L’ EVALUATION DE
L’ ATTENTION En pratique ?
Marie MOURER,
Psychologue – Neuropsychologue
Libéral, Saint-Etienne
CMPP, Saint-Etienne
Membre du réseau Dys42
Membre de NeuroGônes
« Fais attention ! »
« Ecoute quand je te parle ! »
« Arrête de papillonner !»
« Fais un effort ! »
• Terme facilement banalisé et évoqué pour expliquer un trouble dont on ne comprend pas l’origine.
« il n’y arrive pas, c’est à cause de son manque d’attention ! »
• Comment faire la part des choses entre un manque de motivation et un réel déficit attentionnel?
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Place centrale de l’attention
ATTENTION
Langage écrit Raisonnement Praxies
Gnosies
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Langage oral
Prédit le bon fonctionnement cognitif et donc scolaire de l’enfant
Pas toujours un problème d’attention !
Bilans associés
Mesurer l’intelligence
verbale,
non verbale,
la mémoire de travail,
la vitesse de
traitement
Exclure une déficience
intellectuelle
Bilan de l’attention
Exploration difficultés
psycho-affectives
Bilan intellectuel
Bilan des fonctions
exécutives
Bilan mnésique
Bilan du langage
(oral/écrit)
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Avis parents/enfant
Avis Enseignants
Mot explicatif
Remarques/Observations trimestrielles
ENTRETIEN PREALABLE:
REGARDS CROISES
Observation clinique du
neuropsychologue
Attitude observable
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Critères
DSM-IV
Remise du
Questionnaire
Conners
Critères DSM-IV :
inattention
agitation
impulsivité
Remise du Questionnaire
Conners
Les différentes
composantes de l’attention
Alerte Attention sélective
Attention divisée
Attention soutenue
L’attention est composée de
différentes composantes
toutes en interaction.
Modalité visuelle et auditive.
C’est l’atteinte massive de
plusieurs d’entre elles qui
indique la présence d’un
trouble de l’attention.
Comparaison performance
par rapport aux enfants du
même âge. 6
Alerte Attention sélective
Attention divisée
Attention soutenue
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L’alerte
• C’est le niveau général d’attention de notre cerveau.
• La rapidité du fonctionnement cognitif, la mobilisation
énergétique minimale qui permet au SN d’être réceptif.
• Capacité du cerveau à surveiller l’environnement, prêt à
donner l’alerte.
• Niveau infra-attentionnel
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L’alerte
• Epreuve d’alerte phasique (Batterie TAP 2.3, épreuve informatisée):
On mesure des temps de réaction (TR)
L’enfant doit réagir lorsqu’il voit une croix précédée par un
stimulus (sonore) faisant office de signal avertisseur.
• L’alerte tonique : observation clinique.
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Alerte Attention sélective
Attention divisée
Attention soutenue
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L’attention soutenue
• Dimension d’intensité.
• Capacité à maintenir son attention de façon
continue afin de mener à terme une tâche.
• Forme particulière d’attention soutenue = La VIGILANCE
(état d’alerte continu) comme la conduite automobile.
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L’attention soutenue
• Toute épreuve monotone qui dure longtemps
• En général ce sont des épreuves effectuées en fin
de bilan.
• Matériel auditif/verbal mais aussi visuel
• L’enfant doit se montrer réactif lors de l’apparition
d’une cible, même après un temps d’attente
relativement long.
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L’attention soutenue
• Epreuve d’attention soutenue auditive (Batterie Tea-Ch):
Cette épreuve dure 16 minutes environ.
• Epreuve d’attention soutenue visuelle (Batterie TAP 2.3):
L’enfant voit défiler sur un écran différentes formes
géométriques de couleur, de tailles et de remplissage
différents.
Il doit réagir le plus vite possible lorsque deux stimuli
identiques par leur forme (triangle, carré, rond) se succèdent (peu importe leur taille et leur couleur).
Cette épreuve dure 15 minutes.
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Trouble de l’attention soutenue
Les choses doivent être palpables.
Lui permettre de se représenter le
temps qui passe (devoirs à heure fixe, durée fixe),
Limiter le temps que peut lui prendre
un exercice (ne pas forcément tout
faire, en accord avec l’enseignant)
Il vaut mieux proposer des activités
courtes, aux étapes prédéfinies.
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Alerte Attention sélective
Attention divisée
Attention soutenue
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L’ ATTENTION SÉLECTIVE
Dimension de sélectivité : notion de CHOIX
Capacité de sélectionner/filtrer une source d’information
désirée sans se laisser distraire par toutes les autres.
Largement sollicitée dans les tâches d’apprentissage d’un
matériel nouveau. 23
L’ATTENTION SÉLECTIVE
L’EFFET COCKTAIL PARTY (CHERRY)
Bon exemple du processus de sélectivité.
Capacité du cerveau de chaque personne
à privilégier temporairement une
information parmi d’autres, pour en
changer éventuellement quelque temps plus tard.
Opérer un choix et décider volontairement de focaliser son attention sur cette autre conversation.
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L’ATTENTION SÉLECTIVE
• Epreuve de la « Recherche dans le ciel » (Batterie Tea-Ch)
• Epreuve de la «Carte géographique» (Batterie Tea-Ch)
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TROUBLE DE L’ATTENTION SÉLECTIVE
• Limiter les distracteurs lors des devoirs
• Organiser l’information importante pour qu’elle soit
plus saillante (saute aux yeux). Couleur, plan, etc.
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TROUBLE DE L’ATTENTION SÉLECTIVE
• Limiter les distracteurs lors des devoirs
• Organiser l’information importante pour qu’elle soit
plus saillante (saute aux yeux). Couleur, plan, etc.
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Alerte Attention sélective
Attention divisée
Attention soutenue
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L’ ATTENTION DIVISÉE
Dimension de sélectivité.
Capacité à traiter simultanément plusieurs sources
d’information à la fois.
Si le sujet ne possède pas les ressources attentionnelles
nécessaires pour effectuer une tache double, l’une
des tâches sera négligée ou les deux tâches seront
échouées.
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L’ ATTENTION DIVISÉE
• Doubles tâches:
INTRA-modale:
On demande à l’enfant de partager son attention sur deux modalités identiques (visuelle-visuelle ou auditive-auditive)
Ecouter deux choses à la fois (Tea-Ch): l’enfant doit compter des sons tout en repérant le nom d’un l’animal dans des messages radiophoniques.
Epreuves des visages (NEPSY). 30
L’ATTENTION DIVISÉE
• Doubles tâches:
INTER-modale:
On demande à l’enfant de partager son attention sur
deux modalités différentes (visuelle-auditive)
• Faire deux choses à la fois (Tea-Ch) : L’enfant doit encercler des paires de vaisseaux spatiaux identiques et en même temps
compter le nombre de sons (coups de fusil style laser).
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POUR TERMINER…
• Capacités d’attention divisées fréquemment requises en
classe.
• Dépend de la nature de chaque tâche et du degré
d’expertise du sujet dans chacune de ces tâches.
• Un apprentissage nouveau et compliqué induit toujours un
effort attentionnel plus important !
(M. Mazeau) : quantité d’attention consacrée à une tâche donnée, intentionnellement dirigée, indispensable dans toutes
les tâches d’apprentissages explicites.
• Effort attentionnel ≠ problème attentionnel,
mais phénomène normal !
• Attention = essence du cerveau.
• Réservoir au stock limité = panne rapide
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POUR TERMINER…
EFFORT ATTENTIONNEL ET SURCHARGE COGNITIVE
• Pour les tâches nouvelles, 3 cas de figures:
1. Le degré d’expertise augmente, l’enfant se concentre mieux.
2. L’enfant automatise mais il ne se concentre pas mieux.
Un bilan attentionnel pourrait révéler des difficultés à ce niveau.
3. L’enfant ne parvient pas automatiser certaines tâches complexes:
Enfants dys (lexique, phasique, praxique) : ne parviennent pas à automatiser la lecture, comprendre les consignes orales ou utiliser les
outils scolaires.
Enfants sans arrêt en effort attentionnel donc en surcharge cognitive !
Les aides humaines et matérielles permettent en général de réduire cette surcharge cognitive.
Mais troubles associées fréquents chez les enfants dys et un bilan
attentionnel est recommandé pour faire la part des choses.
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CONCLUSION
• L’intervention du neuropsychologue permet de
quantifier l’importance de la difficulté, du symptôme
permettre de distinguer ce qui est du ressort d’une
difficulté ou d’un trouble réel.
• Important de ne pas banaliser les difficultés
attentionnelles
peut-être un vrai trouble ou bien des difficultés
normales et attendues dans un contexte donné.
• Car le diagnostic du trouble permet de mettre en place une meilleure reconnaissance, des solutions efficaces
dans le quotidien.
• … suite partie 2 : que faire après le bilan ?
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MERCI de VOTRE
EXCELLENTE ATTENTION SOUTENUE, SELECTIVE ET DIVISEE !
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