquelles il a célébré troiscérémonies d’Investiture : à Guam (1), à Taiwan (2)et aux Philippines (3), où l’ordre est en expansion.

A Guam, Son Eminence a reçu en cadeau de lapart de la Délégation Magistrale une copie de lastatue de la sainte patronne de Guam, sainteMarian Kamalen, une statue qui date de 1700mais dont l’origine est entourée de mystère. Unehistoire importante qui la concerne remonte à1941, durant le Seconde guerre mondiale, lorsquele Japon bombarda Guam le jour de l’ImmaculéeConception précisément, le 8 décembre. La statuede sainte Marian Kamalen fut mise à l’abri etgardée par une jeune femme qui est aujourd’huimembre de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

La visite du cardinal O’Brien s’est poursuivie àTaiwan où les investitures ont été célébrées le 11septembre.

La dernière étape de ce voyage transocéaniquea été aux Philippines, pays asiatique à majoritécatholique. Le Grand Maître a reçu la bienvenue ducardinal Luis Antonio Tagle, Grand Prieur de laLieutenance pour les Philippines, archevêquemétropolite de Manille et président de CaritasInternationalis, qui a concélébré la cérémonied’Investiture des nouveaux Chevaliers et Dames del’Ordre, qui s’est tenue le 15 septembre.

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Quelques grandes heures vécues dans les Lieutenances,

sous toutes les latitudes...

ITALIE CENTRALE - En plus des activités organisées par la Lieutenance pour l’Italie centrale, les occasions de prierla Sainte Vierge Marie et de lui confier les actions menées en faveur de la Terre Sainte n’ont pas manqué. Du 17 au20 juin en particulier, s’est déroulé le pèlerinage marial à Lourdes, organisé par la Section de Rome et dirigé par leLieutenant Saverio Petrillo.

Plusieurs Lieutenants ont bien voulu nous adresser le récit de leurs activitéslocales au cours de l’année écoulée. Nous invitons nos lecteurs à lire ces

comptes-rendus riches d’expériences sur notre site en cinq langueswww.oessh.va, à la rubrique « Lieutenances ». Les photos que nous publionsici illustrent des moments importants vécus par des membres de l’Ordre dans

les diverses Lieutenances qui nous ont écrit pour en témoigner dans lespublications du Grand Magistère.

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http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/nelle-luogotenenze.html


SUISSE - La Lieutenance pour la Suisse a vécu plusieurs évènements intenses au cours de l’année 2016, du pointde vue spirituel en particulier. Sur la photo, un beau souvenir de l’Investiture célébrée à Locarno dans l’église deSaint-François.

USA WESTERN - LaLieutenance USA Western aparticulièrement pris àcœur l’invitation audialogue entre juifs,chrétiens et musulmansque le Pape François aadressée au début duJubilé de la miséricorde. Lepère Alexei Smith, membrede l’Ordre et chargé dubureau œcuménique etinterreligieux del’archidiocèse de LosAngeles, a fait part desnombreuses initiatives quela Lieutenance a promuesen faveur d’uneconnaissance réciproque etd’actions socialescommunes, de Phoenix àSalt Lake City, jusqu’à LosAngeles et San Diego.


AUTRICHE - Depuis le début duJubilé de la miséricorde, denombreuses activités ont étéorganisées avec la participation dela Lieutenance pour l’Autriche dansun climat d’appartenance heureuseà l’Eglise universelle, rappelant lavocation propre du Chevalier,comme l’a affirmé un membre del’Ordre : « Être chevalier signifieaussi être miséricordieux ».(Sur la photo: l’Abbaye deHeiligenkreuz)

PHILIPPINES - Durant le pèlerinage en TerreSainte de la Lieutenance pour les Philippines

en 2011, le Patriarche de l’époque, Mgr FouadTwal, a fait part aux Chevaliers et Dames de la

nécessité de donner vie à une aumônerieconsacrée aux Philippins qui sont environ

45.000 en Jordanie et qui ont besoin d’êtreguidés et accompagnés spirituellement parune personne qui connaisse leur langue et

leur culture. La Lieutenance a pris cetterequête au sérieux et le 19 décembre 2016, le

père Gerald Metal est arrivé à Amman. Surcette photo, nous le voyons durant la

célébration de la Fête du Baptême du Christau fleuve du Jourdain, avec plusieurs membres

de la communauté philippine.

PAYS-BAS - L’un des momentsqui ont particulièrement touché laLieutenance pour les Pays-Bas en2016 a été la fermeture de lacommunauté du Prieuréd’Emmaüs à Maarssen, à côtéd’Utrecht. Les sœurs de cettecommunauté ont été uneprésence fidèle et un soutien pourla lieutenance depuis sa fondationet au cours des soixante dernièresannées. Sur la photo, nous voyonsle don du calice qui a été fait parla supérieure de la communauté àla Lieutenance et qui sera le signevisible de l’union dans la prièreentre les sœurs et les membres del’Ordre.

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ESPAGNEOCCIDENTALE

- Le Jubilé de la miséricordea été une année de grâce

particulière. En témoigne lenouveau Chevalier Jean-

Philippe André Sendat de laLieutenance pour l’Espagnede l’ouest qui a été adoubé

à Madrid le 5 novembre :« Le fait d’entrer dans l’Ordre

du Saint-Sépulcre durantl’Année de la miséricorde a

été comme si Jésus venait àma rencontre. Je ressens de

la joie, de l’enthousiasme,de la paix, un désir de

justice, et de la compassionenvers les autres. J’ai le

sentiment d’avoir un granddéfi devant moi : la nouvelle

évangélisation et le faitd’offrir de l’espoir aux

chrétiens de Terre Sainte ».

FINLANDE - Au mois de septembre 2016, la Lieutenance pour la Finlande s’est rendue en Suède sur les traces dessaints, en particulier sainte Brigitte, pour son pèlerinage annuel. Ce fut précisément de Suède qu,,e la Bonne Nouvellearriva pour être proclamée dans la partie du sud-ouest de la Finlande durant les XI et XIIèmes siècles. Parmi les lieuxvisités durant le pèlerinage, le couvent brigidin de Djursholm, non loin de Stockholm, où le groupe a été rejoint parquelques Chevaliers et Dames de la Lieutenance pour la Suède, afin de célébrer ensemble la messe et de vivre unmoment convivial.


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CANADA QUÉBEC - Le samedi 3 décembre 2016, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, Grand Prieur de laLieutenance du Canada Québec et archevêque de Québec, a présidé la cérémonie des Investitures à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Quatre nouveaux Chevaliers y ont été adoubés. (Photo : Daniel Abel, photographeofficiel de la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec).

USA NORTHEASTERN - La Lieutenance USA Northeastern a célébré en 2016 son 35e anniversaire. Ce fut doncune grande joie que de pouvoir partager ce moment avec le Grand Maître, le cardinal Edwin O’Brien, et le Grand PrieurSean Patrick O’Malley, à l’occasion de la cérémonie des Investitures qui s’est tenue le 5 novembre à Boston et durantlaquelle cinquante nouveaux Chevaliers et Dames ont été accueillis dans l’Ordre, portant ainsi à 900 le nombre demembres de la Lieutenance.

LLes origines historiques de l’Ordre des Che-valiers du Saint-Sépulcre sont, comme on lesait, une question controversée. Contraire-

ment à ce qu’affirment les auteurs les plus anciensen effet, l’on n’a pour l’heure pas retrouvé de docu-ment authentique permettant d’affirmer que l’Or-dre ait vu le jour à l’époque des croisades, et encoremoins que celui-ci ait été fondé tout de suite aprèsla conquête chrétienne de Jérusalem en 1099, du-rant la première croisade1. A ce stade des études, ilest seulement possible d’affirmer, sur la base desources irréfutables, qu’à partir du XIVème siècle,des nobles et des gentilshommes commencèrent àse prévaloir du titre de chevalier du Saint-Sépulcreaprès avoir reçu l’investiture – ou renouvelé la pré-cédente reçue en Europe – à Jérusalem, dans la ba-silique du Saint-Sépulcre, conformément au rite an-cien de la chevalerie.

Dans le domaine de la chevalerie médiévale tra-ditionnelle, ces chevaliers appartenaient à unebranche particulière. Ses membres, cependant,n’œuvraient pas dans le cadre d’une institution ju-ridiquement structurée, et n’avaient pas de GrandMaître à leur tête. Une fois rentrés dans leur patried’origine, chacun d’entre eux reprenait sa placedans la société, vivant à nouveau dans le siècle et ausein de leur famille2. Un exemple emblématique decette pratique qui s’est imposée à l’aristocratie eu-ropéenne nous est fourni par le journal, publié il ya quelques années, du pèlerinage en Terre Sainteeffectué par un gentilhomme italien de haut rangen 14133.

Ce précieux document nous fournit un compte-rendu bref mais détaillé du voyage aller et retoureffectué par le marquis Nicolas III d’Este, seigneurde la ville de Ferrare, en Italie septentrionale, entre1394 et 1441. Comme il seyait à son rang, le mar-quis était accompagné d’une suite considérable,composée de dix autres nobles, du frère franciscainfra’ Francesco da Lendinara (accompagné d’unconfrère) en qualité d’aumônier, d’un médecin, de

quelques officiers et de nombreux domestiques,qui étaient affectés aux tâches les plus variées, pourun total d’une cinquantaine de personnes environ.Parmi les officiers figurait aussi le greffier Luchinodal Campo, qui s’était vu confier la charge de rédi-ger le journal du voyage dans son intégralité.

Partie le 6 avril 1413 en direction de Venise, lasuite leva l’ancre le 14 avril suivant. Après différen-tes haltes, elle accosta a Jaffa, en Palestine, le 11mai, pour ensuite se diriger directement à Jérusa-lem, où tout le groupe arriva quatre jours plus tard.Les deux premiers jours furent consacrés à la véné-ration des différents lieux de la Ville Sainte men-tionnés dans les Evangiles. Ensuite, dans l’après-midi du 16 mai, la suite fit son entrée dans la basili-que du Saint-Sépulcre. A la nuit tombée et une foisl’édifice saint fermé par les autorités musulmanes(le chroniqueur précise que les clés du lieu étaientdétenues par les « drogmans »), les pèlerins ferra-rais, accompagnés de quelques franciscains de laCustodie, demeurèrent à l’intérieur, visitant etpriant dans les différentes chapelles et dans l’Edi-cule. Une fois leurs dévotions terminées, ils furentavertis par les religieux que l’investiture aurait étéprécédée du chant des divins offices et par la célé-bration de trois messes : ceux qui ne s’étaient pasencore confessés furent invités à s’approcher du sa-crement de la pénitence. Les autres pouvaient dî-ner, se reposer ou prier, selon leur gré. Il ne s’agis-sait pas, par conséquent, d’une véritable veilléed’armes, mais de la permanence nocturne dans lelieu saint (que l’on appelle incubatio).

A minuit, la liturgie débuta par le chant des di-vins offices, suivi de la célébration de trois messes,dont la dernière fut célébrée sur le Saint-Sépulcremême. Puis, après la distribution de l’eucharistieaux candidats à la chevalerie, précédés par le mar-quis, ce dernier débuta l’investiture de six gentils-hommes, d’après le cérémonial habituel : interroga-toire du candidat pour déterminer ses intentions etsa conscience des obligations qu’il assumait, remise


C U LT U R E

Une investiture de chevalerieà Jérusalem en 1413

de l’épée.A ce moment-là néanmoins, la cérémonie subit

une variation qui est celle qui nous intéresse le plusdans le cas qui nous occupe. L’un des gentilshom-mes présents, sire Alberto della Sala, qui était déjàchevalier, remit son épée et ses éperons d’or, décla-rant vouloir renoncer à l’investiture reçue aupara-vant « pour être fait chevalier au Sépulcre ». Parconséquent, l’épée lui fut de nouveau ceinte. En-suite, le groupe entier se dirigea vers l’autel du Cal-vaire, où le marquis chaussa chacun des éperonsd’or.

Un autre épisode vient enrichir le récit. Le chro-niqueur précise que Nicolas III, bien qu’étant che-valier de longue date, n’avait jamais porté d’épe-rons. En cette circonstance particulière, sur le Cal-vaire, il pria sire Alberto de lui accrocher unique-ment l’éperon d’or gauche (la partie gauche ducorps étant considérée comme la plus noble, celleoù le cœur bat) en souvenir pérenne de son pèleri-nage en Terre Sainte. Il avait dans l’idée de chaus-ser l’autre éperon au terme du pèlerinage suivant,qu’il s’était promis d’effectuer à Saint-Jacques deCompostelle. La cérémonie se conclut par unemesse chantée, à l’issue de laquelle toutes les per-sonnes qui n’avaient pas communié après la Messesur le Saint-Sépulcre reçurent l’eucharistie4.

Le bref récit offert par Luchino dal Camponous inspire quelques commentaires. En premier

lieu, il nous propose une description, bien quesommaire, d’une cérémonie d’investiture dans labasilique du Saint-Sépulcre. A la différence de cequi se produira un siècle et demi plus tard, auXVème siècle, le clergé (dans ce cas précis, les fran-ciscains de la Custodie) effectue uniquement sonministère sacerdotal, avec l’administration des sa-crements et la célébration des messes. Celui qui of-ficie la cérémonie d’investiture est un laïc, le cheva-lier doté de la plus haute autorité. En second lieu, ilapparaît évident que l’épée et les éperons d’or sontles insignes les plus caractéristiques de la chevale-rie : et ce détail nous aide à comprendre pourquoinous les utilisons encore aujourd’hui, quoiqu’en leschargeant d’une signification symbolique diffé-rente. En troisième lieu, nous avons la preuve do-cumentaire du fait que les chevaliers investis à uneépoque antérieure renonçaient au titre déjà acquispour prendre celui de « chevalier au Sépulcre ». Lachronique ne précise pas si les autres adoptèrentcette dénomination, mais cela est probable si nousconsidérons les paroles prononcées par le marquis,qui exhorta tout le monde à ne pas oublier « où ilsavaient reçu cet ordre de la chevalerie »5. Enfin, laprécision de Nicolas III de vouloir chausser l’autreéperon au terme d’un pèlerinage à Saint-Jacques deCompostelle met en évidence le fait que le carac-tère religieux de l’investiture se trouvait encoreexalté lorsque le rituel relatif – ou une partie de ce-


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URE

Jan van Scorel (1495-1562) : douze membres de la Confraternité des pèlerins de Jérusalem de la ville de Haarlem(Frans Halsmuseum Haarlem). Dans l’angle supérieur à gauche est reproduit l’édicule du Saint-Sépulcre. Notonsque le quatrième personnage à gauche porte à son cou une croix de Jérusalem.

lui-ci, comme dans cecas-là – se déroulait aumoment où l’on attei-gnait la destination sa-crée d’un pèlerinage.

Quoi qu’il en soit,dans la matinée dumercredi 17 mai, à laréouverture des portesde la part des « drog-mans », la suite sortitde l’édifice saint, nonsans avoir payé quel-que tribut. Plus tarddans l’après-midi, lemarquis et sa suite par-tirent pour Bethléem.Après avoir visité la ba-silique de la Nativité etses environs, ils rentrè-rent le lendemain à Jé-rusalem où, le 19 mai, débuta le voyage de retour.Celui-ci se conclut à Ferrare, le 6 juillet 1413 : lepèlerinage avait duré en tout 92 jours.

Un épisode survenu sur le chemin du retourmérite toutefois d’être mentionné. Durant la traver-sée vers Venise, le bateau qui transportait la suitejeta l’ancre à Chypre. Et durant le séjour sur l’île,un dîner singulier eut lieu. Face à une table biengarnie, dont le mets le plus délicat était constituéde paons rôtis, le marquis et les nouveaux cheva-liers prononcèrent tous un vœu solennel.

Pour bien saisir le contexte, il faut garder à l’es-prit que le paon était considéré à l’époque commele symbole de l’immortalité, car l’on estimait que sachair était imputrescible : par conséquent, l’onavait coutume de prononcer sur lui les serments lesplus solennels. En l’espèce, Nicolas III formula levœu de partir le premier à l’attaque au premier faitd’arme qui l’aurait vu impliqué aux côtés d’unecompagnie composée de plus de cent hommes àcheval ; tant qu’il n’aurait pu mettre son vœu à exé-cution, il aurait jeûné tous les vendredis. Les autresprononcèrent des vœux similaires, les uns s’attri-buant explicitement l’obligation de combattre lesTurcs et les Sarrasins, les autres s’engageant à ob-server minutieusement les règles d’honneur, ou enjurant fidélité au marquis6.

Cette brève cérémonie constitue l’aspect tempo-

rel du rite religieux célébré à Jérusalem au cours del’investiture. Dans le sillon de la tradition, les nou-veaux chevaliers se sentent dans l’obligation de ré-évoquer les valeurs de la chevalerie médiévale : lecourage militaire, le sens de l’honneur et la loyautéenvers son seigneur. Et cette tradition se perpé-tuera entre les chevaliers du Saint-Sépulcre de Jéru-salem jusqu’au XIXème siècle, époque à laquelle lachevalerie médiévale n’était plus qu’un lointainsouvenir.

Agostino Borromeo

1 J.-P. de Gennes, Les Chevaliers du Saint-Sépulcre deJérusalem, 2 vol. en 3 tomes, Cholet 1995 – Versailles2004, I: Origines et histoire générale de l’Ordre, pp. 259-262.

2 A. Borromeo, L’Ordine Equestre del Santo Sepolcrodi Gerusalemme in “Bollettino del Circolo S. Pietro” 132,n. 1 (janvier-juin 2001) pp. 50-53.

3 Luchino dal Campo, Viaggio del marchese Nicolòd’Este al Santo Sepolcro (1413). Edition et commentairede Caterina Brandoli, présentation de Franco Cardini,Florence 2011.

4 Luchino dal Campo, Viaggio del marchese Nicolòd’Este, cit. pp. 189-191; p. 282.

5 Luchino dal Campo, Viaggio del marchese Nicolòd’Este, cit. p. 190.

6 Luchino dal Campo, Viaggio del marchese Nicolòd’Este, cit. pp. 236-241.


Sur cette image sont représentés trois pèlerins en train de payer le tribut avantd’entrer au Saint-Sépulcre, ce dernier étant figuré de manière stylisée sur le côtédroit où l’on remarque notamment le tombeau vide du Christ.


Dans les quelque 500 pages de ce précieux vo-lume, édité par Bayard, nous découvrons mieux

le Vicaire du Patriarcat Latin de Jérusalem pour lescatholiques de langue hébraïque, son histoire, celled’un homme habitué à traverser les frontières,comme il l’explique lui-même dans l’introduction :« Les articles rassemblés dans ce livre reflètent la vied’un disciple de Jésus de Nazareth, un prêtre catho-lique israélien juif, un amoureux d’Israël et de la Pa-lestine, un Jérusalémite par choix,appelé à vivre en marge, qui a eu leprivilège de franchir si souvent lesfrontières qu’elles sont devenuesmoins réelles » (15).

Parmi les articles, nous retrou-vons quelques pistes de réflexionconcernant le voyage de deux Papesen Terre Sainte : Benoît XVI etFrançois. La situation politique quitouche la vie quotidienne de tousceux qui habitent cette terre est trèsprésente dans la discussion du pèreNeuhaus : elle ne peut être ignoréelorsque l’on évoque les défis aux-quels font face les populations quinous tiennent à cœur. Dans le même temps, le rôlede l’Eglise est proclamé haut et fort : « l’Eglise n’estpas un courtisan dans un palais terrestre de pouvoir,siégeant confortablement au centre politique, chan-tant les louanges du roi terrestre et de sa cause.L’Eglise doit bien plutôt être prophétique ».

Le père Neuhaus s’interroge également sur unargument qui fait souvent la une des journaux : quelest l’avenir des chrétiens au Moyen-Orient ? Leschrétiens y sont-ils persécutés ? Pour le Vicaire pa-triarcal, il est important de souligner, pour repren-dre les paroles de l’Assemblée des Ordinaires catho-liques de Terre Sainte que « les chrétiens ne sont pasles seules victimes de cette violence et de cette sau-vagerie » (73). L’invitation est celle de ne pas céder àla peur en choisissant l’isolement. C’est pour celaque l’action qui est menée dans des lieux comme les

écoles, les universités et les hôpitaux est fondamen-tale car elle permet aux chrétiens et aux musulmansde tisser des liens, comme on peut le constater dansles institutions catholiques au service de toute la po-pulation et que l’Ordre soutient de manière régu-lière en Terre Sainte. En effet, comme le rappelle lepère Neuhaus « la présence chrétienne au Moyen-Orient ne se mesure pas et ne se mesurera pas à sonimportance statistique mais plutôt à l’aune de sa

contribution à la société, notam-ment au service de l’éducation, de lasanté, du travail humanitaire, et aulangage de l’amour » (82).

Ayant la responsabilité de lacommunauté catholique de languehébraïque, il consacre un vaste es-pace au récit de la vie de cette qe-hilla, communauté, dont la vocationest celle d’« être une communautéde prière et de vie au sein de la so-ciété israélienne ». Parmi les thèmesabordés, il y a également celui desrelations de l’Eglise catholique avecle monde juif. Le père Neuhaus,avec sa sensibilité unique d’homme,

croyant, prêtre israélien d’origine juive, ne craint pasd’aborder avec une sincérité charitable certainspoints qui restent à développer dans la relation en-tre ces deux entités.

Le livre se conclut par une section consacrée à laBible et à la Terre Sainte, ou, comme le dit le pèreNeuhaus, à la façon dont on « doit lire la Bible enTerre Sainte » (349). Du rôle de femmes comme Ra-hab et Ruth dans l’histoire du peuple d’Israël etdans la généalogie de Jésus à la lecture difficile depassages dans lesquels le rapport décrit entre Dieuet la violence peut apparaître « inquiétant » pour lelecteur contemporain ; ou encore du rôle du prêtredans la Bible juive jusqu’à une réflexion sur la figurede Paul : dans cette dernière partie, le bibliste qu’estle père David Neuhaus n’hésite pas à se dévoiler et àconquérir le lecteur des pages de ce volume. E.D.

R E C E N S I O N S

Je vous écris de la Terre Sainte…Le Père David Neuhaus témoigne en racontant

une Terre Sainte aux mille visages


Les Lieutenanceset les délégations magistrales dans

le monde

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