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Date post: 17-Aug-2020
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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Derek J. MorrisRédacteur adjoint : Willie E. Hucks II

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable financier et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux : Elias Brasil de Souza, Ron Clouzet, Michael D. Collins,Daniel Devadhas, Carlos Hein, Patrick Johnson, Victor Kozakov, Geoffrey Mbwana, Musa Mitekaro, Passmore Mulambo, Daniel Opoku-Boateng, Hector Sanchez,Branimir Schubert, Houtman Sinaga, Ivan L. Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité : [email protected] et changements d’[email protected]; +1 301-680-6511; +1 301-680-6502 (fax)Couverture : 316 Creative, Dominique GilsonMaquette & corrections : Dominique Gilson - FranceTarif : 4 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander, envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article, mercide consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Merci d’envoyervos textes par courrier électronique à : [email protected] ou à[email protected]

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des adventistes du septième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, Robert Costa, Willie E. Hucks II, Anthony Kent, Derek J. Morris,Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : Cathy Payne 888-771-0738, (téléphone) +1 301-680-6511;www.ministerialassociation.org

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposées deGeneral Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 8 Numéro 1 © 2016 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

4 Attendre son retouravec impatience

A l b e r t o R . T i m m

8 Vivre dans l’attente de la seconde venue de Jésus

E l i z a b e t h O s t r i n g

11 Prêcher le retour du ChristW i l l i e E . H u c k s I I

18 L’Église, les Écritures etl’adaptation :

détermination pourl’essentiel, adaptationpour le périphériquePremière par t ie Nicho las P. Mi l le r

14 Mission :

restaurer le lien avec DieuGideon P. Petersen

22 Le salut des non chrétiensen AfriqueUn point de vue adventiste

C h i g e m e z i N n a d o z i e W o g u

Animateurs : Anthony Kent Co-Animateurs : Derek Morriswww.MinistryinMotion.tv

28 Fixez vos regards sur Jésus,non sur la crise : réflexion sur les événementsdes derniers jours

N o r m a n R . G u l l e y

2 Ministry® 1er trimestre 2016

Ministry®

3 Éditorial17 Annonce

21, 31 Réveil et Réforme26 Nouvelle27 Courrier du lecteur31 Livre

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Page 3: Ministry 1-2016.qxp maquette 17/12/15 22:14 Page1 · où le destin éternel de tous les humains est définitivement fixé et où le salaire des rachetés est identique pour chacun.

É D I T O R I A L | B e r n a r d S A U VA G N AT

L e numéro du Ministry® en fran-çais que vous avez entre lesmains reprend toute une série

d’articles sur le thème du retour de Jésus.Un thème cher au peuple adventiste etqui représente l’essentiel de son identité.Ces articles ont été publiés à l’origine enanglais dans le numéro spécial de juil-let-août 2015 sorti à l’occasion de la60e session de la Conférence Généraletenue à San Antonio, au Texas. Cettegrande rencontre mondiale des adventistesdu septième jour avait pour slogan cetteinvitation qui débute le chapitre 60 d’Ésaïe:«Lève-toi, brille, ta lumière arrive! », légè-rement transformée en : «Lève-toi, brille,Jésus revient !» Car Jésus est bien notrevraie lumière, et il arrive!

C’est donc vers lui qu’il nous fautnous tourner si nous voulons être éclairéspour bien comprendre ce qu’il attendde nous, pasteurs et anciens, avant sonretour. Or, Jésus a exprimé son attenteà notre égard essentiellement dans lesparaboles qu’il a racontées. Noussommes habitués à utiliser les parabolesde Matthieu 24 et 25 et leurs parallèleslorsque nous traitons de ce sujet. Maisil y en a d’autres qui apportent aussiun éclairage intéressant.

Par exemple, la parabole des ouvriersloués à des heures différentes de lajournée (Mt 20.1-16). Dans cette histoire,le soir venu, le moment où l’intendantremet son salaire à chaque ouvrier, re-présente le moment du retour de Jésusoù le destin éternel de tous les humainsest définitivement fixé et où le salairedes rachetés est identique pour chacun.Le maître de la vigne représente, detoute évidence, Dieu lui-même, le créateuret donc le propriétaire de la vigne qu’ila plantée. La vigne représente l’humanitédont Dieu se préoccupe en permanence,même si on ne le voit pas à l’œuvre de

la même manière que lorsque Jésusétait physiquement sur terre.

Dans cette parabole, il est intéressantde voir comment Dieu, le maître de lavigne se comporte. Très tôt le matin, ilvient sur la place de la ville pour recruterdes ouvriers pour travailler dans savigne. Il renouvelle cette démarche àplusieurs reprises tout au long de lajournée. Sa vigne est vaste. Il n’y ajamais assez d’ouvriers pour faire faceau travail nécessaire. On retrouve là lapréoccupation de Jésus ému devantles foules comme des moutons sansbergers : « La moisson est grande, maisil y a peu d’ouvriers. Priez le maître dela moisson d’envoyer des ouvriers danssa moisson ! » (Mt 9.37, 38). Si, donc,en tant que pasteurs, nous nous sentonsouvriers avec Dieu, nous voulons colla-borer avec notre maître, il nous fautaller, et recruter d’autres ouvriers, parmiles membres de nos églises d’abord,mais aussi au sein de la populationdes districts qui nous sont confiés. Cetteparabole nous donne une orientationprécise pour notre ministère. Nousdevons être des recruteurs avec notremaître, sans nous imaginer que c’est ànous de faire tout le travail.

Cette parabole insiste surtout sur letravail des ouvriers. Certains, les premiersrecrutés, travaillent dur sous le soleilaccablant pendant des heures. D’autrestravaillent tout aussi dur, mais moinslongtemps. Le texte ne dit rien sur lesraisons de leur absence sur la place dela ville à la première heure du matinquand le maître a commencé à recruter.Avaient-ils déjà été recrutés par d’autresmaîtres ? Étaient-ils au bistrot quand lerecruteur est passé ? Étaient-ils fatiguésde leur travail de la veille ? Avaient-ilsd’autres préoccupations devenues prio-ritaires comme les invités de la parabole

des noces (Mt 22.2-14) ? Avaient-ilsdes inquiétudes mondaines ou étaient-ils attirés par les tromperies des richessescomme le terrain épineux qui étouffe laparole du maître dans la parabole dusemeur (Mt 13.22) ? Peu importe, lemaître revient et essaie de les convaincred’aller travailler dans sa vigne. Il demandeaux derniers recrutés pourquoi ils sontrestés inactifs toute la journée et il ac-cepte leur réponse : « Personne ne nousa embauchés ! » (Mt 20.6 et 7). N’est-ce pas là une invitation à ne jamaisdésespérer de ceux de nos membresqui restent inactifs et à trouver lesmoyens de les engager autour de projetmissionnaires stimulants et dans destâches qui leur conviennent ? N’est-cepas aussi l’occasion pour nous de com-prendre que bien des gens sans égliseet sans foi ne trouvent pas de bonnesraisons de s’engager pour une causequi mobilise toutes leurs énergies etrestent là à subir une vie d’attente sansespoir ni signification ?

Apprenons la bonne manière de lesrecruter pour Dieu. Jésus, sur la croix,souffrant la mort d’un innocent, a réussi,juste avant sa mort, à recruter celuiqu’on appelle le bon larron. Celui-làn’a pas pu faire grand chose dans lavigne du Seigneur. Pourtant, lorsque Jé-sus reviendra, il se souviendra de lui etbien d’autres criminels viendront le re-mercier parce que son témoignage rap-porté par Luc (Lc 23.39-43), les a aidésà changer de vie pour se mettre au ser-vice du maître !

Même si cette nouvelle année 2016devait être la dernière de l’histoire dumonde, je vous souhaite à tous de lamettre à profit pour un ministère fécondqui recrute encore des ouvriers pourtravailler dans la vigne du Seigneur.

Recruter

31er trimestre 2016 Ministry®

M

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4 Ministry® 1er trimestre 2016

Alberto R. TIMM, est directeur adjoint de la Fondation Ellen G. Whiteà Silver Spring, Maryland, États-Unis.

Il y a quelques années, je suis rentréà la maison après un long voyage.Á l’exception de notre jeune fils Wil-

liam, toute ma famille m’a accueilli cha-leureusement. Mon épouse m’a expliquécombien mon absence avait pesé surWilliam et qu’il en avait été malade. Etmaintenant, il me fuyait et se cachait.Après un court moment, il est réapparutrès excité et m’a dit : «Papa, je sais déjàce que je ferai quand je serai grand. Jeserai un pilote. Nous aurons notre avionà nous. Et nous voyagerons toujours en-semble, en famille. Je t’emmènerai n’im-porte où tu devras aller.» L’imaginationcréatrice de William m’a arraché lecœur. Mais cette pensée reflétait son ar-dent désir de rester tous ensemble, enfamille.

Le mouvement adventiste est une fa-mille spirituelle mondiale (cf. Ep 2.19)qui soupire après la présence physiquede Jésus et a soif de son retour. Déjà,au cours de son ministère terrestre, lesdisciples ont demandé à Jésus : « Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quelsera le signe de ton avènement et dela fin du monde ? » (Mt 24.3)1. Justeavant son ascension, les disciples luiont encore demandé : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras leroyaume d'Israël ? » (Ac 1.6). Près de2000 ans ont passé, et Jésus n’est tou-jours pas revenu !

Cet article se penche sur l’élémenttemps relatif à ce retour et à l’établisse-ment du Royaume de Dieu.

Une attente imminenteLe Nouveau Testament parle d’un re-

tour littéral et visible de Jésus dans unproche et pas trop proche avenir. Dansla perspective du proche avenir, Christa déclaré, par exemple : « Vous n'aurezpas achevé de parcourir les villes d'Israëlque le Fils de l'homme sera venu » (Mt10.23) ; «Quelques-uns de ceux qui sontici ne mourront point, qu'ils n'aient vule Fils de l'homme venir dans sonrègne» (Mt 16.28 cf. 2 P 1.16-18) ; « Jevous le dis en vérité, cette générationne passera point, que tout cela n'arrive»(Lc 21.32) ; et «Oui, je viens bientôt »(Ap 22.20). L’apôtre Paul reprend lamême idée dans l’expression inclusive :«Nous les vivants, restés pour l'avène-ment du Seigneur, nous ne devanceronspas ceux qui sont morts » (1 Th 4.15).

Dans la perspective du pas tropproche avenir, Jésus a mentionnéquelques signes des temps généraux eta alors averti : «Mais ce ne sera pas en-core la fin» (Mt 24.4-6). Auxquels il aajouté : « Cette bonne nouvelle duroyaume sera prêchée dans le mondeentier, pour servir de témoignage àtoutes les nations. Alors viendra la fin»(v 14). Dans la même perspective, Paula déclaré que la seconde venue se pro-duirait après la grande «apostasie, lamanifestation de l’homme du péché etdu fils de la perdition» ( 2 Th 2.1-12).

Quelques spécialistes ont essayé deréconcilier la tension entre ces deuxtypes de déclarations concernant la se-conde venue et l’établissement duRoyaume de Dieu. Johannes Weiss et

Albert Schweitzer ont proposé un genred’eschatologie frustrée. Assumant qu’il«n’existe pas d’étapes pour » la venuedu Royaume de Dieu, Weiss a argu-menté en 1892, qu’à un certain mo-ment, tôt dans son ministère, Jésuscroyait la venue du Royaume plusproche qu’il en est venu à croire plustard. Par conséquent, « sous la pressionde certaines circonstances, Jésus estparvenu à la conviction que la fin avaitété reportée.»2

De plus, dans la même foulée,Schweitzer a suggéré en 1906 que l’at-tente messianique primitive de Jésusétait qu’il serait « surnaturellement en-levé et transformé » et alors révélécomme Fils de l’Homme lors de la pa-rousie. Mais le non accomplissement dela promesse de Mt 10.23 a rendu sonplan ineffectif : c’est « le premier ajour-nement de la parousie». Pour Schweit-zer, toute l’histoire du christianismejusqu’à ce jour «est fondée sur le reportde la parousie, la non effectivité de laparousie, l’abandon de l’eschatologie,le progrès et le ”détachement de la reli-gion de l’eschatologie à laquelle elleétait reliée.¨ »3

Par contraste, C. H. Dodd a plaidé enfaveur d’une eschatologie réaliséelorsqu’il a avancé en 1936 que lecontenu du message de Jésus neconcernait pas une venue prochaine etun royaume à venir mais bien unroyaume qui avait déjà été établi.4

Attendre son retouravec impatience

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Ladd, « au cœur de la mission de Jésusse situait une lutte spirituelle contre lesforces du mal.» Le Royaume de Dieu,en la personne et la mission de Jésus,était en train de conquérir le royaumede Satan ; à un tel point que « la mortde Jésus était à la fois un acte de Satanet un acte par lequel Jésus a remportéla victoire sur Satan.» Ainsi, le tempsentre la résurrection de Jésus et sa pa-rousie est « un temps de chevauche-ment des deux âges.»6

51er trimestre 2016 Ministry®

Évitant les premières perspectivesunilatérales, Geehardus Vos et GeorgeE. Ladd soutiennent une brillanteeschatologie du déjà là et du pas en-core impliquant que le royaume deDieu est déjà présent mais pas encoreétabli. En 1930, Vos a suggéré que « lemonde à venir » est déjà « réalisé enprincipe », et se chevauche avec « cemonde ou cet âge » depuis la résurrec-tion de Jésus jusqu’à la parousie.5 Pour

Depuis 1888, Ellen G. White a insistésur une compréhension à double facettedu Royaume de Dieu. Elle a expliquéque l’expression Royaume de Dieu dansla Bible sert à désigner à la fois leroyaume de grâce et le royaume degloire. La proclamation « Le temps estaccompli, et le royaume de Dieu estproche»(Mc 1.15) se réfère au royaumede grâce «établi par la mort de Jésus»et caractérisé par « l’œuvre de la grâce

Dieu sait précisémentquand le Christreviendra, même si lemoment où cetévénement aura lieudépend, du moinspartiellement, de laperformance et ducomportement humain.

divine sur les cœurs des hommes.» Maisle royaume de gloire est encore à veniret ne sera pas établi avant la secondevenue de Jésus.7 Ainsi, les enfants deDieu sont encore dans le monde sansêtre du monde (Jn 17.14-16). En Jésus,ils habitent déjà dans les « lieux cé-lestes» (Ep 2.6) et ils expérimentent « lespuissances du siècle à venir » (Hé 6.4,5 ; cf. 2 Co 5.17 ; Ga 1.4 ; Col 1.13, 14).

Mais si le royaume de grâce était éta-bli sans aucun retard à la mort de Jésussurvenue au milieu de la 70 e semaine

de Daniel 9.24-27 (cf. Ga 4.4), pouvons-nous parler de retard de la seconde ve-nue et, en conséquence, de l’établisse-ment du royaume de gloire ?

Le dilemme du retard La bible dit qu’en Dieu « il n’y a ni

changement, ni ombre de variation» (Jc1.17), que ses desseins s’accomplissenttoujours (Pr 19.21) et que rien ne s’op-

pose à ses pensées (Jb 42.2). En ce quiconcerne sa seconde venue, le ChristLui-même a dit que seul Dieu le Pèreconnait « le jour et l’heure» où se pro-duira cet événement. Ellen G. White af-firme : «Semblables aux étoiles parcou-rant, en vastes orbites, la voie qui leur aété tracée, les desseins de Dieu neconnaissent ni hâte, ni retard.»9

D’un autre côté, nous faisons face àune question de « retard» de la secondevenue. Dans la parabole des dix vierges,Jésus a dit : « Comme l'époux tardait

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6 Ministry® 1er trimestre 2016

A l b e r t o R . T I M M

venue. Par exemple, dans son livre TheApparent Delay, Arnold V. Wallenkampfaffirme : «En disant que Dieu a reportéla seconde venue de son Fils à causede notre indolence, nous le dépouillonsdu même coup, à la fois de sa pré-connaissance et de son omniscience.Ce faisant, nous rabaissons notre Dieuomniscient à notre niveau.»14 Mario Ve-

[Grec chronizontos], toutes s'assoupirentet s'endormirent » (Mt 25.5). Dans soncommentaire sur 2 Th 2.3 qui dit : «Cejour ne viendra pas, à moins que…»(c’est nous qui soulignons), Ellen G. Whitea écrit que la seconde venue «ne pouvaitpas avoir lieu avant» la fin des 1260jours-années en 1798.10 Mais vers la findes années 1860, elle a parlé d’un retard

réel de la seconde venue et a même pré-senté les raisons de ce retard.11

Il y a eu aussi de multiples tentativespour réconcilier cette tension. Insistantsur les limites des possibilités hu-maines, les adventistes du septièmejour sont finalement parvenus à laconviction que la seconde venue étaitun événement inconditionnel qui seproduirait seulement lorsque le mes-sage adventiste aura été prêché dansle monde entier (Mt 24.14 ; Ap 14.6,7).12 Mais certains auteurs souscriventau prétendu principe de la moisson di-sant que la seconde venue aura lieuseulement lorsque le peuple de Dieuaura atteint un niveau de perfectionexempt de péché.13

S’appuyant davantage sur la perspec-tive divine, d’autres auteurs croient qu’iln’existe pas un retard réel de la seconde

loso a suggéré qu’il pourrait y avoir unretard seulement si le Christ «avait dé-terminé et annoncé un temps pour sonretour » et s’il n’y aurait pas d’événe-ments historiques à se produire avantsa manifestation. 15

Face à ces deux perspectives, RalphE. Neall a admis qu’il se sent mal à l’aiseavec les tentatives visant à harmoniserla tension dans les écrits d’Ellen G. Whitesur le sujet, « excepté peut-être en pen-sant que le temps de la fin est fixé selonle point de vue de Dieu mais retardé se-lon le point de vue de l’homme.»16 Enétudiant ses écrits, Neall a compris quedans la pensée de Madame White leSeigneur attend que l’église achève laproclamation du message des troisanges, et en même temps elle enseigneque l’église doit proclamer le messageparce que le Seigneur revient bientôt. 17

Devrions-nous vivre dans une pareilletension non réconciliée, ou bien y a-t-ilautre chose qui puisse faire jaillir la lu-mière sur cette question complexe?

La pré­connaissance divineL’interaction entre le libre arbitre hu-

main et la pré-connaissance divine estcruciale pour l’ensemble de la discus-

L’espérance bibliquerepose sur un dialogue

solide entrel’eschatologie de ce

monde...etl’eschatologie de la viepersonnelle de chacun.

sion.18 Ceux qui croient que la pré-connaissance de Dieu est causative, ac-ceptent habituellement aussi la doubleprédestination, et par voie de consé-quence, finissent par rejeter toute idéede retard de la seconde venue. Ceux quiacceptent la théologie du processus, euxaussi, tendent à croire que la pré-connaissance de Dieu est causative ;mais ils font place au libre arbitre hu-main en disant que Dieu ne connait pasles décisions de l’homme à l’avancemais connait seulement les possibili-tés.19 Cependant, si nous acceptons quela pré-connaissance de Dieu est absoluemais non causative,20 il existe alors lapossibilité d’un retard de cet événement.

Selon Siegfried J. Schwantes, « la vi-sion biblique de l’histoire rejette le dé-terminisme fortuit parce qu’il sape la

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71er trimestre 2016 Ministry®

ATTENDRE SON RETOUR AVEC IMPATIENCE

M

responsabilité personnelle.»21 Il existedans la Bible une interaction continueentre la souveraineté de Dieu et la res-ponsabilité morale de l’humain pour sespropres actions. Dieu a même altéré lesdétails de ses plans à «cause de la per-versité de l’homme et quelquefois, enraison de sa repentance,» 22 comme l’il-lustrent bien le cas du déluge (Gn 6.1-8) et celui de Ninive (Jon 3). Mais aucunajustement local et temporel ne peutprendre Dieu par surprise ni le détournerde ses objectifs ultimes (Dn 4.32).

L’idée que la pré-connaissance deDieu est absolue et non causative signi-fie que « les décisions libres ne sont pasprises parce qu’elles ont été prévuesmais qu’elles ont été prévues parcequ’elles seront prises.» 23 En pratique,Dieu sait si je serai sauvé ou perdu, etmême alors, je suis libre de choisir madestinée personnelle. De même, Dieusait précisément quand le Christ revien-dra, même si le moment où cet événe-ment aura lieu dépend, du moins par-tiellement, de la performance et ducomportement humain. Ainsi donc, « leSeigneur ne tarde pas dans l'accomplis-sement de la promesse, commequelques-uns le croient; mais il use depatience envers vous, ne voulant pasqu'aucun périsse, mais voulant que tousarrivent à la repentance» (2 P 3.9).

ConclusionCette discussion suggère que la ten-

sion entre les diverses déclarations duNouveau Testament au sujet du royaumede Dieu peuvent être réconciliées aumoyen du concept du déjà là et du pasencore et du double point de vue d’unroyaume de grâce actuel qui précèdele futur royaume de gloire. La tensionentre le fait que Dieu connait le tempsdu retour du Christ et le retard de cetévénement peut être synchronisée àl’aide de la notion que la pré-connais-sance de Dieu est absolue mais noncausative. On peut alors se demanderpourquoi de telles tensions sont pré-sentes dans le Nouveau Testament. LaBible ne pourrait-elle pas être plus ex-

plicite sur ces questions?Nous devons réaliser que «certains

passages de l’Écriture ne seront parfai-tement compris que lorsque le Christnous les expliquera dans la vie future»et que, dans une certaine mesure, notrepropre nature pécheresse limite notrecompréhension de la vérité (Jn 16.12).Ainsi donc, dans ses enseignements, leChrist a cherché à encourager et à pré-parer ses disciples pour l’avenir, sansles décevoir par «de vaines promesses».25

Il nous a été rapporté que répondant àla question des disciples : «Dis-nous,quand cela arrivera-t-il, et quel sera lesigne de ton avènement et de la fin dumonde?» (Mt 24.3), Jésus « fondit enun même tableau la description de cesdeux événements» pour ne pas décou-rager ses disciples.26

L’espérance biblique repose sur undialogue solide entre l’eschatologie dece monde (v. 29-31) et l’eschatologiede la vie personnelle de chacun (Hé9.27). Le Christ, non seulement, a averti :«Veillez donc, puisque vous ne savezpas quel jour votre Seigneur viendra»(Mt 24.42), il a même mis en parallèlele serviteur fidèle qui attend la venueimminente de son maitre (v. 43-47) etle serviteur méchant qui dit : «Mon mai-tre tarde à venir » (v. 48-51). Cette bien-heureuse espérance a réchauffé le cœurdes générations passées et devrait fairede même pour les nôtres. De même quemon fils a vivement désiré mon retour,nous aussi, nous désirons ardemmentla venue du Seigneur.

1. Toutes les références bibliques de l’édition fran-çaise sont tirées de la traduction Louis Segond1910.

2. Johannes Weiss, Jesus’ Proclamation of theKingdom of God. ed. Richard H. Hiers and D.Larrimore Holland. Philadelphia, PA: Fortress, 1971,p. 73, 85, 86.

3. Albert Schweitzer, The Quest of the HistoricalJesus. Mineola, NY: Dover, 2005, p. 356–358, 363.

4. C. H. Dodd, The Apostolic Preaching and Its De-velopment. Chicago, IL: Willett, Clark, 1937, p. 142–149.

5. Geerhardus Vos, The Pauline Eschatology. Phil-lipsburg, NJ: P&R, 1994, p. 38, 39.

6. George E. Ladd, A Theology of the New Testament.rev. ed., ed. by Donald A. Hagner. Cambridge: Lut-terworth, 1994, p. 66, 67, 192, 713.

7. Ellen White, Le grand espoir. Dammarie-les-Lys :Vie et Santé, 2012, p. 254. La phraséologie et levocabulaire anglais remonte à l’édition de 1888.

8. Pour une étude complémentaire de la significationde l’expression “in the heavenly places,” [Dans leslieux célestes], voir Carmelo Martines, “Una re-evaluación de la frase ‘en los lugares celestiales’de la carta a los Efesios,” DavarLogos 2, no. 1(2003), p. 29–45.

9. Ellen White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys : Vieet Santé, 1986, p. 23.

10. Ellen White, Le grand espoir, p. 262.

11. Ellen White, Évangeliser. Dammarie-les-Lys : Vieet Santé, 1986, p. 619–621.

12 P. Gerard Damsteegt, Foundations of the Se-venth-day Adventist Message and Mission. GrandRapids, MI: Eerdmans, 1977, p. 271–293.

13. Par exemple Herbert E. Douglass, “Men ofFaith—the Showcase of God’s Grace,” in HerbertE. Douglass et al., Perfection: The Impossible Pos-sibility. Nashville, TN: Southern Pub. Assn., 1975, p.9–56; C. Mervyn Maxwell, “Ready for His Appearing,”in Herbert E. Douglass et al., Perfection: The Impos-sible Possibility. p. 137–200; Herbert E. Douglass,Why Jesus Waits: How the Sanctuary Message Ex-plains the Mission of the Seventh-day AdventistChurch. Washington, DC: Review and Herald, 1976.

14. Arnold V. Wallenkampf, The Apparent Delay:What Role Do We Play in the Timing of Jesus’Return? Hagerstown, MD: Review and Herald, 1994,p. 91, 92.

15. Mario Veloso, “There Is No Delay,” in Ministry®,(décembre 1996), p. 6–8.

16. Ralph E. Neall, “The Nearness and the Delay ofthe Parousia in the Writings of Ellen G. White”. PhDdiss., Andrews University, 1982, abstract, p. 246.

17. Ralph E. Neall, How Long, O Lord? Hagerstown,MD: Review and Herald, 1988, p. 114.

18. Pour une discussion complémentaire sur lesujet, voir James K. Beilby et al., eds., Divine Forek-nowledge: Four Views. Downers Grove, IL: InterVarsity,2001, p. 32.

19. Clark Pinnock et al., The Openness of God: ABiblical Challenge to the Traditional Understandingof God. Downers Grove, IL: InterVarsity, 1994, p.32.

20. Steven C. Roy, How Much Does God Foreknow?A Comprehensive Biblical Study. Downers Grove,IL: IVP Academic, 2006, p. 32.

21. Siegfried J. Schwantes, The Biblical Meaningof History. Mountain View, CA: Pacific Press, 1970,p. 32.

22. George E. Shankel, God and Man in History: AStudy of the Christian Understanding of History.Nashville, TN: Southern Pub. Assn., 1967, p. 205.

23. Augustus H. Strong, Systematic Theology. ValleyForge, PA: Judson Press, 1907, p. 286.

24. Ellen White, Le ministère évangélique. Dam-marie-les-Lys : SDT, 1951, p. 306.

25. Ellen White, Conquérants pacifiques. Damma-rie-les-Lys : SDT, 1959, p. 22.

26. Ellen White, Jésus-Christ, p. 628.

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L'impact de l'eschatologiesur le travailPour les chrétiens qui ont une com-

préhension post-millénaire (Jésus vientaprès le millénium) de la seconde venuede Jésus, le « comment » hâter cet évé-nement si important semble simple. Ils’agit de transformer notre monde, sesgouvernements et ses services sous ladirection du Saint-Esprit en un lieu depaix et de perfection prêt pour le règnede Jésus.

Un théologien suédois, Göran Agrell,note ceci : « Les variations dans la visiondu travail sont liées à différentes façonsde regarder l'eschatologie.»1 MiroslavVolf reconnait le lien important entrel'eschatologie et certaines approchesdu travail ordinaire. Pour lui, il y a « deuxpositions de base sur l’avenir eschato-logique du monde. Certains [ont] souli-gné une discontinuité radicale entreles situations actuelles et futures, croyantà la destruction complète du mondeactuel à la fin des temps et à la créationd'un monde entièrement nouveau. D'au-tres ont posé comme hypothèse, lacontinuité entre les deux, croyant quele monde actuel sera transformé en unnouveau ciel et une nouvelle terre.» 2

Volf approuve cette dernière vision etpropose donc une théologie pleine d’es-

poir dans le travail humain qui encouragetous les efforts qui contribuent à trans-former le monde et à instaurer ainsi unmillénaire de paix avant le retour deJésus.

La mission chrétienne, quant à elle,a longtemps été considérée commeune voie des plus importantes pourhâter la venue de Jésus. David W. Miller 3

et David J. Bosch 4 reconnaissent quela mission chrétienne est essentiellementune transformation, mais dans le contextede la théologie millénariste. Miller ditque le courant principal du protestan-tisme a adopté le postmillénarisme, quimet l'accent sur la transformation de lasociété, mais suggère que les pré-mil-lénaristes ont mis l'accent sur le salutindividuel de l'âme. Miller ne fait pasallusion aux dangers possibles de cetaccent mis sur la transformation de lasociété : la possibilité de contrainte quipourrait être utilisée pour réaliser ceque la majorité perçoit comme étant laperfection.

Pour de nombreux pré-millénaristes(ceux qui croient que Jésus revientavant le millénium), le salut individuelde l'âme doit aboutir à un enlèvementsecret (comme certains le croient), met-tant ainsi l’accent sur l’individualisme,sur la sécurité personnelle en évitant

D epuis deux millénaires, les chré-tiens prient : «Que ton règnevienne.» Avec admiration et

une immense gratitude, ils regardentvers la première venue de Jésus, grâceà laquelle tout le cours de la misère hu-maine a été modifié. Maintenant, ils at-tendent avec impatience une terre res-taurée, où la mort et les larmes neseront plus et où ils pourront passerl'éternité avec leur bien-aimé Seigneuret Sauveur Jésus-Christ.

Les chrétiens contemporains, commeles disciples de Jésus, veulent savoirexactement quand Jésus reviendra. Iln’est pas facile d’accepter sa déclaration:«Pour ce qui est du jour et de l'heure,personne ne les connaît, ni les angesdes cieux, ni le Fils, mais le Père seul »(Mt 24.36, NBS). Pourtant, les chrétienstrouvent du réconfort dans le textebiblique qui dit : «attendant et hâtantl'avènement du jour de Dieu» (2 P 3.12,NBS.). Pierre laisse entendre que leschrétiens peuvent réellement accélérerle processus d’attente et hâter le retourde Jésus.

Mais comment la compréhension del’eschatologie a-t-elle un impact sur lavie quotidienne? Plus important encore,comment un pasteur peut-il aider lesparoissiens à hâter le jour auquel ilsaspirent ?

E l i z a b e t h O S T R I N G, PhD, est pasteure d’Il EstÉcrit-Océanie et habite à Auckland, en Nouvelle-Zélande.

Vivre dans l’attentede la seconde venuede Jésus

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surtout avoir l'huile du Saint-Esprit danssa vie ; les talents, indiquant la bonnegestion des serviteurs de l'homme partien voyage, par leur utilisation et l’amé-lioration des capacités données à cha-cun ; et, enfin, la parabole du jugementdes brebis et des boucs, qui met en évi-dence l'activité des bons serviteurs.

La surprise de ces paraboles est l’ac-cent mis sur ce qui est ordinaire, sur letravail quotidien des serviteurs et sur lecaractère ordinaire de ce que font lesbons serviteurs. Ils nourrissent ceux quiont faim, habillent ceux qui sont nus,accueillent les étrangers, visitent lesprisonniers, et donnent de l’eau à ceuxqui ont soif. Ces activités sont si ordinairesque les justes n’ont pas conscience deles avoir faites : «Seigneur, quand t’avons-nous nourri ou vêtu ? » demandent-ilsstupéfaits.

Encourager les membres d’église Les pasteurs visant le salut individuel

des personnes encouragent à justetitre leurs membres à s’impliquer for-tement dans des activités d’aide à lasociété qui les entoure par le partagede l'Évangile. Toutefois, le discours deJésus indique que le point culminantdes activités qui hâtent sa secondevenue c’est l’engagement bienveillantenvers les autres et leurs besoins. Cetengagement n’est pas une activitésupplémentaire que les personnes gé-néreuses font après avoir accomplileurs tâches habituelles au travail,mais c’est tout simplement la façondont ces serviteurs, ceux qui sont bénispar leur Maître, envisagent leur vie etleur travail. Ils se soucient des autres,qu’ils aient faim ou soif, qu’ils aientbesoin de vêtements, de soins desanté, de réconfort, ou de nourriturespirituelle. Leur relation avec les autresmontre qu'ils sont des citoyens duroyaume de Dieu, et reflète leur relationavec Jésus.

les horreurs de ce monde à la fin destemps. Alors que le monde reste entourépar le chaos et la misère, l'âme «sauvée»s’échappe vers la gloire de Dieu.

Les adventistes du septième jour sontdes pré-millénaristes et ils ont beaucoupmis l’accent sur le salut individuel. Ce-pendant, ils font valoir que le contextede Matthieu 24.40, 41 (l'heure inconnueet l'histoire de l'époque de Noé et dudéluge) suggère la préparation plutôtque l'enlèvement secret.

Pourtant, mettre l’accent sur le salutindividuel avant le millenium peut en-traîner l’idée que hâter la venue deJésus se mesure par les statistiquessur le nombre de conversions et lestaux de croissance de l'église. Et puisquece domaine est perçu comme du ressortdes pasteurs expérimentés, il semblegénéralement intimidant ou même horsde propos pour le laïc ordinaire.

La stratégie de Jésuspour « hâter » Lorsque les disciples de Jésus lui ont

posé des questions sur la « fin destemps » et qu’il leur a parlé de sa se-conde venue, il n’a visiblement pas ap-prouvé une transformation du mondeni une approche de spécialiste poursauver les âmes (Mat 24.3-14).

Il n’a pas décrit une société transfor-mée et a clairement indiqué que lescatastrophes naturelles (tremblementsde terre et famines) et les désastresprovoqués par les hommes (guerres etbruits de guerres) se poursuivraientjusqu'à la fin. Néanmoins, il indiqueque le signe le plus significatif de l'im-minence de son retour sera la procla-mation de l'Évangile au monde entier,mais apparemment sans proposer destratégie pour y parvenir.

Pourtant, Jésus termine son discoursavec les trois paraboles bien connuesde Matthieu 25 qui, elles, offrent certainesstratégies : les dix vierges, soulignantque chaque croyant doit être prêt, et

Cela signifie que les mécanicienshâtent la venue de Jésus en offrant lemeilleur service possible à un prix rai-sonnable pour ceux dont les véhiculesne sont pas performants, leur procurantainsi une bénédiction. Cela signifieque les plombiers réparent avec joieles tuyaux qui fuient chez les veuvesâgées, et peut-être même à un coûtréduit. Cela signifie que les enseignantsoffrent non seulement de l’information,mais reconnaissent aussi que l'étudiantpénible dans leur classe est un enfantqui fait face à des difficultés familialesgraves et a un besoin urgent d'amouret de soutien. Cela signifie que l'em-ployé communal, payé pour ramasserles ordures, ramasse volontiers les dé-chets éparpillés d'une poubelle ren-versée par une voiture qui l’a heurtéeen reculant sans faire attention ou at-tend peut-être quelques secondes pen-dant qu’un habitant de son secteur,fatigué et en retard, traîne un sac d’or-dures pour le mettre sur le bord dutrottoir. Cela signifie simplement quetout ce que ces gens font, en attendantavec impatience la venue de leur Sei-gneur, ils le font avec soin et amour, etde toutes leurs forces (Ec 9.10). Ilssont en fait, en train de transformer lemonde, ce qui rend le ciel un peu plusproche pour ceux avec lesquels ils en-trent en contact. Bien sûr, prendre soind’autrui comprend le partage de labonne nouvelle de l'Évangile chaquefois que l'occasion se présente.

Un commandement ancien Cette approche de la vie répond à

un commandement ancien. LorsqueDieu appelle Abram à quitter la cultured’Ur en Chaldée, son appel contenaitsept bénédictions. 5 Au centre de l'appelde Dieu, il y avait un ordre : « Sois unebénédiction !» 6 Plutôt qu’un passif disant«Tu recevras une bénédiction», cet appelest un impératif. 7 Abram fut appelé àquitter son propre monde pour entrerdans celui où il pourrait travailler afin

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Répondre au cri du cœur postmoderne Des idéologies de différentes sortes

et couleurs réclament à cor et à crid'être considérées comme la solutionà la misère humaine, depuis les dogmesde Lénine et de Mao jusqu’aux philo-sophies du Nouvel Age. Le christianismepeut facilement être perçu comme justeun de ces nombreux dogmes concur-rentiels ou, pire, relégué au statut d'idéo-logie dépassée, responsable de guerreset d'incompréhensions internationales.

Les adventistes du septième jour, entant que pré-millénaristes, ont vérita-blement un profond engagement pourle salut des individus. Ils aspirent à ceque la bonne nouvelle soit proclaméedans le monde entier. Mais ils recon-naissent aussi que le terrain de chaquecœur doit être préparé avant que la se-mence de l'Évangile puisse s’y implanteret y grandir.

Les postmodernes, comme tout lemonde, ressentent l’intense besoin detrouver une solution aux soucis de leurvie. Le slogan postmoderne, ce qui estbon c’est ce qui est bon pour moi, pos-sède un élément de vérité. Quand lesgens ont faim, ils ont besoin de nourriture;quand ils sont malades, ils ont besoinde soins; quand ils sont seuls, ils ontbesoin d'un ami. Répondre à ces besoinslorsque nous le pouvons c’est ce que lepeuple juste de Dieu doit faire. C'estainsi que nous pouvons hâter le retourde Jésus. Les justes établissent des re-lations avec les autres dans le cadre deleur travail quotidien et cherchent àcomprendre les besoins de ceux qui lesentourent et à y répondre. Ensuite, ilspeuvent partager la bonne nouvelle deJésus et inviter les gens à « le suivre».8

Le rôle du pasteur est celui d'un en-traîneur. Il ne consiste pas uniquementà accompagner les personnes associéesaux fonctions pastorales. Le pasteurmontre à chaque personne commentelle peut faire de ses tâches quotidiennes

des occasions de témoigner. Le pasteurprend les doctrines profondes de laBible et les traduit en paraboles queses membres peuvent mettre en pratiquedans leur vie quotidienne.

Quand avons­nous fait cela ? La chose la plus frappante dans les

activités des justes pour hâter le retourde Jésus est qu’ils étaient complètementinconscients de ce qu'ils avaient fait.Ils n'ajoutent pas de bonnes actions àleur programme déjà surchargé. Fairedu bien aux autres, fait tout simplementpartie de leur engagement total enversJésus, et est si intégré à leur approchede la vie que c’est devenu une secondenature. Ils parlent de Jésus aux autresparce qu'Il est leur ami, et si personnene veut écouter, ils continuent à prier.Leur centre d’intérêt demeure fixé surleur Sauveur et non pas sur leur propreperformance, quels que soient les défisrencontrés pour partager la bonne nou-velle avec les autres. « Amen! Viens,Seigneur Jésus! » c’est à la fois leurobjectif et le cri venant du plus profondde leur cœur (Ap 22.20).

1. Göran Agrell, Work, Toil and Sustenance, trans.Stephen Westerholm. Lund: Verbum-Hâkan OhlssonsFörlag, 1976, p. 151.

2. Miroslav Volf, Work in the Spirit: Toward a Theologyof Work. Eugene, OR: Wipf and Stock, 2001, p. 89.

3. David W. Miller, God at Work: The History andPromise of the Faith at Work Movement. New York:Oxford University Press, 2007, p. 24, 25.

4. David J. Bosch, Transforming Mission: ParadigmShifts in Theology of Mission. Maryknoll, NY: Orbis,1991, p. xv.

5. U. M. D. Cassuto, A Commentary on the Book ofGenesis (Part 2): From Noah to Abraham, trans.Israel Abrahams. Jerusalem: Magnes Press, 1964,p. 312.

6. C. Marvin Pate et al., The Story of Israel: A BiblicalTheology. Downers Grove, IL: InterVarsity Press,2004, p. 37.

7. Laurence A. Turner, Genesis. Sheffield: SheffieldAcademic Press, 2000, p. 64.

8. Ellen G. White, Le ministère de la guérison.Mountain View, CA: Pacific Press Pub. Assn., 1977,p. 118.

d'être une bénédiction pour les autres.Être une bénédiction ne signifie passeulement montrer de la bienveillance,mais c'est aussi acquérir des compé-tences appropriées, comme on peut levoir dans le récit de Joseph et de sonœuvre en Égypte, d'abord avec Potiphar,puis en prison, et enfin en tant quehaut fonctionnaire travaillant pour lebien du royaume tout entier.

La parabole de Jésus sur les brebiset les boucs appuie cette conceptionde la vie. La plus grande bénédictionqui puisse être donnée à quelqu'un estla bonne nouvelle de la mort du Christ,mais tous ne sont pas prêts à la recevoirimmédiatement.

La vie de Jésus montra un engage-ment constant à offrir sa bénédictionde manière concrète pour des êtreshumains de tous âges, nationalités etsexes. Durant une grande partie de savie, il a accompli le travail d'un artisanqui vient en aide aux gens dans leursbesoins pratiques. Un charpentier deson époque faisait un travail de construc-teur, d'ébéniste, d'outilleur et de méca-nicien. La période prolongée que Jésusa consacré à ces fonctions pratiquesindique l'importance qu'il attribuait àrépondre aux besoins courants desgens. Même dans son ministère public,il n’a pas limité son travail à la prédica-tion, mais par son œuvre pratique deguérison, il a montré combien il se sou-ciait de la souffrance des gens.

La vie de Jésus montre ainsi clairementque répondre aux besoins pratiques desgens ouvre leur cœur pour recevoir labonne nouvelle de son pouvoir de salut.

Le témoignage de son ministère publicmontre la valeur de l’action pour lasanté comme outil pour répondre auxbesoins et atteindre les cœurs. Maisles années cachées de sa vie à Nazarethattestent qu’il accomplissait l’ordredonné à Abraham 2000 ans plus tôt(être une bénédiction), en effectuant fi-dèlement son travail ordinaire de char-pentier.

E l i z a b e t h O S T R I N G VIVRE DANS L’ATTENTE DE LA SECONDE VENUE DE JÉSUS

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Perdre l’intérêtCependant, avant d’avoir vingt ans,

quelque chose s’est passé. Ma viveimagination a commencé à se dissiper.Sans aucun doute possible, c’était àcause des exigences de la vie à l’écolesecondaire et à l’université. Mais, plusimportant encore, mon imagination dis-sipée a affecté la manière dont je voyais– ou en ce cas ne voyais pas – la se-conde venue du Christ. J’étais occupépar mes études en vue de ma vocationpour le ministère évangélique. Quandje réfléchis à tout cela, je me trouveembarrassé : être en train de me préparerpour une vie de service au sein del’Église adventiste du septième jour etne plus prêter autant d’attention à laréalité du retour de Jésus.

Mais, je n’étais pas le seul à avoirperdu l’intérêt pour la seconde venue.Au cours de mon enfance, j’ai entendud’innombrables sermons disant : «Jésusrevient. Êtes-vous prêts à le rencontrer?»Mais, au fil des années, j’entends demoins en moins de prédications ausujet du retour de Jésus et de plus enplus sur comment gérer sa vie quoti-dienne, par exemple : comment améliorersa vie conjugale, comment gérer sa co-lère et toute une kyrielle d’autres thèmesutiles, mais j’entends très peu de ser-mons qui me transportent du maintenantau pas encore.

Pourquoi nombre d’entre nous neprêchent-ils plus sur la parousie commeautrefois ? Je pourrais énumérerquelques faits mais la plupart ressem-bleraient à des anecdotes connues. Il y

a plus important, par exemple : la pour-suite du bien-être immédiat, un conceptpourtant relatif. Cette tentation nous a-t-elle détournés de l’essentiel ? Ou biensommes-nous noyés par les soucis dela vie ? (Lc 21.34)1. Est-ce plus facilede prêcher sur les besoins de noscongrégations, que ces besoins soientréels ou imaginaires ? Comme prédi-cateurs, sommes-nous devenus des il-lettrés en ce qui concerne notre com-préhension des prophéties de Danielet de l’Apocalypse, au point de préférerprêcher sur des sujets dont la rechercheet le développement pour une prédica-tion ne requièrent pas autant de réflexionet de maturité de pensée ? Ou encore,préférons-nous éviter de prêcher la pa-rousie parce que la seconde venuenous interpelle sur notre manière devivre et nous rappelle le jugementdernier que beaucoup de ministres del’Évangile ne se sentent pas encoreprêts à affronter ?

Regagner l’intérêtVoilà trente ans, je me concentrais

sur le début de ma carrière pastorale –devenir le meilleur berger qui soit,prendre soin des membres d’église, ré-pondre aux besoins de mon district. Unjour peut-être, l’administration de la fé-dération m’imposerait les mains. Mespriorités étaient correctes. N’est-ce pas?

Trente ans plus tard, avec la rétros-pective de mon ministère pastoral, laquestion me revient constamment àl’esprit : Devrais-je racheter le tempset prêcher la seconde venue comme

L orsque j’étais enfant, j’avais uneimagination fertile. C’était peut-être parce que, enfant unique

jusqu’à la naissance de ma sœur, quandj’avais neuf ans, je devais apprendre àm’amuser tout seul. Il me fallait imaginerce à quoi la vie ressemblerait si j’avaisdes frères et comment nous aurions ex-cellé dans les compétitions athlétiques.Naturellement, j’aurais été le meilleurde nous tous.

Mon imagination touchait aussi lesquestions spirituelles. Cela a commencéà l’École du Sabbat. Je regardais lesrouleaux d’images sur la vie dans leciel : jouer avec des animaux sauvages,m’asseoir en présence de Jésus avecd’autres enfants souriants et posséderau ciel une demeure construite spécia-lement pour moi. J’ai eu une enfanceheureuse ; mais, comme sur ces images,la vie serait meilleure que ce que jevivais déjà.

Les missions spatiales Apollo au coursdesquelles des hommes ont aluni etmarché sur la lune ont aussi allumé enmoi le désir de voyager dans l’espacevers des mondes inconnus. C’est ceque je voulais faire lorsque Jésus re-viendra sur terre à sa seconde venue.Les pasteurs et les conférenciers m’ontdit que ce voyage vers le ciel suite auretour de Jésus durera sept jours ; et jepouvais me voir flottant dans l’apesanteur,montant en compagnie des êtres chers,des anges et de Jésus. J’étais si enchantéde savoir que ces choses se passeraientbientôt – peut-être avant même que jene sois devenu adulte.

Willie E. Hucks II, DMin, est rédacteur adjoint du Ministry®, journalinternational pour les pasteurs, à Silver Spring, Maryland, États-Unis.

Prêcher le retour du Christ

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rager les prédicateurs et ceux qui écou-tent leurs sermons à rechercher la sain-teté (2 P 3.10-13).

Capter l’attentionLorsque nous voulons attirer l’attention

des croyants sur le retour de Jésus, nousdevons inspirer aux auditeurs une visiondu pas encore. Ce faisant, nous devonsrester fidèles au texte, le laissant parlerdu contexte immédiat de son époque etde celui de notre XXIe siècle. Les pasteursservent leurs congrégations à titre dethéologiens résidents. Une de nos res-ponsabilités majeures consiste à entretenirune attention soutenue en laissant laParole de Dieu s’expliquer par elle-même;spécialement lorsqu’il s’agit d’aider lesgens à comprendre diverses questionsrelatives au retour de Jésus.

Qu’en est-il de la proximité du retourde Jésus? L’une des plus grandes ques-tions posées par toutes les générationsde chrétiens est : Qu’est-ce qui retientJésus de revenir et cela depuis si long-temps ? Durant 2000 ans, les chrétiensont cru au retour imminent du Christ –y compris Paul qui croyait que plusieursde sa génération seraient encore vivantsau retour de Jésus. Quand les membresde l’église de Thessalonique voyaientleurs bien-aimés passer de vie à trépas,Paul, informés de leurs préoccupations,les a réconfortés avec la promessed’une résurrection prochaine (1 Th 4.13-16). Pourtant, il croyait également quecertains – dont lui – seraient vivantspour être les témoins de la secondevenue. Quelques années plus tard, écri-vant à l’église de Corinthe, il gardaitencore ce même sentiment (1 Co15.51). Comment Paul aurait-il pu com-mettre une telle erreur dans ses décla-rations ? Il était tout-à-fait conscient del’enseignement que Jésus avait donnéaux douze concernant son retour.

En réponse à la question de ses dis-ciples concernant les signes de son re-tour et de la fin du monde (Mt 24.3),Jésus a abondamment parlé de nombre

faisaient les prédicateurs de mon en-fance?

Il est nécessaire que je passe par làparce que je dois revivre les mêmeséléments spirituels de cette vive imagi-nation spirituelle que j’avais en tantqu’enfant. La vie était alors plus simple,comme elle devrait être. Mais au milieudes complexités de la vie adulte en cevingt-et-unième siècle, il devient faciled’oublier que Dieu tient le présent entreses mains et notre glorieux avenir sousson contrôle. Il devient facile d’être prisau piège de vouloir mettre chaquechose au beau fixe, de garantir quetoute chose personnelle et profession-nelle apparaisse exactement commenous croyons qu’elles devraient être.

Cela fait du bien de prêcher la secondevenue parce qu’elle sert d’antidote àl’inconfort dû aux soucis de la vie. Lapromesse du retour de Jésus rappelleque : « le monde passe, et sa convoitiseaussi » (1 Jn 2.17), et que « Le Dieudes cieux suscitera un royaume qui nesera jamais détruit, et qui ne passerapoint sous la domination d'un autrepeuple; il brisera et anéantira tous cesroyaumes-là, et lui-même subsisteraéternellement » (Dn 2.44).

Les ministres de l’Évangile doiventaussi prêcher la seconde venue parceque le message du retour du Christ im-plique le jugement qui aboutit à la dé-livrance de ses saints. Jean a écrit Apo-calypse 22.7-11 dans le contexte duretour imminent de Christ, et il conclutavec ces mots : « Et il me dit : Ne scellepoint les paroles de la prophétie de celivre. Car le temps est proche. Que celuiqui est injuste soit encore injuste, quecelui qui est souillé se souille encore ;et que le juste pratique encore la justice,et que celui qui est saint se sanctifieencore » (v. 10, 11). Prêcher la secondevenue me rappelle constamment quele Dieu d’amour veut me juger dignede vivre éternellement parce que je luiai permis de vivre en moi et à traversmoi. Prêcher la parousie devrait encou-

de choses auxquelles ils devraient prêterattention. Dans ce discours, il a dit auxdisciples de s’instruire par une compa-raison tirée des branches et des feuillesdu figuier. « Dès que ses branches de-viennent tendres, et que les feuillespoussent, vous connaissez que l'étéest proche » (Mt 24.32). Se référant àson retour, Jésus a continué de lamême manière : « De même, quandvous verrez toutes ces choses, sachezque le Fils de l'homme est proche, à laporte» (v. 33). Une plus grande confusionpourrait s’élever à cause du verset 34 :«Je vous le dis en vérité, cette générationne passera point que tout cela n'arrive.»

Plusieurs années après le martyr dePaul, Jean, le voyant de Patmos, partageles paroles du Témoin fidèle qui dit :« Je viens bientôt », (Ap 22.7, 12, 20).Comment, donc, comprendre ces motsproche et bientôt ? Le mot employépour bientôt est le terme grec « tachu »dont dérive le terme médical tachycardie.Tachycardie vient du Grec librementtraduit « accélération cardiaque ». Letaux de l’arythmie cardiaque est l’indicele plus remarquable de la condition,mais sa nature asymptomatique tireune alarme potentielle. Nul ne saitjamais quand viendra la prochaine ba-taille contre la tachycardie. Elle vienttout simplement.

En tant que prédicateurs, nous devonsexprimer que la proximité du retour deChrist est, pour la Bible, assimilable àun événement qui survient brusquement.Quand il se produit, il se produit en unclin d’œil. Paul emploie l’image du « vo-leur dans la nuit » (1 Th 5.2), pour ex-primer la nature du retour de Christ. Eneffet, au verset 3, il emploie le motruine soudaine pour décrire le jour duSeigneur et les événements qui l’ac-compagnent.

Se pourrait-il que notre emploi duterme bientôt, en toute bonne intention,encourage la fixation de dates pourprouver que c’est imminent ? Se pour-rait-il aussi qu’un tel emploi, de manière

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avec lui et avec les autres – y compris« l'un de ces plus petits de mes frères...»(v. 40).

Comme Paul, Pierre devait répondreà ceux qui demandaient si Jésus re-viendrait ou pas (2 P 3.4). Il a reconnuque la notion de temps chez les mortelsdiffère grandement de celle de la divinité(v 8). Il a alors partagé la raison duretard, en faisant appel à la patiencedivine (v. 9).

Mais on ne doit pas abuser de la pa-tience divine comme pour faire de Dieuun adepte de la théologie du salut uni-versel. La patience divine devrait en-trainer la préparation humaine. « Quellesne doivent pas être la sainteté de votreconduite et votre piété, tandis quevous attendez et hâtez l'avènement dujour de Dieu » (v. 11, 12).

Mais comment hâtons-nous sa ve-nue ? Le verbe grec employé impliquedans sa signification l’idée de « recher-cher » quelque chose 2. Notre respon-sabilité, à nous les prédicateurs, estd’exhorter nos auditeurs (nous inclus)à vivre les recommandations et principesde Matthieu 24 et 25 – non seulementce qui vient d’être mentionné à la lu-mière des trois paraboles, mais aussi àproclamer l’Évangile à tous, nations etpeuples (voir Mt 24.14). Faisons-le engardant constamment à l’esprit que« semblables aux étoiles parcourant, envastes orbites, la voie qui leur a été tra-cée, les desseins de Dieu ne connais-sent ni hâte, ni retard. »3

Restaurer l’attentionFinalement, nous devons mettre en

lumière et restaurer aux yeux de nosauditeurs ce que Jésus est en train depréparer pour nous. C’est ce qu’il a faitpour les disciples découragés. Aprèsavoir dit qu’il serait trahi et avoir annoncéson départ imminent (Jn 13.21, 36),

non intentionnelle, décourage une pré-paration appropriée pour cette secondevenue parce que ça fait longtempsqu’on leur parle de ce prochain retour,d’années en années ? Être attentif àl’imminence de son retour m’encourageà « me tenir prêt », car le Fils de l'hommeviendra à l'heure où [je] n'y penseraipas (Mt 24.44).

Comment devenir prêt ? Nous nedevrions jamais prêcher Matthieu 24sans prêcher aussi Matthieu 25. Le pre-mier nous dit : Jésus revient ; le second :comment nous préparer.

Pour donner ses instructions sur lapréparation, Jésus a raconté trois pa-raboles bien connues. La parabole desdix vierges parle de la préparation pourla venue de l’époux, et se termine avecce conseil : « Veillez donc, puisque vousne savez ni le jour, ni l'heure » (Mt25.13). La parabole des talents parlede l’utilisation de ce qui nous a étéconfié, non pour nous-mêmes, maisdans le discernement et avec un œilsur l’avenir – une précaution pour nepas vivre seulement pour aujourd’hui.La parabole des brebis et des boucsparle de notre responsabilité envers lesautres, dévoilant que la dimension spi-rituelle horizontale est un facteur devie aussi important que la dimensionspirituelle verticale. Jésus relie notredevoir envers les autres à notre qualifi-cation pour entrer dans son royaumeéternel (v. 34-40).

En tant que prédicateurs, nous nousfocalisons souvent sur les disciplinesspirituelles que sont la prière et l’étudede la Bible, éléments essentiels au dé-veloppement du caractère. Mais Jésusenseigne clairement que notre relationdésintéressée, altruiste avec les pauvres,les démunis, les exclus est le résultatextérieur concret du temps passé avecDieu en secret. En d’autres termes,Jésus revient pour ceux qui marchent

Jésus leur a redonné une merveilleuseespérance en orientant leur esprit versun avenir glorieux. « Il y a plusieurs de-meures dans la maison de mon Père.Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit.Je vais vous préparer une place. Et,lorsque je m'en serai allé, et que jevous aurai préparé une place, je re-viendrai, et je vous prendrai avec moi,afin que là où je suis vous y soyezaussi » (Jn 14.2, 3).

Nous avons besoin de rappeler àceux qui s’assoient dans nos églisesque Jésus revient et que sa venue estcertaine et imminente. Ils ont besoinde voir la gloire de son retour (voir Ap1.7). Ils ont besoin d’entendre bienfort le son de la trompette appelant etdépêchant les anges qui « rassemblerontses élus des quatre vents, depuis uneextrémité des cieux jusqu'à l'autre »(Mt 24.31). Ils ont besoin de savoirqu’ils seront réunis à leurs bien-aimésressuscités en ce jour (1 Th 4.16), etqu’ils seront libérés de toutes tracesde maladie (1 Co 15.52, 53). Ils ontbesoin de chanter et de crier un jour«Alléluia ! Le salut, la gloire, et la puis-sance sont à notre Dieu, parce que sesjugements sont véritables et justes »(Ap 19.1, 2). « Alléluia ! Car le Seigneurnotre Dieu tout-puissant est entré dansson règne » (v. 6)4.

Bref, nous – et je m’inclus – avonstous besoin de l’imagination d’un enfant.

1 Sauf indication contraire, tous les versets de l’éditionfrançaise sont tirés de la traduction Louis Segond,1910. 2. F. Wilbur Gingrich and Frederick W. Danker. A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other EarlyChristian Literature, 2nd ed. Chicago: University ofChicago Press, 1979, p. 762.3. Ellen White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 1986, p. 23.4. Pour une image infiniment plus radieuse et meilleureque je ne pourrais jamais tenter de peindre, voir EllenWhite. Le grand espoir. Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 2012, p. 489-500.

PRÊCHER LE RETOUR DU CHRIST

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face à face, cœur à cœur, avec sonCréateur. S’il était resté fidèle à Dieu,tout cela lui aurait appartenu pour tou-jours.» 1 Cette « image de Dieu » a per-mis à nos premiers parents de vivre ensa compagnie, dans une relation har-monieuse et aimante, et d'entretenirdes liens étroits avec le Créateur. Bienqu’à présent l'image divine ait été en-tachée par le péché, le lien entre Dieuet l'humanité ne peut pas être entière-ment effacé.

Mais lorsque les hommes se sontséparés de Dieu, la paisible communiona été interrompue (Genèse 3). En fait,un vide spirituel s'est installé dans lacommunauté originelle établie en Eden.

Les êtres humains cherchent à com-bler ce vide, et leur recherche est condi-tionnée par leurs modèles sociaux etculturels. Dans la mesure où ces mo-dèles sont défectueux et très éloignésdu modèle biblique, la connexion avecDieu semble toujours inatteignable. Etle manque de contact et de communionavec Dieu rend plus difficile le cheminpour comprendre Dieu. C'est la tensionthéologique dans laquelle la missionchrétienne doit se développer.

Par exemple, certaines sociétés per-çoivent Dieu comme le « tout autre »,très éloigné du lieu où vit la société.Un tel concept peut refléter la structure

hiérarchique d’une société où l'on nepeut aborder quelqu'un en positiond'autorité que par un intermédiaireconnu. Même les enfants ne peuventapprocher leur père librement et sanscrainte, et de ce fait, ils font souventconnaître leurs désirs par un intermé-diaire. Cette conception est transféréeà la relation avec le Dieu Créateur, quiest perçu comme accessible unique-ment à travers un médiateur connu dela famille. J'ai découvert cette particu-larité en travaillant avec la tribu Himba,au nord de la Namibie et au sud del'Angola. Ce sont, en grande partie, desbergers nomades. Ils reconnaissent leDieu Créateur, mais croient qu'il n’estaccessible qu’à travers un être spirituel.C’est un ancêtre de la famille quidevient le médiateur. Un auteur seréfère à ces ancêtres médiateurs commel'esprit des morts.2 Comme il est connude la famille et qu’on lui fait confiance,cet esprit est celui qui peut le mieuxreprésenter la famille auprès de Dieu.3

La mission auprès du peuple Himbadoit donc conduire à un véritable lienavec Dieu, à restaurer leur communionavec Lui. Il est le Dieu qui aspire à vivreavec eux.

Paul Hiebert suggère un autre exem-ple, tiré des tendances anthropologiquesmodernes qui caractérisent certainsgroupes de personnes. 4 Cette tendance

Quand j'ai commencé mon mi-nistère, il y a des années, jepensais que l'évangélisation

adventiste consistait à enseigner lesdoctrines bibliques. Mais après ma pre-mière année, où j’ai partagé avec lesgens de cette manière, je me suis renducompte que quelque chose clochait.J’exerçais mon ministère au sein d’unpeuple qui n’avait entendu que desbribes de l'histoire de l'évangile, et jetentais de les engager dans la théologieadventiste ! J'ai réalisé que je négligeaisd'aborder en premier lieu les faussesconceptions de ces gens au sujet deDieu, et de leur expliquer comment en-trer en relation avec lui. Á l'école, onm'avait appris à enseigner la vérité.Mais mon expérience dans le ministèrea remis en question cette théologie dela mission. Dans cet article, je voudraispartager mon parcours personnel, moncombat pour comprendre ce qu’estl'évangélisation et ce que signifie trans-mettre l'Évangile.

Le chaînon manquant de la missionLa Bible déclare que Dieu a créé les

êtres humains à son image (Gn 1.26).« Quand Adam sortit des mains de sonCréateur, il lui ressemblait, physiquement,mentalement et spirituellement... Songrand privilège était la communion

G i d e o n P. P E T E R S E N , PhD, est médecinmissionnaire et vice-président de l'universitéadventiste Zurcher, à Antsirabe, Madagascar.

Mission :restaurer le lien avec Dieu

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sur l'individu plutôt que sur les foules.Ellen White déclare que lorsqu'il parlaitaux foules, Jésus visait toujours l'individuau milieu de celle-ci. 6 Il voulait quel’humanité de tous soit rendue complète.Il prenait le temps d'être avec eux, ilécoutait leur cri du cœur et les invitaità avoir une nouvelle relation avec Dieu.Il voulait les aider à voir que Dieu estprésent. Il entrait en contact avec chaquepersonne. Les gens, à leur tour, parta-geaient leur expérience avec leur réseau.La miséricorde et la grâce qu'ils rece-vaient de Jésus illustrait le désir deDieu d'établir un lien personnel.

Arrêtons-nous sur deux moments duministère de Jésus. Le démoniaque dupays des Géraséniens (Marc 5.1-20)vivait au milieu des tombeaux; il sesentait isolé et seul. Son isolement parrapport à la société ressemblait à sonisolement vis-à-vis de Dieu. Banni dela société, il ressentait la pleine colèrede Dieu, ou du moins c'est ce qu'ilpensait. Peut-être avait-il fait quelquechose pour provoquer la colère divine ?La séparation de sa famille et de sesamis d'enfance le rongeait. Commentpouvait-il retrouver une relation avecla société et avec Dieu ? Vivre au milieu

moderne met l’accent sur l'individualitéau sein d'un groupe (ou d’un sous-groupe). Bien que des sous-groupessoient constitués et actifs, l'accent estmis sur l'individu et sur l’importancede ses besoins. Si les individus ne sontpas satisfaits au niveau personnel, ilspartiront et trouveront un autre groupe.Par conséquent, un contrat tacite estconclu entre les membres du groupe.Cette compréhension du monde estsouvent appliquée à la relation avecDieu. Les individus « permettent » à Dieud'être dans leur vie, pour leur « intérêtpersonnel ». Quand leurs désirs ou leursbesoins ne sont pas satisfaits, ils s'éloi-gnent de Dieu. Autrement dit, les gensattendent que Dieu soit toujours lasource de sens et de victoire dans leurvie. Si cela ne se produit pas, Dieu arompu le contrat ! Mais ce « contrat »ne peut pas combler le vide de leurvie, pas plus qu'un ancêtre médiateur...

Que pouvons-nous apprendre de cesdeux exemples ? Principalement ceci :notre humanité a un désir inné d'êtreen relation avec le Créateur. Et pourtant,notre propension naturelle est de nousdistancer de lui. Ce paradoxe mène àun combat en nous-mêmes, à une luttedans nos prises de décision quoti-diennes. Nous sommes incomplets sansune connexion avec Dieu, mais nousne réalisons pas que c'est cetteconnexion qui comblera le vide.

Jésus, notre exempleJésus comprenait la nécessité de

mettre les gens en relation avec Dieu.Il a énoncé en ces termes le but deson ministère : « J'ai manifesté ton nomaux hommes que tu m'as donnés dumilieu du monde. » (Jn 17.6). 5 Satâche était de révéler la personne deDieu au monde, ce qu’il réalisait de di-verses manières : il enseignait, prêchaitet guérissait. Quelle que soit la méthode,il prenait le temps de se concentrer

des tombeaux n’était pas un choix desa part. Et ce n’était pas non plus parchoix qu’il faisait les choses qu'il faisait :il y avait une puissance qui le contrôlait.Et puis, il a rencontré Jésus…

Jésus a rencontré cet homme dansle calme. Il n'était pas troublé par lacolère ou les insultes. Remarquez dansle passage comment cet homme har-celait les gens, mais Jésus, lui, n’a pasété harcelé. Il a vu cet homme et n’apas permis au démon de le distraire.

Le démon a reconnu que celui quiétait en face de lui avait l'autorité et l’asupplié de ne pas le détruire. En chas-sant le démon, Jésus disait à l'homme :Dieu veut que tu fasses partie de sa fa-mille. Jésus n'a pas seulement rétablila paix dans la vie de cet homme, maisil l'a mis en relation avec Dieu. Cela luia permis de renouer avec la société. Etil a aussi fait l’expérience de renoueravec Dieu. C'est cette expérience derestauration divine qu'il a ensuite puporter avec lui dans toute la Décapole.

Un deuxième exemple, c’est l'histoirede Zachée (Luc 19.1-10). Cette histoireest très différente de celle du démo-niaque. Zachée était riche et puissant,mais avait un style de vie douteux. Il

Nous sommes incompletssans une connexion avecDieu, mais nous ne réalisonspas que c'est cette connexionqui comblera le vide.

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de Dieu impliquait qu’à son tour ilfasse preuve de générosité. Connectéà Dieu, Zachée a renoué avec sa com-munauté. C'est là que notre humanitéest complète, là que nous trouvons lapaix véritable.

Accomplir la missionde Dieu au XXI e sièclePour accomplir la mission de Dieu,

chez nous ou à l'étranger, il est essentield’en connaître le but. Le but va définirqui nous sommes, ce que nous faisonset comment nous prévoyons de le faire.Le livre de l'Apocalypse définit ainsi lebut eschatologique final : « J'entendisdu trône une voix forte qui disait : Lademeure de Dieu est avec les humains !Il aura sa demeure avec eux, ils serontses peuples » (Ap 21.3). Ici, l’objectifest que Dieu puisse demeurer avecson peuple. Ce qui suggère que l'objectifde notre mission est de nous assurerque les gens comprennent le désir deDieu d'être présent avec nous. Dieuveut une relation qui va se développeret grandir jusqu’au point où il pourranous rencontrer face-à-face. C’est trèsimportant pour nous en tant qu’adven-tistes du septième jour. Nous sommesadventistes, parce que nous nous at-tendons à ce que le Christ viennebientôt pour demeurer avec nous; et

nous croyons au sabbat, que nousvivons maintenant et que nous allonsvivre pour toujours quand il reviendra.Autrement dit, nous démontrons queDieu est venu pour faire partie de nosvies aujourd'hui. Peu importe notre si-tuation, il est présent maintenant et ilsera avec nous pour l'éternité. Il y acette connexion permanente avec Dieu.

La tâche, la mission qui nous est as-signée aujourd'hui n’est donc pas dif-férente de celle qui a été confiée à Jé-sus. Nous devons révéler que Dieu estun avec tous. Il est présent avec lapersonne qui vit en milieu urbain etavec celle qui est en milieu rural. Ilentre en relation avec celui qui est ensanté et avec celui qui est malade. Ilest le Dieu qui se fait appeler Emma-nuel ; c’est-à-dire qu’il est avec nousdans toutes les circonstances. Il n’y aaucune situation dans laquelle il nesera pas présent et impliqué. Il est là.Comme l’exprime le psalmiste : « Dieuest pour nous un abri et un appui, unsecours bien présent dans la détresse.»(Ps 46.2).

Venir en aide au peuple Himba a étéune expérience transformatrice pourmoi. Au début, je me concentrais surl’enseignement des doctrines, car jevoulais améliorer leur connaissancede la Bible. Cependant, Dieu m’a parléet m’a aidé à comprendre que ce n’étaitpas ce dont son peuple avait besoin.Comme j’étais étudiant dans le domainede la mission, j’ai essayé de contex-tualiser le message du salut. En tantqu’étranger, j’avais du mal à le faire,parce que j’avais peu de connaissancesde la culture Himba. J’avais grandi enville. Je vivais maintenant chez desagriculteurs semi-nomades (ils surveil-lent le bétail). Ils sont toujours en mou-vement, à la recherche de pâturage etd'eau pour les animaux.7 Dès mon ar-rivée, j’ai subi un interrogatoire. Unedes premières questions qu’on m’a po-sée était : « Combien de fermes avez-

avait entendu parler de Jésus et il ad-mirait la simplicité de son style de vie.Il entendait parler de sa manière d’êtreau service des gens et de bien lestraiter. Il savait que Jésus était un en-seignant religieux très respecté, et queses enseignements et ses miraclesétaient connus dans tout le pays. Alors,Zachée voulu rencontrer Jésus. Et, àson grand étonnement, Jésus a voulului rendre visite chez lui. Remarquezque Jésus n'avait pas honte de s'asso-cier à cet homme méprisé. Nous nedisposons pas du contenu de la conver-sation entre Jésus et Zachée, maisnous pouvons imaginer qu'ils ont parlééconomie.

Dans la compréhension divine del'économie, le don est une valeur fon-damentale, car en donnant, on reçoit(Actes 20.35), et en traitant les genshonnêtement, on expérimente la crois-sance. Ils ont peut-être discuté lon-guement de ces principes d'économie.Zachée a appris qu’en donnant, il re-cevait. Il a appris à donner, non paspour recevoir la bénédiction, mais pourêtre l'instrument de la bénédiction. Cefut un changement de paradigme pourZachée. Le fait que Jésus ait pris letemps d'être avec lui et de lui parlerl'a aidé à réaliser que Dieu est mag-nanime. Et expérimenter la bienveillance

G i d e o n P. P E T E R S E N

Le sabbat est l'invitation

de Dieu, adressée à tous,

à « participer à son repos ».

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entrent dans sa présence. Plus tard,c’est représenté symboliquement parle tabernacle (Ex 25). Dieu veut établirun lien, non seulement dans nos vies,mais il désire que nous nous connec-tions à lui dans l'adoration. De ce fait,la relation que nous établissons avecDieu est réciproque. Dieu veut être pré-sent avec nous et il désire que noussoyons en sa présence. Ainsi donc, lamission consiste à préparer les gens àêtre avec Dieu dans l’adoration.

Le sabbat est un rappel hebdomadairede ces deux principes. Raoul Dederensuggère que le sabbat est une affirma-tion de notre connexion avec Dieu, unmoment où nous pouvons reconnaîtresa présence dans nos vies et l'adorer.Le sabbat est l'invitation de Dieu, adres-sée à tous, à « participer à son repos.»« Dieu est venu dans le monde del'homme, et il est venu pour y rester.»Ainsi, le sabbat est un symbole denotre communion rétablie avec lui.

Conclusion Même si la mission est souvent

perçue comme une action en paysétranger, le ministère de Jésus démontreque partout, les gens ont besoin d’êtrereliés à Dieu de manière personnelle.Et ils ont besoin de faire l’expérienced’un Dieu qui entre en relation aveceux. En vivant au sein d’un peuple no-made, j’ai dû comprendre ce que celasignifie pour Dieu d'être présent chezdes nomades. Je devais vivre un stylede vie nomade (autant qu’un étrangerpeut le faire), afin de découvrir la meil-leure façon de révéler comment Dieuest auprès des nomades. Je devaismontrer comment Dieu peut être présent,

vous ? » C’est seulement des annéesplus tard que j’ai compris l'importancede cette question. Je pensais à cettequestion en termes de richesse. Maisle peuple Himba était curieux de savoirsi je pouvais parler en tenant comptede leur situation. Ils en comprenaientbeaucoup plus sur ma mission quemoi-même. Ma formation portait sur latransmission d’informations, le partagede la vérité. Je parlais de la trinité, dela Bible en tant que Parole de Dieu. Jeparlais d’un jour de culte, et d'autressujets. Ce sont des sujets théologiquesqui ne sont pas liés à leur nomadisme.Je ne répondais pas à leurs questions.Ils avaient besoin de connaître un Dieuqui est présent parmi eux, alors qu’ilsvoyagent et font face aux nombreuxdangers du désert.

L'histoire biblique qui m’a donné unchoc dans ma compréhension de lamission est celle de la rencontre deDieu avec Moïse au buisson ardent(Exode 3). Dans cette histoire, j’ai apprisde nombreux principes de la mission.Deux sont significatifs : d’abord, Dieu aun nom particulier, il s’appelle lui-même « Je suis ». Dans ce nom, Dieuprouve son désir d'être avec les gens.Il veut dire qu’il souhaite s’incarnerdans chaque circonstance de la viedes hommes. Il n’est pas un Dieulointain ou quelqu’un qui ne s’impliquepas dans les circonstances de nos vies.Il veut être mêlé à nos vies quotidiennes.Il veut être en communion avec nous.

Le deuxième principe que j’ai dé-couvert est que Dieu a commandé àMoïse de sauver Israël de l'Égypte dansle but de les amener à un lieu de culte.Ce qui veut dire qu’il désire qu’ils

quand ils voyagent de pâturage en pâ-turage, comment il est à leurs côtéspour affronter la vie. Je devais les aiderà adorer Dieu sous un arbre, autour dufeu pendant la nuit ou sur les sentierspoussiéreux avec leur bétail. Le fonde-ment du ministère de Christ était que,pour être pleinement humain, nousavons besoin d'être reliés à Dieu.L'image de Dieu doit être rétablie enchaque personne. Je devais les aiderà se rapprocher de Dieu, afin que sonimage puisse être rétablie en eux etqu’ils puissent être vraiment eux-mêmes.En faisant cela, je préparais le peupleHimba à vivre avec Dieu aujourd'hui etjusque dans l'éternité. Voilà, je crois,ce que Dieu m'a envoyé faire : préparerles gens à vivre en sa présence.

1. Ellen White, Éducation. Dammarie-les-Lys,France: Éditions Vie et Santé, 1986, p. 15.2. John S. Mbiti, African Religions and Philosophy.New York: Anchor Books, 1969.3. H. G. Luttig, The Religious System and SocialOrganization of the Herero: A Study in BantuCulture. Utrecht, Netherlands: Kemink, 1934.4. Paul G. Hiebert, Transforming Worldviews:An Anthropological Understanding of HowPeople Change. Grand Rapids, MI: Baker Aca-demic, 2008.5. Tous les textes bibliques, sauf indicationcontraire, sont tirés de la Nouvelle Bible Se-gond.6. Ellen White, Éducation, p. 262.7. David J. Phillips, Peoples on the Move: Intro-ducing the Nomads of the World. Carlisle, UK:Piquant, 2001.8. Raoul Dederen, “Reflections on the Theologyof the Sabbath,” in The Sabbath in Scriptureand History, ed. Kenneth A. Strand. Washington,DC: Review and Herald, 1982, p. 295–3069. Idem.

MISSION : RESTAURER LE LIEN AVEC DIEU

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La rédaction

Ministry® en français sur le net Désormais, la revue Ministry® en français peut êtreconsultée et téléchargée sur le site

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Le rôle joué par l’Église pour inter-préter, appliquer les Écritures et enadapter l’enseignement est un sujet

de préoccupation, au moins pour les pro-testants. La Réforme du XVI e siècle a étéfondée, en bonne partie, sur le principe quela Bible et non l’Église est l’autorité ultimeen matière de doctrine et de pratique. Lesréformateurs protestants ont prétendu quel’Église s’est égarée loin des vérités scriptu-raires parce que l’autorité humaine et la tra-dition ont pris le pas sur les Écritures. C’estarrivé, entre autres, en permettant à la pa-pauté de décider en dernier ressort de cequ’est la vérité biblique.

Cependant, les réformateurs n’ont pas re-fusé d’admettre que l’Église, conduite parses docteurs dûment choisis, a pour fonctionde proclamer la doctrine et de former lesmembres. Les protestants ont tenu les Écri-tures comme la règle ultime et déterminantede la vérité, et en même temps ont autorisél’Église à proclamer la doctrine, à instruireles membres et à maintenir des pratiquesqui régissent la communauté de foi. Cesdeux positions ont poussé de temps à autrel’Église à examiner attentivement ce que lesÉcritures considèrent comme essentiel etce qu’elles présentent comme périphérique.Cet article traite de la manière dont l’Églisedevrait comprendre ce que les Écritures

considèrent comme non négociable et cequi pourrait être perçu comme des élémentssecondaires d’organisation pouvant êtreadaptés, et même modifiés, pour satisfaireaux besoins humains et à la mission de lacommunauté divine.

Nous aborderons la question en deux par-ties. La première traitera de la façon dontl’Église est résolument attachée aux normesscripturaires en matière de foi et de conduitemorale. Dans la seconde nous examineronsla façon dont l’Église peut adapter des ques-tions qui ne sont pas déterminantes ou di-rectement rattachées à la foi et la doctrine.

Nous commencerons la première partieen nous tournant vers Luther et Calvin. Tousdeux ont considéré avec sérieux le don faitpar Jésus à Pierre des «clefs du royaumedes cieux» et les instructions qui l’accompa-gnent : «ce que tu lieras sur la terre sera liédans les cieux, et ce que tu délieras sur laterre sera délié dans les cieux» (Mt 16.19).2

Luther et Calvin ont soutenu tous deuxque l’Église a un rôle à remplir dans l’inter-prétation des Écritures et dans l’applicationdes principes scripturaires pour corriger etfaire des membres de vrais disciples.3 Ce-pendant, ils n’ont pas accepté, que ce rôleait été donné à Pierre, en particulier, et àses successeurs dans la fonction d’évêque.Pour eux, c’est plutôt à Pierre comme repré-

sentant de toute l’Église – tous ceux quis’associent à lui dans la confession de foique le « Christ » est le « Fils du Dieu vivant »(v. 16) et qui deviennent ainsi des pierresvivantes dans l’édifice de l’Église. Commel’a dit Luther, « les clefs ont été données àSaint Pierre ; pas à lui personnellement, maisà la personne de l’Église chrétienne.» 4

L’essentiel, le superfluet l’adaptable.Le point de vue des réformateurs sur ce

qui est essentiel et ce qui est superflu s’ap-puie sur l’enseignement de Jésus en Mat-thieu 18. Jésus y décrit la discipline chré-tienne du pardon des offenses et del’exclusion des membres. Jésus y déclare :« tout ce que vous exclurez sur terre seraexclu dans le ciel ; tout ce que vous accueil-lerez sur terre sera accueilli dans le ciel »(Mt 18.18). Ce passage clarifie à la fois quia reçu les clefs (« L’Église » et même, commele dit la suite du texte, « là où deux ou troiss'assemblent en mon nom » v. 20) et quelleaction est envisagée (l’application des rè-gles scripturaires aux membres de l’Église).

Les auditeurs du Christ sont restés per-plexes devant ces propos concernant l’ex-clusion et l’accueil. Josèphe et les docu-ments talmudiques de l’époque de Jésusrévèlent que les rabbins « liaient » la loi

L’Église, les Écritureset l’adaptation :détermination pour l’essentiel,adaptation pour le périphérique Première partie 1

N i c h o l a s P. M I L L E R , JD, PhD, est professeurd’Histoire de l’Église à la Faculté adventiste deThéologie de l’université Andrews, Berrien Springs,Michigan, États-Unis.

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quand ils la trouvaient applicable à une cer-taine situation, et la « déliaient » quand ilstrouvaient qu’elle ne l’était pas. 5 Le Christa déplacé à l’Église et à ses leaders cetteautorité détenue par les rabbins.

Aucune de ces descriptions n’est parti-culièrement révolutionnaire. La plupart deschrétiens reconnaissent le besoin pourl’Église d’interpréter et d’appliquer les Écri-tures pour ses membres. Comme le dit unauteur, « une majorité de spécialistes recon-naissent maintenant que les termes “ lier ”et “ délier ” trouvent leur meilleure interpré-tation en référence à la pratique déterminantl’application des commandements scriptu-raires à des situations contemporaines.» 6

Comme les protestants ont admis le droitau jugement personnel dans l’interprétationdes Écritures, nous pourrions nous hérisserdevant une telle interprétation communau-taire. Cependant, chaque déclaration de foi,ensemble de confessions baptismales etbase de mesure disciplinaire dans un ma-nuel d’Église est un exemple de l’autoritédétenue par l’Église d’interpréter et d’appli-quer les Écritures. Ça l’est encore bien plusquand une communauté, de fait, appliqueet fait respecter ces règles par ses membres.

Un lecteur attentif peut accepter le faitque je défende le devoir de l’Église d’inter-préter et d’appliquer les Écritures, mais pasaussi facilement qu’elle puisse adapter lesÉcritures. L’adaptation implique la possibiliténon seulement d’appliquer mais encore depersonnaliser une ordonnance scripturaire.Un juge sait qu’au moins certains actes dejustice impliquent non seulement une inter-prétation (ce que dit la loi) et une applica-tion (comment la loi considère des circons-tances particulières), mais aussi de leverdes ambigüités de la loi, et d’ajuster la lettrede la loi pour qu’elle corresponde à l’espritqui l’inspire.

La lettre ou l’esprit et le rôle de l’équité.Adapter une loi c’est définir des applica-

tions qui se situent entre les failles ou lesimprécisions du texte, ou encore traiter de

situations qui ne sont pas prévues par letexte lui-même. Inévitablement, le langaged’une loi, ou même d’une constitution, nepeut être précis à la perfection. Une loi nepeut prévoir toutes les circonstances possi-bles dans lesquelles elle doit s’appliquer. Àcause de cela, la formulation d’une loi peut,dans certaines circonstances, produire uneffet contraire à son intention ou à son esprit.Un simple exemple : une loi ne permettantpas de dépasser 90 km à l’heure en vued’assurer la sécurité peut entrer en conflitavec sa raison d’être lorsqu’il s’agit deconduire d’urgence un mourant à l’hôpital.

Permettre de faire appel à l’esprit de laloi pour en affiner ou même reformuler lalettre peut paraître radical ou hérétique àun théologien ; les hommes de loi, cepen-dant, en ont plus souvent fait usage. Les phi-losophes juristes ont été très tôt conscientsdu problème que présente la formulationde principes transcendants et immuablesde justice dans un langage humain imparfaitet limité. En raison de ce problème, ils ontdéveloppé dans la longue tradition du droitcoutumier en Angleterre, le domaine nomméloi d’équité.

L’équité est une série de coutumes inter-prétatives auxquelles un juge peut faire ap-pel pour ajuster ou adapter une loi quandson application à la lettre en violerait l’esprit.L’équité n’est pas comparable à une éthiquede situation ou à un relativisme légal. C’estle contraire : c’est la reconnaissance qu’il ya quelque chose derrière les lois humaines,une justice plus élevée et une rectitude queces lois reflètent imparfaitement et qui doitservir de guide permanent, de pierre detouche. 7

Avec la perte du sens de la transcendancedans les sociétés éduquées et juridiques,est apparu un positivisme légal qui consi-dère que les lois ne sont que de puresconstructions humaines. Ainsi, la théorie surlaquelle est fondée l’équité a été perdue devue et pratiquement abandonnée en tantque catégorie légale. Mais je prétends quela pratique de l’équité perdure dans aumoins une importante communauté, celle

des Églises chrétiennes. Comme l’a dit unspécialiste : « pratiquement toutes les secteschrétiennes et tous les chrétiens admettrontque certaines prescriptions et interdictionsmentionnées dans les Écritures ne sont pluspertinentes ou applicables dans le monded’aujourd’hui. » 8

De tels jugements portent non seulementsur l’Ancien Testament mais aussi sur desinstructions du Nouveau. La plupart deschrétiens ont un compte bancaire et un fondde pension malgré l’injonction du Christ :« Ne vous amassez pas de trésors sur laterre » (Mt 6.19). De même, la plupart desÉglises chrétiennes en occident, permettentaux femmes de participer au service du cultela tête découverte (1 Co 11.10), et nombrede chrétiens occidentaux ne pratiquent pasl’art du saint baiser malgré les instructionsrépétées de Paul (Rm 16.16 ; 1 Co 16.20 ;2 Co 13.12 ; 1 Th 5.26).

Le Christ, Davidet deux types de lois.L’avocat le plus éminent pour une adap-

tation équitable des instructions des Écri-tures, est le Christ lui-même. Le Christ a em-ployé l’exemple de David mangeant lespains de proposition réservés par la loi auxprêtres, pour justifier l’action de ses disci-ples « moissonnant » et mangeant du blé lejour du sabbat (Mt 12.1-9 ; cf. 1 S 21.1-7).En fait, si nous n’avions pas l’enseignementdu Christ sur ce point, nous serions tentésd’ignorer les exemples pauliniens donnésplus haut et de les considérer comme ceschoses « difficiles » à comprendre venant dePaul. Mais l’emploi clair et évident par leChrist de l’exemple de David nous fait com-prendre qu’il y a quelque chose à savoir età comprendre sur les limites de certainesinstructions scripturaires. Je dis « certaines »pour une simple raison. Portons notre at-tention un instant sur une catégorie de loisauxquelles ces principes d’adaptation équi-table ne s’appliquent pas.

On ne peut comprendre les enseigne-ments du Christ dans les Évangiles sans te-nir compte que le Christ distinguait au

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moins deux sortes ou catégories de lois. Enconsidérant seulement l’évangile de Mat-thieu qui contient les instructions sur « lieret délier », cette dualité apparait.

Le Christ qui enseigne que l’Église a lepouvoir d’exclure et d’accueillir (lier et dé-lier) (Mt 16.19) en rapport avec la loi, etqui approuve David pour son adaptation dela loi relative aux pains de proposition (Mt12.7, 8) est le même qui insiste que« jusqu'à ce que le ciel et la terre passent,pas un seul iota ou un seul trait de lettrede la Loi ne passera, jusqu'à ce que toutsoit arrivé » (Mt 5.18). Cette loi est si im-portante que celui « qui violera l'un de cesplus petits commandements et qui ensei-gnera aux gens à faire de même sera ap-pelé le plus petit dans le royaume descieux » (v. 19).

La tension entre ces deux sortes de com-mandements est renforcée quand nous re-connaissons que dans le grec, l’instructionà ne pas « violer » la loi en Matthieu 5.19fait usage du verbe « luõ ». Le même verbeest employé par le Christ lorsqu’il donneaux disciples le droit d’« exclure (lier) » enMatthieu 16. Ainsi, dans un texte, le Christcondamne « quiconque viole » le comman-dement, et dans un autre il donne à sesdisciples le pouvoir de le faire. Qu’allons-nous faire de cette apparente contradic-tion ? La solution semble bien se trouverdans les différents emplois du mot loi dansle Nouveau Testament. Il peut recouvrir laloi civile (Mt 5.40), tout le corpus de l’AT(Mt 11.13), les livres de Moïse (Jn 1.17 ;7.19) ; la loi morale naturelle (Rm 2.14),ou les dix commandements (Rm 7.7-9 ; Jc2.8-12). Ces distinctions ont leurs racinesdans les usages juridiques de l’AT. Ainsi,une intéressante distinction est faite entreles dix commandements écrits du doigt deDieu sur la pierre et placés dans l’arche del’alliance, et les statuts civils, rituels et or-ganisationnels d’Israël, écrits par Moïse etplacés en-dehors de l’arche (Dt 31.24-26).

Si nous regardons attentivement, nousdécouvrons que les différentes approchesde la loi par le Christ en Matthieu reflètent

au moins certaines de ces distinctions desens légal. D’une part, là où le Christ ditque la loi ne doit pas être violée, il fait ex-plicitement référence aux dix commande-ments (Mt 5.21, 27). Il fait aussi référenceà d’autres injonctions, elles aussi de typemoral, telles que de ne pas faire de sermentpour tromper les autres, ne pas chercher àse venger, et aimer son prochain (v. 33, 34,38, 39, 43, 44).

D’autre part, l’histoire de David et du painimplique une loi rituelle et non morale. Laloi de Moïse contient des injonctions claireset expresses interdisant à ceux qui ne sontpas prêtres de manger ce pain (Ex 29.32-34). David et Ahimélek ont considéré ceslois comme « adaptables » au regard de lasanté humaine, de la faim et d’un véritablebesoin. Sous un certain angle, l’histoire dupain de proposition ne se termine pas bien.Saül massacre les prêtres pour avoir aidéDavid. Mais cette horrible conclusion vientde la fuite cachée de David et non de saconsommation du pain interdit. C’est la fa-çon dont le Christ voit l’histoire de toute fa-çon. Sa défense des disciples devant lespharisiens n’aurait absolument aucun senss’il évoquait une histoire moralement indé-fendable.

Les autres pages de Matthieu où le Christévoque la question de « lier et délier » nedonnent pas d’exemples d’un acteconcerné. Mais si ce que je dis à propos del’acte de juger, de la loi et de son applica-tion est juste, l’Église de Dieu doit toujoursremplir un certain rôle consistant à « lier »et « délier » parce que c’est la nature de laloi dans la communauté humaine. Ainsi, leChrist ne crée pas un pouvoir nouveau pourson Église, il transfère tout au plus son pointd’application. Ceci étant, nous devrions pou-voir trouver des exemples dans l’AT qui peu-vent servir de guides et de modèles pourles actions de l’Église.

La loi morale par opposition à la loi organisationnelleet rituelleSans surprise, nous trouvons de telles his-

toires de modification. Tous ces exemplessont fondés sur la différence entre (1) lescommandements moraux absolus de Dieuet les vérités éternelles et (2) ses instructionsorganisationnelles, rituelles et cérémonielles.Les premières comprennent les dix com-mandements et des exigences scripturairessur la conduite morale personnelle formu-lées comme invariables. Les dix comman-dements n’épuisent pas la loi morale, ilssont plutôt l’expression concrète de ses prin-cipes fondamentaux. Ainsi, le commande-ment contre l’adultère est un composantcentral de la morale sexuelle mais iln’épuise pas l’éthique sexuelle biblique, etl’on trouve ailleurs dans la Bible d’autresindications sur les limites de la moralesexuelle.

Les dix commandements peuvent êtreconsidérés comme des principes de base.C’est-à-dire des lois qui, à la différence desautres, énoncent de fait le principe de la loi.Le verset des Écritures qui dit que « La loi duSeigneur est parfaite, elle restaure la vie »(Ps 19.8) s’applique à toutes les lois moralesdivines. Mais elle s’applique d’une façon par-ticulière à la loi morale écrite, les dix com-mandements, qui ne permet aucune excep-tion, à la différence de presque toutes lesautres lois écrites. Il n’est jamais juste oumoral de voler, d’assassiner ou de commettreadultère ; ces actes sont toujours des fautes.(Bien que pour définir un vol, un meurtre etune morale sexuelle nous ayons besoin del’esprit de la loi pour nous guider).

Le second groupe de lois, (les normes ri-tuelles, cérémonielles et organisationnelles)existe pour ordonner la communauté descroyants, sauvegarder l’identité du peuplede Dieu et soutenir sa mission. Ces lois doi-vent être prises avec sérieux et suivies fidè-lement. Des violations unilatérales, provo-cantes ou même négligeantes peuventinduire des conséquences extrêmes comme

Nicholas P. MILLER

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l’exclusion du peuple de Dieu ou même lamort. Ces conséquences désastreuses peu-vent être relevées dans la lèpre de Myriamet son exil pour avoir défié l’autorité deMoïse (Nb 12.1-10) ; la punition de Coré,Datân et Abiram de même (Nb 16.1-35), lamort des fils d’Aaron pour avoir offert un feuétranger (Lv 10.1, 2) et la mort d’Ouzza pouravoir touché l’arche (2 S 6.6, 7).

Les lois organisationnelles ne sont pas, àstrictement parler, sans un élément moralcar elles ont derrière elles l’autorité du peu-ple de Dieu. Le respect de l’ordre et des au-torités du peuple est en soi un principe mo-ral parce que ces pouvoirs existent par lavolonté et la providence de Dieu. La sécuritéet l’ordre que procurent les règles organi-sationnelles sont aussi un bien moral parelles-mêmes.

Mais on peut se demander si le peuplede Dieu ou l’un de ses sous-ensembles peutmodifier ces lois pour des raisons appro-

priées de manière à prolonger l’esprit et lebut de la loi. Les exemples rapportés plushaut qui renforcent les normes organisa-tionnelles et rituelles ne doivent pas mas-quer le fait que de nombreux autres récitsbibliques montrent que des normes ont étéinfléchies ou modifiées par le peuple deDieu pour soutenir la mission et le bien-êtredu peuple. Dans la seconde partie de cetarticle, nous considérerons certains de cesrécits et les principes qu’ils révèlent et quipeuvent conduire l’Église à appliquer etadapter correctement les instructions scrip-turaires.

1. Cet article est extrait d’un livre intitulé : AncientWord, Modern Faith: The Reformers Speak to Today’sChurch, paru à la Pacific Press en automne 2015.2. Sauf indication contraire, tous les textes bibliquescités sont tirés de la Nouvelle Bible Segond.

3. Jean Calvin, Calvin’s Commentaries: Matthew,Olive Tree Bible Software, p. 555–562 ; Martin Luther,« The Keys,” in Luther’s Works, éd. et trad.. Earl Beyerand Conrad Bergendoff, Philadelphia, PA: Fortress,1958, p. 40:365, 366 cité par James Swan, « Luther:Christ Gave the Keys to Peter? » Beggars All: Refor-mation & Apologetics (blog), 6 novembre 2010,beggarsallreformation.blogspot.com/ 2010/08/lu-ther-christ-gave-keys-to-peter.html, consulté le 16novembre 2014.4. Martin Luther, Luther’s Works, 51: 59, cité par « Lu-ther » beggarsallreformation. blogspot.com/2010/08/luther-christ-gave-keys-to-peter.html, consulté le 16novembre 2014.5. Mark Allan Powell, « Binding and Loosing: Assertingthe Moral Authority of Scripture in Light of a MattheanParadigm, » in Ex Auditu 19 (2003), p. 81.6. Idem, p. 82.7. Pour une vue d’ensemble sur l’équité de la loicoutumière anglaise, voir, W. S. Holdsworth, « TheEarly History of Equity, » in Michigan Law Review 13,no. 4 (Fev. 1915), p. 293–301.8. Powell, « Binding and Loosing, » p. 81.

M

L’ÉGLISE, LES ÉCRITURES ET L’ADAPTATION...

revivalandreformation.org

Je sortais du siège mondial del’Église adventiste du septièmejour à Silver Spring, Maryland,

avec Faith, l’une de mes collègues. Su-bitement elle s’est arrêtée de marcher.Elle est revenue sur ses pas jusqu’àl’arrêt de bus en face de l’immeuble.

Là, se trouvait une femme assise surle bord du trottoir, en train de fumerune cigarette. J’ai fait marche arrièreet j’ai rejoint Faith qui parlait avec lafemme. Faith lui a demandé avec ten-dresse, comment elle pourrait l’aider.La femme n’avait pas de logement.Elle attendait le bus qui devait l’em-mener jusqu’à l’appartement de son

fils, où elle séjournait depuis quelquestemps. Elle a aussi expliqué qu’elle uti-lisait une carte cadeau de supermarchéet qu’elle allumait une chandelle enmémoire de sa mère, morte il y aquelques années à cette date.

Faith a relevé l’adresse de son fils etlui a promis de venir la voir pour luiapporter une carte cadeau et une chan-delle. Je me suis dit : « Voilà une femmevraiment dans le besoin et je suis passéà côté d’elle. » C’était comme si j’étaisaveugle et que je ne l’avais même pasvue. Elle était comme un objet et noncomme une vraie personne devant la-quelle je suis passé. J’étais comme

etRÉFORME

VOUS, VOTRE FAMILLE, VOTRE ÉGLISE, VOTRE COMMUNAUTÉ

l’aveugle que Jésus a touché, et qui,au début, a vu les gens comme desobjets (Marc 8.22-25).

J’ai besoin que ma vue soit complè-tement restaurée, pour être capablede voir toute chose avec clarté.

– May-Ellen Colón, PhD, est directrice adjointedu département de l’école du sabbat et desministères personnels de la Conférence Gé-nérale des adventistes du septième jour,chargée des Services sociaux, Silver spring,Maryland, USA.

Seigneur, ravive mon regardentièrement

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Le salut des non chrétiens en AfriqueUn point de vue adventiste

C h i g e m e z i N n a d o z i e W O G U est actuellementétudiant en mastère de Théologie à l’Université Adventistede Friedensau, à Möckern-Friedensau, Allemagne.

Le champ religieux de l’Afrique estcomposé des plus grandes reli-gions du monde en plus de ses

propres diversités de croyances autoch-tones.1 L’existence de croyances aussi va-riées soulève une question fondamentalepour les chrétiens, en particulier les ad-ventistes du septième jour. La questionporte principalement sur le problème dusalut : quelle sera la fin ultime de ceuxqui ne confessent pas le nom du Christcomme leur Sauveur ?

Les groupes de chrétiens ont donné demultiples réponses qui s’opposent totale-ment. Les spécialistes 2 adventistes ontégalement participé à la discussion durantleurs heures de cours. Cet article exami-nera brièvement les réponses de deuxpoints de vue différents.

La réponsed’un non chrétienL’attitude traditionnelle du chrétien en-

vers les autres religions inclut (1) que lechristianisme est la seule religion qui as-sure le salut ; (2) que le salut se trouveseulement en christ ; et (3) qu’il existeplusieurs moyens pour obtenir le salutmais une seule norme 3.

L’approche des étudiants n’est pas trèsdifférente et elle se résume en l’une de

ces trois attitudes : l’exclusivisme, l’inclu-sivisme et le pluralisme 4. L’exclusivismesuit le dicton de Cyprien extra ecclesiamnulla salus 5 et part du principe que les« autres religions sont marquées par l’im-moralité fondamentale de l’humanité etsont par conséquent erronées, et que leChrist (c’est-à-dire le christianisme) pro-pose l’unique chemin vers le salut 6.» L’in-clusivisme affirme que « d’une certainemanière Jésus-Christ est unique, mais re-connaît aussi que la grâce et le salut deDieu sont également présents et efficacesdans et au travers d’autres religions 7.» Lepluralisme déclare que les autres religionssont également des moyens légitimes (oudes sentiers valables) de salut. Les plura-listes qui semblent rejeter l’exclusivismevont plus loin et affirment que le Christest un sauveur parmi d’autres formes desauveurs 8.

La réponsede l’adventismeLes adventistes du septième jour ap-

prochent le problème d’une manière dif-férente. Derek C. Beardsell atteste que lesadventistes ne sont ni exclusivistes, ni in-clusivistes ni pluralistes 9. C’est pour cetteraison que l’« interprétation et la compré-hension de l’enseignement fondamentalde la Bible des adventistes placent Jésus-

Christ au centre de la démarche salva-trice » 10. Par conséquent, il leur est impos-sible d’accepter ces positions. Mais alors,quelle est la position adventiste ? Enconsidérant cette question, Gottfried Oos-terwal soulève une autre question toutaussi importante : « Existe-t-il une réponseadventiste, qui soit de manière générale,acceptable par la plupart des Églises ad-ventistes et des dirigeants des missionsqui pourraient guider les croyants tandisqu’ils font face aux problèmes de la mul-titude des religions au seuil de leurporte ? » 11 Sa réponse : « Oui, il y en aune.» 12

Oosterwal déclare que la « base et lepoint de départ de la réponse d’un ad-ventiste » se trouve dans la notion del’évangile éternel13, avec une attentionparticulière concernant la grâce du salutde Dieu pour le genre humain (voir Jean3.16–21).14 C’est pour cette raison queles Écritures ne font aucune distinctionentre ceux à qui Dieu accorde la grâce.L’affirmation de Paul dans la lettre aux Ro-mains 1.14–17 inclut chacun dans l’œu-vre du salut de Dieu. Bien que cet accentpositionne chacun en tant que bénéfi-ciaire de la grâce du salut, il est évidentqu’il vient avec une injonction. Cette in-jonction est la foi absolue en Jésus-Christ,

Note du rédacteur en chef : Ce manuscrit a remporté l’un des deux premiers prixdans le dernier concours de rédaction pour étudiants organisé par la revue Ministry®.

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ce qui signifie qu’il doit y avoir une re-connaissance de Jésus-Christ commeSauveur, celui à travers qui cette grâceest reçue (voir Jean 3.16–21 ; 14. 6, 7 ;Actes 2.38). Néanmoins, Jésus lui-mêmea parlé de ceux qui n’ont pas encore pro-clamé qu’il est le sauveur. Ceux qu’ilconsidère comme, les « autres brebis »(Jean 10.16), avec la promesse de « lesamener » à lui. Sa méthode pour lesconduire à lui se manifeste par l’envoi deceux qui font déjà partie de « la bergerie »dans le monde pour faire connaître sonsalut (c’est-à-dire, l’Évangile) à toutes lesnations (cf. Matthieu 28.18–20).

Ellen White déclare que parmi les nonchrétiens (1) l’œuvre du Saint-Esprit estbien réelle ; (2) les gens adorent Dieu,bien qu’ignorants, et respectent sa loi ; et(3) il y a un esprit de bonté et de grâce.Par conséquent, Ellen White lance un ap-pel au besoin de transmettre le messagedu salut à ceux qui aspirent à « la lu-mière.»15 Cette opinion corrobore la dé-claration de l’Église adventiste du sep-tième jour concernant les religions dumonde.16 Même si cette déclaration neconcerne pas le salut des non chrétiens,elle affirme clairement l’œuvre de l’Espritde Dieu et l’existence de « certaines va-leurs et vérités » au sein « d’autres fois »(les religions du monde). De plus, danscette déclaration, le désir ardent de joindredes membres adeptes de religions dumonde aux autres croyants pour adorerDieu, est implicitement exprimé. Ainsi, lesspécialistes adventistes ont tendance àadopter une sorte d’exclusivisme mo-déré.17 Cependant, Beardsell ne le dit pasexplicitement, cette opinion est perceptibledans le fait que même si les adventistescroient qu’il n’y a de salut qu’en Christ,ils affirment également que beaucoupparmi ceux qui n’ont jamais entendu par-ler du Christ seront sauvés.18

Qu’est-ce que cela signifie? D’une part,l’exclusivisme modéré repose sur l’idéeque la fin des temps est encore à venir.

Par conséquent, l’accent est mis sur l’im-portance pour l’Église de témoigner pourcontribuer à l’œuvre du salut de Dieu tan-dis que, au contraire, dans l’opinion ex-clusiviste, l’Église s’abstient simplementde « limiter l’accès au salut seulement auxpersonnes inscrites sur les registresd’églises.» 19 D’autre part, même si les ad-ventistes refusent « l’idée que les religionspuissent être des chemins parallèles, voireincomplets qui mènent au salut »20 ; ilsconsidèrent les autres religions commefournissant une lumière positive. Ce quisignifie que Dieu s’est lui-même révéléaux membres des autres religions qui ontquelques vérités.21 Ce point de vue aided’une part à refuser la « supériorité duchristianisme face aux autres religions »,mais aussi d’un autre côté donne une« responsabilité à partager l’accès du salutavec les autres.»22

D’après cela, Stefan Höschele prétendque la contribution adventiste à la ques-tion du pluralisme religieux et à celle dusalut des non chrétiens est « l’universa-lisme missiologique.» L’universalisme mis-siologique peut être défini comme la po-sition qui est consciente de la nécessitéde communiquer le plan du salut de Dieuainsi que de la nécessité d’avoir un «pointde vue positif sur la capacité des gens àaccéder à sa grâce pour tous, quelle quesoit leur appartenance à des systèmes re-ligieux particuliers.» 23

Poussée par son accent sur la grâcede Dieu, cette position n’est pas liée au

christianisme institutionnel. Pourtant, lesadventistes « feraient remarquer que cettegrâce n’est pas inhérente dans d’autressystèmes religieux » alors même qu’ils af-firment que l’Esprit de Dieu œuvre parmiles non chrétiens.24 L’universalisme mis-siologique est l’alternative au pluralismequi déclare que «de nombreuses religionsreprésentent des sentiers valables quiconduisent au salut.»25 Cette opinion,d’une manière ou d’une autre, vient faceà la responsabilité de répandre la bonnenouvelle du salut. Elle implique, d’aprèsHöschele, qu’on ne trace pas de lignedroite pour faire la différence entre chré-tiens et non chrétiens, mais qu’on laisseà Dieu le problème du salut.26

La réponse adventisteet le salut des non chrétiens d’AfriqueLa réponse adventiste à propos du salut

des non chrétiens met l’accent sur (1)l’œuvre de l’Esprit de Dieu parmi les nonchrétiens, (2) l’œuvre de la grâce de Dieuqui dépasse les frontières de l’Église ad-ventiste et même du christianisme, (3) undéni des autres religions comme instru-ments de la grâce, et (4) une responsabi-lité spéciale de partager le message dusalut avec les non-croyants. Alors com-ment appliquer ces points essentiels enAfrique par rapport au salut des non-croyants ?

La grâce abondante de Dieu estdisponible même au­delà duchristianisme institutionnel.

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1. L’Esprit de Dieu parmi les nonchrétiens.

L’idée que l’Esprit de Dieu œuvre parmiles non chrétiens ne s’est pas développéedans le vide. Les Saintes Écritures mettentl’accent sur « la lumière qui éclaire touthomme » et la connaissance de Dieu ré-pandue dans toute l’humanité, dans lestextes bibliques (Jn 1.9 ; Rm 1.18-20).L’argument de Paul dans l’épitre aux Ro-mains peut avoir été à l’origine du pointde vue d’Ellen G. White, même si elle citeseulement Jean 1. 9 à ce sujet.27 Elle dé-clare que le salut à la fin des temps pour-rait aussi concerner ceux qui n’ont peut-être pas entendu parler du Christ « maisont chéri ses principes.» 28 Par conséquent,il est possible que les gens qui n’ont peut-être aucune connaissance de la loi écritede Dieu puissent adorer Dieu et faire savolonté sans même s’en rendre compte.

Cette position mérite d’être mentionnéeparce qu’il est évident que l’Esprit de Dieutravaille parmi les non chrétiens d’Afrique,en particulier dans les religions tradition-nelles africaines. Cela suppose qu’avantla venue de témoins chrétiens en Afrique,il y avait une religion positive par laquellele Christ (ou l’Esprit de Dieu) était « d’unemanière ou d’une autre » à l’œuvre parmile peuple.29 Philemon Amanze déclareque l’une des croyances fondamentalesqui a donné naissance aux religions tra-ditionnelles d’Afrique est la foi en Dieu.Cette croyance repose sur la révélationde Dieu en personne aux africains, uneréalité dont le résultat est un nom bienspécifique pour Dieu dans chaque sociétéafricaine.30 Par conséquent, une attentionplus importante à l’œuvre de l’Esprit deDieu parmi les non chrétiens permettraitune prise de conscience et une recon-naissance de cette réalité de portée consi-dérable. Cette conscience et cette recon-naissance n’inculqueraient passimplement un esprit de tolérance àl’égard des adhérents des autres religions,mais créeraient également des possibilitésde relations mutuelles et respectueuses

avec les non chrétiens et par conséquentsdes occasions pour les adventistes enAfrique d’être des témoins auprès des nonchrétiens de leurs sociétés.

2. La grâce de Dieu pour les nonchrétiens.

Même s’il est vrai que la grâce de Dieuest accessible aux adhérents des autresreligions, les adventistes refusent l’idéeque toutes les religions représentent dessentiers valables pour accéder au salut.Ce refus conduit à un désir ardent de tou-cher ceux qui, quand bien même seraientsauvés par ignorance, pourraient égale-ment périr par ignorance. La grâce abon-dante de Dieu est disponible même au-delà du christianisme institutionnel.

Comme préalablement précisé, les ad-ventistes croient que Dieu a rendu sagrâce disponible à tout un chacun. Danscette perspective, il est important de men-tionner que les non chrétiens ont desthéologies du salut et de la grâce, mêmesi elles sont différentes de celles des chré-tiens. Par exemple, parmi les représentantsdes religions traditionnelles d’Afrique, onestime que la religiosité, qui va de paireavec la foi en un Être suprême, influenceleur compréhension de la grâce. Cettecompréhension se manifeste par l’idéeque la grâce est l’œuvre de l’Être Su-prême dans les affaires des humains. Parconséquent, lorsque l’on parle de la grâce,on parle du Divin.31

Bien que cela soit structurellement si-milaire à la compréhension chrétienne, lathéologie du salut est différente. Le salutdans les religions traditionnelles d’Afriqueest accompli dans la vie après la mortquand la personne devient un ancêtre. 32

Á ce moment-là, ces ancêtres servent demédiateurs et d’intermédiaires entre l’ÊtreSuprême et l’être humain 33 une croyancequi est en contradiction avec l’enseigne-ment chrétien qui stipule que le Christ estle seul médiateur entre Dieu et l’humanité.En raison de cette grande différence, il est

parfaitement compréhensible que les ad-ventistes n’acceptent pas les autres reli-gions comme des moyens valables pouraccéder au salut. Par conséquent, dansle contexte africain, les adventistes sontencouragés à reconnaître l’universalité dela grâce de Dieu au-delà des frontièresdu christianisme institutionnel mais doi-vent refuser toute notion qui accepte quele salut soit inhérent à toutes les religions.Il est possible d’affirmer que même si lesalut s’obtient seulement en Christ, ceuxqui n’ont jamais pu entendu parler de luipeuvent être sauvés par le seul fait delaisser le Saint-Esprit diriger leur vie à par-tir de la lumière qu’ils ont reçue.

3. La responsabilité de la mission.En outre, la compréhension adventiste

fournit une tâche importante, celle de ré-pandre la bonne nouvelle de ce salut. L’af-firmation d’Ellen White, l’importance del’œuvre de l’Esprit de Dieu dans la penséeadventiste et la disponibilité de la grâcede Dieu parmi les non chrétiens, s’accom-pagnent d’un appel insistant pour la mis-sion. Cet appel est centré sur la réalitéque certains adeptes des autres religionsrecherchent « la lumière ». Ces derniersvont continuer à vivre dans l’ignorance àmoins que l’évangile ne leur soit ap-porté.34

L’affirmation d’Ellen White, comme lepoint de vue adventiste sur l’universalismemissiologique, révèle une tension entre larévélation générale et la révélation spé-ciale, même si cette tension est considé-rée comme productive.35 La tension estproductive parce que la mission de l’Égliseadventiste en Afrique met l’accent sur lecaractère unique de la révélation spécialeen la personne de Christ et, en mêmetemps, refuse de nier l’existence d’une ré-vélation générale parmi les non chrétiens.Par conséquent, les adventistes d’Afriquedoivent cultiver un intérêt particulier pourtoucher les adeptes des très nombreusesreligions traditionnelles et les croyancesdes autochtones.

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251er trimestre 2016 Ministry®

M

LE SALUT DES NON CHRÉTIENS EN AFRIQUE

ConclusionLa réponse adventiste à la question du

salut des non chrétiens semble être uneréaction aux points de vue qui (1) excluentles non chrétiens de la grâce de Dieu, (2)considèrent les autres religions commeles instruments de la grâce et du salutmais mettent encore l’accent sur le ca-ractère unique du Christ, et (3) affirmentque les autres religions sont des sentiersvalables pour mener au salut. Lorsquenous appliquons ce point de vue aucontexte africain, nous confirmons l’œuvrede l’Esprit et de la grâce de Dieu parmiles adeptes des différentes religions ainsique des nombreuses religions autoch-tones.

Ce qui signifie qu’il est possible d’êtred’accord avec Ellen G. White qui déclareque ces non chrétiens d’Afrique qui neferont certainement pas la connaissancede Christ pourront être sauvés s’ils sont àla hauteur de « la lumière » qu’ils ont re-çue. Même s’il est raisonnable d’être d’ac-cord avec cette affirmation, il est encoremieux de clore la question du salut desnon chrétiens en laissant Dieu en décider.Mais même dans ce cas, les adventistesrefuseront toujours l’idée que les autresreligions d’Afrique sont des sentiers vala-bles pour conduire au salut. En consé-quence, Il faut encourager l’action déses-pérée de porter l’évangile aux nonchrétiens. Les implications qui en décou-lent invitent à reconsidérer notre façon departager l’évangile avec ces croyants. Carpartager l’évangile implique différentesstratégies et de nombreuses méthodes.L’auteur suggère que le dialogue interre-ligieux,36 la contextualisation radicale37

et l’éducation religieuse soient pris encompte et adoptés pour la cause del’évangile parmi les non chrétiens enAfrique 38.

1. Voir John S. Mbiti, African Religions andPhilosophy. Gaborone, Botswana : Heinemann,2008, 1ère édition 1969), p. xiii, 1. Dans lapréface de la seconde édition de son ouvrage,Mbiti précise que c’est la « diversité de la re-ligiosité africaine » qui l’a incité à parler des« Religions africaines » au pluriel.2. Pour une bibliographie exhaustive, voirStefan Höschele, «The Emerging AdventistTheology of Religions Discourse: Participants,Positions, Particularities,» dans PassionateReflection (Festschrift in Honour of JeraldWhitehouse), ed. Bruce Bauer. Berrien Springs,MI: World Mission Department, UniversitéAndrews, 2011, p.355–76. Aussi en lignesur le site http://www.academia.edu/1752769/Adventist_Theology_of_Religions.3. Paul Knitter, No Other Name? A CriticalSurvey of Christian Attitudes Toward theWorld Religions.Maryknoll, NY: Orbis, 1985,p.73–144. La norme ici, d’après Knitter, esten rapport avec la révélation de Jésus-Christdans les autres religions. Cet argument deson point de vue montre que le Christ, causefinale du salut, est incarné dans d’autres re-ligions. Voir Knitter, p. 120-144.4. Bien que ses idées soient plus populaires,le classement de John Sanders (restrictivisme,universalisme et inclusivisme) est utilisé etcité par des spécialistes lorsqu’on traite deceux qui n’ont pas entendu parler de l’évan-gile. Voir parmi les adventistes Jon L. Dybdahl,« Is there Hope for the Unevangelized ? » inAdventist Mission in the 21st Century: TheJoys and Challenges of Presenting Jesus toa Diverse World, éd. Jon L. Dybdahl. Hagers-town, MD: Review and Herald, 1999, p.55–57 ; Clifton Maberly, “Adventist Use of Non-Christian Scriptures,” in Adventist Responsesto Cross-Cultural Mission: Global Mission Is-sues Committee Papers, vol. 1, 1998–2001,ed. Bruce L. Bauer. Berrien Springs, MI : WorldMission Department, Andrews University2006, p. 61. Cf. John Sanders, No OtherName: An Investigation into the Diversity ofthe Unevangelized. Grand Rapids, MI: Eerd-mans, 1992.5. Cette expression latine veut dire « hors del’église, point de salut.» Elle était utilisée autroisième siècle par Cyprien, évêque de Car-thage, pour exprimer le rôle que joue l’églisedans le salut du monde.6. Gavin D’Costa, Theology and ReligiousPluralism: The Challenge of Other Religions.New York: Basil Blackwell, 1986, p.52.7. Harold Netland, Encountering ReligiousPluralism: The Challenge to Christian Faithand Mission. Nottingham: Intervarsity Press,2001, p.52.

8.Voir Knitter, No Other Name?, p.126, 127 ;Veli-Matti Karkkainen, An Introduction to theTheology of Religions: Biblical, Historical,and Contemporary Perspectives. DownersGrove, IL: InterVarsity, 2003, p.24, 25.9. Derek C. Beardsell, “The Unfinished Task:Is There Salvation Outside Christianity? DoOther Christian Churches Also Fulfill theGreat Commission?” in Adventist MissionFacing the 21st Century: A Reader, ed., HughI. Dunton, Baldur Ed. Pfeiffer, et Børge Schantz.Frankfurt: Peter Lang, 1990, p.34.10. Idem, p.28.11. Gottfried Oosterwal, “Adventism Facingthe World Religions,” in Adventist Mission inthe 21st Century, p. 50.12. Ibidem.13. Ibidem.14. Toutes les références bibliques sont tiréesde la Nouvelle Bible Segond.15. Voir Ellen White, Jésus-Christ. Damma-rie-les-Lys : Vie et Santé, 1986, p.643 ; Pro-phètes et Rois. Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 1986, p.89 ; Les Paraboles de notreSeigneur. Dammarie-les-Lys : SDT, 1953,p.345, 346.16. Cette déclaration a été publiée à l’originedans Adventist Responses to Cross-CulturalMission: Global Mission Issues CommitteePapers, p.179–80. Cf. Stefan Höschele éd.,Interchurch and Interfaith Relations: Seventh-day Adventist Statements and Documents(Adventistica 10).Frankfurt au Maim: PeterLang, 2010, p.168.17. Un type modéré d’exclusivisme qui diffèrede l’exclusivisme qui suit le proverbe de Cy-prien. Russell Staples suggère que cette opi-nion est plus compatible avec l’identité etla mission adventiste. Voir Russell Staples,“Exclusivism, Pluralism, and Global Mission,”in Ministère (Novembre 1992), p.13. 18. Beardsell, “The Unfinished Task: Is ThereSalvation Outside Christianity?”, p.28.19. Höschele, “The Emerging Adventist Theo-logy of Religions Discourse,” p. 362, 363.20. Oosterwal, “Adventism Facing the WorldReligions,” p. 51.21. Dybdahl, “Is There Hope for the Unevan-gelized?” p. 59; Maberly, “Adventist Use ofNon-Christian Scriptures,” p.56–66. Cf. Lesaffirmations d’Ellen White y ont déjà fait ré-férence ainsi que de la Déclaration adventisteconcernant les relations avec les religionsdu monde.22. Höschele, “The.Emerging Adventist Theo-logy of Religions Discourse,” p.364, 365.23. Idem, p.366.

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ANTANANARIVO, MADAGASCAR : Une place centrale pour la liberté religieuse

NOUVELLE

P lus de 17 000 personnes se sont rassemblées à Anta-nanarivo, la capitale de Madagascar, pour affirmerleur attachement à la liberté religieuse. Ce Festival

d’un jour pour la liberté religieuse a eu lieu le 26 septembre2015 et a été le premier événement d’une telle ampleur dansce pays de l’Océan Indien.

Ce festival a vu l’engagement de plusieurs responsableslocaux et nationaux dont Olivier Mahafaly, le Ministre de

l’Intérieur et de la Décentralisation. Selon les organisateurs, l’objectif de ce festival était d’attirer l’attention dela nation sur ce droit humain souvent laissé de côté et pourtant fondamental, et de remercier les autorités gou-vernementales d’avoir permis de façon continue à la population malgache de rendre le culte de son choix ensécurité et en paix.

John Graz, un défenseur de longue date de la liberté religieuse et ancien secrétaire général de l’Association in-ternationale pour la liberté religieuse, a prononcé le discours d’ouverture du festival qui a été relayé par lesmédias nationaux. John Graz a rencontré le Premier Ministre de Madagascar, Jean Ravelonarivo et l’a félicitépour son engagement fort en faveur de la liberté religieuse et son attention pour les minorités religieuses. JeanRavelonarivo a remercié l’Eglise adventiste du septième jour pour son engagement en faveur de la libertéreligieuse pour tous les adeptes de toutes les religions et a évoqué les bienfaits apportés à la société malgache parses services de santé et ses institutions d’éducation.

Il y a 140 000 adventistes à Madagascar. Un peu plus de la moitié des 23 millions d’habitants de ce payspratiquent des religions animistes traditionnelles, alors qu’environ 40% sont membres des différentes égliseschrétiennes du pays.

Laurent Brabant (IRLA)

24. Ibidem.25. Idem, p.365, 366.26. Idem, p.367, Dybdahl est lui aussid’accord avec cela. “Is There Hope for theUnevangelized?” p.60, 61.27. Ellen White, Les Paraboles, p.345, 346.28. Ellen White, Jésus-Christ, p.643.29. Keith Ferdinando, “Christian Identity inthe African Context: Reflections on KwameBediako’s Theology and Identity,” in Journalof Evangelical Theological Society 50, n°1(Mars 2007), p.126.30. Philemon O. Amanze, “God of the Africans:Ministering to Adherents of African TraditionalReligion,”in Ministry® (Octobre 2007), p.14.31. Voir Ferdinand Nwaigbo, “Faith in theOne God in Christian and African Traditional

Religions: A Theological Appraisal,” in AfricanJournals Online 7 (2010), p. 61, 62.32. Ibidem. Voir aussi la note sur “Belief inAncestors” dans Amanze, “God of the Africans,”p.14.33. B. Afeke and P. Verster, “Christianizationof Ancestor Veneration Within African Tradi-tional Religions: An Evaluation,” in Die Skriflig38, n°1 (2004), p.49. Pour plus de détails,voir aussi Mbiti, African Religions and Philo-sophy, p.69.34. Voir Ellen White, Prophètes et Rois, 126.35. Höschele, “The Emerging Adventist Theo-logy of Religions Discourse,” p.366.36. Les gens cherchent le dialogue inter-confessionnel et/ou interreligieux pour di-verses raisons, mais ce dialogue ne devraitpas remplacer la mission comme le recom-

mandent les pluralistes, au contraire l’objectifdu dialogue interreligieux devrait être lamission.37. C’est un processus par lequel les genssont amenés à un engagement où ils sontdisposés à impliquer tous les domaines deleur vie et à utiliser tous les moyens recom-mandés par la Bible. Pour plus de détails,voir Paul G. Hiebert, Anthropological Insightsfor Missionaries. Grand Rapids, MI: BakerBooks, 1985, p.186, 187.38. Une éducation religieuse centrée surles religions du monde qui met égalementl’accent sur la mission avec l’objectif deformer les pasteurs déjà dans le ministèreet ceux qui se préparent au niveau de la li-cence.

C h i g e m e z i N n a d o z i e W O G U LE SALUT DES NON CHRÉTIENS...

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C O U R R I E R D U L E C T E U R

Vous réagissez aux articles de « Ministry® »

Merci pour l’article de Dragoslava Santrac, Prier avec les Psaumes paru dans le numéro du 2e trimestre2014. J'en ai fait l'expérience. Prier avec les psaumes c'est faire assoir Dieu devant soi pour qu'il écoute et celanous assure de sa présence quand nous lui parlons .

Samy Kabasele Mvita, par courrier électronique.

Lecteur du Ministry® en français, j'aimerais une étude sur les 10 plaies d’Égypte et leur correspondanceavec les divinités égyptiennes, ainsi qu’un article sur l'Apocalypse et le retour de Jésus, un autre sur le sabbatdans l'apocalypse. J’espérais un Ministry® en français avec un résumé des travaux et résolutions de la Confé­rence générale de 2015.

Francis Story Elele Noah, Douala, Cameroun, par courrier électronique.

Merci pour l’excellent article de Ronald W. Pies et de Cynthia M. A. Geppert sur la distinction entre le deuilet la dépression paru dans le numéro du 4 è trimestre 2015.Cet article délimite clairement les deux et facilite la compréhension. Ayant été impliqué dans le soi pastoral àtitre bénévole et aussi professionnel, c’est la première fois que je vois une comparaison aussi claire des deux.Je m’occupe d’une église constituée essentiellement de personnes âgées, aussi je suis confronté régulièrementau drame de la perte d’un conjoint. Ma compréhension de la manière de faire face au deuil comme à la dé­pression s’est surtout construite par l’expérience et non par la présentation claire des différences et des pro­cessus appropriés. Cette compréhension et les comparaisons clairement décrites seront pour moi un outil dansmon ministère pastoral.

Grant Wright, pasteur de l’église centrale de Tauranga, Nouvelle Zélande.

Merci et félicitations pour l’excellent article sur le deuil et la dépression. J’ai le sentiment que les adventistesont tendance à fuir le sujet de la dépression parce que nous craignons qu’elle soit un signe de manque deconfiance en Dieu ou de mauvaises relations avec lui. Je crois que c’est plutôt notre relation avec Dieu qui souf­fre des énormes effets toxiques de la dépression sur notre fonctionnement mental et émotionnel. Je crois que la publication de cet article était tout à fait à propos pour aider les pasteurs à comprendre ce qu’ilsobservent chez leurs paroissiens, et quand c’est nécessaire, de leur conseiller de chercher l’aide médicale dontils ont besoin.

David Trim, Silver Spring, Maryland, États­Unis.

L’excellent article de Joseph Kidder, Équilibrer une vie chargée paru dans le numéro du 4e trimestre 2015,devrait être lu par tous les futurs pasteurs et par les vieux comme moi. Un grand merci.

Révérend Tony A. Metze, Église luthérienne St Paul, Columbia, Caroline du Sud, États­Unis.

J’ai été un peu déçu à la lecture de l’article de Joseph Kidder sur l’équilibre d’une vie chargée. Le rôle es­sentiel d’un pasteur adventiste du septième jour (visites, études bibliques et évangélisation) n’y est évoquéque rapidement et ne reçoit aucune part dans la répartition du temps.Je crois qu’on ne gagnera des gens pour Jésus qu’en passant du temps à les visiter et à étudier la Bible aveceux. Pour moi, toutes les autres tâches administratives dans l’église sont secondaires par rapport à ça. L’évan­gélisation doit être notre cœur de métier. Les pasteurs ne peuvent pas former les membres s’ils ne sont pasdes exemples. Et même si des membres sont performants dans les visites et donnent de bonnes études bi­bliques, les pasteurs sont souvent nécessaires pour aider les gens à se décider pour le Christ.

Gordon Stafford, pasteur à la retraite, Australie occidentale.

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N o r m a n R . G U L L E Y, PhD, est professeur-chercheur enthéologie systématique à l’université adventiste du Sud,à Collegedale, Tennessee, États-Unis.

Quel sera le signe de ton avène-ment?» (cf. Mt 24.3b)1, deman-dent les disciples à Jésus. Ils

s’attendent à recevoir une réponse pré-cise. Cependant, Jésus répond : « Prenezgarde que personne ne vous égare » (cf.v. 4a), une parole répétée trois fois dansMatthieu 24. Il craint que « de grandssignes et des prodiges » égarent « mêmeceux qui ont été choisis.» (v. 24b)

Outre l'avertissement sur l’égarement,le Christ mentionne que des crises se pro-duiront avant sa venue : des guerres (v.6), des famines et des tremblements deterre (v. 7), des persécutions (v. 9) et denombreuses apostasies (v. 10, 12). Ilexhorte également ses disciples à étudierl’abomination dont il est question dansDaniel (v. 15 ; voir Dn 9.27 ; 11.31 ; 12.11)et à observer le sabbat (Mt 24.20).

Finalement, après tout cela, Jésus ré-pond à la question des disciples en disant :«Alors le signe du Fils de l'homme paraîtradans le ciel, toutes les tribus de la terrese lamenteront, et elles verront le Fils del'homme venant sur les nuées du ciel avecbeaucoup de puissance et de gloire.» (v.30) Sa gloire ressemble à l’éclair qui brilleà travers les cieux (v. 27). Un faux christ,

dans le désert ou dans une chambre reti-rée, ne peut pas traverser les cieux dansune gloire éclatante (v. 24-26). Mais unfaux christ trompe puissamment les gens(v. 24) et les prive du salut.

Ellen G. White écrit : « Satan ne pourrapas imiter tout l’éclat du retour du Sei-gneur… Pour couronner le grand dramede la séduction, Satan lui-même simuleral’avènement du Seigneur… Satan feratout pour empêcher les fidèles de se pré-parer à rester fermes. » 2 Il n’est pas éton-nant que Jésus ait parlé de tromperie. Laplus grande crise précédera sa secondevenue. C’est pourquoi la contrefaçon deSatan doit avoir lieu avant l’authentique.Jésus est en train de dire : « Ne soyez passéduits par un faux christ sur la terre. Re-gardez vers le Christ biblique et évitez lagrande crise. »

Lors du véritable second avènement, leChrist enverra ses anges « avec unegrande trompette » pour rassembler sesenfants (v. 31). Paul ajoute qu’ils se relè-veront pour aller à la rencontre du Sei-gneur dans les airs, puis monteront en-suite au ciel avec lui (1 Th 4.16-18). Lerendez-vous avec le Christ aura lieu dansle ciel, et non sur terre. Ainsi, quiconque

prétend être le Christ sur la terre est unecontrefaçon. Le Christ ne revient pas surcette terre pour établir un royaume oupour régner sur un royaume existant (cesont là différentes vues théologiques nonbibliques). Le signe est le Christ venantdans le ciel. Au-delà de tout autre signe,Jésus veut que ses disciples connaissentle signe.

Il est clair que le monde et l’Église fontface à des événements extraordinaires,alors que la fin des temps et la crise finalequi la précède approchent. Cet article ex-pose différents aspects de cette crise etindique comment y survivre.

Fixez les regards sur Jésus, non sur la criseFixer les regards sur Jésus et non sur

la crise est un principe intemporel desÉcritures. Par exemple, lorsque le peuplede Dieu demeurait dans la terre promise,les Moabites, les Ammonites et les Mao-nites sont venus faire la guerre au roi Jo-saphat et à Juda. Ils constituaient « unegrande multitude » (2 Ch 20.1,2). Alarmé,Josaphat s’est tourné vers Dieu dans laprière et par le jeûne. « Notre Dieu, n'exer-ceras-tu pas tes jugements sur eux ? Carnous sommes sans force devant cette

«

Fixez vos regards sur Jésus,non sur la crise : réflexion sur les événementsdes derniers jours.

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grande multitude qui s'avance contrenous, et nous ne savons que faire : nosyeux sont fixés sur toi. » (v. 12) Il a fixé sesregards sur le Christ pré-incarné et nonsur la crise, et grande a été la victoire.

Avec l’armée égyptienne derrière lui etla mer Rouge devant lui, le peuple de Dieuse trouvait piégé. Il faisait face à l’anéan-tissement. « Les Israélites eurent très peur,et ils crièrent vers le Seigneur. » (Ex 14.10)« Moïse répondit au peuple : n'ayez paspeur, tenez-vous debout, et regardez lesalut que le Seigneur va vous accorderaujourd'hui ; car les Égyptiens que vousvoyez aujourd'hui, vous ne les verrez ja-mais plus. Le Seigneur combattra pourvous, et vous, vous garderez le silence.»(v. 13,14) Ils devaient fixer leur regard surJésus et non sur la crise. Avaient-ils déjàoublié ce qu’il avait fait pour eux ? Jésusne les avait-il pas protégés à Goshen,quand les fléaux tombaient sur l’Égypte(Ex 8.22,23) ? Les premiers-nés juifsn’avaient-ils pas été épargnés par le sangde l’agneau, alors que les premiers-néségyptiens périssaient (Ex 12.6-13) ? À lafin des temps, la délivrance à la merRouge sera reproduite lors de la délivranceà Harmaguédon. C’était seulement la plusgrande armée de l’époque qui s’opposaitau peuple de Dieu à la mer Rouge. Maisc’est presque le monde entier qui se dres-sera contre le peuple de Dieu à la fin destemps (Ap 13.3b, 4 ; 16.12-16).

La crise du « voleur dans la nuit »Maintenant, avançons jusqu’à la fin des

temps. Jésus prédit que la fin viendraquand la bonne nouvelle du royaume sera

prêchée dans le monde entier (Mt 24.14),mais ce sera tout de même une grandesurprise, comme ce fut le cas lors du dé-luge. C’est pourquoi le Christ nousexhorte : «Veillez » (v. 42), « soyez prêts,car le Fils de l'homme viendra à l'heureque vous ne pensez pas » (v. 44 ; Lc12.40), comme un voleur dans la nuit (1 Th 5.2 ; 2 P 3.10 ; Ap 3.3).

Mais comment les adventistes du sep-tième jour peuvent-ils faire l’expériencedu voleur dans la nuit lors du second avè-nement de Jésus? N’attendent-ils pas sonretour après la loi du dimanche, le décretde mort et les plaies ? Eux ne seront cer-tainement pas surpris, n’est-ce pas ? Ets’il avait lieu lors de la venue de la pluiede l’arrière-saison ?

Il y a deux venues de Dieu à la fin destemps : la venue de la pluie de l’arrière-saison, et la venue de Jésus. De la mêmemanière que Jésus reviendra unedeuxième fois, la Pentecôte à venir est ladeuxième venue du Saint-Esprit. La pré-paration à la venue du Saint-Esprit estnotre besoin le plus important au-jourd’hui. C’est la raison pour laquellel’appel au réveil et à la réforme est si ap-proprié aujourd’hui. Nous devons êtreprêts à être scellés par le Saint-Esprit demanière à être prêts pour la seconde ve-nue de Jésus.

Comment pouvons­nous éviter la crise du « voleur dans la nuit » ?Jésus a parlé de dix vierges, représen-

tant les personnes qui croient en sa se-

conde venue. Mais cinq d’entre elles man-quaient d’huile (Mt 25.1-4). Les viergesfolles étaient superficielles, mal préparées,et elles n’ont pas pu entrer au ciel (v. 9-13). Apparemment, elles ignoraient lacrise dans laquelle elles se trouvaient, etelles ne regardaient pas à Jésus. Pendantun certain temps, elles ont été satisfaitesde leur état. Après tout, elles étaient desvierges qui attendaient l’Époux. Mais ellesse satisfaisaient d’une petite quantitéd’huile divine seulement, alors qu’en réa-lité, elles en avaient besoin de beaucoup.La flamme vacillait encore, car leurslampes ne s’étaient pas encore éteintes,comme indiqué dans Matthieu 25.8. Ellesn’étaient pas candidates pour le scelle-ment.

Les chrétiens de la fin des temps gar-dent les apparences de la piété, mais re-nient la puissance de Dieu (2 Tm 3.1-5).Jésus parle de l’Église de la fin des tempscomme de Laodicée ; elle pense n’avoirbesoin de rien, alors qu’en réalité elle abesoin de tout ce qui est nécessaire pourle salut. Le Christ ne fait pas partie de lavie de ces chrétiens-là (Ap 3.14-21). Ilssont vaincus par la crise de l’autosatis-faction et ne comptent pas sur Dieu pourles guider et les rendre sages.

Pour fixer nos regards sur Jésus et nonsur la crise, nous avons besoin deconnaissance et d’expérience, ce qui nouspermettra d’être scellés (cf. Ap 7.1-3). El-len White définit le scellement comme« une pratique quotidienne de la vérité, àla fois sur le plan intellectuel [connais-sance] et spirituel [expérience], de sortequ’on ne peut plus s’en écarter ».4 Ainsi,le scellement comprend l’amour de la vé-rité et son étude approfondie. Le scelle-ment a lieu lors de l’effusion de la pluiede l’arrière-saison. Sans le sceau, ou sansla pluie du Saint-Esprit, personne ne peutsurvivre au temps de détresse. Mais labonne nouvelle, c’est que tous ceux quisont scellés ne peuvent plus s’écarter dela vérité : considérez le don du scellementde Dieu, et restez insensibles devant lacrise à venir.

Satan fera tout pour empêcherles fidèles de se préparer àrester fermes.

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Fixez les regards sur Jésus, non sur lacrise, signifie regarder à lui de manière àle connaître et à faire des expériencespersonnelles avec lui. En recevant ce dou-ble don, nous nous retrouvons cachés enChrist. Jésus dit : «Venez à moi, vous tousqui peinez sous la charge ; moi, je vousdonnerai le repos.» Mais venir à lui nesuffit pas, nous devons rester près de lui.Jésus dit encore : « Demeurez en moi,comme moi en vous… Hors de moi, eneffet, vous ne pouvez rien faire… Si vousdemeurez en moi et que mes paroles de-meurent en vous, demandez tout ce quevous voudrez, et cela vous arrivera.» (Jn 15.4,5b,7)

Jésus continue : « Comme le Père m'aaimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeu-rez dans mon amour. Si vous gardez mescommandements, vous demeurerez dansmon amour, comme moi j'ai gardé lescommandements de mon Père et je de-meure dans son amour. Je vous ai parléainsi pour que ma joie soit en vous et quevotre joie soit complète.» (v. 9-11)

Continuez à fixer les regards sur JésusAu commencement de chaque journée,

nous devons mettre du temps à part pourméditer sur Jésus. Ensuite, nous devonsrester en communion avec lui tout au longde la journée et nous réjouir dans sonamour pour nous. Si nous voulons passerl’éternité avec Jésus, nous devons main-tenant passer chaque jour du temps aveclui. En nous y appliquant, notre amourpour lui grandira tellement qu’aucunecrise « ne pourra nous séparer de l'amourde Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. »(Rm 8.38,39)

Voici quelques leçons tirées du livre Jé-sus-Christ concernant la vie de Jésus quenous devrions approfondir : 1. « Il n’avait pas désiré demeurer

au ciel tant que nous étions perdus. Ilavait échangé les parvis célestes contreune vie d’opprobre et d’injures couronnéepar une mort ignominieuse. Il était devenu

pauvre, celui qui possédait les trésors in-commensurables du ciel, afin que par sapauvreté nous fussions enrichis.» 5

2. « Le Christ a été traité selonnos mérites afin que nous puissions êtretraités selon ses mérites. Il a étécondamné pour nos péchés, auxquels iln’avait pas participé, afin que nous puis-sions être justifiés par sa justice, à laquellenous n’avions pas participé. Il a souffertla mort qui était la nôtre, afin que nouspuissions recevoir la vie qui est la sienne.“C’est par ses meurtrissures que nousavons la guérison.” » 6

3. « Satan assiégeait Jésus deses tentations redoutables. Le Sauveur nevoyait pas au-delà de la tombe. L’espé-rance ne lui montrait plus la victoire surle sépulcre ; il ne possédait plus l’assu-rance que son sacrifice était agréé de sonPère. Sachant que le péché est odieux àla divinité, il redoutait que la séparationne fût éternelle. Le Christ ressentit l’an-goisse que tout pécheur devra éprouverquand la grâce cessera d’intercéder enfaveur d’une race coupable. Le sentimentdu péché, qui faisait reposer la colère duPère sur lui en tant que substitut del’homme, voilà ce qui rendit sa coupe siamère, ce qui brisa le cœur du Fils deDieu. » 7

4. « Bien qu’il soit monté en laprésence de Dieu, et qu’il partage le trônede l’univers, Jésus n’a rien perdu de sacompassion. Son tendre cœur reste ac-cessible aujourd’hui encore à tous lesmalheurs de l’humanité. Sa main percéereste étendue pour bénir plus abondam-ment les siens qui se trouvent dans lemonde. “Elles ne périront jamais, et per-sonne ne les arrachera de ma main.”L’âme qui s’est donnée au Christ est plusprécieuse à ses yeux que le monde entier.Pour sauver une seule âme dans sonroyaume, le Sauveur eût consenti à passerpar l’agonie du Calvaire. Jamais il n’aban-donnera une âme pour laquelle il est mort.À moins que ceux qui le suivent ne préfè-rent le quitter, il les retiendra fortement.» 8

ConclusionUn principe dans les Écritures veut

qu’en contemplant nous soyons transfor-més. C’est une bonne nouvelle pour ceuxqui sont préoccupés par la crise à venir.Paul dit que les enfants de Dieu sont «transformés » en contemplant « la gloiredu Seigneur » (2 Co 3.18, LSG). Le tempsdu verbe est le présent continu. Alors quechaque jour nous méditons sur l’immenseamour du Christ (cf. 1 Jn 3.1), noussommes transformés, nous devenonssemblables à lui. Voilà pourquoi Jeanécrit : « Lorsqu’il paraîtra, nous serons sem-blables à lui » (v. 2b, NEG1979). Voici laraison ultime de fixer nos regards sur Jé-sus et non sur la crise. Jésus promet :« Quant à moi, je suis avec vous tous lesjours, jusqu'à la fin du monde.» (Mt28.20b) « Soyez forts et courageux !N'ayez pas peur, ne vous laissez pas ef-frayer par eux [ou par la crise à venir] : leSEIGNEUR, ton Dieu, marche lui-mêmeavec toi ; il ne te délaissera pas, il net'abandonnera pas.» (Dt 31.6)

1. Sauf indication contraire, les textes bibliquesde cet article sont tirés de la Nouvelle BibleSegond (NBS).2. Ellen White, La Tragédie des Siècles. Dam-marie-les-Lys : Éditions Vie et Santé, 1992,p. 677, 678. 3. Par exemple, Augustin, au IV e siècle, consi-dérait le millénium (ou royaume) commecorrespondant à la durée de l’ère chrétienne.Dans notre ère postmoderne, les mouvementsémergents et le mouvement National Apos-tolic Reformation se concentrent sur la créa-tion du royaume sur terre en préparation dela seconde venue de Jésus. 4. Ellen White, Événements des derniersjours. Dammarie-les-Lys : Éditions Vie etSanté, 2004, p. 166.5. Ellen White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys : Éditions Vie et Santé, 2000, p. 412.6. Idem, p. 15.7. Idem, p. 757.8. Idem, p. 479.

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N o r m a n R . G U L L E Y FIXEZ VOS REGARDS SUR JÉSUS, NON SUR LA CRISE ...

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311er trimestre 2016 Ministry®

Aumônier de clinique en Suisse après avoir exercé son ministère auprèsdes jeunes, l’auteur, pasteur adventiste, maîtrise les données dessciences de la communication. C’est à l’aide de ces outils qu’il a relu

les évangiles pour décrypter les modes de communication du Christ. L’auteur commence par rappeler quelques données théoriques : 55 % de la

communication interpersonnelle passe par des signaux non verbaux(comportements, gestes, attitudes) et 45 % de signaux verbaux (voix etintonation). Puis il souligne l’importance des gestes de Jésus. Les évangiles évoquent à plusieurs reprises son regard,ainsi que sa façon de prendre les gens à l’écart et de toucher les malades. Jésus pratiquait l’écoute active ! En outre,il « était un maître en gestes symboliques : une écriture dans la poussière de la terre, un pain rompu, une coupepartagée, un linge glissé à la taille pour laver les pieds de ses disciples… tant de “gestes passerelles” qui ouvrent unchemin neuf, qui remuent et fertilisent en nous la terre intime ».

Dans le registre de la parole, l’auteur souligne le caractère positif du message de l’Évangile qui appelle leshumains à la marche, à la vie, à la rencontre au nom du « Heureux » des béatitudes. Une part importante de sonanalyse de relecture est consacrée au langage en paraboles qui désamorce les blocages et les conflits. Et de citer unmoine qui a écrit à propos des paraboles : « Elle dit, mais laisse tout à penser ; loin de résoudre, elle s’offre à sontour comme un nouveau monde à questionner ; loin de réduire le mystère des choses, elle le souligne, le condenseet le concentre davantage. »

Un livre agréable à lire qui aide à porter sur les évangiles un regard nouveau.

Antoine Nouis, (Réforme n° 3633, 19 novembre 2015, p.17)

Thierry Lenoir,Jésus, maître de communication. Éditions Cabédita, 2015, 94 pages, 16 €.

Livre

revivalandreformation.org

Je reçois de temps à autre despaquets qui me sont livrés à lamaison. Sur chaque paquet, il

y a mon nom et celui de l’expéditeur.Mais à part cela, le paquet ressembleà un paquet ordinaire. Mais ce qui rendchaque paquet exceptionnel, ce n’estpas ce qu’il y a dehors, mais ce qu’il ya dedans.

C’est bien là l’essentiel du ministère :ouvrir avec précaution les cœurs et en-tretenir la vie autour de nous. C’est undéfi qui n’est pas facile à relever. Aucours des années passées, je me suissenti particulièrement concerné quandj’ai réalisé que de nombreux « paquetsn’avaient pas été ouverts. » Le trésorqu’ils contenaient n’avait pas été ap-

Affermissez votre engagementprécié parce qu’il n’est pas toujoursfacile d’aller au-delà de ce que nousvoyons à l’extérieur. L’immense valeuret le potentiel des individus sont ap-paremment oubliés. C’est le cas, parexemple, des sourds. Et c’est un testpour notre propre caractère.

« J’ai vu qu’il était conforme à la vo-lonté de Dieu que des veuves, des or-phelins, des aveugles, des sourds, desboiteux et des personnes affligées detoutes sortes de maux fussent placéesen étroit rapport avec son Eglise ; cetteprésence est utile à la formation ducaractère des membres. Des anges deDieu nous surveillent pour savoir com-ment nous nous comportons à l’égard

etRÉFORME

VOUS, VOTRE FAMILLE, VOTRE ÉGLISE, VOTRE COMMUNAUTÉ

de ces personnes qui ont besoin denotre sympathie, de notre amour etde notre bienfaisance désintéressée . »

Le réveil et la mission, sans s’attacherà l’apparence extérieure, commencepartout où nous sommes.

– Larry Evans, est directeur adjoint du dé-partement de la gestion chrétienne de la viede la Conférence Générale des adventistesdu septième jour, Silver Spring, Maryland,États-Unis.

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