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la source...de plus en plus importante par la société; un tiers longtemps ina perçu, au statut...

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1 __février 1984 94e année Paraît 5 fois par an la source
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N° 1 __février 198494e année

Paraît 5 fois par an

la source

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Journal de La Source

Groupe de rédaction:Edmée Botteron, Micheline Boyer, Antoinette de Gautard, Catherine Guenot-Mauron, Nelly Mercier, Arlette Schneider-Gentil, Ingrid Tschumy-Durig.Parution:le 15 du mois. En février, avril, juin (rapport), octobre, décembre.Un bulletin interne paraît en janvier, mars, mai, juillet-août, septembre, novembre.Délai rédactionnel (journal et bulletin):Le 10 du mois précédant la parution. Les textes à publier sont à adresser directement à: Mlle A. de Gautard, av. Vinet 30, 1004 Lausanne, tél. 021/377711.Abonnement: Fr. 25.— par an. CCP 10-16530

Changement d'adresse: Fr. 2.— à verser sur le ccp ou en timbres-poste.Les demandes d'abonnement et les changements d'adresse sont à envoyer au bureau de l'Ecole.

La Source, Ecole d'infirmières

Av. Vinet 30, 1004 Lausanne, tél. 021/377711 _ CCP 10-16530 Directrice: Mlle Micheline BoyerDirectrice-adjointe (clinique et dispensaire): Mlle Marcelle Monnet Directrice-adjointe /école): Mlle Evelyne Mussard Infirmière-chef: Mlle Madeleine Ott

Association des infirmières de La Source, Lausanne

Présidente: Madame Marthe Alt-Moreillon, ch. de Verdonnet 17, 1012 Lausanne, tél. 021/324595.

Foyer-Home de La Source: av. Vinet 31, 1004 Lausanne, tél. 021/372925.Directrice du Foyer: Mme Madeleine Cardis-Cardis, chemin des Platanes 13, 1009 Pully, tél. 021 /296730 _ CCP 10-2712.

SommaireMéditation

3 Le silence, Philippe Gagnebin4 Vœux pour 1984, Mlle M. Boyer

Le dossier du mois5 Evolution de la santé publique dans le canton de Vaud et perspectives d'avenir, M. C.

KleiberQuestions professionnelles

20 Conférence suisse des directrices d'écoles de soins infirmiers. Texte de l'un des expo­sés, Mlle C. BraissantNouvelles de La Source

27 Conseil d'administration de novembre 1983 (travaux à la clinique, nomination de nou­veaux médecins), Dr J.-D. Buffat

28 Nomination de Mlle E. Mussard, Mlle M. Boyer29 Pour la journée Source 1 984, Mlle M. Boyer

Association33 Calendrier33 A sa mémoire34 Faire-part35 125» anniversaire de La Source36 Nouvelles adresse

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Méditation

Le silence n'est pas absence

de bruit ni absence

de combat de luttes ou d'épreuves

C'est une qualité d'attention

de l'un à l'autre de l'un à /'Autre

Philippe Gagnebin L'amour fou peut durer

Editions Ouverture, Le Mont-sur-Lausanne

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1984Année nouvelle, année du 125e anniversaire de

l'école, année de mise en route de nouvelles acti­vités de l'institution - dont le premier numéro du bulletin, agent de liaison entre les Sourciennes.

Nouvelle année, bonne année? festivités et renou­veau, pensées émues pour le passé, reconnaissan­tes pour celles qui nous ont précédées — et aussi

élan plein de dynamisme pour l'avenir.

La Source demain! tel doit être le slogan de 1984. Tant d'impondérables aujourd'hui pèsent sur le

futur! Guerre ou paix, esclavage ou liberté, pau­vreté ou abondance...? comment agir pour que La Source continue à vivre en suivant l'idéal de ses fondateurs certes, mais aussi en restant un élé­ment enrichissant et compétitif dans une société

en pleine mutation.

A l'occasion du 125e anniversaire de l'école, il faut que se tourne une page et que toutes les Sour­

ciennes se concertent et s'entraident pour que La Source soit demain...

Micheline Boyer

N. B. Ces vœux pour 1984 de la Directrice de La Source ont aussi paru dans le bulletin interne de janvier 1984. Réd.

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Le dossiei du mois

ÉVOLUTION DE LA SANTÉ PUBLIQUE DANS LE CANTON DE VAUD ET PERSPECTIVES D'AVENIR1

Charles KleiberChef du Service de la santé publique et de la planification sanitaire du canton de Vaud.

Retracer une histoire de la santé publique dans le canton de Vaud ou ailleurs pose un premier problème: Qu'est-ce que la santé? A côté des grandes définitions générales à caractère idéologique, il n'existe pas de concept opérationnel dans lequel se reconnaîtraient les pro­fessionnels de la santé et de la population. La santé n'est pas davan­tage l'objet d'un savoir ou d'une pratique spécifique: de multiples savoirs, de multiples pratiques qui changent dans le temps et dans l'espace et justifieraient tous une histoire particulière peuvent être regroupés sous ce terme. C'est pourquoi il ne sera pas question ici de raconter une histoire de la santé publique, mais plutôt de suivre quelques pratiques sanitaires collectives, de rappeler comment les vaudois ont vécu et posé les problèmes sanitaires au cours des cin­quante dernières années. 1933, 1983: deux points de repère, deux époques interrogées à travers les documents historiques à disposi­tion, les chiffres, les textes officiels.Pour restituer l'évolution des comportements et des idées dans le domaine de la santé de 1933 à 1983, pour esquisser un avenir prévi­sible à moyen terme les points suivants seront successivement abordés:1. La situation dans les années 1930-19332. La situation actuelle3. Les perspectives.Cette modeste incursion dans l'histoire sera orientée de façon à met­tre en évidence les facteurs qui paraissent les plus importants, ceux qui ont marqué notre évolution, qui nous déterminent aujourd'hui et peut-être demain.

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1. LA SITUATION EN 1930-1933

1. 1 Les originesPour comprendre la problématique sanitaire de l'époque des années trente, il est sans doute utile de rappeler les origines de cette situa­tion. Les quelques notes ci-dessous devraient permettre d'esquisser le grand mouvement historique qui a produit et qui explique pour une grande part la situation observée:1/ A cette époque, ou plus précisément entre 1920 et 1930,

s'achèvent dans notre canton les grandes transformations com­mencées en Europe à la fin du 18e siècle avec la révolution fran­çaise, la naissance de la clinique, l'industrialisation: 3 événe­ments majeurs qui ont contribué à modifier radicalement les représentations collectives de la santé et la pratique sanitaire. Un nouvel ordre est alors en place en Suisse qui sera définitive­ment institué dans le canton de Vaud avec la nouvelle loi sani­taire de 1928.

2/ Les hôpitaux créés dans la tradition caritative de l'Eglise qui hébergaient depuis le Moyen Age les pauvres, les vagabonds, les enfants abandonnés, etc... deviennent définitivement, à cette époque, le lieu exclusif des malades et des soignants, géré le plus souvent par des fondations laïcs. Pas de tous les malades d'ailleurs puisque les contagieux et les incurables en sont encore explicitement exclus. Les femmes enceintes et la pratique obstétricale commence à peine d'apparaître dans les infirmeries et les hospices de l'époque.

3/ La maladie longtemps considérée comme l'expression de la volonté de Dieu est devenue un malheur, plus: une injustice, la forme d'une inégalité non méritée. C'est à partir de cette repré­sentation sociale de la maladie que s'organise progressivement le nouveau développement des institutions sanitaires, institu­tions de soins, mais aussi de financement. Premier signe de cette transformation radicale: Bismarck crée en 1883 la pre­mière caisse-maladie. Chez nous plus tardivement, mais dans le même mouvement, est adoptée le 13 juin 1911 la première loi sur l'assurance maladie et accidents.L'action sanitaire, conçue jusqu'à cette date comme l'ensemble des actes individuels caritatifs, liant soignant et soigné, devient un investissement social financé progressivement et de façon

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de plus en plus importante par la société; un tiers longtemps ina­perçu, au statut mal défini, apparaît discrètement dans la relation médecin-malade: le payeur. Les dépenses de la santé qui n'existaient que dans la comptabilité des ménages font leur apparition dans la comptabilité nationale et cantonale et prennent place à côté de tou­tes les «aides pécuniaires dont les membres de la collectivité bénéfi­cient en dehors de la rémunération directe de leur travail et qui ten­dent soit à améliorer leurs conditions sociales, soit à les prévenir con­tre les risques de l'existence».Ce changement essentiel témoigne notamment du fait que la société industrielle qui s'est progressivement mise en place en Suisse, a besoin d'une main-d'œuvre en bonne santé pour faire fonctionner l'appareil de production (rappelons qu'au moment de l'adoption de la LAMA l'espérance de vie à la naissance est pour les hommes d'envi­ron 50 ans). Il indique aussi que cette société a désormais les moyens nécéssaires pour investir dans l'entretien et la préservation de la santé.Les conséquences de ce choix collectif fait en 1911 n'apparaît que progressivement, parallèlement à l'évolution du taux des personnes assurées qui atteint plus de 95% dans notre canton aujourd'hui. Si l'accès économique aux soins a été facilité par la mise en œuvre d'un financement socialisé, si le fantastique développement de l'appareil sanitaire repose en grande partie sur la base légale de 1911, il faut quand même souligner que la forte institutionnalisation du champ sanitaire — qui explique pour une bonne part les difficultés à maîtri­ser le développement et les coûts de santé — trouve aussi son ori­gine dans ce choix.4/ Depuis la naissance de la clinique à la fin du 18e siècle, avec la

révolution pastorienne, les sciences médicales connaissent un développement extraordinaire. Parallèlement, le médecin, per­sonnage secondaire dans la vie sociale jusqu'au milieu du 19e siècle, devient le centre de l'activité sanitaire. La médicalisation de la santé date de cette époque et trouve son expression défi­nitive dans notre canton avec la reconnaissance du diplôme fédéral de médecin en 1928 qui interdit du même coup la prati­que des «meiges et autres guérisseurs». Dès 1950, écrivent Paccaud et Mattey dans leur contribution sur l'histoire de la santé en Suisse2, «plus rien ne semble devoir échapper à la curiosité du médecin. Il entre dans les tribunaux et débat avec

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les juges de la responsabilité pénale ou civile de l'accusé: on s'intéresse à ce moment de savoir si l'accusé est fou ou coupa­ble. Le médecin pénètre dans les usines pour décrire les patho­logies professionnelles. Il investit la cuisine pour analyser l'ali­mentation selon les normes nouvelles de la diététique. Bref, il n'est guère étonnant qu'un Larousse médical paru vers 1900 ressemble à une Encyclopédie Universelle: on y trouve expo­sées les vertus comparées du tissu de Jersey et du tissu de fla­nelle, les bienfaits du tennis, les causes classées de la paresse, les caractéristiques d'une bonne éducation, les conditions d'ha­bitat de l'alcoolique, l'altitude du Beatenberg et l'utilisation opti­male de l'automobile. Tout se passe en somme comme si le médecin du siècle passé n'est plus le dépositaire d'un savoir partiel, localisé au seul art de guérir. Au contraire, la science médicale devient un savoir général, elle met son détenteur en position d'intervenir partout et à chaque instant dans la pratique sociale. Le corps du malade semble être devenu un lieu trop exigu: le médecin déplace son attention — et son ambition — vers un nouveau malade: le corps social.»«C'est probablement autant à cause de ce profond mouvement globalisateur de son savoir qu'à cause des découvertes micro­biologiques que la médecine s'annexe la belle part des problè­mes sanitaires. Dans tous les cas, la confusion des deux images_médecine et hygiène__a été promise à un bel avenir, depuisle début de ce siècle. Elle conduira peu à peu à considérer la médecine comme la garantie de la santé d'une population.» L'issue du grand combat contre les maladies, combat mené par les médecins au premier chef, ne fait donc, dans l'esprit du temps, aucun doute: la maladie sera vaincue. On en est aujourd'hui à une réflexion plus prudente et plus nuancée.

1. 2 Conception et pratique sanitaires en 1930-1933Pour décrire la situation générale de notre canton, essayer de recons­tituer les conceptions sanitaires de l'époque, il a été fait recours aux bulletins du Grand Conseil et aux exposés de motifs qui témoignent de la richesse et de la vivacité des débats sur les questions sanitaires. Les observations qui suivent sont fondées pour l'essentiel sur ces documents:

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1. Conception de la maladieLa société contient une quantité limitée de maladies: l'action sani­taire, médicale en particulier, permettra d'éliminer progressivement ces «fléaux» après quoi, puisqu'il faut bien mourir, on mourra de vieillesse. Telle est apparemment et très schématiquement la repré­sentation collective de la lutte contre les maladies à l'époque. Ainsi le député Dénéréaz, rapporteur de la commission qui examine en 1928 la loi sur l'organisation sanitaire dira: «en demandant aux membres des professions médicales de lutter contre les maladies, on leur demande en quelque sorte d'aller à l'encontre de leurs intérêts matériels puisqu'ils vivent de la maladie: il est donc équitable de leur donner des compensations compatibles avec le bien public». Ces compensations devraient, dans l'esprit de l'auteur, mettre les méde­cins en situation de faire disparaître les maladies sans préoccupation de revenu. Il faut noter que c'est la même représentation des choses qui sera à l'origine, 15 ans plus tard, de la conception du système de santé anglais.La maladie est un moment d'exception entre deux périodes de santé, le recours aux soins, un luxe que les contraintes professionnelles et économiques ne permettent pas de s'offrir, sauf cas de force majeure.La lutte contre la maladie est un investissement social. Ainsi l'exposé des motifs de la loi sur l'organisation sanitaire de 1928 précise-t-il: «Il est clair qu'en contribuant à la lutte contre la maladie, l'Etat aug­mente la prospérité générale. Le «capital humain», si l'on nous per­met cette expression, «rend» infiniment mieux lorsqu'il est ménagé et rajeuni que lorsqu'on l'use sans mesure et sans souci. La diminu­tion du nombre de débiles, la lutte contre toutes les causes générales d'affaiblissement physique, la préservation de la race en un mot, ont pour résultat certain d'augmenter la capacité de production des indi­vidus et d'allonger la durée des services de chacun.Les sommes que l'Etat consacre au maintien de la santé générale sont largement compensées par les bénéfices qu'il retire de ces pla­cements de père de famille». Même si l'idée santé = investissement est toujours d'actualité, qui dirait aujourd'hui que le CHUV, par exemple, est un placement de père de famille!!!

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2. Le rôle de l'EtatLe rôle de l'Etat, autorisé de police sanitaire, garant de l'application des dispositions des règlements sanitaires concernant l'hygiène et les pratiques professionnelles est définitivement consacré à cette époque, dans le cadre de l'adaptation de la législation sanitaire de 1897. L'idée d'organisation sanitaire — on parlera plus tard de système — justifiée par le législateur, par la menace permanente de l'épidémie contre laquelle la société, grâce à cette organisation, doit pouvoir se mobiliser, date de cette époque; il est vrai que l'épidémie de grippe de 1918 est encore dans les mémoires. Notons que l'éco­nomique qui a envahi le débat sanitaire d'aujourd'hui n'apparaît pas dans les contextes consultés: pas question de plan d'évaluation, de stratégie sanitaire, d'épidémiologie, etc...3. Droit des patients«Les malades se conformeront strictement aux ordonnances des médecins et ils seront soumis et obéissants envers tout le personnel» dit le règlement de l'Hôpital cantonal de Genève édicté en 1900 et encore en vigueur dans les années trente. L'époque n'est pas exacte­ment aux droits des patients... La subordination temporaire du soi­gné par rapport au soignant dans la vie quotidienne de l'hôpital fait partie de l'ordre des choses et est même vécue comme positive.

4. Pathologies principalesLes maladies infectieuses, la tuberculose en particulier, constituent les pathologies les plus visibles, celles qui préoccupent la conscience sociale et qui suscitent encore une intense mobilisation. Les maladies chroniques dégénératives ne suscitent pas l'attention qui leur est prêtée aujourd'hui, et pour cause: l'espérance de vie à la naissance est, en 1930, pour les hommes et les femmes en moyenne, d'envi­ron 60 ans.5. Rôle et statut de l'infirmièreL'infirmière joue un rôle essentiel dans la vie des institutions sanitai­res et notamment dans les hôpitaux régionaux, ne serait-ce que parce qu'elle est souvent la seule permanente, les médecins, moins nombreux qu'aujourd'hui n'assurant qu'une présence limitée. Toute­fois, la législation ne la mentionne que comme l'auxiliaire du méde­cin. Pas de compétences propres, pas de responsabilités directes mentionnées dans la loi, pas de participation aux instances de décision.

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Pourtant, si la législation est quasi muette à son égard, les règle­ments de maison en vigueur dans tous les hôpitaux consacrent en général ce rôle essentiel.

6. Densité médicaleLe nombre de médecins est en forte progression; il a doublé depuis le début du siècle pour atteindre un niveau supérieur à celui que l'on trouvera en 1950. «On peut se demander s'il ne serait pas désirable de limiter le nombre des praticiens, étant donné la pléthore qui règne dans certaines professions comme celles de médecin et de pharma­cien: la pléthore est un danger, le défaut d'une clientèle suffisante pouvant inciter à se créer des occasions artificielles de travail». Mais, ajoute le législateur dans l'exposé des motifs de la loi de 1928, «toute limitation serait contraire à la Constitution qui laisse au citoyen le libre choix de sa profession et, d'autre part, il n'est pas bien sûr qu'on éliminerait ceux qui devraient l'être, c'est-à-dire les moins bons éléments. Il vaut mieux laisser opérer la loi de sélection naturelle d'après laquelle les forts éliminent les plus faibles». Tou­jours cette idée que la demande de soins est naturellement limitée et que les lois du marché suffisent pour équilibrer offre et demande de soins. Néanmoins, un doute aparaît (occasion artificielle de travail) qui renaîtra beaucoup plus tard. La guerre en effet stabilisera et même diminuera la densité médicale.

Ces brèves notes ne constituent qu'un écho partiel d'une époque toute proche mais déjà lointaine qui a quitté nos mémoires mais s'ex­prime encore dans nos structures sanitaires actuelles. Pas assez pour en faire une analyse historique, mais peut-être juste ce qu'il faut pour esquisser une silhouette générale de cette époque en guise de conclusion:1/ Les grandes transformations sanitaires du 19e siècle sont ache­

vées. Un nouvel ordre médico-sanitaire qui apparemment fait l'objet d'un consensus social, s'est installé avec ses règles, ses institutions, ses représentations de la santé.

2/ Si le fonctionnement du système sanitaire est assez différent de ce que nous connaissons aujourd'hui, en revanche les structu­res (existence d'un secteur hospitalier très décentralisé et d'un secteur de pratique médicale indépendante, etc...) sont très proches des nôtres. Seules peut-être les structures psychiatri­

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ques connaîtront avec le développement de consultations ambulatoires, et plus tard la sectorisation, des changements significatifs.

31 Les représentations de la santé et de la lutte contre les maladies témoignent d'une certaine confiance dans l'efficacité du déve­loppement sanitaire. Le besoin de santé semble d'ailleurs s'ex­primer de façon moins forte qu'aujourd'hui: la mort et la souf­france paraissent mieux intégrées dans la vie quotidienne.

4/ Le concept de gestion ou de planification sanitaire n'a pas cours. L'esprit d'économie d'une époque où la croissance éco­nomique est relativement lente, où la capacité à fournir des prestations sanitaires est limitée n'exige pas la mise en place de moyens de régulation extérieurs à la pratique sanitaire propre­ment dite. Les mécanismes de régulation interne (jeux de l'offre et de la demande, fonction des prix et des tarifs, etc...) sem­blent suffisants pour conduire et organiser l'appareil sanitaire dans un sens correspondant à l'intérêt collectif.

5/ La socialisation progressive du financement (intervention finan­cière des caisses-maladie et des pouvoirs publics) n'a apparem­ment pas stimulé le rythme du développement sanitaire; elle aura sans doute permis davantage de justice en matière d'accès aux soins.

Ainsi la situation sanitaire des années trente est structurellement très proche de ce que nous connaissons aujourd'hui; toutes les condi­tions sont réunies pour premettre le développelement de ces cin­quante dernières années sauf trois, essentielles.D'une part, une croissance économique qui permette à la société sans diminuer d'autres dépenses «d'investir dans le sanitaire»; d'au­tre part, une technologie médicale qui soit capable de recevoir et d'utiliser complètement ces investissements. Enfin, une idéologie qui privilégie le sanitaire et donne à ces nouveaux investissements la légitimité nécessaire. Il faudra attendre plus de vingt ans pour que ces trois conditions soient enfin réunies.En effet, quelques années plus tard, c'est la mobilisation et une après-guerre qui freinera partout en Europe le développement sani­taire. Dès 1950-1955 pourtant, un rythme un peu plus rapide s'es­quisse qui s'accélérera progressivement jusqu'en 1973-1974. A cette époque, le monde sanitaire, étonné, découvre ou plutôt redé­

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couvre, à la faveur de la crise économique, que ses moyens sont limi­tés. Les grands équilibres sont rompus, des contradictions majeures apparaissent qui marqueront les années suivantes.

2. LA SITUATION ACTUELLELa situation actuelle est mieux connue (voir en particulier en ce qui concerne la situation vaudoise la réponse du Conseil d'Etat à la motion Petit sur le coût de la maladie et les publications du Service de la santé publique et de la planification sanitaire et du Service can­tonal de recherche et d'informations statistiques). Seuls les aspects principaux, ceux qui permettent de mieux comprendre l'évolution des années trente et d'esquisser les perspectives d'avenir seront donc abordés ci-dessous. Comme au chapitre précédent, la forme choisie est celle de brèves notes:

1. 1 Situation généraleLes années 1973-1974 marquent la fin d'un mirage. Le système de santé suisse, comme celui des pays industrialisés, s'est peu à peu fissuré. Chacun pressent que des changements essentiels s'impo­sent. Les principaux acteurs du système sanitaire — médecins et autres professions de la santé, caisses-maladie, associations d'hôpi­taux, pouvoirs publics, etc... — ont tous une idée des transforma­tions possibles et nécessaires; chacun privilégie les modifications qui préservent le mieux les situations acquises. Malgré une prise de conscience de plus en plus marquée, aucun projet sanitaire cohérent, capable de réaliser le consensus indispensable, n'est proposé; on cherche surtout des coupables, pas assez les solutions, pour repren­dre l'expression désormais consacrée.

2. 2 Valeur et représentation de la santéLa santé est devenue, selon tous les sondages, la première valeur sociale avec l'emploi. La maladie est vécue plus que jamais et malgré l'importance de la sécurité sociale — ou peut-être à cause? — comme une exclusion sociale, un événement insupportable: on est décidément bien loin du signe de Dieu. La mort même signifie sou­vent l'échec. Ainsi, la demande des malades — faire tout ce qui est possible et impossible, tout de suite, ici et maintenant — est peu à peu devenue une exigence collective, légitimée par un financement socialisé qui peut inciter à obtenir à tout prix une prestation, puisque

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selon une interprétation bien répandue, cette prestation, par le jeu des cotisations ou de l'impôt, est «déjà payée»... La maladie qui, en 1933, semblait être une exception entre deux périodes de santé, a cédé sa place: c'est la santé qui est devenue souvent l'exception entre deux périodes de maladie, cet «état provisoire qui ne présage rien de bon» (Jules Romains).L'idée en vogue en 1933 selon laquelle la société contient une quan­tité limitée de maladies est depuis longtemps rangée au magasin des accessoires. L'idée dominante, si l'on en croit la production scientifi­que et idéologique actuelle est que le champ sanitaire est illimité puis­que la maladie est en définitive une convention sociale et culturelle. Ce qui est normal dans telle société à telle époque sera considéré comme pathologique dans une autre société, à une autre époque. Dès lors, l'offre peut jouer un rôle décisif sur la formation de la demande: plus il y aura de médecins, plus il y aura de consultations, par exemple. De nombreux travaux de recherche ont d'ailleurs et de longue date mis en évidence l'étroite corrélation qui existe dans cer­taines situations et pour certaines prestations, uniquement, entre ces deux termes.Ainsi, l'espoir d'une diminution globale de la morbidité est-il rarement évoqué dans les perspectives de la fin du siècle. Si la structure de la morbidité varie vraisemblablement, le jeu des substitutions — une maladie sollicite davantage l'attention et se substitue à une autre en voie de disparition — pourrait bien empêcher une réduction globale.

2. 3 Efficacité de la médecineParadoxalement, la forte valorisation de la santé s'accompagne de doutes persistants quant à l'efficacité de la médecine; une littérature abondante, la vogue des médecines douces et des guérisseurs dont on annonçait triomphalement la disparition en 1933 en témoignent. Entre le constat, banal aujourd'hui, que la médecine est entrée dans une zone de rendement décroissant - les progrès médicaux en terme de santé coûtent en effet de plus en plus cher — et la condamnation plus radicale d'une contre-productivité de la médecine, de nombreux médecins s'interrogent et tentent de développer une évaluation plus scientifique de leur pratique. Dans le même temps, les patients de plus en plus nombreux demandent une médecine moins technique, plus à l'écoute des malades.

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2. 4 Economie de la santéL'explosion des coûts et les tentatives pour les maîtriser ont vite mis en évidence la faiblesse des moyens de régulation interne du système sanitaire et la nécessité de promouvoir un régulation externe au moins dans le secteur des établissements sanitaires. C'est ainsi que se sont développées partout des techniques de gestion, de plani­fication, d'évaluation fondées sur un appareil d'information satistique de plus en plus performant. L'économie a fait peu à peu son entrée dans le monde sanitaire et, avec elle, une nouvelle logique. Ainsi deux logiques coexistent désormais dans le champ de la santé: celle, d'une part, du rapport soignant-soigné qui lie des individus de chair ici et maintenant, logique du mieux immédiat. Celle de l'économiste d'autre part qui se fonde sur des individus statistiques, des tendan­ces, des probabilités, des capacités de financement, logique du pos­sible. Un des défis principaux de notre époque en matière sanitaire est précisément de tenter de réconcilier ces deux logiques apparem­ment antagonistes.

2. 5 Changement de rôle parmi les professions de la santéLes professions de la santé se sont transformées. De nouveaux rôles sont apparus depuis 1933: économistes, diététiciennes, ergothéra­peutes, etc... une spécialisation toujours plus poussée menace l'unité des grandes professions, l'image de nombreux métiers de la santé s'est profondément modifiée. Ainsi, par exemple, le médecin, père, confesseur, sage, détenteur d'un savoir global, est souvent devenu un technicien dépositaire d'un savoir partiel; l'infirmière auxi­liaire dévouée, souvent soumise, travaillant dans l'ombre du méde­cin, revendique aujourd'hui une autonomie accrue et des compéten­ces propres que les législations sanitaires lui accordent progressivement.

2. 6 Spécialisation et différenciation des institutions sanitaires

Le canton comptait en 1933 environ 50 institutions sanitaires (hospi­talières et ambulatoires) et l'hôpital cantonal 14 services cliniques. Aujourd'hui, ce sont plus de 260 institutions qui coexistent, collabo­rent, se concurrencent parfois dans notre canton. Le CHUV quant à lui compte 50 unités cliniques plus ou moins autonomes. Ce dévelop­pement pose en particulier des problèmes évidents de coordination,

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de division du travail, qui renforcent la nécessité et le concept de réseau planifié d'établissements sanitaires.

2. 7 Les principaux problèmes sanitairesLa situation sanitaire actuelle n'est plus équilibrée. Pour mieux mesu­rer ces déséquilibres, trois problèmes majeurs sont présentés ci- dessous qui témoignent tous trois des contradictions internes de notre système de soins.Croissance des coûtsLes coûts sanitaires vaudois sont actuellement supérieurs d'environ 20% à la moyenne suisse, alors que notre capacité économique est légèrement en-dessous de la moyenne; leur croissance est d'environ 3-4 fois supérieure à la croissance de notre richesse collective. Ainsi, les ménages vaudois et celui de l'Etat sont de plus en plus en diffi­culté pour financer le poste santé. Au rythme actuel avec des dépen­ses hospitalières à peu près stabilisées, ce poste qui représente aujourd'hui 9% environ dans le budget d'un ménage moyen repré­sentera environ 16-18% à la fin du siècle. Si la richesse collective ne connaît pas une forte croissance — ce qui est très peu vraisemblable — cette évolution sera absolument insupportable; elle pourrait impli­quer par exemple, et dans les conditions actuelles, une assistance sociale nouvelle pour une part importante de la classe moyenne vaudoise.La croissance des coûts est donc le problème sanitaire le plus préoc­cupant; il constitue l'expression économique des autres problèmes inventoriés ci-dessous. L'exigence de la maîtrise des coûts est priori­taire. Ainsi, c'est d'abord dans les mesures d'économie que s'expri­mera pendant longtemps la politique de santé du canton, de la Suisse et de tous les pays industrialisés.Démographie médicaleLe nombre de médecins vaudois passera de 1 médecin pour 470 habitants actuellement à 1 médecin pour 280 environ en l'an 2000 et au moins 1 médecin pour 260 habitants en l'an 2010.En 25 ans, le nombre de médecins vaudois aura donc doublé et aucune mesure ne peut aujourd'hui empêcher cette croissance puis­que les médecins de la fin du siècle sont pour leur grande majorité déjà en activité ou en formation. Cette évolution extraordinaire de la démographie médicale aura des incidences évidentes sur les coûts et

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entre pour beaucoup dans les estimations présentées ci-dessus. Elle aura bien d'autres conséquences — qualité des prestations, modifi­cation de la demande qui s'adresse aux institutions, etc... — et imposera un remaniement profond de tout le champ médico- sanitaire.Vieillissement démographiqueLe vieillissement démographique qui exerce une influence négative sur la consommation de soins se poursuivra. A population quantitati­vement à peu près égale, notre canton qui compte environ 80'500 personnes en-dessus de 65 ans actuellement — accroissement rapide de la population en-dessus de 80 ans — sera en particulier très marqué avec une augmentation consécutive de la polymorbidité. Croissance des coûts, appauvrissement de l'imagination sociale, exclusion accrue des vieux, telles pourraient être les principales con­séquences de l'évolution démographique en cours.Les trois phénomènes décrits ci-dessus modifieront profondément le paysage médico-sanitaire du canton; chacun d'eux a déjà suscité des réponses, des mesures de correction. D'autres seront nécessaires si l'on veut redonner à notre système de soins sa cohésion perdue. Les quelques notes ci-dessus ne suffisent évidemment pas pour res­tituer la complexité de la situation actuelle. Peut-être permettent-elle néanmoins de comprendre le sens d'une évolution qui, faute de réformes profondes, accentuera inéluctablement les contradictions et provoquera des tensions graves.

3. LES PERSPECTIVESDans les conditions difficiles décrites ci-dessus, quelles peuvent être les perspectives sanitaires de ces prochaines années? On trouvera ci- dessous un essai de réponse. En inventoriant les données acquises et les données vraisemblables, en essayant d'en tirer les conséquen­ces prévisibles, il nous a semblé utile de décrire un avenir possible à moyen terme. Cette tentative sommaire se fonde sur la conviction que les variables les plus importants agissent déjà — augmentation des coûts, du nombre de médecins, du nombre de personnes âgées — qu'elles sont mesurables aujourd'hui et détermineront l'essentiel de notre évolution demain.

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Les données acquises— Augmentation des coûts: la progression actuelle, qui se pour­

suivra, paraît tolérable à certains économistes, jusqu'à un seuil de 12-14% du revenu des ménages et moyennant une adapta­tion des politiques sociales.

— Augmentation de la densité médicale: l'évolution décrite plus haut doit être pondérée par des facteurs tels que la féminisation accrue du corps médical, une diminution des horaires de travail, une meilleure répartition géographique, etc. qui atténueront l'impact du doublement inéluctable du nombre de médecins.

— Accentuation du vieillissement démographique (voir ci-dessus) et très faible évolution de la population totale.

— Poursuite du progrès technologique dans tous les domaines: ce développement nécessitera de gros investissements et un effort de diffusion qui pourrait modifier profondément la prati­que clinique actuelle.

— Maintien de la structure sanitaire actuelle: part hospitalière publique et privée absorbant environ 50% des ressources, part de pratique médicale indépendante représentant environ 25% des ressources, la répartition du solde subissant peu de variations.

Les données problables— Faible évolution de la mortalité et de la morbidité— Faible évolution de la richesse collective et des revenus, donc

de la capacité à financer les dépenses de santé.Les conséquences possibles— La nécessité de maîtriser les coûts de la santé exigera des

mesures énergiques sur l'offre et sur la demande de soins. Le rationnement des prestations de santé est dès lors l'avenir le plus vraisemblable. Ce rationnement qui existe déjà — enve­loppe budgétaire, ticket modérateur, franchises diverses, etc... — pourra prendre de multiples formes. Il est vraisemblable qu'à cause de leur efficacité immédiate, les mesures portant sur l'of­fre — planification des équipements hospitaliers, etc... — seront privilégiés. Toutefois, il faut noter qu'un élément essen­tiel de l'offre — le nombre de médecins — ne pourra pas être touché, ou de façon incitative uniquement, par ces mesures.

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— L'action sur la demande, dans le but de diminuer le recours au système de soins sera également utilisée. Deux moyens privilé­giés seront vraisemblablement mis en oeuvre. D'une part l'édu­cation à la santé qui vise à développer l'autonomie sanitaire des individus et à susciter des comportements sains; ce moyen, par définition, ne pourra produire des résultats qu'à long terme. D'autre part, l'instauration d'une participation financière des consommateurs de prestations de santé qui, du fait de la sanc­tion matérielle qui accompagne le recours aux soins, devrait inciter les individus à un comportement plus économique (élimi­nation des «consultations bobos») et plus sain (prise en charge plus attentive d'un corps dont l'entretien coûte cher); le niveau de cette participation qui doit être assez haute pour être effi­cace économiquement et pas trop pour être acceptable sociale­ment sera difficile à fixer.

— Un action indirecte à la baisse sur les prix de certaines presta­tions et sur les revenus des professionnels de la santé, et en particulier des médecins, est par ailleurs très vraisemblable, ne serait-ce que parce que les mécanismes du marché — même s'il s'agit en l'occurence d'un marché orienté — devraient réa­gir dans ce sens.

— Un transfert modeste et progressif des ressources de l'hospita­lier vers l'ambulatoire accompagné d'une forte diminution du nombre de lits provoquée par une nouvelle baisse des durées de séjour est également très plausible.

Ces quelques conséquences possibles, par des effets cumulés, pour­raient être moins anodines qu'il n'y paraît. Elle ne sont surtout pas exemptes de dangers: danger de technocratisme, danger de diminu­tion de l'autonomie sanitaire cantonale, de dissension entre un corps médical hospitalier, porteur de l'innovation, et un corps médical en pratique indépendante, coupé des hôpitaux, danger d'injustice sociale dans l'accès aux soins, d'abandon de certains malades cou­pables d'être trop vieux, ou trop jeunes, danger de rupture de dialo­gue entre les différents pouvoirs sanitaires, etc...Toutes les conséquences énumérées ci-dessus peuvent cependant être positives si elles s'intégrent de façon cohérente dans un nou­veau projet sanitaire qu'il reste à inventer. La formulation d'un tel projet, qui impliquerait l'adhésion des pouvoirs multiples et contra-

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dictoires qui constituent le monde sanitaire et qui suppose une base légale fédérale, est difficile à réaliser «à froid», il faudra sans doute une situation bien plus critique qu'aujourd'hui pour que les questions qui libèrent l'imagination soient enfin réunies... Dans l'intervalle, il est indispensable que dans un canton comme le nôtre des solutions con­crètes, partielles sans doute, soient recherchées, que des expérien­ces soient tentées, que des réformes soient approfondies, qu'un débat sur la politique de santé soit instauré; c'est dans cette voie que le Département de l'intérieur et de la santé publique s'est engagé de longue date.

1) Résumé d'un exposé prononcé le 16 juin 1983 à l'occasion de la journée de La Source.

2) Contribution rédigée dans le cadre d'un séminaire de l'Institut Suisse des Hôpitaux en 1977.

Questions professionnelles

CONFÉRENCE SUISSE DES DIRECTRICES D'ÉCO­LES DE SOINS INFIRMIERSEinsiedein les 17 et 18 novembre 1983Texte de l'exposé présenté par Claudine BraissantSous-directrice des soins infirmiers, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne1.

Mesdames, Messieurs,Je vous remercie de m'avoir invitée à vous rejoindre aujourd'hui et de m'avoir fait la confiance d'espérer que les quelques réflexions qui vont suivre seront une modeste contribution à vos travaux, à un moment qualifié de «décisif» dans la vie de notre profession.Ces réflexions vous sont livrées à titre personnel, elles sont celles de l'infirmière que je suis, et non celles d'une représentante des services hospitaliers en général ou d'un groupe de praticiennes en particulier.J'ai été particulièrement sensible à votre invitation puisque, grâce aux routes que nous fait prendre l'existence, j'ai eu la chance de par­tager ma carrière professionnelle en trois, successivement ou parallè­lement dans les soins, l'enseignement et la direction des services

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infirmiers. Et par là-même, une conviction s'est faite chaque année plus forte: celle que la qualité des soins infirmiers passe grandement par la collaboration entre institutions de formation et institutions de soins, gage de cohérence, d'efficacité, de crédibilité. (Je développe­rai ce thème en fin d'exposé).

Permettez-moi d'ouvrir ici une brève parenthèse: en prononçant tout à l'heure ces termes «à un moment décisif de la vie de notre profes­sion», j'ai réalisé qu'il y a fort longtemps que je les entends! J'ai même parfois le sentiment de n'avoir entendu que cela depuis que je suis entrée dans la profession d'infirmière. J'ai retrouvé ces mêmes mots dans les notes du cours d'éthique professionnelle donné par la Directrice de l'Ecole pendant ma formation (1960 — Mlle Wavre). Je cite: «Le métier d'infirmière est à un point décisif de son histoire; la manière dont chacun d'entre vous le pratiquera con­tribuera à définir le tournant que prendront les soins infirmiers».

Il semble donc que nous soyons toujours, en 1983, à ce fameux tour­nant, puisqu'aujourd'hui encore, le thème de votre conférence est «quelle est notre conception des soins infirmiers et comment la réaliser»!

Dès lors, plusieurs questions se posent. Et j'aimerais savoir pourquoi nous continuons à nous demander, depuis 20 à 30 ans, ce que sont les soins infirmiers. J'ai été convaincue, et même rassurée par les paroles de Sr Penny Prophyt concernant la valeur, l'intérêt et l'aspect positif des périodes de crise et de conflit pour notre croissance pro­fessionnelle. Mais malgré tout, j'aimerais savoir pourquoi nous nous posons ces questions depuis si longtemps. J'aimerais le savoir pour moi,... et pour tous mes collègues soignants qui vivent durement, jour après jour, des interrogations, des contradictions, des incertitu­des auxquelles il est très difficile de donner quotidiennement un sens positif.

Est-ce parce que tout ce que nous avons proposé jusqu'à maintenant était incomplet, partiel, partial? Est-ce parce que, nous dispersant ou nous divisant successivement dans des directions diverses, à la recherche d'une identité que nous croyons devoir définir ou renouve­ler sans cesse, nous ne sommes pas vraiment parvenus à en faire la synthèse? Est-ce parce que nos propositions et nos réalisations cadrent mal avec le quotidien de l'offre et de la demande en soins

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infirmiers, avec les attentes et les possibilités des «protagonistes», c'est-à-dire les patients, leurs familles, les soignants, les élèves, les enseignants, les membres des autres corps professionnels, les employeurs, la société?Peut-être aussi qu'à force de réfléchir à notre contribution spécifique, nous n'avons pas assez regardé le contexte dans lequel nous vivons et travaillons et son évolution, pour nous demander si les soins infir­miers que nous voulons offrir correspondent non seulement aux aspi­rations et à l'idéal d'un corps professionnel, mais aussi aux besoins et attentes de la population à laquelle nous destinons nos services, aux possibilités économiques, à la complémentarité nécessaire avec d'autres professionnels, et surtout à ce que chaque soignant peut et veut assumer à long terme.Car je ne crois pas qu'il soit si difficile de définir ce que les infirmières veulent ou voudraient offrir comme soins infirmiers: grâce aux nom­breuses collègues qui, au fil des ans, l'ont clarifié par leurs écrits ou leur exemple, une évolution souvent informelle, mais constante a lieu depuis plusieurs années, dans de nombreuses écoles et de nombreu­ses institutions de soins.J'ai vu, au cours des ans, se clarifier l'idée que la pratique des soins infirmiers requiert un processus de pensée logique, que nous avons trouvé dans le processus de soins.J'ai vu grandir le souci d'offrir au patient des soins centrés sur sa per­sonne, ayant pour but le maintien ou le retour à l'indépendance cha­que fois que cela est possible. J'ai senti s'affirmer la différence entre les soins d'entretien, de vie et les soins de réparation, de traitement, et se détacher l'idée que les rôles préventifs et éducatifs de l'infir­mière doivent se développer dans chacune de ses interventions. J'ai vécu la valorisation des relations humaines dans les soins infirmiers, le travail en équipe, l'habileté dans les soins techniques.Et je crois que tout cela constitue une poussée irréversible, dans une direction plus commune que nous le croyons parfois.Bien sûr, les mots pour le dire ou le décrire varient, mais il me semble que ces différences relèvent souvent davantage de la réthorique que du fond. C'est pourquoi ce n'est pas tellement sur ces idées généra­les que je m'interroge en 1983, car elles sont claires pour moi comme pour beaucoup de collègues. Mais c'est plutôt sur leurs impli-

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cations dans le quotidien, sur les conditions de leur application. Car la question «quelle conception de soins voulons-nous promouvoir?» en appelle immanquablement deux autres, à savoir:— qui donne des soins actuellement? (ou qui sont les soignants?)— dans quel contexte le font-ils?

Et c'est là, probablement, qu'il est plus difficile de se mettre d'accord sur l'importance, le poids à donner aux différentes composantes des soins infirmiers mentionnées tout à l'heure, et surtout sur la néces­sité de ne pas opposer ces éléments les uns aux autres.Décrite brutalement, la situation dans une grande partie des services de soins nous montre que les soins infirmiers sont donnés par:— du personnel qualifié (ID, IA), certes bien formé dans nos éco­

les, mais en majorité très jeune (1, 2 év. 5 ans de diplôme)— du personnel étranger dont les motivations sont parfois profes­

sionnelles, mais plus souvent personnelles ou liées à la situation économique de leur pays

— du personnel non qualifié— des élèves

Les proportions entre ces quatre catégories varient d'un hôpital à un autre, mais j'ai bien peur que la première catégorie soit la moins nom­breuse dans bien des endroits.

Cette constation m'incite à m'interroger sur les possibilités, pour ce personnel, de maîtriser réellement les interventions infirmières au niveau décrit tout à l'heure, et sur les possibilités de carrière offertes actuellement aux soignants, dans la fonction de soignants, qui cons­tituent, numériquement, la plus grande masse des «distributeurs» de soins, à l'hôpital ou à domicile.La suite de l'examen de la situation nous montre que les soins sont donnés à des patients— de plus en plus âgés— de plus en plus malades et handicapés— de plus en plus chargés de problèmes sociaux, psychologiques,

familiaux, professionnels, etc.— de moins en moins habitués à l'idée de la responsabilité de l'in­

dividu et de sa famille par rapport à sa santé

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— de plus en plus habitués à recourir à la médecine pour résoudre leurs problèmes et de moins en moins prêts à accepter les con­traintes liées à un changement du mode de vie pour protéger la santé.

Là encore, je m'interroge sur les possibilités des soignants de maîtri­ser des interventions infirmières de haut niveau, face à des patients dont la situation est si difficile. Ceci d'autant plus que les soignants sont, eux aussi, de plus en plus chargés de problèmes personnels et issus de cette même société préparant peu à accepter les contraintes.

Cet examen nous montre d'autre part que les soins se donnent dans un contexte— de plus en plus médicalisé— de plus en plus riche en possibilités techniques— de plus en plus multidisciplinaire, que nous le voulions ou non...

...et d'autre part, que tout cela se passe dans une société— valorisant davantage la réparation que la prévention, le rende­

ment immédiat que l'effort à long terme, la jeunesse et la force que la vieillesse et la décrépitude

— compétitive, plus préoccupée par les luttes corporatives que la qualité des prestations professionnelles

— incertaine dans son avenir et ses priorités— ...et bientôt dépourvue d'argent.

Tout cela m'incite à m'interroger sur la concordance entre les moyens donnés par la formation et les exigences de l'activité profes­sionnelle, sur la faculté de travailler, à tous les niveaux en équipe intra ou interprofessionnelle et surtout sur l'influence possible de la collaboration entre institutions de formation et institutions de soins.

Ces constatations, pour pessimistes qu'elles puissent paraître, me semblent importantes pour passer du «quels soins voulons-nous» au «quels soins pourrons-nous (ou saurons-nous) donner» et à quel prix? dans les années à venir.Si j'observe ce qui se passe autour de moi quotidiennement à l'hôpi­tal, je constate que les événements (positifs ou négatifs) tournent toujours autour de deux pôles:

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— celui de la qualité des soins (ou du manque de qualité)— celui de la satisfaction (ou de l'insatisfaction) professionnelle

des soignantspôles dont les implications mutuelles sont évidentes.Vos travaux déboucherons sur une prise de position quant aux systè­mes d'enseignement des soins infirmiers. Loin de moi l'idée que la formation est seule en cause dans les difficultés ou succès que nous rencontrons dans la pratique des soins infirmiers. La valeur intrinsè­que des candidats, les compétences professionnelles et personnelles des enseignants, des cadres infirmiers, l'organisation des systèmes de santé dans lesquels s'exerce la profession, les valeurs véhiculées par ces institutions jouent certainement un rôle décisif.Mais je crois pourtant que la formation peut influencer plusieurs points essentiels pour que des soins de qualité soient dispensés par des soignants de qualité, dans des conditions garantissant un maxi­mum de satisfaction au travail.C'est pourquoi, en guise de conclusion, j'en citerai quelques exem­ples, sous forme de questions et de vœux, se rapportant aux préoc­cupations citées à plusieurs reprises dans cet exposé.

Première question:Peut-on trouver des stratégies, des systèmes d'enseignement des soins infirmiers qui, dans les lignes de carrières offertes, proposent des voies visant non seulement à sortir (souvent rapidement) des soins infirmiers «directs», mais à y faire une carrière intéressante et reconnue, puisque c'est essentiellement de ce grand nombre d'infir­mières travaillant directement au contact des patients (à l'hôpital ou à domicile) que dépend la qualité des soins?

Deuxième question:Peut-on trouver des systèmes d'enseignement des soins infirmiers suffisamment souples pour s'adapter sans retard aux besoins nou­veaux apparaissant dans le domaine de la santé et influencer les réponses qui leur sont données (par ex. problèmes de soins des per­sonnes âgées, ouverture vers les soins de santé primaire, etc)— dans un apport complémentaire des institutions responsables

de la politique de santé, des soins (au sens large) et de la formation

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— et dans un apport complémentaire des différentes professions intéressées

préparant ainsi des professionnels à fournir, chacun à leur niveau un apport précis à des problèmes réels, capable de maîtriser leur rôle dans une équipe multidisciplinaire?

Troisième question:Peut-on trouver des systèmes d'enseignement suffisamment larges et souples pour donner aux jeunes professionnels le maximum de chance dans un monde du travail compétitif, où seuls ceux qui savent et peuvent ajouter au fil des ans de nouvelles cordes à leur arc, pourront progresser, être reconnus, valorisés?

Quatrième questionPeut-on trouver des systèmes d'enseignement des soins infirmiers contribuant à assurer aux cadres (enseignants, responsables de ser­vices, etc) une maîtrise professionnelle complète basée sur la forma­tion et l'expérience avant d'accéder à une formation supérieure, per­mettant peut-être:— d'établir des priorités réalistes dans la formation et d'offrir des

moyens d'application pratique,— d'éviter les images négatives transmises aux élèves, mais de

transmettre le plaisir de soigner,— de prouver, par une pratique professionnelle efficace, ce que

sont les soins infirmiers.Ce sont là quelques réflexions, souhaits, pour que se rejoignent les deux pôles, celui de la qualité des soins, et celui de la satisfaction professionnelle des soignants, née de la maîtrise du rôle.

1) Ce texte paraît aussi dans la Revue de l'association suisse des infirmières «Soins infirmiers» du mois de février: pour certaines d'entre vous cela fera double emploi mais cet exposé nous paraissait trop intéressant pour ne pas en faire profiter toutes les lectrices du Journal Source. (Réd.)

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Nouvelles de La Source

Conseil d'administrationAu cours de leur dernière séance du 3 novembre 1983, les membres dudit Conseil ont été tenus au courant des travaux qui ont été exécu­tés à La Source au cours de cette dernière année.Stérilisation centraleDe nouveaux appareils ont été installés et la première étape de réno­vation des locaux a été réalisée. Coût: Fr. 270'000.—Ancienne infirmerieCette dernière ayant cessé son activité, et cela répétons-le, pour des raisons indépendantes de notre volonté, les chambres d'hospita­lisation ont été intégrées à la clinique mais en subissant quelques modifications, c'est-à-dire réalisation de six chambres à deux lits avec WC et toilette et un dortoir à trois lits à caractère social. Coût: Fr. 230'000.—Enfin, un nouveau modèle de vide-vases avec décontaminateur a été installé à chaque demi-étage de la Clinique. Coût Fr. 140'000.—Des pourparlers sont actuellement en cours avec des représentants de la ville de Lausanne au sujet de notre dispensaire et concernant particulièrement sa situation financière, ses structures et son avenir.Il en est de même avec les Pouvoirs publics de Genève, Neuchâtel et Vaud, ainsi qu'avec la Croix-Rouge suisse en ce qui concerne le financement de l'école. Les charges que doit actuellement assumer La Source deviennent de plus en plus lourdes et limitent ainsi le déve­loppement indispensable des différents secteurs des services hospi­taliers. Nous espérons que des solutions favorables pourront rapide­ment intervenir.Le budget des services hospitaliers pour 1984 a été examiné et, après un préavis positif de la Commission financière, a été admis à l'unanimité. Il prévoit un exercice que l'on peut considérer comme satisfaisant, bien que les charges de participation de La Source aux frais d'exploitation de l'école et du dispensaire grèvent, comme nous l'avons dit plus haut, trop lourdement l'exploitation des services hospitaliers.

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De nouveaux médecins, après préavis favorable de la Commission médicale, ont été nommés à la Clinique. Ce sont les docteurs:

D. DISERENS H. HADJIKHANI

A. NICOLE D. MORIN

P. A. TAILLENS E. WILSON

N. BERGIER M. JAEGER

gynécologie médecine interne chirurgiechirurgie vasculaire chirurgiegynécologie-obstétrique médecine interne médecine interne

Dr J. D. Buffat, président de La Source

NominationJ'ai le plaisir de vous annoncer que le comité de direction à nommé Mlle Evelyne Mussard en tant que directrice-adjointe pour l'Ecole.Mlle E. Mussard a terminé ses étu­des à La Source en 1972, puis elle a travaillé dans un service de médecine aux Cadolles, et en tant qu'enseignante-assistante à La Source jusqu'en 1975. Elle a obtenu en 1976 le diplôme d'en­seignante à l'Ecole supérieure d'enseignement infirmier à Lausanne (ESEI). Depuis 1976, Mlle Mus­sard a assumé diverses responsabilités à l'école, tout d'abord comme enseignante, puis responsable de volée, prenant progressive­ment une part plus grande dans l'organisation de la maison, ceci sans cesser de poursuivre son perfectionnement. En 1979, Mlle E. Mus­sard était envoyée au Canada, à l'Université de Montréal, pour suivre quelques cours d'administration et de théories de soins infirmiers, puis en 1981 elle a suivi à temps partiel l'option infirmière-chef de l'ESEl et en a abtenu le diplôme en 1982.

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Mlle E. Mussard a consacré cette même année à suivre les cours de l'ECADE (Ecole d'Administration et de Direction des Entreprises) à Lausanne, dont elle est sortie première. A la sortie de l'ECADE, Mlle E. Mussard a assumé la charge de coordinatrice des études à La Source, poste qui l'a très bien préparée à sa nouvelle fonction de directrice-adjointe.Toute l'école se réjouit beaucoup de cette nomination et collabore avec plaisir avec Mlle E. Mussard. Au nom du Comité de Direction, en mon nom propre, et en celui de l'école, j'adresse à Mlle E. Mus­sard mes vives félicitations et nos vœux pour une carrière heureuse pour elle et fructueuse pour La Source.

Micheline Boyer, directrice

Pour la Journée Source

Volée 1959Comme d'habitude nous allons convoquer pour la Journée Source les sourciennes entrées il y a 25 ans. Nous nous rendons compte que la volée 1959 nous a donné très peu de nouvelles.Aussi nous serions très reconnaissantes si l'on pouvait recevoir lesadresses des personnes dont la II Mesdames, Mesdemoiselles: AHMED-SALEM-FREIES Béatrice CHENAUX-REYMOND Anne-Marie CROPTIER-PLÜSS Lysianne DUPLING-ROULET Maryse GEISBUHLER-PERRIARD Francine GREMION-BALMER Lyska MABIRE Muriel MARTIN-CORBAZ Caria D'avance MERCI pour votre aide

suit:

MONNIER Jacqueline MORET-VUAGNIAUX Lise RUCH-LEUENBERGER Eliane SCHARF-STANZ Annie STEINER Francine STOUDMANN Janine TONNESSEN-MORET Nelly

M. Boyer, directrice

* * *

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NouvelleMlle Ruth Geiser, infirmière-enseignante puis responsable de l'infir­merie à La Source, a été nommée infirmière-chef à l'hôpital du Sama­ritain à Vevey, poste qu'elle occupe depuis novembre 1983.Nous lui adressons nos félicitations et nos vœux de joie, d'intérêt et de satisfaction dans ses nouvelles fonctions.Nous reviendrons de manière plus détaillée sur ce départ dans le jour­nal d'avril. Réd.

Un an de succès...

Cafétéria

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En janvier dernier, la cafétéria de La Source, «Attique» pour les Sour- ciennes, a fêté son premier anniversaire. De mois en mois son utilité et son attrait se sont confirmés: de 9 heures à 20 heures le 4e étage vit, avec des pointes impressionnantes au moment des repas, à midi en particulier.Dans son cadre coloré, attrayant, décoré, cet «Attique» que nous avons connu triste et désert, bourdonne et bouge, offrant à ses hôtes des mets variés et appréciés.Les patients, les visites, les élèves, les membres du personnel et leur famille, tout le monde y va et s'y plaît. Si vous en avez l'occasion n'hésitez pas, vous aussi, à y monter.

A. de Gautard

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Association

CalendrierGroupe de Vevev-Montreux (rappel)Fondue traditionnelle suivie de l'assemblée générale le jeudi 23 février dès 12 heures au Carnotzet du restaurant du Vieux-Vevey, rue du Simplon 23.Inscription jusqu'au mercredi 22 février auprès de Huguette Muller, Montreux, tél. 63 60 77 ou au 54 55 22.

Groupe de la BroveRendez-vous à l'Hôtel du Lion d'Or à Payerne, le 15 février 1984 à 14h.30. Sujet de la rencontre: l'engagement militaire des femmes.Pour des raisons indépendantes de notre volonté, cette annonce paraît tardivement; nous prions les personnes concernées de nous en excuser. A. de Gautard, réd.

A sa mémoireMlle Alice Pasche s'est éteinte dans sa 88e année le samedi 24 décembre dernier.Depuis deux ans alitée et totalement dépendante, n'y voyant plus et souffrant de surdité et de douleurs fréquentes, elle se réjouissait de s'en aller, et je pense que ce fut là son plus beau cadeau de Noël. Peut-être aura-t-elle pensé, comme elle disait souvent: «Ça, c'est bien ma chance!»Petite et rondelette autrefois, elle était surnommée «Paschette» par ses collègues.Entrée à La Source en 1925, elle se souvint de ses camarades d'alors jusqu'en ses dernières semaines et pensait souvent à elles. Après des stages à Metz et en Belgique, elle partit pour l'Afrique en 1928 et y fit toute sa carrière au service de «La Mission Suisse en Afrique du Sud» (aujourd'hui le Département missionnaire des Eglises de la Suisse romande). Elle a travaillé au Mozambique et au Transvaal. C'est à l'hôpital de Masana au Transvaal que je l'ai connue pendant son dernier séjour en service de 1954 à 1960. Elle prit ensuite sa retraite, d'abord au Foyer Source, puis à Oron sa ville natale, où elle avait un joli petit appartement près du château et était encore active dans la paroisse. Ce fut un long ministère, paisible, dévoué et fidèle,

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jusqu'à ce que, sa vue baissant rapidement, elle dût entrer au home pour personnes âgées «Le Flon» à Oron-la-Ville. Elle y fût entourée et soignée avec beaucoup de solicitude jusqu'à la fin.Avec sa famille et tous ceux qui l'ont entourée, rendons grâce à Dieu pour le ministère paisible, humble et fidèle de cette ancienne collègue.

E. Botteron

Faire-partNaissancesFrédéric-Olivier, né le 6 août 1983, fils de Brigitte et Sylvain Cottens- Furrer (volée 1977).Anne-Léonor, née le 5 avril 1978 au Brésil et arrivée le 15 décembre 1983 chez Marianne et Max Huber-Hermenjat (volée octobre 1963). Julien, né le 29 décembre 1983, fils de Nicole et Dominique Laederach-Brauchi (volée avril 1976).Ellinor, Marie, née le 11 janvier 1984, fille de Dominig et Djilali Lakhdari-Roullé (infirmière-enseignante à La Source).

DécèsNous avons appris avec regret le décès de Mlle Hélène Deluz, volée 1923 Mme Nelly Saule-Fricker, volée 1939 Mlle Denise Compondu, volée 1945 Mme Léa Perrin-Combremont, volée 1917 Mme Aimée Wasserfallen-Rollier, volée 1922 Mme Adélaïde Schmid-Wehrli, volée 1918 Mme Rose Pittet-Bolomey, volée 1939 Mlle Alice Pasche, volée 1925Mme Françoise Courvoisier-Magnenat a perdu son mari Mme Madeleine Jaccard a perdu son fils Mlle Madeleine Ott a perdu son père Mlle Carole Menoud a perdu son grand-pèreNous pensons à toutes ces familles avec sympathie.

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125e anniversaireCarte de fête

Une carte de fête est prévue pour le 21 juin; elle comprend les différentes manifestations de la soirée:

le buffet, la revue, et la soirée dansante.

Son prix sera de Fr. 35.— par personneFr. 25.— par enfant et élève Fr. 60.— par couple

Des précisions concernant l'acquisition de cette carte seront publiées en temps utile.

Pour marquer cet anniversaire...Vous pourrez acheter, dès mars 1984 à l'école

et le 21 juin à Beaulieu:des verres

avec drapeau* à eau et à vin blanc

des T-shirtsblancs avec drapeau ou statue**

pour adultes et pour enfantsdes mouchoirs

blancs et bleus avec statuedes sacs en plasticblancs avec statue

* drapeau = drapeau de La Source** statue = représentation de la statue telle qu'elle se trouve ci contre

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J. A. 1000 Lausanne 1

Nouvelles adressesSylvie BERCHER

Marie-Madeleine BEGUIN Dorothée BORNAND

Micheline BOYER Brigitte COTTENS-FURRER

Véronique DUFRESNE Nicole FAFARD-PETREMAND

Jane GOLAZ Jacqueline HIRSCFIY

Dr méd. Claude JACOT Marie-Claire JAN Francine JOYET

Nadia KAIOUS Violette KEISER-KAISER

Ursula LEUENBERGER-WIESER Isabelle MILLIOUD-NICOLE Chantal MORIER-WENGER

Odette PETER Geneviève PETITPIERRE

Claire-Lise RAPIN Georgette RUSSBACH-PFÀFFELI

Mary-Line VIAZEMSKY-LUTHY

Cheminet 1, 1305 Penthalazcl Jean Frey, Pont 19, 2300 La Chaux-de-FondsChemin Vallombreuse 34, 1004 LausanneAvenue des Bergières 20, 1004 LausanneAvenue de Marcelin 18bis, 1110 MorgesCamping de Forel, 1606 ForelChemin du Devin 31 a, 1012 LausanneFoyer Saint-Paul, Frank-Thomas 40, 1208 Genève Chemin des Ormeaux 26, 1066 EpalingesAv. Léopold-Robert 73, 2300 La Chaux-de-Fonds Pain-Blanc 15, 2300 NeuchâtelAvenue de Florissant 14, 1020 RenensRue de la Paix 8, 1820 MontreuxRoute du Vélodrome 33, 1228 Plan-les-OuatesAuf den Môsern, 3056 TschingelRoute de Gravelone 28, 1950 SionAvenue de Chillon 47, 1820 VeytauxRue du Lignolat 36, 1170 AubonneAvenue des Alpes 77, 1814 La Tour-de-PeilzRue de Couvaloup 14, 1110 MorgesChemin Beau-Soleil 1, 1012 Pully-La RosiazChemin de la Biolleyre 26, 1066 Epalinges

Photocomposition et impression: Atelier Grand SA Le Monteur-Lausanne

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