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Mémoire Catherine Giner

Date post: 10-Mar-2016
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Mémoire Catherine Giner

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  • Catherine Giner De la conception des tres, la fabrication humaine.

    DE LA CONCEPTION DES ETRES, A LA FABRICATION HUMAINE

    . INTRODUCTION : Notion de limite........................................................................................ 2 I. DE LEMBRYON AU CLONE ................................................................................................. 4

    I-1 LUF ET LEMBRYON....................................................................................................... 4

    I-2 LE CLONE............................................................................................................................... 6

    II. AVANCEE DE LA RECHERCHE ET DERIVE.................................................................... 8 II-1 PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE (PMA)................................................. 8

    II-1-a PMA sans donneur :........................................................................................................ 8

    II-1-b PMA avec donneur : ....................................................................................................... 9

    . POINT DE VUE DE LENFANT.......................................................................................... 9

    .CONSEQUENCES DU DON ANONYME ......................................................................... 12

    II-1-c La conservation au froid et ses consquences............................................................... 13

    II-1-d Le Diagnostique Pr-Implantatoire :............................................................................. 14

    II-2 DEPISTAGE DES ANOMALIES, INTERRUPTIONS DE GROSSESSE ..................... 15

    II-2-a Droit daccs la vie..................................................................................................... 15

    II-2-b Fondement de la limite autorise, passage progressif de linterdit au permis .............. 17

    II-2-c Laffaire Perruche ......................................................................................................... 17

    II-2-d Consquences paradoxales des limites autorises par la loi ......................................... 19

    - Permis de tuer, interdiction de laisser vivre......................................................................... 19

    - Contexte de la loi Veil, sa drive ......................................................................................... 21

    - Sept embryons sacrifis pour un trisomique dcel :........................................................... 22

    II-3 LE CLONAGE .................................................................................................................. 23

    II-3-a Le clonage reproductif .................................................................................................. 24

    II-3-b Le clonage thrapeutique .............................................................................................. 25

    II-4 TECHNIQUES FUTURES DANS LES TRAITEMENTS CONTRE LA STERILITE . 26

    II-4-a Objectifs et Technologie ............................................................................................... 26

    II-4-b Consquences................................................................................................................ 27

    III. LADOPTION........................................................................................................................... 29 IV. VISION DE LA SOCIETE DANS QUELQUES DECENNIES (EXTRAPOLATION ) ... 31 CONCLUSION : de la conception des tres la fabrication humaine ......................................... 33

    DIU dEthique et Pratiques Mdicales 2001-2002 Facult de Mdecine de Marseille P 1

  • Catherine Giner De la conception des tres, la fabrication humaine.

    . INTRODUCTION 1975, publication au Journal Officiel de la loi Veil, lgalisant lavortement. A cette poque en pleine adolescence, jai commenc me poser des questions qui ne mont plus quitte depuis, et auxquelles je nai pas trouv de rponses. Plus tard, certains de mes proches seront confronts au problme douloureux que pose la strilit. Nayant pas subi personnellement ces preuves, jai dabord pens ne pas avoir mon mot dire. Le jour o un mdecin ma demand le sperme du pre de mes enfants, jai chang davis. 2001, le DIU dEthique et Pratiques Mdicales ma permis daller plus loin dans ma rflexion. A ce jour, je nai pas de rponses dfinitives apporter, simplement quelques suggestions, de nombreux doutes et une seule certitude : lobservation de la socit actuelle et les paradoxes quelle charrie indiquent clairement que nous navons pas suivi la bonne direction.

    De la limite naturelle la limite factice : Lhomme a besoin de limites. En biologie, certaines limites sont bases sur des ralits. Elles sont alors difficiles transgresser. Il en est ainsi par exemple, pour la notion despce. Deux individus non striles, de sexe oppos, appartiennent la mme espce, sils sont interfconds et que leur descendance est fconde. La prcision de cette dfinition est due lobservation dans la nature, de certains croisements possibles, entre nes et chevaux par exemple, donnant naissance des mulets ou des bardots, toujours striles. En labsence de tels repres, dautres limites restent floues, comme perdues dans un brouillard. La frontire entre le rgne vgtal et le rgne animal, puisque cest par un processus continu que lon passe progressivement de lun lautre ; ou encore, la place exacte de lornithorynque dans la classification des animaux. Ces limites sont laisses la seule apprciation de lhomme. Il les dfinira en fonction de certains paramtres quil aura dcids de prendre en compte. (A moins qu linverse, il ne choisisse ses paramtres en fonction du but quil sest donn.) Le flou autour d'une limite facilite sa transgression. En ce qui concerne la vie humaine, secteur dans lequel la place des frontires entre l interdit et l autoris entrane des consquences colossales au niveau de lhomme comme au niveau de la socit, PEUT-ON SE PASSER DE REPERES OBJECTIFS pour poser les rgles du jeu, les rgles de vie en socit, les lois ? De toute vidence, cest ce que lon a tent de faire.

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  • Catherine Giner De la conception des tres, la fabrication humaine.

    Paralllement lvolution du socialement permis et aux progrs si rapides ces dernires annes dans le domaine de la biotechnique qui ont augment trop rapidement le pouvoir de lhomme sur la nature et sa matrise de la vie, nous assistons, dans notre socit, un acharnement dintensit gale dans deux directions opposes :

    - Dune part, se dbarrasser dun ftus (ou embryon) dont lexistence drange,

    - D'autre part, se faire fabriquer un enfant, sil narrive pas tout seul dans les dlais prvus.

    Cette tude nous propose de revenir sur les limites poses et leurs fondements, dun point de vue thique, et de dnoncer les consquences nfastes de la transgression de ces limites notamment en ce qui concerne lintrt de lenfant.

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    I. DE LEMBRYON AU CLONE

    I-1 LUF ET LEMBRYON

    Luf, aussi appel ZYGOTE, signifie tymologiquement : attel un mme joug . Au moment de la fcondation de lovule par le spermatozode, il y a rencontre des pronuclei. Puis, aprs la dcondensation du noyau du spermatozode et la rplication de tout lADN des deux pronuclei, les chromosomes dorigine diffrente, sapparient et simbriquent les uns avec les autres. Ils deviennent alors indissociables. A partir de ce moment-l, la cellule initiale possde dans son noyau, un lot de 2n chromosomes qui lui est propre et qui fait delle un uf ou zygote, qui possde dj lidentit de la future personne quil deviendra, sil se dveloppe. Les divisions commencent, on a dabord un embryon, puis un ftus, et enfin, un individu autonome. Le bagage chromosomique, prsent dans chacune de ses cellules, lui est propre, il est unique. (exception faite chez les jumeaux monozygotes et les clones) Le fait quun seul zygote puisse parfois tre lorigine de deux personnes distinctes, a permis certains daffirmer que lapparition du dbut de la vie ou de lidentit de la personne ne se situait pas au moment de la fcondation, de la formation de luf, mais aprs quatorze jours. A ce stade, lembryon ne pourra plus alors, qutre lorigine dune seule personne. Ce fait parat tre le point de dpart des drives actuelles. . Provenance et rle des chromosomes du zygote : La provenance des chromosomes de cette cellule initiale est primordiale, lobservation de certains phnomnes dans la nature, nous le faisait pressentir :

    - Dans lespce humaine, on peut parfois observer chez la jeune fille vierge des kystes dermodes qui se dveloppent partir dun uf non fcond dont les chromosomes sont exclusivement dorigine fminine. Ces kystes sont forms de dent, de poil, de peau, le tout en un dsordre incomprhensible.

    - Par ailleurs, il arrive aussi, aprs une fcondation, que luf qui en est issu ne se dveloppe pas en donnant un embryon, mais en fabriquant des vsicules. Il sagit dune mle hydatiforme qui peut parfois dgnrer en cancer. Or, lobservation de ces mles hydatiformes (ou ufs clairs) montre que les chromosomes prsents sont dorigine exclusivement masculine.

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    . Les travaux de Surani sur la souris ont permis dy voir plus clair :

    - En essayant de fabriquer un zygote dont le noyau contiendrait un bagage chromosomique provenant de deux spermatozodes, donc 2n chromosomes dorigine exclusivement masculine, on obtient un andrnognote, qui se dveloppe de faon anarchique, en donnant des vsicules dont les tissus correspondent ceux des annexes embryonnaires : placenta, amnios

    - En essayant de fabriquer un zygote dont le noyau contiendrait un bagage chromosomique provenant de deux ovules, donc 2n chromosomes dorigine exclusivement fminine, on obtient des fragments de peau, dongle, de dent etc. dont la structure est compltement dsorganise. Lempreinte porte par lovule semble donc trs diffrente de celle qui est porte par le spermatozode

    - Les chromosomes du spermatozode, induisent la formation des annexes embryonnaires (formation dun nid protecteur avec lamnios et le chorion et apport de nourriture avec le placenta.)

    - Les chromosomes de lovule, eux, induisent la formation de lembryon lui-mme.

    A lheure de la reconnaissance dans notre socit, de lgalit des sexes (aprs un long combat), il est intressant de souligner, que mme au stade de gamte, Le fminin est responsable de lembryon lui-mme, Le masculin est responsable de la nourriture et de lhabitat. Parler ce stade dgalit des sexes, est dj un leurre ! Un enfant ne pourra pas de sitt, avoir deux parents biologiques du mme sexe. Chaque gamte a un rle bien dfini. Lun ne deviendra pas un enfant sans la prsence lautre. Ne serait-il pas plus appropri de parler de complmentarit des sexes ?

    En effet, des phnomnes pigntiques diffrencient le gnome masculin, du gnome fminin. Le bagage chromosomique dun tre masculin, reu de sa mre, se trouve modifi pour porter une empreinte masculine et inversement, il y aura une modification du matriel gntique quun individu fminin reoit de son pre, afin quil porte une empreinte fminine. (Colloque de biologie du dveloppement de lembryon 2000).

    Seul un uf dont le noyau possde n chromosomes dorigine paternelle et n chromosomes dorigine maternelle, est appel se dvelopper harmonieusement, de faon donner un embryon.

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    Les informations portes par les chromosomes maternels et paternels, sont diffrentes et complmentaires. Tant que seule la nature avait en charge la formation des zygotes et des embryons, il ny avait rien redire au sujet de leurs dfinitions. Il semble que dsormais, depuis certaines manipulations par lhomme, ce ne soit plus le cas. La notion de clone est maintenant prendre en considration.

    I-2 LE CLONE

    La notion de clone, faisant aujourdhui partie intgrante de lactualit, repose des questions au sujet des dfinitions de luf et de lembryon, (pourtant claires jusqu prsent) .Dfinition de luf : cellule initiale dun tre vivant, issue de la fcondation dun ovule par un spermatozode, avant la formation dun embryon. .Dfinition de lembryon : organisme en voie de dveloppement, depuis le stade duf fcond jusqu la ralisation dune forme capable de vie autonome et active. .Dfinitions du clone :

    - Sens biologique : Individu provenant de la reproduction asexue dun individu unique.

    - Sens figur : Individu qui serait la copie conforme dun autre. Pour fabriquer le clone dun tre humain, il faut, aprs avoir prlev un ovule chez une femme, en retirer le noyau contenant n chromosomes (23), et le remplacer par le noyau contenant 2n chromosomes dune cellule de la personne que lon veut cloner. Lovule, ainsi manipul, devient donc un uf sans avoir t fcond par un spermatozode. Il est prciser, quavec une donneuse dovule, le clone diffrera toujours de son modle par le cytoplasme (et donc lADN mitochondrial) de lovule utilis.

    Si lon clone un individu masculin, et que sa propre mre ou sa sur soit la donneuse, le cytoplasme sera identique.

    Si lon clone un individu fminin, en utilisant son propre ovule, lADN mitochondrial sera le mme. (Si lovule, dans la fcondation,

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    apporte en plus de son bagage chromosomique son cytoplasme, le spermatozode, lui, semble napporter que son paquet de chromosomes). Pour fabriquer son clone, lhomme a donc encore besoin de la femme, ne serait-ce quen tant que fournisseur dovule ! ! Il a toujours besoin du bagage chromosomique fminin, (quil a reu de sa mre) et du bagage chromosomique masculin, (quil a reu de son pre) dj prsents dans toutes ses cellules. On ne peut donc pas dfinir le clone dun homme comme tant un individu provenant de la reproduction asexue dun individu unique. Aprs la prise en considration de la notion de clone : .Dfinition de luf : cellule initiale dun tre vivant, issue de la fcondation dun ovule par un Spermatozode ou issue dun clonage, avant la formation dun embryon. .Dfinition de lembryon : organisme en voie de dveloppement, depuis le stade duf fcond ou clon jusqu la ralisation dune forme capable de vie autonome. Ne devrait-on pas considrer comme embryon, tout amas cellulaire qui, plac dans un utrus, aurait la capacit se dvelopper en donnant terme un individu capable de vie autonome ?

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    II. AVANCEE DE LA RECHERCHE ET DERIVE

    II-1 PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE (PMA)

    II-1-a PMA sans donneur :

    Il sagit de rapprocher de faon artificielle, un ovule et un spermatozode, (tous deux issus du couple formant un projet parental), afin de leur permettre davoir un enfant. Lenfant sera alors LEUR enfant biologique. Dans ce cas le mdecin sattache rendre fconde une union QUI EXISTE dans lintimit du couple (mme si elle demeure naturellement strile) par :

    -Insmination artificielle -Fcondation in vitro (possibilit de conglation, d ICSI : injection

    intra-cytoplasmique dun spermatozode) . POINT DE VUE DE LENFANT - Il a t conu de faon un peu particulire, puisquil y a eu intervention du corps mdical pour permettre sa conception. - Ses parents sont ses parents biologiques, donc pas de problmes de filiation. - La rencontre, entre lovule et le spermatozode, qui est lorigine de son existence, AURAIT PU AVOIR LIEU NATURELLEMENT. Consquences : Un couple de britanniques de personnes blanches ayant eu recours la FIV a port plainte contre la clinique qui les suivait aprs que la femme ait accouch de jumeaux noirs. Trois types derreurs sont prendre en compte : le bon ovule a t fcond par le sperme dun homme noir, le bon sperme a fcond un ovule dune femme noire ou alors lembryon implant provenait dun autre couple. Quoi quil en soit, laffaire sera porte en justice lautomne prochain. Jusqu maintenant, deux cas de ce type ont t rpertoris dans le monde en 1993 aux Pays Bas (le couple blanc qui avait donn naissance des jumelles noires aprs confusion de sperme avait gard les enfants) et en 1998 aux Etats Unis (la mre qui avait donn naissance au bb dun autre couple avait d rendre lenfant ses parents biologiques). Figaro 09/07/02 et 11/07/02.

    A la lecture de cet article, on peut se demander combien dautres erreurs du mme type, ayant entran la naissance denfants de la bonne couleur , sont passes inaperues.

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    II-1-b PMA avec donneur : Il sagit, dans ce cas, de pallier une strilit juge dfinitive de lun ou lautre des partenaires du couple, en remplaant le gamte dfectueux ou manquant, par le gamte dun donneur anonyme. (Actuellement en France, un couple demandeur ne peut plus bnficier que dun seul don de gamte, don dovule OU don de sperme.) . POINT DE VUE DE LENFANT Don de sperme : - Sa mre, qui la port est sa mre biologique. - Son pre, nest pas son pre biologique. - Il naura jamais le moyen de connatre son pre biologique et ne saura jamais qui il est. - Ses parents biologiques ne se connaissent pas, ils ne se connatront jamais. - Il naurait jamais pu exister naturellement. - Il a t FABRIQUE DE PERE INCONNU, pour satisfaire le projet parental dun couple, dont lhomme ne peut pas tre son pre biologique. - Biologiquement, il est un enfant adultrin, avec consentement de son pre officiel, avec la diffrence que mme sa mre ne connat pas son pre biologique.. Don dovule : - Son pre, est son pre biologique. - Sa mre, nest pas sa mre biologique. - Elle la nanmoins port et mis au monde. - Il naura jamais le moyen de connatre sa mre biologique ni de savoir qui elle est. - Ses parents biologiques, qui ne se connaissent pas, ne se connatront jamais. - Il naurait pu jamais exister naturellement. - Il a t FABRIQUE DE MERE INCONNUE, dans le but de satisfaire le projet parental dun couple dont la femme ne peut pas tre sa mre biologique. - Biologiquement, il est un enfant adultrin, avec consentement de sa mre, qui layant port, se donne lillusion davoir son enfant biologique.

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    Don dovule et de sperme : (interdit en France) - Sa mre qui la port nest pas sa mre biologique. - Son pre nest pas son pre biologique. - Il ne connatra jamais ni son pre, ni sa mre, ne saura jamais rien qui les concerne. - Son pre et sa mre biologiques ne se rencontreront jamais. - Il a t fabriqu dans le but de satisfaire un couple sans enfant, qui se donne lillusion davoir un enfant lui. - Biologiquement, il est un enfant fabriqu sciemment DE PERE ET DE MERE INCONNUS, donc orphelin, dans le but dtre adopt prcocement par un couple strile demandeur denfant. A ce stade, il semble que lon puisse diffrencier nettement la PMA sans donneur, de la PMA avec donneur : -Dans le premier cas, on aide un couple concevoir son enfant en donnant un coup de pouce la nature . -Dans le second, pour rpondre au projet parental dun couple, on va chercher de la matire premire anonyme afin de pallier une carence. Lovule ou le spermatozode est devenu un ingrdient manquant une recette, la recette de la fabrication de lenfant.

    A partir de cette matire premire, on va pouvoir trafiquer la vie. La PMA masque ladultre (avec consentement du parent strile). Ainsi, lhomme acquiert le mme pouvoir que la femme. Il peut, grce au don dovule, avoir un enfant, mme avec une femme strile. Avec un conjoint strile, la femme na pas eu attendre la PMA pour avoir un enfant avec ou sans le consentement de son conjoint, qui se retrouve alors, pre officiel de lenfant quelle portera. Aujourdhui, beaucoup denfants sont ns grce des FIV avec dons dovocytes, apportant ainsi beaucoup de bonheur de nombreux couples striles qui, en dautres temps, nauraient jamais pu raliser leur dsir (Loukia Saranti, les PMA, vingt ans aprs, ed Odile Jacob)

    Il sagit bien de rpondre au dsir du couple strile ! A un moment, o conscients des relles difficults que vivent les enfants en qute de leur identit biologique, on essaie de faciliter laccs leurs origines aux enfants ns sous x, est-il cohrent de fabriquer des enfants avec dons de gamtes, en sachant pertinemment quils seront confronts au mme problme ?

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    (La loi du 22/01/02 favorise la leve du secret par lintermdiaire dun conseil national pour laccs aux origines personnelles, le Cnaop. Le Cnaop est charg de recueillir, sous pli ferm, le maximum dinformations concernant la mre qui accouche sous x, pour permettre lenfant daccder ultrieurement ces informations, avec laccord de la mre. (Figaro 9/10/02) Le souci de rpondre nimporte quel prix au dsir denfant dun couple strile ne nous fait-il pas oublier lessentiel ? Lintrt de lenfant . Les couples demandeurs denfant, sont-ils bien conscients de cela ? Et ceux qui, persuads de la gnrosit de leur acte, donnent leurs gamtes, sont-ils vraiment gnreux ? Peut-tre oublie-t-on volontairement que lenfant obtenu nest pas celui du couple. Mais est-ce de loubli ou du mensonge ?

    Faut-il entourer le don de gamtes de secret, de silence ? On assure maintenant lillusion en choisissant le donneur selon certains critres comme la couleur des yeux et le groupe sanguin. 80% des parents ne disent pas la vrit lenfant issu dun don de gamte. Sentiment de Dagognet, mdecin et philosophe ce sujet :

    Nous approuvons le silence. Tournons-nous vers lavenir. Cest prner loubli et pas le mensonge. On prfre le mensonge la ralit qui tue. Pourquoi ne pas exiger de la mre, la vrit au sujet des enfants

    adultrins. ( cours de P.Le Coz )

    Approuver le silence cest vouloir cacher ce que lon a fait. Se tourner vers lavenir et les risques de consanguinit. Prner loubli mme en y pensant tous les jours. Admettre que la ralit tuerait cest avouer quelle est mauvaise. Si la mre dun enfant adultrin se tait cest quelle prfre garder

    le secret. Peut-tre napprouve-elle pas son acte. La naissance dun tel enfant est souvent une consquence, rarement un fait exprs.

    En crant lillusion, nentretenons-nous pas le mensonge ? Dagognet utilise comme rfrence lexistence de ladultre et ses consquences, pour justifier la fabrication denfants avec dons de gamtes.

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    A linverse, le don de gamtes ne rhabiliterait-il pas ladultre ? Pourquoi ne pas faire naturellement, ce quoi on a droit biologiquement ? .CONSEQUENCES DU DON ANONYME Le don anonyme, place lovule ou le spermatozode du futur parent strile, au rang dingrdient non indispensable, puisque remplaable par celui dun donneur anonyme, ce qui ne manquera pas de provoquer un problme didentit chez lenfant. A partir de l, toute revendication la parentalit devient possible : - Revendication des FEMMES MENOPAUSEES Il nest pas rare de voir, dans notre socit, des hommes tre pre aprs lage de cinquante ans, ce qui reprsente une ingalit entre lhomme et la femme. Le don anonyme a pu donner des femmes, mme mnopauses, la possibilit de porter un enfant. (A dfaut davoir eu le leur en temps voulu). Il masque ladultre, voire parfois une certaine forme dinceste, comme le cas qui a fait parler de lui et pour cause, de la femme sans descendance, qui a eu aux Etats Unis recours au don dovocytes et fut enceinte lage de 62 ans, les ovocytes ayant t fconds par le sperme de son propre frre. Ce dernier sans descendance galement. Dans le souci de transmettre leur bien, cette femme, qui est venue accoucher Draguignan, et son frre lvent maintenant leurs jumeaux . Jumeaux de mme pre et de mme mre biologiques, mais de mre porteuse diffrente, lautre enfant ayant t port et mis au monde par la mme vendeuse dovule (sa mre biologique) qui a pu augmenter son gain en louant son utrus pendant neuf mois. Dans le souci de satisfaire un projet parental, noublie-t-on pas lintrt de lenfant natre ? PEUT-ON SERVIR LINTERET DUN COUPLE, SANS TENIR COMPTE DE LINTERET DE LENFANT ? - Revendication des HOMOSEXUELS

    - Les femmes homosexuelles ont toujours pu et peuvent toujours, tre enceintes naturellement et lever leur enfant avec qui elles voudront. Elles peuvent aussi, sans faire savoir quelles sont homosexuelles, avoir recours un don de sperme.

    - Pour les hommes homosexuels, le problme est un peu plus compliqu puisquils ont encore besoin, pour avoir un enfant, non seulement dovocytes, mais aussi dun utrus pendant neuf mois.

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    Combien de temps va-t-on pouvoir rsister leur pression ? Avec le PACS, on reconnat dj un lien pseudo familial entre deux personnes, mme du mme sexe. Doit-on attendre que le droit lenfant des homosexuels passe dans lopinion publique, force den entendre parler ? Au nom de lgalit des sexes, est-il encore lgitime -de diffrencier les couples en fonction du sexe des personnes qui le constituent ? -de leur refuser ce quoi les femmes ont dj accs ? Nous sommes dj alls trs loin sur le chemin de lgalit des sexes dans beaucoup de domaines. Dans celui de la procration serait-ce un progrs ? Ou une fausse route ? Si la grossesse in vitro devenait possible, quelles objections cohrentes pourrait-on encore apporter ? Peut-tre LINTERET DE LENFANT A NAITRE ? En ce qui concerne la PMA, cette notion, ne semble-t-elle pas primordiale ? Plus lourde dans la balance en face de la douleur dun couple sans enfant ou de lgalit des sexes ? Dans lintrt de lenfant, et pour limiter les drives, ne vaudrait-il pas mieux sen tenir ne fabriquer que des embryons qui auraient pu exister naturellement ? Cela ne pourrait-il pas reprsenter un repre, une limite base sur du solide, une limite dfendable ?

    II-1-c La conservation au froid et ses consquences La conservation au froid apparat avec la FIV. Depuis 1996, en cas de FIV avec don dovocyte, lembryon doit tre obligatoirement congel pendant six mois, avant limplantation, le temps de sassurer que les srologies (pour lHIV, les hpatites B et C et le cytomgalovirus) sont bien ngatives. Ce dlai obligatoire de conglation a fortement diminu le nombre de grossesses obtenues. Sans donneur, les embryons qui ne sont pas implants directement aprs le prlvement, sont aussi congels. La conglation comporte un certain nombre de risques vis vis des embryons. Il y a un risque de contamination entre diffrentes paillettes dembryon qui se trouvent dans le mme container dazote liquide. (Les PMA vingt ans aprs Loukia Saranti p27). Lapprhension de ce risque ne nous fait-il pas voir lenfant comme un vecteur potentiel de maladie ? Les parents peuvent disparatre et laisser leurs embryons sans projet parental (faible probabilit).

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    De nombreux parents ayant obtenu aprs recours la FIV, leur nombre dsir denfants, se dsintressent de leurs embryons restants. Ils deviennent alors des embryons surnumraires. Les parents oublient peut-tre que rien ne les diffrencie de lembryon qui a t lorigine de leur enfant quils ont tellement dsir ! (Ni dailleurs de lembryon quils ont t) ltat embryonnaire tant pour tous un passage obligatoire. Comme un enfant, (toutes proportions gardes), qui aprs un gros caprice, aurait obtenu le paquet de sucreries tant dsir, dont il se serait bien vite dbarrass, aprs lavoir peine entam ! On met tout en uvre pour avoir des enfants, et une fois servi, on se dsintresse du surplus . Ny a-t-il pas l un gaspillage de matire humaine d au caprice de lhomme ? D lutilisation du pouvoir dont on dispose sans toujours rflchir ses consquences ? Il semble que la science ait t plus rapide que la rflexion, qui na pas su suivre son rythme. Pourquoi naurait-on que des droits lembryon et non pas des devoirs de responsabilit et de parentalit envers ceux que lon a dcids de faire fabriquer ? Il est vrai quun enfant du tiers monde suscite davantage notre compassion, mais ces embryons abandonns, propritaires dune identit qui leur est propre, mme sils peuvent tre lorigine de deux personnes pendant quatorze jours, mme sils ne souffrent pas encore dans leur corps, ne mritent-ils pas quelques attentions ? Doit-on trouver normal quen labsence de projet parental, les chercheurs se prcipitent sur les embryons restants, un peu comme des prdateurs sur les restes dune porte abandonne. Autoriser la recherche sur les embryons surnumraires, ne serait-ce pas le premier pas vers une production massive dembryons dans le but de la recherche ? Le scientifique, qui fabrique des embryons dans son laboratoire, ne devrait-il pas en assumer la responsabilit, voire la paternit ?

    II-1-d Le Diagnostique Pr-Implantatoire : Le diagnostique pr-implantatoire est utilis, afin que les parents dun enfant malade ( cause de la prsence dun gne responsable qui lui a t transmis) puissent avoir un autre enfant non porteur du gne responsable, donc sain. Il est important de noter que si cet enfant nest pas porteur du gne dficient, ce nest pas grce au fait quil ait t soign. Il a en ralit t choisi parmi tous les embryons quon a obtenus aprs un prlvement dovocytes et une fcondation in vitro, parce quil ne possdait pas le gne dficient. En revanche, les embryons possesseurs du gne responsable de la maladie sont dtruits.

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    Le but est atteint, les parents ont un enfant dpourvu du gne responsable de la maladie dont est atteint leur premier enfant. Mais ont-ils bien mesur les consquences de leur choix ? Que peut-il se passer dans la tte du premier enfant, celui qui est malade ? - Il sait que ses parents nacceptent daccueillir un enfant que sil est sain. - Il sait quils feront dtruire ceux qui sont comme lui. - Nest-il pas forc de penser que sils avaient connu son tat futur, ses parents lui auraient rserv le mme sort quaux embryons porteurs du gne dficient ? Cest en tout tat de cause la vrit. - Comment pourrait-il, dans ces conditions, accepter son handicap dj terrible supporter, comment pourrait-il l'assumer ? Qui donc le pourrait ? - On peut aussi envisager de cacher lenfant la vrit, mais lorsquon connat les consquences dsastreuses de certains secrets de famille, ce nest peut-tre pas la meilleure solution envisager. - Paradoxalement, comment en vouloir des parents dans la souffrance devant leur enfant malade, qui, AYANT EU LE CHOIX, ont fait celui-l ? A quel titre ltre conu en prouvette naurait-il droit se dvelopper et exister que sil fait partie dun projet parental, que sil est normal ? Si lon peut penser que le bonheur dun tre peut dpendre de ses parents, de la famille dans laquelle il va tomber , de lducation quil recevra, peut-on penser la mme chose au sujet de son droit dexister en tant qutre humain ?

    II-2 DEPISTAGE DES ANOMALIES, INTERRUPTIONS DE GROSSESSE

    II-2-a Droit daccs la vie Les consquences dsastreuses des avortements clandestins nous ont conduit donner chacun la libert dinterrompre toute grossesse jusqu un dlai de douze semaines de dveloppement de lembryon. Mais en cas de handicap jug lourd du ftus, ( lapprciation subjective) une interruption de grossesse est autorise (voire fortement conseille) nimporte quel stade jusqu laccouchement (qui ne doit pas avoir eu lieu).

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    Ce qui veut dire que pass le dlai de douze semaines,

    - Supprimer un ftus normal EST CONSIDERE COMME UN ASSASSINAT, passible de condamnation.

    - En revanche, supprimer un ftus anormal un stade de dveloppement mme beaucoup plus avanc, NEST PAS CONSIDERE COMME TEL, ce geste tant mme dans certains cas fortement conseill . Cela est-il vraiment dfendable ? ( Mme si avouons-le, cest bien pratique, personne nayant envie davoir un enfant diffrent ). Il est vrai quun handicap cote cher la socit. Est-ce une raison ? Les parents, dans leur prise de dcision, doivent maintenant faire face une nouvelle difficult, celle du jugement de leur enfant leur gard. Ayant grandi, il pourra donner son avis au sujet du choix quils ont fait de le garder, puisquils ont eu choisir. On invoque lintrt des parents pour empcher leur enfant de natre.

    Peut-on invoquer lintrt de lenfant, pour lempcher de natre ? Un ftus malform, na pas le mme droit daccs la vie, quun ftus normal. Le droit daccs la vie de chacun est-il dcider en fonction de ses capacits intellectuelles ou de son anatomie ? Comment a-t-on pu en arriver l ? Comment peut-on affirmer haut et fort quil ne sagit pas deugnisme ? - O nous emmne cette logique ? - Est-il juste que la compassion envers les parents de handicaps, sarrte

    net la naissance de lenfant, son premier mouvement respiratoire, pourquoi est-ce cet instant prcis, que lon protge lenfant lui-mme ?

    - Pourquoi dans un souci dgalit, ne donne-t-on pas aux parents le choix

    de supprimer aussi leur enfant si son handicap ne se rvle qu sa naissance ? Si le handicap napparat qu trois, six ou douze mois ?

    - Pourquoi ne pas donner le mme choix des parents dont lenfant est devenu handicap la suite dun accident ?

    Est-il juste, dans un monde o les repres ont disparu, o chacun a le choix, de laisser encore certains parents dans la dtresse, compltement dmunis devant leur enfant handicap, parce que eux, nont pas eu ce choix ?

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    Le premier devoir dune socit, ne devrait-il pas tre daider les familles assumer la lourde charge que reprsente le fait davoir un enfant handicap ? Est-il humain de les laisser seules dans langoisse du devenir de leur enfant lorsquil sera devenu orphelin ? Ne devrait-on pas proposer des solutions pour TOUS et TOUT age ? Si compassion signifie souffrir avec ne confondons-nous pas avec peur de souffrir comme ? Accepter de supprimer les ftus non dsirs ou mal forms, nest-ce pas dplacer la souffrance au lieu de la soulager, au lieu daider ceux qui souffrent la porter ? Auquel cas, ce que nous appelons compassion, ne serait en ralit que complaisance.

    II-2-b Fondement de la limite autorise, passage progressif de linterdit au permis

    La vie dune personne commence par la rencontre de deux gamtes, et se termine par la mort. Entre ces deux vnements, il ny a quun PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT PROGRESSIF, dveloppement marqu par certaines tapes biologiques fondamentales, comme la fixation du blastocyste dans la muqueuse utrine cinq ou six jours de son dveloppement, son implantation la deuxime semaine, le nouveau mode de nutrition qui se met en place et le cur qui se met battre au cours de la troisime semaine, lacquisition de sa forme humaine huit semaines, le moment de sa naissance, de sa pubert. Toutes ces tapes et bien dautres, sont autant de faits marquants communs au cours de la vie de tous. Sur quels fondements sest-on bas pour simposer le devoir de protger un ftus normal partir de douze semaines ? Rappelons que ce dlai, de douze semaines aujourdhui, est rest plus de vingt-cinq ans fix dix semaines. On peut donc se demander ce quil sest pass de nouveau, dans la vie de lembryon ou du ftus, qui puisse justifier le dplacement de cette limite autorise ? Aucune dcouverte ne fut ncessaire, la limite de dix semaines ayant t, semble-t-il, fixe de faon alatoire, calque sur les juridictions dautres pays. Cette limite nest donc quune convention, base sur aucun repre, donc indfendable. Une convention peut tre change volont, la faon dun curseur.

    II-2-c Laffaire Perruche Madame Perruche a intent un procs, pour la naissance de son fils Nicolas, n lourdement handicap suite une rubole non dtecte pendant

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    sa grossesse, alors quelle avait inform le mdecin de sa volont dinterrompre sa grossesse au cas o le diagnostic de la rubole serait confirm. La cour de cassation, en assemble plnire a rendu le 17 novembre 2000 larrt suivant : Ds lors que les fautes commises par le mdecin et le laboratoire dans lexcution des contrats forms avec Mme X avaient empch celle-ci dexercer son choix d interrompre sa grossesse afin dviter la naissance dun enfant atteint dun handicap, ce dernier peut demander la rparation du prjudice rsultant de ce handicap et caus par les fautes retenues .

    La cour de cassation, en admettant lindemnisation du prjudice de lenfant en plus de celui des parents, reconnaissait implicitement quil y a des vies qui ne valent pas la peine dtre vcues. Cette affaire qui a fait tant de bruit, qui a suscit une si vive motion, voire un toll gnral dans notre pays, ntait-elle pas prvisible ? Une cause ne prcde-t-elle pas toujours un effet ? Mettre au monde un enfant handicap a trs certainement toujours t une preuve terrible, autant pour les parents et la famille, que pour lenfant lui-mme qui doit assumer son handicap. Mais quand lhomme navait pas le choix, les parents de handicaps taient tous sur un pied dgalit, se rsignant accueillir leur enfant tel quil tait, sans conditions et sans chercher un fautif. Ils ne ressassaient pas pendant des annes les arguments suivant lesquels, ils auraient t dans leurs droits dviter une telle naissance. Au sein dune socit qui dispose de moyens de plus en plus sophistiqus de dtection danomalies, qui les utilise pour soigner, mais aussi pour supprimer, nous nous sommes donn le libre choix de garder ou non un enfant pas comme les autres. Ainsi, actuellement, . IL NEST PLUS NORMAL DE METTRE AU MONDE un enfant handicap, . IL NEST PLUS ACCEPTABLE DE NAITRE handicap. Dans un tel contexte, tait-il justifi de stonner et de soffusquer de lapparition de larrt Perruche qui, reconnaissait lexistence dun prjudice pour un handicap du seul fait de sa naissance, et risquait de mettre les parents et les mdecins en pril ? - Comment la femme qui, parce que la malformation du ftus quelle porte na pas t dtecte temps se retrouve face son enfant handicap quelle aurait choisi de ne pas garder si elle lavait su, pourrait-elle ne pas se sentir victime dinjustice ?

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    -Comment lenfant, conscient que ses parents auraient prfr quil ne vive pas, peut-il assumer son handicap ? Dans ces conditions, comment lenfant peut-il accepter de vivre ? -Nest-il pas normal que la mre et lenfant en veuillent tous deux au monde entier ? En particulier au mdecin qui na rien vu ? Nest-ce pas lgitime ? Par sa faute, il est vrai, la mre na pas eu le choix quont eu les autres et quelle aurait d avoir. Ne faudrait-il pas proposer la famille dabandonner son enfant la naissance EN LA DECULPABILISANT, si elle ne se sent pas capable dassumer une telle charge ? Il existe maintenant des associations spcialises dans ladoption de handicaps, cest une leon que nous recevons tous. (J.F. Mattei, confrence de lUDAF ladoption, un autre regard 2001.) La fin de la jurisprudence Perruche est-elle due au dsir de respecter la personne ne ou au dsir de protger les mdecins ds lors menacs ? Ou les parents ? Quoiquil en soit, cette affaire eut chez nous leffet dun lectrochoc, mettant jour une aberration dans notre systme.

    II-2-d Consquences paradoxales des limites autorises par la loi - Permis de tuer, interdiction de laisser vivre Larrt Perruche, aurait permis de poursuivre juridiquement et de condamner un mdecin, dont la faute aurait t de ne pas avoir dcel avant sa naissance, une anomalie porte par un ftus. Il aurait ainsi permis un enfant handicap, de natre et donc de vivre. Paradoxalement, plusieurs affaires assez rcentes permettent de constater que lorsquon provoque accidentellement la mort dun ftus in utro, lhomicide involontaire nest pas reconnu, le ftus mort sera alors considr comme tant un dchet organique, au mme titre quun appendice aprs une appendicectomie, quun membre amput ou quun morceau dintestin. On imagine le dsarroi de la mre qui a perdu lenfant quelle portait conformment un projet parental et quelle sentait bouger depuis longtemps ! -Affaire Potonet : en novembre 1991, Sophie P. perd son bb terme, la suite de ngligences et imprudences dune sage-femme, et de dfaut de surveillance de la grossesse commis par le mdecin. Contrairement aux rsultats de lautopsie, le gyncologue aurait indiqu aux parents que lenfant stait trangl avec le cordon ombilical. La cour dappel de Versailles,

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    rendant un arrt de rbellion le 19 janvier 2000, retient lincrimination dhomicide involontaire. Le mdecin ayant attaqu cet arrt, laffaire est prsente la chambre criminelle de la cour de cassation le 6 juin 2002. Larrt rendu le 25 juin 2002, ne reconnat pas la mort de lenfant natre due une faute du mdecin comme un homicide involontaire : le ftus n'est pas pnalement protg, estimant quun enfant natre ne peut tre victime dun homicide.

    -Affaire Grosmangin : le 29 juillet 1995, victime dun chauffard conduisant en tat divresse, Sylvie G. enceinte de 6 mois, tait blesse. Le lien de cause effet entre la violence du choc et la naissance prmature de son enfant mort-n est tabli par le corps mdical : ce ftus tait viable, mais il est mort du fait de lsions crbrales importantes causes par laccident. La cour de Reims condamne le chauffard pour les blessures causes la mre, mais aussi pour homicide involontaire. La cour dappel de Metz, ne retient pas cette dernire incrimination, estimant quil ne pouvait y avoir dhomicide qu lgard dun enfant dont le cur battait la naissance et qui a respir. Le 29 juin 2001, la cour de cassation, en assemble plnire, confirme la dcision de Metz, confirmant par l larrt prcdent de la chambre criminelle.

    -Affaire Golfier : en 1997 un gyncologue, ayant confondu deux patientes, provoque chez lune delle lexpulsion dun ftus de six mois. Il est condamn par la cour dappel de Lyon. La chambre criminelle de la cour de cassation censurait cet arrt le 30 juin 1999, refusant que ce mdecin soit condamn pour homicide involontaire.

    Cela veut dire, que par manque dattention, par ngligence, celui qui laisse natre un enfant handicap est passible de poursuite, alors que celui qui provoque la mort dun ftus, mme viable, ne risque rien ! ( Mme sil a provoqu un accident en conduisant en tat divresse ). Nest-ce pas en quelque sorte permettre (ou tolrer) de supprimer la vie tout en interdisant de laisser vivre ? Professeur Hauser : Est puni civilement celui par la faute duquel le ftus est arriv la vie, et nest pas puni pnalement celui par la faute duquel est arrive la mort . Professeur Mattei : Comment admettre que lenfant na jamais exist alors que lchographie la montr bougeant sur un cran, alors que sa mre a peru ses mouvements. La mdecine considre le ftus comme un patient, donc comme un tre vivant, et elle continue de remonter le fil du temps au fur et mesure de ses progrs. Dans lesprit de chacun, lenfant est bien un autre, et le terme enfant signifie une contradiction entre le droit et la ralit vcue. Les progrs de la connaissance et de la science doivent nous conduire reconsidrer nos repres juridiques. Jerry Sainte Rose ( avocat gnral la Cour de cassation ) : Si le ftus peut-tre victime du dlit de blessure involontaire, comment expliquer quil ne puisse pas tre victime dhomicide involontaire, infraction supposant le

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    mme lment psychologique et entranant des consquences plus graves ? La Cour de cassation protge une valeur seconde : la sant et non la valeur premire quest la vie. - Contexte de la loi Veil, sa drive Il semble que la loi Veil de 1975, admettait tolrer le mal pour viter le pire, viter les avortements clandestins, cause desquels de trs nombreuses femmes ont tragiquement perdu la vie. Mais ltat de dtresse ntant pas quantifiable ni dmontrable, ce qui fut tolr en cas de dtresse est rapidement devenu permis , puis socialement acquis et en cas de handicap, fortement conseill . Cette loi, prvue uniquement pour les cas de grande dtresse (pas quantifiable) sest trs rapidement applique tout le monde et le chiffre consquent de deux cent mille par an prouve que linterruption volontaire de grossesse (qui croyait-on ne devait plus relever que de lexception depuis lavnement de la contraception) est utilise par beaucoup comme un moyen de contraception. Il semble que ce qui est permis par la loi ne fasse plus, chez le commun des mortels, lobjet dune quelconque rflexion.

    Lexistence de la loi semble tuer le discernement de lhomme. Le bien fond dune loi en cours nest plus dmontrer. Cest autoris, donc cest bien. La cour de cassation, cherchant simplement rester cohrente avec la loi en vigueur, ne rend-elle pas des arrts qui mettent en vidence certains paradoxes aberrants de notre socit ? Comment rester cohrent tout en protgeant une loi dans un autre contexte que celui dans lequel elle a t vote ? Dans les affaires voques ci-dessus, si la cour de cassation avait rendu des arrts contraires, reconnaissant lexistence dhomicides involontaires, naurait-elle pas t oblige, par la suite, afin de rester cohrente, de condamner pour homicide volontaire les mdecins pratiquant des interruptions de grossesse ? Lors des discussions prcdant la mise en place de la loi de 1994, il y aurait eu un accord entre les deux parties, jouant sur les mots : certains auraient accept de retirer du texte prvu lexpression lembryon est une personne humaine , et en contrepartie, ils auraient t assurs de linterdiction absolue de faire de la recherche sur lembryon. (Mme Thouvenin, confrence sur les lois biothiques en 2000-2001).

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    Comment de tels enjeux peuvent-ils dpendre de simples tournures de phrases ? - Sept embryons sacrifis pour un trisomique dcel :

    . Jusqu lage de trente cinq ans, une femme a une chance sur sept cents de mettre au monde un enfant trisomique.

    . Or, dans le cadre de lamniocentse, un ftus sur 100 meurt cause du geste en lui-mme qui provoque une fausse-couche.

    . Ce qui veut dire, que pour un trisomique dcel par amniocentse, sept en bon tat et rpondant un projet parental, sont sacrifis. Linterruption de grossesse, dans le cas dun ftus malform tant autorise, comme on la vu, jusqu la fin de la grossesse, on peut se demander pourquoi linterruption de la vie ne serait-elle pas permise la naissance, ces deux gestes ntant parfois spars que de quelques heures. La diffrence existant entre ces deux gestes justifie-t-elle le sacrifice des sept embryons bien portants morts de fausse couche provoque par le simple geste de lamniocentse ? Si lon examine lintrt de chacun : -Pour lembryon trisomique dcel, quil soit sacrifi,

    - Aprs avoir t dpist lamniocentse, - Juste avant sa naissance, - A sa naissance.

    Cela ne change pas grand chose pour lui ! (sauf que sacrifi sa naissance, il aurait contribu permettre sept embryons de natre) -Pour les 7 embryons : la limite lgale serait peine dplace jusqu la naissance comprise , cela changerait tout pour eux puisquils vivraient ! -Pour les parents des 7 embryons : cela changerait tout puisquils ne perdraient pas leur enfant, la mre nayant pas subi damniocentse. -Pour les parents de lembryon trisomique :

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    De prime abord, il est certain que plus une grossesse est avance, plus il parat difficile psychologiquement de subir une interruption de grossesse, quelle soit volontaire ou mdicale. Mais bien y rflchir, les parents ne connaissent pas avant lamniocentse, ltat de leur embryon. Nont-ils pas intrt accepter la chance sur 700 de voir leur enfant sacrifi sa naissance sil tait trisomique, puisquen contre partie, ils chapperaient la chance sur 100 de perdre leur enfant bien portant. -Pour le mdecin qui devrait sacrifier lenfant sa naissance, ce nest plus la mme chose. Mme terme, donc viable depuis bien longtemps, le ftus nest pas VU par le mdecin (cela est moins vrai depuis les progrs des appareils dchographie) tant quil est dans le ventre de sa mre. Supprimer un ftus sans le voir semble plus facile que le supprimer en tant confront son visage, son regard, sa vie. Pour le mdecin, lenfant pas encore n, peut reprsenter un concept, il est virtuel. Quand lenfant nat, il prend un visage humain, il existe. Pour Lvinas, le visage exprime lhumanit de lindividu, sa fragilit, sa vulnrabilit. (Cours de P. Le Coz, mai 2002.) On peut se demander lintrt de qui on a pens en fixant l cette limite ! Peut-tre a-t-on oubli celui de lenfant ! Que reprsente cette limite de la naissance ? Lenfant, nest-il pas le mme juste avant et aprs sa naissance ? Ds lors que la limite nest pas base sur un fondement solide, ds lors quelle ne sappuie pas sur des repres, elle nest pas dfendable. Sa position est dj engage sur une pente glissante, le long de laquelle il semble difficile de lgifrer. Cette limite de la naissance, nest-elle pas une place fictive ? Trop permissive selon certains, au contraire encore un peu trop rigide selon dautres. La pousser encore un peu est si tentant, si facile, mais tellement dangereux, en labsence de tout garde-fous. Peut-on lgifrer sans gardes fous ? La socit actuelle et ses paradoxes semblent indiquer que non.

    II-3 LE CLONAGE

    Le zygote clon, susceptible de se dvelopper en donnant un embryon, possde toujours, on la vu, des chromosomes venant dun spermatozode et des chromosomes venant dun ovule. Il a donc toujours un pre et une

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    mre biologiques de sexes diffrents ! Mme si ses parents biologiques ne sont autres que les parents de la personne dont il est le clone. On est donc peut-tre mme de fabriquer en laboratoire, grce au clonage, un embryon sans que ses parents biologiques nen soient informs !

    II-3-a Le clonage reproductif Quelle que soit la faon dont on la obtenue (fcondation ou clonage), la cellule initiale clone parat tre un zygote, moins que lon ne considre que le zygote nest zygote que sil rsulte dune fcondation dun ovule par un spermatozode, fcondation de dernire gnration , (ce qui lui assurerait possder son propre bagage chromosomique). Au lieu de cela, le zygote clon possde un lot de chromosomes usags qui ayant dj servi, ne font de lui que la copie de quelquun dautre. O serait lidentit propre dun individu issu du clonage ? A quel titre le responsable lgal de lenfant obtenu terme serait-il la personne que lon a clone ? Car enfin on retrouve dans ce cas-l - une mre biologique (la mre biologique du clon) qui a donn ses gnes (mme son insu )

    - une pseudo mre (ou un pseudo pre) clone, - une mre adoptive qui llvera ! - ajoutons toutes ces mres, pourquoi pas, une mre porteuse ! !

    Devant cette confusion de mres, chacune ayant sa lgitimit, demandons-nous comment se situe lintrt de lenfant.

    Saura-t-il un jour qui est sa mre ? Il fut un temps o chacun, mme sans jamais savoir avec certitude qui tait son pre, tait certain dtre lenfant de la femme qui lavait mis au monde ! - Si un embryon issu dun uf obtenu par clonage donne terme un individu, comment lui expliquer que provenant dun clonage, il nest pas vraiment un tre humain part entire ? - Tout tre vivant possdant un patrimoine gntique humain, issu du clonage, naurait-il pas un statut de personne humaine ? - Et si tout tre vivant appartient une espce, laquelle ltre issu du clonage pourrait-il bien appartenir ?

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    Qui aimerait tre issu dun clonage ? Se mettant la place de lenfant venir, le cloneur aurait-il encore le cur cloner ? Lenfant n par clonage reproductif serait en quelque sorte dpossd dune identit qui lui serait propre et de son avenir, puisquil saurait ce qui lattend ? Au moins ce que lon peut attendre de lui ? Ne vivrait-il pas dans langoisse de ne pas tre la hauteur ? On imagine trop bien les conseils clairs et pour cause que pourrait lui prodiguer la personne clone dont il serait le clone !

    II-3-b Le clonage thrapeutique Accepter le clonage thrapeutique, cest aussi accepter (ou tolrer) le

    clonage reproductif. Si un jour, le clonage thrapeutique est tolr, je ne donne pas neuf mois pour voir natre le premier enfant issu dun clonage (J.F.Mattei).

    Nest-ce pas accepter lide dune sgrgation prcoce dindividus semblables ? Sgrgation dans laquelle le critre de choix serait encore lexistence ou non dun projet parental ? Fabriquer certains individus dont la vie serait sacrifie au profit dautrui ! Mme si on en a les moyens serait-il lgitime de fabriquer des embryons clons des fins thrapeutiques ? Cela ne serait-il pas une certaine forme desclavage ? Utiliser des tres en tant que matire, au profit dautrui. Est-il normal de se donner le choix - Quel parent, devant son enfant malade, aurait-il la force de refuser un quelconque mdicament (mme si son obtention passe par le sacrifice dembryons clons), sil sait que ce mdicament peut gurir ou sauver son enfant ? - Quel parent se proccuperait-il alors du sort des embryons clons ? - Comment, un enfant handicap, pourrait-il pardonner ses parents (ou simplement les comprendre) de ne pas avoir tout tent pour lui, y compris en faisant sacrifier quelques cellules ? - Quel handicap serait-il en mesure de ne pas accepter un tel mdicament si celui-ci peut lui permettre de marcher, de voir, dentendre ou de respirer ? - Comment pourrait-on reprocher des parents ou des handicaps ayant le choix, dtre prts tout dans de telles conditions ?

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    Donner ce choix-l, nest-ce pas quelque part infliger une TORTURE MORALE celui qui doit choisir ?

    II-4 TECHNIQUES FUTURES DANS LES TRAITEMENTS CONTRE LA STERILITE (EXTRAPOLATION)

    En repoussant encore les limites et en extrapolant, on peut aller encore plus loin. Dans son obstination satisfaire ses dsirs, lhomme cherche repousser encore et encore les limites de son pouvoir, (ce qui devient de plus en plus facile, les limites ne reposant plus sur des repres solides) ne regardant souvent plus que son objectif. La fin (donc lenfant ) justifie les moyens, justifie tout moyen. Toute limite transgresse devenue un acquis social , est considre comme un progrs ne faisant plus lobjet dune quelconque rflexion, dune quelconque remise en question. Ny a t-il pas un moment au bout du progrs o lon bascule de lautre ct, du ct du trop, du ct de lirrversible ?

    II-4-a Objectifs et Technologie Futurs espoirs dans la lutte contre la strilit (J.Testart) Il sagit de donner un couple (ou une femme) strile des chances de plus en plus grandes davoir un enfant tout en essayant de minimiser les contraintes des traitements et dassurer la qualit de lenfant obtenu : Un bon embryon slectionn na que 10% de chances de devenir un bb. On peut donc imaginer multiplier le nombre dembryons partir du mme embryon slectionn ( le processus dcrit ci-aprs relve de la science fiction, mais pour combien de temps encore? ) PROTOCOLE . Stimulation de lovaire et prlvement dun grand nombre dovules . Fabrication dembryons et slection du bon embryon susceptible de donner un bb normal ou parfait, ce qui ne saurait en ralit tre garanti : la matrise du gnome tant impossible. Le mme gne peut tre

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    responsable de caractres positifs, mais aussi de caractres ngatifs non contrlables. Les effets des gnes sont imprvisibles. . Un embryon quatre cellules ne peut donner que deux embryons deux cellules. .A un stade plus avanc, afin davoir un plus grand nombre de cellules, on transfert le noyau de chaque cellule dans un ovule nucle. .On obtient ainsi un nombre suffisant dembryons partir de lembryon slectionn. Dots dun patrimoine gntique jeune, les individus obtenus viteront priori le vieillissement prmatur dont sont atteints les clones des animaux adultes que lon a clon, comme Dolly qui souffre darthrose, ayant semble-t-il son age additionn celui de sa mre clone. Les embryons obtenus ont tous le mme bagage chromosomique, ce sont de vrais jumeaux que lon peut qualifier de monozygotes, (de faon un peu incorrecte puisque sil ny a quun noyau initial, il y a plusieurs ovules initiaux et donc plusieurs cytoplasmes). .Chaque mois, la priode propice de son cycle, la mre reoit dans son utrus un des embryons, jusqu ce quil y en ait un qui se dveloppe enfin. Elle est donc presque assure de porter un jour un enfant, ayant le patrimoine gntique de lembryon prslectionn. Les embryons restants constituent un rservoir de cellules embryonnaires en cas de besoin, liminant tout risque de rejet en cas de greffe ( part si des mutations se produisent). En cas de dsir dun autre enfant, la mre, afin dviter un autre prlvement dovocytes, pourrait choisir de recevoir de nouveau chaque mois dans son utrus, un embryon restant, jusqu ce qu nouveau, elle soit enceinte du jumeau monozygote mais dcal dans le temps, de son enfant dj n.

    II-4-b Consquences Que peut-il se passer dans la tte de lenfant qui connat son histoire ? Il a fait partie dun lot de plusieurs embryons identiques donc de vrais jumeaux potentiels, (il nest pas unique) qui ne vont pas tous avoir la mme destine :

    - Certains de ses jumeaux, implants dans lutrus de sa mre avant lui, ne se sont pas dvelopps et sont donc morts (cest grce ces morts que lui-mme vit, sans cela, il serait encore conserv dans de lazote liquide.)

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    - Il reste quelques autres de ses jumeaux potentiels au froid, ptrifis dans leur tat embryonnaire ( cause du fait que lui se soit dvelopp) en attendant un ventuel rveil d : 1. A sa propre mort, il est donc facilement remplaable par le mme que lui . 2. Au dsir de ses parents davoir un autre enfant sans repasser par lpreuve du prlvement dovocytes, dautant quil leur donne satisfaction : il se retrouverait alors grand frre de son (ou ses) vrai jumeau dcal dans le temps. 3. Un jumeau monozygote qui arriverait de faon dcale dans le temps, saurait point par point ce quil peut faire, comment il se dveloppera, en regardant simplement son an, contrairement des jumeaux qui dcouvrent simultanment leur devenir en grandissant ensemble. Un tel jumeau ne serait-il pas en quelque sorte priv de son identit propre ? 4. A un besoin dorgane ou de lignes cellulaires afin de procder une greffe sur lui, la suite dun accident ou dune maladie. 5. Les embryons restants pourraient enfin servir la recherche. Un tel enfant pourrait-il viter un sentiment de culpabilit vis vis de ses jumeaux ? Quel intrt aurait-il exister ? Si plus tard, devenu grand et connaissant son histoire, il reproche son existence et celle de ses embryons frres congels ses parents, ce reproche ne serait-il pas fond ? Le projet parental nexerce-t-il pas un droit de vie ou de mort, permettant de concevoir ou de fabriquer la vie, pour la mettre en attente ou la supprimer ? Si le projet parental change au cours dune grossesse, alors le destin de celui qui a t conu pour vivre, change. Il semble que dans la socit telle quelle a volu, le projet parental ait acquis les pleins pouvoirs, au dtriment de lenfant, dont lintrt commence l o sarrte celui de ses parents.

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    III. LADOPTION Il y a la manifestation inconsciente dune altrit lumineuse dans ce sentiment de parents qui sapprtent aimer et respecter cet tranger, cette autre personne qui va natre, leur enfant. Cette altrit devient plus consciente lorsquun couple strile dcide de recourir ladoption ou linsmination avec sperme de donneur. En revanche, ntre capable que de choisir son double pour enfant, que daimer son jumeau au lieu de son fils, nous semble procder dune perversion narcissique de louverture vers lautre, lacceptation dun autre. (Axel Kahn, Les procrations mdicalement assistes : vingt ans aprs. Editions Odile Jacob p209)

    Dans cette phrase, face la perversion narcissique que reprsente le clonage reproductif, Axel Kahn semble placer au mme niveau daltrit : - linsmination avec sperme de donneur et - ladoption. II EXISTE POURTANT ENTRE CES DEUX NOTIONS UNE DIFFERENCE FONDAMENTALE

    -Dans le cas de ladoption, le couple accueille un enfant conu par un autre, mais un enfant qui existe dj ! Il sagit de rpondre au droit de lenfant davoir des parents, donc servir lintrt de cet enfant. -Dans le cas du don de sperme (ou don dovocyte), on la vu, il sagit de fabriquer un enfant. Il ne va exister que dans lintrt du couple. Ne nous leurrons pas, en ralit, le couple (qui a le choix) prfre que lenfant soit biologiquement celui de lun deux, plutt que lenfant daucun des deux. Sil a choisi cette solution, cest par dfaut parce quil na pas pu avoir un enfant vraiment de lui. Il est regrettable, que ladoption, en cas de strilit dun couple, ne reprsente souvent que la solution finale, aprs chec de la FIV homologue, puis de la FIV avec donneur, alors que lenfant adopter, lui, existe dj. Faire un tat des lieux de ladoption nest pas lobjet de ce travail. Cependant, on sait quel parcours du combattant elle reprsente. Il semble que sa facilitation et surtout quune augmentation du nombre denfants adoptables en bas ge pourrait rgler de trs nombreux problmes ( dfaut de tous les rgler). -Il y a en France 5 000 enfants proposs ladoption. (UDAF) -Il y a 20 000 demandes dadoption avec agrment. (UDAF)

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    -Il y a, en France, 200 000 avortements par an. Il y a eu voici quelques annes, une campagne nationale de banalisation du prservatif, peut-tre pourrait-on penser une campagne de banalisation de laccouchement sous x. Dans notre socit, nous avons banalis lavortement au dtriment de laccouchement sous x, mais pourquoi serait-ce moins honteux pour une femme de se faire avorter plutt que daccoucher sous x ? On sait aujourdhui, quun avortement laisse souvent des traces psychologiques difficiles assumer. Une femme qui ne peut ou ne veut garder son enfant dans une socit o laccouchement sous x ne serait plus montr du doigt, naurait-elle pas enfin la libert de faire un vritable choix ? Certaines femmes ne garderaient-elle pas moins de squelles ou de culpabilit en ayant accouch sous x ? Est-on plus gnreux envers un enfant natre, en subissant un avortement dans les dlais autoriss ou en mettant son enfant au monde et en le confiant ladoption ? Une mre biologique fait don de la vie lenfant quelle met au monde, mme si elle est dans limpossibilit de lassumer aprs. Le texte biblique extrait du premier livre des rois, le Jugement de Salomon illustre bien le sentiment protecteur de la mre pour son enfant : Deux femmes venant daccoucher arrivent devant le roi Salomon avec un seul enfant vivant apportez-moi une pe , ordonna le roi ; il dit partagez lenfant vivant en deux et donnez la moiti lune et la moiti lautre . Alors la femme dont le fils tait vivant sadressa au roi car sa piti stait enflamme pour son fils, et elle dit : sil te plat, Monseigneur, quon lui donne lenfant, quon ne le tue pas mais lautre disait il ne sera ni moi ni toi, partagez ! . Alors le roi pris la parole et dit donnez lenfant la premire, ne le tuez pas. Cest elle la mre .

    Bryan Sykes (professeur de gntique luniversit dOxford), a mis en place, partir de lADN mitochondrial, larbre gnalogique de la femme (donc de lhomme) depuis ses origines. Dans son livre, les sept filles dEve (p 268), relatant la vie qui a d tre celle de nos anctres nomades, chasseurs cueilleurs il y a quelques 25 000 ans, il raconte que vraisemblablement, une fois sur cent dj, les mres mettaient au monde des jumeaux. Mais une poque o mme les traneaux nexistaient pas, il fallait tout porter dos. Quiconque ne pouvait affronter les rigueurs de la marche tait abandonn son sort (ctait une affaire de vie ou de mort pour le groupe). Cest ainsi, que le groupe avait une rgle stricte en cas de naissance de jumeaux. Une mre ne pouvant allaiter et porter deux enfants la fois, le plus petit des deux tait, la naissance, tu sur- le- champ. On y faisait que rarement exception, quand une autre femme de la bande (parfois mme dune autre bande) avait perdu son enfant et quil lui restait du lait, car une femme nourrissant un enfant ne pouvait alors pas tre de nouveau enceinte.

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    Il semble que lvolution de notre socit ait conduit enfouir au plus profond des mres ce sentiment rflexe de protection envers son enfant. A charge pour elle maintenant, de le faire ressurgir. IV. VISION DE LA SOCIETE DANS QUELQUES DECENNIES

    (EXTRAPOLATION ) Notre monde, en cinquante ans a connu plus de progrs quen cinquante sicles . (Professeur J.F Mattei) De la mme faon que le mieux est lennemi du bien, au bout du progrs, ne trouve-t-on pas lirrversible, le dclin ? Continuant sur sa lance, que deviendrait notre socit dans cinquante ans ?

    La technique aurait remplac le biologique. La socit aurait continu voluer en fonction de deux grandes

    priorits, les progrs techniques et le projet parental. Les murs et la morale sadaptant, au grs de leur volution. Des gnes au dtail seraient proposs la vente, au grs de la mode, dans des centres de conception sur mesure.

    Au sein de cette socit, constitue de familles la configuration re modelable et recomposable volont, peut-tre serons-nous en prsence de deux types dtres humains, Les clons : - Les couples homosexuels auront enfin leurs enfants : leurs clones en un ou deux exemplaires chacun, si le premier n leur donne satisfaction. - Dautres couples ou parents isols, pourraient avoir, selon la mthode de fabrication dcrite plus haut, une srie, de deux ou trois, du mme enfant, (avec quelques variantes choisies avec soin) dcals dans le temps. Les autres : - Les enfants fabriqus systmatiquement aprs un tri dembryons, choisis suivant des critres au choix : couleur des yeux, capacits intellectuelles avec obligation de rsultats et procs en cas derreur.

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    - Les ringards, en voie dextinction, considrs comme des dgnrs, comme des dinosaures irresponsables, qui prendront encore le risque devenu norme davoir des enfants la faon de leurs anctres. On peut imaginer la conversation des mres la sortie de lcole de leur enfant :

    - Que cette enfant vous ressemble ! Cest votre fille ou votre clone ?

    - Cest ma fille, mon clone a deux ans de moins, tenez, la voil ! - Quels yeux magnifiques ! O avez-vous trouv ce gne ? - Ctait la promotion du moment dans mon centre de conception.

    Ou encore : - Que vos fils se ressemblent ! On voit que ce sont des clones, ils

    auraient la mme taille, on les prendrait pour des jumeaux, comme autrefois ! .

    - Cest vrai, quel progrs, quel confort de pouvoir accoucher de faon dcale dans le temps ! Jai encore cinq embryons-clones de mes fils en attente, je rflchis men faire implanter un troisime, le mme en blond cette fois ! Je garde les autres embryons en rserve, qui sait, peut-tre un jour, lun deux aura-t-il besoin dune greffe dorgane ? .

    Chaque femme, selon son mode de vie ou ses simples dsirs, pourrait choisir son mode de grossesse : in vivo ou bien, in vitro : des centres de surveillance de dveloppement de ftus pourraient tre visits volont par les futures mres ou les futurs pres, afin de suivre lvolution de leur ftus. Si un problme est dcel en cours de dveloppement, le processus serait interrompu, quel que soit son stade.

    - Quelle ligne vous avez pour avoir un enfant si jeune ! - Mon enfant sest dvelopp en centre in vitro, une grossesse

    lancienne naurait pas t compatible avec ma carrire de sportive !

    - Quelle tranquillit, quand on pense que nos grand-mres taient contraintes daccoucher ! .

    - Surtout avec le peu de gyncologues obsttriciens quil y a aujourdhui, si on devait encore toutes accoucher ! .

    - Quand on pense que certaines nourrissaient leur enfant et que dautres devaient rester allonges pendant leur grossesse, quel esclavage ! .

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    Les quelques handicaps qui natraient, pourraient tre supprims (sans souffrir) la naissance et jusqu lge de deux ans, (aprs avis dune commission spcialise dans les affaires dthique) afin que les parents puissent faire un choix en connaissance de cause. Les parents fous, les marginaux, qui voudraient garder leur enfant handicap, pourraient encore le faire, mais leur charge, puisque ce serait LEUR choix. A leur mort, en labsence de personnes qui les prendraient en charge, on pourrait placer ces handicaps en voie de disparition, dans des lieux, pour les montrer lors de visites payantes, afin que largent rcolt puisse servir leur entretien. En cas de handicap d un accident, les parents, sil sagit dun enfant ou les proches, sil sagit dun adulte, pourraient choisir leuthanasie. A partir dun certain degr de maladie, la personne (ou ses enfants) pourrait faire une demande d euthanasie douce auprs dune commission concerne. Au-del dun certain ge, le budget individuel de sant dpass, leuthanasie serait propos, voire conseill. CONCLUSION Nous avons assist cinquante ans de progrs fulgurants au service du confort de lhomme. Mais sen trouve-t-il plus heureux ? Lobservation de notre socit dpressive est loin de le prouver ! Il semble, que sous limpulsion de la compassion, (sans en avoir saisi le vritable sens) la recherche de notre bonheur (en le confondant avec notre confort), repoussant la difficult, oubliant les contraintes, nous ayons driv lentement, les yeux ferms, estompant dabord, puis abolissant peu peu nos repres. Nous vivons maintenant au sein de cette socit dstructure que nous avons organise, remplie de paradoxes qui, tout en parlant de solidarit, ne protge plus les faibles mais sen dbarrasse. Une socit, qui tout en condamnant haut et fort leugnisme, donne pour lavortement, des rgles qui ne sont pas les mmes, que lembryon ou le ftus soit sain ou quil ne le soit pas. Une socit, qui tout en pleurant sur le sort des enfants ns sous x la recherche de leurs origines, en fabrique dautres, orphelins, adopter. Une socit, qui permet de tuer, tout en interdisant de laisser vivre. Faut-il que les murs continuent sadapter et voluer en suivant les progrs techniques ? O est la cohrence ? Que penser dune socit qui supprime tout ce qui lui cote afin doffrir lhomme une vie de plus en

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    plus confortable ? Le confort et la facilit ne nous ont pas apport le bonheur. Aujourdhui, confronts tous ces paradoxes et bien dautres encore, il parat clair quil y a eu, un moment ou un autre, une fausse route, une erreur daiguillage. Il est temps, il est mme urgent semble-t-il, de regarder les choses en face. Ne laissons pas nos progrs nous dpasser, se retourner contre nous, dtruire notre avenir, dtruire lhumanit. Faisons le point, et sans pleurer sur la menace de nos acquis sociaux, soyons des tres responsables de leurs actes. Face lincohrence qui simpose nous, soyons capables de tout remettre en question, et reposons-nous TOUS les questions fondamentales : Quavons-nous fait de notre socit ? Est-elle toujours une socit humaine ? Sommes-nous capables dassumer notre libert ? Ce sicle qui commence, sera-t-il celui de notre autodestruction ou celui de la re-humanisation ? Lhomme est libre de bouleverser son destin pour le meilleur ou pour le pire. (Tim Gunard. Plus fort que la haine, p12)

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    Bibliographie

    C. BRETECHER, Le destin de Monique, Edit par lauteur, 1983.( extraits signals dans le texte

    par une toile *).

    R.FRYDMAN, M. FLIS-TREVES, B. KOEPPEL, Les procrations mdicalement assistes :

    vingt ans aprs, Ed Odile Jacob, sept 1998.

    T. GUENARD, Plus fort que la haine, Presse de la renaissance, 1999.

    F. de La QUERIERE, Essai de comprhension du fonctionnement de la cellule gmellaire, Mmoire de D.E.A. Universit Paris X, 1987.

    J. LEJEUNE, Lenceinte concentrationnaire, daprs les minutes du procs de Maryville, Le Sarment, Fayard, 1990.

    F. LEPAGE, Les jumeaux, Enqute, Collection Rponses, Ed Robert Laffont.

    J.F.MATTEI, Les droits de la vie, Ed Odile Jacob, novembre 1996.

    J.F.MATTEI, Lenfant oubli ou les folies gntiques, Albin Michel, 1994.

    J.F.MATTEI, Sant sociale : ces absurdits qui nous entoure, Conviction, Anne Carrire, 2001.

    J.F.MATTEI, Sonate pour un clone, Presse de la Renaissance, 2000.

    B. SYKES, Les sept filles dEve, Gntique et histoire de nos origines, Ed Albin Michel, 2001.

    J. TESTARD, Luf transparent, Champ, Flammarion.

    R. ZAZZO, L. PERNOUD, Le paradoxe des jumeaux, Stock, 1985.

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