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l'engagement éthique a t il une valeur boursière _

Date post: 07-Apr-2017
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Sustainable Investment SI Research Thematic Report Produced & Distributed by the Members of ESN All ESN research is available (see last page of this report) on Bloomberg: “ESNR” <go> 13 March 2007 Les engagements éthiques ont-ils une signification boursière ? Le but de cette étude est de voir s’il existe un lien potentiel entre engagements éthiques et performance boursière des entreprises. Les engagements éthiques sont nombreux et très différents dans leur forme et dans leurs objectifs. Dans la première partie, nous passons en en revue trois types d’engagements éthiques. 1. les initiatives locales des entreprises visant à améliorer les conditions environnementales ou sociales : ces initiatives ont peu d’impact financier et a fortiori boursier ; 2. les partenariats avec les ONG : ils semblent structurellement déclinants mais un type particulier d’ONG, à savoir le syndicat, semble de plus en plus présent dans la mise en oeuvre de stratégies sociales ou environnementales des entreprises ; 3. l’engagement mondial de l’entreprise sur une liste de principes du Pacte Mondial (Global Compact) mis en place par les Nations Unies : 4000 entreprises dans le monde y ont adhéré, semble être un engagement pérenne. Dans la deuxième partie, l’analyse des valorisations boursières donne les résultats suivants : 1. Les accords cadres internationaux signés avec les syndicats et représentants des salariés sont des signaux de sur-performance boursière à moyen et long terme. 2. L’appartenance au Global Compact n’est pas associée avec une surperformance boursière sur 1 an ou sur 3 ans pour les valeurs européennes du DJ Stoxx600. 3. L’appartenance au Global Compact peut révéler une surperformance boursière des valeurs moyennes ; nous avons pu retenir trois valeurs françaises qui ont clairement surperformé leur indice de référence: ONET, Vranken-Monopole et Lafuma. C’est pourquoi, face à cette relative absence d’impacts financiers directement élucidés, nous pensons que les investisseurs « socialement responsables » ont donc intérêt à mettre en place des politiques d’activisme actionnarial pour intervenir sur les stratégies mêmes des entreprises, sans attendre qu’un impact financier soit nécessairement démontré.
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Sustainable Investment

SI Research Thematic Report

Produced & Distributed by the Members of ESN All ESN research is available (see last page of this report) on Bloomberg: “ESNR” <go>

13 March 2007

Les engagements éthiques ont-ils une signification boursière ?

Le but de cette étude est de voir s’il existe un lien potentiel entre engagements éthiques et performance boursière des

entreprises. Les engagements éthiques sont nombreux et très différents dans leur forme et dans leurs objectifs.

Dans la première partie, nous passons en en revue trois types d’engagements éthiques.

1. les initiatives locales des entreprises visant à améliorer les conditions environnementales ou sociales : ces

initiatives ont peu d’impact financier et a fortiori boursier ;

2. les partenariats avec les ONG : ils semblent structurellement déclinants mais un type particulier d’ONG, à

savoir le syndicat, semble de plus en plus présent dans la mise en œuvre de stratégies sociales ou

environnementales des entreprises ;

3. l’engagement mondial de l’entreprise sur une liste de principes du Pacte Mondial (Global Compact) mis en

place par les Nations Unies : 4000 entreprises dans le monde y ont adhéré, semble être un engagement

pérenne.

Dans la deuxième partie, l’analyse des valorisations boursières donne les résultats suivan ts :

1. Les accords cadres internationaux signés avec les s yndicats et représentants des salariés sont des

signaux de sur-performance boursière à moyen et lon g terme.

2. L’appartenance au Global Compact n’est pas associée avec une surperformance boursière sur 1 an ou sur 3

ans pour les valeurs européennes du DJ Stoxx600.

3. L’appartenance au Global Compact peut révéler une surperformance boursière des valeurs moyennes ; nous

avons pu retenir trois valeurs françaises qui ont clairement surperformé leur indice de référence: ONET,

Vranken-Monopole et Lafuma .

C’est pourquoi, face à cette relative absence d’impacts financiers directement élucidés, nous pensons que les

investisseurs « socialement responsables » ont donc intérêt à mettre en place des politiques d’activisme actionnarial

pour intervenir sur les stratégies mêmes des entreprises, sans attendre qu’un impact financier soit nécessairement

démontré.

Sustainable Investment

Erreur ! Il n'y a pas de texte répondant à ce style dans ce document.

Page 2

Les engagements éthiques en bref Avant l’arrivée des prochains rapports de développement durable, de responsabilité sociale,

ou de performance éthique, il est intéressant de s’interroger sur les implications boursières

des engagements et initiatives éthiques des entreprises.

Ces engagements sont l’expression de la volonté de l’entreprise d’aller au-delà des

obligations réglementaires pour résoudre un problème opérationnel ou stratégique. Ces

engagements sont souvent initiés suite à des pressions sociales ou politiques des parties

prenantes de l’entreprise.

Une partie prenante (« stakeholder ») est un acteur interne ou externe à une entreprise et

concerné par son bon fonctionnement. Les parties prenantes les plus couramment retenues

sont les salariés, les clients, les fournisseurs, la société civile (ONG,. collectivités locales,

administration territoriale de la collectivité concernée). Dans les années 90, la notion de

« partie prenante » a évolué pour désigner une personne ou une organisation qui a un

intérêt légitime dans un projet ou une entité.

Dans la méthodologie ISR d’ESN (ESN SI Methodology), nous n’avons pas considéré que

les parties prenantes étaient des acteurs structurants des politiques de développement

durable. Dans cette étude, nous expliquons pourquoi, en regardant plus en détail 3 types

d’engagements.

1. les initiatives locales, sur lesquelles les entreprises communiquent comme étant la

base de leur stratégie de développement durable

2. les partenariats spécifiques ou locaux avec les parties prenantes, et notamment

avec les ONG

3. l’engagement général et mondial de l’entreprise à respecter 10 principes de bonne

gestion : le Global Compact

Nous verrons comment évolue le rôle de la partie prenante à travers ces trois types

d’engagement.

De manière plus pragmatique, nous verrons également quelle est l’implication boursière

potentielle de ces engagements.

Sustainable Inves tment

Page 3

Panorama des engagements éthiques

Les initiatives locales environnementales et social es : peu d’impact

financier

� L’initiative sociale et environnementale, une légitimation de l’entreprise

Nous avons analysé un échantillon de 121 initiatives environnementales et sociales Ces

initiatives sont intéressantes car elles sont représentatives des meilleures pratiques des

entreprises en matière d’initiative locale environnementale ou sociale. Les 121 initiatives

retenues sont issues de la base de données d’études de cas issues du "World Business

Council for Sustainable Development" (WBCSD)1. Les détails sur le WBCSD, la

construction de l’échantillon, le traitement des données et deux exemples d’initiatives sont

fournis en annexe.

Le principal résultat attendu des initiatives environnementales et sociales locales est la mise

en conformité (ou la recherche de légitimité) par rapport à une demande réglementaire ou

sociale. L’impact sur la légitimité et/ou la conformité est le plus important, puisqu’il concerne

93 des 121 cas étudiés, soit 77% des cas. Ces impacts sont très souvent constatés en

même temps qu’un impact financier. On dénombre 28 cas où la légitimité est le seul impact

qui ait pu être identifié, soit 24% des cas.

Résultats attendus des initiatives environnementale s et sociales

Type de résultat

attendu Légitimité/ Conformité

Innovation

Diversification

Pérennisation des

ventes Amélioration des marges

Pérennisation des

actifs

Légitimité (sans autre

résultat attendu)

Nombre de cas 93 47 45 30 30 28

En % 76 38 37 25 25 24

Source : Schneider-Maunoury & Le Menestrel, 2007 (le total des pourcentages est supérieur à 100% car plusieurs types d’impacts sont possibles simultanément)

Parmi les impacts financiers, la diversification et la croissance du chiffre d’affaires (à

gamme identique) sont les deux résultats attendus les plus fréquents. L’amélioration des

marges ou la pérennisation des actifs sont identifiables dans 25% des cas chacune.

� Quatre résultats complémentaires

Nous pouvons mettre en évidence quatre autres résultats de cette analyse :

1. Ces initiatives sont concentrées dans les pays d’origine des entreprises, et de facto

dans les pays riches

La moitié des études de cas concerne les pays d’origine des entreprises, et l’Asie est

assez faiblement représentée.

1 http://www.wbcsd.org/templates/TemplateWBCSD5/layout.asp?type=p&MenuId=ODY&doOpen=1&ClickMenu=RightMenu

Sustainable Inves tment

Page 4

Répartition géographique des initiatives

Pays d'origine Pays de l'étude de cas

Amérique du Sud 6 20

Amérique du Nord 40 32

Europe 58 14

Asie 6 15

Afrique 8 22

Océanie 3 9

Initiative mondiale 9

121 121

Source : Schneider-Maunoury & Le Menestrel, 2007

2. Il est difficile de mesurer les résultats attendus

L’analyse stratégique de chaque étude de cas a pu identifier les résultats attendus, mais

seules deux entreprises ont communiqué dans la présentation de l’étude de cas sur les

coûts et les bénéfices de l’initiative.

3. Les résultats attendus n’ont pas de réelle pertinence boursière

Les impacts sur les marges, le chiffre d‘affaires ou les actifs, s’ils sont identifiables au

niveau d’un site ou d’une filiale locale, ne sont pas pour autant significatifs au niveau d’un

groupe, ni un gage de pérennité de l’activité sur ce site. Nous pouvons préciser cette lacune

à travers deux exemples.

Premier exemple, Rabobank a développé au Kenya un mécanisme de micro assurance

pour assurer les coopératives de planteurs de café contre les variations des prix du marché

mondial de café. Cette innovation a permis aux planteurs de café de stabiliser leurs revenus

et de planifier des investissements. Pour l’instant elle reste embryonnaire.

Deuxième exemple, Daimler Chrysler avait développé au Brésil dès 2002 des matériaux de

substitution au plastique pour l’aménagement intérieur des véhicules à base de sisal, plante

abondante au Brésil. Cette innovation, écologiquement pertinente et mise en place sur toute

la gamme au Brésil, n’a pas pour autant permis à Daimler Chrysler de maintenir sa

présence commerciale dans ce pays.

4. La présence d’une partie prenante n’est donc pas absolument nécessaire au succès de

ces initiatives

Sur 121 initiatives analysées, seules 57 ont mentionnée dans la formulation stratégique ou

dans la mise en œuvre de l’initiative la présence d’une partie prenante.

Les initiatives locales environnementales ou sociales n’ont pas d’impact financier, et a

fortiori boursier. Et les entreprises mènent souvent ces initiatives de manière unilatérale.

Sustainable Inves tment

Page 5

Partenariats avec les ONG : l’efficacité des syndic ats

� Le rôle des ONG

Historiquement, l’ONG intervient dans la gestion de l’entreprise, le plus souvent au niveau

local, pour définir avec elle un plan d’action par rapport une question sensible mais non

formalisé par la loi. L’exemple type est la mise en place autour de carrières cimentières de

zones protégées et le suivi de la biodiversité dans ces zones par des associations de

protection de la nature. Face à l’incertitude scientifique et réglementaire, l’entreprise et

l’ONG passaient un contrat pour définir des objectifs fondé sur un consensus entre

entreprise et ONG.

Il est possible de mettre en place sur un site industriel une gestion des parties prenantes en

informant régulièrement les ONG locales des initiatives environnementales et sociales. En

revanche, il est plus difficile d’évaluer quelles sont les ONG représentatives des intérêts des

parties prenantes au niveau mondial. C’est pourquoi les ONG ont cherché à se regrouper

pour mettre en place des partenariats mondiaux avec les entreprises.

� Le rôle des ONG internationales

Les ONG internationales sont très diverses etcette diversité se ressent dans leurs relations

avec l’entreprise. Nous avons recensé 3 groupes en fonction de leur attitude et du type

d’actions menées.

Classification des ONG

Critique Critique / Coopérative Coopérative

Actions ciblées

Greenpeace ;

Global Exchange

FIDH, Amnesty

Habitat for Humanity ;

UNITAR ; Essor ; Care ; Aïna ;

Plan International

Actions « sectorielles »

(secteur thématique ou

géographique)

Attac, Burma Campaign;

CorpWatch

Clean Clothes

Campaign, Oxfam

WWF ; ECPAT ;

UNICEF ; Tetraktys ;

Max Havelaar, Pro Natura

Source : SustainAbility, 2004

Par la suite, nous concentrerons notre analyse sur l’évolution des ONG de type coopératif,

qui avaient connu dans les années 1990 un fort développement en prônant une approche

gagnant-gagnant auprès des entreprises, les ONG apportant leur expertise technique et

leur implantation locale, et les entreprises apportant des financements.

� Doutes sur la mise en œuvre des partenariats avec les ONG

Depuis le début des années 2000, les ONG s’interrogent sur leurs rôles dans ces accords

volontaires. Au premier semestre 2007, plusieurs faits ont montré le déclin et les difficultés

des partenariats.

1. Déclin des partenariats avec les ONG

En janvier 2007, les plus grands distributeurs mondiaux (dont Wal-Mart, Tesco, et

Carrefour) ont annoncé leur volonté de promouvoir un ensemble commun de normes

sociales et environnementales, sans ONG, au moins dans la phase de conception des

normes.

Sustainable Inves tment

Page 6

Plusieurs accords entreprises-ONG annoncés à grands cris en 2005-2006 par les

entreprises peinent à passer de l’état de projet à la signature définitive. De nombreuses

ONG annoncent leurs craintes d’être instrumentalisées.

2. Difficulté liée au caractère volontaire de l’initiative et au manque de contrôle

Les entreprises participent à ces accords sur la base du volontariat. Elles ne souhaitent

donc pas trop de contrôle et surtout elles ne souhaitent pas nécessairement une

augmentation continue des demandes des ONG. Ainsi l’initiative EITI (Extractive Industries Transparency Initiative) est elle critiquée par les ONG car les entreprises

participantes s’engagent dans des programmes de lutte contre la corruption mais elles ne

publient pas systématiquement les paiements, illicites pour la plupart, faits dans les pays

émergents. L’absence de contrôle strict des mesures annoncées par les entreprises et la

faiblesse du reporting conduit les ONG à s’interroger sur les moyens de contrôle et

d’amélioration des ces accords. Ansi, dans le cas du Fair Labour Association (FLA), accord

développé depuis les années 90 par l’industrie textile américaine sur les conditions de

travail des sous-traitants, les ONG se posent la question de l’impact réel des procédures

de gestion et au-delà du « reporting » formel demandé aux entreprises.

� Evolution probable du rôle des ONG

Dès lors les ONG peuvent adopter deux stratégies d’adaptation à cette nouvelle donne :

1. Intervention sur le leadership et les valeurs de l’entreprise

Daniel Richard, président de WWF France, propose de concentrer le travail des ONG sur

leur valeur ajoutée permanente, l’initiation de l’entreprise et en particulier de ses dirigeants

à une vision différente sur l’activité et la finalité de l’entreprise, et à un mode de pensée qui

enrichit la vision stratégique de l’entreprise avec le dirigeant de l’entreprise2. Cette

focalisation sur des valeurs alternatives permet, d’après Daniel Richard, de réduire le risque

d’instrumentalisation des ONG, dont les partenariats sont parfois utilisés par les entreprises

comme de véritables campagnes de communication.

2. Intervention auprès des Etats pour renforcer la réglementation

Les ONG sont tentées en 2007 de revenir à un lobbying sur les réglementations elles-

mêmes. Ce mouvement de balancier vers la réglementation est cohérent avec l’évolution et

la maturation des questions techniques sur les sujets environnementaux, mais pour les

questions sociales il ne répond pas au problème du contrôle et du suivi des pratiques

sociales des entreprises.

� Le rôle des syndicats dans des partenariats particuliers

Les syndicats de salariés sont des ONG. Ils ont développé au niveau mondial un oputilde

partenariat, l’accord cadre international.. A travers des accords cadre internationaux, les

salariés et l’entreprise peuvent définir des objectifs mondiaux et mettre en place par la

négociation et le dialogue social un suivi de ces objectifs mondiaux.

Les syndicalistes insistent sur le besoin de contractualiser ces accords, pour les mettre

réellement en oeuvre. Comme le rappelle la CGT3 :

2 Colloque « Responsabilité sociale et dialogue social », Conseil Economique et Social, 21/02/07, Paris 3 Colloque « Responsabilité sociale et dialogue social » au Conseil Economique et Social, 21/02/07, Paris

Sustainable Inves tment

Page 7

• le droit social est le seul droit qui ne soit pas sanctionné au niveau mondial ;

• la RSE n’est pas un problème des seuls pays émergents ;

C’est pourquoi il y a un besoin de contractualisation pour mettre en place un modèle

juridique alternatif pour réduire et mieux partager ces risques entre entreprises et salariés.

Ces accords sont d’ambition variable selon les objectifs des entreprises et la qualité du

dialogue social. Mais ils doivent contenir les points suivants :

1. respect des normes internationales du droit du travail ;

2. refus du travail des enfants ou du travail forcé ;

3. respect de conditions de travail décentes ;

4. mise en place de procédures de bonne gestion environnementale ;

5. garanties de respect des procédures d’accompagnement des licenciements ;

6. discussion préalable avec les syndicats de toute décision de délocalisation ;

7. garanties de respect des normes de l’OIT dans les pays où l’activité est délocalisée.

La liste exhaustive des noms, dates et secteurs des accords signés se trouve en annexe.

On constate une forte proportion d’entreprises européennes et une accélération des

signatures d’accord en 2005-06. Toutefois, les syndicats croient encore dans le

développement de cet outil et souhaitent l’étendre à un plus grand nombre d’entreprises.

Comme le rappelle Guy Ryder, Président de la Confédération Européenne des Syndicats,

l’engagement d’une entreprise dans une démarche de responsabilité sociale d’entreprise ne

doit pas oublier les trois points suivants 4:

1. L’engagement dans une démarche éthique est un outil d’amélioration utilisé à un temps T

pour un problème précis; ce n’est pas une fin en soi ni une sublimation de tous les

problèmes.

2. L’engagement dans une démarche éthique doit définir et affirmer la responsabilité de

l’entreprise et ne doit pas seulement se traduire par une délimitation unilatérale de sa

responsabilité juridique, afin de réduire les risques et les impacts médiatiques ou fiancniers

des procès éventuels.

3. L’engagement dans une démarche éthique doit éviter l’impérialisme culturel, en imposant

à des pays tiers ou dans des cultures différentes des lois de son pays d’origine.

A ce même colloque, Bertrand Collomb, président de Lafarge et du WBCSD, précise qu’il

ne souhaitait pas un « empilement » des structures de dialogue et de concertation, suivant

les zones géographiques5.

On constate que si les ONG sont plus méfiantes vis-à-vis des partenariats, les syndicats

peuvent être des partenaires efficaces pour la mise en place du contrôle ou du suivi des

politiques sociales. Toutefois, cela nécessite une confiance minimale entre stakeholders et

direction, ainsi qu’une formalisation minimale.

4 Colloque « Responsabilité sociale et dialogue social » au Conseil Economique et Social, 21/02/07, Paris 5 Colloque « Responsabilité sociale et dialogue social » au Conseil Economique et Social, 21/02/07, Paris

Sustainable Inves tment

Page 8

Le Global Compact et la pérennité de l’engagement d e l’entreprise

Le Global Compact est une initiative internationale pilotée par l’Organisation des Nations

Unies (qui accueille le secrétariat général du Global Compact) pour rassembler entreprises,

ONG et organisations internationales afin de promouvoir des principes internationaux des

droits de l’homme et de protection de l’environnement. Face à la difficulté

d’internationalisation des démarches, l’ONU a mis en place le Global Compact en 2000. Le

Global Compact est un cadre de référence commun à toutes les entreprises mondiales,

quels que soient les cadres législatifs existants dans les différents pays. Ce cadre de

références est constitué de principes d’action génériques, et non de spécificités juridiques

particulières. Ces 10 principes ont été validés par le secrétariat général de l’ONU et ne

peuvent donc être considérés comme représentant les intérêts d’un pays plutôt que d’un

autre, ou être taxés d’impérialisme culturel.

A fin 2006, le Global Compact rassemble près de 4000 entreprises, de toutes tailles.

L’adhésion au Global Compact et le suivi de ces principes est volontaire. Le Global

Compact ne contrôle pas l’activité des entreprises. En adhérant au Global Compact, les

entreprises s’engagent à appliquer 10 principes généraux de comportement sur les

questions environnementales et sociales (voir tableau ci-dessous).

L’engagement contient également une incitation à faire connaître le Global Compact

notamment auprès de ses fournisseurs. L’objectif de cette incitation est de remonter les

chaînes d’approvisionnement, en incitant les premiers signataires du Global Compact à le

faire signer aussi à leurs fournisseurs. Par cette inivitation au prosélytisme, Le Global

Compact pourrait alors un effet d’entrainement en cascade sur l’amélioration des

conditions environnementales et sociales de production.

Enfin, l’engagement contient une obligation de reporting annuel (Communication on

Progress) vis-à-vis du secrétariat du Global Compact, sous peine d’exclusion de la liste des

membres.

Les engagements du Global Compact

DROITS DE L'HOMME

Principe 1 : Les entreprises doivent promouvoir et respecter les droits de l’homme reconnus sur le plan international; Principe 2 : Les entreprises ne doivent pas se faire complices de violations des droits fondamentaux.

NORMES DE TRAVAIL Principe 3 : Les entreprises devraient respecter l’exercice de la liberté d’association et reconnaître le droit à la négociation collective; Principe 4 : Élimination de toutes les formes de travail forcé et obligatoire; Principe 5 : Abolition effective du travail des enfants; Principe 6 : Élimination de la discrimination en matière d’emploi et d’exercice d’une profession.

ENVIRONNEMENT

Principe 7 : Promouvoir une approche prudente des grands problèmes touchant l’environnement; Principe 8 : Prendre des initiatives en faveur de pratiques environnementales plus responsables; Principe 9 : Encourager la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement.

LUTTE CONTRE LA Principe 10 : Les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous toutes

Sustainable Inves tment

Page 9

CORRUPTION ses formes, y compris l’extorsion de fonds et les pots-de-vin. Source : Global Compact

� Pérennité de l’engagement dans le Global Compact

Début 2006, le Global Compact a signalé les entreprises peu communicantes, qui n’avaient

pas envoyé le « Communication on Progress » cette année. Fin 2006, le Global Compact a

exclu près de 487 entreprises, soit plus de 10% des signataires. Ces entreprises ont failli à

leur obligation de reporting depuis 3 ans. Quatre pays sont principalement concernés par

ces exclusions : Philippines, Inde, Espagne, France. Parmi les entreprises françaises ainsi

exclues, on constate une forte part de PME agroalimentaires, fournisseurs de groupes de

grande distribution mais peu exposées à des risques internationaux de réglementation

environnementale et sociale.

Dix entreprises européennes cotées ou leurs filiales ont été exclues (liste complète des

entreprises déclarées inactives, et de facto exclues du Pacte:

http://www.unglobalcompact.org/CommunicatingProgress/inactive_participants.html).

Enfin, on constate que l’engagement des entreprises dans le Global Compact est assez

pérenne, puisque la part des entreprises considérées comme inactives est relativement

faible (environ 10%). Cette exclusion concerne principalement les très petites entreprises

et, pour les plus grandes, relève le plus souvent de problèmes de consolidation des filiales

ou de communication.

Sustainable Inves tment

Page 10

Liste d’entreprises européennes considérées comme i nactives par le Global Compact au 4 janvier 2007

Entreprises concernées Réponses de l’entreprise

Carrefour Espagne Le groupe Carrefour est membre du Global Compact et a d’ailleurs mis en place au niveau groupe une

politique de contrôle de ses fournisseurs en partenariat avec la FIDH, afin de matérialiser cet

engagement dans le Global Compact. Carrefour assure par ailleurs que l’initiative annoncée début

janvier 2006 et regroupant les quatre grandes entreprises du secteur se fera en coopération avec les

ONG, la FIDH étant au courant de l’initiative.

Philips Espagne Le groupe Philips adhérera au Global Compact courant 2007.

Adecco Adecco a mis en place une démarche de type Global Compact au niveau groupe, puis de manière

décentralisée, puisque près d’une dizaine de filiales locales d‘Adecco ont signé.

EPCOS AG Le groupe a renvoyé son rapport de progrès (COP) début 2007 et devrait donc être réintégré.

Heidelberg Bulgarie La filiale bulgare a été revendue il y a trois ans

VA Technologies L’entreprise a été absorbe par Siemens, par ailleurs signataire du Global Compact

Fiat France Pas de réponse de l’entreprise

Bull Pas de réponse de l’entreprise

Penauille Pas de réponse de l’entreprise

Fimalac Pas de réponse de l’entreprise

Wendel Investissement Pas de réponse de l’entreprise

Invensys Pas de réponse de l’entreprise

Source : CM CIC Securities

Conclusion de la première partie

Les principales conclusions de la première partie sont les suivants :

Les impacts financiers n’étaient pas les plus fréquents dans les initiatives environnementales

et sociales d’entreprise, car la recherche de légitimité était plus fréquemment identifiable et,

Les parties prenantes n’étaient pas toujours présentes dans ces initiatives

environnementales ou sociales.

Les accords avec les ONG internationales qui avaient été très prisés dans les années 1990.

tendent à décliner dans les années 2000,

Les accords internationaux avec les syndicats sont en croissance, car ils permettent de

répondre à la question du contrôle et du suivi local des engagements.

Sustainable Inves tment

Page 11

Conséquences boursières de ces engagements éthiques ?

L’analyse des conséquences boursières de ces engagements cherche à vérifier si ces

engagements éthiques peuvent être utilisés comme des signes avant-coureurs de création

de valeur, et donc comme des critères de sélection.

L’échantillon des entreprises ayant signé un accord syndical international surperforment sur

1 an comme sur 3 ans leur indice de référence.

En revanche, l’échantillon d’entreprises ayant signé le Global Compact ne surperforme pas

son indice de référence.

Etant donné le résultat décevant obtenu sur cette première analyse qui se concentre de

facto sur les « large caps », nous avons mené une analyse complémentaire sur les « small

caps » françaises. Sur la base du reporting annuel au Global Compact, nous avons

sélectionné trois valeurs dont la stratégie de développement durable, telle que décrite dans

le reporting au Global Compact est cohérente avec l’activité et la stratégie de l’entreprise et

peut à terme créer de la valeur: Lafuma, Onet et Vranken-Monopole.

Meilleure performance boursière des entreprises ave c accord syndical

international

Parmi les groupes signataires d’un accord syndical international, nous avons considéré les

entreprises européennes et comparé leurs performances sur 3 ans et sur 1 an. Nous

constatons que les groupes européens cotés ayant signé ces accords surperforment

légèrement l’indice de référence Stoxx 600, sur 3 ans comme sur 1 an.

Performance comparée des entreprises avec accord syn dical international et du Stoxx600

sur 3 ans sur 1 an

Cours Base 100 de accords syndicaux (EWG) en EUR au 06/03/07

90

100

110

120

130

140

150

160

170

180

T12004

T22004

T32004

T42004

T12005

T22005

T32005

T42005

T12006

T22006

T32006

T42006

T12007

accords syndicaux DJ Stoxx 600

Cours Base 100 de accords syndicaux (EWG) en EUR au 07/03/07

90

95

100

105

110

115

120

125

Mar2006

Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc2006

Jan2007

Fév Mar2007

accords syndicaux DJ Stoxx 600

Source : CM CIC Securities, JCF

Cela montre que l’accord syndical international est un bon signal d’investissement à court

ou moyen terme. L’amélioration n’est pas immédiate mais elle est durable au-delà des

cycles. La signature démontre la capacité de l’entreprise à négocier des accords dans les

phases difficiles, et donc à s’adapter mieux que leurs concurrents aux conséquences

sociales de la conjoncture. L’exemple de la négociation de Volkswagen en Belgique montre

Sustainable Inves tment

Page 12

que cela n’exclut pas les annonces brutales, mais ces structures de dialogue permettent

d’aboutir à des accords.

L’engagement éthique de type Global Compact n’est p as un « signal

fort» pour les grandes capitalisations

L’idée était d’identifier des entreprises dont les engagements éthiques n’auraient pas

encore été pris en compte par le marché.

La première tentative reprend la liste des membres européens du Global Compact dont la

performance est comparée sur 3 ans et sur 1 an au Stoxx600. On ne constate aucune

différence significative avec le DJ Stoxx600.

Performance comparée des entreprises signataires du Global Compact et du Stoxx600

Sur 3 ans Sur 1 an

Source : CM CIC Securities, JCF.

L’engagement éthique de type Global Compact peut êt re un signal fort

pour les petites capitalisations

L’adhésion massive d’entreprises au Global Compact ne permet plus de l’utiliser comme un

signal discriminant de performance. En revanche, les entreprises peuvent utiliser le Global

Compact comme un outil d’amélioration graduelle des questions environnementales,

sociales et/ou de gouvernance. Nous avons identifié, parmi les entreprises françaises

signataires, des cas exemplaires d’utilisation du Global Compact.

Pour chacune de ces sociétés, nous avons analysé, dans leur reporting au Global

Compact :

- la question environnementale sociale ou de gouvernance posée

- la réponse apportée par l’entreprise.

- la cohérence de cette initiative par rapport à la stratégie industrielle

développée.

Par ce processus, nous avons ainsi sélectionné ONET, Vranken-Monopole et Lafuma. Les

performances de ces entreprises sont significativement supérieures à celles de leur indice

de référence, le SBF 250, sur 3 ans comme sur 1 an.

Cours Base 100 de aggregate 5 (EGB) en EUR au 07/03/07

90

95

100

105

110

115

120

Mar2006

Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc2006

Jan2007

Fév Mar2007

aggregate 5 DJ Stoxx 600

Cours Base 100 de aggregate 5 (EGB) en EUR au 07/03/07

90

100

110

120

130

140

150

160

170

T12004

T22004

T32004

T42004

T12005

T22005

T32005

T42005

T12006

T22006

T32006

T42006

T12007

aggregate 5 DJ Stoxx 600

Sustainable Inves tment

Page 13

Performance comparée de trois petites entreprises si gnataires du Global Compact et du SBF250

sur 3 ans sur 1 an

Source : CM CIC Securities, JCF

Les principales données boursières de chacune de ces entreprises sont reprises ci-dessous

avant une présentation de la stratégie de développement durable de chacune de ces

sociétés, dans l’ordre suivant : ONET, LAFUMA et VRANKEN MONOPOLE.

Principales données boursières pour les entreprises

Recommandation CM CIC Cours Capitalis

ation Per 06 Ev/EBITDA 06

Chiffre d'affaires

06

Ebitda 06

Dette nette 06

Lafuma SA Achat 56,8 118 26,2 x 10,7 243 17 61

Vranken Pommery Monopole Vente 54,0 284 17,2 x 12,5 270 56 430

Onet SA Non suivie 98,0 387

Source : JCF, ESN

Groupe ONET

Le Groupe ONET est une entreprise de propreté industrielle et de services dont le siège est

à Marseille. Son activité se décline en quatre activités : Propreté, qui représente près de

66% de l’activité, maintenance en milieu extrême, qui représente 13%, les deux activités

restantes étant la sécurité et l’intérim/recrutement. La politique de développement durable

s’inscrit dans un contexte de concurrence sur les prix, où beaucoup d’acteurs sont tentés

par la logique de réduction des coûts.

Pour information, la concurrence est moyennement engagée : Veolia, dont fait partie Veolia

Propreté, est signataire mais Penauille n’est pas signataire.

La politique environnementale du groupe ONET se développe dans deux dimensions :

• formalisation des procédés : cette formalisation permet de réduire les coûts et de

valoriser des procédures comme le tri sélectif (mise en place de matériels spécifiques

et d’un partenariat avec ONYX (groupe Veolia) pour le traitement des déchets).

• obtention de nouveaux marchés : la mise en place d’une politique d’achats verts a

permis d’éliminer toute matière chimique dangereuse (cancérigène, mutagène et repro-

toxique) et l’investissement dans des matériels innovants a permis non seulement de

rationaliser les achats (600 références au lieu de 1200) mais également de viser des

marchés incluant des conditions environnementales.

La politique sociale s’appuie bien sûr sur la formation (notamment l’alphabétisation), mais

également sur la mise en place d’un véritable dialogue social, au-delà des contraintes de

court terme. En effet, certains contrats sont d’une durée d’un an. Les salariés n’ont pas

Cours Base 100 de stockpickethic (FR) en EUR au 07/03/07

90

100

110

120

130

140

150

160

170

180

190

T12004

T22004

T32004

T42004

T12005

T22005

T32005

T42005

T12006

T22006

T32006

T42006

T12007

stockpickethic SBF 250 (FR)

Cours Base 100 de stockpickethic (FR) en EUR au 07/03/07

90

95

100

105

110

115

120

125

130

Mar2006

Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc2006

Jan2007

Fév Mar2007

stockpickethic SBF 250 (FR)

Sustainable Inves tment

Page 14

intérêt à s’engager dans ces démarches de peur de voir leur investissement non reconnu

par le management suivant. Dès lors il st nécessaire de s’appuyer sur les représentants du

personnel pour mettre en œuvre une stratégie collective.

Cette stratégie sociale et environnementale permet à ONET de proposer une offre enrichie

de nouveaux services et d’une meilleure qualité de service. Cette offre lui permettra à terme

de maintenir ses marges, lorsque les clients, pressés par les contraintes

environnementales, valoriseront les efforts et initiatives pris par le groupe.

VRANKEN-MONOPOLE

Vranken-Monopole est une entreprise de production et distribution de vins de champagne,

installée à Reims. Hormis la marque Pommery, Vranken a une politique de production de

masse, avec la grande distribution comme principal client.

Pour information, la concurrence est moyennement engagée : LVMH, dont fait partie Moet

Hennessy, est signataire mais Laurent Perrier n’est pas signataire.

Vranken-Monopole a mis en place une politique environnementale pour réduire ses

principales pollutions :

- maîtrise des impacts environnementaux à la production à travers une certification ISO

1401 : Pommery avait été certifié dès 1998, Vranken (Tours sur Marne) a été certifié en

2006, et le site des champagnes Laffitte est en cours de certification en 2007. Cette

certification se traduit par des investissements significatifs tels que la construction d’une

station d’épuration dans deux de ses principaux de production (Reims et Tours sur Marne).

Celle de Reims a été intégrée au paysage du fait du caractère historique du site ;

- recyclage des déchets de production: les déchets de production ont été collectés et sont

valorisés à 93% ;

- en amont de la production, Vranken-Monopole a mis en place un système de récupération

des eaux d’épandage pour éviter les rejets aqueux lors des vendanges.

Ces initiatives sont écologiquement pertinentes et elles permettent de renforcer la légitimité

de Vranken sur son site de production alors que son « business model » est différent des

maisons de Champagne (la marque Vranken a une stratégie de volume, contrairement à la

pluaprt de ses concurrents). Toutefois, il faut être patient avant de pouvoir mesurer un

impact financier direct, en termes de maintien des marges face aux marques distributeurs.

LAFUMA

Lafuma est un acteur important du vêtement de sport, installé dans la Drôme et

commercialement en France – son pays d’origine – et en Europe, qui représentent

respectivement 50% et 75% de son chiffre d’affaires.

Le Global Compact est une initiative largement partagée dans l’industrie textile de toute

taille (H&M, Inditex, Levi Strauss, Mango, Armor Lux) mais pas nécessairement dans le

segment du loisir (Nike, Puma ou Mountain Equipment Co-op sont signataires, mais ni

Adidas, ni Salomon, ni Rossignol ne sont signataires).

Lafuma est historiquement installé en Chine. Lafuma produit des sacs à dos en Chine

depuis les années 1980. La politique d’éco-conception (conception de produits à impact

écologique réduit) est également une initiative datant des années 1980. La structuration du

Sustainable Inves tment

Page 15

groupe et des fonctions supports a été fortement développée après le rachat d’Oxbow. Un

département d’audit social et environnemental a été créé en 2003 et renforcé au début

2007.

1) Sans avoir mis en place un système de management environnemental, Lafuma a mis en

place un reporting d’indicateurs et de ratios portant sur les données suivantes : Eau,

Electricité, Gaz, Fuel, Déchets DIS, Déchets DIB, Déchets recyclés. Pour tous les sites

industriels (au nombre de 8 dont 4 en France), Lafuma a un reporting interne composés

d’indicateurs précédemment évoqués (qui correspondent aux indicateurs GRI : 3.13 ; EN1,

EN2, EN3, EN5, EN11 …). Le rapport Développement Durable 2006 présente par exemple

l’évolution de la consommation d’électricité et l’évolution des Déchets Industriels Spéciaux

et Déchets Industriels Banals. Des objectifs d’amélioration annuelle sont fixés pour chacun

de ces indicateurs.

2) L’éco-conception représente 12% du chiffre d’affaires. Depuis 2005, les quatre divisions

de Lafuma (textile, équipement, mobilier, chaussure) proposent des éco-produits (cela

représente 8% des références, contre 4% en 2002). Sur ce segment, Lafuma a connu une

croissance de 88% en 2006.

3) Ensuite, l’entreprise a mis en place un suivi de ces fournisseurs sur les principes du

Global Compact. Pour chaque fournisseur il est défini un diagnostic et un plan d’action. Les

fournisseurs sont alors classés en 3 catégories : vert (+), orange (=) et rouge (-). Les

fournisseurs « orange » sont soumis à un suivi strict d’un plan d’amélioration. Les

fournisseurs se voient remettre un diagnostic et peuvent être éliminés. En 2005, du fait de

l’extension du sourcing, les fournisseurs « orange » représentaient près de 20% des achats.

Pour ses propres outils de production, Lafuma s’astreint lui aussi à un plan d’amélioration

environnementale et sociale, suivi par le département interne d’audit social.

Ces initiatives de développement durable contribuent à la formalisation d‘une offre

clairement différenciée. Ainsi Lafuma a défini trois types de produits : made in France (21%

CA), made in Lafuma (21% CA), sous-traitance (58%). Une politique de sélection des

fournisseurs est donc nécessaire pour faire face aux contraintes sectorielles et éviter les

scandales qui ont touché ses concurrents. En revanche, dans les sites français, concentrés

sur les produits de luxe, il est possible de définir des politiques innovantes.

Les initiatives de développement durable contribuent donc à ses stratégies de

différenciation. Si la croissance des éco-produits se confirme, elle pourrait représenter à

terme une part significative du chiffre d’affaires et garantir un maintien des niveaux de

marge.

Sustainable Inves tment

Page 16

Les investisseurs face aux initiatives de développement durable Les questions sociales ou environnementales recèlent de nombreux impacts financiers

potentiels s’ils sont pris en compte, tant dans la découverte de nouveaux marchés que dans

les risques afférents à une tendance de long terme.

Toutefois, la participation à des initiatives sociales et environnementales relève plus d’un

choix moral ou de mise en conformité et ne se traduit pas toujours par un impact financier.

Dans cette étude, nous avons montré que les engagements éthiques de type accord

syndical international ont un impact boursier à moyen et long terme. Les engagements de

type Global Compact ne montrent leur pertinence boursière que pour les petites valeurs.

Ce constat rappelle à l’investisseur qu’il peut influencer l’entreprise de deux manières

différentes,

- en décidant d’investir ou de désinvestir, dans un raisonnement purement

financier d’identification d’un potentiel de croissance ou d’un risque

mesurable éventuel.

- en demandant par le dialogue actionnarial à l’entreprise de participer à

une initiative ou de mettre en place une politique : cette politique ne

porterait ses fruits que dans cinq à dix ans, d’où la nécessité de présenter

cette mesure au management, souvent intéressé à court terme comme

un impératif moral et non seulement financier.

Ce dialogue actionnarial représente d’après les déclarations des sociétés de gestion une

large part de l’ISR (Sustainable Investment) en Europe. Près de 60% de l’ISR déclarent

des pratiques d’activisme actionnarial. Mais là encore les pratiques sont incertaines. Ces

fonds utilisent de plus en plus leur droit de vote en assemblée générale, mais bien peu

pratiquent un dialogue actionnarial avec l’entreprise en y intégrant des questions

environnementales et sociales.

L’activisme actionnarial est très développé aux Etats-Unis, où la réglementation autorisant

le vote systématique en année n+1 de toute demande de résolution ayant recueilli plus de

10% des votes en assemblée générale, favorise cette pratique.

L’analyse des résolutions proposées sur la période 2006-07 donne une indication des sujets

les plus importants. Sur 200 entreprises analysées et 300 résolutions « socialement

responsables, les quatre principaux sujets étaient les suivants (cf. tableau infra).

Sustainable Inves tment

Page 17

Principaux sujets des résolutions environnementales sociales et de gouvernance aux Etats-Unis en 2006

Thème Nombre de résolutions

Lobbying et contributions aux partis politiques 40

Rémunération des dirigeants 38

Reporting environnemental et social 35

Discrimination homme femme 20

Source : IRRC, 2007

On remarque également que les initiatives éthiques ne sont pas fortement présentes, et

n’apparaissent qu’à travers des questions sectorielles (Sustainable Fisheries, Universal

Health Care Policy). Au-delà des spécificités culturelles américaines, ces questions

devraient prochainement être soulevées dans les assemblées générales des sociétés

européennes. Par exemple, en France : l’égalité homme-femme est un thème fortement

médiatisé en 2007 avec la candidature de Ségolène Royal lors de l’élection présidentielle ;

les dépenses de lobbying devraient faire l’objet d’un examen attentif des investisseurs, à

l’heure où les aides aux entreprises sont fortement remises en cause dans la campagne

électorale, sachant que ces aides représentent une part importante du budget de la France.

Sustainable Inves tment

Page 18

Investissement Socialement Responsable - Lafuma

Environnement, Social, Gouvernance (ESG) Reporting Environnemental et Social

Rapport Développement Durable (O/N) Oui Code de conduite / Charte éthique (O/N) Oui

Système de contrôle des fournisseurs (O/N) Oui Initiative Mondiale ou Sectorielle (ex: Pacte Mondial) (O/N) Oui

Environnement

Impact environnemental majeur

(Production/Utilisation/Recyclage) Production Système de Management Environnemental ou

Certification (ISO14001/EMAS) (% sites) ND

Matières premières (% ventes) ND Consommation d’eau (M m3) ND

Consommation d’énergie (MWh) ND Production de déchets (M tonnes) ND

Dépenses énergétiques (% ventes) ND Emissions de CO2 (M tonnes) ND

Social

Employés R&D

Nombre d’employés 1 950 R&D (% ventes) 2

Parité (% femmes) 55 R&D cumulée (R&D capitalisée / immobilisations) 5

Moyenne d’âge des employés (années) ND Consommateurs & Clients

Masse salariale (% ventes) 21 Fournisseurs (% achats/ventes) 58

Rémunération moyenne par employé retraitée de la rémunération du Comité exécutif (K€) 26

Gouvernements locaux / nationaux (% ventes) 0

Provisions pour retraites (M€) 3,7 Provisions pour garanties (M€) 0

Source: ESN

Gouvernance

Actionnariat

Droit de Vote Double (O/N) Oui

On peut noter la forte progression du flottant au cours des deux dernières années : passant de 26,4% en septembre 2004 à 43,2% en septembre 2006.

Pacte d’Actionnaires (O/N) Non

Flottant (%) 43,2

Actionnariat Salarié (%) 1,0

Etat (%) 0

Structure du

management

Dissociation des pouvoirs DG/Président (O/N) Oui D’après les critères de bonne gouvernance (portant sur l’âge, l’ancienneté et le rôle précédent) seuls 2 administrateurs sont indépendants.

Nombre d’administrateurs au Conseil d’Administration/Surveillance 7

Nombre d’administrateurs indépendants (publié) 2

Rémunération

Rémunération DG : montant annuel (M€) 0,34

Les rémunérations des dirigeants et mandataires sociaux restent stables en 2006.

Rémunération DG : part variable (%) 15

Rémunération Comité Exécutif : montant annuel (M€) 1,6

Rémunération Comité Exécutif : part variable (%) ND

Rémunération Conseil d’Administration/Surveillance (M€) 1,6

Stock Options

Stock Options : nombre total en circulation (M) 0,04 Les salariés détiennent les 2/3 des stocks options. L’importance de ces stocks options reste stable.

Stock Options : part réservée au DG (%) 20

Stock Options : prix moyen pondéré (€) nd

Stock Options : % de dilution total (fin exercice fiscal) 2

Contrôle Honoraires Commissariat Comptes/total honoraires auditeurs (%) 89

Nombre de sociétés consolidées 34

Sustainable Inves tment

Page 19

Investissement Socialement Responsable

Développement Durable Questions prospectives (impact sur les ventes, marg es, actifs)

1. VIELLISSEMENT DE LA POPULATION Actifs

Lafuma constate sur certains de ses sites des phénomènes de vieillissement de ses effectifs, mais l’impact devrait être faible car cela s’accompagne d’une révolution technologique sur ces produits.

2. GLOBALISATION

Ventes

L’implantation de la production dans les pays émergents est très ancienne (première usine en Chine dans les années 1980). L’entreprise a mis en place depuis 2000 un processus de contrôle et de suivi des fournisseurs. Par ailleurs, Lafuma a clairement différencié ses produits en trois catégories (dont: made in France, made in Lafuma). La mondialisation des ventes, qui représente une opportunité pour ce groupe très européen dans ses ventes, permettra de remédier à ce déséquilibre géographique entre production et consommation.

3. POLLUTIONS GLOBALES Pas d’impact

4. NOUVEAUX POUVOIRS DANS LA SOCIETE Pas d’impact

5. REDUCTION DE LA PAUVRETE Pas d’impact

6. EPUISEMENT DES RESSOURCES & PERTE DE

BIODIVERSITE Pas d’impact

7. PROTECTION DE LA VIE PRIVEE &

QUESTIONS D’IDENTITE Pas d’impact

8. SANTE Pas d’impact

Source: ESN

Activités: Répartition géographique et exclusions

Ventes : Répartition géographique (destination) % Exclusions %

Europe (25 membres) (%) 88% Alcool (% ventes) 0

Amérique du Nord (USA, Canada) (%) 3% Armement (% ventes) 0

Asie (%) 7% Jeux (% ventes) 0

Autres (par déduction) (%) 0 Nucléaire (% production) 0

BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) (%) estimation 2% Tabac (% ventes) 0

Source: ESN

Commentaires

Lafuma ne diffuse pas toutes les informations données par ses concurrents plus importants (tels Adidas et Nike), mais aucun impact

financier direct ne peut être identifié. La gouvernance est marquée par la part encore importante du fondateur.

L’impact des tendances de développement durable se limite au vieillissement des effectifs et à la mondialisation. Les deux risques

stratégiques semblent plutôt bien appréhendés et maîtrisés.

Source: ESN

Sustainable Investment Research (SI)

Page 20

Investissement Socialement Responsable - Vranken

Environnement, Social, Gouvernance (ESG)

Reporting Environnemental et Social

Rapport Développement Durable (O/N) Oui Code de conduite / Charte éthique (O/N) Non

Système de contrôle des fournisseurs (O/N) Oui Initiative Mondiale ou Sectorielle (ex: Pacte Mondial) (O/N) Oui

Environnement

Impact environnemental majeur

(Production/Utilisation/Recyclage) Production Système de Management Environnemental ou

Certification (ISO14001/EMAS) (% sites) ND

Matières premières (% ventes) 61 Consommation d’eau (M m3) ND

Consommation d’énergie (MWh) ND Production de déchets (M tonnes) ND

Dépenses énergétiques (% ventes) ND Emissions de CO2 (M tonnes) ND

Social

Employés R&D

Nombre d’employés 642 R&D (% ventes) 0,2%

Parité (% femmes) ND R&D cumulée (R&D capitalisée / immobilisations) 0,4%

Moyenne d’âge des employés (années) ND Consommateurs & Clients

Masse salariale (% ventes) 10 Fournisseurs (% achats/ventes) 77

Rémunération moyenne par employé retraitée de la rémunération du Comité exécutif (K€) 50

Gouvernements locaux / nationaux (% ventes) ND

Provisions pour retraites (M€) 3 Provisions pour garanties (M€) ND

Source: ESN

Gouvernance

Actionnariat

Droit de Vote Double (O/N) Oui La structure de l’actionnariat est marquée par un

flottant faible.

Pacte d’Actionnaires (O/N) Non Flottant (%) 22% Actionnariat Salarié (%) 0% Etat (%) 0%

Structure du management

Dissociation des pouvoirs DG/Président (O/N) 10 On remarque le faible taux d’indépendance des

administrateurs, à pondérer par le faible flottant.

Nombre d’administrateurs au Conseil d’Administration/Surveillance 1

Nombre d’administrateurs indépendants (publié) 0,2

Rémunération

Rémunération DG : montant annuel (M€) 0,2 Le groupe est peu transparent sur la

rémunération, et affiche des rémunérations des

« executives » assez faibles.

Rémunération DG : part variable (%) ND Rémunération Comité Exécutif : montant annuel (M€) 0,35 Rémunération Comité Exécutif : part variable (%) ND Rémunération Conseil d’Administration/Surveillance (M€) ND

Stock Options

Stock Options : nombre total en circulation (M) ND

Stock Options : part réservée au DG (%) ND

Stock Options : prix moyen pondéré (€) ND

Stock Options : % de dilution total (fin exercice fiscal) ND

Contrôle Honoraires Commissariat Comptes/total honoraires auditeurs (%) 100%

Pas de risque lié au contrôle Nombre de sociétés consolidées 25

Sustainable Inves tment

Page 21

Investissement Socialement Responsable

Développement Durable Questions prospectives (impact sur les ventes, marg es, actifs)

9. VIELLISSEMENT DE LA POPULATION Pas d’impact

10. GLOBALISATION

Ventes

La mondialisation pourrait faire émerger des alternatives au champagne comme symbole de fête, et réduire ses perspectives de marché. Le groupe est encore peu concerné car très concentré en Europe.

11. POLLUTIONS GLOBALES Pas d’impact

12. NOUVEAUX POUVOIRS DANS LA SOCIETE Pas d’impact

13. REDUCTION DE LA PAUVRETE Pas d’impact

14. EPUISEMENT DES RESSOURCES & PERTE DE

BIODIVERSITE Pas d’impact

15. PROTECTION DE LA VIE PRIVEE &

QUESTIONS D’IDENTITE Pas d’impact

16. SANTE Ventes

La consommation de champagne pourrait être soumise à des contraintes liées aux campagnes d’information sanitaire sur la consommation d’alcool.

Source: ESN

Activités: Répartition géographique et exclusions

Ventes : Répartition géographique (destination) % Exclusions %

Europe (25 membres) (%) 70% Alcool (% ventes) 100

Amérique du Nord (USA, Canada) (%) 20% Armement (% ventes) 0

Asie (%) 10% Jeux (% ventes) 0

Autres (par déduction) (%) 0 Nucléaire (% production) 0

BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) (%) estimation 2% Tabac (% ventes) 0

Source: ESN

Commentaires

Les informations sociales ou environnementales ne laissent pas apparaître d’impacts financiers importants, mais la gouvernance montre un

manque de transparence au niveau des rémunérations des dirigeants.

Les tendances semblent assez peu affecter Vranken mais pourraient avoir un impact fort au niveau des ventes, même si Vranken est encore

très européen dans ses ventes.

Source: ESN

Sustainable Inves tment

Page 22

Annexes :

Description du WBCSD et deux exemples d’initiatives

� Qu’est ce que le WBCSD ?

Le WBCSD est une coalition de 190 entreprises internationales unies par un engagement

commun de développement durable à travers les trois piliers de la croissance économique,

de l'équilibre écologique, et du progrès social. Le WBCSD a été créé en 1995 par la fusion du

Business Council for Sustainable Development et du World Industry Council for the

Environment. Il est basé à Genève. Il travaille sur un ensemble de sujets relatifs au

développement durable, i.e. développement, énergie et climat, le rôle des affaires dans la

société, l'eau, l'efficacité énergétique dans les bâtiments, et la biodiversité. D’abord centré sur

les questions environnementales, il a depuis investi des sujets sociaux et sociétaux à travers

des thèmes transversaux de développement durable (sustainable mobility, sustainable

livelihoods). Il a mis en place des groupes sectoriels de travail, tels que le ciment ou

l’automobile. Depuis 2002, il a construit une base de données d’études de cas de

développement durable.

� Comment a été construit l’échantillon ?

De 2002 à 2005, plus de 100 études de cas ont été publiées par les membres du WBCSD sur

le site. Ces études de cas montrent ce que sont les objectifs et moyens mis en œuvre par les

entreprises dans leurs initiatives de développement durable.

Pour chaque initiative mise en exergue par le WBCSD, ont été identifié le problème

stratégique posé, la réponse mise en œuvre par l’entreprise et les résultats obtenus. Par

ailleurs, l’intervention d’une partie prenante était dûment identifiée. Les résultats attendus ont

été classés en cinq types :

1. développement des ventes,

2. amélioration des taux de marge,

3. préservation des actifs,

4. activation de l’innovation et de la diversification,

5. recherche de conformité ou de légitimité sociale

Une initiative pouvait donner lieu à plusieurs types de résultats attendus.

Sustainable Inves tment

Page 23

Deux exemples d’étude de cas « sociale » ou « envi ronnementale »

Entreprise Lafarge Aracruz Cellulose

Pays Inde Brésil

Secteur Matériaux Bois Papier

Objet Formation à la maçonnerie en Inde Taille du bois « environnementalement » efficace

Partie prenante Institut de formation des ingénieurs Municipalités

Date de début 2003 1990

Question

Comment former des populations défavorisées à

l’introduction du ciment dans les techniques de

construction traditionnelles

Comment améliorer la productivité forestière et

avoir un impact socio-économique

Mise en œuvre

Former des personnes dans les communautés et le

voisinage de l’usine et proposer aux plus motivés

d’entre eux une formation et un emploi parmi les

clients de Lafarge

Mise en place d’un programme de partenariat avec

des fermiers à travers un réseau de municipalités

Résultat

28 personnes entraînées en 2004: cela contribue au

développement des clients de Lafarge utilisant

prioritairement des produits Lafarge et cela renforce

l’ancrage local de l’entreprise

8% de la fourniture de bois, augmentation du

revenus pour les fermiers et amélioration des

techniques de découpe de bois (50 000 ha, 3000

fermiers; 600 000 m³)

Impact CA

Impact taux de marge X

Impact actifs

Impact innovation/diversification X X

Légitimité - Conformité X X

Source : Schneider-Maunoury & Le Menestrel, 2007

Sustainable Inves tment

Page 24

Accords syndicaux internationaux

Liste exhaustive des accords cadres internationaux signés entre les entreprises et les syndicats de sa lariés

Entreprise Pays Secteur Année Entreprise Pays Secteur Année

Danone France Agroalimentaire 1988 H&M Suède Distribution 2004

Accor France Hôtels 1995 Bosch Allemagne Automobile 2004

IKEA Suède Distribution 1998 Prym Allemagne Métallurgie 2004

Statoil Norvège Energie 1998 SCA Suède Papier 2004

Faber-Castell Allemagne Customer services &

Supplies 1999 Lukoil Russie Energie 2004

Freudenberg Allemagne Chimie 2000 Renault France Automobile 2004

Hochtief Allemagne Construction 2000 Impregilo Italie Construction 2004

Carrefour France Distribution 2001 Electricité de France France Energie 2005

Chiquita USA Agriculture 2001 Rhodia France Chimie 2005

OTE Telecom Grèce Télécommunications 2001 Veidekke Norvège Construction 2005

Skanska Suède Construction 2001 BMW Allemagne Automobile 2005

Telefonica Espagne Télécommunications 2001 EADS Pays Bas Aéronautique 2005

Indesit (Merloni) Italie Métallurgie 2002 Röchling Allemagne Automobiles 2005

Endesa Espagne Energie 2002 Schwan-Stabilo Allemagne Customer services

and Supplies 2005

Ballast Nedam Pays-Bas Construction 2002 Lafarge Group France Matériaux 2005

Fonterra

Nouvelle

Zélande Agroalimentaire 2002 Arcelor Luxembourg Acier 2005

Volkswagen Allemagne Automobile 2002 PSA Peugeot Citroën France Automobile 2006

Norske Skog Norvège Papier 2002 Royal BAM Group Pays Bas Construction 2006

AngloGold Afrique du Sud Mines 2002 Portugal Telecom Portugal Télécommunications 2006

DaimlerChrysler Allemagne Automobile 2002 Securitas Suède

Customer services

and Supplies 2006

Eni Italie Energie 2002 France Telecom France Télécommunications 2006

Leoni Allemagne Automobile 2003

ISS Danemark Customer services &

supplies 2003

GEA Allemagne Mécanique 2003

SKF Suède Mécanique 2003

Rheinmetall Allemagne Automobile/Aéronautique. 2003

Source : ETUC, 2007

Sustainable Investment Research (SI)

Page 25

SI team

Francois Van Leeuw Bank Degroof Belgium +32 2 287 9430 [email protected]

Joao Fidalgo CaixaBI Portugal +351 21 389 68 22 [email protected]

Maria Riva Rodriguez Caja Madrid Bolsa Spain +34 91 436 7815 [email protected]

Agnès Blazy CM-CIC Securities France +33 1 4596 7761 [email protected]

Gregory Schneider-Maunoury CM-CIC Securities France +33 14596 7923 [email protected]

Marie Luchet CM-CIC Securities France +33 1 4596 7875 [email protected]

Sebastian Growe Equinet Germany +49 69 58997 430 [email protected]

Maria Psyllou IBG (former Egnatia) Greece +30 210 8173 381 [email protected]

Antti Suttelin Mandatum Securities Finland +358 10 236 4708 [email protected]

Tommy Conway NCB Stockbrokers Ireland +44 207 423 5227 [email protected]

Banca Akros S.p.A. Viale Eginardo, 29 20149 Milano Italy Phone: +39 02 43 444 389 Fax: +39 02 43 444 302

Bank Degroof Rue de I’Industrie 44 1040 Brussels Belgium Phone: +32 2 287 91 16 Fax: +32 2 231 09 04

Caja Madrid Bolsa S.V.B. Serrano, 39 28001 Madrid Spain Phone: +34 91 436 7813 Fax: +34 91 577 3770

Caixa-Banco de Investimento Rua Barata Salgueiro, 33-5 1269-050 Lisboa Portugal Phone: +351 21 389 68 00 Fax: +351 21 389 68 98

CM - CIC Securities Avenue de Provence 6 75441 Paris Cedex 09 France Phone: +33 1 4596 7700 Fax: +33 1 4596 7788

Equinet AG Gräfstraße 97 60487 Frankfurt am Main Germany Phone:+49 69 – 58997 – 410 Fax:+49 69 – 58997 – 299

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These reports are prepared for the clients of the Members of ESN only. They do not have regard to the specific investment objectives, financial situation and the particular needs of any specific person who may receive any of these reports. Investors should seek financial advice regarding the appropriateness of investing in any securities or investment strategies discussed or recommended in these reports and should understand that statements regarding future prospects may not be realised. Investors should note that income from such securities, if any, may fluctuate and that each security’s price or value may rise or fall. Accordingly, investors may receive back less than originally invested. Past performance is not necessarily a guide to future performance. Foreign currency rates of exchange may adversely affect the value, price or income of any security or related investment mentioned in these reports. In addition, investors in securities such as ADRs, whose value are influenced by the currency of the underlying security, effectively assume currency risk.

For discussion, if applicable, of the valuation methods used to determine the price targets included in this report/note, please refer to the latest relevant published research on single stock. Research is available through your sales representative.

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