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7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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COLLECTION DES UNIVERSITES DE FRANCEpubliée sous le patronage de VASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ
PLATONOEUVRES COMPLÈTES
TOME VII. — l'e PARTIE
LA RÉPUBLIQUE
LIVRES IV-\II
TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT
PAR
EMILE GHAMBRYProfesseur honoraire au Lycée Voltaire.
PARISSOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES »
96, BOULEVARD RASPAIL
1933Toas droits réservés.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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vîlPfi-îViri!
Conformément aux statuts de VAssociation Guillaume
Budé, ce volume a été soumis à Vapprohation de la
commission technique, qui a chargé M. Auguste Diès
d'en faire la revision et d'en surveiller la correction encollaboration avec M. Emile Chambry.
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?81I 1 /
7
SIGLES
A = cod. Parisinus 1807.
F = cod. Vindobonensis 55.
Pap. 1, 2, 3, A = Papyrus Oxyrhynchus 1, 2, 3, A-
Manuscrits cités occasionnellement.
W =; cod. Vindobonensis 54-
D =cod. Venetus i85.
M = cod. MalatestianusouGaesenasXXVIlI,4.
Mon. = cod. Monacensis 237.
I 00227 I
^-
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;0 ni?
LIVRE IV
Objection :
ces gardiensne seront pas
heureux. Réponse.
419 a I Ici Adimante, prenant la parole à
son tour : « Que répondras-tu, Socrate,
dit-il, si l'on t'objecte que tu ne rends
pas tes guerriers fort heureux, et cela
par leur faute, puisqu'ils sont en réalité
les maîtres de l'État et qu'ils ne jouissent d'aucun avantagede la société, comme les gouverneurs des autres États quiont des terres, se bâtissent de belles et
spacieusesmaisons
qu'ils meublent à l'avenant, offrent aux dieux des sacrifices
en leur nom, exercent l'hospitalité et possèdent ces biens dont
tu parlais tout à l'heure, l'or et l'argent, et en général tous
les biens en usage chez les favoris de la fortune ^ Vraiment,
dira-t-on, ils sont dans la cité comme des auxiliaires salariés,
420 a n'ayant rien à faire que de monter la garde.
Oui, dis-je, et de plus ils ne gagnent que leur nourriture,
sans y ajouter aucune solde, comme les autres mercenaires,en sorte qu'ils ne pourront même pas faire un voyage à
l'étranger pour leur agrément personnel, ni payer des courti-
sanes, ni dépenser à leur fantaisie pour d'autres plaisirs,
comme le font les gens qui passent pour des heureux. Voilà,
sans compter bien d'autres, des points que tu as laissés de
côté dans ton accusation.
Eh bien ! ajoute-les-y.
b Et maintenant tu veux savoir ce que j'aià répliquer ?
Oui.
Nous n'avons, dis-je, qu'à suivre notre route, et noustrou-
I. Thrasymaque soutenait (I, 343 A) que les gouvernants gou-vernent dans leur propre intérêt, comme le berger nourrit le trou-
peau pour en tirer profit. Sans aller aussi loin, Adimante pense que
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I Kal ô 'ASE'niavToç ÔTToXa66v Tt oSv, e<l>r|,S Z6- 419 a
KpaTeç, aTtoXoYifjCJEi,
âdcv t'lç as<|>f] jif)
nàvu tl
EuSai^iovaçTiOLEÎv ToÙTOuç Toùç otvSpaç, Kttl TaOxa 8l' âauTotJç, Sv
laTL ^lÈv 1^ ti6Xlç xf) àXT]9£ta, ol 5èjiT]5èv
àTToXatJouatv
àyaBôv Tfjc; Tt6XECùç, oTov SXXol àypoùç te kektt^^iévol Kal
olKtaç olKoSo^ioiijiEvoi KttXàç Kal ^lEyàXaç, Kal xai&Taïc;
TxpÉTTouaav KaTaaKEuf]v ktojievol, Kal Suataç Seoîc; ISlac;
OiiovTEc;, Kal ^evoSokoOvteç, KalB-f]
Kal fi vOvBi]
où
eXeyeç, yi^pvaôv te Kal apyupov KEKTrmÉvoi Kal TidtvTa Saa
vo^t^ETaL TOLÇ ^âXXouaiv ^iaKaptoiç Etvat;àXX' àT£)(Vûàc;,
<J)alr| av, âoTiEp ETitKOupoL ^lctSotoI evtt]
rréXEL cjjatvovTat
Il Ka6f)a9aL ouSèv aXXof\ cjjpoupoOvTEÇ. 420 a
Nat, fjv S'EY(*>, Kal TaÛTéc y^ EntalTLOL Kal ouSè ^itaSôv
TTp6c; TOLÇ aiTloiç Xa^ôdcvovTEc; ooriEp oî ocXXol, ûSote où8' âv
ànoSrj^fjaai fioùXcùVTau tSia, è^^éaTaL auToîç, oô8' ETalpatc;
SiSévai, oôS' àvaXtaKELV âv mot 3oi3XcdVTai aXXoaE, ota8f)
ol EÔ8at^ovEç 8oKoOvTEc; EÎvat àvotXtaKouai. TaOTa Kal
&XXa TotaOTa CTU)(và Tfjç KaTi^yoptaç ànoXElTTEK;.
'AXX', îj8'
8c;, laTO Kal TaOTa KaTî^yopruiéva.
Tl oî5v8f] 1 àTToXoyT]a6^E6a, ^fiç ;
b
Nat.
Tèv aÔTÔv oîjiov, fjv8' èy^, TTopEu6^evoL EÔp/|aojiEv, ôç
419 a 2 TTa'vu Tt : TcàvT^ F 11 7 9eoi? om. F add. s. u. F^||
8 vÛv
8r) : vuv F*Il420 a I à'XXo
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||2 ye om. Athen.
Il3 XajjiSàvovTsç oiajzsp
oi àXXot : oi'j. oi à'X. X. F oicj. oi à'X. ÀaSovxsç
Athen.||
4 Ixaipatç : Ixépot; F^||
5 àvaXt'fjxetv : av àoixeiv F*||b i
çprjç:
IçT] F s. u.£cpT)v scripsit F^
||2 vai om. F add. s. u. F'^.
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420 b LA REPUBLIQUE IV 6
verons ce qu'il faut répondre. Nous' dirons en effet qu'il n'yaurait rien d'étonnant à ce que cette condition même de nos
guerriersfût très
heureuse,mais
qu'aureste notre
but,en
fondant un État, n'est pas de rendre une classe unique de
citoyens particulièrement heureuse, mais d'assurer le plus
grand bonheur possible à l'État tout entier, parce quenous avons cru que c'est dans un État de ce genre que la
justice se découvrirait le mieux, de même que l'injustice dans
c l'État le plus vicieux, et que cette découverte nous mettrait à
même de trancher la question qui nous occupe depuis long-
temps. Or à présent, c'est l'État heureux, du moins nous le
croyons, que nous voulons former, sans faire acception de per-
sonne;car nous voulons le bonheur, non de quelques-uns, mais
de tous;aussitôt après nous examinerons l'État contraire. Si
nous étions occupés à peindre une statue et que quelqu'un
s'approchât et nous blâmât de ne pas appliquer les plus belles
couleurs aux plus belles parties du corps, et cela parce que
nous aurions peint les yeux, qui en sont le plus bel orne-ment, non en vermillon, mais en noir, nous serions, je
d crois, dans le vrai en lui répondant : « surprenant critique,
ne t'imagine pas que nous devions peindre des yeux si beaux
qu'ils ne soient plus des yeux, non plus d'ailleurs que toute
autre partie; considère plutôt si, donnant à chaque partie la
couleur qui lui convient, nous rendons l'ensemble parfait.
C'est la même chose ici;ne nous fais donc
pasattacher à la
condition des gardiens une félicité qui fera d'eux tout autre
e chose que des gardiens. Nous pourrions tout aussi bien revê-
tir les laboureurs de robes traînantes, les couvrir d'or et leur
permettre de ne travailler la terre que pour leur plaisir ;
coucher aussi nos potiers sur des lits, les faire boire à la
ronde et banqueter devant leur feu, leur roue à côté d'eux,
avec la liberté de travailler quand il leur plairait. Nous pour-rions donner à tous les autres un bonheur du même genre,
afin que la cité tout entière soit heureuse. Mais garde-toi de
nous y engager; car, si nous t'écoutions, le laboureur ne serait
421 a plus laboureur, ni le potier, potier, et personne ne restant
les gouvernants ont droit à une part de bonheur au moins égale à
celle des simples citoyens. Socrate juge que ce n'est pas le momentd'élucider la
question;
il le fera à
propos
du communismequi
déli-
vrera les guerriers de tout souci matériel (v. 465 D et suiv.).
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6 nOAlTElAX A 420 b
lySjiaL, S XeKTÉa. 'EpoOjiEV yàp Sti Sau^aaTov ^èv Sv
oôSèveXt]
eI Kal oCxot oôtcùç EÔSaniovéaTaxot e'ctlv, oô
\xi]v Tipbç toOto (îXâ'novTEc; t^v ttôXiv oIkLC,o^ev, bîToç Iv
TL i^^îv IGvoç laxaL 8La(|)Ep6vTG><; EÔSai^iov, àXX' Sttcûc; 8ti
^(iXiaxa ^\x] f\ ti6Xlç- àr|6rnJiEv yàp evtt] TotatiTT] ^dcXtcrra
Slv EÔpELV SiKaL0C7t3vr)v Kal au evTf] K&KiaTa otKou(iévr|
âSiKtav, KaTi8<5vTEÇ 8è] Kpîvat &v 8 TiàXat ^rjToO^EV. NOv c
^Èv oSv, ôç ol6(iE8a, Tf]v EÔSa'niova tiXAtto^iev oôk àno-
Xa66vTEc; ôXtyouç èv aÔTT] toloùtouç Tivàç tiBévteç, oXX'
8Xr|V auT'iKa Se Tf)v IvavTlav aKEvp6jiE9a. "OcrnEp ouv
âv eITj^iac; àvSpiàvxa ypdc<|>ovTaç TipoaEXSwv tiç lipEyE
XÉyov OTL où Toîç KaXXlaTOLÇ ToO ^cbou Ta KdcXXiaTa (|)àp-
^aKa TTpoaTtBE^iEV ol yàp 5<|)9aX^ol KaXXtaTov 8v oôk
ôorpElcp EvaXriXi^^ÉvoL eÎev, àXXà ^lÉXavf (iETptcoç âv èSo-
KoO^xEV j TTpèç auxèv aTïoXoyEÎaSai XÉyovxEq* « *0t Baujjiàate, d
\ii\oïou 8eÎv
f\\^oiçoOtcû koXoùc; ôc|>8aX(jioù(; ypàc|)£LV, oSctte
^Jir|8È 8(J)9aX^oùc; cpalvEaSai, lir|8'au xSXXa
^lÉpr),àXX' aSpEi
eI xà' TTpocjfjKovxa EKdiaxoLc; àTio8i86vxEç x6 bXov KaX6v
TioioO^iEV KalBt\ Kal vOv
jif] àvàyKa^E fj^iSc; xotatixrjv
£Ô8amovtav xoîç <|)\3Xa5,i TTpoadcnxELv, î] ekelvouç ttôv
jiSXXov àîTEpyàaExaL ?j (f)\jXaKac;. 'EntaxdjiEBaj
yàp Kal e
xoùç yEcopyoùç £,uaxl8a<; àti(|)LÉaavxE<; Kal y^pvabv TiEpi-
BÉvxEÇ Tipoç f)8ovi?)v Epyà^EcBat keXeûeiv xi^v yî^v, Kal xoùq
KEpa^iÉaç KttxaKXlvavxEÇ èni 8E^ià Tipbc; x6 nOp StaTit-
vovxàç XE KalEuci5)(ou(jiÉvouc;, x6v xpo)(6v napaBE^iÉvouç,
baov &v ETiLGujjicoaL KEpa^iEtieiv, Kal xoùç ôiXXouc; Tiàvxaç
xoioùxcp xpéno ^aKaptouç ttolelv,ïva
8f) 8Xr| i^ tu6Xiç
Eu8aniovT^. 'AXX' f\^oiq ^f)oôxco vouBéxel* ôç, av aoi
•nELBcb^iEBa, oôxe ô yEcopyôç yEcopyèç laxai, oOxe||
ô KEpa- 421 a
C 4 axe']^o[xe8a AF^ :
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àvSpiàvTa F et Lex. Rhet, Bekker 210. i5, 211. i4 : -"caç A || Ttç :
av xtç FIj8 £vaXTiXttJL|xévoi : -XBitxu.i/01 F*
||e 4 è;;t SeÇtà F sTriSiÇca A
Il 7 [xaxapt'ouç ;:oteïv om. F add. s, u, F^ || 8 eùoatfJLOVTJ:
eGôaip.tov
7,P.
_
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421 a LA RÉPUBLIQUE IV 7
dans sa condition, il n'y aurait plus d'État. Au reste ce
désordre aurait des conséquences moins graves chez les arti-
sansque
chez les
guerriers;car
quedes cordonniers devien-
nent mauvais, qu'ils se gâtent et se donnent pour cordon-
niers, alors qu'ils ne le sont pas, il n'y a là rien de grave
pour l'État;mais que les gardiens des lois et de l'État ne le
soient que de nom, tu vois bien qu'ils entraînent l'État tout
entier à une ruine irrémédiable, et que d'autre part c'est
d'eux seuls que dépendent et sa bonne organisation et son
b bonheur. » Nous formons, nous, des gardiens véritables, abso-
lument incapables de faire du mal à l'État;
si au contraire
notre contradicteur fait d'eux des sortes de laboureurs et
d'heureux convives en fête, au lieu de citoyens en fonction,
c'est qu'il a en vue autre chose qu'un État. Ainsi voyons si,
en instituant les gardiens, nous voulons leur donner la plus
grande part possible de bonheur, ou s'il faut, ayant égard à
la cité tout entière, viser au bonheur général et engager soit par
c la force, soit par la persuasion, nos auxiliaires et nos gardiens,ainsi que tous les autres citoyens, à remplir le mieux possible
les fonctions qui leur sont propres, et quand l'État tout entier
fleurira sous une sage administration, laisser chaque classe
prendre la part de bonheur que la nature lui assigne.
II Voilà, dit-il, ce que j'appelle bien parler.
Etmaintenant, repris-je,
voici unen faut empêcher autre remarque apparentée à la précé-
et de la pauvreté. ^f ^^oi s agil-il ?
D'examiner si les deux choses qued voici ne gâtent pas les artisans au point de les rendre mau-
vais.
Quelles sont-elles ?
La richesse, répondis-je, et la pauvreté'
.
Comment ?
I. L'artisan ne doit être ni trop riche ni trop pauvre, si l'on veut
qu'il fasse bien son métier. C'est dans ce même but que Platon a
réglé la situation des guerriers : il leur a interdit la possession de l'or
et de l'argent et il a pourvu à leurs besoins en leur allouant une
pension alimentaire juste satisfaisante (III, 4i6 et 4i7)-
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7 nOAITEIAS A 421a
jiEÙç Kepa^ietjc;, oôte aXXoç oôSeIç oôSèv ex"^ ^^fc^" ^^
Sv TToXiç ytyvETai. 'AXXà xôv ^lèv aXXcov eXAttcùv Xéyoç*
VEupoppÀ(f)OL yôtp (|>aOXoL y^vd^Evoi Kal 5La(|>6apÉvT£c; Kal
TTpoaTTOir)aà^EVOL EÎvai\ii] ovteç Tt6XEL oôSèv SEivév,
<|)\3XaKEc; 5è vojicov te Kal ttôXecoç \xi\ Svteç, àXXà SokoOvteç
ôpfic; 8f)8ti TxSaav apSrjv tï6Xlv àTioXXtiaaLV, Kal aS toO e8
oIkeîv Kal EuSat^ovEÎv ^6vol t6v KaLp6v l^ouaiv. » El jièv
ouv f^tAEÎç jiEv (j)\3XaKac; ôç àXrjSSç ttoloO^iev î^KtaTa
I KaKO\3pyouc; T?\q ttôXecûç, ô 8' ekeÎvo Xéycov yEcopyoïiç xtvaç b
Kal ôSoTiEp £V TiavrjyiipEt, àXX' oôk ev TtdXEu katiàiopoic;
EÔSat^iovaç, aXXo av tlfj
ti6Xlv Xéyot. Zketttéov oîîv
TïdTEpov TTpôç toOto fiXÉTïovTEÇ Toùç (J)uXaKaç KaSiaTO^EV,
Sttcùç 8tl TiXEiaTT) aÔToîç EÔSai^ovta EyyEv/iaETai, f)toOto
^Èv eIç Tf)v ti6Xlv 3Xr|v liXénovTac; SEaTÉov eI Ikelvt] Eyyi-
yvExai, Toùç S' ETiiKO\3poi)c; toi3touç Kal toùç (|)tiXaKaç
EKEÎVOI àvayKaoTEov ttoleIv Kal TiEiaréov, Sttoc; 8tl aptaxoL c
8r|^LOupyol xoO âauTÔv Ipyou laovTai, Kal toùç aXXouç
&TiavTÔt(; OCTaÙTCûç, Kal oOtcù ^u^TTàcrr|c; af^ç tt6Xeg>ç au^a-
vojjLEvrjc; Kal KaXôc; oiKt^io^iÉvrjç êaTÉov bncoc; EKàgxoïc;
TOLÇ eSvectlvf\ <^{}aiq àrroStScoaL toO ^ETaXa^BàvEtv EÙSat-
jiovlaç.
II 'AXX', f\S' bç, KaXc^ç ^lot SoKEÎç XéyEiv.
*Ap' oSv, r\v S'£y«i>,
Kal t6 toutou à5EX<|)6v 86^0 aoi
jiETptcùç XÉyELv ;
Tt ^idcXtaTa ;
Toùç âXXouç au 8rniLoupyoùç OKéTTEt eI T(i8E | 8iac|>9ELpEL, dÔGTE Kal KaKoùç ylyvEaSat.
Ta TToîaSf]
TaOTa;
nXoOToç, f]v 8' lyco, Kal TTEvta.
nôç Sf) ;
421 b 3 sjoa-'ixovaç : xal eù8. F|| Xsyo'.
: -oiç F||
6 èyy'yveTai :
-TjTa: F|| C I ~0'.£Ïv xat 7:ei<rT£ov cm. F add. in m. |1 d i ôtaçôeîpei FStob. : Stacfcoet A
|| d 2 wTTe A Stob. : wç F II xat cm. Stob.
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421 d LA RÉPUBLIQUE IV 8
Voici : si un potier devient riche, crois-tu qu'il voudra
encore s'appliquer à son métier ?
Non, dit-il.Ne deviendra-t-il pas de jour en jour plus paresseux et plus
négligent ?
Beaucoup plus.
Et par conséquent plus mauvais potier ?
Oui aussi, beaucoup plus, dit-il.
D'autre part si la pauvreté lui ôte le moyen de se procu-rer des outils ou tout autre
objet
nécessaire à son métier, il
e fabriquera des articles de moindre qualité, et, s'il montre à
travailler à ses fils ou à d'autres, il n'en fera que des ouvriers
inférieurs.
Il n'en peut être autrement.
Ainsi la pauvreté et la richesse rabaissent également la
valeur des ouvrages et celle des artisans eux-mêmes.
Il y a apparence.
Nous avons trouvé, semble-t-il, une nouvelle tâche pournos gardiens, c'est d'empêcher par tous les moyens que ces
deux maux ne se. glissent à leur insu dans la cité.
Quels maux ?
422 a La richesse, répondis-je, et la pauvret* ;car l'une engendre
la mollesse, l'oisiveté et le goût des nouveautés, et l'autre,
avec ce même goût des nouveautés, la bassesse et l'envie de
mal faire.
C'est très juste, dit-il. Cependant il y
y aun point qui mérite réflexion, Socrate:
comment notre État, s'il n'a pas amassé d'argent, pourra-t-il
faire la guerre, surtout s'il est forcé de la soutenir contre un
État puissant et riche ?
Il est vrai,répondis-je, qu'il
aura de la
peine
à tenir tête
à un seul État;mais à deux États comme ceux dont tu
b parles,il en aura moins.
I. Aristophane a exprimé la même idée dans son Plutus (5io-
5i6) : a Que Plutus recommence à voir et à se partager également
entre tous, personne n'exercera plus d'art ni de métier. Arts et mé-
tiers disparaîtront. Qui consentiraà être
forgeron,constructeur de
vaisseaux, charron, cordonnier, briquetier, blanchisseur, ou à fendre
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8 IIOAITEIAS A 421 d
,*08e. nXouTr|aaç x^xpcùç Sokel aot Itl 8eXf)aELv ettl-
jieXEÎaSaL i:f\q 'zàyiyr]q ;
'ApY^ç 8è Kal &^cXf](; ysyi^acTai ^âXXov aÔT6c; aÔToO;
rioXti yE.
OuKoOv KaKlcov )(UTp£Ùc; ytyvETai;
Kal toOto, £(|)r|,txoX\3.
Kal^ifjv
Kal Bpyavot yE ^f) l^cov TxapÉ)(Ea0aL ûtt6 TiEvlaç
f( Tt SXXo TÔv eIç Tf)v TÉ)(vr|v, Tét TE Ipya TT0Vr)p6TEpa
I EpyàaETaL Kal toùç ôeÎç î) oXXouç, oOç Sv SiSàaKT], e
^etpouc; Srj^Loupyoùc; Si8àE,ETai.
n&q 8' oô;
"Yn* àt^<|)OTÉpci)v 8f), TTEvtaç te Kal ttXo\&tou, x^^P" t*^^
ta TÔv TE^vôv Epya, ^sî^po^Ç 5è aÔTot.
<t>aLVETai.
"ETEpa 8f|, ôç EOïKE, Toîç ({>>3Xa^iv T]ôpi^KajiEv, fi Ttavxl
TpéTTG) (|)uXaKTÉov Stiqç jifjTioTE ttôtoùç X/|a£L eIç xfjv ti6Xlv
TTapa8ùvTa.
rioia TaOxa;
nXoOTéc; TE, f\v S' Ey(*>, Kal TiEvla'|| &Ç toO jièv Tpu<J>f)v 422a
Kal àpylav Kal vEOûTEpia^ièv ttoioOvtoç, i?\c; 8è oiveXeu-
ÔEplav Kal KaKOEpytav Tip6ç tô VECOTEpuaji^.
ridcvu \ièv oSv, l<|)r|.T68e ^évtol, S ZoûKpaTEc;, aKéîTEt,
Tiôç ifi^itv 1^ tt6Xiç oïa t' laTai tioXe^eîv, ETTEiSàv xp^lJia'^a
jif| KEKTr|^Évr| f|, &XXcùc; te k&v TTp6c; ^lEyocXTivte Kal
TiXouatav àvayKaaSf] ttoXe^ieÎv.
Af^Xov, î]v 8'Êy(i>,
8tu rrpèc; jièv ^ilav xaXETioTEpov, TTp6ç
8è 8\3o TotaÙTaç[ ^fiov. b
d 6 Boxei aoi exi A. Stob. : à'tt. 8. a. F||e i ou; om. F add. s. u.
F^Il
6 cpaivs-cat: -ovtai Stob.
|| 7 ^n] : 8é Eus.|| rjuprîxaiJLev
:eîpr^x.
Stob.il
8 Xrîaet A : Xr]a7] A^F Eus. Stob.||
10 îtoîa : xxr..¥ Eus.
Stob.IlII Ts om. Stob.
j]422 a i xpuçprjv A Eus. Stob. : t. xs F
|[
a TCOtouvToç A:
èjxTi:. F Eus. Stob. || rîjç 8È F Eus. : xouôe A Stob. ||
3 xaxoîpYiav A Eus. : xa/.oupytav F Stob.
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422 b Lk RÉPUBLIQUE IV 9
Que dis-tu là ? s'écria-t-il.
Tout d'abord, dis-je, s'il faut en venir aux mains, n'est-ce
pasdes hommes riches
quenos
gens,athlètes voués à la
guerre, auront à combattre ?
J'en conviens, dit-il.
Mais quoi ! Adimante, repris-je ;un seul boxeur parfaite-
ment entraîné à la lutte n'est-il pas pour toi de taille à
tenir tête à deux adversaires ignorants de la boxe, et de plusriches et chargés de graisse ?
Non sans doute, répondit-il, du moins à tous les deux à la
fois.
Pas même, repris-je, s'il pouvait se dérober par la fuite
C pour se retourner ensuite et frapper chaque fois celui qui le
suivrait de plus près, et s'il renouvelait cette manœuvre
plusieurs fois sous la chaleur suflocante du soleil? Un tel
homme ne pourrait-il pas dompter même plus de deux adver-
saires comme ceux-là ?
Assurément, dit-il, ce ne serait pas merveille.Et crois-tu que les riches ne soient pas plus habiles et plus
exercés à la lutte qu'à la guerre ?
Je n'en doute pas, dit-il.
Il est donc vraisemblable que nos athlètes tiendront facile-
ment tête à des adversaires deux ou trois fois plus nombreux
qu'eux.Je te
l'accorde,dit-il
;car il me semble
quetu as raison.
d Et si, envoyant une ambassade dans un des deux États,
ils disaient, ce qui d'ailleurs serait la vérité : « Nous ne fai-
sons aucun usage de l'or ni de l'argent : cela nous est
défendu;à vous, non
;mettez-vous donc de notre côté, et
les biens de l'adversaire sont à vous, » crois-tu que ceux quis'entendraient faire de telles offres choisiraient de faire la
guerre à des chiens durs et maigres plutôt que de se joindre
aux chiens contre des moutons gras et tendres ?
Je ne le crois pas; mais, poursuivit-il, si un seul État accu-
e mule chez lui les richesses des autres, prends garde qu'elles
ne le rendent redoutable à l'État pauvre.Tu es bien bon, dis-je, dépenser que le nom d'État puisse
être appliqué à tout autre qu'à celui que nous avons organisé.
le sol de la terre
pour y
récolter le fruit de Déo, s'il vous est
permisde vivre oisifs et de négliger toutes ces occupations ? »
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9 nOAITEIAS A 422 b
nôç EÎTTEc; ; f\8' 8c.
npÔTov \Jikv Tiou, EÎTtov, làvBkr\ [i&yiEaQai, Spa oô
nXouatotc; àvSpàat ^a)(oOvTai aÛTol Svteç ttoXé^iou à6XT]Tal ;
Nal toOt6 ye, Ecf>r).
T( oSv, fjv8' Eyo, S 'A8£t^iavTE ; eÎc; nÙKTT^c; &ç oT6v
TE KdcXXiaTtt ETil toCto TtapEaKEuao^Évoc; 8uoîv^ifj TDÛKTatV,
TtXoualoiv 8È KalTTiévouv, oôk &v Sokeî ctol ^ocSicdÇ ^éc)(£a6ai;
OuK âv Lacùç, E(|)T], a^a yc.
Oô8' eIe^eIt^, fjv 8' èycc), ÔTTO<|)E>3yovTi tbv TxpéxEpov âeI
TTpoac|)Ep6^EVov I àvaaTpÉ<|>ovTa Kpoi&ELv, Kal toOto ttoloi c
TToXXdcKLc; EvfjXlco
TE Kal TTvtyEi ; *Ap<i yE oô Kal ttXe'louc;
^^Eipoaaux' âv toio\!)touç ô toioOtoç ;
'A^éXei, E<J>rj,0Ô8EV âv yâvouTo 6a\)^aaT6v.
'AXX' OUK OLEL TTUKTLKfjç ttXéov ^etÉ)(elv toù<; TiXoualouc;
ènLaTf)^r| te Kal l^iTTEiptoç f\ TioXEjjiLKfjç ;
"Eyoy-, ^r].
'PaStcùç apa f\\ilvol âSXr^Tal ek tôv eIk^tcov 8t7TXaotoiç
TE Kal TpmXaaiOLÇ aÔTCùv ^a)(oOvTaL.
Zuy)(Cùp/)ao^iat ooi, M.<^r\' 8okel<; yap ^iol ôpSôç XÉyEtv.
1
Tl 8' âv TtpEaÔEtav Tr£^ii|;avTEç eIç Tf]v ETÉpav tt6Xuv d
TàXr)8î^ EÏTTCùaLV, 8ti « 'H^ielc; ^èv ouSèv Y^pvaicp oô8'
âpyxjpLCû )(pcc)^E9a, oô8'fj^iiv Séjilç, û^Îv 8é* autiTuoXEjJiT^-
aavTEç oî5v ^ieS' fj^icov e)(ete Ta tcov ETÉpov ;» oïel Ttvàç
aKoiiaavTac; TaOTa aîpl^aEaBaL Kual ttoXe^ieÎv aTEpEoîç te
Kal lo^voîç t^&XXov î^ tisTà kuvwv npoô^Toïc; ttIooC te Kal
ariaXoLÇ ;
Où ^ot80KEÎ. 'AXX' èàv
eIç ntav, Ecj)r|,ttôXlv ouv-
aSpotaBf^ Ta tcov âXXcùV )(prniaTa, bpa \i^ \
Ktv8uvov<J>Épr|
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tt] \Jl^ TTXouTo\iar|.
Eù8at^icùv EL, î^v 8'Ey(A>,
ÎStl oîei a^iov EÎvai aXXT]v Ttvà
TTpoaELTTELV ti6Xlvî^ Tf)v Toia\3Tr|v otav
i^t^ELc;KaTEaKEUâ-
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b 7 "zo^zo :
xouToj F"2 II 8 8oxeî : -f} F || ^dyjtoQai:
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C I Tzoïoï A : -cl FIId 5 TS om. F
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: xaxaax. F.
VIL I. — a
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422 e LA RÉPUBLIQUE iV lo
Pourquoi ? demanda-t-il.
C'est un nom plus exlensif, repris-je, qu'il faut donner
aux autres États; car chacun d'eux n'est
pasun, mais
plu-sieurs, comme on dit au jeu *; quel qu'il soit en effet, il
contient deux États ennemis l'un de l'autre, celui des pauvres
423 a et celui des riches, et chacun de ces deux-ci se subdivise
encore en beaucoup d'autres. Si lu les traites comme un État
unique, tu te voues à un échec complet ;mais si tu les traites
comme étant plusieurs, tu n'as qu'à livrer aux uns l'argent,
le pouvoir et les personnes mêmes des autres, et tu auras
toujours beaucoup d'alliés et peu d'ennemis ; et ton État,
aussi longtemps qu'il se gouvernera sagement, selon l'ordre
que nous venons d'y établir, sera très grand, non seulement
de réputation, mais de fait, n'eût-il qu'un millier de combat-
b tants, et tu n'en trouveras pas facilement un aussi grand ni
chez les Grecs, ni chez les barbares, quoique beaucoup
paraissent être plusieurs fois aussi grands que le nôtre;n'est-
ce pas ton avis ?
Si, par Zeus, répondit-il.
III C'est donc ainsi, repris-je, queimites onner
^^^^ pourrions fixer la plus juste limite
que nos magistrats doivent assigner à
l'accroissement de l'État et à l'étendue de son territoire, après
quoi
ils renonceraient à toute annexion.
» Quelle est cette limite ? demanda-t-il.
C'est, à mon avis, répondis-je, la suivante : tant que
l'agrandissement ne compromettra pas l'unité de l'État, qu'on
l'agrandisse, mais pas au delà.
c Fort bien, dit-il.
Voici donc encore une prescription que nous ferons à nos
gardiens : c'est de veiller de toute leur attention à ce que la
cité ne paraisse ni trop petite ni trop grande, mais qu'elle
garde un juste milieu et reste une.
C'est une prescription, dit-il, qui n'a peut-être pas beau-
coup d'importance.
I . Platon fait allusion à certain jeu de trictrac où probablement
chaque joueur appelait ville (jcdXtç) la partie de l'échiquier qui était
de son côté. Tout ce que nous savons de ce jeu, e'est que l'échiquier
était divisé en 60 cases.
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10 nOAITEIAS A 422 e
'AXXà tI ^i^v ; E<|>r|.
Mel^ôvcùç, Î)vS' EY"» XP^ TrpoaayopEiiELV Tàç aXXaç*
IkAott) y^P auTOùv tt6Xei(; eIoI TiàjiTToXXai, àXX' ou tt6Xic;,
t6 tcùv TTai^évTov. Auo ^Év, kSv StloOvf\, TioXEjita àXXf)-
Xaiç, f\ ^Èv TrEvf|TCûv, i^8è -nXouatcov to\&tcùv S'
jjèv 4-23 a
EKaTÉpa TTiivu TioXXal, aXq èàv ^èv «ç ^ifi TTpoa(J)Épr| ,
TtavToç &v à^àpTOLÇ, làv Se ô>q TToXXaîc;, SlSoùç xà tôv
IxÉpcùv Toîç ETÉpOLÇ ^^pf^xaTA TE Kal Suvà^iELÇ f\Kal
aÔTOt^ç, ^uji^à)(OLc; ^èv àei ttoXXoÎç '^pi]aEi, tioXe^iIoic;
h' ôX'lyoiç. Kal ECOÇ &vf) tt6Xic; aoi oIkt] aco<|)p6vcûç àç SpTt
ETà)(8r), ^EYLCJTr) taxai, ou xû euSokhieîv Xéyco, àXX' qç
àXrjScùc; ^EYLaxr), Kal èàv ^6vov î| )(LXicovxcàv npoTToXE-
jAotjvxov oCxQ Y<^P HEY<iXr)v Tt6Xiv ^lav oô paBiaq oÔxe
EV1 "EXXrjQLV oxKxE èv (iapôdcpoiç EÛpr)aEic;, 8oKoi&aaç Se b
TioXXàç Kal noXXanXaaiaç xfjç xrjXiKauxrjÇ' f) aXXoç oïel ;
Où\i.à
x6v LC, E<^T[.
III' OÙKoOv, fjv 8' èY», o5xo<; âv eït] Kal K<iXXtaxoç opoç
xoîç fj^ExÉpoLc; ap^ouCTiv, barjv Sel x6 ^iéyeSoç xi?)vrtdXiv
TToiELaSai Kalf\K\.Kr\ o\}ar\ bay]v )(cbpav à<|>opiaa^i£vouç xi?)v
oXXr|v ^atpELV èSv.
Ttç, E<|)r|, bpoç ;
Ot^ai jiÉv, fjv 5' èYo, x6v8e"^lÉj^pi
oC âv èSÉXrj aôE,o^ÉVT]
EÎvai ^ta, \Jià\pi xoijxou ad£,Eiv, TTÉpa Se^ir).
Kal KoXôçI y', ^^^' C
OuKoOv Kal xoOxo a3 aXXo TTpéaxaYliot xoîç <^)t3Xa^i
TTpoax<i£,o^iEV, (|>uXdcxxELV Tcavxl xpà-no bîToaç IJii^te a^iiKpà
1^ tt6Xlc; laxai ^i^xe ^ieyocXt] 8oKoOaa, àXX& xiç lKavf|
Kal ^la.
Kal (f>aOX6v y', ^<^^, Xcaq auxoiç TTpoaxci£,ojiEv.
8 -oXe'.ç : T.okiç FII 9 ;j.zv
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à|jiatpTotç: -r,ç F ||
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add. s. u. Il 8 [Aovov : -<ov F || b 4 outoç: -toç F* |] 9 aùÇofxévT] :
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||C 3 7:po(JTa;o[A£v : -toiJLev F^.
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423 c LA RÉPUBLIQUE IV ii
Celle dont j'ai parlé plus haut, dis-je, en a moins encore;
je veux dire le devoir de renvoyer dans les autres classes les
d enfantsdégénérés
desgardiens
et d'élever aurang
degardiens
les rejetons de qualité qui peuvent sortir des autres classes.
Je voulais faire entendre par là que les magistrats doivent
appliquer les autres citoyens à la tâche pour laquelle ils sont
faits, un seul à une seule tâche, afin que chacun, occupé à
l'unique emploi qui lui est propre, reste un, au lieu de se
diviser en plusieurs et que par là l'État tout entier reste un
aussi, au lieu de devenir multiple.
En effet, dit-il, cette prescription a moins d'importance
que l'autre.
T ï.^«« Assurément, mon bon Adimante,Les bons . ,
' ^
règlements repns-je, ces nombreux règlements que
dépendent de la nous faisons ne sont pas, comme on
g bontépourrait le croire, de première impor-
e uca ion.
tance; on peut les négliger tous, pourvuqu'on observe ce qu'on appelle la grande et unique prescrip-
tion, ou, à parler plus exactement, la prescription suffi-
sante.
Quelle est-elle? demanda-t-il.
L'instruction et l'éducation, répondis-je; car, si une bonne
éducation éclaire leur esprit, nos citoyens débrouilleront faci-
,
^ lement toutes ces
questionset d'autres
quenous laissons de
côté pour le moment, comme celles qui regardent la posses-
sion des femmes, le mariage, la procréation des enfants,
424 a toutes choses qui, selon le proverbe, doivent être le plus pos-
sible communes entre amis ^.
C'est très juste, dit-il.
Il est certain, dis-je, qu'une cité qui a bien commencé va
s'agrandissant comme un cercle. Une éducation et une
instruction maintenues dans leur perfection forment de bons
naturels;
à leur tour ces bons naturels, s'attachant à cette
éducation parfaite, deviennent encore meilleurs que leurs
devanciers sous tous les rapports et particulièrement pour la
b procréation, comme il arrive aussi chez les animaux.
C'est vraisemblable, dit-il.
I . Voici la
première
mention de la communauté des femmes et
des enfants. Ce n'est ici qu'une amorce, et la question sera reprise
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II nOAITEIAS A 423 c
Kal TotiTou YE, f\v8'
lyci),etl (J>a\jX6TEpov t68e, o6 Kal
Ev TÔTTp6a8Ev
ETUE^ivrjaSrniEVXéyovTEÇ
oç Séoi, eAvte tcov
(j>uXàKCùv TIC (jjaOXoç EKyovoç y^^T^***-» ^^^ toùç aXXouç
aÔT6v àTTOTTÉ^TTEaSaL, IdcvT'I
EK TCOV aXXcûV OTTOuSatoç, eIç d
Toùç c|>\iXaKaç.ToOto S' eBoùXeto 8r|XoOv bti Kal toùç
SXXouc; TToXlxac;, ixpbq b tlç nÉ<J)UKEv/TTp6c; toOto Iva TTp6c;
iv iKaaxov IpYov 8eI ko^I^elv, ôttcûç âv ev mb aÔToO ettltt]-
8Ei3(av EKaaToç ^f] noXXot, àXX' eTç y^Y^T^***-» i^**^ oÔto 8f)
^\3^TTaaa f\ tt^Xiç ^Jita (|)i3T]Tai,àXXà
^f] TXoXXat.
"'EaXL Y«Pj ^l^n? ToOtO EKeIvOU CT^llKpdTEpOV.
OÛToi, f\v8'
EYCù,s aYaSÈ 'A8E'niavTE, â>ç 86^elev av
TLÇ, xaOTa TtoXXà Kal ^Ey^Xa auxoîç TTpoaTocTTo^iEv, |
àXXà e
Tidcvxa (J>aOXa, èàv ib Xeyôjievov ev t^Éya <|)uX(iTTCûaL^
jiolXXov 8' àvxl ^iiEY<iXou lKav6v.
Tt toOto; E(|)r).
Tf]v iiaiSEtav, f\v B' è^â>, Kal^Tpo(|)f)V èàv y«P ^^ Trat-
8Eu6^iEvot [xkipioi av8pEc; Y^Y^û^vTai, Txàvxa xaOxa pa8tcû<;
8L64^ovTat, Kal &XXa y^ ^«^^ vOv tJ^ielç TiapaXEiTtotiEv, ti^v
TE TÔv Y^vaLKÔv KTfJCTtv Kal Yafciov Kal TTaL8o'noitaç, ÎStl
IlSeî TaOTa KttTà t^jv naponitav nàvTa Stl ^dXicTa KOivà 424 a
Ta(|>IXC0V
TUOLEÎaBaL.
'Op86TaTa y^P, ^^^, yW^®'-'^' ^^*
Kal^ii^v, eÎttov, TToXiTEla eAvttep ana^, Ôp^f)ar| e3,
Ep)^ETaL (SaTTEp kOkXoç aô£,avojjiÉvr)' Tpo<J)f] y«P <^^ t^»^-
8Euacç XP^^'^^ acû^o^iEVï^ (f)\jaEic; 6i\aQoL<:; e^ttolel, Kal au
<\><)aEic; xpTlCTTal TOLa\iTr|ç TTaL8Etaç àvTLXa^i6av6jiEvaL etl
(^eXtIoUÇ tcov TUpOTÉpCDV (JjUOVTttL, ELÇ TE TSXXa Kttl eIç t6
YEVVâv, I ÔOTTEp Kal EV TOLÇ CtXXoLÇ CyàoiÇ. h
EIk6ç y', e1>n-
C 8 âv Tw ;cpdaOev om. F||d 2 o' è6ojXeTO : 8s ^ouXcxai F ||
4 «v
ëv : av FII
8 àyaôs : 'yaGè F|| ôdÇstev : BeîÇ. Stob.
||e 2 £v :
[xr]ëv
Stob.Il
5 TpoçTjv A Stob. : -cyjv T. F||8
yd^J-u)"^: -ov W ||
424 a 2 xà
oiXtov codd. et Stob. : secl. Hartman||
8 xai dç A Stob. : xat F.
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424b LA. RÉPUBLIQUE IV la
Il faut donc, pour le dire en deuxIl faut se garder mois, que les gardiens de l'État s'atta-
de toute innovation i . v * i >
dans la musique ""^^""K^ empêcher qu on ne corrompe a
et la gymnastique,^^ur insu l'éducation
;ils doivent en
toutes circonstances veiller à ce qu'onn'innove rien dans la gymnastique et la musique contre
l'ordre établi;
ils doivent y faire tous leurs efforts, de peur
que, quand on dit que« les hommes goûtent particulièrement le chant le plus
nouveau, quisort de la bouche des
aèdes,
»
c on ne s'imagine peut-être que le poète parle non pas d'airs
nouveaux, mais d'un mode de chant nouveau, et qu'on
n'approuve cette innovation. Or il ne faut ni la louer ni
interpréter en ce sens la pensée du poète ;l'introduction d'un
nouveau genre de musique est une chose dont il faut se garder :
ce serait tout compromettre, s'il est vrai, comme le prétendDamon et comme je le crois, qu'on ne peut changer les
modes de la musique, sans bouleverser les lois fondamentales
de l'État.
Compte-moi aussi, dit-il, parmi ceux qui en sont convain-
cus.
d IV Je repris : C'est donc, semble-t-il, sur ce terrain de
la musique que les gardiens devront bâtir leur corps de
garde.Il est certain, dit-il, que sur ce terrain le mépris des lois
s'insinue facilement sans qu'on s'en aperçoive.
Oui, dis-je, sous couleur d'amusement, et sans avoir l'air
de faire du mal.
Effectivement, dit-il, c'est ainsi qu'il procède : il s'installe
petit àpetit, en se coulant doucement dans les mœurs et
dans les habitudes;de là,
prenantde la force, il
passedans les contrats que les particuliers font entre eux, et
des contrats il s'avance jusqu'aux lois et aux principes de
6 gouvernement avec la dernière insolence, Socrate, tant qu'à la
et traitée tout au long dans le livre V. On a supposé que cette sim-
ple mention jetée en passant avait incité Aristophane à écrire l'As-
semblée des Femmes, et que le livre V était une riposte à cette
comédie. Sur cette hypothèse invraisemblable, voyez VIntroduction,
p. xLix et la note.
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12 nOAITEIAS A 424b
'Clq To'ivuv Sià fipa)(éa>v eItteîv, Toiixou àvSEKTÉov toîç
InHiEXrjTaîc; i?\q tt^Xecûç, bncoc; &v aÛToùç ^if] X6lQt\
SLa<|)8apÉv, àXkà napà nàvTa auT6 <|)uX(4ttqctl,t6
\ii\
VEOûTEpt^ELV TiEpl YU(JivaaTiKr|v TE Kal ^ouQLKfjv napà xfjv
Tà£,iv, àXX' oç oT<5v te ^idcXiaTa cfjuXdTTEiv, <|)o6ounÉvouc;
8Tav Tiç XÉyr] cSç xfjv
à0L8f]V JlÔiXXoV ETTL<f)pOVEOUa' avGpcùTTot,
fJTLc;aEiSôvTEaai vEcoTdcTr) à^i<|)nTÉXr|Tai,
I \it\ TToXXàKLÇ t6v TroLTjTfjv Tiç oïrjTat XÉyELV oÔK fia^aTa c
véa, àXXà ipôjiov (5)8f|ç véov, Kal toOtoETiatvf]. AeÎ S' oOt'
ÊTiaLVEÎv t6 toioOtov oiÏTE ÔTToXa^iôdtvEiv, EtSoc; yàp Kaiv6v
jiouaiKT^c; ^ETa6<iXXEtv EuXa6r|T£ov â>ç ev bXo KtvSuvEÙovTa'
oô5ajioO yàp KLVoOvTat ^ouaiKf^ç Tpéruot avEU ttoXltlkôv
v6^cov TQV ^EytaTCùv, oc; <j)T^alte Aà^oav Kal lyà TïElGo^iai.
Kal è\jik TOLVuv, E.<^r\ 6 'ASEt^iavToc;, Bkç tôv ttetiel-
a^iévcov .
IV1
Tô8f] cjîuXaKTi^pLov, f^v
8" èycû, â>q eoikev, EVTa08à d
TTOU otKo8o^r|TÉOV TOLÇ (J>uXa^LV, EVJlOUaLKT].
*H yoOv Tiapavo^ta, E<^r\, pa8lcùç aOTT) XavSàvEi Trapa-
SuojiÉvr).
Nat, E(j>r|v, ô)ç EV •naL8i6lç yE ^ÉpEi Kal <5)ç KaK6v oôSèv
èpya^o^évT].
Oô8è yàp Epyà^ETttL, E<|)r|,&XXo yE f\
KOLià a\jLiKpbv
claoïKiatt^iEvri r|pé^ia ÔTtoppEÎ Tup6c; Tafj8r)
te Kal ià ettitt^-
ÔEu^iaTa- EK 8è toijtcov eIç Ta Tip6c; àXXi]Xouc; ^uji66XaLa
jieI^cov EKBalvEi, EK 8è 8f] TÔv ^u^iBoXaCov Ipj^ETat ettI
I Toùç v6^ouç Kal TioXiTEtaç CTÙvTToXXfj,
s ZoKpaTEÇ, e
b 5 T.aph. 7:acv:a A Stob. : Tiap' âravTa F|| [xr]
om. Stob.j| 9 km-
çpovÉoua' A^ Stob. : -ouaiv AF èTzixXeioua' Hom.|j10 ietôdvxsaat :
à'BdvTeaai Stob. àïdvTea'jt Longinus àxoudvxsaat Hom.||
C i[xrf
: et
[XT]F^
|iTtç oVrixai : Ttç ol'eTai F^ Stobaei A
|j2 'ouxo : -ov F
[| ÈTcaiv^:
-£Ï Stob.Ild 3 a-j-T) F Stob. : ajTr) A ||
5I<p7)v
:eyr] Stob.
||nai-
8cà; : -ei'aç F Stob. || 7 6©t) : Içyjv Stob. || 8 etaotxtaajjiivr]: -XTjaatxévTi
Stob.Il
e I «Jjv TcoXXrj ... àjeXyeta : tzoXXtj ... àTéXyeta Stob.
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424 e LA RÉPUBLIQUE IV i3
fin il ne laisse rien debout, ni dans la vie privée ni dans la
vie publique.Bon I
dis-je,
lu crois
queles choses se
passent
ainsi ?
Je le crois, dit-il.
En conséquence, il faut, comme nous le disions en commen-
çant, assujettir dès le début les jeux de nos enfants à une
discipline plus rigoureuse, parce que, si le jeu et les enfants
425 a échappent à la règle, il est impossible qu'en grandissant les
enfants deviennent des hommes de devoir et de vertu solide.
Comment pourrait-il en être autrement ? dit-il.
Quand donc les enfants auront été de bonne heure soumisà la règle dans leurs jeux et que la musique aura fait entrer
dans leur cœur l'amour de la loi, au rebours de ces enfants
mal dressés, il arrive que cet amour de la loi les suit dans
toutes les circonstances de la vie, qu'il ne cesse de grandir et
qu'il redresse tout ce qui a pu tomber de la vieille discipline.
C'est bien vrai, dit-il.
Et ces hommes, repris-je, retrouvent
^lur^defmLuUes.^^' ^^B^^^ ^^^ paraissent être des minu-
ties, et que leurs devanciers avaient laissé
entièrement dépérir.
Quelles règles ?
b Celles-ci : se taire, quand on est jeune, en présence des
vieillards, comme la décencel'exige,
les faire asseoir, se
lever à leur approche, honorer ses père et mère, suivre l'usage
pour la coupe des cheveux, les vêtements, les chaussures,
toute la tenue extérieure, et toutes les choses du même
genre^
. Ne crois-tu pas qu'ils retrouveront tout cela ?
Si.
Il serait naïf, ce me semble, de légiférerlà-dessus
;on ne le
fait nulle part 2, et la parole et l'écriture seraient impuissantes
à faire durer de telles prescriptions.
Comment le pourraient-elles ?
On peut croire, Adimante, repris-je, que l'élan qui vient
I. Cf. Aristophane, Nuées gôi-ioaS, en particulier les vers 968,
993-4, 998.a. Lycurgue l'avait fait pourtant. V. Xénophon, République des
Lacédémoniens III : « Lycurgue voulant imprimer fortement la mo-
destie dans le cœur des jeunes gens, leur enjoignit de tenir dans les
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i3 IIOAITEIA:î] a 424 e
àaeXyEla, ecûç âv TEXeuTÔaa TidtvTa ISla Kal 8i]^ioal(x
àvaxpÉipr).
Etsv, fjv S' èycû* oOtcû toOt' ex^*- '•>
AoKEt ^01, E<|>r|.
OÛKoOv, o E^ àpX^*î EXÉyotxEV, Toîç T^^iETÉpoLÇ TTaialv
Evvo^QTÉpou EÔBùç TTaiSLÔç (ieSektéov, ôiÇ Ttapav6^ou yLyvo-
jiÉvr)ç aôxfjc; Kal natScûv xoiot^TCùv evv6^iouc; te Kal crnou-
Salouç eE^ IlauTÔv avSpaç au^dvEaSai àSiJvaTov ov
;425 a
riôç S' oô^t; I<j)T].
"Oxav8f) apa KaXSç àp^<i[iEVOt TraîScç naC^ELV EÔvojJitav
5uà xî]ç ^iouaiKfjç ElaSÉ^ûûvxai, TtdXtv xouvavxlovf) 'keIvolc;
eIç Tuàvxa £,uvÉTiExal xe Kal aô^Ei, ETtavopSoOaa eÏ xl Kal
7Tp6xEpov xfjc; 7t6Xecùç ekelxo.
'A\r|8f| tiÉvxoi, E(\>T].
Kal xà a^iLKpà apa, eÎtiov, SoKoOvxa Etvat vé^ma
lEjEuptaKouaiv oSxol, S oî TTp6xEpov àTT<*)XXuaav Ttdvxa.
rioîa;
Ta TotdSe* atyocç xe xcov vEoxÉpoov j napà TtpEaBuxÉpoLÇ b
Sç TTpÉTTEL, Kal KaxaKXloELc; Kal ÛTtavaaxdaELç Kal yovÉcov
BEpaTiElaç,Kal
Koupdç yEKal
à^iTtEX^vac;Kal
ÔTUoSÉaEiçKal
bXov x6v xoO ao^axoç axT^^iaxta^èv Kal xSXXa baa xotaOxa'
f)oÔK oÏEL
;
*'EycùyE.
No^o9exeîv B' aôxà oT^iat EÛr|9Ec;* ouxe ydp tiou ylyvExai,
oÔx' &v ^eIvelev X6ya> xe Kal ypà^^iaoïv vo^ioÔEXi^GÉvxa.
nôç ydcp;
KivSuvEtiEi yoOv, ?jv8'
Ey<ib,o 'ASEljxavxE, ek xfjç Trat-
e 2 scoç av xeXeuTôoca Tiocvxa : coç àiiaiôeuTwç à'TzavTa Stob.||3 àva-
cpétj/Tj:
-(j*atStob.
|| 7 7cat8taç AF^ : -etaç F -si'aç Stob.||425 a 4 eîa-
ôéÇtovTai : -ovxat Fjj rj 'xet'voiç : f,xetv wç Stob.
||8 apa om. F
||
9Tîàvxa : ôctî. Stob.
||
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Stob. jj
10 ratSciaç A pr. F Stob. : -:aç F*.
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425 c LA. RÉPUBLIQUE IV i4
c de l'éducation imprime sa direction au reste de l'existence;
le semblable n'appelle-t-il pas toujours son semblable ?
Sans doute.
Et nous pouvons dire, ce semble, qu'une chose bonne ou
mauvaise en elle-même finit par atteindre son plein achève-
ment et sa pleine vigueur.Rien ne s'y oppose, dit-il.
Voilà pourquoi, repris-je, je ne m'aventurerai pas désor-
mais à légiférer sur ces sortes de choses.
Tu as raison, dit-il.
Mais, au nom des dieux, repris-je, les affaires du marché,
comme les contrats que les parties font entre elles à l'agora,
d et, si tu veux, aussi les conventions avec les artisans, les
insultes, les voies de fait, les plaintes en justice, les constitu-
tions de juges, les impôts à lever ou à payer dans les marchés
ou les ports, et en général une quantité de pratiques relatives
à la police des marchés et des rues ou au mouillage des vais-
seaux et toutes autres du même genre*
, sont-ce là des points
que nous nous chargerons de régler par des lois ?
Non, dit-il, ce n'est pas la peine d'en faire des prescrip-e tions à d'honnêtes gens : ils trouveront facilement la plupart
des règlements qu'ilfaudra faire.
Oui, mon ami, dis-je,si Dieu leur donne de conserver les
lois que nous avons exposées plus haut.
Sinon, dit-il,ils vont
passerleur vie à faire et à refaire
sans cesse une foule de règlements semblables, en s'imagi-nant qu'ils atteindront le règlement parfait.
C'est-à-dire, repris-je, que leur conduite ressemblera à
celle de ces malades qui refusent par intempérance de renon-
cer à un mauvais régime.Justement.
rues les
deuxmains sous leur
manteau,de
marcheren
silence,de ne
point regarder autour d'eux, mais de fixer les yeux sur ce qui était à
leurs pieds » (traduction Pierre Ghambry).I. Platon n'en a pas moins fait des règlements sur presque tous
ces points dans les Lois, sur les conventions giS A, 920 D, sur les
insultes 984 E, sur les voies de fait 879 B, sur les plaintes en justice
9^9 C, sur la constitution de juges 767 A, 966 B, sur la police des
marchés et des rues. Mais il est vrai que la cité pour laquelle il légi-
fère dans les Lois n'est
plus
la cité idéale,capable
de trouver elle-
même ce qu'il convient de faire.
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i4 riOAITEIAS A 425 b
Selac; Sttol av tlç ôp^i^ar), |
xoiaOTa Kal ta ETT6jiEva EÎvau* c
f\oÔK àsl t6 b^oLov ôv S^ioLOV TtapaKaXeî ;
Tt iii^v ;
Kal teXeutôv5f), ot^iat, <|)aî^iEv
Sv eIç fv tl téXeov Kal
vcaviKOv ànoBalvEiv aÔT6f^ àyaSôv î^
Kal Touvavxlov.
Tl yàp oCk; f\
8' 8c;.
'Eycb ^Èv Totvuv, EÎTTov, Sià TaOxa oôk &v Iti xà TOLaOxa
èTILXELpfjaaUll V0J108£TEÎV.
Elkôtcûç y', e<|)T].
Tl SE, S Tipèç Seoûv, E4>r|v,tASe xà &.\opoLl<x, ^u^iBoXalov
XE TTÉpt Kttx' àyopàv EKaaxoL S npôç àXXfjXouc; £,uji6àX-
Xouatv, eI 8èI (SoOXei, Kal )^£ipoxEXVLKÔv TTEpl ÊjUjiBoXalcùv d
Kal XoiSopiôv Kal alKlaç Kal SiKâv Xf|^Ecoç Kal 5iKaax£^v
KaxaaxàaECûç, Kal Et ttou xeXôv xtvEÇ î^ TTpdc£,ELc; f) Segelç
àvayKaiol eIctlv f] Kax' àyopàç f\ Xi^iÉvaç, f^ Kal x6 TtapocTiav
&Yop<xvo^LKÀ axxafj àaxuvojiiKà f| èXXniEVLKà f\
baa &XXa
xoiaOxa, xoiSxov xoX^rjao^iÉv xl vo^o9exelv ;
'AXX' ouK a£,Lov, €.<^T\, àvSpdiaL KaXoîç KayaSotc; ettl-
xAxxELv* xà TtoXXà y(àp aôxcov, boa. 8el vojio9Exf|aaa8ai,
1 |$a8l<Dç Tïou EÔpif|aoi)ai. e
Nal, S (|)IXe, EÎTTOV, làv yE Beôç aôxoîç StSô acûXT|plav
XCÙV vé^lOV OV E^lTTpoaSEV SirjXBo^Ev.
El 8è^t] yE, f^
S' 8c, TToXXà xoiaOxa xiBé^ievol àsl Kal
ETiavopSoi&^EvoL x8v lîlov StaxEXéaouatv, old^EVOi etti-
X/ji|;Ea8aL xoO (iEXxlaxou.
AÉyEiç, £(|>r|v âyo, (iL<*)aEa8aL xoùç xototixouç ooruEp
xoùç Kd^vovxdç XE Kal oôk èSéXovxac; ÔTt8 aKoXaalaçEK6f]vai TTovT]pac; Sialxrjc;.
riàvu ^Èv oîîv.
II ôpixr^OTj: -7)6^ Stob.
||C 2 ov : om. F (add. intra u.) et Stob.
(alias To pro ov Stob.) ||4 faTjxsv : (paalv F^ Stob.
||lO raSe om. A
Il
d 2 Xr^Çewç F^M: XrJÇgtç codd. [| 4 7:apazav M
: ;:a(xrav codd. ||
e 3 8i7ÎXeo(x£v A2F :yjXGojJLcv A*.
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426 a LA RÉPUBLIQUE IV i5
426 a En vérité, c'est une vie plaisante que la leur : ils se
soignent et n'aboutissent qu'à compliquer et empirer leurs
maladies, et,
malgrécela, ils espèrent toujours que, si on
leur conseille un remède, ce remède leur rendra la santé.
C'est bien là, dit-il, l'erreur de ces sortes de malades.
N'est-il pas plaisant aussi, repris-je, qu'ils regardent commele pire de leurs ennemis celui qui leur dit franchement que,s'ils ne cessent de s'abandonner à l'ivresse, aux excès de table,
b à la luxure, à l'oisiveté, ni remèdes, ni brûlures, ni coupures,ni incantations, ni amulettes, ni rien de semblable ne leur
profitera ?
Ce n'est guère plaisant, dit-il;
ce ne l'est pas du tout de
se fâcher contre qui vous donne un bon conseil.
Tu n'es pas, à ce qu'il paraît, dis-je, trop partisan de ces
sortes de gens.Ah ! non, par Zeus.
VSi
donc, pour revenirà notre
sujet,la cité entière tenait
une pareille conduite, tu ne l'approuverais pas non plus.
Or que t'en semble ? n'est-ce pas exactement ce que font les
c États qui, tout mal gouvernés qu'ils sont, défendent aux
citoyens de toucher à la constitution générale, sous peine de
mort pour le délinquant, tandis que celui qui flatte le plus
agréablement ceux qui vivent sous ce mauvais régime, quicherche à leur plaire servilement, qui devine leurs désirs et
s'entend à les satisfaire, celui-là passera pour un bon citoyen,
pour un grand homme d'État, et sera par eux comblé d'hon-
neurs* ?
Oui, dit-il, c'est exactement ce que font ces États, et je suis
loin de les approuver.d Mais si tu considères ceux qui consentent, qui s'empres-
I. C'est aux Athéniens que Platon songe ici. Quiconque portait
atteinte ou semblait porter atteinte à leur constitution s'exposait à
une Ypaor] T.apa.v6txiov (acciisation pour une proposition contraire aux
lois existantes), ou à une ilaaffeXia (poursuite pour un délit grave
dont la répression n'admettait pas de délai). Mais niille part les
'|T,çpia{j.aTa,décrets relatifs à un cas particulier ou à une personne
déterminée, n'étaient aussi commims, et les démagogues y trouvaient
un large champ pour exploiter leur art de flatter le peuple.
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i5 nOAITEIAS A 426a
Kaljif|v II
oStoI ys xoipikwoiç SiaxeXoOaiv laTpEud^ievoL 426 a
yàp oôSèv TTEpalvouaiv, TiXfiv yc TiOLKiX<i)T£pa Kal ^et^o
TTOtoOat Ta vooi^tiaTa, àcl èXTïL^ovxec;, kàv Ttç <J>àpjiaKov
au^iBouXEÛaT], tnb toutou la£a8aLôyteîc;.
riàvu y&p, i4>r|,tôv oÎîto Ka^ivévTcov Ta TotaOTa Ti(i9r|.
Tt Se; ?\v
S' lyo- t6Se auTÔv ou )(aptEv, t6 TudtvTov
E)^8iaTov T^yEÎaôat tov TàXrjSfj XéyovTa, otl nplv âv jieSùcùv
Kal E^iTTHiTiXà^EVOc; Kal à<^poBiaiàl^(ùv «xi àpyoàv TTai!)ar|Tai,
I
CÔTE<|)<ip^iaKa
oôteKaiiasiç
oôteTo^al
ou8' aS ETtoSal b
aÔTÔv ouSÈ TTEplaTTTa oô8è ocXXo t6ûv toloi3tov ouSèv ôvfjaEL;
Ou nàvu )(apLEV, e.(^T\'ib yàp tS eS XiyovTt )(ocXEnaivEiv
OIJK E)(EL X'^P'-^-
OuK £TTaLVÉTr|q eT, £(|>r|v âyo, coç loïKaç, tôv toioi&tcov
àvSpSv.
Oô^ÉvToi ^à
Aia.
V OùS' &v1^ TiéXic; apa, SîtEp SpTi èXéyo^Ev, 8Xr|
toloOtov ttolî^,OUK ÈTTaLVÉaEL*
f\ou (|)aLV0VTaL CTOL TauTèv
Epyà^EaSai to\jtol<; tcûv ti6Xeov baai KaKcoc; TToXtT£u6^EvaL
I npoayopEiJouat toîç TToXiTaïc; Tf)v ^èv KaTdaTaCTiv Tfjç c
ti6Xecùc; 8Xr)v ^f] klvelv, cûç àTToBavoujjiÉvouc;, 8c;âv
toOto8p^" 8c; S' âv ac^oLç oStcû TToXtTEuotJiÉvouc; îjSiaTa 9£paTtEÙr|
Kal x**P^^iT^oi'- ÔTtoTpÉxcûv Kal TipoyiyvcbaKcav Tac; a<pETÉpoLq
fiouXf|a£LÇ Kal TatiTac; Selvôç r\ àTiOTiXr)poOv, oStoc; apa
àya86ç te Ecrrat àvi^p Kal ao(p6c; Ta ^EyàXa Kal Tt^iriaETai
107x6 a<^S>v ;
TauT6v\izv oQv, E<|>r|, I^ioLyE
SoKoOatSpSv,
Kal oô8' ôttcd-
aTioOv ETiaivco.
ITt 8' aS Toùc; SéXovTaç SEpanEiiELV Tàç TotaÛTac; ttôXeic; d
426 a 3 àet W : xaî àe: codd.|| 4 ôyiêTç W : -^ç F -r;ç A ||
5 Twv :
U7:ô ':(i>y FII 7 Xs'YOVTa cm. F add. s. u. F^
[|b 2 aÙTÔv : -tov A^
||
3 ïfr\ ... 5 El cm. FII5 supra èyw scr.
r^r] F^||c 2 àr:o0avou{x^vouç :
-vou w Mon.Il3 9epa7:=uT]
: -et F||d i eê^ovTaç : 10. F.
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426 d LA RÉPUBLIQUE IV i6
sent même à donner des soins à de pareils États, n'admires-tu
pas leur courage et leur complaisance?
Si, dit-il, je les admire, excepté pourtant ceux qui se
laissent tromper par eux et qui s'imaginent être réellementde grands politiques, parce qu'ils reçoivent les applaudisse-ments de la multitude.
Gomment dis-tu? Tu n'excuses pas, dis-je, ces gens-là?
Imagine un homme qui ne sache pas mesurer : si beaucoup
d'ignorants comme lui lui répètent qu'il a quatre coudées,
penses-tu qu'il pourra s'empêcher de croire ce qu'on lui dit
e desa taille ?
Non, dit-il, je ne crois pas qu'il le puisse.
Ne sois donc pas dur pour eux : ce sont les gens les plusdivertissants du monde, avec leurs règlements du genre de
ceux dont nous parlions tout à l'heure, et les corrections
qu'ils y ajoutent, dans l'espoir toujours renaissant de trouver
un terme aux abus qui se glissent dans les contrats et les
affaires que j'énumérais il n'y a qu'un instant, sans se douter
qu'ils ne font autre chose que couper les têtes de l'hydre.
427 a En effet, dit-il, ils ne font pas autre chose.
Pour ma part, dis-je, je ne me serais pas imaginé que dans
un État quelconque, bien ou mal gouverné, un véritable légis-
lateur dût se mettre en peine de lois et de règlements sem-
blables, dans l'un, parce que cela est inutile et n'amende
rien, dans l'autre, parce que le premier venu est capable
d'en trouver une partie, et que le reste découle de lui-mêmedes habitudes prises auparavant.
' b Que nous reste-t-il donc à faire, demanda-t-il, en légis-
lation P
Je répondis: A nous, rien; c'est à
Apollon, le dieu de Delphes, à dicter
les plus importantes, les plus belles, les premières des lois*.
Quelles sont ces lois ? demanda-t-il.
Celles qui regardent la fondation des temples, les sacri-
fices, et en général le culte des dieux, des démons et des
héros, et aussi les tombeaux des morts et les honneurs qu'il
faut leur rendre pour qu'ils nous soient propices; car ces
I . Platon dit de même dans les Lois 788 B : « Soit qu'on bâtisse
une cité nouvelle, soit qu'on en rétablisse une ancienne tombée en
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i6 nOAITEIAS A 426 d
ical TtpoSu^iou^Évouc; oôk ayaaai i7\q àvBpzioLÇ te Kal
EuxepEtaç ;
"Eyoùy', e4>n, TTXif)v y'oaoi
e£,T]TidTr|VTaLon' aôxcov Kal
oïovxat xf] àXT^SEia ttoXitikoI EÎvat, ÎStl ènaLvoOvxai ÔTr6
TCùv TToXXcàv.
rioûç XÉyELÇ ;oô cnjyytyvoûaKEiç, îjv
S'Ey<i>, toÎç àvSpàaiv ;
fjoÏEi oî6v t' EÎvat àv8pl \ii] ETTLaxa^iÉvcp jiExpEÎv, éxÉpov
ToioiÛTOV TToXXSv Xcyôvxcav 8ti xExpàTir))^t3ç laxiv, aôx6v
xaOxaI ^i] i^yEiaSai TïEpl aôxoO
; e
OÔK aS, e<t>T],xoOx6 yE.
Mi^ Totvuv )(aXÉTTaiVE* Kal ydtptto\3 Eiat ndtvxcùv
X**?*-"
ÉCTxaxoL ol xoLoOxoi, vo^o8exoOvxéç xe oîa Spxi Sl/)X6o^iev
Kal ETiavopBoOvxEc;, oieI ol6^iEvot xi népaç EÔp/jaEiv TTEpl xà
EV xoLÇ ^u^ôoXaloiç KaKoupyrmaxa Kal TTEpl S vOvSf] lyw
IXEyov ayvooOvxEÇ bxt xû Svxl oortEp TSpav té^vouctiv.
Kal^ii^v, Ij Ec|)T],
ouK aXXo xt yE noLoOaiv. 427a
'EyoL> ^lÈv xoivuv, r\v8' èyco, x6 xoioOxov eÎSoç v6^a>v
TTÉpL' Kal TToXlXEtac; odl' EV KaKÔÇ OÔX' Iv e8 TtoXlXEUO^lÉVT]
tt6Xeiâijifjv
Sv 8eîv x6v àXrjôtvèv vojioSÉxrjv npayjia-
XE\3Ea6ai, evxf] jxèv Sxi àvco<|>EXf] Kal ttXéov ou8év, ev 8e
xf|
bxL xà ^lÈvauxoov k&v ôaxtaoOv EÎîpoi, xà 8è bxt aùx6jiaxa
ETlEiaiV EK XCÛV E^TipoaBEV ETUlXr|8El)JJlàxC0V.
I
Tt oSv, E<^T],Exu Sv
f\\]ilvXoLTièv xî^ç vo^ioBEalaç EÏr| ; b
Kal âycS EÎTTov 8xl 'H^^îv ^ev oô8év, xô jiévxoi 'A7t6X-
Xcovi xcp EV AeXcjjoîc; xà xe jiéyiaxa Kal KàXXtaxa Kal TTpcSxa
xcùv vojioSExrjjiàxcùv.
Ta TToîa; ?j
8' bç.
'lEpcûv XE t8p\3aELÇ Kal Suaiat Kal aXXai Becùv xe Kal
8aL^6vov Kal f)p6cov SEpaTtEÎat* xEXEUxr|CTàvxcûv (xe) aS
8f]Kai Kal Saa xoîç ekei 8eî ûnrjpExoOvxaç IXecoç aôxoùç
e 5 Tt : xe F||427 a i Tt ye : yé xt F
||3 xaxwç : -otç F
-f,F^
b 6 aXXat : aï àXXai Hartman || 7 xs add. Ven. i84 : om. codd.
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427 b L.\ RÉPUBLIQUE IV 17
choses-là, nous les ignorons ; et, fondateurs d'un État, nous ne
c nous en rapporterons, si nous sommes sages, à aucun autre,
et nous ne suivrons pas d'autre interprète que celui du pays ;
car ce dieu, interprète traditionnel delà religion, s'est établi
au centre et au nombril de la terre pour guider le genrehumain.
C'est bien dit, fit -il, et c'est ainsi qu'il faut procéder.
d VI A présent, dis-je,tu peux, fils
Où trouverd'Ariston, considérer la cité comme
la justice dans 01,1, ^ 1 ». .
notre État? londee. 11 ne reste plus qu a y trouver
l'objet de nos recherches. Procure-toi donc
quelque part un flambeau approprié, et appelle à ton aide ton
frère, Polémarque et les autres, et voyons ensemble en quelendroit réside la justice, en quel endroit
l'injustice, en quoielles diffèrent l'une de l'autre, et à laquelle des deux il faut
s'attacher pour être heureux, qu'on échappe ou non aux
regardsde tous les dieux et de tous les hommes
Tu parles pour rien, dit Glaucon, puisque tu t'es engagé à
e faire cette recherche toi-même, te déclarant impie si tu ne
te portais pas au secours de la justice avec toutes tes forces
et toutes tes ressources.
C'est vrai, dis-je, ce que tu me rappelles, et je dois m'exé-
cuter;mais il faut que vous m'aidiez.
Et bien, dit-il;on t'aidera.
J'espère, repris-je, que nous trouverons ce que nous cher-
chons en procédant comme je vais faire. Si notre État est
bien constitué, il doit être parfait.
Nécessairement.
Il est donc évident qu'il est prudent.Les quatre vertus
courageux, tempérant et juste.de TEtat: sagesse,
(,, ^-^courage, ^ ., -nitempérance, jusUce. Donc, quelle que soit celle de ces
vertus que nous découvrirons en lui, le
428 a reste sera ce que nous n'aurons pas trouvé.
décadence, il ne faut point, si l'on a du bon sens, que, relativement
aux dieux et aux temples... on fasse aucune innovation contraire à
ce qui aura été réglé par l'oracle de Delphes, de Dodone, de Zeus
Ammon ou par d'anciennes traditions. » Cf. Lois 789 C.
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l^ nOAITEIAS A 427 b
i)(eLV. Tàyàp 8f]TotaOTa o5t' èmaxàjiESa i^^ielç oIkI^ovtéç
TE tt6Xlv1
ouSevI aXXcp •nEi.a6^E8a, làv voOv I^^cù^ev, oô5è C
)(pr|a6^E9a £^T]YT]Trj
àXX'f\
tôTiaxpto)' outoç \àp SfjTtou
6 9eoc; TTEpl Ta TotaOTa nSioiv àvBptiùTioLÇ TxaTpLoc; l^riYT^i'lÇ
év \xkaa Tfjç yi^ç etiI toOÔ(1(}><xXoO KaBi^^Evoç E^riyetTat.
Kal KaXâç y', Ec|)r|, XâyEiç* Kal TTOLr|TÉov oÎjtcû.
VI 'OLKLa^iÉvï] ^Èv Totvuv, ^v S' lyo, I fjSr)&v aoiEÏri, d
& TTaî 'AptaTcovoç, f\ Tt6XLÇ- t6 Se8f) ^ETà toOto OK^TtEi cv
auTfj, <|)coc;TToeèv nopiaà^Evoç ÎKav6v, a\)i6ç te Kal lèv
«5eX(|>6v TTapaKiiXEt Kal rioXÉjiapxov Kal toùç SXXouc;, eocv
TTQÇ ïSo^EV TioO ttot' Svelt] f) SLKaLoa>Jvr| Kal noO
f\
«StKla, Kal TU àXXl'iXouv Sta<|)épETOV, Kal TtdTEpov Sel
KEKTÎ^aSat t6v jiéXXovTa EÙSat^ova EÎvai, eocvte XavSàvrj
idivTEjif) TuàvTaç Beo<)ç te Kal àv8p<i)TCou<;.
OÛ5ÈV XÉysLÇ, £cfiT|s rXaOKCùV cru yàp ^TTÉa)(^ou ^T]Tf)aEiv,
jttç ovy^ oaiàv aoi Sv
^if]où liorjBEÎv SiKatooijvT] elç ôtjva|jii.v
e
TïaVTl Tp^TTO.
'AXr|9î], £c}>r|V èyca, ÛTTo^i^vr|aKEic;, Kal ttolt]téov ^iév yE
ouTCùç, XP^ Se Kal û^Sç £,uXXati6(ivELV.
'AXX', E<f)r|, TTOLfjCTO^EV OUTCÙ.
'EXntZIicû Totvuv, î]v S' lycù, Ei5pr)aEiv aÙTÔ S5e. Oî^iat iq^^îv
Tfjv tt6Xlv, ELTTEp ôpBSç yE ÔKuoTaL. teXécûç àyaBfjv EÎvai.
'AvocyKT], E<{)rj.
AfjXov 8f)Sti
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AfjXov.
OÔKoOv 8 TL Sv aÔTov EOpcojiEv EV aÔTf^, Ta ÔTiéXomcv
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VII. I. — 3
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428 a LA RÉPUBLIQUE IV i»
Cela va de soi.
Suppose qu'il s'agisse de quatre choses présentes en u»
endroit, et que nous en cherchions une; quand nous aurions-
trouvé cette première chose, nous nous en tiendrions là ; mai»si nous avions auparavant les trois autres, nous aurions-
reconnu par cela même celle que nous cherchions;car il est
évident que ce ne pourrait plus être que celle qui resterait *.
C'est exact, dit-il.
Ne faut-il pas pour ces vertus, qui sont justement quatre^suivre la même méthode ?
Évidemment si.
b Eh bien, tout d'abord il en est uneLa sagesse _^g l'aperçois au premier regard : c'est
se voit dans le corps /*' ^
., . « , ,
des gouvernants,la sagesse ; j y vois même quelque chose
d'étrange.
Quoi ? demanda-t-il.
L'État dont nous avons tracé le plan me paraît être réelle-
ment sage ;car il est sage en ses conseils, n'est-ce pas ?
Oui.
Or cela même, la sagesse dans les conseils, est évidemment
une science, puisque ce n'est pas l'ignorance, mais la science
qui inspire les bons conseils.
Évidemment.
Mais il y a beaucoup de sciences, et de toute espèce dans
l'État.
Sans doute,c II y a la science des charpentiers : est-ce elle qui vaut à
l'État le nom de sage et de prudent en ses conseils ?
Pas du tout, dit-il;à ce titre, il passera seulement pour
habile charpentier.11 y a aussi la science des menuisiers : ce n'est pas elle
non plus qui, en délibérant sur les moyens de faire des
meublesparfaits,
vaut à l'État le nom desage.Assurément non.
Ce n'est pas non plus la science qui se rapporte aux
ouvrages en airain ou autres du même genre?
I . On a reproché à Platon d'appliquer ici à une question de mo-
rale la méthode des résidus qui convient exclusivement à l'étude de
quantités abstraites. En réalité, Platon l'emploie comme un simple
procédé d'exposition.
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i8 nOAITEIAS A 428 a
"OoTTEp TotvUV oXXcûV TLvSv TETT<ipOV, eI fv XL E^T]ToO^EV
aÔTcov IvÔTcpoOv,
ôtt6teTipÔTOv
EKEÎvolyvco^iEV, iKavôç
&v
Et)(EV fjtiîv,Et SE Ta Tpta np^TEpov lyvoûptoa^iEV, auT^ àv
Toi&Tcp èyvtiapLOTO t6Cr\'zo<)^E.vov' Sf^Xov yàp ôtt oôk aXXo
ETLr\v f\
t6 ûttoXei(|>6év.
'OpBcoc;, IqjTi, XÉyEiç.
OÔKOOV Kttl TtEpl TOlixCOV, ETTElSf) TETTOpa SvTtt TVy^dtVEl,
cSaaiiTOûç^t]TT]TÉov
;
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Kal ^lÈv 5f) TïpÔT6v yâ jioi SokeX ev aÔTÔ KaTdcSr^Xov b
]
EÎvaif) ao(|)ta*
Kal tl Stotiov TXEpl aÔT?|V (|>atvETai.
Tl; fj S'gç.
Zo<|)f] ^ÈV TCO OVTL SOKEÎ^lOl fj Tt6XlÇ ElVat
î|v 5llf)X6o^EV'
ELfBouXoç yàp, oô)(^i ;
Nat.
Kaljj.f)v
toOt6 yE aÙT6, f\ EÔBouXia, Sf^Xov bxi EmaTfnir|
tIç laTLV ou yàp tiou ômaSIa yE, àXX' ETtLaTfj^T] eS |5ou-
XEt3ovTai.
AfjXov.
rioXXal Se yE Kal TTavToSaTïal ETtLcxf^^iai Ivtt^ 7t6Xei
EÎalv .
ricûç yàp oô;
*Ap* oSv Stà xfjv TÔv tekt6vcûv èTTiaT/|^T]v ao(J>f) |
Kal C
EÔBouXoç fj tt6Xiç Ttpoapr)T£a ;
OuSa^icùç, £(|>T],Sioc y£ TaiL)TT]v, àXXà tektovik^).
OuK apa Stà Tf)v ûnèp tôv ^uXlvcov aKEuSv èniaTifnir|v,
(iouXEuo^ÉvT] ôç âv Exo»- ^ÉXTtoTa, ao<pf) KXrjTÉa tt6Xiç.
OÔ ^ÉVTOl.
Tl Se; TfjV ÛTTÈp TÔV EK ToO ^C^KoO fj
TtVtt aXXT]V tôv
TOIOI&TOV;
428 a 5 Ta om. FII6 toutw : -to F'
\\ 7 urioXeiçeiv A* : -XrjCpOlv
AF IIC 7 Tc5v £7. om, F add, s. u.
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428 c LA RÉPUBLIQUE IV 19
Ce n'est pas non plus, dit-il, aucune de ces sciences.
Ni celle qui s'occupe de faire pousser les fruits de la terre;
l'Etat n'en peut tirer que la réputation de bon agriculteur.
Il me semble.Mais quoi ? repris-je ; n'y a-t-il pas dans l'État que nous
venons de fonder une science qui réside en quelques citoyens,
d et qui délibère, non pas sur un objet particulier, mais sur
l'Etat même en son entier, pour régler le mieux possible tant
son organisation intérieure que ses rapports avec les autres
États ?
11
y ena
une assurément.Laquelle, dis-je, et chez qui ?
La science qui garde l'État, chez ces magistrats que nous
avons appelés tout à l'heure des gardiens parfaits.
Et quel est le nom que cette science vaut à l'État?
Celui de prudent en ses conseils, dit-il, et de réellement
sage.
Eh bien, repris-je, crois-tu que dans notre État les
e forgerons ne seront pas plus nombreux que ces véritables
gardiens ?
Il y aura, dit-il, bien plus de forgerons.Et si tu compares ces gardiens aux autres corps qui tirent
leur nom de quelque science, ne sont-ils pas les moins nom-
breux de tous ?
De beaucoup.
Par conséquent c'est au corps le moins nombreux, à la
plus petite partie de lui-même et à la science qui y réside,
c'est enfin à ce qui est à sa tète et le gouverne qu'un État
constitué selon la nature et considéré dans son ensemble
429 a doit le nom de sage, et c'est, à ce qu'il semble, au groupele moins nombreux qu'il appartient d'avoir part à cette
science qui seule entre toutes mérite le nom de sagesse*
.
Celaest très
vrai,dit-il.
I. Le terme de aoçta, sagesse, comme Platon vient de l'inter-
préter, est la même chose que la opdvTjatç, comme il l'appelle
433 b/c, appliquée à la politique, mais non à la connaissance méta-
physique de ridée du Bien. Elle délibère pour le bien de la commu-
nauté; mais le bien n'est pas encore ici élevé au rang d'Idée.
Cf. Krohn, Plat. Staat, p. 4o et 362.
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ig nOAITEIAS A 428 c
Oô8' fjvTLVoOv, ecj)r).
OôSè Tf]v ÛTTÈp ToO KttpTToO xf^ç y^vàcECûç EK xfjç y^Ç?
àXXà yscôpyLKT*).
Tt ôé; t]v 8' èyô" eotl tlç èTtiCTT/nirj
Ivxf^ apxL ô<^' f^^ôv
olKLaSetcxr) napà xiat xSv tioXlxcûv, j\ oÔ)( ÛTuèp xGvj
èv xf^d
tt6X£l xlv6ç (ScuXsijexaL, àXX' ûnèp aûxî^ç oXrjÇ, ovxlv' (âv)
xp6Ttov auxf) xs Tipèç aûxf)v Kal TTp6ç xàç aXXaç tt6Xei<;
&piaxa ô^iXoî ;
"EaxL ^évxoL.
Tlç, Ec|)r|v âyo, Kttl ev xIctiv;
AîÎTr|, r\8' oç, i^ (|)uXaKiKf), Kal Iv xoijxolç xoÎç ap)(ouaLV
oOc; vOv8f] xeXéouç <|)\jXaKa<; ôvo^à^io^iEV.
Atà xaijxrjv ouv xf)v Emaxr)^rjv x( xf]v néXtv Tipocayo-
peiiEiç ;
EÔBouXoV, EfpT],Kal XÔ OVXL
<JO(|)/jV.
riéxEpov oÎjv, t]v S' lycû, EVxfj
ttoXel oïelr\\iXv ^aXKÉaç
ItiXeIouc; EVECEaGai
r\ xoùç àXr|8Lvoùç <|>\3XaKaç xo\3xouç; e
rioXl!), Ec|)r|, )(aXKÉaç.
OÔKoOv, E<^r|v,Kal xcov aXXcùv oaoi Irciaxi'i^aç e)(ovx£(;
ôvo^oc^ovxat XLVEÇ Etvai, nàvxcov xouxcov oQxoi aveÎev
ôXiyiaxoL ;
rioXtS y£.
Tcù CTjjLLKpoxàxo apa eBvei Kal ^iÉpEL lauXT^ç Kalxf^
Iv
X0UX9 Imaxri^T], xS rtpoEaxcoxL Kal ap^ovxt, oXr| ao(^T\Sv
eUt]Kaxà
<|)i&aLVolKtaSEÎaa rrôXic;* Kal xoOxo, «ç eolke, <p\)OEi
èXtytaxov ytyvExauij
yévoç,o
TTpocn'|KEL xauxr|c; xî]Ç
Int- 429a
axf)(Jir|(; tx£xaXay)(àv£LV î]v ^évrjv Sel xcov SXXcùv iTttaxri^ôv
aoc|>(av KaXEiaSaL.
'AXrjGÉaxaxa, Ec|)r|, XÉyEiç.
i4 î^W :
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jld 2 aÙTrjç : au-rjç F^
||av add. Ast. : om.
codd.il
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£Ç7] F 115 ôXiyiffTot : -yoaTOi F i|
10 oXiyKrcov : -yoaTOV F.
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429 a LA RÉPUBLIQUE IV 20
Voilà donc une des quatre choses que nous venons je ne
sais comment de découvrir, elle et l'endroit où elle réside.
Je crois, dit-il,
quenous devons nous tenir
pour
satisfaits
de la découverte.
VII Quant au courage en lui-mêmeLe courage se
^^ ^ i^ partie de l'État où il se trouve,trouve dans le corps ,.
• r -x j ^ l»l^x .. i
des guerriers. P^^'*® 9"^ ^^^^ donner a 1 Etat le nomde courageux, c'est une chose qui n'est
pas bien difficile à découvrir.
Comment ?
b Doit-on, repris-je, pour dire si l'État est lâche ou coura-
geux, considérer autre chose que cette partie qui combat
et fait la guerre pour lui ?
Non, répondit-il, il n'y a pas autre chose à considérer.
Que les autres citoyens soient lâches ou courageux, repris-je,
il ne dépend pas d'eux, à mon avis, que l'État soit l'un ou
l'autre.Non en eflet.
L'État est donc courageux par une partie de lui-même,
parce que c'est en cette partie que réside le pouvoir de main-
c tenir en tout temps l'opinion relative aux choses qui sont à
craindre *
,choses qui doivent être les mêmes et de la même
nature que celles que le législateur a indiquées dans son
pland'Mucation. N'est-ce
pas
là ce
quetu
appelles
le cou-
rage?Je n'ai pas bien saisi, dit-il, ce que tu viens de dire;
répète-le.
Je repris : je dis que le courage est une sorte de conservation.
Conservation de quoi ?
De l'opinion que la loi a créée par le moyen de l'éducation
sur les choses qui sont à craindre et sur leur nature. J'ai
ajouté que le courage la maintenait en tout temps, parced qu'en effet il la conserve dans le chagrin, dans le plaisir,
dans le désir, dans la crainte, sans jamais la rejeter. Je vais,
si tu Yeux, illustrer ma pensée par une 'comparaison.
I. Pour Socrate et Platon, la vertu est science et le vice igno-rance. Le Loches a pour but de démontrer que le courage lui-même
n'est autre chose
que
la connaissance de ce qui est à craindre et de
ce qui ne l'est pas.
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i»o nOAlTElAS A 429 a
ToOto jièv Sf|iv TÔv TCTrApcûv oôk oT8a bvTiva Tp^Tiov
T]ôpr|KatiEV, aÛTd te Kal Sttou xfjç 7t6Xeoc; tSpuxai.
'E^ol yoOv 8oKEt, e.<^r\, à'iTO)(p<i)VToa(; T]ûpf^a9ai.
VII 'AXXà ^f)v àvSpEia ys aÙTr| te Kal âv S KEÎTai tî^ç
"h^Xeoç, Sl' s TotaiixT] KXr|TÉa f\ TiéXiç, oô rtàvu )^otXE7T6v
ISeÎv .
riôc; 8/) ;
Tlç âv, fjvS'
lyci),|
elçaXXo xi
àîToSXéqjac; f[ 8elXt»]v f)
b
^v8pEtav tt6Xlv eltïol, àXX'f) eIc; toOxo t6 jiÉpoç S npoTTo-
Xe^el te Kal aTpaTE^ETat ôxtèp aÔTf^c; ;
Ou8' &v eTç, e<J)T], eIç SXXo ti.
Ou yàp, oT^iat, eÎttov, oï yE aXXoi Iv aÛTT] îj8elXoI
Î)
«v8pEÎ0L SvTEç Kt3pL0L âv eÎevf]Tolav aÔTf|v EÎvai
fjTotav.
Ouyàp.
Kal àvSpEta apa iréXiç ^ÉpEt tivI lauTfjc; eoti, 8tà t6 Iv
«keIvo ex^*-^ 8\3va^iv ToiaÙTT]v f]Stà navTÔç oà>azi Tf|v
I TTEpl TÔv 8elv6ûv 86^av, TaOTà te aÔTà EÎvai Kal TOiaOxa, C
& TE Kal oîa ô vo^oBÉTTjc; napi^yyEXXEV âvTf^
TTaL8Eta*îj
oô
•toOto àvopEiav KaXEÎç ;
Oô Ttocvu, Ec|)r|, E^aSov S eÎtieç, àXX' a38iç eItté.
ZcûTTiptav Eycay', eTtiov, XÉyo Ttvà EÎvai Tfjv âv8pEiav.
riotav 8f) CTcoTriptav ;
Tf]v i^q 86^T]c;Tf]<; ônè v6^ou Biol Tf^çTTaL8Etac; yEyovutaç
TiEpl TÔv 8elvcov & TE EOTI Kttl oTa* 8tà TTavT6ç 8è IXeyov
<xÔTf^(; aoTT]plav t8 ev te Xùrratc; SvTa BiaLaâiC,EaQ<xi aÔTfjv
Kal EV1 iq8ovaLÇ Kal Iv lîTiBu^itaïc; Kal Iv
(|)66olc; Kaljif)
d
€K6dXXEiv. *Cli 8É ^01 SoKEÎ S^ioiov EÎvai ISeXo àîiEiKàaai,
vEL 3o\3Xei.
429 a 7 ètJLol youv W :Ijxo'.y*
ouv A xaî èao\ youv F |I TjupfJaOat :
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[|c i
TOtaCîTa : Ta T. F H 3 TzaprJyyeXXev : -yyetXXev A*|| 7 Y£Yovu''a; recc. :
-lav codd. et Stob.j] 9 ajTT]; Adam : a'jTTjv codd. et Stob.
||10 ev
om. Théo H d i ev . . ev om. Théo Stobaei S.
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429 d LA. RÉPUBLIQUE IV ai
Je veux bien.
Tu sais, dis-je, que les teinturiers, quand ils veulent
teindre la laine en pourpre, choisissent d'abord dans le grand
nombre des couleurs une couleur unique, la blanche ;ils
préparent ensuite leur laine blanche avec un soin minutieux,
afin qu'elle prenne tout l'éclat possible de la pourpre. C'est
e seulement alors qu'ils la teignent, et la teinture ainsi donnée
devient indélébile;aucun lavage, soit à l'eau simple, soit au
savon, ne peut en enlever le brillant; autrement, tu sais ce
qui arrive, soit avec des laines d'autre couleur, soit même
avec des laines blanches, mais qui n'ont pas au préalable subicet apprêt
^.
Je sais, dit-il, qu'elles déteignent et font un effet ridicule.
Eh bien, dis-je, imagine-toi que nous faisions de notre
mieux un travail analogue, en choisissant les soldats et en les
430 a élevant dans la musique et la gymnastique. Persuade-toi
que la seule fin que nous poursuivions, c'est qu'ils consentis-
sent à
prendre
la meilleure teinture des lois, afin
que, grâceà la bonté de leur naturel et de l'éducation reçue, ils eussent
une opinion indélébile et sur les choses à craindre et sur les
autres, et que la teinture résistât à ces savons si actifs a
emporter les couleurs, je veux dire le plaisir, plus efficace
à cet effet que n'importe quel natron ou lessive, et la dou-
b leur, et la crainte, et la passion, détergents supérieurs à tous
les lavages. C'est cette force qui maintient en tout temps
l'opinion juste et légitime sur ce qu'il faut craindre et ne pas
craindre, que j'appelle et définis courage, à moins que tu
n'aies quelque objection à faire.
I. On sait combien Socrate aimait les comparaisons familières.
Sa conversation, dit Alclbiade {Banquet 221 F) semble grotesque au
premier abord. « 11 parle d'ânes bâtés, de forgerons, de cordonniers,
de tanneurs. » Platon aussi illustre souvent sa pensée par de&
comparaisons prises dans la vie familière, mais rehaussées par l'élé-
gance de l'expression. Celle-ci a fait fortune. Aristote use d'une
métaphore empruntée de même à la teinture Éth. à Nicomaque II,
2, iio5* 3. Cf. aussi Cicéron, Hortensias Fr. 62 éd. Nobbe. Sur le
procédé des teinturiers, voyez H. Blûmmer, Technologie und Termi-
nologie der Gewerbe und Kûnste bel Griechen und Rômern, l, 2® édit.,
191 2, p. 225-248 et Dictionnaire de Daremberg et Saglio, IV,
p. 769 sq.
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21 nOAITEIAS A 429 d
'AXXà ^oùXo^iai.
OuKoOv oîa9a, îjv 5'èy<i),
8tl otfia(|)T^ç,
etieiSAv (iouXTj-
OûùCTL fiài|»aL epia axrz' EÎvat àXoupyéc, TipÔTOv ^èv EKXÉyovTai
èK Toaoïixcùv ^(pco^dcTcov ^xtav (|)\3aLV it\v tôv Xeukôv, ETTELTa
TtpoTTapaaKEuà^^ouaLv, ouk àXlyr) napaaKEuf^ SEpariEÙaavTEÇ
Sttcûç SÉ^Exat oTi ^làXtaxa t6 &v8oc;, Kal oStoSf] fiaTiTouat.
Kalj
o ^Èv av TouTO tS xpÔTTcp (5oc<|)rj,SEuaoTioLèv ylyvETat e
t6|5ac|)Év,
Kalf\ nXiiaiç oîït' avEU ^u^^àxcov oÔte ^Exà
^u^^àxcûv SiLivaTaL auxôv x6 âv8oc; à(|)aipEÎCT8au* fi 8' âv
jir),oTaBa ota
Sf] ylyvExai, èàvxâ xlç oXXa )(p6^axa (iàTtTr|
èécjiE Kal xaOxa^f) TrpoBEpaTiEÙaac;.
OtSa, £<J)r|,<5xi EKTiXuxa Kal yEXoîa.
ToLoOxov xolvuv, fjvS' èyco, ÔTtdXaBE Kaxà Suvajitv êpyéc-
^eaBat Kal i^tiaç, oxe lE^EXEyé^EBa xoùç axpaxioxac; Kal
EnaL5E\jotiEv|i
jiouaLKfj Kal yutivaaxtKfj- jn^Sèv oïou aXXo 430 a^r|)(avaa8aL î) Sttoç i^^îv 8xl KocXXiaxa xoùç v6^oi)Ç tiel-
oBevxeç S££,olvxo ôoTiEp 3ac|)f|v,Xva SsuaoTXOLèç auxôv
i^
S6£,à yCyvoLXo Kal TiEpl ôelvcùv Kal nspl xûûv ocXXcûv Stà x6
x/jv XE(|)i&atv
Kal xf|v xpo<|)f|v ETtixrjSEtav Ea)(r|KÉvaL, Kal ^f)
auxQv EKTiXijvat xf]v fSa<|)f]vxà pu^[jiaxa xaOxa, SEivà ovxa
ekkXù^elv, f^
XETJSovf), Tuavxèç xaXEaxpaCou SEivoxÉpa
ouaa
toOtoI Spâv Kal Kovlaç, Xùttt] xe Kal
cj>66oc; Kal l-niButila, b
7Tavx6ç aXXou ^ij^i^axoç. Tf]v Sf) xoiatixrjv Sùva^iv Kal
acoxrjptav Stà navxèc; B6B,r]c; ôpBfjç xe Kal vojxtjjiouSelvcûv
TTÉpt Kal^if] àvSpELav lycoyE KaXw Kal xlBEjiai, Et ^r) xt av
&XXo XÉyEiç.
d 7 TT)v om. Stob. Il
8 -pozapaoxeuo^ou'Jiv:
-co/.aTa'Jx. Théo||
9 SÉçsTai : -rjTa-. W Théo|j ot] om. W Théo
||e i ^açr) om. Stob.
Il8euao;;oiôv yiyvstac lo paçàv xai
rj TcXuat; : oaou xi lo Paosv xaî fj
çjatç /.ai Théo||
2 ojt' aveu puap-dcxcov ojxe (le-à pu|x;jLocTa)V: oj":' av
[AcTa p'jp.tAa-:a)VStob.
||6 ot: : OTt xaî F Stob.
|| 7 -jTCoyvaÇe : apovài
Stob.Il430 a I jxouatx^ : ly tx. Stob.
|| {xrioèv: xal
(jl.F Stob.
||
2 xaXX'.aia Toùç : xaXXtaTou; Stob.||5 xe om. Théo
|| ttjv om. Théo
jl6 aùxâSv £X7:A"jvai : £x~Xjv7j auTàiv Théo
|| 7 yaXeaToa''ou : ^aXaa.Stob. Timaeus gtozO^o^ Théo
||
8 touxo8pav
om. ThéoH
b i xoviaç '
xotvtoviaç Théo||3 ôeivwv : 8. te Stob.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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430 b LA. RÉPUBLIQUE IV 22
Je n'en ai aucune, dit-il; je pense en effet que, si l'opi-
nion juste qu'on a de ces mêmes choses n'est pas le fruit de
l'éducation, par exemple l'opinion d'une bête ou d'un
esclave, non seulement lu ne la juges pas bien durable, mais
encore tu lui donnes un autre nom que celui de courage.c Ce que tu dis est parfaitement exact, répondis-je.
J'admets donc ta définition du courage.Admets aussi, dis-je, que c'est une vertu politique, et
tu ne le tromperas pas. Mais nous en parlerons mieux, si
tu veux, une autre fois; car, pour le moment, ce n'est pas le
courage que nous cherchons, c'est la justice. Sur la recherchedu courage, en voilà, je crois, suffisamment.
C'est vrai, dit-il.
^La tempérance
^"^ ^^
''^"^ f'^^
^."^^^^' repris-je,
se trouve à la fois deux choses à découvrir dans la cité,
dans la multitude la tempérance, et celle qui est l'objet deet dans le
corps toute cette enquête, la justice.des gouvernants. q•
Par quel moyen pourrions-nous découvrir la justice ? Nous
n'aurions plus alors à nous occuper de la tempérance.Pour ma pari, dit-il, je n'en sais rien
; cependant je ne
désire pas que la justice nous apparaisse la première, si cela
doit nous empêcher d'examiner la tempérance ;mais si tu
veux m'être agréable, examine celle-ci avant celle-là.
e Sans doute, je le veux, dis-je ; j'aurais tort de te refuser.
Examine donc, dit-il.
C'estcequeje vais faire, répliquai-je. A première vue, elle res-
semble plus à un accord et à une harmonie *
que les précédentes.
Gomment ?
La tempérance, dis-je, est une sorte d'ordre et d'empiresur les plaisirs et les passions, s'il faut en croire l'expression
populaire assez étrange, ma foi: « être maître de soi », et
d'autres semblables qui sont comme des traces laissées parcette vertu. Qu'en penses- tu?
I. Les termes grecs sont ou^^tov'a et àpjxovia. Le premier que je
traduis par accord désigne ici proprement la consonance de l'octave
et de la double octave. La deuxième (l'harmonie) s'appliquait aux
modes musicaux qui différaient entre eux par l'arrangement des
intervalles et par la hauteur.
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aa nOAlTEIAS A 430 b
'AXX' 0Ô8ÉV, rjS' 8ç, Xéyco' Sokelç •^à.p \ioi xfjv ôp8f)v
36E,av TiEpl Tûùv aÛTQV toiStcûv &VEU TtatSetaç y^Y®^^^**^»
Tf|v TE 9r|picû8r| Kal àvSpaTTo868rj, où'te ttocvu ^dvi^iov
l'JYEÎaBaL, aXXo té tlf) àv8pECav KaXEÎv.
I 'AXr|9£aTaTa, r\v 8'lyci), XÉyELÇ. C
'ATtoSÉ)(ojiat Totvuv toOto àvSpELav EÎvaL.
Kal yàp àTro8É)(ou, r\v 8' èyca, TToXtTLK/|v yE, Kal ôpBûç
drioSÉ^jEL* auSiç 8è TiEpl auToO, èàv(io\3Xr|,
etl kAXXlov
SU^EV. NOv yàp où toOto £^r)ToO(jiEv, àXXà 8LKaLoaûvT|V
Tip6c; oSv Ti^v ekeIvou ^/|Tr|aiv, a>ç lyS^iat, ÎKavcùÇ e)(el.
'AXXà KaXôç, £<f>r|, XÉyEiç.
VIII Aùojir|v, rjv 8' lyo, etl
|
Xomà S 8el KaTt8Etv èv d
i?[ tt6Xel, fjTE aco<j>poaOvr| Kal oS
8r)EVEKa nàvTa ^rjToO^iEv,
SiKaioaiivr).riàvu \ièv ouv.
riôç ouv âv Tf)v SLKaLoai&vr|v EÎjpoi^Ev, ïva ^irjKÉTi
Tipay^iaTEUCù^ESa riEpl acoc})poaOvr|<; ;
'Ey<*) ^lèv Totvuv, E<J>r|,o^^te otSa out' Blv 3ouXo'mr|v aÔT6
TrpÔTEpov (|>avf|vaL, EtiTEp ^rjKETL ETTLaK£i|;6jiE8a acoc|)poat3vr|v'
dXX' EL
E^lOLyEf5o\3XEL
•^O.piCtEaQoLl,
aK6Tl£LTTpÔTEpOV
ToOtO
ckeIvou.
'AXXà ^lEVTOL, rjv 8' âycû, fiot3Xo^at | yE, eI^if)
oc8lkc3. e
2Ik6tiel 8r|, €.<^r\.
Zketitéov, eIttov Kal ôç yE evteOBev lSelv, ^ujKjxavtoç
Tivl Kal àp^ovla TUpoaÉOLKEV ^olXXov t\Ta TipÔTEpOV.
nsç;
K6a^oc; tio\3 tlç, r\v 8' âyo, f) aax^poaùvx] èaTlv Kal
f|8ov6ûv TLVcùv Kal etclGu^ilcùv lyKpàTEia, &q (paai kpeIttco
8f)aÛToO XÉyovTEc; oûk oÎ8' bvTLva Tp6'nov, Kal aXXa &TTa
TOLaOTa ^oTtEp '(.yyr] aÛTÎjç XéyETaL* rj yàp ;
b 8[j.ov'.[J.ov
Stob. : votxitxov codd.||C 5 èÇrjxoutxîv : Ç. F ||
d 8 STiiaxs-
vî-0|xe6a
:
-oj{xe6aF
He 6
xojjxoç AStob, : ô y.. F
||
8Xé^ovisç
in m.
Yp. AM Stob. : çaivov~at codd.||
axTa : xiva Stob.
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430 e LA REPUBLIQUE IV aS
C'est tout à fait cela, répliqua-l-iL« Être maître de soi », n'est-ce pas une expression ridicule!^
car celui qui est maître de lui-même est aussi, n'est-ce pas ?
esclave de lui-même, et celui qui est esclave de lui-même
431 a est aussi son propre maître, puisque c'est au même homme
que ces dénominations s'appliquent dans tous les cas.
Sans doute.
Mais, repris-je, il me semble que le sens de cette expres-sion est qu'il y a dans l'âme même de l'homme deux parties.
Tune meilleure, l'autre moins bonne. Quand la partie qui
est naturellement la meilleure maintient la moins bonnesous son empire, on le marque par l'expression « être maître
de soi », et c'est un éloge. Quand au contraire, par suite
d'une mauvaise éducation ou de certaine fréquentation, la
partie la meilleure, se trouvant plus faible, est vaincue parles forces de la mauvaise, alors on dit de l'homme qui est en
b cet état, et c'est un reproche et un blâme, qu'il est esclave
de lui-même et intempérant.Cette explication me semble juste, dit-il.
Maintenant, continuai-je, tourne les yeux vers notre nou-
vel État : tu y verras réalisé l'un des deux cas précédents ;
tu reconnaîtras en effet qu'il a droit à ce titre de a maître de
lui-même », puisque celui chez qui la partie la meilleure
commande à la mauvaise doit être réputé tempérant et maître
de lui-même.
Je regarde notre État, dit-il, et je vois que tu dis vrai.
c Ce n'est pas cependant qu'on n'y trouve une multitude de
passions, de plaisirs et de peines de toute espèce, surtout
chez les enfants, les femmes*, les serviteurs, et chez la plu-
part de ceux qu'on appelle des hommes libres, en dépit de
leur peu de valeur.
C'est vrai.
Mais les désirs simples et modérés, qui, sensibles au raison-
nement, se laissent guider par l'intelligence et l'opinion juste,
tu ne les trouveras que dans un petit nombre de gens, ceux
qui joignent au plus beau naturel la plus belle éducation.
I. Ici Platon parle suivant l'idée commune que les Grecs se fai-
saient de la femme. Mais en admettant les femmes aux fonctions de
gardiennes, il reconnaît qu'elles sont capables de régler leurs désirs
par l'intelligence ({Astà vou).
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33 IIOAITEIAS A 430 e
nàvTov (idcXiaTa, e<^T].
OuKoOv t6 ^èv Kps'iTTco aÛToO yeXoLov ;6 yàp lauToO
icpelTTCûv Kal fJTTcov SrjTTOu av auToCelt]
ical 5 fJTTov
KpsLTTCûV IIô auTÔç yàp ev Snaaiv Toiixoiç npoaayo- 431a
pEiiexaL.
Tt 8' o^f;
'AXX', fjv S' èyo, <J)aLveTai ^iol ^oùXeoSat XéyELv oCxoç ô
A6yoç &q xi ev aux^ xô àvSpoùTta) TTEpl xfjv 4'U)(^fjvxè
^èv lîâXxiov EVL, xo 8è )(ELpov, Kal 8xav ^èv x6 (îéXxtov
<J)i&CTELxoO )^Etpovoc; lyKpaxèç t|,
xoOxo XéyEiv xè KpElxxco
aûxoC* ETtaivEÎ yoOv 8xav Se ûtt6 xpo<|)î]Ç KaKfjc; fj xtvoç
ô^iiXtaç Kpaxr|8fj ôtu6 7TXr|6ou<; xoO y^Eipovoq a^iLKpéxEpov xè
(ÎÉXxLOV bv, XoOxO SE OÇ EV ÔVeISeLIj^EyElV I
XE Kal KaXELV b
ijxxco lauxoO Kal aKéXaaxov x6v ovjxo StaKEi^iEVov.
Kal yàp loLKEV, E<|>r|.
'ArudôXEnE xotvuv, t]vS' âyo), Ttpèc; xf]v vÉav i^t'^tv tt6Xiv,
«cal EÛpf|aEt<; Iv auxfj x6 IxEpov xotixcov ev6v KpElxxco yàp
aÔTfjv aôxî^c; SiKatox; (^-qoeic; TrpoaayopEt^EaBau, EÏTiEp ou
^b a^iELVov xoO yEipovoq ocpx^'- oa<^pov kXt^xéov Kal KpcLXXov
xiôxoO .
'AXX' àTto6XÉTTa>, E<|)r),Kal àXr|8f] XsyEiç.
Kal jii^v Kal xàç yE TioXXàç Kal navxoSaTiàç l-niSu^iaç
«al fjSovàc; xe\Kal Xiinac; èv Tiai.al ^àXiaxa av xiç EÔpoL c
Kal yuvat^l Kal olKéTatç Kal xôv èXEuSÉpcùv XEyo^iÉvcov ev
-TOLc; TtoXXoît; xe Kal <|>at3Xotç.
riàvu(JiÈv
o8v.
Tàç Se yE àxtXaç xe Kal jiExptaç, ouBi] ^Exà voO xe Kal
^6^T]ç SpBîiç Xoyiaji^ SyovxaL, èv ôXtyotc; xe InixEii^Et Kal
•xotç (iÉXxioxa jièv <|)Oaiv, (iéXxtoxa Se TTatSEuSEtaLv.
II TÔ : Tô) F*Il
ta 8r|nou : ajxou Stob.||431 a 7 èya^axèç : -TSffTe-
pov Stob.IltÔ F Stob. : xôv A.
I|10 iv ôvît'Ôet : èvôv eî'Ôet
(f^Br) F^) F
^jjb 6 îtpo^ayopsucaOa: : -pîûeiv Stob.
||ou recc. : ouv codd. et Stob.
jj
10 YE : TE Stob.IlC I T.ai'sl H. Wolf : raat codd. et Stob.
|| 7 çuaiv :
«çuatv F TpaçsTui Stob.
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431 c LA RÉPUBLIQUE IV 24
C'est vrai, dit-iL
Ne retrouves-tu pas tout cela dans notre État, ne vois-tu
pas que les passions de la multitude vicieuse y sont dominées
dpar
les
passionset
l'intelligenced'une minorité
vertueuse?
Jel vois, e dit-il.
IX Si donc il faut jamais dire qu'un État est maître deses plaisirs et de ses passions et de lui-même, c'est bien du
nôtre qu'il faut le dire.
Assurément, fit-il.
Ne faut-il pas ajouter que par tous ces motifs il est tempé-rant ?
Si fait, dit-il.
Et si jamais dans un État gouvernants et gouvernés ont eu
la même opinion sur ceux qui doivent commander, c'est
e encore dans le nôtre que se trouve cet accord. N'est-ce paston avis ?
Si, dit-il, complètement.
Dans lequel de ces deux groupes de citoyens diras-tu doneque réside la tempérance, quand ils sont ainsi d'accord
;est-ce
dans les gouvernants ou dans les gouvernés ?
Dans les deux sans doute, dit-il.
Te rends-tu compte, repris-je, que nous avons été bons
devins tout à l'heure, en assimilant la tempérance à une
sorte d'harmonie *?
Pourquoidonc ?
Parce que, si le courage et la sagesse, qui ne résident que432 a dans une partie de l'État, le rendent néanmoins, l'une sage,,
l'autre courageux, il n'en est pas ainsi de la tempérance :
celle-ci s'étend absolument à toute la cité et produit l'accord
parfait entre tous les citoyens, quelle que soit la classe, basse,
haute ou moyenne, où les range, par exemple, leur intelli-
I. En tant que vertu politique, la tempérance comprend trois élé-
ments, la soumission du pire au meilleur, la soumission des pas-
sions à la raison, et enfin l'accord du meilleur et du pire pour déci-
der qui doit gouverner. Les deux premiers se ramènent en réalité à
un seul et ne sont point fondamentaux, car ils découlent du troi-
sième;celui-ci au contraire ne découle pas des deux autres. Voilà
pourquoi, dans sa définition finale, Platon n'admet que le troisième
et fait de la
tempéranceune harmonie.
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24 llOAlTEIAi: A 431 c
'AXr|8f), ^T].
OÔKoOv Kal TaOxa ôpSç Ev6vTa aoi èvxf] Tt6XEt Kal
KpaTou^iévaç auT68t làç eTiiSu^tac; xàç èv tolç ttoXXoÎc; te
KalI (patjXoLÇ Ô7t6 te tôv èniSu^iâv Kal Tf^ç <()povf)aECûc; d
TfjÇ EV Totç âXàTTOal TE Kttl ETIlELKECTTépOlÇ ;
IX El apa Seî TLva TtéXiv npoCTayopEt^Eiv KpElTTO
fJSovcàv TE Kal ETiiSu^iôv Kal aÔTfjv aÔTf^ç, Kal TaiÛTT^v
7ipoapr|TÉov.
riavTdtTTaaLV \ikv oSv, M.<^r\.
*Ap' oSv ou Kal aâxppova Kaià nàvTa TaOxa;
Kal jidiXa, E(|)r|.
Kaljif]v EÏTtep aS Iv SXXt] néXEi
fj aÔTf) 86^a eveotl tolç
TE &p)(ouaL Kal àp)(onÉvoLc; | TTEpl ToO oîÎCTTLvaç Sel ap)^Eiv, e
Kal EV TaÛTT] Sv EÎT] toOto £v6v f) oô SoKEL ;
Kal ^làXa, ec|>T], cr<|)68pa.
'Ev TtOTÉpOLÇ 0Î5v<pi]Ge.lÇ
TÔV TToXitSv t6 CTC0(|)pOVEtV
EVEÎvaL oTav oîÎTCûc; ej^octlv ;Iv toÎç &p)^ouatv î^
Iv toIç
àpXotiÉvoiç ;
'Ev à^l<|)OTÉpOlÇ TTOU, E<|)T].
*OpSç o3v, îjv S' lycib, 8ti Ittieikoc; l^avT£u6(i£6a Spxi
cbç âptiovloc TLvlfj acû(J)poCTt3vT] 6^olcoTai ;
TUf,;"Oti oÛ)( ôoTTEp :?) àvSpEta Kal
f\ ao(J)ta Iv nlpei Tivl
iKaTEpa IvoOaaf\ ^èv |1 ao(|)i?|v, f|
81 àvSpEtav Tf|v néXiv 432 a
TiapEL)(ETO, 0Ô)(^oOtCÛ TtOLEL aÔTT], àXXà 8t' Î^Xt^Ç àTE^V^Ç
TÉTaTat 8Là TTaaoùv TtapE)(o^i£vr| ^uv<A8ovTa<; to\&ç te àcBe-
vecttAtouç TaÔTov Kal toùç laj^upoTàTouç Kal toùç ^éaouç,
d 4 'îeï : 8r] F II5 auTTJç xai Ta6TT)v om. Stob.
||8 xai om. F
||
Tau-a TcavTa F||lo eXjzip
au : auzîr.tp Stob.
||ii àpyojxevoiç : toïç
àp. Stob.Ile 8 aoTt tb; : àpritoç F àpTt'o; o>ç Stob.
|| 9 »)om. Stob.
||
II où^ : 0Ù8' Stob.Il432 a 2 rapet/gTO : et in ras. A
|foGto) :
oÛTto TTjv 7:oXiv F.
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432 a LA. RÉPUBLIQUE IV 25
gence, ou, si tu veux, leur force, ou leur nombre, leurs
richesses ou quelque autre avantage du même genre ;en
sorte que nous avons pleinement le droit de dire que la tem-
pérance estce
concert,cet
accord naturel dela
partie infé-rieure et de la partie supérieure pour décider laquelle des
b deux doit commander et dans l'État et dans l'individu.
Je suis entièrement de ton avis, dit-il.
Bien, dis-je ; voilà trois sortes de qualités que nous avons
reconnues dans l'État, si je ne m'abuse; quant à la dernière,
qui complète la vertu de l'État, que peut-elle être ? Il est
évident que c'est la justice.
Évident.
Dès lors, Glaucon, c'est à présent que,
c'est la constance
Là justice, chasseurs d'un nouveau genre, il nous
â remplir chacun ^^"* cerner le buisson et faire attention
son emploi, que la justice ne nous échappe pas et ne
et l'injustice est se dérobe pas à nos yeux ;car il est
l'empiétement manifeste qu'elle est quelque part ici.sur les fonctions t. jj xi»iii'
d'autrui Uegarde donc, et tache de 1 apercevoir ;
peut-être pourras-tu la voir avant moi,
et me la montrer.
Si je le pouvais seulement ! s'écria- t-il;mais non î te suivre
et voir ce que tu montreras, c'est tout ce que je peux faire.
Prie les dieux avec moi^, dis-je,et suis-moi.
C'est ce que je veuxfaire
;
marche seulementle
premier,dit-il.
Certes, repris-je, l'endroit paraît être fourré et peu prati-
cable;
il est du moins obscur et difficile à explorer ;il faut
avancer pourtant.Il le faut, dit-il.
Et moi, après avoir regardé : Oh ! oh ! Glaucon, m'écriai-je;
il me semble que nous tenons la piste,et que la justice ne
nous échappera pas.
Bonne nouvelle ! fit-il.
I . Prie les dieux, comme doit le faire un chasseur qui part pourla chasse. Cf. Xén. De Venadone, VI, i3 eù^aasvov -o) 'A~o)vÀwvi -/.a-
"C^ 'AptltxtSi Tîj 'AypOTlpa {jLSTaSouvat ttj; ôrj'paç,et Platon, Phil.
25 B euyou 8r] xaî oxoTist.
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ii5 nOAITEIAS A 432 a
et ^èv (5o\3XEt, <|)povr)aEi, eI 8è (io\jXEi, to^tJL,eI hk^ «xi
TiXrjSEL f\ y^T]\iaaiv r\ aXXcp ôtcooOv tôv toioijtcûv ^gte
èpSÔTax' Sv c|)aî^iEv TatiTrjv Tf)v S^^voiav CTC0(J)pocrûvr|v EÎvai,
yjEipoMÔq TE Kal à^Eivovoc; koltol (^vaiv £,u^i(|)covlav ÔTï6T£pov
5el ap^ELV Kal EV tt6Xel]
Kal ev evI EKàaTca. b
ridcVU ^OL, £c|)r|, ^uvSoKEL.
ETev, f]v5' lyo)* xà ^èv xpla f\^1v £V
TrjttôXel KaTWTiTaL,
oç YE oÛTCûcl 86£,ai' t6 8èSf)
XotTièv eTSoç, 8l' S âv Itl
àpExfjç ^ETÉ^oL tt6Xlç,Ti TTox' âv
eït] ; Sf^Xov yàp8ti toOt'
laTlvf\ 8LKaioauvT).
Aî]Xov.
OÛKoOv, o rXaÙKCûv, vOv8f| fj^Sç 8eÎ ôoriEp KuvriyÉTaç
Tivàç Bà^vov KtiKXcp TiEpttaTaaSaL •npoaÉ)^ovTaç t6v voOv,
\xi\ TiT] 8La(|)UYT] f\ 8LKaLo<juvr) Kalàcf)av LaSsîaa a8r|Xo(;
YÉvr|Tai. <l>avEp6v yàp \ 8f)bxu xauTr) TTr|
laTuV Spa ouv Kal C
TipoSu^ioO KaTL8ELV, Idv TTcoc; Trp6T£po<; E^oO ïSrjc;Kal l^iol
4)pàa<i<;.
El yàp éS(|)EXov, £(|)r|.'AXXà jioXXov, èécv
jiol etto^évo )(pf|
Kal Ta 8£tKvu^£va 8uvati£VG> KaSopSv, Tiàvu jiol ^lExploç
XprjaEL.
"Ertou, fjv 8' lyc), eôE^A^evoç ^iet' e^ioO.
rioLfjaco TaOTa, àXXà ^lévov, t\8' oç, iqyoO.
Kalt*^r)v,
eÎttovâyc*), 8i3a6aT6ç yâ tlç ô t6ttoc; (jsatvETai
Kal ETitaKioc;' loTt yoOv aKOTEivèç Kal 8ua8LEpEuvrjToç.
""AXXà yàp b^icùc; lteov.
I
'Itéov yàp, E<|>r].d
Kal âyà KaTL86v 'loù loi5, eÎttov, S TXatiKcov klvSu-
VeOo^ÉV Tl EX^LV ÏX^°*ï» '^"''-fc^®'-
SOKEL OU TlàvU Tl EK<}>£U-
ES àyyÉXXEiç, fj8' 8ç.
5 8è pouXsi : 8' ou p. F|| 7 çaîaev :
oa;j.cVF Stob.
jjb 9 0a{JLVov F :
-<DV AII10 S'.açjyr) : çjt] F
||C 3 opaor,; F : -aetç A ||
4 wçcXov F :
oç. AF'2II5 tAEToico; : -iw H. Richards
[jd 3 où -avu Tt : oj zavu** F.
YII. I. — 4
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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432 d L.\ RÉPUBLIQUE IV 26
En vérité, repris-je, nous sommes bien sots.
Pourquoi ?
II y a longtemps, heureux homme, qu'elle est là, qui
semble se rouler devant nos pieds ; mais nous ne la voyions
pas ;nous étions tout à fait ridicules, comme les gens qui
e cherchent parfois ce qu'ils ont dans la main. INous ne regar-dions pas de son côté
;nous jetions les yeux au loin, et c'est
pour cela sans doute qu'elle nous échappait.— Comment dis-tu? demanda-t-il.— Je dis, repris-je, qu'il me semble que depuis longtempsnous nous entretenons de la
justice,sans nous
apercevoirque c'est d'elle que nous parlons en un certain sens.
Voilà, dit-il, un long préambule pour qui est impatientde t'entendre.
433 a X Eh bien, dis-je, écoute sij'ai
raison. Ce que nous
avons établi dès le début, quand nous jetions les fondements
de notre État, comme un devoir universel, c'est ce devoir,
si je ne me trompe, ou en tout cas quelque forme de ce devoir,
qui est la justice. Or nous avons établi n'est-ce pas ? et nous
avons répété plusieurs fois, si tu t'en souviens, que chaqueindividu ne doit exercer qu'un seul emploi dans la société,
Qfclui pour lequel la nature lui a donné le plus d'aptitude.
Nous l'avons dit en effet.
Et que la justice consiste à s'occuper de ses affaires, sans
s'occuper de celles des autres, cela aussi nous l'avonsenten dub dire à beaucoup de gens, et nous l'avons dit souvent nous-
mêmes *.
C'est vrai, nous l'avons dit.
Ainsi donc, ami, repris-je, c'est cela, s'occuper de ses
affaires, qui, pratiqué de la façon voulue, pourrait bien être
la justice. Sais-tu sur quoi je fonde cette opinion ?
Non, apprends-le moi,dit-il.
I. Socrate a bien dit en effet que chacun devait s'occuper de se»
affaires, sans s'occuper de celles des autres, mais c'est la première
fois qu'il déclare que c'est en cela que consiste la justice. Cette défi-
nition de la justice est la même que celle de la tempérance (atuçpo-
auvYj) dans le Charmide 161 B sqq. : apxi yàp àv£|j.vr[a6r)v r^ht] tou
Tjxouaa Xe'yovxoç oti awcppocjvir) av eXr\ t6 xà lauxou Tzpàxxetv, et dans
le Timée 72 A eu y.olI rAXai Xlvexat xô ::paxxetv xat Yvwvat xà xe aGxoU
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26 nOAITEIAS A 432 d
*H n/|v, fjvS'
eycc), (iXaKiK^v ys f\\id>vt6 TiàSoç.
Tb Tioîov;
ritiXaL,S)
jiaKapia, <|)atvETai TTp6rtoSôv
f)tiîv !£, ap)^f)ç
KuXtvSEÎaSaL, Kal ou^ écopô^ev âp' atiô, àXX' T]^ev Kaxa-
ysXaaTdTaToi* ôoruEp ol Iv Taiç )(^Epolv e)(ovte<; ^t^toOclv
I
EvtoTE O E)(OUCTLV,Kal
l^^AEtÇ eIç aÔT6 \iàv OlÔK aTTEBXÉ- 6
TTO^IEV, TTOppCÛ SE TtOl àlTEaKOTIoO^EV, f\ Sf]Kttl IXdcvSttVEV
ïacoç i^t^Sç.
nôç, £cf)Ti, XÉyELç;OuTcoç, eÎttov, cùç SokoO^év jJioL
Kal XÉyovTEÇ auT6 Kal
aKOuovTEÇ TiàXaL oô jiavGdvELV i^^jlcùv auTÔv, oti èXÉyojiEV
ipÔTlOV TLVà aÔT6.
MaKp6v, EcJ)r|,ib Trpoot(JiLov xS ETitSu^oOvTL àKoOaai.
X 'AXX', fjv5' lycb, StKouE
11Et TL &pa XÉyo. "O yàp e^ 433 a
àp)(î^ç IGÉtiEBa Selv tiolelv Biol Txavxdç, hiE xfjv ti6Xiv
KaTOKL^O^lEV, To0t6 EOTLV, «C; E^ol SOKEL, fJTOl TOtiTOU TL
eÎSoc; r\ BiKaioa-ùvx]. 'E6É^E8a 5è Srjnou Kal TToXXàKic; eXé-
yojiEv, EL ^É^ivr|aaL, otl Iva EKaaTov ev Seol ettltitiSeuelv
TCOV TTEpl T1?]V Ti6XlV, ELÇ 8 ai&ToOT^ CJJUQLÇ £TTLTr)5EL0TdcTr|
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yLyv6^£V0V l^ ÔLKaLOOT^Vr) EÎvaL, TÔ Ta aÛToO TipOCTTELV.
Oîa8a o8ev TEK^alpo^iat ;
OuK, àXXà XÉy', e.<^T\.
e I àîCsSXé-ojXcV : octioS. F||
3 ^ 8y] :r^Zr^ F j|
433 a 2 Beiv om.
Slob.Il
3 T'. om. Stob.||A t)
om. Stob.|1
ôè F : om. A add. s. u.[|
9 -6 om Stob.Il (xrj om. F |1
b i e?pr|xap.ev om. Stob.i|
/i rj om. Stob.
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433 b LA RÉPUBLIQUE IV 27
Je crois, dis-je, que ce qui reste dans la cité, en dehors
des trois vertus que nous avons examinées, tempérance,
courage, sagesse, c'est ce qui leur a donné à toutes la puis-
sance de naître, et les conserve une fois nées, tant qu'ilc demeure en elles. Or nous avons dit que la vertu qui reste-
rait, quand nous aurions trouvé les trois autres, serait la
justice.
En effet, c'est forcé, dit-il.
Mais, repris-je, s'il fallait décider laquelle de ces vertus
contribuera le plus par sa présence à la perfection de notre
cité,il serait
difficile de diresi
c'estla
conformité d'opiniondes gouvernants et des gouvernés, ou le maintien chez les
soldats de l'idée légitime de ce qui est à craindre et de ce
d qui ne l'est pas, ou la prudence et la vigilance dans les chefs,
ou si la cause la plus efficace de son excellence ne serait pasla présence de cette vertu par laquelle enfants, femmes,
esclaves, hommes libres, artisans, gouvernants et gouvernésfont respectivement leur besogne, sans se mêler de celle des
autres.
Ce serait difficile à décider, dit-il, assurément.
Ainsi donc la force de remplir la tâche que la société
impose à chaque individu rivalise, semble-t-t-il, avec la
sagesse, la tempérance et le courage pour le perfectionnementde l'État ?
Certainement, dit-il.
e Et cette force qui concourt avec le reste à la perfection del'État, n'admets-tu pas que c'est la justice ?
Je l'admets absolument, dit-il.
xat éauTÔv aoSçpovt [xovio îcpodTfxetv. Dans le langage populaire,
owcppoauvTi n'était pas toujours distingué de Bixatoauvr,, et même les
philosophes employaient quelquefois les deux mots dans le même
sens. Mais dans la République, les deux mots sont distincts ; autre-ment toute la construction de la cité parfaite s'écroule. La tempé-rance est essentiellement l'accord des citoyens sur la personne quidoit commander, et la justice consiste à faire son métier et pas
d'autre. Cette manière de définir la justice semble très différente de
la définition populaire que la justice est de rendre à chacun ce quilui est dû. Platon après avoir rejeté au I®'" livre la définition popu-
laire, y revient ici en disant que les juges empêcheront les citoyens
de s'emparer du bien d'autrui ou d'être dépouillés du leur, et il
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27 nOAITEIAS A 433b
AOKEL ^OL, f\V 5' EyO, li> ÛTT6XotTTOV £V TT^ T[6XeL Sv
èaKÉ^^ieBa, aco(|)poauvr|c; Kal àvSpetac; Kal(|)pov/)aEco(;,
toOto
EÎvat, 8 TiSoLv ekeIvoiç Tf]v 5\jva^LV napÉa^EV ôote eyye-
vÉaSai, Kal £Yy£vo(jiÉvoLÇ yE acoTriptav TTap£)(ELV, IcûOTTEp Ôlv
Evfj. KatTot £<|)a^Ev 8LKaiocn5vr)v j
laEadai Ter ÛTtoXEi(J)9èv c
EKEIVOV, EL Xà Tpla EÛpOUlEV.
Kal yàp àvàyKrj, sc|)r).
'AAAà ^lÉvToi, r\vS' èyoû, el 8éol y£ Kpivat tl xf^v TuéXtv
î^^iLV xoùxcùv ^locXtoxa àyaBfjv àTTEpyàaExat âyyEvé^EVOV,SùaicpLXov Sv
ELF) TToxEpov 1^ o^oSo^la xcùv àp)^6vxcov XE Kal
àp)(o^Évcov, t\ f\ TTEpl Selvcùv XE Kal\xi],
axxa laxt, 86£,r|Ç
Ewà^iou acoxripta ev xolç axpaxioûxaic; èyyEvojiÉvr), fj f^êv
xoLÇ ap)(0UCTL (^p6vr\oiq xe Kal <|)uXaKf] IvoOaa, f^ j
xoOxo d
^(iXiaxa àyaSfjv auxf)V ttolel £v6v Kal Iv nauSl Kal ev
yuvaiKlKal So\3Xcû Kal
èXEuBÉpcç)Kal
Srj^toupyôKal
Sp)(0VTtKal àp)(o (lÉvcp,
bxL x6 aûxoO EKaoxoç eTç wv ETipaxxEv Kal
oÔK ETToXuTipay^i6vEi.
AtioKpLxov, E(|>r)' Ticûc; S' oÔ;
'Evà^tXXov &pa, ô>ç eolke, Tip6<; àpExfjv tt6Xecûç xfjxe
ao<^ia. aôxî^c; Kalxf] acùcf)pooTjvr|
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433 e LA REPUBLIQUE IV 28
Examine la question d'un autre point de vue, pour voir
si tu seras du même avis. N'est-ce pas les chefs que tu char-
geras dans notre cité de juger les procès ?
Sans doute.
Et dans leurs jugements, à quoi s'attacheront- ils de préfé-
rence, si ce n'est à empêcher les citoyens de s'emparer dubien d'autrui ou d'être dépouillés du leur ?
Us n'auront pas d'autre but.
Parce que cela est juste?Oui.
C'est une raison de plus de convenir que la possession d«son bien propre et l'accomplissement de sa propre tâche
434 a constituent la justice.
C'est exact.
Mais vois si tu seras du même avis que moi. Que le char-
pentier se mêle de faire le métier du cordonnier, ou le cor-
donnier celui du charpentier, ou qu'ils échangent leurs outils
et leurssalaires,
ouque
le même homme se mette en tête de
faire les deux métiers à la fois, qu'on échange ainsi tous les
métiers*, te parait-il que la cité en souffrirait un grand dom-
mage ?
Pas un très grand, répondit-il.
Mais je pense que si an artisan ou tout autre que la nature
a destiné à une vie de lucre, enflé de sa richesse, du nombreb de ses partisans, de sa force ou de tout autre avantage pareil,
se mettait en tête d'entrer dans le corps des guerriers, ou un
guerrier dans le corps délibérant qui veille sur l'État, en dépit
de son incapacité, et s'ils échangeaient leurs instruments et
leurs salaires, ou si le même homme entreprenait de remplirtous ces offices à la fois, je pense que tu jugerais alors avec moi
que cet échange el cette confusion seraient la perte de la cité.
Absolument.
Ainsi donc l'empiétement sur les fonctions des autres et
essaje de lier ensemble les deux définitions, la sienne et la définition
courante;mais il n'a pas suEBsamment expliqué ni prouvé que la
deuxième découlait de la première.
I. La construction îzav-a -aXXa as-aXXaTTOu.£va est incohérente :
si elle ajoute une nouvelle supposition aux précédentes, il semble
qu'elle devrait y être Kée par r;ou xa:
;si elle les résume, il faut
changer -zàXka en Tauxa.
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38 nOAITEIAS A 433 e
Zk6tiel 8f]Kal Tf]5e et oQtco S6£,£f &pa toîç Sp)(ouaLV èv
Tfî ttoXel Tàç StKaç npoorà^eiç SiKà^civ ;
Tlt^nv
;
^H aXXou oÔTivoaoOv ^oiXXov ècJ)uÉ^ievoi SiK&CTouatvf\
TotiTou, b-rtcoc; âv iKaatoijifjx' E)(Cûai xàXXéxpLa ^ii^te tôv
aÛTcov axÉpcovxaL ;
OuK, àXXà xotjxou.
'Oç StKatou Svxoç ;
Nai.
Kal xa\3xr| apa tut] f)xoO oIkeIou xe Kal éauxoO ê^iç te
Kal Ttpâ^tc; SiKaLoaûvT] âv|| ônoXoyoîxo. 434a
"EaxL xaOxa.
'!8È 8f]èàv aol oTiEp l^iol ^uvSoKf]. Tékxcov aKuxoxéjiou
£nL)(£upcov Epya èp'(6iC»£.aBoii f) aKuxox6^oc; xékxovoç, f\xà
Spyava jiExaXa^iBàvovxEç xàXXfjXov fj xl^Aç, î) Kal^ô aôxèç
€Tri)(ELpûûv à^c|)6x£pa TtpocxxEtv, TtdcvxaxSlXXa_^' ^sxaXXaxx^-
^Eva, apdc aoi âv xi Sokeî [ik^o. {^\6L\^aiti6Xlv
;
Oô Tidtvu, £<t>T].
' 'AXX' oxav yE, ot^iat, Sri^ioupyàç Ûvfj xlç oXXoç )(pT]^a-
xtaxf]c; (J)t3aEi,ETiELxa ETtaipé^iEvoc; | î)
TuXoiixofj ttXt^Sel f) jj
l<j)^iji fjoXXca X9 XOL01JX9 eIç x6 xoO tioXe^ikoO eÎSoç
ÊTTL)^ELprj levai, fj xôv ttoXe^ilkcûv xiç eIç x6 xoO fiouXEUXLKoO
Kal <|)ùXaKoç àvà^Loç cSv, Kal xà àXXfjXQV oSxoi opyava
^lExaXa^Bàvcoat Kal xàç xniàç, fj8xav ô aux6c; Tiàvxa
xaOxa S^a £TiL)(Etpfj TipàxxEiv, lÔTe ot^at Kal aol Sokeîv
xa\&xr|v xf]v xoûxov ^lExaBoX^jv Kal noXuTtpayjiootjvrjv oXe-
8pov etvaL xfj tiôXei.
riavxànaaL \xkv oQv.
*H xpicûv Spa SvxQv yevûv TToXuTTpaytiooûvri Kal jiExa-
e 3 61 o-jTto codd. et Stob. : yp. et aauxw in m. Aj|6 ouTtvoaouv F
-rivé; ouv A tivÔç où Stob.|| rj
: xat Stob.|| 7 Tou-rouF Stob. : -to A
|
13 TajTT) : Tauxa Stob.||
xaî sautou : é. Fj|434 a i ôtxoXoyoÏTO :
<x)ji.oXoycrTo F* Il 6 xaXXa : xauxa Madvig || 7 8oxeî : -^ F.
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43^ c LA RÉPUBLIQUE IV 2^
c le mélange des trois classes causeraient à l'État le plus grand
dommage, et l'on n'aurait pas tort d'y voir un véritable
crime.
Certainement.Or le plus grand crime envers l'État, ne l'appelleras-tu
pas injustice ?
Il n'y a pas d'autre nom à lui donner.
XI Voilà donc ce que c'est que l'injustice. Mais inverse-
ment disons que, lorsque les trois ordres des mercenaires,
des auxiliaires et des
gardiensse renferment dans leurs^
attributions et que chacun d'eux fait dans l'État latâche quilui revient, c'est là le contraire de ce que nous disions
tout à l'heure, c'est la justice et ce qui fait qu'un État est
djuste.
Il me semble, dit-il, qu'il n'en saurait être autrement.
Ne l'affirmons pas encore, repris-je,
La justice est-elle avec pleine assurance. Mais transportons
'^''"^^''jîfj'^f" cette sorte de vertu dans l'individu : sice (ju eue esz
11 r»• i •
dans VÉtat ? ^"6 se fait reconnaître la aussi commeétant la justice, nous n'aurons plus^
qu'à l'avouer pour telle;
car quelle objection pourrions-nous y faire encore ? Dans le cas contraire, nous tour-
nerons nos recherches d'un autre côté. Pour le moment
poussons à bout l'enquête que nous avons instituée, dans^
l'espoir qu'en essayant d'abord de considérer la justice dans
e un cadre plus vaste, il nous serait plus facile de reconnaître
ce qu'elle est dans l'individu. Il nous a semblé que cet objet
était un État et, en conséquence, nous en avons fondé un
aussi parfait que possible, parce que nous savions bien quela justice se trouverait dans l'État bien organisé. Ce que
quenous
y
avons découvert,transportons-le
à l'individu;
s'il y a parité, ce sera parfait ;si au contraire des diver-
435 agences apparaissentdans l'individu, nous reviendrons à l'État,,
pour approfondir notre recherche;
et peut-être, en les
confrontant et en les frottant pour ainsi dire, nous en ferons^
jaillirla justice, comme on fait
jaillirdu feu de deux bouts
de bois, et, quand elle apparaîtra en pleine clarté, nous l'affer-
mirons solidement en nous-mêmes.
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29 nOAITEIAS A 434 c
6oXf] IELÇ aXXr|Xa ^lEylaTr) te
fSXàBr) if\TréXsL Kal ôp96TaT' c
Sv TTpoaayopsiSoiTo ^làXiata KaKoupyta.
Ko(jiLSrj ^èv oSv.
KaKoupytav 5è t^v jiEytaTT^v Tf^ç lauToO •n6XEûac; oôk
àSiKiav<j)/|aEL<;
EÎvat;
nôç8' otf;
XI ToOto ^èv &pa àSiKta. nàXiv 8è S8e Xéyco^EV XpT\-
^aTtcTTLKoO, ETTLKoupLKoO, cjjuXttKLKoO yévouç olKELOTipayta,
kK&aiox) TOUTQV t6 aÛToO TTpàxTovxoç Ev tt6Xel, TouvavTlov
ekeIvou SLKaioat3vr| t' ôvEÏr) Kal tt^v tt6Xlv SiKalav
TiapÉxoL ;
OUKOcXXt] EtlOiyE I SOKEL, ?j
8' 8ç, E)(ELV fj TaTiTT^. d
Mr)8Év, fjv 8' iycù, ttcù ttocvu Tiaytcûç auTÔ Xéyo^iEv, àXX'
èàv ^xÈv f\\i.iv Kal eIç Eva EKaaxov tcov àv8p<i>Trcûv lèv t6
EÎ80Ç toOto ôjioXoyfÎTaL Kal ekeî 8iKaioai&VT| EÎvai, auy^ca-
pr|a6LiE8a fj8rj'tI yàp Kal IpoO^iEv ;
el 8è(ji/|,
tote aXXo x^
CTKSip6^iE8a. NOv 8' ekteXéctcù^ev ti]v OKÉipiv f\v &i-f\Qr\\i.EV ,
eI ev ^lEL^Ovl TIVL TCOV E)(6vTG)V 8LKaLoai3vr|v TupoTEpov
EKEÎ ETTlXElpT^CTaL^lEV SEàaaaSaL, pSoV âv ev EvI avBpCOTTC})
KaTL8EÎv oîév EQTiv. Kal I e8o^e 8i^ AV^"^ toOto EÎvat e
TtàXtç, Kal oSto (5)Kt^o^EV wç E8uvà^iE8a àptaTrjv, eS
Et86T£c; 8tl ev yE Tf] àya8f] âveut^.
""O oSvifjt^îv
ekeÎ IcfxivTi,
ETtavac|)Épcû^£V eIç Tèv Iva, k&v \xàv ô^ioXoyf^Tat, KotXcùÇ
eEjEL' èàv 8é tl aXXo ev t^ evIEji<|)atvr)TaL, TrdtXtv èna-
vl6vteç ânl Tfjv Ti6Xtv fiaaavtoOjiEv, ||Kal toc^' Sv nap' 435 a
&XXr|Xa aKOTioOvTEc; Kal TplBovTEç, ôoTïEp Ik rtupEtov
EKXàjiipat TuotfjaanjiEv Tf]v 8LKaLoa\5vT]v, Kal (|)avEpàv yEvo-
^iÉvr|v |5E6aLCdCTat^E8' av auTf)v nap' t)^îv aÛToîç.
C 7 Xsytotxev: -oaev F
||8 oixeioTupayta : oixioypaçta F* ot'xeto-
Ypaoï'a F2II g auTou : aùtô F
||d i 8oxet om. F
|j2 Xéycoixsv
: -o^jlev
FJl'e ÈxxeXs'crcofAev :
-X£a[j.£vF
j]8 âv :
r] èv F||e 3 ye tt) : yeveT^ F 1|
4 sîiavaçéptoijLev : -otxev F||435 a 2 rupsitov :
-pftov F ||4 (5e6a:to<ja(-
fxeÔ'av MW: -ojjxeé' av F -daeO* av (d in ras.) A.
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435 a LA RÉPUBLIQUE IV 3o
C'est, dit-il, procéder avec méthode, et nous ne saurions
mieux faire.
Eh bien, repris-je, lorsqu'on dit de deux choses, l'une
plus grande, l'autre plus petite, qu'elles sont la même chose,
sont-elles dissemblables par ce qui fait dire d'elles qu'elles
sont la même chose, ou sont-elles semblables par là?
Elles sont semblables, dit-il.
b Ainsi un homme juste ne différera nullement d'un État
juste en ce qui regarde la qualité même de la justice, mais
il lui sera semblable.
Illui sera semblable, dit-il.
Or il nous a paru qu'un État était juste, quand les trois
classes d'esprits qui le composent faisaient chacune ce qu'elle
avait à faire, que d'autre part il était tempérant, courageuxet sage, grâce à certaines dispositions et qualités correspon-
dantes de ces mêmes classes.
C'est vrai.
Si donc, ami, nous trouvons dans l'âme de l'individu
c aussi ces mêmes genres de qualités, nous jugerons qu'il
mérite les mêmes noms que l'État, puisqu'il a les mêmes
dispositions.
C'est de toute nécessité, dit-il.
Nous voilà ramenés, mon admirable ami, repris-je,à la
facile question de savoir si l'âme a en elle ces trois sortes de
qualités, ou si elle ne les a pas^.
Facile ! elle ne me le paraît guère à moi, dit-il, et je
crois bien, Socrate, que le proverbe a raison, que les belles
choses sont difficiles.
d Évidemment, répliquai-je, et si tu veux savoir ma pensée,
Glaucon, j'ai peur qu'avec une méthode comme celle quenous suivons à présent dans notre discussion, nous n'arri-
vions pas à une démonstration rigoureuse ;la route qui nous
mènerait au but est plus longue et plus compliquée; cepen-
dant notre méthode ne messied peut-être pas aux débats et
aux recherches que nous avons poursuivis jusqu'ici.
N'est-ce pas suffisant? dit-il; quant à moi, je m'en conten-
terais pour le moment.
Eh bien! repartis-je, elle me suffira pleinement à moi
aussi.
I. Cf. Fruliger, Les Mythes de Platon, igSo, p. 76-96.
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3o nOAITEIAS A 435 a
'AXX', i<|)r|,KttS' ô86v ts XéyELc; Kal ttoleÎv
)(pf) oÎJtcûç.
*Ap' oî5v, î]v S' lyo), b ye TaÔT6v &v Ttç TipoaetTToi ^£l^6v
TE Kal eXaTTov, àv6jioLov Tuyj^àvEt Sv Tai^xr) ?\ xaÔTàvTtpoaayopE\jETai, f) S^oiov ;
"OjiOLOv, £c|>r|.
Kal S'iKatoc; apa àvf)p SiKataç ttôXecûc; \Kax' aôxè ib Tf^ç b
6iKaiooT3vr|ç eTSoç ouôèv StotaEi, àXX' ôjioioc; laTau.
"OnoLoç, £c}>r|.
'AXXà^iévTOL ti6Xlç yE fSo^EV
Etvai Siicala Ste evaôxf^
rpiTTà yÉvrj (|)\iaecovIvévTa t6 aÔTÔv EKaaTov ETtpaTXEV,
<jài<pp(ù\fSE a3 Kal àvSpEta Kal
ao<\>r]Stà tSv aÔTÔv to\3tcûv
yEVQv aXX' âxTaT[(i8r)
te Kal e^elç.
'AXri8f|, s.(\>r].
Kal t6v iva &pa, S<|)tXE, oôtcùc; à^i<A>ao^Ev, Ta auTà
TaOTa EiSr)Iv
Trj aÔToO| 4^u)(f] E)(ovTa, 8tà Ta aÔTà TràSr) c
ekeIvolç toùv aÙTcov ôvojkJctcov ôpGôç à^LoOaSaL TjjttoXei.
nSaa àvdyKr|, £<î>r|.
EXq <|>aOX6v yE aS, f^v 8' Eya>, o Gau^iàatE, aKÉ^^ia
é^TtETITCOKa^EV TTEpl IpUX^Ç, SÏTE ^X^^ '^^"ZpiOL sXSl\ TttOTtt
EV aÔTrj EÏTE[l-f].
Ott. TiAvu(JLOL 8oKoO^£v, lc})r| , eIç (j)aOXov caoc; yàp, o
Z(î>KpaTEÇ, t6 XEy6^Evov ocXt^Séç, 8tl )(aX£TTà Ta KaXdt.
<t>alv£Tai, fjv 8' lyco. Kal e8 y' uaBt, S FXaiSKcov, ] ôç i^d
E^f) 86^a, àKpiôoùc; jièv toOto ek TotoiiTcov ^e868cùv, otaïc;
vOv EV Toîq Xéyoïc; )(pa)^E8a, oô^if|
ttote XocÔco^ev àXXà
yàp |iaKpoTÉpa Kal tiXeIcùv 886c; f)IttI toOto Syouaa*
ÏCTCOÇ ^ÉVTOL TÔV yE TrpOElpT^^ÉvCÛV TE Kal TTpOEaKEtl^EVCOV
à^lcoç.
OÔKoOv àya-nriTév ; e.<pr]' è\iol \ièv yàp ev yE t^ Tiap6vTi.
iKavcoç âv EXOL.
'AXXà^jiÉvToi, EÎTtov, l^ioiys Kal Tràvu è^apKÉaEi.
b 4 OTS : oTt FII aùx^ F : éauT^ A ||
C Q y' om. Gai.|jd i
rjom. F
Il2 otatç : ai; 8r) Gai.
||3 àXXà: àX\r\ Gai.
||5 ys om. F
1| g ginov :
el7:s F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
http://slidepdf.com/reader/full/platon-71-la-republique-iv-vii 56/363
435 d LA RÉPUBLIQUE IV 3i
Ne te rebute donc pas, dit-il; pour-
Les mœurs guig la recherche.d'un Etat viennent ivî • • u i®
des mœurs ^® sommes-nous pas, repns-je, abolu-
des individus. ment forcés de convenir que chacun denous porte en lui les mêmes espèces de
caractères et les mêmes mœurs que l'État ? car elles n'y peu-vent venir que de nous. Il serait en effet ridicule de prétendre
que le caractère emporté qu'on voit dans les États réputés
pour leur violence, comme ceux des Thraces, des Scythes et
en général des peuples du Nord, ou la passion de la science,
436 a qu'on peut dire propre à notre pays, ou l'avidité du gain,qu'on peut regarder comme la marque particulière des Phéni-
ciens et des habitants de l'Egypte, n'aient point passé de
l'individu dans l'État.
Assurément, dit-il.
C'est une conclusion qui s'impose, dis-je : il n'est pas difi&-
cile de le reconnaître.
Non, certes.
-, , . XII Mais ce qui est difficile, c'est de
de l'individudécider si tous nos actes sont produits
trois principes par le même principe, ou s'il y a trois
distincts : la raison, principes chargés chacun de leur fonc-la colère, ^j^j^ respective, c'est-à-dire si l'un de ces
la concupiscence. . .^
. ^ - .^
principes qui sont en nous tait que nous
apprenons, un autre que nous nous mettons en colère, unb troisième que nous recherchons le plaisir de manger, d'en-
gendrer et les autres jouissances du même genre, ou si c'est
par l'âme entière que nous produisons chacun des actes où
nous nous portons. Voilà ce qu'il sera malaisé de déterminer
d'une manière satisfaisante.
C'est aussi mon avis, dit- il.
Essayonsde déterminer
parcette voie si ces
principesse
ramènent à un seul ou s'ils sont distincts.
Par quelle voie ?
Il est évident que le même sujet ne peut pas en même
temps faire et souffrir des choses contraires dans la même
partie de lui-même et relativement au même objet ;de
sorte que, si nous découvrons ici des effets contraires, nous
c saurons qu'ils ne relèvent pas d'un principe unique, mais de
plusieurs.
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3i IIOAITEIAS A 435 d
Mi] TOLVUV àTioKàjiT]<;, e<|>T],àXXà CTK6neL.
*Ap' oSvfj^tv, I fjv 8' lyô, TToXXi^ àvàyKT^ ôtioXoyetv 8ti e
ys xà auxà Iv ÊKàCTTcp IvEaTiv f\\i.l\f sXBr\ te Kal fj9r] STiepèv
TT^ 7t6Xel; ou yàp ttou SXXoSev EKEiac àcjsÎKTaL. TeXolov
yàp BlvEÏr)
sX tiç otT]6Etr|t6 Gu^ioeiSèc; \xi\
ek tôv ISicotoûv
EV xaîç TT6X£aLV syyEyovÉvai, o*8f) Kal l^^ouat TaiJTr|v xfjv
alxlav, otov ot Kaxà Tf]V Gpd Kr|V te Kal ZKuGiKfjv Kal
a)(E86v TL KttTà Tèv avo T6Ttov, f)Tè <|)LXo^a8éç, 8
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jiaTov, S TiEpl Totiç TE <t>0LVLKac; Etvai Kal TOÙÇ KaTà
AïyuTTTov (jjaiT] TLÇ âv oô)( fJKiaTa.
Kal ^làXa, £cj)T].
ToOto ^lÈv 8f) oÔTCùç E)^EL, îjv 8' lycû, Kal oôSèv ^aXenèv
yvcûvat.
Ou 8îÎTa.
XII To8£ 8èfj8r| )(aXET[6v, el t^ aÔTw toi^tco EKaaTa
TipàtTO^EV f) Tpialv oî5aLV aXXo aXXcp* ^aySàvo^iEV ^èv
ÊTÉpto, Gu^ioù^iESa 8È aXXcp Tcov EVr)^iîv, ETTiGutJioO^EV 8' au
XptTCp Tivl TOÙV TIEpl Tf)V TpO(^f)V TE Kal yÉVVrjCTLV 1^8oVCûV
KalI
oaa toi&tcov à8EX<|>à, f] oXrj Trj ipu)(^fjKaS' EKaoTov ^
aôxâv TtpdtTTo^Ev, îiTav 8p^if)CTCû^Ev. TaOT* EOTat Ta ^^aXETuà
8ioplaaa9aL à^lcoç Xéyou.
Kal E^ol SOKEL, ECj>r|.
*C1Be Tolvuv £TTL)^ELpSjiEv aÔTa Spl^EaSai, eïxE xà aôxà
àXXfjXoLÇ eTxe Exepdc ectxi.
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Af]Xov 8xL xaux6v xàvavxla tioueîvfj TiéLoy^Eiv Kaxà
xaôx6v yc Kal rupèç xaôxèv ouk EGcXifjaEi S^a, ôaxE av ttou
EÔptaKCù^EV EV aùxoLç xaOTa yiyv^jiEva, ELaéjiESa 8ti|
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TaÔTèv f]v, àXXà tiXelcû.
e 5 eYY6Y0v=vai : h.yty. Stob. yey. F|| 7 xôv 7:ap' Stob. :
:z£pl xov
T,aç codd.jj436 a 3 recc. : -zo codd. et Stob.
jj8 to'^s : totc F
||
II Tc5v om. F ]| b 9 ye : Te Gai.||
lo âv auToïç : âauToiç F.
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436 C LA RÉPUBLIQUE IV^
Sa
Fort bien.
Examine ce que je vais dire.
Parle, dit-il.
Est-il possible, repris-je, que la même chose soit en reposet en mouvement en même temps dans la même partie d'elle
même ?
Nullement.
Mettons-nous encore plus rigoureusement d'accord, de peur
qu'en avançant nous ne tombions en contestation. Si en effet
on nous disait qu'un homme en repos, mais qui remue les
mains et latête,
esta la fois enrepos
et enmouvement,
nous
estimerions, je pense, qu'on aurait tort de parler ainsi, et
d nous dirions qu'une partie de l'homme est en repos, et l'autre
en mouvement, n'est-ce pas ?
Oui.
Et si,poussant plus loin le badinage, notre subtil interlocu-
teur soutenait que les toupies sont tout entières et dans le
même temps en repos et en mouvement, quand, leur centre
restant fixe, elles tournent sur elles-mêmes, et qu'il en est de
môme de tout autre objet qui tourne sur lui-même sans bougerde place, nous rejetterions ce raisonnement, puisque ce n'est
pas dans les mêmes parties d'elles-mêmes qu'elles sont ainsi
e en repos et en mouvement;mais nous dirions qu'il faut dis-
tinguer en elles l'axe et la circonférence; qu'elles sont immo-
biles relativement à l'axe qui n'incline d'aucun côté, mais
que relativement à la circonférence elles se meuvent d'unmouvement circulaire
;et que, si l'axe penchait à droite ou
à gauche, en avant ou en arrière, tandis que l'objet tourne,
alors il ne serait plus en repos d'aucune part.
Et notre réponse serait juste, dit-il.
On aura donc beau soulever des difficultés de ce genre : on
ne nous déconcertera pas, et nous n'en croirons pas davan-
tage quela même chose
puisseen même
temps,dans la
437 a même partie d'elle-même et relativement au même objet, sup-
porter,être et faire des choses contraires* .
I. Pour d'autres formules du principe de contradiction, cf. Répu-
blique 349 b et 602 e, Eulhydeme 298 b/d, Phédon io4 b, Théétète
190 b, Sophiste 252 d, 269 a, et aussi 280 b où sont précisées les
déBnitions formulées ici. Aristote s'en est inspiré, Métaphysique IV,
ioo5 b 19.
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32 nOAITEIAS A 436 c
ETev.
ZKéTTet8f]
8 Xéyco.
AéyE,i<pr].
'EoTàvai, eÎtiov, Kal KLVEÎaSai ib aùxè ajia KttTa t6
aÔT6 Spa SuvaTév;
OuSa^cùç.
*'Etu Tolvuv àKptBÉOTEpov ô^ioXoyrjadûjiEBa, ^f) nr)
•rTpol6vTEÇ AjK^taBriTl'iaco^ev. El yàp tlç Xéyot avBpoTtov
la'cr|K6Ta, KivoOvxa Se xàç ^^Eipàç te Kal xfjv Ke(f)(xXf)v,
OTL O aÔTèç ECTTTjKÉ TE Kttl KLVELTaL&jJia,
OUK OCV, oT^iat,
à£,ioL^EV ouTCù XÉyEiv ÔEÎv, àXX' Stl t6 ^év tlI
auToO d
EaTr|KE, t6 Se KLVEÎTaf oô)( o8to;
OÔTO.
OÙKoOv Kal eI etl jjiaXXov )^aptEVTt^oiTo o TaOxa Xéyoûv,
Ko^ij^EU^^EVoç &ç oï yE aTp66tXoL ÎSXoL laTaat te &\iol Kal
KLVoOvTat, OTaV EV TÛ aÔTÛ TTf)£,aVTEÇ t6 KÉVTpOV TlEpi"
<|>ÉpcovTaL, f]Kal SXXo tl kijkXw TtEpiiov EV
Trj auTrj iSpa
ToOTa Spfi, OUK âv à'TTo5E)(ol^E8a, coç oô KaTa TaÔTa êauTÔv
Ta TotaOTa t6te ^ev6vtcùv te Kal (|)Epo^Évcùv, àXXàj <|)aî^EV
©
êtv E^ELV auTà EÛBu TE Kal TiEpLcjjEpÈc;EV aÛTotç, Kal KaTà
^Èv Tè EÔ9ù EaTàvaf oôSa^if] yàp à-noKXtvELV KaTa Se xi)
TTEpL(|)EpÈç kOkXcû KLVEÎaSat, Î^Tav 8È TTjv EÔBuoptav f\ eI<5
SE^iàv î^ ELÇ àpiaTEpàv f) eIç t6 TTpdaSev f) elç t6 ortiaGEV
lyKXlvri a^a TtEpL<|>Ep6^Evov, t6te ouSa^f] laTLV laTavai.
Kal ôp6cùç yE, s.<\>r\.
OôSèv apai^jific; tSv tolo^tcûv XEydjiEvov EKTTXr|£,Ei, oôSè
jioîXXév TL TiEiaEL ôç TtoTÉ TL OCV t6 auT6 8v Sjia KaTà t6 aÔT6
Tupèç Tè aÛTÔ Tavavxta |1TrdtBoi f| Kal EÏr) f^ Kal TUOLTiaELEv. 437
C9 ô{xoXoyTiato[A£0a: Ôtoao. Gai.
j]d ^ xai d : tl xat F
||5 oî ye :
V. ye F*Il (j-:po6'.Xoi
:(jTpo;j.6ot
Gai.||
oXoi : oaot F||8 à7:o5e-/o''txe6a
Gai. : -oitxsOa codd. -dtJLsôa A^||
éauTwv : aÙTwv F|| 9 rà TotauTa
secl. Ast. Twv TO'.ojTwv H. Richards||
To'xe : -wv xe F||e i
<paï[JL£V:
caasv FII4 oxav : xa: oxav Gai.
|| y] F : ^ y.a.1 A||
5 SeÇiàv : -à F^jj
6 èyxltvT) : IxxX. F||
lax'.v om. Gai.||
437 a i v!r\ f, xai codd. et
Gai. :
om. W.
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437 a LA RÉPUBLIQUE IV 33
Du moins ne sera-ce pas moi, dit-il.
Cependant, repris-je, pour ne pas être obligés de nous
étendre en relevant toutes ces objections pour en établir la
fausseté, admettons comme vrai ce principe^ et allons del'avant. Convenons seulement que si dans la suite il nous
apparaît erroné, toutes les conclusions que nous en aurons
tirées seront nulles.
C'est ce que nous avons de mieux à faire, dit-il.
b XIII Je repris alors : Faire signe que oui et faire signe quenon, désirer un
objet
et le refuser, l'attirer à soi et le
repousser,toutes les choses de ce genre ne doivent-elles pas être consi-
dérées comme contraires l'une à l'autre, actions ou passions,
peu importe ?
Oui, dit-il, ce sont des choses contraires.
Je poursuivis : Et la faim et la soif, et les appétits en géné-
ral, et de même la volonté et le désir, tout cela ne rentre-t-il
pas, à ton avis, dans les genres dont nous venons de parler ?
c Par exemple, chaque fois qu'un homme désire, ne diras-tu
pas que son âme tend à ce qu'elle désire, ou qu'elle attire à
elle ce qu'elle voudrait avoir, ou qu'en tant qu'elle veut
qu'une chose lui soit procurée, elle se fait à elle-même un
signe d'acquiescement, comme si elle répondait à quelqu'un
qui l'interrogerait, impatiente qu'elle est de voir son désir
réalisé ?
Si fait.
Et ne pas vouloir, ne pas souhaiter, ne pas désirer, n'est-ce
pas la même chose qu'écarter et repousser loin de soi et ne
faut-il pas ranger cela dans le genre contraire au précédent ?
I . « C'est intentionnneUement que Platon se borne ici à expli-
quer le sens du principe par l'exemple familier de la toupie en écar-
tant les déformations éristiques. Pour l'instant, il n'en donne pas depreuve plus profonde et il le présente même comme une hypothèse
(uîîoôsaevot) révisible, pour laisser entendre qu'une démonstration
plus profonde en est nécessaire, mais que ce n'est pas ici le lieu. »
Natorp, Platos Ideenlehre, i'« édit., p. 178. C'est pliis tard, surtout
dans le Sophiste, que le principe de contradiction sera, sinon prouvéau sens strict, du moins justifié dialectiquement par toute la doctrine
de l'existence et le >Tai sens du non être. Voir Sophiste 258 c-aôg d.
Cf.Shorey, République p.
385. « Platon voitbien, comme
le verra
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33 nOAITEIAS A 437 a
OÔKouv k\ik yE, e(î>r|.
'AXX' o^coç, r\v S' lycû, Xva\i^ àvayKa^o^eSa Tiàciac; Tàç
ToiaÙTac; à|jic|)La6r)Tf]aeiç ette^l^vtec; Kal ^EBatoù^iEvou â>ç
oÔK àXr|8ELc; oûaaç jit]ki&veiv, ^TToSÉ^iEVOL &<; toutou oOtcûç
l^ovToc; eIç t6 ttp6ct9ev TTpoCco^iEv, ô(ioXoyf)aavTEç, Idtv tiote
aXXr) <î>avr)TaOTa
f) TaOTr|, ndtvTa f\\iiv Ta ànô totStou
^u^BaivovTa XEXu^Éva zasadai.
'AXXà xp^iy ê<t>Tl,TaÛTa ttoieiv.
XIII *Ap' (&v) oSv, 1 T]v8' lyo, t6 etiivei3elv tû b
àvaveuELV Kal t6 E(J)t£a9aL tlvoc; XaBslv tû &TiapvEta6aL
<al t6 TipoCTàyeaGaL tco àTicoBEÎaBaL, TiàvTa Ta TotaOTa tcov
EvavTloùv àXXf]XoLÇ 8Eir|ç elte noLT^^iàTCûv elte na8r|^(XTCùv ;
ouSev yàp TttUTr) SiotaEL.
'AXX', r\S' 8ç, tSv EvavTtcov.
T'i oSv; f^v
8'Ey(i>' 8Lv|jfjv
Kal TtEivf^v Kal 8Xcoç Taq Im-
Bu^taç, Kal au to eBéXelv Kal t6 ^otiXEoBau, oô TuàvTa
TaOTC» ELÇ EKELvdc Ttoi âv SeItiç Ta EÎSrj Ta vOv Sf) XE^BÉVTa ;
}
Otov àsl Tf)V TOO ETTlBu^oOvTOC; ^'UX^^ °^X^ fJTOU E<f>L£a6aL c
(|)f|a£L(;EKELVOU oC âv
etilBu^t], f\ TTpoadcyECTBaL toCto o âv
[5oûXr)TaL cl yEvéaBat, î^ aS, KaB' 8aov eBéXel t'l oÎ TTopt-
aBfjvai, ETTtvEUEiv toOto Tipèç aÛTf]v Sxmzp Ttv6c; èpo-
tGvtoç, ETTopEyo^ÉvT^v auToO Tfjç yEvÉaEcoç ;
"EyoyE.
Tt Se;TO àBouXEÎv Kal
[ir\eBeXelv ht]S' etil6up.elv ouk
ELÇ TO aTTCoBELv Kal aTTEXatJVELV art' aÔTÎ^ç Kal elç anavTa
TàvavTia ekeIvolç Bfjao^iEV ;
lo av add. Bumet, post b 4 âvavTÎwv add. Baiter [jb i 'à l-iveueiv :
-0) ït:. F]|
1-3 TÔi àvaveûctv ... to) àTiapvîïaÔat ... tw àîCojGcïaôai : x6
àv ... TÔ à- ... -Q aTZiii. Gai.|| 7 oÀcoç : aXAdi^ F
II8 TauTa jzavTa
Gai.Il 9 8f( cm. Gai.
]|C 2 çT^ae-s
: çuagi Gai.|| fj
cm. F add. s. u.||
3 01 vïvî'o'Oa: : vsvéaGa; «xoi et ^cVcaGai Gai.|]au : 9'j oj Gai.
||4 £pw-
-ojvTo; codd. et Gai. De Placitis Hippocratis et Platonis p. 48a : èpwv-
To; ex âofo-ôjvTo; fecit A^ suprascr. F^, spwvTo; Gai. ibid. p. 5i3||
5 kr,opiYju.ivr\y:-yojjltjV F --^oiiho-j Gai. || 7 xô : tou Gai.
VII. I. — 5
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437 d LA RÉPUBLIQUE IV 34
d Sans contredit.
Ceci posé, n'admettrons-nous pas qu'il y a une espèce
particulière de désirs, et que les plus manifestes de cette espèce
sont ce que nous appelons la faim et la soif ?
Nous l'admettrons, dit-il.
L'une n'est-elle pas le désir de boire, l'autre de manger?Si.
Or la soif, en tant que soif, est-elle dans l'àme un désir
d'autre chose encore que ce que je viens de dire ? Par exemplela soif est-elle soif d'une boisson chaude ou froide, abondante
ou modique, en un mot d'une boisson déterminée ? ou plu-
e tôt, si réchauffement se joint à la soif, n'y ajoutera-t-il pasle désir de la fraîcheur, et si c'est le froid, le désir de la
chaleur ? et si en raison de sa violence la soif est grande,
elle fera naître le désir de boire beaucoup ;si elle est petite,
de boire peu. Mais pour la soif prise en soi, elle ne saurait
être le désir d'autre chose que de son objet naturel, la bois-
son en soi, comme la faim n'est autre chose que le désir du
manger.C'est vrai, dit-il
; chaque désir pris en lui-même ne convoite
que son objet naturel pris en lui-même;
le désir de telle
chose déterminée relève des accidents qui s'y ajoutent.
438 a Ne nous laissons pas surprendre, repris-je, ni déconcerter
par l'objection qu'on ne désire pas la boisson, mais une bonne
boisson, ni le manger, mais un bon manger, attendu qu'on
désire naturellement les bonnes choses, que par conséquent,si la soif est un désir, c'est le désir de quelque chose de bon,
quel que soit son objet, soit la boisson, soit autre chose*;et
il en est ainsi des autres désirs.
On pourrait trouver, fit-il, que l'objection n'est pas sans
force,
b En tout cas, repris-je, toutes les choses qui par leur nature
Aristote, que le principe ne peut être prouvé que par une réfutation
des arguments de l'adversaire, et, après avoir précisé sa signification,
diflfère ironiquement la question de sa valeur. »
I . On peut faire à Socrate cette objection : « On désire toujoursle bien. Gomment dès lors la partie rationnelle pourrait-elle s'opposer
au désir ? — Il faut distinguer, dit Socrate, le désir en soi, par
exemple, le désir de boire, et le désir particulier, par exemple le
désir d'une bonne boisson. Les deux sontlogiquement
distincts : l'un
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34 nOAlTEIAi: A 437 d
riôc; I yàp o\i;
d
Tot^TCùv Sf) oOtcûç l)(6vTCi>v èrtiButiiôv tlc|)f)ao^iEV
EÎvai.
eTSoç, Kal EvapysaiàTaç aÔTcSv tot&tcov îjv te SLijJav
«xXoO^Ev Kalf\\t
TiEÎvav;
<t>f)aojiEv, îjS' Se;.
OÔKoOv Tf)v jièv TTOToO, Tf|v 8' êScdSf^ç ;
Nat.
*Ap' o8v, KaB' 8aov Slipa laxt, ttXéovoc; av tlvoc; f]oC
XÉyo^EV ETTiSu^ilaev
Tfj 4'U5(f] Etr),otov
S'iipaèaTl
St^^a
apà yE ÔEp^oO ttotoOî) i};u)(poO, fj
noXXoOf^ ôXlyou, f)
Kal
Evl Xéycp TioLoO Tivoç TTCû^iaToç ; ^ âàv ^lÉv Tiç 8Epji6Tr|c; tô
ÔLVpElTTpoaT], Tf]V j
ToO lpU)(poO ETTlSu^llaV TipOOTiapÉ^OLT' Sv, 6
âàv SE ipu)(p6Tr)ç, Tf]v toO SEp^oO ;làv Se Sià tiXi'|9ouc;
Ttapouaiav noXXi^ i^ Stipa ?|, Tf)v xoO ttoXXoO TtapÉ^ETai, èàv
5èôXtyr], xfjv
xoOôXtyou
;Aut6 8è t6
Stvpî^v
ou\kf]
ttote
aXXou yÉvr]Tat EmSu^la f\ oCnEp tié<J>ukev,aÔToO no^iaToç,
Kal axS TÔ TTELvfjv 3pû>tiaToç ;
Oôtcûç, E<|)r|, a^Tf) y£ f\ ETiiSu^la EKaaTr) aôxoO ^6vov
EKdcaxou oC TTÉc^uKEv, ToO 8è TOLOUî)
Totou Ta Tupooyiyvé-
jiEva.
Il Mi^TOL TLÇ, fjv 8'êy<î), aCTKÉTTTouc; fj(iS<; 8vTa<; Sopu- 438 a
6r]ar|, «ç ouSeIç tuotoO etilBu^ieî, àXXà y^r\ato^ ttotoO, Kal
ou aiTou, àXXà )^pr|aToO gItou* TiàvTEÇ yàp apa tôv àyaBôv
ETTtBu^oOaLV eI buv1^ 8'n|»a ETiiBuiila èaii, )(pr]aToO Sv
EÏr)
EÏTE TTob^aTOÇ eÏte oXXou 8tou IgtIv E-ntSu^la, Kal al aXXat
OÔTO.
"lacoç yàp av, £<|>r|,8okol tl XéyEtv ô TaOTa XÉycov.
'AXXà ^lEVToi, T]v 8' Ey«a, baa y' eotI ToiaOTa[
oîa Etval b
d 8r]
oO edd. :7]
où A sedt\
in ras., in m. rou sed t. in ras.) ^ 7:0
F (ex -0 fecit r.oxov F^||
10rj
7:oXXou rj cm. Athen.||
11 èvt Xe^yw
Gornarius : èv oXiya) codd. et Athen.|| TioS^xaTo;
: rd. A^F^|| xtç : Tt
Athen.||e i 7:pocj7:apey otT
'
: -yoi Athen.||3 :ioXXr) f] 8t'|a tj
: tîoXXtjv
8'''|a 7]oTt TTjy Athen.
||438 a 5 7:tou.a-co;: 710 A^F
||
7Xê'ys'.v
xauxx
cm. F.
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438 b LA RÉPUBLIQUE VI 35
ont rapport à une autre, si elles sont d'une espèce déter-
minée, ont rapport à un objet déterminé, ce me semble;
mais les mêmes choses prises en soi n'ont rapport chacune
qu'à son objet pris en soi.
Je n'ai pas compris, dit-il.
Tu n'as pas compris, repris-je, qu'une chose plus granden'est telle que par rapport à une autre ?
C'est vrai.
A une autre plus petite, n'est-ce pas ?
Oui.
Et qu'une chose beaucoup plus grande n'est telle que parrapport à une chose beaucoup plus petite? l'admets- lu ?
Oui.
Et que ce qui a été plus grand l'a été par rapport à une
chose qui a été plus petite, et que ce qui sera plus grand le
sera par rapport à une chose qui sera plus petite ?
Je n'en fais aucun doute, dit-il.
c Et
que
le
plus
a
rapport
au moins, le double à la moitié,
et ainsi de toutes les choses de ce genre ; que d'autre part le
plus pesant a rapport au plus léger, le plus rapide au plus
lent, et de même le chaud au froid, et qu'il en est de mêmede toutes les choses du même genre ?
C'est vrai.
Et pour ce qui regarde les sciences, n'est-ce pas la mêmechose ? La science en soi est la possession de la connaissance en
soi ou de l'objet, quel qu'il soit, qu'il faut assigner à la
la science;mais une science particulière et déterminée a un
d objet particulier et déterminé. Voici ce que je veux dire :
quand on eut inventé la science de bâtir les maisons, ne se
distingua-t-elle pas des autres, au point qu'on lui donna le
nom d'architecture P
Sans doute.
N'est-ce point parce qu'elle était d'une espèce particulière,différente de toutes les autres P
Si.
Et n'est-ce pas parce qu'elle était la science d'un objet dé-
terminé qu'elle aussi devint une science déterminée ) et n'en
faut-il pas dire autant des autres arts et des autres sciences ?
relève de la partie appétitive, l'autre de la raison, chargée de
reconnaître ce qui est bien.
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35 nOAITEIAS A 438 b
Tou, Ta\i.kv
Tioià axTa ttoioO tlv6<; lortv, «ç ejjioI Sokel,
Ta 8' aÙTà EKaaTtt aÔToO âKaarou (i6vov.
OuK l^aSov, £.<pr].
OuK l^aBsç, e4)Tiv, 8tl t6 ^et^ov toloOt6v laTLV oîov
TLvàc; cîvai ^ci^ov ;
riàvu ye.
OÔKoOv ToO eXAttovoç ;
Nai.
Tb 8é yE ttoXù ^iei^ov noXù êXdiTTovoc;* î] yàp;
Nal.
*Ap' OUV Kttl TO TtOTÈ ^EL^OV TIOTÈ eXAtTOVOÇ, Kttl TO
laO^lEVOV ^lEL^OV ECO^EVOU IXoiTTOVOÇ ;
'AXXà Tt nfjv ; fj8' Sç.
Kal Ta tiXeloû5f] Trpcç Ta eXocttq
j
Kal Ta 8LTiX<iaia rtpèç c
Ta ri^loEa Kal TxdcvTa tA ToiaÛTa, Kal au (iapuTEpa npèçKou<J)6TEpa Kal Bocttco npôç Ta 3paS\jTEpa, Kal Itl yE Ta
8ep^à Tcpoq Taipu)(^pà Kal TiàvTa Ta toi3toic; Sjiolc ap' ou)(^
ouTcoç E)(EL ;
riàvu jièv oSv.
Tt 8È Ta TtEpl TÀç ETiiaTfjjiaç ; oû)^ 8 aÔTèc; Tpértoc; ;
'EnLOTrj^r) ^lèv auTf] ^aSfj^aToc;aÔToO
ET[taTf]^irjegtIv
f\
bTou8f)
8e'î SEivat Tfjv ETTLaTrj^T]v, ETiLaTfj^Jiri8é tiç Kal
Tiotà TLÇ noLoO TLVoç Kal Tivôç. AÉyoa 8è to tol6v8e*|
oôk d
ETtEiSf] olKiaç èpyaataç £-maTrmT| lyÉvETo, 8Lf)VEyKE tôv
âXXûûv ETiLaTrj^cùv, oote otKo8o^LKf] KXrjSî^vai ;
Tt nfiv ;
*Ap' où TÔ TTOtà TLÇ EÎvai, oïa ETÉpaOÛSE^ta
TÔV
aXXcov;
Nal.
OÛKoOv ETTEiSf] TTOLoO Tivoq, Kttl auTf] Tuoia Tiç lyÉVETO ;
Kal al aXXat oûtcû TÉ^vat te Kal ETtiaTÎ^^iaL ;
b 13 xa- tÔc(7o;jlcVov
... i3 èÀgcttovo; om. F|jC i 'à 8t-Àaata : S.
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8 txèv om. FII
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438 d LA RÉPUBLIQUE IV 36
C'est bien ce qu'il faut dire.
XIV A présent, repris-je, tu vois, si tu m'as bien compris,
ce que je voulais dire tout à l'heure : c'est que toutes les
choses qui par leur nature sont relatives à un objet, envisa-
gées seules et en elles-mêmes, ne se rapportent qu'à elles-
e mêmes;au contraire envisagées dans leurs rapports à des objets
déterminés, elles deviennent des choses déterminées. Je ne
veux pas dire par là qu'elles soient telles que les objets aux-
quels elles se rapportent, que par exemple la science des choses
utiles ou nuisibles à la santé soit saine ou malsaine, et celle desmaux et des biens, mauvaise ou bonne
; je prétends seule-
ment que, puisque la science médicale n'a pas le même objet
que la science en soi, et qu'elle s'est donnée un objet parti-
culier, qui est la santé et la maladie, elle est devenue, par
là, elle aussi, une science déterminée, et c'est ce qui lui
a fait donner non plus le simple nom de science, mais, en
vertu de l'objet spécial qui s'y ajoute, celui de science médi-
cale.
Je comprends, dit-il, et je crois que tu as raison.
439 a Revenons, dis-je,à la soif. Considérant sa nature, ne la
mets-tu pas au nombre de ces choses qui se rapportent à un
objet .3 car il y a bien n'est-ce pas une soif de quelque chose ?
Oui, dit-il, de la boisson.
Or s'il y a des boissons de telle ou telle espèce, il y aussi
une soif de telle ou telle espèce .^ La soif en soi au contraire
n'est pas la soif d'une boisson abondante ou modique, bonne
ou mauvaise, en un mot d'une boisson déterminée;la soif
seule et en soi n'a d'autre objet que la boisson en soi.
C'est tout à fait juste.
Par conséquent l'âme d'un hommeDistinction de la -
^ g^jf ^^ ^j^sire pas, en tant qu'il aconcupiscence ^ .«. , i i
•> . -.
^ et de la raison. ^^"' ^tutre chose que de boire : c est a
cela qu'elle tend, à cela qu'elle se porte.C'est évident.
Donc, s'il arrive que quelque chose retienne l'âme qui a
soif, c'est qu'il y a en elle un autre principe que celui-là
même qui a soif et qui l'entraîne comme une brute vers le
boire;
car il n'est pas possible, nous l'avons reconnu, que
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36 1I0AITEIA2 A 438 d
"EaTLv oQtcù.
XIV ToOto Totvuv, î^v S' k\6, <|)à8u jie t6te (ioOXEaSat
XéyEiv, el apa vOv l^iaSEÇ, 8tl baa egtIv oTa EÎvat xou,
aôxà ^èv ^6\fa auTÔv ^6vûc>v eotIv, tôv 8è ttoicùv tivcûv
1
TTotà &TTa. Kal oô Tt Xâyo ôç, otcov &vf|,
TOiaOTa Kal e
laTLV, coc; apa Kal tôv ûyiEivcov Kal voacoScovf) E-nLCTTfjfjLr)
ûytELvf) Kal voacù8r|Ç Kal tcûv KaKcov Kal tcùv àyaSôv KaKf)
Kal àyaSf)* àXX' ETiEiSf) oôk aÔToO oCxtEp ETtiaTrujir) eotIv
èyÉVETo ettlot/i^T], àXXà noioO tivoç, toOto S'f\v ôyiEivèv
Kal voacoSEc;, ttolABf\ tlç ^uvéBtj Kal aôxf) yEVÉaSaL, Kal
toOto aÔTfjv £TTolr|aEV jir|KÉTt èrrLaTfi^rjv ànXoç KaXEÎaSat,
àXXà TOO TTOLOO TlVOÇ TTpOayEVO^ÉVOU laTpLKf)V.
"E^iaSov, E(|)r|,Kat \ioi Sokel outcùç e^elv.
T6 5è5f) 8tv|^oç, rjv
8'
lyw,oô
||TotiTcov
Bi^aEtçxcov
Ttvèç439 a
EÎvai toOto biTEp èaTlv;laxt Se 8/jTrou 8ti|;o<;—
"EycoyE, îj8' bç* TT<i>tiaT6c; yE.
OuKoOv TTotoO jiÉv TIVOÇ TKjù^axoç Tioi6v Tt Kal8li|>oc;,
Stipoç 8' oSv aÔTb oôte tioXXoO oôte ôXlyou, oî^te àyaBoO
OÔTE KaKoO, 0U8' EVI X6yCÛ TTOLoO TLVOÇ, àXX' aÔToO TTWjJiaTOÇ
^6vov
auT8Siipoç
tté<j)ukev ;
riavTàTtaaL jièv oSv.
ToO 8li|;Svtoç apa f^ ^^^XT» '^*^' haov8Li|;f^,
ouk SXXo
Ti 3o\jXETat f^ TTtELV, Kal TOUTOU\ ôpÉyETai Kal ETil toOto b
ôpiia.
Aî^Xov Si].
OÙKOOV EÏ TTOTÉ TL aÔTf]V àvBÉXKEL 8n^ûûaaV, ETEpOV OtV
Ti Ev aÔTf] etrjaÔToO toO 8ii|jqvto<; Kal SyovToç ôortEp
e I ot'wv : oTov FII439 a i xtvô; : oiwv xtvôç Madvig tivoç, xat Ttvôç
AdamII
3 ;:tô|xaTO? : r.6. A^F et sic a 4 et a 6jj6 où8à évî F : oùSevl
AIIauTOu: ouv to'j F
||
9
où ^oùXeTat àXXo xi Stob.||b 4 av Tt : xt av
Stob.
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439 b LA RÉPUBLIQUE IV 87
le même principe produise par la même partie de lui-même
relativement au même objet des effets contraires.
Ce n'est pas possible en effet.
De même, à mon avis, on a tort de dire de l'archer queses mains repoussent et attirent l'arc en même temps ;
la
vérité c'est que Tune repousse et que l'autre attire*.
c Assurément, dit-il.
N'est-il pas vrai qu'il y a parfois des gens qui ont soif et
qui ne veulent pas boire ?
Oui, dit-il : on en voit beaucoup et souvent.
Que faut-il penser de ces gens-là, continuai-je, sinon qu'il
y a dans leur àme un principe qui leur ordonne de boire, et
un autre qui les en empêche, principe qui diffère du premieret qui l'emporte sur lui ?
C'est ce que je crois, dit-il.
Est-ce que le principe qui fait de telles défenses, quand il
d se rencontre dans l'àme, ne vient pas de la raison, tandis
queles
impulsionset les entraînements ont
pourcause les
affections et les maladies ?
Il semble.
Nous aurions donc, repris-je, raison de penser que ce sont
deux principes distincts l'un de l'autre; l'un, celui par lequel
l'âme raisonne, que nous appelons raison; l'autre, celui par
lequel elle aime, a faim et soif et devient la proie de toutes
les passions, que nous appelons déraison et concupiscence et
qui est l'ami d'un certain genre de rassasiements et de plaisirs.
e Oui, dit-il, il est naturel d'en juger ainsi.
Tenons donc pour certain, repris-je, que ces deux prin-
cipes sont dans notre âme. Et maintenant, dans la colère et
la partie colérique de notre âme, reconnaîtrons-nous un troi-
sième principe.^ sinon, duquel des deux sa nature la rappro-che- t-elle^?
1 . Il se peut que Platon se soit souvenu ici d'Heraclite : zaÀi'v-
TpoTZo: âptxoviV, oxto-jzcp toÇoj /.al Xupr,; (Fr. 45 Byw.).2. L'analogie entre la cité et l'àme continue; mais le parallèle n'est
plus tout à fait exact. La différence entre GjaoetSÈ; et ÀOYiaTix.dv dans
l'àme est plus grande que celle qui est entre les auxiliaires et les
gouvernants. Ceux-ci sont une partie choisie des auxiliaires;
le
ÀoY'.aTixdv, au contraire, n'est pas une partie choisie duOj;i.0c:8lc,
mais quelque chose de génériquement distinct de lui.
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37 nOAITEIAS A 439 b
8r)plov IttI t6 tileîv;où
-^oip Br], <^a^kv, 16 ye «ôtô tô
aÔTco lauToO TTEpl Ta aÙTo oî^' ^(^) TàvavTla irpàTTot.
Ou yàp oÎjv.
"OoTïEp Y^i ot^ittL,ToO to^6tou oô koXcùç êx^*- ^^Y^*-^ ^'^'•
aÔToO a[jia al ^Eipec; t6 t6E,ov aTTcoSoOvTat tc Kal TcpoaÉX-
KovxaL, àXV 8tl &XXr) ^èv f^aTTcoGoOaa X^'-P» ÉxÉpa Se
f)
Ttpoaayo^iÉvr).
j
navTocTtaaL\xè\f ouv, e.(pr\. C
n^TEpov Sf) ({)â^£V TLvac; laTiv 8te StipôvTac; oôk eBéXeivTTiELV
;
Kal ^diXa y', £c|)T], ttoXXoùç Kal ttoXXocklc;.
Tl o3v, E(|)r)V iya, <|)alr| tlç âv to\jtcov TTÉpi ;oôk EVEÎvat
^Èv èvTfj 4'^Xfî 0'^''^^^ '^^ keXeOov, EVELvai SE t6 kqXOov
TTLEÎv, aXXo 8v Kal KpaToOv toO keXeijovtoç ;
"E^lOiyE, E^JT), 80KEL.
*Ap' oî5v oô t6 jxèvKCûXOov xà ToiaOTa EyylyvETaL, Stav
lyyÉvr^TaL, ek Xoyia^ioO, ]
Ta Se ayovTa Kal IXKOVTa Sià d
Tiaffrj^dtTOV te Kal voar|^dTcov TiapaylyvETaL ;
<t>alvETaL.
OuSr^ àX6ycûc;. f^v
S' lyco, a£,icûao(jiEV aÔTà Sittoc te Kal
ETEpa àXXf)Xcov EÎvai,
t6jièv 9 Xoyt^ETai XoyiaTiK^v
TTpoaayopEiJOVTEc; Tfjç i|;ux^Ç» "^^ ^^ ? ^P^ '^^ '^"''- "nEivr] Kal
SiiprjKal TTEpl Tttç aXXaç ETttSu^taç ETtT6r|Tat àX^ytaTov
TE Kal ETTLSu^irjTLKév, TiXr|pcbaEa>v tlvcùv Kal i^Sovôv ETaîpov.
OÔK, àXX' eIk6tg)<;, | s.(pr], T^yoL^ES' âv oCtcùç. e
TaOTa ^Èv Totvuv, r\vS' âycb, S\3o f)^tv wptaSco eÏSt) ev
vjjuxilEvovTa' t6 Se
Sf)toO Bu^xoO Kal S Su^oûjjiEBa TiéTEpav
TptTOV, f\T0\3tCÙV TTOTÉpO âv
ELT] Ô^O<J)UÉÇ ;
b 6 ÔTQpiov Gai. Stob. : --'ou codd.|j
xd ys auTO t^ aùxw : x^J y
aùxtp x6 aûxô xôj Gai.|| 7 âa' av Campbell : à(j.a codd. Gai. Stob.
|}
-paxxot : -£tv Gai. -s: Ast.||C 2 Tzdxspov :
r.pô. Stob.||4 y' om. F
|[
5 oÙy. èveivai : oùxsx' elvai F|{
8 Ï9r^, 8ox£Ï codd. Gai. : 8. I. Stob.jj
10 £yy£vr,xa'. codd. et Stob. :-yt'yvrjxa'. Schneider
[jd i xa\ om. F
||
67:£[vfi
:
Tîtv^
A*Il
8£xa:pov
F Gai. : exôcov A Stob.||
C 4tftxov
om.
Stob.Ilav
si'Ti A Stob. : eIV, av F Gai.
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439 e LA RÉPUBLIQUE IV 38
Peut-être du second, dit-il, du concupiscible.
C'est ce
que jecrois,
dis-je,
sur la foi
La colère aussi d'une anecdote que j'ai entendue un
nnnrn^f^r^nLVL î^^^' La voici : LéontiosS fils d'Aglaïon,concupiscence et de "^
j t^- «^ / ula raison. remontant du Piree, et longeant 1 exté-
rieurdu mur septentrional, s'étani aperçu
qu'il y avait des cadavres étendus dans le lieu des supplices,
sentit à la fois le désir de les voir et un mouvement de répu-
gnance qui l'en détournait. Pendant quelques instants il
440 a lutta contre lui-même et se couvrit le visage ; mais à la fin,
vaincu par le désir, il ouvrit les yeux tout grands et courant
vers les morts, il s'écria : « Tenez, malheureux, jouissez de
ce beau spectacle.»
Je l'ai entendu conter, moi aussi, dit-il.
Cette anecdote, repris-je, montre que la colère est parfois
en guerre avec le désir et qu'ils diffèrent l'un de l'autre.
En effet, dit-il.
XV Ne remarquons-nous pas de même en mainte occasion,
dis-je, que, lorsqu'un homme est entraîné par ses passionsb malgré la raison, il se gourmande lui-même, se met en colère
contre cette partie de lui-même qui lui fait violence et que, dans
cette sorte de duel, la colère se range dans un tel hommedu côté de la raison ? Mais
quela colère s'associant aux
passions, quand la raison décide qu'il ne faut pas le faire, lui
oppose de la résistance, je ne pense pas que tu puisses dire
avoir observé pareille chose ni chez toi, ni chez quelqueautre.
Non, par Zeus, dit-il.
Ainsi, repris-je, quand un homme est persuadé qu'il a tort,
n'est-il pas vrai que, plus il est généreux, moins il peut se
fâcher des tourments de la faim et du froid ou de tout autre
mauvais traitement, quand il n'y voit que de justes repré-
I . Nous avons un fragment du poète comique Théopompe relatif
à ce Léontios : AetoToocpîBr,; ôtpijxvsto; AeovTiw
| êuy pto; ts oa-'vsTat
yapUtç 6' warep vexpdç : Léotrophidès, homme de trois livres (c'est-
à-dire très léger) paraît à Léontios beau de teint et charmant commeun mort {Corn. Att. Frag. I, p. 789 Kock).
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38 nOAITEIAS A 439 e
"lacûç, e<t)T],TÔ itkpa, itù etuSu^it^tikS.
'AXX', T\v 8' Eycî), TTOTè oLKO^aaq tl iruCTTeiicû to\3tcû* ôc;
apa Ae6vtloç Ô 'AyXatcùvoc; àvLcbv ek FlELpaLCûç ÛTr6 t6
(S6p£iov TEÎ)(oç ekt6c;, aLa66(jiEvoc; VEKpoiùc; Ttopà tô SfUito)
KEHiÉvouç, a^ia jièvISelv ETTiGu^iOL, S^ia Se aS Sua)(Epatvoi.
Kal àTTOTpÉTTOL EauT6v, Kttl xÉcoq ji(i)(0LT6 TE Kttl Tiajipa- 440 a
KaXÙTTTOLTo, KpaTotj^iEvoc; 8' oQv ôtt6 Tfjc; ETiLBu^itaç,
8LEXKi3aaç toùç 8(|)6aX^otJc;, npoaSpa^àv TTpèç toùç veKpo>iç*
« 'l8où ôjiîv,»
£<|)r),« S KaKo8atjiovEc;, E^i7TX/)a9r|TE toC
KoXoO SEa^aToç. »
"HKOuaa, EcJJT],Kal auTÔç.
OStoç ^évtol, F<|>rjv,ô Xéyoç arnialvEi Tf)v Ôpyfjv tioXe-
jiEÎv EvtoTE xaîç ETULSu^taLÇ G>ç ocXXo 8v SXXo.
Zr^alvEL yocp, e(|>t].
XV OÛKoOv Kal aXXoBt, £(|>r|v, TioXXa)(oO aia6av6^E8a,
oTttv (ÎLa^cùVTal Ttva napà t6v XoyLajiôv ETTiSu^ilai, ]
Xol8o- b
poOvTdc TE aÛTÔv Kal Bu^ioii^Evov TÔ fita^o^Évcp EV aÔT^,
Kal «oTiEp 8uoîv oTaaia^ôvTcov £,ij(i^a)(ov tS X6ycp yLyv6-
jiEVovt6v
8u^6vtoO toloi3tou
;
Taîç8'
ETiuGu^taLÇauT6v
KOivcûvi^aavTa, alpoOvToç Xéyou jif] SeÎv, àvTLTTpàTTELV,
oT^at a£ oÔK &v ({x&vai yEvojjiÉvou ttotè ev aauTw toO
toioi3tou alaSÉaBai, ot^at S' ou8' ev aXXcp.
Où \xà t6v Ata, E<|>r|.
Tt 5é, f\vS'
èyci), 1
bTav Ttç oïr|Tai àSiKEÎv; oô^ 8acû &v C
yEVvaidTEpoc; f|,
ToaoÙTcp t]Ttov
8iJvaTaL
ôpyt^EaBat
Kal
TTELVôv Kal ^lycov Kal ÔtXXo ôtioOv tôv toloùtcovTTdca)(G>v
5 TW iTSptO : TfO 8' ET. FII
TÔi STÎtôutXYlT'.XW : £7:. Stob.Il
6 XOJTCO :
-ou-co Gai. Stob.II 7 à^Xaftovo; : âyaXXiwvo; F ||
8Stjjjlio)
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lo tew; : t. aèv F Gai. Stob.||
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Stob.Il440 a 7 TîOAstxeTv : yaXeratvetv /.aï r. Gai.
|jlo ::oXXayou :
-XaxtçGai.
Il
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6y6vo{jL6vou
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1| 7 où8' èv : oùôevi F.
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440 c L\ RÉPUBLIQUE IV 89
sailles de l'offensé, et que, comme je le disais, sa colère
ne saurait s'élever contre lui ?
C'est la vérité, dit-il.
Et au contraire s'il se croit victime d'une injustice,n'est-il
pas vrai qu'il en bout de colère, qu'il s'indigne et combat
pour ce qui lui paraît être la justice, qu'il endure avec
d constance la faim, le froid et autres traitements du même
genre jusqu'à ce qu'il ait triomphé, et qu'il ne cesse pas ses
généreux efforts avant d'avoir obtenu satisfaction, ou d'avoir
trouvé la mort, ou d'être apaisé par la raison, qui le rappelle
à elle comme le berger rappelle son chien ?
Ta comparaison, dit-il, est fort juste ;elle l'est d'autant
plus que nous avons établi que les auxiliaires seraient sou-
mis comme des chiens aux magistrats qui sont les bergers de
ia cité.
Tu saisis admirablement ma pensée, dis-je ;mais considère
encore ceci,
e
Quoi?
C'est qu'il est visible que la colère est le contraire de ce qu'elle
nous paraissait être tout à l'heure. Nous la prenions en effet
pour une variété du désir;maintenant nous sommes bien
éloignés de le dire;nous dirions plutôt que, quand il s'élève
une sédition dans l'âme, elle prend les armes en faveur de la
raison *.
C'est très exact.
Est-elle différente de la raison aussi, ou n'en est-elle qu'une
variété, en sorte qu'il y aurait dans l'âme, non pas trois
parties, mais deux, la raison et le désir;ou bien, de même
que l'État est composé de trois ordres, des mercenaires, des
441 a guerriers et des magistrats, y a-t-il aussi dans l'âme une
troisième partie, qui est la colère, laquelle soutient naturel-
lement la raison, quand elle n'a pas été gâtée par une mau-
vaise éducation ?
I. Jusqu'à présent le ôuaos'.ol; a été principalement la source du
courage et l'antithèse naturelle du otÀd^oçov. Il est maintenant l'allié
du Aoytaitzov, et il devient ainsi beaucoup plus intellectuel. Il prendaussi une valeur morale qu'il n'avait pas : ce n'est plus une simple
disposition de l'esprit, c'est un sentiment d'indignation morale en
présence de toute mauvaise action qui tend à détruire la constitution
de la cité.
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39 nOAlTEIAS A 440 c
ûtt' Ike'lvou ov av oiT^Tai StKatcûÇ xaOTa Spfiv, Kal, S X^yco,
ouK èSéXei Tipèç toOtov auxoO èyetpEaSaL ô 9u^6c; ;
'AXr|ef], €.(^x].
Tl 8è bxav àSiKEtaBal tlç i^yî^Tai ; oûk Iv toi3tcù CeI te
Kal )(aXETTatvEt Kal £,u^^axEt tô SokoOvtl SiKatcp Kat, Bià
t6, TiEtvî^v Kal Sià t6 ^ty^^^ "^«^ nàvTa xà xoiaOTa
1 TTda)^Eiv, ÛTTo^Évcùv Kal vlkS Kal ou Xf)yEL TÔv yEvvatcùv, d
Trplv &vf\ 8LaTTpà£,r)TaL f) TEXEUTrjarj f) ÔSariEp kùcûv ûtt6
vojiÉcoç
ÛTï6 ToOX6you
toCnap'
auTÔàvaKXrjBElç npaOvBf]
;
riocvu ^Èv o3v, Ecjjr),EOLKE toùto S XÉyEiq* KaLTOL y' Iv
Tr| ^^ETÉpa ti6Xel toùç ETtLKoupouc; «OTTEp KÙvac; £0É^lE8a
ÛTTrjKéoUÇ TCÙV Oip)(6vTCÛV ÔOTTEp TTOL^ÉVCOV Tl6XEC0q.
KoXôc; ydp, f\v5' âyco, voelç S lioùXo^iat XâyELV. 'AXX'
vj
Trp6ç ToOtcp Kal t6Se evBu^eî ;
I
T6 Ttoîov; e
"Otl ToôvavTtovf\ otpxtcùc; v^\i.lv c^alvETai TiEpl xoO
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F II2 'iuyj : x^ •;.
F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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441 a LA RÉPUBLIQUE IV /io
La colère, dit-il, est forcément cette troisième partie.
Oui, dis-je, s'il nous apparaît que la colère est distincte de
la raison, comme il nous est apparu qu'elle était distincte
du désir.
Il n'est pas difficile de s'en assurer, dit-il;car c'est une
chose qu'on peut voir même dans les petits enfants : dès leur
naissance ils sont pleins de colère^ tandis que la raison meb semble refusée à jamais à quelques-uns et qu'elle se fait
attendre chez le plus grand nombre.
Par Zeus ! m'écriai-je, c'est fort bien dit. On peut ajouter
que les bêtes justifient ton observation, et l'on peut encore larenforcer du témoignage d'Homère que j'ai invoqué plushaut dans cet entretien :
« Ulysse se frappant la poitrine gourmanda son cœur en
ces termes^. »
Car dans ce passage Homère a manifestement représenté,
comme deux choses différentes dont l'une gourmande l'autre,
c la raison
qui
a réfléchi sur le meilleur et le
pire,
et la colère
qui est déraisonnable^.
G'estbien cela, dit-il.
XVI Nous venons]de doubler le cap, non sans peine, dis-je,
et nous voilà suffisamment d'accord sur ce point qu'il y a
dans l'âme de l'individu les mêmes parties et en mêmenombre que dans l'État.
Gela est vrai.
N'est-ce pas dès lors une nécessité que, si l'État est sage,l'individu le soit de la même manière et par la même cause ?
Sans doute.
d Et si l'individu est brave, que l'État le soit de la mêmemanière et par la même cause, et qu'en tout ce qui regardela vertu il en soit de même pour les deux ?
1 . Mais non pas d'une colère qui s'indigne en faveur de la vertu ,
2. Homère, Odyssée XX i6.
3. Platon reconnaît qu'au lieu d'être l'auxiliaire de la raison, la
colère peut être déraisonnable chez l'homme fait, comme Ulysse,
aussi bien que chez l'enfant. En réalité, la psychologie de Platon est
ici incertaine et flottante. Le ôuixostosç dont il fait une des trois
parties de l'âme, au lieu de la volonté, est d'après lui le principe du
courage, bien que le courage soit une science j c'est aussi la colère
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^o nOAITEIAS A 441a
'AvàyKr), Ec|)r|, Tptxov.
Nai, îjv 8' lycb, av ye xoO XoyiaTiKoO SXXo tl4>otvfj,
ôonepToO
Eni9ujjir|TLKoO £<|)àvr) iTEpov8v.
'AXX' où )(aX£TT6v, ec|)r|, c|)avf^vaL'Kal yàp Iv toîç TiaiStoiç
toOt6 y'&v Tiç ï8oL, ôxi 6u^oO ^lèv eôBùç yevé^eva ^leorà
EQTi, XoyiCT^oO S' EVLoi (lÈv E^otys SoKoOaivI
oûSétxote b
^lETocXa^iBàvELV, ot 8è rtoXXol6\\ik ttote.
Nal \kà Al', î\v8' lyo, KaXôç yE eTtteç. "Eti 8è ev tolç
Briptoiç av TLÇ ïSol 8 XéyEiç, 8tl oîStcoç e)(ei. Plpèç 8È
toOtolç Kal 8 avcû ttou ekeî eIttojjiev,t6 toO 'O^rjpou
^apTupf)aEi, t6
CTTf]8oç 8È TtXr)£,aç KpaSlriv f^vliianE ^i\i8o'
EvxaOSa yàp 8f] aoi<pG>q &ç EXEpov ETÉpo etiltuXî^ttov
TtETioLT^KEv "O^iripoc; t6 àvocXoyiaà^Evov \ TUEpl toO ^eXtIov^ç c
TE Kal yelpovoq tS àXoylaxcoç Su^iou^Évo.
KojiL8fj, I<|>r|, ôpSôc; XÉyEiç.
X»VI TaOxajièv âpa, ?\v 8'
âyc*), n^ytq 8LavEV£\3Ka^EV,
Kal fwxiv ETtiEiKSç ô^ioXoyEÎTai Ta auTa \iàv èv tt<5Xei, Ta
auTà 8' EV Êvôç EKécoTouTT] ^pu^f] yÉvT] EVEivat Kal XaoL t6v
api6^6v.
"EaTL TaCTa.
OuKoOv £KEÎv6 yE fj8r) àvayKaîov, wç tt6Xi<; t\v ao<pi] Kal
^, ouTQ Kal t6v l8tQTT]v Kal ToiJTa> ao<J)6v EÎvat;
Ttiif|v ;
Kal o8f| &v8pEtoç 18lc£>tt]ç
Kal S>q, to\3tcû|
Kal tt6Xiv d
àvSpEtav Kal oôtcoç, Kal ToîXXa nàvTa TTp6ç àpETf)V ôaauTcoç
àti(j)6TEpa E)^Eiv ;
6 çav^ om. Stob.|| 9 touto y* : touto où Stob. H b i oùMizoxt :
0Ù8. y£ Stob.Il
3 ï-'. : ka-.l Stob.||
4 : a Stob.||5 IxeT om. Gai.
\\
Tou om. FII
c 3 ïz/r\:Içtjv F ||
5 ôji.oXoYerTa'. : wixoXoyiriTat Stob.jj
6 £v6; MW : Ivi codd. et Stob.|1
éxàaxou : -xa> F21] yévri
F^ Stob. :
YÉvs: AFII 9 r,v
: ^ F2II
10 TOÙ-cto : -zo Stob.'lj 12 w 8r] :rjSr) F»
jj
d 2 àvopeîav F Stob. : xaî àv. A.
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441 d LA RÉPUBLIQUE IV 4i
C'est forcé.
Nous dirons donc aussi, je pense, Glaucon, qu'un hommeest juste de la même manière que l'État est juste.
C'est une conclusion qui est aussi de toute nécessité.
Mais nous n'avons pas oublié que l'État est juste par le
fait que chacun des trois ordres qui le composent remplit sa
fonction *.
Je ne pense pas, dit-il, que nous l'ayons oublié.
11 faut donc nous souvenir que, lors-
dansnndivldu. ^"^chacune des
parties quisont en
e nous remplira sa fonction, alors nous
serons justes et nous remplirons notre devoir.
Oui, dit-il, il faut nous en souvenir.
N'appartient-il pas à la raison de commander, puisqu'elle
est sage et qu'elle.est chargée de veiller sur l'âme tout entière,
et à la colère de lui obéir et de la seconder ?
Si.
Et n'est-ce pas, comme nous le disions^, le mélange de la
musique et de la gymnastique qui met l'accord entre elles,
en tendant l'une et en la nourrissant de beaux discours et de
442 a beaux enseignements, en détendant, en apaisant, en adou-
cissant l'autre par l'harmonie et le rythme ?
Assurément, dit-il.
Et ces deux parties, ainsi élevées et vraiment instruites et
entraînées à faire leur devoir, gouverneront celle du désir,
qui tient la plus grande place dans notre âme et qui est
naturellement insatiable de richesses;elles veilleront sur elle,
de peur qu'en se gorgeant de ce qu'on appelle les plaisirs
corporels, elle ne grandisse et ne prenne de la force, et
b refuse de continuer sa tâche, pour essayer d'asservir et de
proprement dite, laquelle est un sentiment aveugle ;c'est aussi,
dans une certaine mesure, la volonté laquelle n'a point de place
dans la psychologie socratique et platonicienne, où toutes les vertus
sont ramenées à la science et les vices à l'ignorance.
1 . Socrate l'a dit 434 c.
2. Socrate l'a dit 4ii e-4i2 a : Un dieu a donné aux hommes les
deux arts de la musique et de la gymnastique... afin qu'elles s'har-
monisent ensemble par le juste degré de tension ou de relâchement
qu'on leur donne, etc..
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4i IIOAITEIAS A 441 d
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a FXai^iccdv, ot^ai, (|>r)ao^£v avSpa ctvai
TÔ oùtS npÔTiG) Snep Kal nôXiç r\v SiKata.
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toOto lTTiXEXr|ane8a, Îîtl eke'lvti ys tco
TÔ laUToO EKaOTOV Iv aÔxf] TipàXTElV Tpiôv 5VTCÛV yEvôv
SiKalar\v.
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MvTj^ovEUTÉov Spa iq^LV 8ti Kal:qjicûv EKaoroc;, 8tou &v
Ta aÛToO EKaaTov tôv ev auTÔ| TrpàTTrj, oCtoç 5tKai4ç te e
loraL Kal Ta aÛToO TTpàTTQV.
Kal ^aXa, r\8' Sç, jivrj^ovEUTÉov.
OÔKoOv TÔ ^Èv XoytaTLKÔ ap)(ELV TxpoafjKEL, ao<pcù 5vTt
KalE)(^ovTL Tf)v ÛTiÈp aTTotarjc; Tfjc; ifu^^^ç TTpo^f|8£Lav, tô 8è
Bu^ioelSeÎ ôtit^kôo) EÎvai Kal ^\)^jià)^cp tot&tou;
ridtvu yE.
*Ap' oSv oô)^, ôoTXEp âXÉyojiEV, ^ovaiKf^ç Kalyu^ivaoTUKfjç
KpoLaiq OT3(i<|>cùvaaÔTà TioifjaEi, t6 ^lèv ETitTELVouaa Kal
TpÉ(f)ouaa XéyoLc; {]te KaXoîç Kal ^laSfj^iaaLV, t6 8è àviEiaa 442 a
TTapa^iuBou^iÉvrj, iq^EpoOaa ap^ovlate Kal
puB^ô;
Ko^tSfj yE, TJS' bç.
Kal to>3tg)8f)
oîÎTCû Tpa<J)£VTE Kal ttc; àXrjBôç Ta aÛTSv
^a86vTE Kal naiSEuBÉvTE TtpoaTf)a£a8ov toO EniBu^riTtKoO,
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<p()aei ànXrjaT^TaTov S Tr|pf]aETov ^if)tô Ti'niTiXaaBaL tôv
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aô^a KaXou^évcùvrjSovcov ttoXù Kal
lo^upàvyEv6-
jjiEvov oÔK aS tA aÛToO TipdtTTrj, àXXà KaTaSouXcbaaaBat
5 8t) :8r^, IçTj Stob.
j|6 ot-tp : oioiztp F Stob.
|18 ou ~7) AF^ : oj
r.to F Stob.IjTOUTO : T. y£ F Stob.
||e i ouxoç : oOrtu Stob.
]jhiy.aioç :
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: -xov Stob.||
6 xaî om. Stob.|j442 a 2
::apajiu6oua£vr] : xaî t:. F Stob.j] 4 auTÔiv : aùxco Stob.
1}5 r.çoaTrl-
aeaOov Schneider : 7:poaTr|aeTOv codd. Stob. TzpoaTaxrîceTov Bekker||
70FStob. : (i>
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Il 9 T.pxzxf^: -ê'.v F -SI Stob.
IlàjXx om. Stob.
VII. I. — 6
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442b LA RÉPCBLIQUE IV 4a
gouverner, quoiqu'elle en soit naturellement indigne, et
pour bouleverser toute la vie du corps sociale
Assurément, dit-il.
Et, repris-je, à l'égard aussi des ennemis du dehors, est-ce
que ces deux parties ne sont pas les plus propres à veiller au
salut de l'âme tout entière et du corps, l'une en délibérant,
l'autre en faisant la guerre, en obéissant au chef et en exé-
cutant par son courage les décisions de la première ?
Tu as raison.
C'est, je pense, cette dernière qui vaut à l'individu le
c nom de courageux, quand la colère qui est en lui le main-tient à travers les peines et les plaisirs soumis aux préceptesde la raison sur ce qui est ou n'est pas à craindre.
C'est juste, dit-il.
Et il est sage par cette petite partie qui a commandé en
lui et donné ces préceptes dont je viens de parler, et qui
possède d'autre part la science de ce qui est utile à chaque
partieet à la communauté
qu'ellesforment à elles trois.
C'est bien cela.
Et n'est-il pas tempérant par l'amitié et l'harmonie de ces
d mêmes parties, quand celle qui commande et celles quiobéissent sont d'accord pour reconnaître que c'est à la raison
à commander, et qu'elles ne lui disputent point l'autorité ?
A coup sûr, dit-il, la tempérance n'est pas autre chose quecela, soit dans l'État, soit dans l'individu.
Enfin il sera juste par la raison et de la manière que nous
avons plusieurs fois exposées.
I. Cf. Lois 689 a-b : « A mes yeux, la plus grande ignorance,
c'est, quand une chose nous parait belle ou bonne de ne pas l'aimer,
mais de la haïr, et, quand une chose nous paraît mauvaise et injuste,
de l'aimer et de l'embrasser. C'est cette opposition qui est entre la
douleur et le plaisir et l'opinion conforme à la raison qui est pourmoi le dernier degré de l'ignorance, et je dis que cette ignoranceest la plus grande, parce qu'elle réside dans la multitude de notre
âme; et, en efiFet, ce qui dans notre âme souffre ou jouit est la
même chose que le peuple et la multitude dans l'Etat. Quand donc
notre âme se révolte coutre la science, le jugement, la raison, qui
par nature doivent commander, c'est cela que j'appelle ignorance,
et c'est la même ignorance qui fait que dans l'Etat la multitude
n'obéit pas aux magistrats et aux lois et que dans l'individu les bons
principes qui sont dans son âme restent sans effet et qu'il fait tout
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42 nOAITEIAS A 442 b
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^ù^TiavTa t6v (itov ndcvTcov àvaTpéipT].
riàvu JlÈV OUV, E<|)T].
*Ap' oSv, fjvS'
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icdcXAiaxa <J)uXaTTolTr)v ônèp àTT<iaT]ç Tf^ç i|^u)(f]çte Kal
ToO aô^axoç, t6 ^lèv 3ouXeu6^evov, t6 8è ttpottoXe^ioOv,
lTT6^ievov Se tS> âp)^ovTL Kal Trj àvSpELot IttlteXoOv Ta
3ouX£u8ÉvTa ;
"EoTi TaOTa.Kal oLvSpEÎov 8f), oT^iai, toi&to t^ t^^ÉpEi KaXoO^Ev Iva
iKaaTov, I
bTav aÙToO t6 Su^jioelSèc; BioLa6l^r\ Sià te XuttSv C
Kal fjSovoûv t6 ÛTto tov Xàycov TTapayYEXBÈv Selv6v te
Kal^Jif).
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aÛTÔ Kal TaOTa TTap/]YYEXXEv, e)(ov aS KaKEÎvo lTTLaTfmr|v
EV aÛTÔ Tf]V ToO £,UJl<|)ÉpOVTOÇ EkAoTCÛ te Kal 8X0 TÔ KOlVÔ
a(|>û5vaÔTéùv Tpiôv ovtcùv.
riàvu ^èv oSv.
Tt Se ; aÛK^pova oôtt] <|)LXta Kal ^uji<|)c»)vta tt^
aÔTcov
1 toiStcov, bTav t6 teSp)(ov
Kal Tcb
àp)(ojiÉvcù
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S^ioSo£,«aL SeÎv &p)^Eiv Kaljif) aTaaid^caaLV aÔTÔ
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Zco(|>po(j\jvT] \odv, f\S' oç, ouK àXXo tI eotlv
f) toOto,
tiôXecûc; te Kal ISlotou.
'AXXà ^lèv Sf) SiKaiéç yE, Ç TToXXàKiç Xéyo^ev, toûtô Kal
oStcûç laTai.
b I è-tystpTjoT]: èOéXst Stob.
|| Tipoa^xov : -xsv Stob.|1
2àvaip^tj/T)
:
-et Stob.|] 4 "CoÙTto : toutw* A
Ij5 spuXax-o-'Trjv recc. : çuXàtTot tyiv
codd. et Stob.j|
6 rpoTioXgijLOuv : rpoax:. Stob.|| 7 8s om. Stob.
|j
èztTeXoùv xà : èjitxeXoû'vTa Stob.||C i ts om. F
||2 tûv Xoytov : t6v
Xdyov Stob. Tou Xdyou recc.|]
5 8é ys A^F Stob. : 8s A^||
xto : xtoç
Stob.Il 7 éxaaxto xe : Ixaaxoxe Stob.
||8 ôvxwv om. F
||10 aoSçpova
où : aàitppov wtou Stob.|| Çu[j.çtovta
:xf) oujjlç.
Stob.||d i xco àpyotx^vw :
xtov -tov Stob.Il
2 axaatdÇtoa'.v : -aaojatv Stob.||
3 xt om. Stob.jj
5 Y^ spatium uacuum in F.
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442 d LA RÉPUBLIQUE IV 43
Forcément.
Eh bien, repris-je, y a-t-il encore quelque chose qui nous
voile la justice et la fasse paraître différente de ce qu'elle s'est
montrée dans l'État?
Je ne le pense pas, dit-il.
Nous avons un moyen d'établir solidement qu'elle est la
6 même que dans l'État, s'il reste quelque doute en notre
âme : un exemple banal y suffira.
Lequel ?
Supposons à propos de notre État et de l'individu formé
sur son modèle par la nature et par l'éducation, que nousayons à nous mettre d'accord sur cette question : est-il possible
qu'un tel homme détourne un dépôt d'or ou d'argent qu'il
443a aurait reçu? qui, selon toi, lui attribuerait un tel acte?
qui ne l'attribuerait plutôt à ceux qui ne lui ressemblent
pas?
Personne, dit-il.
Ne sera-t-il
pas également incapablede
pillerles
temples,de voler, de trahir, soit ses camarades dans la vie privée, soit
l'État dans la vie publique ?
Il en sera incapable.Il ne sera non plus en aucune manière infidèle à ses
serments et à tous ses autres engagements.Comment le pourrait-il être ?
Quant à commettre l'adultère, à négliger ses parents, à
oublier les dieux, ce sont des vices qui conviennent à tout
autre plutôt qu'à lui*.
A tout autre certainement, dit-il.
b Et la cause de tout cela, n'est-ce pas que chacune des par-
ties qui sont en lui fait ce qu'elle doit faire, qu'il s'agisse de
commander ou d'obéir?.
C'est cela, et pas autre chose.
Doutes-tu encore que la justice soit autre chose que
le contraire de ce qu'ils lui prescrivent. Et je regarde celte ignorancesoit dans le corps de l'État, soit dans chaque citoyen comme la plusfuneste. »
I . Pour prouver la justesse de sa conception de la justice, Platon
a recours à quatre critères pris dans la >"ie commune et reposant sur
difiërentes associations populaires du mot. Les trois premiers
concernent la probité et la loyauté dans la rie publique et privée,
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43 nOAITEIAS A 442 d
rioXXf) àvdyKr).
Tl oSv;
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SiKaLooiJvri SoKELv EÎvaL f| SriEp ev tt^ ti6Xel ecJxxvt) ;
OUK EJlOiyE, £C|)r|,SoKEL.
'^CISe ydcp, r]v S' èyw, TïavxdTTaaivj
âv (ÎESaLoaat^ESa e
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xfj ^ju^fj à^i<|>ia6r|TEÎ, xà cjjopTiKà auxû
TTpoa<|)ÉpovTEc;.
rioîa5r) ;
OTov eI Séol f\\ioLq àvo^ioXoyEÎaSat TTEpl te EKEtvr|(; tI^ç
Tt6XeC0Ç Kttl TOO EKEtvr| Ô^OLCÛÇ TrE(|)UK6T0(; TE Kal TEGpa^-
jiÉvou àv8p6c;, eI Sokeî âv TTapaKaTa9f)Kr)v ^P^^^®^ ^
dtpyuptou Se^A^evoç ô toioOtoç ànoaTEpfjaaL, tIv' &v olei
olrjSi^vaL toOtov auTÔl| SpSaat ^oiXXov f\
baoi^if)
toloOtoi ; 443 a
OôSév' av, €.(pr].
OÔKoOv Kal LEpoauXLÔv Kttl kXotiôv Kal TtpoSoaLCùv, f|
IStot ETatpcùv î^ Sr^ioata ti6X£cov, ekt6ç &v oCtoç eTt) ;
'Ekt6c;.
Kôtl^if]v
ouS' ÔTTCùaTuoOv aniaToç f]KaTà bpKouç fj
KaTà
Tàç êtXXaç ô^oXoytaç.
riôç yàp âv;
MoL)(ELaL ^if]v Kal yovEcov à^ÉXELai Kal Becùv àSEpa-TiEualaL TTavTL aXXcp ^lolXXov îj
tû tolouto TTpoafjKouat.
riavTl (lEVTOL, E<t>rj.
OÔKOOV TO\iTa>V1
TldcVTCÛV atTLOV 8X1 aÔToO TQV Iv aÛT^ b
EKaaTov Ta aÔToO TTpdcTTEL apxfjç te nÉpt Kal toO &p^Ea9aL ;
ToOto ^xèv otSv, Kal ouSÈv aXXo.
"EtL Tt OUVETEpOV ^TITELÇ SlKaiOOt&VT^V
EÎvaLf\ Ta^iXT^V
8 à;:au.6Xûvetai F Stob. : -Tj-rat sed tjt in ras. A(J
ii -avTâ;iaaiv :
ravTa raaiv Stob.||e 7 tl ooy.tï : ti oo/tJ F rj
Soxeî F^ èôd/.si Stob.||
9 TOUTov aÙTo Schneider : -zojzo'/ aÙTÔv codd. touto aùxàv Stob.||
443 a 2 ojÔÉv' m : oijôiv codd. où^sva Stob.j]
4 tÔ:a iTatpwv : i"8tai-
Tspov Stob.Il
av codd. et Stob. sed a in ras. A||
6 ô-toattouv A :
or.oiç t{ ys ouv F ô;:wa-:iY£ouv Stob.|| f, (prius) M Stob. :
r^A ?]
F||
opxou; : olV.ou; Stob.j| 9 uLrjv F :
jjiâvA ye iatjv Stob.
||b i aùroy
TÛv : au TOJTO et au Tourtov Stob.||
2 Ta cm. Stob.|j
3 et 4 «ÀXo.
'Ext Stob. : aXXo ïzi codd.|| 4 "" om. Stob.
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443b LA. RÉPUBLIQUE IV l^
cette puissance qui rend tels et les hommes et les États?
Non par Zeus ! dit-il, je n'en doute pas.
XVII Voilà donc parfaitement réalisé le rêve qui nous
faisait entrevoir, disions-nous, que, dès la première ébauche
de notre cité, un dieu pourrait bien nous faire rencontrer le
G principe et comme un modèle de la justice.
C'est vrai.
Nous avions donc, Glaucon, une image de lajustice, image
qui nous a aidés à découvrir l'original, dans cet excellent
règlement qui enjoignait à l'homme né pour être cordonnierde faire des chaussures, et rien d'autre, à l'homme né pourêtre charpentier de faire des charpentes, et ainsi des autres
artisans.
Évidemment.
En fait la justice était, ce me semble, quelque chose de
d semblable, à cela près qu'elle ne s'applique pas aux actions
extérieures de l'homme, mais à l'action intérieure, celle quile concerne véritablement lui-même et les principes qui le
composent, qui fait que l'homme juste ne permet pas qu'au-cune partie de lui-même fasse rien qui lui soit étranger, ni
que les trois principes de son âme empiètent sur leurs fonc-
tionsrespectives, qu'il établit au contraire un ordre véritable
dans son intérieur, qu'il se commande lui-même, qu'il se
discipline,qu'il
devient ami de lui-même,qu'il
harmonise
les trois parties de son âme absolument comme les trois
e termes de l'échelle musicale, le plus élevé, le plus bas, le
moyen, et tous les tons intermédiaires qui peuvent exister*,
qu'il lie ensemble tous ces éléments et devient un de mul-
tiple qu'il était, qu'il est tempérant et plein d'harmonie, et
que dès lors dans tout ce qu'il entreprend, soit qu'il travaille
à s'enrichir, soit qu'il soigne son corps, soit qu'il s'occupe de
politique, soit qu'il traite avec des particuliers, il juge tou-
le quatrième (adultère, indifférence pour ses parents, oubli des
dieux) se rapporte à la moralité en général, y compris le service
des dieux. Il ne se donne pas la peine de démontrer comment ces
vertus résultent de sa propre conception de la justice, Ta iauTOu
"pa-CTstv.
I. La figure est prise de l'octacorde, le ÀOYii-r/.ov étant représenté
par la plus haute corde, ujsxTrj, qui donnait la note la plus grave,
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44 nOAITEIAS A 443 b
Tf|v St&va^iv f) Toùç Toioi&Touç BivSpac; te TTapÉ)(£Tai Kal
TiéXEiç ;
Ma Ala, ?\ 5' Sç, ouk lycoYc.
XVII TéXeov âpa /j^iivt6 IviJttvlov àTtoTETÉXsaTai, o
E(J>a^Ev ÛTTOTCTEOaaL oç £Û8()ç àp)(6^i£V0L Ti^c; ttôXecoç
olkI^elv KttTa 9e6v Tiva eIç âp)(r)v te|
Kal Tiirtov Ttvà Tf^ç c
8LKaLocn3vr|c; klvSuve^jo^ev l^iBEBrjKÉvat.
navTotTiaaLV \x.èv oSv.Tè 8É Y£ î^v apa, S> rXaiiKcov, Si' S Kal à<|)éXEL, EÏSoXév
TL TT^ç SiKaLooiJVT^ç, t6 t6v ^èv aKUTOTo^LK6v (J)ijaEL ôpSoûc;
E^ELV QKUTOTO^ELV Kttl oXXo ^TjSÈV TipdlTTELV, TOV 5È TEKTO-
vik6v TEKTalvEaSat, Kal TâXXa Sf) oSt(o.
<t>aLVETaL.
T6 SeyE àXr)9£Ç,
toloOt6v^iév
tifjv, oç eolkev, f\
BiKOLioavvT], àW où TTEpl Tf]v ] E^cû TTpa£,LV tSv auToO, àXXà d
TiEpl Ti^v evt6ç, ôç àXrjBcûç TiEpl EauTèv Kal Ta lauToO, \ii\
làcnxvTa ToXXéTpta TupaTTELV EKaaTov âv aÔTÔ \xr\Bè ttoXu-
TipayjiovEÎv Ttpoç aXXT]Xa tô Ivt?\ il^u^fj Y^^T^ àXXà tô ovti
Ta OLKEia EU 8É^Evov Kal Sp£,avTa'aÛT6v auToO Kal Koa^if]-
aavTa Kal(|)iXov yEvé^iEvov lauTÛ Kal
£,uvap^6aavTaTpla
ovTa, ôoTiEp bpouç TpEÎç ocp^iovlaç oiiEyy&c;, veAtt^ç te Kal
ÛTiécTriq Kal ^ÉCTr|ç, Kal eI]
aXXa aTTa ^ETa^ù Tuy)(àvEL e
SvTa, TtàvTa TaOTa ^uv8f]aavTa Kal TTavTotTuaaiv Eva yEv6-
(lEvov EK TToXXôv, a<*><J>pova Kal f\p\xoa^évov^ oÏJtcû5f|
TTpClTTEtV fjSï],âàv Tt
Ttp<iTTr| f) TTEpl XpT]tiàTCÛV KTÎJCTIV ^
TTEpl acb^iaToc; SEpaTTEtav f)Kal ttoXltlk6v ti
f) TTEpl Ta ïSia
^u^BoXata^ ev TTSat toùtolç i^you^iEVov Kal ôvo^dc^ovTa
8 téXsov F Stob. et in m. Yp. A : TsXsj-aiov A|J
lo ts A Stob. :
om. FIIc 4 wçcXet Asl : tôasXeî codd. et Stob.
[| g |j.£vom. Stob.
||
lo oXX' où : aXXo Ti et ocXX' ot'. Stob.||d 2 lauTÔv F Stob. : -Ttov A
||
5 cu ÔÉuievov :âvOjjxoùtxcvov Stob.
||aù-jov... d 6 éauxài F Stob. : om.
AIj6 Tpia ôvTa om. Stob.
||
7veâ-CTj; ... uTzixri^ ...
{xsot);
: -tjv ...-r^v ...
-rjv Hartman ||8 xai eî F Stob. : d xaî A.
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U3e LA RÉPUBLIQUE IV 45
jourset nomme juste et belle l'action qui maintient et contri-
bue à réaliser cet état d'âme et qu'il tient pour sagesse la
science qui inspire cette action; qu'au contraire il appelle
444 a injuste l'action qui détruit cet état, et ignorance l'opinion
qui inspire cette action.
Socrate, dit-il, rien n'est plus vrai que ce que tu dis.
Bref, repris -je,si nous affirmions que nous avons trouvé
l'homme juste, l'État juste, et ce qu'est la justice en l'un
et en l'autre, on ne pourrait pas dire, je crois, que nous
sommes loin de la vérité.
Non, par Zeus, dit-il.
L'affirmerons-nous ?
Affirmons-le.
XVIII Voilà qui est réglé, dis-je ; après cela, il nous reste,
je crois, à examiner l'injustice ^
Évidemment.
b N*est-elie pas nécessairement un désac-
L'injustice est un^^^.^ ^^ ^^^ ^^.^^5 parties, une insrérence
désaccord des trois • ,. ,, . ,^
'
,
parties de Vâme indiscrète, un empiétement des unes sur
les fonctions des autres, et la révolte de
certaine partie contre le tout, avec la prétention de comman-der dans l'âme, en dépit de toute convenance, la nature
l'ayant faite pour obéir à la partie née pour commander ?
C'est en cela, je crois, c'est dans le désordre et la confu-
sion de ces parties que consistent à nos yeux l'injustice,Tin-
tempérance, la lâcheté, l'ignorance, en un mot, tous les
vices,
c Tout cela en effet, c'est la même chose, dit-il.
Dès lors, repris-je, la nature des actions justes et de la
justice, celle des actions injustes d'autre part n'apparait-
r£Rt6u[xr,xtxov par la veaxr,, plus haute d'une octave, et le 6ju.Oc:oI?
par la[léori
ou quatrième. Les notes isolées d'une àpaovta pouvaientêtre appelées of,ot parce qu'elles étaient en réalité des termes dans
une proportion et dépendaient de la longueur relative de la corde.
I. L'injustice sera étudiée à fond dans les livres VIII et IX.
Platon se contente ici d'une esquisse préliminaire de l'injustice dans
l'âme. Il la représente comme étant le contraire delà justice ou per-
fection morale.
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45 nOAITEIAS A 443 e
SiKatav^lÈv Kal KotXfjv TipS^tv f)
Sv Tai&Trjv ii\v e^lv oà>C,r\
TE Kal auvaTTEpYà^rjTat, aoc^tav 8è xfjv èntaTaToOaav TaiJTT]
tt] Tipà^EL £TTiaTf)tir)v, SSlkov Se TTpSEjLv II f] Blv oceI Tat3TT]v 444 a
XtJT], à^a8Lav Seti?)v TaOxri au ETnaxaToOaav 86£,av.
navTocTiaaLV, t)8' oç, S ZcûKpaTEç, àXr)9f^ XÉyELÇ.
EÎev, 7\v 8' èyo)- t6v jièv 8tKaiov Kal av8pa Kal tt6Xlv
Kal8LKaL0CT\!)VT)v,
o TuyX^^^^ ^^ aÔTotç 3v, el<poLi\xEv
r)ûpr]K£vaL, ouk otv tiocvu tl, oTjjiaL, S6£,at^EV ipEÛ8Ea8ai.
Ma Ata oô jiévToi, E<pr\.
^(ù^Ev Spa ;
<t>Oû^lEV.
XVIII "EaTco8r|, fjv 8' lyo* ^lExà yàp toOto aKEiTTCov,
ot^ai, aSiKiav.
AfjXov.
OÔKoOv axotaiv xivà aS Tptcùv ovtcûvjtoutcov Sel aÛTf|v b
EÎva'i Kal TtoXuTipay^iocnjvriv Kal àXXoTpLOTTpay^ocjuvT]v Kal
ETiavàaTaaLV ^ispouç tlvôç tô 8X9 tî)<; ^ju^f^ç, ïv' ap^T] ev
aÙTf] ou Tipoaî^KOV, àXXà TOLO\3tOU OVTOÇ (JJUCTELo"oU TipÉTTElV
auTÔ 8ouXeijelv tQ» toOàp)(iKoO yâvouç
ovtl;
TotaOT'axia,
ot^ai, (J)f]aojiEVKal Tfjv Totixcov Tapa)(f)v Kal TTXàvr|v EÎvai
Tr]v TE àSiKtav Kal aKoXaatav Kal SsiXtav Kal à^aOlav Kal
^uXXf)68r|v Tiaaav KaKtav.
TaÔTà \xàv oSv TaOTa, j E<pr\. C
OÔKoOv, rjv S' âycû, Kal Ta aSiKa TipaTTEiv Kal t6 àStKEÎv
Kal aS t6 SiKaia tiolelv, TaOTa nàvTaTuy)(<iv£i
ovTa KaToc-
7 ooiCT) "6 : aoj^rjxai F* Stob.jj444 a i
t): i^v Stob.
||2 àjxaOï'av
o£ : ifiaOta w; Stob.||
au : âv Stobaei SM'*||
5 6 ... ov : oç ... ojv
Stob.Il
oattAÊV : sap-ev Stob.jjb i ôeî : 8?] F*
||2 xal àXXoTpto;:paY-
u.o(juv7]v : om. Stob.jj
4 otou : où Stob.|j
5 xw tou W : xou 8' au
oouXsùciv AF Stob.Il
6oTjjiat
: slvac Fi| 7 xai SgtXt'av : 8. F
|1
9xaù-cà : xauxa
Faùxa Stob.
||
xaCxa:
xaùxTjF^
jj
c3 au xo F Stob. ;
au xà A II ~àvxa xauxa Stob.
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444 c LA RÉPUBLIQUE IV ^6
elle pas dans une clarté parfaite, s'il est vrai que nous connais-
sons la nature de l'injustice et de la justice ?
Comment cela ?
C'est que, repris-je, elles sont exacte-
La justice ment semblables aux choses saines etest la santé
dej^âme,^^^ ^j^^^^^ malsaines et qu'elles sont
en est la maladie, dans l'âme ce que celles-ci sont dans le
corps.
Comment ? demanda-l-il.
Les choses saines engendrent la santé, les malsaines, la
maladie^
Oui.
d De même les actions justes engendrent la justice, les actions
injustes, l'injustice.
C'est forcé.
Engendrer la santé, c'est établir entre les éléments du
corps une hiérarchie qui les subordonne les uns aux autresconformément à la nature *
;au contraire engendrer la mala-
die, c'est établir une hiérarchie qui les subordonne les uns
aux autres contrairement à l'ordre naturel.
En effet.
De même, repris-je, engendrer la justice, c'est établir entre
les parties de l'âme une hiérarchie qui les subordonne les
unes aux autres conformément à la nature;au contraire
engendrer l'injustice, c'est établir une hiérarchie qui les
subordonne les unes aux autres contrairement à l'ordre
naturel.
C'est exactemement]cela, dit-il.
La vertu est donc, en quelque sorte, semble-t-il, la santé,
e la beauté, le bon état de l'âme, et le vice en est la maladie, la
laideur et la faiblesse.
C'est vrai.
Or les occupations honnêtes ne contribuent-elles pas à faire
naître la vertu, et les malhonnêtes, le vice?
Forcément.
I . Ici et dans le Timée 82 A sqq. , Platon adople la théorie d'Hippo-crate sur l'origine de la maladie, De nat. hom. VI, p. 4o c, 4 Littré :
tt Le corps est en bonne santé quand ces choses (le sang, l'humeur,
la bile blonde ou noire) sont entre elles dans de justes proportions
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46 nOAITEIAS A 444 c
Sï^Xa fjSï] aa(|)oûç, EiiTEp Kalf)
àSiKia te Kal StKaiooiivT] ;
n&q 8t^ ;
"Oti, îjv 5' èycû, TuyxavEi oûSèv SLa(|>ÉpovTa tôv ôyieivâv
TE Kal voCToSôv, â>ç EKEtva Eva<i>jJiaTL,
taOTa ev vpuxîl'
nfî ; lcf,Ti.
Ta jiÉv TTOU ôyiEivà ôylEiav EjmoiEÎ, là Se voacûSr) v6aov.
Nat.
OÙKoOv Kal 10 ^lÈv SlKata npdtTTELV SiKaLooi&VTjv e^ittoieI,
t6 5' aSiKa|
àSiKtav;
d
'AvdyKr).
"EoTL Se t6^lÈv uylEtav ttoleîv xà ev tû acb^iaxi Kaxà
tp'ùaiv KaBiaTavai KpaxEÎv xe Kal Kal KpaXEÎaBai ûtt' àXX/|-
Xoûv, x6 8è v6aov -napà (p^aiv ap^si-v xe Kal ap^EaSat aXXo
ûtt'otXXou.
"EaxL yàp.
OuKoOv aï, E<|)r)v,x6 8LKaLoat5vr|v e^ttoleîv xà Iv
xfj
v|>U)(rjKaxà cpuaiv KaStaxàvaL KpaxEÎv xe Kal KpaxELcSai
ÔTi' oXXrjXov, xo 8È àSiKiav napà <^\iaLv ap)(Eiv xe Kal
&pxEa8aL aXXo ôti' aXXou;
Ko^t8rj, E<|)r|.
'ApExf] ^xÈv apa, ôç eolkev, ûyiEià xÉ xlç avELr| Kal
KoXXoc; Kal EVE^ioL\ \\)\)'^?\<;,
KaKta 8è véooç te Kal ataxoç e
Kal àaSÉVEta.
"Ectxlv oOxcû.
*Ap' o3v oô Kal xà ^lèv KaXà ETitxr|8Ei3^axa eIç àpExfjc;
KxfjoLv cf)£pEi, xà 8'
alo^pàELÇ KaKLaç ;
'AvàyKT],
4 sX-rtp:
r^7:^pStob.
||te om. Stob.
|| ôtxatoTJVY) A Stob. :r]
8. F||
6 OTi A Stob. : oTi Sy) F|l
où8èv x\ty^ivv. Fj|
ii tÔ : Ta Stob.jj
12 à'ôt/.a : ào. TîpaTTeiv F |jd 3 r.O'.th :
èjx;:.Stobaei S sed kit. puncti»
notatum|15 vdaov : -wv Stob.
||aXXo Ot:' à'XXou : àXX' où/ u::' aXXou
Stob.Il
8 au : av
F||
9ts om. Stob.
||
11 aXXoom.
Stob.||
e4
où
om. Stobaei S.
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7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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47 IIOAITEIAS A 444 e
XIX T6Bi\
XoLTièv ^5r|, oç Iolkev, f\\Jil\fkaxi aKÉipaaSat
Ti6Tepov aS XuatTEÀcL SlKatà te ripàxTeiv Kal||KoXà ettitt)- 445a
Seuelv Kal EÎvat StKatov, âdcvxE Xav9(ivr| eocvte \it\ toloOtoç
cSv, f)àSiKELV TE Kal âSiKov EÎvaL, EàvTiEp ^f] StSco SCKr)V
^T]Sè (^eXtIcov ylyvrjTaL KoXa^o^iEvoç.
'AXX', i.(pT\,o ZcÔKpaTEÇ, y^^oiov I^oiyE <|>alvETat t6
aKÉ^^a yLyvEaBaL fj8r|,eI toO ^lèv ao^aToç tt]c; (|>iLJaECO<;
8La<|)8£Lpo^Évr)c; Sokel ou Plcotôv EÎvai oôSè jiETa Trécvxov
aiTtov TE Kal TioTcov Kal TTavTÔç TiXoÛTOu KalTiàarjÇ àp)(f)<;,
Tfjq Se auToO toutou o ^co^ev (jJuaEcoç TapaTTo^iÉvr|Ç Kal
1 SLa<|)8ELpo^Évr)c; fitcoTov apa IcTai, èàvnEp tlç notfj 8 av b
3ouXr|9rj aXXo TrXf^v touto ôti66£v KaKiac; ^èv Kal àSiKtaç
ànaXXayriaETat, StKaLoaiJvrjV 5è Kal àpETifjv KTr|a£Tat, etiei-
SrjTTEp Ec|)àvT] yE 5vTa EKoiTEpa oîai^t^Etc; SLEXrjXiiSa^iEV.
TeXolov yàp, r\v 8' lyo* àXX' b^coç etteltiep èvTaOSa èXr\-
X\38a^Ev, 8aov ot6v te aoi<^éaTaia. KaTiSEÎv Sti TaOTa oôtcùç
E^EL ou)(pf] aTtOKdt^iVElV,
"KKlQTa, vf)t6v Ata, E(|)T^,
TI&VTCOV aTtOK^lT^TÉCV.
AEOpo vuv, 1 fjv 8' lyci),tva Kal
L8r|çbaa Kal EÏ8r| £5(el i^
c
KaKta, oç E^ol 80KEL, a ys 8f) Kal a£,La Séaç.
"Erto^ai, e.(pT\' ^6vov XéyE.
Kallii^v, î]v
8' lycû, ôcmEp àruô aKOTiiôc; ^01 (^alvETat,
ETTEiSf) EVTaOSa àva6£6r|Ka^EV toO X6you, ev ^ièv EÎvai eÎ8o(;
Tfjç àp£TT]ç, ariEipa 8è Tfjç KaKiaç, TÉTTapa 8' ev auTOÎç
aTTa cùv Kal a^iov ETTL^vr|a9f]vai.
rioûc;
XéyELç; e<^t].
7 (îjç loixsv, r;8r| F||445 a 7 {J.eTà
cm. F|| 9 aÙTou "cojxou : au
TOUTOU et auTou tou Stob.||
xai : te xat F Slob.||b 3 8s : Te F
||
|-et8r[7:ep : Itziiot^ ye Stob.|I
A oTa : oi 0' Stob.||
5 yeXoiov ...
IÀrjÀu6a{jLev om. Stob.]|8 à;:o/.ULr|-:sov Bekker : -xvtjtsov codd. et Stob.
IlC I l'^r,?
:el'ÔT]; Stob.
||oaa xaî : oaa Stob.
|j2
Ijxoi:
l[X0'.yeF
|j
ye:
T6 Stob. ||
6 8* Iv auTOt;:
8È aùx^; F' 51 auToT; F^ || auTO:;(XTTa : auTT) ovTa Stob.
||8 7:àjç : wç F.
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445 C LA RÉPUBLIQUE IV 48
Autant, dis-je,il y a de formes de gouvernement de
genre distinct, autant il y a, selon toute apparence, de formes
d'âme.
Combien y en a-t-il ?
d II y a, répondis-je, cinq formes de gouvernement, et cinqformes d'âme.
Nomme-les, dit-il.
Je dis, repris-je, que la forme de gouvernement que nous
venons de tracer en est une, mais qu'on pourrait lui donner
deux noms : quand l'un des gouvernants a autorité sur
les autres, on appelle le gouvernement monarchie, et si
l'autorité est partagée entre plusieurs, aristocratie.
C'est vrai, dit-il.
Je dis donc, repris-je, que ces deux formes n'en font
qu'une ; car, qu'il y ait plusieurs chefs ou qu'il n'y en ait
e qu'un, ils ne changeront rien aux lois fondamentales de
de l'État, s'ils ont reçu l'éducation et l'instructioii que nous
avons décrites.
Il n'y a pas apparence, dit-il.
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48 nOAITEIAS A 445 c
"Oaoi, f\vS' èycb, tioXltelôv Tpénoi elalv eiSr| e)(^ovteç,
ToaoOxoL KivSuvsOouat Kal4^v))(i]<; Tp6Ttoi EÎvai.
néaoiI 8f| ; d
riévTE jiÉv, î^v 8' èyo, tïoXiteiôv, ttévte ôè ^^^X^^-
AÉyc, ê<t>Tl, tIveç.
AÉyco, EÎTTov, 8x1 eTç jxèv oCtoç Sv t^^elç 8LEXr|X\j8atiEV
TToXlTEtaÇ ELf)&V Tp^TTOÇ, ETT0V0^aa8£Lr| 8' av Kttl
8L)(f]*
èyyEVo^iÉvou jjièv yàp àv8p6c; ev6ç ev tolç ap^ouat 8La<|)É-
povToç (îaatXEla Sv KXr|8ELr|, ttXel6vcûv 8è otpiaTOKpaTta.
'AXri8fj, E<|)r|.
ToOto ^lÈv TOLVuv, rjv8'
âyciù, ev eT8o<; Xéyco' oÔte yàp &v
tiXeIouç oOte eTç EyyEv6(jiEV0L ] KLvf|aEL£V av Tcov à£,icov e
X6you vé^icùv tt^ç tt6Xecùç, Tpo(J)î]te Kal TraL8Ela
)(^pr\a6L\i£voc;
f\ 8Lr)X8o^EV.Oô yàp cUéç, l<J)r|.
9 sfÔT)... c lO sivai om. Stob.|jd 2
'^uyr^i;: xal
•^.Stobaei S
||
4 {JL£vom. Stob.
IllO
lyYevd;jL£vo'.: -o; Stob.
||e i av : à'v Ttva Stob.
||
3 8ir]X6otj.6v : SteXyiXuôatjLÊv Stob.
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449 c LA REPUBLIQUE V 5o
le reste, d'être expliquée, afin qu'on voie en quoi consiste ta
communauté;car il y en a de bien des sortes
;n'omets donc
pas de dire quelle est celle que tu as en tue. Il y a longtempsd que nous attendons, espérant que tu parleras enfin de la pro-
création des enfants, que tu diras comment tu la comprends,
comment, une fois nés, on les élèvera, en un mot tout ce quise rapporte à cette communauté des femmes et des enfants
que tu proposes ;car nous pensons que, bien ou mal établie,
elle est d'une grande importance, d'une importance capitale
même pour la société. Maintenant que tu passes aune autre
forme de gouvernement, avant d'avoir suffisamment éclairci
ces questions, nous avons résolu, comme tu \'iens de l'entendre,
450 a de ne pas te laisser aller plus loin que tu n'aies expliqué tout
cela, comme tu as fait le reste.
Moi aussi, dit Glaucon,je joins mon suffrage aux vôtres.
N'en doute pas, s'écria Thrasymaque, c'est une résolution
qui a toutes les voix de la compagnie. .
II Qu'avez-vous fait, en m'assaillantHésitation •••\ ,,... /-\ii j*
de Socrate^^^^^ ™ ecnai-je. Quelle discussion
vous soulevez à nouveau sur la consti-
tution! Je me félicitais, moi, d'en avoir fini, heureux qu'onlaissât de côté cette question et qu'on s'en tînt à ce que
b j'avais dit alors;en la ramenant à présent, vous ne savez
pas quel essaim de disputes vous allez réveiller; moi, je l'ai
prévu, et si j'ai laissé de côté ce sujet, c'est par crainte qu'il
ne nous donnât beaucoup de tablature *.
Eh quoi I s'écria Thrasymaque, t'imagines-tu que nous
soyons venus ici pour fondre de l'or, et non pour entendre
discuter ?
Sans doute, dis-je, mais non discuter sans mesure.
La mesure de discussions comme celle-ci, Socrate, dit
Glaucon, est la vie entière pour des gens sensés. Mais net'inquiète pas pour nous
; réponds plutôt à nos questionsc sans te lasser, et expose-nous tes idées sur la communauté
des femmes et des enfants parmi nos gardiens, et sur l'éle-
vage des enfants encore tendres dans le temps qui va de la
naissance à l'âge où on les instruit;cet élevage paraît être
I . Le début du livre V est un chef-d'œuvre d'exposition drama-
tique, où les détails vivants et familiers reposent l'esprit des discus-
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5o nOAITEIAS E 449 c
SsÎTai tIç ô Tp^Tioç 'zf\q Koivoviaç* tïoXXoI yàp &v yÉvoivTo.
Mi] o3v -naoT^ç Svxiva au X^yeic;' wç i^^istç TiàXai| TTcpi- d
jiévo^EV oLÔ^evot ak nou ^vr)a8r)aEa8ai TraLSoTToitac; te
TTÉpi, TTÔc; TTat8oTTOL/)aovTaL, Kttl yEvo^iÉvouç ncùç Spéipouaiv,
Kal 8Xr)v TatJTT]v f\v X^yetç Koivoviav yuvaiKÛv te ical
•natôcov ^Éya yàp ti ol6^ie6a <|)ÉpELV Kal 8Xov eIç noXiTEtav
ôpSûç f) \xr] opBûoç yiyvé^Evov. NOv oî5v, ettelSi^ aXXr)ç èni-
XajiBàvEL TToXiTE^ac; Tiplv xaOTa tKavôç SiEXÉaBaL, SÉSoKTai
i^^iLv toOto 8 ab fJKouaaç, t6 ak\\ ^f) ^lEGiÉvaL nplv &v 450 a
TaOTa TïàvTa ûSoriEp TaXXa SiÉXOriç.
Kal E^È Tolvuv, ô rXauKcov£<t>Tj
koivcûvov tî^ç l{;if)({>OU
TaiÛTT)ç tIGete.
'A^éXel, E(pr]6 0paai5jia)(oc;, TiSat TaOTa SsSoy^Eva fjjiîv
v6^it^E, S ZoKpaTEÇ.
II OTov, f\v 5' âyci), Elpy&aaaOE ETiiXaBà^iEvol ^ou. "Ocrov
X6yov TtàXtv, ôoTiEp e£, àp^^fjç, klvelte TiEpl Tf]c; TToXiTEiac;*
f]v Q< fjSr) 8LEXr|Xu6<àç lycoyE £)(aipov, àyancûv Et tlç èàaoi
TaOTa àiToSE^à^Evoc; àç t6te EppfjBrj. ""A vOv û^iEtç | napa- b
KaXoOvTEc; oôk XaniE oaov èa\ibv Xéyov ETTEyElpETE* 8v ôpcSv
èyo TiapfjKat6te, ^f]
-napocoxoL
ttoXùv
oxXov.Tt Se; fj
8' Sç ô Opaoïi^iaxoç' )(^puao)^oT]aovTa<; oïci
Toi3a8E vOv Ev8à8E àqjt^^Bai, àXX' ou X6ycov aKOUCTo^iÉvouç ;
Nat, eTtiov, ^Exptcov ys.
MÉTpOV SEy', E(f)T],
S ZcùKpaTEÇ, ô rXa\3KG)V, TOtOliTOV
X6ycov aKouELV bXoç ô [5loç voOv E)(ouaiv. 'AXXà tS jièv
rj^ÉTEpov la* où SE TTEpl Sv EpoTCù^Ev ^ir|8a^ôc; àTTOKà^r|c; ?j
aot SoKEL Sle^lov, tIç 1^ 1
KOLVcovla TOLÇ (|)ùXa^LV rnjiîvC
•natSoov TE TiÉpL Kal yuvaiKÔv iorai Kal Tpo<|)f|ç vÉcov eti
OVTCÛV, Tf^Ç EV TÛ ^lETa^Ù y^JpàvCd ^l\VO\lkvT\q yEVÉaEOÇTE Kal
8 Seîtai Xoyou F1|d a te om. F
||5 oXov : -toç F*
|| 7 Tauxa : ta
pr. A118 aè : ys F^
||450 a 3
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Idtao'. : ôeataot F||b
7
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rjF et F^
||
C a rApi r.al : y.xl repl F.
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450c LA RÉPUBLIQUE V 5i
des plus pénibles ; essaye donc de dire de quelle manière il
faut le conduire.
Heureux homme, dis-je, lu ne mesurespas
la difliculté
d'une telle exposition ;elle soulèvera beaucoup plus de doutes
encore que ce que nous avons dit jusqu'à présent. On ne
croira pas que mes idées soient réalisables, et, en admettant
d qu'elles le soient, on doutera encore qu'elles soient les
meilleures. C'est pourquoi j'hésite à y toucher; j'ai peur, cher
ami, qu'on ne les prenne pour des utopies.
N'hésite pas, répliqua-t-il ;tu as pour auditeurs des gens
qui ne sont ni bornés, ni obstinés, ni malveillants.
Et moi, je répondis: Excellent jeune homme, c'est sans
doute pour me rassurer que tu dis cela.
Oui, dit-il.
Eh bien, dis-je, c'est l'effet tout contraire que tu produis.Si en effet j'étais persuadé moi-même de la vérité de ce
que je vais dire, ton encouragement tomberait à propos,
e Devant un auditoire intelligent et ami, on peut, si l'ontient la vérité, traiter en toute sécurité et confiance les
matières les plus importantes et qui lui tiennent à cœur.
Mais quand on expose une doctrine, en doutant et en cher-
chant, comme je fais, on est dans une situation redoutable
451 a et glissante, non pas qu'on ait peur de faire rire, ce serait
puéril ;mais on peut glisser soi-même à côté de la vérité et
entraîner ses amis dans l'erreur sur des choses où l'erreur
est le plus funeste*. Aussi je prie Adrastée, Glaucon, de ne
point s'offenser de ce que je vais dire. J'estime en effet quec'est une moindre faute de tuer quelqu'un sans le vouloir
que de le tromper sur la beauté, la bonté, la justice en
matière de législation ;aussi vaudrait-il mieux en courir le
danger avec ses ennemis qu'avec ses amis. Voilà pourquoi tu
b as tort de me presser.
Glaucon se mit à rire et dit : « Eh bien, Socrate, si ton
exposition nous fait tomber dans quelque erreur, nous t'ac-
sions philosophiques qui précèdent. C'est en même temps l'annonce
d'une discussion nouvelle dont l'importance a besoin d'être soulignée.
Platon savait bien qu'il allait choquer les idées reçues ;aussi fait-il
semblant d'hésiter dans la crainte des railleries et des protestations
véhémentes qu'il va susciter.
I. Cf. Epiclète, frg. i5, Schenkl, p. !\ik.
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451b LA RÉPUBLIQUE V 53
quittons d'avance et te déclarons pur d'homicide et de trom-
perie à notre égard. Rassure-toi donc et parle.
Il est vrai, dis-je, que l'homme acquitté de meurtre est purau regard de la loi
;il est naturel que je sois traité comme lui.
A cet égard, dit-il, rien ne t'empêche donc de parler.
II faut donc reprendre à présent, dis-je,un sujet que
j'aurais dû sans doute traiter de suite auparavant. Aussi
c convient-il peut-être qu'après avoir mis en scène les hommeset bien déterminé leur rôle, j'y mette les femmes à leur
tour, d'autant
plus quetu
m'engages
à le faire.
III Pour des hommes nés et élevés
Les femmes comme nous l'avons exposé, il n'y a pasauront les mêmes ^ mon avis, d'autre moyen de bienfonctions et la . i i
•. i> j p
même éducation ^^g'^^ ^^ possession et 1 usage des femmes
que les hommes. et des enfants que de leur faire suivre la
voie où nous les avons engagés en commen-
çant, lorsque nous avons entrepris dans notre plan de consti-
tuer nos guerriers comme des gardiens de troupeau.C'est vrai.
d Suivons donc notre principe et attribuons aux femmes le
même naturel et la même éducation qu'aux hommes, et
voyons si cela convient ou non.
Gomment .3 dit-il.
Ainsi:
croyons-nous que les femelles des chiens de garde^
doivent veiller comme les mâles sur les troupeaux, chasser
avec eux et faire tout en commun, ou qu'elles doivent garderle logis, comme incapables d'autre chose que d'enfanter et
d'élever des petits, tandis que le travail et le soin des trou-
peaux seront le partage exclusif des mâles ?
e Nous leur demanderons de tout faire en commun, dit-il,
mais en tenant
comptede la faiblesse des unes et de la force
des autres.
Est-il possible, repris -je,de mettre un animal au même
usage qu'un autre, si on ne le nourrit et ne le dresse pas de
la même manière?
Ce n'est pas possible.
I. Aristote (Pot. 1264 b 4) trouve qu'il est absurde de comparer
les femmes aux chiennes et de leur altribuerles
mêmes occupations,parce que les chiens n'ont pas de ménage à soigner.
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451 e LA RÉPUBLIQUE V 53
Si donc nous imposons aux femmes les mêmes fonctions
qu'aux hommes, il faut aussi leur donner la même édu-
cation.
452 a Oui.
Or nous avons enseigné aux hommes la musique et la
gymnastique.Oui.
Dès lors il faut que les femmes aussi aient part à ces deux
arts, et à l'art de la guerre, et qu'elles soient traitées de la
même manière.
Gela ressort, dit-il, de ce que tu dis.
Mais peut-être, repris-je, il y a dans ce que nous disons
des choses qui, parce qu'elles choquent la coutume, paraî-
traient ridicules, si l'on en venait à l'exécution.
Il n'y a pas de doute, dit-il.
Qu'est-ce que tu y trouves, demandai-je, de plus ridi-
cule ? C'est évidemment de voir les femmes s'exercer toutes
nues dans les palestres avec les hommes, et non seulementb les jeunes, mais encore les femmes déjà avancées en âge, à
l'exemple des vieillards qui se plaisent encore aux exercices
du gymnase, alors qu'ils sont ridés et désagréables à voir.
Oui, par Zeus, dit-il, cela paraîtrait ridicule, étant donné
les habitudes d'aujourd'hui.
Mais, repris-je, puisque nous avons commencé à dire noire
pensée,
necraignons pas
les
plaisanteries
des rieurs^,
quoiqu'ils puissent dire d'une innovation qui appliquerait les
c femmes à la gymnastique et à la musique, et surtout au
maniement des armes et à l'équitation.
Tu as raison, dit-il.
Eh bien, puisque nous sommes en train de nous expli-
quer, abordons ce que cette institution a de choquant, et prionsles rieurs de renoncer à leurs plaisanteries, d'être sérieux
et de se souvenir qu'il n'y a pas bien longtemps que les Grecs
trouvaient honteux et ridicule, comme encore aujourd'hui la
I. On a vu dans ces plaisanteries des rieurs une allusion à la
comédie de VAssemblée des Femmes d'Aristophane. Que VAssemblée
des Femmes, qui parut entre SgS et Sgo, soit antérieure à la Répu-
blique, il n'est guère possible d'en douter. Voyez sur ce sujet l'excel-
lent exposé d'Adam, la République de Platon, i" vol. p. 345-355, et
l'Introduction, p. xlix-lii.
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53 nOAITEIAS E 451e
El apa Tatç Yuvai£,lv ettI Tauxà xp^cré^ièSa Kal toÎç
àvSpAai, TaÔTà Kal SiSaKXÉov aÔTdcç.
Il
Nat. 452 a
MouaiKf) ^èv èKElvoiç Te Kal yu^^vacTiK^ eS66t].
Nat.
Kal lodq yuvai^lv apa TotiTco xà Té)(va Kal Ta Ttcpl Tàv
n6XE|iov ocTroSoTÉov Kal )(pT]aTÉov KaTà TaÔTà.
EIk6<; e£, tov XÉyEiç, s.(pT\.
"lacùç8/), eÎtiov, Tiapà
t6eSoç y^Xota
âv<})atvoLTo
noXXà
TiEpl Ta vOv XEy6^Eva, el Trpà£,£TaL ^ XéyETat.
Kal ^dcXa, E(|)T].
Tt, i^v8' èycb, yEXotéTaTov aÔTÔv ôpSc; ; f) Sî^Xa 8f)
8ti
yu^vàç Taç yuvaÎKaç ev Taîç TtaXaiaTpaLÇ yu^va^ojiévaç
jiETtt Toûv àvSpôv, I
oô ^6vov tAç vÉaç, àXXà KalfjSï] Taç b
TTpEaôuTÉpaç, ôoTiEp ToùçyÉpovTaç
Êv Toîç yu^ivaatoLÇ,
îiTav puaol Kaljif] f)8ELc; t^jv oiptv bjjicoç c|>LXoyu^AvaaTcoaLV ;
Nf] t6v a ta, E(j)r|* yEXoîov yàp av, ôç yE ev tô Ttaps-
OTOÛTL, <})avEtr|.
OuKoOv, îjv8' lyo, ETiELTiEp op^fjoa^iEv XÉyELv, oô
<J>o6t]-
TEOV Ta TÔv x«P''ÉvTCùv aK(i)^jiaTa, Saa Kal oTa âv eIttoiev
ELÇ Tf]V T0ta\3TT]V ^ETaBoXfjV yEVOJlÉvr|V Kal TlEpl Ta
yu^ivàaia |
Kal TCEpl ^ouaiKfjv Kal oôk EXà)(iaTa TUEpl t^jv c
TÔv SnXcov ayéaiv Kal ïttttcûv ô)(f)aEiç.
'Op8û<;, E(j)T^, Xéyeic;.
'AXX' ETTeItTEP XÉyElV f^p^à^lEBa, TTOpEUTÉOV TTp6ç t6 Tpa^ù
TOO V6^10U, 8Er|6EÎatv te TOt^TOV^if]
Ta aÛTWV npdcTTELV,
àXXà onouSà^ELV, Kal ÛTTo^iv/|aaCTiv Stl oô ttoXùç )(p6voc; 1^
oQ Toîç "EXXr^aiv e86kei oday^poL EÎvat Kal yEXoîa SnEp vOv
7 xat om. A*||452 a a
|X£v... te :
jjlîv... ys Richards
||Te om.
Gai.Il
5 xat : -e xat Gai.||
6 Içt), Xéyst; F|| 7 e6oç : ettoôô; Eus.
Il8
r.tpl: Tiapi F^
j|vuv : vuv 8r) Eus.
|| TrpaÇsTat : TcpàtTsiratF^
||
10 Ti om. Eus. sed ti ô* scripsit anle yêXotoTaTOv || BfjXa Br\ : oriXaÔT)
FII
IIyu[j.vài; xàç : yu;j.vaaTàç F
||b i xat rjÔT] xàç :
^'Stj xai Eus.
xai xàç "^'or)Herwerden
||3 pucoi : puaaoi F
||c 6 où : oùv F.
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55 nOAITEIAS E 453 b
EV apxfî '^^'^ KaToïKlaECùç, î]v àKiCEiE nôXiv, w^oXoyeÎTE
ÔELV Kaxà<J)\3atv
EKacTov Eva ev t6 auxoO TipàTTEiv. »
'n^oXoyfjaajiEv, oTjiafticùc;
yàpoÙ
;
« "EcTiv oCv oTTcoç OU 7T<i^nToXu Si.a<j)ÉpEi yvvf] àvSp6c; Tr)v
<j)i3atv ;»
ricùç S' oô 8ia(|)ÉpEL ;
« OÛKoOv aXXo Kttl Ipyov EKaTÉpca npoofjKEi npooraTTEiv
t6 KttTtt Ti^v aÛToO1 (^>t3aiv ;
» C
Tliif]v ;
« ricoç ouv o\)\ &jiapT<xvETE vOv Kttl xàvavTia ûjiîv
aÔTOLÇ XâyETE <|>àaK0VTE<; aS toùç avSpaç Kal xàç yuvaÎKac;
Seîv Ta auxà TipàxTEiv, nXEÎaTov KE)(opLa^iÉvr)v <|)\jaLV
E^ovxac; ;» "E^^elç xi, S Bau^àaiE, irpèç xaOx' ànoXo-
yEÎaSai ;
'Clq jiÈv E^at<|>vr|c;, M.<pT\^ou ruàvu pdStov dXXà aoO
8Ef)ao(Jiat XE Kal SÉo^iat Kal x6v ûnèp iq^cùv Xoyov, baxLc;
Tiox' âaxLv, Ep{ir|V£OaaL.
TaOx* èaxlv, r\v S'êyci),
â FXaÛKCûv, Kal aXXa TtoXXà
xoiaCxa, a âyà TiàXai] npoopcov E(|)o6oi&jir]v
xe Kal «kvouv d
anxEaSaL xoO vé^iou xoO HEpl xi^v xqv yuvaiKOûv Kal natScov
Kxf^aiv Kalxpo<|>f)v.
Oô ^à x6v A ta, E<^T\' ou yàp eôkôXcù eoukev.
Où yàp, eTttov. 'AXXà8f] S8'
e.y(Ei'Svxe xlç elc; koXuji-
6f]8pav ^LKpàv E^iTTÉaT],Svxe eIç x6 ^lÉyiaxov TTÉXayoç
jiÉaov, Sjicoç y£ veÎ oô8èv fjxxov.
riàvu (lÈv ouv.
OÛKoOv Kalf\\i.iv
vEuaxÉov Kal TiEipaxÉov aàC^aQai ek
xoO X6you, fjxoi 8EX(|)tv<i xtva IXTil^ovxaç f\^oLç ÛTioXaBEiv
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XLva aXXr|v &TTOpov aoxrjptav.
1 "EoiKEV, l<|>T]. e
4 "/.a-coixiaeto; : -lîaetoç F Gai.]| toxiÇere : w. Te F
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Il d 3 xrjv cm. F add. s. u. || ^ eùxoXw : -Xtuç F || 7 vet : et F.
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453 e LA RÉPUBLIQUE V 56
Voyons donc, repris-je,si nous ne trouverons pas le moyen
d'en sortir. Nous convenons en effet
Réponse:qu'à
des natures différentes il faut des
la différenceoccupations différentes, et d'autre part
n'entraîn7pli celle ^^^^^ ï^^t^ï"^ ^® ^^ ^^"^"^^ «^^
^^^-des aptitudes. férente de celle de l'homme, et nous n'en
soutenons pas moins en ce moment
qu'à ces natures différentes il faut donner les mêmes occu-
pations. C'est bien cela que vous nous reprochez ?
C'est bien cela.
454 a En vérité, Glaucon, repris-je, l'art de la dispute a un sin-
gulier pouvoir.
Pourquoi ?
Parce que, dis-je, bien des gens me paraissent se jeter
dans la dispute, même sans le vouloir;ils se figurent qu'ils
discutent, alors qu'ils ne font que chicaner, et cela, parce
qu'ils sont incapables d'étudier une question en la divisant
selon les genres et qu'ils ne s'attachent qu'aux mots dansleur effort à contredire l'interlocuteur : leur procédé n'est
que chicane, et non pas discussion*.
C'est en effet, dit-il, le cas de beaucoup de gens ;mais
cela nous regarderait-il, nous aussi, dans la question pré-
sente ?
b Bien certainement, repartis-je, et nous risquons, nous
aussi, de nous engager dans une querelle de mots.
Comment ?
C'est que, nous fondant sur un mot, nous soutenons avec
une belle intrépidité, en vrais chicaneurs, que des natures
différentes ne doivent pas avoir les mêmes occupations, et
que nous n'avons aucunement examiné dans quelle espèce
nous rangions cette différence et cette identité de nature, et
à quel objet nous la rapportions, lorsque nous avons attribué
des emplois différents à des natures différentes et les mêmesemplois aux mêmes natures.
Effectivement, dit-il, nous n'avons pas examiné cela.
c Je repris : Dès lors il ne tient qu'à nous, ce semble, de nous
demander si les hommes chauves ou les hommes chevelus
sont de même nature ou de nature contraire, et quand nous
aurons reconnu qu'ils sont de nature contraire, au cas où
I. Cf. 539 b-d.
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57 nOAITEIAS E 454 C
èàv cjjaXaKpol aKUTOTo^icûaiv, jif]èSv KojifjTaç, làv S' au
KO(Jif]TaL, ^f) Toùç ÉTÉpouc;.
TeXolov ^evtSv £Ït], e<î>r).
*Apa Kax' aXXo tl, eÎttov èyco, y^^o'^ov, î^8ti t6te oû
TiàvTcoç xfiv auTfjV Kal Tf]v ETÉpav c|)i&aLV ETiBÉ^iEBa, àXX'
IkeÎvo t6 eTSoç Tf^ç àXXoicbCTEcbc; te Kal ô^oi(i>aECù<; ^6vov
j E(|)uXàTTOjiEV t6 TUpèç auTtt TEÎvov xà E7TLTr|SEi3jiaTa ;oTov d
laxpLKèv ^Èv Kal îaTpLK:f)v Tf]v vf'ux'^^ M.y^ov'za. Tf]v auTfjv
<|>uaLv E)(ELV EXéyotiEV f\ oÙKOLEu
;
^EycoyE.
'laTpLK6v Bè. Kal tektovikôv aXXr^v ;
ndcvTCùc; TTou.
V OuKoOv, rjv S' EY^) *^^^ '^° '^"^ àvSpcov Kal t6 todv
yuvaiKÔv yÉvoç,làv
jièv Trpèç xÉ^vrivTtvà
f\
aXXoETTiTf)-
SEU^a Siacjîépov <|)aLvrjTai, toOto 5f) <^f)ao^Ev ÊKaTÉpcp Selv
oiTToSiSévaL* làv S' auTÔ toutcû cf)atvr|TaL 8La(f)ÉpELV, tô t6
^lÈv 6f]Xu tIkteiv, t6 8è êcppEV Ô)(eil)£lv,ouSév tI
1
TTo e
<J>fjCTo^ev ^ocXXov àTio5E8eL)(8aL wç Tipàç ST^t^EÎç Xéyo^iEv
BioL(pipsL yuvf] àvSpéc;, àXX' etl OLr)a6^E9a 8eîv Ta auTà
E7TLTr|ÔEUELV Totjç TE c|>ùXaKac; f\\xivKal làq yuvaÎKaç
auTÔv.
Kal ôpeSç, £<pr].
OtjkoCv ^lETtt toOto keXeuo^ev t6v Ta EvavTta XéyovTa
toOto auTè SillSocaKEiv iq^aç, Tipèç Tlva tÉ)^vt]v f)tl etil- 455 a
TfjSEU^ia TÔv TTcpl tt6Xeoùc; KaTaaKEurjv ovy^ f\ aÔTt^, àXXà
ÊTÉpa (^<>aiq yvvaiK6c; te Kal àvSp6ç ;
AïKatov yoOv.
Tà)(a Totvuv âv, SriEp ait ôXiyov iTp6TEpov EXeysç, eutioi
C 8 y.olI Tr,v om. A add. in m.|| g [jlovov
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(t£ivov Ta F) codd.||
aù-cà : -xô F|j
2 laxpixov : -xàiv pr. A j]xat
tarptxTjv : xaî taxptxôv Mon. et Adam qui seclusit xi\)f ^^/^V ovxa||
lyovTa Gai. : ovxa codd.|| 5.8s : oé ye Gai.
||8
[xèvom. F
||loaùxû:
-xûv F*Ile 6 ôpOûç : op. y' F Gai.
||455 a 5 ôXtyov : -yto Gai.
VU. I. — 8
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455 a LA RÉPUBLIQUE V 58
n'y a qu'un instant, qu'il n'est pas facile de répondre au
pied levé d'une manière satisfaisante, mais qu'après réflexion
rien n'est plus aisé.
C'est vraisemblable.
Veux-tu que nous priions notre contradicteur de suivre
b notre raisonnement ? peut-être pourrons-nous lui démontrer
que dans l'administration de l'État il n'y a pas d'emploiexclusivement propre aux femmes.
J'y consens.
Voyons,lui
dirons-nous, réponds.En disant
quetel
homme est bien doué pour une chose, et tel autre mal doué,
n'entendais-tu pas par là que l'un apprend avec facilité et
l'autre avec peine, que l'un, après quelques leçons, est capablede porter ses découvertes bien au delà de ce qu'on lui a mon-
tré, et que l'autre, avec beaucoup d'étude et d'exercice, ne
peut même pas retenir ce qu'il a appris, qu'enfin chez l'un
c le corps est un bon serviteur del'esprit, et chez l'autre un
obstacle. Y a-t-il d'autres marques que celles-là pour dis-
tinguer en chaque cas l'homme bien doué de celui qui l'est
malP
Il répondra, dit Glaucon, qu'on n'en peut citer d'autres.
Gonnais-tu quelque profession humaine où le sexe mâle
ne l'emporte pas sous tous ces rapports sur le sexe féminin ?
Ne perdons pas notre temps à parler du tissage et de la
confection des gâteaux et des ragoûts, travaux où les femmesd paraissent avoir quelque talent et où il serait tout à fait ridi-
cule qu'elle fussent battues *.
C'est vrai, dit-il, qu'à peu près en toutes choses l'un des
deux sexes est de beaucoup inférieur à l'autre. Ce n'est pas
que beaucoup de femmes ne soient meilleures que beaucoupd'hommes en beaucoup de points ;
mais en général la chose
est comme tu dis.
Ainsi donc, ami, il n'y a pas dans l'administration de l'État
d'occupation propre à la femme, en tant que femme, ni à
l'homme, en tant qu'homme ;mais les facultés ayant été
I, Socrate ne veut pas ennuyer son auditoire en énumérant des
exceptions qui sont triviales. Cf. Xénophon, Mémorables IX, ii :
« Il faisait voir que, dans l'art de filer les femmes elles-mêmes
commandent aux hommes, parce qu'elles s'y connaissent et que les
hommes n'y entendent rien. »
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58 nOAITEIAS E 455 a
&v Kal aXXoç, Stl èv ^èv tô •napa)(pf]^a iKavâç eItieÎv où
^(^Slov, iTTLaKevjja^iévcp 8è ouSèv ^aXEirév.
EÏTTOL yàp av.
BoiiXcL oCv Sscût^EBa toO xà TotaOTa àvTLXÉyovTOÇ Slko-
XouSfjaat iqfcitv,âàv ticùç i^Iielç |
ekeIvo IvSEt^ciù^EOa 8ti b
oôSév eotlv ETTLTrjSEUtia ïSlov Y^vttLKl TTp6c; SiolKT^aiv
tt6Xecoç ;
riàvu yE.
"ISl 8f), <|)r)ao^Ev TTp6ç aôxdv, àTioKptvou* Spa oStcûc;
IXEyEç t6v ^èv eu<|5uÎ] Ttpéc; tl EÎvat, t6v 8èà(|>uî^,
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jiÈv paSlcùç Tl jiavBàvoL, ô Se )(aXETrcùç ;Kal ô
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3pa5(ELac; ^aSi^aEoc; ettI ttoXù EÔpETiK^ç EÏrjoS l^aBsv, ô hk
•noXXfic; tia8f)aEco<; TU)((i)vKal jieXéttic; \ir]B'
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TaOxa, oTç t6v eÔ(|)uî^ np^ç EKaaTa Kal xàv\ii\ ôpt^ou ;
OôSeIç, t\8' oç, aXXa
(\>T]aEi.
OîaSdc TL ouv ÔTcà àvSpcÔTTcov jieXetcÎù^evov, ev s oô nàvTa
TaOTa t6 tôv àv8pcùv yâvoç StacjjEpévTcoc; e)(el f\to tqv
yuvaiKcov ; f] ^laKpoXoyco^AEv ttjv te û<|)avTLKf]v XÉyovTEÇ Kal
Tf)vTÔv Tionàvcov TE Kal
E(|ir)^àTCùV GEpariELav,ev
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t6 yuvaLKELOv yÉvoç EÎvaL, oC Kal KaTayEXaaTÔTaT^v d
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'AXr|8fj, E(|)r|, XÉyEic;, 8tl ttoXù KpaTEÎTaL âv aTuaaLV &q
ETToc; ELTiEÎv TO yÉvoç ToO yÉvouç. TuvaiKEÇ ^lÉvTOL noXXal
•noXXoûV &v8pâv ^eXtIouç elç TtoXXà* t6 8è bXovkyjEi aq aO
XÉyELÇ.0Û8ÈV apa EGTLV, O
(|)IXe, ETULTr|8Eu^a Tcov tt6Xlv 8lol-
KOTÙvToav yuvaiKèç ôl6tl yuvr|, ouS' àv8p6ç 8l<5ti àvrjp,
àXX' ô^iotcoç 8LEcrnaptiÉvaL al(p<)azic;
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455 d LA RÉPUBLIQUE V 69
uniformément partagées entre les deux sexes, la femme est
appelée par la nature à toutes les fonctions, de même quee l'homme
;seulement la femme est dans toutes inférieure
à l'homme*.
C'est certain.
Dans ces conditions les imposerons-nous toutes aux hommes,aucune aux femmes ?
Ce n'est pas admissible.
Nous dirons plutôt, je pense : il y a des femmes douées
pour la médecine, d'autres qui ne le sont pas, des femmes
douées pour la musique, d'autres qui ne le sont pas.
Sans doute.
456 a N'y a-t-il pas aussi des femmes douées pour la gymnastiqueet pour la guerre, et d'autres qui n'ont le goût ni de la gym-
nastique ni de la guerre ?
Je le pense pour ma part.
Et des femmes philosophes et d'autres ennemies de la
sagesse P des femmes courageuses et des lâches ?
Il y en a aussi.
Il y a donc aussi des femmes propres à garder l'État et
d'autres qui ne le sont pas, et n'est-ce pas en raison de ces
qualités que nous avons choisi la nature de nos gardiensmâles .^
C'est pour cela.
Il
y
a donc chez la
femme,comme chez
l'homme,une
même nature propre à la garde de l'État;elle est seulement
plus faible chez l'un, plus forte chez l'autre.
C'est évident.
b VI Ce sont donc les femmes douéesAvantages ^^ ^^^ qualités que nous choisirons pour
de ce partage r •1 j 1 •
de fonctions.^" *^*^® ^^^ compagnes des hommes qui
en sont doués aussi et partager avec euxla garde de l'État, parce qu'elles en sont capables et qu'elles
ont avec eux une parenté de nature.
Nous le ferons certainement.
Ne faut-il pas assigner les mêmes emplois aux mêmesnatures ?
I. Ensomme,
Platon fait dugouvernement
unequestion
de
capacité, non de sexe. Il aurait pu aller plus loin, lui qui attache, et
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59 nOAITEIAS E.
455 d
^cooLV, Kttl ndcvTcov ^èv ^eTÉ)(eL yuvf] lnLTr|8su^iàTCùv KaTà
<|>ùaLV, TtdcvTcov Sej àvi'ip, £Ttl nSLoi 8è àaSsvéaTepov yuvf] e
àvSpdç.riàvu \z.
*H ouv àvSpdcaL Tuocvxa TTpoaTà£,o^Ev, yuvaiKl S' oûSsv;
Kal TTÔc; ;
'AXX' EaxL yocp, ot^at, <5)ç (|)r|ao(iEv,Kal yuvf| LaTpiK/|, f)
8' o\i, Kal (iouaiKT), i^8' a^iouaoc; <|)\3aEi.
Tlfc./|v
;
FutivaaTiKf] 8' apa ou, où8è TToXE^iHKr), f\Bi ànéXE^ioc; 456a
Kal ou <|>LXoyu^vaaTLKr) ;
Ot^ai lycoyE.
Tl 8é; <|)iX6ao<|)6ç
te Kal^jiLCT6ao<|)0(; ;
Kal 8u^oel8iF)ç, f\
8" aSu^oç ;
"EaTL Kal TaOxa.
"EaTLV apa Kal <f)uXaKLKf) yuvr), r\8' o\i'
f\ou TOLatJTr|v
Kal TOùv àv8pcov Tcov <|)uXaKLK«v c|)ùaLV £E,£XE^à^E6a ;
ToLaiiTrjv jjièvoSv.
Kal yuvauKèç apa Kal àvSpôç i^ auxf] c|)Ùctlç elc; <|)uXaKf|V
TtoXscoc;, TtXf]v baa aCTÔEVEaTÉpa f^ La)(upoTÉpa EaxLV.
<î>aLVETai.
YI Kal yuvaiKEÇ apa al TotaOTai toÎç | toio\3tolç b
àvSpàOLV EKXEKTÉai ^UVOLKELV TE Kal ^U^CJJuXAtTEIV , ETTElTTEp
Eialv iKaval Kal E,uyyEveîç aÔToîç Tf)v cj)\3aiv.
riàvu yE.
Ta S' ETTLTr)8EutiaTa ou Ta auTà àTTo8oT£a Taîç aÛTaîç
cf)ija£aLV ;
e ({ i]: xi Gai.
|| xpoixd^oavj A^F :
-to[j.£vA*
|| g -^'Jii'/aoxr^-qAF
Gai. Eus. : xat y.D
||B' apa : oï àp' r]
Gai. apa Eus.||
oùBs codd.
et Eus. : xai Gai.||456 a 2 xaî où A Gai. Eus. : xai F
||3 ey^ys • ^y^
A'Il5
a0u{ji.oç ;k'axt A : àOuad; kaxi F Eus.
||ii oaa : oaa
î] [xàvGai.
oao> Eus.Il t]
F :t]
Ss Eus. ô 8' Gai. cm. A|| b/upotepa : -a; A^ -05
Gai.Il
i3 ai cm. Gai.||b 2 Çujx^uXdcTTeiv : ©uX. Gai.
||5 cnzo^oxia ;
à;:o8t5o"£a F.
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456 b LA RÉPUBLIQUE V 60
Si, les mêmes.
Nous voilà donc revenus par un détour à notre point de
départ,
et nous reconnaissonsqu'il
n'est
pas
contre nature
d'appliquer les femmes des gardiens à la musique et à la
gymnastique.Oui vraiment,
c La loi que nous avons établie n'est donc pas irréalisable ni
chimérique, puisqu'elle est conforme à la nature;
c'est
plutôt l'usage opposé qu'on suit aujourd'hui qui semble
contraire à la nature.
Il le semble.
N'avions-nous pas à examiner si nos prescriptions étaient
réalisables et en même temps les plus avantageuses?Si.
Or qu'elles soient réalisables, c'est de quoi nous sommes
d'accord.
Oui.
Et maintenant qu'elles soient les plus avantageuses, c'estce
quinous reste à reconnaître.
Évidemment.
Pour former une gardienne, l'éducation qu'on donne aux
hommes ne servira-t-elle pas aussi pour les femmes, d'au-
d tant plus qu'elle s'adresse à la même nature ?
Sans aucun doute.
Voici une chose
que je
voudrais savoir de toi.
Laquelle ?
Ton opinion personnelle sur les hommes;crois-tu que les
uns sont meilleurs ou pires que les autres, ou qu'ils sont tous
pareils ?
Non, pas pareils.
Dans l'État que nous avons fondé, lesquels à ton avis sont
les meilleurs, des gardiens formés par l'éducation que nous
avons décrite, ou des cordonniers instruits dans l'art defaire des chaussures ?
Plaisante question ! s'écria-t-il.
J'entends, repris-je ;et comparés aux autres citoyens, les
e guerriers ne sont-ils pas les meilleurs ?
à juste titre, tant d'importance à l'éducation, et se demander si la
prétendue
infériorité de la femme ne venait pas de l'ignorance où on
la tenait.
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6o nOAITEIAS E 4561)
Ta aÔTii.
"Hko^ev apa sic tA TipéTcpa TrepL<|)Epé^Evoi, Kal 6^0X0-
yoO^isv ^i] Tiapà <J)\jaLV
elvat icdq tcov
cJjuX&kcov yuvat^ljiouaiKi]v TE Kal yu^vaaTiKf]v ànoSiSovat.
navTdmaaLV ^èv o3v.
OuK apa j
àSuvaxà ys ouSè £U)(aîç o^iota evo^ioBetoO^ev, c
ETTEiTTEp KaTtt(|)\3aLv etlSe^ev tov v6^ov àXXà xà vOv napà
TttOTa ytyvé^Eva napà <f)tjaLV ^olXXov, ôç eoike, ytyvETai.
"EoiKEV.
OÔKoOvfj ETTlaKEipuç fj^iiv rjv eI Suvaxà yE Kal ^éXTiora
XÉyoL^iEV ;
•Hvydcp.
Kal bTL ^èv SrjSuvaxà SLC0^oX6yr|TaL ;
Nal.
"Oti Se5f] liéXxLaTa, ib jiETà toOto Seî Sio^ioXoyr|9f]vai ;
AfjXov.
OuKoOv Tip6c; yE t6 cjjuXaKiK^qv yuvaÎKa yEvéaGat, oùk
aXXr) ^èv f\\ilv avSpaç TTOLr)aEt TtaiSEia, aXXr) Se yuvaÎKaç,
fiXXcûç TE Kal1 Tf]v auTi^v <p(}aiv napaXaôoOaa ;
d
OuK aXXr).
ricoç ouv EXS'-Ç 56E,r|ç xoO toloOSe TiÉpL ;
Ttvoç 81^ ;
ToO ÛTToXa^SàvELv TTapà aEauxô t6v ^èv à^iEivcù avSpa,
t6v Se yEipca' f\ nàvTaç ô^olouç iqyEÎ ;
OôSa^iSç.
'Ev oQvxrj
ttoXelr\v ôkI^o^ev, rr^TEpov oïei
tJjiîv
à^Etvouç avSpaç E£,eLpy<ia8aL 'zohq (|)ijXaKaç, TU)(6vTa<; f\q
StfjXSo^EV TTaLSELaÇ, t\ TOÙÇ aKUTOT^JlOUÇ, Tfj GKUTlKf^
•naiSEuSÉvTaç ;
TeXoLOV, ECJ>T], EpCOTfiç.
MavSàvcû, E(|)T]v.Tt 8é
;tcov aXXcov txoXctôv
| oux oCtol e
âpiaxoL ;
d 6 ::avTaç : -x(ov F j| i3 è'srjv :eçri F.
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456 e LA RÉPUBLIQUE V 6i
De beaucoup.Et leurs femmes, comparées aux autres femmes, ne seront-
elles pas aussi les meilleures ?
De beaucoup, elles aussi, répondit-il.
Mais y a-t-il rien de plus avantageux pour un État qued'avoir des femmes et des hommes aussi excellents que pos-sible ?
Non, rien.
Mais cette excellence, n'est-ce pas par la musique et la
457 a gymnastique, pratiquées selon nos prescriptions, qu'ils y
parviendront ?
Sans nul doute.
Alors notre institution n'est pas seulement possible ;elle
est encore la plus avantageuse pour l'État.
C'est vrai.
Ainsi donc les femmes des gardiens devront se mettre
nues, puisque la vertu leur tiendra lieu d'habits, et partageravec eux la
guerre'et tous les travaux
quise
rapportentà la
garde de l'État, sans s'occuper d'autre chose;seulement de
ces travaux on leur confiera les plus faciles, plutôt qu'aux
hommes, en raison de la faiblesse de leur sexe. Quant à
b l'homme qui plaisante à la vue de femmes nues qui s'exer-
cent en vue de la perfection, « il cueille le fruit du rire
avant qu'il soit mûr^ » et il ignore absolument, semble-t-il,
pourquoi il rit et ce qu'il fait;car on a et on aura toujours
grande raison de dire que l'utile est beau, et le nuisible, laid.
Assurément.
VII Voilà, si je puis dire, la première vague traversée,
j'entends la disposition de la loi sur les femmes, que nous
venons de discuter. Non seulement nous n'avons pas été
c submergés en établissant que tous les emplois doivent être
communs entre nos gardiens et nos gardiennes, mais la dis-
1. D'après Hérodote IV, ii6 « les femmes des Sauromates vont à
la chasse, à cheval, avec leurs maris ou sans eux, elles vont aussi à
la guerre et portent le même costume que leurs maris. »
2. Pindare Fr. 209 (Bergk) à-éXf] (jooiai; ôpl-wv xap;:ov. Pindare
raillait ainsi les çua'.oXoyouvra; et leur science. Platon adapte les
paroles de Pindare à son dessein de railler les poètes comiques, et
substitue tou veXoiou (le rire) à aoç-'aç (la science).
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6i nOAITEIAS E.
456 e
rioXti Y^*
Tt Se;
al yuvaÎKEÇ tôv yuvatKSv où)( auTat eaovTai
lîÉXxLaTaL;
Kal toOto, e4)T], TioXt3.
"EaTL Se tl ttôXel a^ieivov f\ yuvaÎKdtç te ical &v$pa(; càç
àpiGTouç lyYLyveaBai ;
OÙK laxLV.
ToOto Se ^louaiKr) te Kal yu^ivaattKf) Ttapayiyvé^Evai, «ç
i?j^EÎc; Il SLfjXBojjiev, à-nepyàaovTai ; 457 a
ïlcùç S' oÔ;
Oô (ji6vov àpa Suvaxov, àXXà Kal apioTov tt6Xei v6^i^ov
ETLSEtlEV.
OÔTCOÇ.
'AttoSutéovSt^ Taîç tcûv
cjjuXockcûv yuvai^lv, etteIttep
àpExfjv àvTl l^axlcov à^<J)iÉaovTaL, Kal KOivcûvrjTÉov ttoXejiou
TE Kal Tfjç aXXr^ç <}>uXaKfic; Tfjç TiEpl Tf]v ti6Xlv, Kal oûk
aXXa TupaKTÉov toutcov S' auTÔv Ta EXacJ)p6TEpa Taîç
YuvoH.£,lv f] Toîç àvSpàaL Sotéov Stà Tf)v toO yÉvouç |àoQk- b
VELav. 'O Se yEXûv àvi^p ânl yu^ivatç yuvaLE,t, toO (^eXtIcttou
EVEKa yu^va^o^ÉvaLÇ, ocTEXf) toO yEXo'iou [ao(|)laç;] SpÉTTCov
KapTïév, ouSèv oÎSev, â>q eoikev, e(|)'S yEXSt oôS' 8 Tt
•npocTTEL* KàXXtCTTa yàp 8f| toOto Kal XÉyETat Kal XEXÉ^ETai,
8tl t6 ^èv (a<|)ÉXL^ov KaX6v, t6 Se (iXaÔEpov cdoy^pàv.
navTocnaaL ^èv oSv.
VII ToOtojjiev
tolvuv ev «cmEp KO(ia (|)cojiev SLa<|)Et3yEiv
ToO yuvaiKELOU TUEpl vé^oi) XéyovTEÇ, ûSaxE^if)
TravTdcTtaai
KaTaKXuaSfjvat TtBévTac; | &c; SeÎ Kotvfj TidcvTa IrTLTî^SEOEtv c
T0\3c; TE<J>tjXaKa<; t^^îv Kal tàç <})uXaKl8aç, àXXà
ttt]t6v
457 a 9 àXXa : à'XXo Stob.jj
lO oo-io'/ : aTToB. Stob.||b 2 yuvatÇî
codd. et Stob. : Tai; y. M Eus, Theod.||
3 yj;jLvaÇo;j.£vai$F Stob. :
yjva- A II aTsÀ^ : yp. âze 8tj in m. A et sic Eus, Theod.|I aoçi'a;
secl. Adamj| ôpt-wv: -;:ou.£voç Theod.
[| 4 oùth : wv ojv F* ojSè Eus.
Il oùô' ô Tt : oùôe xi Stob. || 5 XeXeÇe-cai : XéÇ. F*.
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62 nOAITEIAS E 457 c
Xdyov aÔT6v aûxô ôtioXoyeîaGaL wç Suvaxà te Kal <2><|)éXL^a
XéyeL ;
Kal jidtXa, e<t>T),ou a^«.Kp6v KO^ia 8La<|)ET&yeL(;.
<l>f)C7£tç yE, îjv 8'Ey<i),
oô HÉya aôxb EÎvai, ÔTav t6 ^Exà
toOto ïôrjç.
AÉyE Sr), ïSco, M.(pT\.
ToiJTco, ?\v S' êycù, ETtExat v6^jioç Kal xoîç l^mpoaSEV xoîç
SXXoLÇ, G)ç èyo^iaL, 8Se.
Ttç;
Tàç yuvaÎKaç xa\3xaç xôv àvSpcov xoOxcov tu&vxcûv Tràcaç
EÎvai KOLVocç, I8la Bè\ \jlt\Bs.vI \xr]BE\i\.a.v
auvoLKEÎv Kal xoùç d
TiaîSaç au kolvot&ç, Kal [irjXE yovâa EKyovov EL8ÉvaL x6v
aôxoO HTjXE TtaL8a yovâa.
rioXu, E(|>r|,xoOxo ekeIvou ^el^ov TTpôç àntaxtav Kal xoO
SuvaxoO TTÉpi Kal xoO <acf)EX£^ou.
OuK oî^ai, fjv 8' lyo, nspC ys xoO ocjjeX'hiou à^(|)La6t]-
XEÎoSaL av, &q ou ^AÉyiaxov àya96v Koivàç jièv xàç yuvaÎKaç
Etvai, KOLVoùç 8È xoùç TTaîSaç, eÏTiEp oT6v xs' aXX' ot^at
TTEpl xoO Et Suvax6vfj \xi\ tiXeCcxt^v âv
à^ic|)La8r|XT]CTiv
yEvÉaBat.
1 riEpl à^K^oxÉpcùv, rjS' bç, eu ^<iX' &v à^cf>La6r|XT]8ECT]. e
AéyELÇ, ?)v S' èycû, Xoycùv auaxaaiv lyà) 8' ^^r|v ek yE
xoO EXÉpou àTro8pàCTEa9aL, eÏ aoL 86^elev à)c|)ÉXL^ov EÎvai,
XoLT[6v 8è8/) ^lOL ECEaBat riEpl xoO Suvaxou Kal ^i].
'AXX' OUK IXaOEÇ, r\8' 8ç, àTTo8i8p(iaKcov, àXX' à^Kjjoxépcav
TtÉpL 8l8ou X6yov.
'Y<j>EKX£ov, rjv 8' lyo, 8iKr|v. Toa6v8E ^ievxol ^^àpiaal
^01* laaôv^lE II Eopxdcaai, ôcmEp ol àpyol xfjv Siàvoiav 458 a
C 3 ojjLoXoyeTaGat : ojfxoXoyriaOat A^1|
6 ys : 8È F||
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Richards|| 9 toutw : -twv Eus".
||10 b'Se : (I)8e Stob.
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à-. Theod. cm. Stob.||d i (xy|Sea''av txriScVt Theod.
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exyovov Stob.||3 yovsa A Theod. : -la; F Stob.
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oifjLat ... wcpsXitxoy om. F|] 9 Buvaxàv: à8. F
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458 a LA RÉPUBLIQUE V 63
d'esprit paresseux qui ont coutume de se repaître de leurs
rêveries quand ils se promènent seuls. Ces sortes de gens ne
cherchent pas le moyen de réaliser l'un quelconque de leurs
désirs;
ils ne s'embarrassent pas de ce soin;ils ont peur de
se fatiguer à examiner si ce qu'ils souhaitent est réalisable
ou ne l'est pas ;ils le supposent accompli, et là-dessus dis-
posent tout le reste, prennent plaisir à énumérer ce qu'ils
feront, quand leur désir sera réalisé, et augmentent par là
b l'indolence naturelle à leur âme. A présent je fais comme
eux, je m'abandonne à la mollesse, je voudrais remettre à
plus tard le soin d'examiner si mes propositions sont pos-sibles. Pour le moment, supposant qu'elles le sont, je vais
examiner, si tu le permets, comment les magistrats en régle-
ront l'exécution et monlrer que la pratique en entraînerait
pour l'État et pour les gardiens des avantages sans pareils.
Voilà ce que je vais essayer d'abord d'examiner avec toi;le
reste viendra ensuite, si tu veux bien.
Je veuxbien, dit-il,
examine.
Je crois, poursuivis-je, que, si nos magistrats sont dignesc du nom qu'ils portent, et si leurs auxiliaires leur ressemblent,
les uns seront disposés à exécuter ce qu'on leur comman-
dera, et les autres à commander en se conformant eux-
mêmes aux lois ou en en suivant l'esprit dans les règlementsdont nous leur aurons laissé l'initiative.
C'est naturel, dit-il.
Toi donc, repris-je, en qualité de législateur, tu feras unchoix parmi les femmes, comme tu l'as fait parmi les hommes,et tu les assortiras aussi ressemblants que possible ;
et les
uns et les autres ayant en commun le logis et la table, puis-
qu'aucun d'eux ne possède rien de tel en particulier, vivront
d ensemble, se mêleront ensemble dans les gymnases et dans
tous les exercices, et ils se sentiront, je pense, entraînés par
une nécessité naturelle à s'unir les uns aux autres. N'est-ce
pas en effet une nécessité que cela arrive?
que de sentiments louables et nobles. Frappé des divisions qui déchi-
raient les États Grecs, il se flattait de les supprimer en faisant de
rÉtat une grande famille et il espérait, en arrangeant des mariagesentre les meilleurs, améliorer la race des gardiens, qui sont d'ail-
leurs, parmi les citoyens, les sexils auxquels il applique son commu-
nisme.
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63 nOAlTEIAS E 458
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Xeu6^1EV0L TTEpl TOO SuVaToO Kal\li], 9ÉVTEÇ «<; ÛTidp^^ov
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8ie£,l6vtec; oTa Spdcaouat y^vo^iévou, àpy6v Kal &XXcoç vl^u^^^jv
Itl àpyoTÉpav tuoloOvteç. "Hôr; oSv|
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£TitaKÉv|;aa9aL,f\ Suvaxà, vOv ôè oç Suvaxcov ovtcov 8eIç
aKÉvpo^at, av ^ol TrapLfjç, Ttôç 8iaT<i£,ouaLV auxà ol
ap)(0VTEÇ ytyvojiEva, Kal 8tl TiàvTCùv ^u^icjjopciùTaT' SveXt]
7Tpa)(8ÉvTa TT^ ti6Xei Kal toîç cJ>\jXa^LV. TaOxa TiEipàao^aL
aoL TïpoxEpa ouvSiaaKOTiEÎGSaL, \5axEpa 8' EKEÎva^ EÏTiEp
Ttapfi^ç.
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Ot^iai xolvuv, f\v 8 âyo), elttep laovxai ol êcp)(ovxEÇ SE,iol
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xoO 8v6^iaxoc;, oïxe xotjxoïc; l-niKovipoL Kaxàxauxoc, c
TOirç ^lèv E8EXf)aELV TTOLEÎV xà £THXaXx6^EVa, XOÙÇ 8è E7TL-
xà^Eiv, xà ^Èv auxoùç ttelBo^iévouç xotç v6^iolç, xà 8è Kal
jmiOU^ÉVOUÇ, baOi Sv EKELVOUÇ ETTLXpÉVpCÛ^SV.
EIk6ç, ecî>ti.
Zù jxèv xolvuv, f\v8' Eyo, S vo^o8Éxr|<; aôxoîç, ÔOTTEp
xoùç av8paç sE^éXE^aç, oôxco Kal xàç yuvaÎKaç EKXÉ£,ac;
Ttapa8cùaEtc; Ka8' 8aov ot6v xe ôjio<|)U£Îç* ol 8é, Sxe OLKCaç
XE Kal £,uaaCxia Koivà e)(ovxeç, L8Ca 8È oô8£v6ç oô8Èv
XOLOOXOV KEKXT]^l£VOU, Ô^oO 8f] ) EQOVXaL, ô^oO 8È àva^jiE-d
jiEiy^Évcov Kal ev yu^ivaaloLc; Kal Ivxf] &XXr| xpo<|)rj
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458 d LA. RÉPUBLIQUE V 64
Ce n'est assurément pas, dit-il, une nécessité géométrique,mais une nécessité fondée sur l'amour, et dont l'aiguillon
est peut-être plus piquant pour pousser et contraindre la
foule.
VIII C'est vrai, dis-je; mais ensuite.Prescriptions Glaucon, s'en remettre au hasard pour
relatives , ,
'
® aux unions ^^^ accouplements, ou pour toute autre
action, c'est une chose que ni la religion
ni les magistrats ne permettront dans une société de gens
heureux.Ce ne serait pas juste en effet, dit-il.
Il est dès lors évident que nous ferons des mariages aussi
saints' que possible, et nous regarderons comme saints ceux
qui seront les plus avantageux à l'État.
C'est tout à fait mon avis.
459 a Et comment seront-ils les plus avantageux? C'est à toi de
me le dire, Glaucon; car je vois dans ta maison des chiens
de chasse et des oiseaux de belle race en grand nombre. Dis-
moi, au nom de Zeus, as-tu pris garde à ce qu'on fait pourles accoupler et en avoir des petits ?
Que fait-on ? demanda-t-il.
Tout d'abord, parmi ces bêtes mêmes, quoique toutes de
bonne race, n'y en a-t-il pas qui sont et qui se montrent
meilleures que les autres ?
Il y en a.
Fais-tu faire des petits à toutes indistinctement, ou t'appli-
ques-tu à en avoir surtout des meilleures ?
Des meilleures.
b Est-ce les plus jeunes, ou les plus vieilles, ou celles quisont dans la force de l'âge que tu préfères pour cela ?
Celles qui sont dans la force de l'âge.
Et si l'on ne donnait pas ces soins à la génération, tu
penses bien que la race de tes oiseaux et de tes chiens dégé-nérerait considérablement ?
Oui, dit-il.
Et pour les chevaux, ajoutai-je, et les autres animaux,
crois-tu qu'il en soit autrement .^
I. On appelait Oeoyaixta ou ïepôç yd[i-oçle mariage de Zeus et
d'Héra, qui était célébré par une fête spéciale. C'était le type idéal
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H nOAITEIAï E 458 d
Oô YECû[iETpLKaLÇ yc, ?\S' 8c, àXX* èpcûTiKaîç àvAy^aïc;, aï
KLvSuvEÙouaLV ekeIvov Spt^T&TEpai eîvai ixphq t6 tteCSelv te
Kal eXkelv t6v ttoXùv Xeoùv.
VIII Kal ^idcXa, eÎtiov. 'AXXà ^Exà 8f) xaOTa, S FXaiS-
KCùv, aTàKTCûç \iè.v ^lEtyvuaSaL àXXi^Xoiç fj |
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TtoLEÎv oÛTE baiov Ev EÔSaL^iàvcùv ttoXel oi3t' èdcaouaiv ol
OCpXOVTEÇ.
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StKatov, E<pT\.
Aî^Xov Bf\8tl yà^iouç ib ^lExà toCto TToifjao^Ev lEpoùç
ELÇ Sùva(itv Î5tl ^làXtaTa' eTev S' âv lEpol ot «cjjEXi^cùTaToi.
riavTàTtaaL ^lèv oSv.
Il ricùc; ouvSf) ocj^EXt^oxaTOL EQovTat
;T68e ^ol XéyE, S> 459 a
rXaÙKcov ôpcù yàp aou Ivxrj
olkIoc Kal Ktivaç SrjpEUTiKoùç
Kal TCùv yEVvalcùv ôpvCGcùv \x6ik<x au)(vouç' ap' ouv, a> Tipàc;
Aiéç, TrpoaÉaxT]K(iç tl tolç to\!)tcûv ydc^oLç te Kal naLSo-
TToita;
T5 TtoLov; Ecjjrj.
ripÔTov ^Èv aôxSv toi3tcûv, KalrrEp Svtcûv yEvvatcùv,
Sp' oÔK Eiat TLVEÇ Kal ytyvovxai êcpiaxoL ;
Elatv.
riÔTEpov oîîv E^ àTTàvTov ô^oloç yEvvSç, f\ TTpoSu^iEÎ 8ti
^làXtaxa ek tqv àptaTcov ;
'Ek tûùv àptaTCOv.
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Tl S';EK TCÙV vecotAtcùv
f^EK TCÙV yEpaiTdcTcov fj £^ b
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Kal âv \ii] oStq yEvvSTat, ttoX\3 aot iqyEÎ )^EÎpov EGEaSat
t6 te tôv ôpvfScûv Kal t6 toûv kuvwv yévoc; ;
"Eycoy', l<|>r|.
Tl ôÈ ÏTTTTCov oÏEu, f)v 8' lyci), Kal TÔv &XXqv^cJ>cov ; f^
aXXr| TXT] Exeiv ;
d 6 T£ om. Theod.|| g [xfetyvuaOai
:y^SJ-youaGat A |I
459 a 4 Tt om.
F jlTîatSojrotia : -t'atç W|| 12 ex twv àpia-ctov om. Fj|b7^M:75A^F.
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459b LA RÉPUBLIQUE V 65
Ce serait absurde, dit-iU
Grands dieux ! cher Glaucon, m'écriai-je ; quels hommes
supérieurs nous faudra-t-il pour magistrats, s'il en est de
même à l'égard de l'espèce humaine !
c [1 en est sûrement de même, répliqua-t-il ;mais pourquoi
dis-tu cela ?
C'est qu'ils seront, répondis-je, dans la nécessité d'employerun grand nombre de remèdes. Un médecin, môme au-dessous
du médiocre, paraît suffire à soigner des gens qui n'ont pasbesoin de remèdes, mais qui veulent bien suivre un régime ;
si au contraire l'application des remèdes est nécessaire, noussavons qu'elle réclame un médecin plus aguerri.
C'est vrai;mais où veux-tu en venir ?
A ceci, repartis-je : il me semble que les magistrats seront
dobligés de recourir souvent au mensonge et à la fraude dans
l'intérêt de leurs subordonnés, et nous avons dit quelque
part que tous les mensonges de cette espèce étaient utiles, à
titre de remèdes.
Nous avions une bonne raison de le dire, fit-il.
Eh bien, cette « bonne raison » semble jouer dans les
mariages et dans la procréation des enfants un rôle qui n'est
pas de petite importance.Comment cela ?
Il faut, repris-je, d'après les principes que nous avons
admis, que les sujets d'élite de l'un et de l'autre sexe s'accou-
plent le plus souvent possible, et les sujets inférieurs le pluse rarement possible ;
il faut de plus élever les enfants des pre-
miers, non ceux des seconds, si l'on veut maintenir au trou-
peau toute son excellence. D'un autre côté les magistrats
doivent être seuls dans le secret de ces mesures, pour éviter
le plus possible les discordes dans le troupeau des gardiens*
.
C'est très juste, dit-il.
En conséquence nous instituerons des fêtes où nous uni-rons les jeunes hommes et les jeunes femmes
;nous y ferons
des sacrifices et nous chargerons nos poètes de composer des
460 a hymnes appropriés à la célébration de ces mariages. Quant au
du mariage : aussi Platon veut-il que ses mariages soient saints
comme celui de Zeus et d'Héra.
I . Platon pense-t-il que les mesures frauduleuses des gouvernants
resteront toujours secrètes, et que, si elles sont connues, elles ne
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460 a LA RÉPUBLIQUE V 66
nombre des unions, nous nous en remettrons aux magistrats,
pour qu'ils maintiennent autant que possible le même nom-bre de
citoyens,
en tenant
comptedes
guerres,des maladies
et autres accidents de ce genre, et que notre État, autant
qu'il se pourra, ne s'agrandisse ni ne diminue.
Bien, dit-il.
Il faudra, je pense, organiser d'ingénieux tirages au sort,
afin que les sujets inférieurs rejettent la responsabilité de
chaque union sur la fortune, et non sur les magistrats.
Certes, dit-il.
b IX En outre, aux jeunes gens qui se distingueront à la
guerre ou ailleurs on accordera des honneurs et d'autres
récompenses, notamment la permission de voir plus souvent
les femmes ;ce sera en même temps un bon prétexte d'avoir
d'eux le plus d'enfants possible.
C'est juste.
Quant aux enfants, à mesure qu'ilsPrescriptions naîtront, ils seront remis à un comité
aux enfants.constitué pour eux, qui sera composéd'hommes ou de femmes ou des deux
sexes, puisque les fonctions publiques sont communes aux
hommes et aux femmes.
Oui.
c Je veux ensuite que ces fonctionnaires portent au bercail
les enfants des citoyens d'élite et les remettent à des gou-
vernantes, qui habiteront à part dans un quartier particu-
lier de la ville; pour les enfants des hommes inférieurs et
pour ceux des autres qui seraient venus au monde avec
quelque difformité, il les cacheront, comme il convient, dans
un endroit secret et dérobé aux regards*
.
Oui, dit-il, si l'on veut conserver pure la race des gardiens.
Ils s'occuperont aussi de la nourriture, et conduiront les
mères au bercail, quand leur sein sera gonflé, employant toute
susciteront pas de violentes jalousies et des réclamations de la part
des gardiens défavorisés ?
I. C'est l'infanticide que Platon recommande ici. C'est un usage
Spartiate
: « S'il naissait un enfant mal conformé, onl'envoyait
aux
Apothètes, gouffre près du Taygèle. » Plut. Lye. i6, I.
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460 c LA RÉPUBLIQUE V 67
d leur adresse à ce qu'aucune ne reconnaisse son enfant ^
;si
les mères ne peuvent allaiter, ils amèneront d'autres femmes
ayant du lait ; et même pour celles qui le peuvent, ils aurontsoin que l'allaitement ne dure que le temps voulu
;ils les
déchargeront d'ailleurs des veilles et des autres soins sur
des nourrices et des gouvernantes.Tu rends, dit-il, la maternité facile aux femmes des gar-
diens.
C'est ce qu'il convient de faire, dis-je ;mais poursuivons
l'examen de notresujet.
Nous avons dit
queles enfants
devaient être faits par des gens dans la force de Tâge^.C'est vrai.
e Ne crois-tu pas avec moi que la durée ordinaire de cette
force est de vingt années pour la femme, et de trente pourl'homme ?
Quelles sont ces années? demanda-t-il.
La femme, répondis-je, donnera des enfants à l'État à
partir de sa vingtième année jusqu'à la quarantième, et
l'homme, après avoir passé « le temps de sa plus fougueuseardeur à la course», procréera pour la cité jusqu'à cinquante-
cinq ans^.
461 a C'est en effet pour les deux sexes, dit-il, le temps où le
corps et l'esprit sont dans toute leur force.
Si donc un homme au-dessus ou au-dessous de cet âge
se mêle de procréer pour l'État, nous déclarerons qu'il a
péché contre la religion et la justice, en faisant à l'État un
enfant dont la conception subreptice n'aura pas été accompa-
gnée des sacrifices et des prières que les prêtres et les prê-tresses et tout le corps de l'État feront à chaque mariage, pour
qu'il naisse des hommes d'élite des enfants meilleurs encore,
et des hommes utiles au pays des enfants plus utiles encore,
1. Aristote (Poi. b 3, 1262^ i4 sqq.) objecte qu'aucune précau-tion n'empêchera les parents de reconnaître à l'occasion leurs
enfants;
car il y a parfois des ressemblances parlantes entre les
parents et les enfants.
2. C'était le principe observé à Sparte. Cf. Xén, Rép. des Lacéd.
I, 6 et Plut. Lyc. XV, 4.
3. Faire des enfants pour l'État, tel était le but du mariage à
Sparte. Cf. Plut. Pyrrh. XXVIII, 5 xwv 8a ;:p£<j6uxépoL)v -c'.vèç Itîyixo-
Xouôouv Powvxeç•
O^/e, 'Axpoxaxe, xai oTçe xàv XtXtoviSa* ij.dvov
7:aï8aç otyaGoù; xà Sîîapxa r^oUi.
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67 nOAITEIAS E 460 c
ETtl t6v arjKÔv ôcyovTEÇ âxav crnapycoai, nSaav^iT])(avf]v
jir|)(^avûùjiEvoi Stioc; ^T]5e^La ]
t6 aÛTfjc; alaGfjaeTai, Kal d
aXXaç >(à\oL è\o^aa.ç èKTiopt^ovxEÇ, làv \ii\ aÔTal ÎKaval
Sat, Kal aÔTÔv Totixcov E'nniEXi')aovTaL''6TTCû<; ^téxpiov y^pévov
8r|XàaovTaL, àypuTTvtaç 8è Kal t6v ôiXXov tt6vov TtTSatç te
Kal Tpo(|>otç TtapaScbaouaiv,
noXXf]v ^a(7TcbvT]v, ec|>r|, XéyEiq Tfjç TraiSoTroilac; xaîc;
TÔv (|>uX<iKcùv yuvaiH^tv.
ripÉTiEL ydcp, fjv S' lyo. T6 8' Ec|)EE,fjc; SléXBojiev 8 npou-
BÉ^ESa. ''E<|)a^iEV yàp Sf] è^ àK^ia^6vTCùv SeÎv Ta EKyova
ytyvEaSai.
'AXTiSf].
I "^Ap' ouv aoL £,uv8oK£t ^ÉTpioç y^pôvoq àK^ifjç Ta EÏKoai e
ETT] yuvaiKt, àvSpl ôè Ta TpLocKovTa ;
TaTToîa aÔTCùv
; €.^t\.
PuvaiKl ^lÉv, fjv 8'Ey<i>, àpE,a^ÉvT] ànè ElKoaLÉTL8o<;
^É)(pL TETTapaK0VTa£Tl80Ç tIkTELVTrj
Ti6XeL' àv8pl 8' ETTEl-
Bàv^ Tf)v ô^uTdTr|v 8p6tiou aK^ii^v rrapfj,t8 ànb to\3tou
yEVvSv lf\TtéXEl t^É^pt TTEVTEKaiTTEVTT^KOVTaÉTOUÇ.
'A^icjjoTÉpcùv 11 yoOv, M.(pT], aÔTT] écK^if) atS^iaTÔç te Kal 461a
<J)povr)aEcoç.OUKOOV èdcVTE TUpEaBtJTEpOÇ TOIJTOOV, làVTE VECûTEpOÇ tSv
eIç t6 KOLvàv yEvvi^aECûv SiprjTau, oiJte batov oôte 8tKaLov
(J>i^CTo^EV t6 &^(ipTrma, «c; 7TaL8a c|)itOovtoç Trj ttôXei, 8ç,
âv XàBr], yEvrjaETau ou)( ûttô Buqloùv 008' ûtt6 eÔ)(cov <\>^ç,
Siq EcJ)' EKàaTOLÇ touç yà^ioLc; EvlE,ovTaL Kal lÉpEiai Kal lEpEiç
Kal H,O^Tiaaa f) tt6Xiç e£, àyaBôv a^Elvouç Kal e£, oxjjeXIjxcûv
d 2 âx7:optÇovT£ç : axopTztÇovxe; 1"||
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461 b LA RÉPUBLIQUE V 68
b mais qui sera au contraire une œuvre de ténèbres et de ter-
rible libertinage.
Bien,dit-il.
La loi est la même, repris-je, pour l'bomme encore en
âge d'engendrer qui s'attaque à une femme également en
âge, sans que le magistrat les ait unis : un enfant donné à
l'État dans de telles conditions, sans fiançailles ni cérémonie
religieuse, ne sera pour nous qu'un bâtard.
C'est très juste, dit-il.
Mais quand les femmes et les bommes auront passé l'âge
de donner des enfants à l'État, nous laisserons, je pense, aux
hommes la liberté de s'accoupler à qui ils voudront, hor-
c mis leurs filles, leurs mères, les filles de leurs filles et les
ascendantes de leurs mères ;nous donnerons la même liberté
aux femmes, en exceptant leurs fils, leurs pères et leurs
parents dans la ligne descendante et ascendante*. Mais en leur
laissant ces libertés, nous leur recommanderons avant tout
de prendre toutes leurs précautions pour ne pas mettre aujour un seul enfant, fût-il conçu ; ensuite, si leurs précau-tions sont déjouées, de se mettre dans l'esprit que l'État ne
nourrira pas un tel enfant.
Voilà aussi, dit-il, de sages mesures;mais par quel moyen
d distingueront-ils leurs pères, leurs filles et les autres parentsdont tu viens de parler ?
Ils ne les
distingueronten aucune
manière, répondis-je;
mais du jour où un guerrier se sera uni à une femme, il trai-
tera les enfants qui naîtront au dixième ou au septièmemois après, les mâles, de fils, les femelles, de filles
;ces
enfants l'appelleront du nom de père ;et leurs enfants seront
ses petits-fils et l'appelleront lui et sa femme du nom de
grand-père et de grand'mère, et du nom de sœurs et
de frères les enfants nés dans le temps où leurs pères et
mères enfantaient ; en conséquence ils s'abstiendront entre
e eux, comme je le disais tout à l'heure, de tout commerce
I. Les cas énumérés sont tous en ligne directe. Quant aux unions
entre frères et sœurs, Platon dira plus bas (46 1 E) qu'elles seront
permises, si le tirage au sort le décide ainsi et si la Pythie le
confirme. La loi
grecqueautorisait le
mariageentre frère et demi-
sœur, pourvu qu'ils ne fussent pas de la même mère, bao\i.r[-zpioi.
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v69ov yàp Kal àvÉyyuov Kal àvtEpov (f)f)ao(jiEVaÔTèv natSa
Tf] Tt6XEL KaStoTàvaL.
'Op86TaTa, E<J)r).
''ÛTav 8è Sl^, oT^iat, aï te yuvaÎKEc; Kal ol SvSpEc; toO
yevvav EKÔcoattiP)v f)XLKtav, à(|)/iaojiÉv ttou èXEuSÉpouc;
aÔToùç auyytyvEaBat Ç &v èSÉXQai, irXfjv BuyaTpl Kal
I lirjTpl Kal Taîç tôv 8uyaTÉpcùv Tiaial Kal Taîç àvco c
\iY]'vp6q,Kal yuvaÎKaç aS TrXfjv ûec Kal TiaTpl Kal toîç
ToiiTODv eIç t6 KdtTCû Kttl ItiI t6 avcû, Kal TaOTdc y' fjSr)
nàvTa StaKEXEuaà^iEvoL TTpo6utiEÎa8aL ^AXiaTa ^èv jir|8' eIç
<J)coc; EK<|>ÉpEiv K\JT]na nr|SÉv, làv yâvrixai, èàv 8é tl
liiàar^Tai, oOtcù TtBÉvai, oç ouk oùaTiç Tpoc^fjc; t^ tolo\3tcû.
Kal TaOTa ^lÉv y', £<}>r), ^lExplcoç XéyETat* TTaTÉpaç Se
Kal 8uyaTÉpac; Kal S vOvSi?) IXEyEÇ |
ttcoc; SiayvoaovTat d
àXXfjXcov ;
OôSa^icoç, îjv 8' lycû- àXX'à(|>' îjç élv fj^Épaç tlç aûxcov
vu^i<|>ioc; yÉVT^Tat, \iet ekeIvt^v Sek^ctç) ^it]vI Kal EBSo^icp 8f)
fi âv yÉvTjTau EKyova, TaOxa Txàvxa TïpoaEpEÎ xà ^èv appEva
'vslq, là 8è 8/)XEa 8uyaxÉpaç, Kal EKEÎva ekelvov naxÉpa,
Kal oSxo8f|
xà toùtcov iKyova iralSuv nalSaç, Kal EKEÎva
aS ekeIvouc; TTàrrrrouc; xe KalXT]8dic;,
xà 8* ev ékeIvcû x^
^p6vcù yEyovéxa, ev Ç al jir|xÉpEc; Kal ol TraxÉpEç auxQv
éyÉvvcov, à8£X(|)àc; xe Kal à8EX<}>oi!Jç, oaxE, 8 | vOv 8f) eXé- e
b 6ep7^ao{x€v: Ôïjaofxsv F
|| g St; om. Theod.||Teom. Theod.
||xat
ol : oï 11 Theod.||
lo a^T^io^iiv Eus. Theod. : çr^aotAlv codd.||
ii
auyyi'YvsaOat : èyyiy. F|]
oj : w et ^ Eus. w; Theod.||C 2 yavaizaç : 'àç
y. F IIau om. F
||xotç Tou-tov F Eus. Theod. : tai? t. A
|| A (J^tjÔ' £i; :
jjLr)8eîçF
(AT) etç Eus. Theod.||
5 {xriSlv A^F Eus. Theod. :{jLrjSI y' ëv
(sed £ y' punctis notata) A ||xt : ziç Eus. Theod.
||6 TiÔéva- : Ixt.
Eus. Il d 6 ÔT^Xsa :
-Xeta F || 7 St) om. F || èxeîva
W:
-vou codd.
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461 e LA RÉPUBLIQUE V 69
sexueL Cependant la loi permettra l'union des frères et
sœurs, si le tirage au sort le décide ainsi et si la Pythie le
confirme *.
C'est fort bien, dit-il.
X Voilà, Glaucon, ce que sera ou à
La communauté peu près la communauté des femmesdes femmes
^^ ^^^ enfants entre «les cardiens deet des enfants ,,^. ^ r\ » n ' j 1 *
réalise raccord ^ ^tat. Quelle s accorde avec le reste
dans l'État. de la constitution et qu'elle en soit la
partiela
plus excellente,c'est ce
qu'ilfaut
à présent établir solidement par la discussion. N'est-ce pas ce
que nous avons à faire ?
462 a. Si, par Zeus, dit-il.
Ne faut-il pas, pour nous mettre d'accord, nous demander
avant tout quel est dans l'organisation de l'État le plus
grand bien qu'on puisse citer, bien que le législateur doit
avoir en vue en établissant ses lois, et quel est le plus grand
mal, ensuite examiner si ce que j'ai proposé nous met sur la
voie de ce bien ou nous éloigne de ce mal ?
Rien n'est plus nécessaire.
Or peut-on citer pour l'État un plus grand mal que celui
b qui le divise et d'un seul en fait plusieurs, et un plus grandbien que celui qui l'unit et le rend un ?
On ne le peut.
Or ce qui unit, n'est-ce pas la communauté de la joie et
de la douleur, lorsque, dans la mesure du possible, tous les
citoyens se réjouissent ou s'affligent également des mêmessuccès et des mêmes disgrâces ?
Assurément si, dit-il.
Au contraire, ce qui divise, n'est-ce pas i'égoïsme de la
I. Avec qui le guerrier se mariera-t-il, si tous les enfants qui
naissent dans la classe des guerriers pendant une génération sont ses
frères et sœurs ? Il ne pourra épouser que ses nièces. Un fils, par
exemple, qui est né d'une mère de 20 ans et d'un père de 26 ne
pourra pas se marier avant ^9 ans, puisqu'il aura 29 ans avant que sa
fiancée puisse naître et qu'elle ne peut se marier avant 20 ans, tandis
qu'un fils dont le père a 54 ans et la mère 89 à sa naissance, peut
épouser une fille d'un an plus jeune que lui, parce que son père et sa
mère se retirent respectivement à 55 et à 4o ans. Platon entendait-il
marier jeunes les enfants des vieux couples, et vieux, ceux des jeunes
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69 nOAITEIAS E 461 e
yo^iEv, àXXi^Xcûv ^f] aTtTEaBaL. 'A8eXcj>oùç 8è Kal àScXcJjàç
Scoaei ô v6^oc; ouvoikelv, eàv ô KXfjpoç xatiTr) ^ujinlTiTTi
Kal1^
riuStaTipoaavaipfj.
'OpSéxaTa, f)S' 8c;.
X 'H ^lèv Sf) KOLvcûvta, O rXat^KCùv, afiTT)te Kal Toiai&TT]
yuvaLKwv te Kal TiaiScûv toÎc; <j)i3Xa^taoi tî^ç tï6Xecûç- oç
8è etto^évt] te it\ aXXr| TtoXtTEtoç Kal ^laKpô (ÎEXTtaTri, 8eî
8f]t6 ^lETà toOto 3e6aicùaaa6aL Tiapà toO X6you* f\ ttôç
TT0L6d(jiEv ;
Il0(5tcù
vf) Ata, ?|8' 8c;. 462 a
*Ap' oSv oô^ fj8E apxi?) Tf^ç StioXoYlaç, IpÉaGat fj^Sç
aÔToùç tI tiote t6 ^Éyi-aTov àyaSèv e)^o^iev eItuelv eIç
tt6Xecoc; KaTaaKEuf|v, oC 8eÎ aTo^^a^ô^iEvov t6v vojioSÉTrjv
TiBÉvaL Toijç v6^ouç, Kal TL (lÉyiaTov KaK6v, ELxa êtti-
aKÉvj;aa6aL apa fi vOv8i*] 8LfjX8o^Ev eIc; jaèv t6 toO ayaSoO
X\yoq T\\i.iv ap^6TTEt, iQ 8è toO KaKoO àvapjioaTEt ;
riAvTCûv ^dcXicrua, E<j)r).
"E^^O^EV oSv Tl ^lEÎ^OV KaK6v TléXElf)
EKEÎVO S âv aÔTfjV
8iaaTia KalttolÎ] \ noXXàc; àvTl ^tSç ; f) ^iEL^ov àya96v toO b
8 âv £,uv8fj TE Kalttolt] ^ilav ;
OuK E)(O^EV.
OuKoOvf\ \xkv f\8ovî\ç TE Kal
XOTTr)c;Koivcûvta £,uv8el,
OTav 8tl ^oXiaTa ndvTEÇ ol noXÎTai tcov auTwv ytyvo^iÉvcùv
TE Kal àrtoXXu^Évcùv TTapanXriatcoc; ^^alpoai Kal XunQVTat;
riavTàTTaaL ^lèv ouv, £.<^t\.
'H 8é y£ Tûûv tolo\3tcûv l8LcoaLÇ 8iaXi3Et, 8Tav ol ^lèv
e 4 r.ooaavaipfl : -eï F|| 7 wç 8e ex to ôe fecit A : oiÔs pr. AF Stob.
Il8
â::ojJL£vriF Stob. :
-tj A || (îsXticty] F Stob. :-t) A || 9 touto :
Tou Fjl10 ;:oi(J5tx£v : 10 ex ou fecit F
||462 a i outw : ou toi F
|| t]8'
oç om. FII3 aù-oùç om. Stob.
j|6 8t) om. Stob.
|| 7 tw : tô F Stob.
Il10 r.oiri AiW: Tcotei pr. AF Stob.
||b 3 av Çuv8fî MW2 : 8 av ÇuSr}
F iv ÇuvSsî AW* 071 ÇyvScï Stob.|| jcoirj AMW : r.oitX pr. AF
Stob.
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462 b LA. RÉPUBLIQUE V 70
joie et de la douleur, quand les uns sont au désespoir et les
autres au comble de la joie de ce qui arrive soit à l'État, soit
c à des
particuliers
?
Sans doute.
D'où vient cela, sinon de ce que tous les citoyens ne disent pas
en même temps les mêmes mots : ceci est à moi, ceci n'est
pas à moi, et de même quand ils parlent d'une chose qui
leur est étrangère ?
Rien de plus certain.
Lorsque la plupart des citoyens disent de la même chose sous
le même rapport : ceci est à moi, ceci n'est pas à moi, n'est-ce
pas la marque du meilleur gouvernement ?
Du meilleur, et de beaucoup.Et que dire de l'État qui se rapproche le plus de l'individu ?
Quand, par exemple, nous avons reçu quelque coup au doigt,
toute la communauté du corps et de l'âme, rangée sous le gou-d vernement unique du principe qui la commande
,sent le coup et
souffre tout entière avec la partie blessée, et c'est ainsi quenous disons que l'homme a mal au doigt* ;
et de toute autre
partie de l'homme on dit de même que l'homme souffre, et
qu'il a du plaisir, quand elle se guérit.
On dit de même en effet, fit-il;
et pour répondre à ta
question, l'État le mieux gouverné est celui qui se rapprochele plus du modèle de l'individu.
Qu'il arrive
quelquechose, bien ou mal, à un seul citoyen,
€ un tel État sera, je pense, le premier à dire que c'est lui qui
souffre, et il se réjouira tout entier et s'affligera avec lui.
Gela doit être, dit-il, s'il est bien réglé.
XI II serait temps, dis-je,de revenir à notre État et
d'examiner si les points acquis de la discussion s'appliquent
couples."* C'est invraisemblable. Aussi a-t-il introduit une clause
exceptionnelle qui jouera sans doute à l'égard des enfants des jeunes
couples (Adam).I . Litlré a lui-même rapproché de ce passage un texte d'Hippo-
crate (VI, p. 276-7, 378) qu'il traduit ainsi : « Veut-on, prenant la plus
petite partie, y produire une lésion, tout le corps ressent cette souf-
france, quelle qu'elle soit, et il la ressent parce que la plus petite
partie a tout ce qu'a la plus grande. Cette plus petite partie, quelquesensation qu'elle éprouve, soit agréable, soit désagréable, la porte à
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70 nOniTEIA^ E 462 b
TTEpLaXyEÎç, ot 8è TTSpixapsîç ylYvcûVTai ânl toÎç aÛTOÎç
TiaB/ujiaoi I Tf]ç Ti6\zé>q te Kal tôv âvxf]
ti6Xel;
C
Tl 5' o« ;
^Ap' oSv E< toOSe t6 tol6v8e yW^e'^"'-» Sxav^ii?) ét^ia
<|>9ÉYY(ûVTat £vxfj Tt6XEL icc tolASe ^fj^aTtt, t6 te EJIÔV Kal
t6 oôk E^iôv ;Kal TTEpl ToO àXXoTptou KttTÀ TaôxA
;
Ko^itSf] ^lÈv oSv. -
'Ev T^TIVL Sf)TldXEL TtXeÎCTTOL ETtI t6 aUTÔ KttTà TaÔTà
toOto XÉyouat t6 âjièv Kal t6 oôk è^iiv, aÔTT^ apuaTa^LOLKEÎTai
;
rioXii yE.
Kal fJTiç Si?) EyyÛTaTa Iv6ç àv6p<i)7Toi) e)(ei ;Otov STav
TTou fj^ôv 8(iKTuX6ç TouTTXrjyf], TtSaa
f\KOLvcovla
f\KaTà t6
CCÙ^ia TTp6ç Tf)V v|^U)(f]V TETa^Évr) eIç (itav OTiVTa£,LV Tf)V
I
ToOap)(0VT0<;
evaÔTfj f\aQs'z6
te Kal TrSaa&jia ^uvi'jX-
d
yrjQEv ^jiÉpouc; -novfjaavToç Î5Xt],Kal oOtco
8i^ Xéyo^iEV Sti ô
âvSpOTioç t6v SécKTuXov àXyEÎ* Kal TiEpl &XXou ôtouoOv tôv
ToO 'àv6p(i>TUou ô aÔT6ç X6yoç, TTEpt te XiiTirjç tiovoCvtoc;
^lépouç Kal TiEpl f^Sovfjc; ^aC^ovToç ;
*0 aÔT6c; yàp, E(|>ri*Kal toOto S IpcoTSq, toO toloi&tou
iyyt^TaTa f\ apioTa ttoXlteuojievt] tt6Xiç olkeÎ.
*Ev6c; 8/|, oî^ai, •n&ayipvzoc; tôv ttoXutôv ÔtioOvf) àyaBèv
f) KaKÔv, T^ TOLa^Tr) tï6Xlç ^idcXtaTà 1
te(J)f)aEL EauTf]c; EÎvat e
t6TTàCT)(ov, Kal
f\ cTuvrjaSi'iaETai Snaaa f\ H,uXXuTTf|aETau.
'AvdyKT], EC|)T], TfjV yE EÔVO^OV.
XI "Opa avEÏr), î)v 8' syco, ETiavLÉvaL f\[nv ânl ir\v
T^jiETÉpav Ti6Xiv, Kal Ta toO X6you ôjioXoyfuiaTa aKOTtEÎv
g YÎYVcovxai : -ovxat F]|c i ttjç : xoTç F ||
4 "^s om. Plut.||5 xa-JTà :
Tauxa F Stob.|| 7 Ir.l codd. et lambl. : aot Stob.
||x6 aùxo codd. et
lambl. : xoi aùxw Wyttenbach xou aùxou Kuster||xaùxà : xauxa Stob.
IlII èyyuxaxa : -xco lambl.
||12 xou : rou F
|| rjxaxà : xai F
||
i3 xexatjL£V7] codd. et Stob. :xexayiJLévT] Ven. B
||d i xat om. F
jj
4 aùxô? : aùxo; xe F||e 3 ye e'jvojxov : y' Ivvoij.ov F.
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462 e LA REPUBLIQUE V 71
particulièrement à lui ou s'appliquent mieux à quelqueautre.
Examinons donc, dit-il.
463 a Eh bien, n'y a-t-il pas dans les autres États, comme dans
le nôtre, des gouvernants et des sujets?
Si.
Ne se donnent-ils pas tous entre eux le nom de citoyens ?
Sans doute.
Mais, outre ce nom de citoyens, comment le peuple dans
les autres États appelle- t-il ses gouvernants ?
Dans la plupart il les appelle maîtres, mais dans les
démocraties, il leur donne ce nom même de gouvernants.Et dans le nôtre, outre le nom de citoyens, comment le
peuple appelle-t-il ses gouvernants*?
b Sauveurs et défenseurs, répondit-il.
Et ceux-ci, comment appellent-ils le peuple ?
Dispensateur de leur salaire et de leur nourriture, dit-il.
Etles
gouvernantsdes autres
États, commenttraitent-ils
les peuples ?
D'esclaves, dit-il.
Et les gouvernants, comment se traitent-ils entre eux?
De collègues de souveraineté.
Et chez nous ?
De gardiens du même troupeau.Pourrais-tu me dire si dans les autres États un gouvernant
peut traiter tel de ses collègues en ami, tel autre en étran-
ger ?
Gela lui arrive souvent.
Alors il pense et dit que les intérêts de son ami sont les
c siens, mais que ceux des autres ne le touchent pas.
Oui.
sa
partiecongénère. Aussi le
corps
ressent-il
peine
et plaisirpour
la
partie la plus petite. C'est que la partie la plus petite a toutes les
parties, et ces parties, portant respectivement à leurs congénères,donnent l'annonce de tout. »
I. Platon pense ici aux archontes athéniens. L'objet de ce cha-
pitre, qui semble se rattacher assez lâchement à ce qui précède, est
de prouver que la sympathie (pu[i.TzdQe:oi,communauté de senti-
ments) entre les différents ordres est beaucoup plus grande dans la
cité platonicienne que dans toute autre, par l'interdépendance où ils
sont entre eux.
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71 nOAITEIAS E 462 e
èv auxf], EL auxf) ^idcXuaT' Ixei £ÏT£ Kal aXXr| Ttç ^xSXXov.
OuKoOv)(pi'), Ec|)r).
Tl oSv ; loTLjjiÉv
IITtou Kal EV Taîç aXXatç ttôXeoiv 463 a
CLpy^ovzkq te Kal Sî^^ioç, laxt Se Kal Iv aôxfj ;
"Eaxi.
rioXtTaç ^èv Sf] TcàvTEÇ oCtol àXXf]Xoi)ç TrpoaEpoOat ;
nôçS'oO;'AXXà TTpèc; TÔ TioXtTac; xl ô ev xaîc; SXXaic; Sf^^ioç xoùç
ap)(ovxaç npoCTayopEUEL ;
'Ev ^lèv xaîç TToXXaîç 8Ea7T6xaç, ev Se xaîç ST^^ioKpaxou-
^Évaiç aôx6 xoôvojia xoOxo, ap^ovxac;.
Tl 8' o EVxfj i^jiEXÉpoc 8fj|Jioç ; TTp6q x^ TroXlxaç xl xoùç
^p^ovxàc; (|)r]aLVEÎvai
;
Zcùxfjpàç I
XE Kal E7TLKOt3pOUÇ, ^<pT]. b
Tt 5' oCxoL x6v Sf]^iov ;
MiaBoSéxac; xe Kal xpocJjÉaç.
Ol 8' EV xaîç aXXaLÇ apj^ovxEç xoùç S/j^ouç ;
A(Ji6Xouç, £<|>T].
Tt 8' ol ap)(ovxEç àXXfjXouç ;
Huvàp)(ovxac;, Ecj)r|.
Tt 8' ol i^^iÉxEpoi ;
Hu^(|3\3XaKaç.
''E)(ELÇ oSv eItueîv xqv &p)(6vxcûv xcov ev xaîç êcXXaiç
ttôXeolv, eï xlç xiva ^x^i TrpoaEtTïEÎv xwv ^uvap)(évxG>v x6v
^lèv &ç oIkeîov, x6v 8' qç àXX6xpLov ;
Kal TToXXotjç ys.
OuKoOv X6v ^lÈV OLKEÎOV OÇ EaUXoO VO^lt^EL XE Kal XÉyEL,
j x6v 8' oXXôxpiov ô>q ou)( âauxoO ; C
Ouxcû.
6 aux}] : auxT) Stob.||463 a 2 aùif] : xauTT] F Stob.
||6 xt : xi xat
Stobaei A|| 9 xojvo|j.a xouxo : t. xo'jvo[xa Stob. xouxo F
|| àp/^ovta; :
xojç ap. F IIb 8 et 9 XI 6
'
oî f,aéxepot ; ÇufxçuXaxa; om. Stob.||10 xwv
£V F : èv A. Èv D Stob.||
12 xôv 8' : xàiv 0' F||
i4 w; olxstov
lauxo-j F.
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463 c LA RÉPUBLIQUE V 7a
Mais parmi tes gardiens, en est-il un qui pourrait regar-
der ou traiter un de ses collègues comme un étranger ?
Aucun, dit-il, puisque en tous ceux qu'il rencontre il croira
voir un frère ou une sœur, un père ou une mère, un fils ou
une fille, ou des descendants ou des aïeux de tous ces parents.
C'est très bien dit, repris-je ;mais réponds encore : borne-
s ras-tu tes prescriptions à l'emploi de ces noms de parents,
ou veux-tu encore que la conduite tout entière de nos
d citoyens réponde à ces noms, et qu'ils témoignent à leurs
pères tout ce que la loi paternelle commande de respect, de
soin, de soumission envers ceux qui nous ont mis au monde ;
sans quoi ils ne devront attendre rien de bon ni des dieux,
ni des hommes, puisqu'en se conduisant autrement quenous le demandons, ils joindraient l'impiété à l'injustice?
Ne sont-ce pas là pour toi les maximes que tous les citoyens
feront sonner d'abord aux oreilles des enfants, à l'égard de
ceux qu'on leur désignera comme leurs pères et de tous
leurs autresparents
?
e Ce sont ces maximes, dit-il;car il serait ridicule qu'ils eus-
sent toujours à la bouche ces noms de parents, sans y confor-
mer leur conduite*.
C'est donc dans notre État plus que dans tout autre quetous les citoyens diront ensemble, quand il arrivera du bien
ou du mal à quelqu'un, cette parole que nous disions tout à
l'heure : mes affaires vont bien ou mes affaires vont mal.
C'est très vrai, dit-il.
464 a N'avons-nous pas ajouté que cette manière de penser et
de parler avait pour conséquence la communauté des plaisirs
et des peines ?
Et nous avons eu raison de le dire.
Ainsi chez nous, plus que partout ailleurs, les citoyens
participeront au même intérêt qu'ils appelleront leur inté-
I . Comment Platon peut-il prétendre que les enfants honorent et
aiment comme des pères et mères tant de gens à la fois ? Dès qu'ils
auront l'âge de discrétion, ils sauront bien que, parmi tant de gens,
il n'y en a que deux qui sont leur père et leur mère. Dès lors, quel
respect pourrontr-ils avoir pour le mensonge légal qui leur affirme quetous ces étrangers sont leurs pères et mères ? Le respect et l'affec-
tion ne peuvent se fonder sur le mensonge, et la prétention d'imposer
aux enfants l'obligation de conformer leurs actes aux noms dont on leur
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464 a LA RÉPUBLIQUE V 73
rêt, et celte participation entraînera une plus complètecommunauté de peine et de plaisir.
Beaucoup plus complète.
Or à quoi attribuer cet effet, sinon à notre constitution en
général, mais plus particulièrement à la communauté des
femmes et des enfants entre nos gardiens ?
Rien de plus certain, dit-il.
b XII Maïs nous avons reconnu que cette unité de sentiment
était le plus grand bien de l'État, quand nous avons comparé
un État bien constitué à un corps qui partage la douleur oule plaisir d'une de ses parties.
Et nous avons eu raison, dit-il, de le reconnaître.
C'est donc pour nous chose démontrée que la commu-nauté des femmes et des enfants entre les gardiens est la source
du plus grand bien.
Parfaitement démontrée, fit-il.
J'ajoute que nousrestons fidèles à ce
que nous avonséta-
bli précédemment ;car nous avons dit que nos guerriers ne
devaient avoir en propre ni maisons, ni terres, ni possession
c quelconque, mais que, recevant des autres leur nourriture
en récompense de leurs services, ils devaient la consommer
tous en commun, pour être de véritables gardiens.
Nous avons eu raison, dit-il.
„, ^ ^. j Dès lors, ie le répète, peut-on douterPlus de discordes. , , Z x
• j^"que les règlements que nous avions déjà
faits et ceux que nous venons de faire ne contribuent encore
davantage à faire d'eux des gardiens véritables et ne les empê-chent de diviser l'État en appliquant le terme « mien » non
pas à la même chose, mais l'un à une chose, l'autre à une
autre, en traînant ce qu'ils pourraient acquérir séparément,
l'un dans une maison à lui, l'autre dans une autre égale-
il ment à lui, en ayant une femme et des enfants différents
qui, leur étant propres, leur donneraient des joies et des cha-
grins propres à chacun ; tandis qu'au contraire, s'ils pensentunanimement avoir le même intérêt, ils tendront tous au
même but et ressentiront les mêmes impressions de peineet de plaisir,
autant que cette conformité est possible.
prescrit l'usage est une illusion où l'esprit de système a jeté Platon.
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^3 nOAITEIAS E 464 a
oOtco8f) X\iTTr)c;
te «xi f\Bovf\c; [x&Xiana. Koivovtav lEjOuatv ;
rioXu Y^.
*Ap' ouv ToiiTcov alTta Tipèç irfj aXXr| KaTaordiGEif)tqv
yuvaiKÔv TE Kal TratScùv Koivcovia toÎç <|)T&Xa£,iv ;
rioXù \ièv oSv ^lécXiaxa, s.(pr].
XII 'AXXà\ji-f\v jiÉyiOTév yc 1
ti6Xel aÔT6 à^oXoyi'iaa^EV b
aya66v, àriEiKdc^ovTEÇ eu oIkou^évtjv tt<5Xiv acbjiaTt TTp6c;
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^La66v Tfjç (|)uXaKf|c;, Koivfj ndcvTac; àvaXtaKEiv, eI ^ieXXoiev
ovTQÇ <|)\3XaKEÇ EÎvai.
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lauToO olKtav IXKovTa b tl Biv 8\3vT)TaL X^P^Ç '^"^ aXXcov
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E^iTToioOvTaç IStcùv SvTcov ISlaç, àXX' evI Séy^iaTt toOoIkeCou TTÉpi ETil t6 aÔT6 TEtvovTaç TTàvTaç eIç t6 8uvaT6v
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VII. I. — 10
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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464 d LA RÉPUBLIQUE V 74
Fort bien, dit-il.
Et les procès et les accusations mutuelles* ne disparaîtront-
ils pas, autant dire, de chez eux, par ce fait qu'ils n'ont rien
à eux que leur corps, et que tout le reste leur est commun ?
En conséquence ils seront délivrés de toutes les querelles dont
e l'argent, les enfants et les proches sont l'occasion.
Nécessairement, dit-il, ils en seront exempts.Il n'y aura pas non plus chez eux de procès en justice pour
sévices et violences. Si en effet ils sont attaqués par des gensde leur âge, ils se défendront eux-mêmes : nous déclarerons
que cela est honnête et juste et nous leur ferons une obliga-tion de protéger leur personne^.
Bien, dit-il.
465 a Cette loi, ajoutai-je, a encore ceci de bon que si un homme
s'emporte contre un autre et satisfait sa colère lui-même,
comme je l'ai dit, il y aura moins de chances que la que-relle ait des suites plus graves.
Assurément.
En tout cas le plus vieux aura autorité pour commander
et châtier tous les jeunes.Cela est évident.
Il ne l'est pas moins qu'un jeune, à moins qu'il n'en
reçoive l'ordre des magistrats, n'osera ni violenter en quelque
façon que ce soit, ni frapper un homme plus âgé— c'est chose
trop naturelle — ni, je pense, lui faire aucun outrage : deux
b gardiens suffiront à l'arrêter, la crainte et le respect, le res-
pect l'empêchant de toucher à quelqu'un qui peut être son
père, et la crainte lui faisant appréhender que les autres ne
prennent la défense de la personne attaquée, les uns en qua-lité de fils, les autres en qualité de frères, les autres en qua-lité de pères.
C'est ce qui arrivera, dit-il.
1. Même idée dans Aristophane, Assemblée des Femmes 657:« Tout d'abord il n'y aura même plus de procès. »
2 . Dans VAssemblée des Femmes on punit les voies de fait en coupantles vivres à l'insulteur. Platon a pris aux usages Spartiates le moyende réprimer les voies de fait. A Sparte, dit Xén. Rép. des Lac. IV,
6 « c'est une nécessité pour eux de se maintenir en forme;car ils
font le coup de poing en se querellant partout où ils se rencon-
trent. » Cf. Loi* IX, 880a.
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74 nOAITEIAS E 464 d
KojiiSf] jièv oSv, l<t>T].
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oôSè (iiatcov yE oôS' aïKlaç SiKai SiKatoç &v
EÎEV Iv aÔTOLÇ* fjXL£,L ^Èv yàp fjXtKac; àt^\iv£a8aL koX&v
Kal 8lKai6v itoucjji'iaojjiEv, àvàyKrjv ao^idcTcov ènniEXEla
tlSsvtec;.
'Op8«c;, z(pr].
Kal yàp t6Se ôp86v |1 ^X^^, r\v 8' èyob, oStoç o vd^ioç- eï 465 a
TTOIÛ tIç TCp BujlOÎTO, EV TÔ TOIOÛTÛ) TtXTjpÔV TOV 6ujl6v fjTTOV
ETil \iEiCtOvq &v ïoi axàaELÇ.
ridcvu ^Èv o3v.
ripEaBuTÉpCÙ ^f)V VEOTÉpOÛV TlàvTOV àp)^ELV TE Kal KoXéc^ELV
TipOQTETdHjETai.
Af^Xov.
Kal ^i\v bTi yE vEÔTEpoç TipEaSÙTEpov, Svjif) ap5(ovTE<;
TipoaTdcTTCùaiv, oCte âXXo (ità^EaBaL ETii)(ELpir|aEL ttotè oÔte
Ti^TiTELV, (âç t6 eIk6ç- ot^at S' oô8è oXXcùç aTHidcaEi* LKavcà
yàp T<à <|)ijXaKE ] koXOovte, 8éoc; te Kal al8<i><;, al8d>ç ^èv b
oç yovÉcov ^f]&TTTEa9aL EÏpyouaa, Séoç 8è t6 tS nàaxovTL
Toùç âcXXouç 3or|8ELV, Toùç jièv &q ûeÎç, to{)Ç 8è «q &SeX-
(|)0t3<;, TOÙÇ 8è ôç naTÉpaç.
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àvayxTjv : -xrj D èv ctvàyxrj Adam || èrt[xeXeta : -gta; Stob.jj g yàp :
yàp xat Stob.jj465 a 2 Tzoû : 7:oi F
||3 Xoi :
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]] ataaetç :
-7t; Stob.Il
5 rravTwv : -tt] A^ Stob.||
8 7:p£a6uTepov : -tov F|| 9
àXXo : àîXXov Stob.||
10 aXXto; F Stob. : oXXo; A||b i xwXuovcs :
-t:ç FII aïow: cm. F
|| 2 '6 : -cou Madvig.
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465 b LA RÉPUBLIQLE V 75
De toute manière les lois assureront la paix entre nos
guerriers.
Une paix profonde.Mais s'ils ne connaissent pas la discorde entre eux, il n'est
pas à craindre que le reste de la cité soit en dissension avec
eux ou avec elle-même.
Non certes.
c Quant aux petits maux dont ils seront exempts, il sied à
peine d'en parler et j'hésite à le faire : pauvres, ils n'auront
pas à flatter les riches;
ils ne seront pas en butte à la gène
et aux peines qu'entraînent l'éducation des enfants et le soind'amasser de l'argent pour l'indispensable entretien des ser-
viteurs, et pour cela tantôt d'emprunter, tantôt denier leurs
dettes ^
,tantôt de se procurer à tout prix des provisions pour
les déposer entre les mains des femmes et des domestiques et
leur en confier l'administration, et tous les inconvénients de
toute sorte, cher ami, que tous ces soins occasionnent,
inconvénientsvisibles,
vils etindignes qu'on
enparle.
d XIII Ils sont visibles en effet, dit-il,
des^lfrZns.même pour un aveugle.
Exempts de toutes ces misères, nos
guerriers mèneront une vie plus heureuse que la bienheu-
reuse vie des vainqueurs d'Olympie.Comment ?
C'est que ces vainqueurs n'ont qu'une petite partie des
avantages dont jouissent nos guerriers ;car la victoire de
ceux-ci est plus belle et l'entretien qu'ils reçoivent du public,
plus complet; en effet, en remportante victoire, ils sauvent
l'État tout entier, et en guise de couronne ils reçoivent, eux
et leurs enfants, la nourriture et tout ce qui est nécessaire à
e leur entretien, et de leur vivant la cité les comble d'honneurs,
et, après leur mort, leur donne un tombeau digne d'eux.
I. Ces traits sont empruntés visiblement aux mœurs des pauvres
gens d'Athènes. Cf. Aristophane, Nuées 1172 sqq. : » On lit sur ton
visage l'habitude de nier, de contredire;on y voit déjà briller clai-
rement cette phrase qui sent son barreau : « Gomment dis-tu ? » et
cette impudence à se faire passer pour victime quand on est évidem-
ment l'offenseur. Il
ya même dans ton
regard quelquechose
d'attique. »
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75 nOAITEIAS E 465 b
navTa)(f^ 81^Ik tôv v6jicov Elpi^vT^v npbc; àXXf)Xouc; ol
êivSpEç aH,ouai ;
rioXXl^v ye.To\!)TCi)v
^if]vEv âauToîç \ii] axaaia^évTcov, oôSèv Seiv6v
[lï]TtoTE
1?) êcXXr) TidXLÇ TTp6ç totûtouç ^ Tip6ç àXXf|Xou<;
Si^oaTaTl^CTri.
Oô yàp o3v.
Té. yc l^i^v 1 ajiLKpéTaTa tqv KaKÔv St' àripÉTTELav Ôkvô C
KalXéyELv, cSv àTrrjXXay^iÉvoL âv eTev, KoXaKEtac; te TtXouaicov
TTÉvT^TEc; ànoplaç te ical àXyT]86vac; baaç àv TraL8oTpo<|>ta
Kal xpr) jJiaTLajJioîç Stà Tpo(|>f)v oIketôv àvayKalav ÏCT)(ouai,
Ta ^èv 8avEi^6[jiEV0L, Ta S' EH,apvoi6^iEVoi, Ta 8è ndcvTCûc;
TTopiaà^Evou BÉjiEvot Tiapà yuvaÎKàç te Kal olKÉTaç,
Ta^LEiiEiv Tiapa86vTEc;, haa. te, cù(jjîAe, TTEpl aÔTà Kal oîa
•nàcr^ovai, Sf^Xà te8f) Kal àyEvvf] Kal oôk aE^ta
j XéyELV. d
XIII AfjXa yàp, £(|)r|,Kal tuc|)Xô.
n<iVTcov TE8f) Tot^TCùv àTTaXXdc^ovTai, ^fjaouat te toO
^aKapiGToO (itou 8v ol ôXu^movÎKai C,Qai jiaKapiooTEpov.
Aià a\JiiKp6v Tiou \iépoq EuSaniovt^ovTai ekeîvol ov toû-
TOLÇ ÛTT(ip)(EL. "H TE yàp tqvSe vUr) KaXXtcûv, fjt' ek toO
8r|^oaiou Tpo(|)f] TEXEQTÉpa. NIkt^v te yàp viKoat ^u^i-nàar^ç
TÎ]c; tiôXecùç acoTT]ptav, Tpo<|>fjte Kal tolç &XXol<; TiSatv
Sacûv (iloç SEÎTat aÔTot te Kal •n;aî8E<; àva8oOvTai, Kal yâpa
SÉxovTat I TTapà tî^ç aÔTÔv •n6XEoc; ^ôvtéç te Kal teXeu- e
TifjaavTEÇ Ta<|>f]ç à^taç jiETÉ)(ouaLV.
7 à'Çouai A Stobaei SM : iÇouat F àpÇouai Stobaei A||
11 Btyoaxa-
-rjcrr]:
7)in ras. A ÇuyoCTxaxTfasi F j]
C 5 8av£tÇd|jLevot ... lÇapvou[X£vot :
-vou...-vo'j FIj èÇapvoutj.£vo:
: èÇapxoufx. Stob.||
8 ôv] om. F Stob.
Ild 2
ecpri:8yj F II
3 Tcavxwv X£ ôr; codd. et Stobaei A : n. §£ 8r) Stobaei
M î:avxûxe 8ri Stobaei S||
4 ov oi : oiov F||
6 8tàa{Af/.pôv
: St' a;
[ji.ixpdxgpov FII
8 ÇutjLTcàaTjç : $uvaT:a<jr,ç Stob.[| g atoxYiptav
: awxetpavStobaei AM
|| awxY)pîav ... e i rdXewç bis in F, sed scripsit prius
010'^, posterius oawv || e i xe om. Stob. ||2 k^iaç : àÇt'a* F.
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465 e LA RÉPUBLIQUE V 76
Ces honneurs sont vraiment glorieux, dit-iL
Te rappelles-tu, dis-je, qu'au cours de notre discussion, je
ne sais
plus qui
nous a
reproché
de nepas
rendre heureux
466 a nos guerriers, qui, pouvant avoir tout ce que possèdent les
citoyens, n'avaient rien à eux? Nous avons répondu que nous
reprendrions, à l'occasion, l'examen de ce point, mais que
pour le moment nous nous occupions de faire de nos gar-
diens des gardiens véritables et de rendre l'État aussi heureux
que possible et que nous façonnions ce bonheur, sans avoir
égard à un corps de citoyens isolé.
Je me le rappelle, dit-il.
Revenons maintenant à l'existence que mènent nos défen-
seurs. S'il est vrai qu'elle nous paraît plus belle et meilleure
b que celle des vainqueurs d'Olympie, te paraît-il qu'elle puisse
entrer en comparaison avec celle des cordonniers ou d'autres
artisans ou avec celle des laboureurs '
?
Elle ne me paraît pas comparable, dit-il.
Au reste il me semble à propos de répéter ici ce que jedisais alors: c'est que, si le gardien recherche un bonheur
incompatible avec son caractère de gardien, s'il ne se contente
pas de cette vie modeste, mais sûre, qui est selon nous
la meilleure, s'il se laisse surprendre à une sotte et puérilec idée de bonheur qui le pousse à s'approprier tout ce qui est
dans l'État, parce qu'il en a le pouvoir, il reconnaîtra
qu'Hésiode
était véritablement sage,
quand
il disait
queque a la moitié est en quelque manière plus que le tout ».
S'il veut, dit-il, me consulter, il s'en tiendra à sa condi-
tion.
Tu approuves donc, repris-je, que tout soit commun entre
les femmes et les hommes, comme nous venons de
l'expliquer, en ce qui concerne l'éducation, les enfants et la
garde des autres citoyens ; que, soit qu'elles restent à la ville,
soient qu'elles aillent à la guerre, elles prennent part à la
garde de l'État, et chassent avec les hommes, comme les
d chiennes avec les chiens, et qu'elles partagent tout avec eux
aussi complètement que possible? Accordes-tu qu'en tout
I . Tandis que Platon chante le bonheur de ses gardiens, Aristote
s'en tient à l'objection d'Adimante, au commencement du livre IV :
« En outre il ôte le bonheur aux
gardiens
et il
prétend que
le légis-
lateur doit rendre heureuse la cité entière, m Pol. B 5 1264^ i5 sqq.
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76 nOAITEIAS E ^ 465 e
Kal (làXa, £(]>T),KttXoc.
MéjivrjaaL oSv, fjv8' èyo, bxt èv xoîç Trp6a6Ev ouk oTSa
oTou Xéyoç f)titv ETTÉTTXrj^sv 8tl toùç <|)\jXaKaç ouk eôSal-
^o||va(; Ttoioî^Ev, otç è£,6v TràvTa exetv xà t«v tioXutôv 466 a
OÔSèv e)(OlEV ; ^fjjJlEÎÇ8É TtOU EÏTTO^iEV OTL ToOxO ^ÉV, EÏ
TTou TiapaTTlTTTOL, eIç aîSSiç aKEi|;ot^£8a, vOv 8è toùç ^èv
(|)uXaKac; <J)\3XaKac; ttoioî^iev, Tf]v 8è ti6Xlv â>ç otot t' eT^ev
£u8oniovEaTàTr)v, àXX' oôk elç iv ISvoc; àTioBXÉTTovTEÇ ev
auxfj xoOto EvfSamov TrXàTToi^EV ;
MÉ^VT]JiaL, E<|)T].
Tt oQv;vOv fj^LV Ô TÔV ElTLKOlipOV fitoç, EÏTIEp ToO \£.
TCÙV ÔXU[ATTL0VLKCÛV TToXtJ TE KaXXtcùV Kal à^ELVCÙV (^ttlvETai,
\if\ *nr| 1
Kaxà t6v tcûv aKUXoT^jjicûv cJ)atvExaL (Stovfj
xlvcov b
&XXcov 8r|^LoupYcùv f\x6v xcov yECùpyoàv ;
Ou^lOL 80KEÎ, £.<^T\.
'AXXà ^évxoL, b yc <«»• skel IXEyov, S'iKaiov Kal IvxaOBa
ELTtELv, bxu EL oQxcûc; Ô c|)uXa£, ETn)(Eipf)aEL EuSat^cùv ylyvE-
aSai' &aiEiit]8è <|)i3Xa^ EÎvai, tir)8' àpKÉaEi auxô fiioc; oîixcû
jiÉxpLoç Kal (iéSatoc; Kal â>q l^t^e'LÇ cj^a^iEv apiaxoç, àXX'
àv6r|x6c; xe Kal tiELpaKL(i>8r|(; 86^a I^TTEaouaa EuSai^ovlac;
TTÉpt ôp^/iGEL aùx6v BioL B'ùvoi^iv ETil x6 aTTavxa1
xà ev xrjC
tioXel oÎKEioOaBaL, yvoaExat x6v 'Hato8ov bxt xcp ovxi f\v
ao<|>6c; XâycDv ttXéov EÎvat ttcoç fj^tau navxéç.
'E^iol ^Év, £(f)r|, ^u^BoiûXcù y^p6\iEvoq ^evel ettIxot3x<}) t^
Zuy)(û)pEÎç apa, f^v8' Eycb, xi^v xôv yuvaiKcov KOivcùviav
TOLÇ àv8pàaLV, t)v 8iEXT^X\36a^iEv, T[aLSELa(; xe nÉpL Kal
TtatSoùv Kal (|)uXaKÎ)<; xôv aXXcov ttoXlxôv, Kaxà xe tt6Xiv
^Evoûaaç eIç rtéXE^iév xe lotiaaç Kal £,u^<|)uXàxxELV 8eÎv Kal
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466 d LA RÉPUBLIQUE V 77
cela elles feront ce qu'il y a de mieux à faire, et qu'elles necontrarieront pas l'ordre que la nature a établi entre
l'homme et la femme, dans les choses où les deux sexes sont
faits pour s'associer ensemble ?
Je l'accorde dit- il.
XIV Ainsi, dis-je,il ne reste plus qu'à reconnaître s'il est
possible d'établir chez les hommes cette communauté qui existe
chez les autres animaux et par quel moyen cela est possible.
Tu m'as prévenu, dit-il : j'allais t'en parler.
e Pour ce qui est de la guerre, repris-EducatioD
-^ ^^ ^oit assez, ie pense, commentguerrière -i 1 r x
' J f
des enfants.'^^ ^^ ^^ront.
Gomment? demanda-t-il.
Ils la feront en commun, et de plus ils y mèneront ceux de
leurs enfants qui seront assez forts pour les suivre, afin que,
comme les enfants des artisans, ils voient faire ce qu'il leurfaudra faire quand ils seront grands ;
non contents de regar-
467 a der, ils feront aussi l'office d'intermédiaires et d'assistants en
tout ce qui a rapport à la guerre, et ils serviront leurs pères
et mères. N'as-tu pas remarqué ce qui se pratique dans les
autres métiers, combien de temps par exemple les fils des
potiers^ servent et regardent avant de fabriquer eux-mêmes ?
Si fait.
Eh bien, les potiers doivent-ils mettre plus de soin queles gardiens à former leurs enfants par l'expérience et la vue
de ce qu'il faut faire ?
Ce serait vraiment ridicule, répondit-il.
D'ailleurs tout animal combat avec bien plus de courage^b lorsque ses petits sont présents 2.
C'est vrai;mais le danger, Socrate, n'est pas mince en cas
d'échec, et le cas n'est pas rare à la guerre : si en effet ils en-
traînent leurs enfants dans leur perte, ils mettent l'État dans
l'impuissance de s'en relever.
Tu dis vrai, répondis-je, mais tout d'abord penses-tu qu'il
faut s'arranger pour ne jamais affronter le danger?
1 . Les métiers n'étaient pas forcément héréditaires chez les Grecs.
VoyezGlotz, Hist.
grecqueII,
p,4o8.
2. Cf. Xén. Cyr, IV, 3, 2 : « G'est encore aujourd'hui la coutume
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77 nOAITEIAS E 466 d
Suvaxôv Koiva>v£tv, Kal xaOTa TrpaTTotSaaç xà te (iÉXxLaxa
TTpà^ELv Kal oô Tiapà (p<}aiv xi^v xoO 8/)Xeoç -npbq x6 &ppev,
f\ TiEc|)i3Kaxov
npèc; àXX/|XG5koivcoveîv
;
Zuyxcopô, i(^r].
XIV OÔKoOv, î^vS' Eyob, ekeÎvo Xoltt6v SiEXsaSat, eI
apa Kal Iv àv8p(i)TT0L<; 8uvax6v, ôoriEp èv &XXoi<; Câtoiq,
xaùxr|v xf|v Koivcoviav âyyEVÉaGat, KalÔTir|
Suvax6v;
*'E(|)8r|ç,£c|)r|,
eIttcùvt^
e^ieXXov û'noXf|4'Ea8aL.
riEpl \kkv yàp xwv Iv x^ ttoXe^u oî^iat, | £cf)T]v, SfjXov 8v e
xpérrov TToX£^f)aouauv.
n&q ; fj8' 8c;.
"OxL Koivfj axpaxE\iaovxai, Kal Tipéç yE S^ouat xoov
natScdv eIç xàv ttôXe^iov 8aot dSpol, ïv' &cmEp ot xôv SXXcov
SrnALoupyôv BEoàvxat xaOxa S XEXEoBÉvxaç SErjoet Srj^ioup-
yElv Tupèç Se xfj 6Éa StaKovEÎv Kal|| ÔTtrjpEXEÎv TTocvxa xà 467 a
•ne^l x6v tkSXe^ov, Kal BEpaTTEiiEiv TiaxÉpaç xe Kal\ir\'zkpa.q'
f]oÔK fjaSïiaai xà TTEpl xàç xÉ^^vaç, oTov xoùç xoàv KEpa-
^lÉcov TTaîSaç, àc; ttoXùv yj)6vov SiaKovoOvxEÇ ÔEcopoCai nplv
SnxEaSaL xoO KEpa^EiiEtv ;
Kal ^àXa.
*H o3v EKEivoiç ETTHJLEXÉaxEpov TTaiSEuxÉovf\ xotç <{>i6XaE,i
xoùç aôxcov è^TTEipia xe Kal GÉct xôv TtpoorjK^vxcûv ;
KaxayéXaaxov (jievx&v, e(|>T], eïT].
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Kal tia)(ELxal yE ttSv C&ov SLac|)Ep6vxcûÇ
j Tiapôvxcûv ov &v xÉKr). b
*'EaxLV ouxco. KlvSuvoç 8é, » ZdÔKpaxEÇ, oô ajiLKpèç a<^<x-
Xeiaiv, otaBr\
èv -noXéiicp cJ>iXEt, npoç lauxoîc; TraîSaç àîToXÉ-
aavxaç TTotfjaaL Kal xf|v àXXr)v Tt6XLV àS\!)vaxov àvaXaSEtv.
'AXr|8fj, fjv8' èycû, XéyEtç. 'AXXà où TTpôxov ^lèv i^yEÎ
TxapaaKEuaaxÉov x6^it^
ttoxe KLvSuvEOaai;
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467b LA RÉPUBLIQUE V 78
Pas du tout.
Eh bien, s'il est un cas où il faille l'affronter, n'est-ce pas
quand
on en sortira meilleur, si l'on réussit ?
Évidemment si.
C Or crois-tu que c'est un avantage médiocre et qui ne vaut pas
le risque où l'on s'expose, que de faire voir la guerre dès leur
enfance à ceux qui seront un jour des hommes de guerre ?
Non, l'avantage est important au point de vue où tu le
places.
Il faut donc s'arranger pour donner aux enfants le spec-
tacle de la guerre, en pourvoyant d'ailleurs à leur sûreté, et
ce sera parfait, n'est-ce pas ?
Oui.
Tout d'abord, repris-je, leurs pères ne seront-ils pas aussi
habiles qu'il est possible à l'homme, et ne seront-ils pasd
aptes à reconnaître les expéditions périlleuses et celles quine le sont pas ?
C'est vraisemblable, dit-il.Ils les mèneront donc aux unes, et se garderont de les
exposer aux autres.
C'est juste.
Et pour les commander, repris-je, ils ne prendront pasles moins capables, mais ceux qui par leur expérience et leur
âge seront de bons guides et de bons gouverneurs.C'est ce
qu'il
convient de faire.
Nous avouerons en effet que les choses tournent souvent
autrement qu'on ne s'y attend.
Oui, certes.
Pour les prémunir contre les surprises de cette sorte, il
faut, ami, leur donner des ailes dès l'enfance, afin qu'ils
puissent au besoin s'échapper en volant,
e Que veux-tu dire ? demanda-t-il.
Il faut, dis-je, les faire monter à cheval le plus tôt possi-
ble, et quand on leur aura appris l'équitation, les mener
voir la guerre, non sur des chevaux ardents et belliqueux,
des peuples de l'Asie, lorsqu'ils vont à la guerre d'emmener avec
eux leur biens les plus précieux ;ils prétendent qu'à la vue de
ce qu'ils ont de plus cher ils combattent plus vaillamment;
car ils
sont forcés, disent-ils, de le défendre avec
plus
de cœur. » Tacite,
Germ. 7, dit la même chose des Germains.
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78 nOAITEIAS E 467 b
Tl 8';El Tiou KtvSuvEUTÉov, oÔK sv Ç IîeXtIouç laovxat
KaTOpSoOvTEç;
j
'AXXà a^iL<p6v oÏEL 8ia<|)ÉpELv Kal oôk &^iov kuv8\3vcu c
SscopELV f) jif)Ta TTEpl t8v tt6Xe^iov 'naî8aç toùç av8paç
ttoXejilkoùc; EaojjiÉvouc; ;
OCk, àXXà 8Lacf)ÉpEL npoç 8 Xéyelç.
ToOto jiÈv
apaônapKTÉov, BEopoùç noXé^iou toùç TraîSaç
TTOiEÎv, TipoajiT^x^^^^*^^"''^' aÛTOÎç àa<J)àXELav, Kal KaXoç
E^Ei- ?i yàp ;
NaL
OÔKoOv, ^v 8'EY<*>, TipÔTOv (jiÈv
aôxSv ol TïaTÉpEÇ, baa
avBpcoTToi, oÔK à^iaSsiç laovTai, àXXà yvot^oviKol tôv
CTpaTELÔv Saat]
te Kal^if]
ETtiKtvSuvoi; d
Elk6ç, E<|)r).
Elç ^lÈv apa Tàç aH,ouaiv, eIç 8è Tàç EÔXaBfjaovTai.
'OpGôc;.
Kal Sipyoviàç \k ttou, f^v 8' âyo, oô toùç (J)auXoTdiTouç
aÔTOÎÇ ETTLCTTf]CTO\jaLV, àXXà TOÙÇ EIlTlEiptoC TE Kal fjXlKia
ÎKavoùc; i^Y^fc^'^v^Ç'^^ ^^^ Ttai8aYcoY°^Ç EÎvat.
ripÉTTEL Yap.
'AXXà Y&p^ (|>i^ao^Ev, Kal -napà 86^av rtoXXà TtoXXoîç 8f)
EYÉVETO.
Kal (idXa.
ripàç Tolvuv Ta ToiaOTa, S<pi\E, TTTEpoOv xpf] TcaiSta
5vTa EÔ9\3c;, Xv', av tl SÉr|, TTET6^iEvot àTToc|)EtiY"CTi-v.
I riôç Xeyeiç; E(^r]. e
'Enl Toùç ÏTTTTOuç, ?\v 8'EY<*>,
àvaBiôaaTÉov àç vEca-
TdcTouç, Kal 8L8a^a^Évouc; Ititieùeive<J)'
ïttttov àKTÉov etiI
Tf)v 8Éav, ^1^ 8u^0Ei86ùv nrj8è jxa)(^r|TLKCùv, àXX* cJti tuo8coke-
C II axpaTetwv : -xtcov F|I
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Mon, : 8t8aÇotj.évou$ AF ôtÔay^Gévtaç W ÔsôiSaÇoti-évouç Schneider||
4 oTt : F.
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À67 e LA RÉPUBLIQUE V 79
mais sur les plus vîtes et les plus doux à la main qu'on
pourra trouver;c'est le meilleur moyen de leur faire voir
ce qu'ils auront à faire un jour, et le plus sûr, pour qu'aubesoin ils se sauvent en suivant leurs vieux gouverneurs.
Il me semble, dit-il, que ton idée est fort bonne.
468 a. .
Et la guerre ? poursuivis-je : comment
et récompenses régkrons-nous les rapports des soldats
guerrières.entre eux et avec les ennemis ? Vois si
mon idée est juste ou non.
Laquelle ? dit-il ; explique-toi.
Si, repris-je, l'un d'eux abandonne son rang, oujette
ses
armes, ou commet quelque autre lâcheté pareille, ne faut-il
pas faire de lui un artisan ou un laboureur *?
Assurément si.
Et si l'un deux se laisse prendre vivant par les ennemis,
ne faut-il pas en faire cadeau à ceux qui l'ont pris et les
laisser
disposerà leur
gréde leur butin ?
b xAssurément.
Mais pour celui qui se sera signalé par sa bravoure, n'es-
tu pas d'avis que tout d'abord pendant l'expédition les jeu-
nes gens et les enfants qui sont ses compagnons d'armes le
couronnent chacun à leur tour ?
J'en suis d'avis.
Qu'ensuite ils lui serrent la main ?
J'en suis d'avis aussi.
Mais, repris-je, voici quelque chose qui n'aura plus, je
crois, ton assentiment.
Quoi ?
Qu'il baise chacun d'eux et soit baisé par chacun ^.
Je l'approuve au contraire au plus haut point, et j'ajoute
c à cette prescription que, pendant toute la durée de la cam-
pagne, personne n'aura le droit de lui refuser un baiser, s'il
ï. Dans les Lois, l'homme qui jette ses armes est traité comme
une femme: « Si les juges reconnaissent qu'un homme a jeté hon-
teusement ses armes de guerre, aucun stratège, aucun chef de
guerre ne l'emploiera plus comme soldat et ne lui fera place dans
aucun corps de troupes. » Lois, 9^4 e.
a. Cf. 4o3 b et Lois 636 c.
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79 IIOAITEIAS E 467 e
axàTCûv Kttl eôt^vicûtAtcov. OÔTCd \àp k&XXicttA te 8E<4aovTai
t6 aÔTÔv Ipyov, Kttl àa(|>aXÉaTaTa, &v Tt 8ér|, aco8f]aovTai
^ETà TipEaBuTÉpCùV fjyE^lOVCOV iTld^lEVOL.
'OpBôç, e<î>T), ^OL 80KEÎÇ 11 XéyELV.468 a
Tt 8èSi^, eÎTTov, Ta TiEpl Tèv TTéXEjiov ; ttSç Iktéov aoi
Toùç aTpaxLCùTac; rupèc; aÔToiiç te Kal toùç ttoXejiIouç ; Spa
êpScàc; \ioi KaTac|)atvETaL î)otX
;
AÉy', £.<pT],
ttol' av.
AuTCdv jiÉv, EtTiov, t6v XtTt^vTtt tA^lv f\ÔTtXa dmoBa-
X6vTaf|
Tt TÔv TOLo>iTQV TToiif|aavTa 5 ta KàKr|v Spa ou
5T]jiioupy6v TLva SeÎ KaSiaTàvatf| yECùpy6v ;
ridcvu ^lÈv oSv.
T6v 8è ^cûVTa eIç toùç tcoXe^Iouc; aX6vTa fip'oô SopEav
âiS6vai Toîç âXoOat )(pî]a6aL if\ aypa S Tt Ôv|lîotiXovTat ;
b
KojiiSf] yE.
T6v Se àptaTEv)aavTà te Kal EÔSoKtji/jaavTa où npÔTov
^èV ènl CTTpaTELaç ÛTr6 tSv ouaTpaTEUo^iÉvcdV ^EipaKtcûv te
Kal TialScùv EV ^ÉpEL ÛT16 IkAotou SoKEt aot ^pf]vaL aTE<|)a-
vcûSf^vat ; f^oô
;
"E^otyE.
Tt 8é; SE^tcûGfivat ;
Kal toOto.
'AXXà t6S', oîjiat, f\v S'èyci),
oôkéTt aot SokeX.
T6 TTotov;
T6<|)iXf]CTal
TE Kal<J)LXT]6f^vaL
ôrrè ek&otou.
riàvTcov, E<J)T], ^dtXiaTa* Kal TTpoaTl9T]til ye tô v6^9,
£o<; âv ETil TaÛTT]c; |
Sat Tf]ç aTpaTElaç, ^ir|8Evl I^EÎvat
àTtapvr]6fivai 8v &v 3ot3XT^Tat <|)iXeÎv, tva Kat, èàv Ttç tou
468 a 5 r.ol' av edd. : r.oï av A Tïotav F|I6 aùttov : -TÔv F
||8 851
or) F IIII IXouat van Leeuwen : GéXouat codd.
||b 8 Tt 8é : 8eÇtto9f,va'.
edd. : Tt 6at ôeÇttoO^vat (at et in ras. et a supra tu scripsit) A in m.
yp. Tt 81 èÇiaôîjvat A Tt 6î ôeÇtaôrjvat Fjj
c i aToaTetaç F : -Tiôtç Ajl uLr|8Evt : xaî
jx.F.
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468 c LA RÉPUBLIQUE V 80
le demande; par là, si par hasard un guerrier est épris d'un
homme ou d'une femme, il sera plus ardent à remporter le
prix de la valeur.
Parfait ! dis-je ;au surplus nous avons déjà dit que le
citoyen d'élite convolera plus souvent que les autres et qu'onlui choisira plus souvent des femmes qui lui ressemblent,
afin qu'il naisse de lui le plus d'enfants possible.
Nous l'avons dit en efiTet, fît-il.
XV Mais voici encore, d'après Homère, une autre
manière d'honorer dignement la bravoure des jeunes gens,
d Homère dit ^ en effet qu'Ajax s'étant distingué dans la bataille,
on lui servit par faveur un long morceau de râble, marqued'estime qui convenait à un héros dans la force de l'âge et
qui devait à la fois honorer sa vaillance et accroître sa force.
Fort bien, dit-il.
Nous suivrons donc en ce point du moins, repris-je, l'auto-
rité d'Homère. Nous aussi,et
dans les sacrifices et danstoutes les solennités semblables, nous honorerons les braves
selon leur mérite, non seulement par des hymnes et par les
distinctions dont nous parlions tout à l'heure, mais encore
e par des places d'honneur, des viandes et des coupes pleines,
afin de fortifier, tout en leur marquant notre admiration,
les hommes et les femmes de courage.
C'est très bien parler, dit-il.
Voilà un point réglé. Pour ceux qui seront morts à la
guerre, après avoir signalé leur vaillance, ne dirons-nous
pas d'abord qu'ils sont de la race d'or ?
Sans aucun doute.
Mais ne croirons-nous pas avec Hésiode que les hommes
de cette race.
469 a « deviennent des démons terrestres, sacrés, excellents, qui
écartent les maux des mortels et veillent à leur conserva-tion ?
^ »
I. Homère, //. \II 3a 1-2. Dans VAssemblée des Femmes, 678-680
Praxagora veut que, dans les festins, de jeunes enfants célèbrent
les vaillants guerriers et flétrissent les lâches, pour que la honte les
empêche de dîner.
a. Cf. Hésiode, Trav. et J. i2i-3: «Depuis que le sol a recouvert
ceux de cette race, Us sont, par le vouloir de Zeus puissant, les bons
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8o nOAITEIAS E 468 c
Tt3)(T] âpcûv f^ appEvoq f) 9r|XEla<;, Trpo8u^6TEpoc; fj Ttpèç t6
/zàpioiEia (j>épeLv.
KocXSc;, fjv 8' èycù. "Oxt ^kv yàp ày*^^ hvii ^61.^01te
fxOUlOL TtXeIoUÇ f\ TOLÇ âXXoLÇ (Cttl alpÉaELC; TÔV TOIOI&TOV
TioXXdcKLc; TTapà to^ùç &XXouç laovTai, tv' Î5tl TiXEiaToi ek
ToO ToiouTou YiyvcovTai, EÏpT]TaL ^8t].
EÏTto^Ev yàp, E<|)r).
XV 'AXXà[ii]v
Kttl Ka9' "O^iTipov toÎç touotaSE SlKaiov
TniSv TCûv vÉcûv SaoL àyaSot. Kal] yàp "O^ripoç t6v eôSo- d
KL^/|aavTa âv tS ttoXéjig) v6T0tatv AïavTa€.<^t\ Sit^vekéeqctl
yEpalpEcGai, &q TauxT^v olKEtav oî5aav TL^f]v tô fjBôvxt
TE Kal àvSpE'icp, !£, îjç a^ia tô Tt^SaSat Kal Tf|v lo^ùv
aô^fjaEi.
'OpSÔTaTa, E<|)r),
riELaô^ESa apa, îjv 8' âyco, TaOTà yE 'O^ifjpco. Kal yàp
/j^iELc;Ev TE 8ualaLÇ Kal toîç tolotûtoiç TiSat toùç àyaSotjç,
Ka6* Saov o^v àyadol ({>alvcovTai, Kal Savoie; Kal otç vOv8f|
èXÉyo^Ev Tuifiao^iEV, Tipàç 8è toijtoiç E8paLÇ te|
Kal e
KpÉaaiv 18È ttXeIolç SEnàEaaiv, ïvaét^ia
tô Ti^iav àoKâ^Ev
toùç &ya6o{)(; &v8pa<; te Kal yuvaÎKac;.
KàXXtaTa, £c|>r), XéyEiç.
ETev tSv 8è8f]
aTToSavévTCùv ettI OTpaTElac; Sç &v euSo-
Ki^i/joac; teXeuttioti Sp' oô TTpwTov jiÈv <J)f)ao^EV ToO xpuaoO
yÉvouç EÎvai;
riàvTCûv yE ^làXiGTa.
'AXX' oô TTEiaéjiEGa 'Hat68ç>, èrrEiSàv tiveç toO TototiTou
yévouç TEXEUT^jacoaiv, â>ç Spa
Ilol ^lÈv Sat^iovEÇ àyvol èrtixSévioL TEXâSouaiv, 469 a
èaSXot, àXE^lKaKoi, (f>OXaKEc; jiEpÔTTCùv àvBpQTTOv ;
10 toi; ToioîaSe : toÙ; TOtouTO'jc Hermog. ||d 2 al'avTa post yepat
p£c6ai Hermog. ||3 oJaav otxstav Hermog. ||
10 Ti[jL7)aoa5v: ex ro
fecit FIIe 5 a-cpaTEiaç W : -tia; A F ||
8 ravTwv : 7:av Eus."|| 9 tou om.
Hermog. ||469 a i TeXéôouortv : xaXéovtat Hermog. ||
2{xepo'jcwv :
6vTiTt3v Hermog.
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^69 a LA RÉPUBLIQUE V 8i
Certainement, nous le croirons.
Nous demanderons à l'oracle quelles funérailles et quelshonneurs particuliers il faut accorder à ces hommes
quitiennent des démons et des dieux, et nous les enterrerons
comme l'oracle nous l'aura prescrit.
C'est ce que nous ferons.
Et dès lors nous soignerons et vénérerons leurs tombes,b comme s'ils étaient des démons. Nous rendrons les mêmes
honneurs à ceux qui mourront de vieillesse ou autrement,
après s'être signalés dans leur vie par une éminente vertu.
Ce sera justice, dit-il.
„ ^ .Et maintenant à l'éffard des ennemis
Conduite . u x x .
à tenir enverscomment nos soldats se comporteront-
Vennemi. ils ?
En quoi ?
Premièrement en ce qui concerne l'esclavage, paraît-il
juste que des cités grecques réduisent des Grecs en servitude?ne devrait-on pas l'interdire, autant
qu'il est possible, mêmeaux autres États et les habituer à respecter la race grecque,
c excellente mesure pour éviter d'être asservi par les barbares ?
De toute manière, dit-il, il importe de l'épargner.
Par conséquent nous n'aurons pas nous-mêmes d'esclaves
grecs et nous conseillerons aux autres Grecs de faire commenous ?
C'est tout à fait mon avis, dit-il;
s'ils nous écoutaient,
ils se tourneraient plutôt contre les barbares et s'abstien-
draient de toute guerre entre eux *.
Et, ajoutai-je, la coutume de dépouiller les morts après la
victoire — mettons les armes à part— te paraît-elle bonne ?
d N'est-ce pas pour les lâches un prétexte de ne pas marcher à
l'ennemi, comme s'ils remplissaient un devoir indispensable,
génies de la terre, gardiens des mortels, dispensateurs de la
richesse : c'est le royal honneur qui leur fut départi » (Trad. Mazon).I. C'est la politique que recommandait Isocrate (voir Isocrate de
Mathieu et Brémond, vol. I, Intr., p. xi sqq. Budé), c'est celle
qu'aurait voulu pratiquer Agésilas : « En apprenant la nouvelle qu'à
la bataille de Gorinthe les Lacédémoniens avaient perdu huit mille
hommes et les ennemisprès
de dix mille, il n'en témoigna aucune
joie et s'écria au contraire : Malheureuse Grèce 1 ceux qui viennent
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8i IIOAITEIAS E 469a
nEia6^£6a ^èv oSv.
AiaTiu86^£voL apa xoO BsoO ttôc; \pi] toùç Satiiovlouc;
TE Kttl Selouç TiSÉvat Kal tIvi 8La<|>6pcû,oôtco Kal Ta\3Tr|
Tt S' ou ^éXXo^iev ;
Kal t6v Xolti6v8f] )(p6vov «ç 8aL^<5vcûv, oOxco GepanEtS-
ao^Év TE Kttl TtpoGKUvfiao^iEv ttÔTûàv|Tttç 8r) Kttç ;
TaÔTà 8è b
TttOTa VOJXIOO(JIEV STttV TLÇ Y^lpOC fjTtVl OcXXg) TpOTTCÛ TeXeU-
Trjar) tcov oaoL âv 8La<|)Ep6vTCûc; ev tô (ito àyaSol KpiGôaiv ;
AïKaiov yoOv, Ecj>r|.
Tt 8É; TTp8ç Toùç ttoXejiIouç nôç TToif)aouatv i^jtiîv
ol
aTpaTLÔTat ;
T6 TTOLOV81*1 ;
ripcoTov ^Èv àV8panosia|j.oO nÉpL, 8oke'î 8tKaLov "EXXt^vaç
'EXXr|vt8a<; néXEic; àv8pano8t^Ea8aL, f] \iy\B* &XXr| ETrcTpÉ-
TTELV KaTà t6 8uvaT6v Kal toOto eSI^eiv, toO *EXXr)VLKoO
yÉvouç <|)Et8Ea8aL, EuXaBou^Évouc; | xfjv ÛTt6 tcov (iapôàpov c
8o\jXELav;
"OXcp Kal TiavTL, ec|>T], 8ia<|)ÉpEi t8 c|>EL8Ea8aL.
I\/1t]8è "EXXrjva &pa 80OX0V £KTÎ]a8aL jifjTE aÔTot&ç, toîç te
aXXoLc; ''EXXrjaiv oôtcù £,u^i6ouXe\3elv ;
riàvu jiÈv ouv, Ec|)r|* tiaXX6v y' 2^v oî5v o5tcû Tipèç toùç
fiaplioCpOUÇ TpÉTlOlVTO, éaUTÔV 8' àTTÉ)^OLVTO,
Tt 8é; aKuXst^Eiv, fjv 8'
lyclb, toùç TEXEUTf)aavTaç nX^jv
ottXov, ETTEL8àv VLKf|CTCûatv, îj KaXoûc; E)(^Ei ; f)oô TTp^cjjaaLV
tiÈv TOLÇ 8eiXoîç E)(Ei ^f) Tipôç t6v| ^ia)(6^EV0V lÉvaL, &q Tt d
TCÛV 8£6vTa>V 8pûVTaÇ bxaV TTEpl t6v TE8vECûTa KUTTTdt^COaL,
7 zi 8' où... 9 7:poaxuvTJ(j{o{jLgv: xi Zé
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Theod.Il8 6eca7r6ÙCTO(JL£v F : -awasv A
jj 9 Tîpoaxuvrj^ojjLcv : ex cl>
fecit AIIb I Taùià 8â -cauTa : xauTa 3s xauxa codd.
||2 Tauxa om. Theod.
IlII eùXa6outjL£vou$ : -ot; F
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Eus. Il xoùç om. Eus.
VII. I. — II
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469(1 LA RÉPUBLIQUE V 82
en restant penchés sur un cadavre ? D'ailleurs cette rapacitéa déjà causé la perte de plus d'une armée.
C'est certain.
N'est-ce pas à tes yeux une vile cupidité de dépouiller unmort? N'est-ce pas une petitesse d'esprit digne d'une femmede traiter en ennemi un cadavre, alors que l'ennemi s'est
envolé, ne laissant là que l'instrument avec lequel il combat-
e tait ? Fais-tu quelque différence entre ceux qui font cela et
les chiens qui s'en prennent à la pierre qui les a frappés,
sans toucher à celui qui l'a lancée ?
Pas la moindre, dit-il.
Il faut donc renoncer à dépouiller les morts, et permettreà l'ennemi de les relever *.
Oui, par Zeus, dit-il, il faut le faire.
XVI Nous n'irons pas non plus porter les armes dans les
temples, pour les suspendre aux murs ^, surtout les armes des
Grecs, pour peu que nous ayons à cœur de montrer notre
470 a bienveillance envers les autres Grecs. Nous craindrons bien
plutôt qu'il n'y ait quelque chose de sacrilège à porter dans
un temple des dépouilles enlevées à des parents, à moins
que l'oracle n'en décide autrement.
C'est très juste, dit-il.
Et pour la dévastation du territoire grec et l'incendie des
maisons, quelle sera, dis-moi, la conduite des soldats à
l'égard des ennemis ?
C'est à toi d'expliquer ta pensée, si tu veux me faire plaisir.
Moi, repris-je, je suis d'avis qu'on ne fasse ni dévastation
b ni incendie et qu'on se borne à enlever la récolte de l'année;
veux-tu que je te dise pourquoi ?
Certainement.
11 me semble que, s'il y a deux mots pour désigner la
guerre et la discorde, c'est qu'il y a aussi deux choses qui
de mourir auraient pu, s'ils fussent restés en vie, vaincre tous les
barbares. » Ayés, VII (trad. P. Ghambry). Cf. le mot du Spartiate
Callicratidas, Xén. Hell. i, 6, i4.
I . Les lois de la guerre chez les Grecs permettaient de relever les
morts, à moins que le parti qui en faisait la demande n'eût perduses droits en pillant ou en profanant un temple.
3. Plutarque indique que les Spartiates faisaient exception à cet
usage, Apoph. lac. 234 B.
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82 nOAITEIAS E 469 d
TioXXà 5èfj8r| aTpaT6TTE8a Stà
ti^jv Toia\3TT]v àpTiayfiv
aTTCùXETo;
Kal ^dcXa.
'AveXEu9epov Se oô SokeÎ Kal (|>iXo)^l^tiaTov vEKpàv ouXav,
ical YuvaiKEiaç te Kal ajjuKpaç Siavolac; t6 tioXé^iiov vo^l-
^ELV Tè aco^a toO teSvecùtoc; ànoTiTa^Évou toO E)(9poO,
XeXoltt6to<; 8è ^ etioXé^iel ; îjoïel tl SLà<|>opov SpSv toiùç
I
toOto TtOLoOvTttç TÔv KuvSv, at Toîç Xt9oic; oTç &v e
3XT]8cùaL )(aXETTatvouaL,toO
(ioXdvToç ou)^ àTixé^Evai;
OùSe ajiiKp6v, Ec|)r).
'EaTÉov apa làq VEKpoouXlaç Kal Taç tôv àvaipâoEcov
SiaKcoXOcEiç ;
'EaxÉov ^lÉVTot, £4>T], vf| Ala.
XVI Ou8è\ir\v
Tiou TTp6c; xà
UpàTa ëiiXa
oïao^iEVwc;
àvaBi^aovTEÇ, ôtXXcoç te Kal Ta tôv 'EXXfjvcov, Idcv tl i^l^tv
^isXr) Tfjç Tipôç Toùç ^ SXXouç "EXXï^vaç Euvotaç* jiSXXov 470 a
Bk Kdl <^o6r|a6^iE9a ^r)ti
jitaCTjia ?\ npbq ÎEp6v tA TotaOTa
omb tSv olkeIcov<j>ÉpEiv, èàv
\ii]tu
8f) ô 9e6<; aXXo XéyT].
'Op86TaTa, E(j)r|.
Tt 8È \f\q TE T^fjaECûç Tf)ç 'EXXi^vtKfjç Kal oIklôv EjnTpf|-'
aECùÇ ;Tioî6v tI aoi Spdcaouatv ol CTTpaTiÔTat rtpôç xoùç
ttoXe^iIouç ;
ZoO, E<î>r), 86E,av àTto<j>aLvojiÉvou fjSÉcoç âv àKo\3aanii.
'E^iol jiEv TOLVuv, fjv 8'èy***»
8okeÎ toi3tcûv| ^r|8ÉTEpa b
TtoLEÎv, àXXà t6v ETiETEiov Kapubv à<()aipELa9aL. Kal Sv
EVEKa, 3oi&Xei aoL XÉyco ;
riàvu yE.
<t>alvETal ^loi, âoTTEp Kal ôvo^idt^ETat 8\3o TaOTa 8v6^aTa,
ti6Xeji6ç te Kal aTotaïc;, oîîtg) Kal EÎvai 8uo, ovTa ettI 8uolv
e I oTç om. Stob.Il
2 paÀovTo; : ^dXk. F Stob.|| où/ à-TO,aevai
om. Stob.Il 9 txéXT) :[r)
in ras. A||470 a 2 cpo6r,ao[xeOa
:
-6r,ad{xe0a F||
3 XÉyT):
-yei F II8 aTtoçatvojji^vou : -oaev où F
||b 5 Taura : xauTa
xà A2'Stob.
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470 b LA RÉPUBLIQUE V 83
se rapportent à deux sortes de difTérends, et ces deux choses
sont, je crois, d'un côté la parenté et la communauté d'ori-
gine,de l'autre la différence de race et de
sang;l'inimitié
entre parents s'appelle discorde, entre étrangers, guerre.
Cette distinction, dit-il, est fort exacte,
c Vois si ce que je vais dire est exact aussi. Je soutiens queles peuples grecs sont unis par la parenté et la communauté
d'origine % et diffèrent des barbares par la race et le sang.
Tu as raison, dit-il.
Quand donc les Grecs se battront avec les barbares et les
barbares avec les Grecs, nous dirons qu'ils se font la guerre,
qu'ils sont naturellement ennemis, et cette inimitié méritera
le nom de guerre ;mais que des Grecs se battent avec des
Grecs, quand nous verrons cela, nous dirons qu'ils n'en
sont pas moins naturellement amis, mais qu'en ce cas la
d Grèce est malade et en discorde, et ce nom de discorde est
celui qui s'applique à une telle inimitié.
J'en conviens dit-il :
mes vues sur ce point sont les tiennes.
Considère donc les choses, repris-je,La guerre entre
^ la lumière de la définition que nousGrecs,
venons d'admettre. Partout où la dis-
corde s'élève et où l'État est divisé, si chacun des deux partis
ravage les champs et brûle les maisons de l'autre, vois
combien elle
paraîtfuneste et
supposedans les deux
partispeu d'amour de la patrie ;
autrement ils n'oseraient jamaisdéchirer ainsi leur nourrice et leur mère. Ce qui est raison-
nable, c'est que les vainqueurs enlèvent la récolte des vaincus
e et qu'ils pensent qu'ils se réconcilieront ensemble et ne
seront pas toujours en guerre.Cette façon de penser témoigne beaucoup plus d'huma-
nité que l'autre.
Mais quoi ?repris-je, l'État que lu veux fonder ne sera-
t-il pas un État grec ?
Nécessairement, répondit-il.
Les citoyens n'en seront-ils pas bons et doux ?
I. Les Grecs ont toujours senti leur communauté d'origine, mais
sans s'élever toujours au-dessus des dissentiments qui divisaient les
différents Etats.
Platon,comme
Gimon,comme Isocrate, avait en
politique un idéal panhellénique.
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83 nOAITEIAS E 470 b
TLVOLV Siacf>opaîv. Aéyco 8è Ta 8tio ib ^lèv oIkeîov Kal
^uyYEvéc;, t6 8è àXX6Tpiov Kal ÔBvelov. 'EttI ^èv oSv Trj
ToO oIkelouex^P? crT^acT«-Ç KÉKXT]Tai,
ettI 8ÈTf|
TOOàXXoTpLOU
'n6\€.\ioç.
Kal 0Ô8ÉV yc, e<|>t],àTi6 xpÔTiou XéysLc;.
"Opa 8f)Kal eI t68e
\ TTp6ç 'up6'nou Xéyco. <t>rnjil yàp t6 c
^Èv 'EXXrjVLK^v yÉvoç aÙT8 aûxô oIkeîov EÎvai Kal £,uyyEvÉç,
T^ Se (iapBapLK^ ô9vel6v te Kal àXX^TpLOv.
KaXcùçyE, E(|)r).
"EXXrjvaç ^èv apa 3ap6(ipOLÇ Kal lîapBàpouc; "EXXrjat
itoXe^elv jAa)(o^Évouç TE c[>f|ao^EV Kal ttoXe^louc; (^{iOEi
EÎvaL, Kal Tu6XEtiov Tf]v E^Spav TauTr|v KXrjTÉov "EXXrjvaç
8è "EXXrjaiv, bTav tl toloOtov Spcoatv, <|)ùaEL [lèv cj)tXouc;
Etvai, voaELv 8' Iv tco ToioiiTç Tf]v 'EXXd8a Kal aTaauà^ELV,
IKal aTocatv
Tif]v TOLaOTr|v I^Spav KXr|TÉov. d
'Eyà t^Év, lc|)T], a\jyx<»pû outcù vo^t^iELV.
^KéTiEL8f|, EÎnov, Sti £v
Tf)vOv ô^oXoyou^ÉVT] aTàoEi,
Stiou av TL toioOtov yÉvrjTaL Kal 8iaaTf| ti6Xic;, èàv
EKotTEpoL EKaTÉpcov TE^ivcoaiv àypoiLJc; Kal oLKtac; 1^171^-
Tipcùaiv, àq àXLTr)pLcb8T]c; te Sokelf\ aTocatç EÎvat Kal
OÔSÉTEpOL aUTÔV<|)lXoTt6XL8EC;' OÔ yàp âv TTOTE EToXjJLCûV Tf)V
Tpo(|)6v TE Kal (irjTÉpa KElpEiv aXXà [lETptov EÎvat toilx;
KapTTOùç àcJ)aLpELa6aL tolç j KpaToOat tûv KpaTou^iévcov, e
Kal StavoEtaBai 6c; StaXXayT^ao^iÉvcov Kal oôk oieITroXE(jir|-
côvtav.
TloXù yàp, Ecjjr), f) ^iEpcoTEpcûv aÛTr) f^Siàvoia EKELvr)ç.
Tt 8à Bt] ; £<|)r|V fjv au •n6Xiv oIkI^eiç, o^x 'EXXr|vlc;
laTat;
Aeî y' aÛTi^v, Ec|>r|.
OÛKoOv Kal àya9ot te Kal fj^Epoi laovTat;
II oùôèv: -Se F||
i3 si om. Fj|c 6
|i.a/_oix£voui; 7:oX£fx£rv F ||tïoXs-
{jLi'ouç:
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11 9 Tw om. F||e 5 IXXrjvtç : -vêç F 1|
8 TJtxepot:
yj[xé-
TcOOt F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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470 e LA. RÉPUBLIQUE V 84
Assurément si.
Ne seront-ils pas amis des Grecs, ne sentiront-ils pas leur
parentéavec la Grèce et n'en
partageront-ils pas
la
religion
?
Certes si.
471 a S'ils ont un différend avec les Grecs, ne le considéreront-
ils pas comme une discorde, puisqu'il sera entre parents,
sans lui donner le nom de guerre ?
Si, en effet.
Dès lors ils mèneront les hostilités comme des gens destinés
à se réconcilier ?
Assurément.
Ils les ramèneront doucement à la raison, sans pousser le
châtiment jusqu'à les asservir ou les détruire;car ils ver-
ront en eux des amis à corriger, non des ennemis.
C'est bien cela, dit-il.
Grecs, ils ne ravageront pas la Grèce, ils ne brûleront pasles maisons, ils ne regarderont pas comme ennemis tous les
habitants d'un État, hommes, femmes, enfants, mais seule-ment les auteurs du différend qui sont toujours en petit
b nombre;
aussi ne voudront-ils pas ravager un territoire
dont la plupart des habitants sont leurs amis, ni renverser
les maisons, et ils ne poursuivront pas les hostilités au delà
du moment où les coupables seront contraints par les inno-
cents qui souffrent de donner satisfaction.
Je reconnais avec toi, dit-il,
quetelle doit être la conduite
de nos citoyens envers leurs adversaires, et qu'à l'égard des
barbares ils doivent se comporter comme les Grecs le font
entre eux à présent.
Posons donc aussi en loi que nos gardiens ne ravagerontG pas la terre et ne brûleront pas les maisons.
Posons-le, dit-il, et reconnaissons la bonté de cette loi
comme des précédentes.
-, .
^.. XVII Mais en réalité* je crois, So-
est-il réalisable ? crate, que, si on te laisse continuer sur
/] le sera quand cette matière, tu ne te souviendras
les philosophes jamais du sujet que tu as écarté tout à
l'heure pour entrer dans tous ces déve-eront rois.
I. Ici commence la transition à la troisième cité, ou cité
philoso-phique.
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IU:)!/.l^
84 nOAITEIAS E 470 e
Z<|)68pa yc.
'AXX' ou <|>LXéXXr|VEc; ;oô8è olKelav Tf)v 'EXXàSa
f\(i]-
aovTaL, oôSè KOLvov/jaouaiv SvTi£p ol &XX01 lep&v ;
Kal a<^6Bpa. yc.
OÔKoOv xi\v Tipbq Toùç"EXXr|vac;8La<j)op(iv, |cSç oIkeIouç, 471 a
ardiaiv i^yfjaovTai Kal oôSè ôvoji<iaouaLV tt6Xejiov ;
Oô ydtp.
Kal &<; SiaXXayr)a6^Evoi êtpa SioiaovTai;
n<ivu\iè.v oSv.
Eu^lEVCùÇ 6f] aûC>C|)ppVLoOaLV, OÔK IttI SouXeIojI KoXdl^OVTEÇ
Ou5' ETt' ÔXéSpcp, CTQ(|)pOVLCTTal SVTEÇ, OÔ TIOXÉ^IIOL.
OOtcûç, EC|>T].
CÔ8' apa Tf)v 'EXXdcSa "EXXr|VEÇ Svteç KEpoOaiv, oôSè
otK/|aEiç E(ji7Tpf|aouatv, oôSè ô^ioXoy/jaouaiv ev EKAorr) TtéXEi
TiàvTac; â)(8poù<; aûxotç EÎvat, Kal avSpaç Kal yuvaÎKaç Kal
TiaîSaç, àXX' ôXlyouç aEl E)(9poùc; \toùç alTlouç tî^ç b
SLa<|>opaç. Kal Sià xaOxa nàvTa oÙte Tf)V yfjv âBEXrjaouaLv
KEtpELV aÔTQV, wç <J>lXcûvtûv ttoXXôv, oÔte olKlaç àva-
TpÉTTEuv, àXXà l^ÉXPL to^ûtou TtoLrjaovTaL xfjv 5La<|)op(iv,
^É)^pi 06 âv ol aÏTioL àvayKaaBôaLV ûtt6 tcûv àvaLTiov
àXyotivTcov SoOvai SIkt^v.
*EyG) jiÉv, i<|)T), ojioXoyô oOxco Selv irpèç toùç Evavxtouc;
xoùç fj^iEXÉpouç TToXlxaç 7TpoCT<J)épEa8aL* Tipèç 8È xoùç ^ap-
Bàpouç, cùç vOv ol "EXXr|VEÇ TTp6ç àXX/|Xou(;.
TiBâ^Ev 8f) Kal xoOxov xèv v6^ov xolç <|)i6Xa^L, j nr)XE c
yî^v xÉ^vELv ni]XE olKlaç EjiTiniTTpàvai ;
Ow^iEv, E<|)r|,Kal EXe«-v ye KaXôç xaOxà xe Kal xà TTpéaSEV.
XVII 'AXXà ydcp jiOL 80KELC;, S ZtioKpaxEc;, èàv xtç col
xà xoiaOxa ETTLxpÉnTi XéyEiv, oô8ÉnoxE ^vr]oBi]a£aQoLi S èv
II 01 W : cm. codd. add. s. u. A\\Ali a 6 eufisvw; : eu jasv wç F
Il awspoviouîiv : -vouaiv F||
ôouXet'oc : -stav F|| 7 où : w; ante où add.
in m. A||
11 auxotç : aÙTOt; AF||b 2 Ôiaoopàç : 8ia;p6opaç F
||
7 (xév :jxlv
ouv F[jC 4 "ctç aot : Ttai F
||5 è7;ixpéîW)
:r)
in ras. A||
(xvrjaô/faeaôat :
uvTJaeaôai Stobaei A.
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471 c LA REPUBLIQUE V. 85
loppements, je veux dire la possibilité de réaliser notre consti-
tution et le moyen d'y parvenir. Je te concède en effet que, si
elle était réalisée, l'Etat où elle le serait, en recevrait des
avantages de toute sorte; j'y en ajouterai même de mon chef
d d'autres que tu laisses de côté, par exemple que les guerriers
y combattraient d'autant mieux les ennemis qu'ils s'abandon-
neraient moins les uns les autres, parce qu'ils se connaîtraient
et se donneraient entre eux les noms de frères, de pères ou de
fils;
si de plus les femmes prenaient part à la guerre, soit
qu'on les mît en ligne avec les hommes, soit qu'on les ran-
geât derrière le corps de bataille pour faire peur à l'ennemiet pour servir de renfort en cas de besoin, ]e sais que cette
présence des femmes rendrait nos guerriers invincibles; je
e vois aussi qu'ils goûteraient pendant la paix mille biens dont
tu n'as rien dit. Mais puisque je t'accorde que l'on jouirait
de tous ces avantages et de mille autres encore, si notre cons-
titution était appliquée, ne parle plus de la constitution
même, mais essayons de nous prouverà
nous-mêmes qu'elleest réalisable et comment elle l'est, et laissons de côté le reste '
.
472 a Avec quelle soudaineté, repris-je, tu as fait pour ainsi
dire irruption dans mon discours, et comme tu es peu indul-
gent à mes hésitations ! Peut-être ne te rends-tu pas compte
qu'après les deux vagues auxquelles j'ai échappé non sans
peine, tu lances contre moi la troisième vague, la plus grosseet la plus difficile à vaincre
; quand tu l'auras vue et enten-
due, tu m'excuseras pleinement et tu reconnaîtras que ce
n'était pas sans raison que j'hésitaiset craignais d'avancer
une proposition si étrange et d'entreprendre de l'appro-
fondir.
Plus tu allégueras de telles excuses, répliqua-t-il, plusb nous te presserons d'expliquer comment il est possible de
réaliser notre constitution; parle donc, sans nous remettre
davantage.Il faut d'abord nous souvenir, dis-je, que c'est en recher-
chant la nature de la justice et de l'injustice que nous en
sommes arrivés à ce point.
I. Le discours de Glaucon, qui invite Socrate à montrer commentla nouvelle cité pourra se réaliser, a pour but de souligner l'impor-tance de la 3® vague, la nécessité de confier le pouvoir aux philo-
sophes.
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MTV r
Sb nOAITEIAS E -471c
TÔ TtpéaGev TiapcùaàtiEvoç TtàvTa TaOxa EÏprjKac;, xà qç;
ôuvttTfj aÛTr) f)TToXiTEia YEVÉa8aL Kal Tlva Tpénov ttotè
SuvaTri* etteI ôtl yE, el yévotTo, tt^vt' &v elt)
àyaSà
ti6Xel
fj yÉvoLTo, Kttl fi au TiapaXELTiEic; lyc) Xéyco, bxt Kal xoîç
TToXe^IoiÇ apiCTT* Sv| (JLOC^OLVTO TÔ fJKlOTa àTUoXEtTlELV d
ocXXrjXouç, yiyvcoaKovTÉc; te Kal àvaKaXoOvxEç TaOxa xà
6v<5^aTa lauTotiç, olSeXc^joiùç, TtaTÉpaç, ûeîç" el Se Kal t6
GfjXu ouarpaxEiLioiTO, ecte Kal Ivxf] aôxf] xdc^Et elxe Kal
oTiiaOEv ETiLXExay^iÉvov, cjjôBcov xe EVEKa xotç £)(8poî(; Kal
£Ï TToxÉ xtç àvàyKr) 3or)8Etaq yÉvoixo, otS' 8xl xa\3xr| ndcvxri
ujia)(OL âv eÎev Kal oïkol yE fi TTapaXECTTExat àyaSoc, ôaa
àvEir) auxoîç, ôpô. 'AXX' 6ç l^oO | ô^oXoyoOvxoç Ttotvxa e
xaOxa ÔXLeXt\
Sv Kal aXXa yE t'^upia,Et yÉvoixo f\
noXtXEla
aSxr|, jiT]KÉXL ttXeIco TiEpl auxf|ç XéyE, àXXà xoOxo aûx6f\8r]
TTELpcùtiESa f\\xoL(; aôxoùç ttelBelv, ôç Suvaxàv Kalfj Suvax6v,
xà 8' aXXa )(alpELV ecû|jiev.
Il 'E£,atcf)vr|<; yE a\i, ?\vS' âyo, woriEp KaxaSpo^ii^v 472 a
£TToif|acù ETul x6v Xéyov jiou, Kal ou auyyiyvQOKEiç axpay-
YEUc^iÉvcp. "lacùç yàp oôk oTaGa 8xlti'^Y'-^ H*"-
'^" ^^° KtijiaxE
£K<|)uy6vxi vOv x6 ^lÉytaxov Kal )(aXEncûxaxov xfjç xpLKU^taç
ETiocyEiç, S ETiEiSàv ïSr|ç xe Kal àKotiar|c;, rtàvuCTuyyv<i)jiT)v
E^Eiç, bxL eIk6xcoç apa cSkvouv xe Kal eSeSoIkt] oîjxco napoc-
So^ov X6yov XÉyELv xe Kal ettl^^elpeiv StaaKOTTEtv.
"Octo av, £q)r|,xotaOxa ttXeIco Xâyrjç, îjxxov 0L<\>s.Qr]aEi
u<|>' fj^icûv I TTp6c; x6^if)
eItieîvTtfj Suvaxf] ytyvEaGat auxr| i^
b
noXixEia. 'AXXà XéyE Kal\x^ SiocxpiÔE.
OÔKoOv, fjv8' èyo, Tipôxov jièv
x68e \pi\ àvajiVT]aQf]vaL,
oxt if)liEÎç ^rjxoOvxEc; StKauocrtvT^v ot6v laxt Kal à8LKlav
8E0pO fJKO^iEV.
7 auTT) F Stob. : om. A add. in m.|| g tj yÉvotTo cm. Stob.
||
d I Tà> : TÔ FII
à;:oXei7:£tv : -v. F||3 éauTOu;: xà lautoiç F || àSeXipo-jç,
r.a-ipai : SsXsù; 7:a*-:£pa; F||
5 OTitaÔsv om. F add. s. u.||
6 tauTT)
-avTT) : ràv-T) xaûxt F1| 7 yc A^ : xe codd.
||6 3 T,hTi ajtô F
||
472 a 2 cxoaYYEuotJLévcoex em. F : axpâxeuoaévto codd.
|| 7 XofO'^
Àiyctv F : X^ystv X. A |l' 8 XéyTjç A^ :-yeiç A^F jj b 3 y^pi] xo5c F.
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472 b LA. REPUBLIQUE V 86
Soit ! mais que fait cela ? demanda-t-iL
Rien;mais si nous parvenons à découvrir la nature de la
justice, exigerons-nous quel'homme
juste
ne diffère en rien
de cette justice, et qu'il lui soit absolument identique, ou
c bien nous suffira-t-il qu'il s'en rapproche le plus possible et
qu'il y ait plus de part que les autres hommes ?
Ceci, dit-il, nous suffira.
C'était donc, repris-je, en vue d'avoir un modèle que nous
cherchions ce qu'est la justice en soi, et ce que serait l'homme
parfaitement juste, s'il pouvait exister, et de même ce qu'est
l'injustice, et l'homme complètement injuste. Notre dessein
était de considérer ces deux hommes et de nous rendre
compte de leur bonheur ou de leur malheur, afin d'être
d obligés de reconnaître relativement à nous-mêmes que celui
qui aura le plus de ressemblance à eux aura le sort le plussemblable au leur
;mais notre intention n'était pas de {)rou-
ver que ces modèles pussent se réaliser *.
Tu dis vrai, répondit-il.Penses-tu qu'un peintre aurait moins de valeur, parce
qu'après avoir dessiné le plus beau modèle d'homme quise puisse voir et en avoir rendu tous les traits en perfection ,
il serait incapable de prouver qu'un tel homme peut exister?
Non, par Zeus, fit-il.
Eh bien, dirons-nous, n'avons-nous pas, nous aussi, tracé
e enparoles
le modèle d'un Étatparfait
?
Si.
Crois-tu que ce nous avons dit perde de son prix, si nous
ne pouvons pas prouver qu'il est possible de former un État
sur ce modèle ?
Non certes, dit-il.
Telle est donc la vérité, dis-je ;mais s'il me faut encore,
I. Il est important d'observer que Platon n'attend pas une par-
faite réalisation de son idéal, même si les philosophes deviennent rois.
Il a conscience de la faiblesse humaine, et chaque fois qu'il proposeà l'homme d'imiter les dieux, il ajoute toujours « dans la mesure du
possible ». A la fin du livre IX, il dit lui-même : « Le modèle est
sans doute dans le ciel pour qui veut voir et, voyant, se gouvernerlui-même
;mais peu importe qu'il soit réalisé quelque part ou soit
encore à réaliser;car c'est de lui seul, et d'aucun autre
quele
phi-losophe suivra les lois. »
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8G nOAITEIAS E 472 b
Xp/|* àXXà tI toOto; ec|>T].
OôSév àXX' èàv eOpcû^Ev oTév lori SiKaLocrtvr), &pa Kal
avSpat6v SiKatov
à^iàao^Ev jifjSèv
SeÎvaÔTfjc; IkeIvt^c;
SLac|)ÉpELv, àXkoLTia\fiCLyr\ toioOtov EÎvat oTov
\ SiKaLocnivr) c
Eortv; f) àyaTTi^aotiEv âàv ÔTt lyY^'^"'^** aôxfjç f\
Kal
TiXELCTa Tcov SXXcov EKELVi^c; ^lEXÉ^ri ;
OOtcoç, E<f>iT aYotTii'iaotiEV.
napaSEiy^iaToc; &pa IvEKa, îjv 8* èycù, e^titoO^xev aÔTo
TE 8LKaLoai3vr)v oT6v eoti, Kal avSpa Tbv teXécûç SlKaiov eI
yÉvoLTo, Kal oToç SveXt] yEvd^iEvoç, Kal àSiKtav aC Kal tov
àSiK^TaTov, ïva eIç ekeIvouç àTToBXÉrrovTEÇ, oToi &vfjjiiv
(J)alvG>VTaL EÔSat^ovlaç te TtÉpi Kal toO èvavTtou, àvayKa-
Céi\l£B0L Kal TTEpl f\\xS)VaÔTÛV ÔjloXoyELV, OÇ &V
IEKELVOIC; d
8tl ô^ioidTaToç rj, Tf)v EKEtvr|c; ^loîpav ô^0L0TàTT]v e^elv,
àXX' oô TotjTou EVEKa, tv' aTToSEt^cdjiEv ôç SuvaTà TaOTa
ylyvEaSaL.
ToOto ^év, £(f>r|, àXT]8èç XéyEiç.
'OÏEt av ouv îjtt6v Ti àya96v ^oypà<|)ov EÎvai Sç &v
ypàipaç TTapàSEty^ia oTov Svelf)
ô KdcXXuaxoc; âvSpcùTTOÇ Kal
TTcxvTa ELÇ t6 ypot^^a iKavwç octtoSoùç ^f) l^ri àTTo8Eî£,aL &ç
Kal SuvaTÔv yEVÉaSat toioOtov âv8pa ;
Ma Li oiJK Eycùy', Ec|)r|.
Tt ouv;
oô Kalf)^iEÎç, <|>a^Év, napàSELy^ia ] ETioLoOjiEv e
X6ycp àya8f]ç tx^Xecûç ;
ridcvu yE.
*Htt6v Ti oSv OÏEt TJjiSç eC XÉyEiv TotiTou EVEKa, làv
^^ E)(CûtiEV àTToSEÎ^at 6ç 8uvaT6v oÎîtcû ti6Xlv olKÎ^aaL «ç
èXéyETo ;
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Tolvuv àXT]9É(;, îjv 8' èycb, oOtco- eI 8è8^]
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fjLotpav pr. A II 6 ouv av F || 8 àTîoôetÇac : èniô. F || e 8 8/5 cm. Stob.
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472 e LA RÉPUBLIQUE V 87
pour le faire plaisir, m'appliquer à prouver par quel moyen
principalement et jusqu'à quel point un tel État serait réa-
lisable, il faut encore une fois
pourcette démonstration
quetu me fasses les mêmes concessions ?
Lesquelles ?
473a Est-il possible d'exécuter un chose telle qu'on la décrit?
N'est-il pas dans la nature des choses que l'exécution appro-che moins du vrai que le discours '
? On peut penser autre-
ment; mais toi, m'accordes-tu cela, ou non?
Je te l'accorde, dit-il.
N'exige donc pas que je réalise en effet ce que j'ai décrit
en paroles ;mais si je puis découvrir comment on pourrait
établir un État très rapproché de notre idéal, reconnais que
j'ai démontré ce que tu me demandes, la possibilité de réa-
b liser notre constitution. Ne serais-tu pas content d'un tel
résultat ? Pour moi, je le serais.
Moi aussi, dit-il.
XVIII Après cela, semble-t-il, il faut essayer de recher-
cher et de montrer les défauts qui font que les États d'au-
jourd'hui ne sont pas gouvernés comme le nôtre, et quel
changement, aussi léger que possible, les ferait entrer dans
l'esprit de notre constitution, changement qui pourrait fort
bien se borner à un point, sinon à deux, en tout cas à un
très
petit
nombre de choses de
peu d'importance,c Fort bien, dit-il.*
Eh bien, repris-je, changeons-y une seule chose, et je
crois pouvoir montrer que ces États changeront de face;
il
est vrai que cette chose n'est ni petite,ni facile ;
mais elle
est possible.
Quelle est-elle? demanda-t-il.
Me voici arrivé, répondis-je, à ce que nous avons comparé
I. Platon semble contredire une opinion commune. La plupart
des liommes admettent bien qu'un plan parfait doit habituellement
être modifié pour être mis en pratique; mais ils n'admettent pas quela "ki^'-i, le discours, ait plus de vérité que la 7:cà^tç, la réalisation
;
car la vérité d'une théorie se juge à l'application qu'on peut en
faire. Platon n'est pas de cet avis. Pour lui, le monde de l'esprit
n'est
passeulement
plus parfait,
mais il est
plus
vrai
quele monde
de la matière. Le vrai, c'est l'idéal.
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87 nOAITEIAS E 472 e
toOto Ttpo8utir)8T^vaL Sel af|v X^P"-^» àTio8eî£,aL nf] ^àXtcrra
Kal KOLià tI SuvaxcûTaT' âvEÏr|,
tuAXlv\jiOi npbç xfjv
ToiatiTrjvÔLTiàhEiByiv xà aôxà
Sto^ioX^yriaat.Ta TTola
;
*Ap' oT6v xÉ XL11 TipaxBfjvai â>q XéycxaL, fj <|>\5atv e^el 473 a
TTpa^LV Xé^ECûç fjxxov àXr|6Etac; EcfxStTTXEaBaL, k&v eI^i] xcp
Sokel; àXXà au •noxEpov o^oXoyELç o6xcùç f\oô
;
'O^ioXoyoà, E<j)r|.
ToOxo ^Èv Sf] ^1^ àvétyKa^É ^ie,ota xû X6ycp Slt^jXSojiev,
xotaOxa TtavxdcTiaaL Kal x^ Epyco Selv yLyv6jiEva aTTocpaLVEiv
àXX', làv oTot XE yEVQjiESa EÛpEÎv qç av lyytixaxa xcov
ELpruiÉvcov ttôXlç olKfjaELEV, <|)àvaL iqjJiSc; E^T]upr|KÉvaL &ç
êuvaxà xaOxa ytyvEaSaL S qtl) ETTLxàxxELÇ*] f\
oôk àya- b
Tir)aELc; xotSxcov xuy)(àvcov ; lyà) ^lèv yàp âvàyaTT<:j)r|v.
Kal yàp lyci), e<|)T].
XVIII T6 8è8f) ^Exà xoOxo, â>q eolke, TtELpcb^ESa
^fjxeîv XE Kal ànoSELKVtivaL xt ttoxe vOv KaKooç Iv xaîç
ttoXegl TTpàxxExaL 8l' s o^x o8xco<; olKoOvxaL, Kal xlvoç &v
a^LKpoxdxou ^lExaBaXdvxoç eX8ol eIç xoCxov x6v xpénov
xf]c; TToXLXELaç tt6Xlç, ^idcXLQxa ^lèv ev6c;, eI 8è\ii], 8uolv, Et
8Èjif),
bxL ôXiylaxcùv xov àpiSuèv Kal a^xLKpoxdtxcov xf]v
8\Jva^LV.
navxdcTiaaL| ^lèv oSv, E(|)r|. C
'Ev6c; ^xÈv xotvuv, îjv8' lycb, (iExa6aX6vxoc; SokoO^jiév ^ol
eXEiv 8EL£,aL bxL ^ExaTtéaoL Sv, oô ^iévxol ajiLKpoO yE oô8è
^a8lou, 8uvaxoO 8é.
Ttvoç ; EcJ)T^.
'Eti' aôx6S/|, fjv 8'
Ey<i>, eT^xl 8 x^ ^Eyloxç) TTpoariKA^ojiEv
9 ôsî : ypr, Stob.||
ii BiojJLoXdyriaat : 8sïôiJLoXdyTiaat
F|j473 air):
r,Stob.
Il3 ôoxeî :
--/.r)A^ Stob.
|| Tidxspov : TrpoT. Stob.||5 touto :
ÊTO) Stob.Il8 èÇrjupTjX^vat : èÇetpT]- F ||
b 3 av om. W Stob.||3 iyoù :
ytovg Stob.Il 7 ÏX601 :
-6r)D Stob.
jjC 2 {jisTaSaXdvTOç : -6aXXovco;
A2II6 aÙTÔ : -xà) F Stob.
'j| Brj : 8' FIj eTfii
AW Stob. :
e'.fxtF
|j îcpoa-
r,/.àCo{x6v F: npoêix. A Tipoost/.. Stob.
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473 C LA RÉPUBLIQUE V 88
à la plus grosse vague; le mot sera dit pourtant, dût-il,
comme une vague qui éclaterait de rire, me submerger sous
le ridicule et le dédain. Examine ce
queje vais dire.
Parle, dit-il.
A moins, repris-je, que les philosophes ne deviennent rois
d dans les États, ou que ceux qu'on appelle à présent rois et
souverains ne deviennent de vrais et sérieux philosophes, et
qu'on ne voie réunis dans le même sujet la puissance poli-
tique et la philosophie, à moins que d'autre part une loi
rigoureuse n'écarte des affaires la foule de ceux que leurs
talents portent vers l'une ou l'autre exclusivement, il n'yaura pas, mon cher Glaucon, de relâche aux maux qui déso-
lent les États, ni même, je crois, à ceux du genre humain ;
jamais, avant cela, la constitution que nous venons de
e tracer en idée ne naîtra, dans la mesure où elle est réali-
sable, et ne verra la lumière du jour. Voilà ce que depuis
longtemps j'hésitais à déclarer, parce que je prévoyais
combien j'allais choquer l'opinion reçue ;
on aura peine eneffet à concevoir que le bonheur public et privé n'est pas pos-
sible ailleurs que dans notre État.
Et lui: Socrate, s'écria-t-il, quel mot, quelle déclara-
tion tu viens de lâcher ! En la proférant, tu devais t'attendre
à voir bien des gens, et des gens qui ne sont pas à mépriser,474 a
jeter bas leurs habits en toute hâte, et faisant arme de ce qu'ils
trouveront sous la main, fondre sur toi de toutes leurs forces,
pour t'accommoder de la belle manière. Si tu ne les repousses
pas à coups d'arguments et ne parviens pas à leur échapper,à coup sûr, leurs moqueries te feront payer ta témérité*.
A qui la faute, dis-je, sinon à toi?
Je m'en félicite, répondit-il ; mais sois assuré que je ne
t'abandonnerai pas et que je te seconderai de tout mon
pouvoir, c'est-à-dire de mes vœux et de mes encouragements ;
I. Ce paradoxe nous clioque moins qu'il ne choquait les auditeurs
de Platon. Sans doute le philosophe qui descend de sa tour d'ivoire
semble peu fait pour gouverner ;le contact de la réahté le blesse, les
intérêts mesquins le dégoûtent et il ne sait pas se plier aux compro-missions nécessaires. Mais s'il est, sauf exception, peu fait pour gou-
verner, il n'en a pas moins sur les progrès de la société une grandeet féconde influence par les grandes et belles idées qu'il répand et
qui s'imposent peu à peu même aux gouvernants les plus pratiques.
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88 nOAITEIAS E 473 c
icO^aTi. Elpf|aETaL 8' oî5v, cl Kal ^éAAei yÉXoTt te &te^vôç
ôoTTEp KO^a EKYeA.cov <al àSo^toc KaTaicXiiaEiv. ZK6'nEt Se
S ^éXXq XcyELv.
AÉyE, ^Y].
'Eàv^ir), î]v S' âyoi), î)
oî<J>iX6ao(|>oi 3aaiX£i5acdaiv Iv Taîç
I
Tt6XEaLVf\
ol (iaaiXf^ç te vOv XEyé^iEvoi Kal Suv&aTat<J)iXo-
d
ao<|>/|ocaai Yvr)atcù(; te Kal iKavcoc;, Kal toOto eIç TaÔTàv
^jUjiTTÉaT], 8i3vajil<;te ttoXitik^) Kal <j)LXoaoc|)ta, tôv Se
vOv TTOpEUO^ÉVCOV X"P^^ ^4*' EKaTEpov at TtoXXal<J)\3aELC; e^
àvdyKrjc; ànoKXEiaScoCTiv, oûk eqtl KaKcov naOXa, cù<J)IXe
rXaiiKQV, Taîç tt6Xeol, 8okû S' oôSè tô àvSpOTitvcû yÉVEt,
oôSè aÎJTri f\TToXtTEta
^if)ttote TipéTEpov <pv^ 1
TE eIc; t6 e
8uvaT6v Kalcjjqc; i^Xtou Ï8r|, îjv
vOv X6ycp 8 ieXt)Xû9a {iev.
'AXXà toOt6 èaTiv 8 è^ol TtàXat okvov EVTl8r|a«. XéyEtv,
ôpôvTi cùç TioXù Ttapà 86^av ^riBi'jaETaL* y^aXETtôv yàp 18elv
Sti oûk &v &XXr| TLÇ EÔ8aniovir|aELEV oôte ISta oOte Sr^ioala.
Kal 8ç' *C1 ZcùKpaTEÇ, i<J>r|,toloOtov EKBÉBXrjKac; ^f^^iA
TE,Kal Xéyov, Sv eItiov f^yoO ânl oè nàvxj tioXXo\3ç te Kal
ou <J>at3Xouç vOv oOtcoç, oXovptijjavTac; Ta IjidcTia, | yujivoùç 474 a
XaBdvTaç 5tl EKàaTcp TiapÉTU)(EV 8ttXov, Selv StaTETa^iÉvouc;
oç Bau^iaCTta Epyaao^iévouc;* oOc; eI^if) à^iuvEi t^ Xéyo) Kal
EK(|)E\3^Et, TÔ 8vTt TCùSa^é^lEVOÇ 8cûaELC; 8iKT]V.
OuKoOv a\3^iOL, fjv
8'lyci), toijtcùv aiTioç ;
KaXoûç y', E<|)T1, Êy<à tioiôv. 'AXXA toI as. oô TTpo8obaco,
âXX' à^uvco otg Suva^ai* SOva^ai 8è EÔvola te Kal tû
TtapaKEXE\jEa6ai, Kal ïaoç âv &XXou tou E^niEXéaTEp^v coi
7 xujJLaxc: a/rJuaTt Stob.
||8 àSoÇtoc xaTaxXuaetv : àtaÇiav xaxaXuaetv
Stob.Il
II làv : iàv 8È F||d 3
Çup-Tisari: -est F
||^ éx.aTepov : -<ov F
||
roXXat : TîoXtxtxai Apelt ||èÇ àvayxYjç cm. Stob.
||5 aTioxXeiaôtoaiv :
àTCOxaOïaTwaiv Stob.jj
6 noXzzi : ?:. àXXàjxt)
Stob.{j 7 aO'xT)
: auTT)
F Stob.Il çpuT)
T6 : (puTjxai F ||2 i^v
: tJv Stobaei M xat Stobaei A||
5 ocXXt) codd. et Stob. : àXXr] Mon.||
6 oç om. F||474 a 3 Ipyaao-
[xévouç : in ras. A|| 4 TcoôaÇdjxsvoç :
Tto6au[jLar6[xevoç F ||6 to{ ae :
TOÎç asF.
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474 a LA RÉPUBLIQUE V 89
*
peut-être aussi répondrai-je à tes questions plus à proposb qu'un autre. Fort d'une telle assistance, essaye de montrer
aux incrédules que la raison est avec toi.
J'essaierai donc, dis-je, puisque je trouve en toi un allié
si réconfortant. Or il me paraît nécessaire, si je veux échap-
per aux gens dont tu parles, de leur expliquer quelle sorte de
gens sont les philosophes à qui nous osons dire qu'il faut
déférer le gouvernement*, afin qu'après les avoir bien fait
connaître, nous puissions nous défendre, en montrant que la
c nature,a fait les uns pour s'attacher à la philosophie et
commander dans l'État, et les autres pour s'abstenir dephilosopher et obéir à celui qui gouverne.
C'est le moment de l'expliquer, dit-il.
Eh bien donc, suis-moi, pour voir sij'ai quelque droit au
titre de bon guide.
Va donc, dit-il.
Est-il besoin que je te rappelle, repris-je, ou te rappelles-
tu toi-mêmeque, lorsqu'on
dit dequelqu'un qu'il
aime un
objet, il doit, si le mot est juste, montrer son amour non
pour une partie, à l'exclusion d'une autre, mais pour l'objet
tout entier ?
XIX II me semble, dit-il, que tu
d Définition ferais bien de me le rappeler ;car je ne
•I !!£J ?o°f^ffi^ i^'en souviens pas très bien.il aime la vérité
^.
f^,
^,tout entière. ^^ passerait a un autre, (jlaucon,
repris-je, de parler ainsi;
mais un
homme expert en amour devrait savoir que tout ce qui est
dans la fleur de la jeunesse mord le cœur, si je puis dire, et
trouble l'espritd'un homme qui aime ou qui est porté à
l'amour, et lui semble digne de ses soins et de sa tendresse.
N'est-ce pas ainsi que vous en usez à l'égard des beaux gar-
çons.^
Que l'un d'eux soit camus, vous l'en louerez en l'appe-lant gracieux ;
d'un nez crochu, vous dites qu'il est royal ;
dun nez qui tient le milieu entre l'un et l'autre, qu'il est
6 parfaitement proportionné ; pour vous, les enfants au teint
I, Platon a jusqu'ici employé le mot philosophe au sens moral. A
présent qu'il passe de la morale à la métaphysique, il va décrire
le côté intellectuel du philosophe, attaché à la vérité, c'est-à-dire aux
idées.
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474 e LA RÉPUBLIQUE V 90
noir ont l'air martial, les enfants au teint blanc sont les
enfants des dieux;on parle aussi de teint de miel, expres-
sion qui ne peut venir, n'est-ce pas? que d'un amant qui
déguise un défaut sous un terme de louange et s'accommode
facilement de la pâleur de l'objet aimé, pourvu qu'il soit en
sa fleur*. En un mot, vous usez de tous les prétextes, et vous
chantez sur tous les tons, pour ne laisser échapper aucun
de ceux qui sont dans la fleur de l'âge.
475 a Si c'est sur moi, dit-il, que tu prétends décrire les amou-
reux et leurs habitudes, j'y consens, dans l'intérêt de la
discussion.
Et ceux qui aiment le vin, repris-je, ne vois-tu pas qu'ils
en usent de même et que tout prétexte leur est bon pouraimer n'importe quel vin ?
C'est vrai.
Pour parler aussi des ambitieux, tu remarques bien, je
pense, que, s'ils ne peuvent commander en chef, ils
commandent letiers
deleur
tribu,et
que,s'ils
ne peuventêtre honorés par les personnages puissants et révérés, ils se
contentent de l'être par leurs inférieurs et par des gens sans
conséquence, parce qu'ils sont avides de distinctions, quellesb
qu'elles soient.
Sans aucun doute.
Réponds-moi maintenant oui ou non. Quand on dit de
quelqu'un qu'il désire une chose, entend-on qu'il la désire
dans sa totalité, ou qu'il en désire une partie, non l'autre ^
Qu'il la désire dans sa totalité, répondit-il.
Ne dirons-nous pas aussi du philosophe qu'il désire de la
sagesse non pas telle partie, à l'exclusion du reste, mais
qu'il la désire toute ?
C'est vrai.
Si donc quelqu'un a de l'aversion pour les sciences, sur-
tout s'il est jeune et ne sait pas encore discerner ce qui est
c bon de ce qui ne l'est pas, nous ne dirons pas qu'il aime la
science ni la philosophie, de même que, si un homme a de la
répugnance à manger, nous ne dirons pas qu'il a faim, ni
qu'il désire manger, ni qu'il est gourmand, mais qu'il est
dégoûté.
I. Ce passage a été souvent imité. Cf. Lucrèce IV, 1 160-1170 et
Molière, Misanth. v. 711-780.
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go nOAITEIAS E 474 e
ISsîv, Xeukoùç Se Secùv TiatSaç eîvau* tieXt^Xcopouc; Se Kal
ToÔvo^ia oïei Tivèç aXXou Ttotruia Etvatf\ IpaaToO ûnoKopt-
^o(i£vouTE Kal
EU)(Epcoc; (J)épovToç Tf]v à)(p6Tr|Ta,èàv ettI
ûpa ?\ ;Kal svl
\6>(a> Ttocaac; npocfxiaELÇ npocjjaat^EaBÉ te
IlKal TxàaoLc; ({>G>vàc; à<j)tETE, &aiE ^irjSéva àiioôàXXELV t«v 475 a
àv9o\3vTCûv EV &poL.
El (ioùXEt, £<|>r|,ETl' E^IOO XÉyELV TTEpl TÔV EpCÙTlKOV bxt
oÔTO TtoLoOai, auY)(Cûpoù xoO Xdyou )(<4pLV.
Tt 8É; rjv
B'
è\à-toùç
<|)i.Xolvou<;
oô Ta aÔTà TaOTa
TToioOvTaç ôpSç ;TràvTa oîvov ènl
Tcdcarjc; npoc^éLaECùç àcnra-
^o^iÉvouç ;
Kal ji&Xa.
Kal ^f]v c|)LXoTtjiouç Y^j ^<ï Ey^f^*'-' KcBopSç Sti, &v^if)
aTpaTr|YÎl<7aL 8\3vcovTai, TpiTT\)ap)(oOaLv, kôiv^if]
ûiiè(jlel-
^évQv Kal CTEjivoTÉpcov | Ti^iScSaL, ÛT16 ajiiKpoTÉpcav Kal b
<|)auXoTÉpcûv Tuiob^iEVOL àY°'Tt»^'-v, "ç bXcoç Ti^ii^ç etclBu-
jir|Tal ovTEÇ.
Ko^iiSfl jiÈv o8v.
ToOto8f) <^6lSi f[ \ii]' Spa ôv âcv tlvoç ETTi8u^r|TLK6v
XéYoajiEv, TTavTbc; toO eïSouç to\3tou cj)/)ao^iEv ettiGu^ieîv, fj
ToO jiÉv, ToO SE oÔ;
riavTéç, E<J>r|.
OUKOOV Kal t6v (|)LX6aO(J)OV a0<^i0Lq (|>f)O0^lEV ETTL9uHT]Tf|V
EÎvai, oô Tfjç ^lÉv, TÎ)ç 8' o{f, àXXà TïdtaT^ç ;
'AXriefi.
T8v ocpa TTEpl TaI ^laSfujiaTa Sua)(EpatvovTa, &XXcù<; te C
Kal vÉov 8vTa Kal ^if|TUQ X6yov l^ovTa tI te )(pT]aT6v Kal
jii^,oô
(j>f)aonEv <J)iXojia8î^ oôSè cf>LX6ao<|)ov EÎvai, ûScrnEp
t6v TiEpl Ta aiTta Suc7)(£pf^o^te tteivî^v <^a^iEV oÔt' ettl-
Su^iEÎv aiTtcùv, oôSè <|)LX6aiTov, àXXà KaK6atTov Etvat.
2{jLsX'.^Xtopouç
in m. yp. A : [xeXaY/^Xwpouç codd.[jLsXi'ypouç
secun-
dum Plut.Il
8a : xe 5s F|j5 Tipo^aastç Tiaaaç F
[|475 a 9 ys om. F
||
b 2£7Ct6u;xYi-:aL
: -xioi F||5 8r] : 81 F
|| 9 cprjaotxev ao(ptaçF
||C ï xe :
8s F II3 çprfaoasv ... oioTcep om. F.
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475 c LA RÉPUBLIQUE V 91
Et nous aurons raison de le dire.
Mais si un homme est tout disposé à goûter à toutes les
sciences, se porte volontiers à l'étude et y montre une ardeur
insatiable, celui-là, n'aurons-nous pas raison de l'appeler
philosophe ? Qu'en dis-tu ?
d Et Glaucon répondit : A t'entendre,Distinction
jj g^^^.^^ beaucoup de gens, et des gensentre le philosophe ..-^ . ,. • ' j x "
et le curieux. "^^^ smguliers, qui repondent a ce
modèle;
il me semble en effet que tous
les coureurs de spectacles sont de ceux-là par le plaisir qu'ils
ont d'apprendre ;il y a aussi les amateurs d'auditions qu'il
serait fort étrange de ranger parmi les philosophes, gens quine se dérangeraient pas volontiers pour entendre des discours
et un entretien comme celui-ci, mais qui courent partout,comme s'ils avaient loué leurs oreilles, pour écouter tous les
choeurs des Dionysies'
,sans en manquer un seul ni à la ville
ni à la
campagne.Est-ce
quetous ces
gens-làet tous ceux
e qui s'appliquent à des futilités pareilles et à des arts infimes
méritent, selon toi, le nom de philosophes ?
Nullement, dis-je : ils n'en ont que l'apparence.
XX Mais les vrais philosophes, demanda-t-il, qui sont-ils
selon toi ?
Ceux qui aiment à contempler la vérité, répondis-je.C'est fort bien, fit-il
; mais explique ta pensée.
Ce ne serait pas du tout facile, dis-je,vis à vis d'un autre
;
mais toi, je crois que tu m'accorderas ce point?
Lequel ?
476 a Que le beau, étant le contraire du laid, ils sont deux.
Sans contredit.
Et puisqu'ils sont deux, que chacun d'eux est un.
Je te l'accorde aussi.
Il faut en dire autant du juste et de l'injuste, du bon
et du mauvais et de toutes les idées;chacune prise en soi
I, Les Dionysies rurales se célébraient en Attique au mois de
Poséidon (décembre) dans maints bourgs, comme Eleusis, Phlya,
etc. Des prix étaient offerts par les différents dèmes, et des compa-
gnies semblent s'être formées à Athènes pour voyager à travers le
pays et prendre part à ces concours provinciaux.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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91 nOAITEIAS E 475 c
Kal ôpBcoc; ys <J>T]aojiev.
T6v 8è 8f) EvyjEpQq èSéXovraTiavTèc; ^aSrniaToç '^e-ôeoBoli
Kal àa^iévcûç IttI xà ^lavSdcvEtv lovxa Kal àTtXi'|cn:cùc; l)^ovTa,toOtov 8' Iv
8lkt] <J>r)ao^ev (|)LX6ao<f)ov fj yocp ;
Kal 6 rXaÙKCove.(pr]'
floXXol apa Kal &totioi|
laovxat d
aoL toloOtoi. OX te yàp (j)uXo9eà|ioveç nàvTEc; l^ioLyE 8oKoOai
T^ KaTa^avBàvEiv ^(atpovTEc; toloOtol Etvat^ oX te cfnXfjKoot
àTOTTCûTaTotTIVÉÇ
EtaiV
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EV<f)LXoa6c|)OLÇ TtSÉvat,
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TTpèc; ^èv X6youq Kal Toia\JTr|v 8LaTpL6]^v ek6vtec; oôk &v
eBÉXoLEV eXSeLV, «OTlEp 8È OLTtO^E^LaScOKéTEÇ Ta OTa ETia-
KoOaat TiàvTcov ^(opcov riEptBÉouaL toÎç Aïowaioiç oOte tôv
KaTà t[6Xeiç oÔte tcùv KaTa Kw^iaç àTtoXEméjiEvoi. ToO-
Touç ouv TTdivTaç Kal aXXouç toloùtcov tivôv] ^aSrjTiKoùç e
Kal Toùç TÔv TE)(Vu8plov (j)iXoa6(J>ouç c})r)ao^iEV ;
Oô8a^iCdç, ELTtov, àXX' ôjjiotouç ^èv <|)iXoa6<^)OL<;.
'XX Toi6<; 8è àXr|6ivot3ç, £c|>r), Tlvaç XéyEtç ;
Toùç TÎ]ç aXr|9ELaç, r\v 8' èyo, (|)LXo8E<i^iovac;.
Kal toOto ^év y', E<|)r|, êpGôç* àXXà tucûc; aÛTO XéyEic; ;
Ou8aticû<;, t^v8' âycù, pa8Loç Tip6c; yE aXXov aè 8è oTjiai
ô^ioXoyrjaELV ^lot t6 tol6v8e.
T6 noLov;
'ETTEL8f) ECJTLV EvavTlov KoXèv alo^p^, h<io aôjJTà EÎvai. 476 a
HQç 8' oô;
OuKoOv E7TEL8f] 8t3o, Kal EV EKdcTEpov ;
Kal toOto.
Kal iTEpl 8LKaLou Kal à8lKou Kal &ya6oO Kal KaKoO Kal
TtdvTCûv Tcov ElS6àv TiÉpi & aÔTÔç Xoyoç, aÔT6 \ièv ev
9 <pr|ao;jLev:
Ôtjct. F ||d 3 Tô : xô F
|| 7 /opwv :-/toptov
F|| 9 -av-
•Tttç: ci-. Theod.|| àXXouç: -Xtuv F Toùç àXXou; Theod.
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[JLaOTQXtxoùç
A :[j.a6rj[jLaTtxoj; A^F Glem. Gyr. Theod.
||2 toj? om. Glem.
||
Ç7Îao{jL£v: 07ja. F Glem. Theod.
||3
[jlsvom. Theod.
|| '^iXoioçotç :
-ouç F II10 I 8uo : ex w fecit A
||476 a 4 et 5 xac touto . xat
:
TotSxto xal F II5
Tcgpt: 71. 8ri F 11
6 Iv om. F.
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476 a LA RÉPUBLIQUE V 92
est une; mais, comme elles apparaissent partout mélangéesaux actions, aux corps, et entre elles-mêmes, chacune d'elles
ades aspects multiples.C'est juste, dit-il.
C'est sur cette observation, repris-je, que je fonde ma dis-
tinction : je mets d'un côté ceux que tu appelais tout à
l'heure amateurs de spectacles, amis des arts et hommesb d'action, et de l'autre ceux dont nous parlons, qui seuls
méritent le nom de philosophes*
.
Explique ta pensée, dit-il.
Les amateurs de sons et de spectacles, repris-je, se délec-
tent des belles voix, des belles couleurs, des belles formes et de
tous les ouvrages où se manifeste la beauté;mais leur esprit
est incapable d'apercevoir et d'aimer la nature du beau en soi.
C'est ainsi, en effet, dit-il.
Mais ceux qui sont capables de s'élever jusqu'au beau en soi
et de le contempler dans son essence, ne sont-ils pas rares ?
c Certes si.
Si un homme reconnaît qu'il y a deLa science
helles choses, mais ne croit pas à l'exis-'
tence de la beauté en soi et se montre
incapable de suivre celui qui voudrait lui en donner la
connaissance, crois-tu qu'il vive réellement, ou que sa vie
nesoit
qu'un rêve?
Prends gardeà
ce quec'est
querêver.
N'est-ce pas, soit en dormant, soit en veillant, prendre un
objet qui ressemble à un autre, non point pour l'image de
cet objet, mais pour l'objet lui-même auquel il ressemble ?
Pour moi du moins, dit-il, c'est ce que j'appelle rêver.
Au contraire, celui qui reconnaît l'existence de la beauté
d absolue et qui est capable d'apercevoir à la fois cette beauté
et les choses qui en participent, sans confondre ces choses
avec le beau ni le beau avec ces choses, sa vie te semble-t-elle
une réalité ou un rêve ?
Bien certainement, dit-il, c'est une réalité.
I. Voici la première apparition de la théorie des Formes ou
Idées. Platon n'entreprend pas d'en prouver la vérité;
il s'adresse à
Glaucon comme un platonicien à un platonicien. On voit qu'au
temps où la République fut composée, la théorie était déjà familière àl'école de Platon.
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92 nOAITEIAS E 476 a
EKacTov EÎvai, Trj5è tcùv TTp<i£,Ecov Kal aco^iàxcùv Kal
àXXrjXcov Koivcovla TiavTa^^oO <|)avTa2i6(jiEva TtoXXà <|)atvEa8ai
EKaaxov.
'OpB5>q, e.<pr], XâyEtc;.
TatiTT] Totvuv, fjv 5' EY<*>, SiaLpoû, X^P^^ t^^^ ^^^ ^^^ ^^
eXeyeç cj)LXo6Eà^iovàçte ical cjjiXotéxvouç Kal npaKTiKoûç,
Kttl X"P^Ç ^^I "^^P^ ^v ^ ^<^Y°^» °^^ ^lôvouc; av tlc; ôpBcoç b
TtpoaEiTTOL c|)tXoa6<^ou<;.
ricoq, IqjT], XÉYEiç;
01 ^lÉV TTOU, fjv8' EY», Cf>LXl^KOOL
Kttl <J)LXo6E<i^OVEÇ TOtÇ
TE KaXàç (|>cc)vàç àaTidc^ovTaL Kal y^péoLq Kal a^i^lxaTa Kal
TuàvTa Ta ek tôv toio\jtcov 8r]^ioupYo\3(JiEva, aÔToO Se toO
KaXoO àôiivaToç aÙTcovf\
Stàvota Tf]V <|)\jaivlSeîv te Kal
étaTidaaaSai.
"'Exei- Y*P o®^ ^^1 ^^^5 oÛTCûç.
Oî Se8f]
ETu' aÔT6 t6 KaXôv SuvaTol levai te Kal ôpav
KaB" aiuT6 apa ou OTiàvioi &v\
eÎev; C
Kal ^iàXa.
'O oSv KaXà ^Èv npocY^iaTa vojil^cov, aÙT6 ôè KocXXoq
^ir)TE vo^it^cûv tiif]TE,av tlc; i^yH'^^''-
^'"*'- '^^^ Y^"*^*-^ auToO
Suvdc^Evoç InEaBat, ovap f\ ÎJTiap Sokeî aoi!^?\v ;
Zkôttel 8é.
T6 ôvEtpcûTTELv apa ou t<58e laTiv, eoivte evîiTTvcp tlc;
EikvT' EYpriY^P"^ '^^ o^aol6v tco^if| b^OLOV, àXX' auTè
iqY^l'^ot'-
EÎvai & EOLKEV;
'Eyoû Yo^v ^'^j ^ ^' ^Çî <|)aLr|v ôvELpcoTTELV t6v toloOtov.
Tl 8e;o TttvavTLa to\jtcùv
f^Y^^t^^^*^*^ '^^ "^^ aÔT6 KaX6v
Kal Suvdt^JiEvoç j KaBopSv Kal auT6 Kal Ta eke'lvou ^eté- d
XOVTa, Kal oxÏTE Ta (lETÉxovTa auT6 oiJte aÔT6 Ta ^ete-
XOVTa T^Y°^l*^^°Ç5 tÎTiap f) ovap aS Kal outoç Sokel aoi ^f]v ;
Kal ^JiàXa, E(f)r|, tinap.
12 TTpaxTao'j; : 7:paux. F||b /j r.o'j F : roc A
1| 7 Trjv cpuatv : xc
voùv WD2.
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476 d LA RÉPUBLIQUE V gî
La pensée de cet homme qui connaît mérite donc selon
nous le nom de connaissance;celle de l'autre, qui juge sur
l'apparence,
le nomd'opinion.Assurément.
Mais si cet homme ' dont nous disons qu'il n'a que l'opi-
nion, et non la connaissance, se fâchait contre nous et nous
e contestait notre assertion, n'aurions-nous pas de quoi le cal-
mer et le persuader doucement, sans lui laisser voir qu'il a
l'esprit malade ?
C'est notre devoir de le faire, dit-il.
Eh bien, allons, cherche ce que nous pouvons répondre,ou bien veux-tu que nous lui posions des questions, l'assu-
rant que, s'il sait quelque chose, nous n'en sommes pas
jaloux, mais que nous serions heureux de trouver un homme
qui sait quelque chose? Réponds-nous, lui demanderai-je :
celui qui connaît, connaît- il quelque chose ou rien ? Répondsà sa place, toi.
Je répondrai, dit-il, qu'il connaît quelque chose.Qui est ou qui n'est pas ?
477 a Qui est;car le moyen de connaître quelque chose qui
n'est pas ?
Ainsi nous tenons pour certain, à quelque point de vue
que nous nous placions, que ce qui est absolument est
connaissable absolument, et que ce qui n'existe en aucune
façon, n'est connaissable en aucune façon ?
C'est très certain.
Voilà qui est bien. Mais s'il y a des choses ainsi faites
qu'elles sont à la fois et ne sont pas, ne tiendront-elles pasle milieu entre l'être pur et le non être absolu ?
Elles le tiendront.
b Si donc la connaissance se rapporte à l'être, et si l'igno-
rance doit être rapportée au non être, il faut chercher pour
ce milieu un milieu entre l'ignorance et la science, supposé
qu'il existe quelque chose de semblable.
.Assurément.
Est-ce quelque chose que l'opinion ?
Sans doute.
I. Il se peut que Platon vise Antisthène, adversaire déclaré de la
théorie des Idées. On connaît la passe d'armes qui eut lieu entre
eux : « Je vois bien le cheval réel, Platon, mais je ne vois pas de
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OuKoOv ToiJTou \iàv xfjv SiÀvoiav <5>c; ytyvcidaKOVTOc; yvcibjiT^v
âv ÔpBcoc; <|>aL^iev EÎvai, toO Se S6^av âiç BoB^àCovioq ;
riàvu^èv
ouv.
Tt ouv eàviq^iîv )(aX£7Talvr| oÎÎtoc;, 8v (^a^EV So^A^elv,
&Kk' oô YtyvcibaKEtv, Kalà^icf)La6r|Trj oc; oôk àXr|8f^ Xéyo^iEv ;
f^o^iÉv Tt Tiapa^uBEÎaBaL |
auTÔv Kal tte'lBelv f^pÉ(jia, etti- e
KpoTïTà^iEvou Stl ou)^ uyiatvEL ;
Ael yÉ TOI8f), I<J>r|.
"IBi 5/|,oKÔTiEi tI £poO[jiEv Ttp6<; auT6v
f\(Soi&Xei o8e
TtuvBavto^iEBa rrap' auToO, XéyovTEÇ «ç, eï tl oÎSev, ouSeIç
auTÔ <|>B6vo<;,àXX' aa^iEvot &v ïSouiev ElSÔTa tl. 'AXX'
f\\jLÎ.v
Elnè t68e' ô ytyvcbaKCûv ytyvoaKEt tIf)
oôSév;Zù oSv
jiol
ÛTTÈp EKELVOU àîTOKplvOU.
'AnoKpLvoO^iai, E(|)r|,Stl ytyvdbaKEi Tt.
n6T£pov 8vî)ouK Sv
;
"Ov rrSç yàp ||âv
(if)ov yé Tt yvcoa6Etr| ;
477 a
MKavcùc; oSv toOto e^^o^ev, kSv eI TTXEOva)(î] aKortot^iEv,
ÔTt t6 ^èv TTavTEXcàq 8v TTavTEXôç yvooaTÔv, ^f]8v 8è
^ir|Sa^if] TïàvTr) ayvcdorov ;
'iKavoTaTa.
EÎEV El SeSf)
Tt OÔTOÇ E)^Et ÔÇ EÎva't TE Kttl\xi] EÎvat,
ou ^ETa^ù âv KÉOLTO ToO EtXtKptvcùç SvToç Kttl ToO au
^jir|Sa^f| BvToç ,
lyJETaëjU.
OÔKoOv Et ETtl\iè.v
t6 8vTt yvôatç f]v, àyvcoa'ta S' 1^
àvàyKfjc; ettI\xi] ovTt, Inl t^ jiETa£,iL)
to\3tg)| ^ETa£,\!) Tt b
Kal ^r|Tr)TÉov otyvotaç te Kal èntaTruiriç, Et Tt Tuy)(<ivEt 8v
TotoOTov;
ridvujjiÈv
o3v.
*Ap' oSv XÉyo^iÉv Tt 56^av EÎvat;
ricDc; yàp o^;
d 5yvtou.r]v
:
yvwcj'.vF^
||477 a lo s: Mon. : om. codd.
[jii knl
T(^ : ÏKi 81 Tw F^Il
TouTO) : -ttoy Fjjb 2 T'. om. F add. post ôv s. u.
||
5 TtXsYOfjLev F.
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477 b LA REPUBLIQUE V g^
Est-ce une faculté distincte de la science, ou est-ce la même?C'est une faculté distincte.
Ainsi doncl'opinion
a
pour objetune
chose,la science
une autre, chacune selon sa faculté propre?Oui.
La science, qui se rapporte à l'être, n'a-t-elle pas pour
objet de connaître ce qu'est l'être ? Mais il me semble qu'il
faut, avant d'aller plus loin, faire une distinction.
Laquelle ?
c XXI Nous disons que les facultés sont des espèces de
forces auxquelles nous devons de pouvoir faire ce que nous
pouvons faire, nous et tous les autres agents. Par exemple
je dis que la vue et l'ouïe sont des facultés. Comprends-tuce que je veux dire par ce nom générique ?
Oui, dit-il, je comprends.Écoute l'idée que je me fais des facultés. Je ne vois en elles
ni couleur ni forme, ni aucune des qualités du même genre
qu'on voit en beaucoup d'autres objets, qualités dont il mesufi&t de considérer quelques-unes pour distinguer à part
moi ces objets et dire que les uns sont telle chose et les
d autres telle autre. Dans une faculté je ne considère que son
objet et ses effets : c'est en me fondant là-dessus que j'ai
donné à chacune son nom, et que j'appelle identiques celles
quiont le même
objetet
produisentles mêmes effets, et dif-
férentes celles qui ont un objet différent et produisent un
effet différent. Et toi, comment les distingues-tu?
De la même manière, dit-il.
Maintenant, dis-je, revenons à la science, excellent ami.
La mets-tu elle-même au nombre des facultés, ou si tu la
classes dans une autre espèce ?
e C'est une faculté, dit-il;
c'est même la plus puissante de
toutes.
Et l'opinion ? la rangerons-nous dans les facultés ou dans
quelque autre espèce ?
cheval-idée (i::7:dTï]Ta).— C'est que, répondit Platon, tu as de quoi
voir le cheval réel, mais tu n'as pas encore l'œil avec lequel on voit
le cheval-idée. » Simplicius, in Schol. Arist. 66^ 47 éd. Brandis.
D'après Diogène Laërce, VI, 53,cette
passed'armes eut lieu entre
Platon et Diogène.
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94 nOAITEIAS E 477 b
n^TEpov âXXT]v SiJvajiLv ETTiarfuiTic; f) tt?|v auxi^v ;
"AXXriv.
'Ett' aXXoapa
TÉxaKTaL86^a
Kal tnaXXcp
Iti10x1)^11],
Kttxà xf]v S^va^iv ÉKaxÉpa 'zi]v aôxfjç.
Oôxcû.
OÔKoOv iTTiaxfj^T^ ^lèv Inl xô Svxi TTé<|>uKE, yvcûvau <5><;
laxL x6 5v; jiSXXov 8è oSé ^01 SokeÎ TipdxEpov otvayKaîov
EÎvai SiEXéadai.
XXI<l>f)CTOtiEV I Suvéc^ELc; EÎvat yévoc; xl xôv ovxcov, c
aîç 8f]Kal i^^ELÇ Suvà^iESa S Suvdc^iESa Kal âXXo irav 8 xl
TTEp âv S\jvT]xaL,otov XÉycù oipiv Kal aKofjv xoùv SuvAjiecûv
EÎvai, EL apa ^lavSàvtLÇ 8 (SotiXo^at XéyEiv x6 eTSoç.
'AXXà ^avSdvcù, E<J>r|.
^Akouctov 8f]o
^loi <|)aLVExaL riEpl auxcov. Auvà^iEoç yàp
lyà oÔXE XLvà)(p6av 6pG> oxiie.cr)(T]^ia
oOxe xl xov xolouxov
otov Kal aXXcûv ttoXXôv, Tipèç a àTToBXÉTicûv IvLa 8LOpL^otiaL
Tiap' Ejiauxô xà \iàv aXXa EÎvaL, xà 8è aXXa* 8uvàjiEG>c;
8'I eIç ekelvo ^i6vov (iXÉnco i<^'
S xe eoxl Kal o àîTEp- d
yà^^ExaL, Kal xa\3xT] EK(4axT]v auxûv Suva^LV EKoXEaa, Kal
xf]v ^èv ETil xô aôxô XExay^iÉvT^v Kal x6 auxo ànEpya^o-
^iévr|v xfjv auxfjv kocXô, xfjv 8' etiI éxÉpcû Kal EXEpov à-nEp-
\aCo\JiavT\v aXXT]V. Tl 8è ctj; ttwç holelç ;
Oôxoç, £<|>T).
AEOpo 8f] ttAXiv, î^v 8' Ey6, a> apLaxE. 'ETTLaxfj^rjv
•néxEpov 8uvajilv XLva<J)î^ç
EÎvaL aùxf)v, fj elç xl yévoç
xieT^ç ;
Elç 1 xoOxo, E<|)r],Ttaaôv yE 8uvàjiEG>v Eppco^iEVEax<ixr)v. e
Tl 8é, 86£,av elç 8t3va(JiLV f) eIç àXXo eÎ8oç oïao^Ev ;
10 xaià TT)V 8jvap.iv edd. :r]
y.x-za, tt]v 8. F /.x^x -rjv aÙTf,v 8uva[jLtv
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12 è::! : Itzei F^||c 2 a ôuvûtixsôa om. F
||d 3 t^^ auTw : to aùiô
F II 4 aTiepYaÇojJLévrjv : -aofxÉvrjV F*.
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477 e LA RÉPUBLIQUE V95
Nous ne la rangerons pas dans une autre espèce, dit-il;
car l'opinion n'est autre chose que la faculté qui nous rend
capables de juger sur l'apparence.
Mais il n'y a qu'un instant tu as reconnu que la science
et l'opinion n'étaient pas la même chose.
Gomment en efTet, dit-il, un homme sensé confondrait-il
ce qui est infaillible avec ce qui ne l'est pas?478 a Bien, dis-je.
Il est clair que nous sommes d'accord sur ce
point, que la science et l'opinion ditfèrent.
Oui.
Chacune d'elles ayant un effet difTérent est donc faite pourun objet différent ?
Nécessairement.
Or la science, n'est-ce pas ? a pour objet l'être et le connaît
en son essence.
Oui.
Mais l'opinion, disons-nous, saisit les apparences ?
Oui.
Connaît-elle la même chose que la science, et la mêmechose peut-elle tomber à la fois sous la connaissance et l'opi-
nion, ou est-ce impossible ?
C'est impossible, dit-il, d'après les principes que nous
avons admis. S'il est vrai que les facultés ont des objets dif-
férents, si d'ailleurs la science et l'opinion sont Tune et
b l'autre des facultés, et des facultés difPérentes, comme nous
l'affirmons, il s'ensuit que la même chose ne peut être à la
fois l'objet de la science et de l'opinion.
Dès lors si l'objet de la science est l'être, celui de l'opinion
sera autre chose que l'être ?
Oui.
Sera-ce le non être, ou est-il impossible aussi que le non
être soit l'objet de l'opinion' ? Réfléchis : celui qui a une opi-
nion ne l'a-t-il pas sur quelque chose, ou peut-on avoir uneopinion qui ne s'applique à rien ?
C'est impossible.
I. Cf. Thééiete 189 a/b : « Celui qui juge ce qui n'est pas ne
juge aucune chose — Apparemment.— Mais ne juger aucune
chose, c'est ne pas juger du tout — Cela semble évident — Impos-sible donc déjuger ce qui n'est point, soit relativement à des êtres,
soit absolument. » (Traduction Diès.)
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95 nOAITEIAS E 477 e
OuSa^cûç, e.<^r\' $ \àp Bo^âCs-iv Suvoc^eGa, oôk SlKXo ti
f\ S6^a âaTtv.
'AXXà^èv Sf| ôXtyov y^ 'TTp6Tepov g>(jioX6yeiç ^f]
t6 aôxb
eîvaL ETTLaTr|^T]v te Kal 86£,av.
n&q yàp av, ic|)T),t6 yc àva^iApTTiTov tô \ki] àva^apTf|T9
TaÔTév TIOTÉ TLÇ VoOv E^CHV TiBeIt^ ',
KaXôç, ^v 8' èya>, Kal SfjXov Stu ETEpov èTTtaxfi^T^ç S<^||^« 478 a
ô^ioXoyEÎTai f\\ilyf.
''ETEpov.
'Ec})' ETÉpcp apa ET£p6v tl Suva(iÉVT^ EKaTÉpa aÔTcov
TlÉ<j)UKEV ;
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'EntaTi^^T] (JiÉv yÉ nou ènl tô Bvtl, t6 ov yvcovat â>q
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AéE,a SE, (|)atiÉv, So^a^Eiv ;
Nat.
*H TauT6v biiEp ETTtaTfniT^ yiyv6aKEi ;Kal laTat yvcoaTév
TE Kal 8o£,aCTT6v t6 auT6; fj
à8\3vaTov;
'A8uvaTov, £cf>r),ek tcov cù^oXoyrmévcov EÏTiEp ett' aXXcû
aXXr) 8t3va^iLÇ tiécjjukev, Suvoc^elç 8e à^cJjÔTEpat eotov, 86£,a
TEj
KalETtiaTf](Jir|, aXXr| 8è EKaTÉpa, &ç c|)a^EV, ek toi&tcov b
8if)ouK ly)(copEL yvcoaTÔv Kal 8o£,aaT6v TaÔTàv EÎvai.
OuKoOv eI t6 8v yvcoaT6v, aXXo ti av 8o^aaT6v f|t6
8vEÏT^ ;
"'AXXo.
*Ap' oî5v t6^1^
8v 8o^à^EL ; fjà8\3vaTov Kal 8oE,àaai t6
^f] ov ; 'Evv^EL Bà. Oô)( ô So^di^cûv tni tl <^épEi tt^v S6£,av ;
f^oT6v TE a3 8o^éi^Eiv ^lév, 8o£,à^Etv 8è ^rjSÉv ;
'A8\ivaTov.
478 a 12 Yiyvwjxet : -siv F||b i oa'xev : èç- F
||2 tauTÔv... 3
ôoÇaaxôv cm. F|| 4 et 5
el'r] ;aXXo :
e,ïr\ yj àXXo F"||6 SoÇàaat xo : 8.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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96 IIOAITEIAS E 478 b
'AXX' Iv yé Tt 8o£,(4^;et ô 8o^A^;cov ;
Nat.
'AXXà{Jif]v \jii]
ov ye o'^X ^^'^'•'
*^^«(at^Sèv ôp86TaT' &v
I TtpoaayopEiioLTo ;C
riàvu ye.
Mi^ 8vTL^li^v ayvotav !£, àvdtyKrjç ànéSo^iEv, Svxi Se
yvcoaLV ;
'Op8cùç; l(|>r|.
OuK otpa 8v oô5èjjif)
Sv 5oE,à^eL ;
Ou ydcp.
OÛTE âpa ayvoia oÔte yvcùatc; Sé^a âveit] ;
OÛK loLKEV.
"Ap" ouv EKTÔç TouTcov ectIv, ûîTEpBalvouaa f\ yvûàaLV
aa(f>r|VELa f) ayvotav àaac^Elcjc ;
OuSÉTEpa.
'AXX' apa, f\v 8' âycù, yvcbaEcoç \ikv aoi <j>atvETaL 86^a
aKOTcoSÉaTEpov, àyvolaç 8è (|)av6TEpov ;
Kal noXu yE, EC|)r).
'Evt6(; 8'1 à(ji<|>oLv
KEÎTai; d
Nal.
MExa^ù apa &vEÏr|
Totixoiv 86£,a.
Ko^iL8rj ^jLÈv oQv.
OÔKoOv£c|)a|jiEv
Ev xoîç TipéaSEv, EL xucj)avEtr|
oTov é((ia
8v XE Kal^f] ov, x6 xoloOxov ^ExaÊ^ù KEtaSai xoO eIXlkplvoûc;
Svxoç XE Kal xoO Tràvxcoç ^f] ovxoç, Kal oÙxe ETiLaxfnjir|v
oÔXE ayvoiav ett' aôxcp EaEaGat, àXXà x6 ^Exa^ù aS <|>avÈv
àyvotaç Kal ETTLaxfnir|c; ;
'Op9ô<;.
NOv 8É y£ TTÉ(j)avxat ^cxa^O xoi&xoiv 8 8f) kocXoO^ev
86£,av ;
nÉ(|>avxai.
C IIffaçrjveioc
: aaç^' sTvac F||
i4 çavdxepov : oavepoixepov F
[6 èvTOç : évôç F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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478 e LA RÉPUBLIQUE V 97
e XXII II nous reste à trouver, ce
^'^^M semble, ce qui participe à la fois de
l'être et du non être, et qui n'est, à
proprement parler, ni l'être ni le non être purs. Si nous le
découvrons, nous le tiendrons à juste titre pour l'objet de
l'opinion, et nous assignerons les extrêmes aux facultés
extrêmes et l'intermédiaire à la faculté intermédiaire. N'est-
ce pas ce qu'il faut faire ?
Si.
Ceci posé, qu'il parle, dirai-je, qu'il réponde, ce brave
479 a contradicteur qui ne croit pas qu'il existe quelque chose debeau en soi, ni aucune idée du beau absolu toujours identi-
'
que à elle-même, et qui ne reconnaît que la foule des belles
choses^ cet amateur de spectacles qui ne peut souffrir qu'onlui parle de la beauté et de la justice uniques et des autres
réalités semblables. Voyons, mon brave, lui dirai-je ;dans
le grand nombre de ces belles choses, y en a-t-il une quin'ait
pasun côté
laid,et
parmiles choses
justes, une quin'ait pas un côté injuste, et parmi les choses saintes une quin'ait son côté impie, et ainsi des autres ?
Non, répondit-il, les choses belles paraissent elles-mêmes
b forcément laides sous quelque rapport, et ainsi de toutes
celles dont tu parles.
Et les quantités doubles ne peuvent-elles pas être consi-
dérées comme des moitiés aussi bien que comme des dou-
bles .3
Si.
Et les choses grandes ou petites, légères ou pesantes
méritent-elles plutôt ces qualifications que nous leur donnons
que les qualifications contraires ?
Non, dit-il, car chacune tiendra toujours des deux à la fois.
Et chacune de ces choses nombreuses est-elle plutôt qu'elle
n'est pas ce qu'on dit qu'elle est ?
Elles ressemblent, dit-il, à ces propos à double sens qu'onc tient à table, et à l'énigme enfantine de l'eunuque* qui
frappe la chauve-souris, où l'on donne à deviner avec quoiet sur quoi il l'a frappée ;
car ces choses aussi peuvent être
prises en deux sens, et l'on ne peut les concevoir avec certi-
I . Voici rénigme : alvoç -iç è<rctv wç àvTjp xt xoùx àvTip | opviôa
XOUX OpVt6' lÔCiSv T6 XOUX t8oSv, IÈTîlÇuXoU TE XOÙ ÇuXoU XaOTJfliVTJV I
Xi'6a>
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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97 nOAITEIAS E 478 e
XXII 'EkeÎVOI 8f)
XeItIOLt' Sv fj^îV EÛpSÎV, OÇ EOLKE, e
t6 à^q)0TÉpOV ^lETÉ^OV, ToO EÎvat TE Kal\JLf\ EÎvai, Kal
ouSÉTEpov eIXlkplvèç ôpScûç &v TTpoaaYopEu6^Evov, XvoL, èàv
<J>avf], SoE,acn:6v aÔT6 EÎvai Iv SIkt] TrpoaayopEOo^Ev, toÎç
^lÈv aKpoiç Ta otKpa, toÎç 8è jiETaE^ù Ta ^ETa^ù àTToSt-
SévTEç* f^ ou)( oîÎTCùc; ;
OSto.
TotiTOaV 8i^ ÔTTOKEmÉVCDV XEyÉTCO (JlOl, <|)r|CTCÛ,Kal àîTO-
KpLvÉaOo 11§ )^pr|aT6ç Se; auTè jièv KaX6v Kal ISéav tlvA 479 a
auToO KàXXouç ^r|8E^lav f^yELTaL otEl ^èv KaTà TauTà
àaaÙTGiç l^ouaav, TioXXà 8è Ta KotXà vo^i^Ei, ekeÎvoç ô
(jjlXoBeA^ov Kal oô8ajif^ àvE)(6^EV0c; av tic; ev t6 K(xX6v<^f\
EÎvat Kal SlKatov Kal TâXXa oîjtco. ce Toûtcùv yàp 6t],S
SpLOTE, (jjifjao^jLEV,tôv tioXXûv KaXâv \xav ti laTLV 8 ouk
alcT^èv (|}avf]a£TaL ;Kal tôv SiKaCcov, o oôk a8iKov
;Kal
Tcov ôatov, o OUK àv6aiov;
»
OÔK, àXX' àvàyKr|, E(|)r|,Kal KaXdc ttoc; auTà
|
Kal ala)(pà b
<t)avf]vai, Kal ôaa âXXa EpcùTfic;.
Tl 8è Ta TToXXà SiTiXàcia; î)tt6v tl fj^iaEa f)
SiTiXécaia
cfialvETat ;
Ou8Év.
Kal ^EydcXa 8f) Kal a^iKpà Kal KoO<f)a Kal 3apÉa jif)tl
^oiXXov S âv<|)f]acû;jiEv,
TaOTa Tipoapr|8f)aETaL fjTàvavTla
;
OtfK, àXX' OCeI, EC|>T],EKaaTOV à(IC|>OT£pC0V ££,ETat.
n^TEpOV o3v loTl ^O^XoV f)OÔK ECTIV EKaaTOV T«V
ttoXXqv toOto 8 fiv TLc; <j)f]auT6 EÎvat
;
ToîÇ EV TatÇ EaTtdcCTEaiV, E<J)r|, ETia^l(J)OTEpt^OUaLV lotKEV,
Kal TÔ 1 T«v TTaiScûv alvtyjiaTi t^ riEpl toO Euvotj)(ou, Tf^ç c
fioXî^C; TTÉpt TÎ^Ç VUKTEpt80C;, cS KalEC|)'
oC aÔTÔV aUTf)V
atvlTTOVTat (îaXEtv Kal yàp TaOTa ETTa^i<|)OTEpt^£tv, Kal
479 a I aÙTÔ : aÙTôS To F||
2 r^yzUai A^ :fj-j^Tat AF || (xev
om. F
IlTaùxà : zou-a. F
||8 o om. F
||b 3 Tt : Ta F
jj rjixt'aea :
f)(xtauaF
||
7 cpr[a(o|j.sv:
-ao(xev F||
8 kW àv. : à'XXa et F|| sÇe-cat : lyetat F
||
II eo'.xev : èotxévat Athen. |1 C 2 Tzépi:îispl F jj Iç' ou : xç' ou Athen.
VII. I. — i3
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98 nOAITEIAS E 479 c
oÔt' EÎvat oÔTEjif)
EÎvai oôSèv aÛTÔv SuvaTèv TiaYtcùÇ
vofjaat, oÔTE à{jic|>6TEpa oôte ouSéxEpov.
''E)(ELÇ
oxjv
auToîç, f]v
8'
ly^,8 ti
\pr\azi, f\
SnoiBfjaEiç
KaXXlcû 6Éaiv tî^ç ^lETa^iù oôataç te Kal toO ^i]EÎvai
;oxiiE
yàp Tiou aKOTCûSÉoTEpa ^i] Svtoç Ttp^ç Tè (lâXXov jif| EÎva^
<J)avl'|aETai, oOte) (^avôiEpa Svtoç Trp6ç t6 jiôiXXov EÎvai. d
'AXi^BÉaTaTtt, e<^t\.
HûpfjKajiEV apa, â>ç eoikev, Stu Ta tôv noXXôv noXXà
v6^inia KoXoO TE TTÉpi Kal TCùv ciXXcov ^ETaEjU TTou kuXlv-
ÔELTaL ToO TE^if) SvTOÇ Kal ToO SvTOÇ ElXlKpiVÔÇ.
HÔp/)KajlEV.
npocojioXoyf)aa^EV 8é yE, eï tl toloOtov<J>avElr), So^a-
ot6v auTo, àXX' oô yvcoaT^v 8elv XéyEaBat, tÎ] ^ETa^{)
8uv(JniEi t6 ^ETaE,ù TrXavr|T6v àXiaKÔ^iEvov.
'O^oXoyfjKa^iEv.
Toùç apa TtoXXà KaXà BEo^iÉvouq, \
aÔT6 8è ib KaX6vjifj
e
èpôvTaç ^rjS'aXXco ett' aÔT6 ayovTi Suva^iÉvouç ETtEaSai,
KaU-noXXà SUaia, auT6 8è t6 8tKaLov^if),
Kal TiàvTa oôtcû,
8o£,<i^ELV <|>f]ao^ev STiavTa, yiyvoaKELV 8è Sv 8o£,<&^ouaiv
ou8év.
'AvdyKf), E<^>r|.
Tt 8è a3 Toix; aÔTà EKaaTa Becù^évouc; Kal aEl KaTà
TaÔTà àaaÔTcoç 8vTa; &p' oô yiyvoaKEiv, àXX' oô 8oE,à^£iv ;
'AvàyKT] Kal TaOTa.
OÔKoOv Kal àcmd^EaSat te Kal (J)iXeîv toi&tou<; ^èv TaOTa
<j)f)ao^iEv £c|>' oTç yvooatç laTiv, ekeivouç|
8èe<J>' otç 86E,a ;
480a
f)ou ^VT]^iovEÙojiEV Sti <J)ovaç TE Kal XP<^"Ç KotXàç Kal Ta
ToiaOT' Ecjja^iEv toiItouç <|)iXelv te Kal SESaSai, aÔT6 8è i6
KaX6v ou8' àvÉ)^ECT8ai &c; ti 5v;
ME^vf]^E8a.
Mf] oSv TL TTXrumEXfiao^iEV <|)lXo86^ouç KaXoOvTEÇ aÔToùç
4 aÙTwv : -tÔ F||
6 o;:ot :or.ri F ||
d i cpavd-epa : çavepaSxepa F j|
e 2 àXXoj : -Xo FII 7 au toùç : ajTOjç F
||480 a 6
7:XT){A{x6Xrîao[jLev
A^F : -acu'j.ev A*.
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480 a LA. RÊPUBUQUE V 99
Est-ce que nous commettrions une impropriété en les
appelant amis de l'opinion plutôt qu'amis de la sagesse ?
Vont-ils se fâcher contrenous,
si nous les traitons de la
sorte?
Non, dit-il, s'ils veulent m'en croire ; car il n'est pas permisde s'offenser de la vérité.
Il faut donc appeler philosophes ceux qui s'attachent en
tout à l'essence, et non amis de l'opinion ?
Absolument.
visa une chauve-souris, qu'il voyait imparfaitement, perchée sur un
roseau;
il la visa avec une pierre ponce et la manqua.
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99 HOAlTEIAi: E 480a
tiaXXov fj <|)iAoa6(|)ouc; ;Kal Spa i^^icv a<p6BpoL xoiXenavoGoLv
âv oÔTo XéyojiEV ;
OÛK, &v yé ^lOL TTEtecovxai, lcj)TT T^ yàp àXTiBeî xaXc-TUalVELV OÔ BÉ^llÇ.
Toùç (xÙTb apacKaaTov t6 8v àcma^;ojiÉvou<; <ï)iXoa6q)ouç,àXX' ou
<|)iXoS6£,ouç KXrjTÉov ;
navTomaai ^aèv oSv.
9 rMd(iivz(x: : -ôovTa-. F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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LIVRE VI
484 a I Je repris : Quels sont ceux quiLe philosophe sont philosophes, Glaucon, quels sont
doit gouverner ^^^^^•
^^ jg ^^^^ ^^g ^^^ discussionparce que seul 7 . i u • •
. jil connaît assez longue et laborieuse vient de nous
la vérité idéale. le montrer.
Peut-être, dit-il, une plus brève n'y
aurait pas suffi.
Il semble, dis-je ;
en tout cas, je crois encore que notredémonstration eût été meilleure, si nous n'avions eu que ce
point à examiner, et s'il ne nous restait pas force questions à
traiter pour voir en quoi la condition de l'homme juste dif-
b fère de celle de l'homme injuste.
Que nous reste-t-il donc à traiter après ceci? demanda-t-il.
Rien d'autre, répondis-je, que d'en tirer la conséquence.Si les
philosophes
sont ceuxqui
sont
capables
d'atteindre à
ce qui existe toujours d'une manière immuable, et s'il faut
refuser ce titre à ceux qui en sont incapables et qui s'éga-
rent dans ce qui est multiple et changeant, lesquels des deux
faut-il mettre à la tête de l'État ?
Que pourrais'je bien dire, fit-il, pour te donner une bonne
réponse ?
Que ceux des deux que nous reconnaîtrons capables de
garder les lois et les institutions, répondis-je,il faut les éta-
c blir gardiens de l'État.
Bien, dit-il.
Peut-il y avoir doute, repris-je, sur le choix d'un aveugle
ou d'un homme à vue perçante, quand il s'agit de faire gar-
der quelque chose que ce soit ?
Quel doute pourrait-il y avoir ? fit-il.
Eh bien, vois-tu quelque différence entre les aveugles etceux qui sont réellement privés de la connaissance de toute
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I Ol ^lÈv Sf) <|)LX6ao<|)oi, î^v 8' èyw, o FXaÙKcov, Kal ol 484
\if\
Ôià
^aKpoOTLvoç 8i.E£,eX86vToc;
Xàyou ji^ycc;ttcoç àve-
(|)<ivr|aavoX elaiv EKécTEpoi.
"lacoç Y<^Pi ^^n? S"-*^ ^P^X^oq ou ^àSiov.
Oô <|>aLveTai, eÎtuov ejioI yoOv Ixt Sokel Sv PeXtiôvcùc;
<|)avî^vaiEL TTEpl TotiTou ^6vou eSel pr|8f]vaL, Kal ^f] TToXXà
Ta XoiTtà SleXBeîv ^éXXovtl Kaiôy^zaQoLi tl StacpÉpEt |(itoç b
SUaioç ocSIkou.
Tt oSv, Ec^jT],Tè ^lExà toOto
f)tiîv ;
Tl 8' ôtXXo, f^v 8' èyo, f(t6 âE^f^ç ; ETTEi8f] <|>LX6ao(|>oi
jiÈO ol ToO àei Kaxà Taôxà àaaÙTox; e)(ovto<; SuvdcjiEvoi
E<|)<iTiTEa9aL,ol 8è
jjifj,àXX' ev ttoXXoîc; Kal TiavTolcùc;
taxo^<^'-v nXavcbjiEvoL oô<|)LX6ao<|)OL, TtoTÉpouç 8f]
8el tt6Xecoc;
f)yEti6va<; eîvaL;
ricàç oSv XÉyovTEç &v aÔT6, £<|)T], ^lETptoc; XéyoniEV ;
*07T6TEp0L av, f^v8' lycb, SuvaTol (^aivcovTat <j)uXà^at
v6^ouq TE Kal E7nTT]8E\i^iaTa néXEov, Tot^Touç\
KaSiOTdivat C
T68e 8e, f\v 8' Eyo, Spa 8f^Xov, eïte tuc|)X6v elte ô^ù
&p6dVTa )(pf) (|)uXaKa TrjpEtv ôtloOv;
Kal Tuôc;, £<|>r),ou 8f^Xov ;
*H oQv 8o<oOal tl tu(|)X6ûv 8La<j)Ép£LV ol t^ Svtl toO
SVTOÇ EKOCaTOU ECTTEprj^ÉVOL Tfjç yv^aECûç, Kal JlT]8èv
484 a 2 ô'.s^sXGovto; : -xe? F ||3 o? : oTot F
||5 peXxtdvcoç :
JfiéXxiov
wç FII
6 [xdvo'jTOUTOU F
IIb 4 ^Ç^Ç - èÇ àpXTjç in m. A
||b 6 nav-
TOtto; in m. A : TiavToj; codd.||C 3 ooôwç : 8^Xov F || 7 t]
: et F.
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484 c LA REPUBLIQUE VI 102
essence, qui n'ont dans l'âme aucun modèle clair, et ne peu-vent pas regarder, à la manière des peintres, la vérité idéale,
s'y rapporter sans cesse, et prendre d'elle la vue la plusd exacte possible, pour établir ensuite ici-bas les lois du beau,
du juste et du bon, si elles sont encore à faire, et si elles
sont déjà établies, pour les conserver par une garde fidèle?
Non, par Zeus, répondit-il, je n'y vois pas grande dififé-
rence.
Est-ce eux que nous établirons gardiens de préférence, ou
ceux qui connaissent l'être de chaque chose, et qui d'ailleurs
ne leur cèdent en rien pour l'expérience et ne leur sont
inférieurs en aucun genre de mérite ?
A coup sûr, dit-il, il serait absurde d'en choisir d'autres,
s'ils ne leur cèdent en rien;car ils ont sur eux l'avantage
de cette connaissance qui est bien le point le plus important.485 a Ne faut-il pas dire maintenant par quel moyen ils pour-
ront joindre l'expérience à la spéculation ?
Si.
Gomme nous le disions au début de cet entretien, il faut
d'abord connaître à fond leur nature, et je crois que, quandnous serons bien d'accord sur ce point, nous conviendrons
aussi que les mêmes hommes peuvent réunir ces avantages,
et qu'il ne faut pas mettre d'autres guides qu'eux à la tête
de l'État.
Gomment cela?
II Gonvenons d'abord que les esprits
^^du^pbilosopht^ philosophiques sont toujours épris de la
science qui peut leur dévoiler quelquechose de cette essence éternelle, inaccessible aux vicissitudes
que produisent la génération et la corruption*
.
Nous en convenons.
En outre, continuai-je, qu'ils aiment l'essence tout entière,
et qu'ils ne renoncent volontairement à aucune de ses parties,
petite ou grande, précieuse ou de faible valeur, suivant
l'exemple des ambitieux et des amoureux dont nous avons
parlé précédemment.
I . La génération donne aux objets copiés sur l'Idée une forme
déterminée (homme, cheval, pierre), quela
corruptiondétruit
pourlui en substituer une autre.
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103 nOAITEIAS Ç 484 c
èvapykq èvi?\ 4^u)(f| l)(^ovi:eç TtapàSELy^ia, [ir\^è. Suvdc^evoi
&<mep Ypa(J>T^ç eIç t6 àXrjSÉaraTov aTioBXénovTEÇ KàKctaE
àslàva(|)ÉpovTÉç te Kal 8e<î>^ji£vol àq oXôv te aKpiBÉaTaTa,
oOtcoBt\
KalI
Ta evGoiSe v6^ma KaXôv te nÉpt Kal SiKatcov d
Kal àyaGôv TtSEaôai te, èàvBkr\ TlSEaSai, Kal tA KEtjiEva
<f)uXàTT0VTEÇ aâ)CtEi\f ;
Oô \ià t6v Ata, î]8' bç, oô noXù tl 5ia<|)ÉpEi.
ToÙTouç oSv (lo^ov ({>iL)XaKaç aTrja6^iE9a, f\ toùç èyyfcù-
K^Tac; jièv
EKaaTov t68v, E^TtEipta
8è^irjSèv
ekeIvcov eXXeI-
TiovTaç ^r|S'Iv aXXcp ^it]SevI fciÉpEt àpETi^c; ôcTEpoOvTaç ;
"Atotcov ^aevt&v, £<|>r), EÏrj ôcXXouç alpEtaBai., eï yE TâXXa
^f) âXXElTioLvto' T0\JT9 yàp aÔTÔ o^^eSov tl tô jiEytaTcp âv
Tïp0É)(0LEV.
ilOÙKoOv toOto
8f| Xéyoû^EV, Ttva TpoTTov oîot t' eaovTat 485a
oî aÔTol KaKEÎva Kal TaOTa e)^elv ;
riàvu^lÈv oSv.
"O TÎolvUV àp)^6^iEV0L TOUTOU ToO X6yOU èXÉyO^lEV, Tf)V
<|>t3alvaÔTÔv npÔTov 8eÎ KaTa^iaBEÎv Kal ot^iaL, èàv ekeIvtjv
iKavoûÇ ô^ioXoyfjaco^EV, ôjioXoyrjaELV Kal Stl oîol te TaOTa
E)(ELV ol aÔTol, bii TE oôk àXXouç tt^Xecov iqyE^iévaç 8Et
EÎvatî^ TotiTouç ;
naç;
II ToOto ^lèv 8f]TÔv (^LXoa6<|)(ov <|>t3aE<av né.pi â>\io-
XoyfioBo i^t^îv,oTt na6r)jiaT6<; yE aEl
| âpcoaiv S âv auToIç b
8r|Xoî EKElvr|<; tî^ç oôalaç tî^ç àeIovfaT^c;
Kal\xy\
TtXavcd-
jiÉvrjc; Û7t6 yEvÉCTEoç Kal <^QopoLç.
'n^oXoyrjaScû.
Kaljif|v, fjv S' Eydû, Kal hii Tràarjç aÙTfjç, Kal oOte
a^itKpoO o^Ite jjleI^ovoç o^^te TniicoTÉpou ovJte aTL^OTÉpOU
^lÉpOUÇ Ek6vTEÇ àcJ)LEVTaL, ÔSoTIEp EV TOtÇ Ttp6a9EV TIEpt TE
T©V <{>lX0Ti^CÙV Kal èpCOTLKCdV 8lf)X8otlEV.
d 9 TOUTw yàp auTto : touto yàp auTÔ F||485 a 5 oeï F : ôeiv A II
èàv : el' Tt èàv F II b 2 èxetvr,v 5r,Àot Tr,v ouaiav Them.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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485 b LA RÉPUBLIQUE VI io3
Tu as raison, dit-il.
Après cette qualité, en voici une autre;vois s'il n'est pas
nécessaire qu'on la trouve aussi dans le caractère de ceuxc qui doivent être tels que nous avons dit.
Laquelle ?
La sincérité et la volonté de n'admettre jamais sciem-
ment le mensonge*
,mais de le détester et de chérir la vérité.
C'est naturel, dit-il.
Il n'est pas seulement naturel, ami, il est absolument néces-
saire
que
l'homme à
qui
la nature a donné le caractère amou-
reux chérisse tout ce qui est parent ou ami de l'objet aimé.
C'est juste, dit-il.
Eh bien, peut-on trouver quelque chose de plus étroitement
lié à la science que la vérité ?
Impossible, dit-il.
Or se peut-il que le même esprit aime à la fois la science
d et le mensonge ?
Pas du tout.
Par conséquent celui qui aime réellement la science doit
dès ses premières années poursuivre de toutes ses forces la
vérité tout entière.
Absolument.
Mais quand les désirs se portent violemment vers un seul
objet, nous savons, n'est-ce pas ? qu'ils ont moins de force
pour tout le reste, le torrent se trouvant détourné dans cetteseule direction.
Sans doute.
Dès lors celui dont les désirs se sont portés vers les sciences
et tout objet similaire ne cherche que le plaisirde l'âme
seule, et il laisse de côté lesplaisirs
du corps, s'il n'est pas un
philosophe simulé, mais un philosophe véritable.
e Cela est de toute néccessité.
Un tel homme sera tempérant et sans cupidité aucune;
car les raisons pour lesquelles on recherche la richesse et la
magnificence font qu'il est le dernier à qui convienne une
telle recherche.
I . Le mensonge doit être pris dans son sens strictement platoni-
cien d'ignorance. L'homme d'État qui ne connaît pas l'idéal est un
menteur;
mais celui qui trompe les citoyens en falsifiant les tiragesau sort pour les mariages n'est pas un menteur.
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io3 nOAITEIAS ç 485 b
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485 e LA RÉPUBLIQUE VI lo/i
C'est bien cela.
Voici encore un autre point qu'il faut examiner, si l'on
486 a veut discerner les natures philosophiques de celles qui ne lesont pas.
Lequel ?
C'est que l'âme ne recèle en elle aucune bassesse, la
petitesse d'esprit étant incompatible aVec une âme qui doit
tendre sans cesse à embrasser l'ensemble et l'universalité des
choses divines et humaines *.
Rien de plus vrai, dit-il.
Mais quand on est doué d'un espritsublime et que l'on
contemple l'ensemble des temps et l'ensemble des êtres, crois-
tu qu'on puisse regarder la vie humaine comme une chose de
grande importance ?
Impossible, dit-il.
b Un tel homme ne regardera donc pas la mort commeune chose à craindre ?
Pas du tout.
Un naturel lâche et bas ne saurait donc, semble-t-il, avoir
part à la vraie philosophie ?
Non, à ce qu'il me semble.
Mais si l'on est réglé, exempt de cupidité, de bassesse, de
vanité, de lâcheté, est-il possible qu'on soit difficile à vivre
ou injuste?
Non.Quand donc tu voudras discerner l'âme philosophique de
celle qui ne l'est pas, tu prendras garde si dès les premièresannées elle est juste et douce, ou insociable et sauvage.
Oui.
c Tu ne négligeras pas non plus ceci, je pense ?
Quoi?Si elle a de la facilité ou de la difficulté à apprendre.
Peut-on s'attendre en effet que jamais un homme prennesérieusement goût à une étude qui l'ennuie et où il avance
peu en dépit de ses efforts ?
I. Platon a dit de même dans le Théétete 178 e, en parlantdu
philosophe : « Sa pensée, pour qui tout cela n'est que mesquinerieet néant, dont elle ne tient compte, promène partout son vol, comme
dit Pindare, « sondant les abîmes de la terre », et mesurant sesétendues, etc. » (trad. Diès).
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io4 nOAITEIAS 7 485 e
Kal\i-f]v
TTOu Kal t68e SeÎ aKOTTEÎv, Sxav Kptveiv | ^iéXXt^c; 486 a
<|)6aiv <|>LX6ao(|)6v
te Kal^Jif).
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'ASùvaTov, r\8' 8ç.
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OÔ JIOL SOKEL.
Tt oSv;ô KÔa^iLoc; Kal ^f) q)uXo5(prnjiaTO(; jit^S' àveXeuSepoc;
^T^S' àXa^àv \iT\Bè 8eiX6c; laS' 8Trr|âv 8uct^ijji6oXoc; f) aSiKoc;
yÉvoiTo ;
OÔK ECTTUV.
Kal toOto 8f| vj^^xV o"KOTTûàv<|>LX6ao(|>ov Kal
\ii\ eôSùç
VÉCU SvToç ETTiaKÉvpEL, eI Spa 8iKataTE Kal f\\iEpoq f\8uaK0L-
vci>vr|Toc;Kal àypla.
riàvu ^xÈv oCv.
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Eutia9f]c; f\ 8ua^a9f]c;- f] rxpoaBoK&q ttoté tlvA tl iKavttc;
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Ôtavoi'aç |x.W^ (cui cogitationis adest magnijîcentia Ficinus) ai ... otàvota
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fj... 8:avota |JL£YaXo;:p£;;^ Antonini A
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8t) : 8È FII
4 [X£X£ir):
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xoôv : uL'.x- F.
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486 c LA. RÉPUBLIQUE VI io5
Cela n'est pas possible.
Et, s'il ne peut rien retenir de ce qu'il apprend, s'il oublie
tout, est-il
possible queson âme ne reste
pas
vide de science ?
Le moyen qu'il en soit autrement ?
S'il travaille sans profit, ne crois-tu pas qu'il finira forcé-
ment par se dépiter et par prendre en dégoût l'objet de son
étude ?
d Comment en serait- il autrement?
Ainsi nous n'admettrons par une âme dénuée de mémoireau rang des âmes vraiment philosophiques ;
nous la voulons
douée d'une bonne mémoire.Certainement.
Mais on peut affirmer qu'une âme sans culture et sans
grâce est naturellement portée à manquer de mesure.
Sans doute.
Or la vérité est-elle, selon toi, parente de la mesure ou du
contraire ?
De la mesure*
.
Il faut donc chercher un esprit qui joigne naturellement
e aux autres qualités la mesure et la grâce, et qui se laisse
guider spontanément vers l'essence de chaque chose.
Sans doute.
Mais peut-être trouves-tu que toutes les qualités que nous
avons dénombrées ne sont pas nécessaires ni étroitement liées
les unes aux autres dans une âmequi
doit atteindre à la
pleine et parfaite connaissance de l'être ?
Elles y sont au contraire tout à fait nécessaires.
487 a Dès lors pourrais-tu blâmer par quelque endroit une
profession qu'on ne peut bien exercer, si l'on n'est pas
naturellement doué de mémoire, de facilité à apprendre, de
grandeur d'âme, de grâce, et si l'on n'est ami et allié de la
vérité, de la justice, de la bravoure, de la tempérance ?
Momos lui-même, dit-il, n'y trouverait rien à blâmer.
Eh bien, repris-je, n'est-ce pas à des hommes semblables,
perfectionnés par l'éducation et l'expérience, et à eux seuls,
que tu voudrais confier l'État?
I. Sur le rapport profond qu'il y a, dans la doctrine platonicienne
entre la vérité et la mesure, voir Philebe 64 e-65 a et les appen-dices E et F dans l'édition du Philebe de R. G.
Bury, Cambridge,1897.
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io5 nOAITEIAS 7 486 c
OÔK âv yévoiTo.
Tt 8', eI ^irjSèvov ^làBot aàl^iv SOvaiTo, Xf|8T]c; «v nXéoç ;
Sp' âv oT6ç t' eÏT^ ETuiOTruiT^ç jif) kev6ç Etvai;
Kal TTÔç ;
'Av6vr|Ta 8i^ttovSv oôk, oïei, àvaYKaaS/jaETat teXeutôv
aÛTdv TE jiiaEÎv Kal Tf]v ToiaÙTT]v TTpa^iv ;
n&q I
8' o{J; d
*ETTiXf)ajiova Spa vpux^^ ^^ xaîç ÎKavwç <|)iXoa6<^OL<; jif)
TTOTE EyKplvCO(IEV, àXXà JlVrj^OVlKf] V aÔTfjV ^T]Tcà^lEV 8eÎv
EÎVttL.
riavTàTTaat jièv oîv.
'AXX' ou\Jii]v
là \E xfjç àmoiiaou te Kal àa^^/uiovoç <|>t3aEC0ç
àXXoaé Tioi av <j)aL^iEV eXkeivfj eiç àjiETplav.
Ttiifiv ;
'AXfjSEiav 8È àjiETpla fjyEÎ ^uyyEvf] EÎvaif) ê^^ETpla ;
'E^niETpta.
*'E^niETpov apa Kal Eiï)(apiv Cr]i&\iEV npbq toiç &XXoi(;
hiàvoioLV (pxiOEi, fjv ettI TfjvToO ovToç I8£av EKÀoTou t6
I
aÔTO(|)uèç E^éc(a>\ov TtapÉ^Et. e
ns><; 8' oô ;
T'i oSv; ^T] Tir\ 8okoO^£v qol oôk àvayKaia EKaaTa 8leXt]-
XuGÉvai Kal é-né^iEva àXXt]Xotç tt] ^eXXoôoti toO 8vtoç
iKavôç TE Kal teXécoç 4^^XTi tiE'^oiXf)i|jEa8ai ;
'AvayKatdTttTa \iàv \\ oSv, E<|>r|. 487 a
''EaTLv oSv8tit] jiÉ^ipEi touoOtov ETTiTr|8EU^ia S
^if)tiot' av
TLÇ oî6ç TE yÉvoiTo iKavcûc; £TiLTr)8£0aaL, eI^if) (|>ùaEt eit]
^Avr^icov, EÔ^a9/)<;, jiEyaXonpETti'iç, eôx^P'-Çi c|>lXoc;te Kal
^uyyEvfjÇ àXrjBELaç, 8iKaioonivr)ç, àv8pEtac;, aco(|)poauvT]Ç ;
OuS' âv o Mcû^oç, E<|>r|,i6 yE toloOtov jiÉ^ipaiTO.
'AXX', ?]v8' èyob, TEXELcoBEiat toîç toloutolç TiaL8£la te
Kal fjXiKla Spa oô ji6volç âv Tf]v ti6Xiv IrxiTpÉTTOLÇ ;
7 TzXitoç : àvajzXeio; F||
lo àvovr,Ta F: àvdr)-:a A. sed in m. yp.
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487 b LA. RÉPUBLIQUE VI io6
b III Alors Adimante intervint : OnObjection défait: ne saurait, Socrate, rien opposer à tes
™/t^^^?i,^^^ raisons
; pourtant veux-tu connaître
sont incapables• ^ nde servir l'État. ^ impression réelle que tu fais sur tes
auditeurs, chaque fois que tu exposescette opinion ? Ils s'imaginent que, faute de savoir question-ner et répondre, la discussion les entraîne à chaque questionun peu plus loin de la vérité et qu'à la fin de l'entretien ces
petits écarts accumulés font apparaître une erreur énorme,tout opposée à leur premier sentiment. Et de même qu'au
trictrac les joueurs inexpérimentés finissent par être bloqués
par les joueurs habiles et ne peuvent plus bouger leurs
cpièces, de même tes auditeurs finissent aussi par être bloquéset réduits au silence par cette espèce de trictrac qui se jouenon avec des pions, mais avec des raisonnements, sans qu'aureste la vérité gagne rien à cette méthode. Et cette remarque,c'est le cas présent qui me la suggère ;
ici en effet on pour-rait te
répondre que,si le
raisonnement ne fournit pas dequoi riposter à chacune de tes questions, en fait on voit bien
d que tous ceux qui s'adonnent à la philosophie, et qui, au
lieu de s'y livrer seulement dans leur jeunesse pour complé-ter leur éducation, et de l'abandonner ensuite, s'y attardent
trop longtemps, deviennent pour la plupart des êtres tout à
fait bizarres*, pour ne pas dire tout à fait pervers, et que ceux
qui paraissent les plus raisonnables ne retirent de cette
étude qui te semble si louable d'autre fruit que l'incapacité
à servir l'Etat.
Ayant entendu son objection, je repris : Eh bien, penses-tu que ceux qui parlent ainsi ne disent pas la vérité ?
Je n'en sais rien, répondit-il ;mais j'aimerais entendre ce
que tu en penses toi-même.
e Ce que j'en pense, c'est qu'ils disent la vérité.
Mais alors, dit-il, sur quel fondement peut-on prétendre
que les États ne verront la fin de leurs maux que quand ils
seront gouvernés par les philosophes, lesquels, nous venons
de le reconnaître, y sont impropres à tout emploi ?
I . Cf. dans le Gorgias 485 c/d la thèse de Calliclès : a Chez un tout
jeune homme, je goûte fort la philosophie... Mais devant un homme
âgé que je vois continuer à philosopher sans s'arrêter jamais, je me
dis, Socrate, que celui-là mériterait d'être fouetté » (trad. A. Croiset).
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io6 nOAITEIAS Ç 487 a
III Kal S 'ASct^avToc;' "'Cl ZcûKpaxEÇ, ec(>r), TTpôç ^lèv
1
TaOxà aoi oùSelc; &v oîéç t' Eir| àvTELTTetv àXXà yocp b
ToiévSE Ti Tiàa)(^ouaiv ot àKouovTEÇ IkActote s vCv XÉyEic;*
fjyoOvTai Bi àriEiptav toO EpcùTSv Kal àîToicptveaSaL ûtt6
ToO Xéyou Ttap' E<aaTov t6 IpcoTrj^a CT^iiKpèv Ttapayé^Evot,
àSpotaGÉVTCùv tûv auLKpcov èmi teXeutî^c; tcov X6ycùv, \ik\CL
t6 a(|)àXjia Kal IvavTiov toîç TcpcùTOiç àvacpalvEaGai, Kal
ÔCTTTEp ÔTTè TÔV TTETTeOeuV SeiVC^V OÎ\xi\ TeXeUTÔVTEC; &TTO-
icXEtovTai Kal oÔK E)(^ouaLV8 ti <|>ÉpoaLV, oOtcù Kal
acjJEÎc;
TeXeUXÔVTEÇ1
àTTOKXEtEoSaL Kal OÔK E)(EIV 8 Tt XÉyCOOLV ÛTï6 c
TïETTElac; a8 xaiiTrjc; tiv6<; Ixépaç, oôk evipf|<j>oi<;,
àXX' ev
Xéyoïc;* etieI t6 yE àXrjBèç oôSév ti jiolXXov Tat&Tr| e)(eiv.
AÉyo 8' eIç Tè Tiap6v àTXoSXEijjaç*vOv yàp <p(xiT\
&v tIç ooi
Xdyç) \JikvoÔK E^ELV Ka9' EKaaTov ^6 IpcùTcb^iEvov Ivav-
TioOaSai, Epyo 8è ôpSv, 8ctol &v etiI c{>LXoao<|>tav ôp^f)aavTEÇ
^f) ToO nETtatSECaSat|IvEKa àipdc^iEvoi vÉoi Bvteç àrraX- d
XàTTcovxaL, àXXà ^laKpéxEpov EvStaTptipcûaiv, toùç ^èv
tiXeIotouc; KalTiàvu àXXoKéTouç yLyvo^iÉvouç, Xva.\x^ Tia^TTO-
vfjpOUÇ ELTtOJlEV, TOÙÇ S' ETTLELKEaxàTOUÇ SoKoOvTaÇ h\l(ÙÇ
toOt6 yE ÔTt6 ToO ETtiTT^SEÙ^aToç oS au ETiaivEÎç TiàoxovTaç,
àxpfjOTouc; Taîç Ti6XEaL yLyvo^évouç.
Kal lyob àKoiiaac;* Oïei oQv, eÎtiov, toùç xaCxa XéyovTaç
v|;EtL)SEa6ai ;
OuK otSa, T\8' îJç, àXXà t6 aol 8okoOv
i^ôécùc; âv
&KOt3oi(Il.
I 'AKoiioLÇ Sv bTt IjioiyE cjjalvovTat TàXr|6f^ XÉyEiv. e
ricoc; oSv, £<|)r|,eQ e)^el XéyEiv 8ti oô TTp6T£pov KaKcov
•nat&aovTai al ti^Xeiç, nplv &v ev aÔTaîc; ot c|)LX6ao<|)ot
ap^coaiv, oOc; à)^pf]aTouç êjioXoyoO^EV aÙTaîç Etvat;
b 2 « om. F s. u. add.[J
4 'apaydtxevot D :TzapaysvdtJL. A (in m.
-apaydp..) F||
5 àÔpotaÔsvTwv : àO. Ô£ F^|| jAsya F :
{xsTà A||
8
çipwaiv Vindob. E : çipouatv codd.|IC i Xsywatv W : -youatv A (sed
ou in ras.) F ||3 TauTT] F : -Tr,v A jl
4"^^'; : Tt F[|d i ot-aXXaTXwvxat :
-ovxat F 11 4 Se post 0[i.(mç F || e 3 ^auaovTa:: o ex w fecit A.
VIL I. — i4
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487 e LA RÉPUBLIQUE VI 107
A la question que lu me fais, dis-je, je ne puis répondre
que par une comparaison.Ce n'est
pourtant pas,ce me
semble,ton
habitude, dit-il,de parler par comparaisons.
IV Bien, dis-je, tu me railles aprèsLa faute^ m'avoir jeté sur une question si difficile
,00 en est à VEtat ^ j^ . a-' • 'm.
^88 a „. „,„,,-,;^^ „^^ a démontrer. INeanmoms écoute maqui n utilise pas
le philosophe comparaison, et tu verras encore mieux
combien j'ai de peine à former mes
comparaisons. Le traitement que les États infligent aux
hommes les plus sages est si fâcheux qu'il n'y a pas un seul
être au monde ainsi traité, et que, pour en composer une
image qui serve à les justifier,il faut que j'en assemble les
traits d'objets divers, comme font les peintres, quand ils
représentent, en mêlant les espèces, des animaux moitié boucs
et moitié cerfs et d'autres monstres du même genre. Ima-
gine-toi donc une scène comme celle-ci sur une flotte ou surun vaisseau unique : un patron plus grand et plus fort que
b tout le reste de l'équipage, mais un peu sourd et qui a la
\ue basse et des connaissances nautiques aussi courtes que sa
vue*, puis des matelots en discorde qui se disputent le gou-
vernail, chacun prétendant que c'est à lui de le tenir, bien
qu'il n'ait jamais appris l'art du pilote et qu'il ne puisse
indiquersous
quelmaître et dans
quel tempsil l'a
étudié,qui vont même jusqu'à déclarer que ce n'est pas un art
qu'on puisse apprendre et sont prêts à mettre en pièces qui-c conque oserait avancer qu'on peut l'enseigner. Pour eux, ils
se pressent toujours autour du patron, le priant, l'obsédant
de toutes manières pour qu'il leur confie le gouvernail ;et il
arrive, s'ils ne parviennent pas à le gagner, et que d'autres y
réussissent, qu'ils les tuent ou les jettent par-dessus bord.
Quant au brave patron, ils l'entravent au moyen de la man-
dragore, de l'ivresse ou de tout autre expédient ; après quoi,
maîtres du vaisseau, ils font main basse sur la cargaison, se
gorgent de \nn et de bonne chère, et naviguentcomme peuvent
naviguer de pareils marins. En outre ils comblent d'éloges et
d traitent de grands marins, d'habiles pilotes, de maîtres en l'art
I . Cepatron
fait
songer
au bonhommePeuple
dans les Chevaliers
d'Aristophane.
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I07 nOAITEIA^ 7 487 e
'EpcoTSç, ^v 8' èycù, IpooTruia 8e6^evov ànoKptaEcoç
Bi EiKévoç XEyo^Évrjç.
Zv) 8éyE, l4>r|, otjiat,
oukEÎcùSaç
8l' eIk6vcùvXéyEiv.
IV EÎEV, eTttov aKQTTTELc; E^iBEÔXriKQç ^lE ELÇ X6yov
oîÎTCo SuaanéSEiKTov. "Akoue S' o3v Tfjç elk6voç, Xv'||etl 488 a
^otXXov L8r|<; oç yXla^pcoç ElKà^o. Oôtco yàp )(aXETi6v t6
Tià8oc; Tcov èniEiKECTTdcTcov, 8 Tipbq Tàç tt6Xeiç TTETT6v6aaiv,
OiOTE 0U8' EOTIV EV OuSÈv OlXXo TOLoOxOV TTETTOv66ç, àXXà Sei
EK TToXXcov aôxè ^uvayaycLV EiKoc^ovTa Kal dcTToXoyoïJtiEvov
ÛTiÈp aÔTcov, OLOV ol ypac|>f|ç TpayEXd(|)ouç Kal Ta TotaCTa
^lEtyvi&vTEc; yp(i(|)ouaiv. Ndr^aov yàp toioutovI yEvé^EVov
EÏTE TToXXcOV VECOV TTEpL ELTE\llOLc;' Va\!)KXT]pOV tJlEyÉ8EL ^ÈV
KalpoûtiT] uTtèp Toùç EV
xf] VT]1 TiàvTaç, I uti6kg)c|)ov Se Kal b
opoovTa ôaai&TCûc; fipa)(\3ti Kal yiyvc&CTKOVTa Trepl vauTiKCdv
ETEpa ToiaCxa, toùç 8è vauxaç axaaià^ovxaç Tipèç àXXf)-
Xouç TTEpl xfjç KuÔEpvfjaEOc;, EKaaxov otétiEvov 8eÎv kuBep"
v6lv,'jif]XE ^a96vxa ttottoxe xf|V xÉ)(vr|v t'ir|XE E)(ovxa àîTo-
8£L£,aL StSàaKaXov lauxoG ^T]hk xP<5vov ev ^ IjiàvSavEv,
Tipoç 8È xo\3xoic; cjxxaKovxac; tir|8È SiSaKxôv Eivai, àXXà Kal
xôv XÉyovxa àç BiBoiKibv exol^iouc; j KaxaxÉ^ivEtv , auxoùç c
8è auxô (xeI xcp vauKXfjpcp TT£pLKE)(T&CTGaL Seojiévouc; Kal
Tiàvxa TTOLoOvxaç ottcoç Sv o(piai x6 Tirj8àXLov ETnxpÉ^jjr),
EvtoxE 8', av\if\ TTEiBcûatv, àXXà ocXXol jioiXXov, xoùç ^lèv
aXXouç f) aTioKXELvùvxaç f\ EKBAXXovxac; ek xÎ]ç veqç, xèv
8è yEvvaîov vauKXrjpov ^iav8pay6pa f) tiÉBrj fjxlvl oXXo
au^T[o8iaavxac; xf^ç vewc; ap^^Euv )(pojiÉvouç xoiç IvoOai,
Kal TTLvovx&ç x£ Kal Eucù)(ou^iÉvouç tiXelv cùç x6 eIkoç xoùç
xoLoûxouç, Ttpèç 8È xouxoiç ETtatvoOvxaç vauxiKÔv jièv
KaXoOvxaç|
Kal kuBepvt]Xlk6v Kal ETiLaxà^iEvov xà Kaxà d
7 0£"je
: XiyB F ||488 a 2 t6 F : om. A
||3 -àôo; : yp. TïXrjÔo; in
m. A (cui TÔ add. rec. a) I|4 £v oùSsv : èv oùBsvt F
|| 7:e7:ov6ô; A :
-w; F pr. A IIBel : 8t) F ||
5 à-oXoYOutxevov :u7:6pa::o. F || 7 toiou-
-ovt : -Tov F liC 8 rXeiv o>; : -Xeïov et; F.
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488 d LA RÉPUBLIQUE VI io8
nautique tous ceux qui savent les aider à obtenir le comman-
dement, soit en persuadant, soit en violentant le patron, tan-
dis qu'ils blâment comme inutile quiconque ne les aide pas. Ilsne se doutent même pas que le vrai pilote doit étudier les
temps, les saisons, le ciel, les astres, les vents et tout ce qui se
rapporte à son art, s'il veut réellement savoir commander un
e vaisseau. Quanta la manière de gouverner, avec ou sans l'as-
sentiment de telle ou telle partie de l'équipage, ils ne croient
pas qu'il soit possible de l'apprendre ni par la théorie ni par
l'expérience, et en même temps l'art du pilotage*. Quand de
pareils désordres ont lieu dans les vaisseaux, comment traite-
t-on le véritable pilote? Ne crois-tu pas que l'équipage de
489 a vaisseaux ainsi montés ne voit en lui qu'un bayeur aux
nuées, un bavard, un propre à rien ?
Si fait, dit Adimante.
Je ne pense pas, ajoutai-je, qu'il soit nécessaire que tu
reprennes ce tableau par le détail, pour voir qu'il est l'image
des États dans leurs rapports avec les vrais philosophes ; j'espère
que tu comprends ma pensée.
Certes, dit-il.
Et maintenant à cet homme qui s'étonne que les philosophesne soient pas honorés dans les États, rapporte d'abord
cette comparaison, et tâche de lui faire concevoir qu'il serait
beaucoup plus étonnant qu'ils y fussent honorés.
b Oui, je la lui rapporterai, fit-il.
Et aussi qu'il ne se trompe pas, quand il soutient que les
plus sages des philosophes sont inutiles à l'État; mais, s'ils
sont inutiles, prie-le d'en reporter la faute sur ceux qui ne
les emploient pas, et non sur les sages ;car il n'est pas dans
Tordre que le pilote prie les matelots de se mettre sous son
commandement, ni que les sages aillent aux portes des
riches. Celui qui a dit ce bon mot a dit un mensonge. La
I . L'expression « et en même temps l'art du pilotage » est diffi-
cile à expliquer. Asl suppose que Platon distingue entre deux arts :
le pilotage scientifique (connaissance de l'astronomie, des vents,
etc.) et l'art de commander;mais Platon vient de dire que les mate-
lots ne se doutent même pas qu'il y ait un pilotage scientifique. Pour
Adam, qui suit l'interprétation de Schneider : « apprendre à gou-
verner, soit par la théorie, soit par l'expérience, et en même temps
l'art de gouverner » c'est tout simplement une façon de dire :
« apprendre à gouverner et avec cela (par là même) l'art de gou-
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489 b LA REPUBLIQUE VI 109
vérité est que c'est au malade, riche ou pauvre, d'aller frap-
c perà la porte du médecin, et à tout homme qui a besoin d'être
dirigé, à la porte de celui qui est capable de diriger, et non
au commandant de prier ses subordonnés de se laisser comman-der, quand réellement ils ont besoin de ses services. Mais tu
ne te tromperas pas en comparant ceux qui gouvernentactuellement les Etats aux matelots dont nous venons de
parler, et ceux que ces matelots traitent d'inutiles et de
bayeurs aux nuées aux vrais pilotes.
C'est très juste, dit-il.
Pour ces raisons et dans ces conditions, il est malaisé quela meilleure profession soit en honneur auprès de ceux qui
d ont des professions tout opposées. Mais les attaques de beau-
coup les importantes et les plus fortes que la philosophie ait
à supporter lui viennent à l'occasion de ceux qui se donnent
pour philosophes et qui, selon toi, font dire au détracteur
de la philosophie que la plupart de ceux qui s'y appliquentsont des hommes
pervers,et
queles
plus sagessont inu-
tiles, ce dont je suis convenu avec toi, n'est-ce pas ?
Oui.
V Ainsi nous venons d'expliquer pourquoi les bons philo-
sophes sont inutiles ?
Fort bien.
Veux-tu qu'après cela nous expli-
Pourquoi quions pourquoi la plupart sont forcé-la plupart des
1 f ^ r r,
philosophes^^^^ pervers, et que nous essayions de
e sont pervers. montrer, si nous pouvons, qu'ici encore
la faute n'en est pas à la philosophie?Certainement.
Eh bien, reprenons l'entretien, en nous reportant à l'en-
droit où nous avons énuméré les qualités naturelles qu'ondoit avoir
pour devenir un philosophe honnête homme ^ La490 a première était, si tu t'en souviens, l'attachement à la vérité,
verner », c'est-à-dire le pilotage scientifique, tel que l'entend Platon.
Je confesse que cette addition « et en même temps l'art de gou-verner » ne me satisfait guère, et je serais tenté d'y voir une glose
qui a pénétré dans le texte.
I. Le mot xa/vd; xsy.kfxQôi; était constamment employé par Socrate
et ses disciples pour exprimer leur idéal de ce que doit être un homme.
En politique, il s'appliquait au parti des riches ou oligarques.
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109 nOAITEIAS q- 489 b
TÔ SE àXr|9èc; TiÉ(f)UK£v, eocvte TtXotjatoc; IdvTe -névriç Kdt^ivT],
otvayKaîov EÎvat ânl laxpôv Supaç \
lÉvat Kal nàvTa t6v C
ap)(£a9aL Seo^evov ettI xàç toO ap)(ELV Suva^Évou, ou t6v
ap)^ovTa SEÎaSaL tcov àp5(o^i£VCùv &p)(ecj0aL, oG av tt] àXr|9E(a
Ti 8c|)eXoç f\.'AXXà Toùç vOv ttoXltikoùc; ap)(0VTa<; àiTEt-
Koc^cov oTç apTL èXÉyo^EV vaiiTaiç ou)( à^iapTfjaEi, Kal toùç
•ànb Toi&TCûv à)(pf|aTouç XEyojjiÉvouç Kal ^ETECûpoXÉa)(aç toîç
ôç àXr|86û<; KUÔEpvfjTaiç.
'OpGéTaxa, EcJ)rj.
"Ek te toCvuv toûtcùv Kal èv toutoiç ou ^cxSlov eôSo-
Kl^EÎV t6 (SÉXtIOTOV ETTLXfjSEU^a ÛTi6 TCÙV TOtVaVxCa ETtL-
Tr)8Eu6vTCûv* 1
TioXù Se ^EyCoTr) Kal Ic^^upoxdtTrj StaBoXf] d
yfyvExai c|)iXoao<f>LaStà xoùç xà xoiaOxa c})(iaKovxaç ETrLxr|-
Seuelv, oQç B^ oh<|)T^ç
x6v èyKaXoCvxa xf] <|)iXoao<|)Ca XéyEiv
ôç T[a^Ti6vr|poL ot tiXeioxol xcùv 16vxcùv ett' auxi^v, ot Se
ETTLELKÉaxaxoL a)(prjaxoi, Kal èycb auvE)(cbpr|aa àXT^Sfj ge
XÉyEiv ^ yàp ;
Mat.
V OuKoOv TÎ^ç (iÈv xSv ETiLELKÔv à^p^atioLc; xf)v alx£av
5iEXr)Xij8a^Ev ;
Kal ^dXa.
Tf]ç 8È xSv TXoXXcov TtovfjpCaç xf]v àvàyKT]v (SouXei x6
\xEià xoOxo SléXScùjiev, Kal bxL ouSà xouxou<|)LXoao(|)£a
<xlxta, 1
av Suvcb^iESa, TtEipaSoo^iEV SEÎ^at ;e
ridtvu jiÈv oSv.
'AkoOco^iev Sf] Kal XéycojiEv ekeîSev àva^vr^aGÉvxEç, oSev
^Lfj^EV xf)v (^haiv otov àvàyKT] c|>Ovai x6v KaX6v xe KayaSov
èaé^iEvov. Il 'HyEÎxo S' aûxÇ, eI vuex^*-^' npÔTov jièv
490 a
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490a LA RÉPUBLIQUE VI iio
qu'il doit prendre pour guide et poursuivre en tout et par-tout
;car un imposteur n'aura jamais part à la véritable
philosophie.C'est en effet ce que nous avons dit.
Dès lors sur ce premier point ne sommes-nous pas en
complète opposition avec ce qu'on pense communément du
philosophe ?
Si fait, dit-il.
Serait-ce mal défendre notre opinion que de répondre quecelui qui a le véritable amour de la science est naturelle-
ment disposé à lutter pour atteindre l'être, et que, loin deb s'arrêter aux nombreux objets qui n'existent qu'en apparence,
il le poursuit sans faiblir et ne se relâche point dans son
amour qu'il n'ait atteint la nature de chaque chose en soi par la
partie de son âme qui est faite pour saisir les essences, à
cause qu'elle est de même nature qu'elles, qu'enfin s'appro-
chant par cette partie de l'âme de l'être véritable et s'unis-
sant à lui, il engendre l'intelligence et la vérité, et dès lors
jouissant de la connaissance, de la vraie vie et de la vraie
nourriture, cesse enfin, mais pas avant, d'être en butte aux
douleurs de l'enfantement ?
Ce serait, dit-il, la réponse la plus convenable qu'on puisse
faire.
Mais quoi ? cet homme aura-t-il quelque penchant à
aimer le
mensonge
ou tout au contraire l'aura-t-il en hor-
reur?
C 11 l'aura en horreur, dit-il.
Or quand la vérité ouvre la marche, on ne saurait dire, je
pense, qu'elle mène à sa suite le chœur des vices?
C'est impossible.
Mais qu'au contraire elle marche avec la pureté des mœurs
et la justice, à la suite de laquelle vient à son tour la tem-
pérance.Fort bien, dit-il.
A quoi bon ranger à nouveau le chœur des autres qualités
propres à une nature philosophique et en démontrer la
nécessité ? Tu te souviens sans doute que nous avons trouvé
que les qualités qui lui appartiennent étaient le courage, la
grandeur d'âme, la facilité à apprendre, la mémoire. Tu m'as
objecté alors que sans douteil
était impossiblede ne
pas
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490 d LA. RÉPUBLIQUE VI md acquiescer à nos raisons, mais que si, laissant de côté les dis-
cours, on considérait la personne même des philosophes en
question, on serait autorisé à soutenir qu'on voit bien que
parmi eux les uns sont inutiles, et la plupart des autres
entièrement dépravés. Dès lors nous nous sommes mis à
chercher la cause de cette accusation, et nous sommes arrivés
à présent à cette question : pourquoi la plupart sont méchants.
Et voilà pourquoi nous avons repris le caractère du vrai phi-
losophe et pourquoi nous avons dû le définir à nouveau.
e C'est bien cela, dit-il.
VI II faut maintenant, repris-je, considérer les causes
qui dénaturent ce caractère, comment il se gâte en beau-
coup de gens, et combien peu échappent à la corruption ;
et ce sont ceux-là mêmes qu'on traite non de méchants, mais
491 a d'inutiles. Nous considérerons ensuite ceux qui contrefont ce
naturel et en usurpent l'office, et nous verrons quelle est la
nature de ces âmesqui,
abordant uneprofession
dont elles
sont indignes et qui est au-dessus de leur portée, ont, parleurs incartades multipliées, attaché à la philosophie le décri
universel dont tu as parlé.
Quelles sont, demanda-t-il, ces causes de corruption ?
Je vais, dis-je, essayer de te les déve-Le milieu où il vit
lopper, sij'en suis capable. Voici d'abord,
du philosophe. J® c^o^s, un pomt que tout le mondenous accordera : c'est que des naturels
de cette sorte, doués de toutes les qualités que nous venons
lî d'exiger chez celui qui veut devenir un philosophe accompli,
apparaissent rarement chez les hommes et sont en petit
nombre. Ne le crois-tu pas ?
J'en suis convaincu.
Or vois combien de causes, et de causes puissantes conspi-rent à corrompre ce petit nombre.
Lesquelles ?
Ce qu'il y a au monde de plus étrange à dire, c'est qu'il
n'est pas une des qualités que nous avons admirées dans ce
naturel, qui ne perde l'âme qui en est douée et ne l'arrache
à la philosophie, je veux dire le courage, la tempérance et
toutes les
qualités quenous avons énumérées.
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m nOAITEIAS 7 490 d
aa9f)a£Tai | ô^oXoyEÎv oTç Xéyo^iev, edaaç 8è toùç Xoyouç, d
elç auToùç ànoBXéipaç Tuepl Sv ô Xéyoç, c|>a(r| ôpav aÙTÔv
Toùç ^Jièv à)(pr)aToi;<;, ToiL)çSèTToXXoùç KaKoùç TiSaav KaKiav,
if\q SiaBoXfjç Tf)v aixCav ETTiaKOTToOvTEc; Inl toùtcù vOv
yEyéva^iEV, xt tto9' ol noXXol KCtKoL, Kal toutouBt\
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TrdXivàvELXrj(|)a(jiEV Tf|v tqv àXrjSôç (fuXoaécjjcov c|)tiaiv
Kal
eB, àvàyKrjç âipiaà\iEQoL.
"EoTiv, E<f>r|, ITttOTa. e
VI Tai&TT]ç Si^, fjv S' syw, TÎ^ç (^i&aECûç Seî SEocaaaSai
Tàç c|)8op<iç, ôç SiéXXuTttL Iv noXXoîç, ajiiKpôv Se ti
iKcJ)EuyEi, oOc; Sf) Kal ou Tiovt]pot!)ç, à)(pf)OTouç Se KaXoOaf
Kal^jiETà toOto au làç \xi\io\}^ÉvoLq Tat3Tr|v j|
Kal elç t6 491 a
€TtLTf|8Eu^ia KaStaTa^iÉvaç auTT]ç, otat ouaat (p^oEic; i|ju)(cùv
Eiç àv(i£,Lov Kal (jieÎ^ov âauTOùv à(|)iKvoù^EvaL ETiLTrjSEu^jia,
TtoXXa)(r] TrXri^jiEXoOaai, TiavTa^f] Kal Inl rtàvTaç So^avotav XÉyEtç <j)tXoao<|)£a npoof^ipav.
Tivaç SE, E<|)r|, Taç Sia<|)0opàç XÉyEiç ;
'Eyo aoi, elttov, av ot6çTs yâvoû^at, TTEipàao^at 8ieX8eîv.
T68c jiÈv o3v, ot^ai, nSç f\\i.lv ôjioXoyrjasi, TotaijTr|v <|)\3auv
Kal TidiVTa £)(ouaav Saa TïpoasTdi^a^Ev vOv 8/), el teXéoç
^lÉXXoi c{)iX6ao<|)oç | yEVÉoSat, ôXiydtKiç èv àv8pobTioiÇ(j)\jEa9ai b
Kal èXtyaç- f\oôk otet
;
Z<Ç)68pa yE.
ToiiTCùv8f]
TÔv ôXCycùv gkôtiei cûç ttoXXoI BXe8pol Kal
^EydiXoi.
TCvEç 8fi ;
"O ^Èv TiàvTcov 8aujiaaT6TaT0v àKoOaai, oti ev EKaoTov
«ùv ETTr^vÉaa^iEv tt^ç (^<)aE<ùq à-noXXuat Tf)v E)(ouaav 4'u)(t^v
Kal aTTOcm^ <|>iXoao<|)£ac;* XÉyo 8è àvSpEfav, a(ù(ppocyi>vr\v
Kal TiiivTa fi 8iï^X8o^EV.
d 3jjLèv
F : cm. Ai|
4 toutoj : -tcov Fjje 5 au zàtç : aùiràç F
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491 a 8 ôfxoXoYT'ast:
-aat F[] 9 ôt)
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491b LA RÉPUBLIQUE VI iia
C'est étrange à entendre, dit-il.
c D'autres choses encore, dis-je, pervertissent l'âme et l'arra-
chent à la philosophie ; c'est tout ce qu'on regarde commedes biens : la beauté, la richesse, la force du corps, les grandesalliances dans l'État et autres avantages semblables. Tu as
là une idée générale de ces causes dont je veux parler.
Oui, dit-il; mais j'aimerais en avoir une explication plus
précise.
Considère, dis-je, ce qu'est la perversion en général ;alors
la lumière se fera dans ton esprit, et tu ne trouveras plus
rien d'étrange dans ce que j'ai dit tout à l'heure à ce sujet.
Comment veux-tu que je m'y prenne ? demanda-t-il.
d Nous savons, repris-je, que toute semence ou rejeton de
plante ou d'animal qui ne rencontrent pas la nourriture, ni
la saison, ni l'endroit qui leur conviennent, souffrent d'au-
tant plus de la privation de ces avantages qu'ils sont plus
vigoureux*, parce que le mal est plus contraire à ce qui est
bon qu'à ce qui n'est pas bon.Cela est certain.
Il est donc logique, je crois, que le meilleur naturel nourri
autrement qu'il ne convient devienne pire qu'un naturel
médiocre.
C'est logique.
e Affirmons donc également, Adimante, repris-je, que les
âmes les mieux douées, si elles rencontrent une mauvaise
éducation, deviennent éminemment mauvaises. Crois-tu en
effet que les grands crimes et la méchanceté consommée
partent d'une âme médiocre, et non d'une nature forte quel'éducation a gâtée, et qu'une nature faible soit jamais capablede grands biens et de grands maux ?
Non, dit-il; je suis de ton avis.
492 a En conséquence si le naturel philosophe que nous avons
défini rencontre l'enseignement qui lui convient, c'est, à
I . Cf. Mémorables IV, i, 3-4 : « Les hommes les mieux doués par
la nature, qui ont les âmes les plus fortes et qui sont les plus ardents
à l'exécution de leurs desseins, s'ils ont reçu de l'éducation et appris
leur devoir, deviennent les meilleurs et les plus utiles, car ils font
très souvent de grandes choses;mais s'il» manquent d'éducation et
d'instruction, ils deviennent les plus mauvais et les plus nuisibles. »
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112 nOAITEIAS q- 49db
"Atottov, Ect)r|,àKoOoat.
"Exi Tolvuv, I T\v 5' lyoû, Tipbq toiûtoic; xà Xeyé^Eva c
àyaeà Tiàvra (pBEtpEi kciX àTtoon^, «iXXoç Kal ttXoOtoç Kal
lax^ç aài\jiOLTo^ Kal E^vy^àvEia êppo^évr) âv ttôXei Kal ir&VTa
Ta toOtcûv olKEÎa* ex^*-*» Y^P '^^^ tùttov Sv X^ycù.
"E^co, ^<t>T Kalf^SÉcûc; y' Sv dtKptBéaTEpov S XÉyEtç
TT\j8o(jir)v.
AaBoO ToCvuv, îjv S'Ey<i>,
8Xou aûxoO èp8ô<;, Kal aoi
Ex!(5r|X6v TE cjjavEÎTat Kal oôk âxoTta S6^ei Ta TtpoEiprj^Éva
TCEpl auTÔv.
riôç oCv, E(|)r|, KEXEtiEiç ;
riavTéç, 1 î^v S' âyo, ortÉp^aToç TtÉpt ^ <J)utoO, eite d
lyyEfcûv EÏTE TCùv ^4)Cùv, ïa^EV Sti t6\xr[ TU)(èv Tpoc|)f]Ç î\q
TTpoCTfjKEL ÉKàoTCû\Jir\B' ôpaç t^T]8È t6tiou, bacp &v Ippo^iE-
VÉaTEpOV IJ, TOGOliTCp TxXei6vCÙV EvSeÎ TÔV TTpETTévTCûV
dyaSG yàp ttou KaKèv EvavTidoTEpov î^ t$ [li] &ya6^.
nôç S'oô;
"E^Et 5f), ot^iai, X6yov ti?)v àp£aTr|v (|>t3aivIv àXXoTpica-
TÉpa oSaavTpocj)r|
k<4klov àrtaXXàTTEiv Tf|<; (pai^Xrjc;.
"EXEL.
OÔKoOv, ^v 5' èyob, S 'ASECjiavTE, |
Kal Tàç ipuxàç oÎjtg) e
<{>â^EV Tàç EÔ<|)\JEaT<iTac; KaKf^ç TtaiSayoytac; Tuxoùaaç
Sia<|)Ep6vTûaç KaKaç yCyvEaSat ; f\oTel Ta jiEyàXa àSLKTj^aTa
Kal Tf]v aKpaTov irovi^pCav ekc|)at!)XT]ç,
àXX' ouk ek VEavtKf^ç
<J>uaECûç T^poc^rj SioXo^évr|<; ytyvEoOai, àaSEvf] 8è(|>i&oiv
jiEyàXcùv ouTE àyaScov oôte KaKÔv aiT(av ttotè lasoSai;
OÔK, écXXdc, ?\8' SÇ, OÎiTCOÇ.
"Hv Totvuv e8e^ev !1 toO (|)LXoa6<|)ou <|>{)aiv, av jiÉv, oT^iai, 492 a
^laS^jOEcoç npooT^KOùaT^ç ''^^XH» ^^^ TrSaav àpETf|v àvàyKT]
C 5 y' *v : yàp FIj 9 a-jTwv : -xou F
j]ii 7:avco; F Stob. : ràvcoç
(w ex fecit) A |1d 3 ly.aa":w om. Stob.
||5 t.o'j om. F
||8 oucav A
Stob. : -3a F||
xdc/tov : -wv Stob. xaxi'ov' Boeckh|1
6 i 9w[xev oCiito
Stob.Il
5 8toXo[X£vr,ç codd. et Stob. : SioXXuaivrjÇ F^W||
6 r,ozï
aht'av Stob. jj 492 a 2 tj/t) : -ot F^.
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482a LA RÉPUBLIQUE VI ii3
mon avis, une nécessité qu'en se développant il parvienne à
la vertu sous toutes ses formes;
si au contraire il est semé,
prendracine Xît
poussedans un terrain mal
propice,c'est
une nécessité aussi qu'il produise tous les vices, à moins
qu'il ne se trouve un dieu pour le protéger. Penses-tu toi
aussi, comme le vulgaire, qu'il y ait des jeunes gens corrom-
pus par les sophistes, et que ces sophistes corrupteurs soient,
pour une part qui compte, de simples particuliers ? Ne crois-tu
b pas au contraire que ceux qui le disent sont eux-mêmes les
plus grands sophistes et qu'ils savent parfaitement instruire
et former à leur gré jeunes et vieux, hommes et femmes?Et quand le font-ils ? demanda-t-il.
Lorsque, repris-je, ils siègent ensemble *, en foule pressée,
dans les assemblées politiques, dans les tribunaux, dans les
théâtres, dans les camps et dans quelque autre réunion
publique, et qu'ils blâment ou approuvent à grand bruit
certaines paroles ou certaines actions, également outrés dans
c leurs huées et dans leurs applaudissements, et que les rocherset les lieux où ils sont font écho à leurs cris et doublent le
fracas du blâme ou de la louange ^. En pareil cas, quedevient, comme on dit, le cœur d'un jeune homme ? Quelle
éducation privée résisterait et ne serait pas emportée dans
ces flots de blâme et de louange au gré du courant quil'entraîne ? N'en viendra-t-il pas à juger comme eux de ce
quiest beau et de ce
quiest laid ? Ne
prendra-t-il pasles
d mêmes goûts qu'eux, et ne sera-t-il pas pareil à eux ?
Il ne pourra s'en empêcher, Socrate, dit-il.
VII Mais, repris-je, nous n'avons pas encore parlé de la
contrainte la plus violente.
Quelle est-elle ? demanda-t-il.
La contrainte en action à laquelle ces beaux précepteurs
et sophistes ont recours, quand ils ne peuvent persuader parla parole. Ne sais-tu pas qu'ils frappent d'atimie, d'amendes,
de mort celui qui ne se laisse pas persuader ?
1, Les Athéniens étaient assis à l'ecclésia. Cf. Aristoph. Ach.
24 sq.
2. Cf. Euthydeme 3o3 B : « Alors, si je puis dire, les colonnes
mêmes duLycée applaudirent
les deux hommes et
témoignèrentleur joie. »
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ii3 nOAITEIAS 7 492a
au^avo^iévriv à(|)LKVEÎa9aL, làv Se|jif]
èv TipoaT| koùctt^orra-
pEÎaà TE Kttl (|)UT£uB£Îaa TpÉ<|)r)TaL, eiç TrdcvTa TavavuCa au,
âàv^if] TLÇ auTT] (ior]9r|aaç Secov t^XH' ^ ^al ctù f\\ei,
ôoTtEp 01 TToXXol, 8La<j>9ELpojiÉvoDÇ TLvàç eIvol Ctï6 ao<|)t-
axcov vÉouç, SLa(|)8EipovTaç 8e Ttvaç aoc|>LaTàc; 18lcûtikoi3ç,
b TL Kttl à^LOV Xoyou, àXX' ouk aÔTOùç toùç TaOTa XÉyovxac;
tiEyioTouç jiÈv 1EÎvat aocpiaiÔLÇ, TiaL8E>3Euv 8è TEXEcaTaxa b
Kal aTTEpydc^EaBat oïouç (3oi3XovTat EÎvai Kal vÉouç Kal
TTpEa6uxÉpouc; Kal avSpaç Kal yuvaÎKaç ;
n6x£8fi ; f| 8'Sç.
"Oxav, EtTtov, ^uyKa6E2i6jiEV0L àQpéoi ttoXXoI eIç ekkXt]-
ataq f\ eIç SiKaaxfjpta î^ Béaxpa f\ axpax6TïE8a fjxiva aXXov
KOLvov ttXt)6ouç £,uXXoyov E,^v ttoXXô SopOBcp xà jièv i|;ÉyG)ai
XCOV XEyO^ÉVCÛV ^ TTpaXXO^lÉVCùV, xà 8È ETTaLVCûaiV, ÛTIEp-
BaXXovxcoç EKdtXEpa, Kal IkBoôvxeç Kal KpoxoOvxEÇ, | rtpàç c
S' auxoiç aï xe nÉxpai Kal ô xôttoç ev w av oatv ETTr))(oOvxEç;
Si-nXàaLov 86pu6ov TTap£)^coat xoO ipoyou Kal ETraivou. 'Ev
Sf)xô xoLotixcp x6v vÉov, x6 XEyé^iEvov, xtva oïel Kap8iav
La)(£LV ; T]Tiotav [âv] auxS naiSELav ISLcoxiKfjv àvSÉ^ELV,
f]vou KaxaKXuaBEÎoav ûttô xoO xoLOtJXOu vpoyou î^
ETtatvou
ol^rjOEaSaL (|)EpotiÉvr|v Kaxà poOv fjocv oCxoç <pé.pr\,
Kal
c{)f)a£LV XE xà auxà xo\3xoi<; KotXà Kal axa'^pà EÎvat, Kal
£Tiixr)8£Ûa£iv | SnEp av oSxol, Kal ECEaBat xoloOxov; d
rioXXf), fj8' Sç, o Z<i>Kpax£ç, àvàyKr).
VII Kal ^f)v, ^v 8' Eya>, oÔtto xf|v jiEylaxi^v àvàyKi^v
£lpf)KajlEV.
riolav; E<f>rj.
"Hv Epycp TipoaxiBÉaoL X6ycp \x-t\ tteCSovxeç oCxoi ol nai-
Ssuxai XE Kal ao(\>iaTai' fjoôk ota8a bxt x6v
\i-f\ tt£l96[jievov
àxnitatç XE Kal )^fniaaL Kal Savàxoiç KoXà^ouat ;
b I 8'î : ~c FII 7 et 8 et c 3
^J^iyojgt... è~atvû5iv ... -aoiytoat :
-ouat... -0UC7'-... -ouat F||c 3 xa? : zz xaî F
jj 4 or^ : 81 F||5 av secl.
CobetII tôiwT'.xrjv : -oj-tiv F |1
8 (^r^aeiv: rasura supra zi in A quasi
fuisset accentus || d 7 xôv F:
"ô A.
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492 d LA RÉPUBLIQUE VI ii4
Certes si, je le sais, dit-il.
Quel autre sophiste, à ton avis, quelle instruction privée
e pourrait lutter et prévaloir contre de telles leçons ?
Aucune, à mon avis, dit-il.
Aucune en effet, et ce serait même une grande sottise de
le tenter;car on ne change point, on n'a jamais changé, on
ne changera même jamais un caractère par des leçons de
vertu contraires aux leçons de ces gens-là, je parle, cher
ami, d'un caractère humain ;s'il s'agit d'un caractère divin \
mettons-le, comme on dit communément, hors de cause;car
tu dois savoir que tout ce qui dans un État ainsi constitué se
493 a sauve et devient ce qu'il doit être doit son salut à une faveur
spéciale de Dieu : tu peux l'avancer sans crainte de te
tromper.Je ne pense pas autrement que toi là-dessus, dit-il.
Voici, repris-je, une chose encore où tu partageras monsentiment.
Laquelle?
Tous ces particuliers mercenaires que le peuple appelle
sophistes et regarde comme des rivaux n'enseignent pasd'autres principes que ceux que lui-même professe dans ses
assemblées, et c'est cela qu'ils appellent science. On dirait
un homme qui, ayant à nourrir un animal grand et fort,
après en avoir observé minutieusement les mouvements ins-
b tinctifs et les appétits, par où il faut l'approcher et par où
le toucher, quand et pourquoi il est le plus hargneux et le
plus doux, à propos de quoi il a l'habitude de pousser tel ou
tel cri, et quels sons de voix radoucissent ou l'irritent, qui,
dis-je, après avoir appris tout cela par une fréquentation
prolongée, donnerait à son expérience le nom de science, en
composerait un traité et se mettrait à l'enseigner, sans savoir
véritablement ce qui dans ces maximes et ces appétits est
c beau ou laid, bien ou mal, juste ou injuste, ne jugeant de toutcela que d'après les opinions du gros animal, appelant bon-
I . Des hommes d'Etat, comme Thémistocle et Périclès, sont des
hommes divins, au même titre que les devins et les poètes : ils sont
inspirés et possédés d'un dieu, quand ils font de grandes choses. Ils
ne doivent point leur talent à l'éducation et c'est pour cette raison
qu'ils ne peuvent le transmettre à leurs fils {Prot. 820 a et Ménon
99 b/c). Mais les hommes divins sont rares et n'apparaissent pas
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ii4 nOAITEIAS 7 492 d
Kal ^éXcL, l<|>r|, a(^6hpa,
TCva ouv âlXXov ao(|>LaTf)v oîeufj tioIouc; ISicotiko^ç Xéyouç
èvavTLa toûtolc;]
TeLvovTaç KpaT/|aELV;
eOT^at ^Èv oûSéva, f]
S' ôç.
Oô yàp, f^v 8' èyo),àXXà Kal t6 ETiL^eipELV ttoXXi*) avoia.
OuTs yàp ytyvsTai oùte yéyovEV ouSè oQv\ii] yÉvr|Tai
àXXoîOV T^SoÇ TipOÇ àpETf]V Ttapà xfjV TOÛTOV TiatÔEtav
TIETTaiSEU^lÉVOV, àvSpûbTTELOV ,O ETaîpE* BeLOV JlÉVTOt KttTà
Tf]v TTaponi£av èE,oiipci>\xEV X6you*e3
yàp )(pf] elSÉvai,8XLTTEp
&v acùSf] TE Kal yÉvrjTaL oTov Seî ev T0La\3Tr| KaTaaxdcaEt
•noXiiJTELûàv, 8eo0 ^loîpav aôtà acoaai Xéycùv où KaKCùç èpEtç. 493 a
O'jS' è^ol âXXoc;, £<î>t^,Sokeî.
*'Etl tolvuv aoL, t]v S' Eycb, Tipàc; toutoiç Kal xoSe
So£,(kTCO.
T6 TToîov;
"EKaaToç xSv ^laSapvoùvxcùv ISucoxSv, oOç 8f] oSxot
oo(|>iaxàç KaXoOai Kal àvxLX£)(vouç i^yoOvxai, ^n^aXXa Ttai-
Seùèlvf\xaOxa xà xôv ttoXXcov 86y^axa, a Bo^olCovoiv oxav
à8poLa8ôaiv, Kal ao<|>Lav xauxr|v KaXEÎv oTovTTEp âv eI
8pÉ|i^axoc; ^lEydXou Kal la^upoO xpE<|>o^iÉvou xàç ôpy&c; xlç
Kal ETUu8u^lac; KaxE^<4v8avEV, j 8TTr|xe npoaeXBEÎv y(^pr\
Kal b
SîTr) Si\\KxaQoLi aôxoO, Kal ôti6xe )(aXEnobxaxov f) Ttpocôxaxov
Kal EK x'ivov yCyvExat, Kal (|)Ovà<; 8f] è(p' otç EKocaxaç
eïcoBev <p8Éyy£a8aL, Kal otaç aS oiXXou cf)8Eyyo^iÉvou i^t'^E-
poOxal XE Kal àyptatvEi, Kaxa^iaBàv 8e xaOxa TTocvxa
^uvouata xe Kal yjpévov TptBf] aocpiav xe KaXéaEiEv Kal ôç
xÉ)(vr)v cruaxr|aà(jiEVoç ettI 8L8aaKaXlav xpÉnoixo, (jirj8£V
EiScàc; xf] àXr|9£La xouxcov xoov 8oy^àxcov xe Kal ettlBu^lôv
5 XL KaX6vfj ala)rp6v f) àya86v f\
KaKbvf)
SiKaiovf) aSiKov,
I ôvo^ià^oL 8È Tiàvxa xaOxa ettI xaîc; xoO ^lEydtXou Câtov c
e 7 è^aipwacv M : èÇaîptoaev A. -Ofxsv F j|8 Set : St) F
[|493 a i
aÙTO : -oç FII
6 ou; : oGç ts F||8 ôoy'jXaTa om. F
|| 9 eî : J F»||
10 T'.; : -e FIIb 3 éxàa-raç G. van Prinsterer : -oç codd. -ots recc.
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C I ôvoaaî^ot : -£'. Fjl
oè : TS F||Tau'a navra F.
VIL I. _ i5
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493. c LA RÉPUBLIQUE VI ii5
nés les choses qui lui font plaisir, mauvaises celles qui le
fâchent, incapable d'ailleurs de justifier ces noms, confon-
dant le juste et le beau avec les nécessites de la nature,parce
que la différence essentielle qui existe entre la nécessité et le
bien, il ne l'a jamais vue ni ne peut la faire voir à d'autres.
Au nom de Zeus, ne te semble-t-il pas qu'un tel précepteurserait bien étrange ?
Si, dit-il.
Eh bien, vois-tu quelque différence entre cet homme et
d celui qui fait consister la science à connaître les instincts et
les goûts d'une multitude hétéroclite réunie en assemblée,
à l'égard soit de la peinture, soit de la musique, soit de la
politique ? Si en effet un homme se présente devant cette
assemblée pour lui soumettre un poème, ou quelque autre
œuvre d'art, ou un projet de service public, et qu'il s'en
remette au jugement de la foule, sans faire les réserves
indispensables, la nécessité qu'on appelle nécessité de Dio-
mède* le contraindra de faire ce que cette foule approuvera.Or que cela soit réellement boa et beau, as-tu jamais entendu
quelqu'un de cette foule en donner une raison qui ne soit
pas ridicule ?
e Non, dit-il, et je n'en entendrai jamais.
VI II Maintenant que tu as saisi tout cela, voici encore
une chose
queje te rappelle : Y a-t-il un
moyen
de faire
admettre ou reconnaître au peuple que c'est le beau en soi
494 a qui existe, mais non la multitude des belles choses, que c'est
chaque chose en soi qui existe, mais non la multitude des
choses particulières ?
Il n'y en a pas, dit-il. .
Il est donc impossible, dishje, que le peuple soit philo-
sophe ?
Impossible.C'est donc aussi une nécessité que les philosophes soient
critiqués par le peuple ?
quand on en a besoin. La science poUtique au contraire assure la
prospérité permanente des États, parce qu'on peut l'enseigner et la
transmettre à ses successeurs.
I. D'après le scholiaste, l'expression remonterait au traitement
infligé par Diomède à Ulysse, quand ils revinrent d'Ilion au camp
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ti5 nOAITEIAS q- 493c
-ôô^aiç, oîç jièv \al.poi ekeÎvo àyaGà KaXôv, oTç Se &)^6oito
KaK<&, êtXXov 8è jiT]Séva ex®'- ^<^Y°^ ncpl aÔTÔv, &XXà
-TàvayKaîa StKaia KotXoi Kal KaXà, Tf]v Se toO àvayRottouical àyaBoO <J>\jaiv,
8aov Sia<|)ÉpEi tû Svtl, ^^^i^ITE âcopaKcbç
EÏT] n/)TE SXX9 Suvaxèç SEt^ai. ToloOtoç Sf| ôv TTpèc; Aièc;
oÔK êcTOTioc; av aoL Sokeî EÎvat naiSEUTfjc; ;
*H o3v XL ToiiTou 5oKet Sia<|>ÉpEiv ô Tf)v tôv tioXXôv Kal
TiavToSaTTcovI
^uvi6vTcov ôpyf)vKal
i^Sovàç KaTavEvoT^KÉvatd
<TO(|)lav î^yoti^iEvoç, elt' ev ypa<|>tKf]eÏt' ev jiouatKfj elte
8f|
^V TïoXlTLKÎ^ ;8tl
JJIÈV y&p, EOIV TLÇ TOI&TOLÇ 6lllXf|ETTlSELKVli-
^Evoç, f] TiolTjaiv fjTiva &XXrjv Srmioupylav f|
néXEu 5ia-
Kovtav, Kuptouç aÔToO TtoLwv Toùç ttoXXot6c;, TTÉpa TÛV
ÀvayKalov, fj Aio^ir|SEia XEyojiÉvr) àvàyKT) tioleîv aôx^
"xaOTa & &v oCtol ènaivôaiv ôç Se Kal
àyaSà
Kal KaXà
-raOTatÎ] àXr|8Ela, fjSr]
TTÔTToxé tou fJKouaaç aôxôv X6yov
.5l56vtoç où KaTayÉXaaxov ;
OT^at 8é yE, îjS' Sç, |
oô8' âiKoù(jo\iai.
YIIl TaOxa xotvuv nàvTa Ivvofjaaç ekelvo àva^vf)a8r|Tf
-aôxè x6 KaX6v, &XXà^ifj
xà TioXXà KaXdt, f)aijx6 xl EKaaxov
»Kal\xi]
xà TioXXà iKaoxa, Ict8* bncoç || TrXfjBoc; àvÉ^Exat f)494 a
•^yi^aExai EÎvat;
"HKtaxdc y', Ic^Ti.
<t>LX6ao(J>ov ^lèv Spa, fjv 8' lycS, TiXf^Boç &8\3vaxov EÎvai.
'AS\3vaxov.
Kal xoiùç <|>iXoao<J)oOvxa(; Spa àvàyKr| i[/ÉyEa6at un'
«aôxûv.
C 2"/,»''pot
: -s: Fij iyaôà : -ôv F
||3
ly^ot: -ti F
j] 4 xaXor : -ei F[j
'ô ôjv : OV FII 9 Ti om. F
||toutou : touto F -tw F^
||d 2 eiTe 87].. .
d 305x1X7]
om. A add. in m.j|6 SiojATjSeia : -etoç schol.
i|Tcotetv : -eï
F^jl ij
xaî àyaôà xal xaXà : xaXà xal àyaOà Fj|
e 2 ravTa Tot'vuv
TauTa F11494 a I 7] om. F
jl4 à'pa : ouv Qem.
||sTvat : ycvsoôai
Clem.116 àvayxT) àpa F.
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ii6 nOAITEIAS 7 494a
'AvdyKr).
Kal ÔTr6 toi&tcovSf]
tcùv ISlcotôv, 8aoi TipoaojiiXoOvTEÇ
o)^Xcp àpéaKELVaÔTÔ
eTTiSu^oOai.AfjXov.
'EkSf)
to\3tcûv Ttva ôpfiç acûTr|plav <|)LXoa6<|)cp <|>\3aEi,
ôqt' Iv tô eTTLTr|8EiL»^aTL ^Eivaaav "npbc; teXoç eXBeîv;
'Evv6el 8' EK TQV E^nTpcaBEv. I 'OjioX6YT]Tai yàp Sf) fj^ilv b
EÔ^à8Eia KalHvt](jiT]
Kal àvSpEta Kal ^lEYaXoTTpÉTtEia Ta\3Tr)ç
EÎvaL xf^ç <|)\jaECùç.
Nal.
OuKoOv EuBùç Ev Tiaialv ô toioOtoç TipcùToç latat ev
&TraaLV, aXXooc; te Kal làv t6 aô^ia (|)urj TTpoa(|)Epi?]<; xrj
t^xfî ;
Tt 8' où ^éXXel ; £c|)r|.
BouXr|aovTat 8f), otjiai, auT^ )(pf)a8aL, ETï£L8àv TipEa6\3-
TEpoç Y^Y^ir^ai, ETil là aÔTcov npocYtiaxa oï te oIkeîol Kal
ot TïoXÎTaL.
nSç 8' où;
^YTTOKelaovTaL| 8tpa Se^^evoi Kal ti^covteç, npoKaTa- c
XajiBocvovTEÇ Kal TtpoKoXaKEtiovTEÇ Tf]v ^ÉXXouaav aÔToO
Suva^itv.
<Î>iXeî yo^v, M.(\>r],o\jTCû Y'i^vzaQai.
Tt oSv OLEl, Î^V8'
EY<i>,t6v TOLoOtOV ev TOÎÇ TOIOÛTOLÇ
Tïoif|aELv, aXXcùç te Kal làvT\3)(r| ^EYaXr|ç néXEcoc; a>v Kal
EV Tai&Tr) TiXoiiatéc; te Kal Y^^vatoç, Kal eti EUEi8f]ç Kal
^lÉyaç ; ap' ou TtXrjpoùBfjaEaBai àjir|)(àvou eXti18o<;, f^yoïJ-
^lEvov Kal Ta TCÙV 'EXXj^vcov Kal Ta tcov 3ap6àpcùv tKavèv
laEaBauTrpaTTEuv, |
Kal etïI to\3tolc; ùi|;r|Xov â^apEiv aÛTév, d
CT)(rmaTLatioO Kal (jjpovfmaTOÇ kevoO avEu voO E^iTTHiTiXà-
^Evov ;
Kal^làX', E(|)rj.
8 ivayzY) : xai àv. F||lo aùxû) : -to F*
||b 5 -atalv de Geer: -àatv
codd.Il6 -poaçpepr]? :
-cpÉpet; F ||c 8
rjYO'jiJLevov:rjYouaev pr. A (j
d l
èÇacêïv M : èÇapeiv F âÇatoeiv A.
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494 d LA REPUBLIQUE \I 117
Et si, tandis qu'il est dans cet enivrement, quelqu'un^
s'approchant doucement de lui, lui dit la vérité, que la rai-
son lui fait défaut et
qu'il
en a besoin, maisqu'elle
ne
s'acquiert point, si l'on ne s'y dévoue tout entier, penses-tu
qu'il lui sera facile d'entendre ces discours au milieu da-
tant d'illusions funestes ?
Il s'en faut de beaucoup, dit-il.
Si pourtant, repris-je,il est un homme qui, à cause de son
heureux naturel et de l'accord de ses sentiments avec de tels
e discours, soit capable d'en sentir la force et se laisse tourner
et entraîner vers la philosophie, que pensons-nous que fas-
sent alors ceux qui croient perdre ses services et son amitié ?
Actions, discours, ne mettront-ils pas tout en œuvre, et
auprès de lui pour le dissuader, et auprès de ce conseiller,
pour annihiler ses efforts, soit en lui tendant des pièges dans
la vie privée, soit en lui intentant des actions publiques ?
495 a C'est inévitable, dit-il.
Eh bien, se peut-il encore que notre homme deviennephilosophe ?
Ce n'est guère possible.
IX Tu vois donc, repris-je, que nous n'avions pas tort
de dire que les qualités mêmes dont est fait le naturel philo-
sophique, quand elles sont assujetties à un mauvais régime,contribuent en
quelquefaçon à le détourner de sa vocation,
aussi bien que les richesses et les autres avantages du mêmegenre qu'on appelle des biens.
Non, dit-il, nous n'avons pas eu tort;tout au contraire
nous avons eu raison.
Voilà, mon admirable ami, l'exacte et vraie manière dont
b le plus beau naturel est perdu et gâté pour la meilleure des
professions, naturel bien rare d'ailleurs, comme nous l'avons
dit. C'est du nombre de ces hommes que sortent ceux quicausent les plus grands maux aux États et aux particuliers,
et ceux qui leur font le plus de bien, quand la fortune les^
entraîne de ce côté;
mais jamais homme d'un naturel
grande des cités grecques... J'ajouterai que tu es du nombre des-
riches. » Plutarque (Aie. 17, a, 3) nous apprend aussi qu'Alcibiade-
considérait la
conquête
de la Sicile comme unpremier pas
vers ua
empire presque universel.
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117 nOAITEIAS cr 494 d
T^ 81^oBtco StaTiBs^iévco Idtv tic; f^pé^a npoaeXSôv
TàXT]8f^ ^^YTI'^'^'- ^°^^ ^^^ IvEOTLv aÔTÛ_, ScîTat Se, t6 Se
ou KxrjTàv \ii\SouXsiiaavTi xf] KTi'iaEi aÔToO, Sp' EÛTTETèç
otEi EÎvat ElaaKoOaat Stà togoOtov <aKÔv;
HoXXoO yeSeÎ, ^ S' 8c.
'Edv S' oQv, î^v 8'EY<*),
Sià Ta e3 Ti£(f>uKévat Kal tb
^uyyEvÈç TÔv Xdyov eTç ala6àvT]Tat té| Tir)
Kal Kc^^iTiTT^Taie
Kal fXKriTai TTp6<; c}>LXoao<|>tav,tI oi6jiE8a SpàaEiv èKcivouç
Toùç i^you^iÉvouç àiToXXtivaL aÔToO Tf]v )(pELav te Kal
ETaipEiav ;oô nSv ^èv ipyov, nav 8' ettoç XÉyovTàç te Kal
TipdiTTovTac; Kal TTEpl aÔTév, ^ttoc; &vjif) TTEtaSf], Kal TTEpl
t6v TTEi8ovTa, Sticoç &v\ii] oXôç t'
f],Kal ISta etilÔou-
XE\3ovTa<; Kal Sr^ioota eIç àyôvac; KaStaTocyTaç ;
il noXX/|, ?\S' Sç, àvàyKTi.
^95 a
"EcTiv ouv Sttcoç ô toioOtoç ct>iXoao({>/|aei ;
Où Tcàvu.
iX. 'Opfic; ouv, î^v 8' èyo, 8tl ou KaKÔc; èXéyo^EV ôç apa
Kal aÔTà Ta n?\q <|)LXoa6(|)ou (pvoECùq t^épr),8Tav Iv KaKfj
Tpocj>fi y£vr|TaL, aÏTta TpÔTiov Tivà toO ektieoeiv ek toO ettl-
Tr|8E\j^aTo<;, Kal Ta Xsyé^AEva àyaSà, ttXoOtoI te Kal Tifiaa
f\ TotauTr) TuapaaKEuf) ;
Où yàp, àXX' ôp8co<;, e(|)T], êXÉx8r|.
OuToç Si*), EÎTtov, S> Sau^iàaiE, oXESpéç te Kal 8La(|)8oflà
ToaaÙTT] TEj
Kal Toia\iTr| if\q {^eXTiaTr\q <|>\iaEco<; eIç t6 b
âpLGTOv £TTLTf)8Eu^jia, ôXtyî^c; Kal aXXcoç ytyvo^iÉvr|c;, wc;
f)(jiEL<; (|)a^EV. Kal Ik toùtcùv8f]
tûùv àvSpoûv Kal oî Ta
^lÉytaTa KaKà Ipya^ié^iEvoi Tac; Tt6XEL<; ytyvovTat Kal Toùq
IStc&Tac;, Kal ol T&ya8à, ol Blv Ta\3Tr| TT3)(Cûat fuévteç- ajiLKpà
6 tô Ô£ cm. FII 7 SouXeuaavT'. : -xa F
|| xTrjasi A^ : xtiaet AF||
9 oei cm. FII
II s'iç ataGavr^-cat : etaacc6àvr,xa'. F ||xe cm. F
||e 2
sXxTQxa'. : fjXeyxTat F ||5 aùxôv : -tov F
||495 a 2 çtXoaocprjas'.
:-<tt)
F||
4 ôpaç F Stob. : apa A ||6k... a 5 oxav cm. F
||6 xpoç^ : x. ye F^
||
xou ky.r.zizh : xcp sx. Stob.jj 7 TrXoiîxo' : xrXouxât F
||b 5 0? av xauxt; :
olov xauxa F.
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495 b ' LA REPUBLIQUE VI ii8
médiocre ne fait rien de grand à l'égard de personne, soit
particulier, soit État.
C'est très vrai, dit-il.
C Or ces hommes qui déchoient ainsi
La philosophie d'une étude qui leur convient éminem-
Dar (Tindianes"^^nt et laissent la philosophie solitaire
sectateurs. ^^ ^j^gligée, mènent eux-mêmes une vie
qui ne convient pas à leur nature et à la
vérité, tandis que d'indignes étrangers pénètrent chez elle,
comme chez jUne orpheline sans parents, la déshonorent etlui attirent ces reproches dont tu parlais toi-même, que, de
ses adhérents, les uns ne sont bons à rien, et les autres, quiforment le grand nombre, sont dignes de tous maux.
C'est bien en effet ce qu'on dit, fit-il.
Et ce qu'on dit avec raison, ajoutai-je. En effet d'autres
hommes, de qualité inférieure, voyant la place inoccupée,
d mais toutepleine
de beaux noms et de belles
apparences,semblables à des prisonniers échappés de leur geôle qui se
réfugient dans les temples, s'empressent eux aussi de quitter
leur métier* pour se jeter sur la philosophie; et ce sont jus-
tement ceux qui sont les plus habiles dans leur petite pro-fession. Car la philosophie, toute délaissée qu'elle est, gardeen comparaison des autres professions un prestige magnifi-
que qui la fait rechercher par beaucoup de gens imparfaite-
ment doués, dont les professions et les métiers ont à la fois
e déformé le corps, et mutilé et dégradé l'âme par des travaux
manuels;en peut-il être autrement ?
Non, dit-il.
A les voir, repris-je, ne dirais-tu pas un forgeron chauve
et nain, qui, après avoir gagné quelque argent, à peine
débarrassé de ses entraves, court se laver au bain public,
I . A qui Platon fait-il allusion ici ? On a cru qu'il visait Antisthène
et Diogène le Cynique qui avait été changeur de monnaie. Mais la
description qui suit s'appliqiieaux sophistes et aux rhéteurs sophisti-
ques plutôt qu'aux philosophes cyniques. On a cité parmi ces sophistes
Protagoras, qui avait été bûcheron, Euthydème et Dionysodore, qui
avaient été maîtres d'armes. En réalité, Platon décrit un fait assez
commun de son temps, ovi des jeunes gens intelligents et ambitieux
quittaient leur métier pour s'instruire et s'adonner à la philosophie.
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ii8 nOAITEIAS Ç 495b
5è (pùaiq oôSèv néya ouSéttote oôSéva oSte 18i6tt]v oute
Tr6Xtv SpS.
'AXT^eécraTa, fj8' bç.
OCtoi\ikv 8f) oStcùc; IktiItttovteç, oTç ^làXicrra ] npo- C
aifjKEL, Iprj^ov Kttl àxeXT] <|)LXoao<|)tav XeIttovueç aÙTol te
(ilov oô Tupoaf)KovTa ou8' àXr|9f] ^qctlv, xfjv 8é, ôonEp
ôp<|)avi?)v E,uYYEvcàv, &XXol ETiELaEXSdvTEc; àu<i£,LOi fjo^uvdcv
TE Kttl ÔVElSr) TiEpiî^i|jav,ota Kal au
<|)i*|Ç ôvelSI^eiv lohq
êvELSl^ovTac;, ax; ol £,uv6vteç auTf] ol ^lèv oô8ev6<;, ol 8È
TToXXol TTOXXCOV KOKÔV a£,tot eIgLV.
Kal yàp cuv, E<f)r),Tdc yE X£y6jieva TaOTa.
EIk6tcoc; yE, ?\v 8' èycb, XEy6^Eva. KaSopcûvxEÇ yàp êtXXoi
àvBpcoTitaKOL KEvf)v Tf]v )(<i)pav Ta\iTr]v yLyvo^ÉVT]v, KaXôv
8è Ôvo^Atov Kttl Ttpoa)(rniàToûv | ^ieot/jv, dsortEp ol ek tcùv d
Elpy^icov ELÇ Ta lEpà àTTo8i8pàCTKOVTE<;, aa^EVOL Kal oStoi
EK TCÙV TE)(vcov £KTir)5coaLv ELÇ TT^v c|)LXoao<|)Lav ,ot ctv
KO(3H|>6TaTOL SVTEÇ TUy^dtVCùat TtEpl t6 aÔTûûV TE)(vt0V.
"Ojicûç yàp Sf] TTpéc; yE Tàç àXXaç -xkyyaq KalTtEp outcù
TTpaTTOuar|ç <J>LXoao(|>lac;t6 àE,Lco^a (jtEyaXoTtpETTÉaTEpov
XElîTETai, oC8f) £(|)IÉ{JIEV01 TloXXol ÀTeXeLÇ \Jikv Tàç <|)\3aELÇ,
^TTÔ 8è Tcov TE)(vc5v TE Kttl 8rniioupyLÔv ooTiEp Ta acbjiaTa
XEXcù6T]VTaL, oOtco Kal Tàç\ K^\)\àq auyKEKXaa^iÉvoi te Kal 6
ôiTioTESpu^^ÉvoL 8ià Tàç (iavaualaç Tuy^àvouaiv f]oûk
àvàyKï^ ;
Kal ^àXa, E<|>r|.
AoKEÎç oSv TL, T^v8' lycù, 8La<|>ÉpELV auTOÙç 18eîv àpyOptov
KTrjaa^iEvou )(aXKÉcùc; c|)aXaKpoO Kal a^icKpoO, VECoaTl (jlèv ek
Seg^Qv XeXu^jievou, ev 3aXavElcp 8è XeXoujiévou, VEoupyov
C 6 [xàv: txsv ouv F
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d 2 eîpyawv : s supra '. scripsit A^||3 oï av: ola. F
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y^àytoat : -ouai F||auTtov : auTôiv F
||8 T£ : ôà F
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F: ÇupcexXstafxe'vot A ||a àzoTeOputxuLevot : -OpuwtjLevoi
F Timaeus||
6 laXxiiMi : éo; F2.
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495 e LA RÉPUBLIQUE VI ii^
revêt un habit neuf, et, équipé comme un jeune marié, va
épouser la fille de son maître, parce qu'elle est pauvre et
abandonnée ?
496 a La comparaison est parfaitement exacte, dit- il.
Que naîtra-t-il vraisemblablement d'un pareil mariage ?
n'est-ce pas des bâtards et des êtres chétifs ?
C'est inévitable.
De même quand des gens réfractaires à l'éducation s'appro-chent de la philosophie et, malgré leur indignité, ont
commerce avec elle, quelles pensées, quelles opinions croi-
rons-nous qu'ils puissent enfanter? Des sophismes, pour les
appeler de leur vrai nom, et rien de légitime, rien qui tienne
d'une véritable science.
C'est tout à fait juste, dit-il.
X II reste donc, Adimante, repris-
^ 1,1 ^^J^^^'^ je, un bien petit nombre de gens quipllli0S0pil6S lOrCGS «i* d' i i*i •de Vivre à l'écart, ^f^* ^'o^^^
d
épouser
la
philosophie:c'est d'aventure quelque noble esprit
perfectionné par l'éducation, que l'exil retient loin de sa
patrie et qui, faute de corrupteurs, reste naturellement
fidèle à la philosophie ;ou bien quelque grande âme qui,
née dans un petit État, en regarde l'administration comme
indigne d'elle et s'en désintéresse : on peut y ajouter quel-
ques personnes qui, prises d'un juste mépris pour leur
métier, passent à la philosophie pour laquelle la nature les
a douées. Peut-être encore le frein qui retient notre ami
Théagès peut-il en retenir quelques autres;
car tout s'est
c réuni pour détourner Théagès de la philosophie ;mais le soin
d'une santé précaire l'yretient et l'éloigné de la politique.
Quant à ce qui me concerne,* il ne vaut pas la peine de
parler de mon signe démonique*: à peine en trouverait-on
un autre exemple dans le passé. Or celui qui fait partie dece petit nombre et qui a goûté la douceur et la félicité d'un
tel bien, quand il s'est bien rendu compte que la multitude
I. Socrate regardait son signe démonique comme une révélation
spéciale de la divinité qui l'avertissait de ce qu'il ne devait pas faire.
Ici, comme dans VApologie 3i D, ce signe lui défend d'entrer dans
la vie politique.
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119 nOAITEIAS 7 495 e
IjiàxLov I;(ovTo<;, àç vv^<pio\) TrapEaKEuaa^iévou, Bià Ticvlav
Kal EpT]^tav ToO 8eoTt6Tou ii]v Suyatépa ^léXXovToç Y<^ti£^v î
Ou!| Tiàvu, lc|)T^, SLa(|)épei. 496a
rioî' ttTTa oSv eIk6ç y^^v^^v toùc; toloùtouç ;oô v66a
Kal <|)aOXa ;
rioXXf] àvàyKri.
Tt Se; toùç àva^iouç TtatSEijaEQc;, bxav aÔTr] tiKt]-
oià^ovTEÇ éjitXÔCTi \ii]Kax' à£,tav, ttoÎ' aTTa <|)où^ev yEVvâv
Siavoi'j^aTà te Kal Sé^ac; ; Sp' oô)( &>q àXr|8ô<; TTpoar|KovTa
àKoCaat ao(|>la^aTa, Kal ouSèv yv^iaLov ouSè (|>povr|aE«<;
[&^tov] àXrj8tvf]c; ex^^ievov ;
riavTEXcùç jiÈv ouv, E(|>r|.
X n<4vajiLKpov Srj ti, Icjjrjv lyco, o 'ASEi^avTE, XElnExaL
TÛv Kax'Ià£,tav ô^lXo\jvtcov (|)iXoao<|)la, fj
nou ûtiô cjjuyî^ç b
KaTaXr](|>8£v yEvvaîov Kal eS TEBpa^^iévov î^Soc;, àiropta tôv
StacfîBepoiivTCùv Kaxàcj>\jaLV ^EÎvav In' aÙTfj, f)
Iv CT^LKpô
tioXel bTav ^lEyàXrj ^^^^(^f] cj)ur]Kal àTijiàaaaa xà tPc;
tt6Xeoù<; ÛTTEptSri* f5pa')(^{)Se tio\3 tl Kal an' aXXr|c; TÉ)(vrjc;
SuKatcùç aTnidaav eu<|)U£<; In' aÔTr]v âv IXSot. EXr\ S' &v
Kal ô ToO fj^ETÉpou ETaipou 0E<iyouc; )(aXivèç oToç Kaxaa-
)ç^EÎv Kal yàp ©EocyEi Ta ^èv ScXXa nàvTa napEOKEijaaTaL
Ttpèç t61
iKnEOELv c|)LXoao<|)Lac;, i^Se toO awjiaToç voao- c
Tpo(|>la ànElpyouaa auTÔv tcov noXiTLKwv KaTÉ)(Ei. T6
S' fjjAÉTEpov ouK a^iov XÉyELV, t6 Sai^iéviov arjjiEÎov f) yàp
no6 TLVt otXXof\
oûSevI tcov IjjinpoaGEv yâyovEv. Kal
TOTJTcovBi] TCùv ôXlycov OL YEv6^EV0L Kal ysuaà^iEvoL (âç i^Sù Kal
jiaKocpLov t6 KTT^^a, Kal t«v noXXôv aî5 iKavâc; 186vtec; ti?)v
496 a 7 où/ hiq : oGtoj; Fjj 9 à;'.ov secl. Ast. : aÇtov àAr,6ivTÎj A
àÀTiOivfjc (oç à^'.ov FII
II ;:ava'jL'.zpov: 7:av
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5yçvdfjLévo'.
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MW2.
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496 c LA RÉPUBLIQUE VI lao
est folle, qu'il n'y a pour ainsi dire rien de sensé dans la
conduite d'aucun homme politique et qu'il n'est point d'allié
d avec qui il puisse se porter au secours de la justice, sans
s'exposer à la mort; quand, semblable à un homme qui est
tombé parmi les bêtes féroces aux fureurs desquelles il refuse
de s'associer, sans pouvoir du reste tenir tète à lui seul à
toute une meute sauvage, il est sur de périr avant d'avoir
rendu service à l'État ou à ses amis, sans profit ni pour lui
ni pour les autres, quand, dis-je,il a fait réflexion sur tout
cela, il se tient au repos et ne s'occupe que de ses propres
aflaires, et, comme un voyageur surpris par une tempêtes'abrite derrière un mur contre le tourbillon de poussière et
de pluie soulevé par le vent, de même en voyant les autres
déborder d'injustice, il s'estime heureux s'il peut passer son
e existence ici-bas pur d'injustice et d'impiété, et faire sa sor-
tie de la vie avec une belle espérance, dans la sérénité et la
paix de l'âme ^
Certes, dit-il, ce neserait
pasavoir
gagnéle
dernierlot
497 a que d'en sortir comme lui.
Ce ne serait pas non plus avoir gagné le premier, repris-je,
que d'avoir manqué le gouvernement qui lui convenait. Qu'il
le rencontre, il deviendra lui-même plus grand et avec son
propre salut il assurera celui de l'État.
XI Nous avons suffisamment démontré, ce me semble, la
cause et l'injustice des calomnies dirigées contre la philosophie.As-tu encore quelque chose à dire là-dessus ?
Non, répliqua-t-il,je n'ai plus rien à dire surce point; mais
à ton avis, parmi les gouvernements d'à présent, quel est celui
qui convient au philosophe?b Aucun, répondis-je, et je me plains précisément qu'aucune
des formes politiques actuelles ne convienne au caractère du
philosophe ; c'est pour cela qu'il se fausse et s'altère, et,
comme une graine étrangère semée dans un nouveau terrain
I. Cf. Lucrèce : « Suave mari magno... » Mais la différence
est plus grande que la ressemblance. Le philosophe de Platon
est content s'il peut garder son àme pure, parce que, dans l'état
présent des choses, il ne peut pas se sauver à la fois, lui et les
autres. Mais il ne prend aucun plaisir à voir de quels maux il est à
l'abri;car il voudrait bien tirer les autres de leur misère, s'ils le lui
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497b L\ RÉPUBLIQUE Vï 121
se dénature et s'adapte au sol indigène qui la soumet à sa loi,
ainsi le caractère philosophique dans les conditions actuelles
negarde point
sa
qualité propreet se transforme en un autre
caractère. Mais s'il rencontre un jour un gouvernement dont
l'excellence réponde à la sienne, alors on verra qu'il était vé-
ritablement divin, et que tout le reste, caractères et occupa-
tions, n'avaient rien que d'humain. Et maintenant je suis sûr
que tu vas me demander quel est ce gouvernement.Tu te trompes, dit-il
;ce n'est pas cela que j'allais te de-
mander, mais si c'est bien le gouvernement dont nous avons
tracé le plan en fondant notre cité, ou si c'est un autre.
C'est celui-là, répondis-je, à un point près, que nous avons
déjà touché plus haut, quand nous avons dit qu'il devait yavoir dans la cité une autorité qui traitât la constitution dans
le même esprit que toi, législateur, quand tu établissais tes
lois.
Nous l'avons dit, en effet, répondit-il.
Mais, repris-je, c'est un point que je n'ai pas suffisammentéclairci, tant j'appréhendais les questions que vous souleviez
pour montrer la longueur et la difficulté du problème,sans compter que ce qui me reste à établir n'est pas non plustrès facile.
De quoi s'agit-il?
De la manière dont l'État doit traiter
devr^ftlrS*'« philosophie, s'il ne veut pas périr ;
car
la philosophie.^^^ grandes entreprises sont toujours
hasardeuses, et comme on dit, le beau
est véritablement difficile.
Ne laisse pas, dit-il, de compléter la démonstration en éclair-
cissant ce point.
Si je n'y parviens pas, repris-je, ce ne sera pas iaute
de bonne volonté, mais de pouvoir. Tu n'as qu'à m'écouter
pour reconnaître mon zèle;mais remarque une fois de plus avec
quelle résolution et quelle audace je vais avancer que l'État
doit traiter l'étude de la philosophie tout au rebours de ce
qu'il fait à présent.
permettaient. Qu'ils refusent de se laisser sauver, c'est un malheur
non seulementpour
les
autres,mais aussi
pourlui. On sent ici le
regret qui peignait Platon d'être écarté des affaires.
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€21 nOAITEIAS cr 497b
è^txTjXov eIç to àniy&piov <|>iXeî KpaTotS^evov levai, oûtcû
Kal toOto t6 yévoc; vOv ^lèv oôk Ïo^^eiv t^jv aÛToO Stjvajiiv,
àXK'eIç àXX^Tpiov f\Qoç
ektiItitelv eI 8èXi'iipETaL xfjv
àplaTr|v TToXiTEtav, | ûSonep Kal aÔTÔ àptaTév laTiv, t<5t£ c
SrjXoaEi ÔTL toOto jièv t^ ïvtu Beîovî^v,
Ta 8è âXXa àv8p<*)-
Ttiva, Ta TE Tcov(f)iLiaEcov
Kal tcùv ETtiTr|5Euji<iTcov. Af^Xoç
ôf)oSv eÎ 8ti jiETà toOto èpi^aEi tIç aÔTr) f)
rtoXiTEia.
Oôk lyvoç, £<pr]'oô yàp toOto I^eXXov, àXX' eI aÔTf) f|v
T^^iEÎçSiEXi^XôSa^EV
oIkI^ovteç Tf)v ti6Xlv, f\ ètXXrj,
Ta^JLèv aXXa, îjv
S' lyà, aîÎTr|' toOto Se aôxèEppf)8T]
Hèv Kal t6te, ôtl Se^ictoi tl àeI èvEÎvai èv Tfj tt6Xei Xéyov
1 EXOV Tfjç TIoXlTElaÇ Tèv aÔT^V SvTIEp Kal ai) Ô VO^ioSÉTT^Ç d
£)(cov Toùç v6^oi)<; etISelç.
'Eppi]Qr] ydtp, £4)^.
'AXX' oô)( iKavôç, EÎTiov, e8t]Xo8t], <f>66G)Sv
û^jieÎc;àvTi-
^a(i6av6^EVOL SESrjXdûKaTE (laKpàv Kal )(aX£Tri^v aÔToO Tf)v
^7i6ÔEL^LV etteI Kal t6 XoiTi6v oô TiàvTCùc; pE^aiov SieXBeÎv.
Tb 7TOLOV;
Tlva TpÔTTov jiETa)(ELpL^o^iÉvT] ti6Xlc; <|)tXoaocj)tav oô
-SioXEÎTai. Ta yàp Sf) ^Ey<iXa TiàvTa lTTia(J>aXî], Kal ih
AEyo^iEvov Ta KotXà t^ Svti )(^aXETtd.
'AXX' b^cùç, I Ec^T],XaBÉTco teXoç f\ àTi68EL^iç toutou e
<JjavEpoO yEvo^iÉvou.
Oô t6 ^i] (ioôXEaSai, îjv 8'lyci),
àXX' EÏTiEp, t6jif]
^ôvaaSai SiaKoXÔGEf rtapàv 8è Tf|v y' à\jL^v rrpoGu^iav
£Îa£L. Zk6ti£l 8è Kal vOv cbç TipoSô^coc; Kal TiapaKtvSuvEU-
TLKÛÇ ^ÉXXcO XÉyElV, bTL TOÔvaVTtoVî^
vOv 8el ToO ETTITT]-
SE^maTOÇ TOÔTOU TtéXiv &TiTEa8ai.
5 èÇi-crXov : èÇttr^v pr. A add. Xo supra r\ -TtXov F|j 7 rfioç AF
Stob. : eioo; W |IC 3 y.al A Stob. : /ai "cà F
j]5
ïy'^oiç: s'Ywye F^
[|
a-jTT) edd. : auTt) A aÙTrj F||8 Iveïvat W : ëv givat AF
||d i t'/ov :
<ij ex fecit F\\ ovjzcp : iôa;:£p F jj
6 ;iavTtoç : tîûcvtojv Bekker|j
6 3
prius TÔ : ex o) fecit A |1 posterius to : -ai F ||6 5eï : ei in ras. A.
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497 e LA. RÉPUBLIQUE VI 122
Comment?A présent, dis-je, ceux mêmes qui abordent cette étude sont
498 ades adolescents à
peinesortis de l'enfance
quis'en
occupentavant d'aborder l'économie domestique et le commerce, et quis'en éloignent, quand ils approchent de la partie la plus dif-
ficile, et ce sont ceux qu'on donne pour des philosophes ac-
complis. Quant à cette partie la plus diffiile, c'est la dialec-
tique que je veux dire. Dans la suite ils croient faire beaucoupen acceptant d'assister à des conférences philosophiques lors-
qu'ils en sont priés ;ils sont persuadés que la philosophie ne
doit être qu'un passe-temps. A l'approche de la vieillesse,
à l'exception d'un petit nombre, ils s'éteignent beaucoup plus
b complètement que le soleil d'Heraclite*, d'autant qu'ils ne se
rallument plus.
Et comment faut-il faire ?
Tout le contraire. Dans la jeunesse et l'enfance, c'est une
instruction et une philosophie appropriée au jeune âge qu'il
faut leur donner ; il faut surtout prendre soin de leur corpsdans le temps qu'il croît et approche de la virilité, afin
d'avoir en lui un bon serviteur de la philosophie ; puis,
quand vient l'âge où l'âme est près d'atteindre son plein
développement, il faut renforcer les exercices qui lui con-
C viennent; enfin, quand les forces manquent et interdisent
aux citoyens la politique et la guerre, il faut les laisser,
comme des animauxsacrés, paître
en liberté-, sans autre
occupation sérieuse que la philosophie, si l'on veut qu'ils
vivent heureux et qu'après leur mort ils couronnent là-bas le
bonheur de leur vie par une félicité qui y réponde.
XII Je lereconnais, Socrate, dit-il, tu parles vraiment avec
chaleur. Je crois néanmoins que la plupart de tes auditeurs
sont disposés à te résister avec plus de chaleur encore et qu'ils
refuseront absolument de te croire, Thrasymaque tout le
premier.
N'essaye pas, répondis-je, de mettre la brouille entre
1 . On sait qu'Heraclite regardait le soleil comme un feu qui s'éteint
tous les soirs et se rallume tous les matins: vso; Iç'rjalpTj f,Xtoç(/r. 82).
2. Il s'agitdes troupeaux consacrés à quelque divinité. Platon
avait employé la même métaphore Protag. 820 a à propos de Périclès
quilaisse ses fils « courir et
paîtreen
liberté, pourvoir si d'eux-
mêmes ils tomberont sur la vertu ».
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€22 nOx\ITEIAS q- 497 e
nôç;NOv ^ÉV, f]V S' lycb, ol Kttl dlTTé^eVOL ^lEipÀKia OVTa SpTl
IjEK TiatScov t6 (lETa^ù oiKovo^itaç Kal ^pr)^aTia(AoO TrXrj- 498 a
<ji(iaavTEc; aÔToO iQ ^aXencoTàTç ànaXXàTTOvTai, ol<|)lXo-
<7OCj)0bTaTOL TTOtOlJ^lEVOL' XÉyO 8È ^(aXETTOTaTOV ib TTEpl TOÙÇ
Xoyouc;- Iv 8è tô IriEtTa, làv Kal aXXwv toOto TupaTTévTcov
TiapaKaXo\j^iEvoL âSÉXcoaLv aKpoaTal ylyvEaBaL, ^lEyocXa
fjyoOvTat, TtdtpEpyov ot6(iEvoi aÔTè SeÎv TipaTTEiv TTp6c; 5è
t6 yîipocc; ekt6<; 5if|tlvcùv ôXiyov ànoaBÉvvuvTai ttoXù
^otXXov ToO 'HpaKXELTElou iqXtou, I
oaov aî56ic; oôk è^dc- b
TTTOVTat.
Ael 8È TTCùÇ ; EC|>T].
nSv ToôvavTtov* jiEipàKia ^èv ovTa Kal TiatSaç ^Eipa-
icicû8r| TTaL8ELav Kal (piXoao<|)tav ^ETa)^ELpi^EaGai, tôv te
<jcù\x&'z<ùv ,Ev S 3XaaTàvEL te Kal àv8poOTat, eî5 ^ocXa ettl-
^EXEiaSat, ÛTTrjpEotav (J)iXoCTO<})ta ktcû(jiévouc;" TïpoLo\3ar]<; 8è
^fjç i^XLKiac;,EV
rj f) ^'^X^ TEXEoOaBai ap)(^£TaL, ettuteLvelv
^à CKEtvT^c; yu^vaCTia* Sxav 8è Xfjyri jièv f\ pcbtir),ttoXitlkôv
j8È Kal oxpaTELOùv ekt6ç ytyvT^TaL, t6te
fj8r) à(|>£Tou<;C
A/É^iEaSat Kal ^r)8Èv aXXo TTpdiTTEiv, b tl^f| TcdpEpyov, toùç
^ÉXXovTaç Eu8aL^6vcû<; ^iwc^EoSaL Kal TEXEUTrjcravTac; tû
lilcù T^ (5e6ico^£Vcû ttjv EKEt ^oîpav ETTLOTifjaEiv TtpÉTtouaav.
XII 'Clq àXrjBSç ^lot 8okelç, £(|)r|, XéyEiv yE TipoGiS^icùç,
-& ZcùKpaTEc;' oT^ai ^évtol toùç tioXXoOç toùv aKouévxcov
TUpoBu^^TEpOV ETt àvTLTEtvELV 0Ô8' OTICOaTLoCv TIELaO^ÉvOUÇ,
-anô 0paa\)^d)(ou àp^a^Évouç.
Mf) 8L&6aXXE, TJv 8' âyo, êjiè Kal 0paaT&^a)(ov | apTi d
498 a 7 à7:oa6£VvuvTat : -uxat F|j p-àXXov 7:oXù F
||8 r^pay.Xv.-cdou :
-Tou FIIb 5 çtXoaooîav : aooiav F
|j-ce : 8è F
j]C i axpaTSiwv : -Ttcùv
codd.Il TJûY] om, F
II5 Y£ : xe F
|| 7 ;:po0i;[Adx£pov : ex w fecit A||
àvxtxeivstv : av àvx. Mon. àvxixeveiv Steph. (repugnaturos Ficinus) jj
-9 8tà6aXXe : SiàSaXe F».
VII. I. — i6
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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498 c LA RÉPUBLIQUE VI 12»
d Thrasymaque et moi, au moment où nous venons de lier
amitié, sans jamais d'ailleurs avoir été ennemis. Je n'épar-
gnerai aucun effort pour le convaincre lui et les autres, ou
du moins pour leur servir à quelque chose dans une autre
existence, lorsque, revenus au jour, ils se trouveront denouveau à des entretiens comme celui-ci*.
» C'est les ajourner à bref délai, vraiment, fit-il.
Il n'est pasCe délai n est rien, répliquai-je,
impossible de comparé a 1 éternité. Au reste il n'est
convaincre la foule pas surprenant que la foule n'ajoute pas-
réfractaire au foi à nos discours ; car elle n'a jamais vugouvernement desexécutée l'idée qui est à présent discutée
;
philosophes. ,• j 1. i7 ' x j j
loin de la, elle n a entendu que dès-
phrases comme celle qui vient de m'échapper, construites à
dessein sur les mêmes consonances, et non point des propos-
où cette correspondance soit, comme dans ma phrase, l'effet
d'un simple hasard. Quant à un homme qui soit en rapportet consonance avec la
vertu,aussi
parfaitement que possi-ble, en acte et en parole, et qui gouverne souverainement
499 a dans un État pareil au nôtre, jamais elle n'en a vu, ni un,.
ni plusieurs. Qu'en penses-tu ?
Qu'elle n'en a jamais vu.
Elle n'a jamais été non plus, cher ami, à même d'assister à
de beaux et nobles entretiens, où l'on cherche la vérité de toutes-
ses forces et par toutes les voies possibles, dans la seule vue de
la connaître, où Ton salue de loin les faux brillants et la dis-
pute et tout ce qui ne tend qu'à la vaine gloire et à la chicane^
et dans le barreau et dans les conversations particulières.
C'est encore vrai, dit-il.
b Voilà, repris-je, les réflexions qui me préoccupaient et mefaisaient craindre de parler ; cependant la vérité l'a emporté,et
j'aidit qu'il ne fallait point s'attendre à voir ni un État,,
ni un gouvernement, ni même un simple individu toucher àla perfection, avant que ce petit nombre de philosophes^
qu'on traite, non pas de méchants, mais d'inutiles soient
forcés par les circonstances à s'occuper, bon gré, malgré,.
1. Ceci implique la réincarnation de l'âme comme elle est
décrite au livre X 608 d sqq. L'éducateur ne doit jamais désespérer,
puisque la semence jetée dans cette vie peut porter ses fruits dans>
une autre vie.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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133 IIOAITEIAS 7 498 d
cplXouc; yeyovéTac;, oôSè iTp6 xoO èyQpo^q ovxaç. flelpaç
yàp 0Ô5ÈVàvl'jCTOjiEV, êcoç âv
î^ Tieiaco^EV Kal toOtov Kal
Toùç êcXXouç, f)
npoÔpyouTi
TtoLrjaco^iEvelç ekelvov t6v
^tov, bTav oSGlc; yEvitiEvot toîç toloutoic; evtux^cogl X6yoiç.
Elç jiiKp6v y', £<t)r), xp<5vov EipT^Kaç.
Elç oôSÈv^lÈv oQv, £<^T]v, ôc; ys Tipbç t6v &TTavTa. T6
tiÉvTOL ^if)Ti£l9Ea8aL TOLç XEyo^AÉvoïc; Toùç TXoXXoijç 8a0^ia
ouSév ou yàp TT<î>TtoTE eÎSov yEvd^Evov xè vOv XEyd^Evov,
àXXà TToXù ^loXXov 1
TOLaOx' axTa p^niaxa I^ETrtxrjSEc; àXXr)- e
XoLÇ «^otco^iéva, àXX' oùk omb xoO auxojiocxou ôortEp vOv
£,\)jjmEa<5vxa* avSpa Se apEXÎ] Tcapiao^iévov ical &^oio^£vov
^iÉ)(pixoO SuvaxoO xeXécùç Epycp xe Kal X6yo, 8uvaax£\3ovxa
£v •n6XEL EXÉpoc xoia\3xrj, ou ticStioxe|1 IcûpàKaaiv, oÔxe Eva 499a
ouxE ttXeIouc;* f)oïel
;
OuSa^coç yE.
OûSÉ yE au X6ycov, S ^ia<àpiE, KaXoùV xe Kal IXEuSÉpcov
iKavQÇ ETirjKooL yEydvaoïv, oïcùv ^T]xelv ^èv x6 àXr|9È<; E,uv-
XExa][iÉVG)c; ek navxàc; xpénou xoO yvcovai y^&piv, xà 8è
Kojiipà XE Kal IptaxLKà Kal ^r)Sa^6aE otXXoaE XEivovxaf\
•npôç 86E,av Kal Ipiv Kal ev SlKaiç Kal ev ISlaïc; ouvouctaLÇ
TtéppoBEV àona^o^Évcûv.
OuSè xotixov, E<t>T].
ToùxcûvI
xoL )(àpiv, f]v S' Ey<*), Kal xaOxa npoopo^Evoi b
iq^iELÇ laie. Kal 8E5t6xEÇ cJ^oc; èXéyo^Ev, ÛTt6 xàXrjSoCc;
i^vayKaa^iEvoL, oxt oÔxe tiôXiç oCxe noXiXEta oô8éy' àvf\p
ê^otcùc; ^if|TToxE yÉvr|xaL xéXeoç, nplv av xolç <|)iXoa6<f)oiç
xouxoLÇ xoTç ôXtyotç Kal oô TTOVT]poLÇ, à'^p-f]oioiq 8è vOv
KEKXrmÉVOLÇ, àvàyKT] XLÇ EK Tl^X^Ç •nEpl6<iXr), ELXE (50T&-
Xovxai EÏXE^11^, TiéXECùç EmtiEXrj9f]vat, Kal
xf]tt6Xei
3 7:ctaco(X£v : -aojxsv F \\!i Tro'.rjawtxcV :
-aofxev F|| g lô : xôv F
||lo
r.okù : r.oXkol A^j|e i Totau-' ar-ra prjaaTa : in m. yp. TOtauti pTJ[xaTa
A113 ::ap'awaevov : o ex o) fecit A
1|499 a 5 oituv A: oîoy A^F
||Çuvtê-
Tajxévojç A^ :-'ray[jLevtoç
A^ auvT£":a{xevtoç F ||6 xpoTioy F : 7:poaw:îou
A in m. yo. Tpdrou H b 4 xéXeoç : téXoç Fjl6 7:epi6àX7)
: rapaS. Ven.
184.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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124 nOAITEIAS q- 499 b
KaTr|K6cp yEvÉaSaL, f)xcov vOv Iv SuvaaxElaiç f\ lîaaiXEtaiç
3vTCùv CÉaivf\ aÙToîç Ik tlvoç Betaç ETitTTvotaç
] àXr)8Lvî^<; c
(f)iAoaocj5tac; àXr|8Lvèc; Epcoç E^Tréar].To\jtcùv 8è
Ti^TEpayEVÉCTSai T^ à^c|)6TEpa ôç apa laxlv àSiJvaTov, lyw ^èv
oôSÉva(pT\\jil s-X^-iv Xéyov. Ovîtcù yàp &v
f)lxEÎç SiKalcoç
KaxayEXcp^ESa, oç aXXoç EU)(aîc; o^ota XéyovxEÇ* f\ où)(
oôxoç ;
Ouxcoç.
El xotvuvSicpoLÇ
eIçcj)iXoao<|)tav
rtdXEcbç xiçàvàyKr|
ET[L^EXr|9îivaL f\ ysyovEV èv xô aTTEtpo xû TtapEXr)Xu86xt
^p6vG> f\Kttl vOv laxLV EV xiVL |5ap6apLKÛ xéircp, Tidppcù nou
EKx6ç ovxL xî]c; I iq(jiEXÉpaç èndipECùc;, f]Kal ETTEuxa yEv/j- d
aExat, TTEpl xouxou EXOL^OL xû X6ycp SLa^dc)(Ea8aL, â>q
yÉyovEV 1^ £Lpr||jiÉvr| TtoXLXEta Kal laxtv Kal yEvr|aExal yE,
oxav aîixr) f^MoOaa ti6Xecù(; âyKpaxfjc; yÉvT]xat. Ou yàp
à5\3vaxoç yEvÉaSat, ouS'i^^ielç àSt3vaxa XÉyo(jiEv|^X<xXETià Se
Kal Ttap' f\\x<ùv ôjioXoyEÎxat.
K&l Etiot, E<|)r|,OÎJXO SOKEL.
Toîç Se TToXXotç, T]v 8'Ey<i>,
oxt oôk aî5 Sokel IpEÎc; ;
'*0 ^laKdtptE, Y\v 8' lyo), 1 ^xf)Tuàvu ox5xa> xcov ttoXXoùv e
KaxrjyopEL. 'AXXotav xoi 86^av I^ouaiv, làv auxoîç ^if|
(|)lXovelkcov,àXXà Tiapa^iuSoij^Evoç Kal àTToXu6^Evoc; xrjv xfjç
(})LXo^a9£Laç 8ta6oXf)v £v8ELKvijr| oQc; XéyEtç xoùç (J>lXo-
a6(|)ouç, Kal 8Lopt^r| ôcmEp apxi xr)v xe<|>t3aiv
aôxôv Kal
xf|v 11 ETtuxf)8Euaiv, XvoL\i.^ iqyôvxat ce XéyEiv oQc; auxol 500 a
oïovxaf[f]]
Kal làv oSxco SEcovxat, àXXotav xoi<|)f)aEic;
aôxoùç 86^av Xr)ipEa8aL Kal aXXa aTTOKpLVEÎaBai. *H oïei
XLvà )(^OcXETTatvELVXCÙ
^if) )(aXETlÇ fj (|)90VELV xS(Jlf) CJ)8oV£p^
8 y.oizr^y.odi Schleiermacher : xaTr[xoot AF (àvxî tou xaxa/.ojdusvoi
schol. in Ajjd I £-d'|ecoç
:
oï|/£co;Eus.
|| 4 auTY) F : aùxr] A Eus.||
fjom. F
IIe 2 àXXoiav : àXX' oTav F
||èotv : èv F
||4 IvSetxvur) : -ei F
5 otopîî^r]: -£t F
II500 a 2
r]om. F
||oûxto : aùxto F
||3 à-oxpiV£Îa6at
F : -veaèai A |j4 [xr] om. F add. s. u.
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500 a LA. RÉPUBLIQUE VI ia5
quand on est soi-même sans haine et sans méchanceté ? Je
préviens moi-même ta réponse, et je déclare qu'un caractère
aussi revêche
peut
bien se rencontrer chez
quelqueshommes,
mais non dans le grand nombre.
Je partage, dit-il, franchement ton avis.
b Tu le partages donc aussi sur ce point, que, si le vulgaire
est indisposé contre la philosophie, la faute en est aux intrus*
qui ont pénétré bruyamment chez elle contre toute conve-
nance, et qui, injurieux ethargneuxles uns envers les autres,
et réduisant leurs discussions à des questions de personnes, se
conduisent d'une manière indigne de la philosophie.
C'est très vrai, dit-il.
XIII En effet, Adimante, on n'a guère le loisir, quand
l'esprit est vraiment occupé à contempler les essences,
c d'abaisser ses regards sur la conduite des hommes, de leur
faire la guerre, et de se remplir contre eux de haine et
d'aigreur;
mais regardant et contemplant des objets ordon-nés et immuables, qui ne se nuisent pas les uns aux autres,
qui au contraire sont tous sous la loi de l'ordre et de la rai-
son ^, on les imite et on se rend autant que possible sembla-
ble à eux;ou crois-tu qu'il soit possible, quand on vit avec
ce qu'on admire, de ne pas l'imiter ?
C'est impossible, dit-il.
Ainsi le philosophe, qui vit avec ce qui est divin et
d ordonné devient ordonné et divin, autant que le comportela nature humaine
;mais la masse le juge souvent de façon
bien injuste.
Assurément.
Si donc, repris-je, quelque circonstance le contraint à
essayer de faire passer dans les mœurs publiques et privées
de ses semblables ce qu'il aperçoit là-haut, au lieu de se bor-
1 . Il semble bien qu'Isocrate a pris ceci pour une attaque person-nelle et qu'il y répond dans VAnlidosis 260 sqq. : « Nous autres poli-
tiques, que ces gens-là disent hargneux («ptXaTzeyGrfijLOva; ici est la
reprise du mot de Platon çtXa-£"/6T)u.ovfo; ?/ovTa;), nous sommes
beaucoup plus doux qu'eux ; car ils tiennent toujours sur notre
compte des propos méprisants, tandis qu'en parlant d'eux nous ne
disons que la vérité. »
2. Cf. Euripide, /r. 902.
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125 IlOAITEIAS q- 500;
«<f)6ov6v TE <al TTpSIov SvTa; 'Ey^ ^èv "^étp
as. TTpoc|)9àaa<;
^Éycû OTL èv ôXtyoLÇ xialv TjyoO^ai, àXX' oôk êv t^ TTXf|9Ei,
^ocXETrfiv
oÔTCù(|)\jaLv ytyvEaSai.
Kal èyûb àjiÉXEi, £<|)r|, ^uvoto^at.
IOÔKoOv Kal aÔTà toOto ^uvolel, toO ^^oXetxSç irpàç b
<J)iXoao(|)tav toùç ttoXXoùc; SiaKEtaBat ekeIvouç alxtouç EÎvat
"Toùç e5,co8ev, ou TtpoafJKov, ETTELaKEKco^aKdTaç, XoiSopou-
^Évouç TE aÛToîç Kal (|>tXa'nE)(8T]^6vcû<; i^^ovTaç Kal àEl
TiEpl àvSpcûTtcûv ToùçX6youç TioLou^iÉvouç, fJKiCTTa <j>iXoao<|>tot
npÉnov TtoLoOvTaç ;
rioXi» y', E<|)T].
XIII OôSÈ yàp TTou, S 'A5Et(iavTE, (j)(oXf]TÔ yE é>q
aXrjGcûc; npoç tolç oSat Tf)v Siocvotav e^^ovtl KdtTCù (iXÉTTELV
^Iç àv9p<i)Ti<A)v 1 Ttpay^aTEtaç, Kal t^axô^iEvov aÔTOÎç C
<J)96vou TE Kal »8ua^EVElaç Ijjm'umXaaGaL, àXX' eIç TETa-
yjiÉva aTTa Kal KaTa TauTà àeI E)(^ovTa ôpôvTaç Kal 9eg>-
^Évôuç oCt' àSiKoOvTa oôt' àSiKoti^Eva ûtt' àXXi^Xov, K6a\xca \
<ÔÈ TuàvTa Kal KaTa Xéyov E)(ovaa; TaOTa ^HJiELa9at te Kal
OTL ^làXtaTa àc|)0(ioLoOa8af f)olel Ttvà ^r))(avf)v Etvai, Stg)
TLÇ o^iXel àyà^Evoç, \xi] ^iL^ELCT9aL EKELvo;
'ASiJvaTov, E<|)r|.
©eIo 8f|Kal Koatitcû o y£ cf>LX6aoc|)oç ojiiXSv K6a\ii6q te
\Kal 9eloç eIç t6 SuvaT^v àvBpcûTTo ytyvETaf SiaBoXf) S' âv d
-n&at TioXXf| .
navT(4TTaat ^kv o3v.
"Av oQv TLÇ, eÎtuov, aÔTÔ àvàyKT] yÉvrjTat S ekeî opfi
^EXETÎ^aat ELÇ àv9p<i)'ncûv fj9r| Kal ISta Kal Srj^oala TL9£vai
xal^if] ^6vov êauT6v tiX&ttelv, Spa KaK6v 8r|^Loupy6v aÔTèv
b h auToTç : aùxoîç codd.||
C 2 et; : et F\\
3 Taùxà : Tauxa F(|
4 àS:xo'j[jL£va F -vov A|| 7 à^diic'^oi;
: àyo- A^|j [ay)
cm. F|| 9 6eiw 8r)
xalxoa{x''u>
: Oecp Stj xa\ xoatxw Eus.'||
d 6[J-ovov
: izovov F|| àpa
y.axôv : àpaxov F add. xa s. u.
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500 d LA RÉPUBLIQUE VI 12&
ner à se façonner lui-même, crois-tu qu'il sera un mauvai»
maître de tempérance, de justice et des autres vertus civiles ?"
Pas du tout, dit-il.
Mais si le peuple parvient à se rendre compte que nous-
c lui disons la vérité sur les philosophes, gardera-t-il son hos-
tilité contre eux et se méfiera-t-il encore de nous, quandnous disons que jamais un État ne connaîtra le bonheur, si
le dessin n'en a pas été tracé par ces artistes qui travaillent
sur le modèle divin ?
Il perdra ses sentiments hostiles, répondit-il, s'il se rend
501 a compte de la vérité ; mais de quelle manière crois-tu qu'il»traceront ce dessin ?
Ils prendront, repris-je, l'État et les caractères des hommes^
comme une toile, qu'ils commenceront par rendre nette, ce
qui n'est pas très facile. En tout cas, tu penses bien qu'il*
différeront dès l'abord des législateurs ordinaires en ce qu'il»
ne consentiront à s'occuper ni d'un particulier ni d'un État^
pourlui tracer des
lois, que lorsqu'ilsl'auront
reçunet ou
l'auront eux-mêmes rendu tel *.
Et ils auront raison.
Cela fait, ne crois-tu pas qu'ils esquis-Le philosophé ggront le plan de la constitution.modèlera l'Etat ^ j x
sur l'idéal divin.Sans doute.
b Ensuite, je pense, perfectionnant leur
ouvrage, ils tourneront souvent les yeux de deux côtés, d'une
part vers l'essence de la justice, de la beauté, de la tempéranceet des autres vertus semblables, et d'autre part vers la copiehumaine qu'ils en tracent, broyant et mêlant les couleurs
humaines ^ suivant les professions et se guidant sur cet exem-
plaire qu'Homère^, lorsqu'il le rencontre chez les hommes^
appelle divin et semblable aux dieux.
Bien,dit-il.
1 . Cf. Lois 735 b-736 c où il est également question d'une pur-
gation (ziôapatç) initiale, et où Platon décrit plusieurs formes de
purgation législative.
2. Le mot àvBpetxeXov, que j'ai traduit par couleurs humaines
désignait en peinture la couleur de la chair, qui s'obtenait par uo
mélange de plusieurs couleurs;
il signifieici la ressemblance avec
l'humanité vraie.
3. Homère IL i, iSi.
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126 nOAITEIAS Ç 500 d
OLEt yevriaEaSaL aa>cj>poCTÙvr|ç ts Kal SiKatocrtvi^ç Kal ^u^-
TTàcjr|ç Tfjc; SrjjJioTiKÎ^ç àpeTÎ^ç ;
"\-\ki<jt&
ye, f\
B'
bç.'AXX' èàv
8f) aïaBcùVTai ot ttoXXoI 8tl àXr]9q TUEpl aôtoO
Xéyo^Ev, I )(aXETTavoOai Sf] tolç <f>iXoa6c|)OL<;Kal àTTiat/)- e
aouoLV rwxlv XéyouaLV àç oôk av ttote aXXcoç EÔ5amovf|aEiE
tt6Xlç, eI^if) auTi^v SuaYp(ii|;Eiav
ot tô GeIco TuapaSElynaTt
)(p(A)jiEV0L ^cûyp(ic|>OL ;
Oô xaXETravoOatv, îj8' Bç, IdvTTEp alaBoovxai. 'AXXà Sf]
Tlva11 XÉyEtç TpéTTov Tfjç 8Laypa<|)f]ç ;
501 a
Aa66vTEc;, rjv S' èyo, ôoTTEp TttvaKa 7t6Xlv te <alfj8r|
àvSpGJTTQV, TipcùTov \ièv KaSapàv TTOLl'iaEiav &v, o oô Ttdcvu
P^Slov àXX' oQv oTa9' Stl toôto âv eôSùç tcûv aXXcùv
SiEvÉyKOLEv, TÔ^'^i^TE
l8L<aTo\j t^l^TE tt^Xecûç E8EXf)aaL âv
aipaa8at HT]8è ypoccpEiv vé^Aouç, nplv fj TTapaXaBEÎv KaSapàv
f]auTol TtoLÎ^aaL.
Kal ÔpeSç y', Ict>n.
OuKoOv {lExà TaOra oïel ÔTtoypàkpaCTSaL âv t6 axf]^a tî^ç
TioXiTELaç ;
Tliii^v ;
"ETiELTa, 1 ot^ai, àTTEpya^6jjiEvotTtUKvà âv ÉKaTÉpcoa' oltto- b
BXÉTtoiEv, TTp6c; TE Tè cfïôaEL 8tKaLov Kal KaXôv Kal a6ù<|>pov
Kal nàvTa tA ToiaOTa, Kal irpèç ekelvo aS 8 ev toîç àvSpcû-
TTOLÇ I^TTOLOÎEV, £,U^HIELyvl&VTEÇ TE Kal KEpaVVlÛVTEÇ EK TCÙV
ETlLTT]8EU^àTCÙV t6 àvSpElKEXoV, àll EKeIvOU TEK^iaipÔ^EVOL,
O8if|
Kal "O^rjpoç ek^cXectev ev toîç àv6p<!ùTioiç EyyLyv6^EV0V
8eoel8éç te Kal Seoe'lkeXov.
'OpBoùç, kc^T].
88Yi[jL0T[xr]';
:
BscfxtDTt/.T};F
||6 I /aXezavoû'a^ : -Tratvouac pr. A et
mox. e 5II501 a 3 ttcwtov : o ex w fecit A
||av cm. F
||ô : o6ev F
||
5 Stsvsyxotsv Mon. : -/.aiev vel -xai av Eus. -xsïv codd.||6
t]om. Eus.
Ilb 1 Ixaxsptoa' edd. : -was F Eus. Hierocles -toç A
|13 sxeivo : -va>
F ||(xj vulg. : au xô AF Eus. Hierocles.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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SOIB LA. RÉPUBLIQUE VI 127
Et tantôt, je pense, ils effaceront, tantôt ils ajouteront unc trait, jusqu'à ce qu'ils aient épuisé leurs efforts à tracer des
caractères humains qui soient agréables aux dieux dans toute
la mesure du possible.
Un pareil dessin, fit-il, ne saurait manquer d'être fort
beau.
Eh bien, repris-je, n'avons-nous pas réussi à persuaderà ceux que lu représentais fondant sur nous de toutes leurs
forces, que l'homme capable de dessiner un État est ce
même philosophe dont nous leur faisions l'éloge tout à
l'heure, entre les mains duquel ils s'indignaient de nousvoir remettre les États ? Ne sont-ils pas moins choqués de
nous l'entendre répéter à présent ?
Beaucoup moins, dit-il, s'ils sont raisonnables.
d Que pourraient-ils encore nous objecter ? que les philoso-
phes ne sont point épris de l'être et de la vérité ?
Ce serait absurde, répondit-il.
Queleur
naturel,tel
quenous l'avons
décrit,n'est
pointparent du bien par excellence.
Ils ne peuvent nous objecter cela non plus.
Alors quoi ? qu'un tel naturel, étant tombé sur la profes-
sion qui lui convient, ne deviendra pas parfaitement bon et
sage, s'il en fut jamais de tel ? Diront-ils que ceux que nous
avons exclus le deviendront davantage ?
« Non certes.
S'effaroucheront-ils encore quand ils nous entendront dire
que, jusqu'au jour où la race des philosophes sera maîtresse
du gouvernement, ni l'État ni les citoyens ne verront la fin
de leurs maux et que la constitution que nous avons imagi-née en esprit, ne se réalisera pas en fait ?
Ils s'effaroucheront peut-être moins, dit-il.
Veu2ç-tu, dis-je, que nous supprimions ce moins* et que
nous les déclarions tout à fait radoucis et persuadés, afin502 a
qu'ils en conviennent au moins par pudeur, sinon par un
autre motif?
Je le veux bien, dit-il.
I. Platon pense-t-il pouvoir réellement persuader ses adversaires,
qui sont surtout les politiques réalistes à la façon de Calliclès ? C'est
possible. En tout cas, il fallait admettre leur assentiment pourdémontrer la possibilité de la cité parfaite.
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127 nOAITEIAS ^ 501b
Kal t6\jik\f av, oT^at, e^aXeL(|)OLEV, t6 Se TtdtXiv lyYpà-
<{>OL£v, 1 Ecoç bxL ^dXiara àv9p<*>TtELa fjSt] elç 8aov evSé- C
^ETttL 6E0C|)LXf] TTOLTjaELaV.
KaXXtaTri yoOv av, Ec|)r|, f\ Ypa<J)f) yÉvoLTo.
*Ap' oSv, îjv 5'Êycî), tïeISojiév TTr| ekeIvouç, oSç StaTExa-
^lÉvouç è<p' ^\iôLq €.<pr\aQoL levai, â>ç toloOt6ç Iotl ttoXitelcov
^coypà<|>o<; ov t6t' etit^voO^iev npiç aÙToi3ç, Sl' ov ekeîvoi
€)(aX£T[aLVov 8ti xàç tc6Xeiç aÔTâ TiapESlSo^iEv, Kat Tt
^o^Xov
aÙTÔ vOv à<o\3ovTEÇ TtpaôvovTaL ;
Kal TioXû yE, r\S' Sç, eI CTcocppovoOatv.
rifj 1 yàp Sf] E^ouaLV à^c{>ta6r|Tf]aaL ; nÔTEpov ^if|toO d
3vToç TE Kal àXr|9Etac; IpaaTàç EÎvai toùç <|)LXoa6c|)ouç ;
"Atotiov ^EVTav, E(^r), EÏr).
'AXXà ^f) Tf]V (|)i&aivauTcov OLKElav EÎvau toO àplaxou, fjv
Vj^iEÎc; 8if)X9otiEv ; .
OôSÈ toOto.
Tt Bk; Tf|v TotaÛTT]v TU)(oOaav xcov TTpoar]<6vTCûv etti-
TT^ÎEU^iaTCûV oÙK àya8f]v teXécoç laEcOai <al<|>iX6ao<J>ov,
ELTTEp TLvà aXXr|v ; f| ekelvouç <J)i^aEuv ^iSXXov, o3ç tII^elc;
à(|>opiaa^Ev ;
I
Oô 8f)TXou.e
"Ext oîîv àyptavoOai XEyovTov fj^uv 8ti irplv fiv TréXEcoc;
t6<|)LXécrocJ)ov yévoc; lyKpaxÈç ysvrjTaL, o3te ttoXei oôte
TToXlTatc; KaKcov naOXa laTai, ouSèt^
noXiTElafjv ^luSoXo-
yoOjiEV Xdyc) Ipy^ TéXoç Xf)ipETaL;
*'lacoç, Ecf)r|, îjttov.
BoijXel o3v, ?\v 5'Ey(A), ^if| ?]TTov c|)co^ev aûxotiç, àXXà
TTavTdcTiaai irpàouç yEyovÉvat Kal TTETTEÎaBat, ïva, |1eI
\if\ 502 a
XI, àXXà ala)(uv8ÉvxEc; ôjioXoy/)aoatv ;
riàvu ^Èv oîîv, M.(^r\.
C I aaX'.çjta :[x.
xà F Eus. Hierocles|| àv6pa5-eta codd. et Eus. :
-niva Hierocles||
a ôeoçiXt; : 6eoe:Ôr) Badhamjj4 £X£''vouç : /.£''vo'j; F
||
^'.aTSTa^JLSvo'jç: àvTixsT. F^
||8 aùxô om. F
j|d 9 çrjaetv
: cpûost F <pr[aet
Adam 11 502 a a àX)và Ast : àXXo codd.
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128 nOAlTEIAS cr 502 a
XIV OuTOL ^lÈV TotvUV, îjv S'EY<*),
ToOtO TIETIELatlÉVOl
Icttcov toOSe Se nÉpL tlç àji(|)La6T)Tf)a£L, ôç oùk av t\3)(olev
YEv6^£V0LfiaaiXÉcùv
EKyovoif\
SuvaoTCùv làç(^voEiq
<^ik6-
<7oc|)OL ;
Où5' &v eTç, £<|>r|.
Tolo\3touç 8è yEVo^Évouç wç noXXf] àvàyicTl 8iac|)9apf^vai,
£)(EL TLÇ XÉyEiv ; «ç jiÈv yàp xaXETTàv aco9î]vai, Kal i^^elç
^Uy)^COpoO^EV toÇ SE EV TiaVTl T^ 1 XP^^'P "^^^ TlAvTCÛV b
oôSéttote oôS' âv eTç acûSElr], saQ' oaxiç à^icJ)La6T)Tf|a£iE ;
Kal Tucoç ;
'AXXàti/)v, îjv S' lycb, EÎç iKavàc; yEvé^iEVoç, tioXiv e^cùv
-nEL9ojiÉvr|v, ttocvt' âiTLTEXÉaaL Ta vOv àTttOTOiijiEva.
'lKav6ç yàp, £cj)r|.
"ApxovToç yàp Ttou, f^v 8'âyoù, tlSévtoç toùç v6^iouç Kal
rà èTTLTTjSEti^aTa S 8ieXr|X\i9a^iEv, oôSfjTTov)
âSiiivaTOV
£9ÉXeLV TtOUELV TOÙÇ TIoXlTaÇ.
OÔS' ÔTTCÛOTLOOV.
'AXXàSr), aTiEp iq^icv SokeÎ, S6£,aL Kal aXXoLÇ 9aujiaaTàv
TL Kal àSuvaTov;
OÛK oX\iai lycùyE, ] ?)8' oç. C
Kal\jii]v
8ti yE lîâXTtaTa, elttep SuvaTà, ÎKavôç ev tolç
.£^Tipoa9Ev, ôiç lyS^iat, 8if]X9o^£v.
'iKavSç yàp.
NOvSr), â>q eoikev, ^u^iBalvEi i^^tv TiEpl i?\q vojio9EaLac;
IcptoTa ^Èv EÎvaL S. Xéyo^Ev, eI yévoLTo, )(aXETuà Se yEV£a9aL,
ot ^ÉvTot àSuvaTà yE.
Hu^iBatvEL yàp, Ec})r|.
XV OÔKoOv ETiEiSf) toOto ^liyiç téXoç ï.a)(EVyTa ettI-
Aoma8f) jiETà toOto Xektéov, Tiva
) Tpàrtov i^ï^îvKal ek d
^tvcûv ^ia9rniàTcov te Kal ETTLTr)8EUtiàTcov ol acûTi^pEÇ evé-
4 TOUTO : -Tov FII5 xiç D : xt; A x^ç F
|| à[jLçptffSr,xr)aet wç :àtxcpt-
a6T)xrîaca>ç F ||6
ï'/.-^o'^oi: ïyyovot F
||lo xt; F : xtç A
|| yàp om. F||
C 10 xtva : ovx'.va F jj d i xai om. F.
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502 d LA RÉPUBLIQUE VI 12^
sciences et de quels exercices se formeront les conservateurs
de la constitution et à quel âge ils s'appliqueront à chaqueétude.
Abordons, dit-il.
C'est en vain, repris-je, que j'aiusé d'adresse en passant
sous silence précédemment l'épineuse question de la posses-
sion des femmes, de la procréation des enfants et de l'établis-
sement des magistrats, sachant combien la vérité complètesoulèverait de protestations et serait difficile à mettre en
e pratique ;car à présent la nécessité d'en parler n'en est pas
moins venue. Il est vrai que nous avons épuisé la questiondes femmes et des enfants
;mais il faut reprendre celle des
magistrats pour ainsi dire par le début*. Nous avons dit, si
503 a tu t'en souviens, qu'ils devaient faire éclater leur amour de
la patrie dans l'épreuve du plaisir et de la douleur, et ne
jamais se laisser surprendre à répudier ce principe ni dans
les travaux, ni dans les périls,ni dans aucun changement de
position;
qu'il
fallait exclure celui
quisuccomberait à ces
épreuves, mais établir comme magistrat celui qui en serait
toujours sorti pur comme l'or éprouvé dans le feu, et lui
donner des privilèges et des récompenses de son vivant et
après sa mort. Voilà à peu près ce que j'ai dit, en biaisant
b et enveloppant mes termes, dans la crainte de soulever la
discussion présente.
Tu dis vrai, dit-il, je m'en souviens.
J'hésitais en effet, mon ami, à faire l'audacieuse déclara-
tion que je viens de faire;mais à présent ratifions notre
audace et disons que les gardiens parfaits ne pourront être
que des philosophes.
Osons le dire, fit-il.
Remarque combien vraisemblablement le nombre en sera
petit ;car étant donné le naturel que nous exigeons des phi-
losophes, les qualités qui le composent naissent rarementensemble sur le même tronc
;elles poussent ordinairement
sur des troncs séparés.
c Gomment l'entends-tu ? demanda-t-il.
I. Platon a traité de l'éducation morale des gouvernants par la
musique et la gymnastique ;mais il n'a rien dit de leur éducation
intellectuelle, qui doit se superposer à l'autre.
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129 nOAlTEIAS Ç 502 d
aovTat T?\<; TtoXiTEtaç, Kal Kaxà TTotaç i^XtKiac; CKaaTot
éKocaTCùv &TTT6jievoi ;
Aektéov jiévTOL, e<|>r|.
OôSév, T^v 8' èyo, t6 ao<p6v jiot êyÉveTo if\v te tôv
yuvatKûov i?\q KxfjaEoç Suo^ÉpEiav âv tG TupéaGEv napaXi-
TiévTL Kal TTatSoyovtav Kal Tf]v tcov àp)(6vTC0v KaxdcaTaCTLV,
elô6tl ôc; E'nl(|)8ov6ç te Kal ^(aXE'nf] ylyvEaBat f\ TtavTEXôç
àXr|6f)Ç' vOv yàp oôSèv fJTTov fjXSEV tô SeÎv|
auTà SleXSeÎv. e
Kal Ta \xèv 8f) TCûv yuvaiKcov te Kal TraCSov TiETXÉpavTai,
TO 8è tcov àp)(6vTcov âoTiEp e£, àp)(f]ç jieteXSelv Sel. 'EXé-
yo^jLEv S', eI jivrmovEliEic;, 8eîv aÔToùç <|>iXoTi6Xi|18àc;te 503 a
<j)aivEa6ai, (iaaavL^o^Évouç ev f^Sovaîc; te Kal Xtinaiç, Kal
TO S6y^a toOto nf|T' ev tt6vol<; lArjT'âv
c|>66ol<; h^jt' ev
aXXt] ^rjSE^La ^ETaBoXfj {|)alvEa6aL EKBoXXovTaç, f\t6v
àSuvaToOvTa àTTOKpLTÉov, t8v 8è TTavTa)(oO dtKfjpaTov
EKÔatvovTa ôoTiEp )(puaov ev nupl |iaaavi^6^£vov, aTaTÉov
apy^ovioL Kal yépa 8otéov Kal ^oûvtl Kal TEXEUTf)aavTL Kal
a8X(*. ToLaOT* ocTTa f\v là XEyd^Eva TiapE^iévToc; Kal napa-
KaXuTUTO^iÉvou ToO X6you, | TTEcj)o6rnjiÉvou KiVEÎv Tè vOv b
TTap6v.
'AXrjSÉaTaTa, Ec|)r|, XéyEiç* ^Éjivrj^at yap.
"'Okvoç yàp, Ecf)T]v, S <|)tXE, lyci), eItteÎv Ta vOv àiroTEToX-
jirmÉva* vOv 8è toOto jièv TEToX^ifiaSo eltielv, 8tl toùç
àRpLÔEaTocTouç <f»\jXaKaç (|>LXoa6(|)ouç hsl KaBiaTàvai.
EtpfjaScû ydcp, M.<pT\.
N6r|aov 8f) ôç eIk6tg)Ç ôXtyoi laovTal ctoi*îjv yàp
8Lf]X9o^iEv (jjtjaiv8eÎv ÔTiàp)(ELv aOTOtç, eIç TaÔT6v ^uji-
(|)\jEa6aL auTfjç Ta ^lÉpri ôXiyàKiç eGéXei, Ta noXXà 8è
SiEOTiaa^Évr) <|)t3ETaL.
I naç, Ic|)Ti, XâyEiç ;C
4 Ixaatwv : -Tto Fj| g Te cm. F
|| Y^yveaGat : XiytaBxi F || rjM :
ricodd.
Ile I aùxà : -tt)v F |j
4 [xvTjjxovsueiç: -siv F
||503 a 8 aôXa.
Toiau-' : àOXa Totaux' F1|b A ^
<ptXe, IçprjvF
||5
[xÈv:
(xèv 8r] F ||
8 i^v : eî F jj 10 èôéXei : -etv F.
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503 c LA RÉPUBLIQUE VI i3o
Ceux qui ont de la facilité à apprendre, de la mémoire, de
la sagacité, de la vivacité et toutes les qualités analogues n'y
joignent pas d'habitude, tu le sais, la force et la grandeurd'âme qui les rendraient capables de mener une vie réglée,
calme et constante, mais ils sont emportés au hasard par leur
vivacité et perdent toute stabilité*.
C'est vrai, dit-il.
D'un autre côté, ces caractères solides et inébranlables, sur
d lesquels on peut compter davantage, qui à la guerre sont peusensibles à la crainte, se comportent de môme à l'égard des
études ; ils sont lourds et lents à apprendre ; on les dirait
engourdis; ils ne font que dormir et bâiller, quand ils se
trouvent en présence d'un travail intellectuel.
C'est bien cela, fit-il.
Or nous avons dit, nous, que nos magistrats devaient être
avantageusement partagés des deux côtés, que sans cela il
ne fallait pas les faire participer à l'éducation complète, ni
les élever aux honneurs et au commandement.Et nous avons eu raison, dit-il.
Ne crois-tu pas qu'un tel assemblage d'aptitudes sera chose
rare ?
Comment pourrait-il en être autrement ?
e II faut donc les soumettre d'abord aux épreuves que nous
avons énumérées tout à l'heure, travaux, périls, plaisirs ;il
faut en outre, prescription que j'avais omise alors, que
j'ajoute à présent, il faut les exercer dans un grand nombrede sciences, pour voir si leur esprit est capable de soutenir
504 a les plus hautes études, ou s'ils perdront courage, commeceux qui abandonnent la partie dans les luttes gymniques.
Incontestablement, dit-il, c'est une épreuve qu'il faut faire.
Mais quelles sont ces hautes études dont tu parles ?
XVI Tu te souviens sans doute, repris-je, qu'après avoir
I, Platon veut dire que l'intelligence naturelle et la vivacité
d'esprit vont rarement de pair avec la fermeté morale. On ne peutmieux commenter sa pensée qu'en rappelant la différence de carac-
tère qui distinguait les Athéniens des Spartiates, les uns ne se repo-sant jamais et ne laissant personne en repos, les autres si lents à se
mettre en mouvement qu'une agression pouvait à peine les réveiller
de leur apathie. Voir Thucydide I, 70.
J
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i3o nOAITEIAS 7 503 c
Eô^iaSetç Kal ^ivr^ovEÇ Kal àY)(^tvoL Kal ô£,£l<; Kal baa
aXXa TotjTOLÇ ETTExaL oîaG' 8tl oôk èSéXouaLV S^ia <|>\j£a6aL
Kal vEavLKot TE Kal ^EyaXoTTpETtEÎc; làç Stavolaç oTol Koa^tcoç
\xsià T^au^tac; Kal fiE6ai6Tr)Toç e8éXelv C,?\v,àXK' ol toloOtol
ôtt6 ô^utt]to(; <|>£povTaL 0TTr|&v Toyoiaiv, Kal t6 [iÉBatov
ÔTiaV aUTÔV E^OL)(ETaL.
'AXT]6fj, £q>r|, XéyELc;.
OÛKoOv Ta fiÉBata a3 TaOTafjGi]
Kal oôk EÔ^iETotBoXa,
oTç av TLÇ (iolXXov ôç niaToîç|
XP^^"'-'^®»^°^^
^^ '^^ d-noXÉ^cp Tipoç ToiL)ç c|)é6ouç SuaKtvrjTa SvTa, Tipèc; Tàç
^laSfjaELÇ au TtotEÎ TaÔTÔv SuaKLvfjTcûc; e-^ei Kal Sua^iaScoc;
ôoTTEp àTTovEvapKCûjiÉva, Kal Ottvou te Kal ^àa^iT^c; l^ml^i-
TtXavTai, 8Tav ti Bkr\ toioOtov SiaTiovEÎv.
"EaTL TaOTa, e.<pr\.
'H^iEÎç8é
ys £ct>ajiEV àji<|)OTÉpcovBzlv eu te Kal
KaX6ç^ETÉ)(Eiv, f\ t^HT^s TTatSEtaç i?\ç àKpL6EaTàTT]ç Selv aÔT^
^i£Ta8uS6vaL jir)TE tl^iî^ç b^T''^^ ^PX^^*
'Op8£)ç, ?\S' 5c;.
OuKoOv oTTaviov aÔT6 oïel loEaSat;
nSç 8* oCf;
BaaavLOTÉovSf)
Iv te| otç t6te
EXÉyo^iEVnévotç te e
Kal<|)66oi(;
Kal fjSovaîç, Kal etl h^ 8 t6te TiapEL^iEv vGv
XÉyo^EV, 8tl Kal Iv(jia8f]|jiaaL noXXoîc; yu^v&^Eiv BeX^
CKOTToOvTaç eI Kal Ta ^lÉytaTa ^aBrj^iaTa 8uvaTf) laTat
èvEyKEÎV ElTE Kal àTtollSElXLàaEL, ^OTIEp Ot EV TOÎÇ ttSXoLÇ 504 a
ÂTloSElXLOdVTEC;.
npETIEt yé TOI8f|, lcf)T],
OÎÎTO ctkotteÎv. 'AXXà TTOta 8f|
XÉyELÇ ^a9f)(jiaTa jiéyiOTa ;
XVI Mvt^^iovei&ek; \ikv ttou, îjv8'
lyci),Sti TpiTTà eï8î]
C 4 /.oafxtoi;: -tco F
||5 PeÇaidxrjTOç :
rjjAepoTTj-îo;W
|| 7 auTÔiv :
TauTwv FIId
7 ye s5pa;jLev
:
ye çajxèv
F||
ii a;:avtov : ânav:ôv F1|
504 a I âôÀotç Orelli : àXXoiç codd.
VIL I. -
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504a LA RÉPUBLIQUE VI i3i
distingué trois parties dans l'âme, nous avons expliqué parlà en quoi consistent respectivement la justice, la tempérance,le
courageet la
sagesse.Si je ne m'en souvenais pas, répondit-il, je ne mériterai»
pas d'entendre ce qui te reste à dire.
Te rappelles-tu aussi ce que nous avons dit avant cela ?
b Quoi donc.*^
Nous avons dit que, pour arriver à contempler ces vertu»
dans le meilleur jour possible, il fallait prendre un circuit
plus long*, au bout duquel on les verrait en pleine lumière,
mais qu'on pouvait cependant compléter notre raisonnement
par des démonstrations fondées sur ce qui ne venait d'être dit.
Vous avez déclaré que cela suffisait, et alors je vous ai fait un
exposé qui n'avait pas, selon moi, la rigueur nécessaire;mai»
peut-être vous en êtes-vous contentés;c'est à vous de le dire.
Pour moi, dit-il, je l'ai trouvé satisfaisant, et les autre»
aussi.
c Mais, mon ami, repris-je, quand il s'agit de choses si
importantes, une mesure qui n'atteint pas à la vérité la plus
rigoureuse ne saurait être bien satisfaisante, parce que rien
d'imparfait n'est la mesure de quoi que ce soit; cependant il
y a parfois des gens qui se trouvent satisfaits tout de suite et
n'estiment pas nécessaire de pousser les recherches plus loin.
Il y en a même beaucoup qui s'en tiennent là, dit-il, parnonchalance
d'esprit.Et c'est justement, repris-je, ce que doit faire moins que
personne un gardien de la cité et des lois.
Naturellement, dit-il.
Ainsi donc, mon ami, repris-je, il faut qu'il prenne le
d long circuit et qu'il travaille à développer son esprit tout
autant que son corps ; autrement, nous venons de le dire, il
ne parviendra jamais au terme de cette science qui est la
plus haute et la plus appropriée à ses fonctions.
Quoi donc? ce que nous avons dit n'est-il pas ce qu'il y a
de plus important, et y a-t-il encore quelque chose au-des-
sus de la justice et des autres vertus que nous avons passée»en revue ?
I. Ce circuit plus long est l'entraînement nécessaire pour mettre
les
gardiens
à même d'arriver à une connaissancescientifique
des-
vertus, en discernant leur relation avec l'idée du Bien.
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i3i nOAITEIAS ç 504a
i|JU)(fjc; SittaTT^aoc^iEVoi ^uveBiÔdc^ojiEv SLKaLoat3vr|c; te iTÉpi
Kttl aa><|)pocn3vrjç Kal àvSpElaç Kal ao<^ioLÇ 8 EKaaxov eït).
Mf] Y^P tivr)jiovEt3cùv, e<|)T], -uà XoiTrà Slv eït^v StKatoç ^f|
&ko>3eiv.
*H Kal t6 TTpoppr)8£v auTÔv;
I
T6 noîovBt] ; b
'EXéyo^iÉv TTou ÔTL â>c; (jlèv8uvaT6v
f\v KoXXiaTa aôxà
icaTtSELV aXXrj jiaKpoTÉpa eït) TTEptoSoç, f\\J TI£pU£X96vTl
KaTac|>avT] ylyvoLTo,t6ûv
^iévtol I^TTpoaBEV TrpoEtprj^ÉvcùV
ÊTTo^Évaç aTioSEt^EK; ol6v t'EÏr) TTpoa(ii|;aL. Kal û^ieîç
E^apKEÎv IcjjaTE, Kal oOtoùSf) Ippi'jBr)
Ta t6tettjc; ^èv
àRpLÔEiaç, â>q âjiol E<J>alvETo, IXXLTifj, el 8è ôjiîv àpE-
aKévTCùç, ûjjiELÇ av toCto eÏttoite.
'AXX' E^lOLyE, ECJJT], tlETptcûC;' E(J)atVETO ^ifjVKal TOLÇ
&XXoL(;.
1 'AXX', s<|)tXE, ^v 8' lyco, ^ÉTpov tôv toloutcûv à-no- c
Xeîttov Kal ÔTLoOv ToO ovToç ou nàvu ^ETptcoç ylyvETai*
à^EXÈÇ yàp Ou8£V OÔ8ev6ç ^ÉTpOV SOKEL 8' EVLOTÉ TIOLV
iKavcoc; fjSr) ex^^-v Kal ot>8Èv Selv TCEpaLTÉpco ^r|TEÎv.
Kal ^loX', Ecf)!], au^vol TtàCT^ouaiv aÔTO Stà p<^9u^tav.
Toutou 8é yE, t]v8' lycb, toO naSfjjjiaToç fJKiaTa TipocBeX
<{>t3XaKL ti6Xe6ç te Kal v6(ig>v.
ElKéç, Ti8' bç.
TlfjV ^JiaKpOTÉpaV TotvUV, O ETaîpE, ECj>r)V, TIEpLLTÉOV j T^ d
TOtoiiTG), Kal oô^ îJTTOv jiavSàvovTt TTOvrjTÉov f) yujiva^o-
^Evo)* ^, o vOv8f] èXÉyojiEv, toO ^EytaTou te Kal ^locXiaTa
Tipoaf]KovTo<; ^aBri^iaxoc; etiI téXoç oÙttote fî^Et.
Ou yàp TaOTa, £c|)T], ^lÉyiaTa, àXX' etl ti ^el^ov SiKaio-
atSvrjc; te Kal ov SifjXSo^iEv ;
6 T.ipi xat : xal repl F ||8 sl'rjv
: dr\ F i|b a
|J.èv: èatxsv F
||5 oTov
x'ei'r)
: wç oTdvTe elvai F|[
6 outoj : ouxs Fj| 7 èsaivtxo : çaivexat F*
Il èXX'.TûTJ F : -XeczT] A jjC i-3 aTroXeiTCov ... fxeTpttoç : yp. ix::oXet7îov xai
oTiouv -oiouxoç où zavu ixe-ptovin m. A àîîoXsÏTCov F et yp. A : -XetTîtov
AII
C 4 Seiv M : Sst codd.||
67:poa8e!
W^ :
-poaÔeiTai
codd.[|,
4 3 7] yutxva^ouévo)... d 3 (xey'axou F : cm. A ||5 xi cm. F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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504 d LA RÉPUBLIQUE VI 182
Oui, repris-je, il y a quelque chose au-dessus, et j'ajoute
qu'à l'égard de ces vertus mêmes il ne faut pas nous borner
comme nous l'avons fait
jusqu'ici
à enregarder l'esquisse
;
il ne faut pas renoncer à en contempler le tableau achevé.
Ne serait-ce pas ridicule d'appliquer tous ses efforts à des
e choses de peu de conséquence, pour qu'elles aient toute
l'exactitude et la netteté possibles, et de ne pas comprendre
que les choses les plus importantes ont besoin aussi de la
plus grande exactitude ?
Si, dit-il, [ton idée est bonne] ;mais crois-tu, ajouta-t-il,
qu'on te laissera passer outre sans te demander ce qu'est cette
étude si importante et quel en est l'objet, selon toi ?
Pas du tout, répondis-je; mais tu n'as qu'à m'interroger ;
au reste tu m'as entendu traiter la question plus d'une fois,
et maintenant ou tu l'as oublié ou tu ne cherches qu'à505 a m'embarrasser par tes objections. C'est plutôt cette dernière
supposition qui est la vraie, ce me sem-
^^^ufu^l lïdéf'^^ ^^®' puisque tu m'as souvent entendudu bien
^^^® ^"® l'idée du bien est l'objet de la
science la plus haute, et que c'est d'elle
que la justice et les autres vertus tirent leur utilité et leurs
avantages. C'est encore, tu t'en doutes bien, ce que je vais te
répondre à présent, en ajoutant que nous ne connaissons pasexactement cette idée, et que, si nous ne la connaissons pas,
connussions-nous tout ce
qui
est en dehors d'elle aussi
parfai-tement qu'il est possible, cela, tu le sais, ne nous servira de
b rien, de même que sans la possession du bien celle de toute
autre chose nous est inutile. Crois-tu en effet qu'il y ait quel-
que avantage à posséder quelque chose que ce soit, si elle
n'est bonne, ou à connaître tout, sans connaître le bien, et
à ne rien connaître de beau ni de bon ?
Non, par Zeus, dit-il.
XVII D'autre part tu sais aussi que le vulgaire fait
consister le bien dans leplaisir, et les raffinés dans l'intelli-
Sans doute.
Tu sais aussi, cher ami, que ceux qui partagent ce dernier
1. L'expression « ton idée est bonne (àÇiov tÔ ôiavor^aa) » ne
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i32 nOAITEIAS T 504 d
Kal [iEL^ov, fjv S' lyo, Kal aôxôv toiûtcûv o^\ ÔTTOYpa(f)f]v
Seî ôoTtEp vOv ScàaaaBaL, àXXà xf^v TeXecûTàTr)v àTTEpyaJtav
jif)
TTapiÉvaf f)
ou
yeXolov
IttIjjlèv
ocXXolc;
a^iLKpoOà^toLÇ
Ttav TioiELVI cruvTEtvo^Évouc; oTTCùç îJtl àKpLÔÉaTaTa Kal e
ica8apcbTaTa E£,Et, tôv 5è ^lEylaTcov ^^ ^lEylaTac; àE,LoOv
EÎvai Kal xàç àKpiBEtac;.
KaljidtXa, E(|)r), [a£,Lov t6 SLav6rnia]* 8 jiévtou ^lÉyiaTov
^à6r|^a Kal TtEpl 5 tl aôxè XéyELÇ, oYei tlv' av aE, e(|)T|,
à(f)EÎvaL jif) IpcùTfjaavTa tl èaTiv;
Ou Ttàvu, ^v S' èyw, àXXà Kal ah IpcùTa. FldcvTCùç aÔT6
oÔK èXtyàKiç &K/)Koaç, vGv Sef^
oûk ewoelç î^aï StavoEÎ
Ejiol TTpdtyll^aTa napÉyeiv àvTLXa^i6av6^EVoç. Oî^iat 8è 505 a
toOto jioiXXov etteI 8tl yE i^toO àyaSoO tSéa (jLÉytaTov
^(i6r]^a, ttoXXocklc; àKfjKoac;, f\ Sf]SlKaia Kal TaXXa Trpoa-
)(pT]aà^Eva )(pi')ama Kal <A)(|)ÉXma ylyvETat. Kal vCv a)(E86v
oXoB' OTL ^lÉXXco toOto XéyELv, Kal npôç toijtcù Stl aÔTf)v
oô^ iKavûûç ïa^EV eI 8è^f] lajJiEv, ccveu Se Ta\3Tr|c; ei 8ti
^wiXLCTxa TâXXa ETtiaTat^EGa, oîa6' Stl ouSèvf^^ALV S(|)eXoç,
ÔOTIEp Ou5' eI1 KEKTf)(iE8à TL CtVEU ToO ayaGoC* f)
OÏEL Tl b
ttXéov EÎvai TiSaav KTfjoLV EKTÎ^aBaL, jif] ^évtol àyaSrjv ; f^
Ti&vTa ToXXac|)pov£Lv avEU ToO &ya8oO, KaXov 8è Kal àya96v
(xr)8£v (|>povELv ;
Ma Al' oÔK iycoy', i(pr].
XVII 'AXXà ^f]v Kal t68e yE oîaSa, Stl tolç \ikv
TtoXXoLÇ i^8ovf) 80KEL EÎvaL t6 àya86v, tolç 8è KojivpoTÉpoLÇ
<^p6vr\aiq.
nôç 8' où ;
Kal 8tl yE, Scf>tXE,
ol toOtoifjyotS^iEvoL oôk e)(ouol 8EL^aL
9 Y]: Y]ç F II
aXXoiç : -Xou Fj|e 1-2 xaGapoSiaxa xal à/ptSéaTaxa F
||
4 àÇtov t6 BtavoTjaa secl. Schleiermacher||5 xtv' av : xtva F
|| 7 Tcàv-
Twç : 7:. yàp F^j|505 a 3 8)) cm. F
||Si'xaia : xat 8. F xat xà 8. Pro-
clusII 7 è7:iaTaîy.e6a : -âfxeôa F ||
8 oùo* d : où 8et F||b i XcXTrjiJLÊÔa :
n^jxsôa Bekker ||3 eivat A^ F : eiSévat A.
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505b L\ RÉPUBLIQUE VI i33
sentiment ne peuvent expliquer ce que c'est que l'intelli-
gence et qu'à la fin ils sont réduits à dire que c'est l'intelli-
gence du bien.
Oui, dit-il, et cela est fort plaisant.
Et comment ne serait-ce pas plaisant de leur part de nous
reprocher notre ignorance à l'égard du bien et de nous en
c parler ensuite comme si nous le connaissions ? Ils disent quec'est l'intelligence du bien, comme si nous comprenions ce
qu'ils veulent dire, dès qu'ils prononcent le mot de bien.
Rien n'est plus vrai, dit-il.
Mais ceux qui définissent le bien par le plaisir sont-ils
moins pleins d'erreur que les autres? Ne sont-ils pas eux
aussi contraints d'avouer qu'il y a des plaisirsmauvais ?
Incontestablement.
Ils doivent donc à mon avis reconnaître que les mêmes
d choses sont bonnes et mauvaises;n'est-ce pas vrai ?
Sans doute.
Aussivoit-on s'élever sur ce point de nombreuses
etgra-
ves controverses.
Comment en serait-il autrement ?
Mais quoi ! n'est-il pas évident qu'à l'égard du justeet de
l'honnête, bien des gens s'en tiennent aux apparences et queces vertus apparentes ont beau n'être que néant, ils n'en
veulent pas moins les pratiquer, les posséder et faire croire
qu'ils les possèdent ; qu'à l'égard du bien au contraire per-
sonne ne se contente des apparences, mais que tout le mondes'attache à la réalité et ne fait aucun cas de l'apparence
?
Cela est certain, dit-il.
Or ce bien que toute âme poursuit et dont elle fait la fin
e de tous ses actes, dont elle devine l'importance,sans pou-
voir atteindre à la certitude et définir au juste ce qu'il est,
ni s'en reposer sur une solide croyance, comme elle le fait à
l'égard des autres choses, ce qui lui fait perdre aussi les
avantages qu'elle pourrait tirer d'elles, ce bien si précieux,
si considérable doit-il, à notre avis, rester couvert des
506 a mêmes ténèbres pour ces citoyens émincnts à qui nous
devons tout confier ?
répond pas à la question : « Ne serait-ce pas ridicule d'appliquer tous
ses efforts, etc. ? » C'est sans doute la glose d'un moine qui approuvait
l'idée de Platon.
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i33 nOAITEIAS <7 505 b
fJTLÇ (J)p6vT^aLÇ, àXX' àvayKà^ovTat teXeutôvxeç xif^vtoO
dyaSoO <|)àvaL.
Kal ^idXa, ec|)r|, yEXotox;.
n&ç ^à.p oô)(t, fjv S' Eyco, ]
eI ôvEiSi^iovTEÇ yE Stl oûk C
tajiEV t6 àyaSôv XÉyouai TidXiv cùç ElSéaiv ; (f)p6vr|aLV yàp
aÔT6 <|)aaLV EÎvat àyaSoO, ôç au ^uvlévtcov i^jioàv8 Tt
XÉyouatv, ETTEtSàv t6 toO àyaSoO <|>9Éy£,cûVTaL ovo^a.
'AXrjSÉaTaTa, £<pr\.
Tt ôÈ ol Tf]v i^Sovi^v àya8èv bpiC6\iEvoi ; ^ôv jif)tl
eXocttovoç TuXocvrjÇ e^tiXeg) tûûv ETÉpcov ; f\oô Kal oCtol
ÀvayKdc^ovxai ô^ioXoyEÎv f)8ovàç ctvaL KaK<iç ;
Zcj>68pa yE.
Hu(ji6aLV£L Sf] auTOLÇ, oT^iai, ô^ioXoyEÎv | àya8à EÎvat Kal d
KaKà TauToc*t\ yàp ;
Ttiif)v ;
OuKoOv OTL ^èv jiEydcXttLKal TtoXXal à^icJJiaBrjTfjaELc; TiEpl
«ÛToO, (poiVEpàv ;
'Hcoc; yàp ou;
Tt Se;toSe oô <|)avEp6v, &q StKata \xkv Kal KaXà ttoXXoI
àv iXotvTo xà SoKoOvTa, kôîv\xt] rj, 8^coç xaOxa TTpàtTEtv
Kal KEKTfia8at Kal SokeÎv, àyaSà Se ouSevI Ixt àpKsî Ta
^oKoGvTa KTSaSat, àXXà là. ovxa ^rjToOcjtv, Tf]v Se 56£,av
EVTaOSafjSf) ttSc; aTt^à^Et ;
Kal ^àXa, Icj)r|.
''OSf]
StoKEtI \Jikv
&TTaaay\>MyJ]
Kal TotSxou IvEKa TràvTa e
TipàTTEt, aTTO^avTEUo^Évr) Tt EÎvat, àxiopoOaa Se Kal oùk
€)(ouaa XaÔEtv tKavcoc; Tt tiot' eotIv oôSè TitaTEt )(^pr)aaa8at
^ovt^icp oXa Kal TtEpl Ta aXXa, Stà toOto Se àTTOTuy)(àvEt
Kal TCûv aXXov Et Tt o(|>eXoc; t^v, TiEpl bi]t6 TotoOTov Kal
togoOtovIjouTco
c{>co^iEVSeîv EaK0TSa8at Kal ekeIvouç toùç 506 a
ISeXtIcttouç evTrj Tt6XEt, oTç TiàvTa Ey)(EtptoO^Ev ;
c 7 ItxnXeto W2 : -soi A e/.-Xeot F||lO oTtJ.at auTOtç F
j|d 2 x.axà
xajxà : xaxà xà aùxà Fj]d 7 xî Si ... zaXà om. F
||8 ^ W :
eVr) codd.
Il 9 oùôevi:
-Slv F.
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506 a LA. RÉPUBLIQUE VI i3/|
Point du tout, dit-iL
En tout cas, dis-je, il n'importe guère, à mon avis, quele juste et l'honnête trouvent un gardien, si ce gardien ignore
leur rapport avec le bien, et je prédis qu'on ne les connaîtra
pas suffisamment, avant de connaître ce rapport.Ta prédiction est sûre, fit-il.
b Notre constitution sera donc parfaitement organisée, si elle
a pour veiller sur elle un gardien qui possède cette connais-
sance.
^. , XVIIÏ
Nécessairement,dit-il
;mais
Qu'est-ce que le .. . q .
Ij^Qj^} toi-meme, oocrate, que penses-tu quesoit le bien *
? science, plaisir ou quelqueautre chose ?
Toi, l'ami, répondis-je, je voyais fort bien à l'avance quetu ne serais pas satisfait de l'opinion des autres en cette
matière.
C'est qu'aussi il ne me paraît pas raisonnable, Socrate,
reprit-il, qu'on soit capable d'exposer les opinions d'autrui,
et qu'on ne le soit pas d'exposer les siennes, quand depuissi longtemps on s'occupe de ces matières.
c Quoi donc?dis-je,
trouves-tu raisonnable de parler de ce
qu'on ne sait pas comme si on le savait ?
De parler comme si on le savait, non, fit-il;mais de
consentir à parler en homme qui expose sa pensée person-
nelle, oui.Hé quoi ! dis-je, ne vois-tu pas que les opinions qui ne
s'appuient pas sur la science font toutes piètre figure ? les
meilleures d'entre elles sont aveugles ;ou trouves-tu quel-
que différence entre des aveugles qui vont le droit chemin,
et ceux qui ont une opinion vraie de quelque chose sans en
avoir l'intelligence ?
Je n'en trouveaucune,
dit-il.
Tiens-tu donc à contempler des choses laides, aveugles,
d tortueuses, au lieu d'entendre exposer par d'autres des choses
éclatantes et magnifiques ?
Au nom de Zeus, Socrate, s'écria Glaucon, ne t'arrête pas
I. Le bien de Platon Qzo nXàTtovoç aYaôdv) était dans l'antiquité
un dicton pour désigner quelque chose d'obscur. La majorité des
interprètes s'accordent à présent à identifier le bien de Platon avec
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i3^ nOAlTEIAS q- 506a
"HKiaiéiy', e<|>r|.
Oî^iat yoOv, eÎTiov, SUatà te Kal KaXà ày^oo^l:^^^" ^"^
•noTsàyaSà laTtv, oô ttoXXoO tlvoç aE,LOV <^iiXaKa KEKTf^aGat
âv lauTcov t6v toOto àyvooOvTa* ^avTEtio^aL 8è ^r|8Éva
auxà TipéTEpov yvoùa£a8aL ÎKavcûc;.
KaXSç ydcp, Et^JT), ^avTE\jEL.
OÔKoOv fj^îv f\TToXiTEia teXéoç | KEKoa^ii^aETai, èàv ô b
toloOtoç aÙTi^jv ETTiaKOTif] <|)ùXa£„ ô ToÙTCûv Intarfuicov ;
XVIII 'AvàyKT^, E<j>T].'AXXà au
5f), S ZoKpaTEÇ, nàTEpov
ETitaTfjjiT^v t6 àya86v (J)t^<;EÎvai
f) i^Sovrjv, fjaXXo tl Tiapà
TaOxa;
OuToç, î^v S'èycû, ôivrjp, KaXcoç r\aQ(x Kal rtàXat Kaxa-
<{>avi^ç8tl col oôk àno^^pfjaoL ib toÎç aXXoiç SokoOv nEpl
auTcùv.
Ou8È yàp 8LKaL6v ^loi, Ecf»r), o ZcoKpaTEc;, c|)atvETaL Ta tôv
aXXcùv ^Èv E^^ELV eItielv 86y^aTa, t6 8' aÛToO ^f|, ToaoOTOv
)y)6vov TTEpl TaOTa TTpaytiaTEu6^iEvov.
Tl 8é; T\v
S' âyci)' j
8okel aoi 8lKaLov Etvai TTEpl ov tlç c
^if)oT8ev XéyELV wç El86Ta ;
OùSa^coc; y', E<J)r), coç EL86Ta, 6ç ^iévtol o16^ievov TaOB' fi
oÏETaL e8éXe».v XÉyELV.
Tl Bé', EÎTIOV oÔK f|a9r|aaL Taç avEu ETTLaTr)^r|c; 86^aç,
ôç naaai alo^^pal ;ov al fSÉXTiaTat Tu<|)Xal" f\
8oKoOal tI
aoL TU(^XcOV 8i.a(|)ÉpEivô86v ôpBcùç TtopEuo^Évcov ol avEU voO
àXrjBÉq TL 8o^à^ovTEc; ;
OÔ8ÉV, e.(pT\.
Bo\3Xel oSv alcx^pà SEàaaaBai, TU(|)Xà te Kal aKoXtdc, e^6v
j nap' aXXcov aKo^Eivc^oLvot
te Kal KaXdc;
d
Mf] TTp6ç At6ç, îj8' bç, S> ZwKpaTEÇ, 8 PXaiiKcùv, ôoiTEp
506 a 5 r.ozi ... ouXaxa om. F||
6 8e: Sr) F || [xriSc'va:
[xy]F
|(
g -eXeioç : -avTeXtoç F1|b 6 outo; : -wç F
[jy.aXc5ç : -Xô; A^
|| f,a6a :
olaôa F*Il
II ypo'^oy Toaou'ov F||C 6 rôcaat : a-. Stob.
|1 7 aoi om.
Stob. Il 7:opeyo[j.évwv : -ov F || 10 âÇôv : âÇ ojv F || d i <pavà :
çavvà F.
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506 d LA RÉPUBLIQUE YI i35
comme si tu étais arrivé au terme. Nous serons satisfaits
si, comme tu nous as expliqué la justice, la tempérance et
les autres vertus, tu nous expliques de même ce qu'est le
bien.
Et moi aussi, mon cher, dis-je, je le serais, et même plei-
nement; mais je crains que cela ne dépasse mes forces et
que mon zèle maladroit n'apprête à rire. Faisons mieux,mes bienheureux amis
;laissons-là quant à présent la recher-
e che du bien tel qu'il est en lui-même;
il me paraît trop haut
pour que l'élan que nous avons nous porte à présent jusqu'à
, ^. la conception que ie m'en forme. MaisL'image du bien. . T* i- •
je veux bien vous dire, si vous y tenez,
ce qui me paraît être le rejeton du bien et son image la plusressemblante
;sinon
;laissons la question.
Eh bien, dit-il, parle; une autre fois tu t'acquitteras en
nous expliquant ce qu'est le père.
Plût au dieux, répondis-je, que nous pussions, moi, payer,507 a vous, recevoir cette explication que je vous dois, au lieu de
nous borner, comme nous le faisons, aux intérêts. Prenez
donc ce fruit, ce rejeton du bien en soi;mais gardez que je
ne vous trompe sans le vouloir, en vous remettant un compteerroné des intérêts.
Nous y prendrons garde, dit-il, autant que nous pourrons ;
parle seulement.
Il faut auparavant, dis-je, que nous nous mettions
d'accord, et que je vous rappelle ce qui a été dit précédem-ment et en mainte autre rencontre,
h Quoi? demanda-t-il.
Il y a un grand nombre de belles choses, un grand nombre
de bonnes choses, un grand nombre de toute espèce d'autres
choses, dont nous affirmons l'existence et que nous distin-
guons dans le langage.
Oui, en îffet.
Nous affirmons aussi l'existence du beau en soi, du bon
en soi, et de même, pour toutes les choses que nous posions
tout à l'heure comme multiples, nous déclarons qu'à cha-
cune d'elles aussi correspond son idée qui est unique et quenous appelons son essence.
sa conception philosophique de la divinité. Cf. Shorey, On the Idea
of Good in Plato's Repablic (Chicago Studies in Glassical Philology).
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t35 nOAITEIA^i: q" 506d
ETul téXel cùv àrtoaTÎ^c;. 'ApKsaEL yàp if)HÎv,kSlv aariEp
8LKaLocnL)vr|<; Trépt Kalaco(|)pocnjvr|<;
Kal tcûv SXXov 8if]X8£Ç,
oStcù Kal TTEpl ToO àyaBoO SuéX9r|c;.
Kal yàp Ejiot, f\vS* èyo, S éTaîpE, Kal ^idcXa àpKÉaEi*
^XX' ÎSttcdc; ^f] oô)( oî6ç t' lao^ai, npoGu^ou^iEvoc; 8è ào^^Tj-
jiovcûv yÉXcoxa ô(|)Xf)acù. 'AXX', S ^aKàptot, aÙT6 ^lèv xt
ttot' eotI TayaBôv èdcaot'iEV to|
vOv EÎvaL* nXÉov yàp \ioie
<|>aLVETaL f\Kaià Tf)v TtapoOaav op^fjv ècjjLKÉaSai toO yE
SoKoOvToç E^ol Ta vOv* 8c; Se £Kyov6ç te toO àya8oO <p<x.i-
VETat Kal ôjjioLOTaToc; ekeIvo, XéyEtv eSéXco, el Kal i>\xlv
<J)tXov, El Se^1^, èâv.
'AXX', E<J)T], XÉyE' ELcaOSiç yàp toO TiaTpic; àTTOTEtaEiç
Tf]v SLf|yr|aLV.
BouXoi^r|v av, eÎtiov, k\xÉ te 8>3vaa9aL aÔTf|v \\àxio- 507 a
SoOvat Kal ô^iSç Ko^taaaBat, àXXà\ii\ ôSariEp vOv toùç
t6kouç ^i6vov. ToOtov 8è 8f] oSv tov t6kov te Kal EKyovov
aÙToO ToO àyaSoO Ko^ilaaaBE. EuXaBEÎaBE ^évtol ^f| 7Tr|
E^anctT/jaco i&^iâc; aKCùv, Kt68r|Xov àrtoSiSo^ç tôv Xoyov toO
t6kou.
EuXa6r|a6^iEBa, £<|>r|,KaTà 8i3va^LV* àXXà jiévov XÉyE.
Aio^oXoyr|aà(iEvôc; y', f(^r[v lyob, Kal àva^vr|aa<; û^fiç Ta
t' ev toÎç E^TTpoaBEV pT]9ÉvTa Kal aXXoTE fj8r| TioXXotKLc;
slpri^Éva.
TAI
TToîa; îj
8' 8ç. b
rioXXà KaXd, r\v8'
Ey(*),Kal noXXà àyaBà Kal EKaaTa
ouTcoç EÎvat (|>a^Év te Kal Stopt^o^EV tS Xéyo.
<t>a^Èv yàp.
Kal auTo 8f) KaXov Kal aÔTà àya86v, Kal oxjtcù ruEpl
TiàvTcov S TOTE ôç TUoXXà etiSe^ev TiàXiv a* KaT' tSéav ^itav
EKàoTou àç tii-Sc; oôorjc; tuSevtec;, « 8 Iotiv » EKaoTov
TipoaayopEi&o^iEV.
3 TÉXet ôiv : TeXeitov F|| g eàatoaev :
-ao(xev F |j507 a 3 ouv om. F
||
4 xoa-'craaô» A^ : -<j6a'. AF||
eùXaôsïaôs : -<j8ai F||8 àvatjLvrJgaç : -aai
F jl b 5 a'j'à 8r) xaXov: aùtoBr^xaXov A || 6 a tote
: aù-co xs F.
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507 b LA RÉPUBLIQUE VI i36
C'est juste.
Nous ajoutons que les choses multiples sont vues, et non
c conçues, et que les idées sont conçues et non vues.
C'est très exact.
Et maintenant par quel organe percevons-nous les choses
visibles ?
Par la vue, dit-il.
De même, repris-je, nous percevons les sons par l'ouïe,
et, par les autres sens, tous les objets sensibles.
Sans doute.
Or, dis-je, n'as-tu pas remarqué que l'ouvrier de nos senss'est mis beaucoup plus en dépense pour la faculté de voir et
d'être vu que pour les autres ?
Pas du tout, dit-il.
Eh bien, remarque ceci. L'ouïe et la voix ont-elles besoin
d'une autre chose d'espèce différente, l'une pour entendre,
l'autre pour être entendue, de sorte que, si cette troisième
d chose fait défaut, l'une n'entendrapas,
l'autre ne sera
pasentendue ?
Nullement*, dit-il.
Je crois, ajoutai-je, que beaucoup d'autres facultés, pourne pas dire toutes, n'ont besoin de rien de semblable. Envois-tu une qui fasse exception ?
Non, dit-il.
Mais pour la faculté de voir et d'être vu, ne conçois-tu
pas qu'elle a besoin d'autre chose ?
Comment cela ?
La vue a beau être dans les yeux, et l'on a beau vouloir
en faire usage ;la couleur de même a beau se trouver dans
les objets; s'il ne s'y joint une troisième espèce de choses
faite en particulier dans ce dessein même, tu sais que la vue
e ne verra rien et que les couleurs seront invisibles.
Quelle est cette chose dont tu parles? demanda-t-il.C'est ce que tu appelles la lumière, répondis-je.
I. Platon ignore ici qu'un médium est nécessaire aussi à l'oreille
pour entendre les sons. Le fait n'a pas échappé à Aristote (voir
De An. 117, ^ig^ 25 sqq.). Phisieurs passages de Platon montrent
qu'il ne lui était pas inconnu non plus. Ainsi, dans le Timée (67 B),
par exemple, l'air est regardé comme étant en un certain sens le mé-
dium du son. Mais Platon n'entre pas ici dans une analyse scien-
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i36 nOAITEIAS ^ 507 b
"EaxL TaOxa.
Kal Ta ^lèv 8f] ôpSaSat <|)ati£v, voEtaSai 8' o\i, xàç S' aS
îSÉaç vosîaSaL (lév,|
ÔpSaSat8'
o{f. CriavTàTTaaL
jjièvouv.
T^ oSv ôpûjiEV f^^âv auTÔv Ta bpà\iEvoi ;
OuKoOv, ?\vS' ây^, Kal 6LKof\ là &Kou6(i£va, Kal Taîç
ôcXXaiç alaB/jOEai TiàvTst Ta alaSrjTa ;
Tlfcifiv
;
*Ap' ouv, f]v S' èycù, £vv£v6r|Ka<; t6v tcûv ala9r)a£Cùv
Srj^Loupyàv ÎSacp TtoXuTEXEaTdcTriv Tf]V toO ôpSv t£ Kal
opSaSaL Sùva^iv èSrjtiLoiipyrjaEv ;
Où Tïàvu, ec|)r|.
'AXX' oSs aKOTTEL. "EaTLV o ti Tipoa8EÎ àKor\ Kalc|)covrj
yÉvouc; êcXXou elç tô Tf]V ^èv àKoiiEtv, Tf)v 8è àKOt^EaSat, 8
âàv\ir\ T[apay£vr|TaL ] TplTov, f\ \ièv ouk ocKoùaETaL, f)
8è d
oÔK àKoua8f)aETai ;
OÔÔEVOÇ, £cf>rj.
Oî^at 8É yE, i^v8' âyo, oô8' aXXatç TtoXXaîç, tva
^if)eÏticù
5ti ou8£^iLa, TOLOÙToù 'npoa8EL ou8£v6ç' f)au Tiva ex^i-Ç
cItieîv;
OÔK lycoyE, ?\8' oç.
Tf]v 8È TÎ^ç SipECùç Kal ToO ôpttToO oÔK èvvoeîç 8ti Tipoa-
8£LTaL;
nsç;
'Evouarjc; rrou èv ïji^aatv 8v|;ecû<;Kal lTTL)(£LpoOvToc; toO
t^ovToç yi^p^aBoLi aÔTf], Tiapouai^c; 8è xP^*Ç ^^ aÙToîç, èàv
jif] Trapay£vr|TaLyÉvoç TptTov I8ta\
en' auT6 toOto TTEcpuKÔç, e
oîaG' bTL ^ TE Sipiç oô8èvSi|;ETaL, Ta te xp<»ti«Ta EOTat
à6paTa.
Ttvoç 8f) XÉyEiç, £<|)r|,to<)tou
;
•*08f|
C7Ù KaXEÎç, fjv 8'èycî), <f)ôç.
10 S/j om. Proclus[jc 8 -rov : tô F.
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507 e LA RÉPUBLIQUE VI 187
C'est juste, lit-il.
Ainsi donc le lien qui unit le sens de la vue et la faculté^
508 a d'être vu est d'uneespèce
bien autrementprécieuse quetous ceux qui unissent les autres sens à leur objet, à
moins que la lumière ne soit une chose méprisable.Il s'en faut de beaucoup, dit-il, qu'elle soit méprisable.
XIX Quel est, selon toi, celui des dieux du ciel qui est
le maître de produire cette union, et dont la lumière fait quenos yeux voient aussi parfaitement que possible, et que les
objets visibles sont vus ?
Celui-là même que tout le monde et toi-même en
reconnaissez comme le maître, le soleil, puisque c'est de lui
évidemment que tu parles.
Eh bien, la vue n'a-t-elle pas avec ce dieu le rapport quevoici ?
Lequel ?
La vue, non plus que la partie où elle se forme et qu'onappelle l'œil, n'est pas le soleil,
b Non, en effet.
Mais de tous les organes des sens, l'œil est, je pense, celui
qui tient le plus du soleil.
De beaucoup.Et le pouvoir qu'il possède ne lui est-il pas dispensé par
le soleil comme un fluide
qu'il
lui envoie ?
Si fait.
N'est-il pas vrai aussi que le soleil qui n'est pas la vue,,
mais qui en est la cause, est aperçu par cette vue même ?
C'est vrai, dit-il.
Eh bien, maintenant, sache-le, repris-
Q Le soleil éclairejg^
c'est le soleil que j'entendais par le
les objets visibles; gj^ ^^ ^. j^ ^-^^ ^ engendré à sale bien, les objets H •
1 1
intelligibles. propre ressemblance, et qui est, dans le
monde visible, par rapport à la vue et
aux objets visibles, ce que le bien est dans le monde
intelligible, par rapport à l'intelligence et aux objets intelli-
gibles.
tifique
de la
perception,
et il
s'appuie
sur ce fait
d'expérience quenous pouvons entendre, toucher, etc. aussi bien dans l'obscurité
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i37 nOAITEIAS 7 507 e
'AXii8fi, ^^, XéYELç.
Ou a^LKpS apa ISéotf\
toO àpoiv a.XaQr]oiq kolIf\
toO
ôpSaSau S\jva||(jiL<;
tôv aXXcûv^u^eu^ecov Tt^tcoTÉpcû ^uyS 508 a
è^ùyrjaav, eÏTiEp ^ii^ axi^ov t6cj)cùc;.
'AXXà^ii^iv, ecfîri,
ttoXXoO ys Set Stuiov elvai.
XIX Tlva oCv ex^^*^ alTL<iaaa9aL tcov èv oùpavû 8£Ôv
TOUTOU KUptOV, oGf\\X.lV
lb <|)Sç Sl|iLVTE TTOlst ÔpSv StI
KocXXtaTa Kal TaôpojiEva ôpSaGat
;
"OvTTEp Kal cn3, E(|>r|,Kal ol aXXof t6v fjXiov yàp SfjXov
Stl èpcùTSç.
*Ap' o3v OihE TTÉ<|>UKEV SvpLÇ TTpOÇ ToOtOV Tèv 8e6v,'
nsç;OuK laTLV f^Xtoç 1^ SipLÇ oÙTE OL^tf] oùx' EV S èyytyvETai,
o8f) KaXoO^EV 1 S^^xa. b
Ou yàp oSv.
'AXX' fjXLOELSÉaTaTÔv yE oîjiaL tcov TiEpl Tàç alaSfjaELÇ
ôpyà)5ov.
rioXii yE.
OUKOOV Kal Tf]V 8\JVa^LV f)v EX^l £K TOÙTOU TajlLEUO(jlÉvr|V
OOTTEp ETTippUTOV KÉKTT|TaL ;
riàvU ^ÈV oCv.
*Ap' oSv où Kal ôfjXioc; Sipiç ^èv oôk Igtiv, atTioç S' ôv
aÙTf]Ç ôpaTat ûtt' aÛTÎ^ç Tat^TrjÇ ;
OîiTOÇ, fjS' bç.
ToOtov Tolvuv, ?\vS' âycb, cpàvau ^e XÉystv tôv toO
ocyaGoO EKyovov, ov Tàya66v èyÉvvrjaEv àvdXoyov ) lauTS, c
5 TL TtEp aUTè EV TW VOrjTÛ TOTIO TTpOÇ TE VoOv Kttl Ttt
voou^Eva, toOto toOtov ev tô ôpaTÔ Tip6<; te5i[;lv
Kal Ta
opcb^iEva.
«7 aixtxpa ... toéa : -à ... éa F||508 a 5 OTt cm. F
|]1 1 rjXio; cm.
FII aùxTj : auTT) F ||
b 9 ouv où : oùpavou F |]1 1 ouxw; cm. F
|j
12 tÔv ... ïy.yo'^ov: xo ... lyyovov Eus.
||C 3 :o\)t:o cm. F Eusebii 10.
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508 c LA RÉPUBLIQUE VI i38
Gomment ? demanda-t-il;achève Ion explication.
Tu sais, repris-je, que, lorsque l'on regarde des objets dont
les couleurs ne sont pas éclairées par la lumière du jour,mais par les flambeaux de la nuit, les yeux voient faiblement
et paraissent presque aveugles, comme s'ils avaient perdula netteté de leur vue.
Oui, dit-il.
Mais que, quand ils se tournent vers des objets éclairés parled soleil, ils voient distinctement, n'est-ce pas? et il apparaît bien
que ces mêmes yeux ont la vue pure.
Sans doute.Fais-toi de même à l'égard de Tâme l'idée que voici.
Quand elle fixe ses regards sur un objet éclairé par la vérité
et par l'être, aussitôt elle le conçoit, le connaît et parait
intelligente ;mais lorsqu'elle se tourne vers ce qui est mêlé
d'obscurité, sur ce qui naît et périt, elle n'a plus que des
opinions, elle voit trouble, elle varie et passe d'une extrémité
à l'autre,et
semble avoir perdu toute intelligence.C'est bien cela.
e Or ce qui communique la vérité aux objets connaissables
et à l'esprit la faculté de connaître, tiens pour assuré quec'est l'idée du bien *
;dis-toi qu'elle est la cause de la science
et de la vérité, en tant qu'elles sont connues;mais quelque
belles qu'elles soient toutes deux, cette science et celte vérité .
crois que l'idée du bien en est distincte et les surpasse en
beauté, et tu ne te tromperas pas. Et comme dans le monde509 a visible on a raison de penser que la lumière et la vue ont de
l'analogie avec le soleil, mais qu'on aurait tort de les prendre
pour le soleil, de même, dans le monde intelligible, on a
raison de croire que la science et la vérité sont l'une et l'autie
semblables au bien, mais on aurait tort de croire que l'une
ou l'autre soit le bien;car il faut porter plus haut encore
la nature du bien.
que dans la lumière, mais que nous ne pouvons voir que dans la
lumière. .
I . On peut résumer les correspondances établies entre le Soleil et
l'idée du Bien, comme Fa fait Adam(édit. de la Rép. 2® vol. p. 60),
dans le tableau suivant :
I Soleil= Idée du Bien.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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i38 IIOAITEIAS 7 508 c
riôç ; l<|)iTItl SteX8É ^lOL.
'0<J)8aX^ot, T\v B' âycû, oTa8' 8tl, î^Tav ^it^ketl an' l<EÎV(i
Tiç auToùç TpÉTtr| Sv SLv Tàç XP*^**î '^^ifj^iepivàv <|)cùç èTTÉ)(r|,
ocXXà ov vuKTEpuvà <f)ÉYYr), à^i6Xu<i)TTouat te Kal b(yi)Ç
«jjalvovxaL tucjjXcùv, ^crriEp oûk evoCxjtiç KaSap&c; 8v|iECûc; ;
Kal ^àXa, E({>r).
"Oxav 8éy', oî^ai, 5>v ô f^Xioç ] KaTaXdcjiTiEi, aa<f>6ûç d
ôpcùai, Kal Toîç aÔTOÎç toùtolç ojniaaiv IvoOaa <j)alvETat.
Ti ixv ;
OÛTCO To'ivuv Kal Tèxf^c; 4^u)(f]ç S8e v6el* bxav ^lèv oS
KaTaXdcjjiTTEL àXf)9EL(i te Kal t6 8v, eIç toOto &TiEpEtaT)Tai,
£v6r|a£v te Kal eyvcù auT6 Kal voOv e)(£iv cjjaCvETai* ÔTav 8È
ELÇ t6 t^ OKÔia KEKpa^Évov, t6 '^0(v6\xe.v6v te KaL àrtoX-
Xli^EVOV, So^dc^EL TE Kttl àjlBXucbTTEL &VCO Kal KOCTCÙ TÀÇ
86£,a<; ^ETaôAXXov, Kal eoukev aS voOv ouk e)(Ovtl.
"EOLKE Y^P.
ToOto Tolvuv t61 Tfjv àXi^BELav TiapÉ)(ov TOLc; yiyvaaKo- 6
^lÉvoiç Kal TÔY'-Y^***^'^*^'^'' "^^ 8i3va^Lv àTio8i86v Tf]v toO
aYaSoO l8Éav (pàQi EÎvaf alTtav 8' ETnaTf)^ir|c; oSaav Kal
àXT^BEiaç, cùç Y'-Y^<^<^'^°t^^^nÇ t^^v 8LavooO, outco 8è KaXôv
à^q>0T£pG)v SvTQV, Y^woEOûç TE Kal àXT]8£iac;, ètXXo Kal
KdXXlOV ETl TOtiTCÛV f^Y^^f^^^OÇ aÔT6 Ôp8oùÇ IQY^^^^' STIl-
crrfuirjv 8è Kal àXr)8ELav, ôcrrrEp ekel (p&q tei|Kal Svpiv
509 a
iqXLOEiSfj ^èv vo^t^^ELV Ôp86v, fjXtov 8' r|YEÎCT8aL oôk ÔpBôç
E)(EL, olÎTO Kal EVTa08a éiY^^^o^'-S^ t^^v vo^I^elv TaOT*àji<|)6-
Tspa 8p8év, àYa8èv 8ètt^y^^*^^"'- 8tt6t£pov auTÔv oôk Ôp86v,
aXX' ETl ^EL^6vcoç Tt^iriTEov Tf]v ToO ÀY^^oQ E^IV.
5 STi StsXeÉ : kKi^UXU Fii6 oTa8' oxi om. Eus.
|| [xrjXSTi|-' èxetvâ
Tt; auTO'j; : Ttç auToù; [at]Ire' Ixeiva Eus.
||è-r' âxetva Par. i8io W
Eus. : £7:£xetva AF|| 7 av om. Eus.
||tô om. Eus.
|| è7:£)(_r]: -et F
Eus.jj8 otXXà tov vuxTsptvà cpsyYiO
om. Eus.j| àfx^XucoTTOudi : -toîcoua:
FII
T£... c 10 Içrj om. Eus.|| 9 çaivovcat: -wvTat F
||11 Y'oIiJLat om.
Eus.Ild I xaTaXàtjL;:et AF Eus. Proclus :
-tzt^ A^W ||2 èvouaa : èvdvxa
F^Il4 t6 Tr)ç 4"^*/^^ç
cuBe voeî : xô otxtxa x^ç ^u/,^Ç w 8ï) vo£t Proclus||
6 Ivdriaiv xs : èvvdriae xe aùxô F||
e 2 aTioSiSàv : -8ouv Eus.||
4 Ôta-
vdou : 8tà vdou W ||6 è7:t(jxr{u.riv : xat l:z. F.
VII. I. — 18
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509 a LA RÉPUBLIQUE VI iSg
Tu lui prêtes une beauté bien extraordinaire, dit-il, s'il pro-duit la science et la vérité et s'il est encore plus beau qu'elles :
ce n'est pas certainement le plaisir que tu entends par là.
Dieu m'en garde!
répliquai-je ; mais continue à considérer
l'image du bien comme je vais dire.
b Gomment ?
Tu reconnaîtras, je pense, que le soleil donne aux objetsvisibles non seulement la faculté d'être vus, mais encore la
genèse, l'accroissement et la nourriture, bien qu'il ne soit
pas lui-même genèse.Il ne l'est
pasen effet.
De même pour les objets connaissables, tu avoueras quenon seulement ils tiennent du bien la faculté d'être connus,mais
qu'ils lui doivent par surcroît l'existence et l'essence,
quoique le bien ne soit point essence, mais quelque chose
qui dépasse de loin l'essence en majesté et en puissance.
c XX Alors Glaucon s'écria plaisamment : « Dieu du soleil,
quelle merveilleuse transcendance !
C'est ta faute aussi, répliquai-je: pourquoi m'obliger à
dire ma pensée sur ce sujet ?
N'en demeure pas là, dit-il, et, à supposer que tu ne
veuilles pas pousser plus loin, reprends au moins la compa-raison avec le soleil, si tu as omis quelque chose.
Sans doute, repris-je, j'aiomis bien des choses.
Eh bien, maintenant n'en laisse pas une de côté, si mincequ'elle soit.
J'ai peur d'en laisser, répondis-je, et beaucoup ;néanmoins
je tâcherai, autant qu'il est possible en improvisant, de ne
rien omettre.
N'y manque pas, dit-il.
d Conçois donc, dis-je, qu'ils sont deux, comme nous l'avons
a Lumière= Vérité.
3 Objets de la vue (couleurs) = Objets de la connaissance (idées)-
4 Sujet voyante Sujet connaissant.
5 Organe de la vue (œil)= Organe de la connaissance (vouç,
esprit).
6 Faculté de la vue(o'^^;)
= Faculté de la raison (vouç)
7 Exercice de la vue (oltz, ôpôcv)= Exercice de la raison (vdtjdtç,
yvôiatç, èT:c(JTTjar|).
8 Aptitude à voir= Aptitude à connaître.
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iSg nOAITEIAS ç 509 a
'A^fjXavov KàXXoç, e<|)r|, Xéyeiç, elèTULcmfnjiT]v jièv Kal
àXf|9ELav TioLpkyjEi, auxà 8' ÛTtèp TaOxa kAXXel èaxtv* oô y^p
SrjTCou ou ys i^Sovfjv aiib XéyeLÇ.
Eôc|>fnieL, f\v 8'èyt*)'
àXX' S8e ^i6iXXov xi^v elKdva aôxoO
ETL £TTLaK6TtEt,
I nsç; b
T6v fjXtov Toîç êpco^Évoïc; ou ji6vov, oT^iai, xfjv toO
ôpSaSat 8uva^iv •napé.y^Eiv <|)i^oelç, àXXà Kalti?|v yâvECLV Kal
aiï^r|v Kal xpoc^i^v, oô yévEaiv aôx6v 8vxa.
nSç yàp ;
Kal xoîç ytyvcoaKojiÉvotç xolvuvjif) ^6vov x6 yiyvàaKE-
aSat <|)àvaL ûtt6 xoO àyaGoO TrapELvat, àXXà Kal x6 EÎvat xe
Kal xf]v oôalav ûtt' ekeivou auxoiç npoGEivat, oô< ouataç
Svxoç xoO àyaSoO, àXX' exl èrtÉKELvaxf]c; oôataç TTpEaÔEla
Kal 8uvdc^El ÔTTEpÉ)(OVXOC;.
XXj
Kal ô rXauKOûv jiàXa yEXoCoç* "AttoXXov, €.<pr\,C
8afci^oviac; ÔTUEpBoXî^c;.
Zù ydcp, T]v S' lycb, aïxioc;, ÀvayKdi^cov xà â^iol 8oKoOvxa
TUEpl auxoO XÉyELv.
Kal ^rjSa^cùc; y', Ec|)r|, TTaiiar|,eI
\ii] xi, &XXà xf)v TUEpl
x6v fjXtov ôjioLoxrjxa aîS 8L££,La>v, eï Tirj àTToXECnEic;.
'AXXà\Jif\v, eXtiov, ovy^vét. yE àTToXELTro.
Mr|8È a^LKp6v xolvuv, Ecjjr), napocXlTTriç.
Oî^ai ^Év, TJv 8' èyci),Kal ttoXù- h\icùq Se, baa
y'ev x^
Trap6vxi 8uvax6v, ÉKcbv oôk aTToXECvjJO.
Mf) yàp, E<|)r|.
I N6r)aov xolvuv, f)v 8' Ey<î>, âorrep Xéyo^cv, 5i6o aôxd) d
509 a 7 xdcXXei : x. eî F|| 9 eùçTÎjxei
:eùcpTjjAt
F oùÇYjfxc
F^j|
b 4 ajÇ7)v : aù'Çrjatv F||
6 y'T^^^'^op-^votç : yevojxévoiç Theod.|j
Y'.yvojaxeaôac :yevscjOai Theod.
|| 7-8 ts xai : xe F||8 aùxoiç utc'
âxetvou Theod.j| 9 ïzi om. Eus. Theod.
|| ^:f^çom. Eus. Theod.
||
C 5 àXXà Par. 18 10 W : oXXa AF|j6 au : aùtou F
||'8 7:apaXt7C7)ç
:
-etTiTjç A^F 11 d I 8uo :
ouw A^ || aùzùt A^: -tô AF.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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509 d LA RÉPUBLIQUE VI Uo
dit, et qu'ils régnent, l'un sur le genre et le monde intelli-
gibles, l'autre sur le monde visible, je ne dis pas le ciel : tu
pourrais croire que je veux étaler ma science étymologique
à propos de ce mot^ Tu saisis bien ces deux espèces, le visi-
ble, l'intelligible ?
Oui.
Suppose à présent une ligne coupéeLes quatre objets en deux parties inégales
^; coupe encore
de connaissancechaque partie suivant la même propor-
onérations tion, celle du genre visible et celle de
de l'esprit. l'intelligible ; et suivant le degré dee clarté ou d'obscurité relatives des choses,
510 a tu auras dans le monde visible, une première section, celle
des images. J'appelle images en premier lieu les ombres,
ensuite les fantômes représentés dans les eaux et sur la sur-
face des corps opaques, lisses et brillants, et toutes les autres
représentations du même genre. Tu saisis ?
Oui, je saisis.
Représente-toi maintenant l'autre section dont la premièreest l'image : elle nous comprend, nous les êtres vivants, et avec
nous toutes les plantes et tous les objets fabriqués par l'homme.
Je me la représente, dit-il.
Veux-tu bien admettre aussi, repris-je, que le genre visible
se divise en vrai et en faux, et que l'image est au modèle
comme l'objet de l'opinion est à l'objet de la connaissance ?
b Oui, dit il, certainement.D'un autre côté considère de quelle manière il faut couper
la section de l'intelligible.
Gomment )
Voici : dans la première partie de cette section, l'âme, se
servant comme d'images, des objets qui dans la section précé-
dente étaient des originaux, est forcée d'instituer ses recherches
en partant d'hypothèses et suit une marche qui la mène, nonau principe, mais à la conclusion;dans la deuxième partie
l'âme va de l'hypothèse au principe absolu, sans faire usage
1 . Le Soleil pourrait être appelé j5aaiXeùç oùpavou aussi bien que
p. ôpa-ou.. Mais Socrate évite le mot oùpavou pour qu'on ne l'accuse
pas de faire dériver oùpavou de ôpàv, comme on le faisait de son temps
(Cratyle 36 A).
2. Faut-il lire ici àv.aa (inégales) ou l'oa ou àv' tca (égales) ? La
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i4o nOAITEIAS 7 509 d
EÎvai, Kal ftacTiXEiieuv xè jièv vot^toO yévouc; te Kal t6tïou,
t6 S' aS ôpaToO, tva[i^ oôpavoO eIttoûv S6^co col aocjjt^EaBat
TTEpl t6 Svojia. 'AXX' o8v ix^*-^ TaOTa StTTà EÏ8r|, ÔpaTÔv,
vot]t6v ;
-Ex».
"OoTTEp TOLvuv ypa^^ii^v Si^oc TET^irni£vr)v Xa6<jbv àvLoa
T^fjjiaTa, TïàXtv TÉ^VE iKdtTEpov t6 Tjiî]^a àvà t6v aÔT6v
Xéyov, t6te
toO ôpo^iEvou yÉvouç Kal t6 toO voou^évou,Kat aoL laxaL aacf)r)VE(a Kal àaa<|)Ela rcpôc; aXXrjXa ev ^lèv
TÛ ôpco^iÉvcp t6 ^lEv ETEpov T[if]jia ) eIkoveç. AÉycù 8è Tàç e
EÎKÔvac; TipéûTov jièv || làç aKidcç, InEiTa Ta èv toîç uSaai 510 a
<|)avT(katiaTa Kal Iv toîç baa nuKvà te Kal XEÎa Kal<\>0Lvà
£,uvÉaTr)KEV, Kal -nav t6 toloOtov, eI KciTavoEÎç.
'AXXà Kaxavou.
T6 TotvUV ETEpov tISeL s ToOtO EOLKEV, Tdc TE TtEpl
i^^Sç ^ôa Kal Ttav t6 c|)UTEUTèv Kal t6 aKEuaaTÔv bXov
yÉvoc;.
Tt8r)tiL, s.<^r\.
''H Kal eBeXolç Slv aÛTè<|)àvai, îjv 5'
lycb, 8ir|pî]a9at
àXrjeELa TE Kal^ir), &q tô 8o^aaT6v Tip6ç t6 yvcoaTév, oSxo
t6 ô^oLCûSèv Tipbq t6 S cù^otciSr) ;
'Eycoy', | €.<pr],Kal ^àXa. b
Zkotcel 8f)aS Kal Tf]v toO vorjToO To^f^v ?j T(jir|TÉov.
nfi;
*Hi t6 ^èv aÔToO toÎç t6te ^hit^Geiolv &<; EtK6aLV XP"~
jiÉvT) i|^ux^ ^r)TELV àvayKà^ETCL E^ ÔTtoSÉaEov, oÔK ett'
àp)(f)v Tiopsuo^Évri, àXX' etiI teXeutI^v, t6 S' aS ETEpov, t6
ett' àp^fjv àvuTT68ETov, E^ i^TioSéaECdc; toOaa Kal avEU «vTtEp
a là{xèv
:
{xsvF
||3 oùpavoî» F : -ôv A
|| 7 àv.aa A Plut. : av, l'aa
F l'ca Ast àv' l'aa Stallbaumj]
8 xô F : om. Ajj
lo aa^r^veioc xac
àattipeioc: -eia xai -eta F
jj510 a 6 nav om. Proclus
[j 9 kUXoiç : ôéXotç
F11b 4 »JHtxY]6etctv A Proclus :
xtjiTiôeTatv F Tu.r,9£tatv Par. 1810 W|j
5 Î^TiTsïv om. FW 11ti TÔ ante kr.' secl. Ast
|| 7 wv7:ep : twvTrspl F^.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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510b LA RÉPUBLIQUE VI lii
des images, comme dans le cas précédent, et mène sa recher-
che au moyen des seules idées.
Je n'aipas
biencompris, dit-il,
ce
quetu viens de dire.
G Eh bien, revenons-y ;tu comprendras mieux après ce que
je vais dire. Tu n'ignores pas, je pense, que ceux qui s'oc-
cupent de géométrie, d'arithmétique et autres sciences du
même genre, supposent le pair et l'impair, les figures, trois
espèces d'angles et d'autres choses analogues suivant l'objet
de leur recherche : qu'ils les traitent comme choses connues,
et que, quand ils en ont fait des hypothèses, ils estiment
qu'ils n'ont plus à en rendre aucun compte ni à eux-mêmesni aux autres, attendu qu'elles sont évidentes à tous les
d esprits ; qu'enfin, partant de ces hypothèses et passant par'
tous les échelons, ils aboutissent par voie de conséquencesà la démonstration qu'ils s'étaient mis en tête de chercher.
Oui, dit-il, cela, je le sais.
Par conséquent tu sais aussi qu'ils se servent de figures
visibles et qu'ils raisonnent sur ces figures, quoique ce nesoit point à elles qu'ils pensent, mais à d'autres auxquellescelles-ci ressemblent. Par exemple c'est du carré en soi, de la
diagonale en soi qu'ils raisonnent, et non de la diagonaletelle qu'ils la tracent, et il faut en dire autant de toutes
e les autres figures. Toutes ces figures qu'ils modèlent ou des-
sinent, qui portent des ombres et produisent des images dans
l'eau,il les
emploient commesi c'étaient aussi des
images,pour arriver à voir ces objets supérieurs qu'on n'aperçoit que
par la pensée.511 a C'est vrai, dit-il.
XXI Voilà ce que j'entendais par la première classe des
choses intelligibles, où, dans la recherche qu'il en fait, l'esprit
est obligé d'user d'hypothèses, sans aller au principe, parce qu'il
ne peut s'élever au-dessus des hypothèses, mais en se servant
dispute sur ce point date de l'antiquité, et elle dure toujours.
Stallbaum adopte l'aa, Richter et Dûmmler àv'l'att,
ce qui pour le
sens revient au même. Parmi ceux qui lisent àviaa, qui semble être
aujourd'hui la leçon préférée, les uns comme Schneider, Steinhart,
Adam, tiennent que l'inégalité représente la différence de clarté ou de
vérité entre le visible etl'intelligible ;
c'est
pourcette raison
quel'intelligible doit être représenté par un segment plus long. D'autres,
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ilxi nOAITEIAS q- 510b
EKELVO eIkÔVOÙV, ttUTOÎÇ ELÔEGI 8l' aUTCÛV Tf)V ^ÉGoSoV TTOIOU-
TaOT*, EcJ)!], fi XÉyEiç, ou)( iKavôc; l^iaSov.
'AXX' a39LÇ, îjv S' èya)- pfiov j yàp to\3tov npoEtpT^^iÉVQV C
(ia6f)aEi. Ot^ai yàp cte ElSévat bTi ot -nEpl xàc; yECû^iETptac;
TE Kal Xoyia^ioùc; Kal Ta TotaOTa npay^aTEuà^iEvoi, ûno-
Sé^Evoi Té TE TTEpiTTèv Kttl tô ttpTLov Kttl Ta a^r) ^AaTa Kal
ycùVLcov TpiTTà EÏSr)Kal aXXa to\3tcov à8EX(|)à Ka8' £K<iaTr|v
jiÉSoSov,TaOTa
^lèv wç eISoteç, TCoiriaoc^iEvoL unoGÉaEic;aÔTéc, oôSÉva X6yov oC^te aÛTOÎç oôte aXXoiç Itl à^uoOat
TiEpl aÛTÔv SiSovai <5)Ç navTl cj)av£pûùv, ek toutov S' àpx<^-
jiEVOL j
tA Xomàfj8r| 8le^l6vteç teXeutcûoiv ô^jioXoyou^ÉvcûÇ d
ettI toOto oS &v ettI aKÉipiv ôp^irjacùaL.
ridcvu ^Èv oSv, E<|)r|,toOt6 yE oî8a.
OÔKOOV Kal bTt TOLÇÔpCO^ÉVOlC;
£t8EaiTTpO(T)(pCùVTai
Kal
TOÙÇ X6y0UÇ TTEpl aÔTCûV TIOLOOvTai, OÔ TÏEpl TOIJTOV 8La-
VOOli^lEVOL, àXX' EKeIvCùV TlÉpt OÎÇ TaCTa EOIKE, TOO TETpa-
yovou auToO IvEKa toùç Xéyouç tioloi&^evoi Kal 8ia^ÉTpou
auTÎ]ç, àXX' ou Ta^TT^c; îjv ypdi<|)ouaiv, Kal tSXX' oôtoç,
I
auTà ^Èv TaOTa S TiXàTTOuatv te Kal ypoccpouaiv, Sv Kal e
CKial Kal Ev uSaatv eIkovec; Eialv, toOtolç ^ièv wç eik^oiv
aS 5(p6jiEvoi, ^rjToOvTÉç te aÔTà EKEtva ISeîv fi ouk âv
ècXXcùc; l8ol tlç || f\ Trj 8iavota. 511 a
'AXi^Gf), £(|)r|, XÉyEiç.
XXI ToOtO TOtvUV VOT^Tèv ^ièv t6 Et8oÇ IXEyoV, ÛTTO-
8éaEai 8' àvayKa^otiÉvrjv ^JU^^i^v xpî1<79ai TiEpl Tf)v ^/)Tr|aiv
aÔToO, OUK ETi' ap)(f]v toOaav, wç oô 8uva^£VT]v toùv ûtio-
BÉaEOV ÀvcoTépco EKBalvEiv, eIk^ql 8è )(pG>^Évr)v aÔTotç toîç
C I7:peetpr][x£vtov
: -ov Fi| 7 oots ... ouxe : oùSà ... oùBè F
||8 çave-
ptov : -ôv FIId 2 ÈTTi
CTX£i}/'.v:
èTCiaxs^tv F || 7 xoùç : xat tojç F||8 xat
xaXX'... e I ypàçouatv om. F||e 3 au cm. F
||te : 8a F
|j511 a 3
voyjXûv : -tou Par, 1810 W votjtou ev Ast.
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511a LA RÉPUBLIQUE VI lAa
comme d'images des objets mêmes qui produisent les ombres
de la section inférieure, objets qu'ils jugent plus clairs queles ombres et
qu'ils prisent
comme tels.
b Je comprends, dit-il;tu veux parler de ce qui se fait en
géométrie et dans les autres sciences de même nature.
Apprends maintenant ce que j'entends par la deuxième
section des choses intelligibles. Ce sont celles que la raison
elle-même saisit par la puissance dialectique, tenant ses
hypothèses non pour des principes, mais pour de simples
hypothèses, qui sont comme des degrés et des points d'appui
pour s'élever jusqu'au principe de tout, qui n'admet plus
d'hypothèse. Ce principe atteint, elle descend, en s'attachant
à toutes les conséquences qui en dépendent, jusqu'à la
conclusion dernière, sans faire aucun usage d'aucune donnée
c sensible, mais en passant d'une idée à une idée, pour aboutir
à une idée.
Je comprends, dit-il, mais pas suffisamment;car ce n'est
pas, je m'imagine, une mince besogne que cette recherchedont tu parles.
Il me semble pourtant que tu veux établir
que la connaissance de l'être et de l'intelligible qu'on acquiert
par la science de la dialectique est plus claire que celle qu'on
acquiert par ce qu'on appelle les sciences, lesquelles ont des
hypothèses pour principes. Sans doute ceux qui étudient les
d objets des sciences sont contraints de le faire par la pensée,
nonpar
les sens; mais
parce qu'ils
les examinent sans
remonter au principe, mais en partant d'hypothèses, ils ne
te paraissent pas avoir l'intelligence de ces objets, bien queceux-ci soient intelligibles avec un principe. Et il me parait
que tu appelles connaissance discursive, et non intelligence,
la science des géomètres et autres^ savants du même genre,
parce que la connaissance discursive est quelque chose d'in-
médiaire entre l'opinion et Tintelligence.
Tu as très bien compris, dis-je. Maintenant à nos quatresections applique ces quatre opérations de
l'esprit : à la sec-
e tion la plus élevée l'intelligence, à la seconde la connaissance
discursive, à la troisième attribue la foi, à la dernière la
au contraire, assignent la plus large part au visible, parce qu'il est
la
région
du multiple. Mais la classification de Platon n'est point
laite en considération de l'unité et du multiple, mais d'après les degrés
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i42 IIOAITEIAS 7 511a
ôtt6 tôv <diTa> ÂTTeiKaaScXaiv Kal èKElvoiç Tip6(; EKEÎva &q
èvapyéaL 8ESo£,aa^évoiç te Kal tétait] ^ievolc;.
MavSdcvtt, £c|)r),ÎJti ib ûtt6
|
Taîç yEco^iExplaLc;te Kal b
Taîç TaÙTTiç à8EX(J>a'î<; Té)(vaL<; XÉyEiç.
T6 Totvuv iTEpov jidtvSavE Tjifj^a toO vot|toO XÉyovT<4 jie
toOto oS aÔTèç ôX6yo<; éiTCTETat Tfj toO SiaXéyEaBau Suvà^Ei.
Taç ÔTioSÉGEiç TTOLo\j^Evoç oôk àp^àç, àXXà T^ SvTi ôrro-
QéoEiq, oîov ETiiBàaELÇ te Kal Ôpjiàç, tvalié)(pt toO àvuno-
SÉTou ETil
Tf)v
ToO TTavTÔc;àp)^]^v
Iciùv,
àv|j(i^Evo<; aÙTÎ^ç,TtàXiv aS £)(6(jiEvoç TÔv EKEtvrjc; e)(o^évcùv, oOtcoç ènl
teXeuti?)v KaTaBatvT], alaGi^TÛ navTàTTaaiv oôSevI -npoo^ài-
^Evoç, I
àXX' eISectiv auTOLÇ 8l' auTQV eIc; auTdc, Kal c
teXeutS eIc; eTSt] .
MavSdtvco, E<|)r|, iKavcoc; \xàv oÔ (Sokeîc; yàp jioi au)(v6v
Epyov XÉyEiv), 8tl (lévTOL 3ot3XEi Siopl^Eiv aa<|)£aTEpov EÎvai
'zb ÛTi6 Tf^ç ToO StaXÉyEaSaL ETiLaTrnir)ç toO Svtoç te Kal
voT]ToO SEopou^iEVov ?\t6 ôti6 tôv te)(vôv KoXou^iÉvcùv, atç
al ûtioGÉaELÇ ^PX**^ i^**^ Stavotoc jièv àvayKa^ovTat, àXXà^Jif]
alaGfjaEaLV aÔTà Q^SiaQai ol 8e(^)^ievol, Sià 8è|
t6jif]
d
ETt' àpX^V ÔLVEX66vTEq aKOTTEÎV, àXX' E^ ÔTTOSÉCTECÛV, VoOv
ouK LOXELV TtEpl auTa SoKoOat aot, KatTOL vorjTtov bvTov
^lETà àpxf^ç. AidvoLav Se KaXEÎv ^ol Sokeîç Tf)V tcùv yECOjiE-
TpiKOûv TE KalTf|v tôv toioùtcdv e^lv, oXX' oô voOv, &<; [iETa^fi
Ti 86^r|c; te Kal voO Tf]v SiàvoLav oSaav.
'iKavcaTaTa, ?\v 8*Ey<i>, àTiE8É^ûù. Kal
^iolettI toîç
TÉTTapat T^ii'niaaL TÉTTapa TaOTa Tia8f]^aTa evtî] ^pu^fj
ytyvéjiEva Xa6É, v6r|aiv ^èv ènl tû àvoTdiTo, j
8L<ivoiav e
8è ETil T^ 8EUTÉpC{), TÔ TptTO) 8È TïlaTiv àTTo8oc; Kal TÔ
7 xa: èxeivo'.ç secl. Ast[j
8ir£Ti[xTi{iévo'.ç
A^F :T£T{xtj{X£voi;
A|[
b I Yswfxexpiatç : Tptxai; F ||3
fxe: [iixa F [j
8 au om. F|| èxetVT]ç :
-oiç FII 9 xataSaivr) : -ei F
||C I aÙTwv F : autûv A
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[asvo'j recc. :
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8oxeî; ydcp (xoi : Soxsî aot F||6 xaXoufjiévtov
: t'. x. Fjj
d 5 où vouv : o'j vuv F.
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511 e LA RÉPUBLIQUE VI i43
conjecture, et range-les par ordre de clarté, en partant de
cette idée que, plus leurs objets participent de la vérité, plusils ont de clarté.
J'entends, dit-il, j'approuve, et j'adopte l'ordre que tu pro-
de clarté et de vérité des choses. On peut représenter cette classifica-
tion de la manière suivante :
oparà ou 6oÇa<TTot voYjxâ
etx6vE;I
îjwa II voviTa inférieurs 1 voï^tàsupérieurs
I
A D G
Voir Introd. p. lxiv-lxvii.
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i43 nOAITEIAS ç 511e
TeXeuTalcû ElKaaCav, Kal Tdc£,ov auxà àvà Xàyov, ©ortcp
è<J)' otç âaTiv àXT^Bstaç ^eté^^eiv, outco TaOTa aac|)T^V£Laç
f\YT]a<ijlEVOq ^ETÉ)(EtV.
MavSàvcù, E(J)T],Kal ^uy^copco Kal xdcTTco ôç Xéyeiç.
e 3 taÇov : -Çiv Fjj4 {J.eT£/_£tv
: -si Mon.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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LIVRE Vil
514a I Maintenant, repris-je, représente-L'allégorie de la
^^i ^otre nature, selon qu'elle est ou
qu'elle n'est pas éclairée par l'éducation,
d'après le tableau que voici ^ Figure-toi des hommes dans
une demeure souterraine en forme de caverne, dont l'entrée,
ouverte à la lumière, s'étend sur toute la longueur de la
façade ;ils sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou
b pris dans des chaînes, en sorte qu'ils ne peuvent bouger de
place, ni voir ailleurs que devant eux;
car les liens les
empêchent de tourner la tète;la lumière d'un feu allumé au
loin sur une hauteur brille derrière eux;entre le feu et les
prisonniers il y a une route élevée;le long de cette route
tigure-toi un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs
de marionnettes dressent entre eux et le public et au-dessus
desquelles ils font voir leurs prestiges.Je vois cela, dit-il.
Figure-toi maintenant le long de ce petit mur des hommesc portant des ustensiles de toute sorte, qui dépassent la hau-
515a teur du mur, et des figures d'hommes et d'animaux, en
pierre, en bois, de toutes sortes de formes;et naturellement
parmi ces porteurs qui défilent, les uns parlent, les autres
ne disent rien.
Voilà, dit-il, un étrange tableau et d'étranges prisonniers.
Ils nous ressemblent, répondis-je. Et d'abord penses-tu
que dans cette situation ils aient vu d'eux-mêmes et de leurs
I . La célèbre allégorie de la Caverne se rattache étroitement au
symbole de la ligne, qui termine le livre précédent. La ligne repré-
sente les quatre genres d'objets connaissables dont se compose l'uni-
vers. L'allégorie tire de cette division les conséquences relatives à
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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I Meta TaOta8if), eÎttov, aTiElKaaov Toiotitcû ttASel 514a
xfjv iq^iETÉpav <J)\3aiv TiaiSEtaç te TtÉpt Kal àrtaiSEuatac;.
'I8è yàp àvSpoTtouç oîov ev KaTayElo oIk^ictel cmr|XaL(i>8Ei»
àvaTiE7TTa^ÉvT]v TTp6c; ib(\>G>q Tf]v EÏaoSov
E)(oiiar| ^aKpàv
•nap' &Tiav t6 aTï/|XaLov, ev xaiiTT] Ik TralScov 8vTa<; Iv
SEa^ioîç Kal xà aKéXt] Kal xoùç aô)^Évac;, ôoxe ^éveiv xe
aûxoO ELÇ xe1
x6 npoaOEV ji6vov ôpSv, kOkXc*) 8è xàç b
KE(|)<xXàc; ôtt6 xoO SeqjjioO àSuvàxouç TtEpLàyEiv, <|>cûc; 8èaôxoîc; Tiupèç SvcùGev Kal Tr6ppco8Ev Ka6jiEvov BîTiaBEv
auxcûv, ^Exa£,ù 5è xoO nupôç Kal xôv SEa^icoxoûv Inàvcû
ôS6v, Tiap' j\v18È XEL)^tov irapcoKoSojjirj^évov, oSorrEp xoîç
SaujxaxoTToioîç Ttp6 xôv àvQpàincùv TTp6KELxat xà napa-
(|>p<$iYliio(xa, ^Tiàp ov xà 6a0^axa SELKVi&aaLV.
'Opco, e<pT].
"Opa xotvuv Tiapà xoOxo x6 xel^Iov (|)Épovxa<; àvSpcûTiouc;
I aKEÙr) XE TiavxoSaTià i5TTEpÉ)(ovxa xoO xei)(Iou Kal àvSpiàv- C
xaç IIKal aXXa ^«a XlBivà xe Kal ^tiXtva Kal rtavxota 515 a
Elpyaa^iÉva, oTov eIk6ç xoùç \ikv <J>0£yYojiévouç, xoùç Se
aiyôvxaç xôv 7iapa(j)Ep<5vxcov.
"AxoTTov, E<|>r), XÉyELç ElK6va Kal SEa^(î>xac; àxénouç.
'O^iotouç f)HLv, fjv5' èydb- xoùç yàp xoLotJXouç rtpûxov
^lÈv lauxôv XE Kal àXX/)Xcûv oïei àv xl âcûpaKÉvat âXXo TxXfiv
514 a 3 i5è A2 : XBz codd.||
5 7:ap' anav A : Tcapaîcav F %apk Tcàv
lambl.jl 7 auTou Hirschig : -toj; codd. et lambl.
||b 5 ?îv
t5i edd. :
V l'ôe A TjviSg F 7]v eTvat lambl.|| 7:aptoxo8o[j.T)[j,^vov
: cùxoB. lambl.
Il 7 Ssi/.viaatv : -vuatv F -vuouaiv W lambl.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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515 a LA RÉPUBLIQUE VII i46
voisins autre chose que les ombres projetées par le feu sur la
partie de la caverne qui leur fait face ?
Peut-il en être autrement, dit-il, s'ils sont contraints toute
b leur vie de rester la tête immobile ?
Et des objets qui défilent, n'en est-il pas de même ?
Sans contredit.
Dès lors, s'ils pouvaient s'entretenir entre eux, ne penses-tu pas qu'ils croiraient nommer les objets réels eux-mêmes,en nommant les ombres qu'ils verraient *
?
Nécessairement.
Et s'il y avait aussi un écho qui renvoyât les sons du fondde la prison, toutes les fois qu'un des passants viendrait à
parler, crois-tu qu'ils ne prendraient pas sa voix pour celle
de l'ombre qui défilerait ?
Si, par Zeus, dit-il.
c II est indubitable, repris-je, qu'aux yeux de ces gens-là la
réalité ne saurait être autre chose que les ombres des objetsconfectionnés.
C'est de toute nécessité, dit-il.
Examine maintenant comment ils réagiraient, si on les
délivrait de leurs chaînes et qu'on les guérît de leur igno-
rance, et si les choses se passaient naturellement comme il
suit. Qu'on détache un de ces prisonniers, qu'on le force à se
dresser soudain, à tourner le cou, à marcher, à lever les yeuxvers la lumière, tous ces mouvements le feront souffrir, et
d l'éblouissement l'empêchera de regarder les objets dont il
voyait les ombres tout à l'heure. Je te demande ce qu'il
pourra répondre, si on lui dit que toul à l'heure il ne voyait
l'éducation. Les connaissances de l'ignorant se bornent aux deux
premiers segments, les bpa-d et les îo^aaTa. L'éducation nous élève
jusqu'aux voT,Ta inférieurs;le dialecticien seul atteint les vorjtà supé-
rieurs. Il faut rapprocher de cette peinture de l'homme sans éduca-
tion et de l'homme éduqué celle des hommes nourris dans les tribu-
naux et des hommes nourris dans la philosophie dans le Théctete
172 G-177 G. Voir Introd. p. lxvii et note.
I . La diversité des leçons dans cette question de Socrate fait voir
que le texte en a été gâté dès l'antiquité.Le sens exigé par le
contexte est : « En nommant les ombres qu'ils voient, les prison-
niers ne croient-ils pas nommer les objets mêmes ? » Pour obtenir
ce sens, j'ai changé avec Vermehren -zaùxd en aÙTa, adopté la
leçon de JambHque ovTa pour îcapdvxa, et ajouté ovo;jLâÇovTa5 qui a
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i46 nOAITEIAS Z 515 a
xàç oKiàq TOLÇ ôtt6 toO Tixjpbç sic t6 KaTavTiKpù aÔTÔv toO
cmr|Xalou TTpoaTtLTtTo\3aac; ;
ricùç \àp, e<|>r|,et àKivr|Touç ye Tàç Ke<J)aXà<; ^X^*-^
i^vayKaCTtiÉvoL ]
eTev Stà (itou ; b
Tt 8è TÔv TTapa<|)Epo^évcov ;oô Taôxbv toOto
;
Tt ^i]v ;
El oSv SiotXéyeaBai oToC x' eTev npbq àXXi'iXouc;, oôk aôxà
fjyEÎ &v xà SvTa aôxoùç vo^l^eiv ôvo^di^Eiv, (ôvo^à^ovxaç)
ÔCTTEp ÔpÔEV ;
'AvdcyKT^.
TL 8' eI Kttl ^\à x6 Sea^icùxrjpLOv ek xoO KaxavxiKpè
e)(ol; ôtioxe xlç xôv naptévxcov <|)8Éy£,aLXo, olel âv aXXo
XL aôxoùc; i^yEiaSat x6 <J>9Eyy6jiEvov f\ xf|v TrapLoOaav
aKtdcv;
Ma AC ouK iyoy', z<^r\.
navxocTiaaL Sf|, fjv 8' èydb, oî|
xoloOxol oôk âv aXXo xl C
vo^t^oLEV xo àXrjGÈç f\ xàç xôv aKeuaaxôv aKtdcç.
rioXXf) àvàyicr), E<|)r|.
ZK6'nEL8i^, f\v 8'
Ey<i>,auxôv Xùaiv xe Kal ïaatv xôv
8Eaticàv Kal xî^ç à<J)poatjvT]c;,ota xiç &v eÏT], el
<J>\jaEL xokxSe
^u^SaCvoL auxoLc;* ôtt6xe xtç Xu8eCti Kal àvayKd^oixo
E£,aL<|)VT)c; àvCaxaaGat xe Kal TiEpiàyEtv x6v aô^Éva Kal
liaSl^ELV Kal Ttpôc; x6<|)6û<; àvaBXénEiv, Ti&vxa 8è xaOxa
TUOLCùv àXyoî XE Kal 8Là xàç ^apjiapuyàç àSuvaxoî KaBopSv
EKELva Svj
x6xE xAç aKiÂç EÔpa, xt âv oïel aôxèv eItieîv, d
EL XLÇ aôxô XÉyoL 8xl i6te^lèv Iwpa (|)Xuaplac;, vOv 8è
515 a 8 post TZpo<3Tziiz'zo\>f3aç lambl. add. ojZïv aXXo || g ïjjeiv cm.F
IIb 4 oùx ayxà f,Y£Î av Ta ovTa auToùç vOfx'Xe'-v ôvoadcÇetv (ôvofxa-
ÇovTa;) a;:gp bpcf>£v scripsi: oùx aùxà Vermehren : où xaùxà AF où
TajTa Par. i8io W lambl.jj5 ovxa lambl. et legit Proclus ut uide
tur : Tcapovta codd. Tiaptdvxa recc.j]voat'Ceiv ôvofJLa^eiv A :
vo|X''sêivF
et Proclus, ut uidetur, ôvouLdcÇeiv lambl.||
8 Ô' si : 8eï F||
12 proai Ô:'...
£cpY)lambl. habet oùôsv àXXo
jjC 4 Srj : 8é F
j|'wv : twv xe
F lambl.||
5 el F : cm. A. fadd. s. u.) r;lambl.
jj6
Çu;j.6atvo'-A : -ei
F II 7 àvt<jxa<î6at : -xaxa-. F jj d 2 aùxâi : -xo lambl.
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515 d LA RÉPUBLIQUE Vil 147
que des riens sans consistance, mais que maintenant plus
près de la réalité et tourné vers des objets plus réels, il voit
plus juste; si enfin, lui faisant voir chacun des objets quidéfilent devant lui, on l'oblige à force de questions à dire ce
que c'est? Ne crois-tu pas qu'il sera embarrassé et que les
objets qu'il voyait tout à l'heure lui paraîtront plus véri-
ables que ceux qu'on lui montre à présent ?
Beaucoup plus véritables, dit-il.
e II Et si on le forçait à regarder la lumière même, ne crois-
tu pas que les yeux lui feraient mal et qu'il se déroberait et
retournerait aux choses qu'il peut regarder, et qu'il les croi-
rait réellement plus distinctes que celles qu'on lui montre ?
Je le crois, fit-il.
Et si, repris-je, on le tirait de là par force, qu'on lui fît
gravir la montée rude et escarpée, et qu'on ne le lâchât pasavant de l'avoir traîné dehors à la lumière du soleil, ne
penses-tu pas qu'ilsouffrirait et se révolterait d'être ainsi
516 a traîné, et qu'une fois arrivé à la lumière, il aurait les yeuxéblouis de son éclat, et ne pourrait voir aucun des objets quenous appelons à présent véritables '
?
Il ne le pourrait pas, dit-il, du moins tout d'abord.
Il devrait en effet, repris-je, s'y habituer, s'il voulait voir
le monde supérieur. Tout d'abord ce qu'il regarderait le plus
facilement, ce sont les ombres, puis les images des hommeset des autres objets reflétés dans les eaux, puis les objets eux-
mêmes; puis élevant ses regards vers la lumière des astres
et de la lune, il contemplerait pendant la nuit les constella-
b lions et le firmament lui-même plus facilement qu'il ne ferait
pendant le jour le soleil et l'éclat du soleil.
Sans doute.
A la fin, je pense, ce serait le soleil, non dans les eaux, ni
très bien pu tomber après ôvojxàÇstv. Sans cette addition, il me paraît
impossible de tirer du texte des manuscrits un sens plausible.
I. Il est intéressant de comparer cette peinture de l'âme qui
monte de l'ignorance à la vérité plusieurs autres peintures du même
genre, celle de l'âme déliée du corps et cherchant la vérité par elle-
même dans le Phédon 82 e-83, celle de l'âme qui s'élève par degrés
de la beauté des corps à l'idée du beau absolu dans le Banquet
210-211, celle de l'âme qui, sous la conduite du philosophe, s'élève
jusqu'à l'idée de justice dans le Théétète 176 b.
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i47 nOAlTEIAS Z 515 d
^fiXX6v XL EYyuTÉpo toO 5vtoç Kal 7Tp6<; ^SXXov ovxa
TETpa^^iâvoç ÔpBoTspov (iXénoL, KalBi\
Kal CKaaTov toùv
TTapiévTcov SelkvOç ocùiSi àvayKoc^OL èpcûTÔv ocTTOKptvEaSaL S
Ti laTLv;oÔK oÏEL ttôx^v ànopELV TE &v Kal i^YEÎaSat tA
TOTE opcûjjiEva àXrjSÉCTTEpa f]Ta vOv SEiKVij^Eva ;
rioXOy", £.<^T\.
II OuKoCv K&v eI Ttpbc; aÔTi) t6(|)coç àvayKa^oi |
aÔTèv e'
(iXÉTTELV, àXyEÎv TE Ôv Ta S^^iaxa Kal<|>E\jyELv àTioarpsc^é-
^lEvov Ttpôç EKELva S SùvaTat KaBopav, Kal vo^it^Etv TaOTa
TÔ 8vTL aa<\>iaiEpa tûûv Selkvu^evcov ;
OÔTCÙÇ, EC})r|.
El Se, ^v 8'Ey<i),
evteOGev eXkol tlç aÔTÔv |Sta Bià
Tpa)(Etaç Tf]c; àvaôàcEcoç Kal av&vTouç, Kaljifj àviEir^ Ttplv
e^eXkùqelev eIç t6 toO i^Xtou (|)6ûç, apa oô)^l ôSuySaSat te
&v Kal àyavaKTEÎv EXK6tiEvov, Kal ETtEuSf) npèç t6 <}>cù<;
Il eX8ol, auyfjç Ôv E)(ovTa Ta o^niaTa ^EaTà ôp6cv oû5' &v ev 516 a
SùvaerSai tôv vOv XEyo^Évcov àXr|9cûv ;
Ou yàp &v, E(|)r|, ££,atc|)vrjc; yE.
ZuvrjSELaç 8r), oî^at, Séout' av, eI(jléXXol Ta Svca
o<|»Eo9ai.Kal npÔTov ^lèv Tàç aKuàç âv ^Saxa KaSopô, Kal
^ETà toOto ev tolç îiSaaL Ta te tôv àv8p<i)T[cov Kal tcx tôv
aXXcov EÏScoXa, CaTEpov Se aôxà* ek 8e to\3tcûv Ta Iv tô
oôpavcù Kal auTèv t6v oôpav6v v\&KTCûp âv ^Sov BEàaaiTO,
TTpoa6XÉTTcov t6 tôv ScTpcûv TE Kal aEX/|vr)(; | <|>cùc;, fj ^ie9' b
i^^Épav Tov Î^Xl6v te Kal t6 toO i^XCou.
n&q 8' oô;
TEXsuTaîov 8f|, otjiai, t6v îjXiov, oôk ev &8aaiv oô8' ev
3 Tt A^F lambl. : om. A|I4 y-ai 5t) xaî F : xal
Btj A ||5 rapiovxtuv
A lambl. : -apdvTtov F\\ àvayxâ^oi : -e: F
|| àroxpiveaGai : -acGat
lambl.1}
6 xà xdxs : xa xs lambl.||8 T.oXû y' e(pr)
: 7:àvxtoç Btj-ou
lambl.Ile 7 àvtetYj scripsi
: avdr\ A avsit) lambl. àvtT) A^F ||
516 a
2 vyv om. lambl.|| post àXT,Gwv [ambl. add. waxe èÇat'çpvyjç aùxoù;
npoSàXXovxa; || g aaxptuv :
àaxepwv F || asXrJvT); :
-vwv lambl.
VII. I. — 19
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516b L\ RÉPUBLIQUE Vil i48
ses images reflétées sur quelque autre point, mais le soleil
lui-même dans son propre séjour qu'il pourrait regarder et
contempler tel qu'il est.
Nécessairement, dit-il.
Après cela, il en viendrait à conclure au sujet du soleil,
que c'est lui qui produit les saisons et les années, qu'il gou-c verne tout dans le monde visible et qu'il est en quelque
manière la cause de toutes ces choses que lui et ses compa-
gnons voyaient dans la caverne*.
Il est évident, dit-il, que c'est là qu'il en viendrait après
ces diverses expériences.Si ensuite il venait à penser à sa première demeure et à la
science qu'on y possède, et aux compagnons de sa captivité,
ne crois-tu pas qu'il se féliciterait du changement et qu'il
les prendrait en pitié ?
Certes si.
Quant aux honneurs et aux louanges qu'ils pouvaient alors
se donner les uns aux autres, et auxrécompenses
accordées
à celui qui discernait de l'œil le plus pénétrant les objets
qui passaient, qui se rappelait le plus exactement ceux quid passaient régulièrement les premiers ou les derniers, ou
ensemble, et qui par là était le plus habile à deviner celui
qui allait arriver, penses-tu que notre homme en aurait
envie, et qu'il jalouserait ceux qui seraient parmi ces prison-
niers en possession des honneurs et de la puissance ? Ne pen-serait-il pas comme Achille dans Homère, et ne préférerait-
il pas cent fois n'être qu'un valet de charrue au service d'un
pauvre laboureur et supporter tous les maux possibles plutôt
que de revenir à ses anciennes illusions et de vivre commeil vivait?
e Je suis de ton avis, dit-il : il préférerait tout souffrir plu-tôt que de revivre cette vie-là ?
Imagine encore ceci, repris-je ; si notre homme redescen-dait et reprenait son ancienne place, n'aurait-il pas les yeux
I. L'idée que le soleil est cause universelle, les allégoristes la
trouvaient déjà dans Homère. « Par la fameuse chaîne d'or, Homèrene veut rien dire d'autre que le soleil, montrant par là clairement
qu'aussi longtemps que se meut la sphère céleste et le soleil, tout a
l'être et tout le conserve tant chez les dieux que chez les hommes »
ThéétHe i53 c/d (trad. Diès).
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as nOAITEIAS Z 516b
àXXoTpCa eSpa <|>avTàa^iaTa aôxoO, àXk' aÔTàv Ka8' aÔT6v
âvTfj
aÔToO \àpa Stàvaix' âv KaTtSEiv Kal OcàaaaBai otéç
laTLV .
'AvayKaîov, E<|>r|.
Kal jiETà xaOx' &vfj8r) auXXoyt^oiTo TTEpl aÔToO Sxi
aÔT6ç ô Tocç TE &paq Txapé^^cov Kal èviauToùç ical TràvTa
ETTLTpOTTEOcùV ta £V T^ OpCû^lÉVCÙ TéTTCÛ, Kal EKeIvCÛV Sv
I acJ>ELc; Eobpcùv Tpénov xtvà ttAvtcûv aÏTtoç. C
AfjXov, E(|)T|,8ti ETtl TaOxa &v ^et' EKEÎVa IXBot.
Tl o3v; àva^nivriaKé^AEvov aôxàv Tf)ç TipcoTT^c; olKf|aECi><;
Kal Tf)ç EKEÎ ao<|)taç Kal tôv t6te ^uvSEajicoTÔv oôk âv oIei
aÔTàv ^£v EÔSaniovl^ELV Tf]ç jiETa6oXî)ç, Toùç 8è eXeeîv;
Kal ^ocXa.
Ttjial Se Kal irraLVOi el tlveç aôxoîç îjaav lôie. irap'
àXXrjXov Kal \ipoL xS Ô^iiTaTa KaBopôvTi Ta •napL6vTa, Kal
^vr^iovEiiovrc ^idcXiaTa 8aa te Ttp6TEpa auTÔv Kal\ OcxTCpa d
elcûBeu Kal &^ia TiopEt^EaBai, Kal ek toi&tovSf) 8uvaT<«>TaTa
aTtojravTEUojiÉvcj) t6 jiéXXov fj^Etv, Sokeîç &v aÔT6v IntSu-
^XT]TLKCÛÇ aÔTOÛV SyjElV Kal ^T]XoOv TOÙÇ TTap' EKELVOIÇ THiCO-
^lÉvouç TE Kal EvSuvaaTEtiovTaç, f\t6 toO *0^if)pou &v
TTETTovSÉvaL Kal acf)63pa (iouXEoSat « ETiàpoupov ê6vTa
8t]teuéhev aXXcù àvSpl Tiap' aKXfipo » Kal ôtioOv &v
TiETTovBÉvaL ^âXXov T]'keivA te ho^ûC^Eiv Kal ekeIvcûç ^f]v ;
OuToç,I E(|)Ti, lycoyE oî^iai, nSv ^JiâXXov TtETTOvBÉvai Sv ©
SÉ^aaBai f\ d^v ekeIvcoc;.
Kal t6SeBt\ Evv6r)aov, f^v 8' lycb. El tkxXlv ô toioOtoç
KaTaÔàc; eIç t6v auT6v BSkov KaBl^oiTo, Sp' ou okotouç
b 6 ol6i : oiôi TÊ lambl.|| 9 xau-c' av : xaura F
||10 auTÔç : oZxoç F
lambl.Il
C 2 ^f},ov, eçt): 8. yàp lambl.
|| 7 rjaav aùxoïç lambl.||
Tcap' :Tcepl
lambl.jj 9 te : xà F
||d 2 etoiôet : -ôc lambl.
jjôuvaxoS-
xaia : à$uv. F||
3 Ôo«ïç : -fjç lambl.jj
6 è;iâpoupov : è;:' àpoupov
lambl.Il 7 Tcap' àxXTjpu) : 7:apaxXr)puj F
||ôxiouv : ôxi F
||8 Ixeîvtoç :
-voj FII
e I6<pri
om. lambl.||
3 ô xotouxoç F lambl. : oxi ouxoç A ||
l\ ôofxoy F lambl.:
ôâxov A.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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516e LA RÉPUBLIQLE VII i^g
offusqués par les ténèbres, en venant brusquement du
soleil ?
Assurément si, dit- il.
Et s'il lui fallait de nouveau juger de ces ombres et concou-rir avec les prisonniers qui n'ont jamais quitté leurs chaînes,
pendant que sa vue est encore confuse et avant que ses yeux517 a se soient remis et accoutumés à l'obscurité, ce qui demande-
rait un temps assez long, n'apprêterait-il pas à rire^ et ne
diraient-ils pas de lui que, pour être monté là-haut, il en
est revenu les yeux gâtés, que ce n'est même pas la peine de
tenter l'ascension ; et, si quelqu'un essayait de les délier etde les conduire en haut, et qu'ils pussent le tenir en leurs
mains et le tuer, ne le tueraient-ils pas 2?
Ils le tueraient certainement, dit-il.
III Maintenant, repris-je, il faut,Ces prisonniers ^^^^ ^,j^gj. Glaucon
, appliquer exactementsont notre image. ^^ .
' rr ^ .
cette image a ce que nous avons dit
b plus haut : il faut assimiler le monde visible au séjour de la
prison, et la lumière du feu dont elle est éclairée à l'effet du
soleil; quant à la montée dans le monde supérieur et à la
contemplation de ses merveilles, vois -y la montée de l'âme
dans le monde intelligible, et tu ne te tromperas pas sur ma
pensée, puisque tu désires la connaître. Dieu sait si elle est
vraie;en tout cas, c'est mon opinion, qu'aux dernières
limites du monde intelligible est l'idée du bien, qu'on aper-c çoit avec peine, mais qu'on ne peut apercevoir sans conclure
qu'elle est la cause universelle de tout ce qu'il y a de bien et
de beau; que dans le monde visible, c'est elle qui a créé la
lumière et le dispensateur de la lumière;et que dans le
1. Cf. Phhdre 2^9 d : « Détaché des passions humaines et occupédes choses divines, le philosophe encourt les reproches de la foule
qui le tient pour insensé et ne s'aperçoit pas qu'il est inspiré. »
Cf. Théétete 174 c/d.
2. C'est évidemment la mort de Socrate qui à inspiré ces lignes à
Platon. Le texte en est difiBcile à expliquer. L'infinitif à::oy.xçivuvat
àv semble ne dépendre de rien. Schneider le rattache à àp' où
...Xé^oiTO, qui dans la pensée de Platon équivaut à àp' oùx oVsj
ysXto-c'av aùrôv Tcapaay^cTv
xat "/éyBabai ci^i^ Xéyeaôat àv étant lui-
même l'équivalent d'âxetvouç av etTceïv. C'est cet êxet'vou; qui serait le
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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l^g nOAITEIAS Z 516 e
(âv) àv(ScTiXe©ç ^X°^T Toùç ô{J)9aX^iouc;, E^at(J)vr)c; îjkcûvek
ToO iqXtou ;
Kal ^àXa y', e<î)r|.
Tàç SeSf) aKiàç EKclvaç nàXtv eI Séol aûxàv yvwiia-
Teùovta Sta^iLXXaaBaL toîç àeI SEa^ciùTaLÇ ekeIvoiç, èv ^
à^6Xu6TTEL, TTplv |j KaTaQTÎ^vat là B^i^iaxa, oCtoç 8' ô 517 a
)(p6vo<; ^f]tkScvu ôXtyoc; EÏr) tî^ç auvrjSEiaç, Sp' ou yéXcùx' âv
Trapdca)(OL, Kal XéyoïTo âv TiEpl aÔToO <»<; àvaôàc; avo
6iE(|)9ap^£voç fj<Etlà.
o^^axa,Kal 5ti oôk
a£,tovoôSè
TUEipSaBaL avo lÉvat;Kal ibv ETii)(EtpoOvTa Xueiv te Kal
àvdcyEiv, EL TTCûc; âv xaîç X^P*'^ SuvatVTO XaÔEiv Kal àiio-
KTELVEtV, ànOKTELVIJVaL &V;
Z<|>6Spa y', e.(pT[.
III
TaÙTr|v Tolvuv, fjv
8'
âydû, Tf)vEtK6va, S
(|)(Xe
rXaÙKOv, TrpoaaTTTÉov anaaav tolç EjjiTcpoaBEV ) XEyo- b
(lévoLc;, xfjv ^lÈv Sl'h<\>€.c:iq <|)aLvo^iÉvrjv ISpav xf] xoO BEa\iai-
Trjptou olKi]aEL àcjîo^OLoOvxa, x6 8è xoC Ttupèc; èv aùxf] c|>cûç
xf]xoO i^XCou Suvdc^iEt' xf)v Se avco àvocBaaiv Kal 8Éav xwv
avo xf)v e'ç x6v vor)x6v xonov xî]ç 4^u)(fjçavo8ov xiSeIc;
ooy^ ôt^apxrjaEL xf|ç y' è^fjç IXttCSoç, ETiEuSf] xaûxT]c; Im-
Bu^iELç écKoi^ELV. 0£è<; SÉTioi) oîSsv ELàXir|9r}î;
oZaa.xi)y)(<ivEi.
Ta 8' oSv E^ol (|>aLv6^Eva oi5xcù cJjaCvExaL, èv xû yvcoaxô
TeXEUxatarj
xoO àyaSoO ISÉa Kal {loyiç ôpSaBaL, êcjîSEÎaa
Sej auXXoyLGXÉa EÎvai â><; apa nSai nàvxov aSxr) ÔpScov xe c
Kal KaXôv alxia, Iv xe ôpaxô c|)ôç Kal x6v xouxou KiipLOV
5 av add. Baiter : om. codd. et lambl.|| àvâ;^Xêco; A lambl. : -lu*
F|| 7 xat om. F lambl.
|| I-jr^ om. lambl.||
8 vvtofxaxsuovTacodd. et lambl. : yvo) xovcjovTa Timaeus ||
lO àjx6Xu(oTxet : -<o7:eï lambl.
ji517 a 3 -apaa/oi : -apfyot lambl.
||5 avw îévai : àvtivat lambl.
j|
7 à7:ox':6ivuva[ : -jtTstvuvat F -/.Trtvvuvat A lambl.||
lO a.r.a'za.v : -at F
jjToiç £{x;cpotj66v : ojj àXr,Owç toÎç lambl.
!|b 3 à<pou.o:ojVTa codd. et
lambl. : -Taç Porph. ||6 Trîç y' èjxriç èXjiîôo; : x^; àXr,0£ta; lambl.
||
8 Tz 8' oùv sjxot çaivdtxeva : auxr, 8; 7:ou lambl.jjc i OL\fzi\ A lambl :
aùxr] F.
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517 c LA. RÉPUBLIQUE VII i5o
monde intelligible, c'est elle qui dispense et procure la vérité
et l'intelligence, et qu'il faut la voir pour se conduire avec
sagessesoit dans la vie
privée,
soit dans la vie
publique.Je suis de ton avis, dit-il, autant que je peux suivre ta
pensée.Eh bien
; repris-je, sois encore de mon avis sur ce point,
qu'il n'est pas étonnant que ceux qui se sont élevés jusque-làne soient plus disposés à prendre en main les affaires humaines,
d et que leurs âmes aspirent sans cesse à demeurer sur ces
hauteurs. Gela est bien naturel, s'il faut encore sur ce point
s'en rapporter à notre allégorie.
Bien naturel, en effet, dit-il.
Mais, repris-je, penses-tu qu'il faille s'étonner qu'en pas-
sant de ces contemplations divines aux misérables réalités de
la vie humaine, on ait l'air gauche et tout à fait ridicule,
lorsque, ayant encore la vue trouble et n'étant pas suffisam-
ment habitué aux ténèbres où l'on vient de tomber, on est
forcé d'entrer en dispute dans les tribunaux ou ailleurs surles ombres du juste ou sur les images qui projettent ces
ombres et de combattre les interprétations qu'en font des
© gens qui n'ont jamais vu la justice en soi ?
Ce n'est pas étonnant du tout, lit-il.
Mais, si l'on était sensé, repris-je, on se rappellerait que518 a les yeux sont troublés de deux manières et par deux causes
opposées, parle
passagede la lumière à l'obscurité et
parcelui de l'obscurité à la lumière;alors réfléchissant que ces
deux cas s'appliquent aussi à l'âme, quand on verrait une
âme troublée et impuissante à discerner un objet, au lieu
d'en rire sans raison, on examinerait si, au sortir d'une vie
plus lumineuse, elle est, faute d'habitude, offusquée par les
b ténèbres, ou si, venant de l'ignorance à la lumière, elle est
éblouie par une splendeur trop éclatante;dans le premier
cas, on la féliciterait de son embarras et de l'usage qu'elle
fait de la vie;dans l'autre, on la plaindrait, et, si l'on vou-
sujet de l'infinitif àTroxXttvjva'. av. Celte négligence de construction
ne dépasse pas certaines autres licences du même genre qu'on ren-
contre dans Platon. Cependant il se pourrait que l'infinitif àrox-
retvuvac àv cachât la
leçon plus simpleà;:o3cxetv£tav
àv, qui
a été
pro-posée par Baiter et Adam et qui me paraît tout à fait vraisemblable.
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i5o nOAITEIAS Z 517 c
TEKoOaa, Iv TE vorjTfi» aÔTf) Kupla àXf|eEiav Kal voOv
TiapaCT)(o^Évr), Kal 8tu 5eî TauTr|v iSelv t6v ^éXXovTa
E^(|)p6vcùç TTpd^ELV f\
iSlaf) 5T]^oalot.
Zuvoto^at, E<|)r|,Kal èyo, ÎSv ye Sf) Tpénov Si6va(iai.
"ISi Totvuv, î^vS'
EY<i>,Kal t65e £,uvoif)9r|TL Kal ^i\ Bau-
^iàar|ç Stl ol IvTaOGa IXGévTEç oôk èGÉXouaLV xà tcûv
àvGpcoTTCOv TipdTTELV, àXX' ocvo âeI iTTECyovTaL I
aÔTcàv al d
ipu)(al SiaTpLBEiv eIk^ç ydtp nou oÎîtcoç, EÎTiEp aS KaTÙ Tf|V
TipoELpr>(iÉvr|v ElKéva toOt' e)(el.
EIk6ç ^lÉvToi, e.<^r\.
TL 8é;TéSc oÏEi Ti Bau^iaoTév, eI à-nè BeIcùv, fjv
8'èy<i>,
BEopiôv ETil xà àvBpoùTtEid TLÇ âXBûbv KaKà àaxTitiovEÎ TE
Kal <|)alvETaL o(\)6Bpci. yEXoîoç etl à^i6Xu<!ùTTCùv Kal TTplv
iKavoûc; a\)vf|GT]c; yEvéaBat t^ TuapévTL OKÔ'za àvayKa^d^EVOç
èv ÔLKaaTT^ptoiç f\SXXoBt tiou àycovt^EoBat TTEpl tôv toO
SiKafou GKicùvf) àyaX^dtTCDV Sv al CKtai, Kal Sia^iXXaaBat
TiEpl ToiÛTOU, bTTTjttotè
] ÔTToXa^6(ivETaL TaOTa \)Tib Toàv e
auTfjv StKaLoaijvr|v ^if)ttwttote 186vtcùv
;
Oû8' ÔTTOOTLoOv Bau^aaT6v, ^(\>r\.
'AXX' eI voOv yE E)(OL tlç,I îjv 8' lyo, ^iE^vfJT' &v oTL 518 a
SiTxal Kal ànb 8lttcûv yCyvovTai ETitTapocE^Etç S^^aaiv, ek
TE(|>(*)t6ç eIç aK6T0<; jxEBLaTajiÉvcov Kal ek okotouç elç
<p5)Ç. TaÔTà 8è TaOTa vo\iiaaç ytyvEoBat Kal TTEpl ipu^^jv,
6ti6t£ ïSol 6opu6o\j^jiÉvr|v Ttvà Kal à8uvaToCadv tl KaBopav,
oÔK âv àXoyiaTox; yEXô, àXX" ETtiaKonoî &v néTEpov ek
<J>avoTÉpou fîCou fJKouaa ôruè àrjBEiaç ECKÔTcoTaL, f\ !£,
à^iaBiaç tiXeIovoç eIç <j)av6TEpov [
loOCTa ôttô Xa^inpoTÉpou b
^ap^apuyf^ç I^TiÉ'nXriaTaL, Kal o(Jtcù 8f) Tf]v ^lèv EÔ8ai-
^OvIgELEV &V ToO TtdcBoUÇ TE Kal (itou, Tf]V 8è £XEf)aElEV,
3 aÙTr, F lainbl. : aÛTT) A ||4 îtapaay 0[j.évr,
:
-ap£/oij.£vrj lambl.|j
7 TOivuv : St) Tot'vuv F|j
xa) xôSe, r,v 8' ÈyoS F jj8 oî om. F
|1d 7 Ift
àtjL6Xu(ÛTTtov :è7:ajx6X.
F||e 3 tôdvTCDV : eiÔOTtov F
||3 Içr;, GauijiacTov
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||518 a i
[J.£[jiv^t'av :
p.6{jLvr,{jiaiF
II2 clt.o : brio F
||
4 -aùxà : tauTa Fj|
5 l'coi : et'So: F|l
8 à^xaGia? A^F : -Oetaç A||
favdxepov : ^avepoSxêpov F |1 b 2 eùôatjJLovîaetev recc. : -rjaetev codd.
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518b LA RÉPUBLIQUE VII i5i
lait rire à ses dépens, la raillerie serait moins ridicule que si
elle tombait sur l'âme qui redescend de la lumière.
C'est là, dit-il, une distinction très juste.
IV II faut donc, repris-je, si tout cela
L'éducation doit est vrai, en tirer la conclusion quetourner l'œil
^^j^j. ^^^^ l'éducation n'est pointde Vâme vers l'idée .
.^, ^ » n .
du Bien ^® ^^^ certams proclament qu elle est;
ils prétendent en eflet mettre la science
c dans l'âme, où elle n'est pas, comme on mettrait la vue
dans des yeux aveugles.Ils le prétendent en effet, dit-il.
Or, dis-je, le discours présent fait voir que toute âme a en
elle cette faculté d'apprendre et un organe à cet usage*, et
que, comme un œil qu'on ne pourrait tourner de l'obscurité
vers la lumière qu'en tournant en même temps tout le corps,
cet organe doit être détourné avec l'âme tout entière des
chosespérissables, jusqu'à
cequ'il
deviennecapable
desup-
porter la vue de l'être et de la partie la plus brillante de
d l'être, et cela, nous l'appelons le bien, n'est-ce pas?Oui.
L'éducation, repris-je, est l'art de tourner cet organemême et de trouver pour cela la méthode la plus facile et la
plus efBcace;
elle ne consiste pas à mettre la vue dans
l'organe, puisqu'il la possède déjà ; mais, comme il est mal
tourné et regarde ailleurs qu'il ne faudrait, elle en ménagela conversion.
C'est ce qu'il semble, dit-il.
Maintenant on peut admettre que les autres facultés appe-lées facultés de l'âme sont analogues aux facultés du corps ;
car il est vrai que, quand elles manquent tout d'abord, on
e peut les acquérir dans la suite par l'habitude et l'exercice;
mais il en est une, la faculté de connaître, qui paraitbien certainement appartenir à quelque chose de plus divin,
qui ne perd jamais son pouvoir, et qui, selon la direction
I . Les sophistes font professsion de mettre la science dans l'âme,
mais elle y est déjà ;car apprendre n'est autre chose que se souvenir.
La théorie que Platon expose ici repose en effet sur la doctrine de la
réminiscence exposée dès le Ménon 8i a sqq. Cf. aussi Phéd.
72 e-76 d, et particulièrement 78 a : « l^es hommes interrogés.
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i5i nOAITEIAS Z 5I8b
Kal eI yeXSv e*n' aÔTf] (ioiiXoLTo, fJTTov &v KaTayÉXaaToc; o
YéXoç auTÛEÎT] T^
ô ènl Tf]avcùScv ek
<|>coTè<; fJKoiÛCTT].
Kal ^ocXa, E(J>r|, ^Exptcùç XÉyEiç.
IV AeÎSf), EÎTiov, i^^iâç toi6v5e vo^taai TiEpl aÔTÔv, eI
TaOx' àXr|8fj- Tfjv TtatSElav oô^ otav Tivèç E-naYYsXXô^Evol
qjaaiv EÎvat ToiaÙTT]v Kal ELvai. <î>aal Se tiou oôkEvoiL>crr|ç
I
EvTrj v^u^fj èTTtaT/niriç a<})EÎç EVTiSÉvaL, oTov tu<|>Xolç c
ôc|)8aX^0L<; Sijjiv evtiSévteç.<t>aal yàp oî5v, EcJ>rj.
*0 Se yE vOv Xoyoç, fjv8' èyca, aT]^a£vEt Ta\3TT]v Tf]v
IvoOaav EKàorou Suva^iv èvxfj ^'uxtl
'^°''' "^^ Spyavov S
KaTa^iavSàvEL EKaoToç, oTov eI Sj^ia ^if)SuvaTèv f^v aXXcûç
f\ Eybv bXcù TÔ QojjiaTL aTpÉcf)ELV Ttpoç Tè <j)av6vEK ToO
GKOTOSOUÇ,
OUTG) ^ÙVoXt] TÎ] 4^UXÎ1
^"^ "^^^
ytyVOJlÉVOUTTEpi-
aKTÉov EÎvat, ECùç âv eIç t6 8v Kal toO Bvtoç t6 cf^av^TaTov
SuvaTT] y£vr|TaL àvacr^ÉaSat SECo^Évrj*toOto 8' EÎval
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\ Tàya86v t] y&p ;d
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TotiTou Tolvuv, T^v 8'£y<î),
auToO TÉ)(vr| âv Etr), xfjç
TTEpiaycoyî^ç, xtva ipé-nov a>c; ^Saxà te Kal àvuamwTaxa
^ETaaTpa(|)r|aETai, oô toO E^noifjaat aÔTÔ t6 ôpotv, àXX' 6ç
I^OVTL JIÈV aÔT6, OÛK Ôp8Sç 8È TEXpa^l^ÉVCp OÔSÈ (iXÉTTOVTL
oî ISel, toOto 8ta^r|xavr)aaa6aL.
"EotKEV yàp, EC|)T].
Al ^lÈv Totvuv aXXau àpExal KaXoii^iEvai ^^u^î^ç kivSu-
VEtiouaiv lyyùç tl EÎvai tôv toO crcù^axoç' t« 5vTt ydip
OUK EvoOaat TrpdxEpov OaxEpov j £^iTToiELa8aL IBEai Kal e
àaKf]a£aLV i^8è xoO <\>povf\aai navxèç ^SXXov BEioxépou
xivàc; xuy^AvEL, ôç eolkev, oSaa, 8 xf)v ^lèv Sùva^iv oôSÉ-
7 vo;jL''aai: voTjaai lambl.
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lambl.
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518 e LA RÉPUBLIQUE VII i52
qu'on lui donne, devient utile et avantageuse, ou inutile et
519 a nuisible. N'as-tu pas encore remarqué, à propos des fripons
qu'on appelle des malins, combien leur misérable esprit a la
vue perçante et distingue nettement les choses vers les-
quelles il se tourne;car il n'a pas la vue faible, mais il est
contraint de se mettre au service de leur malhonnêteté;aussi
plus il a la vue perçante, plus il fait de mal.
C'est bien cela, dit-il.
Et pourtant, repris-je, si dès l'enfance on opérait Pâmeainsi conformée par la nature, et qu'on coupât, si je puis
b dire, ces masses de plomb ^, qui sont de la famille du deve-
nir, et qui, attachées à l'âme par le lien des festins, des plai-
sirs et des appétits de ce genre, en tournent la vue vers le
bas; si, débarrassée de ces poids, on la tournait vers la
vérité, cette même âme chez les mêmes hommes la verrait
avec la plus grande netteté, comme elle voit les choses vers
lesquelles elle est actuellement tournée.
C'est vraisemblable,dit il.
N'est-il pas vraisemblable aussi, repris-je, et ne suit-il pasnécessairement de ce que nous avons dit que ni les gens sans
éducation et sans connaissance de la vérité, ni ceux qu'onc laisse passer toute leur vie dans l'étude ne sont propres au
gouvernement de l'État, les uns, parce qu'ils n'ont dans leur
vie aucun idéal auquel ils puissent rapporter tous leurs actes,
privés et publics, les autres, parce qu'ils ne consentiront pasà s'en occuper, eux qui de leur vivant se croient déjà établis
dans les îles fortunées.
C'est vrai, dit-il.
C'est donc à nous, les fondateursOn forcera jg l'État, repris-je, d'obliger les hommes
A ^^^f^^^^S d'élite à se tourner vers la science quea gouverner. , i.i
nous avons reconnue tout a 1 heure
quand la question est bien posée, répondent d'eux-mêmes ce qu'il
faut dire;
s'ils n'avaient pas présente en eux la science et la droite
raison, ils ne seraient pas capables de le faire. »
I. Ces masses de plomb sont les produits accumulés de la sen-
sualité et du désir. Cf. X 6ii e: « il faut penser à ce que devien-
drait l'âme, si elle était débarrassée des pierres et des coquillages,
qui, comme autant d'excroissances de terre et de pierre, se sont
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i5a nOAITEIAS Z 518 e
TioTE àndXXuaiv, ôti6 Se i^q •nEpLayoyî^c; )(pr)am6v te Kal
ocbéXniov Kal a)(pr|aTov aS\\Kal (iXaBEpôv ytyvETaf f)
oSttcû 519 a
lvvEv6r)Kaç, tôv XEyo^iÉvov xtovrjpôv ^lév, ao<J>ôv Se, àçSpL^ù ^lÈv I5XÉTTEL t6 ^Jux<ipLov Kal ô^ÉCDÇ StopS xaÛTa
E<J)'S
TETpaTiTai, oç oô<J>a\iXr|v ix^v xfjv S^^lv,
KaKta S' f^vayKa-
a^Évov ÔTir)pETELV, OQTE 8aG> Sv Ô^i&TEpov (iXénri, xoaot&TC})
tiXelco KaKÙ Epya^6^Evov ;
n<&vu (lèv oQv, £<f>T].
ToOtOJlÉVTOl, f]V
S'
£y<*>,
Ti>
Tf]ç TOiaUTrjÇ C|)ÙCTECÔC;
eI £K
7iat86c; sôB^ç ko7it6^ievov TtEptEKénri xàç Tfjç yEvÉaECùÇ
^uyyEVEÎc; oonEp ^loXuBStSaç, |
a"Sf] èScùSaîç te Kal toloû- b
Tcav f^SovaXç te Kal Xt^vE^atç Ttpoa<|>uEÎc; yLyv6jiEvat iiEpi-
KocTco aTpÉ<|>ouaL Tf)v TÎ]ç ipu^^ic; oy\fiv ov eI ànaXXayèv
TiEpiEaTpÉcJïETO ELÇ TttàXr|9fj,
Kal EKELva Blv t6 aÔT6 toOto
TÔv aÔTCûv àv8pa)TTOv ô^iiTaTa âopa, ôarxEp Kale<|>'
S vOv
TéTpaTXTat.
EIkÔÇ yE, E<|>T|.
Tl SE;t6Se oôk eIk^ç, î^v
S' âyt*), Kal àvàyKr) ek tôv
rrpoELprujiÉvcov, ^ii^te toùç àTratSE^jTouc; Kal àXT]9ELaç àTTEt-
pouç LKavcùc; av tiote ttoXlv ETTLTportEOaaL, | tlfjTE toùç ev c
TiaLSEia Eco^Évouç StaTplBELV Stà téXouc;, toùç ^lèvoti
aKOTtèv EV TÔ (SCo OÔK E^ouaLV Eva, oC OTOXa^O^lÉVOUÇ SeÎ
anavTa irpdTTEtv fi &v rupàTToaiv 15ta te Kal Srmoatoc, toùç
8è bTi EKévTEÇ EÎvat oô Ttpà^ouaiv, f)yoô^EvoL EV ^aKÀpcov
v/|aoiç ^ôvTEÇ ETt dtTKûKtaSai;
'AXT]9fj, E<|)T].
'H^lÉTEpOV Sf] EpyOV, Î^V8'
Ey<*>,TÔV oIkIOTÔV, Tdç TE
[iEXTtcTTaç <|)ôaELÇ àvayKàcrat à<J>iKÉa9at npoç t6 ^i<i9Tnia
519 a 2 TTOvTipwv |XÊV:
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xeïffOat F II 9 àçtxsjOa: : -/.vetaôat Clem. Eus.
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519 d LA RÉPUBLIQUE VII i53
d comme la plus sublime de toutes, à voir le bien et à faire
l'ascension dont nous avons parlé ;mais lorsque, parvenus à
cette
région supérieure,ils auront suffisamment
contempléle
bien, gardons-nous de leur permettre ce qu'on leur permet
aujourd'hui.
Quoi donc?
De rester là-haut, répondis-je, et de ne plus vouloir redes-
cendre chez nos prisonniers, ni prendre part à leurs travaux
et à leurs honneurs plus ou moins estimables.
Mais alors, dit-il, nous attenterons à leurs droits, et les
forcerons à mener une vie mesquine, quand ils pourraient
jouir d'une condition plus heureuse ?
e V Tu oublies encore une fois, mon ami, repris-je, que la
loi n'a point souci d'assurer un bonheur exceptionnel à une
classe de citoyens, mais qu'elle cherche à réaliser le bonheur
dans la cité tout entière, en unissant les citoyens soit par la
persuasion, soit par la contrainte, et en les amenant à se
faire part les uns aux autres des services que chaque classe
520a est capable de rendre à la communauté;et que, si elle s'ap-
plique à former dans l'État de pareils citoyens, ce n'est pas
pour les laisser tourner Jeur activité où il leur plaît,mais
pour les faite concourir à fortifier le lien de l'État.
C'est vrai, dit-il; je l'avais oublié.
Maintenant, Glaucon, repris-je,observe
quenous ne serons
pas non plus injustes envers les philosophes qui se seront
formés chez nous, et que nous aurons de bonnes raisons à
leur donner pour les obliger à se charger de la conduite et de
b la garde des autres. Nous leur dirons en effet: « Dans les
autres États, il est naturel que ceux qui s'élèvent jusqu'à la
philosophie ne prennent point de part aux tracas de la poli-
tique, parce qu'ils se forment d'eux-mêmes, en dépit de leur
gouvernement respectif; or, quand on se forme de soi-mêmeet qu'on ne doit sa nourriture à personne, il est juste qu'onne veuille pas non plus la rembourser à qui que ce soit. Mais
vous, nous vous avons formés dans l'intérêt de l'État comme
attachés à elle dans son état présent, à la suite de ces heureux festin?,
comme on les
appelle, parce qu'ellese nourrit de terre. » La même
image se retrouve, Phédon 8i b sqq.
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i53 nOAITEIAS Z 519 c
S Ev TÔ TTp6a9ev I<|)ajiEvEÎvai ^léyiaTov, ISeîv te i6 àyaSèv
I
Kttl àvaôî^vai EKEtvrjv xfjv àvàBaciv, Kal ETTEtSàv àva- d
BacvTEÇ iKttvôç tScoai, (if) ettlTj:
étteuv
aÔToîçS vOv etic-
TpÉTtETat.
T6 Tioîov8f) ;
T6 aÛToO, î^v 8' EY<*>, Kara^iévELv Kal\x^
e8éXelv TtdtXLV
KaTaôalvELV nap' ekeIvouç toùç SEa^ioTaç tirjSè jietÉ)^elv
Tûûv Ttap' ekeIvolç tt6vcùv te <al ti^ûûv, eïte <J)a'uX6TEpaL
EtTE crrtou5aL6TEpaL.
"'Ettelt', E(f)r|, àSLKfjao^EV aÔToiiç, Kal 7TOLr)ao^Ev yEipov
^^v, SuvaT6v aÔToîç 8v S^ielvov ;
V 'EriEXàGou,I î^v
S' £Y<^, TxàXiv, Sc{)lXe,
8tl v6\ia> oô e
toOto ^éXei, oticùc; ev tl yÉvoç âv ti6Xel Sia(|)Ep6vTCûç eS
Ttpdc£,EL, àXX' EVôXt] tt]
TTéXEi toOto ^t^x**^*'^"'- ÊyYEVEaOaL,
£,uvap^Ji6TTcov Toùç TToXlTaç tiel8ol te Kal àvàyKT], ttolôv
(lETaStSévai àXXrjXoLc; Tf)ç <»(|>EXtac; fjvSv EKaaToi t6 koiv6v
jjSuvTXTol âaiv à<|)EX£tv Kal aÔToç e^ttolôv ToiotiTouç 520 a
avSpaç EVTf] Tt6XEL, ou)( ïva
âcJjLfj- TpÉTTEaBai otit] EKaaTOÇ
fio\3XETaL, àXX' tva KaTa)(pî]TaL aÔTÔc; auToîq etiI Tèv ^i3v-
Ssa^ov Tfjc; h^Xeûx;.
'AXriSî^, E<j)T|' £TiEXa96[ir|v yàp.
ZKÉipau Tolvuv, eTttov, s rXauKcov, Stl ouS' àSLKrjao^Ev
Toùç nap' i^titv <|)LXoa6cj)ouç ytyvo^iÉvouç, àXXà SiKata npôç
aÔTOùç EpoO^iEv, TTpoaavayKA^ovTEÇ TÔv &XXci>v ETTmEXEÎaBal
TE Kal (|)uXdcTTEiv, 'EpoO^Ev yàp 8ti ol ^èv [
ev Taîç aXXaic; b
Ti6XEat toioCtoi yiyvo^iEVOL eIk6tcoç ou ^i£TÉ)(^ouaL toov ev
aÔTaîç Tiovcov auTé^aTOL yàp E^<J)ûovTai àKO\)ar\q Tf^ç ev
£KàaTr| TToXtTElaç, 8lKr|V 8'ex^»- "^^ yc auTO(|>xjÈc; [ir|8£vl
Tpocj)f]v o<^£îXov ^r|8' EKTLVELV TCù TipoSujiEÎaSaL Ta TpccliEla*
t>\ldLq 8' TJJIELÇ Ô^IÎV TE aUTOÎÇ Tf] TE aXXrj TIoXeL ÔOTIEp EV
d 9 à^'-xr^ootAev :-aiu^xev
F|| Tzo'.rjcioaev : -jodulev F
j]e 3 syys 'ÉaOai :
è-aiVcîaOai F||520 a 2 Tpé;;£aOat : Tpé;;eTai F
i|3 |-î xôv : èv ^ tÔv
F II b 5 àxxtve'.v xo) : £xTc''ve'.v tÔ F.
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520 b LA RÉPUBLIQUE VII i5/j
dans le vôtre, pour être ce que sont les chefs et les rois dans
les essaims d'abeilles*
,et nous vous avons donné une éducation
c plus parfaite et plus complète que celle des philosophes étran-
gers, et nous vous avons rendus plus capables qu'eux d'allier
la philosophie à la politique. Vous devez donc, chacun à votre
tour, descendre dans la demeure commune aux autres et
vous habituer à regarder les ombres obscures;car. une fois
habitués à l'obscurité, vous y verrez mille fois mieux que les
autres, et vous reconnaîtrez chaque image et ce qu'elle repré-
sente, parce que vous aurez vu les véritables exemplaires du
beau, du juste et du bien. Ainsi notre constitution deviendra,
pour nous et pour vous une réalité, et non un rêve, commedans la plupart des États d'aujourd'hui, où les chefs se
d battent pour des ombres et se disputent l'autorité, commesi c'était un grand bien. Mais voici quelle est la vérité, c'est
que l'État où le commandement est réservé à ceux qui sont
les moins empressés à l'obtenir est forcément le mieux et le
plus paisiblement gouverné,et
quec'est le contraire
dansl'État où les maîtres sont le contraire. »
C'est parfaitement vrai, dit-il.
Eh bien, nos élèves refuseront-ils, à ton avis, de se rendre
à ces raisons ? Ne consentiront-ils pas à prendre part au labeur
politique chacun à leur tour, tout en passant la plus grande
partie de leur temps les uns avec les autres dans le mondedes idées pures ?
Ils ne pourront refuser, dit- il;car ils sont justes, et nous
e ne leur demandons rien que de juste : mais il est indubitable
que chacun d'eux ne prendra le commandement que par
devoir, au rebours de ceux qui gouvernent à présent dans
tous les États.
La chose est ainsi, mon ami, répliquai-je. Si tu découvres
pour ceux qui doivent commander une condition meilleure
521 a que le pouvoir lui-même, tu auras le moyen d'avoir un Étatbien gouverné ;
car c'est dans cet État seul que comman-deront ceux qui sont vraiment riches, non en or, mais en
vertu et en sagesse, qui sont les richesses nécessaires au
bonheur. Mais là où des gueux et des gens affamés de richesses
I. Ceci est probablement une comparaison familière dans les
cercles socratiques. Cf. Xén. Cyr. V, i, 24 : « Tu me parais fait
pour être roi, comme le roi des abeilles est roi dans la ruche. »
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i54 nOAITEIAÏl Z 520 b
a\ii]VEaiv f\'^E\x.6va.qte Kal (iaaiAéac; èyevvi^aa^iev, êt^£iv6v
TE Kal TeXEdûTEpov ekeIvcùv TXETïaLSEUjjiévouç I
Kttl ^olXXov C
SuvaToùçàti<|)OTÉpcov jietÉ)(elv.
KaTaôaTÉov oQv ev
^lÉpei
EKàaTcp eIç Tf]v TCûv àXXov ^uvolKrjatv Kal ouvESLaTÉov tA
GKOTELvà BEdcaaaSaf ^uve9i^6^£voi yàp ^luplcp (iéXTiov
8i|;Ea8E TCÛV EKEÎ Kal yvûbaEaSE EKaaTa Ta EÏSoXa &TTa èaxl
Kal ov, Bià t6 TàXi^Sî^ EopaKÉvat KaXôv te Kal SiKatcov
Kal àyaBcùu TtÉpf Kal oôtcû Snap fj^iîvKal û^îv f\ TrrfXiç
oÎKi^aETO'.L, àXX' ouK 8vap, «ç vOv al noXXal uni aKia^ia-
)(0<»vT<ûvTE Ttpèç àXXr|Xouç Kal aTaaLa^6vTCûv
| TTEpl toO d
Stp^civ olKoOvTai, ttç ^EyàXou tlv6c; àyaSoO Bvtoç. T6 8é
Ttou àXr|9èc; SS'ex^"-*
^^ ti6Xeifj îJKiaTa TipôQv^oi ap^Eiv
ol ^ÉXXovTEÇ ap^ELV, Tav)Trjv apiaTa Kal àaTaCTLaaT6TaTa
àvàyKrj olKEtaSat, Tf|v ô' âvavTlouç ap^ovTaç ay^o^aoLV
EvavTLOûc;.
riàvu ^lÈv oQv, E(|>r).
'ATTEL9f|aouaLV ouvfj^iîv, OÏEl, ol Tp6<{>i^oi TaOT' àKOlÙOV-
TEÇ, ical oÔK èBEXfjaouatv ^u^ttoveÎv ev xf] tï^Xel EKacrroi
EVtiÉpEi, t6v 8è noXùv '^pôvov jiet' àXXfjXov oIkeÎv ev tô
Ka6ap^ ;
'ASùvaTov, E(|)r)-SlKaia
| yàp Bt\ SiKalotç £TtLTà£,o^EV. e
navT6ç ^if)v (lolXXov ôç etï' àvayKaîov aÙTÔv EKaaToç eXai
t6 Sp^Eiv, TouvavTlov TQV vOv EV EKàaTr) 7t6Xel àpx6vT<»v.
OÛTCO yàp E^EL, T]VS' Ey6, O ETaîpE" eI JIÈV (itov E^EU-
prjaELÇ à^Elvco toO Sp^Eiv toîç || jiÉXXouatv ap^ELV, eotl aot 521 a
SuvaTf^ yEvÉaBat tt6Xlç e3 olKoujiÉvr)* ev\Ji6vr\ yàp aÔTf^
&p^ouaiv ol T^ 5vTL TiXoiiaioL, oô xpu^low, «XX' oS BeI ibv
EuSat^iova nXouTEÎv, ^caf^ç àyaBfjç te Kal ê^({>povoç. El Se
TiTCD)(ol Kal TTEivcûVTEÇ &ya9cdv tSlcov ettI Ta Sr^^idata ïaaiv,
C 3 èxaoTui : -tov F|| Çuvoi/.r,aiv : oi'xriatv F || 4 ^eXxtov :
(3.ts F
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5 O'|e(j0e: à'IsaÔeax F
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r]Stobaei A.
||5 a)(^ouaav :
loyCf^av F j] 9 èv om. F
Ile I Sf/.at'oiç : -îcoç F
||4 £/_£'
: -e^v Fj|521 a 2 œjzr\ : -t6v F
j|3 où
A. Slob. : om. F II ou A. Stobaei M: où F Stobaei A.
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521a LA RÉPUBLIQUE VII i55
personnelles viennent aux affaires publiques, persuadés quec'est là qu'ils doivent faire leur main, il n'y a pas de bon gou-vernement possible ;
car ils se battent pour commander, et
cette guerre domestique et intestine les perd, eux et tout
l'État.
Rien de plus vrai, dit-il.
b Or, connais-tu, repris-je, une autre condition que celle du
vrai philosophe pour inspirer le mépris du pouvoir ?
Non, par Zeus, fit- il.
Or il est bien certain qu'il ne faut pas que l'on recherche
le pouvoir avec passion ; autrement, il y aura rivalités et
batailles.
Sans doute.
Dès lors à qui imposeras-tu la lâche de garder l'État, sinon
à ceux qui, mieux instruits que les autres des moyensd'établir le meilleur gouvernement, ont d'autres honneurs
et une vie préférable à celle de l'homme d'État ?
A ceux-là seuls,répondit-iL
c VI Veux-tu que nous examinions àSciences propres
présent de quelle manière se formeronta lormer
le philosophe.^®^ hommes de ce caractère, et commenton les fera monter à la lumière, comme
certains héros sont montés, dit-on, del'Hadès chez les dieux ?
Si je le veux ! dit il;assurément.
Ce n'est pas, ce semble, aussi simple que de retourner
un palet*
: ils'agit
de tourner l'âme du jour ténébreux au
vrai jour, c'est-à-dire de l'élever jusqu'à la réalité : et c'est
justement là ce que nous appellerons la véritable philoso-
phie.Fort bien.
Il faut donc rechercher parmi les sciences celle qui possède
ce pouvoir.d Sans doute.
I . Cette expression vient du jeu de la coquille (ôaxpaxtvSa), sorte
de jeu de barres, où l'on jetait en l'air une coquille, blanche d'un
côté, noire de l'autre, en criant vj^ fj f,u.îpa (noir ou blanc), pourdécider lequel des deux camps serait le poursuivant. Platon veut dire
que l'éducation n'est pas un jeu sans conséquence, qui se règle au
hasard, mais une tâche scientifique lente et laborieuse.
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i55 nOAITEIAS Z 521a
IvteOBsv olé^iEvoi TayaGèv 8elv àp-ndc^^ELv, oôk saTi* TTEpi-
ji(i)(i]Tov yàp t6 ap)^ELV yLyvé^EVov, oIkeloç ^v Kal IvSov
ô toloOtoç'n6X£^oç aÔTouç
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KaTa<|)povoOvTa fjt6v Tfjç àXr|8Lvf]ç cj)LXoao<|)taç ;
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tt6Xlç olKEÎTai, £)(ouaL TE THiàç aXXaç Kal 3iov à^iECvco toO
TtoXiTiKoO;
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toioOtoi lyyEvI^aovTai, Kal ttôç tiç àvà^si auToùç eIç (\>S>q,
QOTiEp E^ "AiSou XÉyovTai s/) TivEç eIç 9eoil)ç àvEXSELv;
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Eir) TiEpiaTpo(|)r),
àXXà ^Juxn*^ TTEpiayoy?) ek vuKTEpivfjç Tivoç fj^Épaç elç
àXT)8Lvr|v, ToO 8vToc; oSaav ettocvoSov, fjv Sif| (J)iXoaocJ)iav
àXrjBî^ (|>f)aojiEV EÎvai.
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OuKoOv Sel aKOTtEÎaBai tI toûv (laBruiàTcov ex^l ToiauTrjv
I Stiva^iiv ; d
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Eus. et legit Alcinous : oJaa £;:3tvo8o; Hermann || çiXoaotptav :
çtXo|j.â-
Oetav lambl. Ij 8 àXrjÔTJ : -ôtvriv lambl.|| 10 8eî : St] F.
VIL I. — 20
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521 d LA RÉPUBLIQUE VII i56
Quelle peut donc être, Glaucon, la science qui attire l'âme
de ce qui naît à ce qui est ? Mais, en parlant, je pense à une
autre chose. Nous avons bien dit que nos philosophes devaient
être dans leur jeunesse des athlètes guerriers*?
Nous l'avons bien dit.
Il faut donc que la science que nous cherchons, outre cette
vertu, en ait encore une autre.
Laquelle ?
De n'être pas inutile à des hommes de guerre.Il le faut certainement, dit-il, si c'est possible.
e C'est par la gymnastique et la musique que nous avons fait
précédemment leur éducation.
C'est bien cela, dit-il.
Mais la gymnastique s'applique à ce qui naît et meurt;
car c'est de la croissance et du dépérissement du corps qu'elle
s'occupe.
C'est évident.
Elle n'est doncpas
la science
quenous cherchons.
522 a Non.
Sera-ce la musique telle que nous l'avons décrite plushaut ?
Mais nous n'y avons vu, dit-il, si tu t'en souviens, que la
contre-partie de la gymnastique^
: elle a servi à donner des
habitudes à nos gardiens, à leur enseigner par l'harmonie le
bon accord, et non la science; par le rythme, la régularité ;
et dans les discours, soit fabuleux, soit véridiques, certaines
autres habitudes analogues ;mais d'enseignement qui mène
au but supérieur que tu vises à présent, elle n'en a ofTert
aucun,
b Tu me rappelles fort exactement, repris-je, ce que nous
avons dit : effectivement elle n'en a offert aucun. Mais alors,
excellent Glaucon, qu'est-ce qui peut donner un tel enseigne-
1. Au Uvre IV, 422 b Socrate appelle les gardiens des athlètes voués
à la guerre (TroXétxou àOXrjXat).
2. Cf. III 4 10 c-4i2 a et surtout Timée 88 a/b où Platon signale
les dangers d'une vie intellectuelle et d'une vie physique trop
intenses. A cela, dit-il, « il n'y a qu'un remède: ne mouvoir jamaisl'âme sans le corps, ni le corps sans l'âme, afin que, se défendant
l'un contre l'autre, ces deux parties gardent leur équilibre et leur
santé. » (Trad. Rivaud). Cf. Isocrate, Antidosis 182 init.
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i56 nOAITEIAS Z 521 d
Tl SLv oSvEÏr),
S rXaÙKCùv, ^di6r|^a ipu^î^ç oXk6v ànè
ToO yLYvojiévou Inl t6 8v;T68e 8' evvoq Xéycùv S^ia* oôk
àSXr^Tàç (lÉvTOL noXé^ou l<|)ajiEV toiStouç àvayKaîov EÎvaL
vÉouç SvTaç ;
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•np6(; ekeIvo.
Ta TioLov;
Mf] a)(pr)aTov TToXE|itKoîç àvSpàaivEÎvai.
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Fu^iaaTLKf] 1 \xt\vKal ^ouaiKrj ev y^ '^^ Tip6a9EV ETiat- e
Seuovtof\\i-i\f.
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ru^ivaaTiKf] ^Év TTOu TTEpl yLyvo^iEVov Kal ànoXXt^^Evov
TETEi&TaKEV aà^oL'zoqyàp a0^r|ç
Kal<J>9£ctecûç ETiLoraTEt.
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ToOto ^lÈv Sf) ouK âvEÏT]
S ^r)ToO(jiEv ^dcBri^a.
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522 a
'AXX' Spa (louaiKf) 8CTr|vt6 npôxEpov StfiXBo^iEv ;
'AXX*fjv EKELvr] y', M.(pr\, àvzioTpocpoc; xf^ç yu^vaaxLKÎ](;,
eI ^lÉ^VTjaai, IBecti TratSEiJouaa xoùç <|)\3XaKaç, Kaxdc xe
àp^ovtav Euapjioaxiav xtvà, ouk £TTLaxf]tir|v, napaôiSoOaa,
Kal Kaxà puB^èv EÔpuB^Jilav, ev xe xolç Xéyotc; IxEpa xoiixcov
à8EXcj>à IBr) axxa l^^ouaa, Kal baoi {auBcùSelç xcùv X<5ycûv
Kal ôaoi àXîjBLVcùXEpoi î^aav jiàBi^^a 8è Ttp6ç xoloOx6v xl
ayov, oTov ah vOv ^r|XELÇ, ouSèv f^v |
ev auxf^.b
'AKpiBÉaxaxa, fjv 8' èycb, ocva^inivriaKEic; \ie.'xô yàp ovxi
xoLoOxov ou8Èv eÎX^^* 'AXX*, to 8aL^6viE FXauKcov, xl âvEÏr)
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au vOv C^xeïç : au^rjxeïv F.
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522 b LA RÉPUBLIQUE VII 167
ment ? Sont-ce les arts ? mais nous n'y avons vu que des
œuvres mécaniques.Sans doute
;mais alors
quelleautre science
reste-t-il,si
nous écartons la musique, la gymnastique et les arts ?
Eh bien, dis-je,si nous ne trouvons plus rien à prendre
hors de là, prenons une de ces sciences qui s'étendent à tout.
Laquelle ?
c , , . , ^ . Par exemple cette science générale quiL'arithmétique. x ^ * 1 * > x x 1 ^
sert a tous les arts, a toutes les opéra-
tions intellectuelles, à toutes les sciences et que chacun doit
apprendre parmi les premières.
Laquelle ? dit- il.
Cette science très ordinaire, dis-je, qui distingue les
nombres, un, deux, trois, en un mot la science des nombres
et le calcul ^
;n'est-elle pas telle que tout art et toute science
est forcée d'y recourir ?
Si fait, dit-il.
Même l'art de la guerre ? demandai-je.Il ne peut s'en passer, répondit-il.
d C'est donc, repris-je, un plaisant général que Palamède
nous présente en toute occasion dans les tragédies^ en la per-
sonne d'Agamemnon ? N'as-tu pas remarqué qu'ayant inventé
l'arithmétique, Palamède prétend avoir assigné à l'armée ses
emplacementsdevant Troie et avoir dénombré les vaisseaux
et tout le reste, comme si avant lui rien de tout cela n'eût
encore été compté, et qu'Agamemnon, à ce qu'il semble, ne
sût pas même combien il avait de pieds, puisqu'il ne savait
pas compter ? Quelle idée te fais-tu alors d'un pareil général ?
L'idée d'un général singulier, dit-il, si cela était vrai.
1. Les mathématiciens grecs faisaient une distinction entre lascience des nombres
(âptôtjLoç, àpiOaTrrtxr^) et l'art de calculer (Xovta-
5A0;, ao^:t:'.'at[). C'est sans doute par l'art de calculer que l'éducation
commençait. Voyez sur l'état des mathématiques au temps de Platon.
Introd. p. Lxx sqq.
2. Platon parle comme s'il était excédé de cette prétention prêtée
par les auteurs tragiques à Palamède. Eschyle, Sophocle et Euripideavaient écrit chacun une tragédie de Palamède. Gorgias, dans la
Défensede Palamède, lui fait aussi honneur de la découverte de
l'arithmétique. V. Diels, Vorsokratiker IP, p. 255-264.
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i57 nOAITEIAS Z 522
toloOtov;aX te yàp T:É)^vat (îdtvauaot nou SnacaL ISo^av
EÎvai.
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tl et' oXXo XEtriETaitia8T]na, ^ou-
aiKT^ç Kal yujivaaTLKÎ^c; Kal tûûv te)(vôv Ke)(copLa^iÉvov ;
<t>ÉpE, îjv S'Eyoi),
eI t^T^Sèvetl ekt6<; toi&tcov e)(o^ev,
XaÔEÎv, TÔv ETil nàvTa telvovtov tl XABcù^iev.
T6 TtoLov;
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OTov toOto t6 kolv6v, S rtSaaL Trpoa)(pôvTaL TÉ^^vat te c
Kal Siàvoiat Kal ETiLaTÎ]^ai, S Kal TTavTl ev npwToïc; àvàyRri
jjiavSdcvELv.
T6 TtOÎOV; €.(\>T].
Tè (jjaOXov toOto, îjv 8' lyo, Tè ev te Kal Ta 8\3o Kal
Ta Tpta StayLyvcbaKEiv Xéyo 8è auTè ev KE(|>aXalcû àpL9^i6v
TE Kal XoyiCTJlOV f| 0Ô)( OÎÎTCÛ TtEpl TOUTCOVE)(EL, WÇ TIOCCTa
TÉ5(VT] TE KalETTLCTTrUir) àvayKOC^ETai. aÙTOÛV ^ÉT0)(0Ç
yCyvEaBat ;
KaV ^làXa, E<|>r).
OÛKoOv, îjvS' âyo, Kal
TJ noXE^nKr) ;
rioXXf), EcjJT], àvàyKrj.
riayyÉXoiov yoOv, E(|)r)v, ] aTpaTr|yov 'Aya^É^ivova ev d
Tatç TpaycûStaiç flaXa^fjSTiç EKotaTOTE àTTocJ)alvEL- fjoôk
EVVEv6r|Kac; 8ti<J)r)alv àptS^èv EÔpcbv, Tdcç te toc^elç tû
CTpaTOTCÉScp KaTaaTfjaai ev 'IXtcû Kal E^aptS^iT^aat vaOç te
Kal TâXXa TxàvTtt, qç Tip6 toO àvapiSjii^TCùv ovtcùv Kal toO
'AyajiE^ivovoç, à><; eoukev, ouS' 8aouç rcoSaq eÎ)(ev elSotoç,
ELTiEp àpiB^EÎv ^f] i^TiiaTaTo ;KalTOL tiol6v tlv' auTov oïet
oTpaTT^yèv EÎvai ;
"Atotiôv Tiv', £<î>r|, eycoyE, eI fjv toOt' àXr|9É<;.
7 Ttov : Te FII x£ytop'.a|j.£vov
A^F : -tov A||C 4 to om. A
|18 [xsto-
yo; : -yoi F ||i3 isr^v: £©r) F j]
d 4 xa-caaT^aat tôî a-paroTzsSiu Théo ||
6 slye x:o8a; ïheo || 7 sl'^ep ... rjTui'jTaTO: et ye [xr, riiZ'.Gzaxo àptôjxeïv
Théo.
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522 e LA RÉPUBLIQUE VII i58
e VIII Dès lors, repris-je, parmi les connaissances indis-
pensables à un homme de guerre, ne mettrons-nous pas aussi
le calcul et la science des nombres ?
C'est, dit-il, celle qui lui est le plus indispensable, s'il veut
entendre quelque chose à l'ordonnance d'une armée, ou plutôts'il veut simplement être homme ^.
Te fais-tu, repris-je, de cette science la même idée que moi ?
Quelle idée ?
523 a Elle pourrait bien être une de ces sciences que nous cher-
chons qui conduisent naturellement à la pure intelligence ;
mais on n'en use pas comme il faudrait, toute propre qu'elle
est à nous hausser jusqu'à l'être.
Qu'entends-tu par là ? demanda-t-il.
Je vais tâcher, répondis-je, de t'éclaircir ma pensée. Amesure que je distinguerai de mon côté les choses quimènent à notre but et celles qui n'y mènent pas, tu les
considéreras toi-même, et tu me donneras ou refuseras ton
assentiment:
nous verrons mieux par làsi
la chose est commeje l'imagine.
Expose tes idées, dit-il.
Remarque donc, repris-je, si tu veux bien regarder, que,b parmi les objets qui frappent nos sens, les uns n'invitent pas
l'intelligence à la réflexion, parce que les sens suffisent à en
juger, que les autres au contraire l'engagent instamment à
les examiner, parce que la sensation qu'ils produisent ne
donne rien de sain.
Tu veux évidemment parler, dit-il, des objets vus dans le
lointain et des dessins en perspective ?
Tu n'as pas du tout saisi, répliquai-je, ce que je veux dire.
Que veux-tu donc dire ? demanda-t-il.
Les objets qui n'excitent pas à la réflexion, répondis-je,
sont ceux qui ne produisent pas à la fois deux impressions
c opposées ; s'ils les produisent au contraire, je les range parmiceux qui invitent à la réflexion, et c'est le cas lorsque
l'impression qui nous arrive, soit de près, soit de loin,
ne laisse pas discerner que l'objet soit ceci plutôt que cela.
Donnons un exemple qui te fera saisir plus nettement ce
I. Cf. Lois 747 b, et surtout Lois 819 d, où Platon déclare que
l'ignorance
de
l'arithmétique
lui
paraît
être le fait, non d'un homme,mais d'un pourceau.
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i58 nOAITEAIS Z 522 e
Vil "AXXo Tt oSv,I TJv S' lyà, ji<48rnia àvayKaîov tioXe- e
^iLKÛ àvSpl 6f)ao^£V Kal Xoyl^saeat te Kal àpiS^Eiv Suva-
aQoLi;
ndtvTcovy', £<J)r|, [làXtaxa, cl Kal ÔTtoOv jiéXAel tA^ecùv
ETiaLELV, jiSXXov 5' el Kal avBpcoTioç zoeoBcci.
'EvvoEtç oSv, cÎTiov, TTEpl toOto tô ^ocSrj^a 8n£p èy6 ;
T6 TtoLov;
Klv5uv£il)£i tSv Tcp6ç xf^v v6T]aLV à||y6vTCùv <|)\ja£LEÎvai 523a
Sv ^r|ToO^Ev, xpî^aSat S' oùSeIç aùxô ôpGcoç, eXktikô Svti
TTef.vTàTTaaL Tipèç oôalav.
nSç, f<î)Ti, XÉyELç;
'Eyô *nELpàao(jiai, î)v 8' èyà, xé y' Ijiol SokoOv 5T]XSaaL.
"A yàp SiaipoO^aL nap' l^iauxô àycoydc xe EÎvai oî Xéyo^iEV
Kal^r), £,uv9Eaxf]c; yEv6^Evoç ^ujicjjaSt f\ Stieltie, tva Kal
xoOxo CTacJjÉaxEpov ïSoû^ev eI laxiv oTov ^avx£t3o^ai.
AeCkvu', E<f>rj.
Aelkvu^l Sf), EÎnov, EL KaGopSç, xà \xkv ev xaîç alaBf)-
OEOiV oô TiapaKaXoOvxa | xf]v v6r|aLv eIç ETtiaKEijiiv, â>q h
iKavSç ûtt6 xf]c; alaSriaEcoç KptvdjiEva, xà Se TtavxaTraat
StaKEXEud^iEva EKELvrjv ETTLaKÉipaaSai, ôç xî^ç alaSrjaECùc;
0Ô5ÈV ûyiÈç TTOLOijcrr|ç.
Ta TToppcùSEV, £<|)r|, <|)aLv6jiEva SfjXov bxt XÉyELÇ Kal xà
âaKiaypacjîrniÉva.
Ou TlàvU, T\V S' lyo, EXU)^EÇ oC XÉycù.
rioîajifjv, E<|)T], XÉyELÇ ;
Ta (lEv oô TiapaKaXoCvxa, t]v 8'âyco, 8aa
^ir)SKBatvEi
eIç EvavxCav| aLaSrjCTtv a^ia* xà 8' EKBalvovxa â>q Tiapa- C
KaXoOvxa xlGrj^L, ETtEiSàv i^ aïaST^aiç ^ir|8Èv (iSXXov xoOxo
f)xè EvavxCov 8r)Xoî, elx' lyyuBEv TxpoanlTTXouaa eïxe Ti6p-
pcûBEv. *'n8E 8è fi XÉyco aa(|)ÉaxEpov eÏctel. OCxot cj^a^Ev
e 3 xal XoYi'reaeat A : X. F|i
5 8' et : Sei F||8 Tr]v om. Théo
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523 c LA RÉPUBLIQUE VII 169
que je veux dire. Voici, dis-je, trois doigts : le pouce, l'index
et le majeur.
Bien, dit-il.
Conçois en outre que je les suppose vus de près, puis fais
avec moi cette observation sur eux.
Laquelle ?
Chacun d'eux paraît également un doigt ;et peu importe
d à cet égard qu'on le voie au milieu ou à l'extrémité, blanc
ou noir, gros ou menu, et ainsi de toutes les qualités du
même genre ;car en tout cela Tâme chez la plupart des
hommes^ n'est pas obligée de demander à l'entendement ce
que c'est qu'un doigt, parce qu'en aucun cas la vue ne lui a
témoigné en même temps qu'un doigt fût autre chose qu'un
doigt.
Non certes, dit-il.
11 est donc naturel, repris-je, qu'une telle sensation n'excite
e ni ne réveille l'entendement.
C'est naturel.
Mais s'il s'agit de la grandeur ou de la pefîtesse des doigts,
la vue les discerne-t-elle suffisamment, et lui est-il indifférent
que l'un d'eux soit au milieu ou à l'extrémité ? et pareille-
ment le toucher sent-il suffisamment l'épaisseur et la min-
ceur, la mollesse et la dureté ? et en général les sens ne
sont-ils pas insuffisants à juger de telles qualités ? N'est-ce
pas ainsi que chacun d'eux procède? D'abord le sens qui
524 a est chargé de percevoir ce qui est dur a été nécessairement
chargé aussi de percevoir ce qui est mou, et il rapporte à
l'âme que le même objet lui donne une sensation de dureté
et de mollesse.
Il en est ainsi, dit-il.
N'est-il pas inévitable, repris-je, qu'en pareil cas l'âme,
de son côté, soit perplexe^ et se demande ce que signifie une
1 . Certains critiques ont voulu supprimer « chez la plupart des
hommes » (tc5v tioXXwv), à tort;car la pensée de Platon est qu'il y a
des hommes que la nature a doués d'une curiosité si vive que mêmedes perceptions aussi simples suffisent à éveiller leur entendement et
à les lancer dans la recherche scientifique.
2. La perplexité (^kr.occv^) est un mot socratique. Chez Platon,
comme chez Socrate, c'est le principe de la science. Voir Ménon 80 a
et Thééiète i5i a.
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iSg nOAITEIAS Z 523 c
TpEÎÇ Sv eTeV SàKTuXoL, ^ TE a^lLKpOTttTOÇ KoX 6 SEUTEfOÇ
ical b \ikaoq.
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'Clç èyyijSEv Totvuv 6pcd(i£V0\)c; XÉyovToç ^lou SiavooO.
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EV£CT)(àTG), làvTE XsUKbç EOCVTE ^ÉXaç, IdcvTE Txa)(ù<; èàvTE
Xeittôç, Kal Tiav b ti toloOtov. 'Ev tioLgl yàp TotJTotc; ouk
àvayKà^ETai tSv ttoXXôvf^ 4'^X^ '^^^ vôr|aLV ETiEpÉaBat
TL ttot' Eaxl SdcKTuXoç' oôSa^oO yàp f\ ovjjic; auxrj &\Jl<x
èar]\ir\VEv xèv SocktuXov TouwavTtovf)
SdcKXuXov EÎvat.
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OÔKoOv, îjv 5' Eyw, eIk6tcoç 16 yE toioOtov vofiaECdç oôk'
&v TTapaKXïiTLKèv ouS'I âyEpxLKÔv EÏrj. e
EIk6tcoç.
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Spa iKavQÇ ôpS, Kal oôSèv <xvt?\ bioL(^kpEi Iv\ié.a<ù
Tivà
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è-n ka-^^àicù ;Kal (aaatSxcoc; nà^oç Kal
XETiTOTrjTa f] ^aXaKOTT^Ta Kal aKXi^poTrjTa f\ ÔL(^-f] ;Kal at
aXXai alaSfjaELÇ ap' oùk evSecûç Ta TotaOTa Sr|XoOatv ; f\
SSe ttolel EKàaTri auTcov npÔTov || ^lèv fjet[1 t» aKXr|pô 524 a
TETayjiÉVT] aïaBrjaiç ^vdtyKaaTat Kal ânl t^ ^laXaKÔ
TETà^Gat, Kal TiapayyÉXXEt tt] ipu^^f] &q xaûxàv QKXrjpév
TE Kal jiaXaKàv alaSavo^iÉvr] ;
OStcùç: E<|)r).
OuKoOv, fjv 8'ly<*), àvayKaîov ev toiç toioi&toi<; aS TfjV
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524 a LA RÉPUBLIQUE VII 160
sensation qui signale dans le même objet la dureté et la
mollesse ? De même pour la sensation du léger et du lourd,
que faut-il entendre par ce léger et ce lourd, lorsque la sen-
sation signale que le lourd est léger, et que le léger est lourd?
b En effet, dit-il, ce sont là pour l'âme des témoignages
étranges et qui réclament l'examen.
Il est donc naturel, repris-je, que l'âme en cette perplexité
appelle à son secours l'entendement et la réflexion et tâche
d'abord de se rendre compte si chacun de ces témoignages
porte sur une seule chose ou sur deux.
Sans doute.Si elle juge qu'il y en a deux, chacune d'elles ne paraît-
elle pas une et distincte de l'autre ?
Si.
Si donc chacune d'elles lui paraît une, et l'une et l'autre,
deux, elle les concevra toutes deux comme séparées ;autre-
c ment, elle ne les concevrait pas comme deux choses, mais
comme une seule *.
Fort bien.
Or la vue, disons-nous, a perçu la grandeur et la petitesse
non comme séparées, mais comme confondues ensemble,
n'est-ce pas ?
Oui.
Et pour débrouiller cette confusion, l'entendement est forcé
de voir alors la grandeur et la petitesse, non plus confondues,
mais séparées, au rebours de ce que fait la vue.
C'est vrai.
De là nous vient d'abord l'idée de rechercher ce que peutêtre la grandeur et la petitesse.
Oui.
C'est de la même manière que nous avons distingué ce quiest intelligible et ce qui est visible.
d C'est très exact, dit-il.
VIll Eh bien, voilà ce que je voulais faire entendre tout
à l'heure, quand je disais que certains objets excitent à
penser, et que d'autres ne le font point, et que je rangeais
I . Voir Phédon où Platon fait la même observation pour montrer
l'impuissance d'une explication purement physique des choses et
Parmémde 1^3 d et suiv., où il en tire toute la génération du nombre.
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i6o nOAITEIAS Z 524 a
GKXripév, ELTtep To aÙT6 Kal ^aXaKàv XéyEL, Kalf\
toC
Koûcjjou Kal1^
ToO fSapÉoç, xt t6 koOcjjov Kal fiapù, cl t6 te
(iapù KoOcJ)ov
Kal tôKoOcfiov fiapù ar^^AalvEi.
1
Kal Y<ip, ê<|»r|,aCxat yE aTonoL xQ 'l^uxH
"^Êp(Jir|VEÎaL
b
KalE7TiaKÉi|jECûc; SE6^Evai.
Elkotcoç apoc, t\v 8'èy'**'
^^ toÎç toloijtolç TtpSxov ^lèv
TiEipaxaL Xoyia^6v xe Kal v6r)aLV v|;u)(f| TiapaKaXoOaa etti-
aKOTTEÎv EÏXE EV eïte 8iûo Eoxlv EKaaxa xôv EiaayyEXXo^iÉvcov.
nSç 8'o«;
OuKoOv làv 8i3o <{)atvT^xau, EXEp6v xe Kal iv EKàxEpov
({>a£v£xai ;
Nat.
El apa iv EKocxEpov, àjicj)6xEpa 8È ôOo, xdc yE 8uoke)(û)-
pia^iÉva vofjaEL* oô yàp âv à^obpLaxà yE ôi3o evoel, |
àXX' Iv. C
'OpScûç.
MÉya ^f]v Kal oipLÇ Kal ajiiKpàv E<A)pa, (j>atiÉv,àXX' oô
KE)^(ûpLa^Évov, àXXà auyKEXutiévov xl. "^H ydcp ;
.Na£.
Aià 8È xf]v xo\3xou aac^f)VELav jiÉya aS Kal CT^iiKp6v f)
v6r)aiç i^vayKàaSï] 18elv., ou auyKE)(^u^Éva, àXXà 8icopta^Éva,
xoôvavxtovf^ 'keIvt].
'AXTi8fi.
OÙKoOv evxeOSév ttoSev TTpôxov £'nÉp)(ExaL èpÉaGat i^jiîv
x( oSv TTOx' âaxl xè ^lÉya aS Kal x6 a\xiKpôv ;
riavxàTiaaL ^lèv oQv.
Kal oîjxcoSf]
x6 ^lÈv vorjxév, x6 8' opaxèv iKaXéaajiEV.
\ 'Op86xax', Ec|)r|.d
VIII TaOxa xolvuv Kal apxi EnE)(Elpouv XéyEtv, &q xà
^Èv TTapaKXr|XLKà xî]ç SLavolaç èaxt, xà 8è oô, S ^èv elç xf)v
9 |3ap£oç : écoç pr. AF||
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524 d LA. RÉPUBLIQUE VII i6i
parmi les premiers ceux qui affectent les sens en produisantdeux impressions opposées, et ceux qui n'offrent point cette
contradiction parmi ceux qui n'éveillent pas la pensée.Je comprends maintenant, dit-il, et ton opinion me semble
juste.
Et le nombre et l'unité, dans quelle classe les mets-tu ?
Je ne m'en fais pas une idée, répondit-il.Eh bien, repris-je, juges-en d'après ce que nous avons dit.
Si en effet l'unité se laisse bien percevoir telle qu'elle est pare les yeux ou par quelque autre sens, elle ne peut nous pousser
vers l'essence, pas plus que le doigt dont nous parlions toutà l'heure
;mais si la vue de l'unité offre toujours quelque
contradiction, en sorte qu'elle ne paraît pas plus unité que
multiplicité *, alors on a besoin d'un juge pour en décider ;
l'âme en ce cas est forcément embarrassée, et, réveillant en
elle l'entendement, elle est contrainte de faire des recherches
et de se demander ce que peut être l'unité en elle-même, et
525 a c'est ainsi
quela
perceptionrelative à l'unité est de celles
qui poussent et tournent l'âme vers la contemplation de
l'être.
Cette propriété, la vue de l'unité l'a certes au plus haut
point ;car nous voyons la même chose à la fois une et mul-
tiple jusqu'à l'infini.
Mais s'il en est ainsi de l'unité, repris-je, il en est de mêmeaussi de tous les nombres ?
Assurément.
Or le calcul et l'arithmétique roulent entièrement sur le
nombre ?
Sans contredit.
b Alors ce sont évidemment des sciences propres à conduire
à la vérité.
Merveilleusement propres, certainement.
Elles sont donc, semble-t-il, de celles que nous cherchons ;
en effet l'étude en est nécessaire à l'homme de guerre pour
ranger une armée, et au philosophe aussi, pour atteindre
l'essence et sortir de la sphère de la génération, sans quoi il
ne sera jamais un véritable arithméticien.
T . Le Parménide dépassera cette multiplicité de l'unité visible pourtraiter un problème supérieur: la multiplicité métaphysique de l'Un
en soi. Cf. surtout Parm. 129 b, i44 e.
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i6i nOAITEIAS Z 524 d
aïaSrjaLv S^a tolç IvavTlotç lauToîç IjittItttel, napaKXT^Tiicà
ôpi^é^Evoç, ocjoL Se\i-f],
ouK lyEpTLKà xfjç vo/jasoç.
MavBàvcû To'tvuvfjSr), e<î>r|,
Kal Sokei^iol
outcù.
Tl o3v; àptS^i^ç TE Kal xb ev TTCTÉpcov SoKEL EÎvat;
Oô ^uvvocù, E<j)r|.
'AX.X' £K Toùv TupoEipT^^iEvcùv, EcjjTjV, àvaXoyt^^ou. El jièv
yàp ÎKavcûç auxè KaB' avib ôpSxaL fj êcXXr)tlvI alaB^iaEL
Xa^BdvExai I
t6 ev, ouk Sv ôXk6v eït] etiI xf]v ouatav, 6
ÔOTUEp ETtI ToO SaKTliXoU
IXÉyO^EV
eI 8' ttEL TL
ttUT^Sl\10L
ôpSTat EvavTLCO^a, ôgte ti^SÈv ^oiXXov ivî]
Kal TOÔvavTtov
(^alvEaBat, toO ettlkplvoOvtoc; Si*]Séol &v
fjSr)Kal àvay-
Kà^oLT* âv EV auTw4'U)(f) ànopELV Kal ^r)TELV, KLVoOaa Iv
âauTf] Tf)v EVVOLav, Kal àvEpoTav tC ttote laTLV auTÔ t6 ev,
Kal oÔTco TCùvII àycoycùv Sv
eXt\ Kal ^ETacTpETiTiKov etiI Tf)v525 a
ToO SvToç 8Éavfj TTEpl t6 ev ^idcBi^aLç.
'AXXà ^lÉVTOL, £C|)T],To0t6 y' E)(EL 0Ù)( fJKLQTa iq TTEpl
aÙTÔov|iLc;' a^a yàp TaÔTàv oç ev te ôpco^iEV Kal oç SîTELpa
Tè TiXf|8oc;.
OuKoOv ELTTEp t6 EV, f]v
S' lycû, Kal ^\3^Tiac; àptSjiôç
Tauxèv tuettovBe toOto;
nûç B' oH;
'AXXà\ji-t\v XoyiaTLKr) te Kal àpiBtir|TiKf] TTEpl àpiB^iov TTSaa.
Kal ^ocXa.
TauTa 8É yE cftalvETat àyoyà [ TTp6ç àXfjBEiav. b
"YTTEpcjjucûç \xkv o3v.
*Ov^rjToOjJiEv Ôcpa, oç Iolke, ^aBr^KiTcov Sv
EÏr|* ttoXe-
^iiKÛ jJiÈv yàp Sià Tàç Tà^Etç àvayKaîov ^aBEÎv TaOxa,
<|)LXoa6<|)cpSe Sià t6 Tfjç ouataç aTTTEOv EÎvai yEvécEcoç
E^avaSûvTi, f] ^T]Séttote XoyiaTiKÔ yEVÉaBat.
d 5 ôptÇdjxevoç : êpya^dp.£vo; F|| 7 -otipojv AF lambl. :
-^o'^ pr.
AII10 txavcSç : -ô; F
IjxaO' aùxô om. lambl.
|1e i t6 ev : x6 sv xat
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4 «ùxo F lambl, : x6 aùxô A||
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||11 ye om. lambl.
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525 b LA RÉPUBLIQUE VU i6a
C'est vrai, dit-iL
Or justement notre gardien est à la fois guerrier et philo-
sophe.Sans doute.
Il conviendrait donc, Glaucon, de rendre cette science
obligatoire, et de persuader à ceux qui sont destinés à remplirc les plus hautes fonctions de l'État d'en entreprendre l'étude
et de s'y appliquer, non pas superficiellement, mais jusqu'àce qu'ils arrivent par la pure intelligence à pénétrer la nature
des nombres, non point pour la faire servir, comme les
négociants et les marchands, aux ventes et aux achats, mais
pour en faire des applications à la guerre et pour faciliter à
l'âme elle-même le passage du monde sensible à la vérité et
à l'essence.
C'est très bien parler, dit-il.
Et vraiment j'aperçois maintenant, repris-je, après vous
d avoir entretenus de cette science des nombres, combien elle
est belle et utile àmaint égard
ànotre dessein, quand on
s'en occupe pour la connaître, et non pour en trafiquer.
Qu'est-ce qui la rend donc si précieuse? demanda-t-il.
C'est que, comme je viens de le dire, elle donne à l'âme
un puissant élan vers la région supérieure, et la force à rai-
sonner sur les nombres en eux-mêmes*, sans jamais souflrir
qu'on introduise dans ses raisonnements des nombres qui
représentent des objets visibles ou palpables. Tu sais en eCPet,
eje pense, ce que font ceux qui sont versés dans cette science :
si l'on veut, en discutant avec eux, diviser l'unité proprement
dite, ils se moquent et ne veulent rien entendre. Si tu la
divises, eux la multiplient d'autant, dans la crainte quel'unité n'apparaisse plus comme une, mais comme un assem-
blage de parties.
C'est très vrai, dit-il.
526 a Que crois-tu, Glaucon, si on leur posait cette question:
« merveilleux savants, de quels nombres disputez-vous,
I. Les nombres en eux-mêmes sont pour Platon des nombres
mathématiques individuels et rien de plus. Ils tiennent le milieu
entre les objets sensibles et les Idées. Sur ce sujet, voyez Léon Robin,
La théorie plaionicienne des Idées et des nombres, p. 205; Shorey,
De Platonis idearum doctrine (i888) ;The Unity of Plato's Thought,
igoS, p.
82;Ideas and Numbers
againdans Classical
Philology, XXII,1927, n" 2
; Ross, Aristotle's Metaphysics I, p. liii-lvi (Oxford, 1924)-
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i62 nOAITEIAS Z 525 b
*0 Ô£ yc i^liÉTEpoç (|)i6Xa^ TToXE^iKéç TE Kal<|)iX6aoc|>oc;
TUy)(OtVEt&v.
Ttfcifiv ;
ripoafJKov 8f| t6 jidtSTinaSv
eTt],S FXatSKQV, vo^xoGETÎ^aat
Kal tcelSeiv toùç ^éXXovxac; Ivttj
ttôXel tcùv ^EyiaTCûv
^ieSé^elv ETil XoY«.aTLKf]v 1
levai Kal àvSaTiTEaSai auTÎ^ç [li]c
ISicoTiKOûç, àXX' ioç Sv âTil SÉav xf^ç tôv àpiGnôv <j>6aEcoç
à<|)LKCùVTaL Trj vofjaEi auxfj, oùk ovf^c; oôSè npdcaECùc; X^P*-^
ÔÇ E^lTlàpOUÇ T] KaTl/jXoUC; ^lEXETCOVTaÇ, àXX' EVEKa TioXÉ^ou
TE Kal auTÎ^ç Tf)ç ^^X^^ ^aaTOùVT]ç tiETaaTpo(|)f|<; àirè
yEvÉascûç ett' àXrjBELav te Kal oôaiav.
KdcXXiaT', E<|>r|, XÉyELç.
Kalt^i^v, î^v 8' èyw, vOv Kal evvoS, prjSévToç toO
TiEpl
Toùç Xoyia^oùç j ^aSfjtiaToç, cùç Ko^jiipév èaTt Kal noXXaxfi d
XprjaL^ov f\\xlv npèç o ^ouXo^iEGa, làv toO yvopi^ELV evekA
TLç aÔT6 £mTrj8E\3T], àXXà^ifj
toOKaTir|XE\!)ELV.
'Tlfj 8r) ; E<j)r|.
ToOt6 yE, 8 vOvSi^ IXéyo^Ev, aç acj>68pa otvco not ayEi
T^jv ij;uxi^vKal TiEpl aÔTÔv tôv àpiG^icov àvayKot^Eu 8La-
XÉysaSaL, ouSa^fj àTTo8EX<5lJiEvov làv tlç a\>ir\ ôpaTà f\
ariTà CTcb^aTa IxovTaç àpiGjioùç npoTELvd^iEVOc; SLaXéyrjTai.
OîaGa ydcp rtou toùç -ncpl TaOTa Selvoùc;|oûç, eocv tlc; auT6 e
t6 Iv ETiLXELprj tS Xôycp té^veiv, KaTayEXôat te Kal oôk
aTioSÉxovTai, àXX' làv où KEp^iaTt^rjc; aÔT6, ekelvol TToXXa-
TïXaaioOaiv, EÔXaBoti^iEvoi \i.r\ttote
cf)avf^t8 ev
\x.i] Iv, àXXà
noXXà ^épta.
'AXr)GÉaTaTa, £c|)r|, XéyEiç.
Tl oQv OLEt, S rXaii|lK<av, eï tiç IpoiTo aÔTOùç" « *0 526a
Gau^iàaLoi, TTEpl tto'iqv àpiGjicov 8LaXÉy£aGE, Iv oTç t6 ev
c I àvôi-TSTGa'. : sàv GaT^xsaOat F||2 eco; : wç Théo
||^ àcpîxojvTat :
-ovxa-. FII
5 GaaTojVY]ç F lambl. :
p. te A||8 vjv xat : vuv F
|Id 5 r.oi
om. Théo|| 7 o'jSaaf; :
où/^ Théo||e i tbç F : 8Jo <bç A ôuo punctis
notatum.
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526 a LA RÉPUBLIQUE VII i63
et où se trouvent ces unités telles que vous prétendez qu'elles
sont, chacune parfaitement égale à l'autre, sans la moindre
différence, et qui ne contiennent point en elles de parties »,
que crois-tu qu'ils répondraient ?
Ils répondraient, je crois, qu'ils parlent de nombres qu'onne peut saisir que par la pensée et qu'on ne peut manier
d'aucune autre façon.
Tu vois donc, ami, repris-je, qu'il y a chance que cette
b science nous soit réellement indispensable, puisqu'il est évi-
dent qu'elle oblige l'âme à se servir de la pure intelligence
pour atteindre la vérité en soi.
C'est vraiment l'effet qu'elle produit, fit-il.
Mais as-tu déjà remarqué que ceux qui sont nés calcula-
teurs saisissent rapidement presque toutes les sciences, et
que les esprits pesants, lorsqu'ils ont été exercés et rompusau calcul, à défaut d'autre profit, en retirent tous au moins
celui d'accroître la pénétration de leur esprit ^
C'estincontestable,
dit-il.
c Et puis, je crois, il serait difficile de trouver beaucoup de
sciences qui coûtent plus d'efforts à apprendre et à pratiquer
que celle des nombres.
En effet.
Pour toutes ces raisons nous ne devons pas la négliger ;il
faut au contraire y dresser les meilleurs esprits.
Je suis de ton avis, dit-il.
IX Voilà donc, repris-je, une pre-Jjci ÇfGOUlGtriB. ty . i./i •
•
miere science adoptée dans notre ensei-
gnement. Il y en a une deuxième qui s'y rattache;examinons
si elle nous convient en quelque manière.
Laquelle ? demanda-t-il;est-ce la géométrie que tu veux
dire ?
Elle-même, répondis-je.d En tant qu'elle a rapport aux opérations de la guerre,
dit-il, il est évident qu'elle nous convient; car, pour asseoir
I. T)ainsVAntidosis, où l'on retrouve souvent l'influence et commeun écho des idées de Platon, Isocrate dit de même : « Je regarde ces
études (les études mathématiques) comme une gymnastique de
l'esprit et une préparation à la philosophie. » (^Antid. 266.)
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i63 nOAITEIAS Z 526 a
OTOV ÛJIEÎÇ à^LoOTÉ âaTLV, LQOV T£ EKaQTOV Tlfiv TiaVTl Kttl
oôSè cT^iiKp6v SiacjïÉpov, \i6piôv te ex°^ ^^ âauTÛ ouSév;»
TL Sv oÏEi
auToùç ànoKptvaaBai;
ToOto EycùyE, otl TiEpl toutcov XÉyouaiv Sv 8iavor|9f]vai
ji6vov EY)(CDpE'L, aXXcoç S' ouSa^coç ji£Ta)(ELpl^Ea8aL SuvaTÔv.
'Op&q oSv, ^v S' lycû, S<|)IX£,
oti tô ovtu àvayKaîov
f)^ÎV KLVSUVEOEL ELVat TOJldSrjtia, ItTElSi^ I (f)aLVETalyETTpOO-
b
avayKd^ov auTrj Trj vo/joel )^pfja6aL Tf)v ^^^xV ^'"' auTi?|V
Tf)v àXi^GELav ;
Kal ^lÈv Bf\, Ecf)!], a(|)65pa yE ttoleÎ auTO.
Tt 8É;toSe
fj8r| ETtEaKÉipcc», wç ot te <|)uaEL XoyiariKol
ELÇ TiàvTa Ta ^aBi'i^aTa âx; Irtoç eItielv ô£,elç <f)iJOVTai, oï
TE fîpaÔELÇ, av Ev TouTCû TiatSEuBcùai Kal yujxvàacovTai, kSlv
^it^Sèv ètXXo toc|)EXr)6QaLV, ojjlcûc; eXq yE to o£,iJT£poL auTol
aÛTCùv yfyvEoBat ttocvtec; ETiL8L86aaLV;
"EaTLv, £<j)r|,oîjTco.
Kaltxf]v, 1
oç lyS^iai, a yE ^ieI^o tt6vov napÉxEt (JiavBà-C
vovsci Kttl jieXetcùvtl, oôk Sv paStcoç oôSÈ TioXXà &v EOpoiç
Gjç toCto.
Ou yàp ouv.
riàvTCûv8f]
EVEKa TouTCùv oijK àcj)ETÉov tô ^àSrj^a, àXX' oî
apLOTOL Tàç <})1ja£LÇTUatSEUTÉOL EV aÔTÔ.
IX ToOto ^èv tolvuv. eÎttov, evf\\XlV
KELaScû* 8£\JTEpOV
8È t6 EX<5tiEV0V TOl&TOU aKElpCÙ^JLESa apà TtTTpoafjKEL T^^LV.
T6 TTOLov; f) yEco^jiETptav, E<|)r|, XéyEiç ;
Aut6 toOto, f]v 8' lycb.
"OaovjiÉv, E<|)il, Trp6ç | TàrroXE^iiKà auToO teivei, Sî^Xov
^
8tl TTpoa/)K£L' npèç yàp Taç aTpaTOTt£8E\3a£ic; Kal KaTa-
526 a 7 fJL£Ta/stp[Xe<j6a': -taacOa'. lambl.
||8 rjv om. F
||b 2 xrj
F : om. AII "r|v iLuyrjV
: tt; -rj F|| 7 av âv : èàv F
|j8 oÇutepo' : -ov F
IlC 2 av eGpoiç F : àveupotç A ||
8 ëv recc. : sv codd.|| 9 toutou : -to
F jj d 1 TEivet : et F II2
7:poar|/.£t om. F |j xaTaX7)«J»stç:
-X7f(j/Y]F.
VIL I. — 21
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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526 d LA RÉPUBLIQUE VII i64
un camp, prendre des places fortes, resserrer ou étendre une
armée et lui faire exécuter toutes les évolutions qui sont
d'usage, soit dans les batailles mêmes, soit dans les marches,
un général est plus ou moins habile, selon qu'il est ou n'est
pas géomètre.A te dire vrai, repris-je, il sufiBt pour cela de connaissances
e élémentaires en géométrie et en calcul. Il faut examiner si le
fort de cette science et ses parties les plus élevées tendent à
notre objet, qui est de faire voir plus facilement l'idée du
bien. Or c'est à cet objet que tend, selon nous, tout ce qui
force l'âme à se tourner vers l'endroit où est cet être le plusheureux de tous les êtres *, qu'elle doit contempler à tout prix.
Tu as raison, dit-il.
Donc, si la géométrie oblige à contempler l'essence, elle
nous convient;
si elle se borne à ce qui naît, elle ne nous
convient pas.
C'est notre opinion.527 a
Oril est
une chose, repris-je, quetous
ceux quisont tant
soit peu versés dans la géométrie ne nous contesteront pas,
c'est que cette science a un objet entièrement différent de ce
que disent d'elle ceux qui la pratiquent.Gomment.3 demanda-t-il.
Ils en parlent en termes ridicules et mesquins ;car c'est
toujours en praticiens et en vue de la pratique qu'ils
s'expriment, et qu'ils parlent de carrer, de construire sur une
ligne donnée, d'ajouter et autres termes semblables qu'ilsb font sonner. Or toute cette science n'est cultivée qu'en vue de
la connaissance.
C'est bien mon avis, dit-il.
Ne faut-il pas convenir encore de ceci ?
De quoi ? demanda-t-iU
I. Au livre YI ôog b Platon dit du Bien qu' « il n'est point
essence, mais quelque chose qui dépasse l'essence en majesté et en
puissance. » Là-dessus Glaucon s'écrie : « Dieu du soleil, quelle
men^eilleuse transcendance ! » Cela n'empêche pas Platon d'appeler
ici le Bien le plus heureux des êtres, 5i8c la partie la plus brillante
de l'être (tou ovtoç tô oavdraTov) et 53a c l'être le plus excellent de
tous les êtres (rou ip-'a-roj èv toiç ouat). Il ne faut donc pas prendre
trop à la lettre cette merveilleuse transcendance (Satixovta urepôoXr^)
que Platon prête à l'idée du Bien 609 c.
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i64 IlOAITEIAS Z 526 d
Xf)i[;ELc; ^(copicùv Kttl CTuvaycoyàç Kal iKxàaeLç axpaTiac; Kal
baa8f]
aXXa ayrwxaTiCtOvai xà axpax^TieSa âv aôxaîç xe
xaîç (ià)(aLc; Kal Tiopetatc; SiacjjÉpoi Sv aôxèç ai^npûO yEcajiE-
xpLKèç Kal\ii]
ûSv. /
'AXX' oSvS/|, eTttov, •rTp6ç jièv xà xoiaCxa
|ipa)(^iixi àv
E^apKOÎ yso^Explac; xe Kal XoyLa^Jicov ^i6piov x6 8è tioXù
aôxf^c; Kal TtoppQXÉpo TTpoî6v aKOTTEiaSai[
Sel el xl "upbq e
EKELVo xeIvel, Tipôç x6 TTOLEÎv KaxtSEÎv ^fiov xf)v xoO àyaSoO
ISÉav. TeIveu Se, c|)a^iÉv, rràvxa aux6aE, baa àvayKoc^iEu
i|;u)(i^v Etç IkeÎvov xôv xottov tiExaoxpÉq)Ea8aL Iv S laxt
x6 EÛSat^ovÉaxaxov xoO bvxoç, 8 Sel auxfjv Tiavxl xpéiro
ISeîv.
'OpScoç, E(J)r|, XÉyELÇ.
OuKoOv eI jiEv oua'iav àvayKdc^Ei BEdtaaaSai, npoCTi'jKEi,
eISe yévEaLV,
oôTTpoafjKEL.
<t>a^Év yE Sf|.
Ou xoLvuv xoOxo yE, Il r\vS'
âyci), à^<|)La6r|xf)aouaLV f\\ilv527a
badL Kal a^iLKpà yEco^Expiac; E^nEipot, 8xl a\ixr| f\ettl-
axr|^T] TiSv xoôvavxlov e)(el xolç ev aôxfj Xéyotç XEyo^ÉvoLç
^nb XCOV ^£Xa)^ELpL^O(Jl£VCûV.
AéyouaL ^év ttou ^oXa yEXotcoc; xe Kal àvayKatcùç* qç
yàp TïpàxxovxÉc; xe Kal TTpdE,ECùÇ EVEKa Tïàvxaç xoiljç X6youc;
TTOLOU^eVOL XÉyoUCTLV XExpaycûvl^ELV XE Kal TtapaxELVEiv Kal
TtpoGXLBévaL Kal TTocvxa ouxco (|)6eyy6^£V0L, xo S' laxL ttou
irav x6 ^cx8r|^a | yvoaEcoc; EVEKa ettlxt^Seuo^ievov.b
navxdnaaL^èv
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527 b LA RÉPUBLIQUE VII i65
Qu'on la cultive pour connaître ce qui est toujours, et non
ce qui à un moment donné naît et périt.
Je n'ai
pasde
peineà en
convenir,dit-il
;car la
géométrieest la connaissance de ce qui est toujours.
Elle est donc, mon brave ami, propre à tirer l'âme vers la
vérité et à faire naître l'esprit philosophique, qui élève nos
regards vers les choses d'en haut, au lieu de les tourner,
comme nous faisons, vers les choses d'ici-bas.
Elle y est particulièrement propre, dit-il.
c Nous mettrons donc toutes nos instances, repris-je, à
recommander aux citoyens de notre belle république de ne
point négliger la géométrie ;elle a d'ailleurs des avantages
accessoires qui ne sont pas à dédaigner.
Lesquels ? demanda-t-il.
Ce sont précisément ceux que tu as reconnus toi-même,
répondis-je, et qui regardent la guerre ;de plus elle aide à
mieux comprendre les autres sciences, et nous savons qu'à
cet égard il y a une différence du tout au tout entre celui quia étudié la géométrie et celui qui l'ignore*.
Du tout au tout, c'est vrai, par Zeus, fit-il.
Voilà donc la seconde science que nous prescrirons à la
jeunesse.
Prescrivons-la, dit-il.
d X Et maintenant, donnerons-nous à
l'astronomie le troisième rang? N'est-ce
pas ton avis ?
Si, dit-il;car si le laboureur et le nautonnier doivent être
particulièrement prompts à reconnaître à quel moment du
mois et de l'année ils se trouvent, le général d'armée doit
l'être tout autant.
Tu m'amuses, dis-je ;on dirait que tu as peur que le
vulgaire ne te reproche de prescrire des études inutiles. Orles sciences que nous choisissons ont une utilité qui n'est pas
négligeable, bien qu'elle soit diflGcile à concevoir, c'est qu'elles
I. Platon attachait une telle importance à la géométrie et aux
sciences qui lui sont apparentées qu'il avait fait inscrire à l'entrée de
son école : « Que nul n'entre ici, s'il n'est géomètre. » Philoponos,Comment, in Aristot. p. 117, 26 et Tzetzes, Chil. VIII g^S. Sur la
tradition qui fait de l'école de Platon le centre des études mathéma-tiques au iv^ siècle, voir Introd. p. lxxix.
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i65. nOAITEIAS Z 527 b
'Oç ToO àel SvToç yvcbaeQÇ, àXX* où toO ttoté ti yiyvo-
^évou Kal àTToXXu^cvou.
EuotioX6yT]Tov, i<|>T]* toO yàp àei Svtoç f) yEo^iETpiKf)
yvcûGiç âaTLV.
'OXk6v apa, o yEVvaÎE, ipu)(f)ç Tipiç àX/)9£iav EÏr|âv Kal
âTTEpyaaxLicôv c|)LXoa6(j)ou SiavoCaç Tipàç Tè êcvcoor)(Etv
S vOv
KàXQ ou 8é0V E)(OtlEV.
'Oç ot6v TE ^àXtax', Ec|>r|.
'Clq oX6v t' Spa, fjv S' | lyà, (làXiaxa TTpoaxaKxÉov ottcùç C
oî IvTrj
KaXXuTi6XEL aoL ^ir|5EVL Tp67icù yECù^Explaç à(|)É^ovxai.
Kal yàp xà TtàpEpya aOxoO ou a\iiKp&.
rioîa; fj
8' 8ç.
"A XE8f)
au eÎtteç, Î]v8'
£y<î),xà ruEpl x6v ttoXe^ov, Kal
°f)Kal Tipoç Tuàaaç tia9f)a£ic;,
ûSctxe KàXXiov àTTo8£)(Ea8aL,
ïa^EV TTou 8x1 xô 8Xcp Kal navxl 8LotaEL i^^i^âvoç xe Yeco^e-
xplaç Kal\Ji^.
Tcù navxl ^iâvxoi vf) At', E(|>r).
AeOxepov 8f]xoOxo xiBô^Ev ^làSrjjia xolç veolç ;
TlBcâtiEV, E(|>T).
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xptxov Sô^ev àaxpovo^lav;
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'E^iol yoOv, £c|>r|*x6 yàp TTEpl ôpaç EÙataBrjXoxÉpcoç ex^^-v
Kal jirjvcùvKal Iviauxcov où ^ovov y£Cûpy£a oùSè vauxiAloc
TtpocrfjKEL, àXXà Kal axpaxrjyta où^ îjxxov.
*H8ùc; eÎ, ?\v8' âyo, 8xl loïKaç 8e8l6xl xoùç tioXXoùç, ^if)
SoKf^ç &XPTlcrra jiaBrj^axa npoaxàxxEiv. T6 8' egxlv où
Tiàvu cj>aOXov, àXXà ^«^etxov niaxEOCTai 8xl Iv xoùxolç xolç
^laBfj^iaatv EKàaxou Spyavov xiipu^î^c; iKKaBafpExat xe Kal
b 5 Ti cm. FII 7 eùoiJLoXoYTjTov F et in m. yp. A : eu 5iO[i.oXoyTiTlov
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527 e L\ REPUBLIQUE Vil i66
e purifient et ravivent en chacun de nous un organe de l'âme,
gâté et aveuglé par les autres occupations, organe dont la
conservation est mille fois
plus précieuse quecelle des
yeuxdu corps, puisque c'est par lui seul qu'on aperçoit la vérité.
Ceux qui partagent cette opinion ne te marchanderont pasleur approbation ;
mais ceux qui n'ont sur ce point aucune
lumière trouveront naturellement que ce que tu dis ne
signifie rien; car, en dehors de l'utilité pratique de ces
528 a sciences, ils n'en voient pas d'autre qui mérite considération.
Demande-toi donc, avant d'aller plus loin, auquel de ces
deux groupes tu t'adresses, ou si, les négligeant l'un et
l'autre, c'est avant tout pour toi-même que tu raisonnes, sans
envier pourtant à qui que ce soit le profit qu'il peut retirer
de tes raisonnements.
C'est le parti que je choisis, dit-il : c'est pour moi surtout
que je parle, que je questionne et que je réponds.S'il en est ainsi, dis-je, reviens en arrière
;car tout à l'heure
nous n'avons pas pris la science qui fait suite à la géométrie.Comment cela ? demanda-t-il.
^. . ^^ . , Après les surfaces, répondis-je, nousLa stéréométrie^. ^
. , ,., ;,.,**
avons pris les solides déjà en mouve-
ment, avant de les étudier en eux-mêmes. Or l'ordre exigeb qu'immédiatement après la deuxième dimension, on aborde
latroisième, c'est-à-dire celle qui est dans
les
cubeset les
objets qui ont de la profondeur.C'est vrai, dit-il
;mais il semble, Socrate, que cette science
n'est pas encore découverte.
Il y en a, repris-je, deux raisons. La première, c'est qu'au-cun Etat n'honorant ce genre d'études, les recherches y sont
faiblement poussées, parce que la matière est difficile. La
seconde, c'est que les chercheurs ont besoin d'un directeur
sans lequel leurs eflbrts seront inutiles. Or il est difficile d'en
trouver un, et le trouverait-on, dans l'état présent des choses,
c ceux qui sont doués pour ces recherches ont trop de pré-
somption pour l'écouter. Mais si un État tout entier coopérait
avec ce directeur et honorait ces travaux, les chercheurs se
1 . Le plus fameux problème de stéréométrie au temps de Platon
était le « problème délien » ou duplication du cube, qui fut résoludans son école. Cf. Théon de Smyrne, éd. Dupuis, p. 4 (1892) et
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i66 nOAITEIAS Z 527 e
àva^coTTupEÎTai | ànoXXi&tiEvov Kal TU(|)Xo\3tJiEVOVûnè t«v e
aXXcûv âTTiTT^SEu^iàxcûv, KpELTTOv 8v acùBfjvai ^up'iQV ô(jmà-
Tov \i6vcù yàp auTS àXrjBEia èpSLion. Otç ^èvo3v TaOTa
^uvSoKEL à^T^xavcoç oç e3 S6£,elç XÉysLV, oaoi Bè ToiiTou
tiT^Sa^fj ipaSrmÉvoL slalv elK6Toç fJY/jCTovTal as XéyEiv oôSév
aXXr|v yàp an' aôxcov oô)( oputaiv à£,tav X6you àcJ)EXLav.
Zkotiei ouv auToSEv TTpoc; TTOTÉpouç SLOcXÉyT], f) Il TTpbç 528a
oôSETEpouç, oXXà aauToO ivEKa tè jiÉytarov tioleÎ toùç
X6youc;, <|)9ovoî<; \xi\v
oô8' SvaXXcp,
eï tCç ti SiJvaLTo oitt»
aÔTÔv ovaaSat.
OuTCùç, Ecf)T], alpou^ai, â^auToO EVEKa Tè TiXEiaTov XÉyEiv
TE Kal Epcûxâv Kal ànoKplvEaBaL.
"Avays TOLVuv, ^v 8'lytî), eIç ToÛTilacû* vOv
Bf\ yàp oôk
opSôç t6 E^fjç EXà6o(iEv xf] yEQ^ExpCa.
ricûç Xa66vxEç ; M.<^r\.
Mexà etiltteSov, fjv S'èyci),
âv TïEpL(j)opa 3vfj8r| axEpsèv
Xa66vxEÇ, Ttplv aôx6 KaG'.aûxo XaBEÎv| ôpSûç 8è Ixei ê^fjç b
jiExà SEuxÉpav a3£,rjv xptxrjv Xa^iBàvEiv. "Eaxt 8é ttou xoOxo
TTEpl xf]v xcùv k66cov aôE^riv Kal xo 3<i9ou<; ^exÉ)(ov.
"EaxL yàp, £c|)r|*àXXà xaOxà yE, S ZdùKpaxEÇ, 8okel oÔttcû
r|ôpî]a9aL.
Aixxà yàp, î^v S' £y6, xà aixta* bxL xe ou8Eji(a ti6Xiç
Evxljicùc; auxàM.ys.i, àa8£vcûç ^r|XELxaL )(aXETTà ovxa, etil-
axàxou XE 8éovxai ol ^t^xoOvxeç, Sveu oC oôk 5^v EÎJpoiEV,
ov TTpôxov ^èv ysvÉaSai )(aXETT6v, ETteLxa Kal yEvo^Évou, «ç
vOvEX^»-, oÛK âv tte'lBolvxo ol TiEpl xaOxa ^rjxrjxiKol t^^eya-
Xo<|)povoOjiEVOL. I El 8è tioXlc; oXt| f,uvETH.axaxoî Evxi^KOÇ c
&youaa aôxà, oSxoC xe âv tueIGolvxo Kal ^uve^coç xe âv Kal
e I TusXouixsvov : t. xat à::oaosvvu}xîvov Théo||5 eîaiv om. lambl.
Il528 a I ~pô; o-J8$Tcpou; F : où ::. oùB. A
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528 G LA RÉPUBLIQUE VII 167
prêteraient à ses vues, et les recherches menées avec suite et vi-
gueur aboutiraient à des découvertes, puisque même à présent,
quoique méprisées
du vulgaire,quoique
tronquées,quoique
poursuivies par des gens qui ne se rendent pas compte de
leur utilité, elles fleurissent en dépit de tous ces obstacles
par le charme impérieux qu'elles exercent ; ainsi ne faut-il
d pas s'étonner de leur vogue naissante.
Assurément, dit-il, elles ont leur charme, et un charme
supérieur ;mais explique-moi plus nettement ce que tu
disais tout à l'heure. Tu mettais d'abord, n'est-ce pas ? la
science des surfaces, la géométrie ^
Oui, répondis-je.
Ensuite, dit-il, l'astronomie immédiatement après; puistu es revenu sur tes pas.
C'est que, répondis-je, dans ma hâte d'achever la revue de
toutes les sciences, j'aireculé plutôt qu'avancé. Immédiate-
ment après la géométrie vient la science qui étudie la dimen-
sion de profondeur;
comme elle n'a suscité encore que desrecherches pitoyables, je l'ai passée pour mettre aussitôt
l'astronomie ou mouvement des solides.
e C'est vrai, dit-il.
Plaçons donc, repris-je, l'astronomie au quatrième rang,dans la pensée que la science que nous laissons de côté pourle moment existera, quand l'État s'en occupera.
C'est vraisemblable, dit-il. Mais comme tu m'as, Socrate,
reproché tout à l'heure de louer maladroitement l'astrono-
529 a mie, je vais la louer maintenant conformément à tes vues. Il
est, ce me semble, évident pour tout le monde qu'elle oblige
l'âme à regarder en haut et à passer des choses d'ici-bas aux
choses du ciel.
C'est peut-être évident pour tout le monde, repartis-je,
mais pas pour moi;car je n'en juge pas comme tu le fais.
Comment en juges-tu ? demanda-t-il.A la manière dont la traitent aujourd'hui ceux qui
l'érigent en philosophie, elle abaisse tout à fait les regards
vers le bas.
Que veux-tu dire? questionna-t-il.
surtout la lettre d'Eratosthène au roi Ptolémée dans le commentaire
d'Eutocius au traité d'Archimède sur la sphère et le cylindre, chez
Heiberg, Archimedis opéra III, p. 89 et 90.
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i67 nOAITEIAS Z 528 c
Ivt6vcûç ^r|Tolj^eva cKcjjavf^ y^^O'-''^® ^"^W ^X^*-'^""^^ '^"*^ ^^^
iôtt6 tôv TioXXôv àxtiia^ô^Eva Kal KoXou6^Eva, ÔTib Se xôv
^T]ToOvTOv Xoyov ouK l)(6vTcov KaB' 8tl )(pl]au^a, 8[ig)ç Tipbq
aTtavTa xaOxa fitoc ûtt6 )(ocptToç aô^dcvETat, Kal oôSèv
I Bau^acTT^v aÔTà(|)avf^vai. d
Kal \xkv 8f|, e(|)r|,t6 ys êTTt)(apL Kal 8ia(^Ep6vTCùç ^X^*-
AXXà ^lOL aacpÉaxspov el-nè fi vOv81^ IXeyeç. Ti?)v ^èv yAp
nou ToO ETiLTiÉSou Tipay^aTEtav yEco^iExplav etCBelç.
Nal, f\v 8' lyob.
EÎTdcy', Ec|)r|,
t6 ^lèv npoTov àaTpovo^itav ^lExà Ta\5Tr|v,
(îaxEpov 8'àvE)(clûpr|aa<;.
ZtteuScûv ydcp, £<|>r|v, "ZOLyb TiàvTa Sie^eXBelv jiSXXov
(ipaSOvco" E^fjc; yàp ouaav xfjv (îàBouç a.\i^r\q (jléBoSov, bxi
TT] ^r)Tr)aEL ysXolcûç £)(£«., ÛTiEpBàc; aÙTf]v ^Exà yECù^iETplav
àcTpovo^ilav IXEyov, <|)opàvj
ouaav3a8o\jç.
e
'OpBcoç, £c|)r], XéyELc;.
TÉTapTov Tolvuv, fjv 8' lyci), TiBcù^EV ^dcBritia àaxpovo-
jilofv, 6ç i5nap)(o\jaT]Ç xî^ç vOv TiapaXEi.Tio^iÉvr)c;,làv aÔTi?)v
T16X1C; ^etIt].
Elk6ç, ?\8' 8c;. Kal 8 yE vOv
hf\ ^loi,S ZoKpaxEÇ,
ETTÉTiXT]^aç TTEpl àcTTpovojitaç&>q
<|)opTLKCû<; ETtaivoOvTi,
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f\où ji£TÉp)(Ei ETtatvoû*
|1TTavTl yàp jioi
SoKEt Sî^Xov 8x1 a8xr| 529 a
yE àvayKà^EL 4'U)^f)v eIç x6 âvco ôpSv Kal àmb xSv evBevSe
EKEtCE SyEl.
"lacoç, ?\v 8'Êy<*),
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SoKEÎ oSxcû.
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'Clç ^Èv vOv auxf|v ^iExa)(^ELpt^ovxaL ol eîç cj)tXoao(|)tav
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F|[
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j]e i PaGou; : -Oo; F*.
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529 a LA RÉPUBLIQUE VU i68
Elle n'est, ma foi, pas ordinaire,La vraie méthode
^j•
^^ manière de comprendree rastronomie. i,, , , i i, ,
^n^
1 étude des choses d en haut, lu as
b l'air de croire qu'un homme qui lèverait la tête pour regar-
der les ornements d'un plafond et qui en prendrait une
vague connaissance, userait pour cela des yeux de l'âme, et
non de ceux du corps. Peut-être en juges-tu bien, et ne suis-
je qu'un sot; mais, pour ma part, je ne puis reconnaître
d'autre science qui fasse regarder l'âme en haut que celle
qui a pour objet l'être et l'invisible. Mais si c'est une chose
sensible qu'on veut étudier, qu'on la regarde en haut, bouche
béante, ou en bas, bouche close, je nie qu'il y ait jamais eu
là connaissance;car la science ne comporte rien de sensible
;
c l'âme, en ce cas, regarde, non en haut, mais en bas, étudiât-
on en nageant sur le dos, à terre ou en mer.
XI Je n'ai que ce que je mérite, et tu as raison de me
reprendre. Mais comment prétendais-tu qu'il fallait étudierl'astronomie, et que faut-il changer à la méthode actuelle
pour que l'étude de cette science serve à notre dessein?
Voici, répondis-je. Ces constellations variées du firmament
sont brodées dans une matière visible. De ce fait, bien qu'elles
d soient, il faut le reconnaître, ce qu'il y a de plus beau et de
plus exact dans cet ordre, elles sont bien inférieures aux
constellations vraies et à ces mouvements suivantlesquels
la
vraie vitesse et la vraie lenteur, selon le vrai nombre et dans
toutes les vraies figures, se meuvent en relation l'une avec
l'autre et meuvent en même temps ce qui est en elles ; et ce
sont là des choses perceptibles par la raison et l'intelligence,
mais par la vue, non pas ;mais peut-être crois-tu le
contraire.
Pas du tout, dit-il.
Il faut donc, repris-je, se servir des ornements variés duciel comme d'exemples pour atteindre à la connaissance des
choses invisibles*, comme on ferait, si l'on trouvait des des-
e sins de Dédale ou de quelque autre artiste ou peintre tracés
I. Cf. Duhem, Le Système du Monde, p. 9^ : « La véritable astro-
nomie (d'après Platon) est celle qui, à l'aide du raisonnement
géométrique,découvre les combinaisons
cinématiques simplesdont
le8Y)[jLioupYÔ? suprême a usé pour produire les entrelacs compliqués
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i68 nOAITEIAS Z 529 a
OÔK àyEvvcûc; ^ol Sokelç, ?\v S' eycb, ir\v nspl Ta avco
^ià9r|aiv XajiBàveiv napà aauTÛfj
eaxL* kiv8uveij£l<; yàp
1 Kttl EL TtÇ EV ÔpO(|)rj TTOlKtXjiaTa BeO^EVOC; àvaKUTTTCÛV b
KaTajjiavBdvouTt, f^yELaBat âv auxèv vorjaEi, àXX' oôk B^^iaat
BECùpEiv. "lacùç oSv KaXSç i^yEi, Eyd> 8' eut^Slkcoç. 'EycS yàp
au où Suva^at aXXo tl vo^Laai avco tioloOv «j'^XT^ (ÎXétielv
^ocBr^Aa f\EKEÎvo o Sv TiEpl t6 ov te
r\kolI t6 àopaTov, lécv
TÉ TLÇ avco KE)(r|Vûbc; f]k^tcù au^jiEjjiuKCûç tôv ataGr^TOûv Tt
ETtl)(EtpT^ JiavSoCVElV, O0TE ^aBELV ttV TTOTÉ <^T\\ii- aÙT6v ETTt- ^axrj^rjv yàp oôSèv e)(elv tcov toloi5tcov oôte avo, àXXà «xtco ^
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TtoXù evSeîv, Sç t6 8v Tà)(oç Kal i^ oî5aa |ipa8uTf)c; ev t^àXrjBtvQ àpiB^ô Kal nSat toîc; àXrjBâat a)(^r)^aaL cjjopàc; te
npèç aXXrjXa (jjÉpETai Kal Ta èvdvxa <|>ÉpEL,fi
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Kal 8i.avoLa XrjTiTà, ov[»£l8' oô*
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SEiy^aat )(prjaT£ov tî]ç npèç .EKEÎva ^aBriCEcoç EVEKa,
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529 e LA RÉPUBLIQUE Vil 169
et travaillés d'une main géniale. En les voyant, un géomètre
y reconnaîtrait des chefs-d'œuvre d'exécution, mais il trou-
verait ridicule de les étudier sérieusement dans le dessein d'ysaisir la vérité absolue des rapports d'égalité, du double ou
530a de toute autre autre proportion.Sans nul doute, fit-il, ce serait ridicule.
Et le véritable astronome, continuai-je, ne crois- tu pas
qu'il se placera au même point de vue en regardant les mou-
vements célestes, et qu'il pensera que l'ouvrier du ciel et des
astres que le ciel renferme les a disposés avec toute la beauté
qu'on peut mettre en de tels ouvrages ; mais quant aux rap-
ports du jour à la nuit, du jour et de la nuit aux mois, des
mois à l'année, et des autres astres au soleil, à la lune et à
b eux-mêmes, ne trouvera-t-il pas absurde, à ton avis, de croire
qu'ils sont toujours pareils et ne subissent aucune variation,
bien qu'ils soient matériels et visibles, et de chercher partous les moyens à y saisir la réalité véritable ?
En tout cas, c'est mon avis, dit-il, maintenant que je viensde t'entendre.
C'est donc, repris-je, en nous posant des problèmes^ quenous étudierons l'astronomie, comme la géométrie ;
mais
c nous ne nous arrêterons pas à ce qui se passe dans le ciel, si
nous voulons tirer réellement de cette étude de quoi rendre
utile la partie naturellement intelligente de notre âme,d'inutile qu'elle était auparavant.
C'est, dit-il, une tâche bien compliquée que tu imposesaux astronomes, au regard de ce qu'ils font à présent.
Je crois, repris-je, que nous prescrirons la même méthode
pour les autres sciences, si nous sommes des législateurs
sérieux.
des mouvementsastronomiques
visibles. Ces mouvemenlscompo-sants méritent seuls d'être appelés réels et vrais. »
I. « Voici quel problème Platon proposait aux chercheurs en
ce domaine (l'astronomie) : trouver quels mouvements circulaires et
parfaitement réguliers il faut supposer pour sauver les apparences
présentées par les astres errants. » Simplicius in Arist. de Cœlo,
Heiberg, p. 488 et ^qS. Cf. Duhem, Le Problème astronomiqae au
temps de Platon, p. io3 et suiv. Mais Platon n'en dit pas moins ici
même que les mouvements du ciel visible ne se plieront jamais à
une interprétation mathématique exhaustive : les anomalies dans les
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i69 IIOAITEIAS Z 529 e
aXXou Srj^ioupyoO f) Ypa<|)écoç Siac|)Ep6vTG)c; Ysypat^H^^"'-*'
Kal £KTTeTTOvr)^ÉvoLÇ StaYpà^^aaLV. 'HyriaaiTo yàp av ttoû
TLÇ I^TTEipoc; ysco^ETptaç, ISûbv Ta TotaOTa, KàXXiaTa ^èv
£)(eLv àTiepyaala, ysXoîov jif]vèntaicoTiELv aÔTà cmouSfj qç
Tf)v àXr|9ELav Iv aÛToîç Xrn|>6^Evov lacavf\
SLTiXaalov\\ f[
530 a
aXXrjc; tlvôç au^msTplaç.
Ti 8' où ^iéXXei yEXoîov EÎvat; E<pj].
TQ> ovtl ôi^ àaxpovo^iLKÔv, t]v S' Ey(i), SvTa oùk oÏei
Taôxèv TTEiaEcSat eIç xàc; tcùv aaTpcov cjjopàç aTioBXÉTiovTa;
vo^iELV ^Èv <aç oT6v TE KdXXiaTa Ta ToiaCTa ipya aucTT]-
aaaSat, oôtco £,uvEaTdvaL tû toO oôpavoO Srniioupyô aÙTÔv
TE Kal Ta Ev aÙTCù* ttjv 5e vuKTèç Tipèc; i^^iÉpav E,u^^jiETplav
Kal ToC'Tcov TTpôc; ^JifjvaKal tirjvôç Tipoç èviauTov Kal tcov
aXXcov aaTpcûV Tipéç te TaOTa|
Kal TTp6<; oXXr^Xa, oôk b
aTonov, OLEL, fiy/)aETat t6v vo^t^ovTa ylyvEaBai. te TaOTa
àsl waaijTQÇ Kal oùSa^f] ouSèv rrapaXXdTTEiv, aco^à te
l)(0VTa Kal opà>\xEva^ Kal ^r|TELV TuavTl Tp^TUcp tfjv àXrjSEtav
aÙTcov XaBEÎv;
'E^ol yoOv 80KEÎ, E(|)T],aoO vOv àKotjovTi.
HpoBXrj^aaLv apa, t\v8' èyco, )^pcù^Evoi ôortEp yEco^ie-
Tptav ouTo Kal àcrrpovo^itav ^iétl^iev,Ta 8' âv tô oôpavû
làao^EV, eI jiéXXo^ev [ Svtoûç àaTpovo^taç ^ETotXa^- C
BàvovTEç )(pf)aniov t6 cpùaEt <|)p6vL^ov evTrj ^'^xtl ^^
à)(pf)aTOU TÏOLfjCTEtV.
*H TioXXaTrX&aiov, e^ïti,t6 Ipyov f) oç vOv àaTpovojiEÎTat
TipoaTàTTELC;.
Oî^at 8é ys, eTtiov, Kal TaXXa KaTa tov auTàv TpoTTOV
TTpoaTà£,ELV TJ^iSç, Eocv Ti f\\JL8>v toç vojio8etoùv o<J>£Xo<; fj.
2 B'.at^epovTto;: to in ras. A
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530 c LA RÉPUBLIQUE VII 170
XII Maintenant pourrais-tu citer
La science ^^q autre science qui convienne à notrede 1 harmonie. ^
•-\
dessein P
Non, dit-il, pas ainsi, au pied levé.
Cependant, repris-je, le mouvement ne présente pas une
seule forme : il en a plusieurs, si je ne me trompe. Und savant pourrait peut-être les nommer toutes
;mais il y en a
deux qui nous sont connues.
Lesquelles ?
Outre celle dont je viens de parler, répondis-je, il y en a
une qui lui répond.
Laquelle ?
Il semble, répondis-je, que, comme les yeux ont été
formés pour l'astronomie, les oreilles l'ont été de même
pour le mouvement harmonique et que ces sciences sont
sœurs, comme le disent les Pythagoriciens, et comme nous,
Glaucon, nous l'admettons avec eux ; ou es-tu d'un autre
avis
Non, du tien, dit-il.
e Comme la matière est d'importance, repris-je, nous pren-drons leur avis sur ce point et sur d'autres encore, s'il y a
lieu;mais en tous les cas nous garderons notre principe.
Lequel?De veiller à ce que nos élèves n'entreprennent pas de ces
sciences une étude qui resterait imparfaite et n'aboutirait pas
infailliblement au terme où doivent aboutir toutes nos
connaissances, comme nous le disions tout à l'heure de
531 a l'astronomie. Ne sais-tu pas que l'harmonie n'est pas mieux
traitée qu'elle ? En se bornant à mesurer et à comparerentre eux les accords et les sons perçus par l'oreille^, on fait,
comme les astronomes, un travail inutile.
Et ridicule aussi, par les dieux î s'écria-t-il. Nos musiciens
parlent de je ne sais quelles gammes diatoniques ; ils tendentl'oreille comme pour surprendre la conversation de leurs
phénomènes matériels ne seront jamais totalement réductibles. Sur
la continuité de cette idée chez Platon, cf. Tannery, Mém. scient.,
t. VII, p. 56-59 et A. Rivaud, Le système astronomique de Platon,
Revue d'Hist. de la Philos. II 7 (1928), p. 1-26.
I. Les Pythagoriciens les mesuraient en comparant les longueursdes cordes vibrantes, de mêmes matière, épaisseur et tension.
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I70 nOAlTEIAS Z 530 c
XII 'AXXà Y^P "^L ^X^*-^ ÔTTo^ivf^aai xcov Trpoar)K6vToav
^a9r)(iàTQv ;
OuK£X"'
^I^T» ^^^ y' oÛTcoat.
Oô[ii]v Ev, àXXà TiXetcû, fjv
5'lyclb, eîSr) Txap£)(eTaL fj
<J)opà, cùc; lySiiaL. Ta^lèv
oSv|
xrdcvTa ïacoç baiiq aocf)6qd
e^si eIttelv a Se Kal i^^tv Trpo(|)avî^, SOo.
riota 8r) ;
ripoç ToÛTo, f]v8' Ey^û, àvTlaTpo<|)ov auToO.
T6 TTOLov;
Klv8uve\3ei, £(|>T)v, <açTrp6<; àaTpovojilav S^niaTaTT£Ttr|yEV,
»<; TTpèç £vapji6vLOV <|)opàv Sxa Trayî^vai, Kal aSxai àXX/)Xa>v
à8EXc|)al TLVEÇ al ETTLaxfj^iaL Eivat, 6ç 61 te FIuGayopELot
<J>aaLKal i^^elç, S> TXaÛKCûV, auy)(copoO^EV f) ttcoç tiol-
oO^Ev ;
OÔTOÙÇ, E<î>r|.
OUKOOV, tÎv8' lycû, ETTElSf)
TTOXÙ|
TÔ EpyOV, EKELVCÙV G
TTEuao^ESa Ttcùç XÉyouai TiEpl auxGv Kal el tl aXXo npôç
Tot3xoic;* iQ^isîç 8è rtapà TiàvTa TaOxa (j)uXà£,o{jiEVt6 t)^é-
TEpov.
rioîov;
Mr| ttot' aÔTQV tl aTEXèç ETTL)^EipûàaLV i^^alv ^avSàvELV
oOç SpÉtjio^iEv, Kal OUK ££,fJKov EKEÎaE àsi, oî TldlVTa Bel
à<+)f]KELV,otov SpTL TiEpl xt\c; àaTpovo^laç èXÉyo^EV f\
ouk
otaS' oTt Kal TtEpl àpjjioviaç ETEpov IItoloOtov TToioOaLV
; Taç 531 a
yàp àKouo^Évaç aSCTUji<|)covta<;
Kal <|)96yyouç àXXrjXoLÇ àva-
^ETpoOvTEÇ àvrjvuTa, ôoriEp ol àaTpovo^ot, TtovoCaiv.
Nf] To()ç Seouc;, £c|)r),Kal yEXotcoç yE, nuKVûù^aT' ocTTa
ôwo^à^ovTEc; Kal TrapaôcxXXovTEÇ Ta oTa, otov ek y£iT6vcov
8 Tt F : Tt A oXXo -Cl Richards|J
1 1 eiZr\ :f^Sï) F jj
d 4 Toiixo> : -to
Fjl 7 wç A : oO-ctoç F II
8 TiuGayopeioi A^ :
-ptot AF jj g -otoO'fJLSV:
-wasv FIIe 2 7:euad{is6a :
-fojjieCaF
||3 çuXaÇofJiev : -lojxsv F || 7 rzavta
ost àçr|xe'y : 7:àvTaç Bei àvïjxe'.v et 7:. 8t) a-j ^xstv Eus.j|531 a 2
aufjL^cov'açau Théo
||3 àvr^vura A Théo Eus. : àvdvrjxa F
jj-ovouatv
codd. et Théo : zoiojii Eus. jj 4 yeXottos : -oîa F.
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53da LA REPUBLIQUE VII 171
voisins, et les uns prétendent qu'entre deux sons ils en per-
çoivent encore un autre, que c'est le plus petit intervalle et
qu'il doit servir de mesure;
les autres au contraire sou-
tiennent qu'il est pareil aux sons précédents ;niais les uns
b comme les autres font passer l'oreille avant l'esprit.
Tu parles, dis-je, de ces braves musiciens qui tracassent les
cordes, qui les mettent à la question en les tordant sur les
chevilles. Je pourrais pousser plus loin cette description,
parler des coups d'archet qu'ils donnent aux cordes, des
accusations dont ils les chargent, soit qu'elles refusent un
son, soit qu'elles l'enflent effrontément ; mais je la laisse,
et je déclare que ce n'est point de ceux-là que je veux parler,
mais de ceux que nous nous proposions tout à l'heure
c d'interroger sur l'harmonie*; car ils font la même chose
que les astronomes : ils cherchent des nombres dans les
accords qui frappent l'oreille;mais ils ne s'élèvent pas
jusqu'aux problèmes qui consistent à se demander quels sont
les nombresharmoniques
et ceuxqui
ne le sontpas,
et d'où
vient entre eux cette différence.
Tu parles là, dit-il, d'un travail transcendant.
En tout cas utile, répondis-je, pour découvrir le beau et
le bon, mais inutile, si on le poursuit dans une autre vue.
Gela peut bien être, fit-il.
XIII Je crois, repris-je, que si, en
Ces sciences ne sont étudiant toutes ces sciences que nousj que le prélude , • ^ -.
^de la dialectique.
^^«ns passées en revue, on parvient a
découvrir les rapports et la parenté
qu'elles ont entre elles, et à démontrer la nature des liens quiles unissent, je crois que cette étude peut contribuer à nous
mener à notre but et que nous ne perdrons pas notre peine ;
autrement, nous aurons travaillé pour rien.
J'en augure comme toi, dit-il ; mais tu parles là, Socrate,d'un travail infini.
I. En ce qui concerne la théorie de la musique, il y avait deux
écoles rivales, l'école pvthagoricienne ou mathématicienne qui iden-
tifiait chaque intervalle avec un rapport— elle figurait les inter-
valles d'octave, de double octave, de quinte, de quarte par les rap-
ports de 3 à I, de 4 à 2, de 3 à 2, de 4 à 3 — et l'école des
musiciens, qui mesurait les intervalles comme multiples ou fractions
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171 nOAlTEIAS Z 531a
<|>cùvf)v 8r|pEu6jji£voi. ol ^év cJ)aaLV etl KaxaKotSEiv Iv \ikaa
TLvà f]X^v Kal a\Jn.Kp6ia'zov etvai toOto StocoTruia, S ^ETprj-
TEov, ol 8è à^cJ)ia6r|ToOvT£Ç wç b^ioiov fjSr) (|)9EYYotiÉ;vov,
à\L<^6TEpoi OTttI
ToO voO TipoaTr|ad^EVOL. b
Zù ^Év, T]v 8' Eycù, Toùç )(pr|GToùc; XÉyELÇ to^jç xaiç
)(op8aLc; Tupocy^aTa napÉ^^ovTaç Kal (Saaavi^ovTaç, ettl tcûv
KoXXoTTcov axpEBXoCvTaç. "Iva 8è^f) ^laKpoxÉpa iq
eIkgjv
ytyvrjTaL nX/jKTpcp te TuXrjycSv yiyvo^Évov Kal KaTriyoptaç
TTÉpt Kal lEjOpvi^aEGx; Kal àXa^ovEtaç )(op8cùv, TTai3ojjiaL 'x:f\q
elk6voç Kal o\i<|)r|^L toilitouc; XÉyELv, àXX' eke'cvoix; oOç
Ec|)a^Ev vOv8fj TiEpl ap^ovlaç IprjaEaSat. TaÔTov yàp
noLoOau toîc; evxrj àaTpovo^ita" )
toùç yàp âv TaiJTatc; c
Taîç <ju^(|)OVLaLc; Taîç àKouo^Évaiç àptS^oùç ^r|ToOaLV,
àXX' ouK eIç TTpo6Xr|^aTa àvtaatv, ETrLaKonEÎv tIveç £,i3^-
<|)pvoL àpiS^iol Kal TLVEÇ ou, Kal 8là TÎ EKàTEpOl.
AaL^6vL0V yàp, ê<^T), Ttpay^a XéyEiç.
Xprjaniov ^lÈv oSv, rjv 8' lycb, npoç Tfjv toO KaXoO te Kal
ÂyafioO ^i^TT^aiv, aXXcoç Se tiETa8LCùK<5tiEvov &)^prjaTov.
EIkoç y', E<|)Ti.
XIII OîjiaL 8É yE, ?\v8'
lycb, Kali^
to\3tcûv TiàvTcav Sv
8iEXr|Xu6a^EV ^£6o8oç làv ] ^lÈv ettI Tf]v àXXrjXcùv Koivcovfav d
àc|>tKr)TaL Kal E^uyysvELav, Kal ^uXXoytaSf] TaOTafj
eotiv
àXXfjXoiç olKEta, (|>ÉpELV Ti auTcov EÎq a f5ouX6tiE8a Tf)V
TTpay^aTEtav Kal oôk àvàvrjTa TTovEÎa8ai, eI 8è ^1], àv6-
VT^Ta.
KalEy<5), E<|)rj,
o6tcû ^avxEiiro^ai. 'AXXà TtàjiTioXu ipyov
XÉyELÇ, S ZoKpaTcç.
6 ÔTjpeuojievot:-ptofxsvot Théo ||
art cm. F Théo||xaxaxougtv: àxoueiv
Théo|| 7 ^/Tjv :
7))(^ovThéo
|| Biàaxrijxa touto ThéoI|
8à(xçpt<î6ri-
Touvxgç : -xouatv Théo|| çpôeyyoïxlvtov : -ov A^
|| 9 àfxooTepot om.
Théo11b ^ xoXXû'roiv codd, schol. Eus. : xoXldSoiv Théo Timaeus
||
8 e<pa{xev:
(pa(i.àvF
|j kpr^rse^j^ai AF :6'.pf;a6a'. Eus.
|IC 3 àvtactv A^F
Eus. : àvtaatv A*|| 4 àpt6(xot : àp. àptôjxoîç Théo ||
6 -e om. Théoj|
9 8è : xe F 11 d a içixrjxai xoLvcovi'av Théo.
VU. i. — 22
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531 d LA RÉPUBLIQUE VII 172
Je parle du travail qu'exige le prélude, repris-je ;à quel
autre peux-tu penser ? Ne savons-nous pas que tout ceci n'est
que le prélude de l'air même qu'il faut apprendre ? car tu
ne penses pas par hasard que ceux qui sont versés dans ces
e sciences soient des dialecticiens *?
Non, par Zeus, dit-il, sauf un très petit nombre parmiceux que j'ai rencontrés.
Mais alors, repris-je, crois-tu que des gens qui ne sont
pas capables de mener et de soutenir une discussion sauront
jamais quelque chose de ce que nous prétendons qu'il faut
savoir ?
Je ne le crois pas non plus, répliqua-t-il.
532 a Dès lors, Glaucon, repris-je, n'est-ce pas là cet air même
que la dialectique exécute ? Bien qu'il soit purement intelli-
gible, la faculté de voir ne l'en imite pas moins, quand,comme nous l'avons montré, elle s'essaye à regarder d'abord
les êtres vivants, puis les astres et finalement le soleil lui-
même. De mêmequand
un homme essaye par la dialectique
et sans recourir à aucun des sens, mais en usant de la raison,
d'atteindre à l'essence de chaque chose et qu'il ne s'arrête pasb avant d'avoir saisi par la seule intelligence l'essence du bien,
il parvient au terme de l'intelligible, comme l'autre tout à
l'heure parvenait au terme du visible.
C'est très juste, dit-il.
Eh bien, n'est-ce pas là ce que tu appelles la marche dia-
lectique ?
Sans doute.
Rappelle-toi, repris-je, l'homme de
la caverne qui, délivre de ses fers, se
tourne des ombres vers les figures artificielles et vers la clarté
qui lesprojette, qui monte du souterrain vers le soleil, et
qui là, se trouvant encore incapable de regarderies animaux,
c les plantes et la lumière du soleil, contemple dans les eaux
de ton. C'est l'école pythagoricienne que visait la critique de Socrate.
Glaucon s'y trompe et l'applique à l'école des musiciens. Socrate
corrige son erreur en déclarant que ce n'est pas des musiciens qu'il
veut parler, mais des mathématiciens.
I. Tel est Théodore, dans le Théétete i46b: excellent mathé-
maticien, il refuse la discussion en disant : « Je n'ai point, moi,
l'usage de ce genre de colloques et j'ai dépassé l'âge de l'acquérir. »
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172 nOAITEIAS Z 531 d
ToO Tcpoonitou, fjv8' àyo, f\ t'lvoç XéyELÇ ; f^
ouk ïojiev
bxL TidcvTa TaOxa Tipool^ità egtlv auxoO toO v6^ou ov 8eî
jiaBEÎv;où
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SelvoI e
SioXektlkoI EÎvai.
Oô jià t6v Al', Ecftt],EL
^if| ^dcXa yÉ tlveç ôXtyot ov âyà
âvTET\j)(r|Ka.
*AXX' fjSn, EÎTIOV, 01^if]
SuvaTot OVTEÇ SoCvat TE Kttl
àîToSÉ^aaSaL Xoyov ^XoEoBai ttoté tl Sv (|>a^Ev Seîv
ElSÉvat;
Ou5' aO, EcjjTi,toOt6 yE.
Ij OÔKoOv, eTttov, o rXatiiccùv, outoç fjSr) auToç èartv ô 532a
v6(ioç Sv To StaXÉyEaBai TiEpalvEi ;ov Kal ovxa vor|T6v
jmioîx' Svfj Tfjç SvpEûùç Sùva^ic;, t]v èXÉyo^iEV -npôç auxà
fj5î^ Ta C,Q)<X ETTLXELpEtV (XTIoBXÉTTELV Kal TTpÔÇ ttUTà (tA)
&aTpa TE Kal TEXEUTaîov8f| npèç aÔTov t6v fjXtov. Oûto
Kal OTav Tic; tô 8iaXÉyECT9auETTL)(Eiprj avEU Traaôv alaBi]OE(ùv
hià ToO Xéyou ett' aÛTo o laxLV EKaaxov ôp^iSv, Kal^irj
àTTOaTfj TTplv Sv aÔTo o laxLV SyaSov ] ai&xf) vofjaEt XàBi], b
ett' auxô yiyvExai xû xoO vor)xoO xéXel^ ôartep ekelvoç
xoxE ETil x^ xoO ôpaxoO.
riavxàTTaaL ^èv ouv, E(pr\.
Tl ouv;ou 8iaXEKTiKi^v TaÛTrjv ti?)v nopElav KaXEÎç ;
Tttif|v ;
'H 8É yE, T\v8' lycû, X\jaiç te àTi6 tcûv 8Eati6ûv Kal
^ji£Taaxpoc|)f]àîiô xcov cklcov ettI xà EiSoXa Kal x6 ^S>q Kal
EK xoO KaxayEtou elç x6v fjXiov etkxvoSoç, Kal ekeî rupoc;
jièv xà CtQcL XE Kal <pvià Kal xè xoO i^Xlou <J)coç Ixi à8u-
e 5 otXX' rj^Ti A : àXXà ôr] A^F ||oi ^r\ SuvaTOt ôvTe? scripsi
: oi\i.r\
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532 a 2
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10 exi àôuvajjLta lambi. : It:* àSuvap-ta Aà8uva.a{a F.
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532 c LA RÉPUBLIQUE VII 178
leurs images divines, et les ombres des objets réels, et non
plus les ombres des figures projetées par cette autre lumière
qui n'est elle-même qu'une image du soleil. L'étude des
sciences que nous avons passées en revue produit exactement
les mêmes effets : elle élève la partie la plus noble de l'âme
jusqu'à la contemplation du plus excellent de tous les êtres,
comme tout à l'heure nous venons de voir le plus perçantd des organes du corps s'élever à la contemplation de l'objet
le plus lumineux dans le monde matériel et visible.
Pour moi, dit-il, je conçois la chose comme toi, quoiqu'elle
me paraisse tout à fait difficile à admettre ; il est vrai qued'un autre point de vue elle me semble difficile à rejeter.
Cependant, comme ce ne sera pas aujourd'hui la seule fois
que nous aurons à en parler, et que nous serons obligés d'y
revenir encore plus d'une fois, admettons provisoirement le
point en question, passons à l'air lui-même, et entrons
dans le détail, comme nous l'avons fait pour le prélude. Dis-
nous dès lors dequelle
nature est la faculté dudialecticien,
en
e combien d'espèces la dialectique se divise, et quels chemins
elle suit^; car ce sont ces chemins, il me semble, qui vont
maintenant nous mener au but où nous trouverons, commedes gens en voyage, le repos et le terme de notre course.
Tu ne pourrais plus me suivre, cher Glaucon, répon-533 a
dis-je, car pour moi, j'aitoute la bonne volonté pos-
sible : ce ne serait plus l'image du bien que tu verrais alors,
mais le vrai bien lui-même, du moins tel qu'il me paraît ;
s'il est réellement tel ou non, ce n'est pas le moment de le
démontrer, mais on peut affirmer, n'est-ce pas? que c'est
quelque chose d'approchant ?
Rien ne s'y oppose.Et aussi, n'est-ce pas? que la faculté dialectique seule peut
le découvrir à un esprit versé dans les sciences que nous
avons citées il y a un instant, la chose étant impossible partoute autre voie ?
I. Cf. à ce propos Adam, 2® vol. de la République, p. 168-179 ;
Halévy, La théorie platonicienne des sciences, 1896 ; Brochard, Etudes
de philosophie ancienne et moderne, p. ii2-i5o (théorie de la parti-
cipation) ; Rodier, Études de philosophie grecque, p, 87-7/^ (mathé-
matiques et dialectique, évolution de la dialectique) ;H. Gadamer,
Platos dialektische Ethik, Leipzig, 1981, p. i3-ii5; 159-175.
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173 nOAITEIAS Z 532 c
va^ta fiXérTELV, | Ttpèc; 5è xà Iv QSaai <|)avTàatiaTa Oeîa Kal c
aKlàç TQV OVTOV, àXA' OÔK eIScûXqV aKtàç Bl ExépOU T0l0l3-
Tou (|)cot6ç wç TTp6ç fjXtov Kptveiv aTToaKLa^ojjiévat;, Tiâaa
axÎTr) f\ Tipay^iaTeta tôv tej^vôv Sç Sli'iXSo^ev TaoTrjv e^ei
Tf]v Siiva^iLv Kal ETTavayoY^v toO (BeXtIcttou evi|^u)(f| TTp6<;
xfjv ToO àplaTou Iv tolç ouai Béav, cScjTTEp t6t£ toO aa.<pE-
CTTOiTou EV Cfo^axL Tipèç Tf]v ToO <|>avoTàTou EV tG acûjia-
toeiSelj
TE Kal ôpaxô Térrcp.d
'Eyo (JiÉv, Ec|)rj, àTio8É)(0|jiaL o8tco.KatToi TTavTocTiaat
\é.
(lOL SoKEL )^aXETià (lÈv à7To5É)(£a9aL EÎvai, aXXov 8' aS
TpoTTOv )(aXETTà (if) ànoSÉ^EaSaL, "O^icoç Se (ou yàp Iv tô
vOv TTapévTi ^6vov aKouoTÉa, àXXà Kal auBuç TToXXdcKiç
ETiaviTEOv) TaOxa Sévteç e)(elv aq vOv XéyETai, eti' auxèv
8f)TOV v6^10V LCO^IEV, Kttl SlÉXScû^IEV OUTCÛÇ ÔOTIEp TO
TTpOoC^LOV StfjXSo^EV. AÉyEOUV
TLÇÔ
TpélTOÇ TT^Ç
ToO
SiaXÉyEaBaL Suvà^xEcoc;, KaljKaxà TTota
8f] eïSt] StÉaTrjKEv,e
Kal TLVEc; au oSot* auxat yàp âvfj8r|, oç eolkev, al Tip8ç
auT6 ayouaai eTev, oÎ à<|>tKo^£vcp ôoTTEp Ô8o0 àvànauXa âv
EÏT)Kal téXoç Tf]<; TiopEtac;.
Ouket', t]v S' Eycb, S>cJ>lXe rXaÛKcov, oT6ç t'
]]laEt aKO- 533 a
XouSelv etieI t6 y' e^6v ouSèv âv npoSu^taç aTToXlTTOf
oôS' EtK6va âv ETL ou XÉyo^Ev ï8oic;, àXX' aôxè xè &Xt]8£(;,
8 yE 8/) ^OL cJ)alv£TaL. Et 8' Svtcûç t] ^i/),ouket' a^iov toOto
8LLa)(upt^£a9af àXX' 8tl ^èv 8f)toloOt6v tl 18elv, laj^upi-
oTÉov. *H yàp ;
Tlixfiv ;
OuKoOv Kal 8tl1^
ToO SiocXÉyEaSaL S\3va^tç jiévr)&v
(jji'jVELEv è^xTiEipcù ovTi ov vOv8fj SltjXSojiev, aXXr| 8È ouSa^if^
SuvaT^v;
C 6 To'xs : tÔ lambl.|| 7 a6S|xa-t : -<ji F
||d i ôpatw : àop. lambl.
Il 7 S'.a0oj{i.eyF : eXO. A
jjoGtco; om. F
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533 a I laet : s! FIj
2 ar.o\ir.oi A : -Xei'Trot A^F'j3 eti : âv F
||4
uot :èjxot F II
ovTto; : lo ex fecit A.
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533 a LA RÉPUBLIQUE VII 174
Gela aussi, dit-il, mérite qu'onLa dialectique l'affirme.
, a pour terme la ^r • • j • • •
^
connaissance du bien.
^<^^" ^" "^<^'"S'
repns-je,
unpoint
que personne ne nous contestera, c'est
qu'il n'existe pas d'autre science qui essaie en toute matière
de saisir méthodiquement l'essence de chaque chose. En
général, les arts ne s'occupent que des opinions et des goûtsdes hommes, et ils ne se sont développés qu'en vue de la
production et de la fabrication, ou de l'entretien des pro-duits naturels ou artificiels. Quant aux autres, qui, comme
nous l'avons dit, saisissent quelque chose de l'essence,
c'est-à-dire la géométrie et les arts qui s'y rattachent, nous
c voyons que leur connaissance de l'être ressemble à un
rêve, qu'ils sont impuissants à le voir en pleine lumière,
tant qu'ils s'en tiendront à des hypothèses, auxquellesils ne touchent pas, faute de pouvoir en rendre raison.
Or, si l'on prend pour principe une chose que l'on ne
connaît pas, et que les conclusions et les propositions inter-médiaires soient tissues d'inconnu, on peut bien mettre tout
cela d'accord, mais on n'en fera jamais une science.
Cela est impossible, dit-il.
XIV La méthode dialectique est donc, repris-je, la seule
qui, rejetant successivement les hypothèses, s'élève jusqu'aud
principe
mêmepour
assurer solidement ses conclusions, la
seule dont il est vrai de dire qu'elle tire peu à peu l'œil de
l'âme du grossier bourbier où il est enfoui et l'élève en haut
en prenant à son service et utilisant pour cette conversion les
arts que nous avons énumérés. Nous leur avons donné plu-sieurs fois le nom de sciences pour obéir à l'usage ;
mais ils
devraient porter un autre nom qui impliquerait plus de
clarté que celui d'opinion, plus d'obscurité que celui de
science '. Nous avons admis quelque part plus haut celui deconnaissance discursive
;mais ce n'est pas, je pense, le mo-
ment de contester sur le nom, quand on a des questionse aussi importantes à débattre que celles que nous nous sommes
proposées.
I. Cf. Bninschvicg, Les Étapes de la philosophie malhématique, p.
55 : « La distinction de la science et de la philosophie est dans la Ré-
publique aussi rigoureuse qu'elle pourra l'être plus tard dans le posili-
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174 nOAITEIAS Z 533
Kal toOt', E<|>r|, a^iov 8uoyropiC»EaQai.
TôBe yoOv, T^v S' èy"» ouSeIç i^^iv | àtA<|>La6r|Tf)a£L XéyouaLVb
QçauToO
\EEKàaTou
TTÉpL laTLV EKaaxov (oôk) aXXr| tlçETTL)(ELpEL ^i£8oSoc; ô8ô TTEpl TiavTèc; Xa^iBàvEiv. 'AXX' al ^lèv
&XXai TiaaaL TÉ)(vaL f\ npbq Sé^aç àv9pûbTicûv Kal ETitGujitaç
Elalvf) TTp6c; yEvÉaEiç te Kal ouvBâaELÇ, f) TTp6ç GEpaTTEtav
TCûv<|)uo^Éva'>v TE Kal auvTiBE^Évcùv SruaaaL TETp<i<|>aTaL* al
5è XoiTTat, fiç ToO 8vToc; tl£<|)ajji£v ETiLXaji6<ivEa8aL, yso^e-
Tptaç
TE Kal TàçTauTf)
\
Ino^iÉvaç, ôpoo^EVô>q
ôvEipcùT-
C
Touat ^Èv TiEpl t6 ov, ûnap Se àSiSvaTov aÙTaîç ISeiv, ecoç
B.V ÛTioBsaEaL)(pcb(ji£vau TauTaç àKLvf)Touç âôai, \x.^
8uv<i-
^lEvat X6yov StSévat aÙTÔv. "Cl yàp àp)(f) \xkv o^f| oÎSev,
TEXEUTf] 8è Kal Ta ^ETtt^Ù £^ oS^f)
oTSeV aU^lTIETlXEKTat,
TLÇ ^r|)(avf) Tr]v TotauTT^v ô^ioXoytav tiotè ETnaTfnirjv yEvé-
a8ai;
OôSE^ila, fj8' 8ç.
XIV OÔKoOv, îjv S' èyo, 1^ SioXeKTiKf) tiÉ8o8oc; ^6vt)
Ta<3TT] TTopEtiETaL, Tttç ÔTToBÉasK; àvaipoOaa, tn aÛTf)v Tf|v
àpX^jv ïva|iE6aL<i)CTr|Tai, Kal tô
|ovtl ev (iop66pcp (iap6a-
d
piK^Tivt t6
Tfjç ij'u^^i^ç S^^a KaTopcopuy^évov i^pÉ^aeXkei
Kal àvdcyEi âvo, <n)VEpL8oL<; Kat CTU^iTiEpLaycoyoîç )(po^£VT]
aîç 8Lr|X8o^Ev TÉ)(vaiç* Sç IntaTfmaç \ikv TToXXdtKLç npo-
CELTro^iEv 6ià t6 e8oç, 8ÉovTaL 8è ôv<5^aToç aXXou, IvapyE-
OTÉpou \x.è.v f) S6^r|<;, à^u8poTÉpou Bkf) ETiLaTrmrjÇ" Stécvoiav
Se auTfjv EV yE tô Tip6a8£v rrou a)pia6i\xEQa' Ictl 8', 6ç
Ejiol 8oK£Î, où TTEpl ôv6|iaToç à^(f>La6r|Tr)aLç, oTç toctoùtcûv
j TtÉpL aKÉipiç Sacov fj^tv irp^KEtTat. e
b 3(où/.)
add. Stephanus I|5
r] îwpôç Gepaîîg^av :y]
xac tc. 6. F||
6 aTcaaai F : -ja AIj 7 YSwaeTptaç : -t'av F
||C 10 àvatpoyaa codd. et
Slob. : àvdcYouaa Stobaei P^j|
11 xat om. Stob.||d i Pap6apr/.<^ :
Papixtp F II5 ÊvapyeaTépou : èvep. Stob.
|]6 ôiàvotav 8è A Stob. :
8. ye F II 7 7:ou F : kou A ||8 àpLçta67jTr,(ii!;
:rj
àfx. F.
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533 e LA. RÉPUBLIQUE VII 176
Non, en effet, dil-il[;
il nous suffit d'un nom qui fasse
voir clairement notre pensée]*
.
Je suis donc d'avis, repris-je, de faire comme nous avons
fait précédemment, d'appeler science la première division de534 a la connaissance, pensée discursive la deuxième, foi la troi-
sième, conjecture la quatrième, et quant au groupe des deux
dernières de lui donner le nom d'opinion, au groupe des
deux premières, celui d'intelligence, l'opinion ayant pour
objet la génération, l'intelligence, l'essence. Ajoutons que ce
que l'essence est par rapport à la génération, l'intelligence
l'est par rapport à l'opinion, et que ce que l'intelligence est
par rapport à l'opinion, la science l'est par rapport à la foi,
et la connaissance discursive par rapport à la conjecture.
Quant à la correspondance des cjioses sur lesquelles sont
fondées ces distinctions et à la division en deux de chaque
catégorie, celle de l'opinion et celle del'intelligible, laissons
ces questions, pour ne pas nous jeter dans des discours cent
fois plus longs que les précédents.b Pour ma part, dit-il, je me rallie à ce que tu as dit tout à
l'heure, autant que je suis capable de te suivre.
Appelles-tu aussi dialecticien celui qui atteint à la connais-
sance de l'essence de chaque chose, et reconnais-tu que celui
qui n'y atteint pas a d'autant moins l'intelligence d'une chose
qu'il est plus incapable d'en rendre compte à lui-même et aux
autres P
Gomment m'y refuserais-je ? dit-il.
Il en est de même du bien. Si un homme ne peut pas
définir l'idée du bien, en la distinguant de toutes les autres,
c s'il ne peut se faire jour, comme un brave dans la mêlée, au
travers de toutes les objections, en s'appliquant à fonder ses
preuves, non sur ce qui paraît, mais sur ce qui est;
s'il ne
vient pas à bout de toutes ces difficultés par une infaillible
logique, tu ne diras pas qu'un tel homme connaît le bien ensoi, ni aucun autre bien, mais que, s'il saisit quelque fan-
tôme du bien, c'est par l'opinion, non par la science qu'il le
visme;mais la conséquence que Platon en tire est inverse de celle du
positivisme : c'est la philosophie qui est autonome et non la science. »
I. J'ai donné du texte mis entre deux croix la traduction quedemande le passage et que semblent indiquer les mots de celte phrase
dont la construction est impossible.
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175 nOAITEIAS Z 533 e
Ou yàp o3v, E<|>r|' "fàXX' o âv (i6vov StjXoî Tup6ç Tfjv eB^iv
aac|>r|VELa XéyEL Iv4'U)(T] -.
'ApÉCTKEL ouv,^v
S'
âycû, ôanepxo
npoTepov, Tf]v jièv
TTpûbTTjv ^loipav ETTiaTi'mriv KttXELV, SEUTÉpav 8È Siàvotav,
Il TpLTrjv 8È TrtoTLV Kttl ELKaalav TET(ipTr)V Kttl £,uva^i<|)6T£pa 534 a
jièv TaOxa 86^av, ^uva^cj>0TEpa S* EKEÎva v6r\aiv' Kal S6£,av
^Èv TTEpl yÉvEaLv, vorjCTLV Se TiEpl ouCTiav Kal o Ti oûala
Tipoç yÉvEGLV, v6rjaiv Tipbq 86£,av, ical o tl v6r\aiq npbq
S6£,av, £TttCTTr|^r)v irpàç ttlcttlv Kal Stàvoiav TTp6ç ElKaatav
Tf]v 8'£<|)' otç TaOxa àvaXoyiav Kal StaipEaiv 8L)(f]
EKa-
TÉpou, So^acTToO TE Kttl vorjToO, EcojiEV, O FXauKcov, ïva
\xr] f\\xS.(;TToXXaTiXaaicûv Xéycov E^TïXfjcn;] f\
Sctcûv ol TrapEXt]-
XuSoTEÇ.
I
'AXXà\jii]v Ijioiy', £<|>rj,
toc yE aXXa, Ka9' oaov 8i&va^iaL b
ETTEaBat, H,uv8oKEÎ. .
*H Kal SioXEKTLKiv KaXELÇ t8v X6yov EKàaTou Xa^BAvovTa
Tî^ç oualac; ;Kal Tèv
^i^ I^^ovTa, Ka9' baov âv\if\ e)(T] Xéyov
aÛT^ TE Kal aXXca SiSévat, KaTà togoOtov voOv TTEpl toi&tou
oôc|)f)aEiç E)(Eiv ;
ricoc; yàp av, f]8' oç, <|>aLT^v ;
OuKoOv Kal TiEpl ToO àyaSoO âidccôicùç- Sç Svjif] E^r|
8Loptaaa8aL tw X6yo àno tcùv aXXcov rtàvTOûv à(^)£Xcbv ti^v
ToO àyaSoO t8Éav, Kal| ôoTtEp Iv
t*<iXT1^^°^ TiàvTCùv c
EXÉy^cov Sle^lcùv, ^f]KaTtt 86£,av, àXXà KaT' oiôalav TTpoSu-
|jio\3^£voç EXÉy)^ELV, EV TuSai TotjTOLc; aruTCûTL tS X6ya>
8LaTtop£\3ir)TaL,o{(te auTè t6 àya96v (^r\as:iq
ElSÉvai Tèv
ouTcoç £)(0VTa ouTE aXXo àya96v ou8év, oXX' elTTr]
£18(a)Xou
TLv6ç E(|>àTtTETaL, 86^r|, ouK ETiLaTfmri E<})àTiTEa9ai, Kal t6v
e 2 âXX' 5 : (ÏXXo FII
3 XlYst A : -s'.v A^F||klV o ... ^uyfi
glossema corruptum ||4 ouv F ; y' oùv A
||534 a 4 oTt vor)(jiç TCfiôç
BôÇav om. F||
5 è7:'.(j-:r[iAr,vAF :
-;jl7]A^W
||8 OTtov F: oaov A oaoi
Madvig IIb 3 xat om F
||8 o; : oj; Stob.
|j g TcàvTtov : à-. Stob.
om. Fjj
C 4 ay"^ô A Stob. : om. F|| ©rfaetç : çrjat Stob.
||5 61816-
Xou : auTotî etô. Stob.
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534 c LA RÉPUBLIQUE VII 176
fait, et que sa vie actuelle n'est qu'un rêve et un assoupisse-ment dont il ne se réveille pas en ce monde
;car il descend
dauparavant
chez Hadèspour y
dormir d'un sommeilcomplet.Par Zeus, dit-il, je dirai tout cela, et hardiment.
Mais si un jour tu avais effectivement à élever ces enfants
que tu élèves et formes en imagination, tu ne souffrirais pas,
qu'étrangers à la raison, comme des lignes irrationnelles^
ils fussent les maîtres de l'État et les arbitres des suprêmesdécisions.
Non, en effet, dit-il.
Tu leur prescriras donc de s'attacher particulièrement au
genre d'éducation qui doit les rendre capables d'interroger et
de répondre le plus savamment ?
e Je le leur prescrirai, répondit-il, de concert avec toi.
Ainsi donc, repris-je, tu juges que la dialectique est pourainsi dire le faîte et le couronnement des sciences, qu'il n'en
est pas d'autre qu'on puisse raisonnablement placer au-dessus
535 a d'elle, et qu'enfin nous avons épuisé la question des sciencesà enseigner.
Oui, dit-il.
XV II te reste maintenant, repris-je,Le choix des futurs v j • • ^ • r i j
philosophes.^ designer a qui nous ferons part de ces
études, et de quelle manière.
Sans doute, fit-il.
Te rappelles-tu notre premier choix, et quels chefs nousavons élus ?
Bien sûr, dit-il.
Eh bien, sois persuadé qu'à tous égards c'est des hommesde même trempe qu'il faut choisir d'abord, c'est-à-dire qu'il
faut prendre de préférence les plus fermes et les plus coura-
geux et, autant que possible, les plus beaux;mais il faut en
b outre chercher non seulement des caractères
généreuxet
I. Cette comparaison témoigne de l'intérêt que Platon et les mathé-
maticiens de son temps portaient à la notion d'irrationnelle que les
Pythagoriciens avaient mise en lumière, en constatant l'incommen-
surabilité de la diagonale et du côté du carré. Voir Introd. p. lxxiv.
Les gens qui n'ont pas >'u le Bien sont incapables d'en rendre
compte : ils sont aXo-^oi au sens actif de incapables de rendre compte,
comme les
lignes
irrationnelles sontaXo-^oi
au sens
passif
deinexpri-mables. C'est un calembour de mathématicien.
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176 nOAITEIAS Z 534 c
vOv fitov ôvEipOTToXoOvTa Kal ÔTTVOTTovTa, Tiplv evGocSe
iS^EYpéadai^ elç "AiSou| TipéTEpov à(|)i<6tiEvov teXécùç etti- d
KaTaSapGdcvELV.
Nf) t6v Ata, fjS' bç, CTcj)68pa ys ^«ivTa TaOxa
cjîrjaco.
'AXXà\Li]V lo-ùq y^ aauToO TtaîSaç, oQc; xô X6ycù TpÉ<|)ELÇ
TE Kttl TTatSEUElÇ, EL 7T0TE EpyCÙ TpÉ<|)OLÇ,OUK Sv EOCattLC;, ÔÇ
lyÇjiat, àX6yovf; Svxaç ôcrruEp ypajuiocç, &p)^ovTaç IvTfj
Ti6XeL KUptoUÇ TCOV (JLEytaTCÛV EÎvat.
Ot yàp oSv, e.(pr].
No^o8ETf)aELc; 8f) aÙToîç Tat3Tr|c; ^àXuaxa T?\q TraiSEtaç
àvTtXa^BàvEaSai, e^ f\q IpcoTav te Kal ànoKptvEaSat ettl-
CTTHiovÉaTaTa oTot t' laovTai;
No^oBETfjaco, I £<j>r|, ^etA yE aoO. e
*Ap' oîîv 80KEL aoL, Ecjjrjv lyco, ooriEp SpiyKàç tolç ^ia8ir|-
^laCTiv 1^ SiaXEKTiKf] Tt'^^vETTocvco
KEÎaBai,Kal oukét' ôcXXo
to^3tou ^à0Titia àvoTÉpcû ôpBcoç âv ETTLTlSEaSai, àXX' e)(elv
tjSti téXoç Ta TCOVII jia6T]ti<iTCùv ;
535 a
"Eubty', Iqjrj.
XV Aiavo^f] ToCvuv, î\v 8' âycù, t6 Xoiti6v aoi, Tlatv
TaOTa Ta^xaS^i^iaTa béiOO^jLZV
Kal TivaTpÔTTOv.
Aî]Xov, M.<^T\.
MÉ^vr|aaL o3v Tf]v TipoTÉpav EKXoyfjv tôv àp)(6vTCûv,
otouç E^jEXÉ^a^iEv ;
nôç yàp, ?i8' Sç, oe
;
Ta ^èv aXXa Totvuv, î^v 8' lyo), EKEtvaç Taç <|>iûaELÇoïou
8elV EKXEKTÉaÇ EÎvaf TOl&Ç TE yàp pEÔaLOTàTOUÇ Kal TOÙÇ
àv8pEtoTàTouç TupoatpETÉov, Kal KaTà 8\ivajiLV toùç euel8e-
cttAtouç' Tipbq Bk toùtolç ^T^TriTÉov | jifj ^6vov yEvvatouç b
8 i^iypia^ai : -ypsûcôai F èÇaypsuaai et èÇaypeueaGat Slob.||d i
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11 eùeiBeaTaxou; : àeiô. F.
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535b LA RÉPUBLIQUE Vil 177
virils, mais encore des dispositions naturelles appropriées à
l'éducation que nous leur destinons.
Quellessont ces
dispositions?
précise-les.Il leur faut, mon heureux ami, dis-je, de la pénétration
pour les études et de la facilité à apprendre ;car les âmes se
rebutent bien plutôt dans les fortes études que dans les exer-
cices du corps ;la peine en effet les touche d'autant plus
qu'elle n'est que pour elles seules et que le corps ne la par-
tage point.
C'est vrai, dit-il.
c II faut aussi qu'ils aient de la mémoire, une résistance
invincible à la fatigue et l'amour du travail sous toutes
ses formes ^ Autrement comment crois-tu qu'un hommeconsentirait à la fois à soutenir les travaux du corps et à
mener jusqu'au bout des études et des exercices si considé-
rables ?
Il n'y consentira point, dit-il, à moins que la nature ne
l'ait doué de tous les dons.En tout cas, repris-je, la faute que l'on commet aujour-
d'hui, et c'est une faute qui a fait tomber la philosophie dans le
décri, comme je l'ai déjà dit, vient de ce qu'elle a des adeptes
.indignes d'elle : elle ne devrait être abordée que par des
esprits bien nés, et non par des esprits bâtards.
Gomment l'entends-tu ? demanda-t-il.
dD'abord, répondis-je,
il ne faut
pasêtre boiteux au travail,
quand on veut aborder la philosophie, je veux dire laborieux
pour une moitié des choses, paresseux pour l'autre, ce quiarrive quand un homme aime les exercices physiques et la
chasse et fait volontiers toute sorte de travaux corporels,
mais qu'il n'a aucun goût pour l'étude, la conversation, la
recherche, et qu'il a de l'aversion pour tous les travaux de
cette sorte. Il est boiteux aussi quand chez lui l'amour du
travail a pris la direction contraire.
Rien n'est plus vrai, dit-il.
Et de même à l'égard de la vérité, poursuivis-je, ne dirons-
I. Dans l'énumération que Platon fait des qualités du philosophe
485-486, il n'est pas question de la beauté;mais ^94 h Platon laisse
entendre que c'est un heureux complément des autres qualités. Ala beauté il
ajouteici l'amour du travail sous toutes ses formes,
c'est-à-dire de la gymnastique et de l'étude qui font le fond de
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177 nOAITEIAS Z 535 b
TE Kal (iXoaupoùc; Tafj8r|,
àXXà Kal S TrjSe TrjTTaiSELoc Tfjç
<}5\jaecùç np6a(\>opa Iktéov aôxoîç.
rioîa 8f) StaaTÉXXEi ;
Api^iiTrjTa, o ^aKocpiE, ecjjrjv,Sel auToîc; irpèç Ta (laSr)-
jittTa ÛT[(ip)(ELV, <al\ii] xaXETTQç ^jiavBàvELV ttoXù ydcp toi
^otXXov aTioSELXtoûai ipu^al èv l<T)(upoîç t^aOï^^iaciv f^èv
yujJivaaLOLq* oIk:el6tepoc; y«P ocuTaîç ô Tt6voç, lSioç, àXX' où
K0iv6c; «v ^lETà ToO acbjiaToç.
'AXr|8f^, e<pT].
Kal ^vri^iova Si?)Kal ocppaTov Kal
\ ndcvxr] <^lX6ttovov c
^r)Tr|TÉov f\TLVL Tpdrto olel tA te toO ao^iaToç eSeX/jcelv
TLvà SianovElv Kal Toaa\3Tr)v jiàSrjatv te Kal ^EXÉTrjv etti-
teXelv;
OuSÉva, fj8' bç, làv
^if^TiavTdcrtaal y' f\ eùc|)ur)Ç.
T6 yoOv vOv à^i(ipTT]tia, t^vB'
âyt*), Kal f\ aTniLa cjsiXoao-
<|)laStà TaOTa npooTiÉTïTCûKEV, 8 Kal np^TEpov eTtiov, otl
oô KaT' à^fav aÙTfjç arcTOVTaf ou yàp v68ouç eSel aTCTEcSai,
àXXà yvT^aCouc;.
nô(;;Ict>Ti.
npcoTov ^£V, EÎnov, (|)iXoTTovCa I
où5(<^Xàv Sel EÎvaL ihv d
âL|;6^Evov,Ta
^Èv ifj^laEa cjîLXéTrovov,Ta S'
fi^tasaaruovov.
"EaTL SE toOto, oTav tlç c|)LXoyu|jivaaTf]ç ^èv Kalc|)LX69ripo<;
f]Kal TtdvTa Ta hià toO ao^iaToç (jjlXottovt^, <|>LXo^ia6f]ç Se
^f), (ir)SÈ (|)LXf|KOOÇ ^T]SÈ ^rjTT^TLKéç, àXX' EV TiSaL TOÙTOLÇ
^iLGonovfj' )(G)X6c;Se Kal Ô TavavTCa toutou ^ETaÔEBXrjKebc;
Tf)V <|>LXoTTovtav.
'AXr|8£aTaTa,ec|>T],
XéyELÇ.OÙKoOv Kal Trp6ç àXf|8ELav, r\v
S'âyci), TaÙT6v toOto àvdc-
b 2 xf^Zis. u. F
II3 éxtIov : -xéa F
||4 SiaaxeXXet cm. F
jj6 xot :
Tt Stob.Il 7 t{<uy_aî
: ai<^.
Stob.||8 aùiaiç : -xotç F
jjô tîovoç aÙTai?
Stob.Il 9 Tou cm. F
IIc I tîocvtt) : -xt F
||2 èGeXrfaetv : -asi F
jj
7 eItiov :-::o{xev
F|j8 auT^ç : -xoïç F
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jj cpiXoTTOvov A Stob. :cp.
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535 e LA RÉPUBLIQUE VII 178
e nous pas qu'une âme est estropiée quand, haïssant le men-
songe volontaire et ne pouvant le souffrir sans répugnanceen elle-même ni sans
indignationdans les
autres,elle admet
facilement le mensonge involontaire et que, convaincue
d'ignorance, elle ne s'indigne pas contre elle-même, mais se
vautre à Taise dans son ignorance, comme un pourceau dans
la fange ?
536a Si, nous le dirons, fit-il.
Et à l'égard de la tempérance, ajoutai-je, du courage, de la
grandeur d'âme et de toutes les parties de la vertu, il ne faut
pas moins discerner l'esprit bâtard de l'esprit bien né. Faute
de savoir distinguer ces vertus, les particuliers et les États
s'en remettent aveuglément, quelle que soit celle dont ils ont
affaire, à des boiteux et à des bâtards, amis ou magistrats.
Ce n'est que trop ordinaire, dit-il.
C'est donc à nous, repris-je, d'aviser sagement sur tous ces
b points. Si nous prenons des hommes bien conformés de corps
et d'âme pour les dresser à des études et à des exercices si
importants, la justice elle-même n'aura aucun reproche à
nous faire, et nous maintiendrons l'État et la constitution;
mais si nous appliquons à ces travaux des sujets mal doués,
c'est le contraire qui arrivera et nous couvrirons la philo-
sophie d'un ridicule encore plus grand.
Ce serait véritablement une honte, fit-il.
Sansdoute, repris-je
;mais il me semble
quemoi aussi en
ce moment je me rends ridicule.
En quoi? demanda-t-il.
c C'est que, répondis-je, j'ai oublié que tout ceci n'est qu'un
jeu*, et que j'ai parlé avec trop de véhémence. La raison en
est qu'en parlant j'ai jeté les yeux sur la philosophie, et, la
voyant indignement bafouée, j'en ai pris de l'humeur, et je
crois bien que, dans ma colère contre ses détracteurs, j'aidit
ce que j'en pensais sur un ton trop sérieux.
l'éducation. D'autre part il laisse de côté ici quelques qualités
morales, mesure, grâce, douceur, sans doute pour ne pas se répéter
trop visiblement.
I. Socrate se trouve ridicule, parce qu'il n'est point de bon ton
de trop s'échauffer et de prendre un ton tragique dans un entretien
de bonnecompagnie qui
n'est
qu'un jeu.Cf. Phèdre
476E : « C'est
un bien beau passe-temps, à côté des mesquines distractions des
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178 nOAITEIAL Z 535 e
Txrjpov i|»u^f]v 6f)ao^Ev, | f]ocv t6 ^lèv licoijaLov ipeOSoc; ulcjt] e
Kal )(aXE'n6ùç <pàpT\ aÔTi^ te Kal ÊTépcov ipcuSo^évcov uTTcpaya-
vaKTrj, t6 5' aKouaiov euk6Xcoç TTpoa5É)(r)Tat Kal à^iaBal-
vouCToc TTou oXiaKo^Évr) \ii] àyavaKxrj, àXX' EU)^Epcûç ôoTTEp
Brjplov Oelov ev à^ia6la tioX\5vr|TaL ;
navTàlJTiaaL ^lèv ouv, ^<pr]. 536a
Kal irpèç acùc|)poaT&vr)V, r\v B' lyco, Kal àvSpEtav Kal
tiEyaXoTTpÉTTELav Kcil TiàvTa Ta Tfjc; àpETfjç \l^^pT\ oô^ fJKlGTa
Sel(|)uXàTT£iv tôv v68ov te
Kalt6v yvr)aiov. "ÛTav yàp tlç
\x-t\ ETiiaTriTat Ta TotaOTa okotielv KallSLCî>Tr)c;
Kal rréXiç,
XavSàvouai )(coXolç te Kal v69ol<; ^pcb^jiEVOL Ttpoç o tl âv
TU)(cûCTi TOUTCov, ot ^èv (j)îAoLÇ,ol 8È ap)(ouai.
Kal jiàXa, Ecjsri, oôtcûç ex^*-
'H^iLV Sf|, fjv 8' âyo, TtdcvTa Ta TotaCTa 8tEuXa6r|T£ov*
1
âiç
èàvjiÈv àpTi^iEXELÇ
TE KalàpTCcJ)pova<;
ènlToaa'iTr|v
b
^ià9r|aLV Kal ToaauTrjv aaKT]CTLv KojitaavTEc; Tiai8Euco^iEv, r[
TE 8lKr| i^^îv ou^iÉ^i[»ETaL auTr), ir\v te ttoXuv Kal noXiTElav
aoao^EV, àXXotouç Bk ayovTEÇ ettI TaOTa TavavTia TiàvTa
Kal Ttpà£,o^EV Kal <J)iXoao<|)laç etl ttXeIco yéXoTa KaTavTXf)-
ao^EV.
AlCT)(p6v (ievtSv Eir), rjS' oç.
riàvu ^lèv ovSv, eTttov yEXoîov 8' lyoûye Kal Iv tû rtapévTi
EoïKa TiaSEÎv.
T6 Tioîov; Ec|)r|.
'ETTEXaB6(jir|v, fjv |
S' âyo, oti E-nat^o^EV, Kal ^lotXXov c
EVTELvdt^Evoc; eTtiov. AÉycùv yàp S^a lôXEvpa Tipbc; <pikoao-
(^tav, Kal I8à>v TipoTiETirjXaKLati£vr|v àva£,LCOc; àyavaKTfjaac;
\JiOlSOKCO Kal ÔSoTTEp 6utlCù8Elç TOLÇ alTlOLC; CTTÏOu8aL6TEpOV
ELTIEtV s eTtIOV.
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|| 7 ^ om. F.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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536 c LA RÉPUBLIQUE VII 179
Non, par Zeus, s'écria-t-il, ce n'est pas mon avis à moi quit'écoute.
Mais c'est le mien à moi qui parle, répondis-je. Quoi qu'il
en soit, n'oublions pas que notre premier clioix tombait surd des vieillards, et qu'ici il n'y a pas de place pour eux. Car il
n'en faut pas croire Solon, quand il dit qu'un vieillard peut
apprendre beaucoup de choses : il apprendrait plus facile-
ment à courir;c'est aux jeunes gens que conviennent les
travaux pénibles et multiples.
INécessairement, dit-il.
XVI C'est donc dès l'enfance qu'ilEducation faut faire étudier l'arithmétique, la géo-
futurs dfallcticiens."^^^^'^ ^^
*f"*^' ^^^ sciences qui doivent
Triages successifs, précéder l'enseignement de la dialec-
tique, et il faut donner à ses leçons une
forme qui ne sente pas la contrainte.
Pourquoi donc ?
e Parce que, répondis-je, l'homme libre ne doit rien apprendreen esclave
;car si les travaux corporels pratiqués par force ne
font aucun mal au corps, les leçons qu'on fait entrer de force
dans l'âme n'y demeurent pas.
C'est vrai, dit-il.
Ainsi donc, excellent jeune homme, repris-je, n'use pas de
537 a violence avec les enfants, fais que l'éducation soit un jeu pour
eux:
tu seras par là mieux à même de découvrir les disposi-tions naturelles de chacun.
C'est un précepte plein de raison, dit-il.
Ne te souviens-tu pas, repris-je, de ce que nous disions
plus haut, qu'il fallait conduire les enfants à la guerre sur
des chevaux, pour la leur faire voir, et, si la chose pouvait se
faire sans danger, les approcher de la mêlée et leur faire
goûterle
sang,comme aux
jeuneschiens ?
Je m'en souviens, dit-il.
Dans tous ces travaux, repris-je, dans tous ces enseigne-
ments et ces périls, celui qui se montrera le plus agile, tu
le mettras dans un groupe à part.
autres, que celui de l'homme capable de se jouer en des discours et
de composer des allégories sur la justice et les autres belles choses
dont tu as parlé, a
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179 nOAITEIAS Z 536 c
Ou ^à t6v At', ecj)r),oÙkouv wç y' Ijiol àKpoaxf].
'AXX' (aç è\Jioi, r\v8' eyo), pi^TopL. TôSs 8è
^xf]ETiiXav-
8avob^e8a, otl èv \xàv it\ npoiàpa. èKXoyfî npEaBùtaç E£,eXÉ-
yo^iev, Iv Se Ta\jTrj ouk èy)(cop/)aEi. Z6X<ovi| yàp oô d
TTELGTÉov ôç yrjpdcaKCùv TLÇ TioXXà Suvaxèç jxavSàvELv, àXX'
?]tTOV r\ TpÉ)(^ELV, VÉCÙV ÔÈ TldlVTEÇ OL ^lEyàXoL Kttl ot TToXXol
TTOVOL.
'AvétyKTi, E<j>T|.
XVI Ta ^lÈv Totvuv Xoytajioùv te Kal yECOtxETpiôv Kal
Tidcarjc; Tf]ç npoTTatSECac;, f]v Tfjç SLaXEKTLKfjç Sel TTpoTiaL-
SEu8f]vaL, Tratalv oucti \p^ TTpo6<iXXELV, ou)( g>ç InàvayKEç
^laBEÎv t6<j)(^fj^a i?\<; StSa^fjç ttoiou^évouc;.
Tt8/) ;
"Otl, rjv8' lyo, oôSèv ^àBï^^a ] |JiETà SouXEtaç t6v eXe\5- e
8Epov yj)i] ^av8àvELv, Ot ^èv yàp toO ao^aToq Tt6voL (SCoc
TIOVOIJ^IEVOL \ElpOV OuSÈV t6 GCO^tt OLTTEpydt^OVTaL, Ij^UXtl^^
filatov ou8Èv E^i^ovov ^(i8r|t^a.
'AXr]8Ti, E<|)r).
Mr) Totvuv (iLa, eTtiov, où apiaTE, toùç TiaiSac; èv toîç
tia8f] tiaatv ,àXXà TTa(|l^ovTac; TpÉ(J)£, Xva Kal ^aXXov ot6c; 537 a
t' f]Ç KaBopSv E<|5' S EKaaTOÇ T[£<|>UKEV.
"'E)(^ELo XÉyELÇ, E(|)r), Xéyov.
OÔKoOv jivr|^ov£i3ELÇ, f]v8' Eyoù, otl Kal elç tov tt6Xe^ov
£(j)a^Ev Toùq naîSac; sîvaL aKTÉov ènl tôv ïtittcov 8£Qpotjç,
Kal èàv TTou àa<f)aXÈç f\, TtpoaaKTÉov âyyùç Kal yEuaTÉov
atjiaToç, ôSoTTEp toùç aKuXaKaç ;
MÉ(jivT]^aL, E<|>r|.
'Ev TioLai8?) TovjTOLÇ, îjv S' âycù, tolç te névoLÇ Kal ^a8/)-
^laaL Kal (|>66olç 8c; âv EVTpE)^£OTaToç oceI (J)a(vT^TaL, eIç
àpL8^6v TLVa lyKpLTÉOV.
C 6 y' om. FII 7 ToSs : où x. F
j|d 7 îipo-JiaiôeuÔYivat
: rcod::. F
11
537 a 2âç'
8 :
s(p*
Ô A2 Stob.(6w).
VII. I. — 23
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537 b LA RÉPUBLIQUE VU i8o
1) A quel âge ? demanda-t-il.
A l'âge, répondis-je, où les enfants quittent le cours obli-
gatoire de gymnastique; car tout ce temps, qui dure de deux
à trois années*, il leur est impossible de faire autre chose,
parce que la fatigue et le sommeil sont ennemis de l'étude.
Ce cours est d'ailleurs aussi une épreuve des plus importantes
pour savoir la valeur de chacun d'eux dans les travaux
gymniques.
Assurément, dit-il.
Après ce temps, conlinuai-je, on fera un choix parmi les
jeunes gens parvenus à la vingtième année, et ceux qu'onc aura choisis obtiendront des distinctions plus honorables que
les autres, et on leur présentera dans leur coordination les
sciences qui leur ont été enseignées pêle-mêle dans leur
enfance, afin qu'ils embrassent d'un coup d'œil à la fois les
rapports que les sciences ont entre elles, et la nature de
l'être.
Il estcertain, dit-il, qu'une
telle méthode est la seulequi
fixe solidement les connaissances dans les esprits.
Et c'est aussi, ajoutai-je, la meilleure épreuve pour distin-
guer les esprits propres à la dialectique de ceux qui ne le sont
pas : celui qui est capable d'une vue d'ensemble est dialec-
ticien;les autres ne le sont pas.
Je pense comme toi, dit-il.
C'est donc, repris-je, un examen que tu devras faire, et
d quand tu auras reconnu parmi eux ceux qui, avec les meil-
leures dispositions pour la dialectique, sont solides dans les
sciences et solides à la guerre et dans les autres exercices
prescrits par la loi, tu devras, quand ils dépasseront la tren-
tième année, les tirer à leur tour du nombre des jeunes
gens déjà choisis, les élever à de plus grands honneurs et
rechercher, en les éprouvant par la dialectique, quels sont
ceux qui sont capables, sans l'aide des yeux ou de tout autresens, de s'élever par la force de la vérité jusqu'à l'être même
;
et c'est ici, mon ami, qu'il faut apporter les plus grandes
précautions.
Pourquoi ? demanda-fc-il.
I. On sait que la jeunesse athénienne servait de dix-neuf à vingt
ans à la garde de la ville et des remparts. Platon, semble-t-il,
s'inspire ici de celte institution.
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i8o nOAITEIAS Z 537 b
1
'Ev tIvi, ê<|)rj, f|XiKta ;b
'HvlKa, f\v 5'âyci),
tcûv ÂvaY^otlcav Y^^vaoicdv ^ESUvTaf
oCtoç yàp ô y^pévoq, làvTe Si3o eoivte Tpta lTr| yî-Y^Tra'-,
àSuvaTÔç TL ocXXo TipS^ai* k6ttol yàp Kal Ottvol ^aB^maai
TioXé^iLoi. KalSi\xoL \JiioL
Kal aOTT) tSv fiaaàvcov oôk èXa^^toTT],
tIç EKaoToç EV TOLÇ yu^vaafoLÇ <|)avEÎTai.
ritoç yàp o{^K; s.<pr].
METàBi]
toOtov t6v )(p6vov, ?\v 5'êy<î), Ik tSv eIkogietûv
ol TTpOKpiSÉVTEÇ Tt^làç TE ^eI^OUÇ TÔV &XXcûV OÏCTOVTttl, tATE
I x\!)8rjv ^laÛfi^iaTa natalv evTfj TiaLSEfa y£v6^Eva
C
toi&tok; CTuvaKTÉov eIç auvoijjtv olicEL6Tr|Toc; àXXf)Xcûv toùv
^aSrj^àTCùv Kal if\q toO 8vtoç <J>i&aECùç.
Movr) yoOv, eÎttev, f\ Totai&TT] jià8r|aL(; (iÉBaioç, ev oTç
&v EyyÉvr)TaL.
Kal^lEylaTT) yE, î^v
8'
lyw, TiEtpa StaXEKTLKf^ç <|>iLiaECùc;
Kal\ii]'
6 \ikv yàp ouvoTtTiKèç SiaXEKTiK^ç, à 8Èjif)
o{f.
Huvotojiat, î]8' 8ç.
TaOTa Totvuv, f^v 8' lycb, 8Er|aEL oe ETTiaKOTCoOvTa]
ot d
Blv ^iàXtoTa toloOtol ev aÛToîç Sat Kal ^i6vi^ol ^èv ev
^laBi'niaai, ^ôvi^iol S' ev TtoXé^icp Kal tolç aXXoiç vojil^iotç,
to\3touc; aS,£TiEL8àv Ta
TptàKovTa ETrj EKÔaCvcoaiv,ek t«v
TipOKplTCùv TTpoKpLvà^EVov eIç ^eI^ouç TE TL^iàc; KaBioTàvat
Kal OKonELV, TfjToO 8LaXÉyEa6aL 8uvdniEL fSaoavf^ovTa tIç
ô^HidTCûv Kal TÎ]c; aXXrjç alaS/jOECoc; 8uvaT6ç ^ieSlé^evoc;
ett' auT6 t6 ov ^et' àXrjBEtaç levai. Kal èvTaCSa8f) noXXfjç
(|)uXaKf|ç Epyov, S ETatpE.
Tl ^làXtaTa ; ?\8' bç.
b 6 É'xaaTOç om. F||8 E'.xoate-cûv D : eVxoatgxôjv F sl'xoat èxwv A xé
ÈTtov Théo11 9 Twv ôcXXtov
[i-et'ÇouçThéo
||xd xe : (x)ox6 Stob.
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Théo Stob.|]5 If^i^ri-zai
: yh. Théo||d i oV av : oTav F
j|2 xotouxot :
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3 xalxoïç
: x. ev
xotçF
||
4 xouxouçF :
-xotç A||
6^acia-
viÇovxa : -xat F|1 7 xat A lambl. : xe xal F.
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537 e LA RÉPUBLIQUE VII i8i
e Ne remarques-tu pas, répondis-je.Dangers jg j^^} dont la dialectique est atteinte
de la dialectique . im •. n .• -i
mal pratiquée. aujourd hui,et
quelles proportionsil
prend ?
Quel mal? dit-il.
Elle se remplit, répondis-je, de désordre.
Ce n'est que trop vrai, dit-il.
Crois-tu, dis-je, que ce qui arrive aux jeunes dialecticiens
soit surprenant, et ne les excuses-tu pas ?
Par où sont-ils excusables? demanda-t-il.
Ils sont, repris-je, dans le cas d'un enfant supposé',538 a nourri au sein des richesses, dans une famille nombreuse et
considérable, au milieu d'une foule de flatteurs, et qui, arri-
vant à l'âge d'homme, s'apercevrait qu'il n'est pas le fils de
ceux qui se disent ses parents et ne pourrait retrouver ses
parents véritables. Peux-tu deviner quels seraient ses senti-
ments à l'égard de ses flatteurs et de ses prétendus parents,
et avant qu'il eût connaissance de sa supposition, et après
qu'il en serait instruit ? ou veux-tu écouter ce que je m'en
imagine.Je le veux bien, ditr-il.
XVII Eh bien, repris-je, je m'imagine qu'il aurait plusb de respect pour son père et sa mère et ses parents supposés
que pourses
flatteurs, qu'illes
négligerait moins,s'ils
étaient dans l'indigence, qu'il les maltraiterait moins en
actes et en paroles, que dans les choses essentielles il leur
désobéirait moins qu'à ses flatteurs, pendant le temps qu'il
ignorerait la vérité.
C'est vraisemblable, dit-il.
Puis, quand il connaîtrait son véritable état, je m'imagineau rebours que son respect et ses soins se relâcheraient
envers ses parents, s'accroîtraient envers ses flatteurs, qu'il les
c écouterait plus docilement qu'auparavant, qu'il se condui-
rait désormais suivant leurs conseils, qu'il vivrait avec eux
publiquement, tandis qu'il ne se soucierait plus de ce père et
I . On peut voir l'origine de celte comparaison dans Criton 5o d
où Platonassimile les lois au
pèreet à la
mère.« N'est-ce
pasà nous
que tu dois la naissance ?... Et après que tu as été mis au monde,
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i8i riOAITEIÂS Z 537 e
OÔK evvoELç, 1 r\v5' lyo), t6 vOv -nepl t6 SiaXÉyEaSaL e
KttKàv Ytyvojievov 8aov yt^veTai ;
T6 TTotov; €.<pT\.
riapavo^Lac; ttou, l(|)rjv lyco, Ijint^iTiXaTai.
Kal^'.ocXa, s(pT\.
0au^aaT6v oSv tl olei, eTttov, Tici.ayjEiv auTouç, Kal oô
£,uyyLyvcùaKELç ;
rirj (làXiaTa ; £.<^t\.
Otov, rjv S' Eydb, sX tlç ÛTToBoXmaîoç Tpa(|)ELri èv noXXotc;
jiÈv )(pf)^aai, TtoXXû Se Kal ^lEyaXa) yÉjjvEt Kal K6XaE,i tioX- 538 a
XoLÇ, àvrjp 8è yEvo^iEvoç aïaBoLTo otl ou to\3tg)v kail tôv
<|)aaK6vTcov yovÉcov, toùç Se tû ovti yEvvr)aavTaç (if) Eupot,
toOtov ex^*-^ ^avTE\5CTaa9ai ttcûç âv StaTESEtT] npoc; te toùç
KoXaKaç Kal TTp6ç toùç ûtioBocXo^évouç ev ekeivo te tô
Xpàvcù o ouK IjSel Ta TiEpl Tfjç ÔTTo6oXf)ç, Kal EV s au fjoEt;
f) (ioiSXEL E^oO (iavTEuo(i£vou àKoOaai;
BouXo^iat, E<|>r|.
XVII MavTEiJO^at toCvuv, eTtxov, ^oiXXov auTov tl^Sv
ôtv t6v TtaTÉpa Kal Tf)v j jir|T£pa Kal toùç oXXouc; oIkeIouc; b
ôoKoOvTac; f^ toùç KoXaKEtjovTaç, Kal ^ttov ^èv av tiepllSeîv
evSeelc; tlvoç, fJTTOv Se Tcapàvo|ji6v tl SpSaat f\eltielv eIç
aÔTOùç, îJTTov Se octtelBelv Ta ^EydcXa ekeIvoic; f) Totç
K6Xa£,Lv, EV ^ XP*^^9 '^^ àXr)8£<; ^f) EtSElr).
EIk6ç, £<f)r|.
AtaGo^Evoç Toivuv t6 Sv, (lavTEÙo^au au TtEpl \xàv
TOÙTOUÇ àvELVat Sv t6 TL[iav TE Kal OTTOuSdc^ElV, TTEpl SeToiî)Ç KéXaKaç EniTEivai, Kal TTEiSEaOat te aÙTOÎç SLa<|)£-
p6vTcoc; f\ TTpÔTEpov ]
KalC,T\v
âvfjSr)
KaT* ekeIvouç, E,uv6vTa c
aÔToîç àîTapaKaXÙTiTCûv,, TtaTpèç 5è ekeIvou Kal tôv aXXcov
e 2 xaxôv F : xaXov A|l4 l^niiiTikaxa.'.
: -avcat A*|| 7 Çuyyiyvaiffexiç
:
-siv Fjl538 a 5 uTzoSctko^ho'jç : 'jzo6aXXo. F
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A Ij fjôet : el'Set F || 7 r]: et F || 9 Tttxav av aÙTÔv F j| 10 ::ax£pa : ;;.
Te FIIb 5
[XT]om. F
|| 7 aîa6dp.gvo; : -ov A^.
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538 c LA RÉPUBLIQUE VII 182
de ces parents supposés, à moins qu'il ne fût d'un naturel
excellent.
C'est exactement ce qui arriverait, dit-il. Mais par où cette
comparaison s'applique-t-elle à ceux qui abordent la dialec-
tique ?
Le voici. Nous avons dès l'enfance sur la justice et l'honnê-
teté des maximes qui, comme des parents, ont formé nos
esprits, et que nous avons l'habitude de suivre et de respecter.
Effectivement.
dII
ya aussi d'autres maximes
opposéesàcelles-là,
maximes
séduisantes, qui flattent notre âme et l'attirent à elles, mais
qui ne persuadent pas les hommes tant soit peu sages, car ce
sont ces maximes paternelles qu'ils honorent et qu'ils
suivent.
C'est vrai.
Eh bien, repris-je, que l'on vienne demander à un hommeainsi disposé ce que c'est que l'honnête
; quand il aura
répondu ce qu'il a appris du législateur, qu'on le confonde et
qu'à force de le réfuter en cent manières, on le réduise à
e penser que l'honnête n'est pas plus l'honnête que son
contraire, et qu'il tombe dans la même incertitude au sujet
du juste, du bien et des choses qu'il révérait le plus, que
deviendront, dès lors, dis-moi, le respect et la soumission
qu'il avait pour elles?
Nécessairement, dit-il, son respect ni sa soumission neseront plus les mêmes.
Mais, repris-je, quand il ne reconnaîtra plus le prix de ces
choses et leur parenté avec son âme, et que d'autre part il
ne trouvera pas ce qu'il en faut croire, à quelles maximes de
539 a conduite se rangera-t-il naturellement, sinon à celles qui le
flattent?
Le contraire n'estpas possible,
dit-il.
Dès lors on le verra, je pense, devenir rebelle à la loi, de
respectueux qu'il était.
Forcément.
Il n'y a donc, repris-je, rien que de naturel dans ce quiarrive à ceux qui s'adonnent ainsi à la dialectique, et ils sont,
comme je le disais tout à l'heure, très excusables.
pourrais-tu prétendre d'abord que tu n'étais pas à nous, issu de nous,notre esclave, toi-même et tes descendants ? »
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i8a nOAITEIAS Z 538 c
TTotou^iÉvcùv oIkeIcûv, eI^f) Tiàvu EÏT^ (|)t3aEi èntEiKfjç, jiéXelv
t6 (XT)S£V.
riàvT', e<î>Ti, XéyEtt; otà nsp âv yévoiTo. 'AXXà nf] TTpàç
Toùç ôcTTTo^Évouç Tcov Xéycùv aîÎTT^ cf>Ép£L f\eIkov
;
Tf]8E. "EaTt TTou fj^îv 86Y^aTa Ik TialSwv TiEpl SiKalov
Kal KaXcov, Ev oTç EKTE8pà^i^E9a ôcrriEp ûti6 yovEOai, ttelS-
ap)(oOvTÉÇ TE Kal TL^QVTEÇ ttUTOC.
"Eaxi yAp.
OujçoOv Kal I aXXa èvavTta toutoûv ETitTT]8E\j^aTa f|5ovà<; d
E^OVTa, S KoXaKElJEL ^Èv 1^ ^COV Tf]V VJ^UXV ^°^'^ eXkEL E(p'
aûxà, ttelSel S' ou toùç Kal ÔTirjoOv ^ETptouc;* àXX' EKEÎva
TmôaL Ta TràTpta Kal EKslvoiq TTEi9ap)(oOaLv.
"EaTL TaOTa.
Tl oSv; r\v
8' lyoû' îiTav t6v oStcoç E)^ovTa £X06v èpco-
TT]^a EprjTat' TL èoTi t6 KaX6v, Kal àîTOKpLva^EVou o toOvo^ioBÉTou fJKOUEv èB,zkk\yr\ o X6yoç, Kal TtoXXocKLÇ Kal ttoX-
Xa)(fj £XÉy)(cov ELÇ 86£,av KaTa6àXr| «ç toOto|
oij8èv ^loiXXov e
KaX6vf\ al<T)(pév, Kal TiEpl 8LKatou oaaÙTcoç Kal àyaSoO Kal
fi ^làXlGTa T^ySV ev Tt^fj, ^ETà ToOtO tl OLEL TIOLfjaELV aÔT6v
TTp6q auTà Tt^fjç te nÉpt Kal TïEi9ap)(tac; ;
'AvétyKT], E(j)r|, tirjTE T^avetl
ô^oCcoç tllf|TETtELBEoSaL.
"ÛTav oîSv, fjv 8' âyà, nr|TE TaOTa i^yî^Tat Tt^iia Kal
oiKEÎa ocTTTEp TTp6 ToO, Tdt TE àXr|8î] ^f) EÔp£aKr|, laTL Tipbc;
ÔTTOLOV (itovIIaXXov
f|t6v KoXaKEUovTa elk6t(a)Ç Tipocr)(0- 539 a
pf)aETaL ;
OÔK EOTtV, E<f)T].
riap&vo^ioc;Srj, oîjiat, 86^el
yEyovâvai
Ikvojit^iou.
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OuKoOv, E<J)r)v, elKèç t6 TiàSoç toùv oôtco X6ycûv â-riTo-
jiÉvcûv KaC, S apTL IXEyov, TToXXf]ç auyyv<*)jir)Ç &^iov ;
C 3 uiXetv : txlXXeiv F||d a xoXaxsuEt \ùv rjaôiv : -îtv ijl£v
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|I rcpôi;Ôtîoiov : TzpodwTzsïov F.
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539a LA RÉPUBLIQUE VII i83
Et dignes depitié, ajouta-t-iL
Pour ne pas exposer à cette pitié les hommes de trente
ans
quetu as choisis, ne faut-il
pas prendretoutes les
pré-cautions possibles, avant de les mettre à la dialectique ?
Assurément si, dit-il.
Eh bien, n'est-ce pas déjà une importante précaution de
b les empêcher de goûter à la dialectique, quand ils sont
jeunes? Tu n'es pas sans avoir remarqué, je pense, que les
adolescents qui ont une fois goûté à la dialectique en
abusent et s'en font un jeu, qu'ils ne s'en servent que pour
contredire, qu'à l'exemple de ceux qui les confondent, ils
confondent les autres à leur tour, et que, semblables à de
jeunes chiens, ils prennent plaisir à tirailler et à déchirer
avec le raisonnement tous ceux qui les approchent ^
C'est en eflet pour eux un plaisir sans pareil, dit-il.
Après avoir souvent confondu leurs contradicteurs ou
C avoir été souvent confondus eux-mêmes, ils en arrivent rapi-
dement à ne plus rien croire du tout de ce qu'ils croyaient
auparavant ;et par suite eux-mêmes et avec eux toute la
philosophie se trouvent décriés dans l'opinion publique.Rien de plus vrai, dit-il.
Arrivé à un âge plus mûr, repris-je, on ne voudra pasdonner dans cette manie
;on imitera plutôt celui qui veut
^ discuter pour rechercher la vérité que celui qui par plaisir
d s'amuse à contredire, et, se montrant soi-mêmeplus
mesuré,
on fera respecter la profession du philosophe, au lieu de
l'exposer au mépris.C'est juste, dit-il.
N'est-ce pas uniquement en vue de la même précaution
qu'avant d'aborder ce point, je disais qu'il ne faut admettre
aux exercices de la dialectique que des esprits modérés et
fermes, et qu'au rebours de ce qui se fait aujourd'hui, il ne
faut pas en laisser approcher le premier venu, qui n'y apporteaucune disposition?
I. Platon a souvent insisté sur les dangers de la dialectique pra-
tiquée trop tôt et sur le scepticisme où elle conduit, en particulier
dans le Philebe i5 d: « Le jeune homme se, jette d'abord lui-
même plus qu'aucun autre dans l'embarras, et il embarrasse ensuite
tous ceuxqui l'approchent.
. ,,
il ne fait
quartier
ni à son
père
ni à
sa mère, ni à aucun de ceux qui l'écoutent, etc. » Cf. Phédon 90 c.
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i83 nOAITEIAS Z 539 a
Kal IXéouy', e^T]-
OuKoOv Xva.\xr] yCyvT^Tai ô IXeoç oCtoç Ttcpl toùç Tpta-
KOVToi^Tac; aot, euXaBou^iévcp T[avTl Tp6TTcp toùv Xiyov
ôtTTTéov;
Kal ^écX', r\8' 8ç.
*Ap' oSv oô\iLoL \ikv EÔXàÔELa auTT) au)(vr|, t6
| \xi] véouç b
Bvxaç aÔTÔv ^eveoQoli ; oî^iat yàp ae oô XcXriBÉvai 8tl ol
jiEipaKiaKoi, bxav t6 npSTov Xôycov ye\jCûVTai, â>q TuaiSL^
auTOLÇ KaTa)(pGvTai, àsl eIç àvTiXoytav ^(pcb^iEvoL, Kal
^mo\3^EVOL Toùç E^EXÉyxovTaç auTol aXXouç EXÉy)^ouat,
y^a.lpovzEÇ oSoriEp aKuXàKLa tû eXkeuv te Kal anapaTTEiv t^
X6ycû Toùq TxXr|a(ov aEi.
'YrtEpcjjUûàc; ^lèv ouv, E(|)r|.
OÛKoOv oTav8f) TioXXoùç ^lÈv
auTol IXéy^coaiv, ÛTt6 ttoX-
Xôv 8È IXEy)(9coaL, acf)6Spa Kal j Ta)(ù I^TiLTiTOuaLV elç t6 C
^r|8Èv i^yEÎaBat SvTUEp rrpoTEpov Kal ek to\jtcovSf|
auToC
TE Kal t6 bXov (j5uXoaoc}>£aç nÉpi eIç to^jç SXXouç 8La6É-
6Xr)VTaL.
'AXr|8ÉCTTaTa, £<^>t|.
'O 8è8r) TipsaBuTEpoç, f\v
8' âyo, Tf|ç ^èv ToiauTT^ç
^avtaç ouK âv eBeXol ^et£)(elv, tov 8è 8LaXÉyEa8aL èGéXovTaKal aKOTiEÎv TaXrjBÈç ^iSXXov [jiL^fjaETai f\
t6v TTaL8La(;
^àptv nat^ovTa Kal àvTtXéyovTa, Kal aÛTéç te ^ETpKjùTEpoç
1
laTai Kttl t6 ETtLTriSEU^a Tt^tclùTEpov àvTL aTmoTÉpou d
TIOL/)aEl.
'OpBcùç, £<j)r|.
OÔKoOv Kal Ta npoEipT\\iÉv(x toiûtou Itt' EÙXaBEtoç TiàvTa
TrpoEtprjTai, t6 Taç <|>uaEiç Koa^itouç EÎvat Kal aTaal^ouc;
otç Tiç tisTa8a>a£t tcov Xoycùv, Kaljii?) «ç vOv ô tu^ôv Kal
oôSèv TTpoonr)Kcov ip^ETat ett' aÔT6;
539 b 3 -ai^tà : -eta F||6 xe om. Plut.
|| g èXéyÇwatv : Ç in ras. Aquasi fuisset èXl^y coacv, èÇsXsyÇcoa'.v F
||lo èXeyyGwai : èÇcXey. F jl
c8 tx'.'xrJaeTai : yp. [xeuLvrJaeTai in m. A [| ratStàç : -âtaç F || d 5 cpuaetç:
ç. Te F.
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539(1 LA RÉPUBLIQUE VII i84
Si fait, dit-il.
XVIIl L'étude de la dialectique, pratiquée avec une
application assidue, à l'exclusion de toute autre occupation,fera le pendant de l'éducation gymnique et ne prendra sans
doute que le double d'années.
e Est-ce six ans ou quatre que tu veux dire ? demanda-
t-il.
Ne chicanons pas, dis-je, mets cinq ans; après quoi tu les
feras descendre de nouveau dans notre caverne et tu les obli-
geras de remplir les emplois militaires et toutes les fonctions
propres aux jeunes gens, afin que même pour l'expérience ils
ne soient pas en retard sur les autres;
et ces fonctions te
permettront de vérifier une fois de plus s'ils restent fermes
540 a contre les tentations qui les attirent de tous côtés, ou s'ils se
laissent entraîner.
Et pour ceci, dit-il, quel temps fixes-tu?
Quinze ans, répondis-je. A l'âgede
cinquante ans*,ceux
qui survivront et se seront distingués en tout point et en toute
manière à la fois dans les travaux et dans les sciences devront
être poussés au terme et contraints d'ouvrir l'œil de l'âme
et d'élever leurs regards vers l'être qui donne la lumière à
toutes choses : puis, quand ils auront vu le bien en soi, ils
s'en serviront comme d'un modèle pour régler la cité, les
b particuliers et eux-mêmes, chacun à son tour, pendant le
reste de leur vie, consacrant à la philosophie la plus grande
partie de leur temps, mais, dès que leur tour est venu,
affrontant les tracas de la politique, et prenant successive-
ment le commandement, dans la seule vue du bien public, et
moins comme un honneur que comme un devoir indispen-sable
; et, après avoir ainsi formé sans cesse d'autres citoyens
sur leur propre modèle pour les remplacer dans la garde de
r£tat, ils s'en iront habiter les îles des bienheureux. L'Étatleur consacrera des monuments et des sacrifices publics, à
c titre de démons, si la pythie l'autorise, sinon, à titre d'âmes
bienheureuses et divines.
I. D'après Héraclide {Fr. Hist. Gr. II, p. 222) la loi défendait aux
Ghalcidiens d'exercer une magistrature ou d'être ambassadeurs avant
cinquante ans; mais les Grecs avaient rarement égard à l'âge dans
la répartition des emplois publics.
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liurfiSiTvjiijMii84 IIOAITEIAS Z
riàvu ^èv 08V, I<Î>T].
XVIII 'ApKEÎ 8f) èrtl Xéyov jieTocXfjvpEt ^eîvai IvSeXexÛÇKal^uvT^voç ^rj8èv aXXo Ttp&TTOVTt, àXX*àvTiaTp6<|>o<;yu(iva-
C,o\iévcù ToîçTTEpl t6 ocû^a yu^vaatoïc;, ett) SinXàaiaf\tôte
;
I "E^, i<|>r|, f) TETTttpa XéyEiç ;e
'A^iéXel, eTitov, ttévte 8ÉÇ. METà Y«P toOto KaxaBt-
BaoTÉOL laovTat aoi elç 16 anf)Xaiov nàXiv ekeîvo, Kal
àvayKaCTTÉOL àpy^siv tA te TtEpl t6v tt6Xe^ov Kal baai vécav
àpY^OLi, ïva^irjô' E^neipta ^aTEpQai tôv êtXXov Kal Ixt Kal
Ev ToÙTOLÇ (iaaavLOTÉoi EL E^niEvoOaiv £XK6^iEVOiTiavllTa)(^6aE 540a
fjTi Kal TiapaRivriaouat.
Xp6vov 8É, f^8' 8ç, néaov toOttov tCSt^ç ;
riEVTEKatSeKa ETr|, r\v 8' âycù. Fevo^évcov 8è ttevttjkov-
TouTÔvToùç 8Laaco8ÉVTaç
KalàptaTEiiaavTaç
TuàvTaTxdtVTT]
EV EpyoLÇ TE Kal ETTLaTrmaLÇ TTpôç téXoç f\hr] àKTÉov, Kal
àvayKaaTÉov àvaKXtvavTaç Tr]v Tf]ç 4'U)(f]ç auyi^jv elç aÔT6
ànoôX'éipaL t6 TioLaic|)cûç Tiapéy^ov, Kal l86vTaç t6 àya96v
auT6, Ttapa8ELy^aTL yjpci)\xàvo\}q ekelvcù, Kal tu6Xiv Kal
l8L6Taç Kal lauToùç\ Koa^iELv Tèv etilXoltxov (ilov âv (xÉpEi
b
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ttoXù
-npbç c|)LXoao<|>Ca 8iaTpL6ovTaç,
bTav
8è tô ^Époç fJKr|, TTp6ç TToXiTLKoîç ETTLTaXaLTiopoOvTac; Kal
ap)(ovTaç EKAaTouç tî^ç TtéXECùç EVEKa, ot\ oç KaX6v ti,
àXX' ôç àvayicaîov TTpocTTOvTaç, Kal oStcoç aXXouç àEl
•naL8E\3aavTaç toloOtouç, àvTLKaTaXLTTovTaç tt^ç ti^Xeoç
({>i&XaKa(;, eIç ^laKàpcov vf)aou<; àm6vTac; olkeÎv*^ivT]|jiEÎa
S' aÔTOÎç Kal Sualaç Tf]v tt6Xlv 8rnioaLa ] ttoleIv, làv Kalf\
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riuGla EjUvavaLpf], ôç Sal^iooLV, el 8è\ir\, â>q Eu8aijioCTC te
Kal SeIoiç.
II Ity) A2 : Iti A T^ F jje 2 k'xèXv. : in m. TO'.yapouv A ||
6 tlèjxjxs-
voucriv : ei èfifiÉvouaivF
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om. F11 7 aùyTjv A Proclus Damascius : om. F
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Aristides :
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540 c LA RÉPUBLIQUE VII i85
Ils sont d'une beauté achevée, Socrate, s'écria-t-il, tes
gouvernants; un sculpteur ne les ferait pas plus beaux ^.
Les gouvernantes aussi, Glaucon, ajoutai-je: car ne va pascroire que ce que j'ai
dit s'applique plus aux hommes qu'aux
femmes, du moins à celles qui ont reçu de la nature des
aptitudes convenables^.
C'est juste, dit-il, si tout doit être égal et commun aux
deux sexes, comme nous l'avons établi.
d Et maintenant, repris-je, reconnaissez-vous avec moi quenotre État et notre constitution
nesont
pasde
pureschimères, que, si la réalisation en est difficile, elle est pos-sible pourtant, mais seulement, comme nous l'avons dit,
quand on verra à la tête de l'État un ou plusieurs philo-
sophes ^, qui, méprisant les honneurs qu'on recherche aujour-d'hui et les tenant pour indignes d'un homme libre et
dénués de valeur, feront au contraire le plus grand cas du
e devoir et des honneurs qui en sont la récompense, et, regar-
dant la justice comme la chose la plus importante et la plus
nécessaire, se mettront à son service, la feront fleurir et orga-
niseront selon ses lois leur cité?
De quelle manière.^ demanda-t-il.
Tous ceux, répondis-je, qui dans notre État auront dépassé
541 a la dixième année, ils les relégueront aux champs ; puisils
prendront leurs enfants pour les préserver des mœurs
actuelles, qui sont aussi celles des parents, et ils les élèverontconformément à leurs propres mœurs et à leurs propres
principes, qui sont ceux que nous avons exposés plus haut.
Ce sera le moyen le plus prompt et le plus facile d'établir la
constitution que nous avons tracée, dans un État qui sera
heureux et comblera de biens la nation qui l'aura vu naître.
1. Cf. 36i d : « Avec quelle vigueur tu brosses ces deux hommes
(le juste et l'injuste), en les épurant comme on hsse une statue ! »
Cf. aussi Politique 3ii c.
2. Platon est féministe: il applaudirait aux tendances des Etats
modernes qui font dans presque toutes les professions et dans la poli-
tique une place de plus en plus large à la femme.
3. Platon laisse ouvert le choix entre le gouvernement monar-
chique et le gouvernement aristocratique Cf. Politique 293 a : « Il
suit de là que c'est dans un seul homme, ou deux, ou tout au plus
un petit nombre qu'il faut chercher le vrai gouvernement, s'Q existe
un vrai gouvernement. »
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7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
http://slidepdf.com/reader/full/platon-71-la-republique-iv-vii 362/363
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,UisifkVî|P!!'lVir!l LA RÉPUBLIQUE vil i86
Oui, dit-il, et je crois, Socrate, que tu as bien expliquéb comment cet État se réalisera, s'il doit jamais se réaliser.
N'en n'avons-nous pas assez dit, repris-je, sur cet État et
sur l'homme qui lui ressemble? Il est en effet facile de juger
quel doit être cet homme, selon nos principes.
En effet, fit-il; et, comme tu dis, la matière me paraît
épuisée.
7/29/2019 Platon, 7.1 La Republique (IV-VII)
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SoKEtç jioi,S ZoKpaTEç, e8 clpT^KÉvai.
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TE TÎ^ç ti6Xecûc; Ta\3TT]<; Kal xoO ô^oCou xaÙTT] àvBpéq] Sf^Xoç
yàp Tiou Kal oCtoç oÎov (|>i^ao^£v Seîv aôxàv slvai.
AfjXoÇ, E<|>1TKal 8tïEP IpOT&Ç, SoKEL ^01 TÉXoÇ E)(EtV.
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