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Playsound #20

Date post: 10-Mar-2016
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Magazine dédié aux jeunes talents et aux musiques actuelles. Playsound.fr
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AVRIL 2014 #20 KILL THE YOUNG BAND OF SKULLS FOSTER THE PEOPLE CASCADEUR TACKING BACK SUNDAY LA DISPUTE THE HOTELIER HYRO DA HERO MAC DEMARCO ECHOES S.CAREY NME AWARDS TOUR ET PLUS ENCORE... THE USED
Transcript

AVRIL 2014 #20

Kill the youngBand of sKulls

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THE USED

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_AVRIL 2014 #20_RÉDACTEUR EN CHEFYannis Mouhoun

_DIRECTEUR DE PUBLICATIONElie Dib

_RÉDACTION MAGSami ElfakirEmmanuel Van ElslandeMartin Van BoxsomElie DibBazil HamardMarie-Audrey EspositoMatthias MeunierMaximilien de Boyer Alexis Dutrieux

_CONCEPTION GRAPHIQUEMatthias Meunier

[email protected]

_SITE WEBwww.playsound.fr

_UN PROJET DE : www.medias-culture.fr

_PLAYSOUNDPlaysound est une plateforme culturelle dédiée aux cultures rock. Elle est dotée d’un site d’actualité réactif et moderne, où brèves côtoient chroniques de qualité. Playsound est également un lieu de découverte à l’heure du numérique. Notre démarche s’inscrit dans une volonté de promotion des talents peu connus et de mise en valeur de toutes les formes de créativité. L’équipe de rédacteurs de Playsound forme un ensemble de passionnés tous poussés par la même ambition : partager leur amour de la musique.Nous couvrons l’essentiel de l’actualité musicale dans les styles rock (commerciaux ou non, la bonne musique reste de la bonne musique) : pop, alternatif, punk, heavy, électronique… Nous nous autorisons cependant quelques écarts : aucun dogme concernant les limites (qui sont très subjectives) de Playsound n’est instauré. Nous n’avons en aucun cas la prétention d’être les dictateurs légitimes du goût musical et artistique ; notre seul but est de vous conseiller car nous avons la conviction que la musique est un des grands plaisirs de la vie, forme d’expression de la pensée riche et complexe. Nous avons également à coeur de rendre hommage aux grands groupes et artistes qui ont contribué à la construction de la musique « contemporaine », et de décrypter certains phénomènes musicaux à travers dossiers improbables et éditos décapants.

_Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les dif-férentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la pro-motion de jeunes talents.

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_NEWS_L'ACTU EN 140 CARACTèRES_TALENTS_ZOOM : LONELY THE BRAVE_FOCUS : REIMS, LA BOURGEOISE RÉVEILLÉE_DOSSIER : DISQUAIRE DAY 2014 : PASSEUR DE CULTURE_çA N'ENGAGE QUE MOI_ILS L'ONT DIT_SELECTION PS : kILL THE YOUNG × FINGER FOR GUNS_RÉTRO : THE USED_CHRONIQUE : THE USED× IMAGINARY ENEMY_CHRONIQUE EN BREF_SOUVENIR_LIVE REPORT : LE NME AWARDS TOUR

_Green Day : du nouveau pour le Disquaire DayLes trois Californiens profiteront du Disquaire Day, le 19 avril prochain, pour sortir un nouvel album intitulé Demolicious. Comme son nom l’indique, celui-ci sera composé de 18 démos enregistrées aux Jingletown Studio à Oakland en 2012 durant les sessions d’enregistrement de la trilogie ¡Uno!, ¡Dos !, ¡Tré!. En bonus, un inédit, State Of Shock, ainsi qu’une version acoustique de Stay The Night figureront sur la nouvelle galette. Le tout sera disponible sur vinyle, CD mais aussi cassette.

_C’est terminé pour Kids In Glass Houses !Les Gallois ont créé la surprise en annonçant leur séparation, seulement quelques mois après la sortie de leur quatrième album Peace. « C’est la fin de Kids In Glass Houses. À l’amiable et en nos propres termes. C’est de cette manière que nous nous sommes toujours promis que cela aurait lieu », a indiqué le quintet sur sa page Facebook. Le combo prendra néanmoins le temps de remercier ses fans lors d’une ultime tournée britannique qui s’étendra sur la totalité du mois d’octobre 2014.

_Un neuvième album et un film pour ArchiveLes Londoniens d’Archive ont récemment levé le voile sur la sortie de leur neu-vième album, successeur de With Us Until You’re Dead (2012). Intitulé Axiom, il sortira le 12 mai prochain sur le label PIAS Cooperative. Il s’agira d’une œuvre musicale continue de 40 minutes qui se décomposera en sept parties. Cette sortie coïncidera avec celle d’un film qui sera projeté dans une sélection de cinémas à travers l’Europe et dont le trailer est déjà disponible.

_Un retour surprenant pour ColdplayLe célèbre quatuor a surpris tout le monde, aussi bien sur le plan du timing que du style musical adopté, en dévoilant son nouveau titre Midnight. Les Anglais ont d’ailleurs annoncé dans la foulée que la sortie de leur sixième album, Ghost Stories, était programmée pour le 19 mai prochain via Warner. Un deuxième extrait intitulé Magic est également en écoute. De quoi tenir les fans en haleine pendant les deux prochains mois…

_Linkin Park durcit le ton sur son nouveau titreLe sextuor est de retour avec Guilty All The Same, un nouveau titre très rock, renouant ainsi avec ses racines après un virement nettement plus électro sur son dernier album. Si l’on en croit le chanteur et guitariste Mike Shinoda, ce morceau donnerait un bon aperçu du son du sixième album de la formation qui devrait voir le jour cet été. Si un retour en France n’est toujours pas d’actualité, Linkin Park a d’ores et déjà annoncé une grande tournée outre-Atlantique aux côtés d’A.F.I. et de Thirty Seconds To Mars.

_NEWS EN BREF

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+ DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWS

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_NEWS EN FIL ROUGE + DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWS

_Le nouvel album de Klaxons en détailsAprès avoir fait monter le buzz avec les nouveaux singles There Is No Time et Children Of The Sun, les Londoniens partagent enfin les détails concernant la sortie de leur troisième album. Celui-ci s’intitule Love Frequency et est programmé pour le 2 juin prochain via Akashic Records. La formation en a également profité pour interpréter New Reality, une nouvelle composition, lors de ses récentes performances live.

_Changement de style pour The KooksLe quatuor originaire de Brighton a créé la surprise en dévoil-ant son nouveau single, Down. En effet, avec ses influences R&B, il est pour le moins éloigné des précédentes compo-sitions du combo. Si la date de sortie exacte du successeur de Junk Of The Heart (2011) n’est pas encore connue, le single, dont le clip vidéo a tout récemment fait son appa-rition sur la toile, sera quant à lui disponible sur toutes les plateformes de téléchargement à partir du 20 avril prochain.

_Yellowcard : le batteur en moins !Voici une nouvelle que personne n’avait vu venir : Longineu LP Parsons III a décidé de quitter sa position de batteur au sein de la célèbre formation pop-punk. Celle-ci est d’ailleurs restée très brève sur les raisons de son départ en mention-nant d’autres projets musicaux pour le batteur. C’est Nate Young du groupe Anberlin qui prendra place derrière les fûts lors de l’enregistrement du nouvel album des Américains, actuellement en cours d’écriture.

_Plus de sept minutes de Friendly FiresAprès le succès mondial de leur second album Pala en 2011, les Anglais sortent de leur silence pour nous livrer un tout nouveau titre… de près de huit minutes ! Réalisé en collaboration avec The Asphodells, formation créée par le DJ Andrew Weatherall, celui-ci est actuellement disponible sur toutes les plateformes de téléchargement. Aucune information concernant la sortie d’un troisième album n’a encore été divulguée.

_Bientôt un nouvel EP pour MorainLe quatuor originaire de Wakefield s’apprête à sortir son second EP, plus de deux ans après Are We Lost. Intitulé Worlds Apart, il sera disponible dès le 21 avril prochain en version digitale mais aussi physique. Quatre nouveaux titres seront à découvrir, dont le single Who Would’ve Known déjà téléchargeable gratuitement sur le site officiel du groupe.

_Lonely The Brave : un premier album en juinC’est le 2 juin que sortira le tout premier album de Lonely The Brave, The Day’s War. Il succèdera à l’EP Backroads, qui avait été acclamé par le public et la critique. En at-tendant, un nouveau single, intitulé Trick Of The Light et également illustré par un clip vidéo, est déjà disponible en téléchargement.

_ ON EN A PARLÉ _LES kLAxONS SERONT DE RETOUR EN FRANCE LE 5 AVRIL prochain à l’occasion du chorus Festival qui se TIENDRA à LA DÉFENSE EN COMPAGNIE, ENTRE AUTRES, DE THE SHOES ET DE JACkSON AND HIS COMPUTER BAND.

_LES ARCTIC MONkEYS FERONT LA TOURNÉE DES FESTI-VALS CET ÉTÉ AVEC AU PROGRAMME LE FESTIVAL DE NîMES (8/07), LES VIEILLES CHARRUES (19/07) ET ENFIN ROCk EN SEINE (22/08).

_après 7 années d’absence, the used sera enFin de retour dans l’hexagone pour présenter son nouvel opus lors d’une date unique le 18 juin qui aura lieu à LA MACHINE DU MOULIN ROUGE DE PARIS.

_Marie-Audrey Esposito_P

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_BLOOD RED SHOES (@BLOODREDSHOES)

_CHANCE THE RAPPER (@CHANCETHERAPPER)

_IGGY POP (@IGGYPOP)

C’est très cool de voir que beaucoup de nos fans achètent chez les disquaires indépendants :)

Au cas où vous auriez oublié, on m’a bien proposé un featuring avec Bieber. Et je l’ai fait. Ouais gros.

IGGY : "Mon très cher ami Scott Asheton est décédé la nuit dernière. (…)" Pour lire la suite du message d’Iggy, allez sur : phttps://www.facebook.com/iggypop

_L'ACTU EN 140 CARACTèRES_P

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_MUSTANG (@LEGROUPEMUSTANG)

On en remet une couche : notre vidéo Le Sens Des Affaires avec l'incroyable Oudesh Hoop est sortie hier ! https://www.youtube.com/watch?v=DCqoHLYj4UA

_12 MARS 2014

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_WOODkID (@WOODkID)

#happy & #sad mon remix de @Pharrell, allez sur https://www.youtube.com/watch?v=Go_p6oD7AIE

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_27 MARS 2014

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_RAT ATTACk (@RATATTACkTWEETS)

_CABARET VERT (@CABARETVERT)

Il y a une déclaration complète sur le Facebook du groupe concernant le départ de Mike. http://www.facebook.com/ratattackuk

La playlist de l'édition 2014 c'est ici :http://spoti.fi/1l0k9ja avec @Spotify_France #CV10 #LaMusiqueDansLaPeau #CabaretVert

_25 MARS 2014

_25 MARS 2014

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_kLAxONS (@kLAxONS)

Voici l’artwork de "There Is No Other Time". Créé par l’incroyable Trevor Jackson pic.twitter.com/v4BDSUPTCi

_19 MARS 2014

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llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #2lllllllllllllllllllllllllll CASCADEURCatapulté depuis Metz, Cascadeur a atterri dans les bacs fin janvier dern-ier avec son deuxième album, Ghost Surfer. Caché sous son casque de pilote, Alexandre Longo livre une mu-sique fragile et à fleur de peau, d’une voix qui n’est pas sans rappeler celle d’Antony Hegarty. Une contradiction avec le personnage incarné qui, quand il n’arbore pas son casque, enfile un masque de « luchador », à l’image de ses jouets d’enfance. Cascadeur, à la fois enfant et adulte. Des morceaux entre nostalgie et maturité. Déjà en 2008, Cascadeur suscitait l’intérêt des Inrocks qui lui attribuaient le prix CQFD. En 2011, la sortie discrète de « The Human Octopus » le révèle aux initiés et confirme son talent pour les plages mélancoliques et oniriques. Cette an-née, avec Ghost Surfer, on lâcherait presque le mot « chef d’œuvre ». À la fois intime et grandiloquent, entre artisanat et superproduction, ce second coup d’essai s’avère être un coup de maître. Après ceux de Daft Punk, on gage que ce casque vous sera bientôt familier. En 2014, sortez couverts ?

_GenreIndie, pop

_LabelUniversal Music, Mercury Records

_PaysFrance

_Site Officielhttp://cascadeursound.com

lllllllllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #1llllllllllllllllllll HYRO DA HERO"Cause I like rap, and I like rock, I just like to scream, and like to talk a lot". Des paroles simples et concises d'Hyro da Hero qui décrivent plutôt bien cet artiste talentueux. Il serait un peu trop synthé-tique que de définir Hyro da Hero comme un simple MC qui fait du rock, et pourtant c'est là toute l'essence de son projet ! Mais pour se faire, le jeune Hyron Fenton s'entoure de pointures du genre avec notamment Paul Hinojos (ex-bassiste d'At The Drive-in) ou encore Monsieur Ross Robinson à la production de l'album, un illustre producteur qui a marqué ce genre musical en travaillant avec Korn ou At The Drive-in entre autres... À l'écoute, les riffs ardents et la hargne du chanteur rappellent évidemment Rage Against The Machine, et c'est tout à son honneur ! L'assimilation avec le flow légendaire de Zack de La Rocha saute aux yeux à chaque punchline écrasante, notamment sur Sleeping Giants de son rythme effréné aux lyrics qui frappent juste. On saluera par ailleurs l'excellente reprise de Run,Run,Run de Phoenix, qui surprend et ajoute une touche insolite au répertoire du groupe.En bref, si vous avez besoin de vous défouler sur un son ravageur et de vous prendre une sacrée claque : foncez !

_GenreHip-hop, rock

_LabelStereo Bang Media

_PaysÉtats-Unis

_Site Officielhttp://hyrodahero.com

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llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #3lllllllllllllllllllll MAC DEMARCOMac DeMarco est un des artistes les plus excitants de la scène lo-fi et surf : après un E.P et un album remarqués, son deuxième opus Salad Days sort le 1er avril. Deux morceaux donnent déjà l’eau à la bouche : la ballade facile mais imparable Let my baby stay, et Passing out pieces.Sa musique, son caractère ou en-core ses dents écartées, tout chez lui renvoie à la fois à la paresse, au sordide et au fun, à la déconne, au « jmenfoutisme » : « kiffons ce qu’on fait ! Oh et puis regardez je peux fumer plein de clopes en même temps ! » (cf. clip du superbe Ode to viceroy). Un concert de Mac DeMarco selon les témoins c’est cela : un grand moment de communion innocente et honnête au son de la surf planante. Nombreux sont ceux qui vantent son talent de parolier mais ce n’est ni dans la complexité, ni dans la poéticité qu’il se trouve mais dans la simplicité et l’honnêteté qui rendent d’autant plus belles les chansons. Salad days est une expression popu-laire pour qualifier l’ingénuité et l’opti-misme de la jeunesse : c’est aussi ce que veut dire Mac DeMarco.

_GenreLo-fi, surf music, jizz-jazz

_LabelCaptured Tracks

_PaysCanada

_Site Officielhttp://macdemarco.bandcamp.com

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #4lllllllllllllllllllllllllllllllllll ECHOESOn en dénombre beaucoup, des groupes nommés Echoes. Dont beau-coup de tribute bands Pink Floyd. Mais s’il y a bien un artiste auquel notre Echoes du jour souhaite rendre hommage, ce serait plutôt Hans Zim-mer. Hans Zimmer qui se serait mis au post-hardcore. Ce n’est pas si tiré par les cheveux, finalement. La progression de ses compositions, le sens de la mél-odie, les tremolos et les notes aigues qui prennent aux tripes... Transposez les du piano de Zimmer aux guitares de Echoes, et vous obtenez un son unique. Tout droit venu de Winches-ter, depuis 2010. À peine un EP plus tard (With an Eye on the Shoreline & a Hand to the Sea, 2012), Echoes a sorti son premier album, The Pursuit, le 24 mars dernier. Et ce premier essai est immédiatement transformé. Cohérent d’un bout à l’autre, et doté d’une rich-esse et d’une complexité rare pour un groupe aussi jeune. Les éléments post-rock et hardcore se mêlent avec une facilité déconcertante. Débordant d’émotions, les cris sont – chose rare – compréhensibles et, étrangement, tout sauf agressifs. Bref, un groupe dont on est fiers de vous faire... l’écho.

_GenreProgressif, post-hardcore

_LabelInvictus

_PaysAngleterre

_Site Officielhttp://www.weareechoes.com

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #5lllllllllllllllllllllllllllllllll S. CAREYSi la venue très attendue et d’ores et déjà historique d’Arcade Fire le 4 juin au Zénith de Paris rassemblera nombre de nos lecteurs, espérons q u e d ’ a u t r e s p ro f i t e ro n t d e l’atmosphère estivale pour découvrir les compositions exaltantes de S. Carey au Point Éphémère le même soir. Multi-instrumentiste de renom (piano, guitare, batterie, claviers) et chanteur d’exception, ce jeune virtuose originaire d’Eau Claire, Wisconsin, propose en avril Range of Light, un deuxième album d’une pureté remarquable, rappelant bien entendu le second album de Bon Iver, dont S. Carey est le batteur (mais aussi un des membres fondateurs et compositeurs de l’hydre magnifique), mais avec une approche alternative, proposant quelque chose de nouveau et touchant tout en restant dans une zone de confort qui a fasciné bien des auditeurs au cours des derniers mois. Jagjawuar aura décidemment le don de nous brusquer, avec une fois de plus un artiste complet, sans complexe, et d’une sincérité à toute épreuve. Un talent à surveiller de très près, et ce pour les années à venir.

_GenreIndie Pop, Indie Folk, Chillwave

_LabelJagjaguwar Records

_PaysÉtats-Unis

_Site Officielhttp://scarey.org

LONELY THE BRAVE

_TALENT ZOOM

Lonely The Brave... Outre un western des années 60, ce nom vous rappelle peut-être quelque chose. Et pour cause, pour sa première venue dans notre belle capitale, le combo, originaire de Cambridge en Angleterre, s’est vu offrir la première partie des cultissimes Deftones au Zénith. Une opportunité rare qui restera à n’en pas douter ancrée dans la mémoire des cinq Anglais pour un très long moment. Il faut dire que l’année 2013 a été riche en émotions et en expériences pour le quintet. Tout s’accélère en mai lorsque Lonely The Brave, actif depuis déjà quatre ans, signe sur le label Hassle Records qui compte actuellement dans ses rangs We Are The Ocean ou encore Lower Than Atlantis. Cette signature sur une maison de disque renommée permettra notamment au groupe de fouler la scène, l’été suivant, des prestigieux Download et Reading & Leeds Festival. Profitant de cette exposition non négligeable, le combo sort en octobre son pre-mier EP, Backroads, qui sera un véritable succès auprès du public mais aussi et surtout, auprès des médias. Les cinq Anglais obtiendront notamment le soutien des prestigieux Kerrang!, Rock Sound, NME ou encore Radio One. Un succès mérité pour ces talentueux musiciens qui délivrent un premier EP d’une qualité rare aux compositions solides et aux influences variées. En effet, ces mordus de Pearl Jam déclarent eux-mêmes puiser leur inspiration de sources très diverses, ce qui se reflète clairement à l’écoute de Backroads. Un rock à la Biffy Clyro sur le titre d’ouverture éponyme, des riffs bien costauds sur Black Saucers ou encore une émotion palpable sur Hope There’s Someone qui boucle l’EP. S’il y a bien un terrain sur lequel le combo parvient à se démarquer, c’est la scène. Alors que la plupart des formations propose une performance qui met très largement en avant le chanteur – surtout si celui-ci ne joue pas d’instrument – David Jakes, lui, reste en retrait, tout près de la batterie, lors des live du groupe. Bien que cette originalité puisse à première vue n’avoir pour seul but que celui de volontairement marquer sa différence ou une certaine distance avec le public, le chanteur insiste sur le naturel de cette disposition scénique. Ce dernier se positionne de manière à se sentir bien et à pouvoir se concentrer sur son chant et ceci depuis les débuts du groupe. Malgré tout ce que la formation a déjà accompli, il semblerait que ce ne soit que le début de l’aventure pour Lonely The Brave. Alors que le combo vient de terminer sa première tournée en tête d’affiche au Royaume-Uni, c’est l’étape du premier album qui l’attend. The Day’s War, où figureront notamment trois des quatre titres présents sur Backroads, sortira le 2 juin prochain sur Hassle Records. Un nouvel extrait, intitulé Trick Of The Light, a été dévoilé un peu plus tôt cette année, ne laissant présager que du bon pour ce premier long format. Signe d’un succès grandissant, c’est sur la Pepsi Max Stage, plus importante que celle sur laquelle le groupe avait performé l’année précédente, que le combo présentera ses nouveaux titres, seulement quelques jours après leur sortie, aux festivaliers du Download. D’ici là, espérons que le quintet, qui a joué à Lille en janvier dernier, nous fera le plaisir de revenir une nouvelle fois en France.

_Marie-Audrey Esposito

_Genre

Rock

_LabelHassle Records

_PaysRoyaume-Unis

_Site Officielhttp://lonelythebrave.com

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Reims, la cité des sacres. Pendant plus de 1000 ans, la ville vit défiler les têtes couronnées. Et puis plus rien. À part visiter sa cathédrale et lever les yeux sur quelques façades Art Déco, on pourrait facilement se dire qu’aujourd’hui, à Reims, il n’y a pas grand-chose à faire, à voir, ou à en-tendre. Grossière erreur.C’était pourtant encore le cas il y a quelques années. Reims, bourgeoise endormie, vivant de sa gloire passée et du commerce du champagne. Elle bougeait tout de même un peu, la bourgeoise, il ne faut pas croire. Il y avait bien des concerts à l’Usine durant toute la décennie 90’s (NTM, Noir Désir, IAM …), la boîte rock Le Tigre et des radios pi-rates qui ont vu s’essayer au mix quelques jeunes artistes que l’on appelle aujourd’hui Yuksek ou Brodinski. Mais l’explosion de la scène locale ne se fait pas avant le début des années 2000 et le lancement du festival Elektricity.Alors que sa 11ème édition se clôturait il y a quelques jours à peine (du 20 au 22 mars), ce festival peut s’enorgueillir d’avoir boosté la ville. Créé en 2003 par Pierre-Alexandre Busson – alias Yuksek – Elektricity était, à la base, le pré-texte à faire venir jouer des grands groupes devant un public qui les adorait. Mais très vite, le festival a servi de tremplin pour tous les jeunes cadets Rémois. Si The Shoes est si à l’aise dans ses baskets aujourd’hui, c’est parce que le duo s’est retrouvé propulsé sur la scène de ce ren-dez-vous annuel. C’est aussi, sûrement, parce qu’il séjourna quelques an-nées à Bordeaux, sous le nom de The Film. Cet exil sur la côte Atlantique montra aux deux compères qu’une scène locale peut s’entraider. Un constat tout bête, là-bas, à Bordeaux, mais à Reims, chacun semblait vouloir se tirer dans les pattes. Alors que d’autres Rémois exilés sont restés boire du vin rouge (Pendentif, Carabine), The Film/The Shoes, eux, retournent téter du champagne avec

une seule idée en tête : bousculer la bourgeoise endormie. C’est ainsi que Guillaume Brière, l’un des deux de la paire de Shoes, rassemble plusieurs amis, les fait jouer en-semble. Et paf, ça a donné The Bewitched Hands. Pour les booster davantage, Yuksek les prend en ouverture de ses concerts et leur fait reprendre son tube « Tonight » ver-sion folk-rock. Tout ce petit monde a donc appris à se tenir la main et se filer des coups de pouce. Même ceux qui ne sont pas du milieu. Fabrice Brovelli, Rémois d’origine, est depuis parti à Paris officier en tant que directeur général de l’agence de publicité BETC (Lacoste, Peugeot, Evian …), mais il n’en oublie pas ses petits copains, et case leurs morceaux dès que possible. Entre Rémois, on se soutient.Enfin, dernier élément de réponse au renouveau surprise de Reims : la Cartonnerie. Salle des Musiques Actuelles (SMAC) inaugurée en 2005, l’ancienne usine à cartons est devenue un des principaux moteurs de la scène ré-moise. Bien plus qu’une salle de concert, elle comprend également des studios de répétitions, un studio d’enre-gistrement, un centre de formatio … Accompagnement et création riment ici avec programmation. Les énergies sont fédérées, et les artistes explosent. Dans ses studios, on y retrouve les grands noms de demain : ALB, Den House, About The Girl, Barcella … Il y a quelques années, Versailles brillait par ses forma-tions électro-pop et rock (Air, Phoenix, Deportivo, Etienne de Crecy…). Il semblerait désormais que Reims ait pris la relève. Après la résidence royale, place au lieu du sacre. Ce n’est qu’un juste retour aux sources, finalement. Allez, champagne !

_Alexis Dutrieux

REIMS, LA BOURGEOISE RÉVEILLÉE

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Il y a la fête des mères, de la musique, du travail…, il y a la journée de la femme, de l’amitié, du sommeil… et il y a, de-puis peu, le Disquaire Day, petite fête du disque à elle. Inutile de vérifier dans vos calendriers, elle n’y figurera pas. Mais notez-y cette date : 19 avril 2014.Créé en 2011 par le Club Action des Labels Indépendants Français (C.A.L.I.F), le Disquaire Day est la version française du Record Store Day qui a vu le jour en 2007 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. L’objectif : tourner les projecteurs sur les disquaires indépendants. Ces petits commerçants ont longtemps été la base de l’industrie musicale. Tout comme on allait chercher son livre chez le libraire, on allait fouiller les rayons de disques chez le disquaire. Le disque microsillon était partout.

LA CRISE DU DISQUE : DE 1980 à NOS JOURSMais voilà, les années 80 ont vu naître deux choses : le Com-pact Disc, et la consommation de masse. La musique est alors devenue un bien de consommation, et non plus un bien culturel. Le CD a, pourrait-on dire, vulgarisé la musique. Il l’a rendu plus facile, plus accessible, plus transportable. D’autant plus reproductible, on a fini par retrouver le disque argen-té partout, et principalement dans les consternants rayons multiples des grandes surfaces alimentaires, entre les outils de jardin et les fournitures scolaires. Tout est concentré, plus besoin de bouger. Les disquaires sont désertés. Les grandes chaines multimédia ont à leur tour fait leur apparition, assénant le coup de grâce à ces petits commerçants. Boudés alors par l’industrie du disque elle-même qui préfère refiler ses cartons aux chaînes et aux grandes surfaces, les magasins indépendants ont disparu à près de 90% depuis 1980 (3000 enseignes en France au début de cette décennie ; 200 en 2012). Il y avait bien toujours les irréductibles, les aficionados, et surtout les DJs. Le CD avait beau avoir fait son entrée, le

vinyle restait nécessaire en tant qu’instrument pour tous les « turntablists ». Mais ces militants ne représentaient qu’une proportion ridicule.Puis il y a eu Internet. Ah, Internet et ses légions de pirates, la plaie de l’industrie du disque. Téléchargements à gogo, format de compression dénaturant l’œuvre d’origine… Il est vrai que la musique a pris cher. Pourtant, les disquaires ont tenu bon. Malgré la crise de la dématérialisation de la musique, malgré la crise tout court. Cela n’a pas été le cas de Virgin Megastore, placé en liquidation judiciaire en juin 2013 après avoir déposé le bilan en janvier. C’était pourtant l’eldorado de la musique lors de son ouverture sur les Champs-Élysées en 1988. Même la Fnac réduit ses rayons au profit d’ustensiles de cuisine et autres machines à café.

DISQUAIRE DAY 2014 : PASSEUR DE CULTURE

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2014 : LA QUALITÉ AVANT TOUTEt les petits disquaires dans tout ça ? Ils vont bien, merci. Malgré toutes ces péripéties, ils sont aujourd’hui entre 350 et 400 en France, soit quasi le double depuis 2012. Selon David Godevais, créateur et directeur du C.A.L.I.F, un disquaire ouvre tous les trois mois à Paris. Contradiction ? Pas vraiment. Déjà, la fermeture des chaînes a créé un exode du client, qui se rend alors dans la petite boutique d’à côté, qu’il n’avait peut-être jamais remarquée. Mais surtout, on assiste à l’installation d’une réelle tendance. Celle du retour au commerce de proximité, au choix de la qualité. On recommence à aller chercher ses légumes chez le maraîcher, sa viande chez le boucher, son pain… non, personne n’a jamais abandonné son boulanger. Chez le petit commerçant, on recherche l’expertise, les conseils avisés. Véritable passionné, le disquaire est avant tout un conseiller, un passeur, avant d’être vendeur. Sa mis-sion principale n’est pas la hausse du chiffre d’affaire (c’est évidemment un objectif pour tous), mais avant tout la trans-mission d’une culture musicale et la réhabilitation du disque en tant qu’objet de réelle valeur, en tant que bien culturel. Résultat : le chiffre d’affaire de ces indépendants connait une progression annuelle qui oscille entre 10 et 20%.Petit à petit, l’homme a appris à se détacher des modèles déviants qu’il avait lui-même créé. Il ne veut pas PLUS, il veut MIEUX. Dans un monde à cent à l’heure, on cherche désor-mais la qualité. Le format FLAC a tendance à se généraliser face au MP3 ; Neil Young et PonoMusic – son service de téléchargement de musique ultra haute définition – font carton plein. Et dans cette quête, le vinyle fait son grand retour. Ce vétéran rassemble de plus en plus de fidèles, et au-delà de ses genres de prédilection. Aujourd’hui, Beyoncé, Lady Gaga, Daft Punk sortent des 45 tours, et la majorité des sorties pop-rock sont désormais accompagnées de leur version vinyle. On ne chine plus pour les vieux Led Zep’ ou le premier live introuvable d’un groupe obscur, mais on se précipite sur les dernières nouveautés.En plus d’une qualité sonore irréprochable, le vinyle, c’est aussi le bel objet. C’est sûr, les fragiles jaquettes en plastique des CDs envoient rarement du rêve à côté. En 2009, la vente des vinyles c’était 30% du chiffre d’affaire des disquaires in-dépendants. Aujourd’hui ? 70%. Et parmi les acheteurs, une majorité de 18-33 ans, soit une génération née après le déclin de l’objet, durant l’apogée du CD, ou même, de la musique dématérialisée. MPO se frotte les mains. Seule survivante des sociétés de pressage de vinyles en France, elle est aujourd’hui au maximum de ses capacités de production, soit 5 millions d’unités produites en un an. Elle compte d’ailleurs investir dans du nouveau matériel cette année, pour faire grimper ce chiffre à 8 millions.

ET LE DISQUAIRE DAY ?Il n’y est peut-être pas tout à fait pour rien. Un tel évènement permet au public de découvrir l’existence d’un disquaire à deux pas de chez eux en braquant l’œil des médias sur ceux qui, souvent, sont oubliés. Depuis 2005, le C.A.L.I.F – avec le soutien du Ministère de la Culture – a aidé à la création d’une soixantaine de disquaires, et soutenu plus de 80 structures en difficulté. Le lien artiste-commerçant-consommateur est ainsi renforcé. Soutenu par des parrains de choix (Chuck D de Public Enemy pour cette édition 2014), le Record Store Day (US, UK) / Disquaire Day (FR), organisé le troisième samedi d’avril, permet aux disquaires de réaliser de meilleures ventes encore que durant la période de Noël. Car en ce nouveau jour saint, les maisons de disques et les artistes jouent le jeu : vinyles inédits et en édition limitée, à retrouver uniquement chez votre disquaire indépendant ce jour-là. Autant dire que pour les amateurs, cette fête de la musique bis se change alors en quête du Saint Graal. À choper cette année dans les 230 boutiques participantes : rééditions et inédits de Arno, The Beach Boys, Damon Albarn, Fauve, Johnny Cash, LCD Soundsystem, Metronomy … La liste est, bien entendu, non exhaustive, puisqu’il y a 296 vinyles de publiés pour cette 3e édition du Disquaire Day.De quoi booster, une fois encore, les ventes, et de faire prendre le réflexe de se rendre chez son disquaire. Mais ne crions pas victoire trop vite. « Tout n’est pas rose pour le disque et pour les disquaires, notamment indépendants » rappelle David Godevais. « Mais l’avenir n’est plus noir ».

Pour retrouver la liste des artistes et des disquaires participants : disquaireday.fr

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Récemment en visite au sein de la capitale anglaise, j’eus la bonne idée de me laisser tenter par une comédie musicale basée sur les plus beaux morceaux de Queen. Si la force des titres de la formation de feu Freddie Mercury n’est plus à prouver, je fus nettement plus marqué par l’histoire du spectacle. Celle-ci tournait autour d’un monde régi par des dictateurs ayant supprimé toute trace de musique dans la vie des peuples du globe.Avec le recul, je me suis mis à imaginer ce monde. Et sur-tout à me poser la question de la probabilité de ce tragique scénario. Bien que nous en sommes loin, certains signes trahissent une volonté de certains chefs d’Etat à vouloir tout maîtriser, même la musique. Rappelons-nous du phénomène punk des années 70. Incar-né par les Sex Pistols, ce mouvement contestataire contre la crise politique et économique de l’époque a très vite pris des proportions énormes. Volontairement provocateur, ce style fut très vite perçu d’un mauvais œil par les grands pontes de nos pays. Puis, sous prétexte de peur de débordements, on commença à refuser à ces groupes de se produire en live. Plus proche de nous, tout le monde se souvient des Pussy Riots, groupe musical féministe et surtout anti-Poutine qui a eu le tort d’exprimer son ressentiment envers le pouvoir en place. Résultat : le trio fut arrêté et envoyé en prison au terme d’un procès bâclé et surtout arrangé. Dans un autre art, on pourrait aussi rappeler le buzz qu’a suscité Dieudonné pour des propos jugés « antisémites » mais qui a surtout été une excuse pour le gouvernement actuel de se montrer

(enfin) actif et de mettre en avant certains égos.Au-delà de ces quelques exemples qui sont inquiétants, on se rend particulièrement compte que la musique est avant tout un vecteur de communication surveillé. Aujourd’hui, et à l’image du journalisme et des médias télévisuels, si un article ou un propos sort du cadre posé par les gérants de nos nations, il existe toujours une sanction qui peut aller de la simple censure à de l’emprisonnement en passant par de lourdes amendes. La liberté d’expression en serait-elle bafouée ? La force d’une composition, c’est d’exprimer son bonheur, sa colère, ses états d’âmes en général. Pis, c’est de donner la chance à chacun de s’identifier dans une chanson et d’en faire sa propre interprétation. Si, demain, tout est formaté, les artistes enfermés dans une boîte où on leur inculque les mots à dire, qui adhèrera à leurs mélodies ?La musique ne joue pas avec son auditeur et la seule vérité qui ressort de celle-ci est le message que son créateur veut transmettre. Cessons donc de vouloir trop formater des génies, car à trop vouloir tout contrôler, nous allons finir par nous enchaîner et perdre ce qui participe à notre épanouissement quotidien. Et si Freddie Mercury craignait cette privation de liberté avec son « Radio Ga Ga », il a tou-jours laissé le soin à ses fans de s’approprier son magique « Bohemian Rhapsody », reflétant l’envie de son compositeur de jouer avec les styles, les rôles, sans se préoccuper de ce qui l’entoure. We will rock you !

sans musique, la vie n’est rien

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“Psychédélique devient un terme un peu trop fourre-tout. On devrait l’employer avant tout pour parler d’exploration. On parle souvent de psychédélisme pour faire référence à quelque chose de rétro.”NME

“Il est beaucoup plus positif. Il y a un titre avec un accord majeur et bien plus de refrains. Sur notre premier album, je crois qu’il n’y avait qu’un seul vrai refrain.” Gigwise

“Quand je lis “Ecoute ce groupe, il sonne comme Fleetwood Mac et Beyoncé”, ça m’in-quiète. Fleetwood Mac est juste un des plus grands groupes ! Il serait de bon ton de viser un peu plus bas, non ?” Marie-Claire

“J’ai réalisé que dans cette salle, ou devant leur télé, il y avait certainement des gens qui n’avaient jamais entendu le terme "rock’n’roll à part pour décrire la fermeture d’une veste Topman.” NME

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kILL THE YOUNGFINGERS FOR GUNS

_MusiciensTom Gorman × Dylan Gorman × Oliver Gorman_LabelVolvox music_Date de sortie 24/03/2014

_Tracklist01_Bad Bones 02_Gotta Move On 03_Born In The Real World 04_Pilot Light 05_Ain't Nobody Gonna Tell Me Why 06_Punch Drunk

07_Fingers For Guns 08_Love Is A Lie 09_This Town 10_Money/Power/Money 11_Medecine Beach 12_Home Is Where My Heart Is

C’est simple, lorsque l’on parle de Kill The Young, on fait tout de suite le rap-prochement avec cet hymne rock qui nous a tous marqué il y a huit ans, Origin of Illness. Plus rock que les Hanson, plus sages que les Gallagher, Tom, Dylan et Oliver ont la musique dans le sang. Sanguin. Comme la pochette de l’album, le premier titre, Bad Bones se veut ravageur. Une intro rythmée, un gimmick diabolique, on tient là le nouveau Or-igin of Illness. Surtout, il est fort à parier que certains morceaux comme Ain’t Nobody Gonna Tell Me Why, mélange savoureux d’un Lenny Kravitz s’amusant à faire un bœuf avec Kasabian, ou encore Born In a Real World prendront une autre dimension en live tant l’énergie qui émane de ces chansons est flagrante. Voilà pour les titres sortant du lot. Car concernant le reste, on retrouve très vite les défauts qui font que Kill The Young ne s’est jamais vraiment imposé sur la scène internationale. Après un départ sur les chapeaux de roues, on se lasse très vite de morceaux pop qui tournent en rond (Pilot Light) ou de ballades ratées (Home Is Where My Heart Is). Et même quand on essaie d’être indulgent avec une tentative de changement de style (Money/Power/People), on se frustre de ne pas réussir à accrocher et décoller. Fingers for Guns n’est pas un mauvais album. Alternant le froid et le chaud, il reflète surtout la difficulté des Kill The Young à être constant sur la longueur, défaut que l’on retrouve trop souvent depuis leur début.

On aime : Bad Bones, Ain’t nobody gonna tell me why

_Elie Dib

_ Orchestrations 3/5 _ Créativité 2,5/5 _ Intérêt 2/4 _ Lyrics 2/3 _ Cohérence 1/2 _ Artwork 1/1_ Note globale 11,5/20

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_RÉTRO

On dit souvent que les artistes puisent leur inspiration dans leur vécu. On dit aussi que le style et les mélodies d’un groupe reflètent la personnalité de ses membres. Cette théorie pourrait s’appliquer à The Used.

Ce qui marque dans cette formation venant de l’Utah, c’est son leader charismatique quoiqu’un peu dérangé : Bert Mc-Cracken. Derrière cet homme capable de s’égosiller pour exprimer sa rage, se trouve une personne sensible qui n’a jamais voulu rentrer dans les normes. Par exemple, auriez-vous soupçonné que le futur frontman du quatuor fut élevé à la mode mormone ? Pis, Bert a eu une adolescence heureuse où il fréquenta des écoles réputées et apprit à jouer de la trompette jusqu’à ses 12 ans. Puis c’est le black-out. Pourtant contre la drogue, il finit par tomber dedans à 15 ans. Ses parents, n’acceptant pas de voir leur fils toucher à ce genre de substances, décidèrent de le mettre à la porte. Bert devint alors un sans-abri, addict à l’amphétamine, amassant de l’argent où il pouvait afin de se trouver un toit avec sa petite amie de l’époque. De cette douloureuse période, il en ressortira les paroles Maybe Me-mories, présente sur l’album éponyme du groupe. Titre écrit d’ailleurs par Bert pour pouvoir intégrer une formation créée à la base par Brendan Steinckert. Rapidement rejoint par Quinn Allman à la guitare et Jeph Howard à la basse, Dumb Luck (on ne s’invente pas) connaît une succession de chanteurs différents sans vraiment en être satisfait. Mais ça c’était avant l’arrivée de Bert.Intrigué par le personnage, Brendan décide de donner sa chance au jeune Bert, alors âgé de 19 ans. Avec sa voix particulière, il fait rapidement l’unanimité et le groupe, re-nommé The Used, lance ainsi sa carrière en 2001. Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que John Feldmann les remarque, décide de les signer sur son label Reprise Records et sorte le premier album de la formation en 2002. Le son se veut brut, presque heavy. Présent sur la scène underground, le groupe commence à se faire un petit nom aux US mais c’est finalement avec l’excellent In Love and Death de 2004 que The Used va prendre une nouvelle dimension.

Très axé emo-rock, cet album montre les aptitudes de la formation de l’Utah a délivré des morceaux punchy (l’énorme Take It Away) ou de véritables comptines rock (All That I’ve Got). Surtout, cet opus va être l’occasion pour Bert de panser ses blessures et en particulier la mort de sa petite amie de l’époque d’une overdose alors qu’elle était enceinte (le poignant Hard To Say). Fort du succès de ce second opus, le groupe se permettra même de sortir une réédition avec comme titre bonus une reprise, très réussie, de Under Pressure de Queen et David Bowie avec leurs potes de My Chemical Romance. Pourtant, tout n’est pas rose au sein de la formation. Et en 2006, alors que The Used travaille sur de nouvelles compo-sitions, Brendan Steinckert décide de quitter le combo pour rejoindre Rancid. Les raisons de ce départ restent floues mais il est fort à parier que les tensions qui sont apparues entre Bert et Brendan en soient à l’origine. Cela n’arrête pas pour autant les Américains qui déboulent avec Lies For Liars qui imposera définitivement The Used sur la scène internationale.Depuis, et avec Dan Whiteside derrière les fûts, The Used continue son bonhomme de chemin, avec à sa tête un Bert au caractère bien trempé et toujours avec la même énergie malgré le temps qui passe. Mettant l’accent sur l’émotionnel, les natifs de l’Utah nous reviennent en ce mois d’avril avec Imaginary Enemy qui risque bien de marquer les esprits, à l’image de ce groupe atypique et fascinant.

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01_04_14_ 01_Revolution

02_Cry 03_El-Oh-Vee-Ee 04_A Song to Stifle Imperial Progression (A Work in Progress)05_Gerneration Throwaway 06_Make Believe 07_Evolution 08_Imaginary Enemy 09_Kenna Song 10_Force Without Violence 11_Overdose

Emo, rock

Matt Crane

Hopeless Records

_Genre

_Producteur

_Label

_Tracklist

_CHRONIQUE

On était impatient de retrouver la bande à Bert McCracken. Bien que la formation de l’Utah nous ait gentiment fait patienter avec une édition deluxe (et remixée) de Vulnerable et un EP très plaisant et prometteur (The Ocean of The Sky), on se lan-guissait d’avoir le droit à un véritable album de The Used. Et comme pour amorcer un changement, Bert a décidé de se raser une partie de ses cheveux, le rendant toujours plus atypique. De toute façon avec The Used, nous sommes toujours habitués à être surpris. Le groupe, révélé au grand public grâce à l’excellent In Love and Death, a longtemps surfé sur la tendance emo-rock, avant de glisser progressivement vers un côté plus brut, presque grunge. Que nous réserve donc ce Imaginary Enemy ? Au premier abord, à regarder l’artwork de l’opus, on a l’impression de retrouver des références à In Love and Death avec ce cœur pendu et ligoté et à Vulnerable avec ces personnages aux yeux bandés. On se dit alors que si l’on a le droit à un mélange des deux opus, le résultat risque d’être juste exceptionnel. Après la très brève introduction d’un speaker, Revolution se lance de manière virulente. On retrouve là du The Used en grande forme. Bert s’égosille sans s’économiser, Dan Whiteside (et ex-Good Charlotte au passage) martèle ses fûts, les riffs de guitare sont ravageurs, on rentre direct dans le vif du sujet. Et si on pensait reprendre notre souffle sur le second titre c’est raté. Car Le premier single d’Imaginary Enemy, Cry, se veut addictif. L’entrée psychédélique laisse très vite place au parlé du leader du groupe qui a ce don pour habiter les chansons. Les paroles sont tranchantes comme sur le refrain que l’on retient dès la première écoute (« I’m gonna let you bleed for a little bit, I’m gonna make you beg for making me cry ») avant de finir achevé sur un pont diabolique où Bert lâche totalement ses tripes. The Used revient à ses racines et ce n’est pas le militaire A Song To Stifle Imperial Progession (Work In Progress) qui soutiendra l’inverse. Ce titre, que l’on pourrait qualifier de cathartique pour Bert nous rappelle surtout un morceau caché du tout premier album du groupe, Choke Me. Mais on aurait tort de penser que les américains sont des machines de guerre. Car, comme désormais sur chacun de leur opus, le quatuor aime jouer sur des registres plus pop-rock comme sur le malsain EI-Oh-Vee-Ee ou le plus formaté mais non moins excellent et attendrissant Make Believe. Les textes ne sont pas en restes et frappent juste (Generation Throwaway, Imaginary Enemy) signe d’une maturité grandissante au sein des membres du groupe. Finalement, ce qui est marquant dans cet effort c’est la richesse de chaque titre sous tous les angles. L’ensemble se veut donc cohérent et sans véritables baisses de régime. Alors voilà, s’il restera toujours difficile pour les membres de The Used d’atteindre à nouveau le niveau qu’ils avaient en 2004 sur In Love and Death, on ne peut que saluer la qualité de cet Imaginary Enemy qui se présente comme un petit bijou. Si la production ne nous surprend plus et est toujours impeccable, Bert et ses acolytes ont apporté à cet opus une véritable identité, une envie féroce d’en découdre avec la société actuelle. Bluffant, avec des parties flirtant avec le meilleur de ce que nous a fait le groupe par le passé, Imaginary Enemy signe ainsi un retour en force de The Used sur le devant de la scène emo-rock et risque bien de faire l’unanimité auprès des fans de la première heure comme des nouveaux amateurs du groupe. Un must.

_ Orchestrations 4,5/5 _ Créativité 4,5/5 _ Intérêt 4/4 _ Lyrics 2/3 _ Cohérence 2/2 _ Artwork 1/1_ Note globale 18/20

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_Elie Dib

CASCADEURGHOST SURFER

Casque vissé sur la tête, le canon braqué vers le ciel. Cascadeur s’envole, et plane dans les nuages. Alors que The Human Octopus (2011) se jouait au pi-ano, Ghost Surfer s’empare de la guitare. Les cordes sont frottées, caressées, cajolées, sur cet album d’une bonne heure – on peut déjà souligner cet effort. Ce Ghost Surfer n’a rien de comparable à son collègue fantomatique des comics de Ghost Rider. Loin des flammes et des bolides, Ghost Surfer glisse avec grâce sur la mélancolie. Les fantômes du passé rencontrent une production léchée et un envoûtant éventail de sonorités. Après le coup d’essai, le coup de maître._On aime : Casino, The Crossing, Scarface, Dark Passenger, Collector

FOSTER THE PEOPLESUPERMODEL

Moins surprenant que son prédécesseur, Supermodel a tendance à laisser un léger goût amer dans la bouche. Pourtant cohérent dans l’ensemble avec des titres toujours aussi punchy et des ballades pop efficaces, l’effort a tendance par moments à se perdre dans des compositions décousues et des prises de risques inutiles gâchant par la même occasion des morceaux pourtant promet-teurs. Point n’en faut trop, Foster The People signe là un album tout de même très agréable à écouter mais dont le seul défaut est d’être arrivé à la suite d’un opus quasi-parfait et donc difficilement égalable._On aime : Nevermind, Coming of Age, The Truth

BAND OF SkULLSHIMALAYAN

Dévoilée l'année dernière, la chanson Asleep at the Wheel avait rapidement suscité l'intérêt du public autour du retour tant attendu de Band of Skulls et ce, grâce à un refrain ravageur et finement pensé. Après un tel engouement on ne pouvait qu'espérer un opus à la hauteur de ce titre... et force est de constater que c'est le cas ! Malgré quelques ballades anecdotiques, Himalayan est un pur concentré d'énergie. En témoignent Heaven's Key (dont l'orchestration et le lourd son de la basse ne sont pas sans rappeler celui des Queens of the Stone Age sur Lullabies to Paralyze, rien que ça !), Be Mine ou encore l'excellent Himalayan qui ne laisseront définitivement personne indifférent. L'auditoire reçoit ainsi sa dose de riffs dévasta-teurs à laquelle Band Of Skulls l'avait habitué : un plaisir incommensurable !_On aime : Himalyan, Brothers and Sisters, Heaven's Key

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_Bazil Hamard

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_CHRONIQUES EN BREF

THE HOTELIERHOME, LIkE NO PLACE IS THERE

Après une opération de rebranding aussi souple qu’appréciée, le groupe du Massachussets qui avait fasciné la blogosphère en 2012 revient avec un album titanesque dans lequel chaque mot a un poids et un sens tout particuliers. Si 2014 s’avère chargée en sorties extrêmement attendues, il semblerait que cet album au titre si adapté et fascinant puisse d’ores et déjà s’imposer comme un des chefs d’œuvres de l’année en cours. Au cœur d’un prisme sublimant emo revival et punk rock originel, les neufs titres de cet opus se prêtent aussi bien aux beaux jours d’un printemps bien prématuré qu’aux sévices des hivers à venir. Un trésor inestimable aux mains des alertes et des sensibles. _On aime : An Introduction to the Album, Life In Drag, Dendron

_Emmanuel Van Elslande

LA DISPUTEROOMS OF THE HOUSE

La Dispute, c’est comme un ami d’enfance. Même si l’on est persuadé de le connaître sur le bout des doigts, on ne sait jamais vraiment à quoi s’atten-dre lorsqu’il se lance dans quelque chose de neuf et d’aussi ambitieux qu’un nouveau chapitre. Si ce troisième album n’est en rien une renaissance pour le quintet du Michigan, Rooms of the House vient célébrer la première décen-nie du groupe avec onze titres rageurs d’une égalité spectaculaire, offrant à l’opus le plus médiatisé de leur discographie une dimension symbolique qui saura charmer les novices et captiver les érudits. En attendant leur passage à la Flèche d’Or le 13 mai, Marivaux aurait de quoi être fier. _On aime : Shadow and a Dancer, Closer to Me, Wherever This Goe

TACkING BACk SUNDAYHAPPINESS IS

Oscillant entre idées novatrices et compositions un peu trop faciles, Taking Back Sunday nous livre un sixième album manquant clairement de constance. Même si plusieurs points forts sont à souligner, comme la très bonne production ou l’interprétation plus que convaincante et parfois très poignante du chanteur Adam Lazzara, certains titres peinent à marquer les esprits. Ce nouvel opus a néanmoins le mérite de se démarquer de ses prédécesseurs et de nous faire découvrir une nouvelle facette plus mature du combo. Une chose est sure : l’époque Tell All Your Friends est belle et bien révolue. _On aime : Better Homes And Gardens, Beat Up Car

_Emmanuel Van Elslande

_Marie-Audrey Esposito

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_SOUVENIR

Il est fou comme un titre peut avoir une incidence sur votre envie de jouer d’un instrument. Si aujourd’hui la guitare me permet d’arrêter le temps et de m’évader dans mon propre monde, c’est sans conteste grâce à Billie Joe Armstrong. Je pourrais lui écrire ou aller à tous les concerts de Green Day pour l’en remercier, mais je préfère plutôt jouer chaque fois que je tiens ma gratte entre les mains la chanson qui m’a lancé dans cette aventure musicale : Good Riddance (Time of Your Life).Ce n’était pourtant pas gagné. Adolescent, et comme la majorité des jeunes de mon âge, je me cherche. J’essaie de me démarquer. De plaire. D’attirer l’attention. Alors que j’éveille mes sens (en particulier l’ouïe) grâce à la musique et au nü-métal (Korn, Linkin Park, Deftones, …), je me dis qu’il existerait bien un moyen de plaire à toutes les filles de ma classe : pratiquer la guitare. Je tanne donc mon père, lui-même ancien bassiste, pour avoir une guitare et faire comme mes groupes préférés. Fier de sentir le fiston vouloir prolonger l’héritage du padre, je me retrouve à Noël avec ma première guitare, une électro-acoustique que j’ai toujours auprès de moi depuis. Seulement, et comme la plupart des ados, j’oubliais à quel point l’apprentissage d’un instrument était compliqué. Ne voulant pas m’embarrasser avec des cours, j’essaie alors de lire des tablatures et de position-ner correctement mes doigts. Un magicien ne devient pas magicien en un jour. Il tâtonne avant de captiver le regard du public qui l’entoure. Je ne l’ai pas compris tout de suite. Mes notes sonnaient faux, je ne retrouvais pas la mélodie de mes chansons favorites et surtout j’étais incapable d’aligner plus de trois accords sans avoir mal aux extrémités de mes doigts. La guitare finit alors par trouver sa place dans un coin de ma chambre, ayant comme seule compagnie la poussière s’accumulant sur son corps en bois.

Six mois. Il m’aura fallu six mois pour la reprendre entre mes mains. Le déclic eût lieu alors que je regardais des clips sur internet. Tombé amoureux d’American Idiot de Green Day, j’écoutais sans relâche chacune des chansons de l’opus avant de voir cette image où Billie Joe était assis dans une pièce, une guitare sèche entre les mains, le regard triste. Cliquant sur le lien, je me retrouvais en train de vivre un moment qui changea ma vie. Good Riddance. Cette suite d’arpèges, où la voix du leader de Green Day vint se poser délicatement, se transformant en accords simples et pourtant si mélancoliques avec l’intervention des violons, me transcenda. À la fin de cet électrochoc, une seule pensée me vint en tête : reproduire ce morceau à la guitare. En faire mon hymne.Il m’aura fallu du temps pour l’apprivoiser. Des semaines voire des mois, ma mémoire me faisant défaut à ce niveau-là. Mais cette fois-ci, je n’ai pas abdiqué. Au contraire. Avec le recul, je me dis que j’ai eu beaucoup de persévérance, car normalement on apprend toujours à jouer sur des morceaux simples comme Come As You Are de Nirvana ou Seven Na-tion Army des Whites Stripes. Et, même si Good Riddance n’est pas un titre compliqué à apprendre pour un musicien amateur, il n’en est pas moins que pour un débutant, cela relevait d’un gros défi. Quel ne fût pas mon bonheur lorsqu’enfin je fus capable de jouer la totalité de ce morceau sans fausses notes. Depuis, chaque fois que je reprends ma première guitare entre les mains, pour m’échauffer, je me mets à jouer Good Rid-dance comme un repère, un morceau qui, je le sais, n’a plus de secret pour moi. Un plaisir qui ne passe avec l’âge, et qui, au contraire, me rappelle d’excellents souvenirs.

GUITAR HERO

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LA MUSIQUE RÉGIT TA VIE ?TU SOUHAITES INTÉGRER UNE ÉQUIPE DYNAMIQUE ET MOTIVÉE ? PARTICIPER à L'ÉLABORATION D'UN PROJET ET TRAVAILLER SUR UN MÉDIA EN PLEINE CROISSANCE ?

PLAYSOUND RECRUTE

POUR DES POSTES DE CHRONIQUEURS, DÉNICHEURS DE TALENTS, CHERCHEURS DE NEWS ET DES PLUMES POUR DES DOSSIERS RÉFLExIFS.

N'HÉSITE PLUS ET ENVOIE TA CANDIDATURE AVEC TES MOTIVATIONS à L'ADRESSE SUIVANTE :

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_LIVE REPORT

LE NME AWARDS TOURà l’o2 academy de bristol (26/03/2014)Lancé par le NME Magazine en 1995, le NME Awards Tour revient de nouveau cette année sur les scènes britanniques en proposant son lot de nouveaux groupes avec Circa Waves, Royal Blood et Temples ainsi que la valeur sûre Interpol venue jouer la tête d’affiche. L’occasion de voir si le Tour présent à Bristol ce soir-là a bien choisi ses soldats.

La soirée commence avec les jeunes fougueux de Circa Waves. Débarquant devant une salle à moitié vide, début de soirée oblige, les Liverpuldiens profitent du temps qui leur est imparti pour chauffer le public avec leur rock à guitares vif et entrainant. Un peu hésitante, la foule forcément très jeune se laisse peu à peu aller face à cette nouvelle formation de plus en plus présente oscillant entre Two Door Cinema Club et The Vaccines. En soi, Circa Waves est un groupe gentil. Le genre à ouvrir parfaitement une soirée mais à qui on a rapidement envie de demander de partir passée la demi-heure. Il est seulement 20h qu’on enchaine déjà avec Royal Blood après un petit quart d’heure de pause. Originaire de Brighton, ce duo très électrique n’ayant qu’un seul EP à son actif m’était encore inconnu avant ce soir. Et pourtant, ces gars-là ne sont pas là par hasard. Ayant précédemment ouvert pour les Arctic Monkeys sur quelques dates, ces nouveaux venus envoient la purée sans aucun préliminaire. Digne héritière des Queens of the Stone Age, la formation sait marquer les esprits avec un chanteur/guitariste qui fait péter les riffs bien gras et lourds tandis que le batteur, casquette vissée sur la tête, martyrise ses fûts sans retenue. Si leur premier album est à la hauteur de leurs morceaux Little Monster et Out of the Black, le NME ne s’y trompe pas, ça risque d’être très méchant.Dans une enceinte de l’O2 Academy désormais bien rem-plie, fosse et balcons compris, les roadies installent les synthés. Un vent psychédélique commence légèrement

à souffler avec l’entrée des discrets mais charismatiques Temples. L’atmosphère suintante laisse place à une ambi-ance plus sexy lorsque les Anglais entament leur set tout en fragilité. Etiquetée nouvelle sensation britannique depuis la propagation rapide de leur magistral hymne 60s Shelter Song chez tous les webzines à l’affut de Next Big Things, Temples prend toute son ampleur en live, en donnant vie à des Ankh ou Mesmerise trop massifs pour atteindre leur potentiel sur leur premier album Sun Structures. Le groupe y va même de son envolée hypnotique en fin de morceau pour un rendu bouleversant. La fumée se dissipe peu à peu et puis on est là comme des cons, à se rendre compte que déjà 45 minutes grandioses se sont écoulées. La bande de James Edward Bagshaw justifie tous les éloges à son égard, même si un peu plus d’interaction avec le public serait le bienvenu histoire de réanimer certains fans un peu trop amorphes face à tant de subtilité.Mais le moment tant attendu par beaucoup de gens présents ce soir-là n’arrive qu’en fin de soirée, lorsque les quatre membres expérimentés d’Interpol entrent en scène le sourire aux lèvres sous une acclamation, bien conscients que leur vrai retour sur scène se faisait attendre depuis un moment maintenant. Bien entendu, les New-Yorkais comptent bien gâter leurs fans en jouant de très nombreux classiques, en attestent les premières notes de Say Hello To The Angels qui ouvrent le bal face à une foule déjà conquise. Paul Banks partage sa joie entre les Evil, The Heinrich Maneuver ou en-core Slow Hands repris en cœur par l’Academy. Le groupe, dans un style vestimentaire sobre et élégant, pioche avec assurance dans sa discographie et délivre même quelques nouveaux titres qui apparaitront sur le nouvel album à venir courant de l’année. À noter la voix de Banks qui reste toujours aussi juste et imposante malgré les années.

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Quasiment minuit et le show se termine doucement après un rappel convaincant de la part de nos hommes en noir. Quelques baguettes et setlists récupérées par-ci par-là, la salle se vide doucement après le passage d’un des groupes emblématiques de la scène indie des années 2000. Malgré quelques difficultés à vendre ses tickets cette année, le NME Awards Tour réussi son pari en réunissant des groupes à l’ave-nir prometteurs voués à franchir les frontières prochainement, bien chaperonnés par Interpol assurant leur rôle de pointure irréprochable. Désormais, on peut déjà pronostiquer sur les futures formations à qui le célèbre magazine britannique viendra tendre la main l’année prochaine pour une nouvelle tournée chez nos amis anglais.

_Sami Elfakir

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AVRIL 2014 #20


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