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Notes du mont Royal ←  · A V i. Fondantl’lzyuer d’un rajon tiede-o aiourne, A - De [mon le...

Date post: 19-Aug-2020
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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Bibliothèque nationale de France www.notesdumontroyal.com
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Page 1: Notes du mont Royal ←  · A V i. Fondantl’lzyuer d’un rajon tiede-o aiourne, A - De [mon le fiin fiydureux,il chaut. ’ moula, un Soleil plus clzalureux, Maintenant fatrempe

Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Bibliothèque nationale de France

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aux MELINE.Mais, a gui mieuxfourrv-ieprefênter

Ces 12m: chanta, gu’a foy, douce Meline,

Mon Erafon, gui la fureur diuineSouflas en me], gui me lesfit chanter?

T u mi verra: vnefoix enckanterDe ta rigueur le foucijui me mine:Vue autrefois en ta douceur Izem’ne.

Tu me verrascgajement contenter.Je] lifanf, l’amour gui me tourmente,

Tu pourra: dire:al2, parfi long effacele ne dette]: telle ardeur alzufêr:

Rçlzfant la, tesfaueurs, gue ie clvante

EternJant le: honneursde ta face,Tune Pourra»; comme ingrat, m’accufêr.

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DES AMOVRS DE IANV.ANTOINE DE BAIE.

Ejia Ploebuc fit bride orinetourne,Ï Guida? vers nomfis d eflriers film

’ en haut: ’’ Iafônflamlzeau Plu: matin nom

o aiourne, AA V i. Fondantl’lzyuer d’un rajon tiede-

il chaut. ’- De [mon le fiin fiydureux,moula, un Soleil plus clzalureux,Maintenant fatrempe par l’ air:

Elle, qui deuant filoit morne,N’eflantplm trouble,oresfatourne,Sa face ornant d’ 1m teint plus clair.

Du doux printemps vojci lagaye,Qui rit par tout le trifle buer chaflË’:

Il n’efî plus rien, gui du temps ne fegaje,

Fuyant l’ennuj de tout [oing (face.Mais, Inlay, celle refilcndeur,au; ie cherche en fi grand’ ardeur,

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4 L n s A M o v R sNe flafllwe’ne dauant ma], Èmoi toujioursjê monfirantpluo fiera, *Me puffin cachant jalumiere, ,tfiufind d’un tenelireux e’mo)’.

Du mâte temps la tempefieufë rage0re: fi taifl: desfircenansfiffletæ,

Eole encloflE le violent orage, a lDonnant le: cloame aux Zepliyre: molletz,à? Mai; a moy me: jàuflzzrs venteux,

Ne monflrent (finir dauant eulx,D’eflre veuz, en rien acojjêz;

N j mesj eulx pleurant; d’auoir ceflèl Defleuuoir ,fi de ma Mafirefl’è

Le: fiers ventçnefont appaifèæ.0resflorit au verdoye toute écrie,

Et maintenant d’ Un manteau precieux,Toute la terre, en liejfefliperlze,

z J’orne a l’enui de: efioyles des cieulx.[En plu: croifî le commun plaifir,Plus rand’ douleur me wentjaifir,

Et [7 u: ieperi languiflant: a zJ u moins 7ue, Fanny tant de peine,D’une liriefue efferance vaine,Qelque peu i’aille verdiflîmt.

Le marinier au ventjingle la ’UOJZL’,

Ne craignant plus l’ Orion orageux,Et félon l’œil de fa lujfante étoile,

Guide [a nef) deuenu courageux.Un: mon nauire efiarte’

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nn I; A: DE BAIE.Perdant mon fiflre 07a clarte’,Deça dela court incertain:Et mon .efloyle ef-l empefche’e

Par vu brouillartqui tient cache’ela cruaulte’ d’un cuæur hautain.

le berger mefme oresfizflufle allie,Enfi doux ton, au, platfint murmurerDes ruiflêletæ, guefa trope en ordalie,Qui: au chant, l’herbe a» le paf-huer.Puis gite dans vn au] glacéMadame a le cuæur enchafle’,

Maïa que pourroj-ie mieux chanter,si ie ne veux, en trifie plainte,.Du mal gui aman ame ateinte,C iel,mer, (gr terre, tourmenter?

o chaude ardeur gui d’une ardente flame

fin ardemment mon panure cuæur epris!0 glas rgelant, quiglaces me: effrita,si 7ue tranji par ta froydeur ie pâme!

0 vain eàpcyzrfiuir’animant mon ame,

La faisjuyuirfin dejjèin entreprit!odefifpojr, par qui i’enjui: repris,Pour tout loyer ne m’ordonnant gite hlafme.’

Fila de Cyprèsdieu mouueur de me: maux,Qui, me donnant ce: contraire:.trauaux,Fait d’un filet endre mon trifle viure,

D’efÎremes maulalc compajfè vn heureux bien,

Jttrempe-les, tirem’en vu moyen,leguel iepuzflè heureujêmentpourfigure.

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"-vaw"wrr*

6 LES AMOVRVSTu me deyplais, 7M] pue belle tu [613,

Tu me dejplait, croy moy,ienle confejfè:Et, bien 7u’a moy tu dejplazfis,fiins fifiI e [in] contreint ton amour touteffqys’.

Ton doulx regard, ta plu: au’humaine voix,Ton port diuin, tesgrates, ma Deeflè,Me flint t’aimer, mais cefie amour me laiflèPar la fiertc’Çdont meurdrir tu me doys. -

fiinji le dieu, yui mon ame martire,En ton amour, or me chajfe, or m’attirefMonflrant rigueur, (9» parfaite beaulte’:

L’une m’enflame, (7 l’autre me rend glace,

fiinji a to] m’atrait la bonne grace,To3 m’en deboute vnegrand’ cruaulte’.

Que n’aj-ie l’arc de Ignfiirdalont il tire

Fichant l’orgueil de fa Cafllindrefiere,Ou celle voix gue d’finiou la riuiere

Pour fic doulceur en tel honneur admire;0 714e ne puz’e-ie aufii haultement dire . p

Les durs aflautz, , aue’ me fait ma guerriere,Comme T yard fi bien errant n’a Cguiere,

. fi fait ardojr le feu de fin mai-tire.le depeindrqys tant au vif ta rudeflê,

Et tout ioignant ma fidelle fimpléjje, fiTa grand rigueur , mon humble obeiflimæ,

Qu’a tout tamaris , touts hommes de tout age,

Pleindroyent l’ardeur de ma confiante rage,Et l’obfline’ de ta fiere puiflance,

a.

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DE IL A. DE BAIFi-Quiconquefit d’fimour la pourtraiture,

De cet Enfant le patron auprit il,sur qui tant bien il guidafôn outilPour en tirer au vray cette peinture?

Certe il fiauoyt l’efle’t de [a pointure,

Legarnijjant d’un arc non inutil:Bandantjèsjeulx de fin pinceau fiibtil,Il demonflroit nofîre aueugle nature.

Tel 7u’en ton euæur,0 peintre, tu l’auqyt,

Tel 7u’il te fut, tel une tu le flatteurs,Telle tu a: peinteau v’iffiin image.

fi ton amour du tout fèmble le mien,For: une volage ou leger fut le tien, lLe mien pefant a perdu fin pluma ge.

Un dit yu’fimour,ïziand le confit: Chab’:

TEflOJ’f ce Tout en defôrdre contraire,

Premier f0 fa de ce trouble fâubjtraire,

Hault ebranflantfinpennage di os:Petit guefailli, les elementz, enclos,

De ce defro) il fit findain’ retraire, lLeur ordonnant ou chaflun debuoyt trairePour y durer enieternel repos.

Douanes, 0 dieu, fi c’efi ta] gui accordes

Du viel Chaos le: haineujê: dionrdee,si ton chefdæuure eft le neu d’amitié,

Comment ce cuæur d’ennuiævn vuiuers,

Ce cuæur Chab’s de tourmentsji diuers

Ne te tontreint auqyr de lu] pitie’.

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8 i215 E A M o v n sM diadont te prend cette cruelle enuie,

De me priuer de mon plusgrandjôulaas’

Comme teplaifi1 deme rauir, Inlay,lefêul apu)’ de ma chetiue vie?

Me fera dony’ celle image rauie,

Image en qui ie va): l’ombre des laya,

En ïüi,fifort,mon ame tu niellas.Qu’elle te fut pour lamai: aflË’ruie?

SI toutejfbys tu aafigrand défit", ’ "uflic plus ie n’ai: cette ombre de ta face,Tien, la DOJLt, fait en a ton plaijir.

. Ce portrait? c) corrompre je pourra,Vu au cuæur i’a],et ne crein qu’ilfeflaee,

Car, moy vinant, vinant il demourra.

En vain [ans gre’ , cent mille (7’ mille pas

l’auray fait; donq’for douanes, de la peineEt de l’ennu], dont mon amour et? pleine,Ie recentra] pour guerdon le trepaa?

k Contre le vent tendu n’auraj-iepacVu clair filet, d’ une entreprijê vaine?N ’auraj-ie pas de grain fime’l’are’ne,

î Perdant en vain la fileur de me: braL?î 0 cuæur brutal defôubz, beaulte’ diurne!hl ’ 0 cuæurfelon! cuæur, non humaine cher,L finage): cailla u fila, d’un apre rocher!Le 0 mu: mesjeulx, pleuuez, defua ce cuæur:È Ji par le temps l’onde les roches mine,

Mine; minez, le roc de fi rigueur.

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je :rfiwv 7. w». . eçFvv-W w-wWETPvVv-vïxv-tvflÇfgrvll-YFWW

e I .DEJ. Â.i)E BAIE: 9puiflèlie me vanger de l’oultrage de celle,q

Laquelle, en regardant (orparlant,me dejtruit:fifi,pourpluz5 me genner,etfe cache (pufmfuit,

Et fis yeulx doumeurtriers, je derobant,me cele.Jinfi dedans mon cuæur dueilfur dueilf’amoncele,

Mo): par trop regretant ce qui par trop me nuit.0 quel iour efl-ee-ci? mauplua toit quelle nuit,Ou dormant n’a] repos veillant toufiour: en elle .9

’L’ame, que le fimeil horsfii demeure chaflZ’,

Me laijfe, (gr part de m0) deuer: celle tirant,(si dure amour l’epoint)quifie-re la menajj’ê.

Mai: qua] qu’en tonjomeil, Cruelle, de te face,

r Pour cgagner ta P1176], plut tu l’es martirant,Plus dur efi ton dormir, pluifiirt elle t’embrajjê.

Donq’ ie n’aura) de bien vnefëule heure?

Dueil defiu dueil toujiours me fiiruiendra?Toufiour: malheur fus malheur me prendra,chèfiære’ de fortune meilleure?

0 mal certain,5 plaifitnce mal fiure!quques a quand tel deflin me tiendra?lamai: iamait le moment ne viendra,Que deliure’ de tant d’ennui-z, ie meure?

miel trifiejigne a ma natiuite’Me defajtra de tant d’auerfite’,

r D’un regard trouble influant fa puiflËince?

Quelle Clothon,ma vie deuidant, qEt quel Genie,a tel fort me cguidant, . v,Saubz, affre tel dreflerent ma naiflîince? I

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iman-«na... «mût! w 4

Io LES AMOVRSOufiours le cep, qui m’attache,

Jans relache,Et [aux pitieÇm’ejtreindra?

Et quqy?iamai: doriques ceflè,fi l’opprejjè,

Qu’im’en erre, ne viendra?

T oujiour: cefle lente flame,Dedens l’ame,

quec ma): ie portera]?Toujiour: doncques de ma peine.

’ Inhumaine, H

T riflement ie chantera]?Heureux voua,qui de vox. vicee

Lesflipplices,Revenez, aux ba: enfers, rHeureux v0u5,fi lon ameine

Voftre peinePres de me: ennuiLfôuflertL.Innocent he’genne dure

Que i’endure.’

Pour le moindre de me: maulx,0 quanteflbye ie defire

Tout le pireDe. voz, plusfielons trauaux!

las, zefitn en innocence:sans afince

Touteflfo]: iepuni.i Qu’innocent on me puniflê,

Et qu’au vice

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. a -.Ùfi...-fi. fif- fi m’flh a...C-V.vV

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DE I. A: DE BAIE-Â

le trop aymerfijt 11m lLe bien du mal agit la place!

Que lon face .fi l’un (gr l’aultre vn honneur!

Et qu’au ciel vn qui fouldroye,

Efire croje .De nos fait; le guerdoneurl

Bon dieu Merci:ie blaffe’me

Lefupreme: eC’eft helaa oultre mon gré.

Car de ma douleur la forceM3 parforce,

Tourmentant mon cuæur oultre’;

Mai:,ji ma langue peu caute Ifi fait faulte,

Dejfiruantpunijjèment,Ejire doybt pre: ton merite

Bien petiteLa peine de mon tourment.

c’efl tqy,”felone meurtriere,

Qui arrtereRepoujfant toute pitic’,

De rigoureufl’s audaces

Te renglaces-Contre ma chaude amitié.

La: helaa ce dur martireM’enflant d’ire

Me contraint de blajfemer,Des remonflranees la peine

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12. L’as AMOVRSsentant vaine

Pour t’emouuoyr a m’aymer.Jufs’i ta face rebelle,

i (Mai: trop belle!)Jeuere cruellement,D’aucune alegeance bonne

Ne me donneNon par l’ejpoyrfeulement.

urina]: toute fouldrqyante,Poudroyante

D’un regard trop inhumainMon deuot defir,n’endure

ne ie dure,

Viuant tufque: a demain.’Maitô doulte ôfbrtune’e

La iourne’e,

Qui la mort m’ameneroyt:

fi ma vie a» ma detreflêMefme cejjè,

D’un coup elle donneroyt. ’

Pauure cuæur de fin ateinteN ’aje: crainte,

Ton pi: ce ne [5er par:Il fault bien que tu t’aflêure:

Sans ne meuresD W151 1er pina de trepaa’.

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DE r. A. DE une. i 13 ,4Montez, 6 boys, bbuiflons, 3 brujeres, , 1

0 prez, herbue, ôfleuues , ô ruijjeaux,

Dieux flrefiiers, dieux des riuieres, ,-N ymphes des boys, N ymphes des eaux,Qui l’oreille auez, prefie’e iBien fiuuent aux mîtes tria, ’De ma bouche, arrefie’e

flux liens de C] pris.si onq auez, ma complainte entendue,

Ecoutez, la pour la dernierefois.Pour quand ma poitrine eperdueEn mes poumons tiendra ma voix?Ji des? ia force foree’e,

Q’ores iefô uflre la mort,Que mon ire poufie’e

Ne vange donq ce tort? vDu feu la force enclofè dans la gorge

Du long canon, ni le fiuldre volantDe la Cyclopienneforge,Ne bruit en fi] fi violent,Comme mon ire enferme?Dans m0), de roydes firtz,Grande toute anime’e

fif’eclater dehors.mari la fig, voyci donc l’ajjèurauce,

C’efl donc le prit qu’a gagne” mon ardeur?

o folle btrop vaine etperanee,fief pais? des amants la douleur!Donc en vain nom metons peine

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14 LES AMOVRSDe meriter le defir,

I Par vn trauail, qui meinePour tout gain des’plaifir?

M au, ne fait il aufligrande folie,’ Comme qui veut l’air coulant curettera.

Ou qui les raiz, du Soleil lie,Celuj qui tafihe meriterLafaueur d’ vne rebelle,L’atiediflant de pitie’,

Pour jê montrer fidelle,En durable amitié? I

Jiecle de fer! quand les dames cruelles,Ne pour prier ne pour la loyaulte’,

De leurs efclaues tant fidelles,N ’adoucijfint leur cruaulte’:

Jim, comme font les cigalesDe rafle, elles, des pleursTrempans nos iouèspalles,

Se nourrieent les cuæurs.Donq, cependant que cet air die respires q .

Et mes poumons degorgent leurs [anglotzfi

Pendant que le fin de ma lire ’ficcorde a mes fiuoîbirs declos,

Iesfeurs des forfaitz, maiflrejfès, "I’apellera] des enfers,

Pour eÏtre vangerejjès

De mes tourmentzfiufirtz,M473 YWÊfl 5614M) 7’533 56’: [M2 que ie crie,

Et contre qui, las, mqy pauureinfinfi?

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Elle dejfert d’ efire punie,

L’amour ajant trop oflènce’:

Toutesfoie point ne meriteSon tort,qu’ellejôir par mqy

En la flirte maudite, ’ A :-

Veu que tant ie l’ajmaj.

Manitou encor vinante elle demeure,Et qu’elle in grate encor nousfinte 4m13,

si bien que deuant qu’elle meure

Son tort luyfôit aux yeulx remit:si bien qu’elle mefmefënte

Sa faute en ma ferme je),Et, d’fimourfi repente efi noir trompe’la la]. .

Tu a: les jeulx de I unon, 0 Meline,. » Tes blondz, cheueuxfont d’fiurore les trins: i

Ta languejage, en [ès clos iuojrins,Meut de Fez-thon la parolle benine:

De C ythere’e (fi ta blanche poytrine,

Ou [à nt bojjèz, deux montera alliai-trins

De Pallas font tes dattes doigt; marbrins:Tes piedz, d’argent de Theti: la marine.

m’en n’efi en to] qui ne vienne des cieulx:

Chaque deejfè en ta] mit tout le mieulxgiflai-t en elle, (av d’honneur (au de race:

Bienheureux et? qui te voit: pluegrand eurL’homme a,qui t’ait : demydieu ton baigner,Dieu parfaitefi qui nii- a nu t’embraflê.

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16 LES AMOVRSDe mon vainqueur Erycine la mere

Voyant vn iour ta fiiperbe beaute’,Par qui le pris tu lu) eujjès afte’

De celle pome aux T repens tant amere.Dit, Faux garçon, que veux tu que infime

De nofire honneur, fi cette nouueaute’,

Nefent vn peu ta douce cruaute’,

Dont n’efi exempt des dieux mefme le pere?

gel trait, Quel trait, dit J17 mour fiupirant,Pourroy-ie aller encontre elle tirant,S’elle-detzent a» mon arc (7 ma trouflÊ?

Sanfiurci courbe cit mon arc, (7 les raisDe oeil viflfont mesfleches (je trait,De qui tirant tout cuæur elle detrozwjè.

t

0 nuit plaijantel ô plaifant (94 doux finge,Qui tant me fait cg’outer plaifantement,Ce cher Cg’uerdon, de qui, ardentement

L’ardent defir des fi long temps me ronge!

Quand languijjant tous mes membres i’all ongeDefus ta feinte etendus lentement:Quand vn N eblar i’aualle Cgloutement,

Vn doux N ecclar, en qui tout ie me plonge.Ce tant doux miel, de qui rie repeu,

le feu pour l’heure appaijê quelque peu,

Le feu cruel, dont mon ameflambqye:M a: tout a coup r’enflamme mon defir,

Car, veule doux d’vnfônge de plaifir,

Combien vra) dqy-ie filera de ioye?

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DE I. A. DE BAIEgel beau maintien, quelle mignardegrace,

Qui maniment en ma Cypride etoyt,gland ce plumail, en fis mains nouëtcprt,Qi de fan teint le halle fic dechaflè?

Mille amoureaux t’y vi prendre leur place,De qui chacun alentour voletoyt,l’un la branche’fês ailles mouuetoyt,

Vue aure fraifêhe euantant fur fa face.MM) fut ce point le feu d’amour cruel,

Que d’vn poumon brulant continuel,

En chaudzjôupirsjans repos, tu reflues,De qui l’ardeur a fin vifage ateint? .

Pren cueur I-Ba’if, tonfeu doit ejire eteint,Puis qu’elle jent quel bra’zier tu filipires.

:2! monfii uhait reue’tir ta fi gure

Peufs’el-ie aneau, petit aneau,qui dois

De ta rondeur enta urner vn des deys,Doys qui au cueur me font aigre pointure.

Ji dans jan fein Meline d’auentureMetoitfa main, coule’ ie glijjèroys

Qulant en bac, tant qu’au val iefirois,D ’oufin i’es’*]1ere aux peines que i’endure.

lors ta rondeur ie ne voudroycg’arder,

fi peine alors pourroy-ie retarderL’ardent delir qui m’enflamme (au confimme,

[en ie voudroy mafbrme reue ir,Faifiznt tresbien a M adame fentir,fige d’ vn aneau i’ay repris force d’homme.

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’13 mas AMOVRSNul de cel ret me depeflre ou delajfè,

V Qui m’efi tiflu par fimour ou Madame:Nul vienne eteindre vneji douce flamme,Quj tant a l’ai-fi (9° me brule (9° me glace.

L’un fermement mes [au efpritz, enlafle,L’autre mon cueur heureufiment enflamme,si qu’ardemmentfilcontreigne mon ame ID’idolatrer du monde l’outrepaflè.

0 retplaifiint, Oflamme douluyjante,H a pourquoy n’es’it ma chanfôn ficfiflnte,

qu’au ciel reluyre ie vous fifi?Jydeæmoy donc pour les faire au ciel pendre,

T yard,Muret, 0° toy l’autre T erpanolre,Chacun ainji de fis amours iouiflè,

uand ie te vis entre vn miflier de Dames,L’elite (7 fleur des nobles,(yv plus belles, iTa refllendeur telle efioyt par my elles, I ï

q Quelle cfi Venus fier les-celcfies flames.fimour adonq’fê vangea de mille’ames

fiai luy auoyent iadis efie’rebelles,’7’ elles tes yeux eurent leurs efiincelles

Par qui les cueurs d’un chacun tu’enflamesi

l’hebus, ialoux de ta lumzerefiiinte,

Couurit le ciel d’un tenebreux nuage,Mais l’air , maugre’ja clarte’ toute eflainfe,

Fut plus firain autour de ton vifizge.fidonq’ le dieu d’une rage contreinte

Veifalde pleurs vu large marefiage.

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DE’I. A. DE BAIE. i9Depuis qu’fimour ma poitrine recuit, q

Bouillante au feu de fit plus chaude braifëDe mille ennuiz, en immortel malaifl,Dont maint fouci dans moy l’un l’autre fini:

l’oubli tout bien pour vn bien qui me fuit,Par vn plaifir dont la douceur m’embraifë,

V Ji bien qu’il faut que nul autre me plaifë,Et qu’en luyjèul ie peigne mon deduit.

Mandat, aut-il pour vn bien fiulement,Tout autre bien oublier, tellementau; l’on ncpuijfe en autre prendrez-oyez?

0 dur plaijir, fi plaifir il a,-Par qui mon cueur deflrte ’oubliaŒonques depuis il ne tint faine vqye.

Epai tes yeux, 0 cruelle,De ma piteujê langueur:Mine ma fiche moelle,

Du brajier de ta rigueur:De me voyr rire, larntoye,De mes pleurs croyjfè ta ioye.

Cent (7 cent foys la iaurne’ePren me); l’ame,(9« me la ren:

Cent (r cent foys retourne’e

La pren la ren (9° la pren:Toflfai moy tapir en cendre,Toït en ruijjèletz, deflêndre.

Fai moy, tantafi de la refle

Toucher la mufle des cieux, r

tr” WW’TÏT’ 7’».

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Via il ... ,7 A.

20 LES A-M’OVRsTofiflu: ta fiere tempeïieRamper aux plus humbles lieux:Or, mon pas lent violente,Or, mon violent alente.

file, ni la filone roueQifjfaifi’int l’exploit cruel,

Enfi y je? rouant fi ioueD’vn branle perpetuel,

Et martirant continueL’adultere de la nue:

mie, ni la couple gloutone,,Oxu’i le foye va trenchant

Du violeur de Latone,D ans les enfers empefêhant,

Defimfigifiinte maffiaTrois fois trois arpans de place,

N e foyent rienpres de la peine

Dont tu me viens tourmenter,Non, qui d’ vue force vaine

Cuidejôn caillou monter,au contre luy reculbutePar le pendant de la bute.

.Nouuellesgennes contreuue:Voyre (gr le toreau d’airain,

De qui fut faite l’epreuue

Par [on fondeur primerain,Rechaufe rechaufire encoresPour m’i faire mu gler ores.

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DE I. A. DE BAIE;si e .-ce que la ruine

N’eft penchante que fus toy:

Car helas helae,Meline,

Plus plus ie ne moy,Et fil te plat]? que ie meure,Mort encor tien ie demeure.

Douce peinture amiable,O Peinture toute pitoyable,

Qui riant me pro meugle bien,Vers qui tout autre ne m’eji rien.ofiul confort a ma detrejjè,Mais pourquoy ma fiere Maitrefiè,Las, douce affine, mais pourquoyNe me rit elle comme ta y,D’un ris montrant mifëricordc,

Lors que dauant to y ie recorde,Vne harangue de pitie’,

Pour adoucir fa mauuaitie”?

0 pleufi a dieu,que dauant elleJflêure’ie la fifi telle, ’Comme’a toy ie la fais ici:

Bien toftie trouueroy merci.Q0)! que tu f6 ys peinture morte,rouan]: ma plainte ejtjiforte,gibelets tu m’en fèmble douloyr.

Et i’atendriroysfôn vouloyr,

Mais dauant elle faut ma languefi u premier mot de fa harangue:Tel efifin œil eblouiflant,

" b. tif.

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21 LE S A M 0V R SMi, hors de moy me rauijfant,Fait que plus flirt elle j’efl’ajé’:

Plus engourdie elle begaye,Sans qu’elle ait en rien le pouuoir . 3:4;

Pour moy de faire [on deuoir. xLors mes yeux qui leur pluye au gmententM on trifle cueurpoiut ne dementent,N y mon vijage en fie couleurLe vray temoin de ma douleur.

Elle ne fait fèmblant a l’heure

De m’auifër comme ie pleure,

Comme de fin amour ateintaTout fiudain ie change mon teint:Mais, plus mon teint f’ eteint pour elle,Elle deuient d’autant plus belle,Et plus auecquesfii beaute’

Croisci.E contre moyfii cruauté

Tu me fimbles, chere peinture,Plaindrefêule ma peine dure:Q pitoyable alegement,ojêul conforta mon tourment,Tu fais par ton humaine che’reQue toute peine m’est lege’re,

Me prometant touiours reposfiu brafier qui brulle en mes os:soit qu’en toyfiche’, ie contemple

272221907150" l’ vue (ou l’autre temple,

sur qui maintz, cheueux bloudeletz,Je crespent en tors aneletæ,

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v, . . I l Œmîww- w .*. ’YU.IY.g1,.-ëv r .W-"u’alptir.æ 7.7,?er V. F? - m’rzm-

DE I. A. DE BAIE; 23Soit qu’vn (ou l’autre oeil ie regarde, .

ui doublement,piteux,me dardePardefiius vu double jourci,Mille plaifirs pour vnfouci:au oit qu’aux rojës i’apareille

Le teint de ta ioii’e vermeille,

Ou bien tes leures au coral lQui dans la mer n’a fin egal,Coral qui ma bouche conuieJ les baifêr par (grand euuie.

Rien n’efi en toy, beuin tableau,

pli ne me foitplaifiint ON beau,plu ne me chante (au ne m’aflêure

De vair mon e erance meure,Et de cueillir les plaifans fluiez,De tant de labeurs (au d’ennuitz,

Heureux fois tu, (ou flit heureufèLa dotle main industrieufêQui te peignit de ces couleurs,Futur ejÏuyoir de mes pleurs.fi imc’ portrait la dent rongeante

Du temps goulu ne fiit manganiteTan renom, ni te nuijê en rien,Puis que par toy i’ay tant de bien,Jamais ne fiat que tu ne vines,La main, au les couleurs miam,Qu’e Denifot mit dcfus toy,

Exemptz, temps de [à la],Vous viurezxy» Baiffè vante,

a. tu. .

’A-A -

a, .u;,,,.4...,1ht H.

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3&4. . LES-AMOVRSQue cefie chanjôn qu’il vous chante,

Nija M eline ne mourra:Tant qu’ fi ma ur arme’ demourra,L’arc au poing, fous le bras la troufl’è;

Et tant que la flamme aigredoucefie brandit la (gaye Cypris,Luyra dans les ieunes efpritz,

Lors que ma langue a demellerf’auance,

Le labirinte ou ie detenu,Lors qu’elle veut te decauurir a nuComme mon ame en toy difcourt (ou penfë,

M es penfl’rs font en fi Cgrande montance,

Mains que conter au long par le menu

Tous leurs difiours,on auroyt bien cogneu pDe quant de flotz, la mer fis riues tance. q

De ce grand tas mon cueur le portefaix, ’Las, ta che en vain fin fardeau mettre basPar le feta urs de ma langue inutile, ’

Car l’un (gr l’autre efl accable’ du faix:

Tandis, Cruelle, a fiiflË’r tu t’ebas

Defiu mes yeux leur flieur qui diftille.

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DE IÂAIDEBAIEÈ 4 aï0 doux accorda, 0 refinance douce,

repondoyt au fra per de tes doitz,’0 chanfin douce, a qui tu accordoysTant (gentiment les fredons de toupoucel

0 charme doux,qui tout ennuy repoujjè,Charme puijfant d’une alechante voix,

Par qui mon ame entiere tu pouuoys lMe derober d’une cauteficoujfe.’ 1

Qui ia deia, toute pleine d’emoy,

Sepromenoyt au bord de mon oreille,Par la tajih antfèdepartir de moy:

Ce qu’elle eut fait, fans ce que tu cejfas,

Et du coral de ta bouche vermeilleLe mien pallifus l’heure tu aux.

.15

,1

,m.rr --Durant l’efie’, par le verger grille’,

Les tendres fleurs flue la nuit blandifs’dte I àVont redrejfant leur treflêfaniflïinte,

L iapleuroytjôn honneur depauille’.’ï D’amour ainjimon ejprit trauaille’,’

QI ia quittoyt ma vie languijj’linte,

Æprit vigueur par la farce puijfante q,Du refiaurant qu’oies tu m’as baille’. :4

Doux refiaurant,doufucre’e ambrofie,

Qui ne deyt rien a celle qui es cieux

Des immortelz, la bouche rejazie,Plus. doux man ger ne Cgouttent,non les dieux: h

si ce repas me flijiente la vie, vIe ne firay fus le leur enuieux.

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26 LES AMOVRSofas-tu bien, enuïeux medijant,

Defêtuyer ta langue enuenime’e,

Cuydant noyrcir la blanche renomme’eDe cefi honeur qu’ vn chafiun va prifiint?

si tu l’as veiie auec moy deuiflint,Pour-ce doit elle efire moins efii’ineè,

J’clle et? de moy parfaitement ayme’e

fifin honeur pourroy-ie efire nuyfimt?0 dieu touant, maifire de la tempefte,

D’vnfeu vangeurfoudroye cefle tefte,

si de nozfaitz, tu es vrayguerdoneur,affin qu’ vn autre vue horreur puifle prendre,

Quand il voudrafollement entreprendre,D’ainji fouiller d’ vue vierge l’honeur,

Dans ces coraux, la bouche de madame,w l’air voyjin va d’odeurs parfumant,

Venus riante a mis prodiguement,Ce qu’elle auoit dedans Cypre de bame.

Dedans cet? oeil fimour a mis [a flame,q Flame, qui vient mes forces confirmant,

De qui le feu tout c(gent cueur allumant,Des plus glacez, les morts; efpritz, enflame.

fimour ourdit ce ret eparpille’,Or, du fujëau des troys graces pille’,’

Pour me le tendre aux temples de la belle:De ces coraux la douceur m’apafia

C4? oeil m’eprit, (9* ce ret m’arrefla,

Pris (9° brulle’par leur douce eautele.

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WWW’I’YË’W’W ” -’

Haute beaute’ dans vue humble pucelle, q

Vu beau parler plein de graue douceur,Sous blondz, cheueux vu auautchenu cueur,Vu chafiefein ou la vertu je cele:

En corps mortel vnegrace immortelle,En douceur fiere vue douce rigueur,Enfage esprit vnecgaye vigueur,En amejimple vneflige cautele:

Et ces beaux yeux mouueurs de mes ennuis,Yeux fiififantz, pour ecleifir les nui-t1,Quifbntfintir aux plus tranfis leur flame,

.S ont les larrous( (9» point ie ne m’en deux)

Qui, me guettans au pajjage amoureux,fi u depourueu me rauirent mon ame.

Sus celte pierre effoit madame Æifi,gland mon Tyran fur mon ai e enuieux,Le premier trait, emprunte’de fis yeux,Me fit fintir dedans mon ame eprtfè.

Lors i’oubliay toute autre belle emprijë

Ou m’apeloit le mesiier otieux:

Le petit dieu,maiscgraud maiflre des dieux, *Dejlorsjansfin me doute (ou me maiflrifê.

Ie tout fieu, (yrjinon tout emoy,De moy pauuret rien rien ne refie a moy:Car la cruede, (7- le cruel, qui fiuille

Ses traitzJjondans mon eu eur en vain mutin,M’ont mis a nu, comme pris en butin,Commune entreeux partiflîins ma defpouille.

DE I. A. DE 1mm; q :7

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23 LES AMOVRSCes yeux ces yeux,douxlarrans de mon ame,’ M’ont eblouy de leur belle filendeur,

fifiresfataux qui de malheur ou d’heurMe vont comblant auplaijir de madame.

pin cueur d’hiuer vu printemps l’air embame

On que tournez, ilzfichent leur ardeur,Et quelque part qu’ilLbaiflËnt leur Cgrandeur

Fleurit vn pre’ mieux odorant que bame.

Les chajtesfeuz, de ces freres iumeauxMe retirant du naufrage des eauxParleur clarte’ de fiuuete’ m’affiurent:

En leur flint feu mon viure est allume;Mon viure,las,quifëra.conjiime’,

Quand leur dejtin arreftera qu’ilz, meurent.

Depuis le iour que mon ame fut prifiPar tes doux feu; traitrementgratieux,anëul doux trait iufqn’ici de tes yeux

q N’auoyt ta gracie aman ardeur promijë:

Elle auiourdhuy, par longue vjance aprijëDe fi nourrir en trauauxfiucieux,M’a quitte’prefqne augoufi delitieuxD’un nouueau bien,dont ton œil l’a furprifè.

0 gaye œillade, œillade, qui vrayment

fi s face; tout cela de tourment,, au; i’enduroys depuis ta fiur aine’e.

Vu au entier auoyt langui mon cueur,Puifi’il languir en la mefme langueur,Mia], t’eflîiyer encor vue autre aune’e.

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DE I. A. DE BAIF. 2.9Comme le rac encontre la menaceDes flotz, hideux, contre le dur eflbrt NDes roides venta, touiours etant plus fart, v

«FermeplanteÇfi’rme dreflè la face:

Mon cueur ainji, quqy que l’enuie face

Pour le plonger en nil-te defconfbrt,Sur ton honeur controuuant maint rapport,Mcfme a iamais tiendra fa mefme place.

Le camayeul peut bien que caj]ë’,

Mais le portrait que lori y a trafie’

Laijfe a iamais de jày quelque apparence,rire d’Jmour, de fortune l’encombre

Plus tofl,pourront mon cueur enpieces rompre,Manne amitie’face en luy demeurance.

N] tafierteÇgratieufi Cguerriere,w t’entretient en dedaigneux courage,N y le tourment ny l’amoureufl ra CgePour l’obfline’ de ma longuepriere,

N y les durs venta de l’angoyjjè meurtriere,

guifont en moy tant perilleu’x orage,N y de l’esïwir l’apareille’nanfiage,

five tournerayent mon penfër en arriere:

Non pour me voir, de ton amour atteint,Peiner en vain n’esperant recom enfi,Tachant limer d’vn plomb vu diiimant,

Mon feu premier ne [iroit pas eteint,Tant que mon cueurpoujfira, car iepenfèMourir heureux, fi ie meurs en aymant.

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:vw-rv r v w tln’vr’** g a ,0..- V 7.. .4 .7 far, P in

go LES AMOVRSMetz, moy au bord don le Soleil jà le’ue,"

Oupres de l’onde ou fa ’ flamme f’efieint,

Metz, moy aux lieux que fin rayon n’ateint,Ou fier le flible onja torche efl trop grena

Metz, moy en ioye ou douleur longue ou brene,Libertifranche,oujêruage contreint,Metz, ma y au large,ou en prifin retreint,En ajjèurance ou do nte,g ucrre ou tre’ue.

Metz, moy aux piedz, ou bien un les fimetz, lDes plus hautz, moutz, 0 Meline, (9» me metz,En ombre trifie, ou eugaye lumiere,

Metz, moy au ciel, defius terre metz, moy,Iefèray mefme, (9» ma dernierefiiySera jansfin egalle a ma premiere.

I ie l’ay dit iamais

Que iefoys defôrmaisV &eboute’ de fa cgrace,

sans qui. ie mourroyssans qui ie ne paurroysViure vn moment d’ejpace.

si iamais ie l’ay dit V , .plus iejôys econdit A 0De ce en quoy ie repojè:Mes dejfi’ins mes difiours

Me voyjênt au reboursDe ce que ie propof.

si ie l’ay dit, le dieu

au me un en tout lieu,

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à me â... .. c717. ,vn- r un - wîrvw- w 5! WTw-Ïw H z j Jç w Il? k 7’)

. m u , 5:37?., , . DE I. A. DE BAIE. I 3;.Qui rit de mu guerele,Defioc’lze contre mg]

Je: muez, d’orpleim d’emqy.

5851710772561. defitr cl! e.

si i6 l’a) dit; le feu

fig dans mon cueur cf? menTouiours touioursfucrojiflè,

. T ouiaur: touiours legluz,, De mu rebelle, [velus

A- A--.-..g...A

legelunt apurçuflè. ’Si ie l’a] dime: dieux -Et les hommes: les cieux àl’air [et mer 0° lu terre,

Me fâjent pleins de mucueur,

Muelume de régueur y ’ ’En plus mortelleguerre. si ie luy)! dit, mesjeuxPriuez, du iour de: cieuxémeut en nuit eternelle,

. Idmuieplu: le fimeilNe le: ofie de dueilCouuez, 01615»: fin aille.

site 1’43: du 111mm):

Defir ie me fiumefz,

J tellepeine dure eQue Tuntule 14-54;Pres a» [oing du repuePurfôu (241211 endure.

zv9:

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32 L E s A M .o V R 9* Ji ie l’a] dit, l’korreur

De ce crime en fureurSans repos me detienne,Megere au chefkideuxD’vnflambeau deszireuxTroubler l’effrit me vienne.

Mai: fi ie ne l’a] clic,

Le mcfihant le maudit,Qui ce: (apeura confreuuc,Sente prey’ëntement

u ces maux dont iufîementfi - Il merite l’epreuue.FI MaiJfi dit ie ne l’a]

Madamefàns dela]Me fire’ne fi; face,

k . Et me laiflè le danDu defire’guerdon

t Que tout amant pourckajfè:». Or ie ne le du 0727,

Or la verite’don

Joie ferme fans qu’elle erre,

ce Etfôit vaincu le fauxJuteur de tant de maux&"efit’lfiëfar terre.

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.wmnç 731-!!! î. 7 3?» v-- .7w37w V 3,. )!- V

Ë * * r e VDE IiAiDEBAIF’À 33

l Gentilefleur a gui rcfimlle celle .De gui les Jeux Par les miens traitrementDarderent,las,en m0] premierementLa douce ardeur eue mapoitrine cele:

Bien 7ue l’honeurf’us toute autre pucelle

De toute cgrace elle agit entierement,Mi! lu) exemple a n’cfirefierement,Encontre moy qui l’adore, cruelle.

Comme en ces fleurs ton beau lufl’re vermeil,

Q4 tofifani doit Perdrefa vigueur,Par jan eclat leur violet (face:

Jinfi le temps doit allatre l’orgueil,- Qui defiertez, ores enflejôn cueur,

Réduite un iour le Poli de fi face.

si tonfeiour Mlle manoir des cieux;En terre ô dieu gu’efl-ce don? qui le mine?

Comme ajmes-tuide nous tenir en Peine, i"si ta mere efl la plus douce des dieux?

Comme ars-tu tant le neflar odieux:

Enuers le jang de nous la gent numaine, rEt plus te plais? le dueil gu’elle demeine

Que des neuf jeun le chant melodieux?Tu n’es pas dieu,le ciel n’es-l ta demeure,

Et guipourfilz, de deeflè t’aflêure, 4Jera par moy enrayement dementi. jEntre des rocî, plus tas"? cl’ une liône iT u-M tette’la tettafiefelone, i lTel tel, cruel, ie t’a] ce t’igyfêuti. ’

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34 LES AmovRsPourra dona lien de ma louche partir

Cefacloeux mot, mot ui deia me tue,Quandfëulement ma Zinguef’euertue

De l’eflajer pour le faire firtir.Tu deuois ciel ma mue m’aneanti’r,

Ciel tu deuoie ains, me rauir la mue;Jim nue de m0356 dur bien! cogneueCelle gui cauje vufi dur departir.

Puis gue ce mot ma langue ne peut dire,Jusyeux meurdriz, larmcyez, claudement”;Iette janglotz, tri-Île cueur Üfiupire:

Ettoy ma main il te faut lourdement,Ce une ie tays, en ce papier ecrire:J dieu par gui tant me plais? le tourment."

Quand le pilot voit le nort luyre es cieux,la calme mer ronfler fous la care’ne,

Vu doux Zeplgyrjôufler la vqyleple’ne,

Il enfle adonc fin cueur audacieux.le mcfme aujs’i yuand le ciel plumeux

Des ventzfelons meut l’orageufê alêne;Qui lat les flancz, de fa nef incerte’ne,

Humlle tapit joue la merci desfldieux.0 cueur pilot de ma nef Cyprienne

Quellefierte’feleuoitficr la tienne

Tant gue ton nort te pouuoit eclairer?Mais auiourdliuj que plus il ne je montre

Quelle laÇÎlèzerpliu humllefë rencontre

gland fors la mort tu n’a: rien gu’eflzerer?

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wwwwxùmw "me" w vu averne-grata v-w- x r r 3.: v . pî

En 1. A. DE sans.E tes leautez, ou vertuz,

Le bruit, Madame,Jyant mes fins abattez,

Brula mon ame.Bien plus tes jeux m’ont epris,

Qui de leur flamme,Ellouifl’ans mes efiris,

Brullent mon amed’

Puis ton parler gratieux, ’..Oxuj l’air emlzame,

Mutant ou plus une tes jeuxBrulle mon ame.

De cet or luifant par l’airle feu m’enflamme,

De rien moins gite ton parlerBrullant mon ame.

Ce fiais coral cinalrinMa louche afame,

Non moins nue ton dore’criu

Brulant mon ame.Ton ris charmeur de mon mal,k &is gui m’epame,

Jutant que ce vifcaralBrulle mon ame.

Ce col du cloef le fintien,ne ie reclame,

Prefgue autant 714e le ris tienBrulle mon ame.

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56 E les AMOVRSCefiin d’amoureaux en: ni, V

Ni, plein de lame,De mefme tari col ovni

Brulle mon ame.De ma vie cette main

Mi tient la trame, -Mutant ue ton tendrejëin

BruZe mon ame.Ton marcher, donc le fouci

Mon cueur entame,’

De mefme ta main aufiiBrulle mon ame.

Ce 7ue ie ne dira] FM,De peur de Maine,

Mutant ou plus pue tes pas* Brulle mon ame.

Tout ce gui cf? dedans toy

Teu par ma ],.Dame,Tout ce nue 2e ramentqy,

Brulle mon ame.Maisfus,mauuais Cupidon,

M on cueur deflamme,Ou lien d’ vn mefme brandon

Brullejôn ame.

A filai? par trop lieureufê Tafle,En gui le plus ngid heur f’amaflè

Quejôuhaiter puiflë mon cueur,

Pour alegeauce a ma langueur.

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DE I. A. DE BAIE.0 un beureuje, guand la boucbe,’

flic, lagme fait trepafler, fautiveD’un bord en oeidetz, colore’

Ton bord luifantement dore’. .Quand, te leuant en [a main blanche,sa jàif mon Emperiere etanche.0 guelle beur,fi tu conyflôjsLagrand’ faueur gue tu reçoys.

Mais m0] bien plus heureux encore,si i’auqys l’heur gui te decore,

. Ingrate: bien gu’iljëmble encor,

Que le vin qui nippe en ton orD’un ris mignar , ait conoyflance.De ton beureufi iouiflance,Lors 7u’elle guiflfoyfeteintDu bout de fi leure l’ateint

Heureux moy,f’unefbrce etrangeMe faiflyt, 0 dieuxfaire «LangeDu corps enfemble (T7 de l’ejprit

Juec l’or a" le vin gui rit:si que mon ame eut tant de cgraceQue d’aire vin, ou mon corps taflE,San: touteffbjs aucunementPerdre en ceci monfëntement.

Et gue defus les leures miennesMa Meline aioutant les fiennes,Beufi,bumanl d’un longer doux trait,Hors de moy mon eflmt foutrait.

Mon ante adonï’ dans elle errante

c. tu.

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38 LE E A M o v R sIrqyt deça dela courante,’Jujèu’atant girelle trouuerofi

I’endroyt ou’lafienneferoyt.

Lors, ie croj,la cuifante flammeS’eprendroyt de l’une a l’autre amei

Son ame alors auroyt merciDufieu, gui ard la mienne ainji,Sentant de ma flamme cruellela rigueur en f6 j mutuelle.

Mais, fil fimour,tu me prometz,Ce gui n’arriuera iamais.Car bien nue les dieux me permijfi’nt

plie ces ecbangementæfifijfènt:Bien gite par le vouloyr diuin,Man corps fuît or, mon ame vin:Et amen vin mon ame melle’e

Par Meline auale’e,.S’iïu’a la fin elle eus? cefl beur

in; de je ioindre auecfôn cueur,si ne pourroyt mon feu f’eprendre

E n fin ante,ainço]s Salemandre,Qui de mon feu je nourriroyt,Plus tas-l gu’elle n’en periroyt.

Oufiproflit i’en potina] prendre

sans une mon feu la peu]? eprendre,Ce jerqyt flue jan CglusctgelantMfldlâktrOJÊ mon feu brulant.Mais il ne faut nue le m’attende,

Ni Que mon feu moins tranji rende;

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DE I. A; DE BAI-F; 39,.sanglas, ni puefônglas tranjiJdee mon feu moins chaud aufli.Tellement, ma flamme 0’121 glace,

Felones chacune en fa place,Ont leurs exces enracine’,

L’une contre l’autre,obsline’.

Tajjè, guitton dengues la peineQuête paiflt d’efiierance vaine,

guitran ces propos fans efle’t I

songeant ce gui peut dlrefait.Puis pue ie n’a] pusfigrand’ ai e,

gigajoubait ainji ie la baifi,Jinji Que to], ( non enuieuxDef’us ton bon beur, cemaifl dieux,

Je de. ceci, )Benine T aflè, .fin moins de fis leures la trafic

Garde fiiigneufê fut les bars: à,Et par dedans (9° par debors - b ’ÜRetien guelquegoutefiicrine v î.Defa rofi’e N eElarine, siui de fis leures coulera Ïfi lors gu’elle te baifêra. â(fiinfi de Cnoflè la couronne, , iQui leur au ciel, place te donne: -fiinji ton aflre par mes væuz,fi ccro 31j]? les celeflesfiuæ.)

11men guelquegouteficcrine.Defii rofe’e Neflarine,

de m’aller jàulajfiint

l Ï GO Zig.

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’46 . iEs AMOVRSDefliu’ tes bars la ramajfant,

Pour reflaurer ma fraille vie,Qui in deia f’enfuit rauie,s’enfuit dqfaite a la longueur

à, D’une par trop lente langueur:

D’fi’mour d’fimouriefu iefu blefl’e’,

Et de mon mg la lipueurgoute a goutte *En chaudes pleurs hors ma plagie degoute, ’

ui de couler puis le temps n’a celfe’.

1e d’meourjï bien interefle’, ,Que peu a peu f ’enfuit ma force toute,Etyuelyue onguït gu’a ma plaje ie boute.Sans l’etancher, mon mal ne m’aalaijîe’.

En tel (fiat ma blejjure decline,pite Machaon’ de nul iufl de racine,N’en pourrqyt pas amortir la pqyfôn.

Mais pour guarir, Telephe ie deuienne,Toyfaitefichikdouce meurtriere mienne,fin me nauras,donne mgguarifin.

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DE m: DE BAIE; 41D ont as tu pris cettecauleur nahua? .

Comme as tu peint,D-enifit,ce portrait,Tant bien au vif contrefaijant l’attrait,Qui dans fin mort atrait de force vine?

Le dieu felon, gui de toutz, biens me prima .Pour vnjeul bien, gui de me] m’a flutrait,Ce vermillon detrampa de fin trait, .

Dans la manille ou Venus vinta rzue. Qse donne (garde vn chacun regardant,

Que ce portrait ne lu] voij dardantVu chaud brandon qui lu) epregne l’ame:

fifi ce mort lu) embrajê le cueur,Qu’ilpenjê aumoins la pifeujë langueur,

Qui tient le mien par le vif au; l’enflamme.

Ouce Cjthere, natiue l l jDes flotz, marins inhumains,Combien efl la flamme viue

Q’fimour branditen fis mains,Combien poignant la flegmeQue dans nez ames il cette?

La rage en coule aux moelles,Et des veines la ligueur

Tarit aux chaleurs cruelles ’*Qi nous eprennent le cueur, A» îQuo) guejôn apre pointure p

N’ait point montre d’ouuerture. - aCe Garçon fait touiours cguerre 3a! toutz, par tout l’ uniuers,

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42; in AMOVRSPar le. ciel (7’ par la terre

Defiochantfis trait; diuers:Sa paix a? nulle a» fis tre’ues,

Las,flnt trop courtes a» breues.Defôus fa main emperiere

Tout peuple il est enferrant,De l’une a l’autre barriere

au le Soleil luit errant:gap vit gui n’ayt cognqyjfiinceDe [a filone puflfïance?

lesfrojdes tropes marinesDe fis chaleureux flambeauxBrullent dedans leur poitrines

- Maugre’ la moyteur des eaux:Par l’air les bandes volantesSententjës torches brullantes.

Des Ieunes la bouillante ameD’un feu plus chaud il ateint,E t des vieillars il r’enflame

Le braver irefiues eteint,Et leur cha ur confiime’eEst derechef allume’e.

Il ard les vierges nicettesl D’un brandon follement chaut.

qure (7 fait par fis fagnesLes dieux defàndre d’enhaut

Defiuo’ defguizuresfiintes

fipres leurs flammes commutes.

vwrvaëyn- .. .

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DE I. 3.135 sur; . 43Jpollon en"Thej]Ëilie Ï

p Compagnon des pajloureauxPris de la douce folie

b Mena paiflre les toreaux,Par Jmour contreint d’elire

La mufitte pour la lyre.Et To] qui hantes lele’ne

L’aillepie’ courrier des dieux,

De ce feu l’ame ayant pleine, .

Vn mont echangeant aux cieux;Brullant tout de ta D7910 peDes dieux tu guittes la trope.

Vogue (9* le dieu, dont laîdeiire

F ait les autres dieux branler,D’amour figneur ne peut eflre,Force des cieux deualler,fientant leifln ’trofne digne,

0res Satyreores Cygne.Le mauuaysfa mere mefine,

sa mere il n’epargne point,Jim rendant fa face ble’meDe l’œil d’ fi donis la point,

fidonis pue la pauuretteSix moys l’an encor regrette.

0 dieu dieu ie ne recull e

fin feu aigrement meuteDe ton flambeau, puis gu’il brulle

Les poumons mefmes des dieux,

Etpuis une Venus ta mere

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” ’ ne? r n’es) ’ r . ü w îtwv’wgr’uvy’ W" r v

44 LES AMOVRSSent ta pointe douçamerec

qu,ze t’ouure la poitrine

Pour bute, pour but le cueur,Mais fiche vnefleche orineEn celle dont la rigueurFiere rit de ta puijjancePour n’en auoyr conoyjjîince.

Elle par tqyfitrmonte’e,

Mijè nue en mes braz, nua,l T’honorera plus donte’e 7,

Que ne fit ongues Venus,M o], comblant tout de ta glaireTon trionfe (’7’ ta villa 1re,

si tu m’ojs de bonne oreille,

Defir’ie me voue a to),Dejôr dcfàr i’apareille

Des vers que ie rameuta]Pour chanter en digne voixTes traita ton arc ton carguas.

la ’UQJCl venir la Mujë

gin-Papelle de tan nom,Vrajment point ie ne m’abujê,

C’efl des? la mefine Eraton,

,Âui d’une main me couronne,De l’autrejôn lut me donne.

fi vqyr ce menu feillage,(fief? le myrte Italien,Mi deia’deia m’ombrage,

Le front ceint de fin lien,

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DE I.A.DEBAIF. , 45Comme estant des ma naiflanceLe fineur de fit puijficnce,

Cupidon ie te filueMille (9° mille (9* mille fait,

Puis nue ta [aime value . ’N’a pas dedaigne’ma voix,

Puis qu’Eraton la fixere’e

En mes chanjôns te recre’e.

lamais ne fiat 7m ma boucheN e fiit pleine de ton nom,lamais lut ma main ne touchein; pour finer ton renom,Puis 7u’fimour, tu me fais digne,De la courone myrtine.

fimour Tyran, pour 7qu me foremanDe figure ainji ce fui plus m’est contraire,

dans pue iepuiflè, o doux mal, me retraireDu iegefirt qui me tient abbatu?

ou e ou est celle mienne vertu,Par gui mon cueur esperoitfèfôutraireDe ton beau mal, fins au’il l’y peuïi atraire?

Donc ce propos en vain il a’uoit eu?

si pour auoir mefcogneu ta puijfanceI ’en ay t’en a) trop rude conryflance,

T’ajantô dieu follement irrite’,

Bande ton arc, enfonce vneficgette ifin cueur mutin de tafierejuiette,Quijêgaudit de ta grand’ de’i’te’.

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46 - LES AMOVRS0 toy par gui iour 0° nuit iefiupire,

De puifiinsgre’ la fiiperbe valeurMe fait languir dedans vn beau malheur,Viendray-ie point au flimmet ou i’afizireî

S’il ne te chaut de mon mal gui]î empire,

S’il ne te chaut d’eteindre ma douleur,

fin moins permetz, une de cette chaleurPar vn baizfr tant flic peu ie refpire.

fiinji difôj-ie, (gr tu me dis, JimantN e fiay-tu pas nue le baizfr n’appaizeLe feu d’amour, mais plus l’es? enflammant?

Crein yu’vn baijêr n’enflamme double. braize; ’

H a, di-ie alors, fimour le petit dieuJuron il peint dans ta pottrine lieu?

Eline, ilm’echeut de dire,

M Que iadis pour le beau prisVenus eut bien eu le pire

Dauantfon iuge Paris, lsi tu enfles telle yu’or

La fait la 7uatrieme encor.Mais elle, comme iepenfi,

ayant ce mien iugement,D’heur me fit en recompenfê

Vu trop cruel changement:Car fis fimours ajfi’mblant,D’vne voix d’ire tremblant,

plie me vaut,enfans, dit elle,fluai-r emporté l’honeur

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DE I. A. DE BAIE. 47Dejfus vne couple telleVu berger iuge (7 doneur,Sidauant ce poete-ci

"231:1.

l M eline me l’aile ainji?Chafcun dona vuidefa traujfi’ .De ces traita les plus ardentzg,Que d’vn roide arc on les poufféQu’on les enfonce dedanstapoitrine, (9° dansfin cueur

. Pour le bruller en langueur.i Mais gu’elle ne fatiedijfe V

De nul trait d’or chaleureux,

Mais auefinfingfiafioidiflëD’vn trait de plomb fioidureux,Et gu’elle ait le cueurglafie’

Dans vnglacon enchajs’e’. r

Deflors, la braize j’enflamme I ’De mes oz, influes au fond, n- ’Comme la cire a la flamme

le meilleur de majfêfo nd: I aEt tQ)’ dure a la façon laD’vn roc, au reste vnglaçon,Tu te maguey? rebelle, ÆDe l’ennu) de ton fimant, 4au rayant faite trop belle e

Des dieux les filles blafmant, ’Est pour ta grande beaute’

Punipar. ta cruaute’.

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43 . I. E s A M o v R sgente cette fierte’ dure

flux ours aux tigres aux loupz;&aclant le mal une i’endure

Sa): d’entretien aufii doux

Comme ta face rend jèurTout home d’ vue douceur.

Meline, la bouche tienne,La plus caujë de mes maux,loin ioin auecgue la mienne

i Pour aleger mes trauaux:Ba] dans ma poitrine vn peuDe la flamme de mon feu.

fi nue toy languiflanteD’vn tel feu de ton coute’,

Et to) le mien conoJfl’ante

Dedans ma bouche-gante”,I ’aye bien mieux le pouuoir

Pour a merci t’emouuoir.

S V s larmoyez, amourettes,0 mignardifês tendrettes,Jus larmoyez, tendrement:

Plaignez, pleurez, durementLepajfèreau de m’amie:

Le pauuret n’efl’ plus en vie,

Lepauuret 7u’elleajmoit mieuxflic la clarte’deflsjeux.

C’es’loit aufiifis delices,

La] guifut net de tous vices,

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DE I. A. DE aussiQui fut fi doux, tant humain,Et 71H ne creignoitfa main,Mais lujpipioitfans cej]e,L’auouant pour [a maitrej]ê.

C’efioit lu] gui d’elle au loin

Renutytoit tout mornefiin:C ’efloit le ieu de la belle,

l’ebat, le pafli’temps d’elle, i

Fut-i au’en place il fautelafï,Ou fuît au’elle l’apellafl,

Lors auefa plume ebranle’e

feignoit prendre la vole’e.

Bien 7u’enfimble mille voix

De mille dames parfiisTout au tour luyfijfèntfifle,

Tauiours la petite belleVolant a fit dame aloit,Et d’autre ne lu) chaloir,

Tant fin amour etoit forte,La, conoij]?znt en la forte

ngn enfant fa mere fait., gigantesfiisfins ton mefiiit,Jur ton heur durant ta vie1e me enflé d’enuie,

Pauure qyjëlet, pour te voirTelles faueurs receuoir, ’Dont, tant heureux cefujjê,Q4; la moindre ie reçufi,

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50 Les AMOVRSSultans autres amoureux.

0 nue i’ayjôuhette’ d’efire

Ce nue dieu t’auoit fait naijire,

Quand de fleurs en fin gironSous toy tout alenuironElle drefloit vne couche:Ou nuand ta jàif en jà boucheSon doux neflar etanchoit:au quand elle te cachoitEntre fis blanches mammelles,Ou, puandfietillant des aillesSur es crins tu te branchoys:Quand beccant,tu te panchqys,M on amelette igare’e

Dedans [a trejje dore’e.

Mais gui d’entre tous les dieux

Voyant cet)! de fis yeuxN ’vt bien jouhete’le mcfme?

Toutesfb is, he’, la mort blcfme

V De ce dard gui tout ateintTa vie (9° ton heur eteint.Et tu prens la noyre vqye

I droit aux ombres cïuoye,D ’ou. pour chofefiure on tient

file iamau on ne renient,0 vous tenebres mortelles,

fin nez, chofês les plus belle;Dedans vous engloutiflêæ ,C’est vous gui nous rauiflèz.

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DE DAÂDEEAIEÂ SICe fie bel-le, helas, tant belle: ’ °C’efl donc par vous pue pour elleMelinea l’vn (7 l’autre oeil

Tout enfle (9° meurtri de dueil?(soyez, vous, fiyez, maudites,Puis une tel1, 4 [ont voz, merites:Puisigue par mètre moyenTout mal nous vient 0° nul bien.

A PIERRE DE RONSARD;

E, gui d’ vn vers enfle’ les chan ementz, diners,

I Vouloy and Ronflrd, en a fiançoifi finie,Des royaumes brouillez, , or ne puisrie qu’a peine

l Iszper peu courageux par ces biens humbles vers.«21’ mour fi grieuement efi venu me blejjèr

Enfant d’ vn grand deflit ma hautaine entreprife”,Comme yuand il contreint la main de flamme eprifëDu pere aux dieux fondai-n [on armure laifler.

Ores ce petit dieu, qu’en mon cueur le reçoy, Q

Contre qui ne deflend, n’ecu ni double maille,Que fin trait acere’ dans la poitrine n’aille,

, Ne me lafihant arien, me traijne tout a fiy.Ètji ne me permet de chanter nudement,

Ni la piteujefin des vaillans Priamides,Ni le fané; de M yrtil fouillant les Pelopides,

N i du fiere a fis fil; le tris-le aueuglemen t.las! Meline me tient dans vn erroit lien,

Que, ni les charmesfortg, de la voix Circïenne,

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’52. LES AMOVRSNi lés iuz. prefliirez, par vne Àtrac’i’enne,

Ne paurroyent denauer tant amour me fait fieniles autres defiriront les cguerres 0’ combatz,

Des hardiz, demidieux,en ayant ouy direJans en auoir rien veu,mais ie dijiir ma lireD e m’amie a" de mgr les eprouuez, debatz, .

Peut eflre qu’aufs’i bien i’acauerray de l’honeur,

Vantant les ornementa, de ceîie face claire,Qui luit en fis flambeaux mieux,7u’vn afin hurla"

fi gui le ciel du fieri eflprodigue daneur. iBien au H omere ait chante’ le camp d’ figamemnon,

Et Virgile l’erreur du fila deuofi ld’finchijë, bJpolloyne Iafôn, pource moins on ne prifèCeulx gui ont ennobli de leur flamme le nom,

Saphon encore vit, (7’ Phaonfinfôuci:1570,. da, 4 influe icifait bruire fic Lalage,

Delie par Tibulle cil maitrejjè de luge,Et M eline, ie croy, ne ma urrapas auffi,

PIN DV PREMIER. LIVRE DES,AMOVRS DE I.ANT.DF. BAIE.

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DE 1. A. DE BAIE! 53i , .59; A Marc Antoine de Muret.

Voudroys tu bien apres les liures Grecz,

i Que tu difco urs, recherchant la natureflux monumentz, de l’antigue ecriture,

Pour celerfir leurs plus diuinsfegretz;Voudroys tu bien aeillader ces regretz,

sauantM v R E T, une la folle pointure,Qui fime aux cueurs mainte epineufê cure,Me fait pouffer en ces fâupirs aigretL?

Qe ieferu d’un fierdiuin vifiigeChante fiiyuant le fluage de Seine,

r Or nue vin gt ans le franchi de neuf moys?Mais yuand viendra au’oubliant auec Page,

Jiflfi 7m toy, cette etude trop vaine,Telz, haultæjêgretz, ie recherche vnefisys?

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Ë " site. MELINE., 24mm nue moy f’e’gare en fis difiours,s I Non entandu,nif’entandant luy mefme, bJefeignant pru d’une fureur extrcfme,4 Mais furieux d’autre tan nue d’amours.ç- r gland iepleuroy n’ayant de toyficours,

Vrayment alors iefailloys a mon efme:filon vrayment, pour ton amour tout blefme,

i Ie lamentoy, Meline, tous les iours.Mais auiourdhuy, nue tu m’es adoucie,

Quegayement ta douceur me flucie,De ta douceur ie chante fiulement.

sans feindre rien, telle pue ie l’cjjaye,D’amour au cueur aigre ou douce la playe,1e la depein en mes vers fimplement.

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Qgsîx

En S E C O N DDES AMOVRS DE IAN

ANTOINEDE BAIE.l Ouche de bame toute pleine,

i Qi me pais de ta douce aleine:Bouche de rojês au d’œilletz;

* Bouche de coraux vermeilletz,, Vifz, coraux, gui de leur nature

” D’un arc turauqys ont la vouture,

w un. ’un arc turguoys,a nui les dentz,Jeruent de cordelle au dedans:Sur qui la langue, nuifê ietteDrillant dru, vaut vnefagette,Quand bouche a bouche tout e’may

Ma mignonne ecarte demay.i0 belle bouche cinabrine,

Vermeille bouche neEtarine,De nui le ris neflarien

Ouure vn paradis terrien, rJ nui la vayt doucement rire.

0 nue ne puis-ile bien decrire,Comme elle entremontre riant’,

d. in.

wfl.m.,.w..,, ....v..,. a ,V. .. w. j. .. ,Vvkiw V- a.

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’56 E E s A M o v R sDe auoy rougiroyt l’orient!

J C anime [on rie a la puiflanceDe donner aux maria, renaijjance,E t faire d’une trifie nuit

(et iourfirain plein de deduit!Quand le fiuuenir de fa cgrace

Œfus moy la mefme eflicace,Je croy, anima chanjôn liroytLes efireflz, mcfmes fêntiroyt.

I 0 Bouche, en nui Venus receleLe plus de la guinteparcele.De fin neflar, si? tout le mieuxDe fis prejëntz, delicieux:

0 bouche,en qui la langue douceForme vne voix,qui tire et poufle,Par l’argentin de fis accentz,Hors de moy mon eue-mua" mes jaïna:Tant fis accorda, douxa merueilles,Gliflent larrons en mes oreilles,Mon ame tirans a leur bard,mu doucement me laijfe mort.

Bouche tu peux rauir ma vie,Tu peux me la rendre rani-e,Pouuant par vn contraire eflortMe donner la vie a» la mort.

M a’vie etoyt defi’jpere’en I

4M ais vrayment tu l’as afl’èure’e,

Quand ta voix me vint recourir,Lors nue i’çflvprefi a mourir.

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-..-.-.DE I. A. DE BAÎF’: ’ 57Quand, par ton amour plein depeines,Je n’aura plus de fang; aux veines;

Et ton feu tant me trauailloyt,flic la moelle aux osfailloit.

Iejêmbloy de ma couleur pallela ceux au’en la tumbe on deualleî l

1e perdoy l’ame, mais tu l’as

Remifi’ en ma y, quand tu fiellas,

0 bouche, la flinte praniejfëue m’accorda lors ma deefl’è,

De ta fraijihe rofê prejjant’

Ma bouche de mort eflaçant’,’ flip fut fludain reco lore’e,

fipres la pramejj’è aflî’ure’e

De pouuoyr finir mon fiuci,En elle ayant trouue’merci .

fiiamais dongues,chere’Bouche,’

Tonjôuuenir au cueur me touche:

Jinji ta vermeille couleurNe je dejiolore en paleurPar la vieillejjè blemijjante.

Mais f’elle te vient ternijfante,

Des M ufis tant ie me prometz, bQue tu fleuriras a iamais,0 belle Bouche, dans la pre’e

Que ma chanfiin a diapre’e

Du mignard lufire de ces fleurs,Pris au iardin des filmes fiurs.

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f .58 iEs AMOVRSil Eline blanche garce’te,Cette charnure douce’te

F Le lait (au le lis face:. Et cette riante faceComme iuoyre en pourpre teint-

, ’ Le cinabre mefme eteint.Montre ton beau front d’albdtre,

Ton beau front nue i’idoldtre:

M antre,mignarde inhumaine,Tes flurcis de noyr ebenne:Montre tes yeux efioylez,De deux cieux tant’bien voyiez;

Montre tes temples,maitrej]’e,

Montre ta blondete trejfèPlus blondement qu’or luyfante:

Montre ta gorge plaifante,Ton col fi bien acojle’

D’un tertre a chaque. colte’.

Montre tes mammelles blanches,Ou plus tofi deux pommes franches,Doubles pommes nouuele’tes,

Encar toutes verdele’tes;

Montre moy tanfiin vniDe Cupidoneaux vn ni.

C a tes epaules polies,Ca tes coudes,7ue tu plies,

s Lors une tu formes tongesieD’un maintienle nue cele e:Ca des mains l’iuoyre blanc,

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,,.,,T.’,.,,. ,, r, . v mena. 7-; . r- .r Ah. 7,.mlîvw H.

DE 111L. DE BAISE: 59A Qi m’ota le cueur du flanc.

Montre ta ioue vermeilleT a ioue aux refis pareille,Pareille aux fraichetes rojËsSous vn doux (ephyr declofis:Montre ces deux petis trous

’ ’ Qifbnt ton rire fi doux.

Tes couraux montre (y les ouure,Etvles deflèrrant decouure

Deux rancz, de perlites fines,ou pierres diamantines,D’ou tu fiigfles en riant

.To utz, les parfum d’orient.-

Temmoy temmoy tas?t Meline,Ten ta bouche coraline:Baijë moy en colombelle:

Mon fang tu fiijfès rebelles»,un

Tes baifirs pleins de langueurM’outreperfint iufgu’ au cueur!

Pourauqy mefiiçant, goulue, pM’a: tu mon ame tolue?

Cache ces blanches mammelles,Cache ces p ommes gemelles, b

Ces pommes gui ne font au’or

Commencer a poindre encor.De toy mille plaifirs partent,

De tonfiin millef’ecartent:Cache cette blancheur cacheau vif ainji me dehache:

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v * "g fi*?:7rvË’"w VEMW’V-w’ V - mus-w-.. . L7 L

N à.66. 1E5 AmôvnsH a, mauuaifi tu as tort]De me laijfir demimort.’

I Baifë moy tafl, (7 rejërre

Tout ce gui me fait la guerre,Ces beautez, 7ui trop fleuriflênt,Quihars de moy me rauiflènt.Las, our eflre trop heureux,(Quel heur?) iefiiis langoureux!

si le plaijir, fi la ioyeBien pres des enfers m’enuaye,

Si rayant aymable(7 douceTelæfanglotz, des flairez, iepoufle,Etfi, par offre content

a Jfiuhait, i’endure tant:Queferoy-ie mi erable,

Si tu m’efloys mal .traitable,

Si tu repouflàys arriere, Monfëruice (7 ma priera,

pxue fieroy-ie, puis une l’heur bM’eft caujê d’un tel malheur?

Ouble ranc de perles finesD Chcyjî dedans l’inde mer,

Doubles le’ures coralines,

Vous par mon ardent aymerPeujles mon ame enfirmer,Quiflanafla dedans vous.4 l’apafi d’un [une doux

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n P-.. H

DE I. A. DE BAIE.,pMais quel homme eut peu fe dire

fi lors est" plus heureux,fige iefu, defôus l’empire

, Du Tyran des amoureux?J qui, baifërsfiiuoureux,Fut permis,vofire merci,De mourir en ioye ainji.

0 le bien,b la grand’ ioye

Qu’en te baijant ie reçoy,

Quel miel ta langue m’enuoye?

Mais, douce langue, di mgrSi,quand l’ame ejt aparjôy,

au que fa demeure fait,Telle ioye elle reçoit?

Dieux fi ne laijjèz, arriere,Jinçoys vous touche le flirtDe la deuote priere,ernous faijôns au befôin:De ce lieu ie n’aille loin, l

Car fins vous vn plaijir telM e peut bien faire immortel.

Mais que me vaut ceste ioye,Puis que i’en periflîtnt

En telle embucheufè voye,Ou ma vie efifiniflïint,Par ta do uceur rauiflîcnt?

Mais bien fit efl ce remordPuis que ie en par la mort.

" W94.

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- V ’v gr»? tu .74 V u- .

62. LESAMDVRsgelas vous m’oflez, la vie,

0 baifl’rs delicieux:

Puis to si, mon ame rauie,Me rendez, plus graticux.0 que ie crein que les cieuxEnuieuxfiir naître bien qTournent ce grand aifi en rien!

Oriq, vneji belle raflafinet le beau iour craiflant,Ne fut aux rayons declojèDu Soleil aparozjjant,Comme est ce vermeil naiflantSur ce coral, qui eteint .Des fleurs tout le plus beau teint.

Et n’a ton point veu encoreVneji douce liqueur, lPar les doitz, ralins d’aurore

Mifëfiir la fiaiche fleur,Durant la verte vigueur,Comme cil la manne odorant

n’en toy ie deuorant.o moyjôt.’ que veu-iefaire.?

He’, que ie de loyjir.’

Vaudroit il pas mieux me taire,au d’ainfi me dejfaifirD’ vnji doucereux plaijir,

De qui le meilleur deduitDurant ce conte j’enfuit?

-fi.--.. 7-4,...l

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A .qnw» -

DE I. A. DE BAIE:’ liions, Mignarde , viuont,

EtfiiiuonsLes chuta, qu’fimour nous donne,

Sans que, des vieux rechignez. l&mfiognez,

Le fit babil nous etonne.Les tours qui viennent (7 vont

. Se refont,Le Sa uleil ma rtfi rele’ue:

Mais vne trop longue nuit,Las, nous fait

QI res vne clarte’ bre’ue.

Tan i: que nous la voyons,

Emplqyons kCe doux vinre, 6 ma MelineiCa donq mignonne, vien ten, Î

Et me tenTa bouchée coraline.

Mais atten atten vn peu,

Car ie veuVoir ta mine’tefiiande.

H a, traitrefle ie te vqy:

Mais pour qua] VT el feu ton oeil me demande?

0 quelle œillade, il quel ris,Mes esîuitz,

Ont rauiz, d’ vne ficoup’è!

Baifë moy baifi: ce tueur;

Non: mon cueur l

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64. I. E s A M o v R sSent deia ta manne douce.

Par le baijër ie reui,

Qui raniM ’auoit ores de moy mefme.

Ie reui: mais te remeurDe douceur

D’vne ioye trop extrafine.

Mon dieu! la la! quelz, repaz;Qelæ appajtz, q ’

Entre deux coraux tu gardes?0 mon vray dieu, que de fleurs,

au; d’odeurs

De ta langue tu me dardes!Mais quel neitar efl ce- ci,

Qui ainjiDe plus en plus me conuie?Plus laperdre i’en doy,

Plus i’en boy:

Moinsf’en paf]? mon enuie.

Qu’elle flmbrojie des dieux,S’efl des cieux

Dedans ta bouche range’e?

Plus croifire,fin repas vain,Fait la fain,

Et mai-nielle paifl mange’e.

En la firte Egfichthan,Ce dit on,

Par Ceres dame imployablePour fin boufaint entame;

a.» ’rz’v-vr-zgrnww" 1"" ’W.

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w’V -:I- ’ .. a W71."i”v” au"? ’ vr’v’l ’ fi

un I s 5 n ’ l lDE I. A. DE BAI la: ’ (ç

Jflame’

Fut d’vne faim incurable.

luy plus defais il beuuait,Moins treuuoit

* Fin a fa fiif vehemente.Luy de cent mille repas

N’emplit pas

Sa fiiim,qui touiours’augmente.

La faim, par vn lent efart,fi la mort

Mena le fila, de Triape: ,Pour vne mort qui le prit,

Mon espritReçoit de mortz, vne trope.

maigri Mort’zjambles de bien,

0 combien ’Par vous ie pren d’autres vies!

0 que heureux le me decoy,

Et reçoyVous de tant de biens fliiuies!

Ca, fans plus me recourir,

Fai mourirTous mes fiflL,6 douce fille.Baifi moy,vien apaijêr

D’vn baifir

La chaude amour qui m’afole.

Or atten ie te veu voir ’

Pour fanai-rComme tu fais bonne mine.

e. i.

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66 I. E s A M o v R sLas,tes yeux lafs’ifz, nanans

Se ra uans,Ta mort annoncent voyfine. - a

H a, tu meurs a ce que vqyComme moy,

Donq tu meurs mon amoure’te!

Pour me laifl’er en douleurs

Ha, tu meurs!Hétu meurs jans moy pauure’te!

Tu me mourir ainjîTout tranji

De tes grandes douceurs yure:Puis,aufi’i raft que ie meurs,

Tes douceursTout a coup me font reuiure.

Or, pour te rfiifliter,T ’exczter

Ie vois vn baijêr de l’ame,

T43 rendant tesjêns rauiz,

Ha, tu vis:Et toy reuiuant,iepame.

Je voy l’erreur,ie la va]:

gland i’auoy xDedans moy l’ vne (7 l’autre (une,

Jdonques morte tu fus.I e n’ay plus

L’vne ny l’autre: (7 ie pame,

Donc iauijfon par moyenD’ vn tel bien,

H. D ’.W

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DE I. A. DE sur.Puis que l’excez, fait dommage;

Et contenton de plaifirs( N01, defirs,

L’vn (7 l’autre fait plus juge.

. gland mon ame ira dans toy,

Baillesmoy ÎSoudain la tienne en efihange, IQue toutes deux , laijjans maria

N oz, deux Corps,De Styx ne vqyent la fange.

Et quand la tienne i’auray,

I’enuoyray

Toi-l dans les liures la mienne,Que, quittans noz, corps hideux,

Toutes deuxNe paflènt l’eau S agamie.

leu gard le boys, dieu gard l’ombre:

’ D Dieu te garde ayme’Fouteau,Sous qui loing de tout encombre

Le iour me luyjit tant beau, -Quand d’vn chetiflanguiflîme

I e fus heureux iouijjant.Sans blejflire de coigne’e.

Orpuiflês-tu verdoyer: tPar mainte (7 par mainteanne’eSous tqyjêpuiflè embrayer,

Fuiant du chien le flambeau LLe berger (7 fin troupeau.

e.

115 s J

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v ’68 LES Amovns.e s Iamais ne [bit que i’oublie

Le bien qu’a ton ombre i’us, Lgland a ma nymphe iolie II’apri les ieux de Venue, 1 .Quand fimourfus toy branche’Nous aguignoit mypanche’:

Quand vuidant toutefii trouflè

,3.» De fis traitz, d’or emoulu,Dardoit mainte flamme douce

D’vn feu doucement goulu, ,Nous enflammant le dejirDe nous fiuler de plaifir.

lamais ne joit,chere plante,Que, moy d’almour le fineur,

En mes rimes ie ne vanteTon merite (7 ton honeur.Soy, pour mes temples lier,Et mon myrte (7 mon laurier.

Il me plaisi, m’embrageantore

De tesfeilles, firbre heureux,plie ma M ufê te decore

De ce doux chant amoureux, I ’ 2K Dont entailler ie te do y

Ornant ma mignone (7 toy. -Ton nom efi de miel garce’te,

De miel est ton doux maintien,De miel ta voix douce’te,

Et de miel le regard tien:

Douce Meline ce n’efl V 5 4 ; .,

.

s

Ï...

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-v- 7- ,n- vrwr r r, "W- - v: www.» .

0

DE LA. DE BAIE; se. . 59au miel ce qui de toy naijl.

De fin or et? cette trefle, ’

,, Ou me fut le retz, tendu,l * Retz, qui m’a de toy ,Maiflrejlê

L’heureux cyclane rendu;

D’iuoyre bruni ce front ï

En vouture iufle rond.Cette delicate io ne

Enfin vermeil verdelet,Semble vne rofi qui noue

Sus vn blanc etan de lait.b Defôus deux” arcz, ebenins

Sont muflez, deux yeux benins: 1

D’ou ce nezpn voyt defiendre v IT raitif en belle teneur, - ; rSur qui n’auroyt que reprendre

Non pas le dieu repreneur: -,La bouche fraifche plus bas -

i fiuxxæilletz, ne quitte pas.s La deux rancz, de perles fines

Sont e alleæen longueur,D’ou à parolles diuines

Molliflènt tout rude cueur:D’ou le rire ici,tandis

Qu’il dure,ouure vn paradis.

Ta belle gorge polieEl? d’albaflre rebondis

Et ta poitrine iolie . ,D’albaflre en large arondi: . - ’v e. iq’.

On unis r.

..., Malaga.- çltmmuhndælc a

,4...M....« x4. La. ..E.

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" :etwm’w- ’WT”W’W

"’ rrw-"W-y w” ’î"v-n.mm www-u - Av u-

76 I LES AMOVRSDeuxpommes d’albaflre blanc

fiu’dcfus tiennent leur ranc.Dou ces braz, en long f’etand’ent

Comme deux fiuples rameaux,Q4 vers le fin bout je fendentEn cinq rameletz, nouueaux,Qui encor font finiflans

V En cinq rojësfleuriffans.Mais quoy? le marbre tairay -ie

De l’un (7 de l’autre flanc,

Dou ce mont de viue neigeEn rondeur f ’eleue blanc?

En tairay-ie le fomme’tfief dehors de moy me me’t?

Tairay-ie encor la vale’e

Ou Venus (7fis troysfi-ursLa fontaine ont recele’e

Du neètar de leurs douceurs,.NeElar qui vrayment peut bienFaire vn dieu d’unterr’ie’n?

Tairay-ie ces cuiflès blanches

plu. fimblent faites au tour,Et de ces marbrines hanches:Le bienarondi contour?Ces iarretz, (7 ces genouxEn tendreur graflZ’tz, et mous?

ces deux colonnes graillâtes

A Le flutien de tant de dans, ,Bi cesgreues rondele’tes

î

La

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DE r. A; DE sur;Sus deux rondeletz, talons?T airay-ie ces piedz, petto,-I’iedz, argentins de T liette?

Quifimtfleurir vne pre’e

De cent (7 cent mille fleurs,Par la place diapre’e

De l’ email de cent. couleurs

Eclatans de tontespartz,D’ou marchante tu depars.

0 beautezbgracesfaintesQue i’emprai’n en ce fouteau,

Bien mieux vous efles empraintesSur vn bien autre tableau,

l Tableau, de mon firme cueur,Dont J mour fut le graueur.

Chanfôn,fi par ces-lE ombrage

Quelque pajfant amoureux,Euitant du chaud la «rageS’adrejfie a ce tige heureux,

Puiflè il puijIè il te lijant

filler de nous biendifint.Puifl? il encores y lire

En ce verfè’t ce mien voeu, .

Qe ie m’apreste d’ecrire,

Pour temoin gentil feu, .Qui brulli’,en pareil emoy,

Ma Meline auecque mgr.Baif, aiant de. Meline

Iouy fins coït arbre-ci,

e. n72

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En iEs AMOYRvS-A rSacrant de ces beautez , l’hymneLuygraue en ce» tige aufl’i,

Les bienfaitz, reconoyflïmt .Qu’il eut d’elle unifiant.

Eu que ton teint tendreletV En blancheur gaigne le lait,

(une qu’une rofë noueDefus l’une (7 l’autre ioue?

flip a teint en ecarlateCette bouche delicate?Et d’au vient que feint orins

Les cre illans de ces crins?Mais’qui a fi bien noyrci

L’arche’t de ce doux fâurci?

Qui meit en ces yeux la flamme I’ Tant pouuant defus moulante?

0 beau repas plein de peine!0 de repos peine pleine!0 douxamer dueil plaifantDe qui ie mourrqys exent.’

q rm«wzwm,fi*wz-..WWWD-Qv-w-* . n

I bien, petite garce’te,

S Ta douce’teC harnure,etton æilfriand; l

Si bien tes ioues vermeillesEt pareilles,

si bien ton attrait riant:Lors que la traitrejjè grau.-

l

’Wwvfifr A

r 17e

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fi

DE 12 si DE BAIE;De ta face

finit en moy mesM’ont d’une brulanteflamme, j

L’œil,(7 l’ame, b V

Le cueur,la poitrine epris,Qu’il me conuiendroyt defcendre

T ont en cendreDans ce bra’Zierji cuifant,N’etoyent les pleurs qui me baignent

Et m’eteignent ,Le plus de ce feu nuifiint.

Voyre (7 tant (7 tant ie pleureDepuis l’heure

flic t’aymai premierement,Q’en liqueur ma vie toute

Goute a gante -S’en fuiroyt entierement,

N ’etqyt, petite garce’te,

Ta douce’te

charnure ton œil friand:N ’etqyent tes i0 ues vermeilles t -

Et pareilles qq N’etoyt ton atrait riant:

’N’etoyt la traitrefle grace

De ta faceQ2 me rauit mes Ëritg, ,Qui m’ont d’une c audeflamme

L’œil (7 l’aine -Le cueur la poitrine epris.

1*

75

A p-44-

a:

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A V -«-- "main ràwk .nh-qvwmrfl" t

n?" ;wr’ wv 7-7 v" v.-- rimai-n .

74. LES AMÔ’VRSJ petite Cjthere’e,

M Lafenle imagefizere’efi moy denot Molatre,

Jfii [Djfflô’ mesgenom:’ fin t’en de: Éaifirs, filatre,

Comme hier remetton nom.qu v0) du temps la camera

lamai: ne tourner arriere:V0] apex l’enfance, comme

La iennmjè ores nom tient:Soudain l’enjùit Page d’kome,

fifre: la vieillefle vient.Vjôn de cette verdure .4 ’

Ce Pendant qu’elle nom dure:Trop helaa Monter eflp’mehe:

Emplojon ce beau printemps,Et Cgardonnom de glumelleD’anqyrfait Perte n temps.

Ca donc cent bafirs,ngnarde:l’en veux autant gn’fimour darde

De traitz, en mon cueur, Meline: 4flûtant 7m11 a defleurs,a»: ta bouche neftarine,De vermeille’tes to Meurs. I

Mutant 7m tesyenx me dardent, ’-Qzîandfliandzjlz, me regardent,.De mort; enfimlzle (17v de vies:Jntant que dejôingz, menuæM es plazfinces fint flint-es

vwv Wuvw- , v .

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DE I. AÎDE BAIE.J ux faux ebatz, de Venue:

En me bazfint, mignonne’te,

d .Di,di moy mainte firnëte:

Mainte Maudite murmureEn fiflet fouefêrujant:Non [aux la douce morfitre;Non fins le doux r23: friand.

l Comme, guand la mate durea u Je refout de la froidure,Î

Il e: tourte urelles Ïaflrde: ,

* le (ne au bec, hauementf - S’entre-vont (zaifant tremolardesg

Drillant d’un dru mouement:

Qu’on me baffe en mefinejôrte: V.l’un, [lamée a demi morte, aPenchantfu: la fate mienne,

nui".

2A.--

Tesyeuxfloter tufiraa: . l 4Lors dz fume te fâutz’enne

Euano uje en mes bran. Îfilon, etroyt embrafie’e,D’un tiede efiomac prefle’e,

Tqy,defiqydeglace17leine,d n .Peu a feu rechaufi’raj,* Et reuiure Par baleine

D’un long une: refera): t 4’ Jufiue: a tant yue mon ame A4 En ce: bazfiretz, de (24m:Me laijjèra tout en cglace,Et flue dzrayflein d’emry

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76v Les AMOVRSMe flamant defiu ta fate,En tes bran ramafle moy.

Johnny, etroyt m’emoraflante,D’un tiede eftomatpreflante

De fra jd ma Poitrine pleine,-Peu a peu m’ echauferas,

Et reuiurep ar l’alezne A

D’un long baifir me feras. V

On æillet,mô’eueur,mon ame,

M M5 miel,ma rofê,mon lame,To]? mon toufiyt enlaflè’:

au; me: defir: on apaifi,.01; tant de f0]: on me laifiQu’enfin i’en tomle lajfè’.

Mille [zaifêrs ie demande,

Et mille ou millefriande.Quo], friande il ne t’en chaut?5’me douee’tefelone,

in; deux cent mille on m’en dô’ne:

Cent mille encor il m’en faut.l’en veu mille,i’en veu trente,

Troy: mille, jix eent,7uarante:Penfës tu gue eefijt tout?Comment friande? il t’ennuje.Ia ta langue’te n’etuje,

Tu n’aime: encor au bout. -, 5 rVeux tu fiuqyr, quelle bande .- V

De liaifërs, Baifdemande,

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ava-vil . - v 7 W’**

DE I. A. IDE” BAIE.Qui te le rendra content?De cent milliers [on muteN e feroit pas a flouuie,Non d’ vn million contant.

Mutant file l’humide plaineSous la Zey’irine aleine

Jette d’ondes a [ès borda : .lufutant gu’au printemps la terre ’

De fin cgrand ventre deflèrreDe fleurs ou d’herles dehors:

Mutant que d’affres enu gent

le) leurs rayons, (9-3 vojentDes cieux par la claire nuitN oz, derole’esfigre’tes «

Pour emèler noz, amoure’tes,

A Tefinoingz, a mitre deduit:Jutant de Imifirs, mignone,

Ie veu ie veu gu’on me clone:

fidong en auraJ-ie ajjèz;Jdong nulle enchantereflèNe pourra rompre la preflèD’euxpellemelle brajjêz,

l

M eline les amoureux

Œfimour d’vne couple lie,Qui ne fi latlzera pasNon al’neure du trepas vQuand tout autre bien foullie.

T Rois (y quatrefoislyeureux

’77

A 4... ....A.L -

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9

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LEt

73 L E s A M o v a sLors foullie tout defir

N on pas l’amoureux plaifir,

N j les flammes bien empreintesEn deux cueurs non vitieux,Pour tout le lac oublieuxN e fë verront pas eteinteS.

Dans les champs Elyfienssont les amant; anciensaï mefme mille amouretes:Par m) les prez, verdeletæles dames des chapeletz,Leur vont riflant de fleurettes.

De tortiz, enuironez,Et de chapeaux couronez,

- Jim: elles couronees,Main en main f’entretenans,

Et deux a deux je menansJansfôing paflènt les iourne’es.

Les vns danjent aux chanfôns,Les autres au plaifàntæfims îDes lutz, iointz, aux epine’tesgles autres lajS’ez, du bal

J’ecartent dedans vu valJuan-tues leurs mignonettes.

Joues les myrtes ombrageuxIlæfônt demenans leurs ieuxEn toute ioye ajj’ouuie:

La,mortz,, nous ferons ainji,Puis gue a ces ieux des i9 I

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DE I. A; DE sur.N ou: employons nofire vïe.

0mme d’ vu poupe fludnf,

0 douce esperance mienne,Tu guidois courbe en auant

L’aiguille palladienne,

Vn traitre trait de tes yeuxTrompeufiment Cqratieux,D’vne œillade detourne’e

a! mon amejulzorne’e.

Mon ame rauie en moy.De raifôn me laifle vuidc,E t me remplgflïtnt d’e’moy

M es fins forceriez, delride,Q4 d’vn courir deregle’

Me tranflzortent aueuglc’

u’a te rauzr, mon Jme;n fit en bame.

Vu baifêre’t plus fiicre’

au; la fiotre’e amorofie,

M au t’ayant outre tonDe ce baiflr dejaifie,(0 peu durable deduitPres de l’ennuy gui le fuit!

0 la douceur courte (7 brimePres de l’amertume grime! )

enne’, las, cruellement

Iefuplus d’ vne leeure entiere,

Comme iepveux follement

. 90-11341... . 3

79

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18.0 LES’AM’bxiRsFaire bonne ma matiere:Comme par mon larmoyer1e veu ton ire ployer:Mais tant plut ie me lamente,Tant plus ton ire faugmente.

Mais tandis tu me perdoisTorclmnt ta louche mouille’e,

4 Or d’vn or d’vn de tes doitz,f a Creignant’ gu’ellefustfiuille’e

, V De 7uel7ue reflc (gouteuxDe ce Êaifl’re’t mqyteux,f - Comme fi quelyue coule’uure[l T’eufl (zaife’la tendre le’ure .Depuis tu n’as point laifie’t A D’efire vers moy plus, cruelle,l Et ma fleure n’a cefs’e,l Mais ard touiours ma moelleE Jansfè pouuoir allai er:g Et ton amqufin ai erH t Je fait plus amer, Meline,* Que n’eft l’ amere aluyne.H Or puis gue mon feu chetif v

s De ces tourmenta tu guerdones,Plus ne féray fi hart];( si de gré tu ne m’en doues)

.Ë fi tes laifêrs. 5 mon cueurMais adouci ta rigueur:Ca ça laifi? moyfus Nie-ure,

si tu ne veux une ie meure..K-W....-.-.

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’ ’îvî-wrpîin. ’

DE 1; A: DE sur";0mme ie veu, M cline ,

C Pour ma flamme apaifir, h, Ta bouche cinabrineOutre tongre’bazfir,

l’oubli mon ame dans

Leblanc clos de tes dentz,Puis quafi bars de vie

Je l’atten plein d’e’moy,

Elle n’ayant enuie

De «retourner a moy,Cbetifi alangoure’,

Sans ame demoure’. 4Mon cueur i’enuoye adonyues

Pour mon ame rauoir:Bien mieux i’eujjè fait d’onïues

Ne te le flzireîvoir:

fiinfi fut il châtraitDe m0 y par ton atrait.

Lors i’euj]è,jans la flamme

Hume’e en te baijant,

laïuelle en lieu de l’ame

Me venoitrqfazfint,Ma vie (ou mon tourmentFini fitr le moment.

Tant-ours ne me donne pasDes baifërs de moyte bombe,

N y touiours entre mes brasComme mourant ne te combe:

f. i. ’.

A» s ’ à 1-; sveàïfxazuâtwm

a...

haït; .’

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au î”. vk” que w-w ,Y: nier. aï

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.82 L E s A M 6 v R ssaunent aître trop ioyeuxRend le platfir ennuyeux,Le trop de miel a coutume

De tourner en amertume.’ Lors 7ue ie t’en demandray a

Tout en vn bloc troysfoys auatre;Quand plus ie m’y attendray,

Dix tu me doys en rabatre,E t ne m’en bailler gue deux

Qui ne foyent longz, ne moyteux:Telz, gue la fiur cbajferejjè

Donne au fiere gui ’laprejjè. .Et de moyfuy-ten a-tant t . S ’

Te derobant de ma face, -Et cour,d’vn pie’nouetant, V

Bien loincg de moy par la place:

Va bars de mes yeux chercher A lVn ceignet ou te cacher: ’Metz, toy pour jeure cachetaDerriere auelgue coucl7 e’te.

dongjans toy demeurantJe m’ennuyray, ma petite:Puifaleçet dela courant,I’iray d’vne allure vite

Par tous co ignetzte chemiser

Ou tu te pourra ys cacher:Enfin darrier’ la coucbe’te

le trouueray ta cacheta

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D131; A: DE BAIE; ï i 83Toutfiudain la ie viendray,

Et iettant ma forte dei?"Jur ma proye, te tiendray. kKg]?! le vainïueur (9° maiflre. ’

L’eperuzer non autrementTient [a prde finement, ÎQand l’bumble colombe prifi p aEnfis erres il maitrifê. ’ vMais alors me fiipliant,0 pauure’tefurmonte’e, il

Et mon cou vaingueur liantEtroit de ta main donte’e,

Humblement tu te rendras,

fi ma bouche tu pendras 4 .Defirant m’apaifir ores ADe dix baifiretz, encores. Ï a L ’ aQand foys dix i’en prendray . lPour’ton oflence,fuitiue: v " wEt dauant ie ne rendray . v . pToy mefine a toy ma captiue, oflic te ne t’qye turer

Que tu voudrois endurer, aD’vn mefme crime coupable,

Soutient la peine femblable,

Q. LA

on.

L .4 un un tu.

M e penfant viflorieuxEn la melle’e amoureufe

Detqy, ma douce cguerriere,

et.

LOrs yue i’efl’oy cglorieux,-

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m- anyèvwrh "ü «a» a gr m r w r”- i

8.1. Les AMOVRSLas, cefle viftoire beureufiDe mon cette, ne fut guiere.

si raft que tes yeux ardentz,En moy fi meirent dardansLes "4sz de leur flamme viue,Toy deiaprefgue donte’e

Jdong ma vie captiueFut mieux par toyjurmonte’e.

Comme la neige fi fond.Defus l’e chine d’vn mont,

Lors 7m la chaleur brillanteDu nouueau Jouleilf’i boute,

Comme la cire coulante tDeuant la flamme f’egoute.

Jinfijè defit mon corpsPardedans (9° pardelsors:Monjang tarit en mes veines,Et f ’ecoula ma moelle

flux os de mes iambes vaines .Sam ta flamme doucruelle.

Comme le lis arracbe’,

w plus d’ vne heure cacbe’

J’ufëin de la garce ,blancke,

U Par elle au iour je manie,fi toilé refleclaipancbeTout moufle tdtefanie.

Ma vigueur faillant ainfiSuc toy ie tombay tranfi:Ma couleur me laiffit: voire

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rififi"? m» je v.

D E I. A. DE BA le: sividant je perdit mon ame: ’ IlEt ne voyant aue nuit noyr:Mon œil demimortfi pame.

1

Je mouroy, mais ton offrit aLors d’unepitië’eprit. à’ Vn raflaurant de ta bouche

Par vn douxflupirexcite,fin cueur fin flairer me tombe,Etfiudain me reflijcite. sCruellement ie deu

Touiours a ce plaifantfiu: r ÏTout ainji au’on dit renaijtre ’Le foye a l’aiglepature, 4le ne reui yuc- pour dire, .He; d’un feu la nourriture. a

Œe furieufê ra ge . .v . Ton courage 1 V . fiEpoinçone tellement, il VJ mordre guand ie te baifi’, 3’ e Ê

Ha mauaifi, ’ ’Ma langue cruellement? , V sgagnant 0’ tant de fagnes V àQ; tu cetes

Dans moy ne fitflifint pas, VsJ’encor a tes dentzfilones lTu ne doues, Ï t Ï]Fiera, ces cruelz, repas? V il0 rebelle, fifille enuie

» tu.

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Ë,

à.

E

F

a LE 5’ A’M ov 35Te conuie

Jfanglanter de tes demi;Celle gui en toute place 4

De ta face, Bruit les honeur: euidentæ?.0in dans le lit, gui en l’ombre,

.S’oyt nuit fimbre,

Ou foyt eclairci le iour,Eternife la memoyre

De- ta gloyre,Qui te vante jans eiour? a à

c’est c’est la langue, ô meurtriere,

Qui na guiereHaufla la louange au cieux,De nog, ardeurs amoureufês,

Plus beureufês,’ Parfus les flammes des dieux,

moi de fa chanfônfolatre,Ton albatre,

Ton or, tes perles, vantoyttQui tes riantes fifie’tes,

Tes trefle’tes,

Tes yeux, ta cgorge chantoyti, l ut t’apeloyt, mon doux bame,

Ma chere amerMa douceur , mon fiul plaijir,Ma clarte’, mon amoure’te,

Ma fleure’te,

Mon attente, mon defir.

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DE 1; A. DE BAIPÂ 37’Et qui t’ apelo yt, Meline,

Sa beline, «Moy t’ayanten mes brin nudz; .T oïl fit tourtre, tojtfa belle

Colombelle, IToft fa petite Venue; Il

’ Est ce la pourquoy, Cruelle,

T u fiers celle

au pour nul coup odieux,Ne pourroyt laijjera dire

.Enflevd’ire,

. La louange de tes yeux? --Bien yu’au milieu de fi play:

El’ begaye,

Elle n’oublira pourtant

La perle enfinfang mouille”:Et [à ut lle’e, r

.S’on blafon rebarbotant:

M Elinelle plus douille’te; iQ8 la rofi vermeille’te,

Œun Kepleyre doucereux,Hors du bouton eclos pouffe,L’ouurant d’une aleine douce

Suc le rojier ado ureux:La rofè durant l’æfurore

De fin vermillon honoreSes raincelet’z verdqyans:

- Mais toit ïue le soleil darde ’ A -

n au.

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firme?"-

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5

n

88 LES AMOVRS AvDu brandon gui nous regarde îLes chaudz, ratons flambent":

La pauure’te languijjante

Sagloyre ta perzjjantePleure penchant a cofle’:

Tout le bouton en peu d’heure:

Sans cheuelure demeureNu de fin honeur (fié

Jinjiflorit la ieunejfe:Mais guand la courbe vieilleflè:

Nous prendra, (7nelle doleur!)De la claire (9* belle face,Que la laide ride trajj’è,

il Mourra la viue couleur.La tefle en or iaunijfitnte

En argent va blanchiflante,fi lors je rouillent les dentz;Lors les retins plus ne tirent,M ais flacz, au fii n je retirent:Par la poitrine pendans.

Lors les neiges de la tefieN e permetront au’onf’arrefie

flux mignardijês d’amour:J lors il faudra gu’on laifl’è

Les ebatz, de la ieunejj’è

Lefôing regnant a fin tour.Donq, Euantqyr de la flamme,

Qui est ep’rijê en mon ame,

De ces vieillardz, mocguonnous:

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DE. 12,1. DE BAIE, ’ 89Et fi yon vouezfitns cejj’è

J la Cyprineprincejfl’s

Puis auejesieuzfontfi doux.Comme nous faifons,ma vie,

Cueillon la fleur epanie nDe naître fraille printemps: dVoy la vieillefle chenue t

’ Nous menaçantfa venue,

Qifiurampe auec le temps.

fin une cefi iuoyre blancDe ces bras mon col embrajjê,Mais une l’albaflre i’enlaflè

«tuf; du tien a mon ranc.Comme la vigne l’ormeau,

l Comme la terrifie chaifneDu lierre, tient le chcfiieEtreint d’un etroyt rameau, ’

Et gu’en cdt embraflement

Vu baizer longtemps durableFuta monfeu mifirable ’ ÏV n doux rafiaichzfl’èment:

Du repos ne du repas

La preflante wfirte enuie,H ors de ta bouche, ô ma vie,Ma bouche n’ofteroytpas.’

En ces baizfrs nous mourrions:Deux amantz, en bateau mefineaux, au royaume blefine

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î s v -wqua--sW

.at99 LES AMovns

J iamais nous demourrions.Emm y ces champz, adorez,

Vu beau printemps en toute heureEmbellit cette demeureDe riches fleurons dorez)";

Les anciens amoureux,La,parmy leurs amoureufës,l’ont menant danfis heureufës,

En ces manoyrs bien heureux;Parfiys ilz, chantent a tour

Sous la myrtine vale’e,

’ de leur chant emparle’e

Leur retentit alentour.Iuer ete’, iour ou nuit, p

V n heureux viurefins peine,Entre eux en heur fe demeine,Et nul malheur ne leur nuit.

De la force de fis mainsNul n’y tourmente la terre, tEt nul l’onde n’y erre,

Comme nom autres humains;La de [on ventre fècre’,

N’etant du coutre blejse’e,

Sans iamais eflre lafie’e,

La terre tout donne a gréL’or les ruijfi’aux ondoyans

Traijnent a val des montagnes,Et la les peintes cam agnesDe fleurs d’or fint b ondoyions.

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Bri-w-«WIW W; .- .

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DE I. 2.1351311131." " 9,Le; arbres y font clorez, Q p’ Les fruitz, [ont d’or,d’or les fueilles,

D’or vu chacun a merueilles

fi des ioyaux decorez, .si la nous allons nous deux,

D’un accord l’heureufi tourbe

Nous filma toute courbe, pNous metant au plus haut d’eux.

Nousfirons au plus haut lieuSur des figes verdz, Meline,Faim, toy nouelle heroïne,Et moy noueau demidieu.

D! petite mgnone’te,Meline’te,

Gayeprifôn de mon cueur,IC’efl ton Vris,c’e.5Î ta mine’te

.S’adine’te,

Lui me caujênt mon ardeurâ

Et ta grace (7 ta valeur, IEn chaleur

Me font tranjir ainjible’me,

Lors une le pame (au 1e meur,Sans douleur

Etant rani de moy mefme. bLaflamme (ou l’amour extre’me,

Dont ie» t’ayme,

Veut, me commande, au m’enioz’nr;

fienta les homes iefi’me, I l

-Aenuu.. -..-. »

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97: Les AMOVRSDe fuel me

fi ton cueur le mien efl ioint:Et une ie n’oublie point

Vu fêul point,Dont tu m’ars, douce rebelle:

Ce maints? aymable et ceint,Qui me point,

Et force’ vers toy m’apelle .

Mais la fleur, 0 Venus, guelle

Semelle,in; ie triray de ton pre”,

uijitr les autres excelle,

I fiyt celle lDont le front f5 yt diapre’

De ce chant a toy jacre’?

Mieux a gréNe t’cfi plus que l’autrel’une:

Dame ton plaijirfiicre’

lift ancre,E allement en chacune.

Chaîne dona no us fiyt c5mune,G en te brune,

Et n’y vijôns de fi pres:

Puis au’une egalle fortune

Hors rancuneLes tient en egale paix.

Si me vanteray-te expres,Par longztraitz,

De mainte au de mainte anne’e:

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DE 1. A. DE BAIFIgirellesfloriront apres’ Dans lespre’z,

De ma chanfon non fene’e.

Bien heureufè la i ournee,

’ En 7ui ne’e .

Cette creature on vif!Et l’eftzylefortune’e;

ui tourne’e AEn doux regard y luifit!fi mour fis flambeaux y mit,

Et les fitloin dre leurs feux a fi flamme:Et fa mere, gui dourit,

A Jccomplit,De fin mieux k corps (9e l’amm-

0 le traitre œil gui m’enflammel

Las, ie pamesous es eclairs e’bloui.

H a la, ma petite dame,Ha, 7uel bame,

midi, baifirs dont ie ioui.’ e

Las, ie tombe euanoui: .I’ay ouy

L’accent de ta voix mignarde:

Son doux flair epanoui.Iefbui

Dans ta bouche babillarde:

0 larguetefietillarde IQui me darde

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94. LES AMVOVRS.Mil plaijirs me mille marra:0 bouche ô bouche flatarde,

ni retarde,Dans le pourpre de fês bars,Mon ame, par doux eflortz,

L’o ant hors

De ma blesniflîznte bouche,

Lors une reflant vn vain corpsle m’endors, ,

Ne [entant rien gui me touche.Mon corps est comme vnejôuche,

Et ia pro ucheDe moyui’auijê Charon,

Me borgnoyer d’vn œil loufihe;

Tout faroucheKlaclant l’oubli-eux giron,.2132. cgronde fous l’auiron,

EnuironLes flancz, de la hargne ire’e:

Mais, du finçbord du filonficherbn, ’

Mon ame eft cbeia;tire’e.

Par ton aleinefzicre’e,Qui recre’e k

Vn chacun mien fentenient,Du fond d’en er deliure’e,

Igliure’e

Elle m’est prefintement:Quand plein d’eba’iyfl’ment,

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BaffementCe beau viure ie regre’te,

Et pre; mon trepajjèment

Doucement1e fay cefle plainte aigre’te.

’ 0 vagabonde amele’te,

Blandele’te,

Compagne, hoflejj’è du corps,

Vas-tu vers la blemele’te

’ Troupele’te,

Des foybles,nudz,, palles,mortz;En des lieux noi.rs,fiilles,ordz,,

saillant horsDe cefte clarte’propre’te?

He; rien ne t’yfiiiuraforsL es remordz,

De mainte a» mainte amoure’te.’

DE Il A; DE une. - 95

. 4.1L. A,

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96 t LESAMOVRS.Ne [ou ne lac, du plaijir rauifiçint ’ ,

mie donne J1." mour, ie nepas encore,Et toutesfoit voyci venir lffiurore hM’ofter de l’aifêouie languiflant.

Merea Memnon, ton char d’or iaunijjantJrrefle vnpeujitoft nez, cieux ne dore,»Jfin au’encor mil douceurs ie deuore,Qui mille foin (ça, m’aillent amortijjan’t.

fiinfi touiours te [oit doux ton Cephale,Son cueur ainji le tien pauure’t egalefi

Pour ton amour oubliant fic Procris. xHa, tu metz, dona a neant ma reçues-te?

Iamais courber ne puiflês tu la tefle,Qu’entre les brai, de ton T ithone grue

0 doux plaijir plein de doux penjêment,Quand la douceur de la douce mefle’e,Etreint (7 toint, l’ame en l’ame melle’e,

Le corps au.corps accouple, doucement;F 0 douce mort! ô doux trepaflèment.’

Mon ame alors de Cqrand’ ioye trouble’e,

De moy dans toyf’ecoulant a l’emble’e,

Puis haut, puisbas,7uiert [on rauijfi’menti ’

Quand nous ardent’z,Meltne,d’amourfi)rte, pMoy d’esctre’en toy , to y d’en toy tout me prendre,

Par celle part, gui dans toy entre plus,Tu la recoys, moy reftant maflè morte:

Puis vient ta bouche en ma bouche la rendre,Me ranimant tous mes membres perclus.

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ramas-ce. A

DE I. A; D E un:T andis une ces antres aux,

.Et ces boys, s.sifflent d’ vn firain Zephyre,

Et ce ruifl’èau claircoulant .

Je roulant - xPar ce pre’fis ondes vire:

Je pourray,fitns rien douter,

v Hors bouterLedueil de ma peine dure,Et decharger la langueur

. flic mon cueur,[ajour vne ingrateendurg,

Felonne, ont, pour le fiel,Le doux miel

De tan nom, auittes (æ lapés,t p," ou doy-ie commencer ’

D’auancer

Tes fieriez, 0’ tes rudeflès?

Puis fiacres, par ton refus,Tout confus

I’errepriue’ de ta grau,

Moy a annales plus heureux

fimoureux,on fouloit donner la place,

me? -ce que i’ay tant forfait? y . ,

fleurie fait ’ i e -Pour te changer en laHelae, helas, en vu rien, X31

Pourrait bien, I

’ HGL--..’

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98 ï. E s A M o v R sPourrait ta flamme eflre mortes?

Dea.’ depuis une tu m’aquys, b

Par neuf moysLa Lune n’ait retourne’e:

Et toutesfiys, Hapitie’,L’amitié

De ton cueur lafihe efl tourne’e.Mais moy, bien que i’aye efte’

Tout l’efle’

.S us les bordz, de la Charante,Et toy ou la Sene court

D’vnflot lourd

Juec Marne f’auoyante:Plut, de toy i’eÎtoys au loing,

Plus le fiingDe toy croijfàit en mon ame:

i Et plus fins te voir i’efioyIejêntoy

Dans mon cueur plus chaude flZme.

geigne enuieux mefili antMe nuifant

T’a il point fiuffle’l’oreille,

Pour te diuertir de moy

Par l’emoy .vDe quelguefeinte merueille?

’guelaue malheureux mauditT’a il dit

in; i’ars d’ vne ardeur nomade?

Les nautongegs arbrifiaux a

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.n,...7-vw.u-.--r x et w , -r «fissa, - g "vw-wfwy ne -,.,,.,..L .v If V I «tu, H tI, , y a ’ w 7*. ’

Et ruijjêaux, iCerte en tefmoingz, i’en appelle;

Maint nouailleux chateigner

Temoigner fiPourra mon amour encore,Qui de tan nom .eugraue’

E]? caue’,

4 De ton nom gui le decoreiLes [BEL les antres les boys

De ma voix eEncor auiourdhuy refluent,Dont auec les pafioureaux

Les toreauxflux riues du Ne’f’etonent.

Sont ce point les demidiEux.De ces lieux,

Et les Nymphes mignonnettes,Qiifi vont or deduyfant

liedifant lMes aprijès ehanfônne’tes!

Las! i’ay bien en le pouuoitD’emouuoir

fi pitie’ leur bande fiinteî

0 combien defiys de aPar dela

Prefle’l’oreille a ma plainte!

Non pas elle flulement, V.

(Tellement ,4465FË4’ZÊMÎÏWQÉ tamoules) ,

5’ de

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.44-

goo- EES’ÀMBVRS"Jinçqys aifii les qyfêattx,

Et des eauxLes habitans pitoyables.

flaire (r les rocz, guant (7 moy-

Mon emoy : eJembloyentplorer ou mes peines, ;Mainte ligueur repandant,

CependantQue mes yeux font deux fontaines.

Pendant que contre les cieuxEnuieux, ’

Je va formant mes complaintes,De ce une mon propre bien

N ’eE-t pas mien, ’ wp Contre l’ordre des loyxfaintes.

Bien?7ue me vaut tout ceci?Et d’ainji v ’

T’auoir ete’tantfidelle.a

Quejêrt ou une i’aye esËÏe’ ,

Permete’

Juoirfuiui d’vn tel (de?

Puis une ie tro une ton cueur p

De rancueur "Encontre moy plein,cyv d’ire,

Puis aueplus,he’, tu me

7- Plus iefiiis,l Plus ton amour ie defire?page; donc de tant de maux,

P fit trauauxa

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’ïri "UW’" " ’ * ’ D” 7 7 " N ” ""77 7m Îç.

a x.DE 12:4: DE BAIE: 101Pris pour toy la recompenfiâ,

Donc, dnflruicefidel,

Sera tel, . ’Le loyer, une de l’oflence?l Mais, Meline, 3 le bon heur, - L0 l’honeur, i0 le ioyau de notre age, lOr change changefiudain ’ ’

Ce dedain, c leChange ce felon courage, lEt me fay changer aufii

Mon fouci - IlEn plaifir, ô ma deejjè, , »Et de mes trifles chanjôns . lLes durs fins, v gI En doux accent; de tique; ’ l

Aux Mules 8c aVenus:

Eefles pieriennes, 4D saintes vierges, cgardiennes iDe la fontaine au chenal:Qui tenez, celle campagne,Que l’eau de Permefiî: ba ne,

D’Helicon roulant a vil:

au vous drejfeïvoflre dancetous la nombreufë cadance

g. i et1 z

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.102. LES AMOVRSDe la harpe d’fipolon,

Frappansfitns une pas vne erreD’un accord d’un pied la terre,

Et troujfans vn pront talon.0 de l’ecume la fille, ’

Qui deflus vne manillefi bord a Cytheres vins,PreZfiirer ta trejfê blondeEncores moyte de l’onde,

Poignant de parfums denim!Qvous deejfès aime’es,

Vous tant de fi) ys reclame’es

Par votre chantre facre’,

si iamais i’ayfieu elire

Telle note fur ma lire,Qu’ellefiit a voflregre’:

Faites des ceste heure mienneLa (guitterre T eienneEn moy viue de rechef:Eternizans, ma M eline,Tiflèz, la branche myrtinePour l’ombrage de mon ch

v’

. .fl

h.1: 1 N D E s A M ov R3 ’ôyfiùék.fij,l;

A N T o 1 N E D a B A

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à!) ÈXtrai& du PriuilegcÏ

Il efî permis de par le Roy , a la Veufue Maurice dela porte, Libraire en l’Vniuerfite’ de Paris , de faire im-

primer zyv expofir en vente vn liure intitulé, L E S A-

MOVRS DE IAN ANTOINE DE B AIP.Etfont failles inhibitions ou deflencesa tous ImprimeursLibraires (9° aultres de n’imprimer, ou faire imprimer,

vendre ne dittribuer au Royaulme , pais terres au Sei-gneuries dudifl Seigneur Ledit?1 liure des amours de Ian«futaine de Bai], f’il n’eft de ceulx une ladifle Veufue

aura fait? imprimer. Et ce pour le terme de jix ans canaficutifz, , a commencer du iour que ledift liure firaparacheue’ d’imprimer, fur peine de confiantion des li-ures imprimez, (7 d’amendelarbitrairehfi comme il estplus aplain contenu au Priuilege sur ce donne’a Paris

le dixicfine de Decembre. M. D. L I I. VPar le Conflil

signëde Launay;

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fichent; d’imprimer le dixiefine iour

de Decembre mil cinq cent:-cinguante deux.

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