n°26 JU

IN 2020

La fée lire et écrire

de Port-Neuf

P.14 : adopte une bibliothèque

P.4 : Johanna Baron, la féeLire et Écrire de Port-Neuf

La fée n°26

P.17 : éloquentes culottes

P.16 : mon p'tit chou !

P.20 : réduisons nos déchets

www.la-fee.fr

Les contenus de ce mag

azine et leur pub

lication n'engag

ent qu

e la responsab

ilité de la conceptrice-réd

actrice : E

lisab

eth Schw

artz.

P.21 : Antoine, François, Christian...

P.23 : le bar de la plage

P.22 : moisson de mots

P.24 : les tamis de Socrate

JUIN 2020

P.12 : conseils de lecture

Un numéro "Covid-free" !

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La fée a toujours refusé d'être réduite à l'expression qui vientsouvent de prime abord en tête : fée du logis. Et pourtantpendant le confinement, je l'ai été de fait. J'ai rangé, trié,nettoyé, le ménage le disputant aux méninges car j'avais aussidu boulot en télétravail + ce numéro de La Fée à fabriquer + lapresse à lire pour essayer de comprendre + des livres àdévorer pour m'évader.Bizarre de vivre à l'échelle de quelques dizaines de mètrescarrés, et d'être en même temps tournée vers le mondeextérieur qui commence au seuil de sa maison... À le regarder, à l'écouter, ce monde, une question devient deplus en plus pressante : qu'est-ce qu'on fée ? Qu'est-ce qu'onfée face au désastre écologique, qu'est-ce qu'on fée face auxviolences faites aux femmes, qu'est-ce qu'on fée face auxconséquences économiques, sociales et culturelles de cettecrise sanitaire ? Les petits gestes ne suffisent certes plus, etpourtant on ne peut pas ne pas les faire. Alors par exemple, onréduit ses déchets, on garde sa liberté d'expression fût-ce enmontrant sa culotte et on adopte une bibliothèque, celle duquartier de Port-Neuf en l'occurrence, à découvrir à traversces pages (f)utiles, garanties à 97 % sans Covid-19 !

La Fée est un e-magazine artisanal, publié plus ou moins régulièrement depuissept ans, qui propose des immersions dans les quartiers de La Rochelle.

Plus d'info sur www.la-fee.fr

Johanna Baron, la Fée Lire et Écrire

par Elisabeth SchwartzPhotos : Pascal Bernard @Gecko productions

Parler d’elle la met dans une position inconfortable, car d’habitude c’est sonrôle d’écouter les autres se raconter un peu, beaucoup. Non, Johanna Baronn’est pas psy, mais une bibliothécaire hors-pair ! Je peux l’imaginer d’ici rougirou sourire, mais je peux le dire car je l’entends et je la vois à l’œuvre plusieursheures par semaine, et c’est un véritable plaisir.

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Je vois Johanna prendre soin des livres,revenir de ses achats en librairie comme avecdes nouveaux rejetons, couvrir chacun d’euxen quatre minutes et 42 secondes avec le filmplastique spécial après leur avoir collé leurcote, cette petite étiquette carrée permettantde les ranger et de les retrouver en rayon etdans la base de données. Je l’écouteconseiller des livres selon les demandes, lesgoûts et les humeurs des lectrices et lecteurs.J’entends les éclats de rire des participantsaux ateliers d’écriture qu’elle anime, et lesmerveilles qu’elle les amène à produire. La littérature et Johanna c’est une histoired’amour qui commence dès l’enfance.Une enfance tranquille dans la campagneenvironnante de Cognac, le bus qui s’arrêtejuste devant la maison, la cloche de la mairiedu village qui rythme les journées d’école... À l’âge de 10 ans, elle est bouleversée par leroman La case de l’oncle Tom de HarrietBeecher Stowe. « Je passais mes week-endsà lire, j’avais installé au milieu de ma chambreun transat de jardin agrémenté de quelquescoussins bien moelleux, et c’était parti pourdes heures de lecture. Je me sentais commesur une petite île, rien ne pouvaitm’interrompre. Je lisais d’une traite, je meressourçais comme ça. »

Les années collège et lycée se déroulent encentre-ville de Cognac, avec des codes trèsdifférents à intégrer : « C’est peut-être delà que vient ma capacité d’adaptation. »Johanna suit des cours de Grec, lamythologie la passionne, autant que son profqui se préoccupe plus de sensibiliser les cinqélèves de sa classe à l’histoire et la culturede la Grèce antique que de tenir leprogramme formel. Thèmes et versions sontfaits « en deux-deux », histoire de boucler leprogramme. Alors pour le bac, Johannabachote comme une dingue. Elle tombe surle texte le plus difficile et remercie samémoire, car il lui vaudra un joli 19/20 et lecommentaire de l’examinateur, « ce seraitdommage de ne pas continuer le Grec. »En fait, Johanna choisira Lettres modernes,guidée par sa curiosité : découvrir lalittérature de l’Antiquité jusqu’à nos jours.Elle tentera le CAPES, puis, ayant envie degagner sa vie, elle trouvera du travail dansle domaine de la librairie.

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La jeune femme va suivre son amoureux àLyon et décide de ne pas reprendre sesétudes. Elle s’offre une petite parenthèsependant laquelle elle se gorge de littératurecontemporaine jusqu’au moment où elle sepose une question essentielle : « Ce quej’aime dans la vie c’est lire. Est-ce que je nepourrais pas être payée pour ça ? »Or, juste à côté de chez elle, se trouve lesiège social de la librairie Decitre quicherche des « opérateurs de numérisation »dont le travail consiste, à partir d’un logiciel,à scanner les couvertures et quatrième decouverture des nouveautés des éditeurschaque semaine. Un boulot qu’elle exercedurant trois ans, qui lui permet d’avoir laprimeur des sorties et de s’intéresserégalement de près à la littérature jeunesse. Du fait des contraintes de son métier lié autransport d’organes, le compagnon deJohanna est d’astreinte quasiment 24 h sur24. « Il nous est arrivé plus d’une fois, alorsqu’on faisait des courses, de laisser lechariot en plan lorsque son bip sedéclenchait. On avait la sensation d’êtretoujours dans le speed. Quand j’ai étéenceinte, on a décidé de changer de vie. »Une fois le bébé né, direction le sud-ouest,« pour se rapprocher de la mer, et de mamère ! » La petite famille finit par s’installer àLa Rochelle. L A F É E N ° 2 6 J U I N 2 0 2 0 | 6

Un beau jour, Johanna se rend à labibliothèque de Port-Neuf pour emprunterdes livres. Elle entend quelqu’un dire « On vatrouver une remplaçante pour labibliothèque ». Son sang ne fait qu’un tour,elle rédige sa candidature en deux heureset l’apporte sur le fil un vendredi, alors quele délai pour la déposer est normalementpassé. Mais la personne de l’accueil luipromet de laisser son courrier sur le bureaude la responsable… qui la rappelle le lundisuivant pour un entretien. Culture littéraire,expérience de la numérisation pourrépertorier les ouvrages, goût pour les livreset envie de transmettre, Johanna cochetoutes les cases.

Lire, le verbe qui guide sa vie

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Bientôt cinq ans maintenant qu’elle officiedans la petite bibliothèque de la Maison deQuartier de Port-Neuf. « C’est un lieuexceptionnel, au carrefour de deux zonesaux antipodes (NDLR : le quartier ditprioritaire de Port-Neuf constitué d’HLM etde maisons ouvrières, et les hauts de LaGenette, très résidentiel). Peu importe lemilieu social, tous types de personnes secroisent ici et se retrouvent autour du livre. »N’est-ce pas le rôle d’une bibliothèquecomme celle-ci, intégrée dans un centresocial ? « C’est un lieu-ressource, un abrisécurisant, fait pour les gens. » Johanna saitécouter et proposer le livre adapté, qui faitdu bien au bon moment à la personne.« C’est cela que j’aime dans mon travail, dit-elle avec un sourire radieux, quandquelqu’un me dit : « c’est de ça dont j’avaisbesoin ! »Pour la bibliothécaire, pas de rivalité livre /écran, et pas de danger de disparition de lalecture car le texte est partout, tout letemps, « ne serait-ce qu’à travers unenotice ! ». Elle constate chaque jour que lesenfants vont naturellement vers les livres.« Peu importe le support et le genre, pourmoi il n’y a pas de hiérarchie littéraire, qu’ils’agisse de BD, de manga, d’article dejournal, de récit de voyage ou de roman defiction, le principal c’est le plaisir que l’onprend à la lecture ! »

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Johanna sait de quoi elle parle, elle quiorganise régulièrement des soiréesthématiques ouvertes à tous à labibliothèque : apéro poésie, soiréekamishibaï (genre narratif japonais, sorte depetit théâtre ambulant avec lequel onraconte des histoires en faisant défiler desillustrations devant les spectateurs), soirée« nouvelles au coin du feu » autour de lacheminée de la salle du foyer de la Maisonde Quartier en dégustant un bol de soupemaison. Chaque fois, le public est au rendez-vous et ne boude pas son plaisir. L’habiletéde Johanna est d’impliquer les habitantsdans une relation qui n’a rien dedescendant ; chacun est acteur dans le jeuavec les mots, et a fortiori les participants àl’atelier d’écriture qu’elle anime deux fois parsemaine à la bibliothèque.

Une bibliothèque vivante etvitale

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Le pouvoir magique des motscontre les maux

En effet, non seulement la miss est une FéeLire, mais aussi une Fée Écrire avec unebaguette magique de compét’ ! L’un de ses« faits d’âme » : l’écriture à plusieurs d’unroman policier, L’affaire de la disparue dePort-Neuf, à l’origine duquel préside unquiproquo. « J’avais lu dans le journal qu’unepetite maison d’éditions d’Angoulins, LaGrange de Mercure, organisait le concoursdu premier manuscrit local. J’ai donctransmis l’info. Mais plusieurs personnes del’atelier d’écriture ont cru que c’était le sujetdu jour. Quand j’ai vu leur motivation pourparticiper, c’était parti ! » Arriver à fédéreronze personnes différentes autour d’unprojet commun, chapeau ! Une centained’exemplaires du roman ont été vendus(dont un à votre serviteuse, tenue en haleineet amusée par des personnages biencampés).

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Également à l’actif du groupe, des poèmes,des contes, et des nouvelles, le tout sous lahoulette d’une Johanna qui sait se mettre enretrait et utiliser la matière produite pour enfaire profiter un maximum de monde lors dessoirées bibli, grands moments de chaleurhumaine et d’ouverture d’esprit.

« L’écriture fait du bien, analyse Johanna.C’est une activité thérapeutique, je suistoujours soufflée de voir à quel point cemode d’expression magique est révélateur,c’est un espace de liberté énorme,jubilatoire. Sous la couverture de la fiction, iln’y a pas de jugement. » Si elle a toujoursprivilégié l’intuition, le sens et le plaisir,Johanna a appris à animer de tels ateliers enautodidacte. Toutefois, elle a été heureusede bénéficier d’une formation l’automnedernier qui l’a ressourcée grâce à denouvelles expérimentations, de nouvellesidées, et bien sûr l’échange avec d’autresanimateurs pratiquant dans des contextesdifférents. « Cela m’a permis de prendre durecul sur ma pratique, de me positionner entant qu’animatrice et de savoir où je veuxemmener mon groupe d’écriture. » Alors,où ? L’ambition de Johanna est de donnerde plus en plus de visibilité à l’atelierd’écriture en faisant des ponts avec d’autresarts, par exemple par la mise en musique delectures, ou encore par l’écriture d’une piècede théâtre. « Je ne veux pas que ce quej’aime faire devienne une routine ni unecontrainte. Ce qui me plaît c’est que ce soitun travail vivant et qui a du sens. »

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Johanna voyage aussi, et pas seulementgrâce aux livres. Elle est imprégnée d’autrescultures, hispanique – elle aime la littératuresud-américaine avec son côté trash et sadimension merveilleuse – et nippone. Petite,elle regardait les dessins animés japonais duClub Dorothée. « J’aimais la douceur desdessins, les couleurs, les musiques… Desancrages inconscients dans une autreculture. » Plus tard, elle reçoit en cadeau unCD d’une femme qui chante en japonais.« Intriguée, je voulais trouver le sensderrière ce langage énigmatique. » Alorspour comprendre, Johanna prend des coursdepuis cinq ans.

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L’été dernier, elle est partie au pays du soleillevant. « J’ai pu me servir de phrasesapprises par cœur, mais difficile deconverser… » Cependant, elle s’est laisséecueillir par l’esthétique absolue despaysages, des temples, des jardins et desmontagnes, un environnement calme etfluide. « Tout est sectorisé, sans anarchie.C’est cette organisation-là qui permet auxidées de se développer dans tous les sens. » Finalement un peu comme dans unebibliothèque, avec tous ces livres bienordonnés qui ouvrent tant d’horizons !

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Fée l'école à la maison,l'instruction en famille

Une autre particularité de notre Fée Lire et Écrire mérite ce petitencadré : Johanna et le père de sa fille ont opté pour l’IEF, l’instruction enfamille comme alternative à l’école classique. « Tout simplement lacontinuité de la façon dont on ressentait notre parentalité. » Ainsi, ils ont choisi de faire l’école à la maison : « Dans un environnementrassurant et épanouissant, l’enfant apprend par lui-même sans cadreformel. Pas besoin de lui montrer ou de faire à sa place, il faut justeécouter son rythme. » Côté parents, cela implique énormément d’énergie et de disponibilité, dela patience, de la confiance, et la foi que l’enfant a les clés. Et si faire laclasse à plusieurs enfants n’est pas légal, rien n’empêche de rencontrerd’autres familles pratiquant l’IEF, de créer son réseau, d’organiser dessorties… « L’important étant de ne pas rester entre ses quatre murs »souligne Johanna. L’IEF, c’est aussi des contrôles réguliers, par la mairie tous les deux ans, etpar l’Éducation nationale tous les ans. « Les contrôles se passaient trèsbien, nous sommes toujours tombés sur des inspecteurs ouverts d’esprit etintéressés par une façon d’apprendre différente, tant que l’enfant estépanoui. » Une expérience alternative menée avec succès jusqu’à la rentréedernière, lorsque le papa a souhaité retravailler. La fillette de 8 ans étaitprête à intégrer l’école. Ironie du sort : avec le confinement dû à lapandémie du Covid-19, l’école à la maison s’est généralisée dans tous lesfoyers sans qu’ils y soient préparés. Mais peut-être que cela donnera àcertains l’envie de continuer, qui sait ?

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Questions / réponses par courriel

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Je ne suis pas fan de shopping… Je suisautant à l’aise dans une boutique de prêt-à-porter qu’un poisson dans le désert… Alorsles vêtements je les trouve plutôt sur desvides-greniers.

Dans quelles boutiques t'habilles-tu à LaRochelle ?

Mamie Bigoude, derrière le marché, pourmanger de bonnes crêpes dans un décorkitschissime, sur le lit d’Elvis Presley ou dansla salle de bain, vous avez toujours lasurprise de vous retrouver dans un lieuinsolite. Les 3 canons, au Gabut, pour boireun verre à la cool. Une petite ambiancesympa, petite lumière tamisée, petitesbanquettes tranquilles et souvent desanimations funny.

Et tes spots pour manger/boire un verre ?

Un spectacle de Rakugo au Carré Amelot, à l’initiative de l’association franco-japonaise deLa Rochelle Shiosaï et en collaboration avec l’ambassade du Japon. Il s’agit d’un art duthéâtre japonais où un comédien seul sur scène avec pour accessoires un kimono, unéventail et un mouchoir, conte des histoires marrantes, émouvantes, effrayantes… C’estrare en France de pouvoir assister à ce genre de représentation, il s’agit d’un arttraditionnel très codifié qui ne s’apprend qu’au Japon et où l’efficacité réside dans lesmimiques et la gestuelle très sobre du comédien. Le spectacle était émaillé de mots etd’expressions en japonais c’était très chouette.

Quel événement artistique et culturel t’a marquée ?

Et si tu avais une baguette magique pour de vrai, tu en ferais quoi?

Je reverdirais la planète bien sûr, et puis au passage j’effacerais quelques murs en béton.

CONSEILS DE LECTURE

La sélectionde Johanna

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J’ai couru vers le Nil, Alaa El Aswany. Écrit comme un feuilleton dont on suit alternativementles péripéties des différents personnages liés les unsaux autres, du chauffeur au haut gradé en passantpar la domestique musulmane et le bourgeois copte,ce roman édifiant nous plonge dans l’Égypte actuelle.Mêlant le politique et l’intime, il évoque la révolutionégyptienne où se côtoient lâchetés les plus basses etengagements héroïques. Les personnages noushabitent longtemps après avoir refermé le livre.Magistral.

"Parce que ce que j’aime dans les romans c’est qu’ils me prennent par la main etme conduisent sur des sentiers vers lesquels je ne serais pas allée intuitivement…Parce que j’aime me découvrir des passions pour des domaines jusque-làinconnus… Alors je vous livre ma sélection grâce à laquelle vous aussi voussurprendrez à dévorer avec avidité des romans sur la montagne, la lutherie, lehockey sur glace ou encore la dictature en Égypte…"

Les huit montagnes, Paolo Cognetti. Une bouffée d’air pur qui nous propulse au cœur du vald’Aoste. Récit d’amitié, de relation filiale, quêteinitiatique. Un style simple d’une pure poésie et desmontagnes derrière lesquelles se cache un magnifiquemessage philosophique.

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Jeu blanc, Richard Wagamese. Récit autobiographique, passionnant, qui retrace l'enfancedu narrateur d’origine amérindienne, au cœur du Canada.Sa famille était issue du Clan des Poissons des Ojibwés duNord, les Anishinabés. Elle a vécu sur les territoires bordantla rivière Winnipeg. Le narrateur, arraché à sa culture sevoit enfermé du jour au lendemain dans un internat où desblancs vont s’efforcer d’effacer en lui toute traced’indianité. C’est pourtant au cœur de cet enfer qu’iltrouvera son salut, grâce au hockey sur glace. Un romanprofond et fort.

CONSEILS DE LECTURE

Âme brisée, Akira Mizubayashi. Parcours d’un homme dont la vie a été brisée à l’âge de 11ans lors de l’arrestation de son père musicien par dessoldats japonais qui le soupçonne de comploter contre lepays. Sur les traces d’un violon brisé, ce magnifique romannous plonge dans l’univers de la lutherie à travers deuxâmes à réparer… Car l’âme du violon, c’est un petit bâtonneten bois installé dans la caisse de résonnance ayant pourfonction de transmettre les vibrations dans tout le corps.Une merveille.

Adopte une bibliothèque

par Elisabeth SchwartzPhoto : Pascal Bernard - Geckoproductions

Facile à repérer, labibliothèque de laMaison de quartier dePort-Neuf se situe justeen face du Staderochelais.

Imaginez si le nombre de personnes qui aiment lerugby à La Rochelle - et partout en France ! -donnaient ne serait-ce que deux euros par an pourassurer la pérennité de la bibliothèque... ça fée rêvernon ? Car oui, la pérennité du lieu, seul espace culturel duquartier prioritaire de Port-Neuf, est menacée àterme. "Qu'est-ce qu'ils vont encore nous demander del'argent ceux-là, on en paye déjà assez comme çaavec nos impôts pour du service public !"

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VILLE

Lien pour parrainer labibliothèque de Port-Neuf :

https://www.helloasso.com/associations/maison-de-

quartier-de-port-neuf

Service public, certes, mais la bibliothèque dePort-Neuf est indépendante du réseau desmédiathèques municipales. Elle fée partie del'association Maison de Quartier. Enfants, personnes âgées, actifs, retraités,tout le monde s'y retrouve et s'y rencontre àtravers et autour des livres. Pour rester ce lieuunique d'accès à toutes les cultures pourtoutes et tous, elle a besoin de donateurs.Rochelais ou non, faites un don ponctuel oumensuel sur Helloasso pour les frais defonctionnement d'une structure qui ne vendrien, mais qui fée du bien ! Si vous lisez ceslignes, vous savez à quel point lire, c'est la vie !Un p'tit coup de baguette magique messieurs-dames ?

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VILLE

Mon p'tit choupar Pipelette Papil lonPhoto : DR

Une douceur légère comme unnuage, en sucré une chouquette,et en salé une gougère. Voici larecette facile et inratable de lapâte à chou.

Faire chauffer dans une casserole l'eau, lelait, et le beurre. Quand le beurre est fondu, continuer àchauffer jusqu'à petite ébullition. Retirer dufeu, ajouter la farine et mélanger vivementavec une spatule en bois. Remettre sur feudoux en remuant pour bien décoller la pâte.Puis hors du feu, ajouter un par un 4 à 5œufs en mélangeant à l'aide de la spatule.Donner si nécessaire un petit coup debatteur électrique : la pâte doit êtrecoulante sans être trop liquide.Préparer une plaque beurrée et farinée ourecouverte d'une feuille de papier sulfurisé.Mettez la pâte dans une poche à douille - outout simplement dans une poche plastiquepropre dont vous aurez coupé un petit coin.Former des petites boules espacées sur laplaque. Ajouter des grains de sucre ou unpeu de fromage râpé juste avantd'enfourner dans le four préchauffépendant 15 minutes à 180° C. Laisser ensuiterefroidir... et régalez-vous !

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À TABLE

125 ml d'eau + 125 ml de lait1 pincée de sel + 1 pincée de sucre100 g de beurre en petits morceaux150 g de farine4 à 5 œufsdu fromage râpé en version salée

Ingrédients pour une quarantaine de choux :

La fée est sûre de son coup car elle ademandé la recette à un maître-pâtissier,Jean-Pierre Grangereau, intervenantbénévole de l'atelier pâtisserie de la Maisonde Quartier de Port-Neuf.

Éloquentes culottespar Elisabeth SchwartzPhoto : DR

Isabelle Mabille rhabille de broderies des culottes qu'on ne porte plus mais quiont toutes vécu et racontent le féminin. Ça nous parle.

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ART

Elle a passé sa très petite enfance à coudredes boutons et des petits bouts de tissudans la chemiserie de sa grand-mère, placede Verdun. Est-ce de là que lui vient cegoût du fil et de l'aiguille, et celui de lalenteur ? Isabelle peut passer des centainesd'heures à broder comme si elle griffonnaitun carnet, concentrée sur cet infinimentpetit, tout un monde qui l'absorbe. "Lâchecette culotte !" lui intiment ses amis.

Mais sous l'aiguille d'Isabelle, les étoffessont bavardes. Amours passagères,douleurs, règles, mère, soeur, enfant, cesgrandes culottes explorent moult sujets duféminin. Antithèses du string, ellesquestionnent l'injonction sociétale d'être"sexy". Isabelle commence une nouvelle série deculottes, noires cette fois-ci, pour broderl'absence et le deuil.

"Scarifiés d'humain"

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ART

"Le petit linge de Jeanne"

"Le grand bain"

ART

"Les soeurs universel les"

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"Les coquel icots" "Le sexe termit ière"

Isabelle Mabille avecSandrine Tenneroni :

Dessous de femmes, jourde lessive, expo à voir sur

nepantla.net

"Réparer les v ivants"

UTILE

L'intégralité del'album d'astucesest à retrouver sur Facebook

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Des bocaux en verre pour lespet i ts restes.

Réduisons nos déchets en cuisine !Quand elle ne brode pas des culottes, Isabelle Mabille est en cuisine avecson acolyte Camille Ruiz d'IC. Cuisine & Conserves. Et quand ces deux-làsont confinées, elles concoctent un album d'une centaine d'astuces pourréduire ses déchets en cuisine avec le soutien financier de la CdA de LaRochelle dans le cadre de l’appel à projet « Acteurs de la transition 2020 ».

Le marc de café ant i- l imaces etescargots. . . ou commegommage corporel .

Haro sur les pai l les enplast ique ! Vive la pai l le inoxou bambou et le goupi l lon.

Christian, tu avais accepté d'êtrephotographié nu pour La Fée avant lapremière mythique édition de Vlaleubal. Tuvoulais poser avec ta gapette en guise decache-sexe. Je ne savais pas que derrière tesairs de M. Larsène-Loyal, tes ribambelles desoutifs comme des guirlandes de folie douce, etton habileté à nous faire danser, se cachaitune faille qui t'a engouffrée. Lors des fiestasaprès tout ça, tu seras dans le coeur de tousles fée-tards. L A F É E N ° 2 6 J U I N 2 0 2 0 | 2 1

HOMMAGE

Antoine, François, ChristianVous étiez partis avant le grand confinement. Vos regards affûtés maistoujours bienveillants continuent de me manquer. J'ai si souvent pensé à vouspendant tous ces jours fous, j'espère vraiment que vous reposez en paix, icibas c'est un sacré bordel. Antoine, mon ami, tu venais de te ré-installer à La Rochelle que tu avais quittéedeux ans plus tôt. Mais tu étais tombé tropprofondément amoureux de la ville pour t'entenir à ton leitmotiv : "jamais plus de 5 ansquelque part !" Comme j'étais heureuse quetu reviennes... Tu avais une maladiecardiaque chronique depuis 20 ans, toncœur t'a lâché d'un coup ce funeste lundi dejanvier. Je n'arrive toujours pas à y croire.Comment aurais-tu vécu ces semainessurréalistes ? Tes posts rigolos sur Facebook,ta manie des gifs, entendre ta voix pleine derire au téléphone, m'inquiéter de toi parceque t'étais tout seul, écouter tes coups degueule malgré ton nez de clown, tout ça memanque. J'espère au moins que tu te marresbien avec ton cher Ricet Barrier retrouvé.

François, ce n'était pas ton accentquébécois que je préférais chez toi. Mais àl'écrit, comme ta voix m'était douce ! J'aiappris tardivement ton décès au coin d'uneconversation professionnelle. Ce coin m'a faittrès mal, même si je te connaissais peu, toi"l'écrivain bicéphale avec une tête pour lacréation littéraire, et une pour l'écriturealimentaire." Je me demande ce que SinclairDumontais, ton double, aurait écrit cestemps-ci, j'aurais aimé avoir ton éclairagedans cette nuit d'incertitudes.Alors je relis tes "émotions", publiées sur tapage Facebook. La dernière, tu l'avaisintitulée "Le désordre". Extrait : "J'aime ledésordre qui me permet de temps à autre deme soustraire à cette impression maudite demarcher dans les mêmes pas que letroupeau, de ne faire que ce qu'il faut faire."

Cré

dit

: Taï

-Nui

par Elisabeth Schwartz

Quelques mots nouveaux glanés parci par là, au détour d'un sms, d'unedictée ou d'une interview.

impéritie

esprit de groupe,énergie collectivedans un but défini.

Pendant le confinement, la fée aeu au téléphone plusieurs damesaux belles âmes. Verbatims.

Je fais bouillir mon masque à la casserole

Moisson de mots

Cette détestable attestation 

Je fais des câlins aux arbres

manque d'aptitude,d'habileté. Laterminaison deprononce commedans péripétie.

prière pressante,mise en gardesévère, pourdissuader.

odeur particulière,plutôt agréable, queprend la terre aprèsla pluie.

La poussière c'est la vie !

Je me suis acheté des huîtres !

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VRAC

Je n'arrive plus à lire

J'écris le journal du confinementpour mes petits-enfants

Le bar de la plagepar Loulou De La PampaPhoto : DR

À boire, à manger, à déguster, à siroter, sur place ou à emporter, en famille ouentre potes...

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La rumeur dit vrai !Après 30 ans de bons et loyauxservices sur la plage de Chef-de-Baie, la gargote de « ChezMamie » a fermé ses portes pourlaisser la place au « Bar de LaPlage ». Tout beau, tout neuf, avecAntoine Vialle, Johann Allouet etleur fabuleuse équipe auxcommandes, voici le nouveauspot incontournable à LaRochelle !

La carte sera élaborée à partirde produits frais, bio, locaux etaccessible à toutes les bourses.Sans oublier la terrasse toutsimplement parfaite, face à lamer où les apéros-tapas estivauxtraîneront jusqu’au coucher dusoleil, peut-être même un peuplus... Ça fait rêver, non ?Bientôt une réalité, promis jurécraché (ah non pas craché).

STYLE DE VIE

Tél. : 05 46 42 88 46Vente à emporterdès maintenant !

Avis auxnavigateurs le soir

de l'ouverture

Un jour, quelqu'un vint voir lephilosophe grec Socrate et lui dit :"Écoute Socrate, il faut que jete raconte comment ton ami s'estconduit.- Arrête, l'interrompit le sage. As-tu passé ce que tu as à me dire àtravers les trois tamis ?- Trois tamis ? dit l'autre, toutétonné et pressé de parler.- Oui, mon bon ami : trois tamis.Examinons si ce que tu a as à medire peut passer par les troistamis. Le premier est de celui de lavérité. As-tu contrôlé si ce que tuas à me dire est vrai ?- Non, je l'ai entendu raconter,et...

- Alors assurément, tu l'as faitpasser à travers le deuxièmetamis. C'est celui de la bonté. Ceque tu veux me dire, si ce n'estpas tout à fait vrai, est-ce aumoins quelque chose de bon ?Hésitant, l'autre répondit : - Non, ce n'est pas quelque chosede bon, au contraire...- Hum, dit Socrate, essayons denous servir du troisième tamis, etvoyons s'il est utile de meraconter ce que tu as à me dire...- Utile ? Pas précisément.- Eh bien, conclut Socrate ensouriant, si ce que tu as à me diren'est ni vrai, ni bon, ni utile, jepréfère ne pas le savoir !

Les tamis de SocrateUn peu de philo ça fée du bien...

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SAGESSE