Les Quartiers Durables

8/9/2019 Les Quartiers Durables

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Comit 21 Angenius Les quartiers durables le 20 avril 2007 - 1

LES QUARTIERS DURABLES :

UN EXEMPLE DE DEMARCHE INTEGREE

ET PARTICIPATIVE

Etude ralise par Clmence Chouvet,Sous la direction de :

Nicolas Blanc, Programme Economie responsable , Comit 21Thanh N ghiem, Prsidente, Institut Angenius


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N ous remercions les adhrents du Comit 21 et les collaborateurs dAngenius qui ontcontribu la ralisation de cette tude :

Association HQE - Cyril Chenet, Responsable du programme dexprimentation HQE

Banques Populaires - Arnaud Berger, Responsable dveloppement durableBECitizen - Rodolphe Deborre, Directeur de mission charg de la construction positiveGroupe Bouygues - Fabrice Bonnifet, Directeur dveloppement durableCaisse des Dpts - Yves Gorrichon, Responsable Investissement, Direction DveloppementterritorialCLCV - Alain Chosson, Secrtaire GnralCrdit coopratif - Christophe Vernier, Directeur dveloppement durableCSTB - Yamina Saheb, Responsable certificationDexia - Marc Rizzotto, Directeur dveloppement durableGroupe Eiffage - Genevive Frone, Directrice dveloppement durable et innovationFondaterra, Marie-Franoise Guyonnaud, Directrice gnrale

Gaz de France, Pierre Soulairol, Directeur Nord-Pas-de-CalaisLes Amis de lEcoZAC, Philippe Bovet, PrsidentMichel Le Sommer, ArchitecteSAGEC (Groupe Caisse dpargne) Mme Sall, Eco-conseillreSEM Lille M. Badaroux, DirecteurSITA (Groupe SUEZ) - Pierre Dormieux, Chef du service collectivits, Direction des marchspublicsSUEZ Environnement, Pascale Guiffant, Charge de projet Eau pour tous Ville du Havre - Mme Goujon, Ple amnagementVille de Lille - Danielle Poliautre, Adjointe au Maire, charge du dveloppement durableVille de Limoges - Mme Biardeaud, Adjointe dlgue l'Environnement

Ville de Loos-en-Gohelle - Jean Franois Caron, MaireVille de Mulhouse - Fabienne Arnold, Adjointe dlgue aux espaces verts et l'environnementVille de Narbonne Jean-Marie Ligneres, Directeur dveloppement durableVinci - Sophie Bonnaure, Dlgue gnral la fondation VinciWWF Bernard Cressens, Directeur des Programmes de Conservation

Cette tude a t ralise dans une logique de recherche-action et damlioration continue. E lle a vocation tre

enrichie par de prochains travaux .


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INTRODUCTION

Voil 15 ans que lon voit des quartiers caractre tout fait innovant sortir de terre chez noshomologues europens. Bedzed, Vauban, Kronsberg Hannovre, B001 Malm, Hammarby Stockholm, Vikki Helsinki sont parmi les plus connus. Ils proposent tous de nouvellestechniques de construction permettant de rduire leur impact environnemental tout en intgrantdes critres conomiques et sociaux pour un dveloppement plus harmonieux. Ces quartiers ontmontr quil tait possible denvisager la ville diffremment de ce qui a t fait pendant 40 ans.

Pour beaucoup, le quartier durable relve du projet marketing : tape lil et rserv unepopulation aise, sensible aux questions environnementales. Ce serait ngliger les efforts faits

concernant la mixit sociale, la promotion de modes de vie plus durables et lmergence dunevraie filire conomique. Le quartier durable va donc beaucoup plus loin : cest une nouvellemanire de penser la ville, son organisation et les liens entre ses habitants. Dun point de vuesociologique, cest une manire damnager les espaces de vie qui replace lusager et soncomportement au centre des proccupations en facilitant ses activits quotidiennes, tout enprservant lenvironnement.

Les collectivits franaises qui conoivent des projets durables sont de plus en plus nombreuses ;les bailleurs sociaux, les promoteurs, les constructeurs, les financeurs, ont de plus en plusconscience des enjeux qui se profilent. Mais la France reste en retard dans ce domaine et il estncessaire dexpliciter en quoi consiste le quartier durable afin de se lancer dans cette dmarche.

Les quartiers durables constituent de relles opportunits de projets de territoire, permettant denourrir les Agenda 21 locaux.


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SOMMAIRE

IN TRODUCTION .................................................................................................................. 3

I. QUEST CE QUUN QUARTIE R DURABLE ?.......................................................... 5

1. Un quartier conu pour rduire son impact environnemental 5

2. Intgration de critres sociaux et conomiques 8

3. Le processus collectif : facteur dterminant de lmergence dun quartier durable 12

II. LES ENJEUX DU QUARTIE R DURABLE ............................................................14

1. Les enjeux de la diffusion 14

2. Le quartier durable ... pour qui et pour quoi faire ? 16

III. LE QUARTIER DURABLE EN ACTION ..............................................................18

1. Sensibiliser le grand public 18

2. Former les experts mtiers 18

3. Agir sur les dcideurs 19

4. Se lancer dans un projet de quartier durable : la question des financements 19

5. Ltat, catalyseur de la diffusion 21

CON CLUSION ...................................................................................................................... 22


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I - QUEST CE QUUN QUARTIER DURABLE ?

Ce que lon recense sous la dnomination de quartier durable relve fondamentalement delinnovation. Cest une nouvelle manire dapprhender la ville, dans sa complexit, en rejetant les

schmas simplificateurs qui ont ordonn les rgles damnagement des 50 dernires annes. Cettenouvelle conception des lieux vivre a t dclenche par la conscience de plus en plus vive delimpact de nos modes de vie sur lenvironnement. A ce titre, la prise en compte delenvironnement est une des caractristiques incontournables du quartier durable.

Il parat banal de dire quun quartier durable intgre les critres du dveloppement durable.Cependant cela souligne que le quartier durable est en devenir, que cest une dmarchedamlioration continue, dagrgation des bonnes pratiques prcdentes, qui vise un mode devie harmonieux.

1. Un quartier conu pour rduire son impact environnemental

En France, lhabitat, rsidentiel, tertiaire ou commercial, est responsable de 19% des missions deGES (Gaz effet de serre)1. De la mme faon que lon a impos aux entreprises des normesenvironnementales, on attend dornavant des lus quils rduisent limpact de leur territoire.

Vers une rduction efficace de la facture nergtique

Pour Rodolphe Deborre, Directeur de mission charg de la construction positive chez BeCitizen, Nous avons aujourdhui la technique suffisante pour atteindre facteur 4 6 dici 2050 avec letaux de renouvellement urbain actuel (1%) si tout est fait en qualit environnementale. .

Lobjectif de zro carbone dans lhabitat est indispensable pour limiter le rchauffementclimatique car cest lun des seuls secteurs o cela est ralisable facilement avec les techniquesdaujourdhui. Selon Rodolphe Deborre, les moyens pour y parvenir se dclinent en trois tapes,de la plus accessible et efficace, la plus fine :

Concevoir des btiments faible consommation dnergie. Cela passe par lapplication desprincipes de la construction bioclimatique (orientation sud, stores protecteurs) dvelopps ltranger, notamment en Allemagne avec le label Passiv-Haus, par une isolation de grandequalit, de manire pouvoir rduire au maximum les besoins de chauffage (3/ 4 de laconsommation dnergie du btiment) et par une ventilation associe performante. Lestechniques dveloppes permettent dores et dj daller bien au-del des objectifs imposs par la

rglementation thermique actuelle et datteindre 15kwH/ m/ an dans le neuf et 50kwH/ m/ an enrnovation contre 210 kWh/ m/ an en moyenne en France. La rduction importante de laconsommation dnergie pour leau chaude sanitaire et pour llectricit hors chauffage reste plusdlicate.

La deuxime tape consiste utiliser des nergies renouvelables pour subvenir aux (faibles)besoins en nergie, de manire rduire au maximum les missions de gaz effet de serre lies lnergie du btiment mais aussi transformer le btiment en un logement producteur dnergieaussi baptis btiment nergie positive . Les nergies utiliser sont le solaire, lolien ou labiomasse pour le chauffage et leau chaude principalement. La gothermie (rseaux de chaleur etpompes chaleur) est galement en dveloppement en France, et particulirement en Ile-de-

France o elle fournit 10% de lnergie distribue par les rseaux de chaleur de la rgion2

.

1 Source : www.ipcc.ch/2 Source : Lnergie du sous-sol, la gothermie en Ile-de-France , bulletin dit par Ademe-Arene-BRGM


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Il est dsormais possible davoir recours des matriaux naturels comme le bois, le lige, lacellulose (papier recycl), le chanvre. Ceux-ci vitent non seulement une grande partie desproblmes lis la fabrication des matriaux, mais contribuent galement la cration d'uneambiance saine l'intrieure d'une maison en vitant la pollution des substances chimiques misespar certains matriaux synthtiques. Plus important encore, ils sollicitent la production contrle

de biomasse qui en croissance stocke le carbone et participe la lutte contre le rchauffementclimatique au lieu den mettre comme pour beaucoup de matriaux. Encore minoritaire par larelative faiblesse actuelle des filires de production, cette approche se dveloppe fortement enFrance et en Europe.

En termes damnagement du systme de chauffage, plusieurs technologies ont t dveloppes.Quelque soit la technologie, le principe du chauffage collectif individualis est efficace : lecollectif a une excellente rentabilit environnementale, et lorsquil est dot dun compteurindividuel chacun est responsabilis de sa consommation. Dans la pratique, lamnageur deBedZED a fait en sorte que les compteurs soient visibles de manire ce que lutilisateur soitconscient de sa consommation. La ville de Barcelone a elle apprhend la question grande

chelle, travers le projet damnagement de Poblenou.

Lieu Poblenou - BarceloneDate de lancement 2001 projet sur 10 ans

N b dhts concerns 23 000 logements

Contexte

En 1979, Barcelone entre dans une phase de restructuration urbaine.Lorganisation de grands vnements a t moteur de la rnovation de lanciennezone qui combine logement et usage industriel-tertiaire. M. Rueda, Directeur dudpartement dcologie urbaine de Barcelone, a labor une quation de ladurabilit : le rapport entre la complexit urbaine et la consommation dnergie.Cette quation permet dallier lactivit humaine dans la ville et le respect de

lenvironnement, sans que ces deux notions ne sopposent une nouvelle fois. Lequartier est organis en blocs, ce qui permet dlaborer des rseauxdapprovisionnement en eau, de chauffage et de tlcommunication efficaces afinde sapprocher dune consommation minimale.

Description

La rhabilitation du quartier repose sur la pitonisation du quartier, la mise enplace de nouveaux espaces librs de la voiture et la rorganisation des activits.Les enjeux sont la qualit de vie du quartier et lefficacit organisationnelle. Lesendroits o le dynamisme tait insuffisant ont t relis aux autres centresdactivit. La rinstallation dactivits se fait aux vues des demandes des habitants.Des ples de vie ont donc t labors, alliant confort dhabitation, activitprofessionnelle et cadre de vie dgag. Il a galement t dtermin des seuils (175m par foyer, 15 m de diamtre par personne morale) afin de rserver de

nombreux espaces de vie commune, espaces verts et dgagements.4 600 logements en zone industrielle clandestinement habits ont t reconnus etleur rhabilitation permettra de rintgrer cette partie de la ville marginalise. Parailleurs, 4 000 logements sociaux sont prvus afin de favoriser la mixit sociale.Financement : le projet est intimement li linstallation de nombreusesentreprises qui financent la construction et la rhabilitation des btiments. La villena eu supporter que 9% des financements sur les 162 million d.A lchelle de la ville, Barcelone promeut les nergies propres : depuis 2000, lespanneaux solaires thermiques sont obligatoires pour tous btiments nouveaux ourhabilits. A terme, cela devrait reprsenter 20 000 m de capteurs.

Pointsremarquables

-le quartier durable est donc accessible tous-laboration dune mthodologie pour une action large dans un quartier dense-approche de la vie urbaine sous langle de la biodiversit, riche et fragile

Pour en savoir plusangenius.org (Poblenou) ; www.barcelonaenergia.cat pour le solaire (espagnol ouanglais)


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La gestion de leau

Lurbanisation de nos territoires sest traduite par une impermabilisation des sols qui se rvlenfaste pour lenvironnement : les nappes phratiques ne sont plus alimentes naturellement etles risques dinondation ou de saturation des stations dpuration sont dmultiplis. Elle doit

donc tre compense par de la rtention deau et une rgulation des dbits dans les stationsdpuration. Les solutions, dj mises en place dans plusieurs collectivits, peuvent tre larcupration des eaux de pluie, la rcupration des eaux uses, ou encore la renaturalisation dessols. Evergreen a par exemple dvelopp des plaques de parking en gazon qui permettentlinfiltration des sols. Les eaux rcupres ont vocation tre rutilises localement (chasse deau,arrosage), mais cette possibilit dpend de la rglementation impose par la DDASS.

Les transports

Le quartier durable, par son chelle, doit prendre en compte dautres aspects que ceux lis uneconstruction respectueuse de lenvironnement. Un quartier est le lieu o lon vit. Parler de

quartier durable incite donc galement adopter un mode de vie durable, dans l'habitat mais aussidans les transports (source de 27% des missions de GES)3. Amnager un quartier durableimplique donc de penser trs en amont quels seront les flux crs par le mode de vie offert auxhabitants, et comment minimiser leur impact environnemental.

Il est primordial de crer un rseau de transport collectif qui apporte une desserte de qualit auxhabitants, de manire ce quils naient pas besoin dutiliser quotidiennement une voitureindividuelle. Cette dmarche peut tre accompagne du dveloppement dautres transports doux,comme lautopartage pour les habitants et les entreprises implantes, les vhicules propres(voitures hybrides), les pistes cyclables, voire les voies navigables si un rseau de canaux estdvelopp (cf. Stockholm). La mixit fonctionnelle, cest--dire laccueil de logements et

dentreprises dans une mme zone, permet galement de limiter les transports, en offrant auxhabitants du quartier la possibilit de travailler ct de chez eux. Cette mixit a galementlavantage de permettre une utilisation continue des btiments, sans dperdition de chaleur.

La gestion des dchets

Avec le chauffage et leau, les charges dhabitat financent la collecte des dchets. Cest doncencore un volet sur lequel on peut agir pour le bnfice du citoyen long terme. Des solutionsinnovantes ont t dveloppes : En Sude, les cuisines sont construites avec des tiroirs poubelles comprenant 5 bacs

diffrents (plastique pais, papier ou carton, verre, alimentaire, et autre) de manire

encourager les habitants faire un tri la source. Le quartier durable dHammarby Sjstad Stockholm est quip dun rseau urbain decollecte souterraine : les dchets de chaque foyer transitent 70 km/ h travers des tuyaux etsont aspirs jusqu des points de collecte o les sacs sont mis en benne. En France, la Villede Narbonne exprimente la collecte pneumatique de dchets au sein du quartier durable duThtre ; ce procd devrait par la suite tre gnralis lensemble de la ville.

Le compostage : les dchets verts, dchets de jardin, pluchures de lgumes peuventfacilement tre transforms en compost, qui enrichira le sol des jardins individuels ou desespaces verts de la municipalit, laquelle pourra ainsi diminuer sa consommation dengraischimiques. La Ville dAngers, Rennes Mtropole et le Grand Lyon ont dores et dj misen place des systmes de compostage individuel.

-Le traitement des dchets organiques peut galement se faire une chelle industrielle,comme Malm o une unit de production de biogaz a t construite pour transformer les

3 Source : www.ipcc.ch/


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dchets organiques (issus du traitement des eaux uses et du tri des dchets) en biogaz, utilisdans le circuit de chauffage urbain et comme carburant automobile. Lille, 160 bus (le tiersde la flotte) roulent au biogaz.

Le quartier durable de la ZAC du Thtre Narbonne

Narbonne a lanc la programmation dun nouveau quartier, le quartier du Thtre, avec un tripleobjectif : approvisionnement 100% en nergies renouvelables (solaire, biomasse), zro missionde CO 2 et zro dchet. Ce nouveau quartier, dune superficie de 13,5 hectares, comptera 650logements pour 2 000 habitants. Les btiments sont conus pour que leur consommationnergtique soit rduite de 50% par rapport la rglementation thermique 2005 (RT 2005). Ilsagit dun quartier sans voiture. Des bornes extrieures alimenteront les vhicules lectriques deshabitants. Un gazificateur produira, partir de la filire bois, de llectricit et du chauffage parcognration. 6 500 m2 de capteurs photovoltaques seront intgrs au bti.La conception du quartier (procds constructifs et nergtiques, approvisionnement deslogements et des vhicules, clairage public) a t ralise avec lappui technique dEDF et delInstitut europen de recherche sur lnergie de luniversit de Karlsruhe (Allemagne).

Les premiers travaux commencent en septembre 2007 pour une livraison des premiers logementsfin 2008.www.mairie-narbonne.fr - [email protected]

2. Intgration de critres sociaux et conomiques

La volont dun dveloppement social harmonieux

Lenjeu est de taille : ne pas reproduire les schmas damnagements urbains des 40 derniresannes, qui ont conduit, dans de trop nombreux cas des phnomnes de ghettosation des

populations dans des barres HLM. Il sagit dun enjeu de paix sociale. Sil est difficile de dcrterla mixit sociale, il nen reste pas moins quelle est accessible et les expriences trangres sont lpour nous le prouver. La mixit sociale a dailleurs plusieurs visages.

La mixit socialeA Hammarby Sjstad - Stockholm - laccent a t mis sur les personnes mobilit rduite : tousles btiments leur sont accessibles et facilitent leur autonomie et le quartier accueille une maisonpour enfants handicaps. La mixit est galement intergnrationnelle : des coles et des jardinsdenfants ouvrent en fonction des contraintes horaires des parents et ltablissement pourpersonnes ges est intgr la vie du quartier.Pour Bedzed, cela sest traduit par une rpartition quilibre, avec 1/ 3 de logements en accession

(professions librales, cadres attirs par la qualit de vie) pour lesquels les appartements taientplus grands et accusaient une surprime pour financer en partie les autres logements, 1/ 3 en co-proprit, majoritairement utiliss par les key-workers, cest--dire les fonctions cls bnficiantdaides publiques (pompiers, infirmires, professeurs) et 1/ 3 en logements sociaux, pour lespopulations les plus dfavorises.

Toutes ces expriences ont t une russite car lagencement des espaces a t conupour favoriser le lien social et les rencontres : jardins pour les locataires, espaces verts,terrains de jeux autoriss, jardins ouverts participant lamnagement de lespace public.


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La prsence de mnages dfavoriss dans les quartiers durables est par ailleurs conomiquementrationnelle puisque les quipements permettent de raliser de substantielles conomies de charges(15% Bedzed4). Or, de nombreuses associations du domaine social travaillent en France sur lesurendettement des mnages avec les fournisseurs de gaz et dlectricit

En France, cette dimension sociale apparat dans certains projets de quartiers durables, et deplusieurs manires : Le renouvellement ou la cration de logements sociaux basse nergie (Mulhouse avec

Bourtzwiller ; Sageco, filiale du groupe Caisse dEpargne pour la ZAC de Cormeille-en-Parisis). Ces projets visent faire en sorte que les mnages ayant du mal assumer leurscharges bnficient en priorit des conomies gnres par les nouvelles techniques deconstruction.

Des projets de quartiers durables en cration : Lille avec les rives de la Haute Dele Euratechnologies, Angers avec les plateaux de la Mayenne et des Capucins, lOPAC 38 avecla ZAC de la Caserne de Bonne et celle dEchirolles, entre autres. Laccent est ici port surla mixit.

LieuMulhouse, Bourtzwiller Alsace: Projet de renouvellementurbain en vue dun quartier durable

Date de lacement 2005

Nb hts concerns 13 425 (quartier urbain, population de Mulhouse : 112 002)

ContexteEngage depuis 15 ans dans une dmarche de dveloppement durable, la ville adonn priorit la rnovation urbaine depuis 2005. En partenariat avec EDF etEIfER (European Institute for Energy Research Karlsruhe), le projet derenouvellement du quartier Bourtzwiller a pour objectif de dfinir les scnariidvolution et dexplorer les plans dactions pour aller vers un quartier durable .

Description

Le bilan a permis de dfinir 7 actions pour un quartier durable :-Rnover lhabitat priv : accompagnement des propritaires par lALME5 pourprofiter des meilleures solutions durables existantes.

-Rnovation dun btiment public grce un contrat de performancenergtique (CPE).

-Renouvellement urbain des 420 (habitat collectif) avec application desprincipes de construction bioclimatique, utilisation des nergies renouvelables,rutilisation des matriaux du btiment dconstruit.

-Insertion professionnelle : utiliser les chantiers pour mettre en place une filirelie aux mtiers du BTP, la rcupration et la HQE.

-Sensibiliser et former les professionnels du btiment.-Crer une zone dactivit artisanale (lie au btiment durable) pour dvelopperdes filires professionnelles durables et diversifies.

-Implication des habitants : appui mthodologique aux conseils de quartiers etaux groupes de rflexion des jeunes.

Pointsremarquables

- Lampleur du projet et la vision sur le long terme.- La dmarche partenariale innovante pour unir les comptences.- La forte implication des habitants, au cur des projets du quartier.- Lapproche mthodologique, rplicable et qui favorise lutilisation dindicateurs.- Illustration dune rnovation urbaine, effectu sur du logement social.

Pour en savoir plus www.mulhouse.fr - rnovation urbaine

4 Source : www.angenius.org/5 ALME : Agence Locale de la Matrise de lEnergie


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Focus sur la qualit de vie

Outre les caractristiques techniques mentionnes, lusager fera toujours son choix en fonction dela qualit de vie que pourra offrir le quartier et celle-ci sexprime aussi travers dautres aspects :- Un environnement sonore de qualit : si les nuisances sonores quotidiennes ne peuvent

jamais provoquer de surdit traumatique, elles peuvent tre lorigine de troubles tels queanxit, irritabilit, dpression ou encore cardiovasculaires. La lutte contre le bruit passe par ladiminution du trafic routier en zone rsidentielle ou urbaine, des murs anti-bruit autour desgrands axes, et une conception approprie des appareils lectromnagers.

- Lamlioration du cadre de vie travers lintgration despaces verts : ceux-ci peuvent tre descoules vertes, des parcs, des pergolas, le retour des jardins ouvriers ou des potagers.Lattachement des usagers leur lieu de vie est galement facilit par la part laisse au rve ausein de lespace public, et lmotionnel : cest le rle quont pu jouer les chemines deBedzed pour certains usagers.

- La qualit des services publics : le quartier durable doit tre en mesure dapporter les servicespublics qui garantissent le bon fonctionnement dune socit. Suivant sa taille, il sera

autonome ou dpendra des quartiers environnants. Dans tous les cas, il doit sinscrire dans letissu urbain existant et doit profiter des synergies avec les quartiers voisins.

Pour un dveloppement conomique durable

Un quartier durable est galement loccasion dinsrer des pratiques conomiques responsables.Dans les faits, cela passe par laccueil de bureaux en plus des logements. Cette mixit permetdassurer un certain niveau dactivits aux commerces de proximit, en particulier pour larestauration, ce qui en fait un quartier vivant et convivial. Laccueil dentreprises a dailleurs tmoteur dans la construction des quartiers de qualit environnementale de Lille Euratechnologieset Lyon Confluence. Il sagit de crer des quartiers, multifonctionnels, qui ont leur propre vie,

comme un village, un centre-ville, ou encore les villes que lon a cr jusquau 19e

sicle, et nonpas comme celles du 20e, ville-dortoir, ville-usine, ville-muse, centre daffaires

La dmarche de quartier durable pousse aller encore plus loin, en intgrant les aspects dedveloppement conomique dans la construction mme du quartier. Certains projets imposentdonc des clauses de contrats dinsertion locale aux promoteurs. Dans les rgions sinistres parleurs anciennes activits conomiques comme le Nord-Pas-de-Calais, ces clauses ont vocation rinsrer les populations au chmage et susciter leur adhsion.

La rnovation des btiments

La rnovation des btiment porte en elle un vritable avantage conomique par rapport laconstruction : une politique encourageant la rnovation en basse nergie a un effet positif surlemploi car une rnovation en basse nergie ncessite 70% de temps de travail et 30% dematriel achet alors que pour le mme travail la rpartition pour une rnovation classique est de50/ 50, et donc moins cratrice demplois. Ce sont, en outre, essentiellement les entrepriseslocales, PMI et PME, qui bnficient du travail gnr dans les projets de rnovation6.

Le quartier durable est aussi loccasion de susciter lmergence de nouvelles filires localeslies aux nergies renouvelables (olien, solaire, biomasse, etc.) et aux matriaux propres. Cest cequa fait le Nord-Pas-de-Calais Loos avec le CD2E (Centre de cration et de dveloppementdes co-entreprises), incubateur et outil rgional danimation conomique. Le quartier durable

peut galement tre loccasion de trouver des dbouchs lagriculture biologique locale, enmettant en place des circuits courts dapprovisionnement des habitants.

6 Source : www.energivie.fr


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Lieu Zac de Rungis Reconversion dune friche en centre ville

Date de lacementDbut de la concertation en 2003. Dmarrage des travaux en 2008, avec unelivraison prvue en 2010/ 2012.

Nb hts concerns N.D. (3,8ha)

Contexte

Fin 2002, lorsque la concertation pour lamnagement de la ZAC a commenc,Philippe Bovet, actuel Psident de lassociation Les Amis de lEcozac,a considrque ce projet devait adopter les principes cologiques mis en pratiques Bedzed.Pour faire entendre sa voix, il a fallu sentourer des personnes qualifies, passer un statut associatif, et faire du lobbying tous les niveaux : arrondissement, ville,rgion. Lassociation a apport son expertise et emmen les dcideurs visiterBedzed et Vauban, Rieselfeld Freiburg et des rnovations exemplaires Zurich.

Description

Le cahier des charges nest pas encore rendu mais plusieurs points sont acquis :- Energie : les btiments seront de type basse nergie (consommation

nergtique infrieure 50kWh/ m/ an) et des nergies locales permettront deminimiser leur impact en matire de gaz effet de serre grce du solairephotovoltaque et du solaire thermique. Dans les bureaux, la climatisation seraremplace par de la gothermie.

- Eau : les eaux pluviales seront rcupres pour l'arrosage des jardins etventuellement pour les chasses deau de certains logements et bureaux. Unengociation est en cours avec la DDASS concernant ce dernier point.

- Transport : sur les trois rues traversires et circulantes prvues lorigine pourdsenclaver la place de Rungis, une seule sera accessible la circulation, ensens unique. Les circulations douces, l'inverse seront favorises (double senspour les vlos). Le quartier est insr dans un rseau de transport en commundj existant, ce qui lui permet dimposer un usage limit des voitures : levolume de parking auto sera donc rduit (une partie du parking sous lesbureaux sera consacr un parc de 7 15 voitures partages).

- Les logements comporteront du logement social et de laccession laproprit. Lamnagement prvoit des placettes, des jardins, des commerces etdes lieux de restauration pour animer le quartier.

L'association a galement propos que le chantier emploie des personnes eninsertion et soit un lieu de formation aux installateurs dnergies renouvelables,quun systme de compostage permette aux habitants de recycler leurs dchets,que tous les btiments soient accessibles aux personnes mobilit rduite.

Pointsremarquables

- Exemple de lobbying et de force de changement auprs des dcideurs- habilitation dun site en zone urbaine dense.

Pour en savoir plus www.ecoz.ouvaton.org/


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3. Le processus collectif : facteur dterminant de lmergence dun quartierdurable

La concertation

Un des lments cl pour la russite du quartier durable est un intense travail de participation.Cette dmarche va au-del de la participation citoyenne car il sagit damnager une micro-ville,avec tous ses attributs, et non plus seulement de construire un btiment. Lchelle impose uneconception trs en amont, runissant une multiplicit dacteurs, pour rpondre aux questionstechniques, financires, et prendre les dcisions. Ces acteurs sont : Les dcideurs : lus, bailleurs sociaux, promoteurs Les lus ont un rle tout particulier

puisque ce sont eux qui incarnent le rfrentiel de valeur et sont porteur du projet. La population bien videmment, car on ne peut plus se permettre de reproduire des

logements dans lesquels personne na envie de vivre. Pour Alain Chosson, Secrtaire gnralde la CLCV, la sollicitation et l'implication directe des habitants, qui ont leurs propres savoirs est

primordiale et les architectes doivent apprendre travailler en concertation avec eux. Les ONG qui

permettent de structurer laction des citoyens, ont dailleurs t moteur dans plus dun projet(cf. Les Amis de lEcoZAC ou encore le Forum Vauban).

Les experts qui apportent leur savoir-faire : architectes, urbanistes, bioclimaticiens,nergticiens, thermiciens, sociologues, entreprises de gestion de leau, des dchets, dellectricit, entreprises du btiment, services publics On voit apparatre les A rchitecteurs ,mixte entre lamnageur et larchitecte. La complexit de ces projets impose que cettemultiplicit dacteurs travaillent ensemble, de faon trs coordonne, au sein dune quipe Matrise duvre habitat durable , incluant la reprsentation des usagers, suivant lexpressiondAlain Chosson.

Les financeurs : suivant ce qui est abord, le financeur public peut tre dpartemental,rgional, national, europen ce qui multiplie les interlocuteurs, sans oublier les financeurs

privs.

Lille : amnagement du quartier des Rives de la H aute DeleA Lille, lamnagement du quartier des Rives de la Haute Dele Euratechnologies - et la priseen compte systmatique de critres de dveloppement durable dans les projets de rhabilitationou de construction de quartiers est administre par un Comit dacteurs, avec trois collges : lesfinanceurs promoteurs, les constructeurs de la ville, les associations reprsentantes deshabitants. Ils ont travaill ensemble sur douze ateliers, lobjectif tant de rsoudre les difficultstechniques, didentifier les moyens disponibles pour dmultiplier les co-quartiers sur le territoireet de faire merger une culture commune. Dores et dj, plus de 35 projets urbains intgrent desexigences lies au dveloppement durable. Cette manire de construire un projet nest pas

habituelle, puisque dans un projet classique, les contacts ne se font quau moment de lacommande et la livraison. Dans ce cas, les constructeurs ont tous particip de grands projetsdamnagement, o le partenariat est de mise, o lchange est la rgle et le feedback quotidien.

Il sagit de faire merger un rfrentiel co-quartier, qui a pour vocation terme dtre appliqu tout projet de construction et de rhabilitation. La Ville sengage rduire lempreinte cologiquede lhabitat en travaillant sur les volets conomie de matriaux et rutilisation des matriaux dedconstruction. La municipalit veut aussi valoriser et privilgier les comptences territoriales etsavoir-faire locaux. Pour Danielle Poliautre, Adjointe au Maire, charge du dveloppementdurable, lambition est de faire merger un nouvel art de ville et un nouvel art de vivre ensemble, permettantde rduire les ingalits cologique sociale .


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La participation citoyenne

Les outils de concertation les plus connus restent les conseils de quartier, ou encore les Atelierspopulaires de lurbanisme, crs dans les annes 1970. Pour les interventions sur le bti(immeubles, rsidences...), le processus de ngociation d'accords collectifs entre bailleurs et

locataires est privilgier et a dj montr son efficacit. Vauban est un exemple exceptionnel departicipation des citoyens (cf. infra)

Lieu Vauban Freiburg (Allemagne)Date de lancement 1993, premires constructions en 1998

Nb dhts concerns 3 600, 5 000 terme.

Contexte

Dtruite 95% en 1945, Freiburg sest reconstruite en prnant un urbanismedurable ds les annes 1970 : en 1989, les rues forte circulation sont classes enzone 30, en 1993, la surface de panneaux solaires atteints 2 500 m. En 1993 estlanc le projet du renouvellement de la caserne Vauban, selon le modle de cit-jardin , synthse entre la vie en ville et celle la campagne.

Description

Vauban sillustre dabord par trois dmarches citoyennes :-Ds le dmarrage, la ville met en place le Forum Vauban, constitudassociations citoyennes (jusqu 250 membres) qui fixent leurs objectifs pourle quartier et informent les citoyens.

-La SUSI (initiative de logement autogre et indpendante) est organise pardes personnes bas revenus souhaitant se loger. Elle a transform desbtiments de la caserne en logements locatifs des prix accessibles en changede travaux de rnovation cologique des btiments.

-La Genova, cooprative de construction cre linitiative du Forum, a t lorigine des efforts sur la mixit intergnrationnelle, dinstallations collectiveset damnagements (passerelles, jardins, couloirs) permettant la crationdespaces semi-publics attractifs, facteurs de convivialit.

Dun point de vue cologique, Vauban sillustre par son objectif 0 voiture quisest traduit par une explosion de lutilisation des vlos, lutilisation croissantedes transports en communs, et lessor de lautopartage (seuls 25% des habitantsont un emplacement parking privatif). Par ailleurs, toutes les maisons ont tconues pour ne pas dpasser une consommation de chauffage de65kWh/ m/ an, et 150 logements sont au niveau Passiv-haus.Le surcot des mesures environnementales prises en compte pour la conceptiondu quartier est valu entre 3 et 5% maximum.

Pointsremarquables

- La participation et la mobilisation citoyennes- La matrise des cots- La diffusion des bonnes pratiques lensemble de la ville

Pour en savoir plus www.vauban.de (allemand et anglais)


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II - LES ENJEUX DU QUARTIE R DURABLE

Un quartier durable intgre certes les critres dfinis plus haut, mais il ne sy limite pas. Lesexpriences prcdentes ont longtemps t considres comme des prouesses technologiques,mais elles sont dornavant tout fait accessibles. Lenjeu porte dsormais sur la gnralisation des

projets pilotes et lapplication de leur mode de vie.

1. Les enjeux de la diffusion

Lorganisation du territoire

Au-del des gestes quotidiens, un mode de vie durable passe aussi par une rduction de limpactenvironnemental des transports. Le dveloppement de la ville franaise t conditionn et orientpar lusage de la voiture, devenu rapidement incontournable. Il faut dornavant envisagerdiffremment lamnagement du territoire, en prenant en compte les flux quil gnre et enluttant contre ltalement urbain. Dans cette optique, Pooran Desai, le concepteur de Bedzed, a

dvelopp des mthodes permettant de doubler la densit sans que cela ne nuise la qualit devie des habitants. Au niveau des usages et des modes de vie, mme si on peut se demander si leshabitants dsirent vraiment vivre et travailler sur le mme lieu, cela prsente des avantagessignificatifs, tels que la rduction du stress et de la pollution, un gain de temps, ou encore le cotdes transports, qui est dj rdhibitoire pour certains : en 2004, les mnages franais ont consacr14,9 % de leur budget la fonction transports, soit 5 140 , dont 80% pour lautomobile. Cest le2e poste de dpense aprs le logement et avant la nutrition7.

Lesthtique

En termes de quartier vivre, la question de lesthtique se pose aussi. Pour le moment, la plupart

des architectes construisent suivant les critres de beaut et parfois de fonctionnalit. Les critresvisuels privilgient une belle vue plutt quune orientation suivant les critres bioclimatiques etrejettent les panneaux photovoltaques, qui sintgrent mal larchitecture classique franaise. Lesarchitectes doivent changer leurs priorits, les rvaluer, de sorte que les modes de vies durablespuissent tre intgrs dans le paysage urbain, ce que les architectes Allemands, Sudois, Suissesont trs bien su faire.

La culture

Nous parlons ici de critres culturels qui ont fond les contextes sur lesquels se sont construitesles expriences trangres et la manire dont elles ont t vcues. Si le mode de vie dvelopp

ltranger ne nous parat pas reproductible, c'est que chaque contexte ncessite une adaptationdes processus et une prise en compte des dimensions socio culturelles. Pour Pascale Guiffant,Charge de projet Eau pour tous chez SUEZ Environnement, la participation et laresponsabilisation de tous les acteurs dans la gestion du service public, l'appropriation des services comme bien

collectif et une citoyennet forte pourraient tre le ferment culturel sur lequel nos quartiers se btiraient .

7 Source : INSEE Premire, n 1 039 - Septembre 2005


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Lieu Bedzed (Beddington Zero Energy Development)Date de lancement construit en 2000

Nb dhts concerns 250 habitants

Contexte

Bedzed est un site pionnier situ 20 minutes de Londres pour dmontrerconcrtement quil est possible de vivre de manire durable sans sacrifier auconfort de la vie moderne. LONG anglaise BioRegional a men les rflexions

avec des architectes et des ingnieurs pendant trois ans avant de lancer les travaux.Ce quartier a t conu selon une approche de Mtabolisme visant rendre lequartier extrmement co-efficient par une optimisation des circuits et des usagesinternes.

Description

Bedzed sillustre par lutilisation qui a t faite du site : les matriaux deconstruction des btiments proviennent de sites voisins (30 km la ronde) qui ontt dconstruits pour tre rcuprs ; mais galement par limportance donne des modes de vie durables : les habitants peuvent adhrer un rseau demutualisation de vhicules combin avec le train et il ny a quune voiture enmoyenne pour cinq mnages. Les transports de marchandises et les trajets pourfaire des courses ont t fortement rduits, grce un approvisionnement en

produits frais issus dune agriculture locale, dans un rayon de 50 km. Les produitssont collects et livrs chaque jour Bedzed, en collaboration avec 200producteurs locauxIl est important de souligner que les habitants navaient pas de sensibilitparticulire aux problmatiques environnementales et sont venus Bedzedpour la qualit de vie offerte, mais quune majorit dentre eux ont modifileur comportement vers plus defficacit et de sobrit en prenantconscience des enjeux et des solutions mis en vidence par lquipe deBedzed.Bedzed est aussi un quartier socialement mixte (cf. supra) et qui a rduit de 90% lesbesoins de chauffage et de 60% la consommation dlectricit grce aux principesdisolation thermique passive, complts par une centrale de cognration.

En matire de finance, le surcot est denviron 20% mais les charges dexploitationont diminu de 15%. Surtout, le retour dexprience effectu par les concepteurs amontr quavec seulement 20% des investissements, on aurait atteint 80% desobjectifs en termes de rduction dempreinte cologique. On sest galementaperu que lessentiel de la rduction dempreinte se situait dans le comportementdes usagers li leur comprhension des enjeux.

Pointsremarquables

- Laccent port sur les pratiques domestiques : destin une population nonsoucieuse de lenvironnement, laccessibilit des solutions cologiques afavoris leur appropriation.

- Le retour dexprience effectu.- La duplication du modle : dautres sites ont t initis sur le mme modle

(Z, OPL Portugal, London 2012).Pour en savoir plus angenius.net ; bioregional.com (anglais)


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2. Le quartier durable... pour qui et pour quoi faire ?Par Thanh Nghiem, Prsidente dAngenius

Nous avons vu le quartier durable sous l'angle technique quantifi, puis sous l'angle duprocessus participatif. Cependant, lorsque lon parle de quartier durable, il faut sinterroger sur la

notion mme de durabilit: le quartier, en tant que portion d'une ville8

, interroge la notion mmede ville. Comme le souligne Michel Thiollire, Maire de Saint-Etienne, L es villes sont nes parce quedes hommes espraient une vie meilleure. D es villes meurent, ou risquent de mourir, parce que des activits

s'interrompent brutalement, parce que la ville a t dserte, parce que des paris ont t perdus. Des villes sortent de

la crise : ce sont celles l qui nous en apprennent le plus 9. Alors qu'est-ce qu'une ville durable ?

Permettre des usages et des modes de vie durables

En partant de la notion d'activits, on pourrait dfinir la durabilit d'un quartier comme sacapacit permettre ses habitants d'adopter des modes de vie responsables. C'est de cette faonque Bedzed a t imagin, d'emble : le quartier a t pens puis conu pour permettre de rduire

l'empreinte cologique de ses habitants de 50%. La notion d'usages est dterminante dans la viequotidienne dun quartier ou dune ville. Ils introduisent une inconnue dans la durabilitimagine par le concepteur qui in fine apprend de ses ralisations par lutilisation qui en est faite.

Comme le dit Jos Palma, professeur l'Universit de Lisbonne, spcialiste en psychologie del'environnement et porteur du programme One Planet Living10 au Portugal : pour savoir si unquartier est russi, il faut sentir s'il vit et pour cela regarder les usages on apprend d'ailleurs plus en observant les

dtournements d'usages, tout ce que les habitants vont inventer pour mieux coller leurs besoins et leurs envies. Un

quartier pourra durer dans le temps s'il a une me. L es concepteurs doivent laisser assez d'espace la crativit

humaine, et cette nergie l, on ne peut pas la commander ni l'imposer .

Transmettrel'exprience

Si l'on prend la notion d'activits et d'usages comme champ d'analyse, il apparat vident que, ladure de vie humaine tant limite, il faut aussi penser le quartier durable comme un espaceintgrant en son sein la capacit transmettre les acquis dans la dure. Comme le dit PooranDesai, concepteur du site de Bedzed et du programme One Planet Living : l'enjeu est de mettre lesgermes de la durabilit dans l'A DN du projet, d es habitants et des dcideurs .

Ce qui nous semble important, c'est la capacit transmettre d'autres quartiers, une autre chelle,ou aux gnrations futures : pour cela, le quartier durable doit tre un lieu d'expression, qui rendetangible et dsirable l'invisible. C'est ainsi que Jean-Franois Caron, Maire de Loos-en-Gohelle, a

conu le projet de Loos-en-Gohelle, ville pilote du dveloppement durable comme une villed'interprtation , qui donne voir et ressentir les expriences de durable et non durable, ainsique les exprimentations que la ville a menes. Les outils de diffusion de la connaissance,notamment les outils collaboratifs Internet (type Wiki ou blogues), les media interactifs, lesimages et les cartes (exemple de Google map ou des logiciels type IGN), jouent galement unrle dterminant dans la transmission de ce savoir l'heure d'aujourd'hui.

En conclusion, le quartier durable ne doit pas rester une exprimentation centre sur elle-mme,une vitrine fige visant mettre en valeur ses concepteurs ou les lus du moment. Il doit tre unlieu vivre, un espace d'change et de projections dans le futur, un espace qui peut voluer de

8 Source : wikipedia9 Source : Michel Thiollire, maire de Saint-Etienne, Quelle ville voulons-nous (2007), Editions Autrement.10 Littralement, Vivre avec une seule Plante : programme port par l'ONG BioRegional (concepteur deBedzed) et le WWF International, et qui met en place des sites pilotes grande chelle permettant de rduirel'empreinte cologique de nos modes de vie des 2/ 3 (Cf. JO de Londres 2012, Lisbonne)


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manire organique' . Pour Michel Thiollire, cela passe par les valeurs : A Saint E tienne, nousavons choisi de montrer la ville en chantier parce que, ici, le travail des hommes compte parmi les valeurs les plus

nobles .'11

11 Michel Thiollire, Op. Cit.

Lieu

Loos-en-Gohelle, Nord Pas de Calais Dveloppement

durable en zone ruraleDate de lancement 1995

Nb dhts concerns Toute la ville (7000 habitants, commune rurale)

Contexte

Loos fait partie du bassin minier du Nord de la France, autrement dit un territoirequi sest dvelopp de faon non durable et en subit aujourdhui les consquences.Le village a t ras pendant la Premire Guerre mondiale et lhistoire minire alaiss de nombreuses squelles : la ville compte sept puits, huit terrils et 20% duterritoire est en friche. Cette mmoire collective a influenc la construction delidentit de la ville : depuis 1995, Loos est un territoire dexprimentation dudveloppement durable.

Description

Une rflexion sur lurbanisme a t mene par les lus travers une analyse delenvironnement, des questionnaires la population et un plan paysager. Unrseau doux de transport a t mis en place avec sentiers pdestres, un pdibus,une ceinture verte. Lespace public a vocation tre exemplaire : les btimentspublics construits ou rnovs depuis 1997 respectent les normes HQE, desdispositifs alternatifs de gestion des eaux pluviales ont t adopts ainsi que desprogrammes dconomie dnergie. La base 11/ 19 accueille une ppinire dco-entreprises (Cd2e), laboratoire dexprimentation des possibilits conomiquesque lon peut tirer du dveloppement durable appliqu, ainsi que Cerdd, centre deressource du dveloppement durable. Aujourdhui, la ville rflchit lamanire de rendre visible le dveloppement durable, par une scnarisationde la ville (signalisation, murs faisant apparatre leurs matriaux propres)

et la mise en place dindicateurs.

Pointsremarquables

- Rflexion sur le long terme, applique tout le territoire, et mise en applicationpetit petit, suivant les moyens disponibles.

- Dmocratie participative : implication forte de la population locale.- Maturit de la dmarche : politique dvaluation et de diffusion de la dmarche.

Pour en savoir plus www.loos-en-gohelle.fr/


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II I - LE QUARTIE R DURABLE EN ACTION

Lenjeu des quartiers durables est leur diffusion lensemble des futurs amnagements. Ensuivant le principe du Do it, Fix it12, les expriences trangres et les initiatives franaises ont

permis de fixer les grands principes de constructions et de dgager quelques outils et bonnespratiques.

1. Sensibiliser le grand public

Il commence merger une demande du grand public pour ce genre de quartier, mme si celle-ciest encore trs diffuse et rserve une certaine partie de la population qui a connaissance despratiques existantes. Cest dans lair du temps et le public y est assez rceptif : malgr toutes lesapprhensions, les pitonisations des centre-villes sont finalement bien acceptes. Ce qui estimportant, cest de gnraliser cette sensibilisation aux rurbains. Les grands mdias audiovisuelsnationaux ont un grand travail effectuer afin de montrer quil est possible (et mme souhaitable)

de vivre diffremment. Cela peut passer par divers types de programmes, du feuilleton populairedont laction se passe dans un quartier durable, au documentaire abordant les diffrentestechnologies existantes, lessentiel tant avant tout de faire envie et de montrer que cestaccessible. Des communes ont eu des initiatives originales, comme lagence de Montreuil Vincennes, qui a construit une maison durable itinrante. Pour Yamina Saheb, ResponsableCertification au CSTB, ces campagnes doivent tre dmonstratives et surtout pas abstraites, destines en

priorit au grand public, et positives, non accusatrices .

Dans une vision plus long terme, mais mettre en place immdiatement, il faut galementdvelopper des programmes scolaires qui sensibilisent au dveloppement durable, comme cestdj le cas en Allemagne, en Suisse, et dans les pays nordiques.

2. Former les experts mtiers

Les acteurs du btiment, et parmi eux les architectes, les ingnieurs et les artisans, sont un maillonessentiel dune politique ambitieuse de matrise de lnergie et de dveloppement des nergiesrenouvelables. En France cependant, la culture de la matrise de lnergie est encore tout justenaissante et ce savoir-faire reste rare. Or, la construction ou la rnovation de btimentsnergtiquement trs conomes va rapidement devenir une obligation laquelle il ne sera paspossible de rpondre si des dispositions urgentes ne sont pas prises afin de former tous lesacteurs de la construction. Les constructeurs vont dailleurs devoir mener une rflexion de fondsur leurs comptences en interne, laborer des formations professionnelles adquates et envisager

une monte en comptence dans leurs futurs recrutements. Il est donc essentiel de mettre enplace un programme de formation (initiale et continue) destin lensemble des catgoriesprofessionnelles impliques. Le CSTB travaille dailleurs au renouvellement des pratiques deconstruction, mais la route est longue avant de pouvoir former tous les artisans. Il est surtoutessentiel dagir plus en amont. Cette formation doit tre obligatoire et son contenu ax autour dela conception nergtique sobre et efficace des btiments et de lutilisation optimise des nergiesrenouvelables.

12 Dmarche de progrs et damlioration continue qui passe par lexprimentation


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3. Agir sur les dcideurs

Il faut agir sur les dcideurs, cest--dire les promoteurs et tout particulirement les lus car ceux-ci ont la charge du dveloppement de leur territoire. Un des principaux vecteurs de sensibilisationest demmener ces dcideurs visiter les sites pilotes, de manire leur montrer ce quil est

possible de raliser, le prestige de ces quartiers et la qualit de vie de ces habitants. Ce type devisite est dj organis par plusieurs organismes. Pour Fabienne Arnold, Adjointe aux espacesverts et lEnvironnement la mairie de Mulhouse, il sagit de crer la rencontre motionnelle afin de

faciliter la prise de dcision . Cest pour le dcideur une sorte de voyage initiatique.

Linvestissement du maire dans ces projets est primordial. Il peut faciliter la mobilisationncessaire, imposer des contraintes, faire des choix lchelle dun quartier. Cest le Grandamnageur , le chef de file qui donne la tendance. Pour Fabrice Bonnifet, Directeurdveloppement durable du Groupe Bouygues, un projet de quartier durable est ce qui fait la diffrenceentre une politique gestionnaire et une politique visionnaire . A llu donc de lancer des projets deterritoires durables et visionnaires. Il ne peut plus se contenter de faire des projets simplement

tape lil et se comporter comme sil fallait absolument et uniquement laisser sexprimer lalibert cratrice de lartiste architecte.

4. Se lancer dans un projet de quartier durable : la question desfinancements

Suivant les sources et la porte des amliorations engages, la prise en compte de critres durablesdans lamnagement dun quartier peut engendrer un surinvestissement de 5 20%, ce qui peutconstituer une barrire tant donn le niveau du march de limmobilier. Les initiatives en coursont apprhend cette question de diffrentes manires :

Les partenariats public-priv sont une des principales sources dinnovation pour unecollectivit, moindre frais. Lorsque la relation est rellement de lordre du partenariat,lentreprise prive peut faire bnficier la collectivit de ses savoir-faire, ou encore raliserdes tudes techniques son intention.

Lorsque la ville apporte le terrain, elle peut le cder un prix infrieur et ainsi imposer descritres exigeants, sans pour autant faire monter le prix final. Cest ce qua russi imposerLimoges lors de lamnagement du quartier des Terrasses de Lafayette.

Lapproche en cot global permet denvisager un retour sur investissement moyen/ longterme. Pour exemple, les techniques de type Passiv Haus engendrent un surinvestissementde 7 10%13 pour une rduction de la consommation dnergie pour le chauffage de plusde 90% par rapport la moyenne franaise. Pour la rnovation, leffort de rduction de la

consommation engendre un surinvestissement en moyenne de 150/ mHT, pour unerduction par 4 ou plus de la consommation dnergie. Lampleur des conomies ralisablesmise en rapport avec limportance de la facture nergtique. L'nergie reprsente enmoyenne 20 % des dpenses lies au logement (loyer, charges, impts, etc.) et incite donc raisonner en cot global14 (prix dachat + cot de fonctionnement).

13 Source : www.passivhaus.de/14 Source : Rodolphe Deborre, BeCitizen, op. cit.


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Investissement, rductions dnergie et cot global15

Le trait rouge indique le cot nergtique du chauffage en kWh par m et par an.Le trait vert montre le surcot de linvestissement li aux mesures dconomies dnergie.Le trait bleu indique le cot global (investissement et cot nergtique). On remarque quun optimum estatteint autour de 35 kW, correspondant la maison basse nergie, un second optimum correspond 15kW. Ce chiffre n'a pas t choisi par hasard.

Les outils de financement

Les Banques Populaires ont acquis une exprience du financement de l'environnement au senslarge en crant des outils bancaires ddis : les premiers outils mis en place sont le livretd'pargne cologique CODEVAIR dont les fonds collects sont affects aux prts PREVAIR,qui financent les projets de constructions et de rnovation cologiques. Cette initiative a permisde crer un dialogue entre la banque et ses clients sur le financement du dveloppement durableet d'autres leviers financiers dans ce domaine ont t dvelopps. Pour rpondre ausurinvestissement li aux constructions cologiques, la banque a tout dabord travaill un prtmoins cher grce PREVAIR et CODEVAIR, puis a dvelopp des partenariats public/ privpour mettre en place des prts bonifis cologiques (en Alsace, dans le Nord-Pas-de-Calais pourles rnovations thermiques des btiments notamment). Une troisime offre permet dsormais deprendre en compte dans le prt les futures conomies de charges ralises par les acqureurs, leurpermettant ainsi soit de rduire la dure du remboursement, soit d'augmenter le montant deschances. Le dernier chantier ouvert consiste adosser lavenir ces financements auxconomies carbone qu'il gnre via une valorisation financire travers le march carbonedomestique.De son ct, le Crdit Coopratif compte aussi largir le dispositif CODEVair et PREVair auxentreprises et organismes sans but lucratif, afin de favoriser une gestion durable de leur parcimmobilier.Quant la Caisse des Dpts, conforme son engagement dinvestir sur le long terme, elleinvestit dj dans des projets allant au del des exigences de la RT 2005, misant sur la valeurajoute du btiment la revente, qui dans 20 ans restera dans des normes acceptables.

15 (source : Energivie.fr ou passivhaus.de)


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5. LEtat, catalyseur de la diffusion

Sans pour autant tre indispensable puisque aucune interdiction ne pse sur les pratiques durablesdamnagement, lEtat peut tout de mme agir de manire faciliter lessor des quartiers durables.

Le quartier durable est une vision de la ville qui offre lopportunit dun dveloppement durable ses habitants parce quil prend en compte les impratifs environnementaux fixs par le fameux Facteur 4 pour 2050. Pour diviser par quatre les missions de GES lies lhabitat, il faut allerbien au-del de la RT 2005, sans quoi les btiments construits aujourdhui seront obsoltes trscourt terme. Cette vision long terme est en porte--faux avec la logique de court terme imposepar la pression immobilire. Parce que les exigences du quartier durable ne sont pas encore lanorme, mais sont les seules viables, elles reprsentent encore un sur-investissement. En ce sens,elles relvent prioritairement de linvestissement public, qui a justement vocation investir sur lelong terme. Et pour que cet argent ne soit pas dilapid dans des demi-mesures, lEtat peut agirsur les domaines suivants :

politique foncire : comment faire en sorte de limiter les effets des spculations a minimasur les projets tendance sociale ? politique sanitaire : quels assouplissements la politique hyginiste pour donner une plus

grande part dinnovation dans lamnagement ? rglementation locale : faire en sorte que les PLU conditionnent les autorisations de

construire la prise en compte du caractre durable du projet. rglementation thermique : mettre rapidement en uvre une rglementation de trs haut

niveau visant rendre obligatoire la rnovation thermique des btiments datant davant1975 afin de ramener leur niveau de consommation dnergie primaire pour le chauffage 50 kWh/ m2/ an16.

formation : favoriser lmergence de formations professionnelles aux technologies delenvironnement afin de pallier rapidement au dficit de comptences propre la France etencourager lessor de des co-filires.

La question des financements publics

On ne peut voquer la question du financement dune innovation comme celle du quartierdurable sans aborder les incitations fiscales, les aides rgionales et autres subventions. Celles-cisont indispensables lessor des filires : les artisans ont besoin dune demande large pouramortir leurs cots de dveloppement et acqurir une expertise, jusqu ce que le cot marginaldune nouvelle prestation devienne abordable. Cependant, il ne faut pas oublier que cela neconstitue pas une solution de financement prenne terme, puisque comme toutes les aides, elles

finiront par tre prises en compte par le march et provoqueront dans un 2e

temps uneaugmentation des prix du march.

16 Source : http:/ / sidler.club.fr/


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CONCLUSION

Fort des recherches et exprimentations trangres et contrairement aux ides reues, le quartierdurable est accessible ds aujourdhui, techniquement et financirement. Cest lun des raressecteurs o atteindre le facteur 4 dici 2050 est possible. A ce titre, pour une efficacit garantie,il est primordial de faire porter les efforts sur la rnovation urbaine. Cest l que se trouvelessentiel du potentiel dconomie : 65% des btiments ont t construits avant 1975, cest--diresans tre soumis une rglementation thermique. La consommation nergtique moyenne de cesbtiments est de plus de 300 kWh/ m/ an, contre de 80 100 kWh/ m/ an dans le neuf, alors quelobjectif est de 50 kWh/ m/ an17. Les collectivits auraient ainsi des priorits ambitieuses maisclaires inscrire dans leurs Agenda 21.

Au-del des aspects techniques et des objectifs environnementaux, le quartier durable est unenouvelle manire damnager la ville, notamment en associant les populations les plusdfavorises, qui courent un rel danger face la rarfaction des ressources. Anim par un dsirdune socit plus quilibre, cest un processus qui cherche renouveler les usages domestiques, placer lhabitant au cur de son fonctionnement, en trouvant un nouvel quilibre entre lesespaces et les tres vivants. Ainsi dtermin par les pratiques internes et donc en constantevolution, le quartier durable est en mouvement. Il reprsente aujourdhui la ville idale et rve,dont nous avons les plans et qui reste construire.

17 S Ob t i d l i INSEE

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Les Quartiers Durables

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